Moniteur de la teinture des apprêts et de l'impression des tissus
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- À 1 Bi0
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- MONITEUR DE LA TEINTURE
- ET DE
- L’IMPRESSION DES TISSUS
- 1875
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- Le Moniteur de la Teinture paraît depuis le 1er janvier 1857 ; il portait dans le principe, le titre de Coloriste industriel.
- Les premiers volumes de sa collection (ancienne série), sont épuisés; ceux qui restent disponibles comprennent les années 1867, 1868, 1869, 1870-71, 1872, 1873, 1874 et le présent volume (nouvelle série); en tout huit volumes.
- Ces collections constituent, dans leur ensemble, le Traité théorique et pratique le plus étendu et le plus complet, concernant les industries tinctoriales; la quantité de faits, documents, procédés, descriptions, échantillons et gravures qu’elles contiennent, répondant toujours aux nécessités présentes de ces industries, en font un précieux auxiliaire pour toute exploitation industrielle ou commerciale se rapportant au Blanchiment, à la Teinture, à VImpression, aux Apprêts et à tout travail des Tissus ou des Couleurs en général.
- Pour le classement de cette collection, elle a été divisée en séries de cinq années; les deux premières séries comprenant 1857 à 1866 inclusivement, publiées sous le titre : Coloriste ou Coloration industrielle, constituent une partie qui peut être séparée de la collection du Moniteur de la Teinture proprement dit, laquelle a commencé en 1867, sous une nouvelle direction et s’est continuée jusqu’à ce jour, avec la plus grande unité de formes, de vues et d’esprit; c’est donc un travail suivi et homogène, établi avec ordre et méthode, autant que sa nature de publication périodique a pu le permettre.
- PRIX
- Chaque volume broché.
- Trois volumes. Sept volumes .
- 15 francs.
- 40 —
- 85 -
- Franco pour la France; le port en sus pour l’Etranger.
- Chaque volume est formé d’une année, sauf celui de 1870-71, qui, par suite de l’interruption causée par la guerre, comprend ce qui a paru pendant ces deux années.
- Les volumes reliés de cette collection, coûtent 2 francs en plus pour chaque.
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- 4”' SÉRIE. 4 8 7 5 3e VOLUME
- MONITEUR DE LA TEINTURE
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- REVUE THÉORIQUE & PRATIQUE
- 'Spécialement consacrée
- AU BLANCHIMENT, A LA TEINTURE, A L'IMPRESSION ET A L’APPRÊT DES FILS ET TISSUS, A LA PRODUCTION ET A LA PRÉPARATION DES MATIÈRES TEXTILES; EN GÉNÉRAL, A LA FABRICATION ET A L’APPLICATION DE TOUS PRODUITS COLORANTS EMPLOYÉS DANS L'INDUSTRIE ET DANS LES ARTS
- Publiée le S et le 20 de chaque mois
- SOUS LA DIRECTION
- DE M. A.-FÉLIX GOUILLON Ingénieur-Chimiste
- Prix de l'Abonnement :
- Paris et Départements :UNAN...
- — — Six mois....................
- Etranger...................................
- Un numéro : 35 centimes.
- 15 fr.
- 90
- DIX-NEUVIÈME ANNÉE
- PARIS
- ADMINISTRATION ET RÉDACTION
- 22, Rue MICHEL-LE-COMTE, 22,
- S’adressèr a MM. GOUILLON et BLONDEAU, Ingénieurs.
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- OFFICE DU MONITEUR DE LA TEINTURE
- DROGUERIE, PRODUITS CHIMIQUES, COULEURS
- Le Moniteur de la Teinture se charge de la fourniture de tout article de Droguerie et de Produits Chi-miques à l’usage de la Teinture, de l’Impression, du Blanchiment et des Apprêts : ces marchandises sont tirées directement des lieux de production, ou des fabriques les plus estimées, et ne sont livrées qu’après un examen scrupuleux de leur qualité ou de leur pureté. Elles sont cotées au tarif publié par le Journal, et établi au plus bas prix possible.
- Nous nous occupons tout spécialement des Couleurs d’Anilines pour lesquelles nous avons des dépôts des principales maisons, et que nous livrons, soit en gros, soit au détail, aux conditions les plus favorables.
- MACHINES, APPAREILS ET MATERIEL INDUSTRIEL
- — INSTALLATION D'ATELIERS ET D'USINES —
- Les Machines, Appareils et Ustensiles de toute nature à l’usage des Industries Tinctoriales sont très nombreux, et tous constituent des spécialités exploitées par autant de constructeurs divers, répandus dans les principaux centres industriels de France, de l’Angleterre et de la Belgique. Pour traiter ce genre d’affaires, il faut donc une connaissance bien complète de ces industries et il importe de posséder des relations aussi nombreuses qu’étendues.
- Le Moniteur de la Teinture est le centre naturel où viennent aboutir tous les documents et renseignements relatifs à cette vaste industrie. N’ayant pas, en outre, comme les constructeurs, de motifs pour livrer un modèle plutôt qu’un autre, nous pouvons choisir avec un complet désintéressement, et avec compétence, les machines qui offrent toutes garanties aux acquéreurs, au double point de vue du travail qu’elles doivent produire et de leur bonne construction. Par suite de traités avec les fabricants, nous les livrons aux mêmes prix qu’eux-mêmes, et nous pouvons quelquefois offrir des conditions que ces derniers ne feraient pas à un acheteur avec lequel ils n’auraient pas déjà des relations.
- La Chaudronnerie courante — très-soignée — de fer ou cuivre est facturée au poids et au cours du jour.
- Le Moniteur de la Teinture publie une liste du Matériel d’occasion à vendre, ou dont on désire faire acquisition; cela présente de grands avantages aux acquéreurs, et permet d’opérer le placement des machines dont on n’a plus l’usage.
- Nous nous chargeons delà rédaction des plans et des devis d’usines et d’ateliers, et s’il y a lieu, de la direction des travaux et de la vérification des mémoires.
- LIBRAIRIE
- Nous fournissons la Librairie de toute nature : industrielle, scientifique ou littéraire, les Journaux et Publications quelconques, aux prix marqués par les éditeurs, affranchissement en sus.
- OPÉRATIONS ET ANALYSES CHIMIQUES
- — CONSULTATIONS, ÉTUDES ET TRAVAUX PRATIQUES ; PROCÉDÉS ET EXPERTISES INDUSTRIELLES —
- Tout travail scientifique et pratique se rapportant au Blanchiment, à la Teinture, à l’Impression, aux Apprêts et au Travail des Tissus en général, nous est spécial, et notre compétence en ces matières est affirmée pa nos publications et notre expérience.
- Nous procédons également aux Visites d’Ateliers et d'Usines dans le but d’indiquer les perfectionnements à apporter au travail ou les économies à réaliser.
- . BREVETS D’INVENTION
- Il existe plusieurs agences trés-sérieuses pour la prise des Brevets d’invention, pour les recherches et travaux qui s’y rapportent; mais aucune n’est spéciale aux Industries Tinctoriales, et ne les connaît assez intimement pour pouvoir apprécier la similitude des procédés, ou les nuances si délicates qui établissent. des distinctions entre eux, et peuvent les rendre brevetables, ou les confondre avec des antériorités qui les annullei aient.
- Aucune situation n’est aussi favorable que la nôtre pour être au courant de toutes les nouveautés qui surgissent dans nos spécialités, et des procédés anciens ou nouveaux qui ontété exploités ou proposés ; elle nous permet aussi d’apprécier le fond et la portée d’une invention et de la présenter de la façon la plus favorable. Nous sommes donc à même de nous charger de tout ce qui concerne les Brevets, tant en France qu’à l’Étranger.
- Le Moniteur de la Teinture publie une Liste de tous les Brevets d’invention relatifs à sa spécialité, et donne une analyse de ceux qui lui paraissent offrir un intérêt d’actualité. Nous fournissons le résumé des brevets qui ne sont pas analysés dans le journal, et que l’on désire connaître, moyennant une rémunération - ----
- CESSION D’ÉTABLISSEMENTS
- Notre publicité est d’une grande ressource pour la Vente des Fonds, Fabriques et Exploitations se rapporlant à la Teinture et aux Tissus ; nous avons toujours un choix varié d’établissements à céder, et nous opérons assez facilement ce genre de vente, moyennant une rétribution modérée.
- Les Fonds à vendre sont publiés dans le Moniteur de la Teinture, avec indication ou non, de l'adresse des vendeurs.
- ANNONCES, PUBLICITÉ
- Le Moniteur de la Teinture, se répandant dans un public spécial, offre, par ses annonces, une publi-blicité qui va droit à son but et qui ne risque pas de s’égarer parmi des indifférents : aussi est-elle plus fructueuse que toute autre, lorsque les objets annoncés s’adressent à la Teinture et aux Tissus.
- Etant en relations confraternelles avec tous les journaux industriels de France et de l’Etranger, nous pouvons encore étendre cette publicité, lorsqu’on veut la faire sur de grandes proportions.
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- INTRODUCTION A L'ANNÉE 1875
- Tout le monde s’accorde à reconnaître que l’année 1874 n’est pas appelée à tenir une large place dans l’Histoire, dans les Sciences et dans les Arts ; le Commerce et l’Industrie n’ont pas été non plus très-favorisés pendant cette période ; les produits de la terre, seuls, ont été assez abondants, et c’est à cette cause heureuse que la situation des affaires a paru se relever pendant les derniers mois.
- Aucune nouveauté bien saillante ne s’est produite dans nos industries ; aucune découverte importante n’y a été signalée.
- Ce n’est pas à dire, cependant, qu’elles soient demeurées inactives ; il est, au contraire, dans leur nature de produire et de progresser, et si aucune invention capitale n’a vu le jour, la pratique a pu mettre à sa portée les découvertes antérieures qui, jusque-là, n’étaient guère sorties des laboratoires de leurs auteurs.
- C’est ainsi que nous devons constater la grande extension qu’a pris l’emploi des alizarines artificielles qui ne peuvent suffire à la consommation, malgré qu’elles soient fabriquées de tous côtés. Les procédés de teinture et d’impression en indigo réduit par les hydrosulfites, que nous annoncions, l’an passé, comme destinées à un certain avenir, sont entres dans la pratique courante, et ont pu surmonter toutes les difficultés de leur application industrielle.
- Le noir d’aniline par teinture, toujours très-travaillé par les chimistes et les industriels, se fait très-couramment maintenant, et, sur les places de Rouen, de Lillle, d’Amiens, de Laval et autres, les fils teints en noir d’aniline sont devenus un article marchand, qui a pris une place importante dans la fabrication des tissus de coton. Malheureusement les résultats ne sont pas encore parfaits, et les procédés sont tenus secrets par leurs auteurs.
- Il est encore, un travail qui a pris fine extension, telle qu’il est impossible de ne pas le mentionner ; c’est l’épaillage chimique ; les propriétaires des brevets pour ce genre d’opérations, en tirent des bénéfices considérables, et les industriels qui les exploitent par droit de licence, y trouvent également un grand avantage.
- Ces brevets sont l’objet de nombreux procès ; l’industrie de la draperie, principalement, voudrait s’affranchir de la dépendance des inventeurs, et fait de grands efforts, soit pour trouver un mode d’épaillage différent de celui généralement employé, soit pour éluder les brevets, et, sans vouloir entrer dans cette discussion, qui ne serait point ici à sa place, nous devons reconnaître que ses arguments ont une certaine valeur, mais il faut constater aussi que les arrêts des tribunaux lui sont t ous contraires.
- Le Moniteur de la Teinture pendant l’année expirée a donc dû s’attacher surtout à faire connaître les travaux qui se rapportent aux faits que nous venons de mentionner • il a pu
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- publier de très-intéressants mémoires sur l’emploi des alizarines artificielles, sur l’application de l’indigo réduit par les hydrosulfites, sur l'épaillage chimique, et, quant au noir d’aniline, il a reproduit tout ce que les auteurs ont bien voulu laisser connaître.
- Il a publié également de nombreux procédés d’ateliers, notamment un long chapitre sur les noirs sur laines et lainages, par M. Ch. Brevet, qui est assurément le plus complet et le plus pratique qui ait paru sur cette matière.
- Notre but étant ici, d’indiquer les principaux travaux de l’année, et non de faire une table des matières, nous n’insistons pas sur les autres procédés de teinture et d’impression, sur les descriptions mécaniques, et sur les articles de toute nature figurant dans le volume que nous venons de clore.
- Nous devons cependant faire remarquer que les travaux du Teinturier-Déyraisseur n'ont pas été oubliés ; un rédacteur spécial avait commencé une série d’articles dits Causeries, qu’il a dû momentanément suspendre pour laisser passer une revue d’ensemble sur les procédés d’apprêt à l’usage de ce genre de travail, ainsi que les articles des noirs sur laine, que nous venons de mentionner et dont une partie s’adresse au teinturier-dégraisseur. Ces Causeries se continueront maintenant dans le volume que nous inaugurons.
- Quelques mémoires sur le Blanchiment et les Apprêts méritent également d’être signalés.
- Comme livres nouveaux relatifs à nos industries, nous devons mentionner le IVe volume de la cinquième édition des Leçons de chimie élémentaire appliquée aux Arts industriels, de M. GIRARDIN, paru à la fin de cette année. Ce traité de chimie appliquée, très-estimé du public, a toujours réservé une large place aux questions de teinture et d’impression; dans sa nouvelle édition, le IVe volume presque complet est consacré à ces matières.
- La publication de Y Aide-mémoire du Teinturier de M. Van Laer, s’est aussi terminée pendant l’année précédente, par la parution de la dernière livraison.
- Enfin, et seulement pour être complet nous citerons aussi notre brochure Méthode pratique d’impression des t'issus ; elle est relative aux procédés à la gouache.
- Aussi bien pour les livres que pour les découvertes, il n’y a donc rien de réellement nouveau, puisque ces trois ouvrages sont déjà connus, au moins en partie.
- Nous voyons, cependant, que l’année écoulée n’aura pas été complètement stérile ; nos industries, d’ailleurs, offrent un programme assez vaste pour que les travailleurs puissent toujours y trouver un large aliment à leur soif de produire, d’innover et de savoir. Nous continuerons à nous efforcer d’être le lien, qui unit leurs utiles travaux, et la voix qui proclame les résultats obtenus.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Vadl., N91. ET DE L"IMPRESSION DES Tissus 5 Janvier 1875.
- SOMMAIRE
- Écarlates sur laine, par M. Ch. DREVET fils. — Synthèse de la purpurine, par M. F. De Lalande. — Moyens propres à distinguer les matières colorantes dérivées du goudron de houille, par M. H. GOLDSCHMIDT.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Safranine (échantillon) ilTeinture de la soie, id. de la laine, id. du coton. — Impression.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Sur la teinture des tissus de coton en garancine, par M. Ed. LAUBER. — Revivification et purification des hydrocarbures, ayant servi aux nettoyages à sec, par M. H. Vohl. — Nouvelle colle pour l’apprêt des tissus de coton, par M. Rhem.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : M. Chevreul, grand’croix de la Légion-d'Honneur. — Prix pour une étude comparative dss soies. — Récompenses de l’Exposition de Vienne.
- ECARLATES SUR LAINE
- Par M. Ch. DREVET fils.
- Malgré que les produits rouges d’aniline soient entrés dans la consommation, on n’est pas encore arrivé à la couleur franchement écarlate, obtenue avec la cochenille seule ou avec la cochenille et la lack-dye. L’écarlate est donc encore exclusivement produit par ces deux matières.
- La couleur rouge de la cochenille et de la lack est obtenue et développée par les compositions d’étain et par l’acide oxalique, auquel on ajoute une certaine quantité de chlorure d’étain (sel d’étain).
- La composition d’étain varie souvent d’un atelier à un autre et donne encore quelques chances d’insuccès si elle n’a pas été préparée avec tous les soins désirables, et la couleur obtenue dans ce cas laisse toujours beaucoup à désirer ; c’est parce que je me suis trouvé dans ce cas que j’ai été amené à chercher une composition invariable donnant dans tous les cas de bons résultats, et comme mes recherches ont été couronnées de succès, je suis heureux de les communiquer aux lecteurs du Moniteur de la Teinture, espérant que quelques-uns, au moins, en tireront profit.
- Mais d’abord, passons en revue les divers procédés le plus généralement en usage.
- L’écarlate obtenu au moyen de l’acide oxalique donne très-rapidement, et en un seul bain, de bonnes teintes, mais ce mode d’opérer n’est pas susceptible de s’appliquer dans tous les cas, surtout dans le cas où il s’agit de teindre des tissus foulés où l’on cherche à pénétrer le tissu de façon à ce que la tranche ne reste pas blanche, ce qui nuit à
- la vente. Mais pour les tissus ouverts ou les matières veules, il convient au contraire très-bien.
- Voici une recette généralement employée et qui est d’une application facile et sûre.
- Pour 100 kil. de matière à teindre :
- 8 0/0 cochenille moulue -,
- 5 0/0 acide oxalique-,
- 3 0/0 sél d’étain -,
- 0,75 0/0 curcuma.
- On commence par faire bouillir pendant dix minutes la cochenille et l’acide oxalique, puis on y ajoute le sel d’étain et le curcuma -, on pallie, on rafraîchit et on entre les matières ; la couleur rouge se développe immédiatement et se fixe en prenant de l’éclat par une ébullition de 25 à 30 minutes. Au curcuma, on peut substituer la flavine, le quercitron oule fustil. Une pincée d’acide oxalique dans l’eau de rinçage soutient l’éclat acquis.
- L’écarlate obtenu au moyen des compositions d’étain donne de très-belles nuances, surtout s’il est fait en deux bains, le bouillon et la rougie. Une des compositions les plus anciennes et qui, bien réussie, développe parfaitement la couleur de la
- cochenille, consiste a dissoudre :
- Sel ammoniaque..................... 750 gr.
- ou :
- Sel de cuisine................... 4,500 gr.
- dans -.
- Eau de rivière (eau ni calcaire ni ferrugineuse)................... 48 kil. puis à y ajouter :
- Acide nitrique à 36° B............. 20 kil., et à projeter dans cette liqueur :
- Etain pur en grenaille ou effilé : 3 kilog.
- Cette projection doit se faire par pincées et de quart d’heure en quart d’heure, pour éviter une
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- O.
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- élévation de température qui donnerait dieu à un dégagement de vapeurs rutilantes, dégagement qui modifierait la composition.
- C’est donc une question de patience et de soins. Une composition bien réussie est limpide et a une couleur ambrée très-accentuée.
- Une composition mal réussie ou seulement douteuse doit être rejetée et n’est plus propre qu’à employer dans la couleur jaune pour lisières ou dans des couleurs communes et peu délicates. Admettons donc que nous ayons entre les mains une composition bien réussie, voici la marche à suivre pour teindre :
- Dans une chaudière en cuivre excessivement propre, on transvase le dernier bain d’un écarlate fini, et quand le bain bout, on y projette par petites quantités, de la crème de tartre et de la cochenille ou une laque de celle-ci préalablement délayée dans de l’eau chaude, avec addition d’acide sulfurique pour rougir la dissolution.
- Après quelques minutes d’ébullition, on ajoute la quantité nécessaire de composition, on rafraîchit le bain, et on nettoye avec soin les bords de la chaudière au moyen d’un balai à main ou d’une brosse, pour en détacher les parties de l’écume qui s’y étaient attachées, puis on entre le drap que l’on défile très-rapidement en conservant la même vitesse pendant les trois ou quatre premiers tours.
- Le bain doit être alors au bouillon, et le drap est ainsi mené pendant 45 minutes au bout desquelles on rompt la couture pour sortir à la volée, c’est-à-dire sans enrouler le drap sur le tour ou moulinet. 1
- On lave sur un bain d'eaultrès-claire additionnée de deux litres de composition pour écarlate. Le premier bain est fini.
- Le second bain se donne sur une chaudière étamée, avec de l’eau très-claire épurée à l’ébullition avec du son et de la crème de tartre, en ayant soin de recueillir l’écume produite, à l’aide d’un tamis en crin un peu serré. Alors on y verse la cochenille ou le curcuma ou la matière jaune employée, on rafraîchit et on y verse la composition pour écarlate.
- On entre le drap très-rapidement, et avec deux tourneurs au moulinet pour conserver un mouvement rapide et uniforme et aussi pour soulager le tourneur habituel, qui se trouverait par trop fatigué -, dans le cas d'installation mécanique, il est bon d’avoir deux vitesses; ou, dans le cas contraire, on entre à la main et on ne livre le mouvement au
- moteur que quand il n’y a plus à craindre pour l’uni tare; . r
- Vingt-cinq minutes après qu’on est entré, on échantillonne et on rajoute si cela est nécessaire’’ dans le cas contraire, on rompt la couture au bout de 10 minutes et on sort après avoir enroulé le drap sur le tour, puis on lave. Il convient de sécher par un temps doux et sec et à l’abri du soleil, une élévation de température en présence d’humidité tendant à cramoisir la. couleur écarlate, on comprend facilement que l’on doive éviter avec soin cette cause de virage.
- La lumière, et surtout la lumière solaire, virant du fauve la nuance jaune du curcuma, du querci-tron, du fus tel ou de la flavine employé. Or, le teinturier jaloux de ses succès doit prévenir des effets nuisibles dont il ne serait pas l'auteur en couvant jusqu'à éclosion, si je puis me servir de cette figure, des travaux pour lesquels il a apporté tout le soin possible et toute l’intelligence voulue.
- Voici un dosage pour 100 kilog.
- Crème de tartre..............:...!... 10 kil.
- Laque de cochenille .................. 12
- Composition d’écarlate.........:....! 24
- Pour le premier bain, et pour le second :
- Crème de tartre....................... 6 kil.
- Cochenille moulue .................. 8
- Curcuma, de 0 k. 500 à............... 1
- Composition ........................ 20
- La laque de cochenille se prépare en malaxant dans un vase en grès, et 12 ou 15 heures avant emploi, 1 kil. 500 de cochenille avec 1 kil. d’eau et en y ajoutant 0 k. 500 d’acide sulfurique.
- En ajoutant à toutes ces précautions celles que dicte la plus scrupuleuse propreté dans les vases, dans les outils accessoires qui doivent être consacrés exclusivement à cette couleur, et en faisant vêtir aux ouvriers des casaques en toile qui ne servent qu’à cet usage, on se trouve dans des conditions obsolues de réussite.
- On peut encore produire de beaux écarlates par d’autres moyens et en négligeant certaines des prescriptions ci-dessus, malgré qu’il ne puisse y avoir de grands écarts.
- Ainsi, on peut remplocer la crème de tartre par du tartre cristallisé ou simplement de beaux cris-taux de tartre blanc ou rouge, et ajouter de la lack-dye en substitution d’une certaine quantité de cochenille ; l’écarlate, dans ce cas, a un peu plus de fond et perd un peu de cet œil doré, brillant
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- que donne la cochenille seule. Mais il n’entre pas dans mon intention de multiplier les différentes recettes employées, car elles se rapprochent assez pour se valoir, et d’ailleurs les modifications apportées sont très-souvent dues a des causes locales que les teinturiers, qui en sont les auteurs, sont seuls aptes à apprécier.
- J’arrive donc à la recette de la composition que j’ai annoncée en tête de cet article et qui en est le but. Pour moi, cette recette est universelle, parce qu’elle m’a toujours réussi, malgré que je me soie trouvé placé dans des conditions très-différentes.
- Dans un vase en grès ou en porcelaine, ou en verre, comme une tourie à large ouverture, j’y verse :
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- Eau.............................. 27 kil.
- Dans lesquels je fais fondre :
- Sel de cuisine.......................... 2 k. 700
- Puis, j’y ajoute :
- Acide chlorhydrique (muriatique) 40 kil.
- Et enfin, je jette dans cette liqueur, et d’une seule fois :
- Etain en grenaille effilé, en baguettes ou en morceaux.......... 4 kil.
- Cette composition ne donne lieu à aucun dégagement et peut être faite dans un appartement ; elle demande 10 ou 12 heures pour être faite, quand il s’agit de fortes quantités comme celles que je donne, mais elle peut être employée au bout d’une heure s’il s’agit d’une petite quantité. Elle est limpide, sans dépôt et d’une belle couleur ambrée, elle se conserve très-longtemps sans altération et convient aux différents usages auxquels les autres sont employées. On peut au besoin supprimer, le sel, sans inconvénient.
- Pour compléter cette communication, je vais donner une recette d'écartate avec emploi de lack-dye :
- Ecarlate p. 100 k. de laine filée :
- Cochenille...................:.. 2 k. 750
- Lack-dye.............;..'....:.. 4 500
- Tartre cristallisé.............. 15 450
- Composition écarlate............ » » pour le premier bain.
- .dole*r -
- Cochenille, de 10 à............. 11 k. »
- Tartre cristallisé........-....... 12 750
- Composition écarlate............ 17 »
- Curcuma............IT............. 1 400 pour le second bain. n...................r uo- prihr r C ‘t
- Il est inutile que je répète ici les manipulations que j’ai décrites plus haut-, elles restent d’ailleurs les mêmes dans les deux cas.
- Seulement je dois faire observer qu’il n’est pas d’absolue nécessité d’avoir des vases en cuivre et des vases étamés ; des vases en bois peuvent parfaitement suffire et sont même préférables dans le cas où ils peuvent être exclusivement consacrés à la couleur écarlate, par le contact des matières à teindre et du cuivre, en présence des sels employés et de l’acidité de la composition, occasionne des taches.
- On peut toutefois remédier à cet inconvénient en revêtissant la chaudière d’une robe intérieure en grosse toile maintenue par des cadres en bois, en évitant l’emploi de clous ou de vis en métal et en ne se servant que de chevilles en bois.
- Il m’arrive encore toutes les semaines de teindre en écarlate, dans une chaudière en fonte que j’enrobe préalablement par plusieurs teintures en marron au santal et qui suffisent pour couvrir la paroi intérieure d’une couche isolante qui empêche toute réaction eutre les matières contenues dans le bain et le métal.
- Si l’on n’a pas de vieux bains d’écarlate à transvaser pour faire le premier bain, et que l’on ait à sa disposition des matières communes pour la même couleur ou pour marron ou pour noir, il sera toujours bon de s’en servir pour former le bain, car un écarlate fait sur vieux bain est toujours beaucoup plus corsé et plus brillant que sur bain neuf, et un bain de bouillon ou de rougie peut servir impunément pour teindre jusqu’à 100 pièces par mises de 3 ou 4 pièces.
- Ces recettes conviennent indistinctement aux laines en vrac, filées ou tissées.
- Ch. Drevet fils.
- SYNTHESE DE LA PURPURINE
- Par M. De Lalande.
- La purpurine a été obtenue par l’auteur en oxydant l’alizarine à 8 ou 10 p. 100 d’acide sulfurique concentré, on ajoute 1 p. 100 d’alizarine desséchée et pulvérisée et 1 p. 100 d’acide arsenique desséché ou de bioxyde de manganèse ; on élève progressivement la température vers 150-160°. jus-
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- qu’à ce qu’une goutte du mélange versée dans l’eau contenant un peu de soude caustique, produise la coloration de la purpuraline. On verse alors le tout dans une grande quantité d’eau. Le précipité épuisé par l’eau froide, puis dissout dans une solution d’alun saturée à froid, laisse déposer, par addition d’un acide, d’abondants flocons de purpurine, qu’on achève de purifier par un nouveau traitement à l’alun suivi d’une cristallisation dans l’eau surchauffée.
- L’analyse de la purpurine ainsi obtenue s’accorde très-nettement avec la formule du produit naturel.
- Les caractères dece corps ne laissent aucun doute sur son identité avec la purpurine naturelle : mêmes colorations par les alcalis, mêmes solubilités, solution couleur d’œillet et fluorescente dans l’alun, mêmes nuances sur tissus mordancés et même solidité.
- Le rendement en purpurine paraît être assez élevé. La perte principale est due à la formation, surtout avec l’acide arsenique, d’une matière colorante soluble en jaune brun dans l’eau et en rouge dans les alcalis, et teignent les mordants d’alumine en jaune orangé sale. Mais l’auteur espère arriver à une transformation presque intégrale de l'alizarine en purpurine.
- MOYENS PROPRES A DISTINGUER
- LES MATIÈRES COLORANTES DÉRIVÉES DE LA HOUILLE
- Par M. A. Goldschmidt.
- Les couleurs préparées avec le goudron de houille portent dans le commerce un si grand nombre de noms qu’il est très-difficile au consommateur de reconnaître le corps qu’on lui présente. Toutefois, il n’y a nulle difficulté à s’assurer de l’origine de chacun de ces produits.
- Les couleurs rouges provenant du goudron qu’on rencontre le plus généralement dans le commerce sont : la fuschine, la safranine et la coralline rouge. Ces trois corps peuvent être aisément distingués entre eux par la manière dont ils se comportent vis-à-vis d’un acide. Ainsi la solution aqueuse de fuschine est en particulier colorée en jaune, celle de la safranine en violet bleu, et dans celle de la corraline, il se précipite un corps jaune orangé.
- On trouve dans le commerce trois matières colorantes violettes: le violet de phényle, le violet d’iode et le violet de méthyle. Les deux premiers ne sont qu’en partie solubles dans l’alcool, tandis que le violet de méthyle est toujours soluble dans l’eau. Quand on veut reconnaître une matière colorante violette, on ajoute de l’ammoniaque, si la solution est rouge, la matière est le violet de phényle -, si elle est complètement décolorée, c’est du violet d’iode ou de méthyle. Pour s’assurer à celui des deux derniers auquel on a affaire, on en dissout une petite quantité dans l’eau et on ajoute un peu d’ammoniaque. Le violet d’iode est ainsi décoloré et donne une solution claire, le violet de méthyle au contraire donne une solution incolore, mais trouble.
- Il n’y a actuellement dans le commerce que deux couleurs bleues de goudron : le bleu d’aniline et le bleu alcalin. Ce dernier est toujours soluble dans l'eau, tandis que le bleu d’aniline éprouve une modification en solution aqueuse, qui n’est soluble que dans l’alcool. Ces deux couleurs peuvent d’ailleurs être très-aisément distinguées entre elles par cette circonstance que le bleu d’aniline fournit toujours une solution bleue, tandis que celle du bleu alcalin est incolore et ne devient bleue que par l’addition d’un acide.
- Quant aux matières colorantes d’aniline vertes, on trouve dans le commerce principalement le vert d’aldéhyde, le vert à l’iode avec l’acide picrique. Il faut, dans l’examen d’une couleur verte, procéder de la manière suivante : On recherche si le corps est aisément soluble dans l’eau -, s’il s’y dissout, c’est du vert à l’iode. Dans le cas contraire, on le fait dissoudre dans l’alcool et on y ajoute une solution de cyanure de potassium. Si la solution est incolore, on a affaire au vert d’aldéhyde ; si au contraire elle est brune, c’est le vert à l’iode avec acide picrique.
- Les matières colorantes jaunes les plus généralement employées sont l’acide picrique et ses sels, et le jaune de naphtaline. Tous ces corps sont solubles dans l’eau. Pour essayer une matière colorante jaune, on procède ainsi : on en dissout d’abord un échantillon dans l’eau, on y ajoute une solution de cyanure de potassium et on chauffe. Si la liqueur devient brun rouge, c’est qu’il y a présence d’acide picrique ou de ses sels ; si au contraire elle devient tant soit peu brune, c’est du jaune de naphtaline. Si c’est le premier cas qui se présente, il faut poursuivre l’examen pour s’assurer si l’on a
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- affaire à l’acide picrique pur ou à l’un de ses sels. Dans ce but, on verse dessus de la benzine et on chauffe. Si le corps se dissout dans cette benzine, c’est de l’acide picrique, s’il ne se dissout pas c’est un sel d’acide picrique.
- Les couleurs jaune-orangé dérivées du goudron les plus généralement employées, sont la coralline jaune, les sels de la chrysaniline et de la chrysoto-luidine et de l'orangé Victoria, ainsi qu’un mélange de jaune de naphtaline et de fuschine qu’on rencontre aussi sous le nom d’orangé d’aniline. Quand on veut faire l’examen d’une matière colorante jaune orangé, on procède ainsi qu’il suit : On verse de l’ammoniaque sur l’échantillon ; si la couleur rouge s’y dissout, on a devant soi de la coralline ou une combinaison de chrysaniline. Pour distinguer ces deux substances entre elles, on en dissout une petite quantité dans l’alcool, et à la solution on ajoute du zinc et de l’acide sulfurique dilué. Si la liqueur est décolorée, ce corps est de la coralline, tandis que si la couleur persiste, c’est une combinaison de chrysaniline. Quand l’ammoniaque ne se colore pas en rouge, il faut dissoudre la couleur dans l’eau et on y ajoute un acide -, s’il ne se manifeste aucun changement, on a affaire à une combinaison de chrysotoluidine, tandis que s’il y a précipité, c’est l’orangé Victoria ou un mélange. On prend alors pour déterminer cette matière, une petite quantité de la solution, et on y ajoute de la solution de cyanure de potassium. Si, après avoir chauffé, la liqueur devient brune, on a de l’orangé Victoria, et si la couleur n’éprouve que bien peu d’altération, c’est un mélange de jaune de naphtaline et de fuschine.
- Les couleurs de goudron brunes les plus importantes sont le brun d’aniline, le marron, le grenat et deux sortes de brun de phényle, à savoir celui préparé avec l’acide carbolique et celui de phényléne-diamine. On commence par rechercher si la substance est soluble dans l’eau ; quand il n’en est rien, on ajoute à la solution de l'acide chlorhydrique. Si celle-ci est colorée en jaune, on a affaire à du marron • si l’acide ne provoque aucun changement, on ajoute de l’ammoniaque à une petite portion de la solution. Quand celle-là donne lieu à un précipité, la substance en question est le brun d’aniline ou le brun de phényle préparé avec la phénylenediamine; mais si l’ammoniaque reste sans action, c’est du grenat (isopurpurate de potasse). On distingue le brun de phényle du brun d’aniline en ce que ce dernier donne un précipité avec le cyanure de po
- tassium, tandis que le brun de phényle n’éprouve aucun changement de la part de ce réactif.
- (Muster Zeitung.}
- PROCÉDÉS PRATIQUÉS
- SAFRANINE
- Cette couleur, autrefois très-chère, est devenue maintenant à un prix abordable, en même temps que sa fabrication s’est notablement perfectionnée :
- On peut donc l’employer couramment, d’abord et surtout pour la soie, qui est sa principale destination -, puis, sur laines en écheveaux pour les qualités à tapisseries et à tricoter, et enfin sur coton et fils, principalement pour les petites ficelles, les cordons et le petit ruban plat dit bolduc, pour lesquels on employait habituellement le carmin de safranum.
- Teinture de la soie.
- Comme les autres couleurs d’aniline, la safra-nine teint la soie avec la plus grande facilité et par les mêmes moyens.
- Cette matière colorante étant soluble dans l’eau, on en fait une dissolution dans l’eau très-chaude, bien bouillante, on la laisse déposer et on l’ajoute au bain de teinture, que l’on aiguise légèrement d’acide tartrique ou acétique, ou même à la rigueur d’acide sulfurique.
- Sur soies en écheveaux, on peut aussi teindre sur bains savonneux, soit sur bains neufs ou sur bains de dégommage.
- Teinture de la laine.
- De même que la soie, la laine se teint en safra-nine, sans mordant ni préparation.
- Ce n’est que pour laines fines que cette couleur est employée.
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- Teinture du coton.
- La safranine, on le comprend, ne s’applique que sur cotons blanchis :
- 1° On peut mordancer en tannin ou sumac, passer en sel d’étain, et teindre sur bain légèrement acidulé.
- 2° Un autre moyen indiqué est le suivant :
- Pour 10 kilog. de coton :
- On les passe en bain de savon, en employant 1 kilog. de savon.
- On tord et on passe à froid dans un bain contenant :
- Acétiate de plomb,
- 1 kilog. 300 gr.
- On tord encore et Ton revient par le premier bain (celui de savon).
- On teint ensuite à 30 degrés de température, sans rien ajouter au bain de teinture, autre que la dissolution colorante.
- 3° Ces deux procédés cependant ne donnent pas aux cotons toute la fraîcheur que la safranine est susceptible de leur prêter, et qu’ils doivent posséder pour imiter à peu près les teintes du safranum.
- D’une série d’essais comparatifs que nous avons faits pour trouver la méthode la plus avantageuse dans ce sens, il résulte que les moyens primitifs employés pour le mordançage des fils de coton devant être teints en couleurs d’aniline, sont ceux qui ont donné les meilleurs résultats au point de vue de la fraîcheur et de la vigueur de la teinture.
- Ces moyens consistent à animaliser la fibre végétale.
- Pour cela, on prend 100 grammes d’albumine d’œufs, ou son équivalent en blancs d’œufs frais (soit à peu près 1 litre), et on dissout ou délaye ces matières dans 10 litres d’eau froide ou tiède, mais non chaude.
- On imprègne convenablement les fils de coton ou de lin de cette dissolution et on les fait sécher.
- Pour fixer ensuite l’albumine dont ils sont recouverts, on les expose à la vapeur dans une capacité close, ou on les plonge brusquement dans de l’eau bouillante.
- Le mordant est alors fixé, et on peut teindre sur bains préparés comme pour la soie.
- Impression.
- L’impression sur soie et sur laine se fait simplement en épaississant une dissolution de safranine.
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- On peut, par exemple, dissoudre 2 à 3 grammes de safranine par litre d’eau gommée.
- Sur coton, on peut suivre la méthode suivante : Acétate d’alumine à 14° B............... 600 gr. Acide acétique..................... 130 gr.
- Amidon...........».....-............ 120 gr.
- Cuire et ajouter à tiède : Glycérine arsenicale.................... 1300 gr.
- Safranine..............L*...-.-..Lal. 13 gr.
- Eau pour dissoudre la couleur (à chaud)...»................. 430 gr.
- On imprime et on fixe par vaporisation un peu humide pendant une heure.
- CHROMQUE
- Sur LATEINTURE des TISSUS de COTON
- EN GARANCINE
- Par M. Ed. L AUBER.
- On est assez généralement dans l’usage, dans beaucoup d’établissements de teinture, de neutraliser ou, comme on dit, de corriger les eaux dont on se sert en teinture, par l’acide sulfurique. Nous essaierons plus loin de démontrer que, dans 'la teinture en garanceüx, il serait peut-être plus avantageux d’employer pour cet objet l’acide oxalique, ou un autre acide organique dont le sel calcaire soit incapable d’exercer sur les objets à teindre une influence fâcheuse.
- Dans la teinture en garancine, il faut faire attention que, par suite du mode même de la préparation du bain de teinture, il y a constamment présence d’un peu d’acide sulfurique libre qui a besoin d’être saturé avant qu’on quisse plonger les objets dans ce bain. C’est ce qu’on opère au moyen d’une addition correspondante de craie, mais dont’il’faut avoir grand soin d’éviter un excès, attendu que, par cet excès, les couleurs perdent notablement, tant en intensité qu’en solidité. Cette addition de craie peut, du reste, être réglée, par expérience, par le moyen suivant :
- Dans une chaudière à double paroi chauffée par un tuyau de vapeur, sont suspendues dans l’eau quatre petites cuves ou godets en cuivre étamés à l’intérieur. Dans chacun de ces godets, on introduit _bkjjigt r3vt 3. e IS liqise (13G H!( D 10 (19.0
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- une même quantité de la matière colorante avec des additions variables de craie. Par exemple :
- Le no 1 avec 0 gramme 4 de garancine sans craie ;
- Le no 2 avec 0 gramme 4 de garancine et 1/2 p. 100 de craie-,
- Le n° 3 avec 0 gramme 4 de garancine et 1 p. 100 de craie.
- Quand les drogues sont sèches, la craie est introduite de la manière que voici : Une portion de la matière colorante qu’on veut apprécier ou examiner est broyée avec 10 p. 100 de craie, puis on mélange la garancine sans craie et la garancine avec 10 p. 100 de craie dans un rapport tel que cette craie soit contenue dans le mélange au taux de 1/2, 1, 2 p. 100, etc. Si ce sont des marchandises humides qu’on se propose d’examiner, on pèse la craie séparément.
- Avant d’introduire la matière colorante dans les godets, on verse dans ceux-ci 19 à 20 centimètres cubes d’eau distillée et un certain nombre de centimètres cubes d’eau corrigée correspondant à la quantité d’eau dont on aura besoin en grand. Il faut pour cela, d’après la grandeur du tissu échantillon qu’on va indiquer ci-,après en général ajouter 15 centimètres cubes pour neutraliser l’influence de la quantité de gypse ou sulfate de chaux contenu dans l’eau.
- L’échantillon a une hauteur de 10 centimètres, et on y a imprimé quatre bandes larges chacune de 4 centimètres, avec les mordants pour violet, rouge, brun et noir.
- L’un des godets n’est rempli qu’avec de l’eau pure, et on y introduit un thermomètre, afin de pouvoir observer la température du bain. Dès que celui-ci a atteint la température de 37 à 38° G., l’échantillon mordancé qu’on a mouillé à l’eau distillée et battu ou mouillé pour en chasser tout l’air, est introduit dans le bain, et l’afflux de la vapeur est réglé de telle manière que la température ne monte que de 9 à 10° C. par chaque 15 minutes. Quand elle a atteint 75° G., c’est-à-dire au bout d’une heure, on laisse encore arriver la vapeur pendant une demi-heure, et l’essai de teinture est terminé. Pendant qu’on le passe en teinture, l’échantillon est agité avec soin avec une baguette de verre, et, après la teinture, il est battu et mouillé de nouveau, lavé et enfin séché. C’est alors qu’on compare les essais, obtenus avec une échelle d’échantillonnage, qui ont été teints avec de la garan
- cine normale, par exemple avec Avignon prima, ou Castellamare prima, et qu’on détermine aussi la puissance colorante de la garancine essayée. Par exemple, un échantillon teint avec 0 gr. 5 de cette garancine est-il aussi saturé que celui teint avec 0 gr. 4 déprima, la matière colorante essayée n’a que les 4/3 de la force de la matière prima, ou bien, comme on l’exprime dans la pratique, ne marque que 80° comparé à la prima de 100°. Si en même temps on a déterminé aussi la proportion nécessaire de craie qu’il a fallu ajouter et d’amidon à la matière essayée, il devient facile de calculer la quantité plus ou moins forte de matière colorante qu’il faut employer pour les tissus ou les fils qu’on voudra teindre.
- La quantité de sulfate de chaux, dans le bain de teinture qui provient, soit de l’opération qu’on a faite pour corriger l’eau au moyen de l’acide sulfurique, soit pour neutraliser par la craie l’acide sulfurique contenue dans la garancine, exerce une très-fâcheuse influence sur cette teinture. On n'ob-tient toujours en grand, surtout quand on opère avec des matières à 25 degrés (garanceux) que des teintures peu satisfaisantes, entre autres un brun inégal non saturé. A la suite de diverses recherches où je n’avais obtenu que de mauvais résultats il m’est venu l’idée que ceux-ci pouvaient bien être dits au sulfate de calcium (gypse) qui, dans les matières de basse qualité, est présent dans un grand excès comparativement à la matière colorante, car quand 100 kilog. de garanceux ont, par exemple, reçu 3 kilog. 5 de craie pour la neutralisation, cette craie correspond à 4 kilog. 76 de gypse, c’est-à-dire pour les marchandises à 25 degrés, 19.04 p. 100, relativement à la matière colorante qui y est contenue, comparée à la garancine prima.
- Maintenant afin de m’assurer si les mauvais résultats dont il a été question ci-dessus provenaient réellement de la présence de cette quantité énorme d e gypse, j’ai teint, avec de la garancine prima neutre de Castellamare, et diverses quantités de gypse, une série d’échantillons. Après la teinture des échantillons j’ai observé que la matière colorante irréprochable est de 100° par des additions de gypse fournissait non-seulement des tons défectueux, inégaux, mais encore que le pouvoir de la garancine s’en trouvait notablement compromis. Les essais comparés en effet avec l’échelle n’indiquaient plus que 75 p. 100, au lieu de 100. Il y avait donc au total 25 p. 100 de la matière colo-
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- rante qui, par le concours de la craie, se trouvaient annulés pour la teinture.
- Il me parut alors intéressant de m’assurer jusqu’à quel point le sulfate de soude pourrait remplacer le sulfate do chaux, et j’ai, en conséquence, teint avec la même garancine divers échantillons avec addition de quantités diverses de sulfate de soude équivalentes à celles de gypse des expériences précédentes. Après la teinture, en comparant avec l’échelle des teintes, on n’a pu apercevoir la plus légère influencée de ce sulfate de soude, soit sous le rapport de la beauté de la teinture, soit sous celui de son intensité. Par suite et en m’appuyant sur cette expérience, j’ai essayé le garanceux avec le carbonate de soude, au lieu de neutraliser par la craie, et j’ai en effet obtenu dès couleurs bien plus saturées, mais qui avaient le défaut d’être inférieures en vivacité et en feu aux essais précédents qui avaient été teints avec addition de craie/
- En cherchant les moyens de donner un peu plus de vivacité et de feu aux teintures en garanceux qu’on traite avec additions alternatives de craie et de carbonate de soude, j’ai obtenu, par l’emploi des quantités pondérables semblables, d’excellents résultats qui, en y apportant un peu d'intelligence, peuvent être réalisés en grand.
- Mais dans la fabrication du garanceux, il se présente cette difficulté, que celui-ci ne teint pas à l’état acide, qu’il faut, par conséquent, ajouter une plus forte proportion de craie, et qu’avant d’en faire emploi, il faut le laver jusqu’à ce qu’il soit devenu neutre, de façon qu’on n’a pas besoin d’ajouter de craie, ou au plus 1/4 p. 100, et par suite que la quantité du gypse présent se trouve réduite à un minimum.
- Dans la teinture en grand, l’eau étant corrigée par l’acide sulfurique et chauffée à 36° G., avec la quantité de craie nécessaire pour la neutralisation de la garancine, on n’aura plus qu’à travailler avec soin. En cet état on prend dans un tube à expérience un échantillon de l’eau, et on voit à sa coloration si la quantité de craie ajoutée et déterminée par l’essai est convenable et correcte, et cette opération sert de contrôle à cet essai. Si l’eau est colorée ou jaunâtre, le bain de teinture est encore acide (l'alizarine et la purpurine n’ont pas été mises en dissolution), et il faut encore de la craie, mais si le bain est rougeâtre faible, la quantité de craie ajoutée est correcte. Alors on introduit les autres bois colorants, bois rouge, sumac, etc., on démêle la quantité requise de la solution gélani-
- tineuse et on peut commencer à teindre. Ce brin de teinture est chauffé en amenant de la vapeur au moyen de quoi la quantité d’eau augmente sensiblement jusqu’à la fin de l’opération, ce qui indique qu’il ne faut pas dès l’origine remplir trop la cuve.
- Le travail de la teinture dure en général une heure et demie à deux heures pendant lesquelles la température, par l’introduction lente et ménagée de la vapeur, s’élève peu à peu ainsi qu’il suit ;
- Dans le 1er quart d’heure à 46°,
- — 2e — 55°.
- — 3e — 62°.
- — 4° — 70°.
- — 5e — 730.
- — 6e — 81 à 95».
- Vers la fin de l’opération, on lave un échantillon du tissu et on examine si le ton ou la couleur est suffisamment intense, s’il n’en est pas ainsi, ou bien l’opération n’est pas terminée et complète, ou bien on a donné au bain une trop faible proportion de matière colorante.
- Le traitement des pièces après la teinture, qui consiste en lavages, avivages, passages au chlore et apprêts, est suffisamment connu-, mais une chose des plus importantes pour obtenir de bons résultats est naturellement le soin tout particulier qu’on apporte dans le mordançage préalable, opération qui souvent échoue par ces circonstances que les sels employés ne sont pas purs ou que leur composition chimique a été modifiée sous l’influence de quelque cause extérieure -, c’est ainsi qu’il y a quelques mois j’ai reçu, avec prière d’en faire l’examen, diverses sortes de sels d’étain qui étaient mélangés avec 25 p. 100 de sulfate de magnésie. Une sophistication de ce genre qu’on ne soupçonne pas au premier abord ou qu’on ne prévoit pas, compromet notablement les résultats, et il n’est pas nécessaire d’insister sur ce point.
- (La fin au prochain numéro).
- REVIVIFICATION ET PURIFICATION
- DES HYDROCARBURES
- Ayant servi aux nettoyayes à sec.
- Par M. H. Vohl.
- On sait qu’on fait actuellement un usage étendu des hydrocarbures pour nettoyer des vêtements, des tapis, des tentures, des linges d’autel, etc. -, mais une chose importante pour l'avenir de cette
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- industrie, est la revivification de ces hydrocarbures après qu’ils ont été souillés par les matières qui salissaient les objets.
- Dans le procédé auquel on a donné le nom de lessivage chimique, les résidus des hydrocarbures sont chargés de matières grasses et d’impuretés, les unes dissoutes, les autres simplement suspendues dans ces liquides. En solution, on ne trouve la plupart du temps que des graisses et des résines qui, ordinairement, ont une réaction neutre et très-rarement une réaction acide, et assez souvent des acides de nature volatile. On n’a donc qu’à traiter le liquide avec un carbonate alcalin ou un alcali caustique pour s’emparer de ces acides libres et en débarrasser celui-ci.
- Il arrive fréquemment que dans ce traitement par les alcalis, il y a un léger dégagement d’ammoniaque, mais qu’on peut négliger.
- Les substances qui, dans un traitement de ces hydrocarbures impurs, exigeraient l’emploi des acides concentrés, par exemple de l’acide sulfurique, ne s’y rencontrent jamais, et par conséquent toutes les méthodes où l’on conseille ce mode de traitement, doivent être rejetées.
- Les matières organiques contenues dans ces liquides impurs, tant celles dissoutes que celles suspendues, mises en contact avec l’acide sulfurique concentré, dégagent immédiatement de l’acide sulfureux dont les hydrocarbures s’emparent avidement, et qu’on ne parvient à leur enlever que par des lavages ultérieurs avec des alcalis. Si on néglige ce traitement par les alcalis, l’acide sulfurique attaque les couleurs des tissus.
- Si on traite le liquide par l’acide sulfurique concentré sans l’avoir traité préalablement par les alcalis et qu’on le' distille avec ou sans vapeur d’eau, le produit renferme également de l’acide sulfureux.
- Dans un opuscule sur un lessivage chimique à sec, M. H. Drosse, qui prétend qu’on peut purifier avantageusement 4 hectolitres d’hydrocarbures avec 625 grammes d’acide sulfurique, est donc dans l’erreur.
- Un tissu traité par un hydrocarbure purifié suivant cette méthode, serait indubitablement perdu, attendu que les couleurs ainsi que les fibres de lin et de coton seraient attaquées, celles de soie et de laine un peu moins. D’ailleurs, les appareils de distillation proposés par l’auteur ne sont nullement recommandables, parce que, sous leur forme primitive, ils présentent de graves défauts.
- Pour purifier les hydrocarbures qui ont servi, on peut faire avec avantage usage du procédé suivant : Le liquide, tel qu’il sort de la machine à laver, est mélangé, à une solution étendue de soude (environ 10 litres de solution de soude pour 1,000 litres d’hydrocarbure) -, le départ étant opéré, on évacue la lessive, et l’hydrocarbure est lavé avec de l’eau. Ainsi traité, le liquide est, à l’aide de la vapeur, soumis à la distillation, et le produit, déshydraté par décantation.
- NOUVELLE COLLE POUR L’APPRÊT DES TISSUS DE COTON
- Par M. F. Rhem.
- Chargé d’examiner l’emploi d’une nouvelle formule de colle, présentée par M. F. Rhem, pour le collage des pièces qui, devant les séchoirs, doivent passer en bains à foularder ou en apprêt liquide, M. J. Reber en a fait quelques essais comparatifs avec celle qui lui sert habituellement.
- La colle qu’il employait, dans ce cas, depuis plusieurs années, était composée, d’après un principe usité dans quelques établissements d’Alsace, de :
- Albumine de sang........................ 3 kil.
- Dissoute dans :
- Eau..................................... 9 litres.
- Et mêlés, peu à peu, avec l’empois de :
- Amidon....................•........... 400 gr.
- Eau.........:.......................... 4 litres.
- Son prix de revient, un peu élevé, était de 70 c. le litre.
- Elle était, comme la colle de M. Rhem, appliquée devant les séchoirs et durcie sur des plaques chauffées à la vapeur.
- Ce mélange, qui devait être assez fluide pour bien s’imprégner dans le tissu et être appliqué par couches un peu fortes, supportait parfaitement, sans se décoller, plusieurs passages successifs, avec dessication intermédiaire, soit en bain de chlorage, soit en bain à foularder, soit en apprêt. Les seuls inconvénients qu’il pouvait présenter étaient : sa fluidité, qui donnait quelquefois lieu à des éclaboussures lors de son emploi : son odeur désagréable au moment de sa dessication et son prix de revient un peu élevé.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- La nouvelle colle, faite d’après la formule de M. Rhem, avec :
- Amidon cuit,
- Sous-acétate de plomb,
- Amidon cru,
- ne présente pas ces mêmes inconvénients. Son emploi se fait avec plus de propreté ; elle est moins sujette à se corrompre, et le titre, au lieu de 70 c., ne revient qu’à 25 c.
- Quant à son effet utile,, elle peut avec avantage remplacer la colle à albumine; elle supporte parfaitement plusieurs passages en plein bain donnés devant les séchoirs, pourvu cependant qu’elle ne reste pas trop longtemps imprégnée de liquide avant de passer sur les cylindres à sécher. Dans ce dernier cas, la colle à l’albumine serait préférable. En somme, on peut conclure que la formule de colle communiquée par M. Rhem est très-bonne pour les usages où il la recommande.
- En voulant s’assurer si, par la simple introduction d’amidon cru dans l’empois d’amidon, on ne pouvait pas arriver à un résultat identique à celui de la composition qui renferme du sous-acétate de plomb. M. Reber fait un essai avec le mélange suivant :
- Amidon blanc............
- Eau.....................
- Cuire et ajouter à froid :
- Amidon blanc.........
- Délayé avec :
- Eau....:.............
- 125 gr.
- 1 litre.
- 450 gr.
- 1 litre.
- Ce mélange a fourni un collage aussi adhérent que celui donné par le procédé primitif/ce qui prouverait que, pour arriver à un résultat satisfaisant, l’introduction dans l’empois de l’amidon cru, dont la cuisson s’opère sur la plaque à coller, est presque suffisante, sans avoir besoin de l’effet coagulant du sel de plomb, qui, cependant, ne peut qu’aider à l’insolubilité de la colle.
- (Rev. indust. des Mat. textiles.)
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- M. Chevreul, grand’croix de la légion d’honneur.
- Le président de la République, à la réception des grands corps de l’Etat, a annoncé à M. Che-vreul qu’il était fait grand’croix de la Légion d'hon
- neur. C’est la première fois que le grand cordon de l’ordre est remis à un savant pour ses seuls Travaux scientifiques, et sans qu’il ait été au moins ministre, ambassadeur, etc., etc.
- M. Chevreul, qui s’intitule modestement le doyen des étudiants de France, et qui travaille avec autant d’ardeur que pas un d’eux, soit au Muséum, soit au laboratoire de la manufacture de Gobelins, est âgé de plus de 89 ans.
- On connaît l’importance de ses travaux sur la teinture et les corps gras.
- Prix pour une étude comparative des soies.
- La chambre de commerce de Lyon offre un prix de 1,500 fr., au meilleur mémoire écrit en français qui aura traité la question suivante :
- Etat comp aratif de la soie en Italie et en France
- Récompenses de l’Exposition de Vienne.
- Le ministre de l’agriculture et du commerce vient de recevoir du gouvernement autrichien une partie des médailles et diplômes décernés aux exposants français par le jury international.
- Ce premier envoi comprend les médailles pour l’art, celles pour le progrès, celles pour le bon goût, ainsi que les diplômes de mérite.
- Les médaillés de mérite et celles qui sont destinées aux collaborateurs ne font pas partie del cette série et seront, avec les grands diplômes d’honneur, l’objet d’un nouvel envoi dont l’époque n’est pas encore déterminée.
- Les récompenses parvenues au ministre sont dès maintenant à la disposition des intéressés.
- MM. les exposants sont invités à les retirer au commissariat général, hôtel de Cluny. Les médailles et brevets décernés par le gouvernement français à tout exposant récompensé par le jury international seront délivrés en même temps.
- E. BICHON, Montpellier '
- Fabrique d’acide tartrique cristallisé
- LIE de vin roue et blanc DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE "
- 19° Vo., Ne 2. ET DE L”IMPRESSION DES tissus 20 Janvier 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des laines en couleur marron, par M. Ch. DREVET fils : Considérations générales. Teinture en marron des laines en vrac, par la couperose; id. des laines filées. — Noir-vapeur au ferro-cyanure d’ani-line, par M. M. Wehrlin. — Dégraissage des tissus de laine, procédé de M. Duvallét.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Bleu-Noir d’aniline (spécimen) : Teinture de la laine, id. de la soie^ id. du coton, id. des cuirs, impression sur soie et laine, id. sur coton, bleu-noir pour fabrication de l’encre. mélanges de nuances.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Sur la teinture des tissus de coton en garancine (fin), par M. Ed. LAUBER.
- — Fabrication de Uorseille et de ses produits. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS: Vœux de la chambre consultative de Mazamet. —Projet d’un congrès des teinturiers. H 11419152
- CHRONIQUE
- Le commerce, ou plutôt les commerçants ont repris toute leur activité, ce qui ne signifie point que leurs efforts soient toujours couronnés de succès, mais enfin les esprits sont revenus aux affaires, et l’on ne se préoccupe plus des causes passagères qui les ont momentanément fait négliger.
- Pour les tissus, cependant, cette température incertaine au milieu de laquelle nous vivons, fait hésiter la consommation, et le commerce de détail s’en ressent, n’ayant plus maintenant comme compensation, la vente des articles d’étrennes.
- Aussi, peur les articles robes, le peu d’achat qui s’opère se fait-il en tissus pouvant convenir aussi bien pour l’hiver que pour la demi-saison -, c’est le genre beige qui est, par conséquent, en faveur et qui continue de jouir de la vogue qui l’a favorisé depuis plus d’un an.
- Roubaix et Tourcoing sont les places qui profitent le mieux de cette situation au point de vue commercial, car la fabrication a déjà cessé de produire cet article, pour se livrer aux tissus légers, qui sont aussi très-demandés.
- La draperie demi-saison est également assez favorisée. Elbeuf et Lisieux ont déjà traité celte année quelques affaires importantes.
- En Belgique, les nouveautés printemps, les draps de Dison s’écoulent assez facilement.
- L’Allemagne fait très-peu de chose en ce moment dans ce genre d’articles.
- Lyon avec ses soieries, Rouen avec ses cotonnades, Lille avec ses toiles, ont un courant régulier, et relativement satisfaisant de transactions.
- Quelques bois de teinture sont en hausse ou manquent complètement sur notre place ; les jaunes-Cuba font absolument défaut ; les Haïti et les cam-pêches en général sont chers.
- Les indigos ont tendance à la baisse ; les cachous sont faibles -, les tartres également en baisse.
- Les couleurs d’aniline sont toujours à prix soutenus. ,
- Dans notre précédent numéro, nous annoncions la haute distinction qui vient d’être conférée au doyen des chimistes, M. Chevreul, dont les travaux sur la teinture sont devenus classiques et ont puissamment contribué aux progrès de notre art.
- La nomination de ce maître vénéré à la dignité la plus élevée de l’ordre de la Légion-d’Honneur est donc un fait aussi intéressant qu’agréable pour nos industries, et nous ne pouvons résister au désir d’en exprimer ici notre satisfaction.
- Deux grandes croix sont aujourd’hui portées par des chimistes, mais le premier en date, M. Dumas, a été ministre et sénateur, tandis que M. Chevreul ne doit la distinction qui nous honore tous, qu’à ses seuls travaux scientifiques.
- Nous reproduisons aux Faits divers, un document intéressant, dans lequel la Chambre consultative de Mazamet se plaint de l’insuffisance de l'ën-seignement industriel en France, et attribuer à cette cause la difficulté de notre concurrence avec des nations voisines, chez lesquelles cet enseignement est mieux organisé.
- La Chambre consultative fait des vœux pour que l’autorité compétente examine sérieusement cette question et lui donne la plus large satisfaction possible.
- Il est évident que l’enseignement donné dans les
- écoles spéciales d’industrie, telles que l’Ecole Cen-
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- 16 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- trale des Arts et Manufactures, les Ecoles des Arts-et-Métiers de Châlons et d’Angers est insuffisant pour répondre aux besoins variés de notre industrie nationale.
- Dans ces célèbres établissements, en effet, on vise à peu près exclusivement aux professions fondées sur les sciences mathématiques, et surtout sur la mécanique.
- Il serait donc à désirer que des écoles du même genre fussent spécialement consacrées à l’enseignement des industries chimiques, ayant chacune un groupe de spécialités basées sur les mêmes principes scientifiques.
- Et comme sanction de ces études, les élèves qui les auraient suivies avec succès, devraient obtenir un titre ou diplôme qui constaterait leurs capacités.
- Ce que la Chambre consultative de Mazamet désire pour toute notre industrie en général, un de nos collaborateurs les plus actifs, et les plus éclairés au point de vue théorique et pratique, M. Ch. Drevet, le propose pour nos spécialités en particulier.
- Frappé aussi de l’insuffisance de l’enseignement professionnel appliqué aux industries tinctoriales, il provoque la réunion d’un congrès des teinturiers dans lequel les principales questions qui intéressent nos professions, et celle surtout d’un enseignement rationnel de notre art, seraient posées et discutées.
- Nous publions aux Faits divers la communication de notre très-cher collaborateur, et bien que nous doutions du succès de son initiative, nous y sommes très-sympathiques et nous l’appuyons chaleureusement. F. GOUILLON.
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- TEINTURE DES LAINES
- EN COULEUR MARRON
- CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
- La couleur appelée marron, quel qu’en soit d’ailleurs le moyen de production, est toujours due au concours des trois éléments constitutifs, bleu, rouge et jaune-, les moyens d’appliquer et de développer cette couleur sont très-nombreux et méritent d’être classés pour en dégager autant que possible des recettes pures^ applicables dans des cas déterminés.
- Je n’entends pas ici faire l’historique de cette couleur et décider si l’ancienneté appartient à tel ou tel procédé ; je me renfermerai simplement dans
- une étude pratique des moyens connus et généralement appliqués aujourd’hui, mettant à contribution les moyens anciens et les nouveaux.
- Dans cet ordre d’idées, je ferai entrer en ligne : 1° les marrons à la couperose; 2° les marrons au chromate -, 3° les marrons à l’orseille.
- Ces catégories ne sont pas tellement tranchées qu’elles n’aient de nombreux points de contact et qu’elles ne viennent même à se fondre pour former des genres à part, mais comme ceux-ci se présenteront naturellement à l’examen dans le cours de cette communication, nous aurons lieu de nous y arrêter.
- La nuance appelée généralement marron n’a pas de limites fixes, précises ; elle est une des nuances de fond très-recherchée, quand on s’éloigne du noir, du gros bleu, du gros vert ou de la nuance Amélie ; elle s’étend du bronze jaunâtre ou rougeâtre, en côtoyant les grenats, aux bruns clairs-, elle est fixe ou fugace, mate ou à reflet, suivant qu’elle est due à l’un ou à l’autre des moyens que nous passerons en revue.
- L’influence de l’air, de la lumière et celle des agents alcalins employés à compléter certaines fabrications, doit être prise en sérieuse considération dans le choix de la recette à appliquer.
- TEINTURE EN MARRON DES LAINES EN VRAC, PAR LA COUPEROSE.
- Les marrons sur laine par la couperose s’obtiennent en teignant sur un seul bain, mais en deux opérations; ces nuances sont obtenues par le santal, le bois jaune, le campêche, les tannins, les garances, les bois de Lima, de Fernambourg, etc., et la couperose.
- On commence, sur un bain neuf, à teindre à l’ébullition pendant une heure un quart à une heure et demie avec les matières colorantes, puis à brunir à la couperose après un certain temps de pause dans le bain.
- Dans l'impossibilité où je me trouve de donner des échantillons, je résumerai les recettes à 3 types qui pourront suffire en y apportant les modifications nécessitées par la nuance à reproduire.
- Marron clair.
- Pour 100 kil. de laine en vrac :
- Ext. sec de boi s j aune.......... 10 k 000
- ou :
- Bois jaune en copeaux........a... 70 000
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- ou :
- Bois jaune en poudre............. 62 000 Ext. sec de Campêche ............ 0 250
- OU :
- Campêche en copeaux.............. 1 000
- ou :
- Campêche en poudre..........;.... 0 800
- Santal moulu...........:.....;... 20 000
- Couperose........................ 2 500
- On commence par garnir le bain avec les matières colorantes, et quand le bain est à la température de 65 à 70°, on pallie vigoureusement en ayant soin de mélanger le plus intimement possible ces matières-, alors on y introduit la laine à teindre en la poussant vigoureusement le long de la paroi de devant jusque passé le fond de la chaudière, afin d’enlever le dépôt qui s’y forme constamment-, et comme la masse de laine à introduire dans la chaudière ne peut l’être que par portions, il en résulte qu’en répétant cette manœuvre à chaque introduction, on répartit les dépôts successifs d’une façon à peu près uniforme et que l'uniture de la masse en devient plus facile; cela fait, on manœuvre la laine au moyen de crochets en fer à deux dents recourbées et représentant à peu près l’index et le medium recourbés et écartés; ces crochets sont garnis d’une douille dans laquelle s’emmanche un bâton lisse et léger d’une longueur de lm80 à 2ra^ on tire la laine d’arrière en avant en chargeant toujours la dernière crochetée amenée, par la crochetée tirée, de façon à déterminer un déplacement de la masse de haut en bas sur le devant de la chaudière et de bas en haut sur le derrière ; cette action est puissamment secondée par l’effet de la vapeur produite au fond de la chaudière dans la partie située sur le foyer, et cette vapeur trouve son chemin tout tracé par le dégagement constamment opéré par les crochets, lesquels ouvrent des voies d’un côté, tandis qu’ils les obstruent de l’autre -, il en résulte un mouvement uniforme de rotation qui offre toujours à l’ouvrier de la laine à ramener sur le devant.
- D’ailleurs, ce mouvement est aidé par des coups de fonds que l’on donne de temps en temps si cette rotation n’est pas assez régulière, ou dans le cas d’un mauvais montage de chaudière ou d’une mauvaise forme de celle-ci.
- Le côté droit et le côté gauche de la chaudière s’appellent les aisselles. Ce sont toujours des ouvriers de choix qui doivent manœuvrer aux aisselles, et de leur aptitude dépend presque tou
- jours l’uniture de la masse-, en effet, celle-ci ayant une forme sphérique, elle tourne autour d’un même axe, d’où il en résulte que cet axe, constituant une partie centrale, se trouverait isolé du contact des matières tinctoriales réparties dans le bain si les ouvriers des aisselles n’avaient la précaution de toujours rompre cet état en plongeant leurs crochets dans les aisselles jusqu’au centre-, ils en ramènent ainsi des parties de laine qu’ils étendent sur la partie centrale du devant, les mélangeant, de cette façon, avec celles que les autres ouvriers amènent constamment de la partie de derrière.
- Pour compléter cette manœuvre, il est urgent d'étendrey d'ouvrir, de répartir, sur la surface, les parties de laine trop chargées de dépôts ou restées blanches. Après une heure un quart ou une heure et demie d’ébullition, on cesse le feu et ou laisse poser la laine dans le bain pendant deux heures, deux heures et demie ou trois heures, suivant les conditions de temps dont on dispose ou selon l’appréciation de l’opérateur; puis on lève la laine sur le bard ou bayard, et on procède à la bruniture; mais avant de passer à l’explication de cette opération, je dois faire observer à l’opérateur que le temps de pause après teinture, avant bruniture, ne saurait être moins de deux heures et demie à trois heures, sans entraîner à des résultats laissant à désirer, car la saturation de la laine n’est pas instantanée, elle demande un temps de contact plus ou moins long suivant les matières tinctoriales employées, et dépendant de la solubilité plus ou moins grande de ces matières ; cependant, ce temps de pause ne doit pas être exagéré, car, dans le cas qui nous occupe, la saturation continue presque toujours après et malgré la bruniture.
- Pour brunir la couleur obtenue, et qui représente toujours une nuance canelle exagérée en rouge ou en jaune, on fait fondre la couperose dans un vase en dehors du bain, et on l’y introduit d’une seule fois en palliant vigoureusement -, le feu ayant été disposé pour ramener le bain à l’ébullition en vingt ou vingt-cinq minutes, on rentre la laine très-rapidement sans perte de temps, car chaque partie de laine introduite s’empare de la couperose du bain et donnerait de grandes difficultés à l'uni-ture si cette opération traînait un peu.
- On manœuvre comme il a déjà été indiqué, et pendant quarante-cinq minutes environ ; on rafraîchit le bain à pleins bords et on laisse pauser jusqu’au lendemain; l’opération est terminée. Si la nuance manquait de jaune ou de brun, il serait
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- facile de rajouter après la bruniture des poudres de bois jaune ou de campêche ou des dissolutions de ces bois, en les semant sur la laine, toujours ma-nœuyrée au bouillon ; mais si c’était le rouge qui faisait défaut, c’est à l'orseille qu’on devrait avoir reçours, le santal ne s’appliquant pas sur un bain viré à la couperose ; ou alors, si l’orseille ne devait pas être employée, il faudrait laver la laine à fond et la rentrer sur un bain neuf avec la quantité de santal jugée nécessaire, et, dans ce cas, on pourrait procéder par des additions successives en les semant sur la masse.
- Il n’y a pas d’inconvénient à employer l’orseille quand les laines teintes doivent être employées à la fabrication des fonds unis, mais il n’en est plus de même si elles doivent concourir à la fabrication des étoffes nouveauté, car ce produit cédant au foulage une certaine quantité de matière colorante, celle-ci souillerait inévitablement Je blanc ou les nuances claires avec lesquelles le marron serait employé. Cet effet de transport est d’autant plus énergique qu’à la faveur de l'alcalineité du bain de foulage et de la chaleur développée par l'opération, l’orseille se trouve dans des conditions tres-avanta-geuses à l’application de sa coloration.
- Marron moyen.
- Pour 100 kil, de laine en vrac :
- Ext. sec de bois jaune.....—..... 10 k 000
- ou :
- Bois jaune en copeaux............... 70 000 ou ;
- Id. en poudre....... 62 000
- Ext. sec de Campêche................. 0 375
- ou : l ’ ' —
- Bois de Campêche en copeaux... 1 500 ou :
- Jd. id. en poudre.................. 1 200
- Santal en poudre.................... 22 000
- Couperose............................ 3 200
- La quantité de matière colorante jaune restant la même et la quantité de matière rouge augmentant, on qura un écart assez sensible pour avoir un nouveau top, surtout en couvrant plus par le campêche et la couperose.
- Du rapport des quantités ci-dessus, l’opérateur devra déduire que le campêche doit être employé avec circonspection ; en effet, le bois jaune, le cam-pêche et la couperose donnent des nuances franchement vertes, le santal, le campêche et la couperose donnent des nuances franchement Amélie ou pru-neau ; il faut donc éviter de tomber dans ces fins. |
- Marron foncé.
- 100 kil. de laine en vrac :
- Extrait sec de bois jaune......... 9k. 000
- ou
- Bois jaune en copeaux......... 63 000 ou
- Bois jaune en poudre .......... 55 000 Extrait sec de campêche.... 4 500 ou
- Bois de campêche en copeaux...... 1 800 ou
- Bois de campêche en poudre....... 1 440 Santal en poudre................ 25 000
- Couperose........................... 4 000
- Dans cette recette, la matière colorante jaune étant en moins grande quantité, on a dû augmenter la matière colorante rouge pour amener le ton au rouge en l’éloignant du jaune; le campêche et la couperose sont en plus grande proportion pour obtenir un marron foncé.
- En modifiant le rapport du bois jaune au santal, sans augmenter le campêche ni la couperose, on obtiendrait des marrons clairs-rougeâtres. Mais nous ne devons pas oublier que la nuance marron est toujours plutôt jaune que rouge. Les bois en copeaux devront toujours être bouillis dans des sacs en toile claire pendant 1 heure 1/4 et être sortis avant d’ajouter le santal, et d’entrer la laine.
- Maintenant, si nous faisons concourir la garance, le curcuma, le lima, les tannins, à la formation de la couleur marron, nous entrerons dans une série illimitée de tons. Cependant l’opérateur ne devra pas perdre de vue que la garance avec la couperose donne des tons violets sans grande vigueur et qui ajoutent peu à la richesse du marron si elle ne lui est nuisible ; que le lima avec la couperose donne des tons vineux qui conviennent peu à la couleur marron ; que les tannins, le sumac, la galle ou l’extrait de châtaignier avec la couperose, donnent des tons gris qui ont peu d’effet sur le résultat s’ils sont employés en petite quantité, et qu’ils donnent une certaine fixité à la nuance, en développant l’affinité de la laine pour les matières colorantes ; que le curcuma, qui enlumine la nuance, n’a pas de fixité, et que d’ailleurs l’opération ultérieure du foulage détruira presque entièrement l’effet obtenu en teinture.
- C’est dope à l’exclusion de toutes autres matières colorantes dans l’emploi du bois jaune, du santal et du campêche, qu’on devra chercher les moyens de produire les marrons à la couperose.
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- ET; DE L’IVPRESSION DES TISSUS
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- Les nuances ainsi obtenues offrent toute sécurité au foulage et au porter, l’action de l’air ou de la lumière n’ayant sur elles qu’un effet réducteur très-restreint; le foulage les dépouillant en les enrichissant. ______
- TEINTURE EN MARRON SUR LAINES FILÉES, PAR LA COUPEROSE.
- Ce genre de teinture en marron est assez circonscrit et n’a d’application que dans des cas particuliers; il ne peut guère être mis en pratique que sur des filés communs et très-tordus, à cause du santal qui donne de la raideur aux fils, en outre qu’il les souille d’une poudre très-difficile à enlever au lavage, à moins d’avoir à sa disposition des poudres de mouture ronde parfaitement tamisées.
- Malgré que les mises de filés ne soient jamais de 100 kil., je conserve cette base pour que l’opérateur saisisse facilement les rapports des recettes.
- Marrom clair.
- Pour 100 kil. de laine filée :
- Extrait sec de bois jaune........ 8k. 000 ou
- Bois jaune en copeaux.............. 55 000 Curcuma moulu fin................ 8 000
- Extrait sec de campêche........ 0 200 ou
- Bois de campêche en copeaux....... 0 800
- Santal en poudre.................. 20 000
- Couperose...................... 2 400
- Sur un bain neuf contenant les matières colo
- rantes, on entre la mise que l’on mène au petit bouillon pendant un quart d’heure ou 20 minutes sans interruption pour répartir uniformément les poudres, puis on pousse à une ébullition bien soutenue pendant 2 heures, alors on sort la mise, on la refroidit et on met le tiers de la couperose à employer dans le bain en évitant que la température dépasse 90° ; on entre pour 20 minutes et l’on sort de nouveau, on ajoute au bain le second tiers de la couperose et on entre de nouveau pour 12 ou 15 minutes; on sort une troisième fois et on ajoute le reste de la couperose, et on entre la mise que l’on mène au bouillon pendant une demi-heure.
- Après chaque opération finie, le bain doit être vidé pour toujours commencer sur un bain neuf, nis Ce mode de teinture offre les avantages d'un très-grand bon marché et d’une reproduction de nuance à peu près certaine ; toute la question se résume dans des dosages scrupuleux; on peut ainsi mener
- de front plusieurs chaudières ou baquets sans écart sensible pour une même nuance.
- A moins que les filés ne soient destinés à la fabrication des étoffes foulées, il est bon de faire entrer le curcuma dans la composition de la recette, car cette matière donne du brillant à la nuance.
- Marron moyen.
- Pour 100 kil. de laine filée :
- Extrait sec de bois jaune........ 7 k. 000 ou
- Bois jaune en copeaux............ 48 000 Curcuma moulu....................:................... 7 000
- Extrait sec de campêche.......... 0 250 ou
- Bois de campêche en copeaux....... 1 000
- Santal en poudre................... 24 000
- Couperose................-.......... 5 000
- La marche de l’opération est exactement celle décrite pour les marrons clairs ; dans tous les cas, comme pour les laines en vrac, les bois en copeaux devront être bouillis’ préalablement et sortis du bain avant que d’y ajouter le santal ou d’y entrer les laines ; mais comme les mises dépassent rarement 50 kil., il est préférable d’avoir des décoctions toutes préparées et dont la valeur connue permet l’emploi à très-peu d’écart près.
- Marron foncé.
- Pour 100 kil. de laine filée :
- Extrait sec de bois j aune.......... 6 k. 500 ou
- Bois jaune en copeaux............. 45 000 Curcuma............................................................................................................................................................................................. 6 000
- Extrait sec de campêche...........- 0 325
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- Bois de campêche en copeaux... 1 300 Santal en poudre..., 28 000
- Couperose..................... 3 600
- Il est bon d’éventer jusqu’à complet refroidissement chaque mise finie et de ne pas laisser sécher le santal sur le fil.
- Malgré qu’il n’entre pas dans le cadre que je me suis tracé de traiter des produits d’aniline, je ne puis terminer cet article sans dire que le rouge de fuschine et le brun d’aniline seront d’un grand secours pour compléter les teintes rouges ou jaunes laissant à désirer, et que le violet couvrira très-bien le rouge ou le jaune exagéré sans foncer la nuance.
- (A continuer), Ch. DREVET fils.
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- 20 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- NOIR-VAPEUR
- AU FERRO-CYANURE D’ANILINE.
- Par M. Wehrlin.
- Vers la fin de l’année 1863, M. H. Cordillot faisait connaître un noir d’aniline au ferricyanure d’ammonium se fixant par un simple vaporisage. C’était le premier que l’on obtenait sans ajouter de sels de cuivre à la couleur. Ce noir, après avoir été abandonné pendant assez longtemps, a été repris lors de l’introduction des couleurs à l’extrait de garance et à l'alizarine artificielle, qui nécessitaient un noir se fixant au vaporisage.
- Jusqu’à présent, les principaux noirs employés étaient au ferro ou ferricyanure de potassium ou au ferro et ferricyanure d’ammonium. M. Camille Kœchlin m’a communiqué la formule d’un très-beau noir qu’il obtenait par l’action directe de l’acide ferricyanhydrique sur l’aniline. Malheureusement ce noir ne se conservait que quelques heures et était d’un emploi assez difficile. Dans ces différents noirs que je viens de citer, quel que soit le sel employé, il se forme toujours soit du ferro, soit du ferricyanhydrate d’aniline.
- Ce sont ces deux sels que j’ai cherché à isoler, et que j’ai obtenu à l’état pur et cristallisé.
- Ferrocyanhydrate d’aniline. — En faisant réagir l’acide ferrocyanhydrique sur l’aniline, il se forme du ferrocyanhydrate. La plus grande difficulté est d’obtenir de l’acide ferrocyanhydrique assez concentré pour dissoudre une certaine quantité d’aniline. Le procédé le plus simple est celui de M. Kuhlman de Lille, qui prépare cet acide en décomposant le ferrocyanure de baryum par l’acide sulfurique. Mais j’ai du l’écarter, n’ayant pu me procurer assez de ferrocyanure de baryum, et employer le procédé suivant, plus usité dans les fabriques d’indiennes :
- On fait deux dissolutions, l’une de ferrocyanure de potassium, l’autre d’acide tartrique ; on les mélange lentement en versant l’acide dans le sel de potassium. Il se forme alors un précipité de bitar-trate de potasse que l’on sépare par filtration et cristallisation, et de l’acide ferrocyanhydrique qui reste en dissolution.
- Il faut avoir soin de ne pas dépasser la température de 50° centigrades. Un excès d’aniline empêche en grande partie la cristallisation : il vaut mieux que le liquide soit acide. Par le refroidissement, il
- se forme d’abondants cristaux de ferrocyanhydrate d’aniline.
- Cesel cristallise en paillettes blanches très-légères qui, séchées rapidement sur du papier à filtrer à la température ordinaire, restent blanches très-longtemps; elles jaunissent au contraire très-vite lorsqu’on les sèche à une température de 50° centigrades, et noircissent à la longue même dans des flacons bouchés.
- Le ferrocyanhydrate d’aniline est très-soluble dans l’eau froide, et bien plus dans l’eau chauffée à 60° centigrades. Une dissolution de ce sel chauffée à l’ébullition le décompose en acideferrocyanhydrique et en aniline qui vient nager à la surface du liquide. Il est peu soluble dans l’alcool, l’éther et le sulfure de carbone. L’haldéyde le dissout facilement. Pour l’avoir pur, il faut le faire recristalliser deux ou trois fois. On ne peut cependant pas l’avoir complètement exempt de bitartrate de potasse, ce dernier sel étant légèrement soluble dans l’eau. Le sel cristallisé est neutre.
- On obtient avec le ferrocyanhydrate d’aniline de très-beaux noirs qui se fixent par un simple vaporisage sans oxydation préalable.
- Il faut ajouter à la dissolution de ce sel, épaissie à l’amidon blanc et à l’amidon grillé, du sel ammoniac et du chlorate de potasse.
- La couleur s’imprime bien, n’attaque pas la racle et n’altère pas le tissu. On peut la conserver huit jours et plus sans qu’elle se décompose.
- La même couleur coupée donne de très-beaux gris, solides au savon et au chlore. On obtient ainsi un noir très-intense en ajoutant du ferrocyanhydrate d’aniline à une dissolution de chlorate d’aniline épaissie à l’amidon grillé.
- Le noir préparé par l’un ou l’autre de ces procédés ne verdit pas à l’air comme les noirs au sulfure de cuivre. On peut l’imprimer à côté de couleurs à l’albumine tels que vert Guignet ou bleu outremer, ou de couleurs à l’extrait de garance ou à l'aliza-rine artificielle sans qu’il donne d’auréoles. Il s’imprime très-bien à côté de fonds bleu de Prusse ou vert vapeur. Il supporte le savon bouillant et le chlore aussi bien que le noir ordinaire.
- Le. sel mélangé à du noir vapeur au campêche en augmente l’intensité et la solidité. On obtient ainsi un noir vapeur pouvant s’imprimer dans les dessins les plus fins, et conservant sa nuance sous les couleurs à l’albumine et à l’extrait de garance.
- Une solution de ferrocyanhydrate épaissie à l’amidon grillé donne des gris assez solides après
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- ET DE L’IPRESSION DES TISSUS 21
- une oxydation de vingt-quatre heures et un passage en bichromate de potasse. La même couleur vaporisée donne un bleu assez vif semblable au bleu de Prusse, mais ne résistant pas au savon.
- Ferricyanhydrate d'aniline. — Le ferricyanhy-drate d’aniline s’obtient comme le ferrocyanhydrate en décomposant le ferricyanure de potassium par l’acide tartrique.
- L’acide ferricyanhydrique marque 24 à 26° Bau-mé, et dissout l’aniline plus lâchement que l’acide ferrocyanhydrique.
- Le ferricyanhydrate d’aniline cristallise en paillettes d’un noir violacé. Il est très-soluble dans l’eau froide et bien plus dans l’eau à 60° centigrades. Il se dissout dans l’alcool et l’adhéyde avec une coloration violette. Il est plus soluble dans l’éther et le sulfure de carbone. Il est plus riche en aniline que le ferrocyanure.
- Le ferricyanhydrate d’aniline donne de très-beaux noirs dans les mêmes conditions que le ferrocya-nure; à proportions égales, la nuance est beaucoup plus intense.
- La couleur n'altère pas le tissu et n’attaque pas la râcle, mais elle se conserve moins bien que celle au ferrocyanure.
- Une dissolution de ferricyanhydrate d’aniline épaissie à l’amidon grillé et additionnée d’un sel de chrome tel que nitrate ou acétate, donne du gris par oxydation et du bleu par vaporisage.
- En résumé, le ferrocyanhydrate et le ferricyanhydrate d’aniline donnent des noirs vapeurs qui ont l’avantage sur ceux employés jusqu’à présent :
- 1° De pouvoir se vaporiser sans oxydation préa-• lable.
- 2° De ne pas altérer le tissu.
- 3° De se conserver pendant assez longtemps sans se décomposer.
- (Société industrielle de Mulhouse).
- DÉGRAISSAGE DES TISSUS DE LAINE Procédé de M. Duvallet.
- L’huile ajoutée à la laine afin de faciliter l’opération de la filature, la colle nécessaire pour le tissage, ainsi que toutes les impuretés entraînées accidentellement pendant les transformations du fil ou du tissu, ont besoin d’êtres enlevées afin de rendre
- le tissu propre et net; l’opération qui remplit ce but a reçu le nom de dégraissage.
- Le dégraissage des laines est une opération lente et difficile, il se pratique généralement au moyen d’une terre argileuse que l’on délaye avec soin dans de l’eau ; cette argile, nommée vulgairement terre à foulon, enlève par une espèce d’absorption, les corps gras, et produit en même temps le nettoyage dn tissu sans feutrage possible, puisqu’il y a opération mécanique et non réaction chimique.
- Afin de bien dégraisser, on introduit d’abord dans la machine spéciale, dite dégraisseuse, le liquide argileux, puis après avoir engagé la pièce entre les rouleaux et l’avoir cousue de manière à former une espèce de toile sans fin, on engrène la machine ; le drap, entraîné par les deux rouleaux qui marchent à contre-sens l’un de l’autre, passe donc continuellement dans le bain argileux et de là entre les rouleaux plus ou moins approchés l’un de l’autre ; cette opération, que l’on nomme une terre ou première terre, dure de trois à quatre heures.
- Au bout de ce temps, on fait arriver de l’eau pure et on lave le tissu à grande eau pendant au moins une heure ; on donne ensuite une deuxième terre et un deuxième lavage de même durée que les premiers et on termine par une troisième terre et un dernier lavage d’un temps un peu plus court;ces opérations longues et délicates durent en moyenne de quinze à seize heures.
- Un habile foulonnier d’Elbeuf a découvert un moyen rationnel et ingénieux de simplifier, cette opération et de la faire dans une durée de temps qui n’excède pas quatre heures; son moyen consiste à remplacer la terre à foulon par l’eau de suint, provenant du desuintage des toisons de mouton.
- Le suint est une matière grasse, onctueuse et très-odorante, qui, selon toute apparence, a sa principale source dans l’humeur de la transpiration cutanée du mouton, mais qui peut bien avoir subi par son contact avec les agents extérieurs quelques changements qui en modifient la composition. Le chimiste Vauquelin l’a considéré comme un savon à base de potasse, associé à une certaine quantité d’acétate de potasse, de carbonate de potasse et de chlorure de potassium, plus une substance animale odorante.
- C’est la connaissance de ces qualités savonneuses du suint qui a suggéré à M. Duvallet l’idée de le substituer à la terre à foulon.
- Rien n’est plus facile que de se procurer de l’eau
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- saturée de suint ; la méthode suivante est suivie à Elbeuf et dans beaucoup d’autres centres industriels:
- Une cuve en bois est remplie de laine chargée de suint-, au moyen d’une pompe, on répand au-dessus, de l’eau provenant d’un baquet placé au bas de cette cuve, et quand celle-ci est remplie, on laisse la laine macérer dans l’eau deux ou trois heures ; après ce temps, on ouvre un robinet qui permet de vider l’eau de la cuve en la laissant tomber dans le baquet, d’où elle avait été primitivement extraite par la pompe ; on fait encore repasser cette eau une ou deux fois sur la même laine, suivant qu’elle est plus ou moins chargée de suint. Puis on change la laine et on continue à se servir de l’eau jusqu’à ce qu’elle marque 12 à 1300 au densimètre; ce n’est qu’alors qu’on vide le baquet et qu’on y remet de l’autre eau.
- C’est donc cette eau chargée de suint que M. Du-vallet emploie pour dégraisser les draps et nouveautés.
- Pour cette opération, il se contente de mettre dans son appareil à dégraisser environ 150 litres d’eau de suint ; ce dosage est pour quatre pièces pesant chacune à peu près 25 kilog.; il engrène sa machine et la fait marcher deux ou trois heures -, au bout de ce temps, les pièces sont parfaitement dégraissées et un bon lavage suffît pour entraîner dehors l’eau de suint chargée des corps gras et impuretés.
- Le dégraissage obtenu par ce procédé, outre sa promptitude, donne aux étoffes une très-grande douceur, et les nuances semblent plutôt avivées que baissées de ton.
- (Le Jacquard.)
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- BLEU-NOIR D’ANILINE.
- Le bleu-noir d'aniline est une couleur qui n’est point nouvelle mais dont la fabrication se perfectionne sans cesse et dont l’emploi se répand de plus en plus.
- Actuellement, la plupart des fabricants de couleurs d’aniline ont un produit qui correspond à celui-ci et qu’ils désignent par des noms divers, tels que indigo artificiel, bengaline, etc.
- Sans exagérer les qualités de cette matière colorante, ainsi que le font quelques fabricants, il faut reconnaître qu’elle donne immédiatement et sans mélange des teintes très-courantes, c’est-à-dire des bleus-marine, gris-ardoise et des gris-perle dans les gammes claires.
- Comme solidité, elle ne peut assurément se comparer à l’indigo de cuve, mais elle est bien supérieure aux carmins et compositions, et bien préférable surtout aux bleus de campêche, dont l’altération, au contact de l’air, se traduit par un virage roussâtre du plus laid aspect qu’on puisse imaginer.
- Les couleurs d’aniline, en général, sont d’autant plus fugaces qu’elles sont plus vives; celle-ci, la moins brillante de toutes, est aussi la plus solide.
- L’emploi de cette couleur exige quelques soins -, il faut que les bains soient légèrement acides, mais un excès d’acide pourrait précipiter le bain ; il faut donc se tenir autour des dosages que nous indiquons plus loin.
- Mais toutefois cet effet, qui se produit avec l’acide sulfurique, n’a pas lieu avec l’acide acétique, dont on peut impunément employer un excès.
- Teinture de la laine.
- Pour 100 kilog. de laine en pièces ou en éche-veaux :
- Mordancer la laine une demi-heure, en montant lentement au bouillon, dans un bain contenant :
- Acide sulfurique............... 3 kilog.
- Lever et ajouter au bain, selon la nuance que l’on veut obtenir :
- Bleu-noir.......................... 5 à 6 kilog.
- Pour les gris-clairs, il faudrait tout au plus 500 gr. de Bleu-Noir pour une même quantité de tissus.
- La matière colorante s’ajoute au bain en 2 ou 3 fois.
- Les laines sont bouillies environ une demi-heure dans le bain de teinture.
- Après ce temps, on lève et on ajoute au bain :
- Acide sulfurique.......... 2 kilogr.
- On rentre, on évente, et on rince sur une seule eau.
- Le bain de teinture se conserve, et peut servir soit immédiatement, soit plus tard pour de nouvel-
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- les passes -, on le renforce alors des deux-tiers du colorant primitivement employé, et d’un tiers seulement d’acide.
- Les teintes au Bleu-Noir peuvent être avivées au Bleu vif d'aniline, comme celles de campêche ou d’indigo.
- Remontage des bleus de cuve.
- Le Bleu-Noir sert à remonter la teinte des bleus de cuve d’indigo, en produisant, de cette façon, une économie importante pour cette teinture.
- On peut donner aux laines un pied de Bleu moyen, pour le Bleu-Noir, à l’aide des moyens ci-dessus indiqués, et teindre en cuve ensuite.
- Ou bien, piéter d’abord en cuve, et teindre en Bleu-Noir pour terminer. Dans ce dernier cas, les laines doivent toujours, au sortir de la cuve, être avivées ou rincées dans un léger bain d’acide sulfurique.
- Teinture de la soie.
- Sur soie, la teinture peut se faire comme pour la laine, mais sans bouillir.
- On peut aussi teindre sur bain savonneux.
- Les nuances varient du gris le plus clair, au Bleu-Marine corsé. Cette teinte est très-employée pour les soies destinées à la fabrication des velours, et l’on en obtient de très-beaux résultats.
- Teinture du coton
- Le Bleu-Noir peut teindre le coton en gris très-clair, sans aucun mordant.
- En employant un mordant, on fait des gris un peu plus foncés, mais jamais bien intenses ; on ne peut arriver sur coton à faire des nuances aussi pleines que sur laine. "
- Les gris de Bleu-Noir ont cependant l’avantage de ne point piquer comme ceux au fer, et cette matière colorante permet de mélanger dans le même bain, d’autres couleurs d’aniline, telles que purpu-raline, fuschine, marron, etc.
- Le mordant que l’on emploie pour teinture sur coton, est du tannin ou du sumac, et l’on teint ensuite à tiède, avec un peu d’acide acétique dans le bain.
- Teinture des peaux.
- On teint les peaux et cuirs sur bains légèrement acides.
- Les peaux ainsi teintes, prennent des nuances aussi foncées que les laines, et que l’on peut aussi tepir dans les tons clairs.
- Ces teintes sont généralement avivées avec les bleus vifs d’aniline.
- Impression sur soie et sur laine.
- Pour imprimer sur ces tissus, la couleur se prépare seulement en épaississant une dissolution de Bleu-Noir.
- Ou, ce qui revient au même, en ajoutant une dissolution concentrée de Bleu-Noir dans une eau de gomme épaisse.
- Le Bleu-Noir peut servir pour les contours noirs sur foulards, dans des cas où les noirs-campêche seraient attaqués par les couleurs voisines.
- Impression sur coton.
- On peut suivre la méthode suivante :
- Bleu-Noir......................... 10 à 25 gr.
- Eau bouillante.................... 475 —
- Après dissolution on ajoute :
- Eau de gomme..................... 1/2 litre.
- Tannin.......................... 50 gr.
- Ce mélange s’imprime et se vaporise comme d’usage.
- On peut employer de l’acétate d’alumine au lieu de tannin, tel qu’il est indiqué dans notre précédent numéro pour la safranine.
- Fabrication des encres.
- Le Bleu-Noir dissout dans les proportions de 20 à 22 grammes par litre d’eau chaude constitue une encre noire violacée se conservant indéfiniment, et n’attaquant pas les plumes métalliques.
- Le Moniteur de la Teinture, (année 1872, page 175) a publié un rapport très-favorable de M. Balard sur cette application.
- Teintes modifiées.
- Nous avons dit plus haut que le bleu-noir pouvait se mélanger à la plupart des autres couleurs d’aniline ; il peut également s’adjoindre à d’autres colorants, tels que l’orseille, les bais, le curcuma, etc.
- Dans la plupart de ces mélanges il peut remplacer le carmin d’indigo pour former des teintes composées, telles que gris variés, modes, marrons, etc.-, son emploi dans ce cas est très-économique et il donne plus de fonds que le carmin.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Sur la TEINTURE des TISSUS de COTON
- EN GARANGINE
- Par M. Èd. Lauber.
- (An).
- Une autre circonstance à laquelle il convient beaucoup d’avoir égard dans l’emploi du sel d’étain est son altération ou sa transformation par l’action de l’air. En effet, si;on expose du chlorure d’étain à l’air, ou bien si on le met en contact avec de l’eau contenant de l’air, il s’en sépare quand on le dissout, un chloride basique blanc, oxychloride d’étain-, de même, une solution de chlorure pure se trouble bientôt à l’air en absorbant de l’oxygène, et c’est en considération de cette dernière remarque que toutes les couleurs d’impression qui renferment une proportion notable de sel d’étain, ont toujours besoin d’être préparées récemment -, la première de ces propriétés occasionne des mécomptes sérieux à bien des coloristes qui souvent cherchent en vain la cause des mauvais résultats qu’ils ont obtenus. Je citerai à cet effet un fait qui s’est présenté dans'ma pratique. J’avais toujours obtenu de bons résultats avec le bain suivant :
- Acide pyroligneux à 2 S Baumé, 8 litres.
- Décoction de graine d’Avignon à 10 Baumé, 4 lit. Pyrolignite de chaux à 15° Baumé, 2 1. 55.
- Amidon, 2 kilog.'
- Qu’on avait fait bouillir ensemble, et dans lequel on a démêlé à froid 2,400 grammes de sel d’étain.
- Pendant l’été, s’est présentée alors cette circonstance inattendue, qu 'après la teinture en garancine et en graine d’Avignon, au lieu du beau jaune orange qu’on avait obtenu jusque là, on n’a eu qu’un ton mat inégal, peu propre à satisfaire le consommateur. Toutes les recherches que j’ai pu faire, soit pour constater quelque pratique défectueuse dans l’impression et dans les manipulations ultérieures, étaient restées infructueuses, quand en faisant l’examen du sel d’étain que j’avais employé, je me suis aperçu qu’il était profondément décomposé, et que pour le dissoudre dans l’eau, il fallait une quantité relativement considérable d’acide chlorhydrique. Ce sel en effet était resté plusieurs
- mois dans une tonne ouverte exposé à l’action de l’air, et pendant les chaleurs de l’été toutes les conditions s’étaient trouvées favorables pour sa décomposition. Le chloride d’étain qui s’était sépare n’avait pas pu naturellement se fixer dans la chambre à oxydation et avait été entraîné dans les bains de dégorgeage consécutifs par l’élimination de l'epaississemnt de façon que la quantité de combinaison d’étain précipitée nécessaire à la formation d’une belle laque sur le tissu avait été extrêmement bornée.
- Une chose aussi importante que la pureté du sel d’étain est celle de l’alun qui sert à la préparation du mordant pour rose ou pour rouge. Il faut pour cela qu’il soit absolument exempt de fer. Dans l’impression des couleurs rouges fortement acides, comme par exemple celles à l'alizarine, celles-ci après le vaporisage et les passages au savon, virent la plupart du temps au bleuâtre. Gela résulte de ce que l’acide acétique libre contenu dans la couleur d’impression a attaqué fortement les raclettes d’acier, qu’il a introduit du fer dans la couleur, lequel a donné ce reflet bleuâtre indiqué ci-dessus. On prévient aisément cet effet fâcheux en enduisant chaque fois les raclettes avec une matière grasse ou de la cire, ou mieux avec un mélange de deux parties de suif et une de cire.
- FABRICATION DE L’ORSEILLE et de ses produits.
- J’ai cherché, dit l’auteur, ouvrier anglais, dans un grand nombre de traités de chimie, des détails sur la fabrication de l'orseille et du cudbéar, mais je n’ai nulle part trouvé d’indications réellement pratiques sur ce sujet. C’est pourquoi j’ai rédigé de mon mieux, pour vous les envoyer, quelques notes sur cette fabrication, afin que si jamais vous en faites l’objet d’une publication, vous puissiez faire connaître à vos lecteurs non-seulement la partie théorique, mais encore la pratique du sujet. Ce serait en effet rendre un grand service à cette industrie, et non-seulement aux patrons, mais encore aux ouvriers, que de publier un tel ouvrage. Les auteurs trouvent difficilement à se procurer des détails pratiques de fabrication ; cela tient évidemment à ce que les fabricants tiennent leurs procédés auss; secrets que possible. Dans l’usine où je travaille,
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- par exemple, on se fait une règle de n’admettre aucun ouvrier qui ait déjà été employé dans une fabrique de produits chimiques ; si parfois il arrive que l’on accepte quelqu’un se trouvant dans ces conditions, ce n’est qu'après s’être bien informé des places où il a été précédemment employé et lui avoir demandé s’il sait lire et écrire, et s’il répond affirmativement, il y a dix à parier contre un qu’il ne sera pas admis. On recherche, en effet, des ouvriers aussi ignorants que possible, et tout ce qu’on leur demande est d'exécuter les ordres qu’on leur donne, sans pourtant commettre d’erreurs, et aussi sans chercher à approfondir quoi que ce soit. Voilà pourquoi les secrets de fabrication sont si bien gardés.
- Orseille liquide.
- Mettez dans une cuve 300 livres (136 kilogr.) de Zanzibar^ versez dessus environ 120 gallons (646 litres) d’ammoniaque à 3 degrés ; laissez macérer un jour et une nuit; soutirez les chaudières et amenez-la dans des chaudières de 6 yards (6n’6O) de long sur 4 yards (3m66) de large et 1 pied (0m30) de profondeur, munies de couvercles et chauffées à leur partie inférieure par des tuyaux de vapeur. Une fois par jour enlevez le couvercle et agitez le liquide pendant cinq minutes. Au bout d’environ six semaines, la solution est prête à mettre en réserve et peut servir comme bain de teinture. Valeur approximative, 3 pence par livre (0 fr. 88 le kilogramme).
- Orseille en pâte.
- Pour faire l'orseille en pâte, on broie un peu de lichen et on opère dans des chaudieres de 4 pieds 1/2 (137) de long sur 2 pieds 1/4 (0n,69) de large et 2 pieds (Ôm61) de profondeur, chauffées, à la vapeur et munies de couvercles de fer, fermant bien, pour retenir les vapeurs d’ammoniaque. Dans ces chaudières, on met 60 livres (22 k. 680) de liken et 100 livres (46 k. 360) d’ammoniaque à 8 degrés). On brasse le mélange deux fois par jour, matin et soir, avec une pelle. Au bout de huit jours environ, le liquide est prêt à être soutiré ; on verse alors dans une cuve les solutions provenant des chaudières, et on y ajoute 20 livres (9 k. 72) d’acide sulfurique et 200 livres (90 k. 720) de sel marin ; on mélange enfin le tout. Valeur approximative : 2 pence 1/2 par livre (0 fr. 66 le kilogramme).
- Cudbéar.
- Se fait de même que la pâte, seulement au lieu d’ajouter de l’acide et du sel, on fait sécher là
- masse sur une planque de fer carrée d’environ 10 yards (944) de côté, chauffée en dessous par des tuyaux de vapeur. Quand cette masse est sèche, on la réduit en poudre, c’est ce qui constitue le cudbéar du commerce. Valeur approximative : 8 pence par livre (2 fr. 10 le kilogramme).
- Orseille bleue.
- Mettez 100 livres (46 k. 360) de liken avec 300 livres (36 k. 360) d’ammoniaque à 6 degrés; laisser agir à froid, en brassant deux fois par semaine. Au bout de dix semaines environ, la réaction est terminée.
- (Chemical News).
- BREVETS D’INVENTION
- concernant les industries tinctoriales & textiles
- 103.208. —30 avril 1874 : Badock (les sieurs). — Fabrication perfectionnée d’ornements en bordures pour jupes et jupons de toile, drap et tissu feutré.
- 103.221. — 30 avril : Graissot. — Genre de tissu pour confections, foulards, fichus, cache-nez, etc.
- 103.224. — 29 avril : Le Cosnier. — Procédé pour enduire d’un seul côté et d’une manière continue une étoffe quelconque et d’une longueur indéfinie, et pour la faire sécher sans être obligé de l’enrouler ni avant ni après l’application de l’enduit.
- 103; 226. — 9 mai : Lefebvre-Gariel. — Introduction de matières préservatrices d’oxydation dans les dissolutions de caoutchouc destinées à' l’adhérence des tissus superposés pour la fabrication des cardes.
- 103.233. — 30 avril : Sival frères. — Fabrication d’un genre de dentelle à fond de gaze, imitant le point à l’aiguille.
- 103.247. — 16 mai : Delobel. — Composition de mordant propre à la teinture dite mordant de chlorures neutralisés.
- 103.248. — 16 mai : Delobel. — Composition acide propre à la teinture, dite acide fixant les deux cœurs.
- 103.249. — 16 mai mai : Delobel. — Composition de mordant propre à la teinture, dite mordant des deux cœurs.
- 103.266. — 13 mai : Margery. — Machine à lisser, laver et presser pendant la teinture les fils textiles et particulièrement la soie.
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- LE MONITEUR DÉ LA TEINTURE
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- L’industrie de Mazamet. — La Chambre consultative de Mazamet vient de faire à l’enquête officielle sur le développement du commerce extérieur, une réponse remarquable, de laquelle nous extrayons les passages suivants :
- 1. La circonscription de la Chambre consultative des arts et manufactures de Mazamet exporte : les laines lavées, les laines filées, la draperie nouveauté pure laine, les flanelles, les molletons en blanc et en couleurs vives, les bonnets, les cuirs de moutons bruts et ouvrés.
- 2. Ces articles trouvent leurs principaux débouchés en Amérique et plus particulièrement dans l’Amérique du Sud, Buenos-Ayres et Monte-Video, en Suisse, en Espagne, en Italie et dans le Levant.
- 3. Nos étoffes ne trouvent pas de débouché en Angleterre et les possessions anglaises, en Belgique, en Allemagne et en Russie.
- 4. Ces pays fabriquent des articles similaires aux nôtres.
- 5. Pour favoriser les relations commerciales avec nos colonies, il faudrait que nos Chambres de commerce fussent mieux renseignées sur les usages, les goûts, les costumes de nos colonies ; sur l’importance des affaires traitées avec les nations rivales.
- 7. L’émigration a profité à notre genre d’industrie en amenant des relations avec de nouveaux pays, avec l’Amérique du Sud particulièrement.
- 9, 10. L’exportation a diminué pour la draperie et le molleton ; elle est restée stationnaire pour les autres articles.
- 11, 12. Quelques fabricants produisent des articles spéciaux pour l’exportation, ce sont les bonnets pour le Levant, les tissus nouveauté pure laine, les molletons couleur vive pour la Plata.
- 17. Les pays où l’on trouve les plus forts concurrents pour l’exportation de nos articles sont l’Angleterre, la Belgique et l’Allemagne.
- 18. Nous croyons que le commerce dans ces pays est plus favorisé par le gouvernement ; qu’il est plus honoré et que surtout, n’ayant pas à craindre l’avenir, il marche avec plus de confiance. Cette confiance amène les capitaux à l’industrie, encourage l’esprit d’entreprise ; de grands établissements, parfaitement outillés, se fondent et permettent la production à plus bas prix.
- 27. Les articles d’importation qui nous intéressent le plus sont les laines et les peaux en lainé. Nous les recevons en général de la Plata.
- 28. Nos achats, grâce à nos relations avec la Plata, se font le plus directement possible. Bordeaux et Marseille sont les deux ports dont le développement nous intéresse le plus.
- 43. Nous sommes remboursés de nos expéditions directes en pays étrangers, généralement en matières premières.
- 45. Pour faciliter les affaires d’exportation ou d’importation, il faudrait créer des banques natio nales dans les pays avec lesquels nos rapports sont assez, importants. Dans la Plata, où notre région entretient des relations suivies, il existe bien des banques italiennes, allemandes et anglaises, mais il n’existe pas de banque nationale française.
- 46, 47, 48, 49. Nous demandons à nos employés une bonne écriture, la connaissance du calcul et de la tenue des livres ; les autres connaissances spéciales s’acquièrent plus ou moins imparfaitement par la pratique, selon les aptitudes de chacun.
- Nous ne développons nullement les études nécessaires pour le commerce d’exportation; entre autres l’étude de la géographie et des langues vivantes ; pour notre religion, l’anglais et l’espagnol sont les plus nécessaires à connaître.
- D’une manière générale, nos mœurs, nos lois, notre climat sont loin de favoriser l’esprit d’émigration. Les familles sont moins nombreuses qu’en Angleterre et en Allemagne, nos enfants sont élevés plus confortablement ; il n’y a pas de déshérités; tous peuvent aider, dès leurs premières années, à la prospérité de la maison, car ils savent qu’ils recueillent leur part dans l’héritage paternel. Le sol est fertile et produit le blé et la vigne; le climat est tempéré. Le Français aime son pays qui ne se montre pas ingrat, et ne songe pas à s’expatrier. Telles sont les causes qui expliquent l’indifférence de notre jeunesse pour notre commerce d’exportation.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique eristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC
- DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants ; F. GOUILLON & P. BLONDEAU.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Golan, route de Flandre, à Charleville (Ardenner)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Val., Ne 3. ET DE L’IMPRESSION DES Tissus 5 Février 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des laines en couleur marron, par M. Ch. Drevet fils (suite) : Marron sur laines tissées par la couperose. Mapron ou bichromate sur laines en vrac: Erratum. — Sur les noirs-vapeur au ferro-cyanhy-drate d’aniline, par M. SCHLUMBERGER. — Vert-opéra et teinte camaïeu correspondante (spécimens). — Rapport de M. BRANDT sur les noirs.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Essai du carmin d’indigo, par M. P. Hubert. — Les tissus imprimés à l’exposition de Vienne, par M. Ch. Grad.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS; Industrie de Mazamet (suite). = Projet de congrès des teinturiers en France. — Incendie d’étoffes imprégnées de benzine.
- CHRONIQUE
- Les préoccupations politiques du moment n’ont pas influencé les affaires aussi défavorablement qu’on eût pu le craindre. Nous sommes, d’ailleurs, dans une période de production qui ne dépend pas absolument des fluctuations éphémères des idées ou du marché commercial; c’est l’époque où l’on se livre activement à la fabrication des articles d’été, sans que l’on puisse réellement prévoir si leur écoulement sera certain.
- Toutefois la plupart des industriels fabriquent sur commandes, et ce sont les négociants en gros qui subissent les chances de l’offre et de la demande ; c’est pourquoi le moment de prospérité de l'industrie n’est pas toujours celui du commerce ; or, comme c’est spécialement à l'in-dustrje que nous nous adressons, nos appréciations sur la marche des affaires ne peuvent toujours s’appliquer aux commerçants non fabricants.
- Les articles de Roubaix se fabriquent toujours avec activité. Elbeuf a des ordres importants en tissus d’été et en demi-saison. Lisieux est également satisfait de la campagne actuelle.
- Les tissus de laine ont, d’ailleurs, été assez favorisés pendant l'année expirée, où les exportations ont atteint la valeur de 352,621,000 fr. tandis qu’en 1873 elles étaient de 325,918,000 fr.
- Sur les fils de laine, l’augmentation était encore proportionnellement supérieure; leur exportation s’est chiffrée, en 1874, par 38,472,000 fr., soit plus d’un cinquième en sus de l’année 1873, pendant laquelle elle n'avait été que de 31,292,000 fr.
- Et pendant que notre exploitation en fils et tissus augmentait, l'importation en laines brutes a, au contraire, diminué de 8 millions de francs, sur 333 millions qu’elle atteignait en 1873; or, ceci réalise le vœux des économistes : vendre le plus possible à l’étranger, en achetant le moins qu’on puisse ; c’est tout profit pour l’industrie nationale. Dans le cas actuel, cette diminution sur l’importation de la matière première a pour cause l’emploi de plus en plus étendu des laines renaissance^ c’est-à-dire du produit des effilochages , industrie qui prend chez nous une grande extension et dont les produits se perfectionnent sans cesse.
- Les procédés employés pour l'épaillage chimique ont été appliqués sur les chiffons en laine-coton, dont la valeur jusqu’à présent était très-minime et l’on parvient ainsi à détruire la chaîne en coton ou en fil, tout en conservant sans altération la partie laine qui peut alors rentrer dans la fabrication avec presque toutes ses qualités premières. Jusqu’ici, l'effilochage n’avait à peu près produit que des laines à cardes; par ce dernier moyen, on obtient des laines à peigner réellement fort belles et dont les couleurs ne sont même pas détruites.
- On comprend que cela est d’une grande ressource pour l’industrie des tissus de laine, et que cette nouvelle matière première peut figurer en grande proportion dans la fabrication de ces tissus.
- En Angleterre, d’après Le Jacquard, l'exploi-tation des fils et tissus de laine pure a bien joui d’une très-légère augmentation ; mais les tissus mélangés qui sont le principal objet de la fabrication anglaise, pour les lainages, ont subi
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- une importantediminution, de même que l’exploitation des tapis de laine.
- Enfin, les réexportations de laine ont été bien plus considérables en 1874 qu’en 1873, et ces résultats ne sont pas sans inspirer d’inquiétude en Angleterre. Le Times dit à ce sujet qu’il semble que le continent et particulièrement la France et la Belgique commencent à lutter avantageusement contre la fabrique anglaise et qu’il faut voir là un fait alarmant pour l’industrie du Royaume-Uni. ,
- Une maison de Puteaux a, en ce moment, une certaine réputation pour une teinture sur lainages, dite bleu de Suède;c’est un bleu-verdàtredemi-clair à teinte bien fixée ; ces nuances se font toutes à base de bleu-Nicholson, et on consomme beaucoup de cette matière colorante dans la teinture des étoffes de laine ; c’est en effet, seulement à l’aide de ces bleus alcalins que l’on peut produire des nuances bien unies et surtout non susceptibles de déteindre. Le bleu-vert dont nous donnons un type sous le nom de vert-opéra est aussi très-apprécié et paraît être une variété de ce bleu qui, cependant, n’a pas un tel reflet vert ; les autres teintes en faveur pour les mêmes articles sont celles que l’on désigne sous le nom collectif de couleurs Suresnes : ce sont toujours des violets ou grenats vineux ; de là vient sans doute cette appellation, pouvant se rapporter aussi bien au pays où se font ces teintures qu’aux produits de ses coteaux, si connus du Parisien.
- F. Gouillon.
- TEINTURE DES LAINES
- EN COULEUR MARRON
- TEINTURE MARRON SUR LAINES TISSÉES, PAR LA COUPEROSE.
- Ce genre de teinture n’est pas très-répandu, et cependant il mérite une très-bonne place dans les moyens dont dispose le teinturier, car il donne des nuances absolument conformes à celles obtenues sur laine en vrac, et en offre tous les avantages au consommateur. C’est sur les étoffes communes qu’on l’applique généralement, surtout à cause de son prix de revient très-bas; mais je répète qu’en
- reprenant ce moyen et en l’asseyant sur des bases rationnelles, on peut en tirer un résultat aussi satisfaisant que désirable.
- il y a cependant des réserves à faire; elles ont trait aux apprêts ; en effet, lorsqu’il s’agit de donner aux tissus des apprêts hauts de laine (ratines, frisés, ondulés, moutonnés, etc.), le santal et la couperose se prêtent mal au bouclage de la mèche, et malgré que le velours se présente toujours droit et fourni, le bouclage reste maigre; mais pour tous les autres genres d’apprêt, le marron par la couperose peut rivaliser avec les autres moyens employés pour le produire.
- Marron clair.
- Pour 100 kil. de laine tissée :
- Extrait sec de bois jaune......... 4k. 600 ou
- Bois jaune en copeaux.......... 33 000 ou
- Bois jaune en poudre.....:...;.. 27 000 Curcuma moulu fin..............3 000
- Extrait sec de .................. 1 300 ou
- Bois de campêche en copeaux....... 4 000 ou
- Bois de campêche en poudre........ 4 800 Santal, mouture ronde............. 19 500
- Sulfate de cuivre................... 2 400
- Couperose........................... 2 400
- On commence par mener au large les étoffes à teindre à une température comprise entre 65 et 70'', pour bien répartir le santal ou les poudres employées et arriver au bouillon en une demi-heure, puis on soutient l’ébullition bien franche pendant 2 heures pour trancher le plus possible.
- On sort, on évente et on rentre avec le sulfate de cuivre pour une demi-heure au petit bouillon. On sort de nouveau, on évente et on rentre avec la couperose pour 48 minutes au bouillon franc.
- On sort enfin les étoffes ou les tissus pour les éventer jusqu’à complet refroidissement et on lave de suite, ou dans le cas contraire on table bien droit, sans faux plis, sur une civière ou sur une table à claire-voie.
- S’il y avait un écart dans la nuance, on rentrerait les tissus sur le même bain avec du curcuma pour le jaune, ou de l’orseilJe pour le rouge, mi du campêche seul ou du campêche et de la couperose pour le brun.
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- ET DE L’IMPRESSION DES. TISSUS
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- Pour 100 kil. de laine lissée :
- Ext. sec de bois jaune........... S k 000 ou : Bois jaune en copeaux............ 35 000
- OU :
- Id. en poudre................... 30 000
- Curcuma moulu fin !................ 4 000
- Ext. sec de campêche.............- 1 800 ou :
- Bois de campêche en copeaux.. 6 400 ou :
- Id. id. en poudre................ 5 100
- Santal mouture ronde............. 28 000
- Sulfate de cuivre.................. 3 000
- Couperose........................ 3 200
- Dans le cas de marron moyen, le sulfate de cuivre n’est pas d’absolue nécessité. Si le ton doit s’approcher plus du marron foncé que du marron clair, il est préférable de le supprimer ; on en conservera l’emploi dans le cas contraire. J’ai désigné la poudre de santal sous la dénomination de mouture ronde, car la grosse mouture ou la mouture au pilon laisserait dans l’étoffe des bûchettes ou des aiguilles de bois très-difficiles à enlever. La même observation peut s’appliquer aux autres poudres, mais il est assez rare que le teinturier s’arrête à cette forme des bois quand il a les extrai ts ou les décoctions qui peuvent toujours lui donner de meilleurs résultats.
- Marron Toneé.
- Pour 100 kil. de laine tissée :
- Extrait sec de bois jaune...... 5k. 500
- OU :
- Bois jaune en copeaux........... 38 500 ou :
- Bois jaune en poudre........... 34 000
- Curcuma moulu fin.............. 5 000
- Extrait sec de campêche........ 1 750 ou :
- Bois de campêche en copeaux..... 7 000 ou :
- Bois de campêche en poudre..... 5 600 Santal mouture ronde............................................ 45 000
- Couperose....................... 3 300
- Le curcuma devra être employé dans tous les cas et malgré que le marron soit foncé, sans cela on aurait des nuances trop sombres et manquant absolument de reflet -, d’ailleurs il vient en substitution d’une certaine quantité de bois jaune. Le sulfate de cuivre n’est plus nécessaire.
- On ne peut pas mettre les pièces que l’on teint en marron par le santal, en cordon, comme dans le cas où l’on teint par l'orseille, car le santal ne teint que par son contact immédiat avec la laine, et il est de toute urgence de mener ces pièces au large, afin d’offrir la plus grande surface possible au bain ; il en est de même pour la bruniture, dont l’effet est si rapide que l’on courrait grand risque d’avoir des nuances flammées si les pièces présentaient des tords, des nœuds ou marchaient simplement fermées.
- Nous verrons, en nous occupant des marrons par l’orseille, qu’il y a une autre manière de mener en chaudière, qui tend à se répandre et qui donne des résultats très-économiques.
- TEINTURE MARRON SUR LAINES EN VRAC, PAR LE B1-CHROMATE.
- Considérations générales sur les marrons au chrommate.
- Ce sel est entré aujourd’hui dans la pratique des ateliers de teinture : il rend en effet des services très-importants et donne des tons qui lui sont particuliers -, car pour la même nuance fournie par la couperose ou par l’orseille, le chromate donne des tons dorés en même temps qu’un mat qu’il est impossible d’obtenir par les deux premiers procédés.
- Notons aussi que le chromate s’allie comme mordant, à l’alun, au sulfate d’alumine, aux sulfates ou aux acétates de fer et de cuivre, qu’on peut y joindre les acides sulfurique, nitrique, chlorhydrique, tartrique, oxalique, etc., sans entraver son effet comme mordant, tout en variant dans une très-grande limite les tons obtenus.
- Les laines teintes par le chromate acquièrent une grande douceur et donnent moins de déchet à la filature et aux apprêts.
- Le chromate permet d’obtenir des nuances dans tous les tons, depuis les nuances claires jusqu’aux nuances foncées, y compris le vert russe, le brun, le gros bleu et le noir.
- Avec le santal, il donne des nuances rubis d’une richesse incomparable.
- Si nous joignons aux avantages ci-dessus que les teintures obtenues par le chromate sont d’une grande fixité, nous aurons avec lui un moyen très-puissant de teinture.
- Enfin, pour terminer cette énumération, disons que c’est le procédé au chromate qui devra être
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- choisi dans le cas de laine avariée, de laine tendre, d’agneaux, si généralement redoutéss en teinture, de laine d'abats; en un mot, dans tous les cas où les autres procédés resteraient infructueux.
- Ce procédé convient aux laines sous tous les aspects sous lesquels elle peut se présenter : laines en vrac, filées ou tissées ; — le teinturier chiffonnier pourra aussi y trouver un puissant auxiliaire.
- Au point de vue des colorations simples, disons que le bois jaune sur pied de chromate donne des jaunes moins dorés, plus fauves et un peu plus bas que le même colorant développé sur laine sans mordant ou avec le concours de l’alun; que le santal donne des tons plus rouges, plus pleins et beaucoup plus brillants sur pied de chromate, que le même colorant développé sur laine sans mordant (je ne parle pas du concours de l’alun, qui empêche la matière colorante du santal de se développer) • que le campêche donne, sur laine piétée au chromate, des tons bleutés parfaitement définis et que ne donnent pas les procédés d’application directe où même avec le concours de l’alun.
- Les couleurs au chromate peuvent être brunies comme celles à la couperose, elles peuvent être virées après teinture, ce qui n’a pas lieu par les procédés à la couperose ou à l’alun.
- Le chromate s’accommode très-bien des colorants fournis par l'orseille, le curcuma, le carmin ou le sulfate d’indigo.
- On peut impunément marier les nuances au chromate aux nuances les plus claires ou aux blancs, dans les effets combinés des étoffes nouveauté, sans que le foulage occasionne aucun transport.
- A toilS ces avantages, il y aura bien quelque défaut ?... Pour les laines en vrac, il y a la question de prix de revient et le type à reproduire ; pour les laines filées, la rapidité d’exécution, le type à reproduire et le prix de revient ; pour les laines en étoffes, quand ce sont des étoffes drapées, il y a les considérations ci-dessus • mais quand ce sont des étoffes légères, il y a en première ligne la rapidité d’exécution que permet d’atteindre le procédé par l’alun et l’impossibilité d'uniture par le santal dans les conditions d’outillage actuel.
- Entrons dans l’étude des procédés de teinture des laines en marron par le chromate :
- Marron clair.
- Pour 100 kil. de laine en vrac :
- Chromate rouge ;................ 2 k. »
- Extrait sec de bois jaune.;...... 6 150
- ou : Bois jaune en copeaux............. 41 » ou :
- Id. en poudre..................... 35 »
- Extrait sec de campêche !......... » 465 ou :
- Campêche en copeaux.............. 1 860 ou :
- Id. en poudre.................... 1 600
- Santal moulu..................... 7 »
- On commence par mordanter la laine sur un bain de chromate, et pendant 2 heures, à une ébullition soutenue sans être violente, puis on sort pour mettre eh tas dans un endroit frais et obscur jusqu’au lendemain.
- On lave et on rentre sur le bain de teinture chauffé de 70 à 75°, pour ne pousser au bouillon qu'après uniture; une heure et demie d’ébullition termine là teinture.
- Il faut presque toujours faire barquer la laine pour développer la couleur et juger le résultat; à cet effet, après 1 heure 1/2 ou 2 heures de pause après l’ébullition, on lève la laine sur le bord où bayard de la chaudière pour la laisser ainsi pendant 1 heure.
- Dans l'application de la nuance, on doit faire la part dù séjour de la laine dans le bain jusqu'au lendemain, car ce temps de pause développe la matière colorante jaune du santal et le ton bleu du campêche. Le ton de la nuance sera donc plus rougeâtre et un peu plus bas la veille que le lendemain.
- On peut, en tout cas et en tout temps, ajouter au bain soit du bois jaune, soit du campêche, soit du santal, le bain de mordant peut servir un grand nombre de fois en diminuant un peu la quantité de sel ; cependant cette réduction ne doit pas dépasser 250 à 300 grammes, et par conséquent s’arrêter à 1 k. 750 ou 1 k. 700. La mise qui passe la nuit en chaudière donnera toujours une nuance plus pleine et plus brillante que celles qui sont retirées au bout de 2 ou 3 heures ; cette observation suffira pour guider le teinturier dans l’ordre qu’il devra assigner à ses différentes mises.
- Le bain de teinture peut aussi se greffer pour de nouvelles entrées; mais je ne conseille pas cette pratique, elle est défectueuse, au moins dans la teinture industrielle. Il n’en est plus de même pour le chiffonnage, où l’on peut faire succéder, les unes aux autres, autant de mises que l’on voudra.
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- Marron moyen.
- Pour 100 kil. de laine en vrac :
- Chromate rouge-.............a. 2 k. »
- Extrait sec de bois jaune....... 6 500 ou : Bois jaune en copeaux................................. 45 » ou :
- Id. en poudre..................., 38 »
- Extrait sec de campêche........... » 600 ou :
- Campêche en copeaux.............. 2 350
- ou :
- Id. en poudre .A 2 »
- Santal moulu ................... 10 »
- Les mêmes manipulations doivent être observées.
- Cette nuance ne diffère de la précédente que par le ton ; l’opérateur devra se mettre en garde contre les écarts produits par un changement de rapport entre les matières colorantes, surtout en ce qui touche le campêche-, c’est avec beaucoup de circonspection que l’on doit augmenter la quantité de ce produit, et, en cas de doute, il vaut mieux commencer par une quantité moindre pour rajouter jusqu’au ton voulu, en faisant la part du barquage.
- larron fomcé.
- Pour 100 kil. de laine en vrac :
- Chromate reuge ....:................ 2k. 5
- Extrait sec de bois jaune.......:..;. 7 » ou :
- Bois jaune en copeaux.............. 50 » ou :
- Id. en poudre....................... 40 ».
- Extrait sec de campêche............ » 700 ou :
- Campêche en copeaux................ 2 800 ou :
- Id. en poudre ...................... 2 400
- Santal moulu 12 »
- Les mêmes manipulations doivent être observées que dans les deux cas précédents.
- Je ne puis terminer cet article sans faire observer que la garance donne à ces nuances des tons d’un aspect particulier, en couvrant l’éclat dû au santal, et fournit une gamme dérivée qui a trouvé de nombreuses applications, tant pour les laines destinées à la fabrication de la nouveauté que pour certains articles veloutés teints en pièces et destinés au vêtement de dames.
- C’est la garance mulle d’Alsace qui donne les milleeurs résultats. Le reflet, comme le mat de ces
- nuances, paraît plus velouté et discrèteniélit voilé.
- Il n'y a, du reste, rien à changer au procédé de teinture, et la modification consiste tout simplement à ajouter à la recette ordinaire 6 ou 8 0/0 de garance mulle d’Alsace. Cette addition ne convient réellement que pour les marrons clairs.
- (A continuer). Ch. Brevet fils.
- Erratum; — Dans mon article : Ecartatès sur laine, paru dans le n° du 5 janvier précédent; il importe de faire les corrections suivantes, qui sont indispensables pour l’intelligence et l’application des recettes indiquées.
- Page 7, 19° ligne, 1*e colonne, après : « Puis j’y ajoute », il faut intercaler : Acide à 3G°, 27 h. Sans cela, le procédé serait impossible.
- Même page, 43° ligne, lr0 colonne, en face de : « Composition écarlate », remplacer les guillemets par : 15 kil., qui est la proportion de cette composition convenant pour la formule indiquée.
- D’autres erreurs subsistent encore, tant dans cet article que dans les précédents, mais comme elles n’altèrent pas sensiblement le texte, je juge inutile de les signaler. — Ch. D.
- SUR LES NOIRS- VAPEUR
- AU FERROCYANHYDRATE D’ANILINE. Par M. Ernest SGHLUMBERGER.
- M. Wehrlin a bien voulu me communiquer les résultats de ses recherches sur les ferri et ferrocyan-hydrates d’aniline (I) -, m’étant occupé moi-même de cette question, je viens vous demander la permission de joindre au travail de M. Wehrlin les observations suivantes :
- Le ferrocyanhydrate d’aniline étant un sel assez peu soluble (sa solution saturée, marque environ 3,75 à l’aréomètre de Baumé), il m’a paru avantageux d’utiliser cette faible solubilité pour sa préparation. Après quelques tâtonnements, la réaction qui a donné les meilleurs résultats a été la double décomposition entrele chlorhydrate d’aniline et le cyanure jaune ; le ferrocyanhydrate peu soluble se sépare presque complètement, tandis que le chlorure de potassium, soluble dans trois parties d’eau froide, reste en entier dans l’eau-mère.
- ; (1) Voir le numéro précédent du Moniteur de la Teinture, page 70.
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- G? G
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- On opère de la manière suivante :
- 2 kil. aniline sont mélangés avec 2 kil. acide chlorhydrique à 19° Baumé.
- On laisse refroidir entièrement le mélange.
- D’autre part :
- 2,400 gr. cyanure jaune sont dissous dans 4,200 gr. eau bouillante.
- On laisse refroidir à 36° centigrades la dissolution de cyanure jaune, et avant qu’elle ne commence à cristalliser, on y verse la solution froide de chlorhydrate d’aniline. Par le refroidissement complet on obtient un magmas de ferrocyanhydrate d’aniline en petits cristaux jaune pâle. Pour l’usage je trouve suffisant de faire bien égoutter le sel sur un filtre, la dessication étant difficile à exécuter en grand sans décomposer une partie du produit. Les proportions précédentes donnent environ 4,700 gr. de matière égouttée.
- Ce procédé de préparation du ferrocyanhydrate d’aniline me paraît plus simple, plus expéditif et plus économique que celui proposé par M. Wehrlin.
- Le sel humide se conserve quelques jours sans décomposition surtout à l’abri de la lumière qui le colore en violet. Au bout d’un temps plus prolongé, il se décompose entièrement ; j’ai eu l’occasion dernièrement de voir au laboratoire de Kingersheim, un échantillon que j’avais préparé il y a deux ans, et qui s’était transformé en une masse terreuse noire, probablement un mélange de noir d’aniline et de bleu de Prusse. Mais ceci ne me paraît pas un inconvénient sérieux pour l’emploi de ce sel, car rien n’empêche de n’en préparer dans les fabriques d’indiennes que pour quelques jours à l’avance, et, comme je l’ai dit plus haut dans ces limites il est d’une stabilité suffisante.
- Pour obtenir un noir, il suffit d’ajouter à du chlorate d’aniline épaissi, environ 10 0/0 de ferrocyanhydrate d’aniline humide ; lorsqu’il y a des influences saturantes à combattre, on fait intervenir encore une certaine quantité de chlorhydrate de la même base.
- J’ai essayé de préparer le ferricyanhydrate d’aniline par un procédé parallèle à celui que je viens de décrire pour la préparation du ferrocyanhydrate, mais j’ai obtenu des résultats trop pou avantageux pour pouvoir recommander cette méthode, cela tient d’abord à la plus grande solubilité du ferricyanhydrate (sa solution saturée à froid, marque environ 7,5 Baumé) puis aussi à l’instabilité de ce sel.
- Je dois dire du reste, que j’ai des doutes sérieux sur la valeur du procédé proposé par M. Wehrlin pour la préparation du ferricyanhydrate d’aniline, procédé qui repose sur la préparation préalable d’une solution d’acide ferricyanhydrique par l’action de l’acide tartrique sur le cyanure rouge, et sur la saturation de cette solution par l’aniline. La décomposition du cyanure rouge par la quantité équivalente d’acide tartrique est en effet extrêmement incomplète -, la solution que l’on obtient renferme, outre l’acide ferricyanhydrique mis en liberté, une grande quantité d’acide tartrique et de potasse, qui restent en présence sans réagir, ce qui doit nécessairement entraver la netteté de la réaction subséquente.
- Du reste pour en revenir au noir d’aniline, je trouve l’emploi d’un ferrocyanhydrate dans cette couleur plus avantageux sous tous les rapports que celui d’un ferricyanhydrate. La principale objection que l’on peut faire à cette proposition est la suivante : il n’est pas rationnel d’introduire dans la couleur, une substance qui n’a pas atteint son maximum d’oxydation et qui, tout d’abord, commence par consommer une certaine quantité de chlorate avant de jouer le rôle d’oxydant. Mais cette objection n’a qu’une apparence de justesse, ainsi que je vais le démontrer.
- Dans l’état actuel de nos connaissances sur le noir d’aniline, on est assez fondé à admettre qu’il faut trois choses pour que cette couleur prenne naissance : 1° de l’aniline-, 2 un oxydant énergique; 3° un composé métallique, susceptible de jouer le rôle d’intermédiaire entre l’oxygène et l’aniline, et de transporter peu à peu le premier de ces corps sur le second. En effet, ainsi que M. Ro-senstheil l’a déjà démontré, en faisant agir sur l’aniline des oxydants non métalliques, comme par exemple des composés oxygénés du chlore, on peut bien former des matières colorées présentant quelque analogie avec le noir d’aniline, mais qui s’en distinguent très-nettement par certaines propriétés.
- Pour que le véritable noir d’aniline prenne naissance, il faut qu’il y ait entre l’oxygène et l’aniline un composé métallique (cuivre, fer, chrome, tungstène, manganèse) qui opère le transport, il ne faut donc pas confondre le rôle de ces corps avec celui des oxydants, proprements dits -, ils ne sont que des agents qui paraissent jouir seulement de la propriété de faire passer à l’aniline, dans un état d’activité spéciale, l’oxygène qui leur est fourni par une troisième substance.
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- ET DE L IMPRESSION DES TISSUS
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- C’est pour cette raison qu’on a pu remplacer sans inconvénient, dans un noir au cuivre, le sulfate de cuivre par le sulfure, qu’un noir au fer se fait tout aussi bien avec un sel de fer au minimum et que dans un noir au cyanure on peut réussir avec un ferrocyanure.
- Il suffit du reste de calculer la quantité d’acide chlorique nécessaire pour faire passer un ferrocyanure à l’état de ferricyanure, pour se convaincre de l’insignifiance de la perte d’oxygène produite par cette réaction. Prenons en effet, pour plus de simplicité, l’oxydation du ferrocyanure de potassium.
- En calculant on trouve que 100 de prussiate jaune consomme 4,9 de chlorate de potassium pour se transformer en prussiate rouge.
- Si maintenant l’on tient compte de ce que l’emploi du chlorate d’aniline permet d’introduire dans la couleur autant d’acide chlorique qu’on le désire, on voit que l’objection que je mentionnais plus haut perd toute importance.
- Mais si, comme je viens de le démontrer, il n’y a aucun inconvénient a employer dans le noir qui nous occupe le ferrocyanhydrate d’aniline en place du ferricyanhydrate, il y a par contre plusieurs avantages à le faire; tandis que la couleur aux fer-ricyanures se décompose et devient impropre a l’impression au bout de peu de temps, celle au ferrocyanure se conserve indéfiniment. Cette dernière a, de plus, l’avantage de ne pas attaquer les racles, ce que font toujours les couleurs qui contiennent des dérivés de l’acide ferricyanhydrique. En résumé, il n’y a pas d’exagération à dire que la couleur au ferrocyanhydrate d’aniline est aux anciens noirs au cyanure rouge, ce que le noir au sulfure de cuivre est au noir Lightfoot.
- Encore une observation pour finir. Si, malgré ces considérations qui militent en faveur des ferro-cyanures, on tenait cependant à faire intervenir les dérivés de l’acide ferricyanhydrique, ne vaudrait-il pas mieux prendre comme point de départ le ferricyanure d’aluminium et qui, décomposé par l’aniline donnerait le ferricyanhydrate d’aniline, tout comme le chlorate d’aluminum fournit dans les mêmes conditions le chlorate d’aniline.
- (Société industrielle de Mulhouse).
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- VERT-OPÉRA
- et teinte Camaïeu correspondante.
- Le premier type de nuances montre un bleu-verdâtre, très en faveur actuellement, et que les prêtresses de la mode ont baptisé d’un nom inspiré de l’évènement du jour.
- Le second type forme camaïeu avec le premier.
- Par teinte camaïeu, on entend une nuance prise dans la même gamme que la couleur à laquelle elle doit correspondre, mais plus claire de plusieurs tons -, ou plutôt c’est l’ensemble de ces deux nuances assorties que l’on nomme ainsi.
- En général le terme camaïeu s’applique à toutes colorations de mêmes nuances, en tons différents -, telles qu’il s’en présente le plus souvent dans l’impression des tissus, dans la coloration des porcelaines, dans les pierres fines, la peinture, etc.
- Appliqué aux modes et aux costumes, il consiste dans l’union de deux ou plusieurs nuances d’étoffes assorties comme il vient d’être dit, et comme nos échantillons en offrent un exemple ; ainsi, pour robes, le fond étant en nuance foncée, on fait en ton clair, les accessoirés, les biais, passe-poils, boutons, jupes de dessous, etc. Réciproquement on fait des toilettes en tons clairs, et les garnitures en foncé.
- Cela est un genre d’arrangement très en usage en ce moment, comme il l’était déjà pendant l’année écoulée.
- Conformément à ces principes, on assortit aux noirs des gris-charbon, aux rouges des roses, aux marrons des canelle ou havane, aux bleus et violets des gris-perles de même reflet, elc.
- La teinte de notre premier type s’obtient avec les bleus alcalins (Bleus-Nicholson) ; nous avons plusieurs fois indiqué les moyens employés pour cette teinture.
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- Les laines sont teintes dans une dissolution de bleu alcalin, avec addition de borax, de silicate, de soude, d’ammoniaque, de cristaux de soude ou de toute autre matière alcaline.
- Dans ce bain, elles ne prennent qu ‘une couleur grise terne. Mais aussitôt qu’on les plonge dans une légère dissolution d’acide sulfurique, la couleur bleue se développe avec tout son éclat.
- Pour la nuance de notre type, il faut employer un bleu-Nicholson de très-belle qualité, celui à reflet verdâtre, mais ce reflet n’est, toutefois, pas assez vert pour cette teinte, et on doit le compléter par addition d’un jaune tel que l’acide picri-que (en bain séparé), ou préférablement en y ajoutant du vert à l’iode, ou du vert-méthyle.
- En employant ces verts, on peut teindre dans le même bain que le bleu, même en présence du produit alcalin, et les teintes sont plus unies -, c’est, du reste, de cette façon qu’a été. préparé notre échantillon.
- Si l’on se servait de bleus de qualité secondaire, leur œil rougeâtre allié au jaune ou au vert, produirait des teintes rabattues et sans éclat, surtout à la lumière.
- Le type clair se teint avec les mêmes matières, mais comme, dans ces tons, le reflet vert des bleus-lumière est plus apparent, on emploie très-peu de vert ou de jaune, et on peut même à la rigueur s’en dispenser complètement.
- Lorsque l’on à deux teintes de ce genre a produire (aussi bien dans cette nuance que dans d’autres, et surtout avec les couleurs d’aniline), on teint la plus foncée d’abord, et le bain se trouve encore suffisamment chargé pour faire ensuite la claire.
- Dans le cas particulier du Vert-Opéra, ce moyen esisurtoutavantageux, parce que le vert tirant plus facilement que le bleu, c’est surtout de ce dernier qui reste dans le bain, après la première passe.
- Pour les soies et les laine-coton, les mêmes principes peuvent s’appliquer en tenant compte des légères différences de manipulations en usage pour le travail de ces textiles.
- Les laine-coton se teignent très-bien avec les bleus alcalins, et les verts d’aniline employés de la même façon, mais pour les soies, il faut teindre avec les bleus d’aniline non alcalins, set sur bains légèrement acidulés, à moins que l'on teigne sur bains savonniers, ce qui a surtout lieu pour les soies en écheveaux.
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- RAPPORT
- Présenté à la Société industrielle de Mulhouse
- Par M. BRANDT
- Sur les Noirs au Ferro-Cyanure d’Aniline
- M. Wehrlin vous a soumis un travail sur un noir d’aniline vapeur, préparé au moyen du ferro ou fer-ricyanure d’aniline. Vous m'avez chargé d'examiner la question et je viens vous rendre compte aujourd’hui du résultat de mes recherches.
- Il y a déjà longtemps que l’acide ferricyanhy-drique joue un rôle important dans la préparation de certains noirs, et dans ces derniers temps oh fait presque partout déjà des noirs d’aniline vapeur au cyanure rouge qui ne laissent rien à désirer sous le rapport de l’intensité. M. Wehrlin a eu l’idée de mettre dans la couleur du ferro ou ferricyanhydrate d’aniline tout formé au lieu de ne lui donner nais-sance que dans la couleur ou sur le tissu. Sous ce rapport, on opère plus rationnellement, en ce sens qu’on supprime le chlorure de potassium qui se forme quand on met dans la couleur un mélange de chlorhydrate d’aniline et de cyanure rouge. Ce chlorure de potassium non-seulement est inutile, mais nuit au développement du noir et, en opérant d’après le procédé de M. Wehrlin, on peut faire une couleur moins concentrée et obtenir un noir aussi intense.
- La grande difficulté est la préparation du ferro et du ferricyanhydrate d’aniline à l’état de pureté suffisante. M. Wehrlin décompose le cyanure jaune ou le cyanure rouge par de l’acide tartrique pour préparer de l’acide ferro ou ferricyanhydrique, et après filtration et séparation du bitartrate de potasse -, il sature l’acide ainsi obtenu par de l’aniline.
- J’ai refait toutes ces expériences et j’ai obtenu de cette manière des ferro et ferricyanhydrate d’aniline cristallisés, qui offrent de l’intérêt comme nouveauté. Dans tous les cas M. Wehrlin est le premier qui ait eu l’idée de préparer ces sels à l’état cristallisé. Seulement ces sels sont loin d’être purs. Ils contiennent toujours soit un excès de cyanure, ou bien un excès d’acide tartrique, ou une asssez forte proportion de bitartrate de potasse. Ce n’est pas un grand inconvénient pratique, cependant on reperd par là une partie de l’avantage que l’on retirait de l’emploi des sels purs. Néanmoins la communication de M. Wehrlin est d’un grand intérêt
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- ET DE L’IMPRESSION DES TIsSUS 35
- pour nous, car elle ouvre la voie à des idées toutes neuves, et nous amène inévitablement à chercher à régulariser l’emploi de l’acide ferrocyanhydrique.
- Le ferricyanhydrate d’aniline donne des couleurs plus intenses que le ferrocyanhydrate ; seulement les couleurs au ferrocyanhydrate se conservent plus facilement que celles au ferricyanhydrate.
- La question en était là, quand je reçus de M. Ris-ler-Beunat, chimiste à Barcelone, une lettre qui m’invitait à consulter une note envoyée par lui à la société industrielle de Mulhouse en 1867 et où il parle du noir d’aniline vapeur. J’ai recherché cette note et il s’agit d’un noir au sel d’aniline (chlorhydrate), chlorate de potasse et ferrocyanure de cuivre en assez forte proportion- mais ce noir, outre qu’il attaque le tissu, exige un aérage préalable, ce qui fait que ce n’est plus un noir vapeur, car la plupart des noirs d’aniline ordinaires peuvent être vaporisés après un aérage d’une certaine durée. Le principal caractère distinctif du noir d’aniline vapeur est de pouvoir être vaporisé aussitôt après l'im-pression.
- Notre collègue, M. Ernest Schlumberger, chimiste à Moscou, s’étant aussi occupé de la question des ferro et ferricyanures d’aniline, et sans vouloir revendiquer la priorité de l'idée qui revient à M. Wehrlin, il m’a envoyé un petit travail sur cette question, que j’ai l’honneur de vous soumettre. M. Schlumberger prépare le ferrocyanhydrate d'ani-line en mélangeant à 66° centigrades deux dissolutions concentrées de chlorhydrate d’aniline et de cyanure jaune ; de cette manière, vu le peu de solubilité du ferrocyanhydrate d’aniline qui se forme, on obtient un précipité cristallin de ce dernier sel, sous forme de magma épais, qu’on exprime pour en séparer autant que possible le chlorure de potassium. Évidemment ce procédé pour la préparation du ferrocyanhydrate d’aniline est préférable par la raison qu’on obtient un produit plus régulier, contenant très-peu de chlorure de potassium, et quoique le produit soit à l’état de pâte, il est tout de même relativement plus pur que le produit sec de M. Wehrlin, et revient beaucoup moins cher, parce qu’il supprime l’emploi de l’acide tartrique.
- Le procédé de M. Schlumberger ne s’applique qu’au ferrocyanhydrate d’aniline, et ne réussit pas pour le ferricyanhydrate. Pour ce dernier, la méthode de M. Wehrlin est préférable quand, à la préparation du ferricyanhydrate d’aniline, en décomposant le ferricyanüre d’aluminium par l’aniline, on n'obtient de cette manière qu'une bouillie
- épaisse, dont les différents produits ne se séparent pas.
- La question est donc de savoir quel est le procédé préférable : ou bien le ferrocyanhydrate préparé par M. Schlumberger, ou bien le ferricyanhydrate préparé d’après la méthode de M. Wehrlin.
- M. Schlumberger vous indique les raisons qui militent en faveur du ferrocyanhydrate, etM. Werh-lin lui-même dit que les couleurs au ferrocyanhydrate se conservent mieux que celles au ferricyanhydrate, quoique ces dernières soient cependant plus intenses. Je crois qu’il vaut mieux laisser cette question à l’appréciation de chaque manipulateur : l’un trouvera avantage à employer le ferrocyanhydrate, l’autre le ferricyanhydrate -, dans tous les cas, quand on envisage la question du prix de revient, il faut donner la faveur au procédé de M. Schlumberger. Quel que soit le procédé qu'on adopte, c’est un nouveau progrès que nous avons à constater dans cette question si complexe du noir d’aniline.
- Permettez-moi, messieurs, à cette occasion, de vous soumettre mes appréciations personnelles sur le noir d’aniline vapeur en général.
- Jusqu’à présent, l’acide ferro ou ferricyanhy-drique, sous une forme ou sous une autre, entre dans la composition de tous les noirs d’aniline vapeur. Or, par là nous sommes inévitablement ramenés au premier noir d’aniline au cyanure qui ait jamais été fait : c’est celui de M. Cordillot, qui faisait du noir au ferricyanüre d’ammonium -, ce n’était pas un noir vapeur, mais il à tout de même été le point de départ de tous les noirs d’aniline aux cyanures, et peut donner un excellent noir vapeur quand on modifie les proportions. Pour que ce noir pût se développer par simple oxydation sans vaporisage, on était obligé d’employer une couleur très acide, d’oxyder à une haute température, et malgré cela on n’obtenait jamais qu’un noir peu intense, trop bleu et de beaucoup inférieur sous tous les rapports au noir au sulfure de cuivre qui l’a remplacé. Mais si, milieu de noir par oxydation, on avait cherché a obtenir un noir par vaporisage, on serait arrivé au but depuis longtemps. En effet, par un mélange de chlorate d’aniline, de chlorhydrate d’aniline et de ferricyanüre d’ammonium, on obtient un noir vapeur très-intense qui ne le cède à aucun autre noir sous aucun rapport, si ce n’est celui du prix, qui est toujours en faveur du procédé de M. Schlumberger.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- ESSAI DU CARMIN D’INDIGO
- Par M. P. Hubert.
- On sait que le carmin d’indigo est du sulfindigo-tate de soude, précipité d’une solution sulfurique d’indigo, au moyen de cristaux de soude ou de sel marin.
- Ce produit, plus ou moins lavé, contient souvent une matière verdâtre qu’on y découvre en étendant un peu de carmin sur une feuille de papier à filtre. Les vieux teinturiers jugent de la pureté d’un carmin en étalant avec le doigt, un peu de la pâte bleue sur une vitre de leur atelier ; mais cela ne suffit pas.
- Pour faire l’essai d’un carmin, on en dessèche 2 grammes à l’étuve ; la perte de poids donne la quantité d’eau qu’il contient ; on calcine le résidu et l’on pèse ensuite pour savoir la quantité de matières salines-, la quantité d’indigo se détermine par différence.
- D’après M. Girardin, les carmins en pâte du commerce se divisent, suivant leur richesse, en carmins
- simples, doubles et triples, dont voici la composition me. nnne :
- Eau Indigo Mat. salines.
- Carmin simple 89 4,96 3,7
- ----- 85 10,2 4,8
- — 73,7 12,4 13,9
- Voici quelques résultats d’analyses que nous
- avons faites à Reims sur des carmins commerciaux.
- 1 2 3 4 5 6 Eau . . . 84,5 89,7 82,65 91,15 88,6 87,2 Indigo . . 10,6 5,6 9,55 6,05 8,2 8,4 Sels. . . 4,7 4,7 7,80 2,85 5,2 4,4
- Mais cela ne suffit pas au teinturier pour qu’il puisse se rendre compte de la force et de la pureté du carmin, il faut encore faire les essais suivants sur une solution contenant 1 gramme de carmin pour 1 litre, et sur une solution type semblable :
- 1° Essai au colorimètre, comparaison des teintes.
- 2° Essai de teinture sur deux morceaux de mérinos de même poids, avec mordant de sulfate de soude et acide sulfurique.
- 7° Essai de décoloration au moyen d’une solution titrée de permanganate de potasse, contenant gr. 0,5 par litre.
- On peut aussi employer l'hypochlorite de chaux, le bichromate de potasse et tous les procédés qui s’appliquent à l’indigo. (Moniteur scientifique.)
- LES TISSUS IMPRIMÉS
- A l’Exposition de Vienne
- Extrait d'uns Notice de M. Charles Grad
- C’est le goût des dessins et leur grande variété qui distinguent aussi les toiles peintes de l’Alsace parmi les articles similaires des autres pays. Malheureusement cette belle industrie n’a pas été représentée à Vienne comme aux expositions de Paris et de Londres.
- Soit que les étoffes imprimées de Mulhouse, partout connues et hautement appréciées, n’aient plus besoin de faire leur réputation, soit que la grande industrie de l’Alsace', conservant ses sympathies malgré nos malheurs politiques, ait trouvé de la répugnance à paraître sous l’égide d’un pavillon étranger, les fabriques d’indiennes et de toiles peintes de notre région ont refusé de prendre part à l’exposition. A peine a-t-on vu quelques spécimens magnifiques, provenant d’ailleurs des maisons Gros, Roman, Marozeau et Ce, de Wesserling, Thierry-Mieg et Steinbach-Kœchlin de Mulhouse, exposés par un tapissier de Vienne, puis dans l’Exposition collective de l’industrie textile d’Alsace, des étoffes imprimées de MM. Schlumberger fils et Ce de Mulhouse, et Zürcher frères de Cernay. Ni les Koechlin frères, ni les Hofer-Grosjean, ni les Heilmann, les Weiss, les Schwarberg, les Scheurer-Rott, et les autres maisons alsaciennes qui ont contribué aux progrès de cette industrie, ne se sont présentés à Vienne.
- Malgré cette abstention, les spécimens beaucoup trop rares de nos impressions d’Alsace qui figurent à l’Exposition, attestent une supériorité manifeste par le sentiment du goût, l’élégance et l’originalité des dessins, l’harmonie des couleurs et la fécondité de combinaisons nouvelles se prêtant à toutes les fantaisies. L’Angleterre et l’Allemagne peuvent produire des articles de qualité moyenne à bon marché, mais l’Alsace est sans rivale parmi ses concurrents pour les étoffes de luxe.
- L’Allemagne fait de grands efforts pour perfectionner chez elle l’industrie des toiles peintes et la commission impériale de Berlin n’a pas vu avec plaisir l’abstention des indienneurs alsaciens. Dans l’exposition allemande, Berlin, Créfeld et Elber-feld ; dans la section autrichienne, les fabriques de Neunkirchen en Autriche, de Reichenberg et de Os-manos en Bohème, ont bien montré de beaux échan-tillons teints et imprimés. Toutefois ces produits
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- ne sauraient rivaliser avec les articles de luxe imprimés en Alsace, ni pour le goût des dessins, ni poulies couleurs. Le jury international s’est nettement prononcé sur ce point. Tout le monde le sait d’ailleurs, la plupart des inventions relatives à l’application des couleurs pour l’impression des tissus sont d’origine alsacienne.
- On sait aussi comment cette industrie puise à Paris les inspirations pour ses dessins et pour les modes nouvelles. Pour le choix des dessins, l’Allemagne et sutout la Prusse ont beaucoup de peine à se mettre au même niveau, de l’aveu des juges compétents et des Allemands mêmes, dont la modestie n’est pas aujourd’hui la qualité maîtresse.
- Selon le témoignage de M. Muller, de Halle, que M. Engel-Dolfus a déjà cité dans ses rapports sur l’école de dessin de Mulhouse, il n’y a dans les industries artistiques allemandes « point de goût, point d'originalité, point de caractère. On est de beaucoup dépassé par l’industrie française et même par l’industrie anglaise. Pareille révélation doit donner à réfléchir. Avec cette habitude de se traîner dans l’ornière des peuples étrangers, de rester l’esclave de leurs modèles, il y a de quoi inquiéter tout ami du pays. Etre pauvre d’échantillons et de modèles originaux et de bon goût, cela s’appelle de notre temps être incapable de traiter un marché. »
- A ces réflexions très-justes, ajoutez le jugement de M. Wolfgang-Menzel, un humoriste celui-là : « jusqu’où ne va pas chez nous la déification de tout ce qui est étranger, la singerie des modes étrangères. On s’y habitue si bien que s’il prend un jour fantaisie à la nation allemande de se regarder dans un miroir, elle y verra non pas un être allemand, mais un singe français. »
- Aujourd’hui l’Angleterre, les Etat-Unis, la France, la Suisse et le Zollverein allemand (dont l’Alsace fait maintenant partie) ont une production en articles de coton supérieure à la consommation intérieure, et ces pays sont forcés de chercher au dehors l’écoulement de leur excédant. Avec une marine puissante et des relations commerciales avec toutes les parties du monde, l’Angleterre et les Etats-Unis d’Amérique vendent sans trop de peines leurs produits -, pour la France et la Suisse, le placement de cet excédant est plus difficile. Mais a l’intérieur de l’Allemagne, la concurrence acharnée développée par suite de l’annexion de l’Alsace, qui brusquement a doublé à peu près la production sans compensation pour le débouché, place l’industrie cotonnière dans une situation critique, et détermine une
- crise dont les ruines nombreuses semblent pouvoir seules amener le dénouement.
- Même avant l’annexion de l’Alsace, la production de tissus de coton en Allemagne a été supérieure à la consommation intérieure. En effet, pendant la période de 1868 à 1870, les relevés des douanes accusent un excédant annuel de 9,492,700 kilogrammes des exportations sur les importations, quoique depuis trente ans la moyenne des produits consommés par tête d’habitant ait doublé. Aussi les manufactures se préoccupent vivement de la suppression des droits existants encore sur l’importation des produits anglais, suppression demandée par les ports du Nord en réciprocité de li franchise qui existe pour les articles de coton d’origine allemande en Angleterre.
- . Pour atténuer l’effet de l’entrée libre demandée pour les produits anglais, on allègue des négociations entamées par le gouvernement allemand pour la conclusion de traités de commerce, pour l’abaissement des droits imposés sur l’introduction des produits allemands en Russie et en Autriche-, mais tous ces traités avantageux pour l’industrie de l’Allemagne sont seulement à l’état de proposition ou de projets. (Soc. indust. de Mulhouse).
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- INDUSTRIE DE MAZAMET (suite) 1
- Pour développer cet esprit, il faut diriger l’enseignement vers les sciences exactes, vers l’étude de la géographie des langues vivantes ; encourager le goût des voyages, honorer l’industrie. Il faudrait fonder à côté de l’Université, qui crée des avocats et des médecins, une autre Université plus pratique qui formerait des négociants et des industriels, cette Université devrait avoir ses diplômes et nul ne pourrait prétendre à certains emplois spéciaux sans avoir obtenu ses grades ; les consuls, par exemple, les délégués auprès des consuls, d’autres employés du gouvernement devraient sortir de cet enseignement spécial. Il est impossible de traiter dans quelques lignes un sujet aussi grave et le gouvernement ne saurait s’en tenir à cette première enquête. M. le ministre du commerce devrait mettre au concours la question si importante qui nous occupe et décerner un prix par l’intermédiaire de l’Académie des sciences morales et politiques.
