La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- LÀ
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- 1889
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- ET DES
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- ordinaire . — 70 » )> » — rouge(bi-chromate) — 135 » » » Indigo Bengale. . . . . — 17 » 18 )>
- — muriatique (chlorhydrique) — 10 » 11 )) Cochenille de Honduras. . lek. 4.50 5 » — Java . — 19 » 22 »
- — nitrique 36° — 36 » )> )> — zaccatile . — 4.50 5 » — Madras. ... . — 11 » 13 ))
- — oxalique — 150 » » )> — en grabeaux . — 3 » 4 )) Laque-Dve D. T. . . — 3 » )) »
- — piciique cristallisé. le k. 6 » » » — ammoniacale . — 4.50 6 » — autres marques . — 0.75 1 50
- — — poudre . . . . — 3 » 4 » Colophane claire. . . . 100 k. 18 )) 24 )) — de cochenille. . — 3 » 6 ))
- — sulfureux 100 k. 11 )) )) )) Couperose verte (s. de for) — 15 » » » — de Cuba . . — 1.50 2.50
- — sulfurique 66° . . — 12 )) )) » — mixte. . — 32 » 34 » Muriate (oxyde) d’étain. .100 k. 175 » 190 ))
- — tartrique lek. 5.50 » » — bleue (suif, de ci - Orseille en pâte . . . — 120 » 180 »
- Albumine d’œufs. . . . . — 7 » )) vre). Chypre » » )) » Panama (écorce). . . )) »
- — de sang . — 4 )) » y> Cudbeard — 5 » 6 » Potasse d’Amérique. . . — 110 » 125 ))
- Alun de glace ordinaire . . . 100 k. 20 » )) » Crème de tartre .... 100 k. 360 )> » )) — de Lille . 60 » 70 ))
- — de chrome — 70 » 90 » Cristaux de soude . . . — 44 » 16 » — perlasse indigène. . — 70 » 90 ))
- Amidon blanc surfin. . . . — 60 » 70 » Curcuma bengale pulvérisé. — 52 » )) » Prussiate jaune de potasse. . lek. 2.25 » »
- — grillé — 50 » 70 )) Dextrine blanche no 1 . . — 80 » 90 » Pyrolignite de fer . . la barrique 25 » » )>
- Ammoniaque blanc 22o . . — 50 » )) )) — jaune — 60 )) 70 )) — de plomb . . 100 k. 90 » » »
- Benzine commerciale . — 70 » 80 )> Essence de térébenthine. . — 72 » » » Rocou . le k. 3.50 )) ))
- — supérieure — 90 » )) » — — dégraissée — 90 » )) » Rouille 450 . . . . . 100 k. 20 » )) ))
- Bois de campêche d’Espagne effilé. 100 k. 40 » » » Extrait de campêchce sec . — 160 » 175 » Savon blanc de Marseille . — 60 » 90 )>
- — d’Haïti effilé — 34 » )) )) — jaune de Cuba, lrc quai — 160 » 180 » Safranum (carmin). . . le lit. 28 » » ))
- — de Fernambouc, no 1, effilé. — 160 » » » — Sainthe-Marthe. . le k. 6 )) 8 » Sel d étain . 100k.220 » )) ))
- — Ste-Marthe, effilé . — 80 » — de châtaignier. . . 100 k. 30 » 32 » — de soude 80o . . — 30 » )) )>
- — jaune effilé — 38 )) )) » — de quercitron. le k. 5 » 6 » — d’oseille ..... . — 180 » » ))
- — — fustet effilé .... — 60 )) » » — d’orseille .... 100k. 160 » 400 » Soufre en canons. . — 30 » » ))
- — — de qneroitron effilé. . — 40 )) 45 » Fécule sèche — 28 )) 35 » Sulfate d’alumine. . . )> »
- — de Santal moulu .... — 35 )> 38 » Galles de Smyrne, noires et verte — 180 )> 200 )) — de zinc. . — 22 » )> ))
- Borax raffiné .... le k. 110 » » )> — d’Alep — 240 » 260 » Sulfite de soude sec . . — 42 » » ))
- Cachou brun sur feuille. 100k. 110 » 115 )) Garance d’Alsace SSF . . — 190 » » » — — liquide . . — 24 » )) ))
- — jaune ou gambir. . — 70 80 » — — MF . . — 145 » » » Sumac Redon. . . . . 28 » 32 ))
- Carmin de cochenille. . . . le k. 40 » 60 » Carancine — 320 » 350 » Tannin industriel. . )) »
- — d’indigo en pâte. . . — 4 » 6 » Gaude de Normandie. . . — 35 » 40 )) Tartre rouge .... .100 k. 270 » 280 »
- — — purifié . — 18 » 25 » Gélatine pour apprêts . . lek. 1.50 3 » — blanc ... . — 80 » 290 ))
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- Ces prix sont ceux des principaux droguistes de Paris, pour livraisons au comptant avec 3 p. 0/0 d’esocmpte, à 30 jours avec 2 p. 0/o, ou à 90 jours sans escompte ils s’appliquent aux marchandises livrées en gros, c’est â dire en caisses, barils, touries, surons ou ballots d’origine.
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- LA
- 2me Année, N° I.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- 1A • ET
- '‘ëm^
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES l" Janvier 1889 .
- INTRODUCTION A L’ANNÉE 1889
- • -------
- L’année que nous venons de clore n’est pas une de celles qui tiendront une large place dans nos industries ; elle a donné le jour à peu de ces nouveautés qui font époque dans la voie du progrès, mais on peut dire qu’elle a maintenu le niveau de nos conquêtes industrielles, et qu’elle n’a pas rétrogradé.
- L’extension sans cesse croissante des couleurs azoïques et sulfo- conjuguées, et quelques nouvelles découvertes dans cette voie en sont le trait principal.
- L’attention des théoriciens et des praticiens s’est beaucoup portée aussi sur l’action de nouveaux mordants ; la plupart des sels métalliques ont été étudiés et expérimentés à ce point de vue, mais malgré la foi des auteurs, il ne paraît pas que l’on doive sortir avec avantage des bases devenues classiques : alumine, fer, étain, chrome, et la plus récente: l’antimoine, semblent devoir suffire à nos principaux besoins.
- Comme perfectionnements pratiques de procédés déjà connus, nous signalerons la teinture en alizarine, l’huilage des rouges turcs, le blanchiment par l’eau oxygénée, la teinture de la ramie et du jute ; quelques heureuses modifications dans les procédés d’apprêt, etc.
- Bien que s’améliorant encore, la teinture en alizarine semble perdre du terrain au profit de la garance naturelle, qui revient en faveur. C’est un mouvement encore peu accentué, mais incontestable et très apparent.
- Dans la mécanique tinctoriale, nous avons remarqué le grand nombre de brevets pris pour des machines à teindre tes fils, sous différents états ; quelques-unes sont fort ingénieuses, et simplifient sérieusement ce travail, mais elles Privent au moment où la teinture en tissus se substitue de Plus en plus à celle des fils ; il reste néanmoins à ceux-ci une grande place dans le traitement des cotons, et toujours, quoique diminuée, dans celui delà soie.
- . Plusieurs inventions intéressantes ont également vu le J°ur dans les machines à lainer.
- Notre première année de la « Revue de la Teinture » est 1echo de ces innovations, en même temps que des travaux jurants et des nouveautés éphémères, nées des caprices e ta mode, qu’il est surtout du devoir des journaux de sa-;°lr recueillir et publier, l’actualité et la vie étant leurs conditions d’existence, et leur véritable raison d’être.
- Si nous étions des débutants dans la presse tinctoriale, °us n’aurions affronté la tâche d’esquisser ainsi l’allure de 0s industries ; si complexes dans leurs branches multiples, ve -te plupart des auteurs qui en traitent, ne savent qu’engager quelques-unes de leurs faces. Nous croyons utile de
- rappeler que depuis 1866, nous avons pris place dans cette presse spéciale.
- Nous nous hâtons d’abandonner ce point personnel, ayant encore à parler des intérêts de la teinturerie, dans une de ses parties les plus intéressantes.
- _ H s’agit du chiffonnage, trop souvent dédaigné des publicistes techniques, et même des journaux spéciaux, et qui cependant représente une industrie, non seulement considérable, quoique disséminée en de nombreux établissements, mais encore très perfectionnée et très progressiste.
- Les fervents de la profession pensent néanmoins qu’une partie de leurs confrères se reposent trop sur ces progrès venant en dehors d’eux, et que d’autres renoncent à lutter contre l’industrialisme qui s’en empare, et leur font ainsi une trop facile concurrence.
- Il faut donc, disent-ils, les réveiller de cette torpeur, et vulgarisant les méthodes nouvelles, les mettre à même* de résister à cet envahissement.
- La « Revue de la Teinture » n’a pas négligé cette partie intéressante de la teinture; ses «Causeries confraternelles» très-remarquées, en représentent le côté technique ; le point de vue militant, économique, vient d’être inauguré par la plume vigoureuse d’un confrère qui promet de continuer sa campagne, et qui, nous l’espérons, réveillera quelques insouciants.
- Et par cette tribune, ouverte à tous les teinturiers-dégrais-seurs, nous sommes certains qu’ils sauront se manifester avec l’importance industrielle et sociale qu’ils ont acquise.
- Nous parlons déjà de l’avenir : c’est l’occasion d’interroger 1889, et de lui demander ce qu’il sera.
- ü est plein de promesses et plein de menaces, car si cette année de l’Exposition a un caractère spécialement industriel et commercial, elle est, malheureusemeut, en même temps essentiellement politique, et le plus souvent les passions politiques stérilisent les efforts vivifiants du génie industriel et de l’activité commerciale.
- Si nous réussissons à subordonner les premières à celles-ci, 1889 sera une grande et féconde année.
- Nous souhaitons que le centenaire de 1789, si cher à nos cœurs, ne soit pas détourné de sa véritable signification, et que les élections générales détruisent les espérances et par conséquent les menées de tous fauteurs de désordres.
- Qu’il en soit ainsi, pour le bien de la France, et pour le succès de l’Exposition !
- F. Gouillon.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ÈPAILLAGE CHIMIQUE
- de la laine et des tissus
- Par M. Th. Grison, de Lisieux.
- Dans le but de débarrasser la laine exotique des débris ou graterons qui s’y trouvent mêlés on était obligé, autrefois, de la passer dans la machine dite égrateronneuse ; ce moyen mécanique a l’inconvénient de casser la laine et de laisser un déchet considérable. C’est en présence de ces imperfections que l’on a été amené à tirer parti de ces déchets, en désagrégeant les matières végétales chimiquement au moyen d’un acide et par l’application d’une température élevée qui carbonise les impuretés en les rendant friables.
- Les premiers inventeurs de ce moyen furent MM. Izard et Leloup, de Paris, qui obtinrent un brevet d’invention le 22 mai 186/j. où l’emploi de l’acide chlorhydrique est indiqué, à l’état liquide ou gazeux, puis vient ensuite le brevet Lécuyer indiquant l’emploi de l’acide sulfurique -, dans ces brevets il semble que les inventeurs n’aient eu pour but que l’épailtage de la laine; celui des pièces était bien indiqué mais ce n'est qu’en 1861 que M. Frézon père en fit l’applicaiion industrielle. Que l’on opère d’ailleurs sur la laine ou sur les étoffes, le résultat est identiquement le même.
- Eu 1871, M. Joly s’est fait breveter pour épailler les étoffes teintes à l’aide du chlorhydrate d’alumine et d’autres sels.
- Des quantités considérables de brevets ont été demandées sur le même sujet mais les moyens qu’ils préconisent n’ont apporté que de simples améliorations sans rien changer aux résultats déjà brevetés.
- M. Frézon père obtint un brevet pour un procédé permettant de réaliser simultanément l’épaillage et le mordançage dans un bain unique, procédé qui n’a jamais pu être mis en œuvre.
- Nous le mentionnons parce que nous avons nous-même obtenu un brevet en 1875 pour obtenir un résultat de l’épaillage et du mordançage simultanément ; mais notre procédé est basé sur des moyens opératoires et produit des résultats parfaits que nous indiquerons après avoir décrit l’épaillage des laines grate-ronneuses d’Auslralie et autres ainsi que celui des déchetsdu peigne nommés blousses.
- Ëpaillage des lames en flocons.
- Les laines ou leurs déchets que l’on veut soumettre à l’épaillage chimique doivent être parfaitement dégraissés pour éviter l’altération résultant de la combinaison de l’acide sulfurique avec les corps gras incomplètement saponifiés ; il y a dans ce cas formation de mar-garate acide de chaux qui enduit la fibre en la rendant rebelle au feutrage et ce margarate acide étant insoluble il reste sur la laine, la corrode et la détruit en peu de temps. On a donc tout intérêt à bien dégraisser les laines à
- épailler ; on doit de plus les sécher autant que possible, car si les matières végétales sont imbibées d’eau quand on les plonge dans le bain acide, celui-ci n’y pénètre pas et la carbonisation est incomplète.
- Lorsque l’on opère sur des laines mouillées, on doit avoir recours à un acidulage par déplacement ; à cet effet on met la laine dans les cuves d’où l’on soutire le bain acide par la partie inférieure plusieurs fois de suite en le renversant ensuite dans la cuve. L’eau qui imprègne la laine et les matières végétales est ainsi entraînée et remplacée par l’eau acide ; c’est le seul moyen pratique d’éviter le feutrage de la laine qui se fait très facilement dans les bains acidulés.
- La carbonisation des matières végétales s’effectuant à l’aide d’un acide et sous l’influence d’une haute température, il est évident que plus le bain acide serait concentré, plus on pourrait modérer la température, ou en d’autres termes, si le bain d’acide sulfurique pèse 5®, 100 à 110 de température suffiront pour la carbonisation ; mais si le bain ne pèse que 3 1/2 ou A, il serait nécessaire d’effectuer cette opération à 120 ou 130°. Une bonne carbonisation est indiquée par la couleur noire, charbonneuse et la grande friabilité de la matière végétale.
- L’opération se pratique de la manière suivante : la laine est parfaitement imbibée d’eau acidulée ; ce résultat obtenu on la retire du bain pour la laisser égoutter pendant le temps nécessaire à 'a pénétration des matières végétales par l’acide-, on essore ensuite à l’hy-dro-extracteur pour en enlever autant de bain que possible et on la sèche à une température modérée pour ménager, la. fibre. On termine alors l’opération en exposant la laine déjà séchée à une température élevée de 110 à 120° pendant 10 à 15 minutes. D ès que les matières végétales sont sèches par suite de leur carbonisation, l’opération est terminée. 11 ne reste alors qu’à soumettre la laine à une batteuse pour en détacher les matières végétales carbonisées ; on la lave ensuite pour la désaciduler ; le meilleur moyen pour effectuer cette opération est d’empioyer des grandes cuves en bois de sapin ne servant qu’à cet usage, d’y mettre la laine et de les emplir d’eau froide que l’on soutire par le bas de la cuve -, cinq ou six bains suffisent pour entraîner l’acide par capillarité. Cependant il est bon de la laver encore avec un bain d’eau contenant 2 pour 100 de carbonate de soude et en terminant enfin par deux bains d’eau ordinaire ; on a ainsi un désacidulage suffisant ; on laisse bien égoutter la laine, on l’essore et on 1a sèche à petite température, mais quelques précautions que l’on prenne, l’opération de l’épaillage est toujours funeste à la fibre, car lorsqu’on la soumet imprégnée d’acide à une température élevée, il se forme une combinaison qui en change la nature en la privant de sa propriété de corps réducteur; il semble qu’une partie
- de son hydrogène lui soit enlevée. Sa composition chimique est abrégée ; au lieu de résister longtemps à l’action de l’oxygène, elle l’absorbe au contraire avec aviiité; en peu de temps elle durcit et devient cassante 5 la matière organique contenue dans le tube de la fibre n’existe plus.
- L’épaillage de la laine par un acide ou par un gaz acide est selon nous une mauvaise opération pour le consommateur au point de vue économique.
- Les laines épaillées sont souvent teintées par l’impureté des acides que contient le fer. L’acide sulfurique est en effet presque toujours accompagné’de sulfate de fer et de plomb en dissolution ; il tient aussi de ce dernier sulfate en suspension ; les ouvriers n’ont pas toujours soin de l’éliminer eu 11e prenant que des acides bien déposés et clairs ; on évite cet inconvénient en prenant les précautions suivantes :
- On doit avoir deux réservoirs en bois doublés de plomb, suffisamment grands pour contenir la quantité nécessaire pour le travail d’une journée. On ajoute trois parties d’eau pour une d’acide puis on y met 2 à 300 grammes pour 100 de prussiate de potasse dissous dans une petite quantité d’eau, on brasse pour effectuer le mélange et on laisse en repos du jour au lendemain pour ne se servir que du liquide clarifié. La quantité de ferrocyanure de potassium varie suivant la teneur en fer de l’acide. Les sels de fer et de plomb se précipi-j tent en transformant le prussiate en bleu de Prusse; on recueille le précipité qu’on a lavé pour obtenir ce bleu que l’on peut purifier en dissolvant dans l’acide oxalique et en tirer parti pour l’azurage du linge ou de la laine. On opère avec l’acide ainsi épuré, on blanchit la laine au lieu de la jaunir.
- On a essayé d’épailler le3 laines en ajoutant des sels préservateurs à l’acide sulfurique. Les résultats ont été négatifs parce que l’on n’a pas compris qu’il ne faut pas seulement préserver, mais donner un mordant à la laine pour saturer son affinité afin qu’elle n’attire plu5 d’oxygène de l’acide ; l’action oxydante et corrosive de cet acide pendant sa concentration sur la laine à haute température se portera alors sur les mordants pour les transformer sans atteindre la fibre de la laine. Notre procède d’ép^illage et de mordançage simultanés a été combiné par nous de manière à effectuer l’opération sans changer la composition hatu-relie de la laine. (A suivre) •
- (La Teinture au XfX° Siècle).
- MORDANTS CHROMIQUES
- pour teinture et impression.
- Par M. V. GALLOIS à MarienthaL
- Ce procédé traduit d’un brevet allem^ par le Moniteur [scientifique, a pour objet
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- mordançage des fibres, par voie de teinture et d’impression, à l’aide des chromâtes de chrôme, et consiste dans l’emploi:
- lo D’une solution de chrômate pur (sic) ;
- 2° D’une solution de chrômate de chrôme préparée en dissolvant de l’hydrate d’oxyde de chrôme dans une quantité équivalente d’acide chromique, ou par double décomposition entre un sel d’oxyde de chrôme et un chrômate alcalin ; cette solution est employée seule ou mélangée à une solution d’un sel de chrôme neutre ou basique.
- Voici le mode opératoire :
- Pour produire les nuances les plus nourries, il faut charger la fibre d’environ 3 pour 100 d’oxyde de chrôme.
- On y arrive en opérant avec des liqueurs contenant une quantité d’oxyde égale à celle d’une solution d’alun de chrôme à 200 gr. par litre. En étendant d’eau ou coupant avec les épaississants habituels, le mordant type, on réalisera les mordançages convenables pour les nuances claires.
- Trichromate de chrome mordant pour imprégner tissus et écheveaux.
- L’hydrate de chrôme déplacé de 200 gr. d’alun de chrôme est dissous dans l’acide chromique. On ajoute 150 gr. d’acétate de magnésium à 16° B., et l’on étend à 1 litre.
- Mordant de sulfate chromique.
- On dissout l’hydrate de 200 gr. d’alun de chrôme dans le sulfate de chrôme. On ajoute 100 gr. d’acétate de magnésium pour 1 litre de mordant.
- Mordant pour impression au sulfate de chrôme
- On cuit et on mélange jusqu’à refroidisse-
- ment :
- Sulfate de chrôme ci-dessus..... 1 litre
- Acétate de magnésium à 16° B .... 100 gr.
- Farine............................. 25 gr.
- Amidon grillé...................... 75 gr.
- Huile d’olives..................... 10 gr.
- Autre formule.
- A la couleur précédente, cuite et presque froide, on ajoute :
- Chrômate jaune de potasse....... AO gr.
- Ces couleurs s’impriment bien et ne coulent pas.
- Enlevage et réserve.
- Ou emploie comme enlevage et réserve, tes compositions suivantes, ne variant que par les proportions de leurs constituants.
- Enlevage. Réserve.
- Le chrôme se trouve précipité sur la fibre à l’état de chrômate basique de chrôme insoluble. On passe, pour achever la fixation, en bain de cristaux de soude à 1 pour 100, 3 minutes, à 80° c.; on lave à l’eau courante ou à la machine à laver.
- La fibre est ainsi prête pour la teinture.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Noir d'Aniline inverdissable.
- Par MM. Collin et d’Ervani.
- Plonger la laine en flotte, filée ou tissée, soigneusement lavée, à froid dans un bain de permanganate de potasse, (8, 5 0/0 du poids de la laine); porter au bouillon petit à petit. Contiuuer au petit bouillon jusqu’à ce que la laine, qui avait auparavant une teinte rouge-pourpre se soit complètement décolorée. Il faut que l’eau soit exempte de sulfate de chaux.
- Le mordançage une fois terminé, retirer la laine, bien rincer, puis la mettre dans un bain à 10 0/0 d’hydrochlorate d’aniline. Laisser la laine 12 heures dans ce bain, en remuant de temps en temps, la retirer, le tordre et la passer dans un léger bain de savon.
- Machine à élargir, étirer et ramer les tissus.
- Par M. Brigot.
- L’auteur revendique les dispositions suivantes d’appareils :
- a. — Combinaison de disques divergents ] avec picots porte-lisières.
- b. - Même combinaison avec guides d’étoffes apéclaux disposées à l’avant pour redresser les lisières avant leur mise en picots.
- c. — Même combinaison avec rouleaux en caoutchouc pour la mise en picots.
- d. — Id., avec des courroies détachées, ou indépendantes de l’étoffe ramée.
- e. — Commande directe de l’arbre brisé, des disques divergents, par une roue d’engrenage à calage spécial.
- La divergence des disques resuite de leur position inclinée dans le sens d’une paire de roues de voiture ; leurs plans se rapprochent en bas, et s’éloignent en haut.
- L’appareil est destiné aux tissus de toute nature, soit secs, soit mouillés, particulièrement des toiles, calicots et triplures.
- Acide citrique ... gr. 7.000 7.000
- Acide ta r tri que .. — 2.000 2.600
- Acide sulfurique.... ... — 50 6o
- Eau . 7.000 7.000
- Eéiogomrne ... — A.400 6.000
- Fixation du mordant.
- On fixe le mordant par vaporisage d’un Çuart d’heure, sous faible pression, ou par épandage dans l’étuve sèche.
- Fabrication du papier de tenture Par M. Voss.
- Il s’agit de remplacer les couleurs à l’eau par des couleurs à l’huile. Divers inventeurs avaient tenté sans succès cette substitution, l’huile déterminant le coulage des couches successives, qui venaient alors baver les unes sur les autres.
- M. Voss emploie, comme base de colorant,
- le protoxyde de plomb finement broyé dans un vernis à l’huile cuite. La cuisson prolongée de ce vernis le rend assez épais pour qu’une fois mélangé avec la matière colorante, il constitue une masse susceptible d’être broyée par les cylindres de la machine et d’être chargée en couche mince sur la plaque d’impression. Et précisément la possibilité de réduire l’épaisseur de la matière colorante permet d’imprimer à bon marché de grandes surfaces.
- Cependant, comme les couleurs à l’huile ne sèchent pas immédiatement, il convient d’imprimer les diverses nuances successivement, en ayant soin de laisser, après chaque application, le temps nécessaire au séchage.
- L’avantag des couleurs à l’huile est de rendre facile le nettoyage des papiers de tenture, qu’il suffit de laver à l’eau. Le procédé n’est économique qu’à la condition d’être utilisé pour l’impression, non des papiers en fe uilles, mais des rouleaux sans fia.
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- MACHINE a TRAVAILLER
- LES SOIES
- CHEVILLEUSE MÉCANIQUE De MM. B. Buffaud et T. Robatel.
- MM. Buffau I et Robatel, en rapports constants avec l’industrie soyeuse, ont imaginé plusieurs appareils pour le travail des soies soumises aux opérations de la teinture; nous citerons les suivantes :
- Machines à laver les écheveaux. avec moteur adhérent, et guindres en porcelaine ; une machine de 16 chevilles fait environ 100 kil. de travail à l’heure.
- Machines à secouer les soies, comportant deux paires de chevilles batteuses servies par un seul homme, et ayant puur but de dresser les soies, d’en séparer les bains et de détruire le crêpage résultant des bains.
- Machines à comprimer les soies, à leur sortie du bain de teinture. Elles se composent d’un petit bâti ep , bois et de cyiiudres recouverts en caoutchouc; pour exprimer les étoffes dans les ateliers de teinture en pièces, le bâti est en fonte, et les cylindres beaucoup plus grands.
- Machines à cheviller ; nous en donnons ci-dessous un dessin et une courte description.
- Cette chevilleuse remplace la torsion à la main. Elle est mise en mouvement par une grande roue dentée agissant d’abord sur un certain nombre de paires de bobines qui font office de chevilles et chevillons. Un balancier est placé entre les bobines inférieures et les supérieures, entre lesquelles la soie est tordue et plus ou moins tirée, au moyen de leviers qui écartent à volonté les deux bobines correspondantes.
- Ces machines se construisent avec 4, 6 et 8 paires de chevilles.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Machine à cheviller.
- Elles s’établissent à courroie ou à moteur direct-, ces dernières sont plus employées, car il est plus facile de faire arriver un tuyau de vapeur qu’une transmission dans les locaux où l’on veut les installer.
- Le chevillage a pour but, comme on sait, d’assouplir les soies, d’ouvrir les écheveaux, de renfler les fils, notamment les trames ; en un mot de leur faire perdre la rudesse laissée par le bain de teinture ou de décreusage.
- On a cru longtemps que le travail à la main ne pouvait être remplacé ; ces machines l’exécutent très bien, et font aisément le travail de 12 à 15 hommes.
- Depuis quelque temps, on les applique également avec succès, au travail des cotons.
- Les mêmes constructeurs ont encore dans cette série de machines, une Lustreuse-Éti-reuse à étirage double dont nous donnerons prochainement un dessin. (4 suivre).
- PROCÉDÉS DIVERS
- Nous avons plusieurs*ots pHé de la vogue de la peluche ; nous en donnons ci-dessus un échantillon dans une des teintes où ce tissu chatoyant produit son maximum d’effet, mais pour cela, il faut le voir en plis drapés offrant aux jeux de lumière des reflets di-chroïques que n’offre pas une surface plane.
- Les teintes Rouge-Rubis, Bleu-Saphir sont également très belles en peluche. En général il faut des teintes franches et corsées ; les nuances mode, indéfinies, claires ou demi -claires ne font pas bien sur ces tissus.
- Cette teinte Paon s’obtient, pour 10 kil. de
- tissus, avec
- Vert sulfo-conjugué...... 100 gr.
- Violet acide 2 R.............. 25 —
- Sulfate de soude............. 100 —
- Acide sulfurique.............. 50 —
- Le fond toile étant en coton, il faut que le tissu passe préalablement dans le mordant de sumac et d’émétique.
- VELOURS ANGLAIS
- Groseille.
- Les velours anglais ou de
- sont aussi
- des articles de consommation usuelle, et surtout d’hiver, comme toutes les étoffes épaisses et pelucheuses.
- Ils se font aussi en couleurs variées ; ce sont encore les pleines et les franches qui sont d’un meilleur effet ^ les tons gris et rabattus ressemblent trop aux velours savoyards.
- L’échantillon ci-dessus est d’un pourpre groseille qu’on obtiendrait directement avec le bain ronge mais qu’on fait aujourd’hui plus avantageusement à l’aide des rouges azoïques teignant directement le coton ; par exemple,
- les rouges Congo, qui, toutefois, n’ont pas exactement le même ton, puis ce que l’on désigne : Ecarlate spécial pour colon.
- Ces couleurs teignent sur bain alcalm, avec :
- Pour 100 kil. de coton :
- Rouge azoïque................ 3 kil.
- Cristaux de soude........... 10 —
- Savon blanc.................. 2 —
- Il faut une ébullition d’environ une heure, pour arriver au ton voulu.
- NOIRS SUR LAINE
- Procédés anglais.
- Noir commun à une seule opération.
- Campêche............... 40 pour 100
- Acide sulfurique.... 0,5 —
- Faire bouillir une heure :
- Couperose............... 3 pour 100
- Vitriol bleu............ 1 —
- Jeter ces produits à l’état solide ou en solution et faire bouillir une demie heure de plus. Retirer les matières et laisser reposer la nuit.
- Couleur peu stable, tournant au puce par l’usage, employée pour teindre des déchets colorés que l’on destine à la fabrication d’articles de qualité inférieure. On peut se servir avec avantage du sumac pour produire un noir de ce genre.
- Cette couleur est peu fixe parce qu’une forte partie de la matière colorante est convertie en laque et se trouve, par conséquent, faiblement attachées à la fibre. Les anciens teinturiers ne teignaient généralement que dans un seul bain, ce qui explique en majeure partie les mauvais résultats qu’ils obtenaient.
- NOIR COMMUN DOESKIN (1)
- Mordant.
- Couperose................ 3 1/2 pour 100
- Vitriol bleu.............. 2 —
- Alun...................... 2 —
- Tartre rouge (Argol)..... 3 —
- Campêche.................. 3 1/2 —
- Faire bouillir cinq minutes, refroidir avec de l’eau jusqu’à la température de 37°77 centigrades, introduire les articles, élever à l’ébullition en trois quarts d’heure, et faire bouillir pendant une heure et demie. Oter les matières à teindre et les laisser la nuit. Quelques teinturiers les soumettent immédiatement au la* vage, et d’autres les laissent sans être lavées.
- Teinture :
- Campêche................... 24 pour 400
- Tartre rouge............... 1 —-
- Faire bouillir cinq minutes, abaisser la température à 82° 22 centigrades avec de .i’eaU’ introduire les articles, élever à l’ébullition
- dans une demi-heure, plonger successivement
- (1) Le produit anglais appelé Dœskin (peau de daim), est une étoffe de laine, compacte, croisée. On dit noir Dœskin comme on dit noir de Se«a» et d’Elbœuf.
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- IA REVUE DE IA TEINTURE
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- les pièces en leur imprimant un mouvement de circulation au mGyen du tourniquet — mouvement d’abord rapide — faire bouillir une autre demi-heure, retirer les matières du bain, les faire refroidir sur la perche et les laver à la machine avec de la terre à foulon.
- Si les pièces ont été en partie fabriquées avec des mungos (effiloches de chiffons de laine) qui contiennent souvent des fils de coton communément appelés bourrelets (burls), il est nécessaire de les soumettre à un traitement qui consiste à teindre en noir ces particules de coton. Cette opération consiste à plonger l’étoffe dans une citerne contenant une infusion de matière tannique, ordinairement de sumac ou de myrobolans, et puis de la passer dans une solution de pyrolignite ou soi-disant nitrate de fer (nitro-sulfate de fer). Les pièces sont ensuite lavées définitivement sur la machine avec de la terre à foulon.
- Cette couleur est solide, mais non très permanente, car elle devient puce à l’usage.
- (A continuer).
- * APPRÊTS DES MOLLETONÉS COTON
- doublures et genre futaines.
- Cet apprêt nécessite l’emploi d’une machine laineuse, afin de relever le poil du tissu. L’empois se fait avec :
- Dextrine................ 10 kilog.
- Eau chande............. 100 litres.
- Huile tournante..... 1/2 —
- Apprêter au foulard, à froid, sécher aux tambours, humecter, puis passer à la laineuse à chardons.
- Plier les pièces, sans enrouler, pour éviter de réappliquer le duvet.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Impression sur chiffonnage.
- Ceci est un travail bien accessoire mais quun certain nombre de nos confrères ont entrepris et que je dois au moins citer en Passant -, je me bornerai, du reste, à une courte mention, car il a été décrit au long dans une brochure : Méthode pratique d'impression ^e& t'ssus, en couleurs mates, dorées, argen-tées, bronzées, voloutées et perlées, applica-afe aux étoffes reteintes, etc., de M. F. Gouil-LOni et à laquelle je prie mes lecteurs de se reP°rter, s’ils veulent entreprendre ledit travail.
- Aujourd’hui l’impression du chiffonnage a Perdu beaucoup de terrain, mais elle a tou-leurs sa raison d’être et n’est pas abandonnée ^fièrement, seulement on cherche des sujets Slmples, on n’a plus guère recours aux dorés flamboyants d’autrefois , elle est devenue tra-VaA d’utilité et non de genre.
- Plie trouve enfin des applications nouvelles, comme bordures de jupons ou décoration
- de grands rideaux ; on obtient même en cela de très beaux effets.
- La brochure précitée nous dit avec raison :
- « Il est certain que ce genre d’impression crée une nouvelle source de profits pour le teinturier-dégraisseur, et qu’il offre un moyen i d’utiliser de vielles étoffes, des robes usées, qui n’eussent pu être employées sans ce dessin plastique qui les recouvre, en dissimulant les cassures, en masquant les défauts, et même en relevant, par effet de contraste, la teinte du fond, qui sur les étoffes usées, est toujours \ terne et sans vigueur.
- « Cette impression donne aux robes encore bonnes une décoration coquette qu’une teinture unie n’égalerait certainement pas... »
- « Le teinturier doit cependant considérer . que cette impression est difficile à faire disparaître plus tard des étoffes qui en sont recouvertes, et que dès lors une robe imprimée ne peut plus revenir en teinture ; c’est le dernier travail qu’elle puisse subir -, donc, son intérêt et celui du client est de déconseiller cette impression sur une étoffe presque neuve, susceptible encore d’un long usage, etc... »
- Le même ouvrage nous dit encore :
- « L’impression sur chiffonnage met en usage des procédés aussi simples que primitifs ; il suffit de déposer sur l’étoffe un dessin opaque qui couvre le fond dans les endroits imprimés, à la façon d’une peinture ; toute la science de l’opérateur consiste à faire son dessin proprement et régulièrement. »
- Matériel pour l'impression.
- Par suite de cette simplicité de travail, on peut l’entreprendre avec un matériel très restreint.
- La première et plus importante pièce est une bonne table, solide et bien dressée.
- Puis, avec six planches gravées,convenablement choisies et dont quelques-unes se combinent entre elles, on arrive à obtenir une dizaine de sujets divers, exécutables en toutes nuances, y compris les métalliques, ce qui est déjà bien suffisant pour offrir uu certain choix.
- Un tampon à doublé face, pour étendre les couleurs, complète le plus gros materiel.
- Le petit se compose de brosses, pinceaux, d’un couteau souple pour relever la couleur sur le tampon.
- Les produits consistent en couleurs à l’huile, en poudres métalliques et tontisses pour velouté.
- Tout cela, moins la table, peut s’obtenir pour 250 francs ; ce n’est donc pas une installation coûteuse.
- Nous n’insistons pas davantage et nous renvoyons pour l’exécution, etpour les dessins et échantillons relatifs à ce mode de travail, à la brochure « Méthode pratique d’impression, p
- Exemples de quelques types d'installation de maisons de teinturiers dégraissenrs.
- Maintenant que nous avons fait une revue
- d’ensemble du matériel, voyons à peu près ce qu’il nous faudra pour l’installation de maisons de diverses importances.
- Rappelons-nous, cependant, que les grandes maisons ne prennent pas leur importance du premier coup ; elles se développent peu à peu. Il faut donc pour un début, aller du plus modeste à la bonne moyenne d’un ensemble de matériel, et laisser au temps et à l’expérience le soin d’indiquer le complément qui deviendra nécessaire.
- Nous envisagerons donc trois types principaux, étant entendu qu’on peut aller au-delà et sans limites, et qu’on peut aussi commencer à moins.
- A la rigueur, une bassine, une table à repasser et deux tapis volants, le tout coûtant 100 francs, peut déjà constituer un atelier —-bie.i médiocre il est vrai. — C’est mieux que cela que nous voulons voir tout en commençant par une installation déjà modeste.
- PREMIER TYPE — SANS VAPEUR Dépense approximative : 3,000 fr.
- Magasin.
- Mobilier et aménagement............... 500
- Nettoyages.
- 1 Table à brosser.................... io
- x « uutauuci **********............ 1-ü
- 1 Batterie de 3 fouloirs avec leurs baquets............................... 32
- 3 Baquets à échauderetà rincer.......... 12
- Teintures.
- Pompe, Réservoir, Tuyauterie, Robinetterie (t).............................. 250
- Construction du fourneau................. 150
- 1 Chaudière en cuivre de 120 litres.... 90
- 1 — — de 60 litres.... 60
- 1 Bassine — de 50 litres.... 40
- 1 Bassine — de 30 — .... 30
- 1 Cassin — de 2 — .... 6
- 1 Tonne au noir........................... io
- 1 Essoreuse à arcade de 40 à 44 c/m.,. 450 Baquets, Tonneaux pour bains de coi -
- serve...................................25
- Tréteau, Lisoirs, etc................... 20
- * Apprêts.
- 1 Fourneau à iers Hermand............. 22
- 6 Fers à repasser, petits fers accessoi-
- res, etc... ..*....ïU,:.,....... 25
- 2 Tables à repasser complètes......... 40
- 1 Tapis tournant...................... 459
- 1 Presse et ses cartons............... 320
- Approvisionnements t
- Brosses, Cerceaux, Formes, etc.......... 60
- Droguerie, Couleurs, Produits divers... 200 Dépenses diverses et imprévues........... 250
- Une semblable installation peut suffire pour une maison faisant jusqu’à 10,000 francs d’affaires par an.
- Le mode d’apprêt au tapis et à la presse n’est pas celui que j’ai recommandé, mais
- (1) Je prends une moyenne d’évaluation, car suivant la disposition des lieux, la pompe et le réservoir peuvent être inutiles; il est rare que le tout cité pour mémoire — soit nécessaire en même temps.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- n’ayant pas de vapeur, c’est le seul qui reste à notre disposition. Avec un millier de francs de plus, on peut s’installer à la vapeur, mais tout le monde n’a pas de l’argent comme cela, à volonté, et il faut bien aller suivant ses res-soures.
- En s’établissant dans ces conditions, le débutant doit encore considérer qu’il lui faut payer du loyer d’avance, et avoir quelques fonds pour les dépenses courantes ; aussi faut-il qu’il puisse disposer d’environ 4,000 francs.
- DEUXIÈME TYPE — CHAUFFAGE MIXTE Dépense approximative : 7000 fr.
- Magasin.
- Mobilier et aménagement................. 750
- Nettoyages.
- 1 Table à brosser.................... 10
- 2 — à détacher..................... 30
- 1 Laveuse à benzine................... 500
- 1 Batterie de 3 fouloirs avec leurs baquets............................. 32
- 4 Baquets, Terrines, etc.............. 20
- Teintures.
- Pompe, Réservoir, Tuyauterie, Robinetterie............................ 400
- Construction du fourneau.............. 200
- 1 Chaudière en cuivre de 250 litres.... 175
- — — de 120 — ......... 90
- — — de 60 —........... 60
- — de 30 - ......... 40
- Bassines, 60, 45 et 30 litres........ 105
- Cassins, 2 et 4 litres................. 22
- Essoreuse à arcade simple de 45 à48cm 550 Baquets, tonnes, tonneaux, tréteaux,
- bâtons, chevilles, etc............. 100
- Apprêts.
- 1 Fourneau àfers,Ohambon-La croisade, (complet), ou fourneau à cuvette...
- 12 Fers, petits fers, poignées, accessoires ...................................
- 4 Tables à repasser complètes.........
- 1 Bouilleur à vapeur..................
- Tuyautage, y compris un conduit de barbottage allant à l’atelier des
- teintures........................ 120
- Taï;ie platinense A Lyon, n-1....... 250
- Tambour d’apprêt à feutre sans fin,
- d’un bon système................. 1800
- Tapis volants...........^........... 48
- Approvisionnements.
- Brosses, cerceaux, formes, pilon, etc. 100
- Drogues, couleurs, accessoires.......
- Divers et imprévu...................
- Ceci est l’exemple d’une installation où la vapeur n’est employée qne pour les apprêts, et occasionnellement fournissant un barbottage pour les teintures.
- Elle répond aux besoins d’une maison faisant environ 15.000 francs d’affaires, et même 18.000 francs par an, si l’ouvrage est bien payé.
- Entre ce devis et le précédent, il y a, bien entendu, un milieu, mais j’estime quant à moi qu’on ne doit pas dépenser plas de 3 à 4.000 francs, sil’on ne se monte pas à vapeur-, c’est encore beaucoup pour ne disposer que de moyens d’apprêt lents et par conséquent coûteux.
- Sur le présent devis, on peut faire l’écono-
- 110
- 50
- 80
- 800
- 300
- 400
- mie de la laveuse à benzine, et on y serait obligé si l’atelier était situé dans l’intérieur d’une ville, ce qui serait fâcheux. On peut encore le réduire de 1.000 francs, en remplaçant le tambour à feutre, par un cylindre colleur ; cela serait encore regrettable Enfin, on peut faire établir des tambours à feutre, pour 1.200 fr., mais moins confortables, bien entendu.
- Hors cela, je ne vois que des suppressions sans importance et chiffrant peu, qui ne constitueraient donc pas des économies sérieuses J’ai parlé, dans mon détail du matériel, d’essoreuses à moteur direct, pouvant faire tourner le tambour d’apprêt, l’appareil à benzine, une pompe, etc.-, cela entre dans les cas spéciaux que n’ai pas à voir dans cet exposé général.
- TROISIÈME TYPE - A VAPEUR Dépense approximative : 15,000 fr.
- Magasins
- Mobilier et aménagement............. 1000
- Succursales.................chaque 500
- Nettoyages.
- 4 Tables à brosser et détacher 60
- 1 Laveuse à benzine 500
- 1 » à savon 400 j
- 1 Batterie de 3 fouloirs dont une auge à
- compartiments * • • 95
- 1 Essoreuse-toupie 50cm 600
- Baquets et ustensiles divers 150
- Teintures
- Chaudière verticale de 8 chevaux
- avec bouteille alimentaire 2500
- Pompe réservoir, tuyauterie 800
- 1 Fourneau pour 2 chaudières 150
- 1 Chaudière de 300 litres 250
- 1 » de 120 litres 90
- 4 » à double fond de vapeur
- HZ. litrpts 400
- 1 Chaudière à double fond de vapeur
- 280 j
- 2 Bassines de 60 litres 120
- 2 » de 30 litres 60
- 4 Cassins de 2 et 4 litres 28
- 2 Barques en bois pour barbottage.... 200
- 1 Essoreuse à moteur direct, 55cm.... 1200
- 2 Tondeurs à, soieries e*i .Dois 120
- Baquets, tonnes, ustensiles divers... 250
- Apprêts !
- 1 Fourneau Cqambon ou à cuvette.... 110
- 16 Fers et accessoires 70
- 6 Tables à repasser 120 j
- 1 Table platineuse A. Lyon 250 j
- 1 » pleine 275 j
- 1 Tambour à toile sans fin, longueur i
- de 1.50, bien établi 2600
- 12 Tapis volants 96
- 1 Presse de 75 cm et cartons 400
- 1 Foulard-gommeur 300
- Approvisionnements.
- Brosses, formes, accessoires 200 ,
- Couleurs, drogues.................... 600 i
- Balances, mortier, tamis, etc,..... 130 '
- Imprévu et divers.................... 750 \
- Avec cela nous pouvons, je pense, suffire j aux besoins d’un magasin principal et de | deux succursales faisant ensemble 35.000 à 40.000 francs d’affaires annuelles.
- Je n’aurais pu aller jusqu’à la machine à vapeur sans vous faire dépenser au moins 5000 francs de plus, à cause du moteur, d’abord, puis des transmissions toujours très-coûteuses (arbres, chaises, manchons, poulies, paliers, engrenages, courroies, etc.); enfin, il aurait fallu une chaudière plus forte, des appareils à poulies, etc. En disposant de 20.000 francs au début, on peut donc faire une semblable installation, et économiser ainsi beaucoup de main-d’œuvre tout en faisant plus de travail encore ; cela devient une petite usine que je souhaite à tous mes lecteurs de pouvoir occuper, mais qui n’est pas à la portée de tout le monde.
- J’emploie ici l’essoreuse à moteur direct i qu’on peut utiliser suivant mes précédentes j indications, et qui par elle seule rend déjà des I services compensant les 500 francs qu’elle coûte en plus des mêmes modèles sans moteur.
- J’ai été très modéré sur les chaudières à double fond, préférant les barbottages ou le chauffage aux serpentins, moins coûteux d’établissement et utilisant mieux la vapeur ; cependant il en faut, notamment pour les soies, où la température doit être réglée à volonté. J’estime inutiles les chaudières basculantes : n’avons-nous pas des cassins pour vider les bains?...
- Il y a aussi un fourneau pour deux chaudières à feu nu, qui sera également disposé pour recevoir des bassines.; cela sera très-utile lorsque la chaudière sera en réparation ; et pour des opérations continues, ce chauffage est plus économique que la vapeur. Enfin les chaudières fixées sur ces fourneaux devront se chauffer au besoin pour barbottage de vapeur-Aux apprêts, je recommande un très-bon cylindre à feutre, débitant beaucoup d’ouvrage; c’est notre principal outil dans cet atelier.
- Je n’ai pas mentionné les appareils spéciaux: Table-Lyon à pantalons, tendeurs à manches, métier de Saint Quentin, métier brisé, cylindre, calandre, matériel d’impression, etc. La plupart sont très-utiles, et avec ce que j’en ai dit, chacun saura ce qu’il lui faut, et peut-être fera-t-on bien d’attendre les besoins pour se munir exactement du nécessaire.
- Les articles « accessoires et divers » comprennent tout le petit outillage encore coûteux dans l'ensemble quoique chaque objet soit de peu de valeur ; la pratique indiquera encore ce qu’il faut et il n’est pas nécessaire de s y prendre beaucoup d’avance; on peut l’obtenir du jour au lendemain.
- Les sommes indiquées pour les drogues sont suffisantes pour une mise en train; 015 complète au fur et à mesure des besoins.
- Et maintenant, j’espère que nous en avons fini avec le matériel.
- Je dirai quelques mots rapides, oh, très-courte, des produits à employer, et j’aborderai la deuxième partie de ce travail, c’est-à-dire l’exécution du travail.
- Maurice GUÉDRON-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 7
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- CANADA.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- et Textiles à l’Etranger.
- BIBLIOGRAPHIE
- CONSEILS AUX EXPORTATEURS
- Le Teinturier au xix siècle, en ce qui concerne les tissus où la laine prédomine, par M. Th. Grison.
- Voilà un de ces traités qui restent des monuments de notre art. Il a quelques années déjà; il est de 1884, mais nous n’étions pas là pour en parler en temps, et il estimpossible que la Revue de la Teinture ne lui consacre pas quelques lignes; elle a ainsi un petit arriéré à liquider, lorsque l'espace le permet, et elle commence à se mettre à jour.
- L’ouvrage de M. Grison est, du reste, toujours bien actuel; ce sont les procédés nouveaux qui y sont décrits et les couleurs d’aniline, y tiennent nécessairement une grande place.
- L’auteur est un industriel pratique: teinturier et imprimeur, ayant débuté enfant et s’étant lui-même élevé jusqu’au sommet de son art par ses travaux incessants, par ses nombreuses découvertes constatées par des brevets d’invention et par des communications aux sociétés savantes et aux journaux industriels.
- En 1860, il publia la première édition de son livre qui fut très-remarqué et assez vite épuisé. Par l’exposé méthodique des procédés de blanchiment, de teinture et d’apprêt des lainages, par une abondance d’échantilions encore peu usités alors, et par un langage clair, savant et pratique à la fois, son livre se classa parmi les meilleures œuvres écrites pour nos industries.
- Aujourd’hui elle est devenue chef-d’œuvre ; c’est le couronnement d’une longue carrière consacrée particulièrement A cette pratique tinctoriale si complexe, mais aussi si intéressante pour qui ne la considère pas comme un travail machinal.
- La nouvelle édition forme deux beaux volumes édités avecluxe, accompagnés de gravure Parfaitemente exécutées et d’innombrables échantillons méthodiquement classés Le travail des tissus à base de laine y est exposé de main de maître, depuis l’enttée à l’usine de l’étoffe écrue, jusqu’à sa sortie en Pièces teintes et apprêtées livrables à la consommation ; aucune opération n’est omise, et chaque genre d’étoffe a son traitement spécial.
- Nous donnons une idée de la manière de P auteur, en reproduisant le chapitre de dépaillage chimique-, nous avons choisi celui-C1 non comme étant le plus apte à donner cette idée, mais parce qu’il formeun ensemble complet pouvant cadrer avec les proportions d’un journal.
- Le livre de M. Grison n’a qu’un défaut, c’est .e coûter cent francs, mais ce prix est bien justifié par ses proportions, par ses frais de gravures et surtout d’échantillons, par la beauté de son édition; l’auteur y a certainement cherché une satisfaction intellectuelle, plutôt qu’un profit matériel, car nous savons ûue ce genre d’ouvrage, qui ne trouve pas ues millions de lecteurs comme des romans de ^0la, est toujours plus coûteux que productif. Mais certainement il doit figurer dans toutes es bibliothèques non seulement tinctoriales mais industrielles, et il y occupera une place ^honneur. F. G.
- MADAGASCAR.
- M. le Ministre du Commerce et de l’Industrie a reçu de M. le sous-secrétaire d’Etat au Ministère de la Marine et des Colonies les renseignements suivants sur le commerce de Diego-Suarez.
- Les toiles peintes sont très recherchées. Elles sont fabriquées en Angleterre et viennent de Nossi-Bé ou de Bombay.
- Les négociants de Diego-Suarez achètent les toiles de coton imprimées, au poids, à Nossi-Bé ou à Maurice, au prix de 10 francs les 22 mètres ; ils les vendent 60 et 80 centimes le mètre.
- Les Malgaches achètent surtout, pour leurs limbous ou lambas, les mouchoirs de coton, en pièces, à couleurs vives et à dessins rouges, noirs, blancs et verts sur jaune.
- Les guinées, les cotonnades croisées, blanches ou bleues ou écrues, sont d’origine américaine. Elles se vendent 75 centimes le yard à Nossi-Bé, et 1 fr. 10 centimes le mètre à Diego-Suarez.
- Les soies et le satin, trame coton sont très recherchés par les femmes malgaches pour leurs canezons. Quoique fanés, ces tissus sont vendus 2 fr. 50 cent., 8 fr. 50 cent., et même 5 fr. le mètre.
- La chaussure et les vêtements blancs se vendent à des prix très inférieurs. Ainsi, une paire de bottines coûte 10 francs et un vêtement complet de toile croisée avec boutons de nacre, 12 francs.
- Des échantillons de tissus sont déposés au Musée commercial de l'Exposition permanente des Colonies (Palais de l’Industrie, à Paris), où le conservateur donnera aux intéressés toutes les Indications nécessaires.
- Il en est de même pour la mercerie, les ombrelles et les chapeaux.
- SÉNÉGAL.
- Le calicot qui a été principalement consommé dans le Haut-IUeuve, pendant les deux dernières années, était la toile des Vosges. Cette étoffe est très recherchée des indigènes de tous les pays soudaniens Leur préférence pour elle est telle qu’ils ont délaissé les toiles à dessins. Il n’y a donc pas lieu d’envoyer de ces dernières, surtout en grande quantité.
- Les deux types d’étoffe qui paraissent le plus plaire dans le Soudan et qui y seront toujours acceptés, sont la toile des Vosges et la guinée filature.
- La pièce de 15 mètres de cette dernière vaut une vingtaine de francs à Bammako.
- Mais les indigènes préfèrent encore leurs propres tissus en coton, confectionnés dans le pays. J’en adresse quelques échantillons à votre Musée. Il est à remarquer combien ces étoffes sont fortes et d’un long usage ; c’est pourquoi elles sont recherchées. Les tisseurs indigènes les fabriquent en bandes trop étroites, ne disposant que de métiers forts petits. Les négociants qui vendraient des tissus analogues, plus larges, mais aussi solides et avec les mêmes couleurs feraient d’excellentes affaires au Soudan.
- Le Consul général de Belgique au Canada signale les articles suivants, comme étant d’une benne vente dane la Colombie Britannique :
- Vêtements complets confectionnés ;
- Bas et chaussettes de couleur et à rayures fantaisie, pour hommes, femmes et enfants ; longueur des pieds pour bas d’enfants : 4 pouces 1/2 ;
- Articles de bonneterie, écrus, blanchis, de couleur, à rayures ;
- Châles de laine carrés de couleurs vives et genre plaids ; aussi lourds que possible, coûtant à Londres 3 shillings 6 deniers à 15 shillings la pièce ;
- Mousseline imprimée, de 2 1/2 à 5 deniers le yard ;
- Corsets pour dames. L’article bon marché est aux mains des Canadiens, mais il y a une demande pour les produits plus chers ;
- Garnitures en dentelles, plumes pour chapeaux, ouvrages en tapisserie, peluche de soie, jerseys pour dames en Burling wool et autres laines à tricoter.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 193,695. — 24 octobre 1888. Vadot, Paris.
- — Nouveau procédé de fabrication de cartons coloriés dits cartons de fantaisie.
- 193,700. — 24 octobre 1888, Weil-Mallez.
- — Linge de table et de toilette en fil pur ou mélange de colon, avec bordures imprimées sur une ou deux faces.
- 193,782. — 27 octobre 1888, Blondel. — Appareil à teindre la laine et autres matières textiles.
- 193,534. — 19 octobre 1888, Charpentier, à Sens. — Nouvelle machine apprèteuse.
- 193,556. — 15 octobre 1888, Lepainteur et Société Grulois et Deprès. — Chinage mécanique par bains de teinture sur toutes les matières textiles peignées ou cardées en bourre, nappes, mèches, fils et tissus.
- 193,578. — 16 octobre 1888, Cœn. — Nouvelle composition réfractaire et préservatrice.
- 193,819. — 30 octobre 1888. Farjasse. — Pince à détacher les étoffes et autres.
- , 193,844. — 31 octobre 1888. Gontillon. — Procédé de solidification des couleurs teintes ou fond des tissus foulards dit pongés, tissus de chine ou autres, imprimés à réserves où enlevages, par la combinaison de la préparation de l’étoffe et de l’emploi de la vapeur à haute température.
- 193,928. — 7 novembre 1888, Société Ch. Vincent, ses fils et Oie. — Cristallisation sur toutes textiles, fils, tissus, toile métallique, etc.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Asile d’aliénés de Si-Cermain-sur-Loire (Maine-et-Loire)
- Le 21 décembre, fournitures suivantes :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Adjudicataires :
- Bas et bopnets. — Guimont, à 627.
- Laine filée. — Poirier, Eugène et Gouraud, à 618.
- Toiles. — Lepeltier (Segré), à 19 de rabais. Etoffes de laine.— Lepeltier, à 21 de rabais. Coton. — Quenion, à 31 de rabais,
- Hospice ciyil de Romans (Drôme).
- Fournitures diverses.
- Adjudicataires :
- Draps divers. —Pomarel, Alph., à La Vache, à 4.59 le m.
- Tartanelles. — Cotte-Fayet et Lacoste, rue Matthieu-de-la-Drôme, à Romains, à 1.19 le mètre.
- Reps — Cotte-Fayet et Lacoste, 5.1.141em
- Indienne d’Alsace. — Cotte-Fayet et Lacoste, à 0,51 le m.
- Cretonne imprimée. — Jacquin, Gabriel, rue Pêcherie, à Romans, à 0,61 le le m.
- Cretonne d’été. — Chonet, Maurice, côte Jacquemart, à Romans, ci 0.78 le m.
- Cretonne pour tabliers. — Chonet, à 0.77 le m.
- Poltaise pour doublure. — Chonet, à 0.55 le m.
- Fichus en indienne - Cotte-Bellier et Morette place Fontaine-Couverte, à 0,45 lem.
- Toile de lin pour drapeaux. — Chonet, à 0.51 le m.
- Toile coton. — Chonet, à 0.63 le m.
- Toile rousse voiron. — Chonet, à 1,39 lë m.
- Toile pour tabliers. — Chonet, à 0.92 le m.
- Toile pour paillasses d’enfants. — Cotte-Fayet et Lacoste, à 0.61 le m.
- Toile pour draps de lit. — Chonet, à 0,74 le mètre.
- Toile rousse pour draps de lits. — Chonet à 1.15 le m.
- Molleton. — Chonet, à 1,14 le m.
- Couvertures pour berceaux. — Chonet, à à 1,63 la pièce.
- Asile d’aliénés de Clermont (Oise).
- Fournitures pour l’année 1887
- 29e lot. — Chaussettes coton, 75 c. la •paire ; bas coton, 85 c. la paire ; chaussettes, laine, 92 c,; bas laine, 1 fr. 50 c.—Fraigneau, à Clermont.
- 30e lot. — Casquette marine, 95 c.; casquette à rabat, 1 fr. — Letorcy, à Clermont.
- 31e lot. — Mouchoirs de cou, 54 pièce; mouchoirs de poche, 27 c. — Helbronner, à Paris.
- 32e lot. — Drap gris bleuté, 4 fr. 97 le m.— Balsan, à Châteauroux.
- 33e lot. — Etoffe de coton pour robes, 93 c. le mètre. — Béthune, à Paris,
- 34e lot. — Toile coton écru, 53 c. le mètre. — Helbronner, 7, place Levis, à Paris.
- 35e lot. — Cotonnade pour tabliers de femmes, 82 c. le mètre. — Biébuyck, à Ar-mentières (Nord).
- 36e lot. — Toile d’emballage, 22 c. le m. — Helbronner, à Paris.
- 37e lot. — Calicot cretonne, pour couvre-lits, largeur 2 mètres, 1 fr. 93 le mètre ; Calicot cretonne, 1 m. 20 de largenr, 95 c. ; Ca-litot cretonne, 80 c. de largeur, 62 c.; Calicot léger pour doublure, 80 de largeur, 42 c. — Laurent, à Paris.
- 38° lot. — Toile pour draps de lits, 1 fr. 09 le mètre. — Délécaille, à Armentières.
- 39e lot. — Toile crémée et lessivée, 80 c. le mètre Delécaille, à Armentières.
- 40e lot. — Toile bleue, 1 fr. 19 le mètre. — Helbronner, à Paris.
- 41e lot. — Coutil treillis écru, 72 c. de largeur, 78 c. le mètre, Coutil treillis écru, 72 c. de largeur, 77 c.; Toile à paillasse, 1 mètre de largeur, 84 c. — Jeansen, à Armentières.
- 42e lot. — Soile à torchons, 66 c. le mètre; Toile blanche à nappes, 2 rn. de larg., 2 f. 10 Toile blanche à nappes, 1 m, 30 de larg., 1 fr. 35 ; Derviettes crémées, 80 c. — Biébuyck, à Armentières.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Dissolution, à partir du 27 nov. 1888, de la Société Jeannolle et Cie (teinture des fibres végétales ou animales, tissées ou non tissées), avec siège à Deville-lès-Rouen (Seine-Inférieure), et succursale à Paris, rue Thévenot, 9. — Liquid. : M. Clément, rue Paradis, 21 bis. — Jug. du même jour. — G. P.
- PARIS. — Dissolution, à partir du 1er janvier 1889, de la Société Raffard, (soies en gros, etc.), rue St-Denis, 226. — Liquid. : MM. Paul, Charles et Gabriel Raffard. — Acte du 19 déc. 1888. - D.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Carrabin et Canaval, fab. d’étoffes de soies, rue l.aforêt, 8. — Durée : 6 ans. — Cap. ; 160,000 fr. — Acte du 30 nov. 88.
- MARSEILLE. — Dissolution à partir du 29 sept. 1888 de la Société Giraud et Payan (tissus en gros). — Liquid. : M. Giraud. — Acte du même jour.
- ST-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif J.-B. Lallier et Mornand jeune (teinturerie de soies et cotons), rue Tré-filerie, 1. — Durée : 10 ans. — Cap. 100,000 fr. — Acte du 6 déc. 1888.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Atuyer, Bianciiini et Ferier, fab. d’étoffes de soies, place Toloran, 22 et 23. — Durée : 6 ans. — Cap. : 260,000 fr. — Acte du 6 déc. 1888.
- ELBEUF. — Formation de la Société en commandite Gaston Debreza et Cie (teinture, dégraissage et lavage des laines, draps, etc.), rue de Rouen, 20. — Durée : 3 ou 6 ans. — Cap. : 200,000 fr. — Acte du 5 déc. 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Richard (Benoist), nég. en soies, déchets de soies, laines et cotons teints et écrus, rue St-Denis, 231. — J. c. : M. Bernhard. — S. : M. Sauvalle.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Distinctions lioimorififfues. — A
- l’occasion de l’exposition de Barcelone, et du 1er Janvier, ont été nommés chevaliers de la Légion d’honneur, MM.
- Auguste Robert, fabricant de drap à Sedan. Levallois, fabricant de tissus à Paris, adjoint au maire du 2e arrondissement.
- Imbs, professeur de filature et de tissage au Conservatoire des Arts-et-Métiers.
- Grève. — Les ouvriers de la filature de laine de Mello, arrondissement de Senlis se sont mis en grève par suite d’une réduction de salaire de dix pour cent.
- Mais l’affaire s’est vite arrangée, les ouvriers comprenant la nécessité d’une réduction, imposée par la concurrence, ont accepté une diminution de cinq pour cent, proposée comme transaction.
- Grève île telsitaarières. — Une centaine d’ouvrières employées dans la teinturerie de peaux de M.Tissier, boulevard Arago, se sont mises en grève, sous prétexte que leur patron voulait leur imposer un nouveau règlement qui constituait pour elles une diminution de salaire Dans une réunion tenue le soir même et à laquelle assistaient un grand nombre d’ouvriers mégissiers, la grève générale a été décidée.
- La grève avait eu d’abord pour cause une diminution de salaire imposée par le patron. Mais, soutenues par la corporation tout entière des mégissiers de Paris, Saint-Denis et Gentilly, les ouvrières posèrent à leur rentrée les conditions suivantes :
- 1° Que la journée de travail dure au maximum de six heures du matin à six heures du soir ;
- 2e Qu’il soit accordé un quart d’heure pour les collations du matin et du soir ;
- 3° Que l’accrochage des peaux, opération qui leur demandait beaucoup de temps, soit fait maintenant par des ouvriers, et que M-Tissier se borne à retenir pour cela cinq centimes par franc sur leur salaire ;
- ti° Que l’on supprime les amendes pour malfaçon.
- Sur les trois premiers points, M. Tissier a donné satisfaction aux grévisies, mais pour la quatrième, il a proposé la transaction suivante : les peaux mal teintes ne seront pas payées, et il sera retenu cinq centimes pour payer la réouverture, c’est-à-dire le renouvellement du travail.
- Les grévistes, auxquelles on retenait précédemment vingt-centimes au lieu de cinq centimes, ont repoussé cette offre et déclare formellement qu’elles ne voulaient plus subir aucune amende.
- La grève continue.
- Folle. — A Gennevilliers (Seine) un nommé D., teinturier, route de Saint-Denis, Pf‘s d’un accès de folie furieuse, a voulu étrangler sa femme.
- D., que nous connaissions comme bon travailleur, a été envoyé à l’infirmerie du dépnt Ce malheureux est père de cinq enfants.
- Avis à cio» abonné»
- La table des matières du 1er voltu me de la REVUE DE LA TEINTURE (année 1888), est à l’impression, et sera jointe au prochain numéro.
- Le Gérnt : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- re Année, N° 2.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- Ljomni
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 Janvier 1889.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Epaillage chimique de la laine et des tissus (suite). — Machines à laver dites Léviathans. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Erable ; Gris mode ; Bleu-Japon ; Noirs sur laine, procédés anglais ; Apprêt imperméable. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Le travail de nuit dans les filatures et les tissages. — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Iniormations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Le triomphe des colorations est actuellement aux murailles parisiennes : vert, rouge et jaune, telles sont les couleurs qui éclatent à chaque pan de mur et sur le moindre coin de panneau qui peut offrir un asile — de peu de durée — à un placard électoral.
- L’oeil en est faussé et il n’est plus possible d’échantillonner juste après une demi-heure seulement de promenade dans les rues de la capitale, où la lutte d’affiches prélude à la bataille du scrutin qui promet d’être chaude.
- C’est qu’à certaines périodes de la vie publique, il se présente de ces élections caractéristiques, qui déterminent la direction du courant, et qui dictent la politique de l’avenir.
- On se souvient qu’en 1869, tout l’intérêt des élections générales se portait sur un seul point, à la lutte dans la 3e circonscription de la Seine entre Emile Olivier, le transfuge de l’opposition devenu le serviteur de l’empire, et Bancel, le proscrit de Décembre, revenant d’exil et s’annonçant comme un ennemi irréconciliable du maître et de ses institutions.
- t Bancel fut élu à une imposante majorité et dès lors on put prévoir à courte échéance la chute d’un gouvernement ^ui malgré tous ses efforts et toutes ses Manoeuvres n’avait pu faire accepter à Paris l’homme qui incarnait sa nouvelle Politique.
- Le scrutin du 27 janvier aura une cgale portée ; ce sera un plébiscité pa-risien ; le corps électoral est appelé à r°pondre oui ou non à cette question : \°ulez-vous le maintien des institutions actuelles ?
- Que les leçons du passé lui profitent, et puisse-t-il se prononcer contre la Politique d’aventure — et des aventu-
- riers — qui fut si souvent funeste au pays !
- Avec ce souhait et cette espérance, revenons aux affaires.
- *
- * *
- Elles sont généralement satisfaisantes dans les industries textiles : il y a de l’entrain, de l’activité, des bonnes tendances, et si les ordres ne sont pas importants ils sont au moins nombreux, tant dans les lainages que dans les cotonnades.
- En soieries : à Lyon, à Saint-Etienne, les affaires sont nettement actives et considérables ; il y a longtemps que l’on a vu, paraît-il, une semblable animation dans la fabrique ; le mois de Décembre a été très occupé, et cette année voit la continuation de ce mouvement. Des commandes importantes lui assurent une certaine durée.
- Tous les jours de nouvelles fabriques se montent ; il suffit de suivre les annonces légales pour constater chaque jour la création d’un nouvel établissement.
- Quant aux lainages, la situation est assez bonne à Elbeuf ; la fabrique espère beaucoup de ses nouveaux échantillons, qu’elle estime supérieurs encore, comme bon goût, nuançage et fini, à ceux de la saison dernière, qui eurent, cependant, tant de succès.
- A Roubaix les genres robes pour l’été sont très bien accueillis, mais les étoffes de grande consommation moins recherchées. La vente des flanelles donne lieu aussi à des affaires actives, avec prix en hausse.
- Les prix se sont également améliorés a Fourmies et se maintiennent fermes sur les tissus classiques ; en nouveautés, des commissions reçues assurent du travail pour quelque temps.
- A Reims, il n’existe aucun stock en cachemires et mérinos, la production s’écoule au fur et à mesure de la rentrée. L’exportation commence à remettre des suppléments de commissions avec une majoration dans les prix. La quinzaine a été moins active que la précédente pour les flanelles, mais sans changement de prix. Les commissions en nouveautés continuent à arriver lentement. La fabrique échantillonne activement les articles d’hiver.
- Vienne produit régulièrement aussi. Il en est de même pour d’assez nombreuses maisons de Mazamet, de Béda-rieux et autres centres lainiers du Midi.
- Les renseignements statistiques sur le commerce extérieur dè la France en laine et ses produits, pendant les onze premiers mois de 1888, comparés aux mêmes périodes des deux années précédentes, donnent les résultats suivants, dont les valeurs sont exprimées en milliers de francs.
- IMPORTATIONS 1888
- Laines 308.756
- Filés de laine 13.305 Tissus de laine 60.117
- EXPORTATIONS
- Laines 119.595
- Filés de laine 35.185 Tissus de laine 308.899
- 1881 1886
- 306.658 376.220 11.242 13.684
- 58.673 66.881
- 103.690 104.540 33.893 35.388 322.022 343.150
- Ainsi sur chaque article, il y a, pour l’année 1888, amélioration sensible sur la précédente, mais sans atteindre encore aux résultats de 1886.
- Le « Journal de Rouen » qui est toujours larmoyant, convient avec peine et beaucoup de réserve, qu’il se fait j quelques affaires en cotonnades ; c’est presque avec regret qu’il dit :
- « Nos indienneurs continuent d’être visités par tous les acheteurs qui viennent sur place, mais s’ils prennent des ordres assez nombreux, ils sont de maigre importance.
- « On vend des écrus, dits blancs, de la rouennerie, de la doublure et des mouchoirs, mais seulement comme assortiment, tandis que les carreaux et les rayures sont très peu demandés.
- « On a encore fait quelques affaires pour l’Algérie et l’Indo-Chine, cette semaine ; malheureusement nous y sommes trop concurrencés, par les Anglais surtout. »
- La situation est également favorable à Roanne, mais voilà encore que les grèves s’y mettent, et les tisseurs y entraînent les teinturiers ; c’est ce qui vient de se produire à l’usine Court.
- Les Vosges avec leurs tissus blancs ont toujours un bon courant d’affaires.
- Belfort, une région voisine, qui devient le refuge de l’industrie Mulhou-sienne, vient d’être attristé par un incendie dans la filature Georges Koechlin et Cie, mais qui heureusement put être lo-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- calisé et ne produisit pas de desastres trop considérables.
- * *
- Après la fabrique, le magasin !... 11 conviendrait donc de faire une visite chez les bons vendeurs et les bonnes faiseuses, et de leur demander ce que dit la mode du jour.
- Mais tout a été encombré par les articles d’étrennes ; c’est tout au plus si l’on a déjà soldé les rossignols du jour de l’an, et débarrassé les rayons de leur présence encombrante ; voici néanmoins quelques échos des nouveautés, où nous reconnaîtrons le caquetage spécial des prêtresses du colifichet :
- « On est plus que jamais à la redingote ; les robes, les manteaux, tous semblent une variante de ce vêtement. On est lassé, cependant de ce costume uniforme, marron, bleu, gris. Mais le voilà redevenu plus coquet, plus nouveau que jamais en peau de soie noire, en surah merveilleux, les devants droits drapés comme la tunique antique et garni aussi de la belle écharpe nouée de côté et drapée à la taille qui se porte plus que jamais.
- « Le suprême du genre, c’est une redingote Carnot en velours noir, vert foncé, grenat, violet sombre presque noir, le large revers en fourrure croisant jusqu’à la taille. Manchon et capote assortis.
- « Comme vêtement par-dessus de demi-saison, on fait toujours beaucoup de longues redingotes en peau de soie noire ou en surah merveilleux noir, avec doublure de nuance douce, vieux vert, mastic, rose tendre. Les broderies, les passementeries avec application de guirlandes et de semis sur drap, sur cachemire et sur soie sont très en vogue.
- « Les robes de drap claires sont littéralement criblées de soutache. Cette idée est très heureuse car on arrive ainsi à de fort jolis effets. Les manchons sont assortis, en drap soutache, ainsi que la capote ou la toque.
- « Pour la ville on aime toujours beaucoup les garnitures déchiquetées. A présent, on ajoure le bas des robes en drap, et même en simple lainage par un découpage variant sur une hauteur de six, dix et même quinze centimètres. »
- « Dans les beaux tissus de soirées, les petits ramages rappelant ensemble les étoffes Louis XVI et le style empire, avec les feuillages grimpants, sont les favoris de la mode....»
- Tout cela est assez décousu ’: non les costumes, mais les descriptions ; c’est que nous les avons glanées un peu à
- droite et à gauche, sans souci de les coordonner davantage, mais espérant que nos lecteurs pourront, chacun dans son genre, en tirer quelqu’utile indication.
- Et maintenant, rentrons à l’atelier, où nous avons à parler un langage plus mâle et moins fleuri.
- F. Gouillon.
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- ÊPAILLAGE CHIMIQUE
- de la laine et des tissus
- Par M. Th. Grison, de Lisieux.
- (Suite)
- Épaillage des étoffes.
- L’épaillage des étoffes diffère dè celui de la laine ; les tissus étant bien dégraissés et séchés sont imbibés d’un bain froid d’acide sulfurique marquant 40, bien séchés après leur essorage et terminés par un passage dans une sécherie chauffée à 20° ; on n’y laisse l’étoffe que juste le temps nécessaire à la carbonisation.
- Quand on opère sur des tissus très pailleux, aussitôt après leur épaillage par la vapeur, on les passe à sec dans une dégorgeuse avant qu’ils aient repris de l’humidité au contact de l’air. On brise ainsi les matières végétales carbonisées puis on désacidule l'étoffe en la dégorgeant et en renouvelant l’eau jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de traces d’acide puis on l’essore et on la fait sécher.
- L’épaillage à sec par le gaz acide chlorhydrique s’obtient dans les chambres closes où l’on place lee étoffes comme s’il s’agissait de les ensouffrer. On fait alors arriver le gaz par la chambre jusqu’à ce qu’elle soit pleine, ce que l’on reconnaît lorsqu’il sort par un orifice ménagé à cet effet à la partie inférieure de cette chambre -, on ferme la trappe et on laisse les pièces en contact pendant trois ou quatre heures après lesquelles on ouvre une trappe extérieure ménagée pour l’échappement du gaz après opération. On retire les pièces et on 1 s passe à la sécherie chauffée à 120°, puis on les désacidule commes celles passées dans l’acide sulfurique. Cette méthode est peu usitée à cause des inconvénients qu’elle présente : nombreuse main-d’œuvre, et détérioration rapide de l’outillage.
- Epaillage des laines et tissus teints.
- La laine est rarement épaillée après teinture quoique cela soit possible.
- Les étoffes teintes que l’on veut épailler sont imbibées d’une dissolution de chlorhydrate d’alumine à 5° ; on les laisse reposer ensuite pendant deux ou trois heures afin que les matières végétales se détrempent et absorbent la dissolution, puis on les essore. Le liquide en ayant été expulsé le plus tôt possible, on sèche les étoffes à 115 ou 120°. La dessication des matières végétales doit être
- parfaite pour que celles-ci se bisent bien dans le passage à sec des étoffes à la dégraisseuse ; cette opération qui suit la dessiccation dure de quinze à vingt minutes ; elle est suivie d’un lavage dans trois ou quatre bains d’eau successifs ; les pièces sont alors manœuvrées pendant vingt à trente minutes dans un bain faiblement acidulé à l’acide sulfurique; puis rin-
- ées à nouveau dans trois bains d’eau pure.
- De tous les procédés d’épaillage c’est celui qui présente le moins de danger pour la laine qui ne se trouve nullement altérée-, il est vrai qu’il n’est efficace que pour les matières pailleuses ; son action est faible sur les fibres végétales ; c’est probablement à cette cause qu’il faut attribuer le peu de généralisation de son emploi. Ceci est fâcheux car ce que nous avons dit pour l’épaillage de la laine par l’acide sulfurique peut s’appliquer aussi à celui des étoffes mais l’action est plus énergique ; cela tient probablement à ce que l’étoffe ne subit pas comme la laine dans l’opération du foulage l’action des bains alcalins qui neutralisent maintenant l’acide contenu dans les étoffes. Les étoffe* sont en effet lavées simplement à l’eau après l’épaillage. Si on leur donne un bain alcalin, l’action est trop rapide ; l’eau ne pénètre pas dans le tube de la fibre, et de plus l’étoffe est teinte dans des bains acides.
- Les étoffes épaillées à l’acide sulfurique ne peuvent donc que subir l’action corrosive de cet acide, action qui changeant la matière organique de la laine en la suroxydant, la transforme avec le temps en matière cornée.
- Pour épailler les étoffes à l’acide sulfurique, nous recommandons comme pour la laine de n’employer que de l’acide épuré, ainsi que nous l’avons indiqué déjà. Sinon les accidents peuvent être plus graves sur les tissus que sur la laine en toison. En effet si l’on passe les pièces dans des bains d’acide contenant du sulfate de plomb dissous ou en suspension, celles-ci se tachent de ce sulfate de plomb qui n’est pas apparent mais qui se fixe par le séchage et ne peut plus être enlevé pat* les lavages. Ainsi tachées de dépôt d’oxyde plombique, les pièces sont perdues à la teinture pendant laquelle il se forme du sulfure de plomb produisant des taches indélébiles ; il ne faut pour cela que quelques parcelles de soufre, comme il s’en trouve toujours dans les tartres bruts qu’emploie le teinturier. L’é-pailleur peut donc éviter ces graves inconvénients en ne faisant usage que d’acide purifié ; le teinturier de son côté évitera les taches en n’employant que des cristaux de tartre exempts de soufre.
- Tous ces inconvénients, occasionnés par l’é' paillage aux acides nous ont fait rechercher un moyen de les éviter et en 1875, nous avons obtenu un brevet pour mordancer et épailler simultanément.
- A cet effet nous avons composé un mordant acide à son minimum d’oxydation, afin àe
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- mordancer la laine en désagrégeant les matières végétales à une température ne dépassant pas 11°.
- La laine étant imbibée de mordants, toute l’action oxydante se porte sur eux ; la fibre est préservée.
- Nous préparons ce mordant avec : de l’alun, des sulfates de fer et cuivre, du bichromate de potasse et de l’acide sulfurique pour les étoffes destinées à être teintes en grosses couleurs ou en noir; pour les écarlates, les mordants sont composés de dissolution d’étain, de tartre et d’acide sulfurique ; pour les marrons, les bronzes, etc., nous y mettons de l’alun, du sel d’étain et de l’acide sulfurique ; pour les rouges garance, l’acide sulfurique et l’alun suffisent ; nous calculons les proportions d’après le poids des tissus.
- Nous opérons de la même manière pour ces divers mordants ; les étoffes étant imbibées à froid et foulardées ensuite sont laissées en repos trois ou quatre heures afin que l’affinité des mordants pour la laine aide à leur fixation et en même temps pour que les matières premières se détrempent aussi complètement que possible ; les étoffes sont ensuite séchées à une température modérée puis passées à la sécherie à 110°. Les matières végétales étant carbonisées, on dégorge les pièces à l’eau froide pour bien les désaciduler et on les met en teinture.
- Les bains n’ont pas besoin d’adjonction d’acide, car l’étoffe en contient suffisamment pour les tourner. Les noirs obtenus par ce procédé ont une très grande solidité, car le mordant de fer uni au bichromate de potasse donne un Chromite de fer insoluble.
- Après la teinture des pièces traitées parce procédé, il est bon de les dégorger à la terre en y ajoutant un peu de carbonate de soude ou d’ammoniaque pour neutraliser complètement l’ecidulilé de la laine.
- {Le Teinturier au XIXe Siècle.)
- -.mcjaÿ=jar-.i
- MACHINES A LAVER
- dites « Léviathans »
- Par MM. Peltzer et fils.
- Les perfectionnements apportés par MM. Peltzer aux machines ci-dessus désignées ont pour Lut de supprimer Véleveur, d’obtenir automatiquement la sortie de la laine hors des bacs, ainsi que le passage do cette laine aux rouleaux comprimeurs ou essoreurs, puis de re-nouveler l’eau de lavage de manière à ména-8er la laine et accélérer les opérations.
- Un rouleau denté, adapté contre le faux-fond perforé de chaque bac et transversale-^nt à la cuve, pousse la laine lavée sur une table inclinée, qui se prolonge jusqu’aux cy-mdies exprimeurs. Cette table forme une s°rte de clavier, dont les barreaux impairs Sonl fixés, et les barreaux pairs sont solidarisés
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- par un cadre que mettent en mouvement deux arbres coudés. Le sens de l’oscillation étant dans la direction des rouleaux essoreurs lorsque les barreaux se soulèvent, la laine est poussée de proche en proche, sans se trouver roulée ni feutrée.
- Une seconde table disposée a la place du faux-fond ou immédiatement au-dessous, permettrait de déterminer de même le cheminement de la laine dans toute la longueur du bac.
- ||Pour renouveler continuellement l’eau qui sert au lavage, les brevetés adjoignent aux bacs successifs, sauf au bac du premier bain, un tuyau qui, ajusté en dessous et contre le plafond du faux-fond, se relève latéralement au niveau du liquide contenu dans la cuve Au même niveau, un injecteur Gitïard aspire l’eau du bac pour la déverser dans le bac précédent.
- D’après cette disposition, l’eau chemine en sens inverse de la matière et est d’autant plus propre que la laine même arrive à un degré plus complet d’épuration. {Brevet).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS ©INVENTION
- Blanchiment et teinture des matières textiles.
- Par M. Lorimer.
- L’appareil que revendique M. Lorimer se compose d’une grande chambre de séchage ou étuve, dans laquelle circulent, guidées par des rouleaux, de doubles toiles sans fin, entre lesquelles est placée la matière à traiter. Ces toiles peuvent recevoir un mouvement alternatif d’avant en arrière et d’arrière en avant, lorsque plusieurs passages successifs sont nécessaires. A la partie inférieure de la chambre, des souflfits ou des ventilateurs chassent l’air dans toutes les parties du système et simultanément les agents gazeux de blanchiment ou désinfectants.
- Si, au lieu de blanchir ou de désinfecter, on veut teindre par la même méthode, on substitue aux corps gazeux des substances colorantes pulvérisées qui, également entraînées par les courants d’air, pénètrent toutes les couches fibreuses.
- Bronzage de velours par impression.
- Par MM. A. Finger etCio.
