La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- LA
- REVUE DE LA TEINTURE
- ,ET DES
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- 1888
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- OFFICE TECHNIQUE ET COMMERCIAL
- Nous avons toujours considéré qu’un journal industriel devait favoriser la réalisation pratique des procédés qu’il publie, en fournissant les moyens de les mettre en œuvre.
- Nons pensons aussi qu’il doit mettre à la disposition de ses abonnés, ses relations et la compétence spéciale de ses rédacteurs, pour la solution des questions techniques et pour l’acquisition des produits ou machines nécessaires à leur profession.
- Nous offrons donc à nos lecteurs les services suivants
- Droguerie, Produits chimiques, Couleurs. — Fourniture de tous les produits, vérifiés par nous, et à des prix inférieurs à ceux du commerce courant. Couleurs d aniline des fabriques les plus estimées au prix du gros.
- Machines, Appareils et Matériel
- industriel. — Cunseiis sur leur choix ; fournitures des modèles les plus perfectionnés et les mieux adaptés au travail à produire, mêmes prix que les constructeurs, mais avec la garantie d’un choix judicieux et désintéressé, n’ayant pas de raisons pour vendre de préférence un appareil plutôt qu’un autre. Installations d'ateliers : plans et devis.
- Librairie de toute natures : Industrielle ou autre, aux prix des éditeurs.
- Opérations et analyses chimiques. — Consultations, études, travaux pratiques, procédés et expertises industrielles, visites d’ateliers dans le but des économies à réaliser, et tout ce qui ressort des travaux du chimiste et de l’ingénieur, appliqués à la teinture et aux tissus.
- Brevets d’invention. — Obtention en France et à l’étranger, réuaction des mémoires, exécution des dessins, copies, résumés, recherches d’antériorités • Marques de fabrique.
- Toutes ces opérations exigent non seulement
- l’habitude de la procédure spéciale, mais en’ core une connaissance pratique des industries dans lesquelles se classent les brevets.
- Cessions d’Etablissements, aidées
- par notre publicité et par les relations qui se créent toujours autour d’un journal. — Entremise officieuse pour demandes et offes d'emplois,
- Annonces, Publicité. — Les insertions de La Revue de la teintue vont directement à la clientèle intéressée, sans s’égarer parmi les indifférents, lorsque les objets annoncés se rapportent à la teinture, aux couleurs ou aux tissus.
- S'adressera MM. GOUILLONet COURCY 23, rue Vieil!e-du-Temple, Pais.
- BIBLIOTHÈQUE DES COLORATIONS INDUSTRIELLES
- Ouvrages en vente au Bureau du Journal
- BEZON. — Dictionnaire des Tissus anciens et modernes, avec moyens de fabrication, 8 vol. in-8\ avec atlas, 2e édition (1859); prix 80 fr., réduit.................................... 40 fr.
- BOLLEY et KOPP. — Manuel pratique d’essais et de recherches chimiques appliqués aux arts et à l'industrie, contenant de bons chapitres sur les matières textiles et colorantes, 1vol. m-8° de 1,100 p., avec 110 Fig. (1877). . . , . 12 fr.
- — Traité des matières colorantes artificielles dérivées de la houille (traduit de l’allemand), t vol.
- gr. in-8°, avec flg. (1874)........ 10 fr.
- BRUCKE. — Des couleurs, au point de vue physique, physiologique, artistique et industriel, 1 vol. in-18 de 344 p., avec 46 flg. (1866) 4 fr.
- CALVERT (Dr). — Traité de la teinture des tissus et de l'impression des calicots, traduit de l’anglais, 1 vol. grand in-8" de 500 p. avec échantillons ............................... 35 fr.
- CHEVREUL. — Des couleurs et de leurs applications aux arts industriels, à l’aide des Cercles chromatiques, 1 vol. in-folio, avec 27 planches
- coloriées (1864), cartonné.............. 40 fr
- CHATEAU. — Couleurs d’aniline, d'acide phénique et de naphtaline, le premier ouvrage complet sur cette indusirie, et relatant les travaux initiaux, 2 vol. avec flg. (Collection Roret,
- (1868) . . . r.....,...................... 7 fr.
- CHAMPOUR (de) et MALEPEYRE. — Fabricant d'encres de toute sorte (à écrire et à imprimer), et de cirages, 1 vol. (Roret) 3 fr.
- DEPIERRE.— Traité du fixage des couleurs par la vapeur, 1 vol. gr.in-8»avec 10 plancli6’ 10 fr.
- — Sur le fixage des apprêts, 1 vol. in-8 •, cartonné, avec planches et nombreux échantillons. Bonne et très pratique étude des apprêts sur
- tissus de coton..................... 35 fr.
- — Monographie des machines à laver, employées dans le blanchiment, la teinture et l’indiennerie.
- 1 vol gr. in-8° et atlas de 7 planches. 12 fr. 50 FICHTENBERG. — Fabricant de papiers de fantaisie avec procédés décoloration et de décoloration, 1 vol. avec modèles de papiers (collection Roret).................. 3 fr.
- FONK et LALANDE. — Peinture et vernissage des métaux et du bois, indiquant la fabrication des couleurs, vernis et des laqués, 1 vol.
- avec flg. (Roret)..................... 3 fr.
- FOL. — Guide du teinturier, ou Manuel des connaissances chimiques indispensables à la pratique de la teinture, 1 vol. in-12 de 412 p., avec 90 flg., cartonné.............. 8 fr.
- GILLET. — Traité pratique de dégraissage et de blanchiment des tissus, flls, et du détachage des vêtements et tentures, 1 vol. in-8°de 100 p. avec
- flg. (1883)................................5 fr.
- GIRARD et De LAIRE. — Traité des dérivés de la houille applicables à la production des matières colorantes. 1 vol. gr. iri-8° avec 12 planches gravées à l’échelle (1873)....... 16 fr.
- IRARDIN. — Chimie élémentaire appliquée auæ arts industriels, 5 vol. in-8", avec nombreuses flg. (1880) ; complet............. 50 fr.
- Se vend à part, le tome IV : Matières textiles et matières tinctoriales, 536 p., 212 flg., 47 échantillons, et 1 pl. couleur......... 13 fr.
- GOUILLON.— Méthode pratique d'impression des tissus en couleurs mates, métallisées, veloutées et perlées, applicable aux etolï s reteintes et autres, l broch., 76 p., avec fig. et échantillons
- (1874).............................. 3 fr.
- GRISON. — Le teinturier au X1X° Siècle, en ce qui concerne les tissus où la laine prédomine,
- 2 forts vol. gr. in-8", avec de très nombreux échantillons, excellent ouvrage. ... 100 fr.
- GUICHARD. — La grammaire de la couleur, 765 pl. coloriées, reproduisant les couleurs franches, leurs mélanges et les teintes rabattues. Texte français, allemand et anglais, avec formules mathématiques, 3 vol.......oblongs, cart. percale (1882) 120 fr.
- JULIA- FONTENELLE et MAIGNE. — Le chamoiseur, maroquinier, teinturier en peaux, fabricant de cuirs vernis, etc., traitant de l’outillage et des procédés les plus en usage, 1 vol.
- avec flg. (Roret)..................... 3 fr. 50
- KOEPPELIN. — Guide pratique de ta fabrication des tissus imprimés, pour les étoffes de soie,
- 1 vol. in-18, 142 p., pl. et échantillons
- (1860)................................ 10 fr.
- — Blanchiment et blanchissage, apprêts, impres- j sion et teinture des tissus, 1 vol. de 164 p., 32 fig
- et 11 pl.............................. 10 fr.
- LEFORT. — Chimie dss couleurs, pour la peinture à l’eau et à l’huile, 1 vol. in-12
- (1855)................................ 4 fr.
- MARQUISAN. —Goudrons de houille et de pétrole et leurs dérivés, 1 vol. gr. in-8°avec49 échantillons de teintes dérivées de la houille 6 Ir.
- MOYET (.Marius). — Traité de la teinture des soies, précédé de l’histoire chimique de la soie e^
- de la teinture. 1 vol. in-8».......... 20 fr.
- PERSOZ. — Gonditionnement, titrage et décreusage de la soie, suivi de l’examen des au tres textiles (laine, coton, lin, etc.), 1 vol. in-8", avec 1 pl. et 57 flg. (1878)........................ 15 fr.
- RADDE. — Echelle des couleurs, 42 gammes avec 900 tons fixes en chromolithographie; nom en allemand et en anglais (d’après les travaux de M. Chevreuil) petit format.... 12 fr.
- Grand format.
- 30 fr.
- RENARD. — Traité des matières colorantes, du blanchiment et de la teinture des cotons, suivi du dégommageet de la teinture du china-grass, 1 vol. in-8» avec flg et un album de 83 échantillons ............................ 20 fr.
- REBOULLEAU, MAGNIER et ROMAIN.
- — Peinture sur verre, porcelaine, émail, etc., couleurs vitriflables et émaillage sur métaux, 4 vol. avec flg. (Roret)............... 3 fr. 50
- RIFFAUT, VERGNAUD, etc. — Le teinturier apprêleur et dégraisseur, ou art de teindre la laine, la soie, le coton, le lin. le chanvre, ainsi que les tissus simples et mélangés, 2 vol, avec pl. (Roret)................ 7 fr.
- — Le fabricant de couleurs à l’huile et à l’eau, laques, couleurs hygiéniques, couleurs finies, 2 vol. avec pl. (Roret)............. 7 fr
- ROM AIN. — Fabricant de vernis, donnant les formules des vernis de toute espèce; 1 vol.
- avec figures R888, Roret)....... 3 fr. 50
- ROOD. — Théorie scientifique des couleurs appliquées à l’art et à l’industrie, 1 vol. in-12 • 280 p. avec 130 fig. et une pl. en couleur (1881)............................. 6fr.
- SÉE, LENORMAND et VERGNAUD. —
- Fabricant d'étoffes imprimées et de papiers peints pour tissus de coton, de lin, de laine, de soie et des papiers d’ameublement, 1 vol. avec planches (Roret)......................... 3 fr.
- THILLAYE et VERGNAUD. — Le fabri cant d'indiennes et impression des laines, des châles et des soies, petit vol. compact, contenant la quintessence du traité d’impression de Persoz aujourd’hui épuisé, 1 vol. 430 p. avec pl. (1857’ Roret................................ H 3 fr. 50
- WAGNER et GAUTIER. —Nouveau traité de chimie industrielle, traite largement dus produits textiles et colorants, de Ta teinture et de l’impression, 2 vol. gr. in-8", 1,800 p., 487 flg. (1879).....................................T 30 fr.
- WURTZ — Progrès de l'industrie des matières colorantes artificielles, 1 vol. gr. in-8° avec 5 pl. et 29 échantillons de teinture (1876). . 15 fr.
- Aux prix ci-après il faut ajouter celui du trans port s’il y a lieu. — Les commandes de librairie atteignant 30 fr. au moins, sont expédiées franco de port, en gare.
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- lre SÉRIE
- 1er VOLUME
- f
- LA
- ET DES
- REVUE DE LA
- TÜRE
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- Blanchiment, Teinture, Epaillage, Apprêts des fils et tissus Impression des Etoffes et des Papiers Coloration de toutes matières. — Matériel et Produits tinctoriaux.
- PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS
- Sous la direction de M. A.. Jr^éli-zx: GQUIT-iT-jQ3Nr, Ingénieur-Chimiste
- AVEC GRAVURES ET ÉCHANTILLONS
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- <F~:scïËl^iXTTT^rÊGOinu1w
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- PRIX DU VOLUME : IO FR.
- PARIS
- ADMINISTRATION ET RÉDACTION, 23, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 23 S'adresser à MM. GOUILLON et COVRCY, Ingénieurs.
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- PLACE DE PARIS
- DROGUERIE ET PRODUITS CHIMIQUES TINCTORIAUX
- Tarif du Demi-Gros. — Prix-courant de L’Office Technique et Commercial
- Acétate de plomb .... 100k. 110 » à » » Chlorure de chaux .... 100 k. 30 )> 32 )) Gomme Sénégal menus. . — 5 » 5.50
- Acide acétique 8* bon goût . — 80 )) 90 » Ghromate jaune de potasse. . — 300 )) )) )) Glycérine blanche . . . — 2 )) 2 20
- — ordinaire . — 70 )> )) )) —- rougelbi-chromate) . — 135 )) )) )> Indigo Bengale. . . . . — 17 )) 18 ))
- — muriatique (ch'orhydrtque) — 10 » 11 » Cochenille de Honduras. . . Je k. 4.50 5 )) — Java . — 19 )) 22 »
- — nitrique 36° — 36 » )) )) — zaccatile .... — 4. 50 5 )) — Madras .... . — 11 )) 13 »
- — oxalique — 130 )) )) )) — en grabeaux ... — 3 )) 4 )) Laque-Dye D. T. . . . — 3 )) )) ))
- — picrique cristallisé. le k. 6 X) » )) — ammoniacale ... — 4. 50 5 » — autres marques . — 0.75 1 50
- — — poudre . . . . — 3 )) 4 » Colophane claire 100 k. 18 )) 24 )) — de cochenille. . — 3 » 6 »
- — sulfureux 100 k. 11 )) » )) Couperose verte (s. de Br) . — 15 )) )) )) — de Cuba . . — 1.50 2.50
- — sulfurique 66° . . — 12 )) )) » — mixte — 32 » 34 » Muriate (oxyde) d’étain. . 100 k. 175 )) 190 »
- — tarlrique lek. 4 50 » )) — bleue (suif, de oui- Orseille en pâte . . . . — 120 )) 180 ))
- Albumine d’œufs — 7 )) )) » vre). Chypre — 65 )) 75 )) Panama (écorce). . . . — » » D )>
- —• de sang . — 4 )) » )) Gudbeard — 5 )) 6 )) Potasse d’Amérique. . — 110 )) 125 ))
- Alun de glace ordinaire . 100 k. 20 )) )) » Crème de tartre 100 k. 360 )) ') )) — de Lille . . — 60 » 70 »
- — de chrome — 70 )) 90 » Cristaux de soude .... — 14 D 16 » — perlasse indigène. . — 70 )) 90 »
- Amidon blanc surfin. . . . — 60 )) 70 » Curcuma bengale putvérisé. . — 52 )) » )) Prussiate jaune de notasse. . lek. 2.25 » ))
- — grillé — 50 )) 70 » Dextrine blanche no 1 . . . — 80 )) 90 » Pyrolignite de far . . la barrique 25 )) i) »
- Ammoniaque b’anc 22o . . — 50 » )) )) — iaune — 60 » 70 )) — de plomb . . 100 k. 90 » » »
- Benzine commerciale . — 70 )) 80 » Essence de térébenthine. . . — 72 tt » » Rocou )) »
- — supérieure — 90 )) )) )) — — dégraissée . — 90 )) )) )) Rouille 450 .... . 100 k. 20 )) » ))
- Bois decam pêche d’Espagne effilé. 100 k. 40 )) )) )) Extrait de oampêchce sec . . — '40 » 145 » Savon blanc de Marseille . — 60 )) 90 »
- — d’Haïti effilé —34 )) )) » — jaui e de Cuba, lroqual. — 160 )) 180 )) Safranum (carmin). . . le lit. 28 )) )) »
- — de Femamhouc, no 1, effilé. — 180 )> » i) — Sainthe-Marthe. . . . le k. 6 )) 8 )) Sel d étain . 100k. 260 )) )) ))
- — Ste-Marthe, elfilé . — 42 )) — de châtaignier. . . 109 k. 30 )) 32 )) — de soude 80o . . — 35 )) » »
- — jaune effilé — 32 )) » )) — de quereitron. . . . le k. 5 >) G 1) — d’oseille , — 180 » )) )>
- — — fustet efti.é .... — 40 )) )) )) — d’orseille 100k. 160 )) 400 )) Soufre en canons. . — 30 )) )) »
- — — de quereitron effilé. . — 30 )) 35 » Fécule sè lie. . . ... — 28 )> 35 )) Sulfate d’alumine. . . — 40 )) » ))
- — de Santal moulu .... — 25 )) 23 » Galles leSmyrue, noires et.vertes. — 180 )) 200 )) — de zinc. . — 22 )) )) ))
- Borax raffiné .... le k. 110 )) )) » — d’Alep — 240 )) 260 )) Sulfite de soude sec . . — 42 )) »
- Cachou brun sur feuille. 100k. 110 » 115 » Garance d’Alsa..-e SSF ... — 199 » » >> — — liquide . . — 24 » )) ))
- — jaune ou gambir — 70 80 » — — MF ... — 115 » » )) Sumac Redon. . . . . — 28 » 32 »
- Carmin de cochenille. le k. 40 )) 60 » Carancine — 320 )) 350 )) Tannin industriel. . le k. 4. 50 )) «
- — d’indigo en pâte. — 4 )) 6 » Gaude de Normandie. ... — 22 )) 25 )) Tartre rouge .... . 100 k. 270 )) 280 ))
- — — purifié . — 18 »> 23 » Gélatine pour apprêts . . .lek. 1.50 3 )> — blanc . . . . — 80 B 290 »
- Nota
- Lps prix de l’acide acétique, delà benzine, de l'essence et antres substances soumises aux droits d’entrée doivent être augmentés du montant de ces droits lorsqu’elles sont destinées à Paris et autres villes imposées.
- Ces prix sont ceux des principaux droguistes de Paris, peur livra sons au comptai t avec 3 p. 0/o d’esoempte, à 30 jours avec 2 p. 0/o, ou à 90 jours sans escompte ils s’appliquent aux marchandis s livrées en gros, c’est a dire en c tisses, barils, couries, surons ou ballots d’»rigine.
- Pour livraisons au détail, ces prix sont augmentés de 10 p. 0/0-
- Nous livrons ces marchandises aux mêmes conditions, sans engagement, pour quantités, et sauf variations.
- COULEURS 1) AMLIXE. (Prix au kilo.)
- Rouges.
- Fuchsine ordinaire.. . .
- — moyenne ....
- — supéri ure (extra).
- Cerise ou grenadine, supérieure
- — ordinaire .
- Fuchsine S. résistant à l’acide (bréveté) — S. III — —
- Rh damiiie..............
- Rouge solide (Rocoellme) .
- Ponceau .................
- Eosine sol. à l’eau, jaunâtre — — viole te
- Ecarlate d’éosine, extra bleuâtre Erytlirosine (rouge carmin).
- Safranine (rûse) O .
- — X . .
- — I. . . .
- Coralline ronge ....
- — jaune . . .
- — capucine . . .
- Rouge congo, B . .
- Cong > brillant, H. . . .
- Corinthe cinito. .
- Purpuralme (rouge marron)
- Rose bengale ....
- Rouge de Bordeaux.
- Violets.
- YiHet de Paris, rougeâtre.
- — moyen,
- le kil.
- bleuâtre .
- — très bleu.
- — rouge.
- — très bleuâtre
- — lumière, B Violet amaranthe .
- — nouveau, moyen.
- — Parme ....
- Violet métyle, B à 6 11 .
- — R à 4 B. .
- Expéditions rapides. — Pro< Rue Vieille-du-Temp!e, Paris.
- le
- 25 » le k.
- 15
- 16 •20 10
- 8 2L 12 60 18 16 40 25 28 60 65 50 32 14 10 12 25 25 18 5
- 45
- 8
- 30
- 30
- 32
- 40
- 24
- 24
- 32
- 28
- 28
- 28
- 45
- — moyen.......................
- — pour remontages...............
- — éclair........................
- — prune..........................
- Bleus alcalins (Nicholson).
- 15
- 14
- 18
- Mandarine extra Jaune indien. .
- Verts
- Bku (Guernesey) — 18 ))
- — rouge 22 ))
- — moyen — 25 ))
- — pur — ,30 ))
- — lumières — 38 »
- — très verdâtre, 6 B. , . . — 65 ))
- — A. R. ou violet éclair. .... — 18 ))
- Bleus solubles
- Bleu marin, bleuâtre — 10 »
- — rougeâtre — 10 ))
- — supt*rieur ... . — 22 )>
- Bleu de Lille (gros violet). . . < . — 14 ))
- — rougeâtre — 18 »
- — moyen — 18 »
- — verdâtre — 18 »
- — pur — 3) »
- — pour coton — 30 » à 80 »
- — Verdâtre — 50 ))
- — lumière 'au méthyle) — 50 à 100 »
- — méthylène (colon soie) breveté . — 54 »
- — noir . . — 17 ))
- — foncé — 17 ))
- — beuzyle, direct, rougeâtre. . . . — 36 ))
- — — — bleuâtre — 44 »
- — — — verdâtre — 42 »
- — (soluble à l’alcool' moyen. . . . — 36 »
- — — bleu pur. . . . — 36 ))
- — pour papier R. et B — 18 »
- Jaunes et Oranges
- Jaune bouton d’or — 28 »
- — citron (résistant à l’acide . . . — 15 »
- — solide — . . . . — 10 ))
- Oranges — 12 »
- Uranioe (orangé supérieur) — 52 »
- Livraisons au détail. S’adresser à MM. GOUILLON et
- 22
- 12
- Vert acide supérieur.......................— 50 »
- — acide 1................................— 25 »
- — — 2...................................— 15 »
- — au rnélhyl (bleuâtre)..................— 15 »
- — — (émeraude)......................— 12 >>
- — — (jaunâtre)..............— 28 »
- — — (bleuâtre)..............— 28 »
- — — 'lumière jaunâtre). . . — 48 »
- — — — bleuâtre ... — 55 »
- — malachite extra........................— 60 »
- — — G.............................— 3,0 »
- — — jaunâtre extra. .... — 80 »
- — silL-eonjugué -(liquide) .... —- 4 »
- Bruns
- Brun d'Amiens . — 10 »
- — clair ou moyeu riche .... — 15
- — foncé, riche............... — 12 »
- — Bismarck.................. — 15 »
- Carméloïne R. et FF............. — 10 »
- Marron havane................... -— 10 »
- — grenat...................... — 8 »
- Noirs et gris
- Bleu-noir, sol. à l’eau....................— 18 »
- Gris’prr le bleu-noir......................— 18 »
- Gris par le violet.........................— 40 »
- Noir soluble à l’alcool....................— 32 »
- — à l’eau..............................— 30 »
- Noir de Nahtpfol, B......................... 6.»»
- — .................................... 6. »»
- Produits divers
- Acide picrique orist. . . .
- Aniline liquide pour noirs . Chlorhydrate d’aniline . .
- Alizarine artificielle 20 0/0.
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- toujours de leur faire des offres avantageuses, aveo échantillons à l’appui.
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- . . 3.50
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- Nos clients sont invités à nous signaler les achats qu’ils auraient à opérer par fortes quantités tant en Droguerie qu’en Couleurs d’aniline, nos rel tions commerciales nous permettant
- Imprimerie C. COLIN, 17, Route Nationale, a Cuarleville (Ardennes)
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- LA
- r Année, N° 1,
- REVUE DE
- ET DES COLORHIONS
- 8CIENTIA • ET
- IUM •
- mm
- '«Sr. y.
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES fer janvier 1888.
- SOMMAIRE
- A nos abonnés. — Etude sur le mordançage de la laine. — Procédé de teinture en rouge turc. — La Rhodamine, nouvelle couleur rose. — Emploi de la glycérine pour empêcher la laine de s’altérer par la chaleur. — Les anti-chlore. — Procédés de teinture pour les anilines : Préparation de la soie.
- Revue sommaire des brevets d’invention : Mordants divers. — Essoreuse multiple. — Liquide oléagineux pour teinture. — Imperméabil sation des passementeries.
- Nouveau moteur à vapeur rotatif (gravure). — Procédés divers : Teintes-mode, vieux rouge, paon (échantillons), noir sur laine coton en tissus épais, marron sur laine-coton, taches de rouille anciennes.
- Chronique industrielle : Cansiries pratiques sur l’art du teinturier-dégraisseur. — La soie en France. •— Les industries tinctoriales et textiles à l’étranger.
- Brevets d’invention intéressant Rs industries tinctoriales. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- A NOS LECTEURS
- Nous avons à peine annoncé par une circulaire, notre rentrée dans la presse tinctoriale, que déjà les souscriptions nous arrivent nombreuses et sympathiques.
- La Revue de la Teinture était donc fondée avant d’être née ; nous remercions nos souscripteurs du souvenir qu’ils ont conservé de nous, ou de la confiance que nos nouveaux lecteurs accordent à un nom qu’ils ne connaissent que de tradition, mais qui leur a paru parler avec l’autorité de ceux qui savent, et qui ont fait leurs preuves.
- Nous aurons à justifier cette confiance, et tous nos efforts tendront vers ce but, nous souvenant que le passé oblige et que l’avenir exige.
- Toutes les personnes s’intéressant aux publications sur les Industries tinctoriales s’accordent à reconnaître la nécessité d’un journal de teinture, fait par des gens du métier, qui ont trempé les mains dans les cuves, et savent parler le langage1 de nos ateliers ; s’ils o'nt, en même temps, un pied dans le commerce et l’autre dans les laboratoires scientifiques, tant mieux, nousdisait-ou; mais, surtout, qu’ils sachent distinguer une essoreuse d’un métier d’apprêt, et l’indigo du campêche.
- Que ce journal, au moins, nous cause; qu’il ait de la vie ; qu’on sente que quel-qu un est derrière, et que ce quelqu’un sache ce qu’il dit !.. Nous avons assez de ces froides et sèches reproductions
- de procédés qui courent les rues (car depuis longtemps les ateliers les ont mis dehors); de ces méthodes banales vingt fois reproduites, et toujours ressassées sans réflexions ni discussion qui puisse leur donner quelqu’intérêt ou quelqu’à propos.
- Nous savons bien qu’un journal industriel ne peut être le promoteur du progrès et des découvertes, mais qu’il en soit au moins le vulgarisateur et l’écho ; qu’il sache ce qui se dit, ce qui se fait, et un peu aussi, ce qui se fera... Pour cela il faut vivre dans notre milieu, et non s’enfermer dans un cabinet, se bornant à dépouiller des livres et des bulletins, souvent sans discernement comme sans compétence.
- Voilà, lecteurs, ce qui a dicté le programme de La Revue de la Teinture, et nous en avons entrepris la réalisation après une expérience de douze années (1866 à 1878) pendant lesquelles nous avons dirigé le principal journal de teinture de cette période. Nous voyons par les citations élogieuses des auteurs qui, depuis, ont traité de nos industries, que nous avons rempli honorablement cette tâche, et que nous sommes à même de la reprendre.
- Depuis cette époque nous avons collaboré à des publications industrielles et à des entreprises commerciales, qui nous ont toujours maintenu en rapports avec les industries tinctoriales et avec les branches qui en dépendent.
- En ce moment, par exemple, nous publions le Journal de la Droguerie et des Produits chimiques, qui a pris une place importante dans la presse professionnelle, et dont la spécialité touche, par tant de côtés, aux industries des couleurs et des teintures.
- Nos lecteurs connaissent déjà, par nos circulaires, le détail de notre programme; c’est à l’oeuvre surtout que nous les engageonsde nous juger; qu’ils veuillent donc nous suivre pendant quelques mois (car un seul numéro ne peut donner une idée complète d’un plan d’ensemble), et ils verront alors que c’est sans trop de présomption que nous avons osé entreprendre la régénération de la presse tinctoriale.
- F. Gouillon, Directeur.
- ÉTUDE SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAIXE
- Par MM. Liechti et Schwitzer
- En continuant les recherches de MM. Liechti et Suida relatives au comportement des mordants d’aluminium, de fer et de chrome avec le coton, les auteurs ont étudié l’action des mêmes mordants sur les fibres de laine. Le comportement des mordants d'étain a aussi été examiné. Une étoffe de laine a été bouillie avec différentes solutions de mordants et teinte avec des colorants appropriés, à savoir: Ualizarine, la nitroalizarine, le bleu d’alizarine S, la ceruléine S, la galléine, le bois jaune, le quercitron, la gaude et la cochenille. Les colorants naturels ont été spécialement choisis pour étudier l’action des mordants d’étain. Le comportement des mordants, — c’est-à dire les quantités de mordant fixé sur la fibre et les conditions du fixage, — a été déterminé par l’analyse des échantillons teints. L’eau employée aux expériences étant magnésique et calcaire, elle était neutralisée par l’acide chlorhydrique dans le bain de mordant et par l’acide acétique dans le bain de couleur. Chaque échantillon était mordancé et teint dans 30 fois son poids d’eau. Dans l’opération du mordançage, la laine est placée dans la solution à une température de 30° a 40° centigrades ; dans un espace d’une demi-heure, la température était élevée à 100° centigrades et l’ébullitioa était prolongée encore pendant une demi-heure. Avant d’être teints, les échantillons mordancés étaient bien lavé?. Les quantités de mordant et de colorant employées étaient exprimées en percentage de poids de la laine en opération.
- Au cours de l’expérience, il a été démontré que l’habitude qu’ont les teinturiers de mor-dancer et de teindre la laine sur bain fioid est bien loin d’offrir des avantages. La laine ne décompose et ne fixe les mordants que dans des solutions chaudes et l’intensité augmentée de coloration produite par la pratique ci-dessus mentionnée revêt un caractère purement illusoire, vu qu’elle est due à une précipitation superficielle du colorant, lequel est facilement enlevé par l’eau chaude.
- 1° MORDANTS D’ALUMINIUM
- Des échantillons de laine ont été mordancés les uns avec du sulfate, les autres avec de l’oxalate, et les autres avec du tartrate d’aluminium en quantités équivalentes de 1 à 10 pour 100 de sulfate.
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- La laine mordancée avec du sulfate d’aluminium et bouillie à plusieurs reprises avec de l’eau distillée fournissait toujours une solution acide. L’alizarine produisait sur cette laine des couleurs rouge sombre.
- La laine mordancée avec de l’oxalate d’aluminium donnait de meilleurs rouges, et celle mordancée avec du tartrate d’aluminium présentait d’excellentes couleurs rouges. Dans tous les cas, les bains de couleur avaient une réaction acide. D’après l’examen des liquides résultant du mordançage et de la teinture, il était évident que le mordançage a été le mieux effectué dans le cas d’emploi du tartrate d’aluminium, la totalité d’aluminium ayant été fixée d’une manière très résistante sur la fibre.
- Des expériences ultérieures ont démontré que le tartrate d’aluminium peut être remplacé sans aucun inconvénient, par un mélange de 1 molécule de sulfate d’alumininm et 3 molécules de crème de tartre. La quantité la plus appropriée de mordant à employer est celle de 6 pour 100 de sulfate d’aluminium ou de son équivalent. Les quantités de colorants à employer sont celles-ci : 5 pour 100 de bleu d’alizarine S, 5 pour 100 de ceruléine S, et 15 à 20 pour 100 de galléine (10 pour 100 de pâte), 10 pour 100 d’alizarine (jaune), 20 pour 100 de pâte.
- 11 résulte des expériences qui ont été effectuées en vue de déterminer si une moindre proportion de crème de tartre que celle de 3 molécules pour 1 molécule de sulfate d’aluminium peut être employée, que cette proportion peut être réduite à 1 molécule 1/2 de crème de tartre sans que cette réduction porte préjudice aux couleurs produites.
- Etant donné que, dans le cas d’emploi de la crème de tartre, le bain mordant contient, en outre du tartrate d’aluminium, une certaine quantité de sulfate acide de potasse, et que d’après la pratique des teinturiers, la laine serait mieux mordancée dans un bain acide, on a cru possible de remplacer la crème de tartre par un acide quelconque, l’acide sulfurique, par exemple. Mais l’expérience a démontré que quoique l’addition d’une petite quantité d’acide sulfurique (1 molécule) augmente légèrement la quantité d’aluminium absorbée par la fibre, cet acide ne peut pas faire fonction de crème de tartre. Puis, étant donné que l’addition d’une plus grande quantité d’acide (3 molécules), bien qu’elle empêche la dissociation de la solution de mordant, produit des couleurs peu satisfaisantes, il est évident que l’action favorable de la crème de tartre ne peut pas être attribuée à ce que cette dernière retarde la dissociation du mordant.
- [Society of Chemical iniustry, et Monit. scient.)
- (A suivre.)
- PROCÉDÉ DE TEINTURE
- EN ROUGE TURC
- Pli déposé le 15 avril 1876, par MM. F. Storck et G. de Gonninck, à la Société industrielle de Rouen
- Désirant prendre date, nous avons l’honneur de déposer sous pli cacheté, au secrétariat de la Société Industrielle de Rouen, le procédé suivant de teinture des tissus de coton en rouge turc, appliqué par nous dans l’établissement de MM. Lemaître-Lavotte et fils, à Bolbec :
- Le tissu est foulardé dans une émulsion obtenue en saturant par un alcali caustique, l’acide gras, résultant de l’action de l’acide sulfurique sur l’huile tournante.
- Les pièces ainsi préparées sont séchées, étendues sur pré, pendant plusieurs jours, et dégraissées par un passage en carbonate de soude, suivi d’un lavage.
- Elles sont ensuite foulardées en acétate d’alumine, aérées, dégommées et teintes aliza-rine artificielle.
- Après la teinture on sèche et on vaporise une demi-heure à une faible pression. Ce vaporisage fait passer la nuance du rouge brun au rouge vif.
- Un ou deux savonnages avec addition de sel d’étain donne la nuance feu des plus beaux rouges turc.
- Dans cette manière d’opérer, deux points nous paraissent réaliser un progrès sur les procédés connus :
- 1° La simplicité du traitement qui permet d’obtenir le rouge d’Andrinople au moyen d’un seul huilage ;
- 2° L’application du vaporisage à l’avivage de la nuance.
- Nous ajouterons que, d’après nos observations, la lumière serait le principal agent de la production du mordant gras. Il se développe beaucoup plus rapidement au soleil, que par un temps couvert.
- LA RHODAMINE
- Nouvelle matière colorante rose
- Une fabrique allemande de couleurs d’aniline, vient d’apporter sur le marché un nouveau produit, la Rhodamine} auquel on prédit déjà un grand succès.
- Ce produit, d’un rose tendre magnifique, teint le coton, la laine et la soie, cette dernière même sur bain neutre. Il a les mêmes propriétés que les Eosines, Phloxines, etc., mais son grand avantage serait une solidité parfaite, il aurait notamment sur ces produits l’avantage de résister à la lumière. Son prix est actuellement de fr. 46 le kilo.
- Nous espérons pouvoir en donner prochainement un échantillon de teintnre.
- EMPLOI DE LA GLYCÉRINE
- pour empêcher la laiuc de s’altérer par la chaleur
- Par M. J. Persoz
- Lorsqu’on expose la laine dans une étuve à l’influence d’un courant d’air sec chauffé aux environs de 110°, elle abandonne aisément toute son humidité, sans s’altérer. C’est sur ce principe qu’est basée l’épreuve du conditionnement. Si l’on porte la fibre à une température notablement supérieure, à 130°, par exemple, elle commence à jaunir et à perdre de sa résistance ; enfin, sous l’action d’une chaleur plus élevée, elle manifeste une altération encore plus prononcée.
- Voici une expérience qui nous a donné des résultats intéressants, en ce qu’elle offre le moyen de préserver la laine dans une certaine mesure contre les effets destructeurs de la chaleur.
- Un fabricant de caoutchouc nous exprimait un jour le regret de ne pouvoir se procurer des tissus de laine supportant pendant seize heures consécutives une température de 130 à 140°.
- Tous ceux qu’il avait soumis à cette épreuve s’en étaient trouvés profondément atteints et se déchiraient sans le moindre effort. Il nous demandait en conséquence si, parmi les laines des diverses provenances, on en rencontrait qui résistassent mieux que d’autres à la chaleur, au moins quant à leur ténacité.
- A son intention, nous remîmes pour les essayer comparativement, et cela sans aucun espoir de succès, des échantillons de plusieurs laines filées (Australie, France, Buenos-Ayres, Montévideo, Turquie, etc.), mais partant de l’idée que la sécheresse était la cause principale du grand affaiblissement de la fibre, nous songeâmes à imprégner celle-ci d’une substance qui pût retarder le départ de l’humidité, ou même la remplacer dans son action préservatrice, nous voulons parler de la glycérine. En conséquence, les écheveaux de fils furent partagés chacun en trois parties pour former des séries distinctes.
- La première devait être conservée intacte : la seconde était destinée à être chauffée telle quelle, dans les conditions indiquées ; enfin la troisième devait être chauffée de même, mais après avoir été imprégnée d’une solution de glycérine pure à 10 pour 100.
- On chauffa cette solution à 40° environ, pour y manœuvrer les échevettes de la troisième série jusqu’à parfaite imbibition. Ces échantillons, exprimés avec soin, furent abandonnés à la dessication à l’air libre. En tenant compte de la quantité du liquide restant et de celui qu’on avait recueilli par expression, il fut établi que la laine avait retenu 13 pour 100 de son poids de glycérine anhydre.
- Or, les échantillons des deuxième et troisième séries ayant été chauffés ensemble en
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- fabrique, on reconnut que tous ceux de la deuxième, quelle que fût la provenance de la laine, étaient brûlés, tandis que tous ceux de la troisième avaient parfaitement résisté. Dans cette expérience, une partie de la glycérine avait dû se volatiliser, mais il en était resté une proportion suffisante pour préserver la fibre, ce qui permettait d’atteindre le but proposé.
- Moniteur scientifique.
- LES ANTI-CHLORE
- Rapport de M. Frémy sur les travaux de M. Kolb au nom de la commission des Arts insalubres a l’Académie des Sciences
- La grande industrie chimique qui produit l’acide sulfurique, l’acide chlorhydrique, l’acide nitrique, la soude, le chlorure de chaux, le chlorate dépotasse, etc., soulève des questions qui intéressent l’hygiène et la salubrité.
- Les directeurs des usines de produits chimiques ont à préserver leurs ouvriers et leur voisinage des émanations, souvent dangereuses, résultant des opérations qu’ils exécutent.
- La commission des arts insalubres avait donc à examiner les perfectionnements qui, au point de vue de la salubrité, ont été introduits dans la fabrication des produits chimiques.
- Elle savait bien que les beaux travaux de MM. Schlœsing et Rolland, sur la préparation de la soude à l’ammoniaque, avaient déjà assaini nos soudières • mais la fabrication de la soude n’est pas la seule opération dont les émanations sont à redouter dans les fabrications chimiques.
- Parmi les industriels qui ont introduit les plus grands perfectionnements dans leurs usines, au point de vue de la salubrité, la commission signale surtout M. Kolb, qui diri-rige, depuis un grand nombre d’années, les manufactures de produits chimiques du Nord, fondées par Kuhlmann.
- M. Kolb n’est pas seulement un habile fabricant, il est aussi un chimiste distingué ; c’est en réunissant ces deux mérites qu’il a pu améliorer et assainir ses opérations.
- S’occupant d’abord de l’industrie linière, qui est si importante dans nos départements du Nord, il a introduit des perfectionnements dans le rouissage, le dégommage et le blanchiment du lin, en faisant disparaître plusieurs inconvénients que ces opérations présentaient.
- Appliquant ses études chimiques au traitement du lin, il a démontré que l’emploi intelligent de la soude caustique pouvait rendre les opérations moins insalubres et plus rapides.
- Le blanchiment des tissus et leur lessivage exposaient souvent les ouvriers à l’action redoutable du chlore.
- Les anti chlores employés jusqu’alors étaient insuffisants. M. Kolb a reconnu, le premier, que le plus énergique et le moins inoffensif
- des antichlores était l’ammoniaque réagissant dans des conditions qu’il a fait connaître.
- Depuis le travail de M. Kolb, cet antichlore s’est répandu dans presque tous les ateliers de blanchiment et rend de grands services.
- De toutes les opérations qui s’exécutent dans les fabriques de produits chimiques, la condensation de l’acide chlorhydrique qui se forme dans les soudières par la réaction de l’acide sulfurique sur le sel est une des plus difficiles.
- Les vapeurs d’acide chlorhydrique non condensé agissent sur la santé des ouvriers et occasionnent des dommages réels aux agriculteurs voisins des usines.
- M. Kolb est arrivé à une condensation aussi complète que possible en construisant une colonne dans laquelle il fait arriver de l’eau à l’état pulvérisé. Dans ces conditions, l’acide chlorhydrique est presque complètement absorbé.
- L’emploi de ce nouvel appareil a fail disparaître toutes les plaintes que l’on adressait autrefois aux soudières du Nord.
- Dans la production de la soude par le procédé Leblanc, le résidu insoluble du lessivage de la soude brute, connu sous le nom de marc de soudet constitue un des plus grands embarras de cette fabrication.
- Le sulfure de calcium, qui forme le marc de soude, immobilise d’abord tout le soufre du sulfate ; il occupe des terrains considérables -, il dégage sous des influences diverses de l’acide sulfhydrique qui occasionne souvent de graves accidents.
- En outre, ce sulfure, en s’oxydant à l’air, se transforme en bisulfure soluble et donne ces liqueurs jaunes qui, en arrivant dans les rivières, rendent leur eau insalubre.
- M. Kolb n’a pas seulement assaini les opérations qui se rapportent à la régénération du soufre contenu dans les marcs de soude; mais il a employé ces résidus pour combattre, en partie, l’iusalubrité que présente souvent la fabrication du chlorure de chaux.
- Tout le monde sait que, au moment du déchargement des chambres dans lesquelles se produit le chlorure, les ouvriers sont exposés à des crachements de sang et à des suffocations produites par le chlore qui reste en excès dans les chambres.
- M. Kolb a trouvé d’abord le moyen de soulager immédiatement les ouvriers, en employant la vapeur d’éther. Mais, pour rendre le déchargement des chambres à chlore moins dangereux, il a fait placer à la tête des chambres un ventilateur qui fait passer l’air chargé de chlore sur du marc de soude qui absorbe rapidement tout élément chloré, avant l’entrée des ouvriers dans les chambres.
- Le marc de soude a été également employé avec avantage pour absorber les vapeurs nitreuses dans la fabrication d’acide sulfurique.
- En visitant les usines de M. Kolb, nous
- avons constaté toute l’efficacité des procédés qne cet habile industriel a employés pour améliorer ses fabrications, au point de vue de la salubrité.
- La commission des arts insalubres a pensé qu’elle ne devait pas laisser de pareils efforts sans récompense et elle n’a pas hésité à décerner à M. Kolb un prix Montyon de deux mille cinq cents francs.
- Les conclusions de ce3 rapports sont successivement adoptées,
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Mordants pour teintures Par M. Chesneau-Fonteneau
- Voici les formules de l’auteur :
- Pour 100 kil. Mordant noir direct :
- Sulfate de cuivre............... 30 kil.
- Oxalate de potasse.............. 30 —
- Pyrolignite de fer.............. 40 —
- Pour le bleu, on ajoute 30 0/0 d’alun.
- Pour fixer les couleurs, employer la formule suivante :
- Alun............................ 15 0/0
- Oxalate de potasse.............. 15 —
- Crème de tartre................. 15 —
- Sulfate de soude................ 30 —
- Acide oxalique.................. 5 —
- — sulfurique.................. 20 —
- Voici maintenant l’emploi de ces mordants.
- Noirs directs. — Mordant de noir ci-dessus 12 0/0, avec bain de campêche et du Cuba; après 45 minutes de bouillon, tourner le bain avec 20 0/0 de sel de soude.
- Remontage des bleus indigos. — Bouillir 50 minutes avec 10 0/0 de mordant pour bleu, et 10 0/0 de campêche, en un seul bain.
- Fixage des couleurs composées. — S’emploie pour fuchsine, orangé acide, rosaline, pon ceau et bleu d’aniline.
- Garnir le bain de teinture avec 7 0/0 de mordant spécial désigné ci-dessus.
- Il ne faut plus, dit l’auteur, d’orseille, de carmin ou de composition d’indigo. — Brevet 18° .656. ____
- Essoreuse à usages multiples Par M. David.
- La machine consiste principalement en bras ou chevilles, recevant des mateaux ou des pantes de textiles quelconques et pouvant être animés d’un mouvement de rotation plus ou moins rapide, qui produit l’essorage.
- Mais ces bras sont en même temps percés de trous qui peuvent laisser écouler des bains de blanchiment, de teinture ou de rinçage, qui traversent ainsi les textiles. —- Brevet 181.680.
- Liquide oléagineux applicable à la teinture Par M. Meuzies.
- Mélanger une huile végétale avec de l’acide sulfurique, agiter, laisser reposer, ajouter de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- l’eau, laisser encore reposer quelques heures, séparer l’huile qui surnage, soutirer l’eau et l’acide.
- A l’huile restée dans la cuve, ajouter une solution de soude caustiqne, agiter et tirer l’huile à clair.
- Mélanger à cette huile chauffée de l’huile minérale lubrifiante, une solution de chlorure de magnésium, avec ou sans chlorure de baryum, et enfin un grand volume d’huile de phoque ou de baleine, et alors le produit est prêt pour l’usage, qui n’est pas autrement désigné. — Brevet 180.772.
- Imperméabilisation des passementeries Par M. Kumayer
- L’auteur prépare un vernis à l’éther avec du tuccin, de la laque, de la sandaraque ou autre résine, et y plonge les galons d'or ou d’argent et autres objets de passementerie métallique qu’il veut préserver de l’air et de l’humidité. —Brevet 181.075.
- NOUVEAU
- MOTEUR A VAPEUR ROTATIF De MM. Palau et Nègre.
- La Revue de la Teinture publiera une série de descriptions (avec dessins) des machines spécialement et uniquement à l’usage des industries qu’elle représente.
- La vapeur étant le point de départ de tout travail mécanique, nous débuterons par un moteur et par un générateur qui ont un caractère particulier de nouveauté.
- Voici, d’abord pour le moteur, que nous sommes les premiers à faire connaître :
- les machines à vapeur, a toujours été le but visé par les ingénieurs, et c’est, en effet, le seul rationnel, celui qui se rapproche le plus de la conception théorique, et qui permet la plus simple construction.
- Daus les machines actuellement en usage, le piston, qu’il soit vertical ou horizontal, procède toujours par courses constamment interrompues, le mouvement étant alternatif ; or la vitesse acquise au premier temps est immédiatement perdue par la nécessité du retour en sens opposé, de sorte qu’elle ne s’ajoute jamais aux nouvelles impulsions que reçoit l’organe moteur.
- C'est donc une perte de force, que ne compense nullement celle emmagasinée dans le poids du volant, ces deux effets sont absolument distincts.
- Si au contraire le piston suit un mouvement circulaire, continu, cette force acquise n’est nullement brisée, et par conséquent, s’ajoute sans cesse.
- Mais de plus, avec le système rotatif, il n’est plus besoin de ttansformer le mouvement de l’impulseur, puisqu’il donne directement celui qu’on veut utiliser ; donc plus de bielle, plus de manivelle, plus de glissières, et simplement l’arbre de couche mû par action directe du piston, portant à une extrémité la poulie motrice, et à l’autre le volant.
- Telle est dans sa simplicité, l’intéressante machine imaginée par MM. Palau et Nègre, qui ont ainsi résolu l’un des problèmes de la mécanique moderne. Ce n’est pas seulement un succès théorique ; nous allons voir que ce moteur est en même temps conçu avec un sens extrêmement pratique.
- Le dessin ci-contre représente ledit moteur :
- f Nous venons d’en exposer le principe, il nous reste à dire quelques mots de ses dispo -sitions accessoires.
- Remarquons d’abord que le cylindre, ou capacité dans laquelle agit la vapeur, est une chambre annulaire assez semblable comme apparence extérieure aux corps des pompes centrifuges.
- Dans 1 intérieur se trouve un piston s’adaptant exactement à l'espace vide ; c’est un secteur plein de ce canal circulaire. Ce piston est relié à l’arbre de couche moteur, et lui communique l’impulsion qu’il reçoit lui-même de l’arrivée méthodique de la vapeur dans la chambre.
- La distribution s’opère sur une des faces latérales par une fenêtre en relation avec le générateur, qui se trouve alternativement ouverte et fermée par le jeu même du piston et d’un régulateur. Lorsque le piston est sur le point d’achever son cycle, un disque à taquet, fixé sur l’arbre, prèî du palier de la poulie, vient actionner une came, qui ouvre l’orifice d’échappement. Aussitôt, une nouvelle arrivée de vapeur vient à nouveau agir sur le piston, en même temps que l’échappement se trouve fermé.
- La machine continue ainsi tant qu’on lui fournit de la vapeur. C’est, on le voit, un moteur réduit à ses éléments inévitables. Il est muni d’un régulateur à boules et .de robinets de purge : avec le volant et la poulie motrice il est complet. Il est à détente variable et et quand on le désire, à changement de marche.
- -Cette sobriété d’organes, résultant de son principe rationel, fait que cette machine est peu volumineuse et peu coûteuse, en même temps que d’une conduite des plus faciles.
- Le moteur s’établit soit sur sa chaudière, soit sur un socle en maçonnerie, et dans ce dernier cas, une machine de trois chevaux, par exemple, n’occupe pas une surface de terrain supérieure à 1 m. 10 sur 75 c.
- Voici que'ques exemples de ses prix :
- Le mouvement rotatif du piston moteur dans
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- m
- Forces............. 1 ch.
- Moteur seul........ 800
- Moteur et chaudière. 1.500
- 3 ch. 1.100
- 2.200
- 6 ch:
- 1.900
- 3.000
- Nous ne connaissons pas, jusqu’à présent, de machines à vapeur d’un aussi bas prix.
- Celle-ci nous paraît très convenable pour les ateliers employant de la vapeur comme chauffage, et qui se privent des avantages d’un moteur mécanique, ou qui, même, emploient une machine à gaz, alors qu’ils ont de -la vapeur à leur disposition, ce qui est un contre-sens.
- P. Courcy.
- PROCÉDÉS DIVERS
- teintes-mode
- Nous donnons ci-dessous, deux spéciméns de teintes pris parmi celles le plus en faveur
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- O
- en ce moment -, c’est un commencement de série qui se continuera.
- Vieux rouge.
- Ce terme est le nom à la mode ; il est inutile de dire que la même teinte s'est maintes fois présentée sous des appellations différentes.
- Son exécution ne présente aucune difficulté pour le teinturier -, c’est un rouge légèrement rabattu pour lequel les procédés ne manquent pas. Le moyen le plus simple consiste, pour tous genres de tissus, à donner un pied de jaune, par le curcuma, (Terra-merila), puis de teindre en fuchsine.
- Paon.
- On désigne ainsi un vert très bleu ; cette teinte peut s’obtenir directement par les verts d’aniline marques B, auxquels on ajoute encore un peu de bleu d’aniline.
- On emploie les bains alcalins eu acides suivant l’étoffe que l’on traite.
- Nous aurons à traiter en son temps, de la préférence à accorder, suivant les cas, à ces deux natures de couleurs.
- NOIR SUR LAINE-COTON
- pour étoffes foulées
- Quand il s’agit d’un tissu un peu épais, dans le genre des flanelles ou des demi-draps, et même de la draperie contenant du coton, on
- procède comme suit :
- Pour deux pièces :
- Mordançage de 1 h. 1/2 avec :
- Bichromate........ 1 kil. 800 gr.
- Sulfate de cuivre.. 750 —
- Acide sulfurique... 750 —
- Poser sur ce bain, cinq à six heures, puis teindre sur :
- Campêche.................. 30 kil.
- Bois jaune................. 3 —
- Ammoniaque liquide...... 1 litre.
- Teindre une heure à l’ébullition-, poser quelques heures sur le bain de teinture ; puis rincer dans une eau contenant un peu de cristaux de soude.
- Le bain de teinture peut être rechargé de colorant pour une autre opération.
- On a ainsi un beau noir bleuté, et pénétrant bien l’intérieur des tissus foulés.
- MARRON NOURRI, SUR LAINE.
- Pour 50 kil. de lainages, fils ou tissus :
- Bouillir 1 h. 1/2 avec :
- Bi-chromate................ 1200 gr.
- Lever, poser une nuit sur le chevalet, rincer et tendre sur :
- Campêche...................... 8 kiL
- Entrer à tiède ; porter peu à peu au bouillon, lever et ajouter au bain :
- Tartre........................ 2 kil.
- Traîner une demi heure en laissant peu à peu refroidir le bain, lever et rincer. .
- VERT SUR CHAINE- COTON
- Pour 2 pièces :
- Bouilir une heure avec :
- Alun...................... 3 kil.
- Quercitron................ 25 kil.
- Laisser refroidir le bain, et laisser en contact 3 à 4 heures. C'est pendant cette chaleur légèrement tiède, que le coton monte le plus ; la laine a dû prendre son pied de jaune pendant le bouillon.
- Teindre ensuite à tiède sur :
- Alun...................... 5 kil.
- Carmin d’indigo........... 3 —
- Monter peu à peu au bouillon, refroidir sur le chevalet, puis rincer.
- On peut encore obtenir ces verts par les bleus de Nicholson, mais l’ensemble du pro -cédé, pour laine-coton, est plus compliqué qu’avec le carmin d’indigo.
- TACHES DE ROUILLE ANCIENNES
- Contre les vieilles taches d’encre ou de rouille, la plupart des acides, sel d’oseille, et autres dissolvants restent sans action, à moins de ronger le tissu en même temps.
- On obtient quelquefois la disparition de ces taches avec le liquide suivant :
- Acide chlorhydrique....... 50 gr.
- Sel d’étain ................ 50 —
- Eau......................... 250 —
- Les taches sont bien imprégnées et entretenues humides avec cette solution autant qu’on peut espérer les voir disparaître.
- Cela réussit souvent; le sel d’étain a une action que les chimistes appellent « réductrice » et qui rend la rouille plus facilement soluble dans l’acide muriatique.
- PROCÉDÉS DE TEINTURE
- par les couleurs d'aniline
- On admet généralement que les couleurs d’aniline tirent sans mordants et sans préparation ; il est vrai que leur emploi a simplifié considérablement l'art de la teinture, mais il est évident aussi que l’on n’obtient des nuances parfaites et surtout bien unies qu’à condition d’observer certaines précautions et de teindre sur des bains convenablement disposés au point de vue de leur température et de leur j réaction acide ou alcaline.
- Il n’est pas exact de dire que les couleurs d’aniline rendent inutile l'expérience et le talent du teinturier ; la vérité est que le travail obtenu d’un ouvrier habile ou d’un médiocre, est absolument different, quoique l’un et l’autre aient opéré avec la même couleur et sur la même étoffe.
- Donc, il y a un savoir-faire et des règles nécessaires pour tirer un bon parti de ces matières colorantes, qui, du reste, ne demandent qu’à bien marcher pourvu qu’elles soient bien conduites.
- C’est l’ensemble de ces règles très simples en elles-mêmes que nous allons exposer dans cette revue méthodique des Procédés de teinture par les anilines.
- Voyons d’abord comment on doit préparer les fils et tissus, avant de les soumettre aux bains colorants.
- 1. — PRÉPARATION DE LA SOIE
- La soie grège, c’est-à-dire telle qu’elle vient du moulinage, n’a besoin que d’être décreusée comme pour tous les autres procédés de teinture.
- Il n’est pas inutile toutefois de rappeler comment s'opère ce travail.
- Il comprend deux phases ou opérations : le dégommage et la cuite.
- 1° Dégommage. — Les mateaux étant em-bâtonnés, on les tient dans une dissolution très chaude, mais non bouillante de savon, contenant pour 25 kil. de soie grège :
- Savon b'anc de Marseille . . 7 kil. 500
- Quand la partie de la soie qui trempe est entièrement dégommée, c’est-à-dire qu’elle est devenue blanche et souple, on retourne les mateaux sur les bâtons pour faire tremper la partie qui n’a pas trempé, et lorsque le dégommage est achevé, on les lève et les cheville.
- Si le bain est assez abondant pour que les mateaux puissent baigner en entier, cela est préférable, mais il faut néanmoins les retourner de temps en temps au milieu du liquide.
- 2° Cuite. — On renferme la soie dans des sacs de grosse toile : 12 ou 15 kil. dans chacun, qui forme ce qu’on nomme une « poche » ; On les fait bouillir pendant une heure et de-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- mie dans un bain semblable à celui du dé-gommage, mais contenant moins de savon, soit pour les 25 kil. de soie, ou environ 2 po -ches :
- Savon...................... 5 kil.
- Il faut avoir soin de déplacer les poches afin qu’aucune ne chauffe trop au fond de la chaudière, et de remplacer l’eau qui s’évapo re, pour que les poches soient toujours couvertes.
- Un coup de feu aurait de graves inconvénients, aussi l’emploi des bassines à vapeur est-il fort recommandé pour ce travail ; il permet de régler à volonté la température, sans jamais exposer à brûler les matières.
- La soie décreusée ou « décrouée » comme disent les canuts lyonnais, doit être blanche, brillante, souple et soyeuse, et avoir un toucher craquant. Des taches mates et ternes indiquent un décreusage mal conduit.
- Les mêmes bains peuvent servir deux ou trois fois, en les remontant de savon *r ou ceux de cuite repassent au dégommage, en renforçant le savon.
- On peut toujours extraire le savon des bains ayant servi, et dans le cours de notre publication, nous en indiquerons le moyen. Les teinturiers en soie emploient beaucoup de savon.
- Tout ceci, du reste, est l’A, R, C. du métier, mais il faut bien que nous commençions par le commencement.
- Lorsqu’on veut obtenir des nuances claires et fraîches, il est utile de soufrer les soies pour leur donner une plus complète blancheur. Le soufrage qui était nuisible aux anciennes teintures, ne gêne pas l’application des couleurs d’aniline.
- Pour cela, les mateaux humides et convenablement ouverts à la cheville, sont mis dans la chambre à soufrer pendant une nuit, ou un temps équivalent. Au sortir de la chambre on les rince dans une eau un peu alcalinée par addition de 200 à 300 gr. de cristaux de soude par hectolitre.
- TISSUS DE SOIE
- Depuis quelques années on est arrivé à teindre fort convenablement les soies tissées. Ces tissus étant faits avec des chaînes et des trames décreusées et quelquefois blanchies, il n’y a pas lieu de recommencer cette opération. .
- Les pièces sont simplement humectées à l’avance à l’aide du foulard ou de toute autre machine, afin que le bain colorant les imprègne uniformément.
- Si ce bain de teinture ne doit pas être savonneux (ce qui est rare), les pièces seront foulardées dans un bain tiède de savon.
- Les étoffes à reteindre (le chiffonnage), devront bien entendu, être nettoyées eu savonnées par les procédés que nous anrons à décrire dans les travaux du teinturier-dégraisseur.
- Par les moyens ci-dessus, les soies sont prêtes pour la teinture en couleurs d’aniline.
- (A suivre).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- CAUSERIE PRATIQUE
- sur l’art du teinturier-dégraisseur
- À M. F. Gouillon, Directeur de la Revue de la Teinture.
- Vous avez bien voulu vous souvenir de ma modeste collaboration d’autrefois, et m’assurer que mes « Causeries confraternelles sur l’ârt du Teintuner-dègraisseur * avaient trouvé du succès auprès des lecteurs de votre journal, lequel — moi, mis à part — était une publication restée encore sans égale depuis que vous en avez abandonné la direction.
- Votre réapparition dans nos industries est un évènement, et plus d’un de nos confrères d’alors, auprès desquels votre nom et vos travaux étaient fort appréciés, verront cette résurrection avec satisfaction.
- Pour moi, qui n’ai pas cessé d’être en relations amicales avec vous, je savais bien que vous n’aviez pas lâché la plume, et que vous la retremperiez à un moment donné dans nos couleurs ; le fait est maintenant accompli, j’en suis heureux le premier, quoique je sois devenu un « honoraire » de la profession ; je suis, en effet, retiré des affaires, comme vous le savez.
- J’ai donc du loisir et j’aime assez mon métier pour n’avoir pas entièrement déserté mes sabots dans lesquels je rentre encore avec plaisir, quoiqu’en amateur, et dans ces conditions je puis vous donner entièrement mon concours puisque vous estimez qu’il puisse vons être utile.
- Nous reprendrons, suivant encore votre désir, notre franc parler d’autrefois, ennemi du ton dogmatique et sentant davantage l’atelier que l’Académie ; s’il fallait traiter du dégraissage avec la langue de Victor Hugo, vous comprendrez que j’y renoncerais, et pour cause.
- Pour cette même raison je préfère, pour mes communications, le titre familier de Causeries, plutôt que ceux un peu trop prétentieux pour moi, de Traité ou même de Manuel, que vous me proposiez.
- Nous n’en entreprendrons pas moins une œuvre suivie, débutant par le commencement, c’est-à-dire par l’installation de la Maison, continuant par la réception de l’ouvrage, par ses nettoyage, dégradage, teinture, apprêt, etc.... Pour être complet, il faut quelquefois dire des choses connues ; nous les dirons et ce sera à chacun d’en prendre et d’en laisser suivant ses besoins.
- L’entreprise est-elle un peu trop hardie pour moi ? Non, dès lors que j’aurai vos avis et vos conseils dans les questions où la longue pratique du métier ne suffit pas.
- Donc, à la besogne, mais laissez-moi quelques jours pour rassembler mes idées et coordonner mon travail, et prochainement je vous
- adresserai ma première copie : Installation d'une maison de Teinturier-dégraisseur.
- Sur ce, bonne chance à La Revue de la Teinture ; elle voguera droit et loin sous votre habile impulsion.
- Maurice Guédron, Ex-teinturier, à Paris.
- LA SOIE EN FRANCE
- Par M. Francis Laur
- L’industrie soyeuse en France a été surprise, il y a près de dix ans, par une bourrasque commerciale effroyable : le vent était au bon marché et non à la qualité des produits qui avaient fait notre supériorité séculaire. Nous étions désemparés. L’Allemagne, la Suisse s’étaient coalisées pour abattre la fabrique lyonnaise.
- Celle-ci s'est retournée contre l’adversaire, elle a lutté ; aujourd’hui, elle est presque victorieuse, debout et plus militante que jamais.
- 11 y a là un enseignement pour tous les industriels français. — Qu’ils ne craignent pas le duel, s’il leur est offert, qu’ils se défendent d’abord, et, comme dit notre cher général, qu’ils prennent l’offensive ensuite. — Soyons audacieux, voilà notre devise en tout, surtout en industrie. — L’Amérique vit d’audace économique, faisons comme elle.
- Nos fabriques de soierie ont eu en effet nne excellente tactique. Elles ont d’abord accepté la lutte sur le terrain du bon marché, c’est-à-dire du tissu mélangé soie et coton dont la consommation allait grandissant. C’était là de la défensive.. — Puis elles se sont mises à perfectionner encore ces admirables tissus de haute nouveauté de soie pure ou laine et soie où le goût du Français, l’imagination du Gaulois montraient une fois de plus les ressources de notre esprit national. C’était l’offensive.
- La réussite a été complète. L’industrie de la soie a conservé toute son importance. Le prix de la matière première s’est relevé. On a employé en 1886 plus de 4 millions de kilogrammes de soie, représentant 180 millions de francs, et les exportations seules de tissus se sont élevées à 260 millions de francs, chiffre supérieur à la moyenne des dix dernières années !
- Parallèlement, on faisait des progrès remarquables au point de vue du rendement plus élevé des semences.
- L’Italie a d’abord appliqué en grand la théorie de M. Pasteur et l’observation microscopique des œufs du ver à soie, des chenilles et des papillons, permettant une sélection Alors les éducateurs italiens, pendant que nous obtenions 14 à 15 kilog. de cocons par once de graine, en produisaient 25 kilog.
- Des propriétaires du Midi, s’avisant alors que Pasteur était Français et qu’on devrait bien appliquer en grand sa théorie et mater les Italiens, ont fait du grainage une véritable industrie. Les résultats ont été inouïs. On obtient des rendements de 30, 40 et même 50 kil. par once de semence.
- Alors, en 1886, la récolte a été meilleure. Dans quatre départements : Vaucluse, Ardèche, Gard et Drôme, qui représentent les neuf dixièmes de la production totale de la soie en France, on a obtenu :
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- 1885 1886
- Graines mises à l’éclosion (onces)............ 217.958 202.085
- Cocons récoltés (kil.) 5.490.293 6.806.145
- La moyenne de rendement de 1885 était donc déjà de 25 kil. à l’once et celle de 1885 atteint presque 34 kil. Ces chiffres seuls se passent de commentaires.
- En résumé, la hausse en 1886 a été de 8 0/0 environ. L'exportation a gagné 13 0/0 en poids sur l’année précédente. On remarque un retour de la mode aux tissus de soie pure.
- La Picardie et Roubaix se réveillent. Lyon n’a jamais beaucoup chômé, Saint-Etienne a été ;en pleine activité pendant toute cette année. Les rubans ont remplacé les fleurs ; ils ont été portés soit en noeuds dans la coiffure, soit à flots sur les toilettes. Des teintes nouvelles, imitées de nos vieilles tapisseries, ont donné la note piquante du distingué.
- Ce qui n’est pas à dédaigner, le prix des façons ouvrières a monté de 20 à 25 0/0 suivant les largeurs. Les exportations de Saint-Etienne sont au chiffre de 300,000 et leur valeur a augmenté de 12 0/0.
- Allons, mesdames, allons, jolies Parisiennes, un petit effort ! Beaucoup de soie dans les modes de cette année.
- Et toujours la soîrie embellit la beauté.
- (La France.)
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- et textiles à l’étranger
- CONSEILS AUX EXPORTATEURS
- NOUVELLE ZÉLANDE (OCÉANIE)
- D’après une communication du consul de Belgique à Christchurch, la Nouvelle-Zélande offrirait des débouchés avantageux pour les fabricants de chapeaux de paille et de feutre, de gants, de cravates, de draps, d’étoffes de fantaisie, d’articles de bonneterie, de chaus- > sures de luxe pour femmes, de passemen- j terie, de tapis et de faïence.
- On peut profiter du renversement des saisons pour écouler sur les marchés de la Nouvelle-Zélande les articles non vendus à chaque fin de saison. Ces marchandises arriveraient à destination au moment opportun.
- Contrairement à ce quia lieu pour l’Australie, on préfère généralement, en Nouvelle-Zélande, les couleurs foncées et solides.
- TURQUIE
- On constate, écrit le consul de France à Salonique, que le commerce français commence à tenir compte des desiderata qui sont journellement exprimés par les négociants de Salonique à nos voyageurs de commerce.
- Les soieries par exemple, répondent déjà aux demandes locales quant aux prix et nuances. La fabrication des fils d'or et d’argent a opéré à Salonique des placements assez nombreux pour combattre les produits similaires d’Allemagne. Les tissus de laine et de coton ont une tendance à l’augmentation. Mais pour la draperie, les nouveautés, il faut arriver à livrer à meilleur compte, afin de concurrencer le commerce belge, qui a quadruplé en 1886. 4
- TURQUIE D’ASIE
- Le consul de Belgique à Trébizonde fournit les indications suivantes :
- Manufacture de coton écru, blanchis et imprimés, cest toujours Manchester; des autres pays, il ne vient presque rien, à l’excep-
- tion de quelques genres d’étoffes importées de la Suisse, et d’un article nommé « flanelle russe » qui est livré seulement par la Russie en quantités assez importantes. Cet article est très recherché à cause de sa bonne qualité et de son prix modéré, il a presque complètement détrôné les autres flanelles de laine, qui venaient de l’Allemagne. Ces dernières ne sont plus vendables qu’en très petites quantités, pour la population plus aisée.
- Filets teints en rouge solide. — De cet article, la plus grande partie vient actuellement d'Allemagne, un peu moins de la Suisse, et très peu d’Italie et d’Autriche.
- Draps de couleur. — Us ne viennent que d’Autriche, et très peu seulement d'Allemagne.
- Draps, nouveautés. — Us sont comme toujours importés de Belgique, de France, d’Allemagne et d’Angleterre.
- En draps militaires, la Russie paraît avoir le monopole.
- Les lainages pour habillements de dames sont importés d’Allemagne, de France et aussi quelque peu d’Angleterre.
- Soieries. — La plupart des genres unis viennent aujourd’hui de Suisse, tandis que pour les genres brochés, c’est toujours encore Lyon qui a le monopole ; très peu viennent d’Allemagne et encore moins d’Autriche.
- Velours. — Les bonnes qualités sont importées d’Italie et de France; les genres moyens et inférieurs de Suisse et d’Angleterre.
- ANGLETERRE
- Le vice-consul de France à Belfast écrit que le commerce des produits français s’est considérablement accru depuis deux ans environ dans le pays de sa résidence. Les soieries, les cachemires, les étoffes de fantaisie, les rubans, les confections et les chaussures pour dames, la ganterie, les papiers peints de qualité supérieure, viennent en assez grande quantité de France. Malheureusement la plupart de ces articles passent par des intermédiaires de Londres et arrivent ici frappés d’une commission plus ou moins élevée qui rend leur écoulement plus difficile en augmentant leur prix de revient. t
- Les négociants français de'vraient envoyer des voyageurs à Belfast, et je puis garantir, ajoute notre agent, qu’ils réussiraient après un certain temps à écouler avantageusement leurs produits.
- RÉPUBLIQUE UE LIBERIA (AMERIQUE)
- Les articles propres à être placés sur le marché libérien sont les suivants, d’après nos informations, émanant du consul de Belgique à Mouravia :
- Shistings en pièce de 12x24 yards
- Groydons en pièce de 12 X 24 yards, en balles de 50 à 100 pièces ;
- Blues hafs, largeur 24 pouces, en pièces de 12 à 18 yerds, emballé comme le précédent;
- Pignas, mouchoirs en pièce, de 8 X12, en caisse de 100 pièces ;
- Barocs, 12 mouchoirs en pièce, emballé comme l’article précédent;
- Fine romals blanc et bleu, 12 mouchoirs en pièce, en balles de 100 pièces ;
- Gommon romals, 15 mouchoirs en pièce, en balles de 100 ou 200 pièces ;
- Grey haft, largeur 7/8 yards, en pièces de 12 ou 24 yards, en balles de 100 pièces ;
- Calicots imprimés, 7/8 à 9/8 yards de largeur, en pièces de 12 yards, en balles de 100 pièces ;
- Satin stripe, en pièces de 12 ou 13 yards, en balles de 100 pièces ;
- Regatta stripes, en pièces de 12 ou 24 yards,
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- BREVETS D’INVENTION
- lulcrcssaut les industries tinctoriales
- 185.247. — 9 août. Lezius et Sciiachne. Fabrication de câbles, nattes, tapis d’escaliers, etc. à l’aide de la laine de bois obtenue exclusivement par voie mécanique.
- 185.260. — 9 août. Wolff. Machine servant à la fabrication des papiers peints imitant le velours en relief, supprimant l’emploi des rouleaux compresseurs.
- 180.340. — 4 août. Bertrand. Cert. d’add. au brevet pris le 21 décembre 1886 pour un appareil destiné à la teinture de la laine et autres matières filamenteuses en bobines,
- 181.355. — 8 août. Aubert. Cert. d’add. au brevet pris, le 5 février 1887, pour gaufrage sur tous tissus, solide et résistant à l’eau,
- 185.324. — 13 août. Sté Pierron et Sté Dehaitre. Système de diaprage irrégulier ou régulier des étoffes (velours, peluches, etc.), par vaporisage et pressages combinés.
- 185.393, — 18 août. Sté Pierron et De-iiaitre. Système de presse à chaud continue à feutre sans fin pour l’apprêt des tissus de tous genres.
- 185.421. — 22 août. Sté française des papiers peints. Application mécanique des bronzes de différentes couleurs superposées.
- 185.485. — 25 août. Germot. Nouveau produit dénommé Tontisse soyeuse.
- 185 .508. — 26 août. Sté G. Neyret. Procédé d’imperméabilisation des tissus Jersey.
- 181.356. — 11 août. Grawitz. Cert. d’add, au brevet pris, le 5 février 1887, pour la teinture en noir grand teint du coton en cours d’élaboration.
- 184.316. — 12 juillet. Sté Mathelin, Flo-quet et Bonnet. Cert. d’add. au brevet pris, le 18 juin 1887, pour un mode de traitement des tissus fabriqués en gros.
- 184.547. — 2 août. Sté anonyme des matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis. Cert. d’add. au brevet pris, le 30 juin 1887, pour la production de matières colorantes azoïques jaunes, bronzées et rouges. (Invention Poirrier et Rosensthiel.)
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Ont été déclarés adjudicataires pour les four nitures ci-dessous, MM. :
- HOSPICES CIVILS DE MARSEILLE
- Le 5 décembre a eu lieu l’adjudication pour fournitures à faire en 1888.
- Couvertures et tapis. — Faüzon, Th. et Cie, rue Dragon (domaine Nicolas) à 12.43 de rabais.
- Toiles diverses. Lepers, Romain, àCléreng (Nord), représenté à Marseille par M. Martel, rue Thubaneau, 30, à 19 de rabais.
- Bonneterie. — Ménatory, Hippolyte, Cours Belzunce, 31, à 9 de rabais.
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- DÉPÔT DE MENDICITÉ D’ALBIGNY (Rhône)
- Toiles. — J.-M. Dufond, 18, rue Longue, à Lyon, 4,483.90.
- Tissus et objets divers. — Romain-Roncin, 2, rue Saint-Pierre, à Lyon, à 2,975,70.
- Lainage etc. — Romain-Roncin, L 1,887,88.
- Vêtements confectionnés. — Goutard, 55, rue St-Joseph, à Lyon, adjud. à 4,455.
- ASILE D’ALIÉNÉS D’ARMENTIÈRES
- Le 12 décembre, fournitures à l’asile en 4888.
- Velours pour vêtements. Somon, L., à Ar-mentières, à 2.70 le m.
- Drap bleu foncé. — Lehembre frères, à Tourcoing, à 6.45 le m.
- Toile crémée à 80 c. — Deweppe et Faucheur, à Armentières, à 0.651e m.
- Toile écrue pour draps. — Demars, G., et Charles, L., à Armentières, àO,69Ie m.
- Toiles pour essuie-mains. -- Hennebelle, V.. à Armentières à 0,55 le m.
- Toile d’emballage. — Demars G., et Charles L., à 0,251e m.
- Treillis chanvre pour vêtement d’été. — Somon, L., à0 96 lem.
- Laine filée.— Lehembbe frères, à 1.88 lem.
- Coton pour doublure. — Lehembre frères, à 0.44 le m.
- Monchoirs de poche en coton. — Lehembre frères, à 0,44 le m.
- HOSPICES DE CHARTRES
- Le 15 décembre, fournitures aux hospices en 1888.
- Toiles, blancs de coton draps et autres étoffes. — Papot-Lemoult, à Chartres, rue du Bois-Merrain, à 12 de rabais.
- Bonneterie. — Yoxeur, à Chartres, rue de la Clouterie, à 18 de rabais.
- LYCÉE DE TOULOUSE
- Le 16 décembre, fournitures au lycée en 1888.
- Drap bleu.— Vve Osmont, rue du Paradoux, à Toulouse, à 9 10 le m.
- HOSPICE CIVIL DE RODEZ
- Fourniture de toiles et étoffes à faire l’hospice en 1888.
- Barguère, à Rodez, adjud. à 13 55 de rabais.
- MAIRIE DE PAU
- Le 30 novembre, fourniture d’effets d’habillement, coiffure et équipement.
- 1er lot. — Canton-Buiste, 3,064.
- MeïLlon, à Paris, à 3,002.
- 2° lot. — Thalabot, 256.15.
- Meillon, à 241,40.
- MAIRIE DE SAINT-ETIENNE
- Le 17 décembre. — Fourniture d’uniformes au personnel des inhumations (habits, pantalons, etc.), pendant les années 1888, 1889, et 1890. — Mont., 2,540.
- Olagmer, 6, rue du Grand-Moulin, à il de rahais.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Formations, modifications, dissolutions.
- CAMBRAI. — Dissolution, à partir du 26 nov. 1887, de la Société Bricout, Défossezi et Picard (teinture et apprêt des tissus). — Acte du même jour.
- {LA REVUE DE LA TEINTURE
- LY’ON. — Formation de la Société en nom collectif E. Ronnetain, Bayle et Cie, fab. de tissus de soie, place Croix-Paquet, 11. — Durée : 6 ans. — Cap. : 250,000 fr. — Acte du 25 nov. 1887.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif J.-B. Devignole et Cie (impression sur étoffes), à Fontaines-sur-Saône. — Durée : 9 ans. — Cap. : 18,000 fr. — Acte du 17 nov. 1887.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Fournier, Lambert et Chanteur, fab. de gants en tissus de laine, fil ou soie, de corsages Jerseys, etc., place de la Platière, 9.
- — Durée : 10 ans. — Cap. : 150,000 fr. — Acte du 6 déc. 1887.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Gehret (César) et Loubet père (impression sur étoffes), rue Garibaldi, 27. — Durée : 2 ans. —- Cap. : 5,000 fr. — Acte du 30 nov. 1887.
- LYON. — Prorogation au 31 déc. 1892, de la Société en nom collectif A. Veil et Félix fils, fab. de foulards imprimés, etc., rue d’Algérie, 21. — Gap. 220,000 fr. — Act. du 18 nov. 1887.
- MARSEILLE. — Formation de la Société en nom collêctif Lardet et veuve Laffitte (teintures et dégraissages), rueGrignan, 18. — Durée : 10 ans. — Gap. : 100,000 fr. — Acte du 25 nov. 1887.
- NANTES. — Formation de la Société èn nom collectif Gueudet, Robert et Favreau (tissus en gros), quai Duquesne, 4. — Durée : 12 ans. — Gap. : 240,000 fr. — Acte du 7 novembre 1887.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif Pierre Catteaü (apprêt des tissus), rue Pellart, 156. — Durée : 9 ans. — Acte du 2 juil. 1887, modifié par un autre acte du 12 nov. suivant, lequel stipule queM.Cat-teau retire de la Société la jouissance de l’établissement de la rue Pellart, 156, et que son seul apport consiste dans une somme de 30,000 fr.
- Homologation de concordat.
- NIORT. — Girard (Jules), md de laines.
- — Jug. du 19 nov. 1887. —Abandon de l’actif.
- Informations et faits divers
- 17e régime franco-italien et le» soieries. — Trois membres de la Chambre de commerce de Lyon : MM. Sévène, président ; Léon P. rmezel et Ferdinand Guérin, vice présidents de l’Union des Chambres syndicales lyonnaises ; M. Chabrière, délégué du Syndicat des marchands de soie, etM. Bonne-tain, président de la Chambre syndicale des fabricants de soieries, sont partis pour Paris, où ils sont allés faire des démarches auprès du gouvernement, relativement aux négociations qui vont être ouvertes à Rome au sujet du traité franco-italien. M. Cambon, préfet du Rhône est également parti pour Paris.
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- La Ramie. — Ce textile paraît suscep-
- tible de s’acclimater en France, et l’administration fait les plus louables efforts pour en provoquer la culture.
- Une commission spéciale a été nommée à cet effet, elle a tenu sa dernière séance le 12 décembre, sous la présidence de M. Feray, sénateur.
- M. Tisserand, conseiller d’Etat, directeur de l’agriculture a donné lecture du programme que la commission l'avait chargé d’élaborer en vue d’un concours de machines ou de procédés propres à décortiquer la ramie.
- La commission a approuvé ce programme par suite duquel le concours aurait lieu en 1889, et coïnciderait avec l’Exposition universelle.
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- Bols de teinture à Haïti. — Nous apprenons qu’une maison française est sur le point d’entreprendre la construction d’une ligne ferrée de 25 kil. à Haïti, pour développer le commerce des bojs de Binlure de toute sorte qui se trouvent dans l’île et qui, jusqu’ici, n’avaient pu être exportés à cause des difficultés de transport.
- Une bande «l’escrocs. — Il y a quelques semaines que le parquet de la Seine était avisé par la maison Dazin-Motte fils, de Roubaix, que des escroqueries étaient commises à son préjudice par une bande de commerçants parisiens.
- Le parquet chargea M. Lalmand, commissaire de police aux délégations judiciaires, de suivre l’affaire.
- Quelques jours après, ce commissaire de police remettait un dossier complet à M. Las-coux, juge d instruction, qui a lancé un mandat d’amener contre les sieurs Albert Lévy Aaron, demeurant rue o’Hauteville, 15, ainsi que les nommés Hyppolite Lévis, rue Saint-Maur, 185, qui s’étaient associés, pour monter une maison de commission et de vente de lainages et soieries, rue Montmartre, 122.
- Le sieur Pacout, comptable, demeurant rue Duruy, 3, a été également l’objet d’un mandat.
- Ces individus ont été arrêtés par des agents de la sûreté, et conduits au Dépôt où ils ont été écroués.
- Ces commerçants étaient, à ce qu’il paraît, parvenus à se faire commanditer d’une somme de 500,000 francs par les négociants de Roubaix qu’ils avaient escroqués de diverses manières.
- Ces individus seront poursuivis pour escroquerie, banqueroute frauduleuse et faux en écriture de cammerce.
- M. Soilliot, expert comptable, a été chargé par le parquet de mettre à jour la comptabilité de cette maison.
- L’instruction de cette affaire va activement être poursuivie.
- Le Gérant : F. Gouillox.
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Arilenues).
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- I U M *5
- LA
- Ire Année, N° 2.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- -J
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES i S janvier 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Etude sur le mordançage de la laine (suite). — Préparation des matières colorantes vertes. — Glycolline pour apprêts souples et incolores. —1 Procédés de teinture par les couleurs d’aniline : préparation de la laine. — R vue sommaire des brevets d’invention ; Foulage et teinture simultanés ; crépage des soieries ; laveuse méoauique.
- Chaudi-re multitubulaire inexplosible (gravure). — Procédés divers : Teintes-mode (échantillons). — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégrais-seur.
- Chronique industrielle : La laine en France. — Les industries tinctoriales et textiles à l’étranger.
- Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Correspondance universelle. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La crise commerciale que nous traversons a frappé toutes les industries ; celles des tissus en ont également souffert, mais ce sont peut-être celles qui y ont le mieux résisté ; il y a eu certainement une importante diminution d’affaires, mais non un effondrement comme dans beaucoup d’autres.
- Les lainages ont subi un ralentissement réel, à Roubaix comme ailleurs, mais dans ce dernier centre, toujours si vivant, toujours si habile à suivre les caprices de la mode, l’activité n’a pourtant pas cessé d’y régner ; nous trouvons même que pendant l’année expirée, l’importation des laines à ouvrer a été très supérieure à celle de 1886; c’est surtout .la laine peignée qui a donné lieu à ce mouvement d’affaires. Tourcoing est dans une situation a peu près analogue. Fourmies a vu aussi ses achats s’augmenter, tant en peignés qu’en filés.
- Les genres qui dominent dans cette région sont les carreaux, la rayure, surtout en tissus mélangés qui ont fait la fortune de ses fabriques. L’ameublement, les velours haute nouveauté ont aussi apporté leur appoint dans cette production.
- Les transactions en tissus ont été assez considérables à Reims pendant ces derniers mois ; leurs prix sont à peu près de 5 0/0 plus élevés qu’en 1866, et les filés ont augmenté d’environ 15 0/0. Des affaires importantes viennent de^ se traiter en peigné façonné ; le mérinos s’est également bien vendu, ainsi que la flanelle, mais cette dernière à bas prix. Les nouveautés en cardé
- marchent bien, et la draperie légère a aussi trouvé un bon écoulement.
- A Sedan, Elbeuf, Louviers, Mazamet, Vienne et autres centres à draperie, la situation n’est pas aussi favorable, mais les fabricants ne perdent pas courage, et croient à une reprise.
- La soierie est dans une situation qu’on peut dire satisfaisante- La fabrique de Lyon, après un moment d’épreuves, n’a pas renoncé à la lutte ; elle a d’abord laissé faire la concurrence, comptant bien que la préférence du public lui reviendrait ; elle a transformé son outillage, et offert ses produits en comparaison de ceux de Créfeld et de Zurich. C’est toujours elle qui a été préférée.
- Saint-Etienne a vu aussi ses produits recherchés par la mode ; on sait du reste que les rubans pendant ces dernières années ont été très portés, au détriment de la fleur.
- A Caudry et Calais-saint-Pierre, la fabrication de la dentelle suit une marche non moins satisfaisante, eu égard à la situation générale.
- Les cotonnades sont moins bien partagées ; à Rouen, on exécute encore quelques commissions en mouchoirs, rouennerie à la main, en indienne, doublure, et autres tissus écrus, blancs et de couleur tissés mécaniquement, mais cette industrie, en général, manque d’activité.
- Les Vosges ont leur stock de filés très réduit, par suite de récents marchés ; cela va permettre aux filatures de relever les cours et de travailler ainsi avec des prix rémunérateurs.
- Les nuances en faveur dans les lainages et la soierie sont, notamment, celle qu’on a nommé : chaudron, qui rappelle, en effet, la teinte du cuivre rouge ; la Revue de la Teinture en donnera un échantillon dans son prochain numéro ; on la nomme encore vieux rouge, titre qu’elle partage avec l’échantillon de notre dernier numéro, suivant l’opinion des uns ou des autres; puis la teinte Paon (bleu-vert) réellement très portée dans beaucoup d’objets de toilette et de modes, et même usitée dans l’ameublement ; le tabac est encore une nuance considérée comme nouvelle, et dont nous montrerons un échantillon;
- les héliotrope auront un succès peu durable ; enfin les teintes bronze, loutre, vert-russe, et surtout bleu-marine, pour n’être pas nouvelles, sont toujours très employées et sont le fond de toutes séries de couleurs foncées.
- En claires, on porte le vieux rose, diminutif du chaudron ci-dessus, le bleu de ciel, et toujours le crème ; cette dernière pour toilettes blanches, principalement à l’usage des personnes brunes, est infiniment préférable et plus doux à l’œil que le blanc cru azuré ; elle va bien surtout avec un nouveau genre de garniture adopté en ce moment; les galons et passementeries en argent:
- Nous aurons l’occasion de faire une revue des cours des matières tinctoriales : nous signalerons pous le moment la reprise sérieuse qui s’opère sur le campêche et les bois de teinture en général ; c’est une réaction qui se produit contre la concurrence des couleurs d’aniline, devant laquelle l’importation de ces bois avait notamment diminué ; une certaine rareté en est résultée, et maintenant les prix s’élèvent jusqu’à ce que les arrivages, encouragés par des cours rémunérateurs, arrivent encore à dépasser les besoins, mais ce résultat ne se produit pas du jour au lendemain.
- Quant aux couleurs d’aniline elles sont de plus en plus variées, riches de tons, et de moins en moins chères.
- Avec cette première chronique, nous souhaitons à nos lecteurs et à toute notre industrie, une année de production et de prospérité, et pour cela de calme politique.
- F. Gouillon.
- a——— .«^»l I
- ÉTUDE SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAINE
- Par MM. Liechti et Schwitzer (Suite)
- En exposant la laine mordaneée dans une solution de tartatre d’aluminium à l’action réitérée de l’eau bouillante, il a été trouvé que le mordant était parfaitement fixé, la mise en liberté d’une petite quantité d’acide ayant été le seul résultat de cette action.
- Il en ressort que l'ébullition avec l’eau,
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- après mordançage, donnera de bons résultats dans tous les cas où la présence d’acide dans le bain de couleur n’est pas désirable.
- La présence de sulfate de potasse ou de soude retardant, d’après Liechti et Suida, la dissociation de certains sels d’aluminium et de chrome employés pour mordancer le co-tôn, on serait porté à supposer que la présence de ces sels dans un bain de mordant de sulfate d’aluminium peut retarder la dissociation du sulfate en dehors de la fibre, action à laquelle est dû, jusqu’à un certain point, l’effet favorable produit par l’emploi du tar-tatre de potasse. Une expérience faite avec le sulfate d’aluminium comme mordant, avec ou sans addition de sulfate de potasse et de soude, a démontré que l’alun n’est pas supérieur, — en fait, il est un peu inférieur comme mordant, au sulfate d’aluminium et ne justifie en rien la préférence que lui montrent les teinturiers.
- Une autre expérience a été effectuée en vue de déterminer si l’acide tartrique employé avec des sels d’aluminium joue le rôle de véhicule, ce qui permettrait d’employer n’importe quel acide libre à côté d’une petite quantité d’acide tartrique. Les résultats obtenus ont prouvé que l’acide tartrique ne joue pas ce rôle dans le mordançage avec des sels d’aluminium.
- Au contraire, une quantité considérable de cet acide (au moins une moitié de celle théoriquement nécessaire pour former du sulfate d’aluminium) doit être présente dans le bain pour qu’une quantité suffisante d’aluminium soit fixée sur la laine.
- 2. — MORDANTS D ETAIN.
- Des échantillons de laine ont été mordancés avec des tartrates stannique et stanneux préparés en précipitant les chlorures respectifs avec le carbonate de soude et en dissolvant l’hydrate stannique bien lavé dans une quantité calculée d’acide tartrique ; l’hydrate stanneux étant peu soluble dans l’acide tartrique, il a été dissous au moyen de la crème de tartre. En ajoutant 2 molécules de crème de tartre à 1 molécule d’hydrate stanneux et en chauffant le mélange, l’hydrate se dissout complètement. Il se forme, dans ce cas, le sel double Sn C4 H4 O6 + K2 C4 H4 O6. Cette solution peut encore dissoudre une petite quantité d’hydrate stanneux, de telle sorte qu’il est possible de dissoudre 1 molécule d’hydrate stanneux au moyen de 1 molécule 1/2 de crème de tartre, ce qui correspond à 1 solution de 1 molécule d’hydrate stanneux dans 3 molécules du sel double ci-dessus mentionné. Une solution concentrée et chaude laisse déposer, en refroidissant, des cristaux contenant de l’étain. Ces cristaux n’ont pas été examinés de plus près.
- Dans toutes les expériences sur les mordants d’étain, les quantités de ces derniers sont exprimées en équivalents du chlorure
- stannique (Sn Cl4 -f- 5 H2 O) et en percentage du poids de la laine traitée.
- Le tartrate stannique, employé comme mordant, donne de mauvais résultats, une grande portion de l’étain étant précipitée dans le bain sous une forme impropre à être attirée par la fibre.
- Le tartrate stanneux, sous forme de solution de 1 molécule d’hydrate stanneux dans 1 molécule 1/2 de crème de tartre, reparaît pas être un mordant satisfaisant, étant donné qu’il ne fournit pas une quantité suffisante d’étain à la fibre, probablement parce que la solution n’est pas assez acide. Il a été observé incidemment qu’en teinture avec 15 pour 100 de cochenille, l’addition de bisulfate de soude au bain améliorait considérablement le rouge obtenu en lui communiquant des nuances jaunes plus prononcées et en le rendant plus intense.
- L’emploi d’un mélange de 1 molécule de chlorure stanneux avec 1 molécule d'aci le oxalique donne au contraire de très bons résultats, une quantité équivalente à 6 pour 100 de chlorure stannique (Sn CI* -f- 5 H2 O) ou à
- 4 pour 100 de chlorure stanneux (Sn Cl2 -f
- 5 H2 O) fournissant la meilleure écarlate en teinture avec la cochenille. Le fait que plus de sulfate acide de soude se trouve dans le bain colorant, plus élevée est la température à laquelle le développement de la couleur a lieu et que le même phénomène est observé dans le cas d’emploi des quantités croissantes de mordant d’étain, semble indiquer que l’étain est fixé sur la fibre sous forme de sel basique, lequel échange, pendant la formation de la couleur d’étain écarlate, son acide contre le principe colorant de la cochenille Plus la quantité d’acide présent est grande, plus élevée est la température à laquelle se produit cet échange.
- A cet égard, il est bien étrange que la présence d’une certaine quantité d’acide (4 p. 100 Na HS O4) dans le bain de couleur soit nécessaire pour épuiser plus complètement le dernier, une circonstance qui explique pourquoi de bons résultats sont obtenus dans la pratique de teinture avec la cochenille, même quand le mordant et le colorant se trouvent dans le même bain. Si 1 molécule 1/2, ou même 2 molécules d’acide oxalique, sont employées au lieu de 1 molécule, les résultats sont essentiellement les mêmes. L’addition de 2 pour 100 de sulfate acide de soude suffit.
- Les résultats généraux des expériences de mordançage avec des mélanges de chlorure stanneux et d’acide oxalique sont ceux-ci :
- Quoiqu’il se forme dans le bain un oxalate stanneux presque insoluble, ceci n’est nullement désavantageux, la laine s’emparant de l’étain d’une manière plus complète. Avec un mordant équivalent de 1 à 4 pour 100 de chlorure stannique, le liquide épuisé ne contient pas d’étain. Même si l’on emploie un mordant à 10 pour 100, le liquide épuisé ne contient
- que de petites quantités d’étain. Si la quantité d’acide oxalique est augmentée au-delà de 1 molécule, une augmentation correspondante d’absorption d’étain par la fibre ne se produit pas, et celle-ci s’empare de l’acide oxalique qui n’est pas séparé par le lavage et se trouve probablement sur la fibre à l’état d’oxalate stanneux moins basique.
- Les expériences de dissociation effectuées en vue de déterminer pourquoi le tartrate stannique, le chlorure stannique et les mélanges de ces deux sels donnent comme mordants de si mauvais résultats, ont démontré qu’en solution étendue ils se dissocient tous très facilement par 1 échauffement. Le mélange de tartrate stannique et de chlorure stannique se dissocie plus facilement encore que le chlorure stannique à lui seul.
- Pour délayer les solutions d’étain, il convient mieux d’y ajouter de l’eau que de les jeter dans l’eau. En présence de la fibre de laine, la dissociation est accélérée et l’état du précipité formé est tel que la laine n’est pas capable de s’emparer de ce dernier. Cette réaction peut être appelée « dissociation préjudiciable. » D’après le comportement des sels stanniques, il est évident qu’ils ne sont pas appropriés à l’usage comme mordants.
- Chlorure stanneux et crème de tartre.
- Des échantillons de laine ont été mordancés avec différentes quantités de chlorure stanneux + 1 molécule de crème de tartre. Il est mieux de mêler les deux sels à l’état solide, de les broyer avec un peu d’eau et de les délayer ensuite. De cette manière, on évite la dissociation du chlorure stanneux, dissociation qui a lieu au cas où le chlorure seul est mis dans le bain de mordant. Le tartrate stanneux obtenu de la manière décrite ci-dessus n’est pas sensible à ce point. Pendant le mordançage, un précipité est certainement formé, mais la laine s’en empare au fur et à mesure de sa formation. Les échantillons teints avec la cochenille présentent une coloration plus faible que ceux dans lesquels 1 molécule d’i-cide oxalique remplace la crème de tartre, et il est évident que, dans ce cas, la fibre fixe moins d’étain. Il est à remarquer que les couleurs à la crème de tartre fournissent des nuances plus jaunes, sauf quand Na H S O4 n’est pas ajouté dans le bain, auquel cas on obtient des résultats opposés. L’addition de 4 pour 100 Na FI S O4 produit les tons les plus complets et les plus jaunes d’écarlate. L’emploi de 4 pour 100 de chlorure stanneux donne une bonne couleur.
- Avec 1 molécule 1/2 de crème de tartre, on obtient des couleurs plus jaunes qu’avec 1 molécule. L’addition de 4 pour 100 Na H S O4 dans le bain de couleur donne les mêmes résultats que dans le cas précédent.
- (A suivre).
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- GLYCOLLINE
- pour apprêts souples et ineolores
- La gélatine donne un apprêt qui a beaucoup de main, mais qui esl^sec et carteux ; nous avons proposé autrefois d’y ajouter de la glycérine afin d’obtenir un apprêt souple quoique conservant toute sa fermeté. Un tel mélange est très convenable pour les lainages, y compris la chaîne-coton, et aussi pour les soieries.
- Mettant à exécution notre idée, l’industrie a fabriqué sous le nom de « Glycolline, » une colle en plaques dans laquelle la glycérine se trouve incorporée dans les proportions voulues pour donner à l’apprêt la souplesse et la fermeté recherchées.
- Les deux matières employées étant blanches, l’apprêt est également dépourvu de couleur, de façon qu’il peut s’appliquer sur toutes les nuances.
- La Glycolline s’emploie comme la gélatine, et dans les mêmes proportions.
- Au début, ce produit se vendait 4 à 5 fr. le 3s.il. ; aujourd’hui on peut l’obtenir en première blancheur à 2 fr. 50 le kilo.
- PRÉPARATION
- DES MATIÈRES COLORANTES VERTES à l’aide des bleus de méthylène ou d’éthylène
- BREVET DE LA SOCIÉTÉ MEISTER, LUCIUS ET BRUNING
- L’objet du brevet est, comme son titre l’indique, la préparation de matières colorantes vertes obtenues en traitant les dissolutions de bleu de méthylène ou d’éthylène par l’acide nitreux (ou bien aussi par l’acide nitrique) et précipitant au bout d’un certain temps la matière colorante verte formée par le sel marin.
- Pour cela, l’acide nitreux, en réagissant sur des solutions acide des bleus de méthylène ou d’éthylène, les transforme en couleurs vertes.
- Exemple :
- On prépare une dissolution de :
- Bleu de méthylène............ 1 partie
- Eau........................ 100 »
- Acide sulfurique............ 10 »
- On ajoute peu à peu à cette liqueur bien refroidie une dissolution contenant :
- Nitrite de sodium......... 0.8 par tie.
- La couleur verte se forme lentement et n’est achevée qu’au bout de quelques jours.
- Lorsque la liqueur a pris une couleur verte pure, on précipite la matière colorante par le sel, on la recueille sur filtre et on la purifie par redissolution. Elle offre l’aspect d'une poudre brune, se dissolvant facilement dans 1 eau en vert bleuâtre -, elle se comporte, à l’égard des fibres, tout comme le bleu de méthylène. La formation du vert est plus rapide lorsque l’on ajoute à la liqueur une certaine quantité d’acide nitrique.
- PROCÉDÉS DE TEINTURE
- par les couleurs d’aniline
- (Suite)
- 2. — Préparation de la laine .
- De même que la soie, la laine n’a besoin d’aucun mordançage spécial pour tirer les anilines ; quelques-unes de ces couleurs montent mieux par l’addition de certains produits que nous indiquerons lorsque nous en serons à la teinture.
- Il suffit donc que la laine soit convenablement dégraissée, et quelquefois blanchie au soufre. Nous allons voir ces deux opérations :
- 10 Dégraissage. — Nous opérons sur des laines filées, qui ont déjà subi un dégraissage préalable, mais les opérations de la filature les ont encore enduites de corps gras qui gêneraient à l’unification de la teinte ; il est donc souvent utile de les passer au bain suivant :
- Pour 100 kilos de matières :
- Savon de Marseille.......... 5 kil.
- Cristaux de soude............ 5 kil.
- Le bain doit être à bonne chaleur de la main (de A0 à 60 degrés). Les pentes sont rincées dans ce bain trois ou quatre fois ; elles peuvent être embatonnées et rester sur les lissoirs pour passer ensuite à la teinture.
- Après ce bain alcalin, on les rince à deux eaux, dont la première contient deux litres d’ammoniaque par hectolitre d’eau, et doit être modérément chaude.
- Il faut éviter de les trop travailler sur le bain savonneux, pour ne pas les feutrer.
- 20 Blanchiment. —- C’est encore par le soufrage qu’on blanchit les laines, (et nous aurons à décrire cette opération avec détails, dans le cours de notre publication).
- Ce blanchiment ne s’emploie que pour les nuances très claires et délicates; on peut même dire qu’il est exceptionnel lorsque les laines ne doivent pas rester en blanc.
- Pour l’obtenir, on suspend les laines un à deux jours dans la chambre à soufrer. Un second soufrage semblable peut encore être donné si l’on veut un blanc encore plus complet.
- 3° Désoufrage. — Bien que l’acide sulfureux ne soit pas un obstacle à l’application de la plupart des couleurs d’aniline, il est bon quelquefois de les désoufrer en les passant dans le bain ammoniacal désigné ci-dessus (Dégraissage), puis par un rinçage à grande eau.
- Toutes ces manipulations, cependant, augmentant beaucoup la main d’œuvre, nous indiquerons les cas où elles seront indispensables, autrement on peut passer directement du soufroir au bain de teinture.
- Les personnes peu familiarisées avec les procédés d’ateliers, et qui croient pouvoir don-mer des avis, recommandent toujours un grand luxe d’opérations, et surtout de rinça-
- ges inutiles ; c’est parce qu’ils ne savent pas faire la différence entre un essai de laboratoire et un travail manufacturier, et que n’étant pas certains de leurs moyens, ils espèrent plus de chance de réuseite, en multipliant les précautions, mais une maison de teinture mangerait bientôt ses bénéfices en les écoutant
- La laine est soufrée par elle-même, c’est-à-dire que dans sa composition naturelle elle contient du soufre dont on ne la débarrasse jamais complètement (à moins de l’altérer profondément) -, aussi se brunit-elle très légèrement dans les cuves en métal par formation de sulfure métallique. Si faible que soit cette bruniture, il faut l’éviter pour les nuances très claires, et pour cela, les teindre dans des barques en bois, chauffées par la vapeur.
- [A suivre.)
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Foulage, dégraissage et teinture simultanés de tous tissus mélangés Par MM. Pascal Vallait et G te.
- On teint d’abord à froid, le coton ou autre tissu végétal du tissu. Pour cela, les auteurs ajoutent à l’agent employé pour le foulage ou le dégraissage, tous produits colorants capables de se fixer sur les fibres en présence de l’agent de foulage ou dégraissage.
- Le dégraissage est ensuite achevé, on rince, et on termine, s’il y a lieu, la teinture de la laine par les procédés habituels. — Brevet 181.176.
- Crêpage des soieries Par MUe Graissot
- L’auteur prépare un bain froid de chlorure de zinc et d’eau, marquant de 20 à 40 degrés, suivant l’épaisseur du tissu.
- Ceux-ci sont immergés 1 heure à 1 1/2 pour les étoffes consistantes, et une demi-heure à trois quarts d’heure pour les légers ; on lève, on essore, on porte dans une étuve chauffée de 25 à 30 degrés G., jusqu’à ce que le crêpage se soit produit à un degré suffisant.
- Aussitôt après, l’étoffe est manœuvrée dans une dissolution de carbonate de potasse froide à 10 degrés pendant environ un quart d’heure. On essore, on rince à grande eau et on cuit au savon.
- On peut également cuire au savon immédiatement après la sortie de l’étuve, sans passer par le bain de carbonate de potasse. — Brevet 181.030.
- Laveuse mécanique Par M. E. Vial.
- L’appareil se compose d’un arbre central horizontal placé au-dessus d’un bassin et portant à ses deux extrémités un double système de croisillons auxquels sont suspendus des berceaux en fer ou en zinc percés de trous, et
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- LÀ REVUE DE LÀ TEINTURE
- pouvant tourner librement au dessus de leurs axes de suspension.
- Cet appareil étant mis en mouvement, les berceaux décrivent une rotation continue qui les font immerger successivement dans l’eau du bassin.
- Tous les berceaux plongent ainsi tour à tour
- Avant d’entreprendre la description des machines spéciales aux industries tinctoriales, nous continuons par les producteurs et moteurs à vapeur, bases de tout travail mécanique, et nous avons précisément à décrire un appareil assez nouveau pour présenter un certain
- On sait que l’emploi des pressions élevées est indiqué par la théorie comme la meilleure condition pour l’utilisation économique de la vapeur au moyen d’une détente prolongée qu’on réalise maintenant facilement dans toutes les bonnes machines Compound à double, triple ou quadruple expansion. Cependant si les moteurs ont atteint un haut degré de perfection à ce point de vue, il n’en était pas de même des appareils évaporatoires qui laissaient encore à désirer -, aussi l’auteur s’était-il proposé de réaliser un générateur permettant d’obtenir à la fois :
- dans le bain, et en sortent ensuite en laissant écouler très rapidement le liquide par les multiples ouvertures dont ils sont munis.
- Un couvercle en griffe peut être fixé sur chaque berceau pour y enfermer les matières. — Brevet 180.790. .
- intérêt d’actualité, et cependant assez en us tge déjà pour avoir donné ses preuves de bon fonctionnement.
- Il s’agit de la chaudière Roser représentée ci-contre :
- 1° Une grande surface de chauffe pour un volume relativement très restreint de l’appareil, assurant la consommation minimum de combustible -,
- 2° Une production abondante de vapeur à haute pression et désaturée ;
- 3° Une sécurité entière contre la possibilité des explosions.
- La chaudière multitubulaire résultantes recherches faites par M. Roser dans cet ordre d’idées est formée par un certain nombre d’e-léments semblables. En se reportant à la coupe longitudinale ci-contre, on verra que
- chaque élément se compose d’une sorte de gril rectangulaire dont les deux côtés montants, presque verticaux, sont deux tubes en fer forgé, à section carrée, réunis par cinq bouilleurs cylindriques dans chacun desquels passe un tube, de di^jnètre moitié moindre , assemblé à joints étanches métal sur métal sur les parois extérieures des deux canaux rectangulaires de l’élément. L’eau se trouve donc répartie dans tous les espaces annulaires, compris entre les tubes extérieurs et intérieurs. En plaçant côte à côte plusieurs de ces éléments, on constitue des chaudières de plus en plus puissantes.
- Tous les éléments sont reliés entre eux, à la partie inférieure, par un bouilleur cylindrique, nommé hydro-déjecteur, protégé par un briquetage contre l’action trop intense du foyer et vu en coupe sur notre gravure.
- A la partie supérieure, ces éléments communiquent entre eux par un sommier horizontal en fer forgé réuni par une tubulure verticale au corps supérieur de chaudière, formé de deux cylindres joints à angle droit en forme de T, qui constitue le réservoir d’eau, donnant à la fois une grande surface d’évaporation et une forte provision de vapeur. Le dôme de vapeur communique par une conduite avec quatre tubes horizontaux formant sécheur-surchauf-feur de vapeur et dont les communications alternées sont disposées de façon à obliger la vapeur à les parcourir successivement avant d’arriver au robinet de distribution.
- Passons maintenant au mode de circulation des gaz du foyer qui constitue un des points caractéristiques de ce système.
- On remarquera que les tubes rectangulaires des éléments, étant disposés côte à côte et se touchant, forment deux cloisons montantes surmontées par une sorte de plafond constitué par la réunion, au moyen d’une murette, des quatre tubes sécheurs-réchauffeurs horizontaux ci-dessus mentionnés.
- Dans ces conditions on comprend que les gaz chauds qui se dégagent du combustible incandescent commencent par s’élever dans le faisceau tubulaire où ils circulent à l’extérieur des tubes bouilleurs -, puis, rencontrant le plafond, ils reviennent (en traversant de droite à gauche les tubes inférieurs) sur le devant de l’appareil d’où ils passent à la partie supérieure et à la cheminée en abandonnant leurs dernières calories âu corps de chaudière.
- Si l’on considère que l’alimentation en eau froide se fait précisément dans ce corps, on voit que la partie la plus froide de la masse d’eau est précisément en contact tout d’abord avec les gaz les plus refroidis et qu’au fur et à mesure que l’eau descend du réservoir supérieur, par deux tubulures qui le relient à l’hydro-déjecteur, elle est en contact avec des gaz plus chauds.
- A partir de Y hydro-déjecteur, La température devenant encore plus élevée dans le faisceau tubulaire, l’eau s’y élève d’autant
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- CHAUDIERE HULT1TUBUCMRE INEXPLOSIBLE
- à circulation d’eau et à retour de flamme. — Système ROYER
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- plus rapidement qu’elle est entraînée par l’activité de la vaporisation, et ce courant ascensionnel aboutit au corps de chaudière qui, avec son dôme, forme réservoir de vapeur. De cètte façon, l’eau est animée d’une circulation continue des plus favorables à l’évaporation et à la propreté des parois internes qui sont toujours vierges de dépôts. Ceux qui se forment dès l’arrivée de l’eau d’alimentation dans le réservoir supérieur sont entraînés dans l’hy-dro-déjecteur où ils s’emmagasinent à l’état pâteux, le changement de direction dans le mouvement circulatoire de l’eau favorisant leur séparation. Un robinet de décharge permet d’extraire facilement les boues non adhérentes par le simple soutirage et même, s’il le faut, par des chasses d’eau faites dans des conditions et à des époques convenables.
- L’ensemble de l’appareil est enfermé dans une enveloppe en briques formant un paral-lélipipède régulier avec devanture en fonte et fond en tôle. Des portes permettent d’accéder au faisceau tubulaire ; les appareils ordinaires desûreté sont disposés au-dessus et en avant de l’appareil.
- Un générateur de 41 mètres carrés de surface de chauffe, produisant 760 kilog. de vapeur sèche par heure, soit environ 59 chx, n’occupe qu’un espace sur le sol de 2 m. 00 sur 2 m. 70 et une hauteur de 3 m. 45.
- Dans des essais de longue durée, la production de vapeur a été de 1 0 kilogrammes par kilogramme de combustible brûlé : la pression s’étant maintenue pendant l’expérience entre 6 et 7 kilogrammes.
- Nous ajouterons que la pression peut monter impunément à 20 kilog. par centimètre carré sans qu’aucun accident ni détérioration soient à craindre. Le démontage et le remplacement des pièces sont d’ailleurs d’une facilité venant heureusement compléter les conditions de sécurité.
- P. Courcy.
- PROCÉDÉS DIVERS
- TEINTES-MODE •
- Nous aurons prochainement des échantillons de couleurs nouvelles à soumettre à nos lecteurs ; en attendant nous continuons notie revue des nuances qui jouissent de la faveur du public.
- Héliotrope.
- _ Cette teinte indéterminée, qui n’est qu’un violet lie-de-vin, et que, quant à nous, nous ne trouvons pas jolie, se vend, cependant, pas
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- mal actuellement dans les nouveautés ; on la fait en plusieurs tons, dont l’échantillon ci-dessus représente le moyen.
- C’est un violet que l’on peut faire par les anciens procédés a l’orseille, ou plus facilement encore par les anilines : un violet de
- Paris moyen, qu’on ramène au ton vineux par les rouges grenat. dp
- Loutre.
- Voici une teinte très aimée des parisiens pour costumes de tous les jours ; on la voit aussi bien dans les habillements d’hommes que de femmes, sans en excepter les chapeaux.
- C’est une couleur très convenable pour la teinture en chiffonnage, car elle peut s’appliquer à peu près à tous les fonds, et surtout sur le jaune du dégradage.
- On voit que la nuance, très connue du reste, est un marron à œil rouge ; on l’obtient aisément avec les grenats d’aniline (purpura-line, rouges de Bordeaux), mélanges des marrons de même origine.
- MARRONS VIFS POUR CHIFFONNAGE
- 1° Sur laine.
- Pour une robe :
- Bouillon de une demi-heure avec :
- Crème de tartre......... 60 gr.
- Alun..............'..... 60 —
- Lever, ajouter au même bain :
- Orseille................ 75 gr.
- Carmin d’indigo......... 15 —
- Terra mérita............ 30 —
- Acide suffurique........ 40 —
- Amener au ton voulu, lever et rincer.
- En forçant un peu l’orseille, et ajoutant à la fin une pincée de couperose.
- 2° Sur soie.
- Sur certains fonds dégradés, les anilines tirent mal, il faut encore quelquefois avoir recours aux anciennes méthodes. Voici donc l’application à une robe de soie, du procédé ci-dessus.
- Teindre du coup sur :
- Cochenille ammoniacale 30 gr.
- Carmin d’indigo......... 20 —
- Acide picrique............ 10 —
- — sulfurique......... 15 —
- Mener légèrement la soie, dans ce bain, à chaleur de la main, et lorsqu’on est au ton, lever sans rincer. Apprêter aussitôt que possible.
- 16
- HAVANE AU BOIS
- Sur laine et coton.
- Pour une robe :
- Bouillir vingt minutes avec :
- Bichromate de potasse... 30 gr.
- Rincer.
- Décoction de campêche.. 1 /2 litre
- — de bois jaune.. 1 —
- Orseille................... 25 gr.
- Cette opération demande environ une demi-heure. Il faut amener la teinte au-dessous de l’échantillon, car elle monte encore dans le bain suivant :
- Teinture de coton, à froid, avec :
- Décoction de campêche.... 1 litre.
- — de bois jaune .... 1 —
- — de St-Marthe... 1/2 —
- Lever et rincer.
- APPRÊT POUR FIL ET COTON A COUDRE, blaHCS.
- Pour 100 kil. de fils :
- Cire végétale blanche... 2 kil.
- Savon blanc........... 1 —
- Carbonate de potasse .... 150 gr.
- Eau......................... 10 litres.
- Faire bouillir une demi-heure, jusqu’à ce que le tout forme un encaustique bien uni, puis ajouter l’eau nécessaire pour apprêter les 100 kil. de fils.
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- CAUSERIES FAMILIÈRES
- sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Nous avons annoncé que nous commence -rions cette revue par le commencement, aussi avons-nous à dire des choses qui paraîtront inutiles, étant connues de tout le monde et allant de soi ; ainsi on ne manquera pas de faire cette réflexion : Il n’est pas nécessaire de nous apprendre qu’un teinturier doit avoir un magasin pour recevoir l’ouvrage, la moindre bonne femme sait cela aussi bien que celui qui prétend nous l’apprendre !... Cependant nous voulons procéder méthodiquement : installer notre magasin, puis nos ateliers, recevoir l’ouvrage et enfin voir les moyens de l’exécuter, et il faut bien pour cela passer par des chemins déjà connus. Et puis ces petits détails ne sont pas inutiles pour tout le monde.
- Installation des magasins
- SITUATION
- Le teinturier-dégraisseur, comme tout commerçant de détail, a toujours intérêt à s’établir dans un quartier commerçant au centre des approvisionnements journaliers: sur la place du marché, dans la grande rue, près de la cathédrale, dans le voisinage des magasins de nouveautés, etc.; pas trop près de ces derniers, toutefois, pour éviter le contraste trop direct des marchandises neuves.
- On trouve une commodité considérable à pouvoir réunir le magasin et les ateliers, et il
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- est non moins commode d’installer ces derniers sur un cours d’eau, lorsque les lieux offrent cette ressource, mais alors la rivière est presque toujours à l’une des extrémités de la ville 5. il en résulte donc que l’on doit sacrifier la bonne situation du magasin à l’avantage de la proximité des ateliers, et cela est une condition défavorable aux affaires.
- En province, surtout, les dames sortent peu et délibèrent plusieurs jours avant d’entreprendre une course au-delà de leurs emplettes de ménage; les obliger d’aller au faubourg, si peu éloigné qu’il soit, c’est se condamner à ne les voir que pour les choses indispensables. On les tient mieux si en allant aux provisions, elles peuvent’èn même temps, mettre dans leur panier urié robe, des gants, des rubans, un pantalon de leur mari, pour le teinturier de la place. Enfin, la clientèle de campagne venue pour le marché ne s’éloigne guère des voitures, et on va au plus près ou au plus en vue.
- Le boucher, le boulanger, le pharmacien peut en général fcè éüffïrë'par son voisinage, mais le teinturier doit avoir une clientèle plus étendue et être, par Conséquent, placé au point de ralliement de tout son monde.
- Quelques-uns ne dédaignent pas d’aller au-devant de l’ouvrage ; ils ont une voiture qui va le prendre et le livrer ; ils ont des dépôts et des succursales dans les bourgs voisins 5 ils font même les marchés des environs; j’en ai vu aussi avec un baluchon sur le dos, crier dans les rues : « Voilà le teinturier, avez-vous des vêtements à teindre ou à nettoyer », tout comme le cordonnier ou le rétameur, mais cela sent le pauvre besoigneux et je ne conseille pas ce dernier moyen à mes confrères.
- Mais j’insiste sur la nécessité d’avoir des magasins bien situés et très accessibles, même en se privant de la très grande commodité, quand on ne peut faire autrement, d’installer les ateliers dans les mêmes locaux.
- AGENCEMENT
- Le local étant choisi (et c’est toujours une boutique donnant directement sur la rue), il faut l’agencer ; le mobilier en est bien connu : ce sont des vitrines contre les murs, un ou deux comptoirs, un petit bureau-caisse et des chaises.
- Les vitrines seront indifféremment à portes à coulisses, ou à développement : les premières exigent moins de place lorsqu’on les ouvre et ne donnent pas un air autant négligé au magasin, quand on oublie de les fermer entièrement, mais celles à coulisses, par contre, ne découvrent toujours en l’ouvrant, qu’un espace limité de la vitrine, de sorte que lorsqu’on veut placer sur les rayons, une robe bien à plat et dans toute sa longueur, cette ouverture restreinte est un peu gênante; cela, à la vérité, est un bien petit inconvénient.
- Une partie des vitrines doit être à rayons, et une autre entièrement vide, mais en haut
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- une forte tringle en fer supporte des portemanteaux destinés à recevoir des pièces ouvertes, telles que robes confectionnées, paletots, pantalons, etc.
- Chaque vitrine doit avoir environ 1 m. 40 de longueur de tablettes, sur 45 c. de profondeur. Les soubassements sont à portes pleines.
- Le comptoir pour ouvrir et livrer l’ouvrage devra être assez spacieux et bien éclairé; une largeur de 75 cm. au moins est nécessaire ; la hauteur la plus commode est 90 cm.; la longueur proportionnée au magasin, ne peut être inférieure à 2 m. afin d’y étaler convenablement des lés d’étoffes, ou des rideaux
- Lorsqu’un bout de ce comptoir ne sert pas en même temps de bureau-caisse, on établit celui ci en un petit meuble à part, sur le modèle à galerie découpée qu’on voit maintenant chez beaucoup de commerçants, et qui est très élégant et très commode.
- Sur les chaises, il n’y a rien de particulier à dire, non plus que sur l’éclairage et le chauffage dont nous ne parlons que pour mémoire.
- Les vitrines de devanture doivent être aussi closes, pour éviter les détérioraiions de l’étalage.
- Cet étalage est assez difficile à composer, en province, où les clientes n’aiment pas qu’on expose aux yeux de leurs voisines, les robes qu’elles leur verraient plus tard sur le dos, (je n’ai pas été toujours à Paris, et je sais cela par expérience), mais on peut toujours garnir la montre par des rideaux de reps, quelques coupons d’étoffes de couleurs variées (où les teintes foncées dominent, bien entendu), puis des bouts de rubans, des gants, des bas de fantaisie, etc. Enfin, si l’on peut, une carte d’échantillons de teinture, sans oublier la gravure : « a l’atelier » publiée par la Revue de la Teinture, et quelques numéros de ce journal, déposés corpme négligemment, et faisant voir à la clientèle qu’on s’intéresse au progrès de son art. La gravure susdite étant encadrée peut être d’un boa. effet et faire pendant à un brevet d’exposition ou de concours local, témoignant de récompenses obtenues.
- Les vitrines-montres sont avantageusement garnies de stores transparents ; ce qui est utile et fait en même temps un très bel ornement.
- Quelle couleur, maintenant, convient-il de donner aux boiseries et à l’extérieur ? La plupart des teinturiers ont adopté le noir, avec lettres et filets blancs ; cela est bien funèbre, et je ne vois pas la raison d’un pareil deuil, sauf chez les teinturiers spéciaux de noir, qu’on ne voit guère, du reste, qu’à Paris.
- Si la boiserie est en chêne ou en acajou, noyer, etc , on lui conservera, bien entendu, sa couleur naturelle, sinon, la teinte Van-Dyck avec filets rouge-brique (genre étrusque), ou bien un décor imitation palissandre, sont des teintes pas trop sombres, ni cependant assez papillotantes pour fausser l’effet des teintures, le noir, même, pour l’intérieur peut aller, mais sans filets, à moins de filets dorés.
- Une grosse toile cirée et imprimée, « le linoléum » fait un parquet très convenable et facile à tenir propre.
- Quant à la peinture extérieure, j’ai toujours préféré le vert-wagon avec filets et lettres mine-orange ; cela va très bien et résulte de l’observance bien entendue du contraste des teintes ; mais c’est ma manière à moi de la sentir, et c’est bien le cas de dire ici : Des goûts et des couleurs on ne discute pas !
- Complétons enfin notre devanture extérieure par les deux pièces d’étoffes en coul eurs vives qui sont l’enseigne du teinturier-dégraisseur, et que l’on accroche par des anneaux de cuivre dont sont garnies chaque extré mité.
- Faisons-les aussi longues que possible, pour qu’elles se voient de loin, et teignons-les, en quelle nuance?... Aux couleurs nationales, parbleu!... Et si vous ne savez pas faire du bleu et du rouge sur un même coupon en ré-servant un espace blanc, je vous en indiquerai le procédé ; on voit ce travail très mal fait aux enseignes de bonnes maisons de Paris, vous ferez mieux à l’aide de ma ficelle.
- Et puis, si dans votre devanture, vous avez un panneau plein, un fronton, un tableau quelconque, demandant un sujet, faites-y peindre par un habile artiste, un superbe cavalier, au brillant panache, au large manteau pourpre, à l’armure chevaleresque, héroïquement campé sur une cavale à tous crins ; et au-dessous, l'inscription ; Saint-Maurice, patron des teinturiers ».
- Voilà pour l’installation des magasins ; prochainement nous nous occuperons de celle des ateliers ; c’est de la « causerie » que nous faisons, vous le voyez, confrères et lecteurs ; je ne connais pas, quant à moi, le langage grave et doctoral du professeur, et je n’entends pas trancher du poRtife, n’ayant, du reste, aucune révélation à vous apporter.
- Maurice Guédron, Ex-teinturier, à Paris.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LA LAINE EN FRANCE
- Par M. Francis Laur.
- Nous avons parlé de la soie, le tissu des riches (t). Parlons de la laine, le vêtement des pauvres.
- On ne sait pas que la laine est aussi indispensable que le pain. Après le blé, c’est la laine qui forme le commerce le plus étendu de la planète.
- L’obligation de manger et de se vêtir, hélas! voilà ce qui engendre toutes les misères, mais aussi toutes les oeuvres du génie.
- Je dis : hélas ! car je suis de ceux qui renonceraient volontiers au génie humain pour voir disparaître la misère.
- L’année qui vient de s’écouler restera célèbre dans l’histoire lainière. On a vu ce
- (1) Voir le précédent numéro de la Reçue de la teinture.
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- LA REVUE DE LÀ TEINTURE
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- produit parcourir toute l’échelle des cours, depuis les plus bas qu’on ait jamais connus jusqu’à ceux qui paraisent représenter plus que sa valeur. Des mouvements imprévus, irrésistibles, ont fait et défait les fortunes.
- A un moment donné, les désespérés jetaient à tous les vents du marché cette formule qui ruinait toutes les espérances . « La laine atteindra le prix du coton. » Le tissu végétal tuera le tissu animal. — Ceci tuera cela.
- Eh non ! disaient les philosophes de l’économie politique. Vous croyez à autre chose qu’à une crise, vous parlez d’une révolution dans les conditions économiques de la production des pays lainiers, l’Amérique du Sud, l’Australie et le Gap. — Il n’en est rien, vous n’en savez rien. — Il y a dans l’ensemble des besoins hu mains de mystérieuses impulsions, des additions colossales et soudaines qui s’opèrent au nord, au sud en môme temps, qui précipitent la hausse et la demande. L’industriel s’agite et l’imprévu le mène.
- Et de fait, au moment de l’effondrement des cours, quelques grands détenteurs de laine peignée essayèrent timidement, en désespérés, de résister à la baisse. Il y allait de leur fortune. — O surprise! ils obtinrent facilement la légère hausse qu'ils demandaient. — La vente des laines de la Plata survint à Anvers le 20 mai; deux ou trois maisons de Roubaix et de Tourcoing enlevèrent tout en deux jours !
- Le lendemain, ii y avait une hausse de
- 20 0/0.
- Les fabricants avisés acceptèrent cette hausse pour avoir des fils assurés. Les indécis attendirent les ventes de Londres qui répondirent par une hausse de 25 0/0 !
- Le courant était établi; les désespérés d’hier devinrent des optimistes enragés. La | hausse de mai à septembre atteignit 45 0/0, 50 0/0 et même 60 0/0 pour certains mérinos.
- Eh bien, je puis le dire à l’appui de ma thèse, tout cela était sans cause.L’imagination seule et des courants irrésistibles et inconscients avaient déterminé ce grand mouvement. Ni un ensemble d’affaires exceptionnel, ni une consommation plus grande des tissus de laine ne le légitimait. La moyenne de la production des dix dernières années n’était pas dépassée. La consommation intérieure n’avait pas varié. Le chiffre des exportations n’était guère supérieur à celui de 1885 et était inférieur même à celui de 1883. Les troupeaux, en Australie, à la Plata, au Gap, n’avaient pas varié.
- Enfin, argument décisif, les quantités de laine produites avaient augmenté de 11 0/0. Ainsi, en Australie et au Cap, on avait vendu 1,366,000 halles en 1886, et, en 1885, 1,207,410 seulement. La marchandise n’était donc pas raréfiée.
- Tout bien examiné, n’y aurait-il pas, en dehors des courants excessifs de la spéculation, en dehors des intérêts personnels qui aveuglent, une sorte de bon sens pratique et immanent qui, à un moment donné, s’impose à tous les esprits?
- La laine, cette matière de première nécessité sans laquelle l'humanité ne peut guère vivre, la laine était à un prix si bas que l’industrie lainière même en était menacée que les sources de production allaient tarir.’
- Le bon sens, une sorte de loi de salut économique sont intervenus et les yeux se sont dessillés, et on est revenu à une saine
- i appréciation de la valeur d’une matière première indispensable.
- Il faut, — et c’est toujours la France qui donne cet exemple, — il faut se tenir également éloigné des extrêmes. Roubaix a su modérer la hausse de ses produits finis qui n a guère atteint que 15 0/0 alors que la matière première avait haussé de 15 0/0.
- Cette manière de faire nous attire dans le monde entier je ne sais quelle renommée de ueiicatesse commerciale qui nous fait le plus grand honneur et le plus grand bien. Aussi nos vieilles villes industrielles, Roubaix,
- Reims, Elbeuf, Sedan, voient-elles leur exportation augmenter chaque année. Nous sommes aujourd’hui à 130 millions de francs.
- Quelle étrange contradiction de voir que nous avons tant de bon sens commercial et si peu de bons sens politique! Qui sait? si l’on faisait une politique d’affaires, si ce bon sens ne deviendrait pas contagieux?
- {La France).
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 185.528. — 27 août. — Holliday. Procédé de teinture en noir des tissus en laine et chaîne de coton.
- 185.553. — 2 septembre. Roussot. Appareil à apprêter les étoffes, mù à la main et chauffé au charbon de bois, dit : Cylindre Calandre.
- 185.574.— 1er septembre. Sté Volle et Parras. Machine à flamber les étoffes.
- 185.577. — 2 septembre. — Sté Bonnet, Ramel, Savigny, Girard et Cie. Tissu dit moire façonnée et moyens de l’obtenir.
- 185 680. — 6 septembre. Sté J.-B. Gransire et fils. Procédé de teinture applicable au bleu indigo.
- 185.820 — 13 septembre. Sté Binger, Arents des Fossez et Cie. Mode d’impression en chromo-typographie et en chromo-lithographie sur le linge et les objets de lingerie en général dit : Sino-peinture.
- 185 823. — 13 septembre. Maréchal et Trablitz. Mode d’application des poudres métalliques sur les tulles et tissus apprêtés.
- 185 831. — 16 septembre. Lüthringer. Perfectionnement dans l’apprêt du ci êpe lisse et autres tissus légers.
- 185.840. — 14 septembre. Turrand. Perfectionnement dans l’application de fourrure, de crins, de laine ou autre fibre, ou de plumes à des étoffes tissées ou autres surfaces et dans la machinerie employée à cet effet.
- 185.773. — 10 septembre. Guinard. Battant pour métiers de rubans dit : Battant double, pour la fabrication à doubles pièces superposées.
- 185.939. — 19 septembre. Courty. Perfectionnements aux navettes métalliques et autres.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Un certain nombre de lycées, collèges, hôpitaux et hospices viennent de renouveler leurs marchés par adjudications pour l’année 1888; nous signalerons les adjudications suivantes pour les lots de tissus.
- Niort, hospice, 12 décembre.
- Couvertures de laines. — Légier-Daguillon, à Maringues (Puy-de-Dôme) à 15 0/0 de rabais.
- Toiles. — Thomas-Henri, à Niort, à 22.55 de rabais.
- Etoffes et Gadis. — Maury, à Niort, à 2.50 m. le
- Chambéry, hospice des sourds-muets, 19 décembre.
- Draps. — Audan et Jayet, à Grenoble, à 8.40, 8.60 et 4.70 le m.
- Toiles. — Blanc et Droguet, à Ghambérv, à 892.35.
- Bouig (Ain), lycée, 19 décembre :
- Lingerie. — Besançon et Gie, rue des Halles, à 1.10 de rabais.
- Draperie. — Normant frères, à Paris, à 8.44 le m.
- Saint-Quentin, hospices, 23 décembre :
- Toiles. — Courtois, Place de l’Hôtel-de-Ville, à 7 0/0 de rabais.
- Etoffes. — Desfossez, boulevard Gambetta, à 5.023.
- Montluçon, lycée, 23 décembre :
- Drap d’uniforme. — Blin et Bloch, à 10.10 le m.
- Pau, lycée, 22 décembre :
- Drap. — Bertrand, à Louviers, à 8.45 le m.
- Marseille, bureau de bienfaisance, 21 décembre :
- Couvertures laine grise et coton. — Pelle-grin, 42, rue Tapis-Vert, à 3.60 pièce.
- Toile à paillasse. — Pascal, 29, rue d’Au-bagne, à 0.54 le m.
- Chartres, lycée, 23 décembre :
- Drap d’uniforme. — Normant, à Romoren-tin, à 8.40 le m.
- Cadillac (Gironde), asile d’aliénés :
- Drap. — Normant, à 4.20 le m.
- Couvertures de laine. — Dellu et Noisy, à 18.75 pièce.
- Belfort, lycée, 26 décembre :
- Drap. — Vve Bertrand, à Louviers, à 8.45 le m.
- Limoges, lycée, 22 décembre :
- Drap bleu. — Roumey, à Elbeuf, à 9.45 le m.
- Lyon, lycée, 27 décembre :
- Drap bleu. — Balsan et Cie, à Chateauroux, à 8.43 le m.
- Boulogne (P.-de-C.) bureau de bienfaisance, 19 décembre :
- Molleton. — Gripoix, Grande-Rue, à 2.75 et 1.40 le m., flanelle, 1.30, le coton écru 0.68, les couvertures mi-laine à 4.2-J pièce, et la couverture coton à 5.65.
- Drap vosgien. — Prévost, V., 28, rue Faidherbe, à 0.83 le m.
- Maçon, lycée, 22 décembre :
- Drap d’uniforme. — Bertrand, Alphonse, à Louviers, à 8.45 le m.
- Nogent-le-Rotrou, (Eure-et-Loir) hospices, 24 décembre :
- Jouanneau, rue Dorée, à Nogent, adj. de la toile pour chemises et serviettes à 1.15 le m., id. pour taies d’oreillers à 1.35, id. pour torchons à 1.05, id. pour Coutil rayé pour traversins à 2.90. — Coton bleu pour tabliers, 2.10. — Bourette à 1.45. — Retord rayé bleu à 1.60. — Futaine grise à 1.20. — Coton bleu croisé pour blouses à 1.75. — Doublure grise à 0.90. — Coton noir croisé à 1.50. — Moleskine pour pantalons à 2.65. — Toile de Vichy pour robes et tabliers à 1.10, — Mérinos gris à 1.60. — Finette à 0.85. — Jaconas gris et noir à 0.55 — Coton pour couvre-lits à 0.95, id. pour pantalons, à 1.45 le m.
- MINISTÈRE DE LA MARINE Brest, 29 décembre :
- 1° 21,000 m. toile grise à doublure en lin. Dulac, Louis, à Armentières, à 0.7025 le m.
- 2° Gilets à manches dits tricots de laine. Renault fils, à Angers, à 3.21 l’un. Cherbourg, le 22 décembre :
- Toile bleue lisse de coton. Lehujeur, à 1.005 le mètre.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Formations, modifications, dissolutions.
- PARIS. — Dissolution, à partir du 20 nov. 1887, de la Société David et Mathieu, teinturiers, rue du Cardinal-Lemoine, 51. — Acte du même jour. — L.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Lanoux et Vimont,/o6. de bonneterie, flanelle, tissus et articles confectionnés (suite de la maison Maréchaux, Lanoux et de), rue des Deux-Boules, 3, à Paris, avec usine à Gonesse (Seine-et-Oise). — Durée : 9 ans du 1er janv. 1888.— Cap. : 450,000 fr. — Acte du 7 déc. 1887. — G. P.
- CAMBRAI. — Formation de la Société en nom collectif Hennino, Desfossez et Picard [teinture, blanchiment et apprêt des tulles de soie et coton). — Durée : 10 ans. — Cap. : 40,000 fr. — Acte du 15 déc. 1887.
- ELBEUF. — Formation de la Société en nom collectif F. Guibert, G. Versal et Cie (drap et autres articles d’Elbeuf), rue Grémont. — Durée : 6 ans du 1er avril 1888. — Acte du 23 déc. 1887.
- ELBEUF. — Prorogation au 31 déc. 1896 de la Société en nom collectif F. Guibert, G. Versal et Lie (draps et autres articles d’Elbeuf), rue Grémont. — Durée : 6 ans du 1er avril 1888. — Acte du 28 déc. 1887.
- ELBEUF. — Prorogation au 31 déc. 1896 de la Société G. Boulet et H. Lecerf, fab. de draps et nouveautés. — Acte du 15 déc. 1887.
- LE HAVRE. — Formation de la Société en nom collectif Morel et fils, fab. de mouchoirs cle coton à Bolbec, 78, avec maison de vente à Rouen, rue de Crosne, 20. — Durée : 14 ans et 10 mois. — Cap. : 200,000 fr. — Acte du 3 déc. 1887.
- LYON. —Modification, par suite au décès de M. Collier, de la Société en nom collectif Collier, Champelauvier et Cie (tissus de coton ït fil), rue Longue, 22. et rue de i’Hôtel-de-Ville, 40, devenue champelauvier, Canet et Rochet. — Acte du 3 déc. 1887.
- MARSEILLE. — Formation de la Société en nom collectif Lardet et veuve I afitte (teinture et dégraissage), rueGrignan, 18.— Durée : 10 ans du 1er oct. 1887. — Cap. : 100,000fr. — Acte du 25 nov. 1887.
- REIMS. — Dissolution : lo de la Société en commandite formée le 27 oct. 1886 Le Blanc et Cie (expi. d’un procédé d’imjiermeabilisa-tion des tissus, papiers, etc.); — 2° de la Société de fait existant actuellement entre MM. Le Blanc, Génin et Decloquement. — Liquid. : M. Mauclaire, comptable.
- TRÉVOUX. — Formation de la Société en nom collectif Grobon et Cie [rasage, grillage et apprêt des étoffes), à Miribel. — Durée : 9 ans.— Cap. 380,000 fr.— Acte du 7 déc. 1887.
- SEPARATION DE BIENS.
- CHARLEVILLE. — M. Gouge (Thomas-Franç.-Aug.), filateur à, Thin-le-Moûtier, et sa femme née Deligny.—Jug. du 10 nov. 1887.
- CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- LE HAVRE
- Bois de teinture. — Les campêches sont toujours fortement tenus, on a dû faire ces jours-ci quelques chargements, mais on lient ces transactions secrètes; les prix payés sont, dit-on, très-fermes. En bois jaunes on a eu le placement de 50 tonnes, Vera-Cruz, en magasin à fr. 7.
- On a reçu, depuis samedi dernier : 1 gr. campêche des Antilles étrangères; 3,472 billes fustet de Savanilla; 2,466 billes bois de Bahia; 27 billes noyer de New-York; 378 billes palissandre du Brésil; 791 bûches ébène, LU loupes noyer 337 bûches bois de buis de Marseille.
- Cachou, curcuma, rocou, orseille, cochenille, quercitron, dividivi, sumac. — Depuis notre dernière Revue, il est arrivé au Havre : 176 b. gambier de Singapore. 20 s. cochenille de la G.-d’Afrique, 25 surons cochenille de Téné-rifîe, 100 s. dividivi par cabotage.
- Indigos. — Les indigos ont été un peu plus calmes pendant la huitaine écoulée, toutefois, on a fait encore 17 c. Bengale à la parité établie.
- Il nous est parvenu par contre 12 surons de N.-York.
- Potasses et perlasses. — Ventes nulles. Arrivages nuis.
- BORDEAUX
- Essence de térébenthine. — Le marché a été assez animé, et les prix payés en nouvelle hausse.
- Au début de la semaine, on a vendu 22 fûts essence, àfr. 69, et vendredi 43 fûts, à fr. 68. Le tout les 100 kil., aux usages.
- La demande pour l’exportation n’a pas eu grande activité, à fr. 74 et 73, conditions habituelles.
- Brais et colophanes. — Articles délaissés pour le moment.
- — Dax, 7 janvier. — Apports, 18,500 kil. essence. Cours, 63 fr.
- Gommes du Sénégal. — Il a été traité, pour le dehors, 200 sacs Galam, marchandise assez menue, à 310 fr. En dehors d’un petit lot de 70 sacs, il ne reste plus rien en stock.
- Les arrivages des nouveaux lots bas du fleuve n’ont pas encore commencé ; mais il résulte des derniers avis reçus de la colonie ; que la récolte devra être abondante. A la suite d’inondations très fortes étaient sur-1 venus de forts vents d’est ; or, ce sont là des conditions particulièrement favorables à la production de la gomme.
- Indigos. — Pendant cette huitaine, les affaires ont été assez régulières.
- On a vendu en deux lots 31 caisses Kurpah, à prix réservé.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Exposition «le Melbourne. — Le
- gouvernement français vient de décider la participation officielle de la France à l’exposition internationale séculaire qui doit s’ouvrir à Melbourne (Australie) le l°r août 1888, et a confié les fonctions de commissaire général au cousul de France à Melbourne.
- A la suite d’une entente avec le gouvernement de Victoria, le délai pour la production des demandes d’admission présentées par les exposants français a été prorogé du, 1er janvier au 1er mars 1888. Ces demandes devront être adressées le plus tôt possible au ministère du commerce et de l’industrie ('direction du personnel et de l’enseignement technique, bureau du personnel et du secrétariat, 80, rue de Varennes); elles devront être écrites très lisiblement sur des formules spéciales, qui sont déposées au ministère du commerce et de l’industrie et qui seront envoyées par la poste aux personnes qui j.t feront la demande.
- —o—
- Société d’encouragement pour l’inriustrie nationale. — La Société d’encouragement pour l’industrie nationale a tenu sa séance publique annuelle sous la présidence de M. Becquerel.
- Après les discours d’usage, les récompenses ont été décernées.
- Voici les noms des principaux lauréats ;
- Grande médaille d’agriculture à l’effigie de Thénard: M. Gaston Bazille.
- PrixFourcade, pour les ouvriers des fabriques de produits chimiques (800 fr ): Charles Hetmann, cinquante-deux ans de service dans la même maison.
- Prix de 3,000 fr. pour les appareils de physique. Le prix n’est pas décerné. MM. Parenthon, Richard, Chavanon obtiennent chacun 1,000 fr.
- Prix de 1,000 fr. (Découverte de la falsification de l’huile d’olive) ; MM. Audoynaud et Levallois, chacun 500 fr.
- Médaille de platine : M. Bëcchi.
- Prix de 2,000 fr. (Procédé pour reconnaître les falsifications du beurre). Le prix n’est pas décerné. Deux encouragements de 500 fr. chacun sont accordés aux docteurs Rabot et François.
- Prix de 2.000 fr. pour la meilleure étude sur l’agriculture et l’économie rurale d’une province ou d’un département.
- Le prix est ainsi partagé: MM. Dubois, 1,000 fr. ; Colard, 500 fr. ; Lurier, 500 fr.
- Médailles pour des inventions et des perfectionnements aux arts industriels.
- Médailles d’or : MM. Simonin et Fenon.
- Médailles de platine : MM. Baillif, Grosselin, Manuel Périer.
- Médailles d’argent : MM. Beaufils, Chameau, Depierre, Hamille, de Mauclerc, Mennesson, Petit, Fayol, Vost, Ratel, Schlumberger, Schri-baux, Scola.
- Médailles de bronze : MM. Bataille, Cambon, Julien, Ladureau, Loyer, Péret, Sartigna, Vieillemard, Winzeried.
- Médailles d’encouragement données à des ouvriers: MM. Boulanger, Bourrély, Bressolles, Brunet, Burguy, Carmagnolle, Cavalié, Col-merit, Dancel, Dagur-z, Debaillon, Desblaches, : Dumont, Duplay, Etienne, Eveillard, Gagne- . bien, Grénion, Jeulin, Lambert, Leblanc, Le- | fioeb, Lhermite, Marcel, Monlarlier, Neveux, Oury, Peter, Ragnay, Rosay et Mlle Joséphine Meignée.
- Incendies.— Lyon. Un incendie pouvant donner lieu à de graves conséquences s’est déclaré dans l’usine Meurer à Saint-Clair. Le feu a détruit un certain nombre de pièces de soie dans une salle de séchage.
- Amiens. — Un incendie a dévoré l’importante teinturerie Magniez, située boulevard Barraban. Les pertes sont considérables ; on a beaucoup admiré la courageuse attaque du fléau par les pompiers qui ont été remarquables de courage et de présence d'esprit. Au premier rang des sauveteurs s’est distingué M. Grenier, avocat général.
- Caudry. — La grande fabrique de tulle vient d’être incendiée, il y a 90 000 fr. de dégâts.
- Le Gérant : F. GouillOn.
- Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- lre Année, N° 3.
- i'-"-
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 1er février 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Etude sur le mordançage de la laine (suite). — Azurage de la laine blanche. — R vue sommaire des brevets d'invention s Faîtage combiné pour fouleries, machine à apprêter, appareil à, bl anchir, teindre, etc.
- Procédés «le teinture par les couleurs d’aniline (suite).
- Procédés divers : Teintes-mode (échantillons) ; apprêts pour tissus de coton ; glycolline pour apprêts souples. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : La garantie d’origine par les timbres-poste. — Les marques de fabrique à l’étranger. — Procédé pour transformer le papier d’emballage en papier bitumé. — Les industries tinctoriales et textiles a l’étranger.
- Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. —• Correspondance universelle. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La plupart des industries textiles envisagent l’année nouvelle sous des aspects favorables, si aucune crise politique de l’intérieur ou de l’extérieur ne vient contrarier ces bonnes apparences.
- La rupture, ou tout au moins l’ajournement, des négociations entre la France et l’Italie pour le renouvellement des traités de commerce, très fâcheux au point de vue des affaires générales, n’intéresse que très peu celles des tissus : si le traité n’est pas renouvelé, nous n’en recevrons ni plus ni moins de soies de Milan, puisque les cocons sont exempts, mais nous fermerons notre porte aux produits des moulinages Italiens, ainsi qu’à leurs soieries, au profit probablement de Zurich et de Créfeld, si nous ne pouvons le faire au nôtre exclusif, et nous ferons payer fort chers aux Italiens nos rubans de St-Etienne, qu’ils ne fabriquent pas et dont ils sont assez ffrt consommateurs.
- il est à espérer qu’une appréciation plus exacte de ses intérêts fera reculer l’Italie dans cette lutte de tarifs, préjudiciable aux deux peuples, mais surtout à elle-même, car elle porte sur d autres produits bien autrement nombreux et considérables, dans nos rapports, que les textiles.
- Enfin la France est aussi le grand marché des valeurs italiennes, et c’est une crise financière difficile à résoudre que se prépareraient nos voisins transalpins.
- Un autre incident économique, mais bien moins grave, surgit en ce moment :
- Plusieurs Chambres de commerce ont réclamé auprès du gouvernement contre le système d’entrepôt fictif existant à Paris pour les tissus imprimés de Mulhouse, lequel aurait pour résultat d’éluder les tarifs douaniers et de porter ainsi atteinte à la fabrication nationale.
- Certes, l’industrie alsacienne nous est bien sympathique, et par ses sentiments français et par la perfection de ses travaux; nous déplorons amèrement qu’elle soit détachée de la France, mais ce sont les intérêts français qui doivent nous toucher les premiers, et nous ne pouvons qu’approuver la démarche des chambres de commerce.
- * *
- Nous avons parlé des soieries à propos de l’Italie, nous revenons sur ce sujet pour signaler un article de mode d’un très bel effet pour robes de soirées; il s’agit d’un satin moiré, fonds clairs, avec sujets Pompadour en impression.
- Les bouquets sont de dimensions moyennes : 5 à 6 centimètres de hauteur, espacés de 15 centimètres environ. C’est une très belle étoffe.
- Les faillas et pékins sont beaucoup employés en toilette de ville.
- Un nouvel article de mode en soierie, ou plutôt en soie, car il n’est pas tissé, est la cordelière dite « Perles de chapelet »9 qu’on porte comme garniture et qu’on assortit aux nuances du vêtement; ces cordelières se terminent par des pompons multicolores. La teinture n’y perd donc pas ses droits.
- En lainages, on porte de grands vêtements genre anglais en drap bourru soit uni, soit à carreaux brouillés, toujours en couleurs demi-sombres, avec doublures en satin de couleurs plus gaies, ou en pékin qua trillé.
- L’industrie des lainages cardés, à laquelle se rapportent les articles ci-dessus, a un peu souffert pendant ces derniers mois, mais elle semble reprendre de la vigueur, surtout dans les noirs et dans les draps d’uniformes, c’est-à-dire dans les articles classiques. La nouveauté d’été dont la fabrication est déjà avancée compte sur une bonne campagne, et a produit, comme toujours, des articles pleins de goût et d’originalité.
- L’année 1887, prise dans son ensemble, n’a pas été mauvaise pour les peignages; dans les villes aux tissus légers, Reims et les places du Nord, il a été présenté au conditionnement à peu près le double de matières que pendant l’année précédente ; 5,603,327 kil.’ contre 3,498,785 en 1887. Roubaix, Tourcoing, Fourmies, ont été les centres les plus favorisés ; Reims puis Amiens viennent ensuite.
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- La teinture en chiffonnage est entre deux saisons et n'a ainsi que peu d’activité. A Paris, le blanc prend une assez large place dans les travaux du teinturier-dégraisseur, notamment en rideaux, dessus de lits et d’édredons, et tous travaux au crochet.
- Une application qui n’est pas absolument nouvelle, maisdontnous n’étions pas là pour parier à temps, est'le gaufrage ou frappe des velours. On peut, par cet apprêt, redonner une nouvelle jeunesse aux velours déjà usés, et qui eussent été inutilisables autrement; c’est l’analo°rue de l’impression, en grande faveur il y a quelques années, mais que la mode a malheureusementabandonnée; grâce à cette méthode, de vieilles robes pouvaient encore faire leur effet.
- Le gaufrage des velours nécessite des appareils à cylindres gravés fort coûteux, mais des spécialistes entreprennent ce travail à façon ; il ne laisse pas néanmoins que d’être onéreux et cette circonstance en limitera considérablement l’extension.
- Nous mentionnerons aussi pour mémoire l’imperméabilisation des vêtements en drap, des pardessus, bien entendu. Les étoffes ainsi préparées sont imperméables à l’eau, mais ne le sont pas entièrement à l’air, ce qui rend leur usage beaucoup plus hygiénique que celui des caoutchoucs.
- Les procédés ne manquent pas pour obtenir cette imperméabilisation relative ; la Revue de la Teinture en publiera quelques-uns choisis parmi les meilleurs, mais c’est encore un travail qui, pour ne pas exiger de matériel spécial, demande cependant une certaine expérience, et qui ne paraît pas appelé à se répandre beaucoup.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Dans un autre ordre de travaux, une question irritante et toujours pendante réapparaît sous forme d’annonces légales faites au profit du sieur Grawitz, trop connu, hélas ! par ses prétentions sur la propriété exclusive des noirs d’aniline inverdissables.
- Il fait publier un jugement condamnant un journal du nord, pour l’avoir qualifié avec persistance du «juif prussien », et l’avoir accusé d’ingratitude envers le bourgmestre de Renaix, qui l’avait protégé, disait ce journal, dans une émeute ouvrière.
- Quand en aurons-nous terminé avec les procès Grawitz ; et quand les tribunaux reconnaîtront-ils enfin que les noirs inverdissables n’ont pas été inventés par cet englobeur de procédés '? Il nous semblait pourtant que le mémoire présenté à la Cour de Douai par MM. Wibaux-Florin et Gaydet réfutait lumineusement ses prétentions. Nous ferons partager cette conviction à nos lecteurs en reproduisant les faits absolument écrasants pour cet esprit d’absorption, signalés dans ledit ménoire, et résultant de nos souvenirs personnels.
- Le sieur Grawitz n’est pas prussien : qu’importe ! Jl a tout au moins à son usage des procédés bismarkiens.
- M. Bismarck disait, ou à peu près : La nation allemande est partout où l’on parle notre langue !.. Son disciple dit : L’empire de Grawitz s’étend dans tous les lieux où l’on parle noir d’aniline !
- Quiconque a suivi la genèse et l’histoire de cette remarquable teinture, voit avec tristesse une semblable prétention, arrêter l’essor de toute une industrie. L’intègre Camille Koechlin, avant de descendre au tombeau, en avait déjà fait bonne justice.
- F. Gouillon.
- ÉTUDE SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAINE
- Par MM. Liechti et Schwitzer (Suite)
- La conclusion générale qui résulte de ces expériences est qu’il suffit d’employer une molécule de crème de tartre avec un molécule de chlorure stanneux. L’augmentation de la quantité du premier ne détermine pas l’augmentation de la quantité d’étain fixé sur la laine, et ce n’est qu’à son carac ère acide qu il doit sa faculté de produire une coloration plus uniforme et plus jaune et de déterminer l’épuisement plus complet du bain, de telle sorte que le même résultat peut être obtenu par l’addition d’acide au bain de couleur, c’est-à-dire quand la matière colorante se comporte comme
- la cochenille ; avec l’alizarine, l’addition d’acide serait préjudiciable.
- Dans le cas de teinture avec la cochenille écarlate, l’acide oxalique est préférable à la crème de tartre, étant donné qu’il fixe plus d’étain sur la fibre ; et l’écarlate de nuance plus jaune résultant de l’emploi de la crème de tartre peut être obtenue, s’il le faut, soit par l’addition d’une plus grande quantité d’acide ou de flavine au bain de couleur, soit parle mordançage et la teinture dans le seul et même bain.
- Chlorure stanneux et acide tartrique.
- Lorsque la laine est mordancée avec un mélange de chlorure stanneux et de 1/2 molécule d'acide tanrique, ou, comme cela peut être exprimé, avec un mélange de ia rompo-sition (Sn Cl2 + Sn C4 H* O -j- 2 H Cl), une « dissociation préjudiciable » de l’excès de chlorure stanneux a lieu, que la présence du tartrate stanneux et de l’acide chlorhydrique ne peut pas empêcher. La cochenille donne une écarlate pass-able quand 5 pour 100 de chlorure stanneux sont employés, bien que beaucoup moins d’élain que dans les expériences précédentes soit fixé sur la laine. Avec cette proportion de chlorure stanneux, on obtient un bon orangé, lequel est considérablement amélioré si la laine mordancée est bouillie avec de l’eau avant d’être teinte, en vue d’en éliminer l’acide absorbé. Si la teinture est prolongée, la coloration devient sombre, probablement par suite de la formation de sulfure stanneux. La nitroalizarine donne un orangé sombre. Le bleu d’alizarine S, le bleu de céruleine S et la galleine ne donnent pas de bonnes couleurs.
- Par l’addition de 1 molécule d’acide tartri- y que, au bain de mordant, la cochenille teint un peu mieux et forme des nuances plus jaunes que quand 1 molécule d’acide oxalique est employée. Avec l’alizarine, on obtient un orangé aux nuances jaunes plus prononcées.
- Par l’addition de 1 molécule 1/2 d’acide tartrique au bain de mordant, des résultats analogues sont obtenus, les nuances fournies par l’alizarine étant encore plus jaunes. Un excès d’étain produit avec la nitroalizarine une coloration sombre. Si la laine mordancée contient une petite quantité d’acide et qu’elle soit teinte avec du bleu d’alizarine, il se forme dans le bain un précipité bleu ; en présence d’une plus grande quantité d’acide, le précipité est coloré en brun.
- Lorsque la laine est mordancée avec du tartrate stanneux -f- 1 molécule d'acide chlorhydrique, une petite quantité d’étain est fixée sur la fibre, la plus grande partie en étant perdue par « dissociation préjudiciable ». La cochenille et les autres matières colorantes donnent des couleurs sombres. En mordançant avec du chlorure stannique -f- 2 molécules de crème de tartre, on obtient des résultats analogues.
- Il résulte des expériences ci-dessus que le chlorure stanneux donne de meilleurs résultats que le chlorure stannique. En teinture avec la cochenille, l’addition de 4 molécule d’acide tartrique ou oxalique au chlorure stanneux produit un meilleur effet qu’une quantité équivalente de crème de tartre, à cause du caractère plus acide du bain.
- Si un mélange de 1 molécule de chlorure stannique et de 1 molécule de chlorure stanneux, est dissous dans l’eau, la dissolution obtenue, même étant beaucoup diluée, peut être bouillie sans que la dissociation ait lieu. Le liquide résultant du mordançage ou de l’ébullition de la laine avec cette dissolution contient encore de l’étain, ce qui prouve que la portion de sels d’étain non enlevée par la laine ne se dissocie pas. Comme nous l’avons vu plue haut, l’addition d’acide organique au chlorure stanneux, dans le bain de mordant, améliore considérablement les couleurs obtenues. Mais même sans addition d’acide organique, les couleurs fournies par le chlorure stanneux sont encore beaucoup supérieures à celles fournies par le chlorure stannique avec addition d’acide organique. Quelques-uns des « esprits d’écarlate » des teinturiers de laine, préparés en dissolvant de l’étain dans un mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique, sont évidemment identiques aux mélanges de chlorures stanniques et stanneux.
- Lorsqu’à une solution de 1 mo écule de chlorure stanneux et de 1 molécule de chlorure stannique on ajoute 3 molécules d'aride oxalique, il se produit une turbidité et même un précipité,; mais par l’ébullition avec la laine, la solution devient claire et la laine s’empare de la presque totalité d’étain.
- La laine étant mordancée avec cette quantité de mélange correspondante de A.6 à 8 pour 100 Sn Cl4 5 H2 O, la cochenille produit sur elle de bonnes couleurs écarlates très semblables à celles obtenues en employant le chlorure stanneux et l’acide oxalique. Avec l’alizarine on obtient des couleurs oranges virant au rouge, et surtout si la proportion supérieure du mordant ci-desus mentionné est employée. D’après l’aspect rougeâtre des couleurs orangées, il est évident que la laine n’a pas enlevé une grande quantité d’acide dans le bain de mordant, bien que les bains de couleurs épuisés montrent invariablement une réaction acide. Si l’étoffe mordancée est bien lavée avec une solution d’acétate de soude,les eaux résultant du lavage ont encore une réaction acide et contiennent une grande quantité de chlorures. L’étoffe ainsi traitée donne, en teinture avec l’alizarine, des nuances grises et sombres plus prononcées.
- Il s’en suit des expériences précédentes que,' quoique le chlorure stannique soit, même avec le concours d’un acide organique, un très mauvais mordant, l’addition de chlorure stanneux en quantité équivalente le change en un mordant très satisfaisant.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Si la laine est mordancée avec un mélange de chlorure stanneux (Sn Cl2 2 H2 O) et de chlorure stannique (Sn Cl4 5 H2 O) équivalent à 6 pour 100 Sn CU 5 H2 O, avec addition de 1 à 6 molécules d'acide oxalique + 1 à 6 molécules de crème de tartre, le bain trouble devient peu à peu clair, la laine s’emparant du précipité. Les échantillons mordan-cés étant lavés avec de l’eau,- ceux qui sortaient d’un bain contenant peu d’acide oxalique donnaient des eaux de lavage très troubles tandis que les autres donnaient des eaux peu troubles. Ceci prouve que par l'augmentation d’acide oxalique, beaucoup moins de mordant se fixe d’une façon mécanique sur la laine. Les échantillons mordancés avec l’addition de crème de tartre fournissaient des eaux de lavage troubles. Le bain de mordant filtré contenait des traces.d’étain.
- (4 suivre.')
- AZURAGE
- DE LA LAINE BLANCHIE
- Cette opération exig* plus de soins et d’expérience qu’il ne semble au premier abord, car le ton bleuté doit pouvoir persister un certain temps, étant donnée l’exposition à l’air de la laine.
- Il est une erreur généralement admise qui consiste à croire qu’un mauvais blanc résultant d'un blanchiment défectueux, puisse être amélioré par l’azurage. Bien au contraire : au lieu d’un bleuté franc, il en résulte constamment un bleu sale, tirant sur le gris ou un bleu verdâtre.
- On sait qu’un bon azurage préserve la laine du jaunissement, et le procédé dont il s’agit ici, consiste à épuiser un pied de cuve jusqu’à ce que la dissolution d’indigo réduite soit conforme aux besoins.
- Cette dissolution jaune et limpide est alors décantée et mélangée avec de l’eau dans une cuve appropriée. L’indigo ne tardera pas à bleuir cette eau, laquelle après avoir été écu-mée, servira à bleuir l’eau d'azurage par laquelle passera la laine à traiter en absorbant promptement l’indigo. Toutefois on pourra ajouter à cette eau, de l’extrait d’indigo, du bleu alcalin, du bleu d’aniline, et un peu de violet de méthyle lorsqu’un reflet rougeâtre est demandé. Cette dernière addition n’est cependant point à recommander, à cause de l’inconstance de ce produit.
- Dans certains cas particuliers, l’azurage pourra se faire, soit avant le chauffage, soit après le lavage.
- (L'Industrie textile}.
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS DTXVEXTIOK
- Faîtage combiné pour fouleriez par MM. Teissier et Allion
- Le procédé a pour but de rendre plus effi-
- cace le battage dans les fouleries en frappant les tissus dans plusieurs sens ou directions.
- L’appareil a pour organes essentiels plusieurs paires de rouleaux dont les points d’attache sont disposés dans des sens divers ; les uns sont verticaux, les autres horizontaux ou bien obliques, de façon que les pièces d’étoffes sont saisies et battues aussi bien en longueur qu’en largeur et même diagonale-ment par actions successives. — Brevet 182.505.
- Perfectionnements aux machines à apprêter
- par MM. Garnier et Rociiet
- L’invention s’applique aux machines à élargir, prenant le tissu humide, et le rendant séché par des cylindres chaud3.
- Les perfectionnements comprennent :
- 1° L’application entre les roues divergentes des élargisseurs système Palmer, d’un appareil de séchage chauffé au charbon, au gaz, à la vapeur ou par tout autre moyen et amener le tis -su pendant son extension, au point de siccité convenable pour qu’il ne puisse plus revenir sur lui-même, lorsqu’il est abandonné par l’extenseur. Le séchage pouvant s’achever ensuite par un appareil quelconque.
- 2° L’a pplication aux mêmes élargisseurs d’un appareil de séchage disposé comme le précédent, mais combiné avec une position spéciale des roues divergentes permettant d'opérer l’élargissement des tissus légers pendant les premiers instants du séchage et de maintenir cet élargissement sans augmentation ni diminution sensible jusqu’au séchage complet. — Brevet 180.356.
- Appareil d'épuration, de blanchiment, dépaillage et de teinture Par MM. G. Lombart et Cie.
- Cet appareil.se compose d’une cuve quelconque dans , laquelle on met le liquide de blanchiment ou .teinture. Le .fond.de cette cuve est muni d’une tubulure, sur laquelle vient s’appliquer hermétiquement un plateau pourvu de deux saillies annulaires et concentriques, sur lesquelles sont pratiquées un nombre égal d’entailles, telles qu’on puisse y coucher des cannettes.
- L’appareil ainsi disposé, l’on produit à l’aide d’une pompe une aspiration sur la tubulure. Cette succion ne produit- son effet que sur les grandes bases des tubes métalliques, des tubes en papier et à travers le fil envidé sur ces tubes. ....................
- L’appareil aspirant son liquide le rejette par un tuyau dans la cuve et l’on peut faire agir cette circulation énergique aussi longtemps qu’il est nécessaire pour obtenir le résultat désiré.
- Le fixage de la teinture et le rinçage sont toujours faits en opérant du dedans au dehors, ce qui permet de débarrasser les cannettes de toutes substances inutiles ou impuretés qui
- s’y seraient déposées pendant les opérations précédentes. — Brevet 181.036.
- PROCÉDÉS DE TEINTURE
- par les couleurs d’aniline
- (Suite)
- 3. — préparation du coton.
- C’est surtout pour ce textile qu’un travail préliminaire est nécessaire ; il faut même procéder à un véritable mordançage, sauf pour quelques rares couleurs, comme les bleus alcalins, qui tirent directement, mais c’est l’exception.
- On teint bien rarement le coton en tissus, nous parlons donc ici des filés, mais ce que nous disons peut cependant s’appliquer aux pièces, en modifiant le travail manuel en conséquence.
- Le coton doit être débouilli à fond ; et pour les couleurs claires, blanchi au chlore.
- La Bevue de la Teinture s’étendra comme il convient sur les procédés de blanchiment du coton ; nous allons donc résumer brièvement cette première préparation du textile, pour insister un peu plus sur les moyens de mordançage.
- Débouillissage. — Pour 50 til. de coton :
- Cristaux de soude........... 5 kil.
- Savon vert.................. 1 —
- Résine.......................\ —
- L’ébullition dure de 2 à A heures; on rince sur une eau, si l’on doit blanchir au chlore, et à fond pour passer directement à la teinture.
- Pour les couleurs alcalines (bleus, verts, corallines), un rinçage simple suffit.
- Chlorage. — Ce blanchiment est nécessaire pour les teintes claires.
- Le bain se fait pour les 50 kil. de coton, avec :
- Chlorure de chaux........ k à 5 kilogr.
- Le chlorure est délayé exactement, puis passé au tamis -, les fils doivent y séjourner 30 minutes à 1 heure, mais il faut veiller à ce qu’ils soient entièrement immergés, sinon ils se brûlent à la partie exposée à l’air, juste au niveau du bain.
- Si l’on opère sur tissus, au moyen de cuves à roulettes, le bain sera plus concentré (6 à 8 kil.), le passage étant plus rapide.
- Acidulage. — Après le chlorage, on passe à l’acidulage, qui a pour but d’achever l’action du chlorure en le transformant en chlore actif.
- Sans rincer, on porte les mateaux dans un bain froid, fait avec :
- Acide sulfurique.......... 1 kil.
- Eau....................... 100 litres.
- L’acide sulfurique peut être remplacé avec avantage par 2 ou 3 litres d’acide chlorhydrique.
- On rince après avoir laissé les matières poser au moins une heure sur des tréteaux.
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- Cette série d’opérations a donné un derai-blanchîment, qui suffit le plus souvent. Si cependant on doit faire des nuances très claires et très pures, il faut revenir une seconde fois au chlore puis à l’acide ; on obtient alors un blanc complet.
- Nous remarquons que chaque chlorage est toujours suivi d’un acidulage.
- Il faut rincer sur acide avant de retourner au chlore.
- Les rinçages étant toujours coûteux de main-d’œuvre, on évite ceux non absolument indispensables. Or, si l’on doit teindre sur bains acides, un rinçage après le dernier acidulage suffit.
- Si l’on doit teindre en bains alcalins, il est bon d’en faire un second en cuvettes, à tiède, avec un peu de cristaux de soude (1 kil. par 100 litres). Après égouttage, on peut teindre.
- Déchlorage. — L’étendage conseillé ci-dessus a pour but de laisser le chlore se dégager du fil -, cela ne suffit pas toujours, non plus que le rinçage qui suit, pour détruire les dernières traces de chlore.
- Les couleurs d’aniline, en général, n’exigent pas un rinçage en anti-chlore, mais pour quelques nuances végétales et susceptibles, telles que le rose de safranum, il est nécessaire de déchlorer à fond ; pour cela, dans le second rinçage en cristaux de soude, on ajoute simplement 2 litres d’ammoniaque liquide.
- A chaque couleur, nous indiquerons dans quel état de blanchiment doit être de coton.
- (.A suivre).
- PROCÉDÉS DIVERS
- TEINTES-MODE
- Nous continuons notre série de teintes, non pas nouvelles, car toutes les combinaisons colorées sont connues, et il n’y a plus rien à innover en cela, mais de celles qui sont acceptées aujourd’hui comme article de mode.
- Chaudron.
- Le nom n’est pas élégant mais il est pittoresque, et c’est assez pour qu’il ait du succès. Cette même teinte est aussi désignée : vieux rouge, quoique ce nom ait plus particulièrement été attribuée à l’échantillon de notre premier numéro.
- La teinte Chaudron doit rappeler la couleur du cuivre rouge terni ; elle se rapproche .de l’Amarante, du Rouille, du Grenat, et aussi de ce qu’on a appelé Mazacca, Palliacat, etc.
- Qn l’obtient directement par un mélange de
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Grenat [cerise) d’aniline, et de Marron, de même base.
- Par les bois, on emploie le Brésil et l'Or-seille.
- En grand teint, on donne un léger pied d’indigo, à la cuve, et on teint en garance.
- C’est, du reste, une couleur qui n’embarrassera aucun teinturier.
- Tabac.
- Cette nuance ne doit pas être confondue avec le Havane qui se rapporte à la couleur des cigares blonds; elle rappelle celle des tabacs bruns, et même de la poudie à priser.
- On trouverait encore des ressemblances plus ou moins complètes avec quelques teintes autrement dénommées; par exemple les Solitaire, Byron, Ours, Tête de nègre et même le Loutre.
- C’est en définitive un brun à œil verdâtre, qu’on peut obtenir au moyen des anilines par un mélange de marron et de bleu-noir, le premier prédominant.
- Par les bois, on se sert de bois jaune et de campêche, avec légère brunitûre au fer.
- Pour les grands teints, on donne un pied de cuve -, on teint à >a galle, bois jaune et santal, puis on brunit au fer.
- APPRÊT BLANC POUR TISSUS DE COTON
- genre Shirting.
- Dans 100 litres d’eau, délayer et cuire :
- Fécule...................... 8 kil.
- Amidon....................... 6 —
- Sulfate de baryte............ 6 —
- Kaolin....................... 6 —
- Suif de bœuf................. 2 —
- Quand l’empois est tiède, y délayer bien exactement :
- Outremer très fin.... 30 à 40 gr.
- D’autre part, faire une dissolution savonneuse avec :
- Savon de Marseille, blanc. 500 gr.
- Sel de soude.................. 250 —
- Stéarine...................... 500 —
- Huile de coco................. 500 —
- Eau............................ 15 lit.
- Passer au tamis, réunir les deux dissolutions, et faire 200 litres d’apprêt.
- APPRÊT GLACÉ POUR TISSUS DE COTON
- genre lustrine.
- Amidon ..................... 20 kil.
- Stéarine (sorte dite de saponification) ............. 1 —
- Eau......................... 150 lit.
- Cuire en empois, dans l’appareil Simon, si possib'e.
- Le tissu apprêté et sec, doit être lustré au mangle.
- APPRÊT POUR TISSUS DE COTON
- genre satinette.
- Amidon de maïs................ 15 kil.
- Suif de bœuf................. 500 gr.
- Cire végétale blanche ... 500 —
- Eau.......................... 130 lit.
- Opérer comme d’usage.
- Après l’application de l’apprêt et séchage, le tissu est humecté et passé à la machine à élargir, puis à la calandre ou plutôt au cylindre sans friction.
- APrRET CRAQUANT
- En ajoutant à l’apprêt ci-dessus, par litre :
- Sel marin................ 10 gr.
- on donne aux tissus la propriété de craquer, à la façon de la soie.
- GLYCOLLINE POUR APPRETS SOUPLES
- sur lainages.
- Le précédent numéro de la Revue de la Teinture a indiqué la composition et les avantages de cette « Glycolline ».
- Voici maintenant son mode d’emploi :
- Pour obtenir des dissolutions complètes de cette colle, dont l’emploi est très avantageux pour l’apprêt des lainages, on opère ainsi :
- On fait tremper la colle dans l’eau froide pendant cinq à six heures ; elle est alors tout à fait ramollie, on la fait fondre, à ce moment, avec la même eau, sur un feu doux, sans bouillir, et en la remuant pendant la dissolution.
- Si l’on veut opérer plus rapidement, on fait tremper cette colle comme il vient d’être dit, mais seulement pendant trois heures, on transvase l’eau que l’on fait chauffer presqu’a l’ébullition, et on y jette la colle ramollie, qui se dissout alors presqu’immédiatement.
- Pour les apprêts, il faut de 16 à 20 litres d’eau pour un kilog. de glycolline.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Installation des ateliers.
- Maintenant que notre magasin est à peu près installé, nous devons nous occuper de l’atelier.
- Je ne répéterai pas ce que j’ai dit à propos de sa situation plus ou moins voisine du magasin. S’il est bon que le patron, qui préside habituellement au travail, puisse être appelé pour donner son avis sur une commande embarrassante, s’il est commode de déjeuner en famille sans quitter ses sabots, il est mieux encore que l’atelier soit commodément et surtout largement installé, qu’il ait beaucoup
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- d’eau à sa disposition, et qu’il ne soit pas gêné pour l’écoulement de ses vieux bains, ni par des voisinages chicaniers à l’égard des odeurs de benzine ou de lessives. Il est bon, enfin, qu’il dispose d’une petite cour pour le charbon et autres débarras.
- Le centre des villes sera donc rarement favorable à une semblable installation, qu’il faudra presque toujours porter aux extrémités, et sur le bord d’une rivière quand cela est. possible.
- Voyons, dans tous les cas, comment j’entends cette installation :
- Disposition.
- Un atelier de chiffonnage, pour être convenablement installé, doit comprendre trois pièces, quand ce n’est pas quatre : une pour les nettoyages, une pour la teinture, et une ou mieux deux pour les apprê's.
- En se gênant un peu, une petite maison peut à la rigueur, réunir en un seul atelier, le nettoyage et la teinture, mais dans aucun cas, les apprê's ne peuvent se faire dans l’atmosphère vaporeuse des chaudières, et exposés aux contacts de la cuve au noir ou aux éclaboussures des bains d’aniline. U faut donc au minimum, deux pièces et encore serait-on à l’étroit.
- Les ateliers de nettoyage et de teinture doivent être pourvus d’eau facilement et abondamment, ils sont nécessairement au rez-de-chaussée; le sol est pavé ou dallé, avec rigoles pour l’écoulement des eaux, que l’on doit pouvoir jeter dans n’importe quelle partie de la pièce sans avoir à s’en préoccuper davantage.
- Il faut qu’on y voie très clair, afin d’échantillonner exactement.
- Les rinçages se font avantageusement en eau courante, en pleine rivière. Si l’on e.-t sur un cours d’eau non navigable, on peut établir un plancher en bois, allant jusqu’au dessus de l’eau et communiquant de plein-pied avec l’atelier, mais cela est la disposition la plus avantageuse à la portée seulement des plus heureux.
- A défaut, on installe un ponton sur la rivière et 1 on va y porter à la brouette les matières à rincer. Si, enfin, on n’a pas de rivière à portée, il faut bien se résoudre à rincer dans des baquets, mais cela complique beaucoup le travail.
- Dans la cour (lorsqu’on en a), on établit ces rinçages, et elle doit alors être pavée et à rigoles, au moins dans la partie consacrée à ce travail. Elle sert aussi pour le charbon, comme je 1 ai déjà dit, puis pour y déposer les touries d’acides, de Javel, la tonne au noir, etc., et si 1 importance de l’atelier le comporte, la chaudière à vapeur et le moteur, dans une cage vitrée.
- Les ateliers d apprêt sont généralement au-dessus des précédents, et dans tous les cas, assez voisins pour recevoir la vapeur de la chaudière sans déperdition par un long trajet.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Si l’on dispose de deux pièces, l’une sera pour les apprêts au fer et aux tapis, l’autre pour ceux au cylindre et autres appareils A vapeur. La première est ordinairement occupée par des femmes, la seconde par des hommes, quoique cela n’ait rien d’absolu.
- Enfin, il est bon d’avoir un séchoir qu’on peut installer dans le grenier, en y établissant de bons courants d’air, qu’on puisse fermer, cependant en partie, pendant l’hiver pour les remplacer par un mode quelconque de chauffage.
- Au besoin le séchage peut se faire dans les ateliers d’apprêt et est aidé de la chaleur rayonnant des appareils et du poêle à chauffer les fers.
- Voilà donc nos locaux trouvés; nous en avons fini avec le propriétaire, mais non avec l’architecte, car nous avons encore à y construire nos fourneaux, mais, pour être bien servis, e,t pour éviter des fumisteries fantaisistes, nous serons nos propres architectes.
- Faisons, pour nous guider dans ce travail, une revue du matériel à installer.
- Matériel
- Il est toujours entpndu que ce n’est pas une usine que nous montons, mais un simple atelier, pourvu, il est vrai, de l’outillage nécessaire, mais sans inutilités coûteuses.
- Emploi de la vapeur
- Une chaudière à vapeur ne peut être considérée comme telle. Si le plus souvent on peut se passer du moteur (utile cependant pour actionner les essoreuses, les machines à laver et les cylindres d’apprêt), au moins ne peut-on se dispenser d’un générateur, et nous en verrons les applications ; c’est, selon moi, le premier outil à installer, et il n’est plus guère que les teinturiers de campagne qui s’en privent.
- Sans doute, ces derniers travaillent tout de même; ils pourraient bien aussi teindre dans un chaudron suspendu à la crémaillère, et chauffer leurs fers devant l’âtre de la grande cheminée. Quant à nous, c’est le travail moderne et bien entendu que nous désirons exposer, tout en restant dans les limites du nécessaire.
- Nous aurons donc un générateur de vapeur.
- Si nous ne devons pas dépasser dix chevaux, nous pourrons avoir recours aux chaudières verticales.
- Si nous n’avons pas à descendre au-dessous de six chevaux, il nous faudra un système horizontal, quelqu’en soit le système.
- Entre six et dix chevaux, nous emploierons indifféremment l’une ou l’autre, étant donné que six est un minimum de travail à demander à la chaudière mais non son minimum de capacité, et que dix est, au contraire, le maximum de capacité convenable pour un système vertical, quoiqu’il s’en construise de supérieures.
- Pour le service d’un barbottage, d’un tam-
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- bour d’apprêt et d’une table à vapeur, deux chevaux nous suffiront.
- Si nous ajoutons un second barbottage, et une bassine à double fond (capacité d’une robe), il nous faudra quatre chevaux.
- Avons nous deux barbottages, deux bassines à double fond (60 et 100 litres), une chaudière de 500 litres chauffée par serpentin, un tambour d’apprêt et une table à vajeur, nous suffirons avec six chevaux, si tous ces appareils ne fonctionnent pas ensemble, car il est rare qu’on commande le lâchez-tout à la fois aux teintures et aux apprêts. Autrement il faudrait huit chevaux.
- Il n’est pas difficile maintenant de calculer la force des générateurs pour ateliers plus importants, mais il faut considérer que très rarement, le chauffage des cuves à teinture se fait exclusivement à la vapeur. Il faut toujours conserver quelques fourneaux à chauffage direct.