- (1) Cette fin d’article, et la proposition de M. Drevet, qui suit, n’ont pu paraître au précédent numéro faute de place, malgré qu’ils aient été annoncés dans la Chronique.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- PROJET DE CONGRÈS DES TEINTURIERS DE FRANCE.
- Selon moi, l’art de teindre ne peut plus rester renfermé dans les limites trop étroites d’une pratique même exercée ; cette pratique constitue Y art du teinturier, mais aujourd’hui plus que jamais, il doit posséder la connaissance théorique des procédés qu’il emploie, ce qui constitue la science du teinturier.
- Elargissons donc le cercle dans lequel nous sommes accoutumés à nous mouvoir, et ne restons pas tributaires des chimistes purs qui, malgré qu’ils ignorent les moyens d’application, apportent cependant un tribut si important de produits et de moyens nouveaux.
- Que l’initiative personnelle crée un établissement où la génération actuelle des teinturiers pourra acquérir la science de la teinture et la connaissance pratique des moyens employés dans Y art de teindre.
- Nul doute que dans des conditions pareilles, la marche progressive de l’art de teindre ne prenne un essor qui contribuera à nous maintenir comme teinturiers à la tête des nations et qui maintiendra haut et ferme le privilège que nous y avons toujours possédé.
- La coloration est un des grands actes de la nature, qui nous offre sous mille et mille formes des types de couleurs inimitables, et que dans un labeur constant nous cherchons cependant à imiter.
- Créons une école professionnelle où le jeune homme suivra des cours de chimie et de physique appliquée qui lui permettront de se rendre compte des réactions qui s’opèrent sans cesse sous ses yeux, entre ses mains quand il met en pratique ses connaissances ; son travail en deviendra plus facile, plus attrayant et ses observations seront une source de réflexions qui pourront avoir souvent des suites heureuses pour l’art de teindre.
- La coloration s’applique à tout ce que nous voyons, à tout ce que nous touchons, elle se multiplie à l’infini, elle attire à elle et personne n’y reste indifférent.
- La couleur très-souvent sauve le fond.
- Il me semble qu’une école professionnelle qui formerait de véritables teinturiers théorico-prati-ciens aiderait puissamment au commerce et à l'in-dustrie de notre pays.
- Trop souvent le teinturier est spécialiste et ignore complètement les notions même élémentaires des genres qu’il ne fait pas.
- Ceci est une entrave au développement de l’industrie et comme il n’y a pas de production industrielle sans coloration, là où le teinturier fait défaut l’essor est entravé.
- Le teinturier-dégraisseur est pardessus tout dans le cas urgent de connaissances générales, car
- on s’adresse à lui pour faire teindre les objets les plus divers et il est obligé pour se former, de courir d’atelier en atelier, ne devant souvent qu’au hasard la connaissance du procédé qu’il cherche. Il faut qu’il écoute aux portes ; dpnnops-lui la liberté d’allures dont il saura si bien profiter.
- Une école professionnelle serait le rendez-vous de tous les innovateurs qui viendraient y chercher la consécration de leurs idées, qui de là rayonneraient sur tous les teinturiers.
- Cette école devrait s’attacher à tous les genres et être à la portée des positions les plus modestes.
- Vu le très-grand nombre de teinturiers répandus sur le territoire français, la souscription pourrait être modique.
- Si cette idée doit trouver de l’écho, la réunion du congrès pourrait être fixée au mois de juin prochain à Paris.
- Là s’élaborerait un projet définitif qui serait la résultante de toutes les objections, propositions et observations des adhérents.
- Te m’empresserai de développer mes idées à ce sujet à toute personne qui s’adressera à moi.
- G. Brevet Fils, Teinturier-Chimiste, à Floing (Ardennes).
- INCENDIE D’ÉTOFFES IMPRÉGNÉES DE BENZINE.
- Un accident singulier et dont nous voyons qu’il faut se défier, s’est produit récemment dans l’usine de M. Tisselin à Puteaux, sur des étoffes que l’on nettoyait à la benzine.
- L’opération, qui était celle du nettoyage dit à sec, consistait à mettre une pièce d’étoffe dans un bain de benzine, par immersions successives de 6 mètres ; cette longueur de 6 mètres étant bien imprégnée, on a fait des frictions avec les mains sur les parties tachées, puis on levait sur une cheville fixée au-dessus de la bassine ; on introduisait dans celle-ciun nouveau métrage d’étoffe et ainsi de suite.
- M. Tisselin déclare que chaque fois, au moment du levage et déployage de l’étoffe, il se produisait un fort pétillement, sensible aux mains et à la figure.
- L’opération a continué ainsi, et c’est à la fin, paraît-il, au moment d’un des derniers lavages, qu’une inflammation subite a eu lieu J
- M. Francillon, sur la demande de l’Académie des Sciences, a rédigé un rapport sur ce sinistre, mais sans pouvoir expliquer la cause d’un si fâcheux accident.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d’acide tartrique eristallise LIE DE VIN ROUGE ET BLANC
- DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau. Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- ET DE L"IMPRESSION DES TISSUS
- 20 Février 1875
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des laines en couleur marron, par M. Ch. DREVET Hls (suite) : Teinture sur laines filées, par le chrômate; Teinture des laines tissées, parle chrômate. Erratum.— Impression en bleu solide alcalin, par M. JEANMAIRE. — Influence des mordants sur les laines humides. — Impression-Gouache (spécimens). — Taches ou flammes sur les tissus.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles:
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Traités de Commerce. — Commerce d’exportation en Russie.— Commerce d’Elbeuf et de Louviers. — Incendie.
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- CHRONIQUE
- Il y a toujours de bonnes tendances pour la marche des affaires sur les tissus en général, et spécialement sur la draperie et les autres lainages.
- De tous les lieux de production de ce genre d’article, on signale un mouvement commercial et industriel satisfaisant.
- C’est ainsi qu’à Elbeuf, Lisieux, Louviers, Vire, Roubaix, Sedan, Vienne (Isère), Carcassonne, Mazamet, La Bastide, Bedarieux, etc., la fabrique est alimentée par des ordres suivis et réguliers.
- A Vienne et dans tout le midi, la fabrication consiste surtout en nouveautés d’été ; à Sedan et à Louviers, ce sont les tissus unis ; à Roubaix, les articles à carreaux de tous genres.
- A l’étranger en général, en Autriche, en Angleterre, aux Etats-Unis, par exemple, la situation des tissus de laine ne paraît pas aussi favorable que dans nos fabriques.
- Les ventes de coton au Hvre indiquent une fabrication active; aussi les prix sont-ils généralement en hausse.
- La consommation des soies fléchit un peu à Lyon; la fabrique se ralentit et elle seule, cependant, alimente pour le moment le marché lyonnais. Ce sont les soies de chine qui sont exclusivement en faveur.
- La teinture en chiffonnage n’a pas encore repris son activité des bonnes saisons ; voici le printemps cependant, et les 'effets d’été ne vont pas tarder à lui être adressés.
- L’impression est toujours, pour cette industrie,
- d’un revenu avantageux, bien que les prix en aient considérablement baissé; aussi, pour s’y retrouver, faut-il les exécuter soi-même, et c’est ce qu’un grand nombre de teinturiers ont entrepris. Les imprimeurs à façon ont beaucoup diminué leurs prix, à tel point qu'aujourd'hui ils font des robes à 1 fr. 50, mais cela est encore trop cher, à cause surtout des prix de transport. En imprimant soi-même, une robe en mat revient à 75 centimes, main-d’œuvre comprise.
- Ce genre d’impressions se fait beaucoup sur tissus en pièces, mais on a un peu renoncé au genre multicolore qui était très-employé pour cet article; on ne fait guère actuellement que des dessins simples à une couleur, dans le genre de ceux dont nous donnons plus loin des spécimens.
- Le genre multicolore paraît cependant encore en faveur à l’étranger, car les dessins qui nous sont adressés de divers pays, hors France, sont la plupart de cette nature.
- Dans les produits tinctoriaux, on signale une tendance à la hausse sur les bois jaunes, les cachous, les rocous, les orseilles, et à la baisse pour les campeches, les garances, les indigos ; sans tendances bien marquées, les tartres, Cochenilles, curcumas, gaudes, etc.
- Le tableau du commerce extérieur de la France, pour 1874, vient d’être publié par l'administra-tion des douanes.
- Les importations ont été de 3,748 millions et les exportations de 3,878 millions; au total, comme mouvement commercial, 7 milliards 626 millions, chiffre le plus élevé que nous ayons jamais atteint.
- C’est surtout pendant le deuxième semestre que les affaires ont pris une telle impulsion; la
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- récolte exceptionnelle de 1874 n’a pas été sans influence sur cet heureux résultat.
- Les principales marchandises qui forment la base de nos exportations sont toujours les fils et tissus; ils ont atteint, à eux seuls, près d’un milliard dans le chiffre total de l’exportation.
- En 1874, les produits ont accusé les mouvements suivants :
- Tissus de soie................ 477,166,000 fr.
- — de laine.................. 352,621,000
- — de coton................... 73,519,000
- — de lin et de chanvre 26,234,000
- — de laine....................... 38,472,000
- — de coton.................. 5,778,000
- — de lin ou de chanvre 19,228,000
- — de phormium, jute 2,283,000
- Total........ 995,601,000
- Les ouvrages en peaux figurent au chiffre de l’exportation pour plus de 134 millions, les laines brutes pour 107 millions, les soies et bourres pour 120 millions, le coton en laine pour 84 millions; il est vrai que notre importation pour ces trois derniers articles est de beaucoup supérieure à ce chiffre.
- On voit donc que l’importance de notre commerce augmente sans cesse et qu’il ne faut pas trop prêter l’oreille aux cris de détresse des alarmistes.
- Puisque nous en sommes sur notre commerce extérieur, n’omettons pas de signaler la question des traités de commerce, qui se représente en ce moment à propos de celui que nous avons passé avec l’Italie et que cette puissance ne veut pas renouveler; nous publions aux Faits divers, une note à cet égard.
- Appelons également à ce même propos l’attention de nos lecteurs sur une circulaire du ministre de l’agriculture et du commerce, à propos de la nécessité de donner à la douane des déclarations sincères, pour l’exportation de nos produits en Russie.
- C’est assurément après des difficultés survenues par l’inexécution des réglements que notre gouvernement a dû faire ces recommandations au commerce.
- Comme articles de mode, nous n’avons à signaler qu’un petit objet sans importance, mais assez original ; ce sont des pattes naturelles d’oiseaux, de corbeaux principalement, entre les griffes desquelles on met soit une boule en jais, soit un
- autre ornement, et que l’on place ainsi dans les coiffures de dames, sur les chapeaux et autres objets de mode.
- Ces pattes étant d’un gris terne peu agréable, on les teint en noir bleuâtre,’ au moyen du bleu-noir où du campêche.
- F. GOUILLON.
- P. S. — Dans notre précédente Chronique nous • parlions d’une couleur en faveur nommée : « Bleu de Suède » ; c’est Bleu de Suez qu’il faut lire, car c’est ainsi qu’on la désigne réellement.
- Les teintes «Suresnes» se nommaient primitivement : Retour de Suresnes', d’autres disent Argenteuil, on voit donc que ces noms font allusion au teint fleuri des Parisiens en villégiature dans ces charmants endroits, où l’on est bien forcé de fêter les produits du crû.
- TEINTURE DES LAINES
- EN COULEUR MARRON
- TEINTURE EN MARRON SUR LAINES FILEES, PAR LE CHROMATE.
- Il y a peu d’observations à faire sur ce genre de teinture, après ce qui a été dit à l’article de teinture en marron sur laine, par la couperose, et après ce qui vient d’être dit sur la teinture des laines en vrac par le chromate. Je vais donc entrer de pied ferme dans l’exposé des recettes pouvant fournir les trois types auxquels je me suis arrêté.
- Marron clair.
- Pour 100 kil. de laine filée :
- Chromate......-............ 2 k 000
- Ext. sec de bois jaune........ 1 200 ou :
- Bois jaune en copeaux........... 8 400 ou :
- Bois jaune en poudre........ 6 700 Ext. sec de Campêche ..... 0 600 ou :
- Campêche en copeaux.............. 2 400 ou :
- Campêche en poudre............ 1 950
- Santal mouture ronde.......... 60 000
- Curcuma moulu...............— 2 000
- On commence par mordanter les mises pendant deux heures sur un bain de chromate, puis on sort pour éventer.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Il est bon de. ne pas laisser les écheveaux sur les lisoirs, pour éviter que l’égoût ne charge trop de mordant la partie inférieure, on devra donc mettre les mises en tas, à plat, dans un endroit frais et obscur jusqu’au lendemain. Alors on lave et on rentre sur le bain de teinture à 70 ou 75° centigrades pour ne pousser au bouillon qu’après uni-ture ; un bouillon d’une heure et demie suffit.
- On ne peut pas compter sur le barquage dans la teinture des écheveaux, c’est pourquoi on devra échantillonner juste, il sera même bon de laver aussitôt teinture pour arrêter les effets d’un barquage partiel produit par le tassement des écheveaux sur les lisoirs ou au centre même de ceux-là.
- Marron moyen.
- Pour 100 kil. de laine filée :
- Chromate..................... 2 k 000
- Extrait sec de bois jaune...... 1 k. 300 ou :
- Bois jaune en copeaux........... 10 300 ou :
- Bois jaune en poudre............. 8 000
- Extrait sec de campêche......... 0 730 OU :
- Bois de campêche en copeaux..... 3 000 ou :
- Bois de campêche en poudre...... 2 400
- Santal mouture ronde........... 60 000
- Gurcuma moulu.................... 3 000
- On devra observer les mêmes manipulations que ci-dessus, les deux recettes ne différant que par le rapport des matières colorantes.
- Notons en passant qu’en substituant l’orseille au santal on éviterait l’inconvénient de la poudre de santal, et comme l’orseille donne avec le chromate des teintes cerises, c’est-à-dire franchement rouges, on serait amené à augmenter un peu la quantité de jaune employé pour arriver à une teinte identique.
- Marron foncé.
- 100 kil. de laine filée :
- Santal mouture ronde.......... 63k. »
- Curcuma moulu............ 3 300
- On peut encore varier la teinte des marrons en employant le sulfate d’indigo.
- TEINTURE EN MARRON DES LAINES TISSÉES PAR LE
- CHROMATE.
- Considérations générales.
- Les couleurs obtenues sur tissu clos ou feutré, par ce sel et le santal, tranchent peu-, elles ne peuvent donc pas être d’un emploi aussi général que celles obtenues par la couperose ou par l’alun et l’orseille. Elles conviennent plus spécialement aux draps légers ou aux étoffes ouvertes.
- J’ai dit que le santal ne teignait que par contact immédiat, on s’expliquera donc aisément que, dans une étoffe épaisse ou dans des étoffes à fil fortement tordu, la couleur rouge ne tranche pas ; il n’en est plus de même dans le cas d’étoffes légères où la tranche est presque nulle, ni dans les étoffes hautes de laine où la tranche est suffisamment couverte par le duvet.
- L’objection soulevée par la question des apprêts au sujet de la teinture en marron par la couperose, tombe en partie devant le procédé au chromate, qui donne une grande douceur à la fibre, lui permettant ainsi de se velouter, de se friser, de s’onduler, de se moutonner, etc., aussi bien que dans le cas où la teinture a été obtenue par l’orseille. Il y a même un avantage à ce procédé, en ce que la lumière qui se joue entre les brins hauts de laine met en évidence le brillant de la coloration; reste la rapidité d’exécution devant laquelle il faut nous incliner.
- Ces réserves faites, entrons dans le détail des procédés de teinture, laissant au teinturier le choix entre le procédé par le santal et celui par l’orseille.
- Marron clair.
- Chromate.................... 2k. »
- Extrait sec de bois jaune 1 800
- ou : Bois jaune en copeaux 12 600
- OU :
- Bois jaune en poudre - 10 100
- Extrait sec de campêche 0 900
- ou :
- Campêche en copeaux 3 600
- ou : Campêche en poudre 2 900
- Pour 100 kil. tissus de laine :
- Chromate - Extrait sec de bois jaune 2k. » 2 »
- ou
- Bois jaune en copeaux 14 »
- ou :
- Bois jaune en poudre 11 »
- Extrait sec de campêche 0 800
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- Campêche en copeaux 3 200
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- OU :
- Campêche en poudre..........!........ 2 650
- Santal mouture ronde.............. 50 »
- ou :
- Orseille........................... 45 »
- Curcuma moulu........................ 2 »
- On commence par donner à l’étoffe une ébullition de deux heures avec le chromate, puis on sort et on évente pour liser à plat et laisser dans un endroit frais et obscur jusqu’au lendemain.
- On lave et on entre sur un bain de colorant à 70 ou 75° centigrades, soit qu’on emploie le santal, soit qu’on emploie l'orseille, et on donne deux heures d’ébullition. Après la première heure, on peut échantillonner et rajouter s’il y a lieu, car la seconde heure d’ébullition sert à mieux assujettir la nuance et à trancher le plus possible.
- La teinture terminée, on sort, on évente et on lave de suite, si c’est possible, ou on lise à plat en couvrant l’étoffe d’une toile. Ces précautions, sans être d’absolue nécessité, ne sont pas nuisibles.
- MarrOn moyen
- Pour 100 kil. de laine tissée : Chromate...................... 2 k. »
- Extrait sec de bois jaune...2 500 ou :
- Bois jaune en copeaux........... 17 500
- OU :
- Bois jaune en poudre............ 14 » . Extrait sec, de campêche..... 1 »
- OU :
- Campêche en copeaux............ 4 » ou :
- Campêche en poudre............. 3 200
- Santal, mouture ronde........... 55 » ou ;
- Orseille........................ 50 »
- Curcuma moulu.................. 3 500
- Il n’y a point d’observation particulière à faire, c’est donc la marche décrite plus haut qui devra être suivie.
- Marron foncé.
- Pour 100 kil. de tissus de laine :
- Chromate......................... 2k. »
- Extrait sec de bois jaune............ 3 » ou :
- Bois jaune en copeaux... 21 » ou :
- Bois jaune en poudre..... 19 »
- Extrait sec de campêche1 300
- ou :
- Campêche en copeau.................. 5,200
- OU :
- Campêche en poudre................ 4 050
- Santal mouture ronde ............. 60 »
- ou :
- Orseille.......................L.. 52 »
- Curcuma moulu..................‘.. 3 »
- Le bain de teinture peut servir pour rentrer successivement plusieurs mises, car, si le pied de chromate a été bien fixé, il garde toutes ses qualités, cependant, si c’est le santal qui est employé, on ne pourra faire en suite qu’un nombre assez restreint d’entrées, car le bain finirait par se charger d’une telle quantité de poudre, que sans nuire à la coloration il empâterait l’étoffe et lui donnerait du raide; d’ailleurs, avec le santal, il convient de teindre autant que possible avec des recettes positives, ce qui est toujours facile - le poids de l’étoffe étant connu, on évite par là des rajoutages successifs que motive toujours une appréciation, qui ne peut être qu’approximative, du pouvoir colorant des matières restées dans le dernier bain.
- Le lecteur comprendra qu’il est aussi très-facile de modifier le résultat obtenu par les recettes proposées ici • c’est un rapport à établir entre les trois éléments constitutifs, jaune par le bois jaune et le curcuma -, rouge par le santal et l’orseille -, bleu par le campêche.
- Il est bon de toujours associer le curcuma au bois jaune, il donne un œil que ne pourrait fournir ce dernier. Autant le bois jaune suffit avec le campêche pour la formation des nuances verdâtres depuis les plus claires jusqu’aux plus foncées, autant il est insuffisant dans les nuances dans lesquelles il entre du rouge.
- Une plus grande quantité d’un très-beau bois ne suffirait même pas.
- On peut varier les tons par la garance; à ce sujet je ne répéterai pas ce que j’ai dit à propos de la teinture en marron sur laine en vrac par le chromate.
- Le sulfate d’indigo fournit aussi les nuances plus foncées et dont le bleu se laisse apercevoir en produisant un effet assez agréable.
- Comme ces nuances ne peuvent se démonter facilement, l’opérateur devra être sûr d’avance de la recette qu’il emploiera ou devra agir par déduction, en commençant à un ton bas, pour arriver par des regreffages successifs.
- Dans le pas de nuance exagérée, jl n’y a guère
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- ET DE L’IRESSION DES TISSUS 43
- qu’un nouveau bain chargé avec 1,800 grammes p. 0/0 de chromate, et 3 k. 600 d’acide sulfurique à 66° qui en ait raison. Mais on devra se tenir en garde, pour la teinture, car il n’y a pas destruction des colorations antérieures 3 elles sont simplement virées, et elles apparaissent telles qu’elles étaient, pourvu qu’on les y aide un peu -, c’est donc toujours sur un bain neuf, pas trop chaud ni trop chargé, qu’il faudra entreprendre la réparation.
- Les marrons à la couperose n’ont pas cet inconvénient ; en les passant sur le bain de chromate et d’acide décrit plus haut, il ne reste presque plus rien de la coloration primitive, qu’un fond chamois qui ne nuit en rien à la couleur à reproduire.
- Nous verrons que les marrons et l’orseille, offrent encore plus de facilité au démontage.
- (A continuer}. Ch. DREVET fils.
- Erratum. — Dans la septième ligne de mon erratum du précédent numéro, une rectification indiquée a été reproduite incomplètement.
- La phrase : Acide à 36°, 27 kil., doit être complétée ainsi : Acide nitrique à 36°,27 kil...
- Une erreur dans un erratum !... — Ch. D.
- IMPRESSION EN BLEU SOLIDE
- ALCALIN
- Par M. JEANMAIRE.
- La question du bleu solide, associé aux autres couleurs, a été jusqu’à présent un des desiderata de l’industrie. j ,
- Le bleu solide, en effet, malgré les nombreux perfectionnements qui y ont été apportés, est encore bien loin d’être une couleur parfaite, et, outre une perte considérable de matière colorante, les passages alcalins et acides que nécessite sa fixation ne permettent de l’associer qu’au noir d’aniline.
- MM. Schützenberger et de Lalande ont résolu plus ou moins pratiquement cet important problème par l’emploi d’un nouveau réducteur, dû aux savantes recherches de M. Schützenberger. Ce procédé nouveau a remis à l’ordre du jour les.bleus alcalins abandonnés depuis si longtemps et a donné lieu à de nombreux essais. Ce sont des recherches dans cette voie qui m’ont conduit au procédé que j’ai l’honneur de soumettre à votre appréciation, et dont j’ai déjà donné la description dans un pli
- cacheté remis vers le milieu de l’année passée à la Société industrielle par la maison frères Kœchlin.
- Les réducteurs que l’on a employés successivement depuis le bleu de pinceau pour désoxyder l’indigo (l'hydrosulfite et les glucoses exceptés) sont tous insolubles dans les alcalis. Dans la cuve à la couperose, par exemple, l’oxyde de fer mélangé à l’indigo, réduit bien ce dernier en présence de la chaux ; mais il se dépose bientôt au fond de la cuve, et l’indigo blanc dissous ne se maintient réduit que par l’absence d’oxydant et au contact de l’air, n’ayant plus avec lui de réducteur pour lui disputer l’oxygène, il s’en empare pour ainsi dire instantanément.
- Si l’on maintient le sel ferreux soluble, il n’en sera plus de même, et l’indigo restera réduit plus ou moins longtemps à la surface. C’est ce qu’on obtient par l’emploi de l’acide tartrique, qui empêche, comme on sait, la précipitation de différents oxydes métalliques, le fer et l’étain entre autres, par les alcalis.
- Cette propriété des tartrates métalliques alcalins avait été appliquée par M. Daniel Kœchlin dans plusieurs fabrications très-anciennes de la maison frères Kœchlin. M. Daniel Kœchlin employait le tartrate alcalin de plomb pour enlever en jaune de chrome, sur bleu de Prusse, le tartrate alcalin de cuivre pour les cachous vapeur. C’est cette application, communiquée à M. Barreswil, qui donna à ce chimiste l’idée de son procédé de titrage des sucres.
- C’est cette réaction, que j’ai mise à profit dans ce procédé, qui, outre une économie notable de matière colorante, permet d’associer le bleu solide à différentes couleurs, telles que : orange de chrome, brun nankin, gris, couleur garance, etc. Toutefois la teinture et les différentes opérations que nécessite ce dernier genre ne sont pas sans nuire considérablement à la nuance et à l’intensité du bleu.
- Les tartrates de fer et d’étain, les seuls qui nous intéressent ici, sont des produits faciles à préparer et à manier (que l’industrie pourrait du reste livrer, comme les autres sels de fer et d’étain, à l’état sec ou à l’état de pâte), se conservant indéfiniment soit acides, soit alcalins, pour peu qu’on ait la précaution de les préserver du contact de l’air, et lors même qu’ils y seraient exposés, une mince pellicule seule à la surface s’oxyderait, avantage sur l'hydro-sulfite, qui se décompose de lui-même en vase clos. De plus, les couleurs sont peu délicates, et une variation dans le réducteur ou l’alcali ne modifie pas sensiblement la nuance.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Pour se rendre compte du procédé, on pourra simplement se servir du bleu solide ordinaire tel qu’on l’emploie généralement, y ajouter environ deux fois plus d’acide tartrique en poids que de sel ferreux employé, et mettre de la soude caustique jusqu’à ce que la couleur soit devenue alcaline et paraisse d’un beau jaune (un excès de soude n’est pas nuisible). La couleur imprimée est jaune et passe au vert-pomme en séchant ; elle reste ainsi souvent jusqu’au lendemain désoxydée sur le tissu. Pour fixer et oxyder le bleu, on n’a qu’à passer après impression pendant quelques minutes en acide sulfurique à 1 ou 2 Be, ou attendre jusqu’au lendemain et mettre simplement à la rivière, puis savonner. Il vaut cependant mieux, quand le genre ne s’y oppose pas, passer légèrement en acide, surtout si l’on ne peut laisser les pièces un moment en eau courante, car le bleu qui n’est pas encore oxydé produit souvent dans ce cas des rapplicages. On peut aussi, au lieu de passer en acide, passer en chlore ou en chrome ; mais le passage en acide est plus simple et a l’avantage d’enlever les traces de fer qui auraient pu se fixer sur le tissu.
- Tous les épaississants ne sont pas également propres à épaissir cette couleur. Les sels métalliques et la soude coagulent, en effet, l’amidon, l’adragante, la gomme, etc., de sorte qu’il ne faut pas, lorsqu’on les emploie, dépasser certaines limites. Il en faut beaucoup moins que dans les couleurs ordinaires, sans quoi elles se coagulent au bout de quelques jours. Du reste, les couleurs minces sont les meilleures comme rendement, et ne donnent lieu à aucun coulage. Le seul épaississant qui ne se coagule pas (ou du moins très-peu) et n’augmente pas trop le volume de la couleur, est la gomme Lefèvre, qui a donné de très-bons résultats. On épaissit alors la soude avec la gomme Lefèvre en poudre, en chauffant jusqu’à parfaite dissolution.
- Comme en général les couleurs alcalines, cette couleur a une tendance à mousser-, on évite cet inconvénient par l’addition de 1 à 2 0/0 de pétrole.
- Au lieu d’employer le précipité d’indigo blanc, on peut parfaitement employer l’indigo pulvérisé et broyé à l’eau. On évite ainsi la réduction et la précipitation de l’indigo, qui occasionne toujours des pertes.
- Préparation du tartrate de fer.
- 1° Préparation directe :
- Chlorure de fer........... 500 grammes.
- Eau............................. 1 litre.
- Chlorure d’étain............... 50 grammes.
- Acide tartrique................. 1 kilog.
- Le sel d’étain a été ajouté pour réduire le fer déjà oxydé. On peut en doubler ou en tripler la proportion, en ajoutant l’acide tartrique en conséquence-, mais dans une couleur fraîche, cela est inutile.
- 2 Préparation indirecte. — Pour éviter les sels de soude étrangers qui se forment dans la première préparation, on peut préparer le tartrate ferreux comme suit :
- Chlorure de fer................. I kilog.
- Cristaux de soude............. 1,800 grammes.
- Eau...........................quantité suffisante.
- Laisser déposer, laver, filtrer.
- On mélange le précipité à 400 grammes acide tartrique. On laisse déposer le tartrate de fer insoluble; lorsqu’il est bien tassé, on ajoute encore 1/2 kilog. acide tartrique.
- Mêmes préparations pour le tartrate d’étain seul.
- Rien de particulier pour les différents genres. Avec rouge garance, il faut forcer la proportion d’acide tartrique pour que le fer disparaisse entièrement ou fixe à l’oxydation, etc.
- Avec cachou, on fixe à l’oxydation et on passe au chrome fort sans vaporiser. (Le vaporisage altérant toujours le bleu, il se forme du reste des auréoles jaunes autour du bleu à cause du coulage de la soude). Le genre avec rouille n’est pas passé en acide; pour avoir du gris, on teint en tannin.
- Orange et bleu : passer en acide sulfurique, mais ajouter du sulfite de soude ou du sel ferreux dans l’acide, car l’acide nitrique provenant du nitrate de plomb, lorsqu’on a fait beaucoup de pièces, donne au bleu une teinte grisâtre.
- Préparation du tissu.
- De même que pour le bleu de M. Schützenberger, j’ai toujours obtenu jusqu’à présent de meilleurs résultats comme intensité et comme nuance sur des tissus préparés: soit 1/16 à 1/8 glycérine, ou mieux arsénite de glycérine, par litre, ou bien 1/16 à 1/8 glycérine avec 25 grammes sel d’étain par litre. Cette dernière préparation paraît donner la meilleure nuance, mais on ne peut l’employer avec rouge, car elle charge le blanc. (On passe les pièces au foulard et on sèche).
- Remarques.
- On peut ajouter un peu de glycérine dans les
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 45
- couleurs. Elle dissout aussi les sels de fer en présence des alcalis, et surtout les sels d’étain.
- Les couleurs à l’étain seul donnent de mauvais résultats- la couleur reste deux ou trois jours dé-soxydée sur tissu, mais le bleu ne se fixe pas.
- Ajoutons encore que la couleur se maintient mieux désoxydée et donne une nuance un peu plus foncée lorsqu’on l’imprime à 30 ou 40° centigrades. Il est bon aussi de ne pas trop sécher les pièces sur les plaques à vapeur; si elles y restaient trop longtemps, la couleur deviendrait un peu grisâtre par suite de la décomposition d’une partie de l’indigo en présence des réducteurs et de la soude à une haute température.
- Bleu solide acide au tartrate.
- On obtient ainsi un très-bon bleu solide par la méthode ordinaire, en remplaçant le sel ferreux employé pas le tartrate ferreux acide.
- De cette façon, le fer ne se fixant pas, le passage acide est superflu et on peut associer au bleu les couleurs qui résistent à un passage en chaux.
- (Soc. indust. de Mulhouse.)
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- INFLUENCE DES MORDANTS
- SUR LES LAINES HUMIDES
- Il faut éviter, comme on le sait, de laisser longtemps en magasin des laines humides, lavées ou mordancées.
- Dans cet état, elles seraient susceptibles de s’altérer par putréfaction, surtout dans les parties non exposées à l’air, en dégageant une odeur caractéristique, fétide, et ne sont plus alors propres à la teinture, et leur ténacité est très-notablement diminuée ; si cette altération est très-avancée, elles ne peuvent même plus être employées dans la filature.
- Si l’on veut teindre de telles laines, les parties détériorées tirent mal la couleur, et toute la partie est barrée.
- La laine lavée peut encore se conserver vingt-quatre heures en été, et trois ou quatre jours en hiver ; mais si elle a été mordancée, il faut éviter de la laisser seulement quelques heures en magasin, surtout lorsqu’elle est dans des locaux humides et frais, ce qui rendrait la teinture inégale ; à moins cependant, que la fixation du mordant exige une pose plus ou moins longue.
- En tous cas, il n’y a aucun inconvénient à laisser les laines dans le bain. On sait, du reste, que les anciens teinturiers, pour faire le ponceau au bois rouge, laissaient huit et même quatorze jours les laines dans un bain d’alun et de tartre, avec ou sans sel d’étain. Actuellement on évite une aussi longue immersion.
- S’il est impossible d’éviter un magasinage, il faut essorer les laines le plus tôt possible.
- Les composés d’alumine ont la propriété de retarder cette décomposition ; ainsi les laines ayant bouilli avec du tartre et de l’alun, peuvent à la rigueur se conserver sans inconvénient pour la teinture pendant vingt-quatre heures. Il en est tout autrement si l'on emploie le chrome, surtout s’il contient un acide, car dans ce cas, il se forme de l’acide chrômique libre.
- Cet acide ne se décompose pas seulement à chaud comme l’alumine, mais même dans un bain froid, et il en résulte un autre inconvénient : les laines mordancées au chrome, et placées au dessous des autres, auront naturellement beaucoup plus de mordant que celles de dessus, et la teinture sera encore inégale. Pour cela, on laisse les laines dans le bain de chrome, ou bien on les trempe dans une cuve d’eau, ou encore, on se contente de les rincer.
- Les laines mordancées au chrome et à l’alumine, peuvent se conserver dans le bain, mais il est toujours préférable d’achever la teinture immédiatement. (Farber Zeitung).
- IMPRESSION-GOUACHE
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- Cette impression, appliquée aux robes reteintes, n’est plus un objetde vogue, d’engouement, comme il y a quelques années, mais c’est un travail devenu courant et décidément acquis au teinturier dégraisseur ; c’est pour lui une nouvelle source de profits, qu’il ne doit pas négliger.
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- CO -H
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Devenu un article d’utilité, et non plus de mode et de fantaisie, cette impression se fait actuellement sur les étoffes les plus modestes et ne peut plus dès lors se tarifer aux prix élevés des premiers temps. Quelques teinturiers font des robes en laine, teintes en noir et imprimées en mat, nettoyées et apprêtées, bien entendu, pour sept à huit francs, et d’autres même pour cinq et six francs.
- Le travail de l’impression étant évalué au tiers environ du prix total, c’est donc, en moyenne, deux francs et quelques centimes attribués à ce travail-, or, quelque peu élevé que soit le prix demandé par les imprimeurs spécialistes, il le sera toujours trop pour que le teinturier puisse y trouver un bénéfice raisonnable, surtout lorsqu’il doit payer des frais de transports.
- Mais s’il peut l’exécuter lui-même, il y trouve alors un avantage réel; car, en supposant qu’il consacre un ou deux jours de la semaine pour les impressions, il peut en une journée imprimer douze robes en une couleur mate -, si chacune consomme environ vingt-cinq centimes de produit, cela fait trois francs de dépenses, sur trente francs environ de produit, ce qui rémunère convenablement sa journée de travail et ses dépenses de matériel.
- Ajoutons que lorsqu'on est exercé à ce genre de travail et que l’on n’a pas trop à changer de couleurs, on peut faire une robe de ce genre en une demi-heure.
- Ce genre d’impression se fait beaucoup en ce moment sur pièces, et cela permet de donner une certaine apparence à des petites étoffes très-légères et très-maigres.
- Pour ces articles, on fait des petits dessins simples à une seule couleur, le plus souvent mate, quelquefois métallique; les spécimens ci-dessus montrent les genres adoptés, qui sont applicables également au chiffonnage.
- Actuellement, on n’exécute pas seulement cette impression sur des bouts de pièces ou coupons que l’on veut rafraîchir, mais encore sur des pièces neuves entières ; les maisons qui font ce travail en grand emploient des machines à imprimer, et c’est la Pérottine qui convient le mieux pour cela.
- Pour l’impression à la main, genre multicolore, c’est-à-dire à papillotage de couleurs variées, nous avons indiqué plusieurs appareils à compartiments, permettant d’obtenir cinq couleurs ou davantage en deux coups de planches. .
- Une disposition qui paraît la plus commode consiste en un tampon portant des bandes de caout
- chouc en saillie dont chacune peut recevoir une couleur différente et correspond à une rangée de motifs formant la planche-rentrure du dessin.
- En appliquant cette planche sur le tampon garni de couleurs variées, on prend ces couleurs dans l’ordre où elles sont disposées et, par un seul coup de planche, on les transmet au tissu qui se trouve ainsi imprimé en plusieurs couleurs par une seule opération.
- ----s--0=-----------
- TACHES OU FLAMMES sur les tissus.
- Avant d’être mis en vente, les tissus de laine dits nouveautés^ passent par une longue série d’apprêts dont les principaux sont : tissage, dégraissage, épincetage, rentrayage, foulage, lainage, tondage, battage, veloutage, ratinage, frisage, ondulage, ciselage, décatissage, pressage, lustrage, etc.... passant ainsi de main en main et d’apprêt en apprêt, il arrive fréquemment que des taches ou des flammes se découvrent sans que l’on sache au juste à qui, ou à quoi les attribuer. Prenons donc une chaîne confiée à un tisserand et suivons le tissu dans tous ses apprêts subséquents ; de cette façon nous pourrons voir d’où proviennent les taches, les moyens de les prévenir et s’il est possible de les enlever.
- On sait que toutes les matières textiles, excepté la soie, exigent généralement d'être encollées avant le tissage. Cette opération qui a pour but de raffermir les fils, de les rendre glissants, en un mot de leur procurer une résistance nécessaire aux nombreux frottements qu’ils éprouvent dans leur passage aux lisses et surtout au peigne ou rots, se fait généralement en trempant les chaînes dans de la colle animale chauffée -, ayant soin de la presser également dans toute sa longueur, afin de n’y laisser que la quantité de colle nécessaire-, et pour que l’humidité de la colle pénètre entièrement dans l’intérieur du fil, on laisse séjourner la chaîne quelque temps à l’abri de la chaleur et du soleil, on la fait sécher ensuite en l’étendant dans toute sa longueur sur des traverses en bois.
- L’encollage se fait aussi mécaniquement et d’une manière continue, mais, quelque procédé que l’on ait employé, il est de toute nécessité que le séchage soit parfaitement fait ; car du montage d’une chaîne humide il peut résulter de graves inconvénients.
- La colle des tisserands se fait ordinairement avec des rognures de peau, de parchemin, de vélin,
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- ET DE D’IMPRESSION DES TISSUS 47
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- les peaux d’anguilles, de chats, de lapin, etc. que l’on fait bouillir pendant un temps plus ou moins long, et comme on emploie beaucoup d’eau afin d’obtenir une colle légère et hygroscopique le produit obtenu est de là, en gelée ou en dissolution ; or, cette gélatine au contact de l’air et à la température de 16 à 20° s’altère très promptement, elle s’acidifie d’abord et diminue de consistance.
- Si donc, un tisserand monte une chaine humide, il peut arriver que sous l’influence de la température, surtout par les temps humides et chauds, une espèce de fermentation s’établisse dans l’intérieur de la chaîne sur l’ensouplet, et sur la partie tissée et enroulée sur l’ensouplet-, par suite de cette fermentation, qui produit parfois une assez grande chaleur, la colle tourne, comme disent les tisserands, c’est-à-dire qu’elle se décompose, s’altère et passe bientôt à l’état d’acide, on conçoit facilement que la colle dans cet état, ne peut qu’altérer la nuance de l’étoffe : c’est ce qui arrive souvent et principalement avec les nuances petit teint.
- Toutes les fois qu’une chaîne a subi un degré de • fermentation sur le métier à tisser, il est facile de le voir lorsqu’à lieu la visite de la pièce rapportée parle tisserand-, c’est alors au contre-maître de s’assurer du degré plus ou moins grand d'alléra-tion et s’il y a moyen de parer à cet accident. Presque toujours cela est possible : ce n’est que lorsque la fermentation est arrivée au point d’altérer la laine que le mal est pour ainsi dire sans remède. Quoiqu’il en soit, il faut immédiatement passer la pièce dans un bain alcalin ; une dissolution de carbonate de soude (vulgairement cristaux) dans l’eau, remplit parfaitement ce but. Il est de toute nécessité de faire cette opération en gras^ c’est-à-dire avant le dégraissage.
- Par ce que nous avons dit plus haut, on comprend que la colle s’étant acidifiée, le bain alcalin neutralise son effet et ramène à sa couleur normale la nuance altérée de l’étoffe.
- Nous avons recommandé de passer dans un bain alcalin les pièces qui, par l’effet de la fermentation de la colle ont subi une altération plus pu moins prononcée -, ce passage est de toute nécessité et doit être fait le plus promptement possible afin de prévenir de nouveaux accidents. Nous devons ajouter ici que réchauffement qui se produit sur le métier à tisser ne provient pas toujours de ce que la chaîne a été montée humide, car il arrive quelquefois que cet inconvénient se produit lorsque le tisserand tisse à trame mouillée ; nous conseillons
- aux fabricants qui tiennent à avoir des tissus travaillés à la trame mouillée, de recommander et même d’exiger de leurs tisserands que les trames soient toujours trempées dans une eau légèrement alcaline, quelques grammes de cristaux de soude par litre d’eau suffisent pour empêcher l’acidité de la colle ; si malgré cette précaution il se produisait des taches d'échauffement, le passage au bain alcalin les ferait disparaître immédiatement.
- Les pièces rendues par le tisserand doivent être immédiatement envoyées au dégraissage, cette opération a pour but de laver et nettoyer la pièce des corps gras et de la colle qu’on a été forcé d’adjoindre au fil pour le filer et pour l’encoller. Il arrive quelquefois que des pièces rendues par le dégraisseur, sont remplies de taches : quelques-unes peuvent provenir de son fait, soit par manque desoins, soit par suite d’accidents, mais toutes évidemment ne sauraient être mises à sa charge. Parmi ces dernières nous étudierons un genre de taches, qu’il est très-facile de reconnaître, et que l’on appelle improprement taches de dégorgeage.
- Ces taches sont souvent bleues, quelquefois roses et plus rarement brunes ; on ne les trouve presque jamais au commencement ou à la fin d’une pièce -, généralement on commence à les apercevoir à trois ou quatre mètres d’une extrémité de l'étoffe; elles sont alors peu apparentes et peu nombreuses, à mesure qu’elles s’éloignent de cette extrémité, ces taches deviennent plus colorées, leur quantité et leur grandeur augmente puis, à dix, quinze ou vingt mètres, on les voit décroître, et enfin disparaître -, chose essentielle à noter, c’est que les parties de l’étoffe où les taches sont les plus apparentes ne foulent jamais aussi bien que le reste de la pièce.
- Quelle est la nature et la cause de ces taches, que l’on impute bien à tort au dégraisseur ? Pour résoudre cette question il n’y a qu’à se rapporter à ce que nous avons dit à propos de l'action chimique résultant de l’altération de la colle et pour nous en rendre un compte exact, voyons ce qui s’est passé sur le métier à tisser. Le chaîne a pu être montée humide, mais les deux ou trois premiers mètres restent un certain laps de temps avant d’être tissés, car il faut nouer, tordre, ou rentrer les fils puis piquer le rôt ou peigne, enfin souvent faire une bande ou échantillon que le tisseur doit soumettre au monteur ou au dessinateur • déplus, le commencement de la partie tissée se trouvera en contact avec le rouleau nommé ensouplet-, cette partie tissée ne devra donc pas, à moins d’un séjour trop
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- prolongé, se trouver altérée, mais à mesure que le tissu s’enroule sur l’ensouplet, la colle humide se trouve dans un état qui permet aux germes de putréfaction de se développer, de là échauffement qui monte quelquefois à 60 ou 70° et même plus.
- On conçoit parfaitement bien, que sous l’influence d’une aussi haute température et avec de la colle passée à l’état acide, les matières colorantes qui ont servi à teindre la laine ou le fil, chaîne ou trame, sont profondément altérées ; les derniers mètres de l’étoffe qui se trouvent n’avoir que quelques tours sur l’ensouplet n’ont pas eu le temps de subir cette altération.
- La similitude que l’on a pu voir entre ces deux accidents de fabrique, nous prouve que les taches dites de dégorgeage ne sont que le résultat de l’altération que l’étoffe a subie sur le métier à tisser. Il est possible encore de mieux s’en convaincre ; en effet, que l’on enroule la pièce tachée en commençant par le bout où les taches se trouvent les plus rapprochées l’une de l’autre sur une enrouleuse de quinze à quatorze centimètres de diamètre et il sera facile de voir que toutes les taches se superposeront.
- Si maintenant nous examinons l’action de l'acide sur les matières colorantes, nous voyons qu’elle a pour résultat de les rendre solubles, par conséquent toutes les parties où la colle sera passée à l’état acide seront attaquées et la teinture rendue soluble-, si donc il arrive qu’une pièce dans cet état, soit rapportée par un tisserand et dégraissée sans alcali, la matière colorante disparaitra en partie, ou changera de nuance suivant la couleur, ou suivant la plus ou moins bonne qualité de la teinture et des mordants employés.
- Nous croyons avoir suffisamment démontré que les taches dites de dégeorgeage sont presque toujours le résultat de réchauffement que le tissu a subi sur le métier à tisser, quelquefois aussi les pièces à dégraisser conservées trop longtemps avant de subir cette opération peuvent éprouver la même altération, mais là, le défaut est bien plus facile à reconnaître; en effet, ce ne sont plus de simples taches se répétant à des distances régulières, mais bien d’immenses placages jetés irrégulièrement sur la pièce et plus particulièrement sur la partie qui s’est trouvée dans l’intérieur de la pièce, la partie enveloppante en étant généralement exempte.
- (Le Jacquard.)
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- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 103.267. — 16 mai : Simar. — Huile végétale servant à ensimer la laine, et toute autre matière produisant du fil.
- 103.270. — 1er mai : Vitrant. — Perfectionnement dans la construction des métiers à tisser et notamment dans la mécanique Jacquard.
- 103.285. — 5 mai : Lafay aîné et Monteret. — Application d’un régulateur perfectionné pour l'en-vidage de l’étoffe et principalement la cotonnade sur les métiers à tisser à la.main.
- 103.317. — 6 mai : Decker. — Système dit Parisien, pour l’enfilage des écheveaux de soie.
- 103.340. — 16 mai : Boquera. — Dispositif mécanique destiné à supprimer une marche dans les métiers à étoffes unies, genre taffetas.
- 103.350. — 22 mai : Fouquet. — Bordure faite et adaptée à un gilet de tricot, au moyen des métiers circulaires de système quelconque.
- 103.376. — 28 mai : Gré. — Combinaison colorante ou encre au tampon appliquée en toutes nuances aux usages typographiques ou autographiques, et dite encre astéatine.
- 103.382. — 29 mai : Duport (les sieurs). — Perfectionnements apportés à un métier servant à faire les ganses ou cordonnets soufflés.
- 103.395. — 27 mai : Mouline. — Système de flotteur à travailler pour les moulins à soie.
- 103.398. — 26 mai : Rogues-Boyer. — Produit industriel dit feutre végétal.
- 103.401. — 23 mai : Vercasson. — Genre de galons ou tresses soutachées et application à cet effet, du métier à lacets modifié.
- 103.404. — 11 mai : Collin. — Moyen de fixer le noir-bleu sur laine, coton, fil, etc.-, ledit noir-bleu breveté sous le no 77854.
- 103.436. — 15 mai : BEAUDET. — Mode de doser ou titrer le tannin contenu dans les écorces de chêne ou tous autres végétaux.
- 103.446. — 12 mai : Gaillard. — Système de ciseaux à couper les fils dans la fabrication du tulle.
- 103.460. — 13 mai : Planés. — Machine à cylindre se chauffant au gaz d’éclairage, pour dresser, cylindrer et lisser les bords en toiles préparées pour chapeaux de soie et autres.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- 103.480. — 4 juin : GABERT frères. — Perfectionnement apporté aux machines à cheviller les soies.
- 103.484. — 1er juin : JANDIN et Duval. —Tissu soie écru dit drap de soie cuirassé.
- 103.489. — 29 mai : Morisseau. — Pince dite indispensable à toute personne devant laver ou manipuler des vases ou tous autres objets dans des eaux corrosives ou bouillantes ou dans toute sorte de matière dangereuse.
- 103490. — 5 juin : Palun. — Produit dérivé de la garance, dit rubi-alizarine.
- 103494. — 4 juin : Pubellier et Sapin. — Régulateur de métier à tisser avec règle-fassure et de-brayage excentrique.
- 103.502. — 2juin: Beugniet. — Perfectionnements à la peigneuse Heilmann, vulgairement appelée peigneuse Schlumberger.
- 103509. — Ie1' mai. — Foullut. — Fabrication d’une étoffe ayant le brillant de la moire, sans les dessins.
- 103.525. — 15 mai : Ripley. — Perfectionnements dans les machines à filature.
- 103.527. — 4 juin : SABATIER-GAMEL (les petits-fils de). — Epuration de laines blanches teintes ou tissées, des matières ligneuses qu’elles peuvent contenir, par le gaz ou par les vapeurs de gaz acides et notamment par les gaz ou vapeurs de gaz acide chlorhydrique ou autres.
- 103.539. — 18 mai: CIARTON. Moyens perfectionnés pour obtenir des surfaces propres à recevoir des impressions en relief.
- 103.553. — 18 mai : Ollier. — Perfectionnements apportés aux navettes et spécialement à celles des métiers dits à la barre.
- 103.556. — 18 mai : Samuel. — Procédé et appareils pour la conservation, la teinture et la compression du bois.
- 103.560. — 18 mai : Thiré et Duport. —Moyens de teinture.
- 103.569. — 20 mai : Blake. — Perfectionnements apportés dans le traitement, la macération et le blanchiment des jutes et autres matières végétales fibreuses analogues.
- 103.596. — 21 mai : Thomas-Anquetil. — Dévidage (ou tirage) des cocons doubles et simples des vers à soie.
- 103.604. — 12 avril : Bourgeois aîné. — Procédé d’application des nuances d’or et d’argent sur les veloutés des papiers peints.
- 103,615. — 9 juin : Leenhardt et Guisan. —Pro
- cédé d’extraction directe et économique de la matière colorante contenue dans la racine de garance, par dissolution dans une huile minérale.
- 103.617. — 5 juin : Martin fils etBiBET. — Machine à tremper les draps ou étoffes de laine destinés à être épaillés chimiquement.
- 103.620. — 23 mai : De Méritens. — Extraction de la soie blanche du mûrier, du vernis du Japon, etc., etc.
- 103.624. — 23 mai : RAULIN. — Mode d’épaillage chimique des tissus de laine neufs.
- 103.651. — 23 mai : Hartog et Ce. — Procédés et appareils pour le travail automatique du lin, des étoupes et de toute autre matière textile.
- 103.661. — 23 mai : Polla. — Procédé de conservation des jaunes d’œufs.
- 103.678. — 30 mai : Jones. — Perfectionnements apportés aux appareils servant à réunir par la couture les parties de tissus à mailles ou tricotés.
- 103.697. — 28 mai : Torlotin. — Apprêt destiné aux chapeaux de paille, dit parement-paille.
- Certificats d’addition.
- Desfossé et Karth : 4 mai. — Fabrication de papier peint dit papier faïence repoussé. B. 100.670.
- Maigron : 2 mai. —- Métier pour le filage des fils de Caret, des déchets de soies et le retordage de laines, cotons, soie, etc. B. 96.108.
- Petit frères : 19 mai. —‘ Métiers circulaires à maille anglaise.
- Villeminot : 29 avril. — Métier à tisser sans arrêt. B. 98.046.
- Luthringer : 23 mai. — Impression des tissus et fils (réserve pour couleurs de toutes nuances). B. 99.295.
- Maurel aîné : 28 mai. — Montage de métier et de lecture de dessins. B. 102.467.
- Soron frères : 29 mai. — Appareil à faire la rayure avec plusieurs couleurs sur les métiers à bonneterie. B. 100.953.
- Robert : 30 mai. — Dispositions pour métiers à côte anglaise et à maille unie. B. 88,443.
- Giacomini et Ce : 13 mai. — Cardage, lainage ou garnissage des tissus de laine et de coton. — B. 98.928.
- DEMEULE : 3 juin. — Apprêts des étoffes tirées poils. B. 99.413.
- Duvallet : 3 juin. — Emploi de l’eau de suint pour le dégraissage et le foulage des draps et tissus de laine. B. 102.426.
- Gand : 16 juin. — Plieur Car ton-Jacquard. B.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- Traités de Commerce.
- Le Conseil des ministres s’est occupé récemment des traités de commerce, qui expirent au mois de juillet 1876, et qui doivent être dénoncés un an à l’avance. M. Grivart a lu une circulaire destinée aux chambres de commerce, et dans laquelle on leur demande leur avis sur les réformes à apporter aux traités existants.
- C’est la dénonciation par l’Italie de la convention nationale qui nous lie à cette puissance qui a amené le gouvernement à s’occuper sans délai de la grave question des traités de commerce.
- Exportations en Russie.
- Le Ministre de l’Agriculture et du Commerce, vient d’adresser la circulaire suivante aux chambres de commerce :
- « Les exportateurs de produits français en Russie n’apportent pas toujours dans leurs déclarations, l’exactitude et la précision exigées par l’administration russe, ce qui les expose à des amendes et à la saisie de leurs marchandises.
- « Généralement ils excipent de leur bonne foi, et d’erreurs involontaires d’écriture commises par des agents subalternes, ce qui, jusqu’à présent leur permettait quelquefois d’obtenir le remboursement des amendes et la restitution des marchandises saisies. Mais des irrégularités de cette nature s’étant produites de plus en plus fréquemment, la direction générale des douanes russes a décidé qu’à l’avenir cette excuse ne serait plus admise et que toute demande qui fui serait adressée dans ce sens, serait invariablement rejetée.
- « On ne saurait trop engager nos commerçants à se conformer strictement aux dispositions des réglements de douane russes sur les connaissements et sur les amendes et pénalités encourues pour erreurs dans les déclarations. Les prescriptions dont il s’agit ont été traduites et insérées dans les Annales du Commerce extérieur.
- « J’appelle principalement votre attention sur l’article 844 ainsi conçu :
- « S’il se trouve un excédant de plus de 8 p. % » en poids, mesure ou nombre, eu égard à la décla-» ration ou à la feuille d’envoi présentée comme » justification, ou s’il existe un excédant de plus » de 10 p. %, dans le cas de marchandises qui ont » eu à passer par la quarantaine, et sont d’une » nature insalubre, l’excédant sera confisqué ; mais » si cet excédant ne dépasse pas, respectivement » 8 ou 10 p. 0/0, les marchandises passeront en » acquittant les droits d’usage. »
- « Je vous serai obligé, M. le Président, de faire part de ces renseignements et observations à ceux des industriels et négociants de votre circonscrip- |
- tion qui seraient en relations d’affaires avec la Russie.
- « Recevez, etc.
- « L. Grivart. »
- Commerce d’Elbeuf et de Louviers.
- Une Commission nommée par la Chambre de commerce d’Elbeuf pour étudier un projet de révision des conditions de vente sur cette place, a présenté un rapport dans le sens suivant :
- Un engagement sera présenté à la signature de tous les fabricants de nouveautés d’Elbeuf et de Louviers, dans lequel ceux-ci s’engageront formellement à ne pas couper sur leurs pièces, de métrages inférieurs à douze mètres.
- Cet engagement, pris pour deux ou quatre saisons, aura pour sanction une amende de 1,000 fr. au profit des pauvres, qui sera imposée à ceux qui le rompraient.
- Incendie.
- La commune de Saint-Léger-du-Rourg-Denis (Seine-Inférieure) a été le théâtre d’un incendie dont les proportions considérables ont vivement inquiété la population.
- C’est dans la teinturerie de M. Valentin Cartin que, vers huit heures et demie, le feu s’est déclaré. Quelques ouvriers, qui se trouvaient dans un atelier servant d’étente à air, ont vu tout-à-coup les flammes s’élancer d’une pile d’étoffes séchées, et ne s’expliquent pas quelle a pu être la cause du sinistre.
- On suppose qu’une lanterne est tombée accidentellement sur un amas de toiles.
- Le bâtiment, long d’environ 55 mètres, contenait 500 pièces évaluées à 60 fr. l’une. Tout a été consumé, marchandises et construction.
- D’ailleurs, de louables efforts ont été faits pour circonscrire le feu et en arrêter les progrès.
- Vers dix heures et demie seulement, on a pu se dire maître de l’incendie. Mais les pertes sont importantes; outre 30,000 fr. de marchandises totalement perdues, l’immeuble détruit représentait environ 10,000 fr.
- M. Valentin Cartin était couvert, par un contrat passé avec la compagnie Y Aigle, pour 92,000 fr. Sa teinturerie occupe 50 ouvriers ; mais les travaux ne seront pas interrompus, grâce aux mesures prises sur le champ pour ne priver personne du gagne-pain quotidien.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d’acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants ; F. Gouillon & P. Blondeau. Tous droits réservés.
- Imp. C. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Vol, Ne 5. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Mars 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Note sur quelques noirs obtenus avec le bi-chrômate de potasse et l’aniline, par M. R. GLANZ-MANN. — Taches ou flammes sur les tissus, par M. J. Delong. — Séparation chimique des fibres végétales et animales. — Nouvelle cuve d’indigo aux hydrosulfites, procédés de MM. SCHUTZENBERGER et de Lalande (gravures).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Revue sommaire des brevets d’invention : Teinture et Apprêt des tissus. — Appareil pour la teinture des écheneaux. — Liquide à nettoyer. — Couleur pour peinture ou impression. —t Appareil à teindre les flottes. — Epuration des eaux. — Sur l’emploi des eaux grasses de dégraissage et de teintureries. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Marques de fabrique. — Chambres de commerce. — Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale.
- CHRONIQUE
- La France, par les institutions définitives qu’elle vient de se donner, ferme, heureusement, l'ère des agitations et des controverses politiques, qui, par leur violence habituelle et par les passions qu’elles suscitent, sont toujours si nuisibles au développement du commerce et de l’industrie.
- Nous nous plaisons à espérer que ces sources fécondes de toute prospérité, occuperont désormais, dans les préoccupations du public, une plus large place, et que chacun, dans sa sphère particulière, s’appliquera à les faire progresser, avec toute la quiétude qui résulte d'une situation générale définie et de la stabilité assurée du lendemain.
- Actuellement, du reste, notre commerce.et notre fabrication sont très satisfaisants, surtout pour ce qui concerne les tissus. Nous avons indiqué le chiffre élevé de nos exportations et nos importations pendant l’année expirée-, le commencement de celle-ci se présente également avec les apparences les plus favorables.
- Le mois de janvier, par exemple, comparé à celui de 1874, a donné lieu à une importante aug-mentation sur le chiffre des transactions ; les expor-lations, en produits fabriqués, ont été de 437 millions de francs, alors qu’en 1874, ils n’étaient que de 103 millions -, et pour les tissus spécialement, cette proportion est encore beaucoup plus élevée. Voici d’ailleurs les chiffres comparatifs :
- Exportation :
- 1874 1873 francs. francs. Tissus de soie 13.937.000 39.567.000
- — laine................ 14.678.000 24.777.000
- 1874 1875 francs. francs. Tissus de coton 4.517.000 3,092.000 — lin et chanvre 1.330.000 1.919.000 Fils de laine - 1.883.000 2.742.000 — coton - 513.000 333.000 — lin et chanvre 1.433.000 1.315.000
- — jute, phormium......... 225.000 143,000
- Jamais les tissus de soie, les tissus de laine et les tissus de coton n’avaient atteint, à l’exportation, des chiffres aussi élevés pendant le mois de janvier. Voilà donc pour l’année 1875 un début plein de promesses.
- Il est vrai que le commerce intérieur n’est peut-être pas aussi satisfaisant et quelques maisons de détail ont eu à supporter de grandes souffrances, mais sous l’influence du commerce d’exportation et du bien-être qui en résulte, sous celui amené , par la bonne récolte de l’année précédente, et grâce aux circonstances auxquelles nous avons fait allusion en commençant, il n’est pas douteux que la fin ae l’hiver soit le signal d’une nouvelle activité dont seront favorisés aussi bien les commerçants de détail, que les gros négociants.
- La fabrication poursuit sa campagne d'été, et l’on signale, en général, une certaine activité-, la situation est toujours à peu près celle de notre dernière chronique. Quelques places, surtout celles qui font les nouveautés d’été pour robes, ne peuvent sülfire aux ordres et refusent des commandes.
- La bonneterie, fabrication autrefois classique et peu variée, donne maintenant de plus en plus à ses produits un cachet de luxe et d’élégance, comparable à celui des articles de mode et de fantaisie.
- La mode favorise ce mouvement ; elle admet des bas et des chaussettes de couleur, et alors les fabri-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- cants s’ingénient à choisir et à assortir ces couleurs avec goût ; aussi voit-on de ces articles tricotés en fils chinés, à dispositions très-heureuses, d’autres en bandes alternées, ou encore en couleurs unies, choisies parmi les plus riches et les plus distinguées, et si l’on ajoute à cela la beauté et le fini du travail, la qualité des matières premières, qui est quelquefois de la soie, la bonne tournure donnée par la façon et les apprêts, on verra que ces articles se mettent à la hauteur du goût moderne et de nos habitudes de luxe.
- Les bas et chaussettes ne sont pas les seuls articles de bonneterie qui aspirent à l’élégance, le prosaïque caleçon lui-même se revêt des teintes du meilleur goût et se confectionne avec un grand art. Pour la bonneterie de laine, ce sont les gilets de chasse et les corsages pour dames qui donnent lieu à le plus de coquetterie ; certains articles soignés se font avec les laines les plus fines, aux teintes les plus appréciées et sur les patrons les plus élégants; aussi l’usage de ce vêtement chaud et confortable se répand-il de plus en plus.
- Nous venons de parler, bien entendu, de la bonneterie de luxe, mais les articles courants se sont aussi perfectionnés peu à peu -, c’est surtout aux progrès réalisés dans les machines à tricoter qu’on doit ces perfectionnements. La teinture reste pour eux ce qu’elle a toujours été, c’est-à-dire solide mais peu brillante; pour les articles de coton, on fait presqu’exclusivement des bleus de cuve et des cachous-, pour la laine, on fait en outre des gris, mais, dans cette fabrication, la teinture s’applique de moins en moins, et les articles de bonneterie ordinaire sont le plus souvent vendus blancs et surtout écrus.
- En même temps que leur qualité s’est accrue, leur prix a constamment baissé, et leur consommation s’étend sans cesse dans des proportions incalculables.
- F. GOUILLON.
- SUR QUELQUES NOIRS
- OBTENUS AVEC LE BI-CHROMATE DE POTASSE & L’ANILINE
- Par M. R. GLANZMANN (1)
- Le comité de chimie avait chargé trois de ses membres de faire des recherches sur les causes du
- (1) Bul. de h Soc. lad. de Rouen..
- verdissage du noir d’aniline, et sur les moyens d’obvier à ce grave inconvénient.
- Les rapporteurs sont arrivés aux mêmes conclusions sans toutefois résoudre complètement la question. Il a été constaté, que le verdissage du noir d’aniline produit sur tissus par les moyens connus et employés aujourd’hui, était une propriété de cette matière et que le seul moyen de rendre cet inconvénient moins sensible, était d’imprimer un noir très-concentré.
- Mais, en suivant ces données, le praticien se trouve arrêté avant d’avoir atteint son but, devant cette autre difficulté encore plus grave de l’affaiblissement ou même de la destruction de la fibre végétale qui constitue le tissu.
- Il se présente donc tout naturellement une nouvelle question, c’est celle de la production du noir d’aniline avant l’impression, par précipité, applicable ensuite sur tissus en quantité suffisante pour soutenir la solidité désirée.
- On peut employer plusieurs procédés pour produire des précipités de noir d'aniline ; ces produits ont des caractères différents selon leur mode de préparation.
- J’ai l’honneur de vous présenter cinq précipités noirs préparés différemment, et donnant des résultats variés sous le rapport de la composition et de l’aspect, mais non sous le rapport de la solidité.
- Tous ces noirs sont complètement solides aux acides, aux alcalis et à la lumière-, ils ne ver issent jamais, même étant coupés jusqu’au gris clair.
- Cette nuance est aussi solide que les gris au noir de fumée, sans posséder leur teinte jaunâtre si désagréable. Dans bien des cas on peut l’employer sans mélange de bleu.
- Le premier noir a été obtenu comme suit :
- 1 lit. eau,
- 100 gr. chlorhydrate d’aniline,
- Chauffer jusqu’au bouillon et ajouter peu à peu la dissolution de :
- 30 gr. sulfate de cuivre, dans
- 600 gr. eau.
- Continuer à chauffer et ajouter lentement la dissolution de :
- 52 gr. bichromate de potasse, dans
- 600 gr. eau.
- '"Maintenir au bouillon pendant trois heures, ajouter beaucoup d’eau et laver par décantation. Mettre sur filtre et laver encore avec de l’eau ammoniacale.
- Laisser égoutter jusqu’à 425 gr.
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- ET DE L’iMPRESSÎON DES TISSUS 53
- Cette pâte contient : 319 gr. eau,
- et 106 gr. noir desséché.
- Le noir sec se compose de 20 p. c. de noir organique et 80 p. c. d’oxydes de cuivre et de chrome.
- Cette quantité d’oxydes est énorme et ne peut que nuire au résultat. Pour l’éviter j’ai fait une préparation en supprimant le sel de cuivre et j’ai obtenu uu meilleur résultat.
- — Noir n° 2 :
- 1 lit. eau,
- 100 gr. aniline liquide,
- 80 gr. bichromate de potasse.
- Dissoudre en chauffant jusqu’à 60° et ajouter peu à peu :
- 100 gr. acide chlorhydrique à 22° B, étendu de 400 gr. eau,
- Chauffer pendant deux heures au bouillon jusqu’à ce que la masse qui devient épaisse s’éclaircisse.
- Laver par décantation, mettre sur filtre et laisser égoutter à 500 gr.
- Cette pâte contient : 325 gr. eau,
- 175 gr. noir desséché.
- Le noir sec se compose de : 60 p. c. de noir organique, 40 p. c. d’oxydes de chrome.
- La préparation contient encore énormément d’oxydes de chrome. Ces précipités laissent en outre beaucoup à désirer sous le rapport de la finesse et, pour les produire en grand, il faudrait opérer sur des dissolutions plus étendues.
- U n’est pas nécessaire de traiter des sels d’aniline pour obtenir du noir -, on peut arriver au même résultat par la simple oxydation de cette base organique. L’aniline est soluble en assez grande quantité dans des dissolutions de bichromate de potasse -, en maintenant ces dissolutions au bouillon pendant plusieurs heures on obtient du noir. L’abondance de ces précipités varie selon la quantité d’aniline employée et surtout selon la proportion de bichromate.
- Dans des dissolutions faibles en aniline il ne se produit pas de noir -, en les laissant reposer plusieurs jours il est remarquable de voir se déposer une grande quantité d’un oxyde brun de chrome, qui se convertit en acide vert par la calcination. Le même précipité se produit dans les liquides filtrés des préparations lorsqu’elles n’ont pas été chauffées assez longtemps.
- Les noirs provenant de ces opérations sont aussi solides que les noirs obtenus par les sels d’aniline. Ils contiennent encore une grande quantité d’oxyde de chrome, et ne sont pas assez concentrés pour
- servir facilement à l’impression.
- L’oxyde de chrome ne se trouve pas seulement comme mélange accidentel dans ces noirs ; il parait plutôt combiné à la matière organique, ce qui expliquerait la grande solidité. En faisant l’analyse on trouve des quantités presque constantes d’oxyde de chrome. Pour extraire celui-ci complètement on est obligé de détruire le noir ; après un traitement avec de l’eau régale il ne reste qu’une masse bour-soufflée, de couleur brune, brûlant sans laisser de résidus.
- J’ai fait trois noirs différents, par oxydation directe de l’aniline.
- Voici les proportions employés :
- — Noir n°3.
- 100 gr. aniline liquide,
- 100 gr. bichromate de potasse,
- 1000 gr. eau.
- Chauffer au bouillon pendant trois heures.
- Laver par décantation, égoutter sur filtre jusqu’à 100 gr.
- La pâte contient : 74 p. c. eau,
- 26 p. c, noir desséché.
- Le noir se compose de : 58 p. c. de noir organique, et de 42 p. c. d’oxydes.
- — Noir n° h.
- 100 gr. aniline,
- 200 gr. bichromate de potasse.
- 1000 gr. eau,
- Traiter comme le précédent.
- Mettre à 200 gr. de laque.
- La pâte contient : 153 gr. eau,
- 47 gr. noir desséché.
- Le noir sec se compose de : 57 p. c. de noir organique, et de 43 p. c. d’oxydes de chrome.
- — Noir n° 5.
- 100 gr. aniline,
- 400 gr. bichromate de potasse,
- 2000 gr. eau.
- Traiter comme les précédents.
- Mettre à 300 gr. de laque.
- Celle-ci contient 216 gr. eau.
- 84 gr. noir desséché.
- Le noir se compose de : 53 p. c. de noir, et de 47 p. c. d’oxydes.
- En comparant les quantités de noir obtenues par les trois derniers procédés, on trouvera que le rendement en noir augmente en raison directe du bichromate de potasse employé. La composition des produits a peu changé, et la proportion des oxydes de chrome reste, à peu de variation près, la même.
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- 54 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- II est évident que ces résultats ne sont pas la solution du premier problème, car ils ne remédient pas au verdissage du noir d’aniline ordinaire. Les précipités qui, en général, exigent l’emploi de l’albumine pour être fixés, rendent cette fabrication beaucoup trop chère, et ont en plus l’inconvénient de présenter des difficultés à l’impression.
- Mais, en étudiant la formation du noir sous un autre point de vue, on arrivera certainement à modifier sa fabrication sur le tissu même. Un fait reste constaté par les essais que je viens de présenter : C’est que l’aniline est capable de donner un noir complètement solide à la lumière, aux alcalis et aux acides.
- Ceci doit nous ouvrir un nouvel horizon, et nous engager à persister dans la voie de recherches en nous donnant une espérance de réussite.
- TACHES OU FLAMMES
- SUR LES TISSUS
- (Suite).
- Par M. J. Delong.
- Les seules taches que l’on puisse appeler véritablement taches de dégorgeage sont produites par le contact d’une pièce très-sale avec une pièce de couleur claire; si par exemple le dégraisseur assemble bout à bout un bleu mauvais teint avec un tissu de nuance sensible, il pourra fort bien arriver que le bleu dégorgeât sur la couleur claire et qu’il fût très-difficile d’enlever cette salissure. Quelquefois encore, une pièce peut traîner au dégraissage et se trouver tachée par le contact d’une pièce grasse; ces accidents sont assez rares et il est très-facile d’y remédier; quoi qu’il en soit, et quelle que soit l’origine des taches, voici la manière de les enlever, nous ne disons pas toutes, mais la plus forte partie, et neutraliser le reste.
- Toutes ces taches bleues peuvent s’enlever sans laisser de traces ; pour ce faire, il faut préparer dans une cuve en bois un bain ainsi composé :
- Eau.....................—............. 100 litres.
- Bisulfite de soude à ................ 10 —
- Acide chlorhydrique à 22°.......... 1 —
- Vous mettez d’abord l’eau dans la cuve, et après avoir ajouté le bisulfite de soude, remuez de manière à bien mêler les deux liquides ; au moment de passer la pièce, vous ajoutez l’acide chlorhydrique; il est nécessaire de mouiller complètement la
- pièce dans l’eau ordinaire avant de lui faire subir c{ cette opération. Dans la cuve dont nous parlons ici, d et qui a la forme d’un V, se trouve un rouleau tout- ei
- à-fait au fond du V; c’est sous ce rouleau que doit a
- passer l’étoffe, de manière à être toujours immergée ; | r
- on doit donc, pour opérer ce travail, enrouler la (
- pièce sur le rouleau de droite ou de gauche, puis la 1
- passant sous le rouleau qui est dans le fond de la .
- cuve, l’enrouler de nouveau sur le rouleau opposé (
- à celui sur lequel elle a été enroulée d’abord; ce travail doit être opéré cinq ou six fois et très-vivement; ensuite on laisse égoutter une demi-heure sur le rouleau, puis on déroule la pièce, on la plie et on l’étend immédiatement au grand air, au soleil si faire se peut. La réussite de cette opération dépendant essentiellement de la température et de son degré de sécheresse, nous ne saurions trop recommander de n’opérer que par des temps secs. La pièce étant parfaitement séchée, il est nécessaire de lui faire donner un bon dégorgeage à l’eau, afin d’enlever toute trace de sulfate de soude et de chlorure de sodium qui se sont formés dans le tissu ; il faut également éviter, pendant le cours de l’opération, tout contact avec d’autres pièces bien réussies de même qu’avec des métaux.
- L’encollage des fils de laine cardée est une opération indispensable, mais de combien d’inconvénients n’est-il pas cause quand il est mal fait, et malheureusement encore aujourd’hui, l’encollage des chaînes se fait autour des grands centres industriels d’une manière toute primitive.
- La colle que l’on emploie doit être d’une nature telle, qu'après son application, les fils de laine aient bien conservé leur flexibilité et qu’ils n’adhèrent pas entre eux après le séchage. La meilleure colle à employer est celle qui provient des rognures'de peaux mégissées ; les rognures de gants de peaux sont généralement préférées, mais la bonne colle de Flandre ou la colle blanche trouvent également leur emploi. Quelle que soit la colle dont on se serve, on doit la faire tremper dans l’eau et la chauffer légèrement ensuite; la méthode la plus sûre pour faire cette opération consiste à la liquéfier au bain-marie.
- Nous avons déjà vu quels accidents résultaient du montage d’une chaîne humide; maintenant nous allons examiner ceux produits par le montage d’une chaîne surchargée de colle ou collée inégalement.
- Toute chaîne surchargée de colle, toute chaîne collée inégalement est sujette à avoir des placages, c’est ainsi que l’on nomme les places où l’excès de
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- colle, favorisé par un fort séchage, fait paraître des branches blanches et comme luisantes. Quelle est la réaction chimique qui fait que ces places, après le tissage et le dégraissage, surtout dans les petits s teints, paraissent plus pâles qu’ailleurs ? C’est ce que l’on ne sait pas au juste, mais comme le fait existe, il est important de remédier à cet accident. Voici donc la manière d’enlever les taches ou flammes en forme de rayons provenant d un excès de colle : aussitôt la pièce rendue par le tisserand et avant le dégraissage, préparer un bain d’eau ordinaire additionnée de 1 kil. de carbonate de soude par 100 litres d'eau; dans ce bain, qui devra avoir une température de 35 à 40 degrés centigrades, immerger complètement la pièce, et quand on est convaincu qu’elle est mouillée également, la laisser séjourner une heure environ; on l’enlève ensuite et on la dégraisse comme à 1 ordinaire. (A suivre). (Le Jacquard.)
- SÉPARATION CHIMIQUE
- DES FIBRES ANIMALES ET VÉGÉTALES
- Nous lisons à ce sujet dans Scientific Américan :
- Dans les tissus composés de fibres animales et de fibres végétales, la séparation des premières, telles que la laine, les cheveux, la soie-, des dernières, telles que le coton, le lin ou le chanvre, est souvent nécessaire pour certains usages. Le moyen adopté jusqu’ici consistait dans le traitement par les acides -, mais ceux-ci attaquent non-seulement les fibres végétales mais aussi les fibres animales. M. James Stuart vient de prendre un brevet pour un procédé qui supprime l’emploi des acides-, il y substitue des substances neutres.
- Par ce moyen, les chiffons, les vieux tapis et d’autres matières de rebut, composées de fibres mélangées, peuvent être utilisées en plus grande quantité qu’on ne l’a fait jusqu’à présent, et comme les fibres animales séparées conservent dans la plupart des cas, leur couleur, on peut ordinairement les transformer en des articles utiles, sans qu’il soit nécessaire de les reteindre.
- Son invention consiste à soumettre les chiffons, ou autres matières composées de fibres animales et végétales, à l’action de chlorures métalliques ou à celle de sulfates de ces métaux, en préférant toutefois employer comme agent actif le chlorure d’aluminium Il se produit certaines réactions chimiques par suite desquelles les fibres végétales sont décom
- posées, tandis que les fibres animales restent inat-taquées de manière à pouvoir être utilisées sans devoir être cardées, filées, teintes de nouveau, opérations qui étaient nécessaires auparavant.
- Dans la pratique, M. Stuart prépare d’abord la dissolution suivante.
- Dans 500 litres d’eau chaude, il dissout 50 kil. de sulfate d’alumine du commerce -, il ajoute alors 25 kil. de chlorure sodique. Il se forme du sulfate de soude et du chlorure d’aluminium. On sature de cette dissolution la matière à traiter, qu’on laisse alors égoutter afin de permettre à l’excédant de la solution de s’écouler ; on peut aussi tordre ou presser faiblement la matière. Après cela on sèche et l’on expose finalement à une température de 200° Fahr.
- Pendant cette exposition, le chlorure d’aluminium se décompose et les produits volatils résultant de cette décomposition, en s’échappant, agissent sur les fibres végétales tandis.que les fibres animales restent inattaquées. La matière traitée est alors secouée pour en séparer les substances végétales réduites en poussière. Ce traitement convient plus spécialement pour les chiffons ou autres tissus légers.
- Lorsqu’on traite des matières plus lourdes, telles que les tapis, la solution de chlorure d’alumiuium doit être plus saturée. Dans 500 litres d’eau, on dissout alors 75 kil. de sulfate d’alumine et 37 kil. de chlorure sodique et on procède comme il vient d’être décrit.
- Dans beaucoup de cas on trouve plus avantageux de faire bouillir les matières et de les exposer ensuite dans des séchoirs. M. Stuart procède alors de la manière suivante : il prépare une solution de sulfate d’alumine en dissolvant 50 kil. de cette substance dans 500 litres d’eau et il sature de cette .solution la matière qu’on laisse alors égoutter, et finalement on la place dans une solution concentrée bouillante de sel ordinaire. On laisse bouillir jusqu’à ce que les fibres végétales soient décomposées ; on lave alors la matière et on la sèche.
- NOUVELLE CUVE D’INDIGO AUX HYDROSULFITES
- Procédés de MM. Sghutzenberger et de Lalande
- Le Moniteur de la Teinture a fait connaître, avec tous les détails qu’elle mérite (1), la méthode
- (1) Voir année 1874, pages 126, 133, 145, 152, 157 et 258.
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- de réduction de l’indigo au moyen des hydrosul-fîtes, appliquée à la teinture ou à l’impression. Ce procédé, qui paraissait d’abord être particulièrement applicable à ce dernier travail, n’est pas moins susceptible d’être largement utilisé dans la teinture pour produire des effets analogues à ceux de la cuve.
- Nous avons parlé spécialement d’une application qui en a été faite dans une grande teinturerie de laines de Verviers, et nous avons montré des échantillons du résultat obtenu; nous donnons aujourd’hui le dessin des machines employées dans cette maison pour ce nouveau mode de teinture à la cuve :
- La figure 31 représente l’appareil où se fait la réduction de l’indigo.
- Fig. 31.—Appareil pour la préparation de l'hydrosulfite.
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- Le vase supérieur (petit baril vu par un de ses fonds) contient le bisulfite de soude bien saturé d’acide sulfureux en dissolution concentrée (30 a 35 deg"és AB), telle qu’on l’emploie pour cette destination.
- Par suite de cette disposition, ce sulfite de soude peut être versé directement dans le vase où s’opère la réaction sur le zinc, celui qui est placé immédiatement au dessous.
- Celui-ci est muni d’un agitateur à palettes et contient la poudre de zinc; à l’aide de l’agitation et d’un contact suffisamment prolongé, on obtient l’hydrosulfite de soude mélangé de sulfate de zinc.
- Le tonneau où l’on vient de voir que s’opère cette réaction se déplace facilement, en roulant sur des rails, pour venir déverser son contenu dans une série de barriques contenant un lait de chaux.
- L’hydrosulfite de soude, mélangé au sel de zinc arrivant dans ce lait de chaux par un robinet à tube prolongé afin d’éviter le contact de l’air, est ainsi privé de zinc; le sel de cette base se transformant en oxyde et en sulfate de chaux, tous deux insolubles, qui se précipitent an fond du tonneau; on laisse ce dépôt s’opérer tranquillement et la dissolution s’éclaircir.
- La partie claire est décantée par l’un des robinets de bois, également à becs allongés, situés à diverses hauteurs de la barrique, et ce liquide clair sert à réduire l’indigo.
- Cette réduction se fait dans un autre tonneau, dont le contenu peut être chauffé à 50 degrés centigrades ; on obtient alors une dissolution concentrée d’indigo réduit que l’on peut ajouter eu proportions diverses dans les cuves à teinture, garnies seulement d’eau ordinaire (1); on renforce ces cuves, au fur et à mesure du besoin, avec la même dissolution.
- La teinture peut s’opérer aussi bien sur les fibres végétales que sur celles d’origine animale.
- Les résultats en sont plus intéressants pour la teinture de la laine, car le nouveau procédé évite toute maladie des cuves, tout coulage et toute perte d’indigo, si fréquents avec les cuves à fermentation. Le travail en est aussi plus rapide et n’exige plus la longue expérience nécessaire à la conduite des cuves à chaud.
- Les cuves, ne contenant plus une foule de matières étrangères à l’indigo, donnent des nuances plus pures et plus vives, et les teints les plus clairs, comme le simple azurage ou les déblanchis pour perle, se font aussi facilement que les nuances foncées.
- (1) Pour les conditions dans lesquelles s’opère cette réduction, ainsi que pour la préparation du liquide réducteur, voir nos précédents articles. <
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- Pour la teinture des fils et tissus de laine, de fils ou de coton, on se sert des mêmes cuves que pour les anciens procédés.
- Voici cependant, figure 32, une disposition spéciale de cuves à roulettes qui est employée pour la teinture des tissus par cette nouvelle méthode.
- Fig. 32. — Cuve à roulettes pour teinture en indigo par l'hydrosulfite.
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- La cuve ABCD est en tôle, et ses dimensions sont de 2 mètres de longueur et de largeur sur 2 m. 50 de profondeur -, elle est chauffée par un serpentin EFGH.
- Un cadre de fer IJKL, solidement assemblé, porte les rouleaux MMM, sur lesquels circulent les tissus, et tout l’assemblage plonge entièrement dans le liquide de la cuve. Ce cadre peut être enlevé au moyen de crochets N, d’une chaîne et d’un palan.
- Des rouleaux exprimeurs QR sont pressés au moyen du levier VXY, chargé du poids e. L’axe du rouleau R porte une roue dentée S commandée par un pignon T, mis lui-même en mouvement par la poulie U.
- Les pièces, disposées sur la table P, passent d’une manière continue sur le rouleau 0, puis circulent dans le liquide de la cuve en passant autour de la série de rouleaux MMM-, elles arrivent ensuite entre les rouleaux exprimeurs, qui sont en même temps
- des rouleaux d’appel, et les attirent avec une vitesse de 2 à 3 mètres à la minute ; elles parcourent encore, en dehors du bain, une course de rouleaux ZW (dont la partie supérieure n’est pas figurée), et pendant lequel trajet elles se déverdissent au contact de l’air. Enfin elles sont pliées en c, sur la table d, par l’appareil ab.
- Cette disposition convient aussi bien aux cuves chaudes qu’aux cuves froides, puisque l’on peut chauffer le bain ou s’en abstenir, et elle peut, par conséquent, s’appliquer à tous genres de tissus.
- L’avantage de ce mode de réduction est toujours d’obtenir des cuves complètement claires, sans pied ni dépôt, de se renforcer à volonté et de produire un travail continu.
- F. GOUILLON.
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- machine comme celle ci-dessus indiquée, plonge et manœuvre à la fois tous les écheveaux dans les différents compartiments. — B. 104.040.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS
- D’INVENTION
- Teinture et apprêt des tissus, parM. Roussel. — Voici la copie littérale et in-extenso du brevet :
- Ce procédé consiste à teindre sur coton destine pour chaînes, des nuances qui, en y tramant de la laine écrue (naturelle), permettent de teindre cette trame-laine en toutes nuances, soit en modifiant la teinte du coton, soit en la laissant intacte.
- Ce n’est pas telle ou telle nuance de coton dont je veux me réserver l’application, mais le mode d’opérer-, en un mot : traitement avant, teinture après.
- Les avantages qui en résultent sont faciles à comprendre. Je puis griller la laine écrue ainsi tissée et lui donner le grand traitement, afin de développer les qualités naturelles de la matière. Je puis, de même, fouler cette laine ainsi tissée et la teindre après en toutes nuances, tandis qu’en tissé teint, la plupart des nuances ne résisteraient pas à un traitement aussi énergique. — B. 104.088.
- Appareil mécanique pour la teinture des laines en écheveaux, par M. CORRON, — L’auteur a déjà pris plusieurs brevets pour cet appareil, qu’il est difficile de décrire lorsqu’on ne peut y joindre les dessins annexés à la demande du brevet.
- Il consiste, comme principe, en un assemblage de cadres portant des rouleaux sur lesquels les écho-veaux sont placés comme sur des bâtons de teinture. Tout le système se plonge dans la cuve à teinture et est animé d’un mouvement de va-et-vient. Les cadres sont mobiles et sont suspendus à des cordes qui enroulent sur des galets et dont le mouvement permet de monter et de descendre à volonté tout l’ensemble, soit pour le rentrer ou l’enlever du bain, soit pour produire un effet de lissage dans le | liquide colorant.
- Lorsque les écheveaux sont suffisamment teints, on les essore par une compression entre des rouleaux mobiles.
- Si l’on a que des petites parties à teindre on se sert d’une cuve cloisonnée dont chaque comparti- ! ment contient une couleur différente, et une seule |
- Liquide dit eau vivifiante, pour le nettoyage des
- vêtements, par M. Blanchet. — Ce liquide a, selon l’auteur, la propriété de remettre à neuf les vêtements sales et usés.
- Il se compose de :
- Eau distillée..................... 1 litre.
- Bois de Panama................ 200 gr.
- Alun............................. 2 gr.
- Acide acétique........ A 2 gr.
- On emploie ce mélange à la façon de tous les liquides à nettoyer ou détacher. — B. 101.758.
- Composition d’une couleur pour peinture ou impression, par M. RANTJAN. — Cette couleur, qui
- doit assurément produire un rouge, se compose ainsi :
- On fait quatre mélanges différents :
- Un mélange A, composé de ;
- Laque en écailles.. ...........42 parties.
- Térébenthine de Venise. 8 —
- Alcool ou esprit de bois........ 120 —
- Un mélange B, composé de : Résine.........â......;........ 15 parties.
- Galipot............................ 10 —
- Suif... ...................... 6 —
- Un mélange C, composé de : Huile de lin cuite............... 20 parties.
- Huile de goudron...........ne... 6 —
- Enfin, un mélange D, composé de : Rouged’Angleterreoud’Italie 120 parties.
- Arsenic blanc moulu..........- 20 —
- Oxyde de zinc ............. _.. 3 —
- Oxyde rouge de mercure. 30 —
- Faire cuire B, qu’on mélange à chaud avec A et C, puis ajouter D. Travailler en tout 5 à 6 heures, jusqu’au point où les précipités sont formés. — B. 101.976.
- Appareil mécanique à teindre les filaments en flottes, par MM Giraud frères. — Les auteurs disent que ce système est susceptible de reproduire avec supériorité toutes les manipulations et opérations nécessaires au travail de la teinture des écheveaux.
- La teinture des fils en écheveaux se fait habituellement en plongeant et retirant alternativement du bain de teinture, les matières en flottes, échets.
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- panles ou matteaux -, le mouvement a lieu ainsi dans le sens vertical.
- La disposition brevetée consiste en châssis articulés, sur lesquels sont tendus légèrement les éche-veaux, qui sont plongés dans la barque à teinture horizontalement et sont animés d’un mouvement de va-et-vient, sans émerger du bain, et ce mouvement a lieu par la rotation des deux rouleaux qui supportent ces écheveaux et qui font partie du châssis.
- Tout le système peut ensuite se relever verticalement au-dessus du bain, pour faire égoutter la matière.
- Enfin, sans être déplacés de l’appareil, les fils peuvent être transportés d’une barque à l’autre, si la teinture exige leur passage en plusieurs bains. — B. 203.974.
- Epuration des eaux pour l’usage industriel, par MM. Bérenger et STINGL. — Le procédé est basé sur les faits suivants :
- Le bi-carbonate de chaux dissous dans l’eau est précipité par un lait de chaux ou mieux encore par de l’eau de chaux à l’état de carbonate de chaux simple.
- Les carbonates et les sulfates de magnésie, le chlorure de magnésium, ainsi que les oxydes de fer, etc., dont, a froid, une très-faible partie seulement est précipitée par l’eau de chaux, sont précipités par les bases alcalines, comme la soude caustique, la potasse caustique, etc.
- Ces dissolutions alcalines sont obtenues par l’addition d’une solution de carbonate alcalin dans une dissolution de chaux vive. On a soin que dans ce mélange il y ait un excès d’hydrate de chaux pour précipiter le carbonate de chaux, l’acide silicique, les matières grasses et toutes les substances organiques. L’auteur propose d’utiliser des résidus de fabrication, comme les eaux-mères, qui résultent de la cristallisation de la soude après sa calcination.
- Enfin, le gypse et le chlorure de calcium que contiennent presque toutes les eaux, sont précipités par les carbonates alcalins.
- Ceci posé, l’auteur décrit les appareils où arrivent l’eau et un mélange d’eau de chaux et d’une dissolution d’alcali caustique, puis une solution de carbonate alcalin, pour achever la précipitation du gypse, du chlorure de calcium et des aluminates.
- Dans le cas d’eau de source très-froide ou bien si on opère pendant l’hiver, les auteurs injectent dans l’eau un courant de vapeur. — B. 102.226.
- SUR L'EMPLOI DES EAUX GRASSES
- DE DÉGRAISSAGE ET DU TEINTURERIES
- Divers moyens pour utiliser les eaux des établissements où l’on s’occupe de la fabrication des matières textiles qui renferment de l’huile ou des matières grasses concrètes ont été proposés et mis en pratique depuis longtemps. On a imaginé une foule de méthodes qui remplissent plus ou moins complètement le but et qui varient suivant la nature de ces eaux, et l’emploi qu’on peut faire des matières grasses qu’on recueille. La nature des liquides de résidu qu’il s’agit d’utiliser, ou plutôt le mode de combinaison dans laquelle la matière grasse s’y trouve contenue, influe peut-être moins sur la méthode qu’il convient d’employer que la qualité de cette matière grasse, ainsi que l’emploi ultérieur qu’on peut en faire et qui règle l’adoption d’une méthode. Sous le rapport de la qualité de ces eaux de résidu, on distingue assez généralement trois liquides différents :
- 1° Les eaux de lavage et de dégraissage des laines et des tissus de laine, auxquelles il convient de réunir les eaux de savon ménagères et celles des grands établissements de blanchissage-,
- 2° Les eaux de savon usées du décreusage et de la cuisson des soies -,
- 3° Les liquides huileux provenant des établissements de teinture en rouge turc.
- En ce qui concerne les eaux de la première catégorie, leur contenu en combinaisons d’acides gras liquides ou concrets, se compose en grande partie de savon d’huile et de potasse, et par conséquent en huiles de lin ou de navette, ainsi qu’en oléine et huile de poisson auxquelles sont mélangées des quantités plus ou moins fortes de résine. Ces liquides sont chargés en grandes proportions de matières boueuses et d’impuretés, et par suite les masses oléagineuses qu’on en extrait sont colorées, ont une odeur pénétrante, sont de basse qualité, et seulement propres à la fabrication d’un savon commun, ou abandonnées aux usines à gaz d’éclairage.
- Les solutions savonneuses du n° 2, qui proviennent du décreusage et de la cuisson des soies, indépendamment des composés de matières grasses, fluides ou concrètes, renferment encore de la gélatine (des gommes), une matière colorante et une substance azotée (albumine de Mulder). Ces trois
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- dernières matières extraites de la soie restent en grande partie en solution après qu’on a séparé la matière grasse. Comme le savon dissout en outre la matière cireuse et celle grasse de la soie, on obtient, quand on extrait les substances grasses de ces liqueurs de résidu, une quantité de matière grasse supérieure à celle qui était contenue dans le savon, et comme la matière que renferment les liquides provient de l’huile d’olive, l’huile qu’on en extrait est assez pure et relativement peu colorée. Par un traitement ultérieur, on peut l’obtenir incolore et sans odeur, et par conséquent l’écouler aisément dans les savonneries. Les savons préparés ainsi sont de bonne qualité et exempts d’odeur.
- Les eaux de résidu des teintures en rouge turc du n° 3 renferment l’huile (huile d’olive, huile tournante), la plupart du temps à l’état d’émulsion, et s’obtiennent des bains blancs et de dégraissage. L’huile extraite de ces bains a autant de valeur que celle des liquides du n° 2. Les solutions de savon provenant du premier avivage et des nettoyages fournissent une huile qui a moins de valeur ou une matière grasse concrète qui ne peut servir qu’à la préparation des savons mous et à la fabrication du gaz. Toutefois, son extraction est encore rémunératrice.
- Dans toutes ces eaux, les matières grasses, fluides ou concrètes sont, pour la majeure partie, combinées à des alcalis et par conséquent leur élimination semble indiquée par l’emploi d’un acide minéral puissant. En général, on emploie ce moyen à peu près partout où on utilise ces eaux; mais il est accompagné d’un si grand nombre d’inconvénients que bien des industriels reculent devant ce mode d’utilisation de leurs eaux.
- Tout d’abord ces eaux, indépendamment des composés alcalins, renferment toujours du savon de chaux qui s’est formé avec la chaux contenue dans l’eau dont on a fait usage. Quand on cherche à éliminer la matière grasse, fluide ou concrète par l’acide sulfurique ou l’acide chlorhydrique brut, la chaux se précipite également à l’état de sulfate qui forme, avec l’huile qui s’est séparée, un magma qu’on séparé péniblement de l’eau et rend très-difficile l’application à la fabrication du savon et du gaz d’éclairage. De plus, la conservation de ces magmas liquides en tonneaux est fort incommode et expose à des pertes sérieuses. Il semble donc que ces circonstances indiquent la nécessité d’éliminer les acides gras sous la forme de combinaisons concrètes d’une composition autant qu’il est possible
- constamment identique.
- Déjà M. Vohl avait montré qu’en ajoutant à ces eaux de la chaux ou un sel calcaire, on précipitait toute la matière grasse sous la forme d’un savon de chaux solide qui, par voie de filtration, pouvait être aisément séparé de la partie liquide et conservé sous forme sèche. Un savon calcaire de cette espèce constitue une matière qu’on peut faire voyager et vendre aux fabriques qui s’occupent d’extraire l’huile et les corps gras de ces sortes de combinaisons.
- Il est bien évident qu’il ne s’agit pas, pour chaque industriel, d’extraire complètement les corps gras de ses eaux de résidu, mais seulement de dégraisser ces eaux au moyen de la chaux, et de vendre ses savons calcaires, qui renferment environ 40 p. 100 de matière grasse, aux fabriques qui s’occupent de cette extraction. Les appareils nécessaires pour cette préparation du savon calcaire sont d’une simplicité extrême et faciles à se procurer.
- Comme le savon calcaire, quand on le traite par l’acide chlorhydrique brut, acide qui renferme toujours de l’acide sulfurique, donne lieu à une formation de sulfate de chaux qui rend en général pénible la séparation de l’huile dans la lessive, M. Vohl a, dans ces derniers temps, fait quelques expériences avec les sels de magnésium, et par ce moyen est parvenu à opérer tout aussi bien la précipitation complète des acides gras. Le savon de magnésie occupe un volume bien moindre, contient environ 60 p. 100 de corps gras, et, par la décomposition par l’acide sulfurique ou un acide chlorhydrique contenant de l’acide sulfurique, ne donne pas lieu à une formation de gypse. Ajoutons encore que les savons de chaux ou de magnésie peuvent être appliqués directement à la préparation du gaz d’éclairage, et que le goudron qui en résulte trouve les mêmes applications que celui d’huile des usines à gaz. Le gaz qu’on produit avec les savons calcaire et magnésien possède un pouvoir éclairant plus élevé, et le rendement en gaz est très-considérable.
- (Deutsche Industrie-Zeitung. )
- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 103.700. — 3juinl874 : BÉRENDORF. — Machine à laver la bourre.
- 103.719. — 2 juin : Johnson. — Perfectionnements dans les régulateurs pour cardes à laine.
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- 103.728. — 30 mai : Ward. — Perfectionnements dans les machines pour étirer et filer le coton.
- 103.729. — 30 mai : Whiteley. — Perfectionnements dans les machines à boudiner et filer les substances fibreuses.
- 103.737. — 4 juin : Ghapin. — Perfectionnements à la filature des matières textiles.
- 103.755. — 3 juin : Lhoste-Pérard et Marchal. — Appareil marqueur automatique des fils de chaîne sur les machines à encoller.
- 103.761. — 23 juin : Poron frères. — Machine à faire la rayure sur métiers circulaires.
- 103.769. — 13 juin : Brunetton et Pabiou. — Pelotonneuse des filaments, portative et à progression variable, dite pelotonneuse mignonne.
- 103.784. — 27 juin : De LAIRE. — Nouveau procédé de préparation de matières colorantes bleues, directement solubles dans l’eau.
- 103.790. — 13 juin : Niel. — Machine à dé-cruer les tissus.
- 103.910. — 6 juin : HUTCHINSON. — Perfectionnements dans la fabrication des tissus de coton.
- 103838. — 4 juillet : DUJARDIN-LAPERSONNE. — Perfectionnements dans les métiers à retordre le fil.
- 103.839. — 30 juin : DUMÉNIL. — Métier à tisser perfectionné.
- 103.845. — 11 juin : Jouvencel. — Moyens de gaufrer et panacher les boutons, pistils, etc., des fleurs artificielles.
- 103.892. — 16 juin : Trafford. — Perfectionnements aux machines pour peser, filer, assortir, parer, doubler, retordre, mouliner, ramer et dévider en écheveaux la soie ou les autres matières fibreuses.
- 103.895. — 13 juin : Welle et TABUTIAUX. — T rameuse et navette avec canette envidage hélicoïdal du fil et dévidage par le centre.
- 103.908. — 17 juin : Forel. — Compteur mécanique à déclanchement pour métiers à tisser.
- 103.940. — 8 juillet : Delor. — Châssis pour apprêt des linons tulles et marlys servant à la fabrication des formes de chapeaux de femmes.
- 103.951. — 23 juin : Michalot-Chétail. — Mouvement différentiel universel pour les métiers à tisser mécaniquement à la main.
- 103.952. — 6 juillet : Mouline. — Système de moulin rapide pour la soie.
- 103.972. — 19 juin : Girard. — Matières colorantes bleues dérivées de la méthyldiphémylamine,
- de l’éthyldiphénylamine (monamines textiaires mixtes).
- 103.974. — 16 juillet : Giraud fils frères. — Appareil mécanique à teindre les filaments en flottes, susceptible, à cet effet, de reproduire avec supériorité toutes les manipulations et opérations nécessaires à ce travail.
- 104.006. — 24 juin : COTTINGHAM. — Perfectionnements dans les machines à repasser.
- 104,024. — 22 juin : Rebattu. — Composition destinée à la remise à neuf des gants glacés e autres de toutes nuances, dite la neufaline.
- 104.040. — 30 juin : Corron. — Perfectionnements à l’appareil de teinture mécanique des matières textiles filées et mises en écheveaux.
- 104,050. — 26 juin : Holden. — Perfectionnements dans la préparation de la laine et autres fibres analogues pour le peignage.
- 104,058. — 26 juin : Rumpff. — Procédé perfectionné d’oxydation de l’anthracène et perfectionnements dans la fabrication des teintures et autres matières colorantes qui en proviennent.
- 104.082. — 29 juin : Martin. — Métier fixe à filer la laine et toute matière filamenteuse.
- 104,088. — 24 juillet : Roussel. — Système de teinture et d’apprêts des tissus.
- CHAPIN, Thomson et May : 9 juin. — Machine à filer, doubler et retordre. — B. 98,754.
- VIGNET frères : 13 juin. — Procédés et appareils pour imprimer, déposer et superposer des dessins ou ornements sur tissus, papiers, etc. —B. 101.520.
- Ch an vin : 13 juin. — Procédé s’appliquant aux métiers à tricoter rectilignes. — B. 102.654.
- Poron frères : 7 juillet. — Métier automatique pour tissu à maille ou a cotes. — B. 91,612.
- Bottier : 14 juillet. — Application aux métiers à tisser d’un appareil pour obtenir les étoffes bouclées ou les velours. — B. 97,916.
- Veillet : 16 juillet. — Perfecfionnements aux métiers à tisser.
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- LES MARQUES DE FABRIQUE.
- Le ministre du çommerceet de l’agriculture vient de prendre, en matière de marques decormerce, une décision d’un certain intérêt.
- Les négociants se plaignaient beaucoup, e. depuis longtemps, de la rigueur avec laquelle était appli-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- qué le décret de 1858, en ce qui concerne la di- I mension maximun des marques admises au dépôt. Cette rigueur obligeait, par exemple, pour toute marque dépassant 8 cent, sur 10 à recourir aux réductions photographiques ou autre expédients aussi fâcheux. La nouvelle décision porte qu’au lieu de 8 cent, sur 10 la dimension pourra être de 12 sur 14. On aurait désiré davantage, mais le ministre se trouvait lié par un décret rendu en conseil d’Etat, ne pouvant, par conséquent, être modifié qu’avec le concours de cette assemblée.
- Telle quelle, la concession de l’administration est un réel avantage pratique et permet le dépôt d’un grand nombre de marques antérieurement exclues du bénéfice de la loi de 1857.
- CHAMBRES DE COMMERCE.
- On sait qu’un questionnaire a été adressé par la commission du commerce extérieur à nos chambres de commerce et que, parmi les questions posées figure celle-ci :
- « Ne serait-il pas possible d’organiser des chambres de commerce dans quelques pays étrangers ? »
- Les réponses sont généralement favorables à cette création. Elles reconnaissent l’utilité de la mesure et pensent que les résultats seraient satisfaisants. Mais elles font observer qu’il sera très-difficile de composer ces chambres, dont on ne peut faire nommer les membres par les consuls, et qu’il sera encore plus difficile d’en obtenir le fonctionnement, parce que, la plupart du temps, les négociants français résidant à l’étranger sont en état d’hostilité ouverte et que peu d’entre eux, du reste, consentiraient à vulgariser les connaissances spéciales qui ont été l’élément principal de leur fortune.
- Ces observations sont malheureusement fort justes; mais du moment où la création dont il est question est reconnue utile, il faut chercher les moyens de l’organiser.
- LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- La Société a inauguré dernièrement les salles de l’hôtel qu’elle a fait construire sur la place Saint-Germain-des-Prés par une séance qui a été consacrée à l’étude des beaux-arts dans leur application aux produits de l’industrie. M. le Président a pensé qu’il convenait, dans cette circonstance, de rappeler comment la Société a été fondée, quels sont les efforts qu’elle a faits pour remplir sa mission, et de citer quelques-uns des principaux résultats obtenus.
- Dans une improvisation qui a été plusieurs fois interrompue par les acclamations et les marques d’émotion de l’assemblée, il a exposé l’organisation de la Société, le principe qui l’a toujours dirigée et qui consiste dans une union constante de la science la plus profonde avec la pratique des arts dont les connaissances théoriques dirigent la marche incertaine ou aplanissent les difficultés.
- Il a montré la Société employant 1,500,000 francs a publier, dans son Bulletin, tous les documents qui peuvent être utiles à l’industrie, distribuant des prix et des médailles pour plus de 700,000 fr. ; payant 64,500 fr. pour des bourses dans des écoles industrielles; distribuant 197,000 fr. de secours à des inventeurs malheureux et des annuités de brevets aux débutants sans fortune; mettant au concours toutes les questions qui pouvaient susciter un développement nouveau dans les arts, ou faire disparaître un obstacle delà pratique.
- Cette initiative a été féconde, et on lui doit la création ou le développement de plusieurs de nos grandes industries, le verre de Bohême, le bleu d’outre-mer, les progrès de la lithographie, etc.. Dans d’autres occasions, elle a pris la défense de nos industries menacées et des inventeurs sans défense. C’est ainsi qu’elle a pris fait et cause pour les droits de Philippe de Girard à l’invention de la filature mécanique du lin, et les a fait reconnaître par l’Europe entière. C’est ainsi qu’elle a pris la défense de l’industrie du sucre indigène, et est parvenue à montrer toute l’importance de la culture de la betterave pour l’agriculture française.
- Ses efforts ont été secondés par de généreux, bienfaiteurs, et sa prospérité actuelle lui permettra d'étendre encore davantage son action et les services qu’elle peut rendre. Elle compte, pour cela, sur le concours de tous les amis de l’industrie, qui la seconderont et propageront la connaissance de ses actes. Elle persévérera ainsi dans la marche qu’elle a suivie et qui a fait sa puissance, et elle compte sur la réussite constante de l’union qu’elle a établie entre la science et les arts pratiques.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC.
- DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau. Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville(Ardexnes)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Vol., Ne 6. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Mars 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture en noir sur laine, modifications récentes, par M. Ch. DREVET. — Noir d’aniline résistant aux agents ordinaires du verdissage, par M. C. WITZ. — Nouveau produit dit Apparitine, pour apprêter les étoffes, par M. H. Gérard. — Taches ou flammes sur les tissus (suite), par M. J. Delong.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Xanthine (échantillon). Impression, Orange-enlevage.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Préparation du vermillon par les hydrosulfites, par M. JEANMAIRE. — Moyen de reconnaître la safranine. — Le zinc comme désincrustant. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Les arbitres des tribunaux de commerce. — Incendies. — Société industrielle du nord de la France.
- CHRONIQUE
- Les avis des principales places manufacturières sont, en général, satisfaisants, et indiquent une certaine activité et l’espoir d’une production encore plus développée pour la nouvelle saison.
- La draperie, en effet, a déjà terminé sa fabrication d’articles d’été et échantillonne pour l’hiver.
- Elbeuf, Sedan, Vienne ont déjà des commandes en tissus d’hiver sur leurs premiers échantillons. Les manufactures de la Normandie et du Midi sont, en général, favorisées d’ordres importants.
- Les lainages ras se fabriquent aussi avec activité et de bonnes nouvelles nous arrivent de Reims et de Roubaix. Dans ce genre d’articles on fabrique encore beaucoup de tissus d’été; pour eux, la saison d’hiver ne commence que bien plus tard.
- Nous avons sous les yeux une série d’échantillons des nuances destinées à la saison d’été pour ce genre d’articles ; ce sont, dans les gammes claires, quelques bleus, une assez grande variété de verts, notamment celui que nous avons déjà désigné sous le nom de vert-opéra, et que l’on nomme aussi vert-paon, puis, ceux que l’on appelle vert-Nil, vert-Nilson, enfin des verts d’eau, des résédas, des olives, etc.; peu de rouges ou de roses figurent dans cette collection, mais elle contient plusieurs types de violets, ce sont les nuances parme, iris, scabieuse, lavande et autres, auxquelles on peut donner tous les noms que l’on voudra.
- Point de jaunes criards, seulement des riz et
- des maïs ; toute la série des gris avec quelques types nouveaux, enfin des couleurs modes et composées très-variées, surtout dans les teintes bois, et tons clairs dérivant des marrons-rouges, tel est l’ensemble des nuances consacrées à la saison dans laquelle nous entrons, et résultant de l’échantillonnage de la fabrique (1).
- Ce sont donc des teintes usuelles et courantes, car à proprement parler on ne fait point de couleurs nouvelles ; cependant par l’œil, le reflet de la nuance,et par l’intensité du ton, on arrive à donner aux colorations un cachet particulier, qui les différencie suffisamment des autres couleurs de la même classe, et en fait des types spéciaux répondant plus ou moins aux goûts du jour.
- Les travaux de chiffonnage commencent à bien rentrer dans les maisons de Paris, et les avis qui nous arrivent de plusieurs villes de province font prévoir une très-bonne saison.
- Nous n’avons, à signaler aucun fait important dans le commerce des produits tinctoriaux; notre prochaine chronique indiquera les quelques modifications survenues dans les tendances des marchés.
- L’attention de nos confrères doit être sérieusement appelée sur les nombreux incendies qui se produisent depuis quelque temps dans les ateliers ou les magasins de teinturiers ; nous avons déjà signalé plusieurs sinistres de ce genre, aujourd’hui nous mentionnons encore trois nouveaux faits de cette nature; la fréquence actuelle de ces accidents n’est pas ordinaire et nous commande une grande vigilance.
- (1) Nos lecteurs qui désireraient recevoir la collection de ces nuances voudront bien en faire la demande aubureau du journal.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- On a beaucoup d’exemples que le feu se soit manifesté dans des marchandises en magasin et sans cause appréciable ; on signale, en effet, des incendies spontanés de cotons, de soies ou de laines sans que le fait ait été suffisammen t expliqué ; des soies chargées d’un mordant très-oxydable, des laines graissées d’huiles également oxydables peuvent, à la vérité, si elles ne sont pas aérées, s’échauffer assez pour s’enflammer, et l’on doit veiller avec beaucoup de soins à cette cause d’accident, mais des combustions spontanées se sont produites sans le concours de ces circonstances, et cela est un fait qui mérite assurément une étude des plus sérieuses.
- F. Gouillon.
- TEINTURE EN NOIR SUR LAINE
- Modifications récentes.
- Nous avons vu que le noir au chromate avait l’inconvénient de former des bains de mordant très-chargés et que les étoffes teintes par ce procédé exigeaient un lavage long et pénible, condition sine qua non d’un bon résultat. Or, depuis que j’ai écrit et que le Moniteur de la Teinture a publié cette communication (1), une maison de Paris a introduit dans notre industrie un produit pour noir qui remplace le mordant au chromate et qui a l’immense avantage de donner des bains clairs, sans précipité, ce qui permet d’effectuer les lavages des étoffes avec une grande rapidité, cause d’économie très-appréciable en industrie.
- Ce mordant nouveau est à base de bi-chromate de potasse (chromate rouge) avec addition de cuivre et de fer ; c’est l’acétate de cuivre qui parait entrer dans la composition du produit offert par cette maison.
- Comme il n’entre pas dans mes vues de faire la critique du produit en tant que produit chimique mais simplement d’en signaler l’existence et d'aver-tir mes confrères qu’ils trouveront là une source nouvelle facile à exploiter, je vais entrer simplement dans les détails de l’application à la teinture en noir des étoffes de laine.
- Sur un bain neuf, on entre les matières à teindre pour 1 heure ou 1 heure 1/2 au bouillon avec 6 p. °/ du produit nouveau, ou pallie et on ajoute 2 p. °/o d’acide chlorhydrique (acide muriatique).
- Le même bain peut servir indéfiniment, la quantité de produit diminuant un peu et celle d’acide devenant moindre aussi, mais en tout cas ni le produit ni l’acide ne doivent dépasser 5 1/2 p. °/o du premier et 1 1/2 p. °/. du second ; on rince et on entre sur le bain de teinture comme dans le procédé ordinaire. Seulement on doit virer le bain de campêche à l’acide chlorhydrique jusqu’à ce que sa couleur en soit complètement jaune bière.
- On peut comme pour le mordant, se servir du même bain pendant très-longtemps en ayant soin de le tenir viré.
- Le lavage après teinture est très-facile. Voilà donc un procédé qui tout en donnant des teintes aussi bonnes que celles par le chromate a l’avantage de faciliter le travail en réduisant les lavages à de simples rinçages.
- Maintenant il nous sera facile d’établir le prix de revient de chacun des procédés et de décider de quel côté l’opérateur devra chercher dorénavant ses moyens. On a, par le premier procédé, pour 100 k. de matière à teindre :
- Chromate............. 3 k. 66 x 2.30 — 8.41
- Couperose....... 4 33 x 0.13 = 0 68
- Sulfate de cuivre 6 00 x 0.90 — 3.40
- 14.49
- Admettons que le bain de teinture ait été chargé à 13 k. de bois haché dans la proportion de 10 k. de campêche pour 3 k. de Haïti par pièce de 33 k., on aura en compte rond, par 100 k. 43 de bois haché d’un prix moyen de 12 fr. 80 qui ajoutés à 14 49 donnent 27 fr. 30 (le campêche est compté à raison de 23 fr. et le Haïti à 17 fr.) Le prix définitif sera celui de la teinture augmenté de celui des lavages qui comptés à raison de 1 fr. 30 par pièce pour les 2 façons et à 3 pièces par 100 k., donnent 27 fr. 30+4 fr. 30 = 31 fr. 80.
- On a par le second procédé, pour 100 k. de matière à teindre :
- Produit................ 6 k. 00 x 1.80 10.80
- Acide chlorhydrique. 2 00 = 0.10 0.20
- 11.»»
- Les procédés de teinture restant les mêmes dans les deux cas, cette somme s’augmentera de celle du bois, soit 12,81 plus de celle de 0 fr. 13 produite par la valeur de 1 k. 500 d’acide chlorhydrique employé pour virer le bain. Les lavages devenant de simples rinçages, on pourra hardiment dimi-
- (1) Voir année 1874, pages 194, 207, 218, 231, 266 -.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 10 cS
- nuer de moitié la valeur qui leur était attribuée dans le premier cas.
- Le prix définitif sera donc celui qui sera fourni par ces différentes sommes, soit 11 fr. 00 + 12 fr. 81 + 0,43 + 2,23= 26 21.
- Malgré ces avantages très-apparents, je me garderai bien de porter un jugement définitif sur ce procédé, car ce jugement est dépendant de la manière dont se comportent les matières teintes dans le cours des apprêts, ce qui demande un certain temps pendant lequel les objections pour ou contre sont pesées, examinées et en fin de compte permettent de l’accepter ou de le rejeter en connaissance de cause.
- Pour ma part je crois le procédé très-bon et je base mon appréciation sur les contrefaçons qui ont déjà pris naissance.
- L’application de ce procédé nouveau au chiffonnage a amené dans cette industrie une modification tout aussi heureuse que dans la grande industrie, car il n’est pas sans intérêt pour le chiffonnier de n’avoir pas à battre, à tordre, à exprimer les matières qu’il a à teindre — pas de plis, par de cassures, pas d’accidents dépendant de manipulations énergiques sur des vêtements tout faits ou sur des étoffes légères qui doivent toujours se manipuler le moins possible.
- Je ne ferai pas de prix de revient pour le chiffonnage, les avantages réels se trouvant plutôt dans une manipulation facile que dans quelques centimes d’économie.
- Voici une manière d’opérer qui donne de très-bons résultats.
- Produit.........:................... 6 0/0
- Acide chlorhydrique................. 1/2 0/0
- Bouillon d’une heure puis pause jusqu’au lendemain et lavage au baquet ou à l’eau courante.
- La teinture se donne sur le bain suivant :
- Extrait sec de couperose............ 6 0/0
- Extrait pâteux bois jaune ............ 1.5 0/0
- Acide chlorhydrique................... 1.5 0/0
- Entrer par une chaleur très-modérée, soit par exemple 25 à 30°, puis pousser au bouillon, — un bouillon de 20 minutes suffit pour compléter la teinture.
- Les matières blanches exigent un peu plus de campêche pour être bien couvertes ou simplement d’être rentrées pour 15 ou 20 minutes sur un vieux bain.
- . Les doublures coton prennent une bonne nuance gris-clair qui ne salit pas. Les lavages après mor
- dant ou après teinture sont très-faciles.
- J’ai observé que, par ce procédé, on était moins exposé aux flammes ou aux rougeurs. En tous cas, les recommandations que j’ai faites au sujet des accidents de teinture restent les mêmes, et les mêmes moyens devront être employés.
- Pour les matières mélangées de coton, voici comment j’opère. Je teins d’abord en chromate parle procédé nouveau, puis je fais sécher et j’entre en pyrolignite de fer, je sèche de nouveau, je passe en craie et je teins à froid avec 5 0/0 d’extrait sec de campêche, 1 1/2 0/0 d’extrait pâteux de bois jaune et 6 0/0 de sumac Redon.
- Ce procédé coûte plus cher que celui par la couperose décrit précédemment, mais j’y trouve l’avantage de donner des nuances plus fraîches et d’éviter des taches, des chamarures ou des rougeurs.
- Cette appréciation est toute personnelle.
- Maintenant, pour l’opérateur qui n’aurait pas du produit indiqué entre les mains, voici un moyen d'avoir des bains clairs réunissant tous les avantages de ce produit :
- Chromate........................... 4.5 0/0
- Sulfate de cuivre.................... 4.5 0/0
- Acide chlorhydrique.................... 2 0/0
- Bouillonner pendant 1 heure, puis teindre après rinçage sur un bain contenant : Extrait sec de campêche 6 0/0
- Extrait pâteux bois jaune.......... 1.5 0/0
- Acide chlorhydrique.................. 1.5 0/0
- Entrer à 25 ou 30°, puis monter au bouillon, qui sera soutenu pendant 25 ou 30 minutes. il y a là toute une étude à faire et d’où très-probablement sortiront des procédés qui jetteront un jour nouveau sur nos anciens moyens d’opérer.
- Nous voyons déjà que le chromate avec le sulfate ou l’acétate de cuivre seul ou avec le concours de la couperose, pourvu qu’on y ajoute de l’acide chlorhydrique, donne de bons mordants pour noir, mais encore le chromate avec les chlorures de fer et de cuivre, avec les nitrates de fer et de cuivre , avec les acétates de fer et de cuivre et l’emploi des acides chlorhydriques pour les chlorures et les nitrates et acétiques pour les acétates donne de bons mordants pour noir -, or le lecteur peut voir d’ici ce qu’il reste à faire pour arriver à teindre en une seule opération des matières de provenances diverses, comme par exemple la laine et le coton. Pour mon compte, je m’occupe autant que mes travaux me le permettent, de fouiller cette question et je ne désespère pas d'y arriver.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- C’est vraiment le cas de regretter que nous n’ayons pas un moyen de mettre en commun nos efforts, nos études et nos réflexions pour arriver plus vite et plus sûrement à des résultats pratiques dont nous profiterions tous.
- Une industrie locale se développe par la société industrielle dont le siège est au centre de la localité.
- Mais nous dont les usines ou les ateliers sont répandus sur la surface du territoire, nous avons un centre naturel qui est Paris, et une forme de société qui est l’école professionnelle.
- J’ai fait une invitation à un congrès des teinturiers de France à tous mes confrères, et malgré que mon idée soit restée sans écho, je ne désespère pas que, relevée par un plus habile ou un plus influent que moi, elle n’arrive à grandir. Elle est née, elle fera ses dents si Dieu lui prête vie et elle ira d’elle-même au-devant de nous toute chargée d’espérances pour l’avenir.
- Ch. DREVET fils.
- NOIR D’ANILINE
- Résistant aux agents ordinaires du verdissage Par M. G. Witz.
- Il m’a semblé intéressant de rapprocher ce fait, la destruction du noir d’aniline opérée à l’aide du peroxyde de manganèse, du cas précisément inverse, la production d’un noir d’aniline au moyen du même agent oxydant; cette étude, comme je l’ai annoncé dans le Comité de chimie du 23 mai 1873, m'a préoccupé longtemps, afin de parvenir à teindre d’une manière parfaitement solide les laines destinées à la fabrication du drap. Dès 1868, j’étais arrivé, en me servant du peroxyde de manganèse comme mordant, à teindre du noir complètement résistant aux agents chimiques et aux opérations les plus énergiques du foulonnage, ainsi que le prouvent de petits échantillons de draps obtenus à Elbœuf. La dépense trop élevée de la teinture avait principalement fait renoncer à ces essais, mais ou avait constaté à celte époque que le nouveau noir n’était, par exemple, nullement influencé par un trempage dans de l’acide chlorhydrique concentré.
- Le procédé de noir par teinture avec le bioxyde de manganèse comme mordant a été depuis, vous le savez, décrit et publié par notre éminent col
- lègue, M. Ch. Lauth ; je n’en parle aujourd’hui que parce qu’il est utile de spécifier particulièrement que le noir et les gris ainsi obtenus possèdent des propriétés bien distinctes du noir d’aniline appliqué d’ordinaire dans l’impression ou la teinture du coton.
- Voici en outre, sur ce procédé, quelques détails qui permettront d’obtenir des noirs et des gris d’aniline d’une solidité réellement exceptionnelle jusqu’alors.
- En étendant régulièrement d’eau une dissolution de chlorure manganeux à 45° B., par exemple jusqu’à 64 fois le volume primitif, les bistres qui en proviennent servent de mordants, soit pour l’impression du coton, soit pour la teinture en fils. Il suffit d’élever progressivement jusqu’à 75 à 80° la température d’un bain préparé au même moment, contenant environ 30 gr. de chlorhydrate d’aniline par litre avec les divers sels usités dans le noir par impression (chlorate de potasse, sel ammoniac). Le chlorure de cuivre sert à remplacer le sulfure insoluble.
- Pendant la teinture, on remarque une formation de violet rougeâtre, ou mauvéine, provenant des bistres les plus intenses. Après rinçage, traitement à l’acide oxalique et savonnage, le blanc du tissu non mordancé est assez pur. On obtient une série de noirs, dont la limite ou le gris très-foncé, correspond approximativement au chlorure manganeux à 9° B.; les gris, jusqu’aux plus clairs, sont d’une belle teinte neutre, c’est-à-dire sans mélange de coloration particulière.
- Tous ces noirs ou gris sont remarquablement insensibles aux agents les plus actifs du verdissage, aux acides très-forts et à l’acide sulfureux -, ils ne changent pas par les alcalis caustiques, même concentrés -, les monosulfures alcalins ne les modifient aucunement, tandis que leur contact fait passer au gris noir d’aniline ordinaire.
- Les hypochlorites et le chlorage à la vapeur font virer les couleurs teintes vers le gris roux au lieu des violets rougeâtres qu’ils produisent avec les noirs d’aniline par impression et oxydation.
- Le peroxyde de manganèse avec l’acide sulfurique, agit beaucoup moins sur les couleurs teintes.
- L’action successive du permanganate de potasse et de l’acide oxalique décolore les unes et les autres.
- Il y a dans la teinture des mordants de manganèse en noir et en gris d’aniline, des particularités remarquables sur lesquelles je tiens à appeler l’attention : ainsi si l’on modifie la nature du bain de
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- S
- teinture que je viens d’indiquer, les résultats peuvent être essentiellement différents.
- Par exemple, le chlorhydrate d’aniline employé seul à la même force et dans les mêmes conditions de temps et de température, donne des nuances qui verdissent sous l'influence des acides.
- J’ai essayé récemment d’employer de même le chlorate d’aniline ; si le bain est légèrement acide (au réactif violet de méthylaniline), les gris clairs, surtout au commencement de la teinture, ont une véritable nuance vert d’eau ou vert jaunâtre assez vif. Cette nuance vire sous les plus légères influences, aussitôt que l’acide est neutralisé, au gris bleu très-pur ; la sensibilité au verdissage par les acides est excessivement marquée.
- Lorsque le bain de chlorate d’aniline contient un léger excès d’aniline, on obtient des noirs roux, des gris allant dans les nuances claires vers le gris rosé, que les acides altèrent peu.
- D’après mes recherches, les noirs et les gris les plus intenses, de nuances pures, complètement solides, résultent non-seulement de l’emploi simul-. tané de chlorate et de chlorhydrate d’aniline avec les sels de cuivre, mais il faut encore que la température du bain de teinture soit suffisamment élevée.
- A froid et jusqu’à 33° environ, les gris sont verts et deviennent bleus par le lavage ; ils sont sensibles aux acides.
- De 33 à 70° (?) les gris ressemblent encore un peu aux précédents.
- Vers 70-73° le bain de teinture devient rougeâtre, le blanc tend à se charger, et les gris obtenus n’ont plus de teinte bleutée ; ils sont complètement insensibles aux acides.
- Ainsi, comme je l’avais trouvé anciennement, c’est la réunion des sels produisant le noir d’aniline par impression, et la température élevée du bain de teinture, qui donnent spécialement naissance aux nuances solides par l’intermédiaire du peroxyde de manganèse
- Nous terminerons en disant que le noir d’aniline inattaquable par les acides que nous venons de citer ne résout pas encore la question du verdissage, posée il y a un an et laborieusement étudiée dans notre Comité de chimie : les applications à l’impression en resteront sans doute fort restreintes ; mais ce fait, ainsi que celui indiqué tout dernièrement par M. Glanzmann avec la suroxydation de l’aniline à l’aide du bichromate de potasse pourra contribuer à éclairer les recherches entreprises et
- donner un nouvel espoir d’améliorer une des plus précieuses couleurs. On s’efforcera en même temps d’obtenir ainsi dans la teinture des fils destinés à être tissés, des noirs et des gris d’une belle nuance, avec un grand degré de solidité, etsansles dangers d’affaiblissement du coton auxquels on est parfois exposé.
- (Soc. industr. de Rouen").
- NOUVEAU PRODUIT
- DIT APPARITINE
- POUR APPRÊTER LES ÉTOFFES
- Par M. H. Gérard.
- Les fécules, les amidons et en général toutes les susbtances amylacées, subissent, en présence des alcalis caustiques, une modification profonde, et donnent lieu à de véritables combinaisons, dans lesquelles la matière féculente joue le rôle d’acide.
- Ces faits, déjà connus et décrits, ne sont jamais sortis du domaine de la théorie.
- Ma découverte consiste :
- 1° En la fabrication industrielle d’un produit resté jusqu’à ce jour sans emploi, et dans lequel j’ai découvert les .propriétés les plus remarquables et les plus utiles :
- 20 En application de ce nouveau produit à l’apprêt des étoffes.
- J’ai donné à ce produit le nom d’apparitine.
- Tous les amidons, fécules, farines, pulpes de tubercules et de racines peuvent être transformés en apparitine lorsqu’on les met en présence d’un alcali ou d’un sel alcalin. Il est toutefois plus commode, en grande fabrication, de n’employer que de la fécule de pommes de terre, traitée par une lessive caustique de potasse ou de soude.
- Les matières ci-dessus peuvent être mélangées en toutes proportions-, mais, pour obtenir un produit industriel et marchand, il est indispensable de ne pas trop s’écarter des proportions suivantes, que l’expérience m’a fait reconnaître les meilleures. On peut opérer à chaud ou à froid, sous pression ou dans le vide, le résultat est toujours le même,
- Composition de l'apparitine par parties et en centièmes.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- parties centièmes
- Eau 100 76.00
- Fécule de pommes de terre 20 16.00
- Lessive dépotasse ou de soude
- à 25 degrés 10 8.00
- 130 100.00
- La fécule est d’abord versée dans ] l'eau, qu’on
- agite continuellement afin de la maintenir en sus-
- pension, puis on ajoute la lessive, en continuant de remuer. Au bout de quelques instants, la masse qui était laiteuse, s’éclaircit tout à coup et se prend en une gelée très-épaisse, qu’il faut alors brasser énergiquement. Cette opération ne dure que quelques minutes, suivant la quantité en élaboration. On reconnaît que l’opération est terminée lorsque la masse n’offre plus le moindre nuage.
- L’expérience m’a fait reconnaître que la qualité du produit augmente avec l’énergie du brassage; aussi je me propose d’opérer ce brassage au moyen d’appareils mécaniques puissants mus par la vapeur. Ces appareils n’offrent rien de particulier et ne méritent pas d’être décrits.
- L’apparitine ainsi fabriquée est un corps incolore, transparent, sans odeur, d’une saveur légèrement alcaline, très-visqueux et filant, d’un pouvoir collant considérable, qu’on ne saurait comparer qu’à celui de la colle-forte. Exposée à l’air, elle ne fait que s’y dessécher, sans se décomposer, se corrompre, ni répandre jamais une odeur. Maintenue longtemps en ébullition, même jusqu’à parfaite dessication, elle épaissit beaucoup et se bour-souffle, mais se comporte delà même manière. Desséchée en plaques minces, elle a la souplesse et la roideur de la corne, sans être aussi fragile, car on peut plier et replier une feuille plusieurs fois sans la casser.
- Comme apprêt, elle convient indistinctement aux fibres, aux fils et aux tissus de soie, de laine, de coton, etc. Son emploi communique aux étoffes un toucher et un moelleux jusqu’à présent inconnus ; dans d’autres cas, on peut rendre les tissus les plus clairs rigides comme une feuille de métal. Une fois appliquée, l’apparitine devient en quelque sorte insoluble, puisque deux ou trois lavages prolongés à l’eau chaude ne parviennent pas à désap-prêter les étoffes.
- Au dire d’hommes compétents, ce produit nouveau rendra un service important et inespéré à l’industrie des apprêts.
- En résumé, je revendique donc comme* ma propriété :
- 1° L’introduction dans l’industrie d’un produit tout théorique et jusqu’à présent resté sans emploi ;
- 2° La fabrication industrielle de ce nouveau produit -,
- 3° Son application à l’apprêt des étoffes.
- Accessoirement, l’apparitine peut remplacer avec avantage les gommes, les colles et les gélatines dans tous leurs emplois. Elle peut également être employée avec succès comme épaississant pour l’impression sur étoffe-, elle réussit aussi admirablement pour empêcher les incrustations dans les générateurs.
- En un mot, ses applications sont multiples, mais la principale et la plus importante est celle de l’apprêt des tissus.
- TACHES OU FLAMMES
- SUR LES TISSUS
- (Suite).
- Par M. J. Delong.
- L’action de la lumière sur les couleurs tendres et fugaces est tellement connue, que les vieux praticiens disent à propos de l’orseille : c’est un déjeuner au soleil. Cette action décolorante s’exerce sur toutes les nuances petit teint, et avec d’autant plus d’énergie que le temps est clair et sec.
- Dans toutes les opérations de la fabrique, on devra donc autant que possible se mettre à l’abri d’une trop grande lumière et surtout n’exposer ni les laines ni les tissus à l’action directe des rayons solaires ; c’est pour ne pas avoir pris ces précautions que des tisserands peu soigneux rapportent à la fabrique des pièces rayonnées.
- Ce genre de défaut se reconnaît facilement, puisque les rayons sont toujours en long, c’est-à-dire dans la chaîne et de la largeur d’une branche ou deux de l’ourdissage; la coupure est nette entre les deux branches, cela tient à ce que le plat de la branche sur la longueur de la chaîne pendant le passage au rateau est quelquefois en dessus comme quelquefois en dessous.
- Le tisserand devra donc, lorsqu’il aura une chaîne de couleur tendre à sécher, choisir une heure
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- ou un emplacement, de manière à se trouver à l’abri du soleil.
- Le séchage qui doit suivre l’encollage se fait généralement à l’air libre ; il s’opère en étendant la chaîne bien horizontalement sur des bâtons ou traverses supportées par deux pieux fichés en terre ; les deux extrémités de la chaîne sont maintenues chacune par une traverse retenue par des piquets enfoncés dans le sol ; certes ce moyen est bien un peu primitif, mais il s’emploie encore dans un grand nombre de localités ; nous croyons devoir donner la manière de le faire d’une façon tout aussi simple, mais plus prompte.
- Pour cela, la chaîne au lieu d’être portée sur une traverse reposant sur deux piquets, est fendue en deux et portée par moitié sur deux traverses ; ces deux traverses sont passées dans une envergure faite en séparant en deux les branches disposées à l’ourdissage.
- Lorsque la partie supérieure de la chaîne est à peu près sèche, deux hommes prennent les traverses des piquets numéros pairs et les tirent en fendant la chaîne jusqu’à ceux numéros impairs • on doit bien entendu commencer par une extrémité de la chaîne et enlever les deux premières traverses avant de faire ce travail.
- Le séchage ordinairement est une opération qui laisse énormément à désirer, laissé qu’il est à la volonté du tisserand • aussi n’est-il pas rare de voir des tissus pleins de rayonnages et de flammes provenant d’une vive lumière sur les branches de la chaîne étendue imprudemment au soleil. D’autres fois ce sont des branches torses, produisant des bourses ou des parties creuses «dans le tissu. Ce défaut provient d’un passage trop répété de la chaîne au rateau ou d’un coup de vent qui roule les branches.
- C’est pour parer à ces inconvénients que M. Qué-villyainventé un nouveau système de séchage, lequel peut se résumer ainsi : séchage de la chaîne à air libre, mais à l’abri des rayons solaires • passage à un râteau spécial, permettant de mieux diviser la chaîne et de faire cette opération d’une seule fois- enfin, séparation de la chaîne en deux parties distinctes et superposées.
- Les ateliers de séchage où il opère ont chacun une centaine de mètres de longueur, et leur hauteur est calculée pour qu’on puisse y étendre au moins trente chaînes par atelier ; ils sont parfaitement couverts ; la ventilation se fait au moyen de châssis à jour qui régnent dans toute la longueur
- du bâtiment; ces châssis sont à lames mobiles, et comme il est possible de faire prendre à ces lames telle ou telle inclinaison, on conçoit qu’il est très-facile de régler la ventilation et d’intercepter les rayons solaires.
- La chaîne étant prête à sécher, on la dispose sur le pentoir comme d’ordinaire, c’est-à-dire tendue dans toute sa longueur; cette opération faite, on passe à la petite cueillette et on dispose les branches pour recevoir un rouleau qu’on introduit dans l’envergure; de cette façon toutes les branches paires de la chaîne se trouvent dessus le rouleau et toutes les impaires dessous ; c’est dans cet intervalle qu’est introduit le rouleau ; cela fait, on redresse le râteau qui avait été passé à plat et on commence à mettre au râteau par les branches de dessous disposées une à une entre chaque broche ; on en fait autant pour le dessus puis on ferme le râteau.
- De cette façon toutes les branches paires sont passées dans la partie inférieure ; la chaîne est donc divisée en deux fractions égales.
- On met en marche en tenant le râteau d'une main et le rouleau de l’autre. Arrivé à six mètres environ de la cueillette, ou abandonne le rateau et on élève le rouleau à 23 centimètres environ ; ce rouleau est fixé dans une entaille disposée pour le recevoir-, on place un deuxième rouleau sous le premier, en contre-bas de 25 centimètres; une ouverture d’environ 5 0 centimètres est ainsi obtenue, on prend alors un troisième rouleau, pour recommencer l’opération précédente.
- Le séchage étant fait, les rouleaux supérieurs sont retirés et les deux parties de la chaîne se trouvent réunies. On raidit alors légèrement la chaîne qui, ensuite, est passée au râteau par quatre branches afin d’empêcher leur torsion. Cette dernière opération terminée, on entrelie la chaîne derrière le râteau comme d’ordinaire.
- Le râteau que M. Quevilly a inventé consiste essentiellement en un cadre rectangulaire en bois dur, d’une longueur approximative de 1 mètre 35 centimètres, large de 15 et d’une épaisseur de 2 à 3 centimètres. Chaque grand côté de ce rectangle est garni de 87 branches ou dents en fer ; enfin deux pièces de bois ayant chacune une gorge, peuvent fermer le rateau en vissant les écrous à oreilles sur les tiges de fer.
- (à suivre). (Le Jacquard).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- XANTHINE.
- a : aob
- La couleur ainsi nommée est un orange d’aniline se rapprochant des teintes bois.
- On l’emploie en teinture sur coton, laine et soie, à la façon des autres couleurs d’aniline.
- Elle offre l’avantage, pour les impressions et le chinage, de n’être pas influencée par les agents réducteurs dont on se sert pour faire des enlevages sur les teintures aux anilines ; de sorte qu’introduite dans un de ces mélanges, elle s’imprime en même temps qu’elle dégrade et se substitue à la couleur du fond : c’est, en un mot, une couleur-enlevage.
- TEINTURE.
- Pour la teinture, elle se dissout simplement à l’eau chaude, et s’applique sans mordant ni préparation.
- Elle peut être employée pour produire sur laine et sur coton, toutes les nuances mode claires, les gris et havane-clairs en ajoutant à sa dissolution, soit du bleu-noir, soit de la purpuraline, de la fuchsine, des bleus ou des violets d’aniline.
- On l’emploie également pour jaunir et donner du reflet aux nuances foncées aux bois, à l’orseille au carmin, etc.
- Un des principaux avantages de ce produit est de teindre également le coton et la laine, de sorte qu’on peut l’appliquer à la teinture des chaîne-coton.
- IMPRESSION.
- Pour l’impression, il suffit de dissoudre la xan-thine à l’eau chaude, et d’épaissir la dissolution.
- On peut, comme pour la teinture, obtenir par mélanges des teintes variées d’un grand éclat et très-économiques,
- On produit un enlevage-orange sur laines et
- soies teintes en couleurs d’aniline, à l’aide d’une
- couleur ainsi composée :
- Eau bouillante.................
- Xanthine.......................
- Dissoudre, ajouter :
- Eau de gomme épaisse...........
- Bi-sulfite de soude à 30° B.
- 1/2 litre.
- 35 à 50 grammes.
- 1/2 litre.
- 30 grammes.
- Puis, y délayer bien soigneusement : Poudre de zinc à enlevages. 300 grammes.
- On imprime, on vaporise une heure, et on lave.
- Ce procédé est surtout avantageux pour obtenir sur laines filées, des chinés très-variés.
- CHRONIQUE
- PRÉPARATION DU VERMILLON
- PAR LES HYPOSULFITES
- ET APPLICATION A LA TEINTURE et a l’IMPRESSION
- Par M. JEANMAIRE,
- C’est à M. le docteur Sacc que l’on doit les premières préparations des sulfures métalliques au moyen des hyposulfites et leur application sur tissus, qui fut faite par la maison Bolfus-Micq et Ce en 1853 et 1854. Le mémoire que l’auteur a publié à ce sujet se trouve dans les bulletins de la Société d’Encouragement de l’année 1857. M. Sacc a produit sur tissus les sulfures de cadmium, de plomb, de cuivre, de nickel et de mercure; il n’obtint toutefois avec ce dernier métal que le sulfure noir.
- En 1854, M. Mathieu Plessy obtenait par le même procédé un sulfure d’antimoine d’une belle couleur rouge qu’il appela vermillon d’antimoine. C’est aussi cette même réaction qui, appliquée au mercure dans des conditions déterminées, produit la modification rouge du sulfure de mercure, appelée suivant son état physique, vermillon ou cynabre.
- La manière plus simple d’opérer consiste à employer le bichlorure de mercure (sublimé corrosif de commerce). On le dissout dans l’eau avec son poids de chlorure d’ammonium qui en facilite beaucoup la dissolution, et paraît avoir une certaine influence dans la production du rouge en empêchant la formation de sulfure noir. La dissolution faite, il suffira de la mélanger à une solution d’hyposulfite
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- de soude a froid et de chauffer comme précédemment pour obtenir la nuance désirée.
- Voici les proportions qui m’ont donné de bons résultats :
- Hyposulfite de soude ou de chaux. 1 kil. 500 gr.
- Oxyde de mercure., 500 »
- Sel ammoniac 500 »
- Eau quantité suffisante.
- Pour la préparation au sublimé on peut prendre les mêmes proportions en remplaçant l’oxyde de mercure par le bichlorure.
- Ces proportions sont loin d’être rigoureuses, mais en général il faut au moins trois fois plus d'hyposulfite que de sel de mercure employé. Un excès du premier sel n’est pas nuisible.
- Quant à l’application du vermillon sur tissu, le problème est théoriquement résolu, mais pratiquement je me hâte de le dire, il ne l’est pas et ne le sera, je crois, pas de longtemps, vu l’impossibilité d’imprimer un sel de mercure à cause de l’amalgamation des rouleaux de cuivre. N’était cette amalgamation, il suffirait d’épaissir la couleur ci-haut, imprimer et vaporiser, ou mettre à l'étendage chaud. On peut, il est vrai, foularder le tissu en hyposulfite et sel ammoniac, et imprimer par-dessous de l’oxyde de mercure, épaissi, qui étant insoluble n’attaque pas le rouleau. J’en ai fait aussi quelques échantillons ; mais outre que le procédé n’est pas pratique, on ne peut obtenir qu’un orange avec une couleur assez épaisse. On sait, en effet que le vermillon en poudre impalpable est jaune, ce dont on peut s’assurer en broyant du vermillon ordinaire dans un mortier; la nuance pâlit avec la trituration, et la poudre, de rouge qu’elle était, finit par devenir jaune orange.
- On peut cependant faire des unis d’une assez jolie nuance en foulardant un tissu de coton (la laine ne donne qu’une nuance grise) dans la couleur ci-dessus non épaissie et vaporisant sans sécher, ou du moins en vapeur très-humide un quart d’heure à une demi-heure, lavant et finissant comme pour obtenir le produit en poudre.
- Peut-être ce procédé pourrait-il être utile aux fabricants de vermillon qui livrent toujours un produit plus ou moins fin, ce qui, occasionne souvent des frais de racle et encrasse les gravures.
- (Société industrielle de Mulhouse).
- . . O e --
- MOYEN DE RECONNAITRE
- LA SAFRANINE
- L’emploi de la safranine en teinture tend de plus en plus à se propager. On l’applique non-seulement sur coton et sur soie mais aussi sur laine;
- Pour la distinguer des rouges d’aniline analogues, on arrose quelques fragments de la matière sur un verre de montre avec quelques gouttes d’acide sulfurique. Si la matière est de la fuschine, elle se dissout avec une couleur jaune brun, tandis que la safranine donne une solution d’abord verte, puis un beau bleu En outre, la solution alcoolique présente un dichroïsme que ne possède pas la solution de la fuschine.
- Ce caractère permet de reconnaître la safranine sur tissu ; il suffit d’épuiser celui-ci par l’alcool.
- L’étoffe teinte étant chauffée avec une solution de savon à 5 °/ ne cède rien à cette solution si elle est teinte avec la safranine ; elle cède au contraire sa matière colorante si celle-ci est de la fuschine. Une solution étendue de soude fait disparaître la teinture par la fuschine, tandis qu’elle laisse'la safranine inaltérée. Enfin, la fuschine est immédiatement décolorée par l’action du zinc en présence de l’acide chlorhydrique, la couleur de la safranine par contre, ne disparait qu’après quelque temps, pour faire place à une belle couleur fauve.
- (Muster-Zeitung).
- LE ZINC COMME DÉSINCRUCTANT
- La science doit au hasard quelques-unes de ses plus belles découvertes ; rendons-lui grâce aujourd’hui puisqu’il nous amène un moyen de prévenir la cause principale des explosions trop souvent constatées des générateurs à vapeur.
- Un des mécaniciens commandant les machines du Saint-Laurent, paquebot transatlantique, avait oublié dans l’intérieur des chaudières un lingot de zinc d’un certain poids, lors de son départ du Hâvre.
- Quand au retour, on dut procéder à la visite des générateurs, quelle ne fut pas sa surprise d’avoir à n’y constater d’abord aucun dépôt sédimentaire.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- et ensuite de ne retrouver aucune trace du lingot abandonné.
- Le mécanicien étonné, voulant se rendre compte de ce phénomène, replaça dans ses générateurs un lingot du poids de 80 kil., qui disparut également sans laisser d’autre trace qu’une boue noirâtre déposée à la partie inférieure des chaudières, et qu’un simple lavage suffisait à faire disparaître.
- Lors de son arrivée à Angers, il fit part de ce fait à M. Raynaly, possesseur d’une machine à vapeur de la force de vingt chevaux, et qui, employant l’eau de la Loire pour son alimentation, constatait cependant des dépôts, qu'il combattait avec des substances dites tartriques, produisant bon effet mais d’un prix assez élevé.
- Quelques kilos de rognures de zinc introduits dans sa chaudière suffirent pour la préserver contre toute incrustation ; ici encore comme à bord du Saint-Laurent, on ne retrouva aucune trace du métal déposé dans le générateur.
- Ce fait si remarquable de la disparition complète du zinc dans les milieux plus ou moins chargés de sels, tels que l’eau de mer et l’eau de Loire, relativement plus pure, a porté à penser que la théorie de la pile n’y est point étrangère.
- Deux métaux sont en présence, le fer et le zinc, l’un négatif, l’autre positf, qui forment les deux pôles de la pile. Sous la double influence : 1° de la chaleur qui les rend plus facilement oxydables, et 2° des eaux qui les baignent et qui ne sont jamais chimiquement pures, un courant thermo-électrique s’établit à l’intérieur de la chaudière, et le zinc finit par disparaître à la suite de ses combinaisons avec les acides de sels renfermés dans l’eau.
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- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 104098. — 3 juillet 1874 : Auroy (dame). — Perfectionnements apportés aux métiers à tricots circulaires, à côtes.
- 104101. — 3 juillet : Bell. — Enduits et composés propres aux tissus, aux papiers, aux textiles en général, et produits nouveaux ou perfectionnés résultant du moulage desdits enduits ou composés.
- 104104. — 1er juillet : Bosquet et Riot. —Mode de lavage des matières textiles en écheveaux.
- 104108. — 1er juillet : CROWEL. — Machine perfectionnée pour faire les harnais des métiers à tisser.
- 104113. — 1er juillet Gonin. — Perfectionnements dans les procédés de teinture sur coton bon teint.
- 104119. —• 2 juillet : LANCIEN. —Fabrication de marbre factice en toutes nuances.
- 104123. — 29 juin : Mottimeb et BATEMAN. — Perfectionnements dans les métiers à tisser.
- 104140. — 6 juillet : Fox. — Perfectionnements dans les machines ou appareils pour peigner la laine et autres matières filamenteuses.
- 104141. — 3 juillet : Gardner(veuve) et Orme. — Appareil perfectionné à broyer les couleurs et autres substances.
- 104142. — 4 juillet : Hessig. — Perfectionnements apportés à la gravure pour impression sur étoffes, etc.
- 104143.—7 juillet : Johnson. — Perfectionnements dans les machines à faire le cordonnet.
- 104144. — 6juillet: Lafaist. — Appareil automatique pour dessins isolés sur métiers rectilignes à côte anglaise.
- 104143. — 8 juillet : Lafflin. — Perfectionnements dans les procédés et machines pour la désagrégation des matières fibreuses.
- 105149. —6 Juillet : DE LALANDE. —Préparation de matières colorantes dérivées du l’anthracène.
- 104178. — 10 juillet : Gaudefroy fils. — Tissu matelassé en poil animal pour machines à vapeur et autres usages.
- 104189. — 10 juillet : Pellerin. — Perfectionnements dans la fabrication des étoffes de velours en tous genres et de toutes largeurs.
- 104196. — 29 juillet : Boland et Boquera. — Perfectionnements au dispositif mécanique destiné à supprimer une marche dans les métiers à étoffes unies, genre de taffetas, et constituant un appareil dit marcheuse Boland et Boquera.
- 104198. — 31 juillet : Bourat. — Machine à plisser la lingerie.
- 104202. — 31 juillet : DELAMARE et Ce. — Appa-
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- reil producteur automatique de gaz et particulièrement d’acide chlorhydrique sec.
- 104203. — 31 juillet : DELAMARE etCe —Perfectionnements dans l’épaillage chimique des draps et de tous tissus composés de matières animales.
- 104211. — 31 juillet : Krick. — Pochette à manche à l’usage des chimistes et des pharmaciens.
- 104215. —24 Juillet : Maillot. — Disposition permettant une réduction de 40 à 50 pour 100 dans le nombre de crochets destinés à produire des effets de chaîne et de trame sur les étoffes tissées à la Jacquard.
- 104231. — 11 juillet : Bland. — Perfectionnements dans les métiers à tisser.
- 104234. —14 juillet : Boucard. — Fuseau dit Fuseau d’Anna pour métiers continus à filer et retordre les matières filamenteuses.
- 104237. — 15 juillet : Des Poneys. — Enduit dit l'inaltérable^ ayant pour objet la conservation des bois, des tissus, des métaux et des cordages.
- 104270. — 16 juillet : Cardon fils et Ce. — Machine à teiller, diviser et assouplir toutes les matières textiles végétales quelconques.
- 114290. — 18 juillet : MONTJOT. — Système de déroulement mécanique de la chaîne dans les métiers à tisser.
- 104297. —12 août : Basquin Blériot et fils. — Application à un métier à tisser à la Jacquard, d’un mouvement automatique permettant d’exécuter mécaniquement les tissus gaze, brochés pour rideaux.
- 104308. — 10 août : Flinois-Galiègue. — Application du fil dit mélangé à la chaîne entrant dans la composition des tissus pour meubles.
- 104310. — 20 juillet : Gurnel, Griot et Polito. — Procédé d’imperméabilisation hygiénique applicable à tous genres de tissus et à divers autres articles.
- 104335. — 26 juin : Devos frères. — Genre de fil câblé ondulé dit fil-Devos.
- 104338. — 23 juillet : Gasteau et Harlauy. — Emboitage métallique des fils et cotons en pelotes et en écheveaux.
- Certificats d’Addition.
- Mouline : 20 juillet. — Moulin pour la soie. — B. 103952.
- BARBAUX et Vanherpe : 29 juillet. — Perfectionnements dans les mécaniques d’armure pour tissage. — B. 102386.
- Broux : 29 juillet. — Aiguillage ou implantation d’aiguilles pour peignes à peigner les matières textiles. — B. 100273.
- Maleilatre : 3 août. — Trameuse et bobineuse mécanique. — B. 102405.
- Poron frères : 7 août. — Machine à faire la rayure sur métiers circulaires. — B. 103761.
- Simon : 11 juillet. — Perfectionnements dans le bobinage des soies, etc. — B. 99.863.
- INFORMATIONS & FAITS
- LES ARBITRES DES TRIBUNAUX DE COMMERCE.
- L’article 429 du Code de procédure civile, au titre des tribunaux de commerce, dit que, dans tous les cas où il y a lieu, pour examen de comptes, pièces et registres, et pour visite ou estimation d’ouvrages ou de marchandises, de nommer des arbitres, il en sera nommé un ou trois.
- Le ministre de la justice, considérant que cet article ne comporte que des nominations individuelles, vient d’informer le président du tribunal de commerce de Paris que c’est ne pas observer la loi que de désigner pour arbitre d’un différend une chambre syndicale, c’est-à-dire une collectivité d’arbitres. Le ministre fait observer en outre que cet usage enlève indirectement aux parties en cause la faculté de récusation qui leur est accordée dans les trois jours de la nomination, par l’article 430 du même Gode.
- INCENDIES.
- On nous fait savoir de Roubaix qu’un violent incendie a détruit en partie l’établissement de
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- teinture adjoint aux manufactures de MM. Lefeb-vre-Ducatteau frères. Les pertes, que l’on ne peut encore préciser, s’élèveront, selon toutes proba-1 bilités, à la somme de 150 à 200,000 francs, couvertes par des assurances. Sans la promptitude des secours, les manufactures entières devenaient la proie des flammes, et le sinistre se fût chiffré alors par plusieurs millions.
- Cette semaine, à Paris, un violent incendie s’est déclaré, rue Nationale, 30, dans un hangar appartenant aux sieurs Barnouvelle et Legros, lustreurs en pelleterie.
- Les pertes, consistant surtout en marchandises, sont évaluées à la somme d’environ 20,000 francs, couvertes par différentes assurances.
- En pelleterie, on nomme lustreurs les industriels qui colorent ou teignent les fourrures.
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DU NORD DE LA FRANCE
- Besprocès-verbauxde cette société nous extrayons le fait suivant :
- « M. le président expose à l’assemblée que M. Frédéric Kuhlmann, à qui la société doit en grande partie son existence et son succès, après avoir réussi, par de pressantes'démarches, par l’autorité de son nom, à obtenir pour la société d’être déclarée établissement d’utilité publique, a fait plus encore. Il a voulu assurer à la société des ressources financières en rapport avec les devoirs que lui impose sa mission, en lui offrant une donation de cinquante mille francs, à la seule condition de consacrer l’intérêt de cette somme à récompenser les perfectionnements des industries chimiques exploitées dans la circonscription de l’association.
- « Les industries chimiques principales de la région du nord, sont :
- La sucrerie, la teinturerie, le blanchiment, la fabrication de produits chimiques, la savonnerie, etc., été.
- « Et la circonscription de la société industrielle comprend les départements :
- Du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de V Aisne.
- « L’acceptation est votée à l’unanimité par l’assemblée.
- « L‘assemblée[décide ensuite qu’à l’issue de la
- séance, le bureau, accompagné d’une délégation, ira présenter à M. Kuhlmann les remerciements de la Société et l’expression de sa reconnaissance. »
- Nous croyons que l’industrie chimique du département de la Somme ne sera pas moins que celle de Lille reconnaissante envers le savant aussi généreux qu’illustre, M. Kuhlmann, pour la libéralité qu’il vient d’accomplir.
- M. Kuhlmann est, d’ailleurs, coutumier de pareils faits, et le Moniteur de la Teinture a déjà relaté un don de 100,000 fr. fait à la Chambre de Commerce de Lille, par ce grand manufacturier du Nord, son président.
- Il est question de fonder une Chambre de commerce internationale dont le but serait de centraliser les renseignements sur l’état des marchés de production et de consommation, et de faciliter ainsi le commerce direct, de provoquer la formation de tribunaux internationaux, de viser à l’unification et à la codification des lois et usages relatifs au commerce; de prendre l’initiative des routes, canaux, chemins de fer, etc., d’utilité internationale.
- On cite parmi les adhérents :
- Pour la France : MM. Michel Chevalier, Wo-lowski, Warnier (de la Marne), Flotard, Dietz-Mo-nin, Scheurer-Kestner, Fraissinet, Dolfus-Mieg, Adrien Léon, Léon Chiris, Gévelot, Jacques Pâlotte, Dauphinot, etc.
- Pour l’Angleterre: M. K.-B. Murray, membre du conseil de la Chambre de commerce britannique; les villes de Londres, Manchester, Liverpool, Glas-cow.
- Pour l’Autriche : M. Bauer, consul général au Pérou.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d’acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC
- DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennos,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19’ Vol., Ne 7. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Avril 1875.
- SOMMAIRE «
- Chronique. — Teinture à la cuve d’indigo avec emploi de la poudre de zinc, par M. Leuchs. — Appareil à tamiser les couleurs à l’aide de la pression atmosphérique, de M. A. ROSENSTIEHL (gravure). — Brun de phénylène-diamine, dit marron d’aniline ou Bismarck (échantillon). — Taches ou flammes sur les tissus (fin), par M. J. Delong.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles. — Bibliographie : Le médecin de la maison, par le Dr Constantin-Guillaume.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Règlement concernant le dégrèvement de droits sur les savons destinés aux teintureries et fabriques de tissus. — Travail des enfants dans les manufactures. — Traités de commerce. — Chambre syndicale des tissus.
- CHRONIQUE
- La situation favorable des affaires que nous constations dans notre précédente Chronique ne s’est pas modifiée; les tissus d’été surtout se fabriquent très-activement.
- Une étoffe qui est assez en vogue depuis quelque temps est le genre Oxford; c’était d’abord un tissu de coton, armure toile, employé principalement pour chemises d’hommes, jupons et camisoles; tissu à rayures assez larges dans le sens de la chaîne, et à teintes pâles, dont le bleu est presque toujours le fond; cet article s’est presque entièrement substitué aux percales im-primées qui servaient pour les mêmes usages; mais quant à cette destination primitive les Oxford commencent à perdre du terrain et les percales à reprendre le dessus.
- Le genre Oxford, un peu abandonné par hlin-(jerie, se fait toujours pour jupons, mais a trouvé un bien plus vaste domaine dans l’article robes ; un consomme en effet, pour robes et peignoirs d’été, l’article coton que nous venons de décrire, mais en outre on fabrique des étoffes traînées laine, laine pure, laine et soie, laine soie et coton, à dispositions et couleurs semblables, et classées sous le même titre d'Oxford.
- Nous n’avons pas à nous appesantir davantage sur cette fabrication qui est une question de tissage plutôt que de teinture.
- Puisque nous avons parlé, cependant, des tissus-robe d’été, nous mentionnerons un article chaîne soie et trame coton ou laine, avec quadrillages satins, rappelant un peu les brochés
- d’autrefois, qui se vendent très-couramment pour la saison dans laquelle nous entrons, et qui proviennent de Roubaix et Tourcoing; cela sera des articles de mode pour l’été.