- MM. A. Finger et Cie font usage des moyens connus de l’impression, mais dans des conditions spéciales, afin de donner plus de résistance au bronzage. Ils déposent sur la planche portant la gravure du dessin (au moyen d’un rouleau en caoutchouc et à froid) un mélange de poudre de bronze et de laque ou de résine, à l’état de bou.llie visqueuse.
- La planche est ensuite appliquée sur le velours, dont l’envers est soutenu par une surface élastique et poreuse, feutre ou tissu
- U
- Le tout est fortement comprimé sous une presse chauffée à la température de 80 degrés centigrades.
- La résine ou la laque, en se liquéfiant, soude intimement la poudre de bronze au poil du velours, tandis que l’excès du véhicule résineux est absorbé par le feutre ou le tissu formant matelas à l’envers de co même velours.
- Apprêt des draps,
- Par M. Giraud.
- Ce procédé, dit l’auteur, conserve la pureté des nuances dans les mélanges soie et iaine, articles clairs, draps, etc.
- Il consiste à employer un apprêt composé avec :
- Ie Amidon ordinaire.
- 2° Borax ordinaire.
- Rien de particulier, d’ailleurs, dans le mode d’application de cet empois très connu en lingerie, et dont les proportions ne sont p*as indiquées. (Br. 186 352).
- Savon-Benzine,
- Par M. Homo.
- Voici la copie in-extenso de ce brevet, dont les indications sont insuffisantes pour lui donner une valeur sinon légale, au moins
- effective.
- « Savon mou diaphane........... 4 k.
- « Huile d’oleïne............... 100 gr.
- « Huile de palme décolorée. 1 k.
- « Benzine crlstallisab'e,...... 200 gr.
- Et c’est tout! (Br. 190-988).
- Teinture de la laine,
- Par M- Holliday.
- Le procédé do M. Holliday est caractérisé par la formation, sur la fibre, de divers produits colorés insolubles, combinés avec d’autres matières colorantes.
- Etant données cent parties de fil de laine, on fait bouillir, pendant une heure, dans de l’eau contenant en solution 3 parties de bichromate de potasse ou de soude et 1/2 partie de crème de tartre. On lave dans l’eau, puis on chauffe dans de l’eau également, avec addition de 15 parlies d’une pâte contenant 10 0/0 d’alpha-naphtol nitrosé. On obtient ainsi un brun fixe.
- En substituant au bichromate, un sel de fer, la laine est teinte en vert, un sel de cuivre donne un gris brunâtre, etc.
- Décatissage des tissus à l’eau et à sec,
- Par M. Giering.
- Lorsqu’on décatit le drap, enroulé en spires plus ou moins serrées autour de cylindres remplis de vapeur et percés de trous à la périphérie, les premières couches d’étoffe sont plus pénétrées de vapeur que les couches extérieures. On a essayé de combiner, dans le décatissage à sec, la vaporisation du tissu
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- avec un pressage à f’intérieur d’une auge perfectionnée (syst. Esser), mais le tissu ne prend pas un lustre suffisant. On a imaginé, alors de faire précéder le décatissage à sec d’une préparation à l’eau bouillante. C’est à un apprêt de ce genre que convient surtout la machine Giéring.
- Le drap, apporté sur un rouleau, chemine de haut en bas et de bas en haut, de manière à multiplier les circuits, dans une cuve remplie d’eau bouillante. Un jet de vapeur maintient le liquide à la température convenable et des rouleaux guident l'étoffe à l’intérieur du bain. A la sortie de la cuve, deux rouleaux de pression, chauffés à la vapeur, essorent le drap, qui se rend ensuite sur des rouleaux de tension et contourne un tambour métallique. Le dernier, rempli de vapeur et percé de trous très fins, sert à sécher et à décatir simultanément. De plus, pour mieux diviser la vapeur, le tambour est garni de flanelle-, pour donner plus de lustre, un drap Lutre sans fin presse l’étoffe contre le tambour, qu’il contourne entièrement.
- La machine est disposée de telle sorte que l’apprêteur puisse, suivant les genres de tissus, utiliser l’ensemble des dispositifs qui viennent d’être indiqués, ou décatir exclusivement à sec, en ne faisant pas usage du bac à eau bouillante. (Br. 176.409).
- Nouveau système d'évaporateur rotatif à grande surface,
- Par M. Poisson.
- Ce nouveau système d’évaporateur consiste dans la juxtaposition de tuyaux enroulés en spirale, placés côte à côte et à petits intervalles égaux autour d’un même axe de rotation, dans lesquels circule de la vapeur d’eau ou un fluide chaud et plongeant dans le liquide à évaporer.
- Avec cette disposition la rotation seule produit l’évacuation automatique et permanente de la vapeur d’eau ayant servi au chauffage, de sotte que l’appareil se trouvant constamment vide, la vapeur agit intérieurement sur toute la surface et produit le maximum d’effet utile.
- Procédé de production de la glycérine chimiquement pure en extrayant en même temps les corps gras,
- Par M. Brunner.
- Cette glycérine s’obtient de la façon suivante :
- A 100 parties de glycérine brute on ajoute environ 8 parties de sulfate de zinc grillé, puis on chauffe et après refroidissement on additionne la masse de 27 parties de chaux caustique en poudre. Ces proportions peuvent subir de légères variantes suivant la glycérine employée. Ce mélange opéré on passe au filtre-presse afin d’obtenir de suite un produit commercial.
- Procédé de préparation d'acides sulfoniques de meta amidotétraltryl-diamiio triphenyl-methane,
- Par La Compagnie parisienne des couleurs d’aniline.
- Ce procédé s’obtient de la façon suivante : 30 kgs de meta amidotétraethyl-diamido triphenylmethane sont dissous dans 150 kgs d’acide sulfurique fumant de 20 0/0 SO3.
- Quand cette solution est légèrement chauffée et laissée reposer assez longtemps, il se forme en premier lieu un acide sulfonique dont le sel ammoniacal est soluble difficilement et qui par conséquent ne donne une solution claire qu’avec de l’ammoniaque délayé chaud.
- Il est avantageux d’employer un acide sulfonique dont le sel ammoniacal soit facilement soluble. Dans ce but le liquide de la sulfuration est chauffé à 90o-100° jusqu’à ce qu’un échantillon donne une solution claire avec de l’ammoniaque froid de 3 pour cent. La masse de la réaction est convertie de la manière connue dans le sel de calcium ou de sodium.
- Fabrication d'une matière destmée à remplacer la gutta-percha, le caoutchouc ou les tissus huileux dans leurs applications chirurgicales,
- Par M. Schlésinger.
- La nouvelle matière qui fait l’objet du brevet a pour but de remplacer la gut'a percha. On prend un tissu de soie ou autre étoffe finement tissée ou un produit feutré tel que du papier. Si l’on emploie du papier, il est préférable qu’il soit fait de fibres de manilles, qu’il soit écru et non gommé et que ces fibres soient aussi longues que possible. On sature cette matière feutrée ou tissée d’une façon convenable avec de la gélatine ou de la colle forte ou avec un mélange de gélatine ou de colle forte ou bien avec une substance résineuse quelconque.
- Produit nouveau appelé éburite,
- Par M. Cravelin.
- L’éburite est une substance ayant pour base la pâte à papier ou d’autres pulpes fibreuses additionnées comme agglutinant de matières albumineuses et d’autres.
- Il comprend :
- 100 kg. de pâte à papier contenant 50 0/0 d’eau.
- 80 kg. de sang en nature.
- Cette première pâte doit être malaxée, pilonnée avec soin et triturée.
- Après cete première opération, on mélange à nouveau 100 kg. de cette pâte, '80kg.de sang, 1 kg. de résine en poudre, 0 kg. 500 d’huile de lin ou autre. On laisse tremper cette masse quelques heures et ensuite on y intro-
- duit la couleur nécessaire. Le mélange est de nouveau malaxé, pilonné et trituré.
- Ces diverses opérations terminées, on ajoute de la cire, de la gomme laque ou d’autres substances résineuses Exposées pendant un certain temps à une chaleur de 50° environ, ces diverses substances forment un produit pouvant avantageusement remplacer la corne, le buffle et même le caoutchouc.
- PROCÉDÉS DIVERS
- ÉRABLE, GRIS-MODE
- Voici un des plus jolis gris-mode, mais bien susceptible, comme on dit dans nos ateliers, et trop clair pour la saison ; nous le trouvons parmi les échantillonnages faits pour l’éte prochain, et qui seront très offerts, peut-être avec quelques variantes suivant les maisons, mais tout en restant dans ce type général.
- C’est la nuance du bois d’érable, un peu moins rosée que le Tourterelle, et qui est une dégradation des teintes dites : Ruine, Biche, Hémione, qui sous ces désignations sont toujours plus foncées.
- Pour le teinturier, c’est simplement un mode jaune, qu’il obtiendra facilement en employant ;
- Pour 10 kilog. de laine :
- Extrait de bois jaune 150 gr.
- Cachou............... 50 —
- Teindre sur bain large et à chaud mais sans bouillir, pour éviter de monter trop vite.
- Brunir bien légèrement à la fin, avec une petite pierre, de :
- Couperose mixte (environ) 25 gr.
- Il faut veiller à bien unir, c’est là l’écueil pour ces teintes très claires.
- Bleu-Japon.
- Pourquoi Japon? Les parrains ne l’ont pag dit; c’est probablement à cause de la teinte bleue dominant dans les potiches japonaises, et cependant il n’est pas identique avec cette couleur d’émail.
- Les Japonais teignent beaucoup à l’indigo> et obtiennent des teintes de ce genre; c’est
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- peut-être ce qui a valu cette désignation à une nuance que nous retrouvons également parmi l'échantillonnage d’été.
- Pour nous ce serait un Bleu-Gendarme s'il était un peu plus tranché (Voir notre échantillon du 1er juillet dernier, p. 100) ; c’est l’ancien B'eu-barbeau que nos pères portaient en habits à la française.
- Sur soie, c’est le Bleu-saphir, mais il faut le brillant du satin pour justifier ce titre éclatant.
- Les bleus alcalins les plus communs, ceux ‘qu’on désigne : Bleus de Guernesey donnent à peu près cette nuance, mais il est difficile d’arriver aussi plein, à moins que l’étoffe ait un fond jaunâtre ; de toutes façons on teint sur écru.
- Le mélange suivant, arrive au ton :
- Pour 10 kil. de lainages :
- Induline................ 150 gr.
- Bleu acide B................ 50 —
- Sulfate de soude........ 250 —
- Acide sulfurique........ 50 —
- L’acide sulfurique doit être éteim à l’avance dans l’eau et ajouté peu à peu au bois colorant, l’aduline étant très sensible à l’action de l’acide.
- Noms SUR LAINE Procédés anglais (Suite).
- Noir Dœsldn pour laine.
- Mordant :
- Camwood,..................... 8 pour 100
- ^aire bouillir cinquante minutes. Puis ajouter :
- Bichromate................... 3 pour 100
- Alun......................... 1 —
- Tartre brut.................. 1
- Faire bouillir cinquante minutes, retirer et laisser reposer la nuit. Teindre dans :
- Mordant :
- Campèche..................... 45 pour 100
- Fustet....................... 8 —
- Sumac........................ 4 —
- Faire bouillir une demi-heure; retirer. Couleur solide et permanente.
- Cette formule contient toutes les couleurs nécessaires pour produire un noir, soit : rouge, bleu et jaune. Le camwood fournit le rouge, 1® campèche le bleu et le fustet le jaune. Les couleurs de campèche chromé ont une tendance à devenir vertes, à cause de la produc-hon de l’oxyde chromique ; la présence du cam-wood ou d’autres couleurs rouges a pour effet de rendre ce changement moins apparent.
- IVoir jaune avec reflet bleu pour laine.
- Mordant :
- Bichromate de potasse....... 2 pour 100
- Acide sulfurique............ 0 25 —
- Faire bouillir une heure et demie et laisser Passer la nuit.
- Teinture :
- Campèche................ 45 à 50 pour 100
- Faire bouillir une heure.
- Si le noir doit être très net, comme dans les mélanges de noir et de blanc (les rayés blanc et noir par exemple), on peut fixer la couleur plus solidement en passant finalement l’article dans un bain chaud contenant 5 pour 100 de bichromate de potasse. (A continuer.)
- APPRET IMPERMÉABLE
- pour tissus de coton.
- Cette imperméabilité est relative, et ne résisterait qu’à l’eau froide.
- On fait le mélange suivant :
- Colle de Flandre ou gélatine.... 2 kil.
- Eau bouillante pour dissoudre... 70 litres.
- Savon de Marseille................ 2 kil.
- Après dissolution du tout, ajouter peu à peu :
- Alun ordinaire........*........... 3 kil.
- Apprêter en plein bain, à chaud, sécher à la chambre chaude, humecter et calandrer.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Nons laissons la parole cette fois à notre nouveau collaborateur, qui traite si bien les questions économiques de la profession.
- M. Maurice Guédron profite de ce renfort pour donner tout son concours à la lutte électorale qui décidera peut-être du sort de la France.
- Par la suite, les articles de nos deux confrères pourront paraître côte-à-côte, avec la même bonne intelligence qui règne entre leurs auteurs, qui sont de vieux amis. F.G.
- Mauvais procédés de concurrence Du chinage.
- Comme suite d’un précédent article je dirai que les causes principales qui minent sourdement le métier étaient l’extension toujours croissante des succursales et le système de chinage à domicile.
- Ce dernier moyen de se procurer de l’ou-Yrage est des plus funeste à tous points de vue : quand c’est le patron qui fait l’office lui-même (ily en a), il lui faut laisser les soins de son atelier à un ouvrier en teintures ; or il n’est, comme on dit, que soi à ses noces, et jamais ou à très peu d’exceptions, un ouvrier ne remplace le patron à l’atelier, tant à cause de l’économie des drogueries et du combustible que d’une foule de petits soins dans l’exécution de travaux qui constituent le fini et satisfont la clientèle.
- Il y a des maisons occupant un ou deux ouvriers dont le chef est complètement occupé a faire le service du dehors -, du premier coup c’est 2400 à 3000 francs de main d’œuvre par an, sans compter les déboires d’ailleurs
- qui en découlent. Dans de telles conditions l’établissement est boiteux et ne sera jamais prospère.
- Pour ceux qui font faire le service par des employés, ce sont généralement des maisons plus fortes, ayant mieux le moyen d’en supporter les charges et de faire genre (singulier genre à le vérité) ; quant aux bénéfices je ne vois pas bien où les retrouver : ses employés son rétribués à raison de 140 à 150 francs par mois plus 2 ou 3 pour cent, soit en < tout ot en chiffre rond 200 francs. En admettant qu’ils recueillent pour 3 à 400 francs par mois, voilà du premier chef la moitié des affaires absorbée pour les appointements du chineur ; si on tient compte que l’ouvrage ainsi I recueilli est commun, mal rétribué, où sont les bénéfices?
- Comme on le voit, c’est une fausse spéculation bonne à créer des sinécures à des employés ; ceux-ci en ont tous les avantages sans les inconvénients; viennent-ils à changer de patron ils connaissent mieux la clientèle, i ls en enlèveront la moitié ou les deux tiers au profit de leur nouveau patron, h moins qu’ils travaillent directement pour eux en faisant faire à des confrères.
- Voilà comment certains spéculateurs travaillent à l’envers de leurs intérêts ; quand même il en serait différemment, il ne peut en résulter que si les concurrents s’en trouvent lésés, ils chineront aussi ; donc nouveaux frais généraux créés comme à plaisir.
- 11 est bien évident qu'il y a des exceptions pour des maisons ayant de fortes entreprises pour administrations, théâtres, hôtels, etc. ;
- : dans ce cas le service s'impose mais non pas en allant de portes en portes chez les particuliers, solliciter une culotte, un caleçon ou un gilet de flanelle de 6 sous.
- D’autres corps de métier font bien un service à domicile mais alors ce sont pour des affaires plus importantes ou d’une fourniture journalière, tandis qu’en teinture on n’a besoin que de loin en loin et pour des affaires relativement peu importantes.
- Des succursales.
- En ce qui concerne les succursales, je n’entends pas être exclusif ; d’une part il est très-naturel que ceux qui en possèdent essaient d’en maintenir la prospérité, d’autre part, à Paris plus particulièrement, c’est pour ainsi dire forcé ; à cause de l’emplacement pour monter les ateliers, il faut s’éloigner du centre vers les boulevards extérieurs ou bien vers les fortifications où l’on trouve plus aisément et à meilleur compte que dans la banlieue. “ITs’en suit d’avoir des magasins dans le cenlre de quartiers déterminés ; mettons 3 à 4, une 1/2 douzaine de succursales, avec cela il y a déjà pas mal de surveillance et de tracas ; pour un petit chiffre de 50 ou 100,000 francs
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- d’affaires, il y a plus à s’occuper que dans certains genres de commerce et industrie travaillant par millions. En outre on a l’avantage de courir moins de risques et en cas de mortalité de laisser de gros embarras sur les bras d’une famille.
- Sous un autre rapport et sans vouloir faire de statistique, on trouve beaucoup plus (10 contre un) de teinturiers ayant fait fortune avec une entreprise modeste que dans des grandes, et cela se conçoit: dans de grosses affaires on est débordé de tous cotés, il y a du coulage et enfin le personnel de cette partie est extrêmement difficile à recruter.
- 11 y a dans Paris des maisons faisant de 100 à 120,000 francs d’affaires, ayant jusqu’à 20,000 francs de loyers; restent bien entendu les gérantes et tous les autres frais généraux de main d’œuvre, dans de pareilles conditions les bénéfices ne sont pas difficiles à deviner.
- Un grand nombre de succursales ou boutiques de teinturerie font un chiffre annuel de 8, 10 et 12,000 francs, et j’en connais dans ce nombre ayant de 2 à 3,000 francs de loyers, c’est-à-dire la moitié de trop : 1,000 francs de loyers par fractions de 10,000 francs d’affaires est tant qu’il faut pour rester dans des conditions normales ; bien peu sont placés aussi favorablement.
- Des gérantes.
- Ce nombre toujours croissant de Teintureries est dû. à deux causes-, voici comment elles se produisent : quand un teinturier fonde une succursale, nécessairement il lui faut une gérante, honnête et capable : deux mots qui en disent long ! sans doute cela se rencontre, mais le contraire aussi. En admettant le premier cas, il arrive que cette employée s’établira à son tour, il s’en trouve même de si capables qu’avec des appointements annu-ls de 1200 francs, n’arrivent peut-être pas à acheter de châteaux comme le sous-lieutenant de la Dame blanche, mais trouvent moyen de faire de rapides économies, pour un beau matin monter une concurrence au patron. Connaissant bien mieux la clientèle que lui, elles en recueillent la moitié; de sorte qu’ici encore, le pauvre teinturier aura travaillé tout juste pour le bonheur de son employée.
- Des teinturières d'occasion.
- De nos jours, il n’est pas besoin d’ailleurs d’être de la partie pour monter une maison, on voit cela eclore comme des champignons; le premier cordon bleu venu lâche fourneaux et casseroles en s’improvisant teinturière.
- Le chose est vite bâclée; on installe une boutique avec l’enseigne règlementaire au fronton « Grande Teinturerie »; sur les vitrages ou panneaux du bas. « spécialité de nettoyages à sec. Usine à vapeur » (ou tout au moins à faire peurj, avec les deux serges rouges règlementaires ; pour l’intérieur un comptoir,
- une glace, quatre chaises, avec ou sans vitrines : v’ian, ça y est : Paris possède une teinturerie de plus ! 11 en a un millier comme cela.
- Aussitôt installée, la grande teinturière reçoit force d’offres de services, si bien que sans s’en douter, l’ouvrier qui s’établit, au lieu d’être l’employé d'un seul patron, devient l’ouvrier de toutes ces teinturières ; il a non-seulement les chances d’être payé plus ou moins, mais de recevoir des remontrances à l’année par 20, 50 teinturières ; il n’est plus son maître, tout en faisant l’ouyrage à vil prix.
- Voilà malheureusement où en est la teinturerie à Paris. MM. les collègues de province feront sagement de ne pas imiter ce système défectueux.
- Et comme conclusions: ne pas chiner, ni s’établir à travailler à confrères : relever les prix et non les baisser.
- Dans un prochain article je traiterai des conséquences du nettoyage à sec pour les teinturiers de Paris. V. B.
- Teinturier de Paris.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- FAITS PARLEMENTAIRES
- et administratifs
- Service de l'hygiène publique et établissements classés.
- Par décret du 5 janvier dernier, le service de l’hygiène publique est distrait du ministère du commerce et de l’industrie et transféré au ministère de l’intérieur. Toutefois, les établissements dangereux, insalubres ou incommodes, sont maintenus dans les attributions du ministre du commerce et de l’industrie.
- Postes et télégraphes.
- La direction générale des postes et des télégraphes est, d’autre part, distraite du ministère des finances, et transférée au ministère du commerce et de l’industrie.
- Prud’hommes commerciaux.
- M. Pierre Legrand, ministre du commerce et de l’industrie, a annoncé eu conseil que le rapporteur du projet de loi sur les prud’hommes commerciaux allait déposer son rapport sur le bureau du Sénat.
- Le ministre s’entendra avec le rapporteur pour demander au Sénat que ce projet arrive promptement en discussion.
- Accidents de travail.
- La commission relative à la proposition de
- loi sur la responsabilité des accidents dont les ouvriers sont victimes, a entendu M. Blavier qui avait demandé à soumettre quelques observations. Elle procédera ensuite à une révision complète du texte sorti de ses délibérations. Le rapport de M. Tolain pourra sans doute être déposé la semaine prochaine sur le bureau du Sénat.
- L'impôt sur le revenu.
- Par 12 voix contre 5. la commission spéciale a refusé de passer à la discussion des articles' du projet établissant un impôt sur le revenu.
- M. Jules Roche a été nommé rapporteur avec mission de conclure au rejet pur et simple du projet.
- La monnaie de nickel.
- Le ministre des finances s’est rendu à la commission de la Chambre chargée d’examiner le projet de loi tendant à transformer la monnaie de bronze en monnaie de nickel.
- Le ministre s’est déclaré prêt à faire une expérience limitée, d’après les résultats de laquelle on se déterminera, s’il y a lieu, à une transformation plus complète. Il a annoncé son intention de proposer à la Chambre le retrait de toutes les pièces de 20 centimes en argent qui, par leurs petites dimensions, ne sont jamais entrées dans les usages publics et de les remplacer par des pièces en nickel, de même valeur.
- La commission s’est montrée favorable à cette expérience limitée, sur laquelle la Chambre va être consultée à son tour.
- LE TRAVAIL DE NUIT
- Dans les filatures et les tissages.
- La Chambre, on s’en souvient, a voté, en première lecture, un projet de loi interdisant le travail de nuit dans les usines et limitant à un maximum de dix à onze heures le travail quotidien des ouvriers. Une protestation contre cette loi vient de se produire, protestation qui émane de ceux-la mêmes qu’elle a la prétention de protéger, et qui est signée par plu* sieurs milliers d’ouvriers vosgiens :
- Les ouvriers vosgiens habitent des régions montagneuses où le développement de l’agriculture est impossible et ou l’industrie seule peut les faire vivre. Dans leurs familles, tout le monde travaille; chacun contribue par son salaire aux exigences de la vie commune, et parfois le père, la mère et les enfants au-deS-sus de quatorze ans sont occupés dans les usines.
- Le travail diurne, dons les fabriques ou » est appliqué d’une manière exclusive, commence à cinq heures et finit le soir à sept heures. Il y a deux heures de repos : une demi-henre, le matin, pour le déjeuner, et une heure et demie, à midi, pour le dîner. Pour m
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- mère de famille qui a à préparer le repas des siens, cette interruption de travail ne constitue pas un repos.
- Aussi, dans bien des ménages, la femme préfère-t-elle, quand elle le peut, le travail de nuit au travail de jour. En effet, dans certaines usines, pour lutter efficacement contre la concurrence étrangère et pour réduire les frais généraux dans la plus grande proportion, le travail s’effectue sans interruption. Le personnel est divisé, comme dans les mines, en deux équipes : l’une de jour, l’autre de nuit, travaillant de minuit à midi. Cette équipe de nuit, après douze heures de travail et six ou sept heures de repos, peut encore disposer dans la journée de cinq ou six heures, que les femmes affectent aux soins du ménage.
- Ce système, qui n’est pas, à proprement parler, le travail de nuit, mais le travail mixte, permet aux ouvriers dépasser une partie de la journée en plein air et d’y puiser des forces pour se livrer ensuite au travail de 1 usine. Sans doute, il a contre lui certains inconvénients, mais il a l’avantage de ne pas surmener l’ouvrier par un travail diurne pro- 1 longé qui ne laisse que le temps de rentrer chez lui pour souper et pour dormir.
- Le Temps estime que la loi projetée bouleverserait toules ces habitudes : elle serait onéreuse pour l’industrie au point de l’empê-otar de soutenir convenablement la lutte avec étranger; e’ie serait désavantageuse pour de nombreux ouvriers, à qui elle supprimerait One partie du salaire.
- Aussi, ajoute-t-il, on ne saurait trop médi-les conclusions de la pétition des ouvriers des Voges :
- Ne portez pas atteinte, disent-ils, à la plus sacrée de toutes les libertés : la liberté du travail. Laissez-nous le choix de nos heures, Plu» même, laissez-nous-en le nombre. Ne limitez pas la quantité de pain qu’il nous faut gagner : beaucoup de nous doivent en gagner jIOUr deux et souvent pour plus. Restez tueurs de l'enfance, mais ne retirez pas son eure de travail à un homme dans toute la °rce de l’âge, et qui peut encore, sans fati-Ve) ramasser une réserve pour le moment °ui vieux ou malade, il ne pourra plus travai-er que six heures et peut-être un jour ne plus travailler du tout.
- Dans ces conditions, dit en conclusion notre confrère, nous estimons que la Chambre de-Vrait se borner à modifier la loi de 1874 pour en renforcer les prescriptions relatives à son Mention et laisser les adultes hommes et eRltnes travailler à leur guise, car ils savent Qa,eux fiue l’Etat ce qu’ils doivent faire pour
- fSSurer leur subsistance et celle de leurs enfants.
- BREVETS D’INVENTION
- ^(«'ressaut les industries tinctoriales
- ^94,198. — 19 novembre 1888, Browne. Composé propre à dégrraisser et nettoyer s Matières textiles et autres.
- ^^7>744. __ }0 novembre 1888 , Douvry.
- ert* d’add. au brevet pris le 23 décembre
- 1887 pour une machine à teindre les laines peignées en bobines et en vrac et toutes autres matières textiles.
- 194,154. — 16 novembre 1888 , Legrand.
- — Procédé de fabrication d’un feutre rigide non tissé ayant les propriétés du feutre tissé.
- 194,157. — 16 novembre 1888, Société Bellemire Giroux et fils. •— Moyen de fabrication des tricots vanisés à rayure longitudinale.
- 194,145. — 16 novembre 1888, Bowman.
- — Perfeclionnement dans la fabrication de la dentelle et autres tissus analogues en soie, laine et autres fibres animales.
- 194,100. — 14 novembre 1888, Burnell (les sieurs). — Appareil perfectionné pour nettoyer la laine et autres produits textiles.
- 190,784. — 6 novembre 1888, Martenot,
- — Cert. d’add. au brevet pris, le 19 mai 1888, pour un procédé de dégommage de la filasse de ramie.
- 194,033. — 6 novembre 1888, Teinturerie Stéphanoise à Saint Étienne. — Machine à teindre les tissus en utilisant le matériel actuellement en usage dans l’industrie.
- 194,044. — 12 novembre 1888, Valette.
- — Procédé de fabrication des couleurs employées dans la fabrication des papiers peints.
- 194,122. — 15 novembre 1888, Mullers eT Spindlèr. — Procédé et appareil destinés à la fabrication du frisé dans les tissus de velours à deux envers sur les métiers mécaniques.
- 193,762, — 7 novembre 1888, Société Du-cûté, Caquet-Vauzelleet Cote.—Cert. d’add. au brevet pris, le 2 novembre 1888, pour fabrication d’un nouveau tissu dit : Moire royale.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. — Le mercredi 13 février, 2 h. —-Confection de 200 grands prélards de 8 m. sur 10 m. et préparation de la toile destinée à cette confection.
- Cette entreprise est divisée de deux lots de 145 prélards chacun.
- Renseignements à la sous-intendance militaire, 18, rue St-Dominique.
- Paris. — Le 28 février.
- Préparation de la toile à prélarts.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon. — Le 30 janvier.
- Etoupe blanche. — Caut. prov., 3,000.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. — Le 22 décembre. — Toile à prélarts.
- 1er lot. — 16,907 m. en fil de lin.
- Alp. Helbronner, 7, place Lévis, adjud. à 0.90 le mètre.
- 2e lot. — 16,907 m. en fil de chanvre.
- Max Richard, à Angers, adjud. à 0.95 le m.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon. — Le 16 janvier 1889. — Adjudications suivantes :
- Toile de cretonne de coton écru pour chemises.
- Emile Lemaistre, à Ilernoux, adjud. à 0,5095 de rabais.
- Cherbourg. — Le 10 décembre. — Fournitures diverses pour le 1er régiment d'infanterie de marine
- 4,000 caleçons.
- Laxvin-Schraen, à Lille, adjud. à 1.18 et
- 1.12.
- 5,000 paires de guêtres en toile.
- Aubel et Gie, à Paris, adjud. à0.91 et 0.88.
- 4,000 mouchoirs ordinaires.
- F. Long, à Paris, adjud. à 0.32.
- Hospices de Dijon
- Le 21 décembre. — Fourniture d'étoffes.
- Adjudicataires :
- 1er, 2e et 4e lots. — Lêneu, à Dijon, h 6,049.20, 2,328.85 et 2,557.05.
- Se lot. — Du Meuiladelée, à Dijon, à 2,098
- Hospice civil d’Abbeville
- Le 19 décembre.
- Adjudicataires MM. :
- Bonneterie. — Boucher-Frumence, à Abbeville, à 22.75.
- Toiles. — IIallot et Savary, à Abbeville à 24,10.
- Draperie. — Boignard-Delattre, à St-Ri-quier, à 18.80.
- Rouennerie. — Biébuyck, V., à Armentières (Nord), à 25.10.
- Hospice civiL de Beaufort
- (Maine-et-Loire)
- Le 27 décembre a eu lieu l’adjudication des fournitures suivantes :
- Adjudicataires, MM. :
- 400 m. toile.
- Leblaxc-Pauvert, à Beaufort, adjud. à 1.52 le mètre.
- 750 m. toile.
- Trouillard-Buridard, à Beaufort, 1.25 le mètre.
- 125 m. coton.
- Trouillard-Buridard, 1.10 le mètre.
- ——---——..........
- RENSEIGNEMENTS commerciaux
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Levallois et Gie, (tissus, lainages et nouveautés en gros), rue du Sentier, 24. — Durée : 10 ans. — Gap. : 800,000 fr. — Acte du 29 déc. 1888.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Hæchstædter et neveux {expi. des perfectionnements apportés à la « Broderie russe sur étoffes épaisses » et de la maison de M. Hœchstaedter), faub. St-Honoré, 72 à Paris, avec succursales à Bruxelles et à Londres. — Durée : 15 ans. — Cap. 68,000 fr. — Acte du 15 déc. 1888.
- LYON. — Formation de la Société Guise
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- et Cie, fab. d'étoffes de soie et velours, etc., j rue Puits Caillot, 33. — Durée : 5 ans. — ! Cap. : 400,000 fr. — Cette société fait suite à j celle du même nom arrivée à son terme et 1 est chargée de la liquidation de cette der- j nière. — Acte du 31 déc. 1888.
- ROUEN. — Dissolution de la Société Jean-nolle et Cie, (teinture de toutes fibres végé- ! taies ou animales), à Deville-les-Rouen, avec ! succursale à Paris, rue Thévenot, 9. — Li- : quid. : M. Clément, demeurant à Paris, rue j de Paradis, 21 bis. — Jug. du 27 nov. 1888.
- CAMBRAI. — Prorogation du 27 déc. 1888 au 15 sept 1893 et modification des statuts relatifs à la dissolution de la Société en nom collectif Dézécache et Guiselin, (teinture, blanchiment et apprêt des tulles en soie et coton), à Gaudry. — Cap. : 90,000 fr. — Acte du 12 déc. 1888.
- BELLEY. — Formation de la Société en nom collectif Warnery fils, f'dateurs de soie, à Tenay, avec maison de vente à Lyon. — Durée : 10 ans du 1er janvier 1889. — Cap. : 3,000,000 fr. — Acte du 15 déc. 1888.
- LES ANDELYS. — Formation de la Société en nom collectif, Lecomte et Chesnais, teinturiers à Romilly-sur-Aqdelle. — Durée : 10 ans. — Cap. : 100,000 fr. — Acte du 5 déc. 1888.
- LILLE. — Modification de la Société en nom collectif Henri Pariot, Louis et Henri Ray devient : Pariot et Ray (ancienne maison F. Barry). — Acte du 19 déc. 1888.
- FAILLITES
- PARIS. — Monvoisin(Charles) fab. déplumés pour parures, rue St-Denis, 144. — J. c. : M. Alasseur. — S. : M. Destrez.
- GENTILLY. — Dolbeau (dame), née Gary, ex-fab. de maroquinerie, avenue de Bicêtre,
- 9, à Gentilly, actuellement à Villejuif, avenue de Paris, 85 bis. — J. c. : M. Jarry. — S. : M. Ponchelet.
- LILLE. — Messeant (veuve) décédée, mde d'étoffes. — Jug. du 28 déc. 1888. — S. : M. Ruffelet.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Trop de perceptibilité — M. Vitry, adhérent à la Chambre Syndicale des couleurs et vernis, avait critiqué dans la séance du 3 Juillet de cette compagnie, les conditions faites aux exposants de la classe 45, en visant spécialement la Chambre des produits chimiques dont quelques-uns de ses membresavaient été désignés par les exposants pour arrêter ces conditions.
- Le Bulletin des produits chimiques a courtoisement réfuté les allégations de M. Vitry, et la chambre des couleurs et vernis est revenue loyalement sur les termes de son procès-verbal relatant les susdites critiques:
- Or, dans la même séance (4 Décembre), où la Chambre des couleurs et vernis accomplis-
- sait cet acte de bonne foi, elle recevait la démission non motivée de M. Vitry.
- Nous n’avons pas qualité pour apprécier le fait, mais si M. Vitry s’est formalisé de la sorte de désaveu qu’a rencontrée sa motion, nous estimons qu’il montre trop de susceptibilité; on peut être de bonne foi et se tromper, mais on ne peut laisser sous le coup d’un blâme, d’honorables citoyens ayant accompli avec intelligence et dévouement une tâche -mence à bonne fin, et dans l’intérêt de tous.
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- Li’Ëxposition île 1889. — Les travaux d’installations à l’Exposition marchent avec une grande rapidité et dans la gaierie des machines notamment on peut assurer que la mise en mouvement pourra être essayée vers le 10 avril prochain, de telle sorte qu’à la date du 5 mai le Palais des machines soit non seulement installé, mais encore que toute l’organisation mécanique soit en état de fonctionner régulièrement.
- En ce qui concerne les galeries des industries diverses, les cloisons, les portes des cases et de communications et les planchers sont actuellement terminés, sauf la peinture, dans toutes les salles des différentes classes, et les vitrines commencent à être mises en place.
- Le réseau des voies destinées au transport et à la manutention intérieure est achevé, et les portes, destinées à l’entrée et à la sortie des camions, ont été désignées : Il s’en suit que les opérations si compliquées de la réception des colis peuvent commencer immédiatement.
- —o—
- Carte» postale». — L’Administration des Postes et Télégraphes vient de donner des ordres formels à ses agents pour la stricte exécution de Y arrêté du 24 novembre 1883, relatif aux cartes postales.
- D’après cet arrêté, le recto des cartes postales ne peut contenir, en dehors du nom et de l'adresse du destinataire, que le nom, la qualité ou la profession et l’adresse de l’expéditeur, soit manuscrit, soit imprimé par un procédé quelconque.
- Toutes phrases, annonces ou réclames écrites sur le côté réservé à l’adresse rendent donc les cartes passibles de la taxe d’affranchissement des lettres, et sont en conséquence surtaxées par l’Administration des Postes et Télégraphes de 20 centimes pour affranchissement insuffisant.
- —o—
- Facture» ««notées. — La cour de cassation vient de rendre un arrêt qui fixe un point de droit commercial.
- Si l’arrêté ministériel du 20 janvier 1885, pris en conformité de l’article 10 de la loi du 25 juin 1856, concernant le transport des imprimés, autorise, sur les factures bénéficiant
- de la réduction d’effranchissement, l’indication de la date du paiement sous cette forme : «valeurs au..; la mention «sans autre avis», ajoutée par l’expéditeur sur la facture imprimée à la suite de la date du paiement, ne rentre pas dans les indications autorisées exceptionnellement par l’arrêté ministériel.
- Cette mention constitue, au contraire, un véritable avis de traite ayant le caractère d’une correspondance ou pouvant en tenir lieu; dès lors l’application de la taxe postale ordinaire est nécessaire.
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- Incendie à la manufacture Kœ-cblln. — Un incendie a éclaté à Belfort, dans la nuit du 20 janvier, dans la filature de MM. Georges Kœchlin et C®. Le feu a pris naissance dans l’atelier de blanchiment du coton et s’est propagé avec une rapidité extraordinaire au coton et aux machines.
- La cause de l’incendie doit être attribuées une etincelle produite par le frottement de 1» machine contre un corps étranger.
- Les dégâts s’élèvent à 150,000 francs. Il n’y a pas eu d’accidents de personne.
- Pompiers et militaires ont fait leur devoir et ont réussi a sauver la filature d’une destruction complète.
- Feole de Bonneterie. — L’ouverture d’une Ecole professionnelle de bonneterie à Troyes est imminente, l’acte constitutif delà Société vient d’être signé par devant M° Nicolas, notaire en ladite ville.
- —o—
- Le travail «les femmes. — La commission chargée d’examiner la proposilion relative aux heures de travail dans les usinas et les manufactures a décidé de rétablir l’article qui interdit le travail de nuit pour les femmes. Elle a maintenu la disposition qui établit une période transitoire de (rois ans entre b promulgation et l'application de la loi P°ur certaines uiines,
- —o—
- Grève. — Une grève s’est déclarée le 1* courant à Saint-Quentin, parmi les brodeurs, enfîleuses et raccommodeuses de la fabrique Trêves, mais sans troubles. Les grévistes ré* clament une augmentation de paye et la sup' pression des frais de raccommodage.
- Actuellement la grève s’étend à plusieurs autres fabriques de broderies, et on cra1 qu’elle devienne générale parmi les brodeurs-
- Le Gérant : F. GouillO»'» Tous droits réservés
- Imprimerie C. 00LIN, à Charleville(Ardennes)-
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- 10 Février 1889.
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- SOMMAIRE
- Chronique. — Couleurs d’alizarine et teinture sur pièces. — Apprêts à l’apparatine. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Machines à travailler les soies.
- Procédés divers : Girafe ou marron d’alizarine ; Bleu azoïque ; Bronze aux bois sur coton ; Marron sur feutre. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle: — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Fidèle à ses principes de tutelle socialiste, la Chambre vient d’adopter en seconde lecture, la loi interdisant aux femmes le travail de nuit.
- Elle n’a pu rester sourde, cependant, aux protestations des ouvriers eux-mêmes, demandant la liberté du travail, telles que celle que nous avons reproduite dans notre précédent numéro de la. Revus de la Teinture ; elle n’a pu fermer l’oreille non plus aux nécessités industrielles qui font du travail continu dans certains établissements, une condition de vie inéluctable.
- La Chambre a donc compris que cette interdiction serait souvent inapplicable et il a été entendu que des règlements d’administration publique en atténueraient les rigueurs ; on a attaché à fa loi de nombreuses tolérances, grâce auxquelles les filatures et les usines à travaux continus pourront encore vivre.
- Mais que de complications en pers-Pective, que de formalités nouvelles à subir, et combien est préférable à ces fuis boiteuses et partielles, le grand et fécondant principe de la liberté !
- Nos ouvriers sont assez majeurs Ppur discuter leurs intérêts, et ils savent fàen s’en tirer tout seuls ; nous avons trop souvent l’occasion d’enregistrer de.s grèves qui témoignent au moins de mur capacité à administrer leurs propres uffaires. Nos faits divers en signalent encore, où l’on voit que les ouvriers deviennent aussi retors que des avoués Normands.
- *
- * *
- Normand aussi le Journal de Rouen qui nous dit à propos des affaires : cela ne va pas trop mal, mais cela pourrait aller mieux :
- « Les acheteurs prennent un peu de tous les genres, mais avec la plus grande réserve ; ce qui est vrai pour les tissus écrus et blancs peut se dire également de la rouermerie, des mouchoirs et de la doublure.
- « Nos fabricants d’indiennes, qui n’ont vendu que par petites quantités, attendent impatiemment des ordres plus importants : il est bien à désirer que le mois de février puisse combler le déficit de son prédécesseur. »
- 11 n’en conclut pas moins, pour les filés : « Bonne demande. Prix fermes », et pour les tissus : « Affaires calmes, mais prix très fermes. «
- La soierie lyonnaise et stéphanoise poursuit toujours sa bonne campagne ; l’activité continue d’y régner.
- Les lainages maintiennent également leur situation relativement satisfaisante; la fabrique a des commissions remises pour certaines catégories de tissus qui lui permettent de marcher encore pen-[ dant quelque temps, et comme la majoration des prix constatée sur les tissus s’est bien maintenue et même légèrement accrue, il est à suppo ser qu’elle aura la continuation de ces ordres avec des prix majorés qui lui permettront, à son tour, de supporter le prix élevé des matières premières.
- Du moment que la généralité de la fabrique du nord et du midi de la France continue à être occupée, que, d’autre part, malgré la morte saison, il s’opère des ventes pour l’exportation et qu’enfin il n’existe pas de stock en magasin, tout fait donc espérer qu’elle prendra bientôt une bien plus grande activité.
- La situation spéciale de chaque centre de fabrication ne s’est pas modifiée depuis notre précédente chronique.
- A Elbeuf, on a constaté vers la fin de l’année écoulée, une reprise marquée du drap uni noir. A Fourmies les mérinos et écossais 8, 9 et 10 croisures sont actuellement très demandés et manquent. Reims a peu de commissions en nouveautés, mais un courant normal sur les flanelles, les cachemires et les mérinos.
- Le chiffonnage est encore peu occupé ; les clients attendent toujours le dernier moment pour mettre en ordre leurs vêtements des nouvelles saisons, et puis l’entrée de l’été fournit moins que la saison d’hiver.
- Cette industrie qui s’est laissée peu à peu envahir par les fabricants de nettoyages et de teinture, sentie besoin de se mouvoir, de reconquérir son individualité, de travailler soi-même, et par conséquent de fournir un ouvrage fait avec goût et avec soin, qui ne rebute pas la clientèle, soit par des mal façons soit par l’usure résultant de procédés économiques, mais trop violents.
- La chambre syndicale des teintures et nettoyages, qui n’existe plus de fait, semble vouloir sortir de son sommeil ; les teinturiers de Paris cherchent à se voir et à se grouper. Dans leurs correspondances et dans nos conversations, ils approuvent la campagne de notre nouveau (et ancien) collaborateur, V. B. (1), et se sentent disposés à agir si quelqu’un d’entre eux en prend l’initiative.
- L’Exposition, surtout, demande de l’entente et de l’accord. Dans les précédentes, on a toujours récompensé de préférence, les articles brillants et à effet, qui sont 'l’apanage de quelques spécialistes, et qui ne constituent pas le travail courant ; c’étaient surtout des grands ameublements rajeunis ou transformés, des cachemires teints en réserve, des ornements sacerdotaux rafraîchis, etc.
- Cette année nous allons voir des grands rideaux avec impressions, d’un très bel effet sans aucun doute, mais qui ne sont que des tire-l’œil, revenant plus cher que de belles étoffes neuves. Le jury, qui sera peu chiff'onniste, s’y intéressera davantage qu’à des travaux utiles et pratiques, et c’est ainsi que les récompenses s’en vont aux fantaisistes plutôt qu’aux travailleurs s’inspirant des besoins usuels delà clientèle qui faitre-teindre.
- Pour n’en citer qu’une,j voilà une
- (1) Nous avons un nouvel article de M. V. B., arrivé un peu tard pour ce numéro, mais qui paraîtra dans le prochain.
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- circonstance où un groupement, une émanation de la corporation peuvent avoir une action utile, en renseignant et éclairant des jurés non spécialistes. Et il y en a tant d’autres !
- Réveillez-vous donc, teinturiers-dé-graisseurs, et si quelques-uns d’entre vous veulent sonner la diane, la Revue de la Teinture leur est ouverte ; elle publiera vos convocations et vos communications.
- *
- * *
- Rien de ce qui touche la teinture ne saurait lui être étranger ; c’est ainsi que l’an dernier elle signala au Salon, un tableau qui intéressait cette industrie, et qui eut une place d’honneur en même temps qu’une récompense exceptionnelle.
- C’est « l’Atelier des Gobelins » par René Gilbert; nous avons dit que l’oeuvre avait été achetée par la Ville de Paris ; nous venons de la revoir aux fêtes de l’Hôtel-de-Ville, ornant le salon réservé à M. Carnot et aux personnages officiels.
- Ce tableau représente une scène à quatre personnages, échantillonnant un écheveau; c’est une étude fort bien traitée (son succès le prouve) mais qui n’a pas le caractère d’une vue d’ensemble comme celle de H. Coëylas « A l’atelier » , dont nous avons édité une repro- | duction pour offrir à nos abonnés.
- Le tableau de M. Coëylas figura également au Salon, où il fut très remarqué ; il représente l’atelier du père de l’artiste établi teinturier, rue du Jour, près St-Sulpice, à l’enseigne « Au beau Noir. »
- Notre reproduction phototypique rend exactement l’effet du tableau, moins les couleurs, aussi donne-t-il l’impression d’ombres de diverses intensités, et non de lignes suivant les procédés de la gravure; il ne faut donc pas y chercher des finesses de détails comme dans des dessins de mécanique ou d’architecture, mais un effet d’ensemble, d’autant plus puissant et plus vigoureux, que les détails sont moins léchés.
- Ce n’est pas une photographie, c’est une peinture ; c’est une oeuvre d’art comme le tableau de Gilbert, qui, lui non plus n’est pas traité en image.
- F. Gouillon.
- COULEURS D’ALIZARINE
- Solides à la lumière et au foulon
- De B. Anilin et Soda-Fadhick Stuttgard et Teinture sur pièces.
- TABLEAU
- Des couleurs d’Alizarine et des nuances fournies par elles.
- Teint la laine, mordancée au CHHOMATE DE POTASSE et tartre en : Teint la laine mordancée à T alun et tartre en :
- Rouge d’Alizarine WH Bordeaux
- pâte bleuâtre Ponceau.
- Rouge d’Alizarine WR Bordeaux jau-
- pâte nâtre. »
- Rouge d’Alizarine WG Bordeauxjau-
- pâte nâtre. ))
- Rouge d’Alizarine W.GG Bordeaux jau-
- pâte nâtre. V)
- Rouge d’alizarine S pou- Bordeauxjau-
- dre nâtre ))
- Alizarine Orange W Orangé bru-
- pâte nâtre. Orang0 vif
- Alizarine p. bleu SW Bleu verdâtre
- poudre br vif.
- Alizarine p. bleu SW Bleu verdâtre
- pâte br vif.
- Alizarine p. bleu SRW Bleu rougeâ-
- poudre b tre sombre.
- Alizarine p. bleu SRW Bleu rougeâ-
- pâte b tre sombre.
- Ceruléïne SW poudre.. Vert.
- — SW pâte ))
- Galleïne W pâte Dahlia.
- Alizarine marron W
- pâte Marron.
- Brun d’anihracène W
- pâte Brun tabac.
- Brun d’anthracène WG Un peu plus
- pâte . jaunâtre.
- Gallo flavine W pâte
- Br Jaune d’or.
- Alizarine p. noir SW Du gris au
- pâte Br noir-nedr.
- 3 parties d’Alizarine pour bleu SW (SRW) en pâte Brév. ont le même pouvoir colorant que 1 partie d’Alizarine SW (SRW) en poudre.
- h, parties de Céru eïne SW en pâle ont à peu près le même pouvoir colorant que 1 partie Cérubïne SW en poudre.
- 1 partie d’Alizarme pour rouge donne une nuance presque aussi foncée, mais plus vive que celle fournie par 3 parties d’Alizarine pour rouge en pâte (20 0/0),
- Mordant.
- Pour 20 kil. de latne soigneusement nettoyée :
- 600 grammes chromate de potasse.
- 500 » tartre.
- au bouillon 1 h. 1/2, retirer et rincer légèrement à l’eau froide, (Si l’on se sert d’une cuve qui peut mordancer 40 kil. de marchandise, et que l’on n’en mordance que 10 ou 20 kil. il faut renforcer le mordant).
- Teinture.
- On ajoute d’abord au bain de teinture, par 1000 litres d’eau, 1 litre, et pour de l’eau très dure, 2 litres d’acétique 8° Bé. On remue la matière colorante avec 30-40 fois sa quantité d’eau froide, puis on tamise finement et on verse dans le bain. On fait pénétrer le tissu humide à froid, on l’y laisse 20 minutes et on
- chauffe ensuite lentement jusqu’à ébullition. Mais il est très important de veiller à ce que la flotte durant la première heure de teinture ne soit pas portée à une température excédant 60° G. (48° B) et à ce que l’on ne monte à ébullition que lorsque la flotte a changé de couleur.
- Il suffit ensuite d’une teinture de 1 h, à 1 h. 1/2 à ébullition pour fixer et développer convenablement la couleur.
- Remarques générales.
- Solidité des teintures à V Alizarine.
- Les teintures obtenues de cette manière sont extraordinairement solides sous tous les rapports. Au point de vue de la solidité, les couleurs d’Alizarine surpassent les meilleures couleurs bleu de cuve et rouge garance. Le bleu d’Aüzirine a sur le bleu de cuves et autres ce grand avantage c’est que les tissus teints au bleu d’alizarine ne blanchissent pas aux coutures par le frottement Si l’on rince ia couleur ne doit déteindre que très faiblement et si le tissu dégorge il faut toujours l’attribuer à un nettoyage insuffisant, à un mordançage trop faible ou à une cuisson trop courte du bain de teinture.
- Combinaison des coule urs entre elles.
- Les couleurs d’Aüz irine peuvent se mélanger entre elles et se teindre n’importe à quel degré. On obtient par mélange de bleu d’Aii-zarine avec la Céruléïne un bleu verdâtre, par mélange de Rouge d’Alizarine et de Bleu d’Aii-zarine un Bleu rougeâtre, etc.
- Combinaison des couleurs d’Alizarine avec d’autres couleurs.
- Ces couleurs ont aussi pour le teinturier ce grand avantage, c’est de se combiner avec toutes celles qu’il avait l’habitude d’employer. Sans y rien ajouter on peut teindre au même bain des couleurs d’Alizarine avec du bois de campêche, du bois jaune avec du sulfate de fer. Si l’on veut obtenir des nuances très vives on peut dans le même bain remonter au carmin d’indigo, à i’indigotine et n’importe quelle couleur d’aniline. En ajoutant 1/2 à 1 0/0 de Bleu à l’eau T. B. à la liqueur de chrême et en teignant ensuite avec le Bleu d’Alizarine on obtient des nuances bleues très vives.
- Addition d’acide acétique.
- Il faut également si l’on teint dans de l’eau de condensation (eau de vapeur) ajouter 1 lib'e d’acide acétique 8° Bé. par 1000 litres d’eau, les couleurs d’Alizarine ne se développai bien qu’en présence de l’acide acétique, fia excès d’acide acétique n’est nullement nuisi-ble. Pour la teinture avec l’Alizarine orange et la Céruléïne par mélangés il est préférable d’employer de l’eau calcaire et d’ajouter au bain de teinture la quantité d’acide acétique
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- nécessaire non au commencement, mais au bout d’une heure, lorsqu’il y a ébullition et de le faire peu à peu par petites portions durant 2 heures.
- Conservation des couleurs en pâte.
- Les couleurs en pâte doivent être conservées dans des endroits a l’abri de la gelée, mais aussi il faut éviter de les mettre trop à la chaleur pour ne pas qu’elles se dessèchent. Avant de les employer il faut remuer les fûts jusqu’à ce que toute la masse soit bien homogène.
- Ponceau avec l’Alizarine sur mordants d’alun ou d’étain.
- Pour obtenir des nuances ponceau vives au moyen de l’Alizarine orange et de i’Aliza rine rouge il est nécessaire d’employer comme mordant soit l’alun soit l’etain; nous renvoyons, à nos modes d’emploi 290 et 323.
- (Voir aussi pour, l’application des couleurs d’Alizarïhe, ,LjfaRevtw de la Teinture, année 1888, pages TU,<54, 155, 163).
- APPRÊTS A L’APPARATINE
- Les alcalis caustiques produisent sur les matières amylacées une très curieuse modification, qui les rend propres à former des apprêts à froid, devenant relativement indestructibles lorsqu’ils sont secs, et même après que l’on a saturé l’alcali par un acide, lorsque cette alcalinité est nuisible à la nature des tissus ou à leurs couleurs.
- La préparation qui en résulte a été nommée ® apparatine » ; elle n’est pas nouvelle, mais elle est insuffisamment connue, et il n’est pas sans intérêt de rappeler ses propriétés.
- L’apparatine est une masse gélatineuse transparente; camme la ge'atine, elle se dessèche sous une apparence cornée.
- On la prépare, indifféremment avec l’amidon ou la fécule, les résultats étant identiques, et on opère comme suit :
- Délayer :
- Amidon ou fécule (ou mélange des
- deux)........................... 6 kilog.
- Eau froide........................ 30 litres.
- Passer dans un tamis puis ajouter, en remuant constamment :
- Lessive de soude caustique à 25°... 3 kilog.
- Peu à peu, la bouillie s’éclaircit et se trans-f°rme en gelée épaisse, qu il faut brasser vigoureusement pour la rendre bien homogène •, Ce battage ne doit pas être négligé, surtout Pendant la transformation, qui dure environ deux heures.
- Ce mucilage peut être employé directement au* apprêts. 11 se conserve bien, ne moisit ni Ce se corompt à l’air. Il peut se mélanger aux gommes, à l’amidon, aux colles animales,mais n’en a pas besoin habituellement.
- La cuisson le gonfle et l’épaissit tout en lui c°oservant ses caractères généraux.
- En le desséchanton obtient des plaques dans le genre de la gélatine, mais assez flexibles pour ne pas se casser en les pliant ; il donne, par conséquent, des apprêts non cassants.
- Il s’applique sur tous tissus ; coton, laine ou soie, et une fois sec, s’en’ève très-difficilement par des lavages même à chaud.
- Mais son alcalinité serait un obstacle sérieux pour ses applications les plus générales ; il faut donc saturer cet alcali par de l’acide sulfurique, jusqu’à neutralité complète du mélange, ce que l’on peut constater à l’aide du papier de tournesol.
- Pour la dose ci-dessus, il faudrait environ 1 fcilog. d’acide sulfurique préalablement dilué et éteint dans 2 litres d’eau.
- Cette dissolution acide s’ajoute peu à peu et en remuant le mélange.
- La masse est toujours très-épaisse, et il est nécessaire de la pétiir par des moyens mécaniques si l’on opère sur des quantités un peu importantes, car le travail à bras ne suffirait pas à la battre convenablement.
- Si l’on veut des apprêts garnis, on peut ajouter dans le mélange neutralisé, du kaolin, de la terre de.pipe, et autres poudres garnissantes.
- Exemple d’application.
- Voici l’exemple d’un mélange d’apprêt pour cotonnades, mi-garni et convenablement souple. Nous reprenons le procédé d’un bout à l’autre et les dosages indiqués sont équivalents aux précédents :
- Amidon et fécule, par parties égales 9 kilog. Eau froide........................ 35 litres.
- Délayer, passer au tamis, ajouter peu à peu, et en remuant continuellement, la solution
- suivante :
- Lessive de soude caustique à 36°.. 4 k. 600
- Eau froide.......................... 22 litres.
- Laisser la transformation s’opérer deux à trois heures en brassant vigoureusement le mélange ; après un repos d’une demi-heure, saturer l’alcali avec la dilution acide ci-dessous
- refroidie :
- Acide sulfurique ord. (66°)........... 3 k. 200
- Eau................................... 10 litres.
- Cet acide ainsi étendu doit être à environ 16° au pèse-sels.
- Mélanger en a gîtant, et après 20 à 30 minutes, vérifier au papier de tournesol si le mélange est complètement neutre : ajouter s’il le faut, de l’acide ou de l’alcali.
- L’apparatine étant ainsi terminée, y ajouter toutes substances que l’on veut pour les destinations requises. Pour le cas actuel, nous y incorporerons :
- Kaolin (ou autre poudre garnissante) 18 kilos.T
- Ea'u pour délayer.................... 24 litres. 4
- Puis une autre dissolution faite avec :
- Dextrine.............................. 4 kilos.
- Eau pour dissoudre................... 15 litres.
- Par cet ensemble d’opérations, on obtiendra un apprêt soutenu quoique sans raideur, garnissant modérément, se détruisant difficilement aux lavages, et convenant particulièrement pour les cotonnades et rouenneries ne subissant pas de fréquents savonnages.
- En variant ces formules, on peut obtenir une grande variété d’apprêts convenant, en général, à tous tissus.
- Apparatine ammoniacale.
- L’ammoniaque employée au lieu de soude s’évapore presqu’entièrenv nt par la chaleur et dispense du traitement acide.
- On a proposé la formule suivante :
- Farine de froment............... 5 kilos.
- Eau pour délayer................ 30 litres.
- Ajouter en uite peu à peu :
- Ammoniaque liquide.............. 1/2 litre.
- Le mélange devient jaune, s’épaissit beaucoup ; on l’allonge avec 25 litres d’eau, et. on cuit le tout une heure en agitant continuelle-m nt.
- La masse devenue transparente et ayant perdu son ammoniaque peut alors servir comme base o’âpprêts.
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- REVUE SOMMAIRE
- liSS BREVETS D'INVENTION
- Préparation perfectionnée pour nettoyer.
- Par M. Grave.
- Ce nouveau composé destiné à remplacer le savon et la soude, s’applique plus spécialement au nettoyage d’articles et tissus fins et délicats dont il est nécessaire de garder la nuance ou la couleur et de ne point détériorer la matière qui les compose. A cet effet on fait usage d’une infusion ou décociion de l’écorce de savonnier et y mélange un cinquième de solution d’ammoniaque et un cinquième de borax composant ainsi une mixture concentrée qui quand on l’emploie peut être diluée par l’addition de 50 à 100 parties par mesure, d’eau distillée.
- On peut faire varier les proportions des composés ci dessus indiqués et employer dans certains cas une infusion ou décoction de l’écorce de savonnier diluée dans de l’eau, ou pulvériser celle-ci en une poussière fine et la mélanger avec plus ou moins dèau et employer le liquide en résultant au lavage.
- Appareil pour régulariser l'empesage de s tissus.
- Par M. Malleval.
- L’appareil qui fait l’objet du brevet a pour but d’opérer mécaniquement l’empesage des tissus,
- Il est basé sur trois principes.
- 1° Le déplacement mécanique du tissu au moyen de rouleaux ou cylindres.
- 2° La dessication partielle de l’empesage
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- soit par des ventilateurs, soit par de l’air plus ou moins chauffé à température convenable, soit en chauffant l’air par la vapeur ou le gaz, soit par l’emploi de plusieurs ou de tous ces moyens réunis.
- 3° Le massage du tissu au moyen de rouleaux compresseurs unis, cannelés ou gravés d’une manière quelconque.
- Machine à dérompre les tissus.
- Par M. Calet.
- Cette machine est composée d’un cylindre garni d’une enveloppe en caoutchouc et animé d’un mouvement de rotation. Sur ce cylindre s’appuient plus ou moins suivant les besoins :
- 1° Un cylindre à un filet de vis conique du par de 5 millimètres.
- 2° Un tablier sans fin en cuir garni de clous à tête mi-sphérique.
- 3° Un cylindre à cannelures coniques longitudinales du pas de 5 milimètres.
- Ces organes tournent librement sur leurs axes respectifs et ne sont mis en mouvement que par le contact avec le premier cylindre dans la surface duquel leurs saillies de différentes formes pénètrent au moyen de la pression exercée par un levier et une vis d’appel commandant les dits organes.
- En faisant passer un tissu quelconque entre le cyliudre et les appareils décrits on force celui-ci à recevoir toutes les impressions des saillies de diverses formes des appareils. Cette operation décollant les brins de fil agglomérés par l’apprêt il en résulte que le tissu est beaucoup plus épais et d’un toucher plus agréable.
- Perfectionnements apportés aux machines
- pour teindre, blanchir et traiter le fil en
- pelotes ou bobines.
- Par MM. Mason et Wiiitehead
- L’invention consiste dans la combinaison d’un chariot ou table creuse à bobine glissant dans le sens vertical, formée avec un conduit ou tuyau et suspendu au châssis de la machine avec un réservoir à liquide sous le susdit chariot ou table à bobines et dans lequel cette dernière peut être descendue ou duquel elle peut être remontée.
- La combinaison d’un cylindre fixe à la charpente de la machine dans lequel le conduit ou tuyau précité peut glisser dans le sens vertical et y est serré au moyen d’une boîte à étoupe avec le dit chariot ou table à bobines.
- La combinaison d’un cylindre avec tuyau pourvu d’une soupape à chaque côté de son contact avec le dit cylindre, une des extrémités du contact étant en communication avec une chambre à vide; chacune de ces dernières étant mise en communication avec le réservoir à liquide.
- Enfin la combinaison d’un couvercle ou chapeau pouvant être descendu sur le chariot à bobines ou levé de ce dernier.
- Système d'impression des marques de fabri-
- que ou autres marques et signes distinctifs sur les tissus ou étoffes.
- Par M. Cundall.
- Dans ce système l'impression se fait au moyen de blocs spéciaux actionnés par un mécanisme imprimeur de construction appropriée.
- Les blocs imprimeurs sont pourvus de rainures d’une forme particulière obtenue en modifiant le procédé de zincographie connu.
- Le mécanisme imprimeur comprend une plaque de fondation, des alimenteurs d’encre, des cylindres, une platine, une table d’alimen-
- tation ou bande sans fin, une ou plusieurs plaques calibres et des moyens et organes spéciaux pour consolider, ajuster et actionner l’appareil.
- La matière pliée que l’on désire marquer est placée sur la table d’alimentation en face de l’appareil ayant un de ses bords en contact avec la ou les plaques calibrés; la table conduit alors la matière à un endroit au dessous de la plate forme où le mouvement cesse provisoirement avec l’arrêt de la table pendant que la platine descendante qui porte le bloc imprimeur opère l’impression.
- MACHINE ATRAVAILLER LES SOI ES (Suite)®
- Lustreuse, Etireuse à étirage double
- De MM. B. Buffaud et T Robatel.
- Cet appareil complète la série pour soies, des mêmes constructeurs, que nous avons déjà signalée
- La machine à lustrer et à étirer, doit êire considérée, pour les soies de couleur, comme le complément de la chevilleuse : celle-ci as souplit, celle-là étire et lustre.
- En effet, après le chevillage, la soie étant
- soumise à la machine à lustrer, prend facilement la tension nécessaire eteu ni te. le roulement du cylindre creux ê à-la vapeur lui donne le brillant ou lustrage si justement recherché pour une belle fabrication.
- L’appareil est représenté par la figure ci-contre :
- ’a£LlV>
- Machine à lustrer et étirer les soies.
- On remarque sur le dessin, deux chevilles à doubles bras recevant un mouvement de rotation sur elles-mêmes, pendant que l’une d’elles est attirée par un volant à manettes: elle est, en effet, mobile sur des glissières en même temps que la vis sans fin qui lui communique le premier mouvement.
- Ce premier mouvement est une continuation du chevillage, le second constitue l’étirage.
- Un moteur direct est accolé â l’appareil, mais celui-ci s’établit également sans moteur.
- (1) Voir Reçue de la Teinture, du 1er janvier,
- p. 3.
- Les différents types sont :
- 1° A bras, avec bâti en bois.
- 2° A courroie, sans chauffage.
- 3° A courroie avec le chauffage intérieur d’un cylindre et boîtes en cuivre pour le chauffage préalable des cylindres avant la mise eh marche.
- lx° A moteur direct sans chauffage.
- 5° A moteur direct, avec moyens de chauffage comme au n° 3.
- Ces diverses dispositions sont employées pour les soies de couleur.
- Aux unes et aux autres, ou doit adjoindre des caisses à vaporise'', quand il s’agit de irai-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ter des soies noires. Ces boîtes, parfaitement fermées reçoivent une distribution de vapeur qui donne à la soie la souplesse et le brillant, pendant que les cylindres lui donnent la tension désirable.
- On conçoit que le rendement de ces machines, comparé au travail à la main, est réellement considérable et que le travail acquiert une perfection impossible à obtenir dans l’opération manuelle.
- Leur prix est de 1.650 à 3 200 fr. en allant du modèle n° 1, au n° 5 muni de ses caisses à vaporiser.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Girafe
- Nous donnons^fet échantillon^ nuance que pour son mode d< l’aide des couleurs d’alizarine.
- Cette classe de colorants qui a réalisé la question des bons teints par les couleurs artificielles, ne se borne plus aux rouges et aux violets comme à l’origine, mais elle fournit par elle-même, ou par mélanges, toute la série des marrons et modes si employés comme articles courants, sans omettre les noirs qu’elle peut pioduire aussi.
- Pour la plupart de ces couleurs et pour l’échantillon ci-Jessus le mordant se compose comme suit :
- Pour 10 kilog. de laine dégraissée à fond :
- Bichromate de potasse.... 300 gr.
- Cristaux de tartre............ 300 —
- Eau........................... £00 lit.
- Mordancer au bain frémissant (presque bouillant) pendant 1 heure 1/2 à 2 heures ; nncer, passer jusqu’au lendemain.
- La teinture ci-dessus est obtenue avec le Brun d’anthracène W, mais jaunie légèrement avec un peu de Gallo-flavine, autre colorant artificiel donnant un jaune assez solide et se ^langeant très bien à la plupart des couleurs de houille, notamment à celle d’anthracène.
- Ces deux couleurs sont en pâte.
- Les proportions ont été, pour les 10 kilog.
- fie fils:
- Brun d’anthracène W.......... 500 gr.
- Galloflavine W............... 200 —
- Les pâtes sont délayées dans dix litres d’eau enyiron mélangée de 1 lit. d’acide acétique, Pois passées au tamis, et ajoutées au bain de teinture qui doit être assez large : £00 à 500 litres.
- 11 est bon toutefois de n’ajouter la couleur au bain qu’en trois ou quatre fois, après avoir donné quelques lisses aux écheveaux, entre chaque addition.
- On entre à chaleur de la main pour arriver au bouillon lorsque toute la couleur est dans le bain; on maintient ce bouillon deux heures environ, puis on lève et on rince.
- Le Brun d’alizarine seul donne un marron plus « cachou » ; il est susceptible de fournir des teintes beaucoup plus foncées, voisines du noir, en poussant la proportion du colorant jusqu’à 20 0/0 du poids de la laine.
- Bleu azoique pour coton et mélanges.
- Cette couleur comme toutes celles du groupe azoïque, teint le coton directement, en donnant un bleu violet d’une grande résistance à l’action des acides en même temps qu’à celle de l’air et de la lumière. Il résiste même à l’acide nitrique, qui détruit si facilement l’indigo.
- Le bleu azoïque est donc utile, non seulement pour les cotons purs, mais encore pour les mélangés soie ou laine en contenant ; toutefois c’est plutôt un violet qu’un bleu, et dans les mélanges, la laine et la soie sortent encore plus rouges que le coton ; nous verrons plus loin le moyen de corriger cet effet.
- Teinture sur coton.
- Pour 100 kil. de fils ou tissus non rnordan-cés, mais bien débouillis :
- Bleu azoïque............... 3 k. 500
- Sulfate de soude....... 12 —
- Savon..................... 2 — 500
- Teindre une heure au bouillon.
- La teinte monte lougeâtre, mais elle ressort beaucoup plus bleue aux rinçages en eau froide.
- Si l’on sèche ensuite dans des chambres chaudes ou sur des cylindres, la teinte vire encore au rouge, mais elle revient au bleu par le refroidissement.
- Pour une seconde passe, on ajoute dans le même bain :
- Colorant.................... 2 k. 500
- Sulfate de soude............ 3 —
- Savon....................... 1 —
- Si l’on veut arriver à la teinte de l’indigo, on ajoute au bain :
- Jaune chrysamine .. 60 à 100 gr.
- Teinture des laine-colon.
- Pour que la nuance unisse sur les deux textiles, il faut renforcer la laine en bleu en ajoutant au bain du bleu alcalin, soit, pour
- 100 kil. de tissus :
- Bleu azoique...................... 3 kil.
- — alcalin CB................... 500 gr.
- Sulfate de soude................. 10 kil.
- Savon........................... 3 —
- Teindre au bouillon, puis pour aviver le bleu de la laine, passer en acide chlorbydri-
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- que léger : 1/2 litre d’acide par hectolitre d’eau, et enfin, rincer.
- Teinture des soie-coton.
- Même procédé que pour les laine-coton, mais en remplaçant le sulfate de soude par une égale quantité de phosphate de soude, et en portant à 5 kil. la proportion de savon.
- Tous les bains doivent être épurés avant l’addition du colorant; c’est-à-dire que si l’eau est calcaire le savon fait monter une écume qu’on enlève avant d’y mettre la couleur.
- Les fils qui doivent être tissés à côté de blancs doivent être dégorgés au savon, après teinture.
- Bronze aux bois sur tissus de coton.
- Pour 5 pièces pesant ensemble 60 à 65 kil.
- Campêche.................. £ kil.
- Bois jaune................ 2 — 500
- Cachou.................... 2 — 500
- Vitriol bleu (Chypre).... 1 —
- Passer les pièces dans ce bain, puis dans un autre contenant :
- Bi-chrômate de potasse... 2 kil.
- Revenir au premier bain, puis au second,
- et répéter trois fois ces opérations.
- Achever sur le chromate dans lequel on joute pour le dernier passage :
- Sel de soude............. 1 kil.
- Rincer.
- Teinture des feutres (suite) (1)
- Marron riche.
- Pour 10 chapeaux :
- Extrait de bois de Cuba.............. 150 gr.
- Orseille de Lyon..................... 800 —
- Garance.............................. 150 —
- Cochenille ammoniacale................ 30 —
- Bouiilir une heure, enlever les bois, et ajouter au bain :
- Alun de glace............ 50 gr.
- Cristaux de tartre....... 50 —
- Teindre à l’ébullition, en deux passages d’une heure chacune, en éventant entre les deux.
- Ajouter ensuite au bain :
- Carmin d’indigo............. 50 gr.
- Acide sulfurique............ 10 —
- Continuer la teinture deux ou trois heures.
- Si l'on veut foncer et dérougir, ajouter avec l’indigo :
- Pyrolignile de fer......... 1 litre.
- Enfin, pour obtenir encore plus foncé, ajouter dans le premier bain, et avant le pyrolignite :
- (1) Voir Revue cle la Teinture 1888, page 189 et numéros précédents.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Extrait de campêche.... 50 gr.
- Rincer bien à fond, surtout si l’on a employé le pyrolignite.
- Par les anilines.
- Le procédé ci-dessus au brun d’anthracène peut être appliqué aux feutres, on obtient un marron très uni, laissant beaucoup de douceur aux feutres.
- (A suivre).
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- LES DROGUES ET LES COULEURS
- La suite méthodique que je me suis imposée dans les causeries m’oblige à dire quelques mots des principaux produits que nous employons dans nos ateliers, mais ici j'ai besoin d’auAliaires, quoique je n’entende pas affecter des airs savants qu’on peut toujours se donner en copiant quelques auteurs spéciaux. Avec l’assistance des chimistes et droguistes de la Revue de la Teinture, nous ferons de meilleure besogne, car nous laisserons les généralités s’adressant à tout le monde pour rester uniquement dans le sujet «chiffonnage».
- Il importe peu aux Teinturiers-dégraisseurs de savoir que l’indigo est produit par Ylndi-gofera anil, que le campêche est de la famille des légumineuses, que l’alun a puur formule chimique:KO, SO3, AL203, 3SO3, HO, ce qui, du reste, n’est plus vrai depuis (et il y a beau temps), que l’alun de potasse est disparu du commerce. Il nous suffit de savoir guider notre choix dans les differentes sortes commerciales et de connaître sous quel état il convient d’acheter nos produits.
- Ceux qui veulent en apprendre plus long ont mille fois raison, mais alors je les engage à voir des traités de chimie et d’histoire naturelle appliqués a nos industries, qui leur diront tout c^la d’une façon Lien plus scientifique. Je veux et je dois rester ici teinturier.
- Parmi ces ouvrages, j’en signale d’abord un, très élémentaire, clair, concis et bien adapté aux travaux de la teinture : son titre l’indique, du reste -, c’est ‘le Guide du Teinturier de M, Fol, ou Manuel des connaissances chimiques indispensables à la teinture (1). Si vous voulez pousser plus loin, voyez les Leçons de chimie élémentaire appliquées aux arts industriels par M. J. Girardin -, le 4e volume est spécial aux matières tinctoriales (2).
- Maintenant que je suis en règle avec rues principes, qui n’admettent pas que la lumière soit mite sous le boisseau je vais vous dire quelques mots, au point de vue pratique, des produits les plus usuels.
- (1) 4 vol. de 412 p. avec 90 fig. prix., cart. 8 fr.
- (2) Ce vol. se vend à part; 530 p. avec 212 fig. et 47 échantillons, 13 fr.
- Acide acétique.
- C’est le vinaigre de bois ; son odeur rappelle, en effet, celle d’un mauvais vinaigre ; ayant du montant mais pas de parfum quand le produit est dit « bon goût », et ayant une odeur de fumée quand il est « ordinaire ».
- Il sert à acidifier quelques bains à couleurs délicates d’aniline, quand l’acide sulfurique aurait trop d’action -, on l’emploie aussi pour « piquer » sur nuances susceptibles.
- L’acide acétique ordinaire peut nous suffire -, il doit marquer de 7 à 8 degrés au pèse-sels.
- Acide chlorhydrique.
- On le nomme aussi : « acide muriatique » ou « esprit de sel » ; il sert encore à piquer mais plus énergiquement que l’acide acétique ; pour cet usage, il faut l’employer de préférence à l’acide sulfurique lorsqu’on agit sur coton, lin et tous textiles d’origine végétale.
- Il marque 22 degrés au pèse-sels (ou pèse acides : ces deux instruments ont la même échelle). Il dégage quelques fumées acides qui exigent de bien boucher ses contenants.
- Acide sulfurique.
- C’est l’acide le plus employé en industrie, comme étant le moins coûteux, malgré qu’il soit plus cher que le précédent; seulement il est plus concentré et somme toute, plus avantageux.
- Il est très employé en teinture pour former les bains et pour piquer, mais il ne faut s’en servir que pour les laines et les soies. Le coton, malgré de bons rinçages, en retient toujours des traces qui plus tard, le ronge peu â peu.
- L’acide sulfurique pèse 65 degrés ; il ne doit pas avoir d’odeur ni dégager de vapeurs; c’est un liquide épais, lourd, qui concentré, brûle tout ce qu’il touche; c’est le terrible « vitriol » qui sert aux attentats criminels. Mélangé de moitié d’eau, il n’est plus guère corrosif, et conserve néanmoins ses propriétés chimiques.
- Le mélange d’eau et d’acide sulfurique s’échauffe beaucoup ; il faut le faire dans des vases en grès ne craignant pas la chaleur. Avant d’ajouter cet acide dans un bain colorant, il faut toujours l’éteindre préalablement dans l’eau.
- Acide nitrique.
- Liquide peu coloré, dégageant quelques vapeurs d’odeur spéciale ; il tache ou teint la peau, en jaune, ainsi que la soie, la laine, la plume, etc., et brûle assez profondément les chairs. Il marque 36 degrés au pèse-sels.
- On le nomme aussi « Eau forte » ou « acide azotique ». U est employé en teinture pour les dégradages, et aussi pour faire la composition d’étain, mais pour cela, nous nous en passerons.
- Acide oxalique.
- Est sous forme d’un sel blanc, peu usité en chiffonnage, si ce n’est pour enlever quelques taches d’encre ou de rouille, et encore l’acide chlorhydrique convenablement employé, lui est-il préférable.
- II peut servir à javeler les noirs ; c’est-à-dire a remplacer l’eau de javel pour ramener au gris les doublures en coton.
- Acide picrique.
- Madère colorante jaune très riche, donnant des jaunes paille sur laine et sur soie, et produisant d’assez beaux verts avec le carmin d’indigo.
- Il est en petits cristaux jaunes qui doivent être bien brillants, bien secs et sans odeur: humides, il contiennent de l’acide nitrique qui détruit l’indigo dans les mélanges pour verts, et qui détériore les bassines en cuivre.
- L’rdun du commerce est un sulfate double d’alumine et d’ammoniaque (l’alun de potasse n’est plus employé industriellement)-, il se présente en masses (bornes) ayant l’apparence de hlocs de glace, aussi le nomme-t-on : « Alun de glace ».
- C’est un sel que le commerce livre toujours suffisamment pur, et qui est un précieux mordant pour les teintures aux bois sur tous tissus. 11 est très employé et heureusement pas cher.
- Amidon.
- C’est la base des apprêts du linge et des cotonnades.
- L’amidon de maïs est ie plus employé ; il faut le prendre en morceaux (marrons) et non en poudre, car il est ainsi moins sujet à être mélangé.
- Les amidons vendus sous des noms de fantaisie sont le plus souvent chargés de plâtre ou de talc ; il faut donc préférer l’amidon pur et simple du commerce.
- En faisant un empois léger bien cuit, il doit être presque limpide, légèrement opale ; s’il était blanc et opaque c’est qu’il contiendrait un mélange frauduleux.
- Ammoniaque.
- Liquide à odeur suffocante et pénétrante employé pour les détachages et pour virer certains bains -, on le nomme aussi « alcali volatil ».
- Le produit du commerce marque 21 à 22 degrés au pèse-sels. Il doit être complètement incolore, mais provenant des eaux de purification du gaz, il conserve quelquefois, en même temps que son odeur spéciale, celle du gaz d’éclairage, ce qui est sans inconvénient.
- Benzine.
- J’ai dit à propos des nettoyages à sec (1888, page 53) que le commerce nous offrait des benzines pures, ou des mélanges en diverses
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- proportions de benzine et d’essence de pétrole, ] ou encore cette dernière seule que l’on a nom- | mée « Benzoline ».
- L? benzine pure se désigne « benzol » ou « toluène » elle peut enlever des taches de j bitume ou de goudron minéral, sur lesquelles j les autres n’auraient pas d’action, mais ces ] taches se présentent rarement.
- La benzine ordinaire du commerce suffit » pour les détachages partiels ordinaires.
- Pour les empleins, on emploie la Benzoline; ce dernier produit étant lavé à la soude donne une essence qui sèche à peu près sans odeur, et qui convient pour le nettoyage des gants.
- Tous ces liquides sont facilement inflamma- 1 blés et ne doivent pas être maniés autour du j feu. |
- Bois de teinture.
- Ces bois sont assez nombreux, nous nous limiterons à un petit nombre.
- 1° Le campêche, ou bois bleu ; il est en grosses bûches d’un rouge foncé ; il sert à faire les noirs et des gros bleus faux teints ; il entre dans les mélanges pour marrons et teintes mode.
- On peut le remplacer par son extrait dans les noirs, mais il vaut mieux l’employer en nature pour les couleurs, les extraits n’étant jamais de campêche pur.
- La sorte la plus estimée est celle dite (( coupe d’Espagne », provenant de la Jamaïque. C’est celle qu’ii faut employer; nous en consommons trop peu relativement pour chercher a faire là-dessus une mauvaise économie.
- 2° Brésil ou bois rouge -, parmi les divers bois rouges il faut encore nous tenir au Bré-S1l qui est le meilleur ; il donne directement Un rouge faux-teint sur mordant d’alun et entredans les mélanges mode.
- On n’en fait pas d’extrait sec, mais il est aVantageux de l'ébouillanter à l’avance et de Conserver à la cave la décoction, que l’on nomme * tos de Brésil », et qui gagne en vieillissant ; 0D peut le garder ainsi plusieurs mois.
- Ce jus se fait avec 1 kil. de bois dans 20 litres d’eau, et ébullition de deux heures.
- 3°Cuba ou bois jaune-, la provenance de C^a est la préférable -, ce bois donne un Jaune assez solide, mais il est surtout employé ans les noirs pour corriger le reflet bleu du
- Ca,opêche ; il entre également dans les mélanges.
- Ou peut employer son extrait qui donne des su:tais à peu près équivalents.
- Ce Fustst est quelquefois préféré au Cuba
- ,is les mélanges, car il donne un jaune 2'!n8é pius chaud, plus plein, mais aussi °‘ns solide • ce bois n’est plus en bûches 0!î!me les précédents, mais en baguettes et n Petites branches fendues.
