La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- REVUE
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- 23 Janvier 1890
- ETRES COLORATIONS
- 3° Année, lr 1 et i.
- INDUSTRIELLES
- INTRODUCTION A L’ANNÉE 1890
- Toutes les revues de l’année 1889, doivent nécessairement réserver leur place principale à l’Exposition : un journal industriel, surtout, ne peut négliger un tel sujet.
- Né au milieu de nos discordes politiques, sous l’incertitude de notre état futur; accueilli par l’hostilité évidente des gouvernements étrangers, le projet semblait voué à l’insuccès ; le départ a été mauvais, les adhésions ont d’abord été péniblement obtenues.
- Mais c’est l’étranger lui-même qui nous a rendu confiance, et si les gouvernements nous étaient hostiles, les peuples, au contraire, sont venus à nous avec un entrainement unanime et sympathique ; leurs gouvernements alors ont dû suivre ce mouvement, rappelant cette excuse d’un chef insurrectionnel : j’étais leur commandant, il fallait bien que je les suive !
- L’impulsion ainsi donnée, chacun en France a commencé à croire à l’Exposition, et de tous côtés, les adhésions sont arrivées nombreuses quoique tardives.
- Le succès final a été merveilleux, sans précédent et pour longtemps mémorable.
- Nous devons dire, toutefois, que l’Exposition de 1889, a été surtout mondaine et aussi sociale, s’adressant à la fois aux fantaisistes et aux penseurs, satisfaisant certaines préoccupations morales et intellectuelles ; sortant enfin de son rôle purement industriel et commercial, pour revêtir un caractère plus particulièrement scientifique et sociologique.
- La partie industrielle n’a pas été en rapport avec ce côté pittoresque et social; hâtivement préparée, elle n’a donné que des produits sans originalité bien marquante, sans caractère de nouveauté bien tranché.
- Nos industries, spécialement, et celles qui en dépendent, 11e nous ont rien révélé d’inattendu, et le nombre des exposants n’a pas été en rapport avec l’importance de ces industries.
- Les machines intéressant le blanchiment, la teinture, l’impression, les apprêts, étaient également peu nombreuses, et sauf trois ou quatre machines à teindre, étaient établies suivant des principes connus.
- Maintenant que l’Exposition est close, et que l’on ne peut plus nuire à son succès, nous pouvons bien reconnaître cette insuffisance de nos spécialités, et du cote industriel en général, mais il n’est pas à dire qu’a ce point de vue, même, elle ait manqué d’intérêt.
- Nous cherchons en vain les grandes lignes qui l’ont caractérisée, mais nous trouverons une ample moisson de faits courants et d’observations pratiques, qui feront que 1 Exposition n’aura pas été sans profit pour nos industries.
- La Revue de la Teinture en a déjà su tirer parti, et seule,
- * a publié des comptes-rendus d’ensemble sur les produits et machines relatifs à nos travaux.
- Ils seront continués, cette annee, par des etudes plus complètes sur les sujets le plus particulièrement intéressants.
- Et les expositions ayant pour effet habituel de stimuler le génie inventif, de provoquer les recherches, en leur fournissant un point de départ, nous pouvons nous attendre à voir se rouvrir la période des découvertes, des procédés et des engins nouveaux. Notre journal et nos lecteurs en feront leur profit.
- Nous pouvons maintenant travailler à l’abri d’une situation politique définie ; cette année a clos la période des compétitions de partis, qui alarmaient sans cesse les affaires, en préparant chaque jour une crise nouvelle ; l’Exposition a contribué à cette pacification des esprits, et cela n’est pas le moindre service qu’elle nous ait rendu.
- Si nous arrivons aussi à résoudre les questions douanières dans le sens d’une juste protection du travail national, nous n’aurons plus d’entraves sérieuses apportées à l’essor de notre production, à laquelle il est tout au moins naturel de réserver notre consommation intérieure. V| âM
- Aujourd’hui, l’expérience est faite du libre-échange ; noûsp- . savons ce qu’elle a produit, et nous voyons, heureusement', nos législateurs actuels se préoccuper d’en réparer les désastres.
- Au point de vue spécialement professionnel, il nous resté à nous délivrer de l’entrave jetée sur la fabrication des noirs d’aniline, par un trafiquant de procédés dont il s’est emparé ; par de semblables agissements, il tend à stériliser en France cette importante industrie, entièrement libre ailleurs.
- Longtemps triomphant, l’usurpateur trouve enfin des tribunaux qui savent faire la part de son œuvre, toute d’emprunts et d’adaptations de travaux antérieurs ; ses prétentions qui viennent de subir plusieurs échecs judiciaires, ne sont pas cependant entièrement condamnées, et la campa-
- PTlft dp. ppraA^nfinn Anntinuo cîano i&ua lca centres UOtoUIiierS.
- Nous avons donné à cette question toute l’importance qu’elle mérite et nous continuerons à en relater toutes les phases, en même temps que de faire ressortir la nullité des droits du pseudo-inventeur.
- Il y va de l’avenir d’une industrie nationale trop longtemps paralysée par l’avidité d’un oiseau de proie qui s’est abattu sur elle.
- Pendant ce temps, l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, nos principaux concurrents fabriquent librement des noirs d’aniline, et nous ferment le marché d’exportation.
- L’année 1890 verra, nous l’espérons, le terme d’une situation si désastreuse, et si les passions politiques ne se réveillent pas, si notre régime économique nouveau ne décourage pas nos efforts, nous pourrons jouir avec sécurité, avec la confiance du lendemain, des bienfaits de notre mémorable Exposition.
- Ce sera l’ère du travail, succédant à celle des luttes d’écoles et de partis.
- F. Gotjillon
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- L’EXPOSITION
- CONCLUSION
- Telle est la mobilité de nos impressions e t surtout la multiplicité de nos préoccupations que l’Exposition, malgré son succès si retentissant, n’est plus qu’un souvenir lointain.
- Le temps est déjà passé des études comparatives, et les sujets de comparaison n’étant plus sous nos yeux; il semble sans intérêt de continuer ces études.
- La Revue de la Teinture a fait ce que lui commandait son rôle de chroniqueur d’actualités, croyant, du reste, avoir signalé au moins, dans ses revues nécessairement rapides, les faits et les produits les plus saillants intéressant sa spécialité; tout incomplet qu’elle a été, elle ci’oit même avoir le mieux rempli ce devoir parmi ses confrères, s’adressant aux mêmes industries.
- Aux publications de longue haleine, et aux rapports des spécialistes, elle laisse lejsoin des études de fonds, des travaux ex ‘professa qui sont en élaboration, et dont elle pourra cependant utiliser quelques échos-Il est temps aujourd’hui de conclure par des vues d’ensemble sur la partie et les résultats du grand concours universel dont nous nous enorgueillissons avec raison.
- Le travail le plus intéressant, le plus complet, le p lus nourri de chiffres que nous ayons vu à ce propos, est une communication faite à la Chambre syndicale des industries diverses, par M. Alfred Neymarck, l'un de ses vice-présidents, travail publié par « l’Union Nationale » sous le titre : ce que la France à gagné à VExposition de 1880.
- Ce mémoire fait l’historique de l’Exposition depuis le rapport de M. Rouvier, duo novembre 1884, et par des statistiques dignes d’un rapport parlementaire nous montre les profits non seulement de l’entreprise, mais des industries annexes et même du commerce parisien non spécialement attaché à l’Exposition.
- Il démontre que la province, c’est-à-dire la France entière aura sa part, malgré des préjugés contraires, dans le mouvement (ramures et de travail qui en est résulté.
- Sa conclusion, enfin, à côté de ce profit matériel résumé, établit le bénéfice moral dont la France profitera — a déjà profité — dans l’opinion du monde entier.
- Nous regrettons de ne pouvoir reproduire ce volumineux travail, et nous devons nous borner à le signaler aux personnes qui cherchent des documents sérieux sur l’histoire de l’Exposition.
- Mais faire notre propre éloge, si justifié qu'il soit par des faits et des chiffres indiscutables, paraît toujours d’un succès facile, en parlant à nous-mêmes.
- L’opinion des étrangers sera considérée comme moins prévenue et moins convenue.
- De ce côté, nous n’avons encore recueilli qu’unanimité d’éloges et de manifestations d’admiration.
- Nous en choisissons un exemple, non pas chez des nations véritablement amies, chez
- lesquelles notre prospérité et notre régénération ne portent aucune envie, mais en Allemagne même, dans le pays où il semble que se réalise avec la Erance, la pensée de Montaigne :
- « Leproufitde l’un estdommagede l’aultre. » L’article, il est vrai, est d’un esprit indépendant, M. Max Nordau, publiciste, romancier et philosophe, et il a été publié dans la « Gazette de Vos », le grand organe libéral de Berlin.
- Le voici :
- L’Exposition du Centenaire a été un succès tel que l’histoire n’en avait jamais enregistré. De même que sa tour Eiffel surpassé en hauteur toutes les constructions de la terre, de même sa conception et son exécution supas-sent toutes ses devancières. L’humanité n’avait jamais rien vu de semblable à la galerie des machines ; à aucune des précédentes expositions, on n’avait pu admirer quelque chose d’aussi superbe, même approximativement, que cette merveille enchantée de coupoles bleu-pâle et or, de portes de palais des fées, de jardins, statues et fontaines jaculatoires du Champ de Mars, de pavillons en apparence construits en gigantesques pierres précieuses rouges, vertes, d’imitations de routes, temples, pagodes, tombeaux et châteaux orientaux. A son caractère grandiose a naturellement aussi répondu le nombre de ses visiteurs, lequel s’est monté à 25 millions, juste le double de celui des visiteurs de l’Ex-posiiion de 1878, qui, de son côté, avait été la plus visitée de toutes les expositions ayant eu lieu avant et après, jusqu’à celle du Centenaire.
- Avec l’affluence des étrangers à Paris qui, pendant six mois, a été constamment en augmentant, un fleuve d’or s’est aussi déversé sur la France et sur sa capitale, qui n’a jamais connu une semblable période de prospérité et de bonheur. Les contributions indirectes de la ville de Paris ont donné cette année, jusqu’à la fin d’octobre, une plus-value de 10 millions sur l’année dernière ; durant la même époque,
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- millions de plus qu’en 1888. Les recettes des théâtres de Paris se montaient au moins d’octobre à 3,900,000 francs. Les tramways, les omnibus n’ont cessé, pendant tout ce temps, d’être bondés de monde ; les entrepreneurs de transports pour personnes auraient pu gagner le double de ce qu'ils ont gagné s’ils s’étaient trouvés en situation d’accueillir toutes les demandes à eux adressées. L’élévation des parts bénéficiaires de deux grandes Sociétés de bouillons (qu’il est inutile de nommer), des hôtels montés par actions, etc., etc., permet de se rendre compte des brillantes affaires qu’ont dû faire tous ces établissements.
- Mais la mise en évidence des petits traits ne doit pas nous faire négliger les grands. Les caves de la Banque de France renferment 1,300 millions de francs en or, le plus grand trésor en or qu ait jamais rassemblée une commu-
- nauté ou une société particulière. Son taux, malgré l’élévation du prix de l’or dans toute l’Europe, n’est que de trois pour cent ; la rente trois pour cent française a, à différentes reprises dans le courant de l’été, atteint le prix de 88, le plus élevé que l’on ait vu depuis qu'elle existe. Les six mois d’Exposition ont vraisemblablement réparé les pertes que l’épargne française a subies par la déconfiture de l’entreprise de Panama, du Comptoir d’escompte. de la Société des métaux.
- Mais l’enrichissement de nombreuses classes industrielles et l’essor économique ne sont pas les seules conséquences heureuses de l’Exposition. On peut dire que le bénéfice moral que la France a retiré de cette grande entreprise est de beaucoup supérieur aux avantages matériels qu’elle lui a procurés. Ainsi, les deux mondes ont nouvellement appris le chemin de Paris, dont ils s’étaient en quelque sorte déshabitués dans les dernières années. Des relations sociales et commerciales ont été établies qui, pour longtemps, exerceront une action féconde. Des centaines de mille voyageurs, qui peut-être sont venus en France avec des préjugés, se sont fait une opinion personnelle de nature à corriger ces préventions.
- Du haut de la tribune d’un Parlement européen, on avait indiqué comme précaire la sécurité publique à Paris : or, six mois durant, une population de cent mille âmes, incroyablement bigarrée et mêlée, et venue des quatre coins de l’univers, s’est pressée dans cette capitale ; de grandes fêtes ont eu lieu ; en même temps, une agitation électorale, dont l’issue incertaine était redoutable, s’est effectuée, et jamais le moindre trouble ne s’est produit, jamais l’ordre et la sécurité n’ont cessé d’être exemplaires. On avait connu la France comme le pays des crises ministérielles permanentes : or, les noms des ministres sont aujourd’hui les mêmes que ceux qu’y ont trouvés les premiers visiteurs de l’Exposition ; et les mêmes hommes qui ont ouvert l’Expo-silinn l’nnt aussi fermée. On avait considéré
- M. Carnot comme un président de hasard, sans grande autorité, qui n’avait été élu que parce qu’on voulait empêcher l’élection de M. Ferry : or, on a vu un homme qui remplissait, avec une belle dignité, une parfaite abnégation, les devoirs de ses grandes fonctions, et que toute la population accueillait avec respect et vénération. On avait de la République l’opmion qu’elle était caduque et compromise et on l’a vue sortir fortifiée et rajeunie d’élections générales qui ont produit une grande impression par leur caractère pacifique et sérieux.
- Mais qn a notamment contemplé ce spectacle : une démocratie active, travailleuse, douée de qualités éminentes, qui trouve en elle l’impulsion et la capacité nécessaires à l’accomplissement d’œuvres étonnantes et qui produit de grandes choses, non pas pour complaire à
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- un monarque, non pas sur un « haut » ou un « très haut » commandement, mais pour sa propre satisfaction, pour la glorification de sa patrie. Ce que l’Exposition a offert de plus extraordinaire aux visiteurs c’a été le spectacle de tant de facultés géniales et créatrices, se développant en liberté, incitées aux plus puissants efforts, et cela, non par l’espoir de faveurs de cour et d’honneurs extérieurs, mais bien par le naturel désir de produire qui stimule le talent et par la noble émulation.
- Que cette libre et heureuse activité puisse être couronnée de grands résultats, c’est ce qu’a triomphalement démontré l’Exposition, aussi bien dans son ensemble que dans ses parties.
- La France a toutes les raisons de regarder avec fierté et satisfaction l’année de cette Exposition. 11 y a six mois, le boulangisme était encore un danger pour son ordre public ; aujourd’hui, il est mort, et la République, contemplant avec mépris l’aventurier au cheval noir et la bande de ses partisans, a passé à l’ordre du jour. 11 y a six mois, on doutait encore de la vitalité du peuple et de l’Etat français ; aujourd’hui, la France approuvé au monde qu’elle est toujours le pays le plus riche, le plus puissant, qui sait concevoir des plans grandioses et les réaliser, et qui collabore, au premier rang, au progrès de l’humanité. L’année de l’Exposition a été pour la France une année de victoire et de triomphe, et cette victoire, ce triomphe ont été doublement bénis, car ils ont été pacifiques. Puisse la France, aussi dans l’avenir, mettre son ambition à vaincre dans une émulation pacifique et à triompher dans les travaux glorieux de la paix !
- Ceci n’est pas l’aveu arraché à un ennemi ; on voit et nous savons que l’auteur est d’un caractère au dessus des inimitiés de convention.
- Il n’est pas le seul, du reste, de la presse allemande qui ait rendu justice à notre succès, et aussi à l’urbanité avec laquelle ses compatriotes, visiteurs de l’Exposition, ont été accueillis en France.
- Aucune voix, que nous sachions, ne s’est élevée pour contester les résultats considérables de notre Exposition, et nous sommes heureux de clôturer nos revues sur cette una-mité de justice et de sympathies dont notre chère patrie est en ce moment l’objet.
- F. G.
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- LA TEINTURERIE
- A SAINT-PÉTERSBOURG
- L’un des lecteurs de la Revue de la Teinture veut bien, sur notre demande, nous communiquer quelques renseignements sur la situation de la teinturerie en Russie, et plus spécialement à Saint-Pétersbourg, où il exerce sa profession.
- Nous conservons à cette communication sa forme familière, qui lui donne un charme de plus.
- Notre correspondant nous dit :
- Mes renseignements seront nécessairement restreints, car je ne connais de la Russie que Saint-Pétersbourg, où je suis venu directement ds Paris (je travaillais alors chez M. Tu-pinier). pour entrer dans la maison où je suis toujours resté depuis quatorze ans.
- C’est sans contredit la meilleure ici, ensuite il y en a une autre, française également, qui, quoique moins importante, n’en est pas moins excellente. Le reste sont des Allemands en masse qui sabottent le travail, ou des Finnois à foison qui, en compagnie des indigènes, le massacrent.
- Des magasins innombrables dans certaines rues, les uns sur les autres (c’est à ne pas y croire tellement il y en a); les épiciers, les marchands de tabac, les gantiers, les cocottes de la haute et de la basse classe, n’ont qu’uue idée : monter ou du moins ouvrir un magasin de teinture.
- C’est un rude manteau, allez, que notre métier pour un pays si froid.
- A part cela, il y a un Lyonnais, teinturier en soie, qui, entre parenthèses, fait plus de coton que de soie, car leur partie est, comme la nôtre, tellement exploitée qu’elle ne vaut pour ainsi dire pas la peine de s’en occuper.
- Il fait aussi les peaux pour fourrure, mais c’est insignifiant pour un pays à fourrures comme celui-ci, les marchands prétendant avoir plus de bénéfices de les faire venir d’Allemagne ou d'Angleterre, malgré le prix élevé des douanes.
- Par exemple, il s’est monté ici une fabrique de gants en soie tricotés.
- Ils tricotent en blanc et, comme je vous le dis plus haut, étant les seuls à peu près installés pour faire à peu près ou aussi bien que possible tout ce qui se présente, ils nous donnent ces pièces à teindre.
- Us ont dépensé énormément d’argent, ils ont cherché pendant longtemps leur but qui est d’arriver à pouvoir vendre au moins aussi bon marché que les Allemands.
- C’est donc vous dire que ce travail n’est
- pcto payé cher de teinture, et cependant ile
- prétendent encore avoir meilleur compte à faire venir tout teint d’Allemagne. Vraiment, la teinture ne vaut pas cher dans ce pays.
- Il y a encore quelques fabriques de drap, de couvertures, de châles en flanelle ; elles ont toutes leurs teintureries spéciales.
- C’est tout pour Saint-Pétersbourg. On me parle bien de Moscou, mais je ne le connais pas.
- Quoique cela, je pourrais quand même citer quelques faits à ma connaissance et vous pourrez peut-être vous faire une idée de ce que cela peut être.
- Un chapelier faisant la pacotillle nous donnait ses chapeaux à teindre -, nous avions un prix fait de 20 roubles du cent (1) : mais sou-
- (1) Le rouble vaut environ 4 fr.
- vent il arrivait qu’il n’en donnait que par 20 et même par 10 ; il n’y avait rien à dire. Mais voilà la concurrence arrivée pour lui et presque aussitôt pour nous, et savez-vous à combien on lui offrait de lui faire ses teintures ? A 2 roubles les noirs et 5 roubles toutes les autres couleurs le cent.
- Certainement il y a trouvé à redire, mais enfin la masse passait je ne sais comment; bref, comme il avait avec sa fabrique à bon marché un magasin qu’il voulait maintenir au-dessus de son gros, il lui fallait des articles plus beaux et mieux soignés en tout ; il voulait bien que je lui fasse ce que les autres ne pouvaient pas lui faire, et il consentait à me payer 20 copeks (1) pour un chapeau; cela n’était plus faisable ; lorsque je faisais le gros, oui ; mais le détail à ce prix ne vaut pas la peine.
- Il y a dans notre quartier deux fabriques qui, avec de vieux chiffons, refilent de la laine; une fait le chiné et l’autre le teint; ils sont venus me proposer de leur faire leurs teintures, trouvant que cela leur causait beaucoup de désagrément d’envoyer â Moscou ; mais ils me proposaient avec les prix de Moscou, qui sont de 2 roubles le poud (2) pour les noirs et 5 roubles les ponceau, les autres couleurs entre ces deux prix.
- J’ai eu beau combiner comment m’y prendre, il m’a été impossible d’y arriver ; depuis ils ont installé un atelier de teintures et ils teignent chez eux.
- Tout ce que j’ai pu savoir, c’est qu’à Moscou qui, paraît-il, a des fabriques immenses , on a la main-d’œuvre à moitié prix de ce que nous payons ici ; c’est sans doute ià-dessus qu’ils se retrouvent.
- Puis maintenant il paraît que c’est Varsovie qui fait concurrence à Moscou, et encore Lodz qui se trouve sur la frontière d’Allemagne. Mais Varsovie, paraît-il, fait une concurrence épouvantable à tout ce qu’on appelle l’article de Paris, par exemple, la chapellerie, la fleur artificielle, la passementerie, la plume, la mode même.
- Ainsi, pour la proaaièrc de cca industries, la
- plupart des chapeliers reçoivent complètement terminé, prêt à vendre et à bien meilleur marché que ce qu’ils faisaient ici dans le temps, disent-ils.
- Pour les fleurs, j’ai un ami qui fabrique lui-même pour son magasin et qui vend en gros aussi. Eh bien, il m’a dit lui-même qu’il trouvait ces articles de Varsovie très passables et que ses clients lui ont montré leurs factures, car il ne voulait pas croire que les prix soient de moitié meilleur marché que les siens.
- Tant qu’à la troisième spécialité, je suis peu renseigné sur ses conditions de travail.
- E. Boulay.
- Notre correspondant termine en disant qu'il a peut-être été un peu long, mais qu’il est si
- (1) Le copek vaut 4 centimes.
- (2) Le poud correspond â 16 k. 380 gr.
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- bon de pouvoir causer avec des compatriotes quand on est depuis longtemps éloigné du pays, qu’on est toujours tenté à se laisser aller.
- Nous trouvons, au contraire, que la com-municationest intéressante d’un bout à l’autre, et qu’elle paraît dépeindre exactement la situation de la teinturerie dans la capitale de la Russie.
- Nous en remercions notre correspondant et nous voyons que les plaies de la teinturerie en France sont les mêmes àSaint-Pétersbourg et vraisemblablement dans les principales capitales de l’Europe.
- Nous compléterons prochainement ces indications par un exposé sommaire de la grande industrie tinctoriale en Russie, notamment à Moscou. F. G.
- LES NOIRS GRAWITZ
- Réponse au rapport d’Expcrtisc ------------- SUITE —
- Nous jugeons, en conséquence, que les faits sur lesquels s’appuient tous les procédés de noir d’aniline appliqués jusqu’à ce jour, sont connus depuis une quinzaine d’années au moins, et que les brevets pris depuis cette époque pour la production du noir d’aniline, ne roulant que sur des méthodes d’emploi, n’ont pas de raison d’être et devraient être annulés.
- Tel est l’avis des soussignés, réunis à Mulhouse, le 29 mai 1889.
- Albert Scheurer, de la maison Scheurer, Rolt et Ce, à Thann.
- Camille Koechlin, de la maison Frères Kœ-chlin.
- Félix Binder, de la maison Frères Kœchlin.
- Ehrmann.
- Gustave Schæefer, de la maison Scbæffer et Ce.
- Robert Bourcart.
- Albert Frey, de la maison Schlumberger fils et Ce.
- Eug. Dollfus, autrefois attaché à la maison Dollfus-Mieg et fils.
- J.-L. Fiechter, maison S. Wallach et Ce.
- Eugène Wild, professeur à l'Ecole de chimie de Mulhouse.
- Th. Stricker, de la maison Schaeffer et Ce, Pfastatt.
- Ed. - Albert Schlumberger, maison Schlumberger fils et Ce.
- H. Risler, maison Schæffer et Ce.
- Weiss-Friess.
- Robert-Weiss.
- J. Heilmann, maison J. Heilmann et Ce.
- F. Rettig, maison J. Heilmann et Ce.
- J. Platen, de la maison Heilmann et Ce.
- C. Schoen, maison S. Wallach et Ce.
- G. Wyss, fabriques de produits chimiques de Thann et Mulhouse.
- Ad. Baumgartner, maison Kœchlin et Cc.
- G.-A. Sciioen, fabriques de produits chimiques de Thann et Mulhouse.
- S. Foiiel, fabriques de produits chimiques.
- Gustave Engel, maison Dollfus-Mieg et Cie.
- J. Heinrich, de la maison Dollfus Mieg et Cie.
- Auguste TniERRY-MiEG(Thierry-Mieget Cie)
- O. Breuer, maison Thierry-Mieg et Cie.
- Jaquet, de la maison Frères Kœchlin.
- Félix Weber, de la fabrique d’impression de Feuflirchen (Autriche).
- Horace Koechlin, de la maison Kœchlin-Baumgartner et Cie.
- L. Durand, Huguenin et Cie, à Saint-Fons, près Lyon.
- Léon Stamm, de la maison Gros-Romann, à Wosserling.
- Maurice Prud’homme de la maison Serra et Bertrand (Barcelone).
- R. Lüssy, de la maison Kœchlin, Baumgartner et Cie, à Lærrach.
- G. Gallane, même maison.
- Société industrielle de Rouen.
- Rouen, le 19 juin 1889.
- Monsieur et cher Collègue,
- L’ouvrage sur l’histoire du noir d’aniline et votre critique des brevets Grawitz, que vous avez bien voulu adresser à la Société industrielle de Rouen, ont été renvoyés par le bureau au Comité de chimie.
- A la suite de la séance du 14 juin, MM. Benner, Wallon, Kopp, Monet, Blondel, Rhem, Glanzmann, Holzach, Bruère, Capelle, Oster-berger, Milani et Charles Reber, membres du Comité de chimie, qui assistaient à cette réunion, m’ont chargé de vous adresser avec leurs remerciements leurs bien sincères félicitations ponr la manière savante et bien raisonnée dont ce travail est présenté.
- Je me joins à eux à cet égard, et vous prie, Monsieur et cher Collègue d’agréer l’assurance de mes meilleurs sentiments.
- P. Reber,
- Président du Comité de chimie.
- A Monsieur E. Noelting, a Mulhouse.
- SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAINE
- avec le bichromate de potasse
- Expériences de M. G. Scurati-Manzoni, exécutées au laboratoire de l’Ecole professionnelle de Biella.
- Le mordançage des laines au moyen du bichromate de potasse a trouvé, cas dernières années, une application étendue, par suite des diverses couleurs artificielles nouvelles qui ont été mises par l’industrie à la disposition du teinturier.
- Ordinairement, ce mordançage consiste à faire bouillir la laine pendant deux à trois heures dans une solution très étendue de bichromate seul, ou de bichromate additionné d’un acide sulfurique ou oxalique, ou de bichromate additionné de crème de tartre. Le teinturier ajoute ces substances dans le but de
- faciliter la fixation du bichromate sur la laine 5 mais leur emploi est-il justifié ?
- Par ce qui se produit durant l’ébullition de la laine dans la solution du bichromate seul, on sait avec certitude qu’une partie des éléments du bichromate sont fixés par la laine, et que, par leur effet, la fibre acquiert une couleur jaune, ou jaune-brun, ou encore jaune verdâtre, selon la durée plus ou moins prolongée de l’ébullition.
- D’après certains auteurs, la fixation des éléments utiles du bichromate doit être attribuée à une action réductrice exercée par la laine, même sur le bichromate, la laine étant un corps organique qui renferme le soufre parmi ses éléments.
- Maintenant si l’on veut attribuer à la laine un pouvoir réducteur, celui-ci doit consister dans une soustraction d’oxygène au bichromate, et, dans ce cas, on doit trouver nécessairement dans le liquide, apres l’ébullition, des produits d’oxydation ; mais quels sont ces produits ?