- Nous avons vu la dernière combinaison exigeant une chaudière de six à huit chevaux; arrêtons nous à celle-là comme chauffage à produire, et voyons ce qu'il nous faut, si en plus, nous avons à actionner une machine.
- Ce moteur doit-il mettre en mouvement une essoreuse et une machine à laver, nous prendrons dix chevaux pour ne pas être gênes, et pour pouvoir ajouter un appareil à l’occasion.
- Si nous avons deux essoreuses, deux machines à laver (savon et benzine), un tambour d’apprêt, nous irions encore avec dix chevaux, si tout ne donne pas ensemble, mais il vaut mieux en mettre douze car ce n’est qu’une dépense d’installa ion, et l’on n’use toujours de combustible que pour la vapeur qu on emploie, lorsqu’on utilise au moins le tiers de la capacité de la chaudière, c’est-à-dire que si votre générateur est de douze chevaux, vous auriez désavantagea le tenir constamment en pression (comparativement à un plus petit) pour lui demander un travail courant de moins de quatre chevaux.
- Ainsi, il y a avantage, même, et commodité d’employer un générateur plus fort que vos besoins courants, à condition qu’il n’y ait pas une trop grande disproportion. Mais on a vu que l’écart est assez large.
- Dans les maisons importantes où le travail peut doubler et tripler pendant les bonnes saisons, on a deux ou trois chaudières avec chacune leui foyer, et l’on en utilise une, deux, trois, suivant les besoins:
- Si j’étais ingénieur, j’entrerais dans une dissertation savante et ennuyeuse, pour établir le meilleur système de chaudières, et si j’étais intéressé à l’une d’elles, je vous démontrerais par A + B, qu’il faut prendre mon ours. Sans médire des mathématiques, je me bornerai à vous soumettre quelques observations résultant de mes comparaisons pratiques.
- Tous les systèmes verticaux se valent à peu près ; le foyer est toujours placé en plein milieu de l’eau à vaporiser-, la chaleur est donc
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- utilisée aussi largement que possible. Voici les particularités de chacun.
- Le modèle à bouilleurs croisés (type Hermann-Lachapelle) présente audessusdu foyer des petits bouilleurs transversaux, communiquant avec la double enveloppe pleine d’eau de la chaudière : ce modèle est robuste et simple, peut-être un peu facile à incruster et d’une mise en pression moins rapide que dans les tubulaires.
- Parmi ces dernières, il faut choisir des tubes facilement démontables en vue du nettoyage, le système Bérendorf remplit cette condition. Les tubes traversant la chaudière dans toute sa hauteur surchauffent légèrement la chambre de vapeur, et produisent de la vapeur plus sèche, ce qui est un avantage, mais on ne pourrait sans crainte de coups de feu laisser tomber trop bas le niveau de l’eau, ce qui limite la capacité de cette chambre.
- Les tuhes pendentifs de Field, qui n’existent que dans le foyer et laissent le corps de chaudière entièrement libre, permettent, au contraire, d’abaisser ce niveau ; de plus il se produit une circulation constante de l’eau qui limite considérablement les incrustations, mais la vapeur produite n’est pas très sèche.
- Enfin le système qui utilise le mieux la chaleur est celui à tubes en serpentins ; l’un avec mouvement ascendant de l’eau, l’autre à mouvement descendant, qui donne lieu à une rapide et énergique circulation de l’eau.
- La coupe ci-dessous montre cette disposition.
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- Ces serpentins ne sont pas faciles à écou-villonner mais ils ne s’incrustent pas.
- La chambre de vapeur est restreinte, mais en prenant une chaudière un peu plus forte que le débit nécessaire, on n’est pas astreint à une surveillance constante.
- Vous le voyez, aucune n’est mauvaise et toutes ont des qualités particulières; j’ai particulièrement mentionné la dernière, parce que c’est celle que j’ai employée lorsque j’ai renouvelé mon matériel, et qui m’a donné de bons résultats.
- Les systèmes horizontaux ont leurs partisans pour les bouilleurs et pour les tubes ; comme nous n’envisageons pas les grands générateurs, et que pour nos travaux nous ne dépasserons pas vingt chevaux, je me pro-
- I nonce pour les tubes, ou pour faire une concession aux deux parties pour les modèles semi-tubulaires.
- La chaudière à tubes entre plus rapidement en pression, elle occupe moins d’espace ; on conteste qu’elle utilise mieux la chaleur, cependant je le crois, toutes raisons qui me la font préférer.
- Le modèle multitubulaire (1) peut se classer dans les semi-tubulaires ; elle est très en faveur actuellement, et on en dit beaucoup de bien. A partir de 10 chevaux c’est, paraît-il, un excellent système à recommander.
- La première disposition de ce genre était la chaudière dite « inexplosible » de M. Belle-ville qui, comme toujours, a été améliorée dans ses détails par des constructeurs nou-
- I veaux.
- Dirai-je un mot de l’alimentation ?... Il y a trois systèmes : la pompe, l’injecteur, la bouteille.
- La pompe exige une machine ; l’injecteur est un bel outil, surtout quand on a un chauffeur en titre, moins bon si tout le monde est susceptible d’y mettre la main ; il fonctionne mal à l’eau chaude ; la bouteille est le plus simple et le plus employé par les teinturiers, mais il faut que l’eau monte seule jusqu’à sa hauteur.
- A vous, confrères, de faire votre choix.
- Je ne dirai rien des machines, peut-être parce que je les connais mal, quoique j’en aie employé une, mais aussi parce que cela nous mènerait trop loin pour un engin usité seulement dans les maisons un peu importantes.
- Toutes fonctionnent à peu près et comme nous ne leur demandons jamais une force considérable, je donnerais, quant à moi, la préférence à celle la moins encombrante et la plus facile à manœuvrer. (2)
- Nous sommes convenus de placer notre chaudière dans une cage vitrée si nous disposons d’une cour. Autrement dans un coin de l’atelier aux teintures ou aux nettoyages.
- Ce n’est pas une petite affaire que l’installation de notre vapeur, nous avons donc assez travaillé pour aujourd’hui; aussi, confrères, au prochain numéro.
- (4 suivre.) Maurice GUÉDRON,
- Ex-teinturier à Paris.
- LA GARANTIE D’ORIGINE
- PAR LES TIMBRES-POSTE FRANÇAIS
- Les produits de fabrication française ne so nt pas facilementreconnus par les acheteurs. Pour
- (1) Voir dessin et description dans le dern ier numéro de la Revue de La Teinture, page 12.
- (2) Celle décrite par M. Courcy dans le premier numéro de la Revue de la Teinture, page 6, m’a paru fort jolie et est assurément très simple ; c’est ce qu’il faut pour des petites forces.
- I leur permettre de s’approvisionner seulement en objets manufacturés en France, et de favoriser ainsi l’industrie nationale, M. Barde-nat, administrateur civil à Ténès, a adressé à M. Bourlier, député de l’Algérie, un projet de loi, qui sera déposé sur le bureau de la Chambre.
- Ce projet est ainsi conçu :
- Article premier. — Est créé, à titre d’impôt facultatif, un timbre que le service des Postes sera chargé d’appliquer, à la demande du fabricant, sur tout produit manufacturé en France ou dans ses colonies.
- Art. 2. — Le timbre d’origine ne pourra être appliqué exclusivement que sur des produits français.
- *
- Art. 3. — Tout contrefacteur du timbre d’origine ou tout vendeur ou agent de l’Etat, qui auront timbré ou fait timbrer des marchandises de provenance étrangère, seront poursuivis conformément aux lois.
- Ce serait le premier impôt volontaire qui fonctionnerait en France.
- Dans chaque ville, bourg, hameau, où un objet quelconque se fabrique, le receveur des domaines, de la poste, ou même le buraliste, serait tenu d’appliquer sur la réquisition du fabricant, un timbre sur chaque objet que ce derniei désirera assujettir à l’estampille et sous la seule réserve de s’assurer que le produit marqué « a bien réellement été fabriqué dans le pays ».
- Ce timbre serait payé par le fabricant, immédiatement, comme s’il achetait des timbres-poste, et sa valeur, qui pourra commencer à un centime par objet timbré, s’élèverait dans une faible progression, en raison de la valeur de la marchandise timbrée, jusqu’à un maximum à déterminer.
- fl Q igla
- LES MARQUES DE FABRIQUE
- A L’ÉTRANGER
- Signalons sur le même sujet, une intéressante décision des tribunaux allemands en matière de marques de fabrique. Tout récemment, à la diligence de l’Union des fabricants (établissement d’utilité publique pour la protection internationale) de la propriété industrielle, la Cour d’Appel de Stuttgard (deuxième Chambre civne), a modifié un jugement rendu par le Tribunal de première instance d’Heilbronn dans un procès intenté par la maison L. Viarmé, Frings. à la filature d’Heil-brorin. La Cour a fait défense à cette dernière d’employer la marque : « A la Clef » qui sert à désigner les fils à coudre de MM. L. Viarmé, Frings, reconnaissant ainsi les droits de nos compatriotes.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- C’est là un acte de justice de nature à encourager les négociants, qui sont assurés de ne plus voir leurs intérêts impunément lésés. — Cette décision n’est d’ailleurs pas isolée.
- PROCÉDÉ
- pour transformer les papiers d'emballage
- EN PAPIER IIYDROFUGE, DIT BITUMÉ
- On donne ce nom à un papier d’emballage enduit d’une couche noire vernissée dont le but est de préserver les colis qu’on expédie contre toute humidité.
- On le confectionne en passant d’abord une couleur noire (du noir de fumée) rendue liquide par de la colle de peau tiède, et après l’avoir fait sécher, une couche grasse bitumée par dessus l’encollage noir.
- Comme une peinture grasse passée directement sur le papier ferait tache, on est par conséquent obligé de faire cette double main-d’œuvre.
- Le mètre du papier bitumé se vend 25 centimes, en gros 20 centimes.
- Avec un encollage résineux à la gomme laque on peut fabriquer du papier bitumé, non seulement en noir (qu’on n’aime pas beaucoup) mais en toute autre couleur : brun, rouge, jaune, rose, bleu, vert. Pour cela on fait fondre dans un litre d’eau 60 grammes de gomme laque brune dite (en écaille) écrasée ou réduite en poudre. Aussitôt que l’eau bout, on ajoute à la gomme laque 12 à 13 grammes de borax ; en continuant à remuer et à faire chauffer la dissolution complète s’opère.
- On laisse refroidir cette espèce de vernis brun et on le passe sur du papier d’emballage d’un poids de 80 à 90 grammes la feuille, car le papier plus épais absorbe trop la couleur et se prête moins bien à l’emballage ; on mêle, soitdu noir de fumée ou de l’ocre jaune, rouge, bleu minéral, etc., etc., à ce vernis sans broyer, et jamais plus que le strict nécessaire pour donner une couleur au papier.
- On pourrait au besoin enduire du papier d’emballage d’une agréable teinte sans aucune autre couleur, car c’est le vernis seul qui rend le papier hydrofuge.
- D’après plusieurs essais faits, le plus simple serait de prendre des coupures de papier d’emballage, de 5 mètres de long sur 1 mètre, de les poser sur une tablette de même longueur placée sur quatre tréteaux. Deux femmes armées chacune d’une tête de balai tenue à la main par une bride en cuir ayant la couleur suspendue à leur portée, mettraient sans dilfi-culté de la couleur sur 200 fractions ou 1000 mètres dans 10 heures de travail. Cependant elles doivent être aidées par un apprenti peintre qui entretient la couleur et retire au fur et à mesure qu’elles auraient enduit une fraction de 5 mètres pour la suspendre et sécher sur des bâtons ou sur des cordes.
- ---- 1IIIM.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- et textiles a l’étranger CONSEILS AUX IMPORTATEUS
- ITALIE
- Tarif des douanes. — Régime des filés et
- chaînes ourdies de coton et des débris de fonte
- et d'acier.
- Humbert Ier, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, roi d’Italie.
- Vu la nécessité de maintenir une juste proportion entre les droits sur les fils de coton et les droits sur les tissus de coton, ainsi qu’entre les droits sur les débris de fonte et d’acier et les droits sur la fonte et l’acier en pains et ouvrés, proportion qui, si l’on appliquait à partir du lcr janvier prochain le régime douanier actuel afférent aux tissus de coton et aux débris de fonte et d’acier, n’existerait plus par suite de la prorogation des traités de commerce avec la France, avec l’Espagne et avec la Suisse ;
- Avons décrété et décrétons :
- Art. 1er. — Pendant tout le temps que demeureront en vigueur les droits conventionnels applicables aux tissus de coton ainsi qu’à la fonte et l’acier, les filés de coton et les chaînes ourdies de coton, ainsi que les débris de fonte et d’acier, seront passibles des droits établis par le texte unique du tarif approuvé par notre décret du 9 août 1883, n° 1599 (3e série), en remplacement de ceux qui sont mentionnés aux n°s 96, 97, 98, 99, 100, 200 du tarif approuvé par la loi du 14 juillet 1887, n° 4703 (3e série).
- Rome, 30 décembre 1887.
- TURQUIE d’asie
- M. le vice-consul de France à Latakié a recueilli des échantillons d’étoffes tissées dans 1 e nord de la Syrie et qui servent à la confection des vêtements portés par une population considérable.
- Ces échantillons, accompagnés des indications nécessaires, sont à la disposition des intéressés au ministère du commerce et de l'industrie, n° 80, rue de Varenne.
- anNam et tonxin
- Le ministre du commerce et de l’industrie vient de transmettre aux chambres de commerce de Reims, Rouen, Orléans, Lille et Rouba ix, cinq collections de divers échantillons prélevés par la douane de Haïphong et qui ont été recueillis par M. le résident général de la République en Annam et au Ton-kin. La chambre de commerce de Lille recevra, en outre, une caisse de vêtements d’An-namites, des deux sexes.
- Le double de ces échantillons est adressé, en même temps, à la chambre de commerce de Paris.
- Voici, en outre, quelques indications sur le com merce d es tissus dans les pays du protectorat :
- Les principaux articles, tels que les cotons filés, les cotonnades, les lainages, etc., viennent de l’étranger.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 186 005. — 24 septembre. — Sanaoze. Nouvelle machine imprimant simultanément sur les deux lisières des pièces d’étoffes.
- 186.029. — 23 septembre. — Jagenburg. Procédé de teinture du coton non cuit. 186.063. — 26 septembre. — Smith et Ni-
- colle. Perfectionnements dans le blanchiment du coton, du chanvre, du jute, du chanvre de Chine, de l’alfa et des fibres analogues ainsi que des matières fibreuses similaires.
- 186.067. — 26 septembre. — Société E. et H. Bauche frères. Nouvelle laineuse double à chardons métalliques à contact et action variables.
- 186.100. — 1er octobre. — Société Charles Vignet, ses Fils et Ce. Nouveau mode de séchage et de tension des tissus.
- 170.001. — 23 septembre. — Silverlock. Cert. d’add au brevet pris le 7 juillet 1885 et devant expirer le 20 juin 1890 pour des perfectionnement dans les appareils employés pour fixer de la poudre métallique ou autre sur du papier et autres matières analogues.
- 184.316. — 17 septembre. — Société Ma-thelïn, Floquet et Bonnet. Cert. d’add. au brevet pris le 18 juin 1887 pour un mode de traitement des tissus fabriqués en gras.
- 186.139. — 30 septembre. — Société Du-petit frères. Procédé de teinture en noir d’aniline sur tissus de coton et en particulier sur velours de coton.
- 186.190. — 4 octobre. — Garambois. Application sur couleurs de poudres métalliques ou autres donnant des aspects plus ou moins tranchés, sur tous tissus, papiers, cuirs, etc.
- 186.201. — 4 octobre. — Grawitz. Méthode particulière de teinture des matières textiles en écheveaux.
- 186.202. — 4 octobre. — Grawitz. Dispositifs particuliers dans les machines à teindre les écheveaux.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Des adjudications pour fourniture de tissus ont donné lieu aux résultats suivants :
- Les personnes désignées sont adjudicataires :
- Boulogne (P. de C.) hospice, 20 janvier.
- Toile blanche. — Dreffus frères, à Boulogne, à 1.09 le mètre.
- Drap pilote. — Dreffus, à 6.99 le m.
- Molleton bleu. — Lehmann, à Boulogne, à 2.90 le mètre.
- Paris, Chemins de fer de l’Etat.
- Drap bleu. — Ni^ert et Boulet à Elbeuf, à 8.40 le m.
- Les autres offres étaient :
- Th. Girrès, 12.70,— E. Neveu, 10.— Fraen-che-Blin, 8.90.— A. Helbronner et C°, 9.52.— Boyriven frères, 10.15. — J. Maistre, 9. — Boisset-Aynard et fils, 9.50. — Veuve Alp. Bertrand, 9.58. — Blin et Blin, 9.50, — Bal-san et O, 9.50.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Formations, modifications, dissolutions.
- PARIS. — Prorogation de 10 ans et 5 mois de la Société en nom collectif Bossuet et Gaudet, fabrique de tissus hautes nouveautés) rue du Sentier, 6. — Acte du 12 janvier 1888.
- PARIS. — Modification de la Société AUBRY et Cie (fabrique de dentelles) à Mirecourt (Vosges) avec succursale boul. Bonne-Nou-
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- velle, 31, dont se retire M. Eugène-Félix-Emile Aubry. — Acte du 1er janvier 1888.
- TOURCOING. — Formation en nom collectif de la Société Auguste Delmasure [fab. de tissu*) rue Neuve de Roubaix, 1. Durée : 9 ans
- — Acte du 21 décembre 1887.
- AMIENS. — Formation de la Société en nom collectif A. Régnier et Vve Boucher {couleurs, teinture, droguerie). Durée : 12 ans.
- — Acte du 8 déc. 1887.
- CASTRE^. — Formation de la Société en nom collectif Victor Lecamus et Cie [apprêt des draps et autres tissus) Durée : 10 ans. — Acte du 29 déc. 1887.
- TOULON. — Formation de la Société en commandite Henri Millié et Cie (articles de blanc, dentelles, rubans, soieries). Durée 6 ans. — Acte du 11 janvier 1888.
- CONFO ENS. — Dissolution de la société V. < haunand et Cie, {fab. de papiers). — Acte du 16 déc. 1887.
- AVESNES. — Formation de la société dite I’Union ; Tissage de paix, société anonyme, [expl d'un tissage de laines, fil, etc.).— Durée: 15 ans. — Délib du 26 déc. 1887.
- AVESNES. — Dissolution de la société Jules Delahaye, veuve Fontaine et Dubois frères, {filature et tissage). — Acte des 6 et 9 janvier 1888.
- LILLE. — Formation de la société en commandite A et E. Delasalle et Cie, (filateurs de coton) Durée : 10 ans. — Acte du 7 janv. 1888.
- LYON. - Formation de la société en nom collectif Labit et Delcrus (représentation et dépôt de fa brigues et de filatures) rue St-Poly-carpe, 10. — Durée : 5 ans. — Acte du 31 déc. 1887.
- ROUEN. — Formation de la Société on nom collectif A. Lerebouks et Delory (teintures en tous genres). — Durée 6 ou 9 ans. — Acte du 12 janv. 1888.
- ROUEN. — Prorogation pour 6 ou 9 ans de la société H. Rondeaux et Cie (fabricants de toiles peintes et indiennes) manufacture du Houlme, boulevard Cauchoise, 53. — Acte du 29 déc. 1887.
- ALGER. — Formation de la société en nom collectif Badaoni et Zhora Bent Hassen (broderies et tissus) rue de la Casbah, 58. — Durée : 5 ans. — Acte du 20 déc. 1887.
- FAILLITES
- TOURCOING. — Delahousse (Paul) nég. en laines. — Jug. dti 23 déc. 1887.
- CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- BORDEAUX
- 25 janvier.
- Bois de teinture. — Les navires Anne-Marie et Alice, venant tous deux de la Martinique, avaient à bord 24 tonneaux bois de cam-pêche, qui sont invendus.
- Essence de térébenthine. — La fabrique a dirigé sur le marché Saint-Julien deux petis lots, formant ensemble 59 fûts, pour lesquels il y a eu preneurs à francs 71, soit avecune^
- hausse bien marquée de 3 fr. Le tout aux usages.
- Les affaires pour l’exportation n’ont pas manqué d’activite à fr. 75 et 76, conditions habituelles.
- Brais et colophanes. — Sans affaires importantes à signaler.
- Rocou. — Aucune affaire à relater.
- Par paquebot Canada, arrivé des Antilles, il a été importé 7 barriques rocou.
- SMYRNE
- 30 décembre.
- Gomme adragante. — Ventes de la semaine 20 caisses — Prix : n° 1 extra blanche fcs 6 30 ; no 2 blanche fr. 5.00 ; no 3 blonde blanche fcs 4.20; n<> 4 origine fcs 4.10 ; n0 5 naturelle fcs 3.45. — Stock actuel 305 caisses.
- Marché calme.
- Graines jaunes. — Ventes de la semaine 28 sacs.— Prix : no 1 premières fcs 1.37; no 2 secondes fcs 1.28. — Stock 285 sacs. — Marché soutenu.
- Cire jaune. — Ventes : Kil. 6.000 Naturelle — Prix no 1 Scarpelatta fcs 3.20 ; no 2 natu -relie fcs 3.05 — Dépôt : kil. 4.000.
- Noix de galles. — Marché soutenu sans affaires, les vendeurs étant difficiles. — n0 1 noires fcs 1.60; N' 2/3 vertes et blanches fcs 1.30 — Dépôt kil. 17 000.
- Marché très ferme.
- BRÉSIL
- Bahia, 12 décembre.
- Bois rouges. — Vendu 8,000 arrobes belle qualité à 490 reis.
- ANTILLES
- Saint-Pierre (Martinique), 24 décembre.
- Campêche. — De 38 à 40 fr. Les derniers avis de Bordeaux, à la hausse, ont impressionné le marché dans le même sens.
- La saison est toujours propice; les perspectives pour la prochaine récolte sont favorables.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Marehés » terme des laines. —
- A Roubriix-Tourcoing, sur l'invitation des courtiers-jures de ces deux villes, les négociants en laine se sont réunis pour discuter sur la situation créée à Roubaix et à Tourcoing par les marchés à terme d’Anvers et du Havre.
- M. Destombes a exposé que, devant la silua-tion faite au marché local par la création à Anvers et au Havre des opérations à terme, il y avait lieu de prendre certaines mesures pour sauvegarder les intérêts du commerce de Roubaix-Tourcoing. Il a proposé de nommer une commission qni serait formée de notables négociants des deux villes.
- M. Henri Grau a développé les mêmes idées : « Les marchés à terme sont mal vus, a-t-il « dit, mais il faut admettre ce qu’on ne peut « empêcher. Nous voulons voir si nous ne
- « pouvons pas faire ici ce qui se fait ail-« leurs... »
- M. Jules Masurel, de Roubaix, a pris ensuite la parole et a dit que plusieurs négociants ont émis l’avis qu’il y avait lieu de créer une caisse de liquidation dans le genre de celle qui fonctionne à Anvers.
- Après un échange d’observations Rassemblée a nommé une commission de 14 membres dont 7 d.H Roubaix et 7 de Tourcoing.
- Il est également question de fonder sur la place du Havre un marché de laines à terme.
- Les affaires à terme s’accompliraient au moyen de filières négociables d’environ 25 balles en état d’origine, mais dont le poids net ne pourrait être au-dessous de 9,600 kil., ni au dessus de 10 000 kilos.
- Le type du terme serait la bonne prima Buenos-Ayres pour peigne d’un rendement de 36 0/0.
- Quelques lots seraient pris comme type par une commission s ir les premiers arrivages de chaque campagne. Il servirait pour l’arbitrage à la livraison. Les différences eu plus ou en moins seraient réglées entre le livreur et l’acheteur.
- lies tissus imprimés d’Alsace. —
- Plusieurs chambres de commerce viennent d’adresser au ministère des finances des protestations contre Rétablissement a Paris, pour les tissus imprimés d’Alsace, d’un entrepôt fictif qui favoriserait d’après elles des abus préjudiciables à l’industrie française.
- Elles réclament la substitution du régime de l'entrepôt réel à celui qui est appliqué actuellement.
- —o—
- Australie. — Prime offerte pour Vétablissement d’une manufacture de draps. — Le gouvernement de Victoria a été autorisé parla législature à allouer une prime de 5,000 livres sterling à l'industriel qui produirait, dans la colonie, les premiers 10,00u yards de drap, tissés avec des filés fabriqués dans la colonie, an moyen des laines australiennes.
- Explosion de chaudière. — Le générateur de la B-anchisserie Blanquart et Cie, à Comines (Nord) a fait explosion le 15 courant dans la matinée, et a tué quatre ouvriers ; trois sont blessés.
- Le Chauffeur a été retrouvé sans tête ni jambes; une pièce du générateur a traversé la cuisine où se tiouvaient les enfants Blanquart et a broyé la jambe de l’un et blessé l’autre à la tête. Le dôme de la chaudière a été lancé à 200 mètres du bâtiment.
- Les morts sont les sieurs Deuchy, chauffeur, puis Léon D 'coitignies, Catleuw et Van Delanoitte, metteurs en perches.
- Cet épouvantable accident a jeté la consternation dans toute la région. Les obsèques des victimes, auxquelles assistaient les autorités locales, ont été une grande démonstration de sympathie, à l'égard de M. Blanquart.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tous droits réservés.
- Imprimerie G. COLIN, à Gharleville (Ardennes).
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- LA
- ire Année, N° 4.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- Vl. scient
- fraofMiiTiÆii:«a7r^i»mii7,imj
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES ^ février 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Etude sur le mordançage de la laine (suite). — Imprégnation des tissus par pulvérisation.— Séchoir pour buanderie. — Emploi de l’acide acétique dans le blanchiment, — Imperméable universel. — Mordant de chlorure d’antimoine et de magnésie.
- Procédés divers : Impression-brocard (échantillon) ; marron pour toutes étoffes. Rouge au bois sur fils de coton. Nettoyage de l’argenterie. Apprêt pour linge. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégrais-seur.
- Chronique industrielle : Jurisprudence (Cour d’appel de Lyon). — Les tarifs franco-italiens. — Nouvelles couvertures en papier. — Les industries tinctoriales et textiles à l’Etranger.
- Brevets d’invention (catalogue).— Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Les affaires sont toujours bien calmes, mais il y a cependant un petit courant sur les tissus.
- La crise qui sévit sur l’industrie lainière ne s’atténue pas encore. Toutefois, son intensité n’augmente pas non plus d’une manière notable, puisque le nombre des métiers inoccupés reste sensiblement le même.
- A Roubaix, les commandes concernent principalement les articles fantaisie, les tissus mélangés laine, soie et coton, tandis que le lainage uni continue à être délaissé, et c’est l’uni qui occupe proportionnellement le plus d’ouvriers. Aussi a-t-on dû réduire non pas le nombre des ouvriers, mais la durée de la journée de travail.
- A Reims, une hausse de 5 à 8 0/0 s est produite sur les mérinos et cachemires ; les cours de flanelle se maintiennent, et on a de bonnes commissions en nouveautés. Les filés participent à la reprise, les fils peignés ont obtenu de G à 7 0[0 d’amélioration, les cardés suivent le mouvement.
- La draperie est dans l’état de demi-staguation que nous signalions dans notre Chronique du 15 janvier.
- En Angleterre, la consommation manifeste des besoins, cependant les achats ne sont pas importants. Les prix sont fermes. Dans la branche des fils, les filateurs sont plus occupés, tant pour le marché de l’intérieur que pour l’exportation ; les prix, dans beaucoup de circonstances, sont très réduits. Il y a une
- lente, mais continuelle amélioration dans le commerce des tissus, et les machines sont mieux alimentées. La demande se produit plus franchement en draps et fantaisies pour les marchés de l’intérieur.
- A Barcelone et à Sabadell, il y a aussi un peu d’amélioration mais il reste encore beaucoup de chômage.
- En Portugal, les lainages sont en meilleure position, et conservent une assez bonne activité.
- * *
- quelques affaires, mais à prix non rémunérateurs.
- La position de la filature est peut-être un peu moins critique que celle du tissage, par la raison que les cotons filés étant moins abondants, les prix sont généralement mieux tenus, quoique toujours insuffisants par rapport aux cours élevés de la matière première.
- Comme conséquence de cette situation, la Teinture à Rouen subit une crise, et les ouvriers sont forcés de chômer une partie de la semaine, faute de travail à leur donner.
- A Lyon, les affaires en soies sont pénibles : la marchandise est très offerte, surtout en provenances italiennes, qui ont à supporter la concurrence de la Chine et du Japon et qui ne savent pas dans quelles conditions le marché français va leur rester ouvert.
- Les soieries, cependant, ont un courant régulier d’affaires, et la consommation reste au-dessus de la moyenne des années précédentes.
- Il faut dire, toutefois, que pendant ce mois, les affaires en fabrique ont été fort calmes. La vente sur banque manque d’entrain, et les suppléments de commissions pour le printemps n’ont pas l’étendue qu’on espérait.
- * *
- D’après les dernières nouvelles de Rouen, les affaires sont généralement calmes pour tous les genres de cotonnades.
- Le tissage à la main a fait quelques ventes en rouennerie classique; mais c’est peu pour le stock disponible.
- Quelques fabricants de mouchoirs, surtout ceux qui font les plus belles sortes et les dessins les plus variés, ont traité aussi plusieurs lots d’une certaine importance, mais après ces quelques affaires, l’article est retombé dans le marasme, quoique ce soit le moment des achats.
- Quant aux autres genres de tissus tissés mécaniquement comme la rouennerie nouveauté, les écrus blancs et de couleur, la vente en est très difficile et se fait dans de mauvaises conditions pour le producteur.
- Les fabricants d’indiennes, ceux surtout qui font les genres bon marché, ont
- * *
- Les industries du coton ne sont pas intéressées dans nos démêlés douaniers avec lTtalie ; mais celles des soies et des laines qui envoient de France à cette nation pour 70 millions environ de marchandises annuellement, ne voient pas sans inquiétude cette guerre de tarifs, qui, si elle éclate, restreindra considérablement ce chiffre de notre exportation.
- Les négociations, reprises par voie diplomatique, sont, dit-on, plus conciliantes du côté de l’Italie ; il faut pour qu’elles aboutissent que celle-ci modère considérablement ses prétentions, car l’opinion publique en France, comme le bon sens et la justice n’admettront pas que nous nous sacrifiions aux rêves intempérants de notre voisine.
- Nous appelons l’attention de nos lecteurs sur les tarifs de lutte, proposés de part et d’autre pour les textiles, en cas d’échec des négociations. Nous les résumons dans le corps du journal.
- *
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- Terminons cette Chronique par une nouveauté, et elle est du domaine du chiffonnage, en attendant qu’elle pénètre dans celui de la fabrique.
- Il s’agit d’une résurrection de l’impression plastique (métallique ou mate), dans le genre de l’échantillon du présent numéro. La maison Thuillier et Bonnefond avait autrefois donné une vive impulsion à ce genre de travail ; c’est elle encore (aujourd’hui Thuillier et Virard) qui tente de la faire revivre,1 en l’appliquant aux grands rideaux d’appartements. Des dessins à disposition
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- sont ainsi imprimés sur reps ou sur damas, et sont d’un très bel effet.
- Le sujet est une large bordure, avec fonds imprimé ou non. Les couleurs sont des brocards métalliques, ou des impressions mates genre camaïeu, c’est-à-dire ton sur ton ; en d’autres termes, un rideau fond gros bleu, sera imprimé en bleu-clair mat.
- Ce travail relève véritablement ces tissus-meuble, et leur donne un grand cachet d’élégance. Ce genre constitue un article nouveau et de bon goût, qui pourrait bien être adopté pour les tapisseries neuves.
- F. Gouillon.
- ÉTUDE SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAINE
- Par MM. Liechti et Schwitzer (Suite)
- En teinture avec la galleine, les bains sont complètement épuisés, excepté quand 1 molécule d’acide oxalique ou de crème de tartre est employée. L’eau n’enlève point de matière colorante. Quand 1 molécule de l’une ou de l’autre substance est employée, la couleur ob-teuue est rouge brunâtre. Les échantillons mordancés avec le concours d’acide oxalique présentent une nuance rougeâtre et les autres une nuance bleuâtre.
- Les expériences ci-dessus mentionnées font voir qu’un mordant d’étain composé de quantités équivalentes de chlorures stanneux et stannique donne d’excellents résultats, surtout par l’addition d’acides organiques. Le chlorure stanneux pris isolément se dissocie étant délayé avec l’eau. Le chlorure stannique se dissocie, dans les bains de mordant le plus concentiés, à une température de 80 à 90° centigrades, tandis que le mordant mixte (Sn2 Clô) ne se dissocie, dans les conditions ayant lieu dans le mordançage, ni par réchauffement, ni par l’addition d’eau,
- Le chlorure stannique, à lui seul est un mauvais mordant, même avec le concours d’un acide organique ; mais par l’addition de chlorure stanneux, ses propriétés défavorables se modifient et il donne parfois de meilleurs résultats que le chlorure stanneux et l’acide oxalique.
- Le mordant Sn2 Cle ne subit pas la « dissociation préjudiciable # à laquelle sont sujets séparément les chlorures stanneux et stannique.
- La quantité d’acide organique le plus appropriée à l’usage est celle qui suffit justement à remplacer le total de chlore dans Sn2 Cl6, c’est-à-dire 3 molécules d’acide oxalique ou de crème de tartre pour 1 molécule Sn Cl4, 5 H2 O + 1 molécule Sn CI2, 2 H2 0. On peut même employer sans inconvénient sérieux, 2 molécules d’acide au lieu de 3.
- En estimant que des pleines couleurs sont produites par l’emploi d’une quantité de mordant équivalente à 6 pour 100 Sn CU, 5 H2 O, 1 kilogramme de laine doit être mordancé avec une solution dont voici la composition : 30 litres d'eau, 19 gr. 28 de chlorure stanneux, 30 grammes de chlorure stannique,avec addition soit de 48 gr. 34 de crème de tartre, soit de 32 gr. 4 d’acide oxalique.
- Des expériences complémentaires ont montré que les solutions de chlorure stannique ou de tartrates, étant gardées pendant longtemps, deviennent sujettes à la dissociation et peu efficaces comme mordants, étant donné que la laine n’est pas capable de s’emparer du précipité qui résulte de la dissociation. Il en est de même des solutions de Sn2 Cl6.
- En mordançant la laine avec une quantité déterminée de tartrate d'aluminium (équivalente à 6 pour 100 Al2 (S04)3) et en variant les quantités de tartrate stanneux (de 1/10 molécule à 1 molécule), avec addition de 2 molécules de crème de tartre à chaque molécule de chlorure stanneux, on a pu observer les faits suivants :
- Quand 4/10 molécule à 1 molécule Sn CI2 étaient employés, les bains étaient troubles et devenaient clairs par l’ébullition. Les eaux résultant du lavage des échantillons teints étaient filtrées. Les bains de mordant ne montraient pas de traces d’aluminium, mais quand 7/10 à 1 molécuieSn CI2 étaient employés, des traces d’étain ont été découvertes.
- En teinture avec l’alizarine, tous les bains sont épuisés et restent acides. L’eau bouillante n’enlève rien à l’échantillon teint. Avec l’augmentation de quantités d’étain, les couleurs deviennent plus jaunes. En employant 1/2 molécule Sn CI2, la nuance est distinctement jaune -, avec 1 molécule Sn Cia, elle est orangée. Le rouge bleuâtre ou quelquefois sombre propre au colorant obtenu avec l’alizarine et l’aluminium ne se manifeste qu’au cas où les sels d’étain ne sont pas employés.
- Le mordançage avec le tartrate d’aluminium et le tartrate stanneux présente encore cet avantage que les couleurs des échantillons teints ne s’effacent pas, tandis que celles des échantillons teints avecle tartrate d’aluminium seul s’effacent légèrement. L’addition de 1/2 molécule Sn Ci2 + 1 molécule de crème de tartre prévient complètement cet inconvénient.
- En teinture avec le quercitron, les bains sont très bien épuisés. Par l’ébullition prolongée, les couleurs jaunes deviennent plus sombres. Le mordant d’aluminium produit une coloration jaune grisâtre. Avec l’augmentation de la quantité de chlorure stanneux dans le bain, le jaune vire au rouge.
- En teignant avec la gaude les bains sont bien épuisés. Le mordant d’aluminium à lui seul donne un jaune intense ; par l’addition de chlorure stanneux, la couleur devient plus pâle et plus verte.
- Une autre série d’expériences a été effec-
- tuée, dans laquelle le tartrate d'aluminium et le tartrate stannique ont été employés à la place du chlorure stanneux. Voici les résultats obtenus : la turbidité du bain de mordant ne disparaît pas par l’ébullition ; la laine mordan-cée fournit, étant lavée, des eaux troubles, et les liquides résultant du mordançage, après avoir été filtrés, ne contiennent pas d’étain.
- En teinture avec l’alizarine, tous les bains sont bien épuisés. Les échantillons teints ne perdent rien par l’ébullition. L’addition de tar-tatre stannique au bain de mordant ne produit pas une différence de nuances, et les couleurs s’effacent justement au même point que dans le cas où le tartrate d’aluminium seul est employé, ce qui prouve évidemment que très peu d’étain est fixé sur la laine à côté de l’aluminium. Ce fait est confirmé dans le cas de teinture avec le quercitron et la gaude.
- Ces expériences montrent qu’il n’est pas bon d’employer comme mordant les sels stanni-ques en combinaison avec les sels d’aluminium, et que pour obtenir un mordant mixte, il faut ajouter au tartrate d’aluminium un mélange de chlorure stanneux et de crème de tartre.
- (A suivre).
- (Society of Chemical Industry)
- Traduction du Moniteur scientifique.
- IMPRÉGNATION DES TISSUS
- par pulvérisation.
- Le moyen ordinairement employé pour effectuer l’incorporation de certaines substances dans d’autres matières consiste à dissoudre ces substances dans un liquide quelconque et à les imprégner ensuite des produits de la dissolution.
- Dans ces conditions, l’eau servant de véhicule aux substances à incorporer pénètre graduellement dans les matières en traitement, après avoir chassé l’air renfermé dans les pores de celles-ci.
- Quoique cette opération puisse être accélérée en chauffant le bain, elle n’en reste pas moins incomplète, l’imbibition des matières ne s’étendant, en général, qu’aux surfaces seulement. En effet, l’eau, par suit# de l’adhérence de ses molécules, ne possède pas une force de pénétration assez grande pour que la solution s’introduise dans les moindres interstices de la matière exposée à son action. Les molécules des substances se répandent bien dans le corps, mais elles ne sauraient en pénétrer intimement la structure.
- Dans ce procédé de M. Bandsept, les substances pulvérisées à l’infini sont entraînées et dirigées sur la matière à pénétrer, sur laquelle elles arrivent sous forme de brouillard, au moyen d’un jet d’air ou de gaz comprimé, au moyen de la vapeur sous pression.
- Dès lors, la pénétration devient complété et elle se répartit uniformément dans l’intérieur des fibres les plus délicates. Les parti-
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- cules solides de ces dernières étant en excès, communiquent au liquide, projeté sous cette forme de pulvérisation, des propriétés de cohésion qui donnent lieu à une combinaison intime des éléments en présence.
- Ce résultat peut s’expliquer, en analysant l’opération dans la fonction de ses deux facteurs.
- D’une part, par suite de son extrême division, la matière acquiert une grande capacité de pénétration et, dans cet état, ses molécules sont mises dans la nécessité de réagir individuellement, alors que dans d’autres conditions il ne se produisait que des effets de masse qui, comme tels, se limitent aux surfaces. D’autre part, l’extrême mobilité des gaz dont la force de pénétration est sensiblement augmentée par suite de la détente qui se produit après une forte compression, donne une intensité plus grande à l’action réciproque entre les éléments mis en présence, par suite de l’accroissement d’activité fourni à la masse de matière sur laquelle on opère.
- Les substances à incorporer peuvent être des matières réfractaires ou antiinflammables-désinfectantes, antiseptiques ou antiputrides-colorantes, etc.
- Celles qui sont sensibles à la lumière ou au courant électrique peuvent encore être décomposées par ces agents, à l’instant où s’opère leur incorporation ; de telle sorte qne les substances, au moyen de cette incorporation, aient déjà subi le résultat de la transformation chimique.
- Le procédé offre donc le moyen d’utiliser plus parfaitement les propriétés physiques de certaines matières en substituant aux actions mécaniques, jusqu’ici mises en œuvre, des réactions plus profondes conduisant à la transformation complète des tissus manipulés.
- Une trame étant donnée, on peut, par celte méthode physico-chimique, transformer complètement sa substance première; de manière qu’après l’opération, les tissus soient d’une contexture absolument nouvelle, possédant des propriétés entièrement différentes de celles qui préexistaient.
- Le projecteur est à jet spiriforme ou centrifuge.
- Nous devons ajouter que quant au principe de l’opération, il n’est pas une nouveauté.
- SÉCHOIR POUR BUANDERIE
- M. Ferdinand (Jean) a fait connaître un séchoir tournant de son invention, construit par M. Frédéric Tulpin, ingénieur-coustructeur à Boulogne-sur-Seine. L’auteur donne la description de l’appareil et fait connaître ses avantages. Ce séchoir, construit entièrement en tôles boulonnées, peut être transporté et remonté rapidement i c’est le système qui exige le moins d’emplacement (2- 10 sur 2 mètres de hauteur); ausi offre-t-il de grands avantages
- pour les lavoirs, buanderies, bateaux-lavoirs, etc., où l’on dispose de très peu de surface. Le séchage du linge s’y effectue d’une manière continue, sans qu’on laisse échapper au dehors pendant la manœuvre, la chaleur intérieure, ce qui constitue une économie notable, tant sous le rapport de la faible dépense de combustible que sous celui de la main-d’œuvre.
- Le chauffage du séchoir tournant s’obtient soit par la vapeur d’eau avec des tuyaux à ailettes, soit par le gaz, soit, d’une façon très économique par le coke, à l’aide d’une cloche en fonte placée en contre-bas de l’appareil. Avec ce système, le déchargement et le chargement du linge s’effectuent à l’air libre et de plein-pied, de sorte que l’ouvrier n’a à souffrir ni de la buée, ni de la chaleur du séchoir.
- Le prix du séchoir tournant varie de 1,200 à 1,500 fr., selon le diamètre de l’appareil et le nombre des compartiments.
- EMPLOI DE L’ACIDE ACÉTIQUE
- dans le blanchiment
- POUR PATES A PAPIER ET TEXTILES
- Dans l’ouvrage du Dr Cari Hoffmann intitulé Handbuch der Papier Fabrûation, manuel de la fabrication du papier, qui paraît en ce moment en livraisons trimestrielles, on trouve quelques détails sur l’emploi de l’acide acétique, préconisé par le professeur Dr Lunge pour mettre le chlore en liberté dans l’opération du blanchiment. Le Dr Lunge s’est servi de son procédé dans une papeterie de Suisse, et le donne comme spécialement applicable aux papiers fins dont la pâte peut être débarrassée, par les lavages, du chlorure de calcium résultant des réactions.
- D’après le professeur Lunge, de nombreuses tentatives ont été faites pour augmenter l’effet des solutions de chlorure de chaux par l’adjonction de réactifs propres à mettre le chlore en liberté. L’usage des acides hydro-chlorique, sulfurique et même oxalique, employés dans ce but, entraîne un dégagement de chlore libre qui attaque les fibres, détériore les machines et altère la santé des ouvriers. L’acide carbonique ne dégage le chlore qu’à l’état d’acide hypochloreux, mais sa forme gazeuse en rend l’usage difficile en pratique. Il se produit d’ailleurs avecl lui, comme dans le procédé ordinaire du blanchiment au chlorure de chaux sèul, du carbonate de chaux qui se précipite sur les fibres, de sorte que l’opération doit toujours être complétée par un bain acide.
- Pour augmenter l’action du chlorure de chaux, j’emploie un réactif qui n’a pas été essayé;jusqu’à présent, savoir l’acide acétique ou quelque autre acide organique faible pouvant agir de la même # manière, tel que l’acide formique qui a tous les avantages des autres agents sans avoir aucune de leurs propriétés nuisibles. Le prix de l’acide acétique ne doit
- pas entrer en ligne de compte, car il suffit d’en employer une très petite quantité que l’on peut toujours récupérer. La réaction de l’acide acétique sur le chlorure de chaux dégage tout d’abord de l’acide hypochloreux libre avec production d’acétate de chaux. Lors du blanchiment, le premier abandonne son oxygène et se transforme en acide hydrochlorique qui aussitôt, en présence de l’acétate de chaux, forme du chlorure de calcium avec dégagement d’acide acétique libre Ce dernier agit de nouveau sur le chlorure de chaux, etc. Il suffit donc d’une quantité minime d’acide acétique pour décomposer le chlorure de chaux en chlorure de calcium et oxygène actif.
- L’acide hydrochlorique produit, ne se trouve jamais à l’état libre, car il agit immédiatement sur l’acétate de chaux. Ce point est très important, parce que l’acide hydrochlorique attaque les fibres s’il est en contact avec elles pendant quelque temps, tandis que l’acide acétique est parfaitement inoffensif. Comme on ne produit plus de sels de chaux insolubles, on peut entièrement se dispenser de l’acidulation après blanchiment ; de cette façon on épargne le coût de l’acide et du relevage delà pâte et l’on évite en outre les dangers d'un lavage insuffisant pour éliminer complètement l’acide contenu dans la pâte épaisse. Dans notre procédé, l’acide acétique, même concentré et à une température élevée, ne peut avoir aucun effet nuisible sur les fibres.
- L’application de l’acide acétique ou d’un autre acide organique faible peut se faire de plusieurs manières, soit en ajoutant une petite quantité de cet acide à la solution de chlorure de chaux ; soit en faisant passer la pâte, après l’avoir blanchie à la manière ordinaire avec du chlorure de chaux, mais sans la laver, dans de l’eau contenant une très petite quantité d’acide acétique, soit en mettant la pâte dans de l’eau très légèrement acidulée avec de l’acide acétique et en ajoutant la solution de chlorure de chaux, tout en maintenant la pâte en mouvement dans son récipient. Si l’opération est bien exécutée, on épargnera une grande quantité de chlorure de chaux tout en évitant de contaminer les cours d’eau. Il faut, quand la pâte contient un alcali, quand l’eau est dure ou quand la solution de chlorure de chaux contient de la chaux caustique ou vive, employer une quantité considérable d’acide acétique avant d’arriver à mettre l’acide hypochloreux en liberté. Dans ces cas on peut employer une quantité moindre d’acide acétique en le remplaçant partiellement par de l’acide hydrochlorique ou sulfurique ; mais il faut alors veiller à ce que l’on n’ait jamais d’acide minéral libre, mais uniquement et toujours de l’acide acétique libre. On obtient aisément ce résultat en pratique moyennant que la liqueur n’ait sur le papier de tournesol qu’une réaction légèrement acide.
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- IMPERMÉABLE UNIVERSEL
- Par Mme Vve Orlay
- ' L’acétate d’alumine a été employé depuis longtemps déjà pour rendre les tissus imperméables, mais ce sel d’alumine à l’état pulvérulent, se détache sous l’action des frottements, auxquels sont nécessairement soumises les étoffes.
- Mme Orlay s’est proposé d’y remédier en ajoutant à l’agent imperméabilisateur, un vernis insoluble et non poudreux, qui n’obstrue pas les entrelacements du tissu. Ce substratum insoluble est appliqué à sec et à chaud après le passage dans les bains d’acétate d’alumine, de savon d’alun et après séchage à l’étuve, à la température de 30°.
- Le bain de savon se compose d’une solution de savon, de paraffine et de résine. Le bain d’alun se prépare à 4 0/0. Pour les toiles, le bain d’acétate d’alumine doit être précédé d’un bain à la noix de galle, bien connu des teinturiers.
- Après ces préparations, l’étoffe est posée sur une plaque métallique chauffée entre 36 et 40 degrés ; elle reçoit alors la dernière préparation, composée de :
- Paraffine............. 60 grammes.
- Cire.................. 30 —
- Vaseline.............. 15 —
- On peut ajouter, suivant la couleur à obtenir, un savon métallique tel que savon de fer de cuivre, de zinc, etc. Le procédé est également applicable aux papiers, aux cuirs, aux cordages.
- MORDANT
- de chlorures d’antimoine et de magnésie
- Dans une réunion de la Société chimique industrielle de Glasgow, M. Georges Watson a entretenu ses auditeurs de la fixation des matières colorantes d’aniline au moyen du chlorure d’antimoine en remplacement de l’émétique. Il est démontré que le chlorure d’antimoine dissous dans l’eau se dissocie et il se forme des sels basiques d’antimoine qui forment un précipité qui devient alors inactif. Watson a trouvé qu’en ajoutant préalablement à l’eau certains sels, la décomposition ou dissociation était diminuée et dans quelques cas empêchée. Les chlorures de sodium et de potassium peuvent être employés, mais l’eau doit en être complètement saturée et le chlorure d’antimoine doit être acide.
- Si l’on se sert de sel, il faut ajouter au sel neutre du chlorure d’antimoine la moitié d’ammoniaque de l’acide chlorhydrique.
- Si l’on se sert de chlorure de magnésium, c’est inutile, mais il faut que l’eau soit saturée de sel de magnésium avant l’addition du sel d’antimoine. Il faut 65 parties de chlorure de magnésium sur 100 parties d’eau.
- Les différents sels peuvent aussi être employés mélangés.
- M. Watson prétend que le chlorure d’antimoine revient à bien meilleur marché que l’émétique et l’oxalate d’antimoine malgré l’addition de ces sels, et n’a pas trouvé de différence comme emploi.
- (Bull, de la Stélnd. de Rouen.)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Impression-brocard
- Nous avons parlé plusieurs fois du mode d’impression qui fut en faveur il y a quelques années sur les étoffes reteintes, et qui est à peu près abandonné pour ces articles.
- On le retrouve cependant sur des étoffes neuves de fantaisie, et nous en montrons ci-dessous un exemple :
- C’est un velours anglais dont la couleur du fond est nécessairement variable, et celle de l’impression également ; on l’emploie pour gilets d’hommes, corsages confections, pour robes même, et pour bibelots d’ameublement.
- L’impression ici est à deux couleurs : 1° Métallique /brocard) ; 2° rentrure en mat.
- Elle se fait aux couleurs grasses (peinture à l’huile) -, on imprime d’abord une couleur de chrême et céruse, on applique à la brosse le brocard en poudre ; puis quand cette impression est sèche et époussetée, on rentre la couleur mate, qui est ici du vert de Véronèse.
- Ce genre d’impression se fait aussi sur tissus légers de soirées et de théâtre, et une importante maison de chiffonnage vient de l’appliquer aux grands rideaux de reps et de damas.
- MARRON POUR TOUTES ÉTOFFES
- Ce moyen, à l’usage surtout des teinturiers en chiffonnage, convient lorsque l’on a un lot de vêtements divers que l’on doit teindre en marron, nuance qui est assez demandée, et que l’on ne veut pas teindre pièce par pièce ; en effet, la laine, la soie et le coton se teignent ensemble par ce procédé.
- Pour cinq vêtements en tissus divers :
- Alun 500 gram.
- Tartre blanc.,.. 300 —
- Terra mérita.... 500 —
- Orseille 500 —
- Carmin d’indigo. 60 -
- Bouillir une heure sur ce bain, lever, rincer et porter au suivant :
- Cachou.......... 500 gram.
- Dans la dissolution de ce cachou on fait bouillir 20 minutes les vêtements, et si ceux-ci contiennent du coton, onleslaisse refroidir et traîner cinq à six heures dans ce bain -, sinon, on peut procéder de suite au reste des opérations.
- Après avoir exprimé, tordu ou essoré les étoffes, mais sans les rincer, on fixe avec :
- Chrômate rouge... 120 gram.
- On peut faire bouillir quelques minutes dans ce bain ; le marron doit alors être bien développé ; on rince alors à plusieurs eaux.
- Il est bon ensuite d’examiner chaque pièce et de lui donner au besoin ce qui peut lui manquer, c’est-à-dire une sorte d’avivage, afin de produire l’œil, le reflet recherché ; ainsi s’il faut un peu pousser au rouge, on avive dans du jus de bois rouge contenant un peu d’alun et de craie ; s’il faut du jaune, on emploie du fustet ou du curcuma avec les mêmes mordants -, le bleu se donne par le carmin d’indigo un peu aiguisé d’acide sulfurique.
- On apprête enfin, selon la nature de l’objet.
- ROUGE AU BOIS SUR FILS DE COTON
- Pour 25 kilog. de coton :
- Rocou............. 1 kil.
- Sel de soude...... 1 —
- Cuire une demi-heure, passer, y teindre les écheveaux, rincer et les engaller quelques heures à tiède avec :
- Sumac.......... 2 à 3 kil.
- Passer à la dissolution d'étain à 5 degrés de concentration, laisser reposer quelques heures dans ce mordant.
- Teindre avec :
- Bois de Brésil...... 15 kil.
- — jaune............ 2 —
- La teinture se fait en cuvettes par 500 grammes de coton, et se servant de bain neuf à chaque passe.
- On essore sans rincer et on sèche dans l’obscurité.
- La dissolution d’étain se prépare avec :
- Acide nitrique....... 1 kil.
- — muriatique. 2 —
- Etain fin en baguettes 2 —
- L’étain ne s’ajoute que par petites parties ; quand il est dissous, on ajoute de l’eau pour que la dissolution soit à 5 degrés.
- NETTOYAGE DE L’ARGENTERIE
- Un chiffon ou brosse imprégnée d’une solution d’hyposulfite de soude polit immédiatement et à bon marché, et sans le concours d’aucune poudre à polir, tout objet d’argent, même fortement oxydé.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- APPRÊT POUR LINGE
- nommé en Allemagne « Patentstaerkeglanz »
- La préparation que le commerce livre sous ce nom et qui, ajoutée à l’amidon des repasseuses, doit produire un brillant supérieur, nous vient principalement d'Angleterre et se compose, d’après les recherches de l’auteur, de borax, de stéarine et de gomme. Il est facile de préparer d’après la formule suivante un produit qui répond à toutes les exigences et
- qui vaut celui du commerce.
- Amidon en poudre..... A35
- Borax en poudre...... 85
- Sel de cuisine....... 10
- Gomme bl. en poudre. 75
- Stéarine en poudre.... 275
- Mélangez intimement.
- La seule difficulté qu’on rencontre est la pulvérisation de la stéarine \ toutefois on y réussit très bien en râpant d’abord celle-ci aussi finement que possible, en aspergeant cette poudre grossière de benzine et la triturant au pilon dans un mortier de grande capacité.
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- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Nous avons fait choix de notre générateur de vapeur, et peut-être d’un moteur; nous avons trouvé sa place, soit dans l’intérieur de notre atelier, soit dans le voisinage, mais il ne faut pas oublier que nous avons des formalités à remplir vis-à-vis de l’autorité préfectorale, et pour ne pas nous aliéner cette puissante administration, voyons donc quels sont nos devoirs.
- Formalités administratives à remplir pour l'installation des appareils à vapeur.
- Ces formalités sont réglées par la loi du 2 mai 1880 ; voici en quoi elles se résument :
- 1° Tout d’abord, il faut que la chaudière soit éprouvée et timbrée, il ne faut donc pas en accepter non revêtue du timbre, et sans le certificat d’épreuve délivré par le vendeur.
- Cette épreuve doit être renouvelée :
- Lorsque la chaudière, ayant déjà servi, est l’objet d’une nouvelle installation.
- Lorsqu’elle a subi une réparation notable.
- Lorsqu’elle est remise en service après un chômage prolongé.
- A cet effet, l’intéressé devra informer l’ingénieur des mines de ces diverses circonstances.
- Dans tous les cas, après dix ans d’emploi, une nouvelle épreuve devra être demandée par celui qui fait usage de l’appareil (art. 3).
- 2° Toute chaudière à vapeur destinée à être employée à demeure, ne peut être mise en service qu'après une déclaration adressée par celui qui en fait usage, au Préfet du département (art. 12).
- A Paris, cette déclaration se fait au Préfet de police.
- La déclaration indique :
- Le nom et le domicile du vendeur de la chaudière et l'origine'de celle-ci.
- La commune et le lieu où elle a été établie.
- La forme, la capacité et la surface de chauffe.
- Le numéro du timbre réglementaire.
- Un numéro distinctif de la chaudière, si l'établissement en possède plusieurs.
- Enfin le genre d'industrie auquel elle est destinée. (Art. 13).
- (C’est tout, mais pendant qu’on y était, on aurait pu demander un certificat de vaccine du constructeur et de l’acquéreur).
- 3° La loi détermine l’emplacement des chaudières suivant leur capacité. Résumons ses instructions en disant :
- Qu’une chaudière de 1 à 6 chevaux timbrée à 6 kilogr. peut être établie dans un atelier quelconque, même lorsqu’il fait partie d’une maison d’habitation. Le foyer doit seulement être séparé des maisons voisines par un intervalle libre de 50 centimètres au moins.
- Que celles de 6 à 10 chevaux timbrées à 6 ou 7 kilogr. peuvent être placées dans l’intérieur de tout atelier, pourvu que celui-ci ne fasse pas partie d’une maison d’habitation. Les foyers devront être séparés des murs des maisons voisines par un intervalle libre de 1 mètre au moins. (Art. IA, 17, 18).
- Quant aux générateurs plus forts, nous n’avons pas à nous en occuper.
- A0 Dans tous les cas, il faudra obtempérer aux autres conditions que pourra prescrire le Préfet, sur le rapport de l’ingénieur des mines. (Art. 21).
- 5° Les appareils à vapeur fonctionnant sous pression (bassines à vapeur), sont soumis à la déclaration prescrite plus haut, ainsi qu’à l’épreuve. (Art. 30 et 31).
- Les mêmes dispositions sont applicables aux réservoirs dans lesquels de l’eau à haute température est emmagasinée, pour fournir ensuite, un dégagement de vapeur où de chaleur, quel qu’en soit l’usage. (Art. 33).
- 6° Le ministre peut accorder dispense de tout ou partie de ces prescriptions, lorsqu’il sera reconnu que celte dispense ne peut avoir d’inconvénient. (Art. 35).
- 7° Ceux qui font usage de générateurs ou de récipients de vapeur veilleront à ce que ces appareils soient toujours entretenus en bon état de service.
- Us devront informer les ingénieurs des réparations notables faites aux chaudières et aux récipients, en vue de la déclaration prescrite au paragraphe 1er. (Art. 35).
- 8° En cas d’accident n’ayant occasionné ni mort ni blessure, l’ingénieur des mines doit être prévenu immédiatement.
- Si l’accident a causé mort d’homme ou des blessures, il faut prévenir l’ingénieur et la police locale.
- S’il y a explosion, les constructions ne doivent pas être réparées, et les fragments de l’appareil rompu ne doivent pas être déplacés ou dénaturés avant la constatation de l’état des lieux par l’ingénieur. (Art. 38).
- Voilà à peu près tout ce qu’il importe d’observer pour celui qui installe une chaudière -, le reste de la loi concerne les constructeurs ; ils doivent livrer des appareils garantis sur facture, comme remplissant les conditions légales.
- Pour ce qui est de la marche et de l’entretien nos confrères feront bien de se munir d’un petit manuel du chauffeur, pas trop étendu, dans lequel les indications nécessaires sont succinctement résumées.
- Voulez-vous, maintenant un modèle de la déclaration prescrite au paragraphe, 2 ; vous pouvez-le faire sous cette forme, sur un papier timbré à 60 centimes.
- Monsieur le Préfet,
- J’ai l’honneur de vous déclarer que je viens d'établir dans mon atelier de.. (Teinture)., une
- chaudière à vapeur de la force de............
- chevaux.
- Cette chaudière a été construite par
- M..............constructeur à----------------
- département cL..„......-..et m’a été vendue
- par M.............à............. département
- d.............
- Elle est installée dans mon atelier de
- ...(Teinture)... à.....département d........
- Sa forme est.....................
- Sa hauteur est de................
- Le foyer intérieur...............
- La cheminée intérieure...........
- Sa capacité totale est de........
- Sa surface de chauffe est de.....
- Elle est timbrée à..... kilogr. sous le n°
- d’épreuve______et (s’il y a lieu) à actionner un
- moteur de la force de........ chevaux.
- Je vous prie, Monsieur le Préfet, de vouloir bien me faire délivrer un récépissé de la présente déclaration, et d'agréer mes respectueuses salutations.
- ___________________le............18 .
- A Monsieur le Préfet Signature du département d..............
- Maintenant, confrères et lecteurs, voilà assez de jurisprudence, j’ai hâte de parler Teinture oü je suis plus à mon aise que dans ces grimoires de la chicane, mais il fallait bien dire tout cela, car cete tient à la pratique nécessaire du métier, aussi bien que la façon de monter un bain et d’apprêter une pièce.
- Nous aborderons dans le prochain numéro les appareils spéciaux de notre profession, en commençant par l’atelier des nettoyages.
- Maurice GUËDRON, Ex-teinturier, à Paris.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- JURISPRUDENCE
- COUR D’APPEL DE LYON
- La Cour de Lyon vient de rendre un arrêt qui intéresse vivement le commerce des soieries.
- Une importante maison de commerce de cette ville avait créé une étoffe de soie que les inventeurs avaient nommée peau de soie ; cette étoffe, épaisse, souple, tout unie, d’un aspect mat et velouté, obtint un véritable succès.
- D’après l’inventeur, ces diverses qualités étaient dues à l'armure selon laquelle est tissée l’étoffe'.
- On conçoit que l’armure peut offrir des combinaisons innombrables, et c’est de ces combinaisons que dépend l’aspect d’une étoffe.
- L’inventeur avait déposé au greffe l’armure de son étoffe.
- Or, malgré ce dépôt, divers fabricants de soieries de Lyon se mirent également à fabriquer l’étoffe peau de soie.
- La maison créatrice attaqua alors une des maisons rivales, en prétendant que l’armure constituait un dessin de fabrique, et que aux termes de la loi de 1806, le dépôt au greffe lui assurait le monopole.
- Le Tribunal de commerce et la Cour ont décidé successivement que la disposition de l’armure dans une étoffe unie ne constituait pas un dessin de fabrique, et que le dessin ne pouvait résulter que d’une combinaison de ignés ou de couleurs.
- En 1863 er 1870, la Cour de Lyon avait assimilé les armures aux dessins de fabrique : l’issue du procès était donc douteuse.
- La Cour de Lyon s’est rangée à la jurisprudence de la Cour de cassation.
- LES TARIFS FRANCO-ITALIENS
- Par suite de la rupture des régociations entre la France et l'Italie pour le renouvellement du traité de commerce, M. Dautresme, ministre du commerce, a proposé à la Chambre un nouveau tarif portant relèvement de la plupart des droits en notre faveur, et dont voici le détail en ce qui concerne les textiles :
- Crins bruts, 3 fr. pour la France : exempts pour l’Italie.
- Crins teints, 10 fr. partout.
- Crins frisés, 20 fr. partout ; c’était l’exemption auparavant.
- Soies moulinées, exemptes partout, sauf à la sortie d’Italie : 0.38.5 le kil. i Soies teintes à coudre ou autres , 2 fr. 50 tarif français (50 c. soies teintes et 2 fr. 50 soies à coudre du côté de l’Italie.)
- Les tarifs sur les tissus nous intéressent vivement. On sait que nous envoyons en Italie 18 millions de tissus de laines, 10 millions de tissus de soie, 6 millions de mercerie et 36 millions de soieries, en tout 70 millions !
- Soieries. — En France les tissus de soie
- sont exempts de droits à l’entrée. Les tissus de bourre et de soie mélangée de bourre, sont taxés à 2 fr. 48 le kil. au tarif général et à 2 fr. au tarif conventionnel. Les tissus de soie ou de bourre mélangés d’autres matières textiles acquittent 3 fr. 72 le kil. au tarif général et 3 fr. au tarif conventionnel. En Italie, les droits anciens varient de 5 à 6 fr.
- Voyons ce qui est arrivé. Les Italiens ont tout relevé. Les tissus de bourre de soie unie paieront 7 fr., les façonnés 10 fr., ceux de couleur unie 8 fr., de couleur façonnés 11 fr., ceux de couleur claire unis 10 fr., les façonnés 13 fr., tout est à peu près doublé. — Nous en avons fait autant à notre tarif, mais nous ne recevons guère de soieries d’Italie.
- Les velours, qui ne payaient jadis que3 fr. à l’entrée en Italie, acquitteront désormais 7 fr. pour les unis et 10 fr. pour les façonnés.
- Les tissus de soie noirs unis sont taxés à 4 fr. le kil. par 1 italie et les façonnés 7 fr.; les unis de couleur 5 fr. et les façonnés 8 fr.
- Les tissus brodés au point de chaînette acquitteront 2 fr. par kil. en plus, et au point passé 3 fr. en plus. Nous avons établi le même tarif.
- Les tissus communs en bourre de soie au-dessus de 200 gr. au mètre carré avec 12 0/0 au moins de bourre de soie acquitteront : les unis 2 fr. 50 le kil., les façonnés! fr. 50. Nous avons fait de même.
- Les rubans et galons acquitteront 3 fr. par kil en plus du droit dont est frappé le tissu ci-dessus, auquel ils sont assimilés.
- La bonneterie simple supportera le droit du tissu, selon l’espèce, d’après le tarif précédent. La bonneterie façonnée acquittera le même droit du tissu respectif. En France, nous majorerons de 50 0/0.
- La passementerie paiera 3 fr. par kil. en plus du droit sur le tissu auquel elle est assimilée. — Idem en France.
- Dentelles et tulles (y compris le crêpe et la blonde), avec 12 0/0 de soie au moins, paieront désormais le droit excessif de 15 fr. le kil. pour les unis et 18 fr. pour les façonnés ; avec des perles sur plus d’un tiers de la surface, ce sera 8 fr. La France a adopté le tarif du talion.
- Tissus de soie avec fils métallique or et argent ou dorés ou argentés, 5 fr. par kil. en plus du droit du tissu, selon l’espèce, dans les deux tarifs. 2 fr. en plus par kil., pour les tissus de métaux communs, tarif français ; 5 fr.
- 1 tarif italien.
- On le voit, c’est un relèvement sur toute la ligne. Nos 70 millions de tissus sont bien compromis.
- NOUVELLLES COUVERTURES
- EN PAPIER
- Ces nouvelles couvertures économiques sont fabriquées par M. Grison, a Lisieux, et se composent :
- 1° De plusieurs pièces superposées de végétaux agglomérés sous forme de papier très résistant; ces feuilles sont réunies entre elles par un collage partiel à points distants de quelques centimètres les uns des autres, ménageant des couches d’air ;
- 2° D’enveloppes extérieures en tissus divers de coton ou de soie destinées à protéger et orner les couvertures hygiéniques.
- Ces enveloppes sont fixes et cousues tout autour des coutures et imprimées de jolis dessins, ou en soie, ce qui fait qu’elles servent en même temps de couvertures et de couvre-
- lits, ou bien elles sont mobiles, et, dans ce cas, sont fixées sur l’intérieur des couvertures par un système très simple d’œillets et d’attaches qui permettent de les remplacer en quelques minutes, pour les laver comme on le ferait pour une taie d’oreiller ; les enveloppes mobiles sont faites spécialement pour les hôpitaux, asiles, pensions, etc.
- Ces nouvelles couvertures coûtent beaucoup moins que la laine, et elles paraissent tout aussi bien conserver la chaleur. Elles ne se mangent pas aux vers ou autres rongeurs, ce qui leur assure une durée plus longue qu’aux couvertures de laine ou couvre-pieds, et leur solidité est au moins aussi grande ; une bande de 5 centimètres de longueur donne une résistance de 25 kilogrammes au déchirement. A ce chiffre doit s’ajouter la résistance des deux tissus entre lesquels la couverture est intercalée.
- On fabrique, avec la substance que nous venons de faire connaître, des couvertures de voyage et des sacs-lits.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- et textiles a l’étranger
- CONSEILS AUX IMPORTATEUS annam et tonkin (suite)
- Coions filés et cotonnades. — Ces deux articles représentent à peu près le quart de la valeur des importations du Tonkin et de l’An-nam.
- Il a été importé en 1886, pour 5,884,319 fr. 31 de coton filé contre 6,955,380 fr. 85 en 1885 ; sur les filés importés l’année dernière, 85 p. 100 environ provenaient de Bombay, le reste venait d’Angleterre et, en petite quantité seulement, de Suisse ou d’Allemagne. Les indigènes donnent la préférence au produit indien qui est moins cher et dont le titre, plus élevé, répond mieux aux besoins de l’industrie du pays. Dans le tissage, on emploie, pour la chaîne, le coton importé, et pour la trame, l’article indigène.
- Depuis quelque temps, les Annamites trouvent leur avantage à acheter des cotonnades étrangères au lieu de les tisser eux-mêmes. C’est ce qt i explique la différence de 1 million 071,061 fr. 54 en faveur de 1885 dans la valeur des cotons filés, différence largement compensée par l’augmentation qui s’est produite sur les cotonnades, dont il a été importé en 1886 pour 2,776,686 fr. 14 contre 1,321,350 fr. 74 l’année précédente. Les cotonnades viennent exclusivement d’Angleterre par Hong-kong.
- Parmi les produits d’exportation, nous ne devons pas oublier le coton. La production de ce textile, favorisée par un climat exceptionnellement bon, peut devenir la base d’un grand commerce. La province de Thanh-hoa seule, malgré les troubles, a produit en 1886 12,000 piculs de coton ; presque tout a été exporté à Hong-kong. Or, quand le calme sera rétabli en Annam, que les habitants se rendront compte des avantages que leur offre cette culture, ils ne tarderont pas à lui donner toute leur attention ; la production de cette matière augmentera et pourra devenir l’objet de transactions importantes pour la métropole.
- La soie grège est également appelée à prendre une très grande place dans le commerce d’exportation.
- presq’uile de malacca
- Les envois de cotonnades à Saigon ayant
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- LÀ REVUE DE LA TEINTURE
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- cessé, le calme prévaut sur les tissus. Quelques demandes en grey shirtings, mais à des prix trop bas pour amener des affaires ; les T. Gloths et les Mexicains peuvent se vendre aux prix antérieurs ; les supersdrills et blan-kets sont délaissés ; les white shirtings sont mieux tenus et ont donné lieu à quelques transactions. Cambries en baisse sensible. Bonne demande pour les prints et les slen-dangs à des prix modérés. En fait de yarns, les qualités communes rouges et jaunes sont les seules vendables.
- CANADA.
- M. Edouard Agostini, délégué du Syndicat maritime et fluvial, au Canada, a publié, il y a quelque temps, un rapport sur son voyage. Nous en détachons les renseignements suivants qui présentent un grand intérêt pour les industriels que nous représentons.
- M. Agostini passe en revue tous les articles de notre fabrication.
- Tissus. —Le négociant canadien tire ces marchandises d’Angleterre, d’Allemagne, des Etats-Unis, en classant ces pays par ordre d'importance d'affaires.
- Il recherche de préférence celle de prix moyen et de bas prix ; cependant la belle et bonne marchandise se vend bien au Canada, et se demande à l’Angleterre, sauf pour quelques très rares maisons qui font directement avec nons un petit nombre d’articles.
- Les articles que nous pouvons exporter avec succès au Canada, sont :
- Les mérinos noirs et de couleurs, mérinos double pour ecclésiastiques, paramatas, says, draps pour soutanes, crêpe noir pour deuil, crêpes fantaisie, tissus nouveautés pour robes, robes mi-confectionnées, dentelles genre Saint-Pierre-les-Calais.
- Les draps de Sedan et d Elbeuf, en simple largeur, vêtements confectionnés pour hommes.
- La lingerie pour femmes, belle lingerie et trousseaux, châles, dentelles.
- Les soieries, fantaisies.
- Les manteaux de dames confectionnés, _______
- de préférence les étoffes à manteaux en laine, laine et soie, imitation de fourrure, — belles fantaisies brochées laine et soie.
- Il faudrait faire des conditions très avantageuses pour les indiennes, les toiles, les chemises d’hommes, les cotonnades, les châles de lame, les soieries noires, la bonneterie, les velours et rubans.
- Ganterie. — La ganterie pourrait lutter si cet article se présentait sur un marché qu’il ne connaît pour ainsi dire pas.
- Le gant de Milan,-le gant de Suède, le gant de Turin et le gant mousquetaire s’y vendent beaucoup et bien, ainsi que l’article en soie et les mitaines et gants en fil.
- Le gant d’hiver serait plus difficile, se fabriquant - du moins pour une spécialité — dans le pays.
- Passementerie.— La passementerie pourrait se vendre, mais seulement dans les articles à très bon marché.
- Le corset s’y fabrique moins cher qu’en
- Fourrures. — Les fourrures bon marc imitation sont de placement relativeme ci e. Les belles qualités n’y seraient pn blés qu en se conformant aux modes du
- Chapellerie. — Il y a beaucoup à faire les chapeaux pour dames et pour hon dont nos concurrents sur le marché can
- ne nous enlèvent les ventes que faute d’une représentation de notre article surplace.
- F leurs et plumes. — Les fleurs et plumes sont d’excellents articles de vente au Canada. La consommation en est grande et avec de belles collections souvent renouvelées, on atteindrait un gros chiffre.
- Maroquinerie— Eu maroquinerie, les Etats-Unis et les Allemands ont accaparé le marché, mais des articles de très bas prix, comme portefeuilles, porte-monnaie, sacs à main et sac de voyage pourraient s’y vendre.
- Produits chimiques. — Nos produits chimiques et pharmaceutiques lutteraient avantageusement, car nos spécialités sont appréciées lorsqu’elles se présentent sur le marché, mais elles sont, pour ainsi dire, inconnues.
- On peut juger par ces quelques informations si le champ est suffisamment vaste pour que nous y prenions une part plus large que celle que nous y occupons dans les 5,000,000 de fr. d’importation.
- L’Angleterre par contre y figure pour 230 millions et les Etats-Unis pour fr. 220,000,000.
- Les négociants canadiens sont très désireux de voir s’établir des relations suivies avec la France.
- A nous de savoir [profiter de ces bonnes dispositions.
- SIAM.
- M. Pavie, vice-consul de France à Luang-Prabang vient d’adresser une collection d’échantillons de vêtements de fabrication laotienne (jupes, vestes, écharpes, turbans), ainsi que des couvertures de nuit et des tapis de couchette, en usage dans la région. Ces tissus de coton ou de soie et coton se distinguent par l’originalité du décor. Deux vases en argent repoussé, du benjoin et des photographies de monuments et de naturels du pays sont joints à cet envoi.
- Ces échantillons resteront jusqu’au 15 février, à la disposition des fabricants et négociants français, intéressés à en prendre connaissance, au Ministère du Commerce et de l’Industrie.
- Us seront ensuite communiqués successivement aux Chambres de Commerce et Musées commerciaux qui exprimeront le désir de les recevoir.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- délivres en janvier 1888
- 186.774. — 7 novembre 1887. Bertrand. Appareil destiné à la teinture de la laine et autres matières filamenteuses en bobines, déchets, flacons, blousses, etc.
- 186.788. — 4 novembre 1887. Alexander. Perfectionnements dans la méthode de teinture de la laine longue et dans les appareils y appartenant.
- 186.851. — 8 novembre 1887. — Société J. Moret et Asselin Nouveau produit solide principalement destiné au dégraissage, lavage, lessivage et blanchiment de toutes les matières textiles, tissus, chiffons, etc., ainsi qu’au dépilage des peaux et autres opérations analogues.
- 186.874. — 9 novembre 1887. Procédé à teindre en noir le coton.
- 181.277. — 31 octobre 1887. Société IIarmel
- frères. Cert. d’add. au brevet pris le l6r février 1887 pour un appareil de teinture des matières filamenteuses.
- 186.349. — 13 octobre 1887. Pelletier. Nouveau genre d’impressions sur étoffes.
- 185.352. — 14 octobre 1887. Giraud. Nouveau procédé d’apprêt pour les draps et pour la conservation de la pureté des nuances dans les mélanges soie et laine, articles clairs, draps.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon. — Le 22 février. — Inscription des légendes sur les rubans de marins. — Dép. prov., 100. — Caut. déf. 200.
- COMPAGNIE GÉNÉRALE TRASATLANTIQUE
- Le 21 février 1888. — Adjudication de la fourniture :
- des tapis de moquette
- nécessaires pour las besoins de trois années dans ses agences de la Compagnie Au Havre,
- A Saint-Nazaire,
- A Marseille.
- On pourra prendre connaissance du cahier des charges de cette fourniture, dans les agences du Havre à Saint-Nazaire, Marseille et à 1 Economat central de la Compagnie, 5, rue des Mathurins, Paris.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hospices de Laon
- Le 27 janvier. — Fournitures en 1888.
- 1er lot. — Toiles, 6,619.95. — Voyeux père et fils, 15. — Drouot, 5. — Dlle Belin, 5. -Guimont-Brossard, 4. — Roncin, 12.50. — Bicbuych, 12.40 — Mallet 12.
- Duloir, au Mans, adjud. à 16 de rabais.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest. — Le 12 janvier.
- Adjudications suivantes ;
- 150,000 kilos fl de Caret, en 30 lots de 50.000 kilos.
- Th. Lannes, à Bayonne, 1 lot, 112.50. — Charles Saint, à Paris, 30 lots, 106,70. - Bon-nefond, à Angers, 2 lots 106.45 et 110. Bes-sonneau, à Angers* 3 lots, 106.
- Adjudicataires :
- Bonnefond, à Angers, 1 lot, 104.40; 1 lot 104.30 et 1 lot 103.40.
- Dessonneau, à Angers, 27 lots à 106 fr. les
- 0/0 kil.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Formations, modifications, dissolutions.
- PARIS ET NANTERRE. — Modification de la société Gérard et Cie (fab. de soie artificielleÉ devenue J.-H. Duvivier et Cie.______
- Cap. 50.000 fr. — Acte du 14 janv. 1888.
- PARIS. — Dissolution de la société Rat-tier-Roche et Cie (soieries en gros et en dè-me ^c^e^eu> 62. — Acte du 24 janv.
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- LA REYUE DE LA TEINTURE
- PARIS. — Dissolution de la société F. Pier-ron et Fd Dehaitre (mécaniciens), rue Dou-deauville, 19. — Acte du 10 déc. 1887.
- ANGOULÊME. — Dissolution de la société E. Feuillet fils, Bouton et Cie (fab. de feutres). — Délibération du 11 janv. 1888.
- LILLE. — Formation de la société en nom collectif Delessalle-Desmedt (filateurs de coton). Durée : 10 ans. — Cap. 200.000 fr. — Acte du 4 janv. 1888.
- LILLE. — Dissolution de la société Martin, Villems et Cie (fab. de tissus). — Acte du 18 janv. 1888.
- ROUBAIX. — Formation de la société en nom collectif Wattine-Bossut et fils (négociants et spécialement en matières textiles, brutes, peignées et filées). Durée : 10 ans. — Cap. 100.000 fr. — Acte du 4 janv. 1888.
- ROUBAIX. — Dissolution de la société P. Mézières et Cie (effilochage de chiffons. — Acte du 23 janv. 1888.
- LYON. — Formation de la société en nom eollectif Chaverot et Jolivet (fab. de velours unis, de la peluche et de la nouveauté). Durée : 4 ans. — Capital 110.000 fr. — Acte du 27 déc. 1887.
- REIMS. — Modification de la société Erard, de Juvigny et Leroy (tissus). — Acte du 19 janv. 1888.
- LYON. — Formation de la société en nom collectif Ratier et Roche fils (soieries en gros et en détail). Durée : 3 ans 1/2. — Capital 550.000 fr. — Acte du 24 janv. 1888.
- LYON. — Prorogation de la Société Léon et Adrien Emery (fab. d’étoffes de soie). Acte du 7 janvier 1888.
- LYON. — Dissolution de la Société Bourbon, Julliard et Cie (fab. d'étoffes de soie).— Acte du 3 janv. 1888.
- LYON. — Dissolution de la société Rattier, Roche et Cie (soieries en gros et en détail). — Acte du 24 janv. 1888.
- LYON. — Dissolution de la société Bourbon, Julliard et Cie (fab. d'étoffes de soie). — Acte du 5 janv.1888.
- LIMOGES. — Prorogation de la société Villoutreix et Grichard (fab. de tissus, flanelles, draps, etc.) Acte du 30 déc. 1887.
- FAILLITES.
- LE HAVRE. — Delkecmoier (teinturier). Jug. du 3 janv. 1888. — S. M. Varon.
- EVREUX. — La société Perdrix et Cie (fab. de coutils). — Jug. du 26 janv. 1888. — S. MM. Lemrez et Lenormand.
- LILLE. — La société Chipart et Quenelle (fab. de toiles). — 10 0/0 Chipart et Quenelle personnellement.
- IKFORMATIOÏS ET FAITS DIVERS
- EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889.
- Comités d'admission.
- classe 54. — Matériel et procédés du filage de la corderie.
- Bessonneau, fabricant de cordes et cordages.
- Cartier (de la maison Cartier Bresson), ingénieur civil.
- Claude, manufacturier, sénateur des Vosges, membre des comités d’admission à l’Exposition de Paris 1878.
- Féray (Arthur), manufacturier, membre des comités d’admission à l’Exposition de Paris 1878.
- Fouinât (Charles), fabricant de câbles métalliques, membre des comités d’admission à l’Exposition de Paris 1878.
- Gresland (Constantin), manufacturier, filateur de coton pour mèches, membre des comités d’admission et d’installation à l’Exposition de Paris 1878.
- Imbs (Joseph), ingénieur civil, professeur au conservatoire national des arts et métiers.
- Kœcblin (Nicolas), administrateur de la société alsacienne de constructions mécaniques.
- Noblot, sénateur de la Haute-Saône.
- classe 55. —Matériel et procédés du tissage.
- Bernheim (Henri), fabricant de nouveautés pour robes.
- Bossuat, fabricant de tissus.
- Carmichaël (Robert), manufacturier, filateur et tisseur de sacs et toiles.
- Collin, chef d’atelier des tapisseries à la manufacture nationale des Gobelins, membre du conseil municipal de Paris, membre des comités d’admission à l’Exposition de Paris 1878,
- Danzer (Henri), ancien professeur et directeur adjoint de l’école de filature et de tissage mécanique de Mulhouse.
- Denis, filateur et tisseur de coton, sénateur de la Mayenne.
- Flavien (Emile), ingénieur civil, rédacteur de VIndustrie textile.
- Gros-Hartmann (de la manufacture de Wesser-ling), fabricant de toiles peintes et calicots, membre des comités d’admission et d’installation et du jury des récompenses à l’Exposition de Paris 1878.
- Guérin (de la maison Pinon et Guérin), fabricant de draps, membre de la commission permanente des valeurs en douane.
- Hamot (Georges), fabricant d’étoffes de soie et tapis.
- Levoix (Emile), membre de l’union du commerce (tissus).
- Reyrel, manufacturier, fabricant de grenadines, lainages et nouveautés.
- Classe 58. — Matériel et procédés de la papeterie, des teintures et des impressions.
- Beaudoir (Th.), fondeur en caractères, membre des comités d’admission et d’installation à l’Exposition de Paris 1878.
- Boucheron, ingénieur civil, professeur à l’école centrale des Arts et manufactures.
- Darblay (P ), manufacturier, membre de la commission permanente des valeurs en douane.
- Decaux, ingénieur civil, directeur des teintures aux manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais, membre du jury des récompenses à l’Exposition de Paris 1878.
- Dufay (A.), ancien fabricant de papiers peints, sénateur du Loir-et-Cher.
- Ermel (Frédéric), ingénieur civil, ingénieur en chef de la fabrication des billets à la Banque de France, membre des comités d’admission et d’installation et du jury des récompenses à l’Exposition de Paris 1878.
- Gaudineau, sénateur de la Vendée.
- Gratiot, président de la chambre syndicale des papiers en gros.
- Horteur, député de la Savoie.
- Lespermont (Louis), ingénieur civil.
- Michaud (Jules), de la maison Marinoni, ingénieur civil.
- Outhenin-Chalandre (Armand), fabricant de
- papiers à Besançon, membre des comités d’admission à l’Exposition de Paris 1878, Ravasse (E.), ingénieur, mécanicien constructeur de presses, membre des comités d’installation à l’Exposition de Paris 1878. Turquelil (Jules), fabricant de papiers peints, membre des comités d’admission et du jury des récompenses à l’Exposiiion de Paris 1878.
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- Les couleurs à porcelaine. — Voici une nouvelle qui surprendra bien des gens habitués à considérer comme inimitables les porcelainiers chinois et japonais ; M. Hamaoka, Président de la chambre de commerce de Kioto (Japon) est en ce moment à Paris, où il est venu acheter des couleurs céramiques pour l’industrie japonaise.
- Ceci prouve que l’industrie française n’est point précisément en décadence.
- Violent Incendie. — Tourcoing, 1er février. — Un violent incendie a éclaté, ce matin, à six heures, dans les magasins de laines peignées de la filature Malfait Pesurmont. Les magasins et les marchandises ont été détruits. Le feu a gagné la filature attenante Les dégâts sont actuellement évalués à cinq cent mille francs.
- La filature est assurée pour un million à six compagnies.
- Les pompiers combattent l’incendie, mais l’eau manque par suite de la gelée.
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- Tarifde§ tissus sur le chemin de fer de l’Est. — M. le Ministre des Travaux Publics a homologué, à titre provisoire, une proposition de la Compagnie de l’Est ayant pour objet d'inscrire :
- 1° Dans le § XII de son tarif spécial P. V. n° 20 (tissus de coton imprimés et teints emballés), un prix de 58 fr. 60 par tonne, frais accessoires compris, pour le parcours de Châ-tel-Nomexy à Paris-La Villette ;
- 2° Dans le § Xlll (tissus de coton croisés, blanchis, emballés), un prix de 42 fr. 30 par tonne, frais accessoires compris, de Châtel-Nomexy à Paris-La Villette.
- 3° Dans le § XV (déchets de frisons, de soie, etc.) des prix de 54 fr. 80 et de 56 fr. par tonne, frais accessoires compris, pour les parcours de Paris-La Villette ou Paris-Reuilly à Petit-Croix-frontière et. Delle-froniière ou vice-versa.
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- Néeroloffle. — M. Pierre Gatteau, conseiller général du Nord, et grand manufacturier à Roubaix, vient de mourir. Son amour des sciences et des lettres et ses lfbéralités pour les encourager l’avaient fait appeler « ie Mécène roubaisien. »
- Cette personnalité sympathique laisse donc d’unanimes regrets dans sa région.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie G. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- lre Année, N° S.
- REVUE DE
- ET DES COLORATION
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES «" mars 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Etude sur le mordançage de la laine (suite). — Moyens de reconnaître la nature des fibres textiles. — Machine à coller et teindre les papiers et tissus. — Essais sur la fixation des mordants de fer en présence d’acide phosphoreux et d’un sel de cuivre. — Sur le conditionnement des textiles. — Appareil pour le vaporisage, le lavage, etc., des fils ourdis.
- Procédés divers Vieux rose ou crevette ) vieux bleu ou Gobelms; gris-sonris et cendre ; chair ou saumon ; verts anciens; blanc azuré. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : La gomme du Kauri et fabrication du vernis
- Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Corrjspoudanoes commerciales. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La situation des affaires est sensiblement la même que dans notre précédente Chronique : ce n’est pas en quinze jours qu’il peut se produire d’importants changements.
- Nous signalerons, cependant, les nouvelles assez satisfaisantes qui nous parviennent des centres à draperie.
- Le Bulletin mensuel de la Chambre de commerce d’Elbeuf constate que, pendant le mois de janvier dernier, la fabrication de la nouveauté a été assez active pour terminer l’exécution des commissions d’été. Le tissage mécanique et les tisserands à la main ont été grandement occupés. La filature et la teinture des laines cardées ont seules subi des chômages importants. Les draps noirs et d’administration ont conservé la bonne position qu’ils avaient acquise dès le mois précédent. Il est sorti d’Elbeuf, pendant le mois de janvier dernier, 399,958 kilog, contre 383,983 dans le mois correspondant de 1887, soit une augmentation de 15,975kilog. en faveur de 1888.
- Le mouvement qui s’est manifesté pour les affaires d’exportation continue, et l’on signale des commissions assez importantes d’étoffes de haute nouveauté.
- La fabrique de Vienne (Isère) a beaucoup produit pendant les derniers mois; certains manufacturiers même n’ont pas réussi à satisfaire à toutes les demandes et ont été obligés de reprendre les étoffes
- de nouvelle saison avant d’avoir épuisé les ordres de la précédente qu’ils avaient en mains. La place est pleine de confiance en l’avenir.
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- Nos lecteurs savent déjà quel a été le résultat de nos négociations avec l’Italie pour le renouvellement du traité de commerce ; il a été négatif, et dans les deux pays nous appliquons déjà des droits de douane surélevés.
- Nous avons résumé ces droits dans notre précédent numéro ; ce sont ceux qui ont été adoptés par nos Chambres françaises, avec une modification, seulement, en ce qui concerne les soies et les cocons. Ces articles ont même donné lieu à une discussion très soutenue : la Chambre des députés, se rangeant aux idées exposées par M. Thévenet en faveur des industries Lyonnaise et Stéphanoise, qui ne veulent pas voir augmenter 'leur matière première, avait repoussé l’amendement d^s mouliniers représentés par M. Fougeirol, tendant à établir un droit sur les produits séri-cicoles d’Italie.
- Le Sénat, cependant, a jugé utile d’imposer ces produits ; le projet de loi, ainsi amendé, a donc dû revenir à la Chambre, qui, par transaction, a voté des droits de 25 centimes sur les cocons, 1 franc sur les soies grèges, et 2 fr. sur les moulinées.
- Aujourd'hui la loi est promulguée, et doit être appliquée à partir du 1er mars.
- Le gouvernement italien, de son côté, a donné des ordres pour que son nouveau tarif, à lui, soit également mis en vigueur.
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- Ce ne sont pas ces légers droits qui supprimeront l’usage des soieries ; et précisément il semble qu’il y ait tendance à y revenir pour la robe ; on commence à revoir des toilettes de ville où la robe est en soie.
- On porte encore des teintes vieux rouge, vieux rose,vieux bleio; nous avons donné un échantillon de la première ; ce numéro en contient des deux autres.
- La nuance absinthe est la couleur nouvelle qui commence à détrôner le bleu, le grenat et l’héliotrope, devenus
- banals. Cette jolie teinte d’un vert très doux est fort belle pour toilette du soir lorsqu’elle est rehaussée de broderie d’or. Dans un genre plus simple, elle s’associe très bien au velours et à la peluche, que l’on choisit d’un ton plus foncé.
- On s’ooccupe beaucoup en ce moment des étoffes de demi saison. Dans ces lainages, nous aurons les nuances vert-serpent, Médicis, vin d’Espagne et chêne. On verra peu de costumes unis et le mélange de deux tons par deux genres d’étoffes semblera préféré par la mode.
- Les petites rayures, le genre Pom-padour, le pékin, le velours et surtout la faille française verront se continuer leur succès.
- De larges pékins sont en faille et satin ; mais ce qui leur donne un véritable caractère ce sont des guirlandes bizarres qui grimpentlelongdesrayures. Ces belles étoffes sont appropriées surtout aux tailles élevées et aux f >mmes minces. Mais ces larges dispositions de dessins ne sont pas les seuls beaux tissus que la mode acclame ; l’uni est aussi à l’ordre du jour ; celui-là est fait pour plaire à toutes, caria richesse de nos soieries lyonnaises est sans rivale.
- En rubans, on prétend que les glacés feront fureur cette année
- Mais pas autant probablement, que les ornements métalliques : galons, passementerie, broderie et applications de toute nature, d’or et d’argent, surtout dans l’article « mode » proprement dit.
- La ganterie, en dehors du noir, qui toujours va, emploie principalement en ce moment les nuances tan, mastic, gris-perle, jaune pâle, soufre, etc.; c’est encore une partie où le vieux réapparaît souvent comme nouveau, mais l’on ne peut contester une très grande perfection de produits.
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- En dehors de la marche des affaires et des tendances de la mode, nous n’avons qu’à signaler un fait intéressant nos industries : c’est la grève de Fiers.
- Les journaux quotidiens nous devancent toujours dans ce genre de nouvelles, et nous avons mieux à faire que de nous occuper des faits et gestes des grévistes ; nous trouvons même que
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- beaucoup de journaux industriels y consacrent trop de place, trouvant là sans doute, une copie facile. Pour ces diverses raisons, nous nous bornons à résumer le fait dans notre chapitre « Informations ».
- Ce n’est pas le moment de fomenter des grèves : quand on tient du travail il ne faut pas le lâcher* car il n’y en a pas pour tout le monde actuellement, et ü faut craindre une autre grève, bien autrement redoutable ; celle des consommateurs.
- F. Gouillon.
- ÉTUDE SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAINE
- Par MM. Liechti et Schwitzer (Suite)
- CONCLUSIONS GÉNÉRALES.
- Il résulte de toutes les expériences de mordançage avec les sels d’aluminium et d’étain décrites plus haut que la laine po-sède nombre de propriétés qui entrent en jeu au cours de cette opération.
- Ces propriétés peuvent être résumées comme il suit :
- 1. — La fibre de laine possède la capacité d’attirer des précipités floconneux et finement divisés dans une solution et de les retenir avec une force considérable. Cette attraction faible dans les solutions froides augmente avec lé-lévation de la température, et, par l’ébullition prolongée une quantité considérable de ce précipité se dépose sur la fibre. Le précipité ainsi déposé sur la fibre en est séparé par le lavage.
- Si le précipité en suspens est du sulfate d’aluminium basique, la laine le retient d’une manière assez ferme, et si, après le rinçage, elle est teinte avec l’alizarine, le sel d’aluminium mécaniquement fixé forme une couleur et peut être jusqu’à un certain point séparé de la fibre.
- Les précipités de sels stanniques basiques déposés par l’ébullition sur la laine n’adherent que très faiblement à la fibre et sont facilement séparés pendant le rinçage; ce qui fait qu’en teinture, la séparation de la couleur, comme dans le cas ci-dessus, n’a pas lieu.
- Les mordants d’aluminium qui se comportent comme nous venons de le mentionner fournissent des couleurs qui possèdent en un haut degré le défaut de s’effacer.
- 2. — La fibre de laine a la propriété de tirer les acides des liquides acides et de les retenir avec une force considérable. Cette force varie avec les différents acides et les différentes températures. On sait, par exemple, que la laine s’empare facilement de l’acide sulfurique et le retient avec une tel e force qu’il est extrêmement difficile de l’en tirer par un
- lavage réitéré. Les dernières portions d’acide ne sont séparées d’une « laine épuisée » qu’a-près avoir passé par une solution de soude.
- 3. — la fibre de laine possède encore la propriété de décomposer certains sels métalliques en solution, et ceci s’effectue le plus complètement à la température d’ebullition. C’est dans cette propriété que réside la possibilité de mordancer la laine en la soumettant simplement à l’ébullition avec des solutions de sels métalliques.
- Il est prouvé que la laine peut seulement décomposer les sels mordants en sels plus ou moins basiques et en acides libres ou sels acides. Cette conception de la reaction qui a lieu pendant l’opération de mordançage, est très plausible et peut être déduite des propriétés de ces sels basiques et des acides correspondants.
- Les auteurs ont trouvé que par l’ébullition de la laine avec du sulfate d’aluminium, il se sépare du liquide un précipité blanc floconneux. En rinçant la laine avec l’eau, le liquide résultant de cette opération contient aussi le même précipité ; en teinture avec l’alizarine, une couleur rouge se sépare toujours dans le bain ; une autre portion de cette couleur est séparée par le lavage définitif. L’examen microscopique de la fibre 'einte montre que la couleur d’alizarine se dépose en petites particules, principalement sur la surface, ce qui fait que la couleur s'efface bien vite. De meilleurs résultats paraissent être obtenus par l’addition d’acide sulfurique au liquide, dans une proportion qui ne dépasse pas une molécule d’acide sulfurique pour le sulfate employé.
- Ces phénomènes peuvent être expliqués ainsi qu’il suit :
- La fibre de laine décompose facilement à une température élevée et en présence de l’eau le sulfate en sels basiques et acides. Une dissociation insignifiante suffit pour former avec le sulfate d’aluminium, surtout à la température d’ébullition, un sulfate basique insoluble qui se dépose naturellement à la surface de la fibre avant que la solution de mordant puis e pénétrer à l’intérieur de celle-ci. Les sulfates basiques solubles sont absorbés par la fibre, tandis que les sels basiques insolubles adhèrent en partie à la fibre et en partie se trouvent en suspens dans le liquide.
- Il en résulte qu’un excès de sulfate d’aluminium sépare du sulfate basique de la fibre et détermine un mordançage peu favorable. Si la laine est bouillie avec du tartrate d’aluminium, il ne se sépare pas de précipité dans le bain, aucun composé inso’uble ne se sép ire pendant le rinçage et aucune couleur adhérant mécaniquement à la fibre ne se forme en teinture. Exam née sous microscope, la fibre teinte semble l’être uniformément à travers toute sa masse et ne montre pas de particules de matière colorante amassées à sa surface. Pour le cas de tartrate d’aluminium, il est évi-
- dent que, les sels basiques insolubles ne se formant que très difficilement, il n’y a pas de dépôt à la surface de la fibre et la solution de mordant parvient à l’intérieur de celle-ci pour y être décomposée. L’acide tartrique mis en liberté n’est absorbé par la fibre qu’en quantités peu considérables. En teinture, le tartrate basique d’aluminium retenu par la fibre forme, avec mise en libeité d’acide, une couleur qui imprègne toute la substance de la fibre.
- Avec les sels d’étain, on peut s’attendre à des résultats analogues ; mais les propriétés particulières à ces sels en rendent difficile l’examen.
- Les sels d’étain examinés (le chlorure et le tartrate), même en solu ions étendues, se décomposent par réchauffement avant que la fibre de laine y soit introduite. Cette dernière n’est pas capable de s’emparer des sels basiques ainsi formés.
- Le chlorure stanneux est décomposé rien qu’à avoir été étendu d’eau, et la substance précipitée n’est pas enlevée par la laine. L’oxalate stanneux et le tartrate stanneux produits sous forme de précipités cristallins par l’addition d’acide oxaliq >e et d’acide tartrique aux solutions de sels stanneux, sont insolubles dans l’eau -, mais par l’ébullition, la fibre de laine s’en empare et ils disparaissent rte la solution trouble. C’est ce qui L-s distingue des précipités floconneux résultant de la décomposition des sels stanniques, précipités qui ne sont pas propres à être retenus par la fibre.
- De ce qui précède, il découle la conclusion suivante :
- 4. — Un bon mordant pour laine doit certainement être susceptible d’être décomposé par la fibre ; mais en même temps, il coit opposer à la décomposition une certaine résis^, tance qui suffi e justement pour que le liquide ne soit décomposé qu’après avoir pénétré à l’int rieur de la fibre. Par conséquent, tout mordant qui se décompose en dehors de la fibre par la dilution, par l’élévation de température ou par l’action de la fibre elle-même, donne de mauvais résultats.
- (A suivre).
- (Society of Chemical Industry) Traduction du Muntteur scientifique
- MOYENS DE RECONNAITRE
- la nature des fibres, soie, laine et coton
- C’est là un sujet qui, bien que fréquemment traité, est loin d’être épuisé. Aux faits déjà connus, la note suivante ajoute quelques données nouvelles :
- 1) Les fils de coton brûlent sans odeur ; les fils de laine ou de soie se recroquevillent à la flamme et dégagent une odeur caractéristique de matière animale azotée en calcioaiion.
- 2) Le coton ne se dissout pas dans les lessives alcalines concentrées ; les fibres animales
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- s’y dissolvent, au contraire, complètement. Cette réaction a été utilisée récemment pour le dosage des fibres animales et végétales mélangées.
- 3) Les acides minéraux forts agissent peu sur les fibres d’origine animale *, ils charbon-nent assez rapidement le coton.
- 4) L’acide nitrique colore en jaune les fibres animales et ne modifie pas la couleur blanche du coton.
- 5) Le réactif de Millon (nitrate mercuro-mer-curique) colore les fibres animales seules en rouge.
- 6) D’après Liebermann, on distingue les fils de coton des fils de laine ou de soie en alcalinisant une solution de fuschine par addition goutte à goutte d’une lessive de potasse ou de soude caustique. Au moment où la liqueur se décolore, on y plonge les fils à essayer. Après une « emi-heure environ, on les retire et on les lave soigneusement à l’eau. Daus ces conditions, la laine et la soie prennent une coloration rouge -, le coton reste incolore.
- 7) Wo'.ish (1) a basé un procédé de différenciation sur ce fait que la cellulose, sous l’influence des acides forts, se saccharifie partiellement, et que le glucose ainsi formé fournit, avec l’acide sulfurique concentré et le naphtol ou thymol, des colorations caractéristiques. Cette réaction n’est pas influencée par les matières colorantes fixées sur la fibre, en sorte qu’elle peut être appliquée directement à l’étoffe ou au fil temt. Elle offre, de plus, l’avantage de faire reconnaître en même temps la présence de la laine ; celle-ci résiste à l’acide sulfurique concentré qui dissout au contraire la soie et le coton.
- Soie et coton.
- Les solutions ammoniacales d’oxyde cuivreux (réactif de Schweizer) dissolvent également bien la soie et le coton ; mais, tandis que l’addition de certains sels, de sucre ou de gomme, à la dissolution cupro-ammonique, en précipite le coton, la soie ne se sépare que lorsqu’on acidulé la ligueur.
- Une dissolution ammoniacale d’oxydule de nickel ne dissout que la soie.
- La laine contenant toujours du soufre, la présence de cette fibre peut être reconnue au moyen d’une solution de plombate alcalin qui se colore instantanément en noir à son contact. Bien entendu, cette réaction peut se produire aussi avec le coton ou la soie qui auraient été mordancés au soufre.
- Laine et soie.
- Se différencient par l’acide chlorhydriqu e chaud qui dissout très promptement la soie, alors que le coton se désagrège simplement sans se dissoudre.
- D après Hoehnel, les soies sauvages se comportent d’autre manière que la soie vraie (soie du bombyx mort) à l'égard de l’acide chromi-
- (1) Jahresberieht, 1886, p. 891.
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- que. On emploie une solution saturée à froid d’acide chromique que l’on étend de son volume d’eau ; on immerge la soie et l’on fait bouillir pendant une minute. La soie vraie se dissout dans ces conditions, alors qu'après une ébullition de 2 ou 3 minutes, la soie sauvage paraît encore inaltérée. La laine se comporte vis-à-vis de l’acide chromique comme la soie vraie. Notons enfin que la soie sauvage résiste aussi mieux aux lessives alcalines que la soi0 véritable (1).
- Persoz a récemment indiqué un moyen simple pour reconnaître les soies naturelles. Celles-ci ne se dissolvent que dans une solu-lution de chlorure de zinc à 60° Baumé bouillante, alors que la soie vraie disparaît déjà dans le chlorure de zinc à 45° Baumé. Cette réaction est assez nette pour qu’on puisse l’utiliser au dosage des soies mélangées. On fait bouillir la fibre avec du chlorure de zinc à 45e Baumé ; la soie vraie se dissout entièrement-, la soie sauvage reste inattaquée ; on la recueille, lave et pèse.
- Remout recommande le procédé suivant pour l’examen des fibres ou tissus mélangés ; c’est celui de Persoz perfectionné. On fait bouillir un échantillon du tissu avec de l’eau à 3 pour 100 d’acide chlorhydrique. On élimine ainsi l’apprêt et le pigment si l’échantillon est tmnt. Dms ce cas, on voit les fibres de coton se décolorer les premières, plus tard seulem ent la laine, et enfin la soie.
- L’échantillon ainsi purifié est plongé dans une solution bouillante composée de :
- Eau.................... 850 parties.
- Chlorure de zinc..... 100 —
- Oxyde de zinc........... 40 —
- MACHINE A COLLER
- et teindre les papiers et tissus Par M. W. Macrone.
- Sur un bâti, portant les différentes parties de la machine, est monté un réservoir, de construction ordinaire, et contenant le vernis ou la colle qui doit être étendue sur le papier ou le tissu. Le papier est amené dans la machine au moyen d’une sorte de mordache entre les deux parties de laquelle il est maintenu serré par son extrémité antérieure.
- Les deux parties de la mordache sont fixées l’une contre l’autre au moyen de crochets et de ressorts convenablement disposés.
- Le vernis ou la colle venant du réservoir supérieur sont versés par un cylindre encol-leur, animé d’un mouvement de rotation, qui les délivre aux cylindres de distribution à surfaces élastiques. Ceux-ci répandent uniformément le vernis ou la colle sur la superficie du papier ou du tissu animé d’un mouvement continu de translation et passant entre les cy-
- (1). Moniteur scientifique, livraison 457, 1887, juillet, p. 799.
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- lindres de distribution et un certain nombre de rouleaux en acier ou en fonte.
- Le papier ou le tissu, dès qu’ils ont quitté les cylindres conducteurs, arrivent sous un cylindre cannelé tournant sur des paliers Ce cylindre est placé sous le fond d’une auge contenant la couleur sèche et en poudre;
- Lorsque ce cylindre cannelé tourne, ses cannelures se remplissent de la couleur qui tombe alors en nappe mine-* et d’épaisseur uniforme sur la superficie vernissée ou collée du papier ou du tissu.
- Les cannelures du cylindre sont taillées obliquement, de telle façon que la couleur tombe de chaque entaille avant qu’elle soit parvenue à la hauteur de l’axe. En quittant ce cylindre, le papier ou le tissu arrive sur une table et au-dessous de deux brosses animées d’un mouvement de va-et-vient, dont l’action fait que toute la superficie vernissée ou collée se couvre complètement de couleur en poudre. Enfin le papier passe sous une autre brosse en spirale et munie d’un couvercle Cette brosse enlève l’excédent de la couleur et le dépose dans un réservoir corre-pondant ; puis le papier est soumis à la friction de deux ou plusieurs coussins animés d’un mouvement de va-et-vient. Ces coussins favorisent la fixation et le durcissement des couleurs et vernis combinés et produisent un luisant durable.
- [Brevet.)
- ESSAIS
- sur la fixation des mordants de fer en présence d’acide phosphoreux et dun sel de cuivre.
- Compte-rendu par M. Oscar Scheuuer, de la Société industrielle de Mulhouse.
- L’action de ces derniers corps est à peu près nulle sur l’acétate ou le pyrolignite ferreux, lorsque ce mordant a été aéré dans de bonnes conditions. Mais il n’en est pas de même avec le sulfate ferreux, qui se forme toujours lorsqu’on mélange le pyrolignite ou l’acétate ferreux à un mordant d’alumine contenant des sulfates eu de l’alun. L’action de l’acide phosphoreux et d’un sel de cuivre ne se manifeste donc uniquement que parce que le sel ferreux a changé d’acide II en est de même avec le chlorure et le nitrate ferreux, auxquels les additions susdites communiquent la piopriété de céder aux tissus une plus forte quantité d’oxyde de fer que lorsque ces sels sont employés seuls. 11 en résulte la possibilité d’employer comme mordant, pour puce, des sels d’alumine, qui, jusqu’ici, s’opposaient à la fixation de l’oxyde de fer sur le tissu.
- SUR LE CONDITIONNEMENT
- des textiles.
- La chambre de commerce de Roubaix a cru devoir app< lpr I attention du commerce et de l’industrie sur certains agissements, qui tendent à s’introduire dans la pratique, et qui
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- peuvent avoir pour effet de fausser le contrôle du conditionnement.
- Sous prétexte de diminuer les frais, on se borne parfois à faire peser les balles de laine peignée ou les caisses de laine filée composant un lot vendu, en en dé-ignant quelques-uns seulement pour l’opération du conditionnement.
- On comprend sans peine que les colis dont il s’agit peuvent présenter des différences sensibles dans leur composition et dans leur état d’humidité et que, dès iors, les opérations qui ne s’effectuent que sur que ques-uns desdits colis, nYflyent pas les garanties désirables pour sauvegarder les intérêts de l’acheteur. Le seul procédé rationnel et juste, le seul qui réponde au but de l’institution du conditionnement est celui qui s’étend à toutes les parties du lot.
- Dans tous les cas, s’il peut y avoir lieu, comme pour les caisses de fil, par exemple, de n’opérer que sur quelques caisses afin d’amoindrir les frais, il semble à la Chambre de commerce que le choix ou la désignation des caisses devrait être laissé au bureau de conditionnement qui est complètement désintéressé dans les résultats, et de préférence à l’acheteur lui-même à l’exclusion du vendeur.
- Un autre procédé plus subtil encore que le précédent, et qui ne fausse pas moins le conditionnement, en donnant un avantage notable et injuste à ceux qui l’emploient, consiste à supprimer le conditionnement des parties de coton filé et à se contenter du conditionnement restreint aux échevettes du titrage, pour régler à la fois le poids marquant d’une masse de 1,000 kil., par exemple, et le numéro du fil. Rien n’est plus faux que cette manière de procéder, parce que les fils de la masse et ceux des échevettes du titrage se trouvent dans des états hygrométriques bien différents par suite de l'évaporation au déidage des fils titrés, et que ne pas tenir compie de cette différence c’est exposer l’acheteur à subir des erreurs de poids qui se chiffrent par 25 à 30 kilog. par 1,000 kilog.
- Deux opérations distinctes sont à considérer dans le conditionnement et le titrage d un fil. Pour l’opération du conditionnement hygrométrique, il est prélevé un échantillon proportionnel au poids de la partie présentée, soit environ 4 kilog. extraits de 80 p >quets sur 100 composant une partie de 1,000 kilug. de fil n° 40. Pour le titrage, il est prélevé un autre échantillon qui permet de former 6 échevettes de 500 mètres pour chaque preuve, soit 24 échevettes pesant ensemble 300 gr.
- . Il est évident qu’un échantillon de 300 gr. suffisant pour déterminer valablement le numéro du fil avec 24 termes de comparaison, devient tout à coup insignifiant, comme poids, peur représenter l'état moyen hygrométrique de 1.000 kilog., et que, d’ailleurs, il n'est plus dans les mêmes conditions, puisque le conditionnement spécial auquel il est soumis
- et dont on voudrait se servir pour déterminer le poids de la masse présente parfoi- jusqu’à 5 0/0 de différence, par suite de l’évaporation au déviJage, avec le conditionnement de la partie.
- La Chambre de commerce espère, dit sa circulaire, qu’il lui suffira de signaler ces pratiques pour qu’elles disparaissent et pour que les intéressés soient pénétrés de l’utilité, au point de vue de la moralisation des transactions, de respecter l’application du règlement de la condition publique qui est conçu de manière à sauvegarder, dans tous les cas, les intérêts légitimes du commerce et de l’industrie.
- APPAREIL
- POUR LE VAPORISAGE
- le lavage, la teinture et l’encollage des fils ourdis.
- De MM. White, Ghild et G0
- Le traitement de ces fi s se fait, soit ourdis déjà sur une ensouple spéciale, soit pendant l’ourdissage, ou encore pendant le roulage de la nappe de chaîne.
- L’ensouple dont on fait usage n’est pas une ensouple ordinaire; elle se compose d’un cylindre métallique, dont la surface d’enroulement est perforée de petits trous, en nombre et de grosseur, appropriés au but poursuivi. ' Les deux fonds de ce cylindre sont pleins, et l’un d’eux reçoit l’ajutaged’un tuyau d’amenée, lequel, selon le cas vient plongnr dans un réservoir d’eau de savon, un bac de teinture ou de colle, ou bien est mis en communication avec un réservoir de vapeur. Au moyen d’une pompe, les differents liquides sont refoulés, de l’intérieur v^rs l'extérieur, à travers la masse de fils qui se trouvent ainsi imprégnés de part en part.
- On peut aussi faire tourner cette ensouple dans l’intérieur d’une auge et ét-bl:r une circulation continue du même liquide, la pompe devenant aspirante et foulante.
- Dans la plupart des cas, l’opération primitive est suffisante. Les fils ainsi traités peuvent êire séchés sur la même ensouple, en supprimant l’injection de liquides ou de vapeur, qui est alors remplacée par l’insuifLtion d’air ordinaire ou d’air chaud, au moyen d’un ventilateur ou d’une pompe Pour aider l’action dessicante, il est bon que la masse de fils reçoive extérieurement une certaine pression d'essorage, soit au moyen d un cylindre de pression, soit autrement.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Le genre est encore aux teintes à apparence passée, ternie. Nous avons déjà dit que le « vieux rouge » avait son diminutif, le • vieux rose »: nous en donnons ci-dessus un échantillon ; cette teinte est également connue sous le titre de « crevette, qui est, du reste, très exactement appliqué.
- Le tissu de nos échantillons: chaîne, soie et trame coton, à carreaux satinés serait une nouveauté comme disposition et armure.
- Vieux bleu, Bleu-Gobelins .
- Cette nuance est le pendant de la précédente ; comme elle aussi elle se fait en plusieurs tons, dont nos échantillons représentent les moyens.
- On l’appelle « vieux bleu, et aussi a bleu-Gobelins ; il représente bien, en effet les teintes des tapsseries, où le bleu, notamment se fait à la cuve, sans avivage, et par conséquent, solide mais peu brillant.
- La teinte dite « Electrique » se rapproche de celle-ci, mais est un peu plus verdâtre ; c’est, d’ailleurs, celle de nos papiers à télégrammes, d’où elle tire son nom ; c'est en quoi elle est électrique.
- Gris-souris et cendre sur lame et sur laine-coton.
- Le bleu-noir d’aniline (indoline, indigoline, nigrosine, etc.), employé seul, donne de beaux gris sur étoffes dont la laine est la matière principale.
- Sur coton seul, il produit même, et sans mordant, un gris-perle, c’est-à dire clair; pour lui donner plus d’intensité, il faut donner au coton la préparation habituelle pour couleurs d’aniline. Le mordançage en sumac, puis sel d’étain est très convenable.
- On peut aussi faire un gris par le fer et le campêche, et lui donner du feu, de l’œil par un avivage en bleu ou violet d’aniline, ou encore plus avantageusement à l’aide du bleu-noir.
- Le bleu-noir doit, dans ce cas, être employé en bain séparé -, il faut toujours aciduler les bains à l'acide sulfurique, mais il faut se garder d'en employer un excès, qui précipiterait la matière colorante.
- Vieux rose, Crevette
- Vert méthyle Sur lame filée.
- Cette teinture s’opère par des moyens analogues à celle du Bieu-Nicholson.
- Pour 5 kilogr. de laine :
- Dissoudre dans l’eau chauffée à 50 degrés :
- Vert-méthyle............... 150 gram.
- Borax...................... 500 gram.
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- On teint sur ce bain, on passe de temps en temps un petit échantillon dans une dissolution faible d’acide sulfurique, afin de juger si la nuance est assez montée. Quand on la juge bonne, on lève ou égoutte et on passe la laine dans un bain fait avec :
- Acide sulfurique........ 150 gram.
- Oximuriate d'étain........ 150 —
- On peut jaunir à l’acide picrique, et dans ce cas, on l’ajoute dans le bain d’acide sulfurique, on place de l’oximuriate, que l’on supprime.
- CHAIR OU SAUMON SUR COTON FILÉ
- Pour 5 kilogr, coton :
- Rocou................... £00 gram.
- Sel de soude............ 800 —
- Faire bouillir Je rocou, ajouter le sel de soude, entrer le coton au bouillon, tordre et passer sur un nouveau b in tiède contenant :
- Alun..................... 500 gram.
- Extrait de bois jaune . . 150 —
- VERTS ANCIENS
- sur chaine-coton,
- Pour 5 kilogr. tissus :
- Bouillir une heure et laisser refroidir trois heures dans le bain :
- Quercitron.......... 2 kil. 500 gr.
- Aun................. 300 —
- Passer ensuite sur un bain tiède de :
- Carmin d’indigo......... 300 gram.
- Alun..................... 500 —
- Monter au bouillon après avoir travaillé la pièce pendant une demi-heure, laisser refroidir l’étoffe et rincer.
- En faisant varier les quantités de carmin et de quercitron, on obtient des teintes allant du bleu au jaune. Pour lestons vifs, on ajoute de l’acide picrique.
- BLANC AZURÉ
- sur laine.
- Après blanchiment, azurer avec, pour 50
- kilogr. de laine :
- Carmin d’indigo................ 30 gr.
- Extrait d’orseille(Cudbear) £5 — Oximuriate d’étain.......... 500 —
- Beaucoup de blanchisseurs*azurent fortement, au violet-bleu-lumière, les laines, avant de les passer au soufroir ; le soufrage fait un peu tomber la teinte, qui reste au degré voulu et acquiert beaucoup de régularité et de douceur.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- ATELIER DES NETTOYAGES
- Après avoir fait notre choix de la chaudière à vapeur, et signalé les formalités administratives imposées pour son installation, nous
- ferons grâce à nos confrères des détails de tuyauterie et de trai smissions qui s’établissent suivant la disposHon des lieux, et nous passons immédiatement à l’outillage de notre premier atelier : celui des nettoyages.
- J’ai dit que faute d’un local suffisamment spacieux, il pouvait être confondu avec celui des teintures ; dans le cas où l’on devrait le disposer ainsi, on n’aurait qu’à placer dans l’atelier unique le matériel que je vais signaler ; chacun enfin jugera des objets qui lui sont nécessaires et laissera ceux qui lui sont suppiflus : telle maison, par exemple, ne veut pas entreprendre les « empleins », elle n’aura donc pas à se munir d’une machine à benzine, ni d’une essoreuse spéciale-, j’envisage ici une maison déjà d'importance sérieuse et faisant tout chez elle : à chacun d’en prendre et d’en laisser suivant ses besoins.
- Tout d’abord on établira en plein air quelques solides porte manteaux à l’aide desquels on puisse battre vigoureusement les vêtements de laine et les brosser en paitie. Je dis, en partie, parce qu il faut, en outre, une table à décrotter sur laquelle on put-se les étendre et achever le brossage à plat. Une table très ordinaire suffit, pourvu qu’elle ait au moins 1 m. 50 de long sur 90 c. de largp ; elle doit être assez bien calée pour ne pas fléchir et danser à chaque coup de brosse.
- Quand nous en serons au travail, je dirai quelques mots de celui-ci, qui, d’ailleurs, est très simple.
- Une autre table à détacher de mêmes dimensions (ou deux, suivant l’importance de la maison), mais recouverte en zmc, sera destinée aux nettoyages partiels; elle pourra être inclinée de 10 centimètres : la partie la plus basse tournée du côté du jour.
- La hauteur moyenne de l’une et de l’autre sera de 95 centimètres ; c’est une élévation convenable pour le travail debout.
- Une petite table mobile (montée sur roulettes si l’on veut) ou un escabeau, un peu plus bas, serviront à porter les brosses, savon, benzine, plâtre, etc , sans encombrer la table de travail, et pourra suivre l’ouvrier dans tous ses déplacements.
- 11 faut ensuite trois baquets avec leurs fou-loirs ; ces derniers sont formés d’une forte planche ordinairement en hêtre, munie d’arêtes transversales en dents de scie, offrant ainsi une surface très rugueuse contre laquelle les étoff s font vigoureusement frottées et, hélas! râpées.
- L’ensemble de ces trois baquets s’appelle une batterie; ils contiennent des bains de forces graduées, y compris le rinçage, de façon que les étoff s les ayant tous trois suivis, soient suffisamment lavees.
- Ils sont placés sur des trépieds les amenant à bonne hauteur pour le travail ; c’est-à-dire que leur bord supérieur doit être à environ 80 centimètres du sol.
- Cette batterie peut être plus commodément
- établie au moyen d’une barque ou auge en bois divisée en trois compartiments, ayant chacun un trou de bonde au bas. et tous munis de leur fouloir ; cette auge est établie sur pieds ou sur chantier, de façon à 1 amener à la hauteur voulue, et en lui donnant une légère inclinaison d’arrière en avant. Ell° est plus solide et tient moins de place que les baquets, sans revenir à un prix plus élevé.
- Mais barque ou baquets, cela ne change en rien la nature du travail, qui est toujours désastreux, par le fait du râpage au fouloir ; pour peu qu’une étoffe soit un peu mûre, elle est réglée après avoir été ainsi limée. Tel vêtement: un pantalon, je suppose, qui nous est remis, commençant à montrer la chaîne, mais non encore entamé, s’achève sur le fouloir, et nous le rendons au client, très propre, il est vrai, mais agrémenté aux chevilles et dGx fonïs. d’ouvertures peu gracieuses, qui sont Un de satisfaire son proprié'aire, lequel trouve mauvais d’avoir encore à payer cette mise hors de service.
- Après cette expérience, beaucoup ne retournent plus au dégraisseur, et voilà comment le fouloir a toujours été pour nous un ustensile funeste.
- Une machine a laver au savon peut le remplacer dans bien des cas, et sans produire les mêmes effets destructeurs ; dans le même espace de temps, elle fait l’ouvrage de trois ouvriers avec un seul, et si elle est mue par la vapeur, il n’est même plus nécessaire que l’unique ouvrier y soit constamment occupé. Je conseille donc cet appareil dont j’ai fait usage chez moi avec avantage, et qui m’a évité de collectionner de la friperie laissée pour compte.
- A côté de cette machine, on peut avoir un seul baquet à fouloir, pour certains cas exceptionnels.
- Pour cette laveuse, comme pour tous appareils, nous discuierons du meilleur système quand nous traiterons du travail.
- Nous ajouterons à ce matériel: deux baquets à échauder, deux autres plus grands pour dégorger (essanger) les pièces et étoffes à .’eau froide, et si nous n’avon- pas d’eau courante à portée, une cuve à rinçages dans laquelle l’eau puisse se renouvel r et s’écouler facile-me it.
- Devons-nous faire les nettoyages à sec, ou empleins à la benzine, il nous faudra d’abord une maihine à laver, puis une essoreuse.
- Ce dernier appareil est surtout l’important, car à la rigueur, le lavage à la benzine peut se faire à la bassine ou dans une cuve doublée de métal (zinc ou cuivre), mais cela devient alors un travail mauvais : non seulement, il est moins bien exécuté, mais encore, il y a une grande déperdition de liquide, par évaporation, et l’opéiation est des plus malsaines pour les ouvriers, exposés, surtout pendant 1 été, aux émanations de vapeurs, qui ont pour résultat de produire d’abord une sorte d’ivresse,
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- puis une excitation nerveuse, et à la longue un état de malaise avec des sueurs abondantes et une lassitude extrême : accidents fort désagréables, quoique passagers.
- Les ouvriers disent que la benzine « attaque les nerfs » ; ils traduisent ainsi l’impression de fourmillement et d’engourdissement qu’ils éprouvent -ur les mains et sur les bras, qui se traduit encore par un léger tremblement de ces parties, lorsqu’ils foulent à bras dans ce liquide.
- L’atelier dans lequel on travaille à la ben-xine, avec ou sans machine, doit dans tous les cas, être parfaitement ventilé.
- Une laveuse à benzine doit être en métal, ou doublée de métal, à fermeture très hermétique (nous verrons à leur heure, ses autres conditions de construction). Elle peut servir aussi aux nettoyages au savon, de sorte qu’un seul appareil remplit les deux destinations, mais pour peu que le travail soit abondant, deux machines ne sont pas de trop, surtout que celle au savon est bien moins coûteuse, pouvant être entièrement en bois, avec une simple ouverture à paumelles (charnières).
- Quant à l’essoreuse, elle ne peut être remplacée par rien : il la faut, ou bien renoncer à entreprendre les emplems -, la benzine ayant dissous les corps gras doit, en effet, être rapidement expulsée des étoffes, sans quoi, elle s’évaporera sur place, et n’aura fait qu’élargir et répartir les taches dans toute la masse des tissus.
- L’essoreuse, également très utile pour l’atelier des teintures, pourra servir aux deux emplois ; je dirai encore que si l’on peut en avoir une pour chaque genre de travail, cela n’en vaut que mieux, mais ici, à moins d’un grand courant d’ ffaires, cela devient pres-qu’un luxe, et une seule essoreuse peut suffire pour une maison déjà très bonne.
- Une essoreuse à benzine doit être à mouvement tiès rapide, à panier découvert, et de dimensions modérées ; il suffit qu’elle reçoive la charge d’une laveuse; un panier de 48 centimètres de diamètre suffit dans la plupart des cas.
- Si elle doit servir uniquement à la benzine, on pourra adopter le système à toupie, qui est le plus rapide—il peut donner 2,000 tours à la minute — mais qui exige aussi quelque s précautions dans le chargement. Si l’appareil est pour un travail mixte, ayant à supporter des poids assez considérables d’étoffes mouillées, il la faudra plus stable : par conséquent, à arbre fixe ; en en construit sur ce modèle produisant 1,500 tours, ce qui est encore suffisant.
- C’est tout pour l’atelier des nettoyages ; c’est trop pour beaucoup, mais à la fin de notr installation totale, nous verrons comment nous pourrons établir un ensemble d’atelier plus réduit.
- Je dois dire un mot en passant de la Régénération des vieilles benzines. Mon procédé,
- que je devais aux indications de M. Gouillon, consiste à battre les benzines sales avec de l’eau et de la soude caustique ; je le décrirai avec plus de détails, mais j’en parle en ce moment pour indiquer qu’il faut à ce propos, untonnpau en tôle (genre Legrand, inventeur et chevalier de la légion d’honneur), ayant un robinet ou une ouverture sur un de ses fonds, au tiers de la hauteur.
- Les benzines souillées et la dissolution de soude sont mises dans le tonneau, vigoureusement roulées ensemble, puis reposées quelques jours ; en tirant ensuite au robinet placé au-dessus du niveau de l’eau, on ne retire alors que de la benzine propre, et en partie dégraissée.
- Ce travail donne une économie qui en vaut la peine ; il est moins désagréable que le traitement par l’acide sulfurique, et plus pratique pour nous, teinturiers, que la distillation.
- Voyez-vous un atelier de teinturier dégraisseur avec un alambic!... Restons dans notre métier -, faisons le nécessaire, le possible, et laissons aux industriels spéciaux 1- s dangers d’incendies, d’explosions, la surveillance de la régie (1) et l’infection du voisinage, qui trouve déjà que nous l’empestons assez.
- 11 faut dire que beaucoup de teinturiers ne rectifient pas les vieil es benzines -, ils les utilisent tant qu’ils peuvent, et les jettent quand elles sont trop sales. Pour ceux-là, il ne faut pas de tonneau Legrand.
- Quant à moi, j’ai toujours remarqué que le jeu valait bien la chandelle, et je me livrais donc au jeu du tonneau.
- Maurice GUÉDRON,
- Ex -teinturier à Paris.
- CHRONIQUE IMHSTIIIFLI!
- LA GOMME DE KAURI
- ET FABRICATION DU VERNIS
- Voici des renseignements sur un article très important de l’exportation néo-zélandaise, lequel figure en première ligne parmi les produits spéciaux de la province d’Auckland.
- La gomme du kauri a été pendant longtemps connue à Paris sous le nom de gomme de Sydney, bien qu’elle n’ait jamais été découverte dans la Nouvelle-Galles du Sud ni dans aucune autre partie de l’Australie. Cette appel lation erronée s’explique par le fait que, jusqu’en 1880, la Nouvelle-Zélande ne possédait aucun service direct régulier de navigation la reliant à l’Europe, et que ses produits étaient le plus souvent transbordés à Sydney, d'où ils étaient dirigés sur les marchés de l’ancien et du nouveau monde. Par suite, c’est à Sydney que les ordres étaient envoyés et exécutés, et les provenances néo-zélandaises étaient souvent confondues avec celles de l’Australie.
- (1) Tout possesseur d’appareils distillatoires doit être exercé par le service des contributions indirectes.
- L’établissement des lignes directes de steamers et de clippers des compagnies locales New Zenlani shipving company et Shaw Savill’and Albion company ont changé ces errements, /uckland a désormais le monopole de l’exportation du kauri gum.
- La gomme du kauri n’est point soluble dans l’eau. Elle brûle aisément à l’air libre, avec une flamme pétillante, et répand en se consumant une agréable odeur aromatique qui rappelle celle de l’encens ou de la myrrhe.
- Voici les procédés en usage, dans les fabriques des Etats-Unis, pour la préparation du vernis avec la gomme de kauri.
- Les éléments constitutifs du vernis sont, outre la gomme, la térébenthine et l’huile de lin L’essence de térébenthine arrive à la fabrique en barils et est emmagasinée immédiatement, sans plus de préparation, dans des récipients de métal. Quant à l’huile de lin, sa manipulaiion spéciale pour le vernis, est matière de grande importance ; car de cette opération dépendent, dans une large mesure, les propriétés siccatives, l’élasticité, la ténacité et la limpidité du vernis.
- L’huile brute, quand elle arrive à la fabrique, est rarement de qualité homogène, et de là proviennent principalement les difficultés de traitement, même en dehors de la question de falsification. Chaque lot de graines de lin a ses propriétés particulières, eil raison de son espèce, du degré dé maturité, du sol qui l’a produite, etc. Aussi, pour obtenir la qualité la plus avantageuse . en vue de la facture du vernis, faut-il se préoccuper des. conditions et circonstances de semaines, de croisement, de récolte et de manipulation de la graine.
- La graine récoltée un peu trop tôt ou trop tard, ou par un mauvais ternes, ou qui contiendrait une proportion même faible de graines hétérogènes, ne donnera jamais une bonne qualité de vernis. L’huile de lin s’obtient par le broyage de la graine au moyen d’appareils à pression hydraulique. Quand elle parvient à la fabrique, elle est emmagasinée au moyen de pompes, dans des récipients reliés par des tuyaux a des chaudiè es, où elle subit un bouillonnement. Après cette opération, on la laisse déposer dans des ba-sins de fer d’où elle est subséquemment pompée dans un quatrième récipient, où elle se repose de un à six mois et acquiert les qualités d’homogénéité parfaite, de limpidité et de brillant. On prend successivement, au fur et à mesure des besoins, les couches supérieures pour opérer le mélange avec la gomme fondue. Les différents genres et qualités de vernis sont obtenus par l’addition du siccatif dans diverses proportions.
- L’opération s’accomplit au moyen d’une bouilloire de cuivre, surmontée d’un, couvercle en tôle au milieu duquel est pratiquée une ouverture avec cheminée de dégagement pour l’échappement des vapeurs et futnees épaisses produites par la fusion de la gomme. Quand
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- la fusion est complète, la bouilloire est enlevée du feu, et l’huile, préparée comme il est dit ci-dessus, est versée sur la gomme liquéfiée, dani des proportions données. Il est nécessaire de parfaire le mélange des deux substances avant de replacer la bouilloire sur le feu. Après un second bouillonnement, on laisse tomber la température au dessous du point de combustion spontanée de la térébenthine et on verse la proportion voulue de celte essence. Le vernis est alors constitué. Il reste à le filtrer à travers une mousseline grossière et à le pomper dans des réservoirs où il doit reposer à une température minima de 70° Fahrenheit (22° centigrades). Les qualités extrafines de vernis restent dans ces réservoirs pour un délai de quatre à quinze mots, quelqu fois davantage, et ne sont livrées à la consommation qu’après une série d’essais pratiqués sur divers échantillons.
- Tels sont, en résumé, les procédés de fabrication du vernis au moyen de la gomme du kauri, à New-York, à Boston et à San-Fran-cisco.
- Le prix de la gomme est sujet à des fluctuations détermi nées principalement par le marché de New-Yoïk Les prix extrê nés sont 13 livres sterling (1,075 fr.) et 60 livres (1,500 fr.) pour la tonne anglaise.
- Plus des deux tiers de la production annuelle sont expédiés aux Etats-Unis, soit directement, soit viâ Londres. Le prix du fret d’Auckland à Londres, par tonne, varie de 2/8 à 3 livres sterling (60 à 75 fr.)
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- cédé de teinture du coton et autres textiles, en noir d’aniline.
- 187.188. — 24 novembre : Turner. Machines pour imprimer des dessins sur papier, destinés à être reportés sur faïences et autres surfaces rigides.
- 187 203. — 25 novembre : Grosselin père et fils. Machine perfectionnée à lainer, à chardons métalliques, à énergie variable.
- 187.214. — 28 novembre : Léman. Machine à teindre en écheveaux.
- 187.146. — 24 novembre : Pouchot. Encre évitant l’oxydation des plumes.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- DÉLIVRÉS EN FÉVRIER 1888
- 186.913. — 14 novembre : Delory. Produits applicables à l’incombustibilité des bois et des toiles.
- 186.997. — 15 novembre : Meinert. Méca nisme pour régulariser la conduite des tissus, feutres, papiers, etc., conduits par des cylindres conducteurs.
- 187.021. — 18 novembre. Pervilhac. Nouveau sommier pour polisseuses d’étoffes, et pour toutes machines ayant des sommiers non rigides.
- 187.037. — 17 novembre : Brigot. Perfectionnements aux machines à élargir, à étirer ou ramer les tissus.
- 187.059. — 21 novembre : Martinel frères. Nouvelle rame continue à rotation et ventilation.
- 187.109. — 21 novembre : Coste. Tissu-cuir en bourre de soie pure, dit : Costaline.
- 187.145. — 23 novembre : Voland. Perfectionnements aux machines à rouler les rubans.
- 187.155. — 23 novembre : Dame Corrol. I roduit tinctorial végétal pour teindre et empeser à f. oid.
- 187.174. — 24 novembre : G^unhut. Pro-
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- PREFECTURE DE LA SEINE
- Le 19 mars, 1 h. 1/2. — Travaux d’entretien et de fourniture de stores et vélums en toile aux Haltes centrales, du lei avril i888 au 31 mars là91.
- Les travaux à exécuter sont évalués à 5,500 fr. par année, soit 15,500 fr. pour la durée du marché.
- Les cahiers des charges sont déposés à l’Hôtel de Ville.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest. — Le 1er mars. — Adjudication suivante :
- 2,500 m. Toile peinte pour tapis de pieds. — Dépôt de garantie, 350. — Çaut. 700.
- Cherbourg. — Le 1er mars.
- 10,200 kil. Vieux linge. — Dépôt, 500. — Caut., 1,000.
- l herbourg. — Le 15 mars.
- Feutre animal en bandes. — Dépôt, 400 Caut., 800.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. — Le 16 février. — Confection d’effets d’habillement nécessaires aux troupes de l'armée de teire pendant l'année 1888.
- 1er corps.
- 1er lot. — Lan vin Schraen, à Lille, adjud. à 424,201.65.
- 2e corps.
- 1er lot, non a'jugé (offre inférieure : M. L. Schraen, fr. 488,784.) .
- 2e lot, Lanvin Schraen, adjud. à 73,305.35. 3a corps.
- Lecerf et Sarda, 1er lot, 317,396.60 ; 2e lot, 44,300.70.
- Non adjugé.
- 4e corps.
- Alp. Helbronner et Cie, 1er lot, 72,848.45 ; 2° lot, 44,015.50.
- : Non adjugé.
- 5* corps.
- Lecerf et Sarda, l°r lot, 174,359.20 ; 2e lot, 92,740.65.
- Non adjugé.
- 6e corps.
- Lecerf et Sarda, 2e lot, 407,822.80.
- Non adjugé.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS Formations, modifications, dissolutions.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Louis Fousset et Cie (teinturerie)f Cité Henri, 19. — Durée : 3 ans. Cap. 4,900fr. — Acte du 12 janv. L888.
- A^ESNES.— Dissolution de la Société Parfait Dubois et Cie (peignage et filature de lai-nés'). — Délib. du 30 janv. 1888
- 8e corps.
- Lecerf et Sarda, lfir lot, 615,662.10.
- 4*® lot, non adjugé»
- 2e lot, Lecerf et Sarda, rue de la Glacière, 58, adjud. à 81,250.90.
- 9e corps.
- Collin, 1er ]ot) 234,679.50 ; 2e lot, 89,808.50.
- Non adjugé.
- 10e corps.
- Collin, 1er lot, 138,582.50 ; 2° lot, 46.724.
- Non adjugé.
- Ile corps.
- Collin, 1er lot, 262.970,50.
- Non adjugé.
- 2e lot, lollin, 53, rue Jean-Jacques-Rousseau, adjud. à 30,546.25.
- 12° corps.
- Hubert de Vautier, 1er lot, 496,062.50. — Société générale de Fournitures militaires, 2e lot, 83,122.75.
- Non adjugé.
- 13e corps.
- Simon Ullmo, ler lot, 547.339.55.
- Non adjugé.
- 14e corps.
- Hcbert de Vautier, rue Lacuée, 12, adjud du 1er lot à 503,844.
- 15e corps.
- Altaïrac, à Alger, adjud. du ler lot à 209,842.25.
- 16e corps.
- Hubert de Vautier, adjud. du 1er i0t à 180,69 .25.
- Simon Ullmo, à Marseille, adjud. du 2e lot à 87,807.
- 17e corps.
- Société générale de Fournitures militaires, 1er lot> 63,810.70 ; 2e lot, 37,972,75.
- Non adjugé.
- 18° corps.
- Société générale de Fournitures militaires, 54, rue Rochechouart, 1er lot, 129,639.80, non adjugé ; 2e lot, adjugé à 91,513.75.
- Gouvernement militaire de Paris.
- Franck fils, 1er lot, 158,582.
- Non adjugé.
- 2e lot, Lecerf et Sarda, adjud. à 167,408.05.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Paris. — Le 9 février. — Adjudication suivante :
- Oreillers, traversins, matelas.
- Gomant, G., 91, rue de Richelieu, à Paris, adjud. à 9,429.
- Cherbourg. — Le 16 février.
- Il,200 m. Etamines à pavillons.
- Anatole Dreyfus, à Paris, adjud. à 4,545.
- Rochefort. — Le 20 février.
- 15,000 pantalons toile blanche.
- Ve Grassin, à Angers, adjud. à 3.05 le pantalon.
- M®
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- LIMOUX. — Dissolution de la Société Coopérative des Ouvriers chapeliers d’Espé-raza (/ab. de chapeaux). — Acte du 7 janv. 1888.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Alexandre Giraud et Gie (fah. d'étoffes de soie). — Durée : 7 ans. Cap. 300,000 fr.
- — Acte du 30 janv. 1888.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Ch. Prud’hon et Ginet (fab. de tissus pour parapluies et ombrelles, soie et fantaisie). — Durée : 6 ans. Cap. 50,000 fr. — Acte du ler février 1888.
- LYON. Formation de la Société en nom collectif Merlin et Maffi (soieries^. —Durée : 4ans et 11 mois. Gap. 20,000 fr. — Acte du 30 janv.. 1888.
- LYON. — Dissolution de la Société Fargère Büchard et Cie (fab. d'étoffes soies et nouveautés). — Acte du 6 février 1888.
- LYON. — Dissolution de la Société J. Cha-Telakd et Henri Guitou (fab. de soieries). — Acte du 4 fév. 1888.
- ROUEN. — Formation de la Société Abel Valentin et Cie (tissage mécanique). — Durée : 10 ans. Cap. 150,000 fr. — Acte du 7 janv. 1888.
- LYON. — Dissolution de la Société C. Garnier et Cie (usine d'apprêts). — Acte du 31 janv. 1888.
- ELBŒUF. — Formation de la Société en nom collectif Changeul et Cazeneuve (draps et nouveautés). — Durée : 6 ans. Cap. 200,000 fr. — Acte du 14 fév. 1888.
- CASTRES. — Dissolution de la Société Bar-thas et Olombel (nég. en laines). — Acte du 1er janv. 1888.
- ALGER. — Formation de la Société en nom collectif Sudaka et Gie (tissus et autres articles)
- — Durée : 12 ans. Cap. 40,000 fr. — Acte du 24 janv, 1888.
- FAILLITES
- "NANTES. — Gautier, blanchisseur. — Jug. du 31 janv. 1888. S. : M. Lar.glais.
- NANCY. — Rousseau fils, nég. en lins. — Jug. du 6 février 1888. S. : M. Bloch.
- ROUEN. — Terrien fils, filateur à Villers-Ecalles. — Jug. du 31 octobre 1887.
- . CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- LE HAVRE
- Bois de teinture. — On a dû traiter en cam-pêche Haïti diverses affaires qu’on tient jusqu’à présent secrètes. On parte entr’autres d’un chargement de 550 tx Jamaïque Old-Har-bourg, à livrer, par Prudlioe1 à prix non divulgué.
- Les importations de la même période se résument comme suit : 3 gr. campêche de Haïti, 3,564 mx fustet du Mexique, 87 fard, bois de teinture par cabotage.
- ,Cachou, curcuma, rocou, orseille, cochenille, quercitron, dividivi, sumac. — On ne dit rien en ces articles. Il nous est parvenu : 1,500 s. quercitron de Baltimore; 1,505 s. dividivi de Curaçao; 2,000 c. cachou de Bombay.
- Indigos. — Les indigos importés dernièrement par le st Highfield ont été classés et mis en vente, il en est résulté de fortes affaires qui se traduisent, en fin de compte, par la vente en divers lots de 192 sur. Guatemala et 4 c. Bengale. Il est entré, par contre, 1,684 c. de Calcutta.
- BORDEAUX
- Gommes du Sénégal. — Nous avons reçu par Tamesi quelques petits lots bas du fleuve de la nouvelle récolte environ cent sacs,dont la qualité n’a pu encore être examinée. Les avis de la colonie ne signalent que fort pet d’arrivages, mais tout le monde s’accorde à dire que la grande traite qui commence en mars devra être abondante.
- Indigos. — Pour les besoins les plus immédiats, on a vendu 7 caisses Kurpah, à prix réservé.
- l e paquebot Labrador, arrivé de Colon, avait à bord 154 tierçons indigo qui sont invendus.
- INDE
- Manille.
- Indigos. — Sans affaires, les détenteurs, en présence de l’exiguïté du stock disponible, demandant des cours trop élevés.
- Boisdesapan. — Bonnes bûches droites, $ 1.
- ' Gomme copale. — Se paie $ 3 à 7, suivant qualité.
- ANTILLES
- Saint-Pierre (Martinique). Campêche. — Fr. 35 à 38.
- Mélasse. — Etranger usine, fr. 92 1/2.
- GUADELOUPE
- 49 janvier 1888.
- Rocou. — Se charge.
- Campêche. — Fr. 72 à 75 les 0/0 kil.
- SMYRNE
- Gomme Adragante. — Vente : 50 caisses
- — Prix : N° 1 extra blanche fr. 6.80 ; N° 2 Blanche fr. 5.30 ; N°3 Blonde blanche fr. 4.55; N° 4 Origine fr. 4.60; N° 5 Naturelle fr. 3.65
- — Stock actuel 280.
- Marché ferme, surtout en N°* 2, 3 et 4.
- Gt aines jaunes. — Ventes : 127 sacs — Prix : N° 1 Premières fr. 1.41 ; N° 2 secondes fr. 1.25. — Stock 190 sacs. — Marché ferme.
- Cire, jaune. Ventes : Kilos 10,000 — Prix : N° 1 Scarpelatta fr. 3.2o ; N° 2 Naturelle fr. 3 08 — Dépôt: Kilos 2.500. Marché très ferme avec demande ; arrivages insignifiants.
- Noix de Galles. — Sans ventes et sans changement.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Grèves à Fiers. — Une grève de 300 dévideuses de l’usine Planchette avait éclaté dans cettp ville, mais s’était terminée promptement, n’ayant eu le caractère que d’un simple malentendu.
- Mais une autre plus sérieuse se produisit ensuite.
- Un ouvrier de l’usine Pellaumail étant moit, deux délégués vinrent demander au directeur de faire afficher désormais les décès dans les ateliers et de laisser aux ouvriers pleine liberté d’assister aux ob.-èques.
- Le directeur ayant refusé d’acquiescer à cette prétention, un des délégués arguant de la permission qui lui avait été donnée, déclara péremptoirement que ses camarades devaient en bénéficier. Le directeur, ne pouvant admettre une telle négation de son autorité, le congédia.
- Les ouvriers quittèrent alors l’usine, se réunirent dans un hôtel de la ville, au nombre de 248, et votèrent la cessation du travail.
- Alors les femmes de l’usine Planchette se remirent en grève ; puis les ouvriers des usines Halbout et Duhayé, Hue et Picard, Coulombe, etc., du Parc, du Tremblay, de Pichard, de St. Georges-sous-Flers, etc.
- Des violences se sont produites : des pierres ont été lancées dans les appartements et dans Fs usines des patrons par des bandes de grévistes ameutés, brisant toutes les vitres.
- Enfin, tout est maintenant rentré dans l’ordre, le travail est repris, mais nous n’ajouterons pas que tout le monde est content et ami.
- —o--
- Iie travail des enfants. — Les préfets viennent de transmettre aux commissaires de police des grandes villes des ordres très sévères pour les rappeler à la stricte exécution des décrets de 1882, relatifs au travail des enfants de moins de seize ans.
- La circulaire rappelle que des procès-verbaux doivent êire dressés contre les patrons qui obligent les apprentis à porter des fardeaux ou traîner des véhicules trop lourds, sur la voie publique.
- lies mélasses destinées à l’industrie. — Nous apprenons que, par suite d’uue décision ministérielle, rendue sur la proposition des Contributions indirectes, l’enlèvement des mélasses de fabriques à destination des fabricantsde cirage, apprêteurs ou teinturiers, est autorisé, moyennant décharge de 14 0/0 de sucre au compte des produits non imposables et moyennant le payement de la surtaxe de 10 fr. sur ces 14 kil., soit, par conséquent, 1 fr. 40 par 100 kil.
- Mais cette décis.on ne permet nullement de faire sortir des mélasses pour des industries qui les transformeraient en denrées de consommation.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- lre Année, N° 6.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- SC IS MT » A • ET • M EGOTiUM
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES « mars 1888.
- SOMMAIRE
- Chïonique. — Quelques notes sur l’essai chimique des soies. — Revue sommaire des brevets d'invention: Noir d’aniline; Dégraissage de la laine; Teinture de la soie végétale ; Teinture du coton non cuit ; Appareil à flamber. — Mordant pour noir.
- Procédés divers : Absinthe (échantillon). Grès bon teint sur laine ; Blanchiment à l’eau oxygénée. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Coloration du laiton poli. Brevets d’invention (catalogue).—• Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Correspondances commerciales. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Les nouvelles des centres de fabrication sont assez favorables.
- A Reims, ainsi que dans la région de Fourmies, les peignages sont en pleine activité ; on note des demandes en mérinos et cachemires, mais à prix un peu faibles. La flanelle s’est bien vendue, sans changement dans les cours. Les nouveautés d’été n’ont laissé aucun stock, et des commissions pour la prochaine saison arrivent régulièrement.
- La situation de la fabrique à Elbeuf, Louviers et Sedan est relativement satisfaisante ; sur ces trois places, on espère, on compte même que la prochaine saison sera plus productive que les précédentes.
- La place de Vienne a considérablement modifié ses moyens de production.
- Deux maisons,produisant spécialement des draps imprimes imitant les articles nouveautés, possèdent à elles seules 200 métiers mécaniques à tisser, produisent chaque jour de 30 à 3d mètres d étoffe de 430-140 de largeur, et nécessitant journellement 3.000 kil. de matières premières, lesquelles consistent surtout en chiffons, déchets de laines peignées, laines-mères, et cotons filés ; la qualité de ces produits est très bonne, surtout si on la rapproche des prix de vente.
- La gare de Mazamet a expédié, pendant le mois de janvier dernier, 64.003
- kil. de draperies et 773.807 kil. de laines. Pendant le mois correspondant de Tanné 31887, les expéditions avaient été de 71.132 kil. de draperies et 958.700 kil. de laines.
- La situation générale de l’article soyeux à Lyon tend à s’améliorer et le courant d’idées pessimistes qui a régné pendant si longtemps fait place à une détente bien marquée, qui se serait certainement encore traduite cette quinzaine par des affaires suivies, si la question des droits d’entrée sur les soies italiennes et les diverses péripéties par lesquelles elle a passé n’étaient venues absorber presque complètement l’attention.
- On ne peut rien dire encore de l’influence que le nouveau régime pourra exercer sur le marché des soies de Lyon ; ce qui est certain, c’est que jusqu’à présent, cette influence a été nulle. La fabrique ne s’en est pas émue; les prix ne s’en sont en rien ressentis ; la fabrique suppléera plus largement à ces provenances par les soies du Japon et du Levant, qui remplissent le même office.
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- Les deux principaux évènements politiques de cette quinzaine : la mort de l’empereur Guillaume et la disgrâce Boulanger n’ont pas été sans avoir une légère répercussion sur nos industries.
- On peut voir à nos Faits divers que les deuils allemands ne sont pas sans influence sur notre fabrication, pour les articles d-exportation.
- Les aventures de l’exubérant général laisseront peut-être un autre genre de traces dans nos ateliers. Un des principaux magasins de Paris, qui est souvent le parrain des nuances en faveur, en a déjà baptisé une : Rouge-Boulanger : ce que c’est que savoir saisir l’actualité au vol, et quelle heureuse trouvaille !
- La teinte « Chaudron » dont nous avons déjà si souvent parlé, subit en ce moment une légère modification; elle est plus claire et légèrement rabattue ; prenez-la deux tons au-dessous, et ajou-tez-y un soupçon de vert, (qui n’y paraisse qu’en brunissant insensiblement) et vous aurez la teinte nouvelle, qui, avant d’être vouée au boulangisme,
- avait été très exactement nommée «Framboise »; c’est en effet la couleur de ce fruit.
- Elle n’est peut-être pas mal trouvée comme teinte emblématique du nouveau chef de parti ; c’est bien un rouge qu’il lui faut, mais non un écarlate; un rouge un peu pâle et un peu terne, avec mélange imperceptible de vert, mais si peu qu’il faut une analyse chromatique pour le découvrir.
- A un autre point de vue, est-ce le symbole d’une étoile qui pâlit, d’un soleil qui s’éteint ? Nous aimons à croire qu’il ne fait que s’éclipser, et que bientôt, se dépouillant de ces mélanges marrons, il reparaîtra radieux dans les tfeintes franches, qui? pour un soldat, sont celles du drapeau.
- Dans notre prochain numéro, nous donnerons un échantillon du « Rouge-Boulanger. »
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- Les teintes à fond rouge sont, du reste, très vendues en ce moment ; ce sont toujours des rouges atténués, brunis, dans les tons plutôt clairs : les maisons de Paris qui font la loi dans les modes ont toutes un grand assortiment de ces genres, comme articles de nou< veauté.
- Les accessoires et garnitures jouent un grand rôle en ce moment dans les toilettes ; c’est le triomphe de la fantaisie et de l’invention. Sur ce sujet nous préférons donner la parole aux prêtresses de la mode ; voici leurs oracles :
- « Jamais le brillant n’a eu plus de vogue pour orner les ajustements féminins. L’or, l’argent, l’acier, les beaux galons scintillants, les broderies de perles brillantes continueront à faire florès à la saison nouvelle.
- » On prépare déjà des galons merveilleux cloutés d’acier; d’autres, en soie, dégradés de plusieurs tons de rouge, de brun, de vert, de bleu ou de gris, sont tout couverts d’un semis de grains de riz.
- » Des galons genre serbe ou bulgare ornent à merveille les lainages unis auxquels ils donnent un cachet tout particulier d’élégance.
- » Beaucoup de garnitures et de broderies rappellent le goût de l’Empire. A
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- vrai dire, ces grecques élégantes, ces feuillages brodés promettent un grand luxe de décoration pour les toilettes nouvelles.
- » Pour les coiffures, on parle de longs voiles flottants, en tulle noir et or, en dentelle légère, en tulle point d’esprit, qui tomberont en arrière des chapeaux ronds pour s’enrouler gracieusement autour du cou, encadrant le visage comme dans un nuage vaporeux. »
- Voici, maintenant, pour les costumes de soieries :
- « Ces robes si fraîches, si élégantes, sont, pour la plupart, en gaze ajourée ou brochée, en tulle brodé de perles, en brocart et toutes les magnifiques soieries de Lyon. On cite, comme dernière nouveauté, les lampas anciens, aux tons alanguis et les moires de faille ou de velours où courent des guirlandes légères de fleurs imprimées et tissées; puis ce sont des brochés Pompadour, où de véritables rubans bleu ciel serpentent à travers les guirlandes brochées, s’attachant çàet là par des noeuds mignons. On admire encore la gaze satinée dans les teintes favorites du rose pâle, du blanc nacré ciel de mai, tilleul et réséda. La mode est au brillant et les gazes tissées de fil d’or et d’argent sont en grand faveur.
- » Les mousselines de soie brodées dans le style russe et byzantin font encore de bien suaves toilettes.
- » Les robes en belle soierie sont de plus en plus droites et relativement plates ; aux étoffes très façonnées, on mêle des tissus épais et unis dont on fait la traîne et le corsage, encadrant ainsi les magnifiques broderies qui forment plastron, tablier, panneaux ou jupe. Le corsage est presque toujours à petite pointe, décolleté en V, devant et dos, avec draperie de tulle. »
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- Si vous le voulez bien, lecteurs, nous resterons sur ces enchantements. Si nous allions, maintenant, vous parler campêche et indigo, (voir à la fin du numéro), nous ressemblerions à des éléphants foulant un parterre.de roses.
- F. Gouillon.
- QUELQUES NOTES
- SUR L’ESSAI CHIMIQUE DES SOIES
- Par M. Jules Persoz.
- I. — Dosage de la charge.
- Le fabricant de tissus a souvent intérêt à connaître la quantité de charge qui a été ajou-
- tée aux soies teintes, et plus particulièrement aux soies noires.
- Il est utile de rappeler dès à présent que l’on calcule cette charge, non pas par l’augmentation de poids de la fibre cuite, mais bien d’après celle de la fibre écrue. Les 20 à 25 pour 100 qu’il faut reprendre à la soie décreusée pour la ramener au poids de l’écrue ne comptent pas et ne donnent que poids pour poids.
- lo Le titrage offre une solution très simple du problème lorsque l’on connaît les titres respectifs t et T de la soie en écrue et en teinture ; la charge pour cent sera exprimée, en effet, par la formule :
- T — t C. =100 ——
- L
- Mais si l’on ne possède aucune indication sur le titre du fil écru, et c’est le cas le plus fréquent, il faut recourir à d’autres moyens.
- 2o La méthode habituellement suivie consiste à peser un échantillon de la soie à essayer, à le déteindre ou démontrer, aussi bien que possible sans l’altérer, et à le peser de nouveau, après l’avoir laissé sécher dans la salle même où Ton avait établi son poids primitif.
- Une ébullition prolongée avec du bioxalate de potasse ou des traitements réitérés à l’eau bouillante aiguisée d’acide chlorhydrique et d’acide oxalique, alternant avec quelques bains légers de carbonate de soude, suffisent en général pour enlever assez bien la charge de la soie et la ramener à une couleur cachou clair. Ces moyens n’ont d’ailleurs rien d’absolu et peuvent varier suivant le plus ou moins de succès des opérations.
- Souvent nous nous servons d’un bain très faible et tiède de soude caustique, ou encore d’un lait de chaux, qui détruit le fond de bleu de Prusse qui rend la teinture fort résistante.
- Quelquefois aussi nous avons recours aux sulfures alcalins destinés à enlever les composés d’étain contenus dans la fibre et à réveiller les propriétés actives du fer devenu difficilement soluble dans les acides.
- Quoi qu’on fasse, les résultats de cette méthode laissent beaucoup à desirer, parce que dans les traitements par les réactifs, on ne sait pas au juste où il faut s’arrêter. On court ainsi le risque ou de ne pas enlever suffisamment la teinture ou les composés métalliques, ou d’attaquer la fibre elle-même.
- En même temps qu’elle se dépouille de ses éléments tinctoriaux, la matière soyeuse se décreuse aussi plus ou moins, de sorte que, dans le cas des schappes ou des souples qui contiennent encore après teinture une notable quantité ou la majeure partie de leur grès la perte éprouvée par la fibre ne provient pas seulement de la charge. Mais jusqu’à quel point la fibre est-elle décreusée ? On l’ignore.
- En conséquence, il nous semble utile, après avoir déteint en grande partie la soie, d’ache-
- ver de la cuire au savon pendant une demi-heure, afin de l’amener à un état bien déterminé. Un décreusage à l’ammoniaque peut même être préférable, car d’après les expériences suivies faites à Lyon, cet agent dépouille mieux encore la soie de son grès que le savon et ne risque pas, comme ce dernier, d’abandonner des acides gras sur la fibre.
- Si l’on désigne par p le poids de l’échantillon primitif, par p’ celui de l’échantillon déteint et décreusé, la charge pour 100 calculée sur le poids de la matière soyeuse cuite serait :
- Mais il est d’usage, ainsi que nous l’avons dit, d’évaluer la charge en partant du poids de l’écru. Si donc au moment de sa mise en teinture, la fibre contenait n pour 100 de grès le résultat ci-dessus deviendrait :
- C =
- 100
- 100 400 n 100 100 n
- et en conséquence beaucoup plus faible.
- On pourrait ajouter une quantité moyenne degrés de 23 pour 100, par exemple, aux soies proprement dites et de 8 pour 100 aux schappes.
- 3° Il y a un certain nombre d’années un savant regretté, M. Sainte-Claire-Deville, avait proposé pour évaluer la charge, de faire un dosage d’azote permettant d’établir la quantité de matière soyeuse contenue dans la fibre. Nous avons rappelé ailleurs cette indication.
- Plus tardM. Marius Moyret, de Lyon, a mis en pratique cette méthode. Il démontre la fibre par des procédés différents, selon qu’il a affaire à des so ies cuites, ou à des soies écrues et à des souples, en évitant dans ce cas d’en enlever le grès,
- On pèse environ 2 grammes de matière, qu’on démontre et dessèche à nouveau, puis on coupe la soie très fin pour la mélanger intimement avec de la chaux sodée et opérer le dosage de l’azote d’après la méthode de Will et Warentrapp.
- De nombreuses analyses effectuées de cette façon sur de la soie écrue ou cuite, et renfermant 10 pour 100 d’humidité, c’est-à-dire se trouvant à l’état conditionné, ont conduit M. Moyret à admettre que cette fibre contenait sensiblement 17,6 pour 100 d’azote.
- Cette manière de procéder nous paraît offrir un inconvénient grave. En effet, pendant que l’on opère la division de la fibre, on est exposé à ce que les duvets s’envolent sous le moindre souffle sans qu’on s’en aperçoive. Une telle crainte ne semble que trop justifiée par ce qui se passe lorsqu’on dose par effilochage la chaîne et la trame d’un tissu duveteux. Si Ton a pris le poids d’un morceau d’étoffe avant de l’effiler on constate que le total des pesées de la chaîne et de la trame est toujours inférieur
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- au poids primitif de l’ensemble, quelques précautions que l’on ait observées pendant le travail.
- D’autre part, on n’arrive pas à réduire la soie en filaments assez courts. Ils s’agglomèrent quand on les triture dans le mortier, et ne se prêtent point à un mélange homogène et intime avec la chaux sodée.
- Nous avons donc songé à traiter la soie autrement qu’on ne l’avait fait jusqu’à présent et à la rendre tout à fait friable, c’est-à-dire apte à se réduire en poudre par la trituration.
- Essayant d’abord l’acide sulfurique, nous étions arrivés par tâtonnements à reconnaître qu’une solution à 5 pour 100 de ce réactif donnait des résultats relativement satisfaisants. Une échevette de soie bien imprégnée du liquide, puis exprimée et exposée dans une étuve de 120° se pulvérise aisément.
- Avec un peu moins d’acide, la matière se feutre au lieu de se broyer- Au contraire, s’il y a eu un excès, ce réactif ne pouvant pas se combiner avec la soie, elle ne dessèche plus et reste poisseuse. Dans ce cas, outre que l’acide sature une grande quantité d’alcali, il offre l’inconvénient de faire prise lors de son contact avec la chaux sodée. On réussirait donc difficilement â nettoyer le mortier de façon à ne rien perdre.
- L’acide chlorhydrique nous a fourni des résultats bien préférables. Il ne rend jamais la matière poisseuse, la fibre demeure toujours sèche et très cassante au sortir de l’étuve, l’excès d’acide disparaissant par la chaleur.
- Toutefois, comme le réactif concentré dissoudrait la soie, on doit l’étendre de deux ou trois fois son volume d’eau. On laisse séjourner l’échantillon quelques instants dans la solution acide et on l’abandonne à l’air avant de le dessécher dans l’étuve.
- Pour éprouver de la part d’acide tout l’effet désirable, la soie doit se bien mouiller et en conséquence, avoir été parfaitement dégraissée.
- Par ce traitement la soie noire devient aussi friable que la soie non chargée et se réduit au mortier en poudre impalpable. On pourrait donc-l’y soumettre directement lorsqu elle a été atteinte en cuit ; néanmoins nous croyons utile de la démontrer auparavant comme il a été exposé plus haut, quand ce ne serait que pour diminuer le volume de la matière organique étrangère à l’analyse. En procédant de la façon précédente, on trouve dans la soie une proportion d’azote un peu supérieure à celle indiquée par M. Moyret et qui se rapproche de 18 pour 100. C’est ce chiffre que nous serions plus enclin à adopter La quantité d’azote ayant été déterminée dans un échantillon déteint et cuit, on calculera facilement le poids correspondant de la matière soyeuse pure ou fibrome et à l’aide de la ormule (2) la proportion pour cent de la charge.
- II. — Recherche de l'étain.
- L’usage s’est beaucoup répandu, dans ces
- dernières années, de charger les soies, même les écrues avec les préparations d’étain, généralement le bichlorure employé libre ou à l’état de sel double en bain à 30° Baumé environ, des passages ultérieurs en carbonate alcalin déterminant la fixation de l’oxyde métallique dans les pores de la fibre.
- La méthode ordinairement suivie pour rechercher cette charge consiste à incinérer une portion de la fibre et à analyser le centre au chalumeau. Ce traitement long et pénible n’est pas toujours très sûr et ne se piête point facilement à un dosage exact.
- Nous trouvons plus avantageux d’opérer par le moyen suivant qui est fort rapide :
- On introduit dans un tube d’essai une petite quantité de la soie à essayer et on le chauffe pendant quelques instants avec de l’acide chlorhydrique concentré ajouté en quantité j ustement suffisante pour provoquer une dissolution complète. On étend d’eau le liquide, on le filtre s’il donne un trouble sensible et on y fait passer un courant d’hydrogène sulfuré. S’il y a de l’étain même en quantité extrêmement faible, on obtient aussitôt un précipité de sulfure jaune facile à cara tériser.
- En quelques minutes on peut ainsi effectuer un essai qualitatif.
- Nous n’avons pas à insister sur les différentes circonstances qui peuvent se présenter lorsque à côté de l’étain la soie contient d’autres métaux sulfurables en solution acide. Il n’y a là pour les chimistes aucune difficulté
- III. — Analyse d'un mélange de soie du mûrier et de soie sauvage ou Tussali.
- La soie sauvage se distingue aisément au microscope d’avec celle du mûrier-, nous avons reconnu qu’elle peut s’en différencier encore par le caractère chimique suivant. Elle ne se dissout bien dans le chlorure de zinc bouillant que si le réactif est concentré et marque au moins 60° à l’aréomètre Baumé tandis que la soie du mûrier disparaît déjà rapidement quand ce liquide est étendu à 45° Baumé.
- 11 en résulte que si l’on veut doser un mélange des deux soies, on n’a qu’à le traiter à l’ébullition pendant une minute par le dernier réactif, qui dissoudra la soie du mûrier sans attaquer sensiblement l’autre.
- (Moniteur Scientifique).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé de noir d'aniline Par M. Granhut.
- L’auteur donne un pied de couleur d’aniline, qu’il appelle du groupe azoté, purs'teint dans la dissolution potîr noir. Voici sa méthode :
- Pour 50 kil. de matières :
- Dans un bain de 2,200 litres d’eau, dissoudre 225 grammes d'une de ces couleurs d’aniline : Rouge Congo ; Purpuréine, Bleu
- d’azur, Chrysamine, Bleu de paraphénylène, Delta-purpurine, Bouge de Messine, Benzo-azuline, Bleu azoïque, Congo-Corinthe, Violet ou pourpre de Messine, etc..
- Ajouter au bain 5 kil. de cristaux de soude.
- Teindre 1 /2 heure à l’ébullition.
- Puis, dans un autre bain :
- Eau........................ 900 litres.
- Aniline (huile).............. A kil.
- Acide chlorhydrique.... 16 —
- Bi-chromate.................. 5 —
- Entrer à froid, et chauffer graduellement jusqu’à 70 degrés.
- Laver, savonner et sécher.
- Le procédé s’applique au coton, jute, et autres textiles végétaux. — Brevet 187.174.
- Dégraissage à sec de la laine et des déchets de laine Par MM. Holzer et Cie.
- Voulant dégraisser ces matières sans faire intervenir l’eau pour le lavage, ni la chaleur pour le séchage, MM. Holzer et Cie proposent de mélanger intimement la laine en suint ou les déchets gras avec des substances terreuses. Le mélange est facilité soit par la compression simultanée des fibres et des matières pulvérulentes, soit par un premier battage.
- Lorsque les terres inertes interposées se sont imprégnées de la graisse contenue dans les filaments, un second battage énergique débarrasse la laine de tous les corps étrangers.
- — Brevet 176.058.
- Teinture de la soie végétale Par M. Saignette
- M. Saignette commence par immerger les fibres végétales dans un bain de carbonate de potasse ou de soude, suivi d’un rinçage, puis dans de l’eau aiguisée d’acide sulfurique. Après un second rinçage, les filaments sont soumis à l’ébullition pendant 20 minutes, dans un bain contenant du bisulfite de potasse et de l’alun. Alors seulement sont ajoutés les colorants suivant nuance et l’ébullition est encore maintenue durant 20 minutes.
- Ainsi qu’on le voit, la soie végétale, en présence de l’alumine, se comporte comme la laine.
- Pour les noirs, le mordançage est effectué dans les conditions ci-dessus, on sort la soie végétale, pour la plonger dans un autre bain contenant de l’acide tartrique, du sulfate de cuivre et du sulfate de fer. L’ébullition est maintenue pendant une heure, puis 20 minutes encore, après addition-de ffois de campêche.
- — Brevet 176,814.
- Procédé de teinture du coton non cuit Par M. Jagenburg.
- L’auteur veut éviter la cuisson du coton qui, dit-il, perd sa souplesse et ne peut plus être filé que sur les fileuses de laine, et en les graissant.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Pour cela, il laisse un courant continu de dissolution tinctoriale concentrée, couler « en état étendu » dans le bain de teinture ; et en même temps le coton à teindre est maintenu dans un mouvement constant.
- La dissolution colorante concentrée est contenue dans un réservoir, dont l’orifice d’écoulement communique avec un tuyau par lequel une pompe centrifuge refoule de l’eau qui se répand dans le bac de teinture. Dans son trajet, cette eau entraîne donc une quantité déterminée de dissolution colorante. — Brevet 186,029.
- Appareil à flamber les tissus Par MM. Banks et Brierley.
- Ce procédé vise les machines à flamber ou griller les étoffes de soie, de coton, de laine, jute, etc. ; il repose sur l’intervention, comme organe grilleur, d’un fil métallique (maille-chort, platine ou autre métal) porté à l’incandescence par une machine dynamo-électrique. Le fil est tendu transversalement au-dessous de l’étoffe et peut en être approché jusqu’au contact -, il est supporté par un pont (en briques réfractaires ou autre matière isolante) qui est animé d’un mouvement de va-et-vient dans le sens où chemine la pièce à griller.
- Les autres parties de la machine ne présentent pas de particularités très essentielles. Brevet 176,798.
- MORDANT POUR NOIR
- Le no du 5 janvier (page 3J de la Revue de la Teinture, donne un extrait du Brevet de M. Cheneau-Fonteneau pour des formules de mordants.
- En voici une, du même auteur, .qui diffère quelque peu de celles de son brevet, et qui est très employée, paraît-il, dans la région de l’Ouest.
- C’est un mélange de sulfate de cuivre et de fer, de bichromate de potasse, lie de vin et acide chlorhydrique.
- Voici du reste la composition qu’on lui attribue :
- Sulfate de fer pur 38 kilos,
- Sulfate de cuivre 25 —
- Oxalate de potasse.... 30 —
- Tartre brut 2 —
- Acide chlorhydrique.. 5 —
- 100 kilos.
- On teint en un seul bain à l’extrait de cam-pêche -, les noirs seraient beaux et solides.
- PROCÉDÉS DIVERS
- ABSINTHE
- Nous donnons ci-dessus le type de la nuance absinthe que nous annoncions dans notre précédente chronique comme devant être de mode dans les tons clairs.
- Le tissu est en nan souk pour fleurs-, c’est dans cette partie que l’on fait les teintes les plus exactes et toujours en avance sur les tissus à nouveautés.
- Pour la préparation de ce tissu, on donne à un tissu de coton fixé sur le métier à cadres, un apprêt à l’amidon et à la cire, coloré à l’acide picrique avec une très petite quantité de carmin d’indigo.
- En teinture proprement dite, on emploiera encore l’acide picrique, additionné d’une trace de vert acide (d’aniline), s’il s’agit de soie ou de laine.
- Sur coton c’est une teinture au qnercitron très légèrement nuancée par le carmin d’indigo.
- GRIS BONS TEINTS SUR LAINE.
- par P. G. Van Laer
- Les gris, qui sont le plus souvent des dégradations du bleu ou du violet, s’obtiennent de la même façon, soit par l’indigo et la cochenille, ou par le campêche et les produits d’aniline.
- GRIS BLEU
- Cette nuance n’est qu’une légère teinture obtenue par la cuve d’indigo, et qui sert de base pour les gris suivants.
- Ainsi, pour obtenir des gris solides, on commence toujours par donner aux tissus un fond de bleu nécessaire, c’est ce gris bleu, et on le produit à l’aide de la cuve.
- GRIS PERLE
- La laine, après avoir reçu un pied de bleu de cuve, comme il vient d’être dit, est parfaitement lavée à l’eau courante, puis reçoit le mordançage suivant.
- Pour 100 kilogr. de tissus :
- Eail........... quantité suffisante.
- Alun............... 10 kilogr.
- Après 20 à 25 minutes de bouillon, on ajoute :
- Cochenille ammoniacale, 1 kil. 500 gr.
- GRIS PERLE FONCÉ
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Pied de bleu de cuve comme ci-dessus, et lavage à l’eau courante.
- Bouillon de 25 minutes avec :
- Alun....................... 5 kil.
- Tartre..................... 5 —
- On aj oute ensuite au même bain :
- Cochenille................. 1 kil.
- Quercitron................. 1 —
- On fait bouillir quelques minutes.
- GRIS VIOLET
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Bouillon de 30 minutes, avec :
- Tartre........................ 5 kil.
- Sel d’étain................... 3 —
- On ajoute au même bain :
- Cochenille........... 1 kil. 500 gr.
- Faire encore bouillir 20 minutes, puis ajouter peu à peu :
- Bleu noir d’aniline.. 150 à 200 gr.
- GRIS ROUX
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Pied de cuve comme ci-dessus, puis rinçage à l’eau courante.
- Bouillon de 30 minutes dans un bain conte-
- nant :
- Alun........................ 10 kil.
- Acide oxalique............... 2 —
- Ajouter au même bain :
- Cochenille................... 2 kil.
- Quercitron................... 2 —
- Et continuer à faire bouillir 20 à 30 minutes.
- GRIS PERLE
- au campêche.
- Pour 100 kil. de laine.
- Bouillon de 30 minutes dans un bain contenant :
- Sulfate d’alumine........... 4 kil.
- Vitriol de Salzbourg........ 2 —
- On ajoute petit à petit, au même bain, une
- décoction faite avec :
- Campêche................. 5 kil.
- Sel d’étain.............. 200 gr.
- GRIS PERLE FONCÉ
- au campêche.
- Pour 100 kil. de laine. Bouillon de une heure, avec :
- Alun.......................... h kil.
- Sel d’étain................... 2 —
- On peut teindre dans le même bain, en
- ajoutant à petites doses les dissolutions des
- produits suivants :
- Extrait de campêche......... 1 kil.
- Vitriol de Salzbourg.......... 2 —
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- Il est préférable cependant de teindre en deux bains, les nuances sont plus unies et perdent moins au rinçage.
- GRIS TERNE
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Fond de bleu de cuve assez intense. Bouillon de une heure, avec :
- Bichromate de potasse.... 500 gr.
- Teinture dans un second bain monté avec :
- Campêche................. h kil.
- Bois jaune............... 1 —
- Quand la nuance est au point voulu, on lave et on rince.
- BLANCHIMENT A L’EAU OXYGÉNÉE
- L’eau oxygénée est maintenant très employée pour le blanchiment des fibres animales, des cheveux, des plumes d’autruche, de la soie, de l’ivoire, des os, etc.
- On commence par bien dégraisser les matières à traiter en les plongeant dans un bain renfermant 5 0/0 de carbonate d’ammoniaque, puis on les lave à grande eau, on les mouille avec de l’eau oxygénée jusqu’à ce qu’elles aient blanchi ou qu’elles aient atteint la coloration voulue.
- La plupart des teintures vendues dans le commerce, pour « blondir » les cheveux, sont des eaux oxygénées diversement parfumées.
- Comme le produit qu’on achète n’est jamais absolument pur et qu’il contient toujours un peu d’acide, il est indispensable, pour le neutraliser, d’y ajouter, au moment de s’en servir, quelques gouttes d’ammoniaque ou une pincée de bicarbonate de soude.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Je vais ici interrompre un peu mon plan d’installation des ateliers pour parler d’une idée qui m’a toujours hanté la tête, et qui aurait pu prendre place dans mon article sur l’installation du magasin, à propos de la composition des vitrines d’étalage. Voilà donc ma proposition :
- Vente de produits à nettoyages
- PAR LES TEINTURIERS.
- Aujourd’hui nos braves ménagères prétendent faire par elles-mêmes une foule de petits travaux de nettoyage et d’apprêt qui seraient bien de notre domaine, mais qui nous échappent quand même.
- Il n est pas de maison où l’on n’ait un flacon de benzine ou d autre essence pour enlever des taches grasses, pour nettoyer un collet d habit, un bout de ruban auquel on veut demander de nouveaux services, quelquefois pour rafraîchir des gants, ou bien , pour dé-, crasser un vieux chapeau.
- Vous ne pénétrerez une bonne mère de famille que ces travaux seront généralement mal faits, que le nettoyage sera tout super-
- ficiel, et que les taches reparaîtront bientôt, avec la seule différence qu’elles seront un peu plus grandes ; enfin que si elle veut faire un nettoyage à fond, elle usera de sa précieuse essence pour une somme plus considérable que ne lui aurait coûté l’intervention du dégraisseur.
- D’autres fois elle a la prétention fort légitime de laver quelques lainages : jupes, fichus, tricots, flanelles, et elle veut pour cela un produit spécial qui ne déteigne et ne rétrécisse pas ; ce sont des préparations de bois de Panama, de saponine, ou soi disant de fiel de bœuf, toutes plus ou moins bien, composées.