- . Vec 1 alun il donne sur laine une teinte
- 0rangée : avec les mordants d’etain un
- Jaune
- n°jUjP orangé, mais qui ne résistent ni l’une ^utre aux savonnages.
- Le Fustet est très employé par les teinturiers en peaux.
- 5e Le quercitron est le bois jaune spécial du coton , sur lequel il donne un jaune assez vif avec l’alun et addition de craie.
- C'est une écorce venant d’Amérique ; on en fait un extrait peu employé ; il vaut mieux s’ea servir en nature. Sa décoction ne se conserve : pas.
- Tous ces bois doivent être varlopés ou effilés ; c’est-à-dire en copeaux ou en filaments.
- 6 Enfin le curcuma ou terra mérita est une i racine livrée moulue (en poudre) et qui teint en jaune, sans mordant, sur toutes matières textiles ; il entre dans tous les mélanges où l’on veut l’introduire.
- Ces commodités et son bon marché font ; qu’ii est très employé, mais il ne produit qu’une mauvaise teinte passant à l’air et brunissant par les savonnages ; c’est, en résumé, une couleur des plus faux teints.
- Borax.
- Le Borax, ou borate de soude est un sel en gros cristaux blancs, qui a été beaucoup employé pour régulariser le tirage et l’uni des bleus Nicholson. Il dunne au bain une réaction faiblement alcaline, ainsi qu’il le faut pour ces couleurs.
- Actuellement le nombre des couleurs d’aniline alcalines s’est beaucoup accru, et l’emploi du borax s’est encore plus répondu en teinture.
- On l’ajoute aussi aux empois d’amidon pour produire des apprêts glacés et nacrés.
- La suite au prochain numéro, comme on dit dans les feuilletons ; ceci est peut être moins amusant qu’un roman mais c’est utile à dire : il est aussi nécessaire de savoir choisir ses drogues que de pouvoir connaître le meilleur matériel à employer.
- Maurice GUÉDRQN
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 194.245. — 21 novembre 1888, Société A. R. Villain fils et oie. — Métier à gazer les fils.
- 194.276. — 22 novembre 1888. Société Si-monis et Chapuis. — Machine a sécher et carboniser la laine et autres matières textiles avec l’adjonction d’un élévateur.
- 194.278. — 22 novembre 1888, Société Fank-hauser et Cie. — Mordant dit : Fankhausine.
- 194.303. — 22 novembre 1888, Klauder. — Perfectionnements dans les machines à teindre.
- 194.329. — 26 novembre 1888. Martinot. — Laineuse métallique continue avec garnissage par entrainement des tissus.
- 194.333. — 26 novembre 1888, Société A. Frémont et J. Marcais. — Procédé de fabrication d’objets de tous genres, en tissu gaufré.
- 194.405. — 28 novembre 1888. Hugo d’Alési et Société Lemercier et Cie. — Nouveaux procédés d’impression sur gaze et autres tissus de môme genre.
- 194.410. — 28 novembre 1888. Scheurer et Forest. — Mode de coloration des plumes.
- 194.452. —30 novembre 1888. Hodgson et Anderson. — Procédés et appareils perfectionnés pour la teinture et le nettoyage des matières fibreuses.
- 194.336. — 26 novembre 1888. — Wilke, Schott (les sieurs) Brumm et Société anonyme Schott brothers limited. — Nouveau dispositif pour couper dans le tissage du velours, dont le poil est produit par la trame et d’autres tissus semblables, les flottes formées par les trames de poil.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Paris . — Le 18 février.
- Brocatelle desoie cramoisie.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Mairie de Lyon Le 28 janvier .
- Mercerie, rouennerie. — Privet Claudius, à Lyon, adjud., rue du Don Pasteur, 33, à 12.50.
- PRÉFECTURE DU NORD
- Le 16 janvier. — Fournitures diverses et habillements.
- Tapis et guipures pour rideaux, stores. —
- 1,120.
- Charles Fresneaux, rue Nationale, à Lille, adjud. à 20 de rabais.
- Habillement des huissiers, des garçons de bureaux et des hommes de peine pendant les années 1889, 1890 et 1891. — 4,320.
- Joseph Musquin, rue de Paris, à Lille, adjud. à 32 de rabais.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Lorient. — Le 21 janvier.
- Tresses et ganses.
- Dupuis, à Paris, adjud. à 9.511 50. Cherbourg. — Le 24 janvier.
- Galons en or, en argent et en laine. E. Dupuy, à Paris, adjud. à 8,271.25.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Dissolution à partir du 1er janvier 1889 de la société Jacques-Sauce et Cie (fab. des couleurs et des laines à vdouter). boul. de Oharonne, 133, ancien 141.— Liquid. les deux associés : Mad. veuve Jacques et M. Lalouette. — Acte du 31 déc. 1888.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif C. Neyret et Cie (continuation de la maison de commerce de ce nom ayant pour
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- objet la fabrication de la ganterie en tissus, laine, fil de soie, tissus et confections de jerseys et autres articles de bonneterie), rue d'Uzès, 17. — Durée : 14 ans. — Cap. : 1,000.000 fr. — Acte du 5 janvier 1889.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Rousseau et Courbon, teinturiers, rue des Anglais, 6 et 8. — Durée : 11 ans et 3 mois. — Cap. : 1,000 fr. — Acte du 4 janvier 1889.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Charbon Vaganay et Cie fab. de soies à coudre, rue de l’Hôtel-de-Ville, 35, suite de la société existant déjà entre les mêmes. — Durée : 11 ans et 6 mois. Cap. : 250,000 fr.
- — Acte du 2 janvier 1889.
- LYON. — Modification de la Société en commandite Bonnet, Ramel. Savigny, Giraud et Cie, teinturiers à Villeurbanne route de Vaise, 15, devenue en nom collectif Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas, par suite du retrait de M. Marnas père commanditaire et d’entrée dans la Société de M. Marnas fils, comme associé en nom collectif -, , jprorogation au 31 déc. 1897; cap. : 1,250,000 francs. — Acte du 29 déc. 1888.
- REIMS. — Formation de la Société en nom collectif Dauphinot père et fils fab. de tissus. _. Durée : 3 ans. Gap. : 1,000,000 fr. — Acte du 24 déc. 1888.
- REIMS. — Formation de la Société en nom collectif A. Sacy et Varlet, fab. de tissus, rue Ste-Marguerite, 19. Durée du 30 déc. 1888 au 30 nov. 1890. Cap. : 200,009 fr. — Acte des 28, 29, et 60 déc. 1888:
- REIMS. — Dissolution, à partir du 30 déc. 1888 de la Société Aubert, Sacy et Varlet, fab. de tissus. Liquid. : MM. Sacy et Varlet gui ont constitué une nouvelle ^société. — Acte des 28 et 30 déc. 1888.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Prunier frères, fab. de tissus de soie, rue de la République, 1. Durée : 4 ans. Cap. 200.000 fr. — Acte du 12 janv. 1889.
- VIENNE — Formation delà Société en nom collectif Malland et fils aîné, teinturiers, rue Victor Faugier, 2. — Durée : 3 ans 3 mois. Cap. : 60,000 fr. — Acte du 24 déc. 1888.
- LILLE. — Formation de la Société en nom collectif Pierre Delebart-Mallet, flateur de coton, rue du Long-Pot, 28, à Fives-Lille. — Durée 20 ans. Cap. : 3,000,000 fr. — Acte du 29 déc. 1888.
- FAILLITES
- PARIS — Batifois, teinturier, rue Amélie, 3, actuellement rue Grenier St-Lazarre, 11. — J.-c. : M. Renault. — S. : M. Ponchenet.
- VIENNE. — Bonnet-Garron (Fernand), laveur de laines. — Jug. du 8 janvier 1889.
- — S. . M. Eavier.
- { ESSIÜNS DE FONDS DANS PARIS
- Mme veuve Grain, a cédé le bail de sa maison de Teinture, 5, rue d’Fnghien.
- M. Cournelet, appvêteur de bonneterie, rue Bertin Poirée, a cédé son établissement à M Daulnv, qui a pris possession le 1er février.
- Mme veuve Mourre, a cédé son fonds de tissus pour ameublement, 12, faub. St-An-toine, â M. Boutard, qui a pris possession le 14 janvier.
- M. Pépin, teinturier, rue des Anglais, 6 et I 8, a cédé le 1er janvier, son établissement à MM. Rousseau et Courbon.
- Mme GossÉ, teinturier, a cédé son fonds de la rue du faub. St-Martin, 234, en date du 12 février.
- ---- .
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Les Golirlins sa l’IFlxpogfttioii. —
- Les amateurs qui ont fait une étude spéciale de l’art, de la tapisserie, et le public qui se contente simplement d’admirer, peuvent se réjouir à l’avance.
- Sous la grande coupole centrale, le rez-de-chaussée et le premier étage du palais du Champ de Mars seront décorés de hautes lisses des Gi belins et de velours de la Savonnerie.
- On sait que, depuis 1825, les deux établissements sont réunis..
- On se souvient encore des pièces admirahles exposées en 1855, en 1867, en 1878. Cette année-ci, on a tenu a faire encore mieux. On expose un plus grand nombre de pièces, et elles sont d’un caractère plus varié.
- Jusqu'ici les verdures ne se faisaient pas aux Gobelins. On n’en trouvait que dans les tapisseries des Flandres ou de Beauvais. Notre manufacture en expose huit, qui sont desti- . nées à orner le grand escalier d’honneur du Sénat.
- Comme grandes pièces, on verra la Filleule des Fées, de Mazerolles, qui ne mesure pas moins d une trentaine de mè'res carrés, les Nymphes et Bucchus, de Jules Lefebvre, tapisserie très simple et très belle ; l'Innocence, dp M. Bourgeois, la Musique champêtre, et la Musique guerrière, d’après Chardm.
- M. Galland enverra un portrait d’Henri IV, destiné à la galerie d’Apollon au Louvre, et le clou de l’Exposition, les incomparables panneaux pour îe salon d’Apolon à l’Elysée.
- C’est la première fois qu’on verra tout un ' salon décoré exclusivement en tapisserie des Gobelins.
- Cette œuvre considérable, qui comprend une vingtaine de pièces, remplacera le salon de Baudry, brûlé pendant la Commune, à l’exception d’un seul panneau qui figure au Musée.
- A coté de cette brillante exposition de tapisseries de haute lisse, la Savonnerie envoie au Champ de Mars des panneaux en velours représentant des allégories de la Guerre, de la Marine et de l’Industrie d’après Lameire, qui sont destinés à orner la salle des Gardes de l’Elysée, et une suite de pièces dues à la collaboration de Lavastre, le célèbre décorateur de l’Opéra, et M. L.-O Merson. Ces tapisseries représentent les Sciences et doivent figurer dans la décoration de la Bibliothèque nationale.
- L’administration des Gobelins est loin de s’immobiliser dans les traditions des dernières années, et c’est dans la nouveauté, ou pour mieux dire dans le rajeunissement des moyens employés, que les connaisseurs trouveront le principal attrait de la prochaine Exposition.
- Au fur et à mesure que se répandait le goût des belles tapisseries, on cherchait dans la multiplication dus teintes les moyens d’arriver à un fini plus précieux.
- Dans les tapisseries du XVe siècle, les gammes étaient moins nombreuses que sous Louis XIV. Depuis la fondation des Gobelins par Colbert en 1667, jusqu’au premier Empire, leur
- nombre avait quadruplé. On arrivait à des gammes de quarante teintes pour une même couleur. C était absolument excessif et l’effet se trouvait par là sacrifié au fini.
- On cherche en ce moment à ramener les gammes à ce qu’elles étaient au XVII0 siècle.
- On simplifie ainsi le travail, et l’on obtient des effets plus francs, se rapprochant davantage des célèbres tapisseries dont le Chigi, d’après Lebrun, est peut-être le modèle le plus parfait.
- L’analyse des œuvres anciennes le démontre C’est par la sobriété des moyens, par la simplicité dans l’exécution qu’on reviendra à ces effets vigoureux, à cette noblesse incomparable qui caractérise les tapisseries du grand siècle.
- Imeendies. — L’importante filature de coton Duviliier-Wattine, rue du Tilleul, à Tourcoing, vient d’être la proie des flammes.
- Le feu s’est déclaré par suite de l’imprudence d’un bâcleur, après avoir couvé pendant plus d’une heure.
- Cette v 'Ste filature occupe une superficie de 1,600 mètres.
- La conflagration était générale et le sinistre a pris des proportions effrayantes.
- Les dégâts sont évalués à 500,000 francs. Deux cents ouvriers qu’occupait cette filature sont sans travail.
- — Un immense incendie a éclaté vers rai* nuitàSallanches, dans ondes bâtiments appartenant à M. Pissard, grand industriel, fabricant de draperie, maire de cette ville et conseiller d’arrondissement.
- Les dégâts connus jusqu’à présent consistent en six maisons brûlées, sept cents tonneaux sont perdus. Les maisons Pissard, Mer-linge, Boissieux sont entièrement détruites.
- Grèves. — La grève des teinturiers continue à Roanne.
- Tous les teinturiers de Thizy et de Regny-au nombre de 200, se sont mis en grève.
- A Roanne, deux tissages ont dû suspendre leur fabrication faute de coton teint.
- — Les ouvriers de l’important tissage Jean-son à Arraentières viennent de se mettre en grève.
- La plupart de leurs réclamations ont ele admises par M. Jeanson, mais les ouvriers demandent le visa du tarif par le maire ; cetl prétention a été repoussée.
- La grève continue.
- —o—
- Envoi (récliaiitillons rte vélo11**®
- et rte velvet. — Le Ministre du Commère et de l’industrie vient de recevoir une colley lion d’échantillons de velours et de ve‘v provenant des manufactures les plus i®P°F lantes de Russie, et dont l’exportation en 6n ne s’élève à un chiffre considérable. ^
- Ces échantillons, accompagnés de l’ir»d! tion de leurs prix de vente, sont successt ment communiqués aux Chambres de Go meree et Musées commerciaux qui dema11 à les consulter.
- Le Gérant : F. Gouill0:n*
- Tous droits réservés ^
- Imprimerie C. COLIN, à Gharleville (Ardennes)-
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- LA TE
- LA REVUE DE
- INDUSTRIELLES/
- 2rae Année, î\° L
- $ Février 1889.
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- SOMMAIRE
- Chronique. — Lettres d’un teinturier-dégraisseur sur la régénération de la profession. — Les Progrès des Industries tinctoriales en 1888. — Machine à chiner par teinture. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Flanelles, teintes unies ; Rocel-line, Blcu-Nicholson ; noirs sur laine (procédés anglais) ; Vernis noir pour cuirs; Transport d'impression pour gravure. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle: — Brevets d’invention (catalogue). — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Les politiciens nous agitent et nous inquiètent alors qu’ils pourraient si facilement laisser venir à nous les affaires ; alors que les ouvriers de Paris, de Lyon, de Dieppe demandent, par des manifestations turbulentes, du travail et du pain; alors que des grèves éclatent dans toute la région du Nord et ne se résolvent pas dans la Loire.
- ils sèment la division parmi nous, lorsque dans moins de trois mois, l’Ex-position sera ouverte et que Paris devra offrir à ses hôtes le calme, la sécurité, le repos des esprits, qui leur assurent un séjour tranquille, sans lequel notre grande manifestation nationale manquerait son effet.
- Tout le monde a pu lire l’adresse fiUe le comité supérieur de l’Exposition de 1889 est venu remettre, aussitôt la crise ministérielle ouverte, au Président de la République.
- Cette adresse est revêtue des signatures de MM. Teisserenc de Bort et Dietz-Monin, sénateurs, deM. Poirier, Résident de la chambre de commerce de Paris, de MM. Hetzel et Trelat, Membres de la Chambre de commerce t enhn de cinquante-cinq présidents de comités d’admission et d’installation de Exposition de 1889.
- En présence des bonnes dispositions De les étrangers nous ont manifestées d°us est pénible de constater que les présentants du commerce français se ^ trouvés en droit de rappeler, qu’en l’Exposition avait bénéficié d’une ri> Ve politique quenospoliticiens actuels Pas eu le patriotisme d’o server. (P it°-Us avoüS aujourd’hui un ministère Maires, plutôt que politique ; il ré-
- pond aux besoins du moment, mais ne satisfera pas les partis : Que MM. les députés l’acceptent, et puisqu’ils ne veulent pas de dissolution, au moins qu’ils se rendent supportables.
- Espérons donc que jusqu’à l’ouverture prochaine de l’Exposition, rien ne viendra plus entraver les efforts si généreusement dépensés par les futurs hôtes de notre cité.
- ¥ ¥
- Sous l’influence sans doute de ces tiraillements, les nouvelles des places manufacturières nous arrivent moins favorables qu’au commencement de ce mois.
- Nous avons parlé des grèves du Nord ; elles intéressent surtout les industries textiles, et sans être assez générales pour arrêter la production, elles ne laissent pas que de la gêner, d’autant plus qu’elles ont lieu surtout dans les tissages qui ont du travail, alors que dans les filatures où la production a été trop poussée on se trouverait plutôt mieux d’une réduction momentanée.
- Il faut dire, du reste, que cette réduction a été opérée à Fourmies par les chefs d’établissements et qu’elle y a produit de bons résultats.
- Quant aux tissus, il n’y a plus de stock sur cette place et les ordres d’achats ne manquent pas surtout pour écossais 5/4 et 9/8, et mérinos 9/8 ; les mérinos 5/4 font entièrement defaut.
- Roubaix a eu un bon mois de janvier, Tourcoing un peu faible.
- On annonce à Roubaix la mort de M. Achille Delattre qui fut l’un des associés de la grande maison Henri Delattre, père et fils, dont le nom est connu dans le monde entier.
- A Elbeuf, la production s’est ralentie pendant le mois de janvier, la fabrication pour l’été s’est arrêtée brusquement, et l’on échantillonne en ce moment pour l’hiver. Les draps noirs et d’administration ont eu un bon mouvement.
- Le stock des flanelles et cachemires est nul à Reims, les basses qualités et surtout les flanelles communes sont plus recherchées. La place reçoit déjà des ordres en nouveautés d’hiver.
- Dans les villes du midi la fabrication
- de la draperie est calme, un peu plus d’activité serait à désirer.
- 11 paraîtrait pourtant, d’après les statistiques, que la France est actuellement le pays du m onde où l’on transforme la plus grande quantité de laine.
- Voici la consommation de la laine dans les principales contrées manufacturières du monde en 1887.
- Franc°................
- Angleterre............
- Etats-Unis............
- Empire d’Allemagne...
- Russie d’Europe.......
- Autriche Hongrie......
- Belgique..............
- Italie ...............
- Espagne (renseignem. manquent).
- 190.000.000 kilog, 180.000.000 — 170.000.000 — l/iO.OOO.OOO — 80.000.000 — 40.000.000 — 40.000.000 — 32.000.000 —
- Total, moins l’Espagne^ 872.000.000 kilog.
- On voit que l’Angleterre et les Etats-Unis consomment presque autant de matière première que la France, et si l’Allemagne est encore distancée par notre pays, il ne faut pas oublier qu’elle rivalise dangereusement avec nous ; que, par la nature de ses fils et de ses tissus, son industrie se rapproche infiniment de la nôtre ; qu’elle nous fait une concurrence tout à fait directe.
- Les cotonnades blanches ont toujours un bon courant d’affaires dans l’Est, malgré la concurrence de Manchester.
- Roanne marche assez bien aussi, quoique les grèves amènent une certaine perturbation dans sa production ; les teinturiers comme les tisseurs y prennent part, mais heureusement sans les généraliser.
- Les bonnes dispositions manifestées à Rouen ne se réalisent pas pour le moment, par suite, sans doute de la mauvaise température et de l’instabilité politique.
- Les imprimeurs d’indiennes qui font habituellement des affaires importantes à cette époque de l’année, ne trouvent que des acheteurs rares et parcimonieux.
- Les tissus lisses et croisés écrus, les blancs, la rouennerie, les tissus pour pantalon, les mouchoirs et la doublure se vendent à peu près, mais les tissés de couleurs, rayures et carreaux sont délaissés cette saison, surtout les belles qualités ; on est généralement aux bas prix.
- Les soieries sont mieux favorisées *
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Lyon et St-Etienne continuent leur bonne campagne, et les acheteurs ne reculent pas devant les belles et riches étoffes.
- A côté de ces tissus de luxe, les petites soieries, les foulards et les tus-sah seront vraisemblablement très en faveur dans les toilettes de ville pour rété, si l’on en juge par les approvisionnements des grands magasins de Paris.
- Comme nuances, c’est toujours la prédominance des rouges et des verts effacés, passés, le « camélia » est le type des premiers, le « sauterelle » des verts, mais il est un vert franc, net, brutal, quelque chose comme l’épinard qui a été fort en faveur et qui le demeure encore dans la mode modiste, et que l'on désignait « vert empire », mais le genre qui l’a adopté ne promet que des succès bien passagers.
- Parmi les teintes prétendues nouvelles, représentant la classe des violets il faut citer les « pervenche » et « praline » toutes deux de mêmes nuances mais en tons différents , le pervenche étant le plus clair ; elles succèdent à l’héliotrope, dont elles rappellent l’aspect, mais en virant un peu plus au marron.
- La belle bonneterie est tout entière aux bandes et rayures, façonnées : bas, chaussettes, gants et mitaines de laine présentent ce joli effet, grâce à de récents perfectionnements des métiers à tricots.
- Nos produits français sont très appréciés à l’étranger; depuis vingt ans, Troyes a créé une série d’articles nouveaux qui ont donné un grand essor à son industrie.
- C’est ainsi que nous lisions dans un compte-rendu du commerce parisien de la bonneterie en gros .-
- « Nous recevons des commandes de personnes qui n’ont pas l’habitude d’acheter nos articles. — Ce sont presque toujours des ordres pour l’exportation.
- « En septembre, il a été reçu un ordre de 200 douzaines bas coton blanc et couleurs.
- « En octobre, coton blanc et couleurs, 500 douzaines gilets coton blanc, 350 douzaines bas coton couleur, femme ; 150 douzaines bas coton blanc, femme.
- a En décembre, 200 douzaines bas coton écru, femme » .
- Mais il faut dire que l’article commun est fabriqué à un prix considérablement inférieur par les maisons allemandes, auxquelles les commissionnaires de notre place sont réduits à s’alimenter.
- L’école de bonneterie de Troyes fondée parles fabricants de cette ville, avec le concours de la Chambre syndicale de Paris est en voie d’installation, l’acte constitutif est passé et le capital souscrit.
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- Une autre Chambre syndicale qui était en sommeil, vient de se réveiller; c’est celle des Teinturiers-dégraisseurs qui a pu débuter avec quarante-cinq adhérents ; il en viendra d’autres, bien certainement.
- Le bureau a été constitué par MM. Vinois, président, Fleury, Mars, vice-présidents, Babillon-Marchal, secrétaire, Tupinier, Hallu, aîné, Lhuillier, Orliac, Monnot, Pineau, Debin et Burel, membres du bureau. (Voir aux Informations un résumé de la séance de réorganisation).
- La Chambre paraît décidée à admettre les simples dépositaires, faisant travailler au dehors. Que M. Mars qui les fournit, ne veuille pas voter contre eux, cela se conçoit,mais si le syndicat n’est pas uniquement composé de véritables teinturiers, il manquera son but, et aliénera sa liberté contre les empiétements des parasites de sa profession.
- A cet égard nous recommandons l’article qui suit de M. V. Barbé, qui, comme ses précédentes communications, signalent les véritables plaies de la Teinturerie parisienne.
- F. Gouillon.
- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRA1SSEUR
- SUR LA RÉGÉNÉRATION DE LA PROFESSION
- Des conséquences du iietloyage à sec.
- L’invention des essoreuses a été la conséquence toute naturelle du nettoyage en plein aux benzines, autrement dit nettoyages à sec; ce genre de dégraissage est un progrès très remarquable dans l’art du teinturier-dégraisseur, malgré cela le système a été funeste pour MM. les teinturiers de Paris, par ce fait qu’ils n’ont pas pu Lire ce travail eux-mêmes, à cause d’abord du manque de place dans les ateliers installés dans Paris, et qu’en suite, l’administration supérieure ne saurait l’autoriser, par suite des dangers de mauvaise .odeur et d’incendie.
- Il en est résulté qne des industriels plus avisés, ayant mieux compris l’importance à en retirer, se sont installés dans la banlieue et ont fait une spécialité en desservant indistinctement toutes les maisons ou boutiques de teinturerie, et ainsi, toutes les maisons faisant faire à confrères, livrent à peu près ce genre
- de travaux comme les vrais teinturiers sauf le visitage ou détachage partiel, et l’apprêt qui est toujours mieux fini par les teinturiers.
- C’est donc à partir de ce moment où les em-pleins aux benzines ont été entrepris en grand que toutes les boutiques de teintureries ont pris le plus grand développement, et de notre époque c’est encore la plus belle fleur de leur blason.
- Mais si les teinturiers avaient pu effectuer ce genre de travail comme tous les autres, il en serait résulté bien moins de fausse teinturerie.
- A défaut de ne pouvoir exécuter ce travail il aurait fallu s’entendre à sauvegarder les intérêts de la corporation (l’union fait la force]; il aurait fallu, dis-je, s’entendre avec un ou deux entrepreneurs de nettoyages aux benzines, afin que ceux-ci ne fassent absolument que les travaux des vrais teinturiers. La chose se pouvait, et les résultats désastreux ne se seraient pas produits ou auraient été de beaucoup atténués, aujourd’hui il est déjà tard.
- Il faut s'entendre et agir
- J’ai dit dans mes précédents articles : pour travailler avec fruits l’entente est de toute nécessité aussi bien que l’organe d’un journal pour discuter le pour et le contre de nos intérêts; la corporation de MM. les teinturiers de Paris semble d’ailleurs comprendre en ce moment qu’il faut agir; le cri unanime est : on ne gagne pas d’argent U le métier se meurt, voilà ce qui se dit d’un bout à l’autre de Paris et même jusqu’en province.
- Il se pourrait donc que l’entente se fasse sur ce terrain; la nécessité -, celui-la ou tout autre peu importe : il me parvient qu’un certain nombre de collègues font leurs efforts pour remonter une chambre syndicale ; je leur adresse tous mes vœux pour la réussite ; de son côté je sais que la rédaction de la RevM de la Teinture y aidera de tout son pouvoir-
- Maintenant la parole est donc aux grandes maisons qui doivent donner l’exemple : tltre oblige, et les intérêts encore davantage Hest de toute évidence que plus une maison est forte et a de succursales plus sont gros ses intérêts à maintenir, car si la profession se dé-précie et que le métier ne vaille plus rien, leS maisons et succursales ne feront plus leurS frais, et ne trouveront plus preneurs.
- Dépréciation des établissements.
- Personne du métier n’ignore que dans ceS derniers temps les établissements de teintures se vendent difficilement même à vil prix : l’œuvre donc et de votre côté soutenez le j°uf nal et venez y exposer vos idées: c’est de là ^ jaillira la lumière.
- Découragements.
- A propos de mes précédentes causeries il & été fait des réflexions dans ce genre : tout , que vous dites est bien vrai, mais que faire
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Un autre dit : il n’y a rien à faire - ou bien : on ne réussira pas, etc. etc. Eh bien, ne vous en déplaise, chers collègues, moi je prétends qu’il y a beaucoup a faire et je vous pose ceci: le feu est à une maison, n’y a-t-il rien à faire que la regarder flamber ? Si n’est-ce pas ? on j court chercher pompe et pompiers, on fait la j chaîne et l’on pompe ferme. S’il est trop tard j pour sauver la maison, on préservera au moins les voisines.
- Une chambre syndicale
- Eh bien que MM. les teinturiers s’entendent et organisent une vraie chambre syndicale, mais non pas une parlotte comme chez la pipelet du coin, où tous les faits e' gestes des collègues seraient passés en revue, mais un vrai syndicat professionnel avec des statuts bien établis et une commission administrative compétente; les bons résultats s’en feront vite sentir et il n’est que temps.
- En première ligne la chambre syndicale devra relever les prix, abolir le chinage ; puis viendront en leur temps d’autres questions non moins intéressantes; ce n’est pas la besogne qui manquera.
- V Barbé, teinturier à Paris
- LES PROGRÈS \
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Pendant le premier semestre 1888 Par le D’ A. Julius (Extrait du Chemische Industrie)
- Les progrès de cette branche d’industrie chimique durant le premier semestre de 1888 sont loin d’égaler en importance ceux que nous avons eu à noter pour l’année 1887 (1) Le nombre des demandes de brevet n’a pas diminué, il est vrai, mais leur importance est secondaire -, pour les couleurs azoïques coton, nous ri’avons à enregistrer que de nouvelles sppücations des diamines dérivées du diphé-nyle, benzidine. tolidine, diamidostilbène, etc.
- Couleurs azoïques.
- Le seul azoïque pour coton réellement inté-fessant a été mis sur le marché par la maison Fried, Bayer et Ge, d'Elberfeld. C’est un brun, i1 11 benzobraun, qui ne paraît appartenir ni à a série des dérivés de la benzidine et de ses oniologues, ni à la série des couleurs de stii-hène.
- Les bruns sont des dérivés du triamidoazo-e‘ Zol ou brun Bismark. D’après une commutation privée du docteur C. Duisberg à l’au-teur de cette revue, les deux marques commerciales benzobraun G et B s’obtiennent en gisant réagir les acides diazobenzolsulfonique j éfîvé de l’acide sulfanilique) ou diazonaph-a me sulfonique (dérivé naphtionique)
- sur
- le brun Bismark (triamidobenzol) Ce dernier pigment jouit déjà d’une affinité marquée pour les fibres végétales. Par sa combinaison avec les diazo ci-dessus, il fournit des couleurs dont l’affinité pour le coton est encore exaltée, de telle sorte qu’elles montent sur la fibre même en bains alcalins.
- Le Journal of lhe Society ofchemic. ind. a publié une note très intéressante sur lespî-mulines de A. Green. Cette communication ne nous apprend rien sur la nature et la composition de la primuline. Celle-ci doit être obtenue, semble-t-il, par des réactions assez compliquées; elle pourrait bien être le premier représentant d’une série nouvelle de couleurs azoïques pour coton. Celles-ci remplaceront-elles dans l’avenir les azoïques pour coton déjà connus? Cela paraît douteux, si l’on considère que la plus belle de ces couleurs, le jaune de primuline, est aussi celle qui résiste le moins à la lumière.
- Comme nouveaux azoïques pour laine, on nous offre les écarlates doubles brillants (Dop-pelbrillantscharlach) 2 R et 3 R .{Actiengesel-sebaft far Anilinfababrikation de Berlin). En réalité, ce ne sont pas des couleurs nouvelles, mais de simples mélanges de ponceaux déjà connus. Les écarlates se teignent en bain à 1 1/2 pour 100 de matière colorante, 10 pour 100 de sulfate de sodium et 4 pour 100 d’acide sulfurique. Ils fournissent des rouges pleins de feu.
- La maison Geigy, à Bâle, a émis un azoïque rouge analogue aux écarlates précédents, mais moins intense. Le rouge Apollon, tel est son surnom, est le résultat de l'union du dia-zodérivé de la nitraniline avec un acide naph-tylaminesulfonique. Pour obtenir sur laine des tons moyens, on teint avec 2 1/2 pour 100 de matière colorante, 10 pour 100 de sulfate de soude et h pour 100 d’acide sulfurique.
- J*
- hhodamine.
- La « Badische Anilin und Sodafabrik » vend sous le nom de Hhodamine, la phtaléine du diélhylemonoamidophénol.
- Cette matière colorante a obtenu un certain succès pour la production de nuances roses fluore-centes sur la laine et sur la soie. Ces nuances se rapprochent de celles que I’od obtient avec le rose Bengale, mais elles sont beaucoup plus résistantes et tiennent sur les laines foulonnées. On la teint sur soie en bain neutre, acide ou alcalin (bain de savon pourri). Pour la laine on emploie des bains neutres ou acidulés par l’acide sulfurique et chargés de 10 pour 100 de sel de Glauber. Le coton mor-dancé en alumine ou en tannin antimonial (tannin et émétique) fixe également bien la rhoda-mine mais les nuances, sur cene fibre, sont moins résistantes à la lumière que sur laine ou sur soie. (1).
- en- Revue c^e la Teinture 1888 page 106
- lv- suivantes.
- (1) Voir échantillon dans la Revue de la Tein-
- ture, 1888, p. 69.
- Jaune de Quinoléïne
- Relevons ici le regain de succès obtenu par un autre dérivé phtalique dès longtemps connu-nous parlons du jaune de quhioleine (E. îa-cobsen, 1883). Il est difficile de comprendre que cette brillante matière colorante soit restée dans l’oubli pendant plusieurs années,alors qu’elle fournit des nuances jaunes verdâtres toujours très recherchées, qu’elle rés:ste bien au savonnage, au foulon et à la lumière, enfin qu’elle permet de préparer des couleurs vapeur indifférentes aux aci les aussi bien qu’aux alcalis. A continuer.
- ----------------------
- MACHINE A CHINER
- PAR TEINTURE
- Par MM. Lepainteur, Gaulois et De-prés.
- i
- Le chinage des fils de laine ou de coton dont on tire de si cu ieux effets de tissage et de tricot s’obtient par voie d’impression lorsque le sujet est serré, mais plus avantageusement par teinture lorsque les bandes colorées sont assez espacées pour permettre d’employer un mode de réserve purement mécanique.
- Ce dernier moyen consiste en effet à con-primer entre des barres rigides les parties des fils qui ne doivent pas prendre la teinture, et pour cela on emploie une paire de grilles à barreaux correspondants dans laquelle on comprime les écheveaux.
- 11 est évident que ce système plongé dans un bain de teinture ne laisserapénéirer la couleur qu’entre les vides des birreaux et ne teindra les fils que dans ces endroits, la séparation est même d’une netteté remarquable, aussi ce travail est-il devenu très pratique, sauf qu’il est entièrement manuel et par suite, peu expéditif.
- Un appareil récemment breveté par MM. Le-painteur, Gaulois et Dep. ès a pour but de le rendre mécanique et par conséqueut beaucoup plus rapide. Les auteurs l’appliquent à toutes matières textiles, peignées ou cardées, en bourre, nappe, mèches, fiis ou tissus.
- Ce nouveau système de chinage mécanique est obtenu par bains de teinture en produisant les réserves par l’intercalation et le serrage des textiles entre des cadres constitués soit par des réglettes à sections carrées, rectangulaires, circulaires ou autres maintenues à écartement quelconque entre elles soit par de3 plateaux fondus, forgés ou rabotés présentant des nervures et établis en bois, cuir, caoutchouc, etc. Cette intercalation ayant pour but d’empêcher le bain de couleur de teindre les parties du textile comprimées entre les parties saillantes de dits pl teaux tout en laissant le bain agir dans les intervalles non-comprimés.
- La machine destinée à produ.re cette opération étant constituée par la combinaison sur la table d’un bâti de deux réserves de cadres en-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- gagés les uns dans les autres entre h montants avec une presse intercalée entre les deux réserves et ayant un plateau pouvant descendre ou monter au dessous du niveau delà table. Un tiroir double conduit par un balancier et recevant un mouvement de va et vient alternatif ayant pour fonction de prendre alternativement dans chaque réserve de cadres, le cadre inférieur pour l’amener sur le plateau de la presse en même temps que le balancier intercale le textile entre les cadres au fur et à mesure qu’ils viennent se placer sur le plateau de la presse. Celui-ci descendant automatiquement sous !a table d’une quantité égalé à l’épaisseur des cadres.
- ----------mg&m--------
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Appareil à teindre la laine et autres matières textiles,
- Par M. Blondel.
- Cet appareil se compose essentiellement d’une caisse de forme variable, munie d’un fond perforé permettant, le passage du liquide. La matière à teindre est placée dans la caisse sur le fond perforé et maintenue au moyen d’un couvercle de même forme que l’on fixe par deux ou plusieurs tiges qui s’adaptent au bord du vase à la position voulue, d’une façon quelconque soit par des chevilles soit au moyen de sai lies servant d’arrêt ou autrement. Au-dessus de cette première caisse s’en trouve une deuxième plus grande et qui est destinée à contenir le bain de teinture.
- La petite caisse étant garnie de la matière à teindre on la laisse descendre dans la cuve contenant le liquide tinctorial, le liquide traverse la matière à opérer de bas en haut par suite de la différence de niveauMes bords du vase dépassant le niveau du couvercle qui maintient l’étoffe à teindre. Quand le récipient contenant la laine ou autres matières atteint le fond du bac, le liquide a pénétré en grande partie par pénétration dans le tissus.
- Fabrication du drap feutré à dessin,
- Par la Sté a Dittersdoffer Fritz et Krat-
- ZENTUEHFABRIK » .
- Habituellement le drap feutré est imprimé après fabrication à la surface seulement. Pour donner plus de solidité aux dessins, on dispose, en arrière de la machine à carder, un rouleau portant des bandes, rubans ou boudins, diversement colorés, suivant les effets à obtenir, qui passent avec la nappe fibreuse et sont simultanément détachés par le peigne, à la sortie.
- Si, au lieu de simples rayures, il convient de produire des dessins conbariés, des bâtons rompus par exemple, il suffit d’imprimer, soit au râteau qui sert de guide aux rubans de couleur, soit au tambour sur lequel sont en-
- roulés ces rubans, un mouvement de va et-vient.
- Fixation des matières colorantes sur les fibres textiles,
- Par MM. Collin et Benoist.
- Les brevetés revendiquent l’application de la chaleur, quel que soit l’appareil utilisé pour fixer sur les matières textiles, à la sortie des cuves de teinture, froides ou chaudes, l’indigo ou autre colorant réduit au contact des filaments.
- Nouvelle composition réfractaire et préservatrice (propre à incombustibilûer les textiles), Par M. Coen.
- On combine certaines matières de manière à former un corps composé qui en pénétrant dans les fibres à traiter rendent celles-ci réfractaires sans rien leur faire perdre de leur valeur et sans modifier en rien leur nature spéciale. On se sert à cet effet de sulfurocino-léate d’ammoniaque ou de ses équivalents obtenu n’importe comment et combinés avec des sels d’ammoniaque ou c rbonates.
- La formule indiquée ci-après est celle qui a fourni les meilleurs résultats. En ajoutant de l’acide borique on pourrait encore augmenter I la qualité comme agent préservateur.
- Cette composition est préparée comme suit :
- Sulfurocinoléate d’ammoniaque,.. 2 parties.
- Carbonate d’ammoniaque........... 2 —
- Crème de tartre soluble.......... 1 —
- Acétate de soude................. 1 —
- Hydrocarbure d’ammoniaque....... 7 —
- Toutes ces matières sont mélangées ensemble et lorsque l’on veut encore augmenter la qualité préservatrice on peut ajouter 7 parties d’acide borique.
- Pour chaque livre de matière on ajoute un gallon (4 1/2 litres) d’eau distillée.
- Production de nouvelles mat ères colorantes jaunes dites : Thioflavines,
- Par la Sociéxé Léopold Cassella et Cie.
- Les bases thkmées primaires dérivant de la paratoluidine et de la xylidine se laissent facilement transformer en bases tertiaires en y introduisant les radicaux méthyle et homologues ou benzyle.
- Les produits résultant de ces réactions cèdent à 1 eau chaude les seis de bases tertiaires thionées, teignant le coton mordancé d’une belle couleur jaune. Le reste qui n’est pas soluble à l’eau peut être converti en acide sul-foconjugué par les moyens usuels. Les sels alcalins de ces sulfoacides sont solubles à l’eau, ils donnent une fluorescence jaune et verdâtre à l’alcool et ils teignent le coton en jaune très vif.
- Les sulfoacides d> s corps basiques dont les chlorhydrates sont solubles à l’eau ressemblent en tous points aux corps mentionnés précédemment. On peut employer pour la méthyla-
- tion tous les procédés généralement en usage, soit le traitement avec les hologénures des alkyles, soit que l’on traite la base primaire avec ou sans pression par un alcool et un acide.
- Il en sera de même pour la sulfoconjugai-son. Pour l’effectuer on peut se servir de l’acide sulfurique renfermant plus ou moins d’acide anhydre ou bien d’autres ingrédients pouvant remplacer le dernier.
- Machine à mesurer les tissus.
- Par « The Fabric measuring and packak.ing Company ».
- Cette machine plus particulièrement spéciale au drap, mesure l’étoffe, la double dans le sens longitudinal et l'enroule, en une seule opération.
- Le tissu n’est pas tendu tout d’abord, afin de ne pas fausser la mesure, mais seulement après qu’un tambour à surface rugueuse et de développement exactement calculé a fourni une longueur déterminée. Un compteur imprime, sur les lisières, les mesures linéaires indiquées par un cadran.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Flanelles teintes unies Pour la chemiserie d’hommes, en articles de genres on emploie en ce moment des flanelles à fonds unis, teints en couleurs franches comme nos échantillons ci-dessous. L’article est bien connu mais il nous offre une occasion de rappeler les procédés de teinture employés :
- Roccelline.
- La roccelline est un colorant d’un ton
- plein et nourri, donnant un amarante voisin de l’écarlate, mais moins violeté que les fuchsines.
- Il entre dans les mélanges comme fond rouge et peut dans ce but remplacer l’orseille* Employé seul, il donne les résultats de l'échantillon ci-dessus.
- Dissolution.
- La couleur est soluble dans l’eau ; on la dissout dans la proportion de 1 5 à 20 grarfl' mes par litre d’eau bouillante ; on passe ou on laisse reposer la dissolution.
- Teinture sur laine.
- Pour 10 kil. de matières :
- Roccelline...;........... 500 gr.
- Sulfate de soude......... 5 kil.
- Acide sulfuri jue........ 200 gr.
- Entrer à tiède, augmenter progressivement
- la température jusqu’au voisinage de l’ébulh'
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- tion (90 à 95 degrés) et laisser monter jusqu’à nuance.
- Pour une seconde passe, mettre 400 gr. de colorant, 100 gr. d’acide et pas de sulfate de soude.
- La roccelline peut s’unir au carmin d’indigo, bois jaune, curcuma, acide picrique, orange d’aniline et la plupart, d’ailleurs, des couleurs de celte classe.
- Bleu-Nicho'son.
- La flanelle de cette teinte est beaucoup plus employée que la précédente -, elle s’obtient simplement à l’aide des bleus alcalins, sa nuance correspond à la marque 3 B.
- Nous croyons qu’il n’est pas inutile de rappeler le mode d’emploi, qui s’applique à tous les bleus alcflins.
- Dissolution.
- Sur 100 grammes de bleu, verser un demi litre d’em bouillante, en délayant peu à peu pour éviter les grumeaux, puis un demi litre d’eau bouillante, et enfin, 4 à 5 litres.
- Laisser reposer, tirer à clair ou passer.
- Teinture sur laine.
- Pour 10 kil. de matières bien dégraissées aux cristaux de soude ou aux savons :
- Bleu ainsi dissous...... 200 gr.
- Borax................... 250 —
- Entrer à 50 degrés, pousser peu à peu à 95 degrés.
- La teinte monte au gris bleu terne et ne doit se développer en bleu vif que par un passage à l’acide.
- Après une demi-heure de teinture on s’assure si l’on est arrivé au ton, en prélevant un petit échantillon de laine et le plongeant dans de l’eau légèrement aiguisée d’acide sulfurique Qui développe le bleu.
- Si l’on n’est pas au ton, on continue la teinture.
- Lorsqu’on y est arrivé, on lève et on passe la laine dans un bain tiède contenant par hcc-• tolitre d’eau :
- Acide sulfurique.......... 200 gr.
- Aussitôt elle passe au bleu vif, et il n’v a plus qu’à rincer.
- Le bain de teinture ne s’épuise pas entièrement; on le conserve, et on le garnit de nou-veau bleu, au fur et à mesure de son épuisement, avec un peu de borax chaque fois.
- 11 ne faut jamais ajouter d'acide dans ce bain.
- Les bleus alcalins montent lentement sur 1 acide, mais beaucoup plus d’uni qu’à l’aide des bleus acides.
- Noms SUR LAINE.
- Procédés anglais (suite (1)
- Noir chrome avec reflet violet pour lame.
- Le mordançage et la teinture se font comme dans le cas précédent.
- On obtient le reflet violet en employant le modifiant suivant : Muriate simple d’étain, 1 à 2 pintes (0 litre 567 à 1 litre 135). Mélanger l’esprit d’étain dans 20 ou 30 gallons d’eau (90 à 136 litres), jeter sur la laine, et manipuler le tout pendant quinze minutes.
- Noir chrome avec reflet ve/t pour laine. Mordant :
- Bichromate de potasse..... 2 pour 100
- Acide sulfurique........... 0 25 —
- Faire bouillir une heure et demie et laisser j passer la nuit.
- Teinture :
- Campêche................... 40 pour 100
- Fustet..................... 10 —
- Faire bouillir une heure.
- Couleur solide et moyennement permanente, devenant plus verte et plus pâle.
- Noirs indigos.
- Ce sont les meilleurs noirs tant pour le drap que pour la laine ; pour les obtenir, on teint d’abord les articles dans la cuve d’indigo à i une nuance légère ou moyenne, et puis on I teint comme pour les noirs chrome, en em-i ployant d’autant moins de campêche que le | fond d’indigo est plus ou moins foncé. (Cou-
- | leur solide et permanente.)
- ------------
- VERNIS NOIR POUR LE CUIR.
- Un excellent vernis se compose de : gomme laque, 150 gr., térébenthine de Venise, 15 gr., cire jaune, 15 gr., nigrosine (solubledans l’alcool), 40 gr., alcool, de quoi faire 1 litre.
- ! Fondez la térébenthine et la cire à une douce chaleur, ajoutez la gomme laque préalablement dissoute dans les trois quarts de l’alcool, puis la nigrosine en poudre très fine et enfin assez d’alcool pour compléter le litre. Au lieu de la nigrosine, on peut employer 50 gr. de noir de fumée, broyé extrêmement fin avec un peu d’alcool.
- Le cuir b passer au vernis doit d’abord être lavé avec une solution chaude de savon noir dans l’eau, ou bien avec un mélange de 1 partie d’alcali et 3 parties d’alcocl, puis on le laisse sécher complètement et on applique le vernis avec une brosse douce -, quand il a séché on le frotie avec une brosse sèche.
- Transport d’impressions pour gravure sur bois
- Trempez l’impression sur papier dans une solution alcoolique, saturée de potasse causti-i que, pour ramollir l’encre, puis placez sur le I bloc de bois et pressez au moyen d’un rouleau.
- (Il Voir Reoue de la, Teinture, du 25 janvier,
- p. 13.'
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- LES DROGUES ET LES COULEURS (Suite).
- Cachou
- Le cachou est un extrait végétal riche en tannin qui se présente en masses brunes, quelquefois assez molles, ce qui est sans inconvénient.
- Il doit se dissoudre entièrement dans l’eau chaude et même froide, en ne laissant que quelques débris végétaux peu considérables et un peu de terre ou de sable.
- Sa dissolution se fait dans la proportion de 1 kil. pour 10 litres d’eau chaude ; on la passe au tamis. On l’emploie aussi comme bain permanent mais en la renforçant de temps en I temps pour compenser la perte. De temps en temps aussi, il faut la tirer à clair pour séparer le pied bourbeux qui se forme.
- Le cachou fait des noirs et des bruns solides sur soie et sur coton en le fixant ensuite au bichromate. Il durcit un peu la laine, mais peut s’employer dans des mélanges de bois.
- Il existe aussi un cachou jaune nommé « Gambier ou Gambir » mais qui n’est guère employé que dans la charge des soies.
- Chlorure de chaux.
- C’est l’agent décolorant par excellence des matières végétales, mais il ne peut être employé pour la laine ni pour la soie.
- Il est en poudre un peu humide à forte odeur de chlore. Il doit titrer au moins 95 degrés chlorométriques.
- Ce titrage ne peut s’opérer que par un essai chimique dont il faut une certaine habitude ; le pèse-sels ne donne aucune indication utile 1 quant à la valeur marchande du produit. Telle I solution de chlorure donnant unassezhaut degré à l’aréomètre, pourra se trouver très pauvre en chlore. C’est donc un produit à acheter de confiance à une maison sérieuse et avec titre garanti sur facture.
- Lorsqu’on est certain de sa teneur en chlore, le pèse-sels peut servir à apprécier la concentration des bains neufs -, si ces bains ont servi, cet instrument n’indique plus rien, car le bain s’est appauvri en chlore sans avoir perdu beaucoup de sa densité.
- Un bain neuf ne doit pas excéder 2 degrés au pèse-sels-, au-dessus, il deviendrait dangereux pour les tissus.
- En chiffonnage, le chlore est plutôt employé à l’état d’eau de Javel (voir ce nom).
- Chromâtes de potasse.
- Il existe deux chromâtes de potasse, le jaune et le rouge; ce dernier qui est- le bi-chro-mate est le seul employé dans nos travaux.
- Ce sel est en beaux cristaux rouges-orangés que le commerce livre toujours de qualité convenable.
- C’est un mordant très fréquemment em-
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- ployé, servant de base à des teintes généralement solides ; il fait aussi de bons noirs avec le campé che, mais toujours avec un reflet bleu qu’on corrige à l’aide d’un bois jaune.
- Cochenilles.
- Le grain de cochenille est un insecte desséché, auquel on rend à peu près la forme animale en le détrempant dans l’eau.
- Les cochenilles de Honduras sont les plus estimées; elles peuvent être d'un rouge brun foncé (cochenille noire ou zaccatille), ou grise (cochenille argentée), à peu près d’égale valeur; la noire passe même en première ligne dans les bonnes provenances, mais comme il ne se trouve pas de grises dans les sortes inférieures, l’enduit argenté est considéré comme un signe favorable. Les rougeâtres sont de basse qualité.
- Depuis les couleurs d’aniline, cette matière colorante a perdu beaucoup de son importance et de sa valeur ; cependant elle est toujours utile pour faire des cramoisis et des ponceaux solides.
- La cochenille ammoniacale est une pâte sèche de cochenille traitée par l’ammoniaque, se dissolvant directement dans les bains, et donnant un rouge violacé ; les couleurs d’aniline l’ont fait entièrement abandonner.
- Couperoses ou vitriols.
- La couperose verte est le sulfate de fer, en gros cristaux d’un vert émeraude; c’est un très-utile mordant de fer, d’un prix peu élevé et que le commerce livre toujours convenable.
- La couperose bleue ou « de Chypre » est le sulfate de cuivre sans mélange, en gros cristaux d’un bleu vif, également utilisé comme mordant, et généralement pas fraudé.
- La couperose mixte, de couleur vert-clair, est un mélange de sulfate de cuivre et d’une grande quantité de sulfate de zinc; c’est un sel désavantageux à employer.
- Lacouperose ou vitriol de Salzbourg, est d’une teinte vert bleuâtre, c’est un mélange de sulfate de cuivre et de sulfate de fer. Bien que ces deux sels aient une action utile dans la production des noirs, il vaut mieux les employer chacun en nature; c’est moins cher et on sait ce que l’on fait.
- Crème de tartre.
- C’est le mordant universel des laines pour les matières colorantes naturelles.
- Aujourd’hui que les couleurs d’aniline ont prévalu, le chiffonnage n’emploie qu’une quantité restreinte de tartre, et dans ce cas, on doit l’employer à l’état de cristaux, c’est-à-dire de ciême de tartre. Les tartres rouges ou blancs en tablettes sont d’une richesse toujours incertaine, et les employer, si orme sait pas les titrer, c’est s’exposer à des déboires.
- Les cristaux de tartre sont toujours à peu près de bonne qualité. Ils ont une saveur aigrelette, craquent sous la dent, et brûlent en
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- répandant une odeur de caramel, et laissant un charbon noir.
- Cristaux de soude.
- Ce sel est l’agent principal des dégraissages à l’eau; il est en blocs cristallins blancs trans lucides, mais il peut conserver cette apparence tout en étant fraudé par du sulfate de soude, et ici le pèse-sels n’indiquerait encore rien.
- Les cristaux doivent titrer de 91 à 92 degrés alcalimétriques, ce qui ne peut s’établir que par un essai chimique; il ne faut donc les acheter que sur titre garanti par facture.
- Les cristaux sont presqu’entièrement constitués de carbonate de soude cristallisé, avec peu d’impuretés, tandis que le «sel de soude » ou « soude calcinée » est aussi du carbonate, mais bien moins pur -, il est même sulfureux ce qui est souvent très nuisible.
- Cyanure de potassium.
- Produit employé pour le dégradage des couleurs d’aniline et de quelques autres, mais demandant beaucoup de précautions dans son maniement.
- C’est, en effet, un poison violent, et si l’on verse un acide dans sa dissolution, il s’en dégage de l’acide prussique qui peut empoisonner par simple émanation ; il faut donc éviter cette cause de dangers et aussi d’absorber ce produit en nature comme d’y baigner trop longtemps les mains.
- Il est en masses opaques d’un blanc de porcelaine, conservant toujours une forte proportion de carbonate de potasse. Sa force en cyanure est donc des plus variables.
- On en consomme trop peu pour s’astreindre à des titrages -, il faut donc l’acheter à des maisons consciencieuses et sachant ne pas se laisser tromper elles-mêmes par les fabricants.
- Eau de Javel
- Les chimistes l’appellent a hypochlorite de soude » ; c’est la dissolution de chlore la moins pernicieuse pour les étoffe-.
- On la prépare comme suit :
- Chlorure de chaux (de 95 à 100°). 2 kil.
- Eau.............................. 50 litres.
- Délayer le chlorure de chaux sans former de grumeaux. Faire dissoudre à part :
- Cristaux de soude. 5 kil.
- Eau.............................. 25 litres.
- Mélanger les deux dissolutions (le tout à froid), laisser reposer le mélange 12. heures, puis tirer à clair le liquide devenu limpide, et qui constitue une bonne eau de Javel, marquant h à 5 degrés au pèse-sels.
- On pourrait augmenter le degré en forçant la quantité de cristaux, mais l’eau n’en serait pas plus riche en chlore.
- On obtient ainsi une tourie (65 litres) d’eau de Javel ; il reste après tirage à clair, un pied de lait de chaux bon à jeter.
- L’eau de Javel blanchit le linge après savonnage, et sert à « javeler » les noirs sur laine , c’est-à-dire qu’elle rend les noirs plus pleins, et en même temps qu’elle fait tomber au gris les doublures en coton, mais malheureusement, les coutures eu fil aussi.
- Extraits de bois.
- Le plus employé est celui de campêche qui donne de bons résultats pour les noirs, et qui revient moins cher que le bois lui-même.
- S’il en est ainsi, c’est que l’extrait n’est pas formé de campêche seul, et en effet, il y a des, extraits n° 1, n°2, n°3; or le n° 1 est celui qu1 contient le moins d’extrait de châtaignier mélangé, mais il en contient comme les autres, sinon autant.
- Cette addition n’est pas nuisible pour les noirs mais l’est beaucoup dans les couleurs, et c’est pour cela qu’il faut, pour ces dernières, employer le campêche en nature.
- L’extrait sec de campêche est brillant, cassant, d’on rouge noir, à saveur sucrée. 1 kilogr. d’extrait sec représente en moyenne 8 kil. de bois.
- L’extrait jaune de Cuba est souvent employé aussi, mais par plus petites quantités. En chiffonnage on ne l’emploie guère seul, mais toujours comme correctif dans des mélanges pour noirs ou pour couleurs.
- 11 est rarement pur-, les matières ajoutées sont d’autres bois jaunes moins coûteux: quer-citron, tampico, tuspan, etc., ce qui est sans inconvénient. 11 y a encore avantage à employer cet extrait tout fait, plntôt qu’à se livrer à de longues décoctions sur les copeaux du bois lui-même: à condition, disais-je, qu’il ne s’agisse que de faibles quantités entrant dans des mélanges.
- Nous nous tiendrons à ces deux extraits de bois, les autres étant d’un intérêt secondaire ; nous ne les emploierons même pas.
- Fécule.
- Est employée comme l’amidon pour les apprêts mais peu en chiffonnage; mélangée à l’amidon elle donne un empois plus liant et moins farineux que l’amidon seul, mais qui convient plutôt pour les cotonnades de couleur que pour les blancs.
- Gaude.
- Plante dont toutes les parties fournissent un bain colorant donnant un jaune grand teint sur lainages, très utile, par conséquent, pour la draperie d’uniformes, mais devenue sans usage dans la petite teinture.
- Je n’en parle que pour mémoire.
- Garance.
- Comme la gaude, la garance est une couleur de grand teint qu’il faut laisser à la draperie pour administrations.
- Gélatines et colles.
- Les gélatines sont la base des apprêts des
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- lainages, comme l’amidon celle des empois pour lingerie.
- Plusieurs sortes peuvent être employées et voici leurs qualités :
- 1° Colles de Givet et Coignet, meilleures colles que bons apprêts : fermes, tenaces, nerveuses, mais sèches et cassantes. En plaques carrées d’environ 1 centimètre d’épaisseur. Ayant beaucoup de corps, mais ne pouvant s’employer qu’avec un mélange les assouplissant : glycérine, glucose, savon, etc. De plus elles sont un pe u trop brunes pour être appliquées aux couleurs claires.
- 2° Colles de Cologne, en petites plaquettes allongées de 1/2 centimètre d’épaisseur; assez nerveuses et corsées, mais encore dures ; cependant on en trouve de très-claires et peu teintées, qui don nent de bons apprêts pour articles même blancs, ayant besoin de soutien-il est t oujoursbon d’y ajouter un mélange assouplissant.
- 3° Colles de Flandre; ces sortes sont plus spécialement des gélatines ; elles sont en feuilles minces, longues, quadrillées en losanges, plus ou moins transparentes et teintées, suivant qualités, mais toujours jaunâtres. Peu nerveuses, donnent des apprêts un peu fermes mais pas trop cassants, pouvant encore s’assouplir par les matières ci-dessus désignées.
- 4° Gl^ collines ; ce sont des collettes de peau de veau, blanchies par addition d’un sel laiteux mais peu colorées par elles-mêmes ; elles sont assouplies par une petite quantité de glycérine, et donnent directement des apprêts souples et à peu près incolores, d’un emploi très commode.
- Je ne parle pas des colles de Paris, qui sont très brunes et sans corps, mais aussi peu cassantes; elles sont employées pour les feutres et la grosse draperie de teintes foncées.
- Pour dissoudre les colles et gélatines, il faut les faire tremper quelques heures dans l’eau froide où elles se gonflent et s’ammolissent puis la moindre chaleur achève la dissolution.
- En voilà assez pour aujourd’hui, confrères ; encore une causerie et j’aurai terminé ce métier de droguiste pour redevenir teinturier. Je me suis un peu plus arrêté aux produits sur lesquels je n’aurai plus à revenir. Vous voyez aussi qu’on a dù me souffler ma leçon sur plus d’un point.
- Maurice GUÉDRON.
- ûiSiOMQÜ INDUSTRIELLE
- BREVETS D’INVENTION
- ïutércssant les industries tinctoriales
- 194.555. — 4 décembre 1888. Popeethall. *— Perfectionnements dans les machines à ^Pailler la laine.
- 194.461. — 1 décembre 1888, Société Louis Courrier et Cie. — Nouveau procédé et appareil pour la teinture des étoffes en pièces.
- 194.502. — 30 novembre 1888, Corron, rue des Trois Meules à Saint-Etienne. — Machine à essorer les matières filamenteuses en bâtons et à fil droit et les tissus au large sur châssis.
- 194.522. — 19 novembre 1888, Société Che-din et Cie, au lieu dit « Le Moulin » à Bourges. — Procédé de décoration des toiles cirées au moyen des peintures japonaises.
- 194.536. — 8 décembre 1888, Société Rau-din et Mathieu, Chaussée des Blanchisseurs 4, Troyes. — Impression grand teint multicolore instantanée.
- 194.556. — 4 décembre 1888, Badon. — Papier peint transparent imitant les vitraux et se fixant sur les surfaces vitrées au moyen d un enduit adhésif faisant corps avec le produit.
- 194.657. — 8 décembre 1888. Société anonyme DES MATIÈRES COLORANTES ET PRODUITS
- chimiques de saint-dénis. — Procédé rapide de teinture de coton et de fibres végétales en un seul bain et au moyen des matières colorantes appelées multichromes.
- 194.706. — 11 décembre 1888, Mather, rep. par Armengaud jeune. -- Perfectionnements dans les procédés pour colorer et terminer les tissus de coton et autres tissus bon marché.
- 194.707. — 11 décembre 1888, Mather. — Perfectionnements dans les procédés pour colorer ou nuancer les tissus.
- 194.869. — 20 décembre 1888, Courtois, rue Rivet, 2, à Lyon.-- Tourniquet pour la teinture des pièces.
- 194.871. — 20 décembre 1888, Tranchet. — Epaillage chimique des cotons et débris contenus dans les chiffons de laine.
- 194.873. — 21 décembre 1888, Guillet. — Machine à dérompre les tissus de toute nature.
- 194.888. — 19 décembre 1888. Berrubé, Système de cuve de réduction instantanée.
- 194.892. — 19 décembre 1888. Société Stan-daert frères. — Bleu indestructible sur coton.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Cherbourg, le 6 Février, ont été adjugés : Chaussons en laine.
- Liénard, à Equeurdreville, adjud. à 1.97. Bas en laine.
- Soin en Dubost, à Cherbourg, adjud. à3.74 Mitaines
- Soin et Dubost, adjud. à 1.77.
- Jerseys.
- Helbronner, à Paris, adjud. à 8.16.
- BUREAU DE BIENFAISANCE DE BOULOGNE (Pas-de-Calais,!.
- Le 30 Janvier, ont été. déclarés adjudicataires, MM.
- Molleton. — Lehmann, à Boulogne-sur-Mer à 2.69 le m.
- Flanelle. — Lehmann, à 1.21.
- Coton écru. — Mourmier, à Boulogne-sur-Mer, à 0.61.
- Couvertures demi-laine. — Lehmann, à 3.75. Couvertures coton. — Lehmann, à 3.50.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Lormière et Montaillier, teinturiers en peaux, rue Pascal, 11. Durée : 8 ans. Cap. 86,844 fr.---Acte du 45 janvier 1889.
- PARIS. — Formation de la Société en commandite O. Duforest et Cie (teinturerie en fils et cotons), boul. Voltaire, 81. — Durée:
- 7 ans et 3 mois, du 31 décembre 4888.— Cap. 30,000 fr. dont 10,000 en commandite. — Acte du 31 décembre 1888.
- PARIC-AUTEUIL. —Prorogation au 30 juin 1893 de la société en nom collectif Deper-dussin et Faure, teinturiers, rue Félicien David, 19. Acte du 14 janvier 1889. — Off. du 27 janv. 1889.
- SURESNES. — Modification des statuts de la société en nom collectif A. Meunier et Cie (teinture et apprêt des tissus), rue du Bac, rue des Bourets et quai national, devenue en commandite à l’égard de Mad. Roulleaux-Dugage, et prorogation au 30 juin 1905. Cap. porté à 450,000 fr. dont 250,000 fr. en commandite. — Acte du 5 janv. 1889.
- PARIS — 'Formation de la Société en nom collectif Ballin et Cie fab. d’apprêts pour fleurs, rue St-Denis, 219. Durée : 10 ans. Cap.: 45,000 fr. — Acte du 24 janvier 1889.
- LYON. — Formation de la Société eu nom collectif A. et M. Lang, fab. de tissus soie et coton, rue des Capucins, 21. Durée . 3 ans.— Cap. : 40,000 fr. — Acte du 15 janvier 1889.
- ANGERS. — Prorogation de six ans du 1er janvier 1889, de la Société en nom collectif Rochard et Cie (achat, filature et tissage des laines et la vente des laines filées, peignées et cardées), au lieu dit l’Angeririe, chemin de la Brisepotière, route de Morannes. Cap. : 300,000 fr. — Acte du 31 déc. 1888.
- LE PUY.— Formation de la Société ennom collectif Alirol fils, Auguste Enjolvie et Cie (tissus). Durée : 10 ans. Cap. : 1.066,963 f. 58. — Acte du 10 janvier 1889.
- LILLE. — Formation de la Société en commandite Dufourmàntel et Cie (expi. d'une filature de laine en Russie) boul. de la Liberté, 129, chez M. Joire, banquier. Durée : 8 ans et 3 mois. Cap. : 100,000 fr. plus immeuble et matériel. — Acte du 5 janvier 1889.
- CASTRES. — Modification de la Société en norn collectif Clavel-Benoit et Cie (teinture et dégraissage des Laines entrant dans la fabrication des draps), à la Bastide-Rouayroux, qui devient Benoit et Cie. par suite de la retraite de M. Clavel et dont le cap. est porté de 5,000 fr. à 10,000 fr. — Acte du 31 décembre 1888.
- St-DIÉ.— Dissolution â partir du 15 décembre 1888 de la Société C. Munier et Colotte, fab. de bonneterie. Liquid. : les associés. — Acte du 28 décembre 1888.
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- St-DIÉ. — Dissolution à partir du 1er janvier 1889 de la société St-Dizier, Besson Perron et Cie, fab. de toiles à Gérardner. — Liquid. : MM. Saint-Dizier et Besson. — Acte du 8 décembre 1888.
- FAILLITES
- St-MANDÉ et PARIS. — RAPPORT DE CLOTURE DE LA FAILLITE Pruvot, teinturier, ci-devant Grande-Rue a St-Mandé et actuellement à Paris, rue Lepeletier, 49. — Jug. dul 15 janvier 1889,— S. : M. Boussard.
- ROUEN. — RÉOUVERTURE DE LA FAILLITE Terrien fils (Joseph Eugène), filateur à Villers-Ecelles. — Jug. du 1er février 1889. — S. : M. Joanne.
- ELBEUF. - HOMOLOGATION DU CONCORDAT Lecerf (Edouard-Edmond), ex-ap-prêteur de draps, rue de Caudebec. — Jug. du 1er février 1889. — Abandon de l’actif et 23 francs 0/0.
- SÉPARATION DE BIENS
- PARIS. — M. Losserand (Gabriel-Auguste) imprimeur sur tissus, rue de l’Asile-Popin-court, 5 (bis) et sa femme née Desaint. — Jug. du 21 janvier 1889.
- CESSIONS D’ÉTABLISSEMENTS
- Vendeurs. Acquéreurs. Fonds cédés.
- Gallois. Fouiller, Vve Teinturerie rue de l’Eglise, 12,Neuilly
- Brifïaud. Lohse. Teint, de soie, quai de Grenelle, 51.
- Mutel. X. Teiuturerie rue des Archives, 35.
- Pivet (Dme) N. Teint, rue Meslay, 7.
- Chalet. X. Teinturerie, boul. Beaumarchais, 16.
- Railleur. X. Teinturerie, rue La-rochefoucauld, 45.
- Colon. Gallas. Teint, avenue Victor, 92.
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- IPOMIâTIONS ET FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE
- des TEINTURIERS-DÉGR AÏSSEURS
- Assemblée générale du 4 février 1889,
- En vue de la constitution d’un Syndicat de la Teinture et du nettoyage.
- EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL
- La séance est ouverte, sous la présidence de M Vinois, invité par ses collègues à diriger les débats, assisté de M. Monnot, le plus jeune des membres adhérents.
- Sur A5 membres qui ont adhéré au projet de constitution, 28 sont présents et répondent à l’appel de leur nom.
- M. Le Président donne quelques explications sur l’organisation, le but, l'utilité de la Chambre syndicale, et rappelle les causes majeures qui amenèrent la dissolution de l’ancienne.
- M. Debin demande si les teinturiers ne faisant pas eux-mêmes leur travail auront le droit de faire partie de la Chambre ; un autre membre demande si l’on maintient ce paragraphe des statuts admettant toute personne exerçant une profession se rattachant à la nôtre.
- M. Le Président répond que pour l’instant, la rédaction peut être acceptée telle quelle, et
- que par suite, il ne serait pas logique d’exclure les personnes payant patente de teinturier. Du reste l’Assemblée aura toujours la ressource de ne nommer membres du bureau que des teinturiers assez compétents pour apprécier les différends qui leur seraient soumis.
- M. Mars dit qu’il est heureux de faire partie de la Chambre, mais qu’il aurait le regret de se retirer si celte question n’était pas écartée.
- M. Monnot s’associe à ses paroles.
- L’Assemblée, consultée par M. le Président, décide de passer outre, accepte à main levée les statuts de l’ancienne Cinmbre syndicale et passe à la formation du bureau, qui a été ainsi constitué.
- M. Vinois est nommé président par 26 voix sur 28 votants.
- Sont ensuite nommés vice-présidents :
- MM. Fleury, par 22 voix; M. Mars, par 17 voix.
- L’élection du secrétaire, désigne à celte fonction, M. Babillon-Marchai, par 16 voix.
- Le bureau est complété comme suit :
- MM Tupinier 24 voix, Hallu aîné 23 voix, Lhuillier 22 voix, Otliac et Monnot 15 voix, Pineau 15 voix, Debin et Burel 13 voix.
- Etaient présents :
- MM. Babillon-Marchal, Bienaimé, Bontemps, Bouton, Burel, Chadauf, Coquant, Debin, Fleury, Goupil, Guirbaldies, Hallu (Georges), Lebailly, Lhuillier, Mars Monnot, Megnier, Oriiac, Paillard, Pineau, Quiilet, Salomon, Sibille, Simon, Tabourot, Tissier, Tupinier, Vinois.
- Autre? adhérents non présents ;
- MM. Alavoirie, Baldenwock, Bouvet, Champagne, Dehaître (Fernand), Demangeot, Devil-liers, Dubois, Gilibert, Girard, Héraut, Jolly, Marchai (des AuguHins), Petit, Pingrié, Ro-chais.
- M. Hallu, absent, s’est fait excuser.
- — o —
- lues grèves dans le Nord. — Les
- ouvriers du tissage Becquart et Turpin, à Lille, viennent de se mettre en grève.
- — A Armentières, les ouvriers du tissage Jean&on s’étaient aussi mis en grève, ainsi que nous l’avons annoncé dans notre précédent numéro, soulevant de nouveau la question de l’infériorité des façons payées dans les communes voisines d’Armentières.
- En 1880, à la suite de longues grèves, le syndicat des fabricants d’Armentières avait décidé qu’un tarif unique de façons serait appliqué dans les usines de la ville.
- La mesure ne fut pas étendue aux tissages situés sur les territoires des communes limitrophes d’Armentieres.
- Cette lacune eut pour effet une supériorité très grande accordée aux fabricants dont les usines sont situées à la campagne sur ceux dont les établissements se trouvent dans la ville.
- A la suite de la grève Jeanson, le syndicat des fabricants vient de se réunir et de décider l’unification complète des tarifs de façons d’Armentières et d’Houplines. C-tte mesure a mis fin à la grève.
- On se souvient que les ouvriers demandaient un tarif visé par le Maire; quand on leur eut démontré que l’autorité municipale ne pouvait intervenir en pareille circonstance, ils ont demandé et obtenu que ce tarif fut visé par les conseillers prud’hommes ouvriers.
- — Les ouvriers du tissage Poulain à Anor ont cessé le travail au nombre de 250 ; la grève continue sans incident.
- — Quinze cents ouvriers tisseurs se sont mis en grève à Avesnes-Ies-Aubert et cinq cents à Saint-Hilaire (Nord), demandant une augmentation de salaire.
- Ils menaçaient de détruire et d’incendier les fabriques et le domicile des patrons.
- Des grèves de tisseurs ont également éclaté dans la région du Nord, à Saint-Waast, à Avesnes-le Sec, Haspres, Villers-en-Cochies.
- A Avesnes une eutente est depuis intervenue entre patrons et ouvriers ; et le travail a été repris.
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- Grèves «laois la Loire. — La grève de l’usine Vindrier de Roanne est terminée, mais chaque jour il s’en déclare de nouvelles et on s’attend sous peu à une grève générale.
- Actuellement, ce sont les ouvriers de M. Giraud, fabricant, qui ne sont pas rentrés.
- — Les teintures Epinat et Gauthier et Ger-bay-Vernay se sont mises en grève. Les ouvriers demandent : pour la première, une nouvelle révision du tarif et pour la seconde le renvoi de certains ouvriers qui avaient remplacé des grévistes.
- — 550 ouvriers du tissage Brochart se sont mis en grève en demandant une modification du tarif
- Plusieurs aulres usines sont également menacées de grève.
- On assure, au Lyon républicain, que la plupart de ces grèves sont provoquées par des meneurs. Sur tous les points de la France ces menées se produiraient d’après des ordres secrets venus de Paris.
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- Incendies. — Un incendie a éclaté à Fiers au tissage mécanique Fremont et Cie.
- Le bâtiment où se trouvent les chaudières est détruit ; le matériel et une grande quantité de cotons sont devenus la proie des flammes ; on a pu préserver le tissage proprement dit et les hangars.
- On ne connaît pas encore la cause de ce sinistre, ni le chiffre des pertes que l’on évalue au moins à une centaine de mille francs.
- — A Lille, un violent incendie a détruit l’importante fabrique de tulle de M. Bracq-Tolfln.
- Les ouvriers qui avaient repris le travail a minuit sans apercevoir rien d’anormal, virent vers 2 heures, des flammes s’échappant d’un tas de bois qu’on avait mis sécher dans la chambre des générateurs. Ils essayèrent vainement d’enrayer l’incendie : en un instant toute la toiture fut embrasée et le feu s’étendit aux ateliers des métiers à tulle et aux bâtiments de la machine.
- Après deux heures d’efforts, on parvint à se rendre maître du feu qui avait fait des dégâts considérables.
- L arrêt momentané delà manufacture Bracq-Tolfin a entraîné le chômage de plusieurs autres mines qui lui empruntaient leur force motrice.
- — La manufacture de draps de Moritz, Ihling et Cie à Wolfsgrii i près de Leipzig, a été complètement détruite par un incendie, avec toutes les machines, les métiers et les étoffes qui s’y trouvaient.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie G. GOLIN, à Gharleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- sr Année, r s. ET DES COLORATIONS
- ac'^T.A^y^or.uy ^
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 10 Mars 1889.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Lettres d’un teinturier-dégraisseur sur la régénération de la profession. — Les Progrès des Industries tinctoriales en 1888. — Perfectionnements dans la fabrication des étoffes imperméables. — Moyen de reconnaître le fer dans les huiles pour rouge turc.
- Procédés divers : Rouge et orange d’alizarine ; vert ordinaire sur toiles et cotons ; blanchiment des os ; apprêts des soieries et des lainages légers. — Causeries confraternelles surl’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : — Adjudications. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous voudrions bien nous occuper d’autre chose que des faits et gestes des grévistes, mais aujourd’hui, il n’est pas possible de négliger cette question, qui prend une intensité et une gravité exceptionnelles.
- Dans la région d’Armentières, les grèves se sont généralisées parmi les tisseurs, et plus de dix mille ouvriers aujourd’hui ont cessé le travail.
- Quand une si grande masse d’hommes se trouvent inoccupés, désœuvrés, et irrités par les injustices dont ils se croient victimes, se sentant en nombre et en force, les plus folles résolutions sont à redouter.
- Déjà elles se sont manifestées, et au Moment où nous mettons sous presse, °u signale déjà les faits suivants :
- A la fabrique de MM. Rénaux et Cie, ïes vitres ont été brisées. Le tissage Chnrvet a été envahi et M. Charvet a été obligé de prendre la fuite.
- Au tissage Dufour-Lescournerz, les grévistes ont commis des scènes de violence. M. Dufour a été blessé à la %ure.
- Les grévistes sont allés également dans d’autres tissages sommer les ou-Vriers de quitter leur travail, notamment chez M. Chas, maire d’Améliorés, dont la fabrique est située à ^-ouplines ; les grévistes ont enfoncé la grille et poussé des cris de menace.
- Chez MM. Couasne et Lambert, chez M. V. Pouchain, des portes ont (dé enfoncées, des vitres brisées.
- . Los ouvriers veulent une réponse ^médiate à leurs revendications, me-
- naçant de nouvelles violences si on ne leur donne satisfaction.
- Des forces militaires importantes ont été mises à la disposition des intéressés ; espérons que le sang français sera réservé pour un meilleur usage.
- La semaine dernière, un incendie avait détruit complètement le tissage Cary et Délassés, dans lequel le travail n’avait pas cessé. Etait-ce un moyen pour les grévistes d’y mettre un obstacle, nous ne les accusons pas cependant.
- Mais à Thizy, dans le Rhône, une explosion de dynamite a été dirigée contre la maison Merle, l’une des premières fabriques chez laquelle la grève a éclaté. Le fait, ici, ne peut être mis au compte d’un accident.
- A Roanne, l’incendie de l’usine Si-rol et Uuitton est attribué aux grévistes ; la malveillance, tout au moins, n’y paraît pas étrangère.
- Nous apprenons toutefois que les grèves dans cette région viennent de prendre fin et que l’accord est établi entre patrons et ouvriers. Les apprêteurs, les derniers, ont repris leur travail.
- Nous souhaitons que celles du Nord aient bientôt une heureuse terminaison, et que les ouvriers, dans l’intérêt même de leur cause, évitent de nouvelles violences, qui ne prouvent et ne résolvent rien.
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- Roubaix placé au milieu d’un mouvement gréviste n’en souffre pas et paraît même en bénéficier ; les affaires y sont abondantes ; les tissus en laine cardée sont surtout favorisés ; la même tendance se manifestait l’an passé ; après une certaine hésitation, la consommation y revient.
- Le chemin de fer de Roubaix-Wa-trelos à la frontière belge est décidément déclaré d’utilité publique, et la concession de cette ligne est faite à titre éventuel à la compagnie du Nord Voilà qui facilitera encore les affaires de cette place, qui est, du reste, en bonne situation.
- A Fournies, il y aussi beaucoup de commandes en tissus et à des prix rémunérateurs, en nouveautés, comme en articles classiques.
- Reims a des ordres en cachemires et mérinos avec amélioration de prix mais non encore suffisante. Les commandes en nouveautés d’hiver arrivent satisfaisantes. Les flanelles communes sont rares et recherchées ; les qualités moyennes et bonnes donnent lieu aussi à de bonnes affaires.
- Elbeuf, Louviers, Sedan conservent leur bon mouvement, nous dit « Le Jacquard » dans la production des étoffes unies et façonnées de couleurs foncées ; les genres nouveauté subissent un temps d’arrêt, causé par la fin de saison, mais tout fait présager une bonne campagne pour les articles d’hiver.
- En cotonnades, les nouvelles de Rouen sont peu satisfaisantes et elles paraissent exactes malgré le pessimisme habituel de ces communications.
- Elles se résument ainsi :
- « Nous n’avons vu que fort peu d’acheteurs cette semaine, encore est-il que ce sont des maisons de détail dont les achats n’ont eu qu’une médiocre importance. Dans ces conditions, nous terminons un mauvais mois de février, et nous désirons vivement qu’une température plus propice nous amène une compensation bien nécessaire en mars.
- « Nos fabricants de tissus écrus, blancs et de couleurs, de rouennerie, mouchoirs et doublures sont tous mécontents de la vente.
- « L’indienne n’est pas plus heureuse que le reste ; elle souffre du malaise général comme toutes les autres branches de notre industrie. »
- Voici, néanmoins, que la belle saison paraît s’annoncer et les vœux de la fabrique rouennaise vont sans doute se réaliser.
- Roanne, débarrassé de ses grèves, va reprendre aussi, nous l’espérons, un nouvel essor.
- Sa voisine, Lyon, a toujours son bon mouvement; de nouveaux établisse ments s’y fondent sans cesse.
- Quand il y a dix ans, la consommation voulait des articles bon marché, Crefeld, Zurich, Turin firent une concurrence facile à la fabrique lyonnaise, habituée à produire de belles soieries.
- Elle se plia aux goûts d’alors, et fit des petits taffetas, des mélanges coton que tout le monde voulait, mais sans abandonner les beaux tissus de soie pu-
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- re, et de laine et soie, dans lesquels elle a toujours eu une supériorité incontes-
- tée.
- Maintenant la concurrence étrangère ne l’inquiète plus, elle a reconquis sa prépondérance, et la Suisse, notamment, envie ses succès, ainsi qu’il résulte d’une note que nous publions à nos « faits divers ». Ce qui est dit pour la teinturerie, l’était aussi, ou à peu près, dans le même document, à pro- 1 pos des tissus.
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- La soierie est, du reste, bien en fa- j veur, et pénètre jusque dans la lingerie.
- Les chemises en foulard se sont toujours faites ; aujourd’hui elles sont plus en usage que jamais ; les teintes sont, ou des fonds unis en couleurs vives, dans le genre des flanelles que nous avons indiquées dans notre précédent numéro comme employées pour le même usage, ou des impressions en petits bouquets assez simples en une seule couleur, sur fonds clairs, tels que crème, tilleul ou maïs.
- Des flanelles pour robes de chambre de dames sont aussi dans le même genre ; c’est-à-dire bouquets rappelant le : genre Pompadour, sur fonds clairs jaunâtres ;ce sont articles très-élégants.
- On est toujours à la lingerie de batiste ou de mansouk de couleur : bleu, rose, mauve avec garniture de dentelle blanche.
- La soierie empiète encore sur la lingerie, dans la confection des jupons de dessous, qui sont de soie, de moire, grenat, gris-fer, bleu-lapis, océan, noir, avec accompagnement de dentelles, et de ruban comète, en satin de couleur.