- A cette question, j’ai cru pouvoir répondre en faisant bouillir de la laine dans les conditions voulues en une solution diluée de bichromate de potasse composée dans les proportions ordinairement adoptées dans la pratique (2, 5 parties de bichromate de potasse pour 100 parties de laine dans 50 fois son poids d’eau) et en cherchant dans le liquide ce qui s’est formé au cours de l’ébullifion.
- Répétant plusieurs fois l’expérience, j’ai dû constater :
- 1° Que toujours dans cette opération il se forme du sulfate potassique ;
- 2° Que ce sulfate potassique, du moment où il commence à se former, augmente avec les progrès de l’ébullition -,
- 3° Qu’il y a une relation entre la couleur prise par la laine dans le liquide bouillant et la quantité de sulfate potassique qui se forme-, 4° Que si 1 ébullition se prolonge pendant une période de dix heures, en renouvelant l’eau au fur et à mesure qu’elle s’évapore, la laine prend une couleur verdâtre, mais le liquide reste toujours jaune par suite de la présence du bichromate non réduit.
- Changeant les conditions de l’expérience, c’est-à-dire opérant non à la pression ordinaire, mais à la pression de deux atmosphères pendant environ trois heures, avec les proportions ordinaires de laine, d’eau et de bichromate, l’action réductrice a été plus profonde ; le liquide ne contenait plus de chrome en solution et la laine apparaissait d’une couleur verte non pure ; elle avait perdu une partie de ses précieuses qualités, étant rendue quelque peu rugueuse et vrillée ; en outre, les parois intérieures de la chaudière étaient fortement noircies.
- 11 ressort de là que la réduction du bichromate peut être attribuée avec raison, sinon entièrement, à l'action prédominante du soufre, parce qu’il est bien connu que ce corps à
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- l’état libre agit sur le bichromate pour précipiter le chrome à l’état d’hydroxyde en même temps qu’il forme du sulfate potassique.
- Mais que ce soit ou non le soufre seul qui, parmi les éléments de la laine, agisse comme réducteur, certainement ce corps présenterait un grand avantage si, à l’état libre, il réduisait le bichromate de la même manière qu’il se comporte quand il est contenu naturellement dans la laine. Pour vérifier ce fait, on préci-pite du soufre à l’état de grande division sur de la laine à carde au moyen de l’acide chlorhydrique et de l’hyposulfite de soude et, après le lavage, ou immerge la laine dans une solution préparée avec la quantité ordinaire d’eau et de bichromate, puis on réchauffe jusqu’à l’ebullition. Il ne faut pas un bouillon bien prolongé pour démontrer que la laine, par le soufre déposé sur elle, a acquis une propriété énergiquement réductrice qu’elle ne possédait certainement pas auparavant, puisqu’au bout de 30 minutes d’ébullition, le liquide jaune est devenu parfaitement incolore et absolument dépouillé du bichromate employé. La laine, par cette opération, a pris la couleur vert-azur particulière à l’hydroxyde de chrome et par cette fixation a acquis les qualités des laines mordancées dans les meilleures conditions.
- Mais le soufre subdivisé décompose l’eau oû il se trouve quand on la fait bouillir pendant quelque temps; dans ce cas, ce ne serait pas le soufre qni agirait directement sur le bichromate, mais bien le sulfure hydrique.
- (A suivre)
- APPAREIL DE TEINTURE
- MÉCANIQUE CONTINUE
- Système Ch. Vandermeirssche
- Dans nos comptes-rendus de l’Exposition, nous avons exposé sommairement la disposition de l’appareil Vandermeirssche, nous en donnons ci-dessous une description plus complète, suivant la promesse que nous avons faite de revenir sur les sujets particulièrement intéressants.
- Ce système d’appareil fonctionne d’après le principe absolument nouveau de la teinture par rotation intermittente dans une cuve de teinture, de pots renfermant la matière à teindre combinée avec une injection de l’extérieur de matière colorante pendant l’arrêt de ces pots.
- L’opération au moyen de cet appareil s’effectue dune manière continue, et ce dernier s’applique à la teinture mécanique de la laine peignée ou de toutes autres mat ères textiles en bobine ou en tout état de préparation.
- Il s’applique également aux opérations précédant ou suivant celle de la teinture proprement dite, telles que dégraissage, lavage,
- mordançage, 'rinçage, carbonisation de la laine et autres.
- Nous donnons ci-dessous la description de cette intéressante machine à teindre, qui est double, c’est-à-dire qu’elle comporte deux bacs de teinture permettant le fonctionnement sans arrêt de l’appareil, d’où il résulte une production incéssante. Pendant que la teinture se fait dans l’un des bacs, l’autre côté est mis en charge.
- La figure 1 donne une élévation longitudinale de la machine Vandermeirssche que représente en plan la figure 2.
- Dans une cuve A remplie par le bain de teinture, tournent des pots C placés en série et constituant par leur assemblage deux axes tournants. Ces pots renferment la matière textile à teindre, et leurs fonds D inférieurs et supérieurs, mobiles, sont perforés d’une infinité de petits trous pour permettre une circulation de liquide la plus aisée possible.
- Le niveau du bain tinctorial doit être tel que les pots C y plongent constamment sur une partie de leur hauteur.
- Les pots extrêmes de chaque série portent au milieu de leur hauteur des tourillons prolongeant les diamètres des pots pour constituer un axe rectiligne de rotation. La machine que représentent les dessins ne comporte que deux séries de trois pots dans chacun des bacs. Ce nombre de pots peut naturellement être augmenté.
- Les tourillons de chaque ligne de pots portent chacun du côté de la commande, une roue R engrenant avec un pignon intermédiaire commun R, lequel tourne fou sur l’arbre P qui traverse longitudinalement la machine au dessus et au milieu du bac A. A l’une de ses extrémités, du côté des poulies motrices, cet arbre porte une roue Q commandée par un petit pignon fixé sur celui de ces poulies. Sur l’autre extrémité de l’arbre P se trouvent calés deux organes dont l’action est inverse et agissent par conséquent d’une façon diamétralement opposée. Ce sont : le secteur denté qui commande la rotation intermittente des pots et l’excentrique M qui actionne l’appareil d’injection extérieure intermittente. Afin d’assurer la régularité de cette dernière opération et pour équilibrer les organes, un excentrique semblable se trouve du côté opposé sur le même arbre. Les deux excentriques M agissent simultanément sur des cadres identiques supportant le tuyautage nécessaire à l'injection.
- La machine peut être mise en marche, soit au moyen de poulies fixe et folle T, T’, soit au moyen d’un volant à manivelle remplaçant les premières.
- L’intermittence de la rotation des pots obtenue par le dispositif de la roue Q, du secteur N, des roues O, R, R’, R, l’arrêt sera calculé pour se produire lorsque les pots sont dans une position verticale. Pendant la durée de cet arrêt, il s’effectuera par la partie supé-
- rieure des pots une injection plus ou moins violente de matière colorante puisée dans le bac A pap une pompe I qui la refoule par le conduit H à travers les bobines de laine peignée ou autre matière textile, par les tuyaux F et les trompes coniques E qui sont venues s’adapter sur le fond perforé supérieur de chacun des pots G.
- Une toile métallique B placée dans le fond de la cuve et entourant la bouche d’aspiration de la pompe empêche l’entraînement de tout corps étranger dans le tuyau H’. A ce moment les excentriques M n’ont plus d’action que sur les cadres qui supportent le tuyautage.
- La pression avec laquelle arrive le liquide tinctorial sur les bobines est plus que suffisante pour vaincre la force ascensionnelle du liquide de la cuve, qui avait imprégné la matière à teindre jusqu’à ce moment, et qui cède la place au liquide d’injection. 11 y a donc là deux éléments produisant tous deux la teinture, et de l'antagonisme et la succession d’effet desquels il résulte une régularité de ton et une uniformité dans les nuances parfaites.
- La durée de l’injection terminée, le tuyautage F remonte avec les trompes E qui sont solidaires avec lui, sous l’influence des excentriques M -, la prise de liquide par la pompe I cesse et les pots reprennent leur mouvement de renversement régulier jusqu’au prochain arrêt, par suite de l’engrènement du secteur denté N avec la roue O. Le tuyautage F est guidé dans sa montée et sa descente par des galets L fixés sur lui et roulant le long des guides verticaux K.
- L’alternance des aspirations et des refoulements de liquide tinctorial se produit dans cette machine par la manœuvre, au moment voulu, du robinet J à trois brides et deux ouvertures.
- Dès que l’injection de matière colorante cesse de se produire par le haut, le liquide de la cuve A se précipite de nouveau de bas en haut dans les pots et imprègne les bobines en cherchant l’équilibre de son niveau.
- Afin de bien répartir la puissance d’injection de la pompe I sur chacun des pots, les tuyaux F sont disposés en forme de fer à cheval dont les deux branches courent parallèlement au-dessus des séries de pots, pour s’arrêter à des Joints pleins. Du milieu de la courbure de ce fer à cheval, descend un tuyau qui glisse verticalement dans un ajustage cylindrique étanche, ce qui lui permet de suivre l’impulsion des excentriques M sur les cadres supportant le tuyautage F.
- Exactement au-dessus de chacun des pots C, ceux-ci étant verticaux, se trouve une trompe E’ que nous avons déjà signalée et dont la forme d’entonnoir renversé est indiquée sur les figures. A son sommet, elle est reliée au tuyau F avec l’intérieur duquel elle communique par un ajustage à écrou autour duquel elle peut tourner. Chaque trompe vient s’adapter sur le pot et la fermeture devient
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- Figure N* 1 — Face de l’Appareil.
- hermétique en tournant un peu à la main la trompe sur l’armature à bayonnette (assemblage connu) et par le serrage de l’écrou du sommet au moyen d’une clef. Un joint intérieur en amiante ou adbeste complète l’étsn-chéité.
- Les joints pleins des deux tuyaux F correspondent à l’un des cadres qui subissent l’action élévatrice de l’une des cames M, et le poids du tuyautage est suffisant pour assurer le contact constant des courbes.
- Celte machine, telle que nous venons de la
- décrire, teint de 130 à 150 kilos de laine peignée par jour, et ne nécessite qu’un seul ouvrier pour sa manœuvre et sa surveillance ; l’échantillonnage se fait avec une grande facilité et à tout moment. Pour cela, il suffit d’ar-I réter la machine au milieu du renversement
- Figure N° 2 — Vue en plan.
- en avant des pots, et de fixer leur position en poussant le verrou S dans les dents d’une des roues R.
- Cette machine présente encore le grand avantage de la conservation et de l’utilisation continue des bains. Par sa disposition générale, la simplicité de son système, la faible main-d’œuvre nécessitée, le bon rendement en teinture et l’économie des bains tinctoriaux, cette machine de M. Vandermeirssche est évidemment appelée à un succès industriel sérieux.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Teintes sur ramie
- L’Etat encourage de son mieux l’industrie
- de la ramie, qui pourrait trouver chez nous des
- '
- conditions sérieuses de développement, et nous mêmes, nous avons cherché à faire ressortir toutes les qualités de cette matière textile (1).
- Dans ce mêmd'but, nous montrons par les échantillons ci-ydessous, quelques applications tinctoriales.
- ssiiSS^
- (1) Voir Reçue de la Teinture, année 1888, p. 64, 148, 160, et 1889, p. 80.
- La chaîne colorée a été teinte, avant tissage, en violet azoïque ; cette matière colorante monte facilement sur tous textiles végétaux.
- Le ramie, toutefois, ne se prête encore qu’à des moyens de teinture assez restreints, et la classe des couleurs azoïques en est le fond le plus habituel.
- Impression sur ramie
- L’échantillon ci-dessus est
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- de Congo (sorte B), puis imprimé par simple application du noir d’aniline.
- C’est encore un procédé très simple, et jusqu’à présent, les industriels qui ont entrepris l’exploitation de cette matière textile, n’ont encore abordé que des genres d’une simplicité semblable, toujours à une seule couleur se superposant sur le fonds.
- Il y a encore bien des difficultés à surmonter pour rendre pratiques les tissus en ramie.
- Sans parler du décortiquage des tiges, il y a le défaut de finesse des fibres, qui permet difficilement de filer plus fin que des n°* 60 ; puis la teinture n’a que des moyens limités.
- Le linge de ramie n’est pas spongieux -, en mouchoirs de poche et serviettes de table ou de toilette, il n'essuie pas ; enfin l’expérience nous a démontré qu’il résiste bien moins aux blanchissages répétés, que les tissus de coton ou de lin.
- Il ne faut pas désespérer de corriger ces quelques imperfections.
- Blanchiment du coton par l’eau oxygénée
- On fait de très-beaux blancs sur cotons à l’aide de l’eau oxygénée, et nous en avons montré un échantillon provenant de l’Exposition (1), mais cette méthode ne présente toujours qu’un intérêt théorique; elle est plus coûteuse que par le chlore, et celui-ci donne des résultats suffisants.
- Voici, quoiqu’il en soit, une méthode indiquée par M. Horace Kœchlin, et qui, d’après son auteur, donne des résultats constants.
- Passer les pièces dans un bain d’acide sulfurique à 2 degrés Baumé (pèse-sels); les laisser en tas jusqu’au lendemain, puis laver.
- Tournetter ensuite les pièces pendant 6 heures dans le bain suivant : (la manœuvre
- est celle de la teinture des pièces à l’aide du trinquet).
- Pour 5 pièces de 100 mètres :
- Eau............... 1000 lit.
- Soude caustique solide à 72°. 10 kil.
- Savon.................. 3CP—
- Eau oxygénée à 12 volumes.. 50 lit.
- Magnésie calcinée...........' 8 kil.
- Après ce traitement, laver, aciduler, laver, et sécher.
- La magnésie dont l’emploi est indispensable, élève déjà le prix de revient, comme l’eau oxygénée elle-même ; enfin la longueur de la manœuvre et l’intermittence du travail sont autant de causes défavorables au procédé.
- Blanchiment des soies sauvages La méthode ci-dessus de M. H. Kœchlin est plus intéressante lorsqu’elle est appliquée aux soies sauvages, dites : Tussah.
- Pour ce textile, le blanchiment demande des moyens énergiques, et le chlore ne peut
- (1) Voir Reçue de la Teinture, année 1889, p. 115.
- être employé. (1)
- L’auteur indique de faire bouillir ces soies dans le bain d’eau oxygénée, pendant 2 à 5 heures, suivant leur résistance à parvenir au blanc parfait.
- Mais il nous paraît indispensable de supprimer ou diminuer la soude caustique de la formule (qu’on remplacerait en augmentant la proportion de savon); sinon, il n’est pas douteux pour nous que la fibre en sortirait profondément altérée.
- Le Tussah supporte assez bien l’action de la soude caustique, mais non en ébullition prolongée.
- Noir sur soies sauvages Puisque nous sommes sur ce textile, notons que M. Moyret a indiqué le procédé suivant pour la teinture en noir de la soie Tussah.
- Débouillir avec une solution faible de soude caustique, mordancer au nitrate basique de fer, passer en soude caustique faible, teindre en bleu avec le prussiate jaune, passer en extrait faible de châtaignier, mordancer au pyrolignite de fer, répéter ces deux derniers bains, aviver à l’huile et à l’acide.
- Selon les proportions relatives de pyrolignite et de rouille, on obtient des noirs bleus ou rouges.
- Grenats sur laine par les anilines
- Voici les différentes couleurs d’aniline (ou similaires) que l’on peut combiner peur produire des grenats.
- 1° Substitut d’orseille et roccelline.
- Le bain se monte avec sulfate de soude et acide sulfurique -, on entre à tiède et on pousse au bouillon jusqu’à nuance.
- 2° Amarante et orange.
- Même mordant et même manœuvre qu’au n° 1 ; cependant mettre l’orange en plusieurs fois, pour bien unir.
- 3° Fuchsine et orange.
- La chrysoïne est un ©range convenable pour ce mélange.
- Opérer comme ci-dessus.
- Tous ces grenats peuvent être renforcés en ajoutant aux bains, du carmin d’indigo, ou un violet d’aniline, ou du vert acide.
- En ajoutant des couleurs d’aniline, il impor-de rafraîchir le bain, car bouillant, il ferait monter trop vite ces dites couleurs.
- Noir bleu a l’aniline Pour 100 kilos de coton :
- Sel d’aniline............... 18 ou 10
- Chromate rouge ............. 10 ou 11
- Acide chlorhydrique....... 3 ou 8
- Vitriol bleu................. 2 ou 3
- Travailler une heure à froid, puis monter à l’ébullition lentement. Rincer ensuite ou bien
- (Voir un article spécial sur ce blanchiment, dans la Reçue de la Teinture de 1888, p. 170.
- passer en campêche, en ajoutant à la fin un peu de couperose, — ou bien faire bouillir pendant 2 heures avec 6 pour 100 de savon vert.
- Grenats
- pour impressions sur lame. S’impriment d’après la formule suivante :
- Grenat pour impression....... 2 kil.
- Eau.............................. 20 lit.
- Acidetartrique.................... 2 kil.
- Epaississant..................... 20 lit.
- Puis on vaporise et lave.
- L’épaississant s’obtient avec :
- Amidon grillé.................... 15 kil.
- Eau.............................. 10 lit.
- Eau de gomme adragante.... 25 lit.
- On cuit et laisse refroidir, puis on ajoute :
- Acide tartrique.............., 2 k. 500
- Acide oxalique............... 2 k. 500
- Le tout dissout dans 5 litres d’eau.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Avec cette première « causerie » de l’année, j’éprouve le besoin de présenter mes vœux et mes amitiés à mes confrères ; j’ai retrouvé quelques vieilles connaissances au banquet du 14 décembre, et si Guédron ne s’est pas révélé à eux sous son nom connu depuis plus de vingt ans dans la teinture, c’est qu’il veut rester absolument indépendant dans ses appréciations et ses indications.
- Je désire aussi suivre ma voie telle que je me la suis tracée, faisant, si le projet n’est pas trop prétentieux, un exposé méthodique des travaux du teinturier-dégraisseur, et comme je l’ai déjà dit, commençant par le commencement et finissant par la fin.
- L’œuvre est déjà bien avancée ; nous avons vu l’installation des ateliers, la description du matériel, la réception de l’ouvrage, les nettoyages et les teintures en noir ; il nous reste donc les teintures en couleurs, les apprêts, et les procédés divers sur matières variées ; cela sera terminé dans le courant de l’année.
- Plusieurs lecteurs me demandent de traiter d’abord des sujets qui les intéressent le plus spécialement : encore une fois, je suis ma voie sans dévier ; d'autres discutent mes procédés, tandis que d’aucuns me remercient des moyens indiqués dont ils ont obtenu de bons résultats.
- Je n’ai pas la prétention de révéler des mystères, mes moyens sont connus de la plupart, mais encore ignorés de quelques uns, et s’il m’arrive de dire des choses bien connues, il faut considérer que je veux être à peu près complet, et que je ne parle pas pour ceux qui savent.
- Quant aux procédés, chacun a les siens ; tel a ses moyens dont un autre ne saurait tirer parti ; il en est de même pour les machines ;
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- l’un a la main à un système dont un autre ne veut pas entendre parler : tout cela est affaire d’habitude.
- Mes procédés sont ceux que j’ai employés, après les avoir empruntés quelquefois à d’habiles opérateurs qui les ont publiés ; j’ai fait, comme tout le monde, mon apprentissage et j’ai souvent été heureux de guider mes débuts par les travaux de mes devanciers.
- Il m’est arrivé de les modifier suivant les commodités de ma pratique ; le auteurs premiers ne voudraient sans doute pas de ces modifications, mais, je le répète, chacun travaille à son gré. Je n’impose rien à mes lecteurs : je me borne à leur indiquer ce que j’estime être le meilleur..
- Je parle peu des intérêts professionnels ; il faut savoir se borner à son rôle ; le mien est de traiter des travaux ; ces discussions sur la prospérité de la profession sont d’ailleurs traitées dans la Revue de la Teinture avec beaucoup d’expérience et de bon sens, par notre ami M. Barbé, par les comptes-rendus des travaux de la Chambre syndicale et aussi par quelques notes toujours bien inspirées de notre rédacteur en chef.
- Je puis donc me circonscrire dans ma tâche spéciale.
- En abordant les couleurs, je vais m’occuper d’abord des teintures sur soie, puis sur laine, et enfin sur coton, y compris les mélanges ; je commencerai dans chaque série par les couleurs simples, pour arriver aux composées, en indiquant les modifications nécessaires suivant les fonds sur lesquels on doit reteindre.
- Et maintenant, assez bavardé : travaillons !
- DES COULEURS SUR SOIE.
- Nous ferons en général un grand emploi des couleurs d’aniline ; sur soie surtout, elles sont d’une grande ressource, et par la facilité de leur application, et par le tranché qu’elles donnent à ces étoffes.
- • Bleus sur soie.
- Nous ne nous empêtrerons pas dans les noms fantaisistes donnés par la mode aux différents tons de bleus, ou des autres couleurs ; outre qu’ils varient à chaque instant, ils ne sont pas en usage dans les ateliers.
- Les divisions suivantes nous suffiront : Bleu-ciel, bleu-vif, gros bleu, bleu-marine.
- Comme toutes les couleurs simples, le bleu ne peut guère se faire que sur fonds blancs ou presque blancs, mais on peut évidemment sur un bleu clair, en faire un plus foncé ; sur des gris clairs, on peut obtenir des bleus-marine, et même le gros bleu.
- Bleu-ciel et gris-bleu.
- Pour ces teintes très claires, il faut des fonds entièrement blancs et même soufrés.
- La teinture se fait à l’aide du carmin d’indigo, en employant pour une robe :
- Carmin d’indigo......... 30 à 50 gr.
- Acide sulfurique........ 15 à 25 —
- Eau tiède............... 40 litres.
- On teint à tiède, en lissant sans interruption.
- Les doses ci-dessus ne sont que pour fixer les idées ; il est très rare qu’on ait une robe à faire en bleus clairs ; ce sont presque toujours de petits objets.
- La laine se teint sur le même bain, et le coton aussi, mais il monte moins.
- Ces bleus ne se rincent pas.
- Bleus vifs.
- Fonds bien blancs et bien unis, sans avoir, toutefois, été blanchis au soufre.
- On emploie les bleus d’aniline acides, ou au savon ; les premiers sont plus rapides, les seconds plus unis.
- Pour bleus vifs, il faut employer les qualités dites : lumière.
- Procédé à l'acide. — Pour une robe, employer suivant le ton de l’échantillon :
- Bleu-acide lumière... 2 à 5 grammes.
- Acide sulfurique...... 25 —
- Eau tiède............. 40 litres.
- Teindre à tiède, avec le tiers du colorant seulement dans le bain (on se rappelle que nos dissolutions doivent être prêtes d’avance) donner quelques lisses, ajouter le deuxième tiers de bleu ; continuer à lisser, et quand le bain est tiré, si la teinte l’exige, remettre encore du bleu, et continuer ainsi.
- Rincer sur une eau.
- Procédé au savon. — On procède comme suit :
- Bleu Nicholson 6 B...... 4 à 10 gr.
- Dissolution de savon 10 0/0 2 litres Eau..................... 40 litres.
- La couleur est mise d’une seule fois ; on entre à 40 degrés, en poussant peu à peu au bain frémissant (voisin de l’ébullition).
- Dans ce bain, le bleu ne donne qu’une teinte grise terne, mais qui vire instantanément au bleu vif, en passant l’étoffe dans un léger bain acide.
- Pour échantillonner pendant la teinture, il faut donc développer le bleu par ce moyen, et pour cela, on trempe un coin du tissu, ou mieux une petite bande qu’on y découpe, dans un verre contenant du bain de piquage à l’acide sulfurique; on peut alors juger si le bleu est an ton.
- 11 faut environ 45 minutes : passé ce temps il faudrait renforcer le bain avec du colorant.
- Quand on est à l’échantillon, on lève, on rinçe en eau chaude puis en eau froide, pour ecarter l’excès de savon (i) n’est pas mauvais qu’il en reste un peu), puis on pique en acide sulfurique tiède : immédiatement le bleu apparaît comme par un coup de baguette.
- On lince sur uue eau.
- Il est évident que si le bleu est trop faible — ayant été mal jugé à l’échantillonnage —on
- n’a qu’à revenir sur le bain colorant, et continuer comme si l’on n’avait pas interrompu la teinture.
- Gros bleus.
- Ces teintes sont obtenues par les bleus d’aniline moins frais que les qualités lumière, toutefois ils ont rarement assez de plein par ce moyen seul, et il est bon de leur en ajouter par une très petite quantité d’orseille et de terra (curcuma).
- Sur fonds jaunes de démontage (qui doit être assez clair), on supprimera le terra.
- Sur gris-modes très clairs, on teindra au bleu seul ; si c’est un gris où le jaune prédomine, ou ajoutera un peu d’orseille.
- L’orseille et le curcuma doivent être ébouillantés avant leur addition au bain.
- On emploiera les procédés à l’acide ou au savon comme ci-dessus, sans autres modifications que l’emploi d’un bleu moins frais, et l’addition éventuelle d’orseille ou de terra.
- Bleus-marine.
- Peuvent se faire sur fonds gris-mode moyens, et même demi-foncés si ces gris sont à prédominence de bleu ou de violet.
- Sur fonds presque blancs, on obtient directement les nuances par les Indulines ou bleus-noirs.
- Le bain se monte à l’acide, mais ce bleu craint un excès d’acide, et pour cette raison aussi, il vaut mieux employer un acide faible, tel que l'acétique.
- On peut employer pour une robe :
- Induline (bleu-noir)... 10 grammes.
- Acide acétique.......... 30 —
- Teindre à 40 degrés, après 20 minutes de lissage, ajouter encore 30 grammes d’acide acétique.
- Finir à l’échantillon, et par un léger rinçage.
- Les bleus marine s’obtiennent encore par la méthode des gros bleus, dont ils ne sont qu’une continuation.
- Comme pour ceux-là, on brunit par l’or-seille et le terra.
- Si l’on teint sur fonds gris, ce moyen est même le meilleur, car on varie les colorants suivants le fonds.
- Sur gris-noir moyen, bleu seul.
- Sur gris-noir clair, bleu, et très petites quantités de terra et d’orseille.
- Sur gris rosés, bleu et terra.
- Sur gris bleutés, bleu, orseille et terra.
- Sur gris violets, bleu et terra.
- Sur gris verdâtres, bleu et orseille.
- Sur gris jaunâtres, bleu et orseille.
- Les havanes clairs et les cafés au lait, sont des gris jaunâtres.
- Bleus aux bois.
- Les gros bleus et les marine peuvent encor e s’obtenir par les anciens procédés, qui consistent pour la soie :
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- 1° A baigner la robe à froid, et pendant A à 5 heures, dans une dissolution contenant 250 grammes d’alun.
- 2° A teindre à tiède et sans rincer du mordant, avec :
- Gros bleu. Marine.
- Carmin d’indigo. 100 gr. 60 gr.
- Campêche 150 — 300 —
- Orseille 25 — 50 -
- Terra pas 50 —
- Mêmes observations que pour les anilines, en ce qui concerne les teintes de fonds.
- Bleu de France pour ameublements.
- Tous les procédés de bleus qui précèdent sont de faux teints suffisants pour des toilettes qui ne se portent pas éternellement, mais non pour des ameublements, qui sont toujours très exposés aux frappures d’air.
- Pour cette destination, il faut de toute nécessité des bons teints.
- Sur soie, on fera alors des bleus au prussiate, suivant le procédé ci-dessous.
- Pour 10 mètres meuble :
- Premier bain. — Le monter avec :
- Eau. ..................... 100 litres.
- Acide sulfurique...... 100 grammes.
- Sel d’étain............... 300 —
- Rouille à 45°............. 1/2 litre.
- L’acide doit être mis avant le sel d’étain, pour que le bain ne se trouble pas, puis, le rouille.
- Deuxième bain. — Composé comme suit :
- Eau....................... 100 litres.
- Prussiate jaune de potasse 500 grammes.
- Acide chlorhydrique.. 400 —
- Opérations. — Les bains seront chauffés à 01/ degrés.