- Il y a encore certains articles de blanc auxquels la bonne dame voudrait donner l’apprêt du teinturier ; ce sont des dessus de fauteuils ou d’édredon au crochet, des plastrons de corsage, une robe de bébé, et tant d’autres petites pièces qu’elle donnera difficilement au teinturier, et que sa blanchisseuse lui fait si mal parbleu !
- C’est un plaisir et un succès dans une maison, quand après deux jours de travail, une dépense de feu et de petits flacons très-malins vendus par des industriels encore plus malins, ou a réussi quelques-uns de ces petits articles, et qu’on fait admirer au mari, — qui félicite pour se débarrasser — le talent qu’on possède et qui est si précieux dans un ménage. Tu vois, mon ami, dit-on, je t’ai gagné aujourd’hui plus de trois francs, que m’aurait demandé le teinturier, et c’est aussi bien fait que par lui ; conviens que tu as une femme bien adroite et bien courageuse I
- Il faut donc y aller de son petit compliment, et voilà la vertueuse épouse convaincue de son talent.
- 1 Bien plus, elle entreprendra même de teindre ; elle trouvera pour cela des « Teintures des familles », c’est-à-dire des couleurs d’aniline atténuées, avec lesquelles elle se risquera sur un bout de ruban, sur un petit fichu, ou sur les bas à bébé, qui ne sont plus assez blancs à force d’avoir essuyé des pipis.
- Dans tout cela, il y a une partie qui est bien la tâche de la ménagère ou de ses domestiques. On ne peut pas toujours aller chez le teinturier parce qu’on vient de répandre un peu de sauce sur une robe, parce que monsieur, en passant, s’est frotté le coude sur une peinture fraîche, parce qu’en cherchant à rajeunir un vieux chapeau, on s’aperçoit que le ruban qui ferait si bien l’affaire et qu’il faut de suite, est pas mal gras.
- Il est naturel que la femme lave chez elle certains lainages légers et sans valeur, et qu’elle blanchisse et empèse quelques petites bricoles de blanc, dont elle ou bébé ont besoin demain même pour la sortie projetée, et ainsi de suite.
- Quant aux dégraissages sérieux sur vêtement encrassés par un long usage ; quant au nettoyage et au blanchissage des grandes pièces ; quant à la teinture qui n’est plus une
- petite distraction de famille ; tout cela sera toujours mal fait, et avec beaucoup de mal, par les personnes étrangères au métier.
- Mais si la femme y tient elle le fera quand même ; seulement, après la première fois, elle n’y reviendra guère.
- Dans tous les cas, il se vend beaucoup d’essences à détacher ; un peu moins de produits à laver les lainages, et pas mal de mélanges pour apprêts de blanc, consistant en amidon diversement travaillé.
- Or, le teinturier-dégraisseur, qui a boutique sur rue, qui est spécial dans l’emploi de ces produits, et qui peut les offrir avec une com-pétenceévidente,devrait débiter chez lui deuxou trois de ces compositions choisies avec discernement, et portant, surtout, le cachet de la profession ; c’est-à-dire une étiquette expliquant bien « Essence à détacher des Teinturiers-Dégraisseurs » ; ou bien « Extrait de Panama (ou de fiel) des Teinturiers-Dégraisseurs », ou encore « Empois souple et nacré des Teinturiers-Dégraisseurs » -, et toujours le « Teinturier-Dégraisseur » !
- Cela devient des produits spéciaux qu’on ne trouve pas chez d’autres commerçants et bien supérieurs, par conséquent, à ceux de l’épicier ou du bazar, qui ne savent pas ce que c’est, eux qui ne sont pas de la partie, tandis que le teinturier, pensez donc, il doit s’y connaître.
- Il est donc incontestable que ce genre de produit sera préféré, étant vendu par lui.
- Les magasins de teinture ont toujours besoin d’une personne présente, qui n’est pas constamment occupée, et qui cependant ne peut se livrer à d’autres travaux de la maison, comme l’apprêt au fer, par exemple, parce-qu’il lui faut une certaine tenue qui ne cadre pas avec ces travaux, et parcequ’elle doit toujours être à la disposition du client, et qu’un travail souvent interrompu est toujours mal fait • mais elle peut très bien débiter ces petits produits, et il en résultera un bénéfice de plus pour la maison.
- Ne croyez pas, surtout, que cela fera du tort aux travaux de nettoyage • au contraire 1 Et d’abord si ce n’est pas vous qui les vendez, ce sera l’épicier votre voisin, ou le bazar de la grand’place, ou encore le forain qui vient à tous les marchés ; cela, vous pouvez en être certain -, tandis qu’en venant acheter chez vous, l’économe bourgeoise vous racontera l’accident arrivé à ses grands rideaux de reps, sur lesquels la servante maladroite a répandu une lampe d’huile, oubien comment le collet du paletot à Monsieur — qui a lecou courtetles cheveux gras — est difficile à décrasser ; ou bien ses difficultés pour repasser bien à fil droit ses petits rideaux de guipure, qui s’en vont toujours de travers quand elle les apprête elle-même ; elle vous dira que malgré tous ses soins, la petite robe en cachemire blanc de sa fillette reste obstinément jaune après ses lavages, faits cependant avec de la bonne pa-
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- namine, etc. etc. ; c’est alors l’occasion de lui faire des offres de service discrètes, sans trop appuyer ; il y a là une mesure à observer.
- Répondez ceci : Madame, le liquide que vous venez d’acheter est excellent et vous rendra d’utiles services dans bien des cas ; du reste c’est ce que nous employons, nous qui sommes du métier ; mais pour ce que vous me dites, vous n’en viendrez pas à bout toute seule ; il faut pour cela une machine toute spéciale et une grande habitude de ce travail ; essayez néanmoins, mais il est certain que vous vous donnerez beaucoup de peine pour un résultat très imparfait ; veuillez, si vous ne réussissez pas, nous apporter cet objet, nous vous le ferons ponr deux francs seulement, et nous vous le rendrons comme neuf.
- Soyez assuré que le lendemain, elle vous apportera son rideau, son paletot ou sa petite robe ; et si elle avait acheté son flacon ailleurs, elle aurait entrepris elle-même le travail et aurait peut-être bien fini par le réussir à peu près.
- Voilà comme il faut être dans le commerce.
- Ces quelques produits figureront dans la montre d’étalage, mais en petit nombre : cinq ou six flacons, et deux ou trois petits paquets quelconques, dans chaque montre ; pas plus !. Il ne faut pas que l’accessoire domine le principal ; il suffit qu’on voie que vous tenez ces articles, mais que l’apparence de la maison ne tourne pas à l’épicerie ou à la parfumerie ; elle doit toujours rester celle du « Teinturier-dégraisseur ».
- C’est à l’administration de la Revue de la Teinture qu’il incombe de nous préparer quelques produits de ce genre avec étiquettes spéciales, uniquement consacrées au Teinturier, très convenablement présentés et qui doivent se distinguer essentiellement de ceux du commerce courant.
- Maurice GUËDRON, Eæ-teinturier à Paris.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- COLORATION DU LAITON POLI
- PAR E. EBERMEYER
- Les objets en laiton poli sont passés dans des bains bouillants composés de divers sels. Suivant la durée du contact, les nuances obtenues sont plus ou moins intenses et couran -
- tes.
- Avec un bain composé de :
- Sulfate de cuivre........... 8 grammes.
- Chlorhydrate d’ammoniaque. 2 —
- Eau........................... 100 —
- on obtient des tons verdâtres.
- Avec la dissolution suivante :
- Chlorate de potasse...... 10 grammes.
- Sulfate de cuivre........... 10 —
- Eau.......................... l litre.
- on obtient tous les tons du brun orange au brun canelle.
- Avec le bain :
- Sulfate de cuivre........... 29 grammes.
- Hyposulfite de soude..... 20 —
- Crème de tartre ......... 10 —
- Eau......................... 400 c. cubes.
- le laiton devient d’abord rosâtre, puis violet et bleu.
- En ajoutant au bain précédent :
- Sulfate ferreux ammoniacal. 20 grammes.
- Hyposulfite de soude....... 20 —
- on obtient, suivant la durée du contact, des nuances jaunâtres, orangées ou roses, puis bleutées. En prolongeant l’ébullition, la teinte bleue s'efface pour faire de nouveau place au jaune, et finalement à un joli gris. L’argent dans les mêmes conditions, prend des colorations fort belles.
- Dans un bain préparé avec :
- Chlorate de potasse........ 5 grammes.
- Carbonate de nickel........ 2 —
- Sel de nickel.................. 5 —
- Eau.......................... 250 c. cubes.
- on obtient après une longue ébullition, une couleur brun jaune ayant un feu rouge re-
- marquable.
- Avec :
- Chlorate de potasse....... 5 grammes.
- Sel de nickel................ 10 —
- Eau......................... 250 c. cubes.
- on obtient une belle coloration brun foncé.
- Un bain formé de :
- Orpiment...................... 5 grammes.
- Sel de soude cristallisé.... 10 —
- Eau......................... 250 c. cubes.
- on obtient au début une coloration rouge qui passe au bleu, puis au lilas clair, et finale-
- ment au blanc.
- Avec :
- Sel de nickel................. 5 grammes.
- Sulfate de cuivre............. 5 —
- Chlorate de potasse....... 5 —
- Eau....................... 250 c. cubes.
- il se forme une couleur jaune brun bien cou-
- rante.
- En mélangeant les dissolutions suivantes :
- 1° Crème de tartre........ 5 grammes.
- Vitriol bleu............... 5 —
- Eau...................... 250 c. cubes.
- 2° Hyposulfite de soude... 15 —
- Eau...................... 125 c. cubes.
- il se sépare du soufre, et le laiton poli se couvre de moirures irisées.
- En laissant les objets en laiton plongés dans une liqueur préparée avec :
- Foie de soufre............. 1 gramme.
- Ammoniaque................. 5 —
- Eau..................... 100 cent, cubes.
- et contenue dans des vases bouchés, ils acquièrent à la longue une couleur bleue très belle.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- délivrés en février 1888
- 181.432. —25 novembre 1887. Dicktus. Cer-
- tificat d’addition au brevet pris le 8 février 1887 pour perfectionnements apportés aux machines à laver, dégraisser, rincer, acider et désacider la laine.
- 187 369. — 3 décembre 1887. Burdett et LÉACh. Procédés et appareils perfectionnés pour l'ornementation du bois, du papier, du cuir ou toute autres matières analogues.
- 187.386. — 3 décembre 1887. Laporte et Brachet (dame veuve). Procédés d’impression en mat des cuirs et tissus vernis, de filets, dessins,.caractères, etc , pour articles de bureau, d’école, d’ameublement.
- 187.425. — 6 décembre 1887. Graemiger. Procédés et appareils pour teindre, nettoyer, blanchir et traiter de toute autre manière, les fils sur les bobines.
- 187.457. — 12 décembre 1887. Société Skene et Devallée. Perfectionnements apportés particulièrement à l’appareil-sécheur des machines dites Lùseuses et en général à toutes les machines à sécher les matières textiles, soit en fils, mèches ou nappes.
- 187.338. — 3 décembre 4887. Gourdin, à Montigny (Somme). Perfectionnements du métier rectiligne à rotation dit à côtes anglaises.
- 187.351. — l°r décembre 1887. Lemaire. Perfectionnements aux métiers mécaniques à bonneterie.
- 186.107. —28 novembre 1887. Société Pier-ron et Dehaitre. Certificat d’addition au brevet pris le 28 septmbre 1887 pour une machine à désinfecter sous pression de vapeur et à lessiver les vêtements, le linge, la literie, etc.
- 187.379. — 3 décembre 1887. Société dite : Farbenfabrikenvorm. Procédé de fabrication de matières colorantes brunes, teignant directement.
- 184.549. — 5 décembre 1887. Société anonyme DES MATIÈRES COLORANTES ET DES PRODUITS chimiques de saint-Denis. Certificat d’addition au brevet pris le 30 juin 1887, pour la production des matières colorantes azoï-ques jaunes, orangées et Touges. (Invention Poirier et Rosenstiehl).
- 184.591. — 1er décembre 1887. — Société anonyme des matières colorantes et des produits chimiques dé saint-dénis. — Certificat d’addition au brevet pris le 2 juillet 1887, pour production de matières colorantes azoïques jaunes, orangées, rouges et violettes. (Invention Poirier et Rosenstiehl).
- 187.525. — 16 Décembre 1887. Bruyneel à Fourmies (Nord). Svstème de rouleaux de filature.
- 187.592. — 14 Décembre 1887. Société Schulmberger et Gie. Disposition appliquée aux métiers continus pour empêcher la casse des fils et le mariage des fils après la casse.
- 187.611. — 17 Décembre 1887. Raynal, rue de Douai, 22, à Lille. Machines à teiller, à peigner et à carder le lin, le chanvre e» autres textiles.
- 187.623. — 15 Décembre 1887. Longmore et Wasson. Traitement perfectionné des plantes exogènes fibreuses comme le lin, le chanvre de l’Inde ou de Calloée et des plantes pareilles.
- 487.629. — 4 Mai 1887. — Billion, à Alger. Système d’écorçage des matières filamenteuses.
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- 187.657. — 11 Décembre 1887. Wyman. Perfectionnements dans les machines à peigner la laine.
- 180.211. —10 Décembre 1887. De Micheaux, Francezan, et Berthaud fils. Certificat d’addition au brevet pris le 10 Décembre 1887 pour un appareil destiné à attacher mécaniquement les baves de cocons au faisceau central du fil de grège dit Filière-Attache-bave.
- 183.345. — 10 Décembre 1887. Decauville. Certificat d’addition au brevet pris le 4 Mai 1887, povr attache-bave pour la filature des cocons, mobiles à air comprimé.
- 186.898. — 9 Décembre 1887. Miron et Wilson, rue de la Gare, 40 (Lille). Certificat d’addition au brevet pris le 15 novembre 1886 pour des perfectionnements apportés à la broche des métiers à filer et à retordre dit : Métiers continus à bague et curseur.
- 187.540. — 12 Décembre 1887. Schleber. Procédés et dispositifs permettant de fixer, laver, blanchir ou teindre les tissus à l’état de tension.
- 187.588. — 13 Décembre 1887. Travers et Pervhilac. Machine à polir les étoffes de soies et soieries mélangées.
- 187.578 — 13 Décembre 1887. Bréarley. Perfectionnements aux machines à tondre les tissus.
- 187.581.— 13 Décembre 1887. Travers. Perfectionnements dans les polisseuses en travers dites à charriot.
- 187.627. — 15 Décembre 1887. Baquès. Nouveau produit industriel consistant en des plaques doublées pour y enrouler les étoffes de laine ou de coton servant aux confections pour dames.
- 187.547. —12 Décembre 1887. Société Sciii-lieper et Anglandier. — Perfectionnements apportés aux métiers à tisser.
- 187.552. — 12 Décembre 1887. Société L. Laeserson et G. Patrukoff. Procédé pour la fabrication des tissus pour moire antique et ronde.
- 187.477, — 8 Décembre 1887, Société
- ANONYME DES MATIÈRES COLORANTES ET DES
- produits chimiques de St-ÜENis. Fabrication de matières colorantes azoïques, orangées et rouges. (Invention Poirier et Roussin.)
- 187.620. — 15 Décembre 1887. Walfard. Perfectionnement apporté aux essoreuses.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA. MARINE
- Paris. — Le 28 mars.
- Toiles diverses, nécessaires aux hôpitaux des cinq ports pendant deux années, en deux lots.
- lor lot. — Toiles blanchies et conformes à de nouveaux échantillons adoptés sur l’avis de la chambre de commerce de Paris. — Caut., 6,000 fr.
- 2e lot. — Toiles à laver. — Dépôt de garantie exigé, 1,600 fr.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS Hospices de Troyes
- Le 7 mars. — Fourniture de 3,000 m. de toile pour draps.
- Depontailler, Jules, place de la Banque, à Troyes. adjud. à 0.95 le mètre.
- Hospices de Montauban
- Le 7 mars. — Fourniture de toiles nécessaires à l’hospice.
- Delmas, à Montauban, adjud. au prix de 8,253.50 les9.600 m. toiles.
- Mairie d’Alger
- Le 13 février. — Fournitures de matières d’emballage, objets d’entretien et de consommation nécessaires au magasin de réserve d’Alger et aux hôpitaux militaires de la division, pendant 2 ans.
- lef lot. — Toile d’emballage.
- Sturla, François, quai de la Marine,'adjud. à 665.
- 2e lot. — Corde, ficelle, étoupe, pointes d’emballage.
- Saint, Jules-Abel, boulevard de la République, adjud. à 1,300.75.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Formations, modifications, dissolutions.
- PARIS
- Formation de la Société en nom collectif VVe Chaillon et P. Calbris (fab. debonnete-rie, tissus-jerseys, confection de vêtements jerseys, etc.), rue d’Uzès, 15. — Durée : 9 ans et 11 mois. — Cap. : 150.000 fr. — Acte du 8 février 1888.
- Formation de la Société en commandite R. PriOüx et Cie, (articles de caoutchouc, vêtements imperméables, etc.), rue duf(4 Septembre, 29. — Durée : 10 ans. — Acte du 28 janvier 1888.
- Modification de la société en commandite Carmichael frères et Gie, (expi. de l'usine d'Ailly-sur-Somme [Sommé), la filature et le tissage de jute, de lin, et autres filaments, le commerce de toiles et fils), rue de la Monnaie, 16, par suite de la cession à MM. Carmichael frères, du quart des droits d’une associée commanditaire. — Par suite, la commandite n’entrera plus dans le capital de 1.700.000 fr. que pour 920.833 fr. 34 c. — Acte des 3, 5, 6 janvier et 16 février 1888.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Juillard et Siboulotte, [fab. d’étoffes de soie,) rue Griffon, 9, et placeTholozon, 21. — Durée : 6 ans. — Cap. : 75,000. — Acte du 7 féVrier 1888.
- LILLE ET TOURCOING. — Modification de la Société en nom collectif Hassebroucq et Cie, (filateurs de laines). Le siège est transféré de Comines à Tourcoing, rue Ste Barbe, 49, et tous les membres ont désormais la gestion et la signature sociale. — Acte du 6 février 1888.
- TOURCOING. — Prorogation au 1er janvier 1903, et modification de la Société en nom collectif Vermersch et Lefebvre, filateurs de laines peignées à façon, rue du Bus, 18, par suite de la cession, par M. Vermersch père, de tous ses droits à ses deux fils. — Acte du 26 janvier 1888.
- VALENCIENNES. — Prorogation au 15 mai 1888, de la Société Debiève et Maufroid, fab de pilou à Marly. — Acte du 31 janvier 1888.
- FLERS. — Formation de la Société en nom collectif Louvel frères, (articles en coutil et
- toiles dits de Fiers, Coudé, etc.). Durée: 10 ans. — Cap. 20.000 fr. — Acte du 4 février 1888.
- LYON
- Formation de la Société en nom collectif Jalin oncle et neveu, fab. de matières premières pour la chapellerie, grande rue de Monplaisir, 32. — Durée: 5 ans. — Cap. : 40.000 fr. — Cette société fait suite à la société du même nom dissoute par le décès de M. Jalin oncle, arrivé le 22 janvier 1888 et dont la liquidation a été confiée a M. J. B. Jalin. — Acte du 13 février 1888.
- Modification de la Société en nom collectif J. Gay et Cie, polissage des étoffes par procédés brevetés), rue de Marseille, 33, en ce sens que la signature sociale appartiendra désormais à M. Gay seul. — Acte du UT février 1888.
- Dissolution, à partir du 4 février 1888, de la Société J. Chatelard et Henri Guitou, fab. de soieries, rue du Griffon, 5. — Liquid. : M. Chatelard. — Acte du même jour.
- Formation de la Société en nom collectif Blanchetet Murgier [confectionspour dames), rue de l’Hotel de Ville, 1, avec succursale rue Romain, 16. — Durée : 6 ans. — Cap. : 75.000 fr. — Acte du 8 février 1888.
- Modification des statuts de la Société anonyme pour l’exploitation en France des filatures Serell, rue Puits Guillot, 31, au point de vue de la convocation aux assemblées générales, et aux personnes ou aux sociétés propriétaires des brevets Serell. — Délib. du 28 janvier 1888.
- Dissolution à partir du 25 janvier 1888, de la Société Serrière-Villon et Cie, procédés nouveaux pour la fabrication des matières propres à la tannerie et à la corroierie, à St Rambert-l’Ile-Barbe. — Liquid.: M. Serrière. — Acte du même jour.
- ELBEUF. — Formation de la Société en nom collectif Bailhache Vallès et Cie, draperie en gros, demi gros et détail sur cartes), rue de la Barrière, 76. — Durée : 9 ans. — C. : 80.000 fr. — Acte du 28 janvier 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Quesnel (A), nég. en laines et déchets, rue Muller, 5. — J. c. : M. Morel-Thibaut. — S. : Menaut.
- ORLÉANS. — Boisgarnier, tapissier et marchand de meubles. Jug. du 8 février 1888.
- TARBES. — Rousseau (Jean) md de tissus. Jug. du 3 février 1888. — S. : M. Carret.
- AMBERT. — Dégeorges Maltrait (Jean) rad de chiffons en gros. — Jug. du 10 février 1888. S.: M. Sabatier.
- LYON. — Recorbet (Jean François) tisseur fab. de soieries, rue Garibaldi, 49. — Jug. du 23 février 1888. S. : M. Rolland.
- CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- LE HAVRE
- Bois de teinture et d’ébénisterie. — En bois de teinture, il s’est fait, ces jours derniers, 400 tx campêche Aquin, à livrer pox Duguay-Trouin, à prix qu’on tient secret.
- En outre, on a réalisé, en bois jaune, 2,000 txCorinto à livrer, autour de fr. 6, et 20 tx Bahia rouge disp., à fr. 6 50.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Les importations comportent : 3 gr. cam-pêche de Haïti, 442 bûches 4,970 more, bois rouge, 407 bûches bois du Brésil ; 153,455 pièces bois rouge de la G.-d’Afrique.
- Cachou, curcuma, rocou, orseille, cochenille, quercitron, dividivi, sumac. — Nous n’avons rien coté cette semaine en ces articles. Par contre, il est entré : 40 b. cochenille, 1 b. orseille, de la Plata.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Récompenses aux ouvriers. —-
- En exécution du décret du 16 juillet 1886, le ministre du commerce et de l’industrie a accordé des médailles aux ouvriers et employés dont les noms suivent :
- Aisne.
- M. Abassy (Jean-Baptiste-Victor), bonnetier dans la maison Charbonnier, à Fère-en-Tar-denois.
- M. Correaux (Eugène-Constant), colleur en tissus dans la maison Tourneur, au Sourd.
- M. Lalande (Joseph-Victor), apprêteur dans la maison Carpentier, à Saint-Quentin.
- Ardèche.
- M. Valla (Auguste), teinturier dans la maison Charrier à Saint-Agrève.
- Côte-d'Or.
- M. Bordet (Jean), ouvrier à la filature de Courtivron.
- Doubs.
- M. Choulet (César-Edouard), ouvrier de filature dans la maison Sahler, à Montbéliard.
- Eure.
- M. Blot (Amable-Dominique), teinturier dans la maison Anniot, à Evreux.
- Eure-et-Loir.
- M. Courpotin (Louis-Barnabé), ouvrier dans la maison Caveroc, fabricant de tissus, à Nogent-le-Rotrou.
- M. Grossin (Augustin), fileur dans la maison Waddington fils et Cie, à Saint-Rémy-sur Avre.
- M. Tréhet (Charles Toussaint), tisseur dans la maison Chevalier, à Châteaudun.
- Gard.
- M. Dumas (Pierre), teinturier dans la maison Robert père et Cie, à Nîmes.
- M. Maurin (Louis), bonnetier dans la maison Germain fils, à Nîmes.
- Loir-et-Cher.
- M“° veuve Léomant née Tizeau (Solange), ouvrière dans la maison Normant frères, fabricants de draps, à Romorentin.
- Loiret.
- M. Séverin (Jean-ALxis), tisseur dans la maison Pépin, Veillard et Perrin, à Orléans.
- Maine-et-Loire.
- M. Moire (Laurent), ouvrier dans la maison Tessonneau, fliateur, à Angers.
- M. Limousin (Elie), blanchisseur de fils dans la maison Almanet, à la Séguinière.
- Marne.
- M. Mangeart (Nicolas), blanchisseur dans la maison Mathelin, Floquet et Bonnet, à Reims.
- M. Tombois (Auguste), fileur dans la maison Normand, à Montcornet.
- Mayenne.
- M. Cornu (Théophile), tisserand dans la maison Masseron et Outin, à Laval.
- M. Duchemin (Prosper), teinturier dans la maison Garnier-Guyau, à Laval.
- M. Geslin (Charles), employé dans la maison Piednoir, fabricant de tissus, à Laval.
- Nord.
- M. Courmont (Magloire), blanchisseur dans la maison Wartelle Boniface, à Herrin.
- M. Duriez (Carlos), teinturier dans la maison Descat-Leleux, à Lille.
- Féra (Lazare), ourdisseur dans la maison Dubuchy, à Lille.
- M. Fourmestraux (Edouard), employé dans la maison Druez, fabricant de toiles, à Lille.
- M. Guérard (Aimé-François), employé dans la maison Flament et fils, filateurs, à"Fourmies.
- M. Journaux (Appollinaire-Florent-Abel), employé dans la maison les fils de Théophile Legrand, filateurs, à Fourmies.
- Orne.
- M. Dufresne (François), teinturier dans la maison Leboucher, à La Ferté-Macé.
- M. Huet (Victor), tisserand dans la maison Galliet et Legemble, à Fiers.
- Territoire de Belfort.
- M. Courtot (Xavier), ouvrier dans la maison Boigeol, Japy et Cie, filateurs, à Giromagny.
- Rhône.
- M. Délaissé (François-Laurent), dessinateur en soieries dans la maison Schulz, Gourdon et Cie, à Lyon.
- M. Gauthier (Antoine), teinturier dans la maison Boiron, à Givors.
- M. Phily (Antoine), tisseur en velours dans la maison Quinson et Cie, à Lyon.
- Mme veuve Sigaud, tisseuse dans la maison veuve Berger et Cie, à Lyon.
- Sarthe.
- Mlle Bouilleau (Victorine), dévideuse dans la maison Marquet et Cie, à Crousilles.
- M. Durand (Arsène), fileur dans la maison Marquet et fils, à Marçon.
- M. Lecomte (Alexis), ouvrier dans la maison Blondel, tisseur, au Breil.
- Seine.
- M. Fillion (Bernard), teinturier dans la maison Briffaud, à Paris.
- M. Freling (Michel), teinturier dans la maison Tranchant, à Paris.
- M. Neveux (Louis-Jacques), ouvrier dans la maison Lebouteux, teinturier, à Paris.
- M. Odend'hal (Jacques), employé dans la maison Cartier Bresson, négociant en laines, à Paris.
- M. Vié (François-Joseph), bonnetier dans la maison Hellers, à Paris.
- 5 e i ne-In férieure.
- M. Béard (Félix-Honoré), employé dans la maison Dumoulin et Cie, apprêteurs, à Rouen.
- M. Carpentier (Médéric-Léon), ouvrier dans la maison Fauquet Lemaître, filateur à Bolbec.
- M. Carpentier (Pierre-Adrien), ouvrier de filature dans la maison Monduit et Dumont, à Harfleur.
- Mme Duchemin, bobineuse dans la maison Simon Louis, à Etbeuf.
- M. Gampois (Pierre-Adrien), fileur dans la maison Duforestel, à Saint Saëns.
- M. Potel (Jacques-Abraham), ouvrier de(fila-ture dans la maison Fauquet-Lemaître, à Bolbec.
- M. Toutaiu(Jean-Florentin), ouvrier de filature dans la maison Patin, a Cany.
- M. Godefroy (Charles), cylindreur dans la maison Lemaître-Lavotte, à Bolbec.
- Sevrés [Deux-).
- M. Coineau (François), fileur dans la maison Rougier-Boutin, à Salles-sur-Pamproux.
- Somme.
- M. Broc (Abraham), tisseur en tapis dans la maison Louchet-Bernaux, à Amiens.
- M. Cordellier (François-Casimir), tisserand dans la maison Deneux frères, à Hallencourt.
- M. Devauchelle (Léonard-Honoré), employé dans la maison Clignon, filaieur, à Amiens.
- Tarn-et-Garonne.
- M. Marty (Antoine) chez M. Garrisson, fabricant de draps à Montauban.
- Vosges.
- M. Sachot (Jean-Baptiste), tisseur dans la maison Vélix, à Rambervillers.
- Nous remarquons que nosindustries tiennent une large place dans ce livre d’or du travail et de l’honnêteté. Nous félicitons bien vivement les titulaires de ces distinctions si hono-rab'es, ainsi que les maisons qui savent s’attacher d’aussi braves serviteurs.
- —o—
- Imposition de Barcelone. — Le
- commissaire général français de l’Exposition universelle de Barcelone vient d’adresser à MM. les commissaires de classes et de groupes la note suivante :
- « L’Exposition de Barcelone sera ouverte le 8 avril -, mais l’inauguration officielle n’aura lieu que dans les premiers jours du mois de mai.
- « Les certificats d’admission qui devront être remis aux Compagnies de chemins de fer pour bénéficier des réductions de tarifs, ainsi que les étiquettes spéciales à apposer sur tous les colis, seront envoyés aux exposants du 15 au 20 mars. L’architecte de la section française résidera à Barcelone pendant tout le mois d’avril et veillera à l’installation des exposants, conformément aux plans établis et aux emplacement attribués. L’exposition française devra être entièrement achevée le 1er mai 1888. »
- Nous espérons que les Produits chimiques et pharmaceutiques français figureront dignement à ce concours, sur un terrain qui est pour eux un important marché.
- —o—
- Colis postaux pour Jersey. —Jusqu’à ce jour, par une étrange anomalie, les colis postaux échangés entre la France et Jersey devaient, pour arriver à destination, faire le tour par Londres, ce qui occasionnait un retard d’un jour dons les réceptions.
- A partir du 1er courant, les colis postaux pour les îles de Jersey et de Guernesey sont expédiés directement des ports de Granville ou de St-Malo sur le port de Jersey.
- La taxe des colis à destination de Jersey ou de Guernesey est la même que pour l’Angleterre.
- Il est interît d’expédier aux îles de la Manche des colis postaux contenant des alcools. —o—
- Commerçants prévoyants. — La
- semaine dernière, on lisait dans le Courrier de Lyon, que les commissionnaires en marchandises étrangers, allemands, autrichiens, anglais et italiens, qui sont en ce moment à Lyon pour acheter les modes et confections de la prochaine saison d’été, ont tous décommandé leurs achats. Ils ne veulent plus que du deuil, et cela en prévision de la mort imminente du prince impérial d’Allemagne !
- Le kronprinz n’est pas mort, et est aujourd’hui empereur, mais les étoffes de deuil ne resteront pas pour compte à ces commerçants avisés, et feront, sans doute, d’une pierre deux coups.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie G. COLIN, à Cliarleville (Ardennes).
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- SOMMAIRE
- Chronique. — Etude sur le mordançage des laines (Suite). — Préparation de l’huile tournante. — Procédé pour donner aux fibres végétales, l’apparence de la soie. Procédé pour transformer en matière colorante soluble, le pigment du bois de santal. — Revue sommaire des brevets d’invention: Nouvelle impression des tissus ; Appareil pour relever le poil des velours ; Blanchiment des textiles végétaux ; Produit pour dégraissage.
- Procédés divers : Framboise ou Rouge-Boulanger ; Cho-cat ou Caroubet (échantillons) ; Apprêt des tissus de coton ; Teinture de la paille. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielt-e : Chambre de commerce de Paris. — Variété remarquable de cire minérale. — Gomme de Para. — Les soies italiennes. Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- .Les lainages en cardé, si longtemps délaissés, semblent reprendre faveur ; la mode y revient pour les articles d’hiver, dont la fabrication est déjà commencée.
- Depuis longtemps le peigné avait pris une importance considérable, jus- \ tifiée, du reste, parla beauté des produits.
- Ces articles forment aujourd’hui les quatre cinquièmes, sinon plus, de la production générale des étoftes façonnées. Ce coup porté aux articles leutrés a poussé les meilleurs faiseurs de cardé vers les tissus à la mode. Si, comme on l’a constaté dans tous les centres où le cardé dominait, des manufacturiers ont dû se retirer de la lutte, beaucoup d’autres ont su aborder avec un succès aussi vif qu’ autrefois cette fabrication du jour. Ils y trouvent, pour leur habileté particulière, un nouveau champ de créations à exploiter.
- Le bulletin mensuel de la Chambre de commerce d’Elbeuf constate que la fabrication de la nouveauté a été un peu moins active que le mois précédent, à cause de l’échantillonnage de la nouvelle saison. Cependant, les commissions d’été ayant été assez importantes, cette fabrication s’est prolongée plus tard que d habitude. — Les draps noirs présentent une légère amélioration sur le mois correspondant de l’année dernière; les draps de couleur et d’administration ont été très demandés. Il est sorti d’Elbeuf pendant le mois de février 1888 469,902 kil. contre 419,149 kü. dans le mois correspondant de 1887, soit une augmentation de 50,763
- kil. en faveur de 1888. Pour l’exportation, il n’y a eu pendant le mois de février que quelques affaires sans importance.
- L’industrie de la draperie paraît florissante en France depuis quelques années. Si les draps cardés, dans la fabrication desquels excellent nos vieilles et célèbres manufactures d’Elbeuf et de Sedan, ont souffert des caprices de la mode, nous avons trouvé une large compensation dans la production de fils peignés, purs ou mélangés de fils cardés ou d’autres matières, telles que soie et bourre de soie. Ces étoffes, destinées tant aux vêtements d’hommes qu’aux confections pour femmes, sont fabriquées d’une façon supérieure à Roubaix, à Reims et, depuis quelque temps, dans une mesure plus restreinte, à Elbeuf et à Sedan. Notre exportation de draperie augmente chaque année et joue un rôle important dans l’ensemble de notre commerce extérieur. Elle représente plus de 130 millions de francs.
- Les fabricants prétendent que les établissements de finissage devraient être plus nombreux et mieux organisés pour permettre d’entreprendre des genres nouveaux, et de lutter avantageusement avec l’étranger ; c’est, disent-ils, à la perfection des teintures, et surtout des apprêts, que l’Angleterre et l’Allemagne doivent une grande partie de leur succès sur les marchés d’exportation.
- Depuis longtemps nous entendons ces mêmes récriminations, et nous savons aussi que les teinturiers et apprêteurs se plaignent des difficultés que leur créent sans cesse les fabrications mal soignées dont ils doivent réparer et couvrir les défauts et les tares ; depuis vingt ans, il nous semble que le nuan-çage des teintes se fait avec une perfection incomparable ; l’épaillage et les apprêts ont également fait des progrès considérables, et quand nous voyons ces magnifiques étoffes, (aussi bien dans les genres ordinaires que dans les tissus riches), livrés à la consommation parisienne, nous admirons bien davantage le travail des finisseurs que celui du tissage.
- Les établissements ne sont pas assez
- nombreux, cela est vrai, mais qu’est-ce qui en limite le nombre, sinon les fabricants, qui constamment réduisent les prix de façon, à tel point que des laines en flottes payées autrefois 1 franc le kil. se teignent aujourd’hui pour 45 centimes. Est-il étonnant que les établissements les plus puissants, les mieux outillés, comme nous en connaissons un à Puteaux (teinture de lainages) soient dans des situations fort difficiles, et cela peut-il encourager de nouvelles créations ?
- Laissez les blanchisseurs, les teinturiers, les apprêteurs vivre convenablement de leur industrie, MM. les fabricants, et bientôt vous aurez autour de vous ces indispensables auxiliaires.
- *
- * *
- La fabrication des lainages est-elle aussi brillante à l’étranger que l’affirment certains rapports officiels?
- L’industrie de Chemnitz (Saxe) traverse une crise terrible ; les faillites succèdent aux faillites et de nombreuses familles sont ruinées.
- En Angleterre, la situation est généralement assez active, mais l’exportation boude un peu.
- La Belgique est dans une meilleure situation.
- Pendant le mois de janvier de l’année courante, elle a importé 52,470 kil. de fils de laine pour 167,110 fr. de tissus de laine, draps, casimirs et tissus similaires; pour 129,050 fr. de coatings, duffels et autres tissus de laine lourds, et pour 1 million 438,430 fr. de tissus de laine légers. Les exportations ont consisté en 539,700 kil de fils de laine ; en 146,610 de tissus de laine, draps, casimirs et tissus similaires ; en 9,780 kil. de coatings, duffels et autres tissus de laine lourde, et en 36,790 kil. de tissus de laine légers.
- * *
- Jamais la teinture n’a joué un rôle aussi important dans les articles de mode, et n’a prêté plus largement son concours à la création d’articles de fantaisie, aussi variés qu’originalement imaginés.
- En ce moment on voit apparaître des teintes fondues, notamment sur rubans,' puis sur velours, satins et taffetas à
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- l’usage des modistes ; ces effets sont généralement obtenus par tissage ; les fondus sont déterminés par des teintes graduées des fils de chaîne, mais quelle précision ne faut-il pas apporter à la teinture de ces soies!
- Si ce genre de tissus se répand, l’impression arrivera bien aussi à les produire ; elle a, du reste, des précédents ; le livre de Persoz en indique les moyens, et le Conservatoire des Arts-et-Métiers possède dans ses collections une machine à cet usage.
- Des chemises d’hommes, de nuit et d’appartement, se font actuellement en foulard et en surah imprimés, d’une grande élégance et d’une rare originalité de dessins.
- La cravate en gros satin, avec sujets détachés en broché ou en impression, sont également très en faveur; on revient à la cravate longue sans nœud fait d’avance ; les fonds préférés sont des blancs, des roses-framboise, des bleus et des prunes.
- Les bas et chaussettes imprimés, en teintes solides, voient se continuer leur succès ; les bas en soie et mi-soie commencent à se vulgariser ; ils sont en teintes unies, mais vives et brillantes, sans préférence de couleurs.
- Les mouchoirs de dames sont assortis maintenant aux toilettes ; sur de la batiste mauve, vieux rouge, héliotrope, bleue, écrue, rose, s’impriment des petits croissants, des fers à cheval, des fleurettes en guirlande, des rayures, etc.
- Des robes à disposition, des tabliers de fantaisie, des grandes bordures à costumes, des ombrelles, et une foule d’autres objets de toilette demandent à la teinture et à l’impression, le cachet spécial qui les caractérise aujourd’hui, et en font, même dans les articles les plus simples, des objets pleins de goût et d’élégance.
- Aussi n’est-ce pas le moment de reprocher à nos spécialités de rester stationnaires, dans le mouvement progressif des industries voisines.
- F. Gouillon.
- ÉTUDE SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAINE
- Par MM. Liechti et Schwitzer (Suite (1)
- Comme c’est l’acide présent dans le bain qui modifie le caractère du mordant, on ne peut remplacer la crème de tartre que par un corps
- (1) Voir la Revue de la Teinture du 1er mars
- et les numéros précédents.
- dont les sels d’aluminium, de fer, etc., se comportent comme il est décrit plus haut.
- 5. — En général, ce sont les sels des acides organiques qui répondent aux conditions mentionnées ci-dessus.
- 6. — La fibre de laine s’empare des sels basiques pendant la dissolution du liquide mordant et les retient d’une manière tellement ferme qu’ils ne se séparent pas par lavage -, la laine s’empare effectivement des sels basiques et non des hydrates, cela est démontré par le fait que, dans toutes les expériences effectuées par les auteurs, les bains de couleurs épuisés montraient une réaction acide. Un mordant convenable doit déposer dans la fibre ces sels basiques d’une telle façon et à un tel état moléculaire que les propriétés optiques de la couleur en soient autant rehaussées que possible.
- 7. — En mordançant la laine, on n’a pas besoin d’avoir recours à un fixage spécial, le mordançage et le fixage s’effectuant à la fois dans une seule et même opération. Une longue ébullition dans le bain liquide mordant donne de bons résultats, le mordant enleve par la fibre étant décomposé d’une manière plus complète et donnant lieu à la saturation plus parfaite de celle-ci.
- 8. — Par le lavage de la laine mordancée, le sel basique enlevé par la fibre est encore décomposé et l’acide résultant de cette décomposition est partiellement séparé. De l’acide est toujours mis en liberté pendant la formation de la couleur dans le bain de couleur. Une autre portion d’acide est encore introduite dans le bain par la laine mal lavée, et pour cette raison il est absolument nécessaire de la laver encore une fois au cas où la présence d’acide libre dans le bain revêt un caractère préjudiciable (en empêchant la formation de la couleur). Si la présence d’acide n’est pas préjudiciable ou même avantageuse, comme en teinture avec la cochenille, il n’est pas nécessaire de laver encore une fois la laine, et le mordançage et la teinture peuvent être effectués dans le même bain.
- 9. — La totalité d'acide retenu par la laine ne peut pas en être séparée par le lavage. Du reste, la séparation totale de l’acide n’est pas nécessaire dans bien des cas. Mais quand elle est indispensable, on l’effectue au moyen d'une solution d’acétate de soude. En teignant avec l’alizarine une laine mordancée avec un sel d’étain et traitée avec l’acétate de soude, la couleur obtenue est grise et peu satisfaisante, ce qui prouve que, même avec l’alizarine, une certaine quantité d’acide doit être présente dans le sel basique, retenue par 1a fibre, pour qu’une bonne couleur puisse se former. Le traitement alcalin de la laine mordancée ou la présence d’alcali dans le bain de couleur ne mène pas à la formation des couleurs fines.
- 10. — L’acidification du bain de mordant donne en général des résultats favorables ; mais un excès d’acide modifie les propriétés
- favorables du bain, une moindre quantité de mordant étant alors fixée sur la fibre.
- Les conclusions ci-dessus ne visent pas à expliquer tous les phénomènes qui ont lieu pendant l’opération de mordançage et de teinture. Ce sont tout simplement les premières conclusions tirées des faits observés dont l’explication théorique est encore à attendre. Les résultats spéciaux obtenus par les auteurs peuvent être résumés ainsi qu’il suit :
- 1. — La laine, bien que purifiée par les moyens ordinaires, contient toujours de la graisse. Celle-ci étant tirée avec de l’éther, de meilleurs résultats sont obtenus en teinture.
- 2. — Une quantité de tartrate d’aluminium égale à 6 pour 100 Al1 2 (So4)3 par poids de la la laine employée est très favorable.
- 3. — Pour obtenir de pleines couleurs, il suffit de mordancer la laine avec une quantité de Sn Ch. 2 H2O qui correspond à 6 pour 100 Sn Cl4. 5 H20, avec addition d’acide organique.
- h. — Des résultats passables sont obtenus, même quand une quantité de chlorure stan-neux est employée, qni ne correspond qu’à 2 pour 100 de chlorure stannique.
- 5. — Le chlorure stannique à lui seul donne de mauvais résultats.
- 6. — Le mélange de chlorures stannique et stanneux produit d’excellents résultats, mais il ne doit pas être gardé pendant longtemps en solution.
- 7. — En teinture avec la cochenille, il est observé que la laine mordancée avec les sels stanneux s’empare de plus d’acide que celle mordancée avec les sels stanniques. Dans le dernier cas, une petite quantité d’étain est fixée par la fibre, et bien que le liquide mordant soit beaucoup plus acide que dans le cas de chlorure stanneux, la fibre s’empare d’une moindre quantité d’acide.
- 8. — La cochenille donne de bons résultats avec un mordant composé par les chlorures stanniques et stanneux.
- (A suivre).
- (Society of Chemical Jndustry) Traduction du Moniteur scientifique
- PRÉPARATION
- DE L’HUILE TOURNANTE
- actuellement employée en teinture
- Cela a été un fait important, que la fabrication d’une huile pouvant être employée comme mordant pour rouges turcs et autres usages de la teinture, formant directement des bains blancs par son mélange dans l’eau et sans l’intervention de savon, d’alcali, ou d’autres produits émulsionnants.
- On se sert pour cela de l’huile de ricin industrielle : c’est la seule qui se prête à cette transformation.
- Voici comment on prépare cette huile tournante :
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-
- Dans 50 kil. d'huile de ricin bien refroidie, on fait arriver 20 ki). d’acide sulfurique concentré, en mince filet.
- On agite avec soin, pendant que cet acide se répand dans l’huile.
- La température s’élève très peu, et il se produit un léger dégagement d’acide sulfureux.
- Après 12 heures de contact, on ajoute environ 50 litres d’eau froide ; on mélange et on laisse les liquides se séparer, ce qui exige 10 à 12 heures encore.
- On soutire la couche inférieure d’eau acide.
- La couche huileuse est alors lavée à plusieurs reprises avec une dissolution saturée de sel marin.
- L’huile est alors devenue tournante par son simple mélange avec de l’eau.
- Les bains blancs qu’elle forme ont toujours une réaction acide -, au moment de l’emploi on peut les saturer plus ou moins complètement avec de l’ammoniaque liquide sans détruire l’émulsion.
- ; PROCÉDÉ
- pour donner aux (ibres végétales l’apparence de la soie.
- Le procédé que nous donnons ici est un peu long et compliqué, mais les résultats qu’on en obtient sont bons. Disons tout de suite que les fibres prennent l’aspect extérieur de la soie, seulement, et ne deviennent pas de la soie comme avec le procédé fallacieux de l’inventeur anonyme du Lino-soie qui fit tant de tapage à Lyon il y a cinq ans.
- Ceci dit pour éviter une confusion possible dans les esprits, voici comment on opère avec le coton, le lin, le chanvre, le jute, etc.
- On plonge d’abord la matière dans un bain de soude caustique du commerce à 12 degrés Baumé ; la durée de ce premier bain sera d’envion quatre heures, et on le maintient à une température de 80 degrés centigrades au moyen de la vapeur. Les gommes et résines de la fibre sont alors dissoutes, mais en lui laissant une nuance jaune qui disparaîtra dans une solution tiède d’acide sulfurique à 6 degrés Baumé.
- Un lavage à fond suivra cette première opération et il faut que l’eau de rinçage ne présente plus trace d’acidité au papier tournesol, avant de continuer à traiter la matière par une solution de sous-chlorure de sodium (Cl, O Na) à 7 degrés, qui achèvera sa décoloration.
- Puis après avoir été séché, on fera subir au textile traité, un bain de A à 5 heures dans une dissolution à 8 degrés Baumé, de glucose ou de sucre que suivra un nouveau séchage. Ensuite un mélange d’acide sulfurique et d’oxyde de carbone transformera le sucre en nitrosaccharose, et la cellulose en binitrocellulose.
- Ce traitement sera suivi d’un essorage, d’un
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- bain bouillant de savon et d’un nouveau rinçage.
- Après cela, la matière passe de nouveau pendant 5 heures au moins dans un bain à 30 degrés, au sumac ou noix de galle ou autre, pour imprégner les fibres du tannin nécessaire. Ce bain tiède précède le passage du textile dans une solution froide de tartrate double d’antimoine et de potasse, à raison de 3 pour cent du poids de la matière à traiter.
- A la teinture, la fibre végétale mélangée à la soie, cédera à celle-ci un peu d’antimoine, ce qui diminuera sa porosité et l’effet de ses propriétés attractives. Dans ces conditions si la teinture d’un mélange de matière végétale et de soie, se fait à froid, elle sera absolument isochrôme.
- Les matières végétales, ainsi traitées, pourront être employées pures ou en mélange avec de la soie ou des bourres. Dans ce dernier cas, pour que ce mélange puisse se carder convenablement, il faudra l’ensimer légèrement avec de l’eau pure additionnée de savon d’huile d’olive, de glycérine ou de cire vierge.
- [Mon. des Pr. chim.)
- PROCÉDÉ
- POUR TRANSFORMER EN MATIERE COLORANTE SOLUBLE DANS L’EAU LE PIGMENT DU BOIS DE SANTAL
- Brevet du Dr Alb. Zander, à Kœnigsberg.
- L’objet du brevet est la solubilisation de la matière colorante insoluble du santal et des autres bois analogues (bois de Caliatour, bois de Madagascar, Barvoud, Camwood), en traitant l’extrait sec de ces bois par de l’acide sulfurique concentré ou fumant, soit à chaud, soit à la température ordinaire.
- Description
- L’extrait des bois ci-dessus, à peu près insoluble dans l’eau, est bien séché, finement pulvérisé et traité par l’acide sulfurique dans la proportion de :
- Extrait de santal................. 100 kil.
- Acide sulfurique anglais 66° Baumé. 600 —
- On agite incessamment le mélange que l’on porte à 35-45° centigrades jusqu’à ce qu’un échantillon prélevé dans la masse se dissolve facilement dans l’eau.
- On peut aussi faire usage d’acide sulfurique fumant et opérer complètement à froid. On emploie dans ce cas :
- Extrait de santal................. lOOkil.
- Acide snlfur. à 10 0/0 d’anhydride.. 400 —
- 11 va sans dire que les proportions d’acide, et par suite la température de réaction peuvent être variés entre de larges limites.
- Loi sque la solubilisation a atteint le point voulu, on verse la liqueur dans 5 fois son volume d’eau salée concentrée. La matière colorante est peu soluble dans l’eau chargée de el marin, facilement soluble au contraire dans l’eau ordinaire, chaude ou froide.
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’IXVEXTIOX
- Nouveau genre d'impression des tissus,
- Par M. Pelletier
- Cette impression se fait à la planche plate ou au cylindre, avec des couleurs opaques, comme celles employées pour les éventails.
- Elle s’est déjà faite, dit l’auteur, sur satins gaufrés pour cols-cravates, mais en petits sujets -, la nouveauté consiste à l’appliquer à tous tissus, destinés à tous les usages de la confection et de l’ameublement.
- C’est, continue le brevet, le procédé à la gouache analogue à celui employé pour papiers peints. 11 le destine particulièrement aux tulles, gazes, crêpes, grenadines, mousselines, unis ou façonnés (1). — Brevet 186.349.
- Appareil pour relever le poil des velours peluches, etc.
- Par MM. Ch. Vignet, ses Fils et Cie.
- Le procédé le plus usité pour produire le relevage du poil consiste à frapper sur les deux faces de l’étoffe; mais, suivant l’habileté et le soin du personnel, le travail, toujours assez onéreux, est plus ou moins régulier.
- L’appareil breveté, placé sur une machine spéciale ou en tête d’une machine quelconque à ramer ou à sécher, consiste dans la disposition de deux lames fixes ou mobiles, placées l’une en dessus, l’autre en dessous de l’étoffe et transversalement. La pression exercée par ces barres, pendant l’entraînement du tissu, produit le relèvement du poil.
- L’étoffe préalablement mouillée, chemine sur un premier rouleau formant frein ; à la suite, une brosse circulaire ou un rouleau garni de carde couche le poil uniformément dans le sens opposé à celui où doit agir l’appareil. Alors seulement l’étoffe passe entre les lames de relevage et enfin sur uu rouleau d’appel à garniture de carde.— Brevet 179.325.
- Blanchiment des textiles végétaux,
- De M. Rubay.
- Dans ce procédé, le blanchiment des fils de lin, chanvre, étoupe, coton est obtenu en employant d’abord une lessive composée de carbonate de soude, de soude caustique en plaque et de potasse de n’importe quelle provenance dans la proportion de 1 ou 2 0/0 du poids des matières à blanchir, ensuite un liquide composé de chlorure de chaux el de savon, noir ou blanc, mou ou solide de n’importe quelle nature et en dernier lieu un bain d’acide sulfurique plus ou moins étendu. Le blanchiment des matières textiles autres que
- (1) Bien que résumant ces brevets sans les apprécier ni les discuter, nous ne pouvons cependant taire que nous avons publié eu 1874, une brochure : Méthode pratique d’impression des tissus, donnant les procédés que semble revendiquer ce brevet, et nous n’avions pas alors la prétention de les avoir inventés; depuis plusieurs années déjà, ils étaient en usage. — F. G.
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- le jute et à l’état de tissu ordinaire, toile, lin, chanvre, étoupe, calicot, est obtenu en employant un bain composé de chlorure de chaux, de soude et de potasse et d’une partie d’acide sacchariné et d’acide acétique on d’acide oxalique et d’acide sacchariné, et l’on procède par des immersions successives jusqu’à nuance 4/4 blanc. Avant d’immerger les tissus dans les bains, il faut les soumettre aux lessives alcalines plusieurs fois répétées.
- Le blanchiment du jute tissé ou non est obtenu en employant un mélange chimique composé de savon noir ou blanc, mou ou solide et de chlorure de chaux, à 1 ou 2°. L’on procède par des immersions répétées jusqu'à bon résultat. — Brevet 176.213.
- Nouveau produit destiné au dégraissage, lavage, lessivage et blanchiment de toutes matières textiles, chiffons, etc.
- Par MM. Moret et Asselin.
- Il s’agit d’un produit industriel obtenu par la cristallisation d’une liqueur alcaline sulfurée et composée, en principe, d’un mélange de soude ou de sel caustique avec du sulfbydrate de soude ou du monosulfure de sodium. Cette cristallisation, étant obtenue, de préférence, par l’addition de carbonate de soude, seul ou additionné de silicate ou autre sel de soude, est employée au dégraissage, lavage, lessivage, blanchiment de toutes matières textiles, chiffons, etc. — Brevet 178.374.
- PROCÉDÉS DIVERS
- CHOCAT. — CAROUBET.
- d’une même teinte, dégagés de leurs noms de fantaisie, sont de la classe des « chocats » qui est un nom classique en teinture, et probablement un diminutif de chocolat.
- Les chocats comme les grenats sont des rouges mitigés, mais ils en diffèrent en ce qu’ils tendent aux marrons, tandis que les grenats tournent aux violets.
- Les uns et les autres sont des rouges rabattus par du bleu et du jaune, mais avec pré-
- dominence du bleu dans les grenats et du jaune dans les chocats.
- Nos deux échantillons rappellent de loin les fruits auxquels on les a assimilés, mais sur tissus brillants : soie ou laine satinée, ils s’en rapprochent davantage.
- Le premier est le « Rouge-Boulanger » dont nous avons annoncé l’adaptation dans notre précédent numéro. C’est réellement l’une des teintes les plus en faveur actuellement, avant même qu’elle fût mise sous l’invocation de l'homme à la mode. Ce baptême paraît, du reste, n’avoir pas eu beaucoup d’écho.
- Pour produire ces nuances dans leurs différents tons, il suffit de voir comment nous les avons décomposées, ce que nous allons répéter avec des chiffres :
- Rouge 10 tons, jaune 3 tons, bleu 1 ton.
- Si l’on teint aux anilines, on prendra un rouge peu brillant, comme ceux dits : grenats, cerise, etc., et on y ajoutera simplement un peu de vert acide nuance jaune.
- Mais ces nuances se font très bien par les anciens procédés à l’orseille et au carmin d’indigo.
- Voici un procédé pour une pièce de lainage de 10 kil.
- i° Faire le bain avec 1 kil. 500 de sulfate d’alumine et 1 kil. 250 de cristaux de tartre ;
- 2° Garnir avec 1 kil. 500 de sulfate d’alumine, et 1 kil. 250 de tartre, et de l’orseille, du bois jaune et du carmin d’indigo, en quantité suffisante pour la nuance qu’on veut obtenir-,
- 3° Entrer les étoffes et les manœuvrer une heure et demie au bouillon;
- 4° Abattre et laver à la seconde passe, et aux suivantes, diminuer de moitié, dans le bain de teinture, le sulfate d’alumine et le tartre.
- Sur draperie.
- Sur drap on peut obtenir des teintes assez solides avec :
- 1° Mordant, pour une pièce :
- Alun....................... 4 kil.
- Tartre..................... 4 —
- Oxy-muriate d’étain...... 200 gr.
- Bois rouge................. 1 kil.
- 2° Teinture, suivant ton, avec :
- Garance.................. 2à3 kil.
- Sainte-Marthe......... 5à6 —
- Fernambouc............ 5 à 6 —
- Sur chiffonnage.
- Pour le chiffon soie, on emploiera le procédé à l’aniline, ci-dessus indiqué.
- Sur laine, une teinture à orseille, bois jaune et indigo unira mieux, mais le tout dépend du fond sur lequel on reteint; sur un jaune de dégradage, on arrivera directement avec orseille et indigo.
- APPRÊT DES TISSUS DE COTON
- pour pièces blanches et teintes.
- On prend pour une pièce blanchie :
- Fécule ou amidon.. 375 grammes.
- Eau................. 18 litres.
- Pour les pièces teintes, et pour faciliter le glaçage, on ajoute :
- Suif ou saindoux. 8 à 10 grammes.
- Pour les pièces écrues, on n’emploiera que 150 gr. de fécule, l’étoffe ayant déjà du corps.
- Les pièces à calandrer doivent être assez fortement apprêtées ; celles à glacer, un peu moins.
- L’apprêt destiné aux calicots légers, contiendra pour garnir, 125 à 250 grammes par pièce, de plâtre à moulage, ou de kaolin, ou de terre de pipe.
- Pour lustrines sèches.
- Préparation pour 20 à 22 pièces, de 75 à 80 mètres chacune :
- Fécule.....................
- Décoction de campêche....
- Cuire en empois, puis ajouter :
- Stéarine...................
- Huile de lin...............
- Sulfate de cuivre..........
- » de fer................
- Ces deux vitriols sont dissous tout mélangé à l’empois de fécule peu bouillir le tout ensemble.
- Pour noir mouillé.
- Fécule.....................
- Farine.....................
- Décoction de campêche...
- Cuire et ajouter :
- Stéarine ..................
- Huile de lin...............
- Sulfate de cuivre..........
- Sulfate de fer.............
- Opérer comme ci-dessus.
- Dans tout apprêt qui doit passer humide sur des plaques ou des cylindres chauds, il y a avantage à le composer avec moitié fécule cuite en empois, et moitié amidon non cuit, et délayé à froid dans le mélange; on obtient ainsi un apprêt bien uni et bien adhérent.
- . TEINTURE DE LA PAILLE
- par les anilines.
- Les objets en paille, chapeaux ou autres, sont passés pendant dix à quinze minutes dans de l’eau bouillante, puis on les laisse refroidir dans l’eau.
- On les plonge ensuite une demi-heure, dans une dissolution éclaircie faite avec :
- Chlorure de chaux . 50 grammes.
- Cristaux de soude.. 100 —
- Eau....... 10 litres.
- Ces deux sels sont dissous à part, puis mélangés.
- Après ce bain, les pailles sont passées dans une eau acide légère contenant :
- Acide chlorhydrique....... 50 gr.
- Eau...................... 10 lit.
- 15 kil. 5 lit.
- 1 kil.
- 1 —
- 50 gr.
- 50 —
- à part, et le , et faire un
- 10 kil.
- 15 —
- 5 lit.
- 1 kil.
- 1 k.500 50 gr.
- 50 —
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- On remue, puis on teint à 40 degrés, dans une dissolution de couleur d’aniline, appropriée.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art,du teinturier-dégraisseur
- UTILISATION DES VIEILLES BENZINES (suite).
- On a proposé aussi pour le traitement des benzines sales, un brassage avec de l’acide sulfurique et un décantage ensuite, comme je l’ai indiqué pour l’emploi de la soude, mais après essais comparatifs, c’est cette dernière que je préfère.
- D’autres fois, on utilise deux réservoirs en zinc à fermetures hermétiques, pouvant contenir deux hectolitres chacun, et dans lesquels on fait simplement déposer les résidus solides de la benzine ; après huit jours de repos, on tire donc cette dernière par un robinet placé à 15 ou 20 centimètres au-dessus du fond. (Un trou de bonde à la partie tout à fait inférieure, sert à expulser les résidus bourbeux).
- Pendant que l’on charge l’un de ces réservoirs par le travail de chaque jour, l'autre est en repos, et son couteau s’épure.
- Mais par ce dernier moyen, la benzine ne se sera débarrassée que de ses saletés non dissoutes, et elle n’en sera ni moins grasse ni guère moins colorée; elle se sera simplement clarifiée; il n’y a qu’un lavage avec des agent chimiques qui puisse la dégraisser.
- Ces réservoirs à dépôts sont donc bons pour les benzines ayant servi une seule fois, mais ensuite il faut en arriver à mon traitement par la soude, puisque nous ne voulons pas de distallation.
- PRÉCAUTIONS DANS L’USAGE DE LA BENZINE
- L’innervation qu’éprouvent les ouvriers travaillant en pleine benzine, n’est pas le seul inconvénient de ce produit; il y a aussi les dangers d’incendie.
- Pour ces deux raisons, le nettoyage en plein par la benzine est classé dans les industries incommodes ou insalubres, et ne peut s’exécuter que dans des ateliers situés au dehors des habitations.
- Je recommanderai, en outre, les précautions suivantes :
- Ventiler convenablement l’atelier ; je l’ai déjà dit;
- Ne pas travailler aux empleins à la lumière, ne faire aucun feu et ne pas fumer dans cet atelier ;
- L’ouvrier en quittant l’atelier, même pour déjeuner seulement, doit retirer ses vêtements de travail, et tous ceux qu’il peut changer sans incommodité : d’abord il se débarrassera un peu de cette atmosphère de benzine qu’il traîne autour de lui, puis il ne risquera pas de s’incendier, ce qui arriverait très bien à l’approche de la moindre flamme, de ses vêtements imprégnés de ce liquide éminemment inflammable.
- En prenant ces précautions, il pourra fumer sa pipe sans crainte, et je lui conseille même de ne pas s’en priver (hors les ateliers), le tabac soulageant un peu la tête des vapeurs benzinées, ou tout au moins en changeant le goût.
- AVANTAGES DES NETTOYAGES A SEC
- Il semblerait d’après ce que je viens de dire que ce travail n’est pas très enviable, et qu’il possède au moins de sérieux inconvénients ; mais ces inconvénients peuvent être évités, et il faut voir aussi les avantages.
- D’abord les vêtements confectionnés ne se déforment pas, l’apprêt des doublures et du bougran n’étant pas détruit comme dans les bains savonneux ou alcalins; le moindre repassage au fer ou à la table à vapeur leur redonne aussitôt l’apparence du neuf.
- Puis, aucune teinte n'est altérée, même dans les couleurs d’aniline, dans les écossais et les étoffes fantaisie, qu’il ne faudrait pas songer à faire au savon. Les soieries, surtout, craignent les bains d’eau ; l’étoffe se creuse, et quelquefois se déteint en même temps.
- Enfin la main-d’œuvre est beaucoup plus facile et moins longue qu’au mouillé, et ne nécessite pas de chauffage.
- Ce travail est également plus économique : il ne consomme réellement qu’un litre, en moyenne, de benzine par grande pièce (en recueillant celle qui sort de l’essoreuse et qui reste dans l’appareil) ; c’est .donc une dépense d’environ 70 centimes, et sans autres frais, sans combustible, et avec une main-d’œuvre pour le nettoyage et l’apprêt, considérablement diminuée.
- A Paris, et dans d’autres grandes villes, on peut faire faire ce travail par des spécialistes ; il faut bien y avoir recours lorsqu’on n’est pas installé pour cela, mais si vous admettez qu’une robe ou un paletot vous revienne chez vous tout compris à 1 fr. 25, vous constaterez une différence sensible aveclesprix des nettoyeurs, qui sont au minimum de 2 francs, vous rendant les pièces non apprêtées ; autant bénéficier vous-même de cette différence, et vous en aurez eu, même en benzinant dans de simples baquets.
- C’est, enfin, une grande économie de faire son travail chez soi, à son heure, de pouvoir presser une pièce recommandée, en un mot, de gouverner son ouvrage comme on l’entend, sans compter les frais de transport quand on n’habite pas une ville possédant un entrepreneur d’empleins.
- Une dernière raison : si vous avez installé chez vous les nettoyages à sec, vous ne regarderez pas à en user fréquemment, et vous ferez du bon travail qui satisfera votre clientèle, tandis que quand on les fait faire par confrères, on ne les leur envoie que quand cela est absolument inévitable, et on est amené à user beaucoup plus de savon.
- J’insiste sur ce point, mais croyez bien que je n’y ai aucun intérêt, n’étant pas marchand d’appareils à laver.
- DES BENZINES A EMPLOYER.
- Ceci sort un peu de ma spécialité, mais j’ai deux chimistes à ma disposition à la Revue de la Teinture, qui m’aideront à la solution de cette question, toute incidente, d’ailleurs.
- La vraie benzine de houille n’existe plus guère dans le commerce, mais n’en soyez pas inquiet, nous pouvons nous en passer.
- Toutes les benzines vendues aux teinturiers sont fortement mélangées d’essences de pétrole, la n° 1 est celle qui en contient le moins, mais elle n’en est pas exempte.
- Pour désigner la benzine pure de houille, il a fallu trouver un autre titre commercial -, on l’appelle maintenant du Benzol, ou encore du Toluène (la benzine étant un mélange de ces deux hydro carbures, on peut choisir le nom qui paraît le plus savant, car la science ne sert souvent qu’à embrouiller les profanes).
- Cette benzine pure peut nous être utile pour certains détachages partiels, car elle dissout des taches bitumeuses et goudronneuses sur lesquelles les autres essences n’auraient pas d’action, mais elle ne nous est pas nécessaire pour les empleins, et puisque nous pouvons employer pour cela des mélanges d’éthers de pétrole, autant nous servir de ces derniers non déguisés en benzine, nous les payerons 10 centimes de moins par kil.
- L’industrie fabrique des essences minérales lavées à l’acide, beaucoup plus pures, par conséquent, que celles servant à l’éclairage, et qu’elle nomme Benzohnes ; c’est ce produit qui convient pour nos nettoyages en plein, et celui dont je recommande l’usage.
- Dans les pays du Nord (en Russie, en Suède), possédant de vastes forêts de sapins, l’essence de térébenthine y est_à_^on compte, et c’est elle que les teinturiers emploient pour les empleins. Chez nous, elle e;t plus chère que les produits de houille et de pétrole et moins favorable pour notre travail. Elle est toujours grasse et ne peut être employée utilement qu’après de bons lavages à la soude caustique, ou après une rectification par l’alambic.
- Nous nous en tiendrons donc à la benzoline.
- Maurice GUEDRCLN, Eæ-teinturier à Pains.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- CHAMBRE DE COMMERCE
- DE PARIS
- EXTRAIT SOMMAIRE DE SES PROCÈS VERBAUX
- Marques de fabrique (Législation anglaise). — La Chambre de commerce croit
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- devoir aviser les industriels et négociants que par suite de la mise en vigueur de la loi de 1887 sur les marques de fabrique, la douane anglaise est autorisée, soit directement, soit sur dénonciation, à opérer des saisies très rigoureuses en cas de contravention résultant:
- !» du fait d’une fausse marque de fabrique ;
- 2° d’une fausse description commerciale quant au pays d’origine, à la quantité, au nombre des colis, etc; quant à la mesure, au poids, au mode de production ou de manufacture ;
- Quant aux éléments dont la marchandise est composée ;
- Enfin quant à l’existence d’un brevet ou d’un privilège affectant les marchandises.
- Coloration artificielle des vins. — Considérant que l’article 60 titre II du Code pénal permet d’atteindre le vendeur de matières destinées à la coloration artificielle des vins, et même l’agent de publicité qui provoque à l’action par des annonces ; mais que la poursuite et la condamnation de l’un et de l’autre ne peuvent avoir lieu qu’autant qu’il y a eu tentative manifestée par un commencement d’exécution ;
- Considérant d’autre part que, pour remédier à cette situation, il a été déposé au Parlement une proposition de loi tendant à prohiber la fabrication et la vente des substances destinées à la coloration des vins ;
- Mais que cette mesure aurait pour effet de porter atteinte à la liberté de fabrication et qu’elle exposerait les industriels les plus honorables à voir attribuer injustement une affectation clandestine à certains de leurs produits, alors qu’ils n’entendent nullement les destiner à la coloration artificielle des vins ;
- Considérant que d’ailleurs il est juste et nécessaire de compléter la législation actuelle de façon que le délit puisse être atteint, non seulement quand l’exécution en est consommée, mais dès le moment où il se manifeste par l’avis de mise en vente ou par la vente du produit prohibé ;
- La Chambre de commerce émet le vœu que, par une disposition légale :
- « Soient formellement prohibés l’avis de « mise en vente et la mise en vente elle-« même de produits expressément annoncés « et désignés comme servant à la coloration « artificielle des vins ;
- « Et que cette mesure soit applicable aux « produits végétaux ou minéraux, nuisibles « ou inoffensifs, attendu que la coloration « artificielle des vins, de quelque façon qu’elle « se pratique, constitue une falsification. »
- Le Secrétaire, Le Président,
- C. Marcilhacy. A. Poirrier,
- VARIÉTÉ REMARQUABLE
- DE CIRE MINÉRALE
- Note de MM. G. Dolfus et Stanislas Meunier.
- « Nous avons reçu récemment de Slobode Rungorska, près de Koloméa (Galicie autrichienne) une série d’échantillons de cire mi-
- nérale dont plusieurs se signalent par la beauté de leur aspect. D’un jaune doré chatoyant et éminemment fibreux, ils offrent une ressemblance singulière, quoique tout extérieure bien entendu, avec les fragments, un instant si en vogue, comme matière d’ornement, de la crocidolite de l’Afrique australe. Quelques-uns plus foncés rappellent les tons de la résinite ou de la colophane.
- » La densité, prise sur plusieurs spécimens, est égale à 0.60. Voici les résultats de quelques essais chimiques auxquels nous avons soumis la substance. Chauffée dans l’eau, la cire minérale fond à une température voisine de 80° et, par le refroidissement, elle se concrète en une masse tout à fait homogène et de couleur assez foncée, tendue, sous l’ongle comme la cire ordinaire.
- » Dans l’éther la substance blanchit, puis se dissout. Une goutte de la solution évaporée lentement sur une lame de verre donne de longues aiguilles incolores très actives sur la lumière polarisée et appartenant au cinquième système.
- » La cire de Sloboda colore fortement en aune le sulfure de carbone, qui, avec le temps, peut en dissoudre en quantité considérable. L’alcool, même bouillant en est un peu moins avide, et, par le simple refroidissement, laisse déposer des paillettes blanches et nacrées.
- » La matière distille sans résidu et brûle avec une flamme très éclairante.
- » Une analyse élémentaire a donné :
- H =15 C — 85,
- ce qui correspond sensiblement à la formule CH.
- » Les échantillons, dont on vient de lire les caractères les plus saillants, proviennent de couches pétrolifères récemment mises en large exploitation et consistant en marnes compactes d’un gris bleuâtre, d'une puissance de 500 mètres au moins sans fossiles et non aquifères -, tous les forages sont sans eau. Les amas de pétrole se rencontrent ordinairement vers 300 mètres de profondeur et jaillissent à la surface par les sondages. La cire minérale se rencontre dans les morts-terrains superposés au pétrole, et il paraît qu’une compagnie tente de l’exploiter pour l’éclairage ».
- GOMME DE PARA
- MM. Brookes et Green ont offert au musée de la Société pharmaceutique de Londres un échantillon de gomma, arabique originaire du Brésil. L’importance de l’envoi est de cinquante tonnes environ. Cette gomme est facilement soluble dans l’eau et donne un bon mucilage , mais elle est foncée et impropre à remplacer la gomme arabique ordinaire pour les usages pharmaceutiques. Elle trouvera
- certainement de nombreux emplois dans l’industrie.
- Une autre gomme, désignée sous le nom de « Dhaura », est obtenue aux Indes, de l'ano-geissus latifolia. D’après le professeur Dymock, elle est en larmes vermiculées, très peu colorées, translucides, ayant la saveur de la gomme arabique, facilement soluble dans l’eau froide, avec laquelle elles donnent un bon mucilage, légèrement odorant. M. Elworlhy, dans une lecture faite à Liverpool devant la Société de chimie industrielle, appelle l’attention sur cette gomme moins chère que la gomme arabique et propre à remplacer avantageusement la dextrine. Additionné d’un peu d’acide chlorhydrique, le mucilage perd un peu de ses propriétés adhésives, mais peut se conserver longtemps. (The pharm. J.)
- ------♦-------
- LES SOIES ITALIENNES
- Le Conseil supérieur des Arts et manufactures s’est occupé de la question des soies italiennes, mises à l’ordre du jour par la longue et intéressante discussion qu’elle a soulevée au Parlement.
- Le conseil s’est prononcé pour l’admission temporaire — mais sous forme d’entrepôt réel — des soies écrues d’Italie destinées à être réexportées en Italie. Il examinera aujourd’hui une proposition qui tend à l’admission temporaire des soies italiennes qui entrent en France pour être teintes et qui sont destinées à l’exportation.
- En outre, grâce aux efforts des députés du Rhône et en particulier, M. Burdeau, les difficultés qui s’étaient élevées à la douane àe Modane au sujet des frisons (bourres de soie) frappées d’un droit de 0,50 centimes ont disparu. Ces frisons restent exempts de droits en vertu de la note explicative du 26 annexée au tarif général des douanes.
- Enfin, lors de la conclusion de la nouvelle convention avec les messageries maritimes certains avantages avaient été introduits pour le transport des soies. Cette disposition qui ne devait être mise en vigueur que dans un délai assez éloigné, sera appliquée à partir du 1er avril prochain.
- Ainsi se trouveront contrebalancés dans une certaine mesure pour l’industrie lyonnaise, les effets désastreux de la partie du tarif général récemment voté relative àl’entrée des soies italiennes.
- L’Italie, du reste, vient d’augmenter encore ses droits d’entrée snr les tissus ; c’est sans doute un moyen pour peser sur une nouvelle convention.
- On annonce en effet que les contre-propositions italiennes pour la conclusion d’un traité de commerce confirment toutes les concessions faites à la France dans les conférences tenues à Paris et à Rome.
- L’Italie fait en outre des concessions diminuant les droits sur les tissus de soie, de laine cardée et peignée, la mercerie, la porcelaine, et d’autres concessions diminuant les droits sur les tissus de coton.
- Quant à l’importation en France des produits italiens, l’Italie accepte toutes les propositions de la France ; elle fait seulement des réserves sur le régime douanier des moutons.
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- BREVETS D’INVENTTON
- Intéressant les industries tinctoriales
- DÉLIVRÉS EN MARS 1888
- 180.263. — 16 décembre 1887. Delerue. Certificat d’addition au hievet pris le 16 décembre 1886 pour une machine laveuse-éti-reuse de laine et autres matières filamenteuses.
- 187.703. — 20 décembre 1887. Mittler. Nouveau procédé de teinture en noir.
- 181.705. — 20 décembre 1881. Donzelle. Procédé servant à rendre inflammables toutes les matières combustibles par l’emploi du chlorure de zinc.
- 187.113. — 20 décembre 1887 Scott. Perfectionnements dans la machine ou appareil pour la coupe de velours.
- 181.144. — 23 décembre 1881. Douvry. Machine à teindre les laines peignées, en bobines ou en vrac, et toutes autres matières textiles.
- 187.190. — 23 décembre 1881. Rudolph et Koepp. Application du chlorure de chrome et des sels doubles de chlorure de chrome à la teinture et à l’impression.
- 187.391. — 22 décembre 1881. Shene et Devallée. Certificat d’addition au brevet pris le 21 mai 1887. Perfectionnements apportés aux machines à teindre la laine peignée.
- 187.667. — 17 décembre 1881. Legrand. Tonneau métallique à revêtement intérieur de cellulose et de papier.
- 187,711. — 20 décembre 1887 Sinsabaugh. Perfectionnements dans la fabrication des étoffes imperméables à l’eau.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Cherbourg, 5 avril. — 2,000 kil. fil à voiles. Dép. prov. 200 fr. — Caut. 400 fr.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest, 16 mars. — 4,600 kil. fil à voiles. Bessonneau et fils, à Angers, adjud. à 1,858,24.
- Cherbourg, 15 mars.
- Feutre animal en bandes.
- F. Saux, à Bordeaux, adjud. à 19.
- Tissus de coton.
- Le Goupil et Lesage, à Cherbourg, adjud. à 8,103.35.
- Brest. — Le 1er mars.
- Toile peinte pour tapis de pieds.
- Jules Martin, à Paris, adjud. à 2,48 le mètre.
- CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
- Paris. — Le 16 mars.
- Lingerie et toiles.
- Ciiautard, 28, rue du Château-Landon, adjud. à 21.956,79.
- Etoffes de crin.
- Dujat, 7, galerie Montpensier (Palais-Royal), adjud. à 2,860.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIliTÉS
- Formations, modifications, dissolutions.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Castel frères et Arthur Boullaine (tissus pour robes) rue des Jeûneurs, 1Q. — Durée 6 ans. — Capital 150,000 fr. acte du 29 février 1888.
- Formation de la Société en nom collectif Jeannolle et Cie (teintures de toutes les fibres végétales ou animales filées ou non filées) à Deville-lès-Rouen, — avec succursale à Paris, rue Thévenot, 9. — Durée 6 ou 11 ans du 1er décembre 1887. Capital 50,000 frans. Acte du 20 décembre 1887. J. g. d’A.
- ROUEN. — Modification de la Société Girard et Cie, fabricants de tissus imprimés. — Par suite du décès le 24 février 1888 de M. Lanier qui seul avait la signature sociale cette signature appartient désormais à MM. Chamont et Laveissière. Acte du 2 mars 1888.
- TROYES. — Dissolution à partir du 18 février de la Société A. Gobinot et fils, blanchisseurs de bonneterie. Liquidateur : M. Blan-dot, comptable. — Jugement du même jour.
- AVESNES. — Formation de la Société en commandite J. Renesson et Cie (peignage et filature de laines, ancien établissement Parfait, Dubois et Cie). Durée : 10 ans. apital 750,000 fr. dont 510,000 en commandite. — Acte du 25 février 1888.
- TOURCOING. — Formation de la Société en nom collectif Paul Desmaretz et Cie ('.Teinturerie de fils de coton) rue de Guines, 104. Durée 9 ans du 1er novembre 1887. Capital 30,000 francs. Acte du 26 février 1888.
- LILLE. — Formation de la Société en nom collectif Léon et Eugène Crépy, filateurs de coton, rue de Boulogne, 9. Durée : 2 ans. Capital 1,000,000 de francs. Acte du 9 février 1888.
- LILLE. — Formation de la Société en nom collectif H. Delfortrie et P. Montpellier [teinturerie des toiles) à Ilaubourdin. Durée : 9 ans et 10 mois du 1er mars 1888. Capital 40,000 francs. — Acte du 18 février 1888.
- SAINT-ÉTIENNE. — Prorogation au 1er janvier 1895 de la Société Four et Derrieux (teinture à façon de la soie) à St-Chamond. Acte des 31 janvier et 2 février 1888.
- LILLE. — Dissolution à partir du 1er mars 1888 de la Société Bailleux, Lemaire et Cie, 37, boulevard Montebello. Liquid. M. Bailleux. Acte du 28 février 1888.
- LILLE. — Dissolution à partir du 10 mars 1888 de la Société Blondel et Cie, (teinturerie de laine). Liquid. les associés. Acte du même jour.
- ELBEUF. — Dissolution par suite du décès de M, Turnel, arrivé le 7 mars 1888 de la Société J. Turnel et Oie, fabrique de drap et nouveautés, 42 bis, rue de Paris. Liquid. M. Thuillier. Acte du 13 mars 1888.
- FAILLITES
- LILLE. — M. Leroy, fabricant de toiles. — Jugement du 17 février 1888.
- CALAIS. — Duquesnoy, fabricanttde tulles.
- Jugement du 31 janvier 1888. — S. : MM. Fas-quel et Fouquart.
- PERPIGNAN. — Malacamp, teinturier. — Jugement du 2 mars 1888. — S. : M. Clément.
- CHATEAUDUN. — Hénault, Frédéric, marchand d'étoffes. — Jugement du 15 mars 1888. — S. : M. Arnault.
- ROUEN. — M. Milet, teinturier-dêgrais-seur. 71, rue St-Ililaire. — Jugement du 16 février 1888.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Exposition de 188®. — Par arrêté ministériel du 21 mars, sont nommés membres des comités d'installation:
- (La Revue de la teinture du 15 février a publié la liste des membres des comilés-.d’ad-mission).
- ; . ;
- Classe 21.
- \ Oy
- Tapis, tapisseries et autres tissus d'ameublement. v
- MM. Defosse, de la maison Braquenié et C% fabricant de tapisseries pour ameublements .
- Quénardel, fabricant de cuirs artistiques pour ameublements.
- Legrand (Victor), fabricant de tissus imprimés pour ameublements, juge suppléant au tribunal de commerce.
- Boyer, fabricant d’étoffes pour meubles.
- Classe 22.
- Papiers peints,
- MM. Desfossé père, fabricant, membre des comités de l’exposition de 1878.
- Gillou, fabricant, président de la société de protection des apprentis du papier peint.
- Façon (Victor), ancien fabricant, président honoraire de la chambre syndicale, membre du conseil des prud’hommes.
- Classe 30.
- Fils et tissus de coton.
- MM. Berger (Casimir), manufacturier, fabricant de fils et tissus de coton, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre des comités d’admission et d’installation à l’Exposition de Paris en 1878.
- Cocquel (A ), fabricant de velours.
- Ponnier, manufacturier en tissus de coton, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre des comités d’admission et d’installation à l’Exposition de Paris en 1878 et du jury des récompenses aux expositions d’Amsterdam en 1883 et d’Anvers en 1885,
- Waddington (Evelyn), manufacturier.
- Classe 31.
- Fils et tissus de lin, de chanvre, etc.
- MM. Le Blanc (Julien), filateur, membre du comité consultatif des arts et manufactures, membre du jury des récompenses à l’Exposition de Paris en 1878 et à l’exposition d’Anvers en 1885.
- Faucheur, président du comité linier du nord de la France.
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- Saint (Ch.), manufacturier, filateur et tisseur de sacs et toiles, membre de la commission permanente dts valeurs de douane, membre des comités d’admission, d’installation et du jury de3 récompenses à l’Exposition de Paris en 1878.
- Carmichcël (Robert), manufacturier, filateur et tisseur de sacs et toiles.
- Classe 32.
- Fils et tissus de laine peignée. — Fils et tissus de laine cardée.
- MM. Legrand (Léon), fabricant de tissus, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre des comités d'admission, d’installation et du jury des récompenses à l’Exposition de Paris en 1878.
- Montagnac (Lucien de), fabricant de draps.
- Bréant (Eugène), fabricant de châles et tissus, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre des comités d’installation à l’exposition de Paris en 1878 et du jury des récompenses à l’exposition d’Anvers en 1885.
- Huot (Jules), de la maison David et Huot, fPateur de lainages et cachemires, membre de la commission permanente des valeurs de douane.
- Clause 33.
- Soies et tissus desoie.
- MM. Hamelin (E.), fabricant de soies teintes et écrues.
- Raffard (Paul), négociant-commissionnaire, juge au tribunal de commerce, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre du jury des récompenses à l’exj.osition d’Anvers en 1885.
- Sevène, président de la chambre de commerce de Lyon, membre du jury des récompenses à l’exposition d’Anvers en 1885.
- Teissier du Gros, filateur et moulinier de soie.
- Classe 34.
- Dentelles, tulles, broderies et passementeries.
- MM. Lefébure (E.), fabricant de dentelles et blondes.
- Darquer (Adolphe), fabricant do dentelles, vice-président de la chambre de commerce de Calais.
- Blazy (L.-P.), fabricant de tapisseries et d’ouvrages à la main, président de la chambre syndicale des laines, membre des comités d’installation à l’Exposition de Paris en 1878.
- Langlois, fabricant de passementeries et de boutons.
- Classe 35.
- Articles de bonneterie etde lingerie. — Objets accesso ires du vêtement.
- MM. Boussard (F.), fabricant de gants, président honoraire de la chambre syndicale de la ganterie et des peaux pour gants, membre des comités d’admission, d’installation et du jury des récompenses à l’Exposition de Paris en 1878.
- Dehesdin (Emile), fabricant de lingerie, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre des co-
- mités d’admission et d’installation à l’Exposition de Paris en 1878.
- Kloiz (Eugène), fabricant de cravates, membre des comités d’installation à l’Exposition de Paris en 1878 et du jury des récompenses aux expositions d’Amsterdam en 1883 et d’Anvers en 1885.
- Parent, fabricant de boutons, président de la chambre syndicale de la passementerie.
- Classe 46.
- Procédés chimiques de blanchiment, de teinture, d'impression et d'apprêt.
- MM. David, de la maison David et Ce, teinturier et apprêteur.
- Chappat (Ferdinand), teinturier sur étoffes.
- Classe 54.
- Matériel et procédés de la filature et de la
- corderie.
- M. Bessonneau, fabricant de cordages, membre
- du jury des récompenses à l’exposition
- d’Anvers en 1885.
- Classe 55,
- Matériel et procédés du lissage.
- MM. Bossuat, fabricant de tissus.
- Guérin (Louis), de la maison Pinon et Guérin, fabricant de draps, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre des comités d’admission à l’Exposition de Paris en 1878.
- Classe 58.
- Matériel et procédés de la papeterie, des teintures et des impressions.
- MM. Darblay (P.), manufacturier, membre de la commission permanente des valeurs de douane.
- Debié, directeur d’un bureau d’études et d’installation de papeteries, membre des comités d’installation à l’Exposition de Paris en 1878.
- Michaud (Jules), de la maison Marinoni, ingénieur civil.
- Ravasse (E.), ingénieur-mécanicien, constructeur de presses, membre des comités d’installation à l’Exposition dé Paris en 1878.
- Kxpostifion «le 52aa*celoaae. — M.
- Charles Prevet, commissaire général de la section française à l’exposition universelle de Barcelone, s’est rendu il y a quelques jours dans cette ville pour se rendre compte de l’état des travaux, de l’importance de l'Exposition et régler les derniers détails de la section française.
- Dès son retour à Paris, M. le commissaire généial a rendu compte de son voyage et affirmé que l’Exposition universelle de Barcelone serait réellement considérable et grandiose et tout à fait digne des sacrifices que devaient s’imposer, au nom des grands intérêts du pays, artistes, industriels et commerçants français, pour faire de la section de la France la plus importante et la plus brillante de toutes les sections internationales.
- Les questions de douanes ont été résolues conformément aux désirs qu’il avait formulés, c’est à-dire que les colis marqués au départ de doubles étiquettes espagnoles et françaises, et de lettres d’admission, à destination de l’Exposition de Barcelone, ne seront pas visités
- en douane ni à Pcrt-Bouc, ni à Barcelone, pas plus que les vitrines, et ne paieront aucun droit de douane.
- Bien plus, les colis et les vitrines seront pris à la gare de Barcelone et transportés à pied d’œuvre dans l’intérieur de l’Exposition par les soins de la direction de l’Exposition.
- Le transbordement à Port-Bouc sera surveillé par M. le vice-consul de France, désigné à cet effet.
- Les intérêts français seront sauvegardés et défendus par M.* le consul général de France à Barcelone.
- Les compagnies de chemin de fer accordent 50 0/0 de réduction sur le tarif commun PV 364, c’est-à-dire tarif plein à l’aller et retour gratuit. II existe d’autres compagnies de transport par voie de mer qui offrent aussi des réductions importantes et dont les conditions sont déposées au commissariat.
- Le gardiennage de la section française à Barcelone sera l’objet des soins du commissariat.
- Bourse» pour études commerciales. — Six des bourses créées par l’Etat, à l’école supérieure de commerce de Paris, seront vacantes à la rentrée prochaine.
- Un concours pour l’obtention de ces bourses aura lieu, les 16 et 17 juillet prochain, à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Rouen, Lille, Nantes, Nancy et Dijon.
- Pour tous les renseignements, s’adresser à M. Greîley, directeur de l’école supérieure de commerce, 102, rue Amelot, Paris.
- —o--
- I.cs «eufs «3e {Pâques. — 11 se teint
- une grande quantité d’œufs rouges par les couleurs brillantes d’aniline, qui éclipsent sans peine les antiques teintures aux bois de Brésil.
- Toutefois, on ne voit plus les œufs violets qui eurent un certain succès il y a quelques années : on reste dans le rouge classique; les coquetiers des Halles en font des quantités énormes.
- —o—
- lueemlie. — Un commencement d’incendie s’est déclaré samedi dernier, à 10 heures du soir, à Paris, 23, rue Richer, dans la boutique de M. Dubois, teinturier.
- A cette heure, le magasin était fermé ; ce sont des passants qui ont aperçu la fumée et ont donné l’alarme. Le feu, dont on ignore la cause, a été éteint après une demi-heure de travail.
- Les dégâts sont évalués à 6,000 fr. environ.
- --o—
- AeeMent. —Un bien regrettable accident vient de se produire dans l’usine de teintures et d’apprêts de M. Guillaumet, à Suresnes.
- Uu ouvrier, nommé Laigne), avait déposé son vêtement sur l’extrémité d’un arbre de transmisssion en plein mouvement ; lorsqu’il voulut le reprendre, son bras s’est trouvé engagé, attiré et broyé.
- L’amputation a du être pratiquée.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie G. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- flre Année, N° 8.
- ET DES
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 15 avril 1888.
- SOMMAIRE]
- Lh Tonique. — Etude sur le mordançage des laines (fin). — Modifications aux procédés de blanchiment des cotonnades. — Emploi des fluorures métalliques dans le mordançage. — Appareil pour expérimenter l’élasticité des fils. — Conservation du chlorure de chaux. — Revue sommaire des brevets d’invention : Machine à rouler les rubans ; Produit pour teindre et empeser à froid; Machine à imprimer; Machine à lainer; Machine à teindre en écheveaux ; Machine à molletooner ; Laveuse à cylindre pour draps.
- Procèdes divers : Zéphir damier cordonné; Mousseline-laine ; impression-mode ; marrcn chargé pour soiej ; rose solide sur fils ; Apprêt des chapeaux de paille. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégraisseur. — Procédés de teinture r>ar les couleurs d’aniline.
- (Ironique industrielle : Documents administratifs : Recouvrements postaux ; Taxes télégraphiques. — — Marques de fabrique. — Les industries tinctoriales et textiles à l’étranger. — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Pienseignements commerciaux. — Correspondance commerciale. — Le teinturier-dégraisseur (chanson fantaisiste). — Informations et faits divers. — Avis à nos abonnés.
- CHRONIQUE
- La situation des draps noirs s’améliore ; ceux de couleur et d’administration sont toujours demandés.
- Les teintures, comme les filatures, sont très occupées par suite de cette reprise des affaires.
- Elle n’est pas, d’ailleurs, spéciale à cette ville ; les autres places de Normandie, fabriquant le cardé, comme Sedan, Vienne et le Midi, conservent une assez bonne activité.
- Les soieries, comme les cotonnades,
- 2jLÔ S 071 f. JTfNQ ondoi nvr c\ v>T-r\ n
- Le marché lyonnais, notamment, reste dans un grand calme, quoiqu’il semble y avoir de la tendance à la reprise.
- Les marchés italiens souffrent davantage ; à Milan, surtout, le ralentissement des affaires avec la France se fait sentir lourdement.
- qu’elle nomme « vert-cigale » ; c’est un vert mousse dans les tons demi-clairs.
- Mais actuellement la garniture domine dans les toilettes, et nous sommes sous le règne de la mercerie et de la passementerie ; nous ne nous en plaignons pas, ce sont souvent de bons clients pour la teinture.
- Cependant l’abondance du métal dans les galons ne nous favorise guère ; non plus que le jais, qui prend une place de plus en plus large dans ces garnitures,
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- pendeloques et de broderie, mêlé ou non, à des perles de cristal, d’or et d’argent ; c’est le triomphe du clinquant et de la verroterie.
- Moins papillottantes sont des garnitures en franges à glands et perles en soie ou laine, ou bien à graines d'épinards, à clochettes, etc. et des réseaux de grosse soie avec pendeloques et cordelières.
- La lingerie aussi fait sa petite évolution en vue de la belle saison. Une nouveauté est la batiste de couleur unie, soit bleue, rose ou lilas, pour toilettes « de dessous ». Des femmes du demi-monde vont jusqu’à porter des dessous entièrement noirs, depuis les bas jusqu’à la chemise, de même que quelques-unes ont des ameublements de boudoirs en satin noir ; mais il faut avoir besoin ! de rehausser les tons de chair pour recourir à ces excentricités. Le noir, disent les amateurs, produit des dessous mystérieux et troublants !.. Lais-sons-les dans leurs études esthétiques d’un caractère si spécial.
- Mais constatons que le blanc perd de plus en plus du terrain ; après les articles énumérés dans notre précédent numéro, nous mentionnerons encore les rideaux de vitrage que nous voyons maintenant imprimés en sujets herod-diques, ou teints en uni, des serviettes de toilette à nids d’abeilles, en cramoisi ; des flanelles, qui depuis longtemps déjà revêtent les rouges, bleus et violets d’aniline, etc... La teinture enfin, pénètre largement dans la lingerie.
- * *
- Les anilines ont certainement répandu et vulgarisé ce goût pour les colorations, et il y a vingt-cinq ans, tout au plus, que leur emploi est entré dans
- L’industrie des lainages voit continuer son mouvement d’affaires assez satisfaisant, et signale même des améliorations de prix.
- Roubaix-Tourcoing, qui en tient la tête, reçoit en ce moment des ordres assez nombreux, et craint même qu’ils épuisent trop rapidement son faible stock en causant, par conséquent, une réaction sur les cours.
- Les opérations du conditionnement dans ces deux villes, pendant le mois écoulé, donnent des chiffres sensiblement égaux à ceux du même mois de l’année 1887.
- Sur ces places, les prix sont, toutefois, tombés très bas.
- A FourmieSjles demandes enarticles de nouveautés sont nombreuses. Les fabricants ont même refusé d’importantes commissions en écossais et mérinos ; aussi les prix s’affermissent.
- La nouveauté est également dans une bonne situation à Reims ; les ca- ' chemires sont aussi très demandés pour l’exportation. Les prix remontent et les fabricants ne veulent s’engager que pour livraisons espacées. Les transactions en peignés et en filés sont, par suite, fort actives.
- A Elbeuf la fabrication de la nouveauté présente la même animation pour le début" de l’article d’hiver, et cette place sera favorisée par le retour aux étoffes cardées.
- Cependant la mode acclame encore les belles soieries noires, le velours, la moire brochée, et ces articles confortables de Lyon se vendent relativement mieux que les soieries légères de Zurich et de Crefeld.
- Le foulard est également en faveur, grâce peut-être aux impressions élégantes qui le décorent ; les sujets sont des bandes en long dans le genre de l’échantillon du présent numéro de la Revue de la Teinture, puis des fleurs à ramages, avec oiseaux, des Pompa-dour, des petits semis de fleurettes, de pois, des rayures, etc., fonds de toutes couleurs.
- La persistance des froids a prolongé l’usage des lainages; un article nouveau en ce genre est une étoffe dite « Vigogne soutachée »; cette soutache formant des entrelacements enbandes montantes, est figurée par une impression en noir, sur fond teint uni ; l’effet est réussi, et l’étoffe a très belle apparence.
- Les couleurs préférées en ce moment paraissent être, pour les robes, le mordoré, le beige, tous les tons de gris, et toujours le rouge-framboise ; pour les confections, ce sont les réséda, gris acier, grenat, vert foncé, prune.
- La mode proprément dite, c’est-à-dire la mode des modistes, vient d’adopter une nuance à son usage et
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- la pratique courante, et seulement sur les étoffes de prix, car la fuchsine coûtait alors 500 fr. le kil.
- L’un des auteurs de sa découverte, le professeur de chimie Hofmann, vient d’être anobli par son souverain, l’empereur d’Allemagne. Il a reçu de nombreux cadeaux, estimés à 30,000marcks, et les portraits de l’impératrice Victoria et de la reine d’Angleterre.
- Hofmann a professé la chimie pendant vingt ans en Angleterre.
- C’est à cette époque qu’il produisit, le premier, du rouge d’aniline, par l’action du tétrachlorure de carbone sur l’aniline. Il remarqua bien et signala la réaction, constatant même au produit la faculté de teindre, mais il ne songea pas aux applications industrielles ; c’est
- >nnr>i rmiie Ia 1cm1nliHnï?S d'auteur, et d. inventeur de la fuchisne. Le vé-
- ritable inventeur pratique fut Verguin, de Lyon, qui vendit son brevet à MM. Franc, Renard et Cie, de la même ville.
- Hofmann n’en a pas moins une grande part de mérite dans cette découverte, et son nom est célèbre à bien d’autres titres dans l’histoire contemporaine de la chimie.
- Verguin vendit son brevet pour une somme dérisoire (1,200 fr., croyons-nous), et est mort dans la misère, ayant vu, déjà, grandir son invention.
- Après ce mort, nous saluons une naissance : celle d’un nouveau confrère, le journal « La Laine » qui se publie à Tourcoing, et qui contient de nombreux et utiles documents commerciaux sur sa spécialité. Ce sera l’organe autorisé du groupe Roubaisien, comme « Le Jacquard » l’est pour Elbeuf et (c Les Tissus » pour Sedan.
- Voilà donc un fanal de plus éclairant la marche de la grande industrie des textiles. Nous lui souhaitons de porter loin ses feux.
- F. Gouillon.
- ÉTUDE SUR LE MORDANÇAGE
- DE EA LAINE
- Par MM. Liechti et Schwitzer (Suite)
- 9. — Eu mordançant avec AI2 (So^, il faut employer 3 molécules de crème de tartre pour chaque molécule Ah (So4)3, bien qu’en pratique cette proportion puisse être réduite de moitié, sans que l’intensité et la beauté de la couleur en soient trop affectées.
- 10. — En mordançant avec Sn Ci2, 1 molécule de crème de tartre et l’acide oxalique ou tartrique, il est fixé plus d’étain sur la fibre contenant de l’acide tartrique que sur celle
- contenant de l’acide oxalique ; les deux acides fixent plus d’étain que la crème de tartre.
- 11. — En mordançant avec un mélange de chlorures stanneux et stannique, il est bon d’employer 3 molécules d’acide oxalique pour 1 molécule Sn Cl2 et 1 molécule Sn CD. Dans ce cas, l’acide oxalique fixe plus d’étain que la crème de tartre.
- 12. — Quant au mordançage avec les sels d’aluminium et d’étain, on obtient les meilleurs résultats en employant le tartrate d’aluminium et le chlorure stanneux avec la crème de tartre.
- Pour les matières colorantes employées dans les expériences décrites plus haut, il faut remarquer ce qui suit :
- 1. —L’alizarine forme sur mordant d’aluminium un beau rouge quelquefois virant au brun. Sur mordant d’étain, différentes nuances
- npnvqnt être obtenues variant du jaune au clair a l’orangé écarlate sombre. Moins la libre
- contient d’étain et plus d’acide, plus sale et sombre est le jaune obtenu. L’orangé écarlate le plus fin est obtenu en employant A à 5 pour 100 Sn C12 + 1/2 molécule d’acide tartrique. La proportion de 1 molécule Sn Cl2 + 1/2 molécule d’acide tartrique fixe sur la fibre le maximum d’étain avec le minimum d’acide, d’où la belle couleur qu’elle forme avec l’alizarine. Les chlorures d’étain mixtes donnent avec 3 molécules d’acide oxalique des couleurs analogues.
- 2. — L’orangé d’alizarine produit sur la laine non mordancée une nuance brun rouge de l’orangé ; sur mordant d’aluminium, il forme un orangé brunâtre ; sur mordant d’étain, un orangé virant au brun rouge.
- 3. — Le bleu d’alizarine S produit sur la laine non mordancée une légère nuance bleu gris; sur mordant d’aluminium, il forme un bleu violet, sur mordant d’étain, un bleu violet foncé.
- A. — La céruléine S produit sur la laine non mordancée une couleur grise virant au vert noirâtre ; sur mordant d’aluminium, elle forme quelquefois un vert d’olive ; sur mordant d’étain, la céruléine ne donne pas de résultats favorables.
- b. — La galléine produit sur la laine non mordancée une couleur brun rougeâtre très diffuse ; sur mordant d’aluminium, elle forme un beau bleu violet; sur mordant d’étain, même couleur.
- 6. — La cochenille forme sur mordant d’étain l’écarlate bien connue qui devient jusqu’à un certain point plus jaune, plus le bain contient d’acide.
- 7. — Le bois jaune produit sur mordant d’aluminium une couleur jaune grisâtre; sur mordant d’étain, un jaune plus pur.
- 8. — Le quercitron produit sur mordant d’aluminium un jaune virant au gris ; sur mordant d’étain, un jaune rougeâtre.
- 9. — La gaude produit quelquefois sur mordant d’aluminium une couleur jaune verdâtre ;
- sur mordant d’étain, la couleur jaune prend une nuance verdâtre prononcée ; mais elle est plus pâle que dans le cas d’un mordant d’aluminium.
- (Society of Chemical industry, et Monit. scient.)
- MODIFICATION
- aux procédés de blanchiment des cotonnades.
- D’après des expériences de M. Horace Koe-chlin, on obtiendrait de plus beaux blancs sur tissus de coton, que par les procédés habituels, en opérant comme suit :
- lo Passage en acide sulfurique.
- 2° Débouillissage sans pression, avec circulation, à la soude, au carbonate de soude et sulfite de soude.
- 3o Chlorage.
- Ac Passage final en acide sulfurique.
- Le point essentiel du procédé serait les passages en acide sulfurique. Il faudrait opérer à 80 degrés avec un acide à 1/2 ou 1 gr. par litre ; la chaux restée sur le tissu serait éliminée complètement, bien mieux que par l’acide chlorhydrique.
- L’acide sulfurique, même à des concentrations assez fortes, n’attaque pas la cellulose, dit 1 auteur, et il est éliminé par un lavage ultérieur bien mieux que les acides volatils.
- EMPLOI
- DES FLUORURES DOUBLES D’ANTIMOINE ET DES MÉTAUX ALCALINS COMME AGENTS DE MORDANÇAGE POUR LA TEINTURE ET L’IMPRESSION
- Brevet de Rudolpü Kœpp et O, à Oestricb.
- (Reingau)
- Ce brevet a pour objet :
- L’emploi des combinaisons doubles des fluorures alcalins, notamment des fluorures d’antimoine et de potassium.
- Emploi des fluorures d’antimoine et de sodium.
- Emploi des fluorures d’antimoine et d’ammonium pour fixer sur les fibres végétales ou animales par voie de teinture ou d’impression, l’acide tanniqueoules acides végéto-tanniques ou les pigments contenant un tannin.
- Les fibres qui doivent être teintes peuvent être d’abord imprégnées avec du tannin, de l’acide tannique ou tout autre extrait végéto-tannique, passées ensuite dans le bain de ma-tièrecoloranteque l’on veutfixeret, finalement, baignées dans une solution aqueuse de fluorure double. On peut aussi commencer par le bain d’antimoine, passer ensuite au tannin et finalement dans le bain colorant.
- D’une manière générale, les fluorures doubles d’antimoine et de métaux alcalins s’emploient absolument comme l’émétique.
- La quantité d’eau à employer pour dissoudre les sels d’antimoine se règle d’après leur te
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- neur en métal Sb ; ces sels se dissolvent sans qu’il se sépare de l’oxyde d’antimoine, formant des bains parfaitement clairs.
- Au contact des fibres, le bain se dépouille rapidement et complètement de son antimoine, en sorte que l’on peut le renouveler aussi souvent qu’il en est besoin, sans qu’il y ait aucun déchet de mordant stibié.
- APPAREIL
- pour expérimenter la résistance et l’élasticité des fils.
- M. F. W. Fischer, de Wernîgerode, a construit un appareil très simple et commode, pour mesurer la résistance et l’élasticité des fils.
- Une colonne en bois porte à sa partie supérieure un pivot horizontal dans lequel est pratiqué un trou par lequel on fait passer le fil pour le tourner plusieurs fois autour de ce pivot, afin de le fixer, tandis que l’autre extrémité du fil est saisie par les dents d’un tambour monté sur un treuil qui se trouve au bas de la colonne. Après que l’on a ainsi fixé les deux extrémités du fil, on tourne une manivelle : le fil s’enroule sur le tambour, se. tend, puis enfin se casse.
- Le tambour ne reçoit pas son mouvement directement de la manivelle : il renferme un ressort qui le pousse à tourner dans un certain sens, toujours avec la même force et avec une vitesse uniforme. La manivelle déclanche ce mouvement qui se produit par petites portions, sans secousses, et avec continuité. Une aiguille fixe permet de lire sur un cercle divisé, fixé à l’extrémité extérieure du tambour, la tension en kilogrammes que le fil a subie avant de se rompre. D’autre part, la longueur du fil que l’on tend est égale a la circonférence du tambour et celui-ci porte cent dents d’arrêt, de sorte que si le tambour tourne d’une dent, la tension dans le fil est de un centième : ces dents arrêtent aussi le tambour et l’empêchent de reculer quand le fil se casse.
- A l’aide de cet appareil, on peut expérimenter en quelques minutes sur l’élasticité et la ténacité de toute espèce de fils, et Ton obtient des résultats qui donnent une très-bonne appréciation de leurs qualités.
- L’appareil est construit couramment de deux grandeurs : pour les tensions allant jusqu’à 60 kilogrammes et pour des tensions plus faibles ne dépassant pas 5 kilogrammes.
- (Texlil-lndustrie)
- _ Nous retrouvons là les principales dispositions de l’appareil phroso-dynamique, imagine par Michel Alcan et décrit dans ses traités sur les industries textiles.
- CONSERVATION
- DU CHLORURE DE CHAUX Il est de la plus grande importance pour les
- blanchisseurs de fils et de toiles de savoir de quelle façon, ils doivent conserver la solution de chlorure pour qu’elle perde le moins possible de pouvoir décolorant ; les professeurs Lunge et Landolt ont fait les expériences suivantes pour éclaircir cette question.
- Ils ont étendu de son volume d’eau pure une dissolution concentrée de chlorure de chaux et ont conservé le liquide dilué dans les trois conditions suivantes :
- 1° En vase fermé et dans l'obscurité. — Tous les trois jours, onze fois par jour pendant trente-trois jours, ils ont prélevé une faible quantité du liquide sur laquelle ils ont fait un essai chlorimétrique : ce n’est que le trentième jour que la teneur en chlore qui était au début de 29,58 pour 100 est descendue à 29,12 pour 100, elle n’a plus diminué jusqu’au trente-troisième jour.
- 2° En vase ouvert dans l'obscurité. — Le liquide a été essayé tous les deux jours, la teneur du chlore qui était originairement de 30,05 pour 100 tomba à 30 pour 100 le douzième jour ; à 29,25 le quatorzième jour, 28,85 le seizième jour et après dix-huit jours à 26,75 pour 100.
- 3° En vase fermé à la lumière faiblement diffuse, le pouvoir décolorant tomba après deux jours de 30,02 pour 100 à 28,55 5 après huit jours à 21,75 ; après douze jours à 14,75 et après dix-huit jours à 8,52 pour 100.
- Il résulte de ces expériences que l’accès de l’air n’a qu’un faible inconvénient, mais que la lumière doit être absolument écartée.
- On voit également que la solution de chlorure de chaux, lorsqu’elle est convenablement conservée, garde mieux son pouvoir décolorant que le chlorure sec et qu’il est préférable de dissoudre le sel solide plutôt que de le garder longtemps en barils.
- Lorsque le chlorure de chaux doit être consommé dans la région, il vaut mieux le fabriquer en solution en faisant passer le chlore dans un lait de chaux : c’est ainsi qu’on agit dans le Sud Lancashire où, en 1886, 5871 tonnes de chlorure liquide ont été vendues.
- La Société industrielle du Nord de la France en expédie également dans des cylindres de fer enduits à l’intérieur de goudron, de poix et de cire.
- REVUE SOMMAIRE
- ©ES BREVETS D'INVENTION
- Brevet n° 187.109 du 21 novembre 1887.
- Un tissu cuir en bourre de soie pure dit : Costaline.
- Par M. Coste,
- Ce tissu, qui peut être avantageusement employé dans la sellerie, la carrosserie, l’ameublement, la papeterie, la literie, la bimbeloterie et la chaussure, se fabrique en ap-
- pliquant sur un tissu en bourre de soie pure d une fabrication spéciale brevetée le 29 octobre 1887 — un enduit mat ou un vernis de toutes couleurs ou nuances qui imprègne entièrement le tissu et lui donne l’imperméabilité et l’aspect extérieur du cuir sans lui enlever sa souplesse.
- Brev. 187.145 du 23 novembre 1887.
- Perfectionnements dans les machines à rouler les rubans.
- Par M. Voland.
- Ces perfectionnements permettent de faire varier, au gré de l’ouvrier, la vitesse d’enroulement du ruban. A cet effet, la machine comprend une bobine d’enroulement montée sur un arbre portant un plateau de grand diamètre. Ce plateau est commandé par un galet qui peut aisément se rapprocher du centre du plateau, de telle sorte que le galet étant calé sur un arbre de transmission ayant une vitesse donnée on pourra donner une vitesse variable au tambour d’enroulement du tambour,
- Brev. n° 187.155 du 23 novembre 1887. Un nouveau produit tinctorial à base végétale pour teindre et empeser à froid.
- Par Mme Carrol.
- Ce produit est composé de fleur d’amidon en poudre fine, à laquelle on a incorporé une matière colorante comme de l’aniline marron soluble dans l’eau additionnée d’aniline noir également soluble dans l’eau. La pâte ainsi formée est mise à sécher dans une étuve, puis est pulvérisée, tamisée et réduite en poudre impalpable pour être propre à l’emploi.
- Comme exemple, pour une teinte crème, la brevetée indique les proportions suivantes :
- Amidon...................... 56 kil.
- Eau......................... 44 —
- Marron d’aniline........... 800 gr.
- Noir-noir.................. 200 —
- Elle emploie aussi d’autres couleurs, notamment les jaune-paille, rose, vert-lumière, bleu-lumière, violets, etc., toujours par les anilines.
- Le produit peut être parfumé.
- Brev. n° 187.188 du 24 novembre 1887. Perfectionnements apportés aux machines à imprimer des dessins sur papier ou autres matières convenables applicables surtout pour la décoration de la faïence, de la porcelaine, du verre, du granit tt d'autres matières analogues.
- Par M. Turner.
- Cette machine comprend un cylindre creux chauffé, sur lequel est placée la couleur et contre lequel est pressé le ruban de papier ou d’autre matière sur lequel on désire imprimer le dessin. Ce ruban de papier est pressé contre le cylindre chauffé, par un rouleau ou
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- cylindre autour duquel passe une surface de caoutchouc ou dont la surface peut être couverte de caoutchouc. Il est utile de faire passer de l’eau froide dans le cylindre pour empêcher que le cylindre chauffé n’endommage le caoutchouc.
- La couleur est appliquée par une plaque en cuivre chauffé, recevant ladite couleur qui glisse jusqu'en bas sur cette plaque inclinée laquelle sert à presser la couleur sur le cylindre et à enlever le surplus.
- Brev. n° 187.203 du 25 novembre 1887. Système perfectionné de machines à lainer à
- chardons métalliques à énergie variable.
- Par MM. Grosselin père et fils.
- Cette machine se compose d’un tambour sur lequel sont groupés des travailleurs roulants garnis de cardes et animés d’un mouvement de rotation variable, indépendant du mouvement du tambour. Le point caractéristique de cette machine consiste à faire gratter les travailleurs en sens inverse l’un de l’autre bien qu’ils soient montés sur un tambour tournant dans une direction unique; on peut ainsi réaliser sur un seul et même tambour le lainage à poil et à contre poil. Pour obtenir ce résultat les travailleurs sont montés successivement l’un à l’inverse de l’autre, c’est-à-dire que la pointe des cardes étant sur un travailleur dans le sens de la rotation du tambour, elle est sur le travailleur suivant dans le sens opposé à la rotation.
- Oi peut à volonté changer le rapport entre le nombre de travailleurs tournant à poil et celui des travailleurs tournant à contre poil. Le débourrage s’opère au moyen d’un dé-bourreur circulaire contre lequel viennent frotter les travailleurs disposés sur une circonférence légèrement excentrée.
- Brev. 487.214 du 28 novembre 1887.
- Une machine à teindre en écheveaux Par M. Léman-.
- Cette machine comprend une cuve servant de bain de teinture. Dans cette cuve arrive, par une chaîne glissant sur des surfaces horizontales et inclinées, l’écheveau suspendu sur des rouleaux supportés par les maillons de la chaîne. O.i donne un mouvement alternatif à la chaîne et un mouvement rotatif au rouleau porteur de l’écheveau; de cette manière toutes les parties de l’écheveau sont brassées dans le bain. Les écheveaux teints s’égouttent sur ceux en traitement.
- Brev. n° 187.263 du 30 novembre 1887. Une machine à molletonner les tissus sans tension et dont les organes se débourrent et s'aiguisent d'eux-mêmes d'une façon continue.
- Par M. Chandelier.
- Cette machine comprend un système de rouleaux garnis de cardes ayant un mouvement ,
- personnel en arrière qui, combiné avec le mouvement général en avant, force chaque dent de carde à ne toucher le tissu que pendant un temps voulu et réglé pour se retirer ensuite. Ces rouleaux par leur contact font eux-mêmes l’appel du tissu en supprimant tout tirage à l’avant.
- La vitesse de passage est réglée par la résistance d’un rouleau garni de cardes et portant sur son axe un frein à poids que l’on peut charger à volonté suivant l’espèce du tissu à molletonner et le degré de tirage à poil qu’on veut lui donner. La différence entre la vitesse d’adhérence des travailleurs et la résistance du frein fournit la vitesse de passage. Un moulinet à k lames frappe le tissu à l’extrémité de sa course et aide à la détacher.
- Brev. n° 187.305 du 30 novembre 1887. Un laveur à cylindres pour draps et étoffes en tous genres.
- Par M. Hannemann.
- Ce laveur comprend 5 paires de cylindres disposés au-dessus d’une cuve de façon que le tissu à laver soit conduit fortement tendu en avant et en arrière à travers la cuve entre les deux dernières paires de cylindres. Un mouvement alternatif est donné aux textiles au sein du laveur par un mécanisme de changement de marche appliqué aux dernières paires de cylindres.
- Résumés par M. Maulvault, Ingénieur, 15, Rue Richelieu.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Zéphir damier cordonné.
- Nous donnons cet échantillon plutôt pour le tissu que pour la teinte, car il se présente sous un aspect nouveau qui lui donne une certaine originalité.
- Ce tissu est une armure toile, sujet damier comme les toiles à matelas, mais chaque case est bprdée d’un cordon en relief, formé de deux fils d’un plus fort numéro.
- Le même entourage se fait sur plus grands carreaux, et même sur d’autres dispositions, par exemple en écossais ; les cordons alors, sont de différentes couleurs et même chinés, et encadrent diverses parties du sujet en formant des carrés réguliers.
- Les couleurs sont quelconques ; ici c’est un bleu de cuve, avivé au violet d’aniline.
- Mousseline laine, impression nouvelle.
- Ici nous montrons un des jolis spécimens d’impression pour robes d’été entrant dans un des genres préférés en ce moment, autant sur lainages, que sur cotonnades et soieries ; ce sont des bandes verticales imprimées, laissant entre elles un fonds simulé, teinté.
- Les bandes imprimées sont ou des fleurs, ou de l’ornement ; plus rarement des petits sujets détachés.
- Ce genre est très goûté, et cela se comprend, car il porte en soi un grand cachet d’élégance, et se prêle très-bien aux fraîches toilettes des enfants et des jeunes personnes.
- Marron chargé pour soies.
- Pour 10 kilogr. soie en écheveaux.
- Cachou................. 10 kilogr.
- Passer la soie sur ce bain à 25 degrés et l’y laisser traîner assez longtemps pour qu’elle tire tout ce qu’elle peut de cachou, pousser au bouillon pendant cinq minutes à la fin de la teinture.
- Fixer en entrant rapidement, et restant vingt à trente minutes sur un bain chauffé à
- 30 degrés et contenant :
- Bichromate de potasse...... 200 gram.
- Rincer à fond et aviver avec :
- Bois jaune.................. 1 kilogr.
- Orseille.................... 200 gram.1
- Carmin d’indigo............ 100 —
- Alun.......................... 500 —
- Acide sulfurique............... 100 —
- Les proportions des trois colorants ci-dessus varient selon le ton désiré.
- On donne un seul rinçage pour la fin.
- Outre la charge produite par le cachou, on peut encore en donner par de la glycérine ou du sucre. Si l’on veut une charge encore plus forte, après le chômate on revient sur le cachou, on retourne au chrômate et on réitère même plusieurs fois ces allées et venues ; on termine toujours par l’avivage.
- Rose solide sur lins et cotons.
- Pour 25 kilogr. de fils.
- Débouiüir une heure avec :
- Cristaux de soude............. 3 kilogr.
- Blanchir une fois au chlore, avec passage en acide sulfurique à 1 degré.
- Egaller 5 à 6 heures avec :
- Sumac redon................ 3 kilogr.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- Passer à tiède dans :
- Alun............................ 2 kilogr
- Egoutter et exprimer, puis teindre avec :
- Garance....................... 3 kilogr.
- Son........................... 2 —
- Blanc d’Espagne............... 1 —
- On teint à 50 degrés et on adoucit avec :
- Savon......................... 500 gram.
- Huile d’olives ou de graines. 500 —
- On rince, on essore et on sèche.
- APPRÊT DES CHAPEAUX DE PAILLE.
- Prendre de la gélatine (colle de Flandre) et la faire gonfler dans l’eau froide pendant 12 heures ; lui faire ensuite prendre un bouillon au bain marie pour la cuire. Tandis qu’elle est chaude encore, on apprête à l’aide d’un pinceau comme pour les chapeaux de feutre, et l’on passe sur la surface une éponge imbibée d’eau froide pour enlever l’excès de l’apprêt. On laisse sécher.
- Pour les chapeaux de paille naturelle, il faut ajouter à l’apprêt quelques pincées d’ox-alate de potasse (sel d'oseille), afin d’en opérer le blanchiment; pour la paille de couleur l’usage de ce sel est inutile, il serait même préjudiciable.
- Les chapeaux étant séchés convenablement (il doit rester un peu d’humidité) on les passe au fer entre deux linges -, s’ils sont tout à fait secs, il est nécessaire de les humecter légèrement ou de les tenir en lieu frais.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- ATELIER DE TEINTURE
- Deux conditions premières sont à réaliser dans l’installation d’un atelier de teinture :
- 1° Disposer d’eau à volonté.
- 2° Posséder un mode de chauffage quelconque, mais commode, rapide et toujours prêt.
- Eau.
- J’ai dit à propos du choix deslocaux, toutce qui était nécessaire sur le voisinage avantageux d’un cours d’eau, je n’ai donc pas à y revenir, mais cette heureuse disposition n’étant pas possible pour tout le monde, il faut souvent y suppléer par d’autres moyens.
- On a recours alors ou à une concession de la ville, ou à l’élévation des eaux d’un puits. Ce dernier moyen, toutefois, fournit presque toujours des eaux calcaires ou plâtrées, qui rincent mal sur savon et appauvrissent certains bains colorants. 11 faut bien néanmoins se servir de ce que l’on a.
- Si l’eau de la ville est à débit constant et à volonté, il suffit d’une bonne tuyauterie, et de robinets.
- Lorsque l’eau de la ville est à débit mesuré, il faut, en plus, des réservoirs assez spacieux pouvant emmagasiner une provision d’eau nécessaire à plusieurs jours.
- Enfin, quand on doit puiser l’eau à la rivière ou dans un puits, il faut ajouter à la tuyauterie et aux réservoirs, une bonne pompe, d’un maniement facile et d’un assez fort débit.
- Souvent, tout en disposant d’une rivière pour les rinçages, on installe l’eau de la ville, ce qui dispense d’en puiser ; c’est à chacun d’apprécier quel est le mode le plus avantageux pour son cas particulier.
- Il faut donc :
- 1° Dans tous les cas, de la tuyauterie et de la robinetterie.
- 2° Le plus souvent aussi, des réservoirs.
- 3° Quelquefois, en outre, une ou plusieurs pompes.
- Tuyauterie.
- Le fer creux est le plus universellement employé : son installation est économique et facile, grâce aux pièces de raccords (coudes, douilles de robinets, etc.) que l’on trouve toutes faites et qui s’adaptent exactement ; les joints se font à pas de vis, que l’on enduit d’une pâte de céruse, et qui, dès lors, sont parfaitement étanches. Jamais ces conduites ne se crèvent ni ne se dérangent.
- Les colonnes montantes dans les appartements, pour les eaux de la ville de Paris, sont toutes en fer creux, et fonctionnent très bien en supportant quelquefois une très forte pression et de nombreux coups de bélier (chocs en retour de l'eau, quand on ferme des robinets.)
- Pour les fers creux, les trajets doivent toujours être en lignes droites (plus ou moins brisées), mais s’il faut donner à la canalisation des parcours sinueux, on emploiera alors des tuyaux en plomb, ou préférablement en cuivre.
- Le cuivre serait même à recommander avant tout pour la tuyauterie d’intérieur, si ce n’était son prix élevé ; il possède à la fois la résistance du fer et la facilité de courbure du plomb (quoique dans une moindre mesure): c’est donc le métal qu’emploieront les ateliers ne regardant pas à la dépense.
- Les vieux cuivres, comme les vieux plombs, conservent une partie de leur valeur.
- On a fait des tuyaux de plomb doublés intérieurement d’étain -, nous pouvons laisser cela au service des eaux potables. Quand une canalisation en plomb travaille journellement, les eaux entraînent très-peu de métal oxydé.
- Des robinets sont placés au dessus des deux principales chaudières au moins, et à un ou deux autres endroits de l’atelier, à la hauteur d’un mètre environ du sol.
- Il faut également un robinet dans chacun des ateliers de nettoyages et d'apprêts, et enfin, un autre dans la cour, si on en possède une.
- Dans aucun cas, n’accepter, même imposés par la ville, des robinets à fermetures automatiques (lorsque cela est possible, bien entendu) ; il faut qu’une cuve s’emplisse sans être astreint à tenir, pendant ce temps, la clef du robinet.
- Réservoirs.
- Les réservoirs sont presque toujours en tôle rivée ; ce sont les préférables ; quelquefois en bois doublé de tôle mince, ou bien en bois seul, genre cuve -, les plus mauvais sont en zinc.
- Ceux de plus de deux mètres cubes sont consolidés par des entretoises intérieures, et avec trou d’homme, pour le curage.
- Un réservoir spécial en tôle recevant l’échappement de la chaudière à vapeur, fournira de l’eau chaude pour l’alimeDtationet pour divers autres usages de l’atelier.
- Pompes.
- Si l’on dispose d’une machine à vapeur, le système de pompe ne donnera lieu qu’à l’embarras du choix.
- Les plus économiques sont celles dont la vapeur n’est pas l’agent actif du fonctionnement, comme, par exemple, celles établies sur le principe des injecteurs, ou sur le vide causé par la condensation -, mais bien les pompes où la vapeur n’est que la force motrice destinée à les mettre en mouvement (pompes à pistons, centrifuges, etc.)
- Mais remarquons qu’avec les premières, il suffit d’une chaudière à vapeur sans machine; lors donc qu’on ne possédera pas de moteur, on devra avoir recours à elles; dans ce cas, je recommande le pulsomètre.
- Si vous devez pomper à bras (tâchez d’éviter cela), il faut adopter une pompe à mouvement circulaire, c’est-à-dire à manivelle et volant, plutôt que par levier à mouvement brisé, mettez-y deux hommes, même quand elle peut fonctionner avec un seul ; ils feront plus du double d’ouvrage pendant le même temps.
- Le manège est encore un moyen de puisement, et peut être utilisé par les teinturiers qui ont un cheval pour leurs livraisons, mais à condition, encore, de disposer de la place nécessaire.
- Quel que soit le moyen employé, ayez de l’eau en abondance, et rincez largement, ou bien vous ne ferez toujours que du travail médiocre.
- Maurice GUEDRON,
- Eæ-teinturier à Paris
- PROCÉDÉS DE TEINTURE
- par lois couleurs d'aniline
- (Suite)
- En teinture avec la cochenille, l’addition de sulfate de soude empêche l’épuisement du bain. La laine mordancée avec addition d’acide oxalique prend une nuance plus jaune que celle mordancée avec addition de crème de tartre, bien qu’on obtienne dans les deux cas une très bonne écarlate. Un meilleur résultat est obtenu en employant 3 molécules de sulfate de soude ou d’acide oxalique.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Avec l’alizarine, on obtient un orangé virant au rouge et les bains ne sont pas parfaitement épuisés. Lorsqu’on n’emploie que 1 molécule d’acide oxalique ou de crème de tartre, la nuance de la couleur est plus pâle, une quantité insuffisante d’étain étant fixée sur la fibre.
- Les échantillons mordancés avec addition d’acide oxalique présentent une nuance beaucoup plus rouge et, étant donné la plus grande acidité du bain qui tend, conformément aux expériences précédentes, à produire une nuance plus jaune, il est évident que la nuance rouge tient à ce qu’une plus grande quantité d’étain est fixée sur la fibre. Cependant, en supposant que les mêmes quantités d’étain sont à fixer sur la fibre, celle-ci doit contenir moins d’acide quand on emploie l’acide oxalique que dans le cas de crème de tartre. En teinture avec l’alizarine, tous les bains sont également bien épuisés, un bon orangé jaunâtre étant produit. L’eau bouillante enlève assez peu de colorant. En teinture avec le bleu d’alizarine, les échantillons mordancés avec le concours de l’acide oxalique n’épuisent pas le bain aussi bien que dans le cas d’emploi de crème de tartre, avec 3 molécules de l’un ou de l’autre, un bon bleu virant au rouge est obtenu.
- En teinture avec la céruleine, les bains ne sont pas complètement épuisés ; ils le sont plus dans le cas d’acide oxalique que dans le cas de crème de tartre. Les échantillons teints montrent d’une manière patente cette différence. Dans le premier cas, un vert noirâtre est produit, tandis que dans le premier la couleur est plus pleine, excepté quand une molécule d’acide oxalique est employée. L’aspect noirâtre des couleurs obtenues avec la céruleine indique toujours qu’il est fixé trop peu de mordant sur la fibre, de telle sorte qu’une portion de la matière colorante devient fixée sans le concours du mordant.
- (A suivre.)
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- DOCUMENTS ADMINISTRATIFS
- CONCERNANT LE COMMERCE
- RECOUVREMENTS POSTAUX
- Les quittances, factures, billets à ordre, traites et généralement toutes les valeurs commerciales ou autres, payables sans frais, pourront être recouvrées par la poste dans les relations entre la France, l’Algérie et la Tunisie, d’une part, et la Norwège, d’autre part.
- Le maximum du montant total des valeurs à recouvrer est fixé, par envoi, à 1,000 fr. ou â l’équivalent de 1,000 fr. en monnaie norvégienne.
- TAXES TÉLÉGRAPHIQUES
- La taxe des télégrammes originaires de la
- France à destination de la Turquie et transmis par la voie Malte-Zante, est abaissée à 55 centimes par mot.
- L’autre part, les dépêches échangées entre la France et la République de l’Equateur, voie anglaise et Galveston, acquitteront 9 fr. 15 par mot au lieu de 9 fr. 65.
- MARQUES DE FABRIQUE
- Circulaire adressée par M. le ministre du commerce et de l’industrie, aux présidents des chambres de commerce, des chambres consultatives des arts et manufactures et des chambres syndicales.
- Paris, le 28 mars 1888.
- Monsieur,
- La commission du Sénat chargée d’examiner une proposition de loi de l’honorable M. Bozérian, relative aux fraudes tendant à faire passer pour français des produits étrangers, a substitué à cette proposition un projet de loi général sur les marques, le nom commercial, la raison de commerce et le lieu de provenance.
- J’ai demandé au Sénat, qui a bien voulu me l’accorder, l’ajournement de la discussion de ce projet, afin de'permettre au Gouvernement de consulter les corps intéressés, notamment les chambres de commerce, les chambres consultatives des arts et manufactures, et les chambres syndicales.
- Je vous prie, en conséquence, de vouloir bien provoquer l’avis de votre chambre sur les différents articles du projet de loi de la commission du Sénat, lequel se trouve au Journal officiel de la République française des 16, 17, 19, 24 et 27 février dernier.
- J’appelle particulièrement votre attention : 1° sur l’article 4, qui crée un dépôt central et supprime ainsi le dépôt dans les tribunaux de commerce ; 2° sur l’article 13, qui soumet à une déclaration préalable le nom commercial et la raison de commerce.
- Je serai reconnaissant à votre chambre de me transmettre le résultat de ses délibérations dans le plus bref délai possible, afin que le projet de la commission du Sénat puisse venir en discussion après les prochaines vacances parlementaires.
- Recevez, etc....
- LUCIEN DAUTRESME.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- et textiles a l’étranger CONSEILS AUX IMPORTÀTEUS
- ALLEMAGNE.
- Tissus et broderies artistiques. —M. le consul de France à Dusseldorf vient d’adresser un extrait de la Gazette de Crefeld, accompagné de sa traduction et relatif à une exposition de tissus et de broderies artistiques, pour ornements d’églises et habits sacerdotaux, qui a récemment eu lieu à Crefeld.
- A la clôture de ce concours, le comité a provoqué une réunion composée de fabricants et de notabilités ecclésiastiques qui s’est tenue à l’école royale de tissage de la ville, en vue de fixer les principes à suivre dans la fabrication de ces produits.
- Cette assemblée a notamment appelé l’attention des industriels sur les conditions de solidité et de durée que doivent présenter les ornements et les vêtements sacerdotaux. Elle a recommandé l’emploi de teintures spéciales, d’étoffes de soie pure et de brocart en fil doré de Chypre. Elle a également signalé l’intérêt qu’il y aurait à utiliser, pour ce genre de fabrication, les dessins et les modèles de l’art ancien.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 167.280. —12 janvier 1888. Vial, 8 rue des Minimes à Marseille. Certificat d’addition au brevet pris le 24 février 1885 pour un procédé chimique industriel ayant pour but et pour résultat de décortiquer, désagréger et dégommer les fibres de la ramie et des plantes textiles en général.
- 188.115. — 12 janvier 1888. Sté Robert Chadwick et Son. Matière colorante perfectionnée pour teindre, imprimer, peindre ou mettre en couleurs.
- 188.139. — 14 janvier 1888. Les sieurs Heline et Stogkdale. Perfectionnements dans la fabrication des papiers de tenture.
- 188.159. — 16 janvier 1888. Oswald. Perfectionnements au coupage des tissus-fourrures.
- 173.384. — 13 janvier 1888. Parmentier, 28, rue de Paris à Tourcoing, Nord. Certificat d’addition au brevet pris le 12 janvier 1886 pour l’application aux métiers mécaniques à tapis du Jacquart, système Vincenzi, avec changement pour grande et petite division, et pièces diverses servant à mettre cette mécanique en communication avec le métier pour le faire fonctionner.
- 188.188. — 17 janvier 1888. Martius. Procédé pour la séparation de l’acide B naphtylamine P sulfonique de l’acide B naphtylamine B sulfonique.
- 188.035. — 9 janvier 1888. Laing. Perfectionnement dans les métiers à filer, à tordre, à retordre, et à faire le béliage du jute, du lin, du chanvre, du coton, du fil, de la laine peignée et autres substances fibreuses.
- 180.883. — 6 janvier 1888. Meunier fils. Cert. d’ad. au brevet pris le 13 janvier 1886 pour peigneuse circulaire échardonneuse.
- 187.957. — 3 janvier 1888. Levoin. Perfectionnements au procédé de fabrication d’étof-
- Ifes en soie, ou en laine, cheveux, passementerie, soie et laine, etc., étoffes obtenues par la fixation du duvet de plumes sur un tissu recouvreur d’une couche de caoutchouc.
- 187.968. — 9janvier 1888. Gay, 33, rue de Marseille, à Lyon. Nouvel appareil à brûler pour machines à griller ou flamber les tissus. 188.047. — 9 janvier 1888. Dratz 48, rue de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Bondy à Paris. Nouveau procédé de teinture ou peinture sur étoffes.
- 188.083. — 11 janvier 1888. Wood. Système de commande à versement de marche et arrêts automatiques pour machines à teindre et à fouler.
- 181.585. — 3 janvier 1888. Travers et Pervilhac. Gert. d’ad. au brevet pris le 16 décembre 1887, pour une machine à polir les étoffes de soie et soieries mélangées.
- 187.969. — 6 janvier 1888. Dqmmarsin et Diosse fils. Nouveau système de tissage dans lequel une chaîne diagonale est combinée avec la chaîne et la trame ordinaire.
- 188.059. — 10 janvier 1888. Sté G. Dauché et Cie. Appareil perfectionné pour la fabrication du velours façonné.
- 181.938. — 9 janvier 1888. Cloquemain, à Bar-le-Duc. Fabrication de tricots circulaires continus présentant des dessins avec carreaux et rectangles de toutes dimensions.
- 188.038. — 9 janvier 1888. Société Badische Anilin et Soda Fabrice. Préparation de matières colorantes azoïques violettes.
- 188.012. — 10 janvier 1888. Meyerson. Production d’une matière colorante bleue.
- 188.032. — 9 janvier 1888. Bessinger. Fixation sur le celluloïd ou les matières analogue s de dessins indélébiles.
- 188.011. — 1 janvier 1888 Thomas. Fabrication de certaines matières tinctoriales.
- AD JIJDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA. MARINE Cherbourg, le 3 mai.
- 44,000 kil. étoupe noire par transformation. Dépôt 4.000 fr. — Caut. 8,000.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- ___ j
- Hospices civils d’Orléans
- Le 31 mars. — Fournitures de toile et couvertures .
- 1er lot. - 12,0 00 m. toile blanche et 1.050 m. toile bleue.
- Baillet, à Orléans, adjud. à 13,168.50.
- 2e lot. — 450 m. drap bleu de 1 m. 40 de larg.
- Normand, à Romorantin, adjud. 5 3.307.50. 3e lot. — 300 couvertures laine blanche et 50 couvertures laine grise.
- Cointepas, à Orléans, adjud. à 4,116.
- MINISTÈRE DE LA MARINE Paris. — Le 28 mars.
- Toiles blanchies.
- J. Scrive, à Lille, adjud. à 76,925.80.
- Toiles à laver.
- Alph. Helbronner, 7, place Lévis, à Paris, adjud. à 29,327.
- Toulon. — Le 28 mars.
- Inscription de légendes sur les rubans de bonnets de marins.
- Jeanne Olive, à Marseille, adjud. à 1.40 les 100 lettres.
- Cherbourg. — Le 3 avril.
- Coton en Torons.
- G. Pasquier, à Nantes, adjud. à 168.99.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Cholat, Crépet et Dumont, teinturiers, rue Pierre Corneille, 51. — Durée : 11 ans et 135 jours. — Cap. : 6,000 fr. — Acte1 du 10 février 1888.
- LYON. — Dissolution par suite de la cession par MM. Collioud et Joseph Bertiioux de tous les droits à M. François Berthoux de la Société de fait existant entre eux trois sous la raison Berthoux et Cie, apprêteurs, rue Vieille-Monnaie, 21. — Liquid. ; M. Ray, défenseur. — Acte du 21 février 1888.
- ST-ET1ENNE. — Formation de la Société en commandite Gabriel-Durand et Cie, (cotons, laines et soies), 9, rue de la Bourse. — Durée : 6 ans. — Capital : 200,000 fr. dont 100,000 en commandite. — Acte du 24 mars 1888.
- VALENCIENNES. — Dissolution à partir du 20 mars 1888 de la Société Debièvre et Mau-Froid, [fab. de tissus), à Marly. — Liquid. : MM. Debièvre et Bussignies, comptable, ce dernier désigné par M. Maufroid, trop souffrant lui-même pour s’occuper de la liquidation. — Jug. du 20 mars 1888.
- ROUBAIX. — Desurmont (Félix), filateur.
- — Jug. du 15 mars 1888. — Abandon de l’actif.
- ALGER. — Formation de la Société en nom collectif Simon Levy Valensi, (tissus d’Algérie, etc.), 7, rue René-Caillé, à Alger, avec succursale à Gonstantine. — Durée 3 ans, du 1er février 1888. — Cap. 169,484 fr. 10 centimes. — Acte du 8 mars 1888.
- FAILLITES
- BERNAY. — Heugues (Paul), filateur, à Fontaine-la-Forêt ef sa femme née Lemoine.
- — Jug. du 16 nov. 1881.
- ELBEUF. — Lucerf (Edouard), apprêteur de draps, 49, rue Mazagran. ~ Jug. du 27 mars 1888. — S. : M. Thuillier.
- TOURNON. — M. Champet (Jean-François), imprimeur sur étoffes, à St-Jean-Muzols et sa femme née Boscat. — Jug. du 14 décembre 1887.
- VILLEFRA.NCHE. — M. Dufit, tisseur, à Tartare et sa femme née Perrin. — Jug. du 23 mars 1888.
- CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- LE HAVRE
- Bois de teinture. — La demande s’est un peu réveillée pour les campêches, et l’on a pu traiter ces jours-ci environ 650 tx Cap à livrer sur avril par Lieffield vendus, dit-on, autour de fr. 9.50 (open charter) des 50 kil.
- On a dû faire en outre un lotin de 25 tx Jamaïque Kingston (ex-Ernstatningen) dans le port à fr. 8 des 50 kil.
- Les bois de Quebracho ont donné lieu à une forte affaire de 1,500 tx à livrer de fr. 88 à 90 des 1,000 kil.
- Il a été importé, pendant ces huit derniers jours : 1 gr. campêche de la Martinique. 3 gr. dito de Haïti, 1 gr, dito de M,- Christi, 1 gr.
- dito de Carmen, 1, 035 mx bois rouge du Brésil.
- Cacho, curcuma, rocou, orseille, cochenille, quercitron, dividivi, sumac. — Il est entré depuis notre dernière Revue : 2 gr. dividivi de Rio-Hacha, 467 b. gambier de Singapore.
- Indigos. — Nous n’avons connu que la vente de 9 c. Bengale à la parité établie.
- BORDEAUX
- Cire. — Le voilier Danube, arrivé du Sénégal, avait à bord, pour notre place, 6 balles cire, qui sont invendues.
- Essence de térébenthine. — En deux lots il est arrivé cette semaine seulement 64 fûts essence, pour lesquels on a payé fr. 69 et 10. Ce dernier prix établit un franc de hausse sur les cours obtenus il y a huit jours.
- Par continuation, les ordres pour l’expédition n’ont pas eu grande activité. On a payé pour quelques petites affaires fr. 14 et 15, le tout les 100 kil., àux usages de la place.
- -----------...............-
- MARSEILLE
- Drogueries, Teintures et Produits chimiques.
- On cote :
- Acide tartrique.................. 390 —
- Anis d’Espagne................... 118 —
- Anis du Levant nouv................. 65/100
- Bois de Campêche Laguna............. 18 —
- — — Martinique..........? 16 50
- — jaune Carmen................ M
- — — Maracaïbo................... 12 —
- Cannelle de Chine.................... 65 —
- Cochenilles grises................... 2 90
- — argentées................. 3 —
- — zacatilles............ 3 50/ —
- — noires ordinaires..... 2 55
- — — supérieures....... 3 50
- Crème de tartre..................... 300 —
- Curcuma Bengale ..................... 25 —
- Dividivi.............................. M —
- Gomme arabique..................... 100/800
- — Aden........................... 300 —
- — damar....................... 210 —
- — sandaraque................. 150/200
- Gambier............................. 35 —
- Graines j aunes.......;.......... 100/120
- Galles vertes et noires........... 120/150
- Girofles.......................... 200 —
- Fenouil.............*............ 35 —
- Mercure............................ 600 —
- Opium 9 00/00........................ 35 —
- Résine Amêr. blonde et brune..... 11/16
- Safran Valence...................... 130 —
- Styrax............................. 130 —
- SMYRNE
- Gomme adragante. — Vente : 22 caisses — Stock actuel 18*2 caisses. Marché calme avec une baisse d’environ 3 %.
- Noix de Galles. — Ventes : Kos 5000 Vertes — Prix noires Yerly fcs 1.40 Vertes, et Blanches fcs 1.31. — Stock 28,000 Kgrs.
- LE TEINT URIER-DÉGR AISSEUR
- Un de nos confrères de Roubaix, qui est poète à ses heures, a rimé l'amusante po-
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- chade qui suit, inspirée de son métier, et que nos lecteurs de la même partie, liront certainement avec intérêt.
- Cette oeuvre est sans prétention, et n’en a que plus de charme.
- REFRAIN
- Fait’s vous nettoyer,
- Par un teinturier,
- C’est très économe,
- Vous serez en somme,
- Toujours de première fraîcheur,
- Voilà l’Teinturier-Dégraisseur.
- Je possède la véritable essence,
- Qui ressuscite le vieux vêtement,
- Sur v’iours, sur soie, j’opère avec aisance, Je traite tout avec succès vraiment,
- Je vous l’assure vous pouvez sans crainte, Me confier votre plus bel Elbeuf,
- Je ravive la plus fragile teinte,
- Enfin du vieux, je vous en ferai du neuf. Fait’s vous nettoyer, etc.
- De son travail, on est fier, je l’approuve, Certes, chacun fait valoir son métier,
- Mais voulez-vous savoir comment on prouve, Que l’on est plus ou moins bon teinturier? On prouve surtout que l’on sait bien tein-En cherohant & faire sa position, [dre, Et, lorqu’on sait arriver à Vatteindre, Alors* on a'résolu'la question.
- ' ’ Tdit’s vous nettoyer, etc.
- Sur tous les tonsetdans toutes les gammes, De joliersfleurs-, toujours nous appliquons, Nos impreSêiOilS,' à ‘VOS robes Mesdames, AvecIjôriïiëur nous. les communiquons, Comm’téinturiér jamais je ne me gobe, Mais.entre nous, cependant, je prétends, Que la dame qui me remet sa robe,
- En la portant, aura toujous vingt ans.
- ' - -Fai-t’s -vous nettoyer, etc.
- On recherche, la .belle.clientèle,
- De la- servir on se fait un-honneur,
- Quel estj pour -nous,- le-vrai client fidèle ? M’a dit un-vieux-terntuiier-dégraisseur, Que pâfihl votte, personne ne s'en fâche, C’est, riTâ-t-if dit':'lé sincère amoureux, Car vous savez qu’un amoureux s'attache, Dans.vos amours, soyez toujours heureux. ,,. Fait’A y pus. nettoyer, .etc,
- Il est toujours dés bêtises à dire,
- Pourtant jo.vais pesser de plaisanter,
- On peut .très. bien, aypir Je. mot .pour rire, Sans oublier de se recommander,
- Je puis dire ici sans artifice,
- Si vous voulez être proprement mis, Adressez-vous tous au Grand S^Mauricei'I) Et vous serez de suite et bien servis. Fait’s vous nettoyer, etc.
- ..... . . G. G.
- MORMATiOM ET FAITS DIVERS
- lie Mamie. —Un concours international d’appareils et de procédés industriels propres
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- à décortiquer la ramie aura lieu à Paris, le 15 août 1888.
- Sont admis à ce concours tous les inventeurs, constructeurs, ou entrepositaires, quelle que soit leur nationalité.
- Les demandes d’admission, françaises ou étrangères, devront être envoyées directement au ministère de l’agriculture, rue de Varenne, 80, à Paris.
- Elles devront y parvenir au plus tard le 15 juin 1888.
- —0—
- Incendies. — Lil'-e : La filature de lainespeignéesde M. Bocquet-Barry, à Roubaix, a été étruite par un incendie; toutes les fenêtres étant remplac'es par d’épaisses dalles de verre, il a été impossible de les ouvrir pour pénétrer dans le bâtiment incendié ; tous les plafonds se sont écroulés sur les métiers ; deux pompes à vapeur ont été mises en batterie ; un courageux adjudant de pompiers s’est traîné sur les mains et les genoux pour pénétrer dans la filature en feu ; les pertes sont évaluées à 60,000 fr.
- Pont-Audemer : Un incendie considérable a éclaté dans une importante manufacture de toiles cirées située aux Préaux.
- Les dégâts, couverts du reste par une assurance, sont estimés à 100,000 fr. Une trentaine d’ouvriers se trouvent sans travail.
- L’incendie a été causé, dit-on, par un dégagement d’électricité qui aurait enflammé des toiles fraîchement vernies.
- New-York : Le feu a pris dans un entrepôt de Brooklyn : 500 balles de jute ont été brûlées ; les pertes sont évaluées à 100,000 dollars (500,000 fr.)
- --o—
- Zhrida à l’Expositloia. — Les fabricants de soieries ont décidé de faire, en 1889 à l’Exposition de Paris, une exposition collective Zurichoise de leurs produits.
- —o—
- Le lilioi’inhiiii ale la Nouvelle-Zélande. — M. le vice-consul de France à Wellington vient d’adresser deux échantillons de « phormium tenax » (chanvre de la Nouvelle-Zélande) avec une notice sur les prix de vente de ce produit.
- Cf s échantillons sont à la disposition des fabricants et négociants français intéressés à en prendre connaissance, au ministère du commerce et de l’industrie, 80, rue de Varenne (direction du commerce extérieur, bureau des renseignements commerciaux).
- Le léglme aies peluel&eg de soies
- au Portugal. — Aux termes du traité de commerce du 19 décembre 1881, entre la France et le Portugal, les velours de soie pure ou mélangée payent à l’entrée dans le Por tugal un droit de 6.000 rcis par fcil. et les peluches de soie pure ou mélangée 1,500 reis seulement. Or, depuis cette année la douane portugaise a élevé la prétention de soumettre les peluches au même droit que les velours, sous le prétexte que la distinction est très difficile à établir. La Chambre de Commerce française de Lisbonne s’est hâtée de protester contre cette annulation.
- Si les procédés de fabrication pour les velours et les peluches sont à peu près identi-
- ques, les caractères apparents des deux genres de tissus sont très différents et rendent la distinction assez facile à établir.
- Le velours a le poil ras, c’est-à-dire de faible hauteur, et ce poil se redresse pour reprendre sa position verticale, lorsqu’on le presse avec la main ; au toucher il produit la sensation d’une brosse, enfin son aspect est caractérisé par une matité particulière.
- La peluche, au contraire, a un poil plus long et ce poil est plus ou moins penché ; il ne se redresse pas après le contact de la main ; enfin son reflet est brillant.
- —o—
- ILe saturnisme clans le département de la Seine. — Le nombre des ouvriers maniant le plomb et ses dérivés dans le département de la Seine peut être estimé à 20,000 environ. D’autre part, le nombre des ouvriers admis dans les hôpitaux pour accidents saturnins qui était, en moyenne, de 552 par an, de 1876 à 1880, a diminué de près de moitié de 1884 à 1886.
- Ce résultat doit être attribué à plusieurs causes : bien-être relatif et propreté plus gr ande des ouvriers ; précautions mieux prises par les patrons -, perfectionnements industriels; publicité très grande donnée à {'instruction sanitaire relative aux causes de l'intoxication saturnine et aux moyens d'y remédier.
- Malgré cette diminution, qui a porté sur presque toutes les industries du plomb, le conseil d’hygiène publique et de salubrité de la Seine, sur un rapport de M. Gautier, a émis le vœu « que M. le ministre du commerce demande, dans l’intérêt de la santé des ouvriers cérusiers, aux administrations de l’Etat et aux compagnies de chemins de fer, de n’admettre dans leurs adjudications que la céruse broyée à l’eau ou à l’huile, à l’exclusion de la céruse en poudre. »
- Appelé à se prononcer sur ce vœu, le comité consultatif, sur le rapport de M. Napias, a déclaré que le vœu en question pouvait être pris en considération, mais que la substitution qu’il préconise était entrée depuis longtemps déjà dans les habitudes industrielles. La véritable mesure à prendre serait d’exiger, dans tous les marchés de peinture, que la céruse et les préparations plombifères ne devront pas être employées dans les travaux à faire.
- Il faut considérer que les médecins et architectes composant le conseil d’hygiène ne sont pas des industriels, et qu’ils peuvent ainsi trancher à leur aise des suppression^ de fabrications dont ils ignorent les conséquences. Heureusement leurs avis n’ont qu’une valeur toute théorique.
- AVIS A MOS ASSOMMÉS
- Nous mettons en recouvrement les abonnements souscrits à La Revue de la Teinture.
- Notre quittance va donc être présentée dans quelques jours à nos abonnés, n’ayant pas encore soldé leur abonnement.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Cliarleville (Ardennes)
- (1) Enseigne de l’auteur.
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- LA
- r Année, N° 9.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- hnrwr™ lu ib : i x-toïfk™?;
- LA TEINTURE
- 1NDISTRIELLES
- mai 1888.
- SOMMAIR E
- Chronique. — Prépation de la soie pour la teinture et la vente en hlanc. — Préparation des matières colorantes vertes à l’aide des bleus de méthylène. — Résistance du parement aux lessivages du blanchiment. — Couleurs d’aniline solubles dans la benzmo.
- — Revue sommaire dos brevets d’invention : Machine à teindre la laine en nappes; id.. les écheveaux ; ornementation des bois, papier et cuir; Impression des cuirs et papiers vernis ; Appareil à sécher ; Disposition pour travailler les tissus tendus ; Machine à tondre ; id. à polir les étoffes de soie. — Le Siphon" pompe. — La Rhodamine et son emploi en teinture.
- Procédés divers : Mode d’emploi de la tartaline : noirs et couleurs sur laine.
- Uronique industrielle : Les propositions du gouvernement Italien ; Informations françaises en Toscane.
- — Les industries tinctoriales et textiles à l’étranger.
- — Brevets d’invention (catalogue).—Adjudications.
- — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Un rapport récent de la commission des valeurs de douanes établit que, pour les tissus de soie et de laine, notamment, notre production a plus de vitalité que jamais.
- Ces deux groupes de tissus alimentent une exportation annuelle de 600 millions de francs et comptent, par conséquent, parmi les principaux éléments de notre richesse nationale. Les centres de fabrication les plus importants sont à Lyon, Saint-Etienne, Calais, Roubaix, Reims, Sedan et hlbeuf. Dans la plupart de ces villes, les années de 1882 à 1886 ont été fort pénibles. On se ressentait, particulièrement, de la concurrence étrangère qui couvrait le marché international de produits à vil prix. Nos exportations déclinaient; de grandes maisons étaient menacées de ruine.
- La population ouvrière subissait des chômages forcés et manquait presque de pain. Les circonstances étaient très sombres. Heureusement, malgré les déclarations décourageantes exprimées aux enquêtes, on ne renonça pas à lutter, et cette constance a été récompensée, après une assez longue attente, par une reprise d’affaires absolument brillante.
- La fabrique de Lyon adonné l’exemple de la confiance et du courage. On R laissé d’abord la concurrence se dé-
- velopper, afin de voir si elle serait favorisée par le goût du public. Puis, lorsque la préférence des acheteurs a été nettement prononcée, la fabrique lyonnaise a transformé son outillage et offert ses produits à côté de ceux de ses rivaux d’Allemagne et de Suisse.
- Cet effort a abouti à un succès plein de promesses.
- Lyon continue, d’ailleurs, de confectionner ces étoffes de haut goût, que les étrangers sont incapables d’éclipser, et la commission des valeurs constate, dans son rapport, qu’en 1886, nos exportations de tissus de soie se sont élevées à 260 millions, chiffre supérieur à la moyenne des dix années précédentes.
- Saint-Etienne n’a pas été moins favorisé ; mais ce retour d’activité paraît tenir surtout aux caprices de la mode, qui préfère les rubans aux fleurs. De 1885 à 1886, les exportations de rubans ont monté de 208,000 kilog. à 300,000 kilog.
- A Saint-Pierredès-Calais et à Caudry, la fabrication de la dentelle a suivi, en 1886, une marche très satisfaisante.
- Pour l’industrie lainière, l’année 1886 a été également signalée par une reprise très féconde. A Roubaix, la valeur des lainages a augmenté de 5 à 15 0[0. Une importante amélioration se manifeste, en même temps, dans la draperie à Reims, Elbeuf et Sedan. Nos exportations de draperie représentent actuellement 130 millions de francs par an.
- * *
- Après les renseignements tout à fait actuels, sur nos principales places manufacturières, donnés dans les précédents numéros de la Revue de la Teinture, et qui n’ont pas encore eu le temps de se modifier sensiblement, nous nous en tenons aujourd hui à cette revue d’ensemble.
- La commission des valeurs prend son temps pour la publication de ses documents — comme toute oeuvre officielle, — et bien que ces indications ne comprennent pas encore l’année écoulée, elles représentent encore assez bien l’état actuel de notre industrie textile.
- Une de ses branches, ou plutôt de ses dépendances, est la teinture « en chiffonnage », intéressante à plus d’un titre,
- et qui demande une somme de connaissances pratiques très étendues. Le teinturier-dégraisseur doit en effet être à la fois : nettoyeur, blanchisseur, teinturier et apprêteur ; il faut qu’il travaille sur tous tissus, et même sur des produits non textiles, comme le bois, la paille, les plumes et tant d’autres ; il n’a pas l’avantage d’opérer sur des matières neuves et il doit être assez ingénieux pour en changer la teinte souvent, et toujours pour leur redonner une nouvelle jeunesse.
- Pour être complet, le teinturier-dé-graisseur devrait donc être universel ; constatons, tout au moins, qu’il arrive presque toujours à résoudre ces sérieuses difficultés, et que son industrie compte aujourd’hui de véritables usines dont le matériel et l’installation n’ont rien à envier aux-fabriques de neuf les mieux organisées. Les ateliers de second ordre sont également jaloux d’être outillés suivant les méthodes les plus perfectionnées. Dans nette partie, autant que dans l’industrie manufacturière, la loi du progrès a fait sentir sa bienfaisante action, et a été favorablement accueillie par le teinturier-dégraisseur, généralement amoureux de son art.
- Voici que l’ouvrage commence à lui rentrer; le retard de la saison ne l’a pas favorisé pendant ces derniers mois ; il va falloir maintenant travailler double, tout va venir à la fois, et les clients, qui attendent toujours le dernier moment, veulent néanmoins être servis de suite.
- C’est le coup de feu qui s’annonce L
- i
- * *
- Toutes les branches de la teinture doivent être attentives aux goûts du public. Le fabricant en est souvent l’inspirateur, et le teinturier-dégraisseur, le serviteur ; l’un et l’autre ont besoin de le connaître et de l’interroger. Nous devons donc toujours parler un peu « mode », et traduire quelquefois son langage de convention.
- La nouveauté réside bien plus dans des noms de fantaisie que dans des teintes inédites ; c’est ainsi qu’on nomme actuellement : « Mésange » un gris-
- mode, « Luciole » un bleu-verdâtre demi-clair, « Bengali » un rose légèrement orangé ; tout arbitraires que soient
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ces désignations, il faut quelquefois les connaître.
- Nous avons dit que le blanc perdait de plus en plus du terrain sur la lingerie; or, il semble se réfugier dans les lainages ; c’est une interversion de rôles.
- Le mélange du drap blanc avec une nuance franche, olive, brique, acier, est un fait acquis par la mode ; et la grâce élégante de tout costume composé ainsi de deux tons, que rehaussent encore les broderies, donne raison à cet engouement subit pour l’étrangeté de toilettes ainsi conçues.
- Plus que jamais, la mode compose de préférence les robes avec un mélange de fantaisie et d’uni. L’uni pour jupes, la fantaisie pour corsages-habits ou bien l’uni en corsages courts et la jupe en rayures.
- Les tissus de laine légers et tout à fait mous sont les préférés ; on les mélange à la moire antique. Les mousselines de laine, les cachemires rayés ou façonnés, le voile imprimé, les vigognes moelleuses et légères font des costumes frais et élégants, que l'on verra beaucoup cet été.
- Les nuances qui continuent d’être le plus en faveur sont le vert-pâle, gris, lilas, mauve, rouge, beige. Beaucoup de noir et de blanc mélangés.
- Dans la draperie nouveauté on fait beaucoup usage aussi du blanc-blanc, que l’on mélange à une couleur foncée, pour obtenir finalement une teinte moyenne.
- Voici un exemple de cet arrangement:
- Leblanc est mêlé à une couleur foncée pendant qu’une nuance beaucoup plus claire que cette dernière, mais de même famille, remplace partiellement le blanc et forme des filets enlacés dans le tout. Il y a* une véritable harmonie dans ces accouplements qu’on obtient avec assez de facilité : blanc, bleu point trop foncé et perle ; blanc, bronze et noisette, etc. Le perle et le noisette doivent surtout s’accorder avec leurs congénères bleu et bronze.
- Mille autres combinaisons dans ce genre peuvent être imaginées, dans lesquelles l’inévitable blanc a sa place.
- Mentionnons encore dans les lainages, des carreaux et damiers à cases blanches, des écossais à bandes et filets blancs.
- On mélange le blanc-blanc, mais en uni on fait surtout le blanc-crême.
- Dans la lingerie, le crème tend aussi à détrôner l’azuré, notamment dans l’ameublement, et un peu dans l’article toilette : le crème va si bien avec les dentelles écrues !
- Mais pour tout cela, il nous faut le
- soleil et l’été ; ils tardent bien à venir, et toutes ces belles étoffes restent dans les casiers des magasins. Aux premiers rayons, nous les verrons s’épanouir, et briller au moins une saison ; c’est assez pour nous, teinturiers, qui préparons déjà des couleurs nouvelles. La mode est femme, et le roi galant nous l’a dit: « souvent femme varie » !
- F. Gouillon
- PRÉPARATION DE LA SOIE
- pour la teinture et la vente du blanc
- Cuite de la soie.
- La soie sortant de dessus les cocons a une roideur et une dureté qui lui viennent d’une sorte de vernis dont elle est naturellement enduite ; elle a aussi une couleur d’un jaune roussâtre quelquefois même très foncée. Cette roideur de la soie ne convient pas pour la plupart des étoffes à la fabrique desquelles elle est destinée si la nuance naturelle est défavorable à presque toutes les couleurs qu’on doit lui faire prendre.
- La première des opérations de la teinture sur soie a donc pour objet de lui enlever en même temps son enduit et sa couleur naturelle au moyen d’un dissolvant qui ait une action suffisante sur le vernis naturel de la soie.
- Cette matière résiste à l’action de l’eau ; les dissolvants spiritueux et particulièrement l’alcool, loin de l’enlever, ne font au contraire que de la racornir. Toutefois on est obligé d’affaiblir leur énergie pour ne point altérer la soie. Toutes les propriétés de cette substance démontrent qu’elle n’est ni une gomme ni une vraie résine ni même une gomme résine et qu’elle diffère de toutes ces matières, car les gommes se dissolvent dans l’eau et les vraies résines se dissolvent dans l’alcool -, par suite, les gommes résines peuvent être en partie dissoutes dans l’eau et en partie dans l’alcool.
- Probablement que c’est une de ces matières huileuses concrètes qui diffèrent des résines proprement dites, en ce que la partie huileuse ne tient pas de la nature des huiles essentielles, mais fait partir des huiles douces qui n’ont rien de volatil et qui ne se laissent pas attaquer par l’alcool. On peut croire aussi que l’enduit de la soie est composé de substances gommeuses et huileuses dans une proportion telle que les dissolvants propres à chacun des éléments n’ont plus d’action.
- Quoi qu’il en soit, c’est toujours par le moyen des sels alcalins qu’on débarrasse la soie de son vernis -, c’est ce qu’on appelle décreuser la soie. Les essais faits pour enlever le vernis au moyen des alcalis purs ont montré qu’il fallait mitiger la force par une huile quelconque. C’est pourquoi on a recours au savon. Le décreusage de la soie qu’on nomme aussi la cuite se fait en général avec de l’eau
- chaude chargée d’une certaine quantité de savon, les proportions varient suivant l’usage auquel est destinée la soie.
- On cuit en deux fois la soie à laquelle on veui donner le plus grand degré de blancheur; celles par exemple qui doivent rester en blanc et avec lesquelles on doit fabriquer les étoffes blanches.
- On cuit en une seule fois et avec une moindre quantité de savon presque toutes celles qu’on doit teindre en différentes couleurs parce que le reflet roux qui reste ne nuit en aucune manière aux couleurs. La quantité de savon à employer varie suivant les couleurs.
- Dégommage et cuite de la soie pour le blanc .
- La première cuite que l’on donne en blanc est le dégommage parce qu’en effet le but qu’on se propose dans cette opération est d’ôter à la soie ce qu’on appelle improprement sa gomme.
- Pour faire le dégommage on commence par passer un fil autour de chaque mateau, qui consiste en un certain nombre d’écheveaux noués ensemble. On dénoue les mateaux et on en forme une poignée dont la grosseur et le nom varie suivant les fabriques. Cette précaution est nécessaire afin que les soies soient plus faciles à dresser pour pouvoir les manier plus aisément et pour empêcher qu’elles ne se mêlent. On fait fondre ensuite une quantité suffisante de savon de Marseille à raison d’environ 80 pour 100 du poids de la soie et de l’eau suffisamment chaude sans bouillir cependant, parce que si le bain bouillait cela ferait ouvrir et bourrer la soie surtout si elle est fine.
- On plonge les soies dès que le bain est en état et on les laisse sur ce bain jusqu’à ce qu’on voie que toute la partie qui trempe est entièrement dégommée, ce qu’on reconnaît aisément par la blancheur et la flexibilité que la soie prend en perdant sa gomme. La soie étant dégommée ainsi, on la tord pour lui enlever le savon et on la peigne ou décram-pille. Ensuite on passe une corde pour les assujettir dans la cuite, c’est ce qu’on appelle mettre en co rdes.
- On met les soies dans un sac de grosse toile et on fait bouillir la soie ainsi renfermée dans un nouveau bain de savon composé de la même manière que le premier. C’est là ce qu’on appelle proprement dit la cuite qui se pratique pour les soies destinées à rester en blanc.
- Cuite des soies destinées a la teinture.
- La cuite se fait comme précédemment avec cette seule différence que, comme on ne fait pas de dégommage on fait bouillir la soie pendant h heures.
- On met environ 20 kilog de savon pour 100 de soie crue. Lorsque les soies doivent être mises en bleu, en gris de fer ou autres couleurs qui demandent à être mises sur un fond blanc
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- pour obtenir toute la beauté que l’on désire on emploie 38 pour 100 environ de savon.
- Pour les couleurs ponceau, cerise, et autres rouges, on emploie jusqu'à 50 pour 100 de savon parce qu’il faut que la soie soit presque aussi blanche que si elle devait rester en blanc.
- Observations sur le dégommage et la cuite.
- On doit employer le savon de Marseille de la meilleure qualité pour la cuite des soies parce que tout le savon de qualité inférieure ne réussi! pas également bien, et d’ailleurs il en faudrait beaucoup plus. Il y en a même qui forment avec la soie une matière qui a presque la consistance de la cire.
- Un savon dans lequel entre de la graisse ne donne pas à la soie la sécheresse et l’éclat qui lui convient. À la longue la soie se roussit.
- A la cuite la soie perd environ de son poids ; il y en a même qui perdent plus.
- Le bain de savon qui a servi à la cuite de la soie, prend une mauvaise odeur et se corrompt promptement.
- Lorsque la température est élevée, on ne peut conserver pendant 6 ou 7 jours un morceau de soie cuite qui n’a pas été dégorgée et lavée convenablement, parce qu’alors la soie s’échauffe, fermente et prend une mauvaise odeur -, quelquefois même il s’y forme des vers blancs qui, sans ronger la soie, la rendent sujette à se durcir.
- La soie qui n’a pas été cuite et qu’on appelle soie crue est roide et dure. On doit employer de l’eau pure qui dissolve bien le savon.
- DU BLANC.
- Les soies dégommées et cuites comme il a été dit plus haut, sont d’une blancheur convenable ; mais, comme il y a des diflérences dans les nuances du blanc, dont les unes présentent un reflet jaunâtre, les autres tirent sur le bleu ou sur le rouge, on est obligé d’ajouter quelques couleurs soit dans le dégommage, soit dans la cuite, soit dans un troisième bain très léger de savon qu’on nomme blanchiment. On distingue environ 5 sortes de blanc ou mieux 5 sortes de nuance qu’on nomme : blanc de Chine, blanc des Indes, blanc de fil, blanc de lait, blanc d'argent, blanc azuré. Ces blancs ne diffèrent que par des nuances très légères. Les trois premiers blancs se dégomment et se cuisent comme il a été dit.
- Le blanc de Chine s’obtient en ajoutant un peu de rocou sur le blanchîme?it lorsqu’on veut un reflet rougeâtre.
- Le blanc des Indes n’a besoin que du blanchiment -, cependant lorsqu’on veut une nuance bleuâtre on ajoute un peu d’indigo préparé pour former l’azur.
- Le blanc de fil se passe sur le blanchiment, avec un peu d'azur.
- Pour le blanc d’argent et le blanc azuré, on niet de 1 azur dans le dégommage.
- Maintenant, surtout, on emploie beaucoup les bleus et violets-lumière d’aniline pour les différents azurages ; mais il faut de grands soins pour bien unir.
- Du blanchiment.
- Pour faire ce qu’on appelle le blanchiment on fait bouillir dans 30 seaux d’eau environ 1 à 2 kilog, de savon. On agite ensuite pour voir si le blanchiment est assez gras ou ne l’est pas assez. Ces deux inconvénients sont à éviter car si le blanchiment était trop mai- | gre les soies ne prendraient pas une teinte uniforme -, et au contraire s’il était trop gras elles refuseraient de prendre le ton azuré; il y aurait des plaques de bleu par place. Le blanchiment est bon quand en le battant avec un bâton il donne une écume qui n’est ni forte ni faible.
- Four le blanc de Chine on passe les soies dans le bain après avoir ajouté un peu de rocou.
- Pour le blanc des Indes on ajoute un peu d’azur si l’on veut un reflet bleu.
- Quand au blanc de fil ou aux antres on ajoute de l’azur en proportion de la nuance que l’on veut obtenir.
- Il faut que le bain soit chaud, sans bouillir.
- DU SOUFRAGE.
- Les soies qui doivent être employées en blanc pour tut • espèce d’étoffes, à l’exception de la moire, doivent être soufrées; l’acide sulfureux achève de leur donner le plus grand degré de blancheur.
- On sait qu’il suffit de suspendre dans une chambre bien close 100 kilog. de s©ie environ et d’y faire brûler 1 kilog. ou 2 de soufre dans une marmite. On ouvre ensuile pour faire sécher la soie et enlever l’odeur du soufre. On reconnaît que les soies sont sèches lorsqu’en les tordant elles ne se collent pas les unes aux autres.
- Observations sur les blancs et le soufrage
- L’acide sulfureux a la propriété de manger ou de détruire avec efficacité la plupart des couleurs. C’est pour cela que le soufrage donne à la soie un blanc plus éclatant ; il mange le roux qui lui restait et qui, par le mélange d’azur paraissait un peu verdâtre. Il lui donne plus de fermeté et même ce qu’on appelle du cri ou du maniement.
- (A suivre.)
- PRÉPARATION
- DES MATIÈRES COLORANTES VERTES à l’aide des bleus de méthylène ou d’éthylène
- BREVET DE LA SOCIÉTÉ MEISTER, LUCIUS ET BRUNING
- L’objet du brevet est, comme son titre l’indique, la préparation de matières colorantes vertes obtenues en traitant les dissolutions de
- bleu de méthylène ou d’éthylène par l’acide nitreux (ou bien aussi par l’acide nitrique) et précipitant au bout d’un certain temps la matière colorante verte formée par le sel marin.
- Pour cela, l’acide nitreux, en réagissant sur des solutions acides des bleus de méthylène ou d’éthylène, les transforme en couleurs vertes.
- Exemple :
- On prépare une dissolution de :
- Bleu de méthylène............... 1 partie
- Eau........................... 100 »
- Acide sulfurique............... 10 »
- On ajoute pou à peu à cette liqueur bien refroidie une dissolution contenant :
- Nitrite de sodium............. 0.8 partie.
- La couleur verte se forme lentement et n’est achevée qu’au bout de quelques jours.
- Lorsque la liqueur a pris une couleur verte pure, on précipite la matière colorante par le sel, on la recueille sur filtre et on la purifie par redissolution. Elle offre l’aspect d’une
- poudre brune, se dissolvant facilement dans l’eau en vert bleuâtre -, elle se comporte, à l’égard des fibres, tout comme le bleu de méthylène. La formation du vert est plus rapide lorsque l’on ajoute à la liqueur une certaine quantité d’acide nitrique.
- RÉSISTANCE DU PAREMENT
- aux lessivages du blanchiment.
- M. Camille Koechlin a présenté à la Société industrielle de Mulhouse un mémoire sur la résistance du parement aux opérations du blanchiment et sur le vitriolage final.
- L’auteur conclut que le parement ne s’enlève du tissu que par l’action des lessives de soude de 15 grammes par litre au moins, et qu’il n’est complètement éliminé que par des lessives de 25 gr. au moins.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Brev. n° 187.318 du 30 novembre 1887. Machine à teindre et à rincer après teinture la laine peignée ou cardée soit en rubans, soit en nappes ou toutes autres matières textiles.
- Par MM. Tassel et Blay.
- Cette machine comprend un tablier sans fin en toile ou drap marchant dans le bain de teinture et dans ceux de rinçage et conduisant les rubans en nappes à travers les bains de teinture ou de rinçage sans les détériorer, ni les déchirer ou feutrer, jusqu’à leur sortie des bains.
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- Brev. n° 187.333 du 1er décembre 1887. Nouvelle disposition de machines à teindre ou à laver les textiles en écheveaux.
- Par M. Inabatà, deTessio (Japon).
- Cette machine se compose d'un arbre rotatif vertical sur lequel est calé un manchon supportant une série de guindres horizontales; sur chacune de ces guindres sont calées des roues dentées roulant snr une crémaillère fixe circulaire.
- Par la rotation de l’arbre vertical ces guindres sont entraînées d’un mouvement rotatif et tournent en même temps sur elle-mêmes entraînant l'es écheveaux qui se meuvent ainsi dans toutes les parties du bain de teinture placé dans une cuve circulaire en couronne autour de l’arbre vertical.
- Brev. 187.369 du 3 décembre 1887. Procédés et appareils per fectionnés pour l'ornementation du bois, du papier ou autres matières analogues.
- Par MM. Burpett et Leach.
- Ce procédé et cet appareil consistent dans l’application de la chaleur et de la pression au moyen de rouleaux estampeurs portant le modèle à graver ou imprimer. Les rouleaux estampeurs peuvent se régler dans tous les sens pour ornementer les diverses surfaces et produire des différences de profondeur dans les impressions.
- Brev. n° 187.386 du 3 décembre 1887. Procédé d'impression en mat des cu'rs et tissus vernis, de filets, dessins, caractères, etc., pour articles de bureaux, d'écoles, d'ameublements.
- Par MM. Laporte et Mme Veuve Brachet.
- Ce procédé pour décorer ou orner en mat les tissus, toiles, cuirs vernis consiste à intercaler entre le tissu ou le cuir à décorer et la planche d’impression chauffée un tissu, une toile qui s’imprime en mat sur l’article à décorer, sans le détériorer.
- Brev. n° 187.457 du 12 décembre 1887. Perfectionnements apportés à l'appareil sé-cheur des machines dites Lisseuses et en général à toutes les machines à sécher les matières textiles en fils, mèches ou nappes.
- Par MM. Skene et Devallée.
- Ces perfectionnements permettent d’accélérer le plus possible le séchage des matières textiles en observant que l’air chargé d’humidité étant plus lourd, tend à descendre par couches régulières et parallèles.
- Pour chasser cet air on place des tuyaux chauffés au-dessus de l’appareil sécheur tandis qu’au-dessous de ce sécheur on dispose un aspirateur d’air qui appelle l’air du haut qui s’échauffe en passant autour des tuyaux chauffés et entraîne en descendant toute l’humidité dégagée par les textiles qu’il traverse, pour être ensuite expulsé à l’extérieur.
- Brev. n° 187.540 du 12 décembre 1887 . Procédé et dispositif permettant de fixer, laver, blanchir ou teindre les tissus h l'état de tension.
- Par M. Sciileber.
- Cette machine comprend deux chaînes sans fin pourvues de pièces saisissantes retenant le tissu pendant son passage à travers le bain destiné à opérer le fixage, le lavage, le blanchiment ou la teinture pendant que le tissu est tendu en longueur et largeur.
- Brev. n° 187.578 du 13 décembre 1887.
- Perfectionnements aux machines à tondre les tissus.
- Par M. Brearley.
- Ces perfectionnements ont pour but de couper uniformément les tissus à la longueur voulue, en évitant que l’étoffe de laine, qui peut présenter des brins de laine en saillie, ne soit soulevée et rapprochée des couteaux du cylindre tondeur au moment de son passage dans l’appareil à tondre.
- A cet effet, le support, sur lequel glisse l’étoffe à tondre et au-dessus duquel se fait le tondage, est formé d’une règle en fonte ayant un creux arrondi dans lequel on longe un tube en caoutchouc maintenu par une bande toile, de manière que la règle en fonte ait une arête
- élastique fléchissant au passage des brins de 1 une.
- Brev. n° 187.585 du 16 décembre 1887. Machine à polir les étoffes des soies et soieries mélangées.
- Par MM. Travers et Per.vilhac.
- Cette machine comprend un tourteau porte-lames muni sur une partie de son pourtour de lames de même écartement et de l’autre n’en portant pas pour permettre l’enroulage. Chaque tourteau est espacé de son voisin d’une certaine quantité. Les tourteaux d’un côté de la machine sont disposés à l’inverse de ceux installés de l’autre côté.
- L’étoffe est supportée par une courroie en caoutchouc bandée par des poids ou ressorts. Les lames rencontrant le tissu travaillent par fouillage en faisant fléchir le caoutchouc. Le tourteau se déplace et tant que les lames agissent des pinces serrent l’étoffe sur les sommiers de la machine ; lorsque les lames ont fini leur parcours une came agit et relève les pinces pour permettre l’enroulage du tissu. Lorsqu’une longueur convenable de tissu est développée de nouveau sur la courroie en caoutchouc les pinces la fixent et les tourteaux travaillent.
- Résumés par M. Maulvault, Ingénieur, 15, Rue Richelieu.
- le s m i?* e: om-.f*om:pe
- De MM. PALAU et Cc
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- Le siphon-pompe se compose d’un tube en caoutchouc assez épais et disposé sur un sup-
- port suivant une courbe ainsi que le représente la figure ci contre.
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- Un volant monté sur le même support porte deux galets disposés suivant l’un de ses diamètres de telle manière qu’ils viennent tour à tour aplatir le tube. Celui-ci est préservé du contact direct des galets d’abord par une gaine de cuir et ensuite par une bande également en cuir, qui se trouve cousue sur la gaine et placée au-dessus dans toute la longueur.
- Pour comprendre le fonctionnement de cet appareil, supposons que l’une des extrémités du tube d’aspiration trempe dans le liquide à transvaser, et qu’on tourne le volant dans le sens des aiguilles d’une montre. Le galet écrase le tube et chasse devant lui l’air qui s’y trouve renfermé à mesure qu’il avance; le tube, par suite de son élasticité, reprend sa forme primitive, et l’air ne pouvant rentrer, la pression atmosphérique fait monter le liquide.