- Ces étofles sont en couleurs unies, généralement en nuances claires et brillantes.
- La teinturerie-dégraissage est en pleine saison, et le travail donne assez bien de toutes parts; c’est une industrie qui a gagné beaucoup depuis, seulement même, une vingtaine d’années, grâce aux machines et aux couleurs nouvelles dont elle peut faire usage.
- Divers appareils d’apprêt, notamment, ont beaucoup simplifié et perfectionné cette partie du travail, et toute maison, même la plus modeste, qui emploie encore les anciens procédés, est condamnée à un travail lent, pénible et sans profit et, de plus, ne peut soutenir la concurrence des ateliers pourvus de machines modernes.
- Le fouloir est un ustensile qui fait beaucoup de tort aux teinturiers-dégraisseurs-, rien n’est aussi funeste aux étoffes, et surtout à celles un peu usées, que cette sorte de râpe sur laquelle on les frotte avec une énergie telle, qu’un vêtement encore portable avant de passer au nettoyage, en sort percé, râpé, arraché après avoir été passé au fouloir. Beaucoup de clients redoutent de faire nettoyer leurs vêtements, après en avoir fait l’expérience à leurs dépens; aussi serait-il dans l’intérêt même du teinturier de remplacer cette opération meurtrière, aussi souvent qu’il le pourra, par un battage à la main (au battoir), ou par un nettoyage dans une machine à laver.
- Les machines à laver, les nettoyages à la benzine, les essoreuses, les appareils à vapeur, sont encore des moyens perfectionnés pour les tra-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- vaux du chiffonnage, mais qui n’ont pas tous un même degré de nécessité.
- L’impression est un travail accessoire du teinturier-dégraisseur, qui à pris une assez large place dans ses affaires, et dont il aurait bien tort de dédaigner les profits.
- Il est curieux d’apprendre que cette impression usitée couramment à Paris, à Rouen, à Lyon, à Lille, depuis environ dix ans, est encore inconnue dans certaines localités, éloignées il est vrai; mais aussitôt que ce genre y est introduit; il est partout accueilli avec une grande faveur, et lorsque la vogue, l’engouement du premier moment est passé, il lui reste toujours une belle place dans le travail courant, pour lequel son emploi a sa raison d’être et son utilité; c’est pourquoi il ne cessera pas de se faire, et sera toujours une branche inséparable des travaux du teinturier-dégraisseur.
- Il y a peu de chose à noter à propos du commerce des produits tinctoriaux; les campêches subissent un mouvement de reprise et tendent à la hausse, il en est de même pour les rocous; les affaires en garances sont lourdes, les prix se maintiennent difficilement; les indigos sont flottants, les sortes Bengale se demandent peu, les Kurpah et les Guatemala sont un peu plus recherchés, les Carogne manquent ; les produits de la houille : Benzines, anilines et couleurs qui en dérivent sont toujours à prix soutenus et ne manifestent aucune tendance à la baisse.
- Une loi du 30 décembre 1873, avait établi une taxe sur la consommation intérieure du savon, mais stipulait une immunité en faveur des teinturiers et fabriques de tissus ; or, jusqu a présent, il n’avait pas été possible aux intéressés d’obtenir l’application de cette exception ; la loi, en effet, disposait qu’un réglement spécial en déterminerait les conditions, et ce réglement n’avait pas jusqu’à présent été publié. Il vient cependant d’être rendu sous forme de décret et nos lecteurs le trouveront aux Faits divers.
- La loi du travail des enfants dans les manufactures fixait la limite, supérieure d’âge de ces enfants à douze ans révolus, mais disait que certaines industries pourraient, par exception, employer des enfants de dix ans au moins.
- Le réglement d’administration publique qui détermine les industries auxquelles cette exception peut s’appliquer, vient également d’être donné par un décret du Président de la Répu
- blique; c’est presqu’exclusivement en faveur des industries tinctoriales et textiles que ces exceptions ont été admises; nous voyons principale-ment que les tireurs des ateliers d’impression à la main sont compris dans cette réglementation, leur travail n’ayant, du reste, rien de malsain ni d’excessivement fatigant.
- Il n’en est pas de même de ceux travaillant aux impressions de papiers peints à la planche ; les couleurs vénéneuses le plus souvent employées pour le fonçage et l’impression de ces papiers, altèrent la santé de ces malheureux enfants, mais outre cela, le mode de pression employé dans cette industrie, consiste à poser une barre en bois sur la planche, et le tireur vient s’appuyer de tout son poids sur l’extrémité de ce levier; c’est en reposant sur la poitrine qu’il se suspend ainsi ; il se comprime les organes de la respiration, et cela se répétant continuellement, on comprend qu’il s’en suive un grand nombre de phthisies pulmonaires parmi ces enfants lorsqu’ils deviennent adolescents.
- Le règlement dont nous parlons plus haut et qui figure à nos Faits divers ne favorise nullement, d’ailleurs, cette industrie qui, elle-même, a de plus en plus recours aux moyens mécaniques ; mais le mal signalé subsiste néanmoins et l’occasion s’en étant présentée, nous en profitons pour le signaler à la sollicitude de la Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, société dont nous venons de recevoir un compte-rendu des thrvaux et un programme des prix qu’elle offre pour l’année 1876; ces prix ayant toujours pour but des moyens de protection, tant contre les accidents de-machines, que contre les travaux nuisibles au développement moral et physique des ouvriers-enfants.
- Cela est donc aussi pour nous l’occasion de signaler l’existence et les services de cette respectable et philanthropique société.
- F. Gouillon.
- Sur la TEINTURE A la CUVE D'INDE AVEC EMPLOI DE LA POUSSIÈRE DE ZINC
- Par M. G. Leuchs, de Nurenberg.
- La matière qui, dans ce mode de teinture, provoque la solution de l’indigo est celle qu’on obtient
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- dans les usines à zinc comme produit secondaire ou intermédiaire dans les allonges et qui porte les noms de poussière de zinc, gris de zinc, farine de zinc. Dans le montage de la cuve d’Inde, elle a d’autant plus de valeur qu’elle est plus riche en zinc métallique et qu’elle est dans un état de division extrême. Cette préparation consiste principalement en :
- 89 à 9i pour 100 de zinc métallique,
- 8 à 10 pour 100 d’oxyde de zinc,
- 0, 10 pour 100 de fer,
- 0, 20 pour 100 de plomb.
- avec un peu de charbon et des traces de cadmium et d’arsenic.
- Comme la poussière de zinc, telle qu’elleprovient des usines, renferme plus ou moins de zinc métallique* en gros morceaux et que ceux-ci sont plus ou moins nuisibles pour l’objet en question et, d’un autre côté, qu’on peut les utiliser comme zinc en régule, on fera bien de la passer au travers un tamis pour en séparer aussi complètement que possible le gris de zinc. Ainsi préparée, cette poussière est douce au toucher, d’un gris bleuâtre, sans éclat métallique, mais prenant cet éclat dès qu’on la comprime avec un corps dur. Délayée dans une grande quantité d’eau, elle n’éprouve presque aucun changement ; de faibles quantités d’eau agissent au contraire très-vivement sur de grandes masses de poudre ; et il en est de même de l’air humide. Le zinc métallique passe ainsi à l’état d’oxyde, alors, cette poudre devient blanche, la plupart du temps dure comme une pierre, et a perdu sous cet état, en grande partie sa propriété de dissoudre l’indigo. L’air sec lui-même l’oxyde peu à peu et cette poussière, quand on la conserve longtemps, acquiert ainsi un excès de poids de plusieurs centièmes.
- Les solutions aqueuses des acides chlorhydrique et sulfurique, ou celles des carbonates de potasse, de soude et d’ammoniaque, ou enfin celle de la chaux agissent d’autant plus énergiquement sur la poussière qu’elles sont plus concentrées et cela plus promptement à chaud, les sels calcaires surtout à la température de l’eau bouillante sont ceux qui agissent le plus énergiquement. 11 en résulte de l’oxyde de zinc combiné, avec un peu d’acide (sel basique de zinc) et de la potasse, de la soude, de l’ammoniaque ou de la chaux à l’état caustique, qui dissolvent un peu d’oxyde de zinc, à l’exception toutefois de la chaux qui contracte avec l’oxyde de zinc une combinaison insoluble. L’oxygène qui donne lieu à la formation de l’oxyde de zinc est
- emprunté à l’eau,l’autre élément de l’eau ou l'hy-drogène se dégage sous forme gazeuse.
- Si à ces matières on ajoute de l’indigo bleu, l’hydrogène qui se dégage sert à le transformer en indigo blanc. Toutefois, il n’y a qu’une petite portion de cet hydrogène qui remplit cette fonction, la majeure partie se dégage sans exercer d’action. Dans le montage des cuves d’Inde, celles-ci par elles-mêmes ne sauraient donc être employées avantageusement. Les alcalis libres agissent plus énergiquement et d’une manière favorable, tels que la potasse, la soude, l’ammoniaque et la chaux, cette dernière a tous les degrés de dilution et a toutes les températures. Les autres forment des solutions alcalines d’oxyde de zinc, une combinaison insoluble de chaux et d’oxyde. Tous ces corps donnent lieu à un dégagement d’hydrogène qui, en présence de l’indigo bleu se combine complètement avec celui-ci et le transforme en indigo blanc soluble. Cette même transformation avantageuse se présente aussi lorsqu’on emploie les chlorhydrates, les sulfates ou les carbonates de potasse, de soude ou d’ammoniaque simultanément avec la potasse, la soude ou l’ammoniaque caustiques dans des proportions convenables.
- Il s’agit maintenant de savoir quel est celui de ces corps déterminant la dissolution de l’indigo blanc qu’il convient d’employer conjointement avec la poussière de zinc. Dans la coloration à froid qu’on applique tant en teinture qu’en impression sur les objets en coton et en lin qu’on a pratiquée jusqu’à présent avec le sulfate de fer et qu’on veut organiser avec la poussière de zinc et la chaux caustique éteinte, il est facile de répondre à cette question. On peut tout simplement conserver la chaux caustique et il suffit de remplacer le sulfate de fer par la poussière de zinc préparée.
- Il est plus difficile de répondre à cette question quand il s’agit de la teinture des laines à chaud, et de remplacer la cuve à chaud. La chaux caustique ne peut plus servir dans cette circonstance, parce qu’elle donnerait de la dureté à la laine. A raison du bas prix de la soude caustique, M. Leuchs a présenté des formules dans lesquelles on peut faire usage de cet alcali, et on peut, par son emploi, obtenir une solution parfaite d’indigo blanc. Mais la pratique des cuves ne tarde pas à démontrer qu’il manque à une cuve, ainsi montée, plusieurs des qualités précieuses qui distinguent la cuve à chaud. La solution d’indigo est jaune-brûlé; le déverdir correct ne se développe qu'imparfaitement ou même
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- pas du tout; le jaune-brûlé passe au rouge-sombre puis, immédiatement au bleu -, ainsi obtenu, ce bleu est mat et présente peu de solidité au foulon.
- Si maintenant on prépare la solution d’indigo blanc au moyen de la poussière de zinc et l’ammoniaque caustique, cette solution est dense, d’une couleur plus pure et plus claire, elle déverdit sur laine en une coloration très-vive et avec lenteur en donnant lieu à un bleu plein de feu et de solidité.
- Cette manière de se comporter de ces deux solutions indique nettement que pour monter convenablement une bonne cuve à chaud, il faut surtout dissoudre l’indigo dans l’ammoniaque. Dans la cuve à la soude d’aspect sirupeux qu’on emploie principalement à la teinture des laines en toison ou brutes, qui contiennent beaucoup de suint, matière très-riche en azote, il peut, avec celui-ci, se développer de l’ammoniaque. L’emploi de l’ammoniaque avec la cuve au zinc paraît donc être d’une nécessité absolue.
- L’ammoniaque, toutefois, dissout avec la plus grande facilité l’oxyde de zinc qui se forme, et un simple surchauffage suffit pour le précipiter en combinaison avec l’indigo dissous. Cet effet est bien moins à craindre quand, conjointement avec l'am-moniaque, on emploie le carbonate d’ammoniaque, mais ce sel est d’un prix élevé-, on peut, en grande partie, le remplacer par du carbonate de soude (surtout les cristaux de soude). Néanmoins, dans la réaction mutuelle entre le carbonate de soude et le zinc, il peut résulter une solution d’indigo blanc et de soude d’un effet dangereux , mais, si en même temps on ajoute du carbonate d’ammoniaque, celui-ci se transforme en carbonate de soude et en une solution ammoniacale d’indigo blanc.
- Le dosage le plus avantageux pour 500 litres d’eau dans la cuve, est 15 kilog. de soude en cristaux, 500 gram. à 4 kilog. d’indigo, 6 à 9 kilog. de poussière de zinc préparée, 7 kilog. 5 d'ammonia-que caustique liquide du poids spécifique de 0,950 (richesse 40 pour 100), et 72 gram. de carbonate d’ammoniaque. En chauffant de 36° à 38° C., et palliant bien pendant trois quarts d’heure, l’indigo est dissous-, après avoir attendu 20 à 30 minutes, la cuve est prête pour la teinture. Elle ne laisse qu’une chose à désirer, c’est que les quantités de sels et de zinc sont peut-être un peu élevées. Si on retarde la précipitation, d’ailleurs rapide du zinc, on peut diminuer les proportions et on atteint ce but par l’emploi simultané d’une terre à pipe aussi grasse que possible.
- Dans la pratique delà teinture au zinc, M. Leuchs recommande donc, pour la cuve à froid, les proportions suivantes :
- Pour 1,500 litres d’eau et 3 à 3 kilog. 25 d’indigo finement divisé et débourbé, on prend 2 à 3 kil. 25 de chaux cuite et éteinte après la pesée pour en former une bouillie-, 2 kilog. 50 de poussière de zinc récente, et 5 kilog. 25 de limaille de fer. On peut supprimer celle-ci et la remplacer par 125 à 175 gr. en plus de poussière. Les matériaux sont immédiatement versés dans la cuve, celle-ci bien palliée pendant 5 minutes environ, est abandonnée pendant 15 à 18 heures au repos, au bout desquelles on trouve que l’indigo est dissous. La cuve après avoir été palliée de nouveau et un repos d’une demi-heure à trois-quarts d’heure est toute prête pour la teinture. On recommande d’ajouter directement les ingrédients dans la cuve elle-même et non pas, préalablement comme dans la cuve au sulfate de fer, de les dissoudre dans une cuve particulière, parce que autrement on dépenserait une bien plus forte proportion de poussière. La teinture s’opère par les moyens bien connus, seulement la cuve a besoin d’être palliée plus souvent, et le mieux est d’y procéder pendant quelques minutes avant cha que passage. Si elle a besoin d’être rechargée en indigo, on emploie, par 1 kilog. 50 d’indigo, 4 kil. 5 de chaux, 500 à 665 gram. de poudre de zinc, 250 gram. de limaille de fer et on opère exactement comme dans le montage de la cuve.
- Beaucoup d’articles ont été, jusqu’à ce jour, teints dans la cuve à chaud pour que la couleur adhère plus facilement au tissu. On peut se servir avec avantage, dans ce cas, de la cuve à la chaux et au zinc avec addition de soude caustique, et un liers à un sixième de la quantité de chaux employée précédemment-, mais, en outre, on peut monter la cuve à froid, ou ce qui est mieux, la chauffer à 36’ (au plus 45°). Pour les objets imprimés, chaque établissement d’impression peut conserver ses cartes d’échantillons de mordants, mais si ceux-ci ne donnaient pas de bons résultats, on ajouterait à la cuve au zinc un peu de sulfate de chaux naturel pulvérisé, ou bien un peu du dépôt d’une cuve au sulfate de fer épuisée.
- Pour le montage de la cuve à chaud au zinc, avec emploi de la terre à pipe, on combine les matériaux suivants :
- Pour 1,500 litres d’eau et 3 à 4 kilog. d’indigo, on prend ;
- 25 kilog. de soude.
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- 13 id. ammoniaque liquide caustique (poids spécifique 0,960).
- 10 kilog. poussière de zinc préparée.
- 30 gram. carbonate d’ammoniaque.
- 5 kilog. terre à pipe.
- On délaie les sels dans l’eau de la cuve, on chauffe celle-ci à 36°, au plus à 45°, puis on ajoute le zinc et l'indigo après avoir mélangé d’abord ce dernier avec la terre à pipe, on pallie pendant trois quarts d’heure à une heure, ou mieux, assez longtemps pour que l’indigo se dissolve en colorant le bain en jaune-verdâtre. Après un repos d’une demi-heure, on procède à la teinture. Il est avantageux aussi, dans ce cas, de pallier la cuve pendant 10 minutes avant chaque opération.
- Pour une recharge avec 1 kilog. 50 d’indigo, on prend :
- 3 kilog. 5 soude de cristaux.
- 2 kilog. 4 ammoniaque liquide.
- 48 gram. carbonate d’ammoniaque.
- 750 gram. à 1 kilog. poussière de zinc.
- {Farber-Zeitung}.
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- APPAREIL DE M. ROSENSTIEHL
- POUR TAMISER LES COULEURS
- A l’aide de la pression atmosphérique.
- Le Moniteur de la Teinture a reproduit (1) la description que l’auteur a faite de cet appareil dans un mémoire qu’il a présenté à la Société indus-trielle de Mulhouse.
- Depuis cette époque, les avantages mentionnés par l’auteur se sont confirmés, l’usage s’en est répandu dans les fabriques d’impression, et la maison Welter et Weildknecht de Mulhouse a entrepris la construction de cette ingénieuse machine ; nous jugeons donc opportun de joindre à notre première description le dessin de l’appareil principal, représenté par la figure 33.
- Le principe de l’appareil réside dans la pression atmosphérique qui refoule la couleur reposant sur un tamis, et cette pression résulte d’une aspiration brusque qui se produit au-dessous du tamis.
- La partie supérieure de l’appareil B, dit porte-
- (1) Voir année 1874, p. 25.
- tamis commence par une trémie en cuivre étamé par laquelle on verse la couleur à filtrer.
- Un cercle de bronze, dressé au tour, supporte le tamis proprement dit, C -, mais ce tamis repose sur un treillis en fil plat de laiton à mailles de 15 millimètres, destiné à soutenir la toile du tamis chargée de la couleur et de la pression atmosphérique.
- Un entonnoir en tôle étamée DD, à large ouverture, guide la couleur filtrée et la fait tomber dans le vase F destiné à la contenir.
- Le tamis proprement dit est formé par une toile tendue sur un cercle de bronze bien exactement dressé, et ajusté au porte-tamis par son seul contact; cette pièce exige un ajustage des plus soignés afin de ne présenter aucun jour ni fuite d’air. L’appareil comporte plusieurs cercles portant des toiles de différents numéros. Des poignées EE servent à enlever facilement l’anneau porte-toile chaque fois qu’il en est besoin.
- L’aspirateur GG est un vase cylindrique en tôle de 55 centimètres de hauteur, ouvert à sa partie supérieure, à laquelle s’emboîte le cercle d’acier du porte-tamis; le joint est fait par une bande de caoutchouc fixée au fond de la rainure qui reçoit ce cercle d’acier.
- La couleur, ainsi que nous l’avons vue, tombe dans le vase F ; celui-ci s’enlève facilement de l’aspirateur -, il est en cuivre étamé et sa contenance est de 80 litres.
- L’assemblage de toutes ces pièces, surtout de celles du porte-tamis, a lieu d’une façon absolument hermétique et présentent une très-grande solidité; il est inutile de décrire ces détails de construction, qui sont indépendants du principe et du caractère général de l’appareil.
- Pour son fonctionnement, il faut donc faire le vide au-dessous du tamis, dans la partie de l’appareil dite aspirateur. Ce vide, qui pourrait être produit par tout moyen d’aspiration : une pompe à air, par exemple, a lieu le plus avantageusement à l’aide du condenseur d’une machine à vapeur.
- Comme il faut avoir, pour ainsi dire, une provision de vide, afin de le faire agir brusquement au moment où l’on veut opérer une filtration, on fait communiquer la chambre à air du condenseur avec un réservoir en tôle d’environ 300 litres de capacité, qui lui-même communique à l’appareil à tamiser par le conduit et le robinet H. Ce réservoir à vide a pour but d’empêcher les variations trop brusques de pression dans le condenseur, et il permet de faire le vide instantanément sous le tamis.
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- Un robinet situé au bas de ce réservoir sert à l’évacuation de l’eau qui s’y accumule peu à peu.
- Un indicateur de vide, placé près du condenseur, et un manomètre à mercure placé près du réservoir,
- permettent de mesurer les variations de pression qui surviennent pendant le travail.
- On voit déjà comment fonctionne l’appareil :
- On place un cuveau vide F dans l’aspirateur GG,
- Fig. 33.— Appareil à tamiser les couleurs d’impression.
- a.? S <
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- ;
- on le recouvre de la partie supérieure de l’appareil dit porte-tamis B, et on met un tamis C en place ; deux hommes versent alors un volume maximum de 80 litres de couleur dans la trémie. Dès que la toile du tamis en est couverte, on ferme le robinet sur la conduite qui communique du condenseur de la machine à vapeur au réservoir de vide ; on ouvre le robinet H et on le referme aussitôt; immédiatement la couleur s’écoule dans le vase inférieur F avec une vitesse telle, que souvent les hommes ont de la peine à la verser assez rapidement.
- Lorsque toute la couleur a passé et que l’air a rentré dans l’appareil, on enlève le tamis C et le porte-tamis B, et on le nettoie sous un robinet d’eau placé à côté de la machine ; on retire le cuveau F, qui s’est rempli de couleur tamisée, et on en met un autre en place; pendant ce temps, le vide s’est
- refait dans le réservoir et l’appareil est prêt pour une nouvelle opération.
- Pour le détail de la construction et du fonctionnement de l’appareil, nous engageons nos lecteurs à revoir notre premier article que nous ne pourrions que répéter ici ; le but de celui-ci est de rendre notre première description plus facile à saisir, grâce à l’adjonction du dessin, et de signaler le succès dont jouit cet appareil dans les fabriques d’impressions, qui l’ont adopté pour la plupart.
- Ses avantages principaux résident dans la simplicité de sa construction et dans la facilité et la rapidité de sa manœuvre, nullement comparable au tamisage à la main, toujours si lent et si imparfait.
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- BRUN DE PHÉNYLÈNE-DIAMINE
- DIT MARRON D’ANILINE (BISMARCK)
- Cette matière colorante, qui est connue depuis bientôt dix ans, a été produite pour la première fois par M. H. Caro, alors qu’il était chimiste chez MM. Roberts Dale et Ce à Manchester.
- Pendant longtemps, grâce à l’absence de tout brevet et par conséquent de toute publicité, ce produit est resté le monopole de la maison qui l’a exploité en premier, et ce n’est que bien plus tard que la concurrence a surgi et que des imitateurs sont venus augmenter la production et par là ont contribué à généraliser l’emploi de cette intéressante matière tinctoriale.
- Au nombre de ceux qui ont le plus contribué à donner de l’extension à la fabrication de ce brun, nous devons citer la maison Levinstein et Sons, de Manchester. D’autres fabricants, tels que William Thomas et Dower, la « Manchester Anilin Company, » etc., sont venus bien après, mais ce qui est a remarquer, c’est que sur le continent cette couleur n’a pas été exploitée comme on devait s’y attendre, et ce n’est que la société de Manheim, qui compte parmi ses directeurs techniquesM. Caro, l’inventeur du brun, qui tient depuis quelques années la concurrence aux maisons anglaises.
- Nous devons cependant signaler encore un autre fabricant qui, depuis plusieurs mois, a installé sur une grande échelle la fabrication de cette couleur.
- Nous citons ici M. A. Schlumberger, à Bruxelles, dont les produits nous ont été soumis et que nous reconnaissons comme aussi avantageux que ceux des Anglais.
- L’absence presque complète de publications sur les procédés de fabrication de cette matière colorante sont assurément la cause de ce que les fabricants allemands n’ont pas trouvé convenable d’installer cette fabrication à côté de celles des autres couleurs dérivées du goudron.
- La France est elle-même tributaire des fabricants
- anglais pour ce qui regarde ce produit. D’après les renseignements qui nous parviennent sur la production de cette couleur, il paraît que la manipulation ne laisse pas que d’être très-délicate, car le point le plus difficile à atteindre c’est le juste milieu dans lequel doit s’opérer la réduction de la dinitro-benzine en phénylène dyamine ; les conditions de nitrification de cette base sont également très-capricieuses et sont bien souvent la cause principale de la défectuosité du produit.
- Il est de certains bruns qui teignent bien le coton et donnent sur laine des nuances ternes -, d’autres brunissent le coton comme si on les mélangeait de sels ferreux -, cet inconvénient provient d’un manque de soins dans la fabrication et prouve que le fabricant en faisant la réduction de sa base par le fer ne s’est pes donné la peine de l’éliminer suffisamment après la production du colorant.
- Enfin, nous signalons encore l’inconvénient qu’ont de ces bruns d’être hygrométriques, c'est-à-dire d’attirer trop fortement l’humidité de l’air.
- Ce vice de fabrication provient de la présence des sels de zinc qui s’y trouvent parce que souvent on se sert de zinc métallique pour provoquer la réduction de la dinitrobenzine.
- Ce brun rend de véritables services à la teinture, surtout depuis que son bas prix a permis de l'utiliser là où, par exemple, le cachou était indispensable. Ainsi les velours de coton qui se font à Amiens en consomment des quantités.
- La teinture sur coton se fait sur pied de sumac avec addition d’alun dans le bain. Pour brunir, on donne un peu de couperose ou de rouille de fer après le fond de sumac.
- Les cotons filés pour articles robes, pantalons, etc., se teignent aujourd’hui en Bismarck au lieu du cachou, et l’on peut estimer que Roubaix est une des places où l’on a su tirer le meilleur parti pour cette nuance.
- On l’emploie, d’ailleurs, pour de nombreux usages dans les modes, mordorés, bruns, grenats, etc., etc. Partout où l’on veut jaunir un grenat rouge, on se sert de ce colorant.
- La laine ne peut pas plus se passer de ce colorant que le coton ; la facilité que l’on a de nuancer ces bruns avec d’autres colorants grâce à l’acide que l’on est obligé d’employer pour développer la nuance, fait de cette couleur un auxiliaire des plus puissants pour le teinturier.
- Pour la teinture des chaîne-coton on se sert de ce brun presque pour tous les tons modes ou cachou.
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- Il suffit de donner le bain de sumac traditionnel et de teindre la laine et le coton dans le même bain avec addition d’un peu d’alun. Le carmin d’indigo, la fuchsine, les gr-nats, le curcuma et une foule d’autres colorants servent à nuancer ou à modifier la couleur naturelle du Bismarck.
- Si la soie n’a pas le même avantage à se servir de ce colorant, c’est à cause de la question du poids à lui donner, et que l’on obtient à un si haut degré avec le cachou ou les autres astringents.
- Le bas prix auquel on vend aujourd’hui cette couleur la met à portée de tous les besoins et l’on peut être certain que pour peu que des perfectionnements de fabrication le permettent encore, on pourra classer cette matière colorante parmi les plus utiles et les plus économiques.
- On s’en sert déjà pour colorer les 2 dois, les liqueurs, les caramels artificiels, etc., et elle se substitue de plus en plus au cachou, qui ne sera plus guère employé qu’en indienne genre garancine et pour la teinture des soies.
- TACHES OU FLAMMES
- SUR LES TISSUS (Fin).
- Par M. J. Delong.
- Dans différents articles, nous avons traité des taches se produisant sur les pièces d’étoffe non dégraissées; nous avons donné une recette qui jusqu’à présent nous a complètement satisfait.
- Divers personnes nous disent avoir traité des pièces flammées suivant le procédé que nous avons décrit et n’avoir point réussi suivant leur désir.
- Cela n’a rien qui nous surprenne : le déflammage est une opération fort délicate à laquelle on ne saurait apporter trop de soins, et nous ne connaissons a Elbeuf qu'un seul industriel opérant parfaitement.
- Aux instructions que nous avons déjà données nous joindrons les suivantes :
- il est essentiel d’abord de s’assurer de la pureté des produits employés; le bisulfite de soude du commerce n’ayant pas toujours cette qualité essentielle.
- La plus grande propreté doit régner pendant l’opération : le moindre contact avec les métaux occasionne des taches ineffaçables. On doit au préa
- lable et par surcroît de précaution, se laver les mains avec de l’eau du bain même.
- Le passage au bain, le pliage et l’étendage doivent se faire dans le moindre temps possible. Il est avantageux de faire l’opération dans l’enclos même ou la pièce doit être séchée, afin qu’aussitôt pliée elle puisse être étendue.
- Ceci dit nous revenons sur l’opération elle-même. On plonge d’abord la pièce dans un bain d’eau ordinaire, en ayant soin que toutes ses parties se trouvent mouillées ; on l’enroule ensuite sur l’un des rouleaux supérieurs du bac que nous avons décrit (1).
- L’étoffe doit être passée vivement, très-vivement même, quatre, cinq ou six fois dans un bain préparé, autant que possible plusieurs jours à l’avance et ainsi composé :
- Eau............................... 100 litres.
- Bisulfite de soude à 30°........2.. 10 litres.
- Acide chlorhydrique 22.................. 1 litre max.
- Quand le tissu n’est que très-faiblement flammé on peut supprimer presque complètement l’acide chlorhydrique; la pièce ainsi passée, on la laisse égoutter sur l’un des rouleaux supérieurs du bac pendant 25 ou 30 minutes au plus, on la déroule alors et on la met immédiatement à l’étendoir, qui doit être placé en plein air, et, s’il est possible au soleil.
- Il serait inutile d’opérer par un temps sombre et humide, les résultats ne seraient pas satisfaisants.
- Environ trente minutes après l’étendage, on retourne la pièce, c’est-à-dire que l’on place la lisière se trouvant au bas du séchoir à la place qu’occupait d’abord l’autre lisière ; on laisse ensuite sécher complètement l’étoffe.
- Un bon dégorgeage à l’eau froide ordinaire est alors donné à la pièce, afin d’enlever les traces de sulfate de soude et de chlorure de sodium qui se sont formées.
- Nous avons eu l’occasion de voir il y a quelques jours, quinze pièces de draps appartenant à la maison Méry-Sanson, ayant été ainsi traitées par M. Viard apprêteur à Elbeuf ; toutes étaient dans de très-bonnes conditions.
- Il arrive assez fréquemment que des étoffes subissent une dépréciation notable par suite de la présence de ces flammes que l’opération peu coûteuse que nous venons de décrire fait disparaître. Nous ne saurions trop appeler l’attention des manu-
- (1) Voir le Moniteur de la Teinture du 5 mars page 54.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- facturiers sur ce procédé que nous leur recommandons comme nous ayant toujours réussi.
- Nous devons ajouter qu’une certaine pratique et une connaissance approfondie des substances employées cans la teinture des étoffes à l’étude des réactions chimiques causes de l’altération des couleurs, sont indispensables pour que l’on puisse réussir. Quoi qu’il en soit, nous nous mettons entièrement à la disposition de ceux de nos lecteurs, qui pour une cause quelconque, n’auraient point obtenue de résultats satisfaisants.
- Comme complément de cet article voici un fait qui s’y rapporte et qu’il nous paraît intéressant de reproduire.
- A la Société Industrielle d’Amiens M. Edouard Gand a fait une communication relative a un genre de défaut (bandes noires grisâtres) qui avait persisté à se manifester d’une façon très-régulière dans dix-huit pièces de cachemire d’Ecosse tissées successivement par un seul et même ouvrier, pour un fabricant des environs de Breteuil. Cet accident de fabrication s’est traduit par une perte relativement considérable pour ce fabricant.
- Les diverses interprétations données par les hommes de métier pour expliquer une irrégularité dont la répétition dans la largeur, et la continuation dans toute la longueur de chaque pièce, s’était produite d’une façon très-régulière, n’avaient point satisfait le professeur du cours de tissage de la Société Industrielle.
- Aussi ce dernier, intrigué d’ailleurs par un phénomène aussi caractéristique, crut-il devoir se livrer a une étude approfondie du problème qui lui était posé. Il voulut remonter, de cause en cause, jusqu’à celle qui pourrait seule lui fournir une explication rationnelle et décisive de l’accident signalé.
- Il pria d’abord le fabricant de lui apporter son peigne, puis il chercha le. concours du rôtier qui, dans un entretien préalable sur la question, lui avait paru devoir plus sûrement le guider vers le but désigné.
- Il trouva dans M. Thibault un auxiliaire aussi empressé qu’intelligent.
- Des expériences habilement faites dans l'atelier de laminage et de dressage de ce rôtier, ne laissèrent aucun doute sur le pourquoi des bandes remarquées dans l’étoffe. Cette fabrication défectueuse provenait du peigne qui offrait, tous les trois centimètres, deux réductions différentes, l’une serrée, l’autre creuse; et cette anomalie dans la réparti
- tion des broches du rôt résultait elle-même d’un vice d’exécution dans le dressage du fil métallique dont on avait fait les dents de ce rôt.
- A son tour, la cause du dressage défectueux, et c’était la surtout le poiht essentiel à découvrir, fut expliqué.
- L’accident produit au tissage avait donc une origine beaucoup plus éloignée qu’on ne l’avait supposé d’abord.
- (Le Jacquard.)
- INDUSTRIELLE
- BREVETS D’INVENTION
- concernant les industries tinctoriales & textiles
- 104394. — 29 juillet 1874 : AUCLAIR. — Tracé-modèle, sur toutes espèces de tissus, des patrons de chemises, gilets de santé, caleçons et vêtements de toutes espèces, pour hommes, femmes, enfants, dans toutes les tailles.
- 104399. — 8 août : Coué. — Compensateur d’enroulement des duites inégales dans le tissage des étoffes.
- 104403. — 6 août : Ferteau et Clarion. — Introduction dans le tissage, soit en chaîne, soit en trame, de fils rétractiles tendus, devant, par leur contraction, produire, dès que cesse la tension, des effets de plissé, de bouillonné, de froncé et capitonné, etc.
- 104405. — 31 juillet : Fyfe. — Perfectionnements dans les moyens de recouvrer l’alcali du liquide dans lequel on a fait bouillir du sparte, du bois, de la paille ou autre substance.
- 104423. — 1er août : TORLOTIN. — Apprêt dit parmentine, applicable à l’encollage des fils et à l’apprêt des tissus de tous genres.
- 104425. — 11 août : Giordanengo. — Feutre imperméable composé de matières animales et végétales.
- 104457. — 12 août: THIEFRY: — Grille circulaire appliquée aux cardes destinées à travailler les matières textiles telles que lin, chanvre, jute, etc.
- 104490. — 3 août : Tailbouis, Renevey et TouzÉ et BONAMY. — Métier circulaire à côtes perfectionné pour bonneterie.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 104495. — 5 août : Bertrand-Boulla. — Fabrication d’un tissu imitant les vieilles tapisseries.
- 104507. — 7 août : GRAVELAINE-MALORGY. — Système d’appareil pour le grillage des fils.
- ' 104503. — 5 août : Hublet. — Système combiné de brosse et d’excentrique mobile, applicable aux peigneuses Schlumberger.
- 104521. — 5 août : Pochez. — Machine à blanchir les pâtes à papiers.
- 104592. — 31 juillet : Burlock. — Perfectionnements dans les métiers à tisser le ruban de coton ou de fil.
- 104595. — 14 septembre : Doloy. — Fabrication de tissus à jour pour bandes ou entre-deux avec festons ou broderies faits au métier ou à la main.
- 104603. — 14 septembre : GRISON. — Machine propre à produire un genre d’impressions imitant la teinture, sur toutes espèces d’étoffes, et aussi à donner plus de valeur aux étoffes de draps imprimées en y imprimant à nouveau des lisières.
- 104604. — 12 septembre : Herry. — Etoffe dite la Rémoise.
- 104606. — 12 août : Knellwolff. — Machine à tricoter les harnais ou lisses de tissage.
- 104689. — 8 septembre : Mollière. — Machine tricoteuse dite J.-P. Mollière.
- 104611. — 12 septembre : NICOLET et BLONDET et fils. — Système de chariot destiné au garnissage et au dégarnissage des sécheries à air chaud, sans perdition de calorique.
- 104612. — 12 septembre : NICOLET et Blondet et fils. — Machine à tordre automatiquement les fils en écheveaux.
- 104641. — 14 août : Mirfield et Scott. — Perfectionnements apportés aux machines à peigner la laine et autres matières filamenteuses.
- 104650. — 17 août : Tessié du Motay. — Procédé d’application de la baryte au traitement des soies et à la fixation des oxydes métalliques sur les-dites soies.
- 104651. — 17 août : Tessie du Motay. — Procédé de blanchiment des soies, du chêne, de l'ai-lante et du ricin et en général de toutes les soies dites soies sauvages.
- 404676. — 19 août : Lehoult et Ce. — Procédé de fabrication, par tissage mécanique, de la gaze brochée.
- 104688. — 21 septembre : Bordier-Rincent. — Poinçon pour le métier à côte.
- BIBLIOGRAPHIE
- Le Médecin dans la Maison, par M. le D Constantin-Guillaume. — Librairie A Sagnier, 9, rue Vivienne, Paris.
- Une foule d’ouvrages de médecine circulent dans le public. La plupart donnent d’excellentes descriptions des maladies diverses qui peuvent affliger l’humanité; tous offrent à la curiosité une lecture plus ou moins attrayante, plus ou moins saine.
- Dans la pratique, quelle a été, jusqu’à ce jour, l’utilité des ouvrages de ce genre entre les mains des infortunés malades? Nulle.
- Pourquoi ? Parce que leurs auteurs se sont bornés à la partie descriptive des maladies et à l’énumération des meilleurs remèdes, en négligeant (ce qui était le point capital) d’indiquer les moyens à l’aide desquels le malade pouvait arriver lui-même, sûrement et promptement, à la connaissance de sa maladie.
- Nous offrons, à notre tour, un Traité qui, comblant cette lacune, restitue à la vulgarisation de l’art médical, son caractère essentiellement pratique.
- Grâce à notre système, toute personne tant soit peu lettrée arrivera, après cinq minutes de recherches, à la connaissance d’une maladie quelconque, et de là à l’indication rationnelle du meilleur ti alternent à suivre.
- Nous n’avons pas la prétention de vouloir remplacer l’homme de l’art toujours et partout, mais plutôt de le suppléer là où il ne se trouve pas, là où il ne peut arriver en temps utile.
- Que de localités dépourvues de médecins !
- Que de déplacements fréquents qui, dans la vie active de notre siècle, nous peuvent éloigner nous et les nôtres de tous soins intelligents !
- Que de cas où il faudrait agir sans retard, et où un remède simple conjurerait une mort imminente !
- En face d’accidents souvent mortels : apoplexie, commotion, syncope, asphyxie, etc., en présence des malheureux noyés, pendus, congelés, empoisonnés, etc., etc., ne restons-nous pas les bras inertes, quand nous ne nous livrons pas à des soins intempestifs?
- Notre livre est apte à rendre de signalés services à toutes les familles.
- Il est de l’intérêt bien entendu de chacun de se le procurer. Mais certaines personnes qui, en raison de leur profession ou de leur position sociale, se trouvent en contact habituel avec beaucoup de
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- monde, et qui ont, par suite, l’occasion fréquente d'être utiles à leurs semblables, comme par exemple le soldat, le navigateur, le chef d’établissement, le ministre de la religion, l’instituteur, etc., etc., considéreront comme un devoir d’être munies d’un pareil guide.
- Nous dirons plus : toute mère de famille sachant lire, serait coupable de ne pas l’avoir à sa disposition; le pharmacien le consultera avec fruit, et le médecin lui-même sera bien aise, surtout dans ses moments de fatigues, de distractions ou de préoccupations, de l’avoir sous la main pour y puiser un renseignement utile.
- Dr Constantin-Guillaume.
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- Réglement concernant le dégrèvement de DROITS DES SAVONS DESTINÉS A L’USAGE INDUSTRIEL.
- Le président de la République,
- Sur le rapport du ministre des finances ;
- Vu la loi du 30 décembre 1873, qui a établi une taxe de consommation intérieure sur le savon ;
- Vu l’article 8 de la loi du 5 août 1874 ;
- Vu le décret du 8 janvier 1874, et notamment son article 22, qui dispose qu’un règlement spécial déterminera les conditions dans lesquelles s’exercera l’immunité accordée par la loi aux fabriques et teintureries de tissus ;
- Le conseil d’Etat entendu,
- Décrète :
- Art. 1er. Les savons destinés à être employés à la préparation, au dégraissage, à la teinture et au blanchiment des soies, des laines, des cotons, des fils et autres matières textiles, à l’état brut ou à l’état de tissus n’ayant pas encore reçu le dernier apprêt que comporte leur fabrication, doivent être expédiées, en vertu d’acquits-à-caution, et sous le plomb de la douane ou de l’administration des contributions indirectes.
- Les acquits ne sont déchargés, chez le destinataire, que sur la représentation des chargements encore sous ordres et plombs ; les quantités y énoncées sont inscrites en charge à un registre laissé entre les mains du fabricant. Ledit registre doit être représenté à toute réquisition des employés.
- Art. 2. — Les savons dont il est question à l’article précédent doivent être emmagasinés dans un local spécial entièrement séparé des ateliers. Ils ne peuvent être enlevés de ce local qu’au fur et à
- mesure de leur emploi et dans la proportion de la consommation journalière.
- Le fabricant doit, en outre, représenter aux employés, à toute réquisition, les savons' de toute espèce existant chez lui en dehors de ceux spécifiés à l’article 1er.
- Aucune quantité de savon ne peut être enlevée des établissements jouissant de l’immunité du droit, à moins d’une autorisation spéciale de l’administration.
- Art. 3. — Tout industriel autorisé par la loi à se servir de savons en franchise de l’impôt doit, pour chaque espèce de tissus et de matières textiles soumises à des manipulations, faire une déclaration précisant la quantité de savon qui est habituellement employée par 100 kilogrammes de tissus ou de matières textiles et indiquant si le savon est utilisé à l’état de nature, ou s’il est dissous au moyen d’une mixtion avec de l’eau ou avec tout autre liquide.
- Gette déclaration, signée du fabricant, est mentionnée au registre dont il est question à l’article Ier ; elle doit être renouvelée chaque fois que des modifications sont apportées aux procédés en usage.
- Art. 4. — Le fabricant inscrit, à la fin de chaque journée, sur le registre mis à sa disposition, d’une part les quantités de savon mises en œuvre pendant la journée, d’autre part, et par espèce, les quantités de tissus et de matières textiles qui ont subi des préparations.
- Les employés de l’administration des contributions indirectes peuvent contrôler l’exactitude des énonciations du registre tenu par le fabricant et prescrite par cet article et par le précédent, soit en assistant aux opérations, soit par des recensements généraux.
- Art. 5. — L’administration des contributions indirectes suit l’emploi des quantités de savons introduites dans chaque établissement, au moyen d’un compte spécial d’entrée et de sortie tenu par les agents de l’administration. Les éléments de ce compte se composent : 4° pour les charges ou entrées, des quantités reçues en vertu d’acquits-à-caution ; 2° pour les décharges ou sorties, des quantités mises en œuvre suivant les inscriptions faites au registre du fabricant et contrôlées conformément à l’article précédent.
- Les manquants qui, après inventaire effectué par les employés de la régie, ressortent de la balance des entrées et des sorties, telle qu’elle résulte des écritures, sont passibles de l’impôt.
- Tout excédant est saisissable par procès-verbal.
- Art. 6. — L’administration apprécie, suivant l’importance des fabriques auxquelles s'applique
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- le bénéfice de l’exemption de l’impôt, s’il y a lieu d’y organiser une surveillance permanente ou d’opérer seulement des vérifications intermittentes.
- Dans l’un et l’autre cas, les frais de ces exercices sont à la charge des industriels. A cet effet, tout industriel prétendant à la franchise doit, à la suite de sa première déclaration, s’engager à rembourser tous les frais de surveillance de son usine.
- Ces frais établis à la fin de chaque année et devant représenter la dépense réellement effectuée par la régie, sont réglés par le ministre des finances.
- Les industriels réclamant l’exemption de l'im-pôt sont tenus aussi de fournir gratuitement un local servant de bureau aux agents de surveillance.
- Art. 7. — Le ministre des finances est chargé de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel et inséré au Bulletin des lois.
- Fait à Versailles, le 8 mars 1875.
- Maréchal de MAC MAHON, duc de Magenta.
- Par le président de la République :
- Le ministre des finances,
- Mathieu-Bodet.
- TRAVAIL DES ENFANTS.
- Le président de la République française,
- Sur le rapport du ministre de l’agriculture et du commerce ;
- Vu l’article 2 de la loi du 19 mai 1874, ainsi conçu :
- « Les enfants ne pourront être employés par des patrons, ni être admis dans les manufactures, usines, ateliers ou chantiers, avant l’âge de douze ans révolus.
- » Ils pourront être toutefois employés à l’âge de dix ans révolus dans les industries spécialement déterminées par un règlement d’administration publique rendu sur l’avis conforme de la commission supérieure ci-dessous instituée. »
- Vu l’avis du comité consultatif des arts et manufactures ;
- Vu l’avis de la commission spéciale instituée par l’article 23 de la loi du 19 mai 1874.
- Le conseil d’État entendu,
- Décrète :
- Art. Ier. —Les enfants de dix ou douze ans peuvent, dans les conditions déterminées par la loi, être employés dans les industries dont la nomen-clature suit :
- 1° Dévidage des cocons;
- 2° Filature de bourre de soie;
- 3° Filature de coton ;
- 4° Filature de laine ;
- 5° Filature de lin ;
- 6° Filature de la soie ;
- 7° Impressions à la main sur tissus ;
- 8° Moulinage de la soie ;
- 9° Papeterie (les enfants de dix à douze ans ne pourront être employés au triage des chiffons) ;
- 10° Retordage du coton ;
- 11° Tulles et dentelles (fabrication mécanique des);
- 12° Verrerie.
- Art. 2. — Le ministre de l’agriculture et du commerce est chargé de l’exécution du présent décret.
- Fait à Paris, le 27 mars 1875.
- Maréchal de Mac-Mahon, duc de Magenta.
- Traités de commerce.
- Le traité de commerce qui liait la France et l’Italie a été dénoncé le 19 janvier dernier ; il doit rester en vigueur encore une année. Mais si, au 19 janvier 1876, aucune nouvelle convention n’était intervenue, les deux pays reprendraient vis-à-vis l’un del’autre leur entière liberté d’action.
- Toutefois, l’Italie, en faisant parvenir au cabinet de Versailles la nouvelle de la dénonciation, a transmis des propositions en vue de la conclusion du nouveau traité de commerce.
- Les ministres du commerce et des affaires étrangères viennent de nommer une commission de députés pour étudier les offres de l’Italie.
- Cette commission s’est réunie hier pour la première fois au ministère des affaires étrangères. Elle a choisi pour président M. Mathieu-Bodet, ancien ministre des finances.
- CHAMBRE SYNDICALE DES TISSUS.
- Voici la composition du bureau de la chambre syndicale du commerce et de l’industrie des tissus et des matières textiles pour l’année 1875 : MM. Hussenot, président,16, rue du Mail; Marcilhacy (G.), premier vice-président, 20, rue Vivienne; Hamelin (A.), deuxième vice-président, 26, avenue de Messine; Duplan, secrétaire, 75, rue Richelieu; Sédil-lot, (Ch.), trésorier, 7, rue Saint-Fiacre; Lange (H.), secrétaire archiviste.
- Les Gérants ; F. Gouillon & P. Blondeau. Tous droits réservés.
- Imp. C. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennos)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19" Vol., Ne S. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Avril 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Moyen de définir et de nommer les couleurs; construction des cercles chromatiques, par M. CHEVREUL. — Blanchiment des soies, du chêne, de L’ailante, du ricin, et autres dites sauvages, par M. TESSIÉ du Motay. — Apprêt GUIGNET.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Gris de lin sur toile d’Irlande (échantillon).—Gris-thé sur cretonne (échantillon).
- — Teinture et apprêt des tissus pelucheux à base de laine : Ecarlate, composition d'étain, Ponceau, Cramoisi, Grenats, Verts, Gris d’argent.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Sur les encres d’aniline, par M. G.-H. Viedt. — Tissus en poil de chameau. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Exposition de Philadelphie. — Incendies.
- CHRONIQUE
- Nous sommes décidément entrés dans la saison d’été et la vente des tissus légers en reçoit une impulsion très-marquée.
- Les soieries principalement sont très-demandées-, à Lyon, on fabrique activement des tissus de soie de toute nature : étoffes légères, quadrillées, rayées et grisailles, qui toutes se vendent à des prix rémunérateurs. Les noirs s’écoulent toujours très-couramment, quoique leurs prix faiblissent un peu.
- Les fabricants d’articles de fantaisie : garnitures de chapeaux, cravates, etc., sont aussi très-occupés-, les nuances les plus recherchées pour cravates sont les noirs, les indigos, les marrons, les gris-fer; on fait un nouvel article pour cette destination, tissu laine et soie, genre anglais, à tons grisâtres, dont on s’efforce de faire un objet de mode, mais qui n’aura sans doute pas un grand succès, car il rappelle trop les cravates de livrées, et ne peut être, d’ailleurs, qu’un article d’hiver.
- En foulards, la fabrique est moins heureuse; le bon marché de la soie nuit à ce tissu intermédiaire-, les robes foulard uni et surtout imprimées sont complètement abandonnées par la consommation. Mais cette industrie a su créer d’autres articles, comme lesMossouls et autres étoffes mélangées qui, jusqu’à un certain point, comblent les vides du foulard proprement dit.
- Le tissu laine et soie à dessins satinés, dont nous parlions dans notre précédente Chronique, et que l’on nomme Parisienne, se fabrique toujours beaucoup.
- Les lainages, principalement les tissus légers, donnent lieu à des affaires très-actives, surtout à Roubaix. La vente de printemps se fait bien à Paris et en province et indique une aisance générale supérieure à celle des années précédentes.
- Le satin de Chine, grande largeur, pour doublures, est un article essentiellement roubaisien, dont la vente s’accroît sans cesse et qui atteint environ 8 millions de francs par an ; ce sont des tissus en laine pure ou à chaîne-coton. La fabrication en est très-variée; outre l’uni, on fait des diagonales de toutes sortes ; les nuances en sont aussi très-diverses, mais principalement dans les tons clairs.
- La draperie travaille pour l’hiver-, Elbeuf et Lisieux voient toujours quelques acheteurset reçoivent par continuation de nouveaux ordres pour l’hiver. Sauf quelques exceptions, les fabricants de ces places se montrent assez satisfaits.
- Dans le midi, les fabriques, en général, ne paraissent pas si bien favorisées : Mazamet, Carcassonne, Limoux, St-Pons, Lavanalet et tout l'Ariège, ne travaillent que médiocrement. L’activité est restreinte aussi dans la Lozère et l’Aveyron, dont la spécialité est la fabrication de molleton de qualité commune.
- Bédarieux et La Bastide-Rouairoux voient, par contre, leur activité renaître principalement pour les draps nouveauté. Lodève, comme tous les centres fabriquant les draps de troupes, travaille jour et nuit.
- Les toiles et tissus de coton se vendent toujours bien, principalement les toiles légères et moyennes; celles pour blanchiment, et les mêmes, par conséquent, blanchies et apprêtées; les grosses toiles, celles à mouchoirs, les batistes sont moins demandées.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- A Rouen, il arrive depuis quelque temps des ordres importants pour la rouennerie. Les fabricants profitent de cette reprise pour remonter tous les genres que la consommation recherche. Il en est de même pour les mouchoirs de Bolbec, article qui est aujourd’hui fort demandé et qui, il y a quelques mois, s’écoulait avec difficulté. De nombreuses commissions ont aussi été prises par les fabricants d’indiennes. Les tissus écrus continuent à être demandés.
- A Bar-le-Duc, les stocks sont très-diminués et les genres les plus courus commencent à faire défaut.
- A Mulhouse, à Epinal, la demande est toujours très-bonne, et les prix en hausse.
- L’article Oxford, que l’on nomme aussi Vichy et Zéphir, selon la force du tissu, est toujours en faveur.
- On emploie beaucoup aussi des toiles et tissus de coton teints en couleurs unies, dans les nuances Gris divers, Réséda, Mastic, Ecrit, Chamois, Carmélite,Cuir,Noisette, etautres du même genre, c’est-à-dire claires et peu éclatantes, pour des robes, costumes et articles d’été, tant pour hommes que pour femmes ;nous donnons dans nos Procédéspra-tiques, deux types de ces tissus et des couleurs le plus souvent employées.
- Les filés de coton se fabriquent bien généralement partout; ceux de laine sont aussi en bonne situation, et suivent, d’ailleurs, la marche des tissus; les soies sont moins recherchées, à l’exception de quelques sortes de Chine.
- Telle est, à grands traits, la situation du commerce des fils et tissus, pour ce qui concerne la fabrication française; il esta remarquer que les fabriques étrangères ne sont pas, en général, aussi bien favorisées; ainsi les soieries de Zurich, de Cré-feld ne s’écoulent pas aussi facilement que celles de Lyon et de St-Elienne; à Bradford, Leeds, Verviers, les laines et lainages sont languissants ; mais les cotonnades de Manchester et les toiles de Belfort sont en bonne situation ; en somme, l’ensemble du marché étranger n’est pas aussi satisfaisant qu’en France.
- L’exportation des tissus en Amérique donne lieu à un commerce important pour les fabriques européennes, et malgré que ce débouché tende à s’amoindrir par suite de l’extension que les Américains donnent eux-mêmes à cette fabrication, il y a lieu d’entretenir nos relations, et de faire apprécier de plus en plus nos articles dans le nouveau continent.
- Une occasion se présente de faire admirer dans la capitale même des Etats-Unis, les magnifiques produits de nos filatures, de nos teintureries et de toute notre industrie en général; une exposition internationale, conçue sur les bases les plus grandioses, doit, en effet, s’ouvrir à Philadelphie en 1876 ; cette exposition est appelée à avoir un grand retentissement dans tout le monde commercial et industriel, et nous nous plaisons à espérer que nos spécialités ne négligeront pas de s’y faire représenter avec tout l’éclat et le succès qu’elles obtiennent constamment.
- Les travaux de M. Chevreul sur la teinture sont très-estimés, et cependant très-peu connus ; les uns n’ayant été imprimés qu’à une seule édition, depuis longtemps épuisée ; d’autres ne figurant que dans les Mémoires de l’Académie des sciences, publication difficile à se procurer; il n’en est qu’un que l’on puisse trouver en librairie, c’est la Classification et dénomination des couleurs a l'aide des cercles chromatiques ; édition qui contient des planches coloriées d’une exécution très-soignée.
- Cette classification des couleurs est un des travaux lesplusimportants de M. Chevreul ; elle donne une méthode rationnelleet mathématique pour désigner les colorations, sans avoir recours à des termes arbitraires, qui ne peuvent avoir, en eux, rien d’absolu et ne sont pas des points de comparaison toujours identiques.
- Nous avons plusieurs fois promis d’exposer la théorie et la construction des cercles chromatiques, au moins dans leurs bases principales ; nous commençons, dans ce numéro, cette démonstration d’après le texte de l’auteur lui-même, et nous donnerons ensuite la notation chromatique d’un grand nombre de nuancesusitéesen teinture et en impression, comparée aux noms de convention qui leur sont généralement appliqués.
- F. GOUILLON.
- MOYEN DE DÉFINIR
- ET DE NOMMER LES COULEURS
- Construction des cercles chromatiques
- Par M. Chevreul.
- Je ne fus pas plus tôt engagé dans l’étude de la teinture, telle que je l’avais conçu dès mon entrée aux Gobelins, que je sentis la nécessité de définir les couleurs autrement qu’on ne le faisait alors et
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- qu’on ne le fait même généralement aujourd’hui.
- Ce travail me semble résoudre sans constestation et d’une manière affirmative la question suivante :
- Est-il possible d'assujettir les couleurs à une nomenclature raisonnée, en les rapportant à des types classés d'après une méthode simple, acces^-sible à l’intelligence de tous ceux qui s’occupent des couleurs, soit à un point de vue purement scientifique, soit a un point.de vue d'application ?
- Une matière colorée en rouge, —jaune, — bleu, orangé, — vert, — violet, ne peut être modifiée que de quatre manières dans l’emploi qu’on en fait en peinture ou en teinture.
- 1° Par du blanc qui, en l’éclaircissant, en affaiblit l’intensité.
- 2 Par du noir qui, en l’assombrissant, en diminue l’intensité spécifique.
- 3° Par une certaine couleur qui en change la propriété spécifique sans la ternir.
- 4° Par une certaine couleur qui en change la propriété spécifique en la ternissant, de sorte que si l’effet est porté au maximum, il en résulte du noir ou du gris normal représenté par du noir mêlé de blanc.
- On nomme :
- 1° Tons d’une couleur, les différents degrés d'intensité dont cette couleur est susceptible, suivant que la matière qui la représente est pure ou simplement mélangée de blanc ou de noir.
- 2° Gamme, l’ensemble des tons d’une même couleur.
- 3° Nuances d’une couleur, les modifications que cette couleur éprouve de l’addition d’une autre couleur qui la change sans la ternir.
- 4° Gamme rabattue, la gamme dont les tons clairs comme les tons foncés sont ternis par du noir.
- Pour comprendre toutes ces définitions dans un ensemble chromatique, j’ai imaginé la construction chromatique hémisphérique.
- D’un centre c je décris deux circonférences y et y' (1). Je divise chacune d’elles, au moyen de trois rayons, en trois arcs de 120 degrés.
- Je partage la portion de chaque rayon comprise entre les deux circonférences y et y' en vingt parties (5 millimètres de longueur chacune) qui me représentent autant de tons des couleurs (2) rouge, — jaune, — bleu.
- (1) y, diamètre =2 centimètres; y1 = diamètre, 21 cent.
- (2) Des couleurs simples R. J. B.
- Dans chacune des gammes de ces trois couleurs, il y a un ton qui représente à l’éclat de pureté la couleur de la gamme à laquelle il se rapporte-, c’est pourquoi je le nomme le ton normal de la gamme.
- Si nous nous représentons une unité de surface s, couverte entièrement par la matière qui nous réfléchit la couleur normale et si nous supposons que cette matière colorée soit sur cette surface en une quantité égale à 1, nous nous représentons les tons supérieurs au ton normal par l’unité de surface couverte de 1 de la couleur normale, plus de quantités de noir croissantes avec le numéro des tons, et nous nous représentons les tons inférieurs par l’unité de surface couverte d’une fraction de la quantité 1, constituant le ton normal, mêlée de quantités de blanc d’autant plus grandes que le ton a un numéro moins élevé.
- Si le ton 11 de la gamme rouge est le ton normal, par exemple, de l’écarlate sur laine, le ton normal de la gamme jaune de gaucle sur laine aura un numéro inférieur, tandis que le ton normal de la gamme bleue aura un numéro supérieur. Cela tient à ce que les couleurs sont indifféremment claires ou brillantes.
- Si je divise chaque arc de 120° en deux arcs de 60°, si je fais passer des rayons par ces points et que je les divise comme les rayons précédents, à partir de y (cercle intérieur), en vingt parties, je présenterai vingt tons des gammes de orangé, — vert, — violet. Je ferai remarquer que les couleurs qui sont à l’extrémité de chaque diamètre sont complémentaires l’une de l’autre (3).
- On conçoit que je pourrais diviser chaque arc de 60° en arcs de 30° et avoir ainsi des rayons sur lesquels je représenterai vingt tons de gamme que je nommerai rouge-orange, — orangé-jaune, — jaune-vert, — vert-bleu, — bleu-violet, — violet-rouge.
- En divisant chaque arc en cinq, par exemple, en tirant cinq rayons que je diviserai en vingt parties chacun, en partant de la circonférence y, j’aurai soixante nouvelles gammes.
- En partant du rouge, voici comment je les désignerai :
- (3) C’est-à-dire qu’elles se neutralisent mutuellement par leur mélange. Si les couleurs sont les rayons mêmes de la lumière par réfraction, le résultat du mélange par réfraction, le résultat du mélange des complémentaires donne le blanc; si les couleurs mélangées sont des corps colorés qui ne réagissent pas chimiquement le résultat du mélange est du blanc ou du. gris normal.
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- O O.
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- a. Rouge. R. e. Jaune. J. ji. Bleu.
- 4 R 1 J 1 B
- 2 R 2 J 2 B
- 3 R 3 J 3 B
- 4 R 4 J 4 B
- 5 R 3 J 5 B
- b. Rouge-orange. RO. f. Jaune-vert. J.V. k. Bleu-violet.
- 1 R.O 4 J V 4 B V
- 2 R 0 2 J V 2 B V
- 3 R 0 3 J V 3 B V
- 4 R 0 4 J V 4 B V
- 3 R 0 4 J V 4 B V
- C. Orangé. 0. g. Vert. V. 1. Violet. V.
- 1 0 1 V 4 V
- 2 0 2 V 2 V
- 3 0 3 V 3 V
- 4 0 4 V 4 V
- S 0 3 V 5 V
- d Orangé-jaune. 0. J.h Vert-Bleu V.B. m. Violet-rouge V.R.
- 1 0 J 4 V B 4 V R
- 2 0 J 2 V B 2 V R
- 3 0 J 3 V B 3 V R
- 4 0 J 4 V B 4 V R
- 5 0 J 5 V B 5 V R
- Représentons maintenant la dé, gradation de cha-
- cune des couleurs des gammes du tableau circu-laire par des quantités de noir progressivemen, croissantes jusqu’au noir pur. Pour cela, imaginons un cadran d'un rayon égal à celui du cercle et disposé de manière à pouvoir tourner sur un axe perpendiculaire au centre de ce cercle. Divisons ce cadran : P par deux arcs concentriques y et y' qui coïncident avec les circonférences du cercle portant les mêmes lettres y et y' ; 2° par dix rayons 4 9 3, 4, 3, 6, 7, 8, 9, 10.
- Prenons sur chacun de ces rayons vingt parties représentant vingt tons correspondant chacun à chacun des tons de gammes représentées sur le cercle.
- Je suppose que le dixième rayon comprend les dégradations du noir normal, lequel est censé envelopper l’hémisphère Ce noir, mêlé en quantités décroissantes à des quantités croissantes de blanc, donne les vingt tons du gris normal, qui finit par s éteindre dans le blanc situé au-dessous du ton 1 (ton le plus clair). Je suppose en outre que le ton normal de chacune des gammes prises sur le rayon du cadran 1, 2, 3,4, 8, 6, 7, 8, 9 est formé du mélange du noir avec la couleur d’une des gammes quelconques que le cercle comprend, par exemple.
- de la gamme rouge et dans une proportion telle que le ton normal 11 de cette gamme étant représenté par l’unité de surface couvert de 1 ou 10/10 de rouge.
- Ces proportions se rapportent à l’effet des mélanges sur l’œil et non à des quantités matérielles de matière rouge et de matière noire.
- Ton Rayon Fraction Fraction
- de la gamme. du cadran. de rouge. de noir.
- 41 1er 9/10 + 1/10
- 11 2e , 8/10 + 2/10
- 11 3e 7/10 + 3/10
- 11 4e 6/10 + 4/10
- 11 3e 5/10 + 5/10
- 11 6e 4/10 + 6/10
- 11 7e 3/10 + 7/10
- 11 8e 2/10 + 8/10
- 11 9e 1/10 + 9/10
- On voit donc :
- 1° Que chacun de ces tons 11, composé de couleur et de noir, puis dégradé avec du blanc et monté avec du noir, donne une gamme de vingt tons d’autant plus rabattue qu’elle s’approche davantage de la gamme du noir normal.
- 2° Que le cadran, par le mouvement qu’il prend sur l’axe du cercle représente des gammes de tout autre couleur que le rouge, rabattues par du noir.
- 3° Que toutes les couleurs sont ainsi renfermées dans un hémisphère dont le plan circulaire comprend les couleurs franches, le rayon central perpendiculaire à ce plan, le noir, et l'espace intermédiaire comprend les couleurs franches rabattues par des proportions diverses de noir.
- Je passe à la manière de représenter la distinction des 72 grammes du plan circulaire de la construction chromatique hémisphérique, conformément à ce que je viens de dire pour la distinction des tons d’une couleur.
- Supposez une zone circulaire partagée en trois parties égales par les lignes a y, b y. d y, (a b d cercle extérieur, y cercle intérieur). Ces lignes représentent des zones aussi étroites que possible; la première a y est le rouge, la seconde b y le jaune et la troisième d y le bleu couleurs (simples) supposées aussi pures que possible.
- L’epace compris entre la limite a y et la limite b y est coloré par du rouge qui diminue insensiblement de b y en d y^ et par du bleu qui diminue insensiblement de d y en b y. Le mélange des deux couleurs produit donc toutes les nuances du jaune-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Fet
- vert, — vert, — vert-bleu, passant insensiblement les unes aux autres.
- L’espace compris entre la limite d y et la limite a y est coloré par du bleu qui diminue insensiblement de dy en a y. Le mélange des deux couleurs produit donc toutes les nuances du bleu-violet, — violet, — violet-rouge, passant insensiblement les unes aux autres.
- Les choses ainsi conçues représentent les trois couleurs : le rouge, — jaune, — bleu, passant insensiblement les unes aux autres par toutes les nuances binaires qu’elles sont susceptibles de former.
- Voilà l’indéfini.
- Maintenant divisez la zone ainsi nuancée d’une manière indéfinie en 72 parties superficielles égales de manière que les lignes a y, b y, dy, soient au milieu de trois parties superficielles, et supposez que les couleurs soient mêlées également dans chaque partie superficielle, vous aurez alors 72 couleurs parfaitement distinctes que comprend le plan circulaire de la construction chromatique hémisphérique.
- La partie superficielle que divise la ligne a y comprend une trace de bleu du côté d y et une trace de jaune du côté b y. Or, le mélange de ce bleu et de ce jaune avec une portion correspondante donne du blanc, si on suppose que les couleurs sont celles du prisme, ou du gris, si on les suppose matérielles ; dans le premier cas, le rouge est rendu plus lumi-neux ; dans le second, il est légèrement teinté de gris; mais c’est toujours du rouge qui n’est ni orangé ni violet.
- Même conclusion pour la partie superficielle que divise la ligne b y, cette partie représentant le jaune.
- Enfin en admettant chacune des 69 autres parties superficielles colorées également on a 69 couleurs binaires franches parfaitement distinctes les unes des autres et des trois couleurs primitives (simples) — Rouge, — Jaune, — Bleu.
- Dès lors on passe de l'indéfini des couleurs nuancées à des couleurs définies, et l’on a 72 normes ou types distincts servant de terme de comparaison pour les couleurs franches, binaires et simples. — En faisant pour chacune d'elles le raisonnement exposé précédemment, on a leur dégradation en 20 tons, depuis le Blanc jusqu’au Noir.
- Afin d'éviter les périphrases, je désignerai les écheveaux de laine teinte par leur couleur et par l’élévation de leur ton, au moyen d’un chiffre se rapportant à une gamme composée de 20 tons, com
- pris entre le blanc et le noir; le blanc peut être consdéré comme zéro et le noir comme le ton 21 de chaque gamme. On a pris une table ronde de 1 mètre de diamètre, divisée également par 72 rayons correspondant aux 72 couleurs franches des gammes du plan circulaire de la construction chromatique hémisphérique.
- On a choisi trois échantillons Rouge, — Jaune, — Bleu, — aussi francs, aussi purs que possible, et à la même hauteur, le 11e ou 106 ton d’une gamme composée de 20 tons, on les a mis à égale distance sur la table ronde, puis on a intercalé de l'orangé, — vert, — violet, — de manière que l’orange partageât également l’intervalle compris entre le rouge et le jaune, le vert l’intervalle compris entre le jaune, et le bleu et le violet, l’intervalle compris entre le bleu et le rouge. On a intercalé ensuite entre les six couleurs précédentes, des couleurs également éloignées de leurs extrêmes respectifs, de manière à avoir Rouge-orangé, — Orangé-Jaune, — Jaune-Vert, — Vert-Bleu, — Bleu-Violet, — Violet-Rouge ; enfin, entre chaque intervalle des 12 couleurs que je viens de nommer, on a intercalé S couleurs équidistantes, et on a complété ainsi les 72 gammes de couleurs simples et de couleurs binaires du plan circulaire de la construction chromatique-hémi sphérique, en désignant chacune de ces 5 couleurs équidistantes intercalées par les nos 1, 2, 3, 4, 3, et le nom de la gamme qui les précède en allant du Rouge au Jaune el du Jaune au Bleu.
- (A suivre.)
- BLANCHIMENT
- DES SOIES DU CHENE, DE L'AILANTE, DU RICIN & AUTRES
- dites sauvages ,, ,
- Par M. Tessié du MOTAY.
- Toutes ces soies sont naturellement colorées, et leur coloration résiste aux agents ordinaires du blanchiment.
- L’action de l’oxygène naissant les blanchit, dit M. Tessié du Molay, soit qu’on le produise par les permanganates alcalins, par les chrômates ou par l’eau oxygénée; il les altère, en même temps , très-fortement; il faut donc employer ces agents dans de faibles proportions et avec certaines précautions.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 1° On fait une dissolution de permanganate de potasse ou de soude à 2 grammes par litre ; on baigne les soies un quart d'heure dans cette disso-tion ;
- 2 Pour dissoudre la pellicule d’oxyde manga-nique qui recouvre ces soies, on les plonge deux ou trois fois dans une dissolution soit d’acide sulfureux soit d’acide arsénieux ;
- 3° Puis on passe les soies dans de l’acide sulfhy-drique à l’état de sulfhydrate alcalin;
- 4° On lave les soies;
- 5° Enfin on les soumet à l’action de l’acide sulfureux liquide ou gazeux.
- Et comme alors ces soies n’ont pas encore acquis le degré voulu de blancheur, on renouvelle deux ou trois fois cette série d’opérations; c’est-à-dire qu’on revient sur un bain de permanganate, puis d’acide sulfureux ou arsénieux, ensuite de sulfhydrate alcalin suivi d’un lavage, enfin d’acide sulfureux, et cela renouvelé deux ou trois fois dans le même ordre.
- Ceci est un nouveau chapitre à adjoindre aux procédés de blanchiment par les permanganates, que M. Tessié du Motay ne paraît pas avoir abandonnés, malgré qu’il n’en soit plus guère question en industrie.
- Le procédé ci-dessus indiqué, fait l’objet d’un brevet d’invention.
- APPRÊT GUIGNET
- La Société Cambon et Ce décrit ainsi son invention :
- Notre invention a pour objet un nouveau produit destiné à apprêter, conserver et imperméabiliser les matières textiles quelconques, végétales ou animales, à l’état brut ou à l’état ouvré, ainsi que le bois, les produits ligneux et les diverses espèces de papiers.
- Ce produit portera le nom d'apprêt Guignet.
- Pour obtenir cet apprêt, on produit d’abord un savon métallique insoluble dans l’eau, à l’aide d’une solution d’un sel métallique, tel que sulfate d’alumine, de fer, de cuivre, etc., et d’un savon soluble, comme le savon de Marseille, ou même les savons de résine.
- On peut agir à froid ou à chaud, en brassant énergiquement pour opérer le mélange; dans le
- travail à chaud, les savons insolubles dans l’eau entrent le plus souvent en fusion, montent à la surface du bain, et sont ensuite enlevés facilement à l’aide d’écumoires ou de cuillers. Dans le travail à froid, la séparation s’obtient par simple filtration.
- Le savon insoluble dans l’eau est dissous dans une huile légère de goudron, de pétrole ou autres hydrocarbures volatils; on peut aussi employer les essences, le sulfure de carbone ou autre dissolvant qui ne laissent aucun résidu par l’évaporation.
- Il est souvent utile, au moment d’employer l’apprêt, de le chauffer légèrement pour le rendre parfaitement fluide.
- L’apprêt ainsi préparé est appliqué par immersion ou par tout autre moyen, sur les fils, cordages, tissus et autres objets, qui devront d’abord être bien séchés.
- Le dissolvant s’évaporant à l’air libre laisse l’objet bien pénétré du savon métallique insoluble ; on peut aussi effectuer l’évaporation dans des appareils distillatoires, de manière à recueillir le dissolvant, qui rentre en fabrication.
- Le savon de cuivre donne aux objets préservés la plus belle teinte verte, et en même temps les garantit des piqûres des insectes et des moisissures.
- On peut aussi employer le savon de fer, qui donne une couleur nankin, ou le savon d’alumine, qui est tout à fait incolore, ou enfin tout autre savon ou résinate métallique insoluble dans l’eau et suffisamment soluble dans les dissolvants ci-dessus indiqués, double condition qui caractérise tous les produits qui peuvent servir de base à l’apprêt de notre invention.
- La couleur de l’apprêt Guignet et ses propriétés accessoires peuvent d’ailleurs être modifiées à volonté par l’addition de matières quelconques solubles ou insolubles dans le dissolvant emploi é, telles que substances colorantes, lésines, bitumes, etc.
- Les mêmes savons insolubles dans l’eau peuvent se dissoudre en petites quantités dans les huiles siccatives, et servir ainsi à la préparation de peintures ou enduits doués de qualités précieuses au point de vue de la conservation ; l’apprêt obtenu en dissolvant ces savons dans les liquides volatils présente, en outre, le grand avantage de présenter jusque dans l’intérieur les tissus les plus serrés, les cordages et les produits ligneux les plus grossiers. [Brevet).
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Po
- PROCÉDÉS
- v
- GRIS DE LIN SUR TOILE D’IRLANDE
- de nuances employées pour robes, jupons, costumes d’enfants, jaquettes, pantalons, et même pour des articles de fantaisie, tels qu'ombrelles, coiffures de jardin etc., pour la saison d’été.
- Les nuances, tout en restant dans ces genres, peuvent cependant offrir une certaine variété.
- On fait également des toiles semblables avec bandes et carreaux de couleur, obtenus soit par tissage, soit par impression.
- Les costumes et articles de dames sont souvent ornés de broderies blanches à dispositions, ou de garnitures, liserés, passe-poils également blancs ou de couleur.
- On mordance les tissus en y plaquant de l’acétate d’alumine (mordant rouge) au moyen du foulard ; ou bien l’on fait baigner à chaud dans une dissolution d’alun contenant de la craie.
- 7 On teint ensuite dans une décoction de quer-citron, sans ajouter de colle (750 grammes dequer-citron par pièce).
- Enfin on brunit en donnant cinq à six tours dans une dissolution de sulfate de fer (couperose), faite avec 3 kil. pour 500 litres d’eau.
- On rince, et on apprête à la rame.
- GRIS-THÉ SUR CRETONNE
- Pour une pièce demi-blanche :
- Baigner dans une décoction faible de sumac.
- Virer au gris dans une dissolution très-faible de couperose et de pyrolignite.
- Passer à l’eau de chaux au au carbonate de soude.
- Teindre avec du quercitron, contenant de l’alun et de la craie.
- Apprêter au cylindre ou à la rame.
- Nous n'insistons pas davantage sur ces deux procédés qui ne présentent aucune difficulté ni nouveauté comme exécution.
- Notre but est de montrer des types de tissus et
- TEINTURE ET APPRET
- DES TISSUS PELUCHEUX A BASE DE LAINE
- Dans la teinture des tissus à poils, tels que peluches, velvets, Montagnac, etc. il faut avoir soin de bien manœuvrer, surtout pour les étoffes d’une seule teinte.
- Il ne faut passer dans le bain que deux pièces étroites ou une large. Pour les peluches, qui doivent être astrachanisées après, on peut teindre pour couleurs trois pièces étroites, deux larges, et pour noir six étroites et trois larges en même temps. Avant d’entrer dans le bain, on attache les deux bouts ensemble, de manière que l’endroit soit à l’intérieur, ce qui offre deux avantages : d’abord la couleur s’égalise mieux et ensuite on n’a pas besoin d’entrer les tissus avec le bâton, ce qui est dangereux. Il est inutile de dire que l’emploi du bâton est dangereux, parce que partout où il vient frotter la fleur du tissu il occasionne de vilaines cassures qui ne sont plus à refaire ; pour arriver à une bonne teinture, il est important de tourner constamment le tourniquet dans le même sens au lieu de le faire tourner à gauche et à droite comme on le fait généralement pour la teinture des pièces.
- Il convient toujours de rafraîchir le bain, tant à l’entrée qu’à la sortie des pièces. On donne deux tours dès qu’on entre, avant de chauffer, et deux tours avant de lever.
- Après la teinture, il faut avoir bien soin de ne pas enrouler directement les tissus sur le tourniquet, mais de les plonger déroulés dans une cuve d’eau froide, et de manœuvrer jusqu’à refroidissement complet. Puis on enroule sur le tourniquet
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- sans faire des plis. C’est à peu près le seul moyen d’éviter des pinçures ou faux plis.
- Il ne faut jamais employer des cuves plus larges que les pièces l’exigent. Pour cette teinture on a donc tantôt besoin de cuves larges et tantôt ce sont des cuves étroites qui font l'affaire. Si l’on prenait des cuves larges pour les tissus étroits, ceux-ci se replieraient sur eux-mêmes, ce qui rendrait non-seulement la nuance inégale, mais donnerait même des pinçures. Pour ajouter de la couleur au bain pendant la marche, il est inutile de lever -, on a seulement soin de dissoudre la couleur à part et de la verser dans le bain par un des côtés. Si l’on a affaire à des colorants insolubles, on les délaye simplement dans une certaine quantité de bain et on les ajoute lentement au bain en arrêtant un peu la vapeur, et cette distribution de la couleur se fait de telle façon qu’elle doit se répartir dans le bain pendant que la pièce fait un tour sur le tourniquet.
- Il est bon, pour obtenir des nuances vives, d'em-ployer des couleurs solides et de premier choix. Il faut éviter autant que possible de foncer au fer, parce qu’il enlève aux tissus le brillant, et que les bains ne peuvent plus être utilisés. La campêche remplit beaucoup mieux ce but.
- Nous donnerons d’abord une série de recettes éprouvées pour peluches pour ameublements et confections.
- Ecarlate.
- Pour 2 pièces 4/4 ou 3/4 de largeur
- Laver à tiè e dans la soude (250 gr. sel de soude pour 1 pièce) égoutter et teindre avec
- Cochenille.....................1 kil. 500 gr.
- Tartre (demi-cristaux).... 1 750
- Composition d’étain .... 3 Flavine 30
- Faire bouillir 4 h. 1/4 et laver à froid.
- Composition, d’élain.
- Dissoudre, Sel d'étain.................. . 7 kil.
- Dans oxymuriate d’étain. . , 12
- Acide muriatique, . , . . 23
- Employer seulement la partie claire, L’acide muriatique doit être exempt de fer.
- Ponceau.
- Pour 2 pièces 4/4 ou 5/4 Laver les pièces comme ci-dessus et teindre avec Alun • ..... 300 gr.
- Tartre..........................1 kil. 250 gr.
- Cochenille. ...... 4 500
- Composition d’étain. . . . 750
- Bouillir 1 h. 1/4 et laver à froid. On peut foncer avec un peu d’extrait d'orseille.
- Cramoisi.
- Même quantité, même lavage. Teinture : Alun 4 625 gr.
- Tartre..........................1 kil. 250
- Cochenille......................1 250
- Composition d’étain. . . . 500
- Si la nuance n’est pas assez bleue ajouter au bain de la soude.
- Le même bain rouge peut servir 10 à 12 fois.
- Grenat clair.
- Pour 2 pièces comme ci-dessus.
- Bouillir sur le bain rouge une heure avec Alun 625 gr.
- Tartre..........................1 kil. 250
- Cochenille......................1
- Composition............................. 750
- Puis préparer un nouveau bain de 3 à 5 kil. or-seille et bouillir 3/4 d’heure. On peut nuancer au curcuma et à la soude, le premier jaunit, la dernière bleuit.
- Après teinture laver à chaud. Le bain d’orseille peut être utilisé suivant nuance jusqu’à douze fois.
- Grenat moyen.
- Pour 2 pièces.
- Donner un fond en bain rouge comme ci-dessus et faire le bain de teinture avec 7 kil. 1/2 orseille, et une décoction de 1 àl kil. 1/2 bois de campêche.
- Nuancer comme ci-dessus et laver à chaud.
- Grenat foncé.
- Teindre comme ci-dessus et couvrir sur un bain d’orseille contenant : OrseilleS, ...... 7 kil. 500 gr.
- Campêche, ......................3 à 4 kil.
- Grenat au bois rouge.
- Pour 2 pièces 4/4 ou 5/4.
- Bouillir une heure avec
- Alun et. ....... 3 kil.
- Tartre....................... 730 gr.
- Laisser dans le bain pendant une nuit et teindre le lendemain en faisant bouillir une heure avec ; Bois rouge. ... 15 kil.
- Laisser encore 3 à 4 heures et teindre sur un
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- nouveau bain de campêche et d'orseille suivant la nuance. Laver à chaud.
- Ce rouge est moins solide et moins vif que le rouge à la cochenille.
- Vert clair.
- Même quantité que ci-dessus.
- Teindre avec : Alun. 500 gr.
- Tartre préparé.........................1 kil.
- Acide sulfurique............................. 500 gr.
- Carmin d’indigo, .... 500 gr.
- Acide picrique................................ 75 gr.
- Bouillir une heure et laver à froid.
- Vert moyen.
- Même quantité, teindre sur un même bain con-
- tenant : Alun , . 500 gr.
- Tartre préparé.......................1 kil.
- Carmin d’indigo............................ 750 gr.
- Acide picrique............................ 125
- Acide sulfurique.......................... 500
- Vert foncé.
- Même quantité, teindre sur le bain ci-dessus, auquel on ajoute :
- Alun..............................1 kil.
- Acide sulfurique., .... 500 gr.
- Carmin d’indigo...................1 kil.
- Acide picrique.................... 500 gr.
- Voilà les nuances les plus demandées en vert. Il va sans dire qu’on peut les varier suivant les quantités de carmin d’indigo et d’acide picrique.
- Le bain de vert se conserve et peut servir jusqu’à seize fois.
- Gris d’argent solide.
- Pour 100 kil.
- Préparer un bain de :
- Alun. ............................ 500 gr.
- Tartre...................... • 500
- et du campêche suivant la nuance.
- Achever la teinture sur le bain bouillant. On obtient de celle manière un gris très-vif et solide.
- On peut aussi teindre au carmin d’indigo et au cudbear, mais nous préférons de beaucoup le premier procédé. Nous déconseillons tout à lait la teinture de gris au fer, parce que ce procédé durcit beaucoup les fibres.
- {Farber-Zeitungf
- INDUSTRIELLE
- SUR LES ENCRES D’ANILINE
- Par M. C.-H. VIEDT.
- Les encres d’aniline, en raison de la beauté de leur teinte, de leur bas prix, de leur préparation facile et de leur solidité, ont déjà été accueillies si favorablement, malgré qu’on ne trouve encore sur leurs propriétés que de rares renseignements dans la littérature industrielle, qu’il est bon d’essayer de combler cette lacune.
- Pour fabriquer les encres d’aniline, c’est-à-dire les encres rouge, bleue, violette, verte et jaune, on prend les sels d’aniline correspondants, qui se dissolvent dans l’eau. Une formule qu’on a donnée surtout pour l’encre rouge, et qui prescrit de dissoudre la fuchsine soluble dans l’alcool dans un esprit à 90° C, puis d’étendre avec la quantité nécessaire d’eau, doit être rejetée, parce qu’au bout de très-peu de temps, la fuchsine s’en sépare entièrement, au point que l’encre devient incolore et l’écriture grenue. La même chose a lieu lorsqu’on prépare les autres encres d’aniline d’après la formule précédente avec les couleurs solubles dans l’alcool.
- On doit préparer l’encre rouge en dissolvant dans 150 à 200 parties d’eau bouillante, 1 partie de fuchsine-diamant, soluble dans l'eau; après le refroidissement, on peut faire usage de cette encre. Une addition de gomme arabique n’est utile que pour les personnes qui écrivent très-lentement et lourdement. Il faut alors ajouter 3 parties de gomme arabique la plus blanche, ou de dextrine blanche, dans 6 parties d’eau. Cette encre coule bien, n’empâte pas la plume, et naturellement, ne moisit jamais-, elle a du feu, qui, dans tous les cas, n’égale pas en beauté la couleur du carmin, mais elle est plus solide, plus permanente et plus facile à préparer; le ton de sa teinte vire légèrement au violet, et il y a actuellement dans le commerce une fuchsine-diamant de M. Knops qui se distingue par une belle couleur de coralline : la couleur de l’encre au bois de Fernambouc est moins belle.
- Il importe beaucoup de prendre en considération la qualité de la fuchsine. On rencontre, en effet, dans le commerce, des fuchsines et autres couleurs
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- d’aniline provenant de diverses fabriques qui ne sont pas complètement solubles dans l’eau, soit en raison d’une fabrication défectueuse, soit par suite de sophistications. On ajoute souvent aussi à la fuchsine des cristaux de sucre qu’on a colores avec une dissolution de cette matière. Quant a la valeur de celle-ci, ce qu’il y a de mieux est de s’en assurer par un essai colorimétrique : pour cela, on prépare une liqueur normale, en faisant, dans 10 litres d’eau, une dissolution de 1 centigramme de belle fuchsine non adultérée, dont on rempli un tube en verre d’environ 20 centimètres de longueur et 1 centimètre de diamètre. Pour faire l’essai d’une autre fuchsine, on en fait dissoudre aussi un centigramme dans 5 litres d’eau seulement, on charge 50 centimètres cubes de cette solution dans une burette de 1 centimètre de diamètre, et on ajoute de 1 eau jusqu’à ce que le ton de la couleur atteigne celui de la liqueur normale. La valeur relative de la fuchsine soumise à l’essai est ensuite facile à calculer. Par exemple, s’il a fallu ajouter encore 25 centimètres cubes d’eau à la solution contenue dans la burette, le titre de la fuchsine essayée n’est que de 75 0/0. C’est de la même manière qu’on parvient à déterminer la valeur des autres couleurs d’aniline.
- On n atteint pas non plus, pour l'encre bleue, la belle teinte de l’encre préparée avec le bleu de Berlin, parce qu’elle a toujours un léger reflet grisâtre, mais quiconque connaît les difficultés que présente l’encre qui se fabrique avec ce bleu de Berlin, et combien elle est impressionnable, donnera certainement la préférence à l’encre d'aniline Les encres à l’indigo et au carmin d’indigo sont inférieures à celle d’amline. Pour préparer cette dernière, on dissout une partie du bleu-lumière, bleu de Paris, soluble dans 200 à 250 parties d’eau bouillante. L écriture, faite avec cette encre, ne doit pas, après qu elle est sèche, avoir un éclat cuivré, auquel cas il faudrait encore y ajouter de l’eau -, du reste, cette encre se comporte comme celle à la fuchsine.
- L encre violette à l’aniline est la plus répandue parmi toutes les encres d’aniline. On la débite en Allemagne sous les noms d’encre du monde élégant, encre pour la noblesse, etc. Pour la préparer, on fait dissoudre 1 partie de violet-bleu d’aniline soluble, dans 300 parties d’eau ; sa teinte est éclatante • elle ne laisse pas déposer la matière colorante: elle est bien fluide, coule aisément et sèche vite. Toutefois, elle est très-im ressionnable en présence des encres à copier usuelles, des encres à l’extrait de campêche, à l’alun, au sulfate de
- cuivre, à l’acide sulfurique et à la glycérine. Si l’on plonge une plume, qui a servi auparavant pour l’encre à copier, dans l’encre violette d’aniline, l’écriture devient de suite très-pâle et grumeleuse.
- Pour préparer ce qu’on appelle les cartons ou papiers à encre, on prend du papier sans colle qu’on plonge dans une solution concentrée de bleu-violet soluble dans l’eau; on fait passer les bandes de papier, après qu’elles sont sèches, dans une machine à satiner, et on les découpe en morceaux convenables. Malgré que les cartons du professeur Boëttger aient été recommandés, on ne peut, toutefois, y voir qu’une invention bien peu rationnelle : pour en faire usage, il faut découper ces cartons en morceaux et les arroser avec de l’eau. Mais par ce procédé, la fibre du papier retient une partie notable de la matière colorante (environ 30 0/0), qui est perdue comme encre. En outre, la fibre du papier ramollie s’attache à la plume,de façon que l’em-ploi des cartons ne devient possible qu’après qu’on a filtré l encre, opération qui enlève à ces cartons leur principal mérite, à savoir : une préparation facile et très-prompte d’encre pour les voyageurs. On ne voit pas pour quelle raison on n’emploierait pas comme encre en poudre, le bleu-violet pulvérulent, qui se dissout bien plus promptement, qui est plus facile encore à transporter que ces cartons, et qui est exempté des défauts de ceux-ci. Pour écarter le reproche qu’on a fait à cette poudre de moisir aisément, on pourrait en remplir de petites capsules de gélatine, ou mieux avec une solution chaude de gomme arabique 11 est bien établi qu’une capsule ne servirait que pour préparer une quantité déterminée d’encre.
- L encre verte d’aniline est la plus magnifique de toutes, mais aussi celle qui coûte le plus cher. Pour la préparer, on dissout une partie de vert à l’iode, qui n’est soluble dans l’eau, que dans 100 à 110 parties d’eau bouillante. Cette encre produit une écriture gris-bleu clair-, si l’on veut que le ton de sa couleur devienne vert jaunâtre, on y ajoute un peu ci acide picrique. Elle surpasse notablement en beauté les encres au vert-de-gris et autres encres vertes.
- L’encre d’aniline jaune n’est pas un produit qu on puisse recommander. Une solution d’une partie d’acide picrique dans 120 à 140 parties d’eau est la meilleure et la moins dispendieuse ; du reste, il est bien rare qu’on fasse usage d’encre jaune.
- Les encres à copier ne sauraient être préparées avec les encres d’aniline qu’on [vient de faire con-
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- naître. Malgré qu’elles soient solubles dans l’eau, et que, quand on les humecte elles puissent livrer une empreinte, les caractères de l’écriture ne sont pas transportés avec assez d’intensité pour donner des copies fortement colorées. Les solutions concentrées des sels d’aniline, qui pourraient remédier à cet inconvénient, s’effacent aisément en séchant et fournissent,en outre,des copies d’un éclat métallique.
- La recette donnée en 1867 par M. E. Jacobsen, pour la fabrication des encres noires d’aniline à marquer le linge, nous paraît préférable sous tous les rapports (1).
- On peut aisément s’assurer si une encre rouge, violette ou bleue, a été préparée avec l’aniline, ou bien avec le carmin, le bleu de Berlin, le campê-che, l’indigotine, etc., de la manière la plus simple, en évaporant ladite encre. Le résidu de cette évaporation, pour les encres d’aniline, est d’un éclat doré ou cuivré-, tandis que les résidus des autres encres ne présentent pas cet aspect.
- La préparation des encres d’aniline est tellement simple, que tout consommateur peut très-bien fabriquer lui-même celle dont il peut avoir besoin. (Polytechnisches Journal).
- TISSUS EN POIL DE CHAMEAU.
- Le poil (El Oubeureo arabe) de chameau (Came-lus dromaderius, L.) sert aux indigènes à confectionner des étoffes de tentes, des sacs nommés Ghe-rara, des couvertures pour les chevaux. On en fait la corde qui sert à fixer le haïk autour de la tête, il y a plusieurs années, deux de nos grands industriels, MM. Davin et Montagnac (de Sedan) ont réussi à préparer avec le poil de chameau des tissus de premier ordre, tels que draps de velours, fort chauds, pouvant suppléer, dans les pays froids, à l’usage des fourrures, des étoffes pour robes, des châles légers, qui ont été très-remarqués.
- La finesse de la toison du dromadaire est variable suivant les parties du corps -, le poil le plus beau et le plus fin se trouve aux aisselles et sur la bosse. M. Vallon dit que dans le jeune âge ces poils
- (1) Voir dans le Moniteur de la Teinture, année 1857, page 166, la recette de Cette encre qu’on prépare avec une solution de perchlorure de cuivre cristallisé et une solution de chlorhydrate d’aniline.
- sont fins et lisses, et qu’ils deviennent crépus et frisés en vieillissant. On tond le chameau tous les ans au printemps, à partir de la deuxième année. Le produit varie entre trois et quatre kilogrammes, suivant l’âge et la taille, et dont le prix est de 1 fr. â 1 fr. 50 le kilo. La population cameline de l’Algérie est d’environ 180,000 têtes.
- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 104690. — 21 août : Casthelaz. —. Matières colorantes applicables à la teinture, à l’impression, etc., etc.
- 104692 — 21 avril : Connor. — Perfectionnements dans la préparation des fils et substances fibreuses.
- 104697. — 26 août : FATTELAY. — Mécanique à tuyauter les étoffes et principalement la lingerie.
- 104709. — 17 septembre : Marsan. — Pantalon sans coutures.
- 104712. 15 septembre : Morel. — Perfectionnement apporté à la machine peigneuse pour laquelle le sieur Morel a pris un brevet d’invention.
- 104716. — 22 août : Sourdat. — Construction d’une turbine essoreuse appliquée aux petits essais de laboratoire.
- 104723. — 25 août : Booth. — Perfectionnements dans les appareils pour la fabrication de tissus sur les métiers à dentelles.
- 104724. — 25 août : CHAILAN de Moriès. — Système de fabrication des plateaux de teinturiers et autres.
- 104749. — 24 août : Schlumberger. — Perfectionnements aux machines à préparer et à filer les matières filamenteuses.
- 104770. — 29 août : Litchfield. — Perfectionnements dans les machines à percer les cartons-Jacquard et faire le repiquage.
- Certificats d’Addition.
- Jooss : 17 août. — Perfectionnements au métier droit à tricot à côtes. — B. 100416.
- Kien et Siaux : 11 août. —Impression mécanique pour planches de gravures en relief. — B. 100417.
- Mouline : 10 août. — Moulin rapide pour la soie. - B. 103952.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Tournier : 19 août. — Perfectionnements dans le montage et le mode d’action des marches, etc.; des métiers à tisser. — B. 103794.
- Vignet frères : 8 août. — Effets produits sur tissus. — B. 103009.
- RALIN : 20 août. — Perfectionnements dans la fabrication des papiers peints. — B. 83733.
- Enoult fils : 11 septembre. — Machine à glacer les draps. — B. 100408.
- Ferret : 13 août. — Machine appliquée au métrage sans fin. — B. 101240.
- JOLLY : 10 septembre. — Incinération des épou-tils mélangés aux laines et aux étoffes de laine. — B. 100379.
- Poron frères : 12 septembre. — Machine à faire la rayure sur métiers circulaires. — B. 103761.
- Vogt et Henninger 18 août. — Transformation du toluène en orcine et orcéine, matière colorante. - B. 97641.
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- INFORMATIONS à FAITS DIVERS
- Exposition de Philadelphie
- Les Etats-Unis de l’Amérique du Nord se préparent à célébrer le centième anniversaire de leur indépendance, proclamée le 4 juillet 1776 par le congrès réuni à Philadelphie, dans l’hôtel de l’État. A cet effet, une exposition universelle s’ouvrira le 19 avril 1876, et toutes les nations du monde y sont conviées.
- Plusieurs cités importantes de la grande République auraient voulu avoir l’honneur de donner l’hospitalité à toutes les œuvres du génie humain; la ville de Philadelphie, berceau de la liberté des Etats-Unis, a été choisie. Cette ville qui, en 1634, ne renfermait que 2,500 habitants, 42,500 en 1790, possède aujourd’hui une population de près de 700,000 âmes. Elle est située entre les rivières Delaware et Schuylkill, et possède l’un des principaux ports de l’Union. Son parc immense, placé sur les deux rives du Schuylkill, est au centre ouest de la cité, renferme un grand plateau, au point culminant duquel l’Exposition sera placée, à une hauteur d’environ 40 mètres au-dessus du niveau de la rivière.
- Les constructions les plus importantes seront : le bâtiment principal (Main building) réservé à l’Industrie, la galerie des beaux-arts (Art Gallery), la galerie des machines (Machinery hall), l’exposition d’agriculture ( Agricultural hall), l’exposition
- d’horticulture (Conservatory). Dans leur ensemble, ellés couvriront un espace d’environ 160,000 mètres carrés (16 hectares).
- La France s’apprête à prendre une large part à cette exposition.
- Un comité, composé de députés et de grands industriels, vient de se former dans le but de faciliter les relations entre le commerce français et la direction de l’exposition.
- Ce comité est ainsi composé : président, M. le marquis de Lafayette; vice-présidents, MM. Dietz-Monnin et Wolowski; secrétaire, M. Flottard; membres, MM. Laboulaye, Féray, Max-Richard, Arbel, Julien, Johnston, Fourcand, Dupouy, Ducarre, Mangini, Chiris, Frayssinet, Balsan, Joubert et Pascal Duprat.
- Incendies
- A Privas (Ardèche), un effroyable incendie à éclaté dans la manufacture de M. Rey.
- Malgré la promptitude des secours, les corps de bâtiments servant d’habitation, de manufacture de drap, de filature de laine et de moulin à blé, furent envahis par le feu.
- Le feu avait pris dans une chambre où se trouvaient des genêts secs. Il s’est communiqué à la chambre à coucher de M. Rey, lequel n’eut que le temps de sauver sa femme et ses enfants.
- Six travailleurs furent grièvement blessés par la chute d’une toiture.
- Les pertes sont considérables.
- Cette semaine, à Paris, vers une heure du matin, un incendie s’est également déclaré dans les ateliers de M. Guinion, apprêteur de laines, rue de la Glacière, 121.
- Cet incendie a pris en peu d’instants d’énormes proportions, le feu s’est communiqué aux hangars qui se trouvent dans les cours de la maison.
- Une heure après, on était complètement maître du feu ; les pertes sont évaluées à 10,000 francs, elles sont couvertes par une assurance.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants ; F. Gouillon & P. Blondeau. Tous droits réservés.
- Imp. C. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennos.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Vol., Ne 9. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Mai 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Moyen de définir et de nommer les couleurs ; construction des cercles chromatiques (suite) : üoms des couleurs rapportées aux cercles chromatiques, par M. CHEVREUL.— Congrès international de Bruxelles pour l’unification universelle du titrage des fils, avis du comité permanent.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Teinture et apprêt des tissus pelucheux à base de laine (suite); Bleu (échantillon); Brun, Noir-Noir, Noir-Bleu, Corinthe foncé, Olive. — Impression sur coton par les couleurs d’aniline.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Sur la fabrication de l’albumine de sang et de l’albumine d’œufs, par M. Ed. Campe.---Brevets d’invention concernant les tindustries inctoriales et textiles.— Variétés : Sur la couleur café, et moyen d’en préparer du bon.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Rapports du jury de l’exposition de Vienne. — Epuration des eaux de la Seine. — Accident de l’usine Poirier.
- CHRONIQUE
- La situation des affaires commence à être un peu moins favorable à a fabrication, qui se trouve, en ce moment, entre ceux saisons ; mais elle continue à être excellente peur le commerce des fils et tissus.
- L’industrie des tissus se plaint toujours de la concurrence sans pudeur, des fabricants étrangers, qui font copier et imiter ses genres et ses dessins, et fabriquent des Articles analogues sans avoir eu à faire de frais d’imagination ou d’argent pour arriver à les créer; quelquefois, ces marchandises sont en qualités sicondaires, et déprécient la bonne fa-brieation.
- Ceci est ui mal bien ancien, dont Mulhouse, principalement a beaucoup eu à souffrir, mais que l’on ne peut guère espérer de voir disparaître. Peu de fabricants, i faut bien le reconnaître, se feraient scrupule d'imiler les articles bien accueillis de ses concurrents, si la loi ne s’y opposait, on ne peut donc trop se plaindre des étrangers, qui ont toute la liberté de le faire, et qui à notre égard ne sont pas absolument tenus à des. délicatesses contraires à leurs intérêts.
- Les provocations belliqueuses des journaux prussiens ont beaucoup nui aux affalas en Allemagne -, il y a eu un moment d’arrêt très-marqué dans les affaires, et qui se fait encore entir; d’après les journaux plus sensés de cette ntion, ce serait par centaines de millions qu’il faudait compter le tort fait à son industrie et à sor commerce par ces allégations inconsidérées, jointes à la crise monétaire qui sévit chez elle.
- En France et en Belgique, les affaires n’ont pas fléchi-, Verviers, cependant se plaint d’un arrêt dans sa fabrication, mais ctte place fait beaucoup
- d’affaires avec l’Allemagne et doit, nécessairement, partager la bonne et mauvaise fortune de cette nation.
- Pour les produits tinctoriaux, on signale un affermissement dans le prix des indigos ; depuis une vente publique faite à Londres, le 13 avril, de 10,300 caisses, la demande était restée à peu près nulle ; il y a donc maintenant tendance à la reprise-, mais il n’y a, du reste, aucun cours réel établi. Au Hâvre, il vient de se traiter quelques affaires à conditions réservées. Les garances sont toujours languissantes, les alizarines artificielles ont jeté une grande perturbation dans ce commerce, qui aura certainement beaucoup à en souffrir-, les paluds d’Avignon se cotent 27 fr.; les alizaris ordinaires, 21 fr.
- Les bois de teinture donnent lieu à un commerce plus régulier -, les premières sortes de rouge et de jaune, c’est-à-dire lesFernambouc et les Cuba, sont très-fermes; les campêches d’Haïti sont également très-demandés; les autres sortes donnent lieu à un courant d’affaires sur lequel il n’y a rien de particulier à noter. Les Gaudes, toujours quelque peu délaissées, se cotent à Pezenas, à 18 et 20 fr. les 50 kilogr.
- Un fort arrivage, à Marseille, de cochenille, a fait baisser le prix de cette matière colorante. Les rocous, au contraire, peu abondants sur la place de Bordeaux, ont vu leur prix s’élever, mais aussi leur commerce se ralentir considérablement.
- Les tartres se vendent très-activement-, on cote à Pézenas les premiers blancs, crème de tartre, 125 à 126 fr. les 50 kil.; à Bordeaux, on est démuni de marchandise étrangère, et cependant la demande est abondante.
- Les gommes, dont l’emploi est si important en impression, sont monopolisées, à Bordeaux, par les importateurs, et il en résulte une absence complète
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- LE MONITEUR LE LA TEINTURE
- de concurrence pour les sortes du Sénégal. En gomme arabique, on a reçu d’Alexandrie quelques détails sur la situation commerciale de l’Egypte ; le vice-roi ayant terminé la guerre, a rendu au commerce toutes les barques et chameaux qui servaient pour les transports du matériel de guerre. Les indigènes ont recommencé les transports de gomme, aussi cette marchandise arrive-t-elle en grande quantité sur les marchés, et ne tardera pas à être importée en Europe.
- Les couleurs d'aniline restent dans la même situation, malgré que l’on signale une baisse dans les henzoles et les toluènes; mais elle n’est pas assez considérable pour influer sur le prix des couleurs, et, d’ailleurs, les goudrons et huiles brutes sont toujours à prix bien soutenus.
- M. le professeur De LUYNES vient de terminer son cours de chimie tinctoriale, au Conservatoire des Arts-et-Métiers, qu’il ne reprendra, selon son programme habituel, que dans deux ans; ses leçons ont été très-brillantes, très-suivies, et seront très-profitables pour un petit nombre d’auditeurs.
- La majeure partie de ceux-ci sont impuissants à suivre l’enchaînement des réactions chimiques, sur lesquelles est fondée la fabrication des nouvelles couleurs; cette industrie, créée d’apres des théories de la chimie organique accessibles seulement à ceux qui les ont déjà étudiées, excite au plus haut point l’intérêt des chimistes et du petit nombre de personnes qui s’y sont adonnées ; les découvertes auxquelles elle donne sans cesse lieu, et dont les aliza-rines artificielles sont une des plus récentes et des plus importantes, offrent un programme très-vaste et très-attrayant pour un professeur de chimie qui connaît ces questions à fond, et a lui-même largement coopéré à leur solution; c’est aussi une grande satisfaction pour lui de pouvoir faire connaître des faits, des théories, des procédés encore inédits, tels que ceux que M. De Luynes a exposés à propos des garances synthétiques; mais combien le professeur ne doit-il pas regretter que l’auditoire ne soit pas à la hauteur de son enseignement, et ne s’intéresse que peu à des faits particuliers d’une science qu’il ne connaît pas, à une industrie qu’il n’exercera jamais.
- C’est, en effet, ce qui a lieu aux Arts-et-Métiers ; la plupart des auditeurs demandent des renseignements sur leurs professions : la Teinture, l’Impression, le Blanchiment, les Apprêts, aussi bien au point de vue scientifique que pratique, et se contenteraient de quelques indications générales sur
- les produits qu’ils emploient et dont il est indispensable, à la vérité, qu’ils connaissent, à grands traits, l’origine, la composition et le mode de production.
- Telle est l’impression que nous avons constatée, mais qui n’ôte rien, d’ailleurs, à la valeur du cours de M. de Luynes et au grand intérêt que nous et quelques chimistes spécialistes, y ont rencontré.
- En terminant, nous appellerons l’attention de nos lecteurs sur la circulaire de la chambre' de commerce de Roubaix, relative à l’unification du titrage des fils, d’après les conventions de la commission internationale; nous souhaitons vivement que l’industrie textile, dans toutes les nations, reconnaisse les avantages de cette unité, qu’elle fasse ses efforts pour la faire prévaloir, et l’adopte désormais dans toutes ses transactions.
- F. GOUILLON.
- P.-S. Dans notre précédente chronique, à propos de l’industrie étrangère, page 88, ce n’est pas « toiles de Belfort, » mais « de Belfast, » qu’il faut lire; dans la chronique du no 7, page 76, c’est « indigo caraque » et non « carogne)) qu’on doit également lire. •
- Cette partie du journal, par mite du caractère d’actualité qu’elle doit avoir, et donnée au dernier moment à l’imprimeur, qu. n’a pas le temps de nous en soumettre les épreuves ; il est compréhensible que quelques erreurs s’y glissent, surtout dans les termes spéciaux.
- L’impression hâtive des journaux donne lieu à quelques fautes typographiques ou même à des erreurs d’auteur, mais lorsqu’elles n’dtèrentpasle sens d’une phrase, il serait oiseux d: les relever ; chacun les corrige de soi-même.
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- MOYEN DE DÉFINIR
- ET DE NOMMER LES COULEURS
- Construction des cercles chromatiques (suite) Par M. Chevreul.
- Une fois les 72 types arrêtés, il s’agissait de les modifier de façoi à en obtenir 72 gammes de 20 tons chacune depiis le blanc jusqu’au noir.
- Je fis faire une \amme rouge, une gamme jaune et uue gamme bleu, par M. Lebois, chef de l’atelier de teinture desGobelins. — Les trois gammes exécutées furent ex minées par M. Decaux, sous-directeur des teinture; M. Laforet, chef de l’atelier des tapisseries ; M. Loois et moi (M. Chevreul).
- Voici comme nous rocédâmes. — Je ne parlais qu’en dernier lieu et 3 n’inscrivais qu’après que tous les quatre nous fusions d’accord.
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- Nous examinâmes :
- 1° Les trois gammes isolément, pour savoir si les tons étaient équidistants.
- 2° Les tons du même numéro des trois gammes, pour savoir s’ils étaient à la même hauteur-, ou s’ils avaient la même valeur de couleur, comme disent les peintres ;
- 3° Les trois gammes juxtaposées de manière à les voir à distance afin de les comparer sous le rapport de l’harmonie des clairs, des demi-teintes et des bruns.
- Nous examinâmes d’abord les tons dans leur ensemble, puis séparément par trois et par cinq. Nous les trouvâmes équidistants.
- Il existe deux man'ères de juger la hauteur des tons qui portent le nême numéro. C’est de les regarder l’un à côté de l’autre, ou bien de les mêler, en enroulant un fil ce chacun d’eux sur un cylindre ou sur l’ongle. Les ons sont égaux si l’un ne domine pas l’autre. Les deux manières ont été successivement employées— L’examen a été fait d’abord en allant des clairs aux bruns, et le lendemain en allant des bruns aux clairs, afin d’éviter les inconvénients de la fatigue des yeux et des premiers jugements.
- D’après ce (ui précède, le plan circulaire de la construction cromatique-hémisphérique renferme (72x 20) — 1440 échantillons diversement colorés.
- Après avoir ait un noir normal sur laine, c’est-à-dire un noir dénué de toute couleur sensible, on a considéré ce noir comme le ton 21 de toutes les couleurs franches, celles-ci étant censées partir du blanc indiqué par zéro couleur, et, conséquemment à cette manière de voir, on a intercalé 20 tons de gris normaux équidistants entre le noir et le blanc.
- On s’est livré ensuite à des essais propres à résoudre la question de savoir comb'en il faudrait intercaler de gammes entre une codeur franche et le gris normal pour obtenir des tois à une même hauteur et équidistants de cette cauleur ternie par des quantités croissantes de noi'. En prenant le rouge pour exemple, on a trouvé [ue neuf gammes rabattues successivement par 110, 2/10, 3/10, 4/10, 5/10, 6/10, 7/10, 8/10, 910 de noir suffiraient pour les ouvrages lès pluslélicats de la tapisserie des Gobelins, résultats enformes aux gammes inscrites sur le cadran d construction chro-matique-hémisphérique.
- Il est aisé maintenant de saoir combien il faudra de tons pour représenter les ypes des couleurs rabattues. Chacune des 72 gaimes de couleurs fran
- ches donnant 9 gammes rabattues composées chacune de 20 tons, on trouve 72X9= 648 gammes, lesquelles étant formées chacune de 20 tons, donnent 648 x 20 — 12960 -, en ajoutant d’une part, les 20 tons de gris normaux, et d’une autre part, les 1440 tons des gammes franches, on a une somme de 14420 tons pour l’ensemble de ceux qui constituent la construction chromatique-hémisphé-rique.
- 1° Une couleur sera parfaitement définie par l’indication du nom de la gamme à laquelle elle appartient, et le numéro de son ton, si la gamme appartient au premier cercle-, par ex. :
- La couleur écarlate la plus ordinaire appartient au 3 rouge, et en étant le 10e ton, on la définira 3 rouge 10 (3 R. 10).
- 2° Une couleur appartenant a une gamme rabattue, sera parfaitement définie par l’indication de la couleur franche, le numéro du ton et de la fraction du noir qui la rabat. Par ex. :
- La couleur garance, la plus ordinaire de l’uniforme des troupes françaises, appartient au 3 rouge 11, ton terni par 1/10 de noir-, on la définira 3 rouge 3/10 11 ton de noir, ou 3 R. .3/10 11.
- Mélanges donnant à peu près le mélange des 12 gammes.
- Sans numéros du premier cercle chromatique.
- Carmin 1,000— ___ „ ..
- Cendre bleue 0,650 R 8 ” R 11
- Carmin • 1,000 R. Or. U ton — R. O. II Chromate de zinc 1,160)
- Carmin a • 0,230‘Orangé 8 ton = 0. 8 Chromate de zinc 1,000)
- Carmin 0,063) . sn’T
- aha Orange .Ie 8 — O. J. 8
- Chromate de zinc 1,000 )
- Chromate de zinc, jaune 8 ton = J. 8.
- Chromate de zinc 1,000 Ii , _ sbi — AG>KA J vert 7 ton — J. V. 7
- Cendre bleue 0,230 )
- Chromate de zinc 0,620 )_ n „ o —11 n Vert 8 ton — V. 8
- Cendre bleue 2,419)
- Chromate de zinc 0,500 ). _ v „ .
- — - maa Vert bleu 1 ton — V. B. 8
- Cendre bleue 2,5001
- Cendre bleue 1,000)— j • a } Bleu (1) ton — B.
- Chromate de zinc 0,024 §
- Cendre bleue 1,000) . „ ,T - . B. violet 12 ton B. V. 12
- Carmin 1,600 )
- Cendre bleue 1,000 ). n .
- . . a Violet 13 ton — V. 13
- Carmin 0,028)
- Cendrebleue 1,000)— ol 0
- Carmin /Violet R.tonV. .14
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Mélanges donnant à peu près le mélange des 12 gammes.
- Sans numéro du premier cercle chromatique.
- Carmin 1,000
- Cendre bleue 0,650
- Carmin 1,000
- Chromate de zinc 1,160
- } Rouge 11 ton = R. 11
- R. O. 41 ton — R. O. 11
- Carmin
- 0,230
- Chromate de zinc 1,000
- Orangé 8 ton — 0. 8
- Carmin
- Chromate de zinc Chromate de zinc Chromate de zinc Cendre bleue Chromate de zinc Cendre bleue
- 205 o
- S o
- Orangé Je. 8 ton a O. J. 8
- ©
- S o
- C
- 8
- 8 ton ait J. 8
- O O O 20 61 — 61 CO
- S S Gi
- Jaune v. 7 ton —o J. V. 7
- Chromate de zinc 0,500
- Vert 8 ton = V. 8.
- Index alphabétique du nom des couleurs rapportées au cercle chromatique.
- Noms des couleurs.
- Abricot....................
- Aile de mouche ....
- Alyse. .4 ................. ...........................
- Ardoise (couleur) ....
- Amethyse. Normal . . . Aurore. Normal .... ...........................
- Ambre jaune................ Aigue-marine ou Béril . .
- Alizarine sublimée . . .
- id id. Robiquet.
- Azotate d’urane crist . . . Azur de Cobalt............. Acétate de cuivre, petits cristaux ......................
- Acide chromique, petits cristaux ......................
- Alun de chrome, solution . Bleu-blanc.................. Bleu naissant . . . . . Bleu pâle................... Bleu mourant................ Bleu mignon .. Bleu céleste................ Bleu de ciel................
- Cercle chromatique.
- O 6 (type).
- 4 R 9/0 10.
- 3 0 13-14 (type).
- V R 12.
- 1 B 9/10 10.
- 5 B V 3 à 16 (type). 0 J 8.
- 1 O 14.
- 2012 — 20 J IL
- 3 O B 3 à 7 (type). R 0 10.
- 4 R 0 10.
- 4 J 7.
- 4 1/2 B 12 — 5 B11
- 3 VB8.
- R 11.
- 4 B 9.
- 3 B 1/2.
- 3 B 2.
- 3 B 4.
- 3 B 5.
- 3 B 6.
- 3 B 7.
- 1B —2B —3B4 à 7 — B 4.
- (1) Des cendres bleues en apparence semblables ont exigé pour 1 gr. de 0,024 à 0,040 de chromate de zinc.
- Noms des couleurs.
- Bleu de ciel (drap du ministère de la guerre) . . .
- Bleu reine ...... Bleu .............. Bleu de roi...........
- Bleu impérial......... Beu Napoléon.......... Bleu azuline ..... Bleu Raymond 5 . . . . Bleu d’acide sulfo indigo-
- tique ...... * Bleu de Prusse..... Bleu de Prusse ou de France Bleu de Prusse demi-teinte . Bleu pers. ...... Bleu Aldeguo ..... Bleu d’enfer ... Bleu de cuve moyen . . . Bleu de cuve, fond . . , Bleu de Chine......... Bleu d’Haïti.......... Bleu barbeau ..... Bleu turquoise........ Bleu des turquoises obser-
- vées par M. Chevreul. .
- Bleu foncé (Drap du ministère de la guerre) . . .
- Bleu-violet (Drap du ministère de la guerre) . . .
- Bleu-Damas de Lyon . . . Bleu (Drap blanc blanchi du ministère de la guerre) . Bleuet normal........ Bleuet, couleui sur soie . . Beurre frais......... Brique............... Brun vif............. Bouton d’or.......... Bois................. Bois d’acajou brut . . . Bois d’acajou veri, partie
- rouge.................
- Bois d’acajou vern partie jaune.......
- Bois de chêne . . . .
- Bois gris............
- Bois de cèdre, crayon. . .
- Bois de noyer .....
- Bronze ..........
- Côtelé chromatique.
- 3 B?
- 3 B 8.
- 3 B 10.
- 3 B 12 à 43.
- B V 12.
- 3B?
- 3 B?
- 3 B?
- 3B?
- 3B?
- 2 B 11.
- 1 B 10.
- 3 B 14 1/2 à 46.
- 3 4 16 à 47.
- B 18 à 19.
- SB 14.
- $ B 3/10 11.
- B6.
- 5 B 13.
- BV 12 à 14.
- B 7.
- 31B343— 8v B1C.
- 1 V. 21.
- BVD.
- B 9.
- 1 B 1.
- B V 13 à 14.
- 3 B 10.
- O J 2 4/2 à 3.
- 3 R 0 5/10 12 (type).
- 5 V 18 (type)
- 4OJ9-3O J7.
- 4 0 16.
- 3 R 5/10 (type).
- 4 R 011.
- J O 2/10 10.
- 2 O 6/10 8 (type).
- 2 R O 7/10 10.
- 3 R O 6/10 1/2.
- O 3/10 — 30 5/10?
- 3 J 20.
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-
-
-
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 103
- Noms des couleurs.
- Bleu fixe (Bleu de Prusse) .
- Bleu de Berlin en pain . .
- Bleu de Berlin en poudre . Bleu de Cobalt..........
- Bleu laque ......
- Bleu-laque foncé........
- Bleu de Dumont ....
- Brome liquide .....
- Bi-sulfure de mercure (vermillon) ................
- Brun Van-Dyck ....
- Brun rouge. ...
- Caca-dauphin............
- Café grillé ou torréfé. . .
- Café au lait...........
- Ganelle.................
- Capucine................
- Carmélite .....
- Carotte.................
- Céladon. ....
- Cerise (couleur ducommerce) Coquelicot ......
- Coquelicot ou ponceau . .
- Chair. .......
- Chair rose .*....
- Chamois. ...... Chamois jaune. ....
- Châtaigne ......
- Chocolat............ .
- Chocolat en tablette . . .
- Cire d’abeille .....
- Cigare ................
- Citron.................
- Colombien .
- Cornaline..............
- Couleur de roi.... .
- Couleur de poil........
- Couleur de feu. .... Couleur sang de bœuf . . Cramoisi . . . . . . Cramoisi des anciennes tapisseries des Gobelins . . Cramoisi des plus belles étoffes de Lyon . . . Cramoisi plein.....
- Cercle chromatique.
- 3 B 17.
- 5 B 19.
- 3 B 17.
- 3 B 10.
- 3 B 13.
- 3 B 14.
- 5 B 11.
- 2 R 11.
- 4 R 10.
- 4 R 19 1/2.
- 0 15.
- 4 O J 8 légèrement rabattu.
- 3 0 18-19 (type). —
- 5 RO 7/1018-19.
- 2 0 6/10 4.
- 3 O 14 — 20 5/10 9 à 12.
- 3 R O 10 à 13 (type).
- 3 0 15.
- O 7 — 6 —10 (type)
- 3 B V 5 — 8.
- R9 —10 —5 VR8.
- R 9.
- 1 R 8 ou 3-4 R 10 (type).
- 3 R 0 5/10.
- 2 R 4/10.
- 2 0 2—6.
- 4 0 J 3.
- 2 0 16-17 — 18.
- 5 V R 48.
- 5 0 19.
- 3 O 17 — 0 J 6 —
- 10 J 1/10 9.
- 2 0 3/10 11.
- 4 OJ 6 — J 6.
- 3 V10.
- 1 I O 14.
- 13 V 12.
- 5R O 4/10 et 6/10.
- $4-3 R 10.
- / R 12-14.
- 3 V R 10 (type).
- 3 V RIO à 11.
- Noms des couleurs.
- Cramoisi (Drap du ministère
- Cercle chromatique.
- de la guerre) Capucine . . .
- Capucine d’Alger .
- Casimir. . . .
- . 2VR11.
- . 4 R O 8.
- . 2RO 9.
- . RO 3-4-9 —301/10
- 3 — 0 J 9 — VI
- Cuir tanné. Fauve. . . .
- Carmin en poudre ou pierre
- Carmin jaune.............
- Carmin fixe de garance . .
- Chrômate jaune de potasse
- en cristaux..............
- Chrômate jaune de potasse en poudre ...............
- Cendre bleue ..... Cuivre poli.............. Chrômate de plomb . . . Chrome n° 3 à base de zinc.
- 3
- — 3 V R 12.
- 10 4/10 7.
- 1 R 11.
- J 9 1/2 — 5 0 J 8.
- 5 V? — 1 V R 11
- 1 J 8.
- 3 J 7.
- B 10-11.
- 0 J 15.
- 4 0 J 10.
- 1 0 J 10.
- (A continuer.)
- 3 VR.
- 4 V R.
- CONGRÈS INTERNATIONAL DE BRUXELLES
- POUR L’UNIFICATION UNIVERSELLE DU TITRAGE DES FILS
- AVIS DU COMITÉ PERMANENT
- Il existe un nombre considérable de systèmes pour le numérotage des fils, et cette multiplicité engendre de grandes difficultés dès qu’un, centre traite avec un autre centre qui a d’autres usages.
- Frappée de ces inconvénients et encouragée par l’assentiment des Industriels et des Négociants éclairés de tous les pays, la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Basse-Autriche a pris l’initiative d’une propagande pour l'adoption d'un système uniforme universel d’appréciation, afin de faciliter les transactions commerciales.
- Un premier Congrès international ouvert à Vienne en 1873, a reconnu, après un examen sérieux, les avantages du système métrique décimal français et, en conséquence, il a proposé pour bases du titrage des fils le kilogramme pour unité de poids et 1,000 mètres pour unité de longueur.
- Un second Congrès s’est réuni à Bruxelles en 1874 et, à l’unanimité de ses Membres représentant tous
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- 104 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- les pays, a pris les résolutions suivantes en faisant appel au bienveillant concours des Chambres de Commerce et à la bonne volonté des Négociants et des Industriels de chaque nation pour la mise en pratique du nouveau système à appliquer universellement.
- Le titrage universel des fils repose sur le principe adopté par le Congrès international de Vienne, avec l’unité de longueur de 1,000 mètres et l’unité de poids de un kilogramme, le n° étant indiqué par le nombre d'écheveaux de 1,000 mètres nécessaire pour faire équilibre au poids de 1 kilogr.
- Une seule exception a été admise à ce principe, afin de ne pas troubler les usages commerciaux de tous les pays séricicoles : — Le titrage des fils de soie grège ou moulinée, tout en conservant la même unité de longueur de 1,000 mètres, a pour unité de poids le décigramme. Le titre de la soie résulte donc du nombre de décigrammes que pèse un écheveau de 1,000 mètres de longueur, le titre le plus fin étant le n° 1 et pesant 1 décigramme et l’échelle des nos s’élevant proportionnellement à la grosseur progressive des fils.
- Pour permettre 1° l’appréciation de la régularité du fil et 2 pour établir une meilleure moyenne, le Congrès a proposé, pour les essais de titrage de la soie, l’échevette de 500 mètres et le poids variable de 50 milligrammes.
- Aucun périmètre de dévidoir n’est exclus, l’application du titrage métrique adopté, étant indépendante du mode de dévidage et la longueur réglementaire de 1,000 mètres pouvant être obtenue par un dévidoir ou par tout autre engin mécanique disposé à cet effet.
- Cependant, tout en admettant la faculté d’employer les dévidoirs dont les périmètres sont susceptibles de donner la longueur de 100 mètres par échevette et par conséquent la longueur légale de 1,000 mètres par écheveau, par la réunion de 10 échevettes de 100 mètres, le Congrès international de Bruxelles a recommandé de préférence le périmètre du dévidoir anglais de 1 yard 1/2 correspondant à 1 mètre 37, qui se rapproche le plus de ceux généralement usités dans les différentes nations industrielles du continent.
- En outre, le Congrès a cru devoir indiquer quelques-uns des périmètres suivants comme étant assez généralement acceptés dans la pratique :
- Pour le Coton et la Laine
- Le dévidoir du ] .'rimètre de 1 mètre 37 avec 73 tours (1 mètre 37 x 73 — 100 mètres).
- Pour la Bourre de Soie
- Le dévidoir du périmètre de 1 mètre 37 avec 73 tours (1 mètre 37 x 73 = 100 mètres).
- Le dévidoir du périmètre de 1 mètre 42857 avec 70 tours (1 mètre 42857 x 70 — 100 mètres).
- Pour la Soie grège ou moulinée
- Le dévidoir du périmètre de 1 mètre avec 100 tours (1 mètrex 100 — 100 mètres).
- Le dévidoir du périmètre de 1 mètre 25 avec 80 tours (1 mètre 25 x 80 — 100 mètres).
- Pour le Lin et le Chanvre
- Le dévidoir du périmètre de 2 mètres avec 50 tours (2 mètres x 50 — 100 mètres).
- Le dévidoir du périmètre de 1 mètre 25 avec 40 tours (1 mètre 25 x 40 — 50 mètres.)
- Telles sont les résolutions prses par le Congrès international de Bruxelles-, elle: doivent produire le meilleur effet si le Commerce ( l’Industrie aident à les faire prévaloir dans la patique usuelle et universelle. Nous ne saurions appeler trop l’attention des intéressés sur ces poins importants qui peuvent être une source favorale au développement des rapports nationaux et irternalionaux.
- Afin de répondre à l’app .1 du Congrs international, il est désirable que, à l’exemple les filateurs des autres nations, les filateurs français prennent les dispositions nécessaires pour ni livrer à la consommation que des fils réunissant les conditions qui viennent d’être indiquées.
- De leur côté, les soussignés se proposent de solliciter l’appui des Chambres de commerce pour demander au Gouvernement français la fixation d'une époque à partir de laquelle le dévidage des fils au système métrique décimal sera, rendu obligatoire et, comme conséquence, qu’à partir de la même époque il ne soit plus admis dans les cours de vente aucune cote de poids ou de mesure en dehors du systène métrique décimal si admirable dans sa simplicité et dans son application pratique.
- Vers la fin de iannée, le Congrès se réunira de nouveau en Italie pur s’occuper de la question des fils retordus et, sir la proposition de l’un des soussignés, de la location des reprises d’humidité normales à tolérer dans le conditionnement hygrométrique de tousses textiles. Comme les lumières de tous les homms compétents sont utiles pour élucider une question tussi importante, si le Commerce et l’Industrie avient des observations à présenter, ils voudraient ben les déposer par écrit sous plis cachetés, à la Condiion publique de Roubaix, à la disposition du Comit permanent du Congrès,
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSU
- 105
- qui se ferait un devoir de les exposer à la prochaine réunion dans l’intérêt général.
- Les Membres du Comité permanent du Congrès International pour Roubaix,
- H. Mathon. A. Musin. A. VINCHON.
- Les résolutions qui précèdent ont reçu la complète adhésion de la Chambre de Commerce de Roubaix.
- Le Président de la Chambre de Commerce, A. Delfosse.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- TEINTURE ET APPRÊT DES TISSUS PELUCHEUX A BASE DE LAINE {suite).
- Bleu.
- Pour une pièce.
- Monter le bain avec :
- Borax................................... 500 gr.
- Bleu alcalin...................50 à 100 gr.
- Entrer rapidement, continuer la teinture au bouillon jusqu’à nuance voulue-, passer à l’eau, puis dans • une dissolution de
- Acide sulfurique ... 1 kil. 500 gr.
- Pour des nuances violetées ou rougeâtres, ajouter
- un peu de fuchsine au bain.
- Brun.
- Pour deux pièces.
- Bouillir une heure avec :
- Chrômate rouge de potasse 500 gr.
- Bi-sulfate de potasse . . 500 gr.
- Acide sulfurique . . . 500 gr.
- Passer à l’eau, puis achever la teinture sur un bain bouillant de :
- Bois jaune...............................8 kil.
- Bois rouge...............................4 kil.
- Campêche.................................1 kil.
- Nuancer suivant l’échantillon avec du curcuma ou de l’orseille, laver à froid.
- Voici les couleurs les plus employées pour peluches pour meubles, bien qu’il y ait encore beaucoup de nuances variées, surtout en grenat et vert, que le teinturier peut obtenir en suivant les procédés que nous avons mentionnés.
- Les couleurs des peluches pour confections sont principalement le noir, les divers bruns, et les couleurs modes qui s’emploient le plus.
- Pour les recettes qui suivent, les quantités se rapportent à une pièce de 8/4 ou deux pièces de 5/4.
- Noir-Noir.
- Bouillir une heure avec : Bichromate de potasse. . 500 gr.
- Sulfate de cuivre . . . 250 gr.
- Acide sulfurique . . . 500 gr.
- Bien rafraîchir et teindre avec : Campêche 12 kil. 500 gr.
- Bois jaune.....................1 kil. 500 gr.
- Sel ammoniac .... 1 kil.
- Faire bouillir une heure et demie, bien rafraîchir, laisser une nuit, et laver le lendemain.
- Noir-bleu.
- Bouillir une heure avec : Bichromate....................... 500 gr. Sulfate de cuivre...................................30 gr. Acide sulfurique................. . ..............625 gr.
- Opérer comme ci-dessus et teindre avec : Campêche................., 8 kil. Bois jaune............... 300 gr. Sel ammoniac . . . . 1 kil.
- Bouillir une heure, rafraîchir et laver de suite à chaud.
- Corinthe foncé. 1
- Bouillir une heure avec : Bichromate....................... 500 gr. Cristaux de tartre . . ......500 gr. Acide sulfurique . . ........500 gr.
- Teindre avec :
- Bois rouge....................14 kil.
- Bois jaune.....................3 kil. Acide sulfurique. . . ..300 gr.
- Foncer avec du campêche, et rincer à froid.
- Olive.
- Mordancer comme ci-dessus et teindre avec : Bois jaune..................20 kil.
- Bois rouge.....................1 kil. Campêche.................... 500 gr.
- Acide sulfurique. . . . 1 kil.
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- 106
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Si la nuance n’est pas assez verte, ajouter un peu de carmin d’indigo et d’acide picrique, mais avec précaution, car la couleur pourrait se trop foncer.
- Nous venons d’indiquer les bruns les plus usités; on les nuance toujours à l’orseille et au curcuma.
- Si l’on avait, pour foncer, trop de campêche, il faudrait ajouter un peu d’acide sulfurique ; trop d’acide sulfurique, cependant, attaquerait le fond.
- Pour les couleurs havane, on emploie avantageusement le cachou ; on peutlenuancer en jaune avec de l’extrait de bois jaune, et en rouge avec de l'or-seille.
- Les gris s’obtiennent en fonçant au sulfate de fer.
- Tous les colorants sont employés en dissolutions.
- Un teinturier praticien peut teindre une infinité de couleurs mode en peu de temps sur le même bain, et peut obtenir ainsi des teintes très-solides et à bon marché.
- (4 continuer). (Farber-Zeitung).
- ;----- - o c ---------
- CIRONIQUE INDUSTRIELLE
- SUR LA FABRICATION DE L’ALBUMINE
- DE SANG ET DE L’ALBUMINE D’OEUFS
- Par M. Ed. Campe, de Brünn.
- Oh s’est efforcé à différentes reprises de remplacer, dans la fabrication des toiles peintes, l’albumine de sang et celle desœufs par d’autres matières offrant une composition analogue, telles que l’albumine végétale fraîche ou fermentée-, on a essayé aussi de quelques arséniates alcalins, mais on a toujours échoué. On a pu voir, à l’Exposition de Vienne, de fort beaux échantillons d’albumine de sang et d'œufs, qui ont témoigné que la fabrication de cette matière constituait l’une des industries florissantes de l’Allemagne. C’est en raison de cette considération, que nous décrivons ici les expériences de M. Ed. Campe, qui paraît être lui-même un fabricant très au courant de cette industrie.
- 1’ Albumine de sang. Diverses conditions sont indispensables pour l’obtention d’un beau produit albumineux.
- La première et la plus importante gît dans la rapidité et dans le soin qu’on doit toujours apporter
- à la récolte du sang, au moment de l’abattage des bœufs et des moutons. M. Dolffus-Galline, dans le Mémoire qu’il a publié en 1869, sur la préparation de l’albumine de sang, prétend qu’on peut, sans inconvénient, transporter le sang coagulé à une distance de deux kilomètres ; néanmoins il vaudra mieux éviter ce transport, et faire en sorte que l’on puisse pratiquer l’extraction du sérum dans l’abattoir même, ou dans son voisinage immédiat; en effet, un trop long délai a pour résultat la production d’un sérum rougeâtre et, par suite, d’une albumine plus ou moins colorée ; c’est en été surtout que ces transports ont de grands inconvénients, parce que le sang se coagule moins facilement que par un temps froid.
- Après avoir découpé le sang coagulé en cubes de 2 millimètres de côté que l’on jette sur un tamis, on laisse le sérum s’écouler. Durant la première heure, le liquide filtrant est un peu rougeâtre et entraîne quelques globules du sang, mais, passé ce délai, il coule parfaitement clair et limpide-, sa couleur varie suivant les races bovines dont provient le sang : jaune d’or intense, pour les bœufs de la Hongrie et de la Gallicie, et jaune-vineux clair pour les autres. Au bout de 40 ou 48 heures, tout écoulement a cessé et on décante alors, au moyen de siphons, la portion limpide du sérum, en ayant grand soin de ne pas entraîner les particules colorantes qui se sont réunies au fond des vases. On arrive facilement à ce résultat avec des cuvettes à fond bombé, au centre desquels la branche du siphon est fixée à environ 3 millimètres de la partie la plus basse du récipient. Le rendement obtenu par M. Ed. Campe a été de 24 à 30 p. 100; il emploie des écuelles pouvant contenir 8 à 9 kilogrammes de sang qui lui fournissent 2 à 2 kilogrammes 1/2 de-sérum.
- Le produit de la décantation est recueilli dans des baquets en bois teadre d’une contenance d’environ 100 kilogr., un peu rétrécis par en haut; ils sont munis, à 5 ou 6 centimètres au-dessus du fond, d’une canelle en bois.
- Ceci posé, il importe de savoir, pour le travail ultérieur, si l’on se propose de fabriquer de Y albumine-nature, c’est-à-dire sans éclat, ou de Y albumine-patente, qui est de l’albumine avec éclat.
- Pour fabriquer Y albumine-nature, il suffît de battre, pendant une heure, le sérum additionné de 250 grammes d’essence de térébenthine par 100 kilogr.; le battage s’opère au moyen d’une planchette circulaire de 30 centimètres de diamètre.
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-
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 107
- percée de trous, et emmenchée d’un bâton à son centre.
- Dans l’opinion de M. Ed. Campe, l’essence de térébenthine exerce sur le sérum trois actions dis tinctes :
- 1° Par le battage avec l’air, elle développe de l’ozone, qui agit pour blanchir l’albumine-,
- 2° Elle contribue à la conservation du sérum ;
- 3° Elle agit enfin, comme clarifiant.
- On laisse alors reposer le produit pendant 24 à 36 heures : l’essence de térébenthine se rassemble à la surface, mélangée à une matière grasse, visqueuse, d’un blanc-verdâtre ; on recueille le sérum par la canelle, en ayant soin de mettre à part la première portion qui est toujours un peu trouble. Le reste du liquide est porté aux étuves pour y subir la dessication, dans des cuvettes oblongues en fer estampé, peintes et couvertes d’un vernis au feu ; elles ont 30 centimètres de longueur, sur 5 de largeur et 2 de profondeur. La température de l’étuve qui est, à l’origine, de 50° C., est portée aussitôt que les cuvettes sont chargées de sérum, à 55°, et maintenue pendant 2 heures ; on ouvre alors toutes les soupapes de ventilation que l’on avait tenues soigneusement fermées jusque-là; la température redescend à 45 ou 50°, et reste telle durant 30 à 36 heures, pendant lesquelles on ouvre de temps en temps les soupapes pour permettre le départ de l’air humide que l’on remplace par de l’air sec.
- Pour obtenir de V albumine-patente, d’un bel éclat, on abandonne au repos, pendant une heure, un mélange composé de :
- Sérum............................. 100 kil.
- Acide sulfurique anglais . . 54 gr.
- Acide acétique concentré, du
- poids spécifique de 1,040. 275 gr.
- puis on lave avec 6 litres d’eau versés lentement dans le sérum par filet mince, en agitant constamment ; on ajoute alors 250 grammes de térébenthine et on bat vivement pendant une heure à une heure et demie. On laisse ensuite reposer pendant 24 à 36 heures et on décante comme précédemment-, mais avant de mettre à l’étuve, on ajoute de l’ammoniaque jusqu’à ce quela liqueur ait acquis une légère réaction alcaline, afin de la débarrasser des moindres traces d’acide libre. Ce dernier a servi à rendre le sérum parfaitement incolore et lim-pide.
- Le produit de ces manipulations présente, après la dessication complète, une surface brillante, mi
- roitante, de couleur blonde, et ne laisse rien à désirer sous le rapport de sa solubilité dans l’eau.
- Le rendement en albumine est de 10 p. 100 du poids de sérum traité ; pour que l’albumine sèche se détache bien facilement des cuvettes, elles ont été frottées à l’avance avec du suif de bœuf chaud.
- La fabrication qui vient d’être décrite est celle du produit dit : Albumine prima, et l’on n’a ainsi extrait du sang qu’une portion des matières albumineuses qu’il renferme ; mais on prépare encore deux qualités secondaires, dites : Albumine secunda et Albumine tertia.
- L’Albumine seconde est, en quelque sorte, un produit de hasard : elle provient du travail des sérums en quantités très-variables, rougis par des causes imprévues ; le traitement est le même que pour la première qualité.
- L'Albumine troisième est d’un emploi fréquent dans les sucreries et les raffineries ; elle provient de l’épuisement complet des cubes de sang coagulé chargés sur les tamis On les place dans un tonneau muni de deux fonds situés à 25 ou 30 centimètres de distance; celui de dessus est percé de trous de 11 millimètres de diamètre. On ajoute les fonds d’écuelle, chargés de globules sanguins, et de l’eau en quantité suffisante pour former une pâte que l’on pétrit vigoureusement avec les mains. Le liquide qui s’écoule entre les deux fonds est rendu alcalin par une légère addition d’ammoniaque, puis on le fait sécher à l’étuve, d’où il sort à l’état brillant.
- Quant au sang'qui est resté dans le tonneau, on le fait passer entre des cylindres cannelés, pour former une bouillie homogène qu’on fait sécher dans une étuve à étages, à 62 ou 75 degrés, dans des cuvettes oblongues en tôle de 0,60 de longueur, sur 30 de largeur et 4 de profondeur. Ce sang des-séché contient, d’après les analyses de MM. Stœck-hardt, Richard, Wolf et Kohbrausch, 9, 5 à 42 pour cent d’azote, et 1 pour cent de phosphore. M. Ed. Campe le mélange avec des excréments humains desséchés et des rognures d’os pulvérisés; il forme ainsi des briquettes de poudrette de sang, qui constituent un excellent engrais à 6 pour cent d’azote, appliqué avec succès à la culture des graminées et des légumineuses.
- (4 suivre-.)
- --------—-O—-----------
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- BREVETS D’INVENTION
- concernant les industries tinctoriales & textiles
- 104793. — 31 août 1874 : Büxtorf et GOUTIN. — Métier self acting pour tricots mixtes combinés de mailles élastiques par cueillement continu, et de mailles fixes indépendantes dites à chaînes.
- 104796. — 19 septembre : Carette (les sieurs) — Cirage rouge dit Cuir de Russie pour les cuirs tannés.
- 104807. — 22 septembre : Leroux. — Mode de chauffage au gaz, intérieur et continu, des fers à repasser pour les blanchisseuses, les tailleurs, les chapeliers, etc.
- 104812. — 21 septembre : Raulin. — Appareil et mode d’épaillage chimique pour toute espèce de laine.
- 104817. — 21 septembre : Vasset.— Perfectionnements dans les machines à tondre les draps et autres tissus.
- 104822. — 26 août : Bock-Binko. — Papier chimique propre à la fabrication de l’encre à écrire, dit encre-papier.
- . 104824. — 23 septembre : Comberousse. — Métier à faire le filet.
- 104831. — 23 juillet : Fombonne et Ponchon. — Procédé de teinture, en noir, bleu, du coton devant servir à la fabrication des draps.
- 104838. — 16 septembre : Johnson. — Perfectionnement apporté au métier à tisser le tulle.
- 104839. — 29 septembre : Lambotte. — Procédé de lavage propre au traitement decertaines matières filamenteuses brutes ou travaillées.
- 104847. — 28 septembre : Raulin. — Mode d’épaillage chimique, pour toute espèce de laine, par l’acide chlorhydrique gazeux et à froid.
- 104856. — 2 septembre : Boureau. — Certaines améliorations dans la fabrication des feutres et en particulier l’amélioration de l’article dit drap de Bazeilles.
- 104859. — 1er septembre : Chamberlain. — Appareil perfectionné à plisser ou froncer les tissus.
- 104864. — 2 septembre : Gobert-Chantrelle (veuve). — Système pour produire le tissu-Berlin sur métier anglais.
- 104869. — 2 septembre : Little et Eastwood. Perfectionnements apportés aux machines à préparer et peigner les matières filamenteuses.
- 104874. — 2 septembre : Membré. — Métier à tisser système Membré.
- 104883. — 1er septembre : Sirtaine. —Mode de dégraissage et d’échardonnage à sec et simultanés des laines.
- 104885. — 5 septembre : Auroy (dame). — Perfectionnements apportés au métier rectiligne à tricot à diminutions et augmentations automatiques.
- 104,910. — 3 septembre : Rozière. — Fabrication de la panamine par de nouveaux appareils.
- 104949. — 6 octobre : Valentin. — Genre de mélangé en laine peignée et soie dit mélange au semis.
- 104959. — 8 octobre : Ghana. — Système de métier à tisser
- 104966. — 12 septembre : Imbs. — Procédé de traitement des fils de déchets de soie qui ont été préparés en filature par le cardage.
- 104975. — 5 octobre : Prax. — Instrument propre à déterminer la richesse de matière colorante des vins dit calorimètre pour les vins.
- 104977. — 10 septembre : Raimond. — Système de cartons universels, avec agencement spécial du métier Jacquard.
- 104987. —15 septembre : Berton. —Machine à dévider le fil, dit dévidoir alternatif.
- 105033. — 18 septembre : Knab. — Moyen de produire du noir propre à la peinture, à l’impression et à la décoloration des sucres.
- 105069. — 12 octobre : Michel fils et Dutel. — Métier à festonner et à broder à paillettes.
- 105104. —• 30 septembre : MITSCHERLICH. — Procédé pour utiliser le bois et les étoffes au moyen de substances réduisantes, pour la fabrication du papier, des étoffes papyracées ou de gros tissus.
- 105106. — 10 octobre : Morel. — Perfectionnements apportés aux machines circulaires destinées à peigner les déchets de soie ou toutes autres matières textiles.
- 105109. — 22 août : Raffard. — Garnitures de châles en dentelles ou guipures fabriquées sur le métier tulle dentelle sans ajoutures ni croche-tages. _______
- Certificats d’Addition.
- Boland et Boquera : 25 septembre. — Dispositif mécanique supprimant une marche dans les métiers à étoffes unies. — 104196.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 109
- e • S a ». •ë » 782
- COULEUR CAFÉ/ ET MOYEN D’EN PRÉPARER DU BON
- Comme la couleur parle aux yeux et saisit l’imagination, nous avons l’habitude d’emprunter aux êtres et aux objets qui nous entourent, la couleur qui les caractérise et qui devient entre nos mains une unité de comparaison.
- Azur est emprunté à la voûte céleste ; jaune bouton d’or à la fleur des prairies, dont la nuance flatte tant les enfants, qui ne manquent jamais d’en mettre dans leurs bouquets champêtres ; vert pré à la nuance si attrayante d'un pré ondulant sous les caresses d’un vent de mai, qui tempère l’ardeur d’un soleil éblouissant, dos de lièvre, ventre de biche, cuisse, de nymphe, etc., etc, se rapportent aux êtres qui les fournissent.
- La couleur café est aussi un type, mais il est moins facile d’en préciser le ton de prime-abord, que celui de la voûte des cieux, des bluets, d’un pré, du dos d’un lièvre, et même de la cuisse d’une nymphe, car ce sont des colorations de la nature, qui les reproduit toujours identiques, de même que les nymphes, qui sont toutes belles, doivent être toutes pareilles, même dans les détails.
- On entend par couleur café la coloration développée sur le grain par la torréfaction, et comme elle est due à une réaction, il s’agit de bien s’entendre sur la manière de la développer pour avoir une unité pareille et parler le même langage.
- La torréfaction, du café est une opération par laquelle on développe dans le fruit du caféier une huile essentielle à laquelle nous devons cette jouissance si prisée des gourmets et qui s’appelle l’arôme du café.
- La torréfaction du café es! une opération bien connue des ménagères, qui consiste à développer l’arôme du précieux grain au, moyen d’appareils très-simples qui commencent au poêlon en terre pour finir aux appareils en fer, sphériques avec glissoirs et engrenages.
- Enfin la torréfaction, du café est une opération par laquelle le teinturier cherche l’unité de coloration qui lui sera nécessaire pour s’entendre avec son client qui lui demandera cette nuance pour son habit ou pour sa robe.
- Or, de ce qui précède la torréfaction est une opération délicate et qu’il s’agit de bien conduire.
- Qu’on torréfie en vase ouvert ou en vase clos, il est de toute nécessité de toujours remuer les grains pour qu’ils aient tous un contact égal avec les surfaces chauffées, et pour empêcher le développement anticipé de l’huile essentielle sur une partie de ceux-ci ; cette opération doit être poussée rapidement par un feu vif et clair,et quand la masse des grains commence à répandre une fumée blanchâtre, légèrement âcre à la gorge, on doit redoubler de soins, car c’est le moment où va se développer l’huile essentielle si précieuse; en effet, si à ce moment on jette la masse torréfiée sur une table, et qu’on l’étale pour la couvrir avec une couverture de laine consacrée à cet usage, on verra peu de temps après chaque grain suer, présenter une surface brillante et huileuse, et même, si la torréfaction a été bien conduite, des gouttelettes huileuses apparaîtront sur ceux-ci.
- Que le teinturier redouble d’attention et qu’il grave dans sa tête la teinte du précieux grain à ce moment, c’est la couleur café. D’ailleurs, il a un réactif très-puissant à sa disposition pour s’assurer qu’il tient la nuance cherchée, ce réactif c’est son palais.
- Tout le monde sait faire une infusion de café et les teinturiers surtout, cependant il y a certaines précautions à prendre pour l’avoir bonne, que je ne crois pas inutile de rappeler ici.
- Comme l’huile essentielle du café est très-soluble, mais en même temps três-volatile, il est bon de n’opérer qu’en vases clos et de ne pas soumettre la liqueur qui en est chargée à une évaporation trop longue.
- La cafetière à la Dubelloy remplit très-bien le but à atteindre ; supposons donc que l’opérateur se serve d’une Dubelloy, il commencera par y tasser la poudre du précieux grain fraîchement moulu, puis à y verser une petite quantité d’eau bouillante suffisante pour mouiller la masse de poudre, c’est-à-dire jusqu’à ce [qu’une goutte ou deux de liqueur aient traversé le filtre ; alors après 1 minute ou 1 minute 1/2 de pause il verse sur la masse une nouvelle quantité d’eau bouillante, le quart environ de la quantité totale à filtrer et ainsi de suite en 3 ou 4 fois, il aura alors un marc épuré et une liqueur complètement chargée de l’huile aromatique.
- Oh! alors le teinturier devra se recueillir, car c’est le moment où, rapprochant le goût de la couleur des grains, il devra se bien pénétrer de celui-ci pour retenir celle-là.
- Malheur à lui, si le café ayant été brûlé, il n’avait plus à déguster qu’une liqueur amère et empy-reumatique, il ne lui resterait qu’à recommencer l’opération, mais en y apportant cette fois tous ses soins.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Toutes les sortes bien torréfiées donnent à peu de chose près la même nuance, mais toutes sont loin de donner la même saveur, il sera donc bon pour avoir une moyenne exquise, de mélanger après torréfaction le moka aromatique avec le Bourbon qui colore, avec le Martinique, avec le Java, etc., qui apportent chacun le principe qui le fait rechercher.
- Le teinturier ne devra pas craindre de répéter cette expérience au moins une fois par jour dans lintérêt de l’unité de coloration, et puis le café est sain, tonique et nourrissant.
- Ch. Brevet Fils.
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- Ministère de ^Agriculture et du Commerce.
- EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE 1873.
- Rapports du jury international.
- L’impression des rapports du jury français pour l’exposition universelle de Vienne est aujourd’hui complètement terminée, et les quatre premiers volumes comprenant les cinquante-deux rapports des membres du jury sur les vingt-six groupes de la classification autrichienne, beaux-arts et produits industriels, seront mis en distribution au commissariat général, hôtel de Cluny, à partir de mardi prochain 27 avril.
- Un cinquième volume est sous presse et paraîtra incessamment. Il comprendra les comptes rendus des expositions de l’Algérie et des colonies, celui du groupe de la marine, ainsi qu’une étude supplémentaire de M. Wurtz, sur les matières eolorantes, et un rapport spécial sur les travaux exposés à Vienne par la commission des monuments historiques de France.
- ÉPURATION DES EAUX DE LA SEINE-
- Une commission chargée par le ministre des travaux publics de rechercher les moyens de remédier à l’infection des eaux de la Seine vient de rendre son rapport.
- Cette commission est d’avis que les cent millions de mètres cubes d’eau d'égouts peuvent trouver leur utilisation pour la culture maraîchère.
- Si, comme il est à craindre, on ne peut déverser sur les terrains sablonneux de Gennevilliers que la moitié de ce volume, la situation du fleuve serait
- déjà améliorée; mais on ne pourrait obtenir un assainissement complet qu’en se procurant un autre emplacement pour y déverser le surplus des matières fermentescibles qui s’écoulent aujourd’hui dans la Seine. Cet emplacement pourrait être choisi dans la partie de la forêt de Saint-Germain qui borde le fleuve. a ,
- Quant à l’épuration à l’aide de procédés chimiques, du sulfate d’alumine par exemple, la commission les repousse comme absolument inefficaces et trop dispendieux.
- ACCIDENT DE L’USINE POIRIER,
- On n’a pas oublié la terrible catastrophe du 19 novembre : l'explosion de la fabrique de couleur d’aniline de M. Poirier, à Saint-Denis.
- L’auteur de l’accident, le sieur Hideux, a comparu cette semaine devant la justice pomme prévenu d’homicides et de blessures par imprudence.
- M. Poirier, propriétaire de l’usine, était cité comme civilement responsable.
- Hâtons-nous de dire qu’il a désintéressé toutes les personnes qui ont eu à souffrir de l’accident.
- Le sieur Hideux était chargé de la surveillance des ouvriers et de la comptabilité des marchandises ; il avait sous ses ordres le sieur Welsham, et on lui avait adjoint le sieur Philippeaux. C’est l’imprudence de ce dernier, imprudence qu’il a payée de sa vie, qui a été la cause de la catastrophe.
- M. Morel, chimiste, qui dirigeait la fabrication, avait souvent recommandé à Hideux de défendre aux ouvriers d’approcher soit du feu, soit de la lumière, du nitrate de méphyle fabriqué.
- Philippoteaux avait approché une lanterne du nitrate de méthyle contenu dans une chaudière et qu’il devait, avec Welsham, transvaser dans des touries, à l’aide d'un siphon. Aussitôt, les vapeurs invisibles qui s’étaient formées à la surface du liquide avaient pris feu ; de là l'explosion.
- Or, la lanterne avait été procurée par Hideux. Il prétend avoir expressément défendu de transvaser le nitrate de méthyle à la lumière ; en tous cas, on lui reproche de ne pas avoir contrôlé personnellement le travail de ses ouvriers.
- Le tribunal a condamné Hideux à trois mois de prison et 50 francs d’amende et a déclaré M. Poirier civilement responsable.
- Les Gérants ; F. Gouillon & P. BLONDEAU.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardemner).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19" Vol., Ne 10. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Mai 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Moyen de définir et de nommer les couleurs ; construction des cercles chromatiques (suite) : Noms des couleurs rapportées aux cercles chromatiques, par M. CHEVREUL. — Teinture à la cuve sur laines et lainages (gravures).
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Orange d’aniline (échantillon). — Teinture et apprêt des tissus pelucheux à base de laine (suite); Havanes clairs; id. moyen; id. foncé; Gris divers.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Sur la fabrication de l’albumine d’œufs et de l’albumine de sang (suite), par M. Ed. Campe. — Société industrielle du Nord : Concours pour 1875.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Travail des enfants dans les manufactures. — Matériels en vente.
- CHRONIQUE
- La fabrication suit sa marche habituelle, sans que rien de bien saillant ne soit à signaler; elle n'a pas, tot tefois, cette activité que nous mentionnions ré emment.
- Il faut d' ic attendre la fin de la période de transition que nous traversons pour pouvoir esquisser la physionomie et les tendances de notre industrie.
- Nous avons vu les quelques nuances les plus en faveur pour l’article robes ; c’est-à-dire celles qui sont le plus demandées aux teinturiers en ce moment ; elles ne s’écartent point des types et des genres que nous signalions dans notre Chronique du 20 mars ; on y remarque seulement une plus grande abondance des teintes grises, modes, bois, saumon, havanes, pailles et riz.
- Ces nuances et toutes celles que nous indiquions dans notre numéro 6, sont désignées par les marchands de nouveautés et les journaux de modes sous des titres comme ceux ci : Renaissance, Fleurs printanières, Lierre poudreux, Prunes fleuries, Ecru pâle, Marron doré, Crème mousseuse, Blanc rosé, Reines-Marguerite frimeuses, Zénith, Reine indigo, etc., etc., dénomi-nations s’éloignant considérablement, comme on le voit, du système de M. Chevreul.
- « Reine indigo » est le titre d’une opérette qui jouit d’un très-grand succès, grâce à ses ravissantes mélodies, mais dans laquelle il n’est nullement question ni du pays de l’indigo, ni de l’indigo lui-même, ni de bleu quelconque ; les titres des pièces de théâtre, comme ceux des
- teintes à la mode, n’ont point besoin, du reste, de se rapporter au sujet, il suffit qu’ils soient neufs.
- Le monopole de l’épaillage des tissus de laine a toujours été réservé par les brevets Frézon, dont les titulaires ont eu à soutenir de nombreux procès en contrefaçon.
- L’industrie de la draperie, très-gênée par ce monopole, a soutenu contre lui une lutte énergique, en s’appuyant sur ce que cette méthode d’époutillage n’e-st pas nouvelle, puisqu’elle était appliquée, avant les brevets, aux laines brutes et aux chiffons, et que les méthodes suivies, taxées de contrefaçon, n’étaient pas identiques à celles décrites dans les brevets.
- La Cour de Cassation vient de terminer ce différend, en donnant gain de cause complet aux propriétaires des brevets, en déclarant qu’ « Est brevetable, comme constituant une application nouvelle de moyens connus pour l’obtention d’un résultat industriel, l’application à des draps en pièces, à l’effet de détruire les époutils dont ils sont chargés, de procédés chimiques qui, jusque-là, n’avaient été employés que pour expurger les laines brutes ou désagréger des chiffons de tissus mixtes.
- « Il y a contrefaçon lorsque l’on emploie la partie essentielle d’un procédé breveté, bien que l’on s’abstienne d’employer un certain nombre des opérations décrites au brevet. »
- Toutes les juridictions étant épuisées, les fabricants de tissus de laine restent donc tributaires des brevets Frézon, et pour s’en affranchir, ils n’ont d’autres ressources que d’imaginer de nouveaux procédés d’épaillage, fondés principa-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- lement sur l’emploi de nouveaux agents destructeurs.