- Passer les tissus de 20 à 30 minutes sur le premier bain :
- Rincer à fond.
- Passer 15 à 20 minutes sur le second bain.
- Rincer sur une eau seulement.
- Le bleu se forme sur ce deuxième bain, mais après le premier passage, il est encore très faible -, il faut donc le continuer par une série de ^passages successifs dans les deux bains jusqu’à ce qu’on soit arrivé à un bleu bien plein.
- En général, trois passages dans chaque bain suffisent.
- Il faut toujours finir par le deuxième (au prussiate), et rincer comme il est dit, entre chaque.
- Lorsqu’on est au ton voulu, et qu’on a donné le dernier rinçage, on enveloppe les soieries dans une couverture de laine, où on les laisse deux heures au moins.
- Enfin, on pique pendant 10 à 15 minutes à l’acide sulfurique ; on rince et on sache.
- Ce procédé est d’autant plus avantageux pour les ameublemen'.s, que le coton s’y teint sn même temps, et la laine aussi, mais pour
- les lainages proprement dits (avec ou sans soie), nous modifierons un peu le procédé.
- — A la prochaine fois, les rouges sur soie.
- Maurice GUÉDRON.
- INFLAMMABILITÉ DU PILOU
- On fabrique dans le Nord, et de temps immémorial, un tissu dit « pilou », employé à tous les usages du vêtement populaire.
- La préfecture de police avait été avisée que cette étoffe était très facilement inflammable et que deux domestiques, dont les corsages avaient été confec ionnés avec du pilou, ont failli en être victimes, l’une en approchant une bougie, l’autre en allumant un fourneau.
- Le préfet de police avait chargé M. Schut-zemberger d’analyser l’étoffe et de faire un rapport sur son inflammabilité et ses dangers.
- M. Schutzemberger a fait connaître son avis dans la dernière séance du Conseil d’hygiène :
- « L’étoffe en question, dit M. Schutzemberger, ne renferme que du coton. La chaîne est en fils fins tordus, analogues à ceux qui servent à confectionner les tissus de coton en général. La trame est composée de gros fils formés de coton à peine tordu et serré, qui donne au tissu son épaisseur et ses qualités spéciales et permet de lui donner une surface pelucheuse.
- « Il est facile de constater que ce tissu, introduit dans une flamme par l’un de ses bouts, s’enflamme facilement et continue de brûler avec assez de rapidité.
- « En flambant la surface de l’étoffe avec la flamme d’une bougie, on brûle le duvet, mais on ne provoque pas l’inflammation.
- « Il résulte de là que, dans certaines conditions de contact avec la flamme d’une bougie ou d’un bec de gaz, l’étoffe soumise à notre examen peut prendre feu et. une fois enflammée, continuer à brûler rapidement. Cette propriété est due non à la nature de la fibre, ni aux produits employés pour la teinture, mais uniquement à l’état physique du fil employé pour la trame. Elle donne au « pilou » un caractère d’inflammabilité plus grand que celui des autres tissus de coton.
- « Le pilou doit donc être considéré comme d’un emploi dangereux pour la confection des vêtements offrant des parties flottant librement.
- « Ces dangers sont notablement diminués lorsqu’on ne se sert du pilou que comme doublure d’autres tissus moins combustibles. »
- Dans la même séance, M. Jungflaisch a raconté qu’il y a quelques années les élèves de l’Ecole polytechnique portaient un pantalon de travail qu’ils avaient surnommé « pantalon de zinc », dont l’étoffe avait une grande analogie avec le pilou.
- L’inflammabilité était telle qu’une étincelle de cigarette pouvait y mettre le feu. On dut renoncer à se servir de ces pantalons.
- Le Conseil d’hygiène a décidé que le rapport de M. Schutzemberger serait publié afin de mettre le public en garde contre les dangers des étoffes en question.
- Qui se serait douté que le modeste pilou, jusqu’ici impliqué dans aucun forfait, serait anathémisé par les Conseils d’hygiène, à l’égal des papiers arsénicaux, des cornichons cuivrés et des fosses d’aisances non ventilées !
- LA SITUATION A REIMS
- Pendant le deuxième semestre de 1889
- d’après un rapport de la chambre
- DE COMMERCE DE CETTE VILLE
- Filatures à forfait en laines peignées.
- La demande a été active pendant tout ce semestre. La production a été constamment absorbée par des commissions remises à l’avance, pour lesquelles les vendeurs demandaient en général des délais de livraison assez éloignés.
- Les prix ont toujours été bien tenus et ont suivi la marche de ceux du peigné. La situation est bonne-, il n’existe pas de stocks et les producteurs ont encore des engagements pour les premiers mois do 1890.
- Mérinos et cachemires.
- La situation du mérinos et du cachemire simple, déjà meilleure pendant le premier semestre, a été encore très bonne pendant les six derniers mois.
- La fabrique a été alimentée régulièrement par des commissions et n’a point eu de marchandises en stock pendant ce semestre. L’exportation a remis de nombreux ordres, notamment en mérinos et en écosse 120 centimètres, à des prix qui ont constamment progressé, et l’intérieur, qui au début suivait péniblement le mouvement, a commissionné à son tour très largement en tous genres rentrant dans sa vente.
- On a remis moins de commissions en cachemire 9/8 pour l’exportation, en raison de ce que la mode en Amérique s’est momenf.a-nément détournée du cachemire pour suivre l’article de Bradfort ; mais la fabrique n’en a pas souffert, puisqu’elle était occupée par d’autres genres.
- La production en mérinos double est très restreinte. Celle des mérinos et cachemires grandes laizes est toujours peu importante : tous deux se tiennent au niveau des demandes de la consommation, sans créer de stock. Leurs prix ont moins haussé que ceux des mérinos et cachemires simples, parce qu'ils avaient été moins avilis.
- Flanelles unies lisses et croisées.
- La vente de la flanelle, et surtout des sortes communes, a été active pendant ce semestre ; la fabrication s’est livrée à peu près au fur et à mesure de la production.
- Les prix se sont encore un peu relevés, mais
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- la hausse a été plus sensible sur les sortes bas prix -, malgré cela, les prix ne sont pas encore à la parité de ceux de la laine.
- Flanelle fantaisie.
- Le3 commissions se sont bien livrées pendant ce semestre, et le petit stock résultant soit des livraisons trop en retard, soit du peu qui avait été fait en prévision du réassortiment, s’est bien enlevé dans les derniers mois de l’année.
- La fabrique reçoit déjà des commissions sur les échantillons qu’elle a produits pour la nouvelle saison, et obtient des prix un peu meilleurs que l’an dernier, mais encore insuffisants pour parer à la différence résultant de la hausse des matières.
- Molletons et nouveautés en laine cardée.
- Malgré le retard apporté aux livraisons par le manque de tisseurs occupés aux travaux de la moisson, les commissions ont été bien acceptées. Les réassortiments se sont bien faits, en raison de la température assez rigoureuse du début de l’hiver, et fin d’année il ne restait plus de stock en fabrique.
- Des commissions pour l’hiver prochain sont déjà remises avec un peu de hausse sur les prix de l’année précédente, mais non en rapport avec la hausse de la matière. Il y a tout lieu de croire que la fabrique sera bien occupée pour la nouvelle saison.
- Nouveautés pour robes et draperies en peigné.
- Les articles fantaisie pour robes et draperies ont bien marché -, la fabrication a constamment été alimentée par des commissions et des prix suffisamment rémunérateurs ; elles se sont bien livrées, quoique toujours avec des retards.
- L’armée se termine avec une situation saine dans presque toutes les branches de notre industrie, et il est à désirer que la situation présente se continue.
- Teinture et apprêts.
- Deux branches cependant ont encore souffert : l’industrie de la teinture et des apprêts de la laine peignée par suite de la concurrence qui lui est faite par des établissements similaires du Nord, et l’industrie de la filature en laine cardée ; cette situation doit être attribuée en partie au développement de la fabrication en laine peignée.
- Tous les autres établissemenis industriels sont en pleine marche, et les ouvriers de la région sont occupés, à de rares exceptions près.
- En résumé, la fabrique est dans une situation meilleure que les années précédentes. Elle a écoulé ses produits à peu près au fur et à mesure de leur rentrée -, les prix se sont relevés, et s’ils ne sont pas encore rémunérateurs pour plusieurs articles, ils ne sont plus ruineux comme ils l’ont été pendant plusieurs années.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- L’ACIDE SULFURIQUE
- 200105. — H. Scoppini, Fousset et Cie. — Procédé de teinture en noir au moyen du noir direct parisien.
- 200132. — Cavaillès. — Procédé de teinture à l’indigo pour la laine.
- 200156. — Bradbury, Beason et Wild. — Perfectionnements aux mouvements d’arrêt automatique applicables aux machines à blanchir, à teindre, à laver, à apprêter et à d'autres machines analogues.
- 200182, — Compagnie dite : The Adamant Manufacturing Company. — Perfectionnements dans l’ornementation des tissus à jour au moyen de matières plastiques.
- 200219. — Bertrand. — Appareil rotatif à compartiments multiples, destiné à la teinture et aux opérations préparatoires des mèches de coton peigné ou cardé telles qu’elles sortent des pots dits de filature.
- 200269. — Decock. — Machine à teindre en écheveaux tous les fils textiles.
- 200288. — Walton. — Perfectionnements dans la fabrication de toiles de parquet mosaïque et autres produits analogues et dans les machines employées.
- 200307. — Heppenstall. — Perfectionnements relatifs au séchage des écheveaux de fil, rubans, etc., et aux appareils qui s’y rapportent.
- 200331. — Galland. — Procédé de foulage sans plis et sans maniage.
- 200393. — Farmer. — Perfectionnements aux appareils servant à imprimer ou gaufrer certains tissus et autres matières.
- 200413. — Augher. — Procédé de teinture en noir d’aniline.
- 200426. — Guitel. — Procédé d’impression en relief de dessins de tous genres sur velours ou autres tissus similaires.
- 200463. — Brocard. — Application de l’élargfsseur du système Boltex aux machines à polir les étoffes, soies et soieries.
- 200557. — Ch. Lecomte et Duchemin père et fils. — Procédé de teinture du coton par les alizarines et leurs congénères.
- 200618. — Réquillart ET Sgrive. — Application d’impressions réserves et d’épaillage chimique à des fils composés de laine et de matière végétale.
- 200760. — Ravier. — Bateau à contre-parties pour le pliage des rubans de velours.
- 200765. — Desfossés. — Combinaison nouvelle de moyens connus pour l’obtention d’un produit nouveau imitant les soieries, satins, brochés, etc.
- — Perfectionnements repasser, planohes à
- g§ 200789. — Gamgée. dans les machines à repasser et calandres.
- Certificats d'addition.
- 169339. — Chamon. — Brevet du 4 juin 1885, pour application du caoutchouc à l’impression des dessins de broderies sur toutes les étoffes.
- 184316. — Matelin, Floquet et Bonnet. — Brevet du 18 juin 1887, pour un mode de traitement des tissus fabriqués en gros.
- a l’etat solide
- Pour conjurer les effets fâcheux des liquides dangereux à transporter, nos chimistes prennent le moyen de les solidifier.
- Nous avons indiqué comment on est arrivé, par exemple, à solidifier le pétrole en en faisant une émulsion pâteuse avec du savon : c’est maintenant le tour de l’acide sulfurique, dont on transporte d’énormes quantités, proportionnelles, dit-on, au degré de civilisation des nations.
- On a tenté, tout d’abord, de le mêler avec de la silice amorphe ou de la terre d’infusoires qu’il n’attaque pas chimiquement et dans laquelle il s’imbibe volontiers : cette méthode n’a pas donné de bons résultats en raison de la difficulté qu’il y avait, par la suite, à retirer l’acide de la matière fixe imbibée.
- Un chimiste allemand, M. A. Bickmann, paraît obtenir des résultats meilleurs par une autre méthode que voici. Il détermine la quantité d’eau contenue dans l'acide à solidifier, puis il calcule la proportion d’un sel anhydre à lui ajouter, lequel doit, être susceptible de cristalliser en fixant entièrement l’eau. Ces sels anhydres sont connus et usuels; ils ont la propriété d’abandooner, sous l’action de la chaleur, leur eau de cristallisation et de le reprendre avec avidité à la température ordinaire ; ce sont les sulfates et phosphates de métaux alcalins, du magnésium, du zinc, de l’aluminium et de l’oxyde ferreux. On les réduit en poudré après les avoir déshydratés à haute température et on les mélange à l’acide sulfurique qui devient solide et peut être moulé en grains, en cubes, en prismes ou en pains.
- Enfin, la distillation de l’acide sulfurique ainsi solidifié s’effectue d’une façon uniforme sans corroder les cornues, de telle sorte que l’on peut obtenir aisément l’anhydrique sulfurique ou acide sulfurique anhydre précieux pour les recherches de laboratoire et pour certaines opérations industrielles.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA. GUERRE Fourniture de drap.
- Le 26 mars 1890, à deux heures de l’après-midi, dans l’une des salles de l’intendance militaire, hôtel des Invalides (corridor d’Arles), à Paris, il sera procédé, par les soins d’une commission présidée par M. le préfet de la Seine et son délégué, à l’adjudication publique, sur soumission cachetée de la fourniture de 18 LOTS DES DRAPS (2 de sous-officier et 16 de soldat) nécessaires à l’armée de terre, du 1er janvier 1891 au 31 décembre 1893.
- Le nombre de lots dont la même personne peut être titulaire est fixé par la commission d’adjudication d’après enquête sur les moyens de production indiqués, sans que, pour au-
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- cune d’elles, ce nombre puisse être supérieur à deux.
- Le public pourra prendre connaissance du cahier des charges et des instructions sur le mode d’adjudication, dans les bureaux des directeurs du service de l’intendance militaire, à Paris, à Lyon et au chef-lieu de chaque corps d’armée.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Résultat d’adjudication du 23 janvier au 1er . régiment d’infanterie de marine.
- Caleçons.
- Bourguignon, à Saumur, adjud. à 1.17. Gants de coton.
- J. Santoni et Gie, adjud. à 0.39.
- Gants de peaux.
- Olivier Dacosta, adjud. à 1.17.
- Etuis musettes.
- Bourguignon, adjud. à 0.44.
- Serviettes,
- Q. Helbronner et Gie, adjud. à 0.37. Cravoies.
- Dalingault, frères, adjud. à 0.72.
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. — Le 9 janvier. — Service de l'habillement et du campement.
- Effets d'habillement : Gendarmerie départementale. — France et Corse.
- Schreder, 9, rue Bertin-Poirée, adjud. à 38.85 de rabais.
- Algérie et Tunisie.
- Société générale de fournitures militaires 54, rue Rouchechouart, adjud. à 23.69 de rabais.
- Garde républicaine.
- Schreder, adjud. à 38.85 de rabais.
- Ces fournitures sont à effectuardu 1er juillet 1890 au 31 décembre 1895.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS-SURESNES. — Modification de la Société en commandite A. Meunier et Cie {teinture des tissus), rue du Bac, 4, se continuant entre MM. Meunier-Pouthot père et Albert Meunier-Pouthot fils, seuls associés en nom collectif, la succession de M. Maurice Garnier, devenue, par suite du décès de celui-ci, commanditaire pour 50,000 fr. et le commanditaire dénommé à l’acte constitutif de la Société. Acte du 20 déc. 1889. — G. T.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Paccally frères, teinturiers, rue Bossuet, 27 et 29. Durée : 10 ans. Gap. : 125 000 fr. —- Acte du 30 déc. 89.
- LYON. — Formation de la Société en commandite Tresca frères et Gie, fab. d'étoffes desoie, rue du Griffon, 8. Durée : 4 ans. — Cap. : 4,200,000 fr. dont 2,600,000 fr. en commandite. — Acte du 6 janv. 1890.
- LYON. — Dissolution, à partir du 1er janvier 1890, de la Société Placet et Cie {apprêt, foulage et dégraissage des tissus), rue de la Part-Dieu, 97. Liquid. : M. Placet. — Acte du 31 déc. 1889.
- LYON. — Dissolution à partir du 1er déc. 1889, de la Société J. Pichat et Gie, fab. de
- papiers peints fantaisie, à Pierre-Bénite, — et cession des droits de M. Laye, à son coassocié M. Pichat, chargé de la liquidation.
- — Acte du 19 décembre 1889.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif francisque Yoland et Cie {gaufrage et impression), rue Montbernard, 37. Durée : 12 ans. Cap. : 1,000,000 fr. Acte du 1er janv. 1890.
- ORLÉANS. — Dissolution, à partir du 3i déc. 1889, de la Société Gaucheron, Greffier et Gie, fab. de couvertures de laines. — M. Delagrange continue seul sous la même raison sociale. — Acte du 7 décembre 1889.
- ROUBAIX. — Dissolution, à partir du 31 janv. 1890, jour du décès de M. Broways, de la Société Fidèle Broways et Cie (teinture des laines). — Acte du 20 janv. 1890.
- TOURCOING. — Dissolution, à partir du 30 déc. 1889, de la Société J. de la Royère et Cie, fab. de châles et autres tissus, à Hal-luim. — Acte du 12 déc. 1889.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- TOULOUSE. — Fabre (Laurent), teinturier Jug. du 10 janv. 1890. — Liquid. : M. Vannier.
- FAILLITES
- PARIS. — Girard, teinturier, rue d’Or-léar.s-Saint-Honoré, 8. — J.-c. : M. Renault.
- — S. : M. Menaut.
- PARIS. — Favereau (dame), teinturière, rue St-Lazare, 13. — J.-c. : Falco. — S. : M. Boussard.
- TROYES. — Reignard (Edme. Henri-Charles), fab. de bonneterie à St-Savine. Jug, du 30 déc. 188t. — S: M. Guyoltot.
- CESSION D’ÉTABLISSEMENTS
- Vendeurs. Acquéreurs, Fonds cédés.
- Barbin Ve Vengeon Teinturerie, r. d’Alger, 10.
- Neveu Dm0 Aubois Teinturerie, r. des
- Petites Ecuries, 41.
- Favreau Ve Manois Me Bourdon X. Teinturerie, r. St- Lazare, 13. X. Teinturerie, r. St- Lazare, 91. X. Teinturerie, r. du Marché-St-Hono-ré, 11.
- Me Guérin X. Teinturerie, r. de Maubeuge, 21.
- Esclavissat X. Teinturerie, r. Château, 98. du
- Dle Filachet X. Teinturerie, r. Martyrs, 30. des
- Ducamp Carmoy Teinturerie, r. Turbigo, 75. de
- Guilielmus Dllc Champeil Teinturerie, r. Rennes, lii. de
- Sibille X. Teinturerie, r. de
- la Chapelle, 32.
- «MATIONS ET FAITS DlHiX
- La Commission parlementaire des douanes. — Ainsi que tous les journaux quotidiens l’ont annoncé, la Chambre réunie dans ses bureaux, a procédé à la nomination de la commission générale des
- douanes, composée de cinquante-cinq membres.
- Cette commission est ainsi composée :
- 1er bureau. — MM.Ribot, Flourens, Sarrien, Félix Faure et Maurice Faure.
- 2e bureau. — MM. J.-C. Roux, Thomson, Burdeau, Bourgeois (Jura) et Mir.
- 3e bureau. — MM. Mézières, Leteliier, Armez, Rozet et Deloncle.
- lx° bureau. — MM. Georges Graux, Turrel, Leydet, Viette et Philipon.
- 5e bureau. — MM. Prevet, Dautresme, Pierre Legrand, Jamais et Millochau.
- 6e bureau. — MM. Méline, Lavertujon, du Périer de Larsan, Balsan et Deniau.
- 7e bureau. — MM. Jonnart, Raynal, de Maillé, Ricard et des Rotours.
- 8e bureau. — MM. Lockroy, Salis, Bigot, Pevtrai et Dreyfus.
- 9e bureau. — MM. Waddington, Viger, Baï-haut, Aynard et Arène.
- 10e bureau. — MM. Develle, Deandreis, Marty, Léon Say et Deluns-Montaud.
- 11e bureau. — MM. Fougeirol, Maxime Lecomte, Boucher (Vosges), Rerger (Seine) et de Villebois-Mareuil.
- Les opinions des commissaires.
- La majorité de la commission est, ainsi qu’on l’avait prévu, nettement protectionnistes.
- La commission ne comprend pas, en effet, moins de 38 membres absolument protectionniste.
- Ce sont MM. R'bot, Flourens, Maurice Faure, Thomson, Bourgeois, Mir, Mézières, Letel-lier, Armez, Rozet, Graux, Turrel, Viette, Philippon, Prevet, Dautresme, Pierre Legrand, Jamais, Millochau, Méline, Lavertujon, Balsan, Deniau, Jonnart. de Maillé, Ricard, des Rotours, Bigot, Waddington, Viger, Baïhaut, Develle, Marty, Deluns-Montaud, Fougeirol, Maxime Lecomte, Boucher et de Villebois-Mareuil.
- Ces 38 membres protectionnistes pourraient se subdiviser en protectionnistes irréductibles et en protectionnistes modérés. Cette dernière catégorie comprendrait notamment MM. Maurice Faure, Mir, Turrel, Viette, Philippon, Prevet, Jamais, Deluns-Montaud, Marty, etc.
- Huit commissaires, MM. Roux, Burdeau, Raynal, Lockroy, Leydet, Aynard et Léon Say, sont nettement acquis au système du libre-échange. Enfin neuf commissaires, MM. Sarrien, Félix Faure, Deloncle, du Périer de Larsan, Dreyfus, Arène, Deaudreis, Salis et Georges Berger ont exprimé des opinions également éloignées des exagérations du protectionnisme et des excès du libre-échange.
- Le Bureau.
- La commission a ensuite constitué son bureau de la manière suivante. Ont été nommés :
- Président ; M. Méline, par 42 voix.
- Vice-Présidents : MM. Develle, 43 voix ; Viette, 28 voix ; Raynal, 27 voix.
- Les quatre plus jeunes membres de la commission ont été ensuite désignés aux fonctions de secrétaires.
- Ce sont : MM. Jounart, Jamais, Delouche et Turrel.
- Après la constitution du bureau, M. Méline a prononcé une courte allocution.
- Après avoir remercié ses collègues de l’honneur qu'ils lui avaient fait, il a ajouté :
- « La majorité de la commission apporte ici une conviction profonde, mais elle n’a pas de parti pris et n’est pas animée de l’esprit de secte.
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- « Nous voulons lutter à armes égales contre l’étranger ; mais nous ne voulons pas sacrifier notre commerce d’exportation.
- « La production nationale forme un tout complet dont toutes les parties se tiennent.
- « Ce à quoi nous tenons, c’est à défendre notre marché intérieur contre la concurrence étrangère.
- « Nous sommes tous décidés à travailler d’accord à l'œuvre nationale qui intéresse la France et la République ! »
- La commission des douanes a ensuite décidé qu’elle se réunirait tous les jeudis à neuf heures du matin.
- D’après l’esprit qui l’anime, éloigné de touie conception doctrinale exclusive, mais franchement disposé à protéger notre industrie, sans la désintéresser du progrès, il est certain que celte commission fera de la bonne besogne.
- CSaainî)i<e syndicale «les teint»-rieræ-tiég'ralggeurs. — La chambre dans sa séance du 6 janvier, a procédé ajx travaux suivants :
- Travaux courants.
- Admissions : MM. Piot, à Paris, Lallement à Reims.
- Démissions : MM. Leroux, à Fontaine-aux-Roses, Salomon, Rochais* et Semery, à Paris.
- Un secours de 30 fr. est accordé à Mmo Dubois, ouvrière teinturière.
- L’assemblée générale annuelle de la chambre est fixée au lundi 3 février.
- Le tirage au sort des membres sortants du comité, désigne MM. Burel, Tupinier, Penaud et Lebailly ; ces membres sont réeligibles.
- Délibérations.
- M. Tirard, ministre du commerce et de l’industrie, adresse à la Chambre un questionnaire, relatif à une enquête sur les traités de commerce.
- M. le Président estime qu’il y a lieu de s’occuper de cette circulaire, comme de celle ayant même objet adressée par le Syndicat général, tout en faisant réponse, s’il y a lieu, à M. le Ministre du commerce seulement.
- M. Fleury ne voit pas l’utilité de s’arrêter à cette enquête, attendu que notre industrie, n’ayant aucun rapport avec l’extérieur, peut être considérée plutôt comme consommateur, et n’envisagerait que ce point de vue.
- Le secrétaire ayant donné lecture du questionnaire, M. Bontemps fait remarquer qu’il y a une matière première employée par notre industrie, qui vient presque uniquement de l’étranger, la benzine et l’essence de pétrole ; il serait intéressant que les droits sur ces produits ne fussent pas augmentés bien au contraire pour compenser un dégrèvement sur une autre matière, ron utile à notre industrie.
- A la suite d’un échange d’observations entre le président MM. Fleury, Burel et Bontemps le Comité décide la nomination d’une commission, chargée de faire une étude sur les points qui seraient intéressants pour notre corporation, et d’en faire un rapport.
- Cette commission est composée de MM. Fleury, Burel, Petitdidier, Bontemps et Babil-lon-Marchal; séance tenante, M. Fleury est choisi comme président.
- Il est ensuite donné lecture d’une circulaire du Comité des élections consulaires invitant la chambre de la Teinture à présenter des candidats à la Chambre de commerce, pour les élections du 15 janvier.
- Après en avoir délibéré, et considérant l’importance réelle des intérêts représentés sur la place de Paris par la corporation des teinturiers-dégraisseurs, le Comité décide d’affirmer cette importance en proposant un candidat, et complète cette décision en faisant choix de M. Fleury, vice-président.
- M. le Président, constatant avec les membres présents que le banquet du \ k décembre a été réussi en tous points, fait voter, par la réunion des félicitations aux organisateurs.
- M. Drevet dépose une proposition ayant pour but de donner une organisation nouvelle à la Chambre syndicale, en se séparant de PUnion nationale. Tout en faisant observer que nous sommes liés pour l’année 1890 à l’Union, M. Fleury demande de mettre de suite à l’étude cette question. Puis, sur la proposition de M. le Secrétaire, il est décidé que ce projet sera soumis à l’Assemblée générale prochaine, qui décidera 8de la suite à lui donner.
- —o— v
- Drame dans une filature. — A
- Reims, un contre-maître mécanicien de l’usine Marteau frères, filateurs de laine, prévenu depuis quelque temps qu’il serait renvoyé pour inconduite, a fait rougir une barre de fer de cinq kilogrammes, à bout aiguisé, et l’a S lancée sur M. Victor Marteau, à moins d’un mètre de distance.
- Heureusement la pointe traversant plusieurs vêtements, n’a pénétré que peu profondément dans la chair. Ce mécanicien nommé Bühner, aussitôt poursuivi, a tiré un coup de révolver j qui n’a atteint personne.
- Réfugié dans un magasin au deuxième étage, il menaçait tous ceux qui voulaient l’approcher. Enfin apercevant le commissaire avec quelques agents, il a sauté par la fenêtre dans la cour, et on l’a relevé ayant une jambe et un bras brisés.
- Grave iaiccnilie à ftyon. — Un incendie s’est déclaré dans les magasins de M. Ulysse Pila, le commissionnaire en soieries bien connu, propriétaire des docks d’Haï-phong.
- Huit cents ballots de soie d’une valeur totale de deux millions de francs étaient entreposés dans ces bureaux.
- Le feu très raoidement circonscrit a été limité au rez de-chaussée.
- Sur les 800 ballots, 200 ont été entièrement brûlés, 300 sont détériorés par l’eau et 300 ont pu être sauvés intacts.
- Les dégâts sont évalués par M. Ulysse Pila à près d’uu million ; ils sont couverts par des assurances.
- —o—
- Une tu«siti»e «le Messos. — Un journal parisien a publié l’étonnante nouvelle suivante, qui nous a bien l’air d’un canard inspiré de la fabuleuse tunique de Nessus, qui consuma Hercule vivant, et lui ouvrit les portes de l’Olympe.