- Lorsque le premier galet est arrivé au bout de sa course, c’est le second qui le remplace, de sorte que l’aspiration est continuelle, et quand, au bout de quelques tours du volant, le liquide est arrivé dans le tube, les galets le chassent devant eux à mesure qu’ils avancent, au lieu de chasser de l’air comme au commencement de l’opération.
- C’est donc une pompe aspirante et foulante dont le fonctionnement est très simple. L’aspiration peut se faire aussi bien par un bout que par l’autre ; il suffît de changer le sens de la rotation.
- Il y a, en outre, un avantage sur lequel nous allons insister et qui explique le nom de siphon-pompe donné à l’appareil. Aussitôt que le liquide circule dans tout le tube, si l’on supprime l’action des galets et que l’extrémité par laquelle s’écoule le liquide soit un peu plus basse que l’autre, l’écoulement continuera automatiquement, caron aura alors un siphon ordinaire amorcé.
- Les derniers perfectionnements apportés à cet appareil dans le modèle de MM. N. Palau et Ce ont permis de porter la puissance de l’aspiration à une hauteur de 6 mètres et le refoulement à 15 mètres.
- Les modèles destinés à fonctionner à poste fixe sont disposés pour être montés sur un bâtis et munis d’une partie destinée à recevoir la corroie du moteur qui doit les actionner.
- Le siphon-pompe est donc caractérisé par l’absence de pistons, soupapes et clapets dont le fonctionnement est sujet à de nombreuses causes d’irrégularités et qui, produisant un clapotement dans les liquides, occasionnent quelquefois des mousses et des troubles.
- Mais il est surtout utile aux fabricants de produits chimiques, aux teinturiers et blanchisseurs qui ont à manier des acides, des dissolutions chlorées et autres liquides attaquant les métaux. Dans ledit appareil, ces liquides ne sont en contact qu’avec le caoutchouc.
- P. G.
- LA RPIODAMINE
- Nous avons annoncé cette nouvelle matière colorante dans la Revue de la Teinture du 1er janvier dernier, en promettant d’y revenir. Voici donc quelques détails complétant nos premières indications.
- La rhodamine se présente sous forme d’une poudre rouge grenat, aisément soluble dans l’eau, dans l’alcool et dans l’acide acétique, en donnant une très belle solution pourprée. Les solutions alcoolique et acétique sont dichroïques.
- Le produit commercial est le sel hydrochlo-rique de la base colorante, fixé sur du sucre, ou du moins, tel est celui que nous avons eu en mains et qui au microscope montre un cristal de sucre, transparent au centre et recouvert extérieurement de matière colorante. Le produit n’en est pas moins d’une grande richesse tinctoriale.
- La base saline de la rhodamine peut être précipitée des dissolutions aqueuses concentrées, par une solution concentrée de soude caustique, sous forme de flocons rougeâtres ; en solution étendue, la soude ne donne pas de précipité, mais seulement altère la couleur légèrement.
- La rhodamine semble être le produit d’une nouvelle classe de matières colorantes, car il : est difficile de l’assimiler à d’autres déjà con-' nues -, elle diffère par quelques réactions chimiques des safranines avec lesquelles elle présente quelques identités de coloration, et des effets de fluorescence assez analogues.
- Cette nouvelle matière colorante se réduit en leuco-base par l’action réductrice des acides acétique ou chlorhydrique additionnés de poudre de zinc.
- Avec le tannin réactif (tannin et acétate de soude) la matière colorante peut être entièrement précipitée de ses solutions aqueuses.
- En la chauffant fortement, cette couleur fond et se décompose avec formation de vapeurs violettes (analogues à celles de l’iode), en même temps qu’une odeur caractéristique de caramel se dégage.
- La rhodamine se dissout dans l’acide sulfu-rique concentré avec coloration brune-jaunâtre, et l’addition d’eau la fait revenir successivement aux teintes orange, écarlate, et finalement à sa nuance primitive, rouge violacée.
- Voilà donc, à défaut d’une origine chimique connue, ses principaux caractères.
- Emploi en teinture.
- Teinture sur soie.
- Par certains côtés, la rhodamine se rapprocherait des safranines et des éosines, mais sa teinte paraît avoir plus de fixité ; elle aurait plus de rapports avec les roses de naphtaline, rouges-bengale, rouges de magdala, etc., mais elle en diffère par ses réactions, et semble bien être un produit différent.
- Sa couleur est d’un rose-carthame très brillant ; sa richesse de rendement, et sa solidité relative lui assurent de nombreuses applications en teinture et en impression.
- Elle jouit déjà d'une assez grande vogue, et est surtout très demandée en Russie.
- La rhodamine, avons-nous dit, est soluble dans l’eau.
- Elle teint la soie, la laine et le coton.
- La couleur monte lentement sur la fibre, aussi unit-elle très bien ; mais les bains ne se tirent pas à fond.
- Sur soie, on teint en bain acide ; on peut se dispenser d’employer des bains savonneux, puisqu’elle n’expose pas à des placages. Elle teint même sur bain neutre.
- Sur laine,on emploie des bains additionnés d’acide sulfurique et de sulfate de soude.
- Sur colon, on mordance soit à l’acétate d’alumine, soit au procédé du tannin et de l'émétique.
- En impression, on opère comme avec toute autre couleur d’aniline ou de naphtaline. Nous en avons vu de très beaux échantillons fabriqués à Mulhouse.
- PROCÉDÉS DIVERS
- LA TARTAL1NE GRAND
- M. Grand, teinturier à Crest, a imaginé un mordant remplaçant le tartre, et auquel il a donné le nom de Tartaline ; ce produit est exploité par une maison de Lyon : MM. Mélot Favier et Peillon.
- Nous reproduisons, à litre de recettes, le mode d’emploi publié par les auteurs -, d’autant plus que les mêmes procédés sont applicables en se servant du tartre ordinaire en cristaux, et dans les mêmes proportions.
- Ces formules prennent donc ainsi un caractère d’application générale, qui fait que nous pouvons les classer parmi nos recettes pratiques.
- Emploi de la tartaline.
- L’avantage de son emploi réside principalement dans l’économie qui en résulte, la tartaline coûtant 125 fr. les 100 kil., et s’employant aux mêmes doses que les cristaux de tartre dont la valeur est presque triple.
- La Tartaline, disent les auteurs, peut s’employer seule, ou mélangée avec du tartre ou du sulfate de soude.
- Si on l’emploie seule, on mettra dans le bain 2 à 3 kilos de Tartaline par 100 kilos de laines suivant que les eaux sont plus ou moins
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- calcaires, et on teindra de la même façon que si on travaillait avec les tartres.
- Si on conserve le bain de Tartaline on ajoutera a chaque opération une partie de Tartaline et deux parties de sulfate de soude.
- Si on emploie la Tartaline avec le tartre brut, ou les cristaux de tartre, on mettra moitié tartre et moitié tartaline.
- Avec ces procédés, qui peuvent être modifiés par la pratique de chaque jour ou suivant le genre de teinture, on obtient des noirs très beaux ; si l’on mettait trop de Tartaline, les noirs sortiraient rougeâtres.
- Nous conseillons d’éviter l’emploi des sulfates de fer (couperose verte) qui souvent sont trop saturés d’acide, il est préférable d’employer les sels de fer ou les sulfates de cuivre, ou bien la couperose rouillée spéciale.
- Procédés d’application
- Les procédés que nous indiquons ci-après ont donné les meilleurs résultats, cependant ils pourront sans doute être notamment améliorés. Les teinturiers expérimentés trouveront aisément ces perfectionnements en se basant sur nos indications.
- La dose de la tartaline peut légèrement varier suivant que les eaux sont plus ou moins calcaires.
- NOIR SURFIN (sur 2 bains), pour 100 kilog. de laine.
- 2 kilog. de bichromate de patasse.
- 2 kilog. tartaline. h kilog. sulfate de soude.
- 5 kilog. sulfate de cuivre.
- Bouillon, une heure; retirer, laisser reposer quelques heures sans rincer, teindre sur un bain neuf en ayant soin de virer par 100 grammes de sulfate de cuivre, travailler la teinture comme d’habitude.
- NOIR FIN (sur un seul bain), pour 100 kilog. de laine.
- Campêche.
- Bois jaune ou curcuma.
- 2 kilog. de tartaline.
- 5 kilog. sulfate de cuivre de Strasbourg (mixte) su 3 kilog. sel de fer et 2 kilog. sulfate de cuivre pur.
- 4 kilog. sulfate de soude.
- Pas de bichromate de potasse; bien manœuvrer -, teindre comme d’habitude.
- [A suivre.)
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- 'our cette fois, confrères, je suis obligé me taire. Mon bavardage était prêt, mais
- je dois l’accompagner de quelques dessins, et ceux-ci n’ont pas été livrés en temps par le graveur. Ce n’est pas que pour un atelier de teinture, des figures de fourneaux et de bassines ne soient suffisamment connues ; cependant puisqu’elles sont commandées, autant les attendre. D’autre part je ne voudrais pas intervertir l’ordre méthodique que j’ai adopté.
- L’ouvrage rentre pas mal en ce moment chez mon successeur, je vais profiter de cela pour rentrer aussi., dans mes sabots, et donner un léger coup de main, en me retrempant dans de nouvelles couleurs, dont je vous transmettrai les reflets lorsque nous en serons là, et j’ai hâte d’y arriver.
- Au prochain numéro, confrères ; je vous souhaite à tous vos bassines pleines, et tous vos fourneaux allumés.
- Maurice GUEDRON,
- Eæ-teinturier à Paris
- LES PROPOSITIONS
- DU GOUVERNEMENT ITALIEN
- M. Legrand, ministre du commerce et de l’industrie, a renvoyé à son collègue les propositions que le gouvernement italien lui avait fait transmettre.
- Ce texte est accompagné d’une note dans laquelle le ministre du commerce donne son avis motivé sur la valeur de ces propositions.
- Le ministre établit tout d’abord que la France doit se maintenir fermement sur le terrain sur lequel s’étaient placés MM. Teisse-renc de Bort et Marie, les délégués français, lors de la dernière réunion qui eut lieu à Rome.
- On se souvient en effet que nos délégués déclarèrent alors qu’ils n’avaient plus rien à faire à Rome et qu’ils attendaient, pour reprendre les négociations, de nouvelles propositions italiennes qui devaient être un retour au traité de 1881 avec extension de ses effets sur les marchandises qui ne figuraient pas en 1881 dans la nomenclature.
- Après d'assez longues hésitations, l’Italie se décida à envoyer de nouvelles propositions.. Ce sont celles-là même qui viennent d’être examinées attentivement par le ministre du commerce.
- L’Italie semble y faire quelques concessions sur le tarif qü’elle avait proposé le U juillet 1887 ; mais en réalité tout se résume à des augmentations considérables sur les droits inscrits dans le traité de 1881.
- L’Italie repousse notre demande de supprimer le droit de sortie sur les soufres. Elle affiche à propos des tissus de laine cardée et peignée, de soies mélangées, des vins et des
- huiles des prétentions inacceptables. Tout au plus pourrait-on admettre son tarif en surtaxe pour les tissus imprimés français.
- La situation peut se résumer ainsi ;
- L’Italie n’admet pas la possibilité de revenir au traité de 1881, tandis que nous prétendons nous baser sur ce traité pour ouvrir de nouvelles négociations.
- L’entente n’est donc pas possible, et il ne reste au gouvernement français qu’à maintenir énergiquement ses prétentions absolument justifiées.
- IMPORTATIONS FRANÇAISES
- EN TOSCANE
- Quoique nous ayons été en 1886 au nombre des nations les moins éprouvées, écrit le consul de France à Livourne, la situation de notre commerce continue à être peu favorable.
- Toutefois, si le commerce français perd du terrain en Toscane, la faute doit en être imputée, dans une assez large mesure, aux exportateurs français, surtout en ce qui concerne les objets manufacturés. Nos nationaux, qui ont à lutter contre une concurrence étrangère puissamment secondée par l’infériorité du prix de la main-d’œuvre, se laissent chaque jour distancer par leur défaut d’initiative. Ils n’ont pas à l’étranger un nombre suffisant de représentants actifs, bien armés pour la lutte industrielle. Ils ne semblent pas comprendre assez la nécessité de reprendre pied, coûte que coûte, là où leur situation est menacée. Pourtant la lutte n’est pas impossible, loin de là -, je pourrais citer une importante maison qui, depuis sept ou huit ans, ayant négligé le marché italien, s’était laissé supplanter presque partout. Elle a envoyé, pour se rendre compte de la situation, un de ses gérants, qui, en un mois, a reconquis du coup presque tout le terrain perdu, renouant pour l’avenir d’importantes relations d’affaires. C’est un exemple qu’on ne saurait trop placer sous les yeux de nos compatriotes.
- En présence de la concurrence habile et tenace des Allemands, des Belges et des Suisses, il faut que nos concitoyens payent de leur personne, surtout dans un pays où l’industrie nationale prend un développement considérable et tend à diminuer chaque jour davantage les importations étrangères.
- Il faut, si nous voulons vendre à l’étranger, non pas seulement présenter aux consommateurs des produits français préparés en vue de notre consommation intérieure, mais surtout leur offrir des produits fabriqués pour eux, répondant exactement à leurs besoins, à leurs habitudes. C’est ce que les étrangers viennent faire chez nous ; ils n’ont pas la prétention de nous imposer leur goût, mais de servir le no-
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- tre en nous apportant des articles de Paris fabriqués en Allemagne ou à Vienne.
- Imitons-les et nous verrons nos débouchés s’élargir au lieu de se restreindre.
- Nos compatriotes se plaignent enfin des déboires qui les frappent souvent en Italie quand il s’agit de régler avec leurs clients. Ils nous permettront de leur dire aussi que, même sur ce point, ils ne sont pas exempts de tout reproche. Souvent ils engagent des affaires avec des négociants à eux inconnus, sans prendre la peine de demander aux consuls des renseignements sur la solvabilité de leurs correspondants ; ils s’adressent ensuite à nous lorsque leurs lettres de change ont déjà été protestées. On avouera qu’il est un peu tard alors pour se renseigner et qu’il eût mieux valu recourir à nous avant de contracter.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- et textiles a l’étranger
- CONSEILS AUX IMPORTATEUS
- CHINE.
- Commerce des soieries. — Les Européens résidant en Chine ne s’approvisionnent plus chez les marchands d’articles en soie indigènes, mais font venir les étoffes en soie, les brocards et les satins de Malabar, où ils les ont en qualités meilleur marché, mais moins bonnes. Les marchandises venant de Malabar sont pour la plupart de provenance anglaise* Les Annamites emploient pour leurs costumes trois sortes de tissus de soie : l’une, tissée à la campagne, est employée par les habitants, l’autre, d’un touché très doux, vient du Tonkin et se vend dans tous les centres,mais principalement à Saïgon et Cholon, enfin la troisième, d’un touché moins doux, vient de Canton. En dehors de ces tissus, les Chinois en emploient deux autres sortes : l’une importée de Suthan (province de Shanghaï) et l’autre de Canton. Les étoffes soie de provenance européenne pourraient s’y vendre très bien, à condition qu’elles réunissent les qualités propres aux étoffes de provenance asiatique, savoir : qu elles aient la même longueur et la même largeur, qu’elles soient solides à l’eau et qu’elles ne prêtent pas en les étirant.
- Généralement, les marchands chinois se contentent d’un bénéfice de 7 à 8 0/0 et les conditions de payement des fabricants indigènes pour le commerce de gros sont : le comptant avec 1 0/0 d’escompte. Ce débouché est d’autant plus grand que les Chinois et les Annamites se vêtissent presque entièrement desoie.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 187.807. — 24 Décembre 4887. Colette. lachine destinée à Dépaillage chimico-méca-nique de la laine et des autres matières filamenteuses.
- 18 i.829. — 23 novembre 1887. Riveret et oaoré Colson. Application à la carde d’un
- nouvel appareil propre à échardonner la laine.
- 187.864.—29 décembre 1887. LeBrun. Perfectionnements apportés dans les machines à filer le lin etles autres matériaux fibreux.
- 187.881. — 30 décembre 1887. Lorthots, 37, rue Nationale, à Lille. Système de machine à échardonner la laine mécaniquement au moyen de cylindres de pression.
- 174.320. — 28 Décembre 1887. Camel. Cert. d’add. au brevet pris le 22 février 1886 pour un appareil dit : Jette-bout destiné à jeter mécaniquement les bouts, brins ou laves dans le filage des cocons.
- 163.899. 24 décembre 1887. Hauschel. Cer;. d’add. au brevet pris le 22 août 1884 pour un appareil mécanique pour la teinture, carbonisation et séchage de laine, de coton et autres matières textiles.
- 188.356. — 28 janvier 1888. Hantz-Nass, à Réchézy (Territoire de Belfort). Laines, cotons, soies, ramies ou autres matières à tricoter, broder ou c rocheter soit à la main soit au métier et appareil à les produire.
- 188.358. — 26 janvier 1888. Robert et Curry. Perfectionnements dans la fabrication des rubans de cardes pour machines à carder.
- 188.388. — 27 janvier 1888. Société Pier-rard frères. Système d’étirage à cylindres égrateronneurs à action brisante alternée pour la laine.
- 188.395. — 31 janvier 1888. Rapicaub, 39, rue des Anges, Tourcoing. Nouveau système de fourche avec casse-fils applicables aux métiers continus à doubler et à retordre.
- 188.439. — 30 janvier 1888. Rousseau Lai-gnier. Application d’une composition nouvelle à la fabrication des garnitures et sous-garnitures de cardes.
- 188.488. — 6 février 1888. De Mydpruck. Régulateur applicable aux roule-ta-bosse, de cardes et autres.
- 188.507. — 2 février 1888. Robin et Teste-noire. Système combiné de calorifère à étages avec poêle de conditionnement des matières textiles.
- 188.381. — 27 janvier 1888. Société Bertel frères. Nouveau procédé d’apprêt des tissus de cotons et produits qui en résultent.
- 188.483. — 1er février 1888. Rozérian. Perfectionnement au procédé et au matériel de blanchissage industriel.
- 185.064. — 23 janvier 1888. Société Raynal frères. Certificat d’ad. au brevet pris le 28 juillet 1887 pour un biberon physiologiste.
- 188.417. — 28 janvier 1888. Société anonyme des matières colorantes et produits chimiques de St-Denis. Fabrication de matières colorantes.
- 188.441. — 3i janvier 1888. Société anonyme « Compagnie parisienne de couleurs d’aniline ». Production de naphtylnèe-diamines et de matières colorantes azoconju-guées qui en dérivent.
- 188.366. — 26 janvier 1888. Abadie. Procédé pour envoyer les lessives dans les appareils qui servent à la cuisson, désagrégation, désincrustation, blanchiment ou lavage des matières colorantes employées dans la fabrication de toutes sortes de tissus et de toutes sortes de papiers.
- 188.377. — 26 janvier 1888. Allen. Appareil à gommer ou vernisser les gommes de papier* des tissus ou autres matières souples.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA. MARINE
- Cherbourg, le 17 mai.
- Le 17 mai— Fournitures suivantes :
- 700 paires pantoufles pour malades.
- Caut. prov., 155. — Caut. déf., 310.
- 23,400 kil. Etoupe blanche par voie de transformation.
- Caut. prov., 300. Caut. déf., 5,400.
- Hospice de Brest
- Le 8 mai. — Fourniture de 3,300 m. toile de Bretagne.
- Renseignements au secrétariat de l’hospice.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest. — 12 avril.
- Toiles à voile (chanvre).
- 1er lot. — Cherbourg et Brest. — 40,500 m. Helbronner et Cie, à Paris, adjud. à 41,265.
- 2° lot. — Lorient et Rochefort. — 37,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 37,355.
- 3° lot. —- Toulon. — 45,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 45,220.
- Toiles à prélarts.
- 1er lot. — Cherbourg, Brest, Lorient et Rochefort. — 45,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 56,350.
- 2e lot. — Toulon. — 44,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 50,600.
- Toiles à hamacs.
- 1er lot. — Cherbourg, 56,000 m. Société des filatures de lin d’Amiens, adjud. à 37,720.
- 2e lot. — Brest. — 62,000 m.
- Dikson, à Coudekerque, adjud. à 42.160.
- 3e lot. — Lorient et Rochefort. — 30,000 m. Helbronner et Cie, à Paris, adjud. à 22,540.
- 4e lot. — Toulon. — 55,000 m.
- Société des filatures de lin d’Amiens, adjud. à 37,365.
- 5e lot. — Toulon. — 55.500 m. Société des filatures de lin d’Amiens adjud. à 37,365.
- Toiles à voiles (lin).
- 1er lot. — Cherbourg. — 21,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 18,460.
- 2e lot. — Brest. —20,500 m. Helbronner et Cie, adjud. à 18,415.
- 3e lot. — Lorient. — 27,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 23,510.
- 4e lot. — Rochefort. — 5,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 4,170.
- 5e lot. — Toulon. — 29,000 m. Helbronner et Cie, adjud. à 23,500. Cherbourg. — Le 12 avril. — Adjudication de 2,060 kil. fil à voile.
- Ont soumissionné :
- Bonnefont, P., à Angers, adjud. à 3,691,69.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la société en nom collectif P. Montenot et fils, expi. de la maison de teinture Magnier (au chapeau rouge), rue de l’Hotel de ville, 69, et Rivoli 6G. Durée 7 ans. Gap. 400,000 fr. Acte du 1er Mars 1888. Bull. mun. 31 mars 1888.
- PARIS. - Dissolution à partir du 1 avril 1888 de la société Girault, commissionnaire en droguerie, teinture, etc, 42, rue Hauteville. Liquid. : M. Oscar et Edmond Javal. Acte du même jour. — D.
- TROYES. — Formation de la société en nom collectif Petit-Chevreau et Cie, fab. de tissus et articles de bonneterie à Sainte-Savine. Durée : 6 an s. Gap. : 107.000 fr. Acte du 29 mars 1888.
- GRENOBLE. — Dissolution à partir du 22 janvier 1888 de la société Gov et Guérault, (rouenneries, toile, etc) à Vizille. Liquid.: M. Grand, quai de Retz. Acte du 20 et 21 janvier 1888.
- AVESNES. — Modification par suite de cession de parts de la société en nom collectif Jacquot, Renesson, Ravaux et Cie, filature, peignages et tissages de laines à Four-: mies, devenue en commandite Jacquot père et fils et Gie, et prorogation de 12 ans du ler mai 1888. Actes des 3 et 19 mars 1888.
- ROUB\IX. — Formation de la société en nom collectif A. Cocheteux, Deldique et Wandenbroche, teinturiers, rue Racine. — Durée 8 ans. Cap. : 120.000 fr. Acte du 8 mars 1888.
- 1SSOUDUN. — Formation de la société en nom collectif Rouet et Sinet, fab. de parchemin et de mégisserie. — Durée: 10 ans. — Cap. : 1000 fr. Acte du 16 mars 188C.
- LILLE. — Formation de la société en nom collectif Ruyant et Debosque, fab. de toiles à Armentiêres. Durée : 10 ans. Cap. : 400,000 fr. Délib. du 24 mars 1888.
- ELBEUF. — Formation de la société en nom collectif Vve Jules Vallès et Bulard, fabrique de draps, suite de la maison J. Doublet fils, rue de Caudebec, 32 Durée : 3 ans. Acte du 10 avril 1888.
- ELBEUF. — Modification des statuts de la société en commandite par action Chedville et Cie, dite filature Elbeuvienne de laines peignées,- et transfert, à partir du 1erjanvier 1889. du siège social à St Aubin Jouxte Boulleng. Délib. du 12 mars 1888.
- ROUBAIX. — Formation de la société en nom collectif H. Deschamps et Cie, fab. de tissus rue St Georges, 49 bis. Durée 10 ans. Cap. : 60,000 fr. Acte du 20mars 1888.
- FAILLITES
- ANGERS.— M. Collet, Jules, (blanchisseur), â Bouchemaine et sa femme née Bernardin. Jug. du 16 février 1888.
- IVRY. — Fontaine, Eugène Aquilas) blanchisseur, rue du Four, 15. —• J.-c. M. Aucoc. S. : M. Mauger.
- PARIS. — Dumas (Charles), fab. de passementeries, 25, rue d’Aboukir. Jug. du 3 avril 1888. — 10 fr. 0/0 en 5 ans par 5ème.
- CASTELLANE. — Giraud (Dominique) fab. de draps à Beauvezer. Jug. du 4 avril 1888. S.: M. Eyssautier.
- COUTANCES. — Rihouey (Victor) fab. de tissus à Cametour. Jug. du 7 avril 1888. — S. M. Secaplain.
- BILLANCOURT. — Boittiaux père, ex-teinturier, Route de Versailles, 51. Jug. du 17 avril 1888. J. c. M. Falco. - S.:M. Châle.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- L’Exposition «le Barcelone. —
- L’installation de la section française à Barcelone est en pleine activité, et le commissaire général fait appel à tous les exposants pour que leurs produits soient complètement installés avant la date extrême du 5 mai. Ceux d’entre eux qui n’auraient pas encore reçu leurs certificats ou étiquettes nécessaires à l’expédition de leurs produits, sont priés de les retirer au commissariat général, Palais de l’Industrie, porte n° 1. M. Emmanuel Ges vient d’être nommé commissaire spécial délégué à l’installation de la galerie des machines.
- Concours tecl»ni«|«es. — En 1889, la Société d'encouragement pour l'industrie nationale décernera son grand prix de 12000 fr. destiné à récompenser la découverte la plus utile à l’industrie française.
- Un prix de 6.000 francs sera également attribué à la personne qui aura le plus longtemps contribué au développement et aux progrès de l’industrie cotonnière en France.
- Dans sa séance publique de janvier 1889, la Société Industrielle du Nord de la France décernera des récompenses aux auteurs qui auront répondu d’une manière satisfaisante au programme de diverses questions.
- Les mémoires présentés au Concours devront être remis au Secrétaire Général de la Société, avant le 1er octobre 1888. Mais les appareils sur lesquels des expériences seront nécessaires devront lui être parvenus avant le 30 juin 1888.
- Teinture. — Etude chimique sur une ou plusieurs matières colorantes utilisées ou utilisables dans les teintureries du Nord de la France.
- Recherche sur les meilleures méthodes propres à donner plus de solidité aux couleurs organiques artificielles employées en teinture.
- Ce problème, d’une grande importance, ne paraît pas insoluble quand on remarque que déjà, pour le noir d’aniline et le rouge d’ali-zarine artificiels, on est arrivé à des résultats satisfaisants.
- Présentation, par un teinturier de la région du Nord, des plus beaux échantillons de teinture en couleurs fantaisie, réalisés par lui, avec des matières colorantes de son choix, sur fils et tissus de lin, chanvre, coton, soie et laine avec indication des prix de façon exigés et description des procédés employés.
- Etude sur un genre d’impress on sur tissusqui pourrait recevoir dans le Nord une application pratique.
- Mémoire sur les précautions à prendre
- pour éviter les accidents dans les ateliers et établissements indusiriels.
- L’auteur devra indiquer les dangers qu’offrent les machines et les métiers de l’industrie qui sera étudiée et ce qu’il faut faire pour empêcher les accidents :
- 10 Appareils préventifs;
- 20 Recommandations au personnel.
- On devra décrire les appareils préventifs et leur fonctionnement.
- Ges recommandations au personnel, contremaîtres, surveillants et ouvriers, devront être détaillées, puis résumées pour chaque genre de machines, sous forme de réglements spéciaux à afficher dans les ateliers, près desdites machines.
- Mémoire sur la détermination de la nature chimique des différents noirs d’aniline.
- Etc., etc.
- — o—
- Incendie. — La grande filature du Progrès, à Avesnes, vient d’être presque détruite par un violent incendie. Elle comptait 9,000 broches. Ce sinistre condamne au chômage 300 ouvriers. La compagnie des Sauveteurs ' d’Avesnes, sous les ordres de M. Ernest Legrand, conseiller général, a montré un courage digne de tout éloge.
- '
- —O—
- Grève. — Une grève a éclaté à Mazamet ; cette semaine une centaine d’ouvriers ont envahi la cour de l’usine Benesech pendant la nuit ; ils ont menacé les ouvriers qui avaient repris le travail. On a été obligé d’éteindre les lumières et d’abandonner l’ouvrage. La gendarmerie s’est rendue immédiatement sur les lieux.
- Des pourparlers entre les patrons et le syndicat des ouvriers font espérer un arrangement .
- Wccfologîe. — La grande industrie roubaisii nne vient défaire une perte sensible. M. Louis Meillasoux, de la maison Moite et Meiilassoux, est mort subitement d’une attaque d’aplaplexie foudroyante. Agé de cinquante ans à peine, c’est dans la pleine maturité de sa laborieuse carrière qu’il a été enlevé à l’affection de sa famille et à la haute estime que son caractère et ses aptitudes lui avaient acquise.
- 11 y a moins de vingt ans que M. Louis Meiilassoux fonda, avec ses trois frères et M. Alfred Motte, une usine de teinture et d’apprêts qui devint bientôt une des plus considérables de la région. 11 était également à la tête d’un très important peignage mécanique, et la mort l’a surpris tandis qu’il travaillait à doter notre place d’une filature de coton modèle.
- Nous présentons nos respectueuses condoléances à la famille si cruellement frappée par ce coup terrible.
- La Revue de la Teinture s’associe aux sentiments exprimés ci-dessus par le journal la Laine. Le nom de M. Meiilassoux rappelle aussi en nous d’anciens et sympathiques souvenirs.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Gharleville (Ardennes)
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- LA
- r Année, N° 10.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- SCIEWTIA
- OTIU
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES lü mai 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Prépation de la soie pour la teinture et la vente en blanc. — Couleurs d'anilines solubles dans la benzine. — Revue sommaire des brevets d’invention : Polisseuses à chariot ; Appareil à enrouler ; Teinture en nair ; Procédé d’imnÜammabi-lité ; Coupe du velours ; Machine à teindre les laines; Mordant de fluorure de chrome.
- Procédés divers : Impressions d’Alsaoe. — Mode d’emploi de la tartaline (Suite) ; Noirs et couleurs sur laine. — Ca nseries familières sur l’àrt du teinturier-dégraisseur.
- Cronique industrielle : Encres à écrire. — Exportation des papiers peints.— Les couleurs au Japon.
- — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications.
- — Renseignements commerciaux. — Information et faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous soupirions après la belle saison: la tiendrions-nous enfin ?.. Cela ne paraît plus douteux aujourd’hui, et nous commençons à voir les tissus d’été faire leur apparition au bois et aux courses.
- C’est l’époque de la vente pour le détail, mais la fabrication en est aux articles d’hiver ; ce sont donc surtout les lainages et principalement les cardés qui font battre les métiers en ce moment.
- C’est ainsi qu’à Reims, on signale un grand mouvement pour les molletons et les nouveautés en cardé, alors que les peignés: mérinos et cachemires, sont dans un calme voisin de la stagnation, et c’est, cependant, le genre dans lequel cette place excelle.
- La filature suit une marche correspondante : c’est-à-dire que le cardé est surtout mouvementé.
- _ Nous signalons à nos Faits divers un bien douloureux événement qui vient de frapper l’une des plus importantes et , des plus honorables maisons de Reims. Le fait lui-même est une preuve de 1 honorabilité de son directeur, assurément prise par lui dans un sens trop excessif.
- A Roubaix-Tourcoing, nous dit La Laine, les ordres ne sont pas assez suivis, et la fabrique ne bat pas son Plein. Les articles fantaisie et cardés ont le plus de succès ; les carreaux et rayures sont assez demandés.
- A Fournies, les demandes continuent
- d’être nombreuses ; mais les prix proposés ne sont pas suffisants pour que les fabricants puissent accepter les commissions de mérinos et d’écossais qu’offrent les exportateurs. Les maisons de la région qui font les nouveautés sont abondamment pourvues.
- Mais voici l’organe d’Elbeuf, Le Jacquard, qui nous apporte de mauvaises nouvelles :•
- La place d’Elbeuf, dit-il, traverse actuellement une nouvelle crise ; plusieurs industriels viennent de disparaître et d’autres sont fortement ébranlés. Le mal sera certainement circonscrit ; mais il ne laisse pas que de causer quelque inquiétude.
- Nous faisons des vœux pour que la situation de cette célèbre fabrique n’ait pas trop à souffrir de ces sinistres commerciaux dont les plus vaillants et les plus laborieux sont souvent les premières victimes.
- La gare de Mazamet a expédié, durant le mois de mars dernier, 70,575 kil. de draperies et 569,885 kil.. de laines. Pendant le mois correspondant de l’année 1887, les expéditions avaient été de 95,994 kil. de draperies et 708,859 kil. de laines.
- Ces résultats laissent donc à désirer.
- A l’étranger, c’est toujours la Belgique la nation la plus favorisée, mais il faut dire qu’elle a un service consulaire admirablement organisé, s’occupant de commerce plutôt que de politique, et remplissant son but, par conséquent. Sans suffire à créer la prospérité d’un pays, cela la favorise considérablement.
- En Angleterre, il y a, tout au moins, du calme ; on signale cependant de Bradfort que quelques grosses commissions ont été remises aux fabricants de l’Ecosse, par suite des dispositions heureuses qu’ils ont su créer pour cette saison, mais la demande pour le Continent et les Indes est limitée.
- 11 résulte des statistiques douanières, une diminution de 2 millions 859,750 fr. dans les exportations des Iles-Britanniques en produits fabriqués de laine, pendant les trois premiers mois de cette année.
- Les places allemandes sont la plupart dans un état de malaise inquiétant, en ce qui concerne les lainages.
- A Barcelone et Sabadell, il y a un
- assez bon courant d’affaires, favorisé par l’exposition universelle qui se tient en ce moment dans la première de ces villes, et qui est toujours une occasion de transactions commerciales.
- *
- * *
- D’après une correspondance de Sedan, cette place chercherait à imiter les tissus tricotés et drapés, c’est-à-dire les draps tissés sur métiers à bonneterie, et non sur armures rectilignes. Leur avantage est une résistance et une élasticité égales dans tous les sens.
- Cette étoffe est connue sous le nom de tricotine, et sert principalement à la confection des culottes de cavaliers, aussi bien militaires que civils ; ce vêtement est presque collant et subit, (surtout en se mettant en selle), des tractions assez fortes ; il faut donc un drap résistant et se prêtant dans tous les sens aux mouvements de l’équitation, et la tricotine remplit ces conditions.
- Aujourd’hui des fabricants essaient des effets imitatifs du tricot en tissus ordinaires foulés ; iis espèrent ainsi obtenir un nouveau grain d’étoffe qui ayant l’apparence générale du tricot, permettrait des effets nouveaux.
- Si nous nous arrêtons à cette question de tissage, c’est que la teinture et surtout les apprêts auront à se préoc-i cuper du traitement de ces nouveaux tissus. Ce seraient, paraît-il, des étoffes peu feutrées, lainées légèrement au chardon faible, tondus ras, et recevant, comme apprêt final, un léger lustrage sans pressage.
- *
- v *
- Mais laissons un peu l’article d’hiver, et pour faire bon acceuil à notre printemps tardif, disons quelques mots des modes qu’il fait éclore :
- C’est, surtout, nous l’avons déjà signalé, dans la lingerie qu’elles font de l’originalité : ce que l’on était habitué à voir blanc, passe maintenant dans les cuves du teinturier, mais heureusement, la réciproque n’a lieu que dans une très faible mesure.
- La lingerie de batiste de couleur est très en faveur, soit en uni, soit avec semis de petites fleurs ou de tout autres dispositions. On la fait dans les tons doux du rose, du bleu et du mauve.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Les jupons blancs sont entièrement démodés : on les porte actuellement en taffetas ou en moire de soie : noirs, violets, grenats, bleu foncé, etc. Cela pourra donner du travail aux teinturiers en chiffonnage qui auront à transformer d’anciennes robes en jupons de dessous.
- Pour l'été cependant, on accepte encore des jupons en toile bise, avec festons ou autres ornements bleus ou rouges, pour sauver le principe de la coloration.
- Si dudessous nous passons au-dessus, nous voyons une innovation, mais qui paraît n’intéresser que les couturières et les tailleurs, à moins que prenant de l’extension on arrive à lui fabriquer des tissus ad hoc. Il s’agit de la façon de réunir les lés des étoffes rayées de sorte que les rayures se rencontrent en biais en formant ainsi des chevrons. Si la mode prend, on fabriquerait donc des étoffes rayées diagonalement.
- Comme couleurs proférées dans ces rayures et que l’on retrouve encore dans les quadrillés et les écossais, citons rose sur bleu foncé, bleu clair, sur loutre, rouge et bleu sur crème, etc...
- Et n’en acceptons pas les fonds changeants (chaîne et trame à teintes différentes) dont la faveur se maintient, surtout dans l’accessoire des vêtements, tels que rubans et ombrelles.
- Après le dessus, terminons enfin par le pardessus :
- La jaquette continue ce printemps, d’être le vêtement préféré. Elle se fait en drap noir, beige, noisette, loutre, et se garnit de galon ou de grossesoutache.
- *
- * *
- Tout chroniqueur de modes doit toujours être un peu salonnier : la peinture et la teinture ont plus d’un point de contact qui justifierait, dans tous les cas, une incursion dans l’exposition des tableaux. Cette année, au moins, nous ne saurions nous dispenser d’en parler, car la teinture y figure.
- Un peintre de talent — qui s’est déjà révélé par des succès répétés au salon, dont ses œuvres ont maintenant les entrées libres étant exemptes de l’examen du jury M. René Gilbert a exposé ce L’atelier de teinture aux Gobelins » : c’est une grande toile représentant M. Decaux, directeur des teintures, et M. Courtot, sous-chef d’atelier de teinture, échantillonnant en écheveau de la laine verte : à côté d’eux un ouvrier teint dansune chaudière fixée sur son fourneau.
- Quelques ustensiles sobrement répartis dans le tableau donnent à ce coin d’atelier sa physionomie vraie.
- Ce n’est pas comme ce A l’atelier »
- de H. Coëylas (œuvre provenant aussi du salon), une vue d’ensemble, mais une scène, une étude, et elle est supérieurement traitée par l’auteur, qui est un artiste de race ; son père, dont nous nous honorons d’être l’ami, est un aquafortiste et un artiste lithographe hors ligne, ayant épuisé toutes les récompenses des expositions, et membre du jury d’admission du salon actuel.
- Le tableau de M- R. Gilbert, de grandes dimensions, très-propre à orner un établissement scientifique — comme les Gobelins eux-mêmes — sera très probablement acquis par l’Etat, puisque l’Etat est ainsi teinturier.
- Le jeune peintre, du reste, a déjà un tableau admis au musée du Luxembourg.
- Et voilà comment nos travaux inspi-rentdes chefs-d’œuvre, tout en en produisant eux-mêmes dans un autre genre.
- F.Gouillon.
- PRÉPARATION DE LA SOIE
- pour la teinture et la vente du blanc
- Comme ce maniement donne une certaine roideur aux soies on ne soufre pas celles que sont destinées à faire de la moire parce qui lorsqu’elles sont soufrées elles résistent trop aux impressions de la calandre sous laquelle on fait passer l’étoffe pour la moirer et que cela empêche les fils de l’étoffe de rouler assez librement les uns sur les autres pour prendre un beau moirage.
- Pour éviter cet inconvénient; on désoufre la soie. Pour cela on la trempe dans l’eau chaude. Cette opération rend la soie plus douce et lui fait perdre son maniement ; mais elle est moins propre alors à être moirée. Il y a des couleurs qui ne pourraient pas prendre sur la soie si on ne la désoufrait; ce sont celles qui ne peuvent résister à l’action des acides.
- Quand les soies ont été trop soufrées; si elles n’ont pas assez d’azur il faut leur en donner de nouveau dans de l’eau claire et sans y mêler de savon. Si on emploie de l’eau crue comme celle de certains puits l’azur en est plus bleu ; si au contraire on emploie de l’eau de rivière l’azur tire un peu sur le rouge.
- Après avoir redonné de l’azur on soufre une seconde fois. Le premier soufrage n’est pas inutile parce que l’acide sulfureux fait prendre plus facilement sur la soie l’azur qui se donne avec de l’eau seule. Il n’en serait pas de même de celui qui se donne sur le savon.
- Il y a des étoffes qu’on fabrique avec des soies crues pourvues de toute leur gomme et de leur fermeté naturelle parce que ces étoffes doivent être fermes et comme empesées; telles sont les dentelles desoie connues sous le nom de blondes, gazes et autres de même espèce.
- Ces soies ne sont pas dégommées ni cuites; on leur donne les préparations de teinture sans leur avoir fait subir ces préliminaires.
- Soies pour blondes, gazes, etc.
- On choisit les plus blanches, on les trempe dans l’eau, on les tord et on les soufre, puis on leur donne l’azur dans de l’eau claire, on les soufre de nouveau.
- C’est la méthode ordinaire. On peut abréger en les trempant dans un bain de savon à chaud comme pour le blanchiment. On les lisse sur ce bain en y mettant de l’azur au besoin. On les lave ensuite pour leur donner la fermeté qu’elles perdent dans de l’eau de savon. Ensuite on les tord et on les soufre. Cette espèce de blanchissage de la soie crue ne s’emploie que pour les soies de qualité inférieure.
- Alunage.
- L’alunage consiste à tremper la soie dans une cuve tenant en dissolution de l’alun. Ce sel sert comme mordant pour appliquer les teintures sur les tissus ; il rehausse l’éclat d’une infinité de couleurs et les fixe d’une manière fixe et durable. On a soin d’agiter l’alun dans la cuve parce que la fraîcheur de l’eau pourrait le faire cristalliser, et alors la soie serait enduite de petits cristaux.
- Lorsque cet accident se produit on plonge la soie dans l’eau chaude qui dissout immédiatement l’alun.
- Lorsque le bain s’affaiblit, ce que l’on reconnaît à !a saveur, on ajoute de i’alun.
- Lorsqu’il commence à sentir, on s’en sert pour les soies destinées aux couleurs brunes comme les marrons et ensuite on les jette.
- Observations sur l’alunage.
- Antour de la cuve qui sert à l’alunage, il se produit souvent des incrustations plutôt que sur le fond, parce que les soies qui touchent le fond balaient en quelque sorte cette croûte et l’empêche de se former. Ces dépôts ne paraissent pas nuire au bain, ils servent à empêcher la cuve de fuir. On les attribue au savon que contiennent encore les soies après leur cuite. C’est ce reste de savon qui se décompose en présence de l’alun.
- On croit aussi que c’est à la portion de savon qui reste dans la soie que l’on doit attribuer la mauvaise odeur du bain.
- On fait toujours aluner les soies à froid parce que à chaud elles sont sujettes à perdre une partie de leur lustre.
- On doit toujours aluner les soies dans un bain fort chargé de mordant, parce que la teinture prend mieux.
- COULEURS D’ANILINE
- solubles dans la benzine.
- Par Armand Muller Jacobs a New-York
- Les précipités formés par les sels métalb . ques (alun, sulfate de zinc, etc.), dans les so-
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- lutions de savons de résine, entraînent avec eux les matières colorantes qui se trouvent dissoutes dans la liqueur en même temps que le savon. Ceci s’applique surtout aux matières colorantes dérivées du goudron de houille à caractère basique, telles la fuchsine, la safra-nine, le violet de Paris, le vert malachite, etc. On obtient ainsi des savons métalliques, résinâtes d’alun, de zinc, colorés, qui offrent la propriété de se dissoudre avec leur couleur dans les solvants neutres comme la benzine, le chloroforme, l’éther, le sulfure de carbone et peuvent servir à la coloration de vernis à l’huile, de solutions de caoutchouc, etc.
- Voici un exemple de préparation d’un savon coloré de ce genre.
- Dans une marmite à double fond de vapeur on introduit :
- Colophane.............................. 30 livres.
- Eau................................... 200 »
- Soude cristallisée ("cristaux de soude) 10 »
- Hydrate de sodium....................... 3 »
- On poursuit l’ébullition jusqu’à ce qu’il se soit produit une dissolution claire. On étend ensuite dans un bac en bois avec 100 livres d’eau et l’on ajoute de 1 à 5 livres d’une couleur d’aniline, dissoute, suivant sa nature, dans l’eau ou dans l’alcool. On verse maintenant, peu à peu, dans- la liqueur, la solution du sel métallique, jusqu’à ce que la masse soit devenue épaisse et cesse d’écumer par l’agitation.
- Il faut pour cela :
- Sulfate d’alumine, environ.......... 7 liv. 5
- Sulfate de zinc..................... 10 livres
- Le précipité fortement coloré est recueilli sur filtre. Il peut être employé à l’état de pâte lavée, pour couleur d’impression, soit pour étoffes, soit pour papiers peints.
- Pour les autres emplois indiqués ci-dessus, on sèche à une température qui ne doit pas dépasser 50° centigrades. Il est alors facilement soluble dans les solvants neutres (benzine, sulfure de carbon, etc.) auxquels il communique sa brillante coloration.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Brev. n° 187.581 du 13 décembre 1887.
- Perfectionnements dans les polisseuses en travers dites à chariot.
- Par M. Travers.
- Dans ces polisseuses l’étoffe à polir, étant po-séesurun tampon élastique, reçoitl’action des lame3 en travers; ces lames étant portées par un chariot sont animées d’un mouvement alternatif allant du milieu aux bords. Le porte-lames ro-latifpermet d’aff uter automatiquement les lames pendant le travail à l’aide d’un plateau émerisé et de re lever les lames pendant leur course
- sans travail, pour ouvrir ou fermer les grilles ou pinces qui s’opposent à l’entraînement du tissu pendant Faction des lames.
- Brev. n° 187.627 du 15 décembre 1887.
- Nouveau produit industriel consistant en plaques doublées pour y enrouler les étoffes de laine ou de coton servant aux confections pour dames,
- Par M. Baquès.
- Ces plaques en bois ont 6 m/m d’épaisseur, 18 à 22 c/ra de largeur et 38 à 60 °/m de longueur ; elles sont doublées d’un papier gris, blanc ou de couleur et les deux bouts sont couverts de papier vert. Ces plaques servent à enrouler les mérinos, étamines, satins et autres tissus de laine et de coton.
- Brev. n° 187.703 du 20 décembre 1887.
- Nouveau procédé de teinture en noir,
- Par M. Mittler et la Société Coget et Lacour.
- Ce procédé permet de tetndre les fils ou tissus mélangés ou juxtaposés laine, soie, coton par un mordançage qui prépare ces diverses matières à recevoir la teinture noire en un seul bain. Ce mordançage est fait avec un bain composé de 100 litres d’eau acidulée par l’acide sulfurique, 10 kilog. de sulfate de fer, 2 kilogr. de sulfate de cuivre. En sortant de ce bain les fils ou tissus sont lavés dans un bain alcalin formé d’un litre d’ammoniaque pour 100 litres d’eau, puis teints en noir par une immersion dans un seul bain ordinaire.
- Brev. n° 187.705 du 20 décembre 1887. Procédé servant à rendre ininflammables toutes les matières combustibles.
- Par M. Douzelle.
- Ce procédé consiste à imprégner les matières combustibles, par immersion ou imbibition, dans un bain de chlorure de zinc. Les matières ainsi imprégnées se carbonisent plus ou moins lentement sous l’action de la chaleur, mais reproduisent aucune flamme et ne peuvent par conséquent communiquer le feu.
- Brev. n° 187.713 du 20 décembre 1887. Perfectionnements dans les machines ou appareils pour la coupe du velours, velours a côtes et autres étoffes à poils analogues, Par M. Scott.
- Ces perfectionnements consistent dans l’emploi d’un couteau monté dans un porte-couteau oscillant latéralement et verticalement. L’étoffe à poil ou velours, ayan t le poil formé par le fil de trame, est amené contre le couteau qui coupe le poil dans le sens longitudinal.
- Brev, n° 187.744 du 23 décembre 1887. Machine à teindre les laines peignées en
- bobines et vrac et toutes autres matières textiles,
- Par M. Douvry.
- Cette machine se compose d’une chambre supérieure divisée en 4 compartiments où on peut introduire deux étages de bobinots destinés à recevoir, sur des lamesmétalliques perforées, les bobines à teindre. Les bobinots sont introduits par la partie supérieure et enfermés dans la chambre au moyen d’un couvercle hermétique. Une pompe placée au-dessous de cette chambre aspire successivement les liquides tinctoriaux dans des réservoirs placés latéralement et au-dessous de lachambre. Ces réservoirs sont chauffés par des serpentins intérieurs. Lesliquides après avoir produit leur effet retour nent dans lesdits réservoirs.
- Brev. n° 187.790 du 23 décembre 1887. Application du fluorure de chrome et des sels doubles de fluorure de chrome a la teinture et à l'impression,
- Par MM. Koepp et Cie.
- Cette invention consiste à remplacer dans la teinture : le chlorure de chrome, le sulfate de chrome, le .rhodanate de chrome, le chro-mate de cuivre, le chlorate de chrome, les chlorates et bichromates alcalins ; dans l’impression : l’acétate de chrome et le nitrate de chrome et enfin dans la teinture de la laine : l’alun de chrome les chromâtes et bichromates de potasse et de soude et l’acide chromique par le fluorure de chrome (Cr Fi3), les combinaisons de fluorure de chrome et d’oxyde de chrome, les fluorures doubles de chrôme est des métaux alcalins des sels alcalins ou leurs chlorures. Le mode d’emploi de ces nouvelles matières est le même et les proportions de ces nouveaux mordants de chrôme se règlent d’après leur teneur en oxyde de chrôme. L’acide fluorhydrique qui se dégage, lors de la séparation de l’oxyde de chrôme, et sans action nuisible sur la nuance tinctoriale et sur la fibre.
- Brev. n° 188.155 du 20 janvier 1888.
- Liquide rendant inin flammables et incombustibles tous les objets sur lesquels ou flapp liqe.
- Prr M. Prat.
- Ce liquide est formé d’un mélange de sulfate, de borate et de phosphate d’ammoniaque ; dans certains cas cette dernière substance peut êtr e supprimée. Ce liquide est incolore et sans action corrosive, il peut être appliqué au pinceau, à l’éponge, par vaporisation ou immersion.
- Résumés par M. Maulvault Ingénieur, 15, rue Richelieu.
- PROCÉDÉS DIVER-S
- IMPRESSIONS D’ALSACE
- Nous donnons ci-dessous deux types d’im-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- pression sur cotonnades, choisis parmi les plus originaux et les plus nouveaux fabriqués pour cette saison d’été.
- Cette fabrication est toujours très variée, et les maisons de Mulhouse qui en ont la spécialité, imaginent sans cesse des dispositions originales et de fort bon goût ; celles ci-dessous, en deux genres bien différents, présentent le cachet de nouveauté spécial de la saison.
- Foulardine fond rose.
- C’est une impression en couleurs vapeur grand teint, avec fonds en rose d’alizarine également imprimé.
- Il n’y a rien, du reste, de particulier à noter sur le mode de fabrication, qui est, bien entendu, une impression au rouleau.
- Cretonne fond bleu.
- L’échantillon ci-dessus est un fond d’indigo de cuve, avec enlevage blanc et chrôme.
- LA TARTALINE GRAND (Suite.)
- ROUGE ÉCARLATE Pour 5 kilogr. étoffe :
- 250 gram. alun.
- 250 gram. tartaline.
- Laisser bouillir 1/2 heure, lever, ajouter le rouge, bouillir une 1 /2 heure, lever. — Par ce procédé on obtient des rouges bien tranchés et solides .
- PONCEAU FIN (aniline), pour 100 kil. de laine.
- Teindre comme d’habitude, remplacer les tartres ou acides (qui durcissent les étoffes) par 3 0/0 de tartaline.
- PONCEAU SURFIN (aniline), pour 100 kil. laine. Teindre comme d’habitude, sans acide, avec: r 2 kilog. tartaline.
- Gr an (5 kilog. dissolution d’étain.
- ORANGÉ, pour 100 kilog.
- „ , . r 2 kilog. tartaline.
- Mordant] 8 lf , , .
- (2 kilog. sulfate de soude.
- Teindre comme d’habitude.
- VERT DE SAXE (ou vert billard), pour 100k laine Teindre comme d’habitude avec :
- /10 kilog. alun.
- . \ 5 kilog. sulfate de soude.
- I 3 kilog. tartaline.
- \ 1/2 kilog. sel d’étain.
- Sulfate d’indigo et bois jaune en quantité suffisante.
- VERT RUSSE (foncé), pour AO kilog. de laine.
- 11 kilog. bichromate de potasse.
- 1 kil. vitriol bleu (suif, de cuivre.) 500 grammes sel d’étain.
- 1 kilog. sulfate de soude.
- 2 kilog. tartaline.
- Bouillon, une heure -, retirer et laisser reposer. Ensuite teindre dans le même bain avec : 20 kilog. bois jaune.
- 10 kilog. bois de campêche.
- MODES, pour 20 kilog. de laine.
- Modes : Brun, Noisette, Bronze, Marron, Loutre, Prune.
- Î2 kilog. 500 gram. alun épuré.
- 1 kilog. sulfate de soude.
- 1 kilog. tartaline.
- Bois jaune, orseille, garance, suivant la nuance désirée. Brunir dans le même bain avec le sulfate d’indigo.
- JAUNE SOLIDE AU FOULON, pour 50 kilog. bourre laine.
- /10 kilog. alun épuré.
- Mordant ) 2 kilog. tartaline.
- ( 1 kilog. sel d’étain. Bouillon, deux heures ; lever et laisser séjourner quatre jours dans les sacs ; laver ; teindre avec la gaude du midi.
- GARANCE, pour 20 kilog. laine.
- 12 kilog. 500 alun épuré.
- 500 grammes sulfate de soude.
- 1 kilog. tartaline
- Bouillon, une heure : laisser reposer quatre jours -, laver et garancer comme d’habitude. (On peut ajouter, suivant la nuance demandée, un peu de sel d’étain pour jaunir) ,
- ALIZARINE pour 100 kilog. de laine.
- !3 kilog. bichromate de potasse. 1 kilog. tartaline.
- Bouillon 1 h. 1/A, rincer.
- Teinture. — Corriger l’eau si elle est calcaire par l’acide acétique. Teindre de préférence dans des barques en bois ou des chaudières étamées. Avec 3 0/0 de tartaline et le colorant nécessaire, entrer à froid, bouillon une heure
- environ, c’est-à-dire jusqu’à ce que fa nuance soit bien fixée. Lever.
- BLEU DE SAXE (ou de ciel/, pour une pièce de 20 kilog.
- (2 kilog. 500 gram. alun épuré. Mordant 1 kilog. tartaline.
- ( 1 kilog 500 gram. sulfate de soude-Bouillon, une heure. Ajouter le carmin d’indigo nécessaire et au besoin 25 gr. bleu nicholson. (Alcalin BB).
- BLEU MARINE ORDINAIRE, pour 20 kil. laine.
- 12 kilog. 500 grammes alun.
- 500 grammes sulfate de cuivre.
- 500 grammes bichromate de potasse. 300 grammes oximuriate d’étain.
- 1 kilog. tartaline.
- Bouillon, une heure ; teindre avec campêche nécessaire dans le même bain.
- BLEU MARINE SURFIN Même mordant, en y ajoutant le bleu d’aniline nécessaire.
- BLEU LAINE ET COTON
- Mordancer à 50e avec sumac pendant 1 heure. Teindrer dans un bain neuf avec du bleu méthylène, monterau bouillon.
- TEINTURE EN CHIFFONNAGE Noir pour vieilles Etoffes sur un seul bain.
- Il n’est pas possible pour ce genre de travail de donner des poids exacts, le teinturier garnira selon le genre d’etoffes.
- Teindre avec campêche et extrait de bois jaune, ou curcuma — sulfate de cuivre, ajouter la tartaline la dernière et en mettre jusqu’à ce que la laine soit légèrement jaunâtre — une heure et demie de bouillon — lever toutes les pièces en couleur — les pièces blanches seront laissées dans le bain, en ajoutant du campêche ou bois jaune — laver et aviver à l’acide sulfurique.
- Par ce moyen les étoffes sont très souples — et on peut conserver les vieux bains.
- Noir nouveau d’aniline.
- Pour 20 kilog. étoffes (ou 10 robes).
- !3 kilog. alun.
- 3 kilog. tartaline.
- 500 gr. noir en poudre.
- Faire bouillir 1 heure 1/2, bien manœuvrer. Eviter l’acide sulfurique qui fait blanchir les coutures des vêtements.
- Bleu clair et marine.
- Pour 20 kilog. étoffes ou 10 robes dans un bain rendu alcalin par 250 gram. de cristaux de soude, 150 gram. de bleu alcalin 2 B, faire bouillir une heure, lever (conserver le bain), laver. Dans un bain neuf ajouter 1 kilog. alun, 1 kilog. tartaline, 200 gram. acide sulfurique; faire bouillir une demi-heure, pour les nuances
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- verdâtres ajouter du carmin d’indigo ; pour faire les bleus de marine ajouter de l’orseille, du carmin ou de la composition d’indigo ou Jbleu Victoria.
- Par ce procédé on peut faire tous les tons et bien unir.
- Prunes.
- Pour 20 kilog. étoffes ou 10 robes, après nettoyage.
- iBouill0" pend. 1 h. avec 2 k. 5 alun. 3 kil. sulfate de soude 2 kilog. tartaline.
- Lever, teindre avec : Bordeaux carmin d’indigo, dans le même bain pendant une demi-heure, bien manœuvrer.
- Nota : Pour enlever les frappures d’air, il suffit d’augmenter la dose de tartaline.
- Vert foncé.
- Pour 20 kilog. étoffes ou 10 robes.
- Même mordant : teindre avec composition d’indigo et bois jaune, ou de l’a cidepicrique -, pour les nuances olive, ajouter de l’orseille.
- Marron et loutre.
- Pour 20 kilog. d’étoffes ou 10 robes. Même mordant. Choisir les robes qu?il faut foncer ou rougir par l’orseille et composition d’indigo. Pour les loutres, ajouter du curcuma, fiinir les robes par trois à la fois.
- Grenat.
- Pour 20 kilog. étoffes ou 10 robes.
- Même mordant: teindre avec Bordeaux, orseille, au besoin de la composition d’indigo-, laisser bouillir une demi-heure, toujours manœuvrer.
- TEINTURE DE LA PAILLE
- Noir.
- , . ( Acétate de fer ou de plomb. Mordant \ , .. *
- ( Tartaline.
- Teindre à 30o et lentement avec extrait de campêche et pyrolignite de fer. Bain concentré. Lever. Aviver à l’acide acétique.
- Marrons.
- Même mordant : teinture avec rocceline. Orseille, au.besoin du carmin d’indigo, safranine, amaranthe, etc.
- Verts.
- Même mordant : teinture avec le vert cristallisé et foncer avec la rocceline, orseille, etc.
- Jaunes.
- Même mordant: teindre avec jaune naphtol, brun Bismark, citronine, nankin, etc.
- TEINTURE DES PEAUX EN POILS
- Bien dégraisser avec des cristaux de soude.
- Ensuite teindre dans un bain à 40° avec extrait de campêche, curcuma, tartaline, sulfate de cuivre, couperose, faire 4 passes, le bain doit être très concentré, faire sécher, le noir monte au séchage.
- Plumes noires.
- Dégraisser au savon.
- I Acétate de fer.
- Sel d’étain.
- Tannin.
- Cachou.
- Tartaline.
- Teinture avec campêche, bois jaune et sulfate de cuivre ou couperose, aviver à l’acide acétique. On peut teindre toutes les couleurs avec le même mordant en évitant le cachou s’il est nuisible à la couleur.
- Ainsi que nous l’avons dit au début, ces mêmes recettes peuvent s’employer avec le tartre ordinaire, en mêmes proportions que la tartaline.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Atelier de teinture (Suite).
- Chauffage.
- Tous nos ateliers ne sont pas montés à la vapeur, car je n’entends pas décrire une maison faisant 300,000 fr. d’affaires, ce qui est la très grande exception.
- D’ailleurs, j’ai conseillé qu’alors même on disposerait de cet excellent mode de chauffage, dont on ne se passera qu’au pis-aller, on ait néanmoins un ou deux fourneaux à feu nu.
- fl faut donc, dans tous les cas, causer de leur construction, et guider les fumistes qui, surtout en province, sont quelquefois plus fumistes au moral qu’en pratique. Un de leurs défauts habituels est la mauvaise disposition du foyer -, ils placent souvent le feu directement au dessous des chaudières, et toute la chaleur s’en va par les cheminées, au seul profit des moineaux nichant aux environs.
- Les foyers doivent être disposés suivant la figure ci-dessous :
- Voici à peu près la coupe d’un fourneau à chaudière fond plat (barque), qui ne ferait que se simplifier pour des fonds ronds et dont les dispositions essentielles ne changeraient pas.
- Le foyer F est placé à l'avant de la chau dière et vient tout au plus jusqu’au premier tiers de sa profondeur ; une sole S, un peu surélevée, continue ce foyer jusqu’au conduit de fumée, de sorte que la flamme utilise encore sa chaleur avant qu'elle se perde à l’extérieur. En G, est le cendrier par lequel se fait en même temps l’appel d’air.
- Le feu se règle soit par la porte de ce cendrier, préférablement par des registres établis aux tuyaux de tirage, ou par la combinaison de ces deux moyens.
- J’ai supposé ici un fourneau chauffé par de la houille ou par ducoke; si l’on devaitemployer du bois, le foyer aurait une longueur double, et viendrait jusqu’au milieu de la chaudière.
- Pour ces chaudières à bords droits, ne présentant que leur fond à l’action de la chaleur, on doit réserver un canal circulaire autour de ses parois, en communication avec la sole et aboutissant à la cheminée ; ce sont des carneaux de chauffage, destinés à faire circuler les gaz chauds autour de la chaudière, avant de se dégager par la cheminée.
- Les fonds ronds n’ontpas besoin de carneaux, et voilà en quoi leurs fourneaux sont simplifiés.
- Les bassines et chaudières à vapeur doivent aussi être enclavées dans un massif en briques, avec une ouverture au dessous, à la place du cendrier, pour le jeu des purgeurs.
- Plusieurs bassines ou chaudières (a feu nu ou à vapeur) peuvent être placées à côté les unes des autres sur un même massif de fourneaux -, les modèles de teinturiers ont tous un rebord assez large ; il faut, néanmoins, si elles sont un psu rapprochées, les séparer par une cloison droite en cuivre d’environ 10 centimètres de hauteur, ce qui évitera les mélanges de bains pendant le travail.
- Toutes ces constructions de briques sont consolidées par un bandeau en fer laminé et forgé, épousant le contour de la partie supérieure des fourneaux ; ils se scellent dans le mur par leurs deux extrémités. D’autres barres de fer droites, placées aux angles et sur la façade, une au moins entre chaque foyer, sont fichées dans le sol, et viennent s’agrafer au dessous du bandeau de tête, ou s’y attachent par un boulon.
- Toutes les cheminées doivent être munies de tampons de ramonage ; c’est-à-dire une ouverture en bas, fermée par un obturateur en tôle, et permettant au ramoneur le passage de son hérisson.
- Les grilles des foyers seront toujours, préférablement, en barreaux mobiles.
- En voilà assez pour la fumisterie; avec ce que j’ai précédemment dit, sur l’emploi de la vapeur (1er février), ce chapitre est suffisant. Passons maintenant à la chaudronnerie.
- Chaudières et bassines.
- 1° A feu nu.
- Avant de déterminer le nombre et les di-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- mensions nécessaires de ces ustensiles, voyons j les formes adoptées par les teinturiers-dé-graisseurs.
- Voici d’abord la chaudière ronde à feu nu :
- C’est celle, surtout employée pour teindre une seule pièce ou des petites parties; aussi ses capacités sont-elles ordinairement restreintes : de 30 à 200 litres ; on en fait bien au delà, mais rarement.
- Le bord en collerette a été heureusement modifié par la maison Debaître, qui l’établit à peu près carré : s’abaissant par devant et s’élevant en arrière, de façon à présenter son ouverture commodément pour le travail.
- Lorsqu’on veut des plus grandes dimensions, on adopte la forme barque ci-dessous :
- TnrmrrnniïïT
- C’est, comme on le voit, une chaudière à base rectangulaire (angles arrondis) tantôt carrée, le plus souvent longue, comme le dessin l’indique.
- En chiffonnage, on ne va guère au delà de 600 litres, mais dans la teinture manufacturière, on en fait jusqu’à 2 métrés cubes.
- Le poids approximatif des chaudières en
- cuivre rosette est environ :
- Pour 30 litres, 13 kil.
- — 50 — 21 —
- — 100 — 34 —
- — 200 — 55 —
- — 400 - 90 —
- — 600 — 125 —
- A coté de ces chaudières que l’on fixe à demeure sur leurs fourneaux, on emploie des bassines mobiles, suivant le dessin qui suit :
- Elles sont à fond rond, en cuivre rouge martelé, sans brasures.
- Quelquefois elles portent à 10 centimètres du bord, un cordon saillant pour les faire reposer d’aplomb sur l’ouverture du fourneau;
- on les appelle alors « à panache » ; mais cela augmente assez inutilement le prix de façon.
- Les bassines sont de capacités allant de 20 à 60 litres ; rarement jusqu’à 100.
- Leur poids moyen est :
- 20 litres, 8 kil
- 30 — 10 —
- 60 — 15 —
- 100 — 26 —
- On emploie, enfin, le cassin, sorte de casserole à fond rond, qui sert à emplir et vider les chaudières, à mesurer et transporter les bains, à manier les liquides en un mot ; il se fait de 1 à h litres; sa capacité la plus habituelle est de 2 litres.
- Je mentionne pour mémoire les cuves et tonnes en bois, qui se font avec des tonneaux défoncés, ou sciés en deux, ou à la façon des cuves à vendanges. On emploie également des barques en bois, mais surtout pour la teinture des soies et cotons en écheveaux ; cela n’est notre affaire que par ricochet.
- 2° Appareils à vapeur.
- Toutes les chaudières, bassines et cuves ci-dessus, peuvent se chauffer à la vapeur par un simple barbottage, et par conséquent, sans les modifier en rien, mais ce procédé a l’inconvénient d’exposer les étoffes aux coups de feu (lorsque le jet de vapeur les frappe directement), et d’augmenter le volume du bain, par l’eau de condensation.
- Cette augmentation compense, il est vrai, la perte causée par le travail, mais non dans les proportions toujours voulues.
- Le barbottage peut suffire pour les teintures au bouillon (pour les lainages), pour les bains de savonnage et de lessivage, mais pour le travail de la soie où la température doit être parfaitement réglée, il faut employer des bassines et chaudières à double fond.
- C’est, dans tous les cas, le système le plus commode.
- Les chaudières à double fond conservent-les formes générales des précédentes ; voici d’abord la ronde :
- Une remarque commune à ces chaudières sphériques, (lorsqu’elles sont de petites capacités), c’est que les constructeurs font souvent les ouvertures Irop étranglées, de sorte qu’on ne peut y lisser au large un coupon de soie. Il faut donc demander, quand les dimensions le permettent, des ouvertures ayant au moins 55 cent, de diamètre, et sacrifier, au besoin,
- un peu l’élégance de la forme - sans rechercher celle du langage, je comparerai celle qui convient le mieux, à l’apparence d’un pot de chambre, avec lunette proportionnée.
- La barque à double fond est représentée ci-dessous :
- A tous ces appareils, chauffés par chambre close de vapeur, il faut un robinet d’arrivée de vapeur, et au bas un robinet de purge. Ils doivent être éprouvés, et livrés par le constructeur avec garantie de force, et indication de la pression qu’ils peuvent supporter.
- Les appareils à double fond en cuivre (pieds en fer forgé) pèsent en moyenne :
- Pour 30 litres, 55 kil.
- — 50 — 75 —
- — 100 — 110 —
- — 200 — 170 —
- — 300 — 240 —
- En chiffonnage, il est rare qu’on dépasse 200 litres. Pour les capacités supérieures, on chauffe par barbottage.
- Il est encore un autre moyen d’employer la vapeur pour chauffage des bains : c’est le serpentin placé au fond de la cuve, et dans lequel la vapeur circule sans se mêler au bain.
- On en fait un grand usage en industrie, mais moins en teinture, parce que les fils et les tissus sont susceptibles de s’enrouler autour des spires, et de s’y attacher ; on peut cependant éviter cet inconvénient, soit en doublant la barque d’un filet de cordes, comme dans les cuves à indigo, soit plus simplement en recouvrant le serpentin d’un faux fond en bois, percé.
- Nous avons vu que les appareils à double fond sont les plus commodes ; ce sont aussi les plus coûteux. Le barbottage et le serpentin ont pour eux l’avantage de pouvoir chauffer des bains dans le premier ustensile venu, même dans un simple baquet de bois.
- Voilà, confrères, les raisons pour et contre impartialement résumées ; à vous de prononcer le jugement, si tant est que votre opinion n’était pas déjà fixée.
- J’ai l’air, en effet, de parler à des apprentis mais c’est bien aussi aux débutants que je m’adresse en ce moment, puisqu’aucun livre — disant tout cela — n’a encore été fait pour eux. Nous arriverons, par la suite, à des plats plus substantiels : ne faut-il pas commencer parles hors-d’œuvre?. [A suivre.)
- Maurice Guédron,
- Ex-Teinturier à Paris.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- ENCRES A ÉCRIRE
- La fabrication de l’encre à écrire constitue une industrie et un commerce très important. La France, l’Angleterre, l’Allemagne se parta' gent aujourd’hui le monopole de cette industrie.
- La vieille encre de la Petite-Vertu a trouvé une rivale dans l’encre nouvelle de Mathieu Plessy. C’était peu mais c’était un pas en avant.
- Ces deux encresperfectionnées et améliorées, ces deux variétés continuent à former la base de toutes les encres à écrire qui se trouvent actuellement dans le commerce ; on peut y joindre une troisième espèce formée de dissolutions de couleurs d’aniline, qui malheureusement s’altère trop facilement.
- 1er type. — Gallale ferreux. Cette encre se forme en ajoutant une infusion non bouillie de noix de galle à une dissolution de sulfate de fer. Le mélange resté liquide filtre au papier, mais sa coloration est si faible au début qu’on a de la peine à distinguer ce que l’on écrit. L’écriture presque invisible d’abord devient ensuite d’un beau noir bleuâtre en très peu de temps.
- Tel est le principe de l’encre de la Petite Vertu qui fut recommandée par le baron Thénard. De nombreux efforts ont été tentés avec plus ou moins de succès par d’importantes maisons françaises et anglaises dans le but de rendre l’écriture tracée avec cette variété d’encres très lisible dès le début. La première tentative heureuse a été réalisée par la maison Stephens (de Londres) en introduisant du carmin d’indigo dans cette encre qui se vend sous le nom de bleue-blacTî.
- L’écriture tracée par ce liquide est bleue, mais cette nuance disparaît rapidement par l’oxydation du gallate ferreux, et en très peu de temps l’écriture devient d’un beau noir bleuâtre. Le mérite de cette encre est de ne pas déposer dans les encriers. Son seul inconvénient est que les bouteilles même bouchées se décolorent à la longue par la réduction de l’indigo opérée par le sulfate ferreux.
- Pour obvier à ce défaut, les fabricants français ont eu l’idée de substituer au carmin d’indigo, le bleu d’aniline soluble à l’eau. Ce dernier n’est pas décoloré par le sulfate de fer. Au nombre des maisons françaises qui ont su réaliser un progrès il faut citer par ordre de date : M. Toiray-Maurin et M. Antoine ; MM. Stephens et Blackwood en Angleterre. M. Toiray est même parvenu à trouver une encre de cette espèce fournissant cinq ou six copies.
- 2° type. — Encre de Mathieu-Plessy. — Cette encre s’obtient en faisant agir une
- dissolution de bichromate sur de l’extrait aqueux de campêche.
- La laque noirâtre insoluble qui en résulte est redissoute dans l’eau contenant une quantité suffisante d’acide chlorhydrique. La dissolution violacée que l’on obtient est viree au noir par l’addition de très petite quantité de perchlorure de fer.
- L’écriture tracée avec cette encre est noire et ce noir reste tel, sans augmentation d’intensité. Par contre, le peu de perchlorure de fer employé finit par faire un dépôt soit dans les encriers, soit dans les bouteilles.
- L’encre à copier, qui est une variété de cette encre, s’obtient en faisant une laque alumineuse campêche et redissolvant ensuite cette laque dans un acide végétal. Les maisons Antoine, Toiray et Chévénement fabriquent des types irréprochables de ces encres. Les deux premières surtout livrent au commerce des encres à copier, filtrant au papier, ne déposant pas, fournissant un grand nombre de copies avec l’avantage de laisser l’original aussi intense que la copi
- 3e type. — Encres formée k dissolutions de couleurs d'aniline. — Cette variété d’encre s’obtient généralement en faisant dissoudre une couleur d’aniline, le violet de méthyle de préférence dans la proportion de 20 à 30 gr. par litre d’eau. La lumière solaire fait disparaître à la longue les caractères ainsi tracés. Cependant son bon marché l’a très vite répandue. Il en est de même de l’encre ' formée avec le noir soluble Coupier.
- L EXPORTATION
- DES PAPIERS PEINTS
- d’après la Commission des valeurs.
- La situation des papiers peints, sans être très favorisée, paraît cependant avoir été meilleure en 1886 qu’en 1885. Il y a deux ans nous avons vu l’exportation des papiers de tenture à pâles blanches diminuer brusquement de 375.447 kilog. ; la différence en moins n’est plus pour le dernier exercice, que de 184,879 kilog. ; nous avons subi une nouvelle perte, mais dans des proportions moindres. A côté de cela, on peut constater une amélioration constante du chiffre de nos expéditions de papiers de tentures à pâte bulle-. 813.000 kilog. en 1884, 883.000 kilog. en 1885 et 926.000 kil. en 1886. Malheureusement, la hausse des prix ne vint pas compenser la diminution du chiffre d’affaires dans le premier cas et, dans le second cas, nous n’avons pu trouver un écoulement plus facile du produit fabriqué qu’en faisant des concessions sur les prix. La valeur des pâtes blanches a diminué de 3 0/0 et celle des pâtes de couleur de 150/0.
- Le seul avantage que nous retirions de cette baisse de prix se trouve dans le ralentissement des importations ; la diminution est de 51,606 kilog. pour les pâtes blanches et de 21,972 kilog. pour les pâtes de couleur. De ce côté au moins, nous trouvons une compensation aux sacrifices faits, et une juste rémunération de progrès réalisés.
- LES COULEURS AU JAPON
- Il est regrettable de constater que la presque totalité des matières colorantes —en première ligne les couleurs dérivées du goudron de houille, comme en Chine, du reste — à l’exception du bois de campêche sontimportées au Japon par les Allemands. Il est dû à leurs laborieux et persévérants efforts et au soin qu’ils ont toujours apporté à s’inquiéter des goûts du pays et à s’y conformer. Voilà ce do nt n’a cure le négociant français qui, intervertissant les rôles, veut faire loi au consommateur.
- La qualité des anilines vendues sur le marché japonais est en général très inférieure et l’on serait dans l’erreur de croire que des marchandises supérieures obtiendraient la préférence, car au Japon, comme sur tous les marchés de l’Extrême-Orient, le consommateur recherche avant tout Yapparence. Pour les couleurs d’aniline donc, il faut tout sacrifier à l’aspect, non seulement du produit en lui-même, mais aussi et surtout de l’emballage. C’est là une question primordiale pour réussir. Tout le luxe possible doit être apporté dans les étiquettes.
- Le Japon présente aussi un grand débouché pour le bois de campêche dont l’importation annuelle se chiffre en moyenne à 300,000 caisses.
- On nous informe que les habits européens entrent de plus en plus dans les moeurs japonaises. C’est un nouveau débouché que nous pourrions accaparer. Les étoffes bon marché obtiennent la préférence.
- En un mot, beaucoup à faire au Japon où nous devrions occuper une meillleure place.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 188.544. — 4 février 1888. Lassalle. Procédé de traitement industriel, de préparation mécanique et chimique des fibres de ramie destinées à la filature.
- 188.545. — 4 février 1888. Lassalle. Machine décortiqueuse-brosseuse pour le laminage, le broyage et la décortication des tiges de ramie.
- 188.546. —4février 1888. Lassalle. Système de machine brosseuse nettoyeuse applicable à 1 apprêt des fibres de ramie dégommées avant la filature.
- 188.538. — 4 février 1888. Société dite : Farbenfabriken, Worm, Friedr. Bayer et Cie. Procédé de fabrication de couleurs à imprimer d’induline.
- 188.602.— 7 février 1888. Société Je annolle et Cie. Procédé d’imperméabilisation des fibres végétales ou animales filées ou non filées, tissées ou non tissées.
- 488.633. 15 février 1888. Mathieu, rue
- de Courlancry, 34, à Reims. Nouvel agencement de rames corboniseuses ou simplement sécheuses, ventilées à air chaud et pouvant au moyen d’un calorifère à vapeur seul fonctionner à des températures bien constantes et bien facilement réglables atteignant 150 à 170° dans certaines parties de l’étuve.
- 188.657. —10février 1888. White (lessieurs). Impression polychrome.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 180.114. — 4 février 1888. Bertrand. Certificat d’ad. au brevet pris le 1 novembre 1887 pour un appareil destiné à la teinture de la laine et autres matières filamenteuses en bobines, déchets, flocons, blousses, etc.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- DIRECTION D’ARTILLERIE DE VINCENNES
- Le lundi, 28 mai, à 1 h. 1/2, à la mairie de Yincennes, adjudication de divers effets de harnachement, notamment :
- 15,5i6 couvertures bleu foncé.
- 0,083 couvertures gris de fer foncé.
- 20,249 nusettes mangeoires.
- 14,052 bissacs en toile à voile.
- Les cahiers des charges sont déposés dans les bureaux de l’artillerie à Vincennes, et à la place de Paris, avenue de Saxe, 2. Un exemplaire sera adressé aux négociants qui en feront la demande à M. le Directeur d'artillerie à Vincennes.
- CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
- Le vendredi 25 mai 1885 à neuf heures et demie du matin, il sera procédé, à l’administration des chemins de fer de l’Etat, 42. rue de Châteaudun, à l’adjudication de :
- 3e lot. — Drap gris noisette pour voitures de lre classe.
- Cahier des charges à l’administration centrale à Paris, adresse ci-dessus ; et dans les magasins du réseau, à Saintes, Tours et Orléans.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hospice de Partiienay (Loire-Inférieure)
- Le 26 avril. — Fourniture de toiles.
- Girard-Raynaud, à Parthenay, adjud. à 1,25 le m. pour draps et chemises et 0.08 pour torchons.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest, le 26 avril.
- Inscription des légendes de rubans.
- Etienne père et fils, à Toulon, adjud. à 1,35 les 100 lettres,
- Brest, le 19 avril.
- 8,155 k. feutre animal en bandes pour chaudières.
- Marius Lassauvagerie, à Bordeaux, adjud. à 78 les 100 kil..
- 14,650 feuilles feutre animal à doublage.
- Murié à Chantenay-sur-Loire, adjud. à 0.71 la feuille.
- Cherbourg, le 19 avril.
- F il à voiles.
- J. Bonnefont, à Angers, adjud. à 3.691,60.
- Cherbourg, le 3 mai.
- 44,000 kil. étoupe noire, pour transformation.
- Ch. L’IIermitte, à Paris, adjud. à 13.70 les 100 kil.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la société en nom
- collectif Lefèvre et Fils (indigos et drogueries pour teintures, etc.) 60, rue de Bondy. Durée: 25 ans, du 1er janvier 1888. Cap. 1,000,000 fr. Acte du 19avril 1888. — J. g. d’A.
- PARIS. — Formation de la société en nom collectif Binet et Cie, (teinture, nettoyage), rue d’Alésia, 56. Durée : 9 ans. Cap. 6,500 fr. Acte du 15 avril 1888. — J. g. d’A.
- PARIS. — Formation de la société en commandite Zante et Cie, (blanchissage ci façon des lainages) 130, rue de Charonne. Durée : 3 ans. Cap. 3.000 fr. Acte du 21 mars 1888. A. S.
- GRENOBLE. — Formation de la société P. Dubé et A. Gharvet, teinturiers en peaux pour la ganterie, à la Tronche. Durée : 10 ans. Cap. 2,300 fr. Acte du 12 avril 1888.
- GRENOBLE. — Modification de PAssocia-tion anonyme des ouvriers teinturiers en peaux qui a adopté la forme de société anonyme à capital variable. Délib. du 25 mars 1888.
- REIMS. — Dissolution à partir du 31 mars ( 1888 de la société Denis et Cie, filateurs de bourre de soie. Liquid. M. Denis qui continue seul. Acte du l°r avril f88S.
- FAILLITES
- TARBES. — Gaspalon (Maurice) teinturier. Jug. du 27 avril 1888.
- PARIS. — Julien (dame) blanchisseuse, rue de l’Arrivée, 12. — J.-c. : M. Thiébaut.—
- S. : M. Roucher.
- PARIS — Maire (Just), tenant lavoir, 71, rue Bichat. — Jug. du il avril 1888.
- ROMANS. — Morel (Henri), négociant en tissus et nouveautés, à Valence. — Jug. du 18 avril 1888. — S. : M. Naudin.
- SÉPARATIONS DE BIENS
- BOULOGNE-SUR-MER. - M.Arnett (Charles), fabricant de tulles, à. Saint-Pierre-les-Ca-lais, et sa femme, née Galibert. — Jug. du 29 décembre 1887.
- BOULOGNE-SUR-MER. — M. Chevallier (Alphonse), fab. de tulles, à Calais, et sa femme, née Vernaed. — Jug. du 12 janvier 1888.
- 1SFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Établissement à Lyon d’un bureau pour le conditionnement des cotons. — En vertu d’un décret du 29 mars, la Chambre de Commerce de Lyon est autorisée à établir un bureau public pour le conditionnement des cotons dont les opérations seront facultatives pour le commerce.
- Les comptes du bureau de conditionnement des cotons seront distincts de ceux du conditionnement des soies et de ceux du conditionnement des laines.
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- l’avis du comité consultatif des arts et manu factures, le ministre des financesa repoussé une demande des fabricants de tissus de jute tendant à faire imposer les sacs importés pleins comme les sacs neufs vides au droit du tissu majoré de 10 0/0.
- L’administration a seulement prescrit au service d’appliquer aux grains et aux graines oléagineuses importés en double emballage un tarif spécial pour la deuxième enveloppe.
- —o—
- Incendie. — Un incendie considérable a détruit une importante filature à Pont-Authou, canton de Montfort-sur-Risle.
- Les pertes évaluées à 190,000 fr. sont couvertes par des assurances.
- Un ouvrier en s’enfuyant a fait une chute d’une hauteur de 15 mètres et s’est tué sur le coup.
- —o—
- Lessive en pleine Seine. — Vendredi, vers six heures et demie du soir, le chaland le Havre venant de Nancy, avec un chargement de 250,000 kil. de cristaux de soude des usines Solvay, a sombré auprès du pont de l’Archevêché contre lequel il s’était violemment heurté quelques minutes auparavant.
- Cinq personnes qui se trouvaient à bord ont pu être sauvées par des mariniers.
- Depuis l’accident, la partie de la Seine où il s’est produit ressemble a un vaste bain laiteux-, les cristaux de soude fondent à vue d’œil ; ce n’est pas encore, malheureusement, la saison des baignades, pendant laquelle on aurait pu profiter de ce bain alcalin.
- On accuse de cet accident les adversaires du syndicat des soudiers, qui par ténébreuses manœuvres avaient faussé l’œil du pilote.
- Ce serait un premier avertissement à ce syndicat qui vend la soude plus cher aux Français qu’aux étrangers.
- —o—
- Caissier infidèle et terribles con-sétjuenees. — Un nommé Boulanger, caissier d’une des grandes fabriques de tissus de Reims, la maison Camille Rogelet et Cie, (anciennement Villeminot-Huart, N. Rogelet et Cie), était arrêté, ces jours derniers, sous l’inculpation de nombreux faux et détournements s’élevant à environ 900.000 francs. Il est devenu fou dans sa prison.
- Mais là ne devait pas s’arrêter la catastrophe que la presse locale s’était efforcée jusqu’à ce jour de tenir fcecrète. Le chef responsable de l’établissement qui est monté par adions, M. Camille Rogelet, désespéré de voir sa vigilance prise en défaut s’est donné la mort. On l’a trouvé empoisonné dans son appartement. Ses obsèques ont eu lieu au milieu d’un grand concours de population; deux discours ont élé prononcés sur sa tombe.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- lare des balles de jute. — Suivant
- Imprimerie 6. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA
- !re Ànrée, N0 H.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- SCI5MTIA • ET - N EGQTiUM
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES H* 1888.
- SOMMAIRE
- Chïonique. — Procédés de blanchiment des tissus de coton. — Teinture des fils et des tissus en noir d’aniline. — Procédé de teinture en noir du coton. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procèdes divers : Gris-modes divers sur laines; id. sur coton ; cordage des pièces de coton. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Cronique industrielle ; Commission permanente des valeurs en douane. — Procédés de bronzage du bois, de la porcelaine, du verre, etc. — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux.— Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La Chambre des députés, pressée par l’opinion publique de délaisser les discussions stériles de personnalités et d’aborder, enfin, les travaux utiles, s’est mise à l’ouvrage, et a commencé par une loi sur les « accidents du travail » qui, comme toujours, en ce temps de réclame électorale, réserve ses tendresses pour le nombre, l'ouvrier, et fait du patron le bouc émissaire de toutes les responsabilités.
- La législation ou plutôt la jurisprudence actuelle oblige l’ouvrier à poursuivre son patron et à établir la responsabilité de celui-ci.
- Le projet préparé sous la Chambre précédente et qui ne put tenir devant la discussion publique déplaçait la présomption de responsabilité, l’attribuait au patron, sauf la preuve à faire pour celui-ci contre l’ouvrier.
- Le projet dont la Chambre est saisie institue un principe nouveau : le risque professionnel. L’accident n’est réputé provenir ni de la faute du patron, ni de la faute de l’ouvrier, mais des conditions mêmes du travail dans l’industrie moderne.
- Quoique les présomptions de culpabilité aient disparu de part et d’autre, ce n’en est pas moins le patron qui supportera toutes les conséquences des accidents, alors même qu’il y aurait eu imprudence de la part de la victime.
- La Chambre n’a même pas admis le cas d’imprudence inexcusable.
- Cette loi draconienne sera sans doute atténuée en seconde lecture ; le Ministre du commerce a promis, du reste, d’apporter alors un nouveau projet qui, nous l’espérons, tiendra mieux compte des responsabilités réelles.
- La situation des ouvriers mutilés pendant leur travail est certainement digne du plus grand intérêt, et nul ne voudrait qu’ils fussent réduits à l’affreuse misère résultant de leur incapacité de travail, mais faut-il que des industriels dont les ordres ont souvent été transgressés dans les circonstances qui ont causé l’accident se substituent à l’Assistance publique, qui elle seule, aurait le devoir de venir en aide à ces infortunes ?... Que ne crée-t-on enfin les Invalides du travail, dont il a été si souvent question ?...
- Les charges de l’Industrie sont déjà bien lourdes, pourra-t-elle sans cesse en supporter de nouvelles sans être écrasée par ce fardeau?
- Il serait temps, enfin, qu’on songe à elle autrement que pour lui demander de nouveaux impôts et de nouveaux sacrifices.
- * *
- Le commerce, qui n’est pas épargné non plus, vient de subir une crise, heureusement moins grave, et qui tend à se résoudre favorablement. 11 s’agit de la panique à propos des faux billets de banque.
- La Banque, qui tire un si grand produit de sa monnaie fictive, et qui jusqu’à présent avait remboursé les coupures fausses aux détenteurs de bonne foi, ne paraissait pas disposée cette fois à agir de même.
- Cependant, devant le discrédit qui menaçait son papier, et aussi devant l’interpellation portée à la tribune par M. Dreyfus, elle semble revenir à ses bonnes traditions, et le Ministre des finances a pu, dans sa réponse, donner l’assurance que :
- « Si la Banque n’a point d’obligation légale, il était autorisé à dire qu’elle saura se montrer généreuse envers les porteurs de bonne foi, et qu’elle les indemnisera dans la plus large mesure possible. »
- 11 nous semble que la mesure doit être complète. Si la Banque subit ces
- quelques risques, n’a-t-elle pas, non seulement le bénéfice de l’énorme crédit qu’elle doit à sa monnaie de convention, mais encore celui plus direct résultant des billets détruits, perdus, brûlés, dont le nombre est relativement considérable ? Ceci est un argument sérieux auquel on ne songe guère.
- L’importance des faux jusqu’à présent découverts est d’ailleurs bien moins grande qu’on ne l’avait d’abord pensé. Sur près de 50,000 billets de 500 fr. présentés au remboursement, il s’en est trouvé 62 faux, soit pour une somme de 31,000 francs, ce qui, certainement, ne fera pas baisser les actions de la Banque de France, lorsqu’elle en indemnisera les porteurs.
- Et le crédit de son papier en sortira intact.
- * »
- Au milieu des lois qui les menacent et des troubles monétaires dont elles prennent leur part, nos industries, heureusement, travai’lent ; ou, tout au moins, manifestent de favorables tendances.
- L’entrée des laines en France pendant les trois premiers mois de cette année accuse une différence très sensible, une différence de 22 millions, sur les chiffres relevés pour la période de 1887. Par contre, l’importation des cotons est en diminution de 50 millions et celle des soies de 20 millions 1/2. Dans les produits fabriqués, nous avons prélevé à l’étranger : 6,068,000 fr. de fils de coton contre 9 millions 148,000 fr.‘ en 1887, 12,000,000 fr. de tissus de coton contre 15,982,000 fr.
- L’importation des fils de laine, de lin ou de chanvre donne une légère augmentation, mais cette augmentation est plus sensible pour les tissus de soie; 13,891,000 fr. en 1887 et 16,143,000 cette année.
- A l’exportation on constate un progrès de près de 14 millions pour les tissus de laine, de 478,000 fr. pour les laines filées, de 1,428,000 fr. pour les tissus des soie et de 2,326,000 fr. pour les tissus de coton.
- En résumé l’écoulement de nos produits manufacturés à l’étranger s’est donc accru cette année, et l’ensemble de ces résultats démontre une reprise
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- non douteuse du commerce des textiles.
- Ce sont toujours les lainages qui tiennent la tête. Voyons un peu quels sont les tissus préférés en ce moment :
- A Reims, les mérinos et cachemires (que cette place fait si bien), reprennent faveur; il y a des commandes et amélioration des prix. L’article nouveauté a également des commandes.
- A Roubaix, nous dit La Laine, les fabriques de fantaisie ont reçu des ordres importants pour l’Etranger.
- En lainages, quelques affaires, mais en moins grandes proportions, ont été réalisées.
- La vogue est aux unis à rayures de mohair.
- Elbeuf, malgré ses récents sinistres commerciaux, travaille activement, surtout pour la nouveauté d’hiver. La draperie militaire et d’administration a de bonnes commandes pour l’intérieur, plus abondantes qu’en 1887, mais l’exportation donne moins.
- L’important établissement d’épaillage de MM. Déhan et Grubben vient d’être détruit par un incendie.
- Sedan maintient son chiffre d’expéditions comparativement à la même période de l’année dernière.
- Mais àMazamet, il a été notablement * moindre en avril écoulé que pendant le même mois de 1887.
- Les cotonnades blanches et écrues de St-Dié, Epinal, Mulhouse, conservent leur courant d’affaires. Les indiennes sont toujours en souffrance, à Rouen principalement. Roanne a trouvé quel-ques nouveaux articles qui plaisent à la consommation et s’écoulent. Mulhouse, dans les tissus imprimés, fait sans cesse de nouvelles créations et ainsi ne chôme pas.
- *
- * *
- Voici quelques exemples des articles nouveaux d’Alsace :
- C’est d’abord la « Toile de soie » imprimée, c’est-à-dire l’étoffe dite surah, que Mulhouse détourne en partie des fabriques lyonnaises d’impressions.
- La mode des jupons de satin ou de taffetas glacé, a donné naissance à des tissus en coton satiné, pour les bourses modestes ; l’article, à double face, est imprimé en rayures, et encore d’origine alsacienne.
- Voici enfin les batistes imprimées, suivant la nouvelle mode de la lingerie de couleur, et c’est toujours du Mulhouse.
- Citons encore dans les impressions en faveur, (mais non plus spéciales à une seule région), les robes en percale, avec bordures, à une et plusieurs cou-
- leurs, et allant du plus simple au plus élégant pour toilettes de campagne et de bains de mer. Cette année encore, il s’en fait beaucoup.
- Des robes et tabliers d’enfants à dispositions, dans le même genre, sont également très en faveur, mais seulement dans l’article ordinaire.
- Quant aux nuances, en général, mais surtout dans l’article robes, nous remarquons principalement :
- Sur les belles soieries, des gris de fer, l’Héliotrope sur un ton un peu foncé, et le Rose-framboise.
- Une nouvelle teinte, cependant, est tâtée, essayée, mais timidement car elle est criarde, et aura ainsi quelques résistances à surmonter ; c’est la nuance « Etrusque » — que l’on baptisera peut-être d’un titre plus nouveau et qui est un rouge-brique assez vif, tendant à l’orange.
- En lainages, le rose-framboise tient toujours, et on le voit même figurer dans les damas et autres tissus d’ameublement.
- Un genre nouveau paraît dans le meuble et nous le devons à une maison de chiffonnage « La Teinturerie Nouvelle » (Jollyfils), qui l’appelle : « Toile teinte pour ameublement » et la propose pour grands rideaux.
- C’est une toile de jute, bien frappée au tissage, teinte en couleurs vives et fortement cylindrée ; ces fonds sont ensuite imprimés par les procédés à la gouache, en sujets massifs, le plus souvent à deux couleurs, l’une dorée aux brocards, l’autre mate. Les sujets sont dans le style des pavois moyen-âge. Le résultat final est d’un grand effet.
- La résurrection de l’impression plastique s’opérerait donc dans l’article meuble, car nous avons déjà parlé de rideaux de reps et de damas, reteints et imprimés en mat ou en métallique. Puisse cette impression, revenir avec les beaux jours qu’elle a jadis offerts aux Teinturiers-Dégraisseurs !
- F. Gouillon
- PROCÉDÉ DE BLANCHIMENT
- des tissus de coton Par MM. Matiier et Thompson.
- Les tissus, grillés ou non, sont passés dans une cuve en fonte par une lessive chaude de soude caustique qui a déjà servi au vaporisage. Au sortir de ce bain, ils sont exprimés entre deux rouleaux et lavés par un clapot. Après cela, on les passe, deux pièces à la fois, dans la même cuve, contenant une dissolution de
- soude caustique marquant 3° à l’aréomètre Baumé.
- On les entasse alors dans deux wagons, en boyau pour les tissus ordinaires, au large pour les tissus forts. Au-dessus de la cuve deux rouleaux compresseurs y font retourner l’excès de bain, et les toiles retiennent environ 1 1/2 fois leur produit de liquide.
- Les deux wagons ayant été remplis en même temps, on les introduit immédiatement dans le cylindre à vaporiser. On abaisse le couvercle, que l’on rend étanche, et on fait arriver la vapeur, qui pendant tout le cours de l’opération, se maintient à la pression de 1/2 atmosphère et à 107° de température. Le vaporisage est continué pendant 5 heures consécutives. Pour compenser le courant de la vapeur qui s’établit de haut en bas et maintenir la saturation convenable des tissus, on asperge continuellement ceux-ci, par le moyen de l’une des pompes centrifuges, avec une solution de soude caustique à 2 0/0, qui est fournie par un réservoir placé sous le toit del’atelier.
- Pendant que s’effectue ce vaporisage, on remplit l’autre série de wagons, pour pouvoir continuer les opérations sans aucun temps d’arrêt.
- Au bout de cinq heures, on ferme le robinet de vapeur et on arrête la circulation de la lessive. L’alcali, en ce moment, a opéré la dissolution et la saponification des impuretés qui se trouvaient sur les tissus. Il ne reste plus alors qu’à laver ceux-ci.
- Ce lavage s’effectue dans la cuve à vaporiser même. A cet effet, on la remplit presque entièrement d’eau chaude que l'on maintient en circulation par la seconde des pompes rotatives.
- Au bout d’une heure, on laisse écouler l’eau sale, et on recommence la même opération avec une nouvelle quantité d’eau chaude et pendant une autre heure encore. Après quoi on relève le couvercle de la cuve, on retire les wagons, et on achève, par un tour de clapot, de laver les pièces, que l’on empile sur deux chariots et qui sont alors prêtes pour être chlorées.
- On peut après cela recommencer immédiatement une nouvelle opération avec les wagons qui ont été chargés pendant que l’on procédait I au vaporisage.
- | Nous avons trouvé que les pièces sortant de la cuve à vaporiser étaient arrivées à un beau demi-blanc, plus pur qne celui qu’on obtient avec les anciens systèmes de lessivage. Elles étaient parfaitement unies et ne présentaient aucune des taches ou inégalités que l’on observe souvent au sortir des lessives. Les points noirs ou buques, qui se trouvent si fréquemment sur les calicots, avaient complètement disparu. Le vaporisage alcalin a pour effet de les convertir en une espèce de gelée, qui est enlevée par le lavage.
- Chlorage au continu. — Le chlorage s’ef-
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- fectue d’après le procédé Thompson dans les appareils du continu de MM. Mather et Platt.
- Ces appareils consistent en deux cuves rectangulaires placées l’une à la suite de l’autre, et mesurant 1 m. 50 de haut, sur 1 m. 20 de large au minimum, sur une longueur toiale d’environ 10 mètres. Elles sont divisées, la première en six compartiments, la seconde en quatre. L’aspect extérieur des appareils est celui d’une grande cuve à bouzer. Les compartiments sont munis dans le haut et dans le bas de rouleaux pour conduire les pièces. Ils sont tous ouverts par le haut, sauf ceux à l’acide carbonique, qui n’ont que deux étroites ouvertures pour l’entrée et la sortie des toiles. Tous les rouleaux sont mus par des pignons cônes portés sur un même arbre longitudinal.
- Les chariots contenant les pièces vaporisées et sortant du clapot sont poussés devant l’appareil à chlorer, qui, cinq minutes après, peut être mis en marche.
- Quand la marchandise est en boyaux, on peut passer l’une à côté de l’autre 2 ou 4 pièces, selon la largeur de la cuve. Les pièces sont saisies par deux rouleaux placés en élévation, qui ont pour but de les détordre un peu. Elles entrent alors dans le premier compartiment, qui est plein d’eau chaude ; de là, elles passent dans le second compartiment, contenant une dissolution de chlorure de chaux à 0,4 0/0 de chlorure actif; puis elles arrivent dans le troisième, qui est rempli de gaz acide carbonique. En sortant de là, elles sont presque entièrement blanches. Continuant leur course, elles viennent dans le quatrième compartiment, renfermant de l’eau froide, où elles sont en outre rincées par de puissants jets d’eau fournis par des tuyaux percés de trous et placés au-dessus. De là, elles passent successivement dans une dissolution chaude de carbonate de soude à 0,1 0/0 du poids de l’eau et dans un autre bain d’eau froide avec jet d’eau. Eiles sortent là de la première cuve pour entrer dans la seconde, où elles reçoivent d’abord un nouveau chlorure de chaux qui n’est plus qu’à 0,25 0/0 de chlore actif ; puis un nouveau passage en acide carbonique et un dernier rinçage en eau froide.
- Enfin, l’opération se termine par un passage à l’acide chlorhydrique dans le dernier compartiment.
- Ce compartiment n’a été ajouté qu’aux plus récents appareils construits par MM. Mather et Platt. Avant cela, le passage en acide se donnait pendant 20 minutes, d’après l’ancien système, dans des cuves à circulation avec pompes centrifuges. Le bain était monté avec 1 0/0 d’un mélange de 2 parties d’acide chlorhydrique pour 1 d’acide sulfurique. (C’est ainsi que nous avons encore vu opérer lors de notre séjour à Ilalliwell).
- Enfin, après ce dernier passage en acide,
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- les pièces sont lavées deux fois au clapot et se trouvent prêtes pour être séchées.
- Les bains de chlorure de chaux de la cuve au continu sont alimentés constamment par un réservoir placé sous le toit de l’atelier, comme celui à la soude caustique. L’acide carbonique est fourni par un appareil en fonte qui se trouve en dehors de l’atelier et qui contient de la pierre calcaire, sur laquelle arrive un mince filet d’acide chlorhydrique. Le gaz est amené dans ses compartiments par des tuyaux sous terre.
- Après avoir subi ces diverses opérations, les toiles nous ont paru d’un blanc parfait et sans la moindre inégalité, tant celles qui avaient été faites avec du coton blanc que celles qui renfermaient du coton jaune.
- (A suivre).
- TEINTURE DES FILS
- et des tissus en noir d’aniline
- Par M. Descroix.
- Ce procédé, qui a pour but de supprimer, c’est-à-dire d’économiser les grands bains de teinture et une notable partie de la main-d’œuvre, est basé, dit l’auteur, sur une idée émise par M. Persoz en 1871-1872. M. Persoz pensait, en effet, qu'il serait avantageux de faire arriver sur les tissus en mouvement les solutions d’aniline et de bichromate, successivement ou simultanément, mais dans un grand état de division ou de pulvérisation, ou bien encore, soit de foularder le tissu dans une solution de bichromate et pulvériser immédiatement après, à la surface de l’étoffe, le sel d’aniline, suit au contraire, de foularder dans le sel d’aniline et de pulvériser le bichromate.
- La méthode indiquée par le savant chimiste présentait des difficultés d’application .M. Descroix ayant constaté que, lorsque les solutions séparées d’aniline et de bichromate sont amenées successivement au contact des fibres avant qu’une réaction ait pu se produire, il y a teinture et non précipitation, opère comme suit:
- Les fils ou tissus, préalablement débouillis, sont matés au foulard dans une solution froide de bichromate, puis foulardés dans une solution froide d’aniline, qui est dirigée à travers un bac très étroit, ru fur et à mesure de l’absorption résultant du passage des fils ou des tissus. Dans ces conditions, 6 à 8 litres suffisent pour 100 mètres carrés de tissus, soit environ 1 litre par kilogramme de textile.
- Pour la teinture des fils, il convient d’employer la machine à mordançer en continu, d’un usage général, en modifiant, toutefois, les bacs comme il vient d’être expliqué.
- Les nuances obtenues sont très unies et vont du gris au noir marron foncé, selon le pourcentage des sels employés.
- Lorsque la teinture doit se terminer avec le concours des divers tannins et matières colo-rantesvégétales, M. Descroix ajoute à la solution
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- d’aniline de la couperose ou sulfate de protoxyde de fer, qui produit le mordançage.
- (Brevet)
- PROCÉDÉ DE TEINTURE EN NOIR
- DU COTON
- Par M. Gross, à Aimitschan
- L’auteur a fait breveter en Frsnce, un procédé ou il insiste beaucoup sur l’emploi de 1’ herbe de bruyères, et cependant il n’en met qu’une très faible proportion dans sa formule-, de plus nous y voyons figurer du cinabre, du borax, du bi-carbonate de soude, qui donnent à cette formule un caractère empirique.
- Voici, d’ailleurs, comment M. Gross expcse son procédé :
- On ne pouvait jusqu’à présent teindre le coton en noir, sans mordant, ce qui occasionne une main d’œuvre dispendieuse et souille les eaux par suite de l’emploi de la couperose verte et de la craie, exigeant des rinçages qui répandent dans les eaux une matière vaseuse.
- L’auteur supprime ce mordançage par l’emploi d’un produit qu’il mélange directement dans le bain de la teinture.
- Ce produit est extrait de l’herbe des bruyères (Erica ou Calluna Vulgare) ; le principe colorant est YEricaline contenue dans cette plante.
- On procède ainsi :
- On épuise l’herbe par décoction dans l’eau (ne dit pas la quantité ni le temps) ; et on ajoute le liquide au bain de teinture dans les proportions suivantes :
- Pour 50 kilog. de matière colorante (veut dire sans doute de matières à teindre) ;
- 1/2 kilog. Décoction d’herbe des bruyères.
- 1/2 '— Extrait de campêche.
- 1 — Vitriol Ziber
- 50 gr. Chromate de potasse.
- 50 — Borax.
- 1 kilog. Quercitron (ou gomme gutte).
- Les cotons sont bouillis 2 heures dans ce bain, puis on les laisse égoutter 2 heures et enfin reposer pendant deux jours.
- Après ce temps on les rince, on les coule, et on les lave à l’eau froide.
- Le but du procédé est la suppression de la couperose verte et de la craie.
- L’auteur revendique comme sa propriété, l’emploi de l’Erica, qui « par son principe amer » fixe les matières colorantes sans mordant.
- (D’après le brevet original).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS »TXVEXIIO.\
- Brev. n° 188.538 du 4 février 1888. Procédé de fabrication des couleurs à imprimer de l'induline,
- Par MM. Bayer et Gie.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- • Pour fabriquer des couleurs à imprimer de l’induline coûtant relativement bon marché, ces inventeurs proposent ce broyer dans un moulin la pâte d’induline humide avec l’éther de l’acide acétique d’amyle et avec un peu d’alcool jœ qu’à ce qu’on obtienne un mélange complet.
- On peut remplacer l’éther de l’acide acétique d’amyle par les éthers acétiques correspondants d’éthyle, de méthyle, de propyle, de butyle ou leurs mélanges, ou l’éther de formyle de la glycérine avec ou sans addition d’alcool de glycérine.
- Brev. n° 188.602 du 7 février 1888. Un procédé d'imperméabilisation des fibres végétales ou animales filées ou non filées et tissées ou non tissées,
- Par MM. Jeannolle et Cie.
- Ce procédé est basé sur l’application de la paraffine dissoute dans un hydrocarbure quelconque ou dans l’alcool et notamment dans le pétrole, l’essence de pétrole ou les dérivés du pétrole et dans l’app'ication de ce liquide chaud sur les fibres à imperméabiliser.
- On obtient une imperméabilisation absolue en imprégnant les fibres d’une solution formée d’un kilogramme de paraffine pour 10 litres d’hydrocarbure.
- Brev. no 188 657 du 10 février 1888.
- Système d’impression polychrome,
- Par M. White.
- Ce système d’impression est obtenu au moyen d’un bloc imprimeur ordinaire formé de matières préparées, contenant les diverses couleurs que requiert le dessin 5 ce bloc } communique une partie de sa propre substance au tissu ou à la surface sur laquelle on l’applique. L’invention consiste dans l’application de couleurs fines dans l’impression polychrome ; ces couleurs sont obtenues en dissolvant de l’alizarine bleue dans un mordant d’acétate de chrôme ou de la galloflavine ou anthracine jaune qu’on mêle avec un mordant d’acétate de chrôme et d’acide acétique ou de l’alizarine noire mêlée à un mordant d’acétate de chrôme et d’acide acétique ou de la corniliène verte mêlée à un mordant de bisulfite de soude et d’acétate de chrôme.
- L’anthracine brune, chocolat et l’alizarine rouge n’ont pas besoin de mordants pour le mélange.
- Ces teintures qui forment la base de toutes les autres nuances sont séchées dans des chaudières d’évaporation, moulues puis mêlées à un corps gras formé de pétrole, de résine, de suif et d’huile de gallipoli, dans des proportions déterminées.
- Brev. n0 188.720 du 17 février 1888. Procédé d'apprêt de l’article tissu appelé
- « Péruvienne » pour en produire un nouveau drap désigné sous le nom de: « drap de Venise »,
- Par M. Puech.
- Le tissu dit : « Péruvienne » est composé d’une chaîne coton et d’une trame laine ; il est apprêté à l’état sec, c’est-à-dire tel qu’il sort des mains du tisserand, par suite avec la colle que contient la chaîne et toutes les impuretés entraînées par la trame durant la filature, de telle sorte qu’on n’obtient qu’un tissu grossier.
- Pour obvier à ces inconvénients le tissu obtenu comme précédemment est garni à sec comme habituellement, puis on le dégraisse dans une machine fouleuse, on lui fait ensuite subir un lavage et un essorage et pendant que ce tissu est encore humide on le brosse mécaniquement ou à la main dans le sens d’une lisière de manière à donner au poil un brillant très fin. La pièce est ensuite séchée ou ramée et enfin le poil est tordu puis pressé et calandré entre des cartons. Le tissu fabriqué ainsi est désigné sous le nom de « drap de Venise. »
- Résumés par M. Maulvault Ingénieur, 15, rue Richelieu.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Gris-modes.
- Sous ce titre on désigne une grande variété de teintes sans caractère bien défini que l’on nomme quelquefois : Acajous, Laques, Résédas, Alezans, Ecureuils, Café au lait, Avanturine, Mordoré, Castor, Feutre, etc., etc.
- Ces nuances sont toujours un mélange des trois couleurs fondamentales, mais dans les tons demi-clairs, et se distinguant des marrons par la prédominence de l’une de ces couleurs.
- Ces gris sont donc à reflets bleus, ou rouges, ou jaunes, ou bien encore tournant au vert, c’est-à-dire que les bases bleue et jaune y dominent.
- Tels sont les échantillons ci-dessous, choisis parmi les plus en usage en ce moment. Les gris bleutés sont un peu délaissés ; ceux à œil rouge tombent dans le rose-framboise indiqué dans notre n0 du 1er avril, et ne se font guère que dans cette nuance, quoique le rouge y soit très prononcé.
- Les modes sont donc actuellement à œil verdâtre.
- En général, ces teintes s’obtiennent : Sur laines et lainages.
- Pour 50 kil :
- Alun............................ 10 kilogr.
- Crème de tartre...................... 5 —
- Extrait de bois jaune............ 500 gram.
- Carmin d’indigo.................... 250 —
- Orseille.......................... 750 —
- La teinture se fait, du coup, en une heure environ au bouillon.
- Cette formule se rapporte surtout à l’échantillon clair; le plus foncé nécessiterait les dosages suivants, en conservant les mêmes proportions de mordant :
- Extrait de bois jaune......... 1 kil.
- Carmin d’indigo.................. 600 grammes.
- Orseille....................... 1,500 —
- Il faut enfin donner en terminant une légère bruniture avec une poignée de couperose.
- Les grands teints se font avec pied de bleu
- à la cuve, teinture au cachou bichromate. et fixage au
- Voici quelques autres recettes modes : pour teintes
- MODE JAUNE.
- 50 kil. de laine.
- Faire bouillir 1 heure ou 1 heure 1/2 dans
- le bain de colorant composé de :
- Extrait de bois jaune . 1 kil.
- Cachou brun . 2 —
- Santal . 4 -
- Quand la laine a parfaitement absorbé le colorant voulu pour avoir la nuance, on brunit
- par 1 kil. de vitriol mixte.
- MODE BRUN JAUNE.
- 50 kil. de laine. Bouillir 1 heure 1/2 avec:
- Extrait de bois jaune 2 kil.
- Cachou 2
- Santal 15 —
- Comme pour la teinture précédente, il ne
- faut brunir que quand le bain est suffisamment épuisé ; pour cela, on emploie 1 kil. de sulfate de cuivre.
- MODE brun jaune.
- Même manipulation que pour les teintures précédentes ;
- Bruniture: 1 kil. de bichromate de potasse.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- MODE VERDATRE.
- 50 kilos de laine.
- Bouillir la laine pendant 2 heures avec :
- Extrait de bois jaune 1 kil.
- Santal. 10 —
- Extrait de campêche 1 —
- On peut brunir la couleur en ajoutant sulfate de fer et du sulfate de cuivre.
- MODE JAUNE SOLIDE.
- 50 kil. de laine.
- Bouillon de 2 heures avec :
- Alun 10 kil.
- Teinture le lendemain, avec
- Bois jaune 8 kil.
- Bois rouge 5 —
- Garance 5 —
- Brunir, après 1 heure d’ébullition, par 1 kil. de sulfate de fer.
- GRIS VERT (MODE)
- sur coton.
- 50 kil. de coton en fils :
- Plonger dans un bain modérément chaud, avec :
- Extrait de campêche.... 750 grammes
- Après 1/2 heure, ajouter :
- Sulfate de cuivre (Chypre).. 600 grammes.
- Passer 3 à A fois, lever, tordre et ajouter :
- Quercitron.................... 3 kil.
- Alun.......................... 1 —
- Craie......................... 1 —
- Laisser tremper deux heures, en lissant de temps en temps.
- CORDAGE DES PIÈCES DE COTON.
- Dans diverses opérations de la teinture et du blanchiment, les pièces sont d’habitude cousues 1 une à l’autre par leurs bouts, de manière à former une seule grande pièce, une corde.
- Po ir éviter la couture, on emploie la colle suivante, qui tient dans l’eau des bains ;
- Faire un empois de 600 gr. amidon et de A litres eau, laisser refroidir et ajouter 1 kil. lOü gr. amidon blanc, mêler avec un litre extrait de saturne à 1A° Baumé et bien remuer. Avec, cet empois les bouts des pièces sont collés ensemble. Le sous-acétate de plomb produit à une haute température une coagulé1011 de l’amidon, de sorte qu’il devient résoluble à la teinture et tient les pièces l’une a l’autre.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Atelier de teinture (Suite).
- Accessoires des chaudières.
- Au dessus de chaque chaudière à teinture, au moins de celles à poste fixe, on fiche dans le mur une cheville en bois, sur laquelle on puisse lever provisoirement les matières à teindre, pour reponchonner, ou pour faire égoutter une première passe, pendant qu’on rentre la suivante.
- Le bois est ordinairement du noisetier. Cette cheville doit pouvoir être atteinte facilement par l’ouvrier, mais cependant être placée assez haut, et ne pas avancer au point d’encorner le malheureux liseur ou fouleur, lorsqu’il se penche sur son bain.
- Des bâtons, également en noisetier, servent à manier les étoffes, dans les bains au bouillon ; il en faut spécialement consacrés aux noirs, puis pour les couleurs, et enfin pour les blancs et savons.
- Un ou plusieurs solides tréteaux sont nécessaires pour déposer l’ouvrage fait, et le mettre à égoutter. Les noirs, quelque bien rincés qu’ils soient, doivent avoir leur tréteau spécial, comme en général, tout leur outillage, qui doit aussi être dans un coin particulier de l’atelier, si l’on n’a pas une pièce séparée pour les noirs.
- Les tréteaux sont mobiles, ou mieux, fixes : deux pieux en madriers et une barre transversale, font tous les frais du tréteau fixe ; la barre ou perche entre dans des encoches faites à la tête des poteaux, et dépasse ceux-ci par les deux bouts, de sorte que deux hommes peuvent la charger sur leurs épaules et porter partout où est besoin, le chiffonnage mouillé qu’elle supporte.
- Enfin, comme tout teinturier-dégraisseur est susceptible d’avoir à travailler sur quelques matières en écheveaux, mateaux ou flottes, il est bon d’avoir au mur une cheville pour ouvrir, cheviller, tordre et travailler ces fils.
- Cette cheville, qui a de 1 m. 20 à 1 m. 50 de longueur, peut se relever contre le mur lorsqu’on n’en fait pas usage.
- La teinture des fils nécessite des lisoirs, ou bâtons qu’on passe dans les écheveaux, et qui peuvent reposer sur les deux grands côtés de la barque; des bâtons d’atelier ordinaires peu vent en tenir lieu.
- Quelques tamis, pour passer les dissolutions de couleurs, complètent enfin, les accessoires des cuves.
- Essoreuses
- Mais nous voici arrivés à un outil très important, que nous trouverons maintenant dans la très grande majorité des ateliers -, il n’y a que les plus pauvres teinturiers de campagne qui s’en privent.
- Le principe dc-s essoreuses se définit par leur surnom : « Paniers à salade » ; ce n’est que cela, en effet. Ne craignez pas que je m’attarde à en Lire la théorie ; il nous suffit de dire un mot des systèmes qui ont en eux quelque chose de caractéristique.
- En parlant de l'atelier des nettoyages, j’ai déjà établi la distinction des systèmes à toupie, et à arbre fixe, et j’ai indiqué leurs avantages respectifs ; nous pouvons donc immédiatement passer à la description de quelques types.
- Voici d’abord l’essoreuse, à arcade et à arbre fixe (fig. H).
- Fig. 14. — Essoreuse à arbre fixe.
- C’est le modèle le plus stable, le plus robuste, le plus d'aplomb ; il réalise la conception mécanique la plus raiionelle.
- On distingue sur le dessin, les organes nécessaires à tous instruments de cette classe : la cuve, l’orifice d’écoulement des liquides, un godet graisseur ; dans l’intérieur de la cuvé, le panier en cuivre percé en écumoire; son bord supérieur en ferme à moitié l’ouverture, ce qui dispense de le couvrir ; la cuve supporte une arcade en fonte qui reçoit elle-même l’arbre vertical du panier ; celui-ci se termine par un cône en papier comprimé auquel un disque conique imprime le mouvement par friction ; la poulie de transmission est accolée à ce disque, et ces deux pièces sont portées par un arbre horizontal à glissement latéral, de façon qu’un excentrique amène ou écarte ie disque du cône, et produit ainsi l’embrayage ou le débrayage ; un frein à collier, situé au dessous de l’arc, arrête la rotation qui continuerait encore après le débrayage par suite de la vitesse acquise.
- Tout en conservant sa poulie, ce modèle peut recevoir une ou deux manivelles (suivant sa force) pour le travail à bras.
- Comme on le voit, c’est simple et complet.
- Mais (il y a un « mais »), on reproche à cet appareil le peu d’accessibilité du panier ; les montants de l’arcade ; celle-ci même, formant
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- une voûte surbaissée, est un obstacle partiel au chargement, surtout quand il est de dimensions restreintes ; dans les grandes essoreuses, cette incommodité disparaît.
- Si peu importante qu’elle soit, elle a été une raison pour qu’on préférât quelquefois les essoreuses-toupie, dont le pâmer est entière-
- ment découvert, mais qui sont plus délicates de maniement.
- Dans le but de découvrir davantage le panier tout en l’établissant sur arbre fixe, la maison F. Dehaitre a imaginé l’essoreuse à arcade simple, ci contre. (Fig. 15).
- Fig. 15. — Essoreuse à arcade simple.
- Le mécanisme n’est plus supporté que par une potence, mais le porte-à-faux n’est qu’apparent, car la force et la résistance l’équilibrent de chaque côté.
- Le chargement et surfout le déchargement s’opèrent ici sans gêne -, la vitesse, par suite de la largeur du plateau frotteur, peut aller de 1.500 à 1.800 tours à la minute, ce qui est très suffisant, même pour le travail à la benzine.
- Ce modèle, spécial et très convenable pour teinturiers-dégraisseurs, a 45 centimètres de diamètre de panier.
- L’esroreuse à arcade (fig. 14), fournit en moyenne 1.200 tours ; dans les petits appareils, elle peut aller jusqu’à 1.500. C’est toujours un très bon modèle, principalement pour appareils de dimensions supérieures à celles du précédent.
- Je n’ai plus le temps ni la place de revenir aux essoreuses-toupie ; ce sera pour la prochaine « Revue ».
- Donc, au revoir, confrères.
- Maurice Guédron,
- Eæ- Teinturier à Paris.
- COMMISSION PERMANENTE
- des valeurs de douane.
- Teintures. — La plupart des matières tinctoriales qui figurent sur les documents de la douane sont de provenance extra-européenne, comme l'indigo, le cachou, la cochenille, les bois de teinture, etc. Ces produits n’ont pas de similaires en France et nous trouvons dans les chiffres plus ou moins élevés de leurs importations une preuve de l’activité ou du ralentissement du travail dans les teintureries françaises.
- C’est à ce point de vue qu’on doit se placer
- pour donner aux variations commerciales de ces articles leur véritable signification.
- L’année 1885 avait été marquée par de très forts arrivages d'indigo; la consommation avait profité des bas cours pour faire des approvisionnements ; ainsi s’explique une diminution de 33 0/0 dans les transactions de l’année dernière, sans que la consommation ait abandonné cette matière colorante qui jouit toujours de la même faveur.
- Les demandes de cachou ont pris plus d’extension. La cochenille, elle-même, a donné lieu à de meilleurs achats, dans des proportions restreintes cependant : 348,500 kilog.au lieu de 182,000 kilog. Une observation analogue peut s’appliquer à la garance en racine dont l’importation s’élève de 20,494 à 221,641 kilog. ; c’est ainsi que nous sommes devenus
- tributaires de l’étranger, pour le peu que nous consommons encore, depuis que la culture de la garance a été abandonnée dans l’Avigno-nais. Le ro ou est en progrès de 50 0/0.
- Notre alimentation en bois de teinture devient plus difficile depuis quelques années ; les besoins de la consommation demeurent aussi importants, mais les arrivages sont inférieurs, comme quantité et comme qualité. Pendant le dernier exercice, le chiffre des importations s'est abaissé de 16 à 17 0/0 et les prix ont subi une nouvelle hausse.
- Depuis deux ans, nous constatons à regret un abaissement progressif du chiffre de nos exportations d’extraits tinctoriaux ; une heureuse réaction s’est produite pendant le dernier exercice la reprise est générale; les augmentations se chiffrent par 500,000 kilog. en Belgique ; 1,200,000 kilog. en Angleterre ; 700,000 kilog. aux Etats-Unis; les autres pays absorbent un excédent de 400,000 kilog. Les chiffres de la Russie font seuls exception à cette règle et tombent à 17,000 kilog., pour des raisons que nous avons indiquées l’année dernière.
- L’importation des lichens tinctoriaux augmente de 60 0/0 et l’exportation du produit fabriqué diminue de 10 0/0. Peut-être est-il permis de voir dans l’opposition même de ces | chiffres une certaine tendance de la consom mation intérieure à revenir à l’emploi de l’or-seille.
- Nous avons encore à parler des couleurs d'aniline dont les chiffres offrent cette année, un intérêt particulier, dans ce sens que les variations du mouvement commercial sont tout à l’avantage de la fabrication nationale.
- Les importaiions d’alizarme artificielle ont pris une avance de 50,000 kilog. environ; les prix ont baissé de 25 0/0.
- L’acide picrique trouve aujourd’hui un débouché considérable en dehors de la teinture, ce qui explique de plus importants achats faits à l’extérieur: 42,886 kilog. au lieu de 18,942 kilog. au lieu de 18,942 kilog. en 1885.
- Le véritable intérêt de cette statistique se trouve dans une diminution de 54^000 kilog. (10 0/0 environ) des entrées de couleurs dites autres, alors que nos expéditions des mêmes produits à l’étranger progressent de 66,000 kilog., soit de plus de 23 0/0. Cette satisfaction obtenue n’est pas complète, dans ce sens que les exagérations de la production pèsent lourdement sur les prix ; mais le fait ne s’ap* plique pas à la France seule, et il reste toujours ce point acquis : que la production nationale lutte avec avantage encore contre la concurrence étrangère, aussi bien à l’intérieur qui l’extérieur.
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- PROCÉDÉ DE BRONZAGE
- du bois, de la porcelaine, du verre, etc. de M. Boettger.
- Le procédé de bronzage du bois, de la porcelaine, du verre, du métal, etc., consiste dans l’application d’une poudre à bronzer fine, différemment colorée, et dans l’emploi d’une solution concentrée de 30° Baumé de verre soluble, préparé avec de la potasse ou du silicate dépotasse. Après que les objets à bronzer ont été enduits d’une couche mince et uniforme du verre soluble au moyen d’un pinceau, on disperse la poudre à bronzer sur les objets au moyen d’un appareil à saupoudrer. On laisse alors complètement sécher les objets à l’air à une température moyenne ou à un réchauffement tout à fait léger, et l’on enlève ensuite au moyen d’un poinçon large doux, la poudre à bronzer qui n’a pas été absorbée par le surplus du verre soluble.
- La couche de la poudre à bronzer se lie par le verre soluble tellement ferme et adhérente sur les objets, que ces derniers ainsi traités ne peuvent plus en être débarrassés ni par un lavage avec de l’alcool, ni à l’éther, ni à l’eau : elle se prête même à être polie au moyen d’un brunissoir d’agate ou d’acier.
- Ce procédé se prête aussi très bien à la décoration des poêles en fer ou en porcelaine, car ce bronzage n’est jamais altéré par la chaleur du poêle.
- Des cadres de miroirs et de tableaux dorés en dorure imitée, qui ont souffert par l’usage, c’est-à-dire qui ont été par places privés de leur or ou de leur couche de bronze, peuvent être, en peu de minutes, tellement refaits au moyen de ce procédé à la manière froide avec de la poudre d’or et de bronze, que les endroits repassés non seulement résistent à un lavage avec de l’eau, de l’alcool, etc., mais encore, se prêtent aussi à être polis
- Du verre, de la porcelaine, du bois, du métal de toute sorte se laissent décorer de la même manière.
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- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant Ses industries tinctoriales
- 188,915. — 23 février 1888, Muller. — perfectionnements dans la construction des pinces ou pièces de retient employées dans les machines à tendre ou à finir les tissus.
- 188,920. — 23 février 1888, Smith. — Cylindre élastique à appliquer la couleur aux machines à imprimer le papier peint.
- 188,978. — 25 février 1888, Sté Marchal, Falcio et Cie, Impressions rongées grand teint sur articles de bonneterie en laine.
- 189,011. 1er mars 1888, Roussel, Rue de l’Epeule, 144, à Roubaix.— Nouvelle application en teinture de produits connus.
- 189,021.— 28 février 1888, Reull. — Lames ou plaques de sciure de liège couvertes de tissus.
- 189,097. — 5 mars 1888, Bertrand, rue de Tournai, 51, à Tourcoing (Nord). — Appareil
- destiné à teindre la laine en rubans par section de couleurs différentes alternées.
- 186,067. — 6 mars 1888, Sté Bauche frères. — Certificat d’addition au brevet pris le 26 septembre 1887 pour une nouvelle laineuse double à chardons métalliques à contact et action variables.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA GUERRE Service du génie
- Paris. — A la préfecture.
- Le 7 juin 1888, à 1 h.— Fourniture (en cinq lots égaux), de :
- 250,000 sacs à ciment.
- A livrer dans les places de Paris (rive gauche), pendant les mois de juillet, août et septembre 1888.
- Pièces déposées au service du génie de Paris, rue de Bellechasse, 39.
- Service de l’habillement et nu campement. — Le vendredi 8 juin 1888, à 2 h. — A l’hôtel de l’Intendance militaire, rue Saint-Dominique, 18, fourniture de :
- 65,000 grandes couvertures de laine.
- Cette fourniture sera divisée en 26 lots.
- Le public est admis à prendre connaissance du cahier des charges, ainsi que des modèles-types, dans les magasins administratifs du service du campement.
- Le mardi 12 juin 1888, à deux heures, il sera procédé, à Paris, à l’Intendance militaire, rue Saint-Dominique, 18, à l’adjudication de la fourniture de:
- 40,000 enveloppes de paillasse,
- 40,000 enveloppes de traversin,
- 40,000 sacs de couchage.
- Cette fourniture sera divisée en 12 lots.
- Le public est admis à prendre connaissance des modèles-types, et du cahier des charges, dans les magasins administratifs du service du campement.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon, le 6 juin.
- Fil à voiles.
- Dépôt : 485. — Caut. 970.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hospices de Clermont-Ferrand.
- Le 4 mai.— Fournitures diverses à faire aux hospices en 1889.
- Adjudicataires, MM.
- 1er lot. — Toiles fil. — Dubief, à Clermont-Ferrand, à 3,250,60.
- 2e lot. — Toiles coton. — Dubief, à 4,045. 3e lot. — Bonneterie Mingout, à Issoire, à 577.
- 4e lot. — Rouennerie. — Dubief, à 6,856.
- 5e lot. — Draps et lainages. — Dubief, 7.194.70.
- 6e lot. — Coton et laines. — Cottier-Neu •
- ville, à Clermont-Ferrand, rue des Gros, à 1,127.
- 7e lot. — Drap gris. — Mingout, à 2,172.
- Hospices civils de Brest.
- Le 8 mai. — Fourniture de toile de Bretagne à l’hospice.
- Adjudicataires, MM. :
- Ruyantet Debosque, à Armentières (Nord), à 0.87 la toile à draps de lit et à 0.69 la toile à chemises.
- MINISTÈRE DE LA GUERRE Toul, le 11 mai.
- I,6u0 paires chaussettes en laine brune pour pupilles.
- Pitel, à. Brest, adjud. à 1.05.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest. — Le 9 mai.
- 5,000 gitets de flanelle.
- Les gendres d’HENRi Pinel, à Labruguière (Tarn), adjud. à 2.16.
- Cherbourg, 17 mai.
- Etoupe blanche.
- Ch. L’Hermitte, à Paris, adjud. à 39,99. Toulon. — Le 16 mai.
- Pantalons et vareuses en toile rousse. Bourguignon, à Saumur, adjud. à 8.153. Prix de détail : Pantalons, 2,07 ; vareuses, 2,87.
- RENSEIGNEMENTS C0IIIERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Sté en nom collectif Lepaulard et Cie (expi. d’un nouveau procédé breveté pour teinture), boulevard de Charonne, 176. — Durée 13 ans. — Cap. le brevet et 1,000 fr. Acte du 9 avril 1888. — G. P.
- PABJS. — Formation de la Sté en commandite J. M. Pralus et Cie (expi. d’un système de teinture des peaux de lapins, lièvres, etc.), 14, rue de la Voûte. Durée : 9 ans. — Cap. 23,000 fr. dont 15,000 en commandite. Acte du 10 'avril 1888. — J. g. d’A.
- PARIS. — Prorogation au 15 juiliet 1893 de la Sté en nom collectif Royer et Robin, ap-prêteurs sur étoffes, 61, rue de l’Ourcq. Acte du 20 avril 1888. — J. g. d’A.
- PARIS. — Dissolution à partir de 34 mai 1888 de la Sté Trouvé, Saint-Ives, Fischer et Cie (draperies -et doublures) avec siège à Elbœuf, succursales à Paris, rue Radzivill, 37 et à Londres. La liquidation sera faite à Paris par tous les associés. Acte du 5 mai 1888. — G. P.
- ROUBAIX. — Formation de la Sté en nom collectif Vanverts et Duhamel (fabrique d'articles de Roubaix et autres tissus) rue des Lignes, 27. Durée : 8 ans. — Cap. 320,000 fr. Acte du 20 avril 1888.
- L\ON. — Modification de la Sté en commandite Scheel, Gourdon et Cie (fabrique d'étoffes de sofe)ruedu Griffon,8 et 10, qui de-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- vient en nom collectif a l’égard du commanditaire. Acte du 26 avril.
- LYON. Dissolution delà Sté de fait Louis et Joseph Carrier (tissage mécanique des velours et soieries) à Villeurbanne. Liquid. M. Desmessieux, arbitre, à Lyon, 6, ruePizay. Jug. du 26 avril 1888.
- ROUBAIX. — Modification de la Sté en nom collectif Stolz et Leclercq (fabrique de tissus dits articles de Roubaix et retordeurs de fils), rue du Pays, 8, et qui devient Dillies et Stoltz par suite delà cession de tous droits de M. Leclercq à MM. Léon et Louis Dillies. Acte du 4 mai 1888.
- SAINT-QUENTIN. — Dissolution à partir du 5 mai de la Sté Ve Jacqué et Bocquet, fab. ds tulles et broderies. Liquid. : Mm® Jacqué. Acte du même jour.
- TROYES. — Formation de la Sté en commandite Loiselet et Cie (rouenneries, draperies, toileries en.gros). Durée : 9 ans à partir du 1er juin 1888. — Cap. 200,000 fr. dont 5,000 en commandite. Acte du 14 avril 1888.
- TROYES. — Prorogation au 1er janvier 1894 de la Société Pays et Quénée, fab. de bonneterie et ganterie. — Cap. 80,000 fr. Acte du 20 avril 1888.
- CLERMONT. — Dissolution de la Sté dite le tissage de Bonneuil à Bonneull. — Liquid. : MM. Ansart et Caillard, avoués. — Jug. du 20 avril 1888.
- LYON. — Modification de la Sté en nom collectif Gamtillon et Cie (comprenant onze usines et ateliers d'apprêts) place Tholozan, 21, par l’entrée dans le comité de gérance avec droit à la signature de M. Justin Fouilleron, apprêteur, cours Vitton, 106. Acte du 23 avril 1888.
- LYON. — Formation de la Sté en nom collectif J. Satimorte et Cie {fab. de drap), quai de l’Est, 14.— Durée 9 ans. — Cap. 140,000 f. Acte du 14 avril 1888.
- ELBEUF. — Dissolution à partir du 31 mai 1888 de la Sté Trouvé, St-Ives, Fischer et Cie {draperies et doublures) à Elbeufj avec succursale à Paris, rue Radziwill, 37, et à Londres. — La liquidation sera faite à Paris par tous les associés. Acte du 5 mai 188S.
- FAILLITES
- MARSEILLE. — Paret (André-François), Md de tissus, cours Belsunce, 23. Jug. du 11 mai 1888.
- REIMS. — Baudet, négociant en tissus, place Royale, 11 et rue Bertin. Jug. 8 mai 1888. S. M. Mauclaire.
- RÉPARTITION DES FAILLITES
- LILLE. - La Société ChipartAIs et Quen-nelle, fab. de toiles à Armentières. — 10 fr. 0/0.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Importation îles t issus imprimes.
- — Le ministre du commerce, consulté par
- certaines chambres commerciales de la région de l’Ouest sur la réorganisation du service de vérification des tissus imprimés pour juger les contestations en matière d’application des droits de douane à l’importation de ces tissus, vient de répondre qu’il appartient aux intéressés de se pourvoir auprès de la chambre de commerce de Paris afin d’obtenir l’augmentation des experts vérificateurs.
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- TJgsus à exporter en Chine. —
- Le consul de France à Hong-Kong vient d’adresser, en même temps que sa revue commerciale de quinzaine, un rapport très étendu sur le commerce de la place et sur ses usages qui contient une liste des principaux articles d’importation, avec l’indication de leurs prix courants.
- Il est accompagné d’une collection de 60 échantillons de tissus de coton et de lainages que le ministère du commerce et de l’industrie (Direction du commerce extérieur) tient à la disposition des industriels et négociants français, jusqu’au 31 de ce mois. Passé cette date, les échantillons dont il s’agit seront successivement communiqués aux chambres de commerce et musées commerciaux qui demanderont à les consulter.
- llxpositloii de Barcelone. — Les
- travaux de l’Exposition sont loin encore d’ètre terminés ; à cela rien d’étonnant puisqu’il est de tradition qu’une exposition ne soit jamais prête le jour de son inauguration.
- Néanmoins les fêtes d’inauguration ont lieu, avec une grande solennité, à laquelle les escadres des grandes puissances maritimes prêtent un imposant concours.
- C’est la tâche des journaux mondains de décrire toutes ces magnificences. Notre rôle, moins brillant et plus utile, aura son tour, lorsque les produits exposés seront en état d’être étudiés et jugés.
- —o—
- Les fabricants d’amidon. —
- M. Leydet, député des Bouches-du-Rhône, se propose d’adresser une protestation au gouvernement au sujet de la situation faite aux fabricants d’amidon de froment depuis l’établissement de la taxe sur les blés de provenance étrangère.
- L’honorable député des Bouches-du-Rhône se propose d’inviter le gouvernement à prendre l’initiative d’un projet de loi tendant à exonérer de tous droits les blés étrangers destinés à l’amidonnerie.
- —o—
- Lessive cil pleine Seine. — Le
- bateau qui a coulé en Seine avec un chargement de sels de soude, est maintenant renfloué, mais en triste état! Son avant sur bâbord présente une large brèche, dùe, paraît-il, à l’abordage d’un remorqueur.
- Pour le remettre à flot, on l’a préalablement déchargé, mais il ne contenait plus que des
- sacs et des barils à peu près vides : presque tout avait été lessivé.
- La cargaison était assurée, aussi les Solvay ne perdront-ils rien : il n'y a de la chance que pour les syndicats !
- Quant aux mariniers leurs bagages ont été perdus. En serez-vous indemnisés, leur demandait-on ? Ben oui !... Au contraire, on nous cherche des puces... répondaient ces malheureux dépouillés.
- L’équipe, cependant, ne paraît pas responsable de 1 accident, et le pilote n’avait pas d’atropine dans l’œil, puisque c’est un autre bateau qui est venu l’éperonner.
- Exposition «le 1889. — Par arrêté en date du 24 mai 1888, le ministre du commerce et de l’industrie, commissaire général de 1 Exposition universelle de 1889, a nommé membres des comités d’installation :
- classe 32. — Fils et tissus de laine peignée.
- — Fils (t tissus de laine cardée.
- M. Hussenot (Hubert), fabricant de châles et de nouveautés, membre du comité d’admission, en remplacement de M. Huot (Jules), filateur de lainages et cachemires, nommé rapporteur.
- classe 54. — Matériel et procédés de la fitature et de la corderie.
- M. Kœchlin (Nicolas), administrateur de la société alsacienne de constructions mécaniques, conseiller général du Doubs.
- classe 55. Matériel et procédés de lissage.
- M. Reyrel, manufacturier, fabricant de grenadines, lainages et nouveautés, membre du comité d’admission, en remplacement de M. Guérin (de la maUon Pinon et Guérin, fabricants de draps), nommé vice-président.
- —o—
- Droit «rentrée sur les soies. — O.I
- fait circuler en ce moment dans le midi une pétition dont voici les conclusions :
- « Qu’il soit appliqué à l’entrée des soies et cocons étrangers de toute provenance un droi1 de douane suffisant pour relever le prix des cocons indigènes, au-dessus de 4 francs le kilogramme, chiffre minimum reconnu nécessaire pour empêcher l’industrie agricole de l’élevage des vers à soie de disparaître entièrement.
- —- o—
- Incendie. -- Un incendie a détruit les ateliers d épaillage de M. Déhan à Elbeuf. Les dégâts sont évalués à 500.000 fr.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Gharleville (Ardennes)
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- GQTIUM
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 13 juin 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Procédés de blanchiment des tissus de coton (suite) — Charge des soies de couleur. — Les mordants de nickel. — Revue sommaire des brevets d’invention : nouvelle application tinc.oriale ; impression des tissus; toile cirée liège.
- Procédés divers : noirs de naphtal ; teinture des tissus soie-coton ; broyage de l’indigo. — Causeries familières sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Cronique industrielle : Inflammabiité des textiles. — Gomme arabique factice. — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- L'Etat tend, non pas à se socialiser — ce qui est l’avenir, paraît-il — mais à se communiser, et cela fait retour au passé, aux époques où le peuple était troupeau, réputé inconscient, et devait être gouverné jusque dans ses moindres actions ; c’était un mineur, un mcapable, pris en tutelle parles classes maîtresses : la noblesse et le clergé, toujours oppressives, il est vrai, mais qui avaient constamment souci de la valeur productive du bétail humain, et qui, dès lors, s’attachaient à sa conservation et à sa reproduction,
- Les écoles politiques qui passent pour les plus avancées de notre époque, sont les moins soucieuses du principe de liberté individuelle ; il faut pour eux que l’Etat intervienne partout, et s’immisce même dans le foyer domestique, pour régler l’éducation de l’enfant, pour prescrire à la femme le genre de travail qu’il peut lui permettre ; il s’interpose enfin entre le patron et l’ouvrier pour présider au contrat de louage. C’est la vie de communauté imposée non plus à un village, à un bourg, mais à toute une nation.
- L’instruction obligatoire a été une excellente mesure, quoique imbue de cette doctrine.
- La réglementation du travail des enfants est encore admissible, car il s’agit de protéger des êtres sans défense, pouvant être victimes de l’ignorance ou de la cupidité des parents.
- Mais la limitation des heures de travail pour les ouvriers adultes est t>ien, au premier chef, un acte de tutelle a l’égard de majeurs et de citoyens libres.
- Auj ourd’hui c’est le travail des femmes qui devient la préoccupation des humanitaires, et auquel ils ne craignent pas d’apporter des entraves dignes des temps passés.
- La Chambre vient de discuter et d’adopter une nouvelle loi sur le travail des enfants -— ce que nous acceptons —, mais aussi sur celui des femmes, — ce quenousréprouvons ; — et nous continuons à nous appeler: citoyens libres !
- *
- * *
- C’est avec plus de satisfaction que nous nous retournons du côté de la production industrielle, souffrant il est vrai de ces prétendues réformes humanitaires, qui toujours le visent et l’entravent, mais qui, néanmoins, reste le salut de notre pays, car il est la source de sa prospérité.
- Jusqu’au moment où, - suivant la doctrine des nouveaux apôtres sociaux, la richesse publique devant être à tout le monde, il n’y en aura plus pour personne..
- Voyons donc ce que nous disent les organes de nos centres manufacturiers.
- Voici d’abord La Laine :
- La fabrique à Roubaix avait reçu au début de cette quinzaine, des ordres assez importants qui semblent vouloir se ralentir depuis quelques jours : cela tient à ce que nos fabricants ne peuvent produire dans des conditions avantageuses avec le cours de la matière.
- Les genres dits mohair sont toujours demandés et ont une vogue incontestable cette année. La mode est aux larges rayures et aux grandes dispositions.
- A Tourcoing, la fabrique ne semble pas disposée à travailler pour le stock, et se contente de marcher au jour le jour.
- On recherche beaucoup à Fourmies les mérinos 120 pour l’Angleterre qui a des commissions importantes à remettre. Les fabricants, déjà fort occupés, refusent ces affaires à prix insuffisants. Le stock est nul.
- D’après Le Jacquard, la première quinzaine de mai a été marquée, à Reims, par une grande activité, tant en laines qu’en tissus. Les cours des mérinos et- cachemires s’améliorent ;
- des ordres ont dû être refusés pour cause d insuffisance dans les délais accordés par la fabrication. La nouveauté a des ordres pour toute la saison.
- Les acheteurs, cependant, cherchent à résister contre cette augmentation des prix.
- La fabrique livre ses nouveautés d’hiver,
- C’est surtout la situation de l’article laine qui joue un grand rôle en teinture et à laquelle nous nous attachons le plus.
- Les cotonnades ont pour principal organe le Journal de Rouen, mais il est extrêmement pessimiste, et depuis vingt ans que nous le suivons, nous n’y avons remarqué qu’une lamentation continuelle ; nous n’y attachons qu’une importance relative.
- Le marché des soieries conserve un courant régulier dans tous les genres ; les prix sont même assez bien tenus.
- La nouvelle campagne soyeuse s’annonce bien ; la montée des vers commence et dans des conditions favorables, aussi bien en France qu’en Italie.
- *
- * *
- A propos des soieries, nous avons vu récemment une revendication de paternité pour une invention intéressante qui n’a peut-être pas été assez remarquée en son temps, et qui, grâce à cette légère contestation, est redevenue un fait d’actualité ; elle vaut la peine d’y consacrer quelques lignes.
- Un journal de teinture vient d’annoncer que M. Ridel était l’inventeur du peigne à assouplir, mais M. André Lyon, qui est un chercheur et un trouveur, et auquel nos industries doivent plusieurs découvertes heureuses, notamment les tables-platineuses à vapeur, a réclamé contre cette fausse attribution ; c’est lui le véritable auteur de ladite invention.
- Ses résultats sont importants, car ils permettent de teindre aussi facilement des soieries que des cotonnades, en offrant un moyen d’apprêt qui cheville le fil de soie dans l’intérieur même du tissu.
- Le bain de teinture agglomère les fils de soie, surtout les trames et il en sort une étoffe creusée, lâche, tamisante ; il faut donc renfler ce fil après
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- la teinture ; c’est ce que M. A. Lyon obtient en tapotant l’étoffe à l’aide de son peigne, qui est un assemblage de fines aiguilles. Celles-ci s’ntroduisent entre les brins constituant le fil de soie, et les ouvre..
- C’est simple, mais la portée en est considérable : le chiffonnage est le premier à en bénéficier pour l’apprêt de ses articles soie; de plus, pour les marchandises neuves, on peut reteindre les nuances démodées ; on peut même tisser des soieries en blanc ou en écru, et leur donner au dernier moment la teinte réclamée par l’acheteur ; donc plus de stock considérable d’étoffes de toutes nuances, soumises au hasard des goûts de la consommation.
- Ce mode de garnissage, sur lequel nous aurons à revenir, constitue donc un progrès sérieux dans l’apprêt des soieries, et nous comprenons que M. A. Lyon tienne au mérite de son invention.
- *
- * *
- Les étoffes de soie sont, du reste, toujours en faveur, et les tussah se présentent maintenant comme articles bon marché et de grande consommation.
- Mulhouse, nous l’avons déjà dit, s’en est emparé et leur applique les procédés d’impressions que nous nommions autrefois classiques ; c’est-à-dire les garancés et les genres indigo ; ce sont le plus souvent par les applications-vapeur et grâce à l’emploi des alizarines, mais nous y retrouvons absolument les genres d’autrefois, usés en indiennerie, et qui constituent une nouveauté très réussie sur ces demi-soieries.
- Ces étoffes se lavent comme du linge, elles conviennent pour toilettes d’été et pour jupons de dessous.
- Ln belles soieries, nous avons remarqué des taffetas glacés semés de petits dessins brochés sur ton changeant, ou avec rayures de moire ; ce sont des étoffes splendides.
- On voit aussi des rubans glacés et à deux faces, très en usage dans la grande mode.
- Des chaussettes d’origine anglaise sont en bleu-indigo, avec larges rayures blanches transversales ; c’est un article de luxe qui pourra être imité par le courant.
- La nouveauté en lainages est le petit drap de dames blanc et crème ; on en fait des robes entières et des jupes de dessus, que nous verrons surtout après les chaleurs ; on les étoffe avec des tissus légers de couleurs diverses qui tranchent agréablement sur la crudité du blanc.
- Cette saison a remis en faveur la mode des balayeuses sous une forme nouvelle. Ce ne sont plus les volants de taffetas déchiqueté dont on surchargeait, à l’intérieur, le bas des jupes, mais c’est un simple ruban de moire posé à plat sur le petit volant qui garnit le tour de l’ourlet d’une robe.
- La teinturerie en peaux fait aussi du nouveau.
- La maroquinerie de luxe a imaginé un bleu-télégraphe un peu terne, tournant à l’ardoisé ; quelque chose dans le genre du vieux bleu, déjà usé en tissus; elle, essaie aussi un vieux rouge un peu vineux, rappelant la teinte pervenche, mais qui n’a pas le même cachet de distinction que le bleu, et qui n’aura pas, sans doute, le même succès.
- La ganterie fait principalement les nuances gris-clair, chamois, beige, roux, etc., pour la ville, et quant aux tons clairs, c’est seulement dans ceux-ci qu’il se produit de la nouveauté.... quand il s’en produit.
- Ne savons-nous pas, d’ailleurs, que la nouveauté n’est, toujours que du vieux-neuf. ?
- F. Gouillon.
- PROCÉDÉ DE BLANCHIMENT
- des tissus de coton Par MM. Mather et Thompson.
- (Suite)
- Les pièces passent dans l’appareil au continu avec une vitesse de 60 à 65 mètres à la minute, et elles mettent de 2 1/2 à 3 minutes pour parcourir le système tout entier. En passant deux pièces l’une à côté de l’autre, on pourra donc blanchir de4,500 à 5,000 kil., soit de 36 à 40,000 mètres de tissus par journée de dix heures. Quand les cuves sont montées pour quatre pièces, il est évident qu’on en passera le double.
- La partie dont nous avons suivi le traitement avait été introduite dans la cuve à vaporiser à 9 heures du soir. La vapeur ne fut mise que le lendemain matin, et le soir à 4 heures, les pièces étaient entièrement blanchies et prêtes à sécher. Une partie de 2,000 à 5,000 kil. (selon les appareils que l’on emploie,) ne met donc pas plus de 18 à 20 heures pour passer de l’écru au blanc. Il convient d’observer toutefois qu’en Angleterre on lave deux pièces à la fois par le même clapot. Il faudrait donc chez nous où l’on ne passe qu’une pièce à la fois un temps double pour les lavages.
- Pour blanchir 1,000 kil. de calicots, on emploie en drogues :
- 22 kil. de soude caustique 70 0/0 à 30 fr.
- les 100 lal................... Fr. 6 80
- 13 kil. 60 de chlorure de chaux à 22 fr... 3 » 50 kil. aeidechlorhyrdique pour produire l’acide carbon.
- 50 kil. acide chlorhydrique pour passage en acide.
- Soit 100 kil. acide chlorhydrique à 6 fr.
- les 100 kil............. 6 »
- 24 kil. acide sulfurique à, 12 fr. les 100 kil. 3 »
- Total pour 1.000 kil...Fr. 18 80
- La manière d’opérer que nous venons d’indiquer ne s’applique qu’aux toiles destinées à rester en blanc, ce que l’on désigne sous le nom de market bleachmg en anglais. Pour les blancs d’impression, le traitement est un peu different. Le trempage s’effectue dans un bain faible d’acide au bouillon, au lieu d’acide caustique. Le vaporisage se fait tel que nous l’avons décrit, si ce n’est qu’on ajoute pour 2,000 kil. de tissus 10 kil. de colophane préalablement saponifiée. Les passages en chlore et en acide se donnent suivant l’ancien système.
- Les cotons filés sont vaporisés comme les calicots pour blanc ménage. La décoloration s’effectue d’après le procédé original de Thompson. Les fils sont placés dans une cuve hermétiquement fermée, ayant d’un côté un réservoir contenant du chlorure de chaux et de l’autre un réservoir de gaz acide carbonique. On les laisse d’abord pendant un certain temps sur le chlorure, puis on soutire celui-ci par le moyen d’une pompe et ou fait pénétrer dans la cuve l’acide carbonique, qu’on laisse agir environ une heure, après quoi on le fait retourner dans son réservoir. On le remplace de nouveau par le chlorure de chaux, et on continue ainsi alternativement jusqu’à ce qu’on ait atteint le degré de blanc voulu. Ce mode de procéder est employé aussi pour les tissus très forts ou très serrés, que la cuve au continu n’arriverait pas à blanchir, à cause du peu de temps qu’ils y resteraient en contact avec les matières décolorantes.
- Nous devons ajouter que nous n’avons vu blanchir que des toiles ménage, et que nous ne connaissons la multiplication des blancs d’impressions et des fils que d’après les données qui nous ont été fournies.
- Le procédé de blanchiment que nous venons de décrire offre sur l’ancien système de nombreux avantages, dont le principal réside dans l’économie. D’après notre collègue, M. Cross et M. Bevan, cette économie peut être évaluée à 1/4 pour les drogues, 1/2 pour la vapeur, 1/2 pour la main d’œuvre, 2/3 pour le temps et 4/5 pour l’eau. Nous n’avons pu coutrôler tous ces chiffres qui cependant nous paraissent être exacts.
- Pour les drogues, on n’aura qu’à se référer au prix de revient que nous indiquons plus haut, et qui certainement constitue une économie.
- Quant au charbon (pour chauffage et force motrice) et à la main d’œuvre, les économies sont évidentes. Elles le sont encore davantage pour le temps, ainsi qu’on a pu le voir. Donnan
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- moins de lavages, il va de soi que l’on doit consommer moins d’eau.
- En supprimant la lessive à la chaux, on supprime naturellement les taches de chaux. Cependant. d’après certains praticiens, il serait ndispensable de commencer le traitement des blancs d’impression par une lessive calcaire.
- Réduisant le nombre des opérations et surtout celles des lavages, il est clair que l’on diminue dans la même proportion les chances de tares, telles que déchirures, taches, etc.
- Un point, très essentiel encore, c’est la question d’emplacement, qui, pour blanchir un nombre égal de pièces, est beaucoup moindre avec le nouveau système qu’avec l’ancien.
- D’après les essais faits au dynamomètre, les fils et tissus ne se trouvent pas affaiblis dans le traitement par les procédés de Mather-Thomp-son. Les blancs se conservent parfaitement en magasin sans jaunir. Nous avons vu des calicots blanchis depuis plus d’une année qui, pendant ce temps, étaient restés exposés à l’air, et dont la nuance ne s’était nullement altérée.
- Des vérifications consciencieuses qui ont été faites ont prouvé que les tissus blanchis par le nouveau système gagnent autant d’allonge qu’avec l’ancien Us reçoivent d’ailleurs, dans l’appareil au continu, un tirage suffisant pour cela et ce tirage pourrait encore être augmenté.
- La seule objection réellement sérieuse qu’il y ait à faire au procédé de blanchiment que nous venons de décrire consiste dans les frais de premier établissement qui ne laissent pas d’être considérables, les appareils de MM. Ma-ther et Platt se vendent à un prix fort élevé. Cependant ces frais ne tarderaint pas à être récupérés par l’économie réalisée Nous savons d’ailleurs que ce nouveau système de blanchiment a été installé dans plusieurs fabriques importantes à l’étranger, et qu’on s’en est bien trouvé.
- (Bulletin de la société industrielle de Rouen.)
- CHARGE
- DES SOIES DE COULEURS
- Jusque dans ces dernières années on s’était contenté de charger ces soies pour les couleurs assez foncées avec de la noix de galle, de la galle de Chine, du sumac, et pour les couleurs claires avec du sucre, mais dans des proportions restreintes. On augmente aujourd’hui ces charges en se servant de tannins peu colorés, surtout de tannin de sumac et préparé spécialement pour cet objet ; on arrive même pour des couleurs claires à un accroissement de 25 à 30 0/0 du poids de la soie cuite et de 30 à 40 0/0 du poids des souples. En définitive on emploie pour toutes les couleurs en général, du tannin et du sucre et pour les différents tons de blanc. Cette dernière substance seule, on prétend quele sucre donne à la soie une fois
- tissée ce cri particulier, ce froufrou recherché par le consommateur.
- C’est donc uniquement pour se conformer aux désirs des fabricants que les teinturiers en font usage et ils sont obfigés d’en avoir toujours à leur disposition d’assez grandes quantités. Dans les établissements importants l’épuration des bains de sucre ayant servi nécessite une installation déjà compliquée ; car il faut décolorer par le noir animal, concentrer les jus, revivifier ie noir, etc.
- Le principal inconvénient des tissus fabriqués avec de la soie imprégnée de sucre, est que la moindre goutte d’eau suffit pour les tacher. Le liquide dissout en effet cette substance et en s’étendant forme une auréole.
- Enfin, les teinturiers chargent souvent la soie écrue à l’aide de bichlorure d’étain. La charge résiste aux opérations du décreusage • et l'on peut sans en tenir compte teindre la fibre dans toutes les nuances, sauf avecla cochenille.
- LES MORDANTS DE NICKEL
- Dans l’impression et la teinture des tissus Par L. Liechti et G. Ulrich
- Ces dernières années ont vu naître une foule de nouvelles matières colorantes artificielles. Cette partie de la chimie appliquée a donné lieu à de nombreuses études, les unes intéressantes an point de vue scientifique seulement, les autres plus particulièrement utiles à l’industrie. En même temps que ces nouveaux pigments apparaissaient sur le marché, les chimistes praticiens s’occupaient de trouver des méthodes pour les fixer convenablement sur les fibres. Les bulletins de la société industrielle de Mulhouse, le Journal of the society of Dyers and colouristes, les Mitthei-lungendes technologichen Gewerbe-Museums, de Vienne, et d’autres offrent tout un ensemble de publications sur ce sujet. C’est une contribution à ce même ordre de connaissances que nous pensons apporter aujourd’hui parle présent mémoire sur la chimie et sur l’emploi des sels de nickel comme mordants.
- Le prix du nickel était trop élevé il y a une dizaine d’années, pour que l’emploi de ces sels dans la teinture ou l’impression ait pu se généraliser.
- Dans ces derniers temps, son prix est tombé de telle manière qu’aujourd’hui il ne peut plus être un obstacle à l’usage des mordants de nickel.
- Notre travail, en ce qui concerne ces mordants, a peu de précédents; en dehors d’un de E. Dolfus pour fixer le bleu d’alizarine avec l’oxide de nickel, et un autre essai de Siamm pour l’orangé d’alizarine nous ne connaissons aucune publication sur ce sujet. Ce qu’on va lire est donc presque exclusivement le résultat de nos recherches.
- Nous nous sommes préoccupés d’abord de l’étude chimique des sels de nickel qui pou-
- vaient offrir de l’intérêt comme mordants-, nous al ons résumer succinctement le résultat de nos expériences à c^t égard.
- Généralités sur les sels de nickel. — On sait que le nickel ne fournit pas une série de degrés d’oxydation particulièrement stables, comme c’est le cas pour l’aluminium, le chrome, le fer, etc. De là un choix restreint des sels utilisables industriellement. A la vérité, nous avons réussi à faire usage d’un hydrate d’oxyde de nickel; mais nous avons dû le produire indirectement en fixant sur la fibre un sel d’oxydule de nickel que nous avonsoxydé ensuite.
- Nous avons principalement utilisé les sels suivants :
- Sulfate de nickel.
- Chlorure de nickel.
- Chlorure double de nickel et d’ammonium.
- Nitrate de nickel.
- Chlorate de nickel.
- Sufocyanate (rhodanate) de nickel.
- Acétate de nickel.
- Acétonitrate de nickel.
- Acétusolfate de nickel.
- Les autres sels que nous avons essayés se sont trouvés, pour une cause ou pour une autre, impropres à une application industrielle.
- Comme point de départ pour la préparation de tous les autres sels de nickel, nous employons le sulfate dont le prix relatif est le plus favorable. Toutefois ce sel ne peut être utilisé directement pour le mordançage, sa tendance à la cristallisation offre certains incovénients dans l’application. On sait que les mordants qne l’on fixe par imprégnation doivent autant que faire se peut ne pas tendre à la cristallisation qui cause des inégalités dans le fixage Le sulfate de nickel ne peut être fixée également sur une étoffe que lorsque celle ci aussitôt imprégnée est immédiatement suspendue dans li chambre chaude humide. Si l’on sèche trop rapidement, la formation des cristaux est inévitable.
- Nous avons examiné également la dissolution ammoniacale du sulfate de nickel.
- Nous n’avons pu en tirer parti pour le mordançage du cotonà causede l’excès d’ammoniaque nécessaire pour maintenir la couleur claire; un autre inconvénient provient du précipité du carbonate de nickel qui sa forme aux dépens de l’acide carbonique dont les solutions ammoniacales ne sont jamais parfaitement exemptes. La solution de sulfate de nickel ammoniacal a été recommandée par d’autres auteurs comme un excellent mordant pour laine.
- Le sulfate double de nickelet d’ammoniaque, Ni S O4 (Az LD) SO4 + 6 aq, a dû demêmeêtre rejeté à cause de sa tendance à cristalisation. Une solution contenant une partie de ce sel pour 10 parties d’eau a fourni une abondante cristallisation au bout de peu d’heures.
- Le chlorure double de nickel Ni Ci2, donne déjà de meilleurs résultats, en raison de sa
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- grande solubilité et de son peu de disposition à cristalliser; il offre tout avantage comme mordant pour la teinture.
- Lechiorure double de nickel et d’ammoniaque Ni Cl2, Az H4 Cl+6 aq cristallise moins aisément que le suifate double.
- Le rhodanure Ni (CSA) 2 est d’un emploi très commode immédiatement après l’imprégnation, le sel de nickel se trouve fixé à la fibre. Il cristallise assez difficilement et fournit avec l’ammoniaque une solution bleue» qui elle au contraire cristallise très facilement.
- Le nitrate de nickel Ni (Az 03)-2 peu cristalli-sable, donne d’aussi bons résultats que le sul-focyanate.
- Contrairement à toute attente, l’acétate de nickel Ni (C2 H3 O2) offre une tendance marquée à la cristallisation, en sorte que son emploi dans la teinture est à peu près impossible. Nous avons bien réussi à le fixer très également par imprégnation, par un mode opératoire, qui est impraticable en grand. Par contre ce sel peut rendre de grands services dans l’impression, bien que sa solubilité assezfaibîe, puisse restreindre le nombre de ses applications. Il faut 6 parties d’eau pour dissoudre une partie d’acétate de nickel.
- L’acétonitrate de nickel Ni (Az O3) (C2 H3 02) obtenu en traitant 100 grammes de nickel par 58 gr. 8 de nitrate de plomb et 73 gramme 18 d’acétate de plomb. Ce sel est très soluble, peu disposé à la cristallisation, donne cependant de bons résultats en impression. L’acétosulfate de nickel Ni2 (SO4) (Ca Hs O2)2 obtenu en mélangeant une solution aqueuse de 100 gr. de sulfate avec 73 gr. 18 d’acétate de plomb, très soluble, tendance marquée à la cristallisation et d’un emploi commode pour l’impression. Le chlorate de nickel Ni (CL03)2 Nous avons essayé ce sel pour des cachous-vapeur avec plein succès. Notre composition contenait le chlorate mélangé à l’acétate, dans la proportion de 1 molécule du premier pour 2 molécules du second.
- En résumé les sels que nous avons examinés peuvent être groupés, dans l’ordre suivant, en :
- Sels à employer dans la teinture-, chlorure double de nickel et d’ammonium, chlorure nitrate, sulfocyanate, sulfate et acétosulfate.
- Sels à employer dans l’impression ; acéto-nitrate, acétosulfate et acétate.
- Fixation du mordant. — On sait qu’en principe on recherche dans un mordant les qualités suivantes :
- Premièrement, la combinaison de l’oxyde que l’on veut fixer avec l’acide qui le lient en dissolution doit être aussi peu stable que possible de manière que la séparation des deux constituants se produise sous l’influence d’agents peu énergiques. Secondement l’acide du mordant doit avoir aussi peu d’action que possible sur la fibre.
- Rappelons, comme exemple, le cas des
- mordants de fer, plus spécialement de l’acide ferreux, qui, par simple exposition dans la chambre dite d’oxydation perd peu à peu son acide acétique tandis que simultanément l’oxyde ferreux se transforme en oxyde ferrique.
- L’acétate de nickel se comporte de toute autre manière. Non seulement il se dessèche sans perdre l’acide acétique et s’oxyder, mais comme nous l’avons vu, il cristallise aisément, cause d inégalités dans la distribution du mordant.
- Avec le procédé suivant nous avons réussi finalement à fixer l’acétate de nickel à peu près quantitativement et sans aucuneinégalité. Nous avons imprégné la fibre sous assez forte pression et vaporisé la marchandise encore humide sous pression, pendant trois quarts d’heure, enfin lavé à grande eau. Nous avons teint l’échamillon en alizarine contre un type mordancé avec du chlorure de nickel fixé au moyen de carbonate de soude. Les deux teintures étaient pareilles.
- Nous savons d'ailleurs très bien que ce mode de fixatkn n’est guère praticable dans l’industrie.
- Nous n’avons obtenu que de mauvais résultats en cherchant à fixer l’oxyde de nickel au moyen du sesquicarbonate d’ammoniaque, des phosphates, arséniates et silicates de sodium de la craie. Nous n’avons pas obtenu de meilleurs résultats avec les solutions ammoniacales d’oxyde de nickel à cause du dépôt de carbonate ou de sous-carbonate qui s’y forme toujours. Il en a été de même avec les sulfates basiques.
- Après beaucoup d’essais infructueux nous en sommes revenus au fixage par les alcalis caustiques, soude ou potasse, qui dans certaines conditions de concentration et de température, conduisent à une parfaite réussite.
- Avec la soude caustique étendue et froide, il faut un très long passage pour déplacer et fixer l’oxyde de nickel; encore ne peut-on éviter un coulage partiel. Au contraire avec un bain contenant 20 grammes de soude caustique à 70 pour 100 Na OH par litre et bouillant, la fixation a lieu instantanément et quasi quantitavement. Nous avons eu un succès encore plus complet avec des solutions de carbonate de sodium également concentrées et bouillantes. Nous nous sommes arrêtés à un bain contenant 150 grammes de sel de soude (soude à l’ammoniaque) par litre. En diminuant cette concentration, on modifie défavorablement le résultat.
- Dans ces conditions, aussi bien avec les alcalis caustiques que carbonatés, il suffit d’un passage d’une demi-minute dans le bain bouillant-, il faut naturellement prendre ses précautions pour que l’immersion du tissu dans le bain soit bien régulière. Nous avons trouvé avantage dans tous les cas, à sécher la marchandise imprégnée de sel de nickel, avant le passage au bain fixateur.
- (4 suivre.)
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS DTWVEI\TI01\
- Brev. n° 189.011 du 1er mars 1888.
- Nouvelle application en teinture de produits connus,
- Par M. Roussel.
- Cette invention consiste dans l’application des couleurs azoïques engendrées sur la fibre même du coton, sous forme insoluble ; pour remplacer les autres couleurs, employées jusqu’ici, telles que l’alizarine pour teindre le tissu en toutes nuances sans altérer sensiblement les couleurs de l’étoffe de coton tissée avec des fils de laine grasse -, étoffes auxquelles on est obligé de faire subir un dégraissage et un foulage avant teinture.
- Les couleurs azoïques employées à la place de l’alizarine sur les fibres de coton, après t dégraissage et foulage, permettent d’obtenir des nuances variées sans altération de la couleur du tissu bien qu’il entre dans le tissu de la laine grasse.
- Brev. n° 188.978 du 25 février 1888.
- Impressions rongées grand teint sur articles de bonneterie en laine,
- Par MM. Marchal Falck et Cie.
- Ces impressions rongées grand teint sur fonds de nuances solides sont obtenues sur articles de tricot de laine de toutes formes et façons tels que : bas, jersey, etc. par les moyens et procédés habituellement employés en teinture et impression sur tissus ordinaires. Des échantillons sont joints au brevet.
- Brev. n° 189.021 du 28 février 1888.
- Lames ou plaques de sciures de liège couvertes de tissus,
- Par M. Reul.
- Ces lames sont fabriquées avec de la sciure de liège arrosée de colle chaude jusqu’à ce qu’elles en soient entièrement imbibées ; elles sont ensuite placées entre deux draps puis soumises ainsi revêtues à l’action d’une presse qui exerce une pression de manière à faire adhérer le drap sur les faces de la plaque et à former un tout solide.
- Ces lames sont ensuite décorées, peintes à la main ou par les procédés usités dans l’impression sur les étoffes. Ces lames s’appliquent sur les murs aux frises, aux lambris, dans les parties humides ; elles peuvent également servir de tapis.
- Résumés par M. Maulvault,
- 15, rue Richelieu, Paris.
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- PROCÉDÉS DIVERS
- NOIRS DE NAPHTOLS
- L’emploi de cette couleur s’est surtout répandu depuis un an, grâce au bas prix auquel on est arrivé à le produire, et par suite duquel il devient possible d'employer ladite couleur pour les noirs.
- Les noirs, en effet, qui représentent la coloration absolue ne s’obtiennent qu’en chargeant en colorants, qui heureusement sont peu chers dans la classe des tanniques ; il fallait donc qu’un noir tout formé ne fût pas beaucoup plus coûteux; or les noirs de naph-tols, valant de 5 à 6 fr. le kil., remplissent cette condition.
- Il faut considérer cependant que ce ne sont pas des noirs absolus.
- L’échantillon ci-dessous est leur nuance naturelle, c’est-à-dire en bleu foncé; il est teint avec 75 grammes de couleur par kil. de laine.
- Noir-bleu.
- Le produit employé est le noir brillant B, de « B Anilin et Soda-Fabrik ».
- La teinture s’opère à l’ébullition qui ne demande pas moins de trois heures pour monter au ton de l’échantillon; on pourrait la pousser davantage, mais alors la laine, surtout les sortes fines, commence à feutrer.
- On peut teindre au bain frémissant (presque bouillant) avec moins de danger de feutrer, mais en prolongeant le traitement de une heure.
- Le bain est légèrement acidifié avec de l’acide sulfurique dilué, ou mieux au bi-sulfate de soude.
- La couleur peut se tirer à fond.
- Pour porter au noir-noir, le bleu de la teinte naturelle du produit, il faut, comme pour tous les noirs-bleus, y ajouter du jaune.
- On trouve dans le commerce un mélange tout fait, coutenant le jaune nécessaire, et quytonne le résultat ci-dessous.
- Ce n’est pas encore le noir absolu, mais o pourrait y arriver en forçant la teinture.
- L’échantillon ci-dessus a consommé 120 gi Par kilog. de la couleur mélangée, qui e: évidemment moins riche que le colorant nati rel.
- Le « B. Anilin et Soda-Fabrik » a un prc duit de ce genre qu’elle nomme noir-bri, lant E.
- Le mieux est d’ajouter soi-même du jaune \ au colorant naturel, le jaune d’or remplit par- 1 fadement le but.
- Ces noirs peuvent être très-utiles dans le « chiffonnage » dont les étoffes ont presque toujours un fonds coloré; si ce fonds a du jaune dans sa teinte : (jaunes, orangés, ponceaux, verts, marrons, modes) on arrive directement aux noirs.
- Les fonds b'eus et violets, ainsi que les blancs, doivent être corrigés par du jaune dans le bain.
- Les doublures se teignent en gris bleuté très convenable, et ne nécessitent ni piquage ni javelage.
- Ces noirs sont beaucoup plus solides que ceux au campêcbe, et laissent à toutes les lai-sent une grande douceur; ils ne sont jamais ni roux, ni cuivrés.
- TEINTURE DES TISSUS SOIE-COTON
- Les tissus soie-coton sont devenus l’objet d’une grande branche de l’art de la teinture.
- Voici leur mode de traitement :
- Les tissus sont d’abord passés au grillage sur des cylindres en fonte chauffés au rouge-cerise; on les décreuse ensuite dans un bain de savon bouillant, comme pour les tissus soie.
- Les bleus solubles se fixent ordinairement sur satin-coton de la manière suivante : on passe le tissu dans un bain de :
- Eau............. 100 litres
- Tannin.......... 2 kilog.
- Le mordant se donne à froid. On passe ensuite dans le bain de bleu froid et additionné d’un peu de tannin ; le coton finit par absorber la matière colorante avec autant d’intensité que la soie. Il faut observer de mettre très peu de bleu à la fois dans le bain.
- Pour teindre au violet Hoffmann, on passe le tissu dans un bain très concentré de tannin (le même bain sert à plusieurs opérations en y ajoutant chaque fois un peu de tannin), puis on passe au bain de violet très-étendu. Il faut traîner longtemps la pièce pour obtenir un résultat satisfaisant. En prenant des précautions et en mordançant bien le tissu, on parvient même à faire foncer le coton.
- Comme on le voit, le tannin mordance le coton et enlève à la soie sa propriété d’absorber les matières colorantes. Voici un essai à l’appui ; on passe un tissu satin-coton dans un bain de tannin très-concentré et froid :
- .Tannin.........30 parties.
- Eau............100 —
- Puis on le passe dans un bain de pyrolignite de fer, et enfin au bain de bois de campê-che et d’extrait de châtaignier; le coton devient noir intense et la soie ne fait que jaunir.
- Dans les chinas, où la soie se trouve mélan-
- gée au coton, après teinture en noir comme ci-dessus, la soie étant plus claire que le coton, elle lui communique son brillant et rend le tissu bien plus beau.
- Pour les salins coton, on peut facilement passer un tissu ainsi teint en noir dans un bain d’une matière colorante dérivée de la houille et obtenir une couleur vive sur soie; le coton, noir en dessous, nourrit la couleur.
- Pour teindre les tissus satin-coton au vert à l’iode, on mordance au sumac ou au tannin et on passe au bain de vert froid, additionné d’un peu de tannin.
- La fuchsine se fixe à froid sur mordant de tannin.
- Il faut toujours teindre à froid et mettre le moins de matière colorante possible.
- Les noirs sur tissus soie-coton se font très-bien et passant au bain de pyrolignite de fer, lavant en grande eau et teignant comme pour noirs sur coton, en évitant toutefois une trop grande quantité de matières tanniques qui enterreraient la soie; de plus, observer de toujours teindre à froid.
- Vaporisation.
- La vaporisation des tissus soie-coton donne de très-bons résultats.
- Le coton fonce et la soie prend du brillant.
- Les verts verdissent au lieu de jaunir, ce qui arrive à la seiche.
- Dans les bleus solubles, le coton rougit et la soie verdit.
- BROYAGE DE L’iNDIGO
- Afin de faciliter le dépôt de l’indigo, quelques maisons ajoutent à l’eau dans laquelle on le trempe pour le broyer un peu de sel de soude.
- On emploie généralement de 50 à 100 grammes de sel de soude, par kilogramme d’indigo; les meilleures sortes en exigent moins.
- La solution de soude, chauffée à 75 degrés, est versée sur l’indigo. On laisse une nuit ou même plusieurs jours.
- L’indigo ainsi traité est facile à moudre et se dépose facilement pour le décantage; la filtration se fait sans aucune difficulté.
- CAUSERIES FAMILIÈRES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Atelier de teinture (Surte).
- L’essoreuse figure 16 est aussi du type à arcade simple ; nous y retrouvons les principales dispositions de celle de M. F. Dehaître ; elle est construite par M. A Legrand.
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- Fig. 16. — Essoreuse à arcade simple.
- Elle est un peu moins rapide que celle de la figure 16, par suite des moindres dimensions du disque frotteur, mais comme conséquence, elle exige moins de force, et une femme peut la faire mouvoir.
- Ce modèle, dont le panier a 45 cm. de diamètre (M Legrand en fait aussi de 50 cm.) convient i our les petits ateliers de teinturiers-dégraisseurs qui font peu d’empleins, et essorent principalement de l’eau.
- Mais voici la véritable essoreuse à benzine : c’est le modèle à toupie (fig. 17) dont il a été plusieurs fois question, et auquel il restera toujours le prix de vitesse.
- Fig. 17. — Essoreuse toupie.
- Dans ce système le panier a son point d’appui principal sur une tige placée à sa partie inférieure; il pivote donc comme une toupie; il est ainsi très mobile et le moindre effort le met en mouvement ; il atteint une vitesse de plus de 2 000 tours h la minute.
- C’est le modèle qui prend le moins de force pour une même vitesse : il n’exige pas de frais d’installation, il suffit de le poser à niveau sur
- deux bouts de madriers.
- Son panier est entièrement découvert, de sorte que le chargement s’opère sans entrave.
- Et cependant, c’est sur ce chargement que s’appuie la plus sérieuse critique du système.
- Ce panier qui par son mode de suspension, est dans un état d’équilibre instable exige que la charge soit bien équilibrée dans tous les sens, sinon vous le faites incliner à droite ou à gauche et l’appareil perd alors de sa vitesse, tout en fatiguant beaucoup et lui-même et celui qui le manœuvre II faut donc des ouvriers très soigneux.
- Le mouvement se communique par dessous, la manivelle devant être à hauteur d’appui, est reliée aux pignons moteurs par une série d’engrenages, qui ont encore pour but de multiplier la vitesse, mais il arrive quelquefois qu’un arrêt brusque du mouvement casse des dents de ces engrenages.
- Une disposition nécessaire est d’envelopper ces roues dentées par un treillis de fil de fer, ou par une bande de tôle, comme dans le dessin ci-dessus, afin d’éviter les accidents.
- J’ai connu un brave confrère qui en tournant une essoreuse de ce genre, a cassé la manivelle (cela peut toujours arriver); l’homme est nécessairement tombé en avant, et l’une de ces mains ayant porté sur l’engrenage, il eut trois doigts coupés.