- La loi relative au travail des enfants dans les manufactures vient d’être complétée par des décrets, fixant certaines parties réservées, et pour lesquelles une enquête avait été ouverte par les soins du Comité consultatif des arts et manufactures, chargé de préparer les règlements décrétés. Il s’agissait de déterminer quelles industries devaient être considérées comme dangereuses, et non susceptibles, par conséquent, d’employer des enfants; quelles conditions il fallait imposer à d’autres pour que cet emploi fût possible ; enfin, quelles conditions et limites de travail il convenait d’imposer à ces enfants.
- Nous publions des extraits de ces règlements se rapportant à nos industries, et nous sommes heureux de constater qu’ils ne nous opposent pas d’entraves très-sérieuses.
- L’interdiction d’employer des enfants dans les ateliers de blanchiment où se dégagent des vapeurs de chlore ou d’acide sulfureux, de même que dans les ateliers de teinture et d’impression où l’on emploie des produits toxiques, ne sont pas très-gênantes pour ces industries, qui se servent très-peu, d’ailleurs, de couleurs ou matières vénéneuses ; les seules, en effet, que l’on puisse classer dans ces catégories, seraient les couleurs d’impression contenant de l’arsenic, du bi-chlorure de mercure, de l’émétique ou du cyanure de potassium. x
- Il serait bon aussi de déterminer quels sont les produits considérés comme toxiques, et en l’absence de tout autre document légal, nous devons nous en rapporter, pour cela, à la loi du 25 juillet 1845, et à l’ordonnance de police du 29 octobre 1846; celle-ci contient un tableau des substances vénéneuses; or, ce tableau n’indique qu’un très-petit nombre de matières, la plupart médicamenteuses, et les quelques-unes citées plus haut sont les seules susceptibles d’être employées dans nos industries, qui y figurent.
- Cette loi et cette ordonnance sont, du reste, à peu près tombées en désuétude dans le commerce et l’industrie, et ne sont plus guère observées que par les pharmaciens.
- Il se pourrait donc que cette question fût l’objet d’un nouveau règlement d’administration publique pour l’interminable loi du Travail des enfants dans les manufactures. F. GOUILLON.
- MOYEN DE DEFINIR
- ET DE NOMMER LES COULEURS
- Par M. Chevreul.
- Index alphabétique du nom des couleurs rapportées au cercle chromatique.
- (Suite).
- Noms des couleurs. Doré-vif .
- Doré-fond-des-tapisseries . Doré-orangé................
- Doré-rabattu............... Doré-terne.................
- Deutoxyde de cuivre ammoniacal, solution . . .
- Ecarlate des tapisseries. . Ecarlate de France . . . Ecarlate de Venise . . . Ecarlate de Hollande . . Ecarlate des Gobelins . . Ecarlate couleur de feu. .
- Ecru . . .................
- Emeraude...................
- Ecarlate de Berlin . . .
- Ecarlate pour uniformes .
- Ecarlate de Sedan . . .
- Ecarlate doré..............
- Emeraude...................
- Ecorce de canelle fraîche .
- Fauve ou couleur de racine
- ou noisette................
- Feu........................
- Feuille morte..............
- Feutre.....................
- Fiamette (feu clair) . . . Flamme de punch . . . Fleur-de-pêcher . . . . Fleur de pommier . . . Fleur de grenade. . . . Fleur de lin...............
- Fromage de Hollande, intérieur......................
- Feuille de tabac, cigare . . Fleur de soufre lavé . • . .
- Gingeolin ou jujube (fruit).
- Groseille..................
- Cercle chromatique.
- R O? — 5 R 11.
- 2 0 J 2/10 11.
- 2 RO?
- 4 0 4/10.
- 2 0 2/10?
- B V?
- 3 R 10.
- 1 R 12-14.
- 1 R 12-14.
- 3 R 18.
- 3 R 10.
- 3 R 10.
- 4 R 3/10 3.
- 2 V 11 (type).
- 3 RIO.
- 3 R 10.
- 3 R 10.
- 3 R?
- 3 V 12.
- 0 5/10 4.
- 5 O et 10 J10 à 16.
- 3-4 R 10-2 R 11.
- 4 O 4/10 10 (type).
- 4 R 9/10 6.
- 3-4 R 6.
- 2 B V 8.
- 1 V R 8 (type).
- 1 V R 10 (type).
- RO 10.
- B V 8-9-10 (type).
- 5 0 4/10 1.
- 1 0 6/10 ?
- 3 J 3.
- 4 R 0 15.
- 2 V R 9 — 2 V R 14.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 113
- Noms des couleurs.
- Giroflée................
- Grenade, fleur . . .
- Grenat..................
- Gris blanc..............
- Gris argenté . . . .
- Gris bleu...............
- Gris brun...............
- Gris surbrun . . . .
- Gris de castor . . .
- Gris de chair.............
- Gris de fer................
- Gris gaudé................
- Gris de lavande ....
- Gris de lin...............
- Gris-merde-d’oie (Un mélange de blanc et du 11 ton d’une gamme appartenant au Vert en général, et en particulier aux gammes de Vert-jaune . .
- Gris de minime ou gris-noir Gris de more.............. Gris d’ours............... Gris de perle............. Gris de plomb .... Gris de ramier .... Gris de rat...............
- Gris de sauge.
- Gris de souris.
- Gris tanné. . Gris violant .
- Gris vineux..............
- Gris vert................
- Gris de fer bleuté (Drap du ministère de la guerre).
- Gris de fer foncé (Drap du ministère de la guerre) .
- Gris violet..............
- Gomme gutte..............
- Cercle chromatique.
- 4 V 10 (type). R O 10.
- 4VR14— 3 V R 16 — 3 R 15-16-17 (types). gris normal 1 et 2 ton 3 0 9/10,
- 5 B 9/10.
- gris normal 12 au 15 ton.
- gris normal 15 au 18 ton.
- 5 R 0 8/10 du blanc au 9-10-11-12 (type).
- 1 R 0 7/10?
- 3 B 9/10 10.
- 5 R 0 8/10.
- 3 B V 5/10 6.
- B y 4-5 — B 1/10 5.
- 1 J V? ou 1 J V 1/10 à 4/10.
- 0 J 20.
- 4 R 0 7/10 10.
- 3 O J 6/1013-18 (type)
- 2 B V 7/10 2-3
- B 9/10 10 (type).
- V 9/10 7-8-9-10.
- 2 0 8/10 12 des parties 18 ton (type).
- 3 B V rabattu.
- 2 0 6/10 10 au 13 (type).
- 5 0 J 9/10 10.
- V R 9/1010-4 V R 9/10 10.
- 5 V R 1/10.
- 3 VB 9/10.
- 4 B 17.
- 4 B 9/10 9.
- V R 9/10? — 4 V R 9/10?
- 2 O J 10.
- Noms des couleurs.
- Grains d’or natif du Brésil.
- Havane ...................
- Isabelle (I).............. Iode en petits cristaux . . Iode vapeurs.............. .......................... lodure de plomb. . . . Indigoline en poudre . . Indigotine sublimée, en pe-
- tites aiguilles . . . .
- Jonquille..................
- Jonquille (Drap du minis-
- tère de la guerre). . . Jonquille, tissus de soie . Jujube, couleur sur laine . Jujubes, fruits . . . . Jaune-Chevreul . . . . Jaune de l’ambre. . . . Jaune de soufre .... Jaune-citron............... Jàune brillant à base de
- zinc.......................
- Jaune de Rome à base de zinc......................
- Jaune de Mars ....
- Jaune de Naples .... Jaune de Cobalt .... Jaune indien............... Jaune de chrome. . . .
- Karoubier.................
- Langouste cuite, pince . .
- Langouste cuite, queue. . Lapis.....................
- Lapis-Lazuli..............
- Cercle chromatique.
- 2-3-4 O J 9.
- 5 O J 9/10 8?
- 1 O J?
- 5 B 8/10 16.
- 3 V11.
- 1 J 8.
- 50 1/10.
- 5 B?
- 4 VR 1/10?
- J 10 (type).
- 5 O J 9.
- J 7 — J 8.
- 4 R O 9.
- 4 R O 15.
- J10 (type).
- J?
- 3 J (type).
- 1J 7.
- O 3.
- 4 0 2.
- 4 O 2/10 10-12 — 1 . O J13 —2 O 3-14
- O J 3 — 1 O J 3-4.
- 4 O J 10.
- 40 J12.
- 4 O J 7-8.
- 4 B V 12 2/10?
- R O 9 avec du R 10 à 13.
- 5 R O 10.
- 3 B 8 (type) — 2 B V 10.1
- 3 B 8.
- (1) L’histoire raconte qu’Isabelle d’Autriche, fille de Phi-lippe II, roi d’Espagne, et d’Elisabeth de France, fit vœu devant Ostende, que l’armée de l’archiduc Albert assiégeait, de ne point changer de linge que la ville ne fût prise. Le siège dura tro:s ans, trois mois et trois jours. On ne sait pas le temps qui s’écoula entre le vœu et sa réalisation. Quoi qu’il en soit, les courtisans de la princesse donnèrent son nom à la couleur du linge qu’elle quitta après la prise d'Ostende (Voir Moniteur de la Teinture, année 1869, page 12).
- M. Chevreul a constaté que la sueur dont le linge est imprégné commence à se colorer en un J 1-2, qui n’est pas rabattu, pour ainsi-dire, lorsque le linge a été préservé de toute poussière noire La couleur de la prune mirabelle, qu’on rapproche de la couleur Isabelle, est 3 O J 9-10-11.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Noms des couleurs.
- Lavande fleur ....
- Laurier..................
- Laurier, vert............
- Lin, fleur ......
- Lilas, fleur, intérieur. . . Lilas, fleur, extérieur . . Lilas de Perse, fleur. . . Lilas, teinture ....
- Lilas-mauve..............
- Laiton...................
- Laque de garance. Pourpre
- no 1.......................
- Laque de garance dite pour-
- pre .....................
- Laque de garance, écarlate n° 1......................
- Laque de garance. Ecarlate n° 3......................
- Laque de garance foncée . Laque de garance rose.
- Ecarlate n°1. . . . Laque de cochenille. . . Laque carminée surfine.
- Cochenille ..... Laque carminée. Cochenille no 1 . . . . . . . Laque carminée, n° 6 1/2 . Laque carminée, n° 9-10 . Laque-cochenille garancée, n° 6
- Laque rouge brun, n° 26, en poudre ................ Laque jaune-clair, n° 11 .
- Laque jaune-foncé . . . Laque jaune-capucine . . Laque violette, n° 25 . . Laque florentine. . . .
- Litharge calcinée. Massicot.
- Cercle chromatique.
- 3 B V 7-8-9 (type).
- 3 J V 12 sans rabat (type).
- 3V13.
- B Y 8-9-10 (type).
- 1 BV 1 et 2.
- 1-3 V 5.
- 1 V du blanc au 7,
- 1 V 7.
- 3 BV 8.
- 1 0 J 5/10?
- R 13.
- 5 V R 13.
- 1 R 11.— IR 12.
- 5 V R 8.
- 1 V R?
- 4 V R 6.
- R 12.
- 2 V R 13.
- 1 V R11.
- R 13.
- 4 VR 11-12.
- 4 VR?
- R 16.
- O J 6 — 3 O J 12 —
- 4 O J 12.
- 3 0 J 13.
- 1 R O 3.
- 4V17.
- 1 VR9.
- 4 OJ 1/10 6.
- (4 continuer.)
- TEINTURE A LA CUVE
- SUR LAINES ET LAINAGES
- La teinture en bleu par la cuve à indigo passe encore pour être d’une application difficile, et exigeant des connaissances spéciales qui créent dans
- beaucoup de cas une supériorité au teinturier connaissant la conduite des. cuves.
- C’est cette conduite que je vais entreprendre de vulgariser en soumettant au lecteur le résultat des observations que j’ai été à même de faire dans les différentes circonstances où je me suis trouvé placé.
- D’abord je chercherai à définir les meilleures conditions d’établissement d’une cuve à indigo, car de ces conditions dépendent presque toujours une production normale et un état régulier de la cuve.
- Puis j’entreprendrai de donner les renseignements nécessaires au montage des différentes espèces de cuves et sur leur conduite,,je ferai ressortir les signes auxquels le guédron peut juger de son état et par là même, déterminer ce qu’il doit faire pour l’entretenir dans les conditions les plus avantageuses à un bon rendement.
- Enfin je m’occuperai de la production, résultat final de toutes ces observations faites et de tous ces soins donnés avec tant d’attention, car il n’est pas indifférent de répartir le travail d’une manière quelconque, et là encore un bon guédron obtiendra des résultats qui seront impossibles à un guédron moins soigneux.
- Mais il ne faut pas déduire de ce préambule que le montage ou la conduite d’une cuve soit une chose inabordable ou seulement accessible au petit nombre -, je cherche seulement à appeler l’attention, afin qu'aucune observation n’échappe au guédron, et que par là il devienne plus indépendant vis-à-vis de cette capricieuse qui, au début lui causera incontestablement quelques soucis et même quelques insomnies, car il n’y a aucune règle absolument précise pour diriger les cuves.
- Passons d’abord à l’étude de l’établissement d’une guèdre et à l’installation des cuves.
- Il n’est pas indifférent d’établir des cuves dans un lieu ouvert ou dans un lieu clos, car une température égale et constante était nécessaire, l’on évitera de grandes variations de température dans un lieu fermé et par suite l’on aura une plus grande régularité dans l’état et dans la production.
- Quant aux matériaux dont une cuve peut être construite il n’y a que des prescriptions secondaires à faire, malgré que quelques-unes aient une importance qui mérite d’être prise en considération.
- L’on établit des cuves dans du bois, dans de la maçonnerie, dans delà pierre, dans du fer et dans du cuivre.
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- Les cuves en bois, en maçonnerie, en pierres, ne peuvent être chauffées qu’à la vapeur ou réchauffées par transvasement, elles sont par là même, défectueuses, car il peut arriver un temps d’arrêt dans la production de la vapeur et un chômage forcé.
- Cependant il y a des cuves en bois et il peut s’en monter tous les jours. Voici à ce sujet le résultat de mes observations : le bois qui paraît convenir le mieux est le sapin rouge résineux, ces cuves fortement cerclées devront être posées sur un lit de béton qui ne permet pas un tassement ultérieur, établies dans un endroit où il n’y ait pas à craindre les égouts du terrain ou simplement l’humidité ; depuis le sol où repose la cuve, jusqu’au plancher, il sera bon d’entourer la cuved’unecouche de charbon de bois pilé et bien sec, et de soutenir le tout par une muraille jointée au ciment.
- Ces cuves devront être coniques en leur donnant, toutefois, le moins de conicité possible pour éviter une installation vicieuse dans l’outillage, parla difficulté du serrage des cercles, par la forme même de ceux-ci et des embarras dans le travail.
- La figure 34 représente une cuve ainsi établie : ses dimensions sont celles qui conviennent à une cuve de bonne grandeur ordinaire-, les cotes en sont les suivantes :
- Hauteur totale 2 mètres 25.
- Grand diamètre extérieur, 1 mètre 90.
- Petit diamètre extérieur, 1 m. 70.
- Epaisseur des douves, 0 mètre 08.
- Les cuves en chêne sont très-défectueuses pour cet emploi, parcequ'en présence des bains alcalins de la cuve, le chêne se dessèche et se tord.
- Les cuves en maçonnerie n’ont guère besoin d’être décrites ; ce sont de grand cylindres en matériaux divers revêtues intérieurement d’une couche de ciment et généralement couronnés en pierre.
- Il est très rare que ces cuves ne se lézardent pas et par suite, n’occasionnent de grandes pertes de bains par des fuites qu’il est à peu près impossible d’arrêter.
- Ces cuves sont moins isolantes que celles en bois; l’épaisseur qu’il convient de leur donner varie de 0,18 à 0,25 centimètres suivant le diamètre.
- Il nous reste enfin à décrire les cuves en pierres qui sont d’un usage asssz restreint mais que j’ai cependant rencontrées dans mes voyages.
- Elles sont formées par 4 dalles très-larges assemblées par des équerres en fer et jointées au ciment-, ces cuves ne peuvent avoir généralement
- que de petites dimensions, elles ont tous les désavantages des cuves en bois ou en maçonnerie sans valoir ni plus ni moins que ces deux premières.
- Cette indication se passe de figure, tout le monde est à même de se rendre compte de son installation et les dimensions en sont d’ailleurs arbitraires, du moment que l’on a soin de donner à ces cuves, comme à toutes les autres, une hauteur d’un quart plus grande que n’est leur diamètre ou leur ouverture supérieure.
- Ces cuves conviennent plus spécialement, par leur forme, pour la teinture des laines filées et par conséquent en écheveaux et des laines lissées et par conséquent en drap.
- Les cuves en fer comme celles en cuivre sont de grands cylindres disposés pour recevoir un foyer latéral destiné à chauffer le bain de la cuve ; il y a d’ailleurs peu de différence entre ces deux appareils, du moins quant à leur installation, car nous verrons plus tard que le cuivre est le métal qui convient le mieux.
- Un simple dessin, figure 35, fera comprendre l’installation d’une cuve en fer, ainsi que celle de son foyer.
- T, tôles assemblées formant un cylindre de dimensions arrêtées -, une cornière extérieure est rivée à la partie supérieure de la cuve.
- J, jantes en bois formant le rebord de la cuve et couvrant la maçonnerie.
- K, foyer. — L, porte du foyer. — C, Cendrier. — G, Galerie pour le passage de la flamme et de la fumée.
- P,sol del‘atelier,il doit être incliné pour que l’égoût des bains se rassemble dans une citerne placée dans la partie la plus basse de l’atelier et d’où on le retire pour le remplissage des cuves.
- Ce montage de foyer est le même pour toutes les cuves chauffées à feu direct, en quelque métal qu’elles soient faites.
- Il va sans dire que le foyer doit être approprié à la nature de combustible employé en ayant soin que le tiers inférieur de la cuve ne reçoive aucune action de la chaleur-, ce tiers inférieur étant l’endroit où se dépose le pied de la cuve, la pâtée ou enfin l’ensemble des matières employées pour établir la fermentation dans le bain.
- Les cuves en cuivre ne diffèrent des précédentes qu’en ce qu’elles ont un rebord de même métal et sous lequel se trouvent placées les jantes qui relient ce rebord à la maçonnerie.
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- Les cuves chauffées à la vapeur le sont par des serpentins fixés aux parois intérieures et qui se développent en plusieurs spires, ou en serpentins volants qui s’ajustent au moment où leur action devient utile et qui s’enlèvent quand elle a cessé.
- Le chauffage à la vapeur peut être appliqué aussi bien aux cuves en métal qu’aux cuves en bois ou en maçonnerie, et alors elles ont l’avantage du chauffage mixte, l’un suppléant l’autre et pouvant se combiner pour arriver à une plus rapide élévation de température.
- Chacun de ces systèmes a des avantages et des inconvénients qu’il est bon de signaler.
- D’abord, quant aux cuves, celles en bois coûtent le meilleur marché, sont parfaitement isolantes et
- ne donnent lieu a aucune fuite si elles ont été éta-tablies avec soin-, elles ont donc un avantage réel sur celles en maçonnerie ou en pierres, leur forme cylindrique en assure la solidité en outre qu’à la rigueur elles peuvent être déplacées -, les cuves en maçonnerie ne peuvent être établies qu’à demeure, sont d’un prix plus élevé que les précédentes, et n’offrent guère de sécurité contre les fuites qui ne se déclarent qu’après que la masse ayant été chauffée, la dilatation déchire le revêtement intérieur et permet au bain de se faire un passage ; celui-ci ne tarde pas à prendre des proportions inquiétantes vu la valeur du bain chargé d’indigo. Cette cuve devra donc être proscrite.
- La cuve en pierre conviendra dans le cas que
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- Fig. 34
- Cuve en bois.
- aer Ree sa.
- j’ai indiqué ci-dessus, soit pour les draps, soit pour les écheveaux; elle n’a sur les deux autres que l’avantage de sa forme.
- Disons maintenant un mot sur le mode de chauffage -, il s’en présente trois : 1° celui par injection directe, qui a l’avantage de chauffer très-rapidement mais qui, par contre, remplit la cuve de beaucoup de vapeur condensée et empêche par ce fait l’emploi des égouts recueillis dans la citerne -, elle occasionne aussi à la surface du bain une écume excessivement abondante et tellement ténue qu’elle ne peut être rompue, ce qui masque au guédron l’apparence du bain -, c'est un moyen à proscrire.
- 2° Celui par serpentin fixe, qui a l’avantage de
- réchauffer en tout temps, même pendant le travail, mais qui par contre est très-encombrant, très-coûteux et difficile à réparer ou à entretenir.
- Cette considération n’est pas à négliger car les matières calcaires qui se forment dans le bain de la cuve, s’attachent avec rapidité aux métaux et empêchent la transmission de la chaleur.
- Enfin, 3° celui par serpentin volant, qui a l’avantage d’être bon marché, pas encombrant, de pouvoir être décapé souvent et d’être très-facile à entretenir dans un état parfait ; par contre, il faut arrêter le travail quand il fonctionne; c’est en définitif ce dernier mode qui paraît être le meilleur pour l’emploi de la vapeur.
- Le mode de chauffage qui se présente maintenant,
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- c’est celui à feu nu et qui s’obtient à l’aide d’un foyer construit comme il a été dit plus haut, de manière à laisser la partie inférieure de la cuve en dehors de l’action du feu.
- Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails de construction inhérents à ce genre de chauffage car généralement chaque localité possède un maçon ou un fumiste capable de donner entière satisfaction, et d’ailleurs la question d’installation dépend du
- combustible employé, du milieu dans lequel se trouve placée la cuve et d’une foule de circonstances secondaires que n’éclairerait pas une dissertation générale du sujet.
- Enfin il y a aussi le réchauffage par transvasement, qui consiste à transvaser une partie du bain de la cuve dans un vase susceptible d’être chauffé par un moyen quelconque, puis transvaser de nouveau ce vase dansla cuve. Ce mode occasionne une
- Figure 35— Cuve en tôle avec son
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- deness, BOBSSSSESSSSEE88888.. BaS2sE2EES889SESASESS,
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- très-grande manipulation, beaucoup de temps et précipite une notable partie d’indigo, outre qu’il arrête court la fermentation. Mauvais moyen que j’ai cependant encore rencontré.
- Rentrant dans la question du chauffage par le côté qui nous intéresse, disons vite que le système de chauffage à feu direct est encore le meilleur, et que n’excluant pas l’emploi de la vapeur, il est le plus avantageux.
- En effet, il n’est pas tributaire d’une production de vapeur, peut fonctionner n’importe où et reste indépendant de toute considération qui- empêcherait l'établissement des cuves exclusivement chauffées par la vapeur, il permet un chauffage doux et constant ou rapide et élevé sans nuire à la manipulation.
- Et comme on peut y joindre l’effet du chauffage par serpentin, il reste le mode par excellence.
- Ch. Drevet FILS.
- La suite au prochain numéro.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- ORANGE D’ANILINE.
- Cette couleur donne à peu près les mêmes teintes que le rocou et la coralline jaune -, elle est préférable à cette dernière, qui s’applique difficilement et qui vire au rouge sous l’influence de la moindre trace d’alcali.
- C’est une nouvelle couleur dont la composition n’est pas encore connue, mais qui, paraît-il, dérive de l’aniline et non de la napthaline comme la plupart des matières colorantes jaunes de ce genre.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- TEINTURE ET APPRÊT
- DES TISSUS PELUCHEUX A BASE DE LAINE (suite).
- Havane clair-rougeâtre.
- Pour deux pièces en chaîne écrue ;
- Cachou............................ 300 gr.
- Carmin d’indigo.................30 gr.
- Bouillir une demi-heure, fixer avec : Bi-chrômate....................... gr.
- Havane clair-jaunâtre.
- Bouillir une demi-heure avec : Cachou 500 gr.
- Extrait de bois jaune .... 125 gr.
- Fixer en passant dix minutes dans : Sulfate de cuivre ..... 60 gr.
- Acide sulfurique...................125 gr.
- Rincera fond.
- Havane moyen.
- Gris d’argent foncé.
- Deux pièces en chaîne grise : Sumac............................. 500 gr.
- Campêche.............................250 gr.
- Extrait de bois jaune ... 50 gr.
- Extrait d’orseille....................100 gr.
- Bouillir et écumer le bain, entrer les tissus, donner un bouillon d’une demi-heure ; puis ajouter au bain : Sulfate de fer 50 gr.
- Entrer vingt minutes, laver et rincer.
- Gris d'argent clair.
- Pour deux pièces chaîne grise : Alun...............................60 gr.
- Cristaux détartré, .... 60 gr.
- Sel de soude.........................15 gr.
- Campêche. ...... 250 à 500 gr.
- Teindre au bouillon jusqu’à nuance voulue. (4 continuer). (Farber-Zeitung).
- -------—o Q-e— —
- Pour deux pièces en chaîne marron,
- Bouillir une demi-heure avec :
- Cachou................................. 1 kil.
- Extrait de bois jaune. ... 200 gr.
- Fixer et brunir avec :
- Sulfate de cuivre . . . . . 100 gr.
- Sulfate de fer.........................50 gr.
- On peut ajouter ces deux produits dans le premier bain, lorsqu’il est tiré, et après avoir levé l’étoffe. Il en est de même pour les deux havanes clairs précédents.
- Laver à fond.
- Havane foncé.
- Pour deux pièces en chaîne marron :
- Cachou..........................2 kil. 500 gr.
- Extrait de bois jaune. . 250 gr.
- Terminer avec : Sulfate de cuivre 250 gr.
- Sulfate de fer.......................100 gr.
- Opérer comme ci-dessus.
- Gris jaunâtre.
- Deux pièces en chaîne grise.
- Cachou.............................. 400 gr.
- Finir avec : Sulfate de cuivre 50 gr.
- Sulfate de fer.......................100 gr.
- Opérer comme ci-dessus.
- CHROMQUE INDUSTRIELLE
- SUR LA FABRICATION de L’ALBUMINE
- DE SANG ET DE L’ALBUMINE D’OEUFS (Suite). Par M. ED. Campe, de Brünn.
- 2e Albumine d’oeufs. — On est en droit de s’étonner, qu’il existe encore des établissements pour fabriquer de l’albumine d’œufs, si l’on considère la faible consommation de ce produit, et surtout la faiblesse des prix auxquels il atteint dans le commerce. Les usines qui se livrent à cette industrie, ne trouvent pas même un dédommagement dans la vente des jaunes d’œufs pour la fabrication des peaux de gants, car, grâce à la concurrence excessive des juifs polonais, le prix des jaunes est descendu, en Allemagne, à 100 et 120 fr. les 100 kil., rendus à Dresde, de sorte que là fabrication, dans ces conditions, cesse absolument d’être rémunératrice. .
- La séparation des deux parties de l’œuf doit nécessairement être opérée d’une manière très-adroite.
- Il faut avoir soin que la chalaze, ou ligaments du jaune, soit entraînée avec l’albumine, et cela pour deux raisons : d’abord parce que l’on perdrait
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 119
- beaucoup de blanc et ensuite parce que le jaune est bien plus altérable lorsqu’il est enduit d’albumine. 100 œufs cassés avec précaution, doivent fournir 2 kil. 330 à 2 k. 450 de blancs : à Brünn, les gros œufs de pays donnent, en avril et mai, 2 k. 560 de blancs et 1 kil. 730 de jaunes.
- Pour débarrasser complètement le blanc des petites portions de jaune qui pourraient y adhérer, on emploie, comme dans la fabrication de l’albumine de sang, des baquets d’une capacité d’environ 150 litres, pourvus d’une canelle en bois à 6 ou 7 centimètres du fond. Par chaque quintal métrique de blanc, on met 250 grammes d’acide acétique concentré et 250 grammes de térébenthine et l’on bat jusqu’à ce que toute cette albumine soit devenue claire comme de l’eau. On laisse alors reposer pendant 24 à 36 heures, et, au bout de ce temps, on voit apparaître à la surface les particules de jaune, et on extrait le blanc avec précaution par la canelle. Le blanc est rendu légèrement alcalin par de l’ammoniaque et enfin, transporté à l’étuve ; pour cette dessication, on se sert de cuvettes en zinc estampées de 0 mètre 30 de longueur sur 0 mètre 15 de largeur, qu’on a frottées de bonne buile d’olive. La température est réglée comme dans la fabrication de l’albumine de sang.
- Les Anglais, qui sont les principaux consommateurs de l’albumine d’œufs que l’on fabrique sur le continent, s’obstinent à n’acheter ce produit qu’en gros morceaux compacts. Il importe, en conséquence, d’apporter les précautions nécessaires à la dessication de cette albumine, et de la retirer avec dextérité aussitôt que sa consistance est suffisante pour pouvoir extraire d’un seul morceau le contenu de chaque cuvette. La dessication s’achève sur des claies ou des toiles de 1 mètre de longueur sur 0 mètre 60 de largeur à la température ordinaire.
- L’albumine, ainsi préparée, est appelée albumine prime d’œufs ; avec les résidus qu’on extrait des cuves de décantation, on obtient une albumine seconde. Les cuves, dans lesquelles on traite les résidus accumulés, doivent être disposées d’une façon spéciale, à raison des parties boueuses mêlées .au blanc d’œuf, ce qui oblige à étager sur la paroi du baquet plusieurs robinets décanteurs. Les résidus définitifs qui sont composés de particules de jaune et des chalazes, sont envoyés à la fabrique d’engrais.
- M. E. Campe a tenté de tirer des pays éloignés, et en particulier de la Gallicie, les blancs d’œufs déjà séparés des jaunes ; mais il n’a jamais pu les obtenir bien purs ; ils s'opalisent et restent laiteux
- malgré tous les moyens employés.
- Ils contiennent en suspension, du soufre qu’aucune filtration n’est parvenue à séparer. En remplaçant, dans le traitement, l’acide acétique par l’ammoniaque, on a pu obtenir un produit d’un bel aspect, qui, au dire de certains consommateurs, laisse à désirer sous le rapport de la solubilité.
- M. E. Campe a éprouvé les mêmes inconvénients avec des œufs de Gallicie, conservés dans l’eau de chaux. Le jaune est aqueux et très-difficile à séparer du blanc, au point qu’après 3 semaines de repos, la clarification n’a pu être complète. Il a fallu abandonner absolument le traitement par l’acide acétique pour se borner à l’essence de térébenthine. Pourtant l’acide acétique a donné aussi des produits clairs, mais lorsqu’on a traité par l’ammoniaque avant la dessication, la masse est subitement devenue laiteuse.
- En somme, l’albumine préparée au moyen des œufs conservés à la chaux, n’a jamais la pureté de celle extraite des œufs frais et possède toujours une légère teinte d’un jaune rougeâtre. Dans tous les cas, la principale condition d’une fabrication lucrative gît dans le placement des jaunes ; leur débit en détail pour les usages domestiques est fort limité, et ils ne trouvent un écoulement sérieux que dans la mégisserie. L’usine de Brun expédie, par semaine, 1,000 kilogrammes de jaunes, tant, en Allemagne qu’en Angleterre-, de nombreuses expériences ont été tentées pour la conservation de ces jaunes : on a essayé l’emploi de l’acide phé-nique, mais il a l’inconvénient d’infecter les peaux. L’emploi de l’acide hyposulfureux ou de l'hyposul-fite de soude a provoqué les réclamations des gantiers, qui se sont plaints que les jaunes ainsi traitées devenaient verts, et tachaient les peaux.
- Le moyen qu’emploie aujourd’hui M. E. Campe, consiste à battre les jaunes en bouillie, avec 2 pour 100 d'arséniate de soude dissout dans de la glycérine, et 12 pour 100 de sel marin. On coule cette bouillie à travers des tamis à grandes mailles, ce qui a pour effet immédiat de retenir les chalazes qui sont la cause première de la corruption des jaunes.
- 3° Conclusions. — Au point de vue comparatif des deux fabrications de l’albumine de sang et de l’albumine d’œufs, les résultats sont les suivants : Il faut 2,500 à 2,600 œufs pour produire 100 kilogrammes d’albumine prime d’œufs bien sèche.
- D’un autre côté, 100 bœufs donnent 1,600 kilogrammes de sang qui fournissent 400 kilogrammes
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de sérum et 40 kilogrammes d'albumine prime sèche.
- Le sérum du sang de cheval donne également une très-belle albumine, mais la plus pure et la plus limpide est celle qu’on extrait du sang de mouton.
- (Polytech. Journal.)
- industrielle du Nord de la France.
- CONCOURS DE 1875
- Dans sa séance publique de décembre 1875, la Société Industrielle du Nord de la France décernera des récompenses aux auteurs qui, sur le rapport de ses Commissions, auront répondu d’une manière satisfaisante au programme des diverses questions énoncées ci-après.
- Ces récompenses consisteront en médailles d’or, d’argent ou de bronze.
- La Société se réserve d’ajouter des sommes d’argent pour les travaux couronnés qui lui auront paru dignes de cette faveur.
- La Société se réserve également de récompenser tout progrès industriel réalisé dans la région du Nord et non compris dans son programme.
- Les mémoires présentés au concours devront être remis au Secrétariat Général de la Société, avant le 30 octobre 1875. Les mémoires couronnés pourront être publiés par la Société.
- Les mémoires ne devront pas être signés -, ils seront revêtus d’une épigraphe reproduite sur un pli cacheté, annexé à chaque mémoire, et dans lequel se trouveront, avec une 3e reproduction de l’épigraphe, le nom, la qualité et l’adresse de l’auteur.
- II. — ARTS CHIMIQUES ET AGRONOMIQUES
- 3° Culture du lin. — Expériences sur la culture du lin par l’emploi exclusif d’engrais chimiques comparés aux engrais ordinaires. Influence sur plusieurs récoltes successives. \
- 4° Teinture. — Etude chimique sur une ou plusieurs matières colorantes utilisées ou utilisables dans les teintureries du Nord de la France.
- 5° Elanchiment. — Comparer les procédés de blanchiment, d’azurage et d’apprêt des fils et tissus de lin en France et en Angleterre ; faire la critique raisonnée des différents modes de travail.
- 7° Lins. — Déterminer l’action du blanchiment sur les différentes espèces de lin.
- On ne sait à quelles causes attribuer les différences de teinte qui existent au blanchiment entre les fils de lin du pays et ceux des lins de Russie traités par une même méthode : rechercher quelles sont les raisons qui président à de semblables anomalies.
- 8° Etude sur-les manganèses naturels ou artificiels les plus propres à la préparation des ferro-manganèses.
- On pourra s'étendre sur les perfectionnements récents de cette partie de l’industrie du fer.
- 10° Outremer. — Etude sur la composition chimique de l’outremer et les caractères qui différencient les variétés bleu, vert, violet, rouge, jaune, blanc et noir, ainsi que sur les causes auxquelles il faut attribuer la décoloration de l’outremer artificiel par l’alun, alors que l’outremer naturel résiste.
- 11° Docimasie. — Dosage, par un procédé volumétrique, des sulfates en présence d’autres sels, tels que chlorures, sulfites, hyposulfites, etc.
- Nota. — Voir plus loin les prix spéciaux fondés par M. Kuhlmann.
- III. — FILATURE ET TISSUS.
- 1° Indiquer les imperfections du système actuel de Peignage du lin et l’ordre d’idées dans lequel devraient se diriger les recherches des inventeurs.
- 2° Même question pour le Travail des étou-pes (cardage et peignage). Donner de plus, pour les cardes actuellement employées, les meilleures méthodes à suivre pour obtenir, soit un plus grand rendement, soit un produit plus parfait.
- 3° Etudier, dans tous ses détails, l’installation complète d’une Carderie d’étoupes. Les principales conditions à réaliser seraient : une ventilation parfaite, la suppression des causes de propagation d’incendie, la simplification du service de pesage, d’entrée et de sortie aux cardes, ainsi que de celui de l’enlèvement des duvets.
- Des plans, coupes et élévations, accompagnés de devis sérieux, devront être joints à l’exposé du projet.
- 40 Fils à coudre. — Exposer les perfectionnements à réaliser dans le filage, le retordage et l’apprêt des fils de lin, à l’effet d’arriver à la régu-
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- larité parfaite des fils de coton retors employés pour le travail de la machine à coudre.
- DONATION DE M. KUHLMANN.
- Des médailles en or, de la valeur de 500 fr. chacune, seront accordées pour les progrès les plus signalés dans la région :
- 1° Une médaille pour la fabrication du sucre ;
- 2° Une médaille pour la distillation ; 30 Une médaille pour le blanchiment-,
- 4° Une médaille pour la teinture -,
- 5° Encouragement pour l’enseignement de la chimie industrielle.
- DON, POUR 1875, DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LILLE.
- Des médailles en or, également de la valeur de 500 fr. chacune, seront décernées pour les progrès les plus signalés dans la région :
- 1° Dans la filature-,
- 2° Dans le tissage -,
- 3° Dans le peignage des laines ;
- 40 Pour services rendus au commerce par des agents consulaires.
- (La suite au prochain numéro).
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- TRAVAIL DES ENFANTS DANS LES MANUFACTURES.
- Par décret en date du 13 mai 1875 :
- Il est interdit d’employer les enfants au-dessous de seize ans au graissage, au nettoyage, à la visite ou à la réparation des machines ou mécanismes en marche.
- Il est interdit de les employer aux mêmes opérations lorsque les mécanismes étant arrêtés, les transmissions marchent encore, à moins que le débrayage ou le volant n’aient été préalablement calés.
- — Il est interdit d’employer des enfants au-dessous de seize ans dans les ateliers qui mettent en jeu des machines dont les parties dangereuses et pièces saillantes mobiles ne sont point couvertes de couvre-engrenages ou garde-mains ou autres organes protecteurs.
- — Les enfants de dix à douze ans, exceptionnellement autorisés par le règlement du 27 mars 1875 (1) à participer aux travaux de certaines in-
- (1) Voir Moniteur de la Teinture du 5 avril, p. 86.
- dustries, ne pourront être employés ni à porter ni à traîner des fardeaux.
- Les enfants, depuis l’âge de douze ans jusqu’à celui de quatorze ans révolus, ne pourront être chargés sur la tête ou sur le dos au-delà du poids de 10 kilogrammes. Les enfants, depuis l’âge de quatorze ans jusqu’à celui de seize ans révolus, ne pourront, dans les mêmes conditions, recevoir une charge supérieure à 15 kilogrammes.
- Il est interdit de faire traîner aux enfants de douze ans à seize ans des charges exigeant des efforts supérieurs à ceux qui correspondent aux poids indiqués au paragraphe précédent.
- — Il est interdit d’employer les enfants au-dessous de seize ans à faire tourner des appareils en sautillant sur une pédale.
- Il est également interdit de les employer à faire tourner des roues horizontales,
- — Les enfants au-dessous de seize ans ne pourront être employés à tourner des roues verticales, ou utilisés comme producteurs de force motrice que pendant une durée d’une demi-journée de travail divisée par un repos d’une heure au moins.
- — Dans les usines ou ateliers employant des scies circulaires ou des scies à ruban, les enfants au-dessous de seize ans ne pourront être employés à pousser la matière à scier contre la scie.
- — Les enfants au-dessous de seize ans ne pourront être employés au travail des cisailles et autres lames tranchantes mécaniques.
- — Les enfants, depuis l’âge de dix ans jusqu’à celui de seize ans révolus, ne pourront, dans les verreries, être employés à cueillir le verre dans les creusets.
- — Il est interdit de préposer des enfants au-dessous de seize ans au service des robinets à vapeur.
- Par décret en date du 14 mai 1875 :
- Le travail des enfants est interdit dans les établissements dénommés au tableau A annexé au présent décret. Il est interdit également dans les ateliers où se pratiquent l’aiguisage et le polissage à sec des objets en métal - et des verres ou cristaux.
- — Le travail des enfants est autorisé dans les établissements dénommés au tableau B, mais seulement sous les conditions spécifiées audit tableau.
- — Dans les établissements compris dans la nomenclature générale des ateliers dangereux, incommodes ou insalubres, qui ne figurent ni au tableau A, ni au tableau B annexés au présent décret, le travail des enfants est autorisé sans
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- autres conditions que celles prescrites par la loi du 19 mai 1874 (1) et par les autres lois et règlements sur la matière.
- Extrait du Tableau A
- ÉTABLISSEMENTS DANS LESQUELS L’EMPLOI DES ENFANTS EST INTERDIT, ET RAISONS DE L'INTER-DICTION.
- Acide arsénique (fabrication de 1’) au moyen de l’acide arsénieux et de l’acide azotique. (Dangers d’empoisonnement, vapeurs délétères.)
- Acide pricrique. (Vapeurs délétères.)
- Chlore, chlorures alcalins, eau de Javelle (fabrication des). (Vapeurs délétères.)
- Chromate de potasse (fabrication du). (Maladies spéciales dues aux émanations.)
- Chrysalides (ateliers pour l’extraction des parties soyeuses des). (Emanations malsaines.)
- Cuirs vernis (fabrication de). (Dangers d’incendie.) Cyanure de potassium et bleu de Prusse (fabrication de). (Emanations malsaines.)
- Cyanure rouge de potassium ou prussiate rouge dépotasse. (Dangers d’empoisonnement.)
- Huiles de pétrole, de schiste et de goudron, térébenthine, essences et autres hydrocarbures employés pour l’éclairage, le chauffage, la fabrication des couleurs etvernis, le dégraissage des étoffes et autres usages. (Dangers d’incendie.)
- Murexide (fabrication de la) en vase clos par la réaction de l’acide azotique et de l’acide urique du guano. (Vapeurs délétères.)
- Nitrate de fer (fabrication du). (Vapeurs délétères.) Nitro-benzine, aniline et matières dérivant de la benzine (fabrication de la). (Vapeurs délétères.)
- Sulfure de carbone (fabrication et emploi en grand). (Vapeurs délétères, dangers d’incendie.
- Taffetas et toiles vernis. (Dangers dincendie.)
- Extrait du Tableau B.
- ETABLISSEMENTS DANS LESQUELS L’EMPLOI DES ENFANTS EST AUTORISÉ SOUS CERTAINES CONDITIONS.
- Blanchiment. (Interdiction dans les locaux où l’on dégage le chlore ou l’acide sulfureux.)
- Chapeaux de soie ou autres préparés au moyen d’un vernis. (Interdiction dansles locaux où l’on appli-que ou prépare le vernis.)
- Coton et coton gras (Blanchisserie des déchets de). (Interdiction dans les opérations où l’on emploie le sulfure de carbone.)
- Filature des cotons (ateliers dans lesquels la) s’opère en grand, c’est-à-dire employant au moins
- (1) Voir Moniteur déjà Teinture, année 1874, pages 143 et 239.
- six tours. (Interdiction de l’emploi des enfants pour l’extraction des parties soyeuses des chrysalides.)
- Teillage du lin, du chanvre et du jute en grand. (Interdiction dans les locaux où les poussières se dégagent librement.)
- Teinturiers. (Interdiction daus les locaux où l’on emploie des matières toxiques.)
- Teintureries de peaux. (Interdiction dans les locaux où l’on emploie des matières toxiques.)
- Toiles peintes (fabrique de). (Interdiction dans les locaux où l’on emploie des matières toxiques.)
- Le ministre de V agriculture et du commerce,
- G. DE MEAUX.
- MATÉRIELS EN VENTE.
- Depuis quelque temps, à Paris, plusieurs ateliers de décatisseurs, d’apprêteurs ou de teinturiers, ont dû cesser leur travail, et d’importants matériels ont été mis en vente dans de bonnes conditions, mais n’ont souvent profité qu’aux brocanteurs.
- On signale encore en ce moment un grand atelier d’apprêteur-décatisseur, dont un nombreux outillage va prochainement être vendu.
- Ce matériel, en très-bon état, comprend principalement : une machine à vapeur, deux chaudières, dont une tubulaire, arbres de couche et transmissions, métiers à vapeur pour apprêt, métiers à foulard, tondeuse, foulonneuses, dégraisseuses, métiers de St-Quentin,cinq presses hydrauliques, machine dite froufrou, brosserie, lainerie, ratineuse et onduleuse, bassine à décatir et accessoires ; 25,000 couches et cartons de presse, 500 plaques en fer pour presse à chaud, étuves, deux voitures d’apprêteurs, dont une entièrement neuve, etc.
- Les industriels qui désireraient acquérir quelques pièces de ce matériel, pourront en charger YOffice du Moniteur de la Teinture, qui s’en acquittera au mieux de leurs intérêts, moyennant une rétribution modérée.
- Il y a également dans les mêmes conditions un atelier de teinturier en soies, où se trouve un très-beau matériel.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d’acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. COLIN, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Vol., N- 11. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Juin 1875.
- . ; i I •
- SOMMAIRE
- Chronique. — Moyen de définir et de nommer les couleurs ; construction des cercles chromatiques (suite) : JVoms des couleurs rapportées aux cercles chromatiques, par M. CHEVREUL. — Noir d’aniline pour Impression, Teinture, Couleurs, Vernis, Encres, etc., par M. GRAWITZ. — Teinture à la cuve sur laines et lainages (suite), par M. Ch. Drevet (gravure).
- PEOCÉDÉS PRATIQUES : Percaline-chagrin (échantillon). — Teinture et apprêt des tissus pelucheux à base de laine (fin) Bleu-Acier; Bleu-Marine.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Société industrielle du Nord : Concours pour 1875. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Exposition internationale de Paris. — Industrie séricicole. • Marques de fabrique en Allemagne. — Accidents.
- CHRONIQUE
- La situation des affaires se maintient dans le sens de notre précédente Chronique, et bien que calme, n’est pas mauvaise pour la saison.
- A Elbeuf, d’après le Jacquard, il se traite quelques soldes en tissus légers et demi-saison. Les unis noirs, très-demandés pendant les premiers mois de cette année, subissent un ralentissement assez notable, mais la fabrication ne s’inquiète pas du peu d’importance des ventes ; elle continue à produire activement, étant parfaitement assurée de l’écoulement de ses produits quand le moment en sera venu.
- Les ordres pour l’hiver arrivent nombreux; l’article pour pantalons surtout est bien demandé, particulièrement celui à bas prix et de qualité intermédiaire. La demi-saison voit chaque jour sa faveur augmenter, aussi cette fabrication prend-elle de plus en plus d’extension.
- A Louviers, Sedan, les manufacturiers sont assez satisfaits des ordres reçus. A Vienne, dans l’Hérault et dans la plupart des manufactures du Tarn, la fabrication des nouveautés d’hiver est fort active, et pour quelques-unes même, presque terminée.
- A Roubaix, Tourcoing, les affaires sont peu importantes depuis une quinzaine. Cependant les fabricants ont été prudents et ne se sont pas surchargés de marchandises fabriquées pour la saison d’été; ils font leurs préparatifs pour l’hiver et l’on cite comme devant être recherchés pour cette saison, les genres limousines ;. déjà d'im-portantes commissions ont été données sur place.
- A Mazamet, la fabrication du molleton a toujours peu d’activité.
- L’effilochage, industrie essentiellement française, travaille activement, surtout les maisons organisées pour produire les articles fins, tels que flanelles, mérinos et draperie fine.
- Les laines renaissance employées pour la fabrication d’articles plus communs, soit pour la grosse draperie, soit pour les bas et tricots, les molletons, couvertures, les stoffs, les serges, les limousines, etc., tous ces articles, disons-nous, trouvent bien un certain débouché en France, mais notre consommation intérieure est très-limitée, tandis que la fabrication anglaise, lorsqu’elle marche bien, en emploie des quantités considérables, et c’est alors que ces marchandises atteignent des prix réellement rémunérateurs.
- L’état des industries textiles peut d’ailleurs s’apprécier par celui du commerce des matières premières.
- Pour les soies, la position du marché lyonnais n’est pas défavorable'; les prix tendent à se raidir. On a fait des achats assez importants en or-gansins de France et d’Italie ; les grèges et les trames sont bien moins recherchées. Peut-être la fermeté des prix tient elle à ce que l’on semble, aujourd’hui, incomplètement rassuré sur l’issue de la récolte; de l’Italie les nouvelles sont bonnes, mais les dépêches de Chine annoncent une température moins favorable et la probabilité d’un déficit dans l’ensemble, ce qui n’est, d’ailleurs, qu’une appréciation pouvant ne pas se confirmer.
- Du Hâvre, on écrit à propos des cotons : La demande plus suivie que nous avions eue la quinzaine précédente, paraît avoir remis un peu
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- 124 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de coton en filature, et comme les débarquements ont fourni de la matière à la fabrication, c’est du calme que nous avons eu à signaler cette quinzaine.
- Les affaires reprennent, à Bergues, en lins du pays. Un peu plus de mouvement aussi en lins de Russie ; les prix sont fermes.
- En chanvre, peu de chose à signaler, plutôt du ralentissement. Les jutes n’ont pas donné de résultats bien brillants aux enchères de Londres.
- Nous avons vu la situation des renaissance ; voici celle des laines-mères : aux récentes ventes publiques en Angleterre, les enchères ont été très-animées; les prix d’ouverture sont restés fermement maintenus; le gros des laines offertes ont réalisé les plus hauts cours de la saison. La France opère avec beaucoup d’entrain.
- Sur les marchés français, la consommation, encouragée par les avis de Londres, s’est mise à acheter régulièrement à des prix très-fermes.
- Nous n’avons que peu de chose à signaler sur les produits tinctoriaux; les campêche d’Haïti restent négligés, au Havre ; les bois jaunes, au contraire, restent en bonne position-, les bois rouges sont aux cours normaux.
- Les indigos faiblissent toujours, et les prix sont lourds au Havre ; à Bordeaux, on signale un calme complet et rarement aussi prolongé, pour cet article.
- Les rocous, qui ont cependant beaucoup perdu de leur importance comme colorants, donnent lieu à une reprise favorable en ce moment, soit par suite de l’augmentation de prix qu’ils ont subie sur les lieux de production, soit qu’ils aient trouvé de nouveaux débouchés. La fabrication des beurres factices en consomme d’importantes quantités, mais pas assez, néanmoins, pour influencer le marché.
- En gommes du Sénégal, les affaires sont peu animées ; le stock est à peu près épuisé et les détenteurs élèvent sans cesse leurs prétentions, surtout en présence d’avis défavorables sur la nouvelle récolte. Les autres épaississants végétaux varient peu, il y a légère amélioration poulies fécules par suite des dernières pluies, et meilleure demande pour les amidons, principalement les bonnes qualités de pur froment.
- Peu de changements sur les dérivés de la houille; lesbenzoles et l’anthracène subissent une légère baisse, les benzines et les toluènes sont, au contraire, à prix bien soutenus; les cou
- leurs qui en dérivent restent donc aux mêmes cours.
- Parmi les articles de mode, il faut signaler l’importance que prend sans cesse la fabrication des tissus de parures, tels que broderies et dentelles; dans les environs de Saint-Gall (Suisse), l’industrie de la broderie à la machine a pris un essor considérable; cette même fabrication se fait à Tarare et à St-Quentin, mais n’arrive pas dans ces villes à la même activité.
- Les dentelles de laine se fabriquent principalement à Caen; cette fabrication emploie évidemment des laines peignées de première finesse et de très-belle qualité, aussi l’article une fois confectionné est-il de toute beauté et très-estimé dans le commerce. Les laines employées sont teintes en fils et presqu'exclusivement en noir ; les essais tentés pour d’autres teintes n’ont pas eu beaucoup de succès.
- Saint-Pierre-lès-Calais est le centre de la fabrication des dentelles de soie; elles se portent en blanc et beaucoup aussi en noir et en teintes diverses; la teinture et le blanchiment se font sur pièces, telles qu’elles sortent du métier, c’est-à-dire, avant le découpage; les blancs et les teintures de Paris sont les plus estimés, et la teinte particulièrement en faveur aujourd’hui est Vécru.
- Nous avons plusieurs fois vu que la mode utilise les membres des oiseaux; en ce moment, les modistes emploient des ailes de pigeons, que l’on teint en couleurs tendres et en nuances ombrées; aussi les ménagères sont-elles surprises lorsqu’elles achètent des pigeonneaux sur les marchés de Paris, de les trouver amputés des ailerons, surtout s’ils sont blancs ou peu colorés de plumage.
- Leur étonnement cesserait si ces dames examinaient les chapeaux dont elles se parent.
- F. GOUILLON.
- MOYEN DE DÉFINIR
- ET DE NOMMER LES COULEURS
- Par M. Chevreul.
- Index alphabétique du nom des couleurs rapportées au cercle chromatique.
- (Suite).
- Noms des couleurs. Cercle chromatique.
- Maïs. .......................1 O J 73 O J 4-6.
- Malachite ...................3 V 6 au 8*
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 125
- Noms des cou'eurs. Cercle chromatique. Noms des couleurs. Cercle chromatique.
- Manteau-Sainte-Thérèse . 0 J 14. Or natif du Brésil . . . 2-3-4 0 J 9.
- Marron, fruit 3 0 13 à 17 — 4 0 16 à 18. Or. Lame d’or .... Or mat verdâtre.... 5 0 2/10? 0 J 4/10 ?
- Marron des teinturiers . . 4 0 16 à 18. Or. Feuille d’or .... 0 J 2/10?
- Marron-fond des tapisseries Marron (Drap du ministère de la guerre) .... Marron doré (Drap du mi- 4 R 17. 5 R 20. Or précipité Or précipité Olive. Couleur type normal Outremer. Lapis-Lazuli . 0 J 2/10? 3 0 6/10 -10. 3-5V6/10 10-41 (type) 3 B 10.
- nistère de la guerre). . 1 0 J 18 1/12. Outremer Guimet . . . 3 B 10 —4 B 12.
- Marron-brun 5 R 17. Outremer foncé Zuber. . 4 B 11.
- Mauve .. 3V8(type). Outremer vert .... 3 B V 10.
- Minime. ...... Marc More-doré ou mordoré . . Musc Musc-minime Myrhe 0 J 20. 4 R 0 1/10 16. 1 R 16. 3 0 9/10 13 (type). 4 0 8/10 16. 3 J V 11-12 (type). Ocre jaune Ocre-de-Ru Ocre hydraté .... Ocre-incarnat du Brésil. . 5 0 3/10 10. — 6 J 2/10 11. 30 J 16. 1 0 J 12. 4 0 2/10 10— 2OJ 12
- Minium pur Mine-orange foncée . . . 2 R 0 9. 3 R 08. Orpiment orangé vif, naturel 10 8.
- Mine-orange claire . . . 4 R 0 8. Oxyde bleu d’iridium . . B 19 — 3 B 9/10 15.
- Nacarat 2 R 14 — 2 R 10. Oxyde bleu de tungstène . 3 V B 17.
- Nankin 1 0 5/10 3 — 40 3. Oxyde bleu de tungstène
- Nankin. Coton en laine avec anhydre 0 J 19 1/12.
- lequel on fait le Nankin . 1 04/10 du blanc au 3 Oxyde d’or 4 0 14.
- Noir. Représenté par le 21 Oxyde vert de chrome . . 5J V1/10.
- ton des gammes de la Oxyde puce de plomb, pur. 0 J 19.
- construction chromati- Oxyde de fer 2 B V 9/10 19.
- tique-hémisphérique. . 2 B 20. Oxalate de Nickel. . . . 4 B V 4.
- Noir de Genève .... 2 B 20. Oxalate d’urane .... 3 J 5.
- Noir de pêche. 2 ton. Noir d’Ivoire. 21 ton . . Paille en gerbes .... 2 0 J et 3 0 J 3 ou 5
- Noisette. Couleur normale . 0 5/10 10 ou 10 5/10 10. 3 0 4/1010 ou 12. — 3 0 J 2 quelque fois 1/10 de rabat
- Napoléon clair .... Paille, couleur . . . . (type). 4 0 J 2/10 (type).
- Nikel, hydratede protoxyde V 5. Paille d’Italie, couleur . . J 4.
- Nitro-prussiate de soude en cristaux Nitraniline 4 R 15 ou 18. J 9. . Ponceau au coquelicot . . Puce 1 R 8, ou plutôt 3-4. R 11 (type). 4 B V 13.
- Orangé. Couleur type moyen 3 0 9-10 (type). Pensée. Normal . . . . 3 V 13-14 (type).
- Orangé-Chevreul . . . 3 0 10 (type). Pourpre (Couleur inlermé-
- Orangé. (Drap du ministère diaire entre R et V, mais
- de la guerre.) .... 2 RO 10. plus près de violet) . . 4 V 12.
- Orangé rouge 5 R 1/10 10. Prune de Mirabelle . . . 3 0 J 9 à 11 (type).
- Oreille d’ours. (Identique Prune-de-Monsieur . . . 2 B V 16.
- avec Solitaire.) . . . 4 R 16. Prune-de-Monsieur, fruit
- Oreille d’ours 1 R 15. couvert de sa fleur . . 2 B V 8 (type).
- Orseille 5 B V8. Pain d’épice, croûte. . . 5 R 0 5/10 17.
- Or 30 J 10. Pain d’épice, intérieur. . 3 06/10 10.
- Or mussif 2019—20 J3/109. Passe-velours 5 V 13 (type).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Noms des couleurs.
- Cercle chromatique.
- Peau passée au sumac . . Pelure d’oignon ....
- Poil d’ours. ..... Poil de vache. ...
- Pourpre n° 1...........
- Prussiate jaune de potasse cristallisé ....
- Prussiate rouge de potasse. Phosphate de cobalt.
- Phosphate de cobalt calciné Permanganate dp potasse dissous.................
- Plomb terni à l’air . . . Purpurine da Robiquet. . Proto-chlorure de platine et d’ammoniaque. . . .
- Protoxyde de plomb, li-tharge chauffée . . .
- Peroxyde de fer . . . . Peroxyde de fer anhydre . Persicot rouge .... Persicot bleu.......... Persicot violet. ....
- Rouge turc sur coton. Stei^ lier .......
- Rouge (Drap garance du ministère de la guerre).
- Rouge rose des tapisseries .
- Rouge doré vif..........
- Roug doré j ... .
- Rouge doré-fond des tapisseries. . . • . . .
- Rouge-fond des tapisseries . Rouge-carthane (safranum) sur soie. Lyon . . . .
- Rose .
- Rose sèche..............
- Rose vif ..... .
- Rose d’aniline, Fuchsine . Rose de Chine. . s , , Rocou . . , . Q . . Rubis...................
- Raisin dé Corinthe . . . Rouge Van-Dyck .... Rouge dp Re^e . , , ,
- 5 0 5/10 1.
- 2-3-4 0 1/10 à 3/10 du blanc au 5.
- 3 0 6/10 ou 18 (type(
- 5 R 04/10?
- R 13.
- 3-6 J 5.
- 2 R 11.
- 3V4.
- 5 B V 10.
- 4V11.
- B 9/10 10.
- R O 12.
- 3R 013.
- 4 0 J 1/106.
- 3 RQ 3/10.
- 4 R O 15.
- 5 V R 17.
- 5 V 19.
- 5 V 18.
- Cercle chromatique. . 5 R 2/10 10.
- Noms des couleurs.
- Rouge de chrome . .
- Rouge de Pouzzole ... 5 R 3/10 7. Rouge de Venise .... 5 R 3/10 9.
- Rouge de Mars . . . . 1RO16 — 2RO16
- — 5 0 J161/2.
- Réalgar natif en cristaux . R 3/10 11.
- (La fin au prochain numéro).
- R 10 - R11 — 2 R 10-11.
- 3 R 12-13.
- R 10.
- 5 R 11 — R O?
- 3 R?
- 3 R 11 1/2.
- R 10.
- R9-10— 5V R 10
- 2 V R 3 — 1 V R 3 ou 7 (type).
- 41/2 VH. • 10
- 1 V R 5 — 2 V R 6.
- V R?
- 3 V R 7.1
- 2 O 11.
- R 11 (type). — 4 V R 10.
- 019-20— 2 R 6 6/10?
- 4 R 16 1/2—1 R 0 17
- 5 R 15.
- NOIR D’ANILINE
- POUR
- IMPRESSION, TEINTURE, COULEURS, VERNIS, ENCRE, ETC.
- Par M. Grawitz.
- En faisant réagir de l’huile d’aniline sur un sel quelconque de fer ou de cuivre au maximum d’oxydation, on obtient un fer-anile ou cuivre-anile qui .s’oxyde très-bien sous l’action du chlorate de potasse ou d’un chromate soluble, en produisant un noir beau et solide, pouvant s’appliquer à l’impression à l’aide de l’albumine ou autre épaissis-anl; il peut servir également à la fabrication des couleurs, vernis, encre, etc.
- Ce noir qui, dans ce cas, s’obtient en pâte, se prépare ainsi :
- Dans ladissolution d’un sel ferrique ou cuivrique, on verse de l’aniline, puis une dissolution de chlorate ou de chromate, tous ces produits étant employés dans le rapport de leurs équivalents chimiques. On laisse la réaction s’opérer à froid pendant quelques heures, ou bien on l’active par la chaleur. Lorsqu’elle est terminée, on lave le précipité obtenu, qui peut alors être introduit dans les couleurs d’impression ou autres.
- Si l’on préfère que le noir se développe directement sur le tissu, deux moyens se présentent pour l’imprimer.
- 1° On imprime, avec un épaississant convenable, les trois agents indiqués, et la couleur se développe rapidement ensuite par la chaleur et l'étendage,
- 2° On imprime le sel de métal-anile, et on passe ensuite le tissu dans un bain de chlorate ou de chromate.
- Ou bien on imprime un mélange d’aniline et de chlorate ou de chrômate, et on passe le tissu dans une dissolution de fer ou de cuivre au maximum d'oxy dation. • 2 .
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 127
- Les avantages que l’auteur signale pour son procédé sont :
- l°Une économie, comparativement aux méthodes en usage.
- 2 L’absence de tout acide libre qui attaque les tissus et les machines d’impression.
- 3° L’absence possible des sels de cuivre qui détruisent les rouleaux gravés.
- Nous verrons plus loin, cependant, que l’auteur a dû renoncer à une partie de ces avantages.
- Pour le choix des matières à employer, parmi celles citées d’une manière générale, M. Grawitz recommande de préférence les recettes suivantes : l’ sulfate de cuivre, bi-chrômale de potasse, et huile d’aniline; 2° sulfate de peroxyde de fer, bi-chrômale de potasse et huile d’aniline.
- Au lieu d’aniline huileuse, on peut employer un sel neutre d’aniline, qui offre encore un avantage sur les procédés actuels, où l’on emploie un excès d’acide, mais ce moyen revient plus cher, sans offrir de meilleurs résultats.
- Ce procédé fait l'objet d’un brevet d’invention ; or, dans une addition à ce brevet, l’auteur modifie sensiblement ses premiers procédés.
- Dans la production directe du noir sur tissu, par ces moyens, dit-il, la couleur se développe lentement et fort mal, il faut alors employer les sels d’aniline avec excès d’acide.
- Pour les noirs en pâle, il n’est pas absolument nécessaire de changer les premiers procédés-, toutefois leur production en est plus facile et plus rapide, en se servant des sels d’aniline et d’un acide en excès.
- L’impression sur tissu des principes constituants du noir, se modilia selon les trois recettes qui suivent :
- 1° Imprimer, avec l’épaississant voulu, le mélange d’un sel d’aniline, d’un sel de peroxyde de fer ou de cuivre, et de bi-chrômate de potasse; soumettre ensuite les pièces imprimées à l’aérage.
- 2° Imprimer ce même mélange avec addition d’un acide libre et opérer de même.
- 3° Imprimer le mélange épaissi, d’un sel d’aniline, d’un sel de fer ou de cuivre au maximum; passer ensuite les tissus imprimés dans une dissolution de bi-chrômale avec excès d’acide.
- Les mêmes moyens s’appliquent, suivant fauteur, à la teinture de toutes espèces de fils ou tissus.
- On procède ainsi :
- Les fils ou tissus sont passés dans un bain formé de sel d’aniline, de sel de fer ou de cuivre au maxi
- mum d’oxydation ; puis les matières à teindre sont passées dans un autre bain contenant du bi-chrômale de potasse et un acide libre.
- Les noirs produits à l’aide de ces moyens, soit par impression, soit par teinture, ont des teintes différentes, selon la méthode suivie, allant depuis le noir-bleu jusqu’au noir-marron, et en passant par le noir-violet et le noir parfait.
- TEINTURE A LA CUVE
- SUR LAINES ET LAINAGES
- (Suite.)
- Il nous reste à parler de l’installation du guedre en général.
- Cet atelier devra être établi à proximité des autres ateliers avec lesquels il a rapport, comme par exemple auprès de celui qui livre la matière à teindre et de celui auquel il les rend après teinture; il devra autant que possible être complètement clos ou fermé, de manière à éviter toute cause de refroidissement.
- Les murailles devront être recouvertes d’une couche épaisse et continue de ciment, pour éviter leur dégradation causée par la bué. tres-abondante qui existe toujours dans cet atelier et principalement en hiver.
- Le sol devra être dallé, ou mieux, fait avec des briques grisées jointées au ciment. Ce dernier mode est préférable parce qu’il donne plus de prise au pied de l’ouvrier toujours prêt à glisser sur un sol lisse et humide et détruit par là une cause d’accidents toujours regrettables. Il devra avoir une ou plusieurs pentes suivant la conformation de l’atelier,pour permettre aux égouts produits par les matières teintes de se réunir dans des citernes d’où ils sont retirés pour le remplissage des cuves.
- La conformation du plafond n’est pas indifférente, vu l’utilité des sommiers ou des solives pour l’ins-lallation des outils ou des appareils dans lesquels se teint la laine en vrac; mais cette conformation ne pourra être bien comprise que quand ces appareils auront été décrits, et là encore, c’est à l’architecte, à l’entrepreneur ou au constructeur qu’il appartiendra de décider cette question.
- Il est temps de résumer ce qui a été dit jusqu’à présent :
- Atelier fermé pour éviter toute cause de refroidissement ou d’abaissement brusque de tempé-rature.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Murailles revêtues de ciment ou de corps hydro-fuges.
- Sol im] erméable et citernes.
- Cuves en bois, en maçonnerie ou en pierres, chauffées par injection directe, par serpentin fixe ou par serpentin volant.
- Cuves en métal, chauffées à feu nu ou à la vapeur ou par le concours des deux moyens : chauffage direct et vapeur.
- Plafond d’une disposition appropriée à l’installation de l’outillage.
- Enfin, proximité des ateliers d’où vient et où se rend le travail.
- Voici la maison construite, il nous reste à la meubler.
- Pour la laine en poil ou en vrac, il y a beaucoup de moy ens dont quelques-uns, quoique très-anciens, sont encore en usage, il conviendra donc de les décrire tous les uns après les autres.
- Il y a d'abord le plus simple, le moins coûteux, le moins pénible, et qui paraît le plus ancien.
- Ce moyen consiste à garnir la cuve :
- 1° D’une champagne, ou cercle de fer d’une section de 0,023 millimètres garni de cordes et destiné à séparer le pied de la cuve de la partie claire du bain et à éviter par là toute cause d’interruption dans le t avail de la fermentation. La champagne est maintenue à la hauteur voulue à l’aide de 4 cordes garnies de crochets qui se fixent à la partie supérieure ou extérieure de la cuve.
- 2 D’un grand sac en toile claire et forte ou d’un filet fait exprès et qui remplit tout l’espace laissé libre entre la champagne et la partie supérieure de la cuve-, ce filet doit même se renverser sur les bords de la cuve et se fixer sur la paroi extérieure.
- 3° D’un moulinet, de deux leviers et de deux blocs échancrés, fonctionnant comme un treuil, ou un tour à teinture.
- Quand il s’agit de sortir la mise, le bord du filet est rassemblé comme la gueule d’un sac que l’on veut nouer puis passée de derrière en avant et par dessus le moulinet disposé en travers de la cuve, en tournant ce moulinet de dessous en dessus et de derrière en avant, cette gueule de filet se trouve prise et ce dernier s’enroule sur le moulinet; cette action est aidée par les leviers passés dans les trous disposés en croix dans la partie carrée et frettée du moulinet.
- Il arrive un moment où tout le sac et toute la laine sont suspendus au-dessus du bain, et par l’effet de la gravitation, toute la masse est sollicitée de devant
- en arrière et de haut en bas-, c’est alors que l’on soulève l’un après l’autre les bouts du moulinet, en commençant par le bout fretté, et que l'on arrête l’action de déroulement, par un des leviers mis en arc-boutant d’un des trous disposés pour les recevoir au bord de la cuve.
- Quand la laine est égouttée,ce qui a lieu au bout de 15 à 20 minutes, l’on approche le tout du bord de devant de la cuve, on met la masse sur un gril en bois nmmé bord ou boyard, ou bien on la jette simplement sur le sol, on déroule le filet d’où on sort la laine pour l’éventer.
- Cet appareil donne un bon résultat pour les petites cuves où les mises ne dépassent pas 10 à 12 kil., ce qui représente déjà un certain volume et un poids au moins quintuple du poids de la matière sèche.
- Après cet appareil vient se placer celui qui est basé sur l’expression de la laine pour en faire sortir rapidement l’excédant du bain et activer le travail ; il a pour base le gueulard et pour accessoires le filet et les moulinets à crochet.
- Ce moyen qui a eu une certaine vogue est à peu près abandonné aujourd’hui et simplement remplacé par le moyen déjà décrit.
- Cependant il est bon de choisir en connaissance de cause, c’est pourquoi nous allons l’examiner dans ses détails et dans son application.
- La cuve étant garnie de sa champagne et du filet et la laine étant prête à sortir, on dispose diamétralement et en travers un moulinet à ailes, mettant en mouvement un crochet, le tout monté sur une pièce de bois dur, garnie de platines en fer et du côté opposé une même pièce de bois garnie d’un crochet pareil mais fixe, l’on suspend sur ces deux crochets un sac long mais peu profond renforcé par de grosses cordes, et dans ce sac nommé gueulard on y place le filet et la laine, alors on soumet l’ensemble à une très-forte torsion et on enlève le tout pour le jeter sur le sol et pour l’éventer comme dans le premier cas.
- Les cordes très-fortes, et par conséquent très-rigides du gueulard, ne permettent pas une expression aussi complète que possible. L’ouvrier a un travail pénible à accomplir pour mettre à la main le filet rempli de laine dans le gueulard, et pour tordre cette masse volumineuse et pesante et enfin pour la décrocher, la recevoir sur les bras et la jeter par terre.
- Ce moyen n’a donc sur le premier, que le désavantage d’être plus coûteux d’établissement et d’en-
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- tretien, et d’être beaucoup plus pénible, sans donner comme compensation un résultat meilleur.
- Vient ensuite se placer le panier en bois ou en métal garni de toile claire ou de toile métallique et qui est entré dans la cuve ou qui en est ressorti par des moyens mécaniques assez divers et que nous allons passer en revue.
- Cet appareil convient très-bien aux cuves de grandes dimensions et où l’on teint des mises qui atteignent jusqu’à 50 kil. chaque.
- La laine s’y trouve très-bien traitée et le bain de la cuve n’est pas fatigué outre mesure.
- La figure 36 est une vue en élévation de cet appareil :
- Fig. 3?. — Panier à cuve.
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- I I 1 Mi i
- Sur un croisillon en bois de fort échantillon, soit 15 centimètres sur 20 centimètres par exemple, et maintenu par deux platines en fer reliées par de forts boulons, on établit un fond à jour, laissant des vides pour l’écoulement du bain. ; des montants en bois sont assemblés à tenon et à mortaise, sur ce fond, et par leur partie supérieure à une couronne qui supporte le rebord ; au-dessus de ce rebord est cloué un cordon en bois L, qui se remplace soit partiellement soit en totalité, après l’usure causée par le mouvement de bascule imprimé au bâton qui sert à sa manipulation.
- Ce panier qui représente alors une grande cage cylindrique est garni intérieurement sur sa circonférence et sur son fond, avec une toile métallique galvanisée n° 14 ou avec une toile en chanvre correspondante; il est alors prêt à fonctionner; il ne
- reste plus qu’à nous occuper d’entrer en cuve et d’en sortir cette grande cage.
- Voici à cet effet le moyen le plus simple, le moins coûteux et le moins pénible.
- De chaque côté du panier sont boulonnées, en D, deux barres de fer plat EE, appelées épées et qui laissent le panier basculer entre elles, entre leurs points d’attache et la barre transversale qui les relie par le haut ou aux poulies qui servent à son mouvement ascensionnel et de descente.
- Au milieu de la barre transversale est un trou dans lequel s’engage le crochet P d’une poulie correspondante à la corde d’un treuil ou d’un engin mécanique quelconque et qui sert à communiquer le mouvement déterminé.
- Lorsque le fond du panier est arrivé à une hauteur convenable au-dessus du banc de la cuve, pour ne pas le toucher en basculant, ou opère ce mouve+ ment de bascule en exerçant une légèretraction sur la partie de devant du panier, et le bord supérieur de devant, vient se poser sur le bord de la cuve.
- Toutefois cette position ne se donne, qu'après que la plus grande partie du bain a été égouttée et après avoir retiré les clavettes N; on laisse le panier de trois quarts, si je puis m’exprimer ainsi, en le soutenant sur un bâton qui a pour hauteur la hauteur du sol au bord de la cuve plus la demi-hauteur de ce bord au point où le panier viendra se reposer.
- On comprend facilement comment alors on peut retirer la laine qui s’est lentement et également égouttée etdéverdie.
- La suite au prochain numéro.
- PROCÉDÉS
- Ch. Drevet fils.
- PERCALINE-CHAGRIN.
- L’échantillon ci-dessus montre un genre d’apprêt coloré qui a beaucoup profité aussi de la découverte des couleurs d’aniline.
- Cet article se fabrique à l’aide d’une colle d’ami»
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- s wedt
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- don ou de fécule ; quelquefois même une colle de farine (colle de pâte), avec un peu de suif, dans laquelle on incorpore une poudre colorée telle que du bleu de Prusse, d’outremer, des verts de cuivre, des carmins et autres couleurs en poudre.
- Pour l’emploi des couleurs d’aniline, l’apprêt doit contenir un blanc mat en poudre, tel que céruse, blanc de zinc ou craie, afin de lui donner de l’opacité et du corps, et on y ajoute la dissolution de couleur d’aniline.
- Les rouges, les verts, les marrons, les jaunes se font très-bien, mais les bleus ne sont jamais très-vifs, à cause de la réaction alcaline du mélange.
- Les violets peuvent s’employer, mais il est préférable de faire une couleur à base d’outremer, et de virer au violet par de la fuchsine ; c’est ainsi qu’a été préparé notre échanilJon.
- L’apprêt s’applique au foulard, il est séché au métier à pinces ou à pointes, puis le tissu est chagriné par un gaufrage dans un cylindre à rouleaux gravés.
- Cet article sert principalement pour la reliure, le cartonnage et la gaînerie.
- Teindre ensuite dans un autre bain contenant :
- Bleu-Noir......................... 200 gr.
- Sel d’étain......................... 250 gr.
- Acide sulfurique.....................100 gr.
- Entrer à tiède, monter au bouillon que l’on maintient pendant une demi-heure, et nuancer en ajoutant au bain :
- Violet d’aniline soluble ... 50 gr.
- Rentrer les tissus, et continuer la teinture jusqu’au ton cherché.
- {Reimann-Farber-Zeitung). — -0 =
- INDUSTRIELLE
- Société industrielle du Nord de la France.
- CONCOURS DE 1875 m " n •—T m TB-l '
- (Suite et fin).
- TEINTURE ET APPRÊT
- DES TISSUS PELUCHEUX A BASE DE LAINE (Suit® et fin).
- . - -Si TV b 0933003
- Bleu-acier.
- Pour deux pièces à chaîne teinte en bleu de cuve.
- Préparer un bain contenant :
- Cristaux de tartre. . . I kilog.
- Prussiate rouge de potasse 1 kil. 500 gr.
- Acide sulfurique . . . 750 gr.
- Entrer les tissus, bouillir une heure et demie, puis ajouter au même bain : Sel d’étain 250 gr.
- Campêche........................... 500 gr1
- Violet d’aniline R...................25 gr.
- Nuancer ainsi jusqu'au ton désiré.
- Bleu-marine.
- Pour deux pièces chaîne bleue.
- Faire bouillir une heure et demie avec :
- Cristaux de tartre ..... 1 kil.
- Alun.................................. 1 kil.
- Oxi-muriate d’étain .... 250 gr.
- Acide oxalique. ..... 250 gr.
- 5° Tissage. — Trouver une disposition qui permette de changer la navette sur le métier à tisser, sans arrêt ni défaut dans le tissu, et sans embarras pour l’ouvrier.
- 6° Tissage. — Inventer un métier sur lequel on puisse Lisser ensemble une ou plusieurs chaînes séparées, en laissant à chaque pièce deux bonnes lisières.
- Le but de cette invention devra être de faciliter le tissage économique des toiles étroites, des mouchoirs et même des rubans.
- 7° Tissage. — Trouver un procédé rapide et exact pour déterminer directement, après tissage, le travail de l’ouvrier, soit par un appareil donnant le métrage de la pièce, soit par un compteur de duites, et même par ces deux moyens à la fois.
- 8° Cametières. — Mémoire sur les divers systèmes de canelières employés pour le tramage du lin. On devra fournir des indications précises sur la quantité de fil que peuvent contenir les canettes, sur la rapidité d’exécution, sur les avantages matériels ou les inconvénients que présente chacun des métiers, ainsi que sur la.force mécanique qu’ils absorbent.
- 9° Transport des lins. — Trouver un moyen pratique pour le transport économique des lins en paille qui, par suite de circonstances diver*
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- ses, ne peuvent être rouis convenablement sur les lieux de production.
- L’auteur devra se placer surtout au point de vue des lins d’Algérie que l’impossibilité d’un bon rouissage sur place oblige à ne cultiver que pour la graine. Il pourra étudier si, par quelque moyen mécanique, on peut débarrasser les tiges d’une partie suffisante de leur paille sans altérer la fibre, de manière à réduire le volume et le poids de la matière à transporter.
- 40° Rechercher et indiquer les causes auxquelles il faut attribuer, pour la France, le défaut d’exportation des toiles de lin, tandis que les fils de lin, matière première de ces toiles, s’exportent au contraire en certaines quantités.
- L’auteur devra se livrer à l’examen comparatif des méthodes de tissage, du prix de revient et de la main-d’œuvre, de la légis'ation intérieure et internationale, enfin des usages locaux qui, en France et dans les différents pays étrangers, peuvent contribuer à ce résultat.
- 14° Apprêt. — Trouver le moyen de donner aux cotons filés un apprêt solide, persistant après teinture, semblable ou supérieur à celui qui se trouve sur les filés anglais.
- 12° Trouver un appareil compteur de tours de broches pouvant enregistrer par minute. un nombre de tours au moins triple de ceux qui fonctionnent actuellement.
- On remarque que les compteurs de tours actuels conviennent très-bien pour l’industrie du lin, mais ne peuvent enregistrer aussi exactement un nombre de tours dépassant 3,000 à 4,000 tours, ce qui arrive pour l'industrie de la laine, par exemple. — On voudrait un appareil qui put donner de bons résultats pour tous les genres de textiles, et dont le prix serait en même temps assez réduit pour qu’on pût l’employer partout.
- 13° Appareil comptegr de tours applicable à l’étireur des métiers à filer ou aux transmissions et dont le prix ne dépasserait pas 20 francs.
- Cet appareil permettrait de contrôler le travail des ouvriers et de surveiller la production des métiers.
- 44" Etudes sur les diverses méthodes de fabrication des fils retors en lin.
- Ce mémoire devra renfermer des renseignements sur la fabrication proprement dite, les usages de filterie, les prix de revient, etc.
- 45° Jute. — Trouver un moyen de filer le jute à un numéro qui dépassera le 80 anglais.
- La méthode devra avoir été appliquée dans un ou plusieurs établissements, et le fabricant devra prouver qu’une certaine quantité de fils de jute ainsi fabriqués est entrée dans le commerce.
- 16° Jute. — Trouver un moyen pratique et sensible à la portée de tous, de distinguer rapidement le jute du lin dans les fils mixtes, à l'état écru, crémé ou blanchi.
- 47° La Société industri elle récompensera l’auteurdu meilleur perfectionnementapporté dans le cordage du coton.
- 18° Daine — La Société industrielle décernera un prix au meilleur travail sur l’une des opérations que subit la laine avant la filature, telles que : dégraissage, cardage, ensimage, lissage, peignage.
- 19° La Société industrielle décernera une récompense a l’auteur du meilleur mémoire sur la comparaison des diverses peigmeuses de la ine employées par l’industrie.
- 20° Laime. — La Société industrielle donnera une récompense à celui qui trouvera un moyen sûr de reconnaître, analyser, doser les substances étrangères qui peuvent être contenues dans le peigné et le fil de laine.
- 21° La Société industrielle récompensera le meilleur travail sur le renvideur appliqué à la laine et au coton.
- Ce travail devra contenir une étude comparative entre : ... ;
- 1° Les organes destinés à donner le mouvement aux broches, tels que tambours horizontaux, verticaux, broches à engrenages, etc.-,
- 2° Les divers systèmes de construction de chariots considérés principalement au point de vue de la légèreté et de la solidité;
- 3° Les divers genres de contre-baguettes.
- L’auteur devra formuler une opinion sur chacun de ces divers points.
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- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 105113. — 25 septembre : Ville. — Point de broderie imitant l’astrakan en toutes nuances et sur tous tissus, cuir et moleskines, au moyen du conso-brodeur Bonnaz.
- 405119.—30 septembre: Butler. — Perfec-tionnements dans la fabrication de tulle Mecklin
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- à un seul fil ornementé dans les machines à dentelles (tordue).
- 105130. — 30 septembre : Grawitz. — Production du noir d’aniline sur tissus de toute nature et même en pâte et en poudre sèche pouvant être employé comme couleur de toute espèce.
- 105149. — 10 octobre : Vignet. frères. — Procédé de traitement des tissus modifiant leur aspect et leurs qualités.
- 105166. — 30 septembre 1874 : Greenwood et AsQUITH. — Perfectionnement dans les machines à filer et à tordre la soie, le coton, la laine et autres substances fibreuses.
- 105174. — 5 octobre : Métra. —Application de la safranine aux encres, spécialement pour la ré-glure et la reliure.
- 105186. — 6 octobre : BRÉCHON. — Perfectionnements apportés dans les machines à griller les tissus.
- 105191. — 15 octobre : Descoubet et Leprince — Machine à produire des dessins sur tous les genres de tissus, dite dessinatrice Jacquard.
- 105197. — 6 octobre : Gille fils et Dujardin. — Genre de décoration de tous objets en corne, tels que boutons, passementeries, bijouteries, articles de Paris, etc.
- 105209. — 5 octobre : RESTIGNAT (veuve). — Métier sans fin, à écartement régulier par vis de rappel, applicable à la tension de tous tissus ou autres produits destinés à recevoir des apprêts.
- 105211. — 6 octobre : Smith (les sieurs). — Perfectionnements dans la teinture ou l’impression des tissus, chaînes ou fils, ainsi que dans les machines ou appareils employés à cet effet.
- 105218.— 8 octobre : Bliard.—Perlage des couleurs représentant la nature en fleurs, etc., dans le but de remplacer la broderie.
- 105225. — 23 octobre : Brossette. — Machine dite coulisseitse, servant à élargir et à rétrécir les métiers à étirer, sécher et apprêter les tissus.
- 105254. — 12 octobre : Boisselier. — Composition dite eau nacrée^ pour le blanchissage instantané du linge.
- 105253. — 13 octobre : Bischof. — Perfectionnements dans la construction des appareils à filtrer l’eau.
- 105264. — 13 octobre : Fournier et Meyer. —
- Produit dit dentelle factice^ au moyen de l’impression sur tulle
- 105281.—lOoctobre: Zazzini (dame).—Gaufrage nouveau et souple des étoffes de soie, mousselines, velours et autres.
- 105290. — 27 octobre : Delidon. — Encre orientale ou enduit métallique pâteux ou sec.
- 105305. — 26 octobre : Leleux. — Brosse dite Brosse Leleux, destinée à nettoyer à la fois le peigne et le cylindre dans la préparation des laines a filer.
- 105306. — 27 octobre : Marsan. — Appareil d’entraînement et de retenue pour éviter la flexion, assurer le parallélisme des charriots, des métiers à filer dits self-acting, métiers automates, renvideurs ou demi-renvideurs.
- 105318. — 16 octobre : Bernon. — Machine servant à teindre les étoffes au moyen de l’électricité.
- *105324. — 31 octobre : Chonet de Boi.lemont. — Procédé pour obtenir du premier jet, en filature peignée, un fil mouliné qui, jusqu’alors, n’avait pu se faire que retors.
- 105336. — 17 octobre : JOBBINS et WARTII. — Perfectionnements dans les machines à couper les tissus ou autres.
- 105338. — 16 octobre : Meech.— Tissu nouveau ou perfectionné propre à servir comme tapis de parquet et à divers autres usages et moyens de fabriquer ce tissu.
- .105343. — 17 octobre : Poirier. — Perfectionnements dans les machines à bronzer ou à appliquer toutes espèces de couleurs en poudre, sur feuilles de papier, sur étoffes, etc.
- 105345. —30 septembre : PROTIN-BAUDELOT. — Machine à laver et à rembourrer les étoffes.
- 105352. — 19 octobre : Cadet. — Fabrication de l’eau de javelle à la vapeur.
- 105373. — 19 octobre : Scattergood et Hine. — Perfectionnements dans les machines et appareils propres à fabriquer divers articles de passementerie.
- 105378. — 21 octobre : TOPHAM. — Perfectionnement dans la fabrication du tulle à la mécanique.
- 105392. — 29 octobre : Ducolomb. — Mécanisme réduisant le nombre des marches en un » seule dans les métiers à tisser le velours.
- 405408. — 27 octobre : MOYAT et Sarpe. — Per •
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- fectionnements économiques dans le tissage des galons et passements.
- 403431. — 24 octobre : LEGRET. — Genre de biot à ressorts et à bagues applicable aux métiers à filer.
- 105441 . — 26 octobre : SHAW, DITCHFIELD et Knowles. — Système propre à séparer les tissus à poils double face, tissés face à face.
- 106432. — 3 novembre : CHARLON.— Perfectionnements à la machine à peigner et à carder les déchets de filatures de soie.
- 165466. — 12 novembre : DUBOST. — Disposition spéciale des fils dans les cuves à teindre les fils en écheveau.
- 105460. — 14 novembre : Giot. — Système de compteur permettant de connaître exactement la quantité de chaîne et de trame entrant dans la composition et la fabrication de toute espèce de tissus.
- 105463. —11 novembre : Hibry, —Système à filer dit VHibry fileur, à prise intermittente, pour toutes les matières filamenteuses végétales ou ani-males et notamment des matières lainières.
- 105465. — 14 novembre : LONCQ et Vincent. — Frein d'ensouple.
- 105475. — 10 novembre : RIVETTE. — Système de mécanique Jacquard.
- 105478. — 18 novembre : Scrive-Viseur. — Application du bobinage au fil à coudre, prêt à être livré au commerce, bobine dite spirale cylin-droïde.
- 105493. — 27 octobre : Gibbs. — Appareil perfectionné servant à teindre et colorer le feutre, la soie et autres tissus ou articles poreux.
- Certificats d’Addition.
- Capon fils aîné : 30 septembre. — Métier à tisser mécanique pu marchant au pied. — B. 98526.
- RUGER : 8 octobre. — Perfectionnements aux fers à repasser à chauffage intérieur. — B. 96775.
- GRAWITZ : 3 octobre.— Production du noir d’aniline sur tissus et même en pâte et en poudre sèche. — B. 105130.
- Koch : 13 octobre. — Fourneau à brûler les déchets de bois de teinture, la sciure de bois, la tannée, etc. — B. 91509.
- Rosenwald : 10 octobre. — Cravates simili-soie. — B. 102838.
- VIGNET frères : 20 octobre. — Traitement des tissus modifiant leur aspect. — B. 105749.
- Demard : 4 novembre. — Brise-fil ou appareil à produire l’arrêt du métier mécanique à tisser. — B. 100906.
- Imbs : 15 octobre. — Traitement des fils des déchets de soie préparés en filature. — B. 104966.
- VIMONT : 15 octobre. — Machine pour étirer et filer la laine cardée, etc. — B. 81450.
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- Exposition internationale de Paris.
- On sait qu’une « Exposition internationale des industries maritimes et fluviales, avec section française d’exportation, » doit s’ouvrir le 10 juillet à Paris; elle s’organise activement et tous les renseignements qui nous parviennent sur le nombre des exposants et sur les dispositions prises par la direction pour lui donner tout l’éclat qui lui convient, nous portent à penser que cette exposition sera aussi brillante qu’intéressante.
- Malgré son titre spécial, cette exposition peut recevoir des produits de toute nature; en effet, toutes les branches de la production usuelle ont, avec les industries maritimes des rapports étroits et nombreux, mais, d’ailleurs, la section d’exportation peut admettre tout article destiné à notre commerce extérieur, c'est-à-dire toute notre industrie et notre commerce en général.
- L’Angleterre, qui est, du reste, la nation maritime par excellence, prendra une part importante à l’exposition de Paris.
- INDUSTRIE séricicole.
- Il est question au ministère du commerce de faire procéder à une enquête spéciale sur l’état de l’industrie séricicole du midi de la France. Cette enquête porterait spécialement sur les conditions de cette industrie par rapport aux traités de commerce.
- Les représentants de l’agriculture et du commerce seraient entendus et développeraient deux opinions contraires contenues dans les pétitions dont, depuis près de deux ans, le ministère du commerce a eu à s’occuper.
- Voici où en est la question :
- L'agriculture demande un léger droit de douane
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- qui, selon elle, aiderait une production fort éprouvée depuis vingt ans parles maladies qui ont atteint le ver à soie et considérablement réduit les rendements ; elle fait, en outre, remarquer que, par suite de la nécessité où elle se trouve de demander à l’étranger la graine dont elle a besoin, les prix de revient ont été grossis dans une très large mesure.
- Cet impôt est vivement combattu par l’industrie, qui soutient qu’il ferait admirablement les affaires de la concurrence étrangère. Elle fait remarquer que les produits étrangers entrent dans une énorme proportion dans notre fabrication, et que de grands et de sérieux efforts sont tentés pour nous supplanter sur les marchés extérieurs par l’Italie, l’Allemagne et la Suisse. Le moment est donc peu propice pour rétablir les barrières artificielles.
- Marques de fabrique en Allemagne.
- On lit dans la Correspondance de Berlin :
- En vertu de la loi impériale allemande sur la protection des marques de fabrique, loi datée du 30 novembre 1874 et qui entre en vigueur le 1er mai prochain, les ressortissants de pays ayant conclu avec l’Allemagne des conventions de réciprocité, peuvent obtenir dans l’empire allemand la même protection que les indigènes pour les marques de fabrique et de commerce protégées dans leurs propres pays.
- Dans ce but, et conformément à l’article 20 de la loi, les marques doivent être notifiées au tribunal de commerce de Leipsig, avec une déclaration constatant que l’auteur de la notification se soumet à la juridiction de la loi. Il faut en outre prouver que dans l’état étranger sont remplies les conditions auxquelles l’auteur de la notification peut réclamer protection pour sa marque.
- Les marques présentées à l’enregistrement doivent être jointes à l’envoi, en quatre exemplaires de 3 centimètres de hauteur et de largeur au maximum. La finance d’enregistrement est de 50 marcs, auxquels il faut ajouter 6 marcs, pour la publication au Moniteur de VEmpire.
- La marque- notifiée la première a la priorité sur les subséquentes.
- D’après les conventions en vigueur, et les conditions ci-dessus remplies, jouissent delà protection de l’empire allemand pour leurs marques de fabrique, les ressortissants de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Italie, des Etats-Uuis, de l’Amérique du Nord, de l’Autriche, du Portugal, de la Russie, de la Suède, de la Norwege et de la Suisse.
- Nota. — L’office du Moniteur de la Teinture se
- charge du dépôt des marques de fabrique en France et à l’étranger, ainsi qu’il le fait pour les brevets d’invention.
- ACCIDENTS.
- Une forte détonation mettait en émoi, le mardi 25 mai, les habitants de la rue Saint-Polycarpe, à Lyon.
- Une bonbonne pleine d’essence venait de faire explosion, dans les ateliers de MM. Vuichard frères, cylindreurs-apprêteurs.
- Quand on pénétra dans l’atelier, on s’aperçut que les deux patrons et deux employés étaient grièvement brûlés ; on dut les transporter à l'Iô-tel-Dieu.
- Plus de cinquante vitres ont été brisées par l’explosion et une barque en noyer a été littéralement mise en morceaux.
- Uu grave accident s’est produit le 28 mai après midi, vers une heure, dans le peignage de M. Du-brule, à Tourcoing.
- Une soupape du générateur n’ayant pas fonctionné à temps, une explosion s’en est suivie, qui a tué deux hommes et blessé cinq autres.
- Le mauvais état de la chaudière paraît être la cause du sinistre.
- La force de projection de l’eau bouillante à travers la déchirure du bouilleur a été telle qu’elle a soulevé à trois mètres de hauteur la lourde masse du générateur.
- La place où se trouve la machine a été épargnée. Comme elle est contiguë aux générateurs, seul le mur de séparation a souffert, ainsi que la porte de communication qui, en sautant, a déterminé une sortie de vapeur qui a tué un menuisier, occupé en ce moment à la réparation d’engrenages en bois.
- Quant à la charpente et au séchoir situé au-dessus du générateur, ils n’offrent plus aujourd’hui à l’œil qu’un vaste amas de décombres. Tout s’est effondré, et des parties de murs ont été projetées an loin.
- Un ouvrier qui se trouvait dans le séchoir, a été lancé dans l’atelier. Il a été relevé plein de blessures et de brûlures si graves, qu’il a succombé à l’hôpital.
- Les cinq blessés ont été atteints par des éclats au moment ou ils prenaient leur repas, couchés sur de la laine. Leurs blessures sont légères.
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. C. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes.)
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- 19e Vol., Ne 12. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Juin 1875.
- J SOMMAIRE
- Chronique. — Moyen de définir et de nommer les couleurs ; construction des cercles chromatiques (suite et fin) : Aoms des couleurs rapportées aux cercles chromatiques, par M. CHEVREUL. — Teinture à la cuve sur laines et lainages (suite), par M. Ch. DREVET — Méthode pour reconnaître les différentes fibres textiles, dans les tissus et les fils, par M. Pinchon. — Vert sur toiles à bâches (échantillon).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Conservation et emploi des produits secondaires de la fabrication de l’albumine. — Couleurs et vernis noirs pour bois. — Propriétés décolorantes de l’ozone. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Poste, échantillons avec annotations. — Prohibition des couleurs d’aniline en Russie. — Les Expositions. — Le chapeau empoisonneur.
- 100 CHRONIQUE
- L’année 1874 a présenté,’on se le rappelle, un chiffre très-élevé dans nos opérations du commerce extérieur, mais les premiers mois avaient été assez languissants, et c’est principalement le second semestre qui a offert ces beaux résultats ; or, les tableaux relevés par l’administration des douanes pour le commerce des fils et tissus, pendant les quatre premiers mois de l’année actuelle, indiquent une augmentation sur l’exportation, comparée à la même période de 1874; quoique satisfaisants, ces chiffres ne doivent donc pas être considérés comme exceptionnellement avantageux, puisqu’ils sont mis en parallèle avec une période peu favorable.
- Cette augmentation a porté sur les tissus de soie et de laine et sur les fils de laine, articles les plus importants de notre industrie textile, mais il y a eu diminution sur les tissus de coton, de lin et de chanvre, sur les fils des mêmes matières et sur ceux de phormium et de jute.
- Voici, d’ailleurs, les chiffres de ces transactions : 1875 1874
- 1875
- Tissus de soie. . . fr. — de laine . . . — de coton . . .
- — de lin et de chanvre . , . . Fils de laine .... — de coton . . . . — de lin et de chanvre .... — de phormium et de jute. . . .
- 181,475,000
- 112,530,000
- 25,813,000
- 9,310,000 12,466,000
- 1,519,000
- 5,912,000
- 562,000
- 142,769,000
- 111,268,000
- 27,111,000
- 7,407.000
- 9,577,000
- 2,166,000
- 6,847, 000
- 1,271,000
- Ainsi la somme totale de ces exportations n’en a pas moins été supérieure de plus de 40 millions de francs à celle des mêmes mois de l’année précédente.
- L’exportation des peaux préparées accuse aussi une importante augmentation en faveur de cette année.
- Pour les matières premières de l’industrie textile, le chiffre de l’exportation s’établit par une diminution sur l’année 1874, et comme elle coïncide avec la diminution de l’importation des matières textiles étrangères, on peut supposer que nos fabriques ont préféré s’approvisionner à l’intérieur et ont ainsi réduit les quantités de laine et de soie destinées à l’exportation.
- A propos de soie, voici le moment de la récolte de ce textile- les avis des principaux pays producteurs sont variés; ainsi, en Espagne, le résultat est moindre que l’année dernière; en France, on a subi des échecs assez sérieux sur les races jaunes, mais les races vertes ont assez bien réussi ; en somme, récolte inférieure, comme ensemble, à celle de 1874, mais il faut dire que le bas prix actuel des soies avait fait négliger cette culture. En Italie, jusqu’à présent, la marche est excellente, sauf quelques insuccès signalés à Naples et dans les Calabres.
- De l’Asie, les informations sont très-satisfaisantes ; les avis de Shanghaï annoncent une exportation considérable et la qualité des soies est présentée comme bonne. De Canton, on télégraphie que la première récolte est également de bonne qualité; enfin, une dépêche de Jokohama annonce une très-belle récolte.
- Les tissus de soie profitent de ces conditions favorables et se fabriquent avec une grande activité; aussi, à Lyon, les affaires ont été très-animées, mais tendent un peu à se ralentir après les énormes transactions qui ont eu lieu pendant ces derniers mois.
- L’industrie lainière n’est pas moins favorisée;
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- 136 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- dans le midi, les fabriques de Bédarieux, Riols, la Bastide-Rouairoux, Mazamet, en ce qui concerne la draperie nouveauté, travaillent activement. A Lava-lanet, à Saint-Pons, Saint-Chignon, le travail est plus languissant-, ces deux dernières villes ont laissé péricliter leur fabrication dont se sont emparés Riols et la Bastide. A Vienne, on est très-satisfait et il y règne une grande activité -, à Carcassonne, certains genres marchent bien, tandis que d’autres sont en souffrance, aussi les avis de cette place sont-ils différents selon les industriels qui les transmettent.
- Les villes de Normandie, quelque peu distraites des affaires par les fêtes du centenaire de Boieldieu, à Rouen, sont néanmoins dans une bonne situation; Elbeuf reçoit de nombreux ordres pour les tissus d’hiver et de demi-saison, et ses manufacturiers sont généralement satisfaits. Louviers est dans une situation à peu près analogue.
- A Sedan, Reims, Troyes, les ordres reçus sont satisfaisants.
- A Roubaix, Tourcoing, la production est active dans toutes les branches de fabrication ; la filature de laine simple est même tellement occupée, qu’elle refuse des commandes. Cependant les lainages sont plus calmes, et plusieurs teinturiers sont au repos en attendant leur reprise qui, d’ailleurs, est considérée comme certaine.
- L’Angleterre jouit d’une certaine amélioration dans son commerce des tissus de laine, mais il n’en est pas de même en Allemagne où la crise continue et dont le commerce, en général, est dans un état de grande souffrance.
- Quelques modifications sont à noter dans le cours des produits tinctoriaux.
- Il y a reprise pour les bois de campêche, qui sont plus recherchés au Havre, et se vendent à prix soutenus ; les bois jaunes sont également bien tenus. Les cachous bruns sont abondants et subissent une baisse, tandis que les jaunes manquent presque complètement et sont, par conséquent, en hausse; par ce fait, il n’y a aucun écart entre le prix de ces deux sortes. Les curcumas sont en faveur, les sortes Madras manquent. Los galles de Smyrne sont très-fermes sur notre place.
- En indigos, d’importantes affaires se sont traitées au Havre pendant le mois de mai; elles se sont même élevées à un chiffre qu’elles n’avaient pas atteint depuis longtemps ; cependant une vente publique opérée le 12 courant n’a pas donné de résultats équivalents-, l’article est, du reste, peu
- demandé ; les nouvelles parvenues sur la nouvelle récolte sont très-satisfaisantes. Les rocous sont toujours très-fermes et en hausse, mais cette hausse peu habituelle et née de circonstances inconnues, ne saurait, selon nous, se maintenir longtemps. Les laque-dye reviennent en faveur depuis quelque temps ; la marque DT est toujours la seule cotée commercialement.
- Comme produits de nos climats, nous mentionnerons le sumac Redon, qui devient rare et qui sera en hausse jusqu’à la p ochaine récolte. Les garances ont manifesté à Avignon des symptômes d’amélioration et même une hausse légère. Les consommateurs, attirés par les bas prix actuels, font des achats, et des fabricants de garancine ont traité des marchés à livrer pour une partie de la campagne prochaine. Les affaires en poudre, toutefois, continuent à chômer.
- C’est pour protéger la culture de cette racine colorante, que le gouvernement russe vient de prendre une décision à laquelle nous n’aurions pas voulu croire si nous n’en avions eu sous les yeux le texte officiel, avec dates et signatures certifiées par un de nos plus honorables correspondants.
- Il s’agit de la prohibition dans ce vaste empire des couleurs d’aniline, tant à l’importation qu’à la fabrication sur le territoire russe, et comme cette décision, paraît-il, vise spécialement les alizarines artificielles, la circulaire du gouvernement désigne comme prohibées les couleurs d’aniline non cristallisées, car lés alizarines synthétiques n’ont pas encore été produites commercialement à l’état de cristaux; or, cette proscription s’étend beaucoup plus loin que le but visé, puisque, d’après son texte, la fuchsine étant la seule couleur d’aniline cristallisée, c’est la seule aussi, par conséquent, qui puisse être désormais importée, fabriquée ou employée en Russie.
- Est-il besoin de faire remarquer quelles sérieuses entraves il en résultera pour l’industrie russe, si active, et si développée dans certaines spécialités, notamment dans celles des tissus, de la teinture et de l’impression. Les couleurs d’aniline sont maintenant devenues indispensables à ces industries, et les en priver, c’est les mettre dans un état d’infériorité très-réel vis-à-vis des concurrents étrangers.
- Les lois prohibitives, d’ailleurs, sont toujours funestes^ aux nations qui les édictent, et pour en citer un exemple sans sortir de notre sujet, rappelons-nous les interdictions qui frappaient l’indigo
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 137
- en France, afin de protéger le pastel et la vouède; pendant que nous tirions un maigre profit de ces quelques herbes récoltées sur notre territoire, nos voisins achetaient de l’indigo aux Indiens, et par la supériorité de leurs teintures, ils auraient bien-tôt ruiné notre industrie textile, si le sage Colbert ne nous avait, à temps, ouvert une bien petite porte à l’emploi de l'indigo; il en permit l’usage d’une proportion déterminée, dans les cuves au pastel. Depuis, cette porte s’est grande ouverte, et l’indigo est devenu nécessaire au teinturier, comme la farine au boulanger, et personne, aujourd’hui, n’oserait songer à en proscrire l'emploi-, or, quiconque connaît nos travaux, sait que les couleurs d’aniline nous sont d’une nécessité tout aussi absolue, et qu’il ne nous est plus possible de nous en priver, aussi bien a Paris qu’à Saint-Pétersbourg ou à Moscou.
- Nous publions aux informations, l’ukase du gouvernement russe, relatif à ces produits.
- Les couleurs d’aniline n’ont pas seulement à craindre les persécutions administratives, elles ont encore à combattre les préjugés du public-, elles sont accusées d’être vénéneuses et corrosives ; de temps en temps, les journaux ont quelques nouvelles à publiera cet égard. Autrefois, c’étaient les étoffes vertes, toujours considérées à base de couleurs arsénicales, qui défrayaient ce chapitre, aujourd’hui ce sont les anilines; tantôt on prétend que des chaussettes teintes en coralline ont irrité les pieds de leur porteur ; en ce moment c’est un chapeau dont le cuir intérieur, teint en marron phé-nylique, a produit des vésications à la tête qu’il coiffait. On peut voir cette histoire à notre chapitre des Faits divers.
- Or,à"propos des chaussettes, une discussion s’est engagée à l’Académie des sciences et dans la presse scientifique, sur la toxicité des couleurs dérivées de la houille, et il est résulté, spécialement d’expériences faites par MM. Roussin, LandrinetChevreul, que ces couleurs n’étaient point vénéneuses et encore moins susceptibles de produire des accidents par leur contact avec la peau. C’est nous qui avons fourni à M. le professeur Roussin les couleurs à l’aide desquelles il a expérimenté sur les animaux et sur quelques personnes qui ont bien voulu s’y prêter, et nous nous sommes attaché à lui procurer les sortes commerciales réellement employées par l’industrie. On peut trouver dans notre volume de 1869, et dans les comptes-rendus de l’Académie des sciences, la relation de ce débat.
- Mais, en admettant que ces produits aient une action pernicieuse, soit par eux-mêmes, soit par un excès du réactif vénéneux qui a servi à les produire, il faudrait que cette action fût bien supérieure encore à celle des poisons les plus subtils que l’on connaisse, pour que les quantités, infiniment faibles, qui en sont déposées sur les objets teints, puissent produire, et par simple contact, les effets si énergiques que l’on asignalés. A cet égard, un chimiste allemand, M. Springmühl, a fait des calculs et des expériences pour reconnaître les proportions d’arsenic qu’une fuchsine mal purifiée déposerait sur une surface déterminée d’un tissu teint par cette fuchsine, et il a conclu qu’appliqués à la teinture, ces produits, alors même qu’ils seraient vénéneux, étaient à doses tellement fractionnées, que leur présence dans ce cas, serait d’un effet absolument nul (Moniteur de la Teinture^ 1872, page 269).
- Dans cette histoire de chapeau, on incrimine le marron d’aniline, qui est précisément la couleur de cette classe, le plus inoffensive.
- Qu’importe, d’ailleurs, si le cuir teint a été dépilé à l’aide du sulfure d’arsenic, que pour cet usage, on emploie à doses élevées ; qu’importe si les opérations du hallage ou delà mégisserie y ont introduit d’autres matières dangereuses; qu’importe s’il est recouvert d’un apprêt ou d’un vernis de composition inconnue ? C’est la couleur que l’on voit, c’est, par conséquent, elle l’auteur du méfait.
- Il nous reste, pour terminer, une observation à présenter à propos des dispositions postales sur le tarif des échantillons, mentionnées dans nos Informations.
- Ces modifications facilitent l’usage de la poste pour le transport des échantillons, et ce commerce ne peut qu’en être satisfait. Quant aux tarifs indiqués, ils ne sont que très-provisoires, car la France ayant adhéré au traité de Berne, concernant une Union internationale des postes, de nouveaux tarifs seront en vigueur à partir du mois de janvier prochain, et ces tarifs favoriseront beaucoup le public pour ses correspondances intérieures, et surtout pour celles avec les pays étrangers; celui des échantillons notamment sera considérablement baissé.
- F. GOUILLON.
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- 138 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- MOYEN DE DÉFINIR
- ET DE NOMMER LES COULEURS
- Par M. Chevreul.
- Index alphabétique du nom des couleurs rapportées au cercle chromatique.
- (Suite et fin).
- Noms des couleurs. Cercle chromatique.
- Saphir Sang-de-bœuf (Voir Ecarlate) 5 B 11.
- Savoyard . . . . . . 3 R 17.
- Serin . J 7-10 — 1J 7-10.
- Solitaire (Voir Oreille d’ours) 4 R 16.
- Souci . 2 0 7-8-9 (type).
- Soufre 2-3 J 4-3 (type).
- Spinelle 4 V R 6 ou 12.
- Scabieuse 5 V R 18.
- Sélénium appliqué sur laine R 0 3/10 ?
- Sous-chrômate de plomb . 0 10.
- Sulfure d’antimoine. . . 1 0 11.
- Sesqui oxyde de fer hydraté 4 0 14.
- Sulfure de cadmium . . 5 0 9.
- Sulfure de cadmium sec. . 0 J 7.
- Sel vert de Magnus . . . 2 J V 6/10 9.
- Stil de grain jaune . . . 3 0 J 5/10 8.
- Soufre en canon. . . . 2 7 3 à 4.
- Sous-carbonate cuivrique. 3 V8.
- Sulfate de nickel cristallisé 5 V9.
- Sesqui chlorure de chrome Sous-carbonate de cobalt 1 V10.
- anhydre. . • . . . Sulfate de cobalt sec en 4 V4.
- poudre Sulfate de manganèse hy- V R 5.
- praté cristallisé . . . VR 1.
- Tabac d’Espagne. . • . 3 0 6/10 15.
- Tête de nègre 4RO 6/10 18.
- Topaze. . 502 au 4 — 2 R 5 — 3 V 7 (types).
- Turquoise bleue .... 5V B 10(type)—B 9.
- Tanné commun .... 1 0?
- Tanné brun 2 0 J 13.
- Terre d’Italie brûlée. . . 1 0 15.
- Terre de Sienne brûlée. . 2 0 16.
- Terre de Cassel 3 0 19 —40 J19.
- Terre de Cologne. . . . 3 0 J19.
- Terre d’ambre brûlée . . 4 0 J 18.
- Terre d’Italie naturelle . . 5 0 3/10 10.
- Noms des couleurs. Cercle chromatique.
- Terre de Sienne naturelle . 4 0 .116.
- Terre d’Ombre naturelle . Terre verte foncée de Vé- J17.
- rone 4 J V 8/10 9.
- Uranate de potasse en pou- -20(014-315 E Le
- dre 5 0 9.
- Vert mûre Y1/10?
- Vert de Saxe V 15.
- Vert dragon ..... V 12 ou 15.
- Vert d’œillet 1 V 10 — 4 V 7.
- Vert clair (drap du minis-
- tère de la guerre). . . V 18 1/2.
- Vert (drap du ministère de 0 lee
- la guerre) ..... 5 TN 20 — 2 V 20.
- Vert foncé V 5/10 14.
- Vert émeraude, couleur t. XIIS en ’ [ue aD0Y
- normale. . . . • . 2 V 11.
- Vert émeraude, couleur sur
- soie V 13-14.
- Vert de poire 4 V 10.
- Vert naissant 4 V 3 — 5 J V7.
- Vert américain .... 4 V 5.
- Vert laurier, la feuille . . 3 J V12 (type)—1V15.
- Vert myrte 3JV12(type)—5J 18.
- Vert pistache 3 J V 5 au 10 (type).
- Vert pomme 4 J V 8 (type).
- Vert pré 5 J V 9 —V. 10.
- Vert bouteille 5 J V 18.
- Vert chou 3 J V 6.
- Vert perruche 5JV5. i
- Vert d’herbe ou de gazon . 1J V4/1010 (type).
- Vert canard 3 V B 12-13-14.
- Vert céladon 3 V B 5 au 8.
- Vert-de-gris 5 VB (type)— VB 7.
- Vert turquoise 5 V B 3-4-5 (type).
- Vert colibri 5 V B 8.
- Violette 3 B V 12 (type)-
- Veau tanné fauve. . . . 0 1/10 5 au 7.
- Ventre-de-Biche .... 3 0 1/10 4-5 (type).
- Vigogne 5 R 0 5/10? (type).
- Vineux 5 V R5/10?—1R15.
- Vineux violet R 6/10?
- Vert de Schweinfurth . . 1 V 10.
- Vert émeraude en poudre . 4 V 11.
- Vert de cobalt. .... 2 V 4/10 12 — 3 V 4/10 7.
- Violet de mars 4 V R 8/10 11.
- Violet de campêche . . . 4 B V 12.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 139
- Violet fin . . . .
- Violet d’évêque . .
- Vermillon français . Vermillon anglais . Vermillon de Chine .
- Vermillon d’Allemagne
- Zinc sulfuré jaune natif
- V15.
- 4 B V 10.
- 3 R 9-10 — 3 R 13
- 1 R 1/10 10.
- 2 R 1/10 10.
- 1 R 0 9.
- J 9.
- TEINTURE A LA CUVE
- SUR LAINES ET LAINAGES
- (Suite).
- Passons maintenant à l'étude des engins propres à communiquer le mouvement à cette masse.
- Le moyen que je recommande est le suivant :
- Installer un rouleau transversal au-dessus de la cuve et prenant ses points d’appui sur la charpente, c’est là où se place l’appropriation du plafond, à chaque extrémité de ce rouleau H, si le fardeau est considérable, ouàune seule extrémité s’il est moins lourd, se fixe une roue en bois et à gorge garnie de V en fer.
- Sur ces roues ou sur cette roue s’engage une corde sans fin sur laquelle l’ouvrier exerce l’effort nécessaire pour enlever le fardeau ; à l’une des extrémités de ce rouleau transversal est une roue à rochet qui sert à maintenir le panier dans la position et à la hauteur voulues. Le diamètre de cette roue à gorge peut être très-grand, sans aucun inconvénient et diminue proportionnellement la dépense de force.
- C’est en un mot, un treuil, manœuvré en tirant sur une corde.
- Ce moyen d’enlever le panier qui est celui appliqué de prime abord est encore généralement employé.
- Cependant la corde sans fin a été remplacée par l’action directe du treuil sur les cordes passant dans les poulies des épées ; dans ce cas tout l’appareil supérieur est supprimé, et ces cordes viennent s’enrouler directement sur le tambour du treuil.
- La vitesse de celui-ci doit être petite et la rapport des engrenages doit être comme 8 est à 1, car si la vitesse était trop grande, le fond du panier agissant comme le piston d’une pompe soulèverait le pied de la cuve et nécessiterait un repos d’environ 2 heures avant que l’on pût faire un nouveau palliement (on appelle palliement, l’opération qui consiste a
- mettre en contact la matière à teindre avec le bain de la cuve).
- On a appliqué la force des machines au travail descension et de descente du panier, ce sont alors généralement les chaînes galle qui sont employées.
- Ces organisations nécessitent de grands frais d’installation, outre qu’ils sont tributaires d’une action mécanique due à un moteur, et rentrent dans les observations que nous avons faites au sujet du chauffage par la vapeur. Je n’ai vu nulle part ces appareils fonctionner avec plus d’avantages que celui où l’action directe de l’homme agit sur la corde sans fin.
- L’organisation d’un guèdre ne s’arrête pas là, il faut pour la compléter des pattes de chat, pour mener les draps, des lisoirs pour la teinture des éche-veaux, des bâtons pour manipuler les laines en vrac, des cassins, des rables, un ou plusieurs moulins à indigo et une caisse pour la chaux, des tamis, etc.
- Nous allons décrire successivement tous ces engins, en donnant les formes et les usages.
- Le moulin a indigo occupe un coin du guèdre car il n’est pas volumineux et ne doit pas gêner le travail, il est en pierre et à meules, en bois garni de clous a tête diamantée (caboches) et à meule, ou en bois avec fond en fonte et a boulets ou à cônes. Ce moulin peut être tout en fonte avec boulet ou cônes, dans ce cas il est cylindrique-vertical; il peut être demi-cylindrique horizontal et à cylindres mobiles. Ces différents appareils sont mus, soit à la main, soit par la force motrice dont dispose l’établissement.
- Le moulin en pierre est composé d’une cuvette annulaire taillée dans un bloc et percée dans son centre d’un trou où vient se sceller une crapaudine; celle-ci est généralement percée elle-même pour donner passage à une vis dont la tête saillante en dessous, permet d’agir sur elle pour l’élever ou l’abaisser, de manière à éloigner ou à rapprocher la meule et a opérer la mouture d’une façon graduelle.
- Cette cuvette est aussi percée d’un trou latéral près du fond et où s’ajuste un robinet pour l’écoulement du liquide tenant en suspension l’indigo moulu.
- Enfin cette cuvette est installée sur un bâti en bois pour se trouver à une élévation convenable et par conséquent plus à portée du travail.
- La meule est en pierre dure aussi égale que possible dans toutes ses parties, ou même composée
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- 140 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de plusieurs morceaux assemblés pour obtenir cette homogénéité indispensable à un bon résultat -, autrement les parties les moins résistantes se creuseraient rapidement pendant que les plus dures travailleraient seules et ne tarderaient pas à se lisser sur le fond de la cuvette ; cela renderait évidemment le résultat moins bon et d’ailleurs exigerait beaucoup plus de temps.
- Cette meule est percée à son centre d’un trou conique qui permet à l’indigo de descendre entre les deux meules. Elle est soutenue par une pièce de fer coudé dans laquelle passe l’arbre de transmission ; sous cette pièce appelée mile est une bague qui arrête la meule à la hauteur voulue.
- On établit un équilibre aussi juste que possible et par conséquent un parallélisme entre la meule gisante et la meule agissante, en coulant du plomb dans les trous de la face supérieure de cette dernière.
- Enfin, un manchon en fonte taraudé, est scellé au centre de la meule gisante et livre passage à une vis à volant dont la pointe en acier reçoit l’extrémité de l’arbre de transmission.
- En agissant sur cette vis on élève ou on abaisse la meule agissante avec l’arbre de transmission.
- Un robinet sert à écouler la pâte d’indigo broyé.
- Le moulin en bois garni de clous diffère du précédent en ce que la meule annulaire est remplacée par un baquet en bois garni intérieurement de clous à tête de diamant ou caboches.
- On comprend dès lors l’effet produit : l’indigo se trouve broyé entre la meule agissante et l’enveloppe excentrique intérieure, le reste de l’agencement restant d’ailleurs dans les mêmes conditions que dans le moulin tout en pierre.
- Ce moulin est préférable au premier, en ce que l’ensemble ou les parties de la cuvette annulaire peuvent être remplacés, tandis que dans le moulin en pierre toute déformation ou toute usure est à peu près irrémédiable. Ces derniers encore sont assujettis à des rhabillages assez fréquents et qui se donnent à l’aide de marteaux en acier trempé très-dur. Ces marteaux ont un taillant à chaque extrémité, l’un dansle sens vertical, l’autre dans le sens horizontal ; il faut avoir un assortiment de ces marteaux.
- Le moulin en bois garni en fonte et à boulets, supprime complètement la meule agissante, qui est remplacée par les boulets ; la cuvette restant d'ailleurs garnie de caboches, l’arbre vertical met en mouvement deux rateaux à trois dents poussant
- chacun un boulet qui tourne librement et qui par son action de rotation et par son poids écrase et broyé l’indigo.
- Les dents du rateau sont cintrées suivant la forme des boulets, et chassent ceux-ci devant elles.
- Le moulin en bois garni en fonte et à cônes, ne diffère du précédent qu’en ce que les boulets sont remplacés par des cônes dont l’effet utile sur le plan du fond paraît plus grand vu leur grande surface horizontale.
- Quelquefois, pour remplacer les caboches, la cuvette du moulin est intérieurement garnie d’une plaque en forte tôle.
- Une autre disposition se rapproche beaucoup du précédent; elle en diffère en ce que l’axe des cônes est horizontal et tourne dans des coussinets montés sur des bras que porte l’arbre vertical.
- Dans ce moulin, les cônes, au lieu d’êtrelibres et poussés par le mécanisme, sont fixés à l’arbre moteur, à peu près comme les broyeurs à chocolat-, le fond de la cuve au lieu d’être plan se trouve conique suivant les arêtes des cônes.
- On comprend facilement que ces genres de moulins puissent être complètement en métal sans que cela amène de changement dans leur installation ni dans leur agencement.
- L’effet utile obtenu par ces moulins n’est pas aussi bon que par ceux à meules, il y a trop de places non atteintes par les organes broyeurs, seulement ils ne sont pas assujettis à des rhabillages comme les meules et sont d’une durée indéfinie.
- il y a un autre genre de moulin en fonte à boulets ou à cylindres et qui donne un résultat plus satisfaisant. nU‘I
- Ce moulin représente un demi-cylindre horizontal par l’axe duquel passe une traverse qui met en action des paires de boulets ou de cylindres broyeurs, en leur communiquant un mouvement de va-et-vient, et non plus rotatif.
- On comprend que l’effet obtenu dans ce genre de moulin est bien plus complet que dans les moulins circulaires.
- Cn. DREVET fils.
- (La fin au prochain numéro).
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 141
- MÉTHODE POUR RECONNAITRE
- LES DIFFÉRENTES FIBRES DANS LES TISSUS ET LES FILS
- Par M. Pinghon.
- Le tableau suivant résume la méthode que l’auteur emploie pour reconnaître les différentes fibres textiles.
- Ces réactions sont bien connues, mais ce tableau, emprunté au Bulletin de la Société chimique, en fait nettement saisir l’ensemble et donne une marche méthodique pour l’analyse des matières textiles, lorsque l’on ne connaît pas assez ces matières pour en préjuger leur nature avant l’essai.
- i Chlosone det“inc " froid. Solution alcaline noircit par addition d’un sel de plomb.................
- On traite par une lessive de potasse ou de soude.
- Une partie se dissout et les fibres s’attaquent. Tout se dissout.
- Chlorure de zinc dissont partiellement ou ne dissout rien. . . . . .
- Chlorure de zinc ne dissout rien......................
- Chlorure de zinc dissout
- une partie . .
- Soluble partiellement Insoluble.
- (Partie soluble ne noircit pas par sel de plomb, __________
- { partie insoluble noircit . . .... J Sor ET LATNE.
- |Noircit par sel de plomb
- ...............| Laine.
- Eau de chlore, puis/
- ammoniaque, colo-IFibre rougit par l’acide nitrique ou le per-i rent la fibre en) oxyde d’azote...............................
- rouge. '
- Eau de chlore, puis
- ammoniaque, ne lorent pas.
- Une partie noircit . sel de plomb.
- co-
- Fibre se colore par solution alcoolique , de fuchsine (à 1/20) et la coloration ré-' siste au lavage. Potasse aqueuse co-| lore libre en jaune.
- Phormium.
- Iode et acide sulfuri-) que colorent en Chanvre. jaune...................1
- iode et acide sulfu-j rique colorent en’LIN. bleu...................
- Coloration par fuchsine ne résiste pas au
- | lavage ; la potasse ne colore pas la fibre en)Coton
- | jaune..........................................
- [Potasse dissout partiellement les fibres inso-)
- par) lubies dans chlorure de zinc; celles résis- . , „ _____1005
- 1 tant à ce second traitement se dissolvent (LATNE, SorE ET COTON. ( dans le réactif de Schweitzer..................
- ' ‘Sel de plomb ne noircit! Acide picrique colore partiellement en jaune, * pas. 1 l’autre partie restant blanche................P c
- Chloruresde zinc ne diss Acide nitrique colore une partie, l’autre restant blanche.............. ET LIN.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- VERT SUR TOILES A BACHES
- Les toiles à bâches, à tentes ou à voiles, sont ordinairement imperméabilisées par un passage dans une dissolution de sulfate de cuivre, puis dans une eau de savon.
- Il se produit ainsi un savon cuivrique insoluble imprégnant les toiles, et leur communiquant une teinte verte.
- Mais cette teinte est rarement assez vive et assez belle, et pour lui donner ces qualités, quelques
- fabricants sont dans l’usage d’ajouter à leur apprêt une matière colorante qui en rehausse la teinte.
- Les différents verts en usage dans l’industrie, ont tous des inconvénients, mais comme la toile et l’apprêt ont toujours un fond jaunâtre, il suffit d’y ajouter du bleu pour obtenir un vert satisfaisant, qui, du reste, n’a point besoin d’être de première beauté, ainsi qu’on le voit par notre échantillon.
- Les bleus communs d’aniline, qui conviendraient par leur bas prix, ne peuvent être employés à cause de l’alcalinité de l’apprêt, qui les ternit ; on pourrait, à l’aide du mordant de cuivre dont ces toiles sont imprégnées, se servir du campêche, mais les teintes en sont trop grises -, il en est de même du bleu-noir d’aniline.
- Le colorant qui remplit mieux le but, est le carmin d’indigo, que l’on ajoute simplement à l’un des bains, et cette couleur se plaque à la toile, en même temps que l’apprêt.
- Il est évident que la teinte obtenue est bientôt ternie sous l’influence de l’air et de la lumière.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- INDUSTRIELLE
- CONSERVATION ET EMPLOI
- DES PRODUITS SECONDAIRES
- DE LA FABRICATION DE L’ALBUMINE
- Dans le rapport officiel de l’exposition de Vienne, M. W. F. Gintl, professeur à l’Institut polytechnique de Prague, chargé de l’examen des matières servant aux apprêts : fécule, amidon, albumine, caséine, gélatine, colle de poisson, etc., s’exprime ainsi qu’il suit, relativement à la conservation des produits secondaires de la fabrication de l’albumine de sang et d’œufs.
- « Une des questions les plus intéressantes de la » fabrication de l’albumine, est l’utilisation des » produits secondaires de cette industrie. Dans la » préparation de l’albumine d’œufs, ce produit » secondaire est le jaune ; pour celle du sang c’est » la masse dès globules colorés, séparés du sérum. » Cette question a, surtout dans le premier cas, une » importance capitale, si l’on songe que, pour pro-» duire un kilogramme d’albumine d’œufs, il faut » 360 à 400 œufs, d’où résultent un pareil nombre » de jaunes auxquels dans une fabrique un peu » importante, il n’est pas facile de donner une » valeur rémunératrice, car, à raison de la prompte » décomposition de ces jaunes, il faut procéder sans » délais aux manipulations qui doivent les rendre » marchands.
- » Le premier emploi qui a été trouvé pour ces » jaunes d’œuf, est celui proposé par M. Saccy de » Wesserling, qui s’est surtout occupé de la fabri-» cation de l’albumine sèche ; il consiste à les trans-» former en savon assez mou, dit savon de jaunes » d'œuf. Cet emploi n’est pas suffisamment rému-» nérateur, et l’on a dû chercher les moyens de » conserver ces jaunes pendant longtemps, par » l’addition de matières étrangères convenablement » choisies.
- » Dès lors,de nombreuses méthodes de conserva-» tion ont été mises en pratique, avec plus ou moins » de succès. Parmi les plus anciennes, il faut ran-» ger celle due à M. Mosselmann, qui date de 1856; » elle est basée sur l’emploi du sulfite neutre de » sodium (environ 5 pour 100), ou bien d’une addï-» tion de chlorure de sodium (jusqu’à 42 pour 100).
- » Plus récemment, M. Jacobsen recommande l’usage » de l’hydrate de chloral. Dans le principe, M. G. » Schœffer avait préconisé l’emploi du chlorate » d’ammoniaque, et M. C. Kochlin, celui de l'ar-» séniate de soude.
- » Les jaunes d’œuf ainsi conservés, sous forme » molle et fluide,ne sont en réalité, applicables qu’à » la fabrication des peaux de gants -, car, bien qu’il » soit certain que les jaunes salés se conservent » bien, sans qu’une forte proportion de sel marin » soit un obstacle à leur emploi comestible, il n’en » est pas moins vrai que la majorité du public » éprouve une certaine répugnance à faire usage de « ces préparations, et ne les achète pas volontiers, » tant qu’il y a possibilité de se procurer des œufs » frais. - .
- » Les autres moyens proposés pour conserver « les jaunes à l’alimentation ne sont pas admissi-» bles, et en somme, il est permis de dire que l’on » n’est pas encore arrivé, jusqu’à présent, à donner » aux produits secondaires de l’albumine d’œufs, » une valeur industrielle convenable.
- » Néanmoins on a, dans ces temps derniers, fait » un pas assez sensible vers la solution de cette » question :
- » M. Hofmeier^m paraît avoir été,en Allemagne, » l’un des fondateurs de l’industrie de l’albumine, a » cherché, par un procédé qu’il tient encore secret, » à donner au jaune la forme d’une poudre douce, » légère et parfaitement soluble dans l’eau dont » l’odeur et la saveur rappellent assez bien celles du » jaune frais. Ce jaune sec, qui se prépare sans » l’addition d’aucun corps étranger, diffère à peine » de la matière fraîche et a sur elle l’avantage de » se conserver parfaitement, de sorte que l’on ne » peut faire aucune objection à l’emploi de cette » substance comme aliment.
- » M. Hofmeier a aussi imaginé un procédé égale-» ment inconnu pour conserver les jaunes à l’état » fluide et les rendre transportables-, ils seraient » alors surtout propres à la mégisserie.
- » Quant à l’utilisation des globules, qui provien-» nent de la fabrication de l’albumine de sang, on » a dû, après bien des essais infructueux, se borner » à les dessécher pour les livrer aux f bricants » d’engrais ou à ceux de bleu de Prusse ;
- » Ce sang desséché contient, en effet, 12 à 14 » pour 100 d'azote, et peut dès lors convenir pour » cette dernière industrie. »
- Peut-être serait-il possible de conserver les jaunes d’œufs avec leurs principales propriétés-, et de les
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- BT DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- CO p
- faire voyager assez loin à l’état à peu près intacts, par le procédé que voici : On prend, un petit tonneau, de bois sain, que l’on défonce, et on l’enduit intérieurement avec une ou plusieurs couches de verre soluble, que l’on fait sécher à l’étuve si on le juge nécessaire. Lorsque l’enduit est bien sec, on met au fond une première couche de jaunes, puis on asperge légèrement cette couche avec du verre soluble étendu d’eau, et on continue à entasser les couches de jaunes et à arroser avec la solution, jusqu’à ce que le tonneau soit plein. Alors, on remet le fond et, par un trou de bonde ménagé dans ce dernier, on remplit exactement et on ferme hermétiquement. Dans cet état, la matière peut voyager longtemps sans altération sensible, pour peu qu’on ait soin de tenir le tonneau debout. Si les jaunes doivent être employés dans la mégisserie, il faudra les laver à l’eau pure, avant de s’en servir-, pour les nettoyages, on les emploiera tels quels.
- On pourrait aussi, pour la conservation des jaunes d’œufs, essayer l’emploi de l’acide salycili-que, auquel on vient de reconnaître des propriétés antiseptiques et qui a l’avantage d’être inodore, à peu près insipide et d’une innocuité complète.
- (Technologiste.)
- COULEURS ET VERNIS NOIRS
- POUR BOIS
- Il est incontestable que l’aspect brillant du bois d’ébène est agréable à l’œil ; c’est pourquoi depuis longtemps on fait des essais pour imiter ce bois étranger. Après de nombreuses expériences, on est enfin arrivé à donner aux autres bois non-seulement la couleur, mais les autres propriétés de l’ébène, de sorte que ce bois lui-même, en raison de son prix élevé, n’est plus que très-peu en usage.
- Il y a deux sortes de vernis noir : 1° le vernis ordinaire pour différentes sortes de bois ; 2° le vernis noir d’ébène pour certains bois particuliers, se rapprochant de l’ébène par la dureté et la densité. Le premier s’obtient en faisant bouillir du bois bleu du Brésil avec de la noix de Galle pulvérisée, de l’alun et de l’eau de pluie ou de rivière en quantité suffisante, jusqu’à ce que la couleur noire se produise. On filtre alors le liquide au travers d’organsin de belle qualité et l’on recouvre les objets, avec une brosse neuve, du vernis ainsi obtenu, avant que celui-ci ait eu le temps de se refroidir. On
- renouvelle cette opération jusqu’à ce que la surface du bois ait pris une belle couleur noire. On la recouvre finalement du vernis suivant : Mélange de limaille de fer, de vitriol et de vinaigre chauffé sans ébullition et reposé pendant quelquesjours.
- Lorsque la teinte naturelle du bois est assez foncée, il est toujours bon, au point de vue de la durée, de le revêtir d’une solution d’alun et d’acide nitrique, additionnée d’un peu de vert-de-gris-, puis pour rendre le bois tout à fait noir on ajoute une décoction de noix de Galle et de campêche. On peut employer à la place une décoction de bois bleu du Brésil, avec de l’alun, dans l’eau de pluie et sans addition de noix de galle-, on y laisse le bois plongé pendant quelques jours dans un local où règne une température modérée; on y ajoute du vinaigre où l’on a mis digérer de la limaille de fer, et l’on fait bouillir avec le bois sur un feu assez vif. Ce procédé convient particulièrement au bois de poirier tendre, qui est plus propre que tout autre à recevoir le vernis noir.
- Le vernis noir d’ébène s’applique principalement au pommier, au poirier et au noyer, surtout lorsque ces bois sont dépourvus de veine-, il leur donne alors seulement l’apparence du véritable bois d’ébène. Ce vernis se prépare de la manière suivante: On fait bouillir ensemble avec de l’eau, dans un vase bleu vernissé, 400 grammes de noix de galle, 100 grammes de campêche râpé, 50 grammes de vitriol et 50 grammes de vert-de-gris distillé. On filtre la décoction encore chaude et on en peint le bois à plusieurs reprises, On donne ensuite deux ou trois couches de la préparation suivante : 100 grammes de limaille de fer, dissous dans 75 centilitres de bon vinaigre, bien fort; il faut laisser sécher entre chaque couche.
- Pour les articles qui demandent entièrement à être imprégnés, on place dans un vase convenable 50 grammes de sel ammoniac avec une quantité suffisante de limaille d’acier ; on verse par-dessus du vinaigre bien fort, et on laisse le tout pendant quinze jours dans un four. On soumet à la même cuisson, dans un pot convenable, un mélange de lessive concentrée, de noix de galle grossièrement concassée, et de copeaux de bois bleu du Brésil. Lorsque les deux produits sont ainsi préparés, on plonge l’objet en bois de poirier dans le premier de ces liquides, on fait bouillir pendant quelques heures, et on l’y laisse pendant deux ou trois jours-, on le plonge alors dans le deuxième mélange et l’on recommence la même opération, alternant ainsi les
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- immersions jusqu’à ce que la saturation soit com-
- plète.
- (Moniteur industr. belge).
- PROPRIÉTÉS DÉCOLORANTES
- DE L’OZONE
- En attendant la fin des nouvelles expériences que l’on poursuit en ce moment, M. Boillot croit pouvoir dès à présent formuler, ainsi qu'il suit, une des conséquences les plus importantes auxquelles ces expériences l’ont déjà conduit :
- « L’une des propriétés les plus saillantes de l’ozone, surtout à cause des applications dont elle est susceptible, est le pouvoir décolorant de ce corps. L’ozone, en effet, agit sur les substances animales et végétales en les décolorant.
- Les effets de blanchiment attribués au chlore sont dus à la formation de l’ozone. Voici comment: L’ozone employé directement agit comme agent d’oxydation, en s’emparant de l’hydrogène de la substance avec laquelle il est en contact-, il en résulte un effet de décoloration si cette substance est colorée.
- En faisant agir le chlore sur une matière végétale ou animale, ce corps décompose une certaine quantité d’eau pour s’emparer de son hydrogène et former de l’acide chlorhydrique; l’oxygène provenant de cette réaction est transformé en ozone qui, à son tour, s’empare de l’hydrogène constituant la matière soumise à l’épreuve, laquelle perd sa couleur, si elle en a une. Soit que l’ozone agisse directement tout formé, soit que ce corps résulte de l’action du chlore, l’explication des effets observés est, au fond, la même : c’est l’ozone qui agit comme agent oxydant et décolorant. »
- (Académie des sciences.)
- BREVETS D’INVENTION
- concernant les industries tinctoriales & textiles
- 103528. — 26 novembre : GRISON. — Application de teinture pour toutes autres étoffes devant subir le foulage.
- 105530. — 30 octobre : Johnson. — Perfection
- nements dans la production des surfaces en relief pour l’impression et dans la préparation des matières et la construction des appareils employés à cet effet.
- 105554. — 3 novembre 1874 : Grawitz. — Production et application à la teinture des matières textiles, d’une série de couleurs noires ou voisines du noir dérivées de l’aniline.
- 105555. — 3 novembre : Grawitz. — Production et application d’une série de couleurs dérivées de l’aniline et, en général, de tous les alcaloïdes analogues, naturels ou artificiels.
- 105556. — 3 novembre : Lambert. — Procédés de fabrication économique de tableaux, chasublerie, tentures, ornementations, décorations instructives, enseignes décoratives, vitraux, stores, statues, meubles, etc., dits veloci-chromi.
- 105572. — 31 octobre : Trocmé-Davaine et Fils. — Tissu de coton pur dit piqué-reps-cablé.
- 105597. — 7 novembre : LOHREN. — Perfectionnements apportés aux peigneuses Noble.
- 105640. — 29 octobre : Rowan. — Perfectionnements dans la fabrication des produits destinés à remplacer les toiles cirées et autres articles.
- 105648. — 12 novembre : Bowker. — Perfectionnements dans les machines servant à percer les trous dans les cartons des métiers Jacquard et dans leur application partielle à d’autres usages.
- 105659.— 1er décembre : HONNORAT. — Appareil à adapter sur les machines à carder la laine, le coton et toutes matières textiles et tendant à donner le fil prêt à tisser, appareil dit continu-Honnorat.
- 105671. — 11 novembre : Sève.— Perfectionnements dans la fabrication des feuilles diaphanes pour fleurs artificielles.
- 105680. — 5 décembre : Burrows et Dawson.— Genre de templet automatique à pince intermittente propre au tissage de toute espèce d’étoffes.
- 105688. — 14 novembre : Decoudun. — Application des produits chimiques pour l’apprêt du linge.
- 105703. — 16 novembre : Renard. — Pluie de teinture.
- 105705. — 3 décembre : Soyez et Lemigre. — Appareil dit fil conducteur propre à empêcher le bobinage des filaments autour des cylindres dans les métiers à filer.
- 105709. — 17 novembre : Audouard (dame). — Fuseaux de métiers à lacets.
- 105714. — 19 novembre : Comey et Taylor. — Perfectionnements apportés dans les métiers à tisser,
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- 105730. — 18 novembre : Leroy. — Fil propre au tissage d’étoffes de tous genres et fabrication des dits fds.
- • 105743. — 20 novembre : BACHELU et PRENAT.— Machine à laver les soies.
- 105760. — 21 novembre : Leduc. — Appareil perfectionné pour le nettoyage et l’échardonnage des peaux de moutons.
- 105781. — 9 décembre : Ducosté. — Tendeur quadrangulaire applicable aux robes et vêtements de soie décousus devant être teints en toutes couleurs.
- 105786. — 23 novembre : Harmel. — Genre de fil flotté dit Albanais.
- 105792. — 23 novembre : LAHUSEN. — Système destiné à écarter de la laine les chardons qui s’y sont attachés.
- 105806. — 10 décembre : Tourneur (les sieurs). — Outil pour le découpage des fils qui entourent les dessins dans les tuiles.
- 105813.— 24 novembre : CHOvIN. — Application des fleurs immortelles pour en fabriquer un tissu, et emplois divers de ce tissu.
- 105815. — 11 décembre : DAUDIER père et fils.— Tissu imitant la peau de mouton garnie de sa fourrure.
- 105908. — 2 décembre : BAYART (les sieurs). — Système de Lissage mécanique des toiles décompté serré.
- 105917. — 3 décembre : HEILMANN-DICOMMUN et Steilen. — Perfectionnements dans les moyens de séchage employés pour sécher les tissus, dans les machines à sécher, ramer, appareils dits séchoirs, etc., et pince destinée à tenir les tissus pendant leur passage dans ces différents appareils.
- 105932. — 19 décembre : PRIMOUT. — Ensemble d’organes mécaniques applicables aux métiers à filer les matières textiles et permettant de les rendre automatiques.
- 105948. — 1er décembre : BorTOs. — Perfectionnements aux métiers servant à enrouler un ou plusieurs fils de nature quelconque autour d’un autre plus gros, servant dame.
- 105944. — 14 octobre : Boyron. — Système supprimant tous les bourgeons lâchés par le déta-cheur des cardes fileuses et venant sur le fil.
- 105953. — 7 décembre : Gérard. — Perfectionnements apportés aux mouvements des chariots dans les métiers de tulle.
- 105955.— 31 décembre : Hinaut. — Métier continu à apprêter, étirer et sécher les tissus.
- 105957. — 26 décembre : Jost. — Perfectionnements aux métiers rectilignes à tricoter.
- 105971. — 9 octobre : Sosquet et Porret. — Procédé pour durcir et pour teindre l’albâtre de toutes les couleurs.
- Certificats d’Addition.
- Bosquet et Riot : 2 novembre. — Lavage des matières textiles en écheveaux. — B. 104104.
- Ghiffray : 31 octobre. — Impression d’une ou plusieurs couleurs sur les deux faces d’un tissu-drap, etc. — B. 93754.
- De Maniquet : 3 novembre.— Perfectionnements dans la fabrication du fil de caret, des cordes et des cordages. — B. 102993.
- Rebattu : 4 novembre. — Composition pour remise à neuf de gants glacés, etc. — B. 104025.
- Brassat : 17 septembre. — Fabrication de tapis tissés et imprimés. — B. 100403.
- PLANTROU-BALNA : 27 novembre. — Blanchiment des laines de toute nature, échets, fil de tous genres, tissus, feutres, etc. —101317.
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- INFORMATIONS
- DIVERS
- POSTES. — ÉCHANTILLONS AVEC ANNOTATIONS.
- M. le ministre des finances, sur la proposition de l’administration des postes, vient de prendre la décision suivante :
- 10 Sont admis à la taxe réduite fixée par l’article 8 delà loi du 29 décembre 1873, les échantillons auxquels sont jointes des étiquettes revêtues d’indications imprimées ou même manuscrites, n’ayant aucun caractère de correspondance personnelle, ainsi que les échantillons fixés à des caries, circulaires, prospectus ou catalogues imprimés remplissant les mêmes conditions ;
- 2e Le port supplémentaire à percevoir pour les annotations manuscrites ou imprimés ayant le caractère de correspondance, placées, soit sur les échantillons ou étiquettes et imprimés qui les accompagnent, soit sur les papiers d’affaires, est réduit au prix du tarif des cartes postales, c’est-à-dire à dix centimes pour les échantillons et papiers d’affaires circulant dans la circonscription postale d’un même bureau, et à quinze centimes pour les mêmes objets circulant de bureau à bureau.
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- PROHIBITION DES COULEURS D’ANILINE EN RUSSIE
- Ukase (ordonnances gouvernementales concernant le ministère des finances).
- Circulaire au Département des Perceptions de la direction des douanes, en date du 24 mars 1875 — No 4,996 — sur la prohibition en Russie des " couleurs d’aniline non cristallisées. ”
- D’après la décision du Conseil de l’Empire, du 25 février dérnier, sanctionnée par S. M. l'Empe-reur, concernant la défense d’importer et de vendre les couleurs d’aniline non cristallisées, il a été arrêté ce qui suit ;
- 1° il est défendu d’importer de l’étranger des couleurs d’aniline (fuchsine, ou portant toute autre désignation) non cristallisées, c’est-à-dire en pâte, en morceaux ou en poudre; ainsi que de vendre les produits similaires de fabrication indigène.
- 2° Les réglements énoncés dans les § § 1, 3 de l’annexe de l’art. 843 du ” Règlement médical ” (Recueil des ordonnances T. XIII-1869), ne sont pas applicables aux papiers peints et aux tissus teints avec les couleurs d’aniline.
- Le ” Département des perceptions ” fera savoir cette suprême décision aux dépendances de la direction des douanes comme règle de. conduite pour l’avenir.
- Signé : le Directeur : KATCHALOFF.
- Le Secrétaire : Popoff.
- Nota. — La douane russe assimile les alizari-nes artificielles aux couleurs d’aniline non cristallisées.
- LES EXPOSITIONS.
- Exposition universelle de Vienne (1873).
- DISTRIBUTION DES MÉDAILLES ET DIPLOMES.
- Le ministre de l’agriculture et du commerce vient de recevoir du goüvernementautrichien la seconde partie des médailles et diplômes décernés aux exposants français par le jury international.
- Le premier envoi, reçu le 29 décembre dernier, comprenait les médailles pour Vart, celles pour le progrès, celles pour le bon goût, ainsi que les diplômes de mérite.
- Le second envoi complète la série des récompenses etcomprend les grands diplômes d’honneur, les médailles de mérite et celles destinées aux collaborateurs.
- Ces médailles et diplômes sont en distribution, à partir de ce jour, au commissariat général, hôtel de Cluny, rue du Sommerard, où MM. les exposants sont invités à les retirer. Les médailles et
- brevets décernés par le Gouvernement français à tout exposant récompensé par le jury international seront délivrés en même temps.
- Exposition internationale de Londres (1874).
- DISTRIBUTION DES MÉDAILLES.
- Les commissaires de la reine pour les expositions internationales de Londres viennent de faire parvenir au Gouvernement français les médailles destinées aux artistes et producteurs industriels qui ont pris part à l’exposition de 1874. Ces médailles seront délivrées aux ayants droit ou à leurs fondés de pouvoirs, à partir de ce jour, au commissariat général des expositions inter-nationales, hôtel de Cluny, rue du Sommerard, à Paris.
- LE CHAPEAU EMPOISONNEUR.
- On lit dans le Journal d’Alsace ;
- Nous croyons devoir attirer l’attention de nos lecteurs sur un cas d’empoisonnement bien singulier, produit il y a quelques jours parunchapeau de feutre dans une ville de l’Allemagne du Nord.
- Le chapeau n’exerçait pas de pression sur la tête, et cependant l’acheteur ressentit de violents maux de tête ; son front s’enfla fortement, il se formait des boutons qui suppurèrent. Les yeux du malheureux s’enflammèrent à un tel point qu’il ne put presque plus les ouvrir ; l’enflure se communiqua à presque toute la figure. Ce fait ne pouvait provenir que du chapeau ; un chimiste constata, après examen, que le cuir brun à l’intérieur du chapeau était teint avec une couleur vénéneuse à l’aniline, ce qui arrive trop souvent de nos jours. Un empoisonnement et une inflammation ont lieu dès que cette matière entre en contact direct avec la peau. Un médecin ayant confirmé ces observations, la police fut prévenue et il est à croire que l’on ne tardera pas à ouvrir une enquête.
- (Voir l’article Chronique à la première page du journal).
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19° Vol., No 13. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Juillet 1875.
- SOMMAIRE-
- Chronique. — Teinture à la cuve sur laines et lainages (suite), par M. Ch. DREVET. — Contraste des couleurs par M. CHEVREUL. — Impressions sur coton aux couleurs d'aniline, (échantillon).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Revue sommaire des brevets d’invention : Vaporisage des tissus. Impression multicolore. Fabrication de l’alizarine. Pastilles d'encre d'aniline. Estampilles sur tissus. Dégraissage et épaillage simultanés des laines. Bidon générateur d’encre. — Dosage de l’indigotine par l'hydrosulfite de soude. — Mordants d’étain et de fer préparés avec les rognures de fer-blanc.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Exposition de Philadelphie. — Espagne, régime douanier. — Piraterie littéraire.
- CHRONIQUE
- Le commerce d’exportation en matières textiles continue à progresser comparativement à l’année précédente, si on le considère dans son chiffre total, mais certains articles soutiennent moins bien que d’autres cette augmentation-, ainsi depuis le premier quatermestre de l’année, où s’est arrêté notre dernier compte-rendu, les tissus de laine ont continué à progresser; mais ceux de soie, bien qu’étant encore dans une position plus favorable qu’en 1874, n’ont cependant pas augmenté dans la même proportion que pendant les quatre premiers mois de l'année; les fils et tissus de coton, et en général, tous nos produits textiles végétaux décroissent toujours de plus en plus.
- Les articles de mercerie et de fantaisie, accessoires des tissus, sont en augmentation sur l’année précédente, et les confections (lingerie et draperie) restent stationnaires.
- Les nouvelles qui nous parviennent des principaux centres de fabrication se résument ainsi :
- Roubaix-Tourcoing : Excellente situation pour l’industrie lainière. La manufacture a beaucoup de commissions en mains et peu de produits fabriqués. Les modèles nouveaux sont les plus recherchés.
- Ces modèles nouveaux sont presqu’exclusivement des articles à grands carreaux de couleurs variées ; damiers à deux ou plusieurs couleurs, sur fond beige ; il est bien entendu qu’il ne s’agit que des tissus d’hiver, les seuls qui intéressent, pour le moment, le commerce et la fabrication.
- Le peignage, la filature et la teinturerie profitent de cette situation et sont très-occupés.
- A Reims, l’écoulement de l’article peigné s’effectue toujours avec une grande animation-, aussi s’est-il produit une hausse de 10 centimes par mètre, et cette hausse ne semble pas devoir s’arrêter.
- Les pièces de mérinos remises au bureau central de mesurage de la ville, représentent pour les cinq premiers mois de 1875, 70.641 mètres, soit une augmentation de 15,383 mètres sur 1874.
- On conslate une reprise sur l’article peigné.
- A Elbeuf, les affaires sont calmes, cependant on touche à la fin de la morte-saison, et déjà les acheteurs ont paru sur la place.
- Si l’on peut juger de l’avenir par les quelques ventes d’étoffes d’hiver qui viennent d’être faites, la fabrique elbeuvienne doit espérer un prompt écoulement, et dans des conditions plus favorables que celles des saisons passées.
- Nous avons peu de nouvelles des fabriques du Midi, mais nous sommes fondés à espérer qu’elles n’ont pas beaucoup souffert des inondations qui viennent de désoler ces contrées; l'Ariége, néanmoins, serait le département où les industries textiles ont été le plus atteintes par le fléau.
- Nos provinces du Midi, ravagées par les éléments, après que celles du Nord et de l’Est ont été dévastées par la guerre et l’invasion!... La France est assez riche et puissante pour supporter tous ces désastres-, mais, hélas ! les victimes, qui les rendra à leurs familles ?
- Si nous sommes impuissants à le faire, soulageons au moins les misères matérielles, et devant le grand exemple de solidarité que donne en ce moment toute la France, et même les nations voisines,
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- 148 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- nous pouvons espérer d’y parvenir, si chacun fait son devoir dans la mesure de ses ressources.
- Mais le but de cette Chronique nous oblige à revenir aux affaires, et en quittant ces rives infortunées, nous passerons à celles du Rhône, où nous avons à constater une tendance à la baisse dans le prix des soies, par suite des grands arrivages. Notre récolte est décidément inférieure à celle de l’année précédente, mais l’importation a été plus considérable-, ce qui rétablit l’égalité de rendement, et fait que les prix varient peu. En Italie, le rendement est inférieur de 10 à 13 %• quant à l’Orient, les nouvelles sont favorables.
- La fabrication à Lyon est moins animée. Grande faveur pour les quadrillés de toutes sortes dans le genre écossais. La mode tend de plus en plus à sortir de l’uni et à ne donner à la soie qu’un rôle accessoire.
- Pour les tissus de coton, on avise de Rouen que les demandes se ralentissent, comme cela arrive généralement à cette époque de l’année ; elles sont cependant suffisantes pour éviter l’encombrement des magasins. L’importance des fournitures militaires a diminué la production des écrus qui, cependant, sont appelés à hausser au moment de la vente d’automne Quant aux rouenneries, par suite des commandes livrées, beaucoup de genres font défaut, et on ne pourra les faire monter qu’en subissant une hausse.
- A Epinal, les calicots, qui deviennent rares, sont très-demandés ; aussi la hausse se fait-elle facilement. Les filés sont aussi en bonne situation sur cette place.
- L’industrie linière souffre de la température trop sèche des mois précédents, que les pluies actuelles n’ont pu compenser ; la récolte des lins. dont les têtes sont brûlées, est presque nulle. Les prix sont fermes pour les lins indigènes et russes, et tendent à la baisse pour les lins bleus belges.
- Les affaires sont très-actives pour les toiles -, les fabricants craignent de ne pouvoir subvenir aux commandes, par suite du défaut de stock-, aussi accepte-t-on facilement une hausse qui, pour certains articles, dépasse 10 centimes par mètre.
- Telle est la situation générale de l’industrie textile dans ses principales branches -, il est évident que les fabrications qui en dépendent, notamment le blanchiment, la teinture, l’impression, les apprêts, suivent une marche correspondante ; mais il est un genre de teinture, et non le moins important, qui reste en dehors du mouvement de ce grand commerce,- et qui est indépendant de toute
- autre industrie-, travail local, d’ailleurs, et dont les produits ne s’exportent point, et ne figurent pas, par conséquent, dans les documents officiels : il s’agit de la teinture dite en chiffonnage.
- Les établissements de teinturiers-dégraisseurs ne sont pas très-importants comme personnel et production en les considérant isolément, mais ils sont si nombreux — plus de 4,000 en France — que l'on peut admettre qu’ils représentent une branche considérable de l’industrie tinctoriale, et cette industrie exige autant d’intelligence que de pratique et d’expérience ; car le teinturier-dégraisseur doit être à la fois, blanchisseur, nettoyeur, teinturier, apprêteur et même imprimeur -, il opère sur toutes sortes de tissus : laine, laine-coton, soie, coton, etc., et au lieu de matières neuves, faciles à traiter, il doit travailler des étoffes usées, salies, partiellement décolorées ou recouvertes d’une teinte qu’il doit détruire ; ces étoffes sont le plus souvent sous formes de vêtements confectionnés, dont il faut éviter le retrait, les déformations, etc., et rendre au client sous l’aspect d’un objet neuf, sortant des mains du confectionneur.
- Si l’on ajoute à cela qu’elle a encore à teindre ou nettoyer des articles les plus divers et les plus délicats, tels que rubans, dentelles, gants de peau, chapeaux de feutre et de paille, plumes, etc., on voit combien cette industrie est difficile et compliquée, et quelle est l’étendue des connaissances qu’elle exige.
- Nous sommes heureux de constater que l’entrée de la saison d’été lui a été très-profitable et que de tous points on nous a signalé une marche satisfaisante dans les affaires du chiffonnage. Un teinturier de Paris nous disait même : « Il était temps que cela finît, car nous commencions à ne plus savoir à qui répondre. » Nous souhaitons que la saison d’automne soit aussi prospère à cette intéressante industrie.
- De l’étranger, nous ne mentionnerons, selon notre usage, que les faits les plus saillants :
- A Manchester, un sinistre commercial très-important : la faillite de la maison A. .. C... et G0 qui laisse un passif estimé à 73 millions de francs, a plongé la place dans une stupeur dont les affaires ont ressenti le contre coup. Beaucoup de maisons en ont subi des pertes plus ou moins sérieuses, et d’autres débâcles en ont été la conséquence.
- Le marché est pour ainsi dire nul, et la fermeté du prix des cotons n’est dû qu’aux acquisitions importantes faites pour la France.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Mentionnons pour New-York la situation du commerce des tissus qui, d’après les nouvelles du mois de juin, s’indique comme il suit :
- Les grenadines à carreaux, les cachemires noirs, les draps d'eté et les mohairs purs ont été recherchés à prix soutenus. Les soieries ont un écoulement difficile, en vente publique aussi bien que de gré à gré. Réalisation difficile pour les dentelles et le lama. Rubans noirs et couleur gros grain pour bonnets, très-demandés.
- A propos de l’Amérique, nous devons remarquer que l’exposition de Philadelphie entre dans une phase toute nouvelle pour nous -, d’après les documents que nous publions à nos Faits divers, on verra, en effet, que le gouvernement français patronne officiellement et efficacement ce grand concours international, et qu’au lieu des recommandations platoniques qu’il s’était jusqu’à présent borné à adresser aux producteurs français, il entre actuellement dans la période d’activité, en nommant une commission officielle, chargée de faciliter à notre industrie les moyens de figurer avec honneur et éclat à cette exposition, et votant des fonds pour la réalisation plus ou moins large et complète, des efforts de cette commission.
- Dans notre prochain numéro, nous publierons, en outre, le règlement de l’exposition, applicable à la section française.
- F. GOUILLON.
- TEINTURE A LA CUVE
- SUR LAINES ET LAINAGES
- (Suite).