- Voici cctie histoire invraisemblable :
- Nous recevons de source russe la nouvelle suivante, que nous tenons â publier sans commentaires :
- « Notre empereur Alexandre III est chef honoraire d’un régiment prussien — le 1er des grenadiers de la garde impériale — de même l’empereur Guillaume II est le chef honoraire du régiment des grenadiers de Kalouga.
- Or, il est d’usage de faire confeciionner les uniformes de ces colonels impériaux par les fournisseurs ordinaires des cours au service desquels sont ces régiments.
- C’est ainsi que les uniformes prussiens de notre empereur ont été faits à Berlin.
- Peu de temps après qu’il les eut mis au mois de septembre passé, il éprouva des malaises; des rougeurs etÉdes piqûres se montraient sur sa peau et l’examen chimique fit reconnaître une tentative d’empoisonnement.
- Aux fourni ggeurs «le la Préfecture «le la Seine
- AVIS IMPORTANT
- MM. les négociants et fabricants désireux de concourir éventuellement aux fournitures de toute espèce nécessaires à la Préfecture de la Seine et ses annexes, sont priés de vouloir bien adresser deux ou plusieurs exemplaires de leurs tarifs, prix courants ou catalogues, au bureau du contrôle du matériel aux Tuileries, Pavillon de Flore.
- ('Communication)
- — o—
- 5ies Fécules. — Le Précurseur d’Anvers a publié les informations suivantes :
- Il se produit, dans le monde qui s’occupe de l’article fécule, assez de bruit autour d’une couple de procès en cours devant les tribunaux. Une importante féculerie, qui a de nombreuses usines, aurait, contrairement à ses livraisons habituelles et antérieures et sans prévenir l’acheteur de l’état irrégulier des balles, facturé celles-ci au poids d’usage de 100 kil. brut pour net, alors que parmi les sacs il s’en trouve un très grand nombre qui accusent des manquants de poids de 2, h, 5, 10, 15 et même 20 k. Une partie des balles étaient au poids marchand, 100 k. brut pour net, et quelques sacs accusaient un excédant de 1 à 3 k.
- Cette façon de livrer cachait un manquant de poids considérable, et qui aurait passé inaperçu, encore cette fois, si l’un des acheteurs ne s’était trouvé en présence de réclamations de ses sous-acheteurs, qui lui ont signalé l'irrégularité, fort grande; des sacs.
- L’éveil étant donné, les livraisons suivantes du fabricant de fécule ont été surveillées à l’arrivée à Anvers ; et après contrôle du poids d’une partie notable des sacs, la même fiaude a été constatée.
- En présence de ces faits, les acheteurs ont refusé de recevoir la marchandise.
- Le vendeur, sans doute pour se tirer d’embarras, ou pour ne pas perdre un écart de prix contre celui du jour, a fait citer les acheteurs, prétextant que, comme vendeur, il peut livrer les sacs d’uu poids tel qu’il lui plaît, et disant que ses factures, remises à 100 kih brut pour net par sac, notaient que des factures provisoires.
- Le tribunal a ordonné des pesées contradictoires, qui ont pleinement, et au delà, confirmé la réclamation des acheteurs, c’est-à-dire que ies sacs sont complètement irréguliers.
- L’affaire suit son cours.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA REVUE DE
- 3' Allée, r 3 et 4. ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 février 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Enquête sur le régime économi-ue. — La fabrique lyonnaise. — Sur le mor-ançage des laines avec le bi-chrômate (suite). — Noir d’alizarine sur laine. — Déplisseur pour foulerie. — Dégraissage à la main des laines filées. — Couleurs et teintures. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés dîners : Noir Villedieu ; Noir sur cuir; Teinture à sec; Incombustibulité de étoffes. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — L’Industrie lainière en France. — Nos industries en Belgique. — Marques de fabrique. — Renseignements commerciaux. Informations et Faits divers. — Correspondance commerciale.
- CHRONIQUE
- La question économique domine toutes les autres en ce moment. Le questionnaire de la commission des douanes reçoit ses réponses des Chambres de commerce et des Syndicats professionnels, auxquels il a été adressé.
- Nous commençons la publication de ces voeux émanant des corps qui représentent nos industries. Les opinions émises sont contradictoires, suivant les intérêts qui les ont dictées.
- Les consommateurs sont libres-échangistes, les producteurs sont protectionnistes. Il en est de ceci comme de beaucoup d’appréciations, la vérité n'est à aucun des extrêmes ; il faut la chercher dans les idées moyennes, qui, sans concilier tous les intérêts, n’en sacrifient cependant aucun.
- La formule nouvelle qui caractérisera cette période de nos discussions économiques est l’établissement de tarifs maximum et minimum applicables suivant la réciprocité que nous pouvons attendre de chaque nation en rapports d’affaires avec nous.
- 11 restera encore à établir le quantum de ces tarifs. C’est là surtout qu’il y aura à se garer des exagérations dans un sens ou dans l’autre, et qu’il faudra tenir compte à la fois des intérêts producteurs et de ceux des consommateurs.
- Dans cette tarification, notre industrie nationale ne saurait être sacrifiée à des théories de libéralisme international, dans lesquelles nous avons sans cesse compromis l’avenir et l’essor de notre production manufacturière.
- Dans ces questions, nous revenons toujours à notre même conclusion ; le régime qui nous paraît le plus rationnel ; et le plus conforme à tous les besoins,
- est celui de la liberté pour les matières premières, et de justes droits compensateurs pour les produits fabriqués.
- Avec l’espoir d’un nouveau régime plus encourageant, la tendance à une reprise des affaires se maintient. Les principales places de fabrication de draperie en nouveautés, conservent le reste de mouvement que leur a laissé la concurrence étrangère, et attendent avec patience la dénonciation des traités de commerce. Quelques grandes maisons, à Elbeuf, augmentent considérablement leur matériel, afin d’entreprendre des fabrications qu’elles avaient délaissées jusqu’ici.
- Les tissus de laine peignée jouissent toujours de la faveur des consommateurs ; des commissions succèdent aux commissions avec prix plus favorables pour les producteurs. La situation est bonne à Roubaix-Tourcoing, à Reims et à Fourmies.
- A Viennè, les manufacturiers qui sont de retour du voyage espèrent une bonne saison. Quant aux maisons qui font l’article imprimé, elles ne peuvent suffire aux demandes.
- Mazamet est toujours moins heureux, mais il semble que la crise subie par sa fabrique est arrivée près de son terme.
- La bonneterie de laine et de coton ne se plaint pas, et nous savons que l’importation est en décroissance et que le chiffre d’exportation, s’il n’est pas plus fort qu’avant, les quantités sont plus importantes ; cela provient de la baisse continuelle des prix.
- Quant aux cotonnades, elles ont donné lieu, dans ces derniers temps, à Rouen, à une certaine activité ; les maisons de commission ont reçu des ordres un peu dans tous les genres de fabrication, sauf l’article mouchoir qui reste toujours délaissé.
- Les ordres ont continué à arriver chez les indienneurs, on espère beaucoup que cette campagne donnera un résultat satisfaisant.
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- Les étoffes nouvelles s’annoncent très variées de couleurs ; le vieux rose, la couleur bois de rose, le blanc sont
- très employés. Quelques carreaux, des écossais, des rayures brochées de fleurs, voilà pour l’été.
- Dans les lainages nouveauté, l’idée dominante en ce moment est la bour-rette et le bouton : on travaille cet article sous toutes formes, en jacquart, en rayures, en chevron, en diagonale, etc. Les grandes teintures en pièce y ont trouvé matière à des dessins nouveaux très variés. On est arrivé, par ce nouveau procédé, à obtenir des coloris de fond tout-à-fait purs, et des nuances de bourrette d’une très grande fraîcheur : ceci s’applique surtout aux fantaisies classiques.
- Dans les genres d’un prix plus élevé, les twinés, c’est-à-dire les étoffes à chaîne blanche avec trame couleur sont aussi très appréciées. On est parvenu à les faire également par teinture, tout en conservant à la chaîne une blanc-heur parfaite,
- Le sanglier, dont nous avions annoncé la résurrection dans le courant de l’année dernière, a eu quelque succès cet hiver et se fait encore dans les beaux tissus. Cette étoffe est caractérisée par des poils libres qui en émergent et font croire à des soies de brosse oubliées sur le vêtement.
- La haute nouveauté a fait des effets de dentelle blanche sur fond couleur, qui vont donner des costumes tout-à-fait riches. On s’est surtout attaché à travailler les fonds doux, tels que lilas, mauve, ciel, gris perle, c’est-à-dire ce qui fait encore mieux ressortir l’effet de la dentelle blanche.
- Parmi les fantaisies de la Mode, signalons encore les jupons de dessous en soie noire et de couleurs ; les bas de couleurs, soit en laine ou bourre de soie, soit en écossais et en rayé.
- La lingerie proprement dite revient au blanc.
- Les rubans continuent leur succès, non plus en grandes ceintures, mais en groupe de coques de différentes tailles que l’on pose sur les corsages.
- A ce propos, nous signalons que la carte d’échanûllons pour soieries, fleurs et plumes, de l’été 1890, est parue ; elle est publiée par la Chambre syndicale de ces industries, qui lui donne une sorte de consécration officielle et éta-
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- blit un langage commun dans leurs relations commerciales.
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- Après les intérêts commerciaux de nos professions, voici pour leurs besoins scientifiques :
- Les théories de Chevreul sur le « contraste simultané des couleurs », vont prochainement paraître sous forme d’un fort volume in-4°, imprimé par l’Imprimerie Nationale, avec de nombreuses planches coloriées ; l’exécution a été surveillée par M. David, élève et collaborateur de Chevreul, désigné à cette tâche par le maître lui-même, peu de temps avant sa mort.
- Nous avons vu les premiers volumes tirés pour les établissements et personnages officiels ; la suite de l’édition sera mise en vente par un éditeur de Paris (1).
- Un petit volume, la Soie, dont l’auteur est M. Léo Yignon, vient de paraître ; il traite de la sériciculture, du moulinage, du tissage, et un peu de la teinture et des apprêts (2). Nous reviendrons sur cette publication.
- Dans la même série, qui est une bibliothèque de vulgarisation des sciences, paraîtra, dans quelques jours, les Matières textiles et Matières colorantes, puis la Teinture, par M. Tassart, répétiteur à l’Ecole centrale. Ces publications sont plutôt à l’usage des gens du monde que des personnes de la profession.
- Signalons encore le Traité pratique des Matières colorantes dérivées de la houille, par M. Villon, qui, aussi, vient d’être livré au commerce (3). Il ne traite que de la fabrication des couleurs, à l’exclusion de tous procédés j d’application, à ce point même qu’il déclare n’avoir rien à dire du noir d’aniline, qui n’est qu’une couleur se générant par voie de teinture et d’impression.
- Et pour plus tard, dans quelques mois, nous annonçons le Rapport de M. Persoz, au nom du Jury de l’Exposition, sur les industries du Blanchiment, de la Teinture, de l’Impression et des Apprêts. Cette œuvre ne sera pas une froide analyse des produits exposés, mais une revue des progrès accomplis dans nos industries depuis 3878, qu’ils aient ou non, figuré à l’Exposition.
- Nous pouvons compter sur un travail magistral, mais il faudra patienter dé-
- fi) Le prix n’en est pas encore fixé.
- (2) Prix : 4 fr. 50, cartonné.
- (3) Prix : 20 fr., cartonné.
- vant la sereine lenteur des publications officielles.
- F. Gouillon
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- SUR LE RÉGIME ÉCONOMIQUE
- Voici la réponse faite au Questionnaire par la Chambre de commerce de Sedan :
- I. # Question. — Quelle est la situation présente de chacune des branches d’industrie de votre circonscription ?
- Quelles sont les causes générales de cette situation ?
- Quelle est la part d’influence sur la production , la consommation intérieure et le commerce avec l’étranger, qu’il convient d’assigner au régime économique inauguré en 1860 ?
- Réponse : I. La situation générale de la Draperie, de la Métallurgie et des Industries diverses est très précaire, mauvaise même; elle paraît s’aggraver chaque jour.
- II. Les causes de cette situation sont les suivantes :
- 1° La production dépasse les besoins de la consommation ;
- 2° La main-d’œuvre, en France, est notablement plus élevée que dans les pays avec lesquels nous sommes en concurrence ;
- 3° Les frais de tous genres (patentes, coût de la houille, prix des transports surtout, etc.) sont bien supérieurs chez nous à ceux des autres pays.
- III. Pour la draperie, l’on ne peut ni l’on ne doit attribuer de p?rti pris aux traités de 1860 la situation dont nous gémissons ; ils ont eu leurs avantages à une époque où il nous était facile d’exporter l’excédent de notre production chez des nations qui n’avaient point alors nos moyens de production ; mais il est indéniable que, depuis plus de quinze années, depuis 1880 notamment, ils ont favorisé l’importation d’objets fabriqués, à ce point que ces mêmes traités sont actuellement désastreux pour nous.
- 2* Question. — Dans quels pays s’exportent vos produits ?
- Exportez-vous directement ou par l’intermédiaire de commissaires français ou étrangers ?
- De quels pays s’importent les produits similaires ?
- Quelles sont les causes de cette importation ?
- Quelle est l’importance de vos exportations, et dans quelles proportions entrent-elles dans votre production totale ?
- Quelle est l’importance de l’importation des produits similaires étrangers ?
- Quelles variations ces exportations ont-elles subies depuis l’inauguration du régime économique actuel ?
- Quelles sont les causes de ces variations ?
- Réponse. — I. Les tissus de laine (cardés et peignés) en un mot les articles Draperie, s’exportent dans toute l’Europe et dans les deux Amérique, mais principalement dans l’Amérique du Sud.
- II. Pour la draperie, l’exportation se fait un peu directement, et beaucoup indirectement par commissionnaires français ou étrangers.
- III. Les produits similaires aux produits-draps de Sedan s’importent surtout d’Angleterre, d’Allemagne, de Belgique, d’Autriche...
- IV. Les causes de cette importation sont, en ce qui concerne la draperie : le meilleur marché de la main-d’œuvre, les charges inférieures à celles qui pèsent sur nous, le plus bas prix des transports ; souvent l’intérêt même que trouvent les intermédiaires à vendre des étoffes étrangères qui leur coûtent moins et pour lesquelles ils ne rencontrent pas tant de concurrence.
- La différence du prix de main-d’œuvre est surtout considérable pour certains pays, comme la Belgique, l’Allemagne et l’Autriche.
- V. 11 est très difficile de dire l'importance de nos exportations, pour cette raison que l’exportation — ainsi que nous l’avons mentionné plus haut — se fait très peu directement, et que la plus grande partie se fait soit par commissionnaires-exportateurs, soit fpar des intermédiaires qui achètent en fabrique pour des destinations qui nous sont inconnues.
- VL L’importation des produits étrangers similaires à ceux de Sedan est énorme pour les tissus.
- VII et VIII. Les exportations ont sensiblement diminué dans la deuxième période ; les importations, par suite de l’insuffisance des droits d’entrée, ont augmenté, comme il est dit ci-dessus, dans une notable proportion, aussi bien ponr les tissus que pour la métallurgie.
- 3e Question. — Etes-vous d’avis qu’il y a lieu de dénoncer les traités existants ?
- S’ils sont dénoncés, comment les remplacer ?
- Pensez-vous qu’on doive négocier avec les pays qui nous accorderaient des avantages corrélatifs, des arrangements nouveaux, soit sur la base des anciens traités à long terme, soit sur celle de conventions commerciales qui auraient une durée moindre et la même date d’échéance ?
- Pensez-vous, au contraire, que l’Etat doive conserver la pleine liberté de ses tarifs, et qu’il doive établir soit un double tarif : le premier minimum à l’égard des pays qui nous accorderaient des avantages corrélatifs ; le second maximum à l’égard des autres ?
- Comment comprendriez-vous le fonctionnement de ce dernier système ?
- Réponse : I. Il y a, pour toutes nos industries, un intérêt majeur, un intérêt vital à ne point nous engager par de nouveaux traités.
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- La Chambre se réfère à ses précédentes délibérations, surtout à celle du 5 septembre 1887 ; elle se prononce pour la dénonciation des traités existants, comme ne répondant plus aux besoins de la situation actuelle.
- II. Elle est d’avis de les remplacer par un tarif général des douanes dans les conditions suivantes :
- III, IV et V. La Chambre de Sedan est, comme beaucoup d’autres Chambres, pénétrée de la nécessité de deux tarifs : l’un minimum, que l’on ne puisse absolument point abaisser, et uniformément applicable à toutes les nations qui nous accorderaient en réciprocité leur tarif le plus réduit ; — l’autre maximum (basé sur le tarif minimum majoré d’un quantum à discuter), applicable aux pays qui ne voudraient pas faire de convention avec nous. Il est essentiel que le tarif minimum soit établi de manière à donner à nos industries nationales des droits absolument indispensables à leur existence et à leur prospérité.
- Ae Question. — Demandez vous qu’on modifie le tarif général des douanes, soit en ce qui touche le taux des droits, soit en ce qui touche leur classification ?
- Quelles sont les modifications que vous réclamez et pour quelles raisons les réclamez-vous ?
- Réponse : 1. Nous demandons la modification du tarif général des douanes ; nous pensons que, en face de nos concurrents plus favorisés que nous par les éléments de travail dont ils disposent, il y a urgence à surélever les droits pour certaines industries, telles que la draperie et la métallurgie.
- II. La question da quantum à fixer paraît ne pouvoir être qu’ultérieurement résolue, après une étude approfondie du tarif et une sérieuse entente pour la défense des différentes industries nationales. — Et, pour l'établissement de ce tarif, la Chambre de commerce a toute confiance dans le Conseil supé rieur du commerce et de l’industrie, ainsi que dans la Commission générale des Douanes nommée sur la proposition de M. Méline.
- 5e Question. — Quelles sont les matières premières que vous employez pour votre industrie ?
- D’où les recevez-vous ?
- Quelles seraient pour vous les conséquences d’un droit qui frapperait les matières premières venant de l’étranger ?
- Par quel système (drawback, admission temporaire ou tout autre moyen) vous paraît-il possible d’empêcher que ce droit, s’il était établi, n’entravât votre exportation?
- Réponse : I. Pour la Draperie, ce sont les laines et tous leurs dérivés.
- II. Nous recevons les laines de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Russie, de la Pologne, en grande quantité de l’Australie et des autres colonies anglaises, dont l’important marché est à Londres, et enfin de l’Amérique du Sud ;
- la vente de ces dernières laines se fait principalement à Anvers.
- LA. FABRIQUE LYONNAISE
- Un remarquable rapport sur les soieries de Lyon a été publié par la Chambre de commerce de cette ville. Nous ne pouvons résister au plaisir de reproduire les passages suivants qui décrivent avec éloquence la situation actuelle :
- Le tiers de la soie récoltée en Europe ou exportée par les divers pays du Levant et de l’Extrême-Orient est tissé pur la Fabrique lyonnaise qui y ajoute encore de h millions à 4,500,000 kilog. de filés de coton et de laine pour ses mélanges.
- Il n’est pas un genre que celle-ci ne produise, depuis les tissus les plus simples jusqu’aux plus compliqués-, depuis les étoffes les plus diaphanes, comme les crêpes, les gazes, les tulles, jusqu’aux plus lourdes et aux plus épaisses, comme les étoffes pour voitures, pour tentures et pour ameublement ; depuis les soies à coudre jusqu’aux passementeries.
- Par un de ces caprices dont elle est coutumière, la mode porte-t-elle ses engouements sur un tissu qui lui est resté étranger, comme elle l’a fait dans ces dernières années pour les velours et peluches coton et bourre de soie ? Fabricants, tisseurs, constructeurs de métiers, apprêteurs, teinturiers, rivalisent d’émulation pour en doter notre ville, et il y a peu d’exemples que de ce faisceau d’efforts ne résulte pas pour elle une acquisition qui viendra désormais accroître le fonds commun de la collectivité industrielle.
- La mode, sans abandonner les mirages du bon marché à tout prix, commence a rendre ses faveurs aux tissus de plus belles qualités et aux étoffes brochées et façonnées qui sont restées l’apanage réservé des métiers de la ville, et la vie renaît déjà dans les ateliers décimés de la Croix-Rousse.
- De quels affreux présages n’accompagnait-on pas, naguère encore, ce réveil espéré et redouté à la fois de la consommation ! Ce personnel de tisseurs d’élite, dispersé pendant les mauvais jours, pourrait-il être retrouvé ? Tous ces petits constructeurs d’ustensiles de tissage groupés autour d’eux n’avaient-ils pas disparu ? Pourrait-on reconstituer ces ateliers de lisage, inactifs depuis tant d’années, ces anciens cabinets de dessins et de mise en carte, d’où étaient sortis tant de modèles de grâce et de bon goût ?
- Une fois de plus, la Fabrique lyonnaise, mettant en œuvre toutes ses ressources, a renoué la chaîne in errompue des vieilles tra-di ions ; la renaissance du façonné l’a trouvée prête à produire à la fois ces somptueuses étoffes brochées ou façonnées de soie, d’or et d’argent, valant jusqu’à 400 et 500 fr. le mè-
- tre, et ces tissus teints en pièces où la soie entre pour une proportion infinitésimale et dont le prix descend au-dessous de 50 centimes le mètre.
- On a admiré, avec raison, l’élasticité et l’énergie dont elle a fait preuve après 1860, lorsque la mode, délaissant les étoffes façonnées et brochées auxquelles sa prospérité, pour ne pas dire son existence, paraissait attachée, la Fabrique lyonnaise dut se confiner presque exclusivement dans la production de l’étoffe simple et unie. On a rappelé avec justice, à sa louange, la fertilité inventive qu’il lui a fallu déployer, avec le concours de ses teinturiers — ses dessinateurs devenant inutiles — pour conserver une originalité et vaincre la monotonie de ses produits. Mais quelles ressources bien plus grandes encore n’a-t-il pas fallu mettre on jeu dans ces Usinières années pour satisfaire, par des créations incessantes d’armures, par des combinaisons nouvelles ou des applications imprévues de matières, par des procédés expéditifs de travail, les exigences inconstantes et insaisissables de la consommation ! Au prix de quels efforts constamment renouvelés est-elle parvenue à récupérer sur un point ce qu’elle perdait sur un autre I
- 11 y a quelque vingt ans, la fabrication des étoffes inférieures de soie mélangée de coton, presque complètement délaissée, après avoir pris naissance à Lyon au commencement du siècle, représentaient quelques millions de francs à peine. Aujourd’hui, la fabrication de ces mêmes étoffes, à laquelle une industrie nouvelle — et celle-là encore d’origine essentiellement lyonnaise — l’industrie de la teinture en pièces, a imprimé un décisif essor, forme l’une des grandes assises de notre production. Elle a compté pour 147 millions de francs, c’est-à-dire pour les deux cinquièmes dans l’ensemble des valeurs produites en 1888.
- Si l’on remonte seulement à dix ans,les statistiques publiées annuellement par la Chambre syndicale des soieries, nous apprennent que de 90 millions, en 187'9, le chapitre des failles noires et couleurs est tombé à 25 millions et demi en 1888 ; de 30 millions, en 1879. les étoffes façonnées de soie pure fléchissent à moins de 17 millions en 1888 ; de 56 millions en 1879, les satins noirs et couleurs teints en flottes s’abaissent à 15 millions en 1888. Toutes ces pertes et bien d’autres ont dû être compensées par des étoffes nouvelles, comme les armures pour robes qui, de 2 millions en 1879, s'élèvent à 50 millions en 1888 ; les satins tramés coton teints en pièces, dont la production passe de 2 à millions en 1879 à 38 millions en 1888; les armures tramées laine qui montent de 2 millions en 1879 à 8 millions 1/2 en 1888, etc., etc.
- Une évolution incessante, une mobilité sans trêve, un renouvellement perpétuel, telle est de nos jours plus que jamais la loi de l’exis-
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- lence de notre industrie, loi parfois très dure; mais elle y a été préparée par des traditions séculaires qui, avec l'expérience du passé, préparent l’avenir.
- Cette juste pondération entre la tradition et le progrès forme le précieux héritage de quatre siècles d’expériences ; elle se transmet d’âge en agi par le système d’hérédité commercial qui a prévahi de tout temps parmi nous. Il est assez rare que le fils succède au père, mais presque toujours, c’est un employé, souvent fils de tisseur, quelquefois tisseur lui-même dans sa première jeunesse, qui continue la maison du chef d'industrie et la fait fructifier à son tour 11 subsiste une certaine filiation des idées dans la conduite de l'entreprise et ce recrutement, qui s’opère par une espèce de sélection des aptitudes professionnelles, infuse incessamment un sang nouveau dans le corps industriel.
- La même étroite alliance du passé et du présent se retrouve encore dans les nombreuses institutions de tous ordres, se rattachant à l’industrie de la soie à Lyon.
- S’il nous était permis de retracer ici l his-toire de ces institutions et de leurs origines, on verrait que toutes sont venues à leur heure, créées, pour ainsi dire spontanément, d’un consentement unanime, comme le fruit naturel des événements qui les ont fait naître d’époque en époque. De là l’absence de ces vastes établissements fondés d’un seul jet, d’après un plan d’ensemble frappant les regards des visiteurs étrangers ; de là une diversité d’institutions isolées, sc complétant l’une par l’autre, un défaut d’unité, réflétant cet esprit d’individualisme un peu jaloux qu’on trouve au fond du caractère lyonnais.
- (Suit la nomenclature de ces institutions, d’ordre commercial, d’enseignement technique et professionnel, d’enseignement artistique et d’institution de prévoyance et d’assistance).
- Toutes ces institutions si diverses représentent et personnifient, dans leurs organisations éparses,ce singu ier assemblage de l’esprit de tradition allié à l’esprit de progrès, que J.-G. Scaliger définissait, il y a trois cents ans, dans ces vers qni étaient gravés avant la Révolution dans la cour de i’Hôtel-de-Ville :
- Fulminais Rhodanus quâ se fugat invitas undis, Quâque, pigro dubitat Jlumine lentus Arar, Lugdunum jacet, aruiquo noous or bis in orbe, Lugdunumve vêtus orbis in orbe novo.
- Ancien monde au milieu du nouveau ou nouveau monde au milieu de l’ancien, voilà bien la marque caractéristique de cette indus -trie, glorieuse de ses origines séculaires, respectueuse des anciennes coutumes, attachée à son passé ; mais inquiète de l’inconnu, gardant le regard fixé sur l’avenir et toujours fidèle à noire vieille devise : Avant, Avant, Lion li melhor.
- SUR LE MORDANÇAGE
- . DE LA LAINE
- avec le bichromate de potasse
- (Suite)
- Si c’est le sulfure hydrique qui exerce son action réductrice, il semble qu’il ne serait pas j nécessaire de faire bouillir si longtemps la i laine dans les chaudières pour fixer le chrome , puisque, pour déterminer la réduction, il suffirait d'immerger la laine dans une solution de bichromate de potasse, de l’essorer pour enlever l’excès de solution, puis de diriger sur la laine humide un courant de sulfure hydrique. La réduction s’opère avec un léger développement de chaleur, et on peut suivre facilement pour observer la couleur vert azur dont la laine se revêt lentement par l’hydroxide de chrome qni se produit. La laine mordancée de cette façon possède la propriété de fixer les principes colorants aumêmedegre que la laine mordancée par la méthode précédente.
- Ces deux méthodes de fixation du chrome I sur la laine, qui semblent si simples et si faciles, ne sont pas réalisables dans la pratique,
- , parce qu’elles exigent une main-d’œuvre qui n’est pas compensée par la facilité de l’action réductrice, et les expériences conduites ainsi n'auraient pas amené à un résultat pratique et utile.
- Pour ne pas s’éloigner d’un réducteur aussi efficace que le soufre, et voulant effectuer par son moyen la réduction du bichromate sans augmenter les opérations habituelles, il n’y avait qu’à recourir aux composés du soufre décomposable au sein des solutions de bichromate.