- La précaution d’envelopper ces organes n’est donc pas superflue.
- La pièce détachée figurant sur notre dessin, (sorte de lunette avec deux bras) est un frein mobile.
- L’essoreuse-toupie parait avoir été imaginée par M. Caron : elle a été notablement perfectionnée par M. J.Lévy,et c’est sur le type de ce dernier qu’elle est construite aujourd’hui par M. F Dehaitre et par M. A. Legrand.
- Le modèle de notre dessin est à panier de 45 cm.; il s’en fait aussi de 55 cm. à deux manivelles, ou à la vapeur. Au dessus de ces dimensions, il n’est plus pratique.
- En me résumant je dirai : L’essoreuse-toupie est préférable à toutes pour l’emploi exclusif de la benzine, mais pour tout faire il faut un système plus robuste et plus fixe.
- Fig. 18. — Essoreuse à moteur direct.
- Il me reste à parler des essoreuses à moteur direct (fig 18); c’est-à-dire portant une petite machine à vapeur pour les actioner.
- Pendant longtemps cet appareil ne s’est fait que dans les grandes dimensions, et surtout à l’usage de blanchisseries et de lavoirs, qui utilisent la vapeur comme chauffage, mais non comme force et qui, dès lors, n’ont pas de moteur.
- Il ne semblait pas nécessaire d’accoler une machine à vapeur aux essoreuses qu’un homme peut facilement mou/oir.
- Cependant M. A Legrand a eu l’heureuse idée d’établir un petit modèle à moteur direct à l’usage des teinturiers-dégraisseurs; le type fîg. 18 est à panier de 45 cm.; le constructeur en fait même de 40 cm.
- Nous savons que la presque totalité de nos ateliers sont munis de chaudières à vapeur, mais très peu ont des moteurs ; or en faisant communiquer la chaudière et l’essoreuse par un petit tube, vous n’avez qu’à ouvrir un robinet pour que l’essoreuse se mette en marche.
- Mais ce n’est pas tout : cette essoreuse devient elle-même votre machine à vapeur ; vous pouvez l’utiliser pour faire tourner une laveuse, une pompe et un cylindre d’apprêt, et vous avez ainsi un moteur mécanique peu coûteux.
- Le cylindre à feutre sans fin exige un mouvement régulier et continu; eh bien voilà notre affaire! 11 n’est pas moins agréable d’emplir notre réservoir d’eau pendant que l’essoreuse ne fonctionne pas si nous sommes obligés d’avoir recours à la pompe.
- L’essoreuse à moteur direct, de 55 -cm. de panier, se fait beaucoup pour les lavoirs; aussi en trouve-t-on fréquemment à revendre cette grandeur convient bien pour les teinturiers-dégraisseurs, et les deux hommes qu’il faut pour mouvoir cette machine sont mieux utilisés aux fouloirs ou aux chaudières.
- Le moteur direct s’applique généralement, aux essoreuses à arcades-, il s’en faut cependant à mouvement en dessous, mais pour appareils d’assez grandes capacités, tels sont ceux de M. Buffaud.
- Je dois dire un mot, maintenant, de dispositions toutes spéciales adoptées avec plus ou moins de bonheur, par certains constructeurs.
- MM. Piet et Bellan ont imaginé une esso-reuse à leviers ; c’est un appareil marchant à bras, non plus a l’aide d’une ou deux manivelles, mais au moyen de deux leviers placés verticalement sur ses côtés, et actionnant par en bas le mécanisme de l’essoreuse.
- Pour manœuvrer cette machine, deux hommes saisissent chacun un levier, l’attire à lui, puis le repousse alternativement à la façon d’un mouvement de balancier.
- Bien que je l’aie vu fonctionner régulièrement chez un teinturier, elle s’est peu répandue dans nos ateliers; elle est plutôt en usage chez les blanchisseurs de linge.
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- J’en dirai autant de l’essoreuse Decoudun.
- Dans ce système, le panier est entièrement découvert, le mouvement est donné par - dessous ; mais à côté de la machine s’élève une colonne renfermant un arbre vertical qui communique le mouvement et le reçoit d’une manivelle placée ainsi à hauteur d’appui.
- Bien que le panier soit entièrement libre comme dans le système à toupie, il a plus de stabilité, car son point de support est placé plus haut, à peu près à niveau de ses bords.
- La vitesse de cette essoreuse n'égale pas celle des modèles à toupie.
- Le diamètre de son panier est de 47 cm.
- Tout le mécanisme est enfermé, et ne risque pas d’accrocher les jupes ou les mains des ouvriers et ouvrières.
- Voilà à peu près les seuls modèles intéressant les teinturiers-dégraisseurs; il y a bien des types nouveaux, notamment de fabrication anglaise, mais que leurs dimensions destinent presque uniquement à la fabrication industrielle.
- Le type qui tend à prévaloir dans ces grands modèles, est à mouvement en dessous, souvent même en contre-bas du sol; l’essoreuse n’apparaît alors que comme une cuve avec double paroi intérieure tournante.
- Pour la draperie, la soierie, le velours on fait l'essoreuse au large, consistant en un cylindre horizontal sur lequel on enroule la pièce, et auquel on imprime ensuite une rapide rotation.
- Maintenant, une observation pratique à propos de cet oui il :
- Lorsqu’on essore des tissus très légers, tels que des mousselines, il arrive que la force centrifuge chasse un léger pli d’étoffe dans les trous du panier et qu’elle s’y déchire ; il est, dans ce cas, d’une bonne précaution de doubler le panier d’une grosse toile.
- Quant à la manœuvre de l’appareil, vous n’attendez pas, je pense, que je vous la détaille, cela vous ferait sourire-, elle a lieu en deux temps : chargez et tournez !
- Maurice Guédron,
- Ex-Teinturier à Paris.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- INFLAMMABILITÉ
- des textiles et autres produits végétaux.
- ) M. Decharme a fait à la Société Industrielle d Amiens, une communication sur les moyens de rendre inflammables les bois et les tissus.
- L auteur n’apportait pas un nouveau procé-é tous ceux cités sont bien connus— mais il a ^onné les résultats de ses essais comparatifs.
- Pour rendre les bois très difficilement combustibles, a-t-il dit, on fait pénétrer dans
- leur intérieur par infiltration ou par pression une dissolution de sulfate de cuivre (qui les préserve en même temps de la pourriture) ou de sulfate de fer, d’alun, de sulfate d’ammoniaque -, ou bien on recouvre une surface d’une ou plusieurs couches de silicate de potasse, de chlorure de calcium, ou d’un parement à la glycérine ; avec ces deux derniers, les bois restent toujours humides et inattaquables par la flamme.
- A l’égard des tissus, le problème à résoudre présente de réelles difficultés, car il s’agit de rendre ces tissus ininflammables en leur conservant toutes leurs qualités : couleur, so uplesse, éclat, fraîcheur. Parmi les substances efficaces comme ignifuges, les unes, telles que l’alun, le borax, le silicate de potasse, rendent les tissus trop raides et même cassants ; d’autres altèrent les couleurs ; d’autres se décomposent partiellement au repassage -, d’autres enfin restent toujours humides. Le tungstate de soude seul satisfait à toutes les conditions, encore son prix élevé vient-il mettre obstacle à son emploi industriel -, mais le sulfate d’ammoniaque peut le remplacer presque partout, sauf le cas où les tissus renferment des traces de fer, car alors il se produit des taches rousses.
- Quant à l’opération pour rendre les tissus ininflammables, elle consiste simplement à les plonger dans la dissolution et à les faire sécher.
- M. Decharme a accompagné ses explications d’expériences comparatives sur des mousselines, des tissus blancs ou de couleur taillés en bandelettes, dont chacune avait été trempée jusqu a la moitié de sa longueur seulement dans la dissolution ignifuge, puis séchée. En mettant le feu à la partie inférieure non imprégnée, la flamme se propageait vivement d’abord, puis s’arrêtait tout à coup à l’endroit où commençait l’application du sel ignifuge.
- GOMME ARABIQUE FACTICE
- M. Trojanowsky croit avoir trouvé l’équivalent de la gomme arabique dans le mucilage de graine de lin, précipité par l’alcool et séché.
- A cet effet, il fait bouillir pendant une heure la graine de lin dans de l’eau, il passe la décoction, et la précipite avec deux volumes d’alcool. Le mucilage se sépare en flocons blancs, qui se resserrent peu à peu en grumeaux, il les décante du liquide et les fait sécher.
- Il obtient ainsi, de la graine employée, 10 % de gomme, qui se présente sous la forme se masses grises-Lrunes transparentes qui se laissent facilement broyer ; elle est soluble dans l’eau, presque sans odeur ni saveur. L’alcool qui a servi à la préparation peut être retiré au moyen de la distillation.
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- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 189.220. — 12 mars 1888. Vandermei-ressche. Machine à teindre la laine peignée et toutes matières textiles en bobines ou en tout état de préparation, système Vander-meiressche.
- 189.323. — 17 février 1888. Six-Grive. Machine à teindre les machines en écheveaux.
- 189.345. — 14 mars 1888. Boimet et Ramer. Teinture ou impressions superficielles sur tissus, velours, etc.
- 189.349. — 17 mars 1888. Munier. Nouveau système de décoration des tissus à jour par voie d’impression.
- 189.402. 17 mars 1888. Blondel. Machine à oxyder et sécher les fils en écheveaux par rotation ou déplacement rapide de l’air.
- 189.463.21 mars 1888. Guillon etEscoRBiA. Impression de dessins de tous genres et de toutes couleurs sur tissus végétaux.
- 189.477. — 20 mars 1888. Gaux. Nouveau procédé de décoration des tissus d’ameublement et autres analogues.
- 186.467. — 16 mars 1888. Gantillon. Cert. d’add. au brevet pris le 18 octobre 1887 pour un moyen de production sur étoffes des effets de moire française, moire sans envers, etc.
- 189.556. — 24 mars 1888. Boid. Perfectionnements dans la production de fils chinés ou fantaisie.
- 189.587. — 26 mars 1888. Michaeldis, Smethurst et Wood. Perfectionnements aux machines à lainer employées dans le finissage des tissus.
- 189.608. —27 mars 1888. Haggemmacher. Mécanique d’armure pour métiers à tisser à chaîne verticale ou horizontale.
- 189.497. —21 mars 1888. Hass. Embauchoir extenseur pour empêcher le rétrécissement pendant le séchage des bas et chaussettes lavés.
- 189.548. — 23 mars 1888. Prinvault: Fabrication d’une nouvelle matière colorante minérale violette.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- HOSPFE D’AMIENS
- A I’hospice Saint-Charles a Amiens. — Le 29 juin. — Fournitures diverses.
- Toile blanche, écrue, grise et bleue, drap gris et noir, molleton, vesti-poline, calicot, coton croisé, toile de coton, cotonnade, indienne, mouchoirs, cravates, couvertures et langes de laine, laine pour bas et pour matelas, bas de laine.
- Renseignements au secrétariat de l’hospice.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Rochefort. — Le 21 juin.
- 1° Toile grise à doublure.
- 2° Toile rousse pour vareuses et pantalons de fatigue.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Mairie de Toulon
- Le 26 mai. — Fourniture de l'habillement des gardiens de la paix pendant cinq ans.
- M. Fayollas, à Toulon, adjud. à 21 de rabais.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon. — Le 30 mai.
- Etamines à pavillons.
- M. Anatole Dreyfus, à Paris, adjud. à 26.390.
- Soit 0,52 grande laize.
- 0,26 petite laize.
- Cherbourg. — Le 7 juin.
- Toiles blanches à pantalons pour officiers mariniers et marins.
- M. Romain Le Pers, à Chenaings (Nord), adjud. à 0.75.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS-ASNIÈRES. — Formation de la Sté en nom collectif J. Gardot et Gie (cire-encaustique et le produit dit « Fixateur Anti Tache. »), Av. de la Cigale, 27. — Durée 10 ans. — Cap. 3000 frs. Acte du 6 mai 1888.
- — J. g. d’A.
- ROUBAIX. — Prorogation du l'r avril 1888 au 30 septembre 1898 et Modification de la Sté en commandite A. Cocheteux et Cie (teinturerie des velours, laines, etc.) — Rue Corneille. — A partir du 1er avril 1889 2 nouveaux associés entreront dans la Société et le Gap. sera porté de 175.000 fr. à 600.000 fr. dont 250.000 en commandite. Acte du 9 mai 1888.
- AVESNES. — Formation de la Sté en nom collectif Maillard et Cie fdateurs de laines à Fouvmies. — Durée 10 ans. — Gap. 20000 frs. Acte du 4 mai 1888.
- AVESNES. — Formation de la Sté en nom collectif Charles Masse et Cie (peignage et filature de lames) à Fourmies. — Durée 10 ans. — Cap. 705.000 frs. Acte du 11 mai 1888.
- ROANNE. — Annulation de la Sté de faits Claude Verrière et Philippe Missire (moulinage des colons). Liquid. M. Gallant, arbitre.
- — Jug. du 17 mai 1888.
- LYON. — Formation de la Sté en nom collectif Boucharlat frère s et Pellet, fabricants d'étoffes de soies unies, armure et nou veautés,) imp. Lorette, 14. — Durée : 6 ans à partir du 1er juillet 1888. — Cap. 300.000 frs. Acte du 25 mai 1888.
- SEDAN. — Formation de la Sté en nom collectif A Lion père et fils, flateurs de laines cardées à Bazeilles. — Durée : 15 ans. Jug. du 8 mai 1888.
- LILLE. — Formation de la Sté en nom col’ectif Defretin, Cordonnier et Descat, filateurs de lin et d'ètoupes à Phalempin. — Durée : 8 ans 7 mois. — Cap. 180.000 frs. Acte du 14 mai 1888.
- ROUBAIX. — Dissolution à partir du lr mai 1888 de la Sté Lelong et Marion, teintu-
- riers à Aunappes. — Liquid. : M. Lelong. Acte du 3 mai 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Laillier (Edouard), Négociant en laines et déchets. Rue EtienneDolet, 27. J. c. M. Thiébaut. S. : M. Rochette.
- MORTAIN. — Destréez fab. de lainages. Jug. du 31 mai 1888. S. : M. Gouindard.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Bourses pour études commerciales. — Nous rappelons que six bourses créées par l’Etat, à l’école supérieure de commerce de Paris, seront vacantes à la rentrée prochaine,
- Un concours pour l’obtention de ces bourses aura lieu, les 16 et 17 juillet prochain, à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Rouen, Lille, Nantes, Nancy et Dijon.
- Pour tous les renseignements, s’adresser à M. Grelley, directeur de l’école supérieure de commerce, 102, rue Amelot, Paris.
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- lia poste et les voyageurs de commerce. — Le ministre des finances vient de prendre, à la demande du syndicat des voyageurs de commerce, une décision en vertu de laquelle la carte de membre d’un syndicat professionnel sera admise comme justification d’identité pour la livraison des objets chargés on recommandés adressés poste restante. On simplifiera ainsi l’accomplissement d’une formalité toujours gênante.
- L’administration étudie également la question de savoir s’il n’y aurait pas intérêt à placer dans l’intérieur des gares de chemins de fer. des boîtes aux lettres destinées à recevoir la correspondance des voyageurs de passage dans ces gares.
- —o—
- Fraudes à fa douane autricltien-
- ne. — 11 s’est produit il y a six mois une affaire qui a fait uu instant beaucoup de bruit à Vienne mais sur laquelle le silence a été sinon imposé, du moins fortement conseillé par ordre supérieur. Il s’agissait de neuf employés de la douane autrichienne accusés d’avoir facilité la fraude à certaines grosses maisons de soieries de la capitale. L’enquête qui a eu lieu dans le plus grand secret vient d’être terminée en ce qui touche les employés qui ont été condamnés à des peines variant de trois à huit mois de prison. Ils ont eux-mêmes révélé le mécanisme de leurs opérations qui remontent pour être à une date assez éloignée.
- C’est une inspection faite à l’entrepôt général qui fit constater qu’une grande quantité de soieries venant de France était faussement taxée ; les accusés avait établi avec des maisons d’importation de Vienne un véritable tarif de convention grâce auquel ils percevaient de celles-ci des commissions propor-
- tionnelles aux réductions de taxe qu’ils leur procuraient ; les marchandises étaient présentées en douane avec une fausse déclaration émanant des maisons françaises d’exportation et taxées, en conséquence, des droits très réduits, quand elles n’entraient pas en simple franchise.
- Le tribunal n’a pas encore pu évaluer d’une façon précise le montant des droits qui ont été ainsi soustraits à l’Etat mais il est certain qu’ils s’élèvent à un chiffre important. Certaines maisons d’exportation française seraient accusées de complicité par suite de leurs fausses déclarations.
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- Incendie par la benzine. — Un
- incendie s’est produit à Billancourt, dans l’usine de la maison Paillard, faisant les nettoyages à la benzine. Les secours, promptement organisés par les employés et ouvriers de la maison aidés par ceux de l’usine Claulûs,-ont maîtrisé le feu avant l’arrivée des pompiers.
- Un ouvrier a été légèrement brûlé à la main. Les dégâts matériels sont assez importants.
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- L4 mn pou tous
- L’attention et la curiosité des gens du mor de se portent de plus en plus vers tout ce qui concerne les moyens de prévenir ou de guérir les maladies : c’est à ce public soucieux de sa santé et désireux de connaître les plus récents progrès réalisés par l’hygiène, la médecine et la chirurgie, que s’adresse le Dictionnaire de la Santé, illustré de 600 figures intercalées dans le texte, comprenant la médecine usuelle, l’hygiène journalière, la pharmacie domestique et les applications des nouvelles conquêtes de la science à l’art de guérir, par le Dr PaulBoNAMi, médecin en chef de l’hospice de la Bienfaisance.
- Le Didiounaire de la Sunlé se publie en 30 séries à 50 centimes, paraissant tous les jeudis.
- L’ouvrage complet formera un volume grand in-8 jésus à deux colonnes de 900 pages, il-’ustré de nombreuses figures, choisies avec discernement, d’une exécution parfaite, et semées à profusion dans le texte, dont elles facilitent l’intelligence et à la clarté duquel e’ies ajoutent d’une façon très agréable pour les yeux.
- On peut souscrire à l’ouvrage complet, qui sera envoyé franco chaque semaine, en adressant aux éditeurs, MM. J.-B. Baillière et Fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris, un mandat postal de quinze francs.
- Toutes les sciences médicales ont trouvé place dans le Dictionnaire de la Santé, parce qu’elles forment un ensemble dont toutes les paities s’éclairent et se complètent mutuellement; mais, tout en restant exact dans le fond, l’auteur s’est attaché à exclure de son langage ces termes à mine rébarbative qui effrayent les profanes.
- Ce livre sera le guide de la famille, le compagnon du foyer, que chacun, bien portant ou malade, consultera dans les bons comme dans les mauvais jours.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- r Année, N° 13.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES I"J«hw *888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les mordants de nickel. (Suite). — Noirs souples et chargés sur soie. — Teinture en bleu sans indigo. — Impression simultanée. — Revue sommaire des brevets d’invention : Teinture superficielle du velours. — Décoration des tissus à jonr. Machine à oxyder et sécher les fils. Impression sur tissus végétaux. — Fabrication et applications de l’eau oxygénée.
- Procédés divers : Etrusque, Bleu-gendarme, Ecarlate de cochenille. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Croniqüe industrielle : Les marques de fabrique et de commerce. — Les tissus à, Salonique. — La production de Ja laine. — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Depuis notre dernière chronique, un seul événement a captivé l’attention publique, mais n’intéresse pas assez directement la « Teinture » pour que nous ayons à le commenter longuement.
- Un empereur, après un règne de 99 jours, est mort en Allemagne, un autre lui succède ; tant pis, puisqu’il paraît que le premier était pacifique, penseur, sensé, doux et humanitaire, et que son successeur est belliqueux, piétiste, étroit, présomptueux et haineux de notre pays !
- Souhaitons au nouveau monarque de vivre longtemps et de démentir cette réputation, c’est tout le mal que nous lui désirons ; nous le proclamerons même profond politique s’il lui vient l’heureuse inspiration d’assurer la paix européenne en nous rendant Metz et Strasbourg, sans oublier Mulhouse et le reste.
- Pour le coup, nous remettrons dans la panoplie des souvenirs notre bon sabre de combat, toujours prêt, hélas ! à entrer en campagne.
- Mais nous ne sommes pas ici pour rêver à l’âge d’or, et puisqu’il faut lutter sans cesse, assistons sans désarmer, à ces luttes bien autrement profitables, du commerce et de l’industrie.
- * *
- Il nous vient d’Elbeuf un chant de triomphe, un peu anticipé à la vérité, mais se basant sur le bon armement des combattants.
- D’après des nouvelles de cette place les premiers échantillons pour l’été de 1889 viennent d’être soumis par les Manufacturiers elbeuviens aux principales maisons d’aehat de Paris et de
- Lyon. Ce sont les étoffes fabriquées sur ces échantillons qui figureront à l’Exposition universelle de 1889. Jamais la place d’Elbeuf n’a produit de genres plus variés, ni plus beaux, et, sans délaisser le peigné, beaucoup d’industriels ont fait ressortir, avec un rare bonheur, les beaux côtés et les avantages de la laine cardée lorsqu’il s’agit de vêtements pour hommes, même en articles d’été.
- De bonnes commissions ne peuvent manquer de venir, ajoute cette correspondance, et tout fait augurer que la fabrique d’Elbeuf sera l’une des premières à sortir du malaise qui étreint l’industrie en général, depuis trop longtemps, et qu’elle occupera la première place au concours international de l’année prochaine.
- Le Bulletin mensuel de la Chambre de Commerce d’Elbeuf constate que la fabrication a continué d’être active pendant le mois de mai dernier. Les commissions de nouveautés, qui avaient subi un certain retard par suite de la prolongation de l’hiver, ont été remises en aussi grande quantité que l’année précédente. Il y a même lieu de croire qu’elles seront plus nombreuses. Les draps noirs conservent la bonne position constatée le mois précédent et les draps militaires et d’administration, toujours I recherchés, suiventleur courant régulier.
- Les affaires d’exportation continuent à reprendre ; plusieurs commissions importantes ont été données sur les échantillons nouveaux.
- A Roubaix, l’article fantaisie seul, a donné lieu, nous dit La Laine, à une demande active en lainages. Les affaires sont beaucoup plus calmes : la grande concurrence que l’Allemagne nous fait dans ce genre et aussi les prix très élevés de la matière, ont empêché beaucoup d’affaires de se traiter.
- On ne signale pas de changement dans la fabrique de Tourcoing, qui ne produit qu’au jour le jour.
- A Fourmies, par contre, presque tous les fabricants ont des commissions à remplir jusque fin juillet, et ils sont obligés de refuser les nouveaux ordres qu’on leur propose chaque jour, tant | en mérinos qu’en écossais de diverses laizes et croisures.
- Le mouvement d’affaires à Reims
- est assez soutenu grâce aux commandes pour l’exportation ; les tissus pour cette destination ont donc vu leurs prix s’affermir et ont été suivis de loin, dans ce mouvement, par les genres de consommation intérieure.
- Toutefois les nouveautés restent calmes, la livraison un peu tardive des premiers ordres suspendant en partie leur continuation.
- Les flanelles sont hors saison, et ne font rien en ce moment.
- Affaires calmes, également, et même insuffisantes dans les villes à draperie du Midi : Mazamet, Albi, la Bastide-Rouairoux, Vienne ; cette dernière place, toutefois, se tient mieux.
- Si l’on peut juger de l’état des soieries par la situation de sa matière première, voici ce qu’on nous dit de Lyon à propos des soies :
- La fabrique, étant en général très peu pourvue, a passé jusqu’à présent beaucoup moins de contrats à livrer en soies nouvelles que l’année dernière et les ordres pour la saison d’automne ayant été plus nombreux qu’importants il se pourrait que les suppléments eussent une certaine ampleur et que les mois de juillet et août fussent marqués par des affaires actives.
- Ce n’est pas une ère nouvelle qui commence ; la situation politique et économique du monde est trop troublée et trop instable, mais on peut espérer que les cours des soies retrouveront enfin leur assiette.
- * *
- L’instabilité politique, intérieure et extérieure, voilà dix-huit ans que nous la voyons invoquer comme un obstacle aux affaires, et cet argument a bien sa valeur ; nous connaissons même des entreprises sur le point d’aboutir auxquelles on a renoncé aussitôt que le changement de maître s’est produit en Allemagne, accompagné de ses pronostics pessimistes.
- Mais il semble qu’on soit déjà revenu de cette impression du début, à laquelle nous avions bien eu le temps de nous préparer, car l’événement était attendu, et son accomplissement n’était depuis longtemps qu’un calcul de chirurgien.
- Malgré tout, on s’habille, et puisque nous ne sommes pas Allemands, la consigne du deuilne nous estpasimposée;
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- nous voyons donc s’épanouir au grand soleil les plus fraîches nuances sorties de nos bacs à teinture.
- Le rouge-framboise — qui n’est pas resté rouge-Boulanger — est toujours très en faveur ; et contrairement à l’usage, est adopté pour les plus riches étoffes, après avoir débuté par les tissus modestes ; c’est sur les robes de luxe que nous le remarquons aujourd’hui.
- Les jupes blanc-crême se répandent rapidement, même sans garniture en étoffes légères, mais toujours avec corsages de couleur.
- La mousseline-laine imprimée fait de très fraîches toilettes d’été pour les enfants et les jeunes personnes.
- Du reste, la nouveauté et la fantaisie sont inépuisables dans leurs créations ; mais une femme est mieux dans son rôle en racontant toutes ces merveilles, aussi laissons-nous la parole à l’une d’elles ; voyez, lecteurs, et surtout lectrices, ce qu’elle nous dit des modes nouvelles :
- *
- * *
- « Tout ce que la mode crée de plus séduisant, tout ce que le caprice d’une élégante peut rêver de plus coquet, de plus original, on l’admire dans la collection des tissus nouveaux.
- « Voici des lainages à grands carreaux camaïeu ; l’un est un pékiné de laine à raies transversales et à fines raies de soie qui réveille le fond, toujours l’uni assorti; l’autre est un lainage vieux rose pékiné de cachou avec des filets satinés de plusieurs teintes délicieuses.
- « Et puis d’autres lainages légers et souples, dans les nuances délicates et nouvelles, vert serpent Médicis, vin d’Espagne, chêne que l’on mélange au surah glacé rentrant dans le ton de l’étoffe. Des voiles imprimés, des mousselines de laine, des cachemires brochés de bouquets de fantaisie de nuances douces sur fond rouge, bleu-toile (le bleu marine ne se porte plus), qui sont brochés de bouquets de fantaisie...
- « La moire antique a retrouvé une certaine vogue ; mais elle figure surtout comme fond de tissu de soie sur lequel courent des rayures brochées, ombrées, des pois, des ramages imprimés.
- «Le broché tend à disparaître. Le drap de soie, la peau et la fleur de soie se marient avec les velours épinglés, les étoffes brodées, le velours mousseline qui composent les toilettes les plus élégantes. Le velours est préféré à la peluche depuis que cette dernière a remplacé le velours d’Utrecht dans les ameublements.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- « Des étoffes très bon marché et tout à tait charmantes, ce sont des bengalines, des sangliers d’été, des mohairs quadrillés, des armures et des toiles de Grivaz ; les batistes rayées, les satinettes, les toiles de Jouy, de Vichy et d’Alsace.
- <c Les matinées se font surtout en percale imprimée, en zéphir et en foulard. Les sauts de lit en flanelle d’été. Les robes de voyage en limousine, en sanglier, en cachemire de fantaisie.
- « Les manteaux « Thés », pour excursions, promettent d’avoir beaucoup de succès en tartan écossais, en drap uni. La même forme pour cache poussière se répète en alpaga lustré gris-clair, tabac, vieux mur noir.
- « Les pardessus d’enfants, de fillettes se font en cachemire sorbier, plissés à l’acordéon, ou gris souris. Ils auront grand succès pour les bains de mer. »
- ♦ ¥
- Après cette exacte récapitulation des modes du jour, que nous avons reproduite parce qu’elle traite surtout des colorations, il ne nous reste à signaler qu’un fait. Nous avons dit précédemment que la lingerie de dessous se fait beaucoup en couleurs; or, dans ces batistes et toiles fines teintes, c’est le « vieux rouge » qui règne en maître ; c’est à peu près la seule nuance qui ait prévalu parmi toutes celles offertes à la consommation.
- Et maintenant, un dernier écho de la couleur, intéressant à la fois le teinture et la peinture.
- Le salon vient de fermer, et le tableau de M. R. Gilbert « L’atelier de teinture des Gobelins », acheté par la ville de Paris, va orner l’un de ses édifices.
- Cette œuvre a valu à son auteur, une bourse de voyage, c’est-à-dire une récompense exceptionnelle ; le tableau a été apprécié en ces termes par le jury : « Bonne étude, d’un réalisme exact, sans violence » .
- Plus heureux que le pauvre et vieux Dupuis, mort d’une balle de pistolet sans avoir connu la gloire, le jeune maître est déjà célèbre et n’a pas dit son dernier mot.
- F. Gouillon
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- LES MORDANTS DE NICKEL (Suite)
- Pour les tissus, le procédé ci-dessus n’offre aucune difficulté; il a été souvent employé pour d’autres mordants. Mais lorsqu’il s’agit de teindre ainsi la fibre en écheveaux, l’opération devient délicate et d’une main-d’œuvre
- coûteuse. A la vérité, on mordance en chrome par un procédé analogue, on est obligé de fixer après-coup en bain bouillant.
- Dans nos essais avec des tissus préparés à l’huile nous avions, dès le début, remarqué la •favorable influence de l’acide sulfoléique (huile pour rouge turc) et nous avons essayé de mordancer simplement au moyen de préparations grasses, sans fixage ultérieur. Nous avons réussi en préparant le tissu ou les écheveaux dans un bain d’huile bouillante à 7 1/2 pour 100, séchant et passant ensuite au bain de nickel. La fixation était presque totale. Il est bon de suspendre un peu de temps en temps la fibre mordancée, de la rincer soi-même et de la teindre aussitôt après.
- L’influence de la préparation d’huile est très marquée, comme nous venons de le dire -, elle est plus nette lorsqu’on huile d’abord pour passer ensuite au bain de nickel que si l’on opère inversement. Les bains gras doivent être à 5 jusqu’à 7 1/2 pour 100 d’acide sulfori-cinique, sulfoléique, etc. Nous n’avons pas trouvé avantage à vaporiser la fibre entre le passage dans ce bain et le mordançage du nickel.
- Teinture, influence du vaporisage avant l'avivage au savon alizarine. — L’alizarine fournit avec l’oxydule de nickel une laque rouge violette insoluble dans l'eau que nous avons trouvée composée d’une molécule de pigment organique pour une molécule d’oxyde de nickel. Il est remarquable que la chaux n’intervient pas dans la formation de cette laque insoluble. Par filtration, on sépare de cette laque non calcaire, un liquide blanc comme l’eau, ce qui n’arrive pas, on le sait, avec les alizarates d’aluminium, de fer ou de chrome. Nous avons essayé également de préparer la laque de l’oxyde NE O3 mais sans succès; lorsqu’on chauffe le précipité formé par cet oxyde avec l’alizarine, une partie de la matière colorante se détruit et il ne reste qu’une laque d’oxydule. Nous sommes arrivés au même résultat avec les laques formées sur fibres.
- Pour étudier l’influence éventuelle de la chaux, nous avons fait des essais comparatifs avec de l’eau distillée et avec de l’eau de source fortement calcaire, en partie neutralisée par l’acide acétique. Nous avons employé une alizarine V (pour violet) en pâte à 20 pour 100, à raison de 1/10 du poids de l’échantillon à teindre. Le bain a été chauffé doucement, maintenu pendant 3/4 d’heure à 55° et ensuite une demi heure à l’ébullition.
- Au sortir du bain, l’échantillon simplement tordu paraît peu brillant et terne. Il gagne beaucoup à un vaporisage de trois quarts d’heure environ sans pression. Nous avons essayé de vaporiser dans une chambre à deux atmosphères ; mais les échantillons en sortaient ternes et gris. Après vaporisage, nous savonnons pendant un quart d’heure au bouillon dans le bain à 1/2 pour 100 de savon-, au sortir de ce bain, la teinture a acquis tout son
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- feu et tout son éclat. Le rouge est un peu plus violacé qu’avec l’alumine dans les mêmes conditions.
- Nous avons obtenu avec un mordant étendu (5 grammes de sulfate de nickel par litre) et avec une alizarine G. D. de la Badische anilin et sodafabrick, des roses tendres remarqua-blements beaux.
- Un essai d’avivage sous pression dans un bain de savon à 1 pour 100 nous a donné de mauvais résultats.
- On lira plus loin les essais que nous avons faits pour reconnaître la solidité de nos teintures. Elles ne déchargent pas au frottement et supportent presque sans inconvénient l’ébullition avec une solution de 1/50 de carbonate de soude sec.
- Nous avons obtenu les meilleurs résultats avec le chlorure de nickel ammonium. Le mordançage obtenu en fixant sur la fibre de l’oxydule de nickel et oxydant ensuite par un passage de demi-minute dans une solution bouillante de chlorure de chaux (20 grammes par litre) n’est pas recommandable; les tons obtenus en teinture sur la fibre ainsi préparée sont bruns violacés et ternes.
- Pour l’alizarine il est avantageux de passer la fibre à l’huile avant de la passer au mordançage; les nuances des tissus huilés sont plus fournies4 plus vives, brillantes et solides avec un ton plus rougeâtre.
- Ce qui est remarquable c’est l’effet produit dans la teinture avec des eaux calcaires. Au sortir du bain, les échantillons semblent bien plus intensément colorés, que ceux obtenus dans les mêmes conditions avec del’eau distillée. Cette plus grande intensité est due à un dépôt superficiel d’alizarate de chaux qui descend au savonnage, si bien qu’après le bain de savon ces échantillons se montrent au contraire plus pâles que les autre?.
- Orangé d’alizarine. — Nous avons expérimenté avec l’orangé d’alizarine (nitroaliza-rine) en pâte à 15 pour 100 de la badische anilin und Sodafabrick, Ici nous avons également trouvé la laque formée d’une molécule d’oxydule de nickel pour une molécule de nitroalizarine, sans chaux. Un essai de teinture, en présence d’une molécule d’acétate de calcium, a conduit au même résultat que pour l’a izarine. En résumé la présence de la chaux dans le bain, nuit à la solidité de la teinture. Le meilleur mordançage a encore été obtenu, avec le chlorure de nickel ammonium, nu-tamment avec les tissus préalablement huilés. Les nuances varient du brun-rouge au rouge-orangé tendre. Il convient comme pour l’alizarine, de vaporiser sans pression.
- Un mordançage en oxyde de nickel subit une réduction aux dépens de la matière colorante.
- Les nuances obtenues avec la nitroalizarine sont un peu mpins solides que celles de l’ali-zarine.
- Bleu d'alizarine. — Cette matière colorante
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- donne avec les mordants de nickel les plus brillants résultats-, on obtient des bleus purs dans les tons les plus tendres. Nous avons teint d’abord pendant une demi-heure au bouillon. Au sortir du bain de teinture la marchandise offre des nuances bleues verdâtres ternes, mais au savonnage elle passe au bleu pur, vif et brillant. Ces nuances sont très solides, elles résistent à un bouillon de façon. La solidité est augmentée par un vaporisage. La meilleure teinture a été obtenue avec la fibre mordancée au chlorure de nickel ammonium.
- TEINTURE EN BLEU SANS INDIG O
- Par MM. Abel Henry et Cie.
- Le procédé décrit vise particulièrement la teinture sur coton et a pour objet d’obtenir une nuance ne dégorgeant pas sur le blanc. On commence par faire bouillir le coton, pendant 12 heures, dans une chaudière close, qui contient une dissolution sodique à 2° B. Au bout de ce temps, le coton est lavé à l’eau, séché lentement à la température de 40° centigrades, puis laissé refroidir.
- La teinture proprement dite comporte deux opérations directes :
- 1° La matière textile est immergée par petites quantités, dans un bain formé de deux solutions, dont le mélange s’effectue au moment même de l’immersion. La première solution contient :
- 8 k. de chlorate de potasse,
- 14 k. de sulfate de cuivre,
- 14 k. de chlorhydrate d’ammoniaque, le tout dissous dans 100 litres d’eau bouillante; on y ajoute 4 kil. de nitrate de fer liquide marquant 48° B., puis 160 litres d’eau froide et on laisse la liqueur dans un bac fermé jusqu’au moment d’en faire usage.
- La deuxième solution est préparée au moyen de :
- 48 litres d’aniline (ou de toluidine, ou de xylidine),
- 24 litres d’acide muriatique ; après agitation pendant 1/4 d’heure environ, il convient d’ajouter :
- 24 litres d’eau froide, puis :
- 4 kilog. d’acide tartrique dissous dans 100 litres d’eau bouillante.
- On prépare alors, dans une ou plusieurs terrines, un bain composé, pour moitié :
- De la première solution.
- De la seconde solution.
- Après avoir fortement agité le liquide afin de rendre le mélange plus homogène, on y plonge une petite quantité de coton, 1 kilog. par exemple, on foule suffisamment et l’on tord de 4 à 6 fois, puis on secoue 2 fois sur un chevillon.
- Le bain partiellement épuisé est régénéré par l’addition de 2/6 de la solution n° 1 et de 1/6 de la solution n° 2 En ayant soin d’ajouter
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- de nouveau le mélange, le bain est dans les conditions voulues pour le traitement d’une quantité de coton égale à la première mise, et ainsi de suite.
- Le coton extrait du bain est étendu sur des perches dans un séchoir ventilateur et maintenu à une température de 35°, au maximum, en évitant, pendant une heure, l’action de l’air et du soleil. A la sortie du ventilateur, le coton est ouvert, retourné rapidement, puis porté dans un séchoir obscur, où il séjourne durant 12 heures, à la température de 30°. La fibre prend une teinte vert foncé.
- 2* Si l’on suppose une partie de 900 kilog., il convient de la diviser en 12 chaudronnées et d’employer, pour chaque chaudronnée, 7 kil. 500 de solution d’alizarine à 10 0/0, dans une barque contenant de 1.000 à 1.500 litres d’eau. On monte au bouillon en 1 heure 1/2; on avive soit avec une solution de cristaux de soude titrant 1 1/2° B., pendant 2 ou 3 heures, soit avec une émulsion de savon pendant 3 à 4 heures ; on laisse remonter une heure et on lave.
- La couleur bleue, qui résulte de ce traitement, ne dégorge pas, mais verdit par les acides, tourne au v iolet par l’alun et au marron par le chlore. Toutefois un simple avivage à la soude ou au savon ramène la nuance primitive.
- (Brevet).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Brev. N° 189.323, 17 février 1888. Machine à teindre les textiles en écheveaux, Par M. Six Scrive, à Tourcoing.
- Cette machine permet de teindre mécaniquement les textiles mis en écheveaux de différentes longueurs, dans le même bain de teinture. A cet effet, la machine se compose d’un tablier sans fin formé de deux chaînes sans fin reliées entre elles par des baguettes. Ce tablier est entraîné par un rochet donnant sur une partie de la longueur des chaînes un mouvement rotatif à l’ensemble. Parallèlement aux baguettes sont disposés des arbres qui font légèrement saillie en dehors des chaînes et sur lesquels sont placés des manchons tournant constamment dans un sens ou dans l’autre.
- Lorsqu’on veut mettre en mouvement ces arbres, on fait coulisser sur leurs axes, les manchons à l’aide de fourches et le manchon reçoit un mouvement circulaire alternatif obtenu par des engrenages et une vis sans fin, mis en mouvement par l’arbre principal de commande.
- Cette machine comprend également un système de mouvement de crémaillère permettant de faire monter ou descendre à volonté la matière à teindre dans le bac de teinture. Des
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- barres longitudinales viennent se placer au-dessous des axes mobiles supportant les éche-veaux et on peut, par la manœuvre d’une manivelle, élever tout l’ensemble à une certaine distance au-dessus du bac de teinture.
- Brev. N° 189.345, 14 mars 1888. Teinture ou impression superficielle sur tissus velours ou similaires,
- Par MM. Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Ce Celte teinture consiste dans l’application superficielle sur le poil du velours, de matières colorantes qui se fixent seulement à l’extrémité du poil sur une longueur variable, mais sans atteindre le corps du tissu qui conserve ainsi intégralement sa couleur primitive; on obtient ainsi des effets de glace et de doubles teintes. Cette impression s’applique au moyen de deux cylindres en caoutchouc superposés dont l’inférieur trempe dans le bain de matière colorante et se transmet par contact au cylindre supérieur.
- Brev. N° 189.349, 17 mars 1888. Nouveau système de décoration des tissus
- à jour par voie d’impression,
- Par M. Mugnier
- Ce mode de décoration consiste à parsemer les tulles et autres tissus à jour par voie d’impression d’une décoration dont l’aspect présente la forme d’un petit anneau. A cet effet | il dépose sur le tissu tendu dans l’espace, maintenu seulement par les lisières, des gouttes d’un liquide composé ponr 1,800 parties d’e3u de 2 parties de mucilage, 10 parties d’un corps non soluble pulvérisé très fin et 200 parties d’alcool.
- Ces gouttes pénètrent dans les jours du tissu qu’elles remplissent en s’accrochant aux fils du réseau et y restent suspendues. Dans cette position on produit une évaporation du liquide en gouttelettes qui leur fait perdre leur forme sphérique pour ne laisser après dessication complète qu’une décoration ayant la forme d’un anneau.
- Sur les tulles à maille zéphir ou alençon la décoration se présente sous l’aspect d’une petite étoile percée au centre.
- Brev. N° 189.402, 17 mars 1888. Machine à oxyder et sécher les fils en écheveaux par rotation ou déplacement rapide de l'air,
- M. Albert Blondel
- Cette machine se compose d’un plateau circulaire à jour mis en mouvement très rapidement par une combinaison d’engrenages. Sur la circonférence de ce plateau et du côté opposé à la commande, on a placé des tour-nettes très longues; vers le centre du plateau et concentriquement à son axe de rotation on a également fixé des tournettes ; le fil en écheveaux à oxyder et sécher est étalé sur ces
- tournettes, de manière que l’écheveau s’appuie sur une tournette centrale et sur deux tournettes périphériques. Une disposition de coulisseau placé sur la périphérie du plateau permet de teindre plus ou moins l’écheveau après qu’il est étalé. L’appareil est de préférence installé dans une chambre chauffée pour hâter la dessication des fils au contact de celte atmosphère chaude sans cesse mise en mouvement.
- Brev. N° 189.463, 21 mars 1888. Impression de dessins de tous genres et de toutes couleurs sur tissus végétaux,
- Par MM. Guillon et Escorbia.
- Cette impression permettant d’obtenir tous genres de dessins en couleurs différentes et mêlées, reproduites sur des pièces de toute longueur et de toute largeur est obtenue soit au moyen de plaques ajourées portant chacune découpée le dessin de la couleur à imprimer, soit au moyen de plaques en bois dites tampons, garnis au besoin de feutre ou de caoutchouc on autres corps spongieux, les dites plaques portant découpés à leur partie inférieure les divers dessins.
- Fourni par M. Maulvault,
- 15, rue Richelieu, Paris.
- PROCÉDÉS DIVERS
- étrusque
- Les nuances en faveur évoluent depuis un an autour du rouge ; nous avons vu successivement le vieux rouge, le vieux rose, le chaudron, le framboise.
- Ce dernier tient toujours, mais un succès de trois mois est bien long dans un monde aussi mobile que celui de la mode; malgré qu’il persistera jusqu’à l’automne au moins, le parti avancé dudit monde veut déjà du nouveau, ou tout au moins une modification de ce qui ne saurait se perpétuer'plus d’une saison.
- Nous avons dit dans une récente chronique (1er juin), qu’on essayait une nuance « Etrusque, » sorte d’orange-briqué un peu trop criard pour avoir quelque chance de popularité.
- Cette nuance, en effet, ne se répand pas beaucoup, mais les fabricants ont trouvé une atténuation qui l’a fait mieux accueillir du public.
- Le nouvelle teinte est un rouge-brique à peu près sans mélange, un rouille si l’on veut, ce qu’en draperie on appelait ratine. Elle diffère du framboise en ce qu’elle n’a pas de reflet violacé, vineux; ses couleurs primi-
- tives seraient 2 tons oranges, 1 ton rouge, avec rabat de 2/10 gris.
- Par les anilines.
- On l’obtiendrait en employant un ponceau d’aniline qu’on rabattrait à la fin avec une très petite quantité de noir de naphtol.j
- Un autre mélange est le suivant (pour 10 kil. de laine) :
- Violet acide RR........... 80 gr.
- Orangé n° 4 -............. 80 —
- Ce dernier moyen, un peu plus coûteux, donne une nuance vive, peut-être même un peu trop fraîche pour cette teinte, qui doit avoir un éclat modéré.
- Par Vorseille.
- Pour 10 kil. laine ou lainages.
- 1° Mordant de 1 h. 1/2, avec :
- Crème de tartre............— 1.250
- Sulfate d’alumine.....—..... 1.500
- 2° Teinture au bouillon sur ce même bain de mordançage, avec orseille et bois jaune, en quantité nécessaire pour la nuance.
- 3° Brunir légèrement ou ajoutant au bain, à la fin de l’opération, 50 à 60 gr. de sulfate de fer.
- Sur draperie.
- Pour 100 kil. de matières : lo Mordant avec :
- Crème de tartre Alun 10 kil. 15 —
- Sumac 15 —
- 2° Teinture :
- Garance 45 kil.
- Bois jaune _ 10 —
- Sumac 10 —
- 3° Babat avec :
- Sulfate de fer - 2 kil.
- On obtient ainsi cette nuance en grand teint. Sur chiffonnage.
- Ce sont les procédés aux anilines ou à l’or-seille ci-dessus indiqués qu’il faut adopter.
- BLEU-gendarme
- Nous donnons cet échantillon pour faire suite à la série de teintes courantes, actuellement assez demandées ; ladite série commencée dans nos numéros 1, 2, 3, 5, 7 et 11.
- C’est la teinte des pantalons de gendarmerie, aussi bien des Pandores départementaux, que des municipaux parisiens ; chacun a donc là un point d’échantillonnage facile.
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- WMÊÊÊÊm
- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Ce bleu est maintenant préféré au bleu-marine, lequel est moins porté.
- Procédés.
- Les anciens bleus de France, au prussiate, donnaient directement cette teinte.
- On l’obtiendrait encore par l’indigo de cuve avivé aux bleus d’aniline ; c’est même le seul moyen pour faire des grands teints.
- ! Un mélange d’Induline au bleu noir avec un bleu franc donnerait ce bleu rabattu ; il faut employer un bleu à l’acide, parceque l’indu-line ne tire pas en bain alcalin.
- Par exemple, pour 10 kil. de laine :
- Bleu-acide B............ 100 gr.
- Bleu-noir_______________— 150 —
- L’acidité se donne au bain par du bi-sulfate de soude, afin d’éviter un excès d’acide nuisible au bleu-noir.
- I On peut employer les bleus alcalins en teignant à part et d’abord ces dits bleus, puis chargeant le même bain de bleu-noir et de bi-sulfate -, ce dernier développe en même
- femps la teinte du bleu alcalin.
- Enfin, un mélange de violet et de vert d’aniline produit aussi, et très favorablement, le bleu-gendarme.
- On teint sur bain acide avec (pour 10 kil.) :
- Violet de méthyl., 4 B........ 100 gr.
- Vert — B_________________ 50 —
- ILe vert complète le violet et il en résulte finalement un bleu assez pur et légèrement rabattu : celui, enfin, de notre échantillon.
- ÉCARLATE A LA COCHENILLE
- En un seul bain, sur laine.
- Ce procédé donne très rapidement la tein-| ture de la cochenille, sous forme d’un écarlate tirant au ponceau.
- Voici les proportions pour 100 kil. de
- 1 laine :
- Acide oxalique.................. 6 kil.
- Bi-oxalate de potasse (sel
- d’oseille___________________ 4 kil.
- Oxi-muriate d’étain........... 8 kil.
- Cochenille............... 10 à 12 kil.
- Aussitôt les mordants dissous, on ajoute la cochenille, et, après une courte ébullition, on y.plonge la laine, qui ne tarde pas à acquérir une belle couleur rouge. (Ces deux nuances n’ont pas une démarcation très nette )
- CAUSERIES CONFRATERNELLES Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Atelier de teinture (Smle).
- Conclusion sur les essoreuses.
- Be tout ce que j’ai dit à propos des essoreu-ses ^ résulte qu’une maison n’employant qu’un seul de ces appareils, doit adopter un modèle
- à panier fixe, soit à arcade complète, soit à arcade simp'e.
- Je n’ai pas dissimulé ma préférence pour ce dernier modèle, c’est donc lui encore que je recommande, surtout si ses dimensions ne sont pas supérieures à un panier de 50 cm.
- Si l’on veut utiliser la machine de l’essoreuse à moteur direct, pour d’autres usages encore que le fonctionnement de ladite essoreuse, on adoptera celle-ci, mais je répète que pour les dimensions fonctionnant aisément à bras d’homme, c’est la seule raison qui doit la faire préférer. A partir de 55 cm. le moteur direct est avantageux, même pour le seul usage de l’essoreuse, si l’atelier n’est pas, d’ailleurs, muni d’un moteur mécanique.
- Tous ces modèles, construits d’après les méthodes mécaniques perfectionnées de notre époque, seront aptes à faire le travail des teintures, et accessoirement celui de la benzine.
- Si l’atelier est assez important pour occuper deux essoreuses, l’une sera à toupie, et exclusivement consacrée au travail de la benzine. Les dimensions de 45 à 48 cm. de panier correspondent à la charge d’une laveuse à benzine à simple paroi, c’est-à-dire de celle en usage chez les dégraisseurs qui ne font pas une spécialité des empleins.
- Quelques-uns de nos confrères, déjà en possession d’une essoreuse quelque peu fatiguée, mettent celle-ci à la teinture, et s’en procurent une neuve pour la benzine, mais assez résistante pour pouvoir remplacer la vieille lorsqu’elle sera tout à fait hors de service. Dans ce cas un modèle à panier fixe, neuf, dont par conséquent les coussinets, crapaudines, axes et tous organes frottants ne sont ni usés, ni faussés, donnera une vitesse suffisante pour ce travail exclusif, qui, d’ailleurs, fatigue moins que l’essorage de l’eau, car les charges sont moins lourdes, et les benzines ou ben-zalines ne rouillent pas les métaux.
- Dans tous les cas, pas d’essoreuse à toupie, si ce n'est pour l'emploi exclusif de la benzine.
- Et puis, enfin, si l’on n’a pas le choix, si l’on ne peut remplacer de suite un modèle ancien et usé laissé par un prédécesseur 5 si l’on trouve à acheter au prix de la ferraille une essoreuse qui n’est pas celle de vos préférences, lesquelles vos moyens ne vous permettent pas de satisfaire, dans ces circonstances donc, rappelons-nous qu’il vaut mieux une essoreuse médiocre, que pas du tout. -
- C’est un outil à peu près indispensable, et qui, comme un vieux cheval rend toujours des services, mais sans manger d’avoine.
- Appareils spéciaux
- Sous ce titre, je voulais spécifier les engins employés particulièrement pour certains genres de teintures ; les inventeurs en ont imaginé de toutes sortes, mais peu sont restés dans la pratique.
- Je ne vois guère dans cette classe que les
- tendeurs pour soieries, et encore ces appareils ne sont-ils plus ce que les inventeurs en avaient fait au début ; alors on croyait qu’il était utile de tendre les étoffes assez fortement en longueur et surtout en largeur.
- Aujourd’hui on a reconnu que cette tension n’était pas nécessaire et qu’il suffisait, pour obtenir de bons résultats, d’isoler chaque pli d’étoffe, lesquels peuvent être flottants, en évitant ainsi de fouler et chiffonner les soies dans les bains de teinture.
- Nous reverrons ces appareils lorsque nous traiterons de la teinture des soies.
- Et voilà notre revue terminée, de l’installation de l’Atelier de teinture.
- Quand nous aurons passé celle de Yatelier . des apprêts, j’indiquerai la proportion
- moyenne de l’outillage décrit, d’après l’importance de trois maisons types.
- Je n’irai pas jusqu’à celles a faisant 300,000 francs d’affaires par an » ; autant donner les magasins du Louvre comme type d’installation à tous les marchands de nouveautés qui s’établissent, ou l’usine Ménier à quiconque veut fabriquer du chocolat.
- Si je me mêle d’écrire, c’est pour le plus grand nombre et non pour des exceptions, qui, d’ailleurs,ne me liraient pas.
- Pas plus qu’ils ne lisent ceux qui prétendent leur apprendre comment on installe une maison faisant 300,000 francs.
- Maurice Guédron, Ex-Teinturier à Paris.
- (A suivre.)
- CHHOIQUE INDUSTRIELLE
- LES MARQUES DE FABRIQUE
- et de commerce.
- Dans sa dernière réunion, la Chambre de commerce d’Elbeuf, après avoir entendu les diverses observations présentées sur le projet de loi de la commission du Sénat sur les marques de fabrique et de commerce :
- <. Considérant que la création d’un dépôt central pour les marques de fabrique et de commerce est d’une utilité incontestable pour faciliter les recherches et donner les renseignements aux intéressés, mais que le dépôt au greffe du tribunal de commerce de la circonscription doit être maintenu ;
- « Considérant qu’il y a lieu d’assimiler le dépôt du nom commercial aux marques de fabrique et de commerce;
- Considérant que l’article 14 vise surtout la fraude tendant à faire passer pour français des produits étrangers, mais qu’il importe aussi de prévenir un autre genre de fraude qui consiste à vendre à l’intérieur des produits inférieurs en leur attribuant pour origine le nom d’une ville industrielle dont on peut ainsi discréditer la réputation;
- « Considérant qu’il est de toute justice que les étrangers ne puissent jouir des bénéfices d’une loi française que si leur pays d’origine accorde la même réciprocité aux Français;
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- « A émis les vœux suivants :
- « 1° Que le dépôt au greffe du tribunal de commerce de la circonscription soit maintenu, et que le nombre des exemplaires de la marque déposée soit porté à quatre :
- 2° Que le dépôt du nom commercial et de la raison de commerce soit assujettti aux mêmes formalités que les marques de fabrique et de commerce et soit protégé dans la même mesure;
- « 3° Que la commission du Sénat complète l’article 14 par l’alinéa suivant : « Nul n’a le « droit, dans ses prospectus, ni sur ses fac-« tures, de se dire fabricant ou commerçant « dans une ville industrielle, s’il n’y possède « aucun établissement ou s’il n’y est pas pa-« tenté ;
- « 4° Que les étrangers ne puissent profiter du bénéfice de la présente loi que si le pays d’origine accorde la même réciprocité aux Français.
- « Et décide que cette délibération, et le rapport qui l’accompagne, seront adressés àM. le Ministre du Commerce et de l’Industrie, à M. le Rapporteur de la commission du Sénat, et à MM. les Sénateurs et Députés de la Seine-Inférieure. »
- LES TISSl'S A SALONIQUE
- Les tissus les plus demandés en Macédoine, sont les suivants :
- Drap (de 60 à 8000 fr.). — C’est l’Italie qui fait la plus forte concurrence au drap français.
- Les prix varient suivant qualité de 8 à 10 fr. Les couleurs les plus demandées sont le noir, les quadrillés étroits, les gris et les marrons. On aurait avantage à introduire le métrage inscrit sur chaque pièce; je veux dire que suivant le nouveau procédé on demande que chaque mètre soit indiqué sur l’étoffe même.
- Tissus de laine et de coton (de 500,000 à 800,000 fr ). — Les tissus français se composent de lainages, de cotonnades, de toiles et de tissus mélangés. Sur un million et demi à deux millions de tissus importés l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse représentent les trois quarts du capital.
- On estime particulièrement les tissus français; il n’y a pas de grands efforts à faire pour se substituer aux produits étrangers si l’on entre fermement dans la voie de fabrication très ordinaire. Les tissus suisses, dont j’ai envoyé de nombreux échantillons, pourront, à cet égard, fixer nos fabricants qui, à côté de ces articles, trouveront toujours le placement des tissus soignés et solides.
- Graine de vers àsoie(de 160,000 à 250,000 fr.). — Les graines françaises sont les plus estimées, elles valent en ce moment, 5 fr. à 5 fr. 50 la boîte d’uue once (31 gr.).
- On préfère le système Pasteur,
- Soieries (de 200,000 à 300,000 fr.). — Les fabriques de Lyon reprennent une supériorité incontestée sur la place de Salonique, en même temps qu’elles conservent leur situation par les articles riches, elles ont ressaisi le marché par les soieries les plus ordinaires, sur ce point les fabriques allemandes sont distancées.
- Nouveautés (de 100,000 à 150,000 fr.). — L’importation des nouveautés augmente sensiblement, principalement pour les qualités ordinaires. Il y a lieu de se préoccuper de fabriquer au meilleur compte possible,
- l'acheteur ne se préoccupant ni du mélange de la chaîne et de la trame, ni de la solidité des couleurs.
- Nous signalerons les draps, les tissus de laine et de coton, les nouveautés et la parfumerie au point de vue de leur placement avantageux, à condition de tenir compte des ressources moyennes de l’acheteur, du goût des indigènes pour les couleurs voyantes et de leur préférence pour les articles à bon marché.
- LA PRODUCTION DE LA LAINE
- Il n’existait, jusqu’à présent, aucun travail d’ensemble sur la production de la laine. Cette lacune vient d’être comblée par M. le sous-intendant militaire Leroy qui, chargé d une mission spéciale par le ministre de la guerre, a étudié la question au point de vue de la fabrication des draps de troupe. Voici les principaux passages du rapport de M. Leroy :
- La produciion des laines du globe peut être évaluée à 800 millions de kilogrammes, représentant une valeur totale de 3 milliards de francs. L’Australie et la Nouvelle-Zélande possèdent 75 millions de moutons produisant 100 millions de kilos de laine valant 600 millions de francs, et le produit de la tonte augmente de 15 0/0 par an; au cap de Bonne Espérance, les troupeaux produisent 15 millions de kilos de laine représentant 50 millions de francs; à la Plata, on compte au moins 100 millions de moutons, produisant 50 millions de kilogs de laine valant 250 millions de francs; aux Etats-Unis paissent 50 millions de moutons ne produisant pas cependant assez de toisons pour l’industrie américaine, qui importe un grand nombre de cargaisons de la Plata et de l’Australie.
- L’Europe possède 200 millions de moutons donnant 200 millions de kilos, valant 900 millions de francs; le Maroc, l’Algérie, la Tunisie produisent de la laine en quantité très appréciable.
- Il y a quarante ans, la France possédait 35 millions de moutons; par suite de l’abaissement du prix de la viande, nos troupeaux ne comprennent plus que 22 millions de têtes.
- En Europe, c’est la Russie qui tient le premier rang comme production. Puis viennent l’Angleterre, l’Allemagne, la France, l’Autriche, 1 Italie, l’Espagne. Les anciens troupeaux espagnols de mérinos sont maintenant remplacés par ceux de Rambouillet et de Viseville, qui exportent leurs magnifiques béliers dans le monde entier.
- L’Inde, l’Asie centrale, la ( hine sont évaluées comme production à 150 millions de kilogrammes.
- Sur le total de 800 millions indiqué par les statistiques pour la production générale du monde, la majeure partie des laines de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Gap et de La Plata est importée par Londres, Anvers, Liverpool, Brême, Le Havre, Marseille, Dunkerque, Bordeaux et Gênes.
- L’industrie lainière française emploie chaque année 100 millions de kilos de laine, dont un cinquième seulement est fourni par la France.Nous consommons pour 180 millions de laine d’Australie, pour 120 millions de francs de La Plata, pour 70 millions de laines étrangères diverses. Nos fabrications indigènes emploient pour 110 millions de francs de laines françaises; ce sont les plus belles sortes de
- laines exotiques qui sont consommées en France.
- Marseille importe des laines communes de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, du Sud de la Russie d’Asie, du Turkeslan, de la Perse et des Indes anglaises. Notre grand port en reçoit également des cargaisons de l’Australie, de la Tasmanie et de la Plata, qui sont de premier choix. Nos 20 millions de kilogs de laines françaises employées en France proviennent en grande partie du Centre et du Midi; la production est surtout en décroissance dans les troupeaux de métis mérinos de la Champagne, de la Bourgogne et de la Normandie.
- Le drap de troupe doit être exclusivement fabriqué avec des laines de toison, convena-blementchoisies comme espèces. Suivant le type à produire, elles sont d’abord lavées et dégraissées; ont les teint ensuite et on confectionne un fil qui, par le tissage, produit une étoffe semblable à de la flanelle; cette étoffe, rétrécie dans les deux sens et épaissie au degré convenable par faction des foulons, constitue le drap. Les apprêts, qui terminent la fabrication, ne servent qu’à donner au drap de troupe une apparence unie et brillante.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 189.633. — 28 mars 1888. Desfossez. Robinel blindé applicable au tissage, à la filature et à la retorderie de laine.
- 189.664. — 29 mars 1888. Effenbergeh. Appareil étireur pour la laine filée.
- 189.724. — 25 février 1888. Fayol. Batteuse mécanique dite la rapide pour la préparation des cocons en filature de soie.
- 189.718. — 13 mars 1888. G. Binda et frère. Fabrication d’une matière colorante blanche donnant le brillant de la soie.
- 189.773. — 31 mars 1888. Novoy. Nouvelle méthode de teinture en noir par l’emploi d’une matière nouvelle applicable à tous les textiles d’origine végétale et animale soit en poils soit en fils soit en étoffes, mélangés ou non entre eux en toutes quantités et de toute manière, méthode applicable aux peaux de toutes espèces.
- 189.700. — 6 avril 1888. Musset. Nouvelle application mécanique aux métiers à tisser pour produire le façonné sur les étoffes par la trame.
- 189.697. — 30 mars 1888. LéonhardT-Procédé de préparation des matières colorantes dérivées de l’acide paranitrotolsulfonique.
- 189.772. — 4 avril 1888. Summer. Perfectionnements apportés aux broches, colliers, supports, coussinets employés pour la préparation, le filage, le doublage, le tordage, le dévidage du coton, de la laine, du lin, de la soie et d’autres matières textiles.
- 189.782. — 5 avril 1888. Lear. Perfectionnements dans les anneaux en verre pour filatures.
- 189.775. — 4 avril 1888. Allen. Appareils à arroser ou à vaporiser des papiers et des matières filamenteuses quelconques.
- 189.790. — 5 avril 1888. Schmidt. Nouvel
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- appareil pour laver, teindre, sécher, etc. des matières textiles.
- 189.794. — Grau. Nouveau procédé pour rendre les étoffes imperméables.
- 189.838. — 9 avril 4888. Lepaulard et Huart. Mordant fixateur pour la teinture d’étoffes, feutres et matières ligneuses.
- 189 842. — 9 avril 1888. Kron. Appareil pulvérisateur de liquides.
- 189.724. — 26 mars 1888. Benda. Cert. d’addition au brevet pris le 13 mars 1888 pour la fabrication d’une nouvelle matière colorante blanche donnant le brillant de la soie.
- 189.785. — 5 avril 1888. Hurtu et Hautin. Disposition perfectionnée de fer à repasser à foyer intérieur.
- 189.902. — 12 avril 1888. Cumel. Procédé rendant imperméables et ininflammables les tissus de tous genres.
- 189.916. — 13 avril 1888. Havre, Ford. Procédés et appareils servant à produire des dessins filigranés sur papier ou autres matières.
- 189.960. — 14 avril 1888. Roell. Perfectionnement dans les appareils employés au tissage ou à la conformation des tissus.
- 189.977. — 16 avril 1888. Moupin, St. Rémy. Perfectionnements apporté dans les matières à teindre les matières textiles.
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- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
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- VILLE DE PARIS
- Le mardi, 10 juillet 1888, adjudication des travaux d’entretien, de fourniture, de pose, de dépose et de garde en magasin des stores et vélums en toile à exécuter aux dix pavilons des Halles centrales, pendant une durée de
- - ans et 9 mois, du 1er juillet 1888 au 31 mars 1891.
- Travaux évalués à 5,500 francs par année, soit 15,125 francs pour la durée du marché.
- - Caut., 500. — Frais, 600.
- Les cahiers des charges sont déposés à l’hôtel de ville.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Rochefoivt, le 12 juiilet.
- Chapeaux de paille pour marins, pour 3 ans. 14,070 m. étamines à jjavillons grande laize. Toulon, le 11 juillet.
- Laine blanche à matelas. Cautionnement : 625 fr.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hospices d’Issoudun.
- Le 17 juin. — Fournitures de linges, habillements pour 1888.
- M. Lucas-Vaur, à Issoudun, adjud. à 2,278.65.
- Mairie de Lille.
- , Le 18 juin. —Fourniture dé habillements, ^9virement el chaussure pour la police pendant
- *? ^oti ~ Habillement, 28,824.
- Société générale des fournitures militaires, aris, adjud. à 28,17 de rabais.
- MINISTÈRE de la guerre Paris. - Le 7 juin.
- fourniture de sacs à ciment.
- 5 lots de 50,000 sacs.
- 1er lot. — Villard, à Armentières (Nord), adjud. à 38,500.
- 2e lot. — Gaffet, 36, rue Baudin, adjud. à 37,500.
- 3e lot. — Villard, adjud. à 35,000.
- 4e lot. — Al. Helbronner, 7, place Lévis, adjud. à 34,898.
- 5e lot — Ch. Saint, 4, rue du Pont-Neuf, adjud. à 34,500.
- Paris. - Le 8 juin.
- Adjudication d’une fourniture de grandes couvertures de laine.
- Adjudicataires :
- Paris-Billancourt. — 8 lots de 2,500.
- Normant frères, 57, rue de Rivoli, 1 lot à 10.50 ; 1 lot à 10.65. — Girrès, 17, rue Notre-Dame-de-Lorette, 1 lot à 10.75; 1 lot à 12.27. — L. Jullien, à Mazamet (Tarn), 1 lot à 11.66; 1 lot à 12.IP. — J. Laval, à Castres (Tarn), 1 lot à 12 40. — Nüma Roger, à Gler-mont-l’Hérault, 1 lot à 12,58.
- Lyon. — 4 lots de 2,500.
- Ligier-Daguillon, à Maringues (Puy-de-Dôme), 1 lot à 10 ; 1 lot à 10.25 ; 2 lots à 10.75.
- Marseille. — 2 lots de 2,500.
- L. Jullien, 1 lot a 10.97. — Vitalis, à Lodève, 1 lot à 11.75.
- Bordeaux. —2 lots de 2,500.
- Rachoux, à Camares (Aveyron), 1 lot à 10.96. — L. Jullien, 1 lot à 11.23.
- Lille. — 2 lots de 2,500.
- L. Jullien, 1 lot à 11.88. — Demachy et Seillière, 58, rue de Provence, 1 lot à 13.10.
- Besançon. — 2 lots de 2,500.
- Normant frères, 1 lot à 9.72. — Rachoux,
- 1 lot à 11.44.
- Bourges. — 2 lots de 2.500.
- Normant frères, 1 lot à 9.63. — Marquet, à Limoges, 1 lot à 11.49.
- Toulouse. — 4 lots de 2.500.
- Jullien, 1 lot à 11.42 ; 1 lot à 11.97. — Villarel, 1 lot à 11 99. — Vitalis, 1 lot à 12.
- Paris. — Le 12 juin. — Adjudication de la fourniture d’effets de couchage auxiliaire.
- 40,000 enveloppes de paillasse.
- Delahaye frères, au Mans, adjud. du 1er lot à 3.41. — Veuve Grassin, à Angers, adjud. des lots n°s 2 à 3.46 ; 3 à 3.50 ; 4 à 3.49 de rabais.
- 40,000 enveloppes de traversins.
- Alph. Helbronner, place Lévis, adjud. du 5° lot à 0.61. — Veuve Grassin, adjud. des lots nos 6 et 8 à 0.63 et 7 à 0.63.
- 40,000 sacs de couchage.
- Delahaye frères, adjud. du 9e lot à 3.31.
- Veuve Grassin, adjud. des lots n0’ 10 et 12 à 3.33; 11 à 3.34
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Cherbourg. — Le 14 juin.— Adjudications suivantes :
- Tapis divers.
- L. Soin et J. Dubost, à Cherbourg, adjud. à 3,982.
- Pantalons ét vareuses.
- Dacosta et Cie, à Paris, adjud. à 7,154.
- Toulon. — Le 13 juin.
- Bourgerons en toile.
- Bourguignon, h Saumur, adjud. à 2.26 de rab.
- renseignements commerciaux
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Carpentier et Cie, fab. de tissus, gazes, barèges, etc., rue de Cléry, 25. — Durée : 10 ans. — Gap. 20,000 fr. — Acte du 10 mai 1888. — A. P.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Ernest Guillaume et Maingot, (teinture des peaux), rue de la Glacière, 31. —• Durée : 2 ans. — Cap. 75,000 fr. — Acte du 31 mai 1888. — J. g. d’A.
- PARIS. — Dissolution à partir du 5 juin 1888, de la Société en commandite par actions A. Haunn et Cie, filateurs de laines ; précédemment Hurstel frères, Haunn et Cie, avec siège social à St-Quentin, route de Guise et maison de vente à Paris1, 10, rue St-Joseph. — Li-quid. : M. Braillon, syndic de faillites à St-Quentin, et M. Preux, comptable, rue d’Alsace, 39, à Paris. — Jugement du trib. de commerce de St-Quentin du 5 juin 1888. — L.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif C. Garnier et Cie, apprêteurs, rue Boileau, 50. — Durée : 12 ans. — Capital 200,000 fr. - Acte du 25 mai 1888.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif A. Mietton et Cie, fab. d’étoffes de soie, 16, rue Romarin. — Durée : 10 ans du 1er juillet. — Gap. 150,000 fr. — Acte du 28 mai 1888.
- LYON. — Dissolution de la Société arrivée à son terme le 30 avril 1888 Blanchet et Jullien, fab. d’étoffes de soie. — Liquid. : M. Blanchet. —Acte du même jour.
- LYON. — Formation de la Société Blanchet et Cie, fab. d’étoffes de soie unies el façonnées, place Tolozan, 18. Durée : 3 ans.
- Cap. 500,000 fr. dont 150,000 fr. en commandite. — Acte du 1er juin 1888.
- TARARE. — Formation de la Société en nom collectif Poizat-Coquard, (teinturerie, filage et tissage mécanique), à Bour de Thizy.
- — Durée : 15 ans. -- Cap. 500,000 fr. — Acte du 17 mai 1888.
- LYON. — Prorogation de 5 ans du ler juin 1888 de la Société Wissel et Cie, (impression d’étoffes), à Neuville-sur-Saône. — Cap. 31,500 fr. — Acte du 31 mai 1888.
- FAILLITES
- ROUEN. — Boulier (Arsène) marchand de déchets de coton, rue Pavée. — 4 fr. 91 p. o/0>
- — Unique répart.
- ISFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- L’Exposition tle 1889. — La commission de contrôle et de finances de l’Exposition de 1889, a approuvé diverses concessions, notamment aux aquarellistes, aux pastellistes, à la Compagnie transatlantique, aux organisateurs du panorama le Tout-Paris,
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- d’un globe terrestre au millionième, de balances automatiques, etc.
- Des établissements d’électrisation et de photographie instantanée seront aussi installés dans le jardin de l'Exposition.
- La concession d’un terrain de 2,000 mètres a été également consentie pour l’établissement d’un palais de l’Enfance, où seront réunis tous les jeux et tous les moyens d’attraction.
- L’adjudication ouverte pour la construction de chemins de fer à l’intérieur de l’Exposition n’a donné aucun résultat.
- Enfin la commission s’est occupée de l’autorisation spéciale qui pourra être accordée aux représentants de certains pays de l’extrême Orient de vendre leurs produits.
- Cette dérogation à la règle générale a été approuvée en principe, sous cette réserve que l’administration se sera assurée que les produits ainsi mis en vente présentent toutes les garanties d’authenticité et sont des produits originaux.
- —o—
- Eeole de physique et de eliimie industrielles. — Un concours pour l’admission de trente élèves à l'Ecole municipale de physique et de chimie industrielles sera ouvert le 16 juillet prochain. Les inscriptions seront reçues jusqu’au 16 juillet.
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- Régime des Als de coton en éche-vettes. — D’après les dispositions combinées des avis du Comité consultatif des Arts et Manufactures des 18 décembre 1884, 25 mars 1885 et 4 août 1886, il y a lieu d’admettre au droit des fils de coton retors, en échevettes ordinaires, ceux qui sont présentés en éche-veaux mesurant 109 mètres ou plus et qui ont été fournis par un dévidoir d’une circonférence d’au moins 1 m. 371. On accorde une tolérance de 2 0/0 pour les fils écrus et blanchis, et une tolérance de 5 0/0 pour les fils teints
- A la suite d’obs°rvations présentées par la Chambre de Commerce de Calais, quanta l’insuffisance de la tolérance de 2/00 pour les fils blanchis, le Comité consultatif des Arts et Manufactures a été appelé à examiner à nouveau la ques-tion. Par un avis en date du 18 avril dernier, le Comité a admis que la réclamation de la Chambre de Commerce de Calais était fondée et il a proposé d’accorder aux fils blanchis U to'érance de 5 0/0 déjà appliquée aux fils teints.
- Ces conclusions ont été ratifiées par une décision ministérielle du 28 mai dernier.
- —o—
- Ee conditionnement de Tourcoing. — On lit dans le Journal de Roubaix au sujet du nouveau Conditionnement de Tourcoing :
- a La question du nouveau Conditionnement va enfin entrer, paraît-il, dans une période active-, on prétend même que les travaux seront commencés dans un délai assez rapproché. Il ne serait pas prématuré de signaler dès à présent un désidératum de la situation actuelle; nous voulons parler de certains avantages relatifs au magasinage des marchandises, avantages que le Commerce trouve déjà au Conditionnement de Roubaix.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- « On connaît cet avis d’enlèvement par lequel l’administration du Conditionnement prévient les intéressés que, le délai de magasinage gratuit étant écoulé, les marchandises, si elles ne sont enlevées, seront transportées et déposées d’office aux Magasins Généraux aux frais des propriétaires.
- « A Roubaix, par suite du contrat passé entre la ville et les Magasins Généraux de Paris, les marchandises laissées en dépôt an Conditionnement, séjournent gratuitement pendant onze jours aux Entrepôts. Après ce délai, les frais de magasinage passent au compte du propriétaire sans qu’il soit besoin de toucher aux colis et par une simple opération d’écriture.
- « Puisque notre nouveau Conditionnement possédera cinq ou six mille mètres de magasins, d’après les projets primitifs, ne pourrait-on faire quelque chose d’analogue.... ?
- applicable à la reprise des laines peignées t filées.
- D'autre part, considérant qu’il paraîtrait avoir utilité à établir un taux légal pour lare' prise des laines en mèches lavées à fond,lt loi étant restée neutre à cet égard;
- La Chambre est d’avis que cette queslioi soit comprise au nombre de celles qui seron examinées en Congrès, au cours de l’exposition de 1889.
- U S Ml POUR TOU
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- Incendie. — La teinturerie Janolle, à Deville près Rouen, a été détruite par un incendie. Les dégâts s’élèvent à plus de 100.000 francs.
- —o—
- Grèves. — Une grève vient de se produire à la manufacture Grêlant, à Notre-Dame-de-Bondeville, près Rouen. 350 ouvriers ont cessé le travail à la suite d’une diminution opérée sur leurs salaires.
- A Amiens, une grève d’ouvriers tisseurs s’est produite, et se poursuit sans incident. Les patrons ne veulent rien céder. Les ouvriers de leur côté sont décidés à résister jusqu’au bout à la réduction du tarif qu’on veut leur im- j poser.
- Us observent un calme complet. En ville on j ne se douterait pas qu’il ya grève.Seulement les ateliers sont abandonnés; les ouvriers n’ont presque aucune ressource. Il font des quêtes dont le produit est destiné à les aider à soutenir leurs revendications, mais qui produisent peu.
- —o—
- L’attention et la curiosité des gens du mondi se portent de plus en plus vers tout ce qu concerne les moyens de prévenir ou de gué rir les maladies : c’est à ce public soucieu de sa santé et désireux de connaître les plus récents progrès réalisés par l’hygiène, la mé decine et la chirurgie, que s’adresse le Die tionnaire de la Santé, illustré de 600 f gures intercalées dans le texte, comprenant h médecine usuelle, l’hygiène journalière, h pharmacie domestique et les applications de j nouvelles conquêtes de la science à l’art d guérir, par le Dr PaulBoNAMi, médecin en cfe de l’hospice de la Bienfaisance.
- Le Dictionnaire de la Santé se publi en 30 séries à 50 centimes, paraissant tou les jeudis.
- L’ouvrage complet formera un volume grani in-8jésus à deux colonnes de 900 pages il lustré de nombreuses figures, choisies ave discernement, d’une exécution parfaite, c semées à profusion dans le texte, dont elle: facilitent l’intelligence et à la clarté duqut elles ajoutent d’une façon très agréable pou les yeux.
- On peut souscrire à l’ouvrage complet, q» sera envoyé franco chaque semaine, en adres sant aux éditeurs, MM. J.-B. Baillière £‘
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- Taux, «le reprise des laines. — La
- Chambre de Commerce de Paris, sur la demande d’avis de M. le Ministre du Commerce et après avoir entendu les principaux négociants intéressés;
- Considérant que lesdits intéressés ont presque unanimement déclaré que le taux de 18 1/A pour la reprise des laines peignées et filées est actuellement d’un usage général; et que pour éviter les contestations auxquelles donne lieu l’écart entre ce taux usuel et celui de 17 0/0 fixé par la loi de 1866, il convient d’établir légalement un taux unique et de le fixer à 18 1/4 en ce qui concerne les laines peignées et filées, seules visées par la loi de 1866;
- En présence de cet avis formel des intéres • sés et sans s’arrêter aux observations qui peuvent être tirées d’essais de laboratoire pour les opposer au taux de 18 1/4, la Chambre de Commerce considère comme dominante cette considération que la loi doit suivre les usages commerciaux alors que, comme dans l’espèce, elle n’est précisément intervenue que pour les sanctionner;
- La Chambre a émis, en conséquence, l’avis qu’il y a lieu de fixer à 18 1/4 le taux légal
- Fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris, un mafl dat postal de quinze francs Toutes les sciences médicales ont trouv place dans le Dictionnaire de la Santé parce qu’elles forment un ensemble donttou tes les parties s’éclairent et se complètefl1 mutuellement; mais, tout en restant exac! dans le fond, l’auteur s’est attaché à exclut* de son langage ces termes à mine rébarba tive qui effrayent les profanes.
- Ce livre sera le guide de la famille, le co® pagnon du foyer, que chacun, bien portant ou malade, consultera dans les bons comme dans les mauvais jours.
- Le Gerant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA REVUE DE
- r Année, Pi» 14. ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 13 juillet 1888.
- SOMMAIRE
- Chïonique. — Les progrès des industries tinctoriales. Noirs souples et chargés sur soie. — Impression simultanée sur étoffes. — Fabrication et application de l’eau oxygénée.
- Procèdes divers : Notre drapeau, jaunes de chrome, divers sur coton. Noir et marron sur peaux de lapin. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Uronique industrielle ; Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- mondi ; ce qu de gué oucieu es , la mé le Die 600 nant 1ère, ions Vart é i en
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- Santé
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- LON.
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- CHRONIQUE
- Les seules couleurs à la mode cette-semaine, sont celles de notre glorieux drapeau.
- Glorieux malgré ses défaites, car il en est où il s’est honoré plus que dans des victoires.
- Et puis ne devons-nous pas dire avec Jouy ;
- Nos drapeaux malheureux n’en sont que plus sacrés : Quand la patrie en pleurs de deuil les environne, Eternelle infamie à qui les abandonne !
- Mais il n’est question aujourd’hui ni de deuil ni d’abandon; tous les citoyens, unis dans un amour commun de notre chère patrie, fêtent nos couleurs nationales, qui sont assez françaises pour couvrir tous les partis.
- Donc, en ce moment, ce n’est partout qu’emblêmes patriotiques; les trois couleurs s’épanouissent sur tous nos monuments publics autant que sur les habitations des citoyens. Nous ne saunons rester impassibles au milieu de cette intensité de couleurs et de sentiments ; la Revue de la Teinture vient y mêler son faible accent.
- Et elle aussi, se pavoise !
- En général, les essais d’adaptation ù la toilette des couleurs nationales, réussissent peu ; on n’en tire que des effets plus que médiocres ; aussi les coiffures, corsages, foulards et autres 'retements en ces couleurs ne sont-ils ffue des fantaisies réprouvées autant Pur le bon goût, que par la convenance.
- Après avoir parlé de la mode de cette semaine — intéressant peu la offette — revenons donc à celles de la
- saison, au risque de nous répéter un peu, car si la mode est variable, elle n’a pas cependant tous les quinze jours accompli des révolutions.
- Les nuances qui deviennent franches et éclatantes ont enfin raison des vieux tons alanguis. Les petits damiers blanc et rouge — vert-mousse et rose, beige et marron — fauve et bleu, puis tant d’autres sont très en faveur.
- Mais ce qui fait des toilettes recherchées pour les eaux, la campagne et même la mer, ce sont les alfas batistes, jolis tissus ajourés comme une broderie. Cela, posé sur fond de batiste ou petite soie unie, garni de quelques noeuds, compose une mise jeune et coquette dans sa simplicité.
- Vient ensuite la tribu innombrable des batistes légères, batistes d’Irlande solides, unies ou à dessins écossais, rayées, à pois, quadrillées rouge et bleu sur écru, à dispositions nouvelles.
- Les batistes « Lavandière » aux mille rayures rougeâtres, donnant un ensemble lie de vin, n’ont rien perdu de la vogue dont on les favorise depuis des années.
- Les toiles de Jouy sont encore prisées avec leurs dessins copiés sur d’anciens modèles du siècle dernier, jetés sur fonds clairs et des nuances les plus tendres.
- On fait aussi beaucoup de linge d’été, beaucoup de petites blouses, des robes d’enfants, des matinées, avec la collection des pongées. 11 y a des boutons de rose Pompadour jetés sur des fonds blans, écrus, roses, bleutés, puis pour les mamans, des ramages fleuris sur des fonds bleu foncé, grenat et même noir.
- Les taffetas dits glacés ou changeants, à double reflet, donnés par les deux nuances différentes de la trame et de la chaîne, d’autres, rayés de petits filets qjii s’accordent avec le fond, sont très en faveur.
- Nous en sommes encore aux tissus d’été, quoique les chaleurs soient bien tardives ; mais en fabrique, on ne travaille que pour les articles d’hiver, et bientôt on s’occupera de l’été prochain.
- Les genres fantaisie s’écoulent toujours bien à Roubaix, mais la hausse
- des laines arrête la production des tissus de grande consommation.
- A Reims les cachemires et mérinos, après une bonne tenue, s’affaiblissent sensiblement depuis le commencement de ce mois ; il y a cependant quelques commandes pour l’exportation. Les nouveautés sont entre deux saisons, et on songe à échantillonner pour l’été.
- Le Jacquard nous dit à propos de la fabrication d’Elbeuf :
- « La tendance vers les nouveautés elbeuviennes que montrent les grandes maisons d’achat s’accentue de jour en jour. Les articles qui paraissent avoir le plus de succès pour la prochaine saison sont les hautes nouveautés fines, bien travaillées et nuancées avec goût; les cheviottes en genre anglais que notre place produit, à qualité égale, à plus bas prix que nos voisins d’Outre-Manche ; les fantaisies, à couleurs vives et variées, désignées d’ordinaire sous le nom d’« Exportation »; les étoffes demi-saison et les peignés » .
- Mais comment Elbeuf réalisera-t-il de si jolies choses, s’il devient un foyer de séditions, si l’autorité municipale y est méconnue et s’il faut faire venir à la hâte, des troupes de Rouen, pour contenir son ardeur révolutionnaire ?
- Ce n’est rien, heureusement, et la municipalité paraît avoir provoqué ce mouvement passager par une attitude un peu trop dédaigneuse de l’opinion des citoyens, dans un fait de police locale.
- Bien plus sérieuse dans ses conséquences, est la grève des coupeurs de velours d’Amiens; la corporation est peu nombreuse, mais elle tient toute la fabrication, et de la rareté même de ses membres, résulte l’impossibilité de remplacer les grévistes.
- La production des velours de coton est donc entièrement arrêtée à Amiens, au profit, malheureusement, des fabricants anglais.
- Sans chercher de quel côté est le tort, nous ne pouvons contester que les ouvriers coupeurs usent, en cette circonstance, d’un droit qu’ils tiennent de la libre disposition de leurs bras, et des conditions naturelles du marchandage de leur travail.
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- IA REVUE DE LA TEINTURE
- A part les faits de pression qu’ils ont exercés sur d’autres ouvriers, ils agissent en citoyens indépendants.
- Nous préférons, malgré ses fâcheuses suites, cette lutte entre intérêts opposés, à la tutelle de l’Etat, qui tend à prévaloir aujourd’hui dans les rapports de patrons à ouvriers, et qui est la négation la plus complète du principe de liberté individuelle.
- Nous nous en sommes déjà expliqués, à propos de la réglementation du travail des femmes, de la limitation de la journée et de la responsabilité en matière d’accidents.
- La Chambre vient de clore dette dernière question, et suivant ses tendances socialistes, elle a chargé les patrons de toutes les responsabilités.
- D’après cette loi que nous persistons à appeler draconienne, lorsque l’accident aura causé une incapacité permanente absolue de travail, la victime aura droit à une pension viagère, qui pourra varier entre le tiers et les deux tiers du salaire moyen.
- Dans aucun cas, cette pension ne pourra être inférieure à quatre cents francs pour les hommes, ni à deux cent cinquante francs pour les femmes.
- Les ouvriers nationaux ou étrangers auront également droit à la pension.
- Lorsque l’accident aura donné lieu contre le chef de l’entreprise, à une condamnation de huit jours de prison au moins, la pension aux victimes ne sera limitée par aucune règle ; les tribunaux en fixeront le quantum.
- Mais l’ouvrier n’est nullement responsable, et ne perd pas ses droits à la pension, si l’accident est causé par son fait, même par imprudence notoire, ou pa,r transgression des ordres de ses chefs.
- O douce égalité !...
- La loi veut bien, cependant, permettre aux patrons de limiter leurs risques par des combinaisons d’assurances ; c’est une nouvelle charge pour l’industrie, déjà si surchargée.
- Les doctrines de Cabet, de Fourrier, de Considérant, ont mis du temps à éclore, mais les voilà qui trouvent leur application, et qui nous ramènent aux régimes de la communauté., et du patriarcat.
- Et nous allons célébrer 89, l’aurore de toutes les libertés !
- F. Gouillon.
- LES PROGRES
- tics industries tinctoriales en 188Ï
- Par le Dr Paul Julters (Chemische Ind., tracl. Moniteur Scientifique).
- Couleurs coton artificielles.
- Depuis que l’on a reconnu que certaines couleurs azoïques ont la propriété de teindre le coton sans mordant, tous les fabricants de matières colorantes se sont attachés à augmenter la liste des pigments artificiels jouissant de cette précieuse qualité. Le grand nombre de brevets concernant des couleurs coton indique bien l’intensité de ce mouvement.
- Les pigments les plus remarquables de cette série qui aient été mis à la disposition des teinturiers et imprimeurs durant le deuxième semestre 1887 sont les suivants :
- Rosazurine G, rosazurine R et héliotrope de la maison « Farbenfabriken », anciennement Fr. Bayer et Cie. Ces pigments sont intéressants surtout en raison de la résistance aux acides des nuances qu’ils fournissent.
- Rouges-Congo.
- Les couleurs vendues par la « Actien Gesell-schaft f. Anilinfabrikation », de Berlin, sous les noms de Congo brillant G et R sont aussi relativement stables à l’acide.
- Le Congo brillant R qui contient dans sa méthode trois groupes sulfoconiques est attiré très lentement par la fibre végétale qu’il teint cependant après un contact prolongéennuances extrêmement nourries. La maison qui fabrique ces couleurs publie la recette suivante pour leur application :
- Pour 10 kil. de coton on prépare un bain avec :
- Congo brillant R........... 750 gr.
- Sulfate de soude........ 2500 —
- Sel de soude............... 100 —
- Savon.................... 100 —
- Eau, environ............ 100 litres.
- A la cinquième partie de 10 kil. si l’on désire obtenir toujours un rouge aussi nourri, il est nécessaire de remonter le bain non seulement en matière colorante, mais aussi en mordant ; à cet effet on y ajoute :
- Sulfate de soude........... 500 gr.
- Soude calcinée.............. 20 —
- Savon....................... 25 —
- et l’on continue en ajoutant pour chaque 10 kil. de coton 200 grammes de matière colorante en nourrissant le bain de temps en temps comme il vient d’être dit. Ce n’est qu’après teinture de plus de 200 kil. de coton qu’il devient nécessaire de renouveler entièrement le bain.
- Rouge-Diamine.
- La maison L. Cassela et Cie à Francfort a introduit sous le nom de rouge-diamine 3 B un nouveau rouge coton.
- Pour teindre en rouge diamine on monte le bain avec 3 pour 100 de matière colorante 2 1/2 pour 100 de savon et 10 pour 100 de potasse.
- Chrysamines.
- A côté de la chrysamine récemment baptisée du nom de chrysamine G, les maisons « Farbenfabriken, Worm, Fr. Bayer et Cie » et « Actien* gesellschaft für Anilinfabrikation » ont sous le nom de chrysamine R, lancé un nouveau jaune coton plus orangé que son congénère G et produit par la combinaison du tétrazodito-lyie avec l’acide salicylique.
- Violet noir.
- Comme découverte originale dans celte voie, nous avons encore à signaler le violet noir azoïque de la « Badische Anilin und Sodafabrick ».
- Le violet noir se comporte à l’égard des fibres comme le Congo. Les acides le font virer en un bleu noir très beau sans faire descendre les nuances une fois fixées. Comme les couleurs congo le violet noir offre la propriété de jouer, vis-à-vis des couleurs basiques, le rôle de mordant. C’est grâce à cette vertu qu’il trouvera sans doute les applications les plus étendues pour produire sans peine des couleurs assez foncées sur le coton.
- Jaunes el pourpres de Hesse.
- Le nombre des pigments préparés avec les acides conjugués du stilbène, est plus considérable encore que celui des couleurs genre congo. Oa sait qu’au début on ne connaissait dans cette série que des jaunes (jaune de Hesse, jaune brillant) puis vinrent les rouges (;pourpre de Hesse), si bien que la gamme de ces nouvelles couleurs est déjà presque aussi étendue que celle des couleurs Congo.
- A. Léonhardt et Cie, obtiennent un jaune coton dont la nuance ne vire pas aux acides en éthylant au jaune brillant.
- On monte le bain avec 2 pour 100 de savon de Marseille et 10 pour 100 de potasse.
- A l’exception de la chrysophénine, tous les pigments jaunes dérivés du stilbène son extrêmement sensibles à l’action des sels de cuivre.
- Une petite quantité d’un sel de ce métal suffit à faire virer les nuances jaunes pures en orangés plus ou moins ternes. Il est donc important de ne faire usage d’autres vases que de cuves en bois ou de bacs doublés d’étain pour teindre avec ces colorants. Ceuv ci ne supportent pas non plus les alcalis e' demandent des bains neutres ou légèremen1 acidulés.
- La maison Léenhardt et Cie donne lfi' recettes suivantes pour teindre avec le j»uDC de Hesse et avec le jaune brillant.
- Avec le jaune de Hesse pour 1 kil. de co1 on chauffe à 65° 25 litres d’eau tenant dissolution 100 grammes de sel marin. ^ ajoute la matière colorante et l’on plonge
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- coton; en même temps on ajoute 100 gr. d’huile pour rouge turc. On travaille la partie pendant une demi-heure environ jusqu’à ce quelle ait atteint la nuance détirée,on rince légèrement à l’eau froide, on essore et l’on sèche.
- Avec le jaune brillant on prépare le bain ci-dessus comme en doublant la dose de sel marin et l’on remplace l’huile pour rouge turc par 20 gr. d’acide acétique à 35 0/0. On teint à 60°-70° et l’on finit comme précédemment.
- Les pourpres de Hesse B, D et N sont teintes sur bain salé sans autre addition, puis les écheveaux sont, avant rinçage, passés dans une solution de sel de soude à 5 pour 100, enfin essorés et séchés.
- Pour teindre la curcum ne W et S, on opère comme suit :
- Pour 100 kil. de coton on a un bain de 400 litres environ d’eau, 20 kil. de sel. On plonge le coton, on ajoute la dissolution de matière colorante puis 500 gr. d’acide oxalique ou 250 centimètres cubes d’acide acétique à 50 pour 100, On travaille la partie pendant une demi-heure environ dans le bain chauffé à température de la main, on exprime, rince avec très peu d’eau et sèche.
- La Sté « Actiengesellschoft für Anilinfabri-kation s’est fait breveter pour les pigments dérivés du stilbène qui jouent également vis à vis du coton le double rôle de mordant et de colorant.
- (A suivre)
- NOIRS SOUPLES ET CHARGÉS
- SUR SOIE (1)
- CONSIDÉRATIONS PRELIMINAIRES
- La teinture des soies en noir a acquis assez d’extension pour qu’un certain nombre d’établissements, et parmi eux quelques-uns très considérables, s’y consacrent exclusivement et en fassent une spécialité.
- Nous ne reviendrons pas ici sur la question de la charge si souvent discutée. Cependant, Peut-être est-il à propos de présenter ici deux remarques : la première c’est que les teinturiers ne chargent la soie que sur la demande des fabricants; on aurait donc tort de les rendre responsables de cette pratique; la seconde c’est que la charge n’a pas pour but de donner du poids à la soie, mais de grossir le volume de ses brins, et qu’il y a avantage a obtenir cet accroissement de volume avec L plus faible augmentation de poids possible. Des études sérieuses ont permis de se prononcer à cet égard, sur le choix des meilleures méthodes à suivre.
- Cependant, quelque science que l’on ait consacrée à ces travaux, l’usage de charger les s°ies nous semble fort regrettable. Il a pu Procurer aux fabricants de bons résultats et
- D’après un rapport de M. J. Persoz et des
- fil* i Tui ND ont été fournies par’ MM. Gilet et Ius, de Lyon,
- en apparence servir les intérêts des consommateurs peu aisés-, mais il a fini par produire l’effet que l’on devait prévoir, c’est-à-dire par rebuter le public et le faire renoncer de plus en plus aux tissus de soie noire.
- On ne saurait contester qu’une autre cause de cet éloignement réside dans la préférence malentendue des acheteurs pour les tissus épais côtélés. Ces étoffes, outre qu’elles se coupent facilement, surtout lorsqu’elles ont un grain très serré, donnent lieu à un accident connu sous le nom de cirage, qui les fait considérer au bout de peu de temps comme hors de service.
- Les taffetas légers que l’on employait autrefois n’olïraient pas cet inconvénient, et s’il-étaient d’un porter moins flatteur rachetaient largement cette infériorité par une plus longue durée.
- Les méthodes de teinture en noir n’ont pas changé d’une façon sensible, elles reposent toujours sur l’usage alternatif des mordants de fer et des astringents avec ou sans fond de bleu de Prusse.
- Avant de les examiner nous passerons en revue les différents produits en usage dans les ateliers.
- Mordants de fer
- 1° Rouille. — On appelle nitrosulfate de fer, ou plus habituellement rouille, un mordant qui résulte de l’oxydation du vitriol vert par l’acide nitrique. Ce composé occupe une place importante dans l’industrie et rend d’immenses services aux teinturiers. Il forme la base d’un grand nombre de formules de noir sur soie, surtout pour les articles chargés. On 1’emploie aussi pour les marrons, les bleus marines et autres couleurs foncées. Sa préparation offre des difficultés et oblige à conserver rigoureusement certaines conditions de température et de concentration.
- Pour peu que ces précautions n’aient pas été suivies le produit devient défectueux et n’atteint pas le but proposé. S’il est trop basique, il charge davantage la soie, mais lui enlève du brillant et la ternit, s’il est acide ou même s’il se rapproche du sel neutre il n’abandonne plus de fer à la fibre.
- La rouille est d’un emploi difficile. Il est de règle de l’appliquer à froid; les cuves qui le contiennent sont installées dans un atelier maintenu à une température aussi constante que possible.
- 2e Pyrolignite de ter. — Ce sel s’emploie beaucoup dans la teinture en noir, tantôt comme mordant, tantôt comme substance désignée à charger.
- Dès le premier cas on tire parti de la propriété dont il jouit de communiquer au cam-pêche une couleur noire bleue qu’il est impossible de réaliser aussi bien qu’avec les autres sels de fer. Son application est alors des plus délicates. Il est à remarquer, en effet, que le virage au bleu s’accomplit sous l’influence oxydante de l’air, par étendage, et que le tas-
- sement de la fibre une température extérieure défavorable, une trop forte quantité d’eau laissée sur la voie sont autant de causes qui peuvent produire de la vergeure. De là la grande difficulté d’obtenir l’uni.
- Le pyrolignite de fer ne s’utilise comme agent de coloration que pour les articles fins et l’on en ajoute le moins possible. Par contre on en consomme une grande quantité pour la teinture de l’article très chargé, dit gros-noir, qui serf de trame aux étoffes de soie communes ou comme envers des satins.
- Dans le traitement de l’article frange, il contribue avec l’extrait du châtaignier à la formation du tannate de fer composé, qui constitue la totalité de la charge.
- La nature du bois d’où dérive l’acide pyroligneux qui sert à la préparation du mordant n’est pas indifférente. Les acides provenant de la distillation du chêne et du hêtre sont seuls en usage pour la fabrication lyonnaise. Ceux qu’on retire des bois blancs donnent de mauvais résultats.
- 3° Acélate ou acétonitrate ferrique. — Ce sel ne remplit pas du tout le même rôle que le précédent.
- 11 est utilisé exclusivement par les fabricants de peluches pour chapeaux, comme agent de coloration. La couleur de ces tissus ne doit pas changer sous l’action du fer à repasser; or l’acétate ferrique fournit avec le campêche un noir qui satisfait bien à cette condition. A tort ou à raison, on prétend qu’il faut laisser vieillir ce mordant, le conserver au moins six mois, pour qu’il produise les effets désirés.
- h° Le sulfate de protoxyde de fer connu dans les ateliers sous le nom de couperose rend aussi de grands services dans la teinture en noir. Souvent on le laisse oxyder à l’air pendant un certain temps. Il contient alors un mélange de sel ferreux et de sel ferrique.
- 5° Le nitrate ferrique est l’objet d’une faible consommation. On l’a plus particulièrement essayé à Paris; il charge, dit-on, plus la soie que les autres préparations de fer.
- Nous dirons encore un mot de quelques autres composés métalliques utilisés dans la teinture des noirs sur soie.
- Sels divers. — Le ferrocyanure de potassium coutribue, avec les préparations de fer, à produire le bleu de Prusse qui forme la base de beaucoup de noirs. Ce dernier composé sert de mordant au tannin et augmente lui-même la charge dans une certaine proportion.
- Les noirs cuits et les souples fins se traitent toujours avec fond bleu de Prusse; il n’en est pas de même pour les gros noirs et les fantaisies.
- L’application du protochlorure d'étain a eu pour l’industrie qui nous occupe une importance considérable; on peut dire qu’elle a été le point de départ de l’invention du noir chargé. Ce sel permet en effet de précipiter
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- PROCÈDE DE PRÉPARATIOM DE L'EAU OXYGÉNÉE
- et de charger en grande partie le tannin sur la fibre.
- Quant au bichlorure d’étain, on avait commencé à l’essayer, il y a quelques années, tantôt pour charger la soie tantôt pour lui faire acquérir certaines qualités spéciales notamment un toucher moelleux que l’on retrouve plus tard dans le tissu fabriqué. Toutefois des inconvénients sérieux en limitent beaucoup l’usage.
- D’une autre part il altère la fibre à la longue. On a observé qu’en solution à 30 degrés Baumé, il contracte la soie d’une manière considérable pour peu que l’on élève la température jusqu’à 40 degrés;
- Ainsi un écheveau de 1 mètre de longeur se réduit à la longueur de 0, 80 cent. Au dessus de 50 degrés la matière textile commence à se dissoudre. D’un autre côté le bichlorure d’étain provoque la destruction lente de certaines matières colorantes. Sur noir, son principal défaut est d’attaquer les corps gras et de réagir en conséquence sur l’huile et le savon resté sur la fibre.
- Divers accidents de fabrication avaient donc fait renoncer à peu près complètement à l’emploi de ce sel quand des études récentes sont venues démontrer qu’il se prêtait fort bien à la charge des soies à condition d’être appliqué à froid sur la fibre encore écrue. Chose remarquable il la pénètre profondément et dans un temps très court. Si après quelques immersions en bichlorure suivies de passage 1 en carbonate de soude, on décreuse la soie au savon à la manière ordinaire, ou l’obtient parfaitement blanche et brillante mais avec une charge d’oxyde d’étain dont la proportion peut atteindre jusqu’à 23 0/0 et même au-delà.
- Enfin certains sels d’alumme et de cuivre servent à modifier la nuance des noirs.
- (A svivre).
- IMPRESSION SIMULTANÉE
- SLR ÉTOFFE
- Pour imprimer sur étoffes, on emploie des rouleaux ou des planches portant eux-mêmes je dessin gravé en relief ou en creux, et il faut autant d’impressions successives qu’il y a de couleurs différentes; il en est de même avec les pierres lithographiques employées pour le tirage des affiches et images coloriées.
- Dans le nouveau procédé d'impression simultanée que signa’e un journal américain, on commence par préparer une sorte de mosaïque avec des couleurs spéciales très solides, de façon à représenter le dessin voulu. On en découpe une épaisseur de quelques centimètres et on la fixe sur les cylindres d’impression; les étoffes, étant légèrement humectées lorsqu’elles passent sur les cylindres, sortent tout imprimées.
- Il est évident que ce procédé d’une allure si primitive ne peut produire que des dessins grossiers, et des teintes sans solidité.
- Un brevet allemand, pris pas un sieur Siegfried Lustig, de Breslau, vise un mode de préparation de l’eau oxygénée, par l’action de l’amalgame de zinc, sur une solution alcoolique d’acide sulfurique agitée en présence de l’air.
- Dans ce but, on agite de l’amalgame de zinc avec de l’acide sulfurique en solution alcoolique dans des vases spacieux où l’on renouvelle l’air.
- L’acide sulfurique alcoolique est préparé avec :
- Alcool absolu (99 pour 100).... 96 volumes. Acide sulfur. étendu, 15° Baumé. 4 —
- Après une demi-heure d’agitation, ou ajoute de nouveau 4 volumes d'acide sulfurique dilué et l’on secoue vigoureusement pendant
- Une cuve en fonte doublée intérieurement de plomb est placée dans un bac en bois servant de réfrigérant ; elle repose sur un faux fond percé, et s’accroche par son rebord sur l’ouverture du bac.
- Celui-ci est muni d’un tube à entonnoir faisant arriver de l’eau froide par le bas, d’un déversoir de trop-plein, et d’un robinet ou bonde de vidange.
- une demi-heure encore. Par le repos, le sulfate zincique formé, quasi-insoluble dans la liqueur alcoolique, se dépose -, on la décante et on la : filtre.
- La liqueur ainsi obtenue contient, par litre, de 3 à 3 gr. 5 d’eau oxygénée.
- En la concentrant dans le vide, à température modérée, on en élimine l’alcool et l’on obtint finalement une solution aqueuse assez, concentrée d’eau oxygénée.
- Mais ceci n’a pour but que d’obtenir un produit de laboratoire ; le procédé n’a rien d’industriel et peut tout au plus se substituer à l’ancienne méthode exigeant des purifica- : tions coûteuses par le sulfate d’argent.
- Un procédé industriel est le suivant, pour lequel on peut employer l’appareil représenté ci-contre :
- La cuve contient un mélange de 80 litres d’eau, de 15 kil. environ d’acide fluorhydrique’ à la concentration commerciale.
- Il s’agit, maintenant, de saturer cet acidel par la quantité rigoureusement nécessaire & bi-oxyde de baryum, qui formera du fluorure de baryum insoluble, et dégagera l’oxygène K du bi-oxyde.
- •Celui-ci à l’état naissant, et si la température ^
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- «st maintenue basse, se combinera à l’eau pour former le bi-oxyde d’hydrogène, ou eau oxygénée.
- La saturation s’opère en observant les précautions suivantes :
- Le bi-oxyde de baryum est ajouté, non pas à l’état sec, mais délayé dans de l’eau, en bouillie claire. Ou emploie 20 litres d'eau pour délayer la quantité voulue de bi-oxyde, qui est à peu près d’un poids égal à celui de l’acide fluorhydrique employé, soit environ 15 kil.
- Cette bouillie d’oxyde est ajoutée par petites portions- chaque addition détermine réchauffement du mélange, dont il faut attendre le refroidissement avant de procéder à une nouvelle addition.
- Dans ce but, l’eau du réfrigérant doit toujours être entretenue fraîche.
- Le mélange est constamment agité à l’aide d’un râble en bois, et il faut une personne constamment occupée à ce travail.
- L’opération totale exige douze heures.
- Ii importe de ne pas dépasser le point de saturation et de laisser même à l’eau oxygénée une réaction légèrement acide.
- La saturation est ob tenue lorsque le liquide violacé le papier de tournesol.
- Alors, on couvre la cuve, on laisse reposer le liquide, et on retire ensuite un hectolitre d’eau oxygénée, de dix à douze volumes d’oxygène.
- C’est le produit industriel.
- Le fluorure de baryum résiduel peut servir à régénérer de l’acide fluorhydrique par un traitement à l’acide sulfurique.
- L’eau oxygénée est aujourd’hui fabriquée en grand et reçoit de nombreuses applications industrielles, notamment dans le blanchiment des textiles, et d’un grand nombre d’autres produits commerciaux.
- P. Courcy.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Notre Drapeau
- Voilà des couleurs bien connues, aussi n’est-ce pas un échantillon que nous donnons, mais un hommage que nous rendons à notre pays, à son passé, à ses destinées.
- Nous adressons surtout cet écho de la patrie, à nos compatriotes résidant à l’étranger, parmi lesquels nous comptons beaucoup de lecteurs.
- Quiconque a séjourné hors de son pays,
- sait avec quel plaisir on revoit ses couleurs nationales.
- Nous ne saurions, du reste, pour le moment, trouver des teintes plus à la mode.
- Jaunes divers Sur toiles et cotons.
- Les jaunes sur toiles et cotons peuvent s’obtenir à l’aide du quercitron et des nouvelles couleurs d’aniline -, mais lorsque l’on veut un jaune bien vif, on doit employer les sels de chrome, ils ont l’avantage de donner du poids aux matières, eide s’obtenir entièrement à froid et avec peu de main-d’œuvre ; de plus, ces teintes sont très bonnes et ne s’altèrent ni à l’air ni à la lumière.
- On produit à volonté différentes sortes de jaunes avec le même colorant suivant qu’il est acide ou alcalin ; on distingue principalement 1 e jaune paille, le jaune d'or, le jaune orange ; tous trois s’obtiennent avec le même mordant, celui dont nous donnons ci-dessous la composition :
- Mordant ou cuve au plombate.
- Cette cuve offre le meilleur moyen de fixer le plomb sur les toiles ou cotons ; il est bien préférable à l’emploi de l’acétate de plomb seul, qui ne se fixe bien qu’à chaud et qui cause beaucoup de pertes au rinçage.
- Pour le montage de cette cuve, on peut utiliser le résidu de la préparation du mordant rouge, qui est du sulfate de plomb-, cela présente une économie notable. Si l’on n’a pas de résidu, on se sert alors d’acétate de plomb ; voici la formule pour l’un et l’autre
- cas :
- Eau.......................... 1,000 lit.
- Chaux vive....................... 2 kil.
- Sulfate de plomb ou acétate 1 —
- La chaux est éteinte, puis délayée dans
- l’eau, on ajoute ensuite le sel de plomb, on agite et après deux heures, la dissolution peut être employée : elle n’a pas besoin d’être tirée au clair, mais il est bon que le cuveau porte un faux fond en grillage pour que les matières ne portent pas sur le pied de cuve.
- Les fils ou étoffes sont entassés dans cette cuve, et on les y laisse deux heures pour les jaunes clairs, et douze heures pour le jaune orange, puis on les rince.
- La cuve est alors remontée avec la moitié des doses indiquées, pour une nouvelle opération.
- Les matières ainsi mordancées sont lourdes, épaisses et comme empesées, mais cet effet ne persiste pas après le reste des opérations ; on continue ainsi :
- 1° Jaune paille.
- Le mordançage ayant été donné assez faible on passe les matières dans une solution faite avec :
- Eau.......................... 500 lit.
- Bichromate de potasse.... 5 kil.
- Acide sulfurique................ 1 —
- Le jaune se développe en quelques minutes, on lève et on rince.
- Le bain de chromate se remonte avec moitié des doses indiquées ; d’ailleurs ce dosage n’a rien d’absolu, et il peut être modifié en plus ou en moins, sans inconvénient.
- 2° Jaune d'or.
- Après un mordançage de deux à trois heures, et un rinçage, les étoffes sont teintes dans une dissolution de bi-chromate sans acide, dans les mêmes proportions que ci-dessus, soit :
- Eau....................... 500 lit.
- Bi-chrom3te............... 5 kil.
- On rince et on sèche.
- 3° Jaune orange.
- Les étoffes ayant subi un fort mordançage, sont rincées, puis portées dans un bain de chrome, sans acide, comme le précédent.
- Puis on fait une eau de chaux claire, et on rince les étoffes teintes dans cette eau de chaux portée à l’ébullition. Ce rinçage fait virer le jaune d’or à l’orange.
- Pendant que les toiles sont dans l’eau de chaux bouillante, il faut bien s’attacher à ce qu’elles baignent entièrement dans le liquide, et qu’il n’y en ait aucune partie exposée au contact de l’air.
- On rince et on sèche.
- Noir et Marron sur peaux de lapins.
- Dégraisser les peaux dans bain de carbonate de soude à 5 pour 100 ; 1/2 heure à température de 20 à 25 degrés.
- Rincer à pleine eau.
- Teindre avec :
- Campêche................... 15 kil. pour
- bain de 100 litres.
- Terra mérita............... 3 —
- Carbonate de soude.... 1 —
- Manœuvrer 1 /2 heure à tiède.
- Rabattre avec :
- Sulfate de cuivre... 2 kil. pr 100 lit.
- On obtient ainsi un gris-marron foncé.
- Pour arriver au noir, revenir au bain de teinture, puis au sulfate de cuivre, et recommencer une troisième fois ces deux opérations.
- Tous les bains devront être à environ de 25 à 30 degrés, pas plus, sous peine de cuire le côté chair.
- Après rinçage, les peaux sont dégorgées, en les roulant dans un tonneau avec de la sciure de bois.
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- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Atelier des apprêts.
- Les apprêts sont une des parties les plus importantes de nos travaux, et pour laquelle un bon outillage est indispensable.
- Le succès d’une maison tient à la beauté de ses apprêts ; tout chiffon doit être parfaitement nettoyé, et cela peut toujours à peu près s’obtenir, même avec des moyens bornés ; la teinture peut laisser à désirer, mais les apprêts ne sauraient être négligés; ce sont eux qui donnent l’aspect définitif au travail, et qui peuvent couvrir les défauts de la teinture et même l’usure du tissu.
- En sortant de Eapprêteur, le chiffon n’est plus chiffon • il redevient vêtement, meuble ou étoffe.
- Aussi est-ce dans cette partie que le génie des inventeurs s’est le plus donné carrière ; nous allons examiner ce qu’il a produit de plus pratique.
- Apprêt au fer.
- Le fer à repasser tient une large place dans les apprêts du teinturier-dégraisseur ; c’est à lui qu’on a recours pour tout article confectionné, non défait, c’est à-dire pour les trois quarts de nos travaux.
- Ses bons résultats dépendent surtout de la main qui tient le fer; même avec un bon outillage, une repasseuse non exercée ne fera jamais que du mauvais travail, mais il faut reconnaître qu’il y a toujours avantage de temps, de combustible, et aussi de résultats à être convenablement installé.
- Même aux bons ouvriers, il faut de bons outils.
- Le fer est connu : celui de teinturier est de même forme que les fers de ménage et des blanchisseuses, mais il est plus gros; son poids est en moyenne de 2 kilogrammes.
- Ce qui importe, c’est un bon mode de chauffage, économique, sans rayonnement incommode de chaleur, sans déperdition, par conséquent, facile à entretenir et ne laissant pas chômer le travail.
- J'élimine d’abord tout poêle contre lequel le fer est simplement appliqué, sans être enfermé ou enveloppé dans des cases à peu près closes.
- Un des types fort employés, est le fourneau à cuvette (fig. 19).
- La cuvette, dans laquelle sont déposés les fers à chauffer, est formée par le dessus du poêle qui est en contre-bas des bords ; un couvercle à charnières ferme cette cuvette.
- Elle reçoit directement l’action du foyer.
- Tout avantageuse que soit cette disposition, elle offre cependant l’inconvénient que les poignées du fer sont autant chauffées que les pieds, ce qui est tout au moins inutile, et qu’il
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Fig. 19.— Fourneau à cuvetta close.
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- faut ouvrir la cuvette à chaque fer que l’on prend ou qu’on y remet, ce qui est une complication et en même temps une cause de perte de chaleur.
- On a donc imaginé des appareils dans lesquels le pied du fer s’introduit seulement, en laissant sortir les poignées.
- Dans ce genre, sont les fourneaux du Jura (fig. 20).
- Fig. 20. —Fourneau du Jura.
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- Le dessus est à doubles parois, réservant une encoche pour chaque fer ; ce réchaud se fait à cases plus ou moins nombreuses mais qui dépassent difficilement six, tandis que dans le précédent on peut en mettre aisément une douzaine.
- Il a par contre, l’avantage de pouvoir se chauffer au charbon de bois, et d’être mobile, mais au point de vue hygiénique, ce n’est plus un avantage ; le charbon de bois n’est pas non plus économique.
- Dans les petils ateliers, surtout, on aime bien pouvoir utiliser fe fourneau à fers pour chauffer à l’occasion de l’eau, des liquides d’apprêt, et pour servir, même, aux besoins de la cuisine. N’est-il pas agréable, en effet, tout en faisant son travail, de pouvoir surveiller le mironton qui mijote?
- Vappareil Hermand (fig. 21) satisfait ce désir.
- Ici, l’appareil est représenté avec trois carreaux de tailleurs ou de chapeliers ; les fers de teinturiers et de giletiers ne tiennent qu’à
- Fig. 21. — Appareil Hermand, n° 1.
- deux dans les mêmes cases ; ils s’appliquent contre la plaque du foyer ; derrière eux se rabat une petite cloison mobile, qui les enferme dans la chambre ainsi formée, en laissant sortir seulement les poignées.
- C’est l’appareil n° 1, du fabricant-, le modèle n° 2 présente la même disposition, mais la partie culinaire est plus développée.
- Le n° 3 est plus industriel -, il est à trois côtés, contenant chacun deux fers de teinturiers, disposés comme au n° 1. Au centre se trouve un trou pour l’alimentation du foyer, et pouvant servir à chauffer une petite bassine.1
- Enfin, un n° lx est un fourneau complet de ménage, avec four, bouillotte à eau avec robinet, etc., et peut recevoir quatre fers de teinturiers.
- Pendant l’été, on peut démonter les pieds et placer ces poêles sous une cheminée.
- Voici donc les appareils les plus employés ; il me restera à décrire les poêles Chambon-Lacroisade, qui ont apporté, eux aussi, un important perfectionnement dans le travail du repassage.
- Il vous faudra donc, lecteurs et confrères, repasser à la Revue de la Teinture, lors du prochain numéro.
- Et je vous quitte pour préparer mes lampions.
- Maurice Guédron,
- Ex-Teinturier à Paris.
- (A suivre.)
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 182,460. — 18 avril 1888, Martinot. Cert. d’add. au brevet pris le 30 mars 1887 pourune laineuse mécanique continue avec mouvements alternatifs des rouleaux garnisseurs.
- 190,028. — 17 avril 1888, Legrand. Application nouvelle de la ramie pour la fabrication des broderies mécaniques : Broderie Simili-soie.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- f 190,06b. — 18 avril 1888, Ever et Pick. Perfectionnements apportés à la préparation des matières colorantes azoïques.
- 190,091. — 19 avril 1888, Léopold Casella et Cie. Préparation de nouvelles matières colorantes bleues.
- 190,220. — 25 avril 1888, Cook. Perfectionnements aux machines à planches pour l'impression des textiles ou autres objets.
- 190,129. — 25 avril 1888, Petit, à Fourmies (Nord). Appareil humecteur d’air.
- 190,244. — £0 avril 1888, DesquIENS, à Saleux (Somme). Nouveau tissu.
- 190,197. — 24 avril 1888, Petit et Cie. Perfectionnements apportés aux appareils de lessivage par effusion à température graduée.
- 190,140. — 21 avril 1888, Schad. Procédés de préparation de matières colorantes bleues qui teignent le coton non mordancé obtenu avec un nouvel acide naphtol.
- 190,143. — 21 avril 1888, Société pour l’industrie chimique a Eale. Fabrication de nouvelles matières colorantes variant du rouge violet au violet avec une forte fluorescence et obtenues par la fusion des dérivés dialkylés du métamidophénol avecl’anbydrite di ou tétrachlorofaltique.
- 190,164. — 23 avril 1888, Bedfort. Perfectionnements dans la fabrication des matières colorantes.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- Maison Cosette a Amiens
- Le lundi 23 juillet, 2 heures. — Fourniture de toiles décaties pour le service des prêts de ttnge.
- Toile crémée pour chemises.
- 3.680 m. de 0 m. 96 de largeur.
- 250 m. de 1 m. 20.
- 750 m. de 0 m. 70.
- 200 m. de 1 m. 10.
- 225 m. de 0 m. 90.
- Toile crémée pour draps.
- 6.000 m. de 0 m. 90 de largeur.
- 500 m. de 0 m. 70.
- Renseignements à la Maison Cozette.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Préfecture de police
- Le 2 juillet. — Fourniture de toiles diverses drap, linge, cravates et mouchoirs, bas et chaussettes de laine, couvertures de laine, crin zostère, sandales et chaussures en drap’ et en treillis, destinée au service du dépôt de mendicité de la Seine et de la maison de Nanterre (28 lots).
- 38.398 de toile de lin crémée en 120 c.
- Delécaille, à Armentières (Nord), adjud. a 0,77 le m.
- 6.300 m. de toile de lin crémée en 105 c.
- Delécaille, adjud. à 0.68 le m.
- 3.245 m. de toile de lin crémée en 90 c.
- A. Gaffet, 36, rue Baudin, adjud. à 0.58 le mètre.
- 4,575 m. de toile picarde brin de chanvre en 100 c.
- A. Fromain fils, 22, rue des Bourdonnais, adjud. à 1 le m.
- 90 m. de toile coutil d’Evreux en 140 c.
- A. Gaffet, adjud. à 0.65 le m.
- 180 m. de toile blanche en 120 c.
- A. Gaffet, adjud. à 1.55 le m.
- 5.400 m. de toile de lin écrue en 108 c.
- Ch. Jeanson, à Armentières, adjud. à 0.73 le mètre.
- 11,000 m. de toile de coton en 105. AVaddington, 25, faubourg Poissonnière, adjud. à 0.54 le m.
- 2.120 m. de toile de lin écrue brin de chanvre en 105 c.
- Delécaille, adjud. à 0.65 le m.
- 250 m. de toile demi-blanc d’Alençon en 75 c. A. Gaffet, adjud. à 0.70 le m.
- I. 935 m. de toile de torchons en 70 c.
- Cii. Jeanson, adjud. à 0.48 le m.
- 36 m. de toile blanche d’Alençon en 105 c. A. Gaffet, adjud. à 1.27 le m.
- 509 m. de toile treillis Chauny en 87 c.
- A. Fromain, adjud. à 1,03 le m.
- 4.600 m. de toile de lin et phormium en 95 c. A. Fromain, adjud. à 0.29 le m.
- 12 m. de Nansouk en 100 c.
- De Béthune, 155, rue Saint-Martin, adjud. à 0.57 le m.
- 8.000 mouchoirs.
- De Béthune, adjud, à 0.24 le mouchoir.
- 20,210 m. de drap belge en 120 c. Marquet, à Limoges, adjud. à 2.52 le m. par tirage au sort.
- 1,000 paires de chaussettes de laine.
- J. Vaisse, à Mazamet, adjud. à 0.97 la, paire.
- 2.300 paires de bas de laine.
- J. Vaisse, adjud. à 1.42 la paire.
- 1,000 couvertures.
- Testard, Laine et Rupp, 11, rue d’Uzès, adjud. à 7.63 la pièce.
- 3.000 kii. de laine de Béarn.
- A. Cortier, 79, faubourg Saint-Denis, adjud. à 2.40 lekil.
- 800 kil. de crin.
- Laurent, 27, rue des Bourdonnais, adjud. à 4 13 le kil.
- 500 kil. de zostère.
- Laurent, adjud. à 0.22 le kil.
- 5,000 paires de chaussons de treillis.
- De Béthune, adjud. à 0.47 la paire.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon. — Le 4 juillet. — Adjudications suivantes :
- Toile de cretonne de coton écru pour doublure.
- M. Long, à Marseille, adjud. à 0.55 le mètre.
- Toile rousse à vareuses et à pantalons de fatigue.
- Louis Dulac, à Armentières, adjud. à 0.6440 le mètre.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Approbation des opérations de liquidation de la Sté anonyme Filature de lin d’Amiens dite lin Marbeley, 12, rue de Chateaudun, à Paris, fait par M. Charles Saint, rue de la Boëtie, 54, en sa qualité de liquidateur nommé par jug. du tribunal de commerce de la Seine, — et nomination comme commissaires-liquidateurs avec pouvoir de constituer au besoin une nouvelle société, Monsieur Saint et MM. Hubault et Démangés, à Amiens. — Délib. du 2 juin 1888. — G. P.
- PA.RIS. — Formation de la Sté anonyme des matières tannantes et colorantes, Place St Georges, 32.— Durée : 20 ans.— Cap. 1.150,000 fr. Acte du 11 juin 1888. — C.
- PA RIS.—Formation de la Sté en nom collectif E. Riquet Rohaut et fils aîné, (papierspeints) avenue de Bouvines, 8. — Durée : 8 ans. Cap. 38,000 fr. Acte des 25 et 26 juin 1888. — A. P.
- GRENOBLE. — Dissolution à partir du 13 juin 1888, de la Sté Dubé et Chawet, teinturiers en peaux pour ganterie. Liquid. : M. Dubé. — Acte du même jour.
- ROANNE. — Formation de la Sté en nom collectif A. Sifferlen fils et Weinbrenner, (teinture et impressions sur cotons filés). — Durée: 11 ans et 6 mois. Cap. 20,000 fr. Acte du 25juin 1888.
- LYON. — Dissolution de la Sté Challiol et Charmetant, fab. de soieries. — Liquid. : M. Charmetant, rue des Missionnaires, 3. — Acte du même jour.
- FAILLITES
- ROUBAIX. — Lecour, Henri, Marchand d'étoffes à Fiers. - Jug. du 2 juillet 1888. S.: M. Bourgois.
- «MATIONS ET FAITS DIVERS
- Grève d’Amiens. — Une grève s’est manifestée parmi les coupeurs de velours d’Amiens ; elle s’est surtout accentuée dans la journée du 5 courant; il y a eu de continuels rassemblements des ouvriers coupeurs au nombre de 150, qui ont réussi, même à s’opposer au transport des velours, de la fabrique chez le coupeur et vice-ver sa.
- Les coupeurs demandaientque les messagers s’engageassent par écrit à ne plus transporter de velours avant le rétablissement de l’ancien tarif à 9 fr. par pièce de 70 mètres, qui est maintenant réduit à 7 fr.
- Les messagers ont fini par signer le compromis et ont fait rentrer leurs voitures.
- Les coupeurs se sont rendus en corps dans les fabriques pour réclamer le rétablissement du dit tarif. Partout ils ont essuyé un refus. La grève est, en conséquence, complète.
- La coupe du velours consiste à fendre les
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- boucles de fils de trame destinés à faire le duvet velouté ; ces boucles étant ainsi ouvertes ne présentent plus que des bouts de fil vus suivant leur coupe transversale ; l’effet velouté et pelucheux est toujours obtenu de cette façon.
- L’apprêt ne peut ê’re donné si le velours n’est pas coupé -, la grève des coupeurs entraîne donc tout au moins celle des apprêteurs.
- —o—
- Suppression de travail.— L’importante filature de coton Gourant et Cie, au Havre, va fermer incessamment. Depuis quelques jours les ouvriers et ouvrières, au nombre de 850 environ, ont été prévenus que si la baisse continuait on serait forcé de suspendre le travail. En attendant, 300 ouvriers avaient été congédiés. Les affaires étant devenues de plus en plus mauvaises, le personnel a été prévenu tout récemment que le travail cesserait prochainement.
- Le dernier coup pour la filature Courant a été donné par les concurrents de Bolbec et de Lillebonne qui ont baissé leurs prix de 3 centimes. Cette filature qui marchait depuis 50 ans comprenait 15,000 broches et 5 00 métiers.
- Toute la population du quartier de Graville est plongée dans une consternation facile à comprendre par suite de cette catastrophe industrielle à laquelle on étaitloin des’attendre, malgré le calme des affaires et la concurrence étrangère.
- Incendies. — Le 2 courant, un incendie s’est déclaré à la filature H Poitevin à Louviers, située rue de la Gare, près la rivière de l’Eure.
- Tout le matériel de l’usine a été détruit.
- On estime les pertes à 250,000 fr.
- — Un incendie d’une certaine violence s’est déclaré rue de Charonne, à Paris. L’alerte a été très vive, le bruit s’étant répandu que le feu avait pris à une scierie mécanique située à proximité.
- Le feu heureusement n’avait pas l’importance qu’on supposait. Il avait pris dans un baraquement dépendant d’une fabrique de papiers peints.Il a été rapidement circonscrit, puiséteint après trois quarts d’heure de travail. Les dégâts ne sont pas évalués.
- —o—
- musées commerciaux. — La chambre de commerce de Paris informe le public commercial que la chambre de commerce d’Avignon vient d’ouvrir un musée commercial et qu’elle fait appel aux intéressés de chaque circonscription pour recevoir des échantillons de ceux de leurs produits qui donnent lieu aux transactions les plus importantes.
- Ces échantillons seront admis gratuitement dans les collections du musée d’Avignon et,
- pour fournir un enseignement utile, ils devront être accompagnés d’indications aussi détaillées que possible sur l’origine, la nature, les prix courants, etc., du produit représenté par chacun d’eux.
- de son langage ces termes à mine rébarbative qui effrayent les profanes.
- Ce livre sera le guide de la famille, le compagnon du foyer, que chacun, bien portant ou malade, consultera dans les bons comme dans les mauvais jours.
- La chimie tinctoriale en Prusse.
- — Une conférence d’experts s’est réunie à Berlin, le 9 juin courant, sous la présidence de M de Greiff, directeur au ministère des Cultes, dans le but de s’occuper des questions relatives à l’enseignement de la technologie organique, principalement des couleurs.
- Cette conférence a été provoquée par une requête de la société des fabricants de produits chimiques, qui demandent que le gouvernement institue dans les écoles supérieures techniques, des chaires pour l’enseignement de la chimie appliquée à l’industrie textile et à la fabrication des couleurs.
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- LA REVUE
- r Année, N° 15. et DES COLOR
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les progrès des industries tinotoriales. Noirs souples et chargés sur soie. —• Machine à dégraisser au large et à fixer. — Machine à teindre et à laver h s textiles.
- Procédés divers : Rouges-Congo. •— Ponceau coton.
- — Cardinal laine. — Savonule à fouler. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Cronique industrielle ; Taux de reprise des laines.
- — Les tissus de jute. — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous voici revenus aux affaires, les derniers échos des fêtes sont éteints, avec le retour de M. le Président de la République, de son voyage en Dauphiné.
- M. Carnot, compétent en industrie puisqu’il est ingénieur, a visité la fabrique de soieries de M. Tresca, à Vizille, et en a rapporté une magnifique pièce de moire blanche, que rehaussera encore la grâce pleine de distinction de Madame Carnot.
- Les gantiers de Grenoble n’ont pu s’entendre pour le choix d’un de leurs établissements, et le Président ne pouvant les visiter tous, n’en a vu aucun,
- Si M. Carnot était allé à Amiens, il aurait pu voir aussi comment s’opère la coupe du velours, car la grève des coupeurs est terminée. Par transaction les patrons ont accordé une augmentation de 1 fr. 50, au lieu de 2 fr. demandés primitivement par les ouvriers.
- La grève des tisseurs continue ; et quand les coupeurs auront liquidé l’arriéré, ils pourront bien se trouver encore sans travail, ne pouvant couper ce qui n’est pas tissé.
- D’autres ouvriers bien disposés à travailler, manquent d’ouvrage dans la région Lilloise (voir nos informations), Principalement des confectionneurs. D’importantes fournitures militaires, pendant longtemps confectionnées à Lille, se sont déplacées par les hasards des adjudications, et cela est l’origine de la crise.
- . Certaines ouvrières, à leur tour, sont lnquiètes du travail qui aide au bien-
- • SCI
- 'iT'eT
- TEINTURE
- 1er août 1888.
- être de leur ménage, et qui est quelquefois leur seule ressource : ce sont celles que menace le projet de loi sur le travail des enfants et des femmes dans les établissements industriels,
- La chambre consultative de Mazamet, la chambre de commerce de Roubaix, (et d’autres sans doute), exposent dans des lettres rendues publiques, tout le dommage qui résultera pour l’industrie, et pour les ouvrières de fabriques, de la loi en élaboration. Il est bien à désirer que ce projet soit atténué dars ses rigueurs, lorsqu’il viendra en deuxième délibération.
- * ¥
- Ce serait bien le moment, cependant, de favoriser l’industrie, plutôt que l’entraver.
- Celle des tissus, en particulier, a de très-bonnes tendances, mais elle lutte avec peine contre la concurrence étrangère, et aussi, en ce qui concerne les lainages, contre le prix élevé de la matière première.
- Roubaix, pendant cette dernière campagne, a dû refuser de nombreuses commissions, pour cette dernière raison. Actuellement on échantillonne pour l’été prochain, avec l’espoir de pouvoir profiter, au moins, des affaires qui se présentent.
- Mieux favorisé, Fourmies a du travail assuré pour quelques mois encore, et à prix passable.
- A Reims, les affaires deviennent calmes, les acheteurs n’opèrent que pour leurs besoins immédiats, et les prix s’en ressentent. On achève de livrer les nouveautés d’hiver, et comme à Roubaix, on commence à s’occuper de celles d’été.
- Pendant la saison présente, la teinture a été, en général, peu occupée à Reims, et les ouvriers teinturiers ont eu à subir des chômages répétés.
- La situation d’Elbeuf n’a pas varié : travail bien suivi en nouveautés, et en draps militaires et d’administrations ; diminution de production sur les draps noirs.
- La fabrication de Rouen, si différente de celle d’Elbeuf, sa voisine, n’a pas non plus le même succès ; les différentes branches de l’industrie cotonnière ont été très éprouvées par la stagnation
- des affaires, et l’avilissement des prix de vente ; la filature rouennaise, toutefois, avait retrouvé un courant d’activité grâce à de nombreuses commandes venues des Vosges.
- Les soieries, sauf le ruban, sont dans un grand calme, surtout en tissus légers genre Zurich et Créfeld ; l’article riche et substantiel de Lyon se tient mieux.
- ¥
- Le foulard, néanmoins, uni ou imprimé, reste le favori de la mode pour la saison chaude (d’un chaud tempéré), et c’est l’étoffe des robes d’excursions; solide, légère, et se froissant peu dans les malles.
- L’alpaga gris est aussi très porté en voyage.
- En costumes de ville, ce sont des lainages de fantaisie, à dispositions nouvelles, formant lisière au bord de la jupe.
- Ce qui est très à la mode, ce sont les lainages très foncés tels que loutre, brun, prune avec des décors beige clair,
- crème, et surtout blancs. On emploie de la serge, de ia vigogne velue et même du simple cachemire.
- Le jersey, qui tend à se démoder, reprend un nouveau cachet de nouveauté, en se faisant entièrement blanc (crème) ou en d’autres nuances très douces.
- Pour les enfants, citons la veste marinière que l’on fait en flanelle épaisse rouge ou bleu-amiral.
- Les teintes que nous devons encore ajouter au chapitre de la mode, sont toutes les nuances fauves, le vert-serpent, le bleu hussard (celui des dolmans de cavalerie légère), beaucoup encore de bases rouges, mais dans les teintes assez vives, et non plus à aspect passé comme était la série des vieux-rouges, passant du chaudron au framboise.
- Cette dernière nuance survit dans l’ameublement.
- Le crêpe de Chine reparaît en ceintures et écharpes.
- Mentionnons, enfin, que le chapeau de paille a manqué sa saison, par suite de l’absence de chaleurs réelles ; comme conséquence de cet insuccès de la chapellerie, le feutre se réserve jusqu’aux besoins manifestes, de sorte que les
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Eau 1 litre
- Extrait de cassis à 36° B.... 1.000 gram.
- Acétate d’alumine à 5° 1/2 B. 1.000 —
- Farine 1.200 —
- On cuit fortement puis à froid l’on ajoute :
- Sel d’étain 300 gram.
- Acide acétique (8° B.) 300 —
- Acétate de sodium 100 à 200 g.
- Pour enlevage en bleu on compose la cou-
- leur avec :
- Eau 1 litre.
- Acide acétique à 70 1/2 B.... 300 gram.
- Bleu méthylène 25 —
- Bleu alcalin 8
- Eau de gomme 350 —
- Solution de tannin préparée avec 750 grammes tannin pour
- 1 litre d’eau 100 —
- Enfin on ajoute sel d’étain... 160 —
- Acétate de sodium 50 à 100g.
- teinturiers en chapeaux sont peu occupés.
- Et maintenant, un fait qui intéresse toutes les branches de la teinture :
- L’aniline, base des couleurs, subit depuis quelque temps une hausse continue, et les nombreuses matières colorantes qui en dérivent ne laisseront pas assurément que de suivre ce mouvement. Il est question même de la formation d'un syndicat de fabricants, qui, s’il réussit à se constituer, aura, certainement, pour premier soin, d’établir une entente commune pour la majoration des prix.
- Pendant ces derniers mois, les orangés et les ponceaux ont déjà subi une augmentation de 20 0/0.
- Ce n’est pas d’hier, du reste, que cette menace plane sur nos têtes, mais elle prend en ce moment assez de consistance pour qu’il y ait lieu de s’en préoccuper et de s’approvisionner.
- F. Gouillon.
- LES PROGRÈS
- des industries tinctoriales en 188*7
- Par le Dr Paul Julïers (Suite)
- Impression en Congo.
- Pendant quelque temps, sur la foi des premiers essa’s mal réussis on a cru que les couleurs Congo coulaient trop facilement à l’impression pour que leur emploi pût se répandre dans cette branche d’industrie. D’après la maison (Actiengesellschalt, etc.) cet inconvé-nient ne se présente pas lorsqu’on travaille suivant les recettes que voici :
- Pour imprimer avec les matières colorantes : Congo h R, Congo Corinthe, Azobieu et Ben-zoazurine on prépare une couleur contenant :
- Congo (ou analogues)........... 300 gr.
- Lessive soude caustique 36°... 100 —
- Eau.......................... h-500 —
- Gomme adragante............... 1.000 —
- Farine........................ 1.200 —
- Savon blanc..................... 300 —
- Il faut vaporiser aussitôt après l’impression en chambre ouverte ou fermée et avec vapeur très chaude mais avec pression. On dégorge en bain de savon léger, ou mieux en bain de son. Pour des nuances légères on peut se dispenser de cette nouvelle opération et apprêter le tissu au sortir de la chambre de vapeur.
- Donnons encore deux recettes pour produire sur fonds Congo des enlevages jaunes ou bleus.
- Pour jaune on prépare la couleur avec :
- Jaune primuline
- Une matière colorante qui fait beaucoup parler d’elle en ce moment est le jaune pri-muline de la maison Brooke, Simpson et Spiller. Elle teint le coton directement sur bain bouillant; on active le montage en ajoutant un peu de sel marin, de sel de Glauber ou de sourie calcinée. Si l’on veut utiliser pour la teinture un bain de savon il faut remplacer les sels précédents par le nitrite de sodium.
- Le coton teint en primuline peut virer au rouge en faisant passer la fibre teinte comme dessus et légèrement rincée à l’eau dans un bain de 3 de]nitrite de sodium pour 1,000 d’eau. La fibre séjourne pendant quelques minutes dans ce bain fortement acidulé par l’acide sulfurique ou chlorhydrique, puis on la rince et [ l’on développe la nuance rouge dite Ingrain-Rolh de la Lçon suivante :
- La fabrique du jaune primuline livre un produit spécial « développeur du rouge » que l’on dissout à raison de 1 partie dans 90 parties d’eau à 40° centigrades. Lorsque le coton teint en jaune primuline comme dessus et passé à l’acide nitreux, a pris dans le bain pour rouge la nuance désirée on le lave et on le sèche.
- Le bain peut servir indéfiniment à condition d’être remonté avec le développeur de rouge. Il n’en est pas de même du bain au nitrite de sodium qui doit être renouvelé à chaque opération.
- La maison vend un « développeur orangé » qui s’emploie de la même manière et fournit des nuances dites » « Ingrain orangé. »
- Le coton ainsi teint en jaune primuline ingrain roth ou ingrain orange attire très bien toutes les couleurs d’aniline basiques, fuschines, violets, verts, etc.; ce qui permet d’obtenir les nuances les plus variées en couleurs modes claires ou foncées. Les filés mélangés laine et soie ou la laine prennent également la primuline sur bain acide ou sur bain
- neutre et même légèrement alcalin additionné de sel marin. Les filés ou les tissus laine et coton, soie et coton se teignent en bain neutre bouillant avec sel marin. L’alcalinité du bain campêche la primuline de monter sur la laine ou la soie. L’affinité change de sens sur bain acide.
- Les nuances obtenues par ce procédé sont solides à l’acide du foulon et au savon.
- Le jaune primuline n’a pas été breveté et sa composition, son mode de production sont encore inconnus.
- Applications sur lame des couleurs azaïques.
- Les azoïques pour coton avaient été jusqu’ici peu employés à la teinture de la laine ou de la soie. Cependant d’après la « Actien-gesellschaft für fabrikation » ils jouiraient, à l’égard de la laine notamment, de propriétés très intéressantes : Ainsi toutes les couleurs Congo ou les dérivés du stilbène comme aussi le violet noir dont on a parlé plus haut montent sur la laine en bain bouillant contenant 10 pour 100 de sulfate de soude ou de phosphate de soude. A la vérité, la fibre se teint très lentement et il faut la tenir au bouillon pendant au moins une heure; mais la fixation de la matière colorante à la fibre est tellement intime que les nuances obtenues sont absolument solides au lavage et au foulonnage les plus énergiques.
- Rouge-foulon
- La maison Casella et Cie produit aussi deux couleurs rouges, qui sans être très belles pourraient cependant rendre des services dans la teinture des draps. Un foulonnage dans un bain de savon chauffé à 50° ne fait pas bouger le moins du monde les nuances obtenues avec le rouge foulon. (Walkroth). Ces mêmes nuances sur soie résistent au savon chaud.
- Rhodamine.
- La « Badische Anilin und Sodafabrik » vient d’émettre une nouvelle couleur sous le nom de rhodamine couleur soluble dans l’eau, l’alcool et l’acide acétique avec une belle nuance rouge bleutée (1)
- Noir d'alüariue.
- Sous le nom de noir d'alizarine, la « Bactio-che Anilin und Sodafabrik » vend la combinaison bisulfique de la naphtazarine, sous forme d’une pâte noire. On emploie cette préparation comme les véritables couleurs d’ali-zarine. Pour teindre la laine on mordance eu bichromate de potassium avec ou sans acide tartrique et l’on teint en bain neutre ou très j légèrement acidulé. On obtient ainsi un noir à reflets rougeâtres que l’on fait sans peine varier au noir vrai en couvrant le rouge d’une couleur complémentaire comme la céruléine par exemple que l’on ajoute au même bain de j teinture. Les noirs préparés avec les noi^l
- (1) Voir Reçue de la Teinture, du 1" ma>> page 69.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- d'alizarine sont plus solides à la lumière que les noirs au campêche.
- Matières colorantes naturelles.
- La Maison J.-R. Geigy fournit 2 nouveaux pigments végétaux : la xanthaurine et Van-thracine. Ces extraits teints sur mordants d’acétate de chrome ou d’alumine ou sur du sel d’étain fournissent tous les tons du jaune pâle ou vieil or le plus foncé en teintes solides au savon et à la lumière.
- D’apiès les journaux anglais la falsification de l'indigo dans les centres de production au moyen de couleurs d’aniline a pris une telle extension que les négociants anglais à Madras ont dù prendre des mesures pour arrêter l’essor de celte sophistication.
- (A suivre.)
- NOIRS SOUPLES ET CHARGÉS
- SUR SOIE (1)
- (Suite)
- ASTRINGENTS
- On distingue généralement deux catégories de tannins, les tannins verts et les tannins bleus, ainsi classés suivant la réaction colorée qu’ils donnent par le chlorure de fer.
- Parmi les premiers le cachou seul a été régulièrement employé jusqu’ici pour les noirs cuits. Si les tannins bleus tels que la noix de galle, la galle de Chine, le châtaignier, le divi-divi, le sumac, etc., ne conviennent pas et ne sont utilisés que par exception pour ce genre d’articles c’est parce qu’il donne des nuances très brunes avec le savon chaud dont on est obligé de faire usage. Le campêche qui complète tous les noirs est insuffisant pour masquer ce brun ; mais on applique les tannins bleus à la teinture des noirs souples qui se terminent par des bains de savon à basse température (30 degrés environ).
- Cachou. — On consomme toujours en grande quantité le cachcu jaune ou gambir de Singapore. Le commerce de ce produit se fait pour ainsi dire exclusivement dans la presqu’île de Malacca et par l’entremise de banquiers chinois.
- Le cachou a subi de grandes variations de prix. Ordinairement les consommateurs européens le paient 60 à 70 francs les 100 kilogr.; en ce moment il se vend, rendu à Lyon, à raison de 47 à 49 francs. Le cachou brun s’emploie peu dans ce centre manufacturier.
- Extrait de châtaignier. — Cet extrait, introduit dans l’industrie par Michel, de Lyon, a pris une importance considérable. On l’utilise non seulement pour la teinture, des soies à Lyon, mais pour le tannage des peaux en Allemagne et en Angleterre où il s’exporte sur une grande échelle.
- (1) D’après un rapport de M. J. Persoz et des Botes qui lui ont été fournies par MM. Gilet et fus, de Lyon,
- Pour satisfaire aux besoins de la consommation on a établi dans diverses régions montagneuses, dans l’Ardèche, dans la Savoie, dans le Piémont, etc., des usines pour la fabrication de l’extrait. Cette préparation offre en apparence peu de difficultés; néanmoins elle réclame encore certains soins.
- Astringents divers. — La noix de galle sert encore en assez grande quantité dans la teinture en noir; mais c’est un produit cher qui vaut de 150 à 400 trancs les 100 kilogrammes.
- On lui a trouvé dans le dividivi un succédané fort utile et beaucoup plus économique. Mais le dividivi est deux ou trois fois moins riche en tannin, et fournit des nuances moins bleues qui ne permettent pas de le substituer en toutes circonstances à la noix de galle. Enfin on a recours quelquefois aussi à la galle de Chine dans des cas particuliers, par exemple lorsqu’on veut laisser un fond de bleu de Prusse.
- Nous devons à l’obligeance de la maison Gillet et fils les données suivantes qui résument les principales méthodes employées de nos jours pour obtenir les noirs sur soie.
- A. Noirs cuits perdant de 5 à 15 0/0
- I. Noir pour peluches de chapeaux. — 1° Acétonitrate ferrique, lavage simple sans savonnage;
- 2° Bruniture avec campêche et bois jaune; ce bain est ordinairement additionné de 1 à 2 pour 100 d’acétate de cuivre et de 5 à 10 0/0 de couperose verte;
- 3° Bain de savon et campêche mélangés, 4° Avivage par un bain très légèrement huileux.
- II. Noir Masson pour la soie destinée à recouvrir les tresses de coton. — Cet article est exclusivement parisien et de consommation limitée. M. Besançon s’est acquis dans l’application de ce procédé une légitime réputation.
- Le décreusage s’opère dans un bain de savon contenant du campêche. La soie peu tordue consacrée à l’usage ci-dessus se feutre moins ainsi que dans un bain de savon seul. On brunit par la couperose oxydée à l’air et une petite quantité d’acétate de cuivre, puis on teint au savon campêche comme plus haut.
- III. Noir anglais. — Ce noir a joué pendant très longtemps un rôle important dans la fabrication lyonnaise; mais il ne se fait plus aujourd’hui qu’en quantités restreintes.
- 1° Rouille puis savon de 85 à 90 degrés; souvent on supprime ce mordançage mais alors on augmente la bruniture;
- 2® Bruniture avec 50 0/0 de bois jaune 10 0/0 de couperose et 2 0/0 d’acétate de cuivre. 3° Savon campêche.
- 4° Avivage.
- IV. Noir pour velours. — On suit les mêmes
- méthodes mais en s’arrêtant à des tons plus clairs.
- Pour modifier les reflets, on commence aujourd’hui par appliquer un fond bien nourri de violet ou de bleu d’aniline. La teinture de cet article constitue une spécialité très délicate.
- NOIRS CUITS RENDANT DEPUIS POIDS POUR POIDS
- jusqu’à 10 0/0.
- V. Noir de Lyon datant de 1860. — Il est réservé à la fabrique des articles riches, des failles de bonne qualité.
- 1° Mordancer en rouille à 30 degrés Baumé; on ne donne qu’un bain;
- 2° Savonner de 85 à 90 degrés;
- 30 Bleuter avec 15 à 20 0/0 de ferrocyanure et autant d’acide chlorhydrique à 20 degrés Baumé; ce dernier agent s’ajoute en deux fois;
- 4° Mordancer en rouille;
- 5° Cachouter avec 50 0/0 de cachou à la température de 60 à 80 degrés;
- 6° Mordancer en alumine à froid; le sel d’alumine est destiné à faire virer au violet, au bleu le campêche fixé ultérieurement;
- 7° Teindre en savon campêche;
- Si le noir est trop violet, on le modifie par un peu de bois jaune; mais ce genre d’opération appartient au domaine des recettes des teintures qui varient avec les ateliers et avec les besoins à satisfaire.
- 8° Aviver.
- VI. Noir minéral datant de 1840. — C’est un noir léger ue peu moins fin de nuance que le précédent; il s’emploie pour l’article doublures.
- (4 suivre).
- MACHINE A DÉGRAISSER àu large et à fixer les lainages, Par M. Guizard.
- Cette machine, construite pour traiter plusieurs pièces simultanément, comporte, à la partie inférieure, un bac contenant le bain de dégraissage ; à la partie supérieure, deux groupes symétriques de .rouleaux, servant alternativement à l’enroulement et au déroulement des pièces.
- Sur l’arbre de la poulie motrice, est calé un plateau de friction qui, par l’intermédiaire d’un galet, plus ou moins rapproché du centre de ce plateau, permet de faire varier la vitesse d’un second arbre horizontal, situé à angle droit avec le premier. L’arbre ainsi commandé se termine aux deux extrémités, par des manchons d’embrayage qui, tour à tour, actionnent, en sens inverse, les groupes de rouleaux déjà mentionnés.
- Si, par exemple, le groupe situé à gauche de l’axe de la machine porte les rouleaux garnis d’étoffe, c’est le groupe de droite qui est commandé directement et qui détermine
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- le déroulement des pièces ; celles-ci sont passées dans le bac de dégraissage et superposées les unes aux autres entre trois tambours embarreurs, le tambour intermédiaire étant surmonté d’un cylindre de pression. De même, chaque rouleau d’étoffe supporte un cylindre presseur, qui assure le cheminement régulier du tissu.
- Enfin,' snr chaque bord du bac, formant successivement l’entrée et la sortie, sont disposés des cadres élargisseurs. Ces cadres sont formés de tubes cannelés, dirigés, moitié à droite, moitié à gauche de l’axe longitudinal de la machine et percés de trous qui, du côté de l’entrée, livrent passage à un liquide sous pression. Une canalisation unique à double embranchement dessert les deux cadres, et un robinet permet de faire affluer le liquide, à volonté, dans l’un ou dans l’autre.
- Comme on le voit, le dégraissage et le fixage résultent d’un nombre de passages variable selon l’état et la nature des tissus.
- (Brevet)
- MACHINE a TEINDRE et a LAVER
- les textiles en écheveaux
- Brevetée par M. K. Inauata, directeur de Teinture, à Kiota (Japon).
- La machine représentée ci-contre a pour but de teindre et laver automatiquement les écheveaux de soie, coton, laine, et en général i de toute espèce de textile.
- E!le rappelle les dispositions principales de quelques appareils de ce genre, mais elle en difîère par plusieurs perfectionnements de détails que fera remarquer la description ci-dessous de son fonctionnement.
- La machine se compose essentiellement d’un appareil rotatif portant à sa circonférence un certain nombre de guindres sur lesquels on place le^ écheveaux à travailler; une deuxième série correspondante de guindres, dont un est figuré en pointillé sur notre dessin, sous-ten-dent les écheveaux au sein du bain.
- Par le jeu du mécanisme, ces écheveaux cheminent dans un bac ou barque annulaire, en
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- même temps qu’ils subissent une rotation de lissage, sur eux-mêmes.
- L’écheveau est ainsi animé de deux mouvements, l’un qui le fait plonger et sortir du bain, et l’autre qui lui fait parcourir tout le trajet de la barque circulaire.
- Le résultat mécanique est donc identique à celui du travail à la main, et on obtient en plus, la régularité dans la teinte et la célérité dans le travail.
- Après un certain nombre de tours, lorsqu’on juge la teinture arrivée à l’écbanti Ion, on peut, ou lever, ou procéder directement au rinçage.
- Pour rincer, il suffit de vider le bain de teinture, et de faire traverser les écheveaux par de l’eau, ce qui s’obtient à l’aide des guindres, percés de nombreux orifices livrant passage à de l’eau arrivant sous pression.
- Cette eau en pression sort avec beaucoup de rapidité et de vigueur, imprégnant bien exactement les écheveaux; l’appareil étant en mouvement, chaque partie des flottes ou mateaux vient recevoir l’eau des jets, pendant que la partie inférieure est rincée dans l’eau qui s’accumule dans la barque.
- Celle-ci peut enfin se renouveler pendant tout le temps de l’opération, par le simple jeu de deux robinets.
- Lorsqu’on veut lever les fils pour les remplacer par d’diitres, soit après la teinture, soit après le rinçage, on a recours au levier figuré sur le dessin, et fixé au milieu de l’arbre vertical qui actionne tout le système.
- En pesant sur ce levier tout l’appareil se lève au dessus de la barque; il est facile alors de remplacer les écheveaux sur les guindres, puis de replacer le système dans sa position de travail, pour procéder à une nouvelle opération.
- Les guindres supérieurs sont munis aux deux extrémités de presse-étoupe^- empêchant les projections latérales de l’eau en passion, pendant les lavages, et sans gêner le jeu de la rotation de ces guindres sur les arbres ou bras fixes qui les supportent.
- Tout l’appareil, tournant sur des galets, le mouvement est très doux, et il suffit d’une force motrice très faible pour l’actionner
- Lorsqu’on emploie des bains acides, tous les organes en contact avec le liquide sont en matières non métalliques.
- Le brevet d’invention donne tous les détails de construction, qui témoignent d’une compétence très pratique de l’auteur, et de ses soins pour obtenir une machine parfaite à tous égards.
- Nous savons qu’elle a fixé sérieusement l’attention des teinturiers lyonnais auxquels elle a été d’abord soumise, — M. Inabata habitant momentanément cette ville. — Nous ne doutons pas qu’elle intéresse également les lecteurs de la Revue de la Teinture.
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- PROCÉDÉS DIVERS
- Rouges-Congo.
- D.ins la Revue des Progrès de la teinture en 1837, commencée dans notre précédent numéro, d’après un document anglais, il est d’abord question des Rouges-Congo, qui ont déjà pris une place importante dans nos ateliers.
- C’est pour nous une occasion de donner des échantillons de ces matières colorantes, ; nous n’étions pas là pour en parler en temps, mais nous ne saurions nous dispenser d’y consacrer quelques lignes dans ce chapitre des applications pratiques.
- Nous aurons aussi à liquider quelques nouveautés intéressantes, nées cependantavant notre journal. Et quoique en retard nous serons encore en avance sur la plupart de nos confrères, principalement sur les non spéciaux.
- Nous rappelons les formules reproduites dans notre précédent numéro (p. 106) et nous donnons ci-dessous celles de MM. J. Ruch et fils, qui font une spécialité de la vente des Rouges-Congo ; c’est avec les couleurs de cette maison qu’ont été teints les échantillons accompagnant cette notice.
- Ces colorants sont de trois types principaux : 1° Congo B (n° 271 Ruch.)
- 2° Congo brillant R (— 293 —)
- 3° Brun-Corinthe (—287 —)
- Ci-dessous, nous donnons les deux premiers en teinture sur colon ; dans notre prochain numéro, nous montrerons le Brun-Corinthe sur même matière, avec un spécimen de rouge sur laine.
- Ce rouge B bleuit par l’action des acides, tandis que le Congo brillant R ne varie pas. Aussi l’emploi de ce dernier se développe-t-il de plus, en,.raigo.u de sa fixité et de sa solidité.
- "—...
- Teinlire de laine.
- On emploie aussi avec avantage ces couleurs sur laine, pour remplacer les ponceaux qui ne résistent ni au savon, ni au foulon. Les couleurs Congo offrent, au contraire, cette résistance, et sont ainsi très-recherchées dans tous les cas où l’on a besoin d’une grande solidité.
- Sur laine, la teinture sa fait en ajoutant simplement au bain :
- Pour 100 kil. de laine :
- Colorant................. 2 à 3 kil.
- Sulfate de soude......... 10 —
- et en teignant au bouillon, jusqu’à nuance voulue.
- Les bains de teinture, de coton ou de laine, se conserve it, et il y a lieu, même, de remarquer que les vieux bains donnent toujours des nuances plus vives et plus pures que les bains neufs.
- Après les premières passes, les bains se rechargent avec moitié des doses primitives décolorants.
- Congo brillant R Teinture sur coton.
- Ces couleurs peuvent se fixer directement sur coton, sans aucun mordant, et résistent au savon.
- Toutefois, elles se teignent mieux sur ain alcalin, composé comme suit :
- Tour 100 kil. de coton :
- dorant.............. 2 à 3 kil.
- Carbonate de soude.... 10 —
- Savon mou............. 2 kil 500
- T aire bouillir le coton une heure dans ce bain.
- Beau Ponceau sub coton.
- Puisque nous en sommes aux rouges-coton, voici un procédé qui donne un ponceau bien vif, susceptible de pâlir, mais conservant un pied solide, qui laisse toujours à la teinte son caractère principal.
- 1° — Faire un jaune d'or, ou mieux un jaune orange au chromate de plomb, suivant les procédés décrits dans notre précédent numéro (p. 109).
- 2e — Compléter la teinte par une teinture en Eosine.
- Si l’on veut moins vif, les Rouges-Congo peuvent également servir à finir la nuance.
- Cardinal sur laine.
- Nous restons encore dans les rouges, en passant aux laines.
- Pour obtenir la teinte dite : Cardinal, avec les anilines, employer :
- Pour 10 kil. de laines :
- Violet acide teinte rouge (mauve). 100 gr.
- Orangé, ou Mandarine............. 50 —
- Bisulfate de soude............... 200 —
- Entrer à chaleur de la main, et porter graduellement à l’ébullition qu’on maintient jusqu’à échantillonage juste, que l’on guide, du reste, par addition, s’il est nécessaire, de l’une ou de l’autre matière colorante.
- Savonule a fouler et dégraisser les draps.
- Pour éviter dans le foulonnage l’emploi des savons communs, toujours très impurs et d’odeur répugnante, on peut employer le mélange suivant, qui rend les mêmes services :
- Eau de chaux claire......... 1000 lit.
- Savon d’oléine.............. 500 kil.
- Cristaux de soude........... 3000 —
- Argile ou terre à foulon.^.. 250 —
- On obtient un produit épais que l’on emploie dans les mêmes conditions que le savon à fouler.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sm* l’art duteinturier-dégraisseur
- Atelier des apprêts (suite)
- De tous les poêles ou fourneaux destinés à chauffer les fers à repasser, celui imaginé par M. Chambon-Lacroisade est assurément le plus parfait au point de vue de sa destination spéciale : c’est-à-dire du travail du repassage.
- Je n’ai encore vu aucune critique s’élever contre cet appareil, et les ateliers qui s’en privent ne le font que par mesure d’économie, qui ne porte, d’ailleurs, que sur le prix d’achat.
- Le constructeur a une vingtaine de modèles répondant chacun à une industrie spéciale mais qui sont tous établis sur le même type; celui destiné aux teinturiers-dégraisseurs est le n° 9 de la série (fig. 22).
- Fig. 22. — Appareil Chambon.
- Cet appareil est très connu, en voici néan-mois une courte description :
- Un foyer central à six pans est entouré d’une seconde enveloppe qui réserve six cases dans chacune desquelles les fers s’emboîtent exactement, tout en ayant un jeu très libre, i Le foyer est relativement petit, et toute sa
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- chaleur est utilisée sans déperdition-, il s’alimente par en haut et se ferme par un couvercle qu’on enlève facilement à l’aide d’une petite fourche en fer; il glisse en montant autour du conduit de fumée auquel il reste suspendu pendant tout le temps qu’on désire laisser le foyer ouvert.
- Dans l’origine, des goussets étaient réservés dans l’épaisseur de ce couvercle pour y chaufferies petits outils: fers à coques, à tuyauter, etc. M. Pauris, successeur de M. Chambon, a supprimé cette disposition comme compliquant sans avantage sérieux, cette pièce de Tappa-reil. On trouve toujours la place nécessaire pour ces petits outils qui ne sont pas utiles à toutes professions : en teinture on en use peu.
- Les cases destinées à recevoir les fers sort fermées par un couvercle tournant, muni d’une porte qui laisse passer un fer, et s’amène devant la case qui doit recevoir ou laisser sortir ce fer.
- Tout l’appareil, du reste, tourne avec la plus grande facilité pour présenter le côté que l’on veut utiliser.
- A cet effet, le foyer est placé au dessus d’un petit guéridon dont le pied est tournant ; ce premier guéridon est lui-même superposé à un second qui reste fixe et qui a pour but d’élever le foyer à hauteur convenable pour le travail ; il sert aussi à déposer les fers chauds qu’on prend ou qu’on remet au fourneau.
- Au dessus du foyer est une lyre se reliant au corps de ce foyer et servant à assujettir la cheminée.
- Toutes ces pièces se montent par simple superposition, sans vis, ni écrous, ni frottement, et l’ensemble est d’une stabilité complète.
- C’est propre, commode et économique au point de vue du combustible qui est réduit au minimum possible; il n’y a que très peu de chaleur rayonnée.
- Quoique devant servir exclusivement au travail du repassage, il n’était pas moins utile que ces appareils pussent au besoin chauffer un peu d’eau ou d’empois. Dans ce but M. Chambon avait adopté autour du tuyau et au dessus de la lyre, une bouillote à robinet, utilisant la chaleur s’échappant avec la fumée; mais M. Pauris, considérant que la question n’était ainsi qu’à moitié résolue, puisqu’on ne pouvait obtenir que de l’eau chaude, à l’exclusion des liquides d’apprêt, ou de toutes autres préparations dont on pouvait avoir besoin, a modifié sensiblement la disposition primitive de l’appareil (9g. 23), tout en continuant à le construire aussi.
- Dans le nouveau modèle, la lyre qui assujettit le corps du fourneau, se rattache non à la cheminée, mais au guéridon de base, de sorte que l’ouverture du foyer est entièrement dégagée, et se ferme simplement par un disque ou tampon plat, à la façon des fourneaux de cuisine.
- SSP
- Fig. 23. — Appareil Chambon modifié.
- Cela devient un trou à fourneau, sur lequel on peut placer une petite bassine, une casserole ou tout autre ustensile contenant une matière quelconque à chauffer, même la soupe des apprêteuses.
- L’appareil n’en est pas moins pivotant, comme dans le modèle primitif, et les autres dispositions essentielles n’en sont pas modifiées. L’alimentation du coke en est plutôt simplifiée.
- Les fers allant avec les poêles Chambon-Lacroisade, doivent avoir une poignée appropriée; celle-ci n’a qu’un seul point d’attache avec le corps du fer; ce qui, d’ailleurs, évite son échauffement trop rapide, et lui donne de la légèreté ; cette disposition est nécessaire pour l’introduction des fers dans les cases du poêle.
- Les fers Chambon sont, du reste, du poids et des formes adoptés dans chaque spécialité, il n’y a donc pas lieu de les décrire davantage.
- En voici un modèle, cependant, qui constitue une nouveauté; c’est le fer à glacer (fig. 24).
- Fig. 24. — Fer à glacer.
- Ce fer, breveté par M. Pauris, est destiné au glaçage du linge plat, et remplit cette des-
- tination d’une façon parfaite. Sa particularité consiste dans les cannelures de la surface frottante; en glissant rapidement sur le linge bien imprégné d’empois humide, elles l’unissent sans plaquer et sans limaçonner.
- Le nez du fer est un peu relevé de façon à ne pas accrocher et déchirer le linge pendant la course rapide.
- Voilà quel est l’ensemble du système Cham-bon-Lacroisade, dont ce dernier outil ne fait pas nécessairement partie. Il est reconnu qu’il constitue un perfectionnement très important dans les travaux du repassage.
- Dois-je parler maintenant des fers à chauffage intérieur, soit au charbon, soit à la gueuse (fer rougi), soit au gaz, soit même à l’électricité-, des fers à poignées mobiles, etc. ? Sans contester qu’il y a de ce côté d’ingénieuses et intéressantes inventions, je suis obligé de reconnaître qu’ils ne sont pas encore en usage chez les teinturiers-dégraisseurs.
- Le matériel du repassage se complète par des tables à repasser ; ce sont des planches fixées au mur, comme l’indique notre dessin (fig. 25); elles sont garnies de molleton, don-
- Fig. 25. — Table à repasser.
- nant de la souplesse, et d’une toile de coton bien calandrée; le tout convenablement tendu.
- Une bannelte en osier, ou corbeille qu’on peut faire avec un berceau d’enfant, placée an dessous de chaque table reçoit les articles: finis, et ceux qui tombent par hasard deh; table.
- Sur la table de notre dessin on voit une janette; il en faut de plusieurs dimensions^ pour les emmanchures, pour l’intérieur des manches, et pour toutes parties à arrondir^ cela remplace, dans beaucoup de cas, le si-franc des tailleurs.
- Ajoutons à cela deux fers par apprêteuse, al chacune une poignée et un porte-fer, quelque fers à coques, à tuyauter, et je crois bien qne nous serons complets.
- Au repassage se rattachent plusieurs inven' tions de M. André Lyon; ce sera le sujet ^1 ma prochaine causerie.
- Maurice Guédron,
- Ex-Teinturier à Paris. [
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- CIMIQH INDUSTRIELLE
- TAUX DE REPRISE DES LAINES
- Noux extrayons des procès-verbaux de la Chambre syndicale de la bonneterie en gros, de Paris, les informations suivantes :
- M. le Président expose qu’il a reçu de la Chambre de commerce de Paris convocation à une commission spéciale en vue de consulter le commerce parisien sur le taux de reprise des laines.
- Il est légalement établi que l’achat des laines se fait aujourd’hui dans les conditions suivantes :
- Lorsqu’un acheteur de laines prend livraison de sa marchandise, il peut la faire passer au conditionnement qui titre le numéro de la laine et son rendement absolu, c’est-à-dire réduit de toute humidité. Sur le poids absolu ainsi indiqué, le conditionnement accorde un tant pour cent pour l’humidité qui résulte de l’état atmosphérique moyen. Ce tant pour cent n’est pas uniforme, il varie suivant les régions.
- Il est accordé dans le Nord, à Tourcoing et à Roubaix 18,250. Le conditionnement de Paris n’accorde que 17 0/0.
- La question présentée par la Chambre de commerce était de savoir s’il n’y avait pas lieu de demander un taux de reprise uniforme, en ce cas, de rechercher quel devait être ce taux.
- La Commission était en plus grande partie composée de négociants en laines et de dateurs ou de leurs représentants. Bon nombre d’entre eux représentaient les intérêts de dateurs ou de négociants du Nord. Mandataires de contractants qui ont l’habitude de pratiquer le taux de 18,250, il était tout indiqué que ce taux plus favorable à la vente fût réclamé.
- Notre Président prenant fait et cause pour la fabrication a d’abord exposé que le taux de reprise devait être tel que, normalement, le fil produisît après teinture comme après tricotage et tissage, déchet de fabrication compris, un poids sensiblement égal au poids de fil acheté, tant pour éviter des réclamations au teinturier, que des difficultés avec les ouvriers. Et, en effet, leur bonne foi peut être suspectée à tort lorsque le rendement s’écarte du poids des matières confiées. M. Depasse-Laridan estimait que le régime de la liberté devait en cette question, comme toujours, donner pleine satisfaction. 11 a soutenu d abord qu’il était logique de laisser aux contractants, acheteurs et vendeurs, le soin de débattre, lors de la vente et de 1 achat, le taux de reprise de la laine.
- Malgré ses observations, le taux de reprise a été voté à l’unanimité, moins deux voix, à 18,250.
- Dans l’espoir de faire revenir la Commission de cette décision, votre mandataire a suscité de M. le directeur du conditionnement des explications.
- M. le directeur a déclaré en séance de la Commission, qu’il a fait de nombreuses expériences d’où il résulte qu’en étendant de fa laine en peigné, en mèche ou en fil Pendant trois jours au-dessus de vases iemplis d’eau, il n’est pas possible d’obtenir
- des matières qui perdent plus de 15 0/0 au conditionnement.
- Un négociant de l'curmies a déclaré lui-même qu’il n’était pas possible d’avoir des laines à 18,250 sans faire entrer dans la laine des jets de vapeur ou sans la mouiller.
- Notre Président a pris acte de ces déclarations, on pourrait dire, de ces aveux, pour dire que si la Commission maintenait sa demande de reprise à 18,250 on serait autorisé à comparer cette prétention à celle des marchands de vins qui demandent l’autorisation de mouiller leurs vins.
- Du vote qui a suivi ce débat, il résulte que la Commission s’est prononcée à l’unanimité moins trois voix, pour le taux de reprise à 18,250.
- C’est, en effet, le taux qui a été adopté par la Chambre de Commerce de Paris, suivant la note publiée par la Revue de la Teinture, du ler juillet, page 104.
- LES TISSUS DE JUTE
- Le travail du jute dans les filatures et le tissage se rapproche beaucoup de celui du lin et de l’étoupe, avec cet avantage pourtant d’être plus propre et de produire moins de poussière. Le blanchiment du jute par les agents chimiques avait jusqu’icil’inconvénient de le rendre moins durable que le jute non blanchi ; c’est seulement depuis quelque temps que l’on paraît avoir trouvé dans l'eau oxygénée un agent de blanchiment à la fois bon et inoffensif. L’apprêt du jute s'opère au moyen de calandres très lourdes et exige une pression considérable.
- Le plus nouvel article de jute actuellement dans le commerce est désigné sous le nom de velours de jute-, le tissu fondamental de cette étoffe est de coton, le poil est de jute. Le poil est préparé comme pour tous les autres velours, puis on le comprime à l’aide de plaques ou de cylindres chauffés qui portent à leur surface des dessins en relief. On obtient ainsi des figures brillantes comme le salin au milieu du poil non comprimé qui a conservé son aspect primitif. Pour empêcher le poil aplati de se relever, on humecte l’envers de l’étoffe avec de l’eau de colle. Avant de passer à la presse on enduit la toile qui forme le corps de l’étoffe d’une solution faible de gomme-laque et la gomme pénétrant dans le tissu fixe si bien le poil comprimé que l’humidité n’a plus aucune action sur lui. Ce nouvel article, dont le prix n’est relativement pas trop élevé, doit à sa belle apparence d’être employé pour les meubles, les portières, les rideaux et les tapis.
- Les fabriques de jute livrent maintenant au commerce des coutils, des treillis, des bretelles, des tissus mixtes, des toiles d’emballage, des bas; le jute trouve même un emploi dans la fabrication des mèches pour l’artillerie, des câbles télégraphiques, et depuis peu dans la confection des bandages.
- {Journal des Tissus)
- --------CsOsL----------
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 190,345. — 3 mai 1888, Germain de Mon-
- tauzan — Nouveaux fils obtenus par la combinaison de soie grège et de schappe.
- 190,299. — 30 avril 1888, Lee et Brad-shaw. — Nouvel appareil à teindre la laine, le coton, et autres matières fibreuses:
- 190,256. — 27 avril 1888, Worms. — Procédé de fabrication de nouvelles matières colorantes.
- 190,281. — 28 avril 1888, Chaudet. — Nouveau procédé d’obtention des composés azoïques bleus de l’aniline sur laines, soies, etc.
- 190,417. — 4 mai 1888, The Continental Oxigen Co limited. — Procédé perfectionné pour le blanchiment de toutes matières.
- 190,420. — 5 mai 1888, Bor. — Appareil hydro-insufflateur ou nouveau procédé de teinture par hydro-insufflation, sur laine, soie et coton et tous les tissus en général.
- 190.419. — 8 mai 1888, Hospital jeune. — Nouveau genre de ouate.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- SERVICE DE L’ARTILLERIE
- A l’hotel de ville de Vincennes
- Le lundi 13 août 1 h. 1/2.
- Fourniture de :
- 100,000 sacs à terre (en 2 lots de 50,000) ; 100 grands prelarts en toile chinée (en 1 lot), à livrer à l’artillerie de la place de Vincennes.
- Les demandes d’admission à soumissionner, devront parvenir au colonel directeur d’artillerie, à Vincennes, le 7 août au plus tard.
- Les cahiers des charges sont déposés dans les bureaux de la direction d’artillerie au donjon de Vincennes et dans les bureaux de la place de Paris (avenue de Saxe, 2)
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Manufacture de Tabacs
- Paris. — Le 10 juillet. —fourniture de toile d’emballage en 1889-90-91.
- 1er lot. — Par an, 110,000 m. livrables à Paris (Gros-Caillou).
- Saint frères, 4, rue du Pont-Neuf, adjud. à 0.54 le m.
- 2e lot. — Par an, 40,000 m. livrables à Marseille.
- Saint frères, adjud. à 0.59 le m.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Rochefort. — Le 12 juillet.
- 14,070 mètres Etamines à pavillons.
- Anatole Dreyfus, à Paris, adjud. à 6.721.30.
- Toulon. — Le 11 juillet.
- Vestes et pantalons en toile.
- Faucon, à Marseille, adjud. à 2,177.50.
- Prix de détail : pantalons et vestes à 3.25.
- Laine blanche à matelas.
- Bernat frères, à Bedarieux, adjud. à 1.99 le kil.
- Rochefort. — Le 21 juin.
- 1* Toile rousse pour vareuses et pantalons (3 ans).
- A. Helbronner et Cie, à Paris, adjud. à 67 les 100 mètres.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 2° Toile grise pour doublure (3 ans). PoucHAiN, Victor, à Armentières. adjud- à 69.95 les ICO m.
- Toulon. — Le 27 juin.
- 5,200 kil. coton en toron pour garnitures. Wadington fils et 0% à Rouen, adjud. à 164 les 100 kil,
- Couvertures et couvre-pieds en laine.
- Rouquet etGie, à Clermont-l’Hérault, adjud. A 26.040.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Sté en commandite Féray et Gie, (expi. des ateliers de construction et de tissage de Chanlemerle), avec siège à Essonnes, et succursale à Paris, rue Turbigo, 74. — Durée : 4 ans. — Cap. la jouissance des ateliers de construction et de tissage de Chanlermel, plus 600,000 fr. soit en espèces, soit en valeur du 2 juillet 1888. Acte du 21 juin 1888. — G. T.
- BERNAIS. — Formation de la Sté en commandite Henri Vy et Cie, filateurs de coton à St Quentin. Durée : 10 ans — Cap. 40,000 fr. — Acte du 15 juin 1888.
- St-ETIENNE. — Formation de la Sté en nom collectif GrenetiER et Richard, teinturiers, soies et cotons, chemin des Grandes Molières, 5. — Durée : 6 ans. — Cap. 60,000 fr. — Act. du 30 juin 1888.
- St-ETIENNE. — Formation de la Sté en nom collectif Berne et Peyret, teinturiers en soie, rue des 3 Meules, 19. Durée : 10 ans. — Cap. 20,000 fr. — Acte du 21 juin 1888.
- St-ETIENNE. — Dissolution h partir du 1er juillet 1888 de la Sté Berme et Grenetiers, (teinturiers). Liquid. : les associés. — Acte du 30 juin 1888.
- LYON.-------Formation de la Sté en nom
- collectif Bottex et Bêdin, (ornements d'églises, soieries et passementeries), rue StPoly-carpe, 10. — Durée : 20 ans. Gap. 25,000 fr. Acte du 1er juillet 1888.
- LYON. — Dissolution à partir du 1er juillet 1888, de la Sté Barrault Vve Siot et Cie, (lustrage et pliage des soies), 38, rue du Commerce. — Liquid. : M. Pradel. Acte du 27 juin 1888.
- REIMS. — Formation de la Sté en nom collectif Oudin-Dubois, fab. tissus à Béthe-niville. — Durée : 3, 6 ou 9 ans. Cap. 1,200,000 fr. — Acte des 21, 23 et 25 juin 1888.
- REIMS. — Formation de la Sté en Commandite V. Pelletier, fab. d'articles de la fab°n de Reims. Durée : 10 ans. Cap. 70,000 fr. fournis par la commandite. Acte du 10 juillet 1888.
- LYON. — Dissolution à partir du 28 juin 1888 de la Sté J. Gay. (expi. d'un brevet pour polir les étoffes). Liquid.: M. Feys. — Jug. du même jour.
- TROYES. — Modification du Capital de la Sté anonyme de blanchiment, impressions
- et apprêts de St Julien à St Julien, augmenté de 76,000 fr. Délib. du 21 juin 1888.