- Les bruns et les verts continuent d’être en grande vogue. Dans les bruns on comprend ces tons neutres qui vont du i loutre au beige, puis les gris. Quant aux verts, ceux du s oh conservent cette teinte douce, indécise, qu’on appelle vert-de-gris, réséda. Pour la ville, le veri-mousse est le seul adopté par les élégantes.
- Nous commençons à voir les impressions d’été sur cotonnades; comme toujours, il est dépensé pour ces articles beaucoup de goût et de talent ; nous ferons voir quelques échantillons parmi les genres les plus caractéristiques.
- F. Gouillon
- PS. — Les événements marchent vite et, heureusement, prennent une meilleure tournure.
- Les dernières dépêches nous annon-
- | cent que les patrons à Armentières ont | élaboré un tarif de conciliation qui a été ' accepté par les ouvriers. La grève semble donc terminée et nous ne pou-j vons qu’y applaudir, dans l’intérêt de 1 tous.
- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRA1SSEUR
- SUR LA RÉGÉNÉRATION DE LA PROFESSION
- Appréciations de confrères.
- Aux diverses causes que j’ai déjà énumérées j ayant trait à iacrise que subit notre profes-| sion, plusieurs collègues médisent : oui, vous avez certainement mis le doigt sur la plaie, cependant vous avez oublié une chose essentielle: la concurrence du dehors serait la cause de tout le mal.
- Tout d’abord je n’ai rien oublié du tout : je ne puis ni ne veux faire de personnalités : quand on fait du journalisme, surtout en amateur, il faut rester bienveillant et discuter avec la plus grande courtoisie. Quant à moi, s’il m’arrivait un écart ce serait involontaire.
- Concurrence du dehors.
- Ceci posé, voyons à grands traits les conséquences de cette concurrence di dehors qui n’a d’ailleurs surgi que par les causes que j’ai i établies précédemment; en effet un teiotu-; rier à hautes visées avec lequel j’ai eu occasion de converser il y a déjà longtemps partant de ce principe qu’à cette époque il y avait déjà pas mal de teintureries improvisées (d’occasion) faisant faire à confrères, ces derniers étaient eux-mêmes mal installés, trop à l’étroit, mal outilles pour produire bien et rapidement, les boutiques étaient ternes, mal installées et dans des quartiers retirés.
- Des industriels avisés, plus hardis et plus modernes se sont dit: c’est une question de finances pour débuter, car les affaires, il n’y a qu’à se baisser pour en prendre, il rie suffit que de monter des magasins avec éclat et bien situés, et le succès est assuré! Pas besoin n’était d’être un phénix ni de faire d’efforts d’imagination pour une combinaison si logique.
- Ces concurrences envisagées à un autre point de vue ont eu leurs bons côtés, celui de stimuler le réveil des teinturiers de Paris, car il faut bien le reconnaître, voilà une vingtaine d’années et même moins, la plus grande partie des ateliers de la capitale étaient petits, sombres et mal outillés (Paris s’était laissé dépasser par la province) ; ceux au contraire qui s’étaient tenus à la hauteur des progrès et qui avaient des magasins confortables, se sont peu ou point ressentis de la concurrence ; maisons privilégiées, me dira-t-on: allons donc ! privilèges tant qu’on vou-dramaîs qui aune cause quelconque.
- Cependant, pour appliquer le remède, il faut voiries choses, là où elles sont, et non point se berner de mots ; il ressort donc que la concurrence du dehors a eu son bon côté, puis c’est la liberté du commerce, cela: mais je le répète les causes ne sont imputables qu’à vous, Messieurs, qui avez encouragé la concurrence du dedans en travaillant pour confrères ou pour mieux dire pour des étrangers au métier.
- Je ne connais pas de villes en France où il en soit ainsi. Un vieux proverbe dit : ôte-toi de là que je m’y mette ! c’est tout juste fin-verse que l’on a préconisé à Paris, en mettant son commerce dans les mains d’étrangers à la profession.
- L'outillage moderne elle travail qu'il produit.
- Depuis une quinzaine d’années, tout s’est pour ainsi dire transformé, les ateliers d'aujourd’hui sont de véritables petites usines pourvues de vapeur; comme en toutes choses, cette industrie a une tendance à se centraliser, à devenir un monopole de capitalistes; tous se plaignent et tous tirent sur la corde à la rampe; de là est né ie malaise actuel, mais que les petits et les vrais teinturiers se rassurent, les capitalistes qui veulent accaparer ce commerce en seront pour leurs frais, comme quelques-uns le savent déjà par expérience.
- Si avec des capitaux on peut créer ces immenses bazars de nouveautés et de toutes sortes, l’affaire teintures et nettoyages devient beaucoup-plus épineuse.
- Pour monter l’usine et la bien outiller (pourvu qu’on ait de l’argent), cela va en descendant ; i! faut même serrer le frein, mais quand il s’agit de faire fonctionner et faire le travail, c’est la montée qui commence ; elle devient si à pic qu’il faut du renfort.
- L’outillage s’est perfectionné, cela est indiscutable, la chimie aussi a dan3 ces derniers temps, réalisé d’immenses progrès ; tout cela n’a que peu changé l’art du teinturier-dé* graisseur. Autrefois avec deux ou trois chaudières montées à fourneau, quelques bassines, cassins, une batterie de fouloirs, quelques baquets à rincer, un tapis tournant et des tables à repasser, un bon ouvrier produisait mien* que dans les grands ateliers d’aujourd’hui, et cela parce que les bons ouvriers sont de pluS en plus ràres et le travail mécanique de cette partie défectueux : les objets sont déformés, dépréciés à tous égards; le travail fait à la main est bien supérieur.
- Qu’une chaudière à teinture soit à feu ou a double fond chauffant à vapeur, cela ne constitue en réalité qu’un perfectionnement de chaudronnerie ou de mécanique; dans l’un ou 1 autre cas il faut faire la sauce, c’est-à-dire le baio de teinture, et c’est là que commence le rôle du teinturier. S’il est réellement né tel, il 3 son compas dans l’œil ! alors l’échantillonna ge se fait comme par enchantement ; autre ment c’était un homme qui était né pour être
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- menuisier ou charpentier avec le compas dans sa poche !
- Comme toute la question est la, pour les grandes entreprises de teinturerie, ce sont les bons ouvriers qui feront défaut: aujourd’hui un grand nombre ne manœuvrent même pas convenablement -, les machines laveuses y aidant de leur côté et finalement le travail n’est ni fait ni à faire.
- A ce propos, quand on fait des observations aux ouvriers ils n’ont de réponses que pour yous dire que dans les grands ateliers on en demande trop ; qu’ils sont obligés d’escamoter cela ou autre chose, etc.
- Soignons l'ouvrage etfaisons-le payer.
- Il résulte de ces considérations que cette partie serait susceptible d’un plus grand développement si c’était mieux fait ; la question des prix serait très-secondaire, le client préférera toujours payer un peu plus, et recevoir un objet dont il peut tirer parti, plutôt que des chiffons dépréciés, importables.
- Les mauvais font tort aux boas ; le grand public est bon enfant, il ne sait pas toujours faire ce raisonnement, que s’il y a fagot et fagot il y a aussi teintures et teintures. Le plus souvent le client dit : j’avais pourtant donné mon vêtement dtns une grande maison, malgré cela le reteint ne vaut rien ; je. n’en ferai jamais refaire, tandis que quand c’est bien rendu, on y revient souvent.
- Que cette partie est ma! comprise I On se donne grand peine à monter maisons sur maisons, à chiner à outrance, tandis qu'il n’y aurait en réalité qu’à s’occuper de perfectionner et livrer du soigné, en prenant des prix suffisants. Tous seraient satisfaits et gagneraient largement sa vie, tout le monde ferait travailler, alors que maintenant le plus grand nombre ne font rien faire et n’ont pas tort.
- Le bon marché amène la camelolte, et toute industrie qui, au lieu de progresser, barbolte, en arrive à un degré voisin de sa perte.
- Notre industrie ne se fera jamais bien sur une grande échelle, et surtout mécaniquement. En y réfléchissant on conçoit qu’avec Ie luxe de nos jours, il faut traiter des vêtements confectionnés avec soin et beaucoup de goût.
- Les ouvriers d'aujourd'hui.
- Les bons ouvriers deviennent rares, cela s’explique ; autre fois on faisait la profession de père en fils, par vocation, et ce qui valait encore mieux, on gagnait de l’argent, ce qui disait taire ses préférences de traîner le boulet dans une paire ce gros sabots pendant une vingtaine d’années puis d’aspirer au repos et Se sécher un peu sur les chenets en racontant foutes sortes de belles couleurs aux jeunes, fendis qu’aujourd’hui le métier est dépré-i le père soucieux de l’avenir des siens
- se garde bien de laisser suivre sa carrière -, et plus ça ira plus il y aura de défections.
- Ceux qui prennent la partie aujourd’hui, ne le font pas avec le même zèle, la question qui milite est qu’à force de bûcher, les journées et semaines s’écoulent plus rapidement, pour passer à la caisse.
- Dans une prochaine, je me propose d'établir avec des chiffres en mains, que le salut de la partie réside dans l’ouvrage bien fait, bien payé et non dans le chinage.
- Sur les noirs de Naphtol.
- Plusieurs collègues de province me demandent mon appréciation sur les noirs d’aniline naphtol. Je me réserve d’en faire un article, en attendant je conseille toujours les noirs au fer, cuivre et tartre ou au chromate tout au moins, ceux qui désirent essayer les noirs d’aniline ne doivent le faire que sur des étoffes légères, comme paletots, c’< st tout juste si un honnête gendre s’en servirait à porter le deuil de sa belle-mère.
- V Barbé, teinturier à Paris.
- LES PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Pendant le premier semestre 1888 Par le Dr À. Julius (Extrait du Chemische Industrie)
- Prune et bleus nouveaux.
- Sous le nom de Prune, la maison Kern et Sandor, de Bâle, met en vente un pigment qui teint le coton, mordancé en émétique et tannin, en belles nuances bleues violettes. Cette couleur est le produit de l’action de l’éther mé-thylegalique sur la nitrosodiméthylaniline.
- Un autre représentant de cette même classe de composés colorants, le bleu de Meldola, semble aussi avoir acquis une certaine valeur industrielle sous les noms debleudenapthylè-ne, de bleu nouveau.
- La maison Durand et Huguenin fabrique, sous le nom de bleu de Bâle, une couleur de constitution encore inconnue, mais qui appartient sans doute, d’après son mode de formation, à la classe des azines. Eiie s’obtient en faisant réagir la nitrosodiméthylaniline sur la ditolylenaphiylènediamine et peut donc être envisagée comme un dérivé de la naphtophé-nazine. Pour teindre la laine avec ie bleu de Bâle, on la travaille dans un bain avec 1 1/2 pour 100 de matière colorante et 2 pour 100 de borax. Pour le coton, on mordancé au préalable avec 2 pour 100 de tannin et 2 pour 100 d’émétique.
- Quelques données statistiques.
- D’après les statistiques officielles, l’empire d’Allemagne a importé et exporté en couleurs dérivées du goudron:
- Importation. Exportation.
- En 1886.. 65.444 kil. 5.700.000 kil.
- 80 pour 100 des couleurs employées en Allemagne sont de fabrication indigène.
- En Suisse, le mouvement a été, en 188? :
- Importation. Exportation.
- Poidsen quintaux
- métriques......... 2.012 6.925.586
- Valeur en francs.. 1.609.600 6.925.586
- Couleurs naturelles.
- Aucune conquête à signaler dans ce domaine. E. Schunck a étudié la couleur jaune des feuilles du ruta graveolens. Contrairement à ce qu’admet Illasiweiz, le pigment n’est pas identique à la quercitrine ; au heu de se scinder, sous l’action des acides, en 1 molécule de quercitrine et 2 molécules d’isodulcite, comme le fait le pigment du quercitron, elle fournit 3 molécules d’isodulcite pour 1 de quercitrine.
- Le marché des indigos n’a rien offert de particulier; cependant, s’il faut en croire les nouvelles commerciales de Liverpool, il pourrait bien sous peu s’y produire d’importantes modifications. Une compagnie se serait créée pour exploiter les indigos de l’Afrique occidentale, où les indigofera sauvages poussent en abondance. L’indigo sauvage serait, dit-on, plus riche en matière colorante que les variétés cultivées ; le rendement serait donc supérieur et les frais de production moindres, surtout en raison du bon marché delà main-d’œuvre en Afrique. Si ces nouvelles se confirment, on peut s’attendre, on le voit, à de grands changements dans le marché aux indigos.
- La quantité d’indigo produite annuellement dans l’Etat de San-Salvador oscille entre 9,000 et 15,000 balles de 150 livres chacune. Les principaux marchés se tiennent du 30 août au 25 novembre dans les places suivantes : Santa-Rosa, Chalatenago, Sesuntepeque et San-Miguel. Le droit d’exportation à San-Salvador est d’environ 14 shellings par balle. .
- La Faerberei-Neusterzeitung publie un tableau des récoltes annuelles de 1874-1875 à 1887-88, exprimées en mandats,delà province du Bengale. En regard sont portés les prix moyens du marché au 31 décembre.
- On voit d’après ces indications que, dans ces dernières années, le prix a été constamment en baissant, quoique le chiffre des récoltes soit demeuré à pau près stationnaire et même ait diminué. L’emploi de plus en plus étendu de pigments bleus artificiels en remplacement d’indigo explique cette dépression.
- Essai et analyse des couleurs. Extraits de bois.
- D’après un travail de Brühl, paru dans la Chemiker Zeitung, plus de la moitié des ex-
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- raits de campêche du commerce sont falsifiés. L’addition de charges sans valeur atteint quelquefois 40 et 50 pour 100. Les produits étrangers que l’on rencontre le plus communément dans l’extrait de campêche sont la mélasse, 3a dextrine, le sel de Glauber, h craie ; plus rarement, certains extraits tanniques, comme l’extrait de châtaignes, par exemple.
- Le dosage des cendres dans l’extrait, recommandé par plusieurs auteurs, ne peut fournir d’indication exacte sur la nature et le quantum de la falsification. Les cendres dans les extraits purs varient dans des limites étendues avec la teneur en cendres solubles du bois dont ils proviennent, avec la teneur en cendres des parties solubles (laquelle peut aller de 0.5 pour 100 à 1.7 pour 100)-, finalement, elle est influencée par le procédé d’extraction . On peut toutefois fixer une limite supérieure de 3 pour 100. Un extrait donnant plus de cendres est certainement falsifié ; un extrait donnant moins de cendres n’est pas nécessairement pur.
- L’auteur a même observé un produit, fortement falsifié par l’extrait de Guebracho, qui a donné à l’analyse des cendres normales. (Le mémoire donne le moyen de reconnaître la falsification par la dextrine, la mélasse et l’extrait de châtaignes. Il donne aussi des indications précises sur la manière de faire l’essai de teinture sur cotons mordancés par impression ou par teiuture.)
- Dan ± Y extrait de bois jaune, outre la mélasse et la dextrine. l’auteur a trouvé encore de la glycérine, du sulfate de zinc, de l’alun, duquercitron, de l’extrait de curcuma, des couleurs d’aniline, etc.
- Des cendres alumineuses indiquent la falsification par l’alun.
- (4 continuer).
- PERFECTIONNEMENTS
- dans la fabrication des étoffes imperméables
- Jusqu’ici deux procédés parfaitement distincts ont été généralement employés pour imperméabiliser les tissus. Le premier procédé imprégnait l’étoffe avec un agent d’imperméabilisation soluble dans l’eau, tel que le sucre de plomb, l’alun, le savon, employés seuls ou en combinaison l’un avec l’autre. Le second procédé recouvrait les étoffes avec un agent imperméable insoluble dans l’eau, comme le caoutchouc, la paraffine ou d’autres substances analogues appliquées à l’aide d’un dissolvant convenable.
- L’inventeur du nouveau procédé a pensé perfectionner ces deux manières de faire et livrer des étoffes plus longtemps et mieux imperméabilisées, en combinant les deux procédés, c’est-à-dire en recouvrant de caoutchouc un tissu imprégné de savon d’alun. Voici comment il s’y prend; les quantités indiquées
- sont suffisantes, dit l’inventeur, pour imperméabiliser une pièce d’étoffe du poids de 15 kilos environ.
- On fait dissoudre 1 kilo de savon blanc dur, dans 30 litres d’eau, à ’a température de AO8 centig. dans une chaudière munie, en dessous de la surface du liquide, d’un rouleau et pourvue également d’une calandre, formée de deux cylindres, et destinée à exprimer de l’étoffe le liquide superflu. Le tissu est enroulé sur le rouleau, puis déroulé, passant ainsi deux fois à travers la solution et s’assimilant le savon qu’elle contient finalement; on le calandre puis on le fait passer de la même manière dans une chaudière semblable à la première et contenant une solution de 1 kilo d’alun dans 20 litres d’eau. L’alun forme immédiatement dans les fibres de l’étoffe un savon d’alun insoluble. Après avoir calandré de nouveau, on sèche l’étoffe dans une chambre chauffée à la vapeur, puis on la fait de nouveau passer dans une chaudière contenant de l’eau à 100°, pour enlever l’alun en excès et on sèche enfin à fond pour compléter la première phase du traitement.
- Dans la seconde période, on traite l’étoffe avec une solution de 125 grammes de caoutchouc et 125 gr. de paraffine dans 5 litres de benzoline (éther de pétrole).Cette solution est appliquée au moyen d’un pulvérisateur (pro cédé pour lequel l’inventeur a pris un brevet d’invention), devant lequel on passe l’étoffe, qui reçoit ainsi en pluie la solution ^ celle-ci s'étend et s’évapore à mesure, laiasant sur le tissu une couche imperméable très unie et terminant ainsi la fabrication.
- (.Science pratique.)
- MOYENS DE RECONNAITRE
- dans un cylindre gradué, j’agite une quantité connue d’huile (100 centimètres cubes), avec de l’eau aiguisée d’acide sulfurique (100 centimètres cubes d’eau, 100 centimètres cubes d’acide sulfurique), à laquelle j’ajoute quelques gouttes d’une solution de ferrocya-nure. J’introduis maintenant dans l’éprouvette de l’éther (25-50 centimètres cubes) et j’agite à nouveau.
- La dissolution d’huile dans l’éther se sépare rapidement de la couche aqueuse acidulée ; près de la zone de contact, s’amasse une couche, plus ou moins épaisse, suivant la quantité de fer en présence, de bleu de Berlin.
- Si l’on prend, pour des essais comparatifs, les mêmes quantités d'huile tournante, d’eau acidulée et de cyanure jaune, on peut d’après l’épaisseur du précipité de bleu de Prusse, conclure à la quantité relative de fer contenue dans l’huile essayée.
- (Zeits. fur ang. Chem.)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Rouge b’alizarine.
- Puisque nous avons entrepris l’histoire des couleurs d’anthracène, il n’est pas inutile de revoir le point de départ de cette classe importante de matières colorantes.
- Le rouge d’alizarine esi la plus ancienne du groupe dont les applications à l’impression des cotons sont connues ; nous rappelons la formule générale pour couleur d’application.
- Amidon........................ A kil.
- Eau.......................... 13 lit.
- Alizarine (pâte à 20 0/0)... 5 kil.
- Acide acétique à 7°......... 2 lit.
- le fer tlaus les huiles pour rouge turc.
- Par Dr B. Ep.nde.
- On sait quel rôle néfaste joue le fer dans la fabrication du rouge turc ; il suffit de petites quantités d’oxyde de ce métal pour ternir et abattre le feu de la laque aluminique. Aussi ne saurait-on prendre trop de précautions pour éviter la présence du fer dans tous les réactifs et les bains qui concourent à la préparation de ce rouge. Et à ce titre, il est utile de posséder des réactions simples pour reconnaître le fer et en apprécier la quantité dans les diverses matières premières que l’on met en usage.
- L’huile tournante, communément employée à la préparation des tissus qui doivent recevoir la teinture en rouge turc, contient de 14 à 20 pour 100 d’acides gras libres ; il s’ensuit qu’elle est le plus souvent ferrugineuse, parce qu’elle a été préparée, expédiée ou conservée dans des vases de fer.
- Pour reconnaître la présence du fer, je me sers du procédé suivant, simple et rapide :
- Cuire, ajouter à froid :
- Acétate d’alumine à 12e*. 1 k. 200
- Nitrate d’alumine...... 0 k. 500
- Imprimer, vaporiser longuement, laver et savonner.
- Mais le rouge dont nous nous occupons en ce moment est plutôt destiné à la teinture des laines ; c’est la marque WR donnant le grenaô rougeâtre de la teinte ci-dessous :
- tandis qu’une paarque WB produit une nuance plus bleue.
- Ces produite sont en pâte.
- Pour leur application, ou mordance les laines au bi-chrùrmte, suivant le procédé décrit dans notre numéio du 10 février (p. 21), q^e nous rappelons sommairement :
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- Pour 10 kilogr. de laine :
- Bi-chromate de potasse.... 300 gr.
- Cristaux de tartre......... 300 gr.
- Mordancer à 90 — 95°, 1 heure 1/2 à 2 heures ; rincer, pauser jusqu’au lendemain.
- Ce mordançage opéré, on teint avec :
- Rouge WR, en pâte.... 1 kil 500
- La pâte doit toujours être délayée à l’avance dans 10 à 15 litres d’eau, et 2 litres acide acétique.
- Entrer à chaud, pousser peu à peu au bouillon qu’on maintient jusqu’à teinte voulue : ordinairement deux heures.
- Lever et rincer.
- Orange d’Alizarine
- Cette couleur est une modification du rouge précédent, donnant des marrons plus jaunes, encore bien corsés, et qui, dans les demi-teintes fournit un orangé comme ci-dessus.
- Le produit se désigne : Orange d’alizarine W; il teint sur mcrdant de chrôme ou d’alumine.
- Sur chrôme il donne un marron plein à reflet jaune, rappelant le marron-Bismark, en teintes corsées. Le procédé est celui qui vient d’être décrit pour le rouge.
- L’orangé s’obtient avec l’alumine, en opérant comme suit :
- Pour 10 kil de laine :
- Bouillon de 2 heures avec :
- Cristaux de tartre....... 300 gr.
- Alun..................... 600 gr.
- Lever et rincer ; il est bon de pauser 6 à 12 heures et plus si l’on veut. Par le refroidissement, le mordant se fixe mieux.
- Teindre au bouillon avec :
- Orange W, en pâte........... 2 kil.
- ( Relayé comme ci-dessus avec de l’eau et de 1 acide acétique.
- La teinture doit s’opérer dans l’espace de lh-1/2 à 2 h. 1/2.
- Au besoin, on renforce le bain avec le colorant, après l’avoir refroidi en partie par addi-llond’eau, et l’on revient peu à peu au bouillon.
- Lorsque cette teinte doit passer au foulon, h faut employer une lessive peu concentrée.
- Vert ordinaire Sur toiles et cotons.
- Pour 6 pièces (120 kil. environ) : fLî fait dissoudre :
- Alun................. 25 kilogr.
- On ajoute d’abord :
- Cristaux de soude.... 2 —
- Et ensuite :
- Pyrolignite de plomb. 18 —
- — de fer.... 2 litres.
- Ces diverses dissolutions mélangées constituent le mordant ; il est trouble et laisse déposer un précipité blanc : on peut décanter le mordant et ne se servir que du clair, cela permet de recueillir ce précipité qui est du sulfate de plomb, lequel peut servir ensuite à monter la cuve au plombate pour faire les jaunes de chrôme ; mais si on ne tient pas à recueillir ce produit, il n’y a pas d’inconvénient à travailler sur le mordant trouble.
- On trempe les pièces une nuit dans ce mordant, on les exprime entre deux rouleaux, et on teint sur le bain suivant :
- Quercitron................... 25 kil.
- Campêche...................... 8 —
- Verdet cristallisé............ 1 —
- Blanc de Meudon ou de
- Troyes (craie)........... 2 —
- Le vert monte bientôt et doit être d’un beau tranché, quoique légèrement rabattu par le fer du mordant.
- Pour une seconde passe, on emploie moitié des doses indiquées, en ajoutant les produits dans l’ordre indiqué : 1* alun ; 2” soude ; 3° pyrolignite8.
- Il y aurait avantage de sécher après le passage au mordant, mais, comme la dessication est une opération industrielle onéreuse, on peut à la rigueur s’en dispenser.
- MÊME NUANCE
- Au foulard.
- Les verts ordinaires sur toiles sont des nuances d’une grande consommation, et, comme ils s’appliquent souvent à des articles très communs, on ne cherche pas à obtenir des teintures solides ; on s’attache surtout à la rapidité de l’exécution; on plaque alors les pièces à l’aide du foulard, et la couleur fixée, tant bien que mal, est ensuite emprisonnée dans un apprêt.
- Voici, pour ce travail, une composition d’un assez bon usage :
- Quercitron................. fO kil.
- Campêche.................... 3 —
- Cachou...................... I —
- Faire bouillir dans 60 litres d’eau ; d’autre
- part, faire le mordant déjà indiqué dans les proportions suivantes :
- Eau................. 10 litres.
- 1° Alun.................... 1 k. 500 gr.
- 2° Cristaux de soude....... 500 —
- 3° Pyrolignite de plomb.. 1 k. 250 —
- Mélanger le tout ; ajouter encore une dissolution faite avec :
- Eau.......................... 5 litres.
- Acétate de cuivre (verdet) 250 gram. Bichromate de potasse ... 125 —
- Acide chlorhydrique...... 60 —
- Le mélange ainsi préparé doit former un volume de 75 à 80 litres ; on y foularde les pièces, puis on les fait sécher complètement, et même on les chauffe fortement.
- On rince alors dans une légère eau de chaux chaude, et on apprête.
- Ce procédé donne une teinture qui tient encore assez bien à l’étoffe, mais qui est souvent irrégulière ; on évite, en partie, cet inconvénient en épaississant le liquide avec 1 kilogramme d’amidon cuit en empois.
- BLANCHIMENT DES OS
- Un journal étranger donne les procédés ci-dessous dont nous sommes loin de garantir les résultats, mais qui, s’il réussit, pourrait s’appliquer à beaucoup d’autres matières animales et peut être végétales.
- Notre confrère dit :
- « Un nouveau procédé pour blanchir les os et les rendre semblables à l’ivoire, vient d’être découvert. Ce procédé, des plus simples et des plus efficaces est le suivant :
- « Après avoir fait digérer les os avec de l’éther ou de la benzine pour enlever la graisse, on les sèche à fond et les plonge dans une solution aqueuse d’acide phosphorique, contenant un pour cent seulement d’acide anhydre.
- « Au bout de quelques heures, on sort les os et on les lave, puis on les sèche; ils sont alors parfaitement blancs et propres. .»
- APPRÊT DES SOIERIES
- et des lainages légers.
- On recherche pour ces articles, un enduit donnant un certain soutien aux tissus, mais sans raideur.
- La graine de lin macérée dans l’eau, produit un très bon apprêt, mais il est coûteux, à moins de revendre les graines lavées aux fabricants d’nuile, que l’on n’a pas toujours sous la main.
- Mais on trouve dans le commerce du son de graine de lin, provenant des tamisages de farine, et que l’on obtient à moitié prix des graines elles-mêmes.
- Ce produit convient parfaitement pour les apprêts, car il a conservé tout le principe mu-cilagineux utilisable : celui de l’extérieur de la graine.
- Les apprêts à la graine de lin remplacent ceux à la gomme du Sénégal, et sont moins secs.
- Un autre produit donne aussi des apprêts pour mêmes articles, un peu moins corsés toutefois, c’est le Fucus, ou algue marine, qui par l'ébullition fournit un liquide épais muci-lagineux.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Cet apprêt peut s’employer seul, mais mélangé à la graine de lin, donne de meilleurs résultats encore, que chacun pris isolément.
- La graine de lin se macère à froid.
- Le fucus se traite à l’ébullition.
- Us s’emploient froids, au foulard, ou à plein bain.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- LES DROGUES ET LES COULEURS (Suite).
- Gommes et mucilages.
- Les gommes sont les apprêts des soieries.
- La gomme du Sénégal se dissout facilement et entièrement et laisse un enduit brillant, mais elle est en général très-chère. Il en est d’entièrement blanches dites « gomme turique et solabrida » qui servent pour l’apprêt des dentelles blanches.
- Les gommes arabiques d’Aden, d’Amrad, d’Australie, sont à meilleurs prix, mais forment des mucilages plutôt que des dissolutions, et elles ont une odeur résineuse, qui les rend impropres à la confiserie; cela n’est cependant pas un obstacle pour les apprêts.
- La gomme de cerisier est très colorée et contient beaucoup de débris de bois, cependant elle est économique, elle se dissout bien, et elle est principalement employée par la chapellerie.
- Les gommes adragantes sont d’un prix élevé, donnant un mucilage épais, sans se dissoudre, et des apprêts durs et secs mais non-
- cassants.
- Parmi les gommes considérées comme apprêts, je classerai les mucilages végétaux, savoir :
- La mousse perlée, ou fucus ; c’est une algue marine très grasse qui par l’ébullition fournit un mucilage assez épais donnant un excellent apprêt pour soieries, ayant de la souplesse et delà main à la fois et incolore; de plus la matière n’est pas très chère. Un apprêteur de Paris en faisait le secret de son travail très-estimé.
- La colle du Japon, autre algue marine, possédant les mêmes qualités, mais beaucoup plus chère.
- La racine de Guimauve, qui en décoctions concentrées peut faire un apprêt léger, ayant peu de corps.
- La graine de lin, qui macérée dans l’eau froide lui cède le mucilage qui l’enveloppe extérieurement, mais ce moyen n’est économique que si l’on peut revendre la graine lavée aux fabricants d’huile.
- Je classerai encore dans le même série, les dextrines jaunes et blanches, la gommeline,le leïogomme, l’amidon grillé, qui sont tous des amidons et fécules transformés chimiquement
- en produits solubles, et qui se comportent à peu près comme les gommes arabiques dans les apprêts, mais en donnant moins de brillant.
- Indigo.
- L’indigo qui joue un si grand rôle dans la teinture manufacturière n’en a plus qu’un bien restreint dans les travaux du teinturier-dégraisseur.
- C’est une matière bleue en petits cubes de 7 à 8 centimètres de côté, ou en carreaux aplatis, à cassure mate et se cuivrant sous l’ongle; en y appliquant la langue, celle-ci s’y trouve comme adhérente, on dit alors que l’indigo happe à la langue.
- Les provenances et les qualités de chaque provenance sont très nombreuses, voici les plus employées.
- Bengale : c’est l’indigo le plus riche et celui présentant le plus de variétés de tons depuis le rougeâtre jusqu’au bleu surfin ; c’est celui que nous emploierions de préférence si nous nous en servions.
- Le Java moins riche en colorant, donne des nuances plus pures et plus fines ; il est le plus avantageux pour la préparation du carmin.
- Le Madras est une des sortes ordinaires mais encore bonnes du commerce qui peuvent servir pour la teinture en cuve des laines communes.
- Les teintes solides d’indigo se font au moyen de cuves d’un travail assez compliqué, dont ou ne fait pas usage en chiffonnage; l’atelier des cuves s’appelle « guêdre » et l’ouvrier qui conduit le travail, « guédron » (comme moi), et j’ai aussi été guédron.
- Quoique connaissant ce travail je n’ai pas à m’y arrêter, et je perds une belle occasion de montrer mon savoir.
- Sulfate et carmin d'indigo
- C’est exclusivement à l’état de carmin que nous employons l’indigo -, à peine si l’on se sert encore du sulfate, qu’on nomme aussi « Liqueur d’indigo »ou « distillée ».
- Indigo en poudre fine............. l kil.
- Acide sulfurique fumant (de Saxe). 1 — — — ordinaire.............. 2 —
- Laisser 48 heures en contact, puis chauffer au bain-marie jusqu’à ce qu’une goutte versée dans l’eau s’y dissolve sans laisser de poudre en suspension. Après refroidissement, étendre d’eau pour amener la dissolution à 20 degrés au pèse-sels.
- Cette liqueur étant toujours fortement acide, on préfère le carmin qui n’a pas cet inconvénient, et qui donne une matière colorante plus purifiée.
- Pour préparer le carmin d’indigo, on prend le sulfate ci-dessus, non encore additionné d’eau, on l’étend de 25 à 30 litres d’eau, puis on fait dissoudre dans le mélange 5 à 6 kil. de
- sel de cuisine, ce qui détermine la séparation d’une pâte bleue qui est le carmin d’indigo.
- On passe le mélange sur une toile tendue, qui retient le carmin et laisse passer l’eau salée et acide décolorée.
- Ce carmin d’indigo donne directement et sans mordant des bleus-ciel sur tous tissus, et entre par mélange dans un grand nombre de teintes-mode II sert aussi à l’azurage du linge.
- Le commerce honnête le fournit à un état convenable, et c’est un bien grand embarras de le préparer soi-même. Il y a plusieurs qualités et concentrations ; il faut le prendre d’une pâte assez consistante pour n’être pas coulante.
- Orseille.
- Encore une belle matière colorante bien détrônée aujourd’hui, et avec laquelle on obtenait des rouges pourpres et des violets magnifiques.
- C’est une pâte ou plutôt une compote végétale provenant de certains lichens qu’on oxyde en présence d’alcalis : mais on en prépare des extraits ou des pâtes plus fines, nommées: « Extrait, liqueur d’orseille, cudbéar, persico, pourpre française, orcéine, etc,, » et toutes ces préparations donnent des teintes plus pu* res que l’orseille elle même.
- N’étant plus employée que dans des mélanges, nous ne nous servirons que de cette dernière, qu’on appelle quelquefois: orseille d’herbe, ou orseille de Lyon.
- Panama.
- L’écorce de Panama ou bois de quillaye contient les principes de la plante : saponaire; l’une et l’autre, par l’ébullition, donne une sorte de lessive douce dans laquelle on peut dégraisser des lainages délicats sans les durcir ni les feutrer, et sans altérer leurs nuances.
- Ce bois très-employé, le serait encore beaucoup plus si l’on n’avait pas inventé les nettoyages à sec.
- La poussière se dégageant du panama fait éternuer, mais cela est sans danger-, c’est même un bien quelquefois.
- Pyrolignite de fer.
- Mordant de fer qu’on obtient en mettant en contact des débris de ferraille avec de l’acide acétique brut qu’on nomme aussi : acide pir' roligneux.
- C’est un liquide d’un noir verdâtre devant marquer environ 12 degrés au pèse-sels, a odeur de goudron et de suie; il constitue un excellent mordant de fer, qui se fixe presque seul, mais qui malheureusement laisse aux étoffes son odeur désagréable, très longue a disparaître.
- On n’en fait pas moins la tonne au non dans beaucoup a’ateliers.
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- Rocou.
- Se présente en pâte grossière et molle, qui fournit facilement des teintes mandarine et saumon très fraiches sur tous textiles, mais plus employé pour la soie et pour le coton.
- Sur soie, un pied de rocou remonté par du carmin desafranum était le procédé de teinture des rubans de la légion d’honneur ; j’en ai fait plus que j’en ai porté.
- Aujourd’hui le rocou sert à colorer le beurre, le safranum est délaissé, sauf peut-être par quelques fleuristes.
- Rouille.
- Le rouille (on dit le et non la) est un autre mordant de fer n’ayant pas rôdeur persistante du pyrolignite, et pouvant s’obtenir très concentré.
- Pour les chimistes, c’est un p rsulfate de fer, qu’on peut préparer ainsi :
- Sulfate de fer ordinaire....... 25 kil.
- Eau............................ 25 litres.
- Chauffer h 80 degrés et ajouter par petites parties:
- Acide nitrique à 36°........... 4 à 5 kil.
- Chaque fois qu’on verse de l’acide il se produit une effervescence, on at tend qu’elle soit calmée pour ajouter une nouvelle portion, et on continue ainsi jusqu’au bout. On n’ajoute plus d’acide, même sans avoir employé les 5 kil. lorsqu’il ne se produit plus d’effervescence.
- Les vapeurs rouges qui se dégagent pendant cette préparation sont très malsaines.
- Le mélange final est le rouille.
- Celui du commerce est à plusieurs concentrations, il vaut mieux le prendre à 45 degrés du pèse-sels- c’est un liquide brun, épais et très-lourd, exigeant pour le transport des tonneaux ou vases solides.
- Savon.
- Les teinturiers-dégraisseurs emploient presse tous le savon blanc de Marseille, soit pour Marquer les taches avant foulage, soit pour former les bains, et la plupart tiennent à la Marque oc Payen ».
- Ce savon blanc de Marseille, garanti pur Par le fabricant et qui est fait avec des huiles d'olives, sans charge, ni résine, ni silicate, est assurément de très-bonne qualité, et etn-Pfoyé frais convient parfaitement à marquer, ^ais il n’est pas qu’un fabricant qui le fasse kfon et plus d’un cachet vaut le Payen.
- Pour les bains, le savon marbré bleu de Marseille est plus avantageux, aussi bon et ^oins cher.
- On emploie aussi des savons mous verts, Çoi sont des savons de potasse, ils font des ^ainsbien détergeants (dégraissants), mais ils P°rtent au feutrage.
- Sels d'étain.
- P® sel d’étain proprement dit est le protochlorure d’étain, c’est le mordant des teintes
- rouges -, il est blanc et cristallisé en courtes aiguilles, toujours un peu humide -, il donne dans l’eau des dissolutions troubles et laiteuses.
- Il existe un autre sel d’étain qu’on désigne « oxymuriate » et qui est une préparation d’étain plus oxydée que le proto-chlorure; il ne cristallise pas mais est en misses solides blanches. C’est aussi un mordant rouge.
- Lorsqu’on fait de la « Liqueur ou composition d’étain » pour rouges de cochenille, on fait dissoudre le métal dans un mélange d’acides nitrique et chlorhydrique, mais il est démontré que le résultat est une dissolution de proto-chlo,,ure et d’oxychlorure d’étain,
- Nous ferons donc nos compositions et avee plus de facilité, en employant simplement un mélange des deux sels d’étain du commerce, ce qui nous permettra encore d’éviter les excès d’acid js.
- Sulfate d'alumine.
- On l’appelle aussi sulfate d’alumine simple pour le distinguer de l’alun.
- Comme celui-ci, c’est un mordant d’alumine, employé quelquefois, mais sans beaucoup d’avantages sur l’alun, auquel nous nous tiendrons.
- Sulfate de soude.
- Dans la fabricationdu carmin d’indigo, nous avons vu que du sel marin ajouté à la dissolution de bleu, faisait séparer toute la matière colorante de son liquide dissolvant ; c’est que l’eau ne pouvant tout dissoudre, ayant une limite de pouvoir dissolvant, lâche pour ainsi dire le carmin, pour s’unir de préférence au sel.
- Le sulfate de soude dans les dissolutions d’anilines et d’autres couleurs, produit un effet du même genre -, ce n’est pas en réalité un mordant, mais il repousse, pour ainsi dire, la couleur du bain, qui alors se jette plus facilement sur les étoffes-, il aide donc à tirer, et est très-utile sous ce rapport.
- C’est un sel presque sans valeur, cristallisé le plus souvent en fines aiguilles, quelquefois en prismes de plusieurs centimètres de longueur.
- Le bi-sulfate de soude est le même sel auquel on a réincorporé de l’acide sulfurique ; on obtient le même résultat en employant dans les bains, du sulfate de soude ordinaire, et le quart de son poids d’acide sulfurique.
- Soufre.
- N’a d’utilité pour nous que pour soufrer les laines et les soies blanches-, c’est une opération que je décrirai en son lieu. Quant au soufre il est assez connu.
- Sumac.
- Le sumac provient d’arbrisseaux dont les feuilles et les branches sont broyées à la meu-
- le, aussi nous arrive-t-il sous forme d’une sorte de sciure.
- Il contient les mêmes éléments tanniques que les noix de galles; il sert donc à engaller chaque fois qu’il est nécessaire d’avoir recours à cette opération.
- Le sumac a pris une certaine importance par son emploi comme mordant pour couleurs d’aniline sur coton; après l’engaliageau sumac, on passe au bain d’émétique, j’en parlerai en son lieu.
- Plusieurs pays produisent du sumac, je mentionnerai seulement:
- Celui de Sicile, l’un des plus riches en matières tanniques, mais qui est surtout employé par les mégissiers.
- Les sumacs du midi de la France, dits « Pedon ou Rodoul »-, ce sont ceux le plus en usage dans la teinture, ils sont d’une autre espèce végétale que les Sicile, moins riches en acides gallo-tanniques, mais aussi moins chers. Ce!ui de Donzère est une sorte française aussi valant à peu près les Sicile.
- Tannin
- Le tannin est pour ainsi dire un extrait de sumac, il remplace celui-ci avec avantage dans le mordançage sur coton pour couleurs d’aniline, et sans donner le fond jaune que produit le sumac en nature.
- Il se dissout a froid dans l’eau et évite ainsi l’ébouillantage, mais il est certain qu’il est toujours un peu plus laiteux que le sumac, mais les quantités qu’on consomme de l’un ou de l’autre sont, relativement, peu considérables, et la simplification de main-d’œuvre compense en partie la différence.
- La colle de Cologne est aussi employée comme mordant pour couleurs d’aniline, elle doit être fixée dans le bain de tannin.
- On emploie aussi le tannin industriel (à l’alcool), qu’il ne faut pas confondre avec le produit pharmaceutique (à l’éther); pour remplacer 1 kil. de sumac Redon, il faut 100 grammes de tannin à l’alcool.
- Maintenant, nous allons passer aux couleurs d’aniline, elles ont pris assez d’importance dans nos travaux pour que je leur consacre un artirle spécial, mais toutefois sans m’occuper de leur fabrication, qui n’est pas notre affaire.
- Maurice Guédron.
- —«---------------------—
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- DIRECTION GÉNÉRALE DES POSTES ET DES TÉLÉGRAPHES.
- Le 14 mars 1889, à 11 heures du matin, il sera procédé, rue de Grenelle, n° 103, à Paris, à l’adjudication publique, sur soumissions cachetées, de la fourniture, pendant six années, â partir du 1er avril 1889 :
- Des chiffons et déchets de coton nécessaires ce
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- divers services de l'administration des postes et des télégraphes à Paris (/ lot).
- On pourra prendre connaissance du cahier des charges, rue de Grenelle, 103, â Paris.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest. — Le 14 mars.
- Feutre animal. — (9,730 k ) en feuilles, bandes ou en panneaux. — Dép., 375. — Caut., 750. — 4,060 k.
- Fit à voiles. — Dép., 385. — Caut., 770.
- Toulon. — Le 13 mars.
- Toile de cretonne en coton, de couleur cachou. — Caut. prov., 450.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paius. — Le 13 février. — Confection de 200 grands prélards de 8 m. sur 10 m. et préparation de la toile destinée à. cette confection.
- Deux lots de 145 prélards chacun et préparation de 33,814 m. de toile.
- Guilloux : préparation de toile, 0.08 le m. q.; confection de prélards, 0.27 lem. q.
- E. Cauvin, 55, rue de Lyon, adjud. à0.09 et 0.23 le m. q.
- DIRECTION D’ARTILLERIE DE VINCENNES
- Le 23 Février a eu lieu l’adjudication de : 44,000 étuis porte-avoine.
- Adjudicataires : MM.
- 1er lot. — Alp. Hklbronneh, 7, place Lé-vis, 1.49.
- 2e lot. — E. Gouilloux, rue Montmartre, 431, 1.46.
- 3e lot. — E. Guilloux, 1.4G.
- 4e lot. — Alp. Helbronner, 1.49.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Paris. — Le 18 février.
- 500 m. debrocatelle de soie cramoisie.
- Alp. Helbronner et Cie, place Levis, 7, adjud. à 7.38 le m.
- Toulon, 27 Février.
- Petits sacs en toile
- MM. Faucon et Cie, à Marseille, adjud. à 1.33.
- Cherbourg, 16 février.
- Feutre animal
- M. Faivre Alberd. adjud. à 1.05.
- A la tour Eiffel. — Latour Eiffel vient d’atteindre ses deux cent quatre-vingt-un mètres. Encore une vingtaine, soit un belvédère tu minus du la hauteur des quatre étages d’une m isori en pierres de taille, et elle sera achevée.
- Puisque le sujet est d’actualité, surtout par les discussions qui se sont élevées dans la presse à propos des droits de reproduction qu’avait concédés M. Eiffel, et dont il s’est généreusement désisté devant le mécontentement des petits fabricants, refaisons un peu l’anatomie de ce géant de fer, qui nous apparaît comme un chandelier disgracieux, planté au milieu de l’Exposition, sans rien éclairer.
- On sait que cube tour doit devenir la propriété de la Ville à l’expiration de la concession de vingt ans accordée à M. Eiffel pour le
- terrain qu’elle occupe. Laissons de côté les renseignements techniques contenus dans la note en question, nous en extrayons ce qui intéressera plus particulièrement le public.
- A chacune des piles Est et Ouest sont disposés des escaliers droits de un mètre de largeur, avec de nombreux paliers, donnant un accès très facile jusqu’au premier étage et jusqu’au deuxième, on a disposé, dans chacune des quatre piles, un escalier hélicoïdal deO m. 60 de largeur : deux seront affectés à l’ascension des visiteurs et deux a la descente. Du deuxième étage au sommet un escalier hélicoïdal d’une hauteur de 160 mètres ne sera pas mis à la disposition du public et sera simplement un escalier de service.
- Sur la plateforme du premier étage est disposée une galerie couverte à arcades destinée aux visiteurs qui voudront jouir de la vue de Paris et de ses environs, ainsi que de celle de l’Exposition. En outre, quatre salles seront affecté» s à des restaurants ou à des brasseries et pourront contenir chacune cinq ou six cents personnes. Ces salles seront d’architecture et d’affectations différentes, savoir: un bar anglo-américain, une brasserie flamande, un restaurant russe, et enfin un restaurant français.
- Au deuxième étage, nouvelle galerie couverte sur le pourtour, formant un deuxième promenoir. Au troisième étage on trouvera une grande salle de 18 mètres de côté fermée par des glaces et d’où or. pourra observer, à l’abri du vent et des intempéries, un magnifique panorama de 120 kilomètres d’étendue. Au- dessus de cette salle seront disposés les laboratoires destinés aux observations scientifiques, et au centre sera placé l’escalier en hélice conduisant au phare d’où, le soir, des projections électriques permettront d’illuminer les principaux monuments de Paris.
- Du sol jusqu’au premier étage, il y aura quatre ascenseurs; deux du premier au deuxième jusqu’à la plate-forme supérieure au-dsssous du campanile. Ce dernier est un ascenseur hydraulique vertical, analogue à celui du Trocadéro. Un frein très puissant permet de répondre absolument de tout accident, même en cas de rupture d’un organe important de l'ascenseur. La durée de l’ascencion sera de sept minutes. Tant par les escaliers que par les ascenseurs, la tour pourra être visitée, en une heure, par cinq mille personnes.
- Et dire que tout cela tient si peu de place sur notre sphère terrestre, que cela représente tout au plus le duvet d’une pêche.
- Sa place dans l’histoire de notre industrie ne sera pas beaucoup plus large.
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- lia teinturerie eu Suisse. — Dans un rapport de M. Amédée Marteau, consul général de France, nous trouvons les appréciations qui suivent, sur la situation des industries tinctoriales en Suisse.
- « La teinturerie dans toutes ses branches, se plaint encore plus amèrement que la filature et le tissage : il faudrait tracer un tableau bien sombre de sa situation. Malgré les rapports des intéressés, le conseil fédéral n’a pas jugé à propos, soit de diminuer les droits d’entrée sur les couleurs, soit d’augmenter les droits sur les tissus et fils teints ».
- Là réside, en effet, le grief des teinturiers. Les teinturiers se plaignent aussi de ce qu’on envoie à l’étranger, en France surtout, beaucoup de fils et de tissus à teindre, notamment à Lyon.
- En consultant pourtant le tableau du trafic de perfectionnement à l’étranger, l’on voit que cela se réduit à peu de chose: 4.069 quintaux de soie et filoselle écrues envoyés à la teinture et 2 quintaux de tissus de soie; 214 quintaux de tissus en soie envoyés pour être teints et apprêtés ; enfin 725 quintaux de tissus de laine à teindre, et c’est tout.
- Ce n’est pas, comme on le voit, une grosse affaire, à moins que dans les 3.223 quintaux de tissus de soie pure expédiés de Suisse en France, il se soit trouvé des parties de soieries écrues qui sont allées se faire teindre à Lyon, comme on l’assure, pour de là être expédiées à leur destination définitive sans repasser par la Suisse.
- —o—
- Incendies. — Un incendie a consumé le tissage mécanique Cary et Délassés, à A?-mentières. En un instant, les ateliers, qui contenaient cent quatre métiers, ne formaient plus qu’un monceau de ruines.
- — Le 25 février à Roanne, vers minuit un immense incendie a éclaté à l’usine Sirol et Guitton ; à neuf heures du matin seulement on était maître du feu.
- Le dépôt de coton, les ateliers de bobinage et de canetage et une partie de l’atelier de tissage ont été la proie des flammes ; 60 métiers sur 230 sont détruits.
- Les pertes évaluées à 350,000 fr. sont couvertes par des assurances. Les causes du sinistre sont très commentées, on les attribue à la malveillance : peut-être, est-ce un épisode des grèves qui régnaient dans cette région.
- — L’usine de tissage et de moulinage de soie de M. Glaizal, à Vanosc (Ardèche), a été complètement détruite par un incendie.
- Les pertes sont évaluées à cent mille francs.
- De nombreuses familles sont, par suite de ce sinistre, sans travail et sans pain.
- —o—
- Attentat eeiminel. — On annonce de Thizy, où depuis plusieurs semaines existe une grève d’ouvriers tisseurs, qu’un attentat criminel a été commis dans la soirée d’hier.
- Une cartouche de dynamite a été placée su/ la croisée de la maison Merle, un des principaux fabricants de la localité, un des premiers chez qui la grève a été déclarée. La famille Merle était absente ; les dégâts ont été purement matériels. Le parquet de Ville franche s’est rendu à Thizy pour ouvrir une enquête.
- lies «lu Word. — Nous faisons
- connaître dans notre chronique les faits principaux de la grève d’Armentières.
- Dans l’arrondissement de Lille, 80 ouvriers du tissage Martin à Erquingen-Lys, se sont mis en grève.
- Près de Valenciennes, à Haspres, 400 OU' vriers tisseurs sont également en grève.
- Toutes les grèves de l’arrondissement de Cambrai sont terminées, à l’exception de celle des tisseurs de Cambrai.
- Le Gérant : F. GouILLON. Tous droits réservés
- Imprimerie G. GOLIN, à Gharleville (Ardenne#)*
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- LA REVUE DE
- sr Année, n° 6. ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 25 Mars 1889.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Lettres d’un teinturier-dégraisseur sur la régénération de la profession. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Fusain ou vert Empire; Limoges ou bleu Hussard ; Bleu gris sur coton ; Teinture des feutres (suite). — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier dégraisseur.
- Chronique industrieux : — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Il semble que les politiciens nous laissent un peu tranquilles depuis l’avènement du nouveau ministère ; nous avions bien besoin d’un moment de calme.
- Le krach des accapareurs de cuivre a aidé à cette diversion, non pas que nous nous réjouissions d'un événement qui a compromis des fortunes et des épargnes particulières, et qui a déterminé le suicide d’un de ses auteurs, mais puisqu’il est maintenant accompli, nous pouvons en tirer une moralité, ou plutôt un exemple.
- Nos industries sont exploitées par des fabricants coalisés; c’est-à-dire par le syndicat de la soude et du chlore.
- Grâce à cette coalition, nos usines doivent payer de 15 à 18 fr. les sels de soude, qui rationnellement ne valent que 10 fr. Et même les fabricants français coalisés qui se sont engagés musellement à ne pas vendre en France Soins de 15 fr., livrent les mêmes produits à l’étranger pour 10 fr.
- Sur le chlorure de chaux l’abus est Soins criant, mais par suite des mêmes conventions nous le payons plus cher encore que sa valeur normale.
- La hausse factice des cuivres nous était sensible aussi ; ce métal, non seulement joue un grand rôle dans le matériel de nos usines, mais ses sels sont encore un agent de mordançage dans nos travaux.
- Ces accaparements, ces coalitions se font ouvertement, et lorsqu’on demande au Gouvernement d’appliquer un certain article 4,9 du Code pénal, qui les prévoit et les réprime, il se dérobe et ne promet pas d’agir.
- C'est ce que nous avons vu à l’interpellation Laur, mais il faut dire que cette attitude avait compromis le ministère.
- Cependant dans notre n° du 15 Août 1888 (p. 122 et 128), nous avons rapporté que des teinturiers de Reims et de Paris avaient formé un syndicat pour relever les prix de leurs travaux, et que ce pacte a été annulé par jugement du tritunal de commerce de la Seine, en date du 29 Juin de la même année, comme « constituant une coalition contraire à l’ordre public ».
- Y aurait-il donc plusieurs poids et plusieurs mesures suivant qu’on est simple manufacturier remplissant un rôle utile, ou gros financier spéculant avec l’argent des autres ?...
- Les teinturiers, il est vrai, n’ont pas été poursuivis à la requête du ministère public, et le différend n’était que commercial, mais le jugement qui les concerne a démontré au moins que l’article 419 n’était pas tombé en désuétude. Cuivres et soudes, voilà de belles occasions de l’appliquer.
- Avec les krachs, les grèves ont encore été les évènements de la quinzaine, mais si vous le voulez bien, nous ne nous étendrons pas sur ce dernier sujet ; les journaux quotidiens en ont assez parlé, et venant après eux, nous paraissons raconter de vieilles histoires.
- Et puis le sujet devient fatigant : un mot pour mémoire aux Faits divers, est tout ce qu’il lui faut.
- Du reste, les grèves du Nord intéressaient surtout les centres liniers ; l’industrie de la laine est restée en dehors du mouvement.
- Fournies, Roubaix, Tourcoing n’ont pas cessé d’être en bonne situation. Les commandes en articles d’hiver arrivent nombreuses et importantes.
- D’après (d’industriel Elbeuvien» la situation de son groupe manufacturier est la suivante :
- La deuxième quinzaine de Février a été signalée à Elbeuf par le commencement de la mise en oeuvre de l’article d’hiver qui, d’après les dernières commissions, paraît devoir donner d’excellents résultats.
- Les draps de couleur et administration sont sans changement. Les draps unis noirs sont un peu plus demandés que les années précédentes, bien qu’on ait toujours tendance à les remplacer par des étoffes fantaisie en laine peignée ou en cheviot.
- On signale toujours quelques affaires spéciales pour l’exportation, surtout dans les genres haute nouveauté.
- Louviers, Reims, Sedan ont aussi des commandes et du travail en vue pour plusieurs mois.
- Les draperies du midi : Vienne, Castres, Mazamet, ont leur courant régulier d’affaires, peu variable en général. La grève de la Bastide-Rouairoux n’a pas, paraît-il, un caractère inquiétant pour l’industrie de la région.
- Rouen continue à se plaindre du malaise de ses affaires, et dit :
- « Tous nos tissus sont délaissés. La concurrence qui nous est faite par les maisons qui fabriquent les mêmes genres que Rouen est d’autant plus désastreuse qu’en dehors de notre contrée on baisse sérieusement les salaires des ouvriers industriels. »
- Lyon, toujours bien favorisé pour ses articles spéciaux, les soieries, aurait encore un nouvel élément de développement par le transfert dans son rayon de plusieurs établissements Mul-housiens fuyant les rigueurs allemandes. A Villeurbaune-Lyon, une société serait déjà constituée et des terrains achetés pour recevoir les nouveaux hôtes.
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- Ainsi, Belfort et Lyon seraient les refuges de l’industrie mulhousienne ; le choix de la seconde paraît s’expliquer en ce qu’elle est déjà le centre d’une branche de l’impression des tissus, celle des foulards et soieries, et qu’une seconde, celle des cotonnades, ne s’y trouvera pas dépaysée. Belfort se recommande par son voisinage et a déjà recueilli des filatures et des tissages.
- C'est avec joie que nous revoyons parmi nous, ces habiles industriels, qui apporteront encore un appoint important et une note bien spéciale, à notre production nationale.
- L’Allemagne n’a pu acclimater chez elle les impressions de Mulhouse ; cette
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- place a toujours conservé sa clientèle spéciale desservie par le commerce français et que le changement de régime douanier n’a fait que gêner. ; cette industrie devait nécessairement faire retour à la France, l’Allemagne conservant ses genres spéciaux, ou plutôt les genres généraux, si différents du cachet artis-; tique des produits alsaciens.
- \ Mais l’Allemagne a su monopoliser la fabrication des couleurs de houille ; c’est un beau lot qui lui est échu et par lequel l’industrie mulhousienne, même en se déplaçant, reste sa tributaire.
- Cette classe de matières colorantes s’enrichit sans cesse et principalement, il faut le reconnaître, par les découvertes des chimistes allemands.
- La série des couleurs azoïques est un de leurs plus récents et plus intéressants succès, à la fois industriel et scientifique.
- M. V. de Luynes en trace en ce moment l'histoire dans son cours du Conservatoire des Arts-et-Métiers ; rien n’est plus remarquable que leur mode de génération et surtout l’enchaînement des transformations chimiques, partant d’une base organique, et donnant une série de produits de substitution qui suivent une progression d’abord croissante, et ensuite décroissante pour revenir à la base primitive, ou à d’autres du même groupe, ce qui en établit à nouveau, la filiation.
- Le professeur a décrit avec beaucoup I de méthode et de clarté ces successions de réactions, à la fois élégantes au point de vue théorique, et si fertiles en applications industrielles.
- Les cours du Conservatoire vont bientôt prendre fin. M. de Luynes, qui a fait à la partie pratique des industries tinctoriales, une assez large part, couronne le sien par un brillant exposé d’une des plus belles conquêtes de la chimie organique.
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- Mais nous ne pouvons suivre davantage la science sur ses cimes radieuses ; il nous faut retomber dans la pratique réaliste, et il nous reste à parler de la Teinture en chiffonnage.
- Ou plutôt, nous n’en parlerons que pour souligner l’article de notre collaborateur M. Barbé, qui peut en causer avec beaucoup plus d’autorité, et dont les idées trouvent auprès de nos lecteurs des encouragements unanimes.
- La campagne entreprise par M. Barbé répond à un malaise de la profession que chacun ressent, au moins à Pans, aussi a-t-elle de l’écho, et il nous
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- surprendrait fort qu’il n’en résultât pas quelques viriles résolutions de ses confrères, notamment en ce qui concerne la résistance à opposer aux empiètements des faux teinturiers.
- F. Gouillon.
- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRA1SSEUR
- SUR LA RÉGÉNÉRATION DE LA PROFESSION
- Des prix sacrifiés.
- Dans mes précédents articles j’ai énuméré les principales causes de la dégénérescence de notre profession et l’avilissement des prix, conséquences d’une concurrence effrenée, et sans réflexion.
- Diminuer un prix est chose vite faite, il en est tout autrement pour les rehausser. Pour aujourd’hui je vais prendre l’article gilets de flanelle à titre d’exemple. Il n’y a pas encore bien des années ces objets payaient 0,50 et 0,60 centimes; peu à peu ils sont descendus à 0,30; aujourd’hui ils se sont abaissés à 0,20 centimes.
- Je ne serais pas surpris de voir descendre ce prix à 0,10 c. soit tout au plus le pourboi- j re, ce dont on gratifie le garçon de café pour nous avoir servi un bock.
- C’est une vraie plaisanterie 0,20 et 0,30 c. le nettoyage d’une flanelle; le décrotteur du coin du Pont-neuf est plus favorisé ; il regarderait son client avec un souverain mépris s’il ne lui donnait que 0,20 c.-, le cocher de fiacre pour la plus petite course vous flanquerait vos A sous par la tête et il ajouterait : M. le baron de Larapière, quand on n’est pas plus en fonds que ça on fait comme toutou on va à pied ! — Et le pauvre hère de teinturier se trouve satisfait ! pas exigeant en vérité!
- Voilà le raisonnement de quelques malins: je sacrifie les flanelles et j’en fais un article réclame pour avoir le reste, tandis qu’il y a des clients qui ne donnent que cela; un autre sacrifie les gants, un 3e les rideaux, j’en ai connu un qui sacrifiait les culottes-, il fallait voir aussi comme il remportait de belles vestes! Comme on le voit et à ce compte là, tout finit par se trouver sacrifié: c’est d’une inconcevable maladresse.
- Tout récemment j’ai eu occasion de voir une facture pour la teinture de rideaux, largeur 1 m. 20, teints en vert et apprêtés à raison de 0,60 c. le m.; le tapissier, qui en raillait lui-même, s’était fait délivrer une facture dup licata, mais le prix était porté à 1 fr. 25 le m. soit plus de la moitié pour sa commission. Est-ce assez bête de faire des affaires de cette façon ?
- On veut imiter les grands magasins qui font de la réclame, en exposant au dehors des articles à bas prix ; attrape-nigauds, quoi! En effet tous ces articles soi-disant occasions,
- qui ornent les trottoirs par la pluie et le soleil, pour qui connaît la marchandise, valent le prix qu’on les vend et sont d’un très bon rapport pour les vendeurs: ce sont de bonnes occasions.... pour le marchand.
- Vouloir imiter ces trompe-œil en teinture, c’est spéculer à faux ; cela n’a pas de rapport ; il faut au contraire ne pas perdre de vue que notre industrie n’est pas de la fantaisie, mais du tout; faire teindre et nettoyer constitue une question d’économie de ménage; ainsi compris il ne faut point d’exagérations dans les prix et par la même raison, obtenir le suffisant pour bien faire, en y retirant le sien.
- Ceci posé, revenons à nos flanelles restées à tremper dans l’eau. A k ou 6 sous ce n’est pas assez: sans établir le prix de revient, comptons en détail et marquons : 1° 0,10 c. au magasin pour recevoir, numéroter, enregistrer^» 0,10 c. pour fouler sur troisbains, compris soude, savon, rinçages, essorage, et mettre au soufre: tout ça pour 2 sous! 3° Encore 0,10 c. pour soufrer et désoufrer, rincer, mettre sécher, retirer du sec-, ce n'est pas trop, hein! 4° 0,10 c. pour repasser et plier-, enfin 0,10 c. pour reconnaître en magasin, mettre les étiquettes, envelopper et fournir le papier, rendre au client et même lui porter. Tout cela fait le total modique de 0,50 c. Voilà le moins qu’il faut.
- Parbleu, je sais bien qu’il y a des artistes qui enlèvent ça à la iaveuse, c’est vite fait et si bien que quand on les retire de là-dedans, on croirait avoir l’entreprise de l’hôtel des Invalides, en voyant une manche amputée ça et là !
- Ce n’est donc pas trop de 0,50 c. pour le nettoyage d’une flanelle bien faite. Sans aller si loin, une bonne blanchisseuse prend 0,60 c. pour une chemise, autant et même 0,75 c. pour une camisole de nuit, travaux plus lu-cratifs que les sales flanelles.
- Tableau comparatif des prix.
- On s’en va toujours diminuant, en disant : bah, à 0,10 c. près, ça ira tout de même. Puis arrive la fin de l’année, quelque fois le quart et on se dit : mais comment que cela se fait, je ne gagne rien, que du froid aux pieds et des rhumes? Le voici comment que cela se fait: Avec des 0,10 qui n’ont l’air de rien en apparence multipliés par années font un chiffre très respectable-, comme dit le remouleur dans sa chanson :
- Ne méprisons pas les moindres salaires.
- Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
- Et petit à petit, l’oiseau fait son nid.
- Je prends comme chiffre de comparaison, une maison modeste faisant 200 à 300 gilets de flanelles par semaine : pour faire un chiffre pair, mettons 200.
- 1° 200 flanelles à 0,30 l’une font 60 fr. Par
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- semaine, et multipliés par 52 semaines, produisent 3.120 fr. par année.
- 2° 200 flanelles à 0,50 c. l’une font 100 fr. par semaine, et multipliés par 52 semaines produisent5.200 fr. par année.
- Or, entre.................... 5.200
- Et........................... 3.120
- la différence est................... 2.080 fr.
- en bénéfice net.
- Deux mille quatre-vingts francs, rien que pour l’article flanelle et pour une maison n’en faisant que 200 la semaine; il y en a qui en font 400, 800 et même dépassent le mille, ce qui produirait plus de 10,000 fr.de bénéfice. Comme on peut le voir, ce n’est pas du tout à dédaigner; cet article serait productif, car c’est un travail très régulier.
- J’ai fait la comparaison pour des flanelles, la même chose peut se faire sur une foule d’objets; ce serait même moins sensible pour le client : 0,25centimes sur un pantalon; 0,50 c. pour un paletot, autant et même 1 fr. par costume de darne, etc., etc., notant que tout ceci serait du bénéfice net, cela ne vaudrait-il pas mieux que de tout sacrifier et s’entre-dévorer en concurrence d’absurde.
- Depuis longtemps les loyers, les impôts, la main-d’œuvre, les vivres, tout en un mot, a haussé ; nos frais augmentent encore par le luv.e des magasins, par l’installation et l’en-tretien des ateliers actuels, tandis que les Prix de nos travaux qui auraient dû s’élever en proportion, se sont abaissés.
- Conclusion.
- Et puis, je ne saurais trop le répéter, il faut cesser de chiner, et laisser cela aux marchands de peaux de lapins, aux remouleurs, et aux ctameurs de vieilles casseroles. Ce système de chinage est un mauvais précédent : les Mandes maisons qui le pratiquent le regrettent avant peu ; il ne peut s’en suivre qu’une dépréciation des succursales, en effet, si l’on ♦réussit à se procurer du travail. Ainsi, pas be-soin de frais de loyers ni succursales.
- E’exemple est donné: beaucoup d’ouvriers ahandonnent les sabots et se font chineurs, même que des ouvriers et des demoiselles de magasins sans places ; ce n’est pas cela qui chaussera la partie; à qui la faute? A ceux 9m ont donné le signal î Comment Messieurs, vous avez succursales sur succursales; quelquefois vous travaillez à Confrères, et vous faites chiner avec voitures et Par des piétons; en un mot, il vous faut *°me la galette et avaler les petits! Mais grands gourmands, il ne vous manque pas de galette, seulement elle n’est pas assez beurrée; c’est-a'dire que les prix sont trop bas : toute la question est là.
- Que la chamhre syndicale adopte un tarif : naturelleinent ce tarif ne peut avoir qu’un e m moral et c’est déjà quelque chose ;
- ^ y ait 50 adhérents tous suivront l’ex-
- emple ; s’il se trouve quelques réfractaires, on les laissera mijoter dans leur jus.
- A l’œuvre donc; voilà l’exposition, c’est le moment propice pour réformer les habitudes défectueuses, et pour rentrer dans la voie des tarifs rémunérateurs.
- Victor Barbé teinturier à Paris.
- P. S. — Il m’est adressé beaucoup de questions à traiter. Un peu de patience, et chaque chose viendra à son temps.
- REVUE SOMMAIRE
- DES. BREVETS D'INVENTION
- Procédé de solidification des couleurs teintes sur fond des tissus foulards dit pongés, tissus de chine ou autres imprimés à réserves ou enlevage, par la combinaison de la préparation de l'étoffe et de l'emploi de la vapeur à haute température,
- Par M. Gantillon
- L’étoffe dite «pongée foulard» imprimée est un tissu très à la mode en costumes élégants mais qui jusqu’ici n’a pu recevoir de teintuie pour la conserver solidement.
- Le nouveau moyen consiste à obtenir sur ces tissus les nuances solides et à enrouler l’étoffe une fois achevée au lavage et séchée, avec un doublier de laine intermédiaire bien tendu ainsi que l’étoffe imprimée sur un rouleau en cuivre creux percé de trous capillaires distancés de 8 à 10 m/m avec un axe creux d’un côté seulement pour introduire la vapeur par une prise.
- Pour l’enroulage et le déroulage la vapeur se place sur un bâti ad hoc avec embarrage. Après l’opération d’enroulage de deux ou trois pièces de 150 mètres de longueur on porte le rouleau sur une prise de vapeur qui doit s’adapter avec celle du rouleau pour obtenir de la vapeur sèche, l’opération doit se faire au dessus de la chaudière.
- Le diamètre de la prise intérieure de vapeur doit avoir au moins 20 m/m ainsi que le tourillon du rouleau qui doit s’adapter à la prise venant du générateur.
- Le rouleau pour l’opération de fixation de teinture doit être placé verticalement et une fois serré l’opération doit se faire en 15 minutes à 3 atmosphères au minimum ou 3 1/2 ou 4 au maximum. Enfin une fois terminée l’étoffe doit se dérouler pour prendre l’air et être soumise à l’apprêt.
- Perfectionnements apportés dans les machines a teindre les matières textiles,
- Par MM. A. Monpin et H. Saint-Remv.
- Les auteurs comprennent sous ce titre différents perfectionnements apportés dans la disposition et la construction des machines à teindre les matières textiles en bobines ou en vrac, au moyen d’un liquide tinctorial à circulation continue.
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- Ces perfectionnements ont pour point caractéristique l’emploi d’un baquet en bois, on tôle, en cuivre, etc., divisé en un certain nombre de cases de dimensions appropriées a la grosseur des bobines à teindre.
- Laineuse rotative,
- Par M. Hanson.
- Cette machine porte une série de petits cylindres laineurs, évoluant autour d’un arbre central, en sens contraire du déplacement du tissu à garnir.
- Cristallisation sur tous textiles, fils, tissus, toile métallique, etc.
- Par MM. Ch. Vignet fils et Cie.
- Cette cristallisation sur tous fils, tissus de soie, coton, laine, etc., s’obtient par une dissolution d’alun ou de tout autre produit cristallisant dans laquelle on étend pendant un laps de temps plus ou moins long suivant la ma-, tière cristallisante employée et suivant la grosseur des cristaux que l’on veut obtenir. Le bain cristallisant peut être incolore ou coloré par le procédé ordinaire de teinture ; de même les objets cristallisés peuvent ensuite être passés dans un bain de teinture, on peut aussi les vernir de différentes couleurs.
- Si l’on veut obtenir des motifs décoratifs divers il suffira d’isoler les parties du tissu qui ne devront pas être cristallisées.
- Procédé de préparation de nouvelles matières colorantes de nuance rouge violet à bleu et vert.
- Par MM. Gilliard, P. Monnet et Cartier La marche suivie dans l’exemple indiqué ci-après peut être appliquée presque sans modification à la préparation de cette nouvelle série de matières colorantes.
- 1500 grammes de nitro-dimethylaniline (ou mieux encore 3000 grammes du même produit) sont dissous dans 100 litres d’eau.
- A cette solution on ajoute :
- 1000 grammes d’alpha ou de bêta naphtyla-mine dissoute avec 4200 grammes d’acide chlorhydrique à 33 0/o dans 3 litres d’eau puis:
- 2500 grammes d’hyposulfite de soude 5000 grammes de chlorure de zinc.
- On ajoute la dissolution de toutes ces substances à froid puis progressivement dans l’espace de plusieurs heures on élève la température à 90° centigrades et on l’y maintient encore plusieurs heures. Il s’est alors formé par condensation une leucobase thionnée que l’on oxyde en matière colorante par l’addition de : 1000 grammes chlorure ferrique à 53 q/0.
- La matière colorante obtenue teint la laine et la soie directement et le coton mordancé au tannin et donne un violet bleu très fourni.
- L. Pambrun,
- Conseil en matière de propriété industrielle 6, Rue Rollin, Paris.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- PROCÉDÉS DIVERS
- UN VERT EMPIRE
- Cette teinte est le verLèrla mode pour toilettes de ville ; il diffère peu dç celui qui était désigné « lierre, prairie ou myrte » dans notre numéro du 15 octobre dernier (p. 157); cependant il tend davantage à s’approcher de la teinte bronze ; c’est à-dire qu’il renferme en plus grande quantité l’élément marron, ou plus exactement, la base rouge qui pousse au marron.
- On pourrait encore la désigner « olive » mais cela est un vieux terme démodé. Notons enfin que le « vert Russe » est plus bleu.
- Sur laine et sur soie, on emploie pour 10k.
- Par les anilines.
- Vert bleu méthyle............. 100 gr.
- Marron d’aniline (Bismark). 25 gr.
- Sulfate de soude................ 2 kil.
- Acide sulfurique............... 50 gr.
- Teindre directement, à chaleur de la main pour les soies, et au bouillon pour les laines, jusqu’à teinte voulue.
- Pour les soies, on peut supprimer le sulfate de soude, et teindre sur bain de savon ou bain de décreusage ; l’acide n’est alors ajouté qu’à la fin de l’opération.
- Par les bois.
- Pour 10 kil. de fils ou de tissus de laine :
- Bouillon de 2 heures avec :
- Crème de tartre................. 500 gr.
- Bi-chrôcnate.................... 500 gr.
- Abattre, laisser pauser quelques heures
- sur mordant.
- Teinture avec :
- Extrait de Cuba............... 500 gr.
- Carmin d’indigo, de moyenne
- richesse............................ 1 kil.
- Alun.......................... 500 kil.
- Teindre une heure et demie au bouillon, laisser traîner deux ou trois heures sur le bain pendant qu’il se refroidit.
- On doit ainsi arriver à la nuance, le mordant de chrome produisant avec le bois jaune, la bruniture nécessaire. Si cependant, elle n’était pas assez rabattue, il suffirait d’ajouter à la fin, une poignée de couperose.
- II n’est pas nécessaire de rincer sur mordant.
- Sur laine coton.
- Pour 10 kil.
- 1° Engaller avec :
- Sumac......................... 3 kil.
- Après ébouillantage d’un quart d’heure, on
- entre les étoffes, sans enlever le sumac du bain, et on continue le bouillon une heure environ.
- 2° Brunir avec :
- Couperose verte............ 500 gr.
- Entrer à tiède et mener jusqu’au bouillon en l’espace d’une demi heure.
- Lever et éventer plusieurs heures.
- Après ce temps les tissus ont pris un pied gris bien net, et se sont assez égouttés pour qu’on puisse se dispenser de rincer.
- 3° Teindre sur :
- Quercitron effilé............... 2 kil.
- Extrait de Cuba......... 300 gr.
- Carmin d’indigo................ 1 kil.
- Alun........................... 1 kil.
- Manœuvrer à tiède une heure pendant laquelle le coton monte d’abord ; terminer au bouillon jusqu’à unisson de la laine.
- On fait aussi, sur les mêmes tissus, des verts au chrome, mais moins faciles à échantillonner. /
- GES BLEU HUSSARD
- Nous avons déjà vïï cette teinte pendant l’hiver qui se termine et nous la retrouvons encore parmi les articles fabriqués pour l’année courante.
- Le nom « Limoges * fait allusion aux porcelaines qui sont une spécialité de cette ville et qui font beaucoup usage de cette teinte ; le terme « bleu hussard » fait allusion à la couleur des dolmans de notre cavalerie légère.
- Si nous voulons une désignation plus nette, nous dirons que c’est un gris bleu.
- Nous l’obtiendrons ainsi, pour \ 0 kil. de soie ou de laine :
- Par les anilines.
- Vert bleu méthyle .... ......... 25 gr.
- Violet acide BB................. 25 gr.
- Sulfate de soude................ 2 kil.
- Acide sulfurique................ 25 gr.
- Même travail et même observation en ce qui concerne les soies, que pour la teinte « Fusain » ci-dessus.
- Pour coton ou mélanges qui en contiennent, il faut mordancer au sumac et à l’émétique.
- Les deux produits colorants que nous employons donnent par leur mélange un bleu rabattu correspondant à l’échantillon, et que ne produiraient pas les bleus directs, à moins d’y ajouter un orange.
- Ainsi, on pourrait teindre en bleu alcalin, puis ajouter dans le bain acide d’avivage, un orangé d’aniline -, mais outre que par le premier moyen, on teint du coup, ce dernier a encore l’inconvénient de nuancer.
- Par le carmin d'indigo.
- Pourl0kil.de laine, coton, soie ou mélanges :
- Sumac........................... 1 kil.
- Ebouillanter, entrer les laines pures au bouillon-, laisser tomber à chaleur de main pour les cotons soies et mélanges, mais avant d'entrer les étoffés, ajouter au bain :
- Carmin d’indigo................. 1 kil.
- Quand le bleu est assez monté, ajouter au bain :
- Couperose verte............... 100 gr.
- Rentrer et arrêter avant que la bruniture soit complète car à l’évent, elle monte encore un peu.
- Lever, éventer, rincer.
- Le carmin étant de richesse très variable la quantité indiquée n’est qu’approximative.
- Bleu-gris au prussiate sur tissus de coton
- Puisque nous avons parlé de la teinte « Limoges », nous allons indiquer un ancien procédé encore usité, pour obtenir une nuance à peu près correspondante sur cotons purs.
- Le procédé n’est pas plus coûteux que les nouveaux comme matières premières, mais la main d’œuvre en est plus compliquée ; il donne une très bonne teinte sans passer par la cuve d’indigo ; il convient ainsi aux maisons qui ne font pas la cuve, notamment pour l’article lustrine lorsqu'il est destiné à la reliure ou au cartonnage, et qu’il faut alors une certaine résistance à l’action de l’air et de la lumière ; de même que pour les doublures d’ameublements.
- Voici ce moyen.
- Pour une pièce 3/4 de 60 mètres.
- 1* Bain froid, deux heures, avec :
- Sel d’étain................... 500 gr.
- 2- A tiède, une heure dans :
- Extrait de campêche....... 250 gr.
- 3- Lever, ajouter au même bain :
- Sel d’étain................... 250 gr.
- Pyrolignite de fer.............. 1 litre.
- Revenir une heure à tiède sur ce bain :
- A* Rincer, passer 1/2 heure à froid, sur :
- Prussiate jaune de potasse. 500 gr.
- Acide sulfurique.............. 750 gr.
- 5* Sans rincer, revenir sur le bain n” 3 (sel d’étain), qu’on peut alors employer froid.
- 6’ Rincer et revenir sur le bain nf h (prus-siate), qui doit alors terminer la nuance.
- Enfin, rincer.
- Teinture des feutres Suite (1)
- Vert Thé.
- Pour 100 chapeaux.
- Il faut les mordancer avec un kilo d’alun el 500 grammes sel de tartre. On y laisse leS
- -------——-------------------- - ! Q\,
- (1) Voir Revue de la Teinture du 10 février, P- s
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-
- chapeaux un quart d’heure environ à une température de 70 degrés, on les sort et on ajoute au bain, de la décoction de bois jaune et de la solution de carmin d’indigo suivant la nuance qu’on désire obtenir.
- Il faut un vert très clair, et y manœuvrer les chapeaux plus ou moins longtemps, suivant la nuance que l’on désire.
- (Moniteur de la Chapellerie)
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- LES COULEURS D’ANILINE
- Sous ce titre, je résume toutes les couleurs artificielles dérivées de la houille, bien qu’elles comprennent aussi celles du phénol, de la naphtaline, de l’anthracène, également issues de la même source.
- Voilà en deux mots le point de départ de leur dérivation :
- Quand on fabrique le gaz d’éclairage au moyen de la houille, il se dépose pendant la purification du goudron, c’est le goudron minéral ou de gaz.
- En distillant ce goudron on obtient d’abord le benzol ou benzine, qu’on transforme en huile d’aniline par des moyens chimiques. Le goudron contient bien de l’aniline toute formée, mais en trop petite quantité.
- En poussant plus loin la chaleur et la distillation, on obtient le phénol, ou acide phé-nique.
- Davantage de chaleur encore, donne la naphtaline, qui est une sorte de corps gras solide el cristallin.
- Enfin en chauffant très fortement, on distille fa.l’anthracène sous forme d’une poudre jaune se prenant en masse.
- Ces aniline, phénol, naphtaline et anthra-cènequi n’ont pas de couleur par eux-mêmes, Se transforment en matières colorantes k l’aide de réactions chimiques longues et compliquées.
- Cette série de couleurs est devenue très-^umbteuse; il faut nous borner aux produits réellement pratiques ; ce sont :
- Bouges.
- Fuchsine (teinte groseille), cerise, grenadi-ne (rouge et grenat), géranosine (teinte géra-nium ou coquelicot), éosine (ponceau brillant a reflets jaunes), safranine, rose bengale, rho-famine (roses bleutés très frais) ; toutes ces couleurs teignent sur bain acide et conviennent pour soie, laine et coton mordancé; pour coton sans mordant, il y a un ponceau un peu mûqué et les rouges Congo donnant des écarlates.
- Bleus.
- Les bleus acides allant du terne violacé au ornière verdâtre, sont pour la scie , les bleus Malins ou de Nicholson, suivant la même
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- échelle de tons, sont destinés à la laine ; on les marque de un ou plusieurs B ; plus il y a de B, plus on s’approche à la teinte lumière, qui est : BBBBBB (six)-, la marque R est pour les qualités inférieures à nuances rougeâtres. Le Guernesey est un bleu alcalin terne donnant des teintes comme les bleus au campêche.
- Les cotons se teignent mordancés sur les alcalins, cependant on fait des bleus dits « azoïques », teignant directement sur coton, en donnant facilement de belles nuances.
- Les bleu-marine, bleu noir, indulines, etc. sont des couleurs donnant des teintes ardoisées ayant beaucoup de fond, sur soie mais plutôt sur laine, et des gris clairs sur tous tissus.