- Parmi les nombreux dérivés du soufre, tant organiques que minéraux, les meilleurs résultats ont été obtenus avec les sels alcalins des acides tioniques, c’est-à-dire avec le tri et le tétrationate de potasse et le triuonate de soude. Il semble que ces sels qui, en solution diluée, se décomposent si facilement à l’ébullition dans l’eau, acquièrent une certaine stabilité dans les solutions de bichromate de potasse, également diluées et soumises à l’ébullition. Leur action réductrice n’est, par conséquent, pas instantanée ; elle commence seulement après quelque temps d’ébullition et procède ensuite seulement par degrés, chose extrêmement importante dans la pralique, puisqu’elle permet un dépôt très régulier de l’hydroxyde de chrome sur la laine. La réduction finie, le liquide reste parfaitement limpide et incolore, et la laine se trouve d’une couleur vert-azur.
- Opérant sur 100 grammes de laine avec gr. 2, 5 de bichromate de potasse et 8 gr. de tritionatede potasse dans 5 litres d’eau, l’opé ration est effectuée après une heure d’ébullition.
- En raison de la facile décomposition du tri-
- tionale de potasse à chaud, ce sel, pour être employé, doit être dissous dans l’eau froide et sa solution versée dans celle du bichromate qui n’aura pas encore atteint la température de AO9.
- La réduction du bichromate au moyen du soufre, du sulfure hydfique et du tritionatede potasse s’est effe:luée aussi sur le coton. Mais sur cette fibre, il n’y a eu que des fixations partielles à cause de la faible affinité de l’hy-droxyde de chrome pour le coton. On a obtenu de meilleurs résultats avec le tétrationate de potasse. L’action lé luctrice de ce sel, lente il est vrai, se produit à froid.
- 11 est à supposer qu’en étudiant de meilleures méthodes de préparation des tris et tétra-tionates alcalins, on pourrait les avoir dans le commerce à des prix qui en permettraient l’emploi ; on réaliserait non seulement une économie de temps, mais encore une économie de matières, car, par ce procédé, on utilise tout le bichromate; tandis qu’avec la méthode ordinaire, une partie notable reste perdue dans le bain.
- (Le Jacquard).
- NOIR D’ALIZARINE
- ET SON APPLICATION SUR LAINE
- Le noir d’alizarine (de la B, A, und Soda Fabrik) est un bisulfite de naph'azarine. Celle-ci, qui n’est que la dioxynaphtoquinone, a été découverte en 1861, par Roussin, en réduisant par le zinc la dinitronaphtaline ; Roussin crut avoir découvert l’alizarine artificielle, et notre grand chimiste Dumas l’annonça même solennellement à l’Académie des sciences. Le noir d’alizarine n’a été lancé dans le commerce que depuis un an, lorsqu’on s’avisa de rendre soluble la naphtazarine par l’emploi du bisulfiie de sodium.
- La forme du noir d’alizarine pour laine est celle d’une pâte d’un noir rougeâtre, connue sous le nom de pâte de noir d’alizarine SW. L’emploi est le même que pour toutes les couleurs d’alizarine. La laine est mordancée avec 3 0/0 de bichromate de potasse et 2.5 0/0 de tartre, où elle doit bouillir une heure et demie -, puis on teint dans un nouveau bain avec le noir d’alizarine et une addition d’acide acétique. On ajoute l’acide acétique avant de mettre le colorant, et on prend environ 1 litre pour 1,000 litres d'eau. Doubler la quantité d’acide (8 d B) avec une eau contenant beaucoup de chaux.
- L’addition d’acide acétique a pour but de rendre inoffensives les parties de chaux et de magnésie contenues dans l’eau, et de favoriser ainsi la formation de la laque de chrome. Mêler le colorant avec la quantité nécessaire d'eau froide (30 à 40 parties), verser avec un tamis dans le bain et manœuvrer la laine d’abord à froid (15 à 20 minutes). Chauffer ensuite le b.in (d’abord ne pas dépasser 55 d), manœu-
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- vrer une heure à cette température et porter à l’ébullition que l’on maintient une heure ou une heure et demie.
- La te:nture au noir d’aniline est aussi simple que sûre. Toutes les manipulations de la teinture au campêche sont ici inutiles, et l’on n’a pas tous les inconvénients qui en résultent.
- Autre avantage du noir d’alizarine : on peut avec lui, sans le secours d’autres colorants, obtenir non-seulement les tons noirs, mais aussi les tons gris. Selon la quantité de colorant, on a des nuances allant du gris d’argent, le plus léger au noir le plus foncé.
- On obtient un beau gris perle avec 0,5 0/0 de noir d’alizarine, tandis que pour le noir il en faut 15 à 25 0/0. Tous ces tons se laissent nuancer non-seulement avec d’autres couleurs d’alizarine, mais aussi avec les couleurs de bois. C’est par le noir d’alizarine qu’on produit une grande quantité des plus bel'es couleurs mode dans tous les tons. En le mêlant avec le rouge ou l’orange d’alizarine, on a de beaux tons brun-rouge ; en mêlant avec le bleu d’alizarine des tons bleu-noir avec un peu de cé-ruléine, de galloflivine, etc., des couleurs mode claires, verdâtres, jaunâtres, etc.
- Les teintes obtenues avec le noir d’alizarine sont résistantes à la lumière, à l’air, au foulon et à l’acide. Ce dernier n’a aucune ir fluence sur elles, même à l’état concentré, tandis que l’acide très dilué agit considérablement sur les couleurs produites avec le bois de campêche. Cette solidité presque illimitée a une grande importance pour la fabrication en ce qui tou-ehe la carbonisation.
- Les étoffes de laine teintes en noir ne pouvaient être carbonisées jusqu’ici qu’avec le chlorure d’aluminium. On en connaît les inconvénients. Le noir d’alizarine permet de carboniser sûrement, sans porter préjudice à la marchandise.
- Le noir d’alizarine est aussi résistant aux acides qu’au foulon. Les gros draps noirs teints au noir d’alizarine se foulaient aussi bien et aussi vi'e que les autres, sans saigner, de sorte que le blanc Marengo restait clair et pur. Son seul inconvénient est que le noir est un peu rougeâtre. On y obvie en ajoutant une faible quantité d’un vert quelconque, par exemple de céruléine.
- DÉPLISSEUR POUR FOULERIE
- sans maniage
- Nous avons signalé à propos de l’Exposition l’appsreil à déplisser (1889, p. 100). M. Ludovic Galland propose une autre disposition dans le même but : celui d’éviter les plis en foulerie, même aux entrebas.
- L'Echo des Ardennes s’exprime ainsi, à propos de celte invention :
- « Nous avons pu nous en rendre compte nous même, et nous avons eu lieu d’admirer
- ce système qui rend inutiles le maniage et les changements, produit infailliblement le résultat inappréciable, dont nous venons de parler, et supprime l’opération du foulardage qui énerve le tissu.
- « L’exécution est aussi plus rapide : dans la proportion des deux cinquièmes. On voit tout de suite quelle en est l’heureuse conséquence : un foulage bien plus clos, partant supérieur.
- « Cette machine fort simple consiste en une petite annexe, large de cinquante centimètres, applicable à n’importe quelle foulerie. On coud les étoffes en sac, à la main ou bien à la mécanique ; cela fait, on y introduit une boule creuse susceptible, suivant les forces différentes d’articles à traiter, de varier de poids par une simple addition d’eau, et c’est cette boule qui, renfermée de la sorte se charge de manier sans interruption. »
- (Brevet).
- DÉGRAISSAGE A LA MAIN
- DES
- LAINES FILÉES EN ÉCHEVEAUX
- Par A. GILLET
- Que la laine en poils soit dégraissée ou non, il faut l’enduire d’un corps gras liquide, afin d’en détruire son aspérité, pour pouvoir la filer et la tisser.
- Ce graissage se nomme ensimage.
- Depuis quelques années, bien des essais furent faits pour remplacer l’huile pour l’ensimage, et cela par mesure d’économie et aussi pour obtenir de meilleurs résultats. Mais, à part l’oléine, qui se prête bien à la filature de la laine d’effilochage, tous autres ensimages sont défectueux, comparativement à l’emploi des huiles tournantes.
- Quoi qu’il en soit, l’on ne peut blanchir ni teindre la laine filée sans l’avoir débarrassée de cet ensimage, de même que de son suint ou tout autre corps gras qu’elle peut contenir; c’est ce qui constitue le dégraissage.
- Le dégraissage de laine filée se fait par divers procédés. Le traitement ou la manœuvre des écheveaux se fait aussi de plusieurs sortes ; il me paraît donc nécessaire (avant de décrire les procédés de dégraissage), d’indiquer ici le traitement que je préféré, étant le plus pratique et le plus usité : c’est la manœuvre aux lissoirs.
- Quant à l’emploi des machines, nous ne nous en occupons pas en ce moment.
- Manœuvre aux lissoirs. — L’on met deux ou trois et même quatre matteaux de laine sur chaque lissoir ; le lissoir est un bâton qu’il faut passer au centre de ces quatre matteaux, que l’on tient toujours écartés l’un de l’autre pendant le travail.
- Supposons dix lissoirs ainsi chargés de
- laine. On les porte sur le bain, dans lequel I s laine s’entonce ; elle y est suspendue par les lissoirs qui reposent sur les bords de la barque, du baquet ou de la chaudière contenant le bain.
- L’on porte ces dix lissoirs à un bout de la barque, puis on promène le premier lis=oir à l’autre bout en lui imprimant, sans brusquer, un mouvement de va et vient qui fera écarter les fils dans le bfin par la résistance du liquide ; agir de mêfne pour les neuf autres lissoirs, puis on donne un tour (une lisse) aux écheveaux de la manière suivante :
- D’une main, l’on tient le lissoir immobile, et de l’autre main on empoigne clnque matteau par le bout qui se trouve sur le lissoir hors du bain, on l’enlève en obliquant du côté non occupé par les autres lissoirs, et on laisse retomber le matteau dans le bain, de sorte que la paitio qui reposait sur le lissoir se trouvera au de sus. On ne tire pas le matteau jusqu’au bout, de manière que, par les répétitions, tout le tour du matteau puisse rester hors du bain sans qu’aucune partie ne séjourne plus ou moins longtemps au dehors ni au dedans de ce bain. L’on porte ensuite le lissoir à l’autre bout de la barque en lui imprimant un mouvement de va et vient, puis on opère de même pour les autres.
- Pour lever, il suffit de jeter en travers et sur la barque un bayart ou un solide bâton, puis un homme placé à chaque bout c’es lissoirs les enlève hors du bain pour les poser sur la barque, de façon que le bas des écheveaux repose sur le bayart ou sur le bâton qui les soutient hors du bain.
- Lorsqu’ils sont un peu égouttés, on enlève chaque lissoir pour le porter sur deux chevalets entre lesquels pendront leurs écheveaux, qui s’y égoutteront en les éventant.
- Premier procédé. — Mettre dans une barque contenant 10 hectolitres d’eau chauffée à 50° centigrades :
- 2 kil. sel de soude,
- 2 kil. cristaux de soude.
- Opérer sur ce bain, par partie de 25 kil. de laine à la fois, en manœuvrant constamment aux lissoirs pendant un quart d’heure.
- Pour les suites, ajouter à ce bain \ kil. 500 gr. de sel de soude, plus 1 kil. de cristaux de soude, et opérer toujours par parties de 25 k. de laine à la fois. Le bain sera suffisamment chauffé à 50° ; il ne devra jamais dépasser 90° centigrades, parce qu’alors il y aurait danger d’altérer la laine, comme cela a déjà été démontré dans l’article du dégraissage de la laine de plie.
- No'a. — Toutes les laines filées se dégraissent parfaitement comme il vient d’être dit, et il suffirait de répéter l’opération pour les parties qui ne le seraient qu’imparfaittment. On lave ensuite aux lissoirs par quatre lisses dans deux ou trois eaux, ou à la main, matteau par matteau, à l’eau courante.
- Ce système de dégfaissage ne pouvant lais-
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- ser aucune trace de graisse sur la laine, est préférable à tout autre système pour les laines destinées à la teinture. Quant à celles destinées au blanchiment, il faut donner ensuite un léger bain de savon blanc, sans lavage préalable ni successif, puis les exposer au gaz sulfureux.
- Deuxième procédé, convenable aux laines destinées à la teinture. — Donner un bain de savon, lordre et, sans laver, donner ensuite une pa*se dans un bain de soude, comme il est dit au premier procédé ; il est notoire qu’il est urgent de diminuer les proportions de ! soude.
- Troisième procédé, convenable au blanchiment. — Djnner successivement deux bains de savon blanc, bien tordre chaque matteau au-dessus du bain, à l’aide d’un crochet, par n’impnrtp» quel système. Ne pas laver et les exposer au gaz sulfureux, comme il sera dit au blanchiment des lainages.
- Observation sur le dégraissage des laines filées, pour éviter le feutrage des écheveaux. — Il ne suffit pas de bien dégraisser la laine filée sans la corroder ; il faut aussi éviter de la feutrer, car la laine en écheveau feutrée ne peut plus se dévider, vu que les fils sont comme collés ensemble avec une force qui s’oppose au dévidage : ce serait donc une laine qresque perdue.
- Cet accident, très fréquent, n'est dù qu’à un abus de manipulation dans un premier bain trop chargé de savon et surtout trop chauffé.
- Il est donc facile en ne chauffant que le premier bain de savon qu’à 40 à 501 ; ce n’est jamais dans le second bain que la chose peut surgir ni par le premier procédé sus-indiqué, puisqu’il ne contient pas de savon.
- COULEURS ET TEINTURES
- Le commerce des articles de couleurs se maintient dans des c nditions normales-, il y a progrès assez sensible sur les différentes sortes de vernis.
- Les encres liquides à écrire et à imprimer sont également en voie de prospérité.
- Les couleurs fines, dont l’importation est insignifiante, ont perdu, à l’exportation, un chiffre assez important de 25,544 Kilogrammes.
- Nous avons expédié, pendant l’année dernière, 156,587 kilogrammes de couleurs pour papiers peints, au lieu de 91,007 l’année précédente. Mais il est juste d’ajouter que cette plus-value est compensée par une diminution proportionnelle dans le chiffre du commerce extérieur de nos couleurs non dénommées.
- Il est bon de n’attacher qu’une importance secondaire à ces variations qui sont factices et dépendent, le plus souvent, de la nature des déclarations faites par les expéditeurs,
- suivant qu’ils ont intérêt à faire sortir leurs produits sous une dénomination ou sous une autre.
- Il serait exagéré d’écrire que les anciennes couleurs végétales sont complètement abandonnées par la consommation, mais on est bien près de la vérité en affirmant que les teinturiers n’employent plus la garance, la cochenille et le rocou qu’à l’état d’exception. Les deux premiers produits sont encore utilisés pour la fabrication de laques et de couleurs fines. Le rocou sert à colorer des beurres et des pommades. Ces différentes importations n’ont plus qu’une importance relative et varient dans de faibles proportions.
- Le curcuma et le quercitron trouvent leur utilisation dans certains cas spéciaux, mais on peut prévoir une époque prochaine où ils seront complètemeni délaissés, le curcuma principalement.
- La consommation de l’indigo a plutôt une tendance à augmenter ; les prix sont avantageux et les importations augmentent d’année en année.
- Les Indes anglaises nous ont envoyé, en 1888, 6 millions de kilogrammes de cachou contre 4 millions en 1886 et 1887. Ce produit pourra être remplacé comme colorant, mais il sera toujours recherché pour le tannage des cuirs et des filets, surtout pour la charge des soies noires. Les importants arrivages de l’année dernière ont fait baisser la valeur du cachou brun. Les gambiers sont, au contraire, cotés à des prix élevés.
- Nous avons acheté moins de lichens tinctoriaux depuis daux ans -, comparativement à 1886, la différence est aujourd’hui de 600,000 kilogrammes, soit d’environ 40 p. 100. Nos exportations d’orseille ont également diminué, mais dans une moindre proportion : 17 à 18 p. 100 seulement.
- Nous avons introduit, en 1888, autant de bois de teinture qu’en 1887, à 200 tonnes près -, mais nous relevons des différences con -sidérables dans les provenances de ces importations. Il y a une diminution de 4,500 tonnes pour le Mexique et de 6,000 pour file d’Haïti. Les autres pays ont angmenté leurs expéditions de 10,500 tonnes. La Jamaïque et la Martinique sont venues combler le déficit, mais ces bois sont de moins bonne qualité et de prix plus bas. C’est ainsi que nous sommes amenés à diminuer la valeur moyenne de 2 fr. par 100 kilogrammes • nous ne cotons plus que 18 fr. au lieu de 20.
- Les Etats-Unis ont diminué de 250,000 kilogrammes leurs achats d’extraits de bois de teinture; la différence en moins atteint 500,000 kilogrammes pour les pays autres. Ce déficit a été, en partie, comblé par des demandes plus considérables venues de la Belgique : la diminution, d’une année à l’autre, se réduit à 3 p. 100 seulement.
- Les matières colorantes dérivées du goudron de houille prennent, chaque année, une place considérable dans l’industrie de la teinture. Nous relevons des écarts assez sensibles entre les chiffres du commerce extérieur des années 1887 et 1888 ; nos achats d’alizarine se sont élevés de 695,000 à 959,000 kilogrammes. Les achats d’acide picrique étranger ont pris fin : nous tombons de 148,000 à 14,000 kilogrammes. Les teintures autres ont été moins recherchées, sans que la diminution soit cependant très forte. L’exportation de ces derniers articles a pris, au contraire, un v essor pendant le dernier exercice : l’année 1887 nous avons donné 288,138 kilogrammes; nous relevons 392,852 kilogrammes sn 1888 ; c’est une amélioration de 30 p. 100.
- La valeur moyenne de ces produits a encore baissé pendant le dernier exercice ; il faut sans doute tenir compte des efforts de la concurrence qui est ardente ; mais nous trouvons une autre cause de la diminution des prix dans le développement donné à la fabrication des matières colorantes azoï;ues dérivées de là naphtaline, dont le prix de revient est assez sensiblement inférieur à celui des colorants dérivés de l’aniline, bien qu’ils présentent, sur ceux-ci, l’avantage d’une plus grande stabilité à la lumière.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Noir direct parisien. par MM. Scoppini, Fousset et Cie. Pour laine :
- Extrait de campé ;he....... 50 kil.
- Sulfate de fer............. 50 —
- Carbonate de soude......... 3 —
- Acide pyroligneux......... 3 —
- Dissoudre à part chaque substance et mélanger.
- Pour teindre 100 kil. de laine, on emploie :
- Mélange ci-dessus.......... 8 kil.
- Carbonate de soude......... 1 —
- Acide pyroîigneux .. i..... 1 —
- On opère à 50 ou 60 degrés de température en évitant de bouillir .
- Pour soie :
- Extrait de campêche...... oO kil.
- Carbonate de soude....... 50 —
- Aciie pyrolignex............. 3 —
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- Pour fixation, ajou'er dans le bain du nitrate de fer, dans la proportion de un dixième du poids de la soie.
- Cuve à l liyh'osulfite pour la laine.
- Par M. Paul Cavaillès
- M. Paul Cavaillès a fait breveter le moyen de rendre pratiques et économiques les cuves d’indigo à l’hydrosu’fite de soude par la manière suivante : (l)
- 1° Faire une cuve concentrée destinée à entretenir la cuve de teinture à la force voulue suivant la nuance désirée : par exemple mélanger 10 kil. d’indigo réduit en poudre avec 10 litres d’eau à 60 degrés, ajouter 20 litres de lait de chaux épais contenant 6 à 7 kil. de chaux sèche.
- D’autre part, dans un seau en zinc contenant 25 k. bisulfite de soude de 30°, mélanger de la poudre de zinc, 2 à 3 kil. suivant son degré d’oxydation, agiter, puis verser l'hydro-sulfite ainsi obtenu dans le premier mélango de chaux et d’indigo.
- 2o Cuve de teinture : mettre l’indigo réduit de la cuve concentrée en quantité suffisante pour obtenir la teinte désirée en un seul irem-page : à chique nouvelle mise de laine remettre de l’ind'go, et, si le bain s’oxyde, ajouter un peu d’hydrosulfite préparé comme dessus.
- M. Cavaillès annexe à ses cuves un appareil exprimeur, composé de deux bâtis et de rouleaux compresseurs ; son usage assure l’uniformité de la teinte : ce que l’on obtiendrait encore par l’emploi d’un hydro-extracteur.
- Apprêt des étoffes à la lustre use,
- Par modification de M. T. Grison
- On sait que certaines étoffes sont soumises à un pressage à chaud, soit au moyen de la presse hydraulique qui agit sur une pile de pièces pliées et encartées, soit au moyen d’une « lustreuse » ou pièce continue (formée d’un cylindre creux et chauffé, tournant dans une auge métallique). Le premier moyen est long, coûteux, occasionne des prix indestructibles ; le second ne donne pas un apprêt suffisamment durable.
- M. Grison estime que l’instabilité de cet apprêt tient au refroidissement brusque de celte étoffe et, pour y remédier, il enveloppe le tissus immédiatement après son passage sous la presse continue. S’il est récessaire d’augmenter le lustre de la surf me, le résultat S’obtient en interposant entre ips spires, au
- (1) Voir sur cette question, la Revue de la Teinture, 1889, p. 286.
- fur et à mesure de l’enroulement une feuille de papier glacé.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Nom Villedieu
- L’annonce de notre dernier numéro, d’un roir rapide et économique montant sur toutes matières a vivement intéressé un grand nombre de nos lecteurs et de nombreuses demandes de renseignements et d’échantillons nous fj sont parvenues.
- Ce procédé étant la propriété de l’inventeur, nous n’en connaissons pas le fond et nous n’avons pu demander à M. Villedieu que nous en donner des échantillons à insérer dans noire journal.
- Les voici :
- Sur laine pure.
- Les tissus sans mélange sont toujours les plus avantageux pour la production d’une nuance, mais pour montrer l’aptitude du colorant à monter sur tous textiles, nous avons pensé devoir produire, en même lemps, l’échantillon suivant :
- Sur laine-et-coton.
- D’après les déclarations de l’inventeur, la teinture de ce dernier échantillon, comme de la laine pure, se ferait en 25 minutes et à une température simplement tiède, sans varier le bain, ni le mode opératoire pour l’un ou l’autre textile.
- La base colorante n’est pas le campêche comme dans plusieurs « noirs directs » qui ont été imaginés ; on peut voir, du reste, que ce noir ne rougit pas et ne change pas même, sous l’action de l’acide chlorhydrique pur ou de l’acide nitrique. Il ne serait pas non plus formé d’aniline ou d’autre dérivé de la houille.
- Par sa résistance aux acides ce noir supporterait donc l’épaiil ige chimique.
- Ce noir n’est pas un produit spécial à livrer tout formé à l’industrie de la teinture, mais un procédé employant des matières usuelles du commerce, aussi son inventeur n’en peut-il tirer parti qu’en traitant pour des licences d’exploitation.
- ! Le même procédé peut fournir toutes les dégradations du gris et du marron.
- Us nous a paru assez intéressant à signaler, quoique nous ignorions, et que nous ne puis sions ainsi indiquer la composition de la couleur.
- Noir sur laine, coton et soie.
- Puisque nous sommes sur les noirs, nous signalons un tour de main grâce auquel on arrive à fixer les mordants métalliques de façon à ce qu’on puisse les appliquer sur tous textiles.
- Quelques teinturiers ont adopté l’usage de passer les tissus mordancés dans de l’urine putréfiée ; ils constatent avec raison que la teinture se fait ensuite avec beaucoup de facilité et de régularité, et que le bain colorant ne bourbe pas.
- Mais cette opération tellement répugnante que les dégraisseurs de laine pour la draperie qui en font usage, trouvent difficilement des ouvriers qui veulent bien s'y prêter; cette opération donc, peut être remplacée par un bain d’ammoniaque, cet alcali étant l’agent actifde l’urine.
- Supposons donc qu’on applique le mordant
- suivant :
- Eau............................ 100 litres.
- Sulfate de fer................. 10 kil.
- Sulfate de cuivre............... 2 kil.
- Acide sulfurique............. 500gr.
- Après un bouillon pour les laines pures, ou une macération (trempage) à tiède de 3 à A heures si l’on a des soies ou des cotons, on laisse égoutter les tissus, puis sans rincer on les porte dans nn bain alcalin fait avec :
- Eau..................... 100 litres.
- Ammoniaque.............. 2 —
- Au bout d une demi-heure, on lève, on rince et on peut teindre sur le bain de campêche.
- Noir sur cuir
- Un autre procédé de noir nous est communiqué et il s’applique au cuir ; nous n’avons pu le contrôler, mais l’auteur assure qu’il marche bien, et qu’il a l’avantage de bien pénétrer le cuir.
- On l’emploie sans enlever le tannin qui est dans le cuir, lequel on teint à tiède (comme toujours pour les peaux et cuirs), daus un bain contenant :
- gau....................... 100 litres.
- Noix de Galle............. 5 kil.
- Vanadate d’ammoniaque.. 1 gram.
- Il nous paraît que le noir ne doit pas se
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- former dans le bain, mais que le cuir étant bien imprégné du bain, doit être étendu sans rinçage, et mis à sécher lentement, soit deux ou trois jours ; pendant ce temps, le noir se développerait progressivement.
- Telle est du moins, la marche que nous déduisons de la propriété du vanadate, agissant par oxydation lente et non immédiate.
- La dose très faible de vanadate n’a rien d’anormal, c’est ainsi qu’on l’emploie dans les noirs d’aniline, et c’est pourquoi son usage est possible, malgré le prix élevé du produit.
- Teinture a sec des laines, soies et cotons
- Voici un procédé qui nous est également communiqué, mais dont les allures sont si singulières, que nous ne le reproduisons que sous les plus expresses réserves.
- Au point de vue théorique, nous y trouvons même des non-sens qui suffiraient à nous le faire rejeter, si nous ne savions qu'il faut souvent se défier des idées préconçues.
- Ce n’est toutefois qu’à titre de document pour les chercheurs que nous publions ledit procédé, qui consiste en ceci :
- Mélange colorant
- Huile végétale (colza, oeillette, sésame, arachide, olives, ricin, etc.)... 900 gr.
- Acide chlorhydrique........ 500 —
- Potasse perlasse............. 320 —
- Ammoniaque................... 140 —
- Couleur (quelconq) d’cniline 30 —
- Sur un feu doux, mélanger l’huile et l’acide, ajouter ensuite par petites parties la potasse, et quand l'effervescence est bien tombée, l’ammoniaque; enlever du feu, ajouter l’éther, et dans le mélange encore tiède, la couleur d’aniline : bien mélanger le tout.
- Teinlu>e
- On teint sur bain de benzine avec :
- Mélange colorant............. 500 gr.
- Benzine....................... 10 lit.
- On y plonge les étoffes de façon à ce qu’elles s’imprègnent simplement du colorant; on essore de suite et on sèche, suivant les procédés du nettoyage à sec.
- Ce moyen s’applique spécialement aux scies-, pour la laine ou tissus mélangés de laine, coton, soie, ou soie et coton, l’intervention de l’acide phénique produit des nuances plus vives ; on modifie alors comme suit la composition du mélange colorant :
- Huile végétale 800 gr-
- Acide oléique 100 —
- Acide chlorhydrique 400 —
- — phénique 100 —
- Potasse,. ( 320 —
- Ammoniaque 140 —
- Ether 140 —
- Couleur d’aniline 30 —
- .a teinture se fait, comme ci- dessus, (
- la benzine, et pour la laine on peut chauffer à environ 50 degrés (prendre des précautions contre l’incendie).
- Nous insistons sur l’empirisme du procédé, dont nous sommes loin de garantir les résultats. 11 nous a paru, néanmoins, curieux à signaler.
- Blanc sur laine
- Encore une obligeante communication d’un de nos lecteurs, mais le procédé nous est connu depuis 20 ans au moins.