- Il est encore une genre de moulin plus nouveau, plus complet et qui se recommande par son prix, sa facilité d’installation, et son bon rendement. Il consiste comme le précédent en une cuvette en fonte demi-cylindrique dans laquelle agit un râteau mû par un excentrique. Mais là où l’avantage se révèle c’est dans la disposition des cylindres broyeurs. Ils sont composés d’une série de cylindres de peu de longueur indépendants les uns des autres et enfilés sur un même axe. Chacun de ces petits cylindres peut donc avoir, suivant le cas, une marche différente, de là une grande
- variété dans les frottements et une action plus complexe.
- Les moulins en bois à paroi intérieure garnie de caboches et à meules ou à fond en fonte et le moulin cylindrique horizontal à deux paires de cylindres broyeurs indépendants paraissent être les meilleurs.
- Une série de bennes, sortes de grands baquets à poignées en fer et qui servent soit pour mettre tremper l’indigo, soit pour le recevoir après mouture, complète l’installation d’un moulin à indigo.
- Il est inutile de nous étendre sur la manière de transmettre le mouvement à ces moulins broyeurs soit à la main, soit par moteur, aussi nous passerons de suite à l’établissement de l’appareil à chaux.
- Il y a le moyen très-primitif encore employé, malgré les très-graves inconvénients auxquels il donne lieu et qui consiste à jeter de l’eau sur de la chaux vive en pierre, et à tamiser celle-ci après qu’elle est réduite en poudre.
- Outre que l’opérateur est incommodé il y a une production très-abondante de poudre de chaux qui, enlevée avec la vapeur d’eau, se dépose partout et rend le lavage des matières teintes plus difficile, en outre qu’elle dépose sur celles à teindre, une quantité de chaux qui peut réagir sur le bain de la cuve et l’amener à être rebutée, sans que l’on en soupçonne la cause.
- Voici un moyen que je propose et qui obvierait à ces inconvénients. Construire une chambre en maçonnerie de 1 m. 80 ou 2 m. de longueur sur 1 m. ou 1 m. 20 de largeur et d’une hauteur de 1 m. 50 sous la voûte. Au tiers inférieur de la hauteur, c’est-à-dire à environ'0 m. 50 du plancher et sur chaque mur, dans le sens de la longueur de la chambre, établir deux coulisses en bois sur lesquelles se posera un tamis carré en toile métallique. Ce tamis aura des dimensions un peu moindres que celles de la chambre, de manière à lui permettre de recevoir un va-et-vient dans le sens de la longueur et qui lui sera communiqué du dehors à l’aide d’une tringle en bois passant par un trou ménagé dans la porte ou dans la muraille de face et attachée au tamis.
- Cette chambre sera pourvue d’une cheminée d’appel pour enlever les vapeurs produites. Un ou plusieurs tamis en toile métallique à larges mailles et placés à la base de cette cheminée serviront à retenir la plus grande partie de la chaux entraînée.
- Alors on placera la chaux vive et en pierre sur le
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- 150 LE MONITEUR DE
- LA TEINTURE
- tamis de la chambre et par un moyen quelconque, soit injection de vapeur molle, soit injection d’eau très-divisée, on mouillera la chaux.
- Bientôt l’effet de l’hydratation aura lieu, les vapeurs produites s’échapperont par la cheminée, et la chaux éteinte sera sur le tamis, auquel un mouvement de va-et-vient imprimé du dehors, ne tardera pas à faire opérer la séparation de la poussière fine des parties qui n’auront pas été atteintes.
- Une ouverture au niveau du sol permettra de recueillir la chaux en poudre.
- Voici le principe autour duquel peuvent se grouper des idées aussi différentes dans leur conception que dans leurs résultats.
- Quel que soit le moyen de tamisage employé, n’oublions pas que la chambre ou l’enveloppe de l’appareil à tamiser doit être de dimension assez vaste pour éviter que l’expansion de la vapeur produite par l’hydratation de la chaux ne vienne à la briser et à occasionner des ravages soit sur les personnes soit dans le matériel.
- C’est dans ce but que je recommande de donner à la base de la cheminée une section plutôt grande que petite ; les toiles qui sont placées à sa base seront montées avantageusement sur un axe mobile du dehors, afin que par un mouvement de rotation on puisse les dégager des poudres qui obstrueraient le passage de la vapeur. Ces tamis fonctionneraient comme la clé d’un poêle.
- Comme il y a dans cette opération un dégagement considérable de chaleur, il sera préférable de n’employer que des matériaux incombustibles, — maçonnerie et métaux.
- L’outillage de la cuve se complète par un thermomètre pour se rendre compte de la température du bain, et surtout quand il s’agit d’observations, de tamis en crin pour enlever la fleurée qui surmonte le bain et de tamis en soie pour tamiser l’indigo à la sortie du moulin, de rables pour pallier le bain.
- Le rable est une palette ovale emmanchée dans un trou central, d’un long manche ayant au moins 0,80 de plus que la profondeur totale de la cuve -, il faut encore des cassins ou cuillères en bois pour distribuer les matières fermentescibles et pour sentir le bain.
- Ce que nous venons de dire s’applique au guèdre en général, quelle que soit d'ailleurs sa destination soit pour teinture de laines en vrac, filées ou tissées.
- Nous avons décrit avec détails l’outillage applicable à la teinture en vrac, il nous reste donc à nous
- occcuper de celui que nécessite la teinture en éche-veaux et en drap.
- Pour -la teinture en écheveaux, on se sert de lisoirs ou bâtons lisses en bois dur ou en sapin et de chevalets pour supporter ces lisoirs ; deux chevalets au moins sont nécessaires.
- Pour la teinture des pièces et des draps, l’outil principal est la patte de chat, sorte de crochet à douille emmanché dans une poignée à crosse et qui sert à l’ouvrier pour attirer à lui les plis du drap, et par conséquent à le transporter dans le bain d’un côté à l’autre de la cuve-, puis, vient le moulinet à crochets semblable à celui qui a été décrit, avec le gueulard, qui sert à tordre le drap pour en exprimer la plus grande partie du bain qu’il contient; enfin, un gril en bois ou bard, ou boyard très-léger et que l’on place en travers de la cuve, dans le sens des crochets du moulinet et qui supporte le drap après torsion pour l’empêcher de replonger dans le bain.
- Un chevalet ou deux pour éventer et une ou plusieurs civières complètent l’outillage nécessité pour la teinture en bleu des draps.
- Ch. Drevet fils.
- ---------g-----——
- CONTRASTE DES COULEURS par M. Ghevreul (I).
- On sait qu’un faisceau de lumière solaire, en passant au travers d’un prisme de verre à base triangulaire, se décompose en un nombre indéterminé de rayons qui constituent l’image colorée qu’on appelle le spectre solaire, et qu’on peut ramener à sept groupes, savoir :
- Les rayons rouges.
- — oranges.
- — jaunes.
- — verts.
- — bleus.
- — indigo.
- — violets.
- On sait aussi que ces sept rayons réunis au foyer d’un verre lenticulaire, se combinent pour reproduire de la lumière blanche ; que la réunion
- Des rayons rouges, jaunes et bleus produit du blanc,
- (1) Nous terminons le résumé des travaux de M. Chevreul sur les couleurs, par quelques indications sur la loi des contrastes, très-importante pour toute industrie qui doit produire ou assembler lescouleurs.
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- Celle des rayons jaunes et rouges, de l’orange, Celle des rayons jaunes et bleus, du vert,
- Celle des rayons rouges et bleus, du violet.
- De là trois couleurs : le jaune, le rouge et le bleu, qu’on appelle primitives, parcequ’on peut toujours, en les réunissant, reproduire soit la lumière blanche, soit les divers rayons colorés du spectre solaire .
- On sait de même 1° que la lumière réfléchie par un corps blanc et opaque n’éprouve pas de modification dans la proportion des divers rayons colorés qui la constituent lumière blanche-, 2° que si la lumière qui tombe sur un corps est absorbée en totalité par ce corps comme elle le serait en pénétrant dans un trou parfaitement obscur, le corps paraît noir, et n’est visible qu'autant qu’il est contigu à des surfaces réfléchissantes qui l’éclairent parla lumière qu’elles lui transmettent; 3° que quand la lumière tombe sur un corps coloré qui ne l’absorbe pas entièrement, il y a toujours réflexion de lumière blanche et d’une lumière colorée dont la nuance est en rapport avec celle du corps absorbant ; enfin que les rayons absorbés par les corps colorés étant réunis aux rayons réfléchis reconstituent de la lumière blanche. Ces rayons réfléchis sont dits complémentaires des rayons absorbés, et diffèrent suivant qu’un faisceau de lumière vient à tomber sur des corps diversement colorés.
- Les rayons bleu et jaune sont-ils absorbés,
- C’est le rayon rouge réfléchi qui est la couleur complémentaire.
- Sont-ce les rayons bleu et rouge,
- C’est le rayon jaune.
- Sont-ce les rayons jaune et rouge, C’est le rayon bleu.
- Est-ce le rayon rouge, C’est le rayon vert.
- Est-ce le rayon jaune, C’est le rayon violet.
- Ainsi donc, chercher la couleur qui manque à un ou plusieurs rayons colorés pour former de la lumière blanche, c’est en chercher la couleur complémentaire. Ces données une fois établies, abordons les expériences qui servent de fondement au sujet que nous traitons.
- Quand deux bandes de même couleur, mais d’intensité différente, large de 1 centimètre environ, sont placées parallèlement l’une à l’autre et d’une manière contiguë, elles sont toujours modifiées dans leur nuance et n’ont plus les mêmes teintes qu’elles
- présentaient vues isolément, ni même simultanément, mais à une certaine distance. Le phénomène général qu’on observe est celui-ci :
- La couleur des deux bandes est totalement changée au point de contact; celle dont la nuance est du ton le moins élevé paraît beaucoup plus faible, mais non pas uniforme dans toutes ses parties ; car tandis que les points qui sont dans un contact immédiat avec la bande la plus foncée sont toujours les plus clairs, la couleur des autres augmente graduellement de ton jusqu’à une certaine distance où la bande reprend sa couleur réelle. La bande dont la couleur est du ton plus élévé se modifie d’une autre manière ; car tandis que les points contigus à la bande claire sont plus foncés, la nuance des autres va diminuant graduellement d’intensité jusqu’à une certaine distance, où elle reprend son naturel.
- M. Chevreul appelle contraste de ton les modifications que deux couleurs de même nature, mais de tons différents, éprouvent lorsqu’elles sont à côté l’une de l’autre.
- Quand deux bandes de couleurs différentes, mais de tons sensiblement correspondants sont placées parallèlement et d’une matière contiguë, comme les précédentes, leurs couleurs produisent sur nos organes visuels d’autres impressions que si elles étaient vues isolément ou simultanément, mais distantes l’une de l’autre. Dans ce cas, la modification ne porte pas seulement sur l’intensité du ton, mais encore sur la composition optique des couleurs. Chacune d’elles, en effet, absorbe un certain nombre de rayons et en réfléchit d’autres, les complémentaires ; or ces derniers, en réagissant modifient la couleur qui se trouve en leur présence. C’est à cet ordre de phénomènes, qu’on ne doit pas confondre avec les précédents, que M. Chevreul donne le nom de contraste des couleurs, par opposition à celui de contraste de ton, et il a constaté par expérience que deux bandes de couleur différente, mais autant que possible d’intensité égale se modifient comme suit :
- Orangé et vert.
- Lorsque l’orangé dont la complémentaire est le bleu, est juxtaposé au vert, dont la complémentaire est le rouge,. l’orangé modifié par la complémentaire du vert devient plus rouge et plus brillant, et le vert, modifié par la complémentaire de l’orangé, vire au bleu.
- Orangé et indigo.
- Lorsque l’orangé dont la complémentaire est le
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- bleu est juxtaposé à l’indigo dont la complémentaire est le jaune orange, l’orangé, modifié par la complémentaire de l’indigo, vire au jaune, et l'in-digo, modifié par la complémentaire de l’orangé, vire au bleu.
- Orangé et violet.
- Lorsque l'orangé, dont la complémentaire est le bleu, est juxtaposé au violet dont la complémentaire est le jaune tirant sur le vert, modifié par la complémentaire du violet, vire au jaune, et le violet, modifié par la complémentaire de l’orangé, vire à l’indigo.
- Vert et indigo.
- ’ Lorsque le vert dont la complémentaire est le rouge, est juxtaposé à l’indigo dont la complémentaire est le jaune tirant sur l’orangé, le vert, modifié par la complémentaire de l’indigo, vire au jaune, et l’indigo modifié par la complémentaire du vert, vire au rouge.
- Vert et violet.
- Lorsque le vert, dont la complémentaire est le rouge, est juxtaposé au violet dont la complémentaire est le jaune tirant sur le vert, le vert, modifié par la complémentaire du violet, vire au jaune et le violet, modifié par la complémentaire du vert, vire au rouge.
- Orangé et rouge.
- Lorsque l’orangé dont la complémentaire est le bleu, est juxtaposé au rouge, dont la complémentaire est le vert, l’orangé, modifié par la complémentaire du rouge, vire au violet ou à l'amaranthe, et le rougemodifiépar la complémentaire de l’orangé, vire au jaune.
- Violet et rouge.
- Lorsque le violet dont le complémentaire est le jaune tirant sur le vert est juxtaposé au rouge dont la complémentaire est le vert, le violet, modifié par la complémentaire du rouge, vire à l’indigo et le rouge modifié parla complémentaire du violet, vire à l’orangé.
- Indigo et rouge.
- Lorsque Yindigo, dont la complémentaire est le jaune tirant sur l’orangé, est juxtaposé au rouge, dont la complémentaire est le vert, l’indigo, modifié par la complémentaire du rouge, vire au bleu, et le rouge, modifié par la complémentaire de l’indigo, vire à l’orangé.
- Orangé et jaune.
- Lorsque Yorangé, dont la complémentaire est le bleu, est juxtaposé au jaune, dont la complémentaire est Yindigo tirant sur le violet, l’orangé, modifié par la complémentaire du jaune vire au rouge, et le jaune, modifié par la complémentaire de l’orangé, vire au vert.
- Vert et jaune.
- Lorsque le vert, dont la complémentaire est le bleu, est juxtaposé au jaune, dont la complémentaire est Yindigo tirant sur le violet, le vert, modifié par la complémentaire du jaune, paraît plus bleu, et le jaune, modifié par la complémentaire du vert, paraît plus orangé.
- Vert et bleu.
- Lorsque le vert, dont la complémentaire est le rouge, est juxtaposé au bleu, dont la complémentaire est Yorangé, le vert, modifié par la complémentaire du bleu, parait plus jaune, et le bleu, modifié par la complémentaire du vert, tire vers l’indigo.
- Violet et bleu.
- Lorsque le violet, dont la complémentaire est le jaune tirant sur le vert, est juxtaposé au bleu, dont la complémentaire est Yorangé, le violet, modifié par la complémentaire du bleu, paraît plus rouge, et le bleu, modifié par la complémentaire du violet, paraît vert.
- Indigo et bleu.
- Lorsque l'indigo dont la complémentaire est le jaune tirant à l’orangé, est juxtaposé au bleu, dont la complémentaire est l'orangé, l’indigo modifié par la complémentaire du bleu, vire au violet, et le bleu, modifié par la complémentaire de l’indigo vire au vert.
- Rouge et jaune.
- Lorsque le rouge, dont la complémentaire est le vert, est juxtaposé au jaune, dont la complémentaire est l'indigo tirant sur le violet, le rouge modifié par la complémentaire du jaune, vire au violet et le jaune modifié par la complémentaire du rouge vire au vert.
- Rouge et bleu.
- Lorsque le rouge dont la complémentaire est le vert est juxtaposé du bleu, dont la complémentaire est l’orangé, le rouge modifié par la complémentaire du bleu, vire à l’orangé, et le bleu, modifié par la complémentaire du rouge, vire au vert.
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- Jaune et bleu.
- Lorsque le jaune dont la complémentaire est l'indigo tirant sur le violet, est juxtaposé au bleu^ dont la complémentaire est l’orangé, le jaune modifié par la complémentaire du bleu, paraît plus orangé, et le bleu, modifié par la complémentair e du jaune, vire à l'indio.
- Indigo et violet.
- Lorsque l'indigo dont la complémentaire est le jaune tirant sur l'orangé, est juxtaposé au violet, dont la complémentaire est le jaune tirant sur le vert, l’indigo, modifié par la complémentaire du violet, vire au bleu, et le violet modifié par la complémentaire de l’indigo, vire au rouge.
- (La fin au prochain numéro).
- IMPRESSIONS SUR COTON
- AUX COULEURS D’ANILINE
- Impression à l'arsenite d'alumine.
- Jusqu’ici il a été reconnu que le meilleur mode de fixation des couleurs d’aniline était l’arsenite d’alumine tel que l’a recommandé M. Alex. Schultz.
- A Paris, où il se fait une consommation énorme de ces couleurs pour les genres vapeur, on a presque toujours donné la préférennce à ce procédé, malgré le grave inconvénient résultant de l’arsenic que renferme la couleur.
- L’épaississant suivant est le plus recommandable-, c’est la recette de M. Schultz :
- Acétate d’alumine 15°. . . 1,000 gr.
- Arsénite de soude 50° . . . 500
- Acide acétique...................... 750
- Eau gommée à 1 k‘ par litre . 1,500
- On ajoute à cet épaississant les solutions concentrées de bleu, de fuchsine, de violet, de gris ou de safranine, suivant le degré d’intensité de nuance que l’on veut obtenir.
- Le vert au méthyle se fixe d’une façon plus simple et il suffit pour avoir une bonne couleur de faire une solution de 10 à 20 grammes de vert par
- litre d’eau, épaissir à la gomme et ajouter 70 gram’ de tannin par litre.
- Le vert à l’aldéhyde préparé pour impression se fixe également au tannin, et s’il donne des tons moins vifs, en revanche les nuances sont plus solides et résistent mieux au vaporisage.
- Depuis peu de temps nous avons vu des carmins, de gris, de bleu et de violet préparés par A. Schlum-berger, à Bruxelles, au moyen d’un mordant organique tout spécial et nouveau, et dont la composition n’est pas connue. Les couleurs ainsi préparées se fixent sans autre préparation que leur mélange avec l’eau de gomme ; ou mieux encore, on les délaye préalablement à l’acide acétique, puis on les étend d’eau de gomme.
- Ces carmins ne renferment pas d’arsenic ni de substances dangereuses, et donnent sur coton des couleurs qui ne laissent absolument rien à désirer. Ils ont même l’avantage sur les couleurs à l’arsenite d’alumine de ne pas faire des auréoles sur certains contours noirs ou puce -vapeur -, nous avons vu des gris et des violets imprimés de cette façon qui sont de toute beauté et que l’on peut impunément laver et savonner.
- • ——=>6---------- .
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS
- D’INVENTION
- Perfectionnements au vaporisage des tissus imprimés, par M. Thierry-Mieg. — Dans l’art de l’impression des étoffes, il n’existe pas d’intermédiaire entre l’étendage chaud et la cuve à vaporiser pour fixer et développer la couleur sur les tissus ; ordinairement on fait agir l’air et la vapeur à une température qui ne dépasse guère 50 degrés centigrades, laquelle ne suffit pas pour développer les couleurs, et notamment les couleurs dites vapeur.
- Les perfectionnements introduits par M. Thierry-Mieg consistent à remplacer tout ou partie de la vapeur par de l’air chaud. A cet effet, il dispose la chambre à fixer ou la cuve à vaporiser de manière à pouvoir y introduire un mélange d’air et de vapeur suivant une vitesse, des proportions et une température déterminées et variables à volonté.
- En opérant à une température voisine de 100 degrés, on obtient ainsi une fixation aussi parfait
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- qu’avec la méthode qui existe aujourd’hui dans les usines, tout en réalisant une économie très-grande, car 1 kilogramme d’air à 100 degrés emporte 25 fois moins de chaleur que le même poids de vapeur d’eau.
- Ce qui est surtout avantageux d ins le nouveau procédé, c’est qu’on peut aussi porter la température au-delà sans être obligé de travailler sous pression. Loin d’être nuisible, la présence de l’air contribue à augmenter l’intensité de certaines couleurs, sans altérer les autres. En pratique, on réalise 75 0/0 d’économie sur le combustible employé avec cette nouvelle méthode.
- Impression multicolore avec un seul rouleau, par M. Donnet. — Il s’agit d’impression au rouleau, et l’on suppose qu’il faille imprimer à quatre couleurs un mouchoir dont les quatre coins portent les mêmes dessins.
- Le dessin est décomposé, comme d’usage, en quatre parties correspondant à chaque couleur, et chacune est gravée sur le même rouleau, disposée dans le sens du mouchoir étalé, c’est-à-dire que chaque partie du dessin s’applique à un coin différent du mouchoir.
- Par un distributeur à compartiments, on fournit, à chaque partie de la gravure, sa couleur, et on imprime : chaque coin du mouchoir porte alors une couleur différente et un dessin incomplet ; on présente au même rouleau, semblablement garni de couleur, le foulard, mais en faisant que les mêmes coins ne s’appliquent plus aux mêmes sujets qui viennent d’être imprimés; cela imprime une seconde couleur à chacun de ses coins, et, en répétant encore deux fois la même opération, les quatre couleurs arrivent à s’imprimer sur les quatre angles du mouchoir et à compléter ainsi le sujet.
- Pour faciliter cette manœuvre, le rouleau gravé peut pivoter horizontalement, de façon à porter à gauche le côté qui était primitivement à droite. — B. 106,469.
- Fabrication de l’alizarine et de l’isopurpurine, par MM. Auerbach et Gessert. — Notre invention est relative à une nouvelle méthode de fabrication d’alizarine et de purpurine, qui est la suivante :
- Nous chauffons l’anthracène avec de l’acide sulfurique à une haute température-, nous dissolvons avec de l’eau et nous neutralisons avec un carbonate ou un alcali, puis nous chauffons les sels formés de cette manière avec de l’alcali ou de la potasse, de
- 150 à 250 degrés ; en précipitant le liquide bleuâtre ou rougeâtre par un acide, nous obtenons l’alizarine ou la purpurine (sic). — B. 102,979.
- Pastilles d’encre aux couleurs d’aniline, par MM. Richoux et Gonthier-Dreyfus. — Pour l’encre usuelle dite administrative, on place dans une bassine, avec de l’eau, du bi-chromate de potasse, du sel d’oseille et de l’alun, puis de l’extrait de cam-pêche et du bleu-noir extrait de la houille. On évapore et on façonne le résidu en pastilles.
- Encre communicative ou à copier : eau, chro-mate jaune, acide oxalique, alun, sucre, dextrine, campêche, coralline, bleu-noir ci-dessus.
- Carmin : carbonate de soude, acide acétique, coralline, carmin d’indigo, dextrine, sucre.
- Encre violette : carbonate de soude, coralline, bleu d’indigo, dextrine, violet méthylique. —-B. 104,836.
- Réserve des estampilles sur les tissus teints, par MM. CHALAMEL frères. — Le procédé est destiné à réserver à la teinture les marques de fabrique et de douane appliquées sur les tissus.
- Il consiste à appliquer les matières généralement employées en impression et teinture comme réserve, et principalement des mastics d’albumine, sur les marques à protéger. — B. 102,917.
- Couleur jaune d’or, pour beurres, fromages, graisses et suifs, par M. Cazabon. —Cette couleur, dit l’auteur, est composée de matières végétales non vénéneuses. Elle contient :
- Rocou....................................50 gr.
- Curcuma..................................50 gr.
- Eau seconde distillée (?) . . . 1 litre.
- Onia travaille en couleur à l’eau ou à l'huile (1). Il faut 30 grammes de couleur à l’eau pour teinter 100 litres de lait, ou 1 gramme de couleur à l’huile pour 3 kilog. de beurre.
- Les proportions des produits peuvent varier légèrement, sans cesser de constituer l’invention. — B. 106,234.
- Dégraisage et épaillage simultanés des laines, par M. Sirtaine. — L’emploi du sulfure de carbone comme dissolvant des corps gras et son application au dégraissage des laines sont connus.
- Lorsqu’il s’agit du dégrais, pour enlever ce qui
- (1) Nous rappelons que nous résumons les brevets sans les apprécier ni les commenter, et en conservant autant que possible, le texte des auteurs. — Rédaction-
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- reste de sulfure de carbone d’une matière traitée, après qu’il s’est écoulé de l’appareil, on se sert d’un courant de vapeur d’eau.
- L’auteur remplace ce courant de vapeur d’eau par du gaz chlorhydrique au degré de chaleur et à la pression nécessaires, qui chasse le sulfure de carbone dans un réservoir d’eau.
- Ensuite il lui suffit do faire passer un courant d’air chaud à travers la matière, laine ou autre, d’où le sulfure de carbone a été chassé par le gaz chlorhydrique, pour obtenir la désagrégation des parties végétales qu’elle contient. — Brevet 104,883.
- Bidon générateur d'encre^ par M. Poydenot. — Cet appareil, que l’inventeur nomme bidon magique^ est disposé comme il suit :
- On emploie, d’un côté, tous composés tinctoriaux dont la .dissolution constitue un liquide coloré, et, d’un autre côté, des récipients propres à recevoir ces produits tinctoriaux, et dont les dispositifs multiples peuvent permettre d’obtenir un liquide coloré et non bourbeux et trop dense.
- La matière tinctoriale sera renfermée dans un tissu serré et baignera dans l’eau, ou bien encore le liquide bourbeux formé par la matière, et 1 eau devra traverser une couche de matières tamisantes.
- Enfin, on peut mettre aussi la matière colorante sur les parois du récipient, le faire baigner dans l’eau, à condition que la dissolution cesse quand le liquide est saturé. — B. 102,470.
- DOSAGE DE L'INDIGOTINE
- AU MOYEN DE L’HYDROSULFITE DE SOUDE
- Par M. A. Muller.
- Partant de la propriété que l'hydrosulfite de soude a, de décolorer une solution sulfurique d'indigotine en transformant ce corps en indigo blanc, M. Muller a essayé d’appliquer cette propriété au titrage des indigos.
- Avant de décrire l’appareil servant à ce titrage, l’auteur donne la préparation suivante de Y hydrosulfite.
- Dans un flacon à gros goulot de la contenance de 150 cc environ, on met des copeaux ou des lames de zinc roulées sur elles-mêmes-, le flacon étant plein, on y verse une solution concentrée de bisulfite de soude; après trois quarts d’heure à une heure, la réaction est terminée; le contenu du flacon est alors versé dans une fiole et agité avec
- 50 ou 60 grammes de chaux fraîchement éteinte-, on étend de 5 à 6 litres d’eau et on filtre; c’est ce liquide qui servira au titrage.
- L’hydrosulfite de soude absorbant l’oxygène de l’air avec assez de facilité, il est nécessaire de faire le titrage dans une atmosphère de gaz inerte (acide carbonique ou hydrogène). A cet effet on prend une burette deMohr à long bec à laquelle on adapte un bouchon pouvant s’engager dans le goulot du milieu d’un flacon à 3 tubulures de la contenance de 200 cc environ; les deux autres tubulures servent, l’une à l’arrivée du gaz par un tube plongeant au fond du flacon ; l’autre à sa sortie par un tube qui se rend dans un vase contenant do l’eau afin que le gaz qui se dégage barbotte dans ce liquide.
- Le gaz inerte est fourni par un appareil continu, de façon à pouvoir en régler le courant à volonté. Le flacon renfermant la solution d’hydrosulfile et dans lequel on puise au fur et à mesure des besoins est de la contenance de 1 à 2 litres; il doit être bien bouché avec un bouchon en caoutchouc à deux trous-, dans l’un est engagé un tube qui se termine à la partie supérieure du flacon et qui communique avec une source de gaz inactif (dans ce cas on peut se servir du gaz d’éclairage); l’autre reçoit un tube plongeant jusqu’au fond du flacon et terminé par un tube en caoutchouc: ces deux tubes sont fermés lorsqu’on ne soutire pas d’hydrosulfite.
- Pour remplir la burette, on fait communiquer son bec avec ce dernier tube et on aspire par un autre tube, à l’aide d’un bouchon, fixé a la partie supérieure de la burette.
- Titrage de l'hydrosulfite de soude.—Une solution ammoniacale de sulfate de cuivre est décolorée par l’hydrosulfite; il se forme dans ces circonstances de l’oxydule de cuivre qui reste dissous dans l’excès d’ammoniaque; dans les mêmes conditions, l'indi-gotine se transforme en indigo blanc. Or, l’auteur a trouvé que pour décolorer une molécule de sulfate cuivrique, il faut exactement le même volume d'hy-drosulfite que pour décolorer une molécule d'indi-gotine pure : ces réactions sont très-nettes.
- En ayant égard au poids moléculaire de chacun de ces corps, on trouve que 1 gramme d’indigotine pure est décoloré par le même volume d’hydrosulfite que 1er 904 de sulfate de cuivre pur et cristallisé. Pour faire la liqueur normale, on prendra donc Agr 904 de sulfate de cuivre pur et cristallisé que l’on dissoudra dans l’eau, et, après y avoir ajouté un excès d’ammoniaque, on achèvera de remplir le litre avec de l’eau.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Pour le titrage de l’hydrosulfite, on prend S0ec de cette liqueur qu’on verse dans le flacon à trois tubulures, et après avoir fait passer le gaz rapidement pendant trente secondes environ, on ralentit le courant et on fait couler l'hydrosulfite jusqu’à complète décoloration.
- Dosage de ïindigotine. — On prélève 30cc de la dissolution sulfurique à 1 gramme par litre-, on les porte à l’ébullition pour chasser l’air dissous, on les verse dans le flacon à trois tubulures ; on fait passer le gaz d’abord rapidement trente secondes, puis lentement en versant l’hydrosulfite jusqu’à ce que la teinte de la liqueur devienne de jaune verdâtre à un jaune plus ou mois clair, suivant la pureté de l’indigo qu’on essaye. Dans les indigos de qualité inférieure, il faut étendre la liqueur de son volume d’eau pour que la teinte finale soit bien sensible.
- Supposons que, dans ce titrage, nous ayons employé 14cc 3 pour décolorer les S0cc de la solution d’indigo -, sachant, d’un autre côté, que pour décolorer le même volume de la solution cuivrique, il nous a fallu 20cc 6, pour trouver la teneur en indi-gotine de l’indigo essayé, nous poserons la proportion suivante :
- 20,6 : 109 :: 14,3 : x, donc x — 69,4.
- Les indigos suivants sont titrés par ce procédé :
- Bengale........................... 69,4
- Guatemala......................... 60,3
- Kurpah............................ 51,6
- Indigotine........................100,0
- (Revue de Chimie').
- MORDANTS D’ÉTAIN ET DE FER
- PRÉPARÉS AVEC LES ROGNURES DE FER BLANC
- Les ateliers de teinture qui font usage de la solution d’étain peuvent eux-mêmes la préparer aisément et à bas prix avec les rognures de fer-blanc. On prépare cette solution en faisant agir du chlore gazeux et sec sur ces rognures. Partout où celles-ci restent à découvert, le chlore dissout l’étain, tandis qu’il laisse le fer pur qu’on peut, par exemple, faire servir à la préparation du mordant de fer. Le peu d’étain qui adhère encore n’est nullement nuisible.
- L’appareil dont se sert M. A. Ott est simplement un cylindre en tôle dont le couvercle et le fond, qui sont mobiles, ferment hermétiquement au moyen de la glycérine. Dans la partie supérieure
- de ce cylindre débouche un tuyau d’arrivée du gaz, aussi avec soupape hermétique à la glycérine. Dans le bas débouche un tuyau de décharge. Dans le corps de ce cylindre est adapté un faux fond percé de trous qui peut à volonté être rabattu ou relevé à une certaine hauteur.
- Pour se servir de cet appareil, on le charge de rognures entre le fond et le faux fond, on arrête le fond et le couvercle et on amène le chlore. La réaction se manifeste aussitôt et dure plus ou moins longtemps suivant la quantité de rognures.
- Il faut pour le détamage de 5 quintaux métriques, environ,5à6heures.Le chloride d’étain, sous forme de vapeur, est conduit directement dans l’eau. La composition ainsi obtenue est parfaitement exempte de fer et absolument semblable à celle préparée avec l’étain métallique et l’acide azotique.
- Pour vider l’appareil, on enlève le fond et on laisse tomber le faux fond avec les rognures dépouillées qui le couvrent. On peut naturellement combiner ensemble deux ou un plus grand nombre de cylindres.
- La richesse en étain des rognures étant de 5 pour 100, on a pour 1,000 kilog. 111 kilog. de chloride d’étain anhydre tétrachloride d’étain et 950 kilog. de fer. Théoriquement parlant, on aurait besoin pour 1,000 kilog. de rognures, de 61 kilog. 12 de chlore, mais comme il faut toujours remplir de gaz la capacité tout entière, on en use une plus forte proportion ; mais en général, 80 kilog. doivent suffire.
- Le procédé a déjà été appliqué en Suisse avec le plus grand succès.
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- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- EXPOSITION DE PHILADELPHIE.
- L’Assemblée nationale a adopté la loi dont la teneur suit :
- Article unique. — Il est ouvert au ministère de l’agriculture et du commerce, sur le budget de l’exercice 1876, au chapitre 15, un crédit de six cent mille francs (600,000 fr.) pour les dépenses de l’Exposition internationale universelle de Philadelphie.
- Délibéré en séance publique, à Versailles, le 15 juin 1875. Le président,
- Signé : duc D'AUDIFFRET-PASQUIER.
- Le président de la République promulgue la présente loi.
- Maréchal de MAC-MAHON, duc DE MAGENTA.
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- Un arrêté ministériel du 30 juin porte :
- Art. 1er. — Un comité choisi parmi les membres de la commission supérieure des expositions internationales, parmi les députés membres du comité extra-parlementaire qui s’est déjà formé pour l’exposition de Philadelphie et parmi les industriels, négociants ou toutes autres personnes qui entretiennent en France le plus de relations avec les Etats-Unis d’Amérique, sera chargé, avec le concours des deux commissaires généraux des expositions internationales, de faciliter et d’encourager la présence de nos nationaux à l’exposition de Philadelphie.
- Art. 2. — Sont nommés membres du comité chargé, sous la présidence du ministre de l’agriculture et du commerce, de faciliter et d’encourager la participation française à l’exposition de Philadelphie : MM. Duclere, vice-président de l’Assemblée nationale ; le marquis de Talhouët, le baron de Soubeyran, Wolowski, le marquis de La-fayette, Bonnet, Flotard, Laboulaye, Dietz-Monin, le comte de Bouillé, le vicomte d’Haussonville, de Chabrol, Jullien, députés à l’Assemblée nationale; le secrétaire général du ministère de l’agriculture et du commerce, commissaire général ; le directeur général des douanes ; le directeur des beaux-arts ; le directeur des consulats et affaires commerciales au ministère des affaires étrangères ; Outrey, ministre plénipotentiaire; du Sommerard, directeur du musée des Thermes et de l’hôtel de Cluny, commissaire général; le directeur adjoint du commerce extérieur ; le président de la chambre de commerce de Paris ; Guillaume, membre de l’Institut; le marquis de Rochamheau; le baron Alphonse de Rothschild ; Siebert ; Marne (Alfred), imprimeur-éditeur à Tours ; Laveissière (Jules), négociant en métaux.
- Secrétaire : M. Roulleaux-Dugage, attaché au commissariat général des expositions internationales, chargé du service des installations à l’Exposition universelle devienne.
- Secrétaire adjoint : M. de Fallois, ancien chef de cabinet au ministère des travaux publics.
- Art. 3. — Les deux commissaires généraux des expositions internationales sont chargés de l’exécution du présent arrêté.
- Versailles, le 30 juin 1875.
- C. DE MEAUX.
- MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DU COMMERCE.
- ESPAGNE.
- Douanes. — Réduction des droits dit tarif prorogée.
- En vertu de l’art. 4 du décret du 12 juillet 1869,
- les droits du tarif des douanes espagnoles actuellement en-vigueur, devaient être abaissés, à partir du Ie*’ juillet 1875, à 15 p. 0/0 pour ceux qui n’atteignent pas 20 0/0 et de 1/3 pour ceux de 20 0/0 et au-dessus. Le gouvernement espagnol, en raison des circonstances politiques dans lesquelles se trouve l’Espagne, a rendu, le 17 juin 1875, le décret suivant :
- « Art. 1er. — Est suspendue l’application de la base 5 de la loi du 1er juillet 1869, aux termes de laquelle devaient être graduellement réduits, à partir du 1er juillet prochain, les droits du tarif des douanes.
- « Art. 2. — Les Cortès fixeront la date à laquelle seront appliquées les dispositions de la base précitée. »
- Navigation. — Malaga. — Droits de quai.t
- Par un décret du 11 juin 1875, le gouvernement espagnol a établi dans le port de Malaga, sur le chargement et le déchargement des marchandises, un tarif des droits de quai, dont le produit sera affecté aux travaux du port.
- Voici, d’après le tarif, les droits applicables aux marchandises d’exportation française à destination de l’Espagne :
- 1er groupe. — 100 kil., 0 fr. 38.
- Bestiaux. — Bimbeloterie. — Chapeaux. — Chevaux, ânes et mulets. — Cristaux. — Eau-de-vie et liqueurs. — Feutres. — Fils de toute sorte. — Gommes. — Horlogerie. — Huiles fixes autres que d’olives en caisses. — Meubles. — Mercerie — Orfèvrerie et bijouterie. — Outils et ouvrages en fer. — Papier de toute sorte. — Phosphore. — Tabac fabriqué. — Tissus et passementerie de toute sorte. — Voitures.
- 2e groupe. — 100 kil., 0 fr. 27.
- Cacao. — Café. — Coton en laine. — Cuivre. — Fromages. — Laines. — Peaux brutes. — Peaux préparées. — Poisson salé. — Sucre raffiné.
- 3° groupe. — 100 kil., 0 fr. 135.
- Céréales (grains et farines). — Huiles d’olive et autres en futailles. — Machines et mécaniques. — Soudes. — Verre. — Vins.
- 4e groupe. — 100 kil. 0 fr. 07..
- Fer. — Poterie. — Résines.
- 5e groupe. — 100 kil. 0 fr. 43.
- Houille.
- PIRATERIE LITTÉRAIRE.
- On lit dans le Reimann’s Farber-Zeitung ;
- « Un certain M.. S , natif de Breslaû (Prusse), commerçant en couleurs, établi dans une petite
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- localité belge, a pris la coutume malhonnête de composer un soi-disant « Journal de Teinture » à l’aide des articles de notre propre feuille, dont il copie insolemment des pages entières sans en annoncer l’origine.
- « Ce procédé indélicat et méprisable ne pouvait nous rester inconnu ; de nombreux avis de Belgique et de France nous l’annonçaient, et nos amis nous engageaiènt sérieusement à poursuivre ce misérable procédé, que la justice interdit dans tout pays civilisé. En conséquence, nous avons fait les premières démarches auprès des tribunaux belges, et nous ne doutons certainement pas de l’issue de ce procès.
- « La manière d’agir du sieur M.. S.............. ne serait-elle pas défendue par les lois, qu’elle serait quand même détestée par tout honnête homme. En effet, peut-on imaginer quelque chose de plus vile, et de plus lâche, que de voler à un écrivain, les fruits de ses recherches et de son intelligence en copiant servilement son journal, sans aucun avis sur la provenance des articles ? C’est une façon de faire croire au lecteur que ces œuvres intellectuelles sont coulées de la plume du susdit marchand de couleurs, lequel cependant n’avait jamais eu la moindre notion de la teinture, ni de •fabrication des produits ti nctoriaux.
- « Et malgré cette ignorance, le sieur M.. S......., assure toujours qu’il fabrique lui-même des couleurs d’aniline, alors que chacun sait qu’il ne fabrique absolument rien, et que s’il parle d’une fabrication, ce ne peut être que de celle des maisons allemandes, où il achète des couleurs, qu’il revend ensuite à ses rares clients, sous des noms fantastiques, et comme provenant de sa fabrique imaginaire.
- « Avec ces renseignements, nos lecteurs pourront juger ce qu’est ce marchand de couleurs et son pauvre commerce, ainsi que son « teinturier menteur ». Nous ferons connaître, en temps voulu, le résultat de nos poursuites contre le susdit sieur M.. S..... (de Breslau, en Prusse). »
- Le Moniteur de la Teinture a également à se plaindre des mêmes faits et les a plusieurs fois signalés, mais il ne peut se résoudre à les prendre au sérieux, vu l’insignifiance du prétendu journal belge et de son auteur (ce Prussien en rupture de landwehr) : cependant nous nous sommes mis légalement en règle : tous les numéros du Moniteur de la Teinture étant déposés au ministère de l’intérieur avant leur distribution, la priorité de nos articles de fond est ainsi établie ; d’un autre côté, nous avons collationné la feuille plagiaire, c’est-à-dire le corps du délit, et nous sommes, par conséquent, en mesure de sévir
- quand nous le jugerons convenable.
- A ce propos, il est bon de faire remarquer que s’il est excessivement déloyal de s’attribuer les travaux de ses confrères (en admettant qu’il y ait confraternité entre frelons et abeilles), il est tout aussi indélicat, et plus perfide encore de reproduire leurs articles, suivis de leur signature, mais sans indiquer le titre de la publication d’où ils sont extraits ; ce qui pourrait faire supposer que l’auteur de ces articles a abandonné le journal où il est connu, pour passer dans la rédaction du soi-disant concurrent, si, d’ailleurs, dans le cas actuel, cette supposition n’était absurde.
- Enfin, il n’est pas davantage permis à un éditeur de journaux de reproduire les articles des autres, même en les citant; ceci est, à la vérité, un usage de bonne confraternité adopté dans le journalisme, et loin de s’y opposer, souvent on est flatté ; mais pour en avoir réellement le droit, il faut des conventions positives, ou tout au moins, pouvoir s’autoriser de la réciprocité ; et quoi qu’il en soit, s’il est admissible que l’on emprunte aux confrères avec lesquels on est en relations courtoises, les articles intéressant la spécialité que l’on représente, il n’en est plus ainsi, lorsque, s’adressant à la même clientèle, on a la prétention de publier une feuille similaire ; dans ce cas, il serait véritablement trop commode de pouvoir alimenter cette publication aux dépens des prétendues rivales ; car, à ceux qui n’ont pas la pudeur de comprendre cette réserve, les tribunaux sont à même de la leur imposer.
- Mais, depuis dix-neuf ans qu’il existe, le Moniteur de la Teinture en a bien vu d’autres, et ne s’en porte pas plus mal... Que ses parasites trépassés reposent en paix, et que ceux qui grouillent encore ne le démangent pas trop, ou gare le coup d’ongle !
- Quant à celui dont il est question, ne pouvant plus pressurer les journaux de teinture allemands et français, que va-t-il devenir? Réduit aux abois, il se cramponnera plus furieusement encore à la chimie de M. Dumas et à d’autres ouvrages de trente années, de date, dans lesquels il plonge déjà si largement son suçoir; mais encore leurs auteurs ne permettront pas de les rééditer avant qu’ils les aient remis au niveau de la science moderne. .. Comment le malheureux se tirera-t-il de tout cet insecticide ?
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 49- Vol., N" il ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Juillet 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des laines en couleur marron (suite), par M. Ch. Drevet fils : Marrons sur laines en vrac, par l'alun ; id. des laines filées. — Machine à déchiqueter les bois de teinture, de M. Arbey (gravure). — Crayons à copier à base de couleurs d’aniline, (échantillon). — Impression à la coralline sur laine, par
- M. KIELMAYER — Teinture par placage et sans eaux, des tissus de soie, de laine et autres, tapisseries, etc., par M. Petit-Didier.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Revivification des sels de bousage. — Coloration des métaux. — Nos tissus de laine au Chili. — Statistique sommaire des industries textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Exposition de Philadelphie; section française.—Brevets d’invention.
- CHRONIQUE
- Nous ne pouvons que répéter ou confirmer les indications de notre précédente Chronique, relativement à la marche de la fabrication et des affaires.
- C’est ainsi qu’à Roubaix on continue à signaler une activité exceptionnelle de la fabrique, notamment pour les exportations de popelines et de satins écrus. Reims, Sedan écoulent leurs produits d’une manière courante, c’est-à-dire satisfaisante.
- Cependant, Elbeuf et toute sa région semblent subir un moment d’arrêt, et il peut être attribué aux inondations qui, après avoir dévasté le Midi, ont également porté leurs désastres dans les plaines normandes ; certaines filatures et manufactures de Lisieux et des vallées de la Toucques et de l’Orbiquet en ont considérablement souffert.
- Ce n’est que par intermittence, dit le Jacquard, que les ventes ont eu lieu sur la place d’Elbeuf, néanmoins l’écoulement des tissus fabriqués pour l’hiver se fait assez facilement ; les genres pantalons et paletots sont particulièrement recherchés, ces derniers surtout, que les manufactures elbeuviennes sont arrivées à produire dans des conditions extraordinaires de bon marché.
- A Louviers, la fabrique est assez favorisée et l’année courante sera pour cette place la meilleure depuis la guerre.
- Les fabriques du Midi qui, ainsi que nous l’avions annoncé, ont peu souffert des inondations, sont dans une situation généralement
- bonne ; le Tarn, l’Hérault sont bien occupés, notamment la Bastide-Rouairoux et Bédarieux. Carcassonne écoule ses produits, mais se plaint du peu de bénéfices qu’elle réalise.
- A Vienne (Isère), la situation est excellente ; la majeure partie des tissus d’hiver fabriqués sur celte place a trouvé des placements avantageux.
- Le marché des soies et soieries est calme à Lyon, comme cela arrive généralement à cette époque de l’année.
- Actuellement, on ne demande que de l’étoffe moyenne ; les beaux tissus de soie sont délaissés et on observe une prédominance de plus en plus marquée, des lainages dans le corps de la robe. Par suite, on recherche principalement pour la fabrication la soie ordinaire et même la basse soie.
- Ainsi le veut la loi du bon marché et aussi celle de la mode.
- En fait de mode, il est facile de prévoir que, cet hiver, elle restera aux costumes à couleurs assorties, c’est-à-dire à fond d’une certaine nuance, et garnitures d’une couleur différente, mais dont l’assemblage doit être calculé pour un effet de contraste harmonieux ; c’est ici surtout que la loi du contraste des couleurs, formulée par M. Chevreul, trouverait une utile application.
- Pour la campagne de 1873-1874, on a enregistré sur le marché lyonnais la vente de 3,462,675 kil. de soies ; celle de 1874-1875 donne 4,531,227 kil., chiffres les plus élevés qu’on ait encore eu à signaler.
- Lescotonnades ne sont pas dans une situation moins prospère ; les commandes ayant abondé, la place de Rouen est dépourvue de marchandises, malgré le calme apparent des affaires. On doit
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- s’attendre à une hausse pour la saison prochaine.
- Voici, pour le présent, quelques chiffres extraits des cotes commerciales de cette place : calicot, 35 à 37 centimes le mètre ; longotto, impression, 55 à 56 centimes ; cretonne moyenne qualité, 65 à 68 centimes.
- A Lille, peu de modifications dans le courant des affaires. Les lins et les fils maintiennent leurs prix ; la toile est en hausse par suite des demandes, et on a l’espérance d’une saison avantageuse.
- Comme on le voit, les industries textiles sont dans une situation exceptionnellement favorable; nous regrettons d’avoir à constater qu’il n’en est malheureusement pas de même pour toutes nos industries nationales ; la métallurgie, par exemple, est dans un état de marasme très-inquiétant.
- A l’étranger, l’industrie des fils et tissus reprend une certaine activité, surtout pour l’article lainages; des avis de Bradfort, Halifax, Hud-dersfield, Leeds, Leicester, Turin, Vienne (Autriche), constatent ce mouvement; les nouvelles ne sont pas aussi favorables de l’Espagne et de l’Allemagne -, on écrit même de Berlin que les affaires rencontrent de grandes difficultés par suite du malaise du commerce de détail, qui achète peu et paie mal, et de l’exportation, qui laisse énormément à désirer.
- Manchester, encore impressionné du désastre financier que nous avons annoncé, auquel s’en ajoute un, bien moins important à la vérité, d’une maison de Londres, ainsi que des mauvaises nouvelles des Indes, et de la Chine, se remet difficilement aux affaires.
- Les articles susceptibles d’un bon placement en Amérique sont, d’après les dernières nouvelles de New-York, les soieries grisailles et fantaisies; par contre, on demande peu de soies noires et en couleurs pures. Les rubans en faille noire sont très-demandés. Les lainages sont d’une vente plus difficile. Les toiles, broderies et dentelles sont dans un complet état de délaissement.
- Puisque nous avons été amenés à dire un mot des genres et couleurs préférés par la grande consommation, voyons, en ce qui concerne les teintes, quel est le goût de la fashion et de la haute élégance, et pour cela, analysons quelques toilettes ayant fait assez de sensation dans le monde de la grande mode.
- A une fête qui vient d’avoir lieu en Angleterre, pour célébrer la majorité d’un personnage impor-
- tant, Mme la Maréchale de Mac-Mahon portait une robe en faille verte-grenouille (nous n’aimons pas ce nom de nuance) avec garnitures maïs. Une autre toilette était en gaze de Chambéry rose; une autre en faille grise, une autre mauve. On remarquait que les broderies paille étaient très en faveur pour voilettes, cols, volants, etc.
- Dans une réception à l’ambassade ottomane, les toilettes les plus remarquées étaient : une robe faille couleur chair, avec tuniques blanches, puis une toilette bleue turquoise avec traîne d’herbes sauvages, bleuets, coquelicots, etc.; une autre dame portait une robe en faille couleur d’ambre laiteux, brodée en soie blanche, traîne queue de paon, et pour coiffure, une aile d’oiseau des îles et des fleurs naturelles.
- L’oiseau joue toujours un grand rôle dans la coiffure féminine, et en voici encore un exemple dans la description d’un article de mode : « Chapeau en grosse paille Panama, calotte haute et pointue, bords garnis de plumes fauves, et de côté, on attache un oiseau entier. »
- Cette incursion dans le domaine des modes, où une femme serait bien mieux à son aise que nous, ne peut nous être, cependant, complètement indifférente, et puisque nous nous y sommes engagés, continuons par l’indication de quelques autres costumes, ce que, d’ailleurs, nous ne faisons que d’après des renseignements provenant de hautes autorités dans ces matières :
- Pour costumes de ville et de château, on indique : Batiste unie bleu-ciel foncé, gris-cendre, blé; linon à rayures grises et bleues, grises et roses, mauves et blanches, grises et vertes -, ceintures et nœuds en linon uni, rose, bleu, mauve, vert.
- Pour voyage, manteau en laine d’Edimbourg, à larges carreaux bleus et noirs, frangé.
- Enfin, à l’adresse de nos lecteurs teinturiers en peaux, signalons, comme étant très-appréciés, les chaussures en peau gris-foncé, mordoré, bronzé; cette dernière couleur surtout est recherchée; elle diminue, paraît-il, le volume apparent du pied.
- Si nous cherchons à dégager de ces descriptions une teinte particulièrement en faveur, nous ne remarquerons aucune préférence spéciale, et nous verrons que tous les goûts s’y trouvent ' représentés.
- Maintenant, il nous faut laisser ce chapitre et revenir à des questions plus prosaïques, mais qui
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- nous sont aussi beaucoup plus familières; nous dirons donc quelques mots rapides du commerce des matières colorantes qui, du reste, n’offre rien de remarquable.
- Les bois de campêche se raniment au Havre et sont recherchés par les fabricants d’extraits ; les bois jaunes sont toujours bien tenus. Les curcu-mas donnent lieu à peu d’affaires.
- Au Havre, les indigos qui avaient paru se relever sont complètement délaissés à Marseille et en général tendent toujours à la baisse.
- Les rocous sont très-demandés à Bordeaux, et les prix sont en hausse; la spéculation s’est emparée non-seulement des marchandises existant sur place, mais encore de tout ce qui est attendu.
- Les cachous bruns sont toujours à bas prix et les jaunes bien tenus.
- Aucun changement à signaler sur les anilines, quant aux prix. Une nouvelle couleur, d’un très-beau rouge mais très-chère, commence à être livrée au commerce, après avoir été découverte et travaillée depuis plus d’un an ; nous reparlerons de ce produit, auquel on a donné le nom d'Eosine.
- Comme fait industriel, nous signalerons l’ou-verture de l’exposition dite « des industries maritimes et fluviales » qui a eu lieu le 10 courant au Palais de l’Industrie, à Paris.
- Nous ne pouvons encore rien dire de cette exposition qui, bien qu’ouverte, n’est pas encore installée.
- F. GOUILLON.
- TEINTURE DES LAINES
- EN COULEUR MARRON
- (Suite) (1).
- MARRONS SUR LAINE PAR L’ALUN.
- Considérations générales.
- D’après ce que nous avons vu par les articles précédents, on peut obtenir des marrons réunissant, au point de vue de la coloration, les avantages que peut désirer le fabricant aussi bien que le consommateur.
- Les marrons obtenus par l’alun et l’orseille offrent des tons de nuances très-variées et sont d’une application facile et rapide ; c’est l’orseille, le bois
- (1) Voir année courante, n°s du 20 janvier, du 5 et 20 février, pages 16,28 et 40.
- jaune, le curcuma et le sulfate d’indigo qui concourent à cette coloration ; les nuances fournies par ce procédé ne présentent pas une fixité aussi grande que par la couperose ou par le chromale, mais en vue de la facilité de l’exécution, ce genre jouit toujours et jouira longtemps de la préférence qui lui est acquise. Aujourd’hui l’on est arrivé à teindre à grande vitesse un nombre relatif très-grand de pièces dans le même appareil où l’on teindrait beaucoup moins des mêmes pièces par les autres procédés.
- Voici à ce sujet, l’organisation appropriée à ce genre de teinture : dans une chaudière en métal ou dans un vaseen bois ou en pierre, au moyen du feu nu ou de la vapeur suivant le cas, on entre quatre, cinq ou six pièces d’un seul coup-, le vase est rectangulaire, pourvu intérieurement d’une cloison à jour, distante de 20 ou 23 centimètres de la paroi de derrière et séparant celui-ci en 2 parties ; celte cloison s’étend dans toute la largeur de la chaudière et part du niveau ou bord supérieur jusqu’au fond. Le double fond n’est pas nécessaire, la partie de la chaudière où doivent être immergées les pièces, est divisée perpendiculairement à la cloison, en autant de compartiments que l’on teindra de pièces; ces compartiments sont fermés par de simples barres ou traverses pa tant du milieu de la chaudière jusque sur la cloison. On comprend que chaque pièce ne puisse varier que dans l’espace du compartiment et.ne puisse ainsi venir se croiser avec la pièce voisine.
- Le tour ou moulinet est d’un fort diamètre et tourne à une grande vitesse, il est lisse et représente un cylindre. Cette disposition empêche la pièce de glisser sur le moulinet et a l’avantage de ne pas pas projeter de bain en dehors de la chaudière, ce qui arriverait incontestablement avec un moulinet à ailettes.
- Dans le cas de chauffage à la vapeur, le serpentin est logé dans l’espace compris entre la cloison et la paroi de derrière de la chaudière.
- Le moulnet tourne dans le sens opposé où on tourne généralement; c’est-à-dire que la pièce au lieu de se dérouler de devant en arrière, se déroule au contraire d’arrière en avant. Un ouvrier surveille la marche des pièces et il n’y a pas besoin de fonceur ni de metteur au large comme dans les cas ordinaires. Les pièces marchent donc en cordon. On voit par là que les bains doivent toujours être exempts de poudres ou de copeaux sans quoi on serait exposé à des chamarrures.'
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Les regreffages se font pendant la marche sans qu’il soit nécessaire de monter les pièces sur le moulinet ; pour cela on ajoute au bain, dans la partie où se trouvent les serpentins,'la dissolution delà matière colorante jugée nécessaire au complément de la nuance voulue.
- Il va sans dire que ce moyen n’est pas exclusif et que l’on peut teindre à l’orseille par l’ancienne organisation avec tourneur, metteur au large et fonceur.
- J’ai cru devoir signaler cette organisation parce qu’elle réalise une grande économie de temps, de main-d’œuvre et par conséquent de frais généraux et qu’elle permet de produire beaucoup avec un outillage restreint.
- Maintenant entrons dans l’étude des moyens pratiques de teindre les laines soit en vrac soit filées, soit en pièces.
- MARRONS SUR LAINES EN VRAC PAR L’ALUN.
- Je ne sais si je dois m’arrêter longtemps sur ce genre qui est très-restreint et dont les applications ne s’étendent qu’à un très-petit nombre de cas. Les laines teintes sous cet aspect sont en effet assujetties à des transformations qui ne manqueraient pas d’altérer profondément la couleur, en détruisant le brillant velouté de la nuance, tout en dégradant le fond. Je traiterai donc simplement de la marche de l’opération en général, les observations que j’en déduirai s’appliquant du reste aux autres cas des laines filées ou tissées.
- L’expérience m’a démontré que la coloration en marron par l’orseille, le bois jaune et le sulfate d’indigo sur mordant d’alun, est plus riche et mieux tranchée en divisant l’opération en deux phases : le mordant et la teinture.
- Le mordant et la teinture peuvent se donner sur le même bain ou sur bains séparés en tous cas, voici comment il convient d’opérer :
- Marron clair.
- Pour 100 kil. de laine en vrac ;
- Alun ordinaire ou épuré . 14 k.
- Tartre cristallisé blanc ou rouge 4.500
- Orseillevioletteourougede 35 à 40 kil.
- Extrait pâteux de bois jaune 10 à 12 kil,
- Curcuma. ..... 3 à 4 kil, Sulfate d’indigo (suivant qualité) de , 4 à 5 kil.
- On entre la laine sur un bain chaud avec l’alun et le tartre et l’on fait bouillir à bon bouillon bien soutenu, pendant 35 à 40 minutes-, on sort la laine et on garnit le bain avec la quantité des matières colorantes jugée nécessaire; on rentre la laine et on pousse à l’ébullition que l’on soutient pendant une heure.
- Les regreflages peuvent se faire au cassin en semant la dissolution pendant le crochetage (manipulation donnée au moyen de crochets en fer emmanchés à de longues perches et dont se servent les ouvriers pour travailler la laine). Après une heure ou une heure et demie de pause, on peut considérer l’opération comme terminée, sortir la laine et disposer le bain pour une seconde entrée.
- On peut aussi sans inconvénients, entrer les laines sur un bain tout garni des sels et des matières colorantes-, dans ce cas, il est prudent d’entrer à une température ne dépassant pas 60° et de ne pousser au bouillon que quand on juge la masse bien unie.
- Marron moyen.
- Pour 100 kil. laines en vrac :
- Alun ordinaire ou épuré . 14 kil.
- Tartre cristallisé, blanc ou rouge......................4^500
- Orseille violette ou rouge, de.........................38 à 43 kil.
- Extrait pâteux de bois jaune, de, . . . . 11 à 13 kil.
- Curcuma.......................... 3,500 à 4,500 Sulfate d’indigo, de . . 5 à 6 kil.
- La quantité de mordant reste la même. Les matières colorantes seules sont augmentées dans des rapports qu’il est très-difficile de déterminer, ces matières variant à l’infini tant par le rendement que par la qualité.
- L’orseille suivant son âge et son genre de fabrication est sujette à donner des résultats très-diffé-rents; il est donc difficile de déterminer d’une façon même approximative les quantités nécessaires. Le bois jaune et le curcuma sont plus suivis, mais le sulfate d'indigo est loin d’avoir une composition fixe. Chaque opérateur devra donc s’attacher à déterminer lui-même les rapports des matières qu’il aura entre les mains, ce rapport changeant du reste à chaque nouvel approvisionnement.
- Les manipulations sont les mêmes dans les deux cas.
- Marron foncé.
- Pour 100 kil. laine en vrac :
- Alun ordinaire ou épuré . 44 kil.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Tartre cristallisé blanc ou rouge 4,40
- Orseille violette ou rouge de............................40 à 45 kil.
- Extrait pâteux de bois jaune de 12 à 14 kil.
- Curcuma............................4 à 3 kil.
- Sulfate d’indigo. ... 6 à 7 kil.
- Comme dans les deux cas précédents la quantité de sel est invariable parcequ'elle est suffisante et qu’elle s’applique a des colorations très-diverses depuis des claires jusqu’à de très-foncées et'qu’en somme, il vaut mieux pécher par excès que par défaut.
- L’alun épuré n’offre dans le cas qui nous occupe aucun avantage sur l’alun déroché. Le tartre doit être considéré en vue de sa pureté et du tartrate de potasse qu’il contient réellement-, des lies peuvent être substituées à des cristaux mais il va sans dire qu’il en faudra des quantités beaucoup plus grandes. Les cristaux de tartre seraient d’un dosage plus sûr si la spéculation n’y mêlait du sulfate de soude que l’opérateur ne pourrait découvrir qu’à l’aide de recherches en dehors de ses habitudes ou qui lui demanderaient un temps précieux et qu’il doit consacrer à la production. L’orseille est toujours vio-lette; elle n’est livrée rouge que sur la recommandation de l’acheteur, d’ailleurs l’orseille si violette qu’elle soit, devient rouge en présence de l’alun contenu dans le bain.
- Si je répète ici que l’application du procédé de teinture en marron par l’alun sur laine en vrac est excessivement limité et reste renfermé dans des cas exclusifs, les recettes qui précèdent peuvent donc être de quelqu’utilité outre qu’elles ont eu pour but de montrer le rapport des matières tinctoriales et qu’elles m’ont permis de faire ressortir dans les considérations générales celles qui seront applicables aux cas que nous allons exposer, sans que nous ayons besoin de revenir sur ce sujet.
- TEINTURE EN MARRON SUR LAINES FILÉES PAR L’ALUN.
- G’est vraiment le cas de ce genre de teinture -, c’est là que l’orseille doublée de l’alun peut revendiquer ses véritables services, l’orseille est chez elle. A tout Seigneur tout honneur, donc faisons ici la place la plus large possible pour qu’elle s’y trouve à son aise et que nous tirions de ce procédé tout le fruit désirable.
- On sait quelle importance ont, dans l’industrie
- lainière, les laines en écheveau et combien la couleur marron est recherchée pour des effets aussi divers qu’agréables -, la bonneterie, la passementerie, le tricot, la tapisserie, etc., sont des champs immenses où peut se donner carrière, l’initiative du teinturier. Pour nous qui envisageons la question à un point de vue plus général nous ne la considérons que dans ses éléments principaux.
- Marron clair.
- Pour 100 kil. laine filée :
- Alun ordinaire . . . . 14 kil.
- Tartre cristallisée . . . 4 kil 3
- Orseille.........................35 à 40 kil.
- Extrait pâteux de bois jaune 18 à 12 kil.
- Curcuma............................3 à 4 kil.
- Sulfate d’indigo, suivant qualité, 4 à 5 kil.
- Les écheveaux étant bien mochés et parfaitement rincés, on les entre sur un bain chargé d’alun et de tartre, on les mène pendant 15 à 20 minutes à une température de 65 à 70 degrés centigrades, puis on pousse à l’ébullition, qu’il sera bon de soutenir bien accusée pendant 20 minutes.
- On sort les écheveaux que l’on évente à froid, puis on les rentre sur bain rafraîchi et chargé des matières colorantes ; on les mène rapidement jusqu’à uniture, puis on pousse à l’ébullition, qui doit durer environ une demi-heure.
- On échantillonne, on regrefle s’il y a lieu et on rentre pour 20 minutes, et ainsi de suite de 20 minutes en 20 minutes. Si par hasard la nuance était obtenue du premier coup, il conviendrait quand même de rentrer la mise pour 10 minutes pour assurer une parfaite uniture.
- Après teinture, on devra éventer les écheveaux jusqu’à complet refroidissement et envoyer de suite au lavoir pour essorer et sécher ensuite, si faire se peut, afin d’éviter des mal-uniture causées par l’orseille qui ne manquerait pas de rougir la partie où se porterait l’égout.
- L’orseille devra être lavée sur un tamis, afin que le lichen ne se mêle pas aux brins des fils de laine ce qui causerait beaucoup d’embarras.
- Il est préférable que la coloration ne soit acquise que par un ou deux regreffages -, ils assurent le ton de nuanceet tranchent mieux l’écheveau.
- Ch. Drevet fils.
- La suite au prochain numéro.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- MACHINE A DÉCHIQUETER
- LES BOIS DE TEINTURE
- De M. Arbey.
- Pour diviser les bois de teinture destinés soit à la fabrication des extraits, soit a la formation directe des bains, plusieurs moyens sont en usage ; ce sont le varlopage, l’effilage et le poudrage.
- La machine représentée parla figure 37 ci-contre, produit à volonté ces trois genres de division -, elle se compose d’un fort plateau ou roue pleine, portant une série de couteaux, qui attaquent, par des ouvertures ménagées dans le plateau, la bûche de
- bois que l’on présente dans une sorte de trémie inclinée, où l’ouvrier la pousse contre le plateau porte-lames.
- Cette disposition évite à l'ouvrier les trépidations et les contre-coups qu’il reçoit, notamment au passage des nœuds, lorsqu’il tient la bûche à la main et la presse contre les couteaux à l’aide d’un levier appliqué sur les reins.
- Les lames font, avec les fibres du bois, un angle d’environ 70 degrés -, elles sont droites ou planes s’il s’agit de produire des copeaux ; pour l’effilage, elles sont cannelées et, selon un réglage approprié, on obtient des fragments plus ou moins volumineux ou plus ou moins fins ; ces brins peuvent même arriver à une division telle qu’ils ont l’apparence
- Fig. 37. —Machine à déchiqueter les bois de teinture.
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- d’une poudre fibreuse, forme très-favorable pour les décoctions, et dans ce cas, on obtient alors le poudrage. Pour produire ces différents effets, les couteaux de la machine sont mobiles et peuvent se régler ou se changer à volonté.
- Le bâti de la machine a la forme d’une caisse dans laquelle tombent les bois déchiquetés, et une i ouverture pratiquée sur l’un de ses angles permet | de les en retirer aisément. I
- Le travail de cette machine est très-facile à exécuter- elle est mise en mouvement par le moteur de l’établissement où elle fonctionne, et il suffit d’un ouvrier pour pousser et conduire les bûches. Les nœuds des bois n’ont d’autres inconvénients que de nécessiter un affûtage plus fréquent des lames.
- Le constructeur a établi cette machine sous deux forces ou dimensions.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Le no 1 emploie environ-deux chevaux-vapeur de force motrice, sa vitesse doit être de 350 tours à la minute et, dans ces conditions, produit en moyenne 1,800 kilog. de copeaux ou 800 kilog. de poudre par dix heures de travail. Il occupe un emplacement de 1 m. 50 sur 1 m. 50; son poids est de 1,300 kilog.
- La machine no 2 exige un cheval de force, sa vitesse, unpeusupérieure à celle de la précédente, est de 450 tours à la minute-, sa production est d’environ moitié de la machine n° 1 ; elle occupe un mètre carré de surface et pèse 400 kilog.
- Ces deux outils sont combinés pour offrir une très-grande solidité, un travail facile et régulier, et répondent parfaitement aux nécessités de leur destination.
- s F. GOUILLON.
- CRAYONS A COPIER
- A BASE DE COULEURS D’ANILINE
- Ces crayons tracent des traits semblables à ceux des crayons ordinaires, c’est-à-dire à la mine de plomb, mais lorsque le dessin ou l’écriture est lége-rement humecté, ils apparaissentd'un beau violet.
- Si l’on applique sur la feuille écrite un papier à copier mouillé et que l’on presse, on obtient une copie violette, en même temps que le dessin lui-même prend cette nuance-, on procède de la même façon que pour copier une lettre écrite à l’encre communicative, sauf que le papier doit être assez fortement humecté.
- Nous donnons ci-dessus quelques lignes tracées avec ce crayon, et nos lecteurs pourront en développer la nuance à l’aide des moyens ci-dessus indiqués.
- C’est le violet d’aniline qui est la matière incorporée à la pâte du crayon, et nous donnons ci-dessous la copie littérale du brevet de MM. Lothar de Faber^ relatif à cet article, qui est très en faveur en ce moment et pique la curiosité du public.
- Brevet.
- Mon invention a pour objet un genre de crayons à copier pour les travaux d’écritures et de dessins. Ces crayons, composés à différents degrés de dureté, permettent de faire la correspondance ou des dessins, et d’en obtenir la reproduction, comme les travaux de même nature faits à la plume et à l’encre.
- Ils réunissent toutes les qualités des meilleurs crayons à mine de plomb et rendent ainsi l’écrivain et l’artiste aptes à les utiliser efficacement. Leur degré de dureté dépend de la proportion du kaolin dans la composition de la pâte graphique.
- Voici la composition de quatre sortes de crayons à copier :
- 10 Crayon no 1 très-tendre : 50 ] arties d’aniline, 37.5 parties de graphite et 12.5 de kaolin.
- 2° Crayon no 2, tendre : 46 parties d’aniline, 34 parties de graphite, 24 parties de kaolin.
- 3° Crayon no 3, dur : 30 parties d’aniline, 30 parties de graphite et 40 parties de kaolin.
- 4° Crayon no 4, très-dur : 25 parties de graphite et 50 parties de kaolin.
- Ces crayons sont fabriqués par la voie humide et à froid. ' .
- IMPRESSION A LA CORALLINE
- SUR LAINE
- Par M. KIELMAYER
- Le ponceau-coralline, qu’on désigne assez communément dans le commerce sous le nom impropre de purpurin, a trouvé depuis quelque temps de nombreuses applications dans la teinture sur laine; mais, jusqu’à présent, il n’a guère été employé dans les impressions sur cette même matière. La cause de cet abandon paraît être que la couleur rouge de la coralline se transforme très-aisément en jaune sous l’action des acides, et que cette coralline, lorsqu’on l’imprime sur la laine, se trouve trop facilement mise, de diverses manières, en contact avec des acides.
- M. Reimann, pour prévenir cette réaction désavantageuse, a employé avec succès la magnésie calcinée, tant avec la coralline soluble dans l’eau qu’avec celle qui se dissout dans l’alcool. La couleur qui en résulte est un rouge turc saturé qui, pendant des années, conserve tout son feu. Ce
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- rouge est d’environ 30 pour 100 meilleur marché que le rouge cochenille, et a de plus, sur celui-ci, l’avantage que, dans les lessivages à l’eau avec beaucoup de carbonate de chaux, il ne vire pas au bleu. L’emploi de cette couleur exige seulement, comme précaution, qu’on ne la dépose pas sur des parties cachemire, où elle serait entourée de tous côtés par des couleurs très-acides, qui neutraliseraient l’action de la magnésie.
- On peut l’employer sans aucune crainte par grandes parties pour bordures et miroirs, et sous le rapport du prix, comparé à celui du rouge de cochenille, elle parait, la plupart du temps, très-convenable,
- M, Reimann a opéré de la manière suivante :
- Coralline. ...... 80gram Glycérine.................... 1/16 litre Eau.......................... 1/4 litre dissous à chaud, qu’on mélange avec :
- Magnésie calcinée . . . . 140 gram.
- Eau............................... 1/4 litre et on épaissit le tout avec :
- Eau de gomme(500 gr. par litre.) 3/4 litre
- On imprime, on vaporise et on lave comme d’habitude.
- La coralline peut aussi être employée sur coton, comme belle couleur rouge pour articles vapeur, en imprimant sa solution de même avec addition de magnésie et épaississant d’amidon et d’albumine d’œuf. Il est bon, toutefois, de faire remarquer, à ce propos, que la couleur ne doit pas être trop ancienne, parce qu’avec le temps la magnésie et l’albumine contractent une combinaison insoluble qui rend la couleur dure et friable.
- Dans ces derniers temps, la coralline a trouvé dans l’impression sur coton, un autre mode fréquent d’emploi pour lequel on doit également recommander l’usage de la magnésie, de même comme agent de conservation, quoique ce mode de fabrication; qui frise un peu la falsification, ne mérite pas d’être recommandé. Il s’est, entre autres, déjà largement répandu dans quelques fabriques un mode d’impression de coton pour tapis, dans lequel les solutions de couleurs d’aniline et en particulier de la coralline, sont simplement épaissies à l’amidon ou à la gomme adragante et imprimées ainsi.
- (Technologiste.]
- TEINTURE
- PAR PLACAGE ET SANS EAU DES TISSUS DE SOIE, DE LAINE ET AUTRES, TAPISSERIES, ETC.
- Par M. Petit-Didier.
- Tous les teinturiers savent combien les étoffes de soie perdent de leur belle apparence lorsqu’elles sont trempées dans les bains de teinture; elles acquièrent, comme le fait remarquer M. Petit-Didier dans un brevet qu’il vient de prendre, ce qu’en termes d’atelier on nomme le toucher caoutchouc, c’est-à-dire qu’au lieu de ce toucher moelleux, souple, soyeux en un mot, qu’elles ont à l’état neuf, elles prennent un aspect sec et froid, et, comme le dit l’auteur, au lieu de céder à la main, elle la repousse.
- Pour lui conserver ses qualités premières, il faut donc éviter .dans la teinture l’emploi de l’eau, comme on l’a fait pour les nettoyages, grâce aux procédés à sec.
- Cette question est comprise par la plupart des teinturiers et plusieurs essais ont été dirigés dans cette voie; presque tous sont basés sur l’emploi de bains alcooliques, mais outre le prix élevé de l’alcool ou liquides analogues, les nuances ne sont jamais aussi vives et aussi tranchées que par les teintures ordinaires.
- Le procédé de M. Petit-Didier est tout différent de ceux-ci ; il est très-ingénieux et très-original ; mais il est long de manipulations ; toutefois, si les résultats sont satisfaisants (ce que nous ignorons encore), il compensera bien ces longueurs, que l’on ne compte pas lorsqu’il s’agit de certains articles de choix.
- Pour éviter les inconvénients du mouillage, dit l’auteur, il faut employer des couleurs dissoutes dans l’alcool, la benzine, l’essence de térébenthine, le sulfure de carbone, l’éther, etc., mais il faut encore un mordant susceptible de faire adhérer la couleur aux tissus ; or, les résines, solubles également dans les mêmes véhicules, s’allient parfaitement aux colorants et permettent de les appliquer aux tissus.
- Si alors on sèche ces étoffes et les soumet à la vaporisation, le colorant se fixe sur elles, et ensuite on les débarrasse, par plusieurs passages en ben-zine, des corps gras et résineux qui masquent leur brillant et leur donnent un aspect terne et gras.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Ainsi, dans 1 litre de benzine, on dissout 1 kil. de résine, 200 gr. de cire blanche et 50 gr. de blanc de baleine.
- D’autre part, on dissout dans l’alcool un colorant tel que les anilines rouges, violettes, bleues, vertes, jaunes, etc., les laques végétales ou tout autre qui puisse s'y dissoudre.
- On mêle la dissolution de couleur à la dissolution de mordant, en proportions voulues pour les nuances à obtenir, et on applique ce mélange sur les tissus en passant ceux-ci entre deux rouleaux garnis de caoutchouc, dont l’un baigne dans ledit mélange. On étend ensuite pour faire sécher.
- Lorsque l’étoffe est sèche, on fixe à la vapeur, et on fait sécher de nouveau.
- Enfin, on la passe dans trois bains de benzine, qui dissovent tous les corps gras et résineux, et il ne reste plus alors qu’à apprêter et plier.
- Pour les morceaux irréguliers du chiffonnage, on les passe morceau par morceau entre les deux cylindres, et l’opération se poursuit comme ci-dessus.
- Ce procédé, destiné principalement aux tissus de soie, peut néanmoins s’appliquer aussi à ceux de laine, de laine-soie, de laine-coton et même à d’autres articles.
- Il convient particulièrement pour le ravivage des tapisseries et, dans ce cas, le mélange s’applique au pinceau, en l’épaississant davantage, soit par du suif, soit par un excès de cire ou de blanc de baleine.
- Tel est le procédé de M. Petit-Didier, qui peut également être utilisé pour l’impression et autres travaux de ce genre.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- REVIVIFICATION
- DBS SELS DE BOUSAGE
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- Par MM, HIGGIN et STENHOUSE,
- Le mode de fixation auquel on a donné, dans l’industrie des toiles peintes, le nom de bousage^ parçe qu’on l’a opéré longtemps avec de là bouse de vache, a été remplacé dans ces temps derniers
- par des procédés nouveaux, dans lesquels on fait usage de sels d’arsenic et de phosphore,
- On avait l’habitudede rejeter les eaux qui avaient servi à ce mode de bousage, bien qu’elles continssent encore de notables quantités de sels : MM. Higgin et Stenhouse ont imaginé, pour revivifier ces sels, le procédé suivant : on commence par rendre les eaux-mères alcalines au moyen d’uti lait de chaux, puis on les additionne d’un sel de fer ou d’un sel de manganèse, et on laisse reposer. Il se forme un précipité qu’on jette, après décantation, sur un filtre en laine. Ce précipité contient l’arsenic et le phosphore; on en prend un échantillon pour y déterminer la proportion des bases, et on ajoute à la masse une quantité de protosulfure de sodium telle, qu’il y en ait un équivalent par équivalent de base.
- Le mélange est alors délayé dans l’eau, puis soumis à l’ébullition, dans des bassines, durant deux heures.
- On obtient ainsi une dissolution limpide de phosphate et d’arséniate de soude; si elle contient encore un peu de sulfure de sodium, on l’oxyde au moyen de l’hypocblorite de soude, et la liqueur peut ensuite être, de nouveau, employée au bousage, après, toutefois, qu’on l’aura neutralisée par un acide minéral, si elle se trouvait trop alcaline.
- COLORATION DES MÉTAUX
- On peut colorer rapidement les métaux en recouvrant leur surface d’une mince couche d’acide sulfurique en dissolution. Selon l’épaisseur de la couche et la durée de l’action on peut obtenir les teintes d’or, de cuivre, de carmin ; de brun-châtain, de bleu d’aniline clair, de blanc rougeâtre. Toutes ces teintes sont brillantes et si l’on a besoin de décaper les objets métalliques avant de les traiter par l’acide sulfurique la coloration ne souffre en rien du polissage.
- En mélangeant une dissolution de 42 gr. 5 d’acétate de plomb dans 225 gr. d’eau et échauffant le mélange à 88° ou 03°, celui-ci se décompose et donne lieu à un précipité de sulfure de plomb en flocons noirs ; si on plonge un objet métallique dans le bain, le précipité se dépose dessus et la coloration se produit avec une teinte qui dépend de l’épaisseur du précipité. Il faut avoir soin de chauffer afin
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- que la coloration devienne uniforme. Le fer traité de cette façon prend l’aspect d’un acier bleuâtre, le zinc au contraire, devient brun.
- En employant à la place de l’acétate de plomb une égale quantité d’acide sulfurique et échauffant un peu davantage que dans le premier cas, on peut colorer le bronze de canon en magnifique rouge, vert, très-stable.
- On obtient de fort belles imitations de marbre en enduisant les objets en bronze échauffés à 100°, avec une solution épaissie avec de la gomme adra-gante et soumettant ensuite à l’action du précipité dont il a été question plus haut.
- NOS TISSUS DE LAINE AU CHILI
- L’industrie des tissus de laine, dit le Jacquard, a toujours trouvé sur les marchés du Pacifique un débouché important. Les Allemands ont fait de grands efforts pour établir la concurrence; des employés et souvent même les fils des grands industriels allemands sont venus chercher, depuis trois années, le moyen de s’emparer de ce marché et sont parvenus à faire tomber les produits en défaveur.
- Toutefois, parmi nos tissus de laine cardée, foulée, nous maintiendrons le monopole pour les draps croisés, casimirs et castors, pour vêtements d’été et d’hiver, de même que pour les draps façonnés. Nos tissus de laine, marchandise courante, principalement les étoffes à pantalons, pourront conserver la préférence au Chili, grâce à leur bonne fabrication et leur prix avantageux.
- A côté de la draperie, nous avons, pour l’industrie textile de la laine, les châles, qui ont une grande concurrence à soutenir avec les produits nationaux des Berlinois, qui réussissent admirablement les châles.
- Parmi les tissus de laine cardée, nous pouvons fournir des couvertures pour la literie et pour les chevaux, des flanelles, des satins et casimirs-, parmi ceux de laine peignée, des mousselines, des mérinos, des tissus pour robes et gilets.
- STATISTIQUE SOMMAIRE
- DES INDUSTRIES TEXTILES
- Les industries textiles emploient plus d’un million de travailleurs et font vivre près de deux millions d’individus-, on n’a pu estimer leur production comme celle des autres industries -, on ne peut se rendre compte de leur puissance que par le matériel qu’elles mettent en mouvement. On connaît le nombre de broches de filatures et le nombre des métiers mécaniques-, quant aux métiers à la main, on a essayé d’en faire le recensement, ce qui présente de grandes difficultés : nous considérons les chiffres donnés par la statistique comme inexacts et de beaucoup au-dessous de la réalité ; nous ne nous occupons donc que des métiers mécaniques. Le coton est mis en œuvre par 4,610,000 broches actuellement en activité; nous avons perdu 1,600,000 broches avec nos provinces industrielles de l’Est. Or, nous possédions, en 1869, 6,119,000 broches : il s’ensuit que nous avons augmenté notre matériel depuis la guerre ; c’est dans le département du Nord et dans celui de la Loire que les augmentations importantes se sont produites. La Seine-Inférieure reste avec 1,409,000 broches, en diminution de 81,000 broches sur 1869; le Nord possède 1,200,000 broches, en augmentation de 250,000. Viennent après comme importance l’Eure avec 480,000 broches et les Vosges avec 429,000.
- Nous avons 62,000 métiers mécaniques à tisser le coton ; sur ce nombre, les Vosges, qui viennent en première ligne, en possèdent plus de 15,000, la Seine-Inférieure 12,000 ; les métiers à bras sont très-nombreux dans ce dernier département, dans l’Aube, la Mayenne, la Somme et le Rhône.
- La laine emploie 2,898,000 broches de filature au 1er janvier 1874 : son matériel s’est augmenté de 127,000 broches depuis 1869-, dans les chiffres de 1869 se trouvent 185,000 broches perdues avec l’Alsace; c’est donc en réalité une augmentation de 312,000 broches. La prospérité des années 1871 et 1872 a poussé à ce développement, qui est arrêté depuis deux ans par le prix élevé de la matière première. Le département du Nord compte à lui seul 1,054,000 broches de filature, soit plus du tiers de notre matériel de filature de laine ; 24,000 métiers mécaniques et plus de 60,000 métiers à bras complètent l’outillage de l’industrie de la laine,
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- sans compter les articles mélangés qui emploien le matériel suivant : 530,000 broches, 42,700 métiers mécaniques, 47,000 métiers à bras.
- Le chanvre et le lin ont à leur service 716,000 broches de filature ; ce chiffre est inférieur à celui de 4869, mais la diminution ne pèse que sur les broches qui, à cette époque, étaient inactives-, il y a au contraire augmentation du nombre de broches en activité. Le département du Nord possède à lui seul 544,000 broches, soit les trois quarts de notre matériel, et 9,000 métiers mécaniques sur 47,000 formant l’outillage de la France.
- La soie possède comme instruments de fabrication 26,000 bassines, 942 000 tavelles ou fuseaux répartis en 4,684 établissements où l’on fabrique les soies grèges -, celte industrie, localisée dans nos départements du sud-est, occupe près de 70,000 ouvriers, dont 51,000 femmes et 11,000 enfants. La filature des bourres de soie n’utilise que 343,000 broches sur 479,000 disponibles 28,000 métiers mécaniques et 78,000 métiers à bras forment le complément de l’outillage de la soie, cette grande industrie française.
- Les diverses industries que nous venons de passer rapidement en revue comptent 16,280 établissements, mis en mouvement par 320,955 chevaux-vapeur, et donnant du travail à 798,630 ouvriers, non compris les ouvriers travaillant aux tissages à bras. Autour de ces industries principales viennent s’en grouper beaucoup d’autres qui leur servent de satellites, dont le recensement est difficile, et n’eût été possible qu’en retardant le travail entrepris par l’administration.
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- EXPOSITION INTERNATIONALE DE PHILADELPHIE
- Section française.
- L’Exposition internationale de Philadelphie doit ouvrir le 10 mai 1876, pour fermer au mois de novembre de la même année.
- 1. — Les personnes qui désirent prendre part à l’Exposition de Philadelphie sont invitées à adresser sans délai leurs demandes d’admission soit au ministère de l’agriculture et du commerce, soit au commissariat général des expositions internationales, hôtel de Cluny, rue de Sommerard, à Paris,
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- où elles trouveront tous les renseignements qui pourront leur être utiles.
- 2. — Les produits étrangers destinés à l’exposition arriveront par les ports de Boston, New-York, Philadelphie, Baltimore, Portland, Port-Hu-ron, New-Orléans ou San-Francisco, et seront dirigés sur le palais de l’exposition, où ils entreront en franchise de tous droits.
- Les frais de douane ne seront exigibles que pour les produits qui ne seront pas directement réexportés à la clôture de l’exposition.
- 3. — Les frais d’emballage, de transport, de réception, de déballage et d’installation des produits et œuvres de toute sorte destinés à l’exposition sont à la charge de l’exposant, et le gouvernement français entend n’assumer aucune responsabilité en cas d’avaries ou accidents de quelque nature qu’ils soient.
- 4. — La réception des colis dans l’enceinte de l’exposition commencera à partir du 1er janvier 1376, et aucun envoi ne sera admis après le 34 mars.
- 5. — Tout exposant devra joindre à sa demande d’admission le nom et l’adresse du représentant choisi par lui à Philadelphie pour la réception, le déballage, l’installation de ses produits, leur vente s’il y a lieu ou leur réexpédition à la clôture de l’exposition, ainsi que pour l’accomplissement des formalités de douane, la commission des Etats-Unis déclarant expressément qu’elle n’admettra d’autres représentants que ceux qui se légitimeront auprès d’elle de pleins pouvoirs émanés de commissaires étrangers.
- 6. —Les vitrines, gradins, étagères, ainsi que les branchements sur l’arbre de couche de la galerie des machines sont à la charge des exposants. La disposition des produits et la décoration devront être conformes au plan adopté par la direction générale américaine.
- 7. — La commission américaine prendra les mesures nécessaires à la sûreté des objets exposés mais elle déclare à l’avance décliner toute responsabilité pour pertes, dommages ou accidents occasionnés par le feu ou autrement, de quelque origine qu’ils proviennent.
- 8. — Toutes matières explosibles ou facilement inflammables, toutes préparations dangereuses ou offensives sont exclues de l’exposition.
- 9. — Aux termes du règlement de douane des Etats-Unis, tout envoi destiné à l’exposition devra être accompagné d’une notice indiquant le nombre, la nature et la valeur commerciale des envois et attestée par le commissariat général, à Paris ou par un consul des Etats-Unis au lieu d’embarque-
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- ment. Cette notice sera transmise en triple expédition, dont l’une sera destinée au receveur des douanes du port d’arrivée, l’autre à l’agent del’ex-posant dûment accrédité par la commission française qui, en vertu de cette pièce, sera appelé à vérifier les colis et à leur donner'entrée, la troisième au receveur des douanes de Philadelphie. Tous les colis devront, en outre, porter d’une manière ostensible la marque de leur destination avec les mots :
- a For the international exhibition of i816, atPhi-. ladelphia. "
- Des modèles d’étiquettes seront délivrés au commissariat général, à Paris.
- 10. — En cas d’arrivée à la douane de Philadelphie de colis décrits d’une manière imparfaite dans la notice d’envoi, ou pour lesquels la bonne foi des expéditeurs pourrait être mise en doute, la douane des Etats-Unis se réserve d’appliquer les droits établis suivant la valeur et la classification des marchandises.
- 11. — Les frais de toute nature, transports, débarquement, camionnage, etc., etc., devront être acquittés par l’expéditeur ou par son agent avant toute prise de possession.
- 12. — Un jury international sera chargé de l’examen des produits et de leur appréciation. Les exposants qui désireront se placer hors concours devront en faire la déclaration au commissariat général de France en faisant leur demande d'ad-mission.
- 13. •— Un catalogue officiel, dont la commission américaine se réserve le droit de vente, sera publié en quatre langues : anglais, français, allemand et espagnol.
- 14. — Les produits exposés dev ront être enlevés aussitôt après la clôture de l’exposition, et toutes les installations devront avoir disparu avant le 31 décembre 1876.
- 15. — Les réductions consenties par les compagnies transatlantiques sur les prix de transport pour passagers et marchandises en destination de l’exposition, seront portées à la connaissance des intéressés par les soins des commissaires généraux et les laissez-passer donnant droit à jouir de ces réductions seront délivrés au commissariat général, hôtel de Cluny, à Paris.
- Les commissaires généraux pour les expositions internationales,
- J. Ozenne. E. du SOMMERARD,
- BREVETS D'INVENTION.
- M. le ministre de l'agriculture et du commerce vient d’adresser a MM. les préfets une circulaire
- pour les informer des modifications qu’il a cru devoir introduire dans la publication des brevets.
- Jusqu’à ce jour, les brevets étaient publiés sous forme de volumes se rapportant aux industries les plus diverses.
- A l’avenir, les brevets relatifs à chaque branche ou catégorie d’industrie seront publiés par fascicules séparés, pour faciliter les recherches et la constatation des progrès accomplis.
- Aujourd’hui, les brevets sont divisés en vingt groupes comprenant : agriculture, hydraulique, chemins de fer, arts textiles, machines, marine et navigation, constructions civiles, mines et métallurgie, matériel de l’économie domestique, carrosserie, arquebuserie et artillerie, instruments de précision, céramique, arts chimiques, éclairage et chauffage, confection, arts industriels, papeterie, cuirs et peaux, articles de Paris et petites industries.
- Chacun de ces groupes est lui-même divisé en un certain nombre de catégories se rapportant plus particulièrement à des industries soit de même genre, soit concourant à un même but. Ainsi, l’agriculture comprend cinq catégories : 1° machines agricoles; 2° engrais et amendements; 3° travaux d’exploitation ; 4° meunerie; 5° boulangerie.
- Les arts textiles comprennent : 1° Filature ; 2° Teinture, apprêt et impression; 3° Tissage; 4° Passementerie; 5° Tricots; 6° Tulles, Dentelles et Filets.
- Chacune de ces catégories est l’objet d’une publication spéciale, sous forme de fascicules, comprenant un texte et des planches suivant les besoins. Ces fascicules se vendent séparément ; le prix en est fixé d’après le nombre de feuilles d’impression et de planches, soit 0 fr. 40 par feuille et par planche. Il varie de 0 fr. 20 à 14 fr.
- Ces fascicules sont réunis en volumes qui se vendent, comme par le passé, au prix de 15 fr.
- Lorsque ce nouveau mode de publication a été adopté, il restait à publier les brevets délivrés depuis 1861.
- Les volumes et fascicules des années 1861, 1862, 1863, 1871, 1872, 1873 ont paru et sont en vente à l’Imprimerie nationale.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants ; F. GOUILLON & P. Blondeau. Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charlevilfe (Ardennev)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19° Yol., No 15. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Août 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Contraste des couleurs, par M. CHEVREUL (suite et fin). — Teinture des laines en couleur marron (suite), par M. Ch. Drevet fils : Marrons sur laines filées ; Id. sur laines tissées. — Coquelicot pour fleurs (échantillon). — Epaillage chimique des laines : Epaillage oléique ; Epaillage dit à froid.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Note sur quelques effets de la gelée et de l’ozone sur les tissus teints. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Les adjudications publiques pour la fourniture des tissus. -Adjudications administratives.
- CHRONIQUE
- Pour se rendre compte de la marche du commerce et de l’industrie, les tableaux publiés par l’administration des douanes sont de précieux moyens d’informations, et quoique les chiffres n’en soient pas toujours très-exacts, à cause des fausses déclarations des exportateurs et des importateurs, ils ont au moins l’avantage d’établir des points de comparaison entre le présent et le passé, car l’erreur résultant des déclarations inexactes est toujours proportionnelle aux affaires réelles et n’ôte, par conséquent, aucune valeur à ces chiffres lorsqu’ils ne sont considérés, qu’au point de vue comparatif.
- Eh nous aidant de ces documents, voyons les résultats de notre commerce pendant les six premiers mois de l’année, comparés au même semestre de l’année précédente.
- Disons tout de suite que le chiffre total de notre exportation accuse, sur les résultats de 1874, une augmentation de près de 264 millions. Cependant, pour ne pas exagérer l’importance de ces résultats, d’ailleurs considérables, nous rappellerons que les premiers mois de l’année précédente avaient été peu satisfaisants, et que c’est à lactivite que les affaires ont prise pendant le deuxième semestre, que le total de l’année a pu être supérieur à celui de 1873. Pour que la situation ne laisse rien à désirer, il faudrait donc que les affaires continuassent à progresser dans les mêmes proportions pendant les six derniers
- L’importation a diminué de 31 millions; cela est, sans doute, une cause de malaise pour quelques branches du commerce, mais on ne peut s’en plaindre au point de vue général, car s’il est avantageux de vendre beaucoup à l’étranger, il est au contraire plus favorable de lui acheter peu, si toutefois les produits de notre sol compensent la différence-, or, nous devons le croire puisque la plus grande partie de cette différence porte sur les céréales dont l’importation a diminué de 23 millions.
- En ce qui concerne nos spécialités, voici les chiffres comparatifs :
- Exportation. .
- 1875 1874
- Tissus de soie. . 225,974,000 183,733,000
- —- de laine . 154,871,000 142,392,000
- — de coton 39,353,000 34,674,000
- Soie et bourre. 62,332,000 45,945,000
- Fils de laine . 20,748,000 13,500,000
- Laines . . . 41,450,000 48,185,000 41,738,000
- Coton et laine . 36,134,000
- Importation.
- 1875 1874 .
- Coton . . . . 156,368,000 171,797,000
- Lin . . . . 28,303,000 30,368,000
- Laines . . . . 178,033,000 171,525,000
- Soie et bourre. . 150,514,000 131,245,000
- Tissus de laine 40,312,000 32,740,000
- — de coton 40,055,000 28,363,000
- — de soie 18,119,000 15,048,000
- Fils de coton . 20,659,000 13,140,000
- il est facile à chacun de commenter ce tableau, mais nous appellerons spécialement Pattention
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de nos lecteurs sur le développement pris par l’importation des tissus étrangers, tissus de laine, tissus de soie, et surtout tissus de coton.
- Des centres de production, les nouvelles se résument ainsi : à Lyon, affaires calmes; àElbeuf, Roubaix, Reims, Sedan, grande activité ; à bouviers, Lisieux, bonne situation ; dans les draperies du midi, ensemble satisfaisant; à Rouen, fabrication active ; rien de particulier à noter pour les autres villes manufacturières, mais, en général, travail suivi.
- Les teinturiers de St-Elienne ont eu à subir une grève de leurs ouvriers, qui les a momentanément très-gênés et dont ont profité leurs confrères de Lyon.
- . On signale une fermeté dans les prix des cam-pêches et même un commencement de hausse. Les bois rouges restent aux cours établis, les jaunes également-, les Cuba manquent toujours.
- Les indigos restent faibles. Au Havre, cependant, une vente publique des indigos de l’Inde vient d’avoir lieu en présence d’un bon concours d’acheteurs étrangers et principalement anglais. Cette vente a débuté avec assez d’animation et les prix se sont mieux tenus qu’on ne s’y attendait. Les sortes Kurpah, d’un bon genre et rouges, ont été les plus recherchées ; les Bengales sont toujours d’une vente courante, mais les Madras ont été retirés du marché, les détenteurs ayant de mauvaises nouvelles sur la prochaine récolte et espérant vendre plus avantageusement dans quelque temps.
- Les rocous se maintiennent à prix élevés et ne donnent lieu qu’à peu d’affaires.
- Sur le marché de Pezenas, les gaudes nouvelles ont fait leur apparition et se vendent à des prix moyens.
- Les couleurs d’aniline ne manifestent aucune tendance à la baisse ; les benzoles sont, au contraire, très-demandés et leurs prix ont haussé. Les benzines sont également en voie de hausse.
- L’exposition dite des Industries maritimes et fluviales est à peu près installée ; elle a lieu, comme on le sait, au Palais de l’Industrie, à Paris.
- Tous les ans, une exposition industrielle est organisée au même local; elles sont plus ou
- moins brillantes, mais elles ont en général la même physionomie, et leur titre ne détermine pas la nature des objets exposés ; toute l’industrie est appelée à y concourir et, en effet, c’est toujours, en général, la même série d’exposants.
- Ainsi, cette année, malgré son titre nautique, les produits maritimes n’y figurent qu’en petit nombre, mais l’ensemble, du reste, n’en est que plus varié et plus attrayant, et celle-ci est une des mieux réussies et des plus importantes parmi les expositions partielles et locales.
- Nous disons locales, car c’est l’industrie parisienne qui les alimente à peu près exclusivement. Cette fois, cependant, il y a des exposants anglais, et c’est dans la section anglaise que l’on trouve réellement la partie maritime de l’exposition.
- Les industries tinctoriales y sont représentées par quelques spécimens ; ainsi on remarque les magnifiques cretonnes d’ameublement d'Alsace, des fils chinés, des tissus laine et soie, dits draps Alma et satins anglais, exposés par M. Vulfran-Mollet d’Amiens, puis des articles nommés drapés rouennais, par MM. Delamarre frères.
- L’association des tisseurs de Lyon a envoyé des taffetas à teintes unies et de très-jolis tissus d’ameublement façonnés, en soieries. La maison Poincet, de Lyon, expose d’autres étoffes de soie, en noir et couleurs, qu’elle nomme : cachemire desoie et drap des Cévennes.
- M. Chiffray, de Rouen, a une belle collection de draps imprimés, des impressions à dispositions pour confections, et des spécimens intéressants de teinture par mattage. La maison Bonnefond, de Darnetal, représente le chiffonnage ; elle expose des soieries teintes au tendeur et des impressions en gouache sur robes, tissus en pièces et rubans.
- Comme matériel de nos industries, nous remarquons un très-beau cylindre-calandre à cinq rouleaux, et un cylindre à moirer de la maison Kientzy frères-, les machines à apprêter de M. J. Decaudien et Ce, des machines à laver de la même maison, ainsi que de MM. Piet et Bellan, et de la maison anglaise Williams et C9 ; plusieurs modèles d'essoreuses, notamment celles de M. A. Legrand ; enfin les fers à repasser et fourneaux pour les chauffer, de M. Chambon-Lacroisade.
- Nous voyons donc qu’une visite au Palais de l’Industrie ne peut nous laisser indifférents, et que nous pouvons faire d’utiles observations sur notre industrie, en même temps que jouir du
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- plaisir et des distractions que les organisateurs de ce concours se sont efforcés d’y attacher.
- Nous avons à mentionner, comme document officiel, la loi qui vient d’être votée et promulguée, concernant un nouvel impôt sur les vinaigres et acides acétiques.
- Les teinturiers et surtout les imprimeurs sur étoffes, consommant beaucoup d’acide acétique, ont intérêt à connaître les dispositions de cette loi, que le défaut d’espace nous empêche de publier aujourd’hui, mais qui paraîtra dans notre prochaine livraison.
- F. GOUILLON.
- CONTRASTE DES COULEURS
- Par M. Chevreul
- (Suite et fin) (1).
- M. Chevreul a constaté par le même procédé les modifications qu’éprouve une couleur selon qu’elle est contiguë au blanc, au noir et au gris, qui est la dégradation du noir, mais comme le blanc ne produit que des modifications difficiles à saisir, nous les passerons sous silence, et nous ne ferons mention que de celles qui résultent de la juxtaposition des couleurs fixées sur fonds noirs et gris.
- Le rouge, sur fond noir, paraît toujours plus brillant -, et comme sa complémentaire, le vert, s’ajoute au noir du fond, celui-ci paraît moins rougeâtre.
- L’orangé, sur un fond noir, paraît plus jaune et plus brillant ; et comme sa complémentaire, le bleu, s’ajoute au noir, celui-ci devient bleuté.
- Le jaune, sur un fond noir paraît plus clair et tire sur le vert -, et comme sa complémentaire, le violet, s’ajoute au noir, celui-ci devient violacé.
- Le vert, sur un fond noir, vire faiblement au jaune, et comme sa complémentaire, le rouge, s’ajoute au noir, celui-ci devient rougeâtre.
- Le bleu, sur un fond noir, devient moins sombre-, et comme sa complémentaire, l’orangé, s’ajoute au noir, celui-ci s’éclaircit aussi.
- La même chose a lieu pour l’indigo et le noir.
- Le violet, sur un fond noir, paraît plus brillant,
- (1) Voir le numéro du 5 juillet précédent, page 150.
- plus clair et plus rouge, et sa complémentaire, le jaune, s’ajoutant au noir, l’éclaircit.
- Placé sur un fond gris, le rouge paraît plus pur, moins orangé, et sa complémentaire, le vert, en s’ajoutant au gris, le rend verdâtre.
- Placé sur un fond gris, l’orangé est plus clair, plus jaune et plus brillant, et sa complémentaire, le bleu, en s’ajoutant au gris, le fait virer au bleu ou au gris d’argent.
- Placé sur un fond gris, le jaune paraît plus brillant, et sa complémentaire, le violet, en s’ajoutant au gris, le rend violâtre.
- Placé sur un fond gris, le vert est beaucoup plus brillant, plus jaune, et sa complémentaire, le rouge, en s’ajoutant au gris, le rend rougeâtre.
- Placé sur un fond gris, le bleu devient beaucoup plus brillant, quoique en prenant une légère teinte verdâtre, et sa complémentaire, l’orangé, en s’ajoutant au gris, le fait virer à l’orangé.
- Placé sur un fond noir, le violet paraît plus franc, plus pur et plus vif, et sa complémentaire le jaune, en s’ajoutant au gris, le fait virer au jaune.
- M. Chevreul a en outre mis en rapport deux couleurs composées, ayant une couleur simple pour élément commun et a constaté :
- Que l’orangé et le vert dont l’élément commun est le jaune, placés d’une manière contiguë, perdent l’un et l’autre une portion de cet élément, en sorte que l’orangé paraît plus jaune et l’indigo plus bleu.
- Tous les faits que nous venons de rapporter rentrent dans un groupe de phénomènes que M. Chevreul désigne sous le nom générique de contraste simultané, qui selon qu’il a lieu entre une même couleur de deux tons différents, ou entre deux couleurs de nature différente, mais de ton égal, est dit dans le premier cas contraste de ton, et dans le second contraste de couleur. Ces phénomènes de contrastes simultanés sont régis par une loi que M. Chevreul énonce ainsi :
- Dans le cas où l'œil voit en même temps deux couleurs contiguës, il les voit les plus dissemblables possible quant a leur composition optique et quant à la hauteur de leur ton.
- Sous le nom de contraste successif des couleurs cet illustre chimiste range tous les phénomènes qui ont lieu lorsque les yeux ayant fixé pendant un certain temps un ou plusieurs objets colorés, aperçoivent encore après avoir cessé de les regarder, les images de ces objets offrant la couleur complé-
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- UPTE MONITEUR - BE VLA TEINTURE
- mentaire de celle qui est propre à chacun d’eux.
- C’est sans doute à cet ordre de phénomènes qu’il faut rattacher les observations si intéressantes adressées au grand Euler dans une lettre de Ml Wilson de la Société royale de Londres. Le père Becaria ayant annoncé que les phosphores n’émanent pas de la même lumière que celle qu’ils reçoivent par les verres différemment colorés, le fait parut si étrange à M. Wilson qu’il examina l’effet des rayons primitifs sur des phosphores de différentes couleurs, et vit à sa grande surprise qu’un phosphore préparé pour donner une lumière rouge, n’en donne qu’une très faible lorsqu’il a été éclairé par un rayon rouge, tandis que le même phosphore brille de la lumière rouge la plus vive lorsqu’il a été exposé à un rayon violet; qu’un phosphore bleu, éclairé par un rayon bleu ne donne qu’une faible lumière bleue, tandis qu’éclairé par un rayon rouge il brille d’une couleur bleue très lumineuse.
- Enfin sous le nom de contraste mixte, M. Che-vreul comprend tous les phénomènes physiques qui résultent de ce fait que larétine, quelque temps impressionnée par une certaine couleur, voit ensuite avec la complémentaire de cette couleur, la couleur nouvelle qu’un objet nouveau vient lui offrir, la sensation perçue est alors la résultante de cette nouvelle couleur et de la complémentaire de la première.
- A l’appui de la loi du contraste mixte, M. ' Che-vreul indique les deux faits ci-après :
- Premier fait. Lorsqu’on a regardé longtemps une étoffe jaune et qu’on fixe ensuite une étoffe orange, nacarat ou écarlate, on trouve cette dernière sans feu, on la juge amarante, lie de vin ou cramoisi, parce que la rétine frappée, le jaune voit le violet qui est la complémentaire du jaune, et que dès lors tout le jaune de l’étoffe orangée, nacarat ou écarlate disparaissant, le nacarat ou l’écarlat parait rouge ou tout au moins d’un rouge tirant sur le violet.
- Second fait. Si l’on soumet à l’œil, l’une après l’autre, quatorze pièces d’étoffe rouge de même nuance, les six ou sept dernières lui semblent toujours d’une couleur moins belle, par la raison qu’à-près avoir vu successivement sept pièces rouges, il éprouve la même impression que s’il eût vu’ ‘durant le même temps une seule pièce de cette couleur, et il a par conséquent, une tendance à voir la complémentaire du rouge, c’est-à-dire le vert qui affaiblit nécessairement l’éclat du rouge des dernières piëces, aussi pour n’etre pas la victime des yeux dé
- l’acheteur, le marchand doit-il après leur avoir soumis quelques pièces rouges, leur en présenter de vertes pour les ramener à l’état normal. Si, au contraire, la vue du vert avait été assez prolongée pour leur faire dépasser cet état, les yeux auraient tendance à voir le rouge, et les pièces rouges qui leur seraient présentées alors leur paraîtraient plus belles que les autres.
- M. Chevreul ne s’est pas borné à exposer des lois et à faire connaître les faits sur lesquels elles s’appuient, il a encore discuté les différentes applications dont elles sont susceptibles. Ainsi il expose les moyens de combattre les effets du contraste, de faire qu’une couleur apparaisse toujours la même quelle que soit la nuance du fon d sur lequel elle est imprimée, afin de rendre le blanc plus brillant et plus pur sur des fonds différemment colorés.
- Il y aurait encore à examiner l’influence qu’exerce sur les couleurs qui sont placées les unes à côté des autres la forme qu’on leur donne; car il est démontré que les mêmes couleurs groupées de la même manière produisent des effets différents selon qu’elles affectent des formes rondes, ovales, etc. Mais nous nous abstiendrons de traiter cette question qui n’est pas encore approfondie.
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- TEINTURE DES LAINES
- EN COULEUR MARRON
- (Suite)
- Marron moyen.
- Pour 100 kil. laine filée :
- Alun ordinaire .... 14 kil.
- Tartre cristallisé ... 4 kil. 5
- Orseille.......................38 à 42 kil.
- Extrait pâteux de bois jaune 11 à 13 kil.
- Curcuma........................25 à 4 kil.
- Sulfate d’indigo, suivant qualité à 6 kil.
- La marche de l’opération est la même que dans le cas précédent ; j’engage seulement l’opérateur à ne pas regarder les recettes que je donne comme trop exclusives, lui conseillant de procéder avec méthode et par des regreffages successifs ce qui ne peut jamais nuire au résultat et ce qui le mettra en garde contre des insuccès dont je serais très-fâché d’encourir là respônsaBilité. Ces recettes ne
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- a H œ 11 H 8 3 a O-{ O S Z et a 02. g 0Q) OQ d 02.
- peuvent être que des aperçus généraux que chacun peut s’approprier en y apportant les modifications que commandent les lieux et ses habitudes.
- Il est évident que s’il s’agissait d’obtenir des gammes comme pour les laines à tapisserie, ces recettes deviendraient tout à fait insuffisantes, car partant du môme type foncé, l’opérateur peut dégrader en jaune, en rouge ou en bleu et en tons intermédiaires de façon à atteindre dans les tons clairs des nuances paraissant n’avoir entre elles aucun rapport.
- Quand onveutobtenir des gammes, on commence toujours par les tons foncés pour dégrader vers les clairs -, dans ce cas, on peut diminuer la quantité de mordant d’un cinquième, d’un quart, d’un tiers et même de moitié aux deuxième, troisième, quatrième, cinquième, etc, entrées. Si la gamme arrive à des tons tout à fait bas on peut même supprimer complètement le mordant. On ne peut juger de la charge du bain suivant, que par la quantité et le genre de matière colorante fournie par le bain précédent. Les recettes deviennent impropres et insuffisantes.
- Marron foncé.
- Pour 100 kil. de laine filée :
- Alun ordinaire . ... 14 kil.
- Tartre cristallisé ... 4 kil. 3
- ............................40 à 45 kil.
- Extrait pâteux de bois jaune .10142 kil.
- Curcuma.......................3 à 4 kil.
- Sulfate d’indigo suivant qualité 7 à 8 kil.
- Le jaune est impropre à foncer, et ne peut donner que des tons corsés, nourris, pleins en même temps, qui laisse apercevoir un reflet doux, très agréable à l’œil et qui lui donne du velouté, c’est donc exclusivement sur le sulfate d’indigo et sur l’orseille que devront porter les modifications les plus importantes. L’orseille elle-même ne peut foncer le ton qu’à condition d'être soutenue, doublée par le sulfate d’indigo, car on sait que l’orseille seule en présence de l’alun donne du rouge, or le rouge si foncé qu’il soit n’est jamais du marron. Si donc on doit des modifications à la recette ci-jointe, qu’elles portent principalement sur l’orseille et sur le sulfate d’indigo.
- MARRONS SUR LAINE TISSÉE OU EN PIÈCE PAR L’ALUN.
- Considérations générales.
- Les étoffes teintes par ce procédé ne doivent plus avoir à subir d’opérations energiques après la tein-ture, surtout en lavages 'a la terre. ou à la soude, car la nuance acquise n’ayant qu’une solidité relative, il arriverait incontestablement qu’on altérerait profondément la nuance si on la mettait en contact avec un alcali, même faible, ou qu’on la dégraderait si on déterminait une élévation de température même faible (25 ou 30° centigrades) par l’action mécanique d’un lavage à l’eau pure ou à l’eau et à la terre à foulon. Les pièces ou les étoffes qui devront être teintes en marron par l’alun devront donc être préalablement parfaitement dégraissées de manière a n’avoir à supporter après teinture que les apprêts au finissage.
- Tant que les matières teintes en marron par l’alun seront mouillées, on devra les isoler de tout contact avec des matières blanches ou d’une couleur étain, celle ci seraient souillées par le marron ou au moins courraient grand risque de l’être.
- La coloration due à l’orseille étant fugace, on ne devra pas exposer les étoffes teintes par ce corps que le moins possible à l’action des rayons solaires, ou même à l’effet d’une lumière trop éclatante-, on devra sécher à l’ombre ou dans des greniers ou par les moyens mécaniques actuellement en usage. Du reste, les mêmes appareils que dans les cas précédents sont applicables à la teinture en marron par l’alun, ce genre de teinture permet même l’application des appareils à grande vitesse et des moyens décrits au commencement de cet article.
- Marron clair.
- Pour 100 kil. laine en pièces :
- Alun ordinaire........................14 k. »
- Tartre cristallisé .... 4 500
- Ext. pâteux de bois jaune. . 10 »
- Curcuma. ...... 3 »
- Orseille..............................35* »
- Sulfate d’indigo suivant qualité.......................•' 4 »
- On commence par faire bouillir l’alun et le tartre pendant 10 minutes environ, puis on rafraîchit et on entre les étoffes pour une demi-heure au bouillon — celui-ci doit être bien soutenu ; — alors on ajoute les matières colorantes jugées nécessaires et on marche au bouillon pendant 40 à 45 minutes; on échantillonne, on rajoute s’il y a lien, et on conti-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- nue le bouillon pendant 1/4 d’heure, puis on sort et on lave sur un bain d’eau pure. Si l’on devait rajouter des matières colorantes en plusieurs fois, on ne devrait pas donner un bouillon de plus de 13 à 20 minutes à chaque fois.
- Il sera bon de toujours tamiser l'orseille pour ne pas souiller le bain par les lichens épuisés -, on devra de même tamiser le curcuma pour éviter qu’il ne reste des pelottes de cette drogue dans le bain. — Cette précaution devra s’appliquer à toutes les matières tinctoriales en général, car, outre qu’on évite de souiller le bain par des corps ou des résidus indissolubles, on évite aussi des taches que produiraient des parties de ces matières mal dissoutes, ou simplement pelotonnées qui, en s’attachant aux étoffes, y détermineraient des colorations toutes beaucoup plus intenses que sur le reste de l’étoffe.
- Marron moyen.
- Pour 100 kil. tissus de laine :
- Alun..............................14 k. »
- Tartre............................ 4 500
- Ext. pâteux bois jaune . . 10 »
- Curcuma........................... 3 »
- ..................................35 »
- Sulfate d’indigo suivant qualité.......................... 6 »
- On conçoit qu’il n’y ait rien à changer à la manipulation qui reste la même dans tous les cas. La nuance peut être portée vers le marron plus rouge soutenu par une augmentation dans la quantité de l’orseille et une petite augmentation dans le sulfate d’indigo ou vers le marron plus foncé dans son ensemble en augmentant en même temps et en rapport simple l’orseille et le sulfate d’indigo.
- Il m’est impossible de déterminer d’une manière précise les modifications à apporter à la recette du marron clair pour obtenir le marron moyen, car cette dénomination peut s’étendre à une foule de nuances variant à l’infini du rouge, au bleu, au jaune, tout en restant comprises entre le type clair et le type foncé.
- Marron foncé.
- Pour 100 kil. de tissus de laine :
- Alun ............................14 k. »
- Tartre........................... 4 800
- Ext. pâteux bois jaune . . 12 »
- Curcuma.......................... 4 500
- Orseille.........................38 »
- Sulfate d’indigo suivant qualité. ...................... 7 »
- Les manipulations et la marche de l’opération sont identiques aux précédentes. C’est seulement dans le rapport des drogues qu’il y a des modifications à apporter. Ce mode de teinture permet de faire succéder de grandes suites de pièces sur le même bain, et celui-ci étant clair, c’est-à-dire sans dépôt, peut durer longtemps.
- Les flammes sont peu à craindre avec une marche rapide, le temps de bouillon est court, relativement, à celui qu’exige le procédé à la couperose ou au chromate; on peut même encore le réduire en entrant sur un bain chargé des mordants et des matières colorantes tout en même temps. Ce procédé offre donc l’avantage d’une production très-grande' et très rapide.
- Je conseille de réduire de très-peu la quantité de sels employés comme mordant même sur des quatrième ou cinquième entrées, etc. -, quant à la matière colorante, il en est autrement et il est même de bonne pratique de rentrer sur mordant seul pour juger de la coloration fournie par le bain précédent.
- La dégradation de ces nuances est d’une très-grande facilité ; l’eau chaude seule ou additionnée d’une petite quantité de carbonate de soude en a raison.
- L’opérateur inexpérimenté se trouvera souvent dépisté par la différence subite que prend unepièce après un regreffage, mais une habitude dequelque temps le rendra bien vite maître de lui-même et son jugement se formera vite à l’appréciation de la marche de l’opération.
- La suite de cette communication aura pour but de décrire des procédés employés en chiffonnage et de donner un ensemble de recettes pouvant suffire dans les cas si variés de cette industrie multiple, et qui s’attaque à des matières de règnes différents et de genres si divers. — Nous traiterons successivement de la teinture des laines, des soies ou des cotons purs, puis de ces fibres mélangées deux à deux ou même toutes les trois ensemble, des plumes, des bois, des pailles, enfin des différents articles qui se présentent au teinturier-dégraisseur.
- Ch. Drevet fils.
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- ET DE L IMPRESSION DES TISSUS
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- COQUELICOT POUR FLEURS.
- Cet article, que les fleuristes nomment coquelicot, et qui est employé par eux pour la confection de la fleur portant ce nom, ainsi que pour les géraniums, fleurs de grenades et autres qui présentent cette magnifique teinte ponceau, est coloré à l’aide d’une laque de coralline.
- On ne peut obtenir le même éclat en opérant par teinture ou au trempé, comme disent les teinturiers-fleuristes; il faut plaquer la couleur mélangée à l’apprêt. Pour cela, le tissu est attaché à un métier, et on y applique, à la brosse et en plusieurs couches, un apprêt d’amidon dans lequel on a mélangé de la laque de coralline, dite laque-coquelicot ; il est avantageux de mélanger à l’apprêt une petite quan'ité — soit 4 à 5 grammes par litre — de magnésie calcinée.
- Pour que la teinte ait tout son feu, il faut, en effet, que le mélange soit toujours alcalin ; mais on ne peut employer d’alcali trop puissant. La magnésie, par sa faible causticité et sa blancheur, convient donc parfaitement.
- La laque-coquelicot est à l’état de pâte très-molle; elle fait la spécialité d’une maison qui la vend à cet état; on sait qu’elle est formée de coralline, mais son mode de fabrication n’est pas connu, car les différentes formules publiées ne donnent pas d’aussi beaux résultats; elle se trouve, d’ailleurs, facilement dans le commerce.
- ÉPAILLAGE CHIMIQUE DES LAINES
- Epaillage oléique, procédé DAUDIER
- Cette méthode, tout récemment brevetée, est remarquable par une particularité intéressante : la carbonisation des matières végétales s’opère, non dans de l’air chaud, c’est-à-dire dans des fours ou des étuves, mais dans un bain d’huile chauffé ; les laines immergées dans ce bain s’altéreraient moins et leurs nuances se conserveraient mieux, d’après
- l’auteur, que dans le premier cas, et les laines ainsi traitées se trouveraient tout ensimées pour le travail ultérieur de la filature; mais nous craignons qu’il expose à des incendies.
- On peut opérer sur la laine brute, filée ou tissée, et on procède ainsi :
- 1° Trempage dans un bain très-légèrement acidulé, soit de 1/2 degré à 1 degré 1/2 au pèse-acides ; puis égouttage ou essorage;
- 2° Carbonisation en plongeant les laines dans un bain d’huile chaude, dont on élève graduellement la température jusqu’à désorganisation des matières végétales, ce qui arrive toujours au dessous du point d’ébullition des huiles.
- Tous les acides minéraux peuvent être employés, mais de préférence l’acide chlorhydrique, qui s’évapore facilement et n’altère pas les huiles.
- On peut également se servir de tout corps gras, acides gras, margarine, stéarine, hydro-carbures, minéraux, etc.; mais il est préférable d’employer les huiles fixes, l’oléine et toute matière grasse qui sert habituellement à l’ensimage des laines.
- Après la carbonisation, la laine est battue, et si elle est destinée à la filature, il suffît de la presser ensuite énergiquement, elle ne retient alors que la quantité d’huile nécessaire à son ensimage. Dans le cas contraire, les matières laineuses sont dégraissées par les moyens ordinaires, et les corps gras sont régénérés.
- Ce moyen, dit l’auteur, permet d’employer des bains acides très-faibles, et conserve très-bien la laine et les nuances dont elle est recouverte. Il s’applique à tout lainage, mais principalement aux laines brutes, déchets et chiffons.
- Epaillage dit a froid.
- On nomme ainsi l’épaillage à base d’acide chlorhydrique, qui permet d’opérer non pas absolument à froid, mais à des températures relativement basses, puisqu’il suffît de 50 à 70 degrés pour obtenir la décomposition des matières végétales. Cette méthode, par ce fait, conserve mieux les nuances que celle à l’acide sulfurique.
- Mais ce procédé offre un avantage plus important; c’est que les agents employés peuvent être tous gazeux, et qu’il suffit dès lors de leur faire traverser la laine successivement sans la déplacer, au lieu d’avoir à les porter d’un bain à l’autre ; il évite également l’emploi de l’essoreuse.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Système de M. RAULIN (1).
- Dans une cornue, on mélange par poids égaux de l’acide sulfurique et du sel marin, en tenant compte de l’emploi nécessaire de dix kilogrammes de chacune de ces substances par cent kilogrammes de laine à épailler.
- On met la cornue en communication avec une caisse fermée rectangulaire contenant la laine ; l’acide chlorhydrique gazeux amené par un conduit qui débouche dans le bas de la caisse, traverse conséquemment la laine de bas en haut. Lorsque l’on sent l’odeur de la caisse portant une tubulure ad hoc, c’est que la laine est suffisamment saturée de gaz acide ; on isole dès lors la caisse et on l’abandonne pendant douze heures ; au bout de ce temps, on met la caisse en communication avec un réservoir d’eau ; lorsque cette eau de lavage essayée au papier de tournesol ne manifeste plus qu’une faible réaction acide on fait communiquer la caisse avec un réservoir contenant de l’eau de chaux, et on laisse écouler à travers la caisse un volume d’eau de chaux convenable jusqu’à ce que le liquide, après le traitement à l’eau de chaux, conserve une légère réaction alcaline et bleuisse le papier tournesol.
- La laine est ainsi épaillée et désacidulée, et il ne reste plus qu’à laisser égoutter le liquide et à faire sécher.
- Système de M. SIRTAINE.
- Dans une chambre hermétiquement fermée est établi un faux-fond à claire-voie, sur lequel on dépose la laine ; à la partie inférieure de cette chambre, c’est-à-dire au dessous de la laine, sont disposées trois ouvertures donnant passage, l’une à de l’acide chlorhydrique gazeux, l’autre à du gaz ammoniaque, la troisième à l’air chaud d’un calorifère ; à la partie supérieure de l’appareil se trouve une autre ouverture servant à l’expulsion des gaz lorsqu’ils ont agi.
- Un ventilateur, adapté à cette chambre, peut aspirer ou refouler à volonté ces gaz et les forcer à traverser la laine, soit de haut en bas, soit de bas en haut.
- L’opération consiste alors à faire passer d’abord l’acide chlorhydrique gazeux qui imprègne les matières, puis de l’air chaud qui détruit les parties
- végétales imprégnées d’acide ; ensuite du gaz ammoniaque qui sature les dernières traces d’acide contenues dans les textiles ; enfin un courant d’air chaud ou froid chasse les vapeurs ammoniacales, et il ne reste plus qu’à battre les matières. *
- Un appareil en grand, établi selon le système Sirtaine, peut traiter en une seule opération, dont la durée est de trois heures, jusqu’à 500 kilogr. de laine, et sans qu’il y ait eu besoin d’une température supérieure à 30 degrés.
- Pour certains cas particuliers, le procédé Sirtaine subit une modification que le Moniteur de la Teinture a indiqué dans son numéro du 5 juillet précédent, page 154.
- Système de M. DESCOUBET.
- Ce procédé s’applique spécialement à l’épaillage des tissus, et consiste en une disposition d’appareil pour produire ce travail d'une façon continue.
- Un dégagement de gaz chlorhydrique arrive à la partie inférieure d’une chambre dont la hauteur est de 5 mètres, et qui est construite en maçonnerie et plâtrée à son intérieur -, ce plâtre a été enduit de goudron de gaz bouillant, .afin de le garantir contre l’action de l’acide.
- L’étoffe parcourt quatre fois du haut en bas, l’intérieur de la boite ; son entrée et sa sortie se font par des fentes aussi petites que possible ; à la sortie de cette chambre, l’étoffe passe dans une autre boîte, où l’on entretient une chaleur de 70 degrés centigrades, pour que la réaction ait lieu, et que toutes les matières végétales soient désagrégées.
- Cette deuxième chambre, de même hauteur que la première, est également plâtrée et goudronnée, et elle est chauffée au moyen de tuyaux de vapeur. Si l’étoffe est en nuance petit teint, au sortir de la seconde boîte, on la passe dans un bain alcalin qui neutralise l’acide.
- Avant son entrée dans la première chambre l’étoffe reçoit un jet de vapeur, pour l'humecter légèrement, car il a été reconnu qu’une laine ou étoffe trop sèche n’absorbait pas le gaz acide chlorhydrique, et dès lors, s’épaillait mal.
- Le Moniteur de la Teinture a publié les procédés de la plupart des autres auteurs ; on en trouvera l’indication aux tables des matières de chacun de ses volumes.
- (t) Voir pour les travaux de M. Raulin, sur le même sujet, le Moniteur de la Teinture, année 1874, p. 97 et 109.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- -1
- O.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- NOTE
- SUR QUELQUES EFFETS DE L’OZONE ET DE LA GELÉE SUR LES TISSUS TEINTS
- Par M. Fr. GOPPPELSRCDER
- L’hiver passé, M. Camille Kœchlin nous a entretenus d'un fait intéressant, observé sur des pièces calicots, teintes en cuve d’indigo. Ces pièces, après leur passage dans l’acide sulfurique étendu et après le rinçage à l’eau, au lieu d’être séchées, ont été conservées à l’état mouillé dans une salle de la fabrique. C’était en hiver, de sorte qu’elles ont gelé. Dès lors elles montraient, principalement sur les arêtes, une décoloration sensible. Suivant le désir de M. Kœchlin et du comité, j’ai tâché d’examiner ce fait de plus près au laboratoire.
- Comme ces pièces n’avaient été exposées qu’à l’eau et à l’air atmosphérique, à une température où l’eau pouvait geler, il restait à chercher la cause de l’influence de l’un ou l’autre de ces trois agents ou de leur influence commune sur le bleu de cuve. Le n° 1 est un échantillon de tissu bleu, tel qu’il m’a été donné pour mes essais par M. Kœchlin. Il est partout homogène. Sur l’échantillon n° 2 j’ai fait geler successivement une grande quantité d’eau distillée pure. Le morceau a été par là un peu décoloré partout et rempli de taches, mais principalement sur le côté exposé au courant de l’air libre de la cour, pendant que le côté opposé, protégé contre le courant d’air par des murs, a été moins attaqué. Les taches qui s’y trouvent imitent assez bien la cristallisation de la glace, telle qu’on la remarque sur les vitres gelées. Examinés sous le microscope, les faisceaux du coton se montrent dérangés. Sur le n° 3, qui a été exposé de la même manière pendant plusieurs jours, on voit encore mieux la différence résultant de l’effet de l’air libre en mouvement et de l’air plus stagnant, entre l'air sous l’influence de la lumière du soleil et à l’ombre.
- Quant aux divers agents atmosphériques qui ont de l’importance pour notre question, ce sont les suivants : 1° l’oxygène libre, qui peut se changer, par différentes causes, en ozone, dont on trouve constamment de plus ou moins grandes quantités dans l’atmosphère; 2° l’antozone en combinaison
- dans l’eau oxygénée; 3° l’azotite d’ammoniaque ; et 4° l’azotate d’ammoniaque.
- Le peu d’azotate d’ammoniaque de l’air ou celui provenant de l’évaporation lente de l’eau à cette basse température, n’a pas pu faire l’effet que nous a décrit M. Kœchlin, et que les pièces nos 2 et 3, que je viens de présenter, reproduisent d’une manière si frappante. C’est démontré par l’essai avec l’échantillon n° 3, qui a été de temps en temps trempé dans une solution très-concentrée d’azotate d’ammoniaque, qu’on laissait geler. Le tissu est devenu plus clair et taché, mais c’est un effet qui n’est pas plus fort qu’en employant l’eau seule. Le même résultat fut obtenu par une solution d’azotite d’ammoniaque. Le côté exposé à la cour est plus clair que celui tourné vers les murs, mais il n’y a pas plus d’effet qu’avec l’eau pure. Une solution d’eau oxygénée assez concentrée n’a pas produit d’effet, comme si l’antozone avait détruit l’ozone et annulé l’effet de celui-ci. L’antozone de l’eau oxygénée ne peut pas oxyder l’indigo sans la présence de certains corps.
- L’ozone libre, réagissant à la température ordinaire sur le tissu sec, ne produit pas d’effet, mais en réagissant sur le tissu humecté d’eau, il le décolore. Un abaissement même de température au-dessous de zéro ne gêne pas l’effet de l’ozone, si l’étoffe a été trempée dans l’eau. L’échantillon n° 10 maintenu humide fut exposé horizontalement à une température au-dessous de zéro à de l’ozone, dégagé au-dessous par l’influence du phosphore sur l’air. La face inférieure a été plus attaquée que la face supérieure.
- En résumant mes essais, je tiens l’ozone libre de l’atmosphère pour la cause principale de la décoloration de l'indigotine. L’effet est le plus marqué dans tous les endroits du tissu qui ont été le plus exposés à cet agent, ainsi aux arêtes. Mais la cristallisation de l’eau, en se congelant, exerce aussi une forte action mécanique sur le colorant et la fibre.
- Le bleu de cuve n’est pas la seule couleur qui est attaquée par les agents que j’ai mentionnés. Mais les divers agents atmosphériques physiques ou chimiques auront une influence variable en intensité, selon la nature des fibres et les divers colorants. Aussi la présence d’autres corps qui accompagnent le colorant, la pureté de celui-ci, la manière dont il a été fixé, s’il est à l’état libre ou en forme de combinaison avec un mordant, etc., joueront un rôle.
- Pour les essais que j’avais entrepris avec l’ozone
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- 180
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- et diverses couleurs fixées de différentes manières, l’ozone a été produit au moyen du phosphore en présence d’eau, et en contact avec de l’air atmosphérique. L’atmosphère ozonisée fut débarrassée de toute trace d’acide phosphoreux et d’acide phos-phorique.
- Je ne citerai aujourd’hui que quelques exemples, Tous les échantillons ont été plongés dans l’atmosphère d’ozone, après avoir été mouillés. Le ponceau de cochenille sur laine, par exemple, a été beaucoup affaibli après une action de l’ozone pendant huit jours, mais il n’a pas été décoloré. Le noir d’aniline n’a pas été changé. Il se comprend que le tissu n’était pas apprêté, pour éviter l’influence de l’acide engendré par l’action de l’ozone sur l’apprêt. Le brun d’aniline sur coton fut changé en jaune orangé. Le rose de fuchsine, le violet et le bleu Hofmann, furent peu à peu décolorés, ainsi que le rouge de coralline et le vert à l’iode. Une série de couleurs obtenues avec des laques de bois colorants, et même le rouge turc, furent décolorés. Un tissu avec dessins noirs et gris au charbon sur fond de rouge d’alizarine artificielle, perd peu à peu le rouge jusqu’au blanc complet, pendant que le noir et le gris résistent. Le violet fleur de garance est décoloré très-vite, et ne laisse qu’une teinte jaunâtre. Du calicot teint en garance en bandes rouges, roses, noires, violettes et brunes, montra après quelque temps encore une légère teinte rouge sur les bandes mordancées à l’alumine, une légère teinte brun-violet sale sur celles mordancées au fer pour noir, ainsi qu’une légère teinte brun-rouge-sale sur celles mordancées au mélange de fer et d’alumine, pendant que les bandes violettes ne présentèrent plus qu’une légère teinte jaunâtre due au mordant de fer.
- J’ajoute que les couleurs organiques que j’ai examinées jusqu’à présent, résistaient fort bien à l’ozone quand il n’y avait pas d’eau en présence. L’ozone humide exerce au contraire une action énergique sur les colorants organiques, artificiels et naturels.
- L’ozone ou l’oxygène actif, malgré qu’il ne soit pas préparé artificiellement pour être employé à l’état libre, joue néanmoins un grand rôle dans le blanchiment des fibres textiles. Le blanchiment sur le pré, employé dans différents buts, repose principalement sur l’action de l’ozone soit libre, soit en combinaison dansl'azotite ou l’azotate d’ammoniaque, et dans l’eau oxygénée, qui se forment pendant le séjour des pièces mouillées à l’air. La pro
- duction à bon marché d’une atmosphère faiblement ozonisée, de sorte que la fibre ne s’affaiblisse pas, pourrait non-seulement trouver un utile emploi industriel dans certains blanchiments, mais aussi dans le développement de certaines couleurs dans un temps plus court qu’à l’air atmosphérique. Je me réserve de poursuivre mes essais. Aujourd’hui je ne vous présente que du noir d’aniline, fait en imprimant le mélange de chlorhydrate d’aniline, de chlorhydrate d’ammoniaque, d’épaississant, de sulfure de cuivre et de chlorate de potassium, et exposant à une atmosphère d’ozone. Le noir s’est développé dans les différents essais que j’ai faits, dans une heure à une heure et demie. J’ai d’abord cru qu’une action accélérée nuirait au tissu, mais au ci. traire le développement rapide de la couleur est favorable.
- Pour produire de l’ozone par exemple dans une chambre d’oxydation, je pense que le meilleur moyen à employer jusqu’à présent sera la machine Gramme. En faisant sauter l’étincelle électrique par un conducteur interrompu en un grand nombre de points dans la chambre, on arriverait de cette manière sans doute à une quantité d’ozone suffisante pour produire le même effet que par l’ozone développé par l’oxydation lente du phosphore, qui ne pourrait pas être employé sans danger.
- Par la décomposition galvanique de l’eau, il se produit aussi des quantités considérables d’oxgène ozonisé au pôle positif, et cette décomposition peut être aussi obtenue par une machine Gramme spéciale. Les piles connues jusqu’à présent donneraient des résultats très-favorables, mais très coûteux.
- Quant à l’influence de la gelée sur les colorants et les mordants, les laques, les épaississants et apprêts, sur les tissus bruts, blanchis, mordancés, teints ou imprimés, il reste à faire des études sérieuses. Les changements peuvent être physiques ou chimiques. Vous connaissez la mauvaise influence de la gelée sur le pâte d’alizarine, sur la gelée d’alumine, la laque de cochenille, les tissus mordancés, etc. Tous ces faits ne sont pas encore éclaircis assez au point de vue scientifique. Je prie les membres de la Société de bien vouloir me renseigner sur des cas où la gelée a exercé une influence défavorable dans une partie quelconque de la teinture ou de l’impression.
- (Société industrielle de Mulhouse).
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- BREVETS D’INVENTION
- concernant les industries tinctoriales & textiles
- 105988. — 4 décembre : Henry.— Déchaulateur continu des eaux pour leur emploi industriel et économique.
- 106034. — 9 décembre : Schwartz, Sohne et Cie — Perfectionnements apportés aux métiers à tisser les rubans.
- 106052. — 14 décembre 1874 : Gaudin. —Application du tannate de gélatine en solution ammoniacale à la préparation de colles ou enduits imperméables.
- 106063. — 14 déc. : Mayerson. — Procédé de fabrication d’engrais de sang.
- 106067. — 14 déc. : Pradon. — Procédé pour reconnaître les vins falsifiés.
- 106127. — 19 déc. : Martin. — Appareil applicable aux machines à carder, à peigner et à filer la laine et toute autre matière filamenteuse.
- 106136. — 15 déc. : Trapadoux frères et Cie. — Mode d’impression mécanique à plusieurs couleurs sur les étoffes ainsi que pour l’application de la machine à imprimer les étoffes à l’obtention de ce mode d’impression.
- 106153. — 23 déc. : Imbs. — Genre de tissu lisse et ras susceptible de présenter tous dessins sans emploi de métier Jacquard.
- 106182. — 28 déc. : Gautillon et Cie. — Une calandre à friction appliquée aux apprêts de soieries et principalement aux apprêts de satins tramés coton.
- 106184. — 28 déc. : GAUTILLON et Cie. —Appareil à flamber ou griller les tissus.
- 106185. — 28 dec. : Gautillon et Cie. — Genre de cylindre contre-partie universelle pour le gauf-frage des étoffes.
- 106196. —29 déc. : Portait et Weber. — Système de machine à travailler toutes espèces de matières filamenteuses.
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- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- »
- LES ADJUDICATIONS PUBLIQUES POUR LA FOURNITURE DES TISSUS.
- A propos d’une adjudication d’étoffes de laine pour l’habillement des équipages de flotte et des corps de
- troupe de la marine, la chambre de commerce de Reims a adressé à M. le ministre de la Marine et des colonies, la lettre suivante :
- Monsieur le ministre,
- « Vous avez bien voulu nous adresser un exemplaire du cahier des charges arrêté par la commis, sion des marchés, dans la séance du 19 décembre 1874, pour l'adjudication de la fourniture de deux lots d’effets de laine nécessaires à l’habillement des équipages de la flotte et des corps de troupe de la marine jusqu’au 31 décembre 1877.
- « En même temps, vous nous priez de donner à ce document toute la publicité désirable.
- « Nous ne manquerons pas d’accéder à votre demande ; mais nous croirions ne pas remplir notre devoir si nous ne vous soumettions les observations que nous a suggérées la lecture du cahier des charges dont il s’agit.
- « Tout d’abord se présente à l’esprit une considération générale.
- « Tel qu’il est rédigé, le cahier des charges crée au profit de quelques établissements, qui sont ou seront installés ad hoc, un véritable monopole, exclusif de toute concurrence sérieuse.
- « On peut même dire qu’en réalité l’Etat essaie de s’assurer la libre disposition d’ateliers et d’usines, qui ne fabriqueront guère que pour lui ; c’est l’Etat dès lors qui arrive à être manufacturier pour son compte, sous le nom de tiers chargés des achats de matières premières et de leur transfor-mation.
- « En effet, on exige la justification, non pas que l’usine du soumissionnaire existe et qu’elle est en activité, mais qu’elle lui appartient en réalité et en toute-propriété ; que si pour les bâtiments contenant les foulons, le soumissionnaire peut n’être que locataire, il faut qu’il le soit dans des conditions tout à fait spéciales.
- « Nous sommes unanimes à penser que c’est là une situation que l’on croit créer dans l’intérêt de l’Etat, et qui, au contraire, est nuisible à l’Etat, parce qu’elle restreint singulièrement le nombre des manufacturiers pouvant prendre part à l’adjudication.
- « Or, toute restriction à la libre concur rence se traduit fatalement en une augmentation de prix. :
- » Nous ne dirons rien de certaines clauses de pure forme, si ce n’est que, par leur multiplicité même, elles effraient et éloignent le soumissionnaire; nous ne parlerons pas davantage des cautionnements exigés, dont la stipulation est nécessaire ; mais nous ne pouvons laisser passer les conditions énoncées dans une annexe, à laquelle
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- 182 L MONITEWR DE LA TEINTURE
- se réfère le cahier des charges, et imposées à la fabrication des tissus.
- » En lisant toutes ces conditions, l’esprit se reporte par la pensée au temps des corporations des jurandes et des maîtrises, à l’époque où tout se prescrivait minutieusement ; matière première, fil, degré du fil, couleurs des lisières, etc. Ne serait-il pas plus simple, et partant plus pratique, de donner un type et d’en demander la reproduction?
- » Les différentes vérifications du tissu, les examens sous le rouleau, en dehors du rouleau les examens des couleurs etc., tout cela est aussi minutieusement indiqué et développé. Eh bien! faut-il le dire, nous ne croyons pas à la grande utilité dè ces prescriptions si détaillées, auxquelles il sera très-souvent impossible de se conformer et qui seront la plupart du temps négligées.
- » Mais ce sur quoi la Chambre croit devoir appeler d’une [façon toute particulière votre attention, monsieur le ministre, c’est sur le mode de réception des marchandises.
- » Le monde industriel et manufacturier s’alarme, quand il voit l’Etat payer 25, 30, quelquefois 40 0/0 plus cher qu’il ne la devrait payer, la marchandise qui lui est livrée, et en même temps les adjudicataires bénéficier de cet énorme écart en faisant fabriquer par d’autres le produit qu’ils se sont engagés à fournir. Il se demande quelle peut être la cause d’un fait aussi anormal, et cela l’éloigne de l’adjudication.
- » La ville de Reims pourrait fournir aux équipages de la flotte et aux corps de troupe de la marine les molletons et les flanelles, et ce, dans les meilleures conditions de prix et de qualité. Ses manufacturiers, très-probablement, seront chargés de les fabriquer, ou du moins une notable partie, pour le compte de quelque soumissionnaire, qui n’aura que la peine d’encaisser un bénéfice de 30, 40, 50 ou peut être 60 centimes par mètre.
- » Mais ils ne les pourraient fournir directement, à cause surtout des conditions générales du cahier des charges, à cause aussi de certaines clauses spéciales.
- » Pour que cette fourniture de flanelles et de molletons pût être faite dans les plus excellentes conditions et directement par le producteur, rien ne serait cependant plus simple ; voici comment, suivant nous, il conviendrait d’opérer :
- « Adoption d’un type qu’il faudrait reproduire ;
- « Réception de la marchandise sous la surveillance d’un membre délégué par la Chambre de commerce de la circonscription du lieu de fabrication, dans un bureau public de mesurage. »
- » De cette façon, on éviterait les méfiances et les soupçons, l'Etat aurait toutes les garanties de
- bon marché, de qualité, de solidité et de durée des tissus.
- » Pour les membres de la Chambre de commerce de Reims :
- Le président,
- « A. Marteau, vice-président. »
- Une copie de cette lettre a été également adressée à M. le ministre de l’agriculture et du commerce.
- MINISTÈRE DE LA GUERRE.
- Adjudication pour la teinture au cachou de toiles à tentes et de sacs-tentes-abris, étuis-musettes et bis sacs.
- Le lundi 16 août 1875, à une heure, il sera procédé à Paris, à l’hôtel de l’intendance militaire, 94, rue Dominique-Saint-Germain, par les soins d’une commission présidée par le sous-intendant militaire chargé du service des magasins centraux, à l’adjudication publique de la teinture au cachou, pendant les années 1875,1876, et 1877, des Toiles destinées à la confection des Effets de campement, et des sacs tentes-abris, étuis-musettes et bissacs existant dans les magasins centraux de Paris.
- Le public est admis à prendre connaissance du cahier des charges, ainsi que des modèles-types, au magasin central de l’habillement, 75, quai d’Orsay, à Paris.
- Les personnes qui auraient l’intention de prendre part à l’adjudication devront adresser avant le 8 août prochain, au sous-intendant militaire chargé du service des magasins centraux, à Paris, une demande d’admission accompagnée des pièces .énumérées à l’article 6 du cahier des charges réglant les conditions de l’adjudication.
- ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE, A PARIS.
- Adjudication pour la fourniture de tissus divers.
- Le samedi 28 août 1875, il sera procédé au chef-lieu de l’administration de l’Assistance publique, avenue Victoria, 3, à l’adjudication au rabais et sur soumissions cachetées, en sept lots, de 3,600 mètres de Péruvienne grise, de 18,300 mètres de Toiles de coton, et de 71,000mètres de Toiles de fil, pour le service du magasin central des hôpitaux et hospices civils de Paris.
- S’adresser pour prendre connaissance des cahiers des charges et voir les types des étoffes à fournir, au secrétariat de ladite administration, tous les jours, de dix heures à trois heures.
- Les Gérants : F. Gouillon & P. BLONDEAU.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Golin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes) ,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Vol., No 16. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Août 1875.
- " SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des laines en couleurs d’aniline (suite), par M. Ch. Drevet fils : Marrons sur chiffonnage. — Bleu foncé d’aniline (échantillon). — Bleu Nicholson ou bleu alcalin sur laine, par M. REIMANN.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Enseignement professionnel des industries tinctoriales. — Production et exportation de la Cochenille. — L’industrie de la soie aux Etats-Unis. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Loi portant établissement d’un impôt sur les vinaigres et sur les acides acétiques.
- CHRONIQUE
- Il fait chaud!... Tel est le résumé de toutes les conversations et de toutes les correspondances; d’affaires, il n’en est pas question, et cependant on en fait malgré les chaleurs, carie commerce et l'in-dustrie ne connaissent point de vacances, et de même que la consommation, la production ne doit pas s’arrêter.
- Les places du Nord : Roubaix, Tourcoing, Four-mies, Le Cateau ne peuvent profiter de la faveur réelle dont elles ont joui pendant celte saison ; le défaut de bras a enrayé l’exécution des commissions acceptées, et l’on craint des refus de prendre livraison. Cela est une situation exceptionnelle pour ces villes toujours si bien pourvues du personnel nécessaire.
- Reims travaille activement; les mérinos ont un écoulement très-suivi au fur et à mesure de leur production-, la fabrication des draps et nouveautés prend à chaque saison une nouvelle extension, mais la flanelle unie est actuellement l’article le plus favorable de la place sous le rapport du bénéfice.
- L’activité la plus grande règne à Elbeuf; chacun est à peu près satisfait de ses ventes en étoffes d’hiver, et il ne reste plus rien des craintes manifestées au début de la saison.
- La rouennerie continue à être l’objet d’une demande active. La production étant très-faible à Rouen, à cause du grand nombre d’ouvriers occupés en ce moment aux travaux de la récolte, la livraison de certains genres, recherchés par la consommation, se fait très-difficilement. Les mouchoirs
- de Bolbec sont toujours recherchés, et de fortes commissions restent encore à exécuter.
- Chez les indienneurs, on ne rencontre pas la même activité. La persistance du mauvais temps ayant contrarié la vente de détail, la fabrication s’en est évidemment ressentie; maintenant que la température est devenue plus normale, ces causes d’arrêt ne subsistent plus.
- La fabrication des toiles marche bien à Lille; ces produits s’écoulent rapidement à prix fermes et les stocks sont peu considérables.
- De Lyon, les nouvelles sont satisfaisantes, bien que l’activité sur cette place ne soit pas comparable à celle des mois d’avril, mai et juin de cette année; mais, enfin, la condition enregistre encore chaque semaine 80,000 kilog. de soies, ce qui est un bon courant moyen, et en faveur du mois de juillet écoulé, il y a une différence de 14 p. 100 sur le même mois de 1874. En comparant les six premiers mois de ces deux années, la différence est d’environ 26 p. 100 en faveur de 1875-, en effet, la condition a enregistré, pendant le premier semestre de 1874, 2,153,806 kilog.; tandis que cette année l’inscription a été de 2,710,334 kilog., pendant la même période.
- ‘ La fabrique attend toujours l’ouverture de la saison d’automne, mais néanmoins elle a ses métiers occupés, et ses stocks, en tissus de couleurs, sont réduits.
- En somme, la fabrication lyonnaise est suffisamment occupée; il en est de même de celle de Saint-Etienne, où, comme à Lyon, il faut signaler le délaissement des beaux articles et la recherche des soies les plus communes. à
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- Les couleurs et les genres les plus recherchés, quant aux soieries, sont d’abord, comme teintes claires, le Gris-ciel ou Bleu de Nuages, et surtout le Crème, sorte de maïs pâle à peine différent du blanc et que l’on obtient par un léger déblanchi dans un bain rocou-, c’est, si l’on peut ainsi dénaturer le sens des mots, un azurage dans les tons orangés. Cette nuance est très-appréciée et, pour reproduire le langage des journaux de modes qui la vantent à l'envi, rien n’est aussi frais ni aussi juvénile parmi les nuances diaphanes.
- Chez les fabricants de tissus nuancés, les couleurs très-foncées, et notamment le Bleu-Marine, puisle Marron, le Painbrûlé, le Loutre, le Myrte, le Castor, toutes couleurs qui ressemblent à du noir teinté, et dont les garnitures emploient d’énormes quantités, sont constamment recherchées.
- Le Bleu-Marine accompagne très-bien, paraît-il, la teinte Crème, mais cela n’est pas la seule raison de son succès.
- Quoi qu’il en soit, on constate une tendance de la mode à revenir aux nuances plus caractérisées, plus franches.
- Les maisons qui font le tissu pour parapluies sont encore très occupées, ce qui s’explique aisément par les pluies persistantes dont nous avons été affligés.
- Mais les fabricants de tissus noirs en belle qualité n’arrivent pas à écouler leurs produits que la mode continue à délaisser -, quant aux failles noires, grâce à la trame asiatique et à la charge de la teinture, qui fournissent, pour un prix modique, un grain et une épaisseur confortables en apparence, elles sont toujours très demandées, et manquent souvent à la consommation.
- Parmi les tissus façonnés, les petits dessins employés pour tuniques son L les plus recherchés.
- Les articles d’exportation, ou plus spécialement ceux en faveur à New-York, sont les lainages, tels que cachemires, mérinos ; les cachemires noirs ont même subi, du fait des importateurs, une hausse de 7 à 10 p. 0/0; les articles pour costumes sont, en général, en bonne situation • il en est de même du linge de maison et des mouchoirs.
- Les soieries, les velours, les rubans, les broderies et les dentelles sont très-calmes sur cette place.
- Des fabriques étrangères, on signale comme étant en faveur : à Leeds, les draps de fantaisie de toutes qualités, et unis de toutes nuances , ainsi que les draps légers pour vêtements de femmes ; à Brad-fort, les laines lustrées, et les fils simples n°3;à
- Huddersfield, une nuance de draperie, le Bleu Elyséen, qui est en grande faveur pour tous les genres de pardessus d’hiver-, à Leeds, les articles de bonneterie en général, et à Cottbus (Prusse), on espère beaucoup pour la prochaine saison d’été, et on constate l’insuccès de la fabrication de cette ville, pendant les saisons passées.
- Rien d’important- à signaler sur les produits tinctoriaux, sinon que l’on a de mauvaises nouvelles sur la récolte des indigos, et que le prix de cet article pourrait bien se raffermir.
- Une dépêche de Pondichéry, du 11 août, annonce que presque la moitié de la récolte du Bengale est endommagée par les inondations et que celles-ci continuent.
- Les nouvelles des autres lieux de production sont, ou favorables, ou indifférentes; mais, d’ailleurs, les prix ne se sont pas encore relevés au Hâvre, et la vente de cet article est toujours peu animée, et la tendance est toujours à la faiblesse des cours.
- Des arrivages de bois rouges se succcédant au delà desbesoins du moment, ont fait fléchir les prix de cette teinture. Les campêches se maintiennent toujours fermes, et les jaunes Cuba manquent encore.
- Les cachous bruns ont retrouvé un peu plus d’animation; cette marchandise, en sacs surtout, a vu ses prix s’élever; les cachous jaunes continuent à manquer.
- Les épaississants : gommes, amidons, fécules, etc., se maintiennent à bon prix-, les albumines de sang sont également à prix bien tenus, celles d’œufs sont relativement moins chères.
- Enfin, les couleurs et les dérivés de la houille sont toujours dans la même situation, et ne manifestent aucune tendance à la baisse.
- Depuis notre dernière chronique, nous n’avons à signaler dans les documents officiels, aucun fait particulier concernant nos spécialités, mais au point de vue de l’intérêt général de l’industrie, nous devons signaler la nouvelle ” loi ayant pour objet la déclaration d’utilité publique et la concession d’un chemin de fer sous-marin entre la France et l’Angleterre ”. Si cette entreprise grandiose aboutit, les relations de ces deux nations deviendront plus intimes et plus fréquentes, et la France sera de 'plus en plus le centre du mouvement européen.
- Notre époque voit s’accomplir des travaux gigan-
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- tesques : là bas, ce sont deux mers que l’on réunit-, ici une montagne que l’on perce, maintenant il est question d’établir une voie de fer sur un détroit ! Et ces travaux, ce sont des Français qui les conçoivent et les exécutent. Nous demandons à l’Allemagne, si vaine et si pédante, si elle peut en dire autant de ses nationaux !
- Dans un autre ordre d’idées, l’Exposition de Philadelphie est aussi une entreprise considérable et qui promet un grand succès : l’Assemblée nationale a récemment voté un nouveau crédit extraordinaire affecté à cette exposition; c’est un crédit de 30,000 francs, ouvert au ministère de l’agriculture et du commerce.
- Enfin nous avons à mentionner le nouveau tarif postal résultant de l’adhésion de la France, à l'Union internationale des postes-, fait accepté maintenant par l’Assemblée nationale. Ce tarif est plus favorable au public que celui en vigueur, mais il ne sera appliqué qu’à partir du 1er janvier prochain.
- Malgré que tous les journaux quotidiens aient déjà fait connaître ces nouvelles taxes, nous les reproduirons, pour mémoire, dans notre prochain numéro.
- F. Gouillon.
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- TEINTURE DES LAINES
- EN COULEUR MARRON
- (Suite)
- MARRONS SUR CHIFFONNAGE.
- Considérations générales.
- Pour obtenir la couleur marron sur les articles ou les objets si divers qui se présentent au teinturier-dégraisseur, nous ne pourrons pas suivre la division que nous avons adoptée pour les articles de fabrication ; les conditions sont si différentes que la marche à suivre ne peut pas être renfermée dans les limites Absolues d’une recette.
- On peut, comme dans la grande industrie, obtenir cette couleur par le santal et la couperose, le chromate, l’alun et le tartre, le sulfate de soude, etc., mais il faut encore y ajouter suivant le cas le procédé par le cachou et celui par le sumac et le brun d’aniline.
- Le teinturier-dégraisseur, en dehors des ma
- tières composant le tissu ou l’étoffe sur lequel il doit opérer, doit encore faire la part de la couleur déjà existante ; car, tandis qu’il pourra choisir impunément le procédé qu’il voudra, pour teindre en marron sur une étoffe laine, ou laine et soie ou soie déjà teinte en nuance claire, il n’en sera plus de même si cette nuance est le bleu avec le violet.
- Il devra encore avoir égard aux exigences de sa clientèle et à la réussite de son entreprise, car il n’est pas indifférent de donner à son client des teintures belles mais fugaces, ou des teintures moins brillantes, moins à la mode, mais solides. En effet, la femme du centre populeux aime la nouveauté; elle est entraînée malgré elle dans ce grand mouvement incessant qui fait la mode-, ce qu’elle veut, c’est d’être toujours au pair ; la femme de la campagne, qui porte le même vêtement pendant de longues années et dans les grandes circonstances seulement, ignore cette mobilité qui d’ailleurs ne ferait pas son compte ; elle veut quelque-chose de durable, comme le champ qu’elle soigne; elle mettra 20, 30, 50 années à former sa ferme, mais elle mettra sa vie entière à user la robe des jours de fête, et encore ses héritiers la retrouveront-ils dans la garde-robe, à côté de celle de sa mère et de sa grand-mère, capable de fournir le service dans les mêmes conditions, à une nouvelle génération.
- Le teinturier soucieux de son avenir dans le cas d’une clientèle de campagne devra teindre à chaux et à ciment et éviter les déjeuners de soleil ; il y fondrait incontestablement.
- Il convient aussi de mettre en ligne de compte l’obligation de reproduire un type indiqué ou de fournir seulement une nuance marron d’une teinte indéterminée.
- Dans le premier cas, eu égard au fond, c’est presque toujours le procédé par l’alun, le tartre et l'or-seille qui devra être préféré ; dans le cas où le fond ne le permettrait pas c’est à la sagacité du teinturier à déterminer le procédé qu’il devra appliquer.
- En utilisant les renseignements donnés pour les différentes manières d’obtenir la couleur marron, dans les articles précédents, le teinturier trouvera déjà un moyen à peu près sûr de diriger son opération lorsqu’il s’agira de lainages, cependant il y aura un écart dans les quantités, car une robe ne peut pas traîner aussi longtemps qu’une mise, et généralement on fait se succéder sur le même bain des robes ou des vêtements qui font une suite, et dont chaque teinture ne dépasse guère une heure.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- MARRONS AUX BOIS ET A LA COUPEROSE.
- Je vais donner ici les recettes qui sont appliquées chez moi et qui me donnent de bons résultats.
- Pour un lot, tout laine, composé de 1 jupe et 1 paletot, le tout de poids de 1,720 grammes j’ai employé :
- Extrait jaune pâteux. 172 gr. ou 10 0/0 Santal 206 gr. ou 12 0/0
- Curcuma .... 68 gr. ou 4 0/0
- Extrait sec decampê-che 8 gr. ou 1/2 0/0
- Couperose. . . . 34 gr. ou 2 0/0
- La nuance obtenue a été un marron de fabriqué, c’est-à-dire, une nuance se rapprochant de celles fournies par la draperie, elles sont plus sombres que celles obtenues par l’alun et l'orseille, mais aussi elles sont plus solides.