- Jaunes.
- La série est très considérable -, j’ai mentionné dans un article spécial, l’acide picrique; il faut y ajouter le jaune d’or ou bouton d'or, le jaune de naphtol, la crysoïde, les orangés Poirrier n0i 4, 3, 2, 1, en couleurs rangées dans l’ordre de la plus verdâtre (picrique) à la plus rouge (orangé 1), et qui ne conviennent qu’à la soie et à la laine.
- Pour le coton, on a le jaune de Hesse, la chrysamine, la curcumine, teignant sans mordant.
- Violets .
- Les violets au méthyle ou violets de Paris, commençant à 3 R pour aller à 6 B, c’est-à-dire allant du plus rouge (mauve) aux plus bleus (pensée et prune) suffisent à tous nos besoins, et tirent facilement en bain acide, sur laine, soie, et coton mordancé.
- Il y a cependant des azoviolets et violets de Hesse teignant le coton sans mordant.
- Verts.
- Les verts acides, et ceux dits « verts brillants » sont à peu près analogues -, ils teignent en beau vert émeraude ; les verts-sulfo sont plus jaunâtres ; les verts méthyle plus bleus ; les verts naphtol plus bruns, ces derniers sont des verts-mousse ; tous teignent la soie, la laine et le coton mordancé.
- Pour coton sans mordant, il faut employer un mélange de bleu et de jaune azoïques, soit benzoazurine et chrysamine.
- Marrons.
- On emploie les marrons dits <r Bismarck * allant presque du chamois jusqu’au brun noix, sur soie, laine et coton mordancé.
- Les bruns azoïques, le Congo-corinthe teignent directement le coton.
- Noirs.
- Les noirs de naphtol sont les seuls applicables en chiffonnage, parmi les noirs tout formés, et encore laissent-ils à désirer ; ils sont longs à monter et ne s’appliquent que sur laine; cependant on est arrivé à faire de beaux noirs d’alizarine, non encore employée
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- dans nos travaux, et que nous pourrons peut-être utiliser.
- Mélanges.
- La nomenclature ci-dessus est loin d’étre complète, et tous les jours on fait des couleurs nouvelles, de sorte que la liste devient interminable, et qu’avec les anilines on peut à peu près obtenir toutes les teintes.
- Cela est d’autant plus facile que la plupart de ces couleurs se mélangent entre elles et qu’il en résulte ainsi une variété infinie de teintes, de nuances et de tons.
- LES COULEURS LES PLUS USUELLES.
- De tous ces produits d’aniline (ou plus généralement de houille) quelques-uns seulement nous seront réellement indispensables, car il ne faut pas oublier que le chiffonnage n’a pas à échantillonner des gammes de tons ni des séries de teintes extrêmement variées; lereteint, sauf de rares exceptions, doit s’accommoder de quelques nuances généralement foncées, dépendant du fond sur lequel on opère.
- Si par hasard, on doit reproduire exactement une teinte d’ameublement, ou faire un travail soigné sur une robe de mariée renonçant au blanc de ses beaux jours, il sera temps alors de se munir de la couleur correspondante.
- Voici celles qui répondent aux besoins courants:
- Tout d’abord nous éliminons les produits spéciaux pour coton, d’autant plus que nous ne teignons guère ce coton que dans des mélanges et que les bains doivent être surtout appropriés aux fonds laine ou soie, et puis par le mordançage en sumac et émétique, le coton seul ou mélangé se teindra dans ces mêmes couleurs.
- Nous emploierons donc :
- 1° Comme rouges, la fuchsine, marque J, un grenat, puis de l’eosine J, pour les beaux ponceaux et les roses.
- 2* En bleus, un bleu acide, la sorte dite : « lumière-verdâtre » sans aller à l’extra-lu-mière qu’il faut laisser aux soies en flottes ; un bleu alcalin pour lainages, et prenons le 6 B qui n’a pas une grande différence de prix avec les sortes moins belles, enfin, un bleu noir, pour les teintes marine et les gris.
- 3° L’acide picrique et le jaune bouton d’or nous suffiront pour les jaunes; si nous voulons des orangés, un peu de fuchsine ajoutée dans le dernier nous les fournira.
- ho N’employons que les beaux violets méthylés (de Paris ou autres) : la marque 1 R, correspondant au n° 90 de Poirrier nous donnera une teinte mauve pas trop rouge ; le 3 B, à peu près n° 170 nous fournira un bon violet moyen le plus employé -, le 5 B, ou n° 250, sera un pensée bleu, sans aller avec bleu violet extrême.
- Au besoin, nous suffirions avec le 3 B, n° 170, que nous rougirions avec de la fuchsine, ou que nous bleuirions avec le bleu acide,
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- pour les cas spéciaux, mais il faut noter que les mélanges sont toujours moins beaux que les nuances directes.
- 5° Pour les verts, le méthyle B répondra à tout ; il monte très bien et rend beaucoup ; il peut teindre sur bain acide ou alcalin suivant qu’on opère sur soie ou sur laine. Il est très bleu, mais avec addition d’acide picrique, il fournit des verts émeraude frais et brillants.
- 6° Le marron-Bismarck teinte-rouge (et non à reflet jaune ) représentera à lui seul la classe des marrons et des bruns.
- . 7° Enfin si l’on veut employer un noir, il n’y a que le napbtol B qui convienne -, c’est plutôt un bleu très foncé, mais un peu de jaune .d’or le vire au noir.
- Je me résume :
- Fuchsine J.
- Grenadine.
- Eosine J.
- Bleu acide lumière ordinaire.
- Bleu alcalin 6 B.
- Bleu noir.
- Acide picrique.
- Jaune bouton d’or.
- Violet méthyle 3 B.
- Vert méthyle B.
- Marron-rouge.
- Noir de Naphtol B.
- Voilà une douzaine de produits avec lesquels on peut faire beaucoup de choses dans un atf lier de teinturier dégraisseur, et avec lesquels nous tâcherons de suffire dans nos procédés d’application.
- VARLOPAGE ET PULVÉRISATION
- Les bois en bûches, campêche, Cuba, Brésil, doivent être varlopés ou effilés; ceux en baguettes ou en écorces (fustet, quercitron) ne peuvent être qu’effilés, c’est-à-dire déchirés entre les rouleaux en fonte cannelés ; le cur-cuma, le santal, le sumac sont moulus et livrés tels par le commerce.
- L’effilage ne peut guère se faire que dans les usines spéciales.
- Varlopeuses.
- Quant au varlopage, lorsqu’on employait beaucoup plus de bois qu’aujourd’hui, il pouvait y avoir avantage à établir chez soi une machine à faire ces copeaux, et j’en ai vu chez des teinturiers-dégraisseurs, dans de grandes maisons à la vérité, et par exemple chez M. Lainé. Mais maintenant que les extraits et les anilines ont tellement réduit la consommation des bois en nature, le jeu n’en vaut vraiment plus le pétrole, et il est plus simple d'acheter les bois tout divisés.
- Je sais bien que l’on n’a pas autant de garanties de pureté, mais il faut admettre aussi que le commerce — j’entends le sérieux — ne vise pas qu’à tromper l’acheteur, et que le teinturier se rend bien compte si ses drogues lui donnent le rendement et l’effet qu’il en attend.
- Maintenant, ceux qui veulent installer des varlopeuses ont peut-être raison, mais il y'a
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- trop peu d’amateurs pour que je m’arrête à décrire cet outil.
- Moulins à indigo.
- 11 y aussi des moulins spéciaux pour l’indigo, mais que nous laisserons aux teinturiers en cuve, et aux fabricants de carmins.
- L’indigo pour les cuves doit être broyé humide, réduit à l’état de pâte-, on se sert de machines à meules verticales marchant comme les broyeuses à chocolat ; il y a aussi des broyeurs à cylindres d’acier, comme ceux employés pour les couleurs à l’huile, le boulet de fonte roulant dans une sébille, etc.
- Pour les carmins et la composition, l’indigo se pulvérise sec, au mortier, et est ensuite tamisé finement.
- Mortiers.
- S’il est superflu de se munir de varlopeuses et de broyeurs à indigo, il est nécessaire de posséder un mortier en fonte, pour pulvériser et concasser la cochenille, le tartre, le borax, quelquefois les cristaux de soude, l’alun et le cachou, quand celui-ci n’est pas trop mou.
- Il arrne aussi que certaines couleurs d’aniline soient massées, commeles violets, et d’autres sont habituellement en morceaux assez volumineux, tels que les cerises et grenats, et ils ont besoin d’être réduits en poudre.
- Le mortier est donc utile et comme l’instrument n’est pas cher, on s’en munira avec avantage.
- L’appareil est bien connu : une sorte de cloche en fonte retournée, montée sur un billot de bois, et le pilon en fonte aciérée, qui est comme le battant de cette cloche; tout le monde en a vu.
- On a fait des mortiers mécaniques; nous pouvons très bien nous dispenser de les employer, nos pulvérisations n’étant pas assez considérables pour les occuper, cependant je donne le dessin d’un modèle très simple qui pourrait être utilisé dans les grands établissements. (fig. 48).
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- Fig. 48. — Mortier mécanique.
- Le mortier est suiyant le type habituel; c’est le simple mortier pouvant fonctionner avec le pilon à main, mais ici ce pilon est fixé dans un palier, ou il peut glisser en s’élevant et s’abaissant librement, et ce palier retenu par un bras de potence.
- Une came s’engageant sous un collet ou champignon qui termine le pilon, le soulève à chaque révolution, et le laisse ainsi retomber
- de tout son poids dans le mortier et sur les matières à pulvériser.
- Mais ce pilon, au lieu d’avoir sa tête en battant de cloche, a celle-ci formée d’une pièce en forme de croissant; chaque fois que la came le soulève, elle lui imprime en même temps une rotation latérale partielle qu’il conserve en retombant de façon qu’en même temps qu’il frappe il produit sur les matières une sorte de torsion qui favorise le déchirement des substances fibreuses.
- L’appareil est représenté avec poulie pour fonctionner par courroie; il se fait également à manivelle pour marcher à bras.
- Moulins à cochenille.
- Une autre machine plus jolie encore, est un petit moulin à meules, (fig 49), qui est un excellent broyeur de cochenille et de tartre, pour les maisons qui font beaucoup d’écarlates fins.
- Fig. 49. — Moulin à cochenille.
- Deux meules de Jouarre, comme dans les moulins à farine, frottent l’une sur l’autre, par la rotation de l’une d’elles; les matières introduites par la trémie, s’engagent entre ces meules par l’ouverture centrale de la supérieure, et en sortent en poudre par leurs bords; cette poudre est reçue dans la caisse qui enveloppe le système d’où elle sort par le déversoir situé au-dessous.
- C’est une pulvérisation continue et non intermittente ne demandant pas beaucoup de force et donnant des poudres fines.
- L’appareil est de dimensions restreintes, les meules ayant environ 30 cm. de diamètre- fl fonctionne à volonté, à bras ou à la vapeur.
- Je n’ai parlé qu’incidemment de ces deux machines, sachant bien qu’un teinturier en a d’autres plus utiles à acheter, et si ces courtes descriptions ne font pas de bien, aU moins ne feront-elles pas de mal.
- Et puis, il fallait bien clore ce chapitre Par quelque chose de neuf !
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- Voilà, du reste, la première partie de mon travail terminée: nous avons fait notre installation des magasins et des ateliers, nous avons choisi notre matériel, et fait la revue des principaux produits que nous consommerons; il ne nous reste donc qu'à mettre en œuvre tous ces moyens d’action; c’est ce que nous allons entreprendre.
- Maurice Guédron.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 199.049. — 22 décembre 4888. Recker. — Procédé et appareil pour la teinture en noir d'aniline des fils de chaîne en coton.
- 495 004. — 28 décembre 1888, Société Gobron et Cie et le sieur Angelier, rue Royale, 27, à Lyon. — Machine à dérompre les tissus.
- 495.038. — 29 décembre 1888. — Tachon. — Appareil étendeur pour l’enroulage des tissus.
- 495.132. — 2 Janvier 1889, Société dite : Farbenfabriken Vorm. Friedr. Bayer et Cie. — Procédé pour imprimer et teindre avec des matières colorantes azotées jaunes, rouges, jusqu’à rouges brunes, teignant directement.
- 495.167. — 7 Janvier 1889, Mathieu, rue Courlancy, 34, à Reims. — Dispositif spécial de calorifère a feu nu, propre à être installé dans les étuves, sécheuses et carboniseuses, Notamment dans les sécheuses et carboni-ssuses destinées au traitement des tissus et dlés et à celui des matières premières, soie kine, jute, coton, etc.
- 195.210. — 9 Janvier 1889, Weil, à Marby (NordJ. — Système de charriots roulants à c°ntre poids variables appliqués aux planés à imprimer les tissus.
- 495.230. — 7 Janvier 1889, Dehaitre. — Procédé d’opérations combinées, d’apprêt et de vaporisage continus de tissus.
- 495.281. — 12 Janvier 1889, Marot, rue eatme d’Arc, 9, Troyes. — Modifications ap-Portées dans les tissus teints de bonneterie (Perfectionnement à son brevet n° 490.673). 195.406. — 49 Janvier 1889, Descoubet, Poussin, 55, à Elbeuf. — Machine dite : bâtisseur-lustreur continu, destiné à donner 6 brillant des étoffes.
- 195.445. _ 19 janvier 1889, Société Pravaz ^Bouffier. — Perfectionnement dans l’engage des tissus.
- adjudications administratives
- hôpital général d’orleans.
- Le 30
- mars, 1 h. 4/2.
- 1 kj J A H • X J Jmi •
- /n.,° L3,9 '0 m. de toile blanche, et 1,208 m. ^ bleue.
- Des 550 m‘ draP bleu> de 1 m* 40 de larSeurJ
- ^300 50 er’ Par m'
- uu couvertures laine blanche, mere lai-
- 47
- ne pure, 2 m. 35 de long sur 1 m. 95 de large, pesant 3 küog. chacune ; et 50 couvertures laine grise même longueur, même largeur, même poids.
- HOSPICE CIVIL DE MONTPELLIER.
- Le 30 mars. — Fournitures diverses.
- 1° 10,322 m. toiles de diverses qualités et Madapolans, 43,883,75.
- Cahiers des charges à l’économat des Hospices, à l’Hôpital Général.
- DIRECTION D’ARTILLERIE DE TOULOUSE
- A LA MAIRIE DE TOULOUSE
- Le 8 avril 1889, 2 h. 4/2. — Fourniture, en cinq lots, de zinc en feuilles, de tissus, de ficelles et cordages, de toile chinée, de papier goudron et carton lustré à livrer à la direction d’artillerie de Toulouse, pendant l’année 1889.
- Les cahiers des charges sont déposés dans les bureaux de l’arsenal de Toulouse, où les intéressés pourront en prendre connaissance
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Le 4 mars.— Poudrerie nationale de Saint-Chamas. — Fournitures diverses.
- Adjudicataires :
- Sacs à poudre.
- Miquet, à Paris, 8,778.60.
- Déchets de coton.
- Pierre R.obin, à Orléans, 4.480.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest, 14 mars.
- 4,060 kil. fil à voiles.
- Henry, à Aron (Mayenne), adjud. à 7,149.60. Feutre animal en bandes ou panneaux. Faivre, à Nantes, adjud. à 73 les 100 kil.
- Toulon. — Le 13 mars. — Fourniture de toile cretonne de cachou.
- Almyre Coulombe, à Fiers, adjud. à 0.62 le mètre.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Modification des statuts et prorogation au 1er juillet 1896 de la société en nom collectif Eug. Desse et Jonquoy, fab. de tissus, gazes, barèges et autres nouveautés pour robes, châles et confections, rue de Cléry, 12 et 14 à Paris, avec maison de fabrication à Bohain (Aisne), devenue Eug. Desse, Jonquoy et Cie. — Cap. porté de 300,000 fr. à 400,000 fr. — Acte des 1er et 2 fév. 1889.
- St-DENIS. — Formation de la société en nom collectif Bertin frères, teinturiers, rue du Fort de l’Est. Durée : 20 ans. Cap. : 4,000 fr. — Acte du 27 février 1889.
- SEDAN. — Dissolution à partir du 23 janv. 1889 de la société Rouy et Dehan, fab. de draps. Liquid. : M. Rouy. — Acte du même jour.
- LYON. — Nomination de M. J.-B. Silvain, comptable, rue de la République, 75, comme liquidateur de la société Henri Grobon et Cie, teinturiers, place Tolozan, 22, qui a pris fin le 31 décembre 1888. Acte du 21 janv. 4889.
- ELBEUF. — Dissolution à partir du 19 février 1889 de la société Chedville et Cie
- dite filature elbeuvienne de laine peignée, à St-Aubin-Jouxte-Boullang. Liquid. M. Chedville, sous le contrôle du conseil de surveillance. — Jug. du même jour.
- ELBEUF. — Dissolution à partir du 28 fév. 1889 de la société Auguste Féret et Pierre Bolle (décatissage et apprêts des draps). Liquid. : M. Péret.— Acte du 21 février 1889.
- LYON. — Dissolution à partir du 25 février 1859 de la société Claris et Prévost, teintu-riers, rue Montbernard, 48. Liquid. : M. Claris. — Acte du même jour.
- AVESNES. — Foimation delà société en commandite Charles Flament et Cie (tissage de laines), à Fourmies. Durée 10 ans. Cap. 350,000 fr. dont 50,000 fr. en commandite. — Acte du 45 février 1889.
- FAILLITES
- ASNIÈRES et LEVALLOIS. - lo Hochart (Maurice) ; 2° Veuve Provot née Hochart, faisant le commerce de la teinturerie à Asnières, avenue d’Argenteuil, 4, et à Levallois, rue de Courcelles, 74. J. c. : M. Brunei. — S. : M. Ozéré.
- PARIS. — Demolliens (veuve), née Dufour, teinturière rue St-André-des-Arts, 36. — J.-c.: M Chevallier. — S. M. Godner.
- MONTLUÇON. — Aubourdier (Claude), teinturier. Jug. du 27 février 1889. — S. : M. Raynaud.
- BRESSUIRE. — Cacault (Auguste) négociant et teinturier. Jug. du 11 février 1889. S. : M. Ardoin.
- LYON. — M. Sallières (Germain), fab. de soieries, rue St-Pierre-le-Vieux, 8, et sa femme née Marrot. — Jug. du 29 février 1889.
- FONDS CÉDÉS
- Vendeurs. Acquéreurs. Fonds cédés.
- Massaux. X. Lavoir, r.deLourcine,4.
- David v” X. Teinturerie 56, rue de
- Babylone.
- Mugnier. Lecomte. Teinturerie, Boul. St-Michel, 9.
- Bonnet Ve Tholomié. Teinturerie, boul. du Temple, 10.
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- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- 1/Exposition. — M. Georges Berger, directeur général de l’exploita'ion de l’Exposition de 1889, fait savoir aux exposants de la galerie des machines qu’ils risqueront de subir des frais extraordinaires de transport et de manutention, si leurs appareils ne sont pas arrivés à la date réglementaire du 31 mars.
- Quant aux exposants des galeries industrielles, leurs colis devront tous ê're arrivés et déballés avant le 20 avril au plus tard. C’est à partir de cette date que les voies ferrées d’accès seront supprimées.
- Les constructions seront certainement prêtes pour le 1er mai et les installations intérieures incombant aux commissions spéciales sont commencées et pourront être terminées à temps ; ie travail s’y poursuit du reste activement.
- Pour nous en rendre compte nous avons fait une visite dans les sections représentant nos industries. Voici en quelques mots rapides, l’état dans lequel nous les avons trouvées.
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- — La classe 34, Dentelles et Passementeries, dont la surface est de 1,146 mètres, contient seulement un petit nombre de vitrines hautes et étroites adossées au mur; au milieu le vide. Voilà une galerie où l’on aura besoin d’une activité dévorante si l’on veut arriver à temps.
- — Dans la classe 35, Bonneterie, accessoires de vêtements, c’est moins avancé encore. La surface de 1,667 mètres est entièrement libre; au centre, seu!erdent,se dresse l’ossature d’une sorte de dôme en ier, destiné à des vitrines.
- — En revanche, sa voisine la classe 33, Soies-Soieries (surface : 2,292^mètres), est en pleine activité. St Etienne et St-Chamond d’une part, Lyon de l’autre, font assaut de goût, d’élégance et de rapidité dans l’installation.
- La salle de St-Etienne, en particulier, présente un ensemble de vitrines, à peu près terminées qui font le plus grand honneur à la maison Martin qui les a construites de toutes pièces, à St-Etienne même.
- La salle réservée à Lyon est un peu moins avancée, mais son installation sera le digne pendant de celle de la ville voisine.
- — Les 2,500 mètres affectés à la classe 32, Tissus de laine, sont entièrement couverts par de longues files de vitrines uniformes, hautes et peu profondes.
- Mais, que la circulation va être difficile et pourquoi ces allées si étroites où deux personnes allant en sens inverse, seront obligées de se ranger et de raser les vitrines pour pouvoir passer? Seule, l’allée centrale a une largeur suffisante.
- — Peu de chose à dire, quant à présent, de la classe 30, Tissus de coton, (surface 1,458 mètres).
- Une demi-douzaine de vitrines singulières, au fronton imitant le toit de l’ermitage des Dragonsde Villars,sont éparsessurleplancher.
- — Dans laclasse44, d’une surfacede 312">50, Produitsagricolesnon alimentaires, rien, rien, pas même un clou dans la muraille.
- — La classe 46, Blanchi ment-Teinture (surface 927ra50), aunaspect funèbre, avec ses longues files de vitrines noires, mouchetées de petits ornements blancs ; cet aspect lugubre n’est que provisoire.
- 11 faut ces cadres noirs pour que les teintes ne subissent pas de faux conirastes.
- Au plafond, d’ailleurs, de larges cordelières avec nœuds et glands blancs et rouges, donnent déjà la note gaie.
- — Encore des vitrines noires, mais larges et basses dans la classe 31, Tissus de lin et chanvre (surface 1,250 mètres), et là-haut, courant d’une ferme à l’autre, les cordelières blanches et rouges.
- — L’installation de la classe 39, Campement, est bien ordonnée ; sur les 833 mètres qui lui sont affectés s’allongent des vitrines largement espacées, très basses et à grandes glaces ; là, au moins, le public pourra circuler et s’arrêter tout à son aise.
- On ne peut donc encore juger de l’aspect définitif, mais les plans qui nous ont été communiqués nous font espérer une bonne impression finale.
- Les travaux intérieurs sont peu avancés en général, mais en un mois on fait beaucoup de choses en menuiserie.
- Droits sur les tissus tricotés pour eliàles. — La chambre syndicale de la bonneterie en gros de Paris, a adressé la réclamation suivante à l’administration des douanes :
- Monsieur le directeur général des douanes,
- La chambre syndicale de la bonneterie de Paris, en sa séance du 20 février dernier, a résolu de vous prier de vouloir bien prendre en considération l’appréciation suivante qu’elle a adoptée concernant l’application du tarif des douanes en ce qui concerne les tissus tricotés.
- Le tarif général taxe à 120 fr. 0/o k. la bon-neierie laine pure coupé ou sans couture.Dans cette catégorie, rentrent les tissus en pièce destinés à subir en France une façon quelconque avant la mise en vente de l’article.
- Pour entrer en France des châles tricotés aux droits les plus réduits, les Allemands ont commencé par nous envoyer, d’une part, du tissu destiné à être coupé en France en carrés de dimensions variables et. d’autre part, des franges destinées à être cousues en France autour des carrés.
- Mais aujourd'hui, il entre à 120 fr. des carrés tout coupés d’une part et des franges de l’autre.
- A la suite d’une expertise récente faite à la douane, Fexpert du gouvernement a refusé d’accepter ces carrés coupés pour de la bonneterie laine pure à 120 fr. mais les a assimilés aux vêtements à 524 fr. L’expert de l’expéditeur a accepté cette manière de voir.
- La chambre syndicale de la bonneterie, considérant que les châles tricotes ne sont même parfois que des morceaux de tricot coupés au carré sans adjonction de franges ni garnitures, estime que cette interprétation tout exceptionnelle qui vient d’être acceptée, devrait être à l’avenir la seule admiseet appelle,sur ce point, toute votre bienveillante sollicitude.
- Permettez moi, Monsieur le directeur, d’attirer en outre votre attention sur ce fait surprenant que les expertises soumises à votre appréciation ne portent jamds que sur des quantités peu importantes, tandis qu’il est notoire que, pour le jersey particulièrement, il est reçu en France de très fortes expéditions.
- Veuillez agréer, etc.
- Numérotage de la bonneterie. —
- Puisque nous sommes sur ces articles, mentionnons que les fabricants allemands, en une réunion tenne récemment à Stuttgart, ont décidé que l’on cesserait, à partir du l®r janvier 1889, d’employer pour la désignation des tailles le numérotage de 0 à 7.
- Sous réserve d’une certaine latitude, en raison de l’élasticité du tricot, les désignations suivantes ont été adoptées:
- GILLETS
- Grandeur, 'numéros 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54.
- Largeur, centimètres 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54.
- Longueur, centimètres 36 42 48 54 60 65 70 75 80 85.
- CALEÇONS
- Grandeur, numéros 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54.
- Largeur, centimètres 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54. »
- Longueur, centimètres 58 66 74 82 86 96 102 108 114 120.
- CHEMISES
- Grandeur, numéros 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60.
- Largeur, centimètres 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60
- Longueur, centimètres 48 56 64 70 80 85 90 95 100 105 110.
- —O—
- De» grèves. — L’actualité s’impose il faut bien encore parler du mouvement gréviste. Voici les dernières nouvelles au moment où nous mettons sous presse.
- Lille, 22 mars. — Le calme continue à régner partout. Il ne reste plus à Lille où tous les tissages travaillent, que quelques grévistes.
- A Halluain, 60 ouvriers ont repris le travail.
- A la Gorgue-Estaire, le travail est entièrement repris chez M Delahaye. Il est repris en partie chez M. Lecomte et chez M. Gamelin.
- A Armentières, les ouvriers de M. Rozeau sont rentrés au travail ce matin.
- Une partie des troupes détachées dans les centres où la grève est apaisée ont regagné leurs garnisons.
- — A Saint Quentin, une grève de tisseurs a aussi éclaté.
- Aux ouvriers de la maison Boca qui ont donné le premier signal de la grève, se sont joints 250 tisseurs de la maison David.
- Réunis alors au nombre de 800 environ, iis se sont rendus à l’usine Basquin et ont engagé les ouvriers à ne pas rentrer. Une centaine sur 250 ont refusé de quitter les ateliers.
- Dans la journée suivante la foule des grévistes ayant voulu s opposer à la rentrée des ouvriers dans les ateliers Hamelle, les gendarmes et les agents de police ont cherché à M respecter la liberté du travail. Ils ont été fl’ eus à coup de pierres et ont dû opérer detfl arrestations.
- Un escadron de dragons a été demandé 1 Compiègne.
- Cette grève est du reste en voie d'apaisern^'
- — A la Bastide-Rouairoux, une grève Pr0' voquée par les ouvriers des maisons Berthe e Houard, pour une question de salaires, seSt étendue aux autres tissages de cette place’ 450 ouvriers y ont pris part.
- — Maintenant, voici une grève de fîlateursi mais elle est en Amérique.
- Les filateurs de Fa II. River (Massachusetv ont dû suspendre leur fabrication : 25.000 o vriers s’étant mis en grève pour obtenir ^ augmentation de salaire. ;
- Eu voilà une au moins qui ne nous fera P ’ de tort.
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- Chambre syndicale des riers dégraisseurs. — La chambre convoquée à son local habituel ,10, Rue de IK cry, à Paris, le lundi 1er avril, à 8 heures Ordre du jour:
- 1° Lecture du procès verbal -,
- 2° Communication de M. le Président.
- 3° Lecture des statuts portés à l’appr° tion de l’assemblée générale.
- Le Gérant : F. GouillO*
- Tous droits réservés
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- Imprimerie G. COLIN, à Charleville (Ardenn
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- LA
- 2"" Année, Pi0 7.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 1# Avril 1889.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les Progrès des industries tinctoriales en 1888.
- Procédés divers : Bleus d’indulines ; Remontage des bleus de cuve ; Teinture des feutres ; Blanchiment du jute. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : — Note sur les procédés employés par les Annamites et les Chinois pour la teinture des soies. — Renseignements commerciaux.— Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Paris est bien réellement le centre du mouvement et des informations; nous sommes en ce moment en province pour service patriotique ( comme officier territorial d’artillerie), et déjà nous nous sentons isolé de ce mouvement.
- Privé de nos renseignements journaliers, nous nous retournons donc vers le passé et lui demandons des enseignements pour l’avenir.
- C’est l’occasion de donner un coup d’oeil sur notre commerce extérieur, et malheureusement cette revue n’est pas satisfaisante.
- Notre exportation générale d’objets fabriqués a subi, en 1888, une diminution de 21 millions et demi de francs, imputable surtout aux industries textiles, à l’exception de la soie qui a progressé de plus de 25 millions et demi de francs qui sont venus, heureusement, en atténuation des pertes subies sur d’autres articles, tels que les lainages, les cotonnades et les confections pour hom-ûî6s et pour dames.
- Sur ces articles, le déficit a été assez sérieux. Il est de près de 30 millions de francs sur les tissus de laine et de
- millions sur les tissus de coton ; il est de près de 4 millions de francs sur Jes confections pour hommes et d’un Peu moins de 10 millions sur les confections pour dames, ce qui fait, au total, environ 14 millions. Cela constitue Une grande brèche ouverte dans notre
- exportation.
- Pour ce qui est des tissus de laine et de coton, elle porte tout entière sur les tjssus mélangés, laine et coton ; elle est de 35 millions de francs sur ces deux Seuls articles, d’une année à l’autre.
- La diminution provient surtout des pays d’Amérique ; des Etats-Unis, 350.000 kilog., du Brésil, 75.000 ki-log., et d’autres pays (non compris l’Italie), 360.000 kilogrammes.
- Où en résident les causes1? Nous croyons savoir que la concurrence allemande s’exerce, de l'autre côté de l’Atlantique comme partout, avec une activité fébrile, et que les fabriques allemandes gagnent, là, comme en Europe, un terrain énorme aux dépens de notre production et de notre exportation française.
- C’est à nos industriels d’aviser ; nous signalons le péril ; il convient d’y porter remède, s’il est possible, et pendant qu’il en est temps encore.
- *
- * *
- Les pays récemment entrés sous notre protectorat nous offrent quelques nouveaux débouchés, mais bien insuffisants pour combler d’aussi grands vides.
- La Tunisie promet de devenir pour nous un marché sérieux : chaque nouvelle statistique nous signale un progrès dans nos importations.
- L’exportation en Cochinchine et au Tonkin augmente dans des proportions que nous désirerions plus considérables encore ; mais, il est agréable de le constater, avec la certitude de la voir s’augmenter à mesure que les grandes quantités de marchandises importées par nos concurrents en vue de l’augmentation des droits auront été écoulées. Nous savons, d’ailleurs, que les fabricants français se sont mis à produire les genres qui conviennent dans ces pays, avec leurs largeurs et leurs métrages.
- La rupture de nos traités avec l’Italie n’esi pas une cause appréciable de la diminution de notre exportation, il est établi que depuis plusieurs années notre importation chez elle baissait graduellement.
- Nous n’avons de chiffres annuels pour notre commerce avec l’Italie que jusqu’en 1887 ; la perte totale pour les 7 dernières années était de 1.149.900.000 francs, la moyenne des pertes est de 164.271.442 francs.
- Mais si nous ne souffrons pas considérablement de cette situation, l’Italie paraît en être plus gravement atteinte, et de nouvelles avances nous sont faites
- pour revenir ?à une convention commerciale.
- Cependant les concessions qui nous sont offertes sont illusoires et spécieuses.
- Sur les fils et tissus de lin, de coton, de laine et de soie, représentant pour nous un commerce de 38 millions, l’Italie ne veut pas sortir du tarif général, et omet à dessein certaines désignations qui nous sont favorables.
- Sur les peaux vernies que nous lui importions pour 8 millions 1/2, elle ne fait aucune concession.
- Par contre elle est très généreuse pour environ 5 millions de petits produits tels que fleurs artificielles, bouteilles vides, etc., qui nous intéressent bien peu.
- Ce n’est pas encore sur de semblables bases qu’il serait sage de traiter et nous avons la certitude que nos voisins en seront pour leur politique machiavélique.
- * -*
- Pour nous changer de ces graves propos, voyons ce que dit la mode et ses manifestations tinctoriales :
- La saison nouvelle nous amène encore des teintes pâles, neutres, généralement mélangées, ayant en général une tendance à s’éclaircir ou à s’étendre en s’affaiblissant vers le blanc. C’est ainsi que le vieux rose devient une teinte seulement rosée, presque grise, assez jolie du reste.
- Les bleus, les gris, ont le même aspect tranquille.
- On fait de jolies créations dans le genre broché et les tissus à dispositions; beaucoup aussi de bordures satinées ou brodées de points de couleur, soie, laine, chenille, destinés à être employés en ornement d’après la disposition même du tissu.
- Dans les couleurs foncées et comme teinte de fond, de même que pour la cravate et la bonneterie, on fait beaucoup le bleu violacé foncé, cette teinte ardoisée que l’on obtient par les induli-nes, et qui est celle de l’échantillon de ce numéro. On lui a donné dans les modes le nom d’oxyde ou oxydé.
- Cette couleur en dégradation donne pour le demi-clair, le Héron, et pour le clair le Minuta. Ces désignations sont bonnes à connaître.
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- Le vert fusain dont nous avons donné un échantillon dans notre précédent numéro est réellement très employé sous toutes les formes, ainsi qu’une de ses dégradations que l’on nommait autrefois Pistache, mais que la mode nouvelle a baptisé sauterelle. Jusque dans l’ameublement, ce vert pâle brunâtre fait fureur.
- Notre second échantillon bleu-Limoges a aussi sa dégradation ou son camaïeu, que l’on nomme Faïence; ce sont là ces bleus et gris dont nous parlons 'plus haut.
- A citer encore, le Bleu de Sèvres, les teintes Mastic, Camélia, Praline, etc. et nous voyons toutes ces nuances, notamment sur les crêpes de Chine, revenus tout à fait en faveur, non plus en châles, mais en pièces se prêtant à de nombreux usages.
- Dans les soieries façonnées et imprimées, nous remarquons des fantaisies en taffetas, en satin, sur lesquelles se détachent des bouquets et des guirlandes finement nuancés ; des grands pé-kins Louis XVI, illustrés aussi de guirlandes ; puis des pékinés faille et satin, satin et noir, avec leurs larges rayures ombrées.
- Les dentelles et guipures s’assortissent aux nuances des fonds, on les teint en toutes couleurs, avec ou sans mélange de fils dorés.
- Partout, enfin, le goût et l’invention de nos fabricants se révèle sous les aspects les plus brillants.
- * *
- Il nous reste à dire un mot de la Teinture en nettoyage ; nous y revenons fréquemment depuis quelque temps, mais le moment est opportun, car chacun des intéressés sent actuellement le besoin de prendre des mesures régénératices ; la profession étant en mauvaise situation à Paris. La province n’est pas encore trop atteinte, mais le mal pourrait s’y répandre.
- Ce mal vient pour quelques-uns de la trop grande abondance des maisons ou plutôt des dépôts, et de l’avilissement des prix qui en sont la conséquence, car elle oblige même les vrais teinturiers à se faire une concurrence ruineuse.
- Plusieurs idées nous ont été soumises en réponse aux remarquables articles de M. V. Barbé.
- l ’un de nos correspondants nous dit: Puisque les nettoyeurs à sec sont la principale ressource des faux teinturiers, nous, les vrais, associons-nous pour monter une usine à empleins en lui réservant tout notre travail; les nettoyeurs
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- actuels privés de notre clientèle qui est toujours la plus importante pour eux, ne pourront plus marcher, ni par conséquent les faux teintu riers.
- Un autre fait remarquer que la plupart des boutiques à teinture ne vivent que par le crédit et l’appui qu’ils trouvent auprès des fabricants pour confrères ; qu’ils sont cause de tout le mal de la teinture, sans elles-mêmes réussir à en vivre suffisamment ; qu’en leur Retirant ce crédit et cet appui elles ne subsisteraient pas quinze jours. 11 n’y aurait alors qu’à s’entendre pour inviter les fabricants à lâcher ces maisons, grâce â quelques compensations.
- Comme on le voit, ces moyens sont violents et d’une application difficile. Nous les citons parce qu’ils ont cours dans l’opinion de quelques teinturiers, mais nous engageons encore nos correspondants à trouver mieux.
- La nouvelle Chambre syndicale pourrait faire quelque chose si elle voulait se montrer un peu plus exclusive à l’égard des faux teinturiers. Pour guérir il faut quelquefois amputer.
- Les ouvriers teinturiers-dégraisseurs de Paris cherchent à se syndiquer, et auraient leurs réunions à la Bourse du travail ; il en résultera quelques luttes envers les patrons, mais peut-être aussi quelques bons résultats pour l’avenir de la profession.
- F. Gouillon.
- LES PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Pendant le premier semestre 1888 Par le D1 A. Julius (Extrait du Chemische Industrie)
- (Suite)
- Si l’on soupçonne l’addition de sulfate de zinc, la plus stupide de ces falsifications, puisqu’elle donne naissance à une laque insoluble, il faut calciner à température aussi basse que possible.
- On reconnaîtra le curcuma par un essai de teinture sur coton non mordancé $ le curcuma teint cette fibre; le morin, matière colorante du bois jaune, ne la teint pas.
- Pour l’extrait de quercitron, frauduleusement mélangé à l’extrait de bois jaune, il n’existe aucune méthode d’analyse praticable dans un laboratoire d’usine. C’est ce que l’on doit dire aussi, malheureusement, de beaucoup de falsifications des extraits de bois ou de substances tanniques.
- Extraits d'orseille.
- Dans un travail aussi important que le précédent, F. Breinl traite des falsifications des extraits d'orseille. Il examine d’abord et criti-
- que les procédés proposés pour les reconnaître.
- Pour reconnaître l’addition d’extrait de carn-pêche ou de bois rouge, Mierdzinski a indiqué les méthodes suivantes :
- A 50 gouttes d’extrait d’orseille, étendu de 93 grammes d’eau et acidulé légèrement par l’acide acétique, on ajoute 50 gouttes de chlorure d’etain (1 de sel sec, 2 d’eau) et l’on chauffe à l’ébullition. Avec l’extrait d’orseille pur, la liqueur se décolore entièrement dans ces conditions. Avec un extrait adultéré par 3 à 5 pour 100 de campêche, elle reste grisâtre. Avec un extrait contenant de 3 à 5 pour 100 de bois rouge, elle est rougeâtre. Breinl a trouvé ces indications exactes en ce qui concerne l’addition d’extrait de campêche 5 mais elle n’est pas sensible quant au bois rouge, parce que l’extrait d’orseille pur ne donne pas une liqueur complètement incolore, mais une liqueur légèrement jaune brune, et que la coloration rouge assez faible due à une addition de 3 à 5 pour 100 d’extrait de bois rouge peut être masquée.
- Le procédé de Liebmann et Studer pour découvrir les différentes fuchsines : fuchsine ordinaire, sous-produit de fuchsine ou fuchsine sulfoconjuguée, est assez sensible pour déceler jusqu’à 0025 pour 100 de l’une de ces matières colorantes dans l’extrait d’orseille(1).
- La réaction que Kentesz a proposée pour le même objet (aldéhyde benzoïque et réduction par l’étain et l’acide chlorhydrique à froid) est moins sensible et moins sûre. 11 arrive souvent, lorsque l’on a trop étendu sa liqueur, que l’aldéhyde reste incolore bien qu’il y ait de la fuchsine S en présence.
- Enfin la méthode de Fairley, consistant à extraire à plusieurs reprises par l’ammoniaque qui ne dissout pas les bases colorantes dérivées de l’aniline, ..e s’applique , cela va de soi, qu’aux fuchsines non sulfoconjuguées ; ensuite, elle est très peu sensible.
- L’auteur a dressé un tableau de toutes les matières colorantes qui peuvent se rencontrer dans l’extrait d’orseille. Il divise celles-ci en trois groupes :
- Groupe I. — Ce groupe comprend toutes les couleurs qui ne se décolorent pas lorsque l’on fait bouillir l’extrait d’orseille avec une liqueur de 10 grammes de sel d’étain, 50 centimètres cubes d’acide chlorhydrique concentré et 50 centimètres cubes deau. Tels sont :
- La fuchsine S et les fuchsines impures sulfo-conjuguées : cerise S, grenadine S, nacaratS» marron S ; ensuite le violet rouge 4 RS (Ba' dische Anilin und Sodaf.), orselline R et B (Meister, Lucius et Brunning).
- Pour l’essai, on reprend 1 à 2 grammes
- (1) Ce procédé consiste à réduire la soju lU de l’extrait d’orseille, étendue d’eau, par laci sulfureux et à agiter la liqueur décolorée a^ e de l’acétone.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- d’extrait par 100 à 200 grammes d’eau bouillante; on ajoute à la liqueur filtrée 15 à30 centimètres cubes de la solution stannique ci-dessus et l’on fait bouillir. Si la liqueur devient brune ou jaune, il n’y a pas de matière dece groupe en présence. Si la liqueur apparaît bleue-violette, on a affaire à un mélange d’orselline R ou B. Si elle est rouge violacée, on est en présence de l’une des fuchsines sulfoconjuguées ou du violet rouge h RS.
- Groupe IL — Comprend la safranine, la fuchsine et ses sous-produits non-sulfocon-jugués, sous-produits que l’acétate de plomb ne précipite pas en solution alcoolique.
- Pour l’essai, on dissout 1 à 2 grammes d’extrait dans l’alcool bouillant, on filtre, on ajoute 10 centimètres cubes (par gramme d’extrait) d’acétate de plomb à 30° Baumé et l’on filtre à nouveau.
- Si la liqueur est incolore, on conclut â l’absence d’un colorant de ce groupe.
- Si la liqueur est cramoisie avec fluorescence rouge orangée, on a affaire à de la safranine ; rouge sans fluorescence, fuschsine ou l’un de ses sous produits. Pour distinguer la fuchsine d’avec les cerises, marrons, etc., on évapore une partie de la liqueur alcoolique et l’on ajoute, de l’acide nitrique au résidu ; liqueur jaune brune non dichroïque : fuschsine pure ; au contraire, on observe une fluorescence jaune-brune, sous-produit de fuchsine.
- Groupe III. — Contient toutes les couleurs azoïques. Pour l’essai, on dissout 1 gramme d’extrait dans 100 centimètres cubes d’eau bouillante, on filtre et l’on ajoute du sel marin. On lave le précipité avec un peu d’eau salée légèrement alcaline (quelques gouttes de soude caustique.) On reprend ensuite par un Peu d’eau bouillante et l’on soumet la liqueur contenant la matière colorante azoïque aux réactions colorées caractéristiques. Il suffit, Par exemple, de 0.5 à 0 1 pour 100 de l’un de ces pigments dans l’extrait d’orseille pour <lne le solution aqueuse prenne une coloration bleue ou violette au contact de l’acide sulfurique concentré.
- Enfin pour reconnaître les mélanges d’ex-traits d’orseille avec des extraits de campêche °u de bois rouge, l’auteur fait un simple essai de teinture avec du coton mordancé au fer ou à l’alumine. L’orseille ne monte sur ces mordants qu’en rose très-pale, tandis que le bois r°uge monte en brun noir sur le fer, en rouge ^unâtre sur l’alumine, et que le campêche, avec ces mêmes mordants, donne un noir bleuté et un violet.
- Dosage de l'Indigo.
- Cn. Rawson a fait une étude comparée des Méthodes de dosage usuelles de l’indigo.
- ba titration au permanganate, — d’après Mohr, — fournit des résultats trop élevés, Parce que le permanganate agit aus^i sur les Ratières incolores solubles dans les acides di-U(^3 qui accompagnent l’indigo. L’auteur pro-
- pose, pour éviter cette cause d’erreur, de déplacer l’indigo sulfoconjugué par le sel, de laver le précipité, de le redissoudre ensuite dans l’eau acidulée pour titrer au permanganate.
- Mais la méthode la plus sûre paraît être la suivante : dans un matras, on introduit 1 gramme d’indigo finement broyé avec de l’eau et l’on ajoute 500-600 centimètres cubes de chaux. Le matras est fermé avec un bouchon de caoutchouc à quatre trous. L’un d’eux livre passage à la plus courte branche d’un siphon, dont la branche longue débouchant au-dessous du fond du bacon est obturee au moyen d’un tube de caoutchouc et d’une pince. Une deuxième ouverture porte la douille d’un entonnoir à robinet. La troisième est occupée par un tube abducteur relié à l’appareil producteur d-hydrogène ; et la quatrième enfin sert de passage au tube de dégagement du gaz.
- Les choses étant ainsi disposées, on fait passer dans le matras un courant du gaz hydrogène, en même temps, on chauffe le liquide à 80° environ. Par l’entonnoir à robinet, on fait arriver de 100 à 150 centimètres cubes de solution d’hydrosulfite de sodium et l’on pousse la température, pendant une demi-heure environ, à l’ébullition. On laisse ensuite la liqueur se clarifier et l’on en siphone 500 centimètres cubes que l’on traite par un bon courant d’air; il se sépare de l’indigo (indigotine et rouge d’indigo) que Ton recueille sur filtre, lave, sèche à 100° et pèse. Pour isoler l’indigotine pure, on peut traiter le précipité par l’alcool fort, mais cette précaution n’est généralement pas nécessaire ; les chiffres obtenus par les pesées du précipité brut sont, en thèse générale et lorsqu’il s’agit d’indigos de même origine ou de même nature, sensiblement comparables.
- Pour préparer la solution d’hydrosulfite, on fait digérer dans un flacon bouché une solution de bisulfite de sodium d = 1.39 avec de la tournure de zinc fine. Lorsque l’odeur de l’acide sulfureux a disparu, au bout d’une demi-heure environ, on dilue la liqueur avec 10 parties d’eau, à laquelle on ajoute 1/10 de son poids de chaux éteinte. On décante la liqueur claire que l’on conserve à l’abri de la lumière, sous une couche de pétrole.
- II
- Les nouveaux mor dants.
- Le nombre de nouveaux mordants offerts à la teinture et à l’impression s’est accru sensiblement durant le semestre écoulé. Parmi ces nouveaux agents, plusieurs semblent mériter l’attention la plus sérieuse, et si tous ne tien’ nent pas les promesses qui ont été faites en leur nom au moment de leur éclosion, il n’est pas douteux cependant que quelques-uns n’aient une carrière de longue durée et ne remplacent peut-être tel ou tel des mordants classiques, dans l’avenir.
- 11 est vrai que si ces nouveautés sont prô-
- 51
- nées par les uns, elles sont vivement combattues d’autre part, et il faut laisser au temps de décider qui a tort et qui a raison.
- Cependant nous croyons que le teinturier, aussi bien que le fabricant de produits chimiques, aurait £rand tort de se cantonner dans cette idée, encore trop répandue, que les anciens mordants, notamment l’émétique, ne sauraient être convenablement remplacés.
- Substituts de l'émétique.
- Parmi les substituts de l’émétique, nous citerons, en première ligne, 1 esel de de Haen. Ce sel ammoniacal double, delà formule :
- SbFl3+(AzHi)2S04,
- contient kl pour 100 d’oxyde d’antimoine, contre 43 pour 100 dans l’émétique. De ce chef, 5 parties d’émétique peuvent être remplacées dans une préparation par k parties du sel de de Haen. Si nous comparons, comme l’a fait la « Faerberei Musterz., 1888, p. 196 », le prix des deux sels, soit :
- Pour l’émétique........ 306 fr. p. 100 kilog.
- Pour le sel nouveau. ... 225 fr. —
- nous trouvons que 100 kilogrammes d’oxyde d’antimoine utile reviennent :
- Avec l’émétique.............. à 635 francs.
- Avec son substitut........... à 480 —
- Un grave inconvénient du sel de de Haen résulte de sa forte réaction acide et de ses propriétés corrosives, auxquelles ne résistent ni les métaux, ni le verre. On est obligé de mordancer dans des cuves en bois.
- Les appréciations diffèrent beaucoup touchant les services que l’on en peut attendre. Alb. Frey a constaté que le sel employé isolément fixe mal le tannin, à cause de son acidité; mais il fournit des résultats très brillants lorsqu’on le neutralise partiellement en ajoutant au bain \/k du poids du mordant de cristaux de soude. La concentration convenable du mordant est, pour 1 litre d’eau :
- Sel d’antimoine.............. 4 grammes.
- Soude cristallisée........... 1 —
- Température pour les passages, environ 50° centigrades. Les nuances obtenues sont plus brillantes et plus nourries que sur mordant émétique. Eug. Dollfus a observé qu’en effet le tannin se fixe complètement avec le tour de main indiqué par Frey ; mais il se produit au dégommage des accidents avec certaines nuances associées aux couleurs sur tannin. C’est ainsi que les nuances de graines jaunes diminuent d’intensité. Cet effet est surtout marqué lorsque l’on opère h une température plus élevée que celle indiquée par Frey.
- Rhodanates aluminiques.
- J. Hauff a breveté une méthode de préparation de rhodanates basiques d'aluminium (D. R. P. n«> 42682 dd 2 marsl887). Ces sels, dont la série va du rhodanate tribasique au rhoda-nate octobasique, n’étaient pas connus jus-
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- séricoïne dérive de la fibroïne par perte d ammoniaque. L’auteur poursuit l’étude de cette réaction.
- I J
- qu’ici ; on n’avait obtenu encore que le rhoda-nate monobasique.
- Hauff prépare les sels polybasiques en dissolvant la quantité calculée d’hvdrate d’aluminium fraîchement précipité dans une solution de rhodanate neutre dont on élève lentement la température.
- Le sel tétrabasiqus peut être évaporé à sic-cité sans aucune décomposition et il se redissout ensuite sans résidu. On comprend que Ce s sels puissent remplacer avec avantage les rhodanates moins basiques déjà connus et utilisés comme mordants dans la teinture et l’impression.
- Fluorure de chrome.
- Un mordant de chrome qui paraît devoir remplacer lessels d’oxyde de chrome à présent en usage est le fluorure de chrome, que la maison Rud, Koepp et Ce a breveté dans tous les Etats européens. Le produit commercial est sous forme d’une poudre cristalline, vert de chrome, contenant 42 pour 100 d’oxyde de chrôme; sa composition est exprimée par la formule : t
- CrFl3-f4H20
- Il se dissout dans l'eau en une liqueur verte.
- Suivant G. Stein, le fluorure de chrome est non-seulement un excellent mordant pour le coton, mais il cède aussi directement l’oxyde de chrome à la laine. Les couleurs d’alizarine s’obtiennent en nuances plus foncées qu’avec le mordançage au bichromate. Les bleus noirs au campêche sur coton viennent très bien.
- H. Lange a publié une étude très complète des applications de ce fluorure de chrome au mordançage de la laine. D'après cet auteur, le nouveau sel remplacerait avec avantage les chromâtes, toutes les fois qu’il s’agit d’obtenir des nuances brillantes et pures ou de teindre la fibre sous une forme où elle offre des difficultés spéciales.
- Etude sur la soie.
- Th. Weyl a repris l’étude chimique de la soie. La fibre, soigneusement épurée et séchée à 100°, a été immergée dans une quantité d’acide chlorhydrique fumant suffisante pour en amener rapidement la complète dissolution. Celle-ci est versée dans de l’alcool froid et le précipité gélatineux qui se forme est soigneusement lavé et séché. La combustion fournit des chiffres qui se confondent presque avec ceux que Malder et Cramer ass;gnent à la fibroïne de la soie purifiée, sauf pour l’azote qui a été trouvé plus faible de 1 pour 100 environ. L’auteur regarde le corps engendré par l’action de l’acide chlorhydrique concentré sur la soie comme analogue, mais non identique, à la fibreine; il le nomme séricoïne. La liqueur chlorhydrique séparée de la séricoïne contient du sel ammoniac. 11 semble donc que la
- Elude sur le colon.
- Le coton a fait l’objet d’une étude très-nourrie de F.-H. Bowmann. Le résultat le plus intéressant de ce travail est que le principal constituant du coton après la cellulose, l’acide pectique, n’est pas un dérivé delà cellulose, mais appartient a une série de composés voisins qui accompagnent généralement la cellulose et qui sont moins stables qu’elle.
- L’auteur attire de plus l’attention sur ce fait que le teneur en cendres du coton, qui varie de 1 à 1 1/2 pour 100, n’est pas sans influencer les opérations de blanchiment et de teinture.Les analyses font ressortir la quantité relativement élevée de fer que contiennent les çotor s d’Egypte.
- On doit à Camille Kœchlin une étude intéressante de la résistance des impuretés et pigments divers du coton aux agents de blanchiment et sur le traitement du coton en bain acide.
- L’enduitnese dissout que dans des lessives caustiques contenant au moins 15 grammes de soude caustique par litre; pour l’éliminer I complètement, il faut des lessives à 25 grammes par litre. L’auteur s’est occupé du procédé de blanchiment d’après Horace Kœchlin : passage en acide sulfurique, lessivage en solution de carbonate et sulfite de soude bouillante sans pression, chlorage et finalement passage en acide sulfurique. Ce procédé fournit les blancs les plus purs, notamment lorsque l’on opère avec des liqueurs chauffées à 80° et contenant de 0.5 à 1 gramme d’acide sulfurique au litre. La chaux du tissu est complètement éliminée, mieux qu’avec l’acide chlorhydrique. L’acide sulfurique offre d’ailleurs sur ce dernier l’avantage d’attaquer beaucoup moins la fibre, même en liqueur plus concentrée, et d’être éliminé plus facilement par les lavages.
- (A suivre)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Bleus d’indulines — Oxydés — ^miral
- C>
- Les produits dits : Indulines, Nigrosines, Indigolines, Bleus-noirs, etc., donnent des
- nuances bien connues et que notre échantillon rappelle ; elles ne doivent pas être confondues avec les bleus-marine, qui n’ont pas le même reflet violacé.
- On en fait un assez grand usage en ce moment, tant dans le vêtement que dans l’ameublement, et dans les laines à crochet, à tricot et à tapisserie. Sur soie on en fait des nuances de fond bien nourries.
- Le nom Oxydé quia été adopté par la mode n’est pas très usité ni très bien trouvé ; on l’a appelé aussi Amiral, ce qui rappelle sa pa* renté avec la marine.
- En descendant l’échelle des tons dans les mêmes nuances, nous trouvons le Goura, le Héron, le Minuta : encore des noms très fantaisistes.
- Les indulines donnent des teintes assez solides, résistant à la lumière et aux savonnages , il s’en fait de rougeâtre (marque R), et de plus bleue (B) ; notre échantillon est obtenu avec celte dernière.
- Teinture de la laine.
- Pour 10 kil. de laine, en ton de l’échantillon :
- Colorant..................... 1 kil.
- Sulfate de soude............. 1 —
- Acide sulfurique............. 100 gr.
- Eau.................. environ 300 lit.
- Teinture de 1/2 heure à 1 heure, au bouillon.
- Il faut être prudent dans l’emploi de l’acide sulfurique : un excès précipite la couleur, aussi quelques teinturiers le remplacent-ils par un acide organique, soit l’acide oxalique (200 grammes), ou la crème de tartre (500 grammes).
- Teinture de la soie.
- Pour 10 kil. de soie :
- Colorant......................... 1 kil.
- Bain de décreusage.............. 50 lit.
- Acide sulfurique................ 50 gr.
- Eau............................ 250 lit.
- Teindre à chaud jusqu’à nuance voulue.
- Aviver dans un léger bain d’acide sulfurique.
- Si l’on n’a pas de savon de grès, on le remplacera par 2 kil. de savon de Marseille.
- Même observation que pour les laines, en ce qui concerne l’acide sulfurique -, cependant il en faut assez pour que le bain ait une réaction légèrement acide, après avoir sature l’alcalanité, du savon.
- Teinture du coton.
- Le coton se teint sans mordant pour les gris clairs, mais ne monte pas au-delà, aus^1 dans le chiffonnage, ces couleurs ont-elles l’avantage de teindre les vêtements de laine en bleu corsé, tandis que les doublures restent en gris.
- Pour arriver aux bleus corsés sur coton, il faut mordancer préalablement, et le Pr0#
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- cédé ordinaire au tannin et à l’émétique, ne réussit qu’à moitié.
- Le suivant donne de meilleurs résultats.
- 1° Passer au tannin et au sumac comme pour le procédé à l’émétique.
- 2° Tremper une 1/2 heure à froid dans une dissolution de sel d’étain, contenant :
- Sel d’étain...................... 1 kil.
- Acide chlorhydrique.......... 100 gr.
- Eau............................. 100 lit.
- Après rinçage, ou même un simple égouttage, on peut teindre sur le même bain que la laine.
- Teinture du jute.
- Teindre sur le bain de la laine, en y ajoutant :
- Alun.................... 2 kil.
- La teinture demande environ une 1/2 heure et se fait à bain modérément chaud.
- Remontage des bleus de cuve
- Nous nous proposons de passer en revue différents procédés de remontage des bleus d’indigo ; nous commençons par d’anciennes formules, en considérant, toutefois, que les plus récentes n’en diffèrent pas considérablement, sauf en ce qui concerne l’emploi des couleurs d’aniline dont nous aurons aussi à parler.
- Après la laine nous verrons le coton.
- Voici d’abord des formules où le remontage est pour ainsi dire, la couleur principale, le pied de cuve étant très faible.
- Les dosages indiqués sont pour 100 kil. de laine.
- Nous nous servons des anciennes dénominations .
- Bleu violeté.
- 1° Teindre à la cuve en déblanchi moyen.
- 2o Rinçage et teinture sur le bain suivant :
- Orseille.................. 20 kil.
- Alun...................... 2 —
- Cet avivage est peu solide, et résiste tout au plus aux lavages.
- Bleu de roi.
- 1° Teindre en petit déblanchi, à la cuve.
- 2° Après rinçage, bouillon de deux heures
- avec :
- Campêche.................... 20 kil.
- Santal...................... 16 —
- Sumac........................ 5 —
- Orseille..................... 2 —
- Tartre....................... 1 —
- Lever, ajouter au bain :
- Sulfate de fer............... 6 —
- Rentrer la laine, bouillon d’une demi-heure, pauser une heure, lever, rincer, sécher.
- Bleu National.
- 1° Pied d’indigo à la cuve, en bleu moyen.
- 2° Rinçage, et bouillon de deux heures sur :
- Santal . 20 kil.
- Sumac . 3 —
- Cristaux de tartre . 1 —
- 3<> Semer sur le même bain :
- Sulfate de fer h kil.
- Manœuvrer la laine pour bouillir une demi-heure. bien unir,
- Cet avivage tient assez bien au foulage.
- Bleu grec.
- 1° Petit déblanchi sur cuve, et rinçage.
- 2° Bouillon de deux heures avec :
- Orseille 12 kil.
- Campêche . A —
- Santal 2 —
- 3° Sans lever la laine, arroser le bain avec une dissolution faite à l’avance de :
- Chromate jaune de potasse.... 150 gr.
- Manœuvrer pour unir et donner un nouveau bouillon d’une demi-heure. Rincer.
- La teinte est peu foncée et tient mal au foulon.
- En général ce sont celles presqu’exclusive-ment formées de santal qui foulent le mieux, malheureusement ce bois porte au rouge.
- [A suivre).
- Teinture des feutres Suite
- Bleu ordinaire.
- Pour 6 douzaines de chapeaux pesant 7 à 9 kilogr.
- Faites-les bouillir pendant trois quarts d’heure avec un kilogramme d’alun 500 gr. d’acide oxalique, 750 grammes crème tartre, 90 grammes de chromate de potasse et 40 grammes de sulfate de cuivre.
- Otez-les ensuite, rincez-les et plongez les pendant encore l heure dans un nouveau bain composé de 3 kilogrammes et 750 grammes de bois de campêche et 2A0 grammes d’indigo soluble.
- Blanchiment du jute
- Voici un procédé indiqué pour les chiffons de papeterie mais qui pourrait bien recevoir des applications aux matières neuves :
- Le jute est lessivé avec 15 0/0 de chaux pendant 10 heures sous une pression de 1 1/2 kilogr., puis essoré et soumis pendant un laps de temps de 12 à 24 heures, à l’action du chlore gazeux.
- Après cette opération, il est coloré en jaune orange et on le lave pour lui enlever toute trace de l’acide qui a pu se former.
- On ajoute ensuite une solution alcsline de soude caustique à raison de 1/2 kilogr. pour 400 kilogr. de chiffons. Cette faible quantité d’alcali suffit pour rendre soluble dans l’eau la matière colorante oxydée par l’action du chlore et qui est ensuite évacuée par l’eau de lavage qu’elle colore en brun foncé.
- Après ce dernier lava ge, le jute peut êtr blanchi à la manière ordinaire par le chlorure de chaux, dont 5 à 7 kilogr. suffisent pour 100 kilogr.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur Deuxième partie. — Exécution du travail.
- RÉCEPTION DE L’OUVRAGE
- Qualités nécessaires des dames de magasin
- Un travail bien reçu est à moitié fait.
- Cela est peut-être exagéré, mais il est certain que des dames de magasin inexpérimentées vous compliquent singulièrement la besogne, et que celles qui savent, au contraire, guider le choix des clients, n’accepter que de l’ouvrage normal, la facilitent d’abord, puis satisfont davantage la clientèle, en lui rendant des pièces dont on a tiré le parti le plus avantageux, et qui ne sont ni usées, ni rongées par des opérations forcées, notamment par des dégradages.
- Eviter du travail trop compliqué, des tours de force, cela est très-bien, mais il ne faut pas non plus, par excès de prudence ou par ignorance, refuser de faire tout le possible, dès lors qu’il reste dans les bornes rationnelles.
- Ainsi, il est des maisons ayant des demoiselles de comptoir qui n’ont jamais pénétré dans un atelier, et qui n’ont ainsi nulle idée de la façon dont le travail s’exécute, de même qu’aucune notion du mélange des couleurs -, ou leur a dit que le « loutre » pouvait se faire à peu près sur tous les fonds de couleur ; alors elles vouent toute leur clientèle au loutre, et le loutre dans leur entourage devient le cachet distinctif des vêtements reteints.
- Les clients se lassent d’être toujours habillés en ramoneurs, et ils vont trouver un autre teinturier qui veut bien leur faire un gros bleu sur un paletot gris clair ou un bronze sur un fond marron.
- Ces jeunes perruches ne connaissent aussi qu’un refrain : « nettoyage à sec, nettoyage à sec »,même pour des articles qui vont très-bien au mouillé, mais il est vrai que le chef d’atelier peut ici ne faire que ce qu’il juge à propos.
- Quoiqu’il en soit, il faut donc des personnes expérimentées, connaissant les ressources du métier, sans en dépasser les limites. Celles qui ont travaillé au fer, à portée de l’atelier des hommes, entendant, parmi les propos graveleux, les conversations et les réflexions qui surgissent du travail, les jurons qu’excitent les difficultés, et les conseils des vieux aux apprentis ; celles-là sauront bien ce qu’il faut dire aux clients et ne s’emballeront jamais dans un travail ingrat.
- Les patronnes dans les maisons de province, ont généralement fait ce bienfaisant appren-
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- tissage, et milles ne savent mieux qu’elles recevoir l’ouvrage, et guider des demoiselles auxiliaires.
- Il ne suffit pas de ces connaissances pratiques, il faut encore les qualités générales de tous commerçants en rapports directs avec la pratique.
- Diplomatie commerciale
- La politesse, la prévenance, l’affabilité, sont choses élémentaires -, il faut, de plus, accepter les manies des clients, sembler s’y ranger, et si elles sont irréalisables les amener à y renoncer, en leur laissant croire qu’ils ont eux-mêmes imaginé la nouvelle décision.
- Discuter avec une cliente et vouloir lui prouver qu’elle est dans l’erreur, est commettre une maladresse : tout ce qu’elle demande est toujours possible, et bien vu, mais il faut peu à peu lui faire entrevoir qu’il y a peut-être mieux, et qu’on tirerait un meilleur parti, de son vêtement en le mettant en vert plutôt qu'en bleu, ou en le nettoyant au panama de préférence à la benzine.
- Il ne faut pas lui rire au nez, lorsqu’elle vous demande le bleu « Jockey-club », le rouge « Grand-Amiral », la teinte « Prince de Galles » ou « Rêve enchanté » ; tous ces noms flamboyants lui sont donnés par son journal de modes, ou bien elle les a vus figurer à l’étalage d’un magasin de nouveautés. Vous l’humilierez si vous lui faites voir qu’elle n’est que le perroquet d’un commis-calicot.
- En causant, lui faisant voir quelques cartes d’échantillons, vous saurez bientôt quelle est la nuance qu’elle qualifie si brillamment ; vous vous hâterez de dire que c’est en effet de la haute nouveauté, et pour appuyer cette déclaration, vous lui ferez payer plus cher sa teinture.
- Dire qu’il ne faut pas affecter de répugnance devant des gilets de flanelle propres comme des lèchefrites, est encore donner un conseil utile dont vous trouverez souvent l’application.
- Il ne faut pas dire que ces flanelles et autres lainages blancs seront « désinfectés » parce que vous les mettrez au soufre, mais qu’ils recevront «l’apprêt hygiénique» ; on n’aime pas à passer pour infectants !
- Enfin avec un peu d’habileté, on obtient qu’une cliente qui veut faire laver au prix sacrifié de six sous un gilet de flanelle, par exemple, accepte un travail plus soigné qu’on lui fait payer 75 cent, ou 1 fr.
- Pour être dame de magasin, il faut donc du savoir pratique, du tact, de la diplomatie ; ces qualités maîtresses, quelques-unes les possèdent à un haut degré, et leurs maisons peuvent en apprécier toute la valeur.
- Articles a travailler Nettoyages
- Maintenant, il convient de donner quelques avis pour les conditions à accepter du travail.
- Se nettoient à sec, les robes confectionnées,
- les vêtements de dames à volants, à ruches, à garnitures, toutes les soieries, les velours et les peluches les petits lainages mélangés, ceux à teintes susceptibles, les écossais à trente-six couleurs, les imprimés, les gilets en fantaisie, les cachemires et imitations, les habits à broderies dorées ou argentées, les ornements d’église, les costumes de théâtres ou de travestissements, les ameublements en tapisserie, les damas, les broderies de laine et de soie, les passementeries, les gants, les dentelles noires, et tout, en un mot, ce qui craint l’eau et le savon.
- Au savon, on fait les robes et costumes défaits, non susceptibles, les lainages purs et unis dont la teinture ne bouge pas dans l’ammoniaque, les vêtements d’hommes en drap et en coutils (se défier pourtant des complets en nouveauté,) ; les reps d’ameublement (cependant ceux qui sont enfumés par des émanations de charbon de terre, ne se nettoient bien qu’à la benzine), les couvertures, les flanelles, les bas de laine, les cotons purs et toute la lingerie, y compris les housses de meubles, les couvre-pieds, les rideaux de vitrage, les grands rideaux blancs, etc..
- Les pièces seulement tachées par places, peuvent être reçues pour détachage partiel, qu’on fait à la benzine, ou par d’autres dissolvants appropriés.
- Il faut noter enfin qu’il est des couleurs qui coulent à la benzine, et que le nettoyage à sec n’est pas toujours exempt d’accidents, mais ces cas ne peuvent guère être prévus sur le simple examen de l’article, et c’est au ben-zineur à s’en tirer le mieux possible.
- Teintures
- Tout à peu près peut être teint, mais ce qui se fait le mieux ce sont les laines pures.
- Les mélanges coton vont très bien en noir; les couleurs sont déjà moins commodes à obtenir, et il se produit le plus souvent un glacé (miroitement de deux teintes) par suite du coton qui tire plus ou moins que la laine ; cependant quand c’est le coton qui a trop monté, le teinturier peut encore arriver à unir, mais en forçant la teinte ; en effet, le coton mordancé s’arrête à un certain point qu’il ne dépasse pas ; la laine, au contraire, peut continuer à tirer et arriver jusqu’au point d’arrêt du coton.
- Pour ces étoffes, il faut prévenir les clients que la teinte pourra dépasser légèrement son échantillon.
- Les mélanges laine et soie unissent assez facilement, mais c’est à l’apprêt que viennent les difficultés; ces étoffes, généralement, gri-gnent au sortir des bains, par suite de l’inégale rétractation des fils de laine et des fils de soie ; un apprêt très-tendu avec forte pression ensuite dissimule cet effet, mais il ne rend jamais aux popelines leur largeur primitive. Il faut encore prévenir que ce tissu se rétrécira.
- Les soies pures se teignent très-bien, sauf les cachous, qu’on ne voit plus guère, mais elles ne gagnent pas, comme étoffes, à passer dans les bains ; chaque fil se resserre, le tissu devient donc creux, clair comme un tamis et tourne au chiffon, les apprêts encore réparent en partie le mal, et on arrive à rendre un ouvrage convenable.
- Il ne faut pas faire de difficultés, du reste, j pour recevoir des soieries à la teinture ; c’est au contraire une de nos principales sources de produits, mais il est bon que les dames de magasin connaissent les susdites difficultés, pour ne pas promettre plus que nous ne pouvons tenir.
- En général toutes étoffes lâches et claires, telles que crêpes, gaze-, tulles et mousselines sont difficiles à travailler à la teinture comme aux apprêts.
- Moirage et impression
- Le moirage est un des apprêts les plus avautageux qu’on puisse donner aux soieries reteintes -, quand il peut concorder^ avec le genre de l’article, il faut le conseiller.
- La moire est d’autant plus belle que l’étoffe est à plus gros grain, ainsi elle se fait mieux , sur un pou lt, un genre reps que sur un taffetas, où elle peut cependant encore aller.
- Les satins ne se moirent pas, ni les lainages.
- Les tissus fermes de coton et de toile, comme ceux faisant des bas de jupons peuvent être moirés.
- Je parlerai, en leur lieu, des différents genres de moire.
- L’impression peut se faire sur toutes étoffes rases, à condition qu’elles soient défaites, c’est-à-dire en morceaux plats, et plus un tissu est fin et serré, plus l’impression est nette ; elle se fait difficilement sur gros lainages, et pas du tout sur fonds pelucheux, molletonnés ou ratinés ; on peut encore la réussir sur velours de soie et de coton.
- Si l’étoffe est très-belle et peu usée, il faut déconseiller de l’imprimer ; si au contraire elle est terne, cassée, ne laissant espérer qu’une teinture peu tranchée, on doit recommander l’impression, qui couvrira tous ces défauts et la régénérera pour ainsi dire.
- Ce n’est guère que sur fonds noirs qu’on imprime, quoi qu’on puisse le faire sur toutes couleurs.
- On peut imprimer sur moiré.
- A meublements
- Les ameublements demandent quelque attention spéciale dans leur réception.
- Il faut s’assurer d’abord que les doublures des grands rideaux ne sont pas brûlées par le soleil, et si cela est, le faire remarquer au client, et même refuser de faire un travail quelconque sur ces doublures qui continueraient à tomber en charpie à la moindre manipulation; on les fait découdre et on les rend.
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- Presque toujours ces rideaux sout frappés d’air; or les frappures ne se couvrent pas par une nouvelle teinture, à moins de faire un loutre foncé ou un noir; il faut pour les autres teintes, démonter la couleur primitive.
- Toute la passementerie qui garnit ces ameublements, telle que franges, galons, crêtes, embrasses, cordons, etc. viendra plus foncée que l'étoffe de fond, à cause du coton qu’elle contient et qu’il faut couvrir ; cela est encore à faire observer.
- Des teintes possibles
- En démontant la couleur primitive d’une étoffe, on peut reteindre celle-ci en nuance quelconque ; il n’y a donc pas en fait de limites pour le choix des teintes, mais ce démontage, que l’on appelle aussi, et avec beaucoup de raison dégradage, «dégrade » en effet, l’étoffe; ce n’est qu’avec des agents chimiques énergiques que l’on arrive à faire tomber la couleur, et l’étoffe en est toujours elle-même altérée.
- De plus c’est une complication de travail pour le teinturier, et le mieux est toujours de l’éviter.
- En général, les étoffes démontées conservent un fond jaune dont il faut tenir compte pour la nouvelle teinte ; ainsi, il ne faudrait pas s’engager à y faire un bleu-ciel, ni un violet demi-clair.
- Les noirs ne se démontent pas ; on peut cependant arriver à en transformer en marron, Mais ce n’êst pas du travail pratique.
- Dans l’intérêt du client et du teinturier, il faut donc conseiller une teinte dans la composition de laquelle entre la couleur primitive de l’étoffe.
- Les fonds suivants peuvent recevoir les teintes indiquées à la suite :
- Blancs: sur fonds blancs on peut évidemment faire toutes couleurs.
- Bleu clair: bleu foncé, violet, vert, bronze, marron foncé, noir.
- Bleu foncé : bronze foncé, noir.
- Bouge : vmlet, marron, grenat, prune.
- Jaune: vert, orangé, marrons variés, bronze noir.
- Orangé : bronze, marron, prune, noir.
- Violet : prune, marron, et noir si le fond violet n’est pas trop foncé; si le violet est très bleu on peut le transformer en bronze.
- Vert : bronze, marron foncé, noir.
- Marron : bruns foncés, bronze, et noir si le marron n’est pas très foncé.
- Modes et gris : en toutes nuances de grosses
- couleurs.
- ftoir : doit rester noir.
- Ainsi, en général, presque tous les fondssont bons pour noir, estant mieux, car le noir figure Pour 95 0/0 dans nos teintures.
- Tous, excepté le bleu foncé peuvent donner e marron foncé, qu’on désigne aussi : loutre.
- Le gros vert ou bronze est toujours possible *mand il n’y a pas de rouge dans la nuance du
- fond
- cependant on y arrive en le faisant très
- foncé, avec un violet où prédomine le bleu, et un orangé où le jaune est en excès.
- Pour les étoffes multicolores, telle qu’écossais, impressions, nouveautés, il ne faut répondre de rien, quant aux résultats d’une teinture; une nouvelle teinte en les couvrant transforme chaque couleur et donne lieu à des effets bizarres, le plus souvent mal réussis ; tout cela ne va bien qu’en noir, à moins de démonter, Maurice Guédron.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- NOTES SUR LES PROCÉDÉS
- Employés par les Annamites et les Chinois
- pour la teinture et le lavage des soies.
- L’art de la teinture est très répandu chez les Annamites et leurs procédés sont à quelques légères différences près, les mêmes que ceux des Chinois.
- Nous allons étudier successivement ces divers modes d’opérations.
- Il n’y a en Cochinchine que deux sortes de tissus consommés par les Annamites et par conséquent deux espèces de teinture, celle des tissus de soie et celle des tissus de coton. Ces deux branches forment dans le pays deux industries séparées; l’ouvrier qui s’occupe de la première ne fait pas la seconde, il en ignore même les procédés; il existe aussi des spécialités au point de vue des couleurs, cela résulte d’un usage établi.
- Nous nous occuperons spécialement des tissus de soie : ce sont du reste les seuls qui peuvent avoir pour nous une importance considérable, car ces produits- font la base principale de l’habillement des populations Annamites et Chinoises. Les cotonnades, à part un petit nombre d’espèces grossières qui se fabriquent dans la colonie, nous arrivent de l’étranger par les voies de Hong-Kong et Singapour.
- Nous parlerons successivement des différentes couleurs recherchées par les Annamites et les Chinois et nous donnerons en même temps les moyens employés par eux ou par les Chinois pour les obtenir.
- Ces couleurs sont les suivantes : les noirs, les violets, les jaunes, les rouges, les bleus et les verts.
- Noms.
- Les soies noires sont aussi bien portées par les hommes que par les femmes, avec cette seule différence que celles qui servent aux premiers sont unies ou à grands brochages, tandis que celles employées par les dernières ne sont qu’à pois ou à petites fleurs.
- Cette teinture est spécialement faite par les Annamites, cependant quelques Chinois s’y livrent, mais le nombre en est fort restreint.
- Voici la manière d’opérer de chacun d’eux.
- Pour teindre en noir, l’Annamite commence par donner au tissu un fond d’indigo, puis il le fait sécher, il le trempe ensuite à dix reprises différentes dans une décoction de Dâ connu vulgairement sous le nom de Palétuvier des Indes [Brugioera gymnorhiza) famille des Rhizophoracées; après chaque trempage l’ouvrier fait sécher. La décoction dont nous parlons se fait dans une marmite de fer. L’étoffe est ensuite lavée et séchée au soleil,
- puis on lui fait subir une série d’autres trempages dans une décoction de feuilles de Tram (Psiclium migrant, famille des myrtacées). Le teinturier opère encore ici comme pour le Dâ, seulement il répète ce travail pendant cinq jours et chaque soir le tissu est enduit d’une couche de vase qu’on n’enlève que le lendemain matin par un lavage. Cette vase contient une proportion notable d’alumine et de fer. La série des travaux que nous venons d’énumérer terminée, l’étoffe a obtenu la teinte désirée.
- Cette méthode est fort longue et ne demande pas moins de vingt jours.
- On se servait autrefois pour cette même teinture d’autres matières, telles que les tiges del’Eclipta erecta (en annamite Cau mue) ; les graines du Myrobolan,Terminalia laurina, famille des Combrétacées, (en annamite Ghieû lieu). Ces matières étant devenues plus rares, ont renchéri et comme elles no donnaient pas de résultat supérieur à celui obtenu par la méthode actuelle, on en a abandonné l’emploi.
- Nous devons faire remarquer qu’on fait encore usage des écorces du Terminalia verni-cia, Badamier, famille des Combrétacées (en annamite Cây-bang) pour remplacer le Tram ; cette substitution se fait chaque fois qu’on peut se procurer les écorces de Badamier.
- Les Chinois, eux, sont plus expéditifs ; après le passage à l’indigo, ils trempent leur soie dans une décoction de Galle de Chine, et à défaut de Dâ ou de Trâm, puis dans une solution de Phen-den (sulfate de fer). Ils renouvellent l’opération jusqu’à ce que lanuance cherchée soit obtenue; ce système raccourcit l’opération d’environ une quinzaine de jours.
- {A suivre.)
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en noni Collectif Jacques Sauce et Cie, fab. de cote-leurs et de Laines à velouter, boul. de Cha-ronne, 133. — Durée : 10 ans du 1er janvier 1889 . Cap.; 800,000 fr. — Acte du 8 mars 1889
- LILLE. — Dissolution, à partir du 7 mars 1889, de la Société Renouard -Bechin fils {filature, tissage, etc), rue du Lombard. 4. — Acte du même jour.
- ROUBAIX. — Modification de la société en nom collectif Isaac Holden et fils (peignage de laine) à Ardif, M. M. Isaac Holden, Auguste Holden, et Isaac Holden brothers seront à titre égal gérants de la société et M. Isaac Holden se fera représenter par son gendre, M. Hingsworth, accepté pour son représentant. — Acte du 20 fev. 1889.
- LILLE. — Dissolution à partir du 27 fév. 1889, de la Société D. Deblock, fab. de toiles, rue du Moulinet, 78. Liquid.: M. Deblock. — Jug. du 1er mars 1889.
- JERVINS. — Modification des statuts de la Société anonyme de la Filature d’hirson. Cap.: 400.01)0 fr. — Délib. du 24 fev. 1889.
- ROUBAIX. —Formation de la société en nom collectif Auguste Florin et fils,fab. de tissus, rue de la Fosse-aux-Chênes 25. Durée: 42 ans du 1er Janvier 1889. M. Florin père apporte un matériel évalué 224.482 fr. 45 c. et chacun des associés versera en outre les sommes né-
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- uessaires au fonctionnement de la société. — Acte du 29 nov. 1888.
- LILLE. — Formation de la Société en nom collectif Rossel lhermitte (teinturerie et nettoyage des étoffes), rue des Bouchers, 7 et 9. Durée : 20 ans. Cap. : 75.000 fr. — Acte du 20 fev. 1889.
- ROUBAIX. — Dissolution à partir du 31 mars 1889, de la Soeiété Gustave Browaeys et Cie, teinturiers en laines, boul. de Paris, 2 Liquid. : M. Desmet, ancien principal clerc de "Notaire. — Acte du 16 mars 1889.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- PARIS. — Rougier (dame) née Rimond, (teinturerie), rue Vielle du Temple, 45. J. c. M. Brunei. — Liquid. : M. Planque.
- PARIS. — T.etourneur (Raoul) teinturier, rue Royale' 22. J. c. M. Poiret.— Liquid.:M. Pouchelet.
- PARIS. — Croissant (Auguste-Louis-Phi-lippe) job. de papiers peints, ruePicpus 53. — J. c. M. Droin. — Liquid.: M. Beaujeu.
- PARIS. — La Société Lévy (Bernard et Henri) frères, (draps en gros), rue d’Aboukir, 27, composée de: 1° Ismaël-Bernard Lévy: 2° Nepthalie-Henri Lévy. J c. M. Legrand. — Liquid. M. Roucher.
- LILLE. — Delcoürt (veuve), née Lescaut, teinturerie à Lambersart. Jug. du 15 mars 1889. Liquid. : M. Wannebroueq.