- ROUBAIX.- Formation de la société ennom collectif Lachelin et Flipo (teintures en tous genres) auBreucq, Commune de Fiers. Durée: 10 ans — Cap. 540,000 fr. Acte du 29 juin 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Carteron, Vve, teinturière, avenue de Versailles, 188. J. C. M. Morel Thibault.— S.: M. Cotty.
- TOURS. — Fameau, blanchisseur. Jug. 13 juillet 1888. S.: M. Brottier.
- ROANNE. — Walcii née Roffat, fab. de lainages. —Jug. du 12 juillet.—S.: M. Gallant
- LILLE. — Mauris, ex filateur à St Martin, Lille.— 8 fr. 80 0/0.
- REIMS. — Thierry, négociant en tissus. Jug. du 13 juillet 1888. S.: M. Legendre.
- ♦--------
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Suspensions «le travail. — La maison Canne, à Lille, vient de prévenir 450 de ses ouvriers, fabricant du linge de table, qu’ils ne travailleraient désormais que quatre jours par semaine.
- Dans la même ville, un certain nombre de coupeurs en confections de diverses maisons ont été également prévenus qu’il n’y avait plus d’ouvrage à leur donner.
- A Armentières, 50 ouvriers d’un tissage ont reçu leurs livrets pour la même raison.
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- Congrès «les Ingénieurs. — Le président de l’association des ingénieurs civils de Paris s’est entendu avec la ville de Barcelone pour fixer à la mi-octobre la date du grand congrès des ingénieurs qui se tiendra dans cette ville.
- Des invitations seront envoyées par la municipalité à loutes les nations qui ont pris part à l’Exposition.
- —o—
- Le droit sur les laines en Amérique. — Après plusieurs jours de débat sur le régime douanier des laines, la chambre des représentants, à Washington, a repoussé par 120 voix contre 102, la proposition tendant à ce que la laine soit exclue de la liste des articles en franchise.
- Les dispositions relatives à la laine brute et celles se rapportant aux lainages entreront en vigueur, les premières, le 1er octobre, les secondes le 1er janvier.
- Caissier Infidèle. — Nous avons rap-
- porté dans notre n° du 15 mai (p. 80), comment un sieur Boulanger, caissier de la maison Camille Rogelet et Cie à Reims, avait détourné successivement environ 900,000 fr. à sa caisse, et comment ce triste fait avait amené le suicide du directeur de l'exploitation.
- L’affaire vient d’être jugée en cour d’assises.
- Le suicide de M. Camille Rogelet avait été l’objet de nombreux commentaires. Dénoncé à la justice, le caissier Boulanger avait à répondre des fraudes par lui dissimulées sous le couvert de la confiance illimitée dont il était investi.
- Des spéculations de bourse paraissent d’ailleurs avoir, au fur et à mesure, englouti argent et valeurs. L’avocat de l’accusé s’est attaché à atténuer les responsabilités de son client. Boulanger est condamné à cinq ans de prison.
- —o—
- Iiicentlie. — L’usine du Prouet, une des plus importantes filatures du département, située sur les bords de la Vienne, à 3 kilomètres de Limoges, vient d’être complètement détruite par un incendie.
- —o—
- Distinction lioiioi*ifi<|ue. — Parmi les nominations dans la Légion a’honneur du 14 juillet, nous avons la satisfaction de compter celle de M. Lederlin, directeur des blanchisseries et teintureries de Thaon (Vosges).
- Voilà une étoile bien à sa place dans le ciel de nos industries, encore trop pâle en ce genre de clartés.
- Accident «l’essoreuse. — Unterîible accident s’est produit cette semaine à Tourcoing, dans les ateliers de M. Liénart, teinturier.
- Un ouvrier nommé Leclerc, Louis-Joseph, a eu la main droite prise entre les deux rouleaux d’une essoreuse; cette main a été arrachée du bras. L’amputation du membre a dû être pratiquée.
- Cet accident est dû, dit-on, à l’imprudence de l’ouvrier, qui nettoyait la machine en marche.
- Voilà une victime du travail, que nous ne saurions trop plaindre, mais qui d’après la loi en élaboration deviendrait un pensionnaire de M. Liénart, lequel cependant n’encourt aucun reproche.
- D’après la relation de l’accident, il s’agirait d’une essoreuse à rouleaux presseurs, et non d’un hydro extracteur centrifuge.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA
- P Année, Fi°16.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES «s «888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les progrès des industrbs tinotoriales. Noirs souples et chargés sur soie. — Revue sommaire des brevets d’invention : impression sur tissus végétaux; id. sur étoile d’ameublement; machine à laver. — Laineuse métallique continue.
- Procédés divers : Rouges-Congo; teiuturedes chapeaux de paille ; apprêt pour soieries. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Cronique industrielle : Brevets d’invention (catalogue), — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Les grèves sablonneuses de l’Océan nous envoient leurs joyeux échos, mais ils sont attristés par les grondements bien moins agréables d’autres grèves enterre ferme : celles des ouvriers.
- Les populations ouvrières ont réellement une vie pénible et généralement peu lucrative; la main d’oeuvre dans beaucoup d’industries n’est devenue qu’un agent mécanique, où le talent professionnel n’a plus qu’une faible part devant l’outillage moderne; l’ouvrier-manœuvre Rest donc rémunéré qu’en raison de sa puissance dynamique, — la seule qu’il puisse offrir — et lorsqu’il compare sa situation avec celle des intelligences qui le dirigent, il peut croire à l’injustice; de là naissent ces luttes, non toujours pacifiques, sans profit pour lui-même et ruineuses pour leurs industries.
- Laissant de côté les grèves parisiennes, nous voyons que nos spécialités en suscitent de non moins tumultueuses en province.
- A Amiens, elles ont abouti au pillage et à l’incendie d’une usine, celle de M. Cocquel, mais il paraît que les grévistes ne sont pas les auteurs de ces destructions qu'il faut attribuer à cette tourbe malveillante que l’on voit toujours apparaître dans tous les mouvements populaires. Sur soixante-dix arrestations opérées à propos des troubles d’Amiens, on n a rencontré que deux grévistes.
- Cette grève des tisseurs dure depuis c enx mois; elle n’est pas générale, dans 5°is établissements seulement le tra-ai/ a cessé, mais il faut dire qu’ils re-fresentent la moitié de la production nmienoise.
- A Lille, à Roubaix, d’autres grèves
- partielles se sont produites dans des tissages; elles n’ont pas de tendance à se généraliser.
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- Va-t-il aussi y avoir grève aux Gobelins? Tout au moins les artistes tapissiers exposent leurs doléances, et de mandent la suppression des fonctionnaires à gros traitements, pour bénéficier de leurs dépouilles. Les ouvriers grévistes parlent de même.
- La teinture, notamment, absorberait une trop large part du budget des Go-belins, au détriment des véritables producteurs de l’établissement : les tapissiers.
- Nous n’avons pas à intervenir dans ces affaires de famille; nous publions néanmoins, dansnos «Faits divers, » le manifeste des réclamants, qui nous donne quelques détails intéressants sur l’administration de la célèbre manufacture nationale.
- Quant aux dépenses somptuaires faites en faveur de l’atelier et du laboratoire de teinture, elles se résument pour deux personnes dirigeantes en un total de 5,800 fr., ce n’est vraiment pas à envier autant. Le directeur, M. De-coux, est en fonctions depuis 1843 (45 années de service). Les tapissiers parlent aussi d’un « directeur honoraire » de la teinture; or, ce titre n’existe pas, et ils font allusion au « directeur du laboratoire des hautes études » : cette fonction, à la vérité, est bien devenue une sinécure, mais qui songera à reprocher les 4,000 fr. qu’elle coûte, lorsqu’on saura qu’elle a pour titulaire l’illustre M. Chevreul, une des plus pures gloires de la maison !
- Etpuis,la teinture auxG obelins n’estpas seulement une branche de la fabrication, c’est aussi une école de perfectionnement de notre art,en même temps qu’un conservatoire de la tradition des grands teints. La teinture classique est là dans son berceau et dans son élément : elle y a ses étalons, sous forme des gammes chromatiques établies par les soins de M. Chevreul ; et c’est dans le laboratoire de ce savant qu’ont été formulées les premières théories scientifiques de notre art, en même temps qu’il inspirait des praticiens devenus, depuis, d’habiles chefs d’industrie.
- La teinture est un art essentiellement national ; son centre supérieur scientifique ne pouvait être mieux placé qu’aux Gobelins, mais que Messieurs les tapissiers y songent bien, il ne leur appartient pas, il n’est pas une simple dépendance de leurs travaux; il rayonne plus loin que leurs œuvres; il a été, il pourra être encore, sinon le promoteur des progrès, au moins un auxiliaire, un conseil et un conservateur des bonnes méthodes tinctoriales.
- Sans trop chicaner, maintenant, sur le titre « d’artistes » que s’attribuent MM. les tapissiers, qui ne sont pas créateurs, — ce en quoi réside l’art, — mais qui sont de très patients et très consciencieux copistes, nous reconnaissons que la plupart sont insuffisamment rétribués, et nous souhaitons que leur sort s’améliore.
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- Si nous aimons les contrastes, nous passerons, des solides et classiques teintures des Gobelins, aux gracieuses fantaisies de la mode : pour elle, il n’est aucun conservatoire qui limite ses caprices et ses faux teints; elle est bien réellement artiste, car elle est créatrice,’ et l’art veut avoir ses envolées franches.
- Elle a des réminiscences d’ancien qui sont encore du nouveau par le cachet spécial qu’elle sait y donner; c’est ainsi que dans la toilette de dames, elle revient aux formes Directoire, Pompadour,’ bonne femme,Watteau, Recamier, etc.,1 mais servies par des étoffes modernes.1
- Les teintes dominantes paraissent actuellement être les verts et les gris,' avec sujets variés roses, bleus, blancs,"' maïs.
- Par exemple, foulard vert à bouquets roses, foulard gris clair à rayures blanches, taffetas gris chiné broché de grosses roses, pekin à larges rayures noires et blanches.
- Ces larges rayures se voient aussi en beaux lainages nouveautés; elles ont cinq à six centimètres de large, et sont formées de couleurs complémentaires ou à oppositions vives, telles que : Bleu-jaune, noir-rouge , noir-bleu," etc.
- De grands écossais à teintes douces,’' des lainages fond couleur, imprimés en
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- Pompadour espacés, sont aussi d’un bel effet.
- Le bleu-hussard continue à prendre pied. Pour costumes de matin, on voit des flanelles fond crème, imprimées en genre palmes détachées, et toujours le foulard imprimé.
- Un article nouveau est le châle en peluche de laine, avec franges chenilles; il se fait en teintes unies, qui sont des grenats, des gris, des verts.
- Nous avons remarqué aussi de splendides manteaux en peluche de soie, l’un d’eux en mordoré chatoyant réalisait la suprême élégance.
- La bonneterie de soie (maillots, caleçons, chaussettes) se fait en gris de fer, en vieil or, en ébénier (sorte de maïs) ; la cravate, toujours en bleu marine broché; quelques essais ont lieu en rouge-coquelicot avec dessins blanc imprimés.
- Ut pour toutes soieries, toujours grande vogue aux glacés ou teintes changeantes, mais en couleurs foncées.
- En lingerie, il faut citer les mouchoirs, le linge de table et de toilette à vignettes de couleur; ce sont articles de cam-pagne.
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- Le papier peint fait aussi du nouveau; c’est d’abord une imitation de rideaux de vitrage, en sujets très simples; par exemple sur fond bleu clair, est une impression à une seule couleur, blanche, représentant la maille du tulle, et un petit sujet détaché, tel que gros pois, bouquet de cerises, petit fleuron, etc.; cela est fort coquet pour cabinets de toilette et chambres de jeunes filles.
- Pour galeries et antichambres, on fait l’imitation vitrail, fort bien réussie à l’aide d’un vernis très brillant presque vitreux, donnant l’illusion de la transparence. Le genre carreaux de faïence est toujours en faveur, et rien n’y est oublié, pas même le craquelé de l’émail.
- Des teintes étrusques avec fleurons or, soubassés de noir, des genres pavois moyen âge, c’est-à-dire à sujets héraldiques (chevrons, macles, merlettes, lys, etc.), sont les types pour bureaux et salles à manger.
- Ceux de salon et de chambre à coucher varient peu, et font toujours un très grand abus de dorures.
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- Avant de quitter les tissus, nous aurions pu dire quelques mots de la situation de la fabrique, mais nous n’aurions que répété ce que nous disions dans notre précédente « Chronique »
- Roubaix, Reims, Elbeuf échantillonnent pour l’été, et toutes ces places ont une grande confiance dans le succès de
- leurs créations. Elbeuf espère une bonne campagne, car on revient à ses genres et les commandes arrivent déjà avec entrain. Reims fait peu d’affaires en cachemire et en mérinos; les flanelles s’accumulent dans les magasins, et les nouveautés se vendent peu. On fait pour l’été prochain des lainages ras mélangés de soie, dont on espère un grand succès.
- A Fourmies, bon mouvement de fabrication; peu d’affaires nouvelles.
- Un peu de baisse à Mazamet et à Sedan, comparativement à la même époque de 1887.
- Mais en général, on se plaint moins de la diminution des affaires que de l’impossibilité d’obtenir des prix rémunérateurs.
- Les teinturiers en lainages aussi se plaignent que leurs travaux sont insuffisamment rémunérés ; dans le but d’en relever équitablement les prix, des maisons de Reims et de la banlieue de Paris avaient formé entre elles un syndicat dont les membres s’engageaient à travailler suivant un tarif commun.
- Le tribunal de commerce à Paris a déclaré ce contrat nul comme contraire à l’ordre public; nous faisons connaître à nos « informations » les circonstances de cette affaire, et la doctrine du Tribunal.
- F. Gouillon LES PROGRÈS
- des industries tinctoriales en 1887
- Par lo Dr Paul Julters (Suite)
- Procédés tinctoriaux (1)
- Teinture par pulvérisation.
- Pour la teinture des tissus, H. Danzer, A. Simian et de Marcieu proposent d’étendre la liqueur colorante sur le tissu au moyen d’un pulvérisateur et de fixer en même temps la couleur par le vaporisage. Nous ignorons les résultats que donne ce système de teinture dont le principe d’ailleurs n’est pas nouveau.
- Bain circulant.
- Lorsque l’on teint des cotons en écheveaux sur bains bouillants la fibre perd une partie de sa souplesse et son élasticité, ce qui pour la filature ne laisse pas que d’avoir des inconvénients et nécessite l’emploi de corps gras (huile saponifiée) pour l’assouplissement du fil. Afin de parer à ces inconvénients, G. Jagenburg de Rydbohobu (Suède) propose de teindre dans des bains très peu chauds auxquels on ajoute la matière colorante d’une manière continue par le moyen d’un dispositif très simple.
- La machine à laver le coton peut très bien
- (1) La plupart de ces procédés ont déjà été publiés parla Revue de la Teinture, soit dans des résumés de brevets, soit dans des notes spéciales.
- être aménagée dans ce but ;une pompe aspire le liquide du bain en dessous du faux-fond percé de trous, et dans le corps même de la pompe arrive en même temps une quantité convenable, réglée au moyen d’un robinet, de la solution colorante concentrée contenue dans un réservoir élevé. La pompe refoule la liqueur dans la partie supérieure de la partie à lever. Le coton est maintenu en continuelle agitation au moyen d’un arbre à palettes.
- Teinture de la soie végétale.
- D’après un brevet de Saignette on teint la soie végétale, la ramie, etc., en préparant préalablement la fibre par un passage successif dans des bains de soude ou potasse calcinées et ensuite d’acide sulfurique ; après rinçage on fait bouillir la fibre dans un bain de bisulfate de potasse et d’alun, auquel on ajoute peu à peu la matière colorante. Dans ces conditions les soies végétales se teindraient à l’instar de la laine. Pour la teinture en noir, on prépare la fibre comme ci-dessus puis on la mordance dans un bain contenant acide tartrique et sulfates de fer et de cuivre, Après une heure d’ébullition dans ce bain on ajoute l’extrait de campêche et l’on fait bouillir, encore pendant 20 minutes.
- Rouge turc.
- Dans le Bulletin de la Société Industrielle de Rouen, NI. M. I. Storek et de Conninck décrivent un procédé simplifié de teinture en rouge turc, employé dans la fabrication Lemaî* tre-Lavotte et fils à Bolbec.
- On prépare un bain en émulsionnant avec une lessive de soude caustique les acides gras déplacés de l’huile tournante au moyen d’acide sulfurique. Après passage dans ce bain les tissus sont exposés pendant quelques jours sur le pré, puis dégraissés par un bain en carbonate de soude et lavage. On mordance maintenant en acétate d’alumine, on suspend dans la chambre froide, on dégomme et l’on teint en alizarine.
- Le tissu séché est ensuite vaporisé pendant une demi-heure sous faible pression ; la nuance rouge brun vire à ce moment au rouge vif. On finit par un ou deux lavages et un bain de savon auquel on ajoute un peu de sel d’étain. Les avantages de ce procédé consistent dans l’emploi d’un seul bain d’huile et dans l’avivage de la nuance au vaporisage.
- Huile tournante.
- Les mêmes auteurs donnent un procédé de préparation des huiles pour rouge turc, fl* traitent l’huile par l’acide sulfurique et soumettent le produit de ce traitement à l’action i d’un oxydant comme le chlorure de chaux, Ie bichromate, etc. Us déplacent et séparent de nouveau l’huile au moyen d’un acide et neutralisent finalement l’acide gras par un alcali'
- Mordants pour alizarine.
- Le textil Record s’occupe de l’acétate de
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- fer comme mordant pour les violets et lilas d’alizarine. Pour obtenir un violet foncé, on passe le tissu avant mordançage dans un bain de tannin contenant 2 à 3 grammes d’acide tannique par litre d’eau. On essore ensuite, on imprègne en foulardant avec de lLcétate de fer à 1 ou 2° Baumé et on lave.
- L’emploi du tannin rend inutile l’huilage du tissu. Pour obtenir des nuances plus pures on remplace le tannin par l’ammoniaque (5 à 10 parties pour 1000) ou par le silicate de soude qui donne un reflet bleuté à la teinture; dans ce dernier cas on foularde d’abord avec l’acétate de fer 1 ou 2° Baumé et l’on passe ensuite dans le bain de silicate de soude (5 à 10 parties pour 1000 d’eau). On teint ensuite en alizarine pour violet.
- (A suivre).
- NOIRS SOUPLES ET CHARGÉS
- SUR SOIE
- (Suite)
- VII. Ces noirs se font sur organsins et trames servant à la fabrication des satins, taffetas, failles et armures diverses.
- 1° Bain de rouille, puis savon; le traitement se donne depuis une fois seulement jusqu’à huit fois, suivant la charge à atteindre;
- 2° Bleu de Prusse, les proportions de ferro-cyanure et d’acide chlorhydrique varient selon la quantité de fer fixée;
- 3° Cachou de 100 à 150 0/0 avec 10 à 15 0/0 fie protochlorure d’étain à une température comprise entre 60 et 80 degrés; le rôle du sel d’étain est capital; comme nous l’avons dit il favorise d’une manière extraordinaire la fixation du cachou;
- 4° Cachou de 100 à 200 0/0; sans l’opération précédente ce second cachou ne serait pas absorbé par la soie.
- 5° Pyrolignite de fer;
- 6° Savon campêche;
- 7° Avivage.
- Nous ne décrivons que le procédé servant à produire le noir lourd ordinaire. Pour obtenir plus bleu, on renouvelle l’emploi du pyrolignite de fer, puis on passe en cachou et en savon campêche.
- On arrive à répéter jusqu’à quatre fois ces opérations. La charge n’est limitée que par les conditions de ténacité, d’élasticité et de brillant que doit réunir la fibre; cependant on peut dire qu’on ne dépasse guère 60 à 70 0/0 pour les organsins cuits et 100 0/0 pour les trames cuites. (T suivre).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Brev. n° 189.463, du 21 mars 1888. Impression de dessins de tous genres et de toutes couleurs sur tissus végétaux,
- Par MM. Guillou et Escorbia
- Ce procédé d’impression permettant d’obtenir tous genres de dessins en couleurs différentes
- et mêlées reproduit sur des pièces de toute longueur et de toute largeur consiste à employer, d’une part des plaques ajourées portant chacune découpée le dessin et la couleur à imprimer et d’autre part : des plaques en bois dites tampons garnies ou non de feutre, de caoutchouc, de gutta-percha ou de matières spongieuses, Ces plaques sont découpées à leur partie inférieure pour représenter les dessins.
- Brev. n° 189.477, du 20 mars 1888. Nouveau procédé de décoration des tissus d'ameublement et autres analogues,
- Par M. Yaux.
- Ce procédé permet d’obtenir des tissus décorés sur lesquels le dessin peut occuper plusieurs mètres de longueur sans répétition et sans que le produit ainsi obtenu ait un prix élevé. Ces tissus décorés présentent l’aspect de belles peintures. Ce procédé qui repose sur le principe de l’application du coloris à la planche consiste à employer, pour la production d’un dessin colorié sur un tissu quelconque, une série de découpages correspondant chacun à l’une des couleurs à déposer sur le tissu, de sorte que par l’emploi successif de ces découpages on obtient un dessin complet de toute grandeur.
- I Brev. n° 189.587, du 26 mars 1888. Perfectionnements aux machines a lainer employées dans le finissage des tissus.
- Par MM. Michaelis, Smethurst et Wood.
- Ces perfectionnement consistent à employer une transmission par friction dans le but d’imprimer un mouvement de rotation individuel, de vitesse variable suivant les besoins, aux rouleaux laineurs qui composent le ou les cylindres laineurs d’une machine à finir les tissus.
- Résumés par M. Maulvault, ingénieur, 15, rue de Richelieu, Paris-
- LAINEUSE MÉTALLIQUE CONTINUE
- à mouvement alternatif DES ROUliEAUX CLIIIXISSEIKS
- De MM. Martinot et Gie, à Sedan.
- Toutes les opérations et manipulations que l’on fait subir aux draps, à partir du foulage, ont en vue leur achèvement, et sont rangées dans la spécialité des apprêts. Comme le nom l’indique, ceux-ci ont pour but de donner les apparences si recherchées dans ces tissus. Dans la draperie, les apprêts sont proportionnés à sa finesse, etla première opération, après le foulage, est celle du lainage ou garnissage; elle est aussi de la plus grande importance.
- Le travail du foulon développe les filaments que l’on remarque à la surface des étoffes de laine ; mais son action persistante et énergi-
- que a pour résultat de froisser ces poils et de les mêler en tous sens. Il faut donc tout d’abord tirer ces filaments à la surface du tissu, et les ranger parallèlement de manière à former sur celui-ci une couche de duvet homogène, d’égale hauteur, recouvrant autant que possible les traces laissées par le croisement des fils au tissage. Tel est le but du garnissage ou lainage.
- Les laineries ont mis largement à profit les qualités curieuses du chardon végétal, lequel a cependant aussi quelques défauts qui ont poussé les praticiens à rechercher quelque chose de meilleur et à le remplacer par le chardon métallique. Nous n’entrerons pas ici dans la discussion des avantages et des inconvénients de l’un et de l’autre. Depuis Noz d’Ar-gent, le premier inventeur, croyons-nous, du chardon métallique, il y a trente-cinq ans, celui-ci a été appliqué un peu partout, avec des succès variés. Mais aujourd’hui ce succès s’affirme et le chardon métallique a définitivement détrôné son précurseur dans la laineuse métallique qui nous occupe ici.
- Jusqu’à présent l’opération du garnissage s’effectuait exclusivement sur des machines à tambour, de système et de constructeurs divers, dans le détail desquelles nous n’avons pas à entrer, les intéressés les connaissant suffisamment. Ils savent aussi quelle durée de travail exige l'opération actuelle, avec ces machines, par suite de la multiplicité des voies et des eaux.
- M. Martinot, en adaptant le mouvement alternatif curviligne ou rectiligne au garnissage, vient d’imaginer un principe tout nouveau de lainerie, et son système permet de garnir dix fois plus vite et mieux, qu’avec une laineuse à chardons à un tambour.
- Dans sa machine, que nous allons décrire ci-après, le tambour ou bien le cylindre porte-rouleaux de certains systèmes particuliers, sont remplacés par des leviers garnis de rouleaux à leur extrémité, et animés d’un mouvement de va et-vient curviligne, ce qui permet de traiter l’étoffe à poil et à contre-poil simultanément. La rapidité du garnissage se trouve ainsi expliquée, et nous estimons que la machine Martinot est destinée à réparer le tort que d’autres systèmes ont fait à la draperie française.
- Cette laineuse métallique continue, représentée en perspective dans la figure 1, se compose de deux bâtis en fonte, assemblés, supportant les organes suivants, indiqués par le diagramme de la figure 2.
- Un arbre à manivelle 1 donne le mouvement alternatif aux leviers Q sur lesquels sont montés les rouleaux garnisseurs R et leurs débour-reurs R’. Cet arbre actionne au moyen d’engrenages, l’attracteur A, lequel met à son tour en mouvement, les attracteurs de même diamètre E, S, H, au moyen de chaînes et de courroies. Le rouleau S est en même temps un rouleau articulé ou étendeur, destiné à effacer les plis qui pourraient se produire dans l’étoffe.
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- Fig. 1. — Laineuse métallique continue à huit rouleaux garnisseurs de M. F. Martinot.
- g Ce même arbre 1 commande également un arbre intermédiaire V qui donne le mouvement par courroies ou cordes, au recoucheur K et à son nettoyeur L, ainsi qu’aux débourreursR’ des garnisseurs R. Les autres rouleaux P, O, C, C\ F et G, qui guident l’étoffe ne sont pas actionnés. Les rouleaux T ont un mouvement vertical par une crémaillière, pour appuyer plus ou moins sur l’étoffe et régler les contacts.
- B est un bassin pour le mouillage du tissu draperie à la fin du garnissage -, N un tuyau ; N’ des éponges, également destinées au mouillage ; M une plaque de lissage des poils.
- L’inspection du diagramme permet de suivre
- facilement la marche du drap, et un tableur peut remplacer le bassin, car cette machine peut également servir au garnissage des étoffes autres que le drap, comme celles de coton par exemple, en changeant les garnitures de cardes. Si elle est construite pour des tissus de coton, ou tout autre tissu boutonneux, les bâtis du devant de la machine seront allongés pour recevoir une disposition d.e peigne à épeutir Y, supporté par un levier Q\ destiné à souper le? nœuds et fils pendants, qui nuiraient au bon garnissage. Le tissu dans ce cas passe sur les rouleaux O’ T’ qui le conduisent sur le peigne d’épeutissage Y et les rouleaux garnisseurs R.
- S’il doit faire deux ou plusieurs passages, ilsui | le même parcours que le drap, mais au deuxiè- || me passage l’action du peigne à épeutir sera • supprimée. La piëce terminée, elle tombe librement ou est conduite par un tableur, sous le rouleau F.
- Par la disposition des rouleaux conducteurs, ’ Ê il serait facile de faire passer l’étoffe sous les ;J garnisseurs au lieu de la faire passer au-dessus de la machine.
- La figure géométrique de la machine repré- f| sente deux leviers supportant deux couples de garnisseurs, mais la quantité de leviers et gar- Y nisseurs n’est limitée que par la résistance des Y
- Fig. 2. — Laineuse métallique continue à quatre rouleaux garnisseurs de M. F. Martinot.
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- numéro Ions ci-i
- .7), nous donnons les échantil
- Brun-Corinthe sur coton.
- Bouge Congo sur Lame.
- tissus. On peut donc mettre 3, A ou 5 leviers, avec un gros rouleau actionné, entre chaque couple pour con luire l’étoffe et éviter les ruptures.
- Les garnitures des rouleaux sont montées les crochets en dehors, et le mouvement réciproque des deux rouleaux de chaque couple est très ingénieusement compris. Il serait à craindre que les rouleaux ne puissent travailler longtemps sans être débourrés, bien, qu’il n’y ait pas arrachement des fibres comme dans la Laineuse à cylindres, mais bien cardage -, et r pour éviter tout arrêt pendant le travail, deux I rouleaux garnis de ruban souple, métallique, sont adaptés au-dessous des garnisseurs desquels on les rapproche à volonté au moyen du support mobile dans une coulisse ; les débour-reurs enlèvent au fur et à mesure qu’elle se produit, la bourre qui paralyserait l’action du garnissage.
- Outre ïa garniture métallique, on peut em- I ployer le chiendent, la baleine ou les soies, ou : toute autre garniture succeptible de nettoyer les garnisseurs sans les abimer. Les débour-reurs sont animés d’une vitesse convenable au moyen de cordes ou courroies et reçoivent le mouvement de l’arbre moteur de la machine.
- Pendant le cours des opérations du garnissage du drap, comme il est nécessaire de le tenir humide, on y arrive par les procédés ordinaires du brouillard.
- Cette machine est applic ble à tous les genres de tissus qui demandent à être garnis, et cette opération se fera toujours avec une grande douceur, car c’est l’étoffe elle-même qui met en mouvement les rouleaux garnisseurs.
- Voici quelques chiffres, qui mieux que toute appréciation, feront comprendre et toucher du doigt, l’économie qui résulte de l’emploi de la Laineuse Martinot.
- Un drap de Sedan qui demande 320 passages à une laineuse à chardons végétaux, sera bien garnie après 11 passages sur la machine nouvelle à k travailleurs.
- Un autre qui demandait 720 passages, a été mieux fait en 30 passages sur la Laineuse nou. velle. Cette même pièce qui reste sur la Laineuse ordinaire de 5 à 5 1/2 jours a été terminée en 5 heures. Aujourd’hui que les essais ont réussi sur une machine à huit travailleurs la production est doublée. Les journées se réduisent donc en heures, et il est souhaitable, vu les résultats obtenus avec les machines déjà mises en marche, que notre industrie drapière s’empare largement de la Laineuse Martinot, afin de reconquérir une supériorité qui lui est disputée par l’étranger.
- (Industrie textile)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Rouges-Congo
- Comme suite à notre article du précédent
- Pour les procédés d’applications, voir l’article auquel nous en référons, plus haut.
- Teinture des Chapeaux de Paille
- Dans h Teinture des chapeaux de paille, il faut éviter autant que possible l’emploi des sels formés par les acides minéraux, en donnant la préférence aux sels acides végétaux. Si toutefois on était obligé de faire usage des premiers, il faudrait avoir soin de neutraliser l’effet de l’acide, en ajoutant un peu de carbonate de soude.
- On do t soumettre à un léger engallage, tous les chapeaux destinés à recevoir une teinture foncée telle que noir, bronze ou marron, afin d’en activer la teinture, et diminuer d’autant le séjour dans le bain, car les divers produits qui le composent ont toujours une action nuisible sur la paille. Après l’engallage, on peut se servir des mêmes bains que pour les chapeaux feutre, au besoin, mais il vaudrait mieux avoir un bain composé pour la paille exempt de sulfate de fer; il est très essentiel pour brunir les bains, de n’employer que le pyrolignite de fer et d'en varier la dose suivant la nuance foncée qu’on désire obtenir. Le bain pour noir peut s’obtenir, savoir :
- 5 seaux d’eau.
- 2 kil. campêche bonne quai., coupe d’Espagne.
- 1 kil. 500 grammes curcuma.
- Et pyrolignite de fer.
- Les bouillons, surtout les premiers, doivent être très courts, d’une demi-heure, au plus, la paille a grand besoin de l’action de l’air pour foncer sa couleur ; on s’aperçoit, après chaque exposition à l’air, que la teinte acquiert toutes les fois une intensité nouvelle.
- La teinture en noir doit être décuivrée avec du sel de citron ou de l’acide acétique.
- La substance à laquelle nous donnons la préférence pour l’engallage du noir, du bronze et du marron, est l’extrait de châtaignes, comme étant le plus expéditif et le moins dispendieux, sans nuire à aucun résultat.
- Le procédé de teinture pour gris, diffère des autres, par l’emploi de substances et drogues nécessaires pour obtenir cette nuance.
- L’engallage doit se faire avec une décoction de noix de galles. Celles d’Alep sont les meilleures, les ordinaires peuvent servir en augmentant la dose, en outre l’engallage doit être plus concentré pour les couleurs gris foncé.
- Ainsi pour obtenir un gris moyen, il faut pour 50 litres d’eau, 500 grammes de galles d’Alep concassées ou bien 1 k. 500 grammes des ordinaires.
- Après une heure d’ébullition, on fait prendre aux chapeaux trois bouillons d’une demi-feeure chaque, ensuite on les lave à l’eau claire et on les trempe immédiatement dans un bain froid composé de :
- 50 litres d’eau.
- I kilo sulfate de fer.
- 100 grammes cristaux de soude.
- On laisse les chapeaux dans le bain, jusqu’à ce que la teinte soit arrivée au gris voulu. Si on désire un gris rosé, on y ajoute un peu d’orseille, si on veut un gris azuré, on y ajoute un peu de carmin d’indigo.
- l.es bains de teinture ne doivent jamais arriver au bouillon, 80 degrés, au plus. La paille est moins altérée et a beaucoup plus d’éclat.
- Les chapeaux teints, dressés et lavés à l’eau, sont apprêtés. (1)
- II est dans l’usage de passer un vernis sur les chapeaux de paille teints, lorsque les chapeaux sont finis et mis en tournure, afin de leur donner plus de lustre; le vernis est composé de :
- 1 litre d’alcool à 90°.
- 200 grammes de gomme laque.
- 20 grammes mastic en larmes.
- La cuisson doit se faire au bain-marie dans un vase bien fermé.
- On l’emploie à froid dans un appartement chaud de 18 à 20° afin que le vernis forme un glacis et ait de l’éclat.
- (.Moniteur de la Chapellerie).
- A prochainement les feutres.
- Apprêt pour soieries de couleur
- Cet apprêt est assez blanc pour pouvoir être appliqué aux couleurs ; il a de la main tout en étant souple.
- Faire bouillir une heure dans 10 litres d’eau.
- Mousse perlée (lichen carragahen), 500 gr.
- Passer au tamis le liquide épais qu’on en obtient et y faire dissoudre :
- Gomme adragante........... 75 grammes.
- Sucre..................... 75 —
- Ajouter l’eau nécessaire pour obtenir 10 litres d’apprêt.
- II est ainsi dans l’état voulu pour les soieries légères ayant besoin d’être bien collées ; on doit augmenter la proportion d’eau pour les tissus corsés, n’ayant pas besoin d’être aussi fermement tenus.
- (1) Voir le procédé, Revue de la, Teinture, 15 avril, p. 61.
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- La mousse perlée se trouve chez tous les droguistes.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Atelier des apprêts (Suite).
- Dans ces descriptions d’appareils du repassage, je suis resté dans les types courants, caractérisant chacun un système, mais le teinturier a généralement l’esprit inventif, et sait imaginer des instruments conformes à ses commodités particulières, que d’autres peuvent aussi utiliser.
- C’est ainsi qu’un de nos confrères d’une ville du Nord a disposé pour le chauffage de ses fers, un système qui lui fournit en même temps de l’eau chaude, à l’usage de ses bains et rinçages.
- La fig. 26 donne une idée de cette disposition.
- Fig. 26, — Chauffage des fers et d’une cuve d’eau.
- Le foyer est en F, il est carré, et à double enveloppe, l’espace compris entre ces deux enveloppes contient de l’eau, et communique par les tuyaux TT, avec une cuve C renfermant environ 400 litres d’eau.
- Il en résulte donc un mouvement circulatoire de l’eau, comme dans les cuves à blanchiment, par suite duquel cette eau vient s'échauffer autour du foyer, et retourne chaude dans le réservoir principal.
- Ce foyer est surmonté d’une boîte en fonte R, avec couvercle en tôle, qui peut contenir 10 à 12 fers. La plaque portant les fers est mobile, pour faciliter le dégorgement de la suie.
- Au milieu de cette plaque est une ouverture pour l’alimentation du foyer-, elle se ferme par un couvercle s’enlevant à l’aide d’un crochet.
- Le cendrier est mobile au-dessous du foyer, et la fumée se dégage par une buse située en B. sur l’un des côtés de la boîte supérieure.
- Le plus souvent, la cuve à eau chaude doit être utilisée dans l’atelier de teinture et non dans celui des apprêts -, aussi chez notre confrère, les tuyaux TT traversent le mur séparant ces deux ateliers.
- Voilà donc un exemple de l’utilisation de la chaleur latérale et rayonnante de foyer, alors que celle de la partie supérieure est employée au chauffage des fers, qui est du reste, la principale destination du système.
- Les fers sont dans une capacité close, suivant le principe que j’ai recommandé.
- Je citerai encore comme appareil à destinations combinéees, un petit bouilleur à vapeur que M. André Lyon avait imaginé pour le fonctionnement de ses tables platineuses et autres appareils d’apprêts. C’était une petite chaudière horizontale fixée dans son foyer en tôle, lequel réservait sur les côtés une place spéciale pour des fers de teinturiers, en même temps qu’un four propre à tous les usages des fours, sans en excepter la cuisson à point d’un gigot ou d’un roatsbeaf.
- L’extension de plus en plus grande de l’emploi de la vapeur dans nos ateliers a fait rechercher des générateurs plus puissants. Il faut dire aussi que l’auteur de ce dernier habitant Alger, et ayant bien d’autres préoccupations, n’était pas à portée de pousser à l’adoption de sa chaudière.
- Tables a vapeur
- Une autre invention de M. Lyon (dont la machine précédente n’était qu’une dépendance), a fait toute seule son chemin, grâce à ses avantages incontestables; elle a amélioré considérablement le repassage des vêtements drapés, pelucheux, laineux ; du vêtement d’hommes principalement.
- Il s’agit des tables à vapeur : platineuses ou pleines.
- Les premières laissent passer la vapeur sur toute leur surface employée, laquelle vapeur traverse les étoffes soumises à l’apprêt.
- Les secondes sont closes et n’emploient la valeur que comme chauffage.
- Fig. 27, — Table à vapeur montée.
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- Bien que se distinguant essentiellement par leur principe des tables à repasser ordinaires, elles en ont néanmoins conservé la forme et les dispositions principales (fig. 27).
- Elles sont aussi fixées au mur ; le modèle fîg. 27, est à deux compartiments de vapeur, il a donc deux arrivées ayant chacune leur robinet et leur branche de purgeur ; il est recouvert d’un molleton de coton et d’un calicot sans apprêt, et cylindré. Ces deux tissus cachent les trous en écumoire dont la face supérieure de la table est criblée, et que l’on peut distinguer dans la fig. 28.
- Toutes sont en cuivre rosette ; elles ont environ 1 m. 45 de longueur.
- Fig. 28. — Table à vapeur n° 1.
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- Le n«> 1 était la base du système primitif de M. Lyon.
- La face sur laquelle on travaille est bombée; son extrémité ovoïde peut s’appliquer exactement aux coins, emmanchures et parties creuses ou bombées de tous vêtements.
- Elle est, comme je l’ai dit, divisée en deux compartiments : celui correspondant à la pointe s’emploie pour les corsages, les gilets, les petits vêtements en velours de soie, pour les fonds de pantalons -, en un mot pour toutes les petites pièces.
- Il est, en effet, inutile et surtout incommode pour l’ouvrier, que toute la surface dégage de la vapeur, alors que l’on ne se sert que d’une partie de l’appareil.
- Le second compartiment sert à achever les grandes pièces et à les repasser dans toute leur longueur.
- Par le jeu des robinets, on peut utiliser les deux compartiments ensemble, ou l’un ou l’autre isolément.
- Le lissage de l’étoffe se fait avec une brosse, et non plus avec le fer, que la table remplace.
- On en obtient des résultats évidemment supérieurs, avec moins de travail, et sans exiger des ouvriers consommés, comme avec le fer.
- Aujourd’hui, un atelier de teinturier dégraisseur n’est pas complet s’il ne possède au moins cette table platineuse.
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- Fig. 29. — Table à vapeur n° 2.
- La table n° 2 (fig. 29) est à l’usage exclusif du pantalon. Elle n’est pas percée de trous comme la précédente, et n’est pas divisée en compartiments. Elle est assez étroite pour qu’on puisse l’introduire dans une jambe de pantalon.
- Le pantalon, commencé au n° 1, pour le fonds et les côtés du buste, est retourné, enfilé, chaque jambe à son tour, sur ce n° 2, où il est terminé.
- Le travail du pantalon, très ingrat comme on sait, a été considérablement facilité par cet appareil.
- L’usage de cette table pleine a démontré à Son inventeur que ce même mode de traitement était avantageux aussi aux vêtements autres que le pantalon.
- Si la table platineuse, vaporisante, a des emplois pour lesquels elle ne saurait être remplacée, celle à surface pleine répond à toutes les destinations du fer à repasser. La table elle-même devient le fer chaud, et la chaleur n’est plus localisée sur un espace restreint; c’est toute la surface (si l’on veut) de la table qui donne régulièrement la chaleur nécessaire.
- Tour ce repassage universel, la table n’est plus bombée, mais entièrement plane, (fig. 30)
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- Fig. 30. — Table pleine à vapeur et Tendeur-Lyon pour manches.
- Ce modèle (nouvellement breveté par son auteur), est à trois compartiments intérieurs ; sa forme est exactement établie en raison des contours les plus habituels des vê'ements.
- Perfectionnant sa première table à pantalons, M. Lyon en a établi une nouvelle, épousant exactement la forme de ce vêtement dans toute sa longueur, y compris le buste, de sorte qu’il n’a plus besoin de passer d’une table à une autre.
- Elle est aussi à trois chambres de vapeur. Elle constitue un bel appareil avec lequel l’apprêt du pantalon devient un jeu.
- La fig. 30, montre l’ouvrier (ou plutôt le patron, car c’est lui), tenant un engin indépendant de la table à vapeur ; il paraît heureux de son travail, et ma foi, ce n’est pas sans cause !.
- Cet ustensile est le « Tendeur en métal flexible à traction variable, pour l'apprêt des manches » ; c’est l’objet d’un récent brevet d’invention, du M. A. Lyon.
- Il se compose d’une forte tringle en cuivre, de forme appropriée et munie d’une molette à vis, qui joint les deux extrémités de la tringle, dans la main droite de l’opérateur, Suivant que celui-ci tourne à droite ou à gauche cette molette à vis, il écarte ou il rapproche les deux branches du tendeur.
- Il les rapproche pour introduire l’instrument dans la manche ; il les écarte pour ouvrir et tendre celle-ci au moment du repassage.
- Nous savons tous combien il est difficile d’éviter le resserrement des manches et le décollage de la doublure qui vient quelquefois former à l’intérieur, un boyau tourmenté. Les sifrans, les jouettes permettent bien de repasser la manche en rond, de presser la couture, mais ils ne tendent pas cette partie du vêtement ; ils ne produisent pas l’application correcte de la doublure au tissu principal.
- En une minute, les nouveaux tendeurs vous donnent ces résultats. Pour cela, on fait chauffer un tendeur de dimensions correspondantes (il y a plusieurs n°s), on l’introduit dans la manche, on écarte les branches à l’aide de la molette, on vaporise, on brosse, et c’est tout 1. 11 ne reste qu’à démouler.
- Cet appareil est très ingénieux dans sa simplicité -, il rendra de réels services dans nos ateliers.
- Mais s’il remplit le but pour les manches, il va aussi, par voie de conséquence, dans les jambes de pantalons, de caleçons, dans les bas, chaussettes, etc.. Et justement l’auteur en a fait établir pour ces différents vêtements.
- Cela vaut mieux, assurément, que les formes en bois uniquement employées jusqu’à présent,
- Lorsque j’en serai au travail, j’aurai à revenir sur l’usage des tables à vapeur, et des tendeurs à manches. Ces quelques indications, quant au mode d’emploi, ne sont que pour en faire comprendre le but et le principe.
- Et puis j’ai à « La Revue de la Teinture »
- uue collection de ces tendeurs sur lesquels je veux encore travailler et expérimenter ; je ne dissimule pas que les premiers résultats m’ont ravi.
- Maurice Guédron,
- Ex - Teinturier à Paris.
- lllliPMlHi; INDUSTRIELLE
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les Industries tinctoriales
- 190,485. — 8 mai 1888, Farmer. Perfectionnements à l’impression et au gauffrage des toiles cirées, tissus et autres matières, et aux machines employées à cet effet.
- 190,567.—12 mai 1888, ScHEURERet Forest. Procédé d’impression des plumes de parure.
- 189,323. — 12 mai 1888, Six Crive. Cert. d’add. au brevet pris le 17 février 1888 pour une machine à teindre les fils en écheveaux.
- 189,510. — 9 mai 1888, Neiss. Machine à polir les étoffes dans deux sens et à marche alternativement renversée.
- 190,620. —15 mai 1888, Bohrenger. Procédé et appareil pour teindre, laver et sécher les matière textiles végétales ou animales et autres matières analogues.
- 490,699. — 26 mai 1888. Désiré Ca.rrette, rue Nain, Roubaix. Fabrication d’un produit appelé Ensimolêum destiné à ensimer les laines et supprimant le dégraissage.
- 190,701,— 24 mai 1888, Money. Procédé de teinture en noir d’aniline sur coton.
- 183,618. — 15 mai 1888. Cert. d’add. au brevet pris le 16 mai 1887 pour perfectionnements dans l'apprêtage des tulles, dentelles, etc.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Le jeudi 30 août, 5 h. — Fourniture de toile en lin ou de chanvre, en 5 lots.
- 48,950 m. de toile de lin ou en chanvre pour enveloppes de paillasses.
- 11,900 m. de toile de lin ou en chanvre pour enveloppes pour traversin.
- 46,000 m. de toile en lin ou en chanvre pour sacs de couchage.
- Echantillons-types dans les magasins du campement de Marseille et de Billancourt. — Cahier des charges dans tous les magasins administratifs de l’habillement.
- Compagnie générale transatlantique
- Le 21 août 1888. — A b Administration centrale de la Compagnie Générale Transatlantique. — Fourniture des toiles destinées à la confection des articles de lingerie nécessaires à l’approvisionnement de ses paquebots pendant trois années.
- Cahier des charges, à l’Economat central de la Compagnie, 5, rue des Mathurins, Paris,
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- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon. — Le 1er août. — Adjudications de :
- Feutre animal en bandes.
- Mme Mélanie Lion, à Comps, adjud. à 73.90 les 100 kil.
- Lorient. — Le 25 juillet.
- 1° Etoupe noire par voie de transformation. Pixel, à Brest, adjud. à 7,943.25.
- Hôpital général de Limoges
- Le 8 juillet. — Fourniture de toile. Adjudicataires :
- 1er, 2e, 3e, 4° et 5e lots. — Treuil, à Limoges, à 0.63, 0.42, 0.57 et 0.89.
- 6e lot. — CiiamiOt, E., à Limoges, à 0,57. 7S lot. — Gorcelx, à Limoges, à 0.41.
- 8e lot. — Chamiot, E., à0.95.
- 9e lot. — Treuil, à 0.89.
- Ile lot. — Chamiot, E., à 1.40.
- 12°, 13e, 14e et 15e lots. — Treuil, à 1.15, 0.77, 0.74 et 0.61.
- Hospice d’Orbec (Calvados).
- Le 30 juillet. — Fournitures diverses à l’hospice.
- Mourière, à Orbec, adj. à : toile chanvre,
- l, 15 et 1,70 le m.
- Duclos, à Orbec, adj. à : étoffes pour rideaux, 1.15 le m. — Toile bleue 1.75. — Retors, 1.70.
- Bacon, Paul, à Orbec, adjud. à : Couvertures laine, 6.75 pièce. — Toile chanvre, à 1.47 1e
- m. — Cotonnade, 1.15.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Dissolution à partir du 30 juin 1888 de la Sté Lebouteüx et Cie, teinturiers en soie et coton, rue des Ursins, 17. — M. Rebouteux, cessionnaire des droits de son coassocié reste seul propriétaire du fonds. Acte du 13 juillet 1888. — G. P.
- ROANNE. -- Formation de la Sté Deschel-Lettes, Despierres et Ciiamussy, fa b. de cotonnades. — Acte du 6 juillet 1888.
- ROANNE. — Dissolution à partir du 30 juin 1888 de la Sté Deschelettes-Desplanques Et Chamussy, fab. de cotonnades. Liquid. : MM. Eug. Deschellettes et Chamussy, restés seuls membres de la Sté par suite dn décès de M. Benoît Deschelettes, le 14 février 1888. — Acte du 16 juillet 1888.
- SAINT-ETIENNE. — Formation de la Sté en nom collectif Maurin et Ferrier, cylin-dreurs et moireurs, 2, rue Mi-Carême. Durée: 7 ans, du 1er avril 1888. Cap. 40,000 fr. — Acte du 23 juin 1888.
- "LYON. — Dissolution à partir du 30 juin 1888 de la Sté de fait Viney et Sibend, [grillage des étoffes), 30, rue Boileau. — Liquid. Les associés. — Acte du 18 juillet 1888.
- ROUEN. — Formation de la Sté en nom collectif Stackler, fa b. d'indiennes. — Durée:
- 6 ans. — Cap. 600,000 fr. — Acte du 13 juillet 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Ninois fils, teinturier, 41, rue Monge. S. : M. Maillard.
- LYON. — Cachard ex-teinturier, 5, rue Suchet. Jug. du 2 août 1888. — S. M. Canary.
- LYON.— Garcin, fab. de velours, rue Lafont, 10, sous la raison de A. Garcin et Cie. — Jug. du 9 août 1888. — S. : M. Feys.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- TRIBUNAL DE COMMERCE DE LA SEINE Audience du 29 juin.
- syndicat des teinturiers en pièces de paris et
- DE REIMS. — ENGAGEMENT DE NE PAS TRAVAILLER AU-DESSOUS d’un prix minimum établi d’un COMMUN ACCORD ENTRE LES ADHÉRENTS. — NULLITÉ.
- La fabrication des tissus de couleur comporte l'application de matières colorantes d'une valeur souvent considérable, fournies par les teinturiers, et qui constituent, non pas l’accessoire de la façon, mais bien au contraire une partie essentielle de l'ensemble de la fabrication.
- Par suite, les teinturiers en pièces, chargés d’achever ces tissus en leur appliquant la teinture, ne sont pas des tâcherons percevant un salaire, mais des chefs d'mduitrie transformant les matières premières, par eux achetées et les revendant pour en tirer profit.
- La convention par laquelle les teinluriers en pièces se sont engagés entre eux à ne pas travailler au-dessous d’un prix minimum fixé, ne constitue ni un contrat de participation, ni un syndicat professionnel, ni une coalition d'ouvriers se concertant dans les termes de la loi du 27 mai 1864, pour le maintien ou L’élévation des salaires. Une telle convention constitue une coalition des chefs d'industrie, s'engageant à ne pas vendre ou à ne vendre qu'à un certain prix au-dessus de celui qu’aurait pu déterminer la libre concurrence, de manière à amener la hausse factice du produit, objet de kur industrie ; elle est, en conséquence, contraire à l'ordre public, et nulle au regard de tous.
- A la date des 17 et 18 août 1887, les teinturiers en pièces de Paris et de Reims, désireux d’améliorer les conditions de leur industrie se sont réunis en une sorte d’association qu’ils ont qualifiée du nom de syndicat et dont tous les adhérents s’engageaient pour une durée de six années à ne pas travailler au-dessous du prix de 3 francs par pièce -, étant stipulé que ceux qui contreviendraient à cet engagement sera:ent passibles de pénalités dont le produit serait réparti entre les autres adhérents.
- Au mois d’avril dernier, quelques teinturier ayant manifesté l'intention de sortir du syndicat ont été assignés parles autres adhérents en exécution des conventions sous une pénalité de mille francs par chaque contravention constatée.
- A cette demande ils répondaient en opposant la nullité des conventions comme constituant une coalition contraire à l’ordre public. Le Tribunal, après avoir entendu les plaidoiries de Mes Sabatier, Lignereux, Meignan et Hongvet a prononcé la nullité du contrat.
- Gobelins adressent aux députés de la Seine la pétition suivante :
- Messieurs les députés,
- Nous devons appe’er votre attention sur les faits qui se produisent à la manufacture nationale des G belîns.
- Alors qu’un administrateur — inutile (puisqu’il existe une commission, un directeur des travaux d’art, des chefs d’atelier, un contrôleur), à qui il est alloué un traitement de 9,000 fr., une prime de 1,000 fr. un domestique aux frais de l’Etat, trente et unepièces meublées par le garde-meuble, chauffage et éclairage, trois grands jardins, que certains employés inutiles, touchent des appointements de 3,700 fr., les artistes tapissiers dont sans eux la manufacture n’aurait pas lieu d’exister, arrivent avec peine, au bout de trente ou quarante ans de services rendus, à gagner 3,000 fr.
- Voici, du reste, les traitements du personnel. Administrateurs, place d’une valeur d’au-moins 15,000 fr. ; contrôleur, place d’une valeur de 6 000 fr. : directeur des travaux, 4,000 ; directeur honoraire de .la teinture, 4,000 ; directeur de la teinture, 2,500; chef de la teinture, 3,300 (la teinture comporte deux ouvriers et un apprenti ) ; commis aux écritures (2), 3,700 ; chef de la ren’railure, 3,300.
- Artistes-tapissiers : Chefs (2), 4,100 ; sous-chefs (3), 3,500 et 3,300 ; professeur de tapisserie, 3,300; les premiers artistes (ils sont cinq et pas moins âgés de quarante-cinq ans), 3,000 , un homme de trente ans gagne de 1,800 à 2,000 ; un jeune homme de vingt ans de 1,100 à 1,200 francs.
- En outre, l'indemnité de logement (250 fr.) a été supprimée.
- Ainsi tandis que les producteurs ont des traitements dérisoires, tout ce qui a rapport soit à l’administration, à la teinture ou à la ren-traiture, tout employé qui occupe une place inutile, est largement appointé.
- Nous demandons une meilleure rétribution, des augmentations, avec les économies réalisées sur les emplois inutiles.
- Nous désirons aussi la mise à la retraite, dès soixante ans, de tous les employés, etc.
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- «2 rêves île tisseurs. — Les ouvriers des tissages de M. Cayez, à Devilly, ont cessé le travail par suite du refus d’acceptation d’un nouveau réglement les obligeant à marquer eux-mêmes les défauts de leur travail afin de . faciliter l’amende ; les grévistes sont environ 100 ; ils sont très surexcités contre M. Cayez qui, dit-on, ne veut payer le salaire arriéré que lorsque les grévistes auront repris le travail.
- Un gendarme a été blessé au front en voulan t disperser un rassemblement.
- A Itoulnvtv. — Une centaine d’ouvriers de la fabrique de velours de MM. Grey, Sump-son et Cie, n’ont pas voulu reprendre le travail. Ils réclament une augmentation de salaire de cinq pour cent par kilogramme de matière à travailler.
- On pense que cette grève ne prendra pas d’extension. Les grévistes sont très calmes.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tous droits réservés.
- Aux Gobellns. — Les artistes des
- Imprimerie G. COLIN, à Cliarleville (Ardennes)
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- LA
- lre Année, N° 17.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- mm. wrnïisninT^
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES *" septembre 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les progrès des industries tinotoriales. Noirs souples et chargés sur soie. — Revue sommaire des brevt ts d’invention : Essoreuses.
- Procédés divers : Impression gouache ' Prune et douanier sur laine ; Apprêts colorés pour tissus à chapellerie ; Savon Benzine. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Cronique industrielle : Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements comm er ciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Voici une quinzaine calme pour ceux qui se désintéressent du boulangisme. Il y a bien par ci par là quelques queues de grèves peu graves, mais elles n’ont pas le caractère tumultueux des précédentes.
- Amiens n’a pas encore dit son dernier mot; Troyes prononce son premier dans ce concert mal concerté, et assurément dépourvu d’harmonie. Nous recueillons ces quelques notes à nos « Informations », et nous nous en tiendrons là, pensant qu’il vaut mieux nous occuper de ceux qui travaillent et produisent, que de ceux qui cherchent à paralyser les efforts de nos industries, déjà assez besoigneuses.
- * *
- Et de fait, les places qui, comme Fourmies, avaient eu jusqu’ici un bon mouvement de fabrication, nous disent que les affaires en tissus deviennent
- difficiles, malgré que les prix n’aip.nt pas changé.
- Roubaix, dont l’accroissementne connaît plus de limites, a toutes les chances; les Ministres de France et de Belgique viennent de décider la création d’unenouvelle voie ferrée entre cette ville et le non moins heureux pays flamand.
- C’est encore du calme que l’on annonce de Roubaix-Tourcoing, dans le commerce général des textiles; cependant, l’un-des organes autorisés de ce
- groupe industriel, dit à propos des tissus :
- « Nos fabricants de nouveautés, qui °nt créé de véritables merveilles comme dispositions et coloris, voient les commissions arriver en grand nombre, mais les genres en lainages purs boudent
- toujours, par suite des prix élevés de la matière. »
- A Reims, la filature modère sa production pour éviter du stock et l’avilissement des prix qui en est la conséquence. Les tissus n’ont, heureusement, pas de stock, mais aussi peu d’ordres.
- Les nouveautés travaillent toujours pour l’été. Il y a quelques petites affaires en flanelles; et peu de mouvement sur les cachemires et mérinos.
- Elbeuf a aussi du ralentissement sur la nouveauté; les tissages sont cependant assez occupés, et, du reste, les draps noirs et couleurs unies continuent à être en bonne situation.
- L’étranger n’est pas beaucoup mieux partagé que nous, sauf la Belgique qui marche toujours bien, et quelques places anglaises, comme Bradford notamment, qui commencent à reprendre de l’activité, mais en Allemagne, en Espagne, aux Etats-Unis même, on se plaint du manque de commandes.
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- * ¥
- Mais aussi tout le monde n’est-il pas en vacances en ce moment : les acheteurs autant que les producteurs, et alors un peu d’accalmie dans l’activité universelle n’a rien d’anormal,
- En ce mois de voyages et de villégiatures, ce n’est plus à Paris qu’il faut chercher les nouveautés que la mode ne se lasse pas de suggérer. Mais il nous faut courir à Aix-lës-Bains, àSpa, à Vichy, dans les Pyrénées, à Biarritz, à Trouville, à Dieppe, à Ostende, etc., pour y rencontrer celles qui donnent le tem ût potronnent, pour ainsi dire, les élégances nouvelles.
- Les draps de fantaisie tendent à détrôner les draps unis pour les petits vêtements, les jaquettes, qui accompagnent si bien les toilettes légères, contre la brise de mer et dans les excursions. On fait des petits draps chinés grisaille qui ont une allure agréable.
- Par opposition, le drap rouge-garance fait la grande admiration.
- Les petits costumes de flanelle anglais sont en grande faveur, très simples de formes. Les jerseys sont aussi très bien portés. Les uns sont unis les autres rayés. Le plus souvent ces deux dispositions de tissus s’allient agréablement pour s’orner et se faire valoir l’un par l’autre.
- On fait beaucoup de costumes de mohair portés parles jeunesfilles etlesjeunes femmes. D’ailleurs, le mohair est un tissu très léger et qui a beaucoup de soutien, de soyeux. Les teintes claires le favorisent encore en lui donnant une allure de fraîcheur et de gaieté.
- L’air vif de l’Océan réclame des manteaux. Ceux qui abondent aux plages les plus fréquentées, sont les pelisses en limousine, avec des rayures voyantes sur fonds blancs, gris, ou beige.
- Citons comme nouveauté la chose la plus simple et la plus ancienne que tout le monde connaît bien. Nous voulons parler de ces pèlerines rondes, ornées d'un capuchon pointu que tous les petits garçons portent l’hiver pour aller à l’école. C’est cela qui est la grande nouveauté, parce que les mamans se sont avisées de mettre les pareilles pour se promener le soir sur la plage.
- On fait ce petit vêtement en flanelle gros bleu doublée de satin.
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- » +
- En ville et pour les promenades du soir, les tissus légers sont évidemment de saison. Linon mauve brodé d’écru, mousseline de laine blanche semée de feuilles de houx, de pastilles, de fleurettes dans les tons gris, corail et algue; foulards aux dessins bizarres, satinet-, tes, jaconas à fleurettes, sont les genres que l’on remarque le plus.
- Le voile rayé algérien, le crêpe de Chine, l’éolienne, les bengalines, toutes ces étoffes, aux plis moelleux, sont
- également utilieoos par parisioimcï^-
- que leur grandeur n’attache pas au rivage.
- Si des étoffes portées, nous allons à celles offertes pour l'automne, nous remarquerons que la peluche de soie tiendra une large place dans les vêtements de dessus, soit en pelisses, soit en jaquettes «toréador» suivant la mode du moment.
- On fait même des peluches avec larges bandes en façonné de 12 à 15 cm., et espacées d’environ 30 cm ; ces bandes sont dans le sens de la trame, et ce magnifique tissu ne convient bien en- . tendu que pour les grandes pièces.’ Les teintes de fond sont l’alezan, le pépite (ou vieil or), le tabac, le mordoré, le gazon, l’écrevisse.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Une nuance nouvelle paraît dans l’article de fantaisie : cravates, gants, rubans, etc. ; c’est un blanc fortement azuré n’allant pas, cependant, jusqu’au gris perle : un simple déblanchi. Serait-ce une réaction contre le crème ?
- En étoffes d’automne, nous voyons encore des vigognes avec impression demi-enlevage ; c’est-à-dire que le rongeant n’a pas percé la couleur jusqu’au fond, mais l’a simplement modifiée ou affaiblie, en laissant encore un aspect teinté aux parties enlevées. L’effet est plus doux à l’oeil qu’un blanc cru, et convient mieux pour des étoffes laineuses et lainées.
- * *
- C’est en coloriste et non en mondain que nous entendons faire cette revue de la mode, mais il est souvent difficile de séparer l’un de l’autre. Les colorations ne se révèlent que sur des fonds, des subjectiles, comme disent les pédants, et il faut bien décrire les uns en parlant des autres. Personne ne s’en plaint, du reste, pas même le chroniqueur.
- Allons donc jusqu’au bout, et voyons l’ameublement : nous y comprenons le linge de table dont la vignette couleur se répand de plus en plus, même en dehors des services de campagne ; on fait d’élégantes bordures en broderies et en soutache sur articles riches, qui plaisent beaucoup.
- Les rideaux de vitrage sont de moins en moins blancs ; on arrive même jusqu’aux teintes foncées dans les tissus fortement ajourés.
- En portières et grands rideaux, pour galeries, antichambres, ateliers d’artistes, campement, latoite jute imprimée que nous décrivions dans notre chronique du 1er Juin, devient un article courant.
- Le papier peint emploie beaucoup
- 'CUXIimO IlUdlIVU AAAVVLcvIUa^y TO U0 O—
- de notre échantillon du présent numéro, et aussi le vieux cuivre, mais surtout le feu ; cela change un peu des ors banals.
- Et nous allons à notre tour changer de langage en rentrant à l’atelier, berceau de toutes ces merveilles.
- F. Gouillon
- LES PROGRÈS
- des industries tinctoriales en 1887
- Par le Dr Paul Jultehs (Suite)
- Procédés tinctoriaux (1) Impression du jute
- Le « Textile Colorist » publie une série de
- (1) .La plupart de ces procédés ont déjà été
- publiés parla Revue de la Teinture, soit dans des
- résumés de brevets, soit dans des notes spéciales.
- recettes pour la teinture du jute pour impression. Voici, par exemple, une composition qui convient le mieux pour imprimer sur cette fibre, tous les azoïques de la famille des ponceaux, orangés, etc. :
- On prépare l’épaississant avec :
- Empois gomme adragante........... 5 litres
- British Green (Gom. Anglaise )... 10 kil.
- Eau................................ 20 litres
- Glycérine........................... 1 —
- Acide acétique 1° Baumé.......... 1 —
- On dissout ensuite dans l'épaississant ainsi obtenu :
- Ponceau...................... 30 |rammes
- Acide oxalique............... 5 ' —
- Mordants d’antimoine
- En raison du prix toujours croissant de l’acide tartrique on a cherché à remplacer l’émétique comme mordant par d’autres préparation antimoniales. On a proposé successivement le chlorure d’antimoine, l’hydrate d’oxyde d’antimoine précipités puis des solutions alcalines d’oxyde d’antimoine dans la glycérine et l’oxalate d’antimoine.
- Le chlorure a l’inconvénient de se décomposer en solation aqueuse. De là le brevet de G. Watson qui a pour objet d’empêcher la dissociation du chlorure d’antimoine par l’addition du chlorure alcalin ou alcalino-tecreux. Dans les solutions de ces sels doubles, il ne se précipite pas de sous-sel et la fibre épuise plus complètement le bain. Ainsi employé le chlorure d’antimoine donne, dit-on, de bons résultats.
- L’hydroxyde d’antimoine précipité n’est pas d’un emploi commode, et, de plus, n’est attiré que peu vers la fibre.
- Les solutions alcalines d’oxyde d’antimoine dans la glycérine ne peuvent prétendre qu’à des applications limitées en raison de la causticité du bain de mordant.
- L’oxalate d’antimoine enfin ne convient pas à tous les teinturiers, car il nécessite l’emploi d’eaux peu ou point calcaires.
- Les meilleurs résultats ont été obtenus avec
- lo fluorure d’antiœoirjc tï-a’us.= anglaise
- a récemment mis dans le commerce. L’inconvénient de ce sel est d’être difficile à obtenir sous forme solide, d’être fort hygroscopique et de dégager de l’acide fluorhydrique qui attaque aussi bien les vaisseaux métalliques que les vases en verre. Force est donc de le transporter à l’état liquide, dans des vases en grès ou en bois, ce qui peut être un obstacle sérieux à la généralisation de l’emploi du fluorure d’antimoine comme mordant.
- Ces inconvénients disparaissent d’après Rudolph Koepp et Cie lorsque l’on unit le fluorure d’antimoine à un fluorure alcalin pour former un sel double.
- On obtient ainsi des combinaisons de 1 molécule de fluorure d’antimoine avecl, 2 ou 3 de fluorure de potassium qui répondent à tous les besoins de la teinture ou de l’impres-
- sion qui se présentent sous la forme de produit solide, stable, pouvant s’emballer à la façon d’un sel indifférent. Ces sels se dissolvent dans l’eau comme l’émétique sans décomposition et s’obtiennent d’ailleurs dans d’excellentes conditions de bon marché.
- On a proposé encore l’emploi du lactate d’antimoine. D’après Ch. M. Waise ce produit s’obtient en attaquant l’antimoine avec un mélange de 400 parties d’acide lactique à 25 pour 100 et de 50 pour 100 d’acide nitrique fort. On chauffe vers 65° où l’action se manifeste puis on porte peu à peu à la température jusqu’à l'ébullition. Il faut avoir soin de n’appliquer la chaleur que progressivement; autrement, au début, il se produirait de l’acide anti-monique S b1 2 O5 qui n’est pas soluble dans l’acide lactique comme l’oxyde S b2 O3. Lorsque la réaction est achevée on filtre et l’on ajoute 70 parties de sel de soude sec. On neutralise ainsi les deux tiers de l’acide lactique sans que pour cela de l’oxyde d’antimoine se précipite. Dans le cas où il n’y a pas d’inconvénients à appliquer un mordant acide, on se passe de la neutralisation par le sel de soude.
- Pour mordancer avec celte préparation on passe le coton cardé,filé, ou tissé dans un bain de tannin et on le lave légèrement. Puis on le travaille dans un bain de lactate d’antimoine en ajoutant de temps à autre du carbonate de soude. On termine par un bon lavage.
- Enlevages sur bistre de manganèse
- Le sel le plus fréquemment utilisé pour produire des enlevages sur les fonds bistres de manganèse est le chlorure d’étain. Cependant ce sel offre beaucoup d’inconvénients; d’abord il agit sur la plupart des couleurs auxquelles on le mé ange, puis il coagule l’albumine qu’il serait souvent intéressant de faire concourir à la composition de la couleur d’impression. D’après J. Riley on remplace avec beaucoup d’avantage le sel d’étain par un mélange de sulfocyanate d’ammoniaque et de sel ammoniac qui n’agit que sur le bistre de manganèse en le réduisant.
- [A suivre)
- NOIRS SOUPLES ET CHARGÉS
- SLR SOIE
- (Suite)
- Noir rendant jusqu’à 400 OÙ) pour fantaisie
- ET GROS NQIR.
- VIII. La fantaisie s’emploie pour franges, ar-ticles de Paris et de Lyon. Le gros noir sert seulement comme trame pour satin, ruban de qualité inférieure et un peu plus faible à bon marché. La teinture a lieu sur écru par des passages alternatifs en extrait de châtaignier et en pyrolignite de fer. On arrive jusqu’à P passages pour la charge à 400 0/0. Les noir5 sont terminés par des avivages de 10, 15 et même 20 0/0 d’huile.
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- Sur le premier bain de châtaignier on assouplit la trame en ramollissant le grès par la chaleur. C’est une opération importante et qui varie peu suivant la nature de la soie. La soie du Bengale s’assouplit facilement; celle de Chine moins bien que celle de France ou d’Italie.
- Noirs souples et fins.
- IX. Ces noirs ne se font bien qu'à Sain t-Chamond à cause de la pureté exceptionnelle de l’eau du Giers qui ne contient pas de sels calcaires et qui titre de 1/2 à 2 degrés hydro-timétriques seulement.
- 1° Rouille;
- 2° Carbonate de soude 50 0/0 de 30 à 40 degrés;
- 3° Bain de ferrocyanure;
- 4° Assouplissage sur bain de noix de galle fines, de dividivi ou d’autres tannins bleus; on chauffe de 90 à 95 degrés-, l’ouvrier est seul juge du moment où le ramollissement est suffisant.
- 5° On laisse refroidir et l’on ajoute de 5 à 15 0/0 d’étain.
- 6° Savon de 60 à 80 0/0 de 30 à 35 degrés tout au plus.
- 7° Avivage avec 5 à 15 0/0 d’huile.
- Le procédé ci-dessus est général et sert à toutes les charges en souples fins. Un passage en rouille donne de 40 à 50 0/0 de charge et fournit le souple léger; deux passages en rouille conduisent à 60 et 70 0/0-, trois passages de 80 à 100 0/0.
- C’est à ce genre spécial de teinture que la maison Richard et Puthod s’est attachée avec succès.
- Noir cru.
- Ce noir est d’un usage très restreint; on le fait d’ordinaire sur poil, sans ramollir le grès afin que le fil conserve sa raideur, et avec le moins d’opérations possible pour que le dévidage s’effectue sans trop de peine.
- La teinture se réalise simplement par des passages en sels ferriques, puis en eampê-che et en bois jaune, à une basse température.
- 5. — Observations.
- Voici maintenant quelques renseignements généraux sur l’application des agents indiqués précédemment.
- Les mordants de nitrosulfate et d’acétate ferrique ainsique l’alun sont toujours employés à froid.
- Le bain de ferrocyanure est chauffé de 55 à 60 0/0 pour les cuits mais utilisé à froid dans le cas des souples. L’acide chlorhydrique s’y ajoute en deux fois.
- La composition du bain dit de savon cam-pêche varie suivant le noir qu’on veut obtenir. Habituellement il est monté à raison de 50 0/0 de savon et de 100 de campêche. 11 ne se donne guère que pour les noirs cuits et à une température qui peut s’élever de 50 à 90 degrés.
- On prépare les bains d’avivage avec 1 à 2 0/0 d’huile pour les cuits; de 5 à 15 0/0 pour
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- les souples; de 5 à 20 0/0 pour les fantaisies pour franges.
- L’huile est d’abord émulsionnée avec du carbonate de soude 60 ou 70 degrés, du carbonate de potasse à froid ou encore de la soude caustique. On laisse le tout dans un bain et on lisse rapidement pour éviter la séparation d’huile; à ce bain on ajoute l’un ou l’autre des acides tartrique, acétique et même chlorhydrique; mais les acides citrique et tartrique sont préférables.
- Il est de règle à peu près générale de rincer très fortement après chaque opération de mordançage ou de teinture et d’essorer à l’hydro-extracteur, pour ne pas introduire trop d’eau dans le bain qui doit suivre.
- Quant à la durée de l’opération elle varie de une heure à deux heures et va rarement au-delà. D’ordinaire on laisse davantage la soie dans les bains de tannins; mais c’est surtout pour la commodité des manipulations.
- Le noir d’aniline s’obtient facilement sur soie, d’autant mieux que la fibre se prête sans inconvénient à des liqueurs acides. Déjà à l’exposition de 1867 on pouvait remarquer dans la section suisse de beaux spécimens de ce genre de teinture. Cependant il ne s’est pas régulièrement introduit dans les ateliers.
- On reproche au noir d’aniline, tantôt qu’il ne charge pas suffisamment la soie, tantôt qu’il lui fait perdre de son brillant et son lustre-, à cet égard les fabricants sont d’une extrême exigence. Sans doute on arrivera à atténuer ou même à faire disparaître complètement ce dernier défaut.
- Jusqu’à présent on a remarqué de grandes difficultés à teindre en noir les soies de Tussah. Les tons obtenus laissent toujours à désirer, en outre la fibre semble comme parsemée de petites taches métalliques d’un aspect désagréable. Ce défaut est désigné sous le nom de pailletage. Enfin les soies de cette sorte ne se prêtent pas aux opérations de la charge; elles absorbent mal les mordants de fer.
- M. Moyret, de Lyon, auteur d’un traité de la ttinture des soies, dit avoir obtenu les meilleurs résultats par le traitement suivant :
- 1» Cuite à la soude caustique;
- 2° Un ou deux bains de rouille avec fixage à la soude caustique;
- 3° Passage en prussiate de potasse pour bleuter;
- 4° Engallage au bain faible d’extrait de châtaignier;
- 5° Passage en pied de fer (pyrolignite); ces deux opérations doivent être répétées pour donner du fond à la couleur-,
- 6« Avivage avec 6 ou 8 0/0 d’huile d’olive.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Brev. n° 189.682, du 30 mars 1888.
- A ppareil servant à teindre les matières textiles. Par M. Hampe.
- Cet appareil sert à travailler les matières filamenteuses textiles, notamment les peignés en bobines.
- Il fonctionne de manière que la pression nécessaire pour faire pénélrer uniformément les liquides colorants dans les bobines de matière filamenteuse soit obtenue par la colonne de liquide elle-même.
- Brev. n° 189.724, du 13 mars 1888.
- Fabrication d’une matière colorante blanche donnant le brillant de la soie,
- Par MM. Beuda et frère.
- Cette matière colorante blanche est destinée à la décoration des papiers peints, papiers de fantaisie, mais elle peut également être appliquée sur toute sorte de tissus.
- Cette matière est obtenue en purifiant une matière naturelle que l’on trouve en Californie, connue sous le nom d'antonite. Pour épurer cette matière on la broie puis on la fait cuire dans un bain d’acide chlorhydrique dn com-merceenla plaçantdans unechaudièreémaillée, après cette cuisson la matière est filtrée puis lavée à l’eau pour enlever complètement l’acide chlorhydrique. Lorsque cette matière est sèche on y mélange de la colle végétale, des gommes, des colles defucus ou autres matières adhésives similaires et la matière est ainsi prête à être appliquée au pinceau sur papier ou tissu. Cette matière colorante ayant un très beau blanc, on peut la colorer avec des couleurs d’aniline pour s’en servir sous les diverses nuances qu’elle prend ainsi.
- Brev. n° 189.916. du 13 avril 1888.
- Procédé et appareils servant à produire des dessins filigranés sur papiers ou autres matières par MM. Hacoke et Ford.
- Ce procédé permet d’obtenir des dessins transparents sur des rouleaux continus de pa-
- Diers ou autres matières en épargnant beaucoup de main d’œuvre. A cet effet, ces inventeurs se servent d’une machine analogue aux machines à calandrer ou gaufrer contentant deux rouleaux en métal dur, dont l’un, celui gravé, avec des dessins, lettres ou lignes en relief est en acier, tandis que l’autre qui est uni est en fer trempé. Ces rouleaux sont maintenus à leurs extrémités dans des bâtis convenables où on peut exercer sur eux une pression plus ou moius considérable au moyen de vis ou de léviers. Le papier ou autre matière à filigraner s’enroule sur des bobines placées d’un côté de la machine, d’où il passe sous les cylindres ou rouleaux graveurs pour aller s’enrouler finalement sur une ensouple placée sur l’autre face de la machine. Par suite de l’amincissement des fibres obtenu par la pression du rouleau gravé, il se produit sur le papier un filigrane transparent.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Brev. n<> 190.449, du 8 mai 1888. Nouveau genre de ouate, par M. Hospital Jeune.
- Celte ouate est celle ordinaire dans laquelle on a remplacé la couche d’apprêt appliqué à la surface par un tissu ou un papier dont la nature est appropriée à l’usage auquel la ouate est destinée.
- Le tissu recouvrant est clair ou serré ou formé d’un papier qu’on rend adhérent à la nappe de filaments cardés par une colle.
- Si le tissu est clair on peut appliquer 1a colle par dessus, si le tissu ou le papier est serré,
- on dépose la colle sur la surface en contact avec les filaments.
- On peut ainsi appliquer ces ouates sans doublure ni piquage. Le tissu ou papier qui les recouvre pouvant être de toute matière, de toute couleur et comporter toute décoration voulue.
- Brev. n0 190.620, lo mai 1888. Procédé et appareil pour teindre, laver et sécher les matières textiles, végétales ou animales et autres matières analogues.
- Par M. Bohringer
- Ce procédé consiste à faire communiquer les matières filamenteuses placées dans le
- ---------i
- tambour d’une turbine avec un récipient à teinture, un réservoir à eau et un tuyau à air de façon à remplir avec un robinet à trois voies, par le conduit commun, le tambour pour y faire circuler le liquide tinctorial. On laisse s’écouler le liquide, puis on tourne le robinet pour envoyer de l’eau de lavage et enfin on tourne le même robinet, de manière à envoyer l’air chaud ou froid, mais sec, nécessaire pour sécher les matières filamenteuses en travail dans la turbine. L’appareil se compose d’une essoreuse ordinaire avec tuyau unique muni d’un robinet à trois voies spécial.
- Résumés par M. Maulvault, ingénieur, 15, rue de Richelieu, Paris.
- ESSOREUSES
- Dans nos n°s du l«r et 15 Juin, nous avons fait une revue comparative des essoreuses à l’usage des teinturiers-dégraisseurs ; nous nons proposons ici de la compléter par un aperçu des machines plus puissantes employées dans la grande industrie.
- Nous commençons par les modèles connus représentés par les figures ci-dessous, pour arriver aux types plus récents -, les uns et les autres ayant, d’ailleurs, leurs avantages spéciaux, et chacun leur raison d’être suivant leurs destinations.
- Les essoreuses ci-dessous sont construites par MM. B. Buffauld et T. Robatel, de Lyon, qui ont amené ces appareils à un grand degré de perfectionnement.
- Fig. 1.
- Voici d’abord leurs essoreuses à mouvement en dessus.
- La fig. 1 est le modèle à moteur indépendant-, la courroie s’applique derrière le disque qui reçoit la friction du cône en papier comprimé ; le débrayage est instantané ; il suffit de donner un tour à la vis à volant située en haut de l’arcade, pour que l’arbre de la poulie soit déplacé et détruise le contact du disque et du cône. Un bon frein à collier arrête le mouvement du panier.
- Un troisième bras à l’arcade donne à
- Fig. 2.
- celle-ci une grande stabilité, tout en évitant de la rendre trop massive, et en laissant le panier assez largement découvert du côté opposé.
- Nous avons fait ressortir dans notre no du 1er Juin les qualités générales de ce type d’essoreuses.
- La fig. 2 est l’appareil à bras; il combine les deux systèmes : à friction et à engrenage, de sorte qu’il évite les pertes de vitesse par glissement des cônes • il se fait de 40 cm. à 70 cm. de panier; c’est le modèle qui cou-
- Fig. 3.
- vient pour les maisons ne disposant pas de vapeur.
- Celles qui ont un générateur mais pas de moteur pourront employer l’essoreuse à moteur direct (fig. 3 ).
- Les teinturiers en fils, ne faisant pas d’apprêts se dispensent souvent d'une machine à vapeur, qui ne leur est pas très utile, mais emploient le vapeur comme chauffage. Les lavoirs publics sont dans le même cas. Cette essoreuse leur convient donc spécialement, surtout quand il leur faut des appareils ayant
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- au moins 60 cm. de panier, qui exigent deux hommes : au dessus de 70 cm. ils sont trop lourds pour le travail à bras.
- Nous ne nous arrê'ons pas davantage sur ces trois modèles qui ne sortent pas des types courants : nous continuerons par les essoreuses à mouvement en dessous.
- ( A suivre )
- P. Courcy.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Impression gouache
- Le genre gouache consiste en l’emploi de couleurs très opaques, qui couvrent la teinte du fond sur lequel on imprime; c’est, en résumé une peinture.
- Cette impression a eu un grand moment de vogue pour le chiffonnage, puis s’est démodée en tant qu’article fantaisie, mais comme elle a sa nécessité, elle n’a pas été abandonnée entièrement dans l’usage courant, soit, par exemple, pour les robes déjà fatiguées, dont elle couvre l’usure et qu’elle relève. Nous savons ffiême, par nos fournitures, que dans certains departements et dans quelques pays étrangers, elle est restée en faveur et se fait couramment.
- C’est, dans tous les cas, pour les teinturiers dégraisseurs une source de profits de plus, Çu’il a intérêt à maintenir en activité.
- Appliquée maintenant aux étoffes d’utilité et non de fantaisie, le genre est devenu plus simple, cherchant moins l’effet, évitant même de s’afficher; ce sont donc toujours des petits sujets, dans le goût des indiennes ou des foulards ordinaires. Voici, par exemple , des types.
- Impression mate à une couleur
- Il se fait aussi de l’impression métallique, mais peu en doré qui est devenu trop papillotant; on fait encore de l’argenté, surtout en Petits sujets de fonds, sur lesquels on imprime un fleuron espacé en couleur mate; cela est d’un très bel effet sans être criard.
- Mais la teinte métallique préférée, à cause e ses allures modestes, est le rouge-feu, dont
- Impression métallique feu
- Pour cette teinte, il faut un fond noir bleuté plutôt que rougeâtre ; elle va même sur bleu-marine foncé.
- Dans notre prochain numéro, nous donnerons des échantillons à deux couleurs.
- Des imprimeurs spéciaux à Paris font ce travail pour confrères, à prix modérés. Dans un petit traité publié à l’époque de la vogue: Méthode pratique d'impression des tissus appliquée aux étoffes reteintes, etc. nous en avons indiqué les procédés, très simples, mais trop longs à décrire ici, et nous avons démontré qu’avec un matériel peu coûteux, le teinturier pouvait entreprendre ce travail.
- Prune et Douanier sur laine
- Ces deux teintes sont les mêmes, comme bases de couleurs; ce sont des violets foncés tirantau bleu, et un peu rabattus de gris. Le douanier est seulement dans un ton plus foncé que le prune.
- On obtient ces couleurs par les anilines, en employant 10 kilogr. de laine.
- Violet acide 2 R....... 50 grammes
- Vert sulfo............. 50 —
- Orangé acide, (nuance
- mandarine)............ 25 —
- Bi-sulfate de soude..... 100 —
- La teinture se fait par les moyens ordinaires. Le bi-sulfate fournit l’acidité nécessaire au bain.
- Apprêts teintés
- pour tissus à coiffes de chapeaux .
- Ces tissus très légers ne se teignent pas; on les colore par des apprêts teintés dans le genre des suivants :
- Bleu
- Eau.................. 100 litres.
- Fécule................. 12 kilos.
- Suif................... 750 grammes.
- Outremer................ 500 —
- Carmin d’indigo....... 500 —
- Délayer convenablement l’outremer, cuire à la bassine à double fond ou à l’appareil clos.
- Apprêter sur les deux faces l’une après l’autre, sécher au métier. Cylindrer ou moirer suivant le cas.
- Rouge.
- Eau, fécule et suif, mêmes proportions que ci-dessus.
- Eosine................125 grammes.
- Autres teintes.
- Le même procédé s’applique à toutes les couleurs d’aniline, et on peut donner ainsi toutes les teintes qu’on désire.
- Pour les couleurs acides, ajouter au mélange:
- Acide acétique...... 1/2 litre.
- Savon-Benzine
- Un de nos confrères, de concert avec un droguiste de sa ville, ont composé un savon se dissolvant dans la benzine, pensant qu’ils donneront ainsi plus d’énergie aux nettoyages en plein, et qu’ils arriveront par ce moyen à faire de beaux blancs.
- Il y a peut-être quelqu’utilité pour des apprêts à sec, à obtenir une dissolution de savon dans la benzine, mais quant au nettoyage nous ne nous en expliquons pas bien l’action.
- Les savons dégraissent en émulsionnant les corps gras; pour émulsionner il faut de Veau, cette règle est absolue; or du savon dissous dans un liquide autre que l’eau, doit être sans effet.
- Nous verrons, du reste, à la pratique, les résultats du nouveau produit, et nous y reviendrons.
- Voici le mode d’emploi indiqué par les inventeurs:
- Bain de foulage à préparer pour 5 kilos d’articles blancs, représentant une moyenne de 12 à 15 pièces, tels que : Robes d’Enfants, Corsages, Polonaises, Jupes, etc. et, en général, pour tout article clair.
- Dans un bain de 5 à 8 litres de benzine faire dissoudre de 80 à 100 grammes, de Savon-Benzine par litre de benzine.
- Opération.
- 10 Passer dans un bain de trempage;
- 2° Fouler dans un bain préparé comme ci-dessus ;
- 3° Brosser les parties sales qui auraient résisté au foulage.
- 4° Rincer dans un bain de benzine propre;
- 5° Essorer, etc.
- 11 faut nécessairement ce rinçage en benzine pure pour enlever le savon laissé dans les tissus par la benzine savonneuse; cela fait trois benzines en comprenant celle du trempage.
- Ce savon vaut 2 fr. le kilogr.
- Il y a certainement quelque parti à en tirer, mais plutôt dans les apprêts, croyons-nous. Cela est à revoir.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Atelier des apprêts (Suite).
- Glaçage
- L’apprêt des articles confectionnés utilise encore un petit appareil destiné à produire un glaçage à peu près analogue à celui qu’on obtient sur morceaux plats à l’aide de la machine à cylindrer ou de la calandre ; c’est la glaçoire (fig. 31).
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Fig. 31. — Glaçoire.
- L’organe principal de cet instrument est un galet ou molette en verre M, glissant avec pression et frottement dans une rainure en bois R ; l’étoffe est engagée entre le verre et le bois, elle subit ainsi la friction du galet.
- Cette roulette de verre est montée à une bielle sur laquelle un ressort à lames de bois, fixé au mur ou au plafond, exerce une pression continue sans rigidité. (Notre dessinateur a représenté ce ressort en sens inverse : les plus grandes lames doivent être en bas, et le point d’appui de la bielle est sur l’extrémité de la plus longue).
- Au dessus de l’étrier qui serre la molette, est la poignée P, que l’on tient à la main pour
- 11 suffit à I’apprêteur de pousser et de ramener avec une main, la molette dans le trajet qui lui est tracé par la rainure, pendant que l’étoffe y est engagée, et de l’autre main, il déplace celle-ci à droite ou à gauche pour que toute sa surface passe au glaçage.
- Le verre ne tourne pas dans sa monture, et doit y être, par conséquent, fortement serré.
- Ce mode d’apprêt convient aux vêtements et aux housses de meubles, en percales, en perses, en tous tissus de coton devant être brillants, quelquefois à des soies lisses.
- Les tissus avant d’être glacés sont, ou frottés à la cire, ou enduits d’un apprêt contenant de la cire ou de la stéarine. Lorsqu’ils sont glacés, on les repasse avec un fer modérément chaud, pour bien les unir, ou pour ternir un peu le lustre quand il est trop brillant.
- Ce travail, dans tous les cas, est long et pénible ; il faut y avoir recours le moins pos-
- sible, car il n’est jamais rétribué en proportion du mal qu’il donne.
- Il existe une glaçoire mécanique avec laquelle le travail est beaucoup simplifié, mais ce genre d’apprêt n’est pas si fréquent pour qu’il vaille la peine de faire l’achat d’un appareil coûteux, qui convient tout au plus aux spécialistes.
- Le mouvement alternatif de la molette est donné par le moteur de l’établissement. L’ouvrier travaille assis, et par le moyen d’une pédale, il élève ou il abaisse suivant le besoin la surface qui reçoit la friction et qui porte l’étoffe, ce qui lui permet de régler la pression, en même temps que de ses mains libres, il dispose à volonté la conduite de l’étoffe.
- Il est incontestable que -le travail est bien plus rapide et moins fatigant -, il n’est pas beaucoup meilleur pour cela. Nous préférerions, dans tous les cas, la machine, si nous n’avions pas d’autres dépenses bien plus urgentes à faire pour notre installation.
- Rf passeuse-Lisseuse.
- Notre glaçoire à main nous amène à dire un mot encore du repassage au fer.
- M. Sarriot a imaginé de fixer un fer à repasser sur un mécanisme à peu près analogue à celui de la glaçoire ; c’est-à-dire au bout d’une bielle pressée par un ressort, mais pouvant agir dans tous les sens sur la table à repasser, étant monté sur rotule.
- Le pressage s’obtient donc sans efforts de l’ouvrière qui n’a qu’à conduire son fer, peut travailler assise. Par une pédale elle soulève ce fer quand cela est nécessaire ; le relèvement du fer par moyen mécanique est même la disposition sur laquelle l’auteur insiste le plus, comme caractéristique de son brevet.
- J’estime son procédé avantageux pour les petites pièces (faux-cols, manchettes, devants de chemises), dont il fait lui-même sa spécialité, mais je le crois moins favorable pour nos travaux courants, c’est-à-dire pour, le grand vêtement.
- Ceci clôt notre revue des appareils pour l’apprêt du confectionné, il faut nous occuper maintenant du « défait » ou morceaux plats.
- Apprêts au métier
- Je parlerai d’abord du métier, plutôt pour en déblayer le terrain, que pour lui donner de l’importance en la plaçant au premier rang.
- Tous les métiers (à pointes ou à pinces), ont un défaut capital pour nous, c’est de nous obliger à « faire la pièce », c’est-à-dire à rassembler tous les morceaux décousus, sous forme d’une pièce à largeur uniforme -, s’il s’agit d’une robe, tous les lés de jupe sont cousus bout à bout et les morceaux de corsage assemblés à la suite, sur une même largeur, en remplissant les vides par des découpures de toile.
- Vous voyez quel travail ! Ajoutez à cela qu’aujourd’hui les jupes sont coupées en pointes et non plus en lés droits, avec doubles
- jupes arrondies; et vous vous rendrez compte que faire la pièce n’est plus un ouvrage pratique.
- Mais les métiers peuvent encore être utiles (sinon indispensables) pour les pièces carrées : grands rideaux, tapis de table, couvre-lits, châles, etc., et nous ne leur refuserons pas une qualité, c’est de faire un beau travail.
- Il sont même supérieurs pour les étoffes à reliefs, à côtes, à broderies; pour les tissus fins à réseaux : tulles, mousselines et autres, auxquels il faut une tension douce, régulière et maintenue, et dont il importe de conserver le « droit-fil », enfin pour ceux qui se rétrécissent beaucoup à la teinture, comme les popelines par exemple, et qui ont besoin d’être fortement tirés en largeur.
- Si l’on y fait des lainages lisses, il faut les terminer en presse.
- Les métiers occupent beaucoup d’espace; le réchaud qu’on y emploie dégage beaucoup de chaleur et de vapeurs carboniques malsaines; ils sont coûteux de combustible.
- Voilà le bien et le mal qu’on en peut dire. J’ajouterai qu’on peut presque toujours s’en ; passer, et dans ses destinations principales,! le remplacer par les tapis, si toutefois, les pièces à apprêter ne sont pas de trop grandes j dimensions.
- Métier Suisse.
- Je passe rapidement par ce modèle, pour; n’arrêter un peu plus sur le métier de St-Quentin, qui est incomparablement préférable.
- Les métiers, en général, qu’on nomme aussi 'âmes, peuvent être caractérisés par quatre jarres en bois, parallèles deux à deux, c’est i-dire assemblées en carré long (qui ne con-laît le métier des cardeuses de matelas !' :es barres reposent sur un système qui per-net de les écarter en longueur et surtout en! argeur.
- Dans le métier suisse, ou « à pointes », 1# itofïes sont piquées humides sur ces barres, jar leurs quatre bords, à l’aide d’aiguilles. iroites fixées à ces pièces de bois ; on tenût dors le tissu, en écartant les barres que lfoD| irrête au point de tension voulu.
- On promène enfin, sous l’étoffe, un brasier irdent, ou réchaud mobile qui la sèche.
- Métier de St-Quentin.
- Le métier de St Quentin est « à pinces »,311 ieu des pointes de la rame suisse -, ces pince3! ont des mâchoires en bois qui mordent 3üt es lisières des tissus.
- Ce métier, comme le précédent, n’a pas^e nesures déterminées ; on peut le faire de 23 5 mètres et plus, de longueur ; il est toujour5 dus long que large, cependant on en fait & arrés pour l’apprêt des châles.
- Il faut 15 mètres pour faire une robe :oup, si elle est en petite largeur. Il est u’on peut toujours la faire en deux ou tr°
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- Les barres du métier, ayant donc une longueur quelconque, sont supportées par des pieds placés de distance en distance et reliés par des entretoises. Elles sont placées parallèlement à une distance minimum de oO cm., et s’écartent par le moyen de vis à manivelles placées à 3 ou 4 mètres sur toute la longueur du métier ; ou bien les barres sont en plusieurs pièces jointes bout à bout, pouvant, chaque paire, servir seule ou fonctionner avec les suivantes.
- L’écartement doit pouvoir aller un peu au delà de 1 m. 10, qui est la largeur à laquelle atteignent quelquefois les lainages pour robes.
- Les barres sont divisées dans leur épaisseur, ou plutôt sont formées de deux demi-barres superposées et articulées au moyen de charnières, de sorte qu’elles s’ouvrent comme un livre. La partie inférieure ayant 5 à 6 cm. d’épaisseur est fixe, la supérieure s’ouvre et se rabat à volonté ; elle est coupée de 50 cm. en 50 cm., et forme autant de mâchoires, ou pinces.
- Chacune est munie d’une clef en fer actionnant un crochet qui s’engage dans la demi-barre fixe, et il suffît d’un demi-tour de clef pour serrer ou desserrer la mâchoire rabattue.
- Il y a entre les deux parties de ces pinces, ou bien des petits picots très rapprochés, ou bien une rainure dans laquelle s’engage une saillie en baguette, afin de saisir les lisières de la pièce, et les y assujettir solidement.
- L’ensemble se complète par un petit chemin de fer établi au dessous de la pièce tendue, et à 20 cm. environ du sol, sur lequel roule le réchaud dessicateur.
- Ce réchaud en forte tôle est alimenté par du charbon de bois, de la braise, reposant sur un lit de cendres, et quelquefois par du coke.
- Voilà donc l’appareil, on voit déjà comment les étoffes doivent être ramées -, j’y reviendrai, d’ailleurs, quand nous en serons aux moyens d’exécution.
- Métier sauvage.
- Je ne puis me dispenser de parler d’une disposition très primitive de métier d’apprêt, et que pour cette raison, en même temps que pour la barbarie du procédé, je qualifie de « sauvage » ; je ne lui connais pas, du reste, de nom spécial.
- Figurez-vous deux chevalets ou tréteaux placés à deux mètres environ l’un de l’autre, €t fixés entre eux par des traverses en bois maintenant l’écartement ou par des crampons scelles dans le mur quand cela se peut, ou encore par des boulons fixant leurs pieds au plancher. Chacun de ces tréteaux supportant un rouleau en bois léger tournant par une manivelle.
- Entre les deux rouleaux, un peu au-dessus du sol, se trouve un réchaud.
- . Et v°dà tout l’appareil ! Voyons-en le fonctionnement :
- La pièce étant faite, on l’arrose soit avec une brosse ou un goupillon, soit préférablement, paraît-il, en faisant un brouillard avec de l’eau contenue dans la bouche, que l’on lance en serrant les lèvres et soufflant vigoureusement (c’est du pur sauvage) ; l’arrosage ainsi pratiqué est plus fin et plus régulier, mais peu d’ouvriers y résistent (je le crois bien.)
- La pièce a été préalablement munie à chaque extrémité d’une amorce en cretonne de 1 mètre. Ainsi humectée, on l’enroule sur l’un des rouleaux, on laisse quelque temps l’humidité se bien répartir.
- Ensuite, on colle avec de l'eau simplement l’amorce de l’autre bout au second rouleau -, on tourne celui ci très lentement; il appelle ainsi l’étoffe et la fait cheminer au-dessus du brasier ardent, pendant qu’un second ouvrier assis devant le rouleau qui se dévide,- élargit à la main les lisières.
- La pièce entièrement enroulée, on porte la manivelle au second ouvrier, qui recommence de son côté l’office du premier, lequel reprend ensuite la manivelle, et enfin, après cinq ou six trajets semblables, l’étoffe est sèche et apprêtée.
- Afin de lui donner un peu de résistance et la maintenir tendue, on adapte un poids ou un ressort faisant pression sur les tourillons des rouleaux, et empêchant ceux-ci détourner trop gaiement.
- M. A. Vincent, notre ancien collaborateur, qui a donné la description de ce métier disait : « Je tiens de la bouche même de quelques ouvriers, qu’après sept à huit heures de ce travail, ils étaient brisés, et quasi asphyxiés lorsque le froid ne permettait pas de tenir les fenêtres constamment ouvertes. »
- Et puis, quelle longueur de travail, occupant deux hommes, et consommant, tout ce temps, du charbon !
- Enfin cet engin étire les étoffes surtout en longueur, alors que c’est en largeur qu’elles ont toujours le plus besoin de l’être.
- C’est un procédé à renvoyeraux Hottentots, de qui il vient, sans doute.
- j a terminerai ce chapitre par les métiers brisés (comme les ouvriers ci-dessus), donnant des apprêts souples.
- Maurice GUÉDRON,
- Ex-Teinturier à Paris.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 190.784. — 19 mai 1888. Martenot, à Bli-dah (Algérie). — Procédé de dégommage de la filasse de ramie.
- 190.716. — 22 mai 1888. Hermier. Genre
- de papier imperméable dit papier-rocher et appareils de fabrication qui s’y rapportent.
- 190.741. — 26 mai 1888. Bollaer, 133, Cours Gambetta, Lyon. — Nouveau produit dit gomme lyonnaise.
- 190.776. — 24 mai 1888. Monnot. Procédé d’imperméabilisation des tissus confectionnés ou en pièces.
- 183.750. — 25 mai 1888. Maire. Cert. d’add. au brevet pris le 25 mai 1887 pour application nouvelle du peigne à moire Tavernier à l’obtention de moires et salins.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- Direction d’artillerie de Vincennes
- Le 11 septembre 1888, à 1 h. 1/2. — Fourniture de 150,000 sacs de terre en toile sulfatée, en trois lots, de 50,000 chacun.
- Les cahiers des charges sont déposés dans les bureaux de la direction d’artillerie au Donjon de Vincennes et dans les bureaux de la place de Paris (avenue de Saxe, 2).
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon. — Le 5 septembre.
- Bas, demi-bas en laine brune naturelle et cravates en laine bleu d’indigo très foncé. — Gaut. prov., 900. — Déf., 1,800.
- Objets de tapisserie, passementerie, etc., pour ameublement. — Caut. prov., 1er lot 250, 2e 600, 3e 60.
- Guêtres en toile. — Gaut. prov., 200. — Déf. 400.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. — Le 17 août. — Fourniture de :
- 11,000 couvertures de cavalerie en laine grise. — Tesserenc et Wissecq, 3 lots, adj. à 46.10 de rabais.
- Musettes-mangeoires. — Delahaye frères, adjud. à 16.33, 16.56 et 16.76 de rabais.
- 7,000 étuis porte-avoine — HelBronneR et Gie, Paris, adjud. à28,02 de rabais.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Cherbourg. — Le 9 août. — Adjudication des fournitures sutvantes :
- 5° Capots en toile.
- Macron, à Toulon, adjud. à 5,103.58.
- G- Sacs en Loile. à légume ou à pain.
- Porteu, adjud. à 2,08.
- Rochefort, 23 août.
- Demis-bas et Tricots en laine
- Julien Vaisse, à Mazamet, adjud. 1/2 bas 1,04; Tricots, 3,09.
- Préfecture de l’Aube
- Le 18 août. — Fourniture de 600 mètres de drap beige bleuté.
- Dubouchebon, à Limoges, adjud. à 4,39 le mètre.
- Hospice général de Saint-Brieuc.
- Le 14 août. — Fourniture d’étoffes.
- Adjudicataires :
- 1er lot. — Toiles diverses, 3,696,46. — Cépré, à Quintin.
- 2e lot. — Coton bleu sur fil, 998 50, — Le Ker.
- 3e lot. — Coton calicot et objets divers, 1,613.25. — Cherdel-Gaudu.
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- 4e lot. — Etoffes diverses, 1,554. — Pince-min, Frédéric.
- 6e lot. — Laines et objets de literie, 481.25. — Cherdel-Gaudu.
- Les 3 derniers sont de St-Brieuc,
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Prorogation de 2 ans le 14 juillet 1888 de la Société en nom collectif Orton et Taillandier, fab. de dentelles, 34, rue de Cléry. — Acte du 15 juillet 1888.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif veuve DEMOLLiEN,et Cie teinturiers, rue St-André-des-Arts, 36. Cap. 3,600 fr. — Acte du 31 juillet 1888. G. T.
- BERNAY. — Dissolution à partir du 31 juillet 1888 de la Société en participation Tou-chet et Lemaître (expi. d'un brevet pour la préservation des tissus contre l'humidité, les acides et les rongeurs). Liquid. : M. Couppey, ex-agent-voyer. Conventions verbales du même jour.
- ST-ÉTIENNE. — Formation de la Société en nom collectif H. Chapuis et Hérault (cylindrage, moirage et appprêtage des rubans, velours, etc), 12, rue de Lille. Durée 10 ans. Cap. 60,000 fr. — Acte du 28 juillet 1888.
- LILLE. — Prorogation de 20 années à partir du 30 juin 1889 et modification de la Société G. Fontaine et Bocquet (teinturiers, apprêtages, etc.), rue de Thionville, 1. Cap. 200,000 fr. — Acte du 20 juillet 1888.
- LYON. — Formation de la Sté en commandite Camel et Cie, fab. de tissus de soie, place Tholozan, 20. Durée 3 ans. Cap. 200,000 fr. dont 150,000 en commandite. — Acte des 25 et 30 juillet 1888.
- LYON. — Dissolution à partir du 6 août 1888 de la Sté Monnier, Deschamps, Mongi-NOD et Cie, fab. de tissus de soie et mélange, rue du Griffon, 13. Liquid. : M. Seys, expert teneur de livres. - Jug. du môme jour.
- CAMBRAI. — Modification des statuts de la Sté en commandite Jules Toffetin et Cie, fab. de tulles à Caudry et autorisation de faiietous emprunts.— Acte du 26 juillet ,09e
- DIE. — Formation de la Sté en nom collectif Olivier frères (nouveautés, toiles, drape-
- , e» oreSl. DUree“T 4 ans, Gap. 60,000 fr.
- Acte du 28 juillet 1888.
- FAILLITES
- CALAIS. — Randoüx (Frédéric), négociant en soie et coton. Jug. du 7 août 1888. S. : M. Fasquel et Déjourdin-Broutta.
- KFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Société industrielle de Mulhouse. — La société ajoute à sa liste de prix proposés, les suivants :
- LV. — Mémoire sur les préparations et les applications de l’eau oxygénée pour le blanchiment des fibres textiles.
- LVI. — Une étude sur la matière colorante du coton, son isolement et son identité ou sa non-identité avec la matière qui fonctionne *
- comme mordant dans les tissus de coton écrus ou insuffisamment blanchis.
- LVI1. — Moyen de préserver le blanc de la laine pendant l’action du vapopisage par l’emploi, soit de préparations soit de vapeurs qui n’exerceraient d’effets nuisibles ni sur les couleurs ni sur les tissus.
- LVIII. — Un pourpre bon teint donnant sur coton la nuance de la fuschine appliquée sur la laine.
- LIX. —Une réserve sous couleurs vaporisées se détachant par simple lavage à l’eau.
- LX. — Médaille d’honneur pour un psychro-nomètre permettant de constater l’état de saturation d’une atmosphère de chaleur confinée ou l’état hygrométrique d’un mélange d’air et de vapeur aux environs de 100o.
- LXI. — Un moyen pratique permettant de déterminer la quantité d’hématine contenue dans les extraits ou dans le bois de campêche sans recourir à la teinture ou à l’impression.
- —o—
- Société Industrielle de Rouen. —
- En 1890, la Société industrielle de Rouen décernera un prix de 1,200 fr. — espèces — à l’auteur d’une œuvre d’utilité publique et d’intérêt général, consistant soit en une découverte ou une invention, soit en un ouvrage manuscrit ou imprimé. Cette œuvre devra en outre trouver son application dans le commerce ou l’industrie et ne devra avoir été présentée à aucun concours.
- Les mémoires présentés au concours devront être adressés à la Société au plus tard le 30 juin 1889.
- 1/éeole Industrielle «le Tourcoing.—La Chambre de Commerce de Tourcoing, sur la proposition de son vice président, M. Eugène Jourdain, a décidé en principe la création d’une école industrielle à Tourcoing, et a désigné, pour faire partie de la commission d’étude du projet :
- MM. Jonglez, député président de la Chambre de Commerce,
- Eug. Jourdain, vice-président id.,
- Paul Desurmont, membre id.,
- Paul Dubrule, » » *
- Louis Bernard-Cuvillier, membre id., Paul Lemaître, membre id.,
- Alexandre Deletombe, constructeur-mécanicien,
- Louis Tiberghien-Motte, négociant et fabricant.,
- Jules Lorthiois-Delobel, négociant, Philippe Lamouiette, peigneur de laines,
- Floris Lorthiois-Motte, négociant,
- Léon Monnier, fabricant de tapis.
- La mission de cette commission sera d’établir un programme, de rechercher les voies et moyens pour l’exécution du projet, enfin, de faire les démarches nécessaires pour recueillir des souscriptions, ainsi qu’on avait fait pour l’école industrielle de Fourmies.
- --o—
- Taxes «les textiles. — À la suite de réclamations formulées par des fabricants de cordages, les ministres du commerce et des ! finances ont décidé qu’il y avait lieu d’admet- J tre en franchise de droits les chanvres en étou-pes. Mais cette décision n’aura point d’effet rétroactif.
- D’autre part, le Conseil général ne Maine- ! et-Loire a adopté àl’unanimi'é un vo&u deman- '
- dant l’établissement de droits de douane sur les textiles étrangers et un autre vœu demandant un droit de dix francs par 100 kilos sur les chanvres étrangers.
- —o—
- Fn vol «recliantilloiig «le tissus. —
- Le Consul de France à Alep (Turquie d’Asie,) vient d’adresser une collection d’échantillons de tissus de coton, soie et coton, soie coton, argent et or, fabriqués dans ce villayet.
- Ces échantillons accompagnés des renseignements nécessaires de métrages, de prix, etc., ont été tenus jusqu’au 20 août à la disposition des industriels et négociants français, au Ministère du Commerce et de l'Industrie.
- Ils sont à partir de cette date, successivement communiqués aux Chambres de Commerce, Chambres Consultatives des arts et manufactures, Musées commerciaux, qui demanderont à en prendre connaissance.
- —o—
- Grèves. —Le mouvement gréviste qu’on pouvait croire enrayé reprend à Amiens; récemment les ouvriers du tissage Desquiens, à Salouel, quittaient leurs ateliers. Maintenant ce sont les fileuses, doubléuseset retordeuses de la filature David à Amiens même, qui ont cessé leur travail.
- La grève n’est encore que partielle, mais le reste des ouvriers de l’établissement va être incessamment amené à cesser le travail. Le prétexte allégué à l’usine Desquiens, c’est une baisse de salaires que les patrons voudraient imposer aux ouvriers.
- — A Troyes, les ouvriers bonnetiers et re-brousseurs de l’usine Geoffroy-Damoiseau, dont le nombre s’élève à une quarantaine, s’étaient mis en grève à la suite d’une réduction de 20 0/0 qu’on avait fait subir à leurs salaires, disaient-ils.
- Mais en réalité, il s’agissait d’un lot de coton écru que le fabricant voulait utiliser en le transformant en chaussettes unies, pour lesquels il fixait, naturellement, un prix légèrement inférieur à celui des chaussettes de fantaisie.
- L’intervention d’un prétendu syndic des ouvriers bonnetiers est venue aiguiser le différend, et étendre la grève, qui comprend actuellement 300 ouvriers.
- —o—
- Fe@ tapis «le Perse. — Un Finlandais nommé Runen fut envoyé, il y a deux ans, aux frais du gouvernement russe, en Asie-Mi-neure, afin de surprendre, s’il était possible, le secret de la fabrication des riches tapisseries persanes, secret gardé par les artistes qui en ont le monopole.
- L’envoyé du gouvernement russe fit le voyage déguisé en simple artisan. Il obtint son admission dans une manufacture de tapis turcs établie près Smyrne, et il y apprit les procédés employés.
- Il est maintenant de retour dans son pays, et le gouvernement russe vient de fonder, sous sa direction, une manufacture de tapis où ces procédés seront utilisés.
- On attend les résultats les plus importants de cette nouvelle branche d’industrie, jusqu’ici ignorée en Europe.
- Le Gérant : F. Gouillox. Tous droits résçrvés.
- ïmprimerio C. (iOLIX, à Glmrleville (Ardennes)
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- LA
- P Année, N° 18.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- ; INDUSTRIELLES i:i septembre 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les progrès des industries tinctoriales. Préparation et application de l’eau oxygénée. — Vermillonnette, ou laque d’éosine. — Teinture en noir ou gris au moyen des naplitazarines. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Essoreuses.
- Procédés divers : Impression gouache ; Loutre sur laine; Apprêt au neuf de la lingerie ; Mastic pour réservoirs. —• Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Cronique industrielle : Brev ets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commer ciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Depuis notre dernière chronique, il ne s’est produit qu’un seul fait que nous ayions à enregistrer, mais sur lequel la presse quotidienne nous a beaucoup devancés ; il s’agit du cent-deuxième anniversaire de la naissance de M. Chevreul.
- Tout semble avoir été dit à ce propos, mais notre journal n’étant pas une feuille volante destinée à disparaître aussitôt lue, il faut au moins qu’il garde une trace de cette petite fête intime du centenaire si cher aux sciences dont découlent nos industries.
- M. Chevreul et ses travaux sur la teinture sont bien démodés aujourd’hui, mais il est impossible de méconnaître la place hors ligne qu’ils y ont tenue. En 1810 M. Chevreul était déjà classé comme savant; en 1813, âgé de 27 ans, H était professeur d’un cours public.
- On conçoit ce que cette longue carrière, toujours laborieusement suivie, a produit de travaux utiles, mais il est à regretter qu’ils soient éparpillés dans des revues, des bulletins, des comptes-rendus de l’Académie des sciences, sans former quelques ouvrages complets, soit sur les corps gras, soit sur la teinture, qui ont été les deux branches principales des études de leur auteur.
- Le seul traité de M. Chevreul, qui ait Une autonomie spéciale, est son exposé des Cercles chromatiques comme défini-lion des couleurs, et encore a-t-il fallu f extraire des mémoires de l’Académie.
- U y a quelque vingt-ans, nous avons g}1* le cours de teinture que professait fd. Chevreul aux G-obelins : cours très-substantiel, très nourri et très profitable,
- qu’il serait intéressant pour l’histoire
- de nos industries de retrouver aujourd’hui sous forme d’un ouvrage de bibliothèque.
- A la vérité nous voyions bien que ces leçons de teinture faisaient l’inventaire du passé alors qu’une aurore nouvelle apparaissait pleine de promesses, et vers laquelle le vénérable professeur ne paraissait pas très enclin à marcher. Il s’agit des couleurs artificielles, qui étaient à cette époque accueillies avec enthousiasme par la nouvelle génération de chimistes,mais qui laissaient froids les pères de l’ancienne école, voyant ainsi leurs oeuvres reléguées aux seconds plans.
- Mais quoique dans l’ombre, leurs travaux n’en ont pas moins encore un intérêt vivant : les anciennes teintures ont toujours leur place et leur emploi, et il ne serait pas sans utilité de posséder les oeuvres rassemblées de Chevreul, qui seraient, avec celles de Dumas et de Persoz, les monuments de cette période de la teinture, en même temps que des manuels encore pratiques pour les teinturiers obligés de rester, par leurs spécialités, dans les procédés classiques.
- Saluons donc avec respect le patriarche de nos sciences, de même que les jeunes armées rendent honneur aux vieux généraux qui, avec leur stratégie aujourd’hui surannée, ont conduit nos aînés à la victoire !
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- Et maintemant, parlons affaires :
- Celles en lainages sont résumées par le Jacquard, et nous extrayons ce qui suit de ses informations :
- A Elbeuf, la situation, en fabrique, reste sans changement appréciable. Elbeuf reçoit des ordres, dûs surtout au bon goût et à la beauté de ses grands échantillons pour la prochaine saison. Louviers et Sedan conservent leur courant d’affaires.
- A Roubaix-Tourcoing, les affaires en tissus sont difficiles ; les commissions sont peu considérables, notamment en lainages classiques. L’alimentation des peignages diminue ; la filature se plaint beaucoup.
- A Reims, la filature éprouve des difficultés à s’alimenter. Les cachemires et mérinos sont lourds, à prix insuffisants. En flanelles, on fait quelques affaires, mais à bas prix.
- A Fourmies, les affaires en tissus sont difficiles bien que les prix restent sans changement.
- A Bradford, les affaires sont actives en articles souples, tant en tissus pour robe qu’en draperie. Les fabricants de fantaisie commencent à préparer les articles nouveautés pour le printemps prochain.
- Le gouvernement Tunisien vient de supprimer les droits habituellement perçus sur la laine brute et lavée à la sortie des ports de la Régence.
- Les achats en soies sont assez considérables, et font prévoir une saison active pour les soieries.
- On nous signale d’Armentiêres que les affaires en toiles sont plus calmes qu’elles ne sont habituellement à cette époque de l’année ; les acheteurs sont rares et n’opèrent qu’avec réserve.
- En jute les affaires continuent actives dans tous les genres, et à prix rémunérateurs.
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- Il faut dire aussi que le jute trouve sans cesse des emplois nouveaux ; après la grosse toilerie d’emballage, il a pénétré la lingerie de cuisine, mais surtout dans l’ameublement économique, où il est mieux à sa place, n’ayant pas à su-; bir des lessivages, qu’il peut difficile-( ment supporter.
- Nous voyons, du reste, de très-belles teintures en jute, teintes et imprimées,' voire même dorées, qui sont d’un grand effet, malgré le bas prix de la matière première.
- Pour le vêtement, voyons ce que nous disent les pythonisses de la mode ; nous leur cédons cette fois la parole :
- Les petits costumes de flanelle anglaise continueront de se porter à la ville, cet automne, avec leur jupe unie ou simplement drapée, leur corsage collant et la jaquette assortie.
- Un joli modèle est en flanelle blanche rayée de filets bleus d’u.n coloris très doux.
- Plus habillée, mais dans le même genre, est la robe en étamine blanche,1 la jupe à peine soulevée sur une jupe de soie vieux rose. Le corsage se croise en fichu sur un plastron de soie ; manches bouffantes ; écharpe d’étamine encadrée d’un cordon de petites roses brodées au passé. Très nouveau ces
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- écharpes abritant seulement les épaules, et qui faisaient les délices de nos aïeules.
- Il y a grand parti à tirer des tissus à rayures que l’on met dans une même robe : en travers pour le plastron, en biais au corsage, aux manches et aux draperies, en cercle au bas delà jupe et en droit fil derrière ou dans les drapés.
- Les redingotes auront un grand succès cet hiver, nous pouvons le prédire. Les plus élégantes se font déjà en soie changeante, en pékiné ou en tissu uni. Elles ne sont point uniformes, mais on les agrémente de broderies, de dentelles, de sortes d’éventails plissés entre les lés.
- Les bas et la chaussure sont devenus, eux aussi, des objets de coquetterie. Beaucoup de bas noirs unis ou de bas de couleur brodés de guirlandes soit sur le pied, soit aux coins, ou bien le bas écossais très coquet. Avec les robes blanches et légères, on porte le bas de soie noire coupé d’entredeux de dentelle ou bien le même bas constellé de perles d’acier et de jais.
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- Nous n’allons pas jusqu’aux chapeaux, car nous ne nous adressons pas aux modistes, mais nous devons signaler que cette corporation d’aimables productrices s’entendant avec les fleuristes et les plumassiers, leurs humbles serviteurs, arrêtent au commencement de chaque saison, une collection de nuances, avec des désignations convenues, qui leur sert de règle et d’étalons pour leurs commandes de fournitures.
- Grâce à cette série d’échantillons que chacun possède, elles peuvent demander à leur rubannier et à leur plumassier à chacun un article qu’elles désignent, par exemple : Luciole ou Ecrevisse, avec la certitude que les deux fournisse: se mettront d’accord sans autrement se connaître ou s’entendre.
- C’est cette carte de nuances, quasi officielle, que nous offrons dans nos annonces.
- F. Gouillon LES PROGRÈS
- des industries tinctoriales en 1 887
- Par le Dr Paul Juliers (Suite)
- Remplacement de l'arsenic dans le mordançage.
- Pour mordancer le coton en fer et alumine on a coutume d’ajouter de l’acide arsénieux au bain de dé gommage. Bien qu’en raison du peu d’arsenic qui reste fixé à la fibre cette pratique
- ne puisse avoir d’inconvénient notable au point de vue hygiénique, il est à noter que les réglements proscrivent d’une manière absolue dans certains pays l’importation de tissus contenant même des traces d’arsenic. C’est ce qui a eu lieu notamment en Suède. Aussi M. A. Scheu-rer a-t-il essay&de substituer à l’acide arsénieux son analogue l’acide phosphoreux. Pour 1 kilogramme de puce on emploie 3 grammes d’acétate de cuivre et 3 grammes d’acide phosphoreux. On obtient exactement les mêmes effets qu’avec les arsénites.
- Imperméabihs ation
- D’après un brevet anglais de T. F. Wüly on imperméabilise les tissus en les chargeant avec un savon d’alumine puis en les enduisant avec une dissolution de caoutchouc et de par-rafinedans la benzine. Ce procédé est en réalité connu depuis longtemps.
- Apprêt des soieries
- Pour rendre aux étoffes de soie devenues rèches par suite de teinture on d’apprêt défectueux leur brillant et leur élasticité on opère suivant Romen’s Journ. Faerb., de la manière suivante : on dissout une partie de succin finement pulvérisé dans deux parties de chloroforme et l’on applique la liqueur filtrée à l’aide d’une éponge ou d’une brosse fine. On dessèche à une douce température dans une chambre chaude appropriée, puis on tend l’étoffe pour lui faire perdre la raideur dùe à l’enduit ambré.
- Blanc sur laine
- Nous devons à M. Hofmann de Dresde une intéressante communication sur les procédés employés pour donner à la laine une teinte blanche et pure. On sait qu’il est impossible avec les agents de blanchiment les plus actifs d’enlever à la laine, une petite nuance jaune sensible surtout lorsqu’on rapproche une laine d’un blanc de coton ou de soie.
- Lorsque l’on essaye d’éteindre cette nuance au moyen d’un bleu complémentaire comme cela se fait pour les cotons, les toiles, les papiers, etc., on n'obtient que de mauvais résultats.
- On a cherché depuis longtemps à donner à la laine un blanc plus éclatant au moyen de corps blancs couvrants, comme le carbonate de magnésie par exemple qui a été pendant quelque temps employé à cet effet. Mais on a dû renoncer à ce moyen à cause de la poussière qui décharge de ces laines après quelque temps de magasinage. L’auteur pense obtenir un meilleur résultat en végétalisant la laine, c’est-à-dire en l’imprégnant dans une dissolution de coton dans une solution d’oxy-dule cuivreux ammoniacal. La fibre passe ensuite dans une liqueur sucrée ou dans une eau acidulée qui insolubilise le coton en le fixant.
- Pour rendre, enfin, à cette cellulose gélatineuse son opacité et sa blancheur on donne finalement un bain d’éther.
- Pour arriver au même résultat, F.-V. Hallab emploie l'hydrosulfite de soude et l’indigo. L’effet produit est double: d’une part l’hydro-sulfite agit comme décolorant réducteur énergique, et, d'autre part en solubilisant l’indigo déposé mécaniquement à la surface du tissu, il fait pénétrer ce pigment bien également dans la fibre. Par l’oxydation ultérieure à l’air, l’indigo se reforme avec sa nuance bleue complémentaire de la teinte jaune de la laine qui se trouve complètement éteinte.
- Il est fort douteux que l’on arrive, même dans ces conditions, à un équilibre parfait entre la nuance jaune qu’il s’agit de faire disparaître et le pigment bleu. Nous l’avons dit plus haut les essais nombreux déjà tentés dans cette voie ont toujours échoué avec les matières colorantes les plus diverses:oulremers,acides sulfmdi-gotiques, bleus d’aniline, etc.Quoiqu’il en soit voici, d’après la Deutsche Farb.Zeit., comment il convient d’opérer :
- La solution d’hydrosulfite de sodium doit être préparée immédiatement avant l’usage. A cet effet on fait digérer 7 parties de poudre de zinc ou 20 à 30 parties de zinc en grenailles ou en lames dans une solution concentrée de bisulfite de sodium représentant environ 100 parties do sel supposé sec. On opère en vase bien clos, que l’on retourne de temps à autre durant l’espace d’une heure. On décante la li* | queur claire qui, à coté d’hydrosulfite de sodium contient encre du sel zincique.
- D’un autre coté on passe le tissu de laine soigneusement purifié, lavé, dégraissé, etc., et bien également mouille au préalable dans un I bain d’eau froide où l’on a mis en suspension de l’indigo dans le plus grand état de division. L’indigo qui convient le mieux est celui qui fournit dans la teinture à la cuve des nuances bleues, rougeâtres vives. L’étoffe sort de ce bain également parsemée de particules d’indigo déposé à la surface, on la plonge maintenant dans le bain de blanchiment proprement dit.
- Celui-ci se compose d’eau et de liqueur hy-1 drosulfitique préparée comme ci-dessus en| quantité tollo qu’il marque do 1 à i° Baumol
- Au moment de passer le tissu on ajoute unel quantité d’acide acétique équivalente à la quan j tité d’hydrosulfite contenu. La partie passe F dans le bain où elle est convenablement ma-f nipulée de manière à éviter toute inégalité dans j la réduction de l’indigo.
- (Chemische Ind. trad. Mon. scientifique) I
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- BLANCHIMENT
- PAR L’EAU OXYGÉNÉE
- D’après le procédé indiqué dans un des p^l cédents numéros de la Revue de laTeinture $! voit comment a été résolu le problème de fabrication industrielle de l’eau oxygénée. H nous reste à voir son application au blanchi' | ment des textiles et autres matières organique
- Il faut remarquer tout d’abord que les
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- LA BEVUE DE LA TEINTURE
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- d’origine animale sont profondément altérées par les divers agents oxydants. Les décolorants réducteurs comme l’acide sulfureux les attaquent aussi, et leur action, pour être moins énergique, ne laisse pas souvent que d’avoir des suites très défavorables L’eau oxygénée blanchit les fibres animales sans compromettre en aucune manière leur solidité et leur éclat. Il est essentiel, avant de soumettre les laines ou les soies à l’action de l’eau oxygénée, de leur faire subir une préparation qui en élimine toutes les graisses et les impuretés, en un mot, de les décrasser aussi parfaitement que possible. Dans ce but, on recommande un bain dans une solution à 5 p. cent de carbonate d’ammoniaque suivie d’un savonnage et d’un lavage à grande eau.
- Quant à l’opération même du blanchiment, on peut la pratiquer de deux façons : ou bien immerger les laines et les soies dans l’eau oxygénée à 10 volumes d’oxygène actif et les y laisser séjourner à la température de 20 à 30 degrés jusqu’à complète décoloration ; ou bien les fibres, bien imprégnées d’eau oxygénée, sont exprimées, puis exposées dans un local chauffé vers 20 degrés centigrades, où ellés se dessèchent-, pour obtenir une action bien égale en tous les points, il est bon de les agiter à l’aide d’une disposition mécanique appropriée. La pratique permettra bien vite de décider à quel mode il convient de s’arrêter suivant les cas.
- Pour le blanchiment des cheveux, après un dégraissage dans du carbonate d’ammoniaque ^p. cent et un bon lavage à grande eau, on les plonge dans l’eau oxygénée pendant un °u plusieurs jours-, on arrive ainsi à blanchir totalement des cheveux complètement noirs sans rien enlever à leur résistance ou à leur éclat.
- La plume d’autruche ne se blanchit plus au-°urd’hui qu’avec de l’eau oxygénée-, la manipulation est analogue à celle qui est indiquée pour les cheveux. On plonge les plumes dans Ul1 bain de carbonate ammoniacal à 2 ou 3 p. Cent. maintenu à 20 degrés centigrades, où on les travaille de temps à autre. L’immersion dure douze heures environ; elle est suivie d’un bain de savon tiède, puis d’un lavage à l’eau don calcaire On peut aussi les dégraisser à la onzine. Le bain de blanchiment, eau oxygé-e à 10 volumes, doit être légèrement alcalin; aPrès deux jours d’immersion, les pigments ^ ores sont entièrement détruits. Le traite-,ent ultérieur est assez délicat : il faut em-^er aux lavages de l’eau exempte de sels a oaires et sécher les plumes à la tempéra-Ure ordinaire dans un air agité, sinon l’on pourrait le risque de leur communiquer l’ap-^retlce et le toucher de la corne. Des métho s analogues s'appliquent avec succès au anchiment de la soie, de l’ivoire, de l’os et des cires.
- Nous aurons assurément d’autres eommunU ailons sur le même sujet.
- La société industrielle de Rouen a mis, depuis plusieurs années, cette question au concours, et nous en attendons les résultats.
- YERMILLONNETTE
- ou laque d’éosine.
- Lors de l’exposition du jubilé à Manchester on a vu figurer dans les vitrines de plusieurs fabricants de couleurs minérales une poudre rouge à nuances très vives que plusieurs ont cru être une couleur d’outre-mer rouge.
- Ce produit connu sous le nom de rouge de cinabre ou de vermillonnelte n’est autre chose qu’une laque plombine d’éosine. Voici comment on l’obtient :
- On met en suspension en agitant bien du minium dans une solution aqueuse d’éosine, puis on fait arriver dans la liqueur tout en continuant à brasser vigoureusement une dissolution d’acétate ou de nitrate de plomb jusqu’à parfaite précipitation de la liqueur dissoute.
- Le précipité lavé, passé à la presse est bien séché et finalement la laque plombique est passée au moulin et tanisée.
- Cette couleur très brillante a l’inconvénient qu’offrent toutes les laques d’éosine, de se ternir et de passer très vite à la lumière.
- TEINTURE EN NOIR OU GRIS
- au moyen de la naphtazarine.
- Par Badisch Anilin une! Sodafabrik,
- On traite la naphtazarine à l’état aussi divisé que possible et au mieux sous la forme d’une pâte à 10 0/0 de substance sèche par deux ou trois fois son poids d’une solution de bisulfite de sodium à 38°-40° Baumé. Après avoir bien malaxé la pâte, on l’expose pendant quelques jeurs à une température de 50°-70° Baumé. Dans ces conditions la naphtazarine se dissout peu à peu ; on sépare par le filtre une certaine quantité de substance inattaquée que l’on reprend en charge dans une opération subséquente.
- La naphtazarine se trouve dans le liquide filtré sous la forme d’une combinaison soluble qui peut être utilisée dans la teinture et l’impression.
- On obtient un résultat semblable en traitant la naphtazarine par les bisulfites de potassium ou d’ammoniüm, ou par les sulfites neutres en proportions convenables.
- Voici les propriétés de la combinaison bisulfitique de la naphtazarine : elle n’est pas modifiée par les acides, tandis qu’au contraire les alcalis libres ou carbonatés la détruisent facilement. Ses solutions aqueuses sont colorées en brun avec une fluorescence bleue-verte bien marquée -, elles peuvent être traitées par l’acide chlorhydrique concentré ou l’acide sulfurique de moyenne concentration, sans que la naphtazarine se sépare, même à l’ébullition.
- En ajoutant du carbonate de sodium à la solution de naphtazarine bisulfite et chauffant au contact de l’air, la liqueur passe d’abord au vert puis au bleu foncé. L’addition d’un acide à cette liqueur bleue en détache la naphtazarine. On observe le même phénomène avec les alcalis caustiques ; il est, dans ce cas, encore plus marqué et s’achève même à froid.
- Comme mordants de chrême, on peut employer presque tous ceux dont on fait usage habituellement pour la teinture ou l’impression, notamment pour le coton, l’acétate de chrême, et, pour la laine, l’alun de chrome ouïe chro-v mate de potassium associé aux acides tartri-que, oxalique, sulfurique, etc.
- Pour empêcher le dédoublement du sulfite double et le dépôt de naphtazarine dans le bain de teinture, ou ajoute, par mètre cube, environ 1 litre d’acide acétique à 7° Baumé pour les eaux moyennes, un peu plus pour les eaux dures.
- Les fibres animales peuvent être d’abord mordancées en chrome et teintes ensuite dans le bain de sulfite de naphtazarine ; mais il est généralement plus commode de raordancer et de teindre dans un seul et même bain.
- Pour le coton, il convient de le préparer d’abord en chrême et de teindre ensuite.
- Voici des exemples de couleurs pour l’impression des fibres végétales :
- Composition pour noir :
- Pâte de naphtazaline à 10 0/0.. 4 kil.
- Bisulfite de sodium de 38 à 40° B 0 lit. 600
- Après 24 heures de digestion, on a ajouté :
- Acétate de chrome à 20° B.... 0 lit. 600
- Acide acétique à 6° B............ 0 — 500
- Epaississant (amidon)............ 4 — 500
- Composition pour gris :
- Composition pour noir ci-dessus 1 kil.
- Epaississant (amidon)............ 1 —
- Si, au lieu d’employer la naphtazarine, on emploie sa combinaison bisulfitique, que l’on peut concentrer par évaporation ou mettre en pâte en la déplaçant par le sel marin, on remplacera la naphtazarine par le double de son poids de combinaisons bisulfiques supposées sèches. Les autres éléments de la couleur comme ci-dessus.
- Les opérations suivantes : impression, vaporisage, lavage, avivage, ne diffèrent en rien de celles usitées pour les couleurs d’alizarine.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Brev. n° 190,299 du 30 avril 1888. Nouvel appareil à teindre la laine, le coton et autres matières fibreuses.
- Par MM. Lee, Bràdshaw et Lee
- Cet appareil se compose d’une cuve établie au-dessus d’un réservoir contenant le liquide
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- tinctorial et qui est perméable, de façon que lorsqu’on pompe, on refoule le liquide du réservoir dans la dite cuve. Ce liquide retourne par son poids dans ie réservoir, en traversant la masse des matières à teindre. Le liquide est ainsi maintenu en circulation jusqu’à ce que les matières soient suffisamment teintes.
- La cuve est amovible et établie de préférence sur une autre cuve dans laquelle on fait monter le liquide d’un réservoir situé au-dessous.
- Brev. n° 190,417 du 4 mai 1888. Procédé perfectionné pour le blanchiment de toutes matières,
- Par la Cie dite : Tiie Continental Oxygène C° Limited.
- Ce procédé consiste à employer pour le blanchiment l’oxygène ou l’air atmosphérique concurremment avec le chlorure de chaux.
- L’air ou l’oxygène arrive sous pression au sein du bain de blanchiment contenant du chlorure de chaux ou autre décolorant dans lequel plonge la matière à blanchir. L’oxygène en excès peut être recueilli à la sortie de l’appareil.
- L’oxygène peut être employé en mélange avec le chlore.
- Brev. n° 190,420 du 5 mai 1888. Appareil hydro-insufflateur ou nouveau procédé de teinture par l'hydro-insufflation sur laine, sur soie, sur coton et sur tous les tissus en général,
- Par M. Bor.
- Cet appareil insufflateur permet d’injecter simultanément deux, ou plusieurs liquides en les mélangeant intimement par la pulvérisation. Ces liquides réagissent dans le corps même du tissu et produisent ainsi la teinture désirée. La teinture se trouve ainsi mieux répartie à la surface du tissu.
- Cet hydro-insulflateur est formé de deux parties essentielles : 1° un ou des tuyaux in-sufflateurs de grosseur et forme variable pour laisser passer librement le gaz ou les vapeurs comprimés selon les besoins ;
- 2° Des tubes aspirateurs en nombre variable soudés ensemble pour amener les liquides au contact du gaz insufflateur chargé de les mé-lsngeretde les pulvériser. L’injection peut-être faite suivant une bande horizontale, oblique ou verticale.
- Brev. n0 190,699 du 26 mai 1888. Fabrication d'un produit appelé « Ensimo-moléum » destiné à ensimer les laines et supprimant le dégraissage.
- Ce produit donne un fil gonflant par un simple trempage à l’eau pure, il facilite le tirage et le glissement des fibres dans la filature de la laine peignée.
- Il est basé sur l’observation suivante, qu’une
- solution composée de savon, de glycérine et d’eau, à la température ordinaire, présente de faibles propriétés lubrifiantes, tandis que mise en présence d’un peu de carbonate de soude, cette solution prend une consistance huileuse, beaucoup plus prononcée et donne un liquide qui présente toutis les qualités de l’huile. Les produits constituant cette nouvelle huile étant tous solubles, « l’ensimoléum », mise sur une fibre, se dégagera de celle-ci par un simple lavage à l’eau pure.
- Brev. n° 190,701 du 24 mai 1888. Procédé de teinture en noir d'aniline sur
- coton,
- Par M. Monet.
- Ce procédé consiste à passer le coton sec dans un bain plus ou moins concentré formé d’un mordant de chrome, comme le nitro acétate de chrome, en faisant passer cette matière textile par petites parties à la fois et avec la quantité de liquide que peut absorber chaque partie. Après avoir bien tordu, on laisse la matière en tas 12 à 20 heures, on rince et on sèche. Par cette méthode on dépose une certaine quantité d’oxyde de chrome sur la fibre, ce qui facilite le développement du noir d’aniline sans être obligé dépasser au bain de bichromate qui souvent forme laque et donne des noirs qui dégorgent. Le coton étant sec est passé dans un bain de tar-trate d’aniline et le sulfure de cuivre, ordinairement employé, est remplacé par le sulfate de cuivre. Après une forte tordon du textile, le noir en formation se produit et prend son aspect définitif en l’exposant dans une chambre bien aérée à la température ordinaire.
- Résumés par M. Maulvault, ingénieur, 15, rue de Richelieu, Paris.
- ESSOREUSES
- (Suite).
- Ce sont MM. B. Buffaud et T. Robatel qui les premiers ont fait connaître les essoreuses à moteur direct, décrites dans notre précédent numéro (p. 132) et dans celui du 15 Juin (p. 94) ; ces constructeurs y ont, en outre, apporté des perfectionnements de détails utiles à signaler.
- Ce sont d’abord des dispositions spéciales de la poëlette et de la grenouille du pivot pour empêcher la projection de l’huile de graissage et produire une lubrification régulière.
- Puis la superposition dans le fond de la poëlette de trois grains d’acier indépendants les uns des autres et la disposition intérieure de cette poëlette, puis deux rainures inclinées, permettant un jeu plus facile du pivot, et le dépôt des huiles de graissage avec les paillet-tés métalliques qu’elles entraînent.
- Des paliers graisseurs pour l’arbre horizontal, avec cuvettes recevant les huiles de grais-
- sage et les empêchant ainsi de couler le long de l’arcade.
- Un nouveau palier vertical compensateur, permettant de compenser graduellement l’usure, et avec graisseur continu à siphon. Le frein à collier disposé en forme de vase pour retenir les huiles de ce palier et son manchon mobile garde-graisse, garantissent les matières à essorer contre les projections huileuses.
- Sur la cuve extérieure une porte ou regard permet de surveiller et de nettoyer à volonté cette partie de l’appareil.
- Une disposition particulière du tambour mobile ou panier a pour but d’obtenir un centrage parfait, une solidité plus grande et un équilibre irréprochable.
- Enfin une plaque en tôle servant d’isolateur I au cylindre à vapeur empêche la projection I des eaux de l’essorage contre les parois de la i boîte à vapeur et les effets de condensation I qui en résulteraient.
- Ces diverses améliorations se retrouvent K dans les autres types d’essoreuses des mêmes I constructeurs, en tant qu’elles y sont applica- [ blés.
- Nous avons dit que les essoreuses à mou- I vement en dessous tendaient à prévaloir, sur- I tout pour les appareils un peu puissants : dans I ce type le chargement est des plus faciles, I l’accessibilité du panier devient complète, et I l’essoreuse, qui peut être enfoncée dans le sol K jusqu’au tiers de sa hauteur n’apparaît plus | que comme une cuve entièrement découverte. I
- Nous donnons ci-contre les dessins de ces I machines.
- Outre la facilité de chargement et de déchar- I gement, leur disposition assure encore mieux, 1 la propreté des matières essorées, par suite de I la suppression de tout mécanisme au dessus du panier.
- La fig. 1 représente l’appareil à moteur in-1 dépendant et marchant par courroie.
- Le mouvement se communique par une simple poulie fixe munie d’un débrayage-1 L’adhérence ou l’éloignement des engrenages i de friction sont produits au moyen d’un levier i placé à côté de la poulie de réception et dont F-l’action est analogue à celle du volant qui H existe dans les essoreuses en dessus.
- L’action du frein s’exerce facilement ^ ’ moyen d’une poignée double placée du côté II opposé à la courroie, à la portée de l’ouvrier conducteur.
- Le graissage du coussinet compensateur 2 II lieu par le trou percé dans l’axe de l’arbre vertical.
- Ces appareils se font pratiquement dans les il dimensions de 55 cm. à 1 m. 20 de diamètre y de panier.
- La fig. 2 est le même instrument a j
- direct.
- Quoique renversé, ce moteur est aussi sirû' j ^ pie et aussi avantageux que dans les essore11' i ses en dessus, et d’une égale solidité.
- Le moteur substitué à la poulie du tnoaei j
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- Fis:. 2.
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- précédent fait toute la différence de ces deux machines.
- Dans l’une et l’autre, sont maintenus la poëiette, le coussinet compensateur, les paliers des arbres horizontaux, le frein, et autres perfectionnements compatibles des modèles à mouvement supérieur.
- Il est des cas où MM. Buffaud et Robatel disposent les essoreuses à courroie et à moteur
- PROCÉDÉS DIVERS
- direct afin de pouvoir marcher indistinctement suivant les besoins, de l’une ou de l’autre façon.
- Les dimensions usuelles des mouvements en dessous par moteurs direcs, sont de 75 cm. à 1 m. 20.
- Sous le titre d’essoreuses à bras et mouvement en dessous, les mêmes constructeurs ont un modèle dans le genre des essoreuses dites
- IMPRESSION GOUACHE
- [Suite).
- Après avoir parlé, dans notre précédent article, des sujets à une couleur, mate ou métallique, il nous reste à dire quelques mots des combinaisons à deux couleurs.
- Pour le teinturier qui fait ce travail lui-même, et qui par conséquent, ne dispose que d’un matériel restreint, nous avons conseillé (1) de choisir des dessins rentrant bien l’un sur l’autre, pour former un sujet à deux couleurs, mais dont chaque partie peut aussi s’imprimer isolément en donnant un motif correct. On obtient ainsi trois sujets avec deux planches.
- Nous avons donné des exemples de cette combinaison, en voici du même genre :
- Le petit fleuron rouge, régulièrement espacé, peut s’imprimer seul, de même le branchage vert, et les deux réunis forment le motif à deux couleurs.
- La rentrure du deuxième sujet sur le premier se fait, sans tâtonnements, à l’aide des picots de repère qu e porte chaque planche gravée. Nous avons exposé au long le procédé dans notre Méthode pratique.
- Des bandes-rayures se font aussi en imitation des mêmes genres assez usités en tissage-, nous en donnons un spécimen dans notre second échantillon.
- à toupie que nous avons plusieurs fois décrites, et qui a spécialement les qualités de vitesse que nous avons signalées comme avantage principal de ce genre d’appareil.
- Continuant celte revue, nous aurons à parler des dispositions additionnelles que peuvent recevoir les essoreuses en général, suivant quelques applications spéciales. (A suivre)
- P. COURCY.
- coup à distance convenable pour que cette nouvelle impression vienne s’intercaler exactement. Les autres coups de planche se répètent facilement sur le premier.
- Des rayures plus simples, des pois, des petits fleurons peuvent s’imprimer doubles, parallèlement, en carreaux, simples ou doubles, deux à deux, etc , etc., à une ou plusieurs couleurs, et l’on voit ainsi qu'on peut tirer des effets variés d’un matériel restreint.
- En parlant de ces divers moyens, nous avons ainsi eu l’occasion de voir les types qui se font actuellement dans quelques pays où le goût pour ces impressions a subsisté.
- n Méthode pratique d'impression des tissus Pptiquee aux étoffes reteintes, etc.
- Une seule planche suffit ici pour les deux couleurs, puisque le sujet est le même dans l’une et dans l’autre.
- La gravure porte ces bandes espacées à 5 cm.; on imprime avec elle la première couleur, soit le jaune, puis on rentre en marron avec la même planche, en ajustant le premier
- LOUTRE SUR LAINE
- Nous avons déjà parlé de cette teinte dans notre numéro du 15 janvier (p. 13), et nous avons dit qu’elle était très en usage ; c’est une des nuances qu’on peut considérer comme classiques dans les lainages, et qui est peu sujete aux fluctuations des modes :
- Voici un mélange d’anilines qui la donne.
- Pour 10 kil. de laine ou lainages :
- Violet acide 2 R.. »............. lOOgr.
- Vert sulfo................... 100 —
- Orange acide (mandarine).. 100 —
- Bi-sulfate de soude.......... 250 —
- Entrer à 75 degrés, finir au bouillon.
- j: ü
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- APPRÊT AU NEUF DE LA LINGERIE
- Eau........................ 20 litres.
- Suif....................... 50 gram.
- Stéarine................... 30 —
- Blanc de baleine........ 15 —
- Gélatine blanche........ 15 —
- Dissoudre la gélatine à chaude, faire fondre les corps gras dans l’eau chaude.
- Y ajouter l’empois suivant, cuit :
- Eau..................... 2 litres.
- Amidon blanc............ 100 gr.
- Mélanger ensuite au tout :
- Eau..................... 1 lit. 1/2,
- Fleur d’amidon crue .. 150 gr.
- Bien imprégner les étoffes de ce mélange, laisser sécher, repasser au fer ou à la machine.
- Puis donner un second repassage après avoir humecté les pièces légèrement à l’aide d’une éponge.
- On obtient ainsi de la main et du brillant.
- Si l’on veut repasser humide, l’apprêt doit être plus épais, et les tissus moins trempés. On mettrait alors 15 litres d’eau, au lieu de 20 litres.
- Quoique satisfaisants encore, les résultats sont moins beaux qu’avec la première méthode.
- Le procédé convient également pour le linge neuf et pour le chiffon.
- MASTIC POUR RÉSERVOIRS
- et conduites d'eau.
- Ce mélange tient très bien l’eau, et peut servir à boucher des fuites et faire des joints, mais pour l’eau froide seulement.
- Fondre ensemble :
- Goudron de bois.......... 1 kü.
- Suif..................... 1 —
- Ajouter après fusion :
- Plâtre fin, cuit......... 1 —
- Mêler exactement et employer chaud.
- Nous donnerons aussi des formules de ciments pour eau chaude et chaudières à vapeur.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Atelier des apprêts (Smte).
- Métier à mouvement brisé.
- Cet appareil, peu connu en chiffonnage, est employé pour les tissus légers, iels que mousselines, crêpes, organdis, barêges, tarlatanes, etc., lorsqu’au lieu d’un aspect carteux, on désire au contraire une souplesse et une élasticité qui s’accordent mieux avec la légèreté de ces tissus, tout en leur donnant de la main, et les empêchant aussi de se friper au moindre usage.
- 11 produit, enfin, des apprêts souples.
- Si je parle de cette disposition, ce n’est pas
- avec l’idée que beaucoup de nos confrères la feront établir mais c’est afin d’indiquer le principe de ce genre de travail, lequel pourra ensuite être mis à profit dans quelques cas spéciaux, au moyen d’un simple cadre de bois, construit suivant ce principe, et manœuvré à la main.
- S’agit-il, en effet, d’apprêter un voile de veuve, on pourra aisément improviser un métier volant de ce genre, et obtenir sur ce crêpe, l’apprêt qui lui convient le mieux.
- Le principe du procédé est celui-ci : pendant que l’apprêt se sèche sur le tissu, on imprime à ce dernier, tout en le maintenant tendu, un mouvement de va-et-vient, dans le sens de la chaîne.
- Les dessins ci-joints (fig. 32, 33 et 34) donneront une idée générale de la construction des rames employées dans ce but dans les établissements industriels.
- Les mêmes lettres représentent les mêmes organes dans les trois figures ;
- £
- ppÊiw pgpd
- Fig. 32. — Métier brisé, coupe transversale.
- A, A, représentent des traverses mobiles pivotant au centre et supportant les barres longitudinales qui portent des picots; B, boulon fixe dans les traverses D des bâtis de la machine, et servant de pivot aux traverses mobiles A, auxquelles la plate-forme G sert de point d’appui ; les traverses fixes D, se relient aux montants également fixes E.
- Fig. 33. — Métier brisé, vue de côté.
- F, F, sont les barres longitudinales porte-picots ; l’une est à position invariable en largeur, l’autre est mobile et s’approche ou s’éloigne de la première pour produire la
- traction en largeur sur le tissu piqué ; G, place des picots ; H, rouleau autour duquel s’enroule la corde de tension de la barre longitudinale porte-picots, et celle de tension du rouleau lui-même ; K, coulisseau de la barre porte-picots.
- Fig. 34. — Métier brisé, plan.
- Quand le tissu est imprégné d’apprêt, on l’accroche aux picots ; on le tend en largeur, puis on donne aux barres porte-picots F, F, un mouvement de va-et-vient, qui produit la brisure de l’apprêt et le rend souple.
- Il ne faut pas continuer ce mouvement de brisure jusqu’à dessication complète du tissu, car l’apprêt deviendrait alors trop mou ; on peut ainsi le régler au point voulu suivant la nature de l’étoffe.
- L’empois dont on se sert dans cette circonstance doit être assez épais.
- Ce même métier peut également servir aux apprêts ordinaires non élastiques, on ne donne alors aucun mouvement aux barres porte-picots, et on laisse sécher la pièce librement.
- La dessication doit se faire assez rapidement; pour cela on emploie dans les usines des tuyaux de vapeur passant au-dessous de la pièce tendue et avec des ventilateurs au-dessus. Dans nos ateliers on pourra se servir d’un réchaud roulant comme celui décrit pour le métier de St-Quentin.
- Le système à pinces a aussi été substitué aux picots dans l’appareil qui nous occupe, mais la partie pincée, qui est peu de chose du reste, ne contribue pas au mouvement de brisure ; les lisières sont donc un peu plus fermes.
- Le mouvement de va-et-vient des barres mobiles se donne ici à la main, mais dans les fabriques où l’on traite beaucoup de tissus légers, et où ces métiers ont une grande longueur, on a imaginé des moyens mécaniques pour le produire, de même que pour obtenir l’écartement des barres, et pour ce dernier cas, c’est généralement la vis sans fin à manette du métier de Sf- Quentin.
- Ce métier à mouvement brisé a été décrit la première fois par M. D. Kæppelin, dans les Annales du génie civil. Il m’en avait fait lui même la démonstration chez lui à Versailles, et je l’avais mise à profit pour construire un petit métier volant d’après ces principes, qui m’a rendu souvent de bons services.
- Je me suis arrêté un peu sur cet appa-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- reil, ainsi que sur le mode d’apprêt que j'ai baptisé « sauvage » afin de n’y pas revenir. Je me hâte de dire, que je ne confonds pas, du reste, ces deux machines, si différentes par l’intelligence de leur construction et par la somme de services qu’elles peuvent rendre...
- En terminant ce chapitre des métiers, je dois dire que l’importante maison Lainéà Paris, avait une très belle série de métiers de St-Quentln ; j’ignore si son successeur, M. Fleury, en fait toujours un même usage, mais il me paraît probable qu’il n’a pas laissé de côté un aussi beau et bon matériel.
- Autres moyens d'assouplissage.
- Dans l’industrie manufacturière on emploie des machines à beeller et des machines à dérompre qui ont pour but d’assouplir l’apprêt après dessication, même sur tissus légers, mais elles ne sont pas applicables à nos travaux. Les premières sont formées de maillets qui battent l’étoffe; les autres, de surfaces rugueuses sur lesquelles on la fait frotter.
- Un autre procédé d’assouplissement qui, celui-ci, nous est bien spécial, est appliqué aux crêpes de Chine — qui commencent à reparaître, sinon en châles, au moins en ceintures et écharpes. — Les crêpes de Chine sont suspendus dans un filet léger, au-dessous d’une planche assez résistante, puis ils sont frappés par un battoir rembourré, qui agit en dessous ; à chaque coup ils sont comprimés entre la planche et le battoir.
- J’ai vu cet appareil, à battoirs mécaniques, supérieurement installé dans l’usine de M. Petit-Didier à Saint-Denis : une batterie de huit ou dix battoirs opérait simultanément et automatiquement sur un même nombre de crêpes de Chine.
- C’est encore une méthode applicable à d’autres articles.
- Apprêts aux Tapis
- Les tapis offrent un moyen d’apprêt qui fut fait en usage avant la généralisation des tambours colleurs ou à feutre sans Fin ; qui l’est en-coreproportionnellementbeaucoup et dont on ne peut même se dispenser entièrement, même possédant des métiers, des tambours, des presses et tout le matériel ancien et moderne.
- Lorsque nous avons à faire des guipures, des travaux au crochet, des broderies à reliefs, nous ne pouvons songer à les écraser dans des appareils à pression, ni à employer des métiers, quand ces pièces sont de formes irrégu-hères ; les tapis sont alors notre providence, et nous deviennent indispensables.
- bans beaucoup d’ateliers secondaires, ils sont encore le moyen principal d’apprêts, comme répondant à eux seuls aux besoins les plus nombreux, mais non sans donner beaucoup de peine quelquefois.
- Leur emploi est donc toujours assez répan-pour que nous voyions les diverses formes Çu’ils ont prises successivement.
- Tapis volants.
- C’étaient d’abord de simples châssis en bois, les uns très grands, d’autres plus petits ; tantôt longs, tantôt carrés, remplis chacun par une toile en fil, fortement tendue, et clouée autour de ces cadres.
- Maintenant les tapis sont fixés sur les bords d’une planche ou d’un panneau, et bourrés de crin ; l’épingle y tient mieux, mais aussi ils sont plus lourds à manier, et souvent les ap-prêteuses sont obligées d’appeler les hommes pour transporter ces tapis quand ils sont garnis d’étoffes. Ils sont néanmoins préférables.
- Les étoffes enduites d’apprêt sont tendues et épinglées snr ces tapis; et quand ceux-ci sont remplis, on les place près d’un poêle en hiver, et au soleil en été, ou en plein air jusqu’à la sèche des étoffes, et alors on dépingle.
- Il faut un assez grand nombre de ces tapis quand on en fait un usage à peu près exclusif afin de pouvoir travailler sans interruption, mais c’est alors un travail fort pénible ; à la fin d’une journée ainsi remplie, les femmes ne peuvent plus se tenir debout, elles ont les mains abîmées et l’estomac brisé. Les ouvrières se refuseraient maintenant à travailler exclusivement aux tapis volants.
- Si nous nous en servons accessoirement seulement, — et c’est ce que je proposerai quand nous en serons là, — ces inconvénients disparaissent, et il ne nous faut plus que trois ou quatre de ces tapis.
- Il est bon de mettre un linge blanc sur le tapis avant d’épingler ; ce linge, pouvant se lavsr, permet d’entretenir une surface toujours propre, au contact du tissu humide que l’on apprête.
- Pour épingler, on place les tapis sur des tréteaux.
- Tapis fixes.
- Quelques teinturiers ont eu l’idée de tapisser, pour ainsi dire, des chambres avec des tapis bourrés.
- On commençait à épingler le haut, étant perché sur un escabeau, et ayant devant soi, une pelote garnie d’épingles, on faisait ensuite le bas, puis les côtés.
- Cette invention n’était pas heureuse et je n’en parle qu’au point de vue historique. Plus encore qu’avec les tapis volants, les ouvrières devaient s’élever sur la pointe des pieds, lever les bras et les étendre en fous sens, avoir le cou tendu et la poitrine étirée ; ce n’était pas tenable.
- Et puis, voyez-vous ces murs uniquement employés à cela, contre lesquels il faut passer avec précaution, et ne rien accrocher autre !...
- Cela n’a pas été un perfectionnement du système, mais nous en trouverons un sérieux dans l’invention du tapis tournant dont il me reste à parler.
- Ce sera pour ma prochaine causerie.
- Puisque nous causons, j’invite mes confrères à me faire part de leurs observations et à me communiquer les renseignements qu’ils jugeront utiles pour le travail que j’ai entrepris dans un intérêt commun; déjà j’ai profité de précieuses indications qu’ils m’ont transmises.
- Aidons-nous les uns les autres, en vertu de la solidarité professionnelle qui nous unit.
- Maurice GUÉDRON.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 190,959. — 1er juin 1888. — Cooper, Clay-son et IIoldroyd. Méthode et appareils perfectionnés pour dégraisser, laver, teindre et sécher la laine, le coton ou autres matières fibreuses.
- 190,887. — 30 mai 1888, Badin. Perfectionnement aux encartages de soieries et aux enveloppes en papier ou carton pour tissus, cuirs ou autres matières.
- 187,386. — 5juin 1888. Laporte et Dame Vve Brachet. Cert. d’add. au brevet pris le 3 décembre 1887 pour un procédé d’impression en mat des tissus des cuirs et tissus vernis, de filets, dessins, caractères pour articles de bureaux, d’écoles, d’ameublements.
- 189,280. — 7 juin 1888, Vandermeissche. Cert. d’add. au brevet pris le 12 mars 1888 pour une machine à teindre la laine peignée et toutes matières textiles en bobines ou en tout état de préparation, système Vander-meissche.
- 190,992. — 4 juin 1888. Sté Marchal-Falk et Cie. Production d’un noir analine inver-dissable et indégorgeable sur fils de coton et fils d’Ecosse.
- 190,988. — 29 mai 1888, Homo et Paquereau. Fabrication- d’un produit dit : Savon Benzine.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Lorient. — Le 19 septembre.
- Toile treillis en lin. — Caut. provisoire, 325. — Caut. définitif, 650.
- Toile grise à doublure en lin. — Caut. provisoire, 650. — Caut. définitif, 900.
- Toile rousse en chanvre ou en lin. — Caut» provisoire, 4,300. — Caut. définitif, 2,600.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hospice deMontauban.
- Le 20 août. — Fourniture de 100 couvertures de laine blanche.
- M. Delmas, à Montauban, adjud. à Mon-tauban, adjud. à 17.48 l’une.
- Maison Cozette a Amiens.
- Le 23 juillet. — Fourniture de toiles décaties pour le service des prêts de linge.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Toiles pour chsmises. — ler lot. — 3,680 m. en 0 m. 80 de larg., 0.66. — 2e lot. — 250 m. en 1 m. 20, 0.93. — 4° lot. — 200 m. en 1 m. 10, 0.88. — 5e lot. — 229 m. en 0 m. 90, 0.74 le mètre.
- M. Cosserat, à Amiens, adjud.
- 3e lot. — 750 m. en 0 m. 70, à 0.60 le mètre
- Wagnier frères, à Amiens, adjud.
- Toiles pour draps. — 6e lot. — 6,000 m. en 0 m. 90, 0.751e mètre.
- Wagnier frères, à Amiens, adjud.
- 7e lot — 500 m. en 0 m. 70. 0.68 le mètre.
- Ruvant, à Armentières, adjud.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon, 5 septembre.
- Guêtres en toile.
- J. Laure, à Toulon, adjud. à 0.89.
- Effets et étoffes diverses, objets de tapisserie, passementerie, etc., pour ameublement (en 3 lots).
- 1er lot. — Eug. Creuse, à Paris, adjud. à 6,197.50.
- 2e lot. — Picon et Pascalon, à Toulon, adjud. à 19,069,70.
- 3e lot. — Bodeau et JeanNot, à Lyon, adjud. à 971.80.
- Lorient. — Le 22 août.
- 10.000 kil. étoupe blanche.
- Benardoux, à Angoulême, adjud. à 60 les 100 kil.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Dissolution à partir du 1er novembre 1888, de la Sté Raymond et Ducrocq (rubans, étoffes de soie, velours, etc.), rue du Quatre Septembre, 19, et rue de Choiseul, 6. Liquid. : M. Raymond. — Acte du 21 août 1888. — G. P.
- PARIS. — Formation de la Sté en commandite Blanchard, (teinturerie), Boulevard Richard-Lenoir, 16. — Durée : 12 ans du l*r février 1888. Cap. 4,000 fr. dont 3,000 en commandite. — Acte du 25 août 1888. — A. P.
- St-ETIENNE. — Formation de la Sté en nom collectifPERRiOL père et fils, (teinturerie de soies et cotons), rue des Grandes Molières, 27. — Durée : 5 ans. — Cap. 60,000 fr. — Acte du 8 août 1888.
- ELBEUF. — Formation de la Sté en nom collectif Deiian et Grubben, (épaillage, dégraissage et lavage des laines), 6, rue Ma-rignan. Durée : 3 ans du 1er août 1888. Gap. : 375,000 fr. Acte du. 31 juillet 1888.
- ELBEUF. — Dissolution à partir du 1er août 1888, de la Sté Dehan et Grubben (traitement
- commerce des laines), 6, rue Marignan. — Liquid. : M. Grubben qui a constitué une nouvelle société. Acte du 3 juillet 1888.
- ROUBAIX. — Formation de la Sté en nom collectif Leon Screpel, fab. de tissus de Roubaix, rue St Georges, 49. — Durée : 6 ans du 1er mai 1888. — Gap. : 100,000 fr. — Acte du 30 juillet 1888.
- TOURCOING. — Formation de la Sté en nom collectif Lallement, Rittame et Wat-Tëau, fab. de tissus, rue de la Station, 10. — Durée : 10 ans du 1er septembre 1888, Cap. 80j000 fr. — Acte du 31 juillet 1888. >
- REIMS. — Dissolution à partir du 20 août 1888 delà Sté Guenoble frères, fab. de tissus à Reims. Liquid. : M. Jean-Antoine Les-perance-Quenoble. — Acte du 27 août 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — La société Fayolle et Cie, (tissus, châles, etc.), 39, rue d’Aboukir, avec fabrique à Grougis (Aisne) et à Bertry (Nord). Composée de Gaston-Léonce Fayolle et d’un commanditaire.— J. Ç.: M.Goy.—S,:M. Sau-valle.
- PARIS. — Lequin (veuve) née Duval, Fab. de dentelles, rue du Marché-St-Honoré, 29. — J. C. : M. Garnier. — S. : M. Rochette.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- FONDS DE COMMERCE DE TEINTURERIE. — CESSION
- PAR L’UN DES ASSOCIÉS DE LA PART LUI APPARTENANT. — INTERDICTION DE S’INTÉRESSER
- DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT DANS UNE
- INDUSTRIE SIMILAIRE.
- Le tribunal de commerce de la Seine a rendu le 3 août un jugement dont ressort la doctrine suivante :
- L'associé qui cède à son co-associé la part lui appartenant dans le fonds de commerce qu’ils exploitent en commun (en l’espèce un fonds de commerce de teinturerie), avec interdiction de s’intéresser directement ou indirectement dans une industrie similaire, ne vend pas seulement les droits qu’il possède, mais fait également abandon de tous les avantages résultant de ses connaissances spéciales et de la notoriété attachée à sa personne par son expérience technique. En conséquence, il ne peut, sans violer ses engagements, entrer dans un établissement industriel comme chef dans un atelier de teinture, alors même que cet atelier n’aurait pour objet que la teinture des produits exclusivement fabriqués par cet établissement.
- —o—
- Société Industrielle du nord de la France. — La Société vient de publier le programme des questions proposées pour le concours de 1888.
- Ces questions sant au nombre de 116, dont 40 par te Comité des arts chimiques et agronomiques.
- En outre de ces sujets d’étude, la Société décernera divers prix ou médailles spécifiées à savoir :
- Deux prix de 1,000 fr. aux auteurs dont les travaux auront contribué à développer ou à perfectionner d’une façon réelle les industries de la région.
- Cinq médailles de 500 fr. (fondation Kuhl-mann), pour les progrès les plus signalés dans la région.
- Un prix de 500 fr. à l’auteur de tout travail de chimie pure ou appliquée dont les conséquences, au point de vue pratique, seront jugées d’une importance suffisante.
- Un prix de 500 fr., offert par M. Roussel, auquel la Société joindra une médaille, sera décerné à l’auteur du meilleur mémoire sur la détermination de la nature chimique des différents noirs d’aniline.
- La Société se réserve également de récompenser tout progrès industriel réalisé dans la région du Nord et non compris dans son programme.
- On peut se procurer le programme détaillé au secrétariat de la Société, rue des Jardins, 29.
- —o—
- Les tisseurs de Daruéial. — Les
- ouvriers tisseurs de l’usine Saint-Armand, située rue du Chapron, au nombre de 150, se sont mis en grève.
- Cette décision a été prise à la suite d’une diminution sur les salait es.
- Le contre-maître, qui avait été congédié, simplement parce qu’il se montrait favorable aux grévistes, a obtenu des prud’hommmes le paiement de la quinzaine en cours et de la quinzaine suivante à titre d’indemnité.
- —o—
- Incendies.— L’importante filature de MM. Hennion et Cie, à Linselles, qui faisait mouvoir près de 12,000 broches et n’occupait pas moins de 500 ouvriers, a été détruite, pendant la nuit de vendredi à samedi, par un violent incendie.
- Les flammes ont pris naissance dans un magasin de lin peigné et d’étoupes et ont rapidement gagné la filature.
- Les pompiers de Linselles et des communes environnantes ont fait de véritables prodiges.
- Seuls, les ateliers du peignage ont pu être préservés.
- Les dégâts sont évalués approximativement à 400,000 fr.; il y a assurance.
- Une autre filature a aussi été complètement détruite par un incendie, celle de MM. Simonnet, à Reims.
- Un lieutenant de pompiers a été blessé.
- Nouveau genre d’émaux. — On signale un nouveau genre d’émaux, dû au génie particulièrement original des Rus- es en matière de décoration et qui aurait été remarqué à Jekateringbourg lors d’une exposition récente. Dans ce nouveau genre, les parties d’émail sont séparées les unes des autres par un réseau de cloisons et ne sont pas autrement soutenues-, il s’agitj en un mot, d’émaux cloisonnés sans fond, assez semblables à des vitraux en réduction. De la sorte, la lumière traverse l’émail et ne contribue pas peu à le mettre en valeur. Les effets réalisés sont charmants et tout à fait surprenants. Les spécimens présentés étaient non seulement des bijoux mais des coupes, des vases, des coffrets, etc. Les artistes Russes ont donc créé un nouveau genre d’ornementation plein de goût et fort élégant, qu’il serait désirable de voir s’acclimater chez nous et dont nos industries de luxe tireraient certainement bon parti.
- —o—
- Nécrologie. —M. Augustin Morel, grand industriel et ancien adjoint au maire de Roubaix, vient de mourir dans cette ville, à l’âge de 71 ans.
- M. Morel avait débuté comme simple ouvrier. Il avait inventé une peigneuse mécanique qui déplaça au profit de Roubaix, l’industrie du peignage de la laine, qui se faisait alors à la main, dans la ville de Tourcoing.
- Pour cette découverte, M. Morel avait été nommé chevalier de la Légion d’honneur.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. G0LIN, à Gharleville (Ardennes)
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- LA
- r Année, W19.
- REVUE DE
- ET DES C0L0R4TI0KS
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- r V ~
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES Ier octobre 1888.
- SOMMAIRE
- Chïonique. — Blanchiment électrolytique. — L’étoffe à veston. — Sur les mordants de chrome. — Essoreuses. — Revue sommaire des brev> ts d’invention.
- Procédés divers : Tissus de ramie ; Bleu sur laine ; Encollage des fils de coton ) Ciment pour chaudières à vapeur. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Cronique industrielle : Le concours de la ramie.—• Brevets d’invention. — Adjudications. — Renseignements commerciaux.— Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Au point de vue. des industries textiles, on peut dire que cette semaine est celle de la Ramie ; matière textile brillante comme la soie, deux fois plus tenace que le meilleur lin et le meilleur chanvre, résistante à l’action des lessives, facile à blanchir et à teindre.
- Le gouvernement, qui veut en faire la base d’une industrie française, a institué un concours pour les appareils à décortication, et ce concours vient de donner beu à une exposition d’appareils et de procédés qui a été ouverte du 25 au 29 septembre.
- Nous rendons compte dans le corps du journal de l’état de la question, et comme complément, nous produisons des échantillons de tissus de ramie ; yoilà donc pour le moment une actualité satisfaite.
- Une autre, déjà vieille déplus d’une semaine — et c’est beaucoup ! — est la visite de M. le Président de la République dans les fabriques d’Elbeuf. Le maire, industriel de cette ville, en a profité pour réclamer quelques mesures protectionnistes en faveur de Notre production textile ; nous souhaits que ces justes observations obtiennent satisfaction.
- Le libre-échange sans frein nous a déjà été bien funeste et c’est avec effroi jue nous voyons l’envahissement des tissus^ allemands, belges, anglais et bientôt américains. La protection à outrance n’'est pas non plus conforme aux Nécessités économiques de notre épo-5}Ue> dont la formule rationelle paraît ctre .- liberté pour les matières premiè-res’ droits compensateurs sur les pro-
- duits fabriqués ; c’est celle à laquelle nous nous rallions.
- Il est aussi une autre actualité qui, malheureusement, devient permanente : c’est l’hostilité bien manifeste des ouvriers envers les maisons qui les emploient, et qui se traduit par des grèves.
- On conçoit que la classe ouvrière défende ses intérêts et qu’elle use de la grève qui est son principal moyen d’action, mais encore faut-il que cette lutte soit inspirée par le bon sens.
- Nous voyons dans le Nord, des ouvriers tapissiers à la main auxquels le chef de leur usine accordait une certaine liberté en raison de leur situation de demi artistes ; ils en abusaient par des absences trop fréquentes qui ont nécessité des mesures d’ordre ; le patron leur a imposé l’amende d’absence en usage pour les autres ouvriers de l’établissement, et voilà une grève déclarée qui est, certes, peu intéressante.
- Une grève partielle de teinturiers est causée, à St-Dié, par des ouvriers demandant à la fois une augmentation de salaire et une diminution de travail, et cela en présence de la crise de leur industrie.
- A Cholet et à Troyes, les grèves prennent un caractère aigu et tendent à se généraliser.
- , Les veloutiers de Lyon, de l’Arbresle, de Tarare sont également en grève, de même que les tisseurs et tisseuses d’Annecy, mais ceux-là ont pour raison au moins une diminution imposée sur leurs salaires.
- Ces questions irritantes seraient facilement résolues si l’industrie des tissus était protégée par de légers droits compensateurs. Les intérêts du consommateur sont très respectables, mais cenx de l’ouvrier et de l’industrie nationale méritent aussi d’être pris en consi- f dération.
- * *
- Le calme est, du reste, la situation dominante sur la plupart de nos centres de production.
- Les ordres sont rares à Roubaix-Tourcoing par suite, sans doute, du mauvais temps. On espère que la vente de détail va se ranimer et donner un peu d’impulsion à la fabrique. Les genres d’été en fabrication paraissent
- porter sur les laines douces ; on annonce de belles créations en articles nouveautés.
- Il y a eu du ralentissement à Elbeuf pendant le mois écoulé sur la nouveauté; la draperie classique se tient mieux; les genres elbeuviens paraissent revenir en faveur.
- Les dernières nouvelles de Reims annoncent, cependant, une reprise assez sérieuse ; de grandes affaires se seraient même traitées pendant la dernière quinzaine en mérinos et cachemires, avec amélioration des prix. Les ordres'reçus assurent même du travail iusqu’à la fin de l’année. Les nouveautés participent à ce mouvement; les flanelles aussi mais toujours à bas prix.
- L’industrie tullière à Calais-St-Pierre, comme à Caudry et même à Nottingham est en souffrance ; il est vrai que nous sommes en morte-saison, mais on sent que si l’on ne met pas la main sur quelque nouveauté heureuse, cette situation ne se relèvera pas aisément.
- Dans le Nord, la toilerie est également languissante ; les fabricants n’ont écoulé qu’une partie de leur production, attribuant cet insuccès à la température défavorable que nous avons traversée, et espérant de l’amélioration avec le retour d’un temps plus normal.
- Ce n’est certainement pas la confiance qui manque dans nos industries ; elles seraient même dans des conditions favorables si elles n’avaient pas à lutter contre les crises ouvrières et contre les produits étrangers qui trouvent chez nous, les frontières trop grandes ouvertes.
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- Parmi les articles actuellement offerts à la consommation nous remarquons une prédominance marquée de la nuance dite « vert-myrthe » dans les lainages et que la mode a actuellement dénommée « Prairie ou Lierre » ; quelques tons plus bas elle s’appelle « ver luisant » et est encore usitée en cet état.
- Dans la nouveauté riche d’hiver, c’est celle que l’on voit le plus, mais toujours avec les fonds rouges ; « Framboise ; Fraise écrasée », mais surtout le Brique ou Etrusque » que la soierie appelle « Volcan » et que la mode a - baptisé « Coléus ».
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- A côté de cela les teintes courantes ont toujours leur place, notamment les ce Loutre, Tabac, Alezan, Hanneton, Bleu-Marine » ; cependant pour rajeunir cette dernière, on l’a nouvellement appelée oc Amiral ». Un grenat un peu rougeâtre qui est comme un brique foncé se nomme « Maroc » et est aussi en faveur; ajoutons-y enfin tous les tons mode un peu corsés.
- La bonneterie de luxe, celle d’hommes principalement, revêt une teinte assez bien caractérisée par le vilain nom « Moutarde » que l’on désigne plus coquettement en mode sous celui de « Pépite » et qui est simplement un orange rabattu par deux tons de gris.
- Bien éclatantes toutes ces teintes : lierre, coléus, mordoré, volcan, et même le simple beige, sur ces magnifiques peluches-velours miroitant qui jouissent d’un très grand succès en manteaux, robes, et coiffures.
- Voilà, confrères et lecteurs, ce que Paris offre en ce moment d’intéressant au point de vue des teintures; c’est du vieux neuf, mais qui sera toujours vivant, et qui revient par périodes comme les vieilles lunes.
- F. Gouillon
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- BLANCHIMENT E LECTROLYTIQUE
- Kote sur le procédé Hermite
- M M. Cross et Bevan ont publié dans un journal anglais des résultats d’expériences faites par eux sur le procédé de décomposition du chlorure de magnésium par l’électro-lyse, en vue d’applications au blanchiment, suivant la méthode Hermite.
- Ne pouvant suivre cette discussion dans tous ses détails, nous nous bornons à reproduire de courts passages présentant quelqu’intérêt pratique.
- Voici ce que disent les auteurs :
- 11 est peut-être intéressant de donner un exposé succinct d’une expérience d’essai faite de ce procédé, sur le blanchiment des fils de lin à Belfast. Une stricte comparaison fut établie avec le procédé de blanchiment ordinaire au chlorure de chaux.
- Une cuve de blanchiment de la forme usuelle fut divisée en deux parties égales ; celle destinée au procédé d’electrolyse était disposée de façon à contenir une quantité de solution suffisante pour submerger les fils sur 2/3 de leur longueur, au lieu de quelques pouces que l’on fait plonger d’ordinaire.
- Au moyen d’une série complète d’essais, la consommation de chlorure de chaux pour les différentes qualités de fils et les différentes teintes ( crème, un plongeon, et pleine crème, deux plongeons), fut déterminée.
- En prenant les chiffres pour une journée de
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- travail, 4.088 écheveaux pesant 555 kil., furent blanchis en lots successifs pendant une période de 10 heures 1/2, dans la cuve électrolytique.
- Pour blanchir cette quantité au chlorure de chaux la quantité nécessaire était de 80 kg.
- Le courant moyen employé était de 770 ampères à 5 volts.
- Les calculs pour déterminer la puissance dépensée sont basés sur un demi-denier (5 centimes) par cheval et par heure, qui est la base généralement acceptée à Belfast.
- La dépense totale en valeur argent a été de 5 fr. 80, contre 17 fr. 90, pour le chlorure de chaux.
- Un autre point important de la méthode électrolytique, est la rapidité avec laquelle s’affectue le blanchiment.
- Dans les essais ci-dessus, chaque écheveau de fil fut soumis pendant 15 minutes à l’action du blauchîment, alors que par la méthode ordinaire, il faut 47 minutes. Ce résultat fut obtenu malgré le fait que la solution électrolytique ne contenait que 2 grammes 5 de chlore utile par litre, titre qui fut constamment maintenu, tandis que la solution au chlorure de chaux employé contenait 15 grammes 2 par litre.
- M. Hermite a mis en marche, en Amérique, son procédé pour le blanchiment de la pâte à papier. A son départ ou travaillait sur le pied de 4 1/2 tonnes par jour, la solution de blanchiment contenait une quantité maxima de chlore utile de 1 gramme par litre. On faisait simplement passer la solution par l’électroly-seur et de là dans la pâte.
- On a blanchi aussi de la pâte d’épinette que jusqu’à présent, on n’était pas parvenu à blanchir sans la détruire. Il a réussi à la décolorer avec 1 gramme de chlore par litre, et cela sans détériorer la fibre.
- Il résulte enfin de cette communication que la solution électrolysée aurait une action de blanchiment supérieure à son action d’oxydation ; les auteurs expliquent ce fait, au moins apparent, par des théories très-développées ; il nous suffit, quant à nous, d’en retenir les résultats industriels.
- Les expériences citées ne sont pas encore concluantes, mais elles semblent démontrer que ce mode de blanchiment est un procédé d’avenir. Il y a plusieurs années, du reste, qu’il est étudié, notamment par la Société Industrielle de Mulhouse.
- F. G.
- L’ÉTOFFE A VESTON
- Le veston est devenu d’un emploi général ; il répond à tous les goûts et à toutes les convenances. Le costume complet de même étoffe, avec veston, est adopté comme le plus facile, c’est-à-dire qu’avec lui on est en tenue propre,
- commode et négligée; il est agréable, mais non habillé.
- Une des grandes difficultés ou plutôt un grand embarras de la fabrication est causé par le nuançage, c’est-à-dire par l’appréciation approximative de la quantité à faire de chaque couleur au début de la saison pour répondre aux commandes à survenir.