- En se servant de la même recette et en modifiant la quantité de couperose (bruniture) on peut avoir une gamme très-étendue de tons, depuis les clairs jusqu’aux foncés.
- Voici maintenant la manière de procéder pour ce genre de teinture et par rapport au santal.
- Je fais bouillir dans le tiers de la quantité d’eau nécessaire à la teinture, les drogues, sauf la couperose, puis je remplis le bain, qui se trouve ramené à une température de 30° environ ; j’entre la mise que je mène bien au large, pour répartir aussi également que possible la poudre dusantal, et je pousse le feu pour arriver'au bouillon en 20 ou 23 minutes-, je soutiens l’ébullition pendant 1 heure.
- Je sors, j’évente, je survide le bain à moitié, j’y jette la couperose, je remplis d'eau froide et j'y entre les étoffes en les menant avec soin, et ramenant le bain au bouillon le plus rapidement possible ; je soutiens l’ébullition pendant une demi-heure et la teinture est faite.
- S’il s’agit d’échantillonner, on a recours au bois jaune ou au curcuma pour un ton plus jaune, à la couperose pour une teinte un peu plus foncée et au grenat d’aniline ou à l’orseille, ou à la fuschine pour une teinte un peu plus rouge, car nous ne devons pas oublier que le santal ne donne plus après la bruniture.
- Dans le cas où la nuance serait plus foncée, c’est un passage sur un bain tiède acidulé par l’acide chlorhydrique ou par l’acide oxalique qui en aurait raison, l’acide sulfurique doit être écarté, parce qu’il a une action trop directe sur la couleur jaune fournie par lebois jaune. Il va sans dire qu’en chan-
- géant le rapport entre les diverses matières colorantes on changera aussi le ton de nuance.
- Si les chiffonnages à teindre contiennent du coton, on devra avoir recours à une double teinture; et soumettre préalablement les étoffes à un passage à froid dans un mordant d’acétate ou de pyroli-gnite d’alumine à 10° B., pendant une nuit, puis à une teinture à tiède sur bain de bois jaune, ou de quercitron, ou gaude, ou de curcuma, de bois de Lima, additionné de campêche, pour développer sur le coton la coloration voulue-, puis on procède à la teinture en laine, comme sur une étoffe toute laine.
- Ce procédé est long et coûteux, car Time is money, comme disentnos voisins, etpourbienréussir,ilfaut passer dans les bains séparés -, sur bain de jaune d’abord, puis sur bain de Lima, et enfin sur bain de campêche, et revenir s’il y a lieu, sur l’un de ces bains, ou sur deux, ou même sur les trois, jusqu’à ce que la nuance voulue soit développée-, un peu plus bas cependant, car la chaleur du bain pour les laines, exagérera un peu la nuance acquise.
- MARRONS A L'ORSEILLE.
- S’il s’agit de teindre par l’orseille, c’est encore la même série d’opérations qui devra être répétée pour le coton et complétée par la teinture de la laine; dans ce cas, on emploiera pour 100 parties à teindre et pesées brutes, c’est-à-dire sans défalquer du poids total le poids approximatif du coton contenu
- dans le tissu :
- Alun ordinaire......................... 20 0/0
- Tartre moulu............................12 0/0
- Orseille............................... 70 0/0
- Extrait pâteux de bois jaune. . 10 0/0
- Curcuma..................................4 0/0
- Sulfate indigo : suivant richesse ?
- Dans le cas où on a à teindre une mise tout laine, on commence par bien faire dissoudre l’alun et le tartre, puis on passe au tamis les matières colorantes, et quand le bain bien mélangé a jeté quelques bouillons, on rafraîchit et on y entre la mise qui est menée au bouillon pendant 40 à 43 minutes après lesquelles on échantillonne, rajoutant s’il y a lieu, soit de l’orseille, soit du bois jaune, soit du sulfate d’indigo ; on laisse bouillir la mise 20 minutes après chaque regreffage.
- Dans le cas où on a à teindre des étoffes laine et coton, on teint d’abord le coton par les moyens décrits plus haut, puis on continue par la teinture de la laine.
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- Ici vient se placer le procédé par excellence pour les étoffes quelle qu’en soit la composition ; c’est le procédé par le cachou.
- MARRONS AU CACHOU.
- Au commencement de cet article, j’ai fait des réserves pour les fonds bleus ou violets, et, en effet, la nuance marron, appliquée sur ces fonds, fournit toujours des tons verts ou verdâtres, et cela s’explique par la combinaison des nuances bleues et jaunes, le bleu étant fourni par le fonds et le jaune par la composition de bain de teinture ; or le cachou, dans ce cas, tranche en maître et vient surmonter toutes les difficultés.
- Voici le moyen employé chez moi pour les étoffes ou les tissus, quelle qu’en soit d’ailleurs la composition :
- Pour 100 parties :
- Cachou................... de 15 à 20 0/0
- Chrômate rouge........................ 2 0/0
- Extrait pâteux jaune. ... 10 0/0
- Curcuma............................... 4 0/0
- Si l’étoffe est tout laine, j’entre directement sur bain chaud avec 10 à 15 0/0 de cachou, je fais bouillir pendant 45 minutes, je sors, j’évente, et, sans laver, je rentre sur un bain bouillant contenant 2 0/0 de bichromate de potasse (chromate rouge), et je mène au bouillon pendant 1 heure. Je lave à fond et j’entre sur un troisième bain contenant le bois jaune et le curcuma ; après 1 heure de bouillon, la teinture est finie, et la nuance obtenue joint une solidité à toute épreuve à une richesse sans égale.
- Les bruns s’obtiennent en augmentant la quantité de cachou jusqu’à 40 0/0.
- Dans le cas où la mise contient du coton, je suis le même ordre dans l’opération, mais en y apportant des modifications dans l’opération-, ainsi, pour des étoffes laine et coton, je les laisse tremper pendant 36 à 48 heures dans un bain froid contenant la dissolution de 40 0/0 de cachou si le coton est découvert, et de 20 à 25 seulement si c’est la laine qui couvre, puis je chauffe le bain et les étoffes jusqu’à ébullition, que je soutiens pendant 45 minutes -, je sors, j’évente, et, sans laver, je rentre sur un bain dégourdi chargé à raison de 2 0/0 de chromate, et j’élève doucement la température jusqu’à l’ébullition, que je soutiens pendant 1 heure. A ce moment, le brun est développé sur l’étoffe : je lui donne la richesse voulue par le bain jaune et le curcuma, dans les proportions et dans les conditions
- de laine pure.
- Si le coton dominait et que la nuance dût tirer sur le jaune, il faudrait donner un bain complémentaire au coton en le laissant pendant un jour et demi ou deux, immergé dans un bain de brun d’aniline, à raison de 1 0/0 du poids brut de l’étoffe.
- Je n’aj pas parlé des soies jusqu’à présent, c’est que le soie est bonne fille, et qu’elle s’accommode du traitement de la bourgeoise laine et du prolétaire coton, elle sort, dans l’un et l’autre cas, teinte en marron, d’autant plus riche qu’elle y ajoute son brillant naturel.
- De ce qui précède, et avec un peu d’observation, nous pouvons faire découler une recette applicable à certains cas spéciaux, et qui devra nous être d’une grande utilité.
- Je veux parler des cas où nous avons à teindre en marron, des fonds noirs ou bruns ou verts ou de toute autre couleur foncée, excepté les bleus d’aniline ou les violets.
- Voici comment j’opère : je forme un bain à raison de 2 0/0 de chromate et de 6 0/0 d’acide sulfurique du poids de la mise et je fais bouillir pendant 4 heure ou 1 heure 1/4, jusqu’à ce que la dégradation soit complète et que le fonds soit uni, — je lave avec soin et j’entre sur bain de teinture avec du bois jaune, du santal et du curcuma, et du cam-pêche s’il y a nécessité.
- Voici donc comment je peux résumer cette recette.
- Marron sur étoffe déjà teinte en nuance foncée.
- Pour 100 parties :
- Chromate rouge...................... 2 0/0
- Acide sulfurique à 66° . . . 6 0/0
- Extrait jaune pâteux.... 10 0/0
- Santal............................. 8 0/0
- Curcuma............................. 4 0/0
- Extrait sec de campêche... 1/4 0/0
- A cause du santal, je prends les mêmes précautions que quand il s’agit] de teindre au santal et à la couperose, car, sans ces précautions, j’aurais des chamarrages au mal-unitures. — Quelle que soit la quantité de chromate qu’emploiera le teinturier, je lui conseille de toujours employer trois fois autant d’acide sulfurique.
- Sur soie pure, un pied de cachou appliqué dans les conditions ci-dessus et un avivage au brun d’aniline donne de bons résultats.
- Sur coton pur, un pied de cachou à raison de
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- 40 0/0 et un avivage au brun d’aniline donne un bon marron.
- Sur coton déjà teint, un pied de sumac à raison de 50 0/0 de sumac et de 5 0/0 d’alun pendant 8 ou 10 heures sur un bain à 50% puis un avivage sur brun d’aniline à raison de 1/2 0/0, donne encore de très-bonnes nuances.
- Il me restera à traiter des plumes, des peaux, des pailles, des bois, etc., ce sera le sujet d’un prochain article.
- Ch. Brevet Fils.
- BLEU FONCÉ D’ANILINE
- Le Bleu-Noir est un produit dont nous avons plusieurs fois recommandé l’emploi, et qui trouve un grand nombre d’applications, soit pour faire les bleus-marine, les gris-ardoise, et pour tous les cas où l’on a besoin de donner du fond, de brunir les couleurs d’aniline, telles que les bleus, les verts, les violets, les marrons; soit pour produire des teintes claires, c’est-à-dire des gris, qui peuvent même se faire, sans mordant, sur des chaînes-coton-, soit pour obtenir des marrons et teintes mode, par mélange, en place du carmin d’indigo -, soit enfin pour la fabrication des encres, des vernis, des couleurs, etc.
- Nous avons récemment fait des essais sur la solidité de ses nuances, et nous avons observé qu’exposées pendant plusieurs mois à l’air et à la lumière, elles ne s’affaiblissent pas et ne virent pas au roux comme les bleus de campêche ; ces nuances deviennent plus noires -, c’est seulement dans les débouillis qu’elles ne peuvent supporter la comparaison avec les bleus à l’indigo ; ce n’en sont pas moins d’excellentes teintes pouvant se substituer dans beaucoup de cas aux bleus de cuve.
- Le défaut de ces couleurs a été jusqu’à présent de posséder un reflet violacé, au lieu d’un bleu rabattu, et les efforts des fabricants ont toujours été de les rapprocher le plus possible du bleu foncé ; or, ce résultat paraît obtenu par un produit dont nous
- montrons ci-dessus la teinte, et qui est à peu près privé de reflets violets; c’est donc une couleur à employer pour le cas où ces reflets doivent être évités-, et pour ne pas confondre ce produit avec le Bleu-Noir ordinaire, nous l’avons nommé Bleu-foncé, titre très-simple et très-caractéristique.
- Mais, comme cette couleur est d’un prix un peu plus élevé que le Bleu-Noir ordinaire, il conviendra d’employer celui-ci chaque fois que la nuance n’offrira pas d’inconvénients.
- Un fabricant de Paris vient aussi d’obtenir un Noir-Noir de même nature, n’étant plus violet ni bleu, mais noir sans reflet. Nous avons vu des échantillons de teinture obtenus par cette couleur, mais nous n’avons encore à cet égard que des renseignements insuffisants.
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- BLEU NICHOLSON OU BLEU ALCALIN
- SUR LAINE
- Par M. Reimann.
- Le bleu Nicholson se distingue de toutes les autres couleurs d’aniline en ce qu’il est bien différent de la fuchsine, du bleu d’aniline et du violet, qui sont les selsd’unebase insoluble par elle-même, tandis qu’au contraire le bleu alcalin du commerce présente une base soluble dans l’eau qui, dans sa combinaison avec les acides, forme un sel insoluble de couleur foncée. Cette base est incolore ou très-peu colorée. Il faut donc, pour obtenir réellement une couleur, combiner avec un acide la base déjà fixée sur la fibre, et c’est ce qu’on fait en passant par un bain acide la laine déjà teinte.
- Pour opérer la teinture, on prépare pour 5 kilog. de laine, en faisant bouillir la matière colorante dans l’eau pure, une solution aussi étendue que possible (la dilution de la solution contribue à éclaircir la couleur) avec 30 à 45 grammes de bleu alcalin. On prépare, en outre, un bain colorant tiède, auquel on ajoute 45 à 60 grammes de borax. Le borax n’est employé, dans ce cas, qu’à raison de sa propriété basique, et peut être remplacé par la soude, la potasse, etc. L’addition d’une substance alcaline a pour objet de saturer une petite quantité d’acide contenu dans le bain, afin que la transformation du bleu alcalin basique en un sel insoluble ne s’opère pas prématurément dans le bain colorant. On ajoute alors la solution, filtrée avec soin,
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- du bleu Nicholson, et, après avoir agité à plusieurs reprises, on introduit la laine préalablement bien humectée, et on manipule très-uniformément dans le bain, pendant qu’on porte celui-ci avec lenteur presque jusqu’au bouillon.
- Dans une autre cuve ou une autre chaudière, on prépare un bain d’eau tiède pure dans lequel, après que l’opération est terminée, on plonge la laine au sortir de la chaudière, où on la rince; puis on la transporte dans un second bain d’eau pure et tiède auquel, pour 5 kilog. de laine, on ajoute 300 grammes d’acide sulfurique. On passe la laine à plusieurs reprises dans ce bain où elle prend une belle couleur bleu saturé. Cela fait, on l’enlève du bain, on la laisse refroidir, on la dégorge, et pour le reste on procède comme à l’ordinaire.
- Dans le bain d’acide sulfurique, la base fixée sur la fibre passe à l’état de sulfate, qui se colore en bleu intense, mais est insoluble dans l’eau. C’est sur cette insolubilité que repose en partie la solidité du bleu alcalin, qui est beaucoup plus solide que tous les bleus connus jusqu’à présent qu’on prépare avec l’aniline.
- (Faerber-Zeitung).
- . --ILLE
- ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Au mois de février dernier, j’ai fait un appel aux teinturiers de France, les invitant à former un congrès où seraient examinées les conditions actuelles de l’organisation de la teinture et les moyens de donner à cette industrie tout le développement qu’elle comporte, en créant la science de la teinture et en développant l’art de teindre, au moyen d’une école professionnelle.
- M. Gouillon, dans son compte-rendu, tout en rendant hommage à mes efforts, me prédisait la fin qu’ils devaient avoir; en effet, ils sont restés sans écho et pas une adhésion n’est venue me défrayer de mes illusions déçues. — Oh ! n’allez pas croire, ami lecteur, que j’en ai éprouvé le moindre découragement. J’ai assez semé dans ma vie, voyant récolter les autres, pour connaître le jeu des passions humaines. Seulement je me disais qu’en face de cette émulation universelle qui pousse toutes les
- sociétés, tous les états, toutes les nations vers le progrès, nous, teinturiers, formant une agglomération assez considérable d’industriels, nous ne pouvions pas rester en dehors du mouvement général.
- De quelque côté que nous jetions nos regards, ne voyons-nous pas le résultat des efforts des groupes, soi t qu’ils appartiennent au domaine delà science pure ou des arts ou du commerce, ou de l’industrie, ou de l’agriculture? Les sociétés, les cours, les écoles, les comices, les expositions se multiplient.
- Telle société d’orfèvres, met à la disposition de ses membres des outils, des modèles, des bibliothèques, des cours, des écoles d’apprentissage, etc.; telle société de tisseurs développe chez ses adhérents toutes facultés intellectuelles, toutes les aptitudes, en créant des moyens d’application, à côté de la théorie.
- Nous, teinturiers, nous ne parlons pas le même langage, nous manquons d’un fond commun d’observations. Aucune route ne nous est propre, nous empruntons à tous et à tout ; c’est très-économique mais ce n’est pas lucratif. Notre bagage est trop léger, et notre place dans la grande famille est trop petite pour celle que nous y tenons.
- Je me suis toujours figuré qu’une invention de charronnerie ne serait jamais mieux faite que par un charron, mais, aussi je comprends peu un cours de chimie fait dans une ville d’industrie textile, par un professeur incapable de la plus petite application, à des auditeurs qui manipulent du matin au soir. Le professeur sera incapable d’entrer dans la question par les joints, les fissures, qui sont familières au praticien et qu’il cherche en vain à tourner ; comme celui-ci est incapable de saisir le véritable sens des démonstrations théoriques de celui-là. Ils ne parlent pas le même langage, ils ne peuvent pas se comprendre.
- Voilà l’enseignement libre à peu près décrété: Devrons-nous rester isolés au milieu du mouvement général? Attendrons-nous toujours que des moyens nouveaux ou perfectionnés, ou que des corrections de moyens anciens nous soient donnés par des personnes étrangères à notre art, à notre industrie? Si nous n’y prenons garde, nous serons débordés , et nous venons de voir les effets des inondations !
- Ainsi, j’ai rencontré en pays étranger, des teinturiers venant jeter un voile sur notre vieille réputation de teinturiers français, qui a encore une certaine valeur, et en considérant ces aiglons je ne pouvais m’empêcher d’éprouver un sentiment de
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- 190 LE MONITEUR DE
- LA TEINTURE
- tristesse. Or, savez-vous ce qu’il y avait sous le plumage du roi des volatiles? une duperie!... ses serres étaient incapables de soutenir le plus petit fardeau et ses yeux n’auraient pu supporter l’éclat de la réputation d’un des modestes de chez nous
- Voici en quoi consistait ce plumage : en un brevet de teinturier-chimiste obtenu à un cours de chimie appliquée, par une présence de trois années.
- Là, dans un amphithéâtre, en présence de quelques douzaines de jeunes gens, un professeur faisait de la teinture en petit pot et donnait à son auditoire, en trois heures par semaine, l’expérience que les vieux praticiens mettent toute leur vie à acquérir !
- Mettez ces aiglons au pied du mur, ils sont incapables de s’élever ; mais en faisant miroiter leur diplôme aux yeux des étrangers à la recherche de teinturiers capables, ils nous enlèvent les bons emplois et remplissent leur entourage de leurs coassements. Ils portent atteinte à leur réputation d’abord, puis à la nôtre ensuite, par ricochet.
- Un cours de teinture appliquée ne peut se faire que dans l’atelier. Que chaque élève soit ouvrier, que chaque contre-maître soit élève, et que le directeur ou le professeur soit teinturier ; alors vous formerez véritablement des sujets capables, et méritant, après examen sérieux, un diplôme dont ils pourront se faire vraiment un titre.
- Demandez à la plupart de nos teinturiers ce que c’est que le santal, le rocou, le cachou, la graine de Perse, l’orseille, l’acide sulfurique, le sel d’étain, etc., etc., et d’où viennent ces produits ou les éléments constitutifs de beaucoup d’entre eux -, c’est le petit nombre qui vous répondra.
- Et cependant il serait bon, il serait urgent que celui qui se sert d’un produit soit naturel, soit fabriqué, en connût l’origine et les propriétés au moins élémentaires.
- L’influence des milieux dans lesquels l’opérateur manipule est pour beaucoup dans les résultats. Là, vient se placer un cours de physique; l’influence des moyens doit compter ; là vient se placer un cours de mécanique élémentaire.
- Pour connaître et par conséquent apprécier les matières sur lesquelles on doit opérer et celles que l’on doit employer, aucun cours ne Vaut l’école professionnelle, l’atelier ; aucun professeur ne vaut l’industriel, lui-même lié au résultat par la question d’amour propre et par celle de l’intérêt.
- Je prié donc ceux de mes confrères qui auraient quelque idée à ce sujet de la communiquer au Mo
- niteur de la Teinture, qui se fera toujours un devoir d’y ouvrir ses colonnes.
- Si j’habitais plus près du grand foyer, je tenterais-en petit et suivant mes moyens l’application que je prêche.
- Oh! je n’ai pas fini et le lecteur peut s’attendre à rencontrer mon style sous toutes les formes sur le même sujet. Dam, pour corroyer le fer il faut le marteler !
- Ch. Drevet fils.
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- PRODUCTION ET EXPORTATION
- DE LA COCHENILLE.
- La production de la cochenille a suivi, dans les îles Canaries, des phases diverses, qui ont été les conséquences des prix payés sur les places d’Europe pour cette marchandise.
- Implanté vers 1840 aux îles, qui paraissent conserver jusqu’ici le monopole des cochenilles, tout au moins de celles de qualité supérieure, la culture du nopal {cactus follaciens) n’a pas tardé à prendre une extension considérable.
- Les bénéfices assurés aux premiers producteurs étaient prodigieux. En 1848, les îles ne pouvaient suffire aux demandes venues du continent, et le prix de la cochenille variait entre 11 et 12 fr. la livre espagnole de 470 grammes. A des prix aussi hauts, sans le moindre risque de mauvaises récoltes, le rendement annuel de la propriété ainsi cultivée était souvent du double de sa valeur vénale.
- Dans ces conditions, la culture du nopal alla toujours en augmentant ; tout le monde voulut faire de la cochenille-, les anciennes vignes furent arrachées, les blés abandonnés, l’assolement modifié de fond en comble, et des champs de cactus vinrent entourer les moindres habitations Les terrains propres au nopal acquirent une valeur exagérée ; les particuliers manquant de fonds, et le nombre en était grand, n’hésitèrent pas à emprunter à des taux variant entre 12 et 18 0/0-, ils réussirent même pour la plupart, et leurexemplene contribua pas peu à faire regarder cette culture comme l’unique source possible de fortune aux Canaries'.
- La conséquence de cette extension donnée aux cochenilles fut que la production ne tarda pas à dépasser les besoins, pendant que l'avilissement des prix en devenait la conséquence forcée. De 1860 à 1870, les prix se maintinrent entre 5 à 6 francs,
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- taux plus que rémunérateur, qui assurait encore dans des conditions normales, c’est-à-dire sur des terrains libres d’hypothèques, des rendements de 30 à 40 0/0.
- Mais, depuis 1870, les prix suivent une décroissance constante, de nature à faire naître les plus sérieuses inquiétudes. En 1870, ils étaient .tombés à 4 fr. -, en 1871, à 3 fr. 50 ; en 1872, à 3 fr; en 1873, à 2 fr. 50.
- Pour la campagne suivante, les chiffres seront plus bas , encore ; la cochenille ne dépasse guère jusqu’ici 2 fr. 20 dans le pays même, et l’agence Swanston et Cie, qui a pour l’Angleterre le monopole des cochenilles en a vendu, sur enchères publiques, le 5 août 1874, des parties considérables à des taux inférieurs.
- Dans ces conditions, avec des prix ne permettant plus à la majorité des producteurs de tenir leurs engagements, le pays est arrivé à un état de crise qui pèse autant sur la situation générale que sur la moindre des transactions.
- Des propriétaires, les uns ont tout à fait abon-donné cette culture et ont même arraché leurs cactus ; d’autres ne savent s’ils doivent continuer. Les anciennes maisons, qui toutes spéculaient sur la cochenille, sont ébranlées pour la plupart, et celles d’un ordre inférieur ne se maintiennent plus.
- Ën ce qui concerne la cochenille elle-même, ce produit est d’autant plus menacé, qu’en face de cette baisse persistante, la quantité exportée, en 4873 et en 1874 est bien inférieure à celle des campagnes antérieures.
- L’emploi de la fuschine et surtout de l’aniline aujourd’hui généralisé dans l’industrie, et qui suffit dans bien des cas pour la teinture première à appliquer aux tissus, a forcément diminué la consommation de plus d’un tiers, en même temps que la stagnation des affaires dans les diverses parties de l’Europe avait pour conséquence une diminution dans la demande des matières premières.
- La quantité de cochenille qu’exportent les Canaries sur tous les marchés du monde est considérable Les chiffres portés sur le tableau ci-dessous ont été relevés à la douane et contrôlés avec soin sur les registres d’expéditions aussi bien que chez les consignataires.
- Campagne 1872 à 1873 de 1873 à 1874. Angleterre . . 3,378,389 livres (1) 3,156,586 France . . . 1,933,969 1,484,381
- (1) La livre espagnole — 460 grammes.
- Espagne. . 230,296 215,545
- Amérique . 96,383 181,770
- Allemagne . 62,744 44,738
- Maroc . . 7,000 5,725
- Hollande . 31,939 »
- 5,739,720 5,088,745
- On voit qu’il y a eu en 1873-1884 une diminution de 65 975 livres.
- C’est sur l’Angleterre, principalement à l’entrepôt, que sont dirigées les plus fortes parties de cochenille.
- Le chiffre de 1,484,381 livres est loin de représenter la totalité de l’exportation en France des cochenilles canariennes. En effet, par suite de la cherté du frêt direct entre Marseille et les îles, une notable quantité a pénétré en France par la voie de Cadix pour venir approvisionner nos manufactures du Midi, sans parler des parties assez importantes arrivant dans le Nord, par les voies anglaises et livrées par les entrepôts de Liverpool.
- La récolte de 1874-1875 est dans les conditions normales, et quoique la faiblesse des cours ait amené une grande perturbation dansla culture et la production, les quantités disponibles ne baisseront pas encore au point d’apporter une gêne à l’industrie.
- L’expédition des cochenilles se fait dans des conditions très-faciles, rendues peu onéreuses par la concurrence. Elles sont adressées aux entrepôts ou aux commissionnaires, mais jamais directement aux manufactures. Les payements se font régulièrement soit en espèces métalliques, soit en remises de marchandises.
- La cochenille parvient à destination ensachée par quantité de 150 livres espagnoles, de 460 grammes l’une ; le prix de la balle et son transport à quai ne dépassent pas 3 fr. 45.
- Ce produit est affranchi de toute taxe, et il est difficile de trouver une marchandise comportant autant de valeur sous un aussi mince volume, qui soit grevé de frais aussi minimes.
- L’INDUSTRIE DE LA SOIE
- AUX ETATS-UNIS.
- Le nombre des maisons américaines engagées dans la fabrication ou le commerce des soies est
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de 228, dont 107 dans l’état de New-York, 42 dans le New-Jersey, 32 dans la Pensylvanie, 4 dans le Maryland, 9 en Californie, 25 dans le Connecticut, 14 dans le Massachusetts, 1 dans le New-Hamps-hire, 1 dans le Yermont et 1 dans le Kansas.
- Voici un tableau de la valeur des produits classés par articles :
- Organsins.............
- Franges et effilés . . .
- Bourres et soie. . . . Soies en coupons . . . Foulards........... Rubans............. Pongées............ Fil de soie........ Cordonnets pour coutures la machine .... Tresses et galons . . . Soie et coton .... Garnitures militaires. . Garnitures pour tapisserie Passements .... Passements pour voitures Passementerie....
- livr. sterl. 3,337,892
- 338,122
- 61,300 1,159,300 1,338,617 2,632,014
- 350,000
- 991,350
- 5,658,332 381,000
- 170,000
- 87,000
- 683,420
- 150,000
- 76,000 2,460,550
- Total du 1er janvier au 31
- décembre 1874. L. S. . 19,894,874
- Le capital placé dans cette industrie est de p. 15,988,877. Elle occupe 10,651 employés, dont les deux tiers environ du sexe féminin. La totalité de leurs salaires s’est élévée l’année passée à p. 3,722,988. ,
- La branche des rubans de soie est peu prospère à raison de l’approvisionnement surabondant des marchés. En revanche, le fil de soie pour coutures à la main ou la machine trouve des débouchés si avantageux que plusieurs nouvelles maisons ont été créées pour l’exploitation de cette partie.
- Il a été moins fabriqué de soie en coupons que l’année précédente mais la qualité de la fabrication est bien meilleure.
- L’auteur du rapport se plaint de la difficulté de surmonter les préjugés, et il constate que les soieries américaines trouvent un débit bien plus prompt sous une étiquette française que quand elles sont offertes pour ce qu’elles sont réellement.
- BREVETS D’INVENTION
- concernant les industries tinctoriales & textiles 106210. — 31 déc. : Buxtorf. — Application de roues à dessins aux métiers avec aiguilles self-acting.
- 106210. — 31 déc. : DÉNOS. — Traitement du carbonate de soude destiné au blanchissage du linge.
- 106226. — 31 déc. : Pierron et DEHAITRE. — Système de machine à griller ou gazer les fils de laine, coton, coton-soie, etc.
- 106239. — 7 janvier : Clerc. — Perfectionnements apportés aux métiers à retordre et défiler les fils.
- 106276. — 6 janv. : Leroy. — Application au séchoir à vapeur destiné à rendre constamment et directement au générateur l’eau de condensation et la vapeur vive après son passage dans les tuyaux chauffeurs.
- 106311. — 4 janv. : FRELAND. — Perfectionnements apportés aux dévidoirs.
- 106353. — 30 janv. : Poron frères. — Appareil servant à dérouler la lisière des produits à maille de bonneterie et à superposer convenablement ces lisières pour la couture mécanique.
- 106356. — 1er février : Surbayroles. —Appareil propre à assurer l’adhérence des tubes aux bobines sur la broche ou plumes des navettes à tisser en général.
- 106410. — 13 janvier : Société Leroux et Fédit. —Préparation d’un liquide dit eau du Levant pour nettoyer les éponges de toilette.
- 106416. — 13 janv. : Rameau. — Genre de confection de chapeau.
- 106427. — 4 février : Adam-Blaise frères et Cie. — Produit dit fibre brevetée.
- 107439. — 24 janv. : Hue. — Moyen de faire produire à toutes les machines dites cardes à carder la laine, un fil mouliné retors ou imitation à nuances binaires ou multiples.
- 106440. — 8 fév. : Jacob. — Machine à encoller et à brosser les fils de la chaîne des tissus de cotonnades avant tissage et pendant l’opération de l’our dissage.
- 106444. — 16 janv. : — LENGELÉE. — Genre de tondeuses à moutons à action directe et rationnelle.
- 106457. — 4 fév. : Schultz. — Fixation de l’indigo blanc par vaporisage sur les tissus de coton.
- 106469. — 26 janv. : DONNET. — Application
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- d’un seul rouleau imprimeur à l’obtention des impressions multicolores sur les tissus.
- 106486. — 19 janv. : Reed et MULLIGAN. — Per-fectionement dans le tricotage des chapeaux, casquettes et autres articles ainsi que dans les machines employées dans ce travail.
- 106511. — 21 janv. : LECHÉNE. — Procédé pour la teinture et la décoloration des cheveux.
- 106513. — 20 janv. : Légat. — Système de machine à coudre à un seul fil réalisant la couture à points noués, distance propre à la confection des chapeaux en tresse de paille et autres objets.
- 106516. — 21 janv. : MAIGNAND. — Système de tuteur pour écheveaux de soie dit : Tuteur libre et mobile.
- 106517. — 16 déc. : MANGOT. — Pièce mécanique dite : pendant à coulisse destinée a compléter le métier à tricot.
- 106524. —17 fév. : Peillet. — Métier de tissage mécanique à vitesse variable portant sa transmission.
- 106550. —21 janv. : Roger, Porel, Baffoy et Dupré. — Conservation des toiles à bâches, à tentes, à voiles, à tentures, à emballages, etc.
- 106562. — 30 janv. : Perfectionnements apportés aux métiers à tisser les étoffes de soie.
- 106574. —8 fév. : Lancelot et Cottet. — Conducteur à compensateur automatique devant servir à régulariser la tension du fil de trame dans le tissage des étoffes.
- 106576. — 21 janv. : Magner et KUNEMANN. — Procédé pour la fabrication des lustres et l’application des couleurs et des mordants sur les textiles végétaux.
- 106380. — 9 janv. : Péarson. — Perfectionnements apportés aux métiers à tisser les articles relativement étroits.
- 106582. — 6 janv. : Plancq. — Dispositions à navettes pour tisser les toiles avec canettes sans fuseaux.
- 106583. — 20 fév. : Potel. — Perfectionnements à la mécanique Jacquard.
- 106589.— 12 fév. : Thadome. Filtre disposé pour la clarification des vins.
- 106604. —27 janv. : DICKINset Heywood.—Perfectionnements dans les machines ou appareils employés pour la teinture des fils de soie.
- 106610. — 23 fév. : Lepoutre-Pollet. — Genre de tissu.
- 106613, — 27 janv. : Millot. — Machine ser
- vant à découper les herbes artificielles pour fleuristes.
- 106620. — 27 janv. : Routledge. — Perfectionnements dans le traitement des substances végétales fibreuses en vue de les rendre propres aux usages textiles et à la fabrication du papier.
- 106705.— 17 fév. : Dhonat et Wante.— Perfectionnements dans les mécaniques d’armures employées au tissages
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- L o I
- PORTANT ÉTABLISSEMENT D’UN IMPOT SUR LES VINAIGRES ET SUR L'ACIDE ACÉTIQUE.
- L’Assemblée nationale a adopté la loi dont la teneur suit :
- Art. 1er. _ Il est établi un droit de consommation intérieure sur les vinaigres de toute nature et sur les acides acétiques fabriqués en France.
- Ce droit est fixé ainsi qu’il suit :
- 1° En principal, par hectolitre :
- Vinaigres contenant 8 p. 100 d’acide acétique et au-dessous, 4 fr.;
- Vinaigres contenant 9 à 12 p. 100 d’açid. acétique, 6 fr.;
- Vinaigres contenant 13 à 16 p. 100 d’acide acétique, 8 fr.
- 2° En principal, par hectolitre :
- Acides acétiques et vinaigres contenant 17 à 30 p. 100 d’acide, 15 fr.;
- Acides acétiques et vinaigres contenant 31 à 40 p. 100 d’acide, 20 fr.;
- Acides acétiques et vinaigres contenant plus de 40 p. 100 d’acide, 42 fr.
- 3° En .principal :
- Acide acétique cristallisable ou à l’état solide, par 100 kilogrammes, 50 fr.
- Les mêmes droits sont perçus ou garantis, indépendamment des droits de douane, sur les vinaigres et les acides acétiques importés de l’étranger.
- Les vinaigres et les acides destinés à l’exportation sont affranchis de tout droit.
- Art. 2. — Le droit sur les vinaigres et sur les acides acétiques, produits en France, sera perçu à l’enlèvement des fabriques et assuré au moyen de l’exercice des fabriques, des magasins de gros el des débits, par les employés des contributions indirectes, et au moyen des formalités à la circulation prescrites par le chapitre 1er, titre Ier, de la loi du 28 avril 1816.
- Art. 3. — Dans les trois jours de la promulgation
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de la présente loi, les fabricants de vinaigres ou d’acides acétiques, ainsi que les industriels qui, dans leurs préparations mettent en œuvre des vinaigres ou de l’acide acétique, seront tenus de faire la déclaration de leur industrie dans les bureaux de la régie et de déclarer les espèces et quantités qu’ils auront en leur possession. Ces quantités seront passibles de l’impôt, sauf les exemptions prévues par l’article 5 ci-après.
- Les quantités existant à la même époque chez les marchands en gros et les détaillants de vinaigre ou d’acide acétique seront également soumises aux droits. Ces quantités seront reprises par voie d’inventaire.
- Une déclaration sera faite par les nouveaux fabricants dix jours au moins avant le commencement des travaux.
- Les fabricants de vinaigre ou d’acide acétique sont soumis à un droit annuel de licence de vingt francs (20 fr.) en principal par établissement.
- Les marchands en gros, qui demanderont le crédit de l’impôt, devront en faire la déclaration et se munir d’une licence dont le droit sera de dix francs (10 fr.) en principal.
- Sont considérés comme marchands en gros, les commerçants en vinaigre vendant des quantités supérieures à vingt-cinq litres.
- Art. 4. — Les fabricants, les marchands en gros, les détaillants de vinaigres et d’acides acétiques ne pourront se livrer à la fabrication et à la distillation des eaux-de-vie et esprits dans les locaux et les magasins où ils exercent le commerce des Vinaigres et des acides acétiques.
- Les marchands en gros de vins, cidres, alcools, etc., ne pourront se livrer à la fabrication des vinaigres que dans des locaux distincts et entièrement séparés des magasins où ils exercent le commerce des boissons.
- Toutefois, les fabricants qui, antérieurement à la promulgation de la présente loi, ont été autorisés, soit à produire dans les vinaigreries mêmes, de simples flegmes de 250 au maximum, destinés à être employés sur place à la fabrication des vinaigres, soit à exercer le commerce en gros des vins et des cidres dans les- dépendances de la vinaigre-rie, seront maintenus en possession de cette faculté, sous les conditions déterminées par le règlement d’administration publique prévu par l’article 8 ci-après :
- Art. 5. — Les vinaigres et acides acétiques employés à des usages industriels pourront être exemptés des droits établis par l’article 1er si l’emploi en est suffisamment justifié. Cette justification résultera de l’exercice des établissements qui réclameront le bénéfice del'exemption.
- Les frais de surveillance seront à la charge des
- industriels. Ils ne pourront représenter que la dépense réellement effectuée par la régie et seront établis à la fin de chaque année et réglés par le ministre des finances, sauf recours des intéressés au conseil d’État.
- Le service de la régie pourra exiger que les acides acétiques employés èn franchise de l’impôt soient dénaturés en sa présence.
- Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux vinaigres et acides acétiques destinés à la fabrication des vinaigres de toilette et autres produits de la parfumerie, ni aux vinaigres et acides employés à la préparation des moutardes, conserves et produits alimentaires de toute nature.
- Art. 6. — Les vins, bières, cidres, alcools pris en charge et transformés en vinaigres dans les fabriques, seront affranchis des droits dont ils pourraient être passibles au profit du Trésor.
- Art. 7. — Sont applicables aux visites et vérifications des employés des contributions indirectes dans les fabriques de vinaigres ou d’acides acétiques, les dispositions des articles 235, 236, 237, 238, et 245 de la loi du 28 avril 1816, ainsi que celles de l’article 24 de la loi du 21 juin 1873.
- Art. 8. — Un règlement d’administration publique statuera sur les mesures complémentaires que nécessiterait l’exécution des présentes dispositions, et déterminera, s’il y a lieu, les conditions dans lesquelles s’exercera l’immunité accordée par l’article 5, pour les acides acétiques employés à des usages industriels.
- Art. 9. — Les contraventions aux dispositions de la présente loi et à celle du réglement d’administration publique, rendu pour son exécution, seront punies d’une amende de deux cents à mille francs (200 à 1,060 fr.), sans préjudice delà confiscation des objets saisis et du remboursement du droit fraudé.
- Le produit des amendes et confiscafions sera réparti conformément aux dispositions de l’art. 126 de la loi du 25 mars 1817.
- Délibéré en séance publique, à Versailles, le 17 juillet 1875.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique cristallise
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Goun, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LÀ TEINTURE
- 19e Vol., N° 17. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Septembre 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. —(Sulfures organiques, nouvelles matières colorantes, de MM. Croissant et BRETONNIRE. — Teinture du noir d’aniline, par M. Coquillon. — Perfectionnements au blanchiment du coton, par M. E. Schultz. - Sur quelques mordants employés pour teindre le coton, par M. Ch. Girard. — Détachage des étoffes. — Nouveau procédé de teinture à l’indigo de cuve (échantillons). — Mordançage pour la teinture des cotons en couleurs d’aniline, par M. C. Hunt.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Sur la préparation et la décomposition spontanée du chlorure de chaux. — Impression en couleur des tissus, papiers, cuirs et autres matières. — Moyen de reconnaître les rouges de garance au d’alizarine artiflciellle. — Chaudières à vapeur. — Brevets d'invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Nouveau tarif postal. — Les marques de fabrique. — Loi portant modification à des‘tarifs de douane. — Incendies.
- CHRONIQUE
- Deux faits viennent en ce moment imposer une courte trêve aux affaires : d’abord, l’appel sous les drapeaux des réservistes de la classe 1867, puis l’ouverture de la chasse, qui, privant l'un et l’autre le commerce et l’industrie d’une partie de leur personnel, obligent à ajourner un peu les transactions et la fabrication.
- Le mouvement commercial est donc sans intérêt pour le moment, et nous nous trouvons, du reste, à une époque de transition où la fabrique ne fait ordinairement que de l’échantillonnage.
- Dans le midi, ce travail est, cependant, à peu près terminé et certains manufacturiers ont reçu des ordres en quantité suffisante pour alimenter leurs usines jusqu’à la fin de l’année courante-, Mazamet et la Bastide-Rouairoux sont, sous ce rapport, les places les plus favorisées jusqu’à présent.
- Carcassonne et Lavelanet ont aussi leur part dans la reprise que nous nous plaisons à signaler, et la nouvelle saison s’ouvre, pour les fabricants, sous les auspices les plus favorables.
- Les étoffes demi-saison prennent une grande extension dans la plupart des centres méridionaux; la vente en est facile; plusieurs maisons des villes que nous venons de nommer, ainsi que de Sainte-Colombe-sur-l'Hers et de Vienne, en font l’objet d’une fabrication étendue.
- Elbeuf termine ses grands échantillons, qui seront remis. vers le milieu de ce mois, aux maisons de voyage.
- Les affaires en bois de teinture sont presque nulles au Havre; les qualités de choix seules trouvent acheteurs. A Avignon, le commerce des garances est sans animation ; il s’est, cependant, traité quelques marchés importants en alizaris de Naples.
- Les indigos sont un peu plus recherchés au Havre ; mais les cours restent les mêmes, c'est-à-dire faibles; à Bordeaux, la demande en est presque nulle, et les détenteurs en ont d’assez fortes quantités en magasin.
- Quelques affaires ont été faites au Havre, en quercitron, à prix moyens. Les rocous sont de plus en plus recherchés, et la hausse continue, par suite d’un arrêt dans la production de cet article ; une grande ardeur règne à Bordeaux dans la vente de ce produit, et bien que les détenteurs élèvent successivementleurs prétentions, les acheteurs sont forcés d’y souscrire.
- Les dérivés de la houille sont toujours en bonne demande; il y a calme cependant pour les toluènes et les anthracènes.
- Les incendies continuent à désoler nos indus-tries ; nous enregistrons aux Faits divers deux nouveaux sinistres très-considérables, mais ils ne sont pas les seuls qui se soient produits depuis quelque temps, et nous pouvons dire que depuis deux ans ces accidents se sont renouvelés avec une fréquence inquiétante.
- Sous le titre « Marques de fabrique » nous appelons l’attention de nos lecteurs sur le fait signalé aux informations et qui intéresse beaucoup le
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- commerce français dans ses relations avec la concurrence allemande; il s’agit de la garantie de nos marques, et nous savons, par expérience, que nous ne pouvons trop prendre de précautions à cet égard.
- F. Gouillon.
- SULFURES ORGANIQUES
- NOUVELLES MATIÈRES COLORANTES
- Le Moniteur de la Teinture a publié, dans son numéro du 20 octobre 4873,page 232, un mémoire accompagné d’échantillons, sur ces nouvelles matières obtenues par MM. Croissant et Breton-nière.
- Nous reproduisons ci-dessous, le rapport qui a été présenté sur cet objet à la Société industrielle de Mulhouse.
- RAPPORT
- sur un mémoire de MM. E. Croissant et L. Bre-tonnière, intitulé : « Des sulfures organiques », présenté au nom du comité de chimie par MM. Schaefer, Brandt, Sckeurer-Rott, Witz et Ro-SENSTIEHL.
- Messieurs,
- Vous avez renvoyé au comité de chimie un mémoire de MM. Croissant et Bretonnière sur une série de nouvelles matières colorantes, auxquelles les auteurs donnent le nom de Sulfures organiques pour rappeler le mode de production de ces matières singulières. Elles se forment en chauffant à des températures variables des substances diverses d’origine organique avec du sulfure de sodium, sont solubles dans l’eau et jouissent de la propriété de s’attacher avec énergie aux fibres végétales qu’on en imprègne, en les colorant en nuances très-rabat-lues. Outre ces propriétés fondamentales, le mémoire signale encore la résistance de ces couleurs à la lumière et à divers agents chimiques, tels que les alcalis et les acides.
- L’un des auteurs, M. Bretonnière, qui a assisté à la réunion du comité de chimie et y a donné lecture du mémoire qui fait l’objet de ce rapport, nous a appris que les « sulfures organiques » sont employés depuis deux ans par la maison Marie et Bretonnière à Laval pour teindre le coutil en nuances assez solides pour que l’on y puisse enlever une tache d'encre à l’aide de l’acide oxalique, sans que
- cet acide produise lui-même une tache. Cette solidité présente de l’intérêt, car nous possédons peu de substances qui ne soient, en partie du moins, enlevées des tissus par l’action des acides.
- Le comité de chimie a pensé qu’il y aurait lieu d’étudier ces nouvelles matières au point de vue de leur application sur coton par voie de teinture et par voie d’impression, et il a nommé dans ce but une commission composée de MM. G. Schæffer, Brandt, Scheurer et Rosenstiehl, à laquelle est venu se joindre plus tard M. Witz ; ce sont les résultats obtenus par cette commission que nous avons l’honneur de vous communiquer.
- En suivant les indications du mémoire, nous avons constaté la facilité et la régularité a.ec laquelle ils se forment. Ce sont ces matières, ainsi que celles que MM. Croissant et Bretonnièreontmis libéralement à notre disposition, qui ont servi à nos expériences.
- Nous avons fait un choix parmi le grand nombre de produits mentionnés par les auteurs, en donnant la préférence à ceux qui sont réellement employés à la teinture du coutil de Laval. Ce sont les dérivés sulfurés des extraits du bois de Cuba, du bois de Campêche, du tartrate de soude, du son de froment, de l’humus des vieux chênes, de la sciure de bois et de l’aloës. Ces matières produites (sauf la première) à une température comprise entre 200° et 300° centigrades, se présentent sous forme de mas-ses boursoufflées, légères, noires et friables, qui se dissolvent aisément dans l’eau, sans laisser de résidu appréciable. Leur solution, dont la couleur varie du brun au vert foncé, est fortement alcaline, et répand, outre l’odeur de l’hydrogène sulfuré, souvent celle de l’ail, laquelle est propre à beaucoup de matières sulfurées volatiles.
- Teinture.
- Le tissu de coton que l’on foularde dans la dissolution des sulfures bruts prend immédiatement une couleur dont l’intensité dépend de la concentration du bain de teinture, mais qui ne croît pas indéfiniment avec elle. Un simple passage dans le bain de teinture suffît pour fixer la matière colorante partiellement, et la durée de l’immersion n’augmente pas l’intensité de la couleur ; on peut opérer à froid; cependant on obtient de meilleurs résultats à 60® centigrades. Après la teinture, le tissu doit être passé dans un bain fixateur ; nous avons employé comme tel une solution de bichromat. de potasse, tantôt à chaud, tantôt à froid, soit pur, soit addi-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- tionné de diverses substances salines usitées en pareil cas ; divers sels métalliques à réaction acide ou même de l’eau acidulée jouissent aussi de la propriété de fixer la matière colorante. Nous avons constaté que l’on obtient des nuances légères différentes selon le mode de fixation employé.
- La teinture se fait avec une très grande régularité, et ne présente pas ces accidents dus à un blanchiment défectueux ou à un manque de propreté, qui rendent la teinture en uni si difficile avec les matières habituellement employées dans ce but.
- Toutes les nuances que l’on obtient sont ternes et voisines les unes des autres ; aucune ne présente la vivacité du cachou ; celle qui s’en rapproche le plus a été obtenue avec le dérivé sulfuré del’extrait de bois de Cuba, que nous avons préparé nous-mêmes d’après les indications fournies par M. Bre-tonnière, et que nous reproduisons ici parce qu’elles ne se trouvent pas dans le mémoire.
- On chauffe à l’ébullition l’extrait de bois de Cuba avec du sulfure de sodium dissous dans l’eau ; il se dégage du gaz sulfhydrique et le liquide d’abord trouble, s’éclaircit ; la solution teint directement le coton en jaune vif, mais qui ne résiste pas au savon ; il faut chromater pour la fixer. La couleur jaune fait place alors à une nuance cuir, qui est suffisamment solide. Nous devons toutefois faire observer qu’en solution alcaline l’extrait de Cuba se comporte de même, à une légère différence près, qui porte sur l’intensité et non sur la solidité, de telle manière que nous n’oserions affirmer que la sulfuration ait été bien utile dans ce cas particulier.
- Le dérivé sulfuré du tartrate de soude produit une nuance cachou plus terne que l’extrait de Cuba.
- Celui de l’extrait de campêche un gris légèrement rosé ; nous avons constaté en outre qu’il teint les mordants de fer en un noir qui est loin d’être aussi beau que celui du campêche ordinaire.
- Celui de l’humus des vieux chênes un gris jaunâtre ; celui du son de froment et de la sciure de bois un gris encore moins coloré que les précédents-, enfin
- Celui de l'aloës un gris assez pur qui nous paraît très-intéressant.
- Toutes ces couleurs sont d’une solidité que l’on rencontre rarement chez les matières végétales. La lumière ne paraît agir sur elles qu’au bout d’un temps fort long ; car l’exposition à l’air et au soleil n’a pas produit d’altération appréciable pendant le
- temps court, il est vrai, qu’ont duré nos expériences. L’eau de savon bouillante ne les modifie pas sensiblement; les solutions alcalines bouillantes font virer ces nuances au gris plus ou moins pur . elles paraissent enlever de petites quantités de matières colorantes brunes, qui caractérisent chaque produit.
- L’acide oxalique, dissous dans quatre fois son poids d’eau, est sans action, et il nous a été possible d’enlever une tache d’encre sur fond uni sans qu’il en soit resté de traces. Le chlore et les hypo-clorites les détruisent rapidement.
- En résumé, les produits de MM. Croissant et Bre-tonnière ne nous ont donné aucune nuance que l’on ne puisse obtenir par teinture avec les moyens connus jusqu’ici ; mais ces produits présentent l'avan-tage d’une plus grande facilité dans l’application et aussi d’une solidité remarquable, avantages auxquels viendra peut-être se joindre celui d’un prix de revient relativement peu élevé.
- Impression.
- Nos expériences ont porté sur quatre sulfures ; ce sont ceux de l’extrait de campêche, de la sciure de bois, du son de froment et de l’humus des vieux chênes.
- Dans une première série d’essais nous avons imprimé la dissolution du produit brut, épaissie soit avec le leïocome, soit avec la gomme adragante ; dans une autre série nous avons séparé préalablement la matière colorante de sa dissolution en la précipitant par un acide ; il se dégage de l’acide carbonique et un peu d’hydrogène sulfuré ; la matière colorante s’obtient sous forme de flocons noirs mêlés intimement avec du soufre. Ce précipité a été débarrassé des sels de soude par un lavage à l’eau chaude, et appliqué sur coton après avoir été additionné de soude caustique, qui le dissout en partie et en rend la fixation plus complète.
- Quelle que soit la méthode employée, la matière colorante se fixe en majeure partie pendant l’impression même ; le vaporisage rend toutefois cette fixation plus complète, et le passage en bichromate n’est plus nécessaire.
- La préparation préalable du tissu avec des mordants divers est sans influence sur le résultat final. Dans aucun cas nous n’avons obtenu des couleurs très-foncées-, nous avons imprimé des couleurs contenant jusque 15 0/0 de matière colorante solide, mais à cette concentration la fixation, ne se fait
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- tre
- SO
- e
- c
- Eau
- 30 à 35 lif. .
- . (1) Probablement allongée d’un certain volume d'eau, et
- 9 S
- On ajoute finalement :
- Perchlorure de fer à 20° B. . . 25 lit.
- Les cotons sont immergés dans cette dissolution (1) pendant huit à dix heures, à la température ambiante.
- piteoe
- plus, et après le lavage il ne reste relativement que peu de matière colorante sur le tissu.
- En imprimant la dissolution des produits bruts, on obtient des nuances identiques avec celles que donne la teinture. Tandis que l’application des matières précipitées donne des gris légèrement teintés de jaune et qui se rapprochent du gris charbon, les choses se passent comme si, par la précipitation et les lavages, on éliminait des matières brunes, dont la présence caractérise les divers produits bruts.
- Nous ne savons laquelle des deux méthodes est préférable ; la première, si elle donne des nuances un peu plus variées, est peut-être plus dangereuse pour les rouleaux à cause de la grande quantité de sulfure de sodium ; la seconde présente cet inconvénient à un degré moindre, mais donne des nuances plus uniformes.
- En associant les nuances obtenues par teinture avec celle que l’on obtient par impression, il est possible de produire des articles à deux ou trois tons qui se recommandent par leur grande solidité : mais l’expérience devra dire si l’association de ces nuances à d’autres couleurs est possible.
- Conclusions.
- La stabilité de ces nouvelles matières colorantes leur donne un intérêt incontestable etla facilité avec laquelle elles se fixent par teinture nous fait espérer qu’elles trouveront une application immédiate pour certains genres simples dont on exige une grande solidité. Nous serons plus réservés en ce qui concerne leur emploi comme couleurs d’impression. Leurs nuances sont trop peu variées pour que nous puissions leur prédire une application très-étendue.
- Si nous avions réussi à obtenir un noir, il en eût été autrement, car ce noir, à en juger par les propriétés du gris qui en dérive, eût été plus solide à la lumière que le noir campêche, et il n’eût pas présenté l’inconvénient du noir d’aniline de verdir par les émanations acides.
- Nous devons mettre en garde contre les inconvénients qui peuvent résulter de la présence du soufre contenu dans le produit brut et dans le produit précipité. Ces inconvénients peuvent se faire sentir dans les ateliers de teinture qu’il sera peut-être prudent d’isoler et de ventiler fortement, soit dans les ateliers d’impression pour les rouleaux gravés et surtout au vaporisage, pour les couleurs qui eraignent l’hydrogène sulfuré.
- Dans le cours de nos expériences en petit, nous n’avons pas observé d’accidents de cette nature-, mais les inconvénients dont nous parlons sont précisément de ceux qui ne peuvent se révéler que pendant un travail régulier et entrepris sur une grande échelle.
- Nous avons signalé dans ce rapport les avantages et les défauts des « sulfures organiques -, » et malgré ces derniers, qui sont de nature à en resteindre mais non d’en interdire l’emploi, la découverte de MM. Croissant et Bretonnière possède à nos yeux une certaine valeur, tant par l’originalité de la méthode de production que par sa généralité, et par la solidité des couleurs qui en résultent; pour consacrer cette valeur, le comité de chimie vous propose de remercier les auteurs de leur intéressante communication, et d’insérér dans vos Bulletins leur mémoire suivi du présent rapport.
- TEINTURE EN NOIR D’ANILINE par M. CooUILLON.
- Ce procédé, nouvellement breveté, est basé sur la réaction que les sels de fer opèrent à froid sur le chlorhydrate d’aniline en présence du chlorate de potasse.
- Par réaction a froid, il faut comprendre à une température n’excédant pas 30 à 40 degrés centigrades-, la plus convenable est celle comprise entre 15 et 20 degrés.
- On a cru jusqu’à présent que les sels de fer ne donnaient point de solidité au noir d’aniline-, cela est vrai, si la teinture n’agit pas sur une fibre pendant un temps suffisant, mais si on la laisse en contact pendant huit à dix heures, la solidité du noir devient très-grande.
- Pour 20 kilog. de coton débouilli, on emploie:
- Aniline (huile liquide) ... 3 kilog.
- Acide chlorhydrique à 20. B . 4 kilog.
- On mélange, on laisse refroidir et on ajoute la dissolution :
- Chlorate de potasse .... 2 kilog.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Après ce temps, on les retire du bain et on les trempe dans une dissolution de :
- Carbonate de soude de 10 à 15° B.
- Ce bain enlève l’excès d’acide provenant la dissolution d’aniline.
- Ensuite, les cotons sont lavés et portés pendant une demi-heure dans un bain chauffé de 40 à 50 degrés centigrades, et contenant :
- Bichromate de potasse . . . 200 gr.
- Eau.....................................30 à 35 lit.
- Ce traitement donne plus de résistance au noir et empêche son verdissage.
- Les cotons sont, enfin, lavés, tordus et passés dans un dernier bain d’adoucissage fait avec :
- Huile tournante..................... 500 gr.
- Carbonate de potasse ou de soude 1 kil.
- Eau.................................50 à 35 lit.
- On tord et on sèche aussitôt.
- Pour ce procédé, le chlorhydrate et le sulfate sont les sels d’aniline qui donnent les meilleurs résultats-, les sels du fer préférables sont le chlorure et le sulfate.
- Cette méthode peut s’appliquer aux fils et tissus de lin, de chanvre et même de soie et de laine ; elle convient également aux étoffes déjà teintes. Ellé peut servir aussi à l’impression, les sels de fer favorisent la production du noir, en laissant leur action se produire pendant un temps suffisamment prolongé.
- PERFECTIONNEMENTS
- AU BLANCHIMENT DU COTON
- Par M. Ernest Sghultz.
- Dans le blanchiment des tissus de coton, les lessivages à la chaux, destinés à former, avec les matières résineuses du coton, un savon calcaire que l’on enlève ensuite à l’aide du savon de colophane, sont considérés comme indispensables pour tous les blanchisseurs, teinturiers et imprimeurs.
- Le procédé breveté de M. E. Schultz, supprime la formation des savons calcaires, et remplace cette opération par des moyens plus simples et plus économiques.
- Voici, par exemple, la méthode suivie par les lessivages à haute pression :
- 1° Foularder des tissus dans une dissolution d’acide chlorhydrique à 2 degrés Baumé; au moyen du clapot, laisser les pièces entassées 10 à 12 heures, puis, laver -,
- 2° Lessiver en savon de colophane, ainsi qu’il suit :
- Dans 400 litres d’eau, on fait dissoudre à chaud, 100kilogr. de sel de soude, puis, 30 kilogr. de colophane-, on fait bouillir le tout pendant 10 heures, on laisse déposer, et on tire à clair.
- On fait avec le liquide décanté, un lessivage de 8 à 10 heures, sous une pression de 3 atmosphères; après quoi l’on fait passer de l’eau à travers les pièces.
- Ensuite, on donne un nouveau lessivage de 6 à 8 heures, avec 30 à 40 kilogr. de sel de soude à 94 degrés alcalimétriques, pour 150 pièces de 100 mètres, pesant environ 1,300 kilogr.
- Ces lessivages sont terminés par un lavage au clapot.
- 3° Passer en hypochlorite de chaux (chlorure de chaux) à 1/2 degré Baumé, au moyen du clapot, les pièces entrant dans des cuves en bois, où elles resr tent entassées 10 à 12 heures.
- 40 Passer en acide chlorhydrique, en laissant les pièces dans les cuves, et répandant dessus, à l aide de pompes, de l’acide chlorhydrique à 2 degrés Baume-, soutirer l’acide que 1 on reverse au-dessus des pièces, et ainsi, trois fois de suite.
- On finit par trois rinçages au clapot, et on sèche.
- Le blanchiment à basse pression est plus coûteux que le précédent-, voici comment on opère :
- Pour 150 pièces de 100 mètres, du poids moyen de 1,300 kilog. on emploie :
- Un savon de colophane fait avec 60 kilogr. de colophane et 60 kilogr. de sel de soude; on y fait bouillir les pièces pendant 12 heures; on fait écouler le savon, on lave les tissus encuvés; on leverse dessus 40 kilogr. de sel de soude, et la quantité nécessaire d’eau, et on fait bouillir encore 12 heures, puis on lave les pièces.
- Les passages en acide chlorhydrique se font dans le même ordre et dans les mêmes proportions que ci-dessus.
- Cela signifie, assurément, que le reste des opérations est semblable au premier cas, mais que le mode de lessivage, le deuxième paragraphe du procédé, est modifié comme il vient d’être dit, si l’on veut opérer à basse pression.
- très-vraisemblablement de la quantité nécessaire pour immerger les 20kilog. de coton ?..
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- SUR QUELQUES MORDANTS EMPLOYÉS POUR TEINDRE LE COTON par M. Ch. Girard
- |i
- Les mordants les plus employés actuellement pour la teinture du coton en bleu d’aniline sont les suivants :
- Pour les bleus de diphénylamine, le sel sulfo-conjugué du bleu étant une combinaison calcique oubarytique, il suffit de mordancer le coton dans une solution de 3 0/û de tannin et de le passer en-suitedans une solution d’alun saturé par du carbonate de soude, puis de teindre directement dans la solution aqueuse du bleu ; aviver, tordre et laisser sécher.
- Si l’on emploie pour teindre les bleus alcalins dont les sels sulfoconjugés sont généralement des combinaisons sodiques ou ammoniacales, on devra prendre également pour 10 kilos de coton une solution aqueuse de tannin renfermant 3 p. 0/0 du poids du colon ; on maintient à l’ébullition pendant un quart d’heure environ, puis on tord.
- On passe alors le coton dans un bain contenant :
- 1 kil. 500
- 20‘gr. .
- 750gr. .
- 250 gr. .
- . . alun
- . . émétique.
- . . cristaux de soude.
- . . acide tartrique,
- asl
- qu’on dissout à part, enfin on ajoute la solution de matière colorante bleue. On chauffe à 65-70°, on entre le coton et l’on traîne en laissant tomber la température-, le bain sert constamment, on ajoute du mordant au fur et à mesure qu’il s’épuise. On commence généralement à teindre sur le même bain les teintes foncées, moyennes, puis claires.
- Pour teindre sur colon avec la safranine et les verts lumière, on passe d’abord le coton dans une solution de bichlorure d’étain ou d'oxymuriate d’étain, marquant 2°, on lord, puis on passe dans un bain de tannin, on lord, enfin on entre dans le bain de teinture.
- Le coton peut encore être mordancé dans une solution de nitrate d’urée (2 grammes par litre d’eau) ; ébullition, on tord, puis passe dans une solution de biphosphale de chaux (5 grammes par litre d’eau) ; on lord, puis on entre dans le bain de teinture-, on produit ainsi, avec presque toutes les couleurs d'aniline, des nuances très-vives et très-
- fraîches.
- {Bull. Soc. Chimique.)
- DÉTACHAGE DES ÉTOFFES
- Après avoir fait chauffer sur un fourneau du carbonate de magnésie pour le délivrer de toute humidité, on le mêle avec assez de benzine pure pour qu’il en soit bien pénétré, sans néanmoins qu’il se répande en bouillie; mais, dès, qu’on voit que le carbonate va laisser un peu couler de benzine, on soumet la masse à une pression.
- La magnésie nouvellement chauffée, puis refroidie, dite magnésie calcinée, vaudrait même mieux que le carbonate qui vient d’être indiqué. Ce mélange de magnésie et de benzine possède alors l’aspect d’une masse friable, et doit être conservé dans des flacons en verre bien fermés, dont l’ouverture soit assez large.
- L’emploi en est extrêmement simple et facile ; on en étend sur la tache une couche de 0ni,003 à 0m,005 d’épaisseur, et l’on frotte celle couche avec l’extrémité du doigt. On enlève, en battant ou en brossant, les petites masses terreuses qui se sont formées; on applique d’autre magnésie sur la place où était la tache, et on l’y laisse séjourner jusqu’à ce que la benzine se soit vaporisée. On bat alors et l’on brosse de nouveau la place où se trouvait la tache qui, lorsqu’elle est fraîche, disparaît tout à fait dès la première opération. Les étoffes qui supportent l’humidité peuvent être brossées avec de l’eau ; les tissus de soie doivent, au contraire, être nettoyés avec de l’alcool et de la benzine.
- Cette méthode permet aussi d’enlever facilement les taches anciennes ou nouvelles sur toute espèce de bois, même sur les bois les plus tendres ou les plus minces, sur l’ivoire, le papier, le parchemin, sans que l’on ait à craindre de causer le moindre dommage à l'objet.
- Les caractères à l’encre sont complètement respectés par ce mélange ; mais ceux qui sont imprimés perdent de leur intensité. Tous les corps gras sont complètement et facilement enlevés de dessus les étoffes de soie, de quelque couleur qu’elles soient, et il en est de même sur toutes les autres étoffes, pourvu qu’elles ne contiennent pas trop de laine, parce que, dans ce cas, la magnésie y adhère avec assez de ténacité.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- NOUVEAU PROCÉDÉ
- DE TEINTURE A L’INDIGO DE CUVE.
- M. Guillaume Van Laer, de Verviers, dont nos lecteurs ont pu souvent apprécier les utiles communications qu’il nous adresse, nous fait savoir qu’un teinturier de sa ville, M. Schmidt, a apporté des perfectionnements importants dans la teinture par la cuve à indigo.
- Sans pouvoir faire connaître ce procédé que nous ignorons nous-mêmes, nous croyons devoir dès maintenant annoncer ces heureux résultats, et montrer quelques types des couleurs obtenues, comparativement avec celles des anciennes méthodes.
- N* 1. — Teinture à la cuve, sans préparation.
- einture
- N 2. — même cuve, été préparée.
- sur la laine ayant
- No 3. — Teinte plus fon- N’ 4. — Même teinture, cée, sans préparation. sur laine préparée.
- La préparation que fait subir M. Schmidt à la laine, consiste en un mordançage particulier, avant le passage en cuve, et quant aux résultats comparatifs, voici ce que l’auteur nous dit :
- Les échantillons ci-joints sont teints en bleu indigo -, les nos 1 et 3 sont de la laine non mordan-cée, lesn°s2 et 4 sont préparés avant teinture d’après mon système de mordançage.
- Les nos 1 et 2, sont teints ensemble sur la même cuve en deux paniers, ainsi que les nos 3 et 4.
- Avec la même quantité d’indigo, j’ai pu teindre dans le même laps de temps, avec la laine préparée, 313 kil. netde laine, tandis que je n’ai pu finir que 230 kil. de laine non préparée. On voit, du reste, par la différence des nuances, l’avantage que présente mon procédé.
- Les essais ont été faits en même temps, sur deux cuves de la grandeur employée ordinairement dans toutes les teintureries.
- En diminuant de 1/6 la quantité d’indigo, j’ai travaillé aussi vite la laine mordancée qu’une laine non préparée que l’on teindrait avec la quantité normale d’indigo, et tout en me servant des procédés ordinaires.
- Le prix du mordançage avec mon système, revient à peu près à 4 centimes par kilogr. net de laine.
- Tels sont les avantages de ce procédé que M. Van Laer a vérifiés et dont il affirme l’exactitude.
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- MORDANÇAGE POUR LA TEINTURE
- DES COTONS
- EN COULEURS D’ANILINE, par M. C. Hunt de Salford.
- Après le blanchiment et les opérations ordinaires préparatoires, on plonge les cotons dans un mélange de gélatine, d’acétate d’alumine et d’eau ; on les fait sécher à l’étuve, on les traite par la vapeur d’eau sèche, on les passe dans un bain d’eau bouillante et finalement, dans une .solution étendue et chaude de tannin-, après quoi, l’on n’a plus qu’à les faire sécher.
- Le bain de gélatine et de sel d’alumine est fait dans les solutions suivantes :
- 753 parties en poids de solution (1 partie de gélatine et 10 d’eau).
- 94 parties en poids d’acétate d’alumine à 15° Baumé.
- 753 parties en poids d’eau.
- La quantité de tannin varie de 25 à 50 grammes par kilogramme de fil ou de tissu à traiter.
- Après ces diverses opérations, ces derniers sont prêts à être passés dans le bain de teinture.
- (Bulletin Soc. chim^
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- 202 LE MONITEUR
- DE LA TEINTURE
- INDUSTRIELLE
- SUR LA PRÉPARATION et la DÉCOMPOSITION
- SPONTANÉE DU CHLORURE DE CHAUX
- Par M.- C. Opl.
- Les chimistes allemands et anglais s’occupènt beaucoup, depuis quelque temps, d’établir la véritable composition du chlorure de chaux, ainsi que d’étudier les réactions qui se produisent pendant sa fabrication et pendant sa conservation. Nous ne reproduirons pas ici les résultats auxquels sont parvenus les savants qui ont pris part à ces recherches, parce que l’on n’est pas encore tombé d’accord sur les divers points de vue que présente ce problème, mais nous énoncerons les considérations pratiques qui ont servi à M. C. Opl, chimiste de la fabrique de soude de Fruschau, pour produire un chlorure de chaux d’un titre élevé et qui conserve longtemps sa force.
- 1° Le chlore gazeux que l’on prépare, doit être exempt d’acide chlorhydrique et d’acide carbonique, et être amené à une température aussi basse qu’il est possible dans les chambres.
- 2° L’hydrate de chaux doit être, autant que possible, privé de carbonate de chaux et employé avec une quantité d’eau libre qui soit telle que l’on puisse, sans désavantage, pratiquer l’opération du tamisage.
- 3° Pendant l’absorption, les chambres doivent être maintenues à une température peu élevée, qui ne doit, dans aucun cas, dépasser 25 degrés centigrades. Elles doivent être construites de façon à pouvoir être nettoyées aisément et fréquemment.
- 4° Aussitôt que le chlorure de chaux est extrait des chambres, il faut le triturer avec soin et l’abandonner dans des caisses plates, en bois, pourvues de couvercles, dans lesquelles on l’agitera fréquemment à la pelle, jusqu’à ce qu’il soit redescendu à la température de l’air ambiant ou au moins à 21 degrés ; après quoi, on pourra l’emballer dans des tonneaux.
- Lorsque le chlorure est emballé immédiatement, soit en sortant des chambres, soit dans les temps chauds de l’été, sans le rafraîchir, comme il vient d’être dit, il y a infailliblement décomposition. M.
- Opl a vu souvent cette décomposition, qui est parfois tellement soudaine que le chlorure perd instantanément toute sa force -, c’est alors qu’il se colore en rose.
- (Technologiste.)
- IMPRESSION EN COULEUR
- des Tissus, Papiers, Cuirs et autres Matières.
- L’invention de M. J.-P. Daguzan consiste dans un composé perfectionné, destiné à remplacer les préparations colorantes actuellement employées dans l’impression sur étoffes, sur papier, sur cuirs et en général sur toutes les surfaces susceptibles de recevoir l’impression en couleur.
- La base de ce composé est le caoutchouc naturel, auquel on peut, dans certains cas, substituer des équivalents de gutta-percha ou autres gommes de nature analogue. A une quantité donnée de caoutchouc ou autre gomme, on ajoute une quantité suffisante de benzine, ou autre dissolvant approprié pour réduire la masse à la consistance d’une pâte liquide, à laquelle on donne la couleur voulue par l’addition d’une matière colorante organique. En pratique, on emploie à cet effet la poudre de plumes et les tontisses de laine ou de soie, préalablement teintes à la nuance désirée ; mais ces matières peuvent, au besoin, être remplacées par toutes autres de nature analogue.
- MOYEN DE RECONNAITRE
- SI UN ROUGE IMPRIMÉ SUR COTON A ÉTÉ PRODUIT PAR UN EXTRAIT
- DE GARANCE OU PAR L’ALIZARINE ARTIFICIELLE.
- Quand, après avoir plongé le rouge à essayer dans une solution de permanganate de potasse, on le passe à travers un acide, le rouge à la garance devient jaunâtre, tandis que celui provenant de l’alizarine artificielle devient franchement rose.
- La distinction se remarque mieux encore lors des traitements successifs par le bichromate de potasse et l’acide azotique : le rouge de garance est presque complètement décoloré, tandis que celui qui résulte de l'alizarine artificielle conserve une couleur rose caractéristique -, si on truite ensuite le tissu pendant
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- quelques minutes, par une lessive de soude bouillante à 18° Baumé et qu’on le plonge, après lavage dans de l’acide chlorhydrique à 20° Baumé, le rouge de garance est devenu orangé sale et celui à l’alizarine artificielle jaune et clair brillant.
- Voici la marche la plus simple et la plus rapide à suivre pour effectuer les essais : on prépare une solution de 1 gramme de permanganate de potasse dans 200 centimètres cubes d’eau ; les échantillons y sont plongés, puis lavés et passés dans l’acide chlorhydrique à 3° Baumé, puis de nouveau lavés, repassés dans la solution de permanganate, relavés et enfin introduits dans une solution d’acide oxali-lique à 1° Baumé.
- Si on préfère l’emploi du bichromate de potasse, il faut plonger pendant 2 ou 3 minutes dans un bain de 10 grammes de bichromate de potasse dissous dans 200 grammes d’eau, puis laisser égoutter, baigner dans l’acide azotique à 50° Baumé et laver,
- (Reimanri§ Farber-Zeituny}.
- CHAUDIÈRES A VAPEUR
- Nous sommes heureux d’avoir à annoncer à nos lecteurs toute une série de perfectionnements très-importants aux générateurs à vapeur et mis en lumière récemment par M. Testud de Beauregard.
- Monsieur Testud de Beauregard a déjà, il y a plusieurs années, présenté et appliqué aux générateurs, un système complet et peu coûteux d’appareils de sécurité contre les explosions.
- Ce mode, conjurant les dangers d’inéquilibre de température entre la vapeur formée et l’eau en ébullition, soutirant de la chaudière les quantités d’électricité nuisibles et rendant les coups de feu impossibles, apporte un puissant élément de sécurité à la marche de l'appareil et enlève toute responsabilité d’explosion au propriétaire.
- En outre, il vient de se produire, sous les mêmes auspices, une invention nouvelle augmentant dans des proportions considérables, la puissance vapori-satrice des générateurs.
- Cette invention consiste à garnir les surfaces de chauffe des chaudières d’un grand nombre de tiges métalliques normales aux tôles et disposées de façon à présenter à l’intérieur un tube percé, offrant de grandes surfaces à la diffusion du calorique et favo
- risant les courants liquides ; tandis qu’à l’extérieur, ces tiges baignant dans le fluide gazeux à haute température, présentent des surfaces absorbantes activant le passage de la chaleur à travers les parois des chaudières.
- Nous venons de décrire sommairement le tube Rivet. Cet appareil, susceptible d’être posé soit sur des chaudières en service sans toucher à leurs maçonneries, est capable, suivant que sa pose est plus ou moins multipliée, de doubler, tripler, et même quadrupler la puissance vaporisatrice d’un générateur donné.
- Nous n’avons donc pas besoin d’insister sur les immenses avantages qu’il présente, d’autant mieux que son succès est absolument assuré par des expériences antérieures.
- En dernier lieu, et comme corollaire du Tube Rivet, les dangers et inconvénients graves résultant des inscrustations et des dépôts, sont entièrement conjurés par un ingénieux appareil, le Réducteur çlectrique qui, provoquant au sein du liquide d’énergiques courants galvaniques et thermoélectriques, décompose les sels contenus dans l’eau et transforme les dépôts solides en une matière pulvérulente, tenue toujours en suspension dans le liquide et par conséquent incapable de gêner la transmission calorifique ou de causer un danger quelconque.
- Nous appelons vivement l’attention du public sur ce résultat obtenu. — En effet, toutes les eaux employées dans l’industrie produisent en plus ou en moins grande quantité, par leur évaporation, des dépôts adhérents. Or, ces dépôts étant toujours un arrêt à la conductibilité calorifique, on comprend facilement que pour obtenir le maximum d’effet utile, il est essentiel que les surfaces métalliques intérieures de la chaudière, soient, autant que possible, pures et exemptes de tout sédiment.
- Tel est précisément l’effet du réducteur électrique.
- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles 106714. — 24fév. : HECQUET. — Perfectionne-ments aux métiers à la main.
- 106715. — 6 fév. ; KNAB. Moyen de clarifier et
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- purifier les eaux de toutes natures ainsi que les matières fécales.
- 106721. — 1er mars 1875 : Sée. — Perfectionnements aux cardes.
- 106729/— 11 février : Crosby et BURNUP. — Perfectionnements dans la fabrication de certains articles de chapellerie, ainsi que dans les machines et appareils employés à cet usage.
- 106730. — 11 fév. : Crosby et BURNUP. — Perfectionnements dans la fabrication des tissus ou autres produits analogues revêtus de fourrures.
- 106732. — 9 février : DESCAT frères et SÉLOSSE. — Cuve d’indigo aux stannites solubles ou au protoxyde d’étain.
- 106738. — 10 février : Ireland. —Perfectionnements à l’impression des matières textiles, tissus, etc., etc.
- 106746. — 10 février : De MONTOISON. — Perfectionnements dans la séparation des poils ou des laines des peaux vertes ou sèches et dans la conservation de ces substances dans leur état naturel comme si elles avaient été tondues sur l’animal vivant.
- 106748. — 11 février : MUNTZ et RAMSPACHER. — Mode de traitement des peaux au point de vue de la conservation, du dégonflement et du dépoilage.
- 106749. — 11 février : De Nobel. — Appareil destiné à chauffer l’eau des métiers continus pour filatures de lin.
- 1C6750. — 9 février : RAWORTN. — Perfectionnements aux machines à filer et doubler les fils de coton, de laine et de soie, de lin et d’autres.
- 106759. — 6 mars : Bailleux, Lemaire et Cie. — Adjonction d’une barre guide-mèche sur le devant des cylindres étireurs des bancs à broches, pour la filature du lin, du chanvre, etc.
- 106766. — 2 mars : CREMER-PIRNAY. — Huile dite de Ponza, destinée au graissage des laines à peigner et à carder.
- 106780. — 4 mars : Nos d’Argence. — Application de dessins ou rayures sur toute espece d’étoffe par tirage à poil.
- 106784. — 8 mars : Pierret et REYNAL. — Appareil dit Avertisseur universel, pour prévenir les accidents des machines à vapeur.
- 106806. — 12 février : Knelles. — Perfectionnements dans les appareils à produire des imita
- tions de cuir, des matières textiles ou autres.
- 106825. — 16 février : Bouffé. — Couleur dite Rouge carniline, destinée à la teinture des étoffes.
- 106842. — 15 février : Marshall. — Perfectionnements dans les appareils applicables aux métiers circulaires à faire les articles façonnés de bonne terie.
- 106847. — 16 février : AUTERSON. — Perfectionnement dans les fibres.
- 106852. — 17 février : ROULLIER. — Genre de tapis.
- 106870. — 19 février : GRISART. — Genre de tissu pour ameublements, tentures, etc.
- 106886. — 19 février : STEEGMANN. — Perfectionnements dans les tissus faits sur métiers à dentelles.
- 106901. — 22 février : Grisard. — Application à la toile de jute imprimée, teinte ou naturelle à la fabrication des corsets.
- 106902.— 22 février : Grisard. — Genre de tissu dit Velours, pour fil de jute.
- 106912. —8 mars : PRAMONDON aîné. — Etoile dite damas-lampas.
- 106916. — 22 février : Thomas. — Perfection nements dans le tissage des étoffes à côtes et fa connées.
- 106917. — 22 février : Toubhans frères. — Machine perfectionnée faisant la trame, dévidant la chaîne et faisant les articles de bonneterie, laine et coton et soie, fil, etc.
- 106932. — 15 mars : Cousicot. — Utilisation des tiges végétales de la milloque du roseau.
- 106936. — 16 mars : Eslot. — Peigne à broches mobiles servant à faire les articles gaz sur les métiers à tisser à la main et sur les métiers mécaniques.
- 106941 — 13 mars : LEPOUTRE. — Perfectionnements dans la teinture des laines peignées.
- 106951. — 12 mars : RIVETTE. — Système d. chasse-navette à main.
- 106955. — 26 février : BARRACLOUGN. — Perfoe • tionnements dans les tissus et dans la manière de les produire.
- 106956. — 25 février : Buttler. — Perfectionnements dans les articles ou tissus faits à la mécanique ou au métier à passementerie.
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- 106973. — 26 février : Martin. — Système de broche applicable aux métiers à filer la laine et toute matière filamenteuse.
- 106974. — 26 février : MARTINOT frères. — Perfectionnements aux machines à tondre et apprêter les étoffes.
- 106978. — 11 mars : PONTANARI. — Instrument dit Bayonnette élastique, servant à échauffer l’eau dans les bassines pour la filature de la soie, en remplacement des enveloppes de coton ou de draps actuellement en usage.
- 106993. — 2 mars : Bien. — Machine à essorer •es draps enroulés sur un cylindre horizontal.
- 106998. —• 27 mars : CHERON-QUINQUARLET. — Application des poulies cônes dans la construction des bobines, à l’effet de faire varier progressivement et à volonté la vitesse des broches entre les limites déterminées.
- 106999. — 27 mars- : Coupez. — Application de la ventilation pour le séchage des fils et cotons sur métier Jacquard et au tulle.
- 107001. — 26 mars : CURIN. — Appareil servant à produire un dessin quelconque sur un tissu tricoté à côtes et s’appliquant à toute sorte de métiers à tricoter à côtes.
- 107004. — 24 mars : Gardère. — Système de métier mécanique à tisser avec son ourdissoir.
- 107028. — 3 Mars : Dujardin. — Procédé d’imperméabilisation des tissus, feutres, toiles, cordage, tuyaux d’arrosage, bois, cuir, cartons et papier.
- (A suivre).
- INFORMATIONS & FAITS ' DIVERS
- NOUVEAU TARIF POSTAL.
- Le Journal officiel a promulgué la loi du 3 août portant approbation du traité de création d’une union générale des postes et modification de la taxe des lettres circulant à l’intérieur. Voici le texte de cette loi :
- Art. 1er. Le Président de la République est autorisé à ratifier, s’il y a lieu, a faire exécuter, à partir du 1er janvier 1876,' le traité concernant la création d’une union générale des postes, conclu à Berne, le 9 octobre 1874, et dont une copie authentique demeure annexée à la présente loi.
- Art. 2. Des décrets insérés au Bulletin des lois détermineront les droits ou taxes à percevoir par
- l’administration des postes, sur les objets désignés dans l’art. 2 du traité de l’union générale des postes.
- Art. 3. La taxe des lettres nées et distribuables en France et en Algérie sera fixée, à partir du 1er janvier 1876, conformément aux indications du tableau suivant :
- POIDS
- DES LETTRES
- Jusqu’à 15 gr. inclusi-ment............... Au-dessus de 15 gr. jusqu’à 30 gr. inclus Au-dessus de 30 gr. jusqu’à 50 gr. inclus Au-dessus de 50 gr. augmentation par chaque 50 gr. ou fraction de 50 gr...
- LETTRES
- LETTRES nées et distribuables
- circulant dans la circonscript.
- de bureau à du même bureau
- bureau. et de Paris pour Paris.
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- fi " P ) a a
- 8 82 g 5 g 2 89 g Z S
- — S $ & < ci
- 0 25 0 40 0 15 0 25
- 0 50 0 80 0 30 0 50
- 0 75 1 20 0 45 0 75
- 0 50 0 75 0 25 0 40
- LES MARQUES DE FABRIQUE.
- Plusieurs journaux ont publié une note relative à la sauvegarde des marques de fabrique françaises en Allemagne.
- Il nous a paru utile de donner sur cette question des renseignements plus précis et voici ceux que nous communique VUnion des fabricants :
- Il y a environ six mois, le gouvernement allemand a promulgué une loi sur les marques de fabriques applicables à tout l’empire. .
- Un article de cette loi porte que toute marque ancienne qui n’aura pas été déposée régulièrement à Leipsick le 30 septembre prochain tombera, par ce fait, dans le domaine public, pour toute l’Allemagne, ce qui veut dire que les anciens possesseurs de cette marque n’auront pas le droit de poursuivre devant les tribunaux allemands ceux qui s’en serviraient.
- Or, ce terme fatal du 30 septembre approche et, jusqu’à présent, aucune des anciennes marques, qui font de l’honneur à l’industrie française dans le monde entier, n’a pu être déposée.
- A quoi cela tient-il?
- A ce que le règlement d’administration, fait pour diriger l’application de la loi, est rempli de difficultés pratiques.
- L'Union des fabricants pour la protection des
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- marques de fabrique s’est préoccupée de cette question dès le commencement ; elle a fait de nombreuses démarches auprès de l’administration française. Celle-ci, à son tour, a mis en avant les moyens diplomatiques en son pouvoir, mais avec une réserve facile à comprendre, et la question ne s’est pas élucidée, et le délai fatal va expirer !
- En présence de cette situation si grave, Y Union s’est décidée à envoyer à Berlin et à Leipsick un agent parfaitement au courant de toutes les questions relatives à cette malencontreuse loi.
- L’envoyé de l’Union ayant reçu le meilleur accueil des autorités françaises et allemandes, a réussi a faire lever les difficultés pratiques qui s’opposaientàl’exécution delaloi en ce qui concerne les marques françaises, et le comité central de cette société s’empresse de faire savoir aux nom-breux industriels que cela intéresse, qu’elle se met à leur disposition (sans frais) pour la renseigner sur la marche à suivre pour effectuer le dépôt de leur marque à Lepsick.
- Il n’y a pas un jour à perdre, car les formalités sont encore assez nombreuses, et il est à craindre que la grandemajorité de nos industriels n’arrivent trop tard.
- S’adresser tous les jours, de deux à cinq heures, au siège de Y Union des fabricants, rue de Rennes, 44, hôtel de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
- Loi portant modification aux tarifs de douane EN CE QUI CONCERNE LES TAPIS DE LA TUNISIE ET DU MAROG; ET L’ENTRÉE EN FRANCHISE DES PULPES D’OLIVES OU AMURCAS.
- L’Assemblée nationale a adopté la loi dont la teneur suit :
- Art. 1er. — Les tapis de laine de la Tunisie et du Maroc seront admis, à l’importation directe des pays d’origine, au droit de quinze pour cent (15 0/0) de la valeur, décime compris.
- Art. 2. — Les amurcas sont assimilées aux tourteaux de graines oléagineuses et affranchies de tout droit à leur entrée en France.
- Délibéré en séance publique, à Versailles, le 24 juillet 1875.
- Le président,
- Signé ; duc d’audiffret-pasquier.
- Le président de la République promulgue la présente loi.
- Maréchal de mac-mahon, duc de magenta.
- incendies
- Un incendie effroyable s’est produit à Roubaix
- et a réduit en cendres ou fortement attaqué une grande partie des maisons de la rue Traversière.
- C’est vers minuit, dans le vaste établissement d’apprêts de M. Jules Ernoult, que le feu a pris naissance, au second étage, par une cause encore inconnue. En un instant les flammes envahissaient tout l’établissement, malgré les efforts énergiques des pompiers et de la population, et, gagnant les murs des maisons faisant face, de l’autre côté de la rue, elles embrasaient tour à tour la maison d’habitation de M. Jules Deregnaucourt, député ; celles de M. Mazure, marchand de paille; de M. Bouvy, et plusieurs autres. Le feu s’étendait en même temps derrière l’établissement Ernoult et détruisait une cour remplie d’habitations d’ouvriers.
- . Vers deux heures, le feu éclatait simultanément sur plusieurs points Voisins, notamment chez M. Gaydet, teinturier, et chez M. Cau, filateur. Malgré l’aide apportée par les pompiers de Tourcoing, on commençait à désespérer de circonscrire l’incendie, quand on parvint à mettre en œuvre la pompe à vapeur, qui déversa sur les flammes des masses d’eau si considérables et avec une telle rapidité que leur intensité et l’étendue de leur action diminuèrent peu à peu. On avait réussi à maîtriser l’incendie.
- Les pertes causées par ce sinistre sont des plus considérables. On évalue à 6 à 7,000 le nombre des pièces de tissus détruites dans l’apprêt Ernoult, soit une perte totale d’un demi-million, d’autant plus préjudiciable à l’industrie roubaisienne qu’elle suffit à peine aux commandes du moment.
- Le matériel de M. Jules Ernoult peut être estimé 200,000 fr. L’ensemble des immeubles et meubles anéantis ou avariés atteindra, dit-on, 7 à 800 mille francs, soit approximativement un million et demi de dégâts.
- On écrit de Reims :
- Un incendie considérable a mis en émoi la population rémoise, à cinq heures, ce matin. Le feu a pris dans l’usine de M. Aug. Walboum et Ce et en a consumé une partie importante.
- On a pu, cependant, sauvegarder les ateliers de peignage des laines, mais au prix des plus grands efforts. L’incendie a pris naissance, à ce qu’il paraît, dans un bureau qui se trouvait au milieu de la filature. Les pertes, couvertes par des assurances, s’élèvent à 300,000 fr.
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau. Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardénner)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19e Vol., No 18. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Septembre 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Sur les matières colorantes de la garance, par M. ROSENSTIEHL. —Production du Noir d’aniline pour la Teinture et l’Impression, par M. PINGKNEY. — Noir d’aniline. — Machine servant à l’apprêt des étoffes pour fleurs, par M. FILLION. — Procédé destiné adonner du brillant aux étoffes de laine, par M. Descoubet. — Des eaux employées dans la teinture et dans le lavage des laines, par M. G. Van Laer.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Revue sommaire des brevets d’invention : Brillant et moelleux des soies. Eau pour blanchissage. Apprêtage des tissus. Teinture des laines peignées. Esprit de Panama. Extraction des corps gras dans les matières textiles — Manufactures de coton en Italie. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Union générale des postes. — Marques de fabrique en Allemagne. — Les broderies suisses.
- CHRONIQUE
- De nouvelles inondations ont encore désolé nos provinces du Midi, et, plus que les précédentes, ont causé de grands désastres dans les manufactures de tissus.
- Les villes si industrieuses de St-Chinian, St-Pons, Riols, Bédarieux, centres importants de fabrication de draperie et autres tissus de laine, ont particulièrement beaucoup souffert, et le fléau a causé, non-seulement de grandes pertes matérielles, mais encore la mort de nombreuses victimes.
- Nous ne pouvons, malheureusement, que déplorer ces faits, devant lesquels toute force humaine est impuissante.
- Les avis des principales places industrielles sont, en général, moins satisfaisants que précédemment; il y a relâchement dans les affaires et dans la fabrication, mais peut-être n’est-il que passager et peut-il être attribué aux mêmes causes que celles que nous exposions dans notre précédente Chronique.
- Quoi qu’il en soit, ce ralentissement se fait sentir à Lyon, Rouen, Lille, Reims et surtout Sedan, ainsi que dans nos fabriques du Midi, même dans les villes qui n’ont pas été ravagées par les inondations.
- Un document émanant de la Chambre de commerce de Reims, nous donne quelques renseignements intéressants sur le commerce de cette ville, et nous en extrayons les passages suivants :
- « Les prix de la laine ont fléchi de janvier à avril, mais ils se sont relevés les trois derniers mois, surtout en ce qui concerne la matière brute.
- » La laine peignée subit une baisse persistante, tandis que la blousse se vend à des prix très-élevés.
- » La laine cardée a commencé à remonter en mars 1874, et cette amélioration, d’abord légère, s’est développée et consolidée. Mais il se traite peu d’affaires sur les fils cardés.
- » La façon suit naturellement les conditions de la matière première. Faible pour les fils peignés elle se paye pour les fils cardés 50 pour cent de plus qu’en 1873.
- » Le mérinos et ses dérivés ont constamment baissé pendant le second trimestre de 1874. A partir d’avril, une reprise assez notable s’est manifestée. Toutes les marchandises*existantes ont été vendues. Il n’y a point de stock, et les commissions à exécuter atteignent le mois de septembre.
- » Le cours des flanelles de fantaisie n’est pas en rapport avec celui de la matière. Très-peu d’affaires sur cet article.
- » Les flanelles unies, dites de santé, s’écoulent facilement à des prix suffisamment rémunérateurs.
- » La draperie et la nouveauté progressent sensiblement. Pas de stock, des commissions régulièrement suivies, et des prix supérieurs à ceux de 1874.
- » La situation des ouvriers peut se résumer ainsi. L’occupation des ouvriers employés au peignage, àla filature, au tissage de la laine peignée, s’étend à la journée pleine, et n’a subi d’inter-
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- ruption que par le manque momentané de la matière première.
- » Grande activité et salaires élevés pour les ouvriers employés à la filature et au tissage de la laine cardée, pour les cavistes, les verriers et les ouvriers du bâtiment. »
- Nous avons des indications analogues sur la fabrication de St-Etienne et de Saint-Chamond, mais comme nous avons ordinairement peu d’occasions de parler de ces villes, nous nous réservons d’en publier un article spécial, qui sortirait du cadre de cette revue d’ensemble.
- F. Gouillon.
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- MATIÈRES COLORANTES
- DE LA GARANCE.
- M. Rosonstiehl a communiqué à la Société Industrielle de Mulhouse, le résultat de recherches qu’il a faites sur la garance, et notamment du rôle des diverses matières colorantes quand on teint en garance.
- Il y a quatre substances : l'alizarine, la pseudopurpurine, la purpurine et la purpurine hydratée.
- A l’état pur, la première donne en teinture de beaux y iolets, mais des rouges violacés sans éclat. Elle est incapable de produire seule le rouge et le rose garancé. Il lui faut le concours de la purpurine et de son hydrate, qui donnent des rouges-orangés.
- Pour obtenir en teinture le rendement maximum, il faut ajouter au bain une dissolution aqueuse de carbonate de chaux en quantité suffisante pour former une laque monocalcique de l’alizarine et de la purpurine. Une plus forte quantité est nuisible, car elle précipite les matières colorantes sous forme d’une laque insoluble.
- La pseudo-purpurine ne teint que dans l’eau pure ; ses couleurs ne résistent ni à l’avivage ni à la lumière.
- Il est facile.d’expliquer des faits signalés depuis longtemps par les praticiens. La garance d’Alsace ne donne pas de nuances solides en l’absence de craie, car c’est alors la pseudo-purpurine qui teint ; tandis qu’en présence du sel calcaire, celle-ci est précipitée, et la purpurine et l’alizarine se fixent seules, et produisent les couleurs dont la solidité et la vivacité égalent celles de la garance d’Avignon.
- Le résidu de teinture ou garanceux contient toute la pseudo-purpurine, qui, par un acide, est transformée en purpurine ; de même dans la fabrication des garances et des extraits, la pseudo-purpurine est amenée à l’état de purpurine et de purpurine hydratée, lesquelles restent mêlées à l’alizarine. La chaleur détruit la purpurine plus vite que l’alizarine, laquelle reste seule et peut donner de beaux violets ; telle est lapinkoffine. Une solution aqueuse de bicarbonate de soude dissout dix fois plus de purpurine que d’alizarine ; elle peut servir à effectuer une séparation approximative. Si, dans un mélange de purpurine et d’alizarine, on ajoute une solution de carbonate de chaux en quantité plus forte que l’équivalent, l’excès est employé à précipiter la purpurine ; l’alizarine reste, ce qui explique pourquoi une garancine peut donner de très-beaux violets en présence de craie; mais on perd de la matière colorante.
- Pour le meilleur rendement en teinture, il faut 30 parties de carbonate de chaux pour 240 d’alizarine ou 236 de purpurine. Si donc on emploie pour teindre 0 gr. 230 de matière colorante par litre, il faut 0 gr. 030 de carbonate de chaux ; or, l’eau de la Doller en contient par litre, d’après plusieurs analyses, de 0 gr. 033 à 0 gr. 037; elle est donc dans les meilleures conditions pour donner de bonnes teintures.
- PERFECTIONNEMENTS
- DANS LA PRODUCTION
- DU NOIR D’ANILINE POUR LA TEINTURE ET L’IMPRESSION
- Par M. R. PiNckNEY.
- Cette invention a pour objet la production des couleurs provenant de l’aniline et plus particulièrement de la couleur connue sous le nom de noir d’aniline.
- Elle consiste dans l’emploi à cet effet de sels d’aniline conjointement avec un sel ou composé de vanadium ou d’uranium ou de mélanges des mêmes, avec un sel ou composé de nickel au lieu des sels ou composés de cuivre, ensemble l’emploi d’un agent oxydant, afin que, dans cette méthode perfectionnée, le noir d’aniline puisse être appliqué soit à l’impression, soit à la teinture, à l’écriture ou à la marque des produits et tissus composés de laine, de soie ou de coton, ou de mélange d’une ou
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- plusieurs de ces matières, ou pour l’impression ou l’écriture sur papier.
- Pour la teinture j’emploie, soit un bain composé d’une solution d’un sel d’aniline, d’une solution d’un sel de vanadium, ou d’un mélange de ces solutions seul ou conjointement avec un sel ou un composé de nickel, le chlorure de nickel, par exemple, et d’une solution d’un agent oxydant tel que le chlorate de potasse, de soude ou d’ammoniaque, dans lequel bain les produits ou tissus doivent être plongés. Ou bien j’emploie un bain préliminaire formé d’une solution de sels de vanadium ou d’uranium, ou de leur mélange, soit seul ou conjointement avec un sel de nickel, le chlorure, par exemple, et je plonge les produits ou tissus dans un second bain contenant un sel d’aniline et une solution d’agent oxydant, tel que le chlorate de potasse ou chlorate de soude ou d'ammoniaque.
- Les proportions dans lesquelles on doit employer les différents ingrédients varieront suivant les tissus ou produits à teindre et le degré de couleur à produire, mais j’ai trouvé que les proportions suivantes donneraient de bons résultats, savoir : 150 parties en poids d’un sel d’aniline, tel que le chlorure d’aniline et environ la 8° partie en poids d’un sel ou composé de vanadium, environ 20 parties en poids de chlorure de nickel ; mais d’autres proportions peuvent être employées ensemble avec un agent oxydant, tel que le chlorate de potasse, de soude ou d’ammoniaque, dans la proportion d’environ 100 parties en poids de chlorate de potasse ou d’environ 150 parties de chlorate de soude ou d’ammoniaque ou des mélanges du même avec environ 2,500 parties d’eau.
- La teinture peut avoir lieu à la température ordinaire, mais une température plus haute peut être quelquefois plus avantageuse.
- Au lieu d’employer un bain contenant tous les ingrédients sus-mentionnés, les constituants du bain peuvent être subdivisés, l’un des bains consistant en sel d’aniline et le second en sel ou composé de vanadium ou d’uranium ou de leurs mélanges, soit seul ou conjointement avec un sel ou composé de nickel, le chlorure de nickel, par exemple, et les agents oxydants ci-avant mentionnés.
- Pour l’impression ou la marque, j’emploie, conjointement avec le sel d’aniline, qui est de préférence le chlorure d’aniline, soit les sels solubles de vanadium ou d’uranium ou leur mélange avec un sel composé de nickel, le chorure de nickel, par exemple, ou bien j’emploie un sel insoluble de
- vanadium ou d’uranium ou leur mélange, conjointement avec un sel ou composé de jnickel, le chlorure, par exemple, où j’emploie un sel insoluble de vanadium ou d’uranium ou leur mélange tels, par exemple, que les oxydes ou mélanges des sels solubles, conjointement avec un sel ou composé de nickel, le chorure, par exemple, et j’emploie aussi en addition ou conjointement avec ces matières un agent oxydant tel que le chlorate de potasse, de soude ou d’ammoniaque, ensemble avec une matière épaississante telle que la gomme, la dextrine ou la fécule.
- Pour l’impression, j’emploie les matières dans les proportions suivantes, qui peuvent du reste varier suivant les produits à imprimer et l’intensité de la couleur à obtenir, savoir : 150 parties en poids d’un sel d’aniline, le chlorate par exemple, et environ la huitième partie en poids d’un sel ou composé d’uranium et environ 20 parties en poids d’un sel ou composé de nickel, le chlorure, par exemple; mais d’autres proportions peuvent être employées ensemble avec environ 100 parties en poids de chlorate de potasse ou environ 150 parties de chlorate de soude ou 150 parties de chlorate de soude ou 150 parties de chlorate d’ammoniaque, ensemble environ 1,200 parties d’eau qui donnent avec de la gomme de la fécule ou de la dextrine de bons résultats.
- Pour l’encre à écrire ou à marquer, les produits à traiter devront être soumis à un procédé oxydant et ensuite à l’action d’un bain alcalin, comme il sera bien compris par les imprimeurs et teinturiers au noir d’aniline.
- Le sel d’aniline que je préfère employer dans le cas sus mentionné, est le chlorure, mais d’autres sels ou composés peuvent y être substitués ; les sels ou composés d’uranium auxquels je donne la préférence sont les nitrates, les chlorures et les oxydes, mais on peut en employer d’autres.
- Tout en ayant donné les proportions des différents sels et composés qui donnent les meilleurs résultats, je n’entends pas me limiter à ces proportions qui peuvent évidemment varier dans une certaine limite; mais ce que je réclame c’est la production de couleurs d’aniline par l’emploi de sels ou composés d’uranium et do vanadium conjointement avec les sels ou composés de nickel, ensemble avec un sel ou composé d’aniline et un agent oxydant de la manière décrite.
- (Brevet belge.')
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- NOIR D’ANILINE
- On sait l’importance qu’acquiert chaque jour l’emploi des couleurs dérivées de l’aniline, et dont la plus grande qualité est d’être d’une grande solidité. Le noir se prépare ordinairement avec un sel d’aniline combiné avec du chlorate de potasse, du sulfure de cuivre et enfin du sulfate de protoxyde de fer.
- M. Préquignon a cherché à simplifier cette préparation en soumettant un sel d’aniline (sulfate ou azotate) à l’action d’un courant électrique.
- Pour prouver que la présence d’un métal n’est pas nécessaire à cette production, M. Préquignon a remplacé les électrodes en platine des éléments Bunsen par des électrodes en charbon. Si on remplace le sulfate ou l’azotate par un sel organique tel que l’acétate, on obtient une matière courante distincte.
- MACHINE SERVANT A L’APPRÊT
- DES ÉTOFFES POUR FLEURS Par M. Fillion.
- Ce procédé consiste à opérer l’apprêt sur des étoffes continues à l’aide d’une table mobile formée de deux chaînes de Vaucanson, sangles ou lanières sans fin et parallèles, animées d’un mouvement rectiligne continu et soutenues dans leur longueur par des galets guides-supports.
- Chaque maillon de la chaîne est muni d’un crochet ou pointe destinée à piquer la lisière de l’étoffe pour son entraînement.
- Par ce moyen, la tension transversale de l’étoffe se fait au fur et à mesure que celle-ci se mouille par la couleur et, par conséquent, se détend.
- Cette tension transversale de l’étoffe se règle par le déplacement d’une des chaînes ou sangles parallèlement à l’autre.
- Des augets en nombre variable sont disposés de distance en distance, et à leur intérieur peuvent tourner, soit des rouleaux égaliseurs, en contact avec la surface de l’étoffe.
- Ces augets peuvent être animés d’un mouvement vertical pour arrêter l’action des rouleaux, lorsque l’opération de la mise en couleurs est terminée, et d’un mouvement transversal pour des largeurs d’étoffe variables.
- Le piquage et le dépiquage de la pièce d’étoffe sur les chaînes de Vaucanson ou lanières peuvent se faciliter à l’aide de deux rouleaux, l’un portant l'étofle à l’origine et l’autre la recevant à la fin de l’opération.
- L’étoffe étant sèche peut être coupée en longueurs déterminées par un couteau, puis pliée et cylindrée.
- Outre les avantages de rapidité de fabrication, de diminution d’ouvriers et par suite de main-d’œuvre que présente mon système, il y a encore celui d’économie d’étoffe, car quand elle est apprêtée par fractions, comme cela se pratique généralement, chaque fraction détermine une perte répétée par le nombre de fractions, tandis que par mon moyen cette perte est supprimée.
- Tous les rouleaux pourraient être remplacés par des brosses ou bien les rouleaux étaleurs seuls pourraient être remplacés.
- Les points caractéristiques de mon système sont les suivants :
- 1° Entraînement de l’étoffe par deux chaînes de Vaucanson, sangles ou lanières ou lanières sans fin parallèles et armées de piquants ou pointes.
- 2° Tension transversale de l’étoffe obtenue par le déplacement d’une des chaînes, sangles ou lanières, suivant un sens parallèle à l’autre chaîne, lanière, etc., etc.
- 3° Mobilité des augets et rouleaux étaleurs et égaliseurs dans le sens vertical et dans celui longitudinal ou transversal à la pièce.
- Certificat d’Addition.
- Cette addition consiste essentiellement dans l’emploi, pour étendre la couleur sur l’étoffe, de certaines dispositions particulières de brosses dont nous entendons nous réserver l’application exclusive, et que nous avons imaginé en vue de rendre aussi uniforme que possible la nuance que l’on applique sur l’étoffe.
- Nous allons décrire successivement ces divers systèmes de brosses et indiquer les conséquences pratiques de leur emploi.
- (a) Notre premier système est composé de brosses circulaires présentant la même largeur que l’étoffe (Im 10 environ) et animées d’un mouvement de rotation sur elles-mêmes en même temps que d’un mouvement de translation parallèle au sens du tissu qu’il s’agit d’apprêter.
- Les moyens que l’on peut employer pour réaliser ce double mouvement sont assez nombreux ; nous
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- employons de préférence une disposition de poulies, convenablement installées, qui permet d’imprimer à la brosse un mouvement de rotation plus ou moins rapide sur elle-même.
- Nous atteignons également ce résultat en transmettant les mouvements de translation et de rotation à la brosse, au moyen de vis sans fin, disposées parallèlement au bâti et mises en mouvement au moyen d’une transmission par engrenage, qui leur communique la vitesse qu’elles doivent avoir.
- On conçoit du reste que, quelles que soient les dispositions employées pour mettre en mouvement nos brosses circulaires, nous pouvons les disposer, soit transversalement au-dessous de la pièce d’étoffe à apprêter, soit obliquement si nous le jugeons nécessaire.
- (b) Nous pouvons également effectuer l’application mécanique de l’apprêt au moyen d’une forte brosse ronde, semblable à celle qu’emploient les peintres, mais beaucoup plus grosse, en lui donnant un mouvement de va-et-vient au moyen d’une armature capable de l’assujettir solidement dans une sorte de glissière où une bielle lui imprime le mouvement alternatif nécessaire.
- Enfin, nous pouvons encore employer le genre de brosse usité dans la fabrication des papiers peints, pour faire les fonds unis -, nous donnons à ces brosses un mouvement circulaire ou curviligne, au moyen d’une transmission appropriée, et nous pouvons, dès lors, les employer avantageusement, soit seuls, soit en combinaison avec l’un ou l’autre des deux systèmes ci-dessus indiqués, ou même concurremment avec ces deux systèmes.
- L’emploi de ces divers systèmes de brosses présente des conditions particulièrement avantageuses pour le travail que nous avons en vue -, aussi entendons-nous nous en réserver l’application exclusive à ce genre de travail.
- Nous allons indiquer ces avantages, dans le cas particulier de la percale dite double face, où l’emploi des trois systèmes de brosses ci-dessus décrits devient d’une grande utilité.
- Appelant a la brosse .du premier système, b celle du second, et c la brosse du troisième-, quand la couleur a été mise par l’encrier, la brosse a, fonctionnant la première, étale la couleur d’une façon uniforme dans le sens de son mouvement, mais laisse cependant à l’extrémité de chaque course une certaine quantité de couleurs plus épaisse qu'ail-leurs -, c’est alors que brosse b est utile, en la faisant passer justement sur cette partie de couleur
- agglomérée ; mais alors, pour éviter que la couleur étalée par la brosse b sur celle déjà mise par la brosse a ne fasse une épaisseur ou fait fonctionner la brosse c sur cette partie formant épaisseur.
- On comprend aisément que ces mouvements, en sens différents de ces trois systèmes de brosses rendront aussi uni que possible le fond que l’on veut obtenir.
- Nous indiquerons encore que notre appareil comporte un développement égal à la longueur totale de l’étoffe à apprêter et la reçoit entièrement sur son pourtour, où elle peut recevoir plusieurs passes successives, s’il est nécessaire.
- L’étoffe terminée est ensuite amenée sur une table disposée vers l’extrémité de la machine opposée à celle où s’effectue l’arrivée de la pièce, et découpée à la longueur requise pour être livrée au commerce.
- (Brevet.)
- PROCÉDÉ
- DESTINÉ A DONNER DU BRILLANT AUX ÉTOFFES DE LAINE.
- Par M. Desgoubet.
- On donne actuellement le brillant aux étoffes de laine par les procédés suivants :
- Premier procédé. — Sur une tablette à décatir, percée de trous par lesquels la vapeur peut s’échapper et munie d’une vis permettant d’opérer une pression sur l’étoffe, on replie la pièce de laine en plis parallèles et superposés directement les uns sur les autres, ce qui,pourun drap ordinaire, forme une épaisseur d’environ 10 centimètres, et des tapis ont été mis au-dessous et au-dessus de l’étoffe; on ajoute un ou plusieurs plateaux pour recouvrir le tout, et l’on fait agir la vis de pression.
- La vapeur est ensuite lâchée jusqu’à ce qu’elle ait pénétré toute l’épaisseur de l’étoffe, et celle-ci reste dans cette position plus ou moins de temps, suivant le degré de brillant que l’on veut obtenir.
- Second procédé. — Il consiste à enrouler la pièce d’étoffe sur un cylindre jusqu’à ce qu’elle y soit contenue tout entière par sphères superposées.
- Le cylindre est percé de trous à sa surface par lesquels peut arriver la vapeur.
- Après l’enroulement du drap, on lâche la vapeur
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- jusqu’à ce que l’étoffe en soit imprégnée et on laisse la pièce sur le cylindre pendant un temps plus ou moins long selon le degré de brillant à obtenir.
- Par ces deux procédés qui ont l’inconvénient d’être discontinus, les pièces d’étoffe acquièrent ce que l’on est convenu d’appeler un brillant indestructible.
- Le principe est l’exposition plus ou moins longue des étoffes de laine à la chaleur humide avec pression exercée sur elles.
- Le brillant est long à obtenir parce que l’étoffe, soit pliée, soit enroulée sur elle-même, ne se trouve en contact qu’avec sa propre surface, c’est-à-dire avec un corps ni uni, ni glace.
- Le nouveau procédé consiste à produire d’une manière continue lebrillant, en appliquant le principe suivant :
- Mettre en contact l’étoffe en l’imprégnant de vapeur à plus de 100 degrés, avec une surface polie, chauffée elle-même à plus de 100 degrés, contre laquelle elle vient se frotter et se presser.
- Le principe de cette invention peut se définir ainsi : le frottement avec pression, de l’étoffe dans la vapeur contre une surface échauffée.
- Il est bon d’employer la vapeur à température élevée, ou même surchauffée, ce qui permettra de faire varier le brillant obtenu.
- DES EAUX
- EMPLOYÉES DANS LA [TEINTURE ET DANS LÉ LAVAGE DES LAINES.
- Par G. Van Laer.
- On peut dire que l’eau est le véhicule universel, on la trouve partout, elle est indispensable aux arts, ainsi qu’à l’existence des êtres organisés.
- C’est l’eau qui par son impulsion est l’agent principal d’une quantité de machines ; c’est elle qui, transformée en vapeur, a multiplié la richesse publique dans des proportions infinies ; c’est elle qui sert de boisson à l’homme, aux animaux, en même temps qu’elle est un des principaux agents de la végétation.
- Malheureusement l’eau telle que la nature nous la procure n’est jamais d’une pureté absolue, et nous la rencontrons souvent dans un état qui s’en éloigne plus ou moins.
- Les eaux les plus limpides ne sont pas toujours les plus chimiquement pures, et les sels qu’elles contiennent en dissolution, sont plus ou moins nuisibles, suivant les usages auxquels on les destine.
- L’eau étant l'agent indispensable de notre industrie, il est très-important pour les laveurs de laines, pour les teinturiers, pour tous ceux qui se servent de machines à vapeur, de se la procurer aussi pure que possible.
- Les eaux de rivières, de sources, quelque limpides qu’elles soient, contiennent toutes une certaine quantité de matières en dissolution, et ces matières proviennent évidemment des terrains sur lesquels elles coulent à la surface du sol ou des couches intérieures qu’elles traversent. (Ces matières varient avec la nature des terrains).
- Les meilleures eaux sont celles qui ne coulent que sur des sables, du grès, des ardoises, du schiste. Mais, je le répète, une infinité d’eaux de sources, de rivières tiennent en dissolution une plus ou moins grande quantité de substances salines, même jusqu’à saturation. De pareilles eaux, non-seulement sont impropres aux opérations de chimie, mais ne sont pas mêmes bonnes à boire ni à faire cuire des aliments. Dans la cuisson, à mesure que l’eau s’évapore, il s’y dépose une couche de ces sels (calcaire) qui les incruste et leur donne de la rigidité-, dans ce cas il est bon, lorsqu’on n’a pas le choix, c’est-à-dire qu’on n’a pas d’autre eau à sa disposition, de la purifier par du carbonate de soude.
- On peut se servir des eaux de condensation des chaudières à vapeur, ou de l’eau de pluie, quoiqu’elle ne soit pas toujours très-pure, contenant en dissolution diverses substances qui existent dans l’air, de l’azotate d’ammoniaque, des poussières qui se trouvent en suspension dans l’atmosphère, etc.
- Les eaux qui coulent sur les toits des maisons avant de se rendre dans les citernes, entraînent aussi avec elles une certaine quantité de matières minérales, des matières organiques, etc.
- Je ne veux pas dire cependant qu’il faut de l’eau chimiquement pure, de l’eau distillée, qui n’est d’ailleurs employée que dans les laboratoires ; l’eau qu’on emploie dans l’industrie n’a besoin que d’une pureté relative et peut souvent contenir des matières sans devenir nuisible à l’objet auquel on l’applique, ainsi nous avons vu, page 53 de l'Aide-Mémoire pratique du teinturier, que lorsque l’on emploie de la gaude, le calcaire devient utile pour
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- donner des teintures solides et qu’il parait même favorable à la garance d’Alsace.
- Cependant il n’est pas moins vrai que dans l’industrie lainière, les laveurs, les teinturiers doivent connaître la nature des eaux dont ils se servent, s’ils veulent prévenir les accidents auxquels ils sont exposés dans leurs opérations.
- Il se produit souvent dans les teintures tendres, dans les jaunes, les roses, les rouges, etc., etc., bien des accidents qui ne doivent être attribués qu’aux matières salines que les eaux contiennent-, il est donc incontestable que dans toutes les industries où l’eau est employée à quelque titre que ce soit, il y a un intérêt considérable à s’en servir au plus grand degré de pureté possible, puisque les matières salines qu’elle contient en dissolution, sont toujours une cause de dépenses supplémentaires pour la réalisation des opérations à accomplir, quand elles ne sont pas une cause d’insuccès total, ou tout au moins de grande infériorité des produits obtenus.
- Les sels les plus nuisibles à l’industrie qu’on rencontre dans les eaux sont :
- 1° Les bicarbonates de chaux et de magnésie ;
- 2 Les sulfates de chaux (plâtre) et de magnésie -, 3° Du carbonate de protoxyde de fer maintenu en dissolution par un excès d’acide carbonique (Eau de Spa).
- 4° De l’oxyde de fer -,
- %o Du sulfate de protoxyde de fer.
- Le carbonate de chaux dissous par un excès d’acide carbonique est le vrai agent qui occasionne l’infériorité de certains produits de l’industrie dra-pière. Ce fait, dit M. Havrez dans son travail sur l'influence des eaux en teinture, a été reconnu par les praticiens, et cela depuis des siècles.
- Le calcaire, les sels de fer sont les corps qui nuisent le plus ; les eaux quelque peu ferrugineuses doivent être rejetées et ne doivent être employées que lorsque ces sels en ont été précipités.
- Les eaux auxquelles on doit donner la préférence sont celles qui ne laissent qu’un résidu très-faible après l’évaporation.
- Les eaux qui forment avec une solution faible de savon une mousse abondante sans précipités.
- Il ne suffit pas qu’une eau soit limpide pour qu’on puisse la regarder comme propre au dégraissage, à la teinture, etc., souvent des eaux peu propres ont une transparence parfaite ; bien c'es personnes leur donnent la préférence à cause de
- cette seule qualité, sans se rendre compte des. inconvénients qu’elles produisent : perle de savon, de soude, de [tartre, enfin d’une infinité de drogues.
- De là provient aussi la différence qui existe dans les doses de drogues (employées par les industriels de diverses localités) pour obtenir un même résultat, c’est à-dire que si je fais usage d’eau pure, là où il ne faut pour obtenir une nuance que 4 kil. de tartre, ou pour le lavage 5 de carbonate de soude, il faudra au contraire, si l’eau est calcareuse, des mêmes substances, peut-être le double pour obtenir les mêmes résultats.
- La présence des sels calcaires empêche le savon de se dissoudre, ou du moins les premières portions qui s’y délaient sont immédiatement décomposées. La chaux s’unit aux acides oléique et mar-garique pour former un savon calcaire insoluble, pâte blanche qui se fixe sur la laine, y reste et lui donne un aspect gras collant qui l’empêche de bien prendre la teinture.
- Chaque kil. de calcaire dissous dans l'eau, fait perdre 10 kil. de savon-, transformé en grumeaux gras, qui viennent, comme je l’ai dit, flotter dans le bain et s’attachent aux brins de laine.
- Bolley (Traité de technologie chimique), dit que la ville de Londres consomme par mois 1000 tonnes de savon (un million de kilog.) -, la dureté de l’eau de la Tamise est telle que la consommation du savon est plus élevée de 230 tonnes que si l’eau employée était douce -, il en résulte une perte annuelle en savon estimée à la somme de trois millions et demi.
- D’après les essais faits au laboratoire de l’Ecole professionnelle, un mètre cube d’eau de Vesdre contient pris
- A Eupen 0 k. 14 de calcaire (prise dans la rivière).
- » 0 k. 28 » eau de puits.
- A Verviers 0 k. 15 » rivière.
- » 0 k. 32 » puits.
- Il en résulte qu’un mètre cube d’eau de la Vesdre, destiné au dégraissage, étant chargé de 0 k. 15 de calcaire, fait perdre 1 k. 500 gr. de savon, et prise aux pompes fait perdre 3 k. 200gr. de savon, c’est-à-dire que chaque kil. de calcaire fait perdre 10 kil. de savon.
- La suite au prochain numéro.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- INDUSTRIELLE
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS
- D’INVENTION
- Pour se servir de ce liquide, on y plonge le linge une à dix minutes, suivant le cas, et il en sort parfaitement blanchi.
- Ce liquide, destiné au blanchissage du linge, peut être également appliqué au blanchiment des matières neuves : laine, coton, soie, tricot et toute étoffe blanche quelconque. — B. 105,254.
- Moyen d'accroître le brillant et le toucher moelleux des soies teintes, par MM. Gillet et fils. — Pendant les opérations de la teinture, les fils de soie et les bourres sont soumis à un battage, pour expulser les matières tinctoriales, obtenir le brillant et le moelleux; cette opération s’exécute sur les matières à l’état humide.
- Le battage s’opère à main d’homme ou par des batteuses mécaniques, et même des foulons; on produit alors, en même temps, un malaxage.
- On obtiendra plus de perfection dans ce travail, en ajoutant un nouveau battage sur les fils teints et séchés ; tout ce qui restait avant d’impuretés, tombe et il en résulte un brillant et un toucher su • périeurs.
- Les auteurs se servent des mêmes moyens que pour le traitement des matières à l’état humide, soit à main d’homme, soit à l’aide de machines, telles que Dashwell, batteuses, fouleuses, etc., mais ils se réservent d’employer tels autres moyens qu’ils jugeront à propos. Ils traitent ainsi, non-seulement la soie, mais encore toute autre matière textile et sous quelque forme que ce soit. — B. 107,171.
- Eau nacrée pour blanchissage instantané, par M. Boisselier.—Dans 2 kil. 300 gr. d’eau, chauffée de90 à 100 degrés centigrades, on introduit successivement :
- Nacre..............................100 gr.
- Indigo . ..........................5 millig.
- Cochenille.........................5 millig.
- Chlorure de chaux .... lOgram.
- Cristaux de soude..................10 gram.
- Potasse............................10 gram.
- On fait bouillir 30 minutes, et la préparation est ainsi prête pour l’usage.
- La nacre, dit l’auteur, produit l’épaississage, le lissage, le lustrage, le ramollissement, la souplesse, la douceur, etc., de l'étoffe, et donne au chanvre le moelleux du cachemire ; l’indigo est destiné à azurer, la cochenille à enluminer ; le chlorure de chaux effectue leblanchissage, les cristaux de soude lavent et brossent ; la potasse dégraisse.
- Apprêtage des tissus de tous genres, par M. Garnier. —Ce procédé a pour but d’éviter l’inconvénient d’écraser le tissu, comme cela a lieu lorsqu’on applique l’apprêt au moyen de foulards, et qu’on emploie des cylindres sécheurs.
- il consiste à lancerl'apprêt à l’état de brouillard, sur les tissus, au moyen des appareils appelés pulvérisateurs des liquides. —B. 107,435.
- Teinture des laines peignées, par M. Lepoutre. — En vue de protéger les laines de tous les accidents de détérioration, de fatigue pouvant résulter du mode actuel de teinture en écheveaux, l’inventeur adopte le travail continu sans mise en écheveaux, ainsi que cela se fait pour le décreusage et la teinture des chaînes ourdies et des tissus.
- Les rubans de peigné parcourent successivement les divers bains, sans le secours de la main de l’ouvrier, et sont conduits par des tabliers sans fin, pour éviter tout allongement ou déformation.
- Les parcours et durées d’immersion sont calculés de telle façon que, sans intermittence, la laine entre écrue à l’un des appareils pour sortir teinte à l’extrémité opposée. Cette méthode conduit à essorer, sécher et démêler ou gill-boxer Ja laine, à la sortie du dernier bain.
- Dans certains cas, au lieu d’immerger la laine dans des bains ordinaires de teinture, on procède par voie d’application à l’aide de rouleaux plongeant dans les couleurs, en dissolutions plus ou moins concentrées.
- Liquide dit : Esprit de Panama, servant au nettoyage et dégraissage de toustissus, parM. Leclerc. — Ce liquide peut être employé dans deux cas : 1° pour enlever les taches sur toutes étoffes;
- 2° pour remettre à neuf les vêtements portés..
- Pour le détachage, on emploie le liquide pur ; pour le nettoyage, on l’étend de quatre à cinq fois son volume d’eau.
- La préparation du liquide se fait ainsi :
- Dans 100 litres d’eau, on fait dissoudre à chaud :
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 10 G
- Savon blanc de Marseille ... 7 kil.
- Carbonate de potasse ; . . . 600 gr.
- La potasse a pour but d’empêcher que la préparation se prenne en masse, mais on peut remplacer les deux produits ci-dessus, par 7 à 8 kil. de savon mou.
- On ajoute à l’une ou l’autre de ces dissolutions savonneuses :
- Extrait de Panama....................500 gr.
- Puis, dans un autre vase, on mélange :
- Fiels de bœufs ou de moutons. . 45 litres.
- Ammoniaque à 22°.....................4 lit. 1/2.
- On chauffe, on écume, on laisse refroidir et on ajoute :
- Alcool à 90°.........................45 litres.
- On décante ou on filtre ce mélange.
- De la sorte, on a deux dissolutions, que l’on mélange dans les proportions de un tiers de la pre-mière(savon) pour 2/3 de la seconde (fiel) et on ajoute au mélange une essence aromatique.
- Lorsque ce liquide est destiné à la toilette, on supprime le fiel de bœuf. — B. 107,701.
- Méthode pour extraire les matières grasses et résineuses des matières textiles^ par M. R. Scaife. — Ces perfectionnements ont rapport à une méthode et à des moyens pour extraire les substances oléagineuses, grasses et résineuses des substances animales et végétales, des matières textiles à l’état brut et à l’état travaillé, des semences ainsi que de leurs enveloppes ou cosses, par l’emploi de l’alcool, de l’esprit de bois ou du naphte, du bisulfure de carbone et de divers autres hydrocarbures légers employés à l’état de vapeur et à la température de leur ébullition respective, ou un peu au-dessus de cette température, et l’invention consiste dans l’application de ces substances susmentionnées à l’état de vapeur dans des vases clos communiquant avec d’autres vases, dans lesquels ces vapeurs sont condensées, la circulation étant dans certains cas assistée par une pompe.
- La matière dont il s’agit d’extraire les matières oléagineuses grasses ou résineuses est chargée dans un vase clos approprié, et la matière devant être volatilisée est également renfermée dans un vase approprié chauffé, préférablement à l’aide de la vapeur à la température voulue ; la vapeur de l’essence est conduite par des tuyaux à la partie supérieure du vase clos dans lequel sont chargées les matières sur lesquelles on opère, à travers lesquelles
- ----------------------------------------------------t elle est refoulée par sa pression en entraînant dans son parcours de haut en bas les substances qu’il s’agit d’extraire.
- Lorsque l’opération a été continuée assez de temps pour purifier la matière, ce qui dépendra de la qualité de cette matière et de son degré d’impureté, on arrête l’opération, et pour enlever les dernières traces de vapeur, on passe à travers la matière de la vapeur, de l’air ou des gaz chauffés à environ 400 degrés-, on décharge alors la matière traitée du vase clos que l’on recharge ensuite de nouveau.
- Les vapeurs qui se condensent partiellement à leur passage à travers la matière sont reçues avec les matières oléagineuses extraites dans un condensateur, où l’on en soutire l’essence, ou bien cette séparation peut avoir lieu par évaporation dans un alambic, ou bien encore l’essence avec la matière grasse peut être ramenée dans le vase d’où elle a été évaporée pour servir de nouveau,
- MANUFACTURES DE COTON
- EN ITALIE
- Il y a huit siècles et demi que le coton était le plus important produit agricole de la Sicile, ainsi que des rivages de l’Adriatique et des îles Ioniennes. Pendant le siècle dernier, la culture s’étendait jusqu’à Sienne et Grosseto, en Toscane. A l’époque du premier empire, l’Italie a fourni du coton à presque toute l’Europe, et le centre de cette industrie était aux environs de Naples. Par suite de la dépréciation que le coton des Etats-Unis et des Indes-Occidentales fit subir aux prix de ce textile, l’Italie ne put soutenir la concurrence, mais la hausse occasioonnée par la crise séparatiste donna une nouvelle impulsion à la culture dans les différentes provinces.
- On cultive en Italie deux sortes de coton : le coton de Siam et le coton blanc commun ; celui-ci, quelque peu gris, cultivé sur les côtes de la Méditerranée, est de qualité inférieure et n’est employé que pour les tissus communs.
- Le climat de l’Italie est éminemment favorable au parfait développemènt du cotonnier. La zone propre à la culture est très-étendue. Outre la Sicile et la Sardaigne, elle s’étend depuis l’extrémité mé-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- ridionale du continent jusqu’à la vallée deZéronte, sur l’Adriatique.
- Pendant la guerre de sécession aux Etats-Unis, il y avait même des plantations sur les flancs arides du Vésuve. Cette culture, faite sur une large échelle, pourrait fournir beaucoup de matière première à l’industrie européenne.
- Quant au coton manufacturé, bien des siècles se sont écoulés depuis que (63 av. J.-G.) le patricien Lentulus Spinther introduisit des tentes de coton au théâtre et dans les jeux ou fêtes d’Apollon. Verrès, le célèbre proconsul de Sicile, faisait un grand usage de toiles de coton dans ses jardins princiers et les vélums dont on se servait dans les cirques et les théâtres de Rome pour protéger les spectateurs contre les rayons du soleil, n’étaient pas toujours faits de tissus de soie. César lui-même émerveillait les Romains en couvrant de tentures de coton le Forum, ainsi que la voie Sacrée, depuis sa demeure jusqu’au Capitole.
- Ces prodigalités ne sont plus de mise de nos jours en Italie où, comme dans tous les pays de l’Europe occidentale, le confort de la vie en plein air coûte plus cher que le confort de la vie à l'intérieur des maisons.
- Cependant, les ouvriers italiens pourraient encore aujourd’hui, sans peine, produire assez de tissus de coton pour subvenir, dans leur nation, à ces fantaisies luxueuses qui étaient si chères à leurs ancêtres.
- Il y a des manufactures de coton en activité dans le Piémont, dans la Lombardie et dans les provinces du Sud.
- Les machines à tisser viennent de France, d’Angleterre ou de Suisse -, elles sont mises en mouvement par une force hydraulique ou par la vapeur. Le coton filé ou fil est donné au tisserand, qui tra vaille chez lui.
- Les achats de matière première peuvent être évalués à 62,500,000 fr. chaque année, et les salaires de 350,000 ouvriers à 125,000,000 de francs.
- Les manufacturiers ont l’avantage de payer des salaires peu élevés. Ils sont faiblement imposés comme fabricants, et le droit à payer sur les fils étrangers est de 10 centimes par kilogramme.
- L’industrie des fils et des tissus est dans un état florissant en Lombardie. Il y a, en Ligurie, des fabriques dans lesquelles on fait toutes les sortes de toiles et de dentelles. Les produits sont excellents; mais, sur le marché italien, ils ne peuvent soutenir la concurrence des produits similaires de l’Angleterre.
- A Gênes et dans la banlieue, il y a environ 1,100 métiers occupés. Dans la circonscription de Bologne, quelques centaines d’ouvriers sont employés dans l’industrie cotonnière - mais la filature et le tissage mécanique n’y sont pas en progrès. Le commerce du coton prospère en Toscane-, il est dans une assez bonne situation dans l’Ombrie et dans les Marches. Dans le Sud, principalement dans les Calabres, il y a peu d’activité. En Sicile, la fabrication a pris quelque développement, et Catane se distingue par ses tissus de coton comme par ses étoffes de laine. La ville de Asi Reale, à peu de distance de cette dernière, produit de très-beau damas de coton et belles étoffes de laine.
- BREVETS D’INVENTION
- concernant les industries tinctoriales & textiles
- 107045. — 1er mars : Raulin. — Procédé chimique pour détruire par les liquides et les gaz, principalement au moyen de l’acide chlorhydrique, toutes les substances contenues dans toutes espèces de laines brutes ou tissées neuves ou vieilles.
- 107053. — 2 mars : Worms. —Mode d’impression simultanée en diverses couleurs.
- 107055. — 19 mars : Beck fils aîné. — Différentes modifications apportées dans la construction des machines à lustrer les étoffes.
- 107070. — 3 avril : Lambert. — Genre de tissu à une seule navette.
- 107085. — 3 avril : Werkeyn. —Machine à teil-1er les déchets de lin, pouvant fonctionner, soit au moyen d’un manège mu par un cheval ou par la vapeur.
- 107115. — 5 mars : Van Haecht. — Utilisation des magmas ou boues provenaut des eaux de lavage des laines.
- 107171. — 19 mars : Gillet et fils. — Moyen de développer et d’accroitre le brillant et le moelleux des soies teintes.
- 107172. — 12 mars : Giron frères. — Machine à apprêter les rubans de velours.
- 107185. — 1er avril : Schultz. — Perfectionnements dans le blanchiment des tissus de coton.
- 107188.—12 mars : West. — Perfectionnements dans les machines à bobiner.
- 107189. — 9 avril : Barbier. — Perfectionnements à la peigneuse Schlumberger.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- 107201. — 9 avril : Dubois. — Système de torsion et de renvidage continus applicable à la filature en général.
- 107204. — 8 avril : Junckeb. — Application aux métiers à retordre, d’appareils à purger mécaniquement les fils de laine, soie, coton ou toute autre matière filamenteuse.
- 107205. —14 avril : Leyter fils. — Disposition dn métier anglais, système Motte et Nogent pour faire le tissu-mailles à cotes-pressoirs ou mailles doubles sur les deux fontures.
- 107212. — 9 avril : Pertuzon. — Métier à lisser à la main.
- 107228. — 6 avril : Claudy. — Perfectionnements dans les métiers à doubler les fils.
- 107232. — 19 avril : Delacourt-Charlet. — Moyen de faire des dessins à jour sur piqué façonné par l’application de la gaze sur ce tissu.
- 107234. — 12 mars : Fournier. — Perfectionnements à l’ornementation des tissus légers ou autres.
- 107243. —5 avril : Lerocher et fils. — Application aux étoffes teintes en pièces de rayures de couleurs différentes du fond.
- 107260. — 17 mars : Boiilken. Machine à lessiver.
- 107267. — 15 mars : Gaudin. —Encre de toutes couleurs destinée à produire sur le linge et autres tissus des marques et des peintures résistant aux diverses opérations du lessivage.
- 107280. — 17 mars : Planeau. — Procédé de fabrication à froid de l’eau de javelle concentrée.
- 107284. — 16 mars : Siemens. — Appareil destiné à la fabrication des carbonates de soude et de potasse et à d’autres emplois.
- 107286. — 15 mars : Trabue. — Perfectionnements dans les machines à estamper et à finir les aiguilles.
- 107297. — 18 mars : Daudier père et fils. — Epaillage oléique.
- 107306. — 18 mars : Kersham et Houzel. — Système de boîte à drapeuse destinée aux métiers à tulle et à dentelle.
- 107317. — 18 mars : Raulin. — Mode de traitement de la laine sous toutes ses formes, applicable à toutes les opérations dans lesquelles on fait agir chimiquement des liquides et des gaz principalement en vue de la purifier.
- 107342. — 12 avril : Mazel. — Machine sans roue ni engrenage au moyen de laquelle un homme seul peut mouvoir dans tous les sens des objets
- d’une pesanteur d’environ 1,000 kilog. et plus.
- 107357. — 14 avril : Chartron père et fils. — Machine à préparer les cocons au filage dite batteuse ébouillanteuse.
- 107366. — 28 avril : Gosselin père et fils. — Machine à double effet pour lainer, ébouriffer et velouter les étoffes de laine et de coton.
- 107373. — 28 avril : Lang et Desjardins. — Emploi des déchets de filature de lin et d'étoupes.
- 107402. — 23 mars : Ladouce. — Perfectionnements dans la construction des tambours dentés pour effilochage.
- 107403. — 24 mars : Legrain et Phalipou. — Genre de tissu coton dit Géorgienne, se substituant avantageusement au tissu de laine et au cuir pour faire des pantalons et les basaner et s’appliquant à l’armée.
- 107411. — 24 mars : Priest et Law. — Perfectionnements dans les déchargeurs condensateurs des machines à carder.
- 107424. — 27 mars : BESSEMER. — Perfectionnements dans les appareils servant a recueillir l’eau dans l’alimentation des services publics, des maisons, des usines et pour l’agriculture.
- 107434. — 26 mars : Garnier. — Appareil destiné à humecter les pièces de tissus dans les fabriques d’impression et d’apprêt.
- 107435. — 27 mars : Garnier. — Procédé applicable à l’apprêtage des tissus de tous genres.
- 107438. — 26 mars : Guivet et Ca. — Machine destinée à faire les pointes à chapiteaux des pieds de bas et de chaussettes et s’adaptant au métier rectiligne Paget dit : Métier hollandais.
- 107445. — 30 mars : Mercandier. — Détireuse de tissu système Mercandier.
- 107448. — 27 mars : H. Mourceaux et Leduc. — Genre de tissu dit brillant du Japon, pour garniture de wagon, voiture, etc.
- 107461. — 30 mars : Burlock. — Perfectionnements dans les métiers à tisser.
- 107472. — 31 mai : Hédou frères. — Application de déchets de laine broyés de manière à en faire une pâte ou produit dit : Ton tisse artificielle.
- 107473. — 3 mai : Jourdain fils. — Moyen de transformation des déchets de laine en genre de tontisse pouvant remplacer la tontisse employée jusqu’à ce jour au bourrage des draps foulés.
- 107474. — 8 mai : Lange et Chauvin. — Application d’un principe nouveau à la fabrication de la fantaisie sur les métiers à tricoter.
- 1 107477. — 26 avril : Martin. — Perfectionne-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- ments aux métiers d’apprêts des étoffes dits : au dérayage.
- 107486. •— 5 mai : Tanvez. — Hache-lande pouvant se transformer en broyeuse et teilleuse de lin et de chanvre.
- 107487. — 8 mai : Vincant. — Machine dite la-veuse Vincant, destinée à échanger, laver et rincer le linge.
- 107313. — 2 avril : PIERRON et DEHAITRE. — Système de cylindres sécheurs à chauffage à vapeur par circulation hélicoïdale pour les machines à apprêter les tissus et les appareils sécheurs des papeteries.
- 107338. — 7 avril : Julienne et Carré. — Appareil de chauffage économique aux générateurs à vapeur, aux chaudières de brasseries, teintureries, calorifères.
- 107344. — 3 avril : Pierron et Dehaitre. — Appareil de mouillage rationnel pour l’apprêt des tissus en général.
- (4 suivre}.
- & FAITS DIVERS
- UNION GÉNÉRALE DES POSTES.
- Le président de la République française,
- Sur la proposition du ministre des affaires étrangères,
- . Décrète :
- Art. 1er. _ Un traité concernant la création d’une union générale des postes ayant été conclu à Berne entre la France, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Egypte, l’Espagne, les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, la Nor-wége, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie, la Russie, la Serbie, la Suède, la Suisse et la Turquie ; l’Assemblée nationale, par une loi votée le 3 août 1875, ayant approuvé cet acte et les ratifications en ayant été échangées le 25 août dernier, ledit traité recevra sa pleine et entière exécution, à partir du lei' janvier 1876.
- Marques de fabrique en Allemagne.
- La loi allemande du 30 novembre 1874 et le décret fédéral du 8 février 1873 sur la protection des marques de fabrique en Allemagne ont donné lieu à une question en ce qui touche le régime appli
- cable aux marques françaises qui, sans avoir été déposées conformément aux dispositions de la. loi du 23 juin 1857, jouiraient cependant en France du bénéfice résultant de la notoriété publique.
- La chancellerie fédérale a admis que le dépôt de ces marques serait autorisé à Leipzig, à la condition par le déposant d’avoir préalablement rempli les formalités indiquées dans la note suivante, dont elle a transmis le texte :
- « Toute marque déclarée avoir été créée avant le 1er janvier 1875 et déposée avant le 5 septembre prochain, contre l’inscription de laquelle il n’aura pas été fait opposition entre les mains du directeur du Conservatoire national des arts et métiers avant le 20 septembre, sera réputée avoir été considérée généralement dans le commerce, dès avant le 1er janvier 1875, comme la propriété du déposant, sous réserve des droits garantis par les lois et les traités internationaux.
- » En cas de non-opposition, le directeur dressera un procès-verbal de carence, en vertu duquel il déclarera que ladite marque est réputée avoir été considérée généralement dans le commerce dès avant le le1’janvier 1875, comme la propriété du déposant, sous réserve des droits garantis par les lois et les traités internationaux. »
- broderie suisse.
- Il parait que dans le Toggenbourg et dans les environs de Saint-Gall (Suisse), l’industrie de la broderie à la machine a pris, ces derniers temps, un essor extraordinaire. Le capital engagé est évalué à 45 millions, le nombre des machines à 10,000 et le prix moyen de chacune d’elles à 2,500 fr. Les produits de ce travail sont exportés surtout en Amérique. Plusieurs voix se sont élevées contre cette production exagérée d’un article de luxe que le moindre évènement, un simple caprice de la mode peut ruiner. Le seul fait de cette surabondance dans l’offre, diminuera la valeur du produit, aussi les hommes compétents expriment-ils des craintes sérieuses au sujet de l’avenir de cette industrie.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique cristallise
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19* Vol., D », ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS 5 Octobre 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Etude sur l’indigo et sur la teinture des toiles bleues,
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Teinture en rouge des étoffes laine-coton : couleur Bordeaux (échantillon). — Byron sur soie. — Gris-vert de campêche sur coton. — Brun foncé bon teint sur lainages. — Bronze bon teint sur lainages. — Bronze-olive sur lainages. — Nettoyage des gants d’uniforme et des culottes de cavaliers, en peau blanche.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Des eaux employées dans la teinture et dans le lavage des laines (suite), par M. G, Van Laer. — Les soieries de St-Etienne et de St-Chamond. — Bibliographie : Examen microscopique et microchimique des fibres textiles, par M. le D: Sghlesinger.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Nouveau droit d’exportation des graines de vers à soie. — Exposition de Philadelphie. — Marques de fabrique en Allemagne. — Formalités en douane pour les tissus.
- CHRONIQUE
- Le mois des vacances, des plaisirs, des excursions et des exercices militaires est enfin terminé, et voici celui des rentrées. En même temps que le lycéen reprend son lexique et le magistrat sa toge, le soldat de vingt-huit jours réintègre l’atelier avec la satisfaction du devoir patriotique accompli et sous le Charme des gais souvenirs de sa courte campagne.
- De même, l’industriel abandonne les rives sablonneuses ou les bois giboyeux auxquels il a demandé un repos de quelques jours, loin du bruit des'machines et des soucis des affaires, et vient, allègre et dispos, se replonger dans cette activité qui est sa loi et sa vie, et dont il ne saurait se priver bien longtemps.
- Voici donc une nouvelle saison qui’débute et sous de favorables auspices; il reste bien, à la vérité, quelques traces de la stagnation que nous venons de traverser, mais tout indique qu’elle n’a été que passagère et que nous entrons dans une période de travail et de grande production.
- A Roubaix-Tourcoing, la situation n’a pas cessé d’être satisfaisante, et on a aussi de belles espé-rances pour l’avenir. Les échantillons pour la prochaine saison sont en cours de préparation-, l’étoffe à carreaux paraît devoir dominer. Le bas prix probable du coton favorisera la filature, qui se trouve, du reste, dans une bonne situation.
- . Malgré la rareté des acheteurs, à Rouen, les prix sont tenus sans modification. Les tissages de couleur ont des commandes qui dépassent les ressources de la fabrication. Il en est de même
- pour les écrus. A Lille, les lins sont en hausse ; les gros numéros de filés sont très-rares et, par conséquent, très-chers ; les fils fins sont également en hausse. Les toiles suivent évidemment les mêmes progressions.
- Il y a, au contraire, une légère baisse sur les soies et les soieries, à Lyon. La reprise des affaires, que l’on considère comme certaine, n’a cependant pas encore lieu et les prix s’en ressentent. Les affaires en fabrique sont peu importantes.
- En considérant le chiffre des importations de soieries en Angleterre, on remarque que la France tient le premier rang sur la liste des pays de provenance. Pendant les huit premiers mois de cette année, nous avons expédié chez nos voisins d’Outre-Manche pour 4,422,775 livres sterling de soieries, alors que pendant la même période de 1873, ce chiffre était de 2,271,915 liv. st.
- Ainsi, nos exportations de soieries en Angle-terre ont donc doublé en l’espace de deux années. En ce qui concerne les rubans, au contraire, les chiffres de la douane anglaise sont à peu près stationnaires.
- A propos de rubans, nous donnons dans le corps du journal un aperçu du mouvement de ce commerce sur les places de Saint-Etienne et de Saint-Chamond.
- Les ventes en étoffes d’hiver se continuent régulièrement à Elbeuf ; cette place reçoit aussi des ordres assez suivis en tissus pour l’été de 1876. Les collections d’échantillons de voyage ne sont pas encore terminées ; cette année, on constate à cet égard un retard de quelques semaines, qui n’a point d’importance, du reste.
- Le marché des Etats-Unis paraît se fermer aux articles d’Elbeuf. Les expéditions, très-considé-
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- 220 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- rables autrefois pour ces tissus, deviennent malheureusement de plus en plus rares.
- La teinture en chiffonnage entre dans une bonne saison; l’ouvrage commence à rentrer et tout fait prévoir une campagne favorable, dont le mouvement va surtout s’accentuer à la fin de ce mois.
- Puisque nous avons parlé de l’Angleterre, mentionnons que sur son principal marché cotonnier, à Manchester, les affaires sont calmes, les transactions sans importance, et que les stocks s’accumulent.
- En filés, les prix sont cependant soutenus. En tissus, lademande est restreinte et lesprix faibles.
- La concurrence que les maisons allemandes ont à soutenir avec l’Alsace depuis qu’elles ne sont plus protégées par des tarifs douaniers est, de plus en plus, destructive pour elles ; ainsi on peut affirmer que le commerce des toiles de Silésie est à l’agonie, s’il n’est déjà mort, n’ayant pu supporter la rivalité des puissantes maisons de Mulhouse et de l’Alsace en général, maintenant que par le fait de l’annexion les mesures prohibitives n’existent plus en Allemagne à l’égard de celles-ci.
- Une profonde misère règne, d’ailleurs, dans l’Empire allemand ; les productions du sol et de l’industrie diminuent plutôt qu’elles n’augmentent. Ce que l’Allemand paie est en dehors de toute proportion avec ce qu’il récolte ; les recettes et les dépenses ne s’équilibrent point.
- Et si l’on ajoute à cela que l’impôt est six fois plus élevé qu’il n’était avant la guerre, et que l’on parle de nouvelles taxes qui seront indispensablement votées à la prochaine session parlementaire, on voit que, malgré ses conquêtes, le sort de ce malheureux pays n’est pas enviable.
- Une des spécialités textiles de l’étranger qui est peu connue est celle des chéchias ou bonnets rouges orientaux, dont les qualités les plus renommées viennent de la Tunisie ; c’est à une odeur balsamique provenant du kermès employé pour leur teinture, que ces articles doivent la préférence des consommateurs.
- Un document récent nous indique l’importance de cette fabrication dans les États Barbaresques : les principales fabriques sont à Tunis et au Kai-rouan, la ville sainte; en 1874, il a été exporté pour 330,453 fr. de ces bonnets.
- Cela est peu en comparaison de ce que des maisons de Paris ou du département du Tarn, pro
- duisent de ces mêmes articles, et par des moyens beaucoup plus rapides, plus économiques et plus industriels que ceux exclusivement manuels des Orientaux.
- Sur le marché de New-York, on indique que les dry-goods de provenances anglaises et conti- • nentales, quoique peu abondantes, sont très-demandées, surtout les-cachemires noirs et colorés, les soieries noires pour costumes, les soieries colorées nuances sombres, telles que : bleu-marine, marrons, bruns, prunes, etc., les velours et les rubans.
- Les lainages pour hommes sont calmes et en baisse. Il n’y a qu’une demande modérée de toiles ouvrées, damassées, serviettes; de même que pour shirtings, devants de chemises, toiles et autres articles de blanc.
- Au Hvre, lesboisde campêche se maintiennent toujours fermement et restent demandés pour l’exportation ; on a reçu quelques chargements d’Haïti et on en attend encore beaucoup jusqu’à la fin de l’année, mais ils sont pour ainsi dire vendus d’avance, et la plupart ont leur emploi tout trouvé. Les bois rouges de bonnes sortes se vendent bien, mais les qualités ordinaires, dont il existe un stock assez fort, s’écoulent très-difficilement. On a reçu aussi deux ou trois greniers de bois jaune, de Carmen et de Vera-Cruz.
- Il est arrivé à Bordeaux quelques surons de cochenille du Mexique, mais cet article est peu recherché, et il n’y a aucune vente à citer.
- Les indigos sont toujours dans la même situation.
- Les tendances à la hausse que nous mentionnions depuis quelque temps pour les dérivés de la houille sont actuellement réalisées : les ben-zoles et les toluènes, c’est-à-dire les matières premières des couleurs d’aniline, subissent une hausse très-sensible, et les produits qui en dérivent sont, par conséquent, dans une situation analogue ; en effet, plusieurs fabricants de couleurs d’aniline ont déjà augmenté leurs prix.
- La benzine est également en hausse.
- Nous publions aux Faits divers deux documents auxquels nos lecteurs ne sauraient prêter trop d’attention.
- Il s’agit en premier lieu de la garantie de nos * marques de fabrique en Allemagne; noùs avons déjà publié plusieurs informations à ce propos,
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- mais il importe de faire remarquer que la date du 30 septembre, fixée comme terme au dépôt de nos marques, ne signifie point que nous ne pouvons plus en déposer après ce délai, mais que celui-ci se rapporte, non aux marques que l’on peut toujours créer, mais à celles qui sont déjà employées et que l’on n’a pu déposer à l’époque de leur création, puisque la loi protectrice n’existait pas jusqu’à présent en Allemagne à l’égard des étrangers.
- Enfin, ces marques déjà usitées, peuvent encore être déposées après le 30 septembre si aucun contrefacteur n’a précédé le véritable propriétaire, mais après cette date, celui-ci n’a plus le droit d’établir ses titres de propriété.
- Nous nous en référons, d’ailleurs, à la lettre de M. Raynaud, président de Y Union des Fabricants , pour la répression de la contrefaçon; laquelle lettre nous reproduisons plus loin, et nous insistons auprès des fabricants pour qu’ils ne négligent aucune précaution à cet égard.
- Le second document se rapporte aux recom-mandations de M. le Directeur général des douanes, relatives aux déclarations des exportateurs ou importateurs de tissus.
- Nous nous bornons à signaler cette pièce, sans avoir à la paraphraser davantage ; nos lecteurs en comprendront facilement toute l’importance et se conformeront certainement à ses indications.
- F. Gouillon.
- ETUDE SUR L’INDIGO
- ET SUR LA
- TEINTURE DES TOILES BLEUES
- Quel que soit le procédé d’extraction de l’indigo, il se présente toujours sous la forme d’une matière sèche, légère, cassante et insipide. Il n’a aucune odeur appréciable lorsqu’il est en petite quantité, mais en masse, il exhale une odeur forte qui augmente lorsqu’on élève la température.
- On le trouve dans le commerce, soit en petits fragments irréguliers, soit en tablettes plates ou en pains cubiques. La couleur est très-variable, elle présente toutes les nuances du bleu clair au bleu noirâtre, en passant par toutes les teintes du bleu violacé et cuivré. Lorsqu’on le frotte avec l’ongle,
- il prend un aspect bronzé d’autant plus beau qu’il est de qualité supérieure. En général, tous les morceaux qui sont d’un bleu terne, tirant sur le vert ou sur le gris, sont de qualité inférieure.
- L’indigo a une cassure nette et mate, et ne doit jamais présenter (ce qui arrive parfois) des veines brunes ou blanchâtres. Appliqué sur la langue, il y adhère comme l’argile. Il est inaltérable au contact de l’air ou de l’oxygène pur.
- Nous ne pouvons omettre de dire quelques mots de la composition de l’indigo, dont la recherche est une des opérations analytiques les plus délicates.
- Il faut d’abord isoler l’indigo pur des matières qu’il contient. A cet effet, M. Chevreul le soumet à la distillation dans un courant d’hydrogène et obtient, par sublimation, des aiguilles d’un beau violet pourpre. Il trouve dans l’indigo du commerce les substances suivantes : de l’indigotine en forte proportion, une résine rouge, des matières colorantes jaune et rouge, une matière azotée, un acide végétal, du sulfate et de l’acétate de potasse; des acétates de magnésie, d’ammoniaque et de chaux ; du chlorure de potassium, des phosphates de chaux et de magnésie, des carbonates de ces deux alcalis, de l’oxyde de fer et de l’alumine. L’indigotine entre dans l’indigo pour 48 0/0 en moyenne ; la Guatemala flore, qui en contient le plus, en a 55 0/0 environ.
- D’après une analyse due à M. Desjardins, les matières composantes principales y entrent dans
- les proportions suivantes :
- Indigotine.........................61.40
- Résine rouge............................ 7.20
- Brun d’indigo........................... 4.60
- Gluten.................................. 1-50
- Matières minérales en masse. . 19.60
- Eau..................................... 5.70
- 100.00
- On croit que la substance appelée brun d’indigo provient de l’altération de l’indigotine; elle a un aspect noirâtre et on peut l’obtenir libre en traitant l’indigo par un alcali tel que la potasse. Le Java en contient 37 pour cent.
- L’indigotine est une matière cristallisable en belles aiguilles d’un pourpre foncé, inodore, insipide, insoluble dans l’eau,- l’alcool, l’éther, les acides faibles et les solutions alcalisées. Soumise sur une plaque d’argent à des températures progressivement croissantes, elle se volatilise complètement en donnant de belles vapeurs pourpres; si, au con-
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- G? (ax G
- LÉ MONITEUR DE LÀ TEINTURE
- faire, on la chauffe rapidement, elle s’enflamme et donne naissance à des vapeurs violettes en laissant Un charbon volumineux. Lorsqu’on l’a distillée, elle se volatilise en partie et se décompose en eau, acide carbonique, produits ammoniacaux, etc.
- Un grand nombre de substances avides d’oxygène (le sulfate de protoxyde de fer, par exemple) la décomposent et la transforment en indigotine dé-soxy génée, que l’on nomme quelquefois indigogène ou indigoture colorable, corps d’une couleur jaune très-prononcée et qui est soluble dans l’eau alcali-sée. L'action de l’air fait revenir ce corps à l’état d'indigotine oxygénée, de couleur bleue pourpre.
- Chauffée à 66° avec l’acide sulfurique anglais, cette substance devient verte d’abord, puis blanche et constitue alors l'acide sulfo-indigotique. Traitée par l'acide de Nordhausen, elle est complètement dissoute et on obtient une magnifique solution pourpre que l’on nomme acide sulfo-purpurique.
- Cette propriété dissolvante de l’acide sulfurique est très-importante, car il faut remarquer qu’on peut obtenir de la sorte une solution d’indigo insoluble. Nous verrons plus loin que par la mise en contact avec un alcali et un corps avide d’oxygene, cette solution devient indigo blanc et qu’au contact de l’air elle en revient à l’indigo bleu : c’est là le principe de la teinture des toiles.
- Une cuve d’indigo pour toiles et cotons se compose de sulfate de fer, de chaux, d’eau et d’indigo. Le sulfate y est jeté soit en cristaux, soit à l’état liquide, lorsqu’il vient de se former par la dissolution de vieilles ferrailles dans l’acide sulfurique aqueUX. La chaux est auparavant mélangée d’un peu d'eau. Quant à l’indigo, il est broyé le plus fin possible dans des moulins particuliers et introduit dans la cuve sous forme d’une pâte.
- Les cuves ont généralement deux mètres de profondeur sur 1 m. 20 de largeur, elles sont presque toujours cimentées. Les toiles sont attachées par leurs lisières à des cadres ronds munis de crochets et maintenus par une corde à une poulie supérieure.
- Lorsque la cuve est à moitié remplie d’eau, on y délaie l’indigo, puis on y met la chaux et ensuite la couperose. Au bout de deux heures et demie à trois heures, la surface du bain se couvre de plaques bleuâtres nageant sur une eau verdâtre, et on peut alors s'en servir. Voici, d’après M. Desjardins, comment on peut monter une cuve dans le cas où on veut teindre les toiles d’un seul jet :
- Gros bleu. — Éau : 600 seaux: chaux vive : 40 kilogr.; couperose • 10 kilogr.; indigo : 15 kilogr.
- Bleu moyen. — Eau : 600 seaux; chaux vive : 15 kilogr.; couperose, 10 kilogr.; indigo : 5 kilogr. Bleu clair. — Eau, 600 seaux; chaux vive : 6 kilogr.; couperose, 2 kilogr. 500; soude : 1 kilogr.; indigo : I kilogr.
- Avant d’indiquer le rôle des quatre substances qui composent la cuve, il est bon de nous appesantir sur un fait qui en facilitera l’explication :
- Lorsqu’on mélange ensemble des poids égaux de sulfate de fer et d’indigo avec un poids double de chaux, il y a précipité ferrique, absorption d’oxygène et dissolution de l’indigo ; la dissolution ne s’effectuera pas si, par une ébullition prolongée du sulfate, jointe .ensuite à une évaporation active, on lui donne un plus haut degré d’oxydité. Il suit de cette expérience que l’indigo naturel, contenant de l’oxygène, ne peut se dissoudre dans l’eau de chaux, mais que cette solubilité lui est rendue par des substances qui lui enlèvent son oxygène et le transforment en indigo blanc soluble. C’est ce qui arrive dans la cuve :
- Le sulfate de fer renferme du protoxyde de fer, corps avide d’oxygène à tel. point qu’à l’air il se change en sesquioxyde. A son contact la chaux devient sulfate de chaux et met en liberté le protoxyde-, ce dernier s’empare de l’oxygène de l’eau pour former du sesquioxyde et deux équivalents d’hydrogène s’unissent à l'indigotine pour former de l’indigo blanc soluble.
- Nous voyohs d’après cela que l’indigo bleu ne différant de l’indigo blanc que par deux équivalents d’hydrogène, ce dernier peut être considéré comme un hydrurede l’autre.
- Or, au bout de quelque temps on retire la toile de la cuve; l'ouvrier écarte les plis pour livrer passage à l’air; il y a combustion de deux équivalents d’hydrogène, et l’indigo blanc, redevenant indigo bleu, la toile commence par verdir pour prendre ensuite une teinte bleue magnifique.