- CESSIONS d’ÉTABLISSEMENTS
- Vendeurs. Acquéreurs. Etablissements cédés
- Deaulieu (dlle) X. Teinturerie faub. Poissonnière, 91.
- Crevillier Simon. Teinturerie, r. Biot, 26 Warin Ve X. Teinturerie, r. de Londres 44.
- Stophel
- Révocat S té
- Charlier. Multin, Ve
- Metz. Dépôt de teinturerie, r.
- N. D. de Nazareth, 77. Patte. Teinturerie, r. de Chail-lot, 47.
- Bizet. Teinture, av. delà Grande Armée, 39.
- X. Teinturerie, r. Belfond 40
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- L’Exjiogition. — Il est maintenant possible de juger du coup d’œil a peu près définitif de l’ensemble de l’Exposition, au moins dans son aspect extérieur.
- En se plaçant sous le portique du Trocadé-ro faisant face au Champ de Mars, on peut jouir a’une vue panoramique de cet ensemble.
- En avant se dressent les statues d’or des parties du monde, et plus bas se déroulent les parterres verdoyants, les nappes des bassins et les cascades. Plus loin, le pont d’Iéna, la Seine, et enfin s’élève la tour Eiffel qui restera la marque de l’Exposition de 1889. Puis, s’étend grave et imposant le palais des machines, masqué un peu plus loin par le pavillon central des galer.es industrielles. A droite de la tour Eiffel, se profilent le palais des Beaux-arts et celui des Arts libéraux.
- Les jardins du Trocadéro sont consacrés à l’Exposition d’arboriculture et d’horticulture, auprès de laquelle s’élèvent les pavillons des -forêts et des serres. A gauche, caché dans un
- massif de fleurs, s’ouvre l’excavation à travers laquelle s’exécutera le Voyage au centre de la terre. Tout ne sera qu’illusion dans cette desrente, mais de grands tableaux ou trompe-l’œil représenteront successivement les Egouts de Paris, les Catacombes, les Anciennes Carrières sous Paris. Enfin, on verra défiler une Galerie de Mines de charbons de terre et de fer, des Filons métalliques et des Carrières de sel gemme en pleine exploitation.
- Au bas des jardins s’étend, entouré de kiosques élégants, la communication établie par le pont d léna avec le Champ de Mars. A droite et 1» gauche du pont se déroule l'Histoire de l’habitation, représentée par quarante-neuf petites constructions reproduisant les divers types de l’habitation de l’homme de la période préhistorique à la période historique.
- Tout autour de la tour Eiffel se prolonge le Parc du Champ de Mars, avec ses élégantes sinuosités, ses rivières, ses cascades, etc., etc. A coté s’élèvent les pavillons des Etats d’Amérique centrale et méridionale. Quelques mètres plus loin, est installée une grande salle de théâtre, mesurant 2,000 mètres carrés, où l’on donnera des représentations enfantines en même temps que se trouveront réunis tous les jeux destinés à la jeunesse.
- Dans la partie gauche du parc s’élèvent le pavillon des tabacs, la maison suédoise, le bâtiment des téléphones et le pavillon de la près -se. Puis vient ce qu’on appelle dès maintenant la maison de feu, c’est-à-dire l’exposition du gaz, pavillon dont les toitures, les tourelles et toutes les auvertures seront éclairées le soir par transparence.
- En sortant du parc et en se rapprochant de la tour Eiffel, on a devant soi un immense jardin français, formé par des riches parterres plantés d’arbres et de fleurs, et entouré de cascades et de jets d’eau éclairés le soir à la lumière électrique. C’est là que se trouveront concentrés tous les établissements de consom-maiion ec d’amusement des divers pays du monde.
- En quittant ces gaietés internationales, on entrera dans le palais des machines. Là sera concentré le noté le plus grandiose et le plus imposant de l’exposition.
- Qu’on se représente, en effet, une mise en mouvement de deux mille cinq cents chevaux-vapeur, donnant la vie à des milliers d’appareils, et cet immense développement d’arbres de transmission de force mesurant, quatorze cents mètres, avec des por.ts roulants, à la hauteurs de ces arbres, portant les visiteurs d’un bout à l’autre du palais.
- Les bas côtés de l’exposition sont garnis d’un large chemin de ceinture. C’est sur la bordure de ce chemin que s’élèveront le bazar égyptien, les okels de vente, les souks tunisiens, les cafés maures et une vaste écurie pour cent ânes blancs qui auront mission de transporter les visiteurs d’un parc à l’autre. Plus loin s’élèveront la maison joponaise, les kiosques marocains, les pavillons persans et siamois.
- Sur la rive gauche du fleuve seront installées les expositions du matériel de la navigation, du sauvetage, de la pê:he et de ses engins, enfin la Compagnie transatlantique invitant le public à s’embarquer sur le pont du transatlantique, la Champagne.
- Le groupe de l'agriculture occupera 300 mètres de façade depuis le quai d’Orsay jusqu’à l’esplanade des Invalides, qui comprendra dans une de ses parties les colonies françaises, l’exposition de l’économie sociale et celle du ministère de la guerre.
- Dans un coin s’élèvera l’immense panorama du Tout Paris, dû à un artiste de premier ordre, le peintre Castellani. On y verra défiler un millier de personnes connues, garnissant les trottoirs et les cafés de l’avenue de l’Opéra.
- —o—
- Propriété Industrielle. — Cette question a été soumise aux délibérations de la I = Chambre syndicale des tissus et nouveautés par M. Adolphe Catteau, de Roubaix, l’un de ses membres.
- Il arrive journellement, dit M. Catteau, que des dessins exclusifs sont copiés ou imités par I C des confrères peu scrupuleux et qui emploient quelquefois, pour les obtenir, des moyens rien moins que délicats. I g
- Il est difficile d’obtenir des Tribunaux de Commerce tels qu’ils fonctionnent aujourd’hui, justice de ces agissements dolosifs. Les procès, I £ quand ils sont entamés sont renvoyés à l’arbitrage de gens qui n’ont, dans la plupart des cas, aucune compétence. Ce sont souvent des architectes ou d’anciens notaires fort experts :
- assurément pour les questions qu’ils connaissent mais incapables de juger si un tissu nouveauté a été copié ou imité dans le but d’une concurrence déloyale. Il y a là une réforme sérieuse a obtenir dans la législation actuelle.
- Les lois existent peut-être, mais elles ne sont pas comprises ou mal appliquées.
- La Chambre syndicale consacrera plusieurs ./
- de ses séances à l’examen de cette grave question. ^
- Keîour à la Garance. — On écrit J i; d’Avignon :
- On sait combien était répandue, il y a quelques années encore, dans notre chère Alsace, et surtout dans le Vaucluse, la culture de la garance dont les anciens faisaient, usage pour la teinture de leurs tissus et à l’aide de laquelle les Orientaux fabriquent, depuis des siècles, le fameux rouge d’Andrinople, dont la préparation fut longtemps considérée comme un secret introuvable.
- Malheureusement, en ces dernières années, les couleurs d’aniline et d’alizarine ont rem-placé la garance dans la teinture des tissus de laine, de soie et de coton , en sorte que ceux de ros départements, dont cette plante faisait la richesse, se sont vu ruinés du coup.
- Mais, voici que l’industrie tinctoriale revient à la garance. Aussi, la société d’agriculture de Vaucluse s’est empressée, depuis quelque temps, de mettre à l’étude les moyens d’améliorer la culture de cette plante, dont l’usage le plus connu consiste dans la teinture en rouge des draps destinés à la confection des pantalons de nos soldats.
- Peut- être les Sociétés d’agriculture de l’Algérie feraient-elles bien de suivre l’exemple de la Société de Vaucluse et de reprendre les essais entrepris jadis, au début de la colonisa* tion, à l’époque où la garance était si recherchée. |
- On peut le dire sans exagération, quel sot conviendrait mieux à cette plante que le so> algérien, puisqu’elle croît spontanément danS les îles de la Méditerranée et dans l’Afrique centrale ?
- Le Gérant : F. Goüillon. Tous droits réservés
- Imprimerie G. COLIN, à, Charleville (Ardennes).
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- LA
- 2m" Année, N° 8.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- 'JB Hl CTUJlfi
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 Avril 1881
- SOMMAIRE
- Chronique. —Lettres d’un teinturier-dégraisseur sur la régénération de la profession. — Les Progrès des industries tinctoriales en 1888. — Sur l’absorption de certains réactifs par les libres textiles.
- Procédé.<* divers : Apprêts glacés ; Remontage des bleus de cuve (suite!; Teinture des feutres ; Noir pour gants. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Notes sur les procédés employés par les Annamites et les Chinois pour la teinture des soies. — Adjudications. — Renseignements commerciaux. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- L’Exposition fait en ce moment les frais de toutes les conversations ; les visiteurs y abondent, bien qu’ils doivent se contenter de l’admirer extérieurement ; ce qui prouve qu’il est toujours intéressant de contempler un mur derrière lequel se passe quelque chose.
- Ici cependant c’est plus qu’un mur qu’on peut voir du dehors ; nous avons dans notre précédent numéro esquissé le panorama dont on jouit des hauteurs du Trocadéro et nous voyons ainsi que les visiteurs peuvent se donner un avant-goût des merveilles que cette incomparable réduction du monde entier leur offrira.
- Du dehors, les visiteurs jouissent sans contrainte de la vue complète de la tour Eiffel, qui n’est pas pour nous la partie la plus remarquable de l’Exposition, bien qu’elle en soit jusqu’à présent la plus remarquée ; c’est à la mérité un monument imposant et hardi, dont le manque de style et de caractère rachète par son immensité n’ex-cluant pas une certaine élégance de détails, plutôt que de forme générale.
- Après avoir chronique les différentes phases de développement de l’Exposi-hon nous devons maintenant laisser aux Journaux sans spécialité, le soin de détailler la partie mondaine et fantai-^ste de cette œuvre colossale ; il nous jaut redevenir techniciens et analyser produits spéciaux de nos industries.
- Dès le prochain numéro, nous commencerons cette étude, et d’après les renseignements que nous avons déjà reçueillis, la matière sera vaste. Elle jugera très probablement une augmen-tation du volume de nos livraisons ;
- nous sommes prêts à faire tout le nécessaire : déjà nous nous trouvons à l’étroit, et voici une occasion naturelle de nous mettre plus à l’aise.
- *
- * *
- L’Exposition ou plutôt la tour Eiffel, était la joie des derniers jours du vénérable Chevreul, qui s’est éteint juste au moment où il a pu voir flotter au sommet de ce pylône de fer, le drapeau national qui en couronnait la dernière pièce.
- Tous les journaux ont annoncé la mort de l’illustre savant dont la longue existence a été consacrée aux recherches scientifiques les plus élevées et les plus utiles à l’humanité. Nous ne pourrions rien dire de lui qui n’ait été cent fois répété et imprimé dans ces journaux, mais la Revue de la Teinture ne peut laisser passer un tel mort sans lui payer le tribut de son respect et de son admiration.
- Les travaux de Chevreul eurent une grande influence sur nos industries ; ils ont éclairé la marche de ses continuateurs qui, sans doute, sont allés plus loin, mais n’ont jamais contredit les premières théories du maître.
- Il est regrettable que ces travaux soient disséminés dans des publications périodiques, telles que les « Annales de Chimie et de Physique» et les « Mémoires de l’Académie des sciences », et qu’il devienne ainsi très difficile de les rassembler. Toutefois, l’auteur a laissé publier à part un volume-atlas sous le titre : « Des couleurs et de leurs applicatipns aux arts industriels, à Vaide des cercles chromatiques » qu’on peut encore se procurer ; c’est la substance de son « Exposé d’un moyen de nommer et de définir les couleurs d’après une méthode précise et expérimentale, etc. », paru dans les mémoires de l’Académie des sciences, 1861, tome XXXIII.
- Il a paru aussi de Chevreul, un petit volume, aujourd’hui épuisé, ayant pour titre : « Théorie des effets optiques que présentent les étoffes de soie » ; mais ces deux livres sont loin de représenter l’œuvre considérable du savant dans les questions tinctoriales. Ses leçons de teinture professées aux Gobelins, et la direction des travaux chimiques de cet établissement la complétèrent.
- + *
- En 1823, Chevreul publia ses « Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale » , qui ouvrirent une voie absolument nouvelle et des plus fécondes à l’industrie. Pour la première fois, la théorie de la saponification était exactement démontrée.
- La stéarinerie était créée. « C’est par » centaines de millions, disait l’illustre » Dumas, en décernant à Chevreul le » prix de 12,000 francs de la Société » d’encouragement pour l’industrie na-» tionale, qu’il faudrait n ombrer les » produits qu’on doit à vos découver-» tes. »
- Il a publié également des « Considérations sur T histoire de la partie de la médecine qui concerne la prescription des remèdesy » et une « Histoire des connaissances chimiquesainsi que d’innombrables mémoires et articles de revues.
- Chevreul était membre de l’Académie des sciences et appartenait à toutes les académies ou sociétés scientifiques de l’Europe. Il était, depuis 1875, grand’croix de la Légion d’honneur.
- Chevreul vient de mourir à l’âge de cent deux ans, sept mois et neuf jours.
- Depuis quelques mois seulement, ses facultés diminuaient; on peut dire qu’il a vécu cent deux ans pleins, lucide, laborieux et toujours utile à la science.
- Que cette longue et noble carrière soit à jamais honorée !
- Restons, lecteurs, sur ce pieux hommage.
- F. Gouillon.
- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRA1SSEUR
- SUR LA RÉGÉNÉRATION DE LA PROFESSION
- Au premier abord bon nombre de lecteurs vont se dire, mais pourquoi donc supprimer nos banderolles rouges qui ne font pas mal ? Il est bien certain que le premier Teinturier qui a eu cette idée ne se doutait pas qu’un jour ou l’autre ces deux morceaux d’étoffes nous seraient préjudiciables, mais puisqu’il en est ainsi, comme on va le voir, il faut y remédier sans délai.
- Mais hélas, en cela comme en beaucoup de choses non moins urgentes, je crains bien de
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- prêcher dans le désert ; c’est difficile de rompre avec la routine, plus particulièrement en teinture et surtout à Paris.
- Certes, ce genre de décoration de nos magasins était une idée aussi ingénieuse que celle des Pharmaciens avec leurs gros bocaux d’eau rouge, verte ou jaune : on n’a jamais bien su pourquoi tous ces flacons ; de même celle du Perruquier avec ses petits plats à barbe en cuivre, genre d’une autre époque (voyez l’ancienne Bastille au Champ de Mars) « à la main légère », un tel Perruquier du Roy» etc.
- Bref, nos serges rouges étaient aussi bien trouvées que cela, tandis qu’à notre époque ils nous nuisent. En effet, avec toutes ses teintureries artificielles qui surgissent comme sous la main de M. Cocherie, une boutique dans ces conditions est tout de suite confondue avec une vraie Teinturerie, on voit ses couleurs rouges de tous côtés, et les clients s’y perdent aisément. En partant de chez eux, ils croyaient se rendre chez un teinturier, puis sur leur chemin ils ne voient qu’en rouge; à tous les carrefours ils aperçoivent des Teintureries, de belles boutiques aussi bien que des échopes. Ici c’est une ouvrière travaillant chez elle -, à la porte cochère il y a un rideau rouge ; sans le susdit, jamais le client n’irait dénicher ces fameuses Teintureries au 58ou au 6e.
- Le travail en ville.
- Ace propos j’ouvre une parenthèse; c’est encore un système défectueux de faire travailler en ville ; peu à peu l’ouvrière se crée sa petite clientèle, et bientôt fait une nouvelle maison ; le patron en cela agit toujours sans y réfléchir. Allez voir par exemple que cela se passe non loin de chez lui -, il supprimerait tout de suite les travaux, mais dès l’instant que c’est plus loin, il s’en réjouit presque en se disant : c’est mon collègue un tel qui en est atteint, tandis que ce dernier, de son côté, est dans le même cas du premier ; les choses reviennent au même. Donc pas de travail en ville.
- Revenons aux serges.
- Celui qui observe un peu son Paris, voit des blanchisseurs, des petits horlogers, des fruitières, voire même des savetiers, avec des serges rouges, s’occupant de teintures et de nettoyages, en même temps que des professions précitées.
- Un de ces quatres matins nous verrons les chineurs avec une guenille rouge enmanchée au bout d’un bâton parcourir ainsi les rues. Un viveur blasé a-t-il une petite duchesse sur les bras dont il veut se défaire, il lui monte sa petite teinturerie, avec les fameux serges qui font trouver une boutique tout de suite ; dans un autre cas elle n’aurait jamais percé. En un mot cette enseigne la fait connaître rapidement, et le bon public voit du rouge, donc c’est une teinturerie !
- Pour remédier à cet état de choses prenons la
- résolution d’abolir les serges : du même coup ce sera une petite économie d’un côté et de l’autre plus de méprise possible avec les vrais teinturiers.
- Sans doute en m’objectera, que les teintureries d’occasion en feront autant : tant mieux, on ne les trouvera plus si bien ; le client s’y habituera en peu de temps, et quand il enverra à teindre il indiquera le nom et l’adresse où il faut aller ; surtout qu’en prenant celte mesure, il y aura à ce sotiser tous et à faire la publicité dans les principaux journaux.
- Pour ceux qui conserveront les serges, le public sera au moins fixé que ce sont des teintureries petit teint !
- C’est encore à la chambre syndicale de preq-dre l’initiative de celte réforme. Les bons coiffeurs n’ont-ils pas renoncé aux plats à barbe qui ne se voient plus que chez les perruquiers de faubourgs et de villages?
- Les idées des confrères.
- L’un de mes correspondants m’écrit ; Est-il vrai que beaucoup de grande s teintureries de Paris ne font plus les noirs qu’aux produits d’aniline ? — Je l’entends dire aussi, mais je ne vais pas voir chez mes confrères ce qu’il en est.
- Mon correspondant ajoute : J’en ai essayé, ce n’est ni économique ni solide, et très laid par surcroît ; on dirait du loutre foncé, surtout au reflet; cela sent l’origine d’outre-Rhin. C’est tout de même un peu fort que les Prussiens nous fassent porter notre deuil avec leurs drogueries ! — C’est affaire de tempérament, confrère !
- Un deuxième correspondant parisien émet le vœu que tous les teinturiers s’entendent pour monter une usine spéciale faisant exclusivement notre sec ; c’est à peu près ce que j’ai écrit dans le numéro du 25 Février (p. 26); la dernière « chronique » de M. Gouillon a touché aussi cette question, mais j ’ajouterai qu’aujourd’flui il est un peu tard : voilà une quinzaine d’années qu’il eût fallu faire cela. Actuellement il y a assez de nettoyeurs aux benzines -, il s’agirait à mon point de vue, de proposer à un ou à deux, de ne travailler que pour nous ; ils y auraient avantage et bien moins à trotter dans Paris. A défaut d’entente, on aviserait d’acheter ou de fonder un établissement de ce genre.
- Enfin un troisième collègue me dit : j’approuve rudement votre campage contre le chinage. — Mais malheureux, lui dis-je, vous ne faites que cela 1 — Seigneur Dieu, qu’il me répond, est-il possible, moi chiner? Jamais de la vie, je porte à domicile 1 — Hum, hum., je vous rencontre à tous les coins de Paris. — Ah bien oui, ce sont des clients qui ont quitté mon quartier et que je dessers. — Mais brave collègue, nous sommes tous dans le même cas: un client quitte un rayon, il ira faire travailler un confrère de son voisinage ; celui-ci à son
- tour en perd un qui vous revient, il y a compensation. Allons, avouez que vous chinez? — Pas du tout, je sers à domicile !!...
- Vor Barbé,
- Teinturier de Paris. LES PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Pendant le premier semestre 1888 Par le Dr A. Julius (Extrait du Chemische Industrie)
- 0Suite)
- Théorie de la teinture.
- Il est assez remarquable qu’aucune étude approfondie n’ait été faite depuis longtemps pour élucider ce point encore obscur de l’histoire des fibres, savoir si la teinture consiste en un procédé chimique ou simplement mécanique ou en une combinaison des deux procédés.
- Cette question, longuement controversée il y a une trentaine d’années, E. Knecht a tenté récemment de la résoudre par voie expérimentale. Le titre de sa communication : « Sur la nature des réactions chimiques qui se passent dans la teinture de la laine et du coton avec des matières colorantes basiques » nous dit déjà dans quel camp s’est rangé l’auteur Knechl a fait une série de teintures quantitatives avec la fuchsine et la chrysoïdine.
- Un bain chargé avec un poids connu de ces couleurs était additionné de laine ou de soie jusqu’à complet épuisement. Dans les bains décolorés, l’auteur a trouvé toujours une quantité de chlorure d’ammonium exactement équivalente à la quantité d’acide chlorhydrique contenue dans la matière colorante. Gela montre que, dans la teinture de la laine ou de la soie, les sels des colorants basiques sont décomposés ; l’acide déplace de l’ammoniaque de la molécule complexe de la fibre animale* tandis que la base s’unit avec celle-ci sous forme de laque colorée.
- Ce résultat semble donner un nouveau crédit à la théorie chimique de la teinture QU1 semblait quelque peu ébranlée par les pr0' priétés singulières des couleurs azoïques pour coton.
- Procédés de teinture.
- Si les brevets concernant les nouvelles matières colorantes, les procédés d’épuration et de blanchiment des fibres sont nombreux et le plus souvent d’une réelle valeur, n°us voyons l’ingéniosité des inventeurs s’exercer d’une façon non muins suivie, mais peut-être mois sérieuse, sur les procédés de teinture o d’impression. Quelques-unes de ces préten dues inventions ne sont que des résurrection de vieux procédés reconnus impraticables abandonnés. Exemple : le procédé de teinture de E. Boursier qui applique les comeur
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- sur la soie dans un bain de benzine ou de naphte additionné d’acide oléique ou stéarique.
- En admettant que les résultats obtenus fussent des plus brillants, ce mode de teinture restenittoujours d’une application très limitée.
- Autre exemple : d’après un brevet de E. Rau on dissout la matière colorante dans l’eau et l’on ajoute à la liqueur de la soude, de l’acide oléique et de l’huile. Ce mélange, dit la description, est insoluble dans l’eau. On y plonge la fibre, que l’on débarrasse ensuite de l’ex cèsde colorant par expression. On sèche, on vaporise, et finalement, pour éliminer l’huile, on extrait avec un hydrocarbure.
- Le procédé de Gatty appartient à la même catégorie d'inventions. Une solution ammoniacale d’acétate tribasique de plomb sert de bain de mordançage en quelque sorte universel.
- H. Gross, de Crimmitschen, propose d’éliminer le sulfate de fer des recettes classiques du noir au campêche -, il le remplace par une décoction de bruyère qui agit comme mordant par Yéricoline qu’elle contient. Voici la recette complète pour teinture.
- Décoction de bruyère (?)..
- Extrait de campêche.......
- Vitriol bleu..............
- Chromate jaune............
- Borax.....................
- Bicarbonate de soude......
- Extrait de cachou ou de quer-citron......................
- 1/2 kilogramme. 12 —
- 1 —
- 0.050 grammes. 0.050 —
- 0.050 —
- 1 kilogramme.
- Enlevages sur rouges-rouges.
- Fourneaux a observé que le rouge turc peut être enlevé avec des mordants alcalins. Pour enlever en blanc, on se sert de soude caustique; en bleu, de soude caustique contenant de l’oxyde de chrome en dissolution avec bleu alcalin, bleu d’alizarine ou benzo-azurine ; en jaune, soude caustique avec chrysamine. Gal-land a répété avec succès les essais ci-dessus.
- Action de la lumière sur les couleurs
- Nous devons à J. Joffre une étude intéressante sur la résistance des couleurs à la lumière. Celle-ci ne dépend pas seulement de ia nature, mais aussi de la quantité de la matière colorante fixée sur la fibre. L’auteur fait observer que lorsque l’on veut comparer des matières colorantes sous le rapport de leur fixité^ la lumière, il est essentiel de les exposer simultanément, parce que l’intensité chimique des rayons solaires est très variable d’un moment à l’autre.
- De plus, l’état de l’atmosphère, notamment son degré hygrométrique, influencent le phénomène. En exposant un fragment d’un échantillon dans un vase clos contenant du chlorure de calcium ou tout autre agent déshydratant, décoloration est bien moins active qu’à l’air libre. Cette expérience explique ce fait depuis longtemps connu que les couleurs passent plus Vlte dans les localités situées au bord de la mer
- que dans l’intérieur des continents. Le degré ozométrique de l’air exerce aussi une influence très notable, comme il était facile de le prévoir.
- Charge des soies.
- Signalons en terminant une monographie des substances communément employées pour charger les soies blanches ou colorées et des moyens de les caractériser, publiée par le journal l'Industrie textile. Bien que ce mémoire n’offre, dans son ensemble, aucune nouveauté, il peut être utile aux teinturiers ou négociants peu familiers avec les procédés de l’analyse chimique.
- SUR L’ABSORPTION
- de certains réactifs, par les fibres textiles Par le Dr Ed. Knecht
- Le pouvoir absorbant des fibres, notamment des fibres d’origine animale pour les acides, les alcalis et certains sels en solutions aqueuses étendues est connu, non seulement de tous les praticiens, mais le fait a été constaté et signalé par plusieurs auteurs. Cependant nous ignorons, — du moins la littérature spéciale ne contient aucune indication à cet égard — quelle est l’intensité relative de cette absorption ; je ne sache pas non plus qu’on ait essayé de l’expliquer chimiquement.
- On doit à Chevreul, les plus anciennes observations sur ce sujet. Nous les trouvons consignées dans le Dictionnaire technologique, t. 21, p. 365 de l’année 1883. Cet auteur a trouvé que lorsqu’on laisse baigner la laine ou la soie dans une solution acide de concentration connue, la solution s’affaiblit : c’est le contraire qui se produit avec le coton. Par un lavage soutenu on peut éliminer de la fibre toute l’eau qu’elle a attirée.
- Dans son étude critique et expérimentale pour servir à la théorie de la teinture (Zurich, 1859), Bolley confirme les données de Chevreul en ce qui concerne la laine et la soie. Pour le coton, il ne constate aucune action dans les dissolutions acides faibles.
- Les derniers travaux sur ce sujet ont été publiés par Mills et Takamine. Ces auteurs ont étudié :
- 1 o La vitesse et le coefficient d’absorption des fibres pour certains réactifs ;
- 2° Le rapport des absorptions en présence de réactifs mélangés.
- Ils ont déterminé avec -beaucoup de soin les quantités d’acides sulfurique, chlorhydrique et de soude caustique absorbées en un temps donné par le coton, la soie ou la laine. Le résultat principal de cette recherche est que la laine absorbe, dans des solutions moléculaires d’acide chlorhydrique et de soude caustique, des quantités de ces réactifs correspondantes à 2 p. d’acide pour 3 p. de soude. Pour la soie et le coton, ils ont trouvé l’ab-
- sorption relative égale à 3 p. d’acide pour 10 d’eau.
- Les coefficients relatifs d’absorption sont :
- Pour le coton. Pour la soie.
- Acide sulfurique.... 1 2.6
- Acide chlorhydrique. 1 2.2
- Soude caustique... 1 2.3
- Ces travaux indiscutablement intéress ants au point de vue scientifique, ont peu d’intérêt pour le praticien en raison des circonstances où se sont placés les auteurs : température du bain, 4° ou 8°2 centigrades, etc. 11 est remarquable que Mills et Takamine n’aient pas songé à compléter leur étude en opérant à la température de l’ébullition, si fréquemment utilisée en teinture; puis ils ont négligé aussi de nous renseigner sur les modifications que subit la fibre dans sa souplesse, sa résistance, son brillant, en un mot sur les résultats du phénomène vraiment intéressants pour le teinturier.
- C’est pour combler ces lacunes qu’ont été entrepris les essais suivants.
- (L’auteur donne ici le détail de ses très-minutieuses et nombreuses opérations d’essais, dont nous devons nous borner à reproduire les conclusions).
- Conclusion. — Des résultats de cette recherche, nous pouvons conclure :
- 1°) La laine, la soie, le coton, jouissent tous trois de la propriété d’absorber les acides en solutions étendues. A la température de l’ébullition cette affinité est plus marquée pour la laine, puis pour le coton et enfin pour la soie. En faisant bouillir ensuite les fibres avec de l’eau, l’acide libre est extrait lentement de la fibre, mais toujours d’une manière incomplète.
- 2°) Pour la laine, tout porte à croire que cette absorption résulte d’une combinaison chimique. Cela ne ressort pas seulement du fait de la présence du sel ammoniac dans le bain, mais encore des résultats obtenus dans les dosages comparatifs de l’acide chlorhydrique du bain épuisé par la liqueur acidimélrique (a-cide libre) et par le nitrate d’argent (HCI total).
- Pour l’acide chlorhydrique notamment, il n’y a pas d’acide absorbé d’une façon permanente. Tout l’acide peut être éliminé par une lixiviation soutenue. L’acide que le titrage accuse comme disparu ou fixé a été simplement neutralisé par un ou plusieurs produits dénaturé acide, préexistants dans la laine ou formés par hydratation durant le bain.
- J’ai fait voir, il y a un an (août 1887), que le mordançage de la laine en acide chromique, au moyen des chromâtes acides de sodium ou de potassium, résulte très probablement d’une combinaison chimique de l’acide métallique avec un des constituants de la laine. 11 y a, dans les faits qne j’expose aujourd’hui, une
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- analogie qui donne encore plus de poids à cette manière de voir.
- 3°) La laine absorbe beaucoup plus les alcalis que le coton. Mais l’alcali absorbé peut être en totalité éliminé par l’ébullition avec l’eau.
- 4°) La laine, bouillie avec 13 pour 100 d’alun, produit une décomposition partielle de ce sel : il reste de l’acide sulfurique libre dans le bain.
- 5°) Les fibres semblent avoir une très médiocre affinité pour les sels neutres : chlorures de sodium ou de calcium.
- (Chtmische Industrie).
- -------ss©--------—
- PROCÉDÉS DIVERS
- Apprêts glacés
- pour tissus de coton, doublures, lustrines, etc.
- Nous avons, °n plusieurs communications, dans ce même chapitre, donné une série de formules pour apprêts des tissus de coton.
- Nous devons quelques échantillons à cette partie spéciale de nos travaux ; les suivants montrent deux articles à peu près identiques, mais préparés par deux méthodes un peu différentes.
- Ces tissus sont d’un correspondant anglais qui nous a fait connaître ses moyens mécaniques (glaçoire ou calandre) ; quant aux compositions de la matière empesante, nous donnons celles généralement usitées pour ces genres de travaux.
- Apprêt par glaçage
- Ici le brillant est obtenu par friction à la molette, soit à la main ce qui est bien long, soit à la glaçoire anglaise qui est bien plus expéditive.
- L’empois doit être gras et peut se composer en cuisant au moins une heure :
- Fécule........................... 20 kil.
- Huile de palme..................... 2 —
- Eau............................. 250 lit.
- Apprêter au foulard (de préférence à rouleau gravé), sécher aux tambours, humecter et calandrer.
- Cirer la pièce en la frottant à la main avec un morceau de cire, ou bien par la machine.
- Puis passer à la glaçoire.
- Apprêt par calandrage
- La calandre ou la mangle, donnent un glaçage ou plutôt un brillant moindre que par la glaçoire, mais qui ne nécessite pas l’opération du cirage.
- On emploie le mélange suivant :
- Amidon de maïs................. 25 kil.
- Suif de mouton.................. 1 —
- Cire jaune.................... 200 gr.
- Stéarine...................... 100 —
- Eau............................ 80 lit.
- Cuire une heure, et sans laisser refroidir, ajouter :
- Gomme du Sénégal................ 4 kil.
- Lessive de soude à 36°......... 30 gr.
- Passer cet empois au tamis.
- Apprêter au foulard sécher, humecter, calandrer en 8 ou 10 passages, l’étoffe doublée.
- Remontage des bleus de cuve (Suite)
- Nous continuons par des procédés encore anciens, mais toujours plus ou moins en usage dans certaines spécialité de lainages.
- Dans ceux-ci, le fond d’indigo est plus corsé, et l’avivage n’est plus la couleur principale.
- Les doses sont toujours pour 100 kil. de textiles.
- Bleu grec solide.
- 1° Bon pied en cuve d’indigo.
- 2° Rinçage complet, et bouillon de deux
- heures avec :
- Santal.................... 12 k.
- Sumac...................... 3 k.
- Campêche................... 1 k.
- Crème de tartre............ 1 k. 500
- Lever, semer dans le bain :
- Sulfate de fer............. 4 k.
- Rentrer la laine et faire bouillir une demi-heure.
- Eventer quelques heures, rincer et sécher. Ce « Bleu grec » est évidemment plus solide que le précédent à base d’orseille.
- Bleu Tapisserie.
- 1° Bon pied d’indigo en cuve.
- 2° Rincer et aviver, par un bouillon d’une heure, sur :
- Orseille............
- Campêche............
- Alun...............
- Lever, rincer, sécher.
- 15 k.
- 7 k. 500 3 k.
- Ceci est un avivage destiné à donner plus de feu et plus de tranché à la teinte indigo ; il convient pour les laines peignées destinées à la tapisserie de ménages et aux tricots, mais il ne pourrait être foulé.
- Aujourd’hui le même résultat s’obtient avantageusement à l’aide des couleurs d’aniline.
- Bleu Nemours.
- Nous abordons ici les teintes à draperie résistant bien aux foulages.
- Nous conservons l’ancienne désignation * Nemours » encore usitée dans quelques fabriques.
- 1° Bon pied d’indigo, et rinçage.
- 2° Bouillon de deux heures avec :
- Santal...................... 30 kil.
- Sumac........................ 10 —
- Cristaux de tartre..*..... 1 —
- Bien manœuvrer la laine, afin d’unir exactement, puis, sans lever, semer sur le bain, en continuant de retourner les matières : Sulfate de fer.................... 4 kil.
- Continuer le bouillon pendant une heure -, laisser en chaudière dix à douze heures -, rincer et sécher.
- Bleu-administration.
- Ce remontage n’est qu’une variante du précédent, et donne des résultats à peu près sem-
- blables.
- 1° Bon fond d’indigo.
- 2° Bouillon de deux heures sur :
- Santal........................ 20 kil.
- Garance d’Alsace............... 4 —
- Tan (écorces de chêne moulues) ........................ 10 —
- Sumac........................ 10 —
- Cristaux de tartre............ 1 —
- Bien manœuvrer comme il est dit ci-des-
- sus, et, sans lever, semer sur le bain : Sulfate de fer.................... 4 kil.
- Opérer comme pour les Nemours.
- Celte teinte est très solide, et foule bien.
- (.4 suivre.)
- Teinture des feutres
- Nous lisons dans le Moniteur de la Chapellerie :
- Décidément, pour cette saison, ce cera les couleurs claires qui seront en vogue, notamment celle appelée vulgairement : nuance havane et tous ses dérivés. Sous cette dénomination, il y a plusieurs nuances, elles dérivent toutes du marron, affaibli en supprimant un quart ou moitié des drogues ordinairement employées. (1)
- On peut obtenir à la f Mlle de nombreuses
- (1) Voir Revue de la Teinture du ÎO dernier, page 21, des procédés pour marron •> dont on peut ainsi réduire les dosages.
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- LA REVUE DE LA. TEINTURE
- teintes à peu près identiques, revenant à I meilleur compte et le feutre est mieux.
- La base de cette teinture est le cachou brun modifié suivant la nuance désirée.
- Si l’on désire un fond jaunâtre, on y ajoute du curcuma ou du rocou en pâte ; si c’est tirant sur le rougeâtre, l’orseille, même la plombagine rouge. Si l’on désire plus foncé, une légère addition de sulfate d'indigo ou de la bonne mine de plomb.
- La dose du cachou pour une journée de foule est d’environ 200 grammes.
- Pour la teinture à la chaudière, il faut préalablement mordancer les chapeaux avec un léger bain d’alun raffiné et laver les chapeaux avant de les mettre en teinture.
- Noir pour gants
- Un nouveau liquide est offert pour la teinture en noir des gants.
- C’est une dissolution de couleurs d’aniline, avec laquelle on peut faire ce noir très sim- , plement. La teinture, en effet, n’a pas lieu par bain, mais par application à la brosse.
- Les gants (qui n'ont pas besoin d’être nettoyés), étant sur formes, on y applique avec une brosse douce ou avec un chiffon de laine, cette couleur, sans beaucoup mouiller le chiffon ou la brosse.
- Le noir est de suite obtenu, et n’a pas traversé la peau.
- Après quelques heures, on glace avec de l’huile d’olives tournée dans de l’eau de savon. Ce liquide crémeux s’applique aussi au chiffon.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- TARIF DES TRAVAUX
- Pantalon............................. 1. » »
- Bas de soie............................ 0.60
- Foulard, cylindré...................... 0.30
- Blanchissage et apprêt de lingerie.
- Serviettes cylindrées.................. 0.15
- Nappes.......................depuis 0.50
- Rideaux de vitrage, mousseline brochée ou brodée et guipure ord. l’un 0.75
- Rideaux de luxe (à soigner)...... 1.50
- Grands rideaux, mousseline.......— 2.»»
- — grenadine......— 2.50
- — de luxe ........ — 3. »»
- Dessus d’édredon, au crochet.... — 1.»»
- Housses de chaises, simples ... — 1.»»
- — — à volants... — 1.50
- — fauteuils simples..... — 1.50
- — — à volants...... — 2.»»
- — canapés simples...... — 3.»»
- — — à volants...... — 4. »»
- Nettoyage de vêtements.
- Robe................................. 3. » »
- Jupe................................. 2.»->
- Robe d’enfant.......................... 1.25
- Jaquette homme ou dame.............. 3.»»
- Pantalon drap........................ 1.50
- Gilet drap........................... 1. »»
- Pardessus, homme ou dame............. 4.»»
- Gants de peau........................ 0.30
- Pour nettoyages à sec, sans travail exceptionnel, on augmente ces prix d’un tiers, mais il est quand même des articles de ce tarif qu’on ne pourra faire qu’à sec, et sans augmentation.
- Teinture en noir.
- Robe unie laine, et laine coton...... 3. »»
- Jupe — — ........ 2.»»
- Etoffes — — lem... 0.40
- Robe soie et laine soie........... 6.»»
- Jupe — ............. 4.»»
- Etoffes — le m........ 0.50
- Jaquette homme ou dame....... 4.»»
- Pantalon............................. 2.50
- Gilet.................................. 1-50
- Pardessus............................ 5.»»
- Châles carres........................ 3.»»
- — longs........................... 4.»»
- Gants de peau........................ 0.50
- Une fois d’accord pour le travail à exécuter,
- 'f faut s’entendre sur les prix : chacun a les Slens, et telle maison qui a une riche cliente et peu de concurrence peut en obtenir Passez rémunérateurs, alors qu’une autre ^ns un pauvre faubourg rTen pourra deman-que de très médiocres.
- N faut adopter une moyenne entre ces deux brèmes et pour cela, je vais prendre les ta-rifs des bonnes maisons de Paris, mais qui ne s°at pas des teintureries de luxe.
- Nettoyage et soufrage de petits lainages. j^et de flanelle........................ 0.40
- Remise.................................. 0.60
- ,jalefion............................... 0.75
- japon uni............................... 0.75
- j!as de laine........................... 0.30
- ouverture de laine et de coton, depuis 2. »»
- Nettoyage de linge-soie.
- Remise de soie,...............depuis 1.50
- P°ns de dessous.... ................... 1.50 '
- Sur les noirs il faut souvent faire des con cessions de prix, et abaisser encore ceux-ci.
- Teinture en couleur toutes nuances.
- Robe laine et laine coton........... 6. »»
- Jupe — — ............. 5.»»
- Etoffes— — lem.......... 0.75
- Robe soie, et laine soie............ 12.»»
- Jupe — — ............. 10.»»
- Etoffes — — le m......... 1.»»
- Rubans................. — .......... 0.40
- Châles en réserve................... 25.»»
- Certains travaux en couleurs fines, ou les teintures dites au tendeur, particulièrement soignés, se comptent à des prix supérieurs.
- Autrefois on faisait payer un supplément pour les écarlates fins, c’est-à-dire de cochenille -, aujourd hui, ils ne sont pas plus coûteux que les autres teintes.
- Moirage et impression.
- Moirage de robe ou de jupe......... 2.»»
- — de coupons, le mètre.......... 0.30
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- Impression, robe ou jupe à une couleur 4.»»
- — — à deux ou
- plusieurs couleurs................. 6. » »
- Impression de morceaux, le mètre ... 0 50
- Teinture des ameublements.
- Damas et reps de laine gr. larg. le m. 1.20
- — laine-et-soie — — 1.50
- — — pet. larg. le — 0.80
- — soie — — — 1.50
- — — gr. larg. — 2.50
- Velours de soie........................ 2.»»
- — d’Utrecht..................... 1.25
- Etc., etc...
- Voilà assez d’indications pour guider un débutant. Par voie d’assimilation, il pourra suppléer aux articles qui n’ont pas été prévus, et qui auront presque toujours un équivalent dans ces tarifs.
- Certaines maisons ont des prix de réclame * Par exemple : une robe nettoyée, teinte en noir, et apprêtée, pour 2 fr. ; on conçoit que cela ne peut être prix comme base de tarification normale.
- VISITE ET INSCRIPTION
- Les pièces qui sont présentées par les clients doivent être minutieusement examinées afin d’y constater les dégradations qu’elles pourraient présenter, et éviter ainsi qu’elles soient imputées plus tard au teinturier. Il va sans dire que si elles sont en trop mauvais état, on ne s’en charge pas.
- A cet effet, on les étale largement sur le comptoir et on vérifie si elles portent des accrocs, des déchirures, des trous, des boutonnières arrachées ; si les dos, les coudes, les fonds de pantalons, sont élimés ; si les bouts des manches et des pantalons et les doublures sont usés ; si les dessous des manches et des collets indiquent que le reste a été happé d’air; si les rideaux de vitrage et les doublures des grands sont brûlés; si le rempli du bas est coupé; en un mot, on constate tous les défauts et tares que le nettoyage et la teinture ne feront pas disparaître, et dont il faut se dégager en les mentionnant sur le bulletin d’inscription dont il va être question.
- Les boutons sont toujours sacrifiés, et s’il s’agit d’une teinture, il est indispensable de les enlever, car ils formeraient réserve, et empêcheraient la couleur de tirer dessous.
- Les cols de velours seront également hors de service, et du reste, ils arrivent toujours en fort mauvais état : miroités et déplumés.
- Faire ses réserves aussi sur les taches d’encre anciennes sur fonds de couleur, sur celles de peinture, de nitrate d’argent, d’onguent mercuriel, que l’on peut faire disparaître, mais non toujours sans altérer le fonds.
- L’accord avec le client étant établi en tous points, on inscrit sa commande avec toutes les indications qui la concernent, sur un registre spécial, où chacune porte un numéro d’ordre.
- Ce registre est nécessairement folioté et daté au commencement de chaque journée.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- On délivre au client un bulletin de réception fait à peu près sur le type suivant ;
- AU GRAND SAINT-MAURICE
- TEINTURE & NETTOYAGE
- De tous vêtements et articles d'ameublements
- par précédés perfectionnés
- M. GUEDRON, Teinturier,
- 47, Place du Théâtre, â PÉKIN
- Nos d’ordre Prix convenus Observations
- Livrable le ............(sans garantie)
- N-B. — Il n’est plus répondu des objets non réclamés six mois après leur remise à la maison.
- La disposition en colonnes permet d’y inscrire plusieurs articles ; les deux premières ont leur emploi bien déterminé ; la troisième, celle des « Observations », sert à consigner les tares et défauts constatés sur les pièces.
- On ne met pas le nom du client ; c’est un moyen de contrôle si un bulletin égaré tombait en d’autres mains.
- Il est toujours bon d’assigner une date limite de responsabilité pour le dépôt des objets non réclamés -, la loi spécifie un an et un jour, mais on peut abréger ce temps par conventions mutuelles, et dès lors que le client accepte le bulletin sans faire de réserves, il accepte en même temps le délai assigné. Six mois est un temps convenable.
- On n’use de la liberté qu’on se donne que si on le veut bien, mais au moins on a dégagé sa responsabilité.
- Il n’est pas d’usage de dater les bons, mais les clients aiment bien qu’on leur indique une date approximative de livraison, or il faut toujours mentionner « sans garantie » ou a sans engagements » surtout si l’on fait travailler par confrères. Si vous assignez une date sans prendre ces précautions, et qu’une circonstance quelconque vous empêche de remplir votre engagement, vous devenez passibles de dommages-intérêts. Et dans tous les cas on ne mentionne cette date de livraison que si le clien t le réclame.
- Il ne faut pas donner à ces bulletins la forme d’un reçu sans quoi vous seriez assujettis au timbre de quittances.
- LA MARQUE
- Aussitôt le client parti, les pièces doivent être marquées au moyen d’un gros fil avec lequel on faufile le numéro d’inscription, et
- dans le cas de teinture l’indication de la teinte qu’il faut faire.
- Ces chiffres et ces lettres sont faites suivant le type de la fi g. 50, ci- jointe :
- Fig. 50. — Chiffres et lettres à marquer.
- wmM
- mm
- La première ligne est la série de chiffres, de 1 à 0 ; la seconde veut dire : 1856 ; la troi" sième un commencement d’alphabet ; on voit le genre et il est facile de le continuer jusqu’au bout.
- Les articles pour nettoyage sont faufilés en fil de couleur bon teint, soit bleu de cuve ou rouge à marquer (rouge d’Andrinople) ; les pièces à teindre sont marquées en fil blanc.
- Pour ces dernières le nom de la teinte, qui peut être abrégé est désigné en lettres : Ex: G. BL pour gros bleu ; BR pour bronze ; LO pour loutre; GR pour grenat, etc. D’autres fois on met un deuxième n° qui correspond à une carte d’échantillons dont on a un double au magasin et à l’atelier : il est évident que si ees deux cartes sont semblables, le chef de teinture saura bien ce qu’il doit faire si on marque 17 par exemple.
- Si l’on doit se conformer à un échantillon, un petit morceau de ce type sera collé au livre d’inscription, et l’autre partie épinglée à la pièce à teindre, à côté du n°, auquel on ajoute : ECH.
- Dans tous les cas on relève sur le livre d’inscription, une feuille d’atelier, où le travail à exécuter est indiqué numéro par numéro, et aux prescriptions de laquelle le chef d’atelier se conforme.
- Lorsque l’atelier dessert plusieurs succursales ou dépôts, chacun ajoute sa marque de maison, soit eu chiffres, soit en initiales.
- Après ces diverses formalités qui n’exigent pas tout le temps que j’ai mis à les décrire* ies articles n’ont plus qu’à passer à l’atelier où nous allons les suivre.
- Vous voyez, confrères, qu’il n’y avait pas mal de choses utiles à dire à propos de la réception de l’ouvrage. Beaucoup d’entre vous diront : Nous le savions bien ; cela n’est pas malin. A cela je répondrai que je n’écris que pour ceux qui ne savent pas, et que si je ne disais que des choses malines, je ne m’adresserais qu’aux malins, qui ont précisément le moins besoin de mes conseils et de mes avis.
- Maurice Guédron.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- NOTES SUR LES PROCÉDÉS
- Employés par les Annamites et les Chinois
- pour la teinture et le lavage des soies.
- {Suite)
- Parmi les soies noires employées par les Annamites, il en est une qui doit attirer surtout notre attention ; nous voulons parler de celle qui leur sert à la confection de leurs pantalons et qu’ils désignent sous le nom de Lanh. Cette étoffe quand elle est neuve est d’un noir brillant, de plus elle est lustrée comme si elle avait été calandrée ; au bout de quelques jours d’usage et même après un lavage elle prend une souplesse et un luisant remarquables qui la font ressembler au véritable satin..
- Examinons d’une façon aussi complète que possible les moyens employés pour obtenir cette couleur et ce brillant.
- Nous commençons par le procédé de blanchissage.
- La pièce de soie écrue est d’abord lavée à l’eau froide, puis séchée au soleil, on la soumet ensuite au battage. Cette opération se fait de la manière suivante: on enroule le tissu autour d’une corde en filin de chanvre ou de ramie d’une épaisseur d’au moins trois centimètres et présentant le moins d’aspérités possibles. Ce rouleau placé sur une pierre plate et polie est frappé au moyen de trois bâtons cylindriques en bois dur.
- Il faut deux hommes pour exécuter ce travail; le premier muni d’un seul bâton frappe au milieu ; aussitôt après le second qui en a, un dans chaque main, frappe de chaque côté en même temps. Ce mouvement alternatif se fait en mesure et dure environ 15 minutes, c’est-à-dire le temps nécessaire pour que l’étoffe s’échauffe légèrement ; on l’étend alors au soleil et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on ait obtenu le résultat désiré, ce qui demande environ sept jours,
- La soie est alors suffisamment décolorée et prêle à recevoir la teinture. On y procède ainsi : on donne d’abord au tissu comme précédemment un premier fond d’indigo, on le sèche et le plonge dans la décoction de Dâ en ayant soin de le sécher chaque fois Après avoir terminé complètement l’opération on fait subir à l’étoffe un seul battage puis on le lave et on la fait sécher au soleil. Il fautpou^ le trempage une journée, pour le battage suivl du lavage et du séchage une journée si Ie temps est beau.
- On fait ensuite passer l’étoffe dans le de* coction de feuilles de Trâm, et l’on opère dos trempages, lavages et séchages successif comme pour le Dâ. A la fin de la journée tissu est enduit d’une couche de vase jusqu au lendemain matin où on l’enlève par un lavage > ces opérations sont renouvelées pendant cinq jours consécutifs. .
- Au bout de ce temps on laveetonsèd l’étoffe à laquelle on fait subir un nouvea^ battage ; puis on la trempe dans de l’emp° clair d’amidon ; on la sèche ; on fait enco un battage et on étend la pièce sur un trei^ lage de bambou où, à l’aide d’un balai impreg gné d’eau on l’humecte légèrement, et sa lui donner le temps de sécher on donne dernier battage.
- On enroule ensuite l’étoffe autour d un ro
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 63
- leau de bois en l’étirant et la serrant le plus possible. L’opération est alors terminée.
- Nous voyons que le résultat n’a pas été obtenu sans peine, cependant l’Annamite ne prend pour sa main-d’œuvre que cinquante à soixante cents par pièces, soit environ 7 cents ou 7 cents 1/2 par mètre.
- VIOLETS
- Ces nuances s’obtenaient jadis par l’association de deux substances végétales : l’une rouge que l’o.i retirait soit du Rocou soit du Carthame ou de toute autre plante fournissant une couleur analogue ; l’autre bleue que l’on extrayait de l’Indigo. Dupuis la découverte ou plutôt depuis le moment où s’est généralisé l’usage des matières colorantes dérivés de l’Aniline, celles dont nous venons de parler plus haut ont été sinon complètement rejetées du moins leur emploi en est devenu des plus restreint.
- Cependant dans quelques teintureries annamites, on se sert encore du Rocou pour composer certaines nuances violettes ; l’élofïe imprégnée voici comment ils opèrent.
- Les pièces à teindre sont d’abord trempées dans la décoction des feuilles précitées, à laquelle on ajoute un peu d’alun (ou Bach-phèn) puis on les plonge dans un bain de gomme laque. Ce bain est préparé en faisant bouillir du Stick-lack pulvérisé enfermé dans un sac de toile; on ajoute à la liqueur ainsi obte-1 nue du jus de citron.
- Les teinturiers chinois pour obtenir le rouge font usage en grande quantité du Curcuma déjà cité ; ils l’associent à la Fuchsine.
- Dans les teintureries de Chine on fait encore une très grande consommation de bois de Cœsalpinia sappau famille des Cœsalpi-nées (en annamite Vang- on To-moé) pour obtenir les rouges, bruns et foncés sur soies fiches; ces nuances sont très peu portées par les Annamites, aussi n’en parlons-nous que Parce que le bois de Sappau, existe en abondance en Cochinchine et ne coûte que 1 fr. 20 le picul de 68 kilos.
- BLEUS
- Dour ces nuances en dehors de l’Indigo qui n’est d’ailleurs qu’assez peu employé, sauf 1 P°ur les soies riches, on ne se sert Annamites et Chinois que des bleus d’aniline.
- VERTS
- Les Chinois comme les Annamites se seront pour obtenir ces nuances de tous les produits énumérés al’articlede jaunes, ou encore d® l’acide picrique; dans l’un ou l'autre cas ils tesocient ces couleurs aux bleus d’aniline ; *ls emploient aussi directement le vert de Cette base.
- (.A suivre.)
- ---------- i «igs»---- —-
- adjudications administratives
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- -Paris. — Le mercredi 1er mai 1889, 2 h., il jjera procédé dans une des salles de l’hôtel 6 l’intendance militaire, rue Saint-Domini-^ue, nu 18, à l’adjudication de la fourniture e® Effets de couchage auxiliaire, soit :
- D,000 enveloppes de paillasse.
- ~D,OO0 enveloppes de traversin.
- ,,000 sacs de couchage.
- Cette fourniture sera divisée en 18 lots, dont la composition est indiquée au cahier des charges dans les magasins administratifs du service de campement.
- SERVICE DE L’ARTILLERIE A l’hotel de ville de Vincennes.
- Le samedi 4 mai 1889, 1 h. 1/2. — Adjudication d’une fourniture de :
- li,800 sacs à avoine, en un lot.
- Les cahiers des charges sont déposés dans les bureaux de la direction d’artillerie au Donjon de Vincennes et dans les bureaux de la place de Paris (avenue de Saxe, 2), où l’on pourra en prendre connaissance.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest, le 1er Mai.
- Etamines à pavillons.
- Caut. prov., 690. — Caut. déf., 1.380.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- Hôpital général d’Orléans.
- Le 30 mars. — Fournitures diverses.
- Toiles.
- Proust et Bernard, à Orléans, adjud. à 15,098.
- Drap.
- Blasan, à Paris, adjud. à 3,789 50 (6.89 le m.), rue des Bons-Enfants, 21.
- Couvertures.
- Rime et Renard, 5,890.
- Non adjugé.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest, le 17 avril.
- Etamines à pavillons.
- Dreyfus, à Paris, adjud. à 14,009.37.
- Brest, le 28 mars.
- 2,1)40 m. toiles pour manches à eau sans coutures et sans raccords.
- Raimbaud Ropart, à Angers, adjud. à 1.26 le mètre.
- Fils à drisses.
- Bessonneau, à Angers, adjud. à 13,474 75.
- 46,000 m. toile rousse à vareuses et à pantalons.
- Louis Dulac, à Armentières, adjud. à 0.67 le mètre.
- Cherbourg, le 11 avril.
- Sacs en toile
- Saint, à Paris, adjud. à 1.94.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- St ETIENNE. — Modification des Statuts de la Société anonyme la Teinturerie Stéphanoise. — Délib. du 16 Fév. 1889.
- AVESNES. — Modification des Statuts de la Société en commandite César Payen et Cie filateurs de laine. — Cap. : porté à 412.000 fr. dont 360.(E0 fr. en commandite. Durée expirant le 1er Avril 1899. —Acte du 26 Mars 1889.
- ELBEUF. — Formation de la Société en nom collectif Dehan et Cie (épaillage, teinture, dégraissage et effilochage de laines et déchets de laine), à Caudebec-lès-Elbeuf. —
- Durée : 9 ans. Cap. : 5000 fr. Acte du 25 Mars 1889.
- FAILLITES
- St MANDÉ ET PARIS. — Pruvot, teinturier à St Mandé, Grande Rue, 17, actuellement à Paris, rue Le Peletier, 49. — J. G. : M. Douillet. — Liquid. : M. Boussard. /
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- TROYES. — Roussel-Cotel (Henri-Joseph-Désiré) teinturiers. — Jug. du 1er Avril 1889.— Liquid.: M. Guyottot.
- LYON. — Vial père (Jean Claude et Vial fils (Pétrus), teinturiers, associés de fait sous la raison Vial, avenue deNoailles, 9. — Jug. du 3 Avril 1889. Liquid. : M. Rolland.
- AMIENS. — Pavy (Alfred), teinturier à Corby. — Jug. du 12 Mars 1889. -• Liquid. : M. Man tel.
- CESSIONS d’ÉTABLISSEMENTS
- Vendeurs. Acquéreurs. Etablissements cédés
- Lavadeux (Ve) X. Teinturerie r. de la Victoire, 83.
- Pivet (Dme) Didierjau Teinturerie r. Mes-lay, 7.
- Bahout Fouillet Teinturerie pass. des Bains, 4. Teinturerie r. de Monceau, 87.
- Champeil (dllc) X.
- Coûtai (dmo) X. Teinturerie r. Legendre, 118.
- Arsandant X. Teinturerie ar. des Ternes, 69. Teinturerie rueBlan-
- Marcille X.
- che, 69.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- L’Exposition. — Voici le moment où l’Exposition va être ouverte au oublie. Dès maintenant on peut juger que c’est une merveille qui n’a pas eu d’analogue ; c’est tout un monde, tant par la réunion des produits de l’univers, que par la peinture des mœurs et des habitations de tous pays.
- En 1878, on croyait que le dernier mot des expositions avait été dit, et qu’il fallait en rester là, dans l’impossibilité de faire mieux plus tard ; or ce mieux est obtenu, et jamais une capitale n’a offert un spectacle aussi complet, aussi grandiose, aussi fertile en sujets d’études, en même temps qu’en distractions de toute nature et de tous pays.
- Nous connaissons déjà une grande partie des produits et machines exposés intéressant les colorations. Dès le prochain n°, nous en commencerons l’étude.
- Cliamlire Syndicale de la Teinture et du Nettoyage. — La Chambre continue scs travaux, qui pour ses premières séances, ont été l élaboration des statuts, dont nous donnons plus loin le texte.
- Le syndicat compte comme nouveaux membres, MM. Drevet, Dupont, Leroux et Desvignes.
- Il a reçu les démissions MM. Champagne, Mugnier, Gérard, qui ont été acceptées.
- Ont été formées, des Commissions d’arbitrage composées de 12 membres du Comité,
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- répartis en quatre groupes, dont chacun est en fonction pendant un trimestre.
- Elles ont à examiner les litiges qui leur sont soumis, soit par le tribunal de commerce et les Juges de paix, soit par les parties intéressées, qui recourent à leur intervention. Elles doivent chercher, autant que possible, à concilier, et, en cas d’insuccès, faire un rapport explicatif à l’autorilé qui les a consultées.
- Ces commissions sont composées, pour le premier trimestre 1889, de MM. Fleury, Lhuil-lier, Burel; pour le deuxième, de MM. Tupinier, Hallu (Emile) et Monnot ; pour le troisième, de MM. Peneau, Debin, Babillon-Marchal-, pour le quatrième, de MM. Vinois, Mars et Oriiac.
- L’assemblée générale du 15 avril, a adopté les statuts suivants, préparés et discutés par le comité.
- STATUTS
- Chapitre premier. — Dénomination et But.
- Article premier. — Un Syndicat professionnel est formé entre les teinturiers dégraisseurs qui adhéreront aux présents statuts.
- Ce Syndicat a pour objet l’étude et la défense des intérêts économiques, industriels et commerciaux de la corporation.
- ChapitreTI. — Mode de formation et conditions d'admission.
- Art. 2. — Le nombre des membres de la Chambre syndicale n’est pas limité.
- Art. 3. — Nul ne peut être admis s’il n’est Français ou naturalisé Français.
- Art. 4. - Ne pourront en faire partie que les personnes munies de la patente de la teinturerie et du nettoyage ou de la patente des industries qui s’y rattachent.
- Art. 5. — Quel que soit le nombre de ses associés, chaque maison ne paie qu’une seule cotisation et n’a droit qu’à une voix dans les délibérations.
- Toute demande d’admission doit être appuyée par deux membres du Syndicat.
- Art. 7. — La durée de la société est illimitée. Chaque sociétaire peut cesser d’en faire partie, en prévenant au moins un mois avant l’expiration de son année d’adhésion, par lettre adressée au président de la chambre.
- Chapitre III. — Cotisation.
- Art. 8. — Chaque membre du Syndicat paie une cotisation annuelle de 30 francs, versée à l’Union nationale, et une cotisation de 5 francs versée à la caisse de la Chambre.
- Chapitre IV. — Administration de la Chambre syndicale.
- Art. 9. — La Chambre est représentée par un comité de 12 membres ainsi répartis: 1 président, 2 vice-présidents, 1 secrétaire-trésorier et 8 membres.
- La Chambre procède à leur élection au scrutin de liste, en Assemblée générale, à la majorité des suffrages exprimés.
- Art. 10. — Les membres du comité sont élus pour 3 ans.
- Art. 11. — Le Comité se renouvelle tous les ans par tiers; les membres sortants sont rééligibles.
- Art. 12.— Pour les deux premières années, les membres sortants seront désignés par le sort.
- Art. 13. — En cas de décès, démission ou non-acceptation d’un ou de plusieurs membres du Comité, celui-ci pourvoira d’office à
- leur remplacement, et les membres ainsi désignés fonctionneront jusqu’à la plus prochaine assemblée générale.
- Chapitre V. — Fondions des président, vice-présidents et secrétaire-trésorier.
- Art. 14 — Les fonctions du président sont:
- 1° De veiller aux intérêts de la société dans ses rapports avec le Syndicat général, l’Union nationale, et les autres Chambres syndicales;
- 2° De recevoir toute demande d’admission, propositions et autres pièces de correspondance et de les porter à la connaissance du Comité dans sa plus prochaine réunion ;
- 3° De convoquer et présider les réunions du Comité, les Assemblées générales, d’y maintenir l’ordre, faire observer les règlements, poser les questions et diriger les débats.
- Art. 15. — Les vices présidents aident le président dans ses différentes fonctions, le suppléent et le remplacent au besoin.
- Art. 16. — Le secrétaire-trésorier tient note de toutes les pièces de correspondance. Il rédige les procès-verbaux des séances et des décisions de la chambre, transcrit le tout sur des livres à ce destinés qui sont signés par lui et par le président.
- Art. 17. — Le trésorier faitfairelss recettes particulières de la Société, il acquitte les dépenses sur les bons à payer du président; il tient un compte exact des unes et des autres.
- Chapitre VI. — Fonctions du Comité.
- Art. 18. — Le Comité examine toutes propositions ou communications intéressant la Chambre syndicale et statue sur la suite à donner.
- Art. 19. — Les demandes d’admission lui sont soumises par le Piésident, et il en prononce l’acceptation ou le rejet.
- Art. 20. — Le Comité forme des Commissions arbitrales chargées de donner leurs avis sur toutes les contestations qui leur seront soumises, soit par les tribunaux, soit par les parties qui le demanderont, et qui, alors, devront s’engager, par écrit, à se soumettre à l’avis donné.
- Art. 21. — Ces Commissions sont formées par voix de tirage au sort dans la première réunion mensuelle du Comité.
- La composition en est portée immédiatement à la connaissance des tribunaux.
- Art. 22. — S’ils le jugent utile, le Comité, ainsi que les commissions arbitrales, pourront s’adjoindre une ou plusieurs personnes prises en dehors du Comité, mais avec voix consultative seulement.
- Art. 23. — Le Comité se réunit le premier lundi de chaque mois, à huit heures et demie précises du soir.
- Cette réunion est obligatoire pour tous les membres du Comité.
- Les membres adhérents peuvent y assister, mais, bien qu’ils aient voix délibérative dans les discussions, ils ne peuvent prendre part aux votes.
- Art. 25. — Tout membre du Comité qui ne répondra pas à l’appel à huit heures et demie précises, sera, la première fois, passible d’une amende de 2 francs ; s’il y a récidive, l’amende sera augmentée d’un franc à chaque absence nouvelle.
- Chapitre VII. — Mesures disciplinaires et exclusions.
- Art. 25. —Sur la demande qui lui en est
- faite, et même d’office, le Comité cite devant lui tout membre de l’Association dont les opérations lui paraissent s’éloigner des habitudes de délicatesse qui sont la première condition de 1 honorabilité du commerce.
- Art. 26. — Si le menbre appelé, après dix invitations ne comparaît pas, ou si, après avoir comparu, il ne s’est pas justifié, le Comité peut, par l’organe de son Président, le déclarer exclu de la chambre syndicale.
- Le motif de cette exclxsion devra être formulé par le Comité et figurer au procès verbal.
- Chapitre VIII. — Dispositions générales.
- Art. 27. — Chaque année, la liste générale des membres de la chambre sera affichée dans la salle des réunions, elle sera dressée par ordre alphabétique et indiquera en même temps, la composition du Comité en exercice.
- Art. 28. — Les assemblées générales ont lieu dans le courant de février de chaque année, aux jours et heures déterminés par le Comité, sur convocation du Président adressée aux membres adhérents et indiquant l’ordre du jour.
- Art. 29. — Si huit membres au moins en font la demande, la Chambre syndicale devra être convoquée en assemblée générale extraordinaire par le Président. Dans ce cas, l’ordre du jour ne devra porter qne l’examen de l’affaire pour laquelle les huit membres auront provoqué cette réunion.
- Art. 30. — L’assemblée vote par assis et levé. le scrutin secret est de droit toutes les fois qu’il est demandé par cinq membres; dans ce cas, les noms de ces membres seront déposés sur le bureau.
- Art. 31. — Les décisions de la chambre, comme celles du Comité, sont prises à la majorité des voix des membres présents. En cas de partage, la voix du président est prépondérante.
- Art. 32. — Chaque année, le bureau de la Chambre fait à l’Assemblée un compte rendu, énonçant sommairement les travaux auxquels elle s’est livrée. Ce compte rendu mentionne les événements ou renseignements dont la connaissance peut être utile ; il fait connaître les admissions, démissions et radiations des membres de la Chambre.
- Art. 33. — La Chambre syndicale, tout en prêtant son concours à l’Union nationale, entend conserver la plus complète indépendance et ne se rendre, en aucune façon et sous aucun titre, responsable des actes de gestion et d’administration.
- Art. 34. — Les présents statuts pourront être modifiés par la Chambre syndicale, en Assemblée générale seulement.
- Le Secrétaire, Le Président,
- Babillon-Marchal A. Vinois père
- Suicide. — Nous apprenons que M. J-** E.. . teinturier dégraisseur à Paris, a mis n à ses jours, en se pendant,
- Le chagrin causé par le mauvais état de se affaires, serait cause de cette résolution désespérée.
- Le Gérant : F. Gouillon» Tous droits réservés Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 2me Année, N° 9.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES Mai 1889.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Premier coup d’œil sur l’Exposition. — Emploi de l’eau oxygénée dans le blanchiment des laines. — Mordant d’antimione au petit lait. — La soie artificielle.
- Procédés divers : Impressions-flanelle ; Remontage des bleus de cuve (suite) ; Teinture des feutres ; Nettoyage des couvertures. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Notes sur les proeédés employés par les Annamites et les Chinois pour la teinture des soies. — Brevets d’invention. — Adjudications. — Renseignements. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Quoi de plus heureux comme début d'une chronique industrielle et tinctoriale, que d’annoncer l’élection au Sénat d’un industriel de premier ordre, d’un commerçant non moins estimé puisqu’il était président de la Chambre de commerce de Paris, enfin d’un homme qui est le créateur de l’industrie des couleurs d’aniline en France, et dont les aspirations, comme les intérêts, sont dirigés vers le développement des industries tinctoriales ?
- Nous avons nommé M. Poirrier, appelé par les électeurs sénatoriaux de la Seine, à occuper le fauteuil qu’inaugura Victor Hugo, et qui fut occupé depuis par un vétéran des luttes politiques, le vieux Songeon.
- C’est encore pour nous une satisfaction de voir la politique énervante et dissolvante céder le pas au commerce, a l’industrie, à la science,, qui seuls Portent en eux le salut de la France.
- Nous avons toujours proclamé que nul citoyen ne devait se désintéresser du gouvernement de son pays, ni de n°s libertés si chèrement conquises, ttiais nous avons déploré en même jemps la trop grande place que tiennent ys personnalités dans les passions poétiques, et nous estimons que l’intérêt des individus y a toujours beaucoup Plus de place que le souci des destinées du pays.
- pans sa circulaire aux délégués, M. boirrier disait :
- « Disposé à ne reculer devant au-eune réforme politique et sociale réali-suble et utile, je n’en déclare pas moins fée la 'politique n’est pas un but. La P°litique prépare la sécurité du lende-^n, mais ce sont les affaires qui as-
- surent cette sécurité, développent la prospérité et constituent la vie sociale d’une grande nation comme la nôtre. »
- Les électeurs sénatoriaux de la Seine ont consacré par leurs votes cette profession de principes : cela est rassurant pour l’avenir.
- * *
- Quant au présent, il est satisfaisant ; les politiciens nous laissent un peu de répit ; l’Exposition s’affirme avec un succès éclatant ; les perceptions de l’Etat s’opèrent avec facilité ; les luttes entre patrons et ouvriers sont un peu apaisées (une nouvelle grève dans la région lyonnaise s’est aussitôt conciliée au gré de tous les intéressés) .
- Sous l’influence de cette heureuse situation, les affaires sont en reprise assez nettement accentuée.
- A Reims, la fabrique a de nombreuses commandes en nouveautés qu’elle ne peut même accepter qu’avec des délais espacés. Les flanelles sont également bien demandées et leurs prix en progression. Les cachemires et mérinos maintiennent leur bonne situation avec nouvelle amélioration même ; on signale les 120 et les cachemires 5/4 comme les plus demandés.
- Les affaires suivent un courant assez régulier à Elbeuf, à Louviers et à Sedan. Il se traite quelques pièces pour l’exportation presque chaque semaine ; les unis et façonnés sont bien demandés.
- A Mazamet, on constate une augmentation dans les expéditions de laines et de draperie, comparativement aux mêmes périodes de la précédente année.
- Les lainages à l’Etranger sont en très bonne situation en Belgique, en Allemagne, et surtout en Pologne où l’on signale un grand mouvement sur ces articles. Par contre les affaires sont très mauvaises en Italie et en Espagne.
- Les soieries sont en pleine prospérité à Lyon, notamment en beaux tissus et en armures.
- La fabrique continue à bien travailler, et elle commence à recevoir d’assez fortes commissions pour l’hiver, surtout en étoffes façonnées ; elle est même obligée d’en refuser en certains articles, faute de métiers pour les produire.
- Le projet de translation sur cette place d’une partie de l’industrie Mul-housienne, n’est pas encore résolu, quoique 150.000 mètres de terrains aient déjà été achetés à Villerbaunne en vue de ces installations. MM. Gillet, teinturiers à Lyon auraient fait cette acquisition, non par spéculation, mais pour favoriser l’établissement d’une nouvelle industrie dans leur ville. Nous souhaitons que leur voeu'soit réalisé.
- A Rouen, les tissus de coton sont en bonne demande et à prix très fermes ; les indiennes, surtout, se vendent bien ; les rouenneries et mouchoirs paraissent suivre cette voie.
- La filature est en très bonne situation sur cette place.
- * *
- Les impressions offrent, d’ailleurs, tant de ressources comme nouveauté et fantaisies, que leur industrie ne vieillit jamais et s’adapte aux goûts de chaque jour.
- Dans l’article courant, les robes et les tabliers à dispositions sont en grande faveur ; on en fait d’ordinaires en indiennes, et de très élégants en cretonne et en jaconas pour toilettes de campagne.
- La flanelle aborde aussi les impressions de genre ; nous montrons dans le corps du journal des articles destinés aux demi-saisons dont nous ne sommes pas encore sortis.
- Mais le foulard imprimé sera surtout en faveur pour l’été ; voici quelques genres remarqués, chez les bons faiseurs qui donnent le ton à la mode :
- Fond caroubier avec gerbes de fleurs noires, fond marron avec dispositions blanches, fond noir avec bouqets vieux rose, fond bleu de France avec blé, ramages noirs sur fonds crème, vieux rose, réséda et gris bleu ou dans les effets plus clairs, ramages blancs sur bleu anglais mordoré. Un foulard de grand genre est à fond écarlate, grenat et noir avec palmette coloriée.
- Les mousselines laine imprimées sont encore un article d’été où les fabricants dépensent beaucoup de goût et d’originalité.
- Cette année, ce sont des fonds ivoire, mastic clair, bleu pâle, rose, semés de fleurettes élégantes : ce sont des toilet-
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- tes d’intérieur ; pour la ville ces mêmes fleurettes se détachent sur fonds plus sombres : mousse et marron d’Inde.
- Dans les unis, on reste fidèle aux nuances éteintes, alanguies, les bleus et les verts confinent au gris, les rouges se rapprochent de la brique ; dans les roses et les verts, on sent un petit fond d’ocre jaune.
- Une nouvelle nuance claire est adoptée, c’est le « Parchemin » tenant le milieu entre le Crème et l’Ivoire, moins jaune que le premier, moins gris que le second ; ce n’est qu’une nuance, comme on le voit.
- En façonnés, ce sont des példns ton sur ton, des brochés, des rayures de toutes dimensions, des semés, des écossais, des petits quadrillés, etc...
- N’omettons pas de signaler dans les toilettes d’hommes, les habits de soirée, non plus noirs, mais de couleurs variées : marron, ponceau, violet, etc. ; cette mode patronnée dans quelques nobles salons du faubourg St-Germain, tend à prendre corps. L’Exposition nous montre plusieurs modèles de ces habits du high-life ; le drap n’y suffit même plus, et on en fait en soie.
- Ce sont les muscadins du Directoire qui reparaissent ; ils cherchent leur Barras !
- * *
- Nous avons à descendre maintenant dans une sphère moins brillante mais plus utile : celle où s’agitent et travaillent les teinturiers-dégraisseurs.
- Cette corporation ayant à relever ses travaux, qui de plus en plus, deviennent mauvais à Paris, ont eu la bonne idée de réveiller leur chambre syndicale, depuis longtemps en sommeil, et qui peut rallier les teinturiers décidés à remonter le faux courant.
- Cet effort mérite d’être secondé et encouragé, et la Revue de la Teinture y prête tout son concours. Les articles de M. Barbé, comme les nôtres, ont eu pour but de faire connaître au syndicat les vœux qui nous sont transmis par plusieurs membres de la profession, nous gardant bien, du reste, d’entraver la marche du dit syndicat.
- Moins bien inspiré, l’un de ses membres qui signe «Ignotus», le raille, le critique, prend à partie les membres du bureau ou des commissions, sans avoir cependant de grief sérieux à leur opposer. Bien que ces appréciations n’aient aucun caractère d’hostilité réel, ce n’est pas ainsi, nous croyons, qu’on doive favoriser une institution utile, dont on fait soi-même partie, et qui lutte avec les difficultés du début.
- Nous sommes d’accord, cependant, avec Ignotus pour rendre hommage au zèle et <4 la capacité du secrétaire, M. Babillon-Marchal, qualités que chacun se plaît à reconnaître.
- F. Gouillon.
- PREMIER COUP D’ŒIL
- Sur l’Exposition.
- La classe 46 (procédés chimiques de blanchiment, de teinture, de blanchiment et d’apprêt), est une des moins avancées comme installations particulières.
- L’administration a fait son devoir et a livré le local, bien terminé, en temps utile; le comité de la classe a également fait disposer les vitrines et l’ameublement général ; il reste aux exposants le devoir de se hâter et de terminer chacun son aménagement spécial.
- Sa voisine : Cuirs et peaux (cl. 47) est bien peu avancée aussi, mais celle des Produits chimiques (45); des Fils et tissus de coton (30); des Fils et tissus de lin (31); des Fils et tissus de laine (32); des soies et tissus de soie (33); des dentelles, broderies, etc. (34); des articles de bonneterie et accessoires du vêtement (35); de i’habillement des deux sexes (36),et;, sont à peu près terminées.
- Ces expositions sont également dans le voi -sinage de la teinture et ont par la nature de leurs produits plus d’un point de contact : leur « contraste simultané » rend plus regrettable encore le retard apporté à nos agencements.
- Le jour de l’ouverture officielle, rien n’était prêt dans les installations particulières; depuis, quelques vitrines (bien peu) se sont garnies, et le nom des exposants a été posé à chacune; ces inscriptions sont en lettres rouges en relief, uniformes, et ressortant admirablement sur le fond noir des boiseries : nous sommes assez coloristes, du reste, pour savoir que le noir est le soubassement du rouge, et réciproquement.
- Les teintures proprement dites sont dans des vitrines fermées, les impressions sur étoffes ont des étalages qui leur permettront d’étaler à leur aise les motifs à grands rapports, tels que les ameublements qui commencent à garnir ces rayons.
- A coter parmi les plus avancés, MM. Besse-lièvre; — Rondeau; —Kettinger etCie.
- Parmi les teinturiers, la seule vitrine prête, lors de notre dernière visite, était celle de M. Lecoeur (de Bapaume-Rouen), contenant des fils de coton teints en couleurs solides, comme cette place les fait.
- Voici, maintenant, quelques autres maisons dont l’installation sera prochaine :
- MM. Goget et Lacour. — Th. Grison. —
- Descat. — Leleux fils. — H. David et Cie. _
- Ch. Steiner. — Fouquet et Cio. — J. M. Sou-zion. — H Monnot. — Poiret frères et neveu.
- — A.Lyormet. — Marchai Fack et O. — Be-zançonetO.—Grobon et Cie. — Legrand frères. — Bl et T. Thar. — Agnellet frères, etc.
- En chiffonnage, nous verrons incessamment:
- MM. Fleury. — Petit-Didier. — Thuillier et Virard, etc.
- Les matières colorantes se trouvent dans la classe 45, où nous voyons déjà installés :
- MM. Poirrier et Cie (couleurs d’aniline) — A. Sevay et Boassu de Lyon (mêmes produits).— Coëz, de St-Denis (laques et extraits). — E. Dubosc, du Havre (Bois et extraits).
- La mécanique tinctoriale est dans la galerie des machines, aux classes 58 (Matériel et procédés de la papeterie, des teintures et impressions), et 55 (matériel et procédés du tissage).
- Dans cette dernière section, il faut surtout admirer l’importante et remarquable exposition de la société alsacienne de constructions mécaniques de Belfort, Mulhouse et Grafens-taden, avec ses machines à imprimer au rouleau, ses courses chaudes à sécher, des appareils d’apprêt variés d’une grande perfection d’exécution.
- La classe 58 contient un ensemble de machines très important aussi, de M. F. Dehaitre: essoreuses, machines à griller au gaz, à dérompre, à ramer, à sécher par tambours, des cylindres et calandres, et pour chiffonnage, ma-! chines à laver et à apprêter à feutre sans fin,
- | etc.
- MM. Buffault < t Robatel, de Lyon, ont leur belle collection d’essoreuses ; les machines à travailler les soies, que nous avons décrites en 1888; c’est-à-dire, les machines à laver, à cheviller, à lustrer les écheveaux. Prochainement nous verrons de cette maison une essoreuse mûe par l’électricité.
- M. Lucien Fay, de Reims, expose une machine à teindre sans pression du fil sur bobines.
- Une autre maison de Reims, MM. Hauschel et Cie exposent aussi un modèle de machines à teindre, mais qu’il est difficile de voir et de juger; elle paraît avoir aussi pour principe la teinture en vases clos, et être destinée à la laine en boudins.
- M. Kientzy, a une puissante calandre, et un cylindre également de grande force.
- Un foulard d’apprêt est exposé par MmC Schoumacher ; cet appareil est probablement pour le travail des papiers peints.
- Plusieurs cylindres d’apprêt à feutre sans fiu pour chiffonnage, figurent aussi dans cette classe.
- D’abord le « Sans Rivale » de MM. Pingrié et Cie, avec le foulard qui est son complément. Si nous sommes bien informés, ces machines sont destinées à travailler devant le public ? cela sera une façon évidente d’en faii’e appré-cier le bon fonctionnement.
- Puis, un appareil de même genre, de M* Chasles (successeur de Decoudun), avec la repasseuse hydrauvore, et des essoreuses du même constructeur.
- Enfin, M. Descombes nous montre, à co
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- encore d’un cylindre à feutre, ses articles de chaudronnerie tinctoriale, parmi laquelle n ous remarquons, des bassines, chaudières et barques dont une de ces dernières à trinquet pour la teinture des pièces, une table à vapeur, une laveuse à benzine d’un nouveau modèle: la caisse ne tourne pas, mais se balance sur son axe à l’aide d’une tige à main, à laquelle on imprime un mouvement de va-et-vient.
- Voici jusqu’à présent les objets qui frappent d’abord l’attention dans notre remarquable exposition-, nous continuerons cette revue très rapide, non-seulement par les pays étrangers, mais encore dans certaines expositions spéciales où nous trouverons encore à parier teinture
- C’est ainsi que dans le palais Algérien, non encore ouvert au public, nous verrons les diverses inventions de M. André Lyon, qui ont certainement perfectionné plusieurs branches de nos travaux. F. Gouillon
- EMPLOI DE L’EAU OXYGÉNÉE
- pour le blanchiment des laines, des bois, etc.
- D’après Alf. Delmart et P. Ebell (Chemiker Zeitung).
- Les propriétés oxydantes de l’eau oxygénée ont été mises à profit depuis nombre d’années pour le blanchiment de substances fines, telles que les plumes, l’ivoire, etc. Bien que l’on ait dès longtemps apprécié les services que pouvait rendre cet agent dans d’autres branches d’industrie, ce n’est que dans ces derniers temps que l’on a pu songer à en tirer parti pour le blanchiment de la laine ou d’autres substances analogués, en raison du prix assez élevé auquel il était vendu jusqu’alors.