- C’est un artifice au moyen duquel on donne aux laines filées une apparence de blanc, grâce à un enduit qui recouvre son fond jau-nâire ; c’est donc un blanc d’application ou une peinture plutôt qu’une teinture ; néanmoins, nous savons qu’on en fait usage quelquefois.
- Pour 100 kil. de laines filées:
- Sulfate de magnésie......... 3 k.
- Bi-carbonate de soude....... 3 - 500
- Ces sels étant dissous dans une quantité d’eau suffisante pour baigner les laines en bain court, on y entre celles-ci à froid, et on chauffe lentement jusqu’à 60 degrés.
- La chaleur a pour résultat de précipiter du carbonate de magnésie en poudre très fine et très blanche, qui s’attache aux brins de laine et les recouvre ainsi d’un enfuit blanc.
- Les écheveaux sont tordus légèrement ou essorés, et ce n’est que lorsqu’ils sont complètement secs que leur aspect blanc devient apparent.
- il est certain qu’il ne faut pas confondre ce moyen avec un véritable blanchiment.
- Incombustibilité des Tissus
- Après examen de nombreux procédés tendant à rendre les objets incombustibles, la commission supérieure de perfectionnement des sapeurs-pompiers a décidé qu’elle recommanderait au public un moyen aussi simple qu’efficace pour obtenir l’incombustibilité des étoffes.
- Ce procédé consiste à tremper l’étoffe dans une solution de 100 grammes de phosphate d’ammeniaque dissous dans un litre d’eau.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- DES COULEURS SUR SOIE
- (Suite)
- Rouges sur soie
- Pour les rouges nous avons une série de couleurs d’aniline qui nous donneront toutes les nuances et tous les tons désirés,
- Les roses de ces différentes teintes s’obtiennent en an ê'ant la teinture aux tons clairs, et teignant sur fonds blanchis.
- Les principaux rouges à employer sur soie sont :
- La Fuchsine, (teinte groseille, roses viole-tés).
- Le Cerise, (teinte gros rouge, manquant un peu de fraîcheur dans les roses).
- LEoshie, (ponceau brillant, donnant des roses « crevette » un peu maigres).
- La Safranine, (rouges riches et vifs à reflets légèrement violetés, et roses très frais).
- Les carmins de safranum ne sont plus employés.
- Bouges et roses vifs.
- Comme pour les bleus et la plupart des couleurs d’aniline, du reste, on peut teindre sur bain acide ou rurbain de savon.
- Procédé a l'acide. — Même travail que pour les bleus, en remplaçant le bleu par l’un des rouges sus-désignés.
- Procédé au savon. — Il y a ici quelques modifications à apporter sur la méthode indiquée pour les bleus-Nicholson, et ces modifications constituent h règle générale pour la teinture des soies, au savon, par les couleurs d’aniline.
- Pour une robe :
- Rouge d’aniline........... 1 à 5 gr.
- Dissolution de savon à 10 0/0. 1 lit.
- Eau........................... 40 —
- La couleur peut être mise en deux ou trois fois.
- La température ne dépasse pas 40 degrés.
- La teinture monte peu à peu sans addition d’acide; cependant à la fin on ajoute un petit verre (25 gr.) d’acide acétique.
- Il faut très peu d’acide, qui, décomposant le savon, ferait graisser les soies.
- En sortant du bain de teinture, on égoutte quelques instants, et on avive en passant les soies par un léger piquage en acide acétique.
- Ce piquage doit être très faible, lorsqu’on a teint en Eosine (qui est susceptible à l’action des acides). Avec la safranine, l’acide acétique donne des roses jaunâtres, et l’acide sulfurique, des roses bleutés.
- Le procédé au savon doit être préféré pour les roses, qui en sortent mieux unis, et cette qualité se retrouve du reste pour les rouges.
- Gros rouges
- Les gros rouges, comme les gros bleus, sont des couleurs qui demandent plus de fonds, plus de plein que de brillant. Ces teintes se désignent : Sang dt bœuf, Bordeaux, Naliaray Sultan, vieux rouge, et même Cardinal, qui est plus haut que l’écarlate.
- Les cerises d’aniline, auxquels on ajoute de l’orseille — plus ou moins, suivant nuance, et généralement peu — donnent ces diverses teintes.
- Un peu de terra fait tomber le reflet bleu (violacé), et ôte du feu à la teinte.
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- On teint sur bain acide.
- Les fonds jaunes de démontage, les roses, les gris rosés, peuvent se reteindre en gros rouges.
- Grenats.
- Les grenats sont aux rouges ce que les bleus marine sont aux bleus; il faut donc les laisser dans la classe des rouges.
- On les obtient par des moyens analogues aux gros rouges, mais en donnant un bon fonds d’orseille, qu'on teint à part.
- Si l’on veut un grenat très foncé on ajoute au bain un peu de campêche, et avant de finir en aniline (cerise), on brunit par un petit morceau de sulfate de fer ajouté au bain, mais il suffît d’un peu de jaune (terra) pour donner déjà du fonds.
- En résumé, pour une teinte bien soutenue
- on emploiera sur une robe :
- Orseille (ébouillantée)...... 100 gr.
- Curcuma.......................... 50 —
- Acide sulfurique................. 20 —
- Teindre à 40 degrés, après une demi-heure, finir avec :
- Cerise d’aniline............ 2 à 4 gr.
- Acide sulfurique................. 20 —
- Si l’on n’avait pas assez de fonds, on pourrait encore dans ce même bain, ajouter un morceau de sulfate de fer.
- Les grenats peuvent se faire sur les fonds suivants :
- Tous les rouges et les roses, les gris mode très clairs, les gris rosés, les orangés clairs e* les saumons.
- Sur rouges, roses, gris rosés et gris noirs, il n’y a rien à modifier au procédé sus-indiqué. Si le gris noir est un peu corsé, on teindra cependant en aniline seule.
- Sur orangé clair, saumon, et sur gris clairs à reflets jaunes et verts, on supprimera le curcuma.
- Sur gris bleutés et violetés, forcer en curcuma, et ne chercher à obtenir qu’un grenat un peu foncé.
- Rouges de cochenille pour ameublements.
- L’ameublement exige des bons teints, que ne peuvent donner les procédés ci-dessus ; il faut pour ces articles, avoir recours à la co-
- chenille.
- Voici un procédé très simple et rapide pour
- produire un écarlate sur soie à la cochenille.
- Monter le bain avec :
- Eau de pluie 40 lit.
- Sel d'étain 50 gr.
- Oximuriate d’étain 50 —
- Acide oxalique 75 —
- Quand le mélange est fait, on écume le bain,
- on entre la soie à 40 degrés et aprè: heure de lissage, lever et ajouter : s une demi-
- Cochenille en poudre 60 gr.
- Rentrer la soie et lisser à la même température jusqu’à teinte voulue.
- Rincer dans une première eau contenant un peu d’oximuriate et de sel d’étain, puis sur eau pure légèrement acidulée à l’acide acétique.
- Pour le ponceau, forcer la quantité d’acide oxalique, ou ajouter du bois jaune à la cochenille.
- On peut faire environ 10 mètres d’ameublement sur ce bain ; il est alors épuré et l’on peut monter plusieurs passes suivantes avec moitié des doses de mordant.
- Pour obtenir des groseilles et amarante, on passe l’écarlate une fois formé à froid, et avant rinçage dans un virage fait avec :
- Eau froide.............. 40 litres
- Ammoniaque.............. 100 gr.
- Après une demi-heure, la teinte est virée et l’on rince en eau ordinaire.
- La cochenille ammoniacale donne bien celte teinte, mais la couleur n’est guère plus solide qu’avec les anilines.
- Pour brunir l’écarlate de cochenille, on donne quelques lisses à fruid dans trois ou quatre seaux d’eau contenant 100 gr. dérouillé liquide.
- Jaunes sur soie
- Les jaunes ne se font plus qu’aux couleurs d’aniline ; on en a de toutes les nuances ; ils montent facilement, et leur solidité est suffisante même pour les meubles.
- Enfin, les jaunes sont toujours des couleurs claires, variant de nuances seulement ; les jaunes foncés n’existent que théoriquement dans les cerchs chromatiques, le teinturier pratique n’a pas à s’en occuper.
- O.i emploiera les couleurs suivantes :
- L'acide picrique (jaunes-pailles et verdâtres)
- Jaune d’or (jaunes vifs, teinte du bouton d’or.)
- Orangés (jaunes-oranges plus ou moins rougeâtres suivant le n° de l’orangé).
- Tous ces jaunes se teignent sur bain acide (jamais sur savon), selon le procédé décrit pour les bleus.
- Les orangés dans les tons clairs donnent des chamois.
- Les jaunes ne se font que sur fonds blancs ou sur jaunes plus faibles, bien entendu. En chiffonnage, on ne les applique guère que sur petits objets.
- Les jaunes grand teint se font avec la gau-de, à laquelle on ajoute d8 la garance si l'on veut pousser à l’orangé, mais les couleurs d’aniline suffisent à tous nos besoins.
- J tunes de Rocou
- On obtient cependant avec le rocou, des jaunes doux et frais qu’on ne produirait pas par d’autres moyens, et qui vont depuis la teinte beurre frais jusqu’à un aurore assez vigoureux et en passant par la Jonquille.
- 1 Le rocou, qui est le plus souvent en pâte, se prépare d’abord ainsi :
- Rocou................... 50 gr.
- Potasse perlasse........ 25 —
- Bouillir 10 minutes dans 2 litres d’eau, passer au tamis et ajouter dans le bain de teinture sans autre matière ni mordant qu’un peu de savon.
- On teint à bonne chaleur : 50 à 60 degrés.
- Rincer et sécher à l’ombre.
- La dose ci-dessus appliquée à une robe donnerait une teinte aurore moyenne.
- Si l’on veut virer ces teintes en Feu plus vif, on pique en acide acétique après teinture, les acides ayant la propriété de porter au rouge les couleurs au rocou.
- Le rocou ne donne toujours que des teintures faux teints.
- Maurice GUÉDRON.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’INDUSTRIE LAINIÈRE EN FRANCE
- D’après la commission des valeurs en douane (session 1889),
- La filature a été occupée en 1888, mais dans de mauvaises conditions. Les cours des fils, au lieu de suivre ceux de la laine, ont fléchi pendant presque toute l’année, et leur prix moyen a été légèrement inférieur à celui de l’année dernière.
- Une des causes principales de cette faiblesse des cours est le changement de la mode qui a abandonné les tissus unis teints en pièces pour s’attacher aux étoffes de fantaisie. Ces dernières, toujours mêlées d’une quantité plus ou moins grande de soie, de schappe ou de coton, ont eu moius de demandes, et les fila-teurs à façon moins de chargement. De là, baisse de la façon et, par suite, tendance à baisse des prix du fil. On peut dire, en effet, que, dans notre pajs, le prix de la façon de filatures est le régulateur du prix du fil. Or, la façon pour chaîne 80, qui valait 1 centime Léchée en janvier 1888, et 1 cent. 125 jusqu’en mai, est tombée successivement depuis cette époque à 0 cent. 95, 0 cent. 85 £et même 0 cent. 80 en décembre. On voit qu’il y a un écart de 25 p. 100 entre les deux prix extrêmes. Ce prix moyen de 0 cent. 95 est mauvais, et l’on comprend que nos filatuies ont eu en général, cette année-ci, des résultats pru setisfaisants. U faut faire exception pour les établissements qui s’adonnent à des genres spéciaux, tels que fils mélangés, flis moulinés de diverses matières et, en général, les fils qui ont un caracière de nouveauté. Ces filatures ont été très occupées cette année et à des
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- prix rémunérateurs.
- Pour le tissage aussi, il convient de bien distinguer la production du lainage écru classique et celle des étoffes de nouveauté. Comme noté l’avons dit plus haut, la mode,qui s’était attachée depuis plusieurs années aux tissus unis teints en pièce, les a brusquement abandonnés et s’est portée sur les étoffes de fantaisie, particulièrement les tissus brochés au Jacquard à grandes dispositions formant double jupe ou tablier. Il faut reconnaître que ce mouvement du goût public a jeté an trouble dans la grande industrie ; les grands tissages de Reims et de Roubaix en ont certainement souffert; mais, grâce à la souplesse d’allure et à la fécondité d’imagination de nos fabricants, l’équilibre s’est bientôt rétabli, et ces deux grands centres industriels ont trouvé dans la production des tissus de fils teints et mélangés, une compensation au déficit causé par le manque de demande des lainages écrus. D’ailleurs, si la mode s’est montrée plus favorable à la fantaisie, il n’en faudrait pas cou-clure qué nos lainages teints en pièces soient définitivement délaissés. Lé grand public, le consommateur des compagnies leur est toujours fidèle, et si la demande s’est arrêtée tout-à-coup, c’est que les acheteurs avaient été précédemment trop confiants et s’étaient chargés outre mesure de ces tissus considérés comme ciassiques. Aujourd’hui que le trop-plein est écoulé, un uouveau courant de demandes assez vif se fait sentir et va ramener l’activité dans nos grands tissages.
- Les prix des mérinos et des cachemires d’Ecosse ont été mal tenus pendant toute l’année. Ces tissus, qui sont dans l’industrie de la laine, l’équivalent du calicot et de la toile dans celles du coton et du lin, semblent destinés à causer de continuelles déceptions au producteur. Et cependant ils sont largement entrés dans la consommation sur tous les marchés du monde ; nos fabricants de Reims, des Ardennes et de Picardie conservent partout une supériorité incontestée ; le champ de la consommation est très vaste. Malheureusement la production est excessive et dépasse toujours les demandes pourtant fort importantes. On a plusieurs fois essayé de régler cetie production, toujours sans succès, probablement parce que les établissements qui fabriquent le mérinos et le cachemire sont trop nombreux et trop disséminés. Toutefois, le bon exemple qu’un groupe de filateurs de Fourmies a donné à la fin de l’année, en mettant en pratique l’usage anglais du s/iort-time et en réduisant le travail de deux heures pendant deux mo;s portera peut-être ses fruits et montrera aux fabricants de Reims et de Picardie où est pour eux le salut.
- En résumé, c’est la grande industrie qui a eu le plus à souffrir du fait que nous signalons-, les petits tissages mécaniques et le tissage à la main, plus mobiles que les grands établissements, ont pu s’orienter plus vite et
- plus facilement sur les nouvelles exigences du public et ont pu réaliser des bénéfices, peut-être amoindris par les frais inévitables d’un changement de front très rapide.
- Nos exportations de tissus de laine ont quelque peu fléchi cette année. C’est un fait re-gret'able, mais que nous sommes autorisés à considérer comme passager. Quelques tissus spéciaux, tels que l’Amazone et le Henrietta Cloth, ont été largement fabriqués par l’Allemagne et ont pris momentanément la place de quelques uns de nos tissus sur les marchés de l’Amérique du Nord; mais déjà ces étoffes sont abandonnées par la consommation et les ordres nous reviennent largement. Cependant ne nous faisons pas illusion. Ne perdons pas de vue qus le marché des Etats-Unis reste entouré d’obstacles bien difficiles à franchir ; que, grâce à ces barrières, les Américains du Nord produisent des tissus qui, sans leur être similaires, remplacent les nôtres dans la consommation générale et font obstacle à notre exportation.
- Une branche de notre commerce extérieur qui ne perd pas de terrain est celle de la draperie. Elle présente encore cette année un chiffre de 136 millions de francs d’exportation. 11 est regrettable que l’on ne puisse distinguer dans ce gros total la part de la draperie pour hommes et celle de la draperie pour femmes. Nous croyons que cette dernière y joue un rôle Important, et qui tend à s’accroître. La fabrication de la draperie n’a pas été aussi empressée que celle des étoffes pour robe à s’organiser industriel'ement et à remplacer le tissage à bras pour le tissage mécanique. L’Angleterre, puis la Belgique, les provinces rhénanes, nous ont devancés dans cette transformation. Mais depuis une dziine d’années, nos principales villes industrielles, telles que Sedan et Elbeuf, sont entrées largement dans la voie du progrès. On y trouve aujourd’hui des manufactures parfaitement outillées et des ateliers de teinture, de foulonnage et d’apprêt capables de lutter avec ceux de l’étranger. Roubaix, toujours en éveil, toujours prêt aux courageuses initiatives, a donné le signal de cette transformation de l’industrie du drap en montant de nombreux métiers mécaniques pour la fabrication des draperies peignées, et un certain nombre de manufacturiers de Picardie et de Reims ont suivi l’exemple si énergiquement donné par les Roubaisiens.
- Il y a là, aujourd’hui, une force de production considérable qui explique l’importance de notre exportation de draperies. 11 convient de citer aussi les efforts heureux faits à Vienne pour la fabrication des draps de chaîne coton; certains de ces produits soutiennent la concurrence des produits similaires anglais.
- Si l’on ajoute à ces principaux centres de production les fabriques du Midi, celles du Centre, où l’on fait, soit des draps de livrée, soit d’autres sortes de draperies foulées, on voit que la fabrication de la draperie s’é-
- tend sur presque tous les points du territoire et qu’elle reste une des parties les plus intéressantes de l’industrie nationale.
- Nous ne pouvons nous étendre davantage sur les articles spéciaux, tels que châles, couvertures, tissus pour ameublement, tapis, etc. On trouvera dans les rapports de MM. les commissaires les détails relatifs à chacun d’eux. Nous n’y avons relevé aucun fait nouveau qui doive être signalé dans ce rapport général.
- En résumé, l’industrie de la laine a pris depuis quarante ans ipi essor incomparable ; elle s’est mise par son organisation industrielle à la hauteur de tous les progrès. La France a occupé pendant vingt ans le premier rang pour la production des tissus de bine, peut-être occupe-t-elle encore ce premier rang. Mais on ne peut pas méconnaître les grands efforts faits par les Américains du Nord, les Allemands et les Anglais pour lutter avec nous sur ce terrain. Nous maintenons le chiffre sj élevé de nos exportations, mais nous avons quelque peine à le développer. Ces difficultés sont grandes, elles ne sont pas invincibles, nous les croyons de courte duree et nous sommes certains que l’initiative, la persévérance et le goût de nos fabricants auront raison de tous les obstacles ditns l’avenir, comme ils en ont eu raison dans le passé.
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- NOS INDUSTRIES EN BELGIQUE
- Extrait des rapports trimestriels de la Chambre de Commerce de Verriers.
- FILS
- '
- Fils tardés. — Nous venons de traverser un trimestre mouvementé, le plus remarquable de l’annee 1889 au point de vue du nombre et de l’importance des affaires traitées.
- Au commencement du mois d’octobre, en terminant le rapport du troisième trimestre, nous signalions déjà des symptômes favorables qui nous faisaient espérer une amélioration prochaine. Peu de jours après, ces symptômes s’accusaient davantage, le calme qui avait envahi les affaires depuis la fin de juillet disparut rapidement et fut remplacé par une animation inaccoutumée dans les transactions. Notre clientèle, qui avait attendu si longtemps avant de remettre les ordres nécessaires à sa consommation de la fin de l’année et despre- miers mois de l’année suivante, nous fournit ! une demande d’autant pins vive que ces besoins devenaient plus immédiats. L’Ecosse et l’Angleterre déployèrent surtout une ardeur à commander que nous n’étions plus habitués à constater. Ce n’est cependant qu’après une lutte acharnée que nous avons pu obtenir d’elles ou plutôt leur arracher bride par bride, car le mot n’est pas trop énergique, une avance de prix qui nous était pourtant bien néccs-
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- saire. Cette avance atteignit trente centimes pour les mélanges et un peu moins peut-être pour les blancs -, mais il est juste de dire que les prix de mélanges avaient été particulièrement dépréciés au commencement d’octobre et partaient donc d’un niveau relativement plus bas.
- Fils peignés. — Nous n’avons qu’à nous féliciter de la marche de la filature peignée pent dant le dernier trimestre. Cette industrie est actuellement dans une période très prospère. Nos filateurs ont de la peine à suffire aux demandes de leur clientèle, et bien que les prix exorbitants de la laine brute leur rendent parfois la situation assez difficile, on peut considérer comme satisfaisants les prix obtenus pour les fils pendant les trois derniers mois.
- Ils sont même plus rémunérateurs qu’ils ne l’ont été pendant le reste de l’année.
- TISSUS
- Les commandes qui nous sont parvenues dans le dernier trimestre ont dépassé nos espérances. Une demande active en tissus de | toutes espèces a donné de l’ouvrage à nos fabricants, qui ont été très occupés et le sont encore actuellement.
- Malheureusement, nos établissements de filature de laine peignée n’ont pu exécuter en temps opportun les ordres qu’ils avaient acceptés.
- Il s’en est suivi un retard considérable dans l’exécution des ordres en draperies. Plusieurs commandes ont dû être annulées, ne pouvant être livrées dans le délai prescrit.
- Ainsi que nous l’avons prévu dans notre rapport précédent, les ordres de Buenos-Ayres ont été très restreints. Nous devons constater que, malgré nos craintes, les maisons qui avaient passé des ordres en ont pris livraison, quoique le change n’ait cessé d’augmenter.
- Les affaires avec le p'-ys restent calmes, et malgré le temps favorable au développement de la vente, nous devons reconnaître que les maisons de confection n’ont presque pas fait de réassortiment. Nous pouvons, une fois encore, affirmer que l’Exposition de Paris n’est pas étrangère à la mauvaise marche des affaires dans le pays.
- La prospérité actuelle de notre place prouve une fois de plus qu’elle sait se maintenir à la hauteur des concurrents voisins, malgré la situation du marché des laines.
- LAVAGE ET EPAILLAGE
- Nos industriels s’occupant du lavage et de l’épaillage des matières textiles ont énormément à se plaindre de la marche de leurs usines, pendant le second semestre de l’année 1889.
- Les enchères de Londres et d’Anvers, qui se sont tenues pendant les six derniers mois,
- ne comportaient pas de quantités suffisamment importantes pour permettre une alimentation régulière de nos usines ; aussi, ont-elles énormément souffert, surtout pendant la seconde moitié du semestre écoulé.
- De plus, la hausse constante de la laine a eu aussi pour conséquence directe d’engager le commerce a restreindre ses opérations en matières traitées.
- Jusque maintenant, les probabilités pour le commencement de l’année 1890 ne paraissent pas moins défavorables et la hausse du charbon et des matières premières rend bien difficile la situation industrielle de nos lavoirs et de nos épaillages.
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- MARQUES DE FABRIQUE
- Le projet de loi déposé par le gouvernement concernant les marques de fabrique vient d’être distribué à la Chambre des députés.
- En voici les dispositions essentielles :
- L’article 2 de la loi du 23 juin 1857 sur les marques de fabrique et de commerce est modifié comme suit :
- Nul ne pourra revendiquer la propriété exclusive d’une mirque s’il n’a déposé au greffe du tribunal de son domicile : 1° trois exemplaires du modèle de cette marque -, 2° le cliché typographique de cette marque.
- En cas de dépôt de plusieurs marques appartenant à une personne, il n’est dressé qu’un procès-verbal ; mais il doit être déposé autant de modèles en double exemplaire et autant de clichés qu’il y a de marques distinctives.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif E. Fauconnier et Gie, teinturiers-dégraisseurs, rue Ghaptal, 34. Durée 10 ans. Gap. : 5,400 fr. Acte du 31 janv. 1890. — A. P.
- PARIS. -- Formation de la Société en nom collectif Bonnefont et Giraud (appi'êts sur étoffes et tissus), rue Paradis, 17. Durée : 10 ans. Cap. 5,000 fr. Acte du 25 janv. 1890. — G. P.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Blais-Mousseron et Gie, fab. de tissus jerseys, rue de Charonne, 176, et rue Croix-des-Petits-Champs, 50. Durée : 7 ans. Cap. : 640,000 fr. Acte du 1er fév. 1890. — A. P.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif E. Weil et frère (fàb. de soie à coudre et le commerce de ces soies, des rubans de soie et de velours), fcoul. de Sébastopol, 77. Durée : 9 ans du 1er janv. 1890. Gap. 200,000 fr. Acte du 30 janv. 1890. — J. g. d’A.
- LILLE. — Dissolution, à partir du 31 janv. 1890, de la Société L. Fremaux et Gie (tissage et crémage des tissus), à Armentières. — Acte du même jour.
- LOUVIERS. — Formation de la Société en non collectif Alexandre Poussin et fils, fab. de draps) Durée : 10 ans. — Gap. : 400,000 f. Acte du 1er fév. 1890.
- LYON. — Formation entre MM. Gillet et fils et E. et A. Samuel, d’une Société en nom collectif Samuel cousins et Cie (impressions sur étoffes), à Neuville-sur-Saône. Durée : 12 ans du 1er juillet 1890. Cap. : 700,000 fr. — Acte du 20 janv. 1890.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif C. Livet et Cie, fab. de papiers peints quai Tilsitt, 9. Durée : 10 ans. Gap. : 40,000 f. — Acte du 20 janv 1890.
- MONTREUIL-SOUS-BOIS. — Dissolution, à partir du 6 janv. 1890, de la Société Girodias père et fils, lustreurs en pelleteries et fourrures, rue de Vincennes, 22. Liquid. : les deux associés. Acte du 1er fév. 1890. — J. g. d’A.
- REIMS. — Modification, de la Société en nom collectif Dauphinot et Cie, manufacturiers, devenue en commandite, par suite du décès de M. Simon Dauphinot père. Durée : 8 ans. Gap. : 1,000,000 fr., dont 353,272 fr. en commandite. Acte dü 31 déc. 1889.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif Albert et Emile Masurel (filature et tissage du colon), rue Jacquard, 63. Durée : 8 ans. Cap. : 1,125,000 fr. Acte du 3 février 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif O. Leburque et E. Gadenne (tissus de Roubaix), rue de la gare, 80. Durée: 12 ans du 1er mars 1890. Gap. : 150,000 fr. — Eu outre, les associés apporteront par moitié les fonds jugés nécessaires à la bonne marche de la Société. — Acte du 25 janv. 1890.
- ROUEN. — La Société Bridoux et Cie (blanchiment et apprêt des tissus), composée de Bridoux (Georges-Victor-Jules), et de commanditaires et personneliement le dit Bridoux. Jug. du 17 fév. 1890. — S. : M. Thié-bault.
- SEDAN. — Dissolution, à partir du 1er janv. 1890, de la Société Borderel Jeune et Ron-SIN, fab. de draps. — Liquid. : M. Ronsin. — Acte du 10 janv. 1890.
- VALENCIENNES. — Dissolution à partir du 1er fév. 1890, de la Société L. et J. Mineur (impression des tissus). — Acte du 4 février 90.
- VIENNE. — Formation de la Société en nom collectif veuve J. Gueux et fils (effilochage de la laine). Durée : 7 ans. Gap. : 32,000 fr. — Acte du 22 janv. 1890.
- VIENNE. — Prorogation au 31 déc. 1889 de de la Société Jurien et Cie (manufacture pour impression sur étoffes), à St-Symphorien-d’O-zon. — Acte du 4 fév. 1890.
- FAILLITES
- PARIS. — Girard (dame), entrep. de battage et nettoyage de tapis, 14, rue de Javel.— J.-c. : M. ftodet. — S. : M. Cotty.
- NANTES. — Belot (Ferd.-Théod.), md. de papiers peints. Jug. du 1er fév. 1890. — S. : M. Fourcade.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Blanchard V° Pommier Teinturerie, Boulev.
- Rich.-Lenoir, 16. J
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- Féron Dle Bulcke Teinturerie, rue des Pyramides, 7.
- Pignet Dl° Goret Teinturerie, rue Milton, 10.
- Ve Ientach V° Deblaize Teinturerie, rue Bré-la, 30.
- Bizet Corbelle Teinturerie, av. de la Grande Armée, 49.
- Thibault Popu Teinturerie, à Bois-Colombes.
- D° Gagniac Imer Teinturerie, b. Beaumarchais, 16.
- Paufer Maire Teinturerie, r. d’Aboukir, 35.
- De Ruan Lebouclier Teinturerie, rue des
- Quatre Vents, 10.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre «yntllcale des telntu-
- i*ies‘s-dégralssewurs. — Séance du 3 février.