- Lorsque la toile est teinté, on là fait passer dans un bain d’acide chlorhydrique fortement étendu, ou dans une eau additionnée de chlorure de chaux, afin dé faire disparaître les traces de sulfate de chaux qui peuvent rester à la surface. On lave ensuite à grande eau, puis on porte au séchoir.
- Il y a dix numéros de bleus notablement différents, le dernier porte le nom de cuivré. Le bleu le plus noir est appelé verrier, ainsi nommé parce qu’il ést en usage chez les usines qui travaillent le verre. De nos jours, un grand nombre de bleus sont Tèmtés à l’aniline.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 223
- Les indigos du commerce se divisent en trois grandes classes :
- 1° Indigos de l’Inde et d’Asie -,
- % Indigos d'Amérique;
- 3° Indigos d’Afrique.
- Chacune de ces classes se divisant en plusieurs variétés, nous allons séparément examiner chacune d’elles.
- 1° Six indigos font partie de la première classe, ce sont ceux du Bengale, de Java, de Kurpah, du royaume d’Oude, de Madras et de Manille.
- Les indigos dzi Bengale sont les plus riches en indigotine, ils sont toujours humides et revêtus d’une estampille qui indique la province, le district et les initiales du fabricant. Les plus beaux sont en cubes de 60 à 100 grammes, doux au toucher, friables, légers, poreux, happant fortement à la langue, présentant un reflet cuivré sous la rayure de l’ongle, une pâte unie, fine et homogène lorsqu’on les casse. Ce sont les indigos qui ont servi de type pour la classification commerciale des marchés du Havre. On les distingue sous les noms suivants, par ordre de qualité :
- 1° Bleus flottants, bleus légers, surfins violets ou surfins bleus : lorsqu’ils sont en cubes d’un bleu vif et d’une cassure très-lisse ;
- 2 Fins violets, fins pourprés : lorsque leur couleur se rapproche plus du violet ;
- 3° Beaux violets, beaux pourprés : d’une couleur moins vive et plus lourds;
- 4° Bons violets : beaucoup plus lourds ;
- 5° Violets rouges, violets ordinaires : moins légers, tirant sur le rouge ;
- 5° Moyens violets : mêmes caractères, moindre qualité ;
- 7° Fins rouges; classés comme inférieurs aux précédents ;
- 8° Bons rouges : pâte plus serrée et plus compacte, mais même couleur ;
- 9° Bons cuivrés, fins cuivrés : moins légers ;
- 10° Moyens cuivrés, cuivrés ordinaires, bas ; d’un bleu cuivré très-prononcé, difficiles à casser et ne présentant aucune homogénéité dans leurs parties.
- Quoique cette classification soit spéciale à l’indigo du Bengale, on l’emploie, mais rarement, pour les autres indigos, lorsque ceux-ci arrivent en grande quantité. Les indigos du Bengale nous viennent souvent en caisses de 90 à 120 kilogr., recouvertes de toiles et cerclées de fer.
- L'indigo de Java-, qui est généralement plus
- tendre, se rencontre souvent en petits fragments ou en poussière. Lorsqu’il est entier et de bonne qualité, il est aussi estimé que le meilleur Bengale. Il est alors en carreaux plats ou bien sous forme de petits cônes, nommés trochisqzies, il nous vient beaucoup par Rotterdam en caisses de 100 kilog.
- L'indigo de Kurpah se rapproche beaucoup de celui du Bengale par sa pâte, sa couleur et son pouvoir colorant. Il s’en distingue surtout en ce que ses cubes sont toujours crevassés. Il arrive dans le même emballage.
- L'indigo de Madras a l’aspect de celui du Bengale, mais sa pâte est plus grossière et hétérogène. Sa cassure est raboteuse, il happe très-peu à la langue et a une couleur moins vive que les précédents. Il porte toujours l’empreinte des toiles qui ont servi à le modeler. Les qualités supérieuses sont d’un bleu assez vif, les qualités moyennes, un peu cuivrées, celles inférieures sont ternes ou très-noirâtres.
- L'indigo d’Oude, nommé à tort indigo de Coromandel, a une densité beaucoup plus grande que le Bengale, dont il a tout-à-fait la forme. Il contient souvent de la chaux et est très-tenace. Il nous vient en caisses de 100 à 160 kilog.
- L'indigo de Manille se distingue de tous les précédents par sa surface, sur laquelle on trouve imprimée la marque des nattes du séchoir. Il se présente sous la forme de rectangles plats et allongés de diverses grandeurs, poreux et légers, mais d’une pâte assez fine. Cet indigo est peu riche en indigotine. Il nous vient en caisses de 75 à 80 kil., qui en renferment toujours plusieurs qualités bien tranchées. e
- 2 les indigos d’Amérique, qui forment la seconde grande classe des indigos, sont généralement inférieurs aux précédents. Ils comportent cinq variétés : Guatemala, Caracas, Mexique, Brésil, Etats-Unis du Sud.
- L'Indigo de Guatemala est le plus beau des indigos d’Amérique. Il nous vient ordinairement sous forme de morceaux cubiques recouverts de poussière. La qualité supérieure est estimée à l’égal de celle du Bengale, on le divise commercialement en trois sortes :
- 1° Guatemala flor ou flore ;
- 2° Sobre (supérieur, bon, ordinaire) ;
- 3° Corte (même division de qualités) ;
- Le Guatemala flore est d’un bleu vif, d’une pâte légère, tendre, unie, fine et légèrement hygrométrique. Le sobre a une pâte moins légère, sa couleur
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- —H G G
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- est bleu violacé, il est assez ferme. Le Corte est d’un rouge cuivré, il est plus dense, plus serré et dur d’une âpreté marquée au toucher. Il nous arrive en surons de 75 à 115 kilog.
- L'indigo de Caracas reçoit les dénominations diverses du Guatemala, dont il se distingue par la grande porosité de sa pâte à l’intérieur. Les dernières qualités en sont toujours beaucoup plus mélangées. Il arrive dans le commerce en surons de poids variable et en fragments irréguliers et poussiéreux.
- L'indigo du Mexique, qui a beaucoup d’importance dans le pays de production, est très-rare dans le commerce français. Nous ne le citons que pour mémoire.
- L'indigo du Brésil se rencontre en cubes ou en fragments gris verdâtres à l’extérieur. Sa pâte est rouge cuivrée et ferme, sa cassure assez nette.
- L'indigo des Etats-Unis du Sud comprend plusieurs variétés. L’indigo de la Caroline est en petits cubes violacés et cuivrés, légèrement verdâtres dans les qualités inférieures.
- l'indigo de la Louisiane, qui est très-cuivré, arrive en cubes de toutes dimensions.
- L’indigo de l'Alabama est très-rare. Celui de Colombie est le plus léger de tous les indigos.
- 3° Les indigos d’Afrique, formant la troisième classe des indigos, comprennent l’Egypte, le Sénégal et l’île de France. Ils sont beaucoup moins importants que les précédents.
- L'indigo d’Egypte se présente sous forme de carrés très-plats, d’une pâte très-grossière et très-légère. Il y en a deux sortes principales : 1° les surfins ou bleus purs, qui sont de bonne qualité quand ils sont fabriqués avec soin ; 2° le fin violet bleu, qui contient généralement un peu de sable.
- L'indigo du Sénégal a quelque analogie avec celui d’Egypte, mais renferme beaucoup plus de matières étrangères.
- L'indigo de l’île de France se présente en petits rectangles d’un bleu sombre et serré à la surface, mais d’un rouge très-cuivré à l’intérieur.
- Telles sont les diverses variétés commerciales d'indigos. Il est très-facile d’en décrire l’aspect extérieur lorsqu’on possède sous les yeux les diverses sortes, mais on comprend aussi que le teinturier doit généralement se guider autrement que par la simple vue, à moins que dans les qualités bien tranchées. Il lui faut, avant tout, une matière qui contienne le plus de principes colorants qu’il soit possible, et il arrive que des indigos dans une même
- caisse diffèrent notablement sous ce rapport. Il devra donc faire le dosage de l’indigo.
- La suite au prochain numéro.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- TEINTURE en ROUGE des ÉTOFFES
- LAINE-ET-COTON
- COULEUR BORDEAUX (Procédés allemands.)
- Bordeaux avivé à la fuchsine.
- On produit les couleurs rouges dites couleurs Bordeaux, si en vogue maintenant, en préparant d’abord la laine, ensuite le colon, en finissant le tout en un seul bain de teinture. On se servira de préférence de cette méthode, là où il s’agit de nuances qui tirent sur le brunâtre.
- La préparation se fait au moyen de chromate de potasse rouge.
- On emploie par pièce 50 à 60 grammes (1) de bichromate de potasse dans un bain frais et 30 à 45 grammes dans le bain qui a déjà servi-, on fait bouillir 20 minutes et on lave ensuite de 10 à 15 minutes dans la machine à laver.
- Il est avantageux d’ajouter au bain de chrome, pour 10 pièces de 40 mètres, 250 à 400 grammes d’acide sulfurique anglais, ce qui empêche le tissu de se rétrécir. Mais qu’on se garde bien d’employer de plus grandes quantités parce qu’elles décomposeraient le chromate de potasse, et le mordançage, par l’acide chrômique ainsi libre, deviendrait tellement énergique que, pendant les opérations qui doivent finir la teinture, les substances colorantes se distribueraient d’une manière inégale sur le tissu.
- Après le lavage, on passe au sumac en prenant par pièce 500 à 750 grammes de sumac.
- (1) Tous les dosages indiqués dans ces procédés sont beaucoup trop faibles, et il faudra les augmenter considérablement pour obtenir les résultats indiqués. F. G.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 10 G. G
- L’étoffe est baignée cinq à six heures à froid dans la décoction de sumac. S’il s’agit de nuances claires, il vaut mieux mordancer après le bain de sumac avec une solution d’étain de 1 à 1 1/2 degré B.
- Les nuances foncées doivent d’abord être passées par un bain de nitrate de fer, et à savoir pour 6 pièces : 123 grammes, dont on ajoute 2/3 au premier tour et 1/3 au deuxième. Pour les nuances moyennes, il faut passer une partie du fer par une solution d’étain faible — environ 500 grammes pour 6 pièces : — et on lave ensuite d’une demi-heure à 40 minutes dans la machine à laver.
- Étant ainsi préparées, les étoffes peuvent maintenant être soumises à la teinture complète. Cela s’effectue par le bois de teinture rouge seul, ou au moyen du bois rouge et d'orseille violette et, surtout quand il s’agit de nuances foncées tirant sur le bleu, il faut employer de petites quantités de bois de campêche.
- Ces méthodes plus anciennes ne s’emploient plus que rarement à cause d’un inconvénient. La nuance du coton devient trop différente de celle de la laine par ces procédés pour qu’on puisse obtenir de bons résultats pour toutes les étoffes en laine-coton. C’est seulement en ayant recours à la fuchsine que nous avons été à même d’exécuter vite et bien et avec assurance toutes les nuances comprises dans cette catégorie.
- L’emploi de la fuchsine a surtout pour but de faire ressortir vivement le coton et de le mettre en harmonie avec le ton de la laine, ce qui est surtout important pour l’aspect des tissus façonnés ; pour la fabrication des Orléans, cela n’a pas autant d’importance, mais cela sert seulement à simplifier les procédés de teinture de ce genre de marchandise
- Ou obtient un beau Bordeaux bien complet de cette manière si l’on passe les tissus, après la préparation indiquée ci-dessus, sur le séchoir dans un bain de :
- 500 gr. de bois de teinture rouge,
- 125 gr. de persio.(orseille violette).
- 10 g. de fuchsine.
- Ces j importions sont pour une pièce, et on opère à 40 degrés centigrades, en passant pendant 20 minutes dans le bain et faisant mouvoir sur le tour, puis on chauffe le bain peu à peu jusqu’à l’ébullition, qu’on entretient pendant 20 minutes.
- Parmi les bois de teinture rouges, c’est le Bahia qui répond le mieux à ce but et donne aux nuances une agréable teinte brunâtre, et en variant les quantités, on peut obtenir des brunâtres plus ou
- moins foncés jusqu’au-delà du rouge-cerise.
- Pour des nuances plus rouges, on emploie de petites quantités d’alun et quelques fois aussi en y ajoutant de petites quantités de curcuma.
- Pour des nacarats tout-à-fait foncés, on a recours à 15 ou 30 gr. de bois de campêche par pièce.
- Si l’on veut que la fuchsine se porte presque exclusivement sur le coton, on peut l’obtenir ainsi en y ajoutant de petites quantités d’acide sulfurique ou d alun. Ceux-ci empêchent aussi le bois de teinture rouge de se mettre sur la laine, et dans ces cas il faut aider avec de l'orseille ou du persio, ou bien il faut émousser l’acide libre au moyen de l’emploi de sulfate de soude.
- Si l’on teint d’après cette méthode, les défauts ou les irrégularités qui pourraient survenir peuvent en général être corrigés très-facilement, car de petites quantités d’acide suffisent pour enlever presque tout le bois de teinture rouge ou la fuchsine de la laine sans attaquer le mordant de chôme, qui, malgré un passage de 2 ou 3 fois, suffit encore parfaitement pour fixer une nouvelle substance colorante.
- Comme toutes les couleurs de chrome sur la laine et la demi-laine, celles-là se distinguent par leur solidité et répondent à toutes les exigences de la fabrication. En bon marché, elles surpassent toutes les nuances de ce genre produites d’après d’autres méthodes.
- BYRON SUR SOIE.
- Pour une robe :
- Alun........................... 250 gr.
- e Eau........................ 25 litres.
- Faire baigner la soie à froid pendant trois ou quatre heures.
- Teindre avec :
- Bois de Brésil . . . . 100 gr.
- — de Campêche ... 50
- — de Fustet .... 500
- Teindre à 20 degrés, rincer et apprêter.
- GRIS-VERT DE CAMPÊCHE sur coton.
- Pour 25 kilogrammes de coton :
- Passer chaud dans : ‘
- Campêche......................3 kilogr.
- Après 1/2 heure, ajouter :
- Sulfate de cuivre . . . 375 gr.
- Apres 1/4 d’heure, ajouter encore :
- Quercitron ... 1 kil. 500 gr.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Alun . • . . . 375 gr.
- Avant d’ajouter ces deux derniers produits, le bain ne doit plus être que tiède, laisser passer trois ou quatre heures et rincer.
- BRUN FONCÉ BON TEINT sur lainages.
- Pour 50 kilogrammes tissus.
- Donner un pied 3/4 bleu à la cuve :
- Puis un bouillon de 2 heures avec ;
- Alun. . 10 kil.
- Tartre .... 3 kil.
- Sulfate de fer . . 0 kil. 750 gr.
- Bois jaune ... 8 kil.
- Lever, laisser refroidir et teindre à chaud, mais non bouillant, avec :
- Campêche ..... 30 kil.
- Sumac............................... 6 kil.
- Après une heure, ajouter i
- Sulfate de fer. .... 2 kil.
- Rincer dans une eau contenant un peu de carbonate de soude, puis à l’eau simple.
- BRONZE BON TEINT sur lainages.
- Bois jaune..........................12 kil.
- Sumac............................... 6 kil.
- Santal.............................. 6 kil.
- Bouillir deux heures dans ce bain, lever, ajouter :
- Sulfate de fer ... . 3 kil.
- Sulfate de cuivre ... 2 kil.
- Bouillir une demi-heure, rincer.
- BRONZE-OLIVE sur lainages.
- Donner à la cuve un pied demi-bleu.
- Teindre avec :
- Tartre. ............................ 3 kil.
- Sulfate de cuivre ... 2 —
- Bois jaune....................40 —
- Santal............................ 5 —
- Curcuma....................... 5 —
- Garance....................... 3 —
- Bouillir deux heures, lever, ajouter :
- Sulfate de fer dissous . . 3 kil.
- Passer dans une eau alcalinée par du carbonate de soude et rincer à l’eau simple.
- NETTOYAGE
- DES GANTS D’UNIFORMES ET DES CULOTTES DE CAVALIERS
- EN PEAU BLANCHE
- Les gants de tenue pour les officiers sont, comme on le sait, en peau blanche non glacée, plus ou moins fine.
- Ils se salissent très-vite et ont-souvent besoin d’être reblanchis.
- Voici la méthode à suivre :
- Les gants sont lavés au savon dans de l’eau tiède, comme s’il s’agissait de laver un linge.
- Pendant ce savonnage, la peau se rétrécit considérablement, mais on ne doit pas s’en inquiéter, car lorsqu’elle redevient sèche, on peut l’étirer à sa grandeur primitive. De même, si quelques taches noirâtres, produites par le frottement des armes, semblaient ne pas disparaître, il n’y aurait pas lieu de s’en préoccuper, car la plupart ne sont plus apparentes après la dessication.
- Le gant ainsi lavé est donc ordinairement suffisamment propre, mais il aune teinte jaune grisâtre que l’on fait disparaître en opérant comme il suit :
- Après savonnage, le gant étant rincé et encore humide, on le presse à plusieurs reprises dans une petite quantité d’eau dans laquelle on a délayé une pincée de magnésie anglaise (carbonate de magné-sie); la peau ne tarde pas à se recouvrir de cette poudre blanche, et celle-ci y adhère suffisamment pour produire l’effet voulu.
- Le gant ou l’objet quelconque en peau est alors tordu dans un linge et séché.
- Pour une paire de gants, il faut' un bol d’eau (froide) et 2 à 3 grammes de magnésie anglaise; car il ne faut pas produire un blanc trop opaque. Le carbonate de magnésie est plus blanc, plus léger et moins cher que la magnésie calcinée -, il faut donc l’employer de préférence à celle-ci, bien qu’elle puisse également servir.
- En séchant, la peau acquiert encore beaucoup plus de blancheur; il faut donc la laisser légèrement jaunâtre au sortir du bain de magnésie.
- Lorsque le gant est sec, on l’étire en tous sens pour le remettre à sa taille primitive. On le secoue légèrement pour faire tomber l’excès de poudre non adhérent-, mais on ne peut éviter que, par le battage ou le frottement, il ne s’en détache toujours un peu ; cela a lieu, du reste, avec les gants neufs, qui sont tous apprêtés de la même façon; aussi les
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- ET DÈ l’impression DES Tissus
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- 2
- consommateurs sont-ils habitués à ce léger inconvénient.
- Les culottes de cavaliers en peau de daim, ou autres peaux blanches, se traitent par le même moyen.
- INDUSTRIELLE
- DES EAUX EMPLOYÉES DANS LA TEINTURE ET DANS LE LAVAGE DES LAINES
- Par G. Van Laer.
- (Suite).
- Description du procédé d'analyse de MM. BOU-TRON et BOUDET, pour déterminer les proportions des matières en dissolution dans les eaux.
- La méthode de MM. Boutron et Boudet a pour point de départ, les observations du docteur Clarke sur l’emploi de la dissolution alcoolique de savon pour mesurer la dureté des eaux.
- Elle est fondée sur la propriété que possède le sâvon de rendre l’eau pure mousseuse, et de ne produire de mousse avec les eaux chargées de sels terreux et particulièrement à bases de chaux et de magnésie, qu'autant que ces sels ont été neutralisés par une proportion équivalente de savon.
- C’est au développement de ce principe que MM. Boutron et Boudet se sont attachés, convaincus qu'il pouvait fournir un procédé facile et rapide pour doser dans les eaux les principales substances qu'elles contiennent, telles que la chaux et la magnésie.
- Le fait fondamental sur lequel ils s’appuient est la production de la mousse dans l’eau pure par le savon, et l’obstacle que les bases terreuses apportent.
- Vient-on à verser quelques gouttes d’une dissolution alcoolique de savon dans un flacon renfermant par exemple 40 centimètres cubes d’eau distillée, si l’on agite le mélange, il se forme immédiatement une couche de mousse légère et persistante-, mais si au lieu d’eau distillée, on emploie une eau plus ou moins calcaire ou magnésienne, la mousse n’apparaît qu’autant que la chaux ou la magnésie
- contenues dans cette eau aient été neutralisées par une quantité proportionnelle de savon.
- La proportion de savon exigée par 40 centimètres cubes d’une- eau quelconque pour produire une mousse persistante, donne la mesure de la quantité de sels calcaires ou magnésiens contenus dans cette eau.
- Les auteurs emploient le savon à l’état de dissolution alcoolique, et pour éviter les inconvénients qui résulteraient de la composition variable des savons du commerce, ils titrent leur liqueur d’épreuve au moyen d’une dissolution de chlorure de calcium fondu contenant 4000 de son poids, ou 0 gr. 25 de ce sel par litre d’eau distillée.
- Voici la méthode à suivre pour la préparation du savon alcoolique.
- On prend :
- Savon de Marseille.....................» 100 gr.
- Alcool à 900 centésimaux. . . . 1600 gr.
- On dissout le savon dans l’alcool en chauffant jusqu’à l’ébullition, on filtre pour séparer les sels et les matières étrangères insolubles dans l’alcool que le savon peut contenir, et on ajoute à la dissolution filtrée :
- Eau distillée. ....... 1000 gr.
- On obtient ainsi . . . . 2700 gr.
- Les essais hydrotimétriques s’exécutent au moyen d’un flacon jaugé à 10, 20, 30, 40 centimètres cubes, et d’une burette graduée désignée sous le nom d'hydrotimètre. (*)
- La composition de la liqueur a été calculée de manière que chaque degré représente 0 gr. 1 de savon neutralisé par un litre de l’eau soumise à l’expérience, et correspond à 0 gr. 01 de carbonate de chaux.
- Le nécessaire hydrotimétrique se compose :
- 1° D’un hydrotimètre ou burette graduée -,
- 2° D’un flacon d’essai de 60 centimètres cubes de capacité et jaugé à 10, 20, 30 et 40 centimètres cubes par des traits circulaires;
- 3° D’un flacon de liqueur savonneuse hydrotimétrique -,
- 4° D’un flacon d’eau distillée.
- (4 suivre).
- (*) Voir le mémoire de MM. Boutron et Boudet, intitulé : Hydrotimétrie, nouvelle Méthode pour déterminer les proportions des matières en dissolution dans les eaux de sources et de rivières.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- LES SOIERIES
- DE SAINT-ETIENNE ET DE SAINT-CHAMOND
- Saint-Etienne a traversé l’année 1874 mieux que le début ne le faisait supposer.
- Longtemps délaissé, le ruban proprement dit a manifesté une incontestable reprise-, la mode s’est lassée de lui être hostile et est venue lui redemander une bonne part de la garniture des modèles nouveaux. Si les bas prix des matières premières n’étaient pas une cause irrémédiable de diminution dans le chiffre total de production, nous aurions à enregistrer pour cette place une campagne fort satisfaisante.
- La seconde partie de l’année a vu éclore une demande de bon augure, celle des rubans façonnés-, les métiers ont été généralement occupés, voire même recherchés; les salaires des ouvriers ont atteint des proportions élevées dans plusieurs genres. Avec la reprise du façonné, on a vu une amélioration notable dans les industries qui s’y rattachent et qui souffraient depuis longtemps ; le goût a pu s’étaler en dehors du choix de la nuance, dessinateurs et liseurs ont repris courage et confiance.
- Certaines consommations qui, depuis quelques saisons, n’avaient guère favorisé le marché stéphanois, y ont été ramenées soit par des prix avantageux, soit par la production des types nouveaux que la remarquable mobilité de cette fabrique lui permet de créer et exploiter dès que se présente un symptôme favorable à un genre quelconque.
- Le ruban de velours a été moins favorisé pendant les derniers mois, ce qui ne surprend pas quiconque connaît la marche intermittente de cet article dans lequel se succèdent presque régulièrement de vives reprises et des périodes de calme.
- La passementerie, malgré quelques efforts réussis en nouveautés, n’a pas été florissante.
- Le lacet soie de Saint-Chamond, sauf de rares spécialités, a manqué d’activité ; le lacet laine a mieux marché.
- A ce tableau succint de l’année, on doit ajouter que la reprise de l’article ruban trouve les stocks dégarnis et fort peu assortis dans les marchés de consommation, — situation qui fait bien augurer de l’avenir.
- La production de la rubannerie en tous genres
- 46,000,000
- 500,000
- 15,000,000
- 300,000
- 3,000,000
- pour Saint-Etienne et Saînt-Chamond s’est élevée, en 1874, à la somme de quatre-vingt-quatre millions huit cent mille francs, savoir : Rubans, y compris la cravate. Fr. . Rubans soie noire................... Velours mélangés à deux pièces . . Velours à une pièce pour modes, tout soie ..... ......................... Passementerie, galons, bordures . . Tissus en caoutchouc, ceintures et jar
- retières élastiques.................. 5,000,000
- Lacets de Saint-Chamond et passementerie 15,000,000
- 84,800,000
- Les lacets de Saint-Chamond et la passementerie peuvent se subdiviser ainsi : Lacets de coton 1,500,000
- Tresses laines (alpacas) . . '. . . 3,500,000
- Tresses poils de chèvres (mohair). . 5,500,000
- Tresses soies...................... 4,500,000
- 15,000,000
- Sur la valeur totale de 84,800,000 francs produite, on a exporté les quantités ci-après : Rubans de soie, valeur 10,000,000 Rubans noirs mélangés 4,000,000 Rubans mélangés couleurs .... 12,000,000 Rubans de velours 10,000,000
- Passementerie....................... 1,000,000
- 37,000,000
- Sur 15,000,000 de production, Saint-Chamond a exporté en articles divers six millions 6,000,000
- Total de l’exportation. 43,000,000
- Dans ce chiffre, voici la part exacte des Etats-Unis :
- Rubans taffetas........................5,617,601
- Rubans velours.......................... 891,362
- Passementeries.......................... 351,906
- Divers.................................. 188,787
- CD 20
- O. o, n} o
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 229
- BIBLIOGRAPHIE
- Examen microscopique et microchimique des fibres textiles, par M. le Dr SCHLESINGER, de Zurich. — Sous ce titre, la librairie Reinwald vient de publier un petit opuscule d’une haute importance pour l’industrie textile. La nécessité absolue du microscope pour la solution d’un grand nombre de questions importantes étant reconnue, ce petit ouvrage rendra indubitablement de grands services aux industriels et commerçants de toutes les branches des tissus et de la filature.
- En effet, s’il est facile de distinguer, à l’aide des réactifs chimiques, la classe ou l’origine des matières textiles, notamment la grande division des produits végétaux et animaux, ces moyens deviennent insuffisants, lorsqu’il faut distinguer entre eux deux filaments de même nature et cependant de qualités différentes ; ainsi les moyens chimiques ne peuvent établir de différence entre une laine neuve et une laine renaissance ; de même que pour la distinction des fibres végétales, ils n’offrent que des indications incertaines et incomplètes.
- Il est donc nécessaire de les compléter par l’étude des caractères physiques, et le traité de M. le Dr Schlesinger en indique les moyens, combinés avec ceux offerts par les réactions chimiques.
- Nous remarquons aussi dans cet ouvrage, un chapitre relatif à l’examen des fibres teintes, permettant de reconnaître, dans une certaine mesure, la nature des colorants employés ; ceci est une application nouvelle du microscope, très-intéressante pour nos industries, et susceptible d’y rendre d’importants services.
- Cet ouvrage est accompagné de 32 figures gravées sur bois. (1)
- ---- ==- © <a
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DU COMMERCE.
- Douanes. — Graines devers à soie. — Nouveau droit d’exportation au Japon.
- On nous écrit de Yeddo que le gouvernement japonais, tenant compte des démarches faites par les légations de France et d’Italie, vient de réduire
- (I) Prix 4 fr.; par poste 4 fr. 50.
- de 10 à 6 cents (de 52 à 31 centimes) le droit d’exportation sur les cartons de graines de vers à soie.
- La valeur du papier qui se paie indépendamment du droit ci-dessus, reste fixée à 5 cents (26 centimes).
- (Document destiné aux Annales du commerce extérieur.)
- EXPOSITION DE PHILADELPHIE.
- Le Journal Officiel publie les deux avis suivants :
- Le ministre de l’agriculture et du commerce vient de recevoir de la commission américaine les plans définitifs des espaces réservés à la participation française à l’exposition internationale de Philadelphie. Ces espaces ont été doublés sur la demande du commissariat général français, et 43,000 pieds carrés sont mis à la disposition de nos nationaux dans le bâtiment principal destiné aux produits manufacturés, à ceux des mines et de la métallurgie et au département de l’éducation — déduction faite de toute voie de communication, de tout chemin ou passage réservé à la circulation du public.
- Des dispositions analogues sont prises en faveur des exposants français dans le palais des beaux-arts aussi bien que dans les galeries affectées aux produits de l’agriculture et de l’horticulture.
- Il va être procédé dès lors à la préparation des plans de la section française, et la répartition des espaces entre les divers groupes de nos industries devra être terminée pour la date du Ie»’ novembre.
- Les personnes qui désirent prendre part à l’exposition de Philadelphie et qui n’ont pas encore formulé leurs demandes d’admission sont invitées en conséquence à les faire parvenir avant cette époque au commissariat général, hôtel de Cluny, à Paris, où tous les renseignements qu’elles peuvent désirer leur seront transmis.
- Le comité institué sous la présidence du ministre de l’agriculture et du commerce pour faciliter la participation de nos nationaux à l’exposition internationale de Philadelphie a été informé que certains agents se disant les délégués du commis-sat iat général se font délivrer des avances de fonds par les exposants dont ils sollicitent la représentation, ou leur font souscrire des engagements à des conditions qui ne peuvent être admises parla commission française. Il invite les intéressés à
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- se mettre en garde contre de pareils agissements et leur rappelle qu’aux termes du règlement amé-ricain, la commission des Etats-Unis a déclaré expressément qu’elle n’admettrait d’autres représentants que ceux qui se légitimeront de pleins pouvoirs émanés des commissions étrangères.
- MARQUES DE FABRIQUE EN ALLEMAGNE.
- M. Raynaud, président de YUniondcs fabricants, pour la répression de la contrefaçon tant en France qu’à l’étranger, nous adresse la lettre suivante, que nous nous empressons de publier :
- Paris, 23 septembre.
- Monsieur le directeur,
- Nous venons de recevoir du consul de France à Leipzig la traduction d’une note ayant paru dans le Moniteur de Berlin. Cette note et les explications dont elle est suivie nous paraissent avoir une telle importance pour les industriels français que nous nous empressons de vous la communiquer, dans la certitude que la lecture de ces documents pourra être d’une utilité réelle à plus d’un de vos lecteurs.
- Voici cette note :
- « Le délai pour la déclaration des dépôts au greffe du tribunal de Leipzig n’expire point le 30 septembre. Ce délai ne s’applique qu’aux marques ayant joui jusqu’ici de la protection légale du pays, ainsi qu’à celles qui, jusqu’au commencement de l’année 1875, ont été généralement considérées dans le commerce comme emblèmes distinctifs des marchandises de certains industriels, pourvu que le propriétaire de ces marques soit en mesure, à raison de sa déclaration effectuée avant le 1er octobre, de faire valoir ces droits de priorité contre un tiers qui aurait fait enregistrer la même marque à son profit, en vertu de la loi du 30 novembre 1874.
- « Quiconque toutefois veut courir la chance de voir un usurpateur s’emparer de sa marque au nom de la propriété est parfaitement libre, cela va sans dire, de remettre sa déclaration à une date postérieure au 30 septembre. »
- Quelle est, ajoute le consul, la conclusion à tirer des explications qui précèdent? C’est que nos nationaux pourront, à leurs risques et périls, bien entendu, déposer même après le 30 septembre ; seulement, ce n’est plus la légitimité de la propriété qui décidera alors, c’est Yantériorité du dépôt. En d’autres termes, le droit de priorité est acquis à celui qui, propriétaire légitime ou contrefacteur.
- aura déclaré le premier, aura devancé son concurrent.
- Je ne puis donc que’ vous engager, monsieur, à faire déposer le plus de marques possible, et avec la plus grande célérité possible, même après l'échéance du 30 septembre. Plus les intéressés fe-rout diligence, et plus ils auront des chances de devancer les usurpateurs. — Signé : Le consul de France.
- Veuillez agréer, monsieur le directeur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
- A. RAYNAUD,
- président de l’Union des fabricants pour la répression de la contrefaçon en France et à l’étranger.
- FORMALITÉS EN DOUANE POUR LES TISSUS.
- On sait qu’une instruction de l’administration des douanes, approuvée par le ministre des finances, et en date du 27 janvier 1875, dispense de toute visite à leur sortie de France les tissus de fabrication anglaise qui sont accompagnés de déclarations des expéditeurs renfermant les indications nécessaires pour assurer l’exactitude des relevés statistiques.
- Cependant, soit par négligence, soit pour tout autre motif, un certain nombre d’expéditions ne sont plus depuis quelque temps accompagnées des déclarations exigées.
- L’honorable M. Amé, directeur général des douanes, a cru devoir, par suite, rappeler aux chambres de commerce la disposition précitée et les prévenir que, dans le cas où les déclarations dont il s’agit ne seraient pas produites, le service des douanes se verrait obligé de procéder désormais à l’ouverture des colis et à la vérification des tissus.
- Nous ne croyons pas avoir besoin d’insister près des commerçants français sur la nécessité d’accompagner leurs envois de tissus à l’étranger des déclarations dont il vient d’être parlé, ni sur l’intérêt qu’ils ont à éviter, par des déclarations sincères et loyales, l’ouverture de leurs colis et le froissement inévitable de leurs marchandises, qui seraient ainsi plus ou moins défraîchies.
- (Débats).
- Les Gérants ; F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleyille (Ardennes)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19* Vol., 20. ET DE L’IMPRESSION DES Tissus 20 Octobre 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. —- Étude sur l’indigo et sur la teinture des toiles bleues (suite). — Procédé de blanchiment des matières végétales, de M. Coinsin-Bordat.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Des eaux employées dans la teinture et dans le lavage des laines (suite), par M. G. Van Laer. — Séchage industriel des matières textiles, fils et tissus, par M. A. Noury. — Essai de l’orseille et de ses extraits. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Tapisseries et dentelles de Venise. — Déchets de soie.— Maroc : Douanes; Orseille phycopsis; Régime à l’exportation.
- CHRONIQUE
- Les avis des principales places industrielles se résument ainsi :
- A Roubaix-Tourcoing, on a profité de la baisse générale de la laine pour remonter les docks en toutes provenances, de l’Amérique du Sud, de l’Australie et du Levant. ’
- Le tissage et la filature travaillent activement; les tissus les plus recherchés sont les draperies, les carreaux de tous genres et les beiges ; la supériorité acquise par Roubaix pour ce dernier article s’affirme tellement, qu’elle aura presque | toutes les demandes réservées jusqu’ici à l’Angle- | terre ; aussi compte-t-on sur une saison excep- | tionnelle.
- Les deux bureaux de conditionnements donnent, pour les laines peignées, filées, lavées et blousses, pour la soie et le coton filé, les chiffres suivants qui représentent en total les opérations exécutées pendant les neuf premiers mois de 1874 et 1875 :
- 1874. .... 20,205,649 kilogr. 1875 21,649,066 — Soit, une différence de 1,443,417 kilogr. en faveur de l’année courante.
- Le commerce d’Elbeuf est moins actif depuis quelques jours, et cette placé est entrée dans la morte-saison; il ne se traite guère que des affaires en réassortiment d’hiver; les genres demi-saison, les unis noirs et les paletots sont cependant assez bien demandés.
- A Lisieux, l’activité est assez modérée ; beau
- coup d’ateliers n’ont point commencé les veillées et se contentent du travail de jour. Sedan laisse aussi à désirer.
- La situation de l’industrie linière est la même, et les filés sont toujours tenus à des prix en hausse, ce qui, nécessairement, limite les affaires.
- On remarque à Rouen plus d’acheteurs de province que pendant la quinzaine écoulée. La saison est peu favorable aux ventes d’indienne. Le tissage, par contre, est dans une situation satisfaisante.
- A Epinal, les filés et les calicots sont calmes et les prix faibles.
- Pas de modifications dans les marchés des soies et soieries, à Lyon. La cote a seulement constaté un peu de baisse.
- La situation de la fabrique des soieries reste satisfaisante. Les exigences des acheteurs qui visitent la place sont moins grandes que ne le fesait craindre la baisse continue de la matière première.
- La condition a enregistré pendant le mois de septembre : 3,620 balles conditionnées, pesant 259,405 kilogr. et 1,950 balles pesées du poids de 103,782 kilogr.
- Les neuf mois de l’exercice donnent les résultats suivants :
- 1875 : 52,061 balles pesant 3,429,372 kil.
- 1874 : 42,392 — — 2,818,561 —
- D’où ressort une différence de 610,811 kilogr., soit une augmentation de près de 20 p. 100 en faveur de l’exercice actuel.
- Cette augmentation, toutefois, ne doit pas être
- attribuée au développement de l’exportation des
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- soieries pures unies, car nous constatons, au contraire, de ce côté, une diminution importante depuis deux ans.
- L’exportation de ces articles était :
- En 1873...................... 250,468,224 fr.
- — 1874....................... 200,714,328 —
- — 1875....................... 218,226,680 —
- Soit une différence en moins pour 1875, de plus .de 32 millions de francs sur 1873.
- Et l’on sait que sous le nom de soieries unies, sont compris les produits les plus variés de la fabrique lyonnaise.
- Les bois de campéche restent fort calmes au Havre et les prix sont mal tenus.
- En cachou brun, les affaires sont nulles sur la même place; le jaune manque toujours.
- Les curcumas ne donnent également lieu à aucune affaire-, le stock en Bengale est assez considérable; en autres sortes, il n’existe presque rien.
- A Avignon, le marché des garances est moins ferme. Les prix ont subi une légère réaction favorable aux acheteurs. Les quantités en vente sont un peu plus importantes. Il ne se fait rien en poudre depuis quelque temps, les prix ne sont que nominaux.
- En indigos, les affaires en provenances de l’Inde ont été aussi très-languissantes. Au Hâvre, il ne s’est traité que quelques affaires en Bengale, Kurpah et Guatémala.
- La vente publique d’indigos de Bordeaux s’est effectuée sans animation, et beaucoup de marchandises ont été retirées du marché.
- Les rocous sont à peu près la seule matière colorante dont la vente ait conservé quelqu'anima-tion; depuis quelques jours, il y a même amélioration dans ses transactions, vu la faiblesse des stock s et malgré que cette marchandise se soit très-bien tenue depuis plusieurs mois.
- Mais, en général, on voit que le commerce des produits tinctoriaux est languissant et qu’il ne donne lieu, en ce moment, à aucune transaction ou spéculation importante.
- F. GOUILLON.
- ETUDE SUR L’INDIGO
- ET SUR LA
- TEINTURE DES TOILES BLEUES
- (Suite).
- Nous terminerons celle étude sur l’indigo par la fabrication du vouède, pastel, ou indigo d’Europe, fournis par Visatis tinctoria. Mais comme la préparation et l’emploi de cette substance sont aujourd’hui fort négligés, surtout depuis l’extension de l’indigo et des couleurs aniliniques nous serons très-brefs et nous traiterons cette question sous forme d’appendice. Voici comment M. Vrignaud en décrit la fabrication dans les quelques pays où on la connaît encore, tels que les environs d’Albi, les bords de la Baltique, etc.
- On sarcle cette plante au mois de mai, lorsque les feuilles penchent en bas et jaunissent, ce qui a ordinairement lieu au mois de juin ; on fait la première récolte, c’est-à-dire qu’on fauche la plante ; on la lave à la rivière et on la fait sécher au soleil. Mais il faut avoir soin que la dessiccation soit prompte; car si la saison n’est pas favorable, ou s’il pleut, la plante court risque de s’altérer : une seule nuit suffît quelquefois pour la faire noircir.
- On porte ensuite les feuilles séchées dans un moulin ayant beaucoup de ressemblance avec les moulins à huile et à tan ; et là, elles sont broyées et réduites en une pâte unie. On en fait des tas bien serrés et lisses, qu’on couvre pour les garantir de la pluie, et l’on réunit la croûte noirâtre qui se forme à l’extérieur, s’il arrive qu’elle se rompe. Si l’on négligeait ce soin, il se produirait des vers dans les fentes occasionnées par cette rupture ; et le vouède perdrait une partie de sa force. Au bout de 10 à 15 jours de fermentation, on ouvre les tas, on mêle ensemble l’intérieur et la croûte qui s’est formée à la surface ; et de toute la matière, on forme des pelotes ovales qu’on presse, pour les rendre solides, dans des moules de bois. On met ensuite ces pelotes à sécher sur des claies. Si elles se trouvent exposées au soleil, elles noircissent à l’extérieur; si c’est dans un lieu fermé, elles jaunissent, surtout lorsque la saison est pluvieuse. Dans le commerce, les marchands de cet article préfèrent le premier mode de séchage quoiqu’on assure que les ouvriers ne remarquent aucune différence considérable entre les
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- deux. Le bonnes pelotes se distinguent en ce qu’elles sont pesantes, d’une odeur assez agréable, et qu’étant frottées, elles sont au dedans d’une couleur violette.
- Pour leur emploi par les teinturiers, ces pelotes exigent une préparation de plus ; on les bat avec des maillets de bois sur un plancher de brique ou de pierre, on les réduit ainsi en une poudre grossière dont on forme, dans le milieu de la pièce où cette opération de battage a lieu, un tas de 12 cent. (4 pouces 6 lignes) de hauteur, en laissant un espace pour passer autour. La poudre étant humectée avec de l’eau, fermente, s’échauffe, il en sort une fumée épaisse, fétide -, on remue ce tas à la pelle, en avant et en arrière, en l’humectant chaque jour, pendant douze jours, après lesquels on le remue moins fréquemment sans arrosage -, et à la fin, on en forme un tas pour le teinturier.
- La poudre ainsi préparée, donne seulement à l’eau, à l’alcool, à l’ammoniaque et aux lessives d’alcali fixes, des teintures brunâtres de différentes nuances. Si, après avoir étendu la poudre d’eau bouillante et l’avoir laissée pendant quelques jours en repos dans un vaisseau fermé, on y ajoute environ le vingtième de son poids de chaux récemment éteinte, et qu’en faisant digérer alors à une douce chaleur, on remue le tout ensemble toutes les trois ou quatre heures, une nouvelle fermentation commence à avoir lieu : il s’élève une écume bleue à la surface de la liqueur -, et quoique cette liqueur semble être par elle-même, d’une couleur rougeâtre, elle teint la laine en un vert qui, semblable au vert produit par l’indigo, se change à l’air en bleu.
- Ce procédé, l’un des plus délicats de ceux de la teinture, ne réussit pas bien dans les expériences faites en petit.
- On cultive et on prépare le pastel dans plusieurs parties de la France ; celui des départements méridionaux est le plus estimé -, on lui donne le nom de vouède dans les départements du Nord, et on le cultive surtout dans la Basse-Normandie. Le vouède ne diffère du pastel qu’en ce qu’il faut, suivant Hello, une plus grande quantité pour produire le même effet.
- Au lieu d’employer le pastel ou le vouède fermenté et mis en pelotes par le procédé que nous avons précédemment décrit, il est beaucoup plus avantageux de s’en servir à l’état de simple dessiccation, comme il est prouvé par les expériences de M. Pavie et par celles de quelques teinturiers du midi de la France. Les cuves montées avec le pastel non fer
- menté, sont plus faciles à gouverner et moins exposées aux altérations.
- Le pastel donne, sans indigo, une couleur bleue qui n’a pas d’éclat, mais qui est très-solide ; comme il fournit beaucoup moins de parties colorantes que l’indigo, et comme sa couleur est inférieure en beauté, la découverte de l'indigo a diminué considérablement la culture et le commerce du pastel.
- PROCÉDÉ DE BLANCHIMENT DES MATIÈRES VÉGÉTALES.
- De M. COINSIN-BORDAT.
- Tous les blanchisseurs, fabricants de toiles, de fils, ou papetiers ont reçu une circulaire dont nous reproduisons les passages suivants :
- « Jusqu’à ce jour, la décoloration et le blanchiment des fils et toiles de chanvre, lin, jute, etc., ne s’opérait que par l’emploi plus ou moins direct du chlorure de chaux, opération longue, pénible, dispendieuse et incomplète, en ce sens que plus on voulait obtenir un blanc parfait, plus on devait laisser un plus long temps les matières à blanchir en contact avec le chlore, d’où il s’ensuivait aussi que plus ces matières étaient blanches, moins elles avaient de solidité (le chlore altérant la force des fibres textiles).
- « Bien des essais ont été tentés pour remédier à cet état de choses, mais aucun n’ayant rempli le but qu’on voulait atteindre, ils ont dû être abandonnés.
- « Notre sieur Coinsin-Bordat, frappé des désavantages nombreux occasionnés par l’emploi du chlore dans le blanchiment des fils et matières textiles, et pénétré de l’existence d’un moyen plus rationnel devant conduire à un résultat plus parfait, entreprit de très-nombreuses expériences, et après des opérations multiples sur divers fils, tissus et matières textiles en général, a enfin résolu le problème par la composition d’une Pâte colorante pour le blanchiment dont voici les principaux avantages :
- 1° Economie, etc.
- « N. B. Nous ferons remarquer en outre que le goût insupportable du chlore (procédé ancien) n’existe plus par notre pâte-, on ne sera donc plus désagréablement frappé de cette odeur dans les magasins.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- « Nous opérons indistinctement sur la matière brute sans aucune préparation ; sur les fils filés, quelle qu’en soit la grosseur -, sur les toiles, quelle qu’en soit la force. Cependant nous ferons remarquer un avantage beaucoup plus grand, en opérant directement sur la matière brute ; car notre blanchiment détachant, sans effort, toutes les fibres les unes des autres, leur laisse toute leur longueur, et le peignage s'en fait donc avec une facilité extrême, occasionnant peu de déchets, le filage en est d’une régularité parfaite : le fil est plus solide, ayant plus de cohésion.
- « pleins de confiance dans notre produit et nous appuyant sur des faits nombreux, nous venons vous faire part de-notre découverte, persuadés que nous sommes d’apporter une heureuse révolution dans la grande industrie des matières textiles et fils de toute nature : nous citerons entre autres l’importante matière de jute, dont la consommation est énorme en Europe, mais dont l’emploi est limité à certains tissus. Par notre préparation cette matière acquiert une finesse, un soyeux et une blancheur tellement éclatante que dorénavant elle pourra entrer dans la confection des tissus les plus fins.
- « Il en est de même des alphas, houblons et autres plantes textiles appelées à jouer un rôle plus étendu.... »
- Les termes de ce prospectus et la grande publicité qui lui a été donnée — même par des journaux scientifiques et industriels qui ont cru aux affirmations de l’auteur—avaient fait croire qu’il venait d’être découvert un nouvel agent décolorant, susceptible de se substituer au chlore. Cela était un événement important pour l’industrie des tissus et de papeterie et chaque intéressé s’en préoccupait plus ou moins sérieusement.
- Le procédé de M. Coinsin-Bordat étant breveté, nous nous sommes empressés, aussitôt que le brevet a été rendu public, d’en prendre connaissance et de juger quelle valeur il conviendrait de lui accorder-, or, il résulte de cette lecture, que le procédé annoncé est une véritable mystification, et qu’il n’est point basé sur l’emploi d’un nouveau produit.
- En effet, contrairement aux affirmations de la circulaire, le mélange breveté est presqu’exclusive-ment formé de chlorure de chaux • dès lors le nou-neau procédé n’a plus lieu de nous intéresser et nous voyons que nous avons affaire à un de ces mélanges hétérogènes comme les inventeurs fantaisistes en produisent si souvent, mais que l’indus
- trie se refuse absolument à prendre au sérieux.
- Voici, d’après le brevet, la composition de la" Pâte décolorante ” :
- Dans une quantité d’eau, indéterminée, on fait dissoudre d’une part :
- Savon..............................1 partie.
- D’autre part, dans une quantité d’eau, également non-indiquée, on fait aussi dissoudre :
- Chlorure de chaux.... 6 parties.
- Cristaux de soude .... 1 partie.
- Un grand travail de fermentation, dit l’auteur, se produit dans la masse qui devient très-dure et se ramollit ensuite.
- On mélange alors la dissolution de savon avec celle de chlorure, et le produit constitue la pâte décolorante.
- Pour l’usage on dissout (sic), 1 partie de pâte dans 8 à 10 parties d’eau, et on y plonge les textiles qui doivent y séjourner 24, 48 ou 60 heures, suivant leur nature.
- Telle est l’invention qui devait révolutionner l’art du blanchiment !....
- F. G.
- INDUSTRIELLE
- DES EAUX EMPLOYÉES DANS LA TEINTURE ET DANS LE LAVAGE DES LAINES
- Par G. Van Laer.
- (Suite)
- Détermination du degré hydrotimétrique.
- Lorsqu’on veut essayer une eau quelconque, on en mesure dans le flacon d’essai 40 centimètres cubes, et on y ajoute peu à peu la liqueur hydrotimétrique, en essayant de temps en temps si elle produit par l’agitation une mousse légère et persistante.
- Le degré qu’on lit sur l’hydrotimètre, quand on a obtenu cette mousse, est le degré hydrotimétri-que de l’eau examinée. Ce degré indique :.
- 1° Le nombre de décigrammes de savon que cette eau neutralise par litre -,
- 2 La mesure de sa pureté ou la place qu’elle occupe dans l’échelle.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 235
- Soit 20° le degré observé, il en résulte que 1 litre de l’eau essayée neutralise 20 décigrammes ou 2 grammes de savon, et que cette eau porte pour numéro d’ordre 20° dans l’échelle.
- On voit par ce qui précède qu’avant d’obtenir
- dans une eau quelconquele phénomène de la mousse qui ne se manifeste qu’après la neutralisation des sels, il faut d’abord dépenser en pure perte pour 1 mètre cube d’eau ou 1000 litres, une proportion de savon qui varie avec la nature de l’eau.
- Tableau hydrotimétrique de diverses eaux de sources et de rivières classées d’après leurs degrés de puretés.
- (BELGIQUE).
- DÉSIGNATION DES EAUX
- ORIGINE ET DATE
- DEGRÉS
- hydrotimétriques.
- Eau distillée...........................
- — de pluie.............................
- — du ruisseau de la Cornette (aux usines de MM. Body.....................
- Recueillie à Verviers
- 15 m. 1874
- o o
- © -
- — de la Gileppe......................
- — du ruisseau de Beau-Plateau (tannerie de MM. Dubuse)................
- — de l’Ourthe........................
- — id.
- — de l’Amblève au confluent à Doux-Flamme .............................
- — de la Hogne........................
- — de l’Ourthe en amont du confluent de l’Amblève........................
- — de la Semoy........................
- — de la distribution de Mangombroux — de la Vesdre.......................
- — id.
- — id.
- — de l’Ourthe en aval du confluent de l’Amblève...................
- — de la Vesdre.......................
- — id.
- — id.
- — de fontaine........................
- - de la Meuse........................
- — id.
- — de la distribution.................
- — de la Dendre.......................
- — de l’Escaut...................;....
- — id.
- — de l’Escaut........................
- — de la Dyle.........................
- — de la Gette........................
- — de la Woluve.......................
- — de puits...........................
- — de la distribution.................
- — de la fontaine des Récollets.......
- — de puits ou de pompes..............
- — id.
- — id.
- — id.
- — id.
- — de la fontaine de la place Saint-Jean.................................
- — de la fontaine du quartier St-Brice — de puits ou de pompes..............
- — à la Cornette, près de Bouillon.................. — près de Goé.............
- — près St-Hubert — à Laroche...... — id.............
- — Doux-Flamme
- — Theux.......
- — Bouillon — Verviers — Eupen .. — Dolhain . — Verviers
- — Ensival... — Pepinster
- — Theux.'...............
- — Sedan.................
- — Liège.................
- — Sedan.................
- — Ath...................
- — Valenciennes..........
- — Tournai...............
- — à Anvers Marée basse.
- — à Louvain............
- — à Tirlemont..........
- — àVilvorde............
- — à Tirlemont..........
- — à Bruxelles..........
- — à Ath................
- — à Liège..............
- — à Verviers...........
- — à Ensival............
- — à Pepinster..........
- — à Louvain............
- — à Tournai — id.
- — à Louvain
- 20 août 1873
- 10 m. 1874.
- Sept. 1873. 15 sept. 1873 Mars 1874.
- Février 1874. 17 m. 1874.
- octobre 1874.
- 20 août 1873.
- 15 fév. 1873.
- 10 sept. 1873.
- 10
- 1873.
- 5 mars 1874
- Février 1874.
- 8 mars 1874.
- 8 mars 1874.
- 6 mars 1874.
- 25 août 1873.
- 20 avril 1874.
- 25 août 1873.
- 12 oct. 1874.
- 26 sept. 1873.
- 20 sept. 1873. 4 avril 1874.
- 15 sept. 1873. 12,nov. 1873. 12 nov. 1873. 14 nov. 1873.
- 15 janv. 1875.
- 11 oct. 1873.
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- avril 1874. avril 1874.
- mars mars
- 25 janv.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Pi’océdés de purification.
- CALCAIRE A L’ÉTAT DE BICARBONATE
- L'ébullition purifie. — L’eau contenant des bicarbonates ne tarde pas à se troubler par le bouillon ; l’excès d’acide carbonique se dégage, et il se forme un dépôt blanc qui peut être du carbonate de chaux (craie) ou de magnésie. (De là provient qu’un bain devient meilleur après avoir servi.)
- Pour reconnaître la composition du précipité, on le recueille et on le fait dissoudre dans de l’acide azotique étendu de beaucoup d’eau ; on verse alors dans cette composition quelques gouttes d’acide oxalique-, s’il se forme un précipité blanc (oxalate calcique), il y a de la chaux.
- L’on prend ensuite la liqueur claire et on y ajoute de l’eau de chaux parfaitement transparente-, s’il se forme un précipité floconneux blanc, c’est qu’il y a de la magnésie.
- On peut encore reconnaître la présence des carbonates en dissolution dans l’eau en y versant quelques gouttes d’oxalate d’ammoniaque, ou bien de l’azotate ou de l’acétate de plomb, ou du chlorure de barium ; si l’eau en contient, elle laisse déposer de l’oxalate calcique ou du carbonate de plomb (céruse), ou du carbonate de barium.
- On peut aussi reconnaître le bicarbonate tenu en solution, en employant une liqueur alcoolique de bois de campêche.
- La matière colorante, ou plutôt la décoction de bois, de brun-jaune qu’elle était, passe au bleu-violet. Comme les bicarbonates de potasse ou de soude font aussi passer au violet une décoction alcoolique de bois de campêche, et qu’il pourrait en exister dans l’eau à essayer, on ajoute à l’eau quelques gouttes de chlorure de calcium. Dans le cas où l’eau en contient, c’est-à-dire de la soude ou de la potasse, il se forme un précipité blanc.
- Il arrive, lorsque la quantité de bicarbonate est forte, que celle-ci perde du gaz carbonique à la température ordinaire et laisse déposer du carbonate de chaux -, cela peut être favorisé par un mouvement tumultueux qu’on lui fait subir -, d’ailleurs tout le monde a déjà remarqué la teinte mate que prennent les carafes contenant certaines eaux -, il se produit ce que j’ai dit plus haut, l’acide carbonique se dégage et il se forme une couche de calcaire qui adhère au verre et qui s’enlève difficilement.
- Un dernier exemple qui prouve que l’eau peut contenir énormément de calcaire, c’est la formation des stalactites, espèces de larmes blanches (qui
- ressemblent aussi aux aiguilles de glace qui pendent aux bords des toits pendant l’hiver), et que l’on rencontre dans beaucoup de grottes, dans certains souterrains, sous certains tunnels, etc.
- L’eau, après avoir traversé le sol, s’évapore et abandonne le calcaire qui, petit à petit forme de belles baguettes coniques tombant de la voûte, les gouttes tombées à terre forment aussi un dépôt que l’on appelle stalagmites, et qui s’élève de façon à rencontrer la stalactite pendante.
- En Suisse, où les eaux sont très-calcaires, on les corrige par l’alun -, l’eau après s’être troublée devient claire et dépose après plusieurs heures un précipité d’aluminate de chaux; on a fait usage de ce procédé à Paris pour les eaux de la Seine employées dans diverses usines, teintureries, etc.
- Ce procédé, dit M. Persoz, rendit d’immenses services à l’armée d’Egypte, lorsqu’elle n’avait à sa disposition que des eaux extrêmement calcaires ; l’on prend un gramme d’alun pour 10 à 12 litres d’eau ; d’ailleurs il faut faire varier la proportion d’alun suivant la quantité de calcaire en dissolution dans l’eau.
- Un autre procédé que j’ai décrit plus haut pour l’analyse du précipité et qui est encore précieux pour l’élimination du calcaire, c’est l’acide oxalique; il offre cependant deux inconvénients : 1° le prix de revient et la lenteur avec laquelle le dépôt se fait ; 2 l’acide oxalique étant un poison dangereux pourrait occasionner de graves acccidents chez les ouvriers.
- Un autre moyen, qui peut être employé pour les eaux destinées au rinçage de diverses teintures, consiste à y ajouter un peu d’acide chlorhydrique, nitrique ou sulfurique.
- Les eaux calcaires corrigées par l’acide sulfurique ou par l’acide chlorhydrique, ditM. Chevreul, agissent généralement comme de l’eau distillée.
- Enfin, on peut encore employer pour éliminer le calcaire, les carbonates de soude et de potasse, le silicate de soude et de potasse, le savon, l’oxalate d’ammoniaque, la chaux, etc., etc.
- Le procédé qui me paraît le plus avantageux et qui m’a donné les meilleurs résultats, c’est celui par l’eau de chaux ou par lait de chaux.
- En ajoutant aux eaux crues, c’est-à-dire chargées de bicarbonate, une quantité d’eau de chaux proportionnelle à son degré hydrotimétrique, elle se trouble immédiatement; l’acide carbonique en excès s’unit à la chaux et il se forme du carbonate insoluble.
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- En laissant déposer et en décantant avec soin, on obtient une eau exempte de calcaire.
- J’extrais de la Chronique de l’Industrie la description d’un appareil très-précieux, basé sur l’emploi de l’eau de chaux.
- M. Demailly, ingénieur à Bruxelles, inventeur de l’appareil qui a pour but d’éliminer les bicarbonates des eaux par un moyen chimique et mécanique, l’a destiné à épurer les eaux destinées à l’alimentation des générateurs à vapeur.
- En effet, les grandes quantités d’eau qui circulent successivement dans un générateur pour y être transformées en vapeur, laissent par le fait même de la vaporisation, des dépôts qui, se fixant aux parois intérieures, produisent de graves désordres dans le fonctionnement des machines, etc. Cet appareil est encore destiné aux différentes industries qui emploient l’eau autrement qu'en force motrice, le lavage des fils, des tissus, etc., etc.
- L’inventeur traite les eaux destinées à l'alimen-tation avant leur introduction dans les générateurs.
- Il est évident que les eaux directement épurées avant l’introduction ne pourront laisser par le fait de la vaporisation aucun ou peu de ces dépôts si dangereux et si coûteux par les nettoyages fréquents auxquels ils obligent.
- Cet appareil a le grand avantage de s’appliquer à tous les cas de distribution, et peut fonctionner isolément comme un réservoir, une fontaine filtrante ordinaire, sous l’action de l’aspiration ou du refoulement d’une pompe quelconque et surtout par un simple embranchement sur la conduite de distribution des eaux d’une ville.
- Pour traiter de grandes masses d’eau, il est nécessaire : 1° d’obtenir l’eau de chaux plus ou moins décantée ; 2° de faire d’une manière assez parfaite le mélange proportionnel de l’eau de chaux avec la masse d’eau à épurer; 3° éviter le temps perdu pendant la précipitation du carbonate de chaux.
- Pour arriver à ce résultat, l’inventeur a réuni en un seul appareil, pour les faire agir sans arrêts, les procédés chimiques et les moyens mécaniques-, son appareil est composé de deux corps cylindriques reliés l’un à l’autre.
- Les fonctions de l’un sont la fabrication continue de l’eau de chaux claire, sa distribution proportionnelle et le mélange de cette eau de chaux avec la masse à épurer, mélange constituant l’opération chimique qui trouble l’eau et la transforme par la combinaison de l’acide carbonique avec la chaux, le bicarbonate de chaux à l’état liquide en carbo
- nate solide. L’eau ainsi traitée, c'est-à-dire ne contenant plus que des matières en suspension, est admise dans le second corps cylindrique, qui est un filtre puissant, construit et combiné de manière à pouvoir être nettoyé complètement en quelques instants, sans qu’il soit besoin de rien démonter et aussi sans aucune perte de temps. A la sortie du filtre, l’eau est complètement épurée ou à peu près pure, c'est-à-dire qu'une eau marquera 22° hydro-timétrique n'en marque plus que 5°.
- Cet appareil peut s’appliquer également à tous les autres cas d’épuration ; il suffit de remplacer la dissolution de chaux par l’agent chimique jugé le plus efficace pour agir sur les sels à éliminer.
- Les eaux contenant en dissolution des sulfates de chaux, de magnésie, eaux séléniteuses ou gypseuses, ne se. troublent pas par l’ébullition et rougissent la teinture de tournesol ; elles décomposent le savon, forment un précipité abondant avec l’oxalate d’ammoniaque ; les sels de baryte (chlorure de barium) y forment un précipité de sulfate barytique insoluble dans l’acide azotique.
- Ces eaux peuvent être rendues bonnes en y versant une solution de carbonate de soude ou de potasse-, il se forme un précipité de carbonate de chaux et il reste en solution du sulfate de soude ou de potasse, qui ne nuit pas dans diverses opérations de teinture ; bien des teinturiers en font usage au lieu de tartre. (Des expériences nous ont démontré que le tartre, dans bien des cas, n’agit que comme acide).
- Les eaux contenant des chlorures se reconnaissent au moyen du nitrate d’argent, qui donne un précipité blanc de chlorure d’argent, qui noircit lorsqu’on l’expose à la lumière du soleil. Ce précipité est insoluble dans l’acide nitrique, soluble dans l’ammoniaque et dans le cyanure de potassium.
- Les chlorures ou. le chlorure que l’on trouve dans les eaux ne nuisent pas dans diverses opérations de teinture, je parle du chlorure de sodium (sel de cuisine) -, des teinturiers en font même usage avec l’alun pour le mordançage.
- Les eaux contenant des sels de fer, se corrigent par les alcalis, la soude, la potasse, l’ammoniaque, etc., etc. Elles donnent avec le prussiate de potasse un précipité bleu (bleu de Prusse) et un précipité noir avec une décotion de noix de galle; lorsqu’on laisse ces eaux exposées à l’air, elles déposent des flocons de per-oxyde de fer hydraté. Ces eaux sont impropres pour les teintures franches, les jaunes, les roses, pour l’écarlate, etc.; elles donnent des
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- nuances ternes, brunes, il ne faut donc les employer que rendues le plus pures possibles et encore pour les teintures foncées.
- (A suivre).
- SÉCHAGE INDUSTRIEL
- DES MATIÈRES TEXTILES, FILS ET TISSUS
- Par M. A. Noury,
- Ex-professeur d’industrie textile à Rouen.
- Il est peu d’opérations industrielles plus communes et plus nécessaires que le séchage. Surtout dans la fabrication des textiles et des tissus, cette opération prend une importance d’autant plus grande qu’elle est plus souvent répétée : séchage des laines après lavage, séchage des fils après filature, blanchiment ou teinture, séchage des draps après foulage, dessiccation des étoffes de toutes natures après les opérations qui ont eu pour but de les blanchir, de les teindre ou de les imprimer-, on voit qu’il est difficile de rencontrer un acte de l’activité industrielle de l’homme plus fréquemment et plus nécessairement répété que celui du séchage.
- Nous pensons qu’il est utile ici d’entrer dans quelques considérations techniques sur le séchage, sur la façon dont il s’opère, et sur les méthodes que la science unie à la pratique nous indiquent comme les meilleures à employer aux points de vue économique et industriel.
- Dans le plus grand nombre des cas, lorsque nous nous trouvons en présence d’une matière ou d’un objet à dessécher, nous avons à faire à des substances poreuses composées de fibres soit entrelacées, soit étroitement juxtaposées, mais laissant toujours entre elles de nombreux vides d’une extrême petitesse dans lesquels l’eau à l’état liquide se trouve emmagasinée et comme retenue par les forces capillaires qui, comme on le sait, acquièrent une énergie considérable lorsqu’elles s’exercent à de faibles distances. Cette eau liquide, eau de mouillage, comme on l’appelle vulgairement, peut exister en tres-grande quantité dans certains corps et lorsque ceux-ci viennent de sortir du bain, leur poids peut dans bien des cas être doublé et même triplé, suivant l’importance et le nombre des vides capillaires qui existent dans la substance dont il s’agit.
- L’opération du séchage proprement dit n’a pas d’autre but que l'expulsion la plus complète possi
- ble de cette eau de mouillage et sa sortie du réseau capillaire qui la contenait en la retenant. Cette expulsion peut avoir lieu par des moyens de diverses natures. Elle peut être commencée et même poussée assez loin par des moyens purement mécaniques tels que la compression, le tordage, l’exprimage, l’essorage.
- Ces façons de procéder au séchage préliminaire sont tous basés sur le même principe, qui consiste à réduire considérablement le volume des vides capillaires contenant le liquide pour forcer celui-ci à s’écouler au dehors. Cette méthode, tout en facilitant notablement l’opération du séchage, laisse cependant, quand elle est appliquée, des quantités d’eau fort considérables dans l’objet à dessécher, puisque ces quantités, suivant les cas, s’élèvent encore de 30 à 100 p. 100 du poids de la matière, . C’est alors que pour terminer l’opération, il faut avoir recours aux moyens physiques qui, seuls, constituent la vraie opération du séchage dont nous allons entretenir nos lecteurs.
- Comment enlever cette eau liquide réfugiée dans les plus étroits recoins des vides capillaires dont nous parlions plus haut et qui déjà a résisté aux moyens de compression dont l’industrie peut disposer? Evidemment, on ne peut plus avoir recours qu’à la volatilisation, la vaporisation. La science théorique, aidée par les révélations de l’expérience nous apprend que le seul moyen rationnel à employer pour obtenir sûrement et rapidement l’effet voulu, consiste à soumettre l’objet à sécher à une ventilation méthodique, c’est-à-dire à faire arriver au point voulu une quantité aussi grande que possible d’air sec à la température aussi élevée que le cas peut le comporter, puis à évacuer rapidement cet air chargé d’humidité dès qu’il est arrivé à son point de saturation.
- Un séchage que l’on voudrait faire en laissant la ventilation de côté en n’employant que la chaleur seule, ne pourrait fonctionner en aucune façon En effet, dans l’hypothèse d’une ventilation rigoureusement nulle, emportant avec elle l’idée d’un espace complètement fermé entourant l’objet à sécher, l’air ainsi confiné ne pourrait au maximum se charger que de la quantité de vapeur d’eau qu’il est capable de dissoudre à la température qu’il aurait acquise. Une fois arrivé à ce point de saturation l’air refuse toute dissolution de vapeur dans son sein, de même qu’un verre d’eau de sucre à saturation refuse de dissoudre tout nouveau morceau de sucre ajouté en plus.
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- On voit donc combien le renouvellement de l’air, renouvellement intime, rapide, continu, s’opérant à travers la masse même de l’objet à traiter, est chose essentielle pour une bonne dessiccation.
- Nous venons de dire, et d’établir qu’il serait impossible de produire un séchage quelconque par le moyen d’un chauffage non accompagné de ventilation. Si nous retournons la question et si nous nous demandons s’il est possible d’opérer une dessication convenable par le moyen d’une ventilation sans chauffage, la réponse de la science et des faits sera toute différente. Oui, dans ce cas, il y aura séchage et séchage d’autant plus rapide que le' renouvellement de l’air se fera d’une façon plus énergique et continue. Nous allons expliquer comment et pourquoi les choses se passent ainsi et quels sont les avantages et inconvénients de ce genre de dessiccation.
- Dans l’état ordinaire de l’atmosphère, l’air conserve toujours pour l’eau une certaine affinité dépendant à la fois de son état hygrométrique et de sa température. Cette affinité se manifeste à nos yeux d’une façon familière et suivant son intensité plus ou moins grande, par.la rapidité avec laquelle les terrains, les rues par exemple, se sèchent après la pluie. Si à un moment quelconque l’atmosphère se trouvait complètement saturée de vapeur d’eau en dissolution, il n’y aurait plus aucune évaporation spontanée possible, la vie des hommes et des animaux serait sérieusement menacée.
- L’air possède donc toujours une tendance à sécher, une puissance tendant à absorber l’eau contenue dans le corps qu’il baigne. Il existe un petit instrument nommé psychromètre, qui indique et qui mesure aux yeux de l’observateur cette capacité séchante de l’air ambiant d’une façon curieuse. Le psychromètre est tout simplement composé de deux petits thermomètres à mercure absolument semblables et gradués de la même façon, qui sont fixés côte à côte sur une petite planchette. L’un de ces thermomètres a sa boule complètement libre et exposée à l’air. La boule du second thermomètre est entourée d’une légère enveloppe de tissu fin de coton maintenue toujours à l’état mouillé parce que sa partie inférieure plonge dans un petit réservoir plein d’eau, laquelle s’élève dans le tissu par l’effet de la capillarité.
- Il est facile de concevoir qu’il se produit, sur le tissu mouillé enveloppant la boule du second thermomètre, une évaporation d’autant plus rapide que l’air ambiant est plus sec. Cette évaporation
- ne pouvant se produire qu’à l’aide d’une absorption considérable de calorique par l’eau, il est naturel de prévoir le phénomène qui effectivement a toujours lieu, c’est que le thermomètre enveloppé marque toujours une température de plusieurs degrés plus basse que le thermomètre à boule libre. Cet écart de température est naturellement d’autant plus grand que l’air est plus sec. Dans une atmosphère complètement saturée de vapeur d’eau, il n’y aurait plus d’évaporation et par conséquent les deux thermomètres marqueraient la même température.
- En observant attentivement pendant quelques jours ce petit instrument, il est facile de remarquer de grandes variations dans l’état hygrométrique de l’atmosphère. En les évaluant à l’aide de tables qui accompagnent l’appareil, on s’aperçoit que l’air ambiant, suivant les jours, l’état des vents et de l’atmosphère, peut contenir depuis 15 0/0 jusqu’à 73 0/0 de la vapeur d’eau qu’il pourrait contenir en dissolution s’il était à l’état de saturation.
- On voit donc que les variations de la capacité séchante de l’air atmosphérique à la température ordinaire, sont très-considérables Par ce fait, elles constituent l’un des plus graves inconvénients du mode de séchage à l’air libre sans chauffage.
- En effet, telle dessication qui ne demandera que quelques heures lorsque l’air est vif et peu chargé d’humidité, nécessitera plusieurs jours d’exposition par un temps calme, lourd et chargé de brouillards, malgré un déplacement d’air aussi grand dans un cas que dans l’autre.
- Il résulte de ces considérations que l’on est forcément amené à joindre le chauffage à la ventilation quand on veut obtenir un séchage sérieux et présentant les garanties de régularité exigées en industrie;
- Ce chauffage doit être appliqué à l’air avant sa mise en contact avec les matières à dessécher, et non à ces matières elles-mêmes, sauf dans certains cas très-particuliers, car, outre que dans beaucoup de circonstances, on risquerait de détériorer les objets en travail, l’on perdrait, en opérant de cette façon, l’une des propriétés les plus avantageuses de l’air en matière de séchage, l’on perdrait l’énorme augmentation d’affinité qu’il acquiert pour l’eau avec l’élévation de sa température.
- En effet, et pour donner une idée de la gradation rapide du pouvoir séchant de l’air au fur et à mesure qu’il s’échauffe, nous dirons qu’un mètre cube d’air qui à 0° ne peut contenir, étant saturé d’humidité, que 5,2 grammes de vapeur d’eau, en
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- contient 13 grammes à 15e, 28 grammes à 30°, 46 grammes à 40°, 105 grammes à 60°, et 295 grammes à 100°. Ainsi là où il aurait fallu 192 mètres cubes d’air à 0° pour enlever un kilogramme d’eau de mouillage, il n’en faudra plus que 36 mètres à 30°, 9 mètres à 60° et 3,40 mètres cubes seulement à 100°. Telle sera du moins la proportion relative des puissances desséchantes de l’air aux diverses températures.
- Comme on le voit, ces puissances comparées de 0° à 100° sont entre elles comme 1 est à 56. Les températures à donner à l’air arrivant sur les matières à sécher doivent donc être choisies suivant la rapidité que l’on veut donner à la dessication et suivant la résistance de ces matières à se détériorer à la chaleur.
- Comme il est facile de concevoir qu’aucune ventilation ne saurait avoir lieu sans que l’air chaud entrant ne trouve de larges issues pour sa sortie après qu’il s’est saturé d’humidité, il devient de toute nécessité que toutes les fois que l'on établit un séchoir à air chaud, ce séchoir soit muni à sa partie supérieure de larges ouvertures ou cheminées d’appel réglables à volonté, par lesquelles s’échappe l’air humide.
- Nous signalons à nos lecteurs une fâcheuse tendance qui s’était manifestée dans la construction de certains séchoirs et qui consistait à faire sortir l’air humide par le bas. Il est bien évident que si l’air chaud et sec qui monte dans le séchoir en se chargeant d’humidité, est obligé de redescendre humide pour sortir par le bas,' il y aura toute une série de zones dans l’enceinte où les matières sécheront peu et mal, puisqu’elles ne seront jamais entourées que d’une atmosphère chargée de vapeur.
- Nous terminons donc par ce conseil : Dans tout séchoir à air chaud, les évacuations doivent avoir lieu par de grandes cheminées d’appel placées à la partie supérieure de l’enceinte, de façon à ce que l’ascension se fasse d’une manière bien uniforme dans toute la section horizontale du local.
- (Lettres-Causeries').
- ESSAI DE L’ORSEILLE
- ET DE SES EXTRAITS
- On rencontre fréquemment l’orseille liquide mélangée avec de l’extrait de campêche et de bois rouge.
- En ajoutant une solution d’alun ou de sel d’étain à un liquide de ce genre, on obtiendra une nuance toute autre que celle qui serait donnée par une solution d’orseille pure. Cependant la comparaison des réactions n’est pas suffisante pour permettre de conclure avec certitude à une falsification.
- On est renseigné plus sûrement sur la présence du campêche ou du bois rouge en procédant comme il suit :
- Une solution d’orseille pure prend une coloration jaune pâle, lorsqu’on la chauffe à l’ébullition après l’avoir fortement étendue et acidifiée avec de l’acide acétique, puis additionnée d’une solution de sel d’étain fraîchement préparée et de deux fois son volume d’eau. L’extrait de bois de campêche soumis à ce même traitement n’éprouve pas d’altération, et il en est de même pour l’extrait de bois de Lima. L’orseille devient gris-bleu si elle a été mélangée avec du bois bleu, et rouge si c’est le bois de Lima qui a servi à la falsifier. Mais ce procédé ne convient pas pour déterminer la quantité des matières étrangères.
- Les nuances plus bleues ou plus rouges de l’or-seille ne sont pas toujours dues à la prédominance de l’acide ou de l’alcali ; les nuances bleues peuvent être transformées en nuances rouges en mélangeant avec la matière colorante quelques gouttes d’une solution de prussiate rouge de potasse. On peut découvrir cette altération en décomposant l’orseille avec du protoxyde de fer ; ce réactif doit donner naissance à un précipité bleu (Bleu de Prusse).
- Pour déterminer la valeur de l’orseille, on peut employer la méthode colorimétrique. Comme cette matière colorante offre des nuances très-variables, et que ces nuances sont difficiles à composer entre elles, on peut se servir de prussiate rouge de potasse pour donner la même nuance aux liquides essayés ; on peut, du reste, employer pour cette expérience toute espèce de colorimètre.
- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 107560. — 10 mai : Chaudet. — Combinaison de machines connues formant ensemble un système complet propre à l’épaillage de la laine.
- 107585. —8 avril : Wicks.—Perfectionnements dans les chaînes à dessins pour les métiers à tisser.
- 107644. — 12 avril 1875 : Renard. — Velours caoutchouc.
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- 107659. — 15 avril : L. Flamant et Gasnier. — Genre de tissu dit : crêpe-gaz.
- 107676. — 19 avril : Scott. — Perfectionnements obtenus dans les métiers à tulle.
- 107680.—16 avril : TAILBOUIS, Renevey et TOUZE. — Perfectionnements dans les métiers circulaires à tricot.
- 107682. — 15 avril : WHITEHOUSE.—Perfectionnements dans les métiers mécaniques pour faire le bobbin ou tulle bobbin.
- 107693. — 21 avril : Glatard. — Genre de tissu destiné à être employé pour chaises, fauteuils, canapés, banquettes de chemins de fer, de paquebots, etc.
- 107701. —21 avril : Leclerc. — Liquide dit : esprit de Panama, servant au nettoyage et dégraissage de tous les tissus.
- 107714. — 15 mai : Thiriez. — Machine à étri-quer les fils.
- 107739. — 21 avril : Foully. — Genre de passementerie-bijouterie pour confection de dames.
- 107744. — 9 avril : Sanceau. — Perfectionnements dans le traitement de la laine, des poils, plumes et autres substances animales identiques, pour en obtenir de la colle et d’autres produits utiles.
- 107747. — 16 avril : Van Baerle. — Procédé de blanchiment des lins, chanvres, jutes ou cotons en fils ou écrus.
- 107756. — 22 avril : Bonamy. — Perfectionnements aux métiers circulaires à côtes.
- 107779.— 22 avril : Sutro.— Pertectionnements dans l’embobinage des fils.
- 107781. — 8 mai : Vauthier. — Applications aux tuiles, gazes, de rayures de couleurs différentes du fond par le moyen de la teinture.
- 107821. — 27 avril : Cox. — Perfectionnements dans la compression des fils.
- 107825. — 24 avril : Girwood. — Perfectionnements dans les métiers de filatures.
- 107845. — 2 > avril : PIERRALD-PARPAITE et fils.— Perfectionnements dans la construction des métiers à filer renvideurs.
- 107867. — 29 avril : Maillard fils. — Perfectionnements aux appareils dits : Lessiveuses, employées dans l’usage domestique et dans la blanchisserie commerciale.
- 107869. — 29 avril : Guiguerez. —Appareil dit : Rabat-navette, applicable aux métiers à tisser en général.
- 107882. — 24 mai : Appert-Mandart. — Application des machines essoreuses au dégraissage des laines propres au peignage.
- 107890. — 1er mai : CORDILLAT et Mather. — Perfectionnements aux appareils pour traiter à la vapeur les tissus imprimés.
- 107893. — 29 mai : Gauchez. — Alimentation automatique de cardes chargeuses mécaniques.
- 107898. — 28 mai : MARTINOT frères. — Perfectionnements aux appareils servant à lainer les étoffes.
- 107903. — 1er mai : Pederby et HowsON. — Aiguilles pour métiers à tricoter.
- 107904. — 29 mai : Quincarlet-Deschamps. — Touraillage mécanique des talons et des bouts de pieds, des articles de bonneterie, telsque bas, chaussettes, etc.
- 107906. — 1er mai : Rousseau. — Blanchiment et décoloration des matières animales, soies, laines, crins, plumes, duvets, poils, par l’emploi de l'ozono et de l’eau oxygénée produits par l’électricité.
- INFORMIATIONS & FAITS DIVERS
- TAPISSERIES ET DENTELLES DE VENISE.
- L’ancienne fabrication de la tapisserie de brocart de Venise commence à revivre. Cette fabrication existait à Venise avant celle de Lyon ; elle était sous le patronage des doges, qui en réservaient les produits pour faire des dons aux potentats de l’Orient ; 14,000 ouvriers y étaient alors employés.
- Quelques-unes de ces étoffes étaient d’un tissu et d’une beauté extraordinaires; mais le secret de la fabrication des plus parfaites a péri avec eux.
- Le consul anglais qui annonce de Venise la ré-surrection de cette splendide industrie, dit que les commandes ont été, dans ces derniers temps, exécutées avec un succès digne de l’ancienne réputation des tapisseries de brocart. Le prix varie de 122 fr. à 100 fr. le mètre.
- Une autre spécialité reprend aussi faveur à Venise, c’est celle de la dentelle pour laquelle la petite île de Burano, dans les environs, était renommée autrefois. Sous les auspices de la princesse Giovanelli et de la comtesse Marello, une vieille femme, qui se rappelle cet art de sa jeunesse, a été engagée pour former des ouvrières.
- La demande pour les premiers produits fabriqués comme essai a été considérable. Le prix est
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- d’environ 100 francs le mètre, avec la largeur de 12 centimètres. Il faut 150 jours, à cinq heures de travail par jour, d’une seule ouvrière pour produire un mètre.
- DÉCHETS DE SOIE.
- On sait que pendant longtemps les déchets de soie n’étaient pas utilisés et ne pouvaient même pas, comme les chiffons de laine, servir à faire de l’engrais ; l’incorruptibilité de la soie étant un obstacle à cette destination.
- Un Anglais, M. Leister, a voulu leur trouver un emploi et il a mis à cette tâche une opiniâtreté qu’on eût taxée de monomanie, si à la fin, le plus éclatant succès ne l’eût récompensé.
- Voici, d’après les journaux anglais, les magnifiques résultats obtenus :
- M. Leister avait dépensé à cette recherche 6,250,000 francs sans aucun résultat! Il est aujourd’hui rentré dans ses avances, et on peut dire qu’il roule sur le velours, car c’est du velours, et un velours de luxe qu’il fait avec les déchets de soie. Ces détritus ne sont propres qu’à cette somptuosité !
- M. Leister emploie 4,000 ouvriers à ce travail. L’usine où il s’opère, située à Manningham (Angleterre) lui a coûté 12,500,000 francs. 283 voyageurs envoyés par tout le globe lui expédient de partout la matière première. Ils exploitent l’Inde surtout et la Perse, et plus encore la Chine et le Japon.
- Nous répétons cela comme le donnent les journaux techniques d’outre-Manche, mais il nous paraît évident que par déchets de soie, il faut entendre les chiffons desoie, car pour prendre un rang honorable dans la production, tous les déchets de soie n’ont pas attendu M. Leister. Les cocons de graine, par exemple, ainsi nommés parce qu’ils forment l’équivalent des graines que, dans toute culture, on prélève sur chaque récolte pour les employer en semailles, ces cocons, après que les papillons, espoir de la campagne prochaine, en sont sortis, servent à faire de très-jolis peignés, voire même les plus jolis de tous;
- Les cocons eux-mêmes qui, jetés dans la bassine avec les autres, refusent de se laisser dévider, quoique constituant les pires déchets du monde, ne sont plus perdus et font encore des peignés passables. Les résidus que laissent les meilleurs cocons, dont les extrémités sont rebelles au tirage, sont également peignés et constituent ce qu’on nomme les frisons.
- Enfin, le caput mortuum du dévidage et du moulinage (car ils ont aussi leurs épluchures), ce rebut n’est autre que la célèbre bourre de soie, ce qui dispense de dire qu’on ne le laisse pas se
- perdre. Cependant, comme on croit généralement que cette bourre n’entre que dans la composition des étoffes de soie les plus inférieures, dans la bonneterie et dans la passementerie, rectifions cette erreur : tous les foulards sont faits en bourre de soie ; elle forme la matière première de l’article Roubaix ; on fait avec elle la trame à satin, article d’Amiens, et la chaîne de drap Castris ; enfin, tout le cordonnet en provient. La soie à voiles, dont l’essai a été fait il y a quelques années, était faite de bourre de soie.
- On sera peut-être curieux de savoir combien M. Leister paye les tissus de vêtements sur lesquels ce magicien opère. Il les payait 8 centimes le kilogramme. Maintenant qu’ils se voient demandés, ils vont sans doute se faire prier ou payer davantage.
- MAROC.
- Douanes. — Orseille phycopsis. — Régime à V exportation.
- On écrit de Tanger que le sultan du Maroc vient d’autoriser l’exportation de l'orseille phycopsis sous la condition du payement d’un droit d’environ 7 fr. 90 par 100 kilogrammes.
- MORDANT SCHMIDT.
- Nous appelons l’attention de nos lecteurs sur le nouveau procédé de teinture à l’indigo de cuve dont nous avons parié, page 201 (1.0 17). Ce procédé donne une économie de 18 0/0 d’indigo.
- En supposant l’indigo à fr. 20 le kil. on réalise une économie de 104 fr. 50 sur la teinture de 400 kil. de laine, qui peuvent être teints dans une seule cuve en un seul jour au moyen du nouveau procédé.
- L’inventeur offre de vendre son procédé après essai, pour une somme de 1,000 fr. par cuve à indigo existante, ou de livrer le mordant au prix de 7 fr. 50 par kilo.
- Adresser les commandes de mordant ou écrire pour les demandes de cession après essai, à l’office du Moniteur de la Teinture.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d’acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes),
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19° Vol., No 21. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Novembre 1875.
- sommaire
- Chronique. — Des eaux employées dans le lavage et la teinture des laines (suite et fin), par M. G. Van LAER.—Teinture en rouge et jaune de coralline, par M. Guichard.— Machines à imprimer au rouleau. — Procédé de teinture en vert" d’aniline, par M. Ch. Lauth (échantillon). — Note complémentaire sur le même sujet.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : L’acide salicylique au point de vue des applications industrielles, par M, R. Wagner. — L'épaillage chimique. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Postes, Nouveaux tarifs internationaux. — Id., journaux et imprimés. — Incendie. — Mordant Schmidt.
- CHRONIQUE
- La situation des industries textiles se maintient dans le sens de notre précédente Chronique.
- C’est ainsi que la baisse des soies se maintient à Lyon, malgré que sur les marchés asiatiques les prix se maintiennent.
- Et cependant, en fabrique les nouvelles des marchés de production restent favorables ; nulle part les stocks ne sont lourds. Des commissions importantes ont été reçues et les acheteurs américains sont attendus et doivent arriver très-prochainement.
- On a des demandes suivies en petit façonné pour tuniques de robes ; les tissus pour confections sont momentanément délaissés.
- Elbeuf est plus satisfait que pendant la quinzaine précédente; les quelques jours de froid et de pluie que nous venons de subir ont eu pour effet la continuation des ventes en réassortiment d’hiver.
- i Des ordres en articles printemps et demi-saison arrivent aussi en assez grande quantité ; les genres les plus demandés sont les jaquettes et les vêtements complets. On a noté, en outre, quelques expéditions pour l’exportation.
- L’ensemble de l’industrie drapière est assez satisfaisant dans tous les centres de fabrication ; cependant Lisieux fait exception ; plusieurs manufacturiers de cette ville font de nouvelles tentatives pour modifier leur fabrication.
- Les fabriques du Midi ont encore à craindre de nouvelles inondations. Des crues du Gers, de
- l'Ariege, de l'Agout, du Tarn, de la Garonne, de l'Aude et autres rivières affluentes sont encore annoncées, et menacent les départements qu’elles arrosent, déjà si éprouvés par ce terrible fléau.
- Sur les autres centres de fabrication des tissUs, il n’y a rien de particulièrement intéressant à signaler. Les affaires vont, en général, assez bien.
- La teinturerie-dégraissage est en pleine saison, et l’ouvrage entre abondamment. À Paris comme en province, les nouvelles sont fort bonnes.
- L’impression sur chiffonnage se fait toujours couramment, et quoique les prix soient aujourd’hui bien inférieurs à ceux que l’on demandait il y a quelques années, ce travail est très-rémunérateur pour les teinturiers qui l’exécutent eux- * mêmes, et qui sont, maintenant, très-nombreux.
- Les genres préférés sont, en ce moment, les petits dessins détachés à une ou deux couleurs, assez rapprochés; on imprime beaucoup plus de lainages que de soieries ; aussi le genre métallique est-il moins en faveur, et les dessins que l’on préfère sont-ils aussi simples que possible.
- La teinturerie en chapeaux est également très-Occupée; on fait surtout beaucoup de feutres gris foncés, bleus-marine et marrons, ces derniers moins que les deux premiers.
- Les bois de campêche, coupes d’Espagne se maintiennent en très-bonne position; les Haïti sont également ên faveur pour la vente courante, -mais sont moins recherchées par la spéculation.
- Quelques affaires à prix moyens — 11 fr. 50 les 100 kil. — ont été faites au Havre en santal ;
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de petits lots de Lima et de bois jaune de Vera-Cruz et autres sortes secondaires ont été vendus, mais on manque toujours de Brésil et de Cuba et cette situation prolongée n’est pas sans gêner nos industries.
- Pour les garances, le marché d’Avignon est d’une grande faiblesse; les affaires sont d’une nullité complète. Cette racine colorante souffre évidemment beaucoup de la concurrence des ali-zarines artificielles.
- Les indigos sont toujours à bas prix et ne tendent nullement à se relever; au contraire, à la vente publique de Londres qui.vient de se terminer, toutes les marchandises présentées ont été adjugées à des prix inférieurs à ceux que l’on en attendait. Lesderniers avis de Calcutta font pré voir pour la récolte un rendement probable d’environ 13,000 caisses de plus que la précédente année, et ces avis ont pesé lourdement sur les enchères de Londres.
- Les rocous sont toujours la matière colorante la plus en faveur. Le peu qui existe est tenu par les vendeurs à des prix très-élevés et qui sont acceptés, car le stock baisse chaque jour, et on ne recevra rien avant décembre ; ce qui est attendu a été traité à livrer.
- On constate une tendance à la hausse des prussiates et des chrômates. Les tartres, au contraire, sont en baisse. Les anilines ne présentent aucun changement.
- Les cours publics gratuits de sciences appliquées aux arts, professés au Conservatoire des Arts-et-Métiers, sont ouverts depuis le commencement de ce mois ; nous donnerons dans notre prochain numéro le programme des leçons qui nous intéressent, quoique cette année, il n’y en ait aucune spéciale à la teinture et à ses branches accessoires.
- M. le professeur de Luynes, chargé du cours de chimie appliquée aux industries tinctoriales, et à celles de la céramique et de la verrerie, divise cet enseignement en deux années, dont chacune est employée alternativement par l’une ou l’autre de ces grandes divisions ; or, pendant l’hiver qui débute, ce seront la céramique et la verrerie qui feront l’objet du cours.
- Depuis quelques mois nous avons eu à enregistrer plusieurs mesures libérales et très-favorables au public, prises par l’Administration des Postes françaises, dont on ne peut véritablement que
- reconnaître l’esprit large et éclairé, qui préside à leur direction, et en fait un des services publics les plus utiles et les mieux administrés.
- Nous avons mentionné récemment l’adhésion de notre gouvernement à l’Union internationale des Postes, de laquelle il résultera maintenant, pour nous, une grande facilité et une économie importante dans nos correspondances avec la plupart des nations européennes et aussi avec les Etats-Unis d’Amérique. Nous reproduisons aux informations les principales dispositions de la loi fixant les tarifs et les conditions de ces échanges.
- Ce fait n’est pas seulement avantageux pour nos correspondances internationales, mais afin de mettre notre tarif intérieur en harmonie avec celui applicable à nos envois à l’Etranger, toutes les taxes ont été révisées et il en est résulté des modifications très-favorables au public, ainsi qu’on peut en juger notamment par le tarif des lettres que nous avons reproduit dans notre numéro du 5 septembre, et qui sera applicable le 1er janvier prochain, en même temps que la loi sur les tarifs internationaux.
- Mais ce n’est pas seulement par ces grandes mesures d’un intérêt capital que l’administration des Postes manifeste sa sollicitude pour les intérêts du public; des questions plus secondaires et néanmoins causes d’ennuis et de gênes journalières l’ont également préoccupée.
- C’est ainsi que nous mentionnions, dans notre numéro du 20 juin, la faculté accordée d’insérer à prix réduit des annotations manuscrites dans les échantillons et imprimés. Jusqu’à présent aussi il était interdit de souligner ou de marquer à la main, certains passages des journaux et imprimés sur lesquels on voulait appeler l’attention des lecteurs; de semblables marques étaient considérées comme correspondance personnelle et taxées comme telle. Aujourd’hui cette interdiction est levée, ainsi qu’il résulte d’un avis du ministre des finances, que nous publions plus loin.
- La Poste centrale de Paris fait une levée à 4 heures du matin, concordant avec le départ de quelques trains-poste; cette levée a lieu maintenant et depuis le commencement de ce mois, à tous les bureaux de Paris, et les habitants des quartiers excentriques n’ont plus de longues courses à faire pour en profiter.
- L’administration vient aussi d’autoriser l'indus-
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- trie privée à fabriquer des cartes postales, en se conformant aux dimensions et poids indiqués, mais en laissant libre d’adopter la couleur qui plaira à chacun. Cela offrira certaines facilités au commerce, qui pourra faire imprimer des cartes postales avec tels titres de maisons, raisons sociales ou textes imprimés que l’on voudra.
- Pour mémoire mentionnonsaussi qu’un nouveau type de timbre-poste vient d’être adopté, et bien qu’il ne nous plaise pas, car il ne porte aucun attribut spécial ou particulier à la France, il témoigne néanmoins des efforts et de l’activité que l’on déploie dans cet important service.
- Nous avons vu, d’ailleurs, par ce qui précède, combien l’Administration des Postes est soucieuse des intérêts et des commodités du public, et ce n’est que justice de lui en manifester ici toute notre gratitude.
- F. Gouillon.
- DES EAUX EMPLOYÉES DANS LA TEINTURE ET DANS LE LAVAGE DES LAINES
- Par G. Van Laer.
- (Suite et fin).
- EAUX CONTENANT DES MATIÈRES ORGANIQUES.
- Il arrive assez souvent que les eaux se trouvent altérées par des matières organiques, ce qui arrive fréquemment dans les villes industrielles comme Verviers, altération qui se fait sentir pendant les chaleurs de l’été -, il arrive souvent que cette altération n’est due qu’à des circonstances fortuites, dont on peut prévenir et détruire les effets. On sait aussi que les eaux stagnantes deviennent bourbeuses et fétides, etc., état du aux matières organiques en décomposition.
- On sait que les eaux de pluie que l’on conserve dans des citernes s’y altèrent. M. Thénard attribue cette altération à la désoxygénation de l’air contenu dans l’eau : effet produit par la présence de matières organiques qui, petit à petit, entrent en décomposition.
- On peut débarrasser ou détruire cette odeur infecte qui se produit par du charbon grossièrement pilé -, d’après les expériences de Lowitz, l’acide sulfurique accélère beaucoup l’action du charbon-,
- trois livres quatre onces d’eau gâtée exigent en général quatre onces et demie de charbon pulvérisé pour son entière purification ; tandis qu’en y ajoutant vingt-quatre gouttes d’acide sulfurique pour la même quantité d’eau, une once et demie de charbon suffit.
- M. Bird de Birmingham a proposé, pour la puri-fication de l’eau destinée aux usages domestiques, un procédé fondé, dit-il, sur l’affinité de l’hydrate d’alumine pour les matières organiques contenues dans l’eau et sur l’insolubilité de la combinaison formée par ces substances.
- Une certaine quantité de persulfate d’alumine est versée dans l’eau qu’il s’agit de purifier dans une proportion extrêmement faible : une partie du sel en question pour sept mille parties d’eau.
- Aussitôt que le mélange est effectué, un trouble se manifeste dans la liqueur, et l’on voit bientôt des flocons nuageux y prendre naissance. Comme ces flocons sont plus denses que l’eau, ils descendent peu à peu et la laissent parfaitement limpide.
- On peut évaluer, dit l’auteur, de six à huit heures, le temps nécessaire à la précipitation complète et à la purification du liquide. Ce temps, dit-il, est tout à fait indépendant de la quantité d’eau à traiter, et mille mètres cubes sont aussi vite clarifiés et épurés que quelques hectolitres ; on peut d’ailleurs hâter la clarification au moyen de la filtration.
- M. Bird donne l’explication suivante des réactions. — La chaux qui est en dissolution dans l’eau, à l’état de carbonate se combine avec l’acide sulfurique du persulfate d’alumine employé, et forme ainsi du sulfate de chaux, dont l’insolubilité détermine la précipitation. De son côté, l’hydrate d’alumine, mis en liberté, attaque les matières organiques et forme avec elles une combinaison également insoluble. Ces deux composés gagnent ensemble le fond du vase, et l’acide carbonique libre reste en dissolution dans l’eau.
- Les eaux contenant des matières organiques se reconnaissent le plus souvent par l’odeur; elles donnent un précipité brun noir avec le chlorure d’or -, ces eaux décolorent une solution de permanganate de potasse -, de violet elle passe au jaune sale, lorsqu’il y a trace de substances organiques.
- Ce procédé a été employé par M. Monnier pour déceler et doser approximativement les matières organiques contenues dans les eaux de la Seine prises à Paris, à Asnières, etc.
- On dissout cinq grammes de permanganate cristallisé et pur dans un litre d’eau distillée, soit un
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- milligramme de ce sel par centimètre cube, puis à l’aide d’une burette graduée, on verse goutte à goutte cette liqueur dans l’eau à essayer.
- Cette eau doit être portée à une température fixe de 65°, puis acidulée par deux millièmes d’acide sulfurique-, à cette température, l’oxydation des matières organiques marche rapidement, et lorsque la teinte rosée du réactif est persistante, on lit sur la burette le volume versé, dont chaque centimètre cube représente un milligramme de permanganate sec ott cristallisé.
- Cet essai peut se faire commodément, dit M. Mn-nier, en employant un demi-litre d’eau.
- EAUX LIMONEUSES,
- Les eaux qui coulent ou séjournent à la surface du sol deviennent troubles, limoneuses par l’effet des pluies abondantes qui entraînent avec elles des matières organiques, des argiles, enfin une quantité de matières solides. Un repos d’un ou de plusieurs jours suffit pour détruire ce résultat produit par l’agitation, cependant ce moyen d’épuration n’est admissible que quand on peut y consacrer le temps; sinon, il faut avoir recours à la filtration.
- La filtration s’opère en faisant passer l’eau à travers une couche de charbon et de sable, ou à travers une couche de pierres concassées, une couche de gravier, et une couche de sable, le tout formant une épaisseur de 60 à 70 centimètres ; puis elle arrive purifiée, c’est-à-dire propre et ne contenant plus de matières solides dans les réservoirs.
- En Angleterre, on a recours à un procédé à la fois économique et bon. A une certaine distance des établissements, on a des réservoirs qui communiquent entre eux et dans lesquels on a placé des briques, du coke, sur lesquels l’eau est obligée de passer, pour arriver propre aux établissements. Il existe encore une infinité de filtres, par exemple le filtre Fonvielle, formé de charbon, de sable de rivière et d'éponges; ensuite le filtre connu sous le nom deSou-chon, dans lequel la matière épuratrice est la laine. L’eau arrive de bas en haut dans un premier appareil appelé dégraisseur, ensuite elle filtre de bas en haut, à travers une série d’épais diaphragmes en laine.
- L'appareil de M. Demailly, dont nous avons parlé plus haut, produit une très-bonne filtration.
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- TEINTURE EN ROUGE ET JAUNE
- DE CORALLINE par M. Guichard.
- La corallinequ’on trouve dans le commerce est appelée laque de coralline ou rouge écarlate ; cette coralline est précipitée par l’eau de sa solution acétique, puis séchée à une température inférieure à son point de fusion, puis enfin mélangée intimement, soit à du carbonate de chaux, soit à de l’oxyde de zinc.
- On a tenté d’employer ce produit à l’impression et à la teinture de tissus ou papiers, mais on sait combien la couleur rouge qu’il donne est instable ; en effet, elle s’altère au savon, aux alcalis, à la lumière.
- Qr, voici un procédé de fixation de cette couleur :
- Première opération :
- 1° Prendre 1 kilogramme de coralline du commerce, ajouter 1 kilogramme de sel de tartre ou autre mordant convenable, dissous dans 4 litres d’eau, attendre quatre heures environ et agiter de temps en temps, filtrer ensuite ;
- 2 Lorsque la filtration est terminée, jeter sur le résidu déposé au fond du filtre 1 kilogramme d’ammoniaque liquide ou autre alcali convenable, et mélanger le tout.
- Deuxième opération :
- Une fois le colorant obtenu comme il est dit plus haut, immerger l’étoffe, écheveaux, etc. à froid ou à chaud, à volonté.
- Il suffit ordinairement d’un simple passage dans la liqueur pour obtenir un rouge très-vif.
- Une fois le tissu teint par cette seule immersion, laisser sécher et passer ensuite à l’eau ordinaire, afin de donner l’éclat nécessaire et faire disparaître les sels.
- Cette teinture a la propriété de résister surtout à l’action de la lumière pendant très longtemps et on peut opérer en quelques heures. .
- Troisième opération :
- Lorsque nous voulons fixer cette couleur de façon qu’elle résiste au savonnage ordinaire, nous préparons un fixatif spécial dont voici la formule :
- Faire dissoudre :
- Sel de tartre..................... 4 gr.
- Borax...............................60
- Sel d’étain.......................140 •
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- Mélanger et filtrer ; verser le tout dans un vase et remplir d’eau pour faire le litre.
- Lorsque la pièce teinte en rouge est parfaitement sèche, la faire passer dans le bain fixatif ci-dessus et, aussitôt sortie de ce bain, la faire sécher ; après cette opération, rincer à l’eau la pièce afin de faire tomber les sels qui sont en suspension. ,
- Lorsque nous voulons faire virer nos étoffes teintes en rouge et arriver à une teinte jaune (bouton d’or), nous passons nos étoffes ou nos écheveaux à des rongeants, tels, par exemple, que l’acide citrique; nous obtenons dans ce cas une nuance jaune grand teint et qui résiste au savonnage le plus violent.
- CERTIFICAT D'ADDITION.
- Ce n’est pas le premier produit chimique de la coralline qui me sert à obtenir ma teinture spéciale, mais bien la coralline prise à l’état d’une seconde fabrication ou manutention et préparée spécialement par les fabricants de couleurs en pâte. Ce travail consiste en général à précipiter le colorant de la coralline sur (de l’alumine ou tout autre véhicule de ce genre, afin d’obtenir une pâte consistante, sous forme d’extrait additionné, donnant.une belle couleur écarlate et n’ayant plus l’aspect résineux de fa première extraction.
- Ce n’est donc pas en opérant sur le produit direct, comme on l’a fait jusqu’à présent en teinture sur tissus, mais bien en opérant sur le produit travaillé, que j’ai obtenu des résultats nouveaux au point de vue non-seulement de l’éclat de la couleur ainsi obtenue, mais encore et surtout au point de vue de la solidité à l’air et au soleil.
- On peut utiliser le résidu de la matière appauvrie par ma première opération et en tirer encore un colorant : je lave le résidu provenant de ma première opération avec une dissolution de sel d’étain étendu d’eau, qui, se combinant avec la matière appauvrie et les sels restant de la première opération, me donne un rose vif ressemblant assez au rose de Chine et, suivant le plus ou moins de matière employée, me fait obtenir des tons plus ou moins foncés.
- Si j’opère encore sur ce résidu avec une dissolution de sel de tartre, j’obtiens par cela même une nuance différente de la première, et ainsi en opérant avec d’autres sels ou acides, j’obtiens encore d’autres variétés de tons.
- Voici les différences qui existent entre l’ancienne façon d’opérer et le nouveau procédé ;
- On teint depuis quelque temps, à Roubaix entre
- autres, des cotons en écheveaux, ayant la coralline pour base, mais on opère d’une façon toute autre, et il est facile d’établir ici la différence qui existe entre cette manière d’opérer et celle décrite au brevet ; ainsi :
- 1° Si l’on frotte à l’état sec à l’aide d’un papier ou d’un linge 'blanc du coton teint par le procédé ordinaire, on obtient immédiatement une décharge pâteuse ;
- 2° Le coton teint ainsi perd son brillant naturel par le seul effet de la couche de couleur qui y est déposée ;
- 3° Ce rouge est reconnaissable en ce qu’il tire sur le rouge brique ;
- 4° il ne peut surtout résister à l’action de la lumière, il s’altère d’une façon très-sensible dans l'es-pace d’un jour ou deux et acquiert de plus en plus à l’action de l’air et d’une façon plus accentuée ce ton de rouge brique déjà remarqué.
- Ma matière colorante, telle que je l’obtiens par mon procédé, n’est nullement trouble ni pâteuse ; elle est transparente comme liqueur et ne charge nullement l’eau qu’elle contient, puisque 1 litre de cette teinture ne pèse que 1 kilogramme, comme l’eau pure. Elle laisse et même augmente le brillant naturel aux matières textiles employées-, elle ne décharge pas au frottement à sec, et, enfin, l’action de la lumière ne paraît avoir aucune action sur elle, puisque des échantillons laissés à l’air libre pendant trois semaines n’ont subi aucune altération.
- Cette couleur ou teinture peut être amenée à différentes nuances de rouge, suivant les sels ou acides différents employés pour l’extraction de la couleur et en même temps pour faire virer la couleur du rouge cerise au rouge ponceau ou écarlate.
- (Brevet.)
- MACHINES
- A IMPRIMER AU ROULEAU.
- La Société industrielle de Mulhouse offre un prix pour l’invention d’une machine à imprimer perfec-tionnée, et à ce propos M. Camille KOECHLIN déterr mine comme il suit les conditions que doivent remplir ces machines :
- Un tissu qui passerait entre un cylindre garni d’une enveloppe et un autre cylindre métallique, dont la gravure en creux serait chargée de couleur.
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- exprimerait par son empreinte l’impression au rouleau à une couleur.
- Si cette empreinte, par son séchage intermédiaire, passait une deuxième fois entre des cylindres pareils, afin d’y recevoir une couleur supplémentaire, cette deuxième passe ferait éprouver à la première couleur déposée sur le tissu, un écrasement que l’on désigne sous le nom de laminage.
- Ce laminage ne se borne pas au simple effet d’un écrasement qui, aux dépens de la texture, force la couleur dans les filaments ; mais à ce moment même il s’effectue entre la surface du métal et celle du tissu comme un partage de la couche de couleur qui se lamine, et le tissu ne se décolle de ce second rouleau qu’en y abandonnant dans les interstices non gravés une véritable réimpression de la première couleur. Que devient cette empreinte parasite arrachée au tissu ? La rotation du cylindre l’entraîne dans la bassine de sa couleur ; là, ce que le fournisseur n’essuie pas, la racle le recueille, mais le tout reste pris dans la couleur qui devrait en être si épargnée. Afin de mieux apprécier ces dégâts, qu’on appelle noire la première impression, rose la seconde ; ce sera le noir qui, appliqué en premier, viendra par l’intermédiaire du tissu adhérer au cylindre qui travaille le rose, s’y réappliquer d’une manière continue et, au bout de quelques tours, dénaturer ce rose au point qu’on soit obligé de le remplacer.
- Ce qui se montre par des accidents de coloration, ne s’en opère pas moins avec des réactions incolores, telles que les compositions qui se coagulent, se précipitent ou se détruisent l’une l’autre. Et ces cas vont se répétant avec chaque rouleau.
- Il y a donc dans les dispositions actuelles de nos machines à plusieurs couleurs deux inconvénients très-graves : écrasement ou appauvrissement successif, puis résorption des couleurs.
- Pour parer à la perte d’intensité par écrasement, il faut avoir la prévoyance de donner des couleurs plus concentrées : ce renforcement dépasse 50 °/ o
- Pour remédier à la dénaturation des couleurs, on doit échelonner selon l’ordre de leur moindre sensibilité ; mais comme ce moyen n’est pas toujours facultatif, on a recours depuis quelques années à l’interposition de cylindres non gravés, sur lesquels les tissus peuvent se rappliquer une ou plusieurs fois.
- Ces cylindres intermédiaires qu’on appelle rouleaux d'eau, puisqu’ils travaillent avec des fournisseurs qui les lavent à mesure, fonctionnent au dé
- triment du nombre des cylindres gravés, car ils en prennent la place.
- Leur adoption nécessite par conséquent des machines à un plus grand nombre de couleurs. Ces rouleaux peuvent être d’un métal quelconque non oxydable, pourvu qu’ils soient de la dimension des rouleaux gravés avec lesquels ils cadrent. Les rouleaux d’eau furent mis en pratique en 1864 chez MM. frères Kœchlin par leur directeur, M. J. Assen-macher.
- Quoique nos machines appelées rouleaux soient jusqu’à. ce jour les machines à imprimer les plus avantageuses tant sous le rapport de leur débit que de la netteté de leur impression, les inconvénients que nous venons de signaler (et qui n’existent pas dans les impressions à relief) sont, ainsi qu’on l’a vu, si sérieux, et les méthodes d’y remédier si coûteuses ou si imparfaites que nous avons fondé un prix dans le but unique de voir disparaître ces inconvénients, au risque de demander l’impossible ou l’absurde en demandant la perfection.
- PROCÉDÉ DE TEINTURE
- EN VERT D’ANILINE
- Pli cacheté déposé à la Société industrielle de Mulhouse, par M. Ch. Lauth, le 15 juin 1872.
- Le vert d’aniline qu’on obtient généralement par l’action de l’iodure de méthyle sur la rosaniline est employé sur une très-grande échelle dans la teinture delà soie et du coton. Il n’a jusqu’ici donné lieu qu’à des applications peu importantes dans la teinture de la lainn; la cause doit en être recherchée uniquement dans l’ignorance où l’on est d’un procédé convenable d’application. C’est la raison qui m’a poussé à faire quelques expériences dans ce sens.
- J’ai constaté, il y a plusieurs mois déjà (novembre 1871), et j’ai fait connaître aux teinturiers de laine qu’en faisant bouillir la laine dans une dissolution aqueuse d'hyposulfite de soude et d’un sel de zinc, elle devient apte à tirer en teinture le vert d’aniline, soit seul, soit combiné à l’acide picrique. On a fait à Paris un certain nombre de pièces par ce procédé; mais on a constaté en même temps que le mordançage est irrégulier. J’ai tenu à déterminer les conditions dans lesquelles il faut se placer pour bien réussir.
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- Le mélange dont il est question plus haut avait été adopté par moi, dans le but de fixer sur la laine du sulfure de zinc. On sait, en effet, que ce composé remplit le rôle de mordant dans diverses circonstances, et je pensais qu’en raison du peu de stabilité de l'hyposulfite de zinc, il se formerait et se fixerait par mon procédé du sulfure de zinc. J’ai d’ailleurs constaté qu’en opérant, comme je l’ai dit, il se fixe du zinc sur le tissu.
- En étudiant les phénomènes de plus près, je me suis assuré que ce n’est pas le sulfure de zinc qui agit comme mordant, que le sel de zinc ne joue aucun rôle dans la réaction, sinon par son acidité. En effet, l’hyposulfite de soude, seul, en présence d’un peu d’acide sulfurique, mordance la laine mieux que je n’ai jamais pu le faire avec toute autre préparation. Comme dans ces conditions il se forme du soufre et de l’acide sulfureux, c’est à une de ces deux substances qu’il faut reconnaître le rôle de mordant. Je me suis assuré directement que c’est le soufre qui joue ce rôle.
- Le soufre intimement fixé ou combiné à la laine, est un excellent mordant pour le vert d’ani-.line.
- Le soufre récemment précipité se teint en vert d'aniline.
- Ces deux faits nouveaux montrent tout le parti qu’il sera aisé d’en tirer dans la teinture ainsi que dans l’impression.
- On arrive ainsi à produire par mon procédé des nuances d’une beauté et d’une intensité que personne n’a su réaliser jusqu’à ce jour.
- C’est je crois la première fois qu’on indique le soufre comme mordant-, il ne me paraît pas hors de propos de rappeler ici que dans la fabrication du vert à l’aldéhyde, le soufre à l’état naissant joue un rôle capital-, il y a une certaine analogie entre ces deux faits, et je compte y revenir ultérieurement.
- La teinture de mes échantillons a été faite
- avec :
- Vert cristallisé. A. Poirier . 0 gr. 2
- Eau....................................600
- Acide picrique........................... 0 gr. 07
- Acétate de zinc................. 0 gr. 6
- Hyposulfite de soude. . . 0 gr. 6
- La laine mordancée dans : Eau......................... 600 grammes.
- Hyposulfite .... 3 —
- Acide sulfurique. . . 2 —
- NOTE COMPLÉMENTAIRE SUR LE MÊME SUJET présentée par M. Ch. LAUTH, le 16 avril ^873.
- Le procédé tel que je l’ai décrit il y a un an, a été appliqué avec un succès complet dans la plupart des manufactures qui s’occupent de teinture de laine. Je dois cependant mentionner quelques modifications que la pratique m’a suggérées.
- Il a été démontré assez promptement que le soufre fixé sur la laine dans les conditions indiquées, lui donne un toucher spécial -, la laine devient molle, perd son nerf et se rétrécit notablement. Il convient, pour éviter cet accident, de joindre au bain de mordant une certaine quantité d’alun ou d’un sel de zinc qui contre-balance très-efficacement l’action du soufre. (Il faut naturellement opérer sur des laines très-pures -, la moindre trace d’un composé métallique des ferait noircir au mordançage -, un passage préalable en acide chlorhydrique faible évite ce danger.)
- Pour le bain de teinture, lorsqu’on veut faire des verts-bleus, il est inutile d’ajouter quoi que ce soit à la dissolution de vert dans l’eau pure-, s’il s’agit de faire des verts plus jaunes, au moyen de l’acide picrique par exemple, on réussit fort bien en additionnant le bain de teinture d’acétate de zinc et d’acide picrique -, l’acétate de zinc se décompose lentement en mettant en liberté une quantité d’acide suffisante pour faire monter la matière colorante jaune ; lorsque tout le jaune est monté, on ajoute au bain de l’acétate de soude, qui fait monter le vert. Avec ces deux sels, acétate de zinc, acétate de soude, le teinturier peut donc obtenir à volonté et sans jamais vider son baquet, des nuances jaunes et des nuances bleues.
- J’ajouterai quelques mots sur l’état spécial dans lequel le soufre joue un rôle de mordant. Ce serait une erreur de croire qu’il suffirait d’appliquer sur laine un soufre quelconque pour la rendre apte à être teinte en vert. Ainsi une dissolution de fleur de soufre dans le sulfure de carbone, une préparation de la laine en polysulfure suivie d’un passage en acide, ne donnent que de mauvais résultats.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Le mordant du vert est le soufre insoluble, le soufre électro-positif, provenant de la décomposition des hyposulfites.
- L’expérience suivante le prouve : lorsqu’on épuise par le sulfure de carbone de la laine mor-dancée à l'hyposulfite, elle ne perd en aucune manière la propriété d’attirer le vert en teinture-, au contraire, la laine préparée avec cette dissolution (même concentrée) de soufre dans le sulfure de carbone, n’attire pas plus que la laine qui n’a subi aucune préparation.
- L’ACIDE SALICYLIQUE
- AU POINT DE VUE DES APPLICATIONS INDUSTRIELLES, Par M. R. Wagner.
- L’acide salicylique, préparé d’après une méthode inventée par M. Kolbe, a une grande valeur au point de vue de ses applications à l’industrie et à l’économie domestique. D’après les recherches de l’auteur, qui cependant ne sont pas terminées, on peut déjà mentionner les applications suivantes :
- 1. Conservation des substances alimentaires et spécialement de la viande. Au lieu de saupoudrer la viande fraîche d’acide salicylique à l’état sec, comme M. Kolbe le recommande, l’auteur emploie une solution aqueuse d’acide salicylique à saturation, avec laquelle il recouvre la viande, qu’il conserve ainsi dans des vases bien bouchés. De la viande de bœuf, débarrassée de la graisse et des os, et qui avait été recouverte d’acide salicylique le 23 avril 1874 et abandonnée en cet état dans une cave, ne dénotait encore aucune trace d’altération à l’odorat le 20 juin 1873. Un fait digne de remarque, c’est que la couleur rouge de la viande crue disparaît au bout de très peu de temps, sous l’influence de la solution d’acide salicylique, pour faire place à la couleur grise de la viande bouillie.
- Cependant, M. Wagner croit que l’acide salicylique est bien plus utile comme ingrédient à ajouter à la saumure pour les viandes et les boudins, qu’employé directement pour la conservation de la viande.
- Pour la préparation des jambons et des saucisses, l’introduction d’une substance dérivée du phénol,
- qui peut, jusqu’à un certain point, remplacer l’effet produit par le fumage, doit être évidemment d’une grande utilité. L’empoisonnement par les saucisses, qui fait encore souvent des victimes dans l'Alle-magne méridionale, pourra probablement être évité en introduisant dans les ingrédients employés une certaine quantité d’acide salicylique.
- Le beurre non salé, mélangé avec un peu de cette substance (l’auteur en emploie 1 à 2 pour mille) ou, peut-être mieux encore, recouvert d’une solution aqueuse et étendue d’acide salicylique, se conserve 3 à 5 fois plus longtemps que le beurre non salé et qui n’a pas subi cette préparation, même pendant les temps chauds.
- Pour la fabrication des conserves de fruits, ce produit est d’une grande valeur et son emploi, pour la conservation des légumes, est appelé aussi à de l’avenir.
- M. Wagner partage complètement la manière de voir de M. Neubauer, au sujet de l’importance de l’acide salicylique pour la conservation du vin et de la bière ; il ajoute seulement que les propriétés antiseptiques de ce corps sont précieuses pour les fabricants de vins mousseux et la préparation du vinaigre. L’addition d’une petite quantité de cet acide aux substances qui subissent la fermentation acétique retarde la formation de l’acide acétique, circonstance dont on pourra certainement, dans un cas donné, tirer avantageusement parti pendant les mois chauds de l’été.
- L’acide salicylique empêche le bouillon et les soupes, notamment celles qui sont riches en amidon, de s’aigrir, et cela pendant plusieurs jours.
- 2. Dans la fabrication de la colle forte, une dissolution d’acide salicylique peut être employée pour la macération et ajoutée pendant la cuisson ; cette addition facilite l'obtention de la colle sèche. De plus, cet acide conserve les solutions aqueuses de colle, sans altérer en rien leur force.
- Dans la fabrication des cordes de boyau et du parchemin, l’introduction de cette matière présenterait des avantages importants, en empêchant la pourriture.
- 3. L’auteur pense que l’acide salicylique est d’une utilité extraordinaire pour la fabrication du cuir. Au lieu du gonflage à l’orge, employé jusqu’ici pour le travail du cuiret, dès que le prix de l’acide aura subi une diminution notable, on pourra très probablement employer ce corps en solution. Le gonflage a lieu à la manière ordinaire et le cuiret est prêt, au bout de quelques jours, pour l’application de la
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- matière tannante. Quelques morceaux de cuir et de peau de bœuf de l’espèce la plus forte, telle qu’on l’emploie dans les tanneries pour la fabrication du cuir à semelles, ayant été plongés pendant 4 semaines dans une solution d’acide salicylique au 1/20, n’avaient encore, au bout de ce temps, aucune odeur indiquant un commencement de décomposition, tandis que d’autres morceaux de la même peau, conservés pendant 8 jours dans de l’eau ordinaire, dégageaient déjà une odeur insupportable. Le gonflage par l’acide salicylique donne au cuiret une couleur rougeâtre.
- Il semble que cet acide peut, jusqu’à un certain point, aider l’action de l’écorce de chêne et des autres substances tannantes-, M. Wagner annonce qu’il fera plus tard des recherches sur ce point, qui peut devenir d’une importance très grande.
- L’addition de l’acide salicylique est à recommander dans la fabrication des cuirs pour gants, dans le but d’assurer la conservation du jus de tannée.
- 4. Dans le tissage, cette substance permet de garder l’encollage pendant un temps très long, sans qu’il s’altère ; elle préserve de la décomposition, pendant un mois au moins, la colle d’amidon employée dans les ateliers de reliure et de cartonnage et dans les fabriques de portefeuilles, et qui, sans cela, pendant les temps chauds, perd déjà sa consistance au bout de quelques jours, cesse d’être collante et se caille comme le lait. L’addition de cet acide conserve également l’albumine pendant très longtemps.
- 3. Dans la teinture, l’acide salicylique peut être employé pour la production d’une couleur violette. D’après M. A. Dollfuss, ce corps est un réactif bien plus sensible pour l’oxyde de fer que le sulfocya-nure de potassium -, ce dernier est à peine indiqué dans une solution au 1/64,000, tandis que l’acide salicylique, étendu au 1/372,000, donne encore une coloration violette.
- L’obtention d’une couleur violette à bon marché, à l’aide de l’acide salicylique, n’est plus qu’une question de temps. Il y a quelques années, une couleur d’un violet noir était livrée au commerce par une maison de Louisville (Kentucky, Etats-Unis), sous le nom de Gaultheria^Ink, qui pourrait bien être tout simplement une couleur à l’acide salicylique.
- 6. — Pour la parfumerie, cette matière est également précieuse ; on y emploie, outre l’essence de gaultheria artificielle (éther méthyl-salicylique), les éthers éthyl et myl-salicylique.
- Le salicylate de potasse, retiré de l’essence de gaultheria par M. Joy, de New-York, jaunit par altération et répand une odeur intense de rose; par la distillation avec de l’eau on obtient un produit qui a une odeur analogue à celle de la rose. M. Wagner avait déjà fait ces observations en 1836 et parlait en même temps de la possibilité de fabriquer de l’eau de rose au moyen de l’acide salicylique.
- {Deutsche Industrie Zeitung)
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- L'ÉPAILLAGE CHIMIQUE.
- Comme on le sait, l'épaillage chimique est une opération qui a pour but de dissoudre, désagréger ou carboniser les matières végétales mélangées avec la laine sans altération sensible de celle-ci; la différence des procédés, car il y en a plusieurs, consiste seulement dans certains tours de main, dans le degré de concentration des acides employés, la différence de température et la durée de la carbonisation ainsi que des moyens de lavage, etc.
- Actuellement presque partout, pour épailler la laine et les tissus, on les plonge dans un bain composé d’eau et d’acide sulfurique mélangés et marquant à peu près 4° au pèse-acide ; ensuite on essore, puis la laine ou le tissu passe au carbonisa-teur, et enfin on lave à l’eau pure ou alcaline ; ce moyen peut réussir, mais à la condition d’être bien fait et que l’acide ne soit pas en excès, ni que la chaleur nécessaire à la carbonisation ne soit trop élevée.
- Aujourd’hui, pour aller plus vite, on force en acide et en chaleur, on lave à peine, et qu’en résulte-t-il? Nous l’avons dit bien des fois : au-dessus de 60° centigrades, la laine est altérée; or, comment ne le serait-elle pas, quand nous voyons des épailleurs élever la température de leurs sécheries à 120, 130 et jusqu’à 140°; une laine qui est restée dix minutes dans une atmosphère aussi élevée a perdu toutes ses qualités ; de souple elle devient dure et il est très-difficile de la filer et impossible de la fouler ; un lavage ou, comme on le dit, un désacidulage imparfait, est aussi la cause de bien des inconvénients ; d’abord, l’acide qui reste dans la laine peut nuire aux opérations tinctoriales, ensuite l’acide finit à la longue par s’incorporer pour ainsi dire à la laine et y reste à l’état de combinai-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- son, ce qui modifie et altère très-gravement les propriétés de la fibre de la laine.
- L’excès en tout a été porté si loin, qu'aujourd'hui on nous demande le moyen de reconnaître une laine épaillée ; nous devons dire que si le travail a été bien fait et surtout si l’on s’est servi de bains alcalins, il est assez difficile de pouvoir retrouver les traces de l'acide ; quoi qu’il en soit, voici une manière prompte et facile de savoir s’il reste des traces d’acide dans la laine.
- Prendre une poignée de la [laine suspecte et la tremper dans l’eau, la laisser en contact avec cette eau 4 à 5 minutes, puis la retirer et bien l’exprimer ; c’est l’eau sortant de la laine que l’on analysera -, pour cela, il suffira de quelques gouttes de teinture de tournesol ajoutée à l’eau dans laquelle a été trempée la laine pour que l’on sache à quoi s’en tenir -, si le liquide reste bleu, c’est qu’il n’y a pas d’acide ou que le lavage a été bien fait, ou bien encore que la laine a été désacidulée au moyen de bains alcalins; si le liquide vire lentement au rouge, c’est qu’il reste un peu d’acide ; mais, si le liquide passe brusquement au rouge, c’est que la quantité d’acide qui reste est tellement forte que la destruction de la laine est certaine en peu de temps ; une pareille laine doit être impitoyablement refusée par l’acheteur. Ce que nous disons pour la laine peut également s’appliquer aux déchets.
- (Le Jacquard.)
- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 107909. — 22 mai : Termoz. — Système de pointage métallique des étoffes sans les percer.
- 107931.— 4 mai : LAPRESTEY. — Fabrication d’un produit dit : bourre de laine destiné à remplacer la tontisse.
- 107938. — 3 mai : Palmer. — Perfectionnements dans les appareils à ramer, tendre, sécher et apprêter les draps et autres étoffes.
- 107956. — 5 mai : Delauné. — Coupeuse de tissus.
- 107965. — 7 mai : Imbs. — Perfectionnements à la machine Imbs pour le peignage des matières textiles.
- 107968. — 8 mai : MENNING frères. — Perfectionnements aux machines à bâtir les chapeaux de feutres.
- 107973. — 22 avril : Ripley et Seton. — Améliorations apportées aux machines à filer et à doubler les fibres.
- 107986. — 8 mai : Clamond. — Procédé d’imperméabilisation et de préservation des étoffes et substances végétales.
- 107992.—10 mai : Foux-Badou et BETTEMBOURG. — Appareil applicable aux métiers à filer en général ayant pour but d’empêcher le mariage ou la réunion de plusieurs fils.
- 108010. — 11 mai : Rhodes, SCHILLITO et Spead. — Perfectionnements dans le finissage des fils de laine et autres matières filamenteuses.
- 108017. —13 mai : Brezot. — Machine à sécher les laines dite : Sécheuse par pression.
- 108018. — 13 mai : Coinsin-Bordat. — Procédé de blanchiment des substances végétales.
- 108021. — 11 mai : Daudier. — Procédé d’épail-lage des laines par la vapeur sèche.
- 108024. — 11 mai : Fournaise et Grut. — Procédé d’imperméabilisation des tissus.
- 108027. — 12 mai : Jurie. — Procédé d’apprêt des tissus de façon que l’encollage pénètre les fibres les plus ténues sous la double action mécanique et capillaire.
- 108034. — 11 mai : Mille. — Machine à teindre dite : Teinturière à mouvement alternatif continu.
- 108038. —11 mai : Moison. — Différents moyens d’empêcher l’incrustation des chaudières à vapeur.
- 108057. — 14 mai : Jacquinet et CoucÉ. — Perfectionnements au traitement des tissus.
- 108064. — 4 juin : Monfourny. — Boîte-révolver à navette pour métier à tisser à la main ou à la vapeur avec point d’arrêt fixe sans frottement et à double effet dit : Arrêt Monfourny.
- 108066. — 13 mai : PICHERAL frères et Peyront. — Tapis velours Picheral,
- & FAITS DIVERS
- NOUVEAUX TARIFS POSTAUX POUR L’ÉTRANGER.
- La loi du 3 août 1875 ayant autorisé le président de la République à ratifier et à faire exécuter le traité conclu à Berne, le 9 octobre 1874, pour la création d’une union générale des postes, le Journal officiel publie aujourd’hui un décret portant :
- Art. 1er, — Les taxes à percevoir par l’adminis-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- tration des postes pour l’affranchissement jusqu’à destination, des lettres ordinaires, des cartes postales, des papiers d’affaires, des échantillons de marchandises, des journaux et autres imprimés, expédiés de la France, de l’Algérie et des bureaux de poste français établis en Turquie, en Egypte, à Tunis et à Tanger, à destination des pays désignés au tarif ci-après, seront perçues conformément audit tarif:
- Allemagne (y compris Héligoland), Autriche, Belgique, Danemark (y compris l’Islande et les îles Féroë), Espagne (y compris les Baléares, les Canaries, les colonies ou établissements espagnols de la côte septentrionale d’Afrique, les établissements de poste d’Espagne sur la côte occidentale du Maroc et Gibraltar), Grande-Bretagne (y compris Malte), Grèce, Hongrie, Italie, Luxembourg, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Portugal (y compris Madère et les Açores), Roumanie, Russie (y compris le grand duché de Finlande), Serbie, Suède, Suisse, Turquie, Egypte, Tanger et Tunis :
- Lettres ordinaires, 30 c. par 45 grammes ou fraction de 45 grammes.
- Cartes postales (affranchissement obligatoire), 15 c.
- Papiers d’affaires, échantillons, journaux et autres imprimés (affranchissement obligatoire), 5 c. par 50 grammes ou fraction de 50 gr.
- Etats-Unis :
- Lettres ordinaires, 40 c. par 45 grammes ou fraction de 15 grammes.
- Cartes postales (affranchissement obligatoire), 20 c.
- Papiers d’affaires, échantillons, journaux et autres imprimés (affranchissement obligatoire), 8 c. par 50 grammes ou fraction de 50 grammes.
- Art. 5. — En cas d’insuffisance d’affranchissement, les lettres ordinaires seront expédiées, comme non affranchies et taxées en conséquence, dans le pays de destination, sauf déduction de la valeur des timbres-poste.
- Il ne sera pas donné cours aux cartes-correspondance, journaux et imprimés non périodiques, annonces et avis divers non affranchis ou insuffisamment affranchis; mais les livres et autres im-primés de valeur, les échantillons de marchandises et les papiers d’affaires non affranchis ou insuffisamment affranchis seront expédiés comme. lettres non affranchies ou insuffisamment affranchies, suivant le cas, et traités en conséquence dans le pays de destination.
- Art. 6. — Les personnes qui voudront envoyer soit de la France, de l’Algérie et des bureaux de poste français établis en Turquie, en Egypte, à Tunis et à Tanger pour la France et l’Algérie, des lettres, des cartes postales, des papiers d'affaires.
- des échantillons de marchandises, des journaux et autres imprimés recommandés, devront payer en sus de la taxe d’affranchissement respective de ces objets un droit fixe de 50 centimes par lettre et de 25 centimes par objet admis à la modération de la taxe.
- Ce droit devra être acquitté en timbres-poste français.
- En cas de perte d’un envoi recommandé, et sauf le cas de force majeure, il sera payé une indemnité de 50 fr. à l’expéditeur ou sur la demande de celui-ci au destinataire par l’administration sur le territoire ou dans le service maritime de laquelle la perte aura eu lieu, à moins que, d’après la législation de son pays, cette administration ne soit pas responsable pour la perte d’envois recommandés à l’intérieur.
- Art. 9. — Pour jouir delà modération de la taxe qui leur est accordée par les articles 4 et 2 du présent décret, les papiers de commerce ou d’affaires, les échantillons de marchandises, les journaux et imprimés de toute nature doivent être affranchis complètement et remplir les conditions ci-après, savoir :
- 4° Les papiers d'affaires doivent être placés sous bandes ou de manière à être facilement vérifiés, et ne contenir aucune lettre ou note ayant le caractère de correspondance actuelle et personnelle, ou pouvant en tenir lieu.
- Le poids des paquets de papiers d’affaires ne doit pas dépasser un kilogramme.
- 2° Les échantillons de marchandises doivent n’avoir aucune valeur vénale. Les envois de soie grège ou filée, teinte ou torse ne peuvent être de plus de 400 grammes par paquet, portant une adresse particulière. Les échantillons de marchandises ne doivont être accompagnés d’aucune écriture à la main autre que le nom ou la raison sociale de l’envoyeur, le nom et l’adresse du destinataire, une marque de fabrique ou de marchand, des numéros d’ordre et des prix.
- Les envois d’échantillons de marchandises ont lieu sous bandes ou dans des sacs ou boîtes faciles à ouvrir. Les paquets d’échantillons ne peuvent dépasser 250 grammes et ne doivent avoir sur aucune de leurs faces (longueur, largeur et hauteur) une dimension de plus de 0 m25.
- 3° Les journaux et imprimés doivent être placés sous bandes mobiles, pliés comme les lettres, ou sous enveloppes ouvertes (non cachetées), de manière à rendre toujours facile la vérification du contenu. Ils ne peuvent contenir aucune écriture, chiffre ou signe quelconque à la main, sauf les exceptions mentionnées ci-après.
- Les épreuves d’imprimerie et de composition musicale peuvent porter des corrections menus-
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- crites se rapportant au texte ou à l’impression de l’ouvrage, et il est permis d’y joindre les manuscrits.
- Les prospectus, circulaires et avis divers peuvent être revêtus de la signature de l’envoyeur avec sa qualité, et porter l’indication manuscrite du lieu d’origine et de ln dn+r d’envoi.
- Il est toléré sur les livres une dédicace ou un hommage de l’auteur, inscrits à la main et suivis de sa signature.
- Il est également toléré, sur un passage d’un imprimé quelconque, un simple trait destiné à appeler l’attention.
- Les cotes et prix-courants des bourses et marchés lithographiés ou autographiés peuvent être admis dans des prix ajoutés à la main.
- Art. 10. — La taxe à percevoir pour les lettres ordinaires, les livres et autres imprimés de valeur, les échantillons de marchandises et les papiers d’affaires non affranchis expédiés de l’un des pays désignés au tarif ci-après, pour la France, l’Algérie et les bureaux de poste français établis en Turquie, eh Egypte, à Tunis et à Tanger sera réglée conformément audit tarif.
- Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Es-pagne, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Luxembourg, Monténégro, Norwége, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Russie, Serbie, Suède, Suisse, Turquie, Egypte, Tanger et Tunis, 60 centimes par 15 grammes ou fraction de 15 gr.
- Etats-Unis, 70 cent, par 15 gram. ou fraction de 15 grammes..
- Art. 10. — Les dispositions du présent décret seront exécutoires à partir du 1er janvier 1876.
- Fait à Paris, le 29 octobre 1875.
- Maréchal de Mac-Mahon, duc de Magenta.
- Le ministre des finances,
- Léon Say.
- POSTÉS. — JOURNAUX ET IMPRIMÉS.
- Le Journal officiel publie l’important avis qui suit :
- « Le ministre des finances, vu l’article 18 de la loi du 25 juin 1856, portant que le ministre des finances peut autoriser l’inscription, sur certaines classes d’imprimés, de mots ou de chiffres écrits à la main, autres que la date et la signature ;
- « Sur le rapport du directeur général des postes, décide :
- « Est autorisée, sur les livres, journaux, circu-« laires, avis divers, et en général sur tous les * imprimés et objets assimilés, circulant à l'inté-« rieur à prix réduit?, l’inscription de certains traits
- « destinés à marquer un mot ou un passage du « texte.
- « Paris, le 9 octobre 1875.
- « Léon Say. »
- INCENDIE
- Cette semaine; vers huit heures et demie du soir, un orage assez violent, accompagné d’une pluie torrentielle qui a duré environ une heure, a éclaté sur Avesnes et les environs.
- A dix heures moins le quart, un incendie qu’on suppose occasionné par la foudre, s’est manifesté dans les bureaux de l’établissement de MM. Del-val, Hardy et Ce, filateurs à Ohain. Les flammes se propagèrent avec une rapidité foudroyante et une demi-heure plus tard toute la filature ne présentait plus qu’un immense brasier, contre lequel luttèrent vainement les pompiers d'Ohain, de Gla-geon, de Momignies, de Fourmies et d’Anor.
- Toute la filature est détruite ; on a pu sauver à peine 1,000 à 1,500 broches sur les 8,000 qui tournaient encore deux heures auparavant. Les ateliers de préparation, la machine à vapeur, la forge et les bureaux n’existent plus. 12,000 à 13,000 kilog. de laine peignée, qu’on peut évaluer de 100,000 à 110,000 fr., ont été la proie des flammes.
- Les bureaux étaient anéantis avant qu’on eût pu enlever ni un registre, ni un papier; tout a disparu dans le désastre.
- MORDANT SCHMIDT.
- Nous appelons l'attention de nos lecteurs Sur le nouveau procédé de teinture à l’indigo de cuve dont nous avons parlé, page 201 (no 17). Ce procédé donne une économie de 180/0 d’indigo.
- Eh supposant l'indigo à fr. 20 lëkil. ôn réalisé une économie de 101 fr. 50 sur la teinture de 400 kil. de laine, qui peuvent être 'teints dans une seule cuve en un seul joui' au moyen du nouveau procédé.
- L’inventeur offre de vendre son procédé api^ès essai, pour une somme de 1,000 fr. pat cuvé à indigo existai te, ou de livrer le mordant au prix de 7 fr. 50 par kilo.
- Adres se; les commandes de mordant ou écrire pour les demandes de cession après essai, a l’office du Moniteur de la Teinture, .
- Les Gérants ; F. Gouillon & P. BLONDEAU.
- Tous droits réservés.
- Imp. C. COLIN, route de Flandre, à Charleville (Ardennés)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19°VoL.,No22. et de L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Novembre 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Sur quelques matières colorantes dérivées de l’aniline, par M. Ch. Lauth. — Rapport sur le procédé de teinture en vert d’aniline de M. Lauth, par MM. G. SCHÆFFER et G. VAUCHER. — Recherches sur le blanchiment par l'ozone, par M. A. BASTAERT. — Couleur d’application, par MM. Carré. — Nouveau procédé de teinture à l’indigo de cuve : Mordant Schmidt (échantillon).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : L’Industrie cotonnière aux Etats-Unis. — Nouvelle teinture jaune, par M. DIGEON. — Fabrication des encres à écrire et d’imprimerie, par M. Mathieu dit PLESSY. — Encres destinées à la typographie, la lithographie, la chromo-lithographie et l’autographie, par MM. Persoz et Jeannolle.
- — Brevets d’invention concernantles industries tinctoriales et textiles.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Nécrologie. — Cours publics au Conservatoire des Arts-et-Métiers. Exposition de Philadelphie. — Incendie.
- CHRONIQUE
- La fabrication reste dans un bon courant d’affaires et son activité est peut-être même inusitée pour la saison.
- Cela dépend, d’ailleurs, des régions industrielles et des articles que l’on considère.
- A Lyon, il n’y a pas de changement dans le marché des soies; les qualités inférieures sont toujours les plus recherchées et les prix ne s’affermissent pas.
- Cette tendance à l'affaissement graduel mais continu des cours, contraste d’une façon inexplicable avec l’activité prolongée des transactions, ainsi qu’en témoigne la condition des soies.
- L’exercice courant jusqu’à fin octobre dépasse déjà de 18 p. 100 l’exercice précédent, et l’on peut dès à présent prévoir que cet exercice se soldera par 4,500,000 kilogr., le plus fort chiffre qu’ait jamais atteint la condition.
- La fabrique est très-occupée et cherche à réagir contre la faveur qu’obtiennent les tissus à bon marché, surtout en noir, la fabrication en étant très-difficile à cause du mauvais vouloir des ouvriers, et les tissus riches donnant toujours plus de bénéfices à la vente.
- Les villes de Roubaix et Tourcoing continuent à produire -considérablement; sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres elles sont exceptionnellement favorisées.
- A Elbeuf, dit Le Jacquard, journal de ce centre industriel, il s’est fait quelques soldes en articles d’hiver; la demi-saison et les unis-noirs sont tous jours bien demandés.
- Les ordres qui parviennent des voyageurs de notre place sont, malgré la douceur de la température, assez importants et nous sommes en droit d’espérer une bonne campagne pour nos tissus d’été.
- L’exportation néanmoins est retombée dans un grand calme.
- A Lisieux, la situation ne se modifie guère, on craint beaucoup pour l’avenir.
- bouviers et Sedan sont bien occupés par des ordres anciens; il en est de même à Reims, où la fabrication en laine cardée devient de plus en plus importante.
- Les avis que nous recevons des villes du Midi, sont, en général, assez satisfaisants; Bédarieux et Riols travaillent régulièrement; la fabrique de la Bastide-Rouairoux ne suffit point aux demandes qui sont adressées; Mazamet et Castres sont plus calmes; Lodève n’offre aucun changement dans sa production qui est fort active -, à Lavalanet et à Carcassonne, certains manufacturiers paraissent satisfaits, d’autres, au contraire, se plaignent fortement.
- Les molletons sont plus recherchés depuis quelque temps, aussi les usines de la Lozère et de l’Aveyron sont-elles assez bien occupées, mais les prix sont insuffisants.
- Ainsi se trouve résumée, par son organe spécial, la situation de l’industrie drapière.
- Celle des toiles et tissus de coton n’offre pas de changements importants.
- A Rouen les acheteurs sont peu nombreux, malgré les bas prix des cotons ; la vente de l’indienne est restreinte ; les imprimeurs commencent à mettre au jour leurs dessins nouveaux.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Dans les fabriques de toiles du Nord, les ventes sont calmes, mais les prix restent fermes ; les matières premières, d’ailleurs, se tiennent à bons prix, par suite de mauvais avis sur leur récolte.
- De New-York on écrit,.à propos des tissus :
- Affaires modérées en dry-goods importés en premières mains.
- Les cachemires noirs et les mérinos ont été en bonne demande à prix fermes, mais l’alpaga et le Mohair ont été moins recherchés.
- Les soieries colorées et les soieries noires, classes moyennes et inférieures, ont été en bonne demande, mais les garnitures ont été encore plus demandées.
- Les toiles, les articles de blanc, la broderie ont eu une vente languissante.
- Le lainage reste calme en première main et avec quelques affaires en demi-gros.
- On voit donc qu’en général, les industries textiles sont dans une situation favorable, et quant à notre mouvement commercial et industriel considéré dans son ensemble, voici des chiffres satisfaisants :
- Du 1er janvier au 31 octobre de cette année, les importations se sont élevées à 3,029,949,000 fr.; les exportations ont dépassé ce chiffre de 163 millions et atteignent la somme énorme de 3,292 millions, 567 mille fr.
- Or, l’année dernière, à pareille époque, les importations étaient de 2,959,646,000, et les exportations de 3,030,526,000. Soit, sur l’ensemble de nos échanges avec l’étranger, une différence de '332 millions au profit de l’année courante, — différence dans laquelle l’augmentation des exportations figure à elle seule pour 362 millions.
- Et il faut encore considérer que l’année 1874, avec laquelle nous faisons une comparaison si favorable pour la présente, avait elle-même été supérieure comme résultats, à ses précédentes.
- F. GOUILLON.
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- SUR
- QUELQUES MATIÈRES COLORANTES
- DÉRIVÉES DE L’ANILINE
- Conférences de M. Ch. Lauth, à l’Association française pour l’avancement des sciences.
- Vous savez, Messieurs, que les dérivés méthylés de l’aniline servent à fabriquer des matières colo
- rantes, violettes et vertes d’une très-grande pureté; ces matières ont remplacé aujourd’hui tous les autres produits analogues et sont l’objet d’une fabrication dont l’importance augmente journelle-ment; le chiffre d’affaires auquel elle atteint annuellement doit être voisin de huit à dix raillions de francs.
- En 1861, on ne connaissait comme matière colorante violette que le violet de Perkins, le créateur de l’industrie anilique, découvert et fabriqué par lui dès 1856, et le violet à l’aldéhyde que j’ai fait connaître moi-même en 1860.
- J’eus l’idée, à cette époque, d’étudier l’influence qu’exercerait, sur la production des matières colorantes, l’introduction dans l’aniline de divers radicaux alcooliques, et je montrai qu’en soumettant à l’action d’agents déshydrogénants le dérivé méhylé de l’aniline, la méthylaniline, on obtient une matière violette dont j’ai décrit les propriétés ainsi que les aptitudes tinctoriales.
- Le violet de méthylaniline possède malheureusement une stabilité à la lumière bien moindre que celle du violet Perkins, et comme je venais d’éprouver un véritable échec en présentant à l’industrie le violet à l’aldéhyde si peu solide qu'une exposition de quelques minutes à la lumière du soleil le modifie complètement, je conclus, trop vite malheureusement, que l’industrie reculerait devant son emploi. Je considère néanmoins que la découverte de ce produit et de ce procédé m’appartient exclusivement.
- En 1864, M. Hofmann fut amené, à la suite de ses brillantes recherches sur les couleurs d’aniline, à tenter l’introduction des radicaux alcooliques dans la rosaniline; il obtint ainsi par l’action des iodures monoatomiques une matière colorante violette qu’il fit breveter en Angleterre et en France. Peu après, elle fut présentée au commerce et donna lieu à une fabrication des plus importantes.
- Le succès du violet Hofmann porta M. Poirrier et M. Bardy à reprendre mes anciens travaux; ils firent connaître en 1866:1° un procédé économique de fabrication de la méthylaniline qui consiste d’une manière générale à chauffer sous pression un mélange de chlorhydrate d’aniline et d’alcool méthyli-que ; 2° divers modes de transformation des alcaloïdes ainsi obtenus en matière colorante ; l’un de ces modes consiste à chauffer au bain-marie un mélange d’alcaloïdes, de chlorate de potasse et d’iode; il fonctionna sous les yeux du jury de 1867 lors de sa visite à l’usine de M. Poirrier.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- A la fin de 1866, je repris mes expériences de 4861 et je fus assez heureux pour trouver un procédé très-avantageux de fabrication de violet qui fonctionne depuis cette époque dans l’usine Poirrier; il consiste à chauffer dans une étuve, des pains formés d’un mélange d’alcaloïdes, de nitrate de cuivre, de sel marin, d’acide acétique et d’une forte proportion de sable siliceux. Je n’insiste pas sur la description de mon procédé; il a été décrit avec grands détails dans un-mémoire récent de M. Hofmann et je saisirai cette occasion de regretter que ce savant n’ait pas cru devoir, en publiant un procédé industriel, signaler au moins le nom de celui qui l’avait découvert.
- En opérant comme il vient d’être dit,on obtient un violet d’une certaine nuance ; c’est celui dont je présente ici l’échantillon teint-, mais il importe pour le teinturier d’avoir entre les mains diverses nuances de violet, variant du très-rouge au très-bleu, car on ne saurait obtenir en mélangeant à un violet bleu de la fuchsine, ou à un violet rouge du bleu, des tons aussi purs qu’avec le violet seul, ou, en d’autres termes, les mélanges de deux matières colorantes ne donnent pas la même pureté de ton qu’une matière unique. Il a donc fallu chercher le moyen d’obtenir d’autres produits plus rouges et plus bleus ; les efforts combinés de M. Poirrier, de M. Bardy et de moi-même atteignirent ce but -, on obtient des violets plus bleus en introduisant dans le violet primitif de nouvelles quantités de méthyle, ou d’autres radicaux alcooliques; je citerai notamment le benzylo et je rappellerai que mon ami M. Grimaux et moi avions en 1866 indiqué pour la première fois l’action intéressante du chlorure de benzyle sur les matières colorantes; cet agent précieux est devenu indispensable aujourd’hui à l’industrie, qui le produit d’ailleurs très-économiquement.
- Inversement on produit des violets moins rouges soit en expulsant une certaine quantité de méthyle du violet primitif, soit en prenant comme matière première un alcaloïde très-peu méthylé, j’entends par là de la monométhylaniline, taudis que d’ordinaire on opère sur de la dyméthylaniline.
- Tels sont les points les plus importants relatifs à l’histoire des Violets de Paris; depuis lors, la fabrication de ces produits s’est améliorée au point de vue de la qualité et du prix de revient, mais aucun fait nouveau important n’y a été apporté.
- J’aborde maintenant l'histoire du vert dit de mé-thylaniline; on sait que le vert d’aniline est le résul
- tat ultime de l’introduction du méthyle sur la rosa-niline, on obtient d’abord du violet Hofmann, puis ce violet lui-même, se combinant à l’iodure, donne naissance à du vert.
- Ce simple exposé suffît pour faire comprendre qu’il y avait lieu d’essayer l’action de l’iodure de méthyle sur le violet de Paris, dont le prix de revient est très-inférieur à celui du violet Hofmann. La transformation du violet de Paris en vert se produit effectivement; j’ai constaté ce fait dès 1868 et, depuis cette époque, tout le vert fabriqué dans l’usine Poirrier est produit non plus avec la fuchsine, mais bien avec le violet de Paris, ce qui réduit dans une large proportion l’emploi si dispendieux de l’iode.
- On sait par les travaux de MM. Hofmann et Girard que le vert d’aniline renferme de l’iode de constitution; c’est l’iodométhylate de rosaniline triméthylée. Cet iode est-il réellement indispensable à la production du vert ? Ne peut-on remplacer l’iodure de méthyle par un autre éther méthylique ? Cette question fut, dans notre usine, l’objet de nombreuses recherches ; elle a été résolue par M. Bau-bigny, qui remplaça l’iodure par le nitrate de méthyle. Dans une note publiée en 1872, nous avons indiqué, M. Baubigny et moi, les conditions dans lesquelles la réaction s’effectue. Elle donne naissance à un vert bleu duquel on peut aisément extraire le vert cristallisé que nous avons lancé dans le commerce depuis plusieurs années.
- L’exposé qui précède montre quelle a été notre constante préoccupation et le but que nous poursuivons depuis quelques années. Nous avons cherché et nous avons réussi à supprimer complètement l’emploi de l’iode dans l'indutrie des matières colorantes ; c’est un résultat dont l’importance ne peut échapper, lorsqu’on songe que l’iode, qui valait 30 francs le kilogramme il y a dix ans, est monté rapidement aux environs de 120 francs. Depuis que nous l’avons remplacé dans notre industrie, ce précieux agent thérapeutique n’a pas tardé à baisser de prix et à se rapprocher de sa valeur primitive.
- L’exposé que je viens d’esquisser montre que l’industrie des couleurs de méthylanilin'e est absolument française : toutes les découvertes qui y ont trait ont été faites en France et par des chimistes français. On pourrait donc suposer que nous avons eu le bonheur de conserver cette industrie dans notre pays. Il n’en a rien été.
- Nos découvertes, nos procédés, jusqu’à nos tours de main inndustriels ont été dérobés et transportés
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- - LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- à l’étranger, à la suite d’infidélités et de manœuvres que la police correctionnelle a flétries comme elles le méritaient.
- Je me demande s’il n’existe pas de moyen de protéger, plus qu’ils ne le sont, les inventeurs et les industriels. L’expérience que j’ai acquise dans la question des brevets d’invention a amené dans mon esprit cette conviction que la loi actuelle est insuffisante; il faudrait, du moins, arriver à modifier pro_ fondément la jurisprudence suivie et rendre les pénalités sérieuses. Ces moyens de répression ne seront utiles d’ailleurs que lorsqu’une loi internationale, réglant' d’une manière uniforme les droits des inventeurs dans tous les pays, permettra à ces inventeurs de prendre des brevets sans que, par ce fait lui-même, ils soient obligés de donner gratuitement le fruit de leurs travaux aux étrangers, comme cela a lieu aujourd’hui.
- A défaut d’une loi suffisamment protectrice, ne pourrions-nous constituer une sorte d’association ou de jury d’honneur international qui trancherait ces sortes de questions et attacherait au pilori le nom des gens qui font le métier de voleurs de procédés ? Peut-être arriverait-on ainsi à ranimer ces sentiments d’honneur et de délicatesse qui semblent étrangers aujourd’hui à tant de gens.
- (4 suivre).
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- RAPPORT
- sur le procédé de teinture en vert d’aniline de M. Ch. Lauth, présenté à la Société industrielle (1)] de Mulhouse par M. Gustave Sghæffer, en collaboration de M. Georges Vaugher.
- Votre comité de chimie m’ayant chargé d’examiner le contenu d’un pli cacheté déposé par M. Charles Lauth le 13 juin 1872 et d’une note complémentaire du 16 avril 1873, je viens aujourd’hui vous présenter un rapport fait en collaboration de M. Georges Vaucher, chimiste attaché à la teinturerie de laine de MM. Henri Hæffely et Cie, sur le procédé de teinture si intéressant que notre collègue a découvert :
- La plupart des matières colorantes, dérivées de l’aniline, se fixent aisément sur la laine, et donnent de fort belles nuances : les unes teignent directement, c’est-à-dire simplement en dissolution dans
- (1) Voir le précédent numéro du Moniteur de la Teinture.
- l’eau ; d’autres exigent un mordant, destiné à faciliter la teinture et à aviver les couleurs.
- Nous devons cependant faire une exception pour le vert d’aniline.
- Depuis 1862, c’est-à-dire depuis la découverte du vert à l’aldéhyde, suivie, trois ans plus tard, de celle du vert à l’iode, de nombreux essais ont été faits, dans le but de réaliser sur les tissus de laine les couleurs si brillantes et si variées obtenues sur soie et sur coton.
- On a tout d’abord remarqué que la laine, plongée pendant un certain temps dans une dissolution aqueuse et chaude de vert d’aniline, ne possédait après séchage que des teintes plus ou moins bleuâtres, plus ou moins foncées. On a essayé ensuite de teindre, en introduisant des mordants divers dans le bain de teinture : les résultats ont été les mêmes ou à peu près. On a alors abandonné les recherches, et jusqu’au moment où M. Ch. Lauth, de Paris, a trouvé son procédé de teinture en vert d’aniline, les teinturiers de laine ne possédaient aucune manière convenable d’application. Mentionnons cependant les procédés publiés par différents fabricants allemands, qui teignent en bain alcalin et fixent en acide. En teignant ainsi, nous avons toujours obtenu des verts inférieurs à ceux de M. Lauth. (I)
- Les nombreuses expériences relatées dans le travail de M. Ch. Lauth, offrent un intérêt tout parti-culier : c’est la première fois que le soufre insoluble électro-positif, provenant de la décomposition des hyposulfites, est indiqué comme mordant. En répétant les essais, nous nous sommes assurés qu’en faisant bouillir la laine dans une dissolution aqueuse d’hyposulfite sodique, en présence d’un peu d’acide sulfurique, elle se mordance : le soufre précipité se fixe sur elle et se teint en vert d’aniline. D’apres-l’équation suivante :
- S2 O^Na2 + S O UI2 = S OUNa2 + S 0^
- il se forme aussi de l’acide sulfureux, qui se dégage presque en totalité.
- Dans la plupart des manufactures où le procédé de M. Lauth a été appliqué, le mordançage a été modifié; mais le principe est toujours resté le même;
- (1) Nons devons citer aussi une observation intéressante de M. Horace Kœchlin, relative à l’action du chlorure de chaux. Notre collègue propose de passer la laine à froid dins un bain d’hypochlorite de chaux étendu de cinquante fois
- son volume d’eau, de teindre ensuite en vert d’aniline après avoir ajouté au bain de teinture du tannin, ce qui est indispensable. On obtient ainsi en effet des verts assez vifs et nourris, mais qui ne possèdent pas l’éclat de ceux obtenus par l’intermédiaire du soufre. (Bulletin de la Société industrielle, tome XL, page 159.)
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- c’est une opération qui demande beaucoup de soins. Inutile de faire remarquer qne dans les baquets employés à cet usage, il faut éviter la présence du cuivre et de tous les métaux qui produisent avec le soufre des sulfures colorés.
- Pour bien mordancer et obtenir de bons résultats, il ne faut donner à la laine que la quantité de soufre nécessaire pour la teinture; lorsqu’on emploie un excèsd'hyposulfite sodique, la quantité de soufre fixé est naturellement plus forte, les nuances obtenues sont ternes, la laine se rétrécit et prend un toucher spécial-, lorsqu’au contraire, on mordance trop faiblement, on n’arrive pas aux nuances que l’on voudrait produire.
- Nous avons trouvé que pour obvier à des inégalités de teinture, il est préférable de n'opérer-la décomposition de l'hyposulfitede soude qu’après avoir fait bouillir la laine, pendant un quart d’heure environ, dans la dissolution de ce sel; c’est seulement alors, le tissu étant bien également pénétré, qu’il faut ajouter l’acide sulfurique. Après le mor-dançage, le bain dans lequel il s’est opéré, doit être parfaitement limpide.