- La maison de Haën, qui fabrique en grand l’eau oxygénée, a fait faire par le docteur Alfred Delmart, des essais industriels de blanchiment de, la laine. Voici, en résumé, les résultats que ce chimiste a publiés dans le quatrème fascicule de son ouvrage sur « le blanchiment de la laine».
- L’eau oxygénée de la maison de Haën, contient de très petites quantités de corps étrangers (par exemple du phosphate de baryum) ; rrtais loin de nuire à l’activité du produit, ces ^puretés paraissent exercer une action favo-rable : l’eau oxygénée chimiquement pure produisant une décoloration moins forte.
- La laine est traitée au bain froid ; on travaille dans une cuve en bois ; le local doit être aussi frais que possible, mais cependant, durant l’hiver, à l’abri de la gelée.
- Une condition capitale est d’opérer avec des laines (cardes, écheveaux ou tissus), soigneu-Sernent dégraissées et purifiées. Il va sans dire d’avec les laines naturellement blanches on °htient de meilleurs résultats qu’avec celles
- sont par essence fortement teintées de jaune ou de brun,
- peut employer l’eau oxygénée soit pure, a°ll étendue de cinq à six fois son volume d’eau e Pluie ou de bonne eau de rivière. On ajoute
- une petite quantité d’ammoniaque, soit environ 20 grammes d’alcali volatil de poids spécifique 8.910 pour 100 litres de bain dilué. Un papier tournesol rouge, plongé dans la cuve, doit bleuir très légèrement au bout de quelques secondes.
- La laine ne doit pas être tassée dans le bain -, il convient au contraire de la manipuler continuellement. Suivant la nature de la laine et son degré de coloration, le blanchiment exige de 6 à 10 heures. Lorsque l’on a affaire à des laines naturellement blanches, on arrive au meilleur résultat en moins de temps, par exemple en 1 ou 2 heures de manipulation en laine concentrée.
- La laine sortant du bain est essorée et, s’il est possible, séchée au soleil. Comme le blanc est d’autant plus beau que la dessiccation marche plus lentement, il convient durant les temps chauds, de ne pas épandre la fibre, mais de l’exposer à l’air en couche épaisse. Lorsqu’il est nécessaire de sécher à l’étuve, en chauffe le moins possible.
- Le blanchiment par l'eau oxygénée détruit sans retour le pigment, en sorte que l’on n’est pas exposé à voir la laine jaunir à la longue, comme il arrive lorsque l’on blanchit à l’acide sulfureux.
- On sait qu’aucun agent de blanchiment n’arrive à enlever à la laine une dernière teinte jaunâtre, en sorte que si l’on veut atteindre un blanc parfait à l’œil, il est nécessaire d’éteindre cette légère nuance au moyen d’un bleu ou d’un violet complémentaire. Le violet de méthyle convient très bien à cet effet. Lorsque l’on blanchit eu eau oxygénée concentrée, il est nécessaire de passer la laine au bleu dans un bain distinct. Si l’on opère en bain étendu, on peut ajouter le violet à l’eau oxygénée.
- Le même bain de blanchiment sert continuellement-, il suffit de le remonter à chaque opération en ajoutant un peu d’eau oxygénée et d’ammoniaque. La petite quantité de violet de méthyle est ajoutée au bain avec chaque partie de laine mise en blanchiment. Pour réduire les pertes d’eau oxygénée, on fait égoutter les marchandises au sortir du bain sur les claies disposées au-dessus du bac, de façon que le liquide égoutté retourne au bain.
- Lorsque le bain ne doit pas servir de quelque temps, il convient d’en maintenir la température aussi fraîche que possible et de le couvrir pour lui éviter l’accès direct de l’air et de la lumière. Les mêmes précautions sont nécessaires pour conserver la provision d’eau oxygénée.
- L’auteur pense que ce procédé pourra s’appliquer en grand dans les usines de lavage des laines, et il estime que les frais de blanchiment seront largement compensés par la plus-value du produit blanchi.
- M. P. Ébell dans un travail très circonstancié, paru également dans le Chemiker Zeilung> 1888, p. 3, rectifie quelques-unes
- des assertions de M. Delmart.
- Il croit de l’intérêt même de cette nouvelle industrie de ne pas laisser s’enraciner cette créance, que l’eau oxygénée pure blanchit moins qu’un produit impur.
- C’est là une inexactitude formelle : l’eau oxygénée pure, serait à tous points de vue préférable ; mais il est vrai de dire que ce produit chimiquement pur ne peut s’obtenir pratiquement et que, de toutes les impuretés qui puissent s’y rencontrer normalement, c’est encore le phosphate acide de baryum qui peut exercer l’action la moins défavorable.
- D’ailleurs, comment le phosphate de baryte pourrait-il exercer une action favorable sur le blanchiment, alors qu’il se trouve insolubilité lorsqu’on alcalinisele bain par l’ammoniaque • Du fait même que la bain contient un sel en suspension, on doit au contraire s’attendre à des troubles dans'la marche de l’opération. Et ce n’est pas IA une supposition gratuite. M. P. Ebell a vérifié expérimentalement que le bain contenant du phosphate en suspension, est inférieur au même bain filtré au préalable.
- Dire que le blanchiment doit ss faire dans tous les cas en bain froid, c’est émettre une proposition beaucoup trop générale, et qui peut conduire, dans certaines circonstances, à un échec. La température à laquelle il convient d’opérer dépend avant tout de ia qualité et de la concentration de l’eau oxygénée employée.
- Les bains étendus supportent mieux une température un peu élevée ; plus le bain est i alcalin et plus il importe d’opérer à basse tem-| pérature. Il n’est pas possible de tracer ici de ; règle générale ; chacun de ceux qui voudront faire emploi d’eau oxygénée devra fixer par une série d’essais préalables, les conditions les plus favorables pour l’effet qu’il se propose d’obtenir. suivre.)
- MORDANT D’ANTIMOINE
- au petit-lait
- Par M. Kretzschmar
- On s’occupe beaucoup de trouver un substitut à l’émétique, comme mordant stibié. C’est ainsi qu’on a proposé successivement pour remplacer l’éaiétique, des chlorures et des fluorures doubles, l’oxalate, etc.
- J’ai essayé de préparer un mordant au lactate d’antimoine en utilisant comme solvant de l’oxyde d’antimoine, le petit-lait des fabriqnes de fromages. L’extraction de l’acide lactique, qui ne peui être réalisée que par l’intermédiaire du sel de zinc, est trop coûteuse pour qu’on puisse songer à la pratiquer. Lorsqu’on abandonne à lui-même le petit lait—des fromageries, jusqu’à ce qu’il ait atteint son maximum d’acidité, on a entre les mains un liquide qui, à côté de beaucoup d’acide acétique contient de petites quantités d’acides butyrique et lactique. Ce liquide dissout peu l’oxyde d’antimoine,
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- On en tire un meilleur parti en le traitant de la manière suivante :
- On le débarrasse d’abord de l’albumine qu’il contient au moyen de l’un des réactifs connus qui insolubilisent l’albumine. Le choix de ce réactif est assez indifférent ; il importe seulement de ne pas faire usage d’un composé dont la présence pourrait ultérieurement contrarier l’action du mordant.
- On filtre à chaud et l’on abandonne à la fermentation acide. On obtient de la sorte un liquide qui est capable, en présence de sels alcalins, de dissoudre abondamment l’oxyde d’antimoine. Chauffé avec un excès de ce dernier, il fournit une liqueur dont la teneur en Sb2Û3 correspond à 66, 67 grammes d’émétique ou 75 grammes environ de lactate d'antimoine par litre.
- La liqueur filtrée est bien claire; elle se conserve indéfiniment telle quelle ou étendue d’eau ; la neutralisation n’en sépare aucun sous-sel d’antimoine.
- Pour l’usage, il convient de l’étendre dans la proportion de 1 pour 13 litres d’eau, pour obtenir un bain de mordant équivalent à celui que fournit une dissolution de 5 grammes d’émétique par litre.
- Les essais de mordançage ont fourni des résultats très satisfaisants.
- {Chem. Zeit.)
- LA SOIE ARTIFICIELLE
- L’Exposition universelle montre un appareil de fabrication pour de la soie artificielle -, peut être se rapporte-t-il au procédé suivant.
- D’après le Salut public de Lyon, la nouvelle soie artificielle, fabriquée par M. de Chardonnet, serait un produit extrêmement curieux et intéressant. 11 n’a rien de commun avec le fameux lin-soie, dont on a parlé, il y a quelques années. La soie nouvelle serait à la soie animale ou du bombyx ce que le celluloïd est à l’ivoire.
- La cellulose (coton, pâte de paille, etc.), traitée par l’acide nitrique et l’acide sulfurique, comme pour obtenir le fulmi-coton et le celluloïd, est dissoute dans un mélange d’alcool et d’éther, additionné de perchlorure de fer ou de protochlorure d’étain et d’acide tannique.
- La solution, placée dans un entonnoir vertical terminé par une filière ou bec de chalumeau percé d’un trou de 1/10e ou l/20e de millimètre, peut s’écouler dans une cuvette pleine d’eau faiblement acidulée par de l’acide nitrique ; le mince filet fluide qui s’échappe, prend immédiatement-consistance et donne un fil qui peut être tiré, séché et enroulé sur un petit tour ; si la filière est percée de plusieurs trous, on tire en même temps cinq ou six fils, qu’on peut tordre en même temps pour avoir des trames.
- En mettant dans la solution éthérée des
- matières colorantes convenables, on peut obtenir des fils de toutes les couleurs.
- Le fil obtenu est légèrement grisâtre, transparent, souple, à l’aspect, à l’éclat et au toucher absolument soyeux, et d’une régularité parfaite, rond ou plat suivant la forme de la filière qui lui a donné passage. Il semble aussi résistant et aussi élastique que le fil de soie naturelle -, il est inattaquable par l’eau froide ou chaude, et par les acides et les alcalis * moyennement concentrés.
- L’alcool et l’éther pouvant être à peu près intégralement récupérés, le prix de revient de ce fil soyeux ne dépasserait guère 15 fr. le kilogramme, et aurait été estimé correspondre à une valeur marchande d’une cinquantaine de francs.
- Tel quel, ce fil brûle sans que le feu se propage trop ; c’est évidemment une infériorité, qu’on espère pouvoir combattre. Ce produit, suivant le formulaire chimique, est un éther nitrique de la cellulose ; on pourra sans doute remplacer l’acide nitrique par quelque autre ( acide qui rendra le corps moins combustible -, il n’est pas douteux qu’on puisse alors tirer un excellent parti de ce textile nouveau, qui offrira de précieuses ressources à l’industrie lyonnaise.
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- PROCÉDÉS DIVERS
- Impression-Flanelle
- L’article flanelle tend de plus en plus à i prendre sa place dans les tissus élégants, après s’étre employé presqu’exclusivement en écru et rarement, même, en blanc.
- On a‘commencé par des impressions communes, puis nous avons vu des teintures unies en vives couleurs qui sont devenues maintenant, un article courant à Reims- maintenant on aborde les impressions de style et de goût, dans le genre de celles dont nous donnons ci-dessous deux spécimens.
- Il n’y a, d’ailleurs, rien de particulier à noter sur les procédés d’impression ; c’est le travail au rouleau à deux couleurs dont l’une est un placage de fond.
- Ces étoffes sont employées pour peignoirs et robes de campagne et de bains de mer.
- Remontage des bleus de cuve (Suite)
- Nous n’avons pas encore terminé la revue des méthodes classiques d’avivage. Comme on l’a vu par les précédentes, ce sont toujours celles basées sur l’emploi du santal, qui permettent le foulage.
- Cela nous amènera à publier prochainement une étude sur les meilleures conditions de l’emploi du santal en teinture.
- Nous reprenons la suite de nos procédés, en rappelant que les dosages sont toujours pour 100 kil. de laine.
- Nous avons dit aussi que nous nous occuperons, après les laines, des remontages sur coton.
- Bleu-Lycée
- 1° Bon pied d’indigo en cuve.
- 2° Rincer, et bouillon de deux heures avec'.
- Santal...................... 22 kil.
- Sumac........................ 8 —
- Tan (écorces de chêne moulues)....................... 10 —
- Cristaux de tartre........... 1 —
- Pauser une heure, puis semer dans le bain, en manœuvrant la laine :
- Sulfate de fer........... 5 kil.
- Nouveau bouillon d’une demi-heure ; laisser en chaudière jusqu’à refroidissement du bain-
- Eventer, rincer et sécher.
- Bleu de Sedan
- 1 ° Très fort pied d’indigo en cuve.
- 2° Bon rinçage, puis bouillon de deux heures avec :
- Garance d’Alsace ., 10 kil-
- Santal 10 -
- Cristaux de tartre., 1 —
- luser deux heures, lever, et ajouter au
- Sulfate de fer 1 kil.
- — de cuivre... 100 gr-
- Nouveau bouillon d’un quart d’heure, passer la nuit en chaudière, éventer et rinçer à fond-
- On remarque qu’ici, c’est plutôt un avivage qu’un remontage, car le bleu de cuve üd presque à lui seul toute la teinte.
- Bleu d’Elbeuf
- 1° Bon pied d’indigo en cuve.
- 2° Rinçage, et bouillon de deux heures avec -
- Santal..................... 35 kil-
- Orseilie.................... 3 —-
- Sumac....................... 3 —
- Campêche.................... 2 —
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- Sans lever la laine, mais en la manœuvrant pour éviter de flammer, jeter dans le bain :
- Sulfate de fer............ 3 kil.
- Opérer comme pour le bleu de Sedan.
- Ceci est presqu’exclusivement un remontage au Santal et Sumac, tourné par le fer. L’orseille et le campêche dégorgent au foulon.
- Bleu Kabyle.
- C’est un bleu de cuve ayant simplement reçu une légère bruniture, comme suit :
- 1° Bon pied d’indigo en cuve.
- 2° Rincer, et passer une heure et demie en bain bouillant contenant :
- Sumac..................... 12 kil.
- Pyrolignite de fer........ 2 litres.
- Au lieu de pyrolignite qui laisse une mauvaise odeur aux laines, nous préférerions le sulfate de fer, toit 750 grammes.
- Passer la nuit en chaudière, éventer, et rincer.
- Foule assez bien, quand la laine a été séchée et exposée plusieurs jours à l’air.
- Bleu-Montagne
- 1° Pied d’indigo en cuve, plus ou moins foncé, suivant ce que l’on veut faire.
- 2° Rinçage et bouillon d’une heure avec :
- Cachou..................... 8 kil.
- Sumac......................10 —
- Laver et semer dans le bain :
- Sulfate de fer............ A kil.
- 3° Sans rincer, porter sur un bain neuf contenant :
- Bichromate dépotasse........ 2 kil.
- Manœuvrer une demi-heure à chaleur de la main.
- Cet avivage au cachou est solide, mais il durcit un peu les laines; il ne peut guère s’employer que pour les grosses laines de campagne.
- TEINTURE DES FEUTRES
- Nuance castor.
- le Moniteur de la Chapellerie publie les informations suivantes, qui font suite à celles Çu’a reproduites notre précédent numéro :
- La nuance castor semble être en faveur pour cette saison. Nous avons reçu de plusieurs abonnés des demandes d’informations pour °btenir cette nuance qui, du reste, a beaucoup d’analogie avec celles qui se portent depuis inelque temps. Nous nous empressons de satisfaire leur désir.
- H se fait à la foule, sous diverses dénominations, une grande variété de nuances, depuis le castor clair jusqu’au castor brun foncé, et ces diverses nuances sout obtenues par l’em-Pi°i des mêmes drogues ; il s’agit seulement d&n varier la dose et d’en ajouter parfois pour es brunitures.
- Les diogues qu’il convient d’employer à
- cet effet sont les plombagines grises ou rouges (sanguines), le rocou en pâte, l’orseille et le sulfate d’indigo. Si on faisait usage de la terre de Cologne le chapeau serait terne et la nuance pauvre.
- Quant à la plombagine grise il faut employer la belle qualité, appelée noir velours, purgée de toutes ses impuretés. En employant moitié plombagine grise, moitié plombagine rouge et 100 gr. de rocou en pâte pour 1 kilogramme de chaque espèce de plombagine, on obtient un feutre doux et une belle couleur castor clair. Cette dose est pour la journée d’une foule à 6 places. Si la plombagine grise est de qualité inférieures il faut en augmenter la dose jusqu’à la nuance voulue.
- Avec les mêmes substances, en augmentant la dose d’un quart de plombagine grise, on a une nuance plus foncée. Si, dans cette composition, on remplace le rocou par l’orseille, on obtient une nuance encore plus intense ; en ajoutant, en outre, une petite quantité de sulfate d’indigo, mélangée avec l’orseille, on arrive au castor brun qui devient aussi foncé que possible en forçant de plus en plus la dose de ces deux produits.
- Si on met l’indigo dans la chaudière il ne faut le mettre que lorsque l’on commence à fouler et jamais lorsqu’on arrive à la moitié du travail.
- L’indigo a tellement d’affinité avec les matières animales qu’il se précipite instantanément et pour éviter d’avoir des nuances il faut faire comme nous recommandons.
- C’est plus rationnel de mettre dans la composition, pour les chapeaux de belle qualité, 10 grammes de poils teint bleu, alors il n’y a pas à craindre d’avoir des nuances.
- NETTOYAGE DE COUVERTURES DE LAINE
- Faises-les tremper dans un bain de savon et de sous-carbonate de soude ; frottez-les fortement avec une brosse demi-dure, battez-les avec un battoir, et enfin lavez-lesà l’eau claire et les tordez bien pour en extraire l’eau.
- Pour éviter les déchirures, vous mettrez votre couverture dans un filet ou une toile.
- Vous les passerez ensuite au soufre ; au sortir du soufrage, vous les peignerez avec un chardon pour relever et coucher les poils.
- Ce procédé donné par un journal d'économie domestique est à peu près celui employé par les teinturiers-nettoyeurs.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- LES NETTOYAGES
- Toutes les pièces reçues aux magasins ont d’abord été classées en deux groupes bien définis: celles destinées à être seulement nettoyées
- (marque en fil de couleur), et celles qui doivent être teintes (fil blanc).
- Les unes et les autres doivent cependant passer par l’atelier des nettoyages, car on ne teint pas sur taches, et le dégraissage préalable est indispensable.
- La marque sert ensuite à distinguer celles qui doivent aller aux teintures, ou passer directement aux apprêts.
- Aussitôt reçues à l’atelier des nettoyages, on procède à un nouveau classement pour grouper les articles devant subir les traitements suivants :
- Détachage partiel.
- (a) Taches grasses
- (b) Taches spéciales.
- Nettoyages au savon.
- (a) Susceptibles
- (b) Non susceptibles.
- (c) Couleurs foncées.
- (d) Blancs.
- Nettoyages des draps.
- Nettoyages à sec Blanchissage de lingerie
- Je vais examiner successivement ces différents travaux .
- Puis, tout-à-fait à la fin de notre travail, nous verrons des travaux spéciaux de nettoyages, teinture et apprêts (gants, tapis, châles en réserve, dentelles, etc.) sortant de l’ouvrage courant.
- Brossage
- Avant les nettoyages, tout ce qui est vêtement de couleur est brosséet épousseté à fond et décrotté, notamment les bas des pantalons et des jupes.
- Ces vêtements sont étalés sur la table de ' brossage, brossés puis les draps (paletots, pantalons, etc), accrochés à un solide porte-manteau, en plein air, et battus vigoureusement avec une bonne baguette assez flexible sans l’être trop ; le jonc et l’osier sont trop mous: une branche de chêne à moitié sèche est ce qu’il y a de mieux.
- Après ce battage, on donne un nouveau coup de brosse. La poussière produite par le battage ayant collé après les taches grasses, rend celles-ci très apparentes, ce qui est encore un avantage pour le travail suivant :
- Détachage partiel
- Ce détachage s’applique aux pièces tachées par places; les procédés sont aussi variés que la nature des taches qui peuvent être de corps gras, de cambouis, de peinture, d’encre, d’agents chimiques, ou simplement de produits sucrés de jus de fruits, etc.. Presque toujours ce sont des taches grasses.
- Il s’agit principalement des soieries et lainages légers.
- Taches sucrées.
- Tout d’abord il faut s’assurer si les taches ne sont pas tout simplement produites par un
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- liquide sucré, qui les rend comme empesées, quelquefois un peu farineuses, dans d’autres cas légèrement poisseuses.
- Il suffit alors d’étendre la partie tachée sur une table recouverte d’un linge blanc, de tamponner avec un linge mouillé, de changer la pièce de place, d’éponger avec un linge sec puis de dessécher à l’aide d’un fer modérément chaud. Il faut peu de chaleur pour éviter une vaporisation qui quelquefois fait virer les couleurs.
- Quand l’eau paraît avoir une action trop prononcée snrla couleur de fond, on emploie de l’alcool à 56° qu’on obtient en mélangeant deux parties d’esprit 3/6 et une partie d’eau.
- Le séchage immédiat évite en partie les cernes, et il est rare que des couleurs coulent pendant ce traitement rapide au linge humide.
- Mais il peut rester une coloration provenant de la matière colorante, soit du café, soit d’une coufiture. soit d’un jus de fruit. Cela rentre dans les cas des taches spéciales que nous aurons à examiner.
- Lorsqu’on peut craindre que l’eau ou tout autre dissolvant fasse couler ou délustrer la teinte de fond, ou essaie ce liquide sur un coin de la pièce, sur un rempli, sur tout autre endroit où l’accident serait sans conséquence.
- Je parlerai aussi des taches d’eau.
- Des cernes. — L’alcool produit peu de cernes, l’eau et la benzine peuvent en laisser si l’on ne prend quelques précautions pour les éviter.
- Les cernes consistent en une sorte d’auréole comprenant la partie mouillée et qui est plutôt un reflet qu’une différence de coloration.
- Pour les éviter, on entoure la partie tachée avec le liquide dissolvant en dirigeant le mouvement de nettoyage vers le centre, puis on reporte la partie mouillée sur un point sec de la table recouverte d’un linge, on la dessèche en partie en y appliquant la paume de la main et l’on saupoudre la place avec du plâtre fin (plâtre à modeler), ou de terre à foulon, de la terre de pipe, du kaolin, en un mot avec une poudre absorbante. Le plâtre suffit généralement.
- Quand le tout est sec, on fait tomber avec une brosse la poudre restée adhérente, et si elle tient trop on frotte avec de la mie de paie rassis. y
- Nous allons revoir ce travail dans ce qui suit :
- Taches grasses.
- Cela devient le véritable détachage courant et habituel.
- Nous en avonsdécrit le matériel (1888, p. 37).
- On emploie de plus, uue petite brosse dure, à manche, représentée par la fig. 51 ci-contre.
- Fig. 51. — Brosse à détacher.
- 11 faut enfin une bonne benzine comme liquide dissolvant, dans une petite terrine.
- Puis le plâtre ou la terre argileuse dont il a été question plus haut, dans un vase ou boîte ouvert, et enfin une cuiller pour prendre cette poudre.
- Tout cela est à droite de l’opérateur sur un escabeau ou sur la table elle-même.
- L’étoffe à détacher se visite à plat sur la table, et quand on voit une tache, on prend une petite planchette en bois blanc de 50 cent, de long sur 20 à 25 cent, de large environ, que l’on pose dessous la tache.
- On frotte cette tache avec la petite brosse trempée dans la benzine, puis on recouvre vivement toute la partie imprégnée avec la poudre de plâtre ou autre, qu’on prend à l’aide de la cuiller.
- On retire alors la planchette et on prend avec la main gauche, l’étoffe en dessous pour pouvoir rejeter le plâtre dans son vase. Si la benzine n’est pas sèche, on saupoudre une nouvelle couche de plâtre ; on frappe doucement pour faire retomber cette poudre, et cela jusqu’à ce que l’étoffe soit entièrement sèche.
- Enfin, on enlève le restant de plâtre en plaçant l’étoffe à plat sur la table, et en l’époussetant avec un pinceau à longs poils, puis on frotte avec un linge de laine bien propre.
- S’il reste un peu de blancheur, on emploie la mie de pain, comme je l’ai dit plus haut.
- Dans le travail rapide — qui n’en est pas meilleur — de certains grands ateliers, on supprime le poudrage, qui n’est, du reste, réellement nécessaire que pour les fonds clairs.
- Sur les soies noires, marrons, gros bleus, vertes et en général, sur toutes couleurs foncées, on gagne beaucoup de temps en opérant comme suit :
- Après avoir détaché à l’aide de la benzine et de la brosse, et cela assez fortement et à plusieurs reprises s’il est nécessaire, au lieu d’employer le plâtre, on se sert de mie de pain émiettée, dont on couvre la partie benzi-née et que l’on arrose encore très légèrement de benzine, puis avec la paume de la main on promène cette mie de pain sur l’etoffe, pour élargir le premier cerne, qui s’efface en s’étendant ainsi.
- On laisse ensuite sécher au séchoir.
- La mie de pain peut être remplacée par un tampon de laine très serré, un peu imprégné de benzine, avec lequel on élargit le cerne, comme ci-dessus, afin de le noyer, pour ainsi dire, dans l’étoffe.
- Ne pas oublier d’enlever la planchette chaque fois qu’on en a fini avec la brosse à benzine.
- Ces procédés, indiqués par M. A. Vincent, m’ont toujours bien réussi. Cependant ils conviennent moins pour les lainages que pour les soieries.
- La sèche est plus lente sur les étoffes de laine, il est donc toujours avantageux d’employer du plâtre et d’y laisser jusqu’à sèche complète. Il est même bon lorsqu’une robe ou tout autre vêtement est entièrement détaché, de la suspendre dans le séchoir avec tout le plâtre qui y reste adhérent. On peut alors, en le sortant, battre et brosser sans crainte; la poudre s’enlèvera plus facilement que lorsqu’elle est encore humide de benzine.
- Le plâtre est donc à recommander pour les lainages; cependant, quand on a une redingote ou un p detot en drap dont il faut seulement nettoyer le col et quelques taches, on emploie simplement la brosse, en ayant soin d’étendre la partie touchée, en frottant autour,, sans reprendre de benzine.
- Par ces moyens on a fait disparaître toutes les taches grasses simples, c’est-à-dire 95 0/0 de celles qui peuvent se présenter. Celles oui ont résisté rentrent dans les cas spéciaux dont j’ai déjà dit que nous aurons à nous occuper.
- Maurice Guédron.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- NOTES SUR LES PROCÉDÉS
- Employés par les Annamites et les Chinois
- pour la teinture et le lavage des soies.
- ÇSuite)
- IL ne nous reste plus à parler maintenant que de certaines couleurs dont les Chinois font usage pour la teinture de leurs soies et qui ne sont consommées que par eux.
- Ainsi la teinte olive est obtenue au moyen du sulfate et des fleurs du Sophora japonis famille des légumineuses (en annamite : IToni-hoa) ; ces fleurs proviennent de Chine.
- Us obtiennent les gris foncés violacés h l’aide de la galle de Chine, associée au sulfate de fer; une fois l’étoffe imprégnée de ces deux matières ils la passent dans une dissolution faite de Fuchsine.
- Us emploient encore la Galle de Chine pour obtenir les Bruns et les Gris de tous les tons-
- Quant aux Marrons, bien que nous n’ayons pu nous procurer des renseignements certains sur cette teinture il nous semble toutefois d’après les expériences que nous avons faites, que cette nuance doit être obtenue avec l’écorce des palétuviers et au sulfate de fer? cette matière est ensuite plongée dans Ie bleu d’aniline.
- Les ouvriers chinois, eux, n’emploient aujourd’hui que les couleurs de cette dernière base.
- JAUNES
- Us sont encore empruntés à un grand nombre de végétaux parmi lesquels nous citons •
- 1° Le Derocarpus /lavus, famille des PUP1)' lonnacées (en annamite Huinh-Câ); ce hoiS assez répandu sur les marchés de Cochm-chine, nous arrive de Chine en morceaux^ rectangulaires de 4 à 5 centimètres de lar geur sur 10 à 15 de longueur : il est d’un jaune citron, d’une saveur très amère et co
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- très facilement à l’eau bouillante sa matière colorante ce qui sert de base au procédé de teinture, la soie ayant d’ailleurs une grande affinité pour un grand nombre de matières colorantes parmi lesquelles celle qui nous occupe est une des plus belles.
- 2° Les racines de Chelidonium majus, famille des Papavéracées (en annamite Huinh-lien). Elles coûtent assez cher, aussi n’en fait-on qu’un usage très-restreint.
- 3° Le Curcuma famille des Zingiberacées, (en annamite Nghê) dont les Chinois font une grande consommation.
- 4° Les tiges du Fibraurea tinctoria famille des Menispernées (en annamite Day-Dâng-Rdgh) vulgairement connu sous le nom de liane jaune.
- 5° Les fruits des Gardenas grandiflora et floridaz, famille des Rubracées (en annamite Danh-Tan Dannam.)
- 6° Les feuilles et les racines du Lawsonia famille des Lythrarieées (en annamite : Mong-tay).
- Les matières tinctoriales compi’ises du N° 2 au n° 7 ne sont plus employées étant devenues de plus en plus rares ou coûtant plus cher que le Pterocarpus flavus.
- 1° La gomme-gutte (en annamite Vang-ulna).
- ROUGES
- Le règne végétal fournissait autrefois à ces nuances un grand nombre de ses produits au milieu desquels nous pouvons mentionner, mais à titre de souvenir les fleurs de Cartha-me, Garthamus tinctorius, famille des Cyna-rées(en annamite Ru ou Dîeu-canh); son prix élevé l’a fait rejeter par l'industrie de Ja teinture qui l’a remplacé par la môme couleur d’aniline.
- Quelques teinturiers annamites se servent fincore des graines de rocou, Bixavrellas, famille des bixinées, (en annamite Dieu). Ils font bouillir les semences après les avoir concassées avec une petite quantité d’euu de cendre, et dans le .liquide dégagé de son marc trempent leurs ceintures et leurs turbans.
- Ils utilisent aussi les feuilles de simple, spicata, famille des slyracées (en annamite Car-Rien) pour obtenir le hoa-hoang.
- Les Chinois donnent encore à leur soies Refoule d’autres nuances qui dérivent de celles que nous avons précédemment citées; ces nuances ils les obtiennent au moyen des substances déjà mentionnées dans le cours de cette note en les associant les unes aux autres.
- En résumé nous voyons qu’à part quelques couleurs empruntées au règne végétal, le Plus grand nombre des teintures sontretirées Maintenant des matières colorantes dérivées d® l’aniline; l’usage de ces dernières est de-Venu aussi répandu en Chine qu’en Europe. .En Cochinchine même, certains annamites 11 ont plus recours aux teinturiers pour chan-§eÇ les couleurs de leurs vêtements de soie; £râce aux couleurs de l’aniline ils font eux-Môtnes leur teinture. Il existe même dans la c°lonie une industrie qui s’y est créée en rai-°u de l’emploi des dérivés de l’aniline : ce s°nt des teinturiers chinois ambulants qui Mgnent sur place; la teinture d’une robe ndamite coûte la modique somme de 10
- cent.
- Dans les teintureries les prix demandés P°dr mettre les étoffes en couleur diffèrent cnsiblement suivant la nature des madères forantes employées;par exemple , la tein-
- ture des tissus au moyen des couleurs d’aniline coûte environ 50 cent pour 12 à 15 mètres tandis que pour ceux traités à l’aide des substances végétales on demande 95 cent., soit 90 0[0 plus cher.
- Tous les sels d’aniline sont vendus par les boutiquiers chinois à des prix excessivement modiques et nous arrivent par les voies de Hong-Kong et Singapour.
- Les marques que nous avons rencontrées plus souvent chez les teinturiers et dans les boutiques sont les suivantes:
- Léopold Casella de Francfort.
- Société des matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis.
- Edwards Schillas et G0, Angleterre.
- Koler of Offenbach.
- Rauttemberg, Schmittand G0 Singapore.
- Action Gesellschaft ( fur anilin fabrication).
- Leur prix varie sur le marché de Hong-Kong de 2 piastres à 12 fr. 50 la livre.
- Lavage de la soie
- Avant de terminer nous jetterons un coup d’oeil rapide sur les procédés employés par les Chinois et les Anamites pour le lavage de leurs tissus de soie.
- Il existe dans l’esprit de beaucoup de personnes un vieux préjugé qui leur fait croire que les soies annamites et chinois es peuvent subir l’opération du lavage tandis que celles de la fabrication européenne ne la supportent pas. C’est une grande erreur : toutes les soies unies européennes comme asialiques à l’exception des satins peuvent être lavées ; le seul inconvénient qui en résulte c’est l’affaiblissement de la nuance ; on y remédie en faisant passer l’étoffe après le lavage dans un nouveau bain de teinture.
- Voici comment opèrent les Chinois et les Annamites lorsqu’ils veulent nettoyer leurs vêtements.
- Ils commencent par enlever au tissu la plus grande partie de sa couleur au moyen d’une sorte de terre (en annamite: Cât-Lôi) sable qui s’élève au-dessus de la terre provenant du Quany-Nam (Ànnam). Cette terre est composée de siliceet contient environ un dixième de son poids de carbonate de soude. On la délaie dans de l’eau froide et dans la liqueur surnageante on trempe le tissu jusqu’à ce qu’il soit devenu suffisamment propre.
- On rince ensuite à l’eau pour enlever l’excès de sel alcalin et on fait sécher au soleil. Le tissu une fois sec est rèpassé au fer chaud.
- Cette méthode ne peut s’appliquer que pour les soies dont la teinture ne^ renferme pas de sel de fer, dans ce cas le nettoyage devient plus difficile; les Asiatiques préfèrent donner de suite au tissu une teinte plus foncée ou même le teindre en noir ; ainsi se trouvent dissimulées les taches.
- Quant au lavage des soies blanches on emploie le vinaigre.
- On peut d’après ce qui précède se faire une idée générale de ce qu’est l’art de la teinture en Cochinchine et conclure que cette industrie à part quelques petites différences se rapproche beaucoup de celle des Européens. Bien que la manière d’opérer dans la colonie soit des plus primitives les Annamites et les Chinois n’en obtiennent pas moins d’excellents résultats.
- Mais quoi qu’il en soit, nous n’avons ni h envier ni à copier leurs procédés.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 195.581. — 24 Janv. 1889. — Société H. Pravaz et Bouffier. — Machine à graver les cylindres métalliques pour l’impression ou le gaufrage.
- 195.608. — 24 Janvier 1889. — Dehaiire. Système de machine et procédé d’apprêt des tissus par l’encartage circulaire continu.
- 195.845. — 5 Février 1889. Pignaud. Machine à polir les étoffes.
- 195.910. — 1er Février 1889. — Kirk et Lée. Perfectionnements dans les machines ou appareils à apprêter les étoffes de laines et autres tissus.
- 195.912. — 6 Février 1889. — Velliet. Principe de gaufrage sur toile, treillis ou cor-dats en jute, en chanvre, en lin, ainsi que lin et coton, jute et coton, et enfin toiles double-chaîne dans les matières dénommées ci-dessus, {système Henri Velliet).
- 142.611.— 7 Février 1889. — Orval. Cert. d’add. au brevet pris, le 28 août 1888, pour une sécheuse à laines. (système H. Orval).
- 195.983. — 12 Février 1889. — Société Gal-lusser et Fatzer. Procédé d’imprégnation des étoffes de laine.
- 196.009. — 15 Février 1889. — Société F. Muller et L. Monnet, lue Lacroix 62, à Roubaix. Production du vigoureux par la teinture.
- 196.032. — 12 Février 1889. — Fisher. Perfectionnements dans les appareils destinés à fabriquer des papiers de tenture, etc.
- 175.659. — 11 février 1889. — Waldbaur, Cert. d’add. au brevet pris, le 21 avril 1886, pour des perfectionnements apportés aux essoreuses.
- 196.207. — 20 février 1889. — Denhurst. Système d’appareil pour imprimer sur étoffes et spécialement pour imprimer sur les tissus en pièce pliée des marques de fabriques et d’autres marques ou emblèmes, en une seule opération.
- 184.316. — 14 février 1889. — Société Mat-helin, Floquet et Bonnet. Cert. d’add. au brevet pris, le 18 juin 1887, pour 1 mode de traitement des tissus fabriqués en gros.
- 196.297. — 27 Février 1889. — Grunhut. Perfectionnements de teinturedu noir d’aniline.
- 196.298. — 27 février 1889. — Copin, rue Sénac, 30, Marseille. Application de la teinture sur chapeaux laine et lassin.
- 196.300. — 1er mars 1889, Desgret et Reg-ley, rue Robert, 6, à Troyes. Nouveau système de forme d’apprêt de bonneterie.
- . ..«ruajffa-a-.—---
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. —• Le 26 avril. — Adjudication d'une fourniture de grandes couvertures de laine.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Lots nos 1 à 3 livrables à Paris.
- Lots nPS 14 à 23 livrables à Marseille.
- Lots nos 24 à 30 livrables à Bourges. Adjudicataires :
- Seillière : lots nos 1 à 5 à 9 45 ; 6 à 9 à 9.55; 10 à 13 à 9.65 ; 24 et 25 à 9.75 ; 26 et 26 à 9.80. — Jourdan frères : lots nos 14, 15, 20, 21, 22 et 23, à 9.98. — Delpont, Brugnière et Boissiè-re : lots n°s 16 à 9.70; 17 à 9.78; 18 à 9.80; 19 à 9.82 ; 28 à 9.74 ; 29 à 9.79 et 30 à 9.83.
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest. — Le 24 avril. — Adjudications suivantes :
- Toile de cretonne en coton de couleur cachou pour paletots.
- Ernest Richard, à Cholet, adjud. à 0.77 le m.
- Game et tresse bleue pour paletots. Borrel, à Paris, adjud. à 363.56.
- Soit : Tresse, 5.93 les 100 m. — Ganse, 3.51 les 100 m.
- Cherbourg. — Le 24 avril. — Bas tricots. Soin et Dubost, 493.50. — Société des spécialités mécaniques, 677.60.
- B.-J. Le Jolis, à Cherbourg, adjud. à 437.40.
- CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
- Le 24 Avril, a été adjugé à Paris :
- Drap gris noisette pour voitures de lTe classe.
- Balsan et Cie, 25, rue des Bons-Enfants, adjud. à 7.65 le m.
- Drap bleu pour voitures de 2e classe.
- J. Maistre, à Villeneuvette (Hérault), adjud. à 8.19 le mètre.
- HOSPICES DE TROYES
- Le 17 avril. — Fourniture de 2,500 mètres de toile pour draps et chemises.
- Jorry-Prieur, négociant à Troyes, rue Notre-Dame, adjud. à 1,09 pour la toile en 1 m. de largeur et 0.89 pour la toile en 0.80 de largeur.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Raymond et Cie (entreprise de l'habillement des employés de la Cie générale des Petites Voitures à Paris), rue des Rochers, 26.
- — Durée : 6 ans et 9 mois. — G 3p. : 420.000 f.
- — Acte du 11 avril 1889.
- Bayonne. — Dissolution, à partir du 1er Avril 1889 de la Société L. Silva et Cie (tissus et matières textiles). — Acte du 10 Avril 1889.
- FAILLITES
- ROCHEFORT. — Moreau (Alfred) teinturier à Tonnay (Charente). — Jug. du 12 Avril 1889.
- — S. : M. Morin.
- LYON. — Ferrand (Joseph), apprêteur d'étoffes, rue des Capucins, 13. — Jug. du 29 avril 1889. — S. : M. Rolland.
- LIQUIDATION JUDICIAIRE
- EVREUX. — Ferdinand (Alexandre-Gusta-ve-Constant) teinturier. — Jug. du 18 Avril 1889. - S. : M. Mallet.
- SÉPARATIONS DE BIENS
- NANTES. — M. Ebstein (Paul Henri), ex-nég. en tissus « A la belle Flamande » et sa femme née Lévy. — Jug. du 25 oct. 1888.
- LIMOGES. — M. Chapeaublanc (Albert) ex fflateur de laines, et sa femme née Potel. — Jug. du 27 nov. 1888.
- LILLE. — M. Morel (Achille) industriel à Roubaix et sa femme née Bossus. Jug. du 4 Janv.1889.
- CESSIONS D’ÉTABLISSEMENTS Vendeurs. Acquéreurs. Fonds cédés.
- Jouanne Delo Impressions sur étoffes
- r. St. Maur, 212.
- Revocat et C.ie Patte Teinturerie r. Montaigne, 32.
- Grados Cognot Teinturerie av. Répu-
- blique 21, Parc-St Maur.
- Tocquard X. Teinturerie rue Tait-
- bout, 11.
- Costedoat X. Teinturerie rue de
- Charenton, 8.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Ecole française de bonneterie.
- — Fondée à Troyes, en 1889, avec subvention de l'Etat, sous le patronage de la Chambre de commerce et de la Chambre syndicale des fabricants et marchands de bonneterie en gros, l’école a pour but de former des contremaîtres et des directeurs pour l’industrie de la bonneterie.
- Le régime de l’école est l’externat. L’Administration indiquera, au besoin, des pensions aux parents qui lui en feront la demande.
- Le montant de la rétribution annuelle sera de 250 francs payables en deux semestres.
- Des bourses et fractions de bourses seront créées et mises à la disposition des donateurs de l’école.
- Nul ne sera admis à suivre les cours de l’école, s’il n’est français ou naturalisé français, s’il n’est âgé de quinze ans au moins à l’époque de la rentrée des classes, et s’il ne peut justifier d’une instruction primaire complète.
- MATIÈRES ENSEIGNÉES.
- Mathématique s.
- Arithmétique, notions d’algèbre, de géométrie élémentaire, de géométrie descriptive :
- Notions de physique, de chimie et d’hygiène;
- Notions de cinématique; premiers principes de mécanique.
- Comptabilité industrielle (Prix de revient, devis, etc) ; comptabilité commerciale ;
- Dessin à main levée, dessin géométrique.
- Arts textiles.
- Matières premières, coton, laine, soie, notions élémentaires de filature, titrage et conditionnement ;
- Principes élémentaires du tissage.
- Bonneterie.
- Machines de préparations, bobinoirs, etc., monographie des différents métiers de tricots;
- Métiers rectilignes avec et sans diminutions;
- Métiers circulaires, à platines ou à mouil-leuses;
- Métiers tubulaires ;
- Métiers chaîne ;
- Combinaisons des dessins pour tricots fantaisie ;
- Comparaison des systèmes français et étrangers ;
- Coupe et confections ;
- Opérations et matériel d’apprêts.
- Travaux pratiques.
- Des travaux pratiques et des visites aux ateliers compléteront les cours théoriques.
- Pour tous renseignements, s’adresser à M. L, Simon, ingénieur, directeur de l’école française de bonneterie, Troyes, 16, rue de Paris.
- —0—
- Grève. — Une nouvelle grève des tisseurs a éclaté dans la région de Thizy et a pris rapidement un développement formidable. Des milliers d’ouvriers tisseurs à la main avaient suspendu le travail.
- A Lagresle, Sevelniges, Belmont, Le Cergne, Cuinzier, Jarnose, des bandes de 400 à 500 personnes parcouraient les campagnes avec des drapeaux et navettes accrochées à des bâtons et en chantant des refrains révolutionnaires. Ils parlaient de recourir à la dynamite si les patrons ne signaient pas le tarif qui leur est soumis par les ouvriers.
- Des réunions ont eu lieu à Cours, Laville, Coutouvre, Montagny, Mornant, Lachapelle de Mardore. A Marpore, après une réunion qui a pris fin au chant de la Carmagnole, les 600 ouvriers de l’usine Dechelette s’étaient mis en grève.
- Ce mouvement est produit par l’insuffisance de salaire due à ce que les produits de Crefeld et de Zurich, obtenus par des tissages mécaniques. arrivent sur nos marchés avec de très bas prix. Les tisseurs à la rnain de la campagne gagnent 1 fr 50 à 2 fr. au maximum, et cependant les patrons ne font pas de brillantes affaires.
- Les fabricants de la région de Thizy et les ouvriers se sont réunis pour essayer d’élaborer un tarif général du tissage à la main.
- Une entente est alors intervenue entre les patrons et les délégués ouvriers. Sur la place de la Mairie plus de 5,000 ouvriers attendaient anxieux les résultats de l’entrevue ; ces résultats ont été accueillis par des cris de joie. Les ouvriers de la montagne se sont groupés iffl' médiatement pour rentrer dans leurs comffld' nés.
- l/ateller des Gobelius. —• Nous avons parlé plusieurs fois du tableau de M’ René Gilbert « L’atelier des teintures aux Go-belins. »
- Cette toile qui a figuré et a été primée au salon de 1888, que nous avons revue à l’Hôtel' de-Ville, est actuellement à l’exposition, section des beaux arts.
- Elle représente presque en grandeur naturelle M. Courtot, directeur de l’atelier, avec deux ou trois autres personnes, échantillon nant un écheveau de laine verte.
- Cette étude a tous les honneurs, comme °n le voit.
- Le Gérant : F. GoUILLON. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)-
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- LA
- 2me Année, R° 10.
- REVUE DE
- ET DES COMMUONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 Mai 1889.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Premier coup el’œil sur l’Exposition (suite) — Emploi de l’eau oxygénée dans le blanchiment des laines. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers: Parchemin; Gris-bleu; remontage des bleus de cuve (suite) ; Noirs grand teint. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle : Les tissus en Turquie d’Asie. — Adjudications. — Renseignements. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Cette quinzaine est nulle d’événements, et par conséquent bonne pour les affaires : grâce aussi à la bonne saison, qui maintenant n’est plus douteuse.
- L’influence de ces journées chaudes a été remarquable sur les toilettes d’été, qui n’attendaient qu’un peu de beau temps pour se montrer.
- Mais la fabrication n’en est plus à l’été, l’article d’hi ver est même fort avancé ; sa vente débute sous de bons auspices : ceux d’une année de calme politique et de réveil des affaires.
- Cn signale pour les nouveautés d’hiver, une tendance bien manifeste à revenir aux étoffes cardées ; l’année dernière, du reste, on avait déjà remarqué ce revirement. Le peigné est toujours bien employé, mais il perd évidemment du terrain dans la fabrication de Roubaix et d’Elbeuf.
- La situation des affaires est bonne sur toutes nos places lainières ; excellente pour les soieries, un peu plus cnlme pour les cotonnades dont l’époque des approvisionnements est passée, jüais qui en attend une nouvelle si le beau temps continue.
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- La revue des modes est facile à faire a l’Exposition ; les produits exposés, ÇjRRme les visiteuses, en offrent les ^joments. Le soir surtout, le monde ejdgant s’y donne rendez-vous, et l’éclairage électrique laisse aux teintes es vêtements tout leur éclat.
- 1. Non que les teintes à la mode soit Jlen éclatantes ; ce sont toujours, au c°ntraire, des nuances pâles, alanguies,
- dans les fonds verts, framboises, et plutôt maintenant gris-bleus ; c’est, en effet, cette dernière qui domine ; elle rentre dans la série des vieux-bleus, électriques, gobelins, hussard, Limoges qui tous sont des bleus ternes, peu foncés, confinant aux gris ; en mode on l’appelle « Luciole ».
- Le Parchemin, variété de crème, dont nous avons parlé dans notre précédente chronique, reste en faveur, au moins pour quelques semaines.
- La fine bonneterie, chaussettes et caleçons de luxe se fait beaucoup en gris-bleu, mais ce sont des articles très changeants et de petite consommation.
- La cravate, qui est aussi un article essentiellement variable et sans autre règle que l’originalité, se fait évidemment dans toutes les teintes, mais c’est toujours le bleu-marine qui fait le mieux, et auquel on revient sans cesse.
- Les plus beaux tissus qu’on puisse imaginer sont, sans contredit, ceux de l’exposition collective de la ville de Lyon, installée comme elle le mérite, à une place d’honneur, dans le grand vestibule. Leur description ne nous apprendra rien quant aux colorations, car il y en a de toutes les nuances ; nous nous bornons à admirer ces magnifiques étoffes, que Lyon seulement sait faire, et nous engageons nos lecteurs à ne pas les oublier dans leur visite à l’Exposition.
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- Chaque saison, et bien avant l’époque de la consommation — afin de guider la fabrique — l’industrie des fleurs et plumes, publie une carte des nuances qui feront loi dans les désignations de leurs commerces, auxquels se rapportent aussi les rubans et les soieries.
- Ces échantillons établissent un langage commun, et même tranchent des différends parmi les fournisseurs des modes.
- L’Allemagne a voulu aussi créer une carte-type de ce genre, mais d’après une communication récente, elle n’a pas été adoptée des intéressés, et c’est toujours celle de Paris qui sert de règle chez les fabricants allemands.
- La carte pour la saison d’hiver 1889, vient de paraître : elle comprend 65 échantillons, toujours sur ruban de soie.
- Parmi les désignations nouvelles nous trouvons : dans les dégradations de la teinte Scabieuse (violet un peu prune) les nuances : Bougainville, Bogota, Améthyste, Judée, Glycine. Dans celles du Vert russe, les Sibérien, Moscovite, Né va.
- Le Boa est un vert-serpent; l’Annamite, le Tunisien sont, dans la même gamme, des jaunes-bruns; le Saxe, encore un nom à porcelaine, rappelle les bleus clairs céramiques ; Pyrêthre est un vert clair; Palmier et Aloës des verts clairs mais moins jaunes ; Lumineux est un vert brillant dégradation de l'Emerande.
- Mentionnons encore le Marronnier qui est un vieux rouge demi-clair, le Javanais, un rouge tirant au Cannelle, le Buffalo, sorte de grenat, et enfin, pour couronner le tout, l’Eiffel, c’esf-à-dire ce rouge sultan vif et chaud dont le célèbre ingénieur a habillé sa tour ; il fera le tour du monde dans l’œil des visiteurs de l’Exposition retournant dans tous les coins du globe.
- Il faudrait une habile transition pour parler maintenant du chiffonnage : nous nous en passerons et nous annoncerons simplement que l’ouvrage rentre abondamment dans les maisons de Paris, et sans doute aussi de la province.
- L’ouverture de la saison a tardé, mais actuellement la poussée est dans son plein, ce n’est pas trop tôt !
- Notre collaborateur, M. Barbé nous dit que pour cette raison, il est obligé de prendre un congé de quelques semaines à la rédaction.
- F. Gouillon.
- PREMIER COUP D’ŒIL
- Sur l’Exposition.
- (Suite)
- Encore trop tôt pour apprécier les produits exposés; puisque la majeure partie fait encore défaut nous continuons notre introduction à cette étude par quelques renseignements préalables.
- La classe 46 (procédés chimiques de blanchiment, de teinture, d’impression et d'apprêt) siège dans le palais principal, voisine
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- des cuirs et peaux, et des fils et tissus (3 classes) ; elle occupe une surface de 927 m.
- Son ameublement général est formé de vitrines uniformes peintes en noir, avec le nom des exposants en lettres rouges en relief. Les impressions ont des étalages ouverts, où les pièces peuvent se dérouler à leur aise, et au milieu desquels le public peut entrer.
- Dans une partie du salon, l’organisateur de la classe, M. Eugène Chardon, ingénieur, a fait disposer une table de lecture avec des sièges confortables, où l’on trouvera les publications intéressant nos spécialités, notamment la « Revue de la Teinture ».
- Les documents de ce genre peuvent être adressés à M. Cazel, brigadier-gardien de la classe 46, auprès duquel les visiteurs trouveront, du reste, un cicerone obligeant.
- Les exposants français sont réunis au nombre de soixante dans ce salon spécial, indépendamment de ceux qui n’exposent pas au point de vue unique des colorations, et que l’on retrouve dans les classes des fils et tissus, des peaux, des papiers, plumes, fleurs, bois, etc.
- Voici ceux de la classe 46 :
- Agnellet (Les Frères), à Paris, rue Richelieu, 73. — Linons, marlys, et tulles, teints et apprêtés.
- Aubert (Eugène), à Paris, rue de Oharen-ton, 226. — Tissus divers apprêtés, foulés, gaufrés.
- Besançon Aîné, à Paris, boulevard Voltaire, 217. —Soies teintes en noir.
- Blanchisserie de Gourcelles, à Paris, rue de Gourcelles, 153. — Blanchissage à neuf de rideaux, services damassés, trousseaux et layettes.
- Blanchisserie et Teinturerie de Thaon. Directeur : Lederlin (Armand), à Thaon (Vosges). _ Tissus de coton blanchis, teints, imprimés en tous genres d’apprêts et de finissages.
- Bœringf.r, Zurcher et Cie, à Epinal (Vosges). — Tissus imprimés, impressions sur coton, sur laine et sur soie, chemises, robes, meubles, moleskine.
- Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Cie, aux Charpennes-Lyon (Rhône , route de Vaulx, 15. _ Teintures en flottes des soies, tussah, laine et coton, etc.
- Brémond Fils, à Cholet (Maine-et-Loire).— Échantillons et spécimens de tissus blanchis.
- Burel, Burtin et Déchandon, à la Digon-nière-Saint-Étienne (Loire). — Soies teintes en tous genres, schappes et cotons.
- Cartier-Bresson (Les Fils de), à Paris, boulevard de Sébastopol, 86. — Fils de coton blanchis et teints en toutes couleurs.
- Chappat et Cie, à Clichy (Seine). — Tissus de laine et de laine et soie.
- Cociieteux (A.) et Cie, à Roubaix (Nord), rue Corneille. — Teintures et apprêts sur velours jute, lin, ramie et peluche soie. Teintures et apprêts de draperies en tous genres. Apprêts divers d'ameublements.
- Cocheteux, Deldicque et Vandenbrocke, à Roubaix (Nord), rue Racine. — Teinture en soie, tussahs, etc.
- - Coget (G.) et Lacour (H.), à Puteaux (Seine) quai National. — Cachemires d’Ecosse, mérinos et autres tissus, teints, foulés, découpés, gaufrés et apprêtés.
- Corron (J.) et Baudoin, à Lyon (Rhône), rue Godefroy, 27. — Soies cuites, soies souples toutes couleurs, laines et cotons couleurs et noirs.
- Daniel Fauquet et Cie, à Rouen (Seine-Inférieure), rue de Lyons-la-Forêt, 32. — Teintures grand teint sur cotons filés et en laine.
- David (H.) et Cie, à Arcueil (Seine), rue de la Fontaine, 4. — finettes et flanelles de coton, teintes et apprêtées ; tissus de coton teints et apprêtés. Echeveaux de coton, lin, ramie, laine mohair teint.
- Descat-Leleux Fils (Floris), à Lille (Nord) rue de Béthune, 50. — Draperies de laine en tous genres.
- Fessy (J.-B. Ennemond), à Saint-Etienne-La-Valette (Loire). — Soies teintes.
- Fleury (A.), à Paris, rue de Jussieu, 41.— Tissus apprêtés, nettoyés et teints.
- Gantillon et Cie, à Lyon (Rhône), place Tolozan, 21. — Tissus teints, apprêtés et moirés.
- Garnier et Voland, à Lyon (Rhône). — Teinture et apprêts de tissus de soie et mélangés.
- Gillet et Fils, à Lyon (Rhône), quai de Serin, 9. — Soies teintes en noir cuit et en noir souple, cordonnets, teinture et apprêt du tissu crêpe en noir et couleur.
- Grawitz (S.), à Lille (Nord), rue du Pont-du-Lion-d’Or, 2. — Produits teints.
- Grison (Théophile), à Lisieux (Calvados).— Drap et étoffes diverses teints, imprimés et apprêtés. Couvertures de lits et de voyage en papier.
- Grobon et Gie, à Miribel (Ain). — Tissus de soie et mélangés, teints et apprêtés.
- Guillaumet (Les Fils de A.) et G. Maes, à Suresnes (Seine), quai National, 51. — Teintures et apprêts sur tissus pure laine, tissus laine et soie.
- Hart (A.), à Ivry (Seine). — Teintures et apprêts sur tissus de nouveautés.
- Henry (Abel) et Cie, à Savonnières-devant-Bar-le-Duc (Meuse). — Cotons filés teints.
- Hulot et Colin-Chambaut, à Puteaux (Seine), quai National, 25. — Soie, la:ne, coton, tussah, jute, ramie en noir et en toutes couleurs, sur matières en écheveaux.
- Jolly Fils et Sauvage, à Paris, rue des Bois, 30. — Toiles teintes imprimées à la main.
- Koechlin-Baumgartner et Cie, à Luxeuil (Haute-SaôneL — Tissus de coton teint
- Lecœur Frères, à Bapeaume-lez-Rouen (Seine-Inférieure). — Teintures en toutes couleurs sur cotons filés et cotons en laine, sur lin, chanvre et ramie.
- Lederlin, à Thaon (Vosges), — Tissus de coton blanchis teints, imprimés et apprêtés.
- Legrand Frères (Neveux et Successeurs de A. Ilerbet), à Paris, rue Sainte-Foy, 8. — Impressions en relief sur étoffes pour robes, meubles. Impressions métalliques imitant la broderie.
- Lohse, à Paris, quai de Grenelle, 50 (ancienne maison O. Driffet). — Teinture de soie et coton. A
- Luthringer (Thiébaud), à Lyon (Rhône), rue Moncey, 149. — Apprêts du crêpe lisse, impressions sur crêpes lisses, grenadines, crêpes français, crêpes anglais.
- Lyonnet (Anthelme), à Paris, ruedeBondy, 80. — Soies teintes— Teinture pour l’ameublement.
- Marchal, Falck et Cie, à Troyes (Aube).— Articles de bonneterie teints et imprimés, laines et cotons, fils d’Ecosse en écheveaux.
- Martin (7.-B.), à Tarare (Rhône). — Peluches, velours, soies moulinées, soies teintes en noir.
- Mi-ray (Paul A.), à Darnetal-lez-Rouen (Seine-Inférieure), rue de l’Ecole, 2. — Teintures grand teint, bon teint et petit teint sur cotons filés, lin, jute, ramie et chanvre.
- Monnot (Henry), à Paris, Impasse Hélène, 3. — Teinture et imperméabilité de vêtements confectionnés.
- Monpin (A.) et Saint-Remy (H.), à Elbeuf (Seine-Inférieure), rue de Rouen, 16. — Laines cardées et peignées, fils de toute nature, etc.
- Montenot Père et Fils, à Paris, rue de l’IIôtel-de-Vilie, 40. — Tissus de laine, coton, soie, teints, nettoyés et apprêtés.
- Motte et Bourgeois, à Roubaix (Nord), — Draperies et jerseys.
- Motte et Meillassoux Frères, à Roubaix (Nord), rue Coq-Français. — Tissus pour robes en laine et coton ; laine et soie. Draps de dame, amazone, satin de Chine.
- Pervilhac (Henry), à Lyon (Rhône), rue Duguesclin, 13. Imperméabilisation hygiénique des tissus de toute nature et des vêtements confectionnés.
- Petitdidier (Henri), à Saint-D-mis (Seine), rue du Port, 44. — Tissus teints et apprêtés.
- Poirkt Frères et Neveu, h Paris, Boulevard Sébastopol, 27. — Cotons et laines teintes.
- Renard, Villet et Bunand, à Lyon-Villeurbanne (Rhône). — Giande gamme chromatique des couleurs sur soie. Tussahs, schappes, laines et cotons teints en flottes.
- Roussel (Emile), à Roubaix, rue de l’Epeule, 51. — Teinture de tissus laine et coton pour robes, ameublement, draperie et doublure, et de coton.
- Sauzion (J. M.), à Bohain (Aisne). — Laines et cotons teints.
- Simon (Mme), née Pernier, à. Givors (Rhône), rue de Belfort, 2. — Soies en flottes, échantillons teints, etc.
- Société anonyme de Saint-Julien, à Saint-Julien (Aube). — Blanchiment, teinture, i®* pression et apprêt, tissus de coton teints et imprimés.
- Steiner (Charles F.), à Belfort (Territoire de Belfort). -- Tissus de tous geures pour l’ameublement et la robe, rouge Andrinople-
- Tassel (Raoul) et Blay (George), â Elbe® (Seine-Inférieure). — Laines teintes, brutes, peignées et filées. Cotons bruts et filés.
- Thomas ^Isidore J. F.), à Paris, rue de
- Reuilly,23. — Echantillons de laines et cotons
- en poudre, matières premières.
- Thuillier et Virard, à Darnetal (Seine-Inférieure). — Toiles et tissus imprimés et teints.
- Vandewynckèle Père et Fils, à Comme et Ilalluin (Nord). — Blanchiment et crémage des fils simples et retors en tous genres, n s de toutes espèces.
- Voland (Francisque), à Lyon (Rhône), rU^ Montbernard, 37. — Tissus gaufrés et impr1' més, découpage de tissus.
- Puis dans les bâtiments annexes de l'Esp'3 nade des Invalides, nous trouvons les expo sants des colonies, savoir :
- ALGÉRIE
- Lyon (André), à Alger, square Bresson. *" Soies tramées et teintes en pièces.
- NOU VELLE-G ALÉD ON IE Pénitencier, de Moutravel. — Tapis*
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- CAMBODGE
- Exposition permanente des Colonies, à Paris. — Chapeaux, chaussures, habiis, sala-kos.
- ÉTRANGER
- Dans le parc du Cbamp-de-Mars, au pavillon spécial de sa nation, nous trouvons :
- RÉPUBLIQUE ARGENTINE
- Commission provinciale, à Cordoba (San-Alberto). — Tissus en laine.
- Enfin, révérant au palais principal, dans les sections étrangères, nous voyons :
- AUTRICHE-HONGRIE
- Csaky (Arnim), à Budapest, VI. Andrassy strasse, 51. Teinturerie et nettoyage chimique.
- BELGIQUE
- Alsberge (J.) et Vanoost (A.), à Gand, pont de Tronchiennes. —Fils de lin et d’étoupes blanchis. Tissus de coton, de lin, façonnés j et autres.
- Caron «Emile!, à Turnhout. — Fils de lin, étoupes, chanvre, coton, lacets, rubans, etc., blanchis
- Duez et Fils (C.), à Péruvvelz (Hainaut). — Échantillons de teintures.
- Govaert Frères, à Alost. —Tapis et tissus teints et imprimés.
- Idiers (Emile), à Auderghem. — Fils de coton teints en rouge d’Andrinople en noir et autres. Couleurs grand teint.
- Neefs (Léon), à Louvain, rue de Bruxelles, 97. — Echantillons de toiles et cotons teints toutes nuances ; divers genres et achèvement de ces tissus.
- Parmentier et Cie, à Gand, rue Ste-Mar-guerite, 22. — Tissus de cotons unis et façonnés, blancs et teints, imprimés, apprêts divers.
- Société anonyme belge de produits chimiques (Administrateur-délégué : Haussen), à Bruxelles, boulevard de la Senne, ilS, — Extraits secs et liquides de teinture et tannant s.
- Société anonyme de Loth (Directeur : Du-chêne), à Loth. — Tissus divers unis et fantaisies. Laines brutes, filées et laines à tricoter, apprêtées et teintes.
- Staes(A.-J.) et Cie, à Louvain, rue Mi-Mars, 18. — Toiles, calicots, guinées, bassins, tissus divers teints en bleu.
- Vandewynckele (Charles), à Gand, boulevard d’Akkerghem, 54. — Fils en débouillis, crémés, 1/4, 1/2, 3/4 et blanc parfait, pour trames et chaînes.
- Van Laer (G.-G), à Gentbrugge-lez-Gand.— Fils, tissus et fourrures teints par réactions chimiques.
- Van Poppel-Beauffort (Camille), à Malins, rue Sie-Catherine, 67. — Toiles, rubans et bas teints en bleu indigo.
- Van Steenkiste (Achille), à Bruxelles, quai Willebroeck, 70. — Tissus apprêtés et teints ainsi que les fils ramies.
- (Soit quatorze exposants pour la Belgique).
- ÉTATS-UNIS
- Eancroft (John) et Bloede (Victor G.), à Eockford, near Wilmington Del. — Stores nvec franges teints pour résister à l’action du soleil.
- Viggins (H. B.) Sonl, à New-York, N. Y., ^hnton place, 124. — Étoffes pour stores, ^°Ur couvertures de livres, etc.
- ITALIE
- Anseli (E. de) et Cie, à Milan, corto Ver-
- celli, 135. — Échantillons de coton, imprimés et teints.
- JAPON
- Inouye (Kiubei), à Osaka-fu, Kita-Ku. — Étoffes imperméables en coton.
- NORVÈGE
- IIveding (Fredrik), à Christiania. — Substances tinctoriales pour teindre toutes sortes d’étoffes, laine, coton, lin et soie.
- PAYS-BAS
- Wynstroom et Bie, à Leyde. — Caramel concentré et dissous.
- PORTUGAL
- Companhia nacional. — Tissus teints.
- RUSSIE
- Société de la fabrique de Teintures de Moscou, à Moscou. — Teintures.
- SUISSE
- Hanhart-Soliyo (J.), à Dietikon (Zurich).— Tissus de coton teints rouge Andrinople, unis et imprimés.
- Hofmann (Godfried), à Uznach (Saint-Gall). — Tissus de coton rouge d’Andrinople et autres couleurs.
- Richard et Cie, à Zofingue (Argovie). — Extraits ou alpagas de laine provenant des vieux chiffons mi-laine (chaînes coton).
- Trumpy et Ienny, à Mitlodi. — Tissus imprimés.
- Nous avons donc, en résumé, dans la classe 46 :
- 60 exposants français.
- 3 exposants coloniaux.
- 28 exposants étrangers.
- Mais il n’est guère d’industries qui ne soient nos tributaires, et partout nous ne voyons que tissus aux vives couleurs, soit dans les costumes soit dans les tentures et ameublements de toutes les nations réunies au Champ de Mars.
- Pour être complète, notre étude devrait se poursuivre jusque sur le dos des fellahs égyptiens, jusqu’aux soieries originalement brochées des palanquins chinois!... Nous serons obligés de nous borner.
- F. Gouillon.
- EMPLOI DE L’EAU OXYGÉNÉE
- pour le blanchiment des laines, des bois, etc.
- D’après Alf. Delmaut et P. Ebell (Chemiker Zeitung.)
- (Suite)
- C’est une erreur encore que de conseiller l’emploi de bains étendus ; l’eau oxygénée commerciale à 3 pour 100, convient bien dans tous les cas ; par la suite des opérations, le bain se trouve dilué de lui-même ; le couper dès le principe avec de l’eau, c’est diminuer son activité sans cul profit et, au contraire, augmenter la perte absolue, déjà trop marquée souvent, de réactif oxydant.
- L’auteur confirme les indications de Delmart, en ce qui concerne la nécessité de maintenir la fibre dans le bain de blanchiment en continuelle agitation — et, à cet effet, de ne met-
- tre en charge à la fois qu’une quantité de marchandise telle quVlle puisse flotter librement dans le bain. On arrive par ce moyen à égaliser à chaque instant la concentration variable du bain oxydant et l’on favorise la diffusion du liquide devenu inactif au contact de la fibre.
- Le séchage à la lumière solaire directe est rarement réalisable en grand -, on y suppléera en épandant les marchandises au sortir de l’eau oxygénée dans un local où règne un courant d'air suffisant.
- L’auteur a fait voir dans un autre mémoire (1), que lorsqu’on laisse se dessécher à une température basse, des objets, fibres, tissus, etc., imprégnés d’eau oxygénée, celle-ci se concentre de plus en plus, par suite de l’évaporation de l’eau, de telle sorte que de 3 pour 100, degré du bain, la liqueur qui reste vers la fin, marque 20 pour 100 et plus, sans qu’il se manifeste une décomposition marquée de réactif. Or, on comprend qu’une eau oxygénée, aussi concentrée, agisse bien plus énergiquement que celle qui a servi à imprégner la fibre à blanchir. Il suit de là que, le plus souvent, on n’a pas intérêt à laisser séjourner la fibre dans le bain jusqu’à parfaite décoloration ; mais bien plutôt à l’imprégner de liqueur oxydante et à la suspendre dans un local convenablement aéré et frais. On alterne ces opérations jusqu’à blanchiment parfait. Ce moyen ne permet d’atteindre une même décoloration que par l’immersion de longue durée avec une dépense moindre d’eau oxygénée.
- La matière colorante de la laine est-elle réellement détruite par l’eau oxygénée, comme l’avance Delmart? C’est là une question difficile à résoudre dans l’ignorance où nous sommes de la nature chimique des pigments qui colorent la laine ou les autres substances que l’on arrive à blanchir avec de l’eau oxygénée. Sans sortir du domaine des faits, on peut dire que les substances les plus diverses, cheveux, plumes, soies, ivoire, laine, etc., blanchissent par oxydation. Le bain d’eau oxygénée, lorsqu’il est bien préparé et manipulé perd continuellement son titre en oxygène sans qu’il y ait déperdition de cet élément à l’état de gaz, ou du moins, sans que cette déperdition soit notable.
- Le contraire se produit lorsque l’on travaille avec des bains mal préparés ou bien lorsque l’on fait usage d’eau oxygénée défectueuse : dans ce cas, le blanchiment est médiocre et s’accompagne d’un dégagement gazeux abondant.
- Dans une opération de blanchiment normale, l’alcalinité due à l’addition d’ammoniaque s’atténue et disparaît peu à peu -, cela semblerait indiquer que les composés engendrés par l’oxydation de la matière colorante, sont de nature acide et neutralisent l’ammoniaque. Un bain d’eau oxygénée rendu légèrement alcalin
- (1) L’eau oxygénée, ses emplois dans l’industrie, la chirurgie et la médecine.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- par l’ammoniaque et dans lequel on ne travaille aucune substance à blanchir, conserve pendant assez longtemps son titre initial.
- Le composé incolore, engendré par l’oxydation du pigment insoluble de la laine, des cheveux, plumes, etc., paraît être maintenant soluble; tout au moins le bain se charge-t-il de plus en plus en substances organiques, tandis que la laine perd sensiblement de son poids.
- Nous ignorons la nature chimique des pigments qui colorent les diverses productions épidermales ; on peut supposer qu’ils font partie presque tous d’une même série chimique. Cependant on constate de l’un à l’autre des différences marquées ; nous en avons la preuve de ce fait que certains cheveux ou plumes fortement colorés blanchissent vite et complètement, alors que d’autres beaucoup moins foncés en couleur, blanchissent d’une manière tout à fait imparfaite, quelquefois à peine appréciable.
- Les gens du métier savent cela, et les ouvriers exercés trient du premier coup d’œil les plumes ou les cheveux aptes à se bien blanchir. Souvent des industriels inexpérimentés éprouvent, par méconnaissance de cette particularité, de graves mécomptes.
- Une assertion qu’il importe rie relever est celle-ci : « Le même bain de blanchiment peut servir continuellement, à condition d’être remonté à chaque nouvelle opération par une addition convenable d’eau oxygénée et d’ammoniaque. »
- Nous savons qu’en étendant d’eau l’eau oxygénée du commerce (à 3 pour 100) on dininue son activé sans qu’aucun avantage compense la perte de temps qui en résulte. Un bain étendu frais vaut toutefois beaucoup mieux qu’un bain de même titre qui a déjà servi à une ou plusieurs opérations de blanchiment. Ce dernier contient, en effet, des quantités importantes de substances organiques en dissolution ou en suspension, dont la présence rend l’eau oxygénée plus instable, hâte la décomposition spontanée du réactif et réduit d’autant son pouvoir décolorant.
- Pour le travail en grand, la meilleure marche à suivre consisterait sans doute à traiter méthodiquement les laines, d’abord par les bains les plus épuisés, puis par des bains de plus en plus riches, pour finir par un passage en eau oxygénée ammoniacale pure.
- Cette méthode de blanchiment peut-elle s’appliquer directement aux laines lavées, comme le propose M. Delmart? Cela semble peu probable ; mais en supposant que l’on arrive à faire rendre à l’eau oxygénée son maximum d’effet, le traitement revient en somme assez cher, et la laine non ouvrée est une marchandise trop bon marché pour qu’on puisse lui faire supporter de grands frais de blanchiment. Ces frais s’augmentent de tout le poids perdu par la laine dans les lavages préalables, du déchet qu’elle éprouve au blan-
- chiment. Enfin la laine en cardes est d’une manipulation peu aisée en raison de son volume, de ses fibres courtes, et son traitement en grand nécessiterait une machinerie compliquée et coûteuse.
- Mais le blanchiment à l’eau oxygénée pourra s’appliquer raisonnablement à certains articles de laine ouvrée dans le prix desquels la matière première, la fibre animale, n’a qu’une part secondaire : tels les châles de laine fine, les flanelles, etc. Ici le déchet de poids résultant du blanchiment n’est plus à redouter, puisque ces articles ne se rendent pas au poids. Enfin leur manipulation n’offre point de difficulté spéciale.
- L’auteur a cherché à se rendre compte par des essais en petit du prix de revient du blanchiment à l'eau oxygénée. Il fait observer que, dans le travail industriel méthodique, on atteindrait sans doute le même résultat comme blanchiment avec une dépense d’eau oxygénée bien moindre.
- Suit le détail des expériences.
- En résumé, le blanchiment par immersion continue dans le bain, soit à la température de 17°, soit à 30° ; l’opération est plus rapide à cette dernière température, avec une consommation de 1/4 d’eau oxygénée en plus, employé sensiblement la même quantité de réactif, à effet égal, que le blanchiment, par immersion, expression et dessiccation dans un local frais, 12° à 17°.
- Les bains d’immersion continue ne sont jamais épuisés à fond, quelle que soit la durée du contact. Avec un bain initial à 3 pour 100 d’eau oxygénée, on obtient la décoloration maximum au bout de 24 heures à 17°-20°, au bout de 8 à 10 heures à 3 >. Le bain marque après l’opération 1.2 pour 100 d’eau oxygénée dans le premier cas, 0.5 pour 100 dans le second.
- C’est à la température moyenne de 17°-20° qu’on obtient les résultats les plus favorables. Les bains incomplètement épuisés par la première opération, peuvent être avec avantage employés au blanchiment préliminaire d’une autre partie de laine.
- Plus le tissu est serré et moins il consomme d’eau oxygénée pour se blanchir, soit par rapporta son poids, soit par rapport à sa surface.
- La dépense en eau oxygénée, dans les essais en petit, aéié :
- Pour 1 mètre carré d’étoffe serrée (flanelle de 2 millimètres d’épaisseur). 0 fr. 35
- Pour 1 mètre carré d’étoffe lâche (tricot de 2 millimètres d’épaisseur).. 0 fr. 80
- Pour 1 kilogramme d’étoffe serrée comme
- ci-dessus................... 2 fr. 45
- Pour 1 kilogramme d'étoffe lâche comme
- ci-dessus................... 4 fr. 80
- Mais on peut évaluer que, dans une fabrication régulière, on arriverait à réduire les frais de bien plus de moitié, peut-être des
- 2/3, tant par la réduction du prix d’achat de l’eau oxygénée, — l’auteur a compté le réactif à 3 pour 100, au prix de 0 fr. 75 le kilogramme, — que par l’économie de réactif réalisée en cours de fabrication.
- (A suivre.)
- REVUE SOMMAIRE
- DES- BREVETS D'INVENTION
- Teinture de tous textiles par circulation du bain colorant,
- Par M. Jourdain
- Les matières à teindre sont placées dans un récipient à parois perforées, qui lui-même plonge dans la cuve de teinture.
- Puis une pompe, un injecteur ou qn pulso-mètre refoule le liquide tinctorial par un tube central dans l’intérieur de la masse de matière à teindre.
- Soie artificielle Par M. du Vivier.
- L’inveiteur obtient ce nouveau produit par dissolution de la cellulose trinitrée dans l’acide acétique cristallisable ; la matière obtenue est ensuite traitée par un bain de soude pour enlever l’acide acétique en excès, suivi d’un bain d’albumine à 3 pour 1000 destiné à ani-maliser la matière, et d’un troisième bain de bichlorure de mercure à 54 pour 1000 qui
- coagule le fil, lequel est ensuite reçu dans une atmosphère d’acide carbonique gazeux qui achève d’en effectuer la coagulation.
- Perfectionnements aux machines a lainer les
- tissus,
- Par MM. Michaelis Smotiiurst et VVood.
- L’appareil consiste en un cylindre laineur, dont la surface est composée de deux ou plusieurs barres ou plaques en forme de segments recouverts de garniture de carde.
- Ces plateaux en forme de segments sont montés sur des disques ou roues, et chacun d’eux est relié à chaque extrémité, au moyen de bielles ou d’autres pièces de liaison, à un excentrique ou à un autre organe équivalent qui est monté de préférence sur le moyeu d’un pignon conduit par une roue d’engre' nage, folle sur l’arbre du cylindre.
- Les roues aussi bien que l’arbre sont nu9 en mouvement de préférence par une commande à friction ; tout autre mode de fonC"
- lg
- tionnement peut être employé pourvu que mouvement de va-et-vient donné au plateau soit indépendant du mouvement de rotation»
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- PROCÉDÉS DIVERS
- Parchemin
- Ce nom nouveau ne désigne en réalité que la teinte crème, un peu moins jaune, dit-on, mais la nuance est si peu sensible qu’on peut aisément les confondre.
- Pour nous, c’est la même teinte qu’on a voulu rajeunir par une nouvelle désignation.
- Le crémage sur tous tissus s’obtient aisément par un passage en léger bain de curcuma.
- Les fonds doivent être blanchis entièrement, malgré l’aspect jaune ou gris, un fond écru et même un demi-blanc ne suffiraient pas.
- Gris bleu — Luciole
- Cet échantillon, comme le précédent, est d’une même pièce figurant à l’Exposition. Il nous a été donné par le fabricant, comme l’un des gris-bleus en faveur ; nous devons dire
- Cet échantillon, comme le précédent, est d’une même pièce figurant à l’Exposition. Il nous a été donné par le fabricant, comme l’un des gris-bleus en faveur ; nous devons dire
- cependant que celui dont parle notre chronique est plus clair mais dans la même gamme.
- C’est un bleu rabattu, dans le genre des « Limoges » dont nous donnions un échantillon le 25 mars (page Ix4), mais il est plus gris, c’est-à-dire plus terne.
- Pour les moyens de teinture, nous renvoyons à cet article du 25 mars, avec les modifications suivantes :
- Par les anilines
- Employer un violet plus rouge, et dans les proportions suivantes :
- Vert-bleu méthyle......... 25 gr.
- Violet acide B............ 30 —
- Par le carmin d'indigo.
- Augmenter la proportion de couperose, soit :
- Couperose verte............ 150 gr.
- Opérer comme il est dit.
- Remontage des bleus de cuve (Suite)
- Voici, maintenant, des procédés indiqués Par notre ancien collaborateur, M. Ch. Drevet,
- dont nos lecteurs remarqueront la grande Valeur pratique :
- Préceptes généraux
- Abordant la manière de remonter les bleus,
- J nous aurons à les considérer au point de vue | de leur emploi, soit qu’ils soient destinés à I fournir des bleus pour draperie lisse ou pour
- I articles façonnés, ratinés, ondulés, moutonnés, etc.
- ' Pour les draps lisses, il n’y a que des bleus foncés à produire ; ils peuvent s’obtenir soit par le santal, soit par le campêche et l’orseille, et brunis au moyen des sulfates de cuivre et de fer séparés ou ensemble.
- Pour les draps façonnés, rasés ou hauts de i laine, on remonte les bleus soit avec l’orseil-le seule, ou avec les violets d’aniline, ou avec le campêche au moyen de l’alun et du tartre.
- Sans prétendre pénétrer danses détails trop étendus, je vais donner quelques recettes ; généralement appliquées à ces genres de teinture.
- Bleu bon teint sur draps lisses, type foncé.
- 1° Pied de bleu foncé obtenu par deux pal-liements et un rejet;
- 2° Passage en chaudière avec, pour 100 kil.
- de tissus :
- Santal................... 12 kilogr.
- Galle moulue.............. 3 —
- Campêche moulu............ 3 —
- Couperose................. 3 —
- K On commence par teindre en cuve, puis à parfaitement rincer, puis on entre sur chaudière garnie des matières colorantes et astringentes, à chaleur douce, pour donner à la pièce le temps de bien s’unir et se trancher -, puis on pousse à l’ébullition que l’on soutient modérée pendant une heure et demie.
- On sort, on évente à froid, on rentre à tiède sur le bain de teinture auquel on a ajouté le sel de fer -, on mène bien au large en poussant à l’ébullition, que l’on soutient très-modérée pendant 20 minutes environ.
- On sort de nouveau, on évente à froid pour rentrer sur le même bain, que l’on ramène à l’ébullition pour 15 à 20 minutes.
- Le bain ne peut jamais servir pour une seconde entrée, car il est complètement viré par la couperose.
- Bleu bon teint sur draps lisses, autre type foncé.
- 1° Pied de bleu foncé obtenu par deux pal-liements et un rejet ;
- 2* Passage en chaudière avec, pour 100 k. :
- Orseille.................... 3 kilogr.
- Campêche moulu........... 3 —
- Sulfate de cuivre......... 500 grammes.
- Sulfate de fer.............. 1 kilogr.
- On commence par teindre en cuve, puis à parfaitement rincer, puis on entre en chaudière, garnie avec l’orseille et le campêche, à chaleur modérée ; on mène rapidement en poussant le feu très-activement, et on fait bouillir à bouillon franc pendant une demi-heure.