- Travaux courants.
- Admissions : MM. Moutenot, père, rue de l’Hôtel-de-VilIe, 60 ; Barbin, rue de Chaillot, 5; Barbé, à Saint-Mandé; Mounot, impasse Hélène, 3, et Rollet, rue Letelîier, 23.
- M. Journat, employé de l’union nationale est autorisé à recueillir des adhésions de nouveaux membres sous le patronage de la chambre syndicale, et en se conformant aux prescriptions des statuts.
- Délibérations.
- Une Médaille d’Or, à la personne qui trouvera,, pour les velours d’Utrecht et les velours de coton, un mode de piétage ou un apprêt réalisant une amélioration sérieuse sur les procédés actuellement en usage dans le Département.
- Les concurrents ne sont pas tenus de faire connaître la composition de l’apprêt qui réalisera les conditions ci-dessus. Ils devront seulement présenter leurs pièces avant le 30 avril 1890, déclarer leur prix de vente et justifier que ces pièces ne sont pas obtenues par des moyens exceptionnels, mais qu’elles appartiennent à une fabrication courante.
- Une Médaille d'Or, pour une composition chimique qui s’appliquerait, au moyen de caractères d’imprimerie, sur les chefs des pièces de tissus de laine ou de coton, et qui serait encore apparente après les opérations de dégraissage et de teinture.
- Une Médaille d’Or, à l’inventeur d’un b: n parement pour tissage mécanique dont le prix de revient permette de l’employer avec avantage dans la fabrication des tissus de lin, de coton ou de laine.
- Ce parement devra être d’un emploi facile ; il sera propre à conserver et même à développer l’élasticité des fils de chaîne, et composé de telle manière qu’une chaîne parée et montée sur un rouleau ne répande aucune odeur putride et ne présente aucune altération au dynamomètre après un délai de trois mois.
- Les concurrents devront envoyer leurs manuscrits ou machines, franco, au Président de la Société Industrielle, rue de Noyon, 29, à Amiens (Somme), d’ici au 30 Avril 1890, terme de rigueur.
- Ces très estimables fonctionnaires oubliés do l'administration sont. M. David sus-dési-gné, et M. Courut, chef d’atelier depuis de longues années aussi, et auquel on n’a toujours concédé que le titre de sous-chef, afin de ne lui pas donner les appointements de son prédécesseur.
- L’atelier de teinture est, du reste, fort mal mené aux Gobelins par l’administrateur de l'établissement qui, homme politique et non technique, n? sait apprécier ni l’importance ni la difficulté de ses travaux.
- lies brevetés persécuteurs. — Le
- sieur Grawitz fait école ; il a inspiré des disciples. C’est ainsi que la région du Rhône est inquiétée par des inventeurs qui tombent brusquement chez les teinturiers, prélèvent des échantillons, et menacent de procès pour certains procédés d’application de couleurs d’aniline brevetés par eux, disent-ils.
- MM. Friedrich Bayer et Cie d’Eberfeld, et un sieur Morel, représentant d’une autre maison allemande, ont ainsi opéré à Thizy, à Villefranche, à Villeurbanne ; on les pressent j à Roanne et à St Etienne.
- Sans doute un inventeur — quand il l’est * réellement — a droit au fruit de sa découverte, mais il est beaucoup de contrefaçons involontaires, et la conscience réprouve tous ; procédés insidieux, alors qu’on peut toujours avoir recours à des moyens francs et loyaux.
- CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- M. Fleury communique son rapport en réponse au questionnaire adressé par M. le Ministre du commerce.
- MM. Petitdidier et Bontemps, membres de la commission relative aux traités de commerce assistent à la séance.
- (Mous publions à part un extrait du rapport de M. Fleury).
- La lecture de ce rapport est accueillie par de chaleureux applaudissements.
- M. le Président, au nom de l’assemblée, remercie M. Fleury d’avoir, d’une façon aussi approfondie, et aussi précise, exprimé les dé-sirata de la corporation ; puis il demande si quelque membre du Comité a des observations à présenter.
- Personne ne prenant la parole, le Président met le rapport aux voix ; à l’unanimité, le Comité adopte les réponses faites par la Commission au questionnaire de M. le Ministre du commerce.
- —o—
- S«ciété lmlu@t»lelle il’AinieiiM. —
- La société a mis au concours pour l’année 1889-1890, une série de sujets parmi lesquels nous relevons les suivants :
- Une Médaille d’Or, pour une amélioration importante dans le blanchiment de la laine ou de la soie. •
- Une Médaille d'Or, au meilleur mémoire sur le blanchiment du chanvre et des jutes, comprenant une étude théorique et l’examen des diverses méthodes employées dans la pratique industrielle.
- Une Médaille d'Or, pour un moyen d’augmenter la solidarité des matières colorantes artificielles dans la teinture des matières pio-duites par les industries locales.
- Incendie. — Le 2 mars courant pendant la nuit, un incendie a dévoré, à Miribel près Lyon, la grande usine de teinture et d’apprêts de M. Grobon.
- Le vent très violent qui soufflait à ce moment a fait prendre à cet incendie des proportions considérables. Un train qui arrivait à Lyon a dû stationner quelque temps, le mécanicien hésitant à engager le convoi dans la flamme qui traversait la voie, l’usine bordant la ligne ferrée.
- Les dégâts sont évalués à environ 700.000 francs.
- Direction des teintures aux CÜo-belins. — M. Decaux, directeur des teintures aux Gobelins, et qui compte 45 années de services dans cet établissement, serait selon les vues de l’administration visé pour la retraite.
- Chevreul, dans la préface de son traité du « Contraste simultané des couleurs » désignait M. David, son préparateur depuis vingt ans, comme le continuateur nature] et particulièrement compétent de son œuvre.
- Cette sorle de testament de l’illustre savant paraît ne pas devoir être respecté ; on parle de M. Guignet, répétiteur à l’Ecole polytechnique comme futur directeur des teintures.
- Le choix n’est certainement pas mauvais, mais on devrait tout au moins améliorer en même temps les positions bien insuffisantes d’anciens et dévoués serviteurs de l’établissement, que de son vivant, Chevreul a vainement recommandés à la justice et à la sollicitude du Ministère des Beaux-Arts duquel dépend les Gobelins.
- MARSEILLE
- Drogueries de teinture. — *
- Bois de Campêche (Laguna) F. 22.— à 42.—
- » (Guadeloupe,). 17.— à 19 Bois jaune (Mabacaïbo).. 14. — à 15 100k » de Fustet de Salonique . 13.— 16
- Cachou noir, 1er marq. Etoile B. 77.— 78 » » marque SIC G.... 65.—
- Cochenille argentée......... 2.50à2.65
- » grise........... 2.35 2.45
- » zacatille naturelle 2.40 2.55
- » noire extra..... 2.70 2.85
- Curcuma Bengale.,............. 29.— 30.—
- » Cochin en boules.... 17.— 18
- » Madbas................. 23.— 25
- Galles de Chine............. 145.— 155
- Prussiate jaune dépotas, ent. 160.—
- » » » franç. 190.—
- Indigos. — Cours au 1/2 ldlog.
- Madras, beau coloré, tend, léger F. 5.50 à 6.—
- » très bon coloré........... 4.25 4.75
- » bon colore................ 3.25 3.75
- » moyen et ordinaire....... 2.80 3.—
- Kurpah, fin violet, pâte pure .... 5.50 6.—
- » bon violet mélangé....... 4.75 5.—
- » moyen violet mélangé... 3.75 4.50
- » Pondichéry................ 2.80 4.—
- Bengale beau et fin violet........ 7.75 8.25
- » fin violet rouge.......... 7.50 7.90
- » bon violet et moyen...... 6.75 7.25
- Java surfin violet à fin.......... 8.75 9.75
- » fin violet à beau............ 8.25 8.75
- » très bon violet à bon....... 7.50 8.—
- I
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).^
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- LA REVUE DE
- 3e Année, N03 3 et 0. ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 mars 189».
- Cette livraison est la dernière qui co m-p renne deux numéros. Désormais la Re-v&e de la Teinture reprendra sa pèrio-. régulière.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les procès Grawitz. — Enquête sur le régime économique (Chambra De commerce d’Elbeuf, Chambre des teinturîers-dé-graisseurs, Chambre des produits chimiques). — Revue sommaire des brevets d'invention.
- Procédés divers : Applications des couleurs azoïques. — Teinture du coton par les aliza-rines. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Chambre syndicale des teinturiers-dégraisseurs. — Notre commerce au Tonkin. — Brevets d'invention (catalogue). — Bibliographie. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers.
- tions dans les rapports entre patrons et ouvriers.
- La question de propriété industrielle est d’une importance plus grande encore pour nos fabricants, créateurs de dessins façonnés ou imprimés ; nous appelons encore leur attention sur la nouvelle Conférence internationale qui doit s’ouvrir à Madrid le 1er avril, et dont nous exposons le but dans notre chapitre des Informations.
- Y Y
- CHRONIQUE
- Nous continuons à publier quelques réponses au questionnaire du Conseil supérieur, du Commerce et de l’Industrie, relatives aux traités de commerce.
- Ce sujet n’e^t pas seulement d’actualité, mais il tient aux intérêts vitaux de l’industrie nationale, et il ne saurait être étudié avec trop d’attention.
- Les opinions sont loin d’être concordantes, chacun se plaçant à son point de vue particulier ; c’est dire que pour nous, ce sont simplement des documents que nous soumettons aux intéressés.
- Notre avis, nous l’avons donné dans notre précédente « Chronique » et bien d’autres fois : c’est celle d’une protection compensatrice pour les produits fabriqués, et du libre-échange sur les matières premières.
- Nous sommes au moment où il ne faut pas craindre les redites.
- Le Congrès de Berlin, la loi du travail dans les manufactures, toujours en remaniement, sont des sujets qui ne peuvent non plus nous laisser indifférents ; mais le premier n’a encore rien conclu, le second attend, pour le moment, les conclusions du Congrès. Nous n’avons donc provisoirement qu’à observer, et probablement aussi qu’à attendre quelques nouvelles complica-
- Les nouvelles de nos places manufacturières continuent à être favorables.
- Voici les genres qui jouissent de la faveur de la consommmation :
- En lainages pour robes, les articles nappés paraissent appelés à un grand succès, car ces genres bourrettes habillent très bien et diffèrent complètement de ce qu’on a fait depuis plusieurs années.
- On a surtout renouvelé l’article en y appliquant des rayures, des carreaux et même des motifs Jacquart. Ce qui fait le plus nouveauté est surtout le pois, qui s’est commissionné très grandement : il y en a de toutes dimensions, même de la grandeur d’une pièce de 2 fr. ; cela a beaucoup de cachet et d’originalité.
- La robe brodée est aussi fort demandée ; on y a fait des applications de cordonnet combinées avec des motifs de soie dont l’effet est on ne peut plus réussi.
- Les écossais ton sur ton (camaïeu) tiennent une grande place dans les nouveautés d’été. Ce sont, en général, les fonds gris qui dominent, et les beige clairs (dits : Colombe et Cérès); quant aux gris, ils se font de toutes nuances ; le gris-perle spécialement est en grande reprise, puis les gris-argent, gris-poussière, gris-souris, gris-ramier (le Goura); quelques-unes de ces étoffes ont un fil de soie formant carreau, d’autres des rayures en large.
- Les mousselines de laine apparaissent : ce sont principalement les genres Louis XV, bluet, iris, cactus avec semé de fleurettes ou de fines arabesques.
- L’uûi conserve aussi sa place et ses teintes sont encore tous les gris, puis
- les tons cuivrés, le rouge sombre, le violet, et le vert dans les tons faux et éteints.
- Dans les soieries, l’article dominant est la grenadine noire semée de fleurs aux couleurs vives, quelques-unes formant de larges panneaux de côté.
- Dans la draperie pour hommes, les glacés ou couleurs changeantes reprennent faveur ; nous n’avons rien à noter comme nuances ; les nouveautés résident dans des combinaisons de filature et de tissage, qui sortent de notre domaine.
- *
- Y Y
- Dans la carte d’échantillons pour la » saison d’été T890, pour les fleurs et soieries, nous remarquons comme teintes nou/elles :
- Dans les bleus, le Dôme (teinte .des dômes de l’Exposition), et sa dégradation, le Martin-Pêcheur ; Y Edison et le Niagara (vieux bleus), le Myosotis et le Ciel (bleus-clairs).
- En rouges, le Camélia et le Brésil (grenats clairs), le Glaïeul (ponceau rabattu). .......
- Parmi les jaunes, le Blé d’or, le [ Toréador (jaunes dorés), le Melon (teinte , de rocou), Y Australien (vieil or).
- Les nouveaux violets s’appellent : Maw-6 (qui est ici un lilas), Persan et Aubergine (vineux). Les verts nous donnent, le Skobeleff (émeraude vif), le Yucca, le Magnolia, le Charmille (trois | tons de la même nuance, qui est un vert ! d’herbes jaunâtre, le Danube et Ylsly ' (plus bleus), le Dracoera et YAraucania (sans prédominance de bleu et de jaune
- et un peu rabattus).
- Dans les gris et marrons, il y a Vieille paille (sorte de café au lait), le Cérès (dégradation du beige), le Blondine et le Gitana (havanes clairs), et enfin d’autres nuances de même classe, figurant déjà dans les cartes des précédentes
- saisons.
- C’est toujours, comme on le voit, des noms nouveaux appliqués à des teintes connues ; mais il faut bien être au courant du langage du jour, et ne sait-on pas que la recherche d’une couleur nouvelle est assimilée aux utopies scientifiques, comme la quadrature du cercle
- et le mouvement perpétuel ?...
- F. Gouillon
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- LES PROCÈS GRAWITZ
- Les poursuites de Grawitz contre les teinturiers de Rouen, sont actuellement en instance devant les tribunaux.
- Les revendications du prétendu inventeur s’appuient toujours sur des modifications ou adaptations de procédés connus avant ses brevets.
- Il n’est donc pas sans intérêt de soumettre aux intéressés un document juridique qu’ils pourront invoquer, et qui peut s’appliquer entièrement aux prétentions de l’ogre des noirs d’aniline.
- Le voici :
- Extrait du considérant d'un arrêt rendu, le 21 janvier 1860, par la Cour de Paris, lre Chambre dans l'affaire Royer et Roux contre Buer.
- « Considérant qu’on ferait à toute industrie et spécialement à celle de la teinture, une situation trop difficile si chaque modification dans la marche d’un procédé, et par exemple dans le dosage, la durée, la température, la répétition d'un lavage, pouvait devenir l'objet d’un brevet et, par suite, servir de base à des poursuites en contrefaçon.
- « Que la constatation même de telles contre-façons présenterait d’insurmontables difficultés, étant presque impossible de reconnaître sur une matière teinte à quelle succession d’opérations elle a été soumise, quand les matières employées n’ont pas été changées.»
- (Recueil général des lois et arrêts de Sirey.
- — 1860 —2—182 —).
- Nous rappelons aussi qu’un arrêt de cassation du 14 mars 1888 (Revue de la Teinture, 1888, p. 167J a donné droit à un teinturier réclamant à Grawitz, un cautionnement de 25.000 fr. pour le laisser prélever des échantillons de ses bains, et de tissus teints, que celui-ci arguait de contrefaçon.
- RÉGIME ECONOMIQUE
- RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE
- PAR LA CHAMBRE SYNDICALE DE LA TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Extrait du Rapport de M. Fleury
- M. Fleury, président du comité nommé par la Chambre syndicale, a déposé, dans la séance du 3 février, un substantiel et remarquable rapport en réponse au questionnaire de la commission des douanes.
- Ce rapport traite la question avec une ampleur de vues et une étendue qui en feront l’un des documents les plus intéressants de l’enquête.
- Notre cadre ne nous permet que d’en reproduire la partie essentielle, celle qui traite spécialement de la profession.
- Les teinturiers-dégraisseurs étant uniquement façonniers, et n’achetant que pour consommer, sont naturellement libres-échangis-tes, mais il n’en est pas de même de la teinture manufacturière, qui est solidaire des intérêts de la filature et du tissage, et doit désirer, ainsi que nos industries nationales, qu’elle soit protégée par des tarifs compensateurs.
- La question revient dans les termes où nous l’avons souvent posée, et qui peut donner satisfaction aux uns et aux autres, c’est-à-dire : libre entrée des matières premières de l’industrie et droits compensateurs sur les produits fabriqués ; c’est, en fait, le fond de l'argumentation de M. Fleury, dont voici les principaux passages :
- lre Question. —Situation présente du commerce et de l’industrie; causes de cette situation ; part d’influence due aux traités de 1860.
- Le régime du libre-échange nous permettant de nous procurer, à des conditions plus avantageuses, les matières premières et le matériel, nous donnant même la facilité de faire venir des machines employées avec succès dans les industries similaires à l’étranger, ne peut qu’être favorable à notre industrie et à la réduction des prix de vente ; nous n’avons donc qu’à nous louer des résultats donnés par le régime inauguré en 1860, et nous n’avons qu’à gagner à une accentuation plus prononcée du régime de liberté absolue dans les transactions internationales.
- 3e Question. — Doit-on dénoncer les traités de commerce ? Comment les remplacer ? Doit-on négocier sur la base des anciens traités à longs termes, ou sur celle de conventions à courte durée et à échéance unique ?
- La Chambre considère que, si le mouvement de liberté commerciale doit tendre de plus en plus vers le régime de libre-échange absolu, qui sera la loi de l’avenir, il est prudent cependant, dans l’intérêt de l’industrie nationale en général, de ne pas renoncer à toute protection ; il faut progresser sans mou • vement de recul dans la voie dans laquelle on s’est engagé. D’autre part, les avantages que cette liberté procure aux pays d’importation, doivent être compensés par des avantages similaires pour nous.
- S'il importe que les régimes commerciaux soient d’une durée et d’une stabilité suffisantes pour permettre aux transactions de s’établir sûri m nt, il ne faut pas perdre de vue que, vu la rapidité et la soudaineté des transformations qui s’opèrent dans le monde de la production et les conditions du .commerce, il est imprudent de s’engager pour une trop longue période.
- En conséqu^r ce, la Chambre est d’avis que l'Etat doit : établir un double tarif, l’un maximum s r la base de l’ancien tarif général, légèrement réduit sur certains points; l’autre minimum, sur la base de l’ancien tarif conventionnel , également réduit sur ceriains points -, renouveler les traités de commerce sur les bases du tarif minimum, mais à la
- condition que des avantages corréla sants soient donnés à notre exportation ; soumettre le terme de ces traités à une dénonciation facultative d’une des deux parties contractantes à faire au moins deux ans à l’avance ; et appliquer le tarif maximum aux puissances qui n’auraient pas de traités de commerce.
- La Chambre considère, de plus, que l’article Il du Traité de Francfort nous impose, d’une manière permanente et iridénonciable, le traitement réciproque de la nation la plus favorisée des six puissances européennes suivantes : l’Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, l’Autriche et la Russie.
- Aussi, est-elle d’avis qu'il ne Jdoït être fait de traités de commerce avec aucune de ces puissances, qu’autant que l’Allemagne favorisera elle même, à l’égard d’une d’elles, l’introduction des produbs dont l’exportation nous est avantageuse -, autrement, l’Empire allemand profiterait du tarif minimum en vertu de la clause de la nation la plus favorisée, sans que les avantages corrélatifs, à l’existence desquels le renouvellement des traités de commerce doit être subordonné, existassent pour la France.
- 4e Question. — Le tarif général des douanes doit-il être modifié, soit pour le taux des droits, sot pour leur classification? Quelles modifi:ations técLmez vous, et pour quelles raisons ?
- La Chambre, considérant que le mouvement de liberté commerciale inauguré en 1860, doit être accentué plutôt que ralenti, demande à ce que. en général, les droits soient abaissés dans le tarif général, et qu’une diminution parallèle soit opérée sur certains chiffres du tarif conventionnel.
- Les huiles de pétrole et minérales propres à l’éclairage pourraient être employées par nous avec succès à la dissolution des matières grasses salissantes et au nettoyage, si elles n’étaient pas grevées de droits exorbitants. La Chambre demande donc que, dans le cas spécial d’emploi au nettoyage, les huiles de pétrole et minérales épurées soient complète, ment assimilées, au point de vue des droits d’entrée, aux essences de houille, benzines et huiles légères qui ne paient aucun droit au tarif général.
- Les industries de la soude et du savon sont dans une situation des plus prospères ; les droits protecteurs qui ont contribué à leur développement n’ont plus autant leur raison d’être, et la Chambre demande à ce que ces droits soient maintenant diminués dans une large proportion, ainsi que le droit d’entrée sur la houille, pour la même raison.
- Les bois de teinture sont exempts de droits au tarif général, mais leurs extraits supportent des droits élevés.
- La Chambre demande, d'abord, qu’il ne soit fait aucune distinction entre les extraits de bois jaunes et ceux de bois violets ou noirs ; puis, que les droits sur ces extraits soient
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- complètement supprimés, tout au moins considérablement diminués, attendu que l’industrie des extraits de bois, ne subissant aucun droit sur l’entrée de sa matière première, peut exporter et exporté^ en effet, très avantageusement, une grande partie de sa fabrication, tout en restant maîtresse absolue du marché.
- La Chambre, considérant que l’industrie de la mécanique est en état de lutter avec la concurrence étrangère ; que certains droits, par exemple, celui qui grève l’importation des chaudières en tôle d’acier, sont exorbitants, vu le prix actuel de la matière en France et à l’Etranger, demande à ce que les droits sur les machines soient uniformément fixés à 6 fr. les 100 kilos.
- CHAMBRE DE COMMERCE
- D’ELBEUF
- RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE
- ADRESSÉ PAR LE CONSEIL SUPÉRIEUR DU COMMERCE ET DE L’iNDUSTRlE
- {Extrait) lrc QUESTION
- L’industrie et le commerce de notre circonscription ont principalement pour objet la fabrication et le commerce de la draperie, dont les industries annexes sont la filature et la construction de machines spéciales pour les apprêts.
- La situation présente est absolument précaire, et le chiffre d’affaires a constamment diminué depuis 1881. Le nombre des fabricants, qui s’élevait à 268 en 1861, est descendu à 80 en 1890.
- Les constructeurs de machines spéciales à notre industrie ont presque tous disparu, par suite de la concurrence étrangère qu’ils ont été impuissants à combattre, et, c’est d’Angleterre, d’Allemagne et de Belgique que nous viennent aujourd’hui nos principales machines de filature et de tissage.
- Les causes générales de souffrances de notre industrie sont :
- 1° La presqu’impossibilité de continuer l’exportation aux Etats-Unis, qui était autrefois si prospère, en présence de l’établissement de droits presque prohibitifs, et l’élévation des droits protecteurs dans les pays où nous exportions, notamment en Allemagne, en Russie et en Portugal -, 2» L’importation d’articles bon marché d’origine étrangère -, 3o Les souffrances de l'agriculture qui ont pesé lourdement sur la consommation des agriculteurs et des ouvriers agricoles ; A0 L’infériorité dans laquelle nous nous trouvons, vis-à-vis des autres pays producteurs, par rapport au prix de la houille, des transports, de la construction des bâtiments et des machines, des impôts, etc.
- Le régime économique, inauguré en 1860, peut être divisé en trois périodes :
- Dans la première, de 1861 à 1870, la situation générale de notre industrie n’en avait au-
- cunement ressenti les funestes effets. Cela tient à plusieurs causes :
- 1“ Le droit sur les tissus étrangers a été de lo 0/0 jusqu’au 1er octobre 1864 ; 2» La guerre américaine et la crise cotonnière, en donnant au coton une valeur équivalente et même supérieure à celle de la laine, ont fait augmenter considérablement l’usage des étoffes de laine ; 3° La baisse du prix de la laine, causée par une augmentation exceptionnelle de l’élevage dans les pays de production, a eu, comme conséquence, un accroissement inespéré dans la consommation des lainages -, A0 La guerre de 1866, en Allemagne, pendant laquelle ce P'iys a peu produit.
- La production d’Elbeuf, pendant ces dix premières années, est donc restée sensiblem ent la même comme chiffre d’affaires.
- Dans la deuxième période, de 1872 à 1882 le chiffre d’affaires a eu des tendances marquées à décroître : on doit attribuer ce fait à la diminution du nombre des fabricants qui, de 220 en 1872, est descendu à 145 en 1882. Pendant cette période, tous avaient fait les plus grands efforts pour soutenir la concurrence. Les prix, surtout dans certains articles nouveauté, étant loin d’être rémunérateurs, un certain nombre de fabricants se sont retirés de la lutte, et ont cessé leur exploitation. D’autres ont continué quand même, et sont arrivés aux désastreuses liquidations qui ont signalé la fin de l’année 1882 et l’année 1883.
- A partir de 1882, le droit spécifique a été substitué au droit ai valorem. Bien que le tarif conventionnel ne nous protégeât que de 7 à 8 0/0, nous avions la certitude qu’il serait I perçu entièrement, sans possibilité de fausse déclaration, et nous pensions que la situation resterait à peu près la même que dans la période précédente. Mais, à cette époque, nous nous sommes trouvés en présence d’une situation nouvelle. Les marchés de l’extérieur où nos étoffes trouvaient un placement facile nous ont été fermés pour deux causes : l’établissement de droits plus élevés, et la création, chez toutes les puissances, d’une industrie nationale, presque suffisante pour la consommation intérieure.
- 2“e QUESTION
- Nos produits s’exportent principalement dans toute l’Amérique du Sud, l’Espagne et le Mexique ; un peu dans les Etats-Unis, la Belgique, le Portugal, l’Allemagne, la Hollande, la Russie, la Suède et la Norwège, l’Italie, la Grèce et l’Orient.
- Cette exportation s’applique surtout aux marchandises de qualité fine, et se fait généralement par l’intermédiaire de négociants exportateurs et de commissionnaires français et étrangers.
- Il n’y a que peu d’exportation directe.
- Des produits similaires à notre industrie viennent de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Belgique et de l’Autriche.
- Les causes de cette importation consistent surtout dans le bon marché comparatif et dans la facilité pour les commerçants de placer avantageusement des marchandises dont l’origine et le prix ne sont pas connus.
- La valeur totale de nos exportations pouvait s’élever avant 1860, et même jusqu’en 1870, au tiers de notre production. Aujourd’hui, bien qu’il soit impossible de les chiffrer, puisque nous n’exportons pas directement, nous pouvons les estimer au sixième environ.
- L’importance de l’importation des produits similaires étrangers ne peut être fixée qu’ap-proximativement, les tableaux d’importation, publiés dans les Annales du commerce extérieur comprenant sous la même dénomination de tissus de laine, beaucoup d’étoffes étrangères à notre industrie.
- Nous croyons cependant qu’on peut les estimer aux deux tiers des importations.
- Il est bon de faire remarquer que l’importation des tissus de laine consiste principalement en tissus pour hommes, et que ce sont surtout parmi les centres lainiers, ceux d’Elbeuf, de Sedan, de Louviers, de Mazamet, de Vienne, etc, qui ont eu le plus à en souffrir.
- Les draperies pour dames, les mérinos, les flanelles, au contraire, qui forment notre gros chiffre à l’exportation, n’ont eu, jusqu'à présent, presque rien à redouter de la concurrence étrangère.
- A l’origine des traités, l’exportation dans l’Amérique du Nord n’a subi aucune variation, et cet état de choses s’est continué de 1860 à 1870. Pendant ce même temps, nous n’avions constaté que peu ou point de dépréciation dans nos exportations en Allemagne, en Italie et en Russie.
- C’est dans la période de 1872 à 1882 que les Etats-Unis d’Amérique, ayant élevé leurs droits et créé des manufactures, nous avons vu décliner notre exportation dans ce pays. En même temps, décroissaient nos relations avec l’Allemagne, qui, après avoir élevé ses droits à A0 o/°> ne tarda pas à présenter ses produits sur notre marché où ils étaient admis à un taux inférieur à 10 0/0.