- La laine, une fois mordancée, est lavée, puis teinte selon les indications deM. Lauth (1); les verts bleus s’obtiennent très-aisément; les verts plus jaunes demandent pour leur réussite une addition d’acide picrique, d’acétate de zinc et d’acétate de soude. Au moyen de ces deux sels, on peut obtenir un nombre infini de nuances.
- Plusieurs expériences nous ont prouvé que le sul fure de zinc joue un rôle important dans le procédé de M. Lauth, surtout pendant la teinture; les échantillons que nous avons mordancés et teints en présence de composés zinciques, sont presque tous supérieurs en fraîcheur à ceux que nous avons mordancés en soufre seul, et teints sans addition d’un sel de zinc. Le sel de zinc n’est pas employé seulement, pendant le mordançage, pour empêcher la laine de devenir molle, et pendant la teinture pour mettre en liberté une quantité d’acide suffisante pour faire monter le jaune; mais il donne naissance à une proportion de sulfure de zinc, qui est nécessaire pour la production de nuances vives. D’ailleurs nous avons analysé quelques échantillons de mérinos mordancés en soufre et teints en vert d’aniline, acide picrique, acétate de soude et hyposulfite de soude, et nous avons trouvé une notable quantité de sulfure de zinc fixé sur le tissu.
- (1) Nous nous sommes servis du vert à l’iode Poirrier.
- Il ne nous reste plus, en terminant, qu’à féliciter M. Lauth des beaux résultats auxquels il est arrivé; c’est à lui que revient la priorité d’une découverte qui, d’après les expériences que nous avons faites, laisse entrevoir d’heureuses applications aussi bien en impression qu’en teinture.
- RECHERCHES
- SUR LE BLANCHIMENT PAR L’OZONE
- Par M. A. BASTAERT.
- Dans un premier article sur cette question nous avons indiqué les principales propriétés de l’ozone ; cet agent puissant d’oxydation ne doit pas cesser d’intéresser les praticiens, et à cet effet il ne sera pas inutile de rappeler ici les différents modes de production de ce gaz.
- Il est juste de reconnaître "que les intéressants travaux de M. J. Kolb ont ouvert la voie à ces recherches et permis de constater qu’en soumettant pendant quelques semaines du fil lessivé à un courant faible très-lent d’air sec ozonisé, on blanchit le fil, en se servant comme source d’ozone du dégagement de ce gaz produit par le mélange de deux parties de permanganate de potasse avec 3 parties d’acide sulfurique.
- M. Kolb ajoute que l'ozone] sec donne quoique très-lentement la blancheur obtenue par l’eau de chlore et que l’ozone humide blanchit beaucoup plus rapidement le fil que l’ozone sec; il y aurait de plus augmentation en poids par le blanchiment à l’ozone, c’est-à-dire probablement moins de freinte que par les méthodes ordinaires.
- Le bioxyde de baryum mélangé à l’acide sulfurique dans une proportion déterminée dégagerait également de l’ozone.
- D’après M. Leroux, en faisant passer par l’ouverture effilée d’un entonnoir un fil de platine porté au rouge par le passage d’un courant électrique, l’air qui sort par le bec de l’entonnoir est fortement ozoné; d’après M. Marignac, on obtient rapidement de l’ozone en faisant passer de l’air humide dans un tube sur des bâtons de phosphore-, l'électrolyse'de l’eau est encore une source de production d’ozone comme bien d’autres moyens décrits dans les ouvrages scientifiques, mais nous croyons utile de ne nous arrêter ici qu’à ceux qui ont été perfectionnés dans ces derniers temps et qui permettent sinon ces applications industrielles immédiates, du moins des
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- expériences sur une plus grande échelle pouvant conduire à un résultat pratique.
- Un appareil de M. Charles Johnson, de New-Brigh-ton, faciliterait beaucoup la fabrication de l’ozone en éliminant et neutralisant les gaz acides qui se forment en même temps que l’ozone, de sorte que ce dernier resterait parfaitement pur.
- Cet appareil se compose d'un récipient en zinc de 0 m. 50 à 0 m. 75 de profondeur; au fond de ce vase se trouvent deux barres parallèles de 0 m. 12 environ de hauteur et distantes entre elles de 0 m. 05 à 0 m. 10.
- Le récipient est rempli d’eau, un peu au-dessus de l’extrémité supérieure de ces barres, qui supportent une bouteille en verre, en bois ou en métal vernissé intérieurement, cette bouteille dont l’ouverture se trouve ainsi plongée sous l’eau, ne doit pas toucher le fond du récipient. Dans le col de la bouteille s’engage une petite plaque de zinc, dont la face supérieure présente de petites concavités en forme de dé à coudre. Ces petits trous contiennent des petits bâtons de phosphore, dont une partie est sous l’eau, tandis que le reste est dans l’air. Un tube en verre recourbé est placé de telle manière que l’une de ses extrémités communique avec l’air intérieur de la bouteille, tandis que l’autre est à l’extérieur et est continué par un tube en caoutchouc muni d’un robinet qui règle l’entrée de l’air.
- Un thermomètre est placé verticalement dans le récipient, dont les parois latérales portent des montants qui soutiennent à leur partie supérieure une traverse horizontale. Dans cette traverse passe une vis, qui maintient la bouteille solidement en place. Cette dernière est munie latéralement d’un large tube en verre, qui traverse l’une de ses parois et va aboutir à l’intérieur, près de la paroi opposée. C’est par ce tube que l’ozone se dégage. Près de son extrémité intérieure se trouve le tuyau d’un pulvérisateur placé à l’intérieur de la bouteille renversée recevant de la vapeur d’un générateur placé à l’extérieur, au moyen d’un tube flexible et de connexions en verre.
- Le pulvérisateur contient une solution alcaline, qui est lancée sous forme de rosée à l’entrée du tube de. verre; cette solution, en présence de la vapeur, élimine et neutralise les gaz acides, qui, sans cette précaution, rendraient l’ozone impur. L’inventeur prétend en effet qu’avec cette disposition il est absolument impossible que la moindre quantité d’acide phosphorique passe avec l’ozone dans le tube de verre.
- Considéré comme agent d’oxydation au point de vue delà décoloration des textiles, il est de première nécessité que l’ozone soit obtenu économiquement.
- Les différents procédés de laboratoire que nous avons précédemment indiqués n’étant généralement pas dans ce cas, surtout quand il s’agit d’opérer en grand, nous avons eu la pensée de recourir à l’emploi de la machine électrique de Holtz pour ozoniser l’air.
- Ozoniser l’air, ont dit des auteurs compétents, c’est mettre son oxygène dans un état particulier d’électrisation qui lui donne des proprités oxydantes très-énergiques, analogues à celles de l’oxygène à l’état naissant.
- Donner à la machine Holtz certaines dispositions qui permettent de développer la production d’air ozoné, peut devenir un moyen d’appliquer économiquement l’ozone au blanchiment.
- On sait que dans la machine Holtz, l’électricité est développée par l’induction d’un corps électrisé d’avance comme dans l’électrophore.
- Les machines électriques en général, une fois en marche, développent de l’ozone facilement reconnaissable à son odeur -, cette odeur assez faible dans les machines ordinaires où le dégagement de l’électricité est du au frottement, est au contraire, très-caractéristique dans la machine de Holtz. Cette machine présente en outre, comme avantage, d’être plus simple, de prendre moins de force pour être mise en mouvement, et sous un plus petit volume, d’être plus puissante que les machines à frottoirs -, elle se compose de deux plateaux ou disques d’inégales dimensions, distancés entre eux de quelques millimètres seulement, l’un de petit diamètre reçoit le mouvement de rotntion, tandis que l’autre de plus grand diamètre percé de fenêtres est fixe -, les décharges électriques se produisent entre les deux plateaux d’une manière continue, elles se produisent aussi entre le plateau mobile et les peignes métalliques qui y aboutissent.
- C’est en ces divers points que se développe l’ozone et que l’air est ainsi électrisé, c’est-à-dire ozoné, il se forme entre les plateaux un courant continu que l’on peut sans cesse renouveler et l’on comprend, dès à présent, la facilité avec laquelle on peut augmenter la source d’ozone en augmentant, par exemple, les séries de plateaux ou disques ; dans tous les établissements industriels où l’on dispose de force motrice, la dépense serait bien minime pour donner à une série de disques mobiles un mouvement régulier de rotation. Un tel résultat serait assurément économique.
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- Quelques expériences que nous avons faites nous ont conduit à conclure qu’il conviendrait dans le cas particulier d’une application de l’ozone au blanchiment des textiles, de renfermer la machine dans une première chambre, légèrement chauffée à une température constamment régulière et de diriger le courant d’air ozoné dans une deuxième chambre placée directement au-dessus ou à côté, dans laquelle seraient suspendues les matières à blanchir. Il est important de tenir compte de l’action plus énergique de l'ozone en présence de l’humidité et en conséquence de n’exposer à l’air ozoné que des produits se trouvant dans un état d’humidité convenable ; il va de soi que les matières textiles doivent être préalablement lessivées.
- {Revue industr. des mat. textiles.)
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- COULEUR D’APPLICATION
- Par MM. Carré.
- La couleur d’application est formée par un mélange d’extrait de bois de Campêche, d’acide chro-mique et d’une matière colorante dite bleu-noir Coupier (1).
- Ces matières pourront être mélangées dans des proportions variables, selon l’application à laquelle le composé sera destiné.
- Un mélange d’extrait de bois de campêche et de noir Coupier, par parties égales, avec une très-petite quantité de bichromate de potasse, forme une couleur qui, étant étendue en couches minces, devient indélébile après quelque temps d’exposition à l’air.
- La couleur que produit notre mélange est plus ou moins bleue ou plus ou moins violette, selon les proportions des matières employées, et selon le degré de concentration du mélange -, la couleur appliquée se rapprochera plus ou moins du noir-bleu ou du noir-violet, en passant par toutes les teintes de la gamme chromatique.
- Les mêmes résultats pourront être obtenus par voie de teinture, en superposant, par les moyens usités, les matières susnommées.
- Un lavage ultérieur, dans un bain approprié, virera au bleu, ou au violet, si le bain est acide ou alcalin. {Brevet.)
- (1) Bleu noir d’aniline.
- NOUVEAU PROCÉDÉ DE TEINTURE A L’INDIGO DE CUVE Mordant Schmidt.
- Teinture en cuve sans préparation.
- Teinture sur cuve semblable, tissu mordancé.
- Dans notre n° du 5 septembre, année courante, nous avons signalé les heureux résultats obtenus par l'emploi, pendant la teinture en cuve, d’un mordançage particulier appliqué aux laines, par suite duquel le bleu devenait plus vif, plus fourni et donnait lieu à une économie d’indigo évaluée à un sixième des proportions ordinairement employées.
- Mais le procédé de M. Schmidt ne s’applique pas seulement aux laines ou lainages, il convient également pour les fils et cotons, soit filés soit tissés, et dans cette application les mêmes avantages subsistent.
- Nous donnons ci-dessus un spécimen du résultat obtenu, et nous reviendrons sur cet important sujet, d’un très-grand intérêt pour tout industriel qui emploie les cuves d’indigo.
- L’INDUSTRIE COTONNIÈRE
- AUX ETATS-UNIS.
- Le ministre des affaires étrangères de la Grande-Bretagne vient de publier sur les industries textiles aux Etats-Unis une série de documents recueillis principalement dans les Census décennaux de 1840 à 1870.
- D’après le Census, sur les 37 Etals que l’Union comprend à cette heure, il y en a neuf ti ne ri-ferment aucune manufacture où l’on ira ilo le coton : ces États sont la Californie, le À isas, le
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- Michigan, le Minnesota, le Wisconsin, le Nebraska, le Nevada, l’Orégon, la Floride. Il en est de même pour les territoires d’Arizona, du Colorado, du Dakota, de Montona, de Wyoming, du Nouveau-Mexique, de Washington et pour le district de Columbia. Quant à l'lowa, on y compte aujourd’hui une manufacture de coton, et il s’en trouve trois dans l’Utah.
- Les chiffres suivant donnent une idée du mouvement de cette industrie, pendant la période bi-dé-cennale qui va de 1850 à 1870.
- Nombre de broches Nombre de métiers à tisser Bras employés
- 1850 » » 92.286
- 1860 5.235.727 126.313 122.028
- 1870 7.132.415 157.310 134.369
- Sur le nombre total des broches il y en avait en
- 1870, 3,437,938 mull-jenny et 3,693,477 broches de métiers automates.
- mestique a donc, non-seulement absorbé une partie delà production envoyée jadis au dehors, mais elle a nécessité une importante augmentation de machines. Ainsi, les Etats-Unis qui exportaient, en 1859, pour 8,316,222 dollars de cotonnades, en 1860, pour 10,934,796, dollars n’en ont exporté que 3,558,135 dollars en 1871. On a vu néanmoins qu’ils mettaient davantage en œuvre le textile.
- Quels ont été et quels sont actuellement les salaires des ouvriers attachés à cette industrie ? Depuis la grande crise financière dont les Etats-Unis ont été tout récemment le théâtre, ils ont subi d'après le document publié par le Foreign Office, une réduction de 19 à 20 p. 100. En tous cas, le. rédacteur dudit document croit qu’en moyenne ils figureront bien comme suit :
- I. — Cardeurs.
- Aucun détail n’est donné pour 1860. Il est regrettable que dans le Census de cette dernière année on n’ait pas séparé les différentes marchandises. On ne peut apprécier le procédé qui s’est certai-nement réalisé dans la manufacture des plus belles qualités.
- Voici, pour 1870, des chiffres sur la production qui paraîtront intéressants.
- Contre-maîtres.
- Hommes. .
- Femmes. .
- Enfants. . .
- . 12 sh. 4 den. par jour.
- — b© C
- 1919 — — CO tS 19 TS
- IL — Fileurs.
- Yards (1).
- Draps, chemises, plissés . . 478.204 513
- Toiles imprimées....... 489.250.053
- Linons et mousselines fines . 34.533.462
- Casimirs, cotonnades et cuirs
- de laine. ...... 13.940.845
- Flanelle de coton....... 8.390.850
- Guingans............... 39.275.244
- Total . . . 1.063.594.217
- Nombre deg objets
- Nappes, couvre-pieds, etc . . 393.892
- Sacs sans coutures. ... 2.767.040
- On le voit, c’est une production considérable : on s’en fera, d’ailleurs, une idée plus juste, en se rappelant que le coton est encore employé sous d’autres formes, pour l’ouatage et le bourrage par exemple. Le grand accroissement des machines pendant la décade, finissant en 1870, est d’autant plus significatif qu’il a été accompagné d’une diminution dans l’exportation. La consommation do-
- (1) Le yard vaut 0913.
- Contre-maîtres.
- Hommes. . .
- Femmes. . .
- Enfants . . .
- — 20 CO —
- sh. 5 dens par jour.
- 8 —
- 1 3/4 —
- 9 1/2 —
- III. — Apprêteurs.
- Contre-maîtres.
- Hommes. . .
- Femmes. . .
- Enfants. . .
- Contre-maîtres.
- Hommes. .
- Femmes.
- Enfants. . .
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- Ces divers ouvriers ou surveillants accomplissent une besogne hebdomadaire, qui sans être réglée par la loi, ne dépasse guère soixante-six heures, quand elle n’est pas de soixante-quatre heures et demie, ou de soixante-deux heures seulement et même de soixante heures -, ce dernier cas est d’ailleurs très-rare.
- Quant à la puissance actuelle du travail, on nous dit que les ouvriers cotonniers se montrent plus intelligents que leurs camarades d’Angleterre.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 263
- Seulement le fait ne serait plus aussi général que par le passé. On donne deux raisons de ce changement : d’une part, les ouvriers américains n’aiment pointassez à se fixer dans une profession ; de l’autre, beaucoup d’Irlandais et de Canadiens-Français, sont entrés dans les manufactures de coton. En principe, ces immigrants sont enclins à travailler à des salaires réduits. Toutefois, ce n’est point de cette circonstance que l’on attend une réduction considérable des salaires : pour ce résultat, on compte davantage sur la diminution du coût de la vie.
- Par comparaison avec l’année 1860, il est établi que les frais moyens de production (en comptant l’augmentation des salaires), ont été pour 1872, supérieurs de 25 p. 100, et que la puissance productive des moyens mécaniques ne contre-balance point cette différence. il y a lieu d’attribuer l’augmentation des frais dont il s’agit tant aux désastres causés par la guerre civile, qu’au surcroît d’impôts et à l’état de la circulation monétaire.
- Il est à remarquer qu’aux Etats-Unis, on se sert moins qu’on ne le croit en Europe des forces hydrauliques pour les usines à coton. Pour l'ensem-ble des Etats, le rapport de ces forces aux machines à vapeur est la suivante : 21 chevaux hydrauliques contre un cheval vapeur.
- Si on compare, au point de vue des manufactures la situation respective de l’Angleterre et des Etats-.Unis, on arrive à cette conclusion que : 1° les Anglais construisent leurs usines et se procurent leur matériel à meilleur marché; 2° il en est de même pour les capitaux; 3° ils paient des salaires un peu moindres pour les travaux et sensiblement moindres pour les travaux exigeant de l’habileté et de l’expérience ; 4° leurs méthodes de travail sont plus économiques. A l’avantage des Américains il faut mettre : 1° la proximité des champs de coton 2° le bon marché des subsistances ; 3° un marché intérieur plus étendu ; 4° des facilités plus grandes de s’ouvrir des débouchés à l’extérieur, grâce à l’abondance, de certains produits nécessaires ou utiles à l’univers entier, tels que le pétrole, le coton, le froment, le porc, le fer brut : on ajoute qu’à l’avenir ces divers avantages ne peuvent que s’accroître, surtout si le régime protecteur doit faire place au libre échange.
- NOUVELLE TEINTURE JAUNE par M. Digeon.
- Le suc de racines d’asphodèle peut remplacer avec avantage les extraits de gaude et de quer-citron.
- Il donne, employé seul, un jaune admirablement propre pour la fabrication des verts en le combinant avec le bleu.
- Il fournit des nuances marron en plongeant les tissus, après la coloration en jaune, dans un bain alcalin, résultat que l’on n’obtient pas avec les jaunes connus jusqu’à présent. {Brevet)
- FABRICATION
- DES ENCRES A ÉCRIRE ET D’IMPRIMERIE
- Par M. Mathieu dit Plessy.
- L’invention consiste :.
- 1° A former une encre à l’aide d’une matière organique colorée ou non.
- 2° A l’additionner d’une substance chimique qui favorise sa carbonisation par la chaleur.
- 3° A fixer cette encre au moyen d’une tempéra-ralure insuffisante pour altérer le support de l’encre en déterminant dans celle-ci une production de charbon, seul corps inaltérable et propre à former une encre véritablement indélébile, offrant aux écritures administratives et aux offices ministériels une garantie absolue contre toute altération.
- CERTIFICAT D’ADDITION.
- L’invention consiste, comme on l’a vu :
- 1° A emprunter le principe colorant noir de mes encres à une matière organique colorée ou non, qui, sous l’influence d’un agent chimique et de la chaleur, se carbonise avant le papier, le parchemin ou le support quelconque, de matière animale ou végétale, sur lequel ont été déposées ces encres que j’apelle encres éternelles ;
- 2° A développer parla chaleur la coloration noire qui, ayant pour principe le charbon, reste adhérente au support, et est, par cela même, dans la condition la meilleure pour résister à toute action extractive.
- Voici le procédé :
- Comme matière organique, je puis me servir de
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- toute matière organique en dissolution dans l’eau ou tout autre véhicule dont la combinaison s’opère à une température inférieure à celle où le papier se charbonne, notamment les glucosides, le suc de canne, le caramel, la caramelasse, le glycocolle, la glycyrrhizine, le glucose, les principes et matières végétales qui, par dédoublement ou réaction, donnent un glucose : le glucose, le sucre de lait, le sucre de diabètes.
- Pour accélérer la carbonisation de ces matières sous l’influence de la chaleur, j’emploie les sels acides ou neutres des bases alcalines terreuses, on des oxydes métalliques qui n’altèrent pas le papier, les acides copulés des radicaux alcooliques et organiques en général.
- Enfin, pour développer, pour fixer en un mot les encres éternelles qui reposent sur le principe qui précède, j’ai recours à l’air chaud d’une étuve montée à une température comprise entre 110 et 140 degrés -, une plaque de métal chauffée ou un fer chaud peuvent également être mis en usage.
- En résumé, cette invention consiste :
- 1° A former une encre à l’aide d’une matière organique colorée ou non, en dissolution dans l’eau ou tout autre liquide approprié pour cette opération -,
- 2 A l'additionner d’une substance chimique qui favorise la carbonisation par la chaleur ;
- 3° A fixer cette encre au moyen de la chaleur en déterminant une production de charbon, seul corps inaltérable et propre à constituer une encre indélébile de nature à donner aux administrations une garantie absolue. (Brevet.)
- ENCRES
- DESTINÉES à la typographie, la lithographie, la chromo-lithographie et l’autographie, Par MM. Persoz et Jeannolle.
- Notre invention a essentiellement pour objet d’employer, pour la préparation des encres ci-dessus dénommées, les huiles lourdes et brais provenant des différents goudrons connus, de pétrole, de résine, de bois, de houille, etc., mais particulièrement les huiles lourdes de goudron de houille, qui sont restées jusqu’à présent un des résidus les plus embarrassants des usines à gaz, et les brais fournis par ce goudron.
- L’expérience nous a prouvé que ces huiles, convenablement épaissies, jouissaient des qualités requises pour l’impression typographique. Elles ont en effet une certaine consistance et s’associent bien au noir de fumée et autres poudres colorées sèches. Appliquées à l’état d’encres, elles ne transpirent pas à travers le papier ni sur le contour de l’impresison, comme le font les huiles grasses qui n’ont pas été préparées d’une manière spéciale. En conséquence, elles peuvent servir à remplacer, en totalité ou en partie suivant la qualité des produits à obtenir, les huiles grasses presque exclusivement employées jusqu’à ce jour à cet objet.
- Lorsqu’il s’agit de préparer pour l’impression typographique de l’encre noire, celle dont la consommation est d’ailleurs la plus importante, nous pouvons simplement avoir recours aux matières connues sous le nom de goudron évaporé ou de brai liquide. Il suffît, pour obtenir avec ces produits une encre noire utilisable, de les épaissir avec une proportion convenable de noir de fumée et de bleu de Prusse ou d’autres matières pouvant fournir la teinte voulue.
- Voici une formule donnant des résultats satisfaisants :
- Brai liquide................. 100 parties.
- Noir de fumée................ 36
- Bleu de Prusse .... 10
- Glycérine....................... 10
- Pour la préparation des encres de couleur, nous ' employons des huiles lourdes, aussi bien dépouillées que possible des substances goudronneuses qui leur communiqueraient une nuance brune, et nous leur incorporons des poudres colorées.
- Les mêmes matières, huiles lourdes ou brais, peuvent servir également à la fabrication des encres employées pour la lithographie, la chromo-lithographie ou l’autographie.
- Il est clair que, selon la destination de ces diverses encres, on pourra leur ajouter des proportions variables d’huiles grasses siccatives ou même des graisses et des résines. [Brevet.)
- BREVETS D’INVENTION concernant les industries tinctoriales & textiles
- 108101. — 13 mai : LANZANI. — Système de"sé-chage à air comprimé des fils de soie dans les filatures et pour la facilité du renouage instantané des bouts des fils brisés.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 0O O. Ot
- 108139. — 19 mai : Thom. — Perfectionnements dans le traitement des tissus imprimés et dans les appareils qui s’y rapportent.
- 108153. — 24 mai : CLOUGH.— Perfectionnements dans les appareils employés pour le lavage et le nettoyage de la laine et autres filaments.
- 108168. — 21 mai : Newton. — Perfectionnements dans le mécanisme et dans les appareils applicables aux métiers à faire la dentelle de fils.
- 108181. — 26 mai : Constant. — Produit composé propre à la désincrustation dans les chaudières à vapeur et destiné à prévenir la formation.
- 108182. — 28 mai : Crompton. — Perfectionnements dans les batteries destinées à empêcher les incrustations dans les générateurs à vapeur.
- 108209. —20 mai : Toiray. — Tissus encre. 108214. — 29 mai : Bresson. — Procédé de fabrication de benzine.
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- NÉCROLOGIE.
- Une bien pénible nouvelle nous est parvenue.
- M. Van Laer nous annonce la mort de M. Paul HAVREZ, Directeur-Fondateur de l’Ecole professionnelle de Verviers.
- M. Havrez est mort à Menton, près de Nice, où il était venu chercher, sous ces chauds climats, un soulagement à une maladie dont il souffrait depuis longtemps.
- Chimiste distingué, ardent partisan des travaux et des théories de M. Chevreul, il s’était particulièrement adonné aux questions de teinture, et nos industries ont déjà profité de ses importants travaux.
- Les lecteurs du Moniteur de la Teinture connaissent d’ailleurs une partie de ces travaux, que M. Havrez nous communiquait toujours, et que nous nous empressions de publier.
- Nous regrettons profondément la mort prématurée de ce laborieux savant.
- COURS PUBLICS DU CONSERVATOIRE DES ARTS-ET-MÉTIERS.
- Les cours publics et gratuits du Conservatoire des Arts-et-Métiers, à Paris, sont ouverts depuis le commencement de ce mois .Nous signalons les leçons
- suivantes, comme pouvant le plus spécialement être utilisées par nos industries.
- Chimie appliquée aux industries de la teinture, de la céramique et de la verrerie, les lundis et jeudis, à sept heures et demie du soir. — M. de Luynes, professeur.
- OBJET DES LEÇONS. —Des verres. — Matières premières employées. — Procédés de fabrication des verres blancs et colorés. — Trempe des verres. — Dévitrification. — Émaux. — Émaillage des métaux. — Préparation et travail des pâtes céramiques. — Faïence, porcelaine, grès. — Décoration des verres et des poteries.
- Filature et tissage, les lundis et jeudis, à sept heures et demie du soir. — M. Alcan, professeur.
- OBJET DES LEÇONS. — Production de la soie : Magnanerie, filature, moulinage et guipage. — Fabrication des tissus à mailles ; Tricots, tulles, dentelles, filets. — Apprêts et ornementation des tissus : Feutrage, foulage, lainage, tondage, grillage, calandrage, décatissage, imperméabilisation, incombustibilité, etc. — Machines à broder, à coudre, etc. Mécanique appliquée aux arts, les mardis et vendredis, à sept heures et demie du soir. — M. Tresga, professeur.
- OBJET DES LEÇONS. — Chaudières et machines à vapeur sous le rapport théorique et sous le rapport des applications. — Machines fixes. —Machines locomobiles. — Machines locomotives. — Machines de bateaux. — Machines motrices diverses, comparées aux machines à vapeur.
- Physique appliquée aux arts, les mardis et v. ndredis, à huit heures trois quarts du soir. — M. E. Becquerel, professeur.
- OBJET DES LEÇONS. — Principes fondamentaux de la physique. — Applications diverses de la chaleur ; formation des vapeurs ; emploi de leur force élastique; sources de chaleur et de froid; chauffage ; ventilation. — Production et propagation des sons. — 'Sources de lumière ; éclairage ; analyse spectrale. — Construction des instruments d’op-tique.
- Chimie générale dans ses rapports avec l’industrie, les lundis et jeudis, à huit heures trois quarts du soir. — M. E. Peligot, professeur.
- OBJET DES LEÇONS. — Première partie du cours. — Phénomènes généraux de combinaison et de décomposition. — Nomenclature et notation chimique. — Histoire détaillée des corps simples non métalliques et de leu s principales combinaisons. — Air atmosphérique. — Eau. — Acides minéraux. — Ammoniaque.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- EXPOSITION DE PHILADELPHIE.
- La lettre suivante a été adressée par la chambre syndicale des tissus de Saint-Etienne et de Saint-Chamond :
- Monsieur,
- La commission nommée pour l’organisation de l’exposition stéphanoise des tissus à Philadelphie vous invite à assister à l’assemblée générale des fabricants qui se réunira demain vendredi, à cinq heures et demie du soir, dans les bureaux de la chambre syndicale des tissus, place de l’Hôtel-de-Ville, no 15.
- Cette réunion a pour but : 1° de provoquer des adhésions à l’exposition de Philadelphie ; 20 de décider si l’exposition sera collective ou individuelle ; 3° de fixer l’espace nécessaire, afin de le demander en temps utile à la commission présidée par M. du Sommerard ; 4° de connaître les propositions des divers représentants qui se présentent ; 5° de rechercher en commun les moyens pratiques pour assurer aux intérêts particuliers des exposants, économie, sécurité et bonne représentation.
- Un attaché à la commission du Sommerard, au retour d’une mission chez nos concurrents étrangers, a informé la chambre des tissus des énormes préparatifs qui se font en Suisse et en Allemagne, en vue de détourner la France à l’exposition.
- Les renseignements donnés par la presse et par les correspondances' particulières confirment ce rapport.
- Il est bien avéré que Crêfeld, Zurich et Bale, en particulier, mettent tout en œuvre pour faire croire à l’infériorité de la fabrique française.
- Dans cet état de choses, toutes les hésitations doivent cesser, toutes les considérations d’intérêt privé doivent s’effacer devant l’intérêt général et le patriotisme.
- La France doit prouver une fois de plus son incontestable supériorité dans toutes les productions qui exigent, comme nos tissus, du goût, du fini, de la souplesse dans la main-d’œuvre.
- Il faut contribuer, par notre exposition, à démontrer aux étrangers que notre pays a conservé toute sa vitalité et le rang qu’il occupait parmi les nations avant ses désastres.
- A tous ces motifs vient encore s’ajouter la question économique.
- Nos tissus seront exposés, avec l’indication de leur prix, avant et après l’entrée. Grâce à cette comparaison, les consommateurs se rendent compte qu’ils paient 60 0/0 d’entrée pour protéger la production américaine. Mais à qui profitent ces droits exorbitants ? A quelques grands industriels. Qui
- les supporte? Tous les consommateurs, c’est-à-dire tous les Américains.
- Cette vérité apparaîtra clairement à tous les visiteurs qui verront nos vitrines.
- Il est donc permis d’espérer que cette révélation aura pour résultat d’envoyer un plus grand nombre de libre-échangistes au congrès américain lors des prochaines élections.
- Or, si les libre-échangistes étaient en majorité, ils abaisseraient certainement les droits protecteurs actuels au niveau d’un impôt ordinaire.
- Les conséquences d’une telle mesure économique seraient incalculables pour notre industrie, puisqu’elle rentrerait en possession du plus vaste marché du monde entier.
- Voilà, Monsieur, pourquoi la fabrique stéphanoise ne peut pas se dispenser de grouper toutes ses spécialités pour triompher de ses rivales, qui n’attendent leurs succès que de son abstention.
- La chambre de commerce, sur l’intelligente initiative de laquelle on peut toujours compter, quand l’honneur et l’intérêt de l’industrie et du commerce sont en cause, a bien voulu nous promettre appui moral et pécuniaire.
- Recevez l’assurance de mes sentiments dévoués, Le président de la commission,
- M. Giron.
- incendie.
- On écrit de Darnetal (près Rouen), 16 novembre :
- Un incendie a détruit, dans la soirée d’hier, le tissage de MM. Dreyfus, l’un des établissements industriels les plus importants et les plus prospères de notre vallée. Il possédait 312 métiers.
- Le feu a été aperçu à 8 heures et demie ; dès neuf heures, l’établissement qui mesurait 80 mètres de longueur, n’offrait plus qu’un immense brasier.
- Les pertes dépassent plus de 400,000 francs et sont couvertes par des assurances.
- 80 ouvriers et 160 ouvrières vont se trouver sans travail pendant longtemps.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d’acide tarir ique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G, Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 195 Vol., Ne 23. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Décembre 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique.— Sur quelques matières colorantes dérivées de l’aniline, par M. Ch. LaUTI (suite et fin.)— Effets comparés des eaux employées en teinture, par M. G. Van Laer. — Bleu de Suède pour coton (échantillon). — L’épaillage chimique, par M. Chaudet.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Moyen de recouvrer l’indigo, la cochenille, la garance et autres matières co-lorantes, de la laine ou des tissus de laine qui les contiennent, par MM. Sangeau et MELLEVILLE. — Nouvel extrait du bois exotique apte aux usages du cachou, du sumac et du tannin, par M. DUBOSC.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Sociétés commerciales. — Admissions temporaires. — Marques de fabrique en Angleterre. — Impôt de 5 0/0 sur les transports par les chemins de fer. — Récompenses à l’Exposition du Palais de l'industrie. — Titrage des soies. — Exposition de la Société industrielle de Mulhouse.
- CHRONIQUE
- Voici l’ère des agitations politiques qui va s’ouvrir, et pendant que les esprits seront portés sur les élections sénatoriales, sur la dissolution de l’Assemblée nationale, sur la formation du nouveau parlement ; pendant que des luttes et des compétitions passionnées se déchaîneront au milieu de nous, les affaires seront bien un peu délaissées, sauf pour quelques rares industries, telles que celles de la papeterie et de l’imprime-' rie, qui nous inonderont d’affiches de toutes les couleurs, de journaux de toutes nuances, de circulaires et de bulletins de vote de toutes teintes.
- Or donc, en attendant cette époque pendant laquelle nos industries n’auront rien à faire dans ces colorations variées, nous devons profiter du moment de calme dont nous jouissons pour donner aux affaires toute l’impulsion possible ; pour ce qui est de nos travaux, ils continuent du resté à marcher d’une façon satisfaisante.
- En cette saison, c’est l’industrie lainière qui offre le plus d’activité, quoiqu’elle n’en soit plus aux articles d’hiver, sauf pour quelques genres et pour le réassortiment.
- Ainsi, la fabrication drapière continue à être très-occupée, le froid de ces derniers jours a donné un élan nouveau aux affaires de cette industrie et de nouvelles commandes en ont été le résultat.
- D’après les avis que nous recevons des places manufacturières, la fabrication, sauf quelques exceptions, est assez généralement satisfaisante.
- A Elbeuf, les ordres étaient importants déjà, ils ont augmenté encore depuis quelques jours. Sedan et Louviers travaillent avec beaucoup d’activité, même pour les anciens ordres qui n’ont pas encore été remplis.
- La fabrication de la laine cardée prend, à Reims, de jour en jour, une plus grande extension; aussi on y est très-occupé en ce moment.
- A Lisieux, il y a toujours un grand calme; les maisons principales continuent à s’occuper de transformer leur genre de fabrication, résultat auquel il faut espérer qu’elles arriveront; car, dans le cas contraire, il y aurait à craindre pour l’avenir de leur industrie.
- Dans l’Isère, à Vienne, la même activité que précédemment; dans plusieurs manufactures, le genre de fabrication à bon marché qu’elles font, obtient un succès des mieux mérités.
- Dans divers autres endroits, à Bédarieux, Riols et La Bastide-Rouairoux, la fabrique y est très-occupée; dans cette dernière localité surtout, malgré qu’on y travaille beaucoup, c’est à peine si on peut arriver à satisfaire aux demandes. A Mazamet, la fabrication y est bien moins pressée, néanmoins, l’article molleton a repris une certaine faveur.
- On travaille activement à Lodève pour la fabrication du drap de troupe. A Castres et dans les environs on ne fait que très-peu de péruvienne en ce moment.
- A Carcassonne, tandis que dans de certaines manufactures on est tellement occupé qu’on n’arrive pas à satisfaire les commandes qui ont été faites, dans d’autres, on n’y travaille que très-peu, l’ouvrage étant insignifiant. Il en est de
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- même à Lavelanet; il y a aussi quelques maisons qui ont été privilégiées sous le rapport des affaires; il s’y est néanmoins produit depuis peu de jours, une certaine amélioration par des nouvelles commandes qui ont été données.
- C’est donc, comme on le voit, une situation à peu près analogue à celle de notre dernière Chronique, et on conçoit, en effet, qu’elle ne puisse se modifier du jour au lendemain.
- La saison des Teinturiers-Dégraisseurs commence à se terminer; elle a été généralement satisfaisante.
- La situation des principales matières colorantes se résume ainsi :
- Les anilines sont toujours à prix soutenus et ne manifestent aucune tendance à la hausse, quoique l’hiver soit l’époque où les matières premières sont le plus abondantes.
- Au Hàvre, les bois de campêche continuent à être recherchés; néanmoins les marchés à terme de marchandises annoncées et attendues, s’opèrent en baisse; les bois jaunes se raisonnent également en baisse.
- Il ne se fait que peu d’affaires en gaudes; au marché de Pézénas leur prix n’est que nominal.
- En indigos, la demande .reste régulière pour la consommation, mais les cours ne se relèvent pas; quelques ventes ont eu lieu au Havre en Bengale, Curpah et Guatemala, sans variation sur les précédents cours.
- Un télégramme de Calcutta apprécie comme suit, la qualité probable de la nouvelle récolte :
- Le Bengale promet une qualité d’une bonne moyenne; le Tirhoot, une qualité moins lino, avec plus de queue, le Chumparum, une qualité moyenne, et le Cbuprun, de bons indigos, avec plus de lots de tête.
- On évalue le rendement total de la récolte à 130,000 munds environ.
- Pas d’affaires à citer en rocous à Bordeaux, attendu que la marchandise est peu abondante, et que les détenteurs élèvent de plus en plus leurs prétentions.
- Les affaires en garances sont toujours lourdes, le marché d’Avignon ne présente aucune animation.
- Les gommes pour épaississants : gommes du Sénégal, gommes arabiques sont en hausse; l’article ne donnait lieu depuis quelque temps, à Bordeaux, qu’à des affaires de peu d’importance;
- il vient de se relever par quelques achats à prix favorables.
- Nous avons vu que l’indigo se maintient à bas prix, mais ce bas prix n’est que relatif, et l’indigo n’en reste pas moins une matière colorante très-chère.
- S’appliquant sur toutes les matières textiles, moins la soie, pour laquelle on ne l’emploie plus, et produisant des teintes d’une qualité exceptionnelle et d’un ton très-demandé, cette couleur s’impose malgré son prix, et son emploi en est considérable ; or, la valeur élevée de l’indigo est d’autant plus sensible au fabricant et au consommateur, qu’il s’applique sur des tissus de bas prix, tels que les toiles et cotons, les laines, même les plus communes, et autres, qui ne peuvent, comme les étoffes de luxe, subir une surélévation de prix notable par le fait de leur teinture.
- C’est donc unequestion d’économie industrielle et sociale à la fois, que de pouvoir réduire les frais de cette teinture, tout en lui laissant ses qualités de solidité et d’inaltérabilité qui la distinguent.
- Les recherches dans ce but ont suivi deux voies; d’abord, trouver une matière colorante moins chère que l’indigo et pouvant se substituer à lui.
- Jusqu’à présent, et malgré la récompense de un million de francs promise par Napoléon Ier à l’auteur d’une telle découverte, elle n’a pas été réalisée.
- La deuxième voie consiste à supprimer une partie de l’indigo employé, en le remplaçant, soit par une teinture préalable à l’aide d’un autre colorant ; on donne ainsi un pied ou un fond que l’on recouvre ensuite d’indigo, au moyen de la cuve; soit en remontant le bleu de cuve par une teinture ultérieure, c’est ce que l'on nomme l'a-vivage.
- Ces moyens sont en usage, mais les résultats en sont imparfaits, et les matières que l’on ajoute à l’indigo sont loin de participer à ses qualités.
- En dehors de ces deux directions données aux travaux sur cette question, une troisième se présente à laquelle on n’avait guère songé.
- C’est celle indiquée par M. Schmidt, et qui consiste à exalter le pouvoir colorant de l’indigo à l’aide de réactifs, non colorants par eux-mêmes, mais qui paraissent avoir une action spéciale sur
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- l'indigotine, ou peut-être sur les autres matières de l’indigo, de façon que l’on obient plus de rendement en teinture, avec un même poids d’indigo.
- Il serait intéressant d’expérimenter si ce réactif produit son action sur l’indigotine pure comme sur l’indigo du commerce ; dans le cas contraire, on pourrait en inférer que l’indigo contient encore des matières colorables non entièrement transformées par l’oxydation à laquelle on la soumet pendant sa fabrication, et qu’alors le réactif complète cette transformation.
- Ce sont là des questions scientifiques qui seront examinées ; pour le moment, le procédé Schmidt est un fait industriel qui nous a paru assez considérable pour le mentionner ici, et pour en faire ressortir l’importance.
- Quelques bleus foncés d’aniline donnent des teintes se rapprochant de celles de l’indigo ; aussi les fabricants de ces matières leur ont-ils donné des noms rappelant l’indigo ; mais ces produits, qui ne prétendent point, d’ailleurs, valoir l’indigo comme qualités de teintes, ne peuvent supporter une opération très-importante dans la fabrication des tissus de laine, celle du foulage; cette circonstance en limite beaucoup l’emploi.
- Ces couleurs, que nous désignons ordinairement sous le nom de bleus-noirs, sont néanmoins d’un bon usage lorsqu’elles ne doivent pas être foulées, et leur teinture a le grand avantage de ne point s’affaiblir à l’air ; elle fonce au contraire de quelques tons, en virant au noir, ce qui est assurément préférable aux nuances roussàtres des bleus de campêche altérés.
- Ces bleus foncés d’aniline tendent visiblement à arriver au noir, et l’on a pu penser qu’avec quelques modifications de préparations, on arriverait à en faire des noirs parfaits, tout formés, et pouvant s’appliquer, par teinture, à la façon des autres couleurs d’aniline.
- Deux fabricants parisiens ont, en effet, réalisé cette pensée ; ils ont obtenu un noir-noir qu’ils se disposent à exploiter industriellement et qui sera bientôt offert au commerce.
- Il est une couleur dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs., qui est décidément entrée dans la grande consommation, et dont le prix d’abord très-élevé est brusquement devenu au niveau de celui des autres couleurs d’aniline, grâce aux perfectionnements apportés dans sa fabrication, et à l’impulsion donnée à cette fabri
- cation, dès que cette couleur a été reconnue d’un bon usage en teinture.
- Cette couleur est VEosine, le plus beau rouge qu’on ait jamais obtenu; la seule couleur d’aniline qui donne des ponceaux bien francs et avec laquelle on fait une couleur de mode que l’on nomme rouge-cardinal, et qui s’applique surtout aux articles de mode proprement dits, .tels que fleurs, rubans, plumes, coiffures,Ecravates, etc.
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- Nous enregistrons plusieurs faits administratifs intéressant nos industries, comme tout le commerce en général.
- C’est d’abord la loi votée par l’Assemblée nationale, qui exempte de l’impôt stipulé par la loi du 29 juin 1872, les Sociétés commerciales en nom collectif.
- L’application de cette loi aux Sociétés commerciales de cette nature, jusqu’ici différée, venait d’être exigée de l’Administration, et les tribunaux avaient admis cette interprétation ; il en était résulté une certaine émotion parmi les commerçants, mais elle n’a plus lieu d’être actuellement puisqu’une loi vient de résoudre cette question de la façon la plus libérale.
- Les industries textiles sont particulièrement intéressées aux régimes douaniers, et principalement à celui des admissions temporaires; ce sont, en effet, les tissus qui ont le plus usé de ce régime ; dans quelques centres de fabrication, il est considéré comme avantageux-, dans d’autres, on le repousse énergiquement.
- Voici le moment, pour chaque intéressé, de faire connaître son opinion : le Ministre de l’agriculture et du commerce vient d’adresser aux Chambres de Commerce une circulaire par laquelle il leur demande leur avis afin de s’en inspirer lorsqu’il aura à traiter des questions de cet ordre.
- Nous devons encore souligner les notes que nous reproduisons, comme celles qui précèdent, à nos Informations : ce sont d’abord celle relative aux marquesde fabrique en Angleterre : question d’équité commerciale, née en France et qui fait en ce moment son tour d’Europe ; puis la circulaire du Ministre de l’agriculture et du commerce relative à l’impôt sur les transports par les chemins de fer, et spécifiant les conditions à remplir pour bénéficier des exemptions accordées aux produits destinés à l’exportation.
- Nous avons le plaisir de remarquer que toutes
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- ces mesures sont prises dans un esprit libéral et favorable au commerce.
- Enfin, comme dernier fait, de moindre importance, il est vrai, nous devons signaler la distribution des récompenses qui vient d’avoir lieu à l’Exposition de 1875, à Paris, une des mieux réussies parmi ces expositions partielles que nous avons chaque année au Palais de l’Industrie.
- Nous indiquons les prix attribués au groupe des tissus et à quelques constructions de machines spéciales à nos industries. Nos lecteurs reconnaîtront parmi ces listes des noms très-connus et justement estimés parmi nous.
- F. GOUILLON.
- SUR
- QUELQUES MATIÈRES COLORANTES
- DÉRIVÉES DE L’ANILINE
- Conférences de M. Ch. Lauth, à VAssociation française pour l’avancement des sciences.
- (Suite et fin).
- M. A -W. Hofmann a déterminé la composition des matières colorantes dérivées de la méthylaniline et a publié un travail étendu sur leurs propriétés et leur constitution. D’après lui, ces produits sont identiques avec ceux que l’on obtient en partant de la rosaniline ; cette identité est établie non-seulement par leur composition centésimale, mais encore par la similitude des décompositions chimiques et des propriétés générales.
- Il n’est guère permis, en présence d’un travail aussi considérable, de mettre cette identité en doute; aussi ne présenterai-je les observations suivantes qu’avec une très-grande réserve et que dans le but de compléter l’histoire des couleurs de méthylani-line et de poser un jalon pour l’avenir.
- On saitque la rosaniline dérive du mélange d’aniline et de toluidine, et que tous les produits qui en découlent renferment les résidus de l’aniline et de la toluidine. Dans la fabrication des couleurs de méthylaniline on ne se sert au contraire que d’aniline pure, et l’expérience a démontré que la toluidine non-seulement est inutile, mais au contraire nuisible à la production de ces matières colorantes.
- A première vue donc, il semblait rationnel d’ad
- mettre que les dérivés de la rosaniline et ceux de la méthylaniline présentent une constitution différente; et comme leur composition centésimale donne des chiffres identiques, on pouvait expliquer ce fait en rappelant que la toluidine et la méthylaniline sont isomériques.
- Lorsque MM. Hofmann et Martius eurent montré qu’à une température de 300° le chlorhydrate de méthylaniline se transforme en chlorhydrate do to-luidine, l’idée vint à ces chimistes que dans la fabrication de la méthylaniline on produit toujours de la toluidine ou de la méthyltoluidine, et qu’en conséquence on se sert dans la production des matières colorantes, non pas de méthylaniline pure, mais d’un mélange de cette base et de méthyltoluidine ; dès lors l’identité du violet de Paris et du violet Hofmann devenait très probable. MM. Girard et de Laire, M. Emile Kopp, dans leurs traités, ont également admis cette opinion.
- J’ai démontré en 1873 qu’elle ne reposait pas sur des faits exacts et que la méthylaniline commerciale, celle dont on se sert pour la production du violet, est absolument exempte de toluidine.
- En conséquence, il faut, pour admettre l’identité des violets et des verts dérivés de la méthylaniline avec les dérivés de la rosaniline, supposer que la transformation de la méthylaniline en toluidine a lieu dans les chambres d’oxydation, et cette migration du groupe méthyle que MM. Hofmann et Martius n’ont réalisée en vase clos qu’à 300° s’opérerait en réalité déjà à la température ordinaire dans la transformation par déshydrogénation des alcaloïdes en matière colorante. Cette hypothèse n’est pas inadmissible, mais elle laisse un doute dans mon esprit."
- Je reconnais que la plupart des réactions des deux séries de corps sont identiques; j’ajouterai même à celles qui ont été publiées les faits suivants :
- 1° Lorsqu’on traite les violets par le permanganate de potasse, dans la proportion de 15 gr. de violet pour 20-22 gr. de permanganate dissous dans 4 litres d’eau, et qu’on y ajoute peu à peu 200 c c. d’acide acétique, on transforme les deux violets en produits rouges de propriétés et de nuances très-voisines.
- 2° Lorsqu’on traite les violets par un excès d’acide chlorhydrique en présence de grenaille d’étain à chaud, on obtient une liqueur incolore ; en y ajoutant du bichromate dépotasse, puis un excès d’ammoniaque, et reprenant par l’acide acétique,
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- on obtient dans les deux cas une liqueur violette de nuance très-voisine ; la réduction, de même que la réoxydation, ne marche pas aussi vite dans un cas que dans l’autre, mais les résultats restent les mêmes.
- 3° Lorsqu’on soumet les deux violets à la distillation, à l’état de chlorhydrate, d’acétate ou de base, on obtient dans les deux cas un mélange d’alcaloïdes, dans lesquels on peut observer les réactions caractéristiques de la toluidine ; mais cette expérience n’est pas non plus concluante puisqu’on peut lui objecter qu’à la température élevée à laquelle a lieu la décomposition du violet, MM. Hof-mann et Martius ont transformé la méthylaniline en toluidine.
- 4° La réduction en tubes scellés avec excès d’acide iodhydrique(D=2)n‘a pas donné d’alcaloïdes, à 200°, et il m’a paru inutile de pousser l'expé-rience plus loin, parce que l’objection que je viens de signaler aurait pu, dès lors, être soulevée également dans ce cas.
- A côté de ces expériences, qui tendent à confirmer l’identité des deux produits, je dois mentionner les suivantes qui prouvent au contraire qu’il y a réellement une différence entre eux.
- 4° Lorsqu’on ajoute à une dissolution de violet de Paris dans l’eau, une goutte d’acide acétique, la nuance n’est pas modifiée ; dans le cas du violet Hofmann, la couleur passe instantanément du violet au bleu.
- 2 Le violet Hofmann est beaucoup plus altérable que le violet de Paris sous l’influence de la température ; ainsi 5 grammes de violet de Paris, chauffés successivement à 110, 143, 170° en deux heures, n’ont subi que très-peu de modifications ; dans les mêmes conditions, le violet Hofmann est complètement altéré, la matière colorante est détruite en totalité.
- 3° J’ai constaté il y a longtemps que, sous l’influence de divers alcaloïdes, et notamment de la toluidine, en présence d’acétate de potassium, le violet de Paris se transforme en bleu; mais la réaction est délicate ; à peine atteint-on 130 ou 160°, le bleu est détruit, il donne dans ces circonstances avec l’alcool acidifié une dissolution verte d’une couleur très-laide.
- Le violet Hofmann, dansles mêmes circonstances, donne un bleu relativement très-stable.
- Je n’ai pas l’intention de donner à ces faits une valeur exagérée; la non-identité des produits ne sera démontrée que lorsque, par une décomposition
- simple et bien nette, on aura extrait des deux produits des dérivés différents, absolument caractérisés. Je crois cependant pouvoir dire que, dans l’état actuel des choses, un doute est permis, et à l’appui de cette manière de voir, je rappellerai que les expériences de M. Rosensthiel ont prouvé l’existence de deux matières colorantes plus voisines encore l’une de l’autre que le violet de Paris ne l’est du violet Hofmann, à savoir la rosaniline et la pseudo-rosaniline. Ces deux corps subissent sous toutes les influences des réactions identiques ; ils se transforment en violet, en vert, en bleu, dans les mêmes conditions ; tous leurs dérivés sont semblables, et cependant l’un dérive de la toluidine, tandis que l’autre dérive d’un de ses isomères, la pseudoto-luidine, et ces deux alcaloïdes se retrouvent intacts lorsqu’on remonte de la matière colorante aux alcaloïdes générateurs.
- EFFETS COMPARÉS
- DES EAUX EMPLOYÉES EN TEINTURE Par M. G. Van Laer.
- A l’aide des échelles chromatiques, coordonnant et définissant chaque teinte, M. Chevreul a mesuré l’influence des diverses eaux sur les teintures. Ses recherches ont été publiées récemment dans le tome XXXIV (1863) des Mémoires de l’Académie des Sciences.
- Les résultats de M. Chevreul montrent d’abord que le tartre combat le calcaire des eaux, que l’effet de cet agent acide est le plus puissant dans l’eau pure, attendu qu’il est en partie neutralisé et en quelque sorte détruit par le calcaire. •
- M. Chevreul a vu que le calcaire de l’eau de Seine ternissait les teintures de bois rouge, de cochenille, de campêche, etc. — Il a vu au contraire que l’eau plâtreuse ou de chaux sulfatée agissait généralement comme l’eau pure, ce qui l’a conduit à sulfater le calcaire des eaux en leur ajoutant de l’acide sulfurique, dont l’effet est alors celui du tartre, puis à essayer cette eau en teinture.
- M. Chevreul résume comme suit les résultats obtenus avec une eau calcaire ainsi neutralisée : « Les » eaux calcaires corrigées par l’acide sulfurique ou » par l’acide chlorhydrique ou les eaux contenant » du plâtre, du sulfate de chaux ou du chlorhydrate » de chaux, agissent généralement comme l’eau » distillée.
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- » Quelquefois le sulfate de chaux dissout moins » bien que l’eau pure certains principes fauves, ce » qui f it que la nuance est plus belle, moins ra-» battue que celle qu’on aurait obtenue de l’eau » distillée. » (Mém. Acad. Scien. t. XXXIV p. 793.)
- Après ses longues et laborieuses études, M. Che-vreul conclut comme suit (Mém. id. page 799) :
- « Les résultats d’une même recette peuvent être » très-différents, parce qu’on opère avec des eaux » différentes; de là un travail d’une grande impor-» tance pour tous ceux qui, établis dans une tein-» Lurerie, désirent se rendre compte de leurs pro-» cédés d’atelier ; ils devraient opérer en petit, » comparativement avec l’eau dont ils se servent » habituellement et avec l’eau distillée. »
- Les quelques résultats que nous allons exposer nous ont été donnés pendant les longues recherches que nous avons entreprises depuis 1864 sur l’influence en teinture des doses de divers ingrédients. Nous donnerons dans cette note, d’abord les effets observés dans la teinture par la cochenille et par le quercitron, par l’emploi des diverses eaux de Ver-viers. — Nous nous bornerons ensuite à résumer l’effet du calcaire sur les autres teintures. Les conclusions ont été posées d’ailleurs à l’aide d’expériences analogues à celles que nous allons relater pour la cochenille. (1)
- Teinture par la cochenille a l’aide des diverses eaux de Verviers.
- Des laines fines, cardées, filées, dégraissées, rincées, divisées en deux paquets égaux, ont été d'a-bord mordancées par deux heures de bouillon en chaudière d’étain à cloisons rayonnantes avec de l’eau de pluie et pour 100 laines par :
- 1° Oximuriate d’étain ... 5
- Sel d’étain ....... 2
- Tartre...................16
- 2° Alun . ..................25
- Oximuriate................5
- Sel d’étain...............2
- Tartre...................16
- Puis sans rincer je les ai mises dans des bains de teinture faits avec diverses eaux et où j’avais chauffé jusqu’au bouillon pendant un quart d’heure,
- (1) Cet important travail de M. Van Laer est accompagné de nombreux tableaux indiquant les résultats des expérimentations faites avec tous les colorants cités, et en se servant d’eaux de diverses origines, mais très-différentes entre elles comme compositions; le cadre du journal ne nous permet que de reproduire les conclusions de ce travail, qui en sont, du reste aussi, les conclusions pratiques. — F. G.
- dans chacun, 10P de cochenille pour 100 de laine. J’ai obtenu par l’emploi d’eaux diverses des résultats démontrant que le calcaire de l’eau du bain de teinture contredit l’action des sels d’étain fixés sur la laine ; probablement il se forme des précipités d’hydrates d’étain avec une partie de ces sels, et ces précipités sont [inaptes, ou rendus inaptes par le bouillon, à fixer la cochenille, d’où le ton pâle que donne celle-ci. (Des acides ou du tartre aident à corriger les eaux calcaires).
- Conclusions : Il est indispensable d’employer de l’eau pure pour obtenir les belles nuances feu avec l’écarlate. Plus l’eau employée est calcareuse et plus la teinte pâlit et perd de jaune pour passer au rouge cerise. L’alun agit comme le calcaire ; il pâlit et fait virer au rouge cerise.
- Comme ci-dessus, le mordançage s’est fait dans un premier bain, puis la teinture a eu lieu dans une décoction faite avec 10p de cochenille pour 100 p de laine fine, filée et les diverses eaux.
- Il en est résulté ces conclusions :
- 1° Le calcaire des eaux pâlit, ternit, rougit la teinture de cochenille sur laine alunée.
- 2° L’absence de calcaire renforce et surtout purifie la nuance violette donnée par la cochenille à la laine peu alunée.
- Dans ces essais encore, l’eau calcaire bleuit, ternit et pâlit les pourpres et les rouges pourprés. Le ton est d’autant plus abaissé (de 3l sur 94) par le calcaire, que la laine a été moins tartrée. — Le calcaire de l’eau de Vesdre combat le tartre et fait virer de 1 type vers le bleu toutes les nuances obtenues dans l’eau pure.
- Disons encore que les résultats de M. Chevreul concordent avec les nôtres.
- En résumé, dans la teinture par 10 % de cochenille, la laine, quel que soit le mordant, offre une teinte qui vire d’autant plus vers le bleu et s’éloigne du jaune que l’eau employée a été plus calcareuse.
- Si les mordants sont des sels d’étain et du tartre, l’eau calcaire transforme le rouge jaune de l’écarlate en rouge cerise pâle et même terne. — Des acides peuvent corriger l’eau, sans cependant remédier entièrement.
- Si le mordant est de l’alun seul, le calcaire pâlit, ternit et rougit le violet donné par la cochenille.
- Si le mordant est de l'alun mêlé de tartre, celui-ci est en partie annulé par le calcaire des eaux et le pourpre obtenu est bleu, terni, pâli.
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- En conséquence, l’eau pure doit seule servir aux teintures par la cochenille, si on ne veut perdre inutilement celle-ci.
- Teinture par le quercitron. ‘
- Des expériences de même nature ont démontré que :
- 1° Le jaune pur et solide au quercitron s’obtient surtout sur la laine alunée et stannée et par l’emploi d’eau purifiée, soit par l’addition de quelques gouttes d’acide sulfurique, soit par l’action d’une ire passe de laine, qui enlève les impuretés de l’eau de pluie.
- 2° L’eau calcaire, surtout si les sels d’étain sont mélangés d’alun, donne la teinte la moins stable, la plus brunissante au soleil.
- 3° L’eau purifiée par un emploi préalable ou par des acides donne des jaunes plus fournis, moins orangés et plus stables que l’eau calcaire ou que l’eau de pluie légèrement ammoniacale, et cela malgré la forte dose de tartre emplo yée pour neutraliser ceux-ci.
- Quand la laine est seulement alunée, le calcaire ternit, rougit la teinture de quercitron.
- Quand la laine est alunée et tartrée, l’action du tartre qui éclaircit en pâlissant, et rend stable, est contrariée par le calcaire qui renforce mais brunit la teinture du quercitron.
- Teinture par la gaude.
- Nous venons de voir que le quercitron et surtout la cochenille ont leurs teintures modifiées d’une manière défavorable par le calcaire des eaux. La gaude semble, au contraire, demander la présence de ce calcaire, mais il est bon d’observer que si le calcaire renforce la teinte due à la gaude, il la ternit légèrement -, nous avons constaté ci-dessus qu’il a une action analogue mais beaucoup plus ternissante sur le quercitron.
- Une petite dose de calcaire paraît favorable à la gaude. L’eau pure donne des teintes trop pâles ; il en est de même du tartre qui pâlit et qui de plus ternit.
- On sait d’ailleurs que la teinture à la gaude se trouve bien de l’addition d’eau de chaux.
- M. Chevreul a aussi constaté (XIIIe Mém. p. 523, XIVe Mém. p. 611) que le calcaire n’agit que quand la laine est alunée et tartrée, mais alors il agit utilement.
- Teinture par la garance.
- Le calcaire pâlit surtout s’il n’y a pas de tartre.
- Il jaunit et dérougit de 2 types.
- D’après M. Chevreul, l’eau calcareuse pâlit la teinture de garance et même ternit.
- 0 loc ‘ Teinture par le bois jaune.
- Le calcaire rougit, déjaunit, brunit, et par suite fonce quand il agit avec la laine alunée.
- Il est combattu par le tartre, mais avec la laine alunée et tartrée, il paraît pâlir.
- L’eau pure convient donc généralement ; elle fournit des teintes plus pures et moins rouges.
- Teinture par le bois rouge (de Brésil}.
- Le calcaire pâlit mais purifie généralement les teintes du bois rouge. Il lui serait donc plutôt favorable s’il ne pâlissait pas.
- Teinture par le Campêche (Laguna).
- Après un mordançage à l’alun seul, le calcaire . rougit s’il y a peu d’alun ; il bleuit quand il y a plus de 16% d’alun.
- Il aide à la bruniture en ternissant de 1 à 2 tons, le noir; il renforce donc l’intensité de la nuance, surtout quand il y a beaucoup d’alun.
- Sur les laines mordancées à l’alun et au tartre, le calcaire ternit, bleuit, renforce.
- Si la proportion de tartre est élevée, ce tartre neutralise l’action bleuissante du calcaire ; celui-ci, alors renforce le ton, et bleuit peu ou pas s’il y a 16 % de tartre.
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- BLEU DE SUÈDE
- POUR COTONS.
- Cette couleur est un bleu spécial pour coton qui peut teindre le coton sans mordançage préalable, dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs, du reste, mais dont la fabrication s’est perfectionnée et l’emploi généralisé.
- Nous avons déjà montré un échantillon d’impression par ce bleu (1). Nous en donnons un, aujourd’hui, obtenu par teinture.
- Nous rappelons que la teinture s’opère ainsi :
- (1) Voir Moniteur de la Teinture, année 1874, page 163, qui contient les recettes pour l’impression de cette couleur.
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- 5 P e 2 s G 2 H* d d 5» W 4 g. Pi 1 4 2 H d d w
- PôUt 10 Mlog. de coton :
- Sel de soude..................500 gr.
- Alun . ...................... 500 gr.
- Bleu, quantité variable selon la nuance à'ob-tenir.
- On chauffe le bain à 60 degrés, on donne quelques tours, on lève le coton, qui doit seulement avoir une teinte gris-bleu, puis on ajoute au bain :
- Alun .... 1 kil. à 1 kil. 500
- On donne quelques tours, on tord et on sèche à chaud.
- Le coton prend, dans ce dernier bain, une teinte bleue bien développée.
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- L/’ÉPAILLAGE CHIMIQUE.
- Combinaison de machines connues fomant ensemble un système complet à répaillage de la laine,
- Par M. CHAUDET.
- Jusqu’ici, lorsqu’on a voulu épailler de la laine, dit M. Chaudet, on lui a fait subir une suite d’opérations comme suit :
- 1° Immersion dans un bain acidulé;
- 2° Essorage de la laine quand elle est supposée suffisamment imprégnée du liquide acide -,
- 3° Séchage dans un séchoir à air chaud ;
- 4° Epaillage. — Cette dernière opération se fait dans une chambre chauffée à une température convenable pour que l’acide non volatilisé puisse exercer son action sur les matières végétales en les désagrégeant.
- L’inventeur ne veut rien changer à ces divers traitements de la laine. Il veut seulement faciliter ces opérations successives et leur donner une continuité automatique de travail.
- Voici le système qu’il revendique :
- Acidulation de la laine. — Dans une laveuse automatique, système Chaudet, on met une eau convenablement acidulée. Dans le bain on place de la laine à.traiter. Cette matière se trouve convenablement remuée dans le liquide et transportée par une série de fourches, sytème Chaudet et finalement déposée sur un tablier sans fin où elle passe entre des rouleaux presseurs.
- C’est en un mot l’application, au traitement de
- la laine par un acide, de la laveuse automatique système Chaudet.
- Essorage. — On place dans une essoreuse mécanique la laine qui sort de la laveuse et qui déjà a eu un commencement d’essorage par la grande pression des rouleaux de sortie. Cette essoreuse peut être d’un système quelconque, soit qu’elle soit à force centrifuge ou autre.
- Jusqu’ici, comme on le voit, le traitement est tout mécanique et se suit presque entièrement d’une façon automatique.
- Séchage et épaillage. — L’inventeur se sert d’un système de deux chambres absolument pareilles. Dans ces chambres se trouve disposé un système de chauffage à la vapeur ou tout autre, mais enfin un système qui puisse porter l’air qui doit traverser ces chambres :
- 1° A une température suffisante pour sécher la laine; ir
- 2° A une température convenable pour épailler.
- Une hélice renversée, c’est-à-dire aspirante du système Chaudet, sert à aspirer l’air chaud au tra-vers des couches de laine et à les sécher rapidement. Cette hélice a ceci de différent avec celle brevetée par l’inventeur que sa vitesse peut être variable.
- Les deux chambres peuvent à volonté être ou n’être pas en communication avec l’aspiration de l’hélice.
- Lorsque la laine sort de l’essorage, il suffit de la disposer dans l’une de ces chambres, faire arriver de l’air chaud, et mettre la chambre en travail en communication avec l’hélice.
- Puis, lorsque la laine est suffisamment sèche, on ferme la communication avec l’hélice et on chauffe à une température convenable pour amener l’épail-lage.
- Pendant que la première chambre est en marche, on procède de même avec la seconde, l’ensemble de ces deux chambres donne un travail continu.
- Pour que l’hélice puisse avoir des vitesses variables, l’inventeur la commande par un plateau de friction agissant sur le galet moteur de l’hélice.
- On comprend dès lors qu’il suffît de rapprocher ce galet du centre du plateau pou r diminuer la vitesse et, au contraire, on l’au gmente en faisant frotter le'galet près de l’extrémité des rayons.
- On voit que dans l’ensemble de ce travail, l’inventeur emploie des machines connues. Aussi, ce qu’il revendique, c’est l’emploi nouveau de ces machines et l’ensemble de ce système automatique d’épaillage.
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- ET DE l’impression DES TISSUS
- Il y a cependant dans ces diverses machines des modifications à introduire et des précautions à prendre.
- Ainsi, dans la laveuse, à cause de l’acide que contient le bain, si les bacs sont en bois, il faut qué ce bois soit imprégné de paraffine ou mélangé avec de la gutta-percha.
- Si les bacs sont en métal, il faut qu’ils soient doublés par des feuilles de plomb assemblées par des soudures autogènes ou couverts d’un enduit en caoutchouc. Les courroies en cuivre ou guides des tabliers doivent être paraffinés.
- Enfin dans le bain, l’inventeur préfère, pour aci-duler, l’acide chlorhydrique de 1° à 5° Baumé, pour la raison que l’acide chlorhydrique liquide ou dilué s’évapore à peu près comme l’eau ; après le séchage la laine n’en retient que des traces incapables de la détériorer. Les matières végétales, au contraire, en conservent à l’état de combinaison une assez grande quantité pour être transformées par la chaleur en dextrine, sucre et finalement en charbon constituant l’épaillage proprement dit.
- (Le Jacquard).
- MOYEN
- de recouvrer l’indigo, la cochenille, la garance et autres matières colorantes, de la laine ou des tissus de laine qui les contiennent,
- Par MM. SANCEAU et Melleville.
- La laine ou les tissus de laine contenant de l’indigo, de la cochenille, de la garance, ou d’autres matières colorantes sont mis dans un digesteur capable de résister à une haute pression et exposés à l’action de la vapeur à très-haute pression, jusqu’à ce que le tout soit entièrement dissous.
- Il faut environ six heures pour 1,000 kilogram-mes avec une pression de 40 à 50 kilogrammes par 3 centimètres carrés.
- Quand la solution est complète, on y ajoute de l’eau et l’on fait bouillir le tout quelques instants pour rendre la masse plus fluide ; puis on écoule le tout à travers un filtre grossier pour retenir les matières étrangères, et à travers un second filtre pour
- retenir l’indigo, la cochenille, la garance ou les autres matières colorantes. Ces couleurs sont lavées avec de l’eau, filtrées de nouveau et séchées.
- On se sert de la solution qui a passé à travers les filtres, soit dans la fabrication du prussiate de potasse, soit dans celle du sulfate d’ammoniaque ou d’engrais artificiels. (Brevet.)
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- NOUVEL EXTRAIT du bois exotique apte aux usages du cachou, du sumac et du tannin, Par M. Dubosc.
- Les essais tenté» jusqu’à ce jour pour remplacer par de nouvelles substances le cachou, le sumac et le tannin ont été généralement infructueux.
- Parmi les végétaux que j’ai expérimentés, celui qui m'a fourni les meilleurs résultats est un arbre du Brésil, connu dans le pays d’origine sous le nom vulgaire de quebracho ; la forme particulière de sa graine, qui ressemble à un petit bouclier, lui a fait donner le nom scientifique de l’aspido-sperme. Les botanistes le rangent dans la famille des apoc-quées.
- Je traite l’aspidosperme par toutes les opérations auxquelles on a l’habitude de soumettre les bois de teinture, savoir : le découpage en copeaux ou la pulvérisation, le lessivage d’après le principe de l’épuisement méthodique, l’évaporation, enfin, la concentration. On conduit cette concentration jusqu’à ce que l’extrait prenne la consistance voulue par l’état liquide, pâteux ou solide, suivant lequel on doit le livrer au commerce.
- Quoi qu’il en soit, l'extrait de quebracho ainsi obtenu révèle à l’analyse une composition qualitative se rapprochant, surtout sous le rapport des principes astringents, de la composition du cachou.
- Les résultats pratiques ont confirmé cette analogie et j’ai constaté que cet extrait de quebracho pouvait être substitué avantageusement au cachou, au sumac et au tannin dans toutes leurs applications, aussi bien en teinture que pour le tannage.
- Avant mes essais, le bois de quebracho n’avait été utilisé au Brésil que pour le chauffage et la construction. Je suis donc le premier qui ai songé à utiliser ce végétal pour en extraire un produit éminemment astringent, et appelé à prendre une place utile dans les industries de la teinture et du tannage. (Brevet.)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- & FAITS DIVERS
- SOCIÉTÉS EN NOM COLLECTIF.
- Dans la séance du 1er décembre, l’Assemblée nationale a décidé que les dispositions de l’article 1er, § 3 de la loi du 29 juin 1872 ne sont pas applicables aux parts d’intérêt dans les sociétés commerciales en nom collectif, et elles ne s’appliquent, dans les sociétés en commandite dont le capital n’est pas divisé par actions, qu’au montant de la commandite.
- Et que la même exception s’applique aux parts d’intérêts de toute nature dites de coopération, formées exclusivement entre les ouvriers ou artisans au moyen de leurs cotisations périodiques.
- ADMISSIONS TEMPORAIRES.
- Une circulaire de M. le ministre de l’agriculture et du commerce, soumet aux chambres de commerce les questions suivantes, relativement au régime des admissions temporaires. en leur demandant, le plus promptement possible, le résultat de leurs délibérations :
- « 1° Le régime des admissions temporaires, tel » qu’il est établi;par l’art. 5 de la loi du 5 juil. 1836, » a-t-il été nuisible ou avantageux au développe-» ment de l’industrie dans votre circonscription?
- » 2° Est-il utile de le modifier,- et, dans le cas » où des modifications seraient'jugées nécessaires, » devraient-elles avoir pour effet d’enlever au gou-» vernement la faculté que lui attribue la loi préci-» tée du 5 juillet 1836.
- » Dans le cas de l’affirmative, quel serait le sys-» tème auquel se rallierait la chambre de com-» merce ? »
- On sait que le régime des admissions temporaires touche de très-près la liberté commerciale ; nous devons espérer que les chambres de commerce seront unanimes à demander de débarrasser ce régime des entraves qui mettent obstacle à sa généralisation.
- LES MARQUES DE FABRIQUE EN ANGLETERRE.
- Le Parlement anglais a voté récemment un acte relatif à l’enregistrement des marques de fabrique en Angleterre. La mise en vigueur de cet acte a été fixée au 1er janvier 1876.
- La nouvelle législation a pour but de régulariser la propriété des marques de fabrique en substituant un enregistrement légal à l’inscription facultative qui avait lieu jusqu’à présent au Stationers-
- Hall. L’acte adopté par le Parlement est divisé entre onze clauses, dont les deux suivantes en forment le fond :
- La première clause se rapporte à l’enregistrement des marques de fabrique et établit qu’un registre renfermant les marques de fabrique telles qu’elles sont définies par le bill, et le nom de leurs propriétaires sera tenu sous le contrôle des commissaires, pour les brevets d’invention (commissionner of patents), et que, à partir et après le 1er juillet 1876 nul ne pourra intenter une action pour contrefaçon d’une marque de fabrique, à moins que cette marque ne soit enregistrée suivant les prescriptions du bill.
- La clause 10 définit ce qui constitue une marque de fabrique; elle est ainsi conçue : « Une marque de fabrique consiste en un ou plusieurs des éléments suivants, savoir le nom d’un individu ou d’une raison sociale imprimé, gravé et tissé d’une manière particulière et distinctive; la signature d’un individu ou d’une raison sociale ; une devise distinctive, une marque, une entête, une étiquette ; à ces éléments on pourra ajouter toutes lettres, tous mots ou figures, ou combinaisons de lettres, de mots ou figures. De même tout mot ou mots spéciaux ou distinctifs ou combinaisons de figures ou de lettres employés avant la mise en vigueur du présent acte, comme marque de fabrique, pourront être enregistrés comme tels, d’après les règles établies par ledit acte. »
- L’article 2 porte que le présent acte pourra être cité comme l’acte d’enregistrement des marques de fabrique en 1875.
- IMPOT DE 5 0/0
- SUR LES TRANSPORTS PAR LES CHEMINS DE FER.
- La circulaire suivante, relative à l’exemption du droit de 5 0/0 sur les marchandises destinées à être exportées, vient d’être adressée par M. le ministre de l’agriculture et du commerce, aux chambres de commerce, pour la porter à la connaissance des intéressés :
- Paris, le 3 novembre 1875.
- Monsieur le Président,
- La loi du 21 mars 1874, qui a établi un impôt de 5 0/0 sur le prix des expéditions effectuées en petite vitesse par les chemins de fer, a exempté de cette taxe :
- 10 Le transport des marchandises en transit d’une frontière à l’autre ;
- 2° Le transport des marchandises expédiées directement à destination d’un pays étranger.
- D’après les dispositions de l’article 2 du décret
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- du 22 mai 1874, qui a déterminé les conditions sous lesquelles les exemptions seraient accordées, les expéditeurs de marchandises transportées directement d’un point quelconque du territoire à un point de la frontière de terre ou à un port d’embarquement, et les expéditeurs de marchandises étrangères affranchies des droits de douanes doivent spécifier dans les déclarations faites aux compagnies de chemins de fer que les envois sont destinés à l’étranger ou aux possessions françaises situées hors d’Europe. Ces marchandises ne peuvent être ensuite remises par les compagnies au consignataire chargé de réaliser l’exportation qu’autant que, par une soumission en double, celui-ci a garanti le droit de 5 0/0 à défaut d’exportation régulièrement justifiée.
- Ainsi, pour les transports de la nature de ceux désignés ci-dessus, l’immunité de la taxe n’est due que si, au lieu de départ, les expéditeurs ont spécifié qu’il s’agit de marchandises destinées à l’exportation.
- Depuis l’application du décret du 22 mai 1874, il arrive fréquemment que des marchandises qui doivent réellement être livrées à l’étranger sont simplement déclarées par les expéditeurs à l’adresse des consignataires domiciliés au point de sortie ou d’embarquement, sans que rien indique leur véritable destination.
- En pareil cas, les compagnies font acquitter, outre le prix de transport, le montant de l’impôt de 5 0/0 qui est légalement exigible et dont elles sont d’ailleurs responsables vis-à-vis du Trésor. Lorsque l’exportation est accomplie, les expéditeurs réclament le remboursement du droit en s’appuyant sur ce que les marchandises ont été envoyées à l’étranger tout aussitôt après l’arrivée chez les consignataires. Mais par cela même qu’il n’y a pas eu déclaration préalable d’exportation [directe dans les conditions réglementaires, l’administration des contributions indirectes se croit fondée à n’accueillir aucune réclamation de ce genre.
- Pour éviter ces difficultés à l’avenir, j’ai pensé, d’accord avec M. le ministre des finances, qu’il importait de rappeler aux négociants exportateurs que pour n’avoir pas à acquitter la taxe de 5 0/0 sur le prix de transport des marchandises qui doivent sortir du territoire français, ils sont tenus de spécifier « au point de départ même », qu’elles sont destinées à l’exportation.
- Je vous prie, monsieur le président, de vouloir bien, après avoir communiqué ces informations à vos collègues, les faire parvenir aux négociants de votre circonscription.
- Recevez, etc.
- Signé : C. de Meaux.
- DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES A L'EXPOSITION DU PALAIS DE L’INDUSTRIE.
- Le mandi 16 novembre a eu lieu, à une heure et demie, au Palais de l’Industrie, sous la présidence de M. le vice-amiral Fourichon, la distribution des récompenses décernées par le jury aux exposants. M. Ozenne, secrétaire général du ministère du commerce; M. Gochery, membre de l’Assemblée nationale, président de la commission supérieure du jury ; M. Nicole, directeur de l’exposition, avaient pris place au bureau à côté de l’amiral Fourichon.
- Voici les prix décernés, intéressant nos industries :
- Quatrième groupe.
- Vêtements. — Tapis. — Tissus et accessoires.
- Président : M. Vulfran-Mollet #, président de la Chambre de commerce d’Amiens.
- QUATORZIÈME SECTION.
- Tissus de laine. — Filés de laine et de coton. — Impressions sur étoffes. — Teintures. — Apprêts. — Epaillage. — Tricots. — Fils peignés. — Fils à coudre. — Tapisserie à la main et au métier. — Tapis de fabrique française et étrangère. — Conservation des tissus.
- Composition du jury : MM. Charles Daunet #, président. — Henri Loyer, rapporteur. — Théophile Grison, membre.
- Hors concours, comme membres du jury : MM. Vulfran-Mollet. — Th. Grison.
- Diplôme d’honneur : M. Valmez, tapisseries à la main dites d’Aubusson, de Neuilly ou de Paris.
- Médailles d’or : MM. Chiffray, à Maromme, impressions. — Ponche, à Amiens, fils peignés. — L. Berchoud et Guerreau, tapisseries de Belle-ville.
- Médailles d’argent : MM. Frezon père, à Amiens, époutillage chimique. — Delamarre de Bouteville, à Rouen, apprêts. — Tholozan et Cie, à Nîmes, tricots en tous genres. — Abel Trinocq, à Paris, peintures sur toile, à la main.
- Médailles de bronze : MM. Binder, Jalla jeune et Richard père, à Lyon, tissus-éponges.
- QUINZIÈME SECTION.
- Dentelles, tulles, crêpes, blondes. — Foulards. — Soieries. — Soies grèges ouvrées ou teintes. — Ornements d’église, chasublerie.
- Compositon du jury : MM. Dabonneau *, président. — J.-B. Henry, rapporteur. — Th. Dubus, Leprévost, membres.
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- Hors concours, comme membres du jury : MM. Dabonneau. — Th. Dubus.
- Diplômes d’honneur : MM. Brosset, Heckel et Cie, à Lyon, satins unis. — Poncet père et fils, à Lyon, soieries unies en noir et en couleur. — Tapissier fils et Debry, à Lyon, soieries unies en noir. — Louis Soubeyran, à Saint-Jean-du-Gard, soies grèges et ouvrées. — Ducros et Robert, à Nîmes, châles. — Balley, à Douai, guipures mécaniques. — Boyriven frères, à Lyon et à Paris, tissus et passementeries pour voitures.
- Médailles d’or ; MM. Thomas frères, à Avignon, soies grèges et ouvrées. — A. Rosset, à Lyon, soieries. — F. Thomas, auprès d’Uzès (Gard), soies grèges et ouvrées. — S. Graissot et Cie, tissus de soie de fantaisie. — Ve Thuiller et Bonne-fond, à Darnetal, impressions et teintures. — Val-delièvre et Lebas, à Saint-Pierre-les-Calais, dentelles mécaniques. — Smith (Georges), à Londres, guipures d’Irlande.
- Médaille d’argent : MM. A. Bellaton et Cie, à Lyon, soieries. — Doux et Cie, à Lyon, satins. — Villard et Cie, à Lyon, velours. — Mlle Dugrenot, dentelle à la main. — Lecomte-Maillard, lingerie brodée. — Besson, tissus pour voitures.
- Huitième groupe.
- Mécanique générale.
- Médailles d’argent : Roser, chaudières à vapeur verticales. — Piet, Bellan et Cie, machines à laver. — Decoudun et Cie, machines à lessiver et machines à apprêter.
- Médailles de bronze : Legrand, essoreuse mécanique. — Philippe et Pinet, machines à bobiner.
- TITRAGE DES SOIES.
- Le congrès de Bruxelles avait défini les titres de la soie par le nombre de décigrammes contenus dans un kilomètre. Le congrès de Turin, pour conserver dans la définition une des unités du système métrique, a substitué à cette définition la suivante :
- « Le titré de là soie sera le poids en grammes de 10,000 mètres de longueur. »
- C’est absolument la même chose, rien n’étant changé dans le mode de titrage. L’industriel restera libre de voir dans ce titre ainsi défini tout ce qu’il renferme, c’est-à-dire :
- Des demi-décigrammes au demi-kilomètre ;
- Des décigrammes au kilomètre ;
- Ou des grammes au myriamètré.
- La question du dévidoir n’a pas été abordée ; on la considère comme vidée par le congrès de Bruxelles.
- Le congrès s’est aussi occupé du conditionnement, et, sur ce point, ses décisions ont plus d’importance. ,
- Les divergences qui se remarquent entre les conditions françaises et étrangères tenant surtout à la différence des températures choisies pour le conditionnement, ces écarts doivent tendre à disparaître à mesure que l’on se rapprochera partout d’un degré de chaleur uniforme. Celui auquel le congrès s’est arrêté, 120 degrés centigrades, joint à cet avantage celui de ne pas altérer la soie éprouvée, ce qui a bien son prix.
- L’application du numérotage métrique aux fils retors et aux fils, soit blanchis, soit teints, a été adoptée après une discussion très-sérieuse. Le numéro de ces filés s’entendra désormais du nombre de kilomètres au kilogramme, ou plus simplement du nombre de mètres au gramme.
- L’EXPOSITION de la société INDUSTRIELLE DE MULHOUSE.
- La Société industrielle de Mulhouse célébrera au commencement du mois de mai de l’année prochaine, le cinquantième anniversaire de sa fondation. Ce ne seront pas seulement ses membres qui prendront part à cette fête, mais encore toute la population du Haut-Rhin, car c’est à l’action bienfaisante de cette société, dans ces cinquante années, que nous devons de voir l’industrie dans des conditions si prospères qu’elle répand, en dépit de toutes les crises, le bien-être et la richesse sur tous ceux qui lui consacrent leur persévérante activité. Afin que cette solennité puisse fournir l’occasion, non-seulement aux membres de cette société, mais encore au public en général, de constater les grands progrès accomplis dans notre industrie dans l’espace d’un demi-siècle, la Société a décidé d’organiser une exposition des produits manufacturiers du pays.
- Quoique l’exposition ne soit réservée qu’aux articles alsaciens fabriqués par les membres de la Société industrielle, la commission pourra admettre, cependant, des produits non,originaires de notre province, à condition toutefois qu’ils proviennent de manufactures voisines, qui font en quelque sorte partie du rayon industriel de Mulhouse. L’exposition admettra aussi les ouvrages d’art qui pourraient orner son local, dans le cas même où les exposants ne seraient pas membres de la Société industrielle.
- Les Gérants : F. Gouillon & P. BLONDEAU.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes)
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 19° Vol., K» U. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Décembre 1875.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les industries textiles en Angleterre. — Notice sur l’alizarine artificielle par M. F. DUPREY. Laque dorée. — Marrons par les anilines (échantillon.) —Imperméabilisation des tissus de toutes natures.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Extraction de produits utilisables de matières grasses contenant des substances colorantes, par MM. Thom et STENHOUSE.—Fabrication du chlorure de chaux liquide, par M. Deacon. — Nouvelle cuve d’indigo aux stannites solubles, etc., par MM. DESCAT frères, et J. SELOSSE. — Nouveau mode de fabrication de la garancine, par M. Avon.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS : Incendies.
- CHRONIQUE
- Voici une année terminée, et dont nous aurons prochainement à faire le bilan; on peut déjà estimer qu’elle occupera une place honorable dans les archives commerciales et industrielles ; tout au moins, pour ce qui concerne la spécialité des tissus et des couleurs.
- Peut-être moins généralement prospère au point de vue de l’Industrie prise dans son ensemble, que l’année précédente, elle accuse pour nos affaires spéciales plutôt une augmentation; nous aurons incessamment, du reste, des documents officiels à cet égard, et nous pourrons mieux évaluer son importance réelle.
- En ce moment, les affaires sont calmes, mais cette situation toute naturelle est prévue; elle tient à quelques motifs particuliers, mais surtout à des causes normales, pour ainsi dire, et qui se représentent toujours à cette époque de l’année.
- Parmi les motifs passagers de cette stagnation, il faut citer en première ligne les préoccupations politiques dont nous avons dit quelques mots dans notre précédente chronique; toutefois, nous ne leur accordons qu’une importance secondaire, et nous pensons que, familiers déjà avec l’exercice de nos droits de citoyens, nous les accomplissons simplement, naturellement, et qu’ils ne nous passionnent pas assez (dans le sens mauvais du mot) pour nous faire négliger nos affaires et nos intérêts particuliers, au point que l’Industrie en souffre sérieusement. Par là nous ne voulons pas dire que les luttes électorales soient sans
- influence sur la marche des affaires, mais nous pensons qu’il ne faut pas en exagérer l’importance.
- Les causes périodiques et inévitables du calme des affaires, à cette époque de l’année, sont le moment de répit que l’on s’accorde après une production quelquefois forcée, pour les articles d’étrennes, les vacances que l’on prend pendant cette semaine de fêtes, les inventaires de fin d’année, les préoccupations d’échéances toujours très-lourdes à ce moment, puis enfin, et avant tout, ce moment même, qui se trouve placé entre deux saisons, entre deux périodes de production.
- Nous ne nous attacherons donc pas à décrire la situation particulière des principaux centres industriels, ni la physionomie des marchés de nos produits ou des matières premières ; tout cela est sans intérêt pour le moment, et il suffit de dire qu’il y a du ralentissement partout, pour que cette situation soit définie.
- Les principaux dépositaires et marchands de tissus en gros de Paris vont commencer leur campagne d’été; leurs échantillons sont prêts; les marchandises comblent déjà leurs magasins ou leur arrivent en quantités, et les voyageurs se disposent à partir pour ce qu’ils appellent leur grande tournée.
- Parmi tous ces tissus, nous n’avons rien remarqué de particulièrement nouveau, soit comme teintes, soit comme disposition ; nous dirons quelques mots, néanmoins, des genres qui se vendent le plus couramment.
- Plusieurs fois, à cette place, pendant cette année, nous avons déploré la fréquence des incendies dans les filatures, tissages ou teintureries; nous avons le regret d’enregistrer encore plu-
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- 280 LE MONITEUR DE
- LA TEINTURE
- sieurs sinistres de ce genre. Nous souhaitons vivement qu’avec l’année nous voyions clore cette pénible liste, ou tant ou moins qu’elle se réduise à quelques faits, toujours inévitables mais n’ayant pas ce caractère de généralité qu’ils paraissent prendre depuis quelque temps.
- F. GOUILLON.
- LES INDUSTRIES TEXTILES
- EN ANGLETERRE.
- Le journal le Times vient de publier, sur les manufactures textiles en Angleterre, un fort important travail auquel nous faisons les emprunts suivants :
- « Les inspecteurs des manufactures ont préparé, avec un grand soin, un rapport qui établit le nombre tant des manufactures de textiles- existant en Angleterre que des ouvriers qu’elles emploient. Ce document fait aussi ressortir les progrès continus de cette fabrique ; il démontre que la puissance productive s’y développe incessamment, grâce à l’emploi des machines et des procédés mécaniques qui remplacent le travail manuel, de plus en plus rare dans les districts manufacturiers.
- » Le nombre des fabriques de colon, qui était de 1,932 en 1850, de 2,887 en 1861 et de 2,483 en 1871, se trouve être de 2,665 en 1875. Celui des fabriques de laines, qui n’était que de 1,497 en 1850, était devenu de 1,949 en 1871, mais il est tombé à 4,925 en 1875. Les manufactures d‘étofles mélangées étaient représentées, en 1850, par 501 établissements et par 630 en 1871 ; on en compte aujourd’hui 692 Qu’on ajoute à cette énumération les fabriques de lin, au nombre de 620 en 1875 et celles de soie, au nombre de 818, on arrive, pour les cinq grandes classes de textiles, aux totaux suivants : 4,600 élablissemenls en 4850, 6,308 en 1861, 6,350 en 1871 et 6,710 en 1875.
- » Le nombre de broches employées dans ces fabriques était de 25,638,716 en 1850, de 36,450,028 en 1861, 41,831,782 en 1874 et 45,791,971 en 1875. Dans les manufactures de laine, ces deux mêmes chiffres sont respectivement del,595,278 et de 3,266,703, et pour les tissus mélangés de 875,830 et de 2,182,792 Pour le lin, il y a également augmentation : 965,031 broches en 1850 et 1,712,001 en 1875- mais pour les soies il y a eu
- décroissance : 1,225,560 broches en 1850, 1,338,344 en 1861, 940,143 en 1871 et 1,414,703 en 1875.
- » La statistique des métiers à tisser à vapeur, Polder Looms^ employés en 1875 est la suivante : fabriques de coton, 463,1 18; fabriques de laine, etc., 58,527; fabriques de tissus mélangés, 81,747; fabriques de lin, 51,601; fabriques de soie, 10,002, soit un total de 654,995 métiers, tandis qu’on en comptait seulement 301,445 en 1850. Ces chiffres montrent que toute cette industrie produit beaucoup plus qu’en 1850. Les manufactures de coton comptaient alors en moyenne 10,857 broches par manufacture, et elles en comptent aujourd’hui 14,130. De même pour les manufactures de laine, 1,065 broches par manufacture en 1850 et 1,696 en 1875; pour les tissus mélangés, 1,748 et 3,154; pour les fabriques de lin, 2,455 et 2,760 broches. Il y avait en moyenne 129 métiers à tisser par fabrique de coton en 1850, et il y en a aujourd’hui 174 : 16 pour chaque manufacture de laine, à la première de ces dates et 30 à la seconde ; 65 métiers et 148 par fabrique d’étoffes mélangées ; 15 et 82 par fabrique de lin.
- » Jusqu’à un certain point, ceci est résulté des dimensions plus grandes des établissements industriels-, mais le fait reconnaît pour principale cause la nécessité, vu l’énorme développement du commerce, de recourir davantage au travail automatique des machines et de moins dépendre du travail manuel Le nombre des ouvriers tisseurs attachés aux métiers à vapeur, dans les cinq grandes classes de la fabrication textile, qui était do 230,563 en 1861, ne s’élève qu’à 285,649 en 1875, et l’on a une prouve de l’immense puissance de la machine dans ce fait qu’une seule personnesuffit à la surveillance d’un accroissement de travail aussi considérable. I.a proportion des ouvriers aux métiers atteste l’accroissement que voici: fabrique de coton, il y avait 1 3/4 métier par tisseur en 4861, et 2 5/6 en 1875, fabrique de laine, etc. : 1 1/4 et 1 1/8 à chacune de ces dates respectives ; fabriques de tissus mélangés, 1 1/2 et 2 respectivement; fabrique de lin, etc., 1 1/3 et 1 1/2. M. l’inspecteur Redgrave fait remarquer à ce propos que la comparaison est peut-être plus frappante dans la fabrique du coton que dans toute autre classe des industries textiles, le nombre des métiers s’étant élevé de 399,992 qu’il était, en 1861, à 463,118en 1875, tandis que le nombre des tisseurs dirigeant ces métiers était tombé del66,209 à 163,632. "
- » On est sans données qui permettent d’établi
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- d’une façon aussi exacte ce qui s’est passé par rapport aux machines à filer-, mais il est possible d’arriver à une certaine approximation en comparant le nombre de broches, employées à la seule filature dans le Lancashire, avec le nombre des personnes attachées à ces broches, aux deux époques de 1850 et de 1875. Dans le Lancashire, on comptait, en 1850, 517 filatures de coton contenant 6,110,074 broches et employant 56,012 personnes; ce qui donne 1-10 broches pour chaque personne. En 1875, on y trouve 767 filatures, 16,415,071 broches et 100,178 personnes, soit 163 broches par personne. Quant au nombre de personnes employées par ces cinq grandes catégories de fabrication, voici comment il se décompose :
- » 10 Enfants entre huit et treize ans : 66,900 pour la fabrique du coton -, 8,588 pour celle de la laine ; 39,828 pour les tissus mélangés-, 12,678 pour la fabrique du lin ; 6,871 pour celle de la soie; total 124,865.
- » 2° Garçons entre treize et dix-huit ans: 38,577, fabrique de coton; 13,972, fabrique de laine-, 11,259, tissus mélangés-, 15,195, fabrique de lin; 2,381, fabrique de soie ; total, 81,361.
- » 3° Femmes do treize ans ou au-dessus : 258,667, fabrique de coton-, 66,324, fabrique de la laine ; 69,388, tissus mélangés; 112,570, fabrique de lin ; 27,841, fabrique de la soie; total : 534,790.
- » 4° Hommes de dix huit ans et au-dessus : 115,391, fabrique de coton ; 49,169, fabrique de la laine-, 31,602, tissus mélangés; 31,344, fabrique de lin ; 8,466 fabrique de la soie ; total : 235,892. » Compare-t-on maintenant ces chiffres avec ceux de 1859, on trouve que la grande augmentation des bras employés s’est manifestée dans les doux catégories dont la main-d’œuvre est la moins chère, c’est-à-dire les garçons au-dessous de treize ans et les jeunes filles de treize ans et au-dessus. Le nombre des garçons entre treize et dix-huit ans n’offre qu’un accroissement peu sensible ; mais celui des hommes de dix-huit ans et au-dessus a augmenté de 50 0/0, tandis que le nombre des enfants au-dessous de treize ans a triplé et que celui de la catégorie la plus importante, c’est-à-dire celle dos filles âgées de treize ans et au-dessus, qui à elle seule constitue plus de la moitié du chiffre total des personnes employées, a cru de plus de 60 0/0, soit environ des deux tiers.
- » En 1850, dans la fabrique du coton, le nombre des enfants au-dessous de treize ans ne représentait que 6.4 0/0 du chiffre total des ouvriers; aujour
- d’hui, il en représente les 14 centièmes. Dans la fabrique de la laine, cos proportions sont de 8.5 0/0 en 1850 et de 6 0/0 en 1875, bien qu’il y ait eu augmentation du chiffre absolu. Mais elles se trouvent être respectivement de 12.7 0/0 et de 20 0/0 dans les fabriques de tissus mélangés, et de 2.3 0/0 et de 7 0/0 pour la fabrique du lin. Les jeunes garçons entre treize et dix-huit ans sont partout en diminution par rapport au nombre total des ouvriers : 10.3 0/0 en 1850, et 8 0/0 en 1875 pour la fabrique du coton ; 14.1 0/0 et 40 0/0 pour celle de la laine; 8.1 0/0 et 8 0/0 pour les tissus mélangés ; 11.1 0/0 et 9 0/0 pour la fabrique du lin.
- » Les filles de treize ans et au-dessous présentent dans la fabrique de la laine une proportion de 38.7 0/0 en 1850 et une proportion de 48 0/0 en 1875; dans celle du coton, une diminution légère : 55.9 0/0 à la première de ces dates et 54 0/0 seulement à la seconde, quoique leur chiffre absolu ait fortement augmenté. Dans les fabriques de tissus mélangés, il y a eu chute de 58.6 0/0 à 49, et dans la fabrique du lin de 69.6 0/0 à 66, malgré l’accroissement des chiffres absolus. Quant aux hommes de dix-huit ans et au-dessus, on constate une diminution de 27.4 0/0 à 24 pour la fabrique de coton, et de 38.7 0/0 à 36 pour celle de la laine. Par contre, il y a eu accroissement de 20.6 0/0 à 23 en ce qui concerne la fabrique des tissus mélangés et de 17 0/0 à 18 dans la fabrique de lin.
- » Dans son introduction, M. Bedgrave, parlant en sa qualité d’inspecteur des manufactures, voit dans ces chiffres une justification des lois qui ont été récemment rendues sur le travail industriel des enfants.“Il en tire en outre la conclusion qu’il est nécessaire de ne traiter législativement qu’avec le plus. grand soin et la plus grande prudence ces questions qui touchent à tant d’intérêts et au bien-être des classes aussi nombreuses.
- NOTICE
- SUR L'ALIZARINE ARTIFICIELLE
- Par M. F. DUPREY.
- « De toutes les substances qui servent en teinture, aucune ne mérite autant de fixer notre attention que la garance, qui est devenue d’un emploi si général qu’elle forme la base de presque toutes nos teintures, » écrivait, en 1828, M. D, Kœchlin-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Schouch, le doyen des industriels de l’Alsace. Encore aujourd’hui ces paroles sont exactes-, aussi, de tous les produits employés en teinture, aucun n’a été l’objet de travaux plus nombreux et de recherches plus persévérantes que l'alizarine ou matière colorante de la garance.
- Il suffira de rappeler les noms de D. Kœchlin, de Schunck, deRochleder, deKuhlmann, de Chevreul, de Decaisne, de Robiquet et de Colin, qui, en 1826, découvrirent l’alizarine pure, de Persoz, de Dubus, de Wolf et Strecker, de Kopp, qui le premier indiqua le procédé pratique permettant d’isoler la purpurine de l’alizarine, et bien d’autres encore dont les travaux s’appliquèrent exclusivement à la garance et aux pigments qui y sont contenus.
- Par une sorte de pressentiment scientifique, tous, les chimistes s’accordaient à croire que l’on devait arriver, sinon par une synthèse complète, du moins par une suite de combinaisons successives, à créer artificiellement cette matière colorante qui occupait ainsi l’attention de la plupart des savants.
- Une série de considérations (dans lesquelles des formules plus ou moins exactes tenaient, il est vrai, une place plus prépondérante qu’il n’aurait fallu) avaient amené.à croire que c’était dans la série naphtalique qu’il fallait classer les matières colorantes de la garance.
- Laurent, s’appuyant sur la transformation de l’alizarine en acide phtalique et en acide oxalique par les agents oxydants et sur les apparences de matière colorante que montrait son acide chloroxy-naphtalique, avg.it induit tout le monde a croire que l’on résoudrait le problème en arrivant à l’acide oxynaphtalique C’0 H 04 qui, d’après lui,‘n’aurait été autre que l’alizarine.
- Cette formule a été adoptée pendant longtemps au détriment de celle de Schunck qui avait proposé CVH8O', ce qui prouve combien le produit avec lequel il avait opéré était pur, puisque sans aucune idée théorique, il était arrivé à la véritable expression par la seule évaluation de son analyse immédiate.
- Toutes les recherches dirigées dans l’espoir de produire l’alizarine artificielle avec la naphtaline restèrent donc infructueuses.
- Des matières colorantes nombreuses furent trouvées, dont les plus remarquables sont celles de MM. Troost, Schützenberger et Willm, Scheurer-Kestner et P. Richard, Roussin, dont la naphtaza-rine obtenue par réduction de la binitronaphtaline a, par ses allures générales, donné lieu de penser
- un moment que le problème touchait à sa solution. Enfin, MM. Schützenberger et Lauth arrivèrent à remplacer le chlore par l’hydrogène dans l’acide oxynaphtalique ne ressemblait en rien à l’alizarine.
- La question en était arrivée à ce point, lorsque MM. Graebe et Liebermann, guidés par les belles recherches du premier sur les quinones, qui l’avaient amené à regarder l’acide chloroxynaphta lique comme un quinone, eurent l’idée de considérer aussi l’alizarine comme appartenant à cet ordre de produits.
- Pour avoir la preuve expérimentale de cette supposition, ils durent chercher quelle était la constitution du carbure d’hydrogène qui était la base de l’alizarine.
- Appliquant avec bonheur la méthode de Baeyer de réduction par le zinc des composés aromatiques, ils obtinrent, à leur grande surprise, un carbure qui n’était autre que l’anthracène-, et la netteté de la réduction fut si grande qu’ils ne produisirent que de l'antracène complètement pur dans cette mémorable expérience.
- Partant de là, ils appliquèrent à l’alizarine la formule C"HSO4 déjà indiquée par Schunck et Robiquet et proposée nouvellement par Bollez et Rosa, et la considérèrent comme un bioxyanthraquinone.
- De là à l’idée de reconstituer l’alizarine avec le radical anthracene, reconnu véritable générateur, il n’y avait qu’un pas.
- MM. Graebe et Liebermann eurent bientôt réalisé cette découverte, et, le 14 décembre 1868, ils brevetèrent en France l’obtention artificielle de l’alizarine.
- Leur brevet indique d’abord la transformation de l’anthracène en anthraquinone au moyen du bichromate de potasse et de l’acide acétique ou sulfurique. Cet anthraquinone est converti en bibro-manthra-quinone, lequel enfin est chauffé en vases clos de 180° à 260° avec une solution de potasse ou de soude, afin de substituer aux deux molécules de brome deux molécules d'hydroxyle. dette réaction donne ainsi naissance à l’alizarine :
- C"H®Br2O‘+2(KOH) = CHHO2{H0+2KBr .
- Ils indiquèrent en outre que, dans cette préparation le brome pouvait être remplacé par le chlore.
- Une autre modification consistait à traiter immédiatement l’anthracène par un excès de brome pour obtenir le tétabromure de bibromanthacène.
- Cette combinaison, chauffée avec une lessive al-
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- coolique de potasse, se convertit en tétrabroman-thracène, que l’on pouvait amener à l’état de bi-bromanthraquinone par l’action de l’acide azotique étendu d’eau.
- Ce brevet, bien que n’étant pas entièrement industriel par suite des difficultés qu’implique l’action du brome, réalisait pourtant complètement la préparation artificielle de l'alizarine, et nous ne pouvons ici, tout en rendant hommage à la découverte des deux chimistes allemands, nous empêcher de jeter un regard de regret sur la manière déplorable dont les chimistes français ont été amenés à se désintéresser des questions des couleurs artificielles, nées pourtant en France (par les découvertes de Verguin, de Depouilly, de Pelouze, de Girard et Delaire, de.Lauth et Bardy, et tant d’autres) et expatriées de leur pays véritable au profit de l’Allemagne et de l'Angleterre par les manœuvres de ceux qui ont voulu monopoliser cette industrie.
- On ne tarda pas cependant à arriver à substituer au brome des agents plus faciles à manier et d’un prix moins élevé.
- Brauner et Gutzkow, dans un brevet très-vague pris le 29 mai 1869, indiquèrent l’action de l’acide sulfurique sur l’anthraquinone en faisant suivre ce traitement d’une réaction par de l’azotate de bioxyde de mercure, dont on est encore à se demander le but.
- Le 23 juillet 1869, Graebe, Liebermann et Caro brevetèrent- l’action de l’acide sulfurique concentré à haute température sur l’anthraquinone afin de le transformer en acide bisulfoanthraquinonique, qui remplaçait dans le brevet principal le bibro-manthaquinone et qui, traité comme lui par la potasse caustique, formait l’alizarine.
- La méthode générale était par là bien nettement exposée, et depuis on n’en a pas proposé d’autre.
- Les inventeurs indiquaient en outre l’action directe de l’acide sulfurique sur l’anthracène pour le transformer en acide bisulfoanthracénique. Une oxydation ultérieure par le manganèse ou le permanganate le convertirait en acide busulfoanthra-quinonique qui, traité par la potasse, fournit l’alizarine. Cette méthode, bien que donnant des résultats, n’a pas été, que nous sachions, employée dans l’industrie, les difficultés de l’oxydation de l’acide bisulfoanthracénique étant considérables et ne donnant pas les résultats théoriques.
- C’est donc par l’anthraquinone, traité par l’acide sulfurique concentré, que la plus grande quantité
- de l’alizarine artificielle est actuellement fabriquée.
- Cette industrie, née il y a cinq ans, a déjà donné des résultats considérables et a pris immédiatement une place très-large dans la consommation.
- Huit usines, dont deux très-importantes, fonctionnent en Allemagne, une en Angleterre et une en France. La quantité produite actuellement peut s’évaluer à 4,600 kil. par jour, dont l’Allemagne fournirait les 2/3, l’Angleterre 1,000 kil. et la France 800 kil.
- Si l’on se demande quelle influence cette nouvelle industrie peut avoir sur celle de la garance, on peut déjà certifier que la couleur végétale a été atteinte dans quelques-uns de ses débouchés. Ainsi, les extraits de garance, sauf quelques cas spéciaux, ont presque complètement disparu devant l’alizarine artificielle.
- Une des fabrications qui employaient le plus de fleur de garance et de garancine, celle du rouge d’Andrinople, ne se sert plus que de l’alizarine, y trouvant de nombreux avantages, aussi bien comme solidité et éclat de sa nuance que comme simplification dans les manipulations.
- Quant à croire que la garance doive complètement disparaître, ce qui serait un véritable malheur pour le Comtat-Venaissin, nous ne pourrions prévoir ce résultat que dans un avenir encore lointain; cela dépendra surtout du prix auquel pourra descendre la matière première : l’anthracène.
- L’Angleterre a jusqu’à présent eu le monopole de cette production ;. heureusement des efforts considérables sont actuellement faits en France pour utiliser les richesses que l’on a jusqu’à présent laissé perdre.
- Très peu d’usines en effet distillaient les goudrons, que l’on vendait à vil prix pour la fabrication des agglomérés. L’élan imprimé à cette industrie en Angleterre commence à se produire en France, et déjà l’on peut acheter des anthracènes français-.
- Dans peu de temps nous avons tout lieu de penser que cette industrie deviendra générale et que nous verrons Lyon et le Midi distiller les goudrons aussi bien que Paris et le Nord.
- Cette industrie est d’ailleurs assez rémunératrice pour tenter l’initiative des directeurs d’usines à gaz.
- Voici un aperçu des produits que l’on obtient dans cette opération :
- Le goudron, par sa distillation, fournit une valeur double de ce qu’il représente à l’état brut.
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- 1,000 kil. de goudrons bien desséchés produisent:
- Eaux ammoniacales (pour mémoire), 100 à 114 lit. Essence de Napthe 20 à 40 kil.
- Huiles légères à benzol et tuluol, 70 à 80 — Huiles lourdes phéniquées, 320 à 350 —
- Graisse verte à 10 0/0 d’anthracène, 100 à 110 — Brai sec, 430 —
- La valeur commerciale de ces produits peut s’établir ainsi : Nous calculerons d’abord le goudron à fr. 7, bien que son prix moyen ne dépasse pas fr. 6.25 sur les places de Paris et de Lyon.
- 1,000 kil. de goudron à fr : 7, fr. 70.
- Eaux ammoniacales (pour mémoire).
- Essence de naphte, 20 à 20 f. 50 f. 10 »
- Huiles légères, 70 50 35. »
- Huiles lourdes (prix moyen), 320 10 32 »
- Graisse verte 10 0/0, 100 60 60 »
- Brai soc, 450 5 22 50
- Fr. 159 50
- Ces rendements sont ceux donnés par des distillations de goudrons dans des chaudières de 8 à 10,000 kil.; car il est nécessaire d’agir sur de grandes quantités pour arriver à un fractionnement rigoureux des divers produits.
- Cet aperçu suffit pour montrer quel intérêt il y aurait à voir s'installer sur des points nombreux des usines propres à distiller le goudron, au lieu de laisser s’en aller en fumée une quantité encore considérable de matières utiles, dont diverses industries qui vont chercher leurs matières premières en Angleterre pourraient faire un très-large usage.
- Dans cet aperçu, nous avons porté comme rendement moyen du goudron en anthracène une quantité ne dépassant pas 1 %; certaines houilles anglaises, bien distillées, fournissent davantage; mais nous préférons indiquer ce rendement pour ne pas être au-dessus de la réalité. En distillant d’ailleurs le goudron à fond, de façon à sacrifier le brai sec et à le transformer en coke, on peut obtenir jusqu’à 3 % ; seulement, l'anthracène ainsi fabriqué est mélangé avec des quantités telles de chrysène et de pyrène que sa purification devient très-difficile et que les Anglais ont dû renoncer à cette distillation à fond, jusqu’à ce qu’une application du chrysène vienne intéresser les fabricants à sa production en grand.
- Le jour où cette industrie sera établie en France sur une large échelle, et où l’anthracène descendra
- du prix élevé de fr. 10, qu’il a actuellement, à des prix beaucoup moindres, il est certain que l’industrie de l'alizarine artificielle prendra une importance encore plus considérable et que la garance aura alors à soutenir une lutte plus sérieuse que celle qu’elle subit en ce moment.
- Tout porte à croire qu’elle verra de plus en plus ses applications compromises, pour ne garder en teinture qu’une place très-restreinte; et c’est aux distillateurs de goudron plutôt qu’aux fabricants d’alizarine qu’il appartient d’avancer ce résultat.
- L’historique de la découverte de l’alizarine artificielle tracé plus haut est un exemple de plus, que des recherches purement scientifiques font jaillir à un moment donné des inventions et des applications industrielles. Là, en effet, rien n’a été le résultat du hasard; c’est, guidés par une méthode scientifique rigoureuse, que les inventeurs ont amené à bien leurs belles recherches. La science n’a pas eu à venir après coup porter son flambeau sur des réactions inexpliquées, tout a été amené par des déductions s’appuyant sur les considérations les plus élevées.
- Nous ne doutons pas qu’à cette belle série de découvertes ne viennent s’adjoindre de nouveaux faits très-importants, et que cette mine d’hydrocar-carbures si importante qui constitue le goudron de houille, ne nous réserve des applications inattendues.
- Guidés par les recherches de M. de Lalande sur la purpurine, les fabricants d’alizarine tendent maintenant à produire de toutes pièces, non-seulement l’alizarine pure, mais aussi la purpurine artificielle, et nous avons tout lieu de croire qu'avant peu ces deux matières colorantes, qu’il est si difficile de séparer dans les produits naturels, seront formées de toutes pièces et à volonté, par des réactions basées sur la connaissance que nous avons maintenant de leur constitution moléculaire.
- {Monit. des Prod. Chimiques).
- LAQUE DORÉE.
- Le docteur R. Kayser, de Nuremberg, obtient une couleur laquée et dorée pouvant s’appliquer sur bois ou autres matières, par un mélange d’acide picriquo et d’acide borique ; cette laque est remarquable par sa dureté et son éclat.
- La préparation en est fort simple ; on n’a qu’à
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- mélanger les deux corps préalablement dissous dans l’alcool dans la proportion de 1/2 d’acide boriqne pour 100 d’acide picrique.
- IMPERMÉABILISATION des TISSUS
- DE TOUTES NATURES
- MARRONS PAR LES ANILINES
- On connaît le marron d’aniline proprément dit que l’on nomme aussi Bismark, et dont nous avons plusieurs fois parlé.
- Cette couleur produit une teinte canelle ou havane, tirant toujours sur le jaune sans arriver à être bien corsée; elle est d’un bon emploi pour beaucoup de cas, et son prix modéré en fait une matière colorante avantageuse à employer.
- Lorsque l’on désire une teinte plus pleine et moins jaunâtre, on peut y adjoindre d’autres colorants qui n’en compliquent pas l’emploi, et même sans sortir des couleurs d’aniline.
- Avec le Bleu-Noir, on obtient la teinte marron ci-dessus, qui, ainsi faite, revient à très-bon marché, couvre et unit bien, et laisse aux laines une très-grande douceur. Seulement, il faut deux bains, un pour chaque couleur, car elles se mélangent mal entre elles; et cela exige, par conséquent, deux opérations.
- On commence par donner le fond de bleu-noir jusqu’à teinte grise moyenne, puis on couvre par le marron-Bismark, qui arrive facilement et rapidement à la nuance voulue.
- Si le Bleu-Noir est en excès, on obtient des verts-bronze.
- Avec la Purpuraline et le Bismark, on produit un autre marron plus rouge, allant plus ou moins du canelle au grenat, selon la proportion des colorants employés ; ces couleurs peuvent s’employer mélangées, et la teinture se faire en une seule opération.
- Pour obtenir des tons encore plus pleins et pour varier les teintes, on peut encore donner un pied de Bleu-Noir, puis, couvrir dans un mélange de Purpuraline et de Bismark ; les teintes ainsi produites sont très-voisines du noir, et répondent à peu près aux nuances dites Tête-de-Nègre.
- Procédé DUJARDIN, breveté s. G. d. g.
- Représenté à Paris par l’Office de l’industrie lainière.
- 12, rue Croix-des-Petits-Champs.
- Ce procédé, dont les essais ont été autorisés en France pour les armées de terre et de mer, par décision ministérielle, est adopté par plusieurs administrations et par les premières maisons de Paris, de la province et de l’étranger.
- On peut juger de ses qualités par l’extrait suivant :
- « Sur la proposition de la Commission supérieure » et consultative de l’habillement et du campement, » qui a reconnu, après des expériences répétées, » que le procédé DUJARDIN pouvait être utilisé dans » l’armée, comme possédant la propriété de rendre » l’étoffe imperméable à l’eau, sans qu’elle cessât » d’être perméable à l’air, j’ai décidé, le 17 janvier » courant, que ce procédé serait essayé sur, etc. » [Lettre de M. le ministre de la guerre à M. Vin-tendant militaire.)
- Cet apprêt, qui s’applique indistinctement à toutes espèces de tissus et de matières textiles, tels que : soie, laine, lin, chanvre, coton, etc., quels qu’en soient le genre et la couleur, sans rien leur enlever de leur nuance ni de leur fraîcheur, et ni leur communiquer la moindre odeur, ne peut donc jamais nuire à l’évaporation de la transpiration, puisqu'ainsi que la preuve en résulte de la décision ci-dessus : « Il laisse les tissus perméables à l’air, » chose si indispensable à la santé.
- Il résiste aux pluies les plus torrentielles, et les tissus soumis à son action peuvent être brassés et lavés à l’eau chaude ou froide et au savon, autant de fois que cela sera nécessaire pendant leur durée, sans perdre leur imperméabilité, et, de plus, d’après l’expérience de personnes qui en font usage, ce procédé possède encore la propriété de préserver les étoffes contre la piqûre des vers.
- Ces diverses qualités, jointes à son extrême bon marché, permettent de livrer soit au commerce, soit au gouvernement ou une grande administration, des tissus en tous genres et pour tous usages, garantis imperméables, dans des conditions d’hy-
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- giène et de bon marché qui ne laissent rien à désirer.
- Nota. — Ce procédé est exploité en fabrique dans les villes ci- après désignées, et par les manufacturiers dont les noms suivent :
- A Bernay, par M. Lecoq, fabricant, rue des Manufactures, 24 ; à Lisieux, par M. Eug. Rouit, rue Grande-Rue-, à Reims, par MM. Houpin père et fils et Leleu, faubourg Fiéchambault, 4 ; à Sedan, par M. Jules Varinet, usine à Gaulier, prés Sedan; à Elbeuf, par M. H. Labbé, etc., ainsi qu’à Louviers, Roubaix, Rouen, etc., etc.
- On peut donc trouver des tissus imperméables par ce procédé dans toutes les villes ainsi que dans tous les magasins de draperies, de nouveautés et de confection de Paris, de la province et de l’étranger.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- EXTRACTION
- de produits utilisables de matières grasses contenant des substances colorantes, par MM. Thom et Stenhouse.
- On sait depuis longtemps que, dans l’avivage au savon des fils ou tissus teints ou imprimés en garance, en munjeet, ou avec des dérivés de ces couleurs, ou avec les diverses espèces d'alizarine artificielle, une quantité notable de la matière colorante est abandonnée aux eaux savonneuses qui sont le résidu de l’opération. On sait également qu’en ajoutant à ces eaux des bases terreuses ou métalliques, ou leurs sels, ou des dissolutions de ces bases ou sels (chaux, alumine, baryte ou magnésie), il se forme un précipité contenant des matières grasses en combinaison avec les matières colorantes qui forment le résidu.
- Notre invention consiste dans un mode de traitement de ces précipités, dans le but d’en retirer toutes lesmatières grasses et colorantes susceptibles d’être utilisées de nouveau.
- Nous ajoutons aux eaux savonneuses une dissolution de muriate de chaux jusqu’à cessation de la précipitation, et nous faisons passer le mélange dans une fosse ou citerne, ou bien encore la disso
- lution de muriate de chaux peut être placée dans la citerne, soit avant, soit après les eaux savonneuses.
- Lorsque la fosse ou citerne est à peu près remplie, nous ajoutons à la masse du lait de chaux jusqu’à ce qu’il s’y trouve de la chaux libre.
- Pour cette opération, il suffit d’environ 1 hectolitre de lait de chaux contenant environ 20 kilogrammes de chaux pour 900 hectolitres environ de liqueur savonneuse.
- La masse étant bien remuée pour en assurer le mélange uniforme avec un léger excédant de chaux, on la laisse reposer pendant environ douze heures et l’on soutire les eaux épuisées en laissant au fond le précipité contenant les matières grasses et colorantes. Ce précipité est alors amené dans un récipient de bois ou autre capacité convenable, et nous y ajoutons un acide, en ayant soin de n’employer ce dernier qu’en quantité tout juste suffisante pour séparer de leurs bases les composés de matières grasses, mais insuffisante pour opérer la décomposition des matières colorantes d’avec leurs bases.
- La pratique nous a démontré que 140 kilogrammes environ d’acide chlorhydrique du commerce, contenant 33 % d’acide 'anhydre, suffisent pour environ 16,250 kilogrammes de précipité.
- Cette addition d’acide est faite à la température ordinaire de l’air -, lorsqu’il arrive qu’une partie des précipités sur lesquels on opère ont été déjà traités à l’acide, la proportion de celui-ci doit être déterminée par l’analyse ou autrement, et si cette proportion se trouve être à peu près la même que celle indiquée ci-desus, le précipité sera prêt à être employé suivant notre invention.
- Dans le cas où le précipité aurait été traité par une quantité d’acide trop minime, il faudrait en ajouter une quantité suffisante pour parfaire les proportions susindiquées.
- Lorsque, d’un autre côté, il arrive que par l’emploi d’une trop grande quantité d’acide on a enlevé, non-seulement les bases du composé gras, mais aussi les bases des composés colorants, il y aura possibilité, comme on le verra ci-après, d’ajouter des bases en remplacement de celles enlevées ainsi par l’excès d’acide.
- Dans ce cas, cette méthode devient, à un certain point, l’équivalent de notre procédé de traitement de ces composés, puisque les inconvénients résultant de la séparation de la matière colorante de sa base et, par suite, de sa solubilité dans la matière grasse sont neutralisés dans une certaine mesure,
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- quoique moins efficacement que par notre procédé ci-dessus décrit.
- Les précipités étant ainsi convenablement préparés par le traitement à l’acide qui sépare entièrement ou presque entièrement les composés gras de leurs bases, sans séparer des leurs les matières colorantes, nous faisons passer toute la masse à traiter sur un filtre convenable, composé de préférence de flanelle tendue sur un châssis de bois.
- Ce filtre est disposé de manière que le liquide qui en découle, et qui se compose principalement d’une dissolution de muriate de chaux, puisse retournera sa source pour être mélangé avec de nouvelles eaux savonneuses. Les matières grasses et autres laissées sur le filtre sont alors enlevées et chauffées jusqu’à la température nécessaire pour en opérer l’agglutination, et, après refroidissement, la masse distribuée dans des sacs ou toiles est soumise à la pression pour en exprimer autant que possible les parties aqueuses.
- Le produit de cette opération peut'ensuite, si on le désire, être chauffé à une température suffisante pour chasser la plus grande partie de l’eau restante; mais il faut avoir soin de ne pas porter cette température à un point assez élevé pour opérer la décomposition de l'alizarine ou autre matière colorante. En pratique, nous préférons ne pas dépasser 100° centigrades.
- Lorsqu’il s’agit de traiter un mélange gras dont on avait entièrement enlevé les parties des bases qui avaient existé en "combinaison avec la graissé et les parties des bases en combinaison avec les matières colorantes, soit partiellement, soit en totalité nous ajoutons des bases en quantité suffisante pour les combiner avec la matière colorante.
- Les bases suivantes peuvent être employées dans ce but :
- La chaux, la baryte, la strontiane, la magnésie ou bien les hydrates ou les acétates de ces bases ; des oxydes de plomb, de zinc, de fer, de manganèse, finement pulvérisés, ou bien des acétates de ces métaux.
- Nous pouvons encore nous servir de l’alumine ou de l’hydrate, ou de l’acétate d’alumine, pourvu que les matières grasses et colorantes soient rendues légèrement alcalines à l’aide de l’ammoniaque ou autre réactif approprié.
- Lorsque la matière colorante s’est combinée avec l’alumine, nous la rendons légèrement acide par l’addition d’une petite quantité d’acide acétique ou autre et la faisons ensuite chauffer.
- Les bases et sels auxquels nous donnons la préférence, par suite de leur bas prix et de leur efficacité, sont : la chaux, son hydrate et son acétate, et l’oxyde et l’acétate de fer. Leur dosage dépend de la quantité de matière colorante contenue dans la matière grasse, quantité essentiellement variable, qui doit, le plus souvent, être déterminée par une épreuve préalable pour chaque opération.
- La quantité voulue de la base ou du sel ayant été ajoutée, le mélange est maintenu, pendant une heure environ, à une température qui ne doit pas dépasser 100° centigrades; au bout de ce temps, la matière colorante utilisable se sera combinée avec les bases, et le composé se trouvera matériellement dans le même état que si on n’y avait ajouté au début que la quantité d’acide nécessaire pour se combiner avec les bases du corps gras, mais non pas avec les bases des composés colorants.
- Lorsque nous employons une dissolution de l’une des bases susindiquées, soit dans de l’eau, soit dans de l’acide acétique, nous mélangeons la graisse coloriée avec de l’eau, à laquelle nous ajoutons la quantité voulue de la base dissoute, cette quantité étant préalablement déterminée par une épreu-ve.
- La graisse coloriée étant chauffée à une température maxima de 100° centigrades, la masse est agitée jusqu’à ce que la matière colorante associée au corps gras se combine avec une quantité suffisante de la base pour rendre la combinaison insoluble dans l’huile de pétrole ou autre dissol ant, ou dans la graisse fondue lors de la pression subséquente à chaud.
- La matière composée ainsi obtenue est ensuite recueillie et chauffée dans un vase convenable à une température maxima de 100° centigrades, jusqu’à expulsion de la totalité ou de la plus grande partie de son eau.
- [ j La totalité de la matière grasse libre peut maintenant être extraite en laissant les parties utilisables des substances colorantes.
- A cet effet, la masse est macérée dans de l’huile de pétrole, du naphte, du benzole, du bisulfite de carbone, de l’huile de térébenthine ou autre dissol-cvant analogue, et la graisse dissoute est éliminée par la filtration et la pression.
- La matière colorante qui se trouve combinée ou mélangée principalement avec de l’alumine, des oxydes de fer, de la chaux, ou avec toutes ces substances et autres, est ainsi séparée entièrement ou presque entièrement du corps gras. Nous trouvons
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- cependant en pratique plus d’avantage à procéder comme suit :
- Nous faisons chauffer à 100° centigrades le composé de matières grasses et colorantes déjà traité à l’acide comme ci-dessus, et nous le soumettons à l'état chaud à la pression dans de forts sacs en toile, de la manière usitée pour l’extraction des huiles, jusqu’à expulsion aussi complète que possible de toutes les matières grasses.
- La minime quantité de ces dernières qui reste après la pression n’exerce, en pratique, aucune influence nuisible sur l'extraction ultérieure de la matière colorante ; si, toutefois, il. est désirable d’en effectuer l’élimination, la masse restant après la pression à chaud est macérée dans de l’huile de pétrole ou autre dissolvant de corps gras, de la manière ci-dessus décrite.
- Dans ce cas, ainsi que dans le cas de la séparation du corps gras par le pétrole ou son équivalent, sans pression préalable à chaud, nous récupérons le dissolvant par la distillation.
- Le corps gras, qu’il soit obtenu par la pression à chaud ou par la solution et la séparation ultérieure du dissolvant, comme ci-dessus, conserve toujours une légère teinte de substance colorante, de peu ou point de valeur; mais il ne contient plus qu’une quantité inappréciable des garances, munjeets, on alizarines artificielles, et, malgré sa coloration, il peut être avantageusement utilisé dans la savonnerie et autres industries. Si, du reste, on désire l’épurer davantage, il peut être soumis à la distillation, avec ou sans jet de vapeur, de la manière usitée dans le traitement de l’acide stéarique et autres matières grasses.
- Ayant, comme il est dit ci-dessus, séparé la subs- . tance colorante du corps gras, soit à l’aide du pétrole ou autre dissolvant, soit par la pression à chaud seule, ce que nous préférons, nous procédons à sa purification de la manière suivante :
- La matière colorante, débarrassée des parties grasses, est placée dans une cuve de bois ou autre vase approprié contenant de l’eau, et l’on y ajoute de l’acide, de préférence de l’acide sulfurique ou chlorhydrique, en quantité suffisante pour qu'il en reste en excès après la macération ou la chauffe du mélange. On laisse reposer jusqu’à ce que les bases ! se séparent de la matière colorante, ou bien on fait chauffer ou bouillir le liquide jusqu’à ce que ce résultat soit obtenu.
- En pratique, 100 kilogrammes de produit colorant pressé, 20 kilogrammes d’acide sulfurique rec
- tifié du commerce, ou 60 kilogrammes d’acide chlorhydrique du commerce, avec environ 1 hectolitre d’eau, constituent un mélange convenable pour le traitement à chaud. Le traitement à froid exige une plus forte proportion d’acide. En règle générale, nous donnons la préférence au traitement à chaud.
- Le mélange étant soumis à l’ébullition pendant le temps nécessaire pour produire le résultat voulu, ordinairement deux heures environ, la matière colorante est lavée à l’eau froide jusqu’à expulsion de son acide, comme cela se pratique dans la fabrication de la garancine. On laisse ensuite égoutter sur un filtre, et le résidu pâteux, qui se compose d’ali -zarine ou autre matière colorante de la garance et de ses dérivés, de munjeet et de ses dérivés, ou de l’alizarine artificielle mélangée avec des matières organiques, est'recueilli sous une forme applicable à la teinture ou à l’impression.
- On peut encore, si on le désire, faire sécher et broyer le produit,, ou bien encore faire séparer la matière colorante pure de ses mélanges organiques à l’aide de l'alcool ou autre dissolvant approprié, suivant les procédés usités dans la fabrication des extraits de garance.
- (Brevet).
- FABRICATION
- DU CHLORUA• DE CE AUX LIQUIDE par M. DEACON.
- Le chlorure de chaux liquide que l’on nomme, en Angleterre, eu à blanchir, ou liqueur à blanchir, est ordinairement produite en faisant absorber du chlore par un mélange de chaux caustique et d’eau.
- Notre invention consiste à employer certains goures de carbonate de chaux pour remplacer totalement ou partiellement, la chaux caustique, qui est ordinairement employée.
- Un des genres do carbonate de chaux que nous employons est celui que l’on obtient à l’état de fine division, en rendant caustiques des solutions des carbonates de soude ou de potasse.
- Cette matière finement divisée est ordinairement un mélange do chaux caustique avec du carbonate de chaux; elle peut être employée avec de l’eau en remplacement de la chaux caustique, et être impré-
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- gnée de chlore dans l’appareil qui sert usuellement à la fabrication de la liqueur à blanchir.
- L’autre genre de carbonate de chaux que nous employons est la craie ou pierre à chaux en morceaux.
- 'Nous emplissons des colonnes ou autres vases, faits de pierre ou autres matières convenables, avec des morceaux de craie ou pierre à chaux, que nous humectons continuellement avec de l’eau ou de la liqueur faible provenant de la fabrication, et nous faisons passer des gaz contenant du chlore dans l’appareil, à travers les morceaux de craie ou de pierre à chaux. Du gaz acide carbonique se dégage et s’échappe, et l’on obtient une solution qui peut être décrite comme contenant de l’acide hypochloreux libre, et du chlorure de calcium qui peut être employé comme eau à blanchir, ou servir à produire du chlore pur, par une addition d’acide hydrochlo rique, ou encore être converti en eau à blanchir ordinaire, au moyen d’une addition de chaux, comme nous l’avons décrit plus haut,
- La présente invention est spécialement applicable à la fabrication de l’eau à blanchir, par l’emploi du gaz chlore, en le mélangeant avec du gaz acide carbonique ou en le diluant d’une autre manière.
- Pour éviter des portes et pour retarder la décomposition del’acide hypochloreux volatil, la fabrica-tion delà liqueur à blanchir doit être effectuée à basse température; et afin deprévenir lapertedes propriétés blanchissantes du produit, cette fabrication doit être rapide,attendu qu’une solution aqueuse d’acide hypochloreux se transforme graduellement en une solu-tiond’acideschloriquect hydrochlorique; cette transformation, comme on le sait, peut être retardée en saturant l’acide avec un équivalent de chaux caustique ou d’une autre base alcaline, et les liqueurs faibles ainsi traitées peuvent être employées dans cette fabrication, au lieu d’eau, afin d’obtenir des liqueurs d’une plus grande force. {Brevet.)
- NOUVELLE CUVE D’INDIGO
- AUX STANNITES SOLUBLES, ETC.
- Par MM. DESCAT frères, et J. SELOSSE.
- Ce procédé consiste dans l’application à la teinture en cuve d’indigo, de propriétés réductrices de l’oxyde stanneux dissous à la faveur d’un alcali ou d’une base alcalino-terreuse.
- L’oxyde stanneux, dont les propriétés réductrices sont très-marquées et mises depuis longtemps à profit dans l’impression des tissus, n’a pu jusqu’à présent être employé dans la teinture en bleu de cuve, par suite de la trop grande causticité de sa dissolution alcaline.
- ‘ous revendiquerons ici le procédé d’application de ce réducteur. Il repose sur les observations suivantes :
- 1° Le chlorure de sodium et un grand nombre d’autres sels alcalins neutres et incapables de précipiter par une dissolution d’étain (le nitrate de soude, le salpêtre par exemple), possèdent la propriété de diminuer sensiblement la causticité, c’est-à-dire l’action désorganisatrice de la potasse ou de la soude, sans rien leur enlever de leur alcalinité. Ils paraissent, de plus, favoriser la dissolution de l’oxyde stanneux. Celui-ci, en eflet, étant additionné d’une quantité plus ou moins grande de l’un de ces sels, ne précipite plus par l’addition d’une grande quantité d’eau à n’importe quelle température. De plus, l’oxyde noir anhydre d’étain a une moins grande tendance à précipiter par le fait d’une ébullition prolongée. Cette triple observation s’étend à un grand nombre de matières organiques, et aussi, croyons-nous, à presque tous les corps neutres solubles, indécomposables ;
- 2° La dissolution du protoxyde d’étain dans l’un de ces corps additionnés d’alcali se fait d’autant mieux que la température est plus élevée, etc.
- {Brevet).
- NOUVEAU MODE
- DE FABRICATION DE LA GARANCINE . Par M. Avon.
- Je prends la racine de garance telle qu’elle est après son extraction et un séjour plus ou moins long en magasin, et je la soumets à un contact avec des vapeurs d’acide chlorhydrique ou avec des vapeurs d’acide azotique, ou bien encore avec des vapeurs d’acide chlorhydrique et azotique mélangés ; ce contact a lieu en vase clos, à une température d’environ 80° centigrades, et il dure pendant quatre heures; la pression n’est pas utile, elle n’existe que parce qu’il importe d’opérer à vase clos pour ne pas perdre les vapeurs acides.
- Suivant le degré de concentration que je désire
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- obtenir, je diminue ou j’augmente la température, la durée de l’opération et l’intensité des vapeurs.
- Je mentionne en outre que le résultat obtenu étant dû à une action purement chimique, la forme et la nature des vases employés sont tout-à-fait indifférentes.
- En un mot, cette invention porte sur l’idée d’employer à l’état de vapeurs deux acides qui, jusqu’aujourd’hui, s’employaient à l’état liquide.
- Les racines, une fois refroidies, sont retirées du vase clos et mises dans un filtre, où un premier lavage commence à enlever l’acide qu’elles retiennent -, après ce lavage, ces racines sont portées sous des meules qui les réduisent en pâte -, cette pâte est mise dans le filtre où de nouveaux lavages la débarrassent de l’acide qu’elle pourrait contenir encore ; ce lavage fini, la pâle est fortement pressée et les galettes obtenues par ce pressage sont séchées dans une étuve ; enfin, ces galettes, lorsqu’elles sont sèches, sont réduites en poudre fine par des meules, puis cette poudre est mise en barils pour être livrée au commerce sous le nom de garancine épurée.
- Mon procédé peut utilement -s’appliquer aux dérivés commerciaux de la garance -, dans le cas où je donne la préférence à un dérivé, je n’ai qu’à opérer comme je l’explique ci-dessus, en ayant seulement la précaution de substituer le dérivé à la racine et de supprimer la mise en pâte. {Brevet.)
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- Incendies.
- Un violent incendie s’est déclaré, le matin du 16, vers cinq heures et demie, à Caudebec-lès-Elbeuf, dans une filature de laine et lisière appartenant à MM. Gosselin-Quertier fils.
- Le feu, dit le Nouvelliste de Rouen, a pris sans qu’on prit en connaître la cause, et lorsqu’on s’en est aperçu, il était impossible d’en arrêter les progrès. Les pompiers d’Elbeuf et de Caudebec ont dû borner leurs efforts à préserver les immeu-bles voisins.
- Les pertes s’élèvent à près de 130,000 fr. ; elles sont couvertes par des assurances.
- Cet établissement occupait une soixantaine d’ouvriers, sur lesquels trente seulement vont se trouver, pendant quelques jours, privés de travail.
- La fin de cet incendie a été marquée par un bien triste événement. La femme d’un pompier de Caudebec était venue voir le feu ; elle a été tellement effrayée à la vue des flammes, qu’elle s’est évanouie. On l’a transportée sur les marches de l’église, et là, c’est en vain qu’on a cherché à la faire revenir à elle. On a couru chercher un médecin, mais quand il est arrivé la malheureuse était morte.
- Un incendie non moins terrible a jeté l’émoi dans la ville de Roubaix pendant la nuit de vendredi à samedi. Le vaste établissement de M. César Scrépel est devenu la proie des flammes. L’incendie, qui jetait sur toute la ville ses lueurs sinistres, a été vainement combattu par les efforts réunis des pompiers et de la population.
- Rien n’a pu arrêter ses progrès : la filature et la retorderie ont été complètement bridées. Sans compter les dégâts matériels qui s’élèvent à un chiffre énorme, un nombre d’ouvriers très-considérable se trouvent actuellement dépourvus de travail.
- Un autre incendie s’est déclaré jeudi, rue du Mail, dans un entrepôt de lainages. Les dégâts sont évalués à «ne douzaine de mille francs. Un des garçons de magasin est tombé d’une échelle, asphyxié par la fumée et s’est assez grièvement contusionné.
- E. BICHON, Montpellier
- Fabrique d'acide tartrique cristallisé
- LIE DE VIN ROUGE ET BLANC
- DEMANDE DE BONS AGENTS
- Les Gérants : F. Gouillon & P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Imp. G. Colin, route de Flandre, à Charleville (Ardennes)
- FIN DU TROISIÈME VOLUME. — QUATRIÈME SÉRIE.
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- TABLE DES MATIERES
- PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- 18e Volume. —Année 1875.
- A
- Accidents..............................110, 134
- Acide salicylique et ses applications industrielles. . ............................. 250
- Admissions temporaires.......................276
- Adjudications publiques pour la fourniture des tissus.................................181
- Albumine de sang et d’œufs, fabrication. 106, 118, 142
- Alizarine artificielle, notice...............281
- et purpurine.................. 154, 208
- — et extrait de garance, comparaison des teintes 202
- Anilines, distinction des couleurs............ 8 — sur quelques matières colorantes.256,270 — sur coton................................... 153,.........................200, 201, 273
- — teinture: Voir aux noms de nuances. — (couleurs d’) Voir à leurs noms.
- Appareil à tamiser les couleurs par la pression atmosphérique......................... 79 — à teindre les filaments en flottes. ......58
- — pour la teinture de la laine en éche-veaux.................................... 58
- — divers : Voir Machines. Apparitine, nouveau produit pour apprêt . . 67 Apprêtage des tissus de tous genres .... 214 Apprêt des tissus de coton 13 — des étoffes pour fleurs 210 — gras imperméable pour bâches ... 93
- — et Teinture des tissus pelucheux à base de laine .... 93, 105, 118, 130
- Arbitres des tribunaux de commerce .... 73
- B
- Bibliographie tinctoriale. . . •....... 84, 229
- Blanchiment des soies sauvages............... 91 — du coton, perfectionnement. . . 199 — des matières végétales.....................233 — par l’ozone (Voir aussi Ozone). . 259 Blanchissage du linge, eau nacrée............214 Bleu-noir d’aniline, teinture et impression.. 23 —..........de cuve, remontage (Voir aussi Cuves)........23 —............................solides, impressions...........................».................... 43 —.................................foncé d’aniline.............................188 —...........................Nicholson ou alcalin,..................sur laine.............................................189 —.............................de Suède sur cotons.........................273 — divers.....................................105,.................................130 — d’aniline.................................. 29,....................188, 189, 273 Bois, teinture et vernis noirs...............143 Bordeaux, couleur rouge sur laine et laine-coton ......................................... ..................................... 224
- Brevets d’iuvention, catalogue. 25, 48, 60, 72, 83, 97, 108, 131, 144, 181, 192, 203, 216, 240, 252, 264 — comptes-rendus ou revue sommaire ... 58, 153, 214 note.........................................170 Broderies suisses............................218 Bronze bon teint sur lainages................226 — olive......................................226 Brun de phenylène-diamine . .................................... 81 — sur laine................................. 105 — foncé bon teint sur lainages...............226
- — divers, voir : Marrons. Byron sur soies 225
- G
- Cercles chromatiques-. 88, 100, 112,124, 138, 150, 173 Chapeau empoisonneur 146 Chambres de commerce 62
- — syndicale des tissus................... 86 Chaudières à vapeur......................203
- Chlorure de chaux, préparation et décomposition .............•........................202 liquide, fabrication. . . . 288
- — emploi, voir : Blanchiment.
- Chronique. 15, 27, 39, 51, 63, 75, 87, 99, 111, 123, 135, 147,159, 171,183, 195, 207,219, 231, 243, 255, 267, 279. Cochenille, production et exportation .... 190
- — écarlates Sur laines et lainages. 3-94 Colle nouvelle pour l’apprêt des tissus. . . . 13 Coloration des métaux 167
- Commerce d’Elbeuf et de Louviers.................. 50 Composition d’étain..........................3,94
- Congrès international de Bruxelles pour l’unification du titrage des fils................103
- Conservation et emploi des produits secondaires de la fabrication de l’albumine. . . 142 Contraste des couleurs 150, 173 Coquelicot pour fleurs ...» 177 Coralline rouge et jaune, teinture 246 Corinthe foncé sur laine 105
- Coton, teinture : Voir aux noms des nuances. 2 - 1 A . Rc Aoc
- Couleurs pour teinture ou impression.... 58 — café 109 — et vernis noirs pour bois 143 — jaune pour corps gras 154 — d’application 261
- — d’aniline : Voir : Anilines, et à leurs noms.
- Cours du Conservatoire des Arts-et-Métiers . 265
- Cramoisi laine...........................3, 94
- Crayon à copier, à base de couleurs d’aniline 165 Cudbéar 25
- Cuir, teinture ! Voir : Peaux. Culotte de cavaliers et gants d’uniforme, nettoyage • 226
- Cuve d’indigo aux hydrosulfites............ 55 —..............aux stannites solubles .... 296 —...........................à la poudre de zinc....................... 81 —...........nouveau procédé d’application 207, 261, 293 —.........pour laines et lainages. 114,127,142 —..........pour toiles et cotons. . . 221, 223 —...........................remontage des bleus...................................................23
- D
- Déchets de soie.................... . . . 242
- Dégraissage de tissus de laine............. 21 —..................— de toute espèce . . . 214
- — et épaillage simultanés des laines 154
- Dégrèvement des droits sur les savons pour l’usage industriel.......................... 85
- Dentelles et tapisseries de Venise..........240
- Détachage des étoffes.......................200
- Distribution des récompenses à l’Exposition du Palais de l’Industrie................ . 277
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- —
- Ci G
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Dosage de l’indigotine au moyen de l'hydro-sulfite de soude............................155
- Douanes, formalités pour les tissus........230 — modifications de tarifs. 157,206,229,242
- E
- Eaux (des) employées dans la teinture et dans le lavage des laines.......... 227, 234, 244, 271
- Eau nacrée pour blanchissage instantané . . 214
- Ecarlates sur laine.....................3, 31, 94
- Echardonnage, chimique : Voir : Epaillage.
- Effet de l’ozone et de la gelée sur les tissus teints......................................179
- Effets, comparés des eaux employées en teinture (voir aussi : Eaux)....................271
- Emploi des eaux grasses de dégraissage et de teinture................................. 59
- Encres aux couleurs d’aniline . . 23, 95, 154, 155
- — au Bleu-Noir................................. 23
- — à écrire et d’imprimerie, fabrication. 263, 264
- — destinées à la typographie, la lithographie, la chromo-lithographie, et l'au-tographie.................................264
- Enseignement professionnel des industries tinctoriales.............................. 189
- Epaillage chimique.................... 55, 251, 274
- — oléique...........................177
- — à froid...........................177 — par le gaz chlorhydrique...........178 — et dégraissage.....des laines .... 154
- Epuration des eaux de la Seine............110
- — — pour l’usage industriel. 59,227, 234, 244
- Esprit de panama pour le nettoyage et le dégraissage de tous tissus.................. 214
- Essai du carmin d’indigo. 36
- — des eaux pour la teinture........... 227, 234 — de l’orseille et de ses extraits....240 Estampille sur les tissus teints......154
- Etude sur l’indigo et sur la teinture des toiles
- Examen microchimique des fibres textiles et de leur teinture. Bibliographie.............229
- Exposition de Vienne, notes..............110, 146 —...............................— récompenses...........................................................14 —..’ de Philadelphie. 98, 156, 169, 229, 266
- — de Paris, des Industries maritimes et fluviales, notes................133 — — récompenses . 277
- — de la Société industrielle de Mulhouse..................................278
- Extraction des matières grasses contenant des substances colorantes...................286
- Extrait (nouvel) de bois renfermant des matières tanniques ou galliques.............. 275
- F
- Fabrication du chlorure de chaux liquide . . 288 — de la garancine, nouveau mode . 289
- — de l’orseille.................... 24
- — des encres à écrire et d’imprimerie. Voir aussi ; Encres . 263, 264
- Fabrique d'anilines, accidents..............110
- Flammes ou taches sur les tissus . 46, 54, 68, 82 Formalités en douane pour les tissus .... 230 Fonds pour cuve d’indigo : Voir: Cuves et mordants.
- G
- Gants d’uniforme et culottes de peau, nettoyage .................................... 226
- Garancine, nouveau mode de fabrication . . . 289
- Grenat clair sur laine......................... 94
- — moyen..................................... 94
- — foncé..................................... 94
- — au bois rouge........................ 95
- Gris d’argent solide sur laine................. 95
- — — foncé...........................118
- — — clair...........................118
- — -jaunâtre..................................118
- — de lin sur toiles d’Irlande................ 93 — -thé sur cretonne.......................... 93 — -vert de campêche sur coton................225 — ardoise et gris-perle...................... 23
- H
- Havane clair-rougeâtre sur lainages.........118 —...........................................clair-jaunâtre.............................—............................ 118 —...........................................moyen......................................—..................................... 118 —...........................................foncé......................................—..................................... 118 Hydrotimétrie (essai des eaux).............. 227, 234
- I
- Impôt sur les transports par chemins de fer . 276 — sur les vinaigres et acides acétiques . 193 — sur les savons............................ 85
- Imperméabilisation des tissus de toute nature 285 Impression par la safranine.................... 10
- — par la .............................. 70
- — en bleu solide alcalin............... 43
- — à la gouache......................... 45 — sur coton, aux..couleurs ‘d'aniline 153 — multicolore avec un seul rouleau 154 — sur laine par la coralline .... 155
- — en couleur, des tissus, papiers, cuirs, etc................................202
- — et teinture en bleu-noir d'aniline. 29 Incendies . . 38, 50, 73, 74, 98, 206, 254, 268, 290 Indigos (études sur les) et sur les cuves. 231, 232 Industrie de la soie aux Etats-Unis.........191 — cotonnière —.............................. 261
- — de Mazamet.......................26, 37
- — séricole.................................133
- — (les) textiles en Angleterre .... 280 Influence des mordants sur les laines humides 45 Introduction à l’année 1875. ................... 1
- J
- Jaune nouveau..................................263
- Journaux et imprimés, règlements postaux (Voir aussi) ; Tarifs postaux 254
- L
- — épaillage ...... 154,177,178,251,274
- — teinture : Boir aux noms des miances.
- Laque dorée..................................284
- Légion d’Honneur, nomination................. 14
- Loi sur l’impôt des vinaigres et acides acétiques .....................................193
- M
- Machine à déchiqueter les bois de teinture . 164
- — servant à l’apprêt des étoffes pr fleurs 210
- — diverses. Voir : Appareils. Manufacture de coton en Italie . ..........215
- — en Allemagne 134, 218, 230
- — en Angleterre........276
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 295
- Marrons sur laines....................... 16, 28 40 —...........................................—.................................par l’alun.............................161 —...........................................—..................à la couperose ..... 186 —...........................................—.........................................à ..............................................................................186 —...........................................—..................................au cachou..............................187 —...................................d’aniline............................... 81 —............................par les anilines........................285 —.............................sur chiffonnage.........................185 Matériels en vente.......................122 Matières colorantes de.............la garance.........208 —........................................— de..............................la houille........................... 8
- — — (sur quelques) dérivés de l’aniline 256, 270
- Méthode pour reconnaître les différentes fibres dans les tissus et les fils..........141 Méthode pour extraire les matières grasses et résineuses des produits textiles .... 215 Mordants sur laines humides, influence. . ...45
- — d’étain et de fer préparés avec les rognures de fer-blanc.....................156
- — (sur quelques) employés dans la teinture des cotons.......................200
- Mordançage pour la teinture des cotons en couleurs d’aniline. . 153, 200, 201, 275
- — préalable pour la teinture des laines et coton en cuve d’indigo. Nouvelle méthode . 201, 242, 261
- Moyens d’accroître le brillant et le toucher moelleux des étoffes de soie . . . 214 — propres à distinguer les matières colorantes de la houille....................... 8 —......................de reconnaître la safranine.........................................70 —........de définir et de nommer les couleurs 88, r..............................100, 112, 124, 138
- — de distinguer une teinture par l'ex-trait de garance ou par l’alizarine artificielle..............................202
- — de recouvrer l’indigo, la cochenille, la garance et autres matières colorantes des tissus qui en contiennent 275
- N
- Nécrologie.................................265
- Nettoyage et dégraissage de tous tissus. . . 214 — des gants d’uniforme et des culot
- tes de cavaliers (en peau) . . . 226
- Noirs d’aniline, teinture et impression . 208,210 — — au bi-chromate 52 — — par teinture 198
- — — résistant aux agents de verdissage 66
- — — pour impression, teinture, couleurs,vernis,encres,etc 126 — -vapeur au ferro-cyanure d’aniline 20, 31, 34 — sur laine 64 — bleu sur laine 105 — noir — 105 Notice sur l’alizarine artificielle 281
- Nouveau procédé de teinture à l’indigo de cuve 201
- 242, 261
- — mode de fabrication de la garancine. 289
- — tarif postal........................... 205, 252
- Nouvel extrait de bois exotique apte aux
- usages du cachou, du sumac et du tannin. 275
- Nouvelle teinture jaune.......................263
- — cuve d’indigo aux hydrosulfites . . 55
- — — aux stannites solubles 289
- Nuances à la mode. Voir Chronique.
- O
- Olive sur laine.............................. 105
- Orange d’aniline.............................. 17
- Orseille et ses extraits . ................. 240
- Ozone, ses propriétés décolorantes. . . 144, 259
- — ses effets sur les tissus teints .... 179
- P
- Pastilles d’encre aux anilines.......... 154
- Peaux, teinture......................... 23
- — impression.............................. 202
- Percaline-chagrin....................... 129
- Perfectionnement au blanchiment du coton . 199
- — dans la production du noir d’aniline par teinture et
- impression........................... 208
- Piraterie littéraire......................... 157
- Ponceau sur laine. Voir aussi : Ecarlates . . 94
- Postes, réglements et tarifs .... 145, 205, 252 Prix pour une étude des soies................. 14
- — aux Expositions. Voir ; Récompenses.
- Préparation et décomposition du chlorure de chaux...................................... 202
- Procédé pour donner du brillant aux étoffes de laine................................... 211
- — de blanchim. des matières végétales 233 — de teinture en vert d’aniline. . 248, 258 Production et exploitation de la cochenille. . 190 Prohibition des couleurs d’aniline en Russie. 146 Propriétés décolorantes de l’ozone . . . 144, 259 Purpurine, synthèse 7
- R
- Rapport sur les noirs au ferro-cyanure d’aniline ....................................... 34
- — sur un procédé de teinture en vert d’aniline.............................. 258
- Recherches sur le blanchiment par l’ozone . 259 Récompenses à l’Exposition de Vienne. ... 14
- — — de Paris............. 277
- Remontage des bleus de cuve. {Foir aussi : Cuves) 23
- Réserve des estampilles sur les tissus teints. 154 Revivification et purification des hydrocarbures ayant servi aux nettoyages à sec . . 12 Revue sommaire des brevets d’invention. 58, 153 214
- Rouges sur tissus laine-coton. Voir aussi : Ecarlates et Ponceau............. 224
- S
- Safranine, emploi en teinture et en impression 9
- Savons pour l’usage industriel, dégrèvement de droits..................................... 85
- Séchage industriel des matières textiles, fils et tissus.................................. 238
- Séparation chimique des fibres végétales et animales. ................................. 55
- Sociétés commerciales en nom collectif . . . 276 — d’encouragement pour l’industrie nationale..................................... 62
- — Industrielle du Nord de la France . . 74, 120, 130
- Soieries de St-Etienne et de St-Ghamond . . . 228
- Soies, teinture. Voir aux noms des nuances.
- — du chêne, de l’allante, du ricin et autres sortes dites sauvages, blanchiment. 91 Statistique sommaire des industries textiles. 168 Sulfures organiques, nouvelles matières colo-
- rantes ................................. 196
- Synthèse de la purpurine................... 7
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- è© o o
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- T
- Taches ou flammes sur les tissus. 46, 54, 58,82 Tapisseries et dentelles de Venise.......... 240 Tarifs (nouveaux) postaux................... 205,252 —...........................................— douaniers. . 157 , 206, 229, 242 Teinture des laines en couleur marron. 16, 28, 40, 161, 174, 185 —...........................................—..........................................peignées.................................. 214 —...........................................des tissus de coton en garancine. 10, 24 —...........................................et apprêt des tissus....................... 58
- — — — pelucheux à base de laine . 93, 105,
- 118, 130
- — en noir sur laine, modifications nouvelles .................................... 64
- — à la cuve d’indigo par la poudre de zinc. (Voir aussi .- Cuves).............. 76
- — à la cuve sur laines et sur lainages. 114, 126, 139, 149
- — en noir d’aniline . 52, 66, 126, 198, 208, . 210
- — en rouge et jaune de coralline . . . 246
- — — des étoffes laine et coton. 226
- — et impression à la safranine............ 4
- — — à la xanthine......... 70
- — — au bleu noir.......... 29
- — par placage et sans eau, des tissus de soie et autres.......................... 166
- — en vert d’aniline sur laines. . . 248, 258
- — diverses : Voir aux noms des nuances, des produits colorants ou des matières à teindre.
- Tissus imprimés(les) à l’Exposition de Vienne 36 — en poil de chameau 97
- — (nos) de laine au Chili.................. 168
- Titrage des soies.......................... 278
- — des fils, unification.................... 103
- Toiles à bâches, coloration en vert........ 141 Traités de commerce......................50, 86
- Travail des enfants dans les manufactures. . 121
- U
- Unification du titrage des fils............ 103
- Union générale des postes.................. 218
- V
- Vaporisage des tissus imprimés............. 153
- Vernis et couleurs pour bois............... 143 Vermillon préparé par les hyposulfites. .....70 Vert sur toiles à bâches....................................•........141 —..............................clair sur laine. ....................................................... 95 —.......................................moyen — ................................... 95 — foncé — . . *................................i.............................................................95 —......................................-opéra. •.................................. 33 —.............................d'aniline, nouveau......................procédé...........de teinture................243, 258
- X
- Xanthine, teinture et impression . ......... 70
- Z
- Zinc employé comme désincrustant. ..... 71
- — en poudre pour cuve d’indigo.............. 76
- ÉCHANTILLONS INSÉRÉS DANS LE VOLUME
- Safanine sur coton........................... 9
- Bleu-noir d’aniline......................... 22
- Vert-opéra, première nuance................. 33
- — nuance camaïeu correspondante. 33
- Impression-gouache, couleur mate........... 45
- — métallique...................... 45
- Xanthine sur laine filée.................... 70
- Brun de Phénylène diamine, marron d’aniline 81
- Gris de lin sur toile d’Irlande............. 93
- Gris-thé sur cretonne....................... 93
- Bleu sur velours de laine ................. 105
- Orange d’aniline sur soie.................. 117
- Violet sur percaline-chagrin............... 129
- Vert sur toiles à bâches................... 141
- Impression sur coton en couleurs d’aniline. . 153
- Crayons à copier à base de couleurs d’aniline 165
- Coquelicot pour fleurs..................... 177
- Bleu-foncé d’aniline....................... 188
- Bleu de cuve sur laine pour mordançage, No 1 201
- — — — No 2 201
- — — — No3 201
- — — — N°4 201
- Rouge-grenat sur laine-coton................224
- Vert d’aniline sur laine filée. ............249
- Bleu de cuve sur coton, procédé usuel. ... 261
- — — avec mordançage préa- 261
- lable..............
- Bleu de Suède d’aniline sur coton, sans mordant .................................... 273
- Marron sur laine d’aniline par les anilines. . 285
- GRAVURES INTERCALÉES DANS LE TEXTE
- Fig. 31. — Appareil pour la préparation de l'hydrosulfite employé pour les ' nouvelles cuves à indigo .... 56
- Fig. 32. — Cuve à roulettes pour teinture en indigo par les hydrosulfites. . . 57
- Fig. 33. — Appareil pour tamiser les couleurs d’impression M’aide de la pression atmosphérique............................. 80
- Fig. 34. — Cuve en bois pour la teinture en indigo..................................... 116
- Fig. 35. — Cuve en tôle, avec son foyer pour le même usage...............................117
- Fig. 36. — Panier-champagne pour la teinture des laines en cuves d’indigo . . 129
- Fig. 37. — Machine à varloper, effiler, poudrer ou déchiqueter les bais de teinture................................... 164
- TABLES SOMMAIRES DE CHAQUE LIVRAISON
- Ces Sommaires indiquant la matière de chaque numéro, figurent aux pages 5, 15, 27, 39, 51, 63, 75, 87, 99, 111, 123, 135, 147, 159, 171, 183, 195, 207, 219, 231, 243, 255, 267 et 279 du volume.
- Administration : *2, rue Michel-le-Comte, e*, PARIS.
- Typographie et Lithographie de G. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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