- On lève sur le moulinet et on entre sur bain rafraîchi avec le sulfate de cuivre ; on pousse jusqu’au frémissement, que l’on maintient pendant 15 minutes environ ; on enroule de nouveau sur le moulinet et on entre pour la dernière fois sur le même bain contenant la couperose -, on mène rapidement et on arrive au bouillon bien soutenu en une demi-heure au plus pour le soutenir bien franc pendant 20 ou 25 minutes.
- Ce bleu est plus violacé que le précédent, moins noir et plus frais à l’œil, mais, par contre, il est moins solide.
- Bleu bon teint sur draps façonnés, rasés ou hauts de laine, type moyen.
- 10 Pied de bleu obtenu par unpalliement et un rejet, ou un déblanchi et un palliement ;
- 2° Passage en chaudière avec, pour 100 k.:
- Orseille................ 8 ou 10 kil.
- On commence par teindre en bleu de cuve, puis à bien rincer, et on entre en chaudière à bonne chaleur sur un bain d’orseille tamisée ^ on pousse à l’ébullition, que l’on soutient pendant une demi-heure ; on sort, on évente et on rince.
- Le même bain peut servir pour une longue suite d’entrées, en ayant soin de le recharger à chaque entrée.
- 11 est bon cependant de ne pas aviver indéfiniment sur ce bain, parce qu’au bout d’un certain nombre d’entrées le bleu devient légèrement gris. Sur les draps d’un certain prix, il vaut mieux reprendre un bain neuf après le troisième ou le quatrième avivage. Sur les étoffes communes, on peut, sans grand inconvénient, pousser jusqu’à dix ou douze entrées.
- Avec les produits d’aniline, on obtient des bleus plus beaux qu’avec l’orseille et dont le bain ne se grisaille pas. Il faut pour employer ces produits, qui sont les violets-bleus ou les violets-rouges, filtrer dans une chausse ou dans un filtre de gros drap pas trop feutré les quantités à employer, et écumer le bain avec un tamis de soie pour enlever la pellicule irisée qui est à sa surface et qui s’appliquerait sur l’étoffe pour y former des taches noirâtres, ou qui en voilerait au moins la nuance. Il est presque toujours indispensable d’employer l’acide sulfurique qui vire les violets au bleu et qui conséquemment les rapproche de la teinte du fond.
- Ne pouvant donner d’échantillon, il m’est assez difficile de donner une recette positive ; cependant je puis dire que, dans les cas les plus ordinaires et en vue de remonter un pied de cuve de l’intensité fournie par un palliement et un rejet, on peut employer les proportions suivantes :
- Bleu bon leint sur draps façonnés, rasés ou hauts de laine, autre type moyen.
- 1<> Pied de bleu obtenu par un palliement et un rejet, ou un déblanchi et un palliement ;
- 2* Passage en chaudière avec, pour 100 k. :
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- Violet d'aniline......... 150 grammes.
- Acide sulfurique.......... 2 kilogr.
- On commence par teindre en bleu de cuve, puis par bien rincer, et on entre en chaudière à chaleur douce, sur un bain de violet filtré, écumé et viré à l’acide sulfurique par une quantité suffisante d’acide pour bleuter le bain, et on pousse à l’ébullition, que l’on soutient pendant une demi-heure.
- Une précaution indispensable pour ne pas précipiter une partie du colorant consiste à étendre l’acide sulfurique d’une notable quantité d’eau ; autrement, l’acide fort détruit par son contact immédiat avec le bain coloré une certaine quantité de violet en le virant au vert foncé, et le précipite.
- On lave de suite après teinture pour éviter que les lisières ne soient colorées par l’égout du drap.
- On obtient des bleus plus foncés en employant comme avivage des produits plus communs. Alors c’est le produit appelé bleu de Lille qui est employé. Dans ce cas, l’acide sulfurique est absolument indispensable, car ce produit, qui donne des dissolutions plates et violacées, ne développe son véritabie colorant qu’avec le concours de l’acide. On ajoute donc des quantités successives d’acide dilué jusqu’à ce que le bain ne vire plus.
- Du reste, la marche à suivre est la même que dans le cas précédent ; seulement, vu la qualité du produit et le ton à obtenir, il faut absolument 1 p 100 de colorant.
- Sur ce genre d’étoffes on emploie aussi les bleus petit teint à base de campêche, ou les bleus remontés à base de bleu de France ; mais comme ces bleus ne passent pas par la cuve, il n’y a pas lieu de s’en occuper ici.
- Bleu sur laines filées.
- Pour les laines filées ou en écheveaux, nous savons qu’il faut des chevalets, des lisoirs, et si les cuves sont petites et les écheveaux longs, deux crochets, comme pour les draps, pour tordre les écheveaux.
- Les écheveaux sont très-difficiles à passer en cuve, parce qu’ils doivent être tenus bien ouverts et sous le bain et passés en petite quantité ; deux écheveaux par exemple par lisoir et par homme. Le bain de la cuve ne doit pas être trop chaud pour permettre à l’ouvrier de manipuler facilement et pour que l’échantillonnage en soit plus facile.
- On opère, comme pour les laines en vrac ou tissées, par des déblanchis, palliements et rejets.
- Les opérations de teinture en bleu grand teint sur les écheveaux sont beaucoup plus limitées que dans les autres cas et ne sont guère requises que quand on veut produire des étoffes légères à carreaux de nuances diverses — bleu et blanc, bleu et nuances modes — et bleu et rouge vif ou noir avec les mêmes cou-leurs. Dans ce cas, le noir est généralement
- un bleu très foncé qui paraît noir par contraste et par rapprochement.
- Le remontage ou l’avivage de bleus de cuve sur écheveaux n’offre aucune difficulté ; il revient à teindre par les procédés ordinaires à l’aide de chaudières rectangulaires et de lisoirs, en employant les mêmes matières colorantes que pour les laines en vrac ou celles qui sont tissées.
- NOIRS GRANT TEINT
- On obtient les noirs grand teint en donnant d’abord un pied de santal ou de garance, puis en passant en cuve ; mais comme le bleu paraît se précipiter sur des écheveaux ainsi préparés, on doit se servir de cuves d’une force moyenne et pas trop chaudes en ouvrant le plus possible les écheveaux sur les lisoirs.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- LES NETTOYAGES
- (Suite).
- Nous avons vu par ce qui précède que le détachage partiel de la draperie se fait aussi à la benzine quand il ne s’agit que de dégraisser.
- La petite brosse à manche, convenable pour les étoffes légères, ne suffit plus, on emploie pour les draps une brosse plus forte, à soies assez rudes, avec un bois épais tenant bien dans la main, d’environ 15 cm. de long; c’est celle représentée par la fig. 52, et dite « Brosse à benzine ».
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- No 52. — Brosse à benzine.
- C’est avec cette brosse qu’on fait le travail du paletot dont il a été question.
- Taches spéciales.
- Quant à ces taches qui ont résisté au détachage partiel et qui sont, ai-je dit, de natures très diverses, nous les verrons à la fin du chapitre des nettoyages, car il nous en restera encore des travaux que nous allons voir, et c’est seulement quand on a pu réunir toutes les pièces ainsi tachées, qu’on procède avec ensemble à leur détachage.
- Et puis, il ne faut pas rompre l’ordre méthodique de nos nettoyages courants.
- Bains de nettoyagss
- Le détachage partiel a pu s’opérer dans l’arrière-boutique d’un magasin ne disposan t pas d’atelier, et dont les autres travaux se font par confrères.
- A partir des nettoyages au savon, il faut
- un véritable atelier; avec eau, baquets, fou-loirs, avec séchoirs, et enfin avec des moyens d’apprêt.
- Nous allons d’abord voir la composition de quelques bains dont nous pourrons avoir à nous servir pour nos nettoyages en général.
- Bain de savon.
- Je répète ce que j’ai dit à propos du savon qui doit être d’une bonne qualité de Marseille, quelle que soit sa marque, et pour ce travail, il importe peu qu’il soit blanc ou marbré, quoique les teinturiers emploient principalement le blanc.
- Le bain se prépare d’avance comme suit :
- Savon de Marseille................ 10 kil.
- Eau très chaude................... 100 lit.
- Le savon a été coupé en morceaux aussi plats que possible, l’eau chaude versée dessus, le tout remué et laissé refroidir.
- On conserve ce bain dans un tonneau, et pour l’usage, on l’emploie avec une égale quantité d’eau.
- Bain de carbonate.
- Cristaux de soude................... 10 kil.
- Eau froide ou chaude................ 100 lit.
- Faire dissoudre et conserver pour l’usage. Au pèse-sels, cette solution donne environ 6 à 7 degrés.
- Pour l’emploi, on en mélange 3 à A litres dans 20 litres d’eau.
- Bain d'ammoniaque.
- Ammoniaque liquide............ 1/2 litre.
- Eau froide.................... 20 litres.
- S’emploie quelquefois pour nettoyer ou plutôt rafraîchir les noirs.
- Il ne doit pas être préparé trop d’avance, car il s’évente à l’air.
- Bain de Panama.
- Ecorce de Panama effilée.......................... 5 kil*
- Eau............................................... 50 lit.
- Verser sur l’écorce moitié de l’eau (25 lit.), bouillante, laisser infuser une demi heure ou une heure, tirer à clair l’infusion, puis faire bouillir l’écorce une demi heure dans les 25 autres litres d’eau ; tirer encore à clair.
- Réunir les deux eaux et compléter les 50 litres pour ce qui a été perdu au bouillon et à l’infusion.
- S’emploie telle quelle.
- Panama carbonate.
- Panama effilé...................... 5 kil»
- Cristaux de soude.................. 5 "f*
- Eau.............................. 100 ht*
- Bouillir l’écorce dans 50 litres d’eau, PeIX" dant une demi heure, ajouter peu à peu le® cristaux de soude (sans continuer de bouillir 1 puis le restant de l’eau.
- Reposer 24 heures, tirer à clair, complète1, avec de l’eau, le volume de 100 litres.
- S’emploie mélangé par moitié avec de leal1’
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- pour nettoyer les laines pures et surtout les laines-coton,
- Eau de Javel.
- Sa préparation a été indiquée dans le chapitre des drogues et couleurs (25 fév. p. 30).
- On l’emploie dans la proportion de 3 à k litres dans 50 litres d’eau.
- Bains de piquage.
- Ils ne se préparent pas d’avance, car ils sont prêts à la minute, et varient suivant le
- travail.
- Eau............................... 50 litres.
- Acide sulfurique.................. 150 gram.
- Ou bien :
- Acide chlorhydrique.................. 200 gr.
- Ou bien :
- Acideacétique....................... 300 gr.
- Le bain doit être aigrelet à la langue et même un peu piquant, mais très supportable.
- Le bain à l’acide sulfurique s’emploie pour les lainages en général ; celui à l’acide chlorhydrique pour les lainages noirs et rouges de cochenille ; à l’acide acétique pour les cotons.
- Acide sulfureux.
- Quant au soufre à l’acide au lieu d'employer la fumigation du soufre en nature, on emploie l’acide sulfureux du commerce, qui est ordinairement à 5 degrés du pèse-sels, dans les proportions suivantes :
- Acide sulfureux à 5°............. 20 litres.
- Eau...........•.................... 30 —
- Ce même bain peut se faire avec le bi-sul-fite de soude, comme suit :
- Bi-sulfite en cristaux.............. 1 kil.
- Eau................................. 50 lit.
- Quand les matières à blanchir sont dans le bain, on verse en plusieurs fois, et en remuant ces matières:
- Acide chlorhydrique.............. 1 litre.
- On introduit les matières à blanchir avant la dissolution des cristaux, afin que la décomposition ait lieu graduellement.
- Bains d'azurage.
- Pour laines et soies, employer :
- Violet bleu d’aniline................... 1 gr.
- Acide chlorhydrique.................... 20 gr.
- .................................... 50 lit.
- Azurer avant le soufrage, ef dans ce cas un Peu fortement.
- Pour coton et lingerie *•
- Eleu d’outremer........................ 50 gr.
- Eau.................................. 50 lit.
- Pélayer l’outremer dans un litre d’eau, pas-Ser au tamis, ajouter le restant de l’eau.
- Avant de s’en servir, il faut agiter le bain, Car l’outremer se dépose.
- Les outremers du commerce sont plus ou moins fins et par conséquent plus ou moins
- riches, la dose ci-dessus est une moyenne, variable suivant qualité du bleu.
- Les cotons et la lingerie se passent au bleu après blanchiment complet.
- Bain de crémage.
- Pour crêmer les blancs, laine, soie ou lingerie, il n’y a rien de mieux qu’un léger bain de curcuma (terra mérita).
- Cette couleur monte sur tout, et vaut mieux que les jaunes d’aniline, qui tirent trop vite et unissent mal dans ces teintes plus que claires.
- Foulage au baquet.
- Pour l’usage de quelques-uns de ces bains, il faut employer ou la machine à laver, ou une batterie de trois fouloirs, ainsi qu’il a été dit, au chapitre du matériel (1888, p. 37).
- Le fouloir est une planche portant sur une de ses faces, une série d’arêtes vives, contre lesquelles les pièces sont frottées vigoureusement, et qui s’imprègnent à chaque mouvement de l’eau ou delà lessive du baquet, dans lequel le fouloir plonge à moitié.
- Le bas est en biseau, et les deux coins du haut, un peu abattus, de façon à s’appliquer assez exactement à la forme du baquet ; la dernière rayure, dirigée en bas, dans le sens contraire des autres, afin de s’accrocher facilement à la main pour retirer le fouloir du baquet (voir fîg. 53).
- Fig. 53. — Fouloir.
- Au fond et au milieu du baquet, un taquet est cloué, contre lequel le bas du fouloir vient s’arrêter.
- Je m’arrêterai aussi, car il ne me reste pas assez de place pour commencer les nettoyages au savon, que nous aborderons dans ma prochaine causerie.
- Maurice GUÉDRON.
- C11K01QUE INDUSTRIELLE
- LES TISSUS EN TURQUIE D’ASIE
- Le consul de France a adressé un rapport à son gouvernement sur le commerce d’importation en Turquie d’Asie, d’où nous ex-
- trayons les indications suivantes se rapportant aux tissus :
- « Cotonnades et Indiennes. — La consommation des cotonnades et indiennes, qui constituent l’une des branches les plus fécondes du commerce d’importation, continue cependant à subir le temps d’arrêt constaté en 1886. Presque toutes ces étoffes proviennent comme par le passé de T Angleterre,.dont les produits à bon marché peuvent lutter avantageusement contre tous les autres. On évalue l’entrée à 400.000 francs.
- « Soies et Rubans de soie. — La France perd chaque année du terrain dans l’exportation de ses soieries. Nos prix, en rapport avec la qualité, mais trop élevés pour ces pays, éloignent les acheteurs et laissent le champ libre aux étrangers.
- « En ce qui concerne les rubans de soie, le chiffre des importations ne s’élève guère à plus de 25.000 francs, et c’est l’Angleterre qui, seule, approvisionne le marché. Il y aurait peut-être un essai à tenter. Mais pour avoir chance de réussir, il faut que nos négociants emploient des procédés de fabrication qui leur permettent de livrer leurs produits à des prix inférieurs. L’envoi de quelques échantillons aux couleurs variées, vives et éclatantes, conforme par suite au goût des habitants de ce pays, pourrait, en nous offrant un débouché nouveau, détruire à notre profit l’espèce de monopole que l’Angleterre a acquis sur cet article.
- « Lainages. — Pour les lainages on s’adresse exclusivement à l’Angleterre et à l’Autriche. On peut estimer à 180.000 francs le trafic de cette marchandise. Sur ce chiffre la France ne compte que pour 20.000 francs.
- « Draperies. — On constate une augmentation de 15.000 francs sur l’année 1886, dont moitié environ au profit de l’article français qui tend à dominer, grâce aux efforts de certains fabricants qui sont parvenus à livrer à meilleur compte que précédemment et peuvent dès lors lutter avec l’Autriche.
- « Pour les vêtements confectionnés, c’est toujours l’Autriche qui pourvoit exclusivement aux besoins de la place. Chaque année, elle envoie pour une somme de 80.000 francs à 90.000 francs. Il est étonnant qu’en France, où on livre aujourd’hui les vêtements confectionnés à si bas prix, on n’ait pas encore cherché à soutenir la lutte sur ce point. »
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- HOSPICE CIVIL D’AMIENS
- Le 21 juin, 2 h. — Fournitures diverses. Toiles, draps, coutils, toile de coton, cotonnade, mouchoirs, cravates, couvertures, lange de laine, bas.
- DIRECTION DES HARAS
- Le vendredi 14 juin, 10 h. — Adjudication de La fourniture des objets de sellerie nécessaires aux dépôts d'étalons.
- Cette fourniture comprendra :
- 160 couvertures à carreaux.
- 160 surfaix à carreaux.
- 30 couvertures roc.
- 30 surfaix roc.
- Les intéresses pourront prendre connaissance du cahier des charges au ministère de l’agriculture (1er bureau de la direction des haras;.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. — Le 13 mai. — Service de l'habillement. — Adjudication de la fourniture d'effets de ‘petits équipement.
- 200,000 chemises de coton à col, 40 lots de 5.000.
- Adjudicataires :
- Veuve Hendrickx et fils, rue Beautreillis, 22: 20 lots à 1.07. — Hubert de Vautier, à Marseille : 1 lot h 1 63 ; 1 lot à 1.65. — Lanvin-Schraen, 4, rue d’Hauteville : 1 lot à 1.71 ;
- 1 lots à 1.72. — Veuve E. Long : 4 lots à 1.71. — G. Loyeux : 1 lot à 1.70; 2 lots à 1.71 ; 3 lots à 1.72 ; 1 lot à 1.73. — Olivier Dacosta et Cie, 37, rue du Département : 2 lots à 1.71 ;
- 2 lots à 1.72 ; 2 lots à 1.66 (2e concours). 150,000 caleçons en 15 lots de 10,000.
- Adjudicataires :
- E. Bloch : 3 lots à 1.14. — Boutry van Isselsteyn à Lille : 6 lots à 1.15. — Veuve Hendrickx et fils : 5 lots à 1.16.
- 60,000 pantalons de treillis, en 24 lots de 2,500.
- Adjudicataires :
- E. Bloch : 20 lots à 2.68. — Boutry : 4 lots à 2,68.
- 50,000 bourgeons de toile en 10 lots de 5.C00.
- Adjudicataires :
- Cuillet : 1 lot à 2.15. — Hubert de Vautier : 1 lot à 2.17. — Société générale de fournitures militaire?, 54, rue Rochechouart : 8 lots à 2.19.
- 50,000 mouchoirs en deux lots de 25,000.
- Ve Hendrickx et fils, adjud. des 4 lots à
- 0.86.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- LEYALLOIS. — Formation de la Société en nom collectif Gay, Davrillé et Gilbert, {manufacture d'apprêts d'étoffes), rue Gide, 97. — Durée : 3 ans, du 15 juillet 1888. — Cap. : 97.592 fr. 07. Acte du 12 avril 1889.
- PARIS. — Dissolution de la Société en nom collectif de la Société E. Guillaume et Mai-gnot, teinturiers en peaux, rue de la Glacière, 51. — Liquid. : M. Maignot. — Acte du même jour.
- ROANNE. — Formation de la Société en nom collectif Breton et Rochet, (apprêtage. vaporisage et cylindrage). — Durée : 9 ans. — Gap. : 2000 fr. — Acte du 5 avril 1889.
- REIMS. — Prorogation du 31 décembre 1890 au 31 déc. 1900 de la Société en nom collectif Poirier et Mortier, {teintures et apprêts). — Acte du 1er avril 1889.
- LYON. — Dissolution de la Société de fait Thomaron et Vernay, teinturiers, rue de Barême, 10, et rue Vendôme, 20. — Liquid. : M. Molot, droguiste, av. de Saxe, 225. — Acte du 25 avril 1889.
- CONFOLENS. — Formation de la Société en nom collectif Remonet frères, filateurs de laines, fab. d'étoffes et mds de draperie, bonneterie et lainages, à St-Laurent-de-Ceris. — Durée : 2 ans. — Gap. : 950,000 fr. — Acte du 8 avril 1889.
- LILLE. — Formation de la Société en nom collectif, Léon Crépy et fils, {construction et expi. d'une filature de coton), à Lambersart. — Durée : 15 ans, du 1er avril 1889, mais l’exploitation de l’usine ne commencera que le 1er déc. 1889. — Après 5 ans M. Léon Crépy pourra se retirer. — Gap. : 1,200,000 fr. — Acte du 8 avril 1889.
- ELBEUF. — Dissolution à partir du 10 mai 1889 de la Société G. Chauvel et Gie, fab. de draps et étoffes de laines, rue Gaudebec, 27. — Liquid. : M. Ghauvel. — Acte du même jour.
- FAILLITES
- PARIS. — Letourneur (Raoul), teinturier, rue Royale, 22. — J. c. : M. Poiret. — S. : M. Ponchelet.
- TROYES. — La Société de fait Denner et Simonneau, apprêteurs de bonneterie et personnellement chacun des associés. — Jug. du 9 mai 1889. — S. : M. Guyottot.
- LYON. — Valicon fils (Guillaume), exteinturier, rue de Bonnel, 53-55. — Jug. du 9 mai 1889. — S. : M. Rogeaud.
- CESSIONS D’ÉTABLISSEMENTS
- Vendeurs. Acquéreurs. Fonds cédés.
- — — —
- Gaillard Durand Teinturier, rue Fontaine, 29.
- Hébert Dischier Teinturier, rue Popincourt,38.
- Revocat&C 1 Equillon (dlle) Teinturier, rue Blanche, 6).
- Detillaux Daubigné Teint., r. Victor Massé, 29. Teint., r. Fon-
- Lesueur X... taine-au-Roi, 14. Appr. s. étof. r.
- Gay Devillé et Gilbert Gide, 97, Le-valiois.
- Robert V° X... Teint., r. Claude Bernard, 39.
- Mugnier Grossier Teint., r. de la Huchette, 9.
- Nicard Fabre Blanch., 20, rue Valadon.
- Thouin Bonffartigne Teint., rue de Constantinople, 22.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lia Ramie. —La commission de la Ramie s’est réunie, le mois dernier, au ministère de l’agriculture, sous la présidence de M. Feray, sénateur.
- Dans cette séance, M. lmbs a résumé I es conclusions du rapport qu’il a adressé à M. le Ministre de l’agriculture, au nom du jury chargé de l’examen des appareils et procédés pour décortiquer la Ramie, présentés au concours lu 25 septembre 1888, et le directeur de l’agriculture a soumis à la commission le programme du nouveau concours de décortication.
- Ce concours qui fera partie intégrante de l’Exposition universelle, groupe VIII (agriculture), aura lieu dans le courant du mois d’août prochain.
- —o—
- IV ou venu régime des tissus dans
- riiido-Clilne. — Un nouveau décret modifie comme suit les droits spéciaux applicables aux fils et tissus importés dans la Cochin-chine, le Cambodge, l’Annam et le Torikin, et non soumis an tarif général.
- Fils.
- Fils de coton ou autres garnis d’or ou d’argent de premier titre Fils de coton ou autres garnis d’or ou d’argent de second
- titre......................
- Fils de coton ou autres garnis d’or ou d’argent de troisième
- titre......................
- Fils de coton ou autres garnis d’or ou d’argent hors titre ou faux..........................
- Tissus.
- Gunnies......................
- Tissus, foulards, crêpes, tulle, bonneterie, passementerie et dentelles de soie pure d’origine chinoise................ad val. 10 0/0
- Tissus, foulards, crêpes, tulle, bonneterie, passementerie et dentelles de soie pure d’autre origine................... » 20 0/0
- Broderies à la main ou à la mécanique, de soie sur tissus
- de soie....................100 k. 800
- Couvertures chinoises........ » 30
- Tissus de coton pur, unis, croisée et coutils présentant en chaîne et en trame, dans l'espace de 5 millimètres carrés, ceux pesant :
- Ecrus (art. 364), 11 kil. et plus de 100 mètres carrés, 30 fils
- ou moins................... » 80
- Ecrus (art. 364), de 7 kil. inclus à 11 kil. exclus les 100 mètres carrés, 35 fils ou moins. » 100
- Blanchis (art. 365), 11 kil. et plus les 100 mètres carrés,
- 30 fils ou moins........... » 92 ”
- Blanchis (art. 365), de 7 kil. inclus à 11 k. exclus les 100 mètres carrés, 35 fils moins. » 126 50
- Ce tarif remplace celui du 8 septembre 1887-Les produits étrangers qui auront été admis à un régime de faveur à leur entrée en Algérie seront assujettis, à leur entrée en Indo-Chiné, au paiement des droits inscrits au tarif douanier de l’Indo-Chine, déduction faite des droits perçus en Algérie.
- —o—
- Ln Fabrication des Tapi» aU* Etats-Unis. — Il résulte des plus récente statistiques qu’il y a aux Etats-Unis 3,711 métiers mécaniques parmis lesquels 1,490 toi^ de la tapisserie et 1,225 des tapis genres Bru* elles et Wiltow. Sans tenir compte de la fabr ' cation de la moquette, qui est importante, des tapis faits à la main, cette industrie, e'ie est en pleine activité, exige une consom mation annuelle de 161 millions de livres laines lavées.
- Le Gérant : F. GoUiLLON. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardenne*b
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- » Exem.
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- LA
- 2me Année, N° 11.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES «« J«ü «889.
- SOMMAIRE
- Chronique. — La Teinture à l’Exposition — Emploi de l’eau oxygénée dans le blanchiment des laines (lin).
- Procédés divers: Foulard d’Alsace; Mousseline-laine imprimée ; Avivage des soies chargées ; Noirs pour laines communes ; Jaune chrysamine ; Liquide à détacher. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle: Adjudications. — Renseignements — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La vraie chronique du moment est celle de l’Exposition ; nous n’avons garde de la négliger et nous lui consacrons un article spécial, que nos « Informations et faits divers » complètent encore.
- Nous avons déjà parlé de la bonne situation relative des industries textiles ; les nouvelles des principales places témoignent de la continuation de cette reprise.
- Les lainages à Fourmies et à Roubaix-Tourcoing sont en excellente situation, avec prix en hausse.
- Il en est de même à Reims, où les producteurs refusent des commandes.
- Elbeuf, Louviers, Sedan, Vienne ont des ordres suivis, surtout en genres de qualités moyennes à belles. Les fabriques d’étoffes à bas prix ne paraissent pas avoir profité autant de la reprise ; néanmoins la plupart sont occupées.
- Les soieries sont toujours florissantes dans tous leurs lieux de production.
- A Rouen, il ne se ferait que de petites affaires de réassortiment, en tissus unis, rouennerie et indiennes, mais il y a des tendances à un bon mouvement pour l’article d’été.
- L’Algérie, qui est marché sérieux pour cette place, ne demande encore rien ; c'est le moment, toutefois, où ses achats vont se traiter, et où les commandes viendront nécessairement.
- Le consul suisse à Alger, dans un rapport récent, disait que les Anglais savent devancer leurs concurrents en Algérie, spécialement pour les mouchoirs imprimés, pour lesquels ils ne craignent pas de monter de nouveaux dessins et de changer les laizes, afin de conserver cette clientèle spéciale, et grâce à leurs voyageurs qui visitent la
- colonie et les renseignent exactement sur les goûts et les besoins de la vente aux indigènes.
- Par les mêmes moyens, nous aurions, sans doute, les mêmes résultats.
- L’industrie cotonnière est toujours tourmentée dans la région de Thizy par les grèves sans cesse renaissantes aussitôt qu’on les croit conciliées ; encore en ce moment, un mouvement qui comprend 3000 grévistes vient arrêter l’essor de ce milieu producteur.
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- Un document consulaire qui bien que récent nous fait remonter à 1886, indique que pendant la dite année, une grande activité régnait dans les teintureries de laines de Berlin, qui comprennent quinze établissements et ont eu à travailler 4 millions de kilogr. de filés. Il paraît qu’un mouvement aussi favorable ne se maintient pas actuellement, ou tout au moins les fabricants ne cherchent plus à développer leur production; un certain nombre prévoient le moment où le marché français leur deviendra plus difficile et ils n’augmentent plus leur outillage.
- En Belgique et en Angleterre la production se maintient dans l’industrie des lainages, et des cotonnades pour la dernière.
- L’Italie souffre d’une crise commerciale et industrielle dont on n’entrevoit pas la fin ; des grèves sévissent dans les industries textiles déjà si mal partagées, et le commerce de détail est réduit à rien dans quelques provinces.
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- * *
- Notre dernière chronique donnait quelques indications sur les nuances en faveur; quoique la mode soit très capricieuse, ce n’est pas en quinze jours qu’elle se modifie sérieusement ; nous pouvons donc considérer cette revue comme toujours actuelle.
- Nous la complétons dans nos oc Procédés divers » par de rapides notes sur les impressions pour robes.
- Ajoutons que les tissus qui paraissent préférés cet été sont les mohairs pour costumes tailleur ; les batistes brochées et brodées à jour, l’étamine souple, le surah écossais, les petits taffetas, le
- foulard et les satins-coton imprimés, pour les autres parties du vêtement.
- Malgré des tentatives pour détrôner le bas de couleur au profit des bas en fil d’Ecosse blancs à jour, les noirs ou ceux de nuances assorties au costume restent les préférés. On fait aussi des bas imprimés très soignés qui plaisent beaucoup à la consommation, autant que l’article commun paraît dédaigné : il est vrai que les Allemands nous en envoient de si laids !
- La ganterie donne beaucoup dans le Suède, gris clair pour toilettes, nuances naturelles et surtout noir pour la ville. Les teinturiers en peaux ont énormément de Suède noir en travail.
- *
- * *
- Pour clore, en cherchant l’anecdote, nous pourrions parler du passage de M. Carnot à Calais-St-Pierre, des arcs de triomphe en tulle qui lui ont été dressés, du pavoisement de dentelles de toutes couleurs qu’il a rencontré sur son chemin, de sa visite aux fabriques de tulle, et des riches échantillons de la production locale qui lui ont été offerts pour Mma Carnot, mais les journaux quotidiens nous précèdent toujours dans ces nouvelles, et ne nous laissent à raconter que du vieux neuf.
- Autrefois, il y avait à Calais deux villes : Calais, ayant 10.000 habitants, et une population de pêcheurs, Saint-Pierre, petit village il y a quarante ans, devenu une ville de 70.000 habitants, grâce à la fabrication du tulle. Depuis trois ans, les deux villes sont réunies en une seule, mais ont conservé leur caractère.
- Calais est la vieille ville, avec son vieux quartier, le Courgain, aux rues étroites, aux maisons basses, Saint-Pierre est la ville industrielle, ressemblant à Lille et à Roubaix : voies larges, maisons à cinq étages, tramways, tout ce qui sent le mouvement, la vie, la nécessité d’aller vite, l’activité commerciale poussée jusqu’à la fièvre.
- On y fait les tulles, l’imitation, les dentelles à bon marché, c’est-à-dire l’article de grande consommation. Le luxe s’est démocratisé, il en faut pour toutes les bourses, et les petites sont les plus nombreuses : heureux qui le comprend ! F. Gouillon.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- LA. TEINTURE A L’EXPOSITION
- Nous continuons nos promenades dans l’Exposition et ses annexes, en citant au hasard des rencontres, les sujets qui intéressent nos industries.
- C’est une introduction à une revue méthodique des produits exposés. Un journal ne peut pas, comme un livre, attendre qu’il ait réuni tous ses documents pour entreprendre un compte-rendu ; il doit servir à ses lecteurs l’actualité la plus immédiate, ou bien il ne remplit pas son rôle. Ce qui ne l’empêche pas de collectionner à loisir les matériaux d’une étude plus complète et plus suivie.
- Nous avons donné dans notre précédent numéro la nomenclature complète de la classe 46, et nous avons dit qu’elle se continuait en réalité dans les sections voisines : celles des tissus, dans la mécanique tinctoriale et dans les produits colorants, nous la suivrons donc dans ces diverses parties de l’Exposition.
- Au Palais, section française.
- La section de la Teinture est maintenant complète, et c’est une des plus confortablement installées ; les vitrines sont spacieuses, variées et garnies avec beaucoup de goût. Un tapis en moquette flammée recouvre entièrement le parquet; un espace réservé à la lecture et à l’étude est un hospitalier boudoir, au milieu de ce salon, et assez retiré pour qu’on puisse y travailler tranquillement.
- Cette installation est parfaite, et nous en faisons nos sincères compliments aux organisateurs.
- Toutes les vitrines sont maintenant occupées, la dernière installée était celle de M. Grawitz, l’ogre des noirs d’aniline, et qui a tellement fait d’efforts pour dévorer ses concurrents, que la plupart paraissent s’être abstenus, par prudence, d’exposer des noirs d’aniline.
- Ces noirs, qui se forment sur la fibre même, nous amènent à parler d’une nouveauté des plus intéressantes réalisée par MM. Koeciilin-Baumgartner et Cie. 11 s’agit de couleurs azoïques créées directement sur tissus de coton.
- La pratique dira ce qu’il y a d’avantageux dans cette production directe des couleurs sur fibres ; le fait est assez digne d’intérêt pour que nous ayons à y revenir. MM. Kœehlin-Baumgartner ne font pas encore des étoffes ainsi teintes, des articles de commerce, mais il est probable qu’ils donneront plus tard une suite pratique à cette invention.
- La soie, comme toujours, brille d’un vif éclat dans la teinture et dans sa classe spéciale (cl. 33).
- Nous remarquons la magnifique gamme chromatique de MM. Renard, Villet et Bunand, qui aurait réjoui le vénérable Chevreul, le
- vulgarisateur, sinon le créateur des cercles et chaînes chromatiques.
- Ce moyen de présenter une série méthodique de colorations a, du reste, été beaucoup utilisé par les exposants, et la difficulté pour y parvenir est une preuve d’habileté professionnelle. Il ne s’agit pas, en effet, de produire des nuances quelconques, encore que bien réussies, il faut tomber mathématiquement juste pour chaque élément des gammes, et par conséquent échantillonner avec précision.
- MM. Bonnet, Ramel, Sa vigny, Giraud et Marnas (cl. 33), au milieu d’une très remarquable exposition, ont un cercle chromatique en soies, mais dont les nuances se rabattent graduellement vers le centre -, Chevreul appelait ces brunitures graduelles « le couronnement de la méthode. »
- Les mêmes exposants ont de belles impressions sur foulards et pékins, des teintures en charges diverses sur couleurs et sur noirs, des teintures sur tussah, laine, coton, etc.
- MM. Gillet et fils font surtout les noirs; ils exposent des soies en noir cuit et en noir souple, des cordonnets ; puis des crêpes anglais non plus en noir seul, mais en couleurs diverses. Puis à côté, les principales matières tanniques et colorantes servant à ces teintures.
- Au point de vue spécial de la teinture, l’exposition de soies teintes, de MM. Carron et Baudoin est aussi des plus intéressantes ; ce sont, comme dans les précédentes, des soies cuites, souples, puis un peu de laines, de cotons, en couleurs variées et en noir, mais en séries bien suivies et d’une exécution matériellement irréprochable.
- Presqu’aussi brillants que les soies, sont les cotons en fils de la plupart des exposants de cette spécialité (cl. 30).
- Au milieu d’eux, et à une place d’honneur qu’ils méritent bien, sont les cotons à coudre et à broder de MM. Dollfus-Mieg et Cie, la fameuse marque DMC.
- Ils comprennent cinq cents couleurs, nuances ou tons différents. Cette série considérable occupe en partie le kiosque assez spacieux, placé au milieu d’une allée principale et pour les rassembler, une carte d’échantillons réunit cette remarquable collection de 500 teintes.
- Les cotons nous montrent une spécialité plus modeste mais non moins utile dans sa sphère, celle des Bleus de Cuve sur fils, de MM. Coulombes et Tautin -, une gamme de bleus d’indigo commençant au petit déblanchi pour arriver au bleu extra-foncé, porte les prix de façon et de chaque type, allant de 20 centimes à 2.50.
- Nous rencontrons encore sous nos pas :
- Les impressions grand teint sur tissus de coton, drapés, dits « flanelles américaines, » de M. A. Debiève; ces impressions sont en noir d’aniline, en rouge et violet d’alizarine, et autres couleurs solides.
- Un autre genre d’impression est celui des tentures servant de portières au salon de la
- classe 30, et ainsi exposées par MM. G: Binder et Jalla Jeune; elles sont en sujets vieille tapisserie, et peuvent faire, disent les auteurs, des tentures sans couture, allant jusqu’à 50 mètres carrés.
- Il n’y a pas de limites, en effet, à l’étendue qu’on peut imprimer en sujets se répétant.
- A noter encore les bas imprimés de MM. Marchal. Fack et Cie, genre qui devient de plus en plus en faveur.
- Les fils de laine peignée, cachemire, vigogne et chameau, écrus et teints de MM. David et Huot à Amiens.
- Et surtout les magnifiques impressions sur cretonnes, lustrines, tissus à chemises et d’ameublement de MM. Boeringer, Zurcher et Cie, de M. Charles Steiner, de M. Resse-lièvre fils, etc. -, les Vosges, l’Alsace et Rouen ont rivalisé de goût, d’invention et de perfection.
- Lors de notre première visite, nous avons parlé de la Teinture-nettoyage, et nous avons cité trois exposants : MM. Fleury (successeur de Lainé) ; Petitdidier, maison bien connue également ; Thuillier et Virard, maison trop connue de ses confrères.
- Or, il faut ajouter MM. Montenot père et fils (Le Chapeau rouge), ce qui fait quatre.
- Nous ne voyons pas cette fois la maison Tranchant-Klein, avec son châle-cachemire en réserve.
- Une sorte de dais en baldaquin, qui abritera nous ne savons encore quelle merveille, est construit en grands rideaux imprimés où nous reconnaissons les genres spéciaux de M. Jolly Fils; cela sera sans doute son exposition : attendons !
- M Monnot fait une spécialité de l’imperméabilisation et ne rentre qu’accessoirement dans le chiffonnage.
- Nous sommes loin d’avoir cité les expositions, même les plus remarquables de la partie française, mais il faut bien voir un peu l’Etranger.
- Sections étrangères.
- La Belgique nous arrêtera à notre passage d’abord par l’importanté exposition collective de Verviers ; ce sont des draperies courantes, de grande consommation, sans nouveautés originales, mais témoignant de l’importance de cette industrie dans la région verviétoise.
- En teinturiers prorement dits, nous voyons M. Léon Neefs, de Louvain, avec une belle série de bleus d’indigo sur fils, toiles et tissus de coton puis une collection d’autres nuances, et divers types d’apprêts sur ces mêmes matières.
- MM. Staes et Cie, de la même ville, exposent aussi des bleus de cuve, spécialement sur toiles, calicots, et sur guinées destinées au commerce africain.
- Non loin des bleus, voici l’éclatant rouge d'Andrinople, des noirs d’aniline et autres couleurs grand teint, sur fils de coton, exposés par M. Em. Idiers d’Auderghem.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- Enfin M. G. Van Laer, ancien professeur à l’école professionnelle de Verviers, a exposé des échantillons de fils et tissus de laine, de fourrures, teints en nuances variées ; c’est plutôt une collection d’enseignement que de produits commerciaux, mais elle n’en est que plus méthodique.
- M. Van Laer a publié en 1874, un Aide-mémoire du teinturier, et peu de temps après un Album du Teinturier et du Fabricant, contenant de nombreux échantillons.
- Ces ouvrages ont été fort appréciés, mais les éditions ont été détruites, nous a-t-on dit, dans un incendie ; cela est une perte des plus regrettables.
- En Angleterre, la plus intéressante exposition de teinture est peut-être celle de MM. Lye et Son, de Luton, consistant uniquement en tresses de paille, de couleurs les plus diverses et les mieux réussies.
- L’industrie des pailles teintes est une spécialité dont l’Angleterre a su conserver le monopole, au moins pour les grosses parties ; en France nos teinturiers spéciaux, qui font aussi bien, n’ont des fabricants de chapeaux, que des petits lots de réassortiment.
- L’Angleterre est la patrie du coton, aussi en voyons-nous sous toutes les formes, mais en quantités modérées.
- Nous citerons provisoirement MM. Rylands et Sons de Manchester, qui sont tout à la fois filateurs, tisseurs, blanchisseurs et teinturiers, et qui ont une belle collection de cotonnades en tous genres, écrues, blanches et teintes, des damas imprimés, des cotons à coudre, de la passementerie et même des toiles cirées.
- MM. Titus Salt, Bart et Sons ont une série en belles teintes, d’alpagas et de velours anglais.
- Mais à l’Etranger la collection des tissus teints la plus remarquable est assurément celle de la Russie.
- Des impressions genre rouge Turc et des roses d’alizarine, en motifs du pays. De la draperie et lainages ras en très belles nuance, des soieries magnifiques, méritent que B°us y revenions à loisir, car une mention rapide ne donnerait pas une idée suffisante d*s industries tinctoriales dans l’empire moscovite.
- A VEnseignement professionnel
- En contournant le palais principal nous Pouvons parmi les travaux des écoles profes-^'onnelles, ceux des élèvesdel’EcoLE Nationale ^üstrielle de Roubaix, avec des gammes et es cercles chromatiques, des nuances ombrées ^ berceau, sur laines principalement, puis lvers produits chimiques et colorants égale-
- ent préparés par les élèves.
- Cette exposition est dans la partie extérieure Palais, vis-à-vis du pavillon de la Presse.
- Dans le Parc
- ^es pavillons spéciaux de quelques nations
- étrangères ne sont pas tous prêts encore. Parmi ceux ouverts au public, le Chili mérite une mention particulière, toutefois la teinture n’y est guère représentée.
- L’Etat de Salvador a envoyé quelques ceintures et écharpes en soie teintes en couleurs diverses, toutes à base d’aniline, sans rien de remarquable; des teintes en fuchsine sont même nuancées et mal unies.
- A d’autres points de vue, l’élégant pavillon de Salvador et son contenu est très sérieux. Nous y remarquons des indigos du pays.
- A VEsplanade des Invalides
- L’Exposition coloniale de l’Esplanade des Invalides contient aussi des tissus diversement colorés spéciaux à chaque peuple, mais sans originalité marquante au point de vue des colorations.
- 11 y a cependant un village indien (le « kam-pong javanais ») qui nous montre en action un petit nombre d’industries locales, et notamment la fabrication tout à fait primitive de toiles peintes.
- Une femme accroupie a devant elle une pièce de calicot blanc, étendue sur une perche; des dessins y sont crayonnés • ce sont principalement des chimères, des dragons, des serpents, des scorpions.
- A côté d’elle, un réchaud entretient de la cire en fusion ; elle y plonge un petit entonnoir à bec effilé et monté sur un manche en bois ; à l’aide de cet outil rempli de cire fondue, elle dépose sur le dessin du tissu, une trainée de cette cire, qui formera ensuite réserve, lorsque l’on teindra la pièce en plein bain.
- On répète la même opération pour chaque nouvelle couleur que l'on veut appliquer.
- Les fonds sont le plus souvent en cachou, quelquefois en indigo ; c’est ainsi qu’on fait les pagnes indiens.
- C’est un travail nécessairement lent et irrégulier, n’ayant pas changé depuis son origine qui se perd dans la nuit des temps, mais les sujets sont variés, originaux, les couleurs solides et bien tranchées.
- Les visiteurs présentent à l’artiste javanaise, des cartes de visite, qu’elle décore à la cire, de quelques-uns de ces sujets, notamment de l’inévitable scorpion, ce qui lui vaut un profit bien supérieur à celui de son travail courant, malgré les hauts prix de ces tissus peints.
- L’homme, sur le seuil de sa hutte, regarde, sourit à la recette et ne fait rien! La femme chez ces asiatiques, fait les enfants, et travaille pour les nourrir-, l’homme ne coopère qu’à la première fonction.
- Tout cela nous éloigne de la véritable teinture ; nons y reviendrons dans notre prochaine visite pour parler des machines et des matières colorantes.
- F. Gouillon.
- EMPLOI DE L’EAU OXYGÉNÉE
- pour le blanchiment des laines, des bois, etc.
- D’après Alf. Df.lmart et P. Ebell (Chemiker Zeitung.)
- (Suite)
- L’auteur termine ne recommandant à tous ceux qui se proposent d’appliquer à quelque substance que ce soit les propriétés décolorantes de l’eau oxygénée de ne pas se laisser rebuter par les insuccès du début -, mais de poursuivre les essais jusqu’à ce qu’ils aient trouvé les conditions dans lesquelles il convient de se placer, les modifications qu’il faut faire subir aux méthodes déjà connues, pour obtenir le meilleur résultat avec la matière que l’on se propose de blanchir.
- C’est ainsi que, malgré le prix élevé de l’eau oxygénée, qui, en principe, la rendait inapplicable au blanchiment des bois, le même auteur (1) pense en tirer parti cependant pour cet objet. Il est des cas où l’on vise à blanchir le bois sans en changer la structure ou en modifier la surface. D’un autre côté, ce mode de blanchiment paraît communiquer au tissu ligneux des propriétés de résonnance et d’élasticité spéciales, en sorte que malgré le prix de l’agent de blanchiment, malgré les frais même de l’opération, il se pourrait que cette méthode offrît quelque intérêt industriel dans l’avenir.
- Ebell a constaté que des bois de 1 à 5 mî-limètres d’épaisseur blanchissent en quelques jours, tandis que des fragments plus épais doivent rester immergés pendant un temps souvent beaucoup plus long, non seulement pour que l’agent oxydant puisse atteindre les parties profondes, mais aussi pour que les produits solubles résultant de l’action aient le temps de se diffuser dans le bain.
- On n’a pas trouvé avantageux de faire subir au bois, avant le blanchiment proprement dit, une préparation spéciale ; cela est vrai surtout pour les bois secs : ni les acides dilués, ni les alcalis, n’enlèvent une quantité sensible de pigment, sans nuire à la résistance du bois. Pour le bois frais, la dessiccation systématique, paraît offrir certains avantages et diminuer la quantité d’eau oxygénée nécessaire â son blanchiment subséquent.
- L’eau oxygénée neutre ou acide agit très peu et lentement sur les pigments du bois.
- Aussi convient-il d’employer des solutions alcalines et notamment ammoniacales. Les bains employés se composaient de :
- Eau oxygénée à 3 pour 100.......1 litre.
- Ammoniaque à 21° (d= 0. 910)....20 gr.
- Chaque essai a été fait en double, une fois à la température de 17® environ et parallèlement à 34°. Toutes les six heures on s’est rendu compte, par un titrage du bain, de la consommation en eau oxygénée que l’on com-
- (1) Docteur P. Ebell, Chemiker Zeitung, 11,1529.
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- 84 LA REVUE DE LA TEINTURE
- parait aux progrès apparents du blanchiment.
- Voici les résultats d’une série d’essais ; les colonnes I et II indiquent les centimètres cubes de liqueur de caméléon employée :
- I. II.
- à 17<> centigrades à 34° centig.
- I centimètre cube de bain de blanchiment
- a employé au début... 19 19 1/10
- Après 6 heures......14 5
- Après 12 heures.... 11 3
- Après 24 heures..... 6 0,2 J
- Après 48 heures...... 4 0
- Apres 8 jours....... 3 3
- Au bout de peu de temps, l’alcalinité du bain a disparu. On l’a rétablie de six en six heures, en ajoutant de petites doses d’alcali volatil.
- Les échantillons plongés dans le bain tiède à 34°, se sont décolorés plus rapidement que les autres ; mais le dégagement continu de bulles gazeuses prouve que, dans ces conditions, une partie de l’agent décolorant se décompose sans effet utile. Cette décomposition est très peu marquée dans le bain froid -, le blanchiment progresse plus lentement, mais l’effet final est incontestablement plus complet. Dans les deux cas la liqueur décolorante s’est teintée en jaune brun léger et troublée » de flocons noirs amorphes ; en même temps, elle dégage une odeur particulière qui rappelle la térébenthine.
- Les bois extraits du bain froid après 10 jours, paraissent complètement blancs par transparence. Lentement desséchés à l’air, ils deviennent d’un blanc parfait. Le bois n’a subi aucune modification dans sa structure -, la surface polie est restée telle et le veiné apparaît dans toute sa netteté. On n’a constaté aucune variation dans la longueur ou la largeur du bois, quoiqu’il ait subi une perte de poids notable. 11 ne semble pas que les propriétés principales, la résistance du bois à la flexion, à la traction, sa docilité au travail aient éprouvé un changement -, par contre le pouvoir absorbant pour les solutions colorantes ou préservatrices, pour les huiles, les laques, etc., est notablement augmenté.
- II est difficile, sur les quelques expériences préalables de l’auteur, d’établir un prix de revient exact. Dans l’essai I ci-dessus, l’emploi d’eau oxygénée correspond à environ 1 kilogramme H2 O2 à 3 pour 100 pour 1 mètre superficiel de bois. Soit 0 fr.75 par mètre carré. Il est probable que si l’on appliquait industriellement la méthode avec une série de bains successifs, la consommation de l’eau oxygénée se réduirait à la moitié ou au tiers de ce qu’elle a été dans ces expériences.
- Quoi qu’il en soit, le blanchiment des bois par l’eau oxygénée pourrait dès à présent être appliqué dans certaines industries où la valeur du bois manufacturé est de beaucoup supérieure à celle de la matière première brute ;
- nous citerons par exemple : la fabrication des cannes, des pipes, des statuettes, des bibelots sculptés, des manches de couteaux, d’ustensiles et d’appareils de chirurgie, de pharmacie, enfin des instruments de musique, violons, flûtes, etc., dont la résonance serait sans doute augmentée en même temps que leur résistance à l’humidité et aux changements de température.
- PROCÉDÉS DIVERS
- FOULARD D’ALSACE
- Sous ce titre on désigne la satinette de coton imprimée de notre échantillon, qui justifie, en effet, son nom de foulard, par l’analogie d’apparence de cette étoffe avec le foulard imprimé. Le plus souvent, elle est à bordures-dispositions.
- Cette cotonnade est employée pour robes d’été; on les fait cette année en bouquets détachés, et sujets assez grands, trop grands pour que nous puissions en donner des échantillons, même en sortant de nos cadres habituels -, celui ci-dessus peut tout au plus y rentrer ; son dessin n’est pas des plus répandus,
- Imais il a un cachet de nouveauté bien spécial qui nous l’a fait préférer.
- La teinte de fond, ce bleu indigo est, dans tous les cas, celle presqu’exclusivement employée ; ce n’est que par exception qu’on voit d’autres fonds.
- Un genre qui est beaucoup en faveur, consiste en petits carreaux réguliers et simples, de couleur jaune-cadmium, sur ce fond bleu. Ces carreaux ont de 5 à 15 millim. de côté ; les plus usités sont d’environ 12 mm. ; il s’en fait considérablement, nous aurions pu le donner comme échantillon, si par cette simplicité même, la description ci-dessus ne suffisait.
- Sur mêmes fonds, on fait aussi en jaune-eadmium, des rayures simples, toujours assez rapprochées, des sujets détachés et en lignes, des fleurons en quinconces, et comme nous l’avons dit, des grands bouquets. Ceux-ci ne rappellent pas le style Pompadour ; ils sont à une seule couleur, peu chargés, et rappellent en général des épis d’herbes sauvages disposés en gerbes de quelques brins.
- Un autre article d’impression se rapportant à celui-ci est l’étoffe doublure pour tailleurs, que l’on ne fait plus en uni pour le veston et le gilet de fantaisie, mais en tissu croisé ou
- sergé, fond bleu foncé avec impressions de carreaux, le plus souvent en bleu clair, et en jaune chrome, ce dernier de 6 cm. de côtés, et se superposant au reste. Cela rappelle le genre écossais.
- Quant à notre échantillon, on voit qu’il est à trois couleurs, soit enlevages blanc, jaune et rouge. Il n’y a rien de spécial à noter pour son exécution.
- MOUSSELINE LAINE IMPRIMÉE
- Voici encore un genre nouveau, quoique les motifs cachemire soient empruntés aux sujets chers à nos pères (ou à nos mères), mais leurs dispositions et leurs couleurs en font un article tout moderne.
- L’effet général ne peut être jugé que sur la pièce ; cela est un écueil de ces échantillons nécessairement restreints, et qui ne donnent pas une idée de l’ensemble.
- Toutefois les gens du métier savent à peu , près reconstituer le motif : disons pour les y aider, que le rapport est de 125 millim., et que les bandes alternativement marron et gris clair, ont chacune 35 mm. de largeur.
- C’est un sujet à trois couleurs (non compris le fond), en genre vapeur-application.
- Sur mêmes tissus, on fait, bien entendu, des sujets plus jeunes, moins couverts, ^ principalement sur fonds roses et verts clairs» un peu sur bleu-ciel et maïs.
- AVIVAGE DES SOIES CHARGÉES
- Pour corriger l’aspect un peu terne des soies chargées, on emploie à Lyon le moyen suivant :
- Après toutes les opérations de la charge et de la teinture qui marchent ensemble, °n passe les soies sur un bain de savon additionne de campêche, à une température de 40 à o degrés.
- Ce simple finissage relève sensiblement le noir et le brillant.
- NOIR EN UN BAIN
- Sur laines en flocons.
- On a quelquefois besoin d’un procédé simpl® pour faire des noirs sur laines communes,s0 sur renaissance, ou sur laines-mères qui supportent pas de grands frais de produits de main-d’œuvre, tout en donnant un nC\ satisfaisant et une teinte ne rougissant paS la moindre influence.
- Voici la méthode qu’on peut suivre :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 85
- Pour 100 kil. de laine convenablement dé-
- graissée :
- Sumac Redon.................... 15 kil.
- Santal moulu .................. 10 —
- Extrait de campêche......... 8 —
- Bouillon de deux heures sur ce bain ; lever sur la civière (ou bar), ajouter au bain :
- Sulfate de fer................ 7à8 kil.
- Rentrer les laines, donner un nouveau bouil-
- lon d’une heure- lever, éventer trois ou quatre heures puis rincer.
- Il serait avantageux pour la teinte, délaisser refroidir sur le bain, mais alors les rinçages deviennent beaucoup plus longs, par suite du bain tourné qui a embourbé les laines.
- NOIR AU CHRÔMATE
- Sur laines filées et tissées.
- Ce procédé est à deux bains-, il doit être employé de préférence au précédent pour les fils et tissus; il convient, du reste aussi, po ur les laines en flocons.
- Pour 100 kil.
- 1° Mordant.
- Bi-chrômate................ 5 kil.
- Bouillon de 1 heure et demie, lever, égoutter.
- 2° Teinture.
- Santal moulu............... 20 kil.
- Extrait de campêche........ 8 —
- Entrer sur ce bain, et continuer au bouillon le temps nécessaire : en moyenne, deux heures, souvent moins car le mordant de chrome tire assez rapidement.
- NOIRS DE NAPIITOL
- Les deux procédés ci-dessus sont, avons-nous dit, pour articles ordinaires, à l’usage, par exemple, des effilocheurs, ou de fabricants employant des laines régénérées.
- Pour ces industriels ne faisant qu’accessoi-rement de la teinture, et cherchant, par conséquent, les moyens les plus simples, les noirs au naphtol teignant sans mordant ni préparation, conviendraient parfaitement, si ce n’était leur prix encore assez élevé pour les articles qui nous occupent.
- Nous rappelons que nous en avons indiqué le mode d’application en 1888 (page 93).
- JAUNE-CHRYSAM1NE
- Sur coton, lin, chanvre, jute et ramie.
- Les laines et soies ont comme jaunes dérivés de la houille, l’acide picrique, le jaune d’or, les orangés Poirrier.
- Pour les textiles végétaux, on emploie les couleurs azoïques dont les principales sont les chrysamines et les jaune de Hesse.
- Les premiers donnent un jaune rappelant
- celui de quercitron -, les seconds sont plus orangés.
- Voici le moyen d’application de la chrysa-raine :
- Pour 100 kil. de coton ou autre fibre végé-
- tale ;
- Sulfate de soude................. 10 kil.
- Savon de Marseille blanc.... 3 kil.
- Chrysamine en poudre..... 1 kil.
- Eau............................ 2000 litres.
- Porter le bain à l’ébullition, entrer les matières, suspendre le chauffage, et manœuvrer dans le bain environ une heure.
- Il est important de ne pas continuer le bouillon qui porte au rouge et ternit le feu de la nuance.
- Pour les passes suivantes, on conserve le même bain, que l’on remonte avec :
- Sulfate de soude................ 4 kil.
- Savon.......................... 1 —
- Colorant...................... 750 gr.
- Après trois ou quatre mises on fait un bain neuf.
- Sur tissus mélanges.
- La chrysamine, recommandable pour sa propriété de teindre le coton sans mordant, tire également sur soies et sur laines, et sans concours de produits auxiliaires.
- La soie par les mêmes moyens que le coton, avec un avivage à l’acide acétique.
- La laine, en remplaçant simplement le sulfate de soude par du phosphate de soude.
- Sur tous ces textiles la teinte est vive et pleine et en même temps très solide.
- Quand on a affaire à des tissus mélangés, on peut donc employer ces mêmes moyens :
- 1- Sur coton soie, comme le coton et sans avivage.
- 2° Sur laine-coton, comme sur laine, c’est-à-dire avec le phosphate de soude, mais en faisant bouillir une demi-heure, et traînant ensuite une heure sur le bain se refroidissant.
- (A suivre pour le jaune de Hesse. — Nous publierons aussi la suite des remontages de bleus de cuve, en traitant des cotons et textiles végétaux).
- EAU A DÉTACHER
- Cette formule donnée par un journal d’économie domestique, est un peu un procédé de bonne femme ; nous le reproduisons pour ce qu’il vaut. Ce n’est pas plus mauvais toutefois, que du savon seul, mais ce n’est bon que pour les ménages.
- « Dans un litre d’eau tiède, faites fondre 50 gr. de savon blanc et 30 gr. de sel de soude. On ajoute à la dissolution, tandis qu’elle est encore tiède, 60 gr. de fiel de bœuf; et, lorsqu’elle est refroidie, quelques gouttes d’huile essentielle de lavande ou de citron.
- « On passe ce mélange au travers d’un
- linge, puis on la met en bouteilles pour le conserver.
- « On s’en sert, à dose très faible, en frottant avec une brosse douce, et on lave la place aussitôt avec de l’eau bien chaude. Toute trace de tache a disparu, à la condition que l’eau à détacher ne séjourne pas du tout sur l’étoffe. »
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Dans une précédente causerie j’annonçais que nous nous occuperions cette fois des nettoyages au savon. Dans ce genre de travail je comprends l’opération suivante :
- NETTOYAGE DES DRAPS A LA BROSSE
- On se sert de la table recouverte en zinc, et déjà décrite.
- Puis d’une brosse en chiendent assez rude, d’environ 25 cm. de longueur, à bois épais bien en main -, cette brosse est représentée par la fig. 54 ci-contre.
- Il faut des brosses spécialement faites pour les teinturiers ; tous les brossiers ne les connaissent pas. Dans les ateliers, on les appelle par abréviation : chiens.
- Fig. 54 — Chiendent à draps.
- On dispose aussi d’un morceau de savou blanc de Marseille bien gras, c’est-à-dire assez mou et non desséché, taillé en forme d’œuf; et enfin d’une petite terrine contenant du a bain de carbonate » tiède, un peu chaud même.
- Pour rincer, un bain de carbonate également tiède, puis plusieurs bains d’eau, comme nons le verrons.
- Nettoyages complets.
- On procède ainsi -.
- Les pièces ayant été brossées et battues, et les taches ressortant bien par la poussière du battage, on met de côté, pour les faire à la fin, celles qui sont peu tachées et dont les doublures ne sont pas sales.
- Les autres sont étendues sur la table, on marque fortement au savon toutes les taches, en les frottant trois ou quatre fois.
- Il importe que la couche de savon soit assez épaisse pour traverser la tache sous le coup de brosse mais sans étendre ce savon au delà de l’étendue de cette tache. Certains ouvriers font ces marques très larges et très superficielles -, c’és't le contraire qu’il faut : épaisses et limitées.
- Les parties des vêtements ordinairement les plus sales sont ;
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- Pour les paletots et les gilets, les cols, les devants, les ouvertures des poches, les manches et surtout les bouts de manches.
- Pour les pantalons, la braguette, le dessus des cuisses, les poches et le bas.
- Toutes les taches marquées sont dégorgées à la main, à l’aide du chien que l’on trempe dans le bain de carbonate susdit, placé dans la terrine à droite de la table (à moins qu’on soit gaucher).
- Ce dégorgeage se fait en commençant par le bas du vêtement, et chaque tache est attaquée l’une après l’autre. Il faut que le liquide mousse bien pour que les taches soient considérées comme dissoutes. Si la brosse ne fait pas mousser, c’est que le savon était insuffisant, et il faut en remettre.
- On retourne ensuite le vêtement pour faire les doublures ; si elles sont blanches ou de couleurs claires on les savonne à la brosse, les noires et foncées se brossent au carbonate.
- J’ai vu recommander de rincer la pièce au carbonate avant de faire les doublures ; cette complication de travail est tout-à-fait inutile.
- Après les taches dégorgées et les doublures brossées, on passe les vêtements sur le bain tiède de carbonate ; ensuite on égalise le drap en le brossant dans le sens du poil, en se servant de la même brosse de chien que l’on trempe dans de l’eau additionnée d’un peu d’ammoniaque liquide.
- On rince encore sur une eau tiède, puis sur une froide.
- On essore si on a une essoreuse, sinon on met directement au cerceau, où les pièces égouttent et sèchent.
- Puis on les envoie aux apprêts.
- Des cas particuliers.
- Quand on a affaire à des pantalons, à des gilets, à des draps nouveauté en général, on rencontre des couleurs qui ont pu ternir sous l’influence du carbonate. Pour les raviver on ajoute ai ors au premier bain de rinçage, un peu d’acide acétique, ou à défaut d’acide chlorhydrique (voir: Bams de piquage).
- Pour les couleurs unies surtout qui contiennent du bleu (bleus, violets, verts), il est souvent nécessaire de donner ce piquage.
- Après quoi, on rince sur une seule eau, et on met au cerceau, avec ou sans essorage, suivant qu’on possède ou non l’appareil.
- On trouvera encore des doublures noires de gilets qui auront déteint sur les doublures blanches extérieures : elles seront, comme on dit, « carnées » ; on pourra corriger ce défaut en faisant tremper la pièce deux heures environ dans un bain froid fait avec :
- Eau très propre.......... 50 litres
- Acide acétique.......... 100 gr.
- Alun.................... 50 »
- Puis on rince sur une eau.
- Après l’essorage, les tissus pelucheux et satinés auront encore besoin d’être égalisés
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- avec une brosse assez douce trempée dans l’eau ammoniacale. 11 n’est pas nécessaire de rincer ensuite.
- Nettoyages partiels au savon.
- Avant de commencer nos nettoyages, nous avons mis de côté les articles peu tachés, que nou* aurions pu détacher partiellement à la benzine s’il s’était agi de tissus à robes, mais qu’il vaut mieux faire au savon sur draperie.
- Le procédé consiste à marquer chaque tache sans excès de savon, puis à les dégorger à la brosse avec le bain d’ammoniaque ; on essuie l’excès de liquide avec un linge propre, on égalise avec la brosse et le même bain d’ammoniaque.
- Enfin on sèche au cerceau, sans rincer, et on envoie aux apprêts.
- NETTOYAGES AU SAVON.
- Ces nettoyages s’appliquent aux lainages non drapés, et aux demi-foulés, tels que les flanelles et draps de dames, soit qu’ils doivent être ensuite teints, soit qu’ils doivent être simplement nettoyés.
- 11 y a lieu de faire un classement des diverses pièces qui constituent le lot : d’abord les blancs, puis les couleurs susceptibles, et en dernier lieu les non susceptibles parmi lesquelles on peut encore faire une classe à part des couleurs foncées.
- Commençons par les premières :
- Blancs au savon
- Ici, nous ferons usage de la planche-fouloir décrite précédemment, et il nous en faudra trois, chacune dans son baquet, ou dans une auge à compartiments ; ces trois fouloirs constituent la batterie.
- Les deux premiers baquets contiennent des bains de savon tièdes, tels que je les ai indiqués dans l’article précédent ( Bains de nettoyage.)
- Le troisième un bain de carbonate froid, ou légèrement tiède si c’est en hiver.
- 11 faudra aussi, plusieurs rinçages, un piquage, un gommage, un azurage, sans compter le soufrage.
- Pour ce genre de travail, il faut beaucoup d’eau et pas mal de baquets.
- Tout d’abord, les lainages blancs dans lesquels nous comprendrons les gilets de flanelles seront t essangés » pendant une nuit, ou l’équivalent, c’est-à-dire trempés en eau froide; cetle précaution est souvent négligée, et c’est un tort : une foule de saletés s’en vont à l’eau, qui aurait embourbé votre savon au début, et vous auraient obligé à renouveler fréquemment votre bain.
- On les sort de l’essangeage en donnant quelques lisses à chaque pièce, que l’on jette ensuite sur le tréteau pour l’égoutter en partie.
- Chacune est ensuite reprise et visitée -, on commence par les étoffes légères et les blancs unis fi ns -, les plus grosses taches sont dégorgées à la main, en les frottant de savon, et les trempant dans l’eau du bain.
- Après quoi, on les foule successivement sur chaque bain ; trois à cinq minutes pour chaque foulage est bien suffisant.
- Le troisième bain qui est au carbonate est excellent pour dégorger le savon des deux premiers, mais il ne faut poignasser dessus qu’avec beaucoup de modération, car il fait facilement feutrer, et avec lui, il n’y a pas de flanelle « irrétrécissable » ; de plus, il tend à durcir la laine, mais le piquage qui suit lui rend sa douceur.
- 11 paraît superflu de dire que les étoffes légères doivent être manipulées avec précaution; il serait même dangereux de les frotter sur le fouloir, et il vaut mieux les presser, les tamponner dans les mains, ou les frotter à la façon des blanchisseuses.
- Des bains trop chauds, portent aussi au feutrage.
- Après ces trois foulages, on donne successivement les bains suivants :
- Echaudage tiède (Rinçage à tiède).
- Deux rinçages froids.
- Si les articles sont pour teindre, le nettoyage est ainsi terminé, mais s’ils doivent être livrés en blanc, il faut continuer par :
- Piquage à l’acide acétique.
- Bain d’azurage au violet d’aniline, dans lequel on fait dissoudre 50 grammes de gélatine par 25 litres de bain.
- On essore, ou on tord légèrement à la main, puis pour les blancs sans mélange de couleur, on passe au soufre pendant que la pièce est encore humide.
- Au sortir du soufrage (soufroir ou bain sulfureux), on désoufre, en rinçant dans une eau propre et froide, contenant une trace d’ammoniaque liquide (un verre dans 50 litres de bain).
- Finalement, on essore et on sèche, puis on envoie aux apprêteurs.
- Par « blancs » on entend tous les fonds blancs en général, mais quelques-uns portent des rayures, des carreaux ou autres sujets en couleur qui peuvent couler au savonnage ; Aussitôt qu’on s’aperçoit de cet accident, on enlève rapidement la pièce, on la porte dans un bain de piquage, que l’on a toujours avantage à avoir tout préparé, et où la couleur peut se raviver ; on gomme et on apprête de suite.
- En général tous les articles contenant des couleurs composées, doivent être piqués assez fortement, et pour ceux-là, il faut employer
- l’acidechlorhydrique de préférence à l’acétique.
- Tons les bleus d’aniline doivent être avivés, le savon et les alcalis les rendant gris et ternes.
- Les articles en drap un peu fort seront préférablement frottés au fouloir ; ce moyen les feutre moins et conserve mieux leur forme.
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- Quand on abuse du fouloir, on élime d’abord les étoffes, et puis on y forme des poches résultant de feutrages partiels -, c’est ce qu’on appelle dans les ateliers faire des chapeaux »; or, laissons ce genre de travail aux chapeliers.
- Revenons maintenant à nos fouloirs: les bains se sont en partie épuisés et affaiblis.
- Ce qui reste du premier (au savon), ne vaut plus rien, il est devenu sale et graisseux ; il faut le jeter.
- Le second savon pourra être complété de bain neuf et devenir premier foulage ; le premier entièrement renouvelé, passe second et ainsi de suite, jusqu’à la fin du travail.
- Le troisième (an carbonate) peut servir en le complétant de bain neuf, autant qu’il ne paraîtra réellement pas sale à l’œil.
- Tous ces bains doivent être bien mousseux sous l’action du foulage ; c’est le signe qu’ils ne sont pas épuisés. Dès qu’un bain de savon ne mousse plus, il est plus nuisible qu’utile, il faut le jeter sans chercher à le renforcer -, le carbonate mousse par les petites quantités de savon provenant des bains précédents.
- Lorsque l’on a affaire à de grosses pièces, telles que couvertures de laine, ou même de coton, les dégorgeages se font difficilement à le main, il faut avoir recours à un battage, et même assez énergique -, on emploie pour cela one pièce de bois un peu lourde avec laquelle °n pilonne ces articles soit dans les bains, soit
- les plaçant en tas sur une pierre lisse, ou snr un madrier de bois, en les arrosant d’eau de temps en temps, et les retournant plusieurs lois.
- L’instrument employé à Paris, est le pilon, ^présenté par la fîg. 55.
- fîK7
- Fig. 55. — Pilon.
- bloc de bois est mortaisé dans le bas, e façon à former quatre pieds avec lesquels °n*raPpe sur les étoffes ; une barre transver-.a°> & la tête, sert de poignée pour les deux ^ins.
- 1^Quand le blanchissage est terminé et avant Seche, on lisse le poil des couvertures avec npeigne en cuivre, ou mieux en cuivre
- nickelé, et lorsque les pièces sont sèches, on les bat à la baguette pour détacher et relever les poils.
- On peut aussi faire ce travail avec des chardons à lainer, mais c’est long, et il n’est pas toujours facile de se procurer ces chardons.
- Voici la méthode générale des nettoyages au savon ; nous la retrouverons avec très peu de modifications dans le chapitre suivant qui traitera des couleurs.
- Maurice Guédron.
- -....
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- HOSPICE CIVIL D’AMIENS
- Le 21 juin, 2 h. Fournitures diverses.
- Toiles, draps, coutils, toile de coton, cotonnade, mouchoirs, cravates, couvertures, lange de laine, bas.
- BUREAU DE BIENFAISANCE DE DOUAI
- Le 21 juin, 2 h. — Tissus. — 400 m. molleton pour jupon — 200 couverture en laine de couleur. — 250 m. flanelle écrue. — 1,000 m. de toile à paillasse.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA GUERRE paris, le 3 juin.
- 2,500 bourgerons en toile bleue, 2,500 pantalons toiles bleue.
- Miquet, 10, rue du Faubourg-Saint-Denis, adjud. à 2.34. , 2.05. = 10.975.
- 30 capotes de guérite, en drap ; 061 casquettes d’uniforme, en drap ; 32 habillements de concierges
- A. Helbronner, adjud. à 35.580 fr.
- MINISTÈRE DE LA MARINE Brest, le 29 Mai.
- Couvertures en laine.
- Lagarre jeune, à Lodève, adjud. à 3.575.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Bellanger, Boudié etGie, teinturiers rue des Dames, 104. Durée du 1er mai 1889 au 1er janvier 1896. Cap. : 4,000 fr. — Acte du 13 mai 1839.
- PUTEAUX. — Dissolution, â partir du 49 janvier 1889, jour du décès de Mme veuve Veissière, de la Société veuve Armand Veis-sière et Ragnet fils (teinturerie et apprêts) rue Collin, 1. M. Ragnet continue seul comme propriétaire de tout l’actif social, sous réserve du fonds apporté par Mme veuve Veissière dont M. Ragnet a seulement la jouissance jusqu’au 31 déc. 1890. Acte du 25 avril 1889. — J. g. d’A.
- LUNÉVILLE. — Dissolution à partir du 31 mai 1889, de la Société E. Anthoni et Cie (expi. de la filature de l’Est). Liquid. : M. Anthoni. — Acte du même jour.
- St-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Burtin, Dechandon et Selle teinturiers à St-Etienne, lieu de Valfuret. Dnrée : 6 ans. Cap. : 150.000 fr. — Acte du 27 avril 1889.
- ELBEUF. — Formation de la Société en nom collectif Chauvel et Merou fab. de draps etc., rue de Caudebec, 27. — Durée : 10 ans. Cap. : 52,000 fr. — Acte du 24 mai 1889.
- FAILLITES
- PARIS. — Hatet (Adolphe-Georges), teinturiers en plumes, rue Dupetit Thouars, 18-J.-C. M.Donnon. — S. : M. Châle.
- ROUEN. — Kuhn (Alphonse-Joseph), teinturier à St-Léger-du-Bourg-Denis. Jug. du 20 mai 1839. — S. : M. Rivière.
- RÉPARTITIONS DE FAILLITES
- PARIS. — Vinois fils, teinturier dêgraisseur rue Monge, 41. — S. : M. Maillard, 4 fr. 52 c. 0/0.
- ROUEN. — Liorel (Aimé-Prosper), teinturier blanchisseur, 3 fr. 97 c. 0/0.
- CESSIONS D’ÉTABLISSEMENTS
- Vendeurs. Acquéreurs. Fonds cédés.
- Henry Ansout (dlle) Teinturerie rue de
- Clichy, 38.
- RevocatetCie Spitalier. Teinturerie avenue
- Marceau, 44.
- Noiret Dme X. Teinturerie rue de la
- Bastille, 3.
- Delaforge. X. Teinturerie rue de
- Maubeuge, 16.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lie jury des ^Récompenses à l’jEx-
- posftion------Le jury des récompenses vient
- d’être constitué conformément au décret du 27 mars 1889, et dont voici les principales dispositions :
- L’appréciation et le jugement des œuvres d’art, des produits industriels et des produits agricoles exposés sont confiés à un jury international composé de membres titulaires et de membres suppléants répartis en 85 jurys spéciaux correspondant aux 85 classes de la classification générale.
- Chaque jury de classe des groupes II à IX pourra s’adjoindre, à titre d’associés ou d’experts, une ou plusieurs personnes compétentes sur quelques-unes des matières soumises à son examen.
- Les récompenses à décerner sous forme de diplômes, mises à la disposition du jury international, sont réparties suivant les catégories suivantes :
- Grands prix ;
- Diplômes de médaille d’or -,
- Diplômes de médaille d’argent ;
- Diplômes de médaille de bronze ;
- Diplômes de mention honorable.
- Le jury international des récompenses devra accomplir ses travaux du 1er juin au 1er septembre 1889.
- La distribution solennelle des récompenses aura lieu dans le courant du mois de septembre.
- Le jury supérieur se réunira le 20 août 1889 II examinera les propositions des jurys I de groupe et arrêtera, en dernier ressort, les
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- listes, par ordre de mérite, des exposants récompensés de chaque classe, le nombre et la répartition des récompenses de différentes catégories attribuables aux exposants admis à être récompensés.
- Un décret du 28 mai a déterminé la composition des jurys français de chaque classe, parmi lesquels nous relevons ceux qui se rapportent aux industries tinctoriales.
- Ils sont composés comme suit:
- Classe 22. — Papiers peints.
- Titulaires, MM.
- Follot, Félix, fabricant de papiers peints, médaille d’or en 1878.
- Gillon, Emile, fabricant de papiers peints.
- Leroy père, fabricant de papiers peints, membre du jury en 1878.
- Classe 30. — Fils et tissus de coton.
- Besselièvre, fabricant d’indiennes, membre du jury en 1878.
- . Noblot, sénateur.
- Ponnier, manufacturier en tissus de coton, membre de la commission permanente des valeurs de douane, médaille d’or en 1878.
- Schwob, fîlaieur, maire d’Héricourt.
- Sérol, Georges, manufacturier, membre de la chambre de commerce de Roanne.
- Trouiller (de la maison Trouiller et Adhé-mar), fabricant d’articles de Tarare, Saint-Quentin et Alsace, membre de la commission permanente des valeurs de douane.
- Waddington, Evelyn, manufacturier (de la maison Waddington fils et Cie), membre du jury en 1878.
- Wallaert, Auguste, filateur, médaille d'or en 1878.
- Suppléants, MM.
- Champalle, manufacturier, conseiller général du Rhône, maire de Thizy (Rhône).
- Jourdain, René, de la maison Joly frères et Jourdain, manufacturier, médaille d’or en 1878.
- Classe 31. — Fils et tissus de lin, chanvre, etc.
- Titulaires, MM.
- Faucheur, filateur de lin, président du comité linier du nord de la France, membre du tribunal de commerce de Lille.
- Magnier, manufacturier, membre de la chambre de commerce de Paris, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre du jury en 1878.
- Saint, Ch., manufacturier, filateur et tisseur de sacs et toiles, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre du jury en 1878.
- Simonnot-Godard, manufacturier, diplôme d’honneur à Anvers 1885.
- Widmer, manufacturier, membre de la commission permanente des valeurs de douane.
- Suppléants, MM :
- Le Blan, Paul, filateur, ancienne maison Julien Le Blan, membre du jury en 1878.
- Hassebroucq, Victor, filateur, médaille d’or en 1878.
- Classe 32. — Fils et tissus de laine.
- Titulaires, MM.
- Balsan, Auguste, manufacturier, membre du jury en 1878.
- Blin, Théodore, manufacturier, membre du jury en 1878.
- Brocard, fabricant de drap, médaille d’or en 1878.
- Boussus, fabricant de laines et mérinos, médaille d’or en 1878.
- Bréant, Eugène, fabricant de châles et tissus, membre de la commission permanente
- des valeurs de douane, membre du jury à Anvers 1885.
- Dauphinot, membre de la chambre de commerce de Reims, membre du jury en 1878.
- Huot, de \a maison David et Hot, filateur, membre de la commission permanente des valeurs de douane.
- Jourdain-Defontaine, fabricant de draperies, nouveautés, médaille d’or en 1878.
- Lagache, fabricant de draperies, médaille d’or en 1878.
- Lelarge, fabricant de nouveautés et flanelles, médaille d’or en 1878.
- Nivert, Emile, manufacturier, médaille d’argent en 1878.
- Robert, fabricant de drap, médaille d’or en 1878.
- Siéber, Henri, de la maison Seydoux-Siéber, grande médaille en 1878, fabricant de lainage.
- Thézard, vice-président de la chambre de commerce d’Elbeuf, membre du jury à Anvers 1885.
- Suppléants, MM. :
- Audresset, fils, manufacturier, médaille d’or en 1878.
- Bartiie, Eugène, fabricant de drap, médaille d’or en 1878.
- Hussedot, Hubert, fabricant de châles et nouveautés, membre du jury en 1878.
- Gibert, négociant à Paris.
- Classe 33. — Soies et tissus de soie.
- Titulaires, MM. :
- Blanchon, fabricant de soies grèges et ouvrées, médaille en 1878.
- Gauthier, Antoine, fabricant de rubans de soie, vice-président de la chambre de commerce de Saint-Etienne, médaille d’or en 1878.
- Isaac, Auguste, fabricant de tissus de soie, de la maison Dognin et CiB, médaille d’or en 1878
- Lilienthal, commissionnaire, membre de la chambre de commerce de Lyon.
- Permezel, fabricant de foulards, tissus écrus, diplôme d’honneur à Anvers 1885.
- Rebour, fabricant de rubans-cravates, grande médaille en 1878.
- Rondot, Natalis, membre de la commission permanente des valeurs de douane, membre du jury en 1878.
- Sauvage, négociant en soieries.
- Sevène, président de la chambre de commerce de Lyon.
- Suppléants. MM.
- Bouffier, A., de la maison Pravaz et Bouf-fîer, fabricant de crêpes de soie, adjoint au maire de Lyon, médaille d’argent en 1878.
- Germain, Léopold, négociant en soies grèges et ouvrées, membre de la commission permanente des valeurs de douane.
- Tabourier, fabricant d’étoffes de soie et de tissus mélangés, membre, de la commission permanente des valeurs de douane.
- Classe J6. — Procédés chimiques de blanchiment, de teinture, d’impression et d’apprêt.
- Titulaires, MM.
- Cordier, sénateur, manufacturier.
- Decaux, ingénieur civil, directeur des teintures aux manufactures des Gobelins et de Beauvais, membre du jury en 1878.
- Persoz, J., directeur de la condition des soies et laines à la chambre de commerce de Paris, membre du jury en 1878.
- Suppléant, M :
- Vallet, ancien négociant en tissus de laine écrue, membre du jury à Anvers 1885.
- Classe 58. — Matériel et procédés de la papeterie, de la teinture et des impressions.
- Titulaires, MM. :
- Buffaud, B., constructeur-mécanicien, médaille d’or 1878.
- Dehaitre, F., constructeur-mécanicien, médaille d’or en 1878.
- Ermel, Ingénieur civil, directeur de la fabrication des billets de la Banque de France, membre du jury en 1878.
- L’Huillier, Louis, constructeur de machines pour papeterie, grande médaille 1878.
- Marinoni, constructeur de machines typographiques, grande médaille 1878.
- Suppléant, M.
- Corron, César, constructeur mécanicien, médaille d’or 1878.
- pour l’algérie
- Classe 21. — Mohamed ben Siam, conseiller général d’Alger.
- POUR LA TUNISIE
- Classe 32. — Duché, Pierre, ancien fabricant.
- POUR LES COLONIES
- Classe 30. — Franck Puaux, délégué de Tahiti au conseil supérieur des colonies.
- Classe 31