- Nos clients fidèles d’Alsace-I/)rraine nous ont, peu à peu, et forcément abandonnés, malgré leur vif désir de continuer les relations avec la mère-Patrie. La Russie, l’Italie, le Portugal et l’Espagne ont vu, pendant la même période, s’élever des manufactures importantes presque suffisantes pour leur consommation, et l’exportation dans ces pays est devenue à peu près nulle.
- Les causes de ces variations dans les importations et les exportations peuvent donc se résumer ainsi :
- 1° Les droits protecteurs établis par les puissances avec lesquelles nous faisions autrefois des affaires d’exportation -, 2° La création d’industries similaires à l’étranger ; 3° La facilité que les pays producteurs ont trouvée à écouler leurs produits sur le marché français, avec
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- une sécurité de recouvrement pour leurs créances que nous ne rencontrons pas chez eux, ce qui est une entrave à notre exportation directe, et nous fait dire, avec juste raison, que nous avons livré notre marché sans compensation.
- Nous sommes d’avis qu’il y a lieu de dénoncer tous les traités existants, ef de les remplacer par un tarif généra', sagement rémunérateur et compensateur.
- Nous ne devons pas oublier que tout avantage, consenti à un pays quelconque, doit profiter à l’Allemagne, en vertu de l’article 11 du traité de Francfort.
- A la suite de la guerre de 1870-71, à l’abri de ces droits protecteurs, l’Allemagne a fait des progrès immenses, et créé une industrie puissante. Elle est devenue un de nos concurrents les plus redoutables-, il faut doue que nous restions armés contre elle; c’est pourquoi, nous sommes d’avis de ne faire aucun traité, et de nous en tenir purement et simplement au tarif général.
- L’Etat doit conserver la pleine liberté de ses tarifs, et ne se lier par aucun traité, afin de pouvoir, le cas échéant, les relever, si une industrie nationale se trouvait en souffrance.
- 3me QUESTION
- Nous sommes d’avis qu’il y a lieu d’établir un tirif minimum à l’égard des pays qui nous concéderaient certains avantages.
- Ce tarif minimum devra être majoré, à l’égard des autres pays, d’un quantum à déterminer, suivant les besoins généraux de chaque industrie.
- Il est essentiel que le tarif minimum, une fois fixé, ne puisse pas être abais é, sans l’avis des intéressés, et sans une décision du Parlement.
- 4me QUESTION
- Nous demandons que le taux des droits soit releve et que le tarif général soit modifié, en ce sens, qu’à l’exemple des Etats-Unis, nous devons, pour arriver à une appréciation plus vraie et plus exacte, employer simultanément le tarif spécifique et le tarif ad valorem.
- La Chambré de commerce d’Elbeuf et les autres Chambres représentant la même industrie, avaient demandé, en 1881, l’établissement de quatre catégories, afin d’arriver à des résultats plus précis dans l'application du droit.
- Ce système ne fut pas admis par le Conseil supérieur qui D’accepta que trois catégories ; mais, ainsi que l'avait prévu M. Ph. Aubé, président delà Chambre de commerce d’Elbeuf, cette classification amena forcément des inégalités, dans la perception. Deux tissus de même poids au mètre carré, peuvent avoir, en effet, une valeur bien différente, suivant leur qualité, c’est pour faire disparaître, en partie, ces différences, que nous demandons l’adjonction du tarif ad valorem au tarif spécifi<iue, qui doit rester la base de nos tarifs douaniers.
- Nous proposons donc de conserver la classi-
- fication en trois catégories, telle qu’elle est définie au tarif général et au tarif conventionnel, mais avec une addition de droits ad valorem.
- Le tarif que nous réclamons est celui qui avait été primitivement adopté par le Conseil supérieur et qui représente réellement une moyenne de 10 0/0. Ce tarif serait amélioré et modifié par un droit ad valorem de 15 0/0.
- Les droits seraient ainsi fixés :
- Droit spécifique Droit ad valorem
- Jusqu’à 400 gr. au mèt. carré 1 f. 70 le kil. 15 0/0
- De 401 à 550 » » 1 50 » 15 0/0
- Au-dessus do 550 gr. » 1 30 » 15 0/0
- Pour les nations qui ne nous accorderaient aucun avantage, le droit serait le même comme droit spécifique avec addition de 30 0/0 ai valorem.
- La filature de laine cardée souffre également de la concurrence étrangère ; il est impossible à nos filateurs de produire des fils aussi bon marché que les filateurs belges, et si 1 on ne veut voir celte industrie s’étioler et disparaître, il est urgent de doubler les droits actuellement pratiqués.
- Nous réclamons les relèvements et les modifications ci-dessus indiqués, afin de pouvoir lutter contre la concurrence étrangère, et améliorer les conditions d’infériorité dans lesquelles nous nous trouvons, vis-à-vis des pays producteurs, par rapport aux charges de toute nature qui pèsent sur l’industrie.
- 5me Question
- Les matières premières employées dans l’industrie de la circonscription sont les laines, les charbons, les huiles végétales et minérales, les matières colorantes, produits chimiques destinés à la teinture, les cotons, les soies, les suifs.
- Les laines viennent de la Plata, d’Australie, d’Allemagne et d’Algérie. Nous employons très peu de laines de France et de Russie, et pas du tout de laines d’Espagne.
- Les charbons viennent du Nord de la France, de l’Angleterre et de la Belgique.
- Nous recevons les huiles végétales de Provence, d’Espagne et de la côte d’Afrique, et les huiles minérales de Russie et d’Amérique.
- L’indigo vient de l’Inde, du Guatemala et du Mexique.
- Les garances viennent principalement d’Alsace, une partie de Hollande et très peu d’Avignon.
- Les bois colorants viennent d’Haïti, de Cuba, du Brésil et de la côte orientale d’Afrique.
- Les matières colorantes artificielles sont fournies en majeure partie par l’Allemagne ; une autre partie provient de la Suisse et des manufactures françaises.
- Les produits chimiques sont tirés de France, d’Angleterre, d’Allemagne et de Belgique.
- Le droit de 0 fr. 15 par kilog. de laine en suint, demandé par la Société des Agriculteurs de France, aurait pour résultat d’augmenter la laine dégraissée d’environ 0 fr. 45.
- Avec le déchet inévitable qui se produit dans la fabrication, et qui est de 20 à 25 p. 100, le prix du tissu se trouverait élevé de 0 fr. 60 par kilog.
- Etant donné qu’une toison pèse environ 3 kilog., on obtient, pour un troupeau de 200 moutons, 600 kilog. de laine, pour lesquels 0 fr. 15 de droits pronuiraient la somme minime de 90 fr.
- Les laines de France, beaucoup plus communes qu’aulrefois, ne pourraient, du reste, remplacer les laines coloniales dans la fabrication de la draperie. Leur usage est devenu excessivement restreint, et il est à craindre qu’une élévation sur la matière première n'ait pour résultat de donner un essor plus grand aux tissus mélangés dans lesquels la laine entrerait pour une part beoucoup moindre.
- Nous considérons donc, en admettant (ce qui est contestable) que la laine de France profite de cette augmentation, que c’est pour l’agriculture une compensation dérisoire, et qui ne vaut pas la perturbation qu’elle occasionnerait à l’industrie.
- En présence des motifs ci-dessus, nous ne croyons pas que le droit puisse être voté ; mais s’il était établi, le dravvback nous paraît le seul moyen à employer pour ne pas entraver notre exportation.
- Le droit demandé, élevant le prix du tissu de 0 fr. 60 par kilog., c’est cette somme qui devrait être remise à la sortie comme drawback ou prime d’exportation.
- 11 va sans dire qu’un droit égal de 0 fr. 60 par kilogramme devrait être appliqué en plus aux marchandises étrangères entrant en France.
- Nous devons cependant faire observer que l’application du drawback aux tissus de laine présenterait de graves difficultés, par suite de la grande quantité de tissus mélangés, qu’il serait difficile, pour ne pas dire impossible, d’appréeier et qui produirait de nombreuses causes d’erreur ou de fraude dans les déclarations.
- 6e question
- Nous demandons que les colonies , pour lesquelles la mère-patrie fait tant de sacrifices, lui soient complètement assimilées comme régime donanier. Il n’est pas juste que les produits de la métropole n’aient aucune faveur, et paient les mêmes droits que les marchandises étrangères.
- D’un autre côte, les produits de nos colonies, surtout venant par des navires français, doivent être exempts de droits à leur entrée en France.
- 7 e QUESTION
- Les tarifs internationaux des chemins de fer permettent à l’étranger de traverser la France, et de livrer des marchandises, sur certains points du territoire, avec un prix de transport moindre que celui supporté par les
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- mêmes marchandises partant d’un point intérieur du pays.
- Les tarifs dits de Port de Mer donnent également aux étrangers de grandes facilités ; et, si nous ne réclamons pas absolument contre ces tarifs, dont les Compagnies sont maîtresses, nous avons toujours demandé, mais en vain, que les stations intermédiaires du réseau puissent jouir des mêmes tarifs d’exception, de manière à ce que nos nationaux puissent en profiter et ne pas être plus mal traités que leurs concurrents du dehors.
- Tous nos prix de transport sont supérieurs à ceux des autres nations industrielles et les délais réglementaires pour le passage d’une Compagnie à une autre nous occasionnent des retards absolument préjudiciables.
- Nous avons déjà réclamé et nous réclamons encore une abréviation dans les délais de transport dont les Compagnies usent trop largement. Avec l’organisation actuelle, une balle de drap, expediée de Londres ou de Ver-viers à Marseille, parviendra à destination bien avant la même marchandise expédiée d’Elbeuf.
- M. Camille Pelletan, député, a déposé à la Chambre, sous le n° 3,595, le 12 mars 1889, un projet de loi donnant en partie satisfaction à nos réclamations. Nous demandons que ce projet soit mis à l’étude et sérieusement examiné par le Parlement.
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES PRODUITS CHIMIQUES
- BAPPORT
- de la section des Articles tinctoriaux (droguerie pour teinture), en réponse au Questionnaire de la commission du régime économique.
- 1° La situation de notre commerce d’articles tinctoriaux n’est pas moins bonne qu’avant les traités de 1860, puisque, depuis ces traités, les diverses industries qui consomment ces matières premières ont certainement augmenté en importance, grâce à l’exportation que leur ont procurée ces traités de commerce.
- Depuis lors, il est vrai, on a découvert les couleurs dites d’aniline, qui forment une industrie et un commerce spéciaux, effets des progrès humains, dent le rapport sera fait particulièrement et sera, croyons-nous, d’accord avec le nôtre pour le maintien de l’état de choses actuel, dans un sens libéral.
- Il est impossible de répondre selon la formule du questionnaire, au nom de notre circonscription seule, toit pour le département de la Seine.
- La généralité des négociants et industriels de celte circonscription n’y trafiquant que pour la proportion relativement réduite que leur offre l’industrie de la Seine, mais écoulant leur production ou vendant les matières premières de teinture dans toute la France j
- d’abord, et, de plus, à l’étranger, grâce au régime actuel.
- L'indigo, entr’autres articles tinctoriaux, a, pour notre commerce, nombre de débouchés dont nous nous occupons plus loin, en répondant à la deuxième question.
- Sous le régime antérieur à 1860, qui l’imposait d’un droit de 3 fr. par kilo, plus les doubles décimes, soit 3 fr. 60, l’exportation n’en était possible que si on le laissait en entrepôt, où il se trouvait toujours, venant des Indes orientales et occidentales, au lieu de l’acquitter pour la consommation française. C’était d’une telle difficulté dans la pratique, que les négociants français spécialistes ne s’en occupaient pas, et bornaient leurs opérations à la vente à l'intérieur.
- Dppuis 1860, la France joue un rôle réel dans cette matière première importante de la teinture, et vend au dehors au profit des ports et du pavillon français.
- Les bois de teinture, qui constituent, avec l’indigo, les deux matières premières essentielles pour la teinture, occupent aussi une place considérable dans notre commerce d'exportation, non sous leur forme primitive, mais sous celle d’extraits de bois de teinture.
- Voiei les chiffres des importations de bois de teinture pour le seul port du Ilâvre, qui alimente le mieux et le plus notre sphère d’action :
- 1886 : 74,667,332 kil., valeur approximative,
- 15 fr. les 100 kil.
- 1887 : 86,959,111 kil., valeur approximative,
- 15 fr. les 100 kil.
- 1888 : 89,931,332 kil., valeur approximative,
- 15 fr. les 100 kil.
- Ce commerce étant en progression, les chiffres antérieurs seraient plutôt inférieurs à ceux-ci :
- Avant 1860, ce commerce avait une importance infime ; nous attribuons son développement au régime libéral de 1860.
- Tartres ou bitartrate de potasse naturel du vin. Branche importante de notre commerce. Le retour à l’état de choses antérieur à 1860 nuirait considérablement à ce commerce, si même il ne l’anéantissait.
- 2° Vind;go, les extraits de bois de teinture et les tartres s’exportent dans toute l’Europe, aux Etats-Unis, dans l’Amérique du Sud, et même en Chine et au Japon.
- Les exportations des extraits tinctoriaux, pour le seul port du Hàvre, se chiffrent ainsi :
- 1866 : 10,430,600 ; 1887 : 10,958- 1888 : Fr. 10,782,000.
- L’exportation emploie donc une notable partie des bois importés.
- 3° Les traités actuels expirant tous en 1892, nous ne pensons pas qu’il soit utile de les dénoncer, et, si on le faisait, notre avis serait d’en négocier de nouveaux dans le sens le plus libéral possible.
- Nous pensons que nous devrions surtout
- nous attacher à traiter avec les pays qui voudraient le faire sur la base de la réciprocité et de la compensation.
- Mais aucun traité ne devrait être fait sans une durée suffisante pour assurer à notre commerce et à notre industrie la sécurité qu’exigent les efforts et les capitaux engagés, et nous estimons cette durée nécessaire à dix années.
- 7° Oui, les tarifs dits de pénétration détruisent, la plupart du temps, l’esprit et la lettre des tarifs généraux ou conventionnels, au seul profit de la concurrence étrangère ou des Compagnies de transports. Toutefois, l’Etat est le maître de l’homologation ou du rejet de ce genre de tarifs, contre lequel nous nous élevons. Nous n’admettons pas qu’ils ne soient pas proportionnels à la distance parcourue, et qu’ils ne soient pas souvent supérieurs à la part de transport de la frontière à Paris.
- 8° Oui, le régime économique actuel a largement favorisé le développement de nos industries maritimes, et, conséquemment, celui de nos ports et de la marine marchande.
- Tant pour l’importance de nos matières premières que pour l’exportation des produits manufacturés qu’elles servent à teindre, le retour au régime d’avant 1860 serait la ruine des ports français, à notre avis.
- RAPPORT
- de la section des Extraits de bois pour teinture.
- EXTRAITS DE BOIS DE TEINTURE
- Droits du douane à l’importation des matières premières et des produits fabriqués :
- Bois colorants, Racines, Feuilles. Exempts.
- 3 fr. 60 pour les produits importés des entrepôts d’Europe.
- Extraits de Bois colorants.
- Noir violet :
- 20 fr. pour 100 kil.;
- 23 fr. 60 pour 100 kil., importation des entrepôts d’Europe.
- Rouge jaune :
- 30 fr. pour 100 kilos ;
- 33 fr. 60 pour 100 kil., importation des entrepôts d’Europe.
- Valeur moyenne des extraits : 150 fr.
- 1° La production des extraits a doublé depuis vingt ans.
- 2° Cette augmentation est due au développement de la production des tissus, à la bonne qualité de la fabrication française des extraits colorants, ainsi qu’aux facilités et à la simplicité qu’offre aux teinturiers l’emploi des extraits, ce qui les dispense de faire eux-mêmes l’extraction du colorant des bois.
- 3° Le régime douanier actuel n’est pas défavorable à cette industrie, qui est représentée
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- par plusieurs usines importantes dans la circonscription parisienne.
- 4° Elle exporte environ moitié de sa production, soit en Europe : Allemagne, Belgique, Angleterre, Italie, Espagne, Suisse, Pays-Bas, soit aux Etats-Unis et dans l’Extrême-Orient.
- L’exportation en Russie était considérable il y a quelques années. Elle est devenue nulle par suite des droits prohibitifs dont ces produits ont été frappés.
- L’exportation pour l’Italie a diminué également dans une très grande proportion depuis la rupture du traité de commerce.
- 5° Nos fabricants exportent directement sans intermédiaire.
- 6° L’importation des extraits colorants est extrêmement réduite.^
- 7° Cette industrie demande le maintien du statu quo et, dans tous les cas, le maintien d’un régime conventionnel qui, seul, peut assurer la stabilité des transactions et éviter des surprises comme celle que nous avons eue avec la Russie et l’Italie.
- 8<> Elle demande également qu’aucune modification ne soit appor tée aux droits de douane à l’importation.
- 9° L’application de droits aux matières premières : bois, racines, graines, serait une mesure désastreuse, car l’exportation des produits fabriqués ne serait plus possible.
- 10° Les matières premières sont importées du centre de l’Allemagne, des Antilles, de la Sicile.
- 11° Le drawback serait difficile, sinon impossible à établir dans cette industrie, par suite de la transformation si complète que subissent les matières premières.
- La difficulté de dosage des matières contenues dans chaque expédition, la différence de rendement sur les matières premières ne permettent pas l’application du drawback.
- EXTRAIT DU RAPPORT
- de la section des Produits dérivés du Goudron de Houille, Couleurs d'Aniline, admis en franchise.
- Ces produits se divisent en trois classes :
- 1° Ceux que l’on obtient directement par distillation du goudron de houille.
- . 2° Les produits chimiques qui dérivent de ceux-ci.
- 3° Les matières colorantes.
- Voici pour cette troisième partie :
- 1° Ces matières existent aujourd’hui en très grand nombre et l’on en crée tous les jours de nouvelles. Elles sont substituées, en teinture, dans une très grande proportion, aux anciens colorants.
- Pour des causes nombreuses, cette industrie ne s’est pas développée en France ni dans notre circonscription, dans les mêmes proportions qu'en Allemagne, cela à beaucoup près.
- Ce sont les droits élevés sur les produits chimiques primaires entrant dans leur fabri-
- cation, qui rendent la lutte des plus difficiles contre les fabricants allemands sur le marché intérieur et sur les marchés étrangers.
- 2° A la vérité, les matières colorantes sont protégées par des droits variant entre 5 et 35 pour 100 de la valeur. Mais celles qui sont protégées par les taxes les plus élevées, véritables droits prohibitifs, ne sont pas importées sous forme de matières colorantes, mais de produits chimiques dérivés du goudron de houille, admis en franchise. Quant aux autres, le droit est à peu près l’équivalent des taxes qu’elles acquittent sur les matières premières entrant dans leur fabrication. Mais, comme les matières colorantes s’exportent dans une large proportion, les susdits droits sur les produits chimiques primaires rendent la lutte des plus difficile sur les marchés étrangers.
- La double tentative qui a été faite en France, à Lyon et à Paris, pour créer des fabriques d’alizarine artificielle, a échoué par suite des droits de douane dont sont grevés les produits chimiques qui entrent dans cette fabrication.
- La seule fabrication de l’alizarine qui est le substitut de la garance, représente, pour l’Allemagne, un chiffre de production de 25 millions de francs aont elle exporte la plus grande partie.
- 3° Cette industrie désire le maintien de traités de commerce afin d’assurer ses débouchés à l’exportation et d’éviter les ruptures commerciales comme celle que nous venons d’avoir avec l’Italie.
- C’est l’absence de traités qui rend l’exportation si difficile aux Etats-Unis et en Russie, par suite de l’élévation des droits.
- La double tarification dont on conserverait la liberté n’assurerait pas la stabilité.
- Des conventions seules peuvent l’assurer.
- 4° Il n’y aurait aucun inconvénient à réduire les droits de 50 pour 100 à l’entrée en France sur l’une des classes des matières colorantes dérivées du goudron de houille, dites a Dio-zoïques ».
- Les matières premières employées pour notre industrie sont les produits dérivés de la distillation de la houille et les produits chimiques primaires : soude, sel de soude, acides, alcool méthylique.
- Ces derniers sont frappés de droits trop élevés.
- Si l’on taxait encore les produits de la distillation de la houille, la concurrence contre la production étrangère nous serait rendue encore plus difficile qu’elle ne lest aujourd’hui.
- 5° Les droits sur nos matières premières telles que soude, bichromate de potasse, sont déjà tellement exagérés, que nous ne pouvons pas supposer qu’on songe à les augmenter encore, car les droits actuels : 6 fr. 50 pour la soude, A fr. 10 pour le sel de soude, sont les mêmes que lorsque les produits avaient une valeur double et même triple de la valeur actuelle.
- Les d oits sur la soude devraient être con-
- sidérablement diminués, et ceux sur le sel de soude supprimés, car cette fabrication a fait de tels progrès en France que l’on n’importe plus aujourd’tiui de sel de soude, et qu’on en exporte de grandes quantités. La conséquence du droit sur le sel de soude est de maintenir le prix de ce produit de 30 à 40 pour 100 plus cher en France que de l’autre côté du Rhin.
- Le drawback ne pourrait être utilisé par suite de la transformation ou de la disparition des matières premières qui entrent dans ces fabrications.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Mordant pour la teinture en noir,
- Par M. Ch.-F.-H. Noroy.
- L’auteur emploie comme mordant, pour la teinture en noir, une liqueur obtenue en attaquant l’amidon par l’acide nitrique, dissolvant dans le produit un oxyde métallique et alcali-nisant ensuite la liqueur.
- Djns un vase en fonte émaillée, on verse deux parties d’acide nitrique sur une partie d’amidon de riz, de pommes de terre, de céréales, etc., et l’on chauffe doucement jusqu’à ce que la masse, après que l’amidon s’est dissous, commence à dégager des vapeurs rouges. A ce moment, on retire le feu et on laisse la réaction assez violente s’achever d’elle-même, ce que l’on reconnaît à la cessation de vapeurs nitreuses.
- La liqueur ainsi obtenue jouit de la propriété connue de dissoudre presque tous les oxydes métalliques: ceux d’aluminium, magnésium, zinc, cuivre, fer, manganèse, nickel, cobalt, étain, antimoine, arsenic, etc., et d’empêcher la précipitation ultérieure de ces oxydes par les alcalis caustiques ou carbo-natés.
- En ajoutant à ces dissolutions métalliques de la potasse, de la soude ou de l’ammoniaque en léger excès, on obtient des liqueurs contenant les oxydes sous une forme éminemment attirable par les fibres et permettant le mordançage de tous textiles, laine, coton, soie, jute, etc., pour teinture en toutes nuances de noir.
- Transformation des fils de jute prenant l'apparence de la laine,
- Par MM. F. Mullier et E. Monnet.
- L’emploi de la soude caustique concentrée de 36 à 40 degrés Baumé permet de constater diverses réactions assez étonnantes dans les applications industrielles.
- Dans le cours de ses recherches, l’inventeur ayant appliqué la même réaction aux fibres
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- de jute a constaté l’intérêt particulier et industriel de cette nouvelle application. Par le fait de l’application de la soude caustique, la fibre de jute subit une transformation qui lui donne toutes les apparences de la laine et permet do fabriquer avec elle des tissus exclusivement composés de fibres végétales ayant une entière ressemblance avec les tissus composés de matières animales.
- Perfectionnements aux machines a laver, Par M. Oct. Dixic Deacon.
- Cette nouvelle invention est spéciale aux machines qui ont une boîte ou caisse dans laquelle tournent les étoffes à laver. Ces machines ont été d’un usage assez restreint jusqu’à ce jour, parce que leur construction était difficile et coûteuse.
- La nouvelle machine se compose d’une ou de plusieurs chambres ou récipients de lavage, parfois, disposés pour tourner dans une boîte ou caisse et munis d’un ou de plusieurs côtés mobiles. Ces récipients sont munis de bras et de leviers et actionnés par le moyen d’une ou de plusieurs rainures hélicoïdales. L’étanchéité du peint autour de l’extrémité saillante du tourillon est assurée par l’application d’une rondelle en cuir ou caoutchouc.
- L’établissement des cloisons perforées a pour but la chasse alternative de l’etiu d’une chambre pour l’introduire dans la suivante. Un mécanisme convenable permet d’imprimer un mouvement de rotation soit à bras, soit au moyen d’un moteur quelconque.
- Teinture des tissus d’amiante,
- Par M. Sërracin.
- Les fils sont employés en bobines et non en écheveaux ; on fait passer le fil d'abord dans l’eau, puis dans une solution d’albumine. On comprime entre des rouleaux, et l’on sèche sur des cylindres ; le fil passe ensuite dans une solution de couleur d’aniline contenant de 1 à 5 grammes de couleur par litre ; le bain est chauffé, suivant les cas, de 60 à 100°. On rince, on sèche et l’on enroule.
- Le fil est teint à l’intérieur comme à l’extérieur.
- Appareil servant à l'imprégnation au lavage et à la teinture du {il en écheveaux,
- Par M. Greeven.
- L’*appareil de M. Greeven donne au liquide la-eur ou tinctorial une circulation telle que les écheveaux de fil viennent alternativement en contact avec le liquide et l’air sans jamais pouvoir s’enchevêtrer et s’embrouiller.
- Les écheveaux étant tendus plus ou moins rigidement, selon qu’il est nécessaire, plongent
- dans un réservoir, dans lequel le liquide arrive par un orifice ménagé à l’extrémité inférieure et de manière que le niveau du liquide produise peu à peu l’immersion des écheveaux de fil.
- Une fois ces derniers recouverts, il est nécessaire d’arrêter l’arrivée du liquide et laisser séjourner le temps voulu. Puis le liquide est soutiré soit par un robinet de vidange ou au moyen d’une pompe, et des alternatives d’entrée et de sortie du liquide se succèdent aussi souvent et aussi longtemps qu’il est nécessaire.
- Le mécanisme très simple de l’appareil le rend essentiellement facile à installer.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Application des couleurs azoïques.
- Benzopurpurine.
- Cette couleur fait partie de la classe de., rouges azoïques, et sans être nouvelle n’est encore connue que des teinturiers assez importants pour être visités et sollicités par les fabricants de couleurs.
- Parmi les rouges azoïques, c’est un des plus brillants, mais aussi moins solide, par exemple, que les deltapurpurine, un peu meilleur, toutefois que les congo,.
- Il lient assez bien sous l’action de la lumière, des savons et des alcalis, mais résiste moins à celle des acides, et de la transpiration, ce qui est un inconvénient pour la bonneterie se portant directement sur le corps.
- Pour toutes autres destinations il est d’un bon usage, et c’est surtout pour le coton qu’il est utile, à cause de sa facilité d’application sur cette matière, commune aux couleurs azoïques.
- Le procédé de teinture est le suivant :
- Pour 50 kil. de coton, de lin, de chanvre, de ramie ou de jute :
- Savon...................... lk500
- Borax...................... 2k500
- Benzopurpurine............. lk500
- Mettre d’abord le savon avec l’eau, écumer le bain s’il se forme des flocons de savon calcaire ; ajouter ensuite les autres substances.
- On peut remplacer le borax par moitié (lk250) de carbonate de potasse.
- Teindre une heure au bouillon.
- Aviver dans un bain froid contenant 2k500 de cristaux de soude -, tordre et sécher sans rincer.
- La nuance gagne en vigueur et en intensité en remplaçant cette dissolution de soude par un bain d’huile tournée préparé comme suit :
- Eau........................ 25 litres
- Cristaux de soude.......... 5 kil.
- Huile pour rouge turc... 5 —
- On sèche encore sans rincer.
- Les bains de teinture servent pour les passes suivantes, en diminuant les doses de moitié pour les mordants et d’un tiers pour
- Ile colorant.
- Pour les roses, on emploie 100 à 200 gram-
- Sur soie.
- mes de couleur pour 100 kil. de coton.
- A une température voisine du bouillon (80 à 90 degrés) teindre environ 45 minutes avec : Pour 50