- La manière de faire actuelle exige des cou-j leurs en grand nombre pour nuancer les genres convenablement. Ces assortiments, présentés quelquefois par série de dix, douze et même plus dans chaque genre, sont extraits d’un plus grand nombre faits à titre d’essai. Puis il faut faire teindre une certaine partie de chaque nuance au début de la saison tout en étant exposé à un emploi restreint ou nul.
- Ce sont là des inconvénients inévitables que l’on essaie d’atténuer par un changement dans le mode d’opérer pour divers articles.
- Nous n’entrerons point dans les détails des opérations ordinaires de nuançage ; chacun les connaît et les applique. Mais nous voulons rappeler une innovation précédemment signalée et qui s’étend de plus en plus dans certains genres façonnés :
- On assortit deux, trois ou plus de nuances J répondant bien au goût moderne, puis, avec une croisure se prêtant à des transformations d’ourdissage et de tissage comme la plupart de celles utilisées pour carreaux, on modifie la distribution des couleurs de la chaîne et de la trame pour faire des damiers, des carreaux petits, moyensou grands, à filets simples î ou multiples, étroits ou larges, etc. Ce qui donne assez facilement une variété d’effets I auxquels on peutjoindre des rayures.
- Le caractère des dessins se modifie par des changements de croisures et peuvent s’appliquer à chaque fois sur un nouvel assortiment de couleurs.
- Quand des genres ainsi présentés sont goûtés ils ont l’avantage, pour le fabricant, de simplifier la question de la teinture, puisque forcément dans ces différents genres, les couleurs, moins nombreuses, sont plus souvent représentées, et donnent par conséquent moins d’embarras et moins de déchet final.
- (Les Tissus).
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- SUR LES MORDANTS de CHROME
- Par L. Wiiiteley.
- L’auteur établit d’abord que ce n’est pas à l’état d’hydrate d’oxyde de chrome que se fixe le chrome sur la laine en bain de bichromate bouillant. Le fait que la laine bichromatée n’est pas teintée en vert et ne prend la nuance de l’oxyde de chrome qu’après avoir été traitée par l’acide sulfureux semble indiquer déjà que c’est le bichromate qui est attiré et retenu comme tel par la fibre.
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- Wbiteley a mordancé de la laine en bichromate en plongeant la fibre dans une solution concentrée et froide de sel chrômique et chauffant ensuite jusqu’à l’ébullition. La fibre a été ensuite lavée à l’eau distillée jusqu’à ce que celle-ci cessât de dissoudre du chrôme-
- Cependant la laine ainsi traitée mise en digestion pendant 8 jours dans la nouvelle eau distillée lui a cédé encore du chrôme, sous forme d’acide chronique. Dans le bain où l’on fit tremper cette laine encore pendant 8 jours, le nitrate d’argent fit encore naître un précipité.
- D’une autre part, le bain de mordant épuisé par le passage de la laine, ne contenait pas d’oxyde de chrôme.
- On peut conclure de tous ces faits que dans le mordançage de la laine par le bichromate seul il ne se forme point d’oxyde de chrôme par réduction.
- Il en est autrement lorsqu’on le mordancé en bain de bichromate acidulé par l’acide sulfurique. Dans ce cas la laine prend une coloration verdâtre, indice de la production d’oxyde de chrôme. Les eaux de lavage fournissent un précipité avec l’ammoniaque.
- Ici la fibre est chargée concurremment d’acide chrômique ou de chromate et d’oxyde de chrôme ou de chromite.
- Les expériences de l’auteur font voir que les meilleurs résultats s’obtiennent par le mordançage et la teinture à chaud, c’est-à-dire au bouillon.
- II n’est pas avantageux de faire usage de solutions trop concentrées de bichromate. Celles-ci occasionnent à la fois une perte de mordant et des inégalités. On obtient de bons résultats en chromant avec 3 pour 100 du poids de la laine en bichromate et notamment en ajoutant 1 pour 100 d’acide sulfurique.
- On ne peut à cet égard formuler de règle générale. Ainsi lorsqu’il s’agit de teindre ensuite avec des composés réducteurs comme l’extrait de campêche par exemple l’acide sulfurique devient bientôt nuisib'e. D’autre part h convient de varier la dose de l’acide en raison de la dureté plus ou moins grande de l’eau dont on fait usage.
- Pour certaies noirs il est avantageux d’ajouter aux bains un sel cuivreux pour donner au n°ir un ton rougeâtre pour l’empêcher de verdir.
- Les sels de chrôme proprement dits n’ont Pas acquis dans la pratique la place importante fiu’on eût pu leur assigner à priori. Cela tient à ce que ni le sulfate ni l’alun de chrôme ne cèdent suffisamment d’oxyde à la fibre pour conduire à des tons bien nourris.
- bans la teinture du coton, le bichromate est rarement employé comme mordant; en effet le coton fixe ce sel bien moins que la laine et ne le réduit en aucune façon. Mais le bichromate rend cependant quelques services comme oxydant; c’est à ce titre par exemple qu’il est employé dans la teinture en cachou; le coton
- passé dans un bain colorant est ensuite oxydé en bain de bichromate bouillant.
- On réussit à fixer sur coton une assez notable quantité d’oxyde de chrôme en procédant par imbibition; le tissu imprégné d’une solution de sel de chrôme, acétate, chlorure, etc., est mis à sécher puis passé dans un bain de soude qui insolubilise l’oxyde de chrôme et le fixe sur la fibre. Toutefois ce procédé réclame dans l’application des soins et des précautions qui en limitent beaucoup l’emploi.
- ESSOREUSES
- (Suite).
- Dans les divers modèles d’essoreuses dont nous avons donné les descriptions et les dessins, les paniers sont en cuivre étamé, et quelquefois en fer. Pour leur application à certains travaux spéciaux, il convient d’adopter des dispositions particulières destinées, dans quelques cas, à améliorer ou accélérer l’essorage, dans d’autres, à augmenter la durée des appareils.
- Les plus fréquentes sont les suivantes :
- Pour les fabriques de produits chimiques.— Lorsque les produits sont acides, ou garnit en cuivre l’arbre vertical, les cercles du panier et quelquefois le rebord de la cuve. D’autres fois une garniture en toile métallique double l’intérieur du panier ; elle comprend une toile isolante et une toile fine .
- Pour les fecules, amidons et poudres impalpables. — Les paniers sont garnis à l’intérieur de toiles métalliques comme il vient d’être dit, et en outre, d’un tissu filtrant maintenu par des cercles mobiles.
- Pour l’épaillage chimique, et l’essorage sur rouille. — On construit des essoreuses spéciales dites blindées au plomb.
- Dans ces machines, la cuve est à l’intérieur garnie d’une feuille de plomb, le rebord de cette cuve et l’arbre du panier sont recouverts de plomb ; enfin le panier est aussi revêtu à l’intérieur d’une feuille de plomb ; cette dernière est perforée de trous correspondant à ceux du tambour mobile et chacun de ces trous est garni d’un œillet en plomb rivé intérieurement et extérieurement, et soudé au chalumeau.
- Les cercles qui, à l’intérieur, maintiennent le panier sont recouverts d’un fourreau en cuivre ronge étamé au plomb.
- Cette disposition est la propriété de MM. Buffaud et Robatel.
- A ce blindage au plomb, on substitue quelquefois le plombage de la cuve seulement et l’étamage au plomb du panier en cuivre, avec cercles garnis de cuivre, ou le plombage de la cuve et l’emploi d’un panier garni de bois, ou enfin, le plombage de la cuve et l’emploi d’un panier en fer recouvert en caoutchouc durci.
- Pour le dégraissage a sec . — Adjonction
- d’un couvercle en deux parties, l’une fixe l’autre mobile, reposant sur la cuve ; ce couvercle, en cuivre pour le traitement par la benzine, se fait aussi en fer pour d’autres destinations.
- Pour les fabriques de bleu d'outre mer. — Le panier reçoit les modifications suivantes :
- Sa calandre au pourtour n’est percée d’aucun trou, le plateau au fond du panier comporte une ouverture se fermant au moyen d’une soupape.
- Sous l’action de la force centrifuge, la matière est projetée contre les parois, le bleu humide y forme rapidement une couche d’une certaine épaisseur et l’eau reste dans le fond d’où elle est retirée par la soupape indiquée ci-dessus.
- La même disposition peut être utilisée pour l’amidon et pour beaucoup de produits pulvérulents en suspension dans l’eau.
- Pour les produits pulvérulents non coulants. — Ou surélè/ela cuve et on ajoute à sa partie inférieure, un cercle annulaire permettant, au moyen de trous percés dans le plateau du panier, le déchargement par le dessous de l’appareil.
- Pour les memes produits pouvant s’écouler, et notamment pour les soudes. — On ajoute au fond de la cuve une tubulure, se mettant en communication au moyen d’un verrou d’arrêt avec deux orifices ménagés dans le fond du panier pour permettre le déchargement de celui-ci par la dite tubulure.
- Pour tissus en pièces roulées. — Les tambours ont une hauteur suffisante pour recevoir debout, des pièces sans les dérouler ; ils mesurent alors 0m80 à lm10 de hauteur.
- Dans ce cas, ils reçoivent extérieurement pour les consolider, un plus grand nombre de cercles, puis à la partie supérieure un croisillon à agrafe pour maintenir l’enveloppe et la relier avec l’arbre vertical.
- Une autre disposition permet enfin d’essorer des fils teints, sans les débatormer, lorsqu’ils ont besoin de passer encore par d’autres bains. Il en résulte évidemment, une économie importante de main d’œuvre.
- Toutes ces modifications comportent nécessairement des suppléments de prix de construction, quelquefois assez élevés.
- ( A conlinuer prochainement. )
- P. Courcy
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Brev. n° 190.716 du 22 mai 1888. Genre de papier imperméable dit « papier rocher et appareils pour le fabriquer,
- Par M. Hermier.
- Ce papier destiné aux revêtements verticaux et aux couvertures économiques est formé
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- d’un papier fort qu’on enduit d’un mélange de bitume et de goudron puis qu’on saupoudre de débris, finement concassés, de produits céramiques.
- Les appareils de fabrication comprennent : un pulvérisateur, un organe à enduire et un saupoudreur de matières pulvérisées sur la couche de bitume encore chaude, qu’on refroidit par un jet d’eau.
- Brev. n° 190.741, du 26 mai 1888. Nouveau produit dit : « Gomme lyonnaise, » Par M. Bollaert.
- Ce produit est obtenu en faisant digérer des cornes dans une lessive caustique de soude ou de potasse titrant 20° Baumé. Pendant ce trempage qui dure 10 jours on remue fréquemment le mélange. Après cette digestion on filtre le liquide jusqu’à ce qu’il s’écoule clair puis on le précipite par son équivalent d’acide sulfurique. Le précipité est filtré, puis lavé et égoutté.
- Pour employer ce précipité comme gomme, on prend 15 kil. de borate de soude pour 100 kil. du précipité et on broyé le tout jusqu’à obtenir la consistance d’un sirop épais qu’on étend sur des plaques de verre pour le laisser sécher. Pour employer ce précipité comme albumine, on remplace le borate de soude par de l’alcali volatil et on fait le mélange, le broyage et le séchage sur plaques de verre.
- Brev. n° 190.776, du 24 mai 1888. Procédé d'imperméabilisation des tissus confectionnés en pièce,
- Par M. Monnot.
- Ce procédé a pour but de rendre les tissus imperméables à l’eau, mais perméables à l’air de manière à ne pas arrêter la transpiration cutanée. Ces tissus sont imperméabilisés en les immergeant dans un bain formé : de blanc de baleine, de vaseline et de benzine lourde. Après une imbibition suffisante on essore les tissus pour enlever tout l’excès de benzine qui se trouvait dans la liqueur imperméabilisante.
- Résumés par M. Maulvault, ingénieur, 15, rue de Richelieu, Paris.
- PROCÉDÉS DIVERS
- LES TISSUS DE RAMIE
- La ramie est à l’ordre du jour ; c’est pour nous une occasion de montrer des échantillons obtenus avec ce textile.
- Ils nous ont été fournis par la Société La Ramie française, qui nous montre cette matière sous toutes ses formes à l’Exposition de Barcelone et à celle d’hygiène et de sauvetage, à Paris.
- A côté des tiges de ramie, de filasse brute décortiquée, de filasse d’abord dégommée et
- ensuite blanchie par les procédés de M. Fa-vier, directeur de ia Société, figurent des fils de ramie teinte, des toiles blanches en ramie ; des linges de table, des toiles à voile en ramie aussi, des cordages incorruptibles en ramie, des étoffes de robes, des étoffes pour corsets, des tissus pour ameublement, des tapis, des rideaux, toujours en ramie pure.
- Ce sont ensuite des peluches soyeuses, des filets de pêche, des passementeries, des guipures d’art, en ramie, etc., etc.
- Nous donnons ci-joint, un échantillon de toile blanchie, sur lequel on peut mieux constater que sur des tissus façonnés, les propriétés du textile.
- I
- Toile blanchie de Ramie.
- Et pour démontrer l’aptitude à la teinture de cette matière, nous ajoutons un échantillon d’étoffe pour robes, tissée avec des fils teints -, les très beaux tissus d’ameublement et les peluches aux couleurs veloutées seraient plus favorables à cette démonstration, mais leur épaisseur ne permet pas de les insérer dans les plis d’un journal.
- Tissu en fils de jute teints.
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- Qualité du textile. —11 convient, maintenant, de rappeler au point de vue pratique, les propriétés spéciales des étoffes de ramie, comparées à celles de lin et de chanvre.
- Leur force de résistance est beaucoup plus grande; ils sont à peu près indéchirables.
- Les lessives alcalines n’ont qu’une action très atténuée sur le linge de ramie, qu’elles attaquent infiniment moins que les autres textiles végétaux.
- En s’usant, la ramie ne duvète pas, et ne laisse pas par conséquent, sur les vêtements, le duvet désagréable du vieux linge.
- La pureté de la fibre, dépourvue de toute matière incrustante, la désigne pour les pansements et tous usages chirurgicaux.
- Blanchiment et apprêt. — La ramie crêmée blanchit très rapidement par le lessivage, et
- le blanc en est toujours plus beau et beaucoup plus pur que celui du lin et du chanvre.
- La tenue naturelle de la Ramie n’est pas pâteuse comme celle du lin, aussi, après le lavage, on doit se borner à la repasser sans l’apprêter ou ne l’apprêter que très légèrement -, l’apprêt, d’ailleurs, n’ajoute aucune qualité aux étoffes, il ne leur donne que la dureté, il est toujours plus nuisible qu’utile et les qualités de la ramie permettent de s’en passer.
- Conclusion. — C’est la lingerie de l’avenir; et c’est avec raison que le gouvernement favorise le développement de cette industrie.
- BLEU SUR LAINE
- Pour 100 kil. de laine à teindre en bleu
- foncé :
- Bleu d’azo-diphényle.... 3 k. 400 gr.
- Extrait de campêche .... 3 —
- Sulfate de cuivre........ 1 — 600 —
- — de fer................. 2 —
- Bi-sulfate de soude...... 10 —
- Acide oxalique.............. 6 —
- Réduire ces doses en proportion pour nuances plus claires.
- Dissoudre à chaud les matières colorantes, ajouter ensuite les mordants, puis étendre la dissolution d’une quantité d’eau suffisante pour former le bain.
- Teindre au bouillon pendant une heure et demie.
- On teint du coup, et on obtient un bleu relativement solide.
- (Procédé de MM. Hohmann et Wernaer).
- ENCOLLAGE DU COTON FILÉ
- Ce procédé, indiqué par M. Giraud, donne un encollage pour fils de coton de tous nu-
- méros.
- Colle forte............ 10 k.
- Carbonate de soude.... 1 k. 500 g.
- Alun................... 300 g.
- Blanc de baleine....... 300 g.
- Dissoudre la colle à chaud dans 60 litres d’eau, ajouter encore à chaud, les autres produits, puis compléter le volume de 100 litres par la quantité d’eau nécessaire, et quand le mélange est complet, y incorporer encore :
- Alun...................... 100 gr.
- Pour encoller, immerger les fils en fusées ou sur bobines, dans ce mélange modérément chaud.
- CIMENT POUR CHAUDIÈRES A VAPEUR
- Comme suite à notre formule du dernier numéro, pour Mastic à réservoirs d'eau froide en voici à l’usage des chaudières à vapeur et à eau chaude :
- Plombagine en poudre fine.... 6 kil.
- Chaux éteinte 3 kil.
- Sulfate de baryte 8 kil.
- Huile de lin cuite (lithargirée). 7 kil.
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- Mêler les poudres, puis les empâter et les broyer avec l’huile cuite.
- Employer le mélange sans retard.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Atelier des apprêts (Suite).
- Tapis tournant.
- Le tapis tournant est venu améliorer considérablement ce mode d’apprêt, et il serait aujourd’hui universellement en usage si l’emploi des tapis avait conservé son importance primitive. Il est encore très employé néanmoins, malgré l’adoption des cylindres et des tambours, mais ceux-ci le supprimeront peu à peu.
- Fig. 32. — Tapis tournant
- Ce tapis B (fig. 32), est à deux faces rembourrées ; il ferme l’orifice d’une fosse A, ou d’une caisse en bois, mais dans laquelle il pourrait entrer librement s’il n’était retenu par des tourillons T -, il pivote donc sur ces tourillons, et s’arrête en place voulue par des clavettes cc.
- L’épaisseur du tapis, qui est une sorte de sommier, est sur les bords de 8 à 10 centimètres pour les dimensions courantes ; sa longueur est ordinairement de 3 mètres, elle peut être de 4 mètres et plus, mais la largeur De saurait dépasser 2 mètres, afin que de l’un ou l’autre côté, on puisse aisément atteindre jusqu’au milieu.
- 11 est formé d’un cadre en bois, avec entretoises maintenant l’écartement ; il est traversé dans le sens de sa longueur par un arbre enfer ouenbois, dont les deux extrémités forment les tourillons TT, et qui supporte ainsi tout le système. Les deux faces sont garnies de sangles ou d’une forte toile servant do fonds à une couche de laine effilochée (laine régénérée des chiffons) ; quelques Piqûres ne déformant pas trop ce bourrage, le Maintiennent en place. Il est enfin recouvert d’une forte toile en jute, puis d’un revêtement extérieur en tissu de laine serré.
- La fosse doit être assez profonde pour que tapis y pivote sans toucher les tuyaux de chauffage qui circulent au fond. Pour un sommier de 2 m. de large, il faut 1 m. 25 de profondeur.
- Notre dessin suppose la chambre chaude établie en partie par le coffre en briques sur Due hauteur de 90 cm., et par 30 à 40 cm.
- e fosse creusée dans le sol et également
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- maçonnée -, c’est la disposition la plus favorable et la hauteur la plus convenable pour le travail. Mais il n’est pas toujours possible de l’enfoncer dans le sol • alors le coffre est entièrement au-dessus du plancher, et on établit à l’entour un gradin semblable à une marche d’escalier, destiné à élever les épin-gleuses à hauteur de travail ; dans ce cas, ce coffre, qui est le plus souvent en bois, est à base diminuée, dans le genre d’une auge de maçon ; cela prend moins d’espace et permet à l’ouvrière de s’approcher plus près.
- Le chauffage s’obtient soit parle passage d’un serpentin de vapeur (en tubes à ailettes préférablement) et dont l’entrée est au bas du coffre (en R, fig. 32), soit par les tuyaux de fumée d’un poêle ou fourneau servant à d’autres usages, (du poêle au fer par exemple). Quelquefois enfin, il a son foyer spécial, placé tout contre, et en dehors bien entendu. Dans tous les cas, ces tuyaux font un circuit contourné dans le fond de la fosse avant d’aboutir à la cheminée.
- Si l’on dispose de vapeur, c’est toujours l’agent de chauffage à préférer.
- D’après celte description, on comprend aisément le fonctionnement de l’appareil : quand un côté du sommier est recouvert de morceaux épinglés, on tire les clavettes qui le fixent horizontalement ; on le fait basculer de façon à ce qu’il présente sa seconde face sur laquelle on recommence le même travail. Pendant qu’on garnit l’une, l’autre se sèche, de sorte que le travail est à peu près continu.
- Comparativement aux autres modèles de tapis, celui ci a comme avantages, d’abord la simplification du travail, puis l’uniformité de la sèche, et par suite, la non variation des couleurs ; enfin une chauffe plus accentuée évitant ainsi la coule de certaines teintes.
- Malgré cela, je considère le tapis tournant comme un luxe encombrant si l’on dispose d’un tambour à toile sans fin, et si l’on n’a ni l’un ni l’autre, c’est le tambour qu’il faut adopter. Quelques tapis volants suffiront pour les articles qui exigent absolument ce mode d’apprêt.
- Tapis-tendeur.
- M. Haïn, teinturier à Paris, a imaginé et fait construire un appareil qui est une combinaison du métier et du tapis tournant.
- C’est le châssis du métier de St.-Quentin, avec ses pinces ou mâchoires, et avec le système d’écartement des branches sur lesquelles sont fixés les tissus.
- Ce tendeur mécanique est situé au-dessus d’une fosse à tapis tournant, chauffée par les moyens ordinaires.
- L’auteur l’avait fait établir sur les dimensions de 3 m. 50 sur 2 m. 20.
- C’est donc essentiellement un métier, et l’apprêt ne rentre pas dans la classe de ceux aux tapis, malgré le titre que lui adonné M. Haïn. Celui-ci avait en vue, en fixant son système sur une chambre chaude, d’obtenir
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- une dessication sur toute l'étendue du tissu à la fois, et non graduellement comme cela a lieu par l’effet du réchaud roulant.
- Il est incontestable que des châles et des étoffes d’ameublement séchés ainsi, conservent mieux l’uniformité des teintes et la régularité de la main dans toutes les parties d’une même pièce.
- Cela, toutefois, est encore un appareil dont l’emploi n’est ni assez fréquent ni assez nécessaire pour le faire figurer dans l’outillage d’une maison même importante.
- Epingles à attacher.
- Pour la commodité du travail aux tapis, il faut encore avoir des épingles d'un maniement facile, tenant bien dans les doigts et à pointe bien faite.
- Les épingles du commerce dont les têtes refoulées sont de la forme d’une lentille à bords tranchants finissent par entailler les doigts après même un court travail ; de plus, par la petitesse de cette tête, elle se saisissent moins rapidement et sont mal en main.
- Il faut donc des épingles à têtes rondes rapportées comme on les faisait autrefois, et ces têtes doivent être assez volumineuses (environ 3 mm.) Les pointes ne sont pas à biseaux courts comme les « camions » de blanchisseuses, qui sont de véritables clous ; les biseaux doivent commencer au moins à 5 mm. de la pointe pour que celle-ci soit suffisamment aigüe.
- Deux dimensions d’épingles sont employées pour l’attachage aux tapis : 1° du n° 7 de la filière des tréfileries, longueur 35 mm., pour les soieries ; 2° n*9, même longueur, pour les lainages ; on en fait de bien plus fortes, allant jusqu’au n° 2 longueur 46 mm. pour tissus très-épais, et des fines pour épingler les dentelles, mais les deux premières dimensions sont celles employées couramment.
- L’un de no s confrères parisiens, M. Thomas, qui est allé à San-Francisco fonder un établissement de premier ordre, avait eu l’excellente idée de couler autour des têtes refoulées, une plus grosse tête en étain ou en plomb, de 5 mm. environ -, il avait ainsi obtenu des épingles d’un maniement très-commode et très rapide, et qu’il serait désirable de pouvoir se procurer, mais malheureusement il n’a pas réussi à convaincre un fabricant de l’utilité de son iuvention, et ne pouvant l’exploiter de Californie, il a dû la réserver à son seul usage.
- Une autre invention n’a pas eu non plus beaucoup d’écho dans nos ateliers ; mais il faut dire que, comme la précédente, elle y a été peu présentée : il s’agit de tringles à picots avec lesquelles on pouvait d’un coup épingler une lisière droite de 2 mètres.
- Cela est déjà bien ancien et avait été imaginé par un apprêleur de châles neufs, M. Dupouy, qui faisait ses apprêts au tapis.
- Des tringles ou des règles plates de longueur d’un châle portaient une série d’épingles espacées de 2 cm. et dépassant de 3 cm.
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- Les ouvriers apprêteurs plaçaient en le tirant fortement dans le sens de la largeur, une lisière du châle à une des extrémités du tapis, puis ils posaient sur cette lisière la réglette de fer, les pointes sur le tissu, et d’un seul coup, en pressant sur la barre, ils enfonçaient toutes les épingles. Cette opération se répétait sur les quatre côtés du châle.
- C’est une idée à utiliser en chiffonnage où l’on pourrait avoir plusieurs tringles à picots, de 1 mètre de longueur par exemple, et qui serviraient pour les bords en ligne droite des morceaux.
- Bien que connaissant cette disposition, je n’ai jamais songé à l’appliquer moi-même, mais il est certain qu’on s’arrête souvent à des Inventions moins pratiques.
- APPRETS A LA PRESSE.
- Les lainages apprêtés aux métiers ou aux tapis ne son pas encore terminés, et il faut les mettre en presse -, voilà ce qui complique encore ces moyens d’apprêt ; mais il faut dire qu’on en obtient un très beau travail, seulement il devient trop coûteux.
- Le métier ou le tapis ont permis de sécher à droit fil et sans se rétrécir les tissus enduits d’apprêt ; la presse leur donne le brillant que les moyens précédents n’ont pu lui communiquer ; elle leur donne, de plus, un toucher moëlleux et ferme à la fois, qui les rapproche du neuf.
- Il est encore des étoffes qui doivent passer quand même à la presse et qu’il faut faire faire à façon si l’on ne possède pas l'outil, tels sont les damas d’ameublement;, dont le dessin satiné ne ressort pas s’il n’est pressé ; c’est comme le linge damassé qui n’a pas passé à la calandre.
- Les modèles de presses varient peu ; voici ceux que j’ai à signaler :
- énergiques arrivent à donner une bonne pression.
- Fig 33. — Presse à percussion.
- La fig. 33 montre une presse à montants ou jumelles en bois ; on en fait aussi à jumelles en fer comme celle de la fig. 34, dont le sommier est aussi en fer -, le plus souvent cependant le sommier est en bois même avec colonnes en fer -, presque toujours le plateau du bas est en bois : exceptionnellement on en construit entièrement métalliques.
- Les dimensions les plus usuelles sont 90 cm. d’écartement entre les jumelles. Pour presser plus large, les étoffes sont dossées.
- Presse à percussion et à vis sans fin.
- Lorsqu’on veut obtenir de plus fortes pressions, il faut avoir recours à la presse hydraulique, ou à celle représentée par la fig. 34.
- bout carré de l’arbre, puis on débraye la vis sans fin, en faisant glisser les coussinets de l’arbre dans leurs cages. On serre alors la vis comme dans une presse à percussion ordinaire.
- Pour terminer la pression, on rembraye la vis sans fin avec la roue à dents inclinées ; on remet le volant et, en agissant sur ce volant, on obtient une nouvelle pression qui s’ajoute à celle de la percussion.
- Cette pression supplémentaire est donc incontestable.
- Par suite de la force que peut produire cette machine, elle doit être construite très solidement, avec jumelles et sommiers en fer.
- Presse hydraulique.
- Mais le maximum de pression est obtenu à l’aide de la presse hydraulique.
- Les presseurs à façon emploient cet appareil qui est puissant et expéditif, et qui peut être actionné par moteur à vapeur, mais il n’est guère en usage chez les teinturiers-dégraisseurs, qui suffisent à leurs travaux avec une presse à percussion et même une presse simple.
- Pour nos travaux, la pression n’a pas besoin d’être considérable : une bonne presse à bras est tout ce qu’il faut, surtout que ce genre d’apprêt a beaucoup perdu de terrain en même temps que les métiers et les tapis dont il par * tage le sort.
- La presse à vis sans fin (fig. 34), n’est même réellement utile que pour la lingerie, où elle remplace en partie le mangle.
- Il faut ajouter, toutefois, qu’une forte pression, sans être indispensable, est plutôt avantageuse.
- Cartons.
- La pression ne donne du brillant qu’à la condition que les étoffes seront serrées entre des surfaces polies ; on emploie pour cela des cartons cylindrés et satinés, que l’on fait ordinairement à deux degrés de poli suivant le brillant qu’on veut donner.
- Pour les étoffes grossières, on emploie des cartons forts et mats, quoique bien laminés; ils sont habituellement gris. Pour les tissus fins, ce sont des cartons glacés ou lustrés que l’on a coutume de fabriquer jaunes.
- Au contact des plateaux de pression, on met quelques gros cartons gris de 6 à 8 mm. d’épaisseur que l’on appelle « couches ».
- Pour les étoffes auxquelles on veut donner un brillant forcé, comme les damas de laine, on emploie des plaques de fonte chauffées que l’on place entre deux feuilles de tôle et entre les cartons de distance en distance, et on force la pression.
- Dans la grande industrie on emploie la presse hydraulique avec plaques creuses chauffées à la vapeur, mais ceci n’est pas notre affaire*
- Voilà pour le matériel ; quant au travail, A y a un ordre méthodique pour le faire sa n
- Presse simple et à percussion.
- La presse simple a l’aspect général delà fig. 33 ci-contre, mais au lieu du volant à poignées servant au serrage, se trouve une tête assez massive de la vis, qui est percée d’ouvertures latérales dans lesquelles on engage un levier ; cela est très connu et ne doit pas nous arrêter davantage.
- La presse à percussion (fig. 33), est d’une manœuvre plus facile, et donne peut-être un peu plus de force ; c’est un instrument plus perfectionné, mais dont il ne faut pas s’exagérer la puissance.
- Si la presse simple n’a pas la force produite par le choc, elle a celle résultant de la longueur du levier. L’une et l’autre sont suffisantes pour nos travaux*.
- Dans la presse à percussion, le volant tourne librement en arrière dans une partie de sa rotation, puis se ramène brusquement en avant, ce qui lui fait frapper la tête de vis dans le sens du serrage. Plusieurs chocs successifs et
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- Fig. 34. —Presse â percussion et à vis sans fin.
- Cet appareil est analogue au précédent, plus une seconde vis à volant qui engrène sur la vis de pression.
- Pour faire usage de cette presse, on commence par enlever le volant monté sur un
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- mélange de morceaux et sans perte de temps; je l’exposerai en son temps.
- Et je vais aborder maintenant les procédés d’apprêts par les cylindres et tambours, c’est-à-dire le travail moderne.
- Donc, à quinzaine !
- Maurice GUÉDRON.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LE CONCOURS DE LA RAMIE
- Le 25 septembre, s’est ouvert, dans les nouveaux bâtiments de l’Exposition, sur le quai d’Orsay, un concours international d’appareils et de procédés pour la décortication de la ramie.
- Ce concours est organisé par le ministère de l’agriculture.
- Dans sa séance du 8 mai 1888, la Chambre, sur la proposition de M. Sarlat, député de la Guadeloupe, accorda au ministre un crédit de trente mille francs destiné à encourager la culture de la ramie en France et dans les colonies françaises.
- Une commission composée de sénateurs, de députés et d’industriels fut nommée, et cette commission jugea que le meiileur moyen de pousser à la production était de favoriser la construction d’appareils permettant au cultivateur de préparer lui-même et à peu de frais la fibre pour le marché.
- Divers prix sont offerts pour les meilleurs appareils à décortiquer en vert, en sec, avec moteur à vapeur, manège ou bras d’homme, ainsi que pour les procédés destinés à transformer les lanières de ramie en filasse utilisable par l’industrie. Le jury, sous la présidence de M. Féray d’Essonnes, comprend MM. Jacques, sénateur de l’Algérie ; Maxime Cornu, professeur au Muséum ; Imbs, professeur de tissage et de filature au Conservatoire des arts et métiers ; J. Dalle, filateur à Bousbec-•lue; Favier, industriel à Paris; Gavelle, secrétaire général du comité linier du Nord; Liébaut, ingénieur civil ; Tresca, professeur à l’Ecole centrale.
- Un petit, très petit nombre d’exposants avaient répondu à l’invitation de la commission.
- U’après ce que nous avons appris, la cause Principale de cette abstention était la crainte de la concurrence étrangère. La « Société de la Ramie française, » notamment, a un très bon procédé de décortication qu’elle n’a pas exposé, sachant que les Allemands, surtout, s empresseraient de le copier.
- L’industrie de la ramie, en effet, tend à devenir une industrie française. Jusqu’en 1880, es Anglais étaient les seuls à traiter ce tex-lle, qu’ils reçoivent, décortiqué à la main, ports chinois, principalement de Shang-
- Depuis cette époque on s’est occupé sérieu-ement de la question en France. La Société o la ramie française, tout en cherchant à soudre le problème de la décortication conomiqUe 4 l’état sec, s’est occupée de oiture dans notre pays.
- On a fait des tentatives dans les environs A-vignon, de Perpignan, en Espagne et en t &Ypte également. Ges tentatives ont démon-e que l’avenir de cette culture était plutôt colonies qu’en France, en raison des
- coupes plus nombreuses que fournit la plante dans une année.
- On fait en ce moment un essai de culture à la Guadeloupe sur une étendue de 15 à 20 hectares qui permet d’espérer de bons résultats, et la commission de la ramie a obtenu l’envoi d’un délégué au Tonkin pour y introduire ce précieux textile.
- C’est à M. Féray d’Essonnes que l’on est redevable des premiers essais de filature de la ramie en France. C’est, s’il nous souvient bien, vers 1881 qu’il inaugura cette industrie qui, depuis lors, n’a fait que progresser.
- Actuellement, la Société de la « Ramie française » possède 7,000 broches de filature et de retordage qui produisent une moyenne de 350 kilos de filés par jour ;
- Cette Société dispose d’un capital de 4,300,000 francs, et est administrée par un homme compétent entre tous : M. P. A. Favier, que l’on peut considérer comme le créateur pratique et le vulgarisateur de l’industrie de la ramie.
- L’entreprise de la Société est aujourd’hui en pleine voie de réalisation.
- Elle comprend des exploitations agricoles et usines de décortication à Torroella (Espagne) et Zagazig (Egypte) ;
- Des usines de blanchiment, peignages et filatures de ramie à Entraigues, usines de Vallorbe (Vaucluse), et à Essonnes (Seine-et-Oise) ancien établissement Féray ;
- Un tissage mécanique de toiles et linge de table à Voiron (Isère) ;
- Et enfin des ateliers de construction à Entraigues.
- D’autres exploitations et filatures existent également en Normandie et dans le Nord.
- l a consommation française est d’env ron 600 à 700 tonnes annuellement. L’Angleterre, nous assure-t-on, n’en emploie qu’un millier de tonnes environ.
- Chose assez significative, nous sommes exportateurs de ramie filée. Les industriels anglais et allemands viennent acheter en France, et nos déchets sont très recherchés par la Belgique.
- Les prix qui étaient, il y a quelques années, supérieurs de 40 à 50 0/0 à ceux du lin, ne s’en écartent plus que de 20 0/0, et le nivellement ne tardera pas à s’opérer. On peut même prévoir le jouroù la ramie, malgré son incontestable supériorité sur le lin, arrivera à se vendre moins cher, car le rendement de cette culture est triple du rendement du lin.
- La question de la ramie est d’une importance capitale, non seulement pour la mise en valeur de notre empire colonial, mais aussi pour le développement de notre industrie textile qui trouve en cette matière, des fibres d’une résistance remarquable, tant à la traction qu’à l'action des lessives alcalines et des agents du blanchiment.
- Comme la culture de cette plante ne peut se développer qu’autant que sa préparation sera facile et peu coûteuse, il est aisé de comprendre l’intérêt que prend le gouvernement à la production d’un bon appareil à décortiquer.
- Le concours n’a présenté qu’une dizaine d’appareils, tous assez simples, et basés sur l’action des cylindres cannelés.
- Un exposant, M. Royer a montré l’installation d’un procédé de désagrégafion par voie chimique.
- MM. Poiret frères et neveu, ont des fils teints et des tissus fabriqués, montrant les nombreux emplois auxquels se prête le nouveau textile. Du linge de table damassé
- est surtout remarquable par son brillant et par la netteté des sujets.
- La Société de la « Ramie française » a aussi de très beaux produits de ce genre à l’Exposition d’hygièneet de sauvetage,au Palais de l’Industrie, et aussi à l’Exposition de Barcelone.
- Enfin à l’Exposition du concours, la « Société agricole de la Ramie » a apporté également des matières fabriquées tout aussi intéressantes. Cette Société vise particulièrement l'extension de la culture de cette plante textile, et pour la vulgariser, offre des plants à prix presqu’insignifiants.
- Nous souhaitons que cette nouvelle industrie prenne en France la place restée libre, malheureusement, par l'abandon progressif de la culture du chanvre et du lin. F. G.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 191.100. — 8 Juin 1898, Warschauer. — Perfectionnements dans la fabrication du linge lustré imperméable à l’eau et facile à laver.
- 191.137. — 11 Juin 1888, Sillars. — Manière de produire des dessins et des inscriptions en relief sur toutes les étoffes.
- 191.223. — 14 Juin 1888, Delamare fils. — Système de teinture en mèches par pression et appareils qui s’y rattachent.
- 191.289.— 18 Juin 1888, Forestier.—Incrustation de tissus dans un autre tissu pouvant se faire également en feutre.
- 191 367. — Jourdain. 21 Juin 1888. — Appareil à teindre le coton, la laine et les autres matières textiles par circulation du liquide tinctorial.
- 191.379. — 22 Juin 1888, Dehaitre. — Machine à former et fixer le dos des tissus doublés.
- 191.478. — 2 Juillet 1888, Leclercq et Damu-zeau. — Perfectionnements apportés aux machines laineuses à chardon métallique.
- 191.215. — 16 Juin 1888, Péquillard et Scrive. —Nouveau produit industriel consistant en tissus de lainage dans lequel on a introduit en chaîne ou en trame du coton teint qui se présente après teinture en pièces de tissu sous la forme de bourrettes multicolores
- ou d’effets de mélangés de plusieurs nuances opposées à celle du fond du tissu.
- 191.216. — 18 Juin 1888, Péquillard et Scrive. — Nouveau produit industriel consti-tant eu tissus de lainage dans lequel on a introduit en chaine ou en trame des fils de coton granuleux qui retordus ou non avec un fiil de laine se présentent après teinture en pièces du tissu sous forme de fils bourretés granuleux de nuances diverses toujours opposées à celle du fond du tissu.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA. MARINE
- Rociîefort. — Le 4 octobre.
- Toile grise à matelas, à paillasses et à traversins. — Dépût. 600. — Caut., 1,200.
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- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- SERVICE DE L’ARTILLERIE
- Le 11 septembre. — Direction d'artillerie de Wincennes.
- Adjudication de 150,000 sacs à terre.
- 1er lot. — A. Fromain, rue des Bourdonnais, 24, ajud. à 0.37.
- 2e lot. — Saint frères, rue du Pont-Neuf, 4, adjud. à 0,30.
- 3e lot. — Helbronner, place Lévis, 7, adjud. à 0.394.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest. — Le 5 septembre.
- Bas, demi-bas et cravates en laine.
- J. Vaisse, à Mazamet, adjud. à 20,496.
- Rochefort, le 13 septombre.
- 3,400 sacs à charbon.
- E. Segris, à Angers, adjud. à 2.94 l’un.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- TOURCOING. — Formation de la Sté en nom collectif Anselme Dewavrin fils et Cie (matières savant à la fabrication des tissus et tous articles d'importation et d'exportation) 44, rue de Roubaix — Durée 6 ans du 25 août 1888. Les associés apporteront au fur et à mesure des besoins les sommes nécessaires à la bonne marche des affaires.
- LYON. — Formation de la Sté en nom collectif Chaumartin, fabrication de dentelles et articles similaires, Place-Croix-Paquet n°l. Durée 10 ans. Cap. 130.000 frs. — Acte du 1er septembre 1888.
- St.-QUENTIN. — Dissolution à partir du 17 septembre 1888 de la Sté Boudevilee et Blon-dieaux (fabricants de tissus, impression et commission). — Liquid. : M. Blondieaux. — Acte du même jour.
- LYON. — Formation de la Sté en nom collectif Aug. Villy (tissage et soieries) 18, rue Lafont. Durée : 15 ans du 1er septembre 1888. Cap. 1.500.000 frs. — Acte du 15 septembre 1888.
- TARARE. — Dissolution à partir du 1er septembre 1888de In StéRaffin( m<msseù'nes, plumetis et articles de Tarare) avec sièges sociaux à Tarare, rue Crandeet à Amplepluis. Liquid. : les associés. — Acte du 31 août 1888.
- FAILLITES
- ELBEUF. —Martin, teinturier et produits chimiques à St.-Aubin-Jouxte. Boulleng.
- PARIS. — Trussart, Teinturier en plumes, ruedeBondy,74. J. C. :M.IIacet—S. :M.Cotty.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- M. Carnot «Sans les fabriques de drap. — Au cours de son voyage en Normandie, M. le Président de la République a visité Elbeuf ; M. Nivert, maire de cette ville, a prononcé, au banquet qui fut donné à cette occasion, un discours où il a exposé les difficultés de la lutte commerciale de l’industrie drapière.
- Après* les politesses d’usage et les protes-
- tations de dévouement aux institutions actuelles qui anime sa cité, M. le Maire a ajouté :
- « Notre ville, monsieur le président, a traversé des moments difficiles. La concurrence étrangère nous a fait une guerre acharnée.
- « Nous ne reculons cependant devant aucun sacrifice pour lutter contre elle. Nous avons fondé une école professionnelle organisée spécialement en vue de notre industrie drapière.
- * Nos usines, vous pourrez vous en convaincre, sont pourvues de machines puissantes et d’un outillage absolument perfectionné.
- a Au point de vue commercial nous avons créé à grands frais des agences à l’étranger, et un de nos représentants, chargé des intérêts de plus de 20 fabriques d’Elbeuf, parcourt en ce moment les Indes, la Chine et le Japon, pour nous créer de nouveaux débouchés. Mais nous n’avons pas, comme nos concurrents les plus ardents, le charbon à nos portes, et nos charges sont élevées. Pour compenser ces désavantages, nous demandons une protection équitable qui, grévant les produits étrangers d’une partie des frais qui nous incombent, nous permette de lutter à armes égales contre nos adversaires.
- « Actuellement, nous sommes liés par des traités, mais tous vont expirer d’ici peu ; au nom de notre industrie menacée, au nom de nos ouvriers, je réclame votre bienveillant appui auprès des Chambres et auprès des ministres compétents pour que ces traités ne soient pas renouvelés à leur expiration. Leur remplacement par des tarifs est une question de justice et d’équité. Ainsi cesseront ces anomalies fâcheuses qui font que nos produits paient un droit considérable à leur entrée dans certains pays alors que la draperie de ces mêmes pays acquitte des droits bien intérieurs à son entrée en France... »
- Pendant son séjour à Elbeuf, M. Carnot est allé visiter la fabrique de draps de MM. Blin et Blin.
- La cour de l’usine avait été magnifiquement décorée et tous les ouvriers au nombre de mille environ étaient à leur poste. Sur le mur près de l’entrée on avait placé une grande plaque de marbre noir avec cette inscription en lettres d’or :
- Le 15 septembre 1888 M. Carnot, président de la République, a honoré de sa visite notre établissement.
- Le président de la République a parcouru les ateliers -, il a vu toutes les machines fonctionner.
- Au moment de partir, il a reçu de MM. Blin et Blin trois pièces d’étoffes renfermées dans un coffret en maroquin avec cette inscriptio n :
- Hommage à Mmo Carnot.
- Le cortège officiel s’est alors rendu chez MM. Nivert et Boulet, qui dirigent également une importante fabrique d’E beuf.
- L’un des deux propriétaires de la fabrique, M. Boulet, a présenté au président ses griffons ’ qui ont une réputation universelle.
- M. Boulet consacre les loisirs que lui laisse l’industrie à faire de l’élevage de chiens et il a créé une race de griffons qui porte son nom et dont les spécimens qu’il a fait voir sont véritablement merveilleux.
- Comme souvenir de la visite que M. Carnot lui a faite, M. Boulet a l’intention de lui faire un cadeau bien original.
- II compte faire tondre quelques-uns de ses griffons, et avec leurs poils on tissera une
- étoffe avec laquelle un gilet destiné au président sera confectionné.
- Cela rappelle l’habit en soie d’araignée qu’un inventeur offrit à Louis XV, mais dont le monarque se dégoûta vite, à cause de son origine et de son peu de solidité.
- Le Thibet canin de M. Boulet n’aura pas ce défaut, ni assurément le même sort.
- —o—
- Ii’iiiinflammabllité des décors.
- — M. le préfet de police a adressé la circulaire suivante aux commissaires de police de la ville de Paris :
- « Dans sa séance du 28 juin dernier, la Commission supérieure des théâtre a voté la résolution suivante :
- « Dans tous les théâtres sans exception, « quel que soit le mode d’éclairage en usage, « tous les décors et accessoires des pièces qui « seront représentées devront, conformément « aux prescriptions de l’article 16 de Forci donnance de police du 16 mai 1881, être « rendus ininflammables ; ils ne pourront être « mis en service s’ils ne portent l’estampille « conslatant leur ininflammabililé. »
- « Je vous prie de notifier cette prescription, à laquelle l’ai donné mon approbation, aux directeurs da théâtres situés sur votre quartier et de les informer que je suis décidé à en exiger la stricte exécution, dès la réouverture de la saison théâtrale prochaine, c’est-à-dire à partir du 1er septembre..»
- —o—
- Grève «le teinturier». — De nombreuses grèves se sont produites dans les industries textiles : à Troyes, à Chofft, dans le Rhône, dans le Nord, à Annecy. Nous ne suivrons pas ce mouvement qui varie peu dans ses causes et dans ses effets -, nous relatons seulement le fait suivant, qui est plus spécialement tinctorial :
- La semaine dernière, les teinturiers de M. Kœhler à St Dié, se sont mis en grève, demandant une augmentation de salaire d’un franc et une diminution de travail d’une demi-heure par jour.
- Dix-sept ouvriers avaient quitté le travail ; le contre-maître et trois ouvriers étaient restés à leur poste.
- —o—
- Accident de benzine. — Un terrible accident vient de se produire à Lens.
- La sœur du contrôleur des contributions directes, Mlle Battet, âgée de vingt ans, a été brûlée vive en nettoyant ses gants avec une fiole d’essence de benzine qu’elle avait imprudemment approchée d’une bougie et qui a fait explosion.
- Mile Battet est morte le lendemain après avoir horriblement souffert.
- Ce tragique et bien regrettable événement démontre une fois de plus les dangers de travailler le soir à la benzine.
- Les vases en vidange s’emplissent de vapeur qui se répand facilement au dehors lorsqu’on ouvre ces récipients, et qui détone à l’appro* che de la moindre flamme.
- Ceci est bien connu, mais on ne saurait trop le répéter.
- Le Gérant : E. Gouillox» Tous droits réservés.
- Imprimerie G. GOLIN, à Gharleville (Ardennes).
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- lre Année, Pi0 20.
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- LA. TEINTURE
- 15 octobre 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les mordants de nichel. —Teinture de la laine avec les couleurs d’alizarine. — Revue sommaire des brev ts d’invention.
- Procédés divers : Lierre ; Coléus ; Noirs sur feutres ; apprêts pour tissus de coton. —Causeries confraternel les sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Chronique industrielle : Email bleu-noir de grand feu pour porcelaine. — Brevets d’invention. — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous avons encore à parler de grèves et de voyages présidentiels.
- Quant au premier sujet, nous nous dispenserions d’y revenir s’il n’avait donné lieu depuis notre dernière Chronique à un fait qui n’est pas dans le courant habituel. 11 s’agit de la grève des patrons, opposée à la grève des ouvriers, et qui eut rapidement gain de cause.
- La grève qui avait éclaté à Troyes, dans l’usine Mauchauffée, vient en effet de prendre fin dans les circonstances suivantes : Vingt-quatre fabriques de bonneterie menaçaient de fermer leurs ateliers, jetant ainsi, à l’entrée de l’hiver, dix mille ouvriers sur le pavé.
- Cette grave résolution a ému le préfet du département qui a convoqué à la préfecture les patrons en question ot les délégués de la chambre syndicale ouvrière. Cette réunion a eu pour effet de terminer la grève. Tous les ouvriers de l’usine Mauchauffée ont repris leur travail.
- , Cette solution rappelle celle des verriers de la Seine et de Seine-et-Oise, °ù l’entente et la fermeté des patrons °ût triomphé.
- ;Nous ne voudrions pas que ce pro-cedé pût devenir un moyen d'oppression envers la classe ouvrière, toujours fort intéressante quand elle se sépare des quelques énergumènes qu’elle écoute trop volontiers, mais à Troyes, la por-tion gréviste était bien sous l’empire d un meneur cherchant davantage l’in— terêt de sa personnalité vaniteuse, que cnlui de ses collègues ouvriers. Nous ü avons donc qu’à nous applaudir de Cette solution qui ne lèse aucun droit respectable.
- En ce qui concerne le voyage de M. Carnot à Lyon (le centre, de notre industrie soyeuse) nous nous bornons à le mentionner pour mémoire, donnant quelques détails épisodiques dans nos Faits divers.
- Toutefois la question économique y a été soulevée comme à Llbeuf, mais dans un tout autre sens. Les Lyonnais sont libre-échangistes et ont demandé l’abaissement de nos frontières douanières.
- M. Carnot n’entendra qu’exception-nellement ce langage chez nos industriels. La fabrique de Lyon veut obtenir les moulinés à bas prix de quelque nation qu’ils viennent, et ne craint pas la concurrence étrangère pour les belles soieries qu’elle seule produit, ayant depuis longtemps renoncé à lutter contre les tissus légers de Zurich, de Cré-feld et de Turin; aussi n’aurait-elle qu’à gagner à la suppression de tous droits fiscaux.
- Les fabricants de cotonnades s’accommoderaient bien aussi d’un tel régime dont la filature a déjà eu tant à souffrir, ainsi que la teinture, mais voici seulement deux classes de fabricants parmi la vaste industrie textile qui peuvent y trouver leur compte, alors que les mouliniers, les filateurs, les teinturiers, les fabricants de lainages, y voient la ruine de leurs industries.
- Si nous consultons les métallurgistes, les constructeurs de machines, les fabricants de produits chimiques et tant d’autres, nous verrons que les traités de commerce trop généralisés, menacent sans cesse notre production nationale.
- Liberté pour les matières premières, droits compensateurs sur les produits fabriqués : voilà la conclusion que la raison et l’expérience nous indiquent comme juste,
- *
- * *
- Nos correspondances des places commerciales sont très laconiques et offrent peu d’intérêt : leur situation peut se résumer ainsi : sans changement.
- Nous avons signalé de la reprise à Reims, un peu sur tous les genres ; c’est encore la tendance actuelle.
- Roubaix et Tourcoing sont toujours dans l’attente d’une semblable améliora-
- tion, mais qui jusqu’à présent ne donne que des espérances.
- Elbeuf parle de ses articles d’été qui auront beaucoup de succès, et qui donnent lieu déjà à des commandes satisfaisantes.
- Les commandes ne manquent pas non plus à Fourmies, mais les prix offerts ne sont pas en rapport avec la cherté des matières premières, aussi les affaires en tissus restent-elles dans l’expectative.
- A Mazamet, les exportations de draperie reprennent un peu d’activité.
- La toilerie à Lille, a un petit courant, qui toutefois n’est pas le mouvement actif et habituel de cette époque de l'année.
- Les jutes sont très demandés dans tous les genres, mais surtout en tissus d’ameublement.
- Nous voyons donc que la situation n’est pas changée
- La saison s’annonce bonne pour les teinturiers-dégraisseurs. A Paris l’ouvrage rentre et en voilà pour deux bons mois à donner presque sans interruption.
- * *
- Si maintenant nous faisons une incursion dans les temples de la mode, nous remarquons toujours .des verts ternis, des nuances à base de rouge, des bleus rabattus, même en demi-clair, des gris variés mais tous assez corsés.
- D’autres teintes se disent : ce Bleu de Sèvres royal » : c’est le bleu-noir céramique de M. Lauth ; ce serait dans la draperie d'hommes qu’on en ferait usage.
- En drap de dames, on parle de teintes : « Terre cuite, ou gant de Suède » ; c’est l’Etrusquedont nous avons déjà parlé ; puis ce Or bruni » et Amande ».
- Dans les velours, c’est le « Saphir » le « Rubis », « l’Emeraude » et tout l’écrin de nos joailliers ; ces termes n’ont rien d’excessif, eu égard à la richesse des teintes qu’ils désignent.
- En peluche on fait le « Vert-Chartreuse», et bien d’autres que nous avons déjà mentionnés ; c’est une étoffe qui, d’ailleurs, reçoit en ce moment de nombreuses applications et qui est d’un effet royal.
- L’ameublement utilise l’étamine com-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- me rideaux de vitrage, ce qui n’est pas nouveau, mais onlui donne actuellement un luxe de décoration polychrome qui en fait un article tout à fait spécial.
- Et puisque nous en sommes au meuble, mentionnons le papier peint genre tapis du l evant, qui est très décoratif et d’une élégance grave. Cela s’harmo- < nise avec les rideaux et portières en tapisseries du même genre si fort goûtées en ce moment.
- L’art oriental a bien ses originalités 1 mais c’est un peu par convention qu’on admire ces tapis, grossiers de tissus, et à sujets incohérents, bien moins jolis en nature que sur l’imitation papier.
- Mais des goûts et des couleurs.......
- c’est bien le cas de le dire !
- F. Gouillon
- —-------50C-------—
- LES MORDANTS DE NICKEL
- (Suite.)
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- Centième. — Donne avec les mordants de nickel des tons verts tirant sur le jaune que l’on ne peut obtenir ni avec les mordants i d’alumine ni avec ceux de fer. On teint comme pour le bleu d’alizarine On produit les tons les plus brillants et les plus solides avec les tissus huilés et en savonnant après la teinture.
- Gallocyanine. — Produit sur les fibres mordancées en nickel des violets bleutés remarquables par leur solidité. Un bouillon de deux heures dans un bain de 2 pour 100 de el de soude altère à peine la nuance. Avec un mordant contenant 100 grammes de sulfate de nickel par litre, nous avons obtenu des nuances très fournies. La fibre préalablement huilée donne des tons plus foncés mais aussi plus rougeâtres d’une solidité exceptionnelle. U est également avantageux de vaporiser la marchandise après la teinture.
- Galléine. — Nuances bleues violacées remarquablement solides au savon. Il y a également avantage au point de vue de l’intensité et de la solidité à opérer avec des tissus préparés à l’huile. Les tons clairs offrent beaucoup d’intérêt.
- Nerpruns ou graines de Perse. — La matière tinctoriale des nerpruns (rhammus, saxa-tilis, infectorius, etc.) monte sur les mordants de nickel et fournit des jaunes réséda assez semblables à ceux que l’on produit avec les mordants de chrome, néanmoins plus solides et plus beaux. Le savonnage les active sensiblement.
- Bois du Brésil, bois rouge. — Les nuances sont solides mais ne méritent pas une atten-
- tion spéciale; nous ne les mentionnons que pour être complets.
- Bistre de nickel. — Nous préparons avec le mordant de nickel un bistre analogue avec le manganèse. Le tissu imprégné de sef de nickel est passé dans un bain de sel de soude ou de soude caustique, soigneusement lavé imprégné avec une solution de 1 0/0 de chlorure de chaux passé sur un cylindre chaud et finalemf nt rincé. La nuance produite est brune foncée se confondant presque pour la solidité avec le manganèse.
- Application des mordants de nickel à l'impression. — L’usage des sels de nickel offre autant d’intérêt pour l’impression que pour la teinture.
- Nous avons énuméré les sels dont l’emploi est le plus avantageux : acétate de nickel, sul-facétate et nitracétate.
- Nous nous sommes préoccupés tout d’abord de l’influence de ces sels sur les épaississants communément employés. Nous n’avons observé aucune incompatibilité. Seules les couleurs gommes deviennent plus consistantes en présence de l’acétate de nickel -, mais pas de telle sorte qu’elhs puissent s’appliquer. Gomme on l’a vu plus haut la solubilité des trois sels ci-dcisus est très différente -, l’acétate se dhsout en 6 parties d'eau, le sulfacétate dans 15 parties ; le nitracétate enfin est hygroscopique et tiès soluble dans l’eau. C’est ce dernier sel qui se prête le plus aisément à toutes les applications. Les nuances obtenues avec l’acétate, le sulfacétate ou le nitracétate sont d’ailleurs quasi semblables, et l’on peut indistinctement remplacer l’un de ces sels par l’autre, en quantités équivalentes.
- Voici les résultats obtenus avec les diverses matières colorantes.
- Alizarine V. — Produit bleuté de la Badis-clie anilin uncl Sodafabrick. On l’a imprimé avec des quantités croissantes d’acétate de nickel ; les échantillons ont été soumis à un examen de vaporisage de trois quarts d’heure sans pression, rincés, savonnés dans un bain bouillant de 0.5 pour 100 de savon et finalement lavés à fond. On a obtenu suivant la concentration de la couleur, des nuances allant du violet rouge au violet tendre, fleur de pêcher.
- On compose la couleur avec 1 molécule d’oxydule de nickel pour 1 molécule d’alizarine, soit Al gr. 6 d’acétate de nickel pour 200 gr. d’alizarine 20 pour 100 contenue daus 1 kilogramme de couleur. Les blancs reviennent très bien.
- Une seconde série d’essais a été faite avec la proportionla plus favorable d’alizarine et de sel de nickel et des quantités croissantes d’acétate de calcium.
- La présence de ce dernier sel diminue l'intensité de la couleur et lui communique un ton bleuté. En imprimant sur tissu huilé, on ob-
- tient encore des couleurs plus fournies et plus solides. Le savonnage contribue beaucoup à aviver les nuances.
- Orangé d'alizarine.— Se comporte comme l’alizarine en fournissant un rouge brun, se dégageant dans les tons les plus clairs jusqu’à l’orangé rose sans mélange de gris. Les proportions de couleurs et d’alizarine sont les mêmes que pour l’alizarine, il faut en poids Al gr. 6 d’acétate de nickel pour 200 grammes de nitroalizarine à pâte à 20 pour 100 dans 1 kilogramme de couleur d'impression.
- L’acétate de calcium exerce également une action défavorable en empêchant la pénétration intime de la fibre qui perd beaucoup à l'avivage, d’ailleurs la couleur préparée avec ce sel se décompose assez vite ; pa^sé la huitaine elle n’est pas utilisable.
- Les nuances de nitroalizarine sont, toutes proportions gardées, moins solides et moins résistantes au savon et au chlore que celles de l’alizarine. Les blancs redeviennent parfaitement blancs à l’avivage.
- Sur tissus huilés les nuances sont plus solides et plus vives.
- Bleu d’alizarine S. — C’est de toutes les matières colorantes celle qui se montre le plus sensible à un excès de sel de nickel qui verdit la nuance et la ternit. L’insuffisance de mordant donne des nuances grises. La proportion moyenne convenable est de 50 grammes d’acétate de nickel pour 25 grammes de matière colorante dans 1 kilogramme de couleur. En doublant la dose de sel de nickel on obtient un bleu très verdâtre.
- Les bleus au nickel sont remarquablement purs, même dans les dégradations les plus claires. Ils ressemblent beaucoup à ceux que l’on produit avec le bleu du méthylène dont ils se distinguent toutefois par leur extrême solidité.
- L’impression sur tissu préparé à l’huile est spécialement recommandée dans ce cas, non seulement parce qu’on obtient des nuances plus solides et plus nourries, mais aussi parce que le bleu apparaît plus pur et moins mélangé de vert. Les savons et le chlorure n’altèrent pas les nuances ; le savonnage même contribue à leur vivacité.
- Les couleurs préparées pour l’impression offrent l’inconvénient d’être peu stables ; elles ne se conservent pas au-delà de quelques heures.
- Céruleme. — Cette couleur produit avec les mordants de nickel des verts tendres teintés de jaune. Nous pouvons recommander les proportions suivantes : pour 1 kilogramme de couleur d’impression 50 grammes de matière colorante et A0 grammes d’acétate de nickel* L’excès de mordant occasionne des verts gr1' sâtres. Les blancs reviennent très facilement; ni le savonnage ni le chlore n’altèrent sensi-
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- blement les coloris que le savon, au contraire, avive.
- L’impression sur tissus huilés est meilleure. Les couleurs d'impression se conservent intacts pendant plusieurs jours.
- Gallocyanine. — Avec de bonnes proportions de couleurs et de mordants produit un beau bleu violet. La nuance devient grise lorsqu’il y a insuffisance de sel de nickel, pour 50 grammes de gallocyanine en poudre dans un kilogramme de couleur. Dans les coupages clairs la nuance apparaît sensiblement plus bleue.
- Les coloris résistent remarquablement au savon, mais sont assez sensibles au chlore. Il y a avantage à imprimer sur étoffes préparées à l’huile. Les couleurs d’impression se conservent bien.
- Galléine. — Les nuances sont violettes tendres bien résistantes, au savon du tissu huilé ; elles résistent mal à l’action du chlore. Sur tissus non préparés, la couleur descend notablement déjà au savon. Les meilleures proportions sont de 100 grammes d’acétate de nickel pour 250 grammes de galléine en pâte à 10 pour 100. Les couleurs se conservent bien.
- Galloflavine. — Les résultats que nous avons obtenus avec cette nouvelle matière colorante, ne sont pas encourageants. Elle fournit des jaunes brunâtres ternes et peu so-lidt s.
- Pour obtenir des nuances moyennes, il faut employer au moins 250 grammes de pâte de galloflavine par kilogramme de couleur. Nous obtenons des nuances analogues, de meilleures qualités et moins chères, à l’aide de la graine de Perse.
- Graines de Perse. — Donnent des nuances jaunes grisâtres et remarquablement résistantes au savon et au chlore. Nous employons Pour 1 kilogamme de couleur d’impression : SO grammes d’acétate de nickel et 220 gram-mes d’extrait de graines de Perse à 20 p. 100.
- Sur ti&su huilé, le ton est plus rougeâtre et plus foncé. Les blancs s’obtiennent aisément bien purs. La couleur d’impression se conserve pendant un temps assez long.
- Cachou. — Ce pigment nous a donné des résultats intéressants. 11 fjurnit des nuances r°uges brunes, analogues à celles de laques chromiques, néanmoins plus pures et plus rou-geâtres, nous employons pour 125 gr. de cachou : 50 gr, de mordant de nickel composé Pour le 1/4 de chlorate et 3/4 d’acétate de nickel- Les couleurs de bois, campêche, Irésil, n°nt conduit à aucun résultat qui mérite dê're consigné.
- Nous n’avons pas achevé la comparaison des couleurs mordancées avec celle des mordants connus; alumine, fer, chrome, etc., au point do vue de leur résistance à la lumière. Nous
- reviendrons plus tard sur ce sujet en même temps que nous publierons les résultats que nous avons obtenus avec les mordants de nickel dans la teinture de la soie et de la laine.
- De ce côté, nousvenonsde le dire,nous concluons en résumé que l’emploi des mordants de nickel sera indiqué toutes les fois qu’il s’agira de produire des nuances solides dans des tons clairs. Comme meilleur mordant nous préconisons : pour la teinture, le chlorure de niikel-ammonium ; pour l’impression, le nitracétate de nickel.
- (Moniteur scientifique).
- TEINTURE DE LA LAINE
- avec les couleurs dites d’alizarine.
- Depuis quelques années, les couleurs dites d’Alizarine, consommées depuis longtemps sur ' une vaste échelle pour le rouge turc sur coton, et pour l’impression des Indiennes, ont atteint des prix suffisamm eut bas pour permettre leur emploi dans la teinture de la laine.
- Leur consommation pour cet usage est déjà importante et a tendance à s’étendre de plus en plus.
- Les avantages principaux présentés par ces couleurs se résument comme suit :
- Elles sont solides à la lumière et au foulon-
- Elles ne dégorgent pas sur le blanc.
- Enfin et surtout, les laines teintes avec les couleurs d’Alizarine garderont mieux leur souplesse et leur élasticité, se fileront et se tisseront beaucoup mieux que celles teintes aux anciens colorants. Ce fait s’explique par les impuretés résineuses et tanniques, et les poussières qui te trouvent plus ou moins dans tous les extraits divers , impuretés desquelles sont absolument exemptes les couleurs d’Aliza-rine.
- Pour que ces avantages soient réalisés pleinement et entièrement, il faut que la teinture se fasse dans de bonnes conditions, c’est-à dire il faut se servir d’eau pure pour les opérations du dégraissage et lavage des laines, du mer-dançage et de la teinture; et il faut connaître sinon la composition chimique de l’eau employée, au moins le degré de dureté ou degré hydrotimétrique, et sur cette donnée, il faut corriger l’eau qui sera utilisée à la teinture.
- Les teintureries sont peu nombreuses, qui ont à leur disposition une eau suffisamment pure pour pouvoir s’en servir telle quelle dans la teinture des Alizarines. La plupart sont forcées de travailler avec de l’eau calcaire, qu’il faut donc épurer pour éviter les inconvénients dont nous parlerons tout à l’heure.
- Une eau pure étant toujours désirable pour l’alimentation des appareils producteurs de vapeur, et comme aussi une telle eau rend de bons services dans la teinture avec les bois et à la cuve d’indigo, beaucoup d’établissements
- de teinture ont depuis longtemps installé l’épuration de l’eau d’après un des nombreux systèmes en vogue, parmi lesquels celui de Gaillet paraît un des plus efficaces.
- Malgré cela, la plupart des eaux sont telles, que le meilleur système d’épuration ne saurait éliminer jusqu'à la dernière trace des impuretés qui gênent pour l’application des couleurs d’ALzarine.
- L’épuration seule ne met donc pas le teinturier à l’abri de tout accident, et c’est pour cela que l’eau employée à la teinture exige toujours une correction basée sur les degrés de dureté dont nous avons fait mention, correction qui consiste dans l’addition d’acide acétique en quantité variable, suivant lesdits degrés de celte dureté.
- On peut diviser les degrés de dureté en permanents et temporaires.
- Les degres de dureté permanents comprennent les sulfates et chlorures dont la présence n’a guère d’ii fluence sur la teinture, et dont nous n’avons pas à tenir compte au point de vue spécial qui nous occupe.
- Les degrés de dureté temporaires groupent les bicarbonates de chaux et de magnésie qui, en dissolution dans l’eau froide, à la faveur de l'acide carbonique qu’elle renferme, sont précipités, par une ébullition prolongée, à l’état de carbonates insolubles. La présence de ces carbonates dans le bain se traduit d’une façon des plus fâcheuses, puisqu’ils forment des laques avec les couleurs d’Alizarine dont quelques unes, celles des bleus et du jaune d'Ali-zarine et celle de la Cëruléine, n’ont aucune affinité pour la fibre, tandis que celles des rouges et orangés d’Alizarine en possèdent, mais alors elles se fixent mal, et sont cause que la couleur est peu unie et qu’elle dégorge sur le blanc.
- On pare à ces inconvénients en transformant les carbonates de chaux et de magnésie, à l’aide de l’acide acétique, en acétate de chaux dont la présence a une influence beaucoup moins nuisible; en effet, elle ne gênera que pour certaines combinaisons de teintures, sur lesquelles nous reviendrons.
- La quantité d’acide acétique à ajouter par 1,000 litres d’eau se calcule dans la proportion de ;
- 24 grammes acide acétique de 50 % (8» Baumé) , pour un degré de dureté temporaire.
- Le degré de dureté temporaire est obtenu facilement par deux titrages hydrotimétriques, le premier sur l’eau telle quelle dent on se se sert; le deuxième sur la même eau, après ébullition prolongée pendant une demi-heure; la différence entre les deux résultats donne le degré temporaire.
- Mordançage . — Suivant les nuances à obtenir, on se sert ou des mordants de chrome ou des mordants d'alumine, en combinaison , soit avec le tartre, soit avec l’acide sulfurique. Si l’on veut obtenir des nuances pures, il est indispensable que toutes les matières servant
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- au mordançage soient absolument exemptes
- de fer.
- Les mordants d'alumine servent pour les rouges écarlates, les orangés purs et les verts purs de céruléine.
- Les mordan’s de chrome pour toutes les nuances.
- Jusqu’à présent, le mordant d’alumine préféré a été l’alun, mais le sulfate d’alumine, qui est également fabriqué exempt de fer, revient à meilleur marché, 8 kil. de sulfate d’alumine remplaçant 11 kil. h d’alun.
- Voici ce qu’il faut observer pour l’emploi du tartre, et, en combinaison avec les mordants de chrome, un seul kil. d’acide sulfurique remplace 2 kil. 5 de tartre.
- L’emploi de l’acide sulfurique exige que la proportion d’eau dans le bain de mordançage ne dépasse pas le maximum de 50 à 60 litres par kü. de laine. Si les bains sont plus dilués il faut s’en tenir au tartre.
- Le tartre possédé en effet la propriété d’empêcher les mordants d’alumine de se changer, dans une solution très diluée, en sels basiques et acide libre, cette décomposition ne se produisant que sur la fibre même -, il en résulte que l’on peut raordancer avec le tartre et les sels d’alumine sur des bains très dilués.
- L’emploi de l’acide sulfurique, au lieu de tartre, se recommande pour les nuances sombres mélangées, où l'on cherche plutôt le bon marché que la beauté. Lorsqu’on veut teindre en rouge sur laine bouillie à l’acide sulfurique il faut ajouter, au bain de teinture, 5 kil. acétate de soude par 100 kil. de laine. Pour les nuances belles et pures, le tartre est toujours préférable.
- Pour obtenir des écarlates bien brillants, on ajoute au mordant d’alumine et tartre, 1 kil. sel d’étain par 100 kil. de laine. Les couleurs ainsi préparées sont plus vives, mais résistent moins bien au foulon que celles obtenues sans addition de sel d'etain.
- Les proportions de mordants les plus usuelles sont :
- 10 kil. alun et 6 kil.de tartre pour 100 kil. de laine.
- Toutefois, on obtiendra de meilleurs résultats comme rendement et comme beauté en employant :
- 11 kil. 400 d’alun ou 8 kil. sulfate d’alumine purs et 7 kil. de tartre.
- Nous avons déjà dit que les mordants de chrome sont d’un emploi plus général que les mordants d’alumine, qu’ils surpassent comme solidité. Les proportions usuelles sont :
- 3 kil bichromate de potasse et 2 1/2 tartre ou 1 kil. acide sulfurique pour 100 kil. de laine.
- Pour les nuances obtenues par le mélange des couleurs d’Alizarine avec les extraits de bois, on peut modifier ainsi le mordant :
- 1 k. 750 bichromate de potasse,! n ,,
- lk. sulfate de cuivre. P°ur, 100 k'
- 2 kil. 580 tartre. j ^ lame.
- Il suffit d’un bouillon d’une heure à une heure et demie, après lequel on laisse égoutter la laine, et ou la rafraîchit avant de la laver à l’eau froide.
- ( A suivre )
- ( Le Jacquard )
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D II\VEi\TIOj\
- Brev. no 191 151 du 11 juin 1888. La production de nouvelles matières coloran-tes violettes.
- par MM. Daiil et C,®
- Ces matières colorantes violettes sont obtenues par la fusion de l’a amido azonaphlaline, de l’a amidonaphtaline azobenzol ou de l’a amidonaphtaline azotoluol avec de laparaphe-nylène diamine et une addition d’acide benzoïque.
- Brev. n° 191 215 du 16 juin 1888. Nouveau produit industriel consistant en tissu de lamage dans lequel on a introduit en chaîne ou en trame du coton teint, qui se présente après teinture sous forme de bourrettes mullicol res.
- par MM. Requillat et Scrive Ce produit est obtenu en teignant avant la filature le coton soit en peigné, soit en brut et à mélanger ce coton teint converti en bour-rette à la carde ou laissé à l’état peigné, à de la laine écrue peignée ou cardéa ou encore à du coton écru. On obtient ainsi d s effets mul-, ticolores de bourrettes ou de mélangés dans un tissu lainage, effets qui se conservent après teinture en pièce du tissu.
- Brev. 191.216 du 18 juin 1888. Nouveau produit industriel consistant en tissu de lainage dans lequel on a int’oduit des fils de coton granuleux qui, retordus ou non, avec un fil de laine, se présente après teinture sous forme de fils bourretés, granit ' leux de nuances diverses.
- Par MM Requillat et Scrive.
- Ce produit est obtenu en remplaçant dans le tissu lainage le fil de coton granuleux qui retordu ou non après teinture avec un fil de laine et ourdi et tramé ensuite avec de la laine écrue présente dans le tissu des effets de bourrettes de couleurs qui se conservent après la teinture en pièces du tissu.
- Brev. n1 191.223 du 14 juin 1888. Système de teinture en mèche par pression et appareils qui s'y rattachent.
- Par M. Delamare fils
- Ce procédé consiste à teindre les mèches de coton à leur sortie des cardes ou autres appa-
- reils d’apprêts, de filature; à cet effet, les mèches sont placées les unes à côté des autres de manière à former une nappe continue qu’on étire et qn’on aplatit fortement à 1 effet de rendre tous les filaments qui se parai lé lisent dans un courant d’eau, susceptibles de subir le decreusage, la teinture et le lavage.
- Les pressions successives et réitérées qu’on fait agir sur la nappe sont produites au sein même de la masse du liquide dans des bacs contenant des rouleaux compresseurs. Ces bacs sont disposés dans un ordre déterminé et ils sont combinés avec des chambre d’oxydation et desséchage par l’air ou la vapeur.
- Brev. n° 191.289 du 18 juin 1888 Incrustation de tissu dans un autre tissu, pouvant se faire également en feutre.
- Par M. Forestier
- Cette incrustation est obtenue parle moyen du découpage des deux tissus ou des deux feutres qui sont fixés l’un à l’autre à l’aide d’une membrane au p al icule de gutta percha rendue adhérente par la vapeur.
- Brev. n° 191.367 du 21 juin 1888. Appareil à teindre le coton, la laine et les autres matières textiles par circulation de liquide tinctorial.
- Par M. Jourdain
- Dans cet appareil une pompe, un injecteur ou un pulsomèlre refoule du liquide tinctorial par un tube central dans l’intérieur de la masse de matières textiles à teindre maintenue par un piston compresseur dans un récipient à parois perforées placé dans une cuve de teinture.
- Brev. n° 191.379 du 22 juin 1888. Machine à former et fixer le dos des tissus doublés.
- Par M. Deiiaitre
- Cette machine comporte l’emploi et la combinaison de deux ou plusieurs cylindres creux chauffés intérieurement à la vapeur et montés librement sur leurs tourillons de façon à ne recevoir aucune commande mécanique directe mais à recevoir leur mouvement par l’entraînement du feutre sans fin ou autre tissu en toile mécanique qui les enveloppe. Ladite machine est combinée avec une machine dou-bleuse.
- Brev. n° 191.478 du 2 juillet 1888. Perfectionnements apportés aux machines laineuses à chardons métalliques.
- Ces perfectionnements consistent à monter les rouleaux travailleurs fous sur deux disques calés sur un arbre et s’empeignant les uns dans les autres par un système de levier qui les fait se rapprocher ou s’éloigner du centre.
- Résumés par M. Maulvault, Ingénieur, 15, rue Richelieu, Paris.
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- PROCÉDÉS DIVERS
- Lierre, Prairie, Myrte
- Nous avons parlé dans noire précédent numéro de deux teintes particulièrement usitées en ce moment : le lierre et le coléus ; voilà ci-dessus la première ; on la désigne encore sous le nom de prairie -, la draperie la nomme myrte ; les tons au dessous se désignent par ordre de dégradation ver luisant, gazon, magnolia; c’est encore si l’on veut : Vépinard et en dégradation, le vert-bouteille, le pistache, etc.
- Pour obtenir ce vert avec les anilines, on peut employer (Pour 10 kil. de matières) :
- Vert méthyle bleuâtre 80 grammes.
- Jaune orangé......... 60 —
- Bi sulfate de soude... 100 —
- S’applique sur laine ou sur soie, à la température convenable à chacun de ces textiles.
- Par les bois, on emploie bois jaune ou terra mérita, Brésil et carmin d’indigo, ou bien terra et campêche. Rien n’est facile, du reste, comme la production de ces teintes si connues.
- En grand teint, pour draperie, on donne un pied de cuve au 12° ton (la gamme étant de 20 tons)-, on mordance en alun avec de la gaude, et teint finalement sur gaude. On peut remplacer la gaude par le bois de Cuba.
- Coleus, Volcan, Maroc
- Cés différents termes se rapportent à un grenat avec prédominance du reflet orangé. En draperie, c’est le mordoré (qui est plus foncé sur lainages que sur soieries).
- Cette teinte est la même, mais 3 tons au dessus, que celle que nous désignions: Etrus-dans notre numéro du 1er juillet (p. 100), es mêmes procédés de teinture doivent donc ^re employés, en augmentant un peu les proportions de colorants.
- Teinture des feutres
- En parlant de la teinture des chapeaux de PRlle, nous avons promis de nous occuper Par la suite de la teinture du feutre -, nous ten°ns notre promesse, et nous commençons Par les noirs, qui se font 95 fuis sur cent en cnapeiierie.
- Noir bleuté riche.
- Pour 10 chapeaux :
- Eau bouillante.............. 50 litres,
- Crème de tartre......... .. 100 grammes.
- Alun........................ 50 —
- Extrait de campêche...... 100 —
- Bleu d’aniline acide..... 5 —
- Mordancer une heure au bouillon, en éventant une fois ou deux pendant ce travail. Quand les chapeaux sont d’un bleu déjà
- bien corsé, lever et ajouter au même bain :
- Extrait de campêche........ 200 grammes.
- Extrait de Cuba............ 25 —
- Et quand les extraits sont dissous :
- Sulfate de cuivre (Chypre) 100 grammes. Pyrolignite de fer......... 1 litre
- Teindre sur ce bain, environ deux heures, en éventant dans l’intervalle, lever et ajouter encore :
- Pyrolignite................... Un verre.
- Glycérine....................... 100 gram.
- Finir la teinture, qui peut demander encore une heure ou deux. Eventer plusieurs heures, puis rincer à fond avec battage.
- Avant rinçage on peut piquer légèrement à l’acide sulfurique, pour décuivrer, quoique l’apprêt fasse tomber ce reflet.
- Il s’agit ici des chapeaux en cloches, neufs; nous verrons plus loin un procédé applicable aux reteint3 (en même temps qu’aux neufs).
- On peut opérer sur 100 chapeaux à la fois.
- Noir-noir brillant.
- Pour 10 chapeaux :
- Préparer un bain en faisant bouillir 1 h. 1/2 à 2 heures :
- Campêche coupe d’Espagne. 1 k. 500 gr.
- Sumac Redon................ 300 gr.
- Bois de Cuba............... 300 gr.
- Enlever les bois ébouillantés, puis dissoudre à part :
- Couperose verte.............. 120 grammes.
- Vitriol bleu (Chypre)...... 120 —
- Eau bouillante................. 2 litres.
- La décoction de bois étant amenée au volume d’environ 25 litres, y mélanger d’abord :
- Pyrolignite de fer................. 1 litre.
- Glycérine........................ 100 gr.
- Et ensuite la dissolution ci-dessus de couperose et de vitriol ; brasser le tout et teindre sur ce bain.
- La teinture se fait au bouillon en quatre ou cinq heures, avec trois ou quatre évents dans l’intervalle.
- Au milieu de l’opération ajouter encore au bain quelques morceaux de vitriol bleu dissous à part.
- En obérant ainsi sur bain tourné, on obtient des noirs qui ne cuivrent pas, qui sont, du reste, très beaux, mais qui exigent un très long rinçage avec battage et brossage en eau courante, si possible, à cause du dépôt bourbeux qui imprègne les feutres.
- (A suivre)
- Apprêt pour coton sur noir uni.
- Eau 300 litres.
- Amidon 18 kil.
- Fécule 5 »>
- Albâtre 30 »
- Cuire, puis introduire dans l’empois les deux
- dissolutions suivantes ; d’abord : Extrait de campêche 5 kil.
- Eau . 25 lit.
- Puis :
- Verdet .. 500 gr.
- Eau _ 25 lit
- Cuire le tout ensemble. Apprêter au foulard.
- Apprêt genre satin
- pour colonnades blanches.
- Préparer un empois avec :
- Eau 100 litres.
- Fécule 5 kil.
- Paraffine 2 kil.
- Cire végétale 500 gram.
- Savon b'anc 1 kil.
- Huile de ricin 1 kil.
- Sulfate de soude 2 kii.
- Borax 600 gram.
- Cuire jusqu’à dissolution du tout, passer au tamis.
- Apprêter à chaud, au foulard.
- Sécher, humecter, cylindrer, dérompre, beetler.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- APPRÊTS au collage ou a la brosse Tables planes.
- L’épinglage au tapis a inspiré l’idée d’un apprêt des morceaux défaits par une application sur une surface plane, comme au tapis, mais par un autre moyen d’adhérence.
- Il est venu à l’un de nos confrères, dont le nom n’est pas venu jusqu’à nous, la pensée hardie de coller l’étoffe en plein, contre un panneau ou tout autre tapis non tapissé, et de laisser sécher en cet état. En décollant ensuite, le tissu conservait ses dimensions et ses formes, et c’est ainsi'’ que le collage a été créé.
- Il s’est donc fait d’abord sur des planches ou des panneaux de bois parfaitement unis au rabot, ceux-ci étaient ensuite exposés à la chaleur d’un poë e ou à celle du soleil, absolument comme les tapis volants.
- Ce travail étant assez satisfaisant, spécialement pour les soieries, les étoffes légères, les laines-coton, il s’est agi a'ors de l’améliorer, et on a fait des panneaux métalliques en zinc ou en cuivre, que l’on chauffait par le côté non collé et non plus par chaleur uniquement rayonnante.
- Enfin, il s’est fait des tables en cuivre, à chambre intérieure de vapeur ; et nous voici
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- sur la voie des cylindres, qui eux-mêmes nous ont amenés aux tambours à travail continu.
- Bouilleur à vapeur.
- Mais pour parler cylindres et tambours.il faut d’abord revenir sur la question : vapeur. Il est entendu que ces appareils ne fonctionnent convenablement qu’avec ce mode de chauffage. Pendant un temps, on avait imaginé des foyers intérieurs qui n’ont jamais donné de bons résultats ; la chauffe était irrégulière, brûlant en haut les étoffes, les laissant froides au dessous, et de plus dégageant beaucoup de cendres et de poussières qui salissaient les apprêts ; on y a vite renoncé et il n’en est plus question aujourd’hui. Il faut de la vapeur ou renoncer à ces moyens d’apprêt.
- Si les ateliers n’ont pas de chaudière à vapeur pour leurs services divers, il faudra donc que celui des apprêts comprenne dans son matériel, un bouilleur assez peu volumineux pour pouvoir y figurer, mais complet quoique réduit.
- Les modèles ne manquent pas -, une simple marmite close avec un manomètre et un trou à entonnoir pour l’alimentation peut à la rigueur suffire ; cependant je ne puis que recommander les systèmes à travail continu, et donnant toutes les sécurités voulues ; parmi eux, je citerai le boui.leur deM. Descombes (fig. 35j,qui est en résumé, une chaudière complète.
- Ce bouilleur établi spécialement pour les ateliers d’apprêts, est en cuivre et peut se faire aussi en tôle -, il comprend le foyer, son cendrier clos, la chaudière avec son tube à niveau, son manomètre, sa prise de vapeur ; une bouteille alimentaire chauffée par le tuyau de cheminée, communiquant nécessairement avec la chaudière, et ayant un robinet indépendant pour prise d’eau chaude.
- Fig. 35. — Bouilleur à vapeur.
- Il est monté sur pieds de fer pour éviter réchauffement des parquets.
- Voilà, en résumé, les conditions à remplir pour tout appareil de ce genre.
- Nécessaire pour l’usage des tambours, il n’est pas moins indispensable pour l'emploi des tables à vapeur.
- Cylindres colleurs.
- On attribue généralement à M. Pé; ineau l’invention du cylindre colleur. Quel que soit son auteur, il est incontestable qu’il a apporté une grande amélioration aux procédés de collage et aux apprêts en général, aussi s’est il rapidement répandu chez les teinluriers-dé-graisseurs.
- La combinaison du collage déjà connu, et du cylindre-sécheur également connu, n’en est pas moins une heureuse trouvaille, et elle a été le point de départ des tambours les plus perfectionnés que nous possédons aujourd’hui.
- La figure 36 est un type de ces appareils, c’e:t le modèle de M. E. Fel.
- sesciiem
- «s. Fig. 36. — Cylindre colleur.
- Le cylindre ou tambour est en cuivre rouge
- étamé avec fonds en tôle épaisse, ses dimem
- sions habituelles sont :
- Diamètre : Om 70 X longueur : lm AO
- — 0m 90 X — O oo a
- — lm 20 X — 2m 20
- La vapeur de chauffage arrive par un tourillon creux garni d’un presse-étoupe.
- Si l’on chauffe à vapeur libre — mais c’est un moyen peu économique — l’autre tourillon sert au dégagement; la vapeur par barbottage, à moitié condensée, peut encore servir à chauffer de l’eau.
- Il vaut mieux faire le cylindre assez résistant
- pour chauffer sous pression — et celui delà figure 36 est disposé pour cela. Dans ce cas, un purgeur est placé sur l’un des fonds, et il est en communication avec une gouttière située dans l’intérieur du tambour, et qui par le fait même de la rotation, ramasse et retient l’eau condensée, jusqu’à son expulsion.
- Enfin quand on cesse de travailler, le refroidissement produit un vide dans l’appareil qui arriverait à le déformer, à l’aplatir, si la rentrée de l’air ne pouvait s’opérer ; dans ce but, l’un des fonds porte une petite soupape renversée, se fermant sous la pression intérieure, et s’ouvrant sous la pression extérieure, c’est-à-dire par l’aspiration résultant du vide d’air que cause le refroidissement ; cet organe est le « remfflard, » dont il est indispensable que tous les tambours à pression soient munis.
- Le tambour est simplement monté sur un bâti en fonte, quelquefois en bois, avec paliers en fer.
- Cet appareil, par sa simplicité même, ne peut donner lieu qu’à des modifications sans importance. Voici néanmoins (fig. 37) celles que la maison F. Dehaître y a apportées et qui ont bien quelques avantages pratiques :
- Fig. 37. — Colleur Dehaître.
- ggjjgssi
- Le bâti prend moins d’espace en base, et pour conserver néanmoins son parallélisme, se continue au dessus du tambour où il est maintenu par une entretoise. Une tablette de travail est disposée des deux côtés du cylindre. Une banette au-dessus du tambour reç ût les pièces faites ou à faire, et peut servir de bassin à gommer.
- L’une des extrémités du cylindre porte des poignées en ailettes pour donner le mouvement rotatif.
- Ces tambours colleurs sont ceux que nous retrouverons dans les appareils à toile sans fin, leurs formes et accessoires sont les mêmes.
- C’est le cuivre étamé qu’on emploie généralement dans leur construction ; le cuivre nu verdegrise facilement sous l’influence des liqui' des d’apprêt, il faut donc que l’étamage soit renouvelé quand il commence à disparaître. On a essayé la fonte, la tôle de fer, mais qu’ n’avaient pas un poli suffisant.
- M. André Lyon a fait breveter en 1882, l’emploi, pour cette destination, de la tôle d’acier polie, celle avec laquelle on confectionne les fourreaux de sabre, pour ne citer
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- qu’an article très connu, mais avec une épaisseur appropriée.
- A cette époque, M. Lyon a fait construire aussi un cylindre pour son usage, et un semblable pour M. Garnier, à Lyon.
- Ce métal paraît remplir les conditions voulues ; c’est celui que M. Dehaître recommande et qu’il emploie maintenant de préférence.
- L’opération du collage est très simple, et je vais de suite liquider cette question.
- Tremper l’étoffe dans un bain de colle d’apprêt, la secouer, présenter le bout de la largeur contre le bout du cylindre, bien à fil droit, et l’endroit en dessus ; égaliser parfaitement le tissu avec la brosse, en faisant tourner le cylindre quand la brosse arrive trop bas, et ainsi jusqu’à la fin du morceau Le cylindre étant très chaud, l’étoffe sèche promptement. Alors on prend les deux coins du bout opposé, en tirant de bas en haut, et le cylindre tourne en laissant dans les mains de l’apprêteur, le m arceau qui se trouve fini apr ès ce décollage.
- Avec un cylindre assez long, — au moins lni 80, — on peut travailler à deux ouvriers, à condition de marcher d’accord pour le mouvement à imprimer à l’appareil.
- Quelquefois une femme ou un enfant placé de l’autre côté du tambour, décolle les morceaux qui se présentent devant lui, de sorte que l’apprêteur n’a plus à y toucher avec ses mains enduites de colle, et qu’il fait son collage sans interruption.
- Les tissus qui ont subi cet apprêt ont l’envers glacé et sont fortement encollés, aussi convient-il, comme je l’ai dit, aux étoffes ayant peu de soutien, tandis que les tissus forts y deviennent trop carteux.
- Quelques teinturiers tiennent beaucoup à ce procédé, et tout en faisant faire des tambours à feutre, ils font déposer celui-ci de façon à se transformer facilement en colleur à l’occasion.
- Brosse a collage.
- \
- La brosse à employer pour le collage est longue d’environ 22 centimètres, à soies un peu raides, leur hauteur est de 3 centimètres et sont fortement serrées dans les bois. 11 faut des brosses de bonne qualité pour qu’elles ne perdent pas leurs- soies sur les étoffes apprêtées.
- A bientôt les tambours à feutre sans fin.
- Maurice Guédron.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- EMAIL BLEU-NOIR deGRAND-FEU
- POUR APPLICATIONS Stu» la couverte de porcelaine dure.
- "J* ch. Lauth, ex-administrateur de la manufacture nationale de Sèvres, a publié les
- formules suivantes pour émail grand feu sur porcelaine dure :
- Bleu-noir.
- Cette couleur dans les tons très foncés donne naissance à un véritable noir.
- La préparation consiste soit dans un simple mélange de bleu grand feu et de l’émail connu sous le nom d’écaille, soit dans le frittage direct de 75 parties de couverte de porcelaine dure avec 25 parties d’oxydes de cobalt, de fer et de manganèse, dans les proportions qui varient selon le ton précis qu'on désire obtenir.
- On a un résultat satisfaisant en prenant
- pour :
- Oxyde de cobalt.............. 100 p.
- Peroxyde de manganèse......... 88 p.
- Peroxyde de fer............... 44 —
- Le bleu-noir est un bleu d’un ton gris très doux, s’harmonisant bien avec le blanc, et ayant la propriété <!e conserver toute sa valeur à la lumière artificielle.
- Pour l’appliquer, on emploie identiquement le même procédé que celui dont on se sert pour le bleu au grand feu et on le cuit dans les mêmes conditions.
- Le bleu-noir peut être utilisé pour divers emplois. Seul, accompagné de taches de bleu de grand feu, on obtient des effets agréables et harmonieux, qui rappellent absolument les bleus fouettés des chinois.
- Appliqué aux assiettes de luxe, sur le marli, avec des peintures d’ornement en bleu au grand feu, et enrichi d’or, il constitue un genre doux et somptueux à la fois.
- Son usage le plus fréquent paraît être la dé-| coration des porcelaines artistiques.
- Couverte « écaille »de porcelaine dure.
- On désigne sous le nom d'écaille un émail de grand feu pour porcelaine dure, dont la couleur brun-rouge et l’aspect général rappellent la substance commerciale qui provient de la carapace de certaines tortues marines (c’est-à-dire l’écaille de tabletterie).
- La formule suivant,e est donnée par M. Lauth comme se prêtant le mieux aux opérations
- de la céramique :
- Sable......................... 37.69
- Kaolin........................ 35.38
- Bioxyde de manganèse.......... 21.54
- Colcothar..................... 5.39
- On le frittvi au fourneau à vent, en. poussant très haut la température, si possible jusqu’au point de fusion ; le ton de l’écaille est d’autant plus beau que la combinaison a été plus parfaite.
- Après refroidissement, on broie le produit et, pour le rendre d’un emploi plus facile, on le soumet à une nouvelle calcination qui lui donne une texture différente. Un nouveau broyage très fin le rend tout à fait convenable pour l’usage.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les Industries tinctoriales
- 191,534 — 30 juin 1888, Grupe et Martiny. — Fabrication d’un nouveau produit dit : Stéarum destiné aux usages du cuir, du lino-
- léum de la gutta-percha, etc., et pour autres usages industriels.
- 191,582 — 3 juillet 1888,Dalmen y Pujadas. — Fabrication d’un nouveau procédé de teinture.
- 191,670. — 9 juillet 1888, Dérely et Hatret. Procédé de teinture en toutes couleurs, de la corne,de l’os, de l’ivoire, des bois dec.orozo.
- 191,808. — 13 juillet 1888, Société anonyme
- DES MATIÈRES COLORANTES DE St DENIS. —
- Procédé de teinture avec les matières colorantes azoïques.
- 191,900. — 19 juillet 1888. BerrUBÉ. — Système de machine à teindre et passer les écheveaux.
- 191,777. — 12 juillet 1888, Guinebaum. — Perfectionnements dans la fabrication de tissus en fils retors de laine peignée.
- 191,821. — 16 juillet 1888, Dreyfus. — Méthode pour la production de matières colorantes pour la teinture et l’impression des matières textiles.
- 191,979. — 24 juillet 1888, Nairn. — Perfectionnements dans les dessins de toiles cirées pour parquets, linoléum et autres matièresanaloguesainsi quedans les appareils employés pour cette fabrication.
- 191,983. — 24 juillet 1888 Ciievallot. — Divers apprêts h.ydrofuges ou mordançage des fibres textiles et leur application en teinture.
- 191,892. — 19 juillet 1888, Oehler. — Procédé de production de nouvelles matières colorantes disazoïques par la combinaison des acides amidophênol sulfonique ouamido-crésolsulfonique et naphtilamine et utilisation de celles-ci pour la production de matières colorantes tétrazoïques teignant la laine en violet, bleu et noir.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- ASSISTANCE PUBlIQUE A PARIS Le mardi 6 novembre, 2 h. — Fourniture des articles de mercerie, nécessaires au service des hôpitaux et hospices civils de Paris pendant l’année 1889.
- Cette fourniture sera adjugée en 6 lots. S'adresser, pour prendre connaissance du cahier des charges, clauses et conditions de l’adjudication, soit au secrétariat général de l’assistance publique, avenue Victoria, n° 3, soit au magasin central des hôpitaux, 89, boulevard de l’Hôpital, où sont déposés les types des articles à fournir.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Lorient, 19 septembre.
- Toile treillis en lin
- E. Scrive, à Lille, adjud. à 73 les 100 m.
- Toile grise et doublure en an.
- A. Mamel, à Armentières, adjud. à 69 les 100 mètres.
- Toile rousse, en chanvre ou en lin.
- L. Dulac, à Armentières, adjud. à 67.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Loriemt. — Le 26 septembre.
- FU à voiles.
- J. Bessonneau, à Angers, adjud. à 1.855.
- Toulon. — 3 octobre.
- Feutre animal à doublage.
- Bibard., à Cholet, aijud. à 1.24 la feuille.
- --------------------------
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Dissolution à partir du 22 sept. 1888 de la Sté JAVEYetCie,/a&. d'apprêts pour fleurs, rue St Denis, 224.— Liquid. : MM. Javez et Delafosse, associés.— Acte du même jour. — J. g. d’A.
- St ETIENNE. — Modification de la Sté Targe, Four et Derrieux (teinture à façon de la soie) à St Chamond, devenue Four, Derrieux et Cie en commandite à l’égard des enfants et héritiers de M. Targe déeédé. — Acte du 25 août 1888.
- LYON. — Formation de la Sté en nom collectif Mercier, Ghaumartin et Vatoux (teinturiers de soieries en tous genres), 29, rue Sébastopol. — Durée : 10 ans. — Gap. 100,000 fr. — Acte du 25 août 1888.
- LYON. — Formation de la Sté en nom collectif Placet et Le Vernay, (apprêt, foulage et dégraissage des tissus), rue de Part-Dieu, 97. — Durée : 5 ans et 3 mois. — Cap. 50,000 fr. — Acte du 25 septembre 1888.
- LYON. — Formation de la Sté en nom collectif Guinard, Combier et Dufourt, fab. d’étoffes de soie, 12, rue du Griffon. — Durée : 3 ans. — Cap. 450,000 fr. — Acte du 26 septembre 1888.
- LYON. — Modification de la Sté Deeore, Delay et Cie, teinture et impressions sur étoffes à St Genis-Laval par suite de la cession par M. Delore, de tous ses droits à M. Diot, fab. de soieries à Lyon — Acte du 7 septembre 1888.
- ROUBAIX. — Modification de la Sté en nom collectif Deschammps et Cie, rue St Georges, 49 bis, devenue Henri Deschamps et Cie en commandite à l’égard de M Albert Flipo son co-associé. Durée de la Sté modifiée 5 ans. — Actes des 28 septembre et 1er octobre 1888.
- FAILLITES
- PARIS.— Fullemann, négociant en soieries, 67, rue Meslay. J.-c. : M. Raffard — S. : M. Boussard.
- CAMBRAI. — Dupuis-Lagueule, fab. de tissus h Avesne. Jug. du 27 septembre 1888. S. : M. Chappeau.
- ........——<3^-....—.....
- MUTIONS ET FAITS DIVERS
- lia Eaniie, l'ésïsltat du concours.
- .— En raison du petit nombre d’exposants qui avaient jugé à propos de se faire représenter à ce concours, le jury a pensé qu'il n’y avait pas lieu de décerner de prix, mais a décidé d’accorder des encouragements variant de 400 à 600 francs aux appareils Delantsheer, Barbier, ainsi qu’à ceux de l’American Fibre Company de New-York.
- Le principal résultat de ce concours a été
- de permettre au jury ainsi qu’aux constructeurs de se rendre un compte mieux défini de la marche à suivre pour arriver à un résultat permettant la décortication industrielle du précieux textile.
- Les rendements actuels n’ont pas dépassé 70 à 80 kil. de lanières sèches par machine et par journée de dix heures, et l’extraction a varié de 18 à 20 0/0 sur des tiges pouvant donner 23 0/0.
- La question cependant a fait un grand pas et tout permet d’espérer qu’on en ressentira les effets au concours de l’année prochaine, pour lequel un grand nombre de constructeurs s’étaient réservés.
- Les procédés de dégommage de la fibre ont été également l’objet d’études suivies de la part du jury, qui a chargé spécialement un de ses membres, M. Imbs, de poursuivre dans son laboratoire des Arts et Métiers des études complémentaires destinées à l’éclairer plus complètement sur la valeur pratique des procédés exposés.
- M. Carnot cl&ez les cannli. — Les
- épisodes des voyages présidentiels se suivent et se ressemblent dans leurs caractères généraux : discours, revues, bouquets, banquet*, illuminations, etc. Nous laissons toutes ces répétitions à la presse journalière, ne relevant que ce qui touche à nos industries.
- Les vœux sur notre régime économique ont été à Lyon, bien differents de ceux d’Elbeuf : cette fois, c’est le libre échange qui a été réclamé. M. Carnot promet partout d’examiner sérieusement la question, mais ne s’engage pas sur le fond, et cela est son rôle, mais s’il veut agir, nous l’invitons à se souvenir des doléances des fabricants d’Elbeuf, qui sont davantage dans la vérité de la situation.
- Un autre vœu lui a été présenté par « L’Union patriotique du Rhône, » et tendant à ce'quil soit constitué à Lyon un Instit ut national de tissage.
- Mais le plus curieux de son voyage a dû être pour le Président, sa visite chez les canuts de la Croix-Rousse ; ces tisseurs n’ont que deux ou trois métiers, quelquefois un seul, confondus avec leur logement ; il a donc fallu pénétrer dans l’intérieur de ces braves gones, et peut-être goûter les bugnes de Madelon. M. Carnot a bravement gravi les trois étages d’un canut, puis les quatre d’un autre ; cela a dû le changer des réceptions compassées de l’Elysée et de Fontainebleau.
- II n’est pas parti de Lyon sans remporter des types de la fabrication locale, les commerçants lui ont offert pour madame la présidente, quatorze robesreprésenlant les spécimens les mieux réussi.* de cette industrie, tant unies que nuan-céesetimprimées : satin, faille, velours,damas, poult, crêpe de Chine, brochés, pékin, cachemire, lampas LouisXVI, satin duchesse, etc puis un grand panneau représentant en tissage un faisan, ainsi que plusieurs portraits de M. Carnot, tissés ou imprimés.
- Mme la présidente a été mieux traitée encore que l’impératrice, à laquelle la chambre de commerce de Lyon avait offert douze robes (et non quatorze) en août 1869 ; nous retrouvons la description de quelques unes de ces étoiles que nous rappelons comme point de comparaison avec ies genres actuels, bien que ce soit toujours dans le même cercle qu’on tourne ; on citait : Poult de soie fond blanc, broché bouquets de mille fleurs genre Pompa-dour. Damas satin cerise semé de bouquets de roses blancs et cerise-camaïeu. Gros de Tours blanc avec effet de façonné satin et
- liseré blanc sur blanc. Pékin satin à deux faces, violet d’un côté, lilas de l’autre. Pékin fond rose Louis XV, a rayures teinte Cimpana (étrusque). Satin uni couleur saphir foncé. Poult de soie uni, nuance algue-marine, etc.
- A cette époque, le façonné était délaissé, et toutes ces riches étoffes étaient un peu l’exception dans la fabrication lyonnaise, entièrement vouée à l’uni.
- Aujourd’hui les belles soieries façonnées ont repris faveur, et tant mieux pour Lyon dont elles font la gloire et le succès. Ce n’est pas ce terrain que lui disputeront Zurich, Créfeld et Turin.
- Grèves. — Nous relatons dans notre Chro-nique lafmdela grève des bonne tiers de Troyes.
- Celle des tisserands de col n de Cholet continue. Cependant, quelques ouvriers et ouvrières, ont repris le travail dans deux établissements : et, depuis, à leur entrée et à leur sortie de l’atelier, ils sont chaque jour en butte aux sifflets et aux menaces des grévistes ; ceux-ci viennent en nombre devant la porte des ateliers pour empêcher ies ouvriers de reprendre le travail.
- A Mortagne et à Evrunes, les incidents auxquels donne lieu la grève sont absolument inénarrables.
- Les ouvriers de ces deux localités, voisines l’une de l’autre, sont loin d’être d’accord. A Evrunes, on veut travailler ; à Mortagne on veut faire grève ; et les ouvriers de Mortagne, au nom de la liberté, se posent en justiciers chargés de déloger de leurs métiers les ouvriers qui veulent reprendre le travail.
- Les grévistes veulent entraîner les six mille tisserands de fil dans une grève générale, toujours pour soutenir les déclarations faites, à l’origine, par une centaine de tisserands.
- —o—
- Incendie. — Un commencement d’incendie s’est déclaré dans les ateliers de M. Dufresne, dégraisseur, 10, rue duPot-au Lait. Il a été éteint aussitôt. Trois pompes à vapeur sont venues sur les lieux, mais elles n’ont pas eu à fonctionner.
- —o—
- lôes livres tfcelanî«i«es. — Un émi* nent professeur de physique des Etats-Unis, M. Rood, qui est en même temps un peintre amateur distingué, a écrit un livre intitulé Théorie Scientifique des couleurs, et les applications à l’art et à l'industrie. Ce livre qui paraît dans la Bibliothèque scientifique internationale dirigée par M. Em. Algiave, convient à la fois, grâce aux aptitudes variées de son auteur, aux industriels, aux artistes et aux gens du monde.
- On y trouve, sous une forme accessible, l’exposé de diverses théories sur les couleurs et leur perception dans l’œil humain, ainsi que les applications si variées et si curieuses que beaucoup de ces théories ont trouvées dans l’industrie. Enfin le rôle des couleurs dans la peinture, les moyens de les employer et l’étude des divers genres, formera une partie importante de l’ouvrage.
- Prix : 6 francs, cart. à l’anglaise, (FélG Alcon, éditeur, 108, Boulevard St-Germain-)
- Le Gérant : F. Gouillon. Tou3 droits réservés.
- Imprimerie G. COLIN, à Charleville (Ardennes)-
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- LA
- r Année, H° 21.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- ---------.
- Pi *4-:».';
- iU*CI
- U TEINTURE
- INDUSTRIELLES 1er Novembre 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Action de la soude et des alcalis sur le coton — Teinture de la laine avec les couleurs d’alizarine. — Procédé d’impression par les couleurs azoïqucs. — Essoreuses ( suite).
- Procédés divers : Chrysanthène ; Rose à la cochenille; Noirs sur feu res ( suite ) ; Apprêts pour percalin s ; Encre à timbrer. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Jurisprudence ; Les Noirs Grawitz. Brevets d’invention. — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Voici les vacances terminées; l’industrie n’en prend pas, mais en subit le contre-coup, au moins celles qui sont en rapport direct avec le public. La rentrée est toujours le signal d’une reprise des affaires; c’est comme le Point de départ d’une nouvelle période d’activité. Attendons-nous donc à en voir prochainement les résultats.
- C’est aussi la réouverture des cours Publics. 11 est resté à la Teinture une seule chaire dans cet enseignement ouvert à tous, et encore la partage-t-elle avec les industries de la céramique et de la verrerie, qui n’ont que des rapports bien lointains.
- Autrefois les Gobelins avaient leur cours de teinture professé par M. Che-vjeul, et le Conservatoire des Arts-et-etiers celui de teinture et impression ??s tissus professé par Persoz Aujour-û Lui il ne nous reste que cette dernière chaire, et elle a été scindée, ainsi que nous venons de le dire ; son titulaire Victor de Luynes doit traiter alter-u ivement,, une année de teinture et la usante de céramique.
- Cette annéec’estletour de la teinture, uis notre industrie avec ses branches 0 utérales (apprêts, blanchiment, impression, matières colorantes), est assez s e pour suffire à un enseignement P rnaanent, qu’on pourrait répartir sur San* ann,®es; comme le faisait Persoz, Corlen ®puiser la matière. Dans les s-ns actuelles, il est même trop maire, et il est certain que le pro-jjseur, M. de Luynes, serait heureux
- Vaù?eme’ de Pouvoir développer da-mge son programme.
- Les tendances de notre époque sont à l’extension de l’enseignement professionnel; les industries tinctoriales dérivent directement des connaissances chimiques, physiques et mécaniques, et elles ont assez d’importance pour mériter une place plus large dans l’enseignement public des sciences appliquées.
- Nous demandons donc le rétablissement du cours de teinture des Gobelins, ou l’attribution exclusive aux industries tinctoriales, de la chaire des Arts-et-Métiers, actuellement partagée avec la céramique et la verrerie.
- A la vérité la première combinaison nous plairait mieux : les Gobelins avec leur atelier et leur laboratoire pratiques, leurs collections et leurs traditions, nous semblent plus aptes à former des élèves sérieux, que les cours purement auditifs du Conservatoire des Arts-et-Mé tiers.
- Chacun de ces établissements aurait, du reste, sa clientèle propre, et chacun en sa manière rendrait d’égals services, l’un aux studieux pouvant consacrer quelques heures à des travaux pratiques, l’autre aux travailleurs n’ayant à disposer que de leurs soirées.
- Mais certainement, les sciences directement appliquées à nos iniustries, tiennent une place trop faible dans l’enseignement public.
- ht dans les écoles industrielles fermées (Centrale, Arts-et-Métiers, Physique et Chimie industrielles) elles se bornent à des généralités élémentaires. Il ne sort jamais de ces établissements un chimiste-teinturier qui n’ait besoin d’un long apprentissage pratique.
- Une école d’application aux Gobelins leur donnerait ce complément nécessaire de leur instruction scientifique.
- Rétablissons donc cette école de teinture, il y en a bien, dans d’autres conditions il est vrai, pour l’horlogerie et pour la serrurerie !
- *
- ¥ ¥
- Avec la rentrée des vacances, le refroidissement de la température a amené de l’activité dans le commerce de détail, et la fabrication s’en est ressentie.
- Pour les soieries, les ventes de Paris, comme les nouvelles de Londres sont très bonnes ; les façonnés en tous gen-
- res sont l’objet de demandes suivies. C’est l’article qui paraît devoir jouir de toutes les faveurs de la mode.
- En lainages, à Roubaix-Tourcoing, à Reims, à Elbeuf, à Louviers, à Sedan et à Fourmies la vente des tissus d’été conserve un bon mouvement ; la draperie et les tissus en laine peignée sont aussi en bonne demande, mais partout à prix insuffisants, eu égard aux cours élevés de la matière première.
- En Angleterre, la situation est à peu près analogue, au moins pour la draperie et les tissus en peigné, mais à Halifax notamment, les fantaisies et articles de nouveautés ont un bon mouvement d’affaires, du surtout au commerce local, les ordres pour le continent étant sans importance.
- La Belgique a toujours une fabrication active notamment en draps et tissus lourds ; les lainages légers sont moins des articles belges ; mais les laines filées s’importent en quantités chez nous à la faveur de nos tarifs douaniers insuffisants.
- Les cotonnades ont fait quelques affaires en blancs; l’article couleur, l’indienne, le mouchoir sont calmes.
- *
- * *
- Nous mentionnons plus haut la faveur spéciale des tissus de soie.
- La vénitienne est uue fort belle étoffe mate à grain de poudre imperceptible. Sa qualité supérieure la destiné aux toilettes habillées. Le satin et la moire seront un peu délaissés pour ce nouveau tissu. La faille mate, le pékiné, le gros de Naples, le surah conservent leur priorité avec le velours uni.
- Les velours frappés, à motifs sur fond plus clair, fournissent également des tissus d’une allure superbe. Tous les dessins à effets tels que les pékinés I fleuris, les quadrillés enguirlandés sem-\*blent avoir le don de préférence.
- Les nuances des tissus d’hiver sont toujours les tons passés, fanés, des teintes anciennes et beaucoup d’unis pouvant s’allier avec la peluche qui se porte beaucoup. On revient aux impressions d’autrefois ; les semés Pompa-dour ont fait place à des semés de plumes de fougères, à des rayures arc-en-ciel. Les pékinés très larges s’emploient aussi avec de l’uni.
- Elbeuf et Sedan nous envoient des
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- draps à disposition, des imprimés genre -empire qui garnissent les robesj usquaux genoux et forment, dans le bas, des grappes ou des arabesques épaisses qui vont en s’effilant.
- Les teintes vert-chou, saule, canaque, lapis, sont en grande faveur. Le cachemire uni, les serges foncées, loutre et brun se portent déjà beaucoup, à la ville. Ce temps incertain, capricieux, changeant est cause de cette passion subite pour ces deux nuances sombres; il est vrai qu’elles ne datent pas et subissent, sans dommage, l’action du temps. Il en est de même pour les petits draps brouillés dont on fait les costumes genre tailleur.
- Ce qui domine dans les modes nouvelles, c’est l’emploi de la plume. (>n la met partout : autour des manteaux, des robes, des chapeaux; en bandes, en bords, en boas.
- Les boaë, eux-mêmes, sont un engouement du moment; on en fait en toutes matières : en dentelles, en fourrures, et surtout en plumes. On met des boas de plumes, même aux chapeaux. Certains grands feutres noirs, empanachés d’autruche noire, ont, par derrière, un long boa de ces plumes qui vient s’enrouler autour du cou. Enfin on les met en garniture sur les manteaux et les manchons.
- Nous avons connu un apôtre de la plume, M. Bardm, qui l’emploie sous toute formes, la teint et en fait une foule d’objets très ingénieux : Voici le moment où ce précurseur va être consacré prophète.
- * *
- Pas à la façon de Mahomet, sabrant quiconque ne veut pas lui rendre hommage et lui payer tribut, et nous en avons de ce genre dans la teinture, mais heureusement le temps n’est plus à ces procédés d’absorption .
- Un sieur Gravvitz dont nous avons déjà qualifié les prétentions, s’est dit : quiconque fera du noir d’aniline me paiera rançon. Armé de cette belle idée et de brevets dont la valeur est fort contestée par la plupart et formellement niée par nous, qui avons suivi les phases de leur enfantement, il intente de tous côtés des procès en contrefaçon, il demande partout des saisies et des expertises, et, ce qui est extraordinaire, a obtenu des arrêts en sa faveur.
- Mais voici qu’il se heurte à une difficulté imprévue : ayant -voulu faire opérer une saisie d’échantillons de matières teintes et de bain de teinture chez un teinturier de Villefranche (Rhône), celui-ci a demandé qu’il soit consigné
- en garantie une caution de 25.000 fr. par le demandeur.
- Vainement ce dernier a-t-il épuisé toutes les juridictions, cette obligation lui a été imposée, et l’a fort contrarié [ dans ses projets. '
- Nous publions un extrait de ce jugement rendu en cassation, et nous enga- [ geons nos lecteurs à en retenir la date et l’esprit, pour le cas où ils auraient eux-mêmes à se défendre contre les mêmes persécutions. <
- F. Gouillon
- ACTION DE LA SOUDE
- et de diSféresils acides sms? îe coton
- Par M. Albert Scheurer
- Action de la soude caustique à différents états de concentration, et à la température de 150°, sur un coton de tissu écru :
- 8 heures à 150o
- Résistances moyennes de dix essais
- Dissolution / 10 gr soi de par litre 16 4
- de 20 — 16,6
- soude caustique j 40 — 15,8
- à raison de v 80 — 16,8
- R- sistance du tissu non traité . . 16,9
- Moyenne
- de
- 10 essais
- Résistance du tissu blanc avant l’opération (chaîne)............................24,3
- Résistance au bout de 10 m. d’action . 15,»
- — — 20 - 14,6
- — — 40 — 9,6
- — — 1 h.20 — 6,»
- Action de >'acide nitrique gazeux sur le
- oton — On a expérimenté cette action au moyen de l’acide nitrique du commerce à 36° B, dont on a intro luit comme dans l’essai précédent, quelques gouttes au fond du même bocal. L’expérience, faite dans les mêmes conditions, a donné les résnltats suivants : Résistance du tissu non traité (chaîne). 24,3
- — au bout de 20 m d’action 21,7
- — — 40 — 18,7
- Il convient de rappeler que la tension de vapeur de l’acide chlorhydrique à 19° B est supérieure a celle de l’acide nitrique à 36° B, et que ce dernier acide se trouvait, par conséquent, plus raréfié que le premier dans l’atmosphère du bocal.
- .L’expérience ne donne que la mesure de l’action comparative des vapeurs émises par les deux liquides dans les mêmes conditions de température et de pression atmosphérique. Acide sulfurique. — Action sur le tissu blanchi.
- La soude caustique ri’affaiblit pas le coton, même à la dose de 80 gr par litre.
- L’essai dynamométrique se fait sur 10 ban des de tissu de 4 cm de large. Ces bandes, préparées avant de subir l’action des lessives, sont déch rées exactement à la même largeur.
- Ces expériences offrent quelques difficultés ;
- ' il est absolument nécessaire d’éviter la présence sur le tissu de la moindre bulle d’air, et il a f llu, pour se mettre dans les meilleures conditions, humecter les tissus avec de l’alcool et faciliter ainsi l’absorption des lessives par la fibre.
- Dans une expérience, faite il y a quelques années, et dont j’av is communiqué les résultats à M. Georges Witz, de Rouen, l’échantillon soumis, plié en deux, en quatre, enfin en huit, ? avait retenu l’air dans ses plis, et j’ai pu retirer de l’au'oclave huit petits carrés de tissu coupés aussi nettement qu’avec des ciseaux et dont les bords extrêmes se trouvaient totalement affaiblis, tandis que dans l’intérieur le tissu avait conservé la solidité de l’écru.
- • Action de l'acide chlorhydrique gaz ux sur les tissus de coton. — Les blanchisseurs connaissent l’action destructive exercée par les vapeurs d’acide chlorhydrique sur les tissus.
- Voici une expéiience qui met en évidence la rapidité de cette action : on verse au fond d’un bocal à couvercle quelques gouttes d’acide chlorhydrique du commerce et l’on suspend dans l’atmosphère de ce récipient un échantillon de tissu blanchi. L’opération se fait à la température ordinaire (20°).
- N° 1. Résistance du tissu non traité
- (moyenne de 10 essais) . . . 24,1
- A la température de 83° ; 2 pr acide sulfu-rique à 660 par litre d'eau.
- 2. 1/4 d’heure....................24,»
- 3 1/2 heure.......................24,»
- 4. 1/2 heure.......................22,»
- 5. 1/2 heure, avec 4 gr acide sulfu-
- rique à 66° par litre d’eau. . 22,6
- A la température de 90°.
- 6. 1/2 h“ure, avec 2 gr acide sulfurique à 66° par litre d’eau . . 20,1
- Résistance des mêmes échantillons auxquels, après Vacidage, on a donné une lessive d’en quart, cl heure en sel de soude, 2 gr.pM litre, à l'ébullition.
- N° 1. . . 24,1 4. . . 17,9
- 2. . . 23,5 5. . . 21,5
- 3. . . 22,6 6. . . 20,1
- Il résulte de ces essais qu’à la tempérauire
- de 80° i’affnblissement ne se produit qu’avec une «Jurée dépassant une demi-heure, tandis qu’a 90° cette action est beaucoup plus éneu gique, la rési-tance dans ce dernier cas diffl1* I nue de près de 20 p. c. en 30 minutes.
- La lessive au sel de soude a déteraiine, I dans les essais 1,2, 3, 4, une perte de iésis- I tance qui augmente avec la durée des pas®3' ges en acide sulfurique, tandis que dans l’essai à 90° on n’a pas constaté d’affaiblissemefl sous l’influence de cette même lessive..
- (Soc. Industr. de Mulhouse,f
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- TEINTURE DE LA LAINE
- avec les couleurs dites d’alizarine.
- Teinture. — Le bain est préparé d’abord en mettant de l’acide acétique pour corriger l’eau, suivant le eegré de dureté. Si la laine est mordancée à l’alumine, on ajoute au bain de teinture un kilog. tannin par 100 kdog. de laine, après dissolution préalable. Le tannin est ici un auxiliaire qui fait bien trancher la couleur et lui donne du fonds, tout en augmentant la solidité.
- Ensuite on commence la teinture ; mais il faut d’abord s’occuper du rôle quejouera l'acétate de chaux formé par l’addition d’acide acétique , son influence n’est pas la même sur toutes les couleurs d’Alizarin-.
- Dans le bain neutre, tel qu’il est après correction de l’eau, on aura des résultats satisfaisants avec les :
- Bouges d'Alizarine,
- Orangés d'Alizarine,
- B>uns d'Alizarine.
- Et Galléine.
- Car il faut, pour ces couleurs, éviter un excès d’acide, sans quoi une parue du colorant serait retenue dans le bain, et la richesse de la nuance en souffrirait.
- Par contre, les Bleus d’Alizarine,
- Jaunes d’Alizarine,
- Et Céruléine,
- fort portés à former dans le bain neutre des laques avec l’acétate de chaux ce qui constitue des pertes comme il a déjà été dit, demandent un excès d’acide. Pour travailler avec ces derniers colorants, il faut donc augmenter la dose d’acide acétique de un demi litre pour 100 litres d’eau.
- On voit de suite qu’il ne sera pas facile de teindre avec le mélange des colorants appartenant à ces deux catégories.
- La température du bain étant d’environ 30 à 35° G8, on y verse le colorant en le faisant pas ser par un tamis de crin. Il est préférable d’y mettre de suite tout le colorant nécessaire, parce que, dans ce cas, le bain sera mieux épuisé, et le colorant mieux fixé que lorsque l’on est obligé d’ajouter du colorant quand le tain a déjà atteint l’ébullition. Dnns ce dernier Cas même, il faut refroidir le bain à 35° et enlever la laine avant d’ajouter le reste du colorant.
- Généralement, on porte le bain au bouillon en 45 minutes, et on laisse bouillir une heure à une heure trois quarts, suivant la nuance à obtenir.
- Puis*on laisse refroidir la laine avant de la rincer à l’eau fraîche.
- 11 est évident que le cas se présentera très fréquemment, où l’on sera forcé de teindre avec des mélanges de céruléine etd’orargé ou de rouge d’Alizarine.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Il est difficile de dire d’une façon générale comment il faut s’y prendre pour se tirer d’affaire avec le minimum de colorât, t. C’est le cas où il faut s’en référer à l'habileté individuelle du teinturier. D’après nos essais, il semble que l’on fera bien de ne mettre, avant l’addition des colorants, que .a moi'ié de l’acide, et le reste seu ement lorsque la température du bain s’approche du bouillon.
- Les couleurs d’Alizarine peuvent servir à la teinture de la laine, sous la même forme dans laqui lie elles sont employées pour la teinture et 1 impression du c ton, c’est-à-dire en pâte.
- Le'Farbwerke orm Meister, Lucius et Bru- ; ning, à Ilœchst, l’une de* usines les plus im- j portantes et les mieux outi lées en ce genre . de fabrication, livrent aussi une série de rouges en poudre (marque* W. S ), qui sont les sulfo- j conjugué* de l’Alizarine, spécialité pour laine, j offrant l’avantage d’une manipulation plus facile, et d’une sensibilité moins grande à l’action de la chaux. Les nuances obtenues avec ces colorants sont aussi solides que celles obtenues avec l’Alizarine en pâte, et el es sont plus brillantes, ce qui les recommande surtout par la teinture des rouges purs.
- Le tannin sert, avec ces colorants, de la j même façon qu’avec la pâte. De très jolis j effets peuvent être obtenus par le mélange de c s Alizarines avec les marques en pâte.
- (Le Jacquard).
- PROCÉDÉ D’IMPRESSION Par les couleurs azoïques.
- (Brevet Allemand)
- L’objet du brevet est un procédé pour produire sur les fibres des couleurs azoïques insolubles consistant à imprimer d’abord le diazodérivé d’une amine quelconque (aniline, toluidine ou naphtylamine benzidine solidine) incorporé ou dissous dans un des épaississants communément employés. Le tissu ainsi préparé est suspendu pendant quelque temps dans la chambre froide et passé ensuite dans un bain alcalin de phénol de résorcine, ou naphtol dioxynaphtaline ou d’un sel de ces hydroxydérivés.
- La combinaison diazoïque doit être d’abord fixée sur le tissu. Ensuite il importe que le bain d’hydroxydérivé naphtol ou autres n’altère pas les blancs des tissus.
- Comme épaississant on se sert le plus avantageusement de l’eau de gomme à laquelle on incorpore le sel du dérivé diazoïque. Le tissu imprimé est suspendu pendant quelques heures dans un local frais jusqu’à ce qu’il soit sec. Il passe ensuite dans un bain maintenu continuellement alcalin par de l’alcali caustique ou carbonaté du phénol ou naphtol, après quoi il est bien lavé et finalement dégorgé au bain de savon bouillant.
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- On obtient ainsi des impressions en toutes nuances, depuis le jaune, l’orangé et le rouge au violet et au bleu.
- ESSOREUSES „ (Suite)
- Nous continuons notre revue des essoreuses par la description de quelques types anglais.
- Nous rappelons que dans nos n°s des I** et 15 juin, nous avons comparé les différents modèles les plus en usage chez les Teinturiers-Dégraisseur*. Dans ceux des 1er, 15 septembre et 1er octobre, nous avons vu ceux plus particulièrement destinés à la grande industrie
- Ces divers types sont de construction française et ont, en général, les mêmes caractères principaux. Il est intéressant de comparer quelques spécimens de fabrication anglaise.
- Nous allons donc examiner les modèles de MM. Fryer et Cie, ingénieurs- mécani* iens , ayant des maisons à Nottin gham, Londres , Giascow, Manchester, et qui ont aussi un atelier de construction à Bouen.
- Voici d’abord l’essoreuse usuelle, primitive, le type à arcade dont nous avons parlé.
- L’aspect général est à peu près le même que celui des machines précédemment décrites; cependant l’arcade est plus légère que dans les modèles D huître, Legrand, et n’a pas une troisième pile comme ceux de MM. Buffauld et Robatel; cela est peut-être une cause d infériorité au point de vue de la résistance de cette pièce, qui supporte toute la tracûon des courroies; il est vrai que la charge du panier contrebalance, mais un peu plus de solidké dans cette partie serait néanmoins avantageux.
- Le panit r ( qu’on ne distingue pas sur le dessin) n’est pas fo mé de cuivre plein perforé, mais constitué d’un fil de fer ou de cuivre contourné, suivant le système de MM. Tulpin; cette disposition offrant des vides continus au lieu de trous espacés, permet un essorage plus prompt et avec moins de vitesse et, par conséquent, de force motrice.
- Le débrayage a lieu par double poulie, et non par suppression brusque du contact entre les cônes frotteurs, il n’est pas aussi rapide que dans ce dernier cas; cette différence, à la vérité est sans importance, de même que la disposition du frein qui n’agit plus sur l’arbre du panier, mais contre ses parois extérieures; on voit la tige à levier de ce frein, situé sur la cuve en fonte. Cela peut dégager un peu l’accès du panier, mais non d’une façon très sensible.
- En résumé, ces différents modèles s’équivalent et peuvent rendre d’égals services.
- Ces essoreuses se font dans les dimensions
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- de 66 centimètres à 1 m. 37 de panier-, leur poids est de 575 à 2.550 kil.- celle de 91 centimètres, par exemple, pè,e 1.400 kil.
- Nous verrop.s par la suite des types plus caractéristiques de la construction anglaise.
- Le dessin indique le mode de scellement de
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- ces appareils; deux pièces de bois, au niveau du sol en sont les points de support, et sont traversées par de longs boulons scellés dans une couche de béton sous-jacente-, des collets lenticulaires arrêtés par des clavettes sont la résistance contre l’arrachement.
- Chrysanthène
- Cette leinte ainsi nommée parce qu’elle rappelle la teinte la plus fréquente de la fleur d’automne, est un diminutif du Noisette, qui est de quelques tons plus foncé, alors que le
- •-------»—v^^sît-és^s—»——-----
- Bois de- Cèdre est un peu au dessous ; elle se rapprocherait légèrement du Cannelle mais qui est plus jaune, c’est-à-dire se rapprochant davantage des marrons clairs.
- Son analyse chromatique donnerait : Rouge : 5 tons, Jaune 1 ton ; rabat 3/10.
- Elle s’emploie principalement en laine filée pour tapisserie et crochet, mais elle rentre dans la classe des roses ternes si usités depuis un an.
- L’article de notre échantillon est un cachemire 30 fils, spécial pour couvertures en tricot ou crochet tunisien.
- Les essoreuses mues par des moteurs indépendants doivent être aussi solidement fixés pour résister à la traction des courroies.
- P. COURCY.
- ( A suivre)
- Par les Anilines
- Pour 10 kilogr ;
- Fuchsine B................ 25 grammes
- Marron d’aniline (Bismark) 5 —
- Bisulfate de soude........ 2G0 —
- Teindre sur bain très-large afin de bien unir, et en ajoutant le colorant à plusieurs reprises.
- Par la cochenille
- Pour la tapisserie, il faut des teintes qui résistent au temps; on emploie, dans ce cas, la cochenille.
- Mordancer en alun, 5 0/0.
- T* v-~:
- SSBHBPHH
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Teindre en cochenille, avec un peu de bain de Brésil et de campêche.
- On peut également faire cette teinte par la garance, sur mordant d'acétate d’alumine et de fer.
- Tout cela est TA, B, C du métier.
- Rose a la cochenille Voici un exemple d’application de la cochenille aux teintes qui sont en ce moment si employées.
- Pour 10 kilogr. de laines filées.
- 1° Préparer le mordant au bouillon avec :
- Composition o’étain....... 1 litre.
- Alun...................... 2 kil.
- Porter ce bain à l’ébullition, Técumer, puis y entrer les laines qu’on maintient une heure au bouillon ; les lever et les laisser refroidir sans rincer.
- 2° Teindre au rougir avec :
- Composition d’étain........... 1 litre
- Crème de tartre............... 200 gr.
- Cochenille., suivant nuance, 300 à 500 gr.
- Ecumer le bain comme ci-dessus, teindre au bouillon pendant 30 à AO minutes, puis lincer.
- Ce fonds de cochenille peut se modifier sous plusieurs asiects, par addition de Bois rouges, de campêche ou de quercitron, par de la Flavine, etc
- Obseïvalions : Pour les roses, surtout, le bain de teinture doit être fait ; c’est-à-dire qu’il a dû d^jà servir à faire une passe qui Ta épuré, car il est reconnu qu’un bain neuf donne des teintes moins pures avec la cochenille.
- Dans ce but, on y teint une petite partie de laine qui doit être transformée ensuite en nuance foncée ou composée, telle que sultan, nakara, grenat, etc.
- La cochenille a dû être d’abord moulue, bouillie, et la décoction passée au tamis.
- Les bains s’écument avant l’ébullition, au moment où il frémissent, suivant le terme du métier • c’est-à-dire quand ils font emendre le bruit significatif du voisinage du bouillon.
- Teinture des feutres (Suite)
- Noir au chrome
- Ce procédé convient surtout pour les feutres à poils mélanges, ou laineux, pour ceux de couleur que Ton fait remettre en noir, aussi pour les noirs à reteindre, et dans tous les Cas où il faut un mordant énergique.
- Pour 10 Chapeaux :
- Extrait de campêche.... 75 grammes
- Sumac Redon............. 75 —
- Extrait de bois jaune.... 10 —
- Eau........................ 35 litres
- Bouillir 1/2 heure, ajouter, dissous à part :
- Verdet cristallisé..... 10 grammes
- Glycérine.................. 20 —
- Faire bouillir les chapeaux 3 heures dans
- ce bain, en éventant deux fois pendant ce temps.
- Après cette opération, les chapeaux sont d’une teinte brune ; il y a avantage à les rincer pour éviter de rendre bourbeux le bain suivant ; ou peut se contenter de les égoutter convenablement.
- Les tourner au noir dans un bain neuf fait avec :
- Bi-chrômate de potasse ( rouge ). 50 grammes Eau chaude.................. 30 litres
- Quand le chrômate est bien dissous, et le bain à chaleur de la main, y entrer les chapeaux et les y mai œuvrer une demi-heure, en poussant la température graduellement jusqu’à Tébullition, qu’on maintient encore une demi-heure.
- Lever, rincer à fond et sécher.
- Décuivrer s’il y a lieu, en piquant en acide sulfurique léger. Rincer sur ce piquage.
- Noir de Naphtol
- Le noir direct décrit dans la Revue de la Te nture du 15 Juin (p. 93 ), peut s’employer également sur les feutres, et il a l’avantage de ne pas dégorger ni embourber, mais l’opé-
- ration est un peu longue.
- Pour 10 chapeaux :
- Noir-bleu de Naphtol... 100 grammes
- Bi-sulfate de soude .... 200 —
- Eau..................... 50 litres
- Entrer les chapeaux et teindre au bain presque buuillant (frémissant) pendant deux heures en travaillant beaucoup les matières dans le bain afin d’éviter le nuançage qui se produit assez facilement.
- Après ces deux heures, lever, remplacer l’eau perdue du bain, et ajouter :
- Le même noir de Naphtol 50 grammes Jaune d’or............. 10 —
- Bi-sulfate de soude...... 100 —
- Rentrer les feutres, continuer leur teinture qui demande encore environ deux heures.
- Un court rinçage termine ce travail.
- Il faut craindre une continuation du feutrage, et par conséquent du resserrement du chapeau pendant cette teinture.
- ( A suivre )
- Apprêt pour percalines a doublures
- Eau.......................... 300 litres
- Amidon........................ 12 kil.
- Suif........................ 1200 gram.
- Cuire en empois bien homogène.
- Apprêter au foulard, sécher, humecter, cy-lindrer à froid, élargir, puis dérompre dans l’appareil à beetler.
- Encre a timbrer
- Cette encre dont on fait maintenant un si grand emploi, grâce aux timbres en caoutchouc qui se sont généralisés, se prépare comme suit :
- Violet d’aniline ( de Paris ).... 5 grammes
- Alcool (dénaturé si Ton veut) . 150 —
- Glycérine................... 150 —
- Dissoudre le violet dans l’alcool, et ajouter ensuite la glycérine.
- En employant les bleus, rouges et verts d’aniline, on obtient les teintes correspondantes,
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Apprêts aux machines
- Je ne puis me dispenser de décrire rapidement deux appareil* qui ont eu, à degrés inégaux, une piace dans nos travaux, et qui, à leur époque , apportaient des perfectionnements plus ou moins importants aux procédés d’apprêt alors en usage.
- Us n’ont plus aujourd’hui qu’un intérêt historique, mais je serais incomplet si je ne les signalais.
- Appareil Jeandidier
- Celui-ci est le muins important des deux; il était entaché d’un vice radical: c’est-à-dire l’obligation de faite la pièce.
- Nous avons déjà vu à propos des « métiers » ombien cette préparation préalable compliquait nos travaux; cest là, en effet, une très longue opération car il faut rechercher toutes les largeurs exactement pareilles, autrement les plus larges forment des cornes qui >e replient souvent et qui, dans tous les cas, ne subissent pas la tension des autres parties. Il faut donc pour douze ou quinze jupes, faire quelquefois cinq ou six pièces, et coudre des amorces de calicot à chacune.
- Les morceaux de corsage sont encore plus compliqués à réunir en pièce régulière; il est vrai qu’ils se faisaient généralement aux tapis, mais ils n’avaient plus alors le même apprêt.
- Aujourd’hui que les lés de jupe sont coupés en pointes, ce procédé deviendrait même tout-à-fait impraticable.
- Néanmoins la machine Jeandidier fut la première qui vint substituer aux anciens systèmes, le travail mécanique, et à ce point de vue, son auteur mérite de n’être pas touç-à-fait oublié,
- Non pas que son invention fût la découverte d’un principe nouveau; elle se bornât à l’application au chiffonnage d’un appareil déjà employé dans les appi êts du neuf; sa machine n’était rien autre, en < ffet, que les cylindres sécheurs encore en usage dans l’apprêt des pièces de lainages.
- Elle consistait en trois cylindres fixes montés sur deux tréteaux, et deux rouleaux mobiles placés l’un en avant de l’appareil, l’autre à l’arrière, et reposant sur les mêmes bâtis que les cylindres. Ces rouleaux étaient mus par des manivelles . Les cylindres fixes étaient chauffés au moyen de la vapeur.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- La pièce à apprêter, munie d’une amorce, était enroulée sur le rouleau de devant, on la faisait ensuite cheminer sur les trois cylindres sécheurs, alternativement dpssus et dessous, de façon à produire un enveloppement partiel de ces cylindres, et enfin, elle aboutissait au dernier rouleau, par lequel se faisait l’appel.
- Avant son passage sur les cyli dres sécheurs la pièce devait être humectée, soit au goupillon, soit à la brosse.
- L’arrosage à la brosse se fait en trempant une brosse assez douce dans de l’eau, puis en passant la main sur les soies; celles-ci en se relevant, projettent l’eau dont elles sont imprégnées. Quant au goupillon, c’est une aspersion à la façon des bé isseurs, mais aussi fine et aussi régulière que possible.
- Quand la pièce avait circulé trois ou quatre fois sur les cylindres, en passant alternativement d’un rouleau à l’autre, jusqu’à sèche complète, on la laissait refroidir sur le dernier rouleau qu’elle occupait, puis on déroulait, on défaisait les coutures, et l’apprêt était terminé sans avoir passé par la presse.
- Les laines pures s’y faisaient assez bien, mais les laines cotons qui demandent du ten-dage en largeur ne pouvaient s’y apprêter Convenablement, non plus que les soieries.
- L’aut ura présenté cette machine vers 1850, autant que ma mémoire peut apprécier le temps écoulé depuis. Aujourd’hui elle est ignorée et abandonnée, mais les industries du neuf Continuent à employer des dispositions se m-blables, à neuf, douze, quinze et plus de cylindres; elles étaient déjà d’un grand usage avant que M. Jeandidier ait songé à les appliquer aux travaux du chiffonnage.
- Machine Tailleur
- Bien autrement important et original était l’appareil imaginé vers 1860, par M. Tailleur aîné, teinturier à Besançon, qui eut un grand retentissement dans nos industries, et qui à l’heure actuelle est encore employé par ceux qui en ont fait l’acquisition à l’époque de sa vogue, et qui sont habituésà son fonctionnement.
- Il faut, du reste, une certaine pratique de la machine et un travail attentif pour en obtenir tout son effet, et cela est la principale critique qu’on lui adressait, étant donné le rareté des ouvriers soigneux.
- Son organe principal, caractéristique, est une toile — ce qu’on appelle un « doublier » dans l’industrie — servant de support aux étoffes à apprêter, et les entraînant dans sa cou! se, de sorte que les morceaux n’ont plus besoin d’être réunis en pièce, comme dans l’appareil précédent.
- Ce doublier est devenu depuis îa toile sans fin, des appareils modernes, mais ici elle n’est pas « sans fin », ainsi que nous le verrons.
- M. Tailleur avait aussi, comme innovation, muni son métier d’un vaporisateur, c’est-à-dire d’un tube triangulaire, percé en platineuse, et imprégnant les étoffes de vapeur humide avant
- leur passage sous le sécheur, ce qui remplaçait l’arrosage.
- La machine se compose, en outre, de deux appareils enrouleurs; un premier rouleau placé à l’avant de la machine, et sur lequel est en roulé le doublier dont il est question ci-dessus, et qui a environ 30 mètres de longueur Le bout de cette toile va s’amorcer sur le second rouleau situé à l’arrière, après être passé sur un cylindre fixe en fonte, chauffé à la vapeur.
- Les morceaux défaits son placés sur la toile, et entraînés par le jeu de l’appareil. En faisant revenir ce doublier en av- nt, il ramène ces morceaux finis.
- Mais ces mouvements aller et retour, à vitesse variable etc. sont produits par un ensemble mécanique fort bien combiné , et à marche trè> douce; cette partie mécanique indique l’intervention d’un ingénieur exercé, et c’est, en effet, M. Keim à Thann, qui était le constructeur de la machine.
- Le mouvement est à pédale et l’apprêteur travaille assis.
- Un organe accessoire était le « malin » ou roule u placé en haut du bâti sur urm monture articulée permettant de le rabattre jusqu’à la table de travail (t); sur ce rouleau, l’étoffe à apprêter e.-d préalablem ni enroulée, afin qu’elle se présente bien régulièremnnt à l’entrée de la machine, mais cette disposition n’a d’avantage réel que pour les pièces un peu longues.
- Quant aux chiffons de toutes formes et dimensions, il vaut mieux les engager à la main, de façon à les bien répartir dans toute la largeur du doublier, autrement l’enroulement serait irrégulier et les morceaux inégalement comprimés. C’est surtout ce bon chargement qui exige des ouvriers possédant une certaine habileté.
- Quoi qu’il en soit, le travail du métier-Tail-1- ur était fort satisfaisant, beaucoup plus rapide que les procédés alors en usage ; il s’appliquait aussi bien au plus petit morceau de corsage, qu’à une pièce de 25 mètres et plus, et à toutes espèces de tissus : laine, soie, mélanges, etc. -, il a, on peut le dire, accompli une révolution dans nos apprêts.
- Il avait, certainement, des imperfections ; d’abord son travail non continu puisqu’il fallait emplir le doublier, puis le vider; ensuite le soin ue l’empilage dont il vient d’être question, et enfin l’insuffis. nce de la surface de chauffe.
- Tous ces inconvénients ont été supprimés dans une nouvelle machine établie par M. Vincent, successeur de M. Tailleur, et exploitée actuellement p ir MM. Pingrié et Cie, sous le nom de « Sms rivais ». Elle a conservé le mécanisme ingénieux — simplifié même — du métier-Tailleur, tout en adoptant le tambour sécheur et le feutre sans fin ; elle rentre donc
- (1) En mécanique on appelle table la partie de la machine où a lieu l’introduction du tissu, alors même que cette partie n’a nullement des formes planes.
- dans cette classe d’appareils, dans laquelle nous la verrons figurer, et que nous abordons.
- APPRÊTS AUX TAMBOURS
- à feutres sans fin.
- Dans ces machines, le tambour, assez semblable aux cylindres colleurs, est enveloppé presqu’entièrement dans son pourtour, par un manchon de feutre (feutre sans fin), tendu d’autres parts, par des rouleaux-guides, et disposé de façon que par sa rotation, il entraîne autour du tambour chauffé, et avec une certaine pression, les morceaux à apprêter, qu’il ramène ensuite terminés, après leur avoir fait parcourir ce circuit.
- Le feutre remplit donc le même office que le doub’ier du métier-Tailleur, mais d’une façon continue, et san3 emmagasiner ces divers chiffons.
- C’est un appareil universellement employé aujourd’hui, et comprenant un certain nombre de types, qui ne varient, toutefois, que par des dispositions de détail.
- MACHINE LAFFITTE
- La première machine de ce genre que j’aie connue est celle que M. Laffitte fit breveter en 1863 ; il faut due toutefois que dans le cours de l’année précédente, un brevet Du-vivier avait été pris pour un appareil construit suivant le même principe, mais qui paraît n’avoir été usité que dans l’industrie manufacturière (pour l’apprêt des foulards).
- Le tambour de M Laffitte, amélioré plus tard par son auleur, est représenté (assez confusément) par la figure 38 ci-jointe .
- Fig. 38. — Machine Laffiitfce.
- Un bâti en fonte supporte tout le système ; d’abord un tambour en cuivre étamé qui peut avoir des dimensions quelconques, mais auquel l’auteur avait donné 1 m. 50 de longueur sur 71 centimètres de diamètre.
- Le feutre est assez fortement tendu contre le cylindre, ainsi qu’il convient; mais par suite d’une ingénieuse disposition que nous verrons plus loin, il reste très lâche dans tous les autres points du trajet; de cette façon, le feutre n’étant étiré et tendu que partiellement, et seulement pendant que l’appareil travaille» n’est pas fatigué ni déformé ; cela assure sa durée et la régularité du travail.
- Cet effet est obtenu par la différence de vitesse du rouleau d’appel et de celui de sortie du feutre.
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- Le tambour a son mouvement propre, indépendant de celui du feutre,
- Une autre disposition permet d’opérer la tension des étoffes pendant qu’elles sont entraînées entre le cylindre et le feutre -, c’est un système d’embarrage dans lequel lestissus sont engages et qui les retient plus ou moins fortement, suivant que l’apprêteur s’appuie lui-même plus ou moins fort contre la barre extérieure placée au devant de la machine.
- Des hottes on auges en bois sont disposées pour recevoir les morceaux terminés, qui s’y rendent directement en suivant le parcours du feutre, et pour déposer ceux qui doivent passer à la machine.
- Deux ouvriers sont nécessaires pour le travail, car il faut un aide spécialement destiné à faire tourner la machine, mais que l’on emploie pendant les arrêts au pliage et à la préparation des coupons.
- Le chauffage est, nécessairement, à la vapeur.
- Le rendement de l’appareil est en moyenne de trois robes à l’heure.
- Cette machine est très pratiquement conçue ; c’est, du r^-ste, l’œuvre d’un apprêieur de profession, et cons'dérablement améliorée com- | parativement à son premier appareil de 1863.
- M. Laffitte, qui était un vieil ami, est mort ; sa maison d’apprêts lui a survécu entre les mains de M. Bouvet, son successeur.
- Il semble bien être l’introducteur dans le chiffonnage du tamb ur à toile sans fin ; à ce titre notre corporation lui doit un souvenir de reconnaissance.
- Dam la suite de cette revue, nous allons Voir ses continuateurs, et les caractères distinctifs de leurs créations.
- Maurice GUEDRON.
- JURISPRUDENCE
- Les Noirs d’aniline Grawitz
- COUR DE CASSATION
- Arrêt du 14 mars 1888.
- te prélèvement d'échantillons d'un bain de teinture argué de contrefaçon constitue une véritable saisie, autorisant le président du tribunal à imposer au requérant le dépôt préalable d'un cautionnement, conformément à l’art. 47 de la loi du 5 juillet 1844.
- Ainsi jugé par le rejet de- pourvoi de M. Grawitz contre un arrêt de la cour de Lyon, en date du 24 mars 1887, rendu au profit de M- Descroix.
- ) M. Grawitz, propriétaire de brevets pour ^application à la teinture des matières texti-les du noir d’aniline ou de couleurs dérivées de l’aniline, a présenté requête au président du tribunal de Villefranche pour être autorisé à faire procéder à la saisie d’échantillons des Matières textiles, des tissus teints et des pro-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- duits tinctoriaux existant dans l’usine de M. Decroix à Villefranche, sous prétexte que les procédés employés dans cette usine étaient une contrefaçon des brevets appartenant audit Grawitz.
- Cette requête ayant été répondue d’une ordonnance conforme, M. Decroix s’est opposé à son exécution.
- Sur l’appel VI. Decroix a conclu à ce qu’un cautionnement fût imposé à M. Grawitz, conformément à l’art. 47 de la loi du 5 juillet 1844.
- La cour de Lyon, faisant droit à ces conclusions, a, par arrêté du 24 mars 1887, déclaré que la saisie demandée par M. Grawitz n’aurait lieu que moyennant le versement préalable d’un cautionnement de 25,000 francs.
- M. Grawitz s’est pourvu en cassation de cet arrêt pour fausse application de l’article 47 de la loi du 5 juillet 1844, en ce que l’arrêt attaqué a ordonné que M. Grawitz serait tenu de verser un cautionnement de 25,000 francs, affecté à la garantie de VL Decroix, alors qu’il s’agissait non d’une saisie réelle mais d’une simple description avec prélèvement d’échau-tilions.
- Sur quoi la Chambre Civile a statué ainsi qu’il suit :
- La cour,
- Attendu, en droit, que d’après l’article 47 de la loi du 5 juillet 1844, lorsqu’il y a lieu à saisir des objets contretaits, le président du tribunal de première instance peut imposer au requérant un cautionnement que celui-ci est tenu de consigner avant d'y faire procéder;
- Attendu que cette disposition est absolueet doit recevoir son application toutes les fois qu’un industriel s'est vu enlever contre son gré, par suite de la mesure ordonnée, une partie quelconque de sa propriété ;
- Qu’il en est notamment ainsi lorsqu’il y a eu ce que le pourvoi appelle simple prélèvement des produits fabriqués, ces échantillons, en dehors d'une remise volontaire, ne pouvant avant jugement passer des mains du prétendu contrefacteur en celles de l'inventeur que par voie de saisie ;
- Attendu en fait que l’arrêt attaqué constate que dans sa requête Grawitz demandait à être autorisé à saisir des échantillons des produits tinctoriaux qu’il trouvera t dans l’usine Decroix ; que le jugement avait autorisé cette saisie ;
- Attendu, par suite, qu’en imposant au saisissant l’obligation de verser un cautionnement de 25,0(J0 fr., préalablement à toute saisie, l’arrêt attaqué n’a lait qu’user de la faculté qui lui était conférée par la loi, et ainsi n’a pas violé les articles invoqués par le pourvoi ;
- Par ces motifs, rejette...
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- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 192,439. — 18 août 1888, Chavent. — Nouvelle application du papier végétal, parchemin sans fin à l’ensouplage des étoffes.
- 192,479. — 18 août 1888, Worrall et Kers-haw. — Machine perfectionnée pour croiser, finir et lever ou ratiner les tissus à poil et autres.
- 192,497. — 20 août 1888, Leroux et Fisch-bach. — Nouveau procédé dénommé peinture cuite au four sur feuilles métalliques mobiles.
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- 192,538. — 22 aôut 1888, Grawitz. — Perfectionnements dans la teinture avec les alcaloïdes.
- 192,196. — 2 août 1888. Sté Liebloi-Riceni et Cie. Système perfectionné de blanchiment ou teinture sans détérioration ni feutrage de toutes matières textiles en général.
- 193,242. — 4 août 1888, Fawcett. —Système de machine perfectionnée pour presser et finir les étoffes feutrées et tissées.
- 192,282. — 7 août 1888, Obermeyer. — Machine à imprimer et à encoller le papier ou la toile sur les deux faces.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- Bureau de bienfaisance de Lille
- Fournitures à faire en 1889. — Le 7 novembre, a 10 heures.
- 5. 2,000 m. cotonnette à carreaux bleus et blancs, en 99 cent. — 6. 550 couvertures demi-laine, grises. — 7. 3,000 m. molleton gris, en 100 cent. — 8. 2,000 m. molleton à carreaux, en U O cent. — 14. 8,000 m. toile blanche, en 105 cent. — 15. 660 m toile bleue, en 105 cent. — 16. 5,200 m. toile écrue, en 110 cent. — 17, 200 m. toile d’emballage, en 110 cent.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hospice civil et militaire de Dinan
- Le 15 octobre. — Fourniture de toile, cotons et tissus.
- Le Borgne Pestel, et Durand, à Dinan, adjud. à 24-25 de rabais.
- Bureau de bienfaisance de Dinan.
- Le 20 octobre, fournitures diverses.
- Toiles et lainages.
- Le Borgne, Pestel et Durand, à Dinan, à 25.10.
- Hospice civil de Mont-de-Marsan.
- Le 15 octobre. — Fourniture de 20 à 25 hectolitres de vin rouge et de 2,275 mètres de toiles.
- 2,275 mètres de toiles.
- Debosque. à Armentières, adjud. à 1,815.50
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Cherbourg. — Le 18 octobre.
- Adjudication de la fourniture de couvertures et couvre-pieds en laine.
- Marquet, à Limoges, adjud. à 79,215.
- ASSISTANCE PUBLIQUE A PARIS
- Le 12 octobre, fourniture de tissus divers :
- Couvertures et langes.
- 1er lot. — 4,500 couvertures de laine blanche
- B. Bertold, adjud. à 4.17.
- 2e lot. — 15 couvertures de laine grise. Veuve Duperret, adjud. à 4.68.
- 3e lot. — 36,000 langes de laine blanche. Têtard, Laine et Rupp, 11, rue d’Uzès, adjud. à 4.48.
- 4e lot. - 32,000 langes de coton blanc.
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- Fessele, 110, rue du Faubourg-Saint-Denis, adjud. à 0,78.
- 46e lot. — 1,500 m. drap bleu foncé.
- Normant frères, 57, rue de Rivoli, adjud. à 7.28 le mètre.
- 47e lot. — 13,000 drap bleu vif.
- Normant frères, adjud. à4.52 le mètre.
- 48e lot. — 12,000 m. drap gris bleu.
- Balzan et Cie, 25, rue des Bons-Enfants, adjud. à 4.53 le mètre.
- 49e lot. — 6,000 m. molleton bleu.
- Balzan et Cie, adjud., à 4,73 le mètre.
- 50e lot. — 6,800 m. anacoste.
- A Nouvion, à Bettonniville (Marne), adjud. à 21,25 de rabais.
- 51e lot. - 12.000 m. cretonne et mérinos.
- Dreyfus, 28, rue de Trévise, adjud. à 16.02 de rabais.
- 52e lot - 9.000 m. flanelle.
- Jeanson, adjud. à 20.33 de rabais.
- 53e lot. — 6,000 m. péruvienne grise forte.
- R. Robert, adjud., à 0,86 le m
- 54e lot. - 15,( 00 m. péruvienne grise légère.
- Allayrac, à Castres (Tarn) adjud., à 0,80 le m.
- 55e lot. — 30,000 m. de drap foulé chaîne coton.
- Dreyfus, adjud., à 1,31 le m.
- 56e lot. - 8,000 m. Saint-Lô bleu.
- Armengaud, adjud. à 1.701e mètre.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PA BIS. — Dissolution à partir du 15 septembre 1888 par suite du décès de M. Cicile de la Sté Cicile, M. Jouet et Cie (teinture, droguerie, produits chimiques et importations).
- — iquid. : M. Jouet du constitutif du 23 décembre 1885 et actes des 11 et 12 octobre 1888. - J. g- d’A.
- REIMS. — Formation de la Sté en commandite E Lassalle et Cie, {usine de teinture et apprêts, 262. rue de Vesles. — Durée : 5 ans.
- — Cap. 70,000 fr. Acte du 25 septembre 1888.
- LYON. — Formation de la Sté en commandite Delay, Diot et Cie {teinture et impressions sur étoffes , à St Genis Laval. Durée : 10 ans. Cap. 240,000 fr. dont moitié en commandite. Acte du 15 septembre 1888.
- LYON — Formation de la Sté en nom collectif L. Couturier, fab. d'étoffes de soie, 14, rue Pizay. Durée : 5 ans et 8 mois du Ie* novembre 1888. Cap. 100,000 fr. Acte du 9 octobre 1888.
- ANONAY. — Formation de la Sté en nom collectif Pugin, Duby et Bloch (impressions sur étoffes), à Tournon. — Cap. 70,000 fr. Durée : 12 ans. — Acte du 18septembre 1888.
- ISSOUDUN. — Formation de la Société anoyme des tissages d Issoudun. Duiée . 10ans. Gap. 60,000 fr. — Acte dul5 septembre 1888.
- ROUBAIX. — Formation de la Sté en nom collectif Jean et Paul Bonnet fils, fab. de tissus, 20, rue St Georges. — Durée 1- ans.
- — Cap. : 40,000 fr. Acte du 13 octobre 1888.
- TARARE. — Formation de la Sté en nom collectif Perrin et Spekel [teinture en flotte des cotons, laine et soie, à Thizy. Durée : 15 ans. — Cap. 30,000 fr. Acte du 18 septembre
- 1888.
- LILLE. — Formation de la Sté en nom collectif Leroy et Leleu (tissage de toiles), à Fives. Durée : 11 ans et 7 mois. — Cap. 300,000 fr. Acte du 5 octobre 1888.
- LILLE. — Formation de la Sté en nom collectif E. Delhay et A. Honnart(tissage mécan,) à Armentières. Durée : 10 ans. Cap. 50,000 fr. — Acte du 3 octobre 1888.
- FAILLITES
- LYON. — Gervet (Jérôme), grilleur d'étoffes, 5, petite rue des Feuillants, souslaraison Feuillet Gervet.— Jug. du 11 octobre 1888.— S.: M. Canavy.
- ALBI. — Arnaud (épicier). — Jug. du 9 octobre 1888. — S. : M. Maynaud.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Iifg papiers de fantaisie colorés.
- — La Chambre syndicale du papier a été saisie d’une affaire qui intéresse les fabricants de papier couché.
- M. Hil i e<-t venu expliquer que plusieurs de ses clients ont eu des procès-verbaux dressés par les agents de la préfecture et qu’il a dû rembourser le montant des amendes.
- Ce> procès-verbaux sont Lits, en vertu d’une ordonnance en dat<- du 29 mai 1885, ainsi que d’une circulaire détaillant les couleurs minérales orgniques et composées de plomb ou d’arsenic qui sont interdites. (Employées dans le e s acuel, en très-faibles proportions dans des mélanges)
- D’après M. Vacquerel, le directeur du laboratoire municipal indiquerait comme mauvais certains colorants non dénommés dans la circulaire.
- Une commission est désignée par la Chambre à l’effet de faire les démarches nécessaires, tant au Préfet de police que des membres du Comité d’hygiène, afin d’obtenir une atténuation k la rigueur de l’ordonnance du 29 mai 1885, en ce qui touche les papiers de fantaisie destinés à la confection des boîtes et sacs de
- confiserie.
- M. Vacquerel, chargé de diriger les travaux de cette commission, rappelle que M. Péan, président de la Chambre des fabricants de jouets, a obtenu des modifications adoucissant la rigueur du reglement administratif prescrit pour les obje s ressortissant de l’industrie qu’il présente ; il y a lieu d’espérer que les fabricants de papier dp fantaisie rencontreront auprès de 17 dministration un accueil non moins favorable que les fabricants de jouets.
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- lies cour» du Conservatoire des Arta-et Métiers. — Les cours des sciences appliquées aux arts, professés au Conservatoire des Ans-et-Méliers, comprennent cette année le programme suivant, pour ce qui concerne les leçons se rapportant à nos spécialités.
- CHIMIE APPLIQUÉE AUX INDUSTRIES De la teinture, de la céramique et de la verrerie.
- Les lundis et jeudis, à sept heures trois quarts du soir.
- M. V. de LUYNES, professeur.
- Etude chimique des fibres. — Opérations préliminaires à ta'teinture et à l’impression. — Blanchiment. — Mordançage. — Matières colorantes naturelles et artificielles. — Teinture. — Impression. — Papiers peints.
- FILATURE ET TISSAGE Les lundis et jeudis, à neuf heures du soir.
- 91. J. IMBS, professeur.
- Filaments textiles et filés, définitions et principes. — Titrage des fils. — Origines, propriétés distinctives et aptitudes spéciales et principaux textiles. — Préparations préliminaires. Préparations de filature.
- CHIMIE INDUSTRIELLE Les Mardis et vendredis, à neuf heures du soir.
- M. Aimé GIRARD, professeur, M. E. JUNGFLEISCH, suppléant.
- Fabrication des produits chimiques. — Pyrites. — Sel.
- — Acide sulfurique. — Acide chlorhydrique. — Fabrication de la soude par le procédé Leblanc, par le procédé à l’ammoniaque. — Chlorures décolorants.
- — Produits ammoniacaux. — Nitrates, acide nitrique. —• Potasses. — Engrais chimiques, etc.
- MÉCANIQUE APPLIQUÉE AUX ARTS Les lundis et jeudis, à S‘pt heures trois quarts du soir
- ÏH. J. HIRSCH, professeur.
- Applications de la puissance motrice de la chaleur. — Locomotives. — Machines de navigation. — Machines thermiques diverses.
- Les leçons qui forment le complément de cet enseignement populaire, aussi utile que renommé, sont :
- Chimie générale dans ses rapports avec l'industrie, par M. E. Peligot — Physique appliquée aux arts par MM. E et H Becquerel.
- — Chimie agricole et analyse chimique par M Schloesing — Agriculture par M Lecou-teux. — ïravaux agricoles et génie 'wal, par M. de Comberousse. — Coustructi ns civiles par MM. Trélat et J. Pillet. — Géométrie appliquée auxar s, par M. A. Laussedat.
- — Géométrie descriptive, par M E. Bouché.
- — Economie politique et législation industrielle, par M. E. Levasseur. — Economie industr ielle et statistique par M A. de FovillE.
- — Droit commercial par M. F. Malapert.
- Par l’autorité de ces professeurs, ainsi que
- par l’importance du programme de leurs leçons, on comprend le grand succès qu'ont toujours obtenu les corn s du Conservatoire, auprès de la population laborieure et studieuse de Paris.
- La Revue de la Teinture en répercutera quelques échos.
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- Récompense Industrielle — Nous apprenons que M. Martin >t, de Sedan, a obtenu à 1 Exposition de Bruxelles, une médaille d’or pour sa Laineuse Métallique.
- Cette laineuse est l’ingénieuse machine que nous avons décrite dans la Revue de la Teinture du 15 août (p. 123).
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- Incendie. — Les vastes magasins de laines brutes et les peignages attenant a l’important établissement industriel Pollet-Gauliiez, situés rue de Dunkerque, à Tourcoing, ont été détruits par un violent incendie.
- Un homme a eu ia jambe broyée sous un éboulement. Les pertes sont évaluées à 400,000 francs environ.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés.
- Imprimerie C. CI0LIN, à Gharleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- r Année, K° 22. ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 15 Novembre 1888.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Blanchiment des soies sauvages. — Action de l’aoide sulfurique dilué sur les textiles. — Essoreuses ( suite).
- Procédés divers : Papiers de fantaisie ; Verts solides; Noirs sur feu res ( suite) ; Apprêts pour doublures . — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Papiers de fantaisie. — Un Institut national de tissage à Lyon — Brevets d’invention. — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La France est le pays hospitalier par excellence, et quoique les nations voi* sines en médisent, c’est encore chez elle que se réfugient tous leurs déclassés. Nous avons vu par l’inscription des étrangers récemment ordonnée, combien leur nombre est grand parmi nous.
- Si nous donnons asile à leurs rois détrônés, nous avons aussi à supporter une tourbe de bas étage que l’on retrouve sans cesse au milieu des rixes à coups de couteau, que l’on prend quelquefois la main dans nos poches, ou que l’on surprend dévalisant nos appartements, sans reculer devant l’as-sassinat, comme Pranzini le Levantin, et comme Prado l’Espagnol.
- Paris a bien des séductions pour l’aventurier, mais la France en général a bien des facilités d’existence pour de pauvres besoigneux qui ne trouveraient que la misère dans leur terre natale.
- Ces réflexions nous sont inspirées par une correspondance de Milan adressée à des journaux français à propos de grèves tumultueuses qui se sont produites dans cette région. Voici cette note :
- « Les fileuses de soie à Varèse et autres localités voisines s’étaient mises en grève et viennent de reprendre leur travail. On a appris, par le fait de cette grève, que le salaire de ces malheureu-^s variait, pour une journée de quatorze heures, entre 10 et 90 centimes, soit une moyenne de 50 centimes. Et, Dans certaines manufactures, on les obligeait à payer l’éclairage.
- « Ces salaires ne sont pas rares en Italie ; c’est ce qui explique pourquoi vous avez en France 265,000 Italiens, pour la plupart ouvriers. »
- Nous soumettons ces révélations à nos mouliniers, qui n’auront plus à s’étonner de la concurrence facile que leur font les soies italiennes.
- Et nous trouvons juste qu’on réglemente l’invasion des étrangers qui, certes, ne sont pas tous des malfaiteurs, mais nous en apportent leur bon contingent.
- ¥ ¥
- Si Milan est en crise manufacturière, à Lyon l’activité des affaires en soies et soieries se maintient à un niveau très satisfaisant, sans toutefois pouvoir constater autre chose que la fermeté dans les prix. Les chiffres enregistrés par la condition des soies indiquent assez que les achats sont divisés et forment un total très respectable.
- La fabrique locale achète beaucoup, ce qui explique ces lots divisés, et démontre que cette industrie est en bonne voie.
- Nos places à lainages ne sont pas aussi occupées que le faisait espérer notre précédente chronique ; le cours des laines qui s’élève de plus en plus, pèse sur les affaires.
- A Roubaix-Tourcoing, on se plaint de la lenteur des ordres en tissus. Les affaire en peignés ont un peu baissé ; mais on croit à une reprise générale à bref délai.
- A Reims, les filés de laine peignée sont demandés avec une légère hausse. L’alimentation pour la filature en cardé est très difficile.
- On a fait de grandes affaires, en tissus mérinos et cachemires, avec une amélioration dans le prix en faveur des producteurs ; la place a des ordres en cachemires pour tout le reste de l’année. Les flanelles ont aussi profité de la reprise, les stocks ont diminué, mais sans pour cela que les cours aient été modifiés. En nouveautés, on demande ’ de très importants réassortiments pour les articles d’hiver.
- A Elbeuf, il y a un peu de reprise, après un mauvais mois d’octobre, mais surtout de septembre. D’après le rapport de la Chambre de commerce :
- « La mauvaise saison a nui considérablement à la fabrication de la nouveauté d’été, pendant le 3° trimestre de l’année. Malgré les espérances fondées sur les belles collections soumises aux
- acheteurs, les ordres ont été plus tardifs et moins nombreux que de coutume. L’état général de la fabrication s’en est ressenti; celle-ci a été moins active pendant ce trimestre que pendant le trimestre précédent.
- « Les draps noirs ont cependant repris un peu d’activité et les draps de couleur et d’administration ont conservé la bonne position qu’ils avaientacquise.»
- Mais cette situation, qui remonte déjà à plusieurs semaines, s’améliore, ainsi que nous le disions plus haut.
- *
- ♦ *
- La draperie, cependant, inévitable dans le costume d’hommes, prend une sérieuse place dans la toilette féminine, pour robes autant que pour manteaux.
- En drap de dames, on voit en ce moment des articles de Sedan et d’Elbeuf, aux teintes dites : « Rouge-soldat, Rouge-état-major, Canaque » et des grenats ; ce sont toujours des couleurs à base de rouge.
- Pour jupons de dessous, on emploie des pékin-satins. Les nuances adoptées sont « Brique, Vert Russe, Lie-devin », toutes à rayures noires, suivant le genre pékin.
- Dans l’article mode-coiffure, on fait un grand usage des teintes « gris-mésange » unie au « vieux rouge » et « vert-saule » unie au « brique ».
- Nous connaissons ces nuances, dont nous avons plusieurs fois parlé.
- Les garnitures métalliques ont conservé leur faveur en s’alliant à la soie ; celle-ci est appropriée à la couleur du costume ; ainsi pour robe marron, on fera un galon soie marron et or. On a créé pour la saison nouvelle des garnitures de jupes, des figaros, des gilets, des quilles, tout cela en passementerie mi-métallique, c’est-à-dire rebrodées de soie, ou rayées de chenilles aux teintes variées.
- Le bouton est aussi un accessoire très important du vêtement ; aucun ne demande plus de goût et d’imagination. Pour le bouton riche, il est incontestable que la fabrication française jouit d’une grande supériorité.
- On fait des boutons peints en sujets artistiques genre Boucher et Wateau ; en acier bleu semés d’étoiles ou autres petits motifs; des genres japonais en
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- nacre ; d’autres en argent niellé, en métal gravé, ciselé, doré, oxydé, etc. ; des boutons recouverts drap ou peau, portent aussi des sujets estampés; enfin on en emploie de carrés en toutes matières et toujours très décorés. Cela devient actuellement de la bijouterie.
- L’Industrie parisienne excelle dans cette industrie de luxe où le prix n’est pour ainsi dire, pas limité ; mais pour le bouton courant, ordinaire, de grande vente, les marchandises allemandes, avec leurs bas prix, nous débordent.
- Le bouton représente une branche spéciale de la teinture : celle de l’os, de la corne, du corrozo dont ils sont formés, et qui est arrivée à des résultats remarquables comme uni, brillant et tranché ; malheureusement elle subit le sort de l'industrie dont elle dépend.
- Mais si nous ne teignons plus guère le bouton, tâchons au moins de teindre l’étoffe qui marche avec ; nous aurons encore la meilleure part.
- F. Gouillon.
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- BLANCHIMENT
- DES SOIES SAUVAGES
- (TUSSAH)
- On confond dans le commerce sous la dénomination commune des soies sauvages, les produits de filature de cocons qui proviennent de différentes variétés de Bombyx (bomby cin-thya, pernyi, mylytta, polyphémus, cecropia, etc.) Toutes les larves vivent à l’état de liberté, se nourrissant souvent indifféremment des feuilles de plusieurs végétaux (ricin, ailante, chêne, peuplier). Ces soies sont appelées aussi Tassait du nom de la province du Japon d’où elles ont été expédiées pour la première fois en Europe.
- Aujourd’hui elles nous arrivent particulièrement du nord de la Chine et du Bengale. Leur prix relativement très modique varie d’une manière sensible suivant les qualités. Ordinairement la grège Tassait se présente sous forme d’écheveaux de grande dimension composés de gros filaments aplatis, ayant une teinte plus ou moins brune et une odeur repoussante qui ne disparaît que parla cuite.
- Lors de son introduction dans le commerce européen, on s’est borné à utiliser ce textile avec sa couleur naturelle dans la composition de tissus mixtes imitant l’écru. Pendant quelque temps on s’en est servi en Angleterre, pour fabriquer des vêtements d’hommes. Sa teinte brune, rebelle aux réactifs les plus énergiques limitait son emploi. Dès 1849, il
- est vrai, M. Guinon avait étudié le grès de cette soie et indiqué le moyen de la décolorer en partie après l’avoir traitée par un bain bouillant de soude caustique à 3° Baumé ; mais ce moyen laissait beaucoup à désirer.
- Il y a quelques années M. Tessié du Motay essaya d’appliquer aux lassait le procédé de blanchiment de permanganate qu’il avait expérimenté avec succès sur diverses fibres. Le résultat obtenu demeura insuffisant.
- Enfin en 1875, le même auteur fit breveter une méthode qui ne tarda pas à recevoir une consécration industrielle ; elle est basée sur l’emploi du bioxyde de baryum. Suivant la description du brevet on prépare un bain contenant, pour 100 parties de soie sauvage, de 50 à 100 parties de bioxyde finement pulvérisé.
- On doit laver cette substance à l’avance avec un peu d’eau, pour enlever la baryte libre qu’elle pourrait renfermer. Le bioxyde de baryum est peu soluble ; mais à la température du bain de blanchiment (30 à 90 degrés centigrades), il cède peu à peu à la fibre une partie de son oxygène, même sans l’intervention d’aucun acide ; on la voit en effet se décolorer progressivement.
- On laisse la soie environ une heure dans le bain chauffé à 80 degrés -, puis on la lave et on la passe dans une eau aiguisée d’acide chlorhydrique, enfin on rince parfaitement à l’eau pure. Si la décoloration n’est pas suffisante on recommencerait l’opération comme ci-dessus.
- Quelquefois on complète l’opération, en introduisant la fibre dans une solution de permanganate additionnée de sulfate de magnésie, et ensuite dans un mélange de bisulfite de soude et d’acide chlorhydrique.
- Durant son immersion dans le bain de bioxyde la soie absorbe dans ses pores une certaine proportion du réactif sans doute à l’état d’hydrate. Le blanchiment s’achève donc lors de l’introduction dans l’acide étendu. A ce moment il se forme sur la fibre de l’eau oxygénée, qui peut exercer son action décolorante de la façon la plus efficace.
- On ne saurait impunément laisser la soie en contact avec le bioxyde, car elle deviendrait terne, dure et cassante. Là réside la grande difficulté du procédé. 11 est arrivé en effet que des parties de Tussah traitées sansprécau-tion ont été complètement brûlées.
- Ensuivant les indications précédentes, on réussit à décolorer suffisamment les soies sauvages, pour pouvoir les teindre dans toutes les nuances claires, parfois même en blanc. Le succès de l’opération dépend d’ailleurs beaucoup de la provenance de ces matières.
- La même méthode s’applique aussi aux schappes ordinaires généralement grises, et permet de les teindre en couleurs claires fraîches, ce qu’on ne pouvait faire après un simple décreusage à la soude et au savon.
- Aujourd’hui les tussah servent à faire des ouvraisons variées, poils, trames et organsins. Depuis plusieurs années ils sont l'objet d’une consommation importante dans la fabri* cation roubaisienne ; toutefois leur mise en main dans les départements du Nord ne laissé pas, dit-on, que de donner lieu à certaines difficultés.
- M. Charles Girard a proposé pour le blanchiment des tussah, des schappes et du lin, un procédé qui a été appliqué industriellement par un teinturier de Paris, M. Lebouteux.
- On fait subir aux fibres la série des opérations suivantes : 1° un passage d’acide chlorhydrique faible pour enlever les matières calcaires, 2° un décreusage au carbonate de soude ou à la soude caustique à 2 degrés Baumé, suivi d’un rinçage ; 3«un ou plusieurs bains à l’hypochlorite d’ammoniaque faible selon la nature du textile -, A0 un passage en acide chlorhydrique suivi d’un rinçage ; 5° un bain d’eau oxygénée rendue légèrement ammoniacale ; 60 enfin un lavage.
- L’hypochlorite d’ammoniaque se sépare en décomposant une dissolution de chlorure de chaux par un sel à base d’ammoniaque, le sulfate ou le carbonate. Par exemple on délaye 1 kilogramme de chlorure de chaux, titrant 100 à 110 degrés dans 25 ou 30 litres d’eau et l’on verse peu à peu dans une barque contenant de 1200 à 1300 grammes du sulfate d’ammoniaque dissous dans 25 à 30 litres d’eau.
- Pour les soies du mûrier et les schappes, ce bain peut être évalué au vingtième. On ajoute de temps en temps un peu d’ammoniaque, afin de l’entretenir dans un état alcalin. A la faveur de l’alcali libre, les produits d’oxydation de la couleur entrent en dissolution au fur et à mesure de leur formation.
- Le blanchiment s’opère avec lenteur et peut durer plusieurs jours. On constate fort bien pendant l’opération, le dégagement d’une odeur analogue à celle de l’ozone.
- Ce procédé fort économique, ne donne pas un blanchiment assuré-, il laisse ou même communique avec certaine soie sauvage une teinte jaune persistante. On ne l’utilise donc avec avantage, que pour les articles destinés à être mis en couleurs un peu foncées. M. Girard l’a modifié comme suit : on monte 18 bain décolorant en délayant dans de l'eau du bioxyde de baryum, qu’on laisse hydrater, puis un sel ammoniacal, sulfate ou carbonate ; si l’on employait du chlorhydrate, il faudrait ajouter un léger excès d’acide sulfurique. Ce mélange est plus actif que l’eau oxygénée pré' parée à l’avance.
- On peut aussi appliquer cette méthode au* soies du mûrier ; elle fournit, dit-on, avec les soies teintées et les schappes des résultats supérieurs.
- Aujourd’hui, cependant, on préfère se servir de l’eau oxygénée qui est, comme l’on saiL
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- devenue un article de commerce ; on immerge les soies dans un bain d’eau oxygénée à laquelle on ajoute une trace d’ammoniaque ou de carbonate de sodium.
- On réussit encore mieux en imprégnant les fibres avec une solution forte d’eau oxygénée, les suspendant dans des caisses en bois et vaporisant.
- On obtient de la sorte des soies parfaitement blanches qui peuvent être teintes dans les nuances les plus tendres.
- Voilà, comme conclusion de cette étude comparative, le procédé finalement adopté, grâce aux procédés nouveaux de fabrication de l’eau oxygénée, par suite desquels, on peut obtenir ce puissant oxydant, chargé à 12 volumes, au prix de 90 fr. l’hectolitre.
- •---«——n~--------
- ACTION de L’ACIDE SULFURIQUE
- dilue sur les textiles
- M. V. deLuynes, dans son intéressant cours de teinture au Conservatoire des Arts-et-Mé-tiers, traitant de l’action des principaux agents chimiques sur les fibres textiles, a signalé le fait suivant, très utile à connaître :
- Dans le but de rendre aux soies tissées leur craquant primitif, il est d’usage de faire passer les tissus dans une légère dilution d’acide sulfurique, qui peut être de 1/4 à 1 0/0, mais ce dernier dosage est le maximum et n’est pas encore sans danger.
- La soie a la propriété de tirer l’acide sulfurique d’un bain, comme elle fait, par exemple, d’une couleur d’aniline, de sorte que malgré la faible dose d’acide, elle s’en charge d’une quantité assez notable.
- Or, il est arrivé que des dentelles de Calais St-Pierre, après avoir été crémées en épine-vinette, furent piquées en acide sulfurique très dilué. L’article était très bien réussi, et fut expédié en cet état, mais après une traversée de quelques mois, il fut renvoyé au fabricant, absolument désorganisé, brûlé en Un mot, par l’acide qu’il avait retenu, puisé le bain, et qui peu à peu avait détruit la
- fibre.
- Le professeur montre des échantillons de cette dentelle, qui se déchire au moindre effort.
- Le remède à ce grave inconvénient, dit-il, est de n’employer que des bains ne dépassant fies 1/2 0/o d’acide, avec une courte immersion. , Ln rinçage alcalin pourrait s’employer mais fi détruirait le but du bain acide. Il est mieux fiejouter dans ce dernier bain, une petite fiuantité d’acétate de soude, qui saturerait par Sa base l’acide sulfurique agissant sur la fibre.
- Nous avons connu aussi toute une cargaison ® bonneterie de Troyes qui dans des climats cbauds, s’est réduite en charpie, par l’action e l’acide sulfurique employé dans le blanchi-
- ment, et que les rinçages n’éiiminent jamais entièrement. (C’est sur cette propriété qu’est basée l’industrie de l’Epaillage chimique.)
- L’acide chlorhydrique est moins dangereux sous ce rapport -, les fibres le retiennent avec moins de ténacité, et étant moins fixe que
- l’acide sulfurique s’il n’en reste que des traces, il se dégage par la chaleur avant d’avoir sérieusement attaqué les fibres textiles.
- Nous avons conseillé cette substitution au fabricant de Troyes, et il s’en est bien trouvé.
- F. G.
- ESSOREUSES
- (Suite)
- Après le type anglais des essoreuses à arca-
- de que nous avons vu dans le précédent numéro, nous avons à voir les appareils à panier découvert de même origine, et construits également par MM. Fryer et. Cie.
- Voici d’abord, le modèle à manivelle, c’est-à-dire à bras.
- I.EHCINEERÎ
- sU - ^
- On reconnaît aussitôt l’essoreuse à toupie dont nous avons déjà parlé (Revue de la Teinture, 15 Juin, p. 94]. Le mécanisme extérieur est enfermé dans un cabinet en bois, au lieu d’un treillis métallique : voilà la différence la plus apparente.
- Comme nos modèles français, elle exige peu de force mais donne moins de vitesse par suite de la suppression des engrenages de commande, ce qui, du reste, offre d’autres avantages.
- Les fondations ne sont pas utiles, la machine peut simplement être placée bien à niveau sur le plancher. On peut la fixer par des écrous, mais son poids est toujours suffisant pour résister aux efforts de la mise en marche.
- Pour produire ce mouvement, on doit descendre la poignée avec la main gauche et tourner la manivelle avec la droite. Quand l’essoreuse a tourné quelques secondes, on remonte la poignée et on continue à tourner avec la main droite tout le temps nécessaire à l’essorage, soit trois ou quatre minutes.
- La charge du panier nécessite aussi d’être parfaitement équilibrée pour obtenir sa stabilité et par suite un fonctionnement régulier.
- Le mouvement n’est pas transmis par des engrenages comme dans le modèle Levy. Le coffre en bois contient un système de friction par cônes -, il se communique par un arbre vertical à des engrenages qui actionnent le panier par son arbre inférieur. Cette disposition est figurée en p tinté sur le dessin suivant.
- Les organes qu’on aperçoit sur la cuve et qui ont l’apparence de clés d’ophicléide, sont des godets graisseurs.
- Les constructeurs font cette essoreuse, de 56, et de 66 cm. de paniers.
- Sur le même principe ils ont établi de.? essoreuses à moteur que représente la fig. ci-contre.
- Ses dispositions principales sont les mêmes, mais la manivelle est remplacée par despoulies, susceptibles de recevoir une courroie de transmission, avec un mode de débrayage
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- I,
- SimulS®
- analogue à celui de l’essoreuse à arcade, décrite dans notre précédent numéro.
- Les dimensions du panier sont également de 56 et 66 cm.
- Il nous reste à voir deux autres types encore plus spéciaux de la construction anglaise.
- P. Courcy.
- (A suivre)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Papiers de fantaisie
- Parmi les papiers que nous c ffre l’industrie parisienne en ce moment, nous présentons deux types, pris non parmi les plus riches et les plus brillants, mais dans ceux qui présentent un cachet particulier, et qui présentent un certain cachet de nouveauté et d’originalité.
- N° 1.
- L’échantillon n0 1 est, comme on le voit, sur fond noir, avec fleurettes et gaufrage -, ce qui lui donne un cachet spécial est le niellé doré qui court capricieusement sur le fond en joignant plus ou moins les fleurons.
- II est obtenu par les procédés de la chromolithographie. Ce genre perdrait tout son effet s’il était verni ; il doit rester mat.
- _
- 3f
- N» 2.
- Ce n° 2 reproduit une faïence craquelée, et produit un très bel effet en petits articles ; ce sujet est très en faveur actuellement dans tous les genres de décoration.
- L’article est verni à la gélatine, c’est l’occasion de dire quelques mots de ce travail, qui a prix une certaine extension par suite de son application à la photographie.
- Vernissage à la gélatine.
- Prendre des verres à vitres bien polis, des glaces de préférence, un peu plus grands que les feuilles à gélatiner, enchâssés dans des cadres de 2 à 3 cm. d’épaisseur.
- Faire la dissolution suivante :
- Gélatine ou colle de Flandre à teinte vitreuse (mais non tout à fait incolore, celle-ci ayant moins de corps)............. 250 grammes.
- Eau chaude............... A litres:
- Passer au tamis.
- Humecter la feuille à vernir sur le côté non colorié, à l’aide d’une éponge fine, de façon que le papier s’amollisse légèreménf.
- Sur les verres parfaitement nettoyés (à moins qu’ils aient servi récemment à la même opération, ce qui est le meilleur nettoyage) passer du fiel de bœuf filtré avec un linge ou une éponge, de façon à en laisser une légère couche sur toute la surface de la glace ; laisser sécher.
- A l’aide d’une cuiller verser sur le milieu de la glace de la colle de gélatine ci-dessus, et incliner le verre dans tous les sens pour que la colle recouvre toute sa surface -, poser ce verre encadré, bien de niveau, sur une table.
- Appliquer alors sur ce verre, la feuille de papier humectée, en la posant d’abord par un coin, et abaissant le reste successivement, en évitant d’y emprisonner des bulles d’air. A mesure que la feuille s’applique sur le verre, on appuie avec l’éponge humide pour la faire adhérer à la colle.
- Lorsque la feuille est entièrement couchée,
- on regarde par l’autre face du verre pour voir s’il ne s’est pas formé de bulles, et s’il s’en trouve, on les pique avec une aiguille pour les vider.
- On laisse sécher le tout.
- Après dessication, la feuille se détache facilement du verre en la soulevant par un coin, et elle emporte toute la colle qui forme un vernis glacé.
- S’il y a des endroits où elle reste adhérente, c’est qu’il n’y avait pas de fiel sur cette place, l’action du fiel étant d’empêcher l’adhérence de la colle au verre.
- Les gélatineurs de photographies remplacent le fiel par une couche très mince de col-lodion, mais ce procédé est moins économique et n’est applicable qu’aux glaces de dimensions restreintes, mais il faut dire que le vernis gélatiné se trouve ainsi recouvert d’une couche protectrice de collodion.
- Verts solides. sur laines.
- On exécute quelquefois ces couleurs dans le midi pour la consommation, et on leur donne un fond sur les cuves de bleu. Mais on teint la pièce au bleu dans des cuves froides et dégarnies d’indigo. On s’exposerait sans cette précaution à donner trop de bleu ou à le donner au drap d’une manière inégale et mal unie ; il en est de même des couleurs pistache, vert de mer, et de toutes celles qui sont plus claires que le vert billard.
- Vert foncé.
- 100 kil. de laine.
- Après avoir reçu un pied de cuve, la laine a été parfaitement lavée à l’eau courante, puis à l’eau acidulée ; elle a été ensuite mordancée une heure par :
- Sulfate d’alumine........... 5 kil.
- Tartre...................... U —
- Puis on a ajouté au même bain une décoction de :
- Bois jaune.................... 15 kil.
- Et terminée par un rinçage et séchage.
- Vert foncé jaunâtre.
- Même manipulation que la teinture précédente, mais bouillon, après mordançage, dans un second bain avec :
- Gaude......................... AC kil.
- Vert foncé jaunâtre.
- Même pied de cuve, même mordançage | auquel on a ajouté :
- Quercitron.................... -20 kil. B
- Vert foncé.
- Même pied de cuve ; après rinçage, t0ir1' j ture en jaune dans un bain composé d’eaUj plus :
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- Jaune d’aniline......... 0 300 gr.
- Acide sulfurique........ 2 kil. » —
- Vert foncé.
- Môme pied de cuve que les précédents-après rinçage, teinture dans un bain bouillant acidulé par de l’acide sulfurique, plus :
- Acide picrique.............. 400 gr.
- Teinture des feutres (Suite)
- Pour en terminer avec les noirs (et passer prochainement aux couleurs), nous reproduisons une formule communiquée à l’excellent journal le Moniteur de la Chapellerie, et publiée par lui, sous ce titre de « Noir direct ».
- Il s’agit, évidemment, du produit que nous avons désigné par son vrai nom de « Noir deNaphtol», dans notre précédent numéro et pour lequel nous avons donné un mode d’application.
- Voici le procédé et les observations de notre confrère :
- Pour les chapeaux de laine, c’est parfait sous tous les rapports, comme nuances, souplesse du feutre et pénétration, rien ne laisse à désirer ; mais il n’en est pas de même à l’égard des feutres de poils, pour lesquels nous avons essayé divers mordants sans résultat.
- Voici sa composition et la manière de l’em-
- ployer :
- Noir direct, environ................ 5 à 6 0/0
- Sulfate de fer............................. 4 0/0
- Sulfate de cuivre......................... 2 0/0
- Acide oxalique............................. 2 0/0
- Faire dissoudre séparément.
- On met le tout dans le bain de teinture et on y introduit les chapeaux. Il faut arriver lentement à l’ébullition, qui doit durer une heure et demie ou deux heures. On sort les chapeaux et on les laisse égoutter et on les rince ensuite à l'eau claire. Un seul bain suffit.
- Apprêt glacé pour croisé-doublure.
- Eau........................... 800 litres.
- Fécule......................... 22 kil.
- Huile de coco............... 2.500 gr.
- Cuire fortement.
- Apprêter au foulard à rouleau gravé, sécher, humecter, passer à la calandre à friction, cirer et glacer.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Apprêts aux tambours [Suite)
- Appareil Barbé.
- Les tambours à toile sans fin sont tous sur
- le principe général que j’ai décrit à propos de la machine Laffitte ; les autres modèles n’en diffèrent que par des détails de mécanisme, dont quelques-uns, à la vérité, offrent un certain intérêt.
- C’est ainsi que M. Barbé, alors teinturier à Caen, avait imaginé un tambour surtout à son usage, et dans lequel il visait principalement à établir un appareil économique, à la portée des maisons modestes, et qui, de plus, pouvait se transformer facilement en cylindre-colleur. II l’a fait breveter en 1872.
- La figure 39 ci-jointe, donne une idée de cette machine, quoique certains détails échappent.
- Fig. 39. — Appareil Barbé.
- Le tambour qui est construit sur le type habituel repose sur un bâti en bois de chêne, muni de coussinets en bronze.
- Des rouleaux en bois, avec mandrins en fer, servent à guider la toile sans fin ; celle-ci suit j le trajet d’usage, mais subit un mode de tension qui est un des points tout à fait spéciaux du système Barbé.
- Ordinairement celte tension s’obtient au moyen de vis dont la pression est rigide et sans élasticité, il en résulte une tension dure et bridée (Y). 11 arrive donc, d’après M. Barbé, que dans la rotation du tambour, le feutre bride trop dans un endroit et devient trop lâche dans un autre. De plus le feutre s’allonge dans les parties humides et se rétrécit aux endroits secs, ce qui est encore une cause d’irrégularité dans la tension.
- La disposition adoptée par notre confrère, pour éviter cet inconvénient, consiste à tendre le feutre par en bas, au-dessous du tambour, au moyen d’un rouleau dont les axes sont engagés dans des glissières verticales, ce qui permet au rouleau de s’élever ou de s’abaisser en faisant, dans ce dernier cas, pression sur le feutre.
- Et pour obtenir cettre pression, un levier de chaque côté appuie sur les tourillons du rou-
- it) Il faut dire cependaut que la machine Laffitte n’a pas ce défaut.
- leau. Le petit côté du levier s’engage dans les trous d’une barre à crémaillère, plus ou moins haut suivant le besoin, c’est le point d’appui; la grande branche porte un poids en fonte, c’est la force, qui se règle en s’approchant ou s’éloignant de la résistance, c’est-à-dire du feutre.
- Ainsi la pression du feutre est obtenue par une pression non rigide, pouvant prêter davantage à droite qu’à gauche et réciproquement, et des deux côtés à la fois.
- On pouvait craindre que cette pression mobile eût été susceptible de causer des soubresauts pendant la rotation de la toile sans fin. Mais l’expérience a démontré qu’avec un poids suffisant, ce défaut ne se produit pas.
- Gomme dans la machine Laffitte, le tambour a son mouvement propre indépendant de celui du feutre ; cet effet est obtenu par une chaîne de Gall reliant l’axe du tambour, au premier rouleau, lequel porte la manivelle.
- Cette manivelle est mise en jeu par un aide, un enfant, pendant que l’apprêteur engage les morceaux d’étoffes, et les tend à la main. Les tissus apprêtés retombent sur une planche à claire voie disposée au bas du bâti.
- Enfin, les rouleaux tendeurs du feutre s’enlèvent avec une grande facilité, et le tambour deshabillé devient un cylindre colleur.
- Avec sa toile sans fin, M. Barbé annonçait que l’appareil pouvait faire 45 à 50 robes par jour.
- J’ai dit plus haut qu’un de ses avantages était surtout son bas prix. Complet comme organes nécessaires, il ne contient aucune pièce inutile ; sa construction est faite dans des conditions économiques, aussi cet appareil pouvait-il s’établir pour moins de mille francs, à la condition d’employer une toile en coutil et non en feutre.
- Matière des toiles sans fin.
- Ceci est l’occasion de comparer les différentes matières qui ont été proposées pour la fabrication de ces toiles.
- M. Barbé a discuté lui-même cette question, et voici son appréciation, car moi je n’ai employé que du feutre, et je ne suis pas ainsi à même de faire cette comparaison.
- Le choix du tissu destiné à faire la toile sans fin, disait M. Barbé, n’est pas indifférent ; on reproche aux toiles et aux coutils de se plisser, mais les modifications apportées dans ma machine au système ordinaire de tension et à la commande du cylindre, évitent cette imperfection ; le feutre est très épais et nécessite une très forte tension, ce qui donne trop de lustre, à l’exemple de la presse ; cette épaisseur oppose aussi un obstacle à l’évaporation de l’eau pendant la dessication du tissu ; en outre, le feutre se resserre aux endroits qui travaillent le plus, de sorte qu’après quelque temps d’usage, le milieu est fortement serré, et les bords restent très lâches. La toile métallique employée pour le même usage
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- permet une facile évaporation de l’eau, mais si fine quelle soit, elle gaufre toujours l’étoffe et lui imprime le dessin de ses mailles.
- M. Thuilier avait appliqué la toile métallique à cette destination.
- Sans proscrire absolument le feutre, M. Barbé s’était arrêté à un coutil de coton très uni et très fort : le coutil à corsets, dont la disposition en roue ou manchon était obtenue en cousant les deux bouts. Je crois que depuis, notre contrère est revenu au feutre : un feutre léger et pas très serré ; c'est pourquoi dans la description de sa machine, je n’ai parlé que de feutre.
- Aujourd’hui, du reste, c’est la matière universellement en usage, et on emploie un feutre épais, bien corsé, consolidé par une forte chaîne intérieure en fî’s tissés.
- Ces feutres ont en moyenne 8 m/m. d’épaisseur, et pèsent environ 3 kil. par mètre carré. Leur prix habituel est de 10 fr. le kil., de sorte qu’un manchon de feutre de 8 mètres de long sur 1 70 de largeur coûte 300 fr. Cela compte, on le voit, dans le prix de l’appareil.
- Machine F. Dehaîtrç.
- Le tambour d’apprêt construit vers la même époque par l’ancienne maison Pierron et De-haître (aujourd’hui Fernand Dehaître), est, contrairement à la précédente, très complète comme mécanique -, tous les mouvements sont précis et matnématiques -, c’est l'œuvre d’ingénieurs n’ayant rien négligé ni économisé pour en faire un appareil parfait, mais aussi de luxe, et trop coûteux pour la majorité des teinturiers. Ceux qui peuvent en faire la dépense, ont évidemment un bel instrument.
- Nous verrons plus loin que la même maison en a établi un autre du même genre moins compliqué et de prix moins élevé.
- La figure 40 représente celui qui nous occupe en'ce moment.
- Fig. 40. — Machine d’apprêt F. Dehaître.
- Le tambour est d’un fort diamètre, environ 1 mètre ; il offre ainsi aux étoffes un long trajet, ce qui évite de les faire passer deux fois dans l’appareil, comme cela a lieu quelquefois. Sa longueur est de 1 m. 40.
- Le feutre sans fin circule sur un jeu de rou-
- leaux très complet et présente ainsi une grande régularité dans sa marche. La tension s’opère à l’aide des deux rouleaux situés au bas de l’appareil, qui peuvent se rapprocher ou s’écarter mutuellement dans le sens horizontal, et par cela, tendre ou détendre le feutre engagé autour d’eux. Cette manœuvre s’opère à l’aide d’une manivelle placée à portée de l’opérateur.
- Une disposition que nous avons déjà vue dans le métier Tailleur, consiste en un vaporisateur placé à l’avant de la machine, et qui humecte ce tissu avant son entrée, de sorte qu’on peut apprêter après dessication du liquide gommeux.
- L’étoffe est préalablement fixée (si l’on veut) sur un roulean mobile et articulé, duquel elle se déroule lorsqu’elle passe sur le cylindre, ce qui produit une assez forte tension en longueur en même temps que la largeur se maintient. C’est le a malin » du système Tailleur,
- Toute la manœuvre de la machine est régulièrement commandée par des vis, manivelles, engrenages, robinets etc. Le mouvement se donne soit à la main, soit au moteur avec vitesse progressive. Le volant à manette visible au-devant de l’appareil est l’organe du mouvement à main ; sur son arbre est calée la poulie qui peut recevoir une courroie de transmission.
- Nous avons vu que le prix élevé de cette machine avait amené les auteurs à en construire une autre moins coûteuse, encore que confortable, et dont le prix est loin de descendre à celui de l’appareil Barbé. Elle a, de plus, cette particularité de marcher par pédale, c’est la suivante :
- Machine F. Dehaître à pédale.
- L’appareil précédent, d’abord destiné par ses auteurs aux travaux du chiffonnage, paraît plutôt employé actuellement à l’apprêt du neuf, pour certains tissus élastiques ne supportant ni traction, ni écrasement, tels que les tricots en pièces, les crêpes de Chine, des guipures, etc.
- Fig. 41. — Machine F. Dehaître, à pédale.
- Le cylindre, fig. 41, est plus particulièrement offert aujourd’hui par la maison F. Dehaître, au Teinturier-Dégraisseur.
- Nous pouvons le caractériser en quelques traits, d’après ce que nous connaissons déjà des machines précédentes. "
- Le tambour est à très grand diamètre ; le mouvement est à pédale comme dans le mé-tier-Tailleur, mais le vaporisateur et le malin ont été supprimés ; la machine est munie d’un embarrage en avant comme dans l’appareil Laffitte ; la tension du feutre a quelque analogie avec le système Barbé, seulement il est rigide, mais réglable.
- Reprenons ces divers points :
- Le cylindre a au moins un diamètre de 1 m. 20, quelquefois 1 m. 50 ; M. Dehaître en a construit de 2 m. 20. toujours en vue de prolonger le trajet des étoffes et la durée du séchage.
- Il a ordinairement 1 m. 60 de longueur.
- Il est monté sur bâtis rigides, et tourne dans des paliers ou sur des galets ; il est actionné par une roue et une vis sans fin, dont l’arbre reçoit son mouvement de la pédale ; on peut aussi y adapter un moteur.
- Les deux rouleaux inférieurs tendent le feutre non plus en s’écartant mutuellement comme dans la première machine Pierron et Dehaître, mais en s’abaissant dans des glissières verticales et s’arrêtant sur des crémaillères.
- A l’arrière, le rouleau est soutenu par des supports mobiles -, en variant l’inclinaison de j ce rouleau on règle la marche du feutre.
- Le rouleau qui est à l’entrée appuie sur le cylindre au moyen de ressorts.
- La machine précédente forme table à l’avant avec le feutr pour pouvoir étaler les morceaux -, cette disposition est ici remplacée par un embarrage de trois rouleaux suivant le procédé Laffitte ; l’ouvrier en s’appuyant contre cet embarrage, produit plus ou moins de tension.
- Cette disposition remplace aussi le malin du métier Tailleur ; il est, du reste, peu utile.
- Je n’en dirai pas autant du vaporisateur qui rend de très réels services et qui manque à cette machine.
- Les constructeurs ont ajouté des garde-mains pour éviter que quelques ouvriers inattentifs s’engagent les mains entre le feutre et le tambour.
- Le rendement de la machine est de 25 à 30 rubes par jour, en employant un ouvrier et deux aides pour gommer, essorer, apporter les morceaux, les recevoir finis et les classer.
- Il est incontestable que c’est un bel et bon appareil dont on peut tirer d’excellents services.
- Mais ma revue n’est pas terminée et nous allons voir — nous avons déjà vu — qu’il n’est pas le seul à posséder de sérieuses qualités.
- Ma prochaine causerie terminera la série des tambours à toiles sans fin.
- Maurice GUÉDRON.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- PAPIERS DE FANTAISIE
- Depuis vingt ans, l’industrie des papiers de fantaisie s’est notablement développée. Les papiers gauffrés et moirés, les papiers pour la lithographie et la photographie sont les sortes qui ont le plus contribué à cet accroissement.
- On compte en France cinquante fabriques environ. Dans ces fabriques 140 machines sont actionnées par 20 moteurs à vapeur ; le nombre des ouvriers est compris entre 7 et 800 dont 150 à 200 jeunes garçons. Paris est de beaucoup le centre de production le plus important. Le taux moyen des salaires atteint 6 francs par jour pour les hommes et de 1 f.50 pour les jeunes garçons.
- La production annuelle en France est de sept millions de francs dont le cinquième environ s’applique à l’exportation dans la plupart des pays étrangers. Les matières premières employées pour les papiers de fantaisie^ quelques exceptions près, sont deprove-nance française.
- L’accroissement de production et les progrès obtenus dans la fabrication sont dûs à l’usage des machines nouvelles : lisses mécaniques, cylindre de friction, machines à brosser, etc. ; et surtout à l’application des moyens mécaniques au fonçage et au vernissage des papiers en bobine de 500 à 1000 m.
- Au point de vue sanitaire, l’emploi de la machine pour le fonçage, a en outre, réalisé un progrès incontestable, puisque les conducteurs de machines ne sont plus exposés, comme l’étaient autrefois les fonceurs et leurs aides, aux exhalaisons délétères de certaines matières colorantes.
- Ce sont là des perfectionnements de la Plus haute importance et c’est par leur adoption seulement que notre fabrication de papiers de fantaisie pourra maintenir sa position enface de la concurrence étrangère.
- A côté des produits sortant de nos usines, on effet, on rencontre sur le marché français une proportion imporiante de papiers de fantaisie fabriqués à l’étranger, principalement en Allemagne et en Belgique.
- Les papiers allemands, autrichiens et belges Çui sont ainsi importés en France sont surtout les papiers de qualité supérieure tels Que les dorés brocards, les argentés, les impressions en or, argent et couleurs, en un m°t tous les genres les plus riches pour la fabrication desquels nos concurrents ont sous la main les matières premières que nos manufacturiers ne peuvent se procurer qu’en Allemagne ; c’est pour ce motif que l’on voit lus fabricants français ne pas s’attacher à la Production de ces sortes de papiers pour lesquels il leur est difficile de lutter avec les abricants étrangers.
- Cependant parmi les papiers ainsi importés figurent également les produits unis de sortes Ordinaires. Ces papiers sont en général livrés â la consommation à des prix inférieurs à ceux que peuvent atteindre les fabricants rauçais. La qualité de ces produits est, il est Vl’ai, généralement aussi inférieure à la Qualité des produits similaires français; mais oomme c’est à la confection d’articles à bon marché que ces papiers sont principalement estinés, on voit malgré leur infériorité le ontectionneur leur donner le plus souvent a Préférence.
- G est au bas prix de la main d’œuvre qu’il
- faut surtout attribuer la possibilité pour les fabricants allemands et belges d’obtenir des papiers de cette sorte; les matières premières, papiers couleurs, sont payés par eux au même prix que par nos fabricants français et c’est principalement de la différence des salaires que résulte la différence des prix de revient.
- Mais à cette cause d’infériorité pour notre fabrication vient se joindre encore une cause plus sérieuse : c’est l’adoption et depuis quelques années déjà, par plusieurs grandes dsines des diverses machines auxquelles nous avons fait allusion plus haut, machines qui ont permis de faire de la fabrication des papiers de fantaisie, comme de celle des papiers peints, une industrie mécanique.
- Pour combattre cette concurrence nos fabricants n’ont qu’une voie à suivre et quelques- uns l’ont déjà franchement abordée ; cette voie c’est celle qui les conduit précisément à l’adoption de ces engins mécaniques : machines à foncer; à lisser, à gauffrer, à bobiner, etc., qui font en ce moment la supériorité des fabricants étrangers.
- UN INSTITUT NATIONAL
- de tissage à Lyon.
- Voici le texte du vœu présenté à M. Carnot, président de la République, par l’Union patriotique du Rhône, à Lyon, le 7 octobre :
- La fabrication de la soierie tend de plus en plus à se décentraliser, au grand préjudice de notre industrie locale.
- A cet égard, les progrès accomplis dans la période contemporaine par les puissances étrangères, et plus particulièrement par l’Allemagne, l’Italie, la Suisse, sur le terrain de l’enseignement technique, concordent d’une manière frappante avec le développement correspondant qu’a pris leur concurrence.
- En France, cependant, des tentatives sérieuses ont été faites dans la même voie.
- Nous signalerons surtout pour notre région : les remarquables rapports de M. Natalis Ron-dot en 1858 et 1876 ; le compte rendu des travaux de la chambre de commerce de Lyon en 1882, travaux qui ont motivé l’envoi immédiat d’une délégation à Crefeld, Elberfeld et Berlin ; la démarche des délégués de cette même chambre de commerce, le 2 juin 1883, auprès du ministre des beaux-arts ; les enquêtes faites officiellement par M. Marius Vachon, délégué du gouvernement français, pour étudier à l’étranger le développement de l’industrie et ses causes ; les rapports des délégations ouvrières lyonnaises sur les diverses expositions de Philadelphie, Paris, Amsterdam, Anvers, et les écoles industrielles de Roubaix et de Crefeld ; les décisions prises par la municipalité de notre ville, tendant à une création de ce genre et établissant un premier crédit en 1883 ; enfin, le rapport adressé en juin 1885 à toutes les autorités compétentes par un groupe de Lyonnais.
- Après l’expérience prolongée de ces dernières années, on peut affirmer, sans crainte de contradiction, que tous les efforts partiels et isolés, quelle que soit leur importance, ne sauraient conserver à notre cité la suprématie du tissage de la soie ; ils ne sauraient même fournir à cette industrie artistique des armes suffisantes, lui permettant, dans l’avenir, de lutter avec avantage sur le terrain des progrès incessants que réalise la science moderne.
- D’autre part, le découragement des chefs
- d’atelier croix-roussiens les pousse à renoncer à former des apprentis. Et c’était là, pourtant, la pépinière où se recrutaient les employés de toutes catégories, les chefs de service, souvent aussi les fabricants, qui ont assuré pendant longtemps le triomphe de la soierie lyonnaise.
- C’est pourquoi, au nom de l’Union patriotique du Rhône et conformément à l’article 3 de ses statuts, nous croyons de notre devoir d’appeler la haute attention de M. le Président de la République sur la situation actuelle.
- Qu’il nous soit permis d’espérer que monsieur le Président voudra bien consulter son gouvernement afin qu’à la suite d’une entente avec les pouvoirs locaux, la chambre de commerce et la municipalité, il soit constitué à Lyon un institut national de tissage, comprenant les nombreuses sections que comporte la soierie, et pouvant fournir aux intéressés tous les renseignements indispensables pour lutter contre une concurrence qui pèse si lourdement sur l’une des grandes industries du pays.
- Confiante dans votre sollicitude pour tout ce qui intéresse la prospérité nationale, l’Union patriotique du Rhône a l’honneur, monsieur le Président, de vous présenter ses respectueux hommages.
- (Suivent les signatures des membres du bureau du Comité de l’Union patriotique du Rhône.)
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 192.611. — 28 août 1888, Orval. — Sécheuse de laines.
- 192.612. — 27 août 1888, Renard. Moyens et procédés nouveaux permettant d’ornementer les tissus et produits nouveaux qui en résultent.
- 192,652. — 28 août 1888, Michaelis, SméT-hurst et Wood. — Perfectionnements apportés aux machines à lainer employées dans le finissage des tissus.
- 192,669. — 29 août 1888, VandermeirssCHe.
- — Système de teinture mécanique continue des matières textiles.
- 192,711Chaize frères (3 septembre 1888)J
- — Système de lisses pour métiers de tissage dits : Lisses galvanoplastiques.
- 192,712. — 4 septembre 1888, Teinturerie Stéphanoise. — Machine à teindre les matières filamenteuses mises en écheveaux.
- 192,760. — 4 septembre 1888, Dehaitre. — Système de grillage des tissus par l’électricité.
- 192,776. — 4 septembre 1888, Sté Dubus, Goget et Cie. — Système de lainage et foulage simultanés.
- 192,817. — 6 septembre 1888, Loktine. — Trocédé pour aviver les marchandises teintes à l’alizarine, à l’anthrapurpurine, à la flavo-purpurine, à la coëlureïne, etc.
- 192,859. — 8 septembre 1888, Ostrorog. — Perfectionnements dans la fabrication de vêtements et de couvertures antiseptiques ainsi que d’autres articles analogues.
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- 192.878.— 8 septembre 1888, de la Brosse. Appareils à teindre ou laveries étoffes en pièces.
- 192,897. — 12 septembre 1888. Bertrand. — Récipient à double effet destiné à la teinture du coton en mèches telles qu’elles sortent des cardes.
- 193,022. — 18 septembre 1888, Castoldi.— Perfectionnements aux machines à broder dites : Machines trois fils.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- HOTEL-DIEU DE ChATEAU-ThIERRY Le mardi 27 novembre, adjudication de diverses marchandises, notamment :
- 1er lot. — Linge, habillement.
- 2° lot. — Bonneterie.
- Cahier des charges et échantillons chez l’économe de l'Hotel-Dieu à Château-Thierry.
- BÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Bureau de bienfaisance de Saint-Omer.
- Le 24 octobre. — Fournitures nécessaires au service du dit bureau en 1889.
- Draps et étoffes eu laine. — 7,000 fr.
- Lambert-Monthuys, à Saint-Omer, adjud. à 3.50 de rabais.
- Etoffes en coton. — 5,500.
- L. Monthuys, adjud. à 4 de rabais.
- Toiles. — 7.000. — Balenbois Leuouge, à Saint-Omer, adjud. à 6.60 de rabais.
- Couvertures de lits. — 1,000.
- Deneuville, à Saint-Omer, adjud. à 3 de rabais.
- Asile d’aliénés de Saint Venant (Pas-de-Calaisj
- Le 30 octobre. — Fournitures diverses.
- Adjudicataires, MM :
- Calicot écru. — Bernard, à Robecq, 0.67 le m.
- Toile blanche. — Migeon, à Lannoy (Nord), 0.89 le rn.
- Toile grise. — Delecaille, à Armentères, 0,72 le mètre.
- Toile bleue. — Lehembre, à Tourcoing, 0,96 le m.
- Toile à matelas. — Chombeu, Roncy, 1,12 le mètre.
- Lustrine croisée. — Roncin, à Lyon, 0.20 le mètre.
- Lustrine non croisée. — Migeon, 0.47 lem.
- Cretonne pour couvre-lits. - Migeon, 0,53 le mètre.
- Cotonnade pour tabliers. — Lehembre, 0,90 le mètre.
- Drap bleu. — Massabuau, à Saint-Geniez (Aveyron) 3,47 le m.
- Drap Ségovie noisette. — Massabuau, 3,09 le mètre.
- Etoffe coton. — Lehembre, 2,03 le m.
- Molleton pour robes. — Migeon, 1,33le m.
- Mouchoirs de poche. M Ro ncin, 0,27 le m.
- Mouchoirs de cou. — Migeon, 1,68 le m.
- Coutil bleu. — Ciiarlet, à Armentières, 0,99 le m.
- Couverture laine blanche. — Ligier-Da-guillon à Maringues (Puy-de-Dôme), à 12,50 la pièce.
- Laine à tricoter. — Balois, à Tourcoing, 5.24 le kil.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- MINISTÈRE DE LA MARINE Toulon, le 31 octobre.
- 3,000 cravates en Lasting.
- Georges Loyeux, à Paris, adjud. à 91 centimes.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Sté en nom collectif Boutroux et Nouvial, mouliniers en soie, il, Cité Bertrand. — Durée : 5 ans. — Cap. 4,000 fr. Acte du 31 octobre 1888. — A. P.
- TOURCOING. — Dissolution à partir du 5 octobre 1888 de la Sté A. Delaiiousse. M. De-lahousse est cessionnaire des droits de son co-associé, décédé. — Acte du 5oct. 1888.
- LYON. — Dissolution à partir du 31 octobre 1888 delà Sté Rolland, Diot et Cie, fab. de tissus de soie, 14, rue Pizay. — Liquid. : Les associés. — Acte du 15 octobre 1888.
- ROUBAIX. — Formation de la Sté en nom collectif Deladalle et Debarde, (achat de tissus pour les revendre après les avoir ornementés). Rue Richard-Lenoir. — Durée : 12 ans. — Cap. 60,000 fr. — Acte du 14 octobre 1888.
- SAINT-DIÉ. — Formation de la Ste en nom collectif Grandadam et Munier, fab. de tissus de coton au Mont. — Durée : 9 ans. Cap. 8,000 fr. — Acte du 7 octobre 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Massino del Perrugio, blanch. de chapeaux de paille d’Italie, 22, faubourg St-Martin.— J. c. Calliman. S. M. Boussard.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lies cours «lai Conscrvaloiire des Aels-et-üBSétîers. — Ces cours annoncés dans notre précédent numéro, sont actuellement en plein fonctionnement.
- Nous avons tenu à saluer l’ouverture des cours de Teinture de M. de Luynes, et en même temps l’eminent professeur.
- Les leçons ont commencé par un rapide exposé des propriétés des textiles et des matières de colorations ; il continuera par les procédés d’application sur lesquels le professeur s’arrêtera davantage, mais insuffisamment encore, vu le temps trop limité dont il dispose.
- M. de Luynesse propose, croyons-nous, de passer très-rapidement sur la fabrication des couleurs d’aniline, qui devient un chapitre très eucombrant, et qui intéresse davantage l’industrie des Produits chimiques, que celle de la teinture proprement dite. Nous l’approuvons fort de laisser ainsi une plus large place à nos travaux spéciaux.
- Nous publions dans le corps du journal, une observation intéressante que nous avons déjà pu recueillir de cet utile enseignement public.
- Un groupe important d’auditeurs sérieux, prenant des notes, et suivant attentivement ces leçons, démontre que le professeur ne prêche° pas dans le désert, et sait intéresser ces personnes, assurément du métier.
- lies grèves en Italie. — Notre chronique tire un commentaire des grèves qui se *
- sont produites en Lombardie dans les industries de la soie : voici les faits auxquels cet événement a donné lieu :
- Les tisseuses, de plusieurs établissements de Varèse, s’étaient mises en grève au nombre d’un millier, les grévistes ont parcouru les rues en se livrant à des scènes de désordre.
- Plusieurs arrestations furent opérées, ce qui augmenta encore la colère des grévistes, qui lancèrent des pierres contre les carabiniers. Finalement, la troupe dut intervenir et mettre baïonnetie au canon pour disperser les manifestants.
- Aujourd’hui la grève est terminée, mais nous voyons que les Italiennes ont le sang chaud, et encore sont-ce celles du Nord : que serait ce donc à Naples !
- —o—
- lia crise en Italie. — Mais l’Italie a plus d’un motif d’irritation.
- Les suites de la guerre de tarifs engagée avec la France prennent, chez elle, des proportions véritablement désastreuses. Durant le 1er semestre de 1888, comparativement à la période de 1887, on relève une diminution de 32 millions de fr. aux exportations et de 127 millions de fr. aux importations : c’est donc, dans le mouvement commercial de l’Italie, une diminution totale de 159 millions defr.
- L’importation des produits chimiques fournit une diminution de 94,000 fr., ce qui indique, ainsi qu’une diminution de 12,000 quintaux dans les filés de coton, la stagnation des industries textiles. Les cotonnades se chiffrent, en outre, à l’importation par une diminution de 35,000 quintaux.
- Comme on peut en juger, le tableau est triste : aus i ne sait-on guère comment se terminera la crise et si l’année commerciale et industrielle actuelle ne sera pas, pour l’Italie, un véritable désastre.
- —o—
- lies résultats de la grève ele Choie*;. — Encore une grève terminée, mais quel en a été le résultat pour la classe ouvrière, toujours intéressante, mais trop souvent, si mal conseillée ?
- Ce long chômage, durant lequel les ouvriers ont lutté contre une misère chaque jour croissant, n’a apporté à leur sort aucune amélioration, au contraire.
- Si, en effet, les ouvriers à la main ont été forcés d’accepter les conditions premières des patrons, les ouvriers des tissages mécaniques, qui ne s’étaient mis en grève que pour affirmer leur solidarité avec leurs camarades des tissages à la main, se sont vus réduits à accep' ter une diminution de 1 centime par mètre, qui représente 40 centimes par jour, condition sine qua non de la reprise du travail. D’ailleurs, cette grève a fait à la place de Choie! un tort considérable, dont les ouvriers subiront infailliblement la répercussion. Les pa' trons ont dû refuser des commandes ; ces coffl' mandes sont passées ailleurs.
- La responsabilité de cette triste situation incombe entièrement aux meneurs, étrangers presque tous au tissage, qui ont envenimé D lutte en calomniant, en injuriant les patron3 et en faisant avorter toutes les tentatives de
- conciliation.
- Le Gérant : F. GouillON. Tous droits réservés Imprimerie G. COLIN, à Gharleville (Ardennes)*
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- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 1er Décembre 1888.
- SOMMAIRE
- Chïonique. — Blanchiment par l’eau oxygénée. — Teinture en noir de la laine. — Réserve à l’émétique sous couleurs d’aniline. — Mouillage des trames. — Essoreuses (suite).
- Procédés divers : Teintes de soiries ; Verts sur laine) Teinture des feutres (suite) ; apprêt pour blano coton. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Chronique industrielle : Un nouveau textile. — Brevets d’invention. — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers
- CHRONIQUE
- Le Palais de l’Exposition de 1889 prend déjà sa physionomie définitive; le gros-oeuvre s’achève, les constructions se multiplient sur l’immense surface que va occuper le batiment principal et ses annexes; elles empiètent même sur la Seine où des garages de batpaux sont construits sur pilotis.
- L’immense amas de ferraille qui sera la tour Eiffel s’élève actuellement à plus de deux cents mètres, et est visible de tous les points de Paris un peu découverts ; on l’aperçoit à une très grande étendue dans la campagne environnante.
- 11 est certain que tout sera prêt et bien prêt pour la date fixée ; MM. les exposants sont invités à y apporter la même ponctualité.
- Le réglement des entrées vient d’être publié et nous en reproduisons les dispositions principales dans nos « Informations ».
- L’Administration veut faire cesser les abus toujours trop nombreux des entrées gratuites, et a prescrit des mesures sévères pour les restreindre au minimum possible. La Presse criera sans doute de ne pouvoir y envoyer gratuitement ses reporters et ses amis, mais d n’y a pas à s’inquiéter de ses clameurs, et il est juste que tous les visiteurs coopèrent aux frais de cette entreprise nationale.
- Une seule anomalie apparaît : c’est
- que l’entrée soit plus chère aux heures de travail ; les travailleurs devraient évidemment être plus favorisés que les simples amateurs, mais cette règle qui existait déjà en 1878 est le seul moyen qu’on ait trouvé pour réserver quelques heures de traquillité relative aux techniciens se livrant à des études et à des comparaisons. Si l’Administration trouvait une combinaison plus rationnelle, elle ferait certainement bien de l’adopter, mais quoi qu’elle fasse, les studieux ne lui manqueront pas.
- *
- * +
- La situation des places manufacturières n’a pas varié depuis notre dernière chronique.
- Reims a de bonnes commandes en draperie légère (la seule qu’elle fabrique), et eu flanelles, mais les cachemires et mérinos souffrent des hauts prix de la laine.
- Les mêmes difficultés se rencontrent à Roubaix-Tourcoing, qui refusent des ordres insuffisamment rémunérateurs, notamment en jerseys.
- A Elbeuf, la nouveauté se soutient,
- , les draps de couleur et d’administration continuent à être en bonne position, et les draps noirs sont en reprise.
- Cette ville nous envoie par l’un de ses journaux les plus autorisés : Les Tissus, des conseils sur Tassortissement de la draperie pour hommes qui rentrent trop dans notre spécialité de la coloration, pour que nous négligions d’en extraire cette partie principale :
- (( On sait que depuis quelque temps ! déjà la robe est souvent faite avec deux sortes de marchandises assorties, l’une entièrement unie de nuance et de tissu, l’autre à dispositions sur les mêmes fonds, tissu et teinte que le précédent, ce qui permet d’établir des costumes d’un goût exquis. Il n’y a pas de vêtement masculin qui se prête à ces assortiments disparates. Mais comme il est de suprême bon ton de porter des cos-
- tumes suivis, des complets en un mot et qu’il était difficile, sinon impossible d’assortir le pardessus au reste du costume à cause des nuances du cachet de l’étoffe, etc., on s’est demandé pourquoi on n’agirait point de même que pour la robe en assortissant dans la fabrication des genres répondant aux divers caractères dans chaque partie du costume..'.' *
- * *
- « Dans ce but, le fabricant doublera ses genres dans les mêmes nuances, réunissant une disposition pour complet avec une pour pardessus, ou une disposition pour pantalon avec une autre pour pardessus et jaquette.
- « Par exemple, supposons un genre pour pantalon, dont le dessin fleuri, comme ce vêtement le permet, co importera plusieurs sujets distribués en rayures, une partie unie, à grain fin, la suivante en diagonale, etc. Pour jaquette et pour pardessus dont le caractère est plus sérieux, un seul motif de la rayure sera utilisé (soit l’uni ou la diagonale), identiquement reproduit pour former l’étoffe entière, avec la même nuance de fond que la rayure.
- « On conçoit que les costumes assortis de cette manière seront admirables et que la recommandation qui en est faite parles premiers drapiers est justifiée." Aussi nous n’hésitons pas à nous faire l’écho de cette innovation heureuse, qui, destinée à la première classe des consommateurs, se fera d’abord dans la belle qualité.
- « Nous conseillons, quant à présent, de se cantonner dans les effets ton sur ton ou de nuances très douces, laissant faire à la croisure les principaux effets. 11 est vrai pourtant que ceci n’offre pas de difficultés spéciales de fabrication, et que chaque genre, pris séparément, fera toujours du pantalon ou du complet, du pardessus ou de la jaquette, c’est-à-dire possédera sa valeur particulière, avec cet avantage que les genres ainsi assor-
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- tis, se faisant mutuellement valoir, pourront l’un par l’autre attirer des ordres d’autant plus importants qu’ils porteront sur le costume entier. »
- *
- * *
- Et puisque l’on n’emprunte qu’aux riches nous reproduisons encore un utile avis du journal de M. Bertin :
- « Signalons en passant que le tailleur aime de plus en plus les grandes laizes. Parti de 135 à 140, il a demandé et obtenu 145 et est arrivé aujourd’hui à 150, tout particulièrement pour pardessus, jaquette et même pour complet. Cette
- laiao oot tollomont avantageuse qu’il
- n’accepte que difficilement du 137/138 entre lisières. Il s’est habitué au 150 et se trouve plus à l’aise pour tailler ; il peut gagner un vêtement dans un métrage commercial un peu long ce qui diminue d’autant son prix de revient. Enfin il a plusieurs bonnes raisons pour le réclamer et le fabricant ne doit point faire la sourde oreille à des demandes justifiées que la concurrence, d’ailleurs, ne manquerait point de satisfaire.
- « Les articles pour pantalon se font toujours en demi-laize pour les marchandises de prix, 70, 72 et même 75 centimètres entre lisières... »
- Voilà de bonnes indications à noter. Complétons-les par quelques mots sur les tissus pour dames.
- * *
- Mous remarquons parmi les articles en faveur les draps légers, déjà cités, que l’on désigne : « drap-amazone », des flanelles pour robes de chambre et peignoirs, en très élégantes impressions de bandes cachemires, méandres, grecs, zigzags chinois, et dessins des plus variés, toujours en bandes. Une flanelle coton, article plus ordinaire, s’imprime en sujets indienne, semés en plein sur fonds clairs.
- Pour robes de ville, on fait aussi de beaux lainages à rayures satinées, avec bandes de soie ou de moire, avec dessins brochés ton sur ton.
- La mode adopte plus que jamais, pour l’hiver et toilette de ville, les nuances sombres.Les bonnes limousines rayées, les cachemires à dessins, les
- algériennes, les belles vigognes : voilà pour les lainages classiques qui sont toujours de mise et ne se démodent pas vite. Tous ces tissus qui étoffent sont bien faits, avec le drap, pour les plis droits qui forment le fond de la mode Empire.
- Et les toilettes de soirées toujours variées quoique toujours semblables sont, comme d’usage, à teintes très claires ; les roses, les bleus de ciel, les lilas naissants en sont le fond principal ; les jaunes si favorables aux brunes perdent leur effet à la lumière du gaz ou même à l’éclairage Edison; on tourne la difficulté eu les faisant bru-neâtres, et on obtient des teintes « Blé, Ebénier, Tonkinois, etc. »
- Et l’on fait danser toutes ces belles étoffes, pendant que les esprits moroses nous menacent de l'ogre allemand, gémissent des scandales du Wilsonisme et du Numagillisme, et tremblent des appétits du Boulangisme !
- Et c’est aux danseuses que nous donnons raison... Au moins elles font aller le commerce, elles ; tandis que les politiciens n’ont jamais réussi qu’à le paralyser.
- F. Gouillon.
- BLANCHIMENT
- PAR L’EAU OXYGÉNÉE
- Comme complément de nos diverses communications à propos de l’emploi de l’eau oxygénée dans le blanchiment, nous donnons la traduction suivante d’un article du « Journal of the Society of Chemical industry, » qui bien que n’apportant pas de fait nouveau est un document de plus sur le sujet.
- Voici cette note :
- L’eau oxygénée employée peut contenir une faible quantité de matières additionnelles (par exemple du phosphate de baryte) destinées à faciliter le blanchiment.
- Le blanchiment se fait à froid dans un local à température pas trop élevée mais qui doit cependant être maintenue au-dessus de zéro. La matière à blanchir (laine en fil ou tissus) doit être très propre. On peut employer l’eau oxygénée pure mais il vaut mieux l’étendre de 5 à 6 fois son poids d’eau froide et y ajouter environ 20 grammes d’ammoniaque à la densité 0, 910 pàr chaque 100 litres de liquide dilué jusqu’à ce qu’on obtienne une légère réaction alcaline avec le tournesol ; on plonge
- dans le bain la laine en quantité suffisante pour pouvoir la manipuler facilement et le blanchiment est termine en 6 — 10 heures suivant le degré de blancheur désiré. La laine blanche traitée par petites quantités à la fois et avec un bain fort peut être blanchie en une ou deux heures.
- Après lavage, on fait sécher lentement au soleil ; pendant les chaleurs il est préférable de l’étaler en couches épaisses car on obtient de meilleurs résultats quand la matière sèche lentement.
- Dans le séchage par la vapeur il faut éviter les hautes températures.
- La laine blanchie présente une teinte jaune pale. On la traite avec de la laque pensée ou mieux avec du violet de méthyle pour la rendre tout à fait blanche. Il faut faire cette opération dans un bain séparé quand on emploie du peroxyde concentré mais avec les solutions étendues, on peut ajouter au bain de blanchiment même la petite quantité de couleur com« plémentaire. On rend le bain de nouveau apte au blanchiment en y ajoutant une nouvelle quantité d’ammoniaque, on ajoute aussi chaque fois du violet de méthyle. La matière colorante de la laine étant détruite par l’action de l'eau oxygénée, on n’a pas à craindre sa réapparition ; c’est là un avantage sur le blanchiment à l’acide sulfurique. L’eau oxygénée doit être conservée à l’abri de l’air et de la lumière, on vide le bain de blanchiment lorsqu’il prend uue coloration stable par l’addition d’une goutte de permanganate dépotasse.
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- TEINTURE EN NOIR DE LA LAINE
- C’est un tort de ne pas dégraisser convenablement les fils de laine avant de les teindre en noir. Ces fils de laine, outre la graisse naturelle qu’ils contiennent, ont absorbé de l’huile dans les opérations du cardage et de la filature Sans un dégraissage approprié, non-seulement ils prendront mal la teinture, mais encore ils sortiront des mains de l’apprêteur avec une vilaine odeur et un toucher poisseux*
- Le dégraissage de la laine avant la teinture s’impose donc dans tous les cas, même si l’on doit teindre en noir.
- Ce dégraissage aura lieu en deux bains pour les fils de laine commune : le premier contiendra du sel de soude et du savon, le second du savon seul. Pour les fils de laine peignée qui renferment moins d’huile, un seul bain suffit* On rince ensuite à l’eau chaude avant d’opérer le chromage.
- Pour les fils fins de laine peignée, il est important de teindre en noir qui ne coule pas» qui ne tache pas, car le coulage de la teinture n’a pas seulement l’inconvénient de tacher les mains des ouvriers apprêteurs, elle a surtout celui d’altérer les nuances délicates
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- ou le blanc que le tissu peut présenter en même temps. Pour arriver à une teinture qui ne coule pas, on procédera d’abord convenablement au dégraissage et on rincera. Le chromage se fera avec 3 p c. de chrome et 1/2 p. c. de vitriol bleu ; on entrera le fil à 75a, on fera bouillir très lentement pendant une heure, on suspendra à l’air, pendant une autre heure avant de rincer. Pour la teinture, le bain de campêche sera préparé à l’avance ; pour cela on fera bouillir dans l’eau, pendant une heure, 70 à 90 kil. p. c. de campêche en copeaux, suivant la qualité. Quand on entrera le fil, il faut que la température soit montée à 75*i ; on fera bouillir très lentement pendant une heure, on rincera, puis on passera dans un bain froid contenant une solution claire de chlorure de chaux (5 kil.), on y laissera le fil vingt minutes en le maniant plusieurs fois ; rincer, sécher. Le bain de chrome continuera à servir, en lui ajoutant pour chaque nouveau mordançage et par chaque 100 kil. de fil, 2 kil. 500 de chrome et 500 gr. de vitriol bleu. Le bain de teinture, lui aussi,^pourra resservir, en ajoutant par chaque 100 kil. de fil 40 à 50 kil. de campêche en copeaux.
- Si l’on veut teindre sur fil un noir qui se tienne bien au foulage, voici comment on opérera : par 100 kil. de fil, on emploiera 2 kil. 500 de chrome et 1 kil. de vitriol bleu. Entrer le fil, faire bouillir lentement pendant deux heures, le laisser exposé à l’air pendant deux autres heures, rincer, puis teindre au campêche, comme ci-dessus, mais en ayant soin de faire bouillir très lentement et de prolonger la teinture pendant une heure et demie. Laisser refroidir, et sans rincer rentrez en bain neuf de chrome à 55*1 avec 1 kil. 500 de chrome ; après quelques passes, laissez-y le fil une demi-heure ; rincez, séchez.
- Sir on veut teindre un noir qui puisse supporter les longues expositions à l’air et à la lu-toière, on opérera comme ci-dessus, mais en 7 employant 2 kil. 500 de chrome et 1 kil. 500 de vitriol bleu pour le chromage. La teinture se prolongera pendant deux heures. Après teinture, on passera dans un bain de 4 kil. de couperose à 70d, en y maniant le fil de temps a autre pendant trois quarts d’heure.
- Pour avoir un noir profond comme le noir
- jais, ou un noir tirant vers le brun, on tbordancer avec 2 kil. de chrome, 250 gr. d huile de vitriol ; bouillir une heure et demie, teindre avec 70 kil. de campêche en une heure ; après refroidissement, rentrer dans le kain de chrome précédent, rincer et teindre avec 50 kil. de campêche, 20 kil. de camwood et 1 à 1 kil. 500 d’alizarine W. Y. tirant moins fUe le précédent vers le brun, on remplacera e camwood et l’alizarine par le violet Victo-*'ia- Enfin un noir verdâtre s’obtiendra en mor-dsnçant avec 2 kil. de chrome, 500 gr. de YUriol bleu et en teignant avec 70 kil. de Ca*opêche et 20 kil. defustel en copeaux :
- sans
- rincer, passer de nouveau en chrome
- avec 1 kil. 500 de chrome une heure à l’ébullition, rincer, donner une dernière teinture avec 40 kil. de campêche et 10 kil. de fustel. Pour prévenir le coulage, il faut avoir soin de mener convenablement toutes les opérations, de ne pas se servir du même bain de chrome ou de campêche pour plus de deux lots, enfin de bien rincer après chaque bain, sauf avis contraire. L’emploi d’un bain très faible de chlorure de chaux peut être utile, mais le noir est alors bleuté, et, pour éviter que le noir ne devienne trop bleu, les teinturiers feront bien d’essayer le bain de chaux sur un écheveau de fil avant d’entrer un lot complet.
- Si l’on veut avoir un noir bleu sur fil de laine, on mordançera avec 1 kil. 500 de chrome, 1 kil. d’alun. Après un mordançage d’une heure et demie à l’ébullition, on teindra avec 60 kil. de campêche jusqu’à teinture suffisante; il ne faut pas entrer dans un bain trop chaud, sinon la teinture est inégale. On ajoute parfois une petite quantité d’alcali volatil, afin d’empêcher le reflet pourpre dû à l’alun. Cette addition se fait quand on est arrivé en bain de teinture à la profondeur de noir voulu ; alors, on retire la moitié de la liqueur, on ajoute de l’eau froide de façon à ramener la température à 70a, puis l’ammoniaque et on laisse le fil pendant une demi-heure, en lui donnant au début quelques passes.
- Enfin, veut-on un noir qui puisse supporter l’action du soufre dans les chambres de blanchiment, comme c’est le cas pour certaines couvertures que l’on soufre après foulage, etc., voici la recette à employer ; elle permettra aux teinturiers qui donnent un fond d’indigo avant le noir pour rendre ce dernier solide au soufre, de ne plus employer un moyen aussi coûteux. On mordance le fil de laine avec 2 Kil. 750 de chrome, une heure et demie à l’ébullition ; on rince, on tient à l’ébullition pendant trois quarts d’heure avec 45 kil. de campêche, on abaisse la température à 75d, on ajoute 630 gr. d’huile de vitriol, on entre le fil, on remonte ensuite à l’ébullition qu’on maintient pendant une heure et demie; on redonne un bain de chrome avec 2 kil. de chrome pendant une heure et demie; on rince et on repasse en bain de teinture pendant une heure à l’ébullition -, ce second bain de teinture se prépare en faisant bouillir pendant trois quarts d’heure 45 kil. de campêche et 6 à 8 kil. de camwood. Après teinture, on laisse refroidir le bain à 80a, on ajoute avec 2 kil. de couperose, on rentre le fil, on remonte à l’ébullition qu’on maintient une demi-heure. Il ne reste plus qu’à rincer et à sécher.
- (.Industrie Textile).
- RÉSERVE A L’ÉMÉTIQUE
- Sous couleurs d5aniline-vapeur au tannin
- Par M. Maurice Prud’homme.
- L’émétique constitue une bonne réserve sous couleurs d’aniline-vapeur au tannin et en particulier sous bleu méthylène.
- En essayant de plaquer du bleu méthylène, au tannin sur tissu préparé à 20 grammes d’émétique par litre d’eau je fus surpris de voir la couleur tomber complètement au lavage. L’explication de ce fait assez inattendu était facile à donner et me conduisit naturellement à établir une réserve.
- La théorie de la fixation des couleurs d’aniline-vapeur résulte de leur composition : une laque de la matière colorante, et de tannin qu’on dissout au moyen d’un excès de ce dernier, d’acides organiques, d’alcool, de glycérine, etc. Le vaporisage élimine les dissolvants volatiles et fait pénétrer la laque dans la fibre mais sous une forme peu solide car le tannin en excès reste toujours présent.
- En imprimant une couleur réserve à l’émétique le rôle de celui-ci est de s’emparer du tannin qui sert de dissolvant et de précipiter à la surface du tissu la laque colorée qui isolée aussi, disparaît au lavage.
- La couleur que j’employais pour bleu méthylène clair avait la composition suivante :
- 100 grammes d’émétique 1 lit. d’eau d’amidon grillé
- La faible solubilité de l’émétique ne permet guère d’employer une couleur plus chargée. Je l’ai modifiée depuis, de manière qu’elle puisse réserver des couleurs foncées :
- 400 grammes d’émétique 1 litre d’eau bouillante
- ajouter 0.180 litre d’ammoniaque et chauffer jusqu’à disparition des derniers cristaux d'émétique. Ajouter un peu d’acide d’acétique pour saturer l’ammoniaque en excès et épaissir à la gomme Sénégal ou british gum.
- MOUILLAGE DES TRAMES
- Une chose importante dans le mouillage des trames et dont il est nécessaire de tenir compte, c’est la nature des eaux dont on dispose. L’eau contenant des matières étrangères qui, sous l’action des acides et des bases introduites dans l’appareil par une dissolution partielle des produits tinctoriaux, peuvent amener une détérioration des couleurs, il sera toujours bon de neutraliser cette eau ; dans tous les cas, il est très facile de ne pas l’employer crue ; on peut la faire bouillir pendant un certain temps, puis la laisser reposer avant de s’en servir.
- Si l’on veut donner une grande élasticité
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- tée pour pouvoir être livrée au commerce, sortant du tissage immédiatement après la tonte. Le lustre et l'apprêt obtenus par ce procédé sont plus durables, puisqu’ils imprègnent la trame tout entière.
- (Indust. Textile)
- ESSOREUSES
- (Suite)
- Les constructeurs anglais font aussi des essoreuses à mouvement par-dessous ; elles
- Voici d’abord le type à moteur indépendant et à courroie. On remarque cette particularité que la courroie vient s’appliquer directement sur l’arbre vertical du panier, ce qui évite sur l’appareil même des transmissions intermédiaires, et limite ainsi les pièces susceptibles h l’usure et aux dérangements.
- Cela est une simplification heureuse de 1 machine en elle-même, mais elle nécessite l’emploi d’un transmetteur à part ; c’est le petit appareil à pignon représenté sur notre dessin.
- La construction du panier, et la disposition du frein, sont suivant le système de MM. Fryer, déjà décrit dans notre numéro du 1er novembre (p. 163).
- Le mode de scellement est également suivant le procédé alors indiqué. Le bois d’assises est ici représenté en bout*-.
- Cette essoreuse séfait dans les dimensions de 0 m. 66, à 1 m. 52 de panier, et leur poids, de 750 à 3,800 kil.
- aux trames de coton, l’on peut dissoudre dans l’eau de mouillage une faible proportion de glycérine blanche distillée, 1 à 5 pour 100. Lorsqu’il s’agit d’étoffes tissées avec des fils teints et n’ayant plus à subir d’opération de teinture après le tissage, on peut faire usage pour le mouillage des cannettes de la solution suivante par 100 litres d’eau :
- Glycérine............ 6 litres.
- Gomme laque...... 7 kilos
- Fécule amylacée ... 2 —
- Acétate de plomb... 250 grammes.
- L’étoffe ainsi tissée est suffisamment apprê-
- ont les avantages généraux que. nous avons déjà signalés.
- Ce sont d’abord les taches d’huile sur les matières soumises à l’essorage, qui sont plus certainement évitées, puisque le panier n’est surmonté d’aucun organe mécanique et qu’il n’y a ainsi aucun graissage à faire dans celte partie supérieure.
- Ensuite, l’appareil est plus stable, caria commande a lieu par en bas, près du point de scellement des machines.
- Les dessins ci-joints représentent encore les modèles de MM. Fryer et Cie, de Nottingham, Rouen, etc.
- La commande par engrenages dont il vient d’être question, peut être remplacée par une petite machine à vapeur à mouvement hori-
- zontal, spécialement destinée à ces essoreuses; mais il y a lieu alors de préférer l'essoreuse à moteur direct représentée ci-contre :
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- Dans cet appareil, nous remarquons de suite, outre son aspect tout spécial, une différence de construction importante, comparativement aux essoreuses à moteurs directs que nous avons déjà eu l’occasion de décrire.
- Le moteur, en effet, est en relation directe àvec l’arbre du panier, sans intervention de bielle, aussi est-il placé horizontalement, dans le sens même du mouvement à produire, et non accolé verticalement à la cuve, et demandant alors des organes divers de transmission.
- C’est évidemment l’application la plus directe de la force motrice ; c’est ce que l’on ; doit rechercher théoriquement -, nous ne déciderons pas si cela est aussi un avantage dans la pratique, n’ayant pas eu l’occasion d’expérimenter cette machine.
- Cette essoreuse est susceptible, paraît-il, d’atteindre une très grande vitesse, et peut être arrêtée en quelques secondes par son frein, qui est très puissant.
- Une particularité intéressante : La machine est suspendue par trois tiges supportées par des bornes (ces pièces en forme de bouteilles), elle peut ainsi se mouvoir dans toute direction et sans aucune résistance ; les fondations, toujours très coûteuses, deviennent donc inutiles.
- Ses constructeurs disent, et nous admettons leur raisonnement :
- « La force motrice n’est pas perdue à actionner des accessoires inutiles, ni à faire trembler le sol, de plus, la machine n’est ni forcée ni usée dans les portées, par les vibrations qu’occasionne une charge inégale lorsqu’elle est fixée par des fondations ; la dépense de vapeur est donc diminuée. »
- Notre dessin laisse voir le panier formé de verges de fer ou de cuivre assemblées en spirales, ainsi que nous l’avons précédemment expliqué.
- Les dimensions de cette essoreuse sont de 0 m. 915 à 1 m. 525, avec trois grandeurs intermédiaires.
- Il est incontestable que c’est un bel et bon appareil, construit suivant des dispositions nouvelles; il est intéressant sous plus d’un rapport, son mode de suspension, notamment, . est une innovation, et constitue le plus récent perfectionnement de cette classe de machines.
- P. Courcy.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Teintes de soirées
- A celte époque où commencent les fêtes et les soirées, les tissus légers qui leur sont destinés se vendent couramment; en noie, les algériennes ; en coton, les tulles et tarlatanes, en laine, les mouselines, en sont les principaux éléments.
- Les teintes sont toujours claires mais franches : roses, bleus clairs, lilas et mauve tendres, jaunes genre maaa, plus rarement des verts d’eau. Les teintes mode et autres mélanges ressemblent trop aux toilettes de ville.
- II faut enfin des teintes restant brillantes à la lumière artificielle.
- Nous en donnons ci dessous deux spécimens, et dans les teintes les plus usuelles, plutôt pour montrer le ton auquel on s’arrête, que, pour leur donner une apparence de nouveauté; elles se sont faites de tout temps.
- Corail.
- C’est un rose sur mousseline de laine qu’on pourrait obtenir par la cochenille suivant le procédé indiqué dans notre précédent numéro, et en ajoutant un peu de lustet au bain.
- On le produit directement par l’eosine J., à raison de 10 à 15 grammes de cette couleur par kilogr. de laine.
- C’est un procédé peu coûteux, mais demandant de grandes précautions pour l’uni ; il faut opérer dans des bains très propres et très larges.
- L’éosine donne une teinte lumière, peu solide, mais suffisante pour ces étoffes sans durée.
- Bleu-de-nuages.
- Ce ton est au-dessous du bleu-de-ciel ; ce serait un gris s’il n’était en cette teinte franchement bleue malgré sa faible intensité -, il est au-dessus de l’azuré, et le comparant au ciel légèrement voilé, on l’a dénommé : bleu-de-nuages.
- Il s’obtient avec les bleus-lumière verdâtres, et pour unir, employer les bleus alcalins (Nicholson).
- Teindre avec borax, et développer la nuance dans un léger bain d’acide acétique.
- Les autres teintes pour même destination se font avec les vio'ets, verts et autres couleurs correspondantes d'aniline, à reflets lumière. La Rhodamine donne un très beau rose chatoyant.
- Verts sur laine (Suite)
- Vert bronze foncé.
- Pour 100 kil. de laine.
- Bouillon de une heure et demie dans un bain contenant :
- Sulfate d’alumine......... 8 kil. » gr.
- Bichromate de potasse..... 0 500 —
- Après bouillon, rinçage à l’eau courante, puis teinture par :
- Campêche........................ 20 kil.
- Bois jaune....................... 10 —
- Rinçage et séchage.
- Bronze moyen.
- Bouillon de même durée, avec :
- Alun............................. 15 kil.
- Bichromate de potasse............ 1 —
- Remontage ou teinture avec :
- Campêche...................... 25 kil.
- Bois jaune.................... 10 —
- Pour 100 kil. de laine.
- Bouillon de 20 minutes dans un bain de :
- Alun.................................. 10 kil.
- Chlorure de sodium (sel de cuisine)................................ 4 —
- Lever, ajouter au même bain de l’eau froide, puis :
- Carmin d’indigo (selon nuance)
- 2 à...................................... 6 kil.
- Acide sulfurique..................... 2 —
- On rentre de nouveau les tissus, qu’on manœuvre vivement pendant quelques minutes et maintenant le bain à une température au-dessous de l’ébullition, et l’on ajoute par petites doses le colorant jaune (acide picrique) dissous dans l’eau bouillante.
- On peut remplacer le carmin par 6 ou 8 kilogr. (selon le ton de bleu que l’on désire) de sulfate d’indigo-, mais, dans ce cas, on
- supprime l’acide sulfurique.
- Teinture des feutres (Suite)
- , B'eu-noir.
- Pour 10 chapeaux :
- Bleu d’aniline acide....... 10 grammes.
- Carmin d’indigo bien pâteux 40 —
- Alun.......................... 50 —
- Eau........................ 60 litres.
- Teinture d’une heure au bain frémissant (presque bouillant).
- Ajouter à ce bain :
- Extrait de campêche....... 200 grammes.
- Pyrolignite de fer............. 1 litre 1/2.
- Sulfate de cuivre (Chypre). 40 grammes,
- Teindre encore deux heures à l’ébullition, en éventant dix minutes au milieu de l’opération. Faire durer cette teinture, du reste, jusqu’à l’échantillon.
- Rinçage.
- Corriger le cuivrage en piquant en acide
- Verts clairs.
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- sulfurique très léger (1/2 litre par hectolitre d’eau).
- Apprkt pour blanc coton garnissage moyen
- Eau 100 litres.
- Fécule 12 kil.
- Savon blanc 250 gram.
- Suif 3 kil.
- Albâtre 8 kil.
- Talc 7 kil.
- Outremer 50 gram.
- Le savon est dissous à part, mélangé autout, qui est cuit, et doit fournir 500 litres d’apprêt.
- Cet apprêt se donne à plein bain. CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- La « Sans-Rivale ».
- J’ai dit, en parlant de la machine-Tailleur, que celle-ci s’est transformée en tambour à feutre sans fin, et qu’il a été offert aux teinturiers sous le nom de « La Sans Rivale » par MM. Pingrié et Cie, propriétaires du brevet.
- Cette machine se fait sur trois types ou dimensions, tous basés sur le même principe et présentant des dispositions semblables.
- Le n° 1 marche à la vapeur -, il s’adresse particulièrement aux grandes maisons possédant une force motrice, et demandant une grande rapidité de travail ; elle convient aussi pour l’apprêt manufacturier des tissus en pièces, quand ces tissus ne doivent être ni tirés par les chefs de la pièce, ni écrasés sous des pressions rigides, tels les étoffes à jerseys, les tissus crêpés, les dentelles, les voiles de deuil, etc. Son tambour a 1 m. 60 de table sur 0 m. 80 de diamètre.
- Le n° 2 est mixte, marchant à pédale, et pouvant au besoin employer la force motrice. Le cylindre a lm. 50 de portée sur 0 m. 80 cm.
- Le n° 3, ne fonctionne qu’à pédale, ses dimensions sont 1 m. 25 sur 0 50 cm.
- Ces deux derniers sont à l’usage spécial des teinturiers-dégraisseurs ; les quelques indications qui suivent se rapportent aussi bien à l’un qu'à l’autre, puisqu’ils ne diffèrent que par les dimensions dn tambour et par le mode d’impulsion.
- Mon premier devoir était de me rendre compte par moi-même du fonctionnement de ces machines, puisque MM. Pingrié ont à Paris un atelier, non pas de démonstration, mais de travail pratique pour confrères, où l’on peut suivre la marche de l’apprêt.
- J’y ai vu faire très bien des laines pures, ce qui n’est pas une grande merveille quand le tissu est bien plein et sans couleurs susceptibles, mais quand il s’agit de mousseline de laine à teintes claires imprimées, cela devient
- un peu plus intéressant; puis de laines-coton déjà plus épineux, puis une popeline à laquelle on ne rendait certainement pas la largeur primitive mais qui en sortait aussi satisfaisante qu’on peut le désirer pour une étoffe aussi ingrate.
- La draperie s’y apprête également, mais il est bon de donner deux passages -, enfin à la rigueur des soies et des foulards, mais pour ces derniers cela ne vaut pas assurément le cylindrage dans les rouleaux de papier comprimé. C’est livrable domme travail courant.
- La « Sans rivale » n’est pas, d’ailleurs, basée sur une méth ode nouvelle d’apprêt -, c’est le procédé au tambour à travail continu, mais par une machine complète, d’un maniement facile, et d’un travail régulier. La figure A2 en montre les dispositions principales.
- Fig. 42. — Machine Pingrié et Cie.
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- Le tambour est d’un diamètre restreint, les auteurs n’ont pas jugé utile de lui donner de plus fortes proportions, et il est rare qu’une étoffe doive y passer deux fois.
- Le feutre parcourt le circuit ordinaire et se tend par l’écartement d’un rouleau en arrière, qui est lui-même commandé par des vis d’appel, une de chaque côté -, de sorte qu’on peut régler la tension en serrant un peu plus à droite qu’à gauche, ou inversement.
- Un vaporisateur, comme dans le métier-Tailleur est placé à l’entrée des morceaux ; c’est une des parties essentielles de la machine, car il permet l’apprêt à sec, grâce auquel on a beaucoup moins d’eau à vaporiser, par conséquent moins d’humidité et moins de chaleur à produire, et par suite moins de danger de cuvelage des nuances.
- Ainsi les étoffes sont enduites de dissolution gommeuse, séchées à l'air, puis passées à la machine ; là le vaporisateur leur donne juste assez d’humidité pour les ramollir, et immédiatement elles passent à la friction chaude du feutre et du cylindre. La sèche a donc lieu très vite, sans empoisser les différentes pièces de la machine, et c’est ainsi que le tambour n’a pas besoin d’un fort diamètre.
- Le rouleau tendeur dit « malin » n’a été conservé que sur la machine n° 1, susceptible de travailler la pièce.
- Mais le mécanisme, surtout, a hérité du mé-tier-Tailleur, sa commodité, sa légèreté, sa
- douceur ; une femme peut, sans fatigue, actionner les machines à pédale.
- L’ensemble est de construction robuste et confortable.
- Le mouvement s’obtient soit en avant soit en arrière, à vitesse variable ; on peut arrêter la marche et remettre en route instantanément par un système de débrayage d’une manœuvre facile.
- Une observation pratique faite par M. Barbé (déjà cité), est que la meilleure manière de conserver un feutre sans le fausser, est de disposer la machine pour marcher en avant et en arrière; quand le feutre s’est éloigné d’un bout, marcher en sens inverse ; dans ces conditions le feutre conserve à peu près sa largeur normale. Or, la « Sans rivale » possède les deux mouvements aller et retour.
- Un ouvrier suffit pour la machine elle-même, mais il est bon qu’un aide gomme les morceaux, les apporte et les remporte finis; il n’est pas nécessairement indispensable.
- Voilà ce que je puis dire de cette machine qui n’est pas absolument sans rivale, mais qui est un bon appareil, construit très pratiquement par des gens du métier et fonctionnant bien.
- Conclusions sur les tambours.
- Ma revue des tambours d’apprêt est ainsi terminée ; j’aurais pu en citer d’autres encore, mais ne présentant aucun caractère spécial, tel l’appareil Soulier, aujourd’hui oubliée! n’ayant rien de caractéristique -, il était de construction légère, économique, mais très primitive. J’ai parlé aussi, en passant, de la machine Thuilier, très confortable et très solidement établie mais, cependant, n’ayant de spécial que sa toile en tissu métallique, qui n’est pas sans inconvénient, ainsi que je l’ai fait remarquer.
- J’ajoute enfin que tout constructeur a son modèle à lui, et que plusieurs teiuturiers en ont fait établir suivant leurs convenances particulières ; nous y retrouvons toujours les organes déjà connus dans les machines que j’ai signalées.
- De cette étude il résulte qu’un appareil, pour être tout-à-fait pratique, doit posséder :
- 1° Un tambour fermé d’un diamètre convenable : 0 m. 80 suffît. Il doit posséder un ra-masse-eau condensée, un purgeur, un renif-flard ; être timbré à 3 kil: au moins.
- 2° Un feutre réglable, c’est-à-dire à tension non parallèle : un côté pouvant s’étirer plus que l’autre. Un mode de tension élastique, soit par contre-poids, soit par ressorts fixés aux vis est avantageux.
- 3° Un vaporisateur.
- 4° Un mouvement dans les deux sens : aller et retour et à vitesse facultative. Ce mouvement peut être indifféremment à moteur, à pédale ou à manivelle ; cette dernière n’a d’autre inconvénient que de nécessiter un aide.
- Voilà les conditions essentielles d’un bon appareil.
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- Je considère comme très bon l’embarrage du système Laffitte, et pour le compléter en lui donnant la faculté de tendre en largeur, je ferais le rouleau du milieu à vis divergentes.
- Dans cette disposition, un pas de vis assez fin est tracé autour du rouleau ; à partir du milieu les vis sont en sens contraire, allant d’un côté de gauche à droite, et de l’autre de droite à gauche, et toujours se dirigeant vers les extrémités ; il en résulte donc que le tissu frottant contre ce rouleau, tend à suivre les directions des spires, et qu'il est ainsi tiré par deux forces opposées, dans le sens de la largeur.
- Certains tissus légers ne supporteraient pas impunément cette traction, et il faudrait, de plus, que chaque morceau soit présenté à peu près au milieu de la machine, ce qui limiterait le travail des extrémités. Par ces considérations, ce rouleau divergent pourrait se remplacer par une lisse quand la nécessité le commanderait. Cette substitution est très facile dans le dispositif Laffitte, où les rouleaux em-barreurs ne sont pas engagés dans le feutre.
- Ceci dit, je répète que tous les appareils dont j’ai donné une description, ont leurs qualités propres, qu’ils sont tous aptes à faire un bon travail, ayant chacun leurs commodités particulières. Tel instrument donnera de très bons résultats entre les mains d’un praticien, qui ne pourra en utiliser un autre, préféré de ses confrères.
- Foulard d’apprêt.
- Que l’on apprête sec ou humide, les étoffes ont besoin d’être enduites de dissolutions gommeuses. Cette gomme s’applique sur une fable soit à l’éponge, soit à l’aide d’une brosse douce.
- Ce travail, dont on doit se contenter le plus souvent, ne laisse pas que d’être un peu long, et doit être exécuté par une main exercée, si l’on veut éviter des épaisseurs irrégulières.
- Le « foulard » est l’instrument mécanique qui opère le gommage avec promptitude et régularité. Les maisons qui font beaucoup d’ap-Prêt doivent l’employer.
- L’industrie manufacturière en fait un grand Usage, mais nous ne nous arrêterons pas aux aPpareils puissants et compliqués qu’elle emploie. il nous faut à nous quelque chose de Utopie, de peu encombrant et de peu coûteux.
- Fig. 43. — Foulard d’apprêt.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- MM. Pingrié et Cie en ont fait établir un modèle pour leur atelier, que nous considérons comme un type convenant parfaitement pour nos travaux ; il y est, du reste, spécialement destiné • c’esi l’appareil figure 43.
- Deux rouleaux en bois, enveloppés de calicot, sont superposés, avec axes en fer enga-; gés dans des glissières ; le rouleau inférieur baigne en partie dans une auge contenant la gomme ; des leviers à poids variables pèsent sur les tourillons du rouleau supérieur, et produisent de la pression éntre les deux.
- Uuô manivelle est adaptée à l’un d’eux ; un volant régularise le mouvement.
- A l’avant, deux supports à crochets peuvent recevoir un rouleau garni d’étoffe à apprêter. Cela est bon surtout pour la pièce.
- C’est tout ce qu’il nous faut !
- Si nous engageons un tissu entre les deux rouleaux du foulard, celui d’en bas l’enduira de la gomme dont il se charge en baignant dans l’auge ; celui du haut exprimera l’excédant du liquide et n’en laissera qu’une couche suffisante et régulière.
- Il ne reste ensuite qu’à passer au tambour, tout de suite si vous apprêtez humide, soit dans le cas contraire, après avoir étendu et séché les morceaux sur des cordes.
- Suivant que vous déplacez les poids du levier, vous produisez plus ou moins de pression, et par suite vous donnez plus ou moins de gomme.
- Cette machine, dans un atelier qui travaille beaucoup, économise un ouvrier.
- Encore une causerie, confrères, et nous aurons terminé le matériel des apprêts ; cette partie a demandé une certaine étendue, car elle est toute en descriptions mécaniques ; c’est la plus importante de nos travaux, et celle qui a fait le plus de progrès.
- Maurice GUÉDRON.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- UN NOUVEAU TEXTILE
- La Revue des colonies signale la découverte d’un nouveau textile croissant’ sur les bords de la mer Caspienne. Cette plante nommée kanaff par les indigènes, croit en été et atteint en trois mois jusque 10 pieds de hauteur ; son diamètre varie entre 2 et 3 cm.
- Par une culture rationnelle et au moyen d’une manipulation technique, on obtient avec les fibres de cette plante, suivant les études faites par M. O. Blakenbourg, ingénieur chimiste, une matière textile tout à fait supérieure; elle est molle, élastique et soyeuse; elle donne un fil très résistant et se blanchit au chlore sans être attaquée. L’étoffe fabriquée avec le kanaff et blanchie s’imprime très bien en toutes nuances et peut rendre impossible toute concurrence vis-à-vis des étoffes pour meubles connues jusqu’à ce jour. Mais c’est surtout dans la fabrication des sacs, des toiles à prélarts, bâches, cordages, etc., que cette nouvelle matière textile peut défier toute concurrence par son bon marché et sa force
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- extraordinaire de résistance. Son poids spécifique est plus léger que le chanvre d’un, sixième. La résistance est cependant bien supérieure à celle du chanvre. Ainsi, une corde de 8,25 mm de diamètre, tressée à la main avec trois ficelles fabriquées avec du kanaff ne s’est rompue qu’avec un poids de 270 kg. La môme corde de laquelle on avait enlevé une des trois ficelles s’est rompue avec 180 kg. Une corde de un demi-pouce an-gliais de diamètre, fabriquée à Moscou ne s’est rompue que sous le poids de 625 kg.
- Quand on saura que la Russie consomme annuellement plus de 150 millions de sacs, dont le tiers est importé, on comprendra facilement que l’apparition sur les marchés de cette nouvelle matière textile serait d’une importance considérable.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 193,077. — 19, sept. 88, Floran de Ville-pigue. — Système de machine à décortiquer la ramie et autres plantes textiles.
- 193.114. — 21 sept. 88, Martinot. — Application aux machines à lainer d’un système d’assouplissage des tissus.
- 193.115. —21 sept. 88, Farnier. — Perfectionnements aux machines ou appareils servant pour le lavage et le nettoyage des tissus et pour d’autres opérations analogues.
- 193,154. — 24 sept. 88, Vanàrien- Derrey. — Maille dite Colbert servant à obtenir des rayures verticales applicables aux dessins quadrillés sur tissus de bonneterie à côtes variées ou autres.
- 193,118. — 21 sept. 88, Geigy. — Fabrication de matières colorantes pour teindre le coton sur mordants.
- 193,190. — 25 sept. 88, Geigy. — Production de couleurs jaunes orangées et brunes de caractères semblables à l’alizarine.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- Hospices civils de Niort.
- Le lundi 10 décembre, 2 heures. — Fournitures diverses, notamment :
- Laine filée et cardée. — Couvertures de laine. — Toile, coutil et calicot. — Etoffes, cadis, etc.
- Mairie de Mayenne (Mayenne).
- Le 6 décembre. — Fournitures à faire à l’usine de la Roche-Guyon. 14e, 15e, 16e et 17® lots. — Linge et toiles.
- 18e lot. — 150 m. mérinos gris pour vêtements des gardiennes. — 2,000 m. drap gris bleu. — 600 m. étoffe pour robes. — 400 m: péruvienne marron. — 200 m. id. grise. — 50 m. drap d’uniforme.
- 19e lot. — 150 couvertures de laine blanche.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hospices civils de Nantes.
- Le 10 novembre, a été adjugé à MM.
- 8e cat. — Couvertures de laine verte, 2 m. 50
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- sur 2 m. 15, poids 2 k. 500 à 17 fr. et couverture de laine blanche 2 m. 50 sur 2 m. 15, poids 3 k. 500 à 19 fr.
- Roncin-Romain à Lyon à 9.25 0/0.
- Bureau de bienfaisance de Lille.
- Le 7 novembre. — Fournitures nécessaires en 1880.
- Cotonnette à carreaux Vagniez frères, à Amiens, adj. à 0.72 le m.
- Couvertures demi-laine.
- Vagniez frères, adjud. à 3.34 la pièce.
- Molleton gris, en 100 c.
- Vagniez frères, adjud. à 0.81 le m.
- Molleton à carreaux Vagniez frères, adjud. 0.79 1/2 le m.
- Asile d’aliénés de st. alban (Lozère).
- Le 3 Novembre, a été adjugé :
- Drap pour costumes
- à M. Massabuau, à Milhau (Aveyron) à 25,25 0/0 de rabais.
- Hospices civils de st. Omer.
- Adjudications du 7 Novembre.
- Couvertures de laine.
- MM. Guillaumot et Dufumier, adjud. à 24.95 0/0 de rab.
- Ministère de la marine
- Toulon, le 7 Novembre :
- Etoffes et tissus divers MM. Picon et Pascalon, à Toulon, adjud. à 17.992 fr.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Dissolution à partir du 15 octobre 1888 de la Sté Rosenfeld frères et A. Picard (:rubanneries et soieries en gros), rue Meslay, 1. Liquid. : les 3 associés. — Acte du même jour. — C. T.
- Formation delà Sté en nom collectif P. Barthélemy et Cie, réparation et apprêt des dentelles noires et blanches, 63, rue St Anne. Durée : 10 ans. — Cap. 6000 fr. Acte du 25 octobre 1888. — D.
- TOUR* OING. — Formation de la Sté en commandite René Rousseau et Cie, (fab. de laines filées), 41, rue du Tilleul. — Durée : 8 ans et 4 mois. - Cap. 100,000 fr. fournis par la commandite. — Acte du 1er novembre 1888.
- LYON. — Dissolution à partir du 15 octocre 1888, de la Sté Placet et Levernay, (apprêt, factage et dégraissage des tissus), 97, rue de la Part-Dieu. Liquid. : M. Placet. — Acte du 25 septembre 1888.
- SEDAN. — Formation de la Sté en nom collectif Louis Roux et Félix Dehan, (fab. de draps). Durée : 3 ans. — Gap. : 55,000 fr. Acte du 2 novembre 1888.
- TOURCOING. — Formation de la Sté en nom collectif Lemaître et Cie, fab. d'étoffes pour ameublements, rue de Wattrelos. — Durée : 12 ans. — Cap. 150,000 fr. Acte du 26 octobre 1888.
- CALAIS. — Modification des statuts et prorogation de 10 ans du 1er Janvier 1887 de la Sté en nom collectif Th. Lefèvre et Cie, [fab. de tulles), 141, Grande Rue. Cap. : porté à 1,086,412 fr. Acte du 15 octobre 1888.
- PAU. — Formation de la Sté en_ nom collectif Samson et Esquepre (tissus). Durée: 10 ans. Cap. 125,000 fr. Acte du 8 novembre 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Gatance (Françoise) teinturière, 42, rue St Placide.
- AUBENAS. — Soulier (Md de tissus). Jug. du 2 novembre 1888. S. : Testud.
- GRANVILLE. — Vidal (draperies) S. : M. Vieillard.
- . LYON. — Nicolas (Louis) toiles cirées, 27, rue Centrale. — Jug. du 19 novembre 1888. — S. : M. Canavy.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Les entrées à l’^xpositton «le 188© — Le Journal officiel a publié le règlement des entrées à l’Exposition de 1889, signé par les ministres des finances et du commerce et de l’industrie. Ce volumineux document, qui décide en premier lieu, qu’ « aucune entrée gratuite ne sera délivrée en dehors des cartes exclusivement personnelles, distribuées aux exposants et au personnel », établit que la perception des droits d’entrée sera effecuiée par le caissier-payeur central du Trésoi, avec un personnel de contrôleurs et de sous-contrôleurs nommés par le ministre des finances. L’article 3 de ce règlement fixe ces droits d’entrée. Les voici :
- Entrées du jour :
- Un franc par personne, aux heures d’entrée générale ;
- Deux francs par personne, aux heures affectées aux études.
- Entrées du soir :
- Deux francs par personne, pendant la semaine ;
- Un franc par personne, le dimanche.
- Le droit à percevoir pour les fêtes du soir sera réglé par de^ décisions spéciales.
- Cartes d’abonnement :
- Cent francs par personne, pour toute la durée de l’Exposition ;
- Vingt-six francs par personne, pour les cartes d’abonnement délivrées aux membres des commissions et comités de l’Exposition.
- L’article 6 décide que les visiteurs, une fois sortis de l’une des enceintes de l’Exposition, ne. pourront y rentrer que munis d’un nouveau billet.
- Les personnes qui demanderont une carte d’abonnement devront présenter leur portrait photographique en double exemplaire à la caisse centrale du Trésor. Celle-ci délivrera un reçu qui, collé sur le portrait, constituera ainsi fa carte d’abonnement.
- Ajoutons que le bureau des abonnements sera ouvert dès le 1er mars prochain. Les personnes résidant en dehors du département de la Seine pourront faire leur demande au percepteur de leur canton, qui transmettra leurs photographies à la caisse centrale et qui leur délivrera, dans le plus bref délai possible, leur carte d’abonnement.
- Quant aux exposants, une seule carte d’entrée gratuite leur sera remise, à eux ou à leur représentant dûment agréée par l’administration. Toutefois, si un exposant a besoin de plusieurs gardiens ou employés pour le fonctionnement de son exposition personnelle, il -
- lui sera délivré un certain nombre de jetons de service.
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- Cotonnades françaises. — Tout un assortiment de Ké-o et de mauresques confectionnés avec des cotonnades françaises mis en vente au Bazar de P a is, à Hanoï, ont été enlevés en très peu de temps par des Français et des Annamites. C’est un encouragement pour les fabricants de cotonnades ; ils pourront profiter de ce premier succès.
- Les musées d’échantilions. — M.
- Pierre Legrand, ministre du commerce, vient d’adresser une circulaire spéciale aux chambres de commerce de France et d’Algérie pour les aviser de l’intention de la chambre française de Buenos-Ayres de créer dans celte ville un musée d'échantillons de produits français.
- D’autres pays, notamment l'Italie et l’Angleterre, ont déjà tiré un parti avantageux d’une semblable orgar isation et ils ont obtenu au préalable le concours pécuniaire de leurs chambres de commerce.
- C’est ce concours que le ministre demande aux mêmrs assemblées françaises, la réalisation du projet conçu devant 'considérablement favoriser nos exportations dans un pays où les transactions ont pris un grand développement.
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- Incendie. — L’importante fabrique de tulle de M. Irénée Ledieu à Caudry, vient d’être complètement détruite par un violent incendie.
- Les dégâts, couverts en partie par des assurances, sont évalués à 500,000 fr.
- Plus de deux cents ouvriers sont sans travail, et quelques petits industriels qui louaient à M. Ledieu l’emplacement et la force motrice nécessaires à leurs métiers, sont complètement ruinés par ce sinistre.
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- lies i>ot?s de Marco. — Nous avons raconté dans noire numéro du 1er octobre, (p. 152), que lors du voyage en Normandie du président de la République un membre de la chambre de commerce d’Elbeuf, M. Boulet) grand amateur de chiens, lui avait offert, on s’en souvient, un cadeau qui constituait une innovation dans l’industrie drapière.
- Il s’agissait de faire tisser avec le poil d’un griffon célèbre dans le pays, et qui répond au nom de Marco, une étoffe destinée à être transformée en gilets pour M. Carno'.
- M. Boulet a été reçu par le président et lui a remis ce cadeau d’un nouveau genre.
- L’étoffe de couleur beige, bordée d’une h* sière tricolore, est enfermée dans un écrin en maroquin marron ; dans le couvercle de l’écriO est incrusté un médaillon en verre qui contient la photographie du griffon Marco ; uneinscrip' tion en lettres d’or porte cette dédicace : « ^ M. Carnot, président de la République. » .
- L’écrin est doublé de satin de soie. Le piy sent est complété par dix-huit boutons représentant la tête de Marco.
- Voilà un gilet qui a du chien.
- Le Gèrnt : F. Gouillon. Tons droits réservés
- Imprimerie C. GOLIN, à Charlevilfc (Ardennes)-
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- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 1S Décembre 1888.
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- SOMMAIRE
- Chronique. — Influence de l’eau sur la laine, — Débouillissage des cotons. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Héron ; palissandre ; grenats sur laine ; teinture des feutres; apprêt des percalines. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Bleu de Prusse pour coloration de la pâte à papier. — Brevets d’invention. — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers
- CHRONIQUE
- Malgré la fin de l’année, les inventaires, l’intersaison, la fabrique, en général, est assez animée.
- On signale même une grande activité dans les soieries lyonnaises. L’Italie, en dépit de ses efforts et de ses bas prix, n’a pu faire échec à notre fabrication ; elle est sans travail, et Lyon et Saint-Etienne en ont en abondance.
- La teinture profite de ce mouvement, pais a dû modifier son outillage ; aujourd’hui on teint bien moins en flottes, et considérablement en pièces, même Ls satins, ce qui est une révolution dans l’industrie lyonnaise qui peut maintenant lisser en écru, et faire teindre ensuite suivant les goûts du moment. Chez les teinturiers le trinquet succède donc au lisoir.
- t Les lainages à Elbeuf sont en bonne situation; la Chambre de commerce c°nstate qu’en novembre les tissages °nt été complètement occupés par les commissions d’été.
- Reims a eu aussi une certaine activité en cachemires, mérinos, flanelles. En nouveautés, il y a plus de calme. Roubaix, Fourmies, Sedan, Louviers des commandes, mais de grandes jufficultés d’exécution, vu le prix des tuuiës ; la plUpart des fabricants parlent J® restreindre volontairement leur production afin d’amener les tissus à des Prjx correspondants, v ^es cotonnades toujours très calmes aLouen, si on en croit les organes de Cette ville, sont entravées à Roanne et s environs par les grèves ouvrières, aïs en bonne situation dans les Vos-c’est, quoi qu’il en soit, une indus-le fini nous échappe de plus en plus i> des Allemands, au moins pour rficle d’exportation.
- Laval, Mayenne, Evreux, avec leurs coutils ; Fiers avec ses toiles à matelas, ses retords, ses rayés et carreaux; puis les places à bonneterie, Troyes, Falaise; celles à tissus légers : Saint-Quentin, Tarare, Calais, Saint-Pierre, etc., ont une fabrication régulière, souffrant moins de la concurrence étrangère.
- » ¥
- Quelques mots, maintenant, des couleurs en faveur.
- Les rouges sont très en honneur, cette saison. Au théâtre on voit beaucoup de chapeaux rouges, puis des corsages, des robes, rouges aussi, avec des ornements noirs. Par contre, le blanc pur est le favori, pour les toilettes de bal.
- Ce n’est pas seulement dans les soirées que le blanc prend place, mais aussi dans les belles toilettes de ville, et nous avons déjà plusieurs fois signalé ce retour vers le vêtement des premiers âges, seulement il est aujourd’hui beaucoup plus ornementé.
- Les robes en cachemire et en drap blanc sont chargées de galons en or et en argent ; et d’autres garnitures en passementerie dans lesquelles figurent toujours des soies de couleur.
- Pour soirées, c’est du crépon ou de la gaze orientale en ciel, caroubier, héliotrope, blé, vert, nil, muguet, cygne, corail, boule de neige, etc.
- Nous avons dit dans notre chronique du 1er septembre, que pour s’entendre sur la signification de ces titres de nuances, les modistes, les fleuristes et les plumassiers, arrêtaient pour chaque saison, une série d’échantillons avec indication des noms adoptés par la mode. Or, la carte pour la saison d’été 1889, vient de paraître ; elle comprend 68 nuances sur soie, la plupart nouvelles, et toutes devant servir à établir un langage commun dans les modes parisiennes pour l’été de l’Exposition.
- Il faut s’entendre pour travailler avec fruit ; c’est ce que nous dit aussi un de nos correspondants, qui redevient notre collaborateur, et qui traite de la situation actuelle de la teinture en chiffonnage ; cela est essentiellement de la « chronique », et de la meilleure pour nos lecteurs teinturiers-dégraisseurs.
- Nous continuons donc cet article par la lettre de notre confrère. Ce n’est pas
- d’aujourd’hui que nous travaillons de compagnie avecM. Barbé, qui est journaliste de tempérament et teinturier de profession : doublement apte, par conséquent, à discuter les intérêts du métier, et nous savons qu’il sera lu avec intérêt.
- Voici sa communication.
- ¥ ¥
- A Monsieur F. Gouillon,
- Directeur de la Revue de la Teinture:
- Veuillez permettre à un vieux disciple de St Maurice, votre ancien ne connaissance du « Moniteur de la Teinture » de vous adresser ses compliments sincères pour la création de la Revue de la Teinture; sans votre habile et énergique direction, votre journal ne peut manquer de vivre et de rendre d’immenses services à la teinturerie en général, étant donné que cette industrie si florissante voilà une vingtaine d’années, est languissante aujourd’hui ; je dirais volontiers agonisante, surtout à Paris. Un effort vigoureux est des plus urgents; il importe donc au premier chef l’action d’un journal habilement rédigé avec le concours de tous les teinturiers sachant vraiment comprendre et discuter leurs propres intérêts tout aussi bien, sinon mieux, qu’une chambre syndicale ; d’ailleurs l’un n’exclut pas l’autre ; je dirai même, l’un est solidaire de l’autre.
- Je vais essayer, dans la mesure de mes forces et connaissances, de vous signaler le mal et d’indiquer le remède.
- * ¥
- Les principales causes du mal sont le défaut d’entente : de là est née une jalousie de métier absurde et la manie des succursales ; on voit tel teinturier ayant jusqu’à 15 et 20 succursales, et chose étrange M. Y. s’en va du sud jusqu’à l’extrême nord faire concurrence à M. X. de cette région et réciproquement ; M. X. riposte au sud tandis qu’il serait si rationne] de circonscrire et exploiter dans le rayon de son quartier, et d’atténuer considérablement les frais généraux (qui serait le bénéfice net) ; mais il y a bien mieux : ce système n’était pas encore suffisant, on a établi ce que l’on est convenu d’appeler le service à domicile, qu’il est plus logique de dési-
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- gner chiner ; oui chiner : les petites et grandes maisons chinent à l’envi, les grandes maisons ont deux systèmes de chinage, le premier à l’aide de voitures, le deuxième, la toile verte sur le dos et très souvent l’employé en livrée s’il vous plaît ; on fait le service de porte en porte absolument comme les marchands de vieux habits et vieux chiffons, ceux-ci en deviennent presque jaloux ! aussi bien que les étameurs de vieilles casseroles!...
- Se procurer du travail par ces moyens réussit tout juste à créer des emplois, car pour le patron le bénéfice est mangé avant d’avoir fait l’ouvrage, et beaucoup ne s’en rendent même pas compte.
- Puis à un autre point de vue, cette façon de faire avilit les prix, on le conçoit aisément. Le client qu’on vient solliciter ne manque pas de marchander ayant tous les intérêts devers lui; sa réponse est sans réplique : Je n’ai pas été vous chercher !
- Quel est le remède à cet état de chose? Un seul et très simple: s’entendre et ne plus chiner ; mais c'est tellement simple qu’on ne le fera pas, on aimera mieux végéter, culbuter totalement.
- Comment s’expliquer ces gâcheurs des prix, comme on les appelle vulgairement ; car enfin, celui qui fait subir une baisse doit se dire : les concurrents en feront tout autant et le premier j’en subis les conséquences, est-ce clair?
- *
- * *
- Nous avons aussi malheureusement à lutter contre des industriels qui ont mis le nez dans la teinturerie ; ce sont des entrepreneurs de teinturerie avec quelques capitaux ; ils sont en train d’enlever cette industrie aux vrais teinturiers, et ses pauvres ouvriers sont assez niais pour faire leur jeu en se condamnant eux-mêmes par anticipation à rester leurs mercenaires, avec la perspective assurée qu’à 35 ou 40 ans on les traitera de vieilles croûtes et comme retraite le pavé !
- 11 serait pourtant bien simple à MM. les ouvriers de sauvegarder leurs intérêts : une entente et une grève sur toute la ligne, ou tout au moins une entente sur la quantité de travail à effectuer*
- II y a dans Paris de ces entrepreneurs de teinturerie qui font masser leurs ouvriers à rendre l’âme (ils n’arriveraient pas sans cela); c’est ainsi qu’on leur donne 30 et 40 paletots à nettoyer, c’est-à-dire à gratter à fleur de bras et à ras de chaîne, avec une brosse en court chiendent; comme ingrédients, un peu de cristaux soude : on vous traite ainsi un nettoyage de paletot à
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- raison de 0,60 c. la pièce (pour confrères) un pantalon 0,40 c., un gilet à 0,30 c. et même 0,25 c. ; mettons seulement 30 paletots à 0,60 c. leur total 18 fr., à retirer 6 fr. de main-d’œuvre et l’emploi des cristaux soude, mettons 0,60 c. ; ajoutons à ces frais l’usure de la brosse de chiendent ; on s’imagine bien qu’elle use vite : la table à brosse aussi, surtout quand elle est en zinc. (1)
- * *
- Ceci me rappelle une petite anecdote que je vais vous narrer en passant, chers confrères. Dans l’un des grands ateliers d’entrepreneurs de teinturerie de Paris, un ouvrier était occupé à nettoyer des paletots ; l’un de ces vêtements était taché de peinture. Le chef d’atelier interpelle le nettoyeur : eh bien, la tache de peinture est-elle partie? Ah mais oui répond l’ouvrier, regardez on voit le zinc]... Cela ne donne-t-il pas une idée de la façon dont les draps sont faits dans certaines grandes maisons ?
- Encore une fois, MM. les ouvriers pourraient s’ils le voulaient remédier à cet état de choses ; s’entendre et ne faire qu’une quantité de travail raisonnable, et bien fait, et non de massacrer l’ouvrage ; au lieu de faire un vrai travail de cheval faire celui d’un homme, et conserver ses forces pour un meilleur usage. MM. les entrepreneurs seraient bien obligés ou de rehausser les prix ou de renoncer à la lutte.
- Puisque vous m’ouvrez vos colonnes, M. Gouillon, je continuerai à enfoncer ce clou, et puissent mes vrais confrères m’aider à taper dessus !
- Victor BARBÉ,
- Teinturier de Paris, Votre ancien collaborateur au « Moniteur de la Teinture. »
- INFLUENCE DE L’EAU sur la laine.
- Un article récent d’un journal allemand, Das Deutche Wollengewerhey contient une dissertation sur l’influence de l’eau sur la fibre de laine ; et comme la question est d’un intérêt général pour le commerce des laines, un extrait pourrait en être agréable à nos lecteurs :
- « De même que les autres fibres textiles, la laine, dans son traitement commençant même à son existence sur le dos du mouton
- (1) 30 paletots à 0,60 c. égale 18 fr., retirer 6 fr. de main d’œuvre, 0,60 de cristaux de soude, autant d’usure de brosses et delà table total 1 fr. 20, reste au patron 16 fr. 80 sur lesquels les frais généraux et chinage qui en absorbent plus de la moitié et tout cela pour avoir réduit 30 paletots en guenilles importables pour qui tient à s’habiller.
- jusqu’aux derniers procédés de perfectionnement, doit plus à l’eau, qu’à aucun autre ingrédient. L’eau agit alors de deux façons sur la laine, soit comme un dissolvant de diverses substances requises pour sa préparation telles que l’urine, les sels, remplaçant le savon, la terre à foulon, les teintures, l’empois, etc., et qui sans l’eau, seraient impuissantes, ou comme agent direct, dans les procédés de lavage, de foulage, etc.
- « Sans la présence de l’eau, toutes les opérations seraient inutiles ou d’un caractère différent, et souvent plus nuisibles que bienfaisantes.
- « L’eau, spécialement quand elle est à une haute température, adoucit la fibre et la rend plus souple, tandis qu’en son absence, spécialement après qu’on a enlevé la graisse fournie par la nature pour le même objet, la fibre de la laine devient raide, cassante.
- « S3ns parler des procédés pour laver la laine sur le dos des moutons ou dans l’usine, ce qui, bien entendu, ne peut être fait sans eau, la première opération est généralement la teinture ; pour cela il faut absolument que la qualité de l’eau soit convenable pour ce que requiert le teinturier : douce et pure.
- « La filature requiert moins la présence dt l’eau qui n’est employée que pour délayer l’huile avant le cardage.
- « Après le tissage vient l’importante opéra' tion du foulage, et ici l’eau joue un rôle important. Par son action, jointe à celle du savon et des alcalis, les parties saillantes de la fibre de la laine sont, pendant le foulage, débarrassées de la graisse ; leurs lisières serrées ouvertes, et ainsi l’enlacement de la fibre appelé foulage est rendu possible.
- « Que l’eau pénètre à l’intérieur de la fibre et par cela même l’adoucisse, c’est un fait qul n’a pas toujours été admis.
- « La chaleur joue aussi un rôle important dans l’opération du foulage, car par son action, la substance dure de la fibre est adoucie fit l’opération facilitée.
- « Que l’eau ait pour effet d’adoucir les fif>r®5 de la laine, cela a été démontré par le $ suivant : un morceau de drap mouillé est pDs facilement déchiré qu’un morceau sec, et ses propriétés hygroscopiques sont si bonne5» qu’il peut, sans difficulté, retenir 30 0/0 ^ son poids d’eau, sans être ni mouillé ni même humide. D’un autre côté, il est admis parleS manufacturiers que le drap qui contient ehcoffi de la graisse, ce qui empêche l’eau de p^' trer, ne se feutre jamais aussi bien que l®5 matières qui ont été bien lavées.
- « Mais si la présence do l’eau facilite l’opèfa' tion du foulage, elle agit aussi au détrim^ du drap, s’il reste trop longtemps soutfU5 son action, car alors elle le raidit et lui don un toucher particulier qui ne peut touj°uP être enlevé en séchant.
- « Si, cependant le drap est bien trempa non pas séché en partie dans une essoreu- >
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- et alors placé dans une étuve très chauffée, il prendra un beau brillant, et sera plus « plein » au toucher ; prouvant ainsi que l’action de l’eau est très importante dans le fini.
- « Le séchage du drap est aussi influencé par l’action préalable de l’eau, car si le drap très mouillé est pendu pour sécher à l’air, et ainsi séché lentement, on remarquera que le côte qui était en bas, et vers lequel l’eau a par conséquent coulé, sera plus difficile à fouler que la partie qui était sur les crochets du haut.
- « Cependant l’eau n’a pas toujours les mêmes effets sur la laine, ou pour parler correctement, les différentes espèces de laine ne sont pas également affectées par l’action de l’eau. Il y a des laines qui ne deviennent pas assez flexibles sous l’influence de l’eau, et qui, quoique très humides, ne gonflent pas bien : tandis que d’autres ont besoin de très peu d’humidité pour prendre une apparence pelucheuse et brillante. Sous ce rapport, l’origine de la laine joue un rôle important. Dans la première peuvent être classées les laines du Cap et les plus grosses laines d’Allemagne, tandis que celles de Buenos-Ayres, de Sydney et de Port-Philippe appartiennent à la seconde.
- « La qualité de l’eau a naturellement une très grande importance, car toutes les propriétés de l’eau indiquées ci-dessus n’ont trait qu’à l’eau pure : l’eau douce qui ne contient ni carbonate de chaux ni autres ingrédients ; tandis que l’eau dure qu’on trouve généralement dans les sources fraîches des montagnes et dans les puits, rend beaucoup d’opérations difficiles et inutiles. Cela peut être facilement essayé, en soulevant deux morceaux de drap, l'un mouillé d’eau de pluie, et l’autre d’eau distillée ou condensée. Aussi, quelques industriels remettent le foulage au printemps alors que leur réservoir est augmenté par les sources des collines qui fournissent de l’eau dure. Les réservoirs dans lesquels l’eau peut être expose quelque temps à l’action adoucissante de ^ir, sont par conséquent, d’un avantage tout spécial. »
- (Le Jacquard).
- débouillissage des cotons
- Procédé Horace Koeclilin
- bans son cours au Conservatoire des Arts-et* *Métiers, M. V. de Luynes a donné comme Suit, la formule de la lessive indiquée par M.
- *L Koechlin pour le blanchiment des cotons
- Sel de soude.................. 20 kilog.
- Soude caustique............... 20 —
- Colophane..................... 10 —
- Bi-sulfate de soude........... 10 litres
- Eau.................. ........ 1m.cube
- Les matières sont traitées en vase clos, sous Ullepression de 3/4 atmosphère.
- Le professeur signale comme une améliora-10n très-importante des procédés de. blanchi-
- ment, l’emploi de cette lessive contenant de la soude caustique et qui permet d’obtenir des blancs d’impression complètement purs.
- L’industrie du blanchiment a franchi plusieurs étapes bien marquées dans la voie du progrès : d’abord l’emploi du chlore, puis celui des lessives résineuses -, celle aux alcalis caustiques en atteint une nouvelle non moins remarquable d’après l’opinion même, et justifiée, de M. H. Kœchlin.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Essoreuse-laveuse,
- Par M. Tournier.
- Le breveté revendique comme sienne l’application au lavage des matières textiles, filées ou tissées, de l’hydro-extracteur.
- Un cylindre ajouré, placé au centre du panier, reçoit l’eau de lavage par un tuyau d’a-menée pourvu d’un robinet, et le liquide pénètre ainsi toutes les parties de la masse fibreuse en s’échappant à la périphérie. Mais, lorsque Lhydro-extracteur est utilisé au lavage, M. Tournier adapte à la commande un mécanisme à vitesse ralentie.
- Échardonnage et épaillage des laines en suint, des tissus, etc.
- Par MM. Benker et Langlois.
- Le procédé repose sur l’emploi de l’acide chlorhydrique gazeux et sec mélangé sous pression et en proportion déterminée, avec un volume d’air variable suivant la nature des matières à travailler, dont le degré d’humidité doit être réglé entre 4 et 6 0/0 de leur poids.
- L’acide chlorhydrique est chassé, après épaillage, par un courant d’air chaud, également sous pression, qui dirige le gaz à travers un second appareil, préalablement chargé de fibres à échardonner, de manière à économiser le temps et le gaz désagrégeant.
- Blanchiment et teinture des étoffes à l’état de tension,
- Par M. Schleber.
- Le procédé de M. Schleber consiste à appliquer à la machine servant au fixage, au lavage, au blanchiment ou à la teinture, deux chaînes sans fin pourvues d’aiguilles, de pincettes ou de tenailles saisissant le tissu pendant son passage à travers le bain par les bords et qui, maintenues elles-mêmes à des distances déterminées, maintiennent le tissu constamment tendu.
- Au guidage des chaînes sont appliqués de préférence des disques pourvus sur leur pourtour d’une rainure dans laquelle passe la chaîne et qui sont disposés d’une manière ajustable dans le récipient recevant le bain ; au lieu de ces disques rotatifs on peut appliquer des pièces de guidage fixes se réglant suivant la largeur du tissu et faisant passer ce
- tissu à travers, soit en ligne droite, soit en zigzag ou de toute autre façon. Au point d’entrée et de sortie du tissu sont disposés en outre des guides ajustables pour les chaînes permettant d’augmenter ou de diminuer graduellement la tension.
- Méthode rationnelle et économique de blanchiment des succédanés du chiffon et des
- matières textiles,
- Par M. Chaudelon.
- Gette méthode consiste essentiellement : 1° à supprimer le lavage ou rinçage après le lessivage et à traiter immédiatement par le chlore le produit encore imprégné d’alcali ; 2° à faire absorber le chlore, à l’intérieur et à l’extérieur des chambres, par une solution d’hydrate alcalin, de carbonate alcalin ou de tout autre sel capable de produire l’acide hypochloreux; 3° à achever le blanchiment par la solution obtenue de l’absorption du chlore qrii a traversé la chambre ; 4° et à blanchir et laver consécutivement, à froid et au repos.
- Fouleries à maillets,
- Par M. Leleu fils.
- Cette fouleuse est établie avec un seul maillet dans la largeur; ce maillet est guidé et maintenu latéralement par des galets qui, roulant dans des glissières, assurent la régularité du fonctionnement.
- Le maillet unique, dit M. Leleu, foule plus vite que deux maillets à mouvement alternatif. En outre, la présence de deux maillets dans le même bassin occasionne souvent des emmê-lages et des inégalités de foulage.
- Teinture de la laine longue,
- Par M. Alexander.
- Ce procédé consiste dans l’emploi d’un appareil perfectionné dans lequel la laine est placée autour d’un cylindre percé, disposé dans un récipient convenable et par lequel le bain peut, être forcé à travers la laine dans le récipient, et vice versa, de manière à produire une parfaite circulation du bain à travers la laine.
- Traitement avant teinture des étoffes soie et laine mélangées,
- Par MM. Cadgène et Cie.
- Les procédés de teinture des tissus soie et laine donnent habituellement un produit terne, feutré, rugueux au toucher, par suite du re-croquevillement de la laine lors de son passage à travers les bains de teinture, notamment à travers les bains alcalins à température élevée.
- Pour obtenir un apprêt lisse et brillant, MM. Cadgène et Cie font subir à l’étoffe une préparation qui a pour résultat de neutraliser la laine, d’en empêcher le feutrage. L’étoffe est enroulée très serrée et très tendue dans un cylindre creux, percé, sur tout le pourtour, de petits trous rapprochés; ce cylindre étant noyé dans un récipient rempli d’eau bouli-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- I ante, les perforations ont pour but de livrer passage au liquide.
- Après une heure et demie d'ébouillantage, le tissu est apte à subir les opérations de la teinture, qui n’exigent jamais une température supérieure à 70 ou 80 degrés.
- Appareil de teinturerie,
- Par M. Watmough.
- Cet appareil, destiné à la teinture des étoffes en pièces, comporte un récipient en forme de V. Trois rouleaux, dont deux situés à l’entrée et à la sortie, le troisième, au fond du récipient, guident l’étoffe et l’étendent transversalement pendant son passage à travers le bain. Le tissu s’engage ensuite entre deux rouleaux essoreurs, dont il est facile de régler le serrage, puis contourne un troisième cylindre, horizontal comme les précédents, situé à une faible distance des premiers et surmonté d’un mandrin cylindrique autour duquel s’enroule la pièce
- Le mandrin (engagé des deux bouts, dans des coulisses verticales parallèles) s’élève librement au fur et à mesure que la pièce augmente de diamètre.
- Procédé et appareils pour teindre les textiles, Par MM. Smith et Aykroyd.
- Le procédé a pour but de remédier à l’inconvénient des plis, ou du lâche, qui se forment soit dans les tissus, soit dans les écheveaus, lors du passage des pièces d’étoffe ou des matières filées à travers les bains de teinture.
- MM. Smith et Aykrod indiquent, à titre d’exemple, l’application du procédé au traitement d’une chaîne ourdie. La chaîne, immergée dans le bain de teinture, est guidée et tendue par des galets jusqu’à la sortie de la cuve, puis déposée (en rangées ou piles successives et uniformes) sur une toile sans fin horizontale ; celle-ci chemine d’un mouvement réglable à volonté, pour alimenter une seconde toile composée, comme la première, de battes en bois, mais formant plan incliné.
- La chaîne se trouve ramenée dans le bain de teinture suivant un cycle régulier.
- Machine à laver,
- De M. Paul Lochman.
- La machine à laver récemment imaginée par M. Paul Lochman, (Gohlis-Leipzig), se compose d’une caisse carrée dont le fond est cannelé et qui contient l’eau.
- A une certaine distance du fond est disposée une planchette, suspendue au couvercle de la caisse par des tiges articulées à mouvement de parallélogramme, et à laquelle on peut donner un mouvement de va-et-vient horizontal au moyen d’un levier qui traverse le couvercle. Cette planchette est munie, sur sa
- face inférieure, de cannelures opposées à celles du fond de la caisse. De cette façon, le linge serré entre la planchette et le fond de la caisse se trouve soumis à un frottement énergique quand on met la planchette en mouvement Celle-ci est d’ailleurs percée de trous pour le passage de l’eau.
- Introleum,
- De M. Stanchfield.
- La grande difficulté dans les machines d’impression, surtout lorsqu’il s’agit des machines à imprimer les tissus, est d’avoir des encres d’excellente qualité, ayant une fluidité nécessaire et suffisante, qui s’attachent bien au papier ou au tissu, qui ne s’étalent pas et qui sèchent rapidement.
- M. Stanchfield a imaginé une composition qu’il a appelée introleum, destinée à améliorer la qualité et la fluidité des encres nouvelles et anciennes ainsi qu’à assurer le bon fonctionnement des appareils des presses à imprimer.
- Cette substance est composée d’huile de ké-rosine, d’éther, d’huile essentielle, de sassafras, dans les proportions suivantes :
- Huile de kérosine.......... 64 parties.
- Éther....................... 8 —
- Huile essentielle de girofle.. 1 —
- Huile essent. de Sassalras. 1 —
- Ces ingrédients doivent être mélangés bien intimement en les agitant, puis on prend une petite quantité que l’on verse sur de l’encre vieille et épaisse ; on remue avec une grande spatule et l’encre ne tarde pas à s’amollir et à atteindre la consistance voulue.
- Étoffes d'ameublement imprimées avec dou-b’ures simili-cuir,
- Par M. Prudhon.
- Les étoffes imprimées pour ameublement, en calicot ou en cretonne, ne possèdent pas, suivant M. Prudhon, une solidité suffisante.
- M. Prudhon s’est proposé de remédier à l’inconvénient au moyen d’enduits imperméables appliqués sur l’envers, et dénommés simili-cuir en raison de la consistance et de l’aspect de cette doublure toute particulière.
- Le premier apprêt est un mélange d’huile de lin et de kaolin pulvérisé formant une sorte de mortier liquide, qui bouche les trous du tissu sans altérer les parties décoratives de la face imprimée. Cet apprêt s’applique soit à la main, avec une brosse, soit plutôt au moyen d’une machine à encoller les tissus ou les papiers.
- Après séchage de l’étoffe à l’air, ou à l’étuve, les couleurs en pâte à base d’huile sont déposées par le même procédé, le nombre des couches variant suivant l’épaisseur voulue.
- Pour terminer, une couche d’essence donne à la doublure l’aspect mat du cuir, puis un
- passage de l’étoffe entre les cylindres gravés simule le grain de la peaumaroquinée.
- Ornementation des tissus pour tentures, Par MM. Mencke et Pottler.
- Il s’agit d’une application de tontisse (floc-king) sur tissus de soie. MM. Mencke et Pottier commencent par imprimer, à la planche, tous dessins convenables au moyen d’une substance adhésive (dissolution de gomme arabique), puis, à la planche, également, les mêmes dessins reproduits à l’aide d’un vernis spécial dit vernis à tontisse. La poudre de laine est déposée sur le vernis encore humide.
- Si l’on emploie le rouleau au lieu de la planche, il devient possible de supprimer la première impression à la gomme et de se borner à l’*pplication du vernis.
- Pour les tentures murales, les brevetés doublent le tissu d’une feuille de papier résistant. Dans ce cas, le papier reçoit, en premier lieu, un encollage à l’amidon ou enduit analogue, puis, après séchage, une couc'hede vernis. Papier et tissu sont passés simultanément (l’envers du dessin du côté du papier) entre les rouleaux chauffés d’une calandre. La chaleur ramollit le vernis et, par l’effet de la pression, les deux surfaces (papier et tissu) adhèrent fortement l’une à l’autre.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Héron, Gris de plomb.
- modèles
- Cette nuance est un des gris-employés ; nous la donnons comme teints courante et non comme nouvelle.
- La teinte dite « feutre » s'en rapproche -, en la prenant quelques tons plus bas, on obtient ce que la mode de cette année a baptisé « mi' nuta » ^ c’est encore le « colombe », qu’il ne faut pas confondre avec le « gris tourterelle ^ qui est un peu plus clair et plus jaunâtre.
- Les bleus-noirs d’aniline (Nigrosine, Ind'J' line, Noirs de Naphtols) donnent à peu pms cette teinte en s’arrêtant aux gris, mais en général, elle est trop maigre, la teinture pa' raît toute superficielle, et elle l’est, en effet; enfin il faut de grandes précautions pour unir*
- Ce gris se fera donc préférablement au cam* pêche, et en voici le moyen :
- Pour 10 kiiogr. de laines ou lainages :
- Bouillon de 1 heure avec :
- Sel d’étain....... ... 250 gramme»'
- Alun................... 500
- Teindre jusqu’à nuance avec :
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- Extrait de campèche.... 125 grammes.
- Couperose mixte...... 250 —
- On pourrait ajouter ces derniers produits au bain de mordant, mais il est mieux de teindre en deux bains, on obtient plus d’uni et le rinçage est plus facile.
- Palissandre, Byron.
- Nous rentrons ici dans les fonds rouges si employés en ce moment. Notre échantillon pourrait se classer dans les grenats mais ces derniers tirent au violet, tandis que celui-ci va plutôt aux marrons bleutés. C’est un amarante foncé ou un Byron un peu clair.
- Cet échantillon, comme le précédent, sont des articles de Reims et ont été choisis parmi les nuances les plus courantes.
- Par les anilines, on obtient cette nuance avec, pour 10 kil. de laine :
- Vert sulfo-conjugué.............. 50 gr.
- Substitut d’Orseille Poirrier... 2 kil.
- Les anciens procédés donnent cette teinte avec presque autant de facilité que les anilines et avec un peu plus de solidité.
- En voici un moyen. Pour 10 kilogr.
- Bouillon de 1 heure avec :
- Alun............................. 2 kil.
- Cristaux de tartre...................... 1 — 250
- Teinture sur le même bain, en le garnissant avec :
- Alun....................... 2 kil.
- Tartre..................... 1 —
- Orseille................... 5 —
- Carmin d’indigo............... 150 gr.
- Extrait de Bois jaune...... 100 —
- Manœuvrer uue heure au bouillon, rincer. Tour plusieurs passes successives, mordan-cer et teindre sur deux bains, et à chaque Passe> remonter par moitié des doses indiquées.
- Grenats sur laine
- Le procédé ci-dessus donne un grenat en 'Loainuant la proportion de jaune, qu’on ré-duira de moitié.
- Suivant du reste, qu’on veut des grenats PLis ou moins rouges, on fait varier les proportions relatives d’orseille, d'indigo et de Jaune ; c’est toujours l’orseille ia base de la couleur.
- Par les anilines.
- Plusieurs couleurs d’aniline donnent direc-,eiïlent des grenats sur laine ; nous citerons Produits proprement dits grenats, la céru-'lne> la purpuraline, le marron-grenat, la gre-
- nadine, la fuchsine-marron, la fuchsine-amarante, le cerise, etc.
- Toutes ces couleurs, qui sont des rouges plus ou moins impurs, ternis, donnent d’assez beaux grenats, et chacune avec son reflet spécial ; on peut donc toujours en assortir une à l’échantillon demandé.
- En général, la dose est de 50 grammes de colorant par kil. de laine.
- On teint sur bain acidulé au bi-sulfate de soude, ou simplement à l’acide sulfurique.
- Le procédé se résume donc ainsi, pour 10 kil. de lainages :
- Grenat d’aniline......... 500 grammes.
- Acide su’furique......... 500 —
- Sulfate de soude......... 1 à 2 kil.
- Entrer à tiède, pousser à l’ébullition en 1/2 heure, et finir ainsi jusqu’à teinte.
- Par les bois
- Pour 10 kilogr. de lainages :
- Manœuvrer 1 h. 1/2 au bouillon avec :
- Cristaux de tartre...... 600 grammes.
- Alun........................ 2 kil.
- Egoutter, abattre, laisser reposer douze heures.
- Monter au bain neuf avec :
- Tartre.................. 100 grammes.
- Alun.................... 200 —
- Faire bouillir (pour épurer le bain), entrer les laines et continuer le bouillon 1/2 heure, pour dissoudre les mordants, lever, ajouter au bain ainsi fait :
- Jus de Brésil............... 150 litres
- Orseille.................... 2 kil.
- Teindre 45 minutes, à bonne chaleur sans bouillir.
- Si l’on veut un grenat plus corsé, ou ajoute au bain :
- Extrait de campèche................ 500 gr.
- Après teinture, lever, égoutter, pauser 3 ou 4 heures, puis rincer.
- Bon teint pour draperie
- 1<> Leger pied de bleu à la cuve.
- 2° Mordant, pour 30 à 50 kil.
- Cristaux de tartre
- Alun 4
- Oxi muriate d'étain 250 gr.
- 3° T einture avec :
- Bois rouge 6 kil.
- Campèche ..... a —
- Garance 5
- On peut supprimer le bain rouge, et aviver à la fin en ajoutant au bain :
- Cerise d’aniline.............. 50 grammes
- Abattre, pauser quelques heures et rincer.
- Alun........................ 100 grammes.
- Orseille........................ 500 —
- Bois jaune...................... 300 __
- Eau.............................. 60 litres.
- Bouillir une heure en éventant une fois, garnir le même bain avec :
- Orseille........................ 500 grammes.
- Après bouillon de 1/2 heure, ajouter :
- Extrait de campèche......... 80 grammes.
- Carmin d’indigo.................. 20 —
- Cerise d’aniline................. 20 —
- Composition d’étain.............. 30 —
- Les feutres ayant été rincés une fois sur mordant, entrer dans ce bain de teinture, et continuer au bouillon jusqu’à nuance.
- Teinture des feutres (Suite) Grenat
- Pour 10 chapeaux :
- Bouillir une demi heure :
- Apprêt des Percalines pour doublures
- Faire l’empois suivant, très-cuit :
- Amidon de maïs............... 6 kil.
- Suif de mouton............. 500 grammes.
- Cire végétale.............. 100 —
- Eau........................ 160 litres.
- Apprêter au foulard, sécher aux tambours, humecter ; laisser l’humidité pénétrer une nuit -, cylindrer à froid • élargir, et passer à plusieurs reprises à l’appareil à beetler, jusqu'à souplesse convenable.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Atelier des apprêts (fin).
- Machine à repasser.
- Dans le matériel de l’apprêt je dois encore mentionner la « Machine à repasser, calandrer et apprêter » de M. J. Decoudun (H. Chasles, successeur).
- Si je ne l’ai pas fait figurer dans le chapitre du repassage, c’est qu’elle ne s’applique qu’aux pièces et morceaux plats, et que pour nous, le repassage est réservé aux pièces confectionnées.
- La machine Decoudun dispense de l’emploi de la vapeur, étant disposée pour chauffer au charbon ou par une rampe de gaz, et aussi du reste à la vapeur:
- Elle est composée d’une sorte de gouttière en fer, très forte et bien alesée -, cette pièce constitue le fer à repasser ; elle est fixée sur un bâti, la partie concave en dessus, et est chauffée en-dessous. Dans l’intérieur de ce fer, s’applique exactement un rouleau de dimensions correspondantes, garni d’un tissu de laine qui lui donne la souplesse des tables à repasser
- L’étoffe s’engage contre la face intérieure de la gouttière, entre elle et le rouleau pres-seur, et ce rouleau, tournant à l’aide d’une manivelle, entraîne l’étoffe, tout en la pressant contre le fer chauffé ; elle subit donc celte
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- friction chaude qui constitue, en résumé, le repassage.
- Le rouleau presseur s’écarte du fer — soit à la main soit mécaniquement, selon la force de l’appareil, — de façon à permettre à l’étoffe de s’y engager ; il se remet en place par le jeu de la manivelle. La pression que l’on varie à volonté par des contre-poids ou des vis, se produit à l’aide de pédales.
- Cette pression s’exerçant contre le rouleau garni, n’écrase pas les broderies ni autres reliefs des tissus.
- C’est, à la vérité, un appareil spécialement destiné à la lingerie : serviettes, nappes, mouchoirs et surtout rideaux de vitrage, puis les tissus de coton : doublures, rouenneries, etc. et aussi leâ laine-et-coton. Les laines, auxquelles il faut une chaleur plus prolongée, s’y font en manœuvrant lentement et en les passant plusieurs fois. Les soies s’y font comme avec le fer à repasser, puisque c’est le même travail fait mécaniquement.
- Quelques tours de main peuvent varier les effets ; ainsi si l’étoffe doit êire vaporisée, on l’accompagne d’un doublier humecté dont la chaleur vaporise l’eau. Pour éviter le luisant du'fer, ou interpose entre celui-ci et le tissu une étoffe légère qui reçoit le frottement de la surface polie, et l’étoffe reste mate des deux côtés.
- Ce brillant est quelquefois recherché, notamment pour les doublures et le linge blanc et simule le calandrage \ dans ce cas, on chauffe et on presse fortement.
- La machine Decoudun, destinée au repassage du linge peut donc être aussi utilisée en teinture, et je sais que quelques-uns de mes confrères l’ont adoptée pour leurs apprêts, surtout au début, alors que l’inventeur avait une sorte d’atelier de démonstration près des grands boulevards, et qu’alors ladite machine était très en vue et plus connue qu’aujourd’hui.
- Elle convient aux petites maisons qui n’ont pas de vapeur, ou aux grandes qui veulent un outil spécial pour le linge blanc. Dans les deux cas, c’est toujours une dimension moyenne qu’il faut.
- Les constructeurs en ont sept modèles ; le n» 4, qui peut repasser unelargeur de 1 m. 10, et dont le cylindre a 25 centimètres de diamètre, est celui qui convient le mieux.
- M. Chasles a perfectionné l’appareil de son prédécesseur en disposant dans la gouttière-fer une série de trous par lesquels l’eau vaporisée se dégage et est appelée par une aspiration qui la conduit au dehors des ateliers, ce qui supprime la buée. L’appareil qui a été nommé Hydrovore est en outre muni d’un mode de pression très énergique.
- Manglè et Calandre.
- Mais le calandrage du linge s’obtient par des moyens beaucoup plus puissants mais qui ne sont plus du domaine du teinturier.
- Cette opération consiste en une friction sous une très forte charge, des tissus de toile
- ou de coton auxquels on veut donner une sorte de glaçage, et du linge damassé dont on veut faire ressortir l’effet de tissage. Cela est du reste, très connu, même de la simple ménagère.
- Les appareils employés sont la mangle, ou la calandre à rouleaux.
- La première est composée d’une table en bois montée sur bâti également en bois, supportant une caisse lourdement chargée, sous laquelle sont placés des rouleaux garnis du linge à calandrer , un mouvement de va-et-vient imprimé à la caisse par un mécanisme approprié, donne au linge l’aspect glacé.
- Cette machine, toutefois, opère à froid -, on travaille à chaud et avec beaucoup plus de pression à l’aide du cylindre-calandreur.
- C’est une machine composée de trois cylindres superposés ; celui du milieu est un « canon » en fonte dont l’intérieur creux peut recevoir des boulons ou gueuses rougis au feu, et quf produisent le chauffage-, les deux autres rouleaux sont formés de rondelles en papier juxtaposés et comprimés à la presse hydraulique, puis tournés et polis -, ils ont une très grande fermeté sans dureté cependant (ils sont confectionnés comme les cônes d’essoreuses) -, une très forte pression par poids fixés à des leviers agit sur cet ensemble.
- L’étoffe engagée entre le canon et les cylindres en papier reçoit le glaçage. La friction s’obtient par la différence de vitesse entre ces rouleaux qui sont à commandes indépendantes.
- Lorsque nous en serons au travail, je dirai quelques mots du mode de fonctionnement de cet appareil.
- Le cylindre supérieur en papier n’étant pas indispensable, M. F. Dehaitre a réduit les frais de construction de la calandre en supprimant ce rouleau ; s’il faut deux frictions, on passe l’étoffe une seconde fois.
- Dans les grands appareils, au contraire, on ajoute deux autres cylindres en fonte, en haut et en bas, qui servent de soutien à ceux en papier, dont la rigidité n’est pas suffisante, malgré leur mandrin en fonte, pour résister aux énormes pressions qu’ils subissent, mais cela n’intéresse que les machines à grandes largeurs.
- On a remplacé le papier des cylindres par du feutre, de l’amiante, du papier de laine, etc. ; ils ont des emplois spéciaux qui ne nous intéressent que peu.
- Petite calandre d'atelier.
- En chiffonnage on fait calandrer habituellement à façon, cependant il peut être avantageux de posséder une petite calandre moins puissante et moins coûteuse, mais suffisante pour les besoins courants.
- M. F. Dehaîtrea un petit modèle de ce genre sur pieds en fonte avec pression à levier, qui peut suffire pour ces travaux usuels ; il est représenté fig. 44.
- .UiMfiiiii'iiiini'ijT1 iiii- h ji;iljj,
- [ lllllllllllllll! ’ „
- Fig. 44. — Petite calandre.
- Pour l’usage exclusif du linge, où il ne faut que la chaleur de la vapeur, le cylindre infé-rieu est en bois, mais pour faire du glaçage de doublures, de perses, de lustrines, pour cy-lindrer des foulards et soieries, un chauffage plus énergique est nécessaire, on fait usage alors de boulons chauffés au feu, ou de gaz même, et il faut alors que le cylindre compri-meur soit en papier.
- L’appareil se construit sous ces deux états.
- CYLINDRE
- Le cylindrage diffère du calandrage en ce qu’il a lieu sans friction ; la calandre à rouleaux peut être disposée pour opérer à volonté avec ou sans frottement des rouleaux, mais le plus souvent, on emploie un cylindre exclusivement cylindre et dont la construction se trouve simplifiée, puisque les rouleaux se commandent simplement entre eux.
- A cela prêt, c’est absolument la même machine. Elle est employée pour l’apprêt des foulards, des soieries non côtelées, des satins, auxquels elle rend véritablement l’aspect du neuf, au moins pour quelques jours. Son travail, pour ces articles, est beaucoup préférable à celui des tambours; il est quelquefois son complément.
- Ces articles peu ou point gommés passant au cylindre, deviennent plus pleins (surtout s’ils ont été assouplis au peigne Lyon-Ridel); ils conservent leur souplesse, prennent du brillant, et l’envers acquiert un glacé rappe-lant celui du neuf.
- Mais le cylindre est surtout employé pour faire la moire -, les soieries doublées et cylindrées prennent différents genres de moires, suivant le mode de doublage (ce sur quoij’at* rai à revenir) -, on peut aussi en produire sur certaines étoffes à côtes en coton et en toile.
- Petit cylindre a rubans.
- Le cylindre est encore un appareil trop coûteux et trop peu employé par le teinturier-dégraisseur pour qu’il en fasse emplette ; des cy-lindreurs à façon font ce travail très convenablement et à bas prix.
- Cependant, il y a quelques années, la tû°d
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- était aux rubans moirés, et tout ceux qu’on faisait reteindre subissaient invariablement ce moirage. Il y avait avantage alors de posséder un petit cylindre peu coûteux et peu encombrant, spécialement approprié au ruban.
- M. Aubert, 'constructeur de calandres et cylindres, en avait établi un que l’on pouvait fixer sur une table, et dont la longueur utilisable des rouleaux était de 16 centimètres; il pouvait ainsi faire des rubans, des cravates, des ceintures.
- Il s’actionnait à la tnain par manivelle et possédait comme les grands appareils, son rouleau en papier, son canon chauffé au boulon, et la pression , était facilement réglable, puissante et progressive.
- Le même constructeur fait aussi des cylindres sur ce modèle, de 50 à 60 cent., pouvant faire des lés de robes en petites soieries qui ont ordinairement 48 cent., et même des étoffes plus larges, en les dossant.
- Quant aux petits cylindres à rubans, ils n’ont pour le moment, qu'un intérêt rétrospectif, mais la mode du moirage peut revenir, aussi quand nous traiterons de l’apprêt des rubans, nous en reparlerons.
- Cylindres gravés.
- Le moirage par écrasement des côtes du tissu prend des aspects variés suivant le mode de doublage, ainsi qu’il est dit plus haut, mais ces effets sont quelquefois capricieux et ne réussissent complètement que sur les étoffes bien conservées, et encore faut il une certaine habileté de l’ouvrière. Enfin, l’envers du tissu ne prend pas la moire et reste glacé, Contrairement à l’apprêt du neuf.
- C’est que dans ce dernier cas, les rouleaux du cylindre sont en bronze portant en gravure légère, le dessin de la moire ; celle-ci est alors gaufrée, assez pour tracer le dessin, mais insuffisamment pour produire des reliefs apparents.
- Par ce moyen on est toujours certain d’obtenir un moiré régulier et sur les deux faces. Il n’est pas appliqué au chiffonnage et î® m’en étonne, car c’est là où il est le plus nécessaire, vu la diversité et souvent le mauvais état des tissus soumis à l’apprêt.
- Les appareils employés ne sont guère plus coûteux que ceux à cylindres lisses ; il faudrait seulement deux paires de rouleaux, l’une gravée en moire à colonne et l’autre en moire antique, pour satisfaire à tous les besoins.
- Il est à souhaiter qu’un façonnier intelligent installe ce travail, il aura bien vite gagné le prix de son matériel.
- Accessoires divers.
- Je crois avoir passé une revue assez complète du gros matériel des apprêts; il est encore plusieurs petits outils, assez peu importants pour valoir une description spéciale, et que nous aurons l’occasion de voir, dans la suite de ce travail.
- Par exemple, les brosses, les formes à gants, à bas, à caleçons, les peignes à franges et à fourrures, ceux à assouplir, etc. etc.
- Nous n’en finirions pas si nous tombions dans ce menu détail, et il faut pourtant bien aborder la mise en œuvre de tout ce matériel.
- Il y en a plus qu’il nous en faut, mais nous saurons choisir.
- En voilà assez pour cette année : à la prochaine, confrères, et mes meilleurs vœux de santé et de prospérité.
- Maurice GUÉDRON.
- CimONIQUE INDUSTRIELLE
- BLEU DE PRUSSE
- Pour coloration do la pâte à papier et autres emplois.
- Pour la coloration des pâtes de bois, le bleu de Prusse est économique et très employé; il donne un blanc plus éclatant que l’outremer, et est plus stable que les bleus d’aniline, mais il exige une forte proportion de rouge pour combattre la teinte verdâtre qui n’est pas due exclusivement aubleude Prusse mais en grande partie à la teinte jaune de la pâte.
- On prépare le bleu de Prusse de la manière suivante :
- Dans un baril de 200 litres, on dissout avec de l’eau bouillante, 18 kilos de couperose verte et 18 kilos de prussiate jaune de potasse; on ajoute 4,5 litres de chlorure de fer et 4, 5 acide nitrique ; on mélange le tout et on verse dans le liquide 41 litres de chlorure de chaux à 7° Baumé; si la liqueur ainsi obtenue ne présente pas à la lumière un reflet bronzé, il faut ajouter un peu do chlorure de chaux, on étend ensuite d’eau froide pour obtenir 180 litres de liquide.
- II est des personnes qui préfèrent opérer de la manière suivaute :
- Dissoudre 18 kilos prussiate jaune de potasse dans un baril de 200 litres rempli à moitié d’eau ; lorsque la dissolution est complète, remplir le baril aux deux tiers, avec de l’eau, ajouter 221,5 chlorure de fer, mélanger et y verser 131,5 chlorure de chaux à 6° Baumé, puis étendre d’eau jusqu’à 180 litres.
- On peut laver ces bleus pour les débarrasser de tout excès de fer ou d’acide ; pour cela d suffit de les laisser déposer et de décanter le liquide surnageant; on répète l'opération plusieurs fois.
- Le rouge qu’on emploie avec le bleu de Prusse est la roséine ou tout autre violet d’aniline. *
- On peut aussi employer le bleu de Prusse soluble qu’on achète sous forme d’une fine poudre et dont l’usage est très commode.
- Le bleu de Blackley produit aussi un très beau blanc, mais il a l’inconvénient de toutes les couleurs d’aniline qui s’altèrent au contact de la pâte de bois.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 193,324. — 3 octobre 1888, Dabert. — Nouveau genre d’impression sur tissus à effet de mélanges dit : Impression Dabert.
- 411
- 193,326. — Durand-Huguenin et Cie. — Procédé d’application simultanée de l’indigo et de l’indophénol soit en cuve mixte, soit en impression.
- 193,355. — 8 octobre 1888, Maguet. — Pompe à air servant dans les essoreuses des teintures et apprêts.
- 193.425. — 10 octobre 1888, Malleyal. —-Appareil pour l’empesage des tissus.
- 193.426. — 10 octobre 1888, Calet. — Machine à dérompre les tissus.
- 193,430. — 10 octobre 1888, Sté Farben-fabriken VON Friedr, Bayer et C°. — Procédé de fabrication des matières colorantes azotées teignant la laine directement en noir.
- 193,454- — 10 octobre 1888, Mason jeune et Whitehead. — Perfectionnements apportés aux machines pour teindre, blanchir et traiter le fil en pelottes ou bobines.
- 193,481. — 12 octobre 1888, Cundàll. — Système d’impression des marques de fabriques et autres marques ou signes distinctifs sur les tissus ou étoffes.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- SUBSISTANCES MILITAIRES
- Paris. — Le 29 décembre :
- 33,814 m. de toile à prèlarts.
- S’adresser pour tous renseignements, à MM. les sous-intendants militaires chargés du service des subsistances.
- HOSPICE CIVIL DE CHAMBÉRY
- Le 21 décembre, 1 h.
- 1,200 m. toile, fil de chanvre en 100. — 600 m. toile, fil de lin en 80. — 500 m. toile, fil de coton en 100. — 1,500 m. toile, fil de coton en 80.
- 50 m. drap pour costumes, 100 id. pour vêtures, 400 m. lainettes pour vêtures.
- 100 k. laine filée, 100 k. couvertures laines pour layettes.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Cherbourg, 6 décembre.
- Molleton de coton
- Debièvre, à Marais-les-Valenciennes, adjud. à 42.90.
- Toulon. — Le 5 décembre.
- Cravates en lasting.
- Bàcharàch, à Lyon, adjud. à 0.86 l’une avec un rabais de 3 0/0.
- Toulon. — Le 12 décembre.
- Toile et cretonne de coton écru pour chemises.
- Emile Lemaître, à Lillebonne, adjud. à 51.50.
- HOSPICES CIVILS A LYON
- Le 26 novembre. — Fournitures et lainages pour 1889.
- 1. Drap cuir-laine, noir, à 6.40 le mètre.
- 2. Id. croisé, gris, à 4.28.
- 3. Id. bleu, à 4.89.
- 4. Escot noir. — Non adjugé.
- 5. Anascote noir, à 2.82.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 6. Escot mérinos noir. — Non adjugé.
- 7. Cachemire noir. — Non adjugé.
- 8. Mérinos double chaîne, noir, à 4.90.
- 9. Escot foulé noir. — Non adjugé.
- 10. Molleton écru, à 4.63.
- 11. Id, gris bleu, à 0,937.
- 12. Id. gris-beige, à 2,98.
- 13. Flanelle croisée blanche. — Non adjugé.
- 14. Couvertures pour berceaux, à 1.999.
- 15. Id. blanches, adultes, à 14.58.
- 16. Id. grises, adultes, à 40.10.
- 17. Laine à matelas, à 2.60 le kil»
- 18. Robettes d’enfants, à 2.85.
- 19. Chaussettes, à 0.69 la paire.
- 20. Bas pour enfants, tailles diverses, 6.825 25.
- 21. Chaussons fourrés, 1.054 05.
- 22. Id. de lisière, 818 fr.
- 23. Chapeaux de feutre pour enfants, à 1.80.
- 24. Id. de vieillards, à 2.92.
- 25. Laine à tricoter, à 6.49. L’administration ne nous a pas communiqué les noms des adjudicataires.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Sté en nom collectif Vil.la.RD et Laffolais (soieries el lainages), 5, rue St-Augustin avec maison d’achat à Lyon, 11, rue du Garet. Durée : 6 ans. Cap. 100,000 fr. — Acte du 31 octobre 1888.
- PARIS. — Modification des statuts de la Sté anonyme dite Cie parisienne de couleurs d’aniline, 31, rue des Petites Écuries. Délib. du 8 novembre 1888. — J. g. d’A.
- PARIS. — Formation de la Sté en nom coll. Tabard, Cecillon et Chaput fab. de tissus de soieries, rue de l’Arbre sec, 16Durée 5 ans Cap. 100,000 fr. — Acte du 22 octobre 1888.
- PARIS. — Modification du capital delà Sté en nom collectif Albert Haury et Paul Bour-CHEt (tissus d'Alsace) 19, cours Gambetta, porté de 5,000 fr. à 125,000. — Acte du 1er novembre 1888.
- PARIS. — Dissolution par suite du décès de M. Ponchon de la Sté A. Ponchon et Cie, tissage de velours, à Villerbaune, cours Vitou prolongé, 27, M. Chavant, associé survivant continue seul sous le nom de G. Chavant.
- — Acte constitutif du 15 mai 1885.
- PARIS. — Formation de la Sté en nom collectif Placet et Cie (apprêts, foulage et dégraissage de tissus), rue de la Part-Dieu, 97. Durée Sans et 8 mois. Gap. : 40,000 fr. — Acte du 8 novembre 1888.
- PARIS. — Formation de la Sté en nom collectif Jars et Demias, fab. de tissus de soie 8, pl. de la Miséricorde. Durée 3 ans et 2 mois du 1er novembre 1888. Cap. 103,000 fr.
- — Acte du 29 novembre 1888.
- VIENNE. — Dissolution verbalement à partir du 8 septembre 1888 de la Sté Tran-chet et Cie (ateliers d’apprêts). Liquid. : M. Bouvier, cessionnaire des droits de son coassocié. — Jug. du 30 octobre 1888.
- ST-ETIENNE. — Formation de la Sté en nom collectif Marius Penel et E. Gougaud (tissus, articles de rouennerie), 6, rue Traver-sière. Durée 6 ans. Cap. 50,000 fr. - Acte du 10 novembre 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Fousset, teinturier, 138, rue Believille. J. c. : M. Garnier. — S. : M. God-mer.
- PERPIGNAN. — Balmisgère (nég. en tissus) à Rivesaltes. Jug. du 21 novembre 1888. — S. : M. Clément.
- MEAUX. — La Sté Lanos père et fils, nég. en laines et personnellement Lanos père et fils. — Jug. du 27 novembre 1888. S. : M, Rabasé.
- ------—
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lies toiles peinte» Alsaciennes.
- — L’industrie Mulhousienne continue à se déplacer peu à peu.
- Les vexations que le gouvernement allemand fait subir aux membres de l’illustre famille Dollfus, rendent chaque jour plus difficile leur résidence en Alsace. Il n’est rien que l’autorité ne mette en œuvre pour entraver la marche des affaires de la maison et porter atteinte à sa prospérité.
- Déjà la nécessité de restreindre la fabrication des toiles peintes a été imposée et il y a quelques mois a causé la fermeture d’ateliers de cette manufacture.
- La situation est telle aujourd’hui que M. Dollfus se voit dans l’obligation de quitter complètement et Mulhouse et l’Alsac3. Toutes les dispositions ont été prises pour transporter à Belfort toutes les branches de la manufacture Dollfus. Des bâtiments sont en construction en ce moment à Belfort, de telle façon que l’émigration des ouvriers et des machines soit terminée le 1er octobre 1889
- Mulhouse et l’Alsace n’envisagent pas sans inquiétude ce graduel et continuel déplacement des industries qui ont tant contribué à leur prospérité. Belfort a déjà recueilli un grand nombre de leurs plus importantes maisons, et n’a pas été seule à leur donner asile.
- — o—
- Incendie». — Le 2 Décembre le feu s’est déclaré dans le dépôt de charbons de l’important peignage d’Isaac Holden à Croix (Nord).
- Le bâtiment a été entièrement détruit-, les pertes s’élèvent à 340.000fr. non assurées.
- Ce sinistre n’a pas occasionné d’arrêt dans le travail.
- — Un violent incendie s’est déclaré le 4 Décembre à Fontaine-le-Bourg, à 17 kil. de Rouen, dans la filature Papillon. Le feu a éclaté à sept heures du matin, par suite du frottement d’une carde à broches, et s’est communiqué aux balles de coton.
- Tout rétablissement a été détruit en une heure. Les dégâts évalués à 400.000 fr. sont couverts par des assurances.
- Ce sinistre laisse quatre-vingts ouvriers sans travail.
- — Les nouvelles de Kiel (Allemagne) du 13 courant, nous signalent un autre et terrible incendie, qui a coûté la vie à de nombreuses victimes :
- La fabrique de drap de la maison Aatbeck, située à Neumünster, a été î.icendiée. Une partie des ouvriers tisserands occupés au premier étage ne sont pas parvenus à se sauver. On ne connaît pas encore d’une façon exacte
- le nombre de ceux qui ont péri; les données varient à ce sujet entre 12 et 20.
- Parmi les victimes figurent quatre hommes mariés, une femme mariée et plusieurs ouvrières suédoises.
- Les flammes ont atteint le Kaisersaal, situé près de la fabrique et ont ainsi détruit uue partie de l’hôtel de la Bourse.
- lie» Grèves. — Une grève vient de ae produire à Grenoble parmi cinq ou six teinturiers en peaux, occupés chez M. Foster, mégissier, qui venait récemment d’annexer un atelier de teinture à sa fabrique.
- M. Foster voulait réduire quelques façons : 55 cent, les noirs chevreau, et les fins’ chevreau 65 cent, au lieu de 85 cent, que les uns et les autres étaient jusqu’alors payés-, comme compensation les autres catégories étaient payées 1 fr. au lieu de 85 cent.
- Ces questions de tarifs soulevèrent encore d’autres difficultés; il ne fut pas possible de s’entendre, et le patron dut renoncer à faire teindre chez lui.
- Les teinturiers en peaux sont environ 200 à Grenoble, et gagnent de 4 à 5 fr. par jour, ainsi que ces débats nous l’ont appris.
- —o —
- Grève pacifique. — Une grève s’était déclarée le 4 Décembre chez M. Siche), fabricant de tissus à Saint-Quentin. Le lendemain elle était terminée, grâce au bon esprit des ouvriers et aux vifs désirs d’entente et de conciliation du patron.
- Les ouvriers ont montré dans cette circonstance tout le calme et toute la sagesse désirables. 11 n’y a pas eu d’agitation, pas de bruit, c’est à peine si en dehors des intéressés, on savait qu’il y avait suspension de travail.
- —o—
- Autre» grève». — A Epinal quatre-vingt-dix tisseurs de la fabrique Laneu Sellones se sont mis en grève, se plaignant de travailler avec de la mauvaise chaîne.
- La moitié des ouvriers a continué de travailler ; aucun trouble ne s’est produit.
- — Sur les demandes des grévistes de Thizy et de Saint-Vincent-de-Rheims, les ouvriers des usines de cotonnades de Montagny (Loire) se sont mis en grève.
- Us demandent le tarif tel qu’il était appliqué à Roanne après la grève de 1882 dans cette ville.
- —o—
- lia veine d’être teiaaturler. —
- Finissons l’année par une note un peu pins gaie : un « mot » de la fin :
- Le docteurX... est appelé près d’un malade.
- — Ah ! Madame, dit-il à la femme de son client, votre mari est perdu! Voyez donc, ses mains sont déjà violettes.,.
- — Mais, Monsieur, il est teinturier.
- — Eh bien vous avez de la veine, car s’il n’était pas teinturier, ce serait un homme mort.
- FIN DU PREMIER VOLUME.
- Le Gèrnt : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie G. G0LIN, à, Gharleville (Arclenaes).
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-
- LA
- Ier VOLUME
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- r- y
- KprrarcïiE»0r«ri=r
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES ANNÉE
- 1888.
- TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- Pages.
- Absinthe, nuance mode................................................. 44
- Accidents de travail................................................. 152
- Acide acétique dans le blanchiment.................................... 27
- Aciaulage dans le blanchiment......................................... 19
- Action de l’acide sulfurique dilué sur les textiles............... 171
- Action de la soude et des acides sur le coton..................... 162
- Adjudications administratives : 7,15, 23, 31, 39. 47, 55, 63, 71, 79, 87, 95, 103, 111, 119, 127, 135, 143,151, 159 167,175,183, 191.
- Agencement d’un magasin de teinture .............................. 14
- Alezan, acajou, aventurine (nuances).................................. 84
- Alizarine, procédés de teinture....................... 76, 154, 155, 163
- Aluminium (mordants).................................................. J.
- Alunage de la soie.................................................. 74
- Andine, procédés de teinture (ooir aussi aux noms des couleurs).. 5, 11
- A nos lecteurs (préface)............................................... 1
- Antichlore........................................................... 3
- Antimoine (mordants).................................................. 58
- Apprêt pour til et coton à coudre ................................ 13
- — blanc pour tissus de coton blancs et teints.. 20, 52, 157, 182.
- — glacé — — — 20
- — satinette — — — 20
- — craquant — — — 20
- — souple par la glycolline.................................. 11,20
- — allemand pour linge.......................................... 29
- — au neuf pour linge.......................................... 142
- — des percalines à doublure................................... 189
- — des chapeaux de paille....................................... 61
- — des péruviennes...............................................84
- — pour soieries........................................ 125, 138
- — teintes pour coiffes de chapeaux............................ 133
- — au fer pour chiffonnage...................... 111, 117, 126, 134
- — aux métiers pour chiffonnage......................... 134, 142
- aux tapis — ........................ 142,149
- — à la presse — 150
- — à la brosse — ............................ • • • 158
- — aux machines — .................... 165, 173. 182
- Arsenic, sa suppression dans le mordançage........................... 138
- Astringents pour la charge des soies................................. 115
- Atelier des nettoyages (chiffonnage).................................. 37
- — des teintures — 61
- — des apprêts — ItO
- Azurage de la laine blanchie.................................. 14, 3/
- B
- Bain de teinture circulant.........................................
- Benzine et benzoline pour nettoyage............................™
- Blancs azurés sur laine...................................... ras
- Blanchiment par l’eau oxygénée............................... 4o,
- — de la laine..........................................
- — des textiles végétaux............................• • • • f j:
- — des tissus de coton.............................. 5b> 82, JO
- — de la soie........................................... b
- — de toutes matières....................................... }*
- — électrolytique......................................... |4,6
- — des soies sauvages................................... J (9
- — des succédanés du chiffon............................... 187
- — et teinture à l’état de tension......................• ]8/
- Bleus divers sur laine........................................... 7b, 148
- — — Gobelins (Nuance) ....................................... 3b
- — — Gendarme (Nuance).................................... jdu
- — — de nuagps — ..................................
- — — sans indigo.................................•...........
- — — de Prusse pour pâtes à papier et autres emplois.... 191
- Bois, leur ornementation............................................. 68
- — de teinture à Haïti............................................... °
- Bouilleur pour atelier d'apprêt..................................... tp8
- Bourses pour études commerciales.............................••••• B™
- Brevets d’invention (catalogue). 7, 15, 23, 31, 39, 47, 55, 63, 71, 79, 87, 95,
- ' 103, 111, 119, 127, 135, 143, 151, 159, 167, 175, 183, 191
- Bronzage du bois, de la porcelaine, etc.............................. 87
- Broyage de l’indigo.................................................. 93
- 6run-corinthe laine................................................. 42a
- %ron sur laine...................................................... 48J
- C
- Café au lait, castor (teintes)...................................• ™
- vaissiers infidèles (Faits divers)............................... 8l)> lwU
- Pages.
- Calandres......................................................... 190
- Cardinal (teinte)................................................... 117
- Caroubier — 52
- Cartons de presse................................................... 149
- Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur. 6, 13, 29, 37, 45. 53, 61, 77, 85, 93, 101, 110, 117, 126, 133, 142, 149, 157, 165, 173, 182, 189.
- Chair (teinte)....................................................... 37
- Chapeaux de paille, apprêt........................................ 61
- — — teinture......................................... 125
- — de feutre ( Voir : feutres)
- Chaudières à vapeur.............................................. 12, 22
- — et bassines à teinture................................. 77
- Chaudron (teinte).................................................... 20
- Chauffage des bains.................................................. 77
- Charge des soies de couleur.......................................... 91
- — — Noires [Voir : Noirs sur soie)
- Chemins de fer, tarif des tissus..................................... 34
- Chimie (La) tinctoriale en Prusse................................... 112
- Chlorage du coton................................................. 18
- Chlorure de chaux, sa conservation................................... 59
- Cliocat (teinte)..................................................... 52
- Chronique.................................. En tete de ehaque livraison.
- Chrysamine.......................................................... 106
- Chrysanthème (temte)................................................ 164
- Cire minérale, nouvelle variété............................’...... 54
- Coléus (teinte)..................................................... 157
- Colis postaux.........................................................48
- Commerçants prévoyants............................................... 48
- Commssï’on des valeurs en douane (rapport sur les teintures)...... 77
- Concours de la Ramie.......................................... 151, 160.
- Conditionnement des textiles......................................... 35
- — des cotons.................................... 80
- — à Tourcoing................................... 104
- Congrès des Ingénieurs............................................. 120
- Cordage des pièces de coton.......................................... 85
- Corail (teinte)..................................................... lsl
- Cotonnades françaises en Cochinchine................................ 184
- Colons non cuits" (teinture)......................................... 48
- Couleurs à porcelaine.......................................... 32, 159.
- — d’aniline.................................. [Voir leurs noms).
- — — solubles dans la benzine........................... 75
- — au Japon................................................... 79
- — à imprimer à l’induline.................................... 83
- — coton artificielles........................................ 106
- Coupe du velours (appareils)....................................... 75
- Cours du Conservatoire des Arts-et-Métiers..................... 168, 176
- Couvertures en papier................................................ 30
- Crêpage des soieries.................................................. H
- Crise en Italie..................................................... 176
- Crevette (teinte).................................................... 36
- Cuite de la soie.................................................. 5, 66
- Cuve au plombate................................................... ’i09
- Cylindres colleurs.................................................. 158
- — lustreurs..................................................... 190
- D
- Débouillissage des cotons.................................... 18, 187
- Décoration des tissus par impression........................ 100, 123
- Dégommage de la soie........................................... 5, 66
- Dégraissage de la laine........................................... 11
- — — à sec......................................... 43
- — et blanchiment de tous textiles...................... 52
- Dessins filigranes sur papi<-r................................... 131
- Désoufrage de la Lune......................................... il
- Distinctions honorifiques........................................ 120
- Douanier (teinte)................................................ 133
- Droits d’importation sur les soies................................ 88
- E
- Eau dans les ateliers de teinture................................ 61
- — oxygénée, préparation.......................................... 108
- — — application............................. ( Voir : Blanchiment)
- Ecarlates......................;................................. 100
- Echardonnage et épaillage des laines............................... 187
- Echeveaux 1 Machine à les teindre)............................... 60
- Ecole de physique et de chimie................................... 104
- — industrielle de Tourcoing...................................... 136
- Ecureil (teinte).................................................. 84
- Email bleu-noir de grand feu........................................ 159
- p.n.n. - vue 200/203
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Pases
- Installation don magasin de teinture Introléum (Encre à imprimer)
- Emaux nouveau genre.
- Encollage du colon filé Encre à écrire.
- — à imprimer,
- — à timbrer..
- Enroulage des étoffes Ensimoleum pour laines Envois d’échantillons de tissus.
- Epuration, blanchiment, épaillage et teinture (appareils)
- Epingles à attacher.............................................
- Essai chimique des soies........................................
- Essoreuses (divers types)................... 132, 140, 147, 163, 171.
- — pour chiffonnage....................................... 85,
- — à usages multiples.
- — laveuse,
- Etain, mordants.
- Etoffes d’ameublement imprimées en simili-cuir ................. 188
- — à veston................................................... 146
- Etrusque (teinte).................................................. 100
- Explosion de chaudière..............,......._................... 24
- Exposition universelle de 1889 : Comité d’admission............. 32
- — — — — d’installation............ 55, 88
- — — — organisation..................'..... 103
- — — — tarif des entrées................... 184
- — de Barcelone.................................. 48, 56, 72, 88
- F
- Faîtage combiné pour fouleries...................................... 18
- Feu (teinte)....................................................... 84
- Feutres, teinture................................ 157, 165, 173, 181, 189
- — sans fld pour machines..................................... 173
- Fibres végétales, moyen pour leur donner l’apparence de la soie .... 51
- Fils, appareils pour expérimenter leur résistance et leur élasticité .. 59
- Flambage des tissus (appareil)...................................... 44
- Fluorures métalliques employés comme mordants................... 58, 75
- Formalités pour installation d’appareils à vapeur.................. 29
- Foulage, dégraissage et teinture simultanés des tissus.......... 11
- Foulard-gommeur.................................................». 183
- Foulerie à Maillets............................................. 187
- Framboise (teinte).................................................. 52
- Fraude en douane.................................................... 90
- G
- 9
- Garantie d’origine par les timbres-poste............................ 2*
- Gélatinage du papier............................................
- Glaçoire............•........................................... !3
- Glycolline, pour ap rets............................,•.......... n>
- Glycérine, son emploi pour empêcher la laine de s’altérer........... ~
- Gobelins........................................................
- Gomme de Kauri.................................................. 3
- — de Para..................................................... 54
- — arabique factice............................................ 95
- — lyonnaise................................................. 148
- Grenats (teintes ................................................ io*J
- Grèves ouvrières.......... 40, 72, 104, 120, 128, 136, 144, 152, 160, 176, 192
- Gris-mode........................................................... 84
- — divers sur coton............................................ 8o
- — sur laine et coton.................................... 36, 44
- — de plomb................................................... 188
- H
- Havane aux bois sur laine-coton..................................... 13
- Héliotrope (teinte)................................................. 13
- Héron (teinte).....................................................
- Huile tournante, préparation....................................
- Hydroinsufflateur, nouveau moyen de teinture.................... 140
- Imperméable universel............................................... 27
- Imperméabilisation des libres.............................. 84, 138, 148
- — des passementeries................................ 4
- Imprégnation des tissus par pulvérisation............................ 26
- Impression par les couleurs azoïques............................... 163
- — sur étoffes reteintes................................ 133 141
- — en Congo................................................ 114
- — simultanée des étoffes.................................. 108
- — sur tissus végétaux................................. 100,123
- — brocard.................................................. 28
- — des tissus, nouveau genre................................ 51
- — des cuirs et tissus vernis............................... 68
- — d’Alsace.............................................
- — polychrome............................................... 84
- — sur'jute.............................................. 130
- — sur bonneterie de laine.................................. 92
- — sur porcelaine........................................... 59
- Importation des tissus imprimés................................... 88
- Incendies.............. 32, 56, 64, 72, 80, 88, 96, 101, 120, 144,160, 168, 186
- Incrusation des tissus.............................................. 166
- Industries tinctoriales et textiles à l’Etranger.. 7, 23, 30, 62, 71, 102.
- Influence de l’eau sur la laine.................................. 186
- Ininflammabilité des tissus................................ 75, 95, 152
- Jaunes solides au foulon................................................ 76
- — et. pourpres de Hesse......................................... 106
- — divers sur toiles et coton.................................... 109
- Jurisprudence tinctoriale................................ 30, 128, 144, 167
- Jute, tissus........................................................... 119
- — impression......................................................... 130
- as&au---
- Laine (la) en France..................................................... 15
- Laineuses à chardons métalliques.............................. 69, 123, 156
- Laiton poli (colorations)................................................ 46
- Laque (teinte)........................................................... 84
- Laveur à cylindre pour drap.............................................. 60
- Laveuse mécanique........................................................ 11
- Lessivage des cotons.................................................... 187
- Lessive en pleine Seine (faits divers),.............................. 80, 88
- Lierre (teinte)......................................................... 107
- Liquides oléagineux applicables à la teinture............................. 3
- Lisseuse, perfectionnement............................................... 68
- Loutre (teinte)...............................................i.. 13,141
- M
- Machines à apprêt /perfectionnement) ................................. 18
- — à coller et teindre Les papiers et tissus................... 35
- — à rouler les rubans......................................... 59
- — à teindre........................... 67, 68, 99, 116, 131, 139, 156
- — — sur bobines........................................ 75
- — à dégraisser au large et à fixer les lainages.............. 115
- — à oxyder et sécher les fils................................ 100
- — à dosser les tissus........................................ 156
- — à polir les soieries.................................... 68, 75
- — à laver.................................................... 188
- — à molletonner............................................... 60
- — tailleur pour apprêt....................................... 165
- — à repasser................................................. 190
- Mangle............................................................ 190
- Marchés à terme, des laines....................................... 24
- Marques de fabrique......................................... 22, 62,101
- Marron sur laine.................................................. 5, 77
- — vif pour chiffonnage........................................ 13
- — sur toutes étoffes.......................................... 28
- — chargé pour soie............................................ 60
- Maroc (teinte)....................................................... 157
- Mastic pour réservoirs............................................... 142
- Madères colorantes vertes, préparation................................ 11
- — — blanches donnant le brillant de la soie............ 131
- Mélasses destinées à l’industrie (taxe)............................... 40
- Métiers à apprêts pour teinturiers-dégraisseurs................ 134, 142
- Mode divers (yrris mode!.............................................. 84
- Mordançage de la laine (étude sur le).................. 1, 26, 34, 50, 58
- Mordant d’aluminium.................................................... 1
- — pour noir................................................... 44
- — d’étain .. ................................................. 10
- — de fer.................................................. 35, 107
- — de chlorure d’antimoine et de Magnésie...................... 28
- — par les fluorures d’antimoine et autres fluorures métalliques 58,75
- — de nickel en impression et en teinture............... 91, 98, 154
- — ou cuve au plombate........................................ 109
- — pour alizarine............................................ 122
- — d’antimoine....................................... 130, 28, 58, 75
- — de chrome.................................................. 146
- Mordoré (teinte)...................................................... 84
- Moteur à vapeur rotatif................................................ J
- Mouillage des trames................................................. 179
- Moyen de reconnaître la nature des fibres textiles.................... 34
- Musées commerciaux................................................... 112
- — d’échantillons............;............................... 184
- Myrte (teinte)....................................................... 157
- N
- Nécrologie...........................‘...................... 32, 72, 144
- Nettoyage de l’argenterie......................................... 28
- Noir sur laine................................................. 70, 178
- — sur laine-coton pour étoffes foulées............................ 5
- — d'aniline ..................................................... 43
- — — sur tissus et lils....................................... 83
- — — sur coton.............................................» 140
- — d’alizarine.................................................... H*
- — et gris de Naphtazarine....................................... 13/
- — de Naphtols.........v........................................ 93
- — sur coton (procédé spécial).................................... °3
- — sur mélangés (procédé spécial)................................. '5
- — souples et chargés sur soie...................... 107, 115, 123, 130
- — sur feutre....................................... 157, 165, 173, 181
- — et marrons sur peaux de lapins...............................
- — de Gravvitz (Jurisprudence)..................................
- p.n.n. - vue 201/203
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 195
- ft.
- Pages.
- Notre drapeau (à-propos patriotique).................................... 109
- Nouveau textile......................................................... 183
- — tissu.............................................................. 156
- Nouvelles matières colorantes violettes................................. 156
- O
- Pages.
- Soies, préparation pour anilines..........,......................... 5
- — en Krance. ........................................................ 6
- — essai chimique.................................................... 42
- — végétale, teinture........................................... 43, 122
- — artificielle obtenue des libres végétales........................ 51
- — italiennes........................................................ 54
- — sauvages, blanchiment............................................ 170
- Œufs de Pâques................................................ 56
- Ornementation des tissus pour tentures........................ 188
- Ouate (nouveau genre.......................................... 132
- T
- P
- Paille, Teinture et apprêt...................................... 52, 61, 77
- Palissandre (teinte),.................................................. 189
- Paon (teinte) ........................................................... 5
- Papiers de fantaisie........................................ 168, 172, 175
- — imperméables.................................................. 23, 147
- — ornementation..................................................... 68
- — peinis, exportation............................................... 79
- Parement, sa résistance aux opérations du blanchiment................... 67
- Peaux de lapin, teinture en noir et marron............................. 109
- Peluches soie, régime douanier......................................... 64
- Plumes, teinture........................................................ 77
- Pompes pour ateliers de teinture........................................ 61
- Ponceau fin............................................................. 76
- — coton............................................................ 117
- Poste (la) et les voyageurs de commerce................................. 95
- Prairie (teinte) ...................................................... 157
- Presses pour chiffonnage............................................... 150
- — hydrauliques..................................................... 150
- Préparation de la soie pour la teinture et la vente en blanc.... 5, 66, 76
- ph de la société (l'Encouragement....................................... 16
- Production de la laine................................................. 102
- Produit tinctorial pour teindre et épuiser à froid...................... 59
- Progrès des industries tinctoriales en 1887 ....... 106, 114, 122, 130, 138
- Prune (teinte)......................................................... 133
- R
- |umie, notes diverses........................................ 64, 148,
- récompenses industrielles............................................
- aux ouvriers............................................
- régime des fils de coton en échevettes..............................
- B —, franco-italien pour les soieries...............................
- renseignements commerciaux........ 8, 16, 24, 32, 40, 48, 56, 64, 72, 80,
- ,fn 96, 104, 112, 120, 128, 136, 144, 152, 160, 168, 176, 184,
- ^passeuse lisseuse..................................................
- feda teinte)........................................................
- reserve à l’émétique sous couleurs d’aniline........................
- réservoirs pour ateliers............................................
- rnodamine, notes et procédés.................................... 2, 68,
- 0se à la cochenille...............................................
- h~~ au bois, solide sur lins et cotons..............................
- °uge turc, procédés de teinture................................... 2,
- " au bois sur fils de coton.......................................
- " Boulanger.......................................................
- " écarlate........................................................
- " congo ...................................................... 106,
- ~~ diarnine.......................................................
- ~~ foulon.........................................................
- 160
- 168
- 48
- 104
- 8
- 88,
- 192.
- 134
- 84
- 179
- 61
- 114
- 165
- 60
- 122
- 28
- 52
- 76
- 117
- 106
- 114
- S
- extraction de sa matière colorante.
- iuT . vale> machine d’apprêt.........
- ü/nisme (le).......................
- Cn1enzine............................
- lunule à fouler et dégraisser les draps... Sinim Pour buanderie.................
- Cè'-P0,mPe...........................
- J)te industrielle de Rouen.........
- — de Mulhouse...............
- ^ — du Nord de la France ..
- dencouragement pour l’Industrie..
- 51
- 183
- 64
- 133
- 117
- 27
- 68
- 136
- 136
- 144
- 16
- Tabac, teinte ....................................................... 20
- Table a repasser..................................................... ng
- — à vapeur.................................................... 126
- Taches de rouille anciennes........................................... 5
- Tambours à feutres sans fin.................................... 166, 173
- Tapis de perse...................................................... 136
- — lixes et tournants...................................... 143, 149
- — tendeur...................................................... 149
- Tare des balles cle jute............................................. 80
- Tarifs franco-italiens......................................... 30, 70
- Tartaline, formules d’emplois ................................. 69, 76
- Taux de reprise des laines..................................... 104, 119
- Taxes des textiles.................................................. 136
- Teintes-mode.........................................(voir à leurs noms)
- — de soirées.................................................. 181
- Teinture des tissus soie-coton....................................... 93
- — et impression superiicielle sur velours................... 100
- — par pulvérisation......................................... 122
- — en mèches, par pression................................... 156
- — de la laine longue........................................ 187
- Teinturier dégraisseur (le), chanson fantaisiste..................... 63
- Tendeurs pour manches............................................... 127
- Textiles végétaux, blanchiment....................................... 51
- Théorie scientifique des couleurs (publication)..................... 160
- Tissus imprimés d’Alsace....................................... 24, 192
- — cuir en bourre de soie..................................... 59
- — à exporter en Chine.......................................... 88
- — de ramie [voir aussi : Ramie)............................... 148
- Tondeuses (machines) perfectionnées.................................. 68
- Traitement avant teinture des étoffes de soie et laine mélangées.... 187
- Travail des enfants dans les manufactures............................ 40
- Tuyauterie pour ateliers............................................. 61
- U
- Utilisation des vieilles benzines
- 37, 53
- V
- Vapeur, son emploi en chiffonnage.......................
- Vaporisage, 1 ivage, teinture etencollage des fils (appareil)
- Velours et peluches : appareil pour en relever le poil..
- Vente de produits à nettoyer, parles teinturiers........
- Vermillonnette (laque d’éosiue).........................
- Vert sur chuiae-coton...................................
- — méthyle sur laine filée..........................
- — de Saxe...................... ...................
- — russe............................................
- — foncé............................................
- — divers sur laine.................................
- Vieux rouge.............................................
- — rose.............................................
- — bleu.............................................
- Violet noir.............................................
- Visites industrielles de M. Carnot......................
- Volcan, teinte..........................................
- ...... 21
- ...... 36
- ...... 51
- ...... 45
- ...... 139
- ...... 5, 37
- ...... 36
- ...... 76
- ...... 76
- ...... 77
- ... 172, 181
- ...... 4
- ...... 36
- ..... 36
- ...... 106
- 152, 160, 186 ...... 157
- Z
- Zéphir cordonné (tissu)
- 60
- p.n.n. - vue 202/203
-
-
-
- 196
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ÉCHANTILLONS INSÉRÉS DANS LE VOLUME
- Pages.
- Vieux rouge............................. 5
- Paon..................................... 5
- Héliotrope............................... 13
- Loutre................................... 13
- Chaudron................................. 20
- Tabac................................... 20
- Impression brocard....................... 28
- Vieux rose............................... 36
- Vieux bleu............................... 36
- Absinthe................................. 44
- Framboise............................... 52
- Caroubier ............................... 52
- Zéphir cordonné......................... 63
- Mousseline laine, impression nouvelle. 63
- Pages.
- Rhodamine soie.......................... 69
- Foulardine imprimée..................... 76
- Cretonne — 76
- Gris-mode (deux nuances)................ 84
- Noir B deNaphtol........................ 93
- Noir N de Naphtol..................... 93
- Etrusque .............................. 100
- Bleu gendarme.......................... 100
- Notre drapeau.......................... 109
- Rouge congo B.......................... 117
- Congo brillant R...................... 117
- Corinthe congo......................... 125
- Congo sur laine........................ 125
- Impression mate à une couleur.......... 133
- Pages,
- Impression métallique................... 133
- — mate à deux couleurs......... 141
- — bandes combinées............ 141
- Toile blanchie de ramie................. 148
- Tissu en fils de ramie teints........... 148
- Lierre, prairie ou myrte................ 157
- Coléus, volcan ou maroc................. 151
- Chrysanthème............................ 164
- Papier de fantaisie mat................. 171
- — gélatiné.............. 171
- Corail.................................. 181
- Bleu de nuages.......................... 181
- Héron ou gris de plomb.................. 188
- Palissandre ou byron.................... 183
- GRAVURES?!NTERCALÉES DANS LE TEXTE
- Nouveau moteur à vapeur rotatif ......................
- Chaudière multitubulaire inexplosible.................
- Siphon-pompe (pour chlore et acides).................
- Appareil pour préparer l’eau oxygénée................
- Machine à teindre et à laver les écheveaux...........
- Laineuse métallique à huit rouleaux garnisseurs......
- — à quatre — .........
- Essoreuse à courroie.................................
- — à manivelle.................................
- — à moteur direct.............................
- — à mouvement dessous et courroie.............
- _ — moteur direct...........
- — type anglais à courroie.....................
- — — à toupie et manivelle............
- _ — — et courroie................
- — — mouvement dessous à courroie.....
- _ — — à moteur direct
- Pages.
- 4
- 12
- 68
- 108
- 116
- 124
- 124
- 132
- 132
- 132
- 141
- 141
- 164
- 171
- 172 180 180
- GRAVURES DES CAUSERIES SUR LE CHIFFONNAGE
- Chaudière à vapeur à serpentin................................... 22
- Fourneau à teinture.............................................. 77
- Chaudière ronde à feu nu...................................... 78
- — carrée ou barque....................................... 78
- Bassine....................................................... 78
- Chaudière ronde à vapeur......................................... 78
- — carrée — 78
- Essoreuse à arbre fixe........................................... 85
- Essoreuse à arcade simple......................................
- — . — (2° type).............................
- — toupie...............................................
- — à moteur direct......................................
- Fourneau à cuvette pour fers à repasser........................
- — du Jura — ..........................
- — Hermand — ..........................
- — Chambon-Lacroisade........................................
- — — modifié...........................................
- Fer à glacer...................................................
- Table à repasser...............................................
- Appareil chauffant à la fois, les fers et de l’eau.............
- Table à vapeur montée..........................................
- — n° 1...........................................
- — n° 2...........................................
- — modifiée et tendeur Lyon pour manches..........
- Glaçoire.............................'.........................
- Métier brisé pour apprêts souples, coupe, vue de côté, et plan (3 fi g).
- Tapis tournant.................................................
- Presse à percussion............................................
- — et à vis sans fin............................
- Bouilleur à vapeur pour atelier d’apprêts......................
- Cylindre colleur...............................................
- — modifié.........................................
- Tambour à feutre sans lin, système Laffitte....................
- — — ' — Barbé...........................
- — — — Dehaître........................
- Foulard à gommer.... Petite calandre à linge
- Pingrié
- (2e type) et C°.....
- Page*,
- 81
- lit
- 111
- 111
- n:
- 11
- 11'
- 11'
- lfi
- ia
- ia
- i*
- iï
- 131
- \i\
- lli
- lï
- !
- P
- P
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- 1
- H
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- P
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- r
- ADMINISTRATION
- 23, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 23
- PARIS
- Imprimerie C. Colin, 17, Route Nationale, à Charleville (Ardennes).
- p.n.n. - vue 203/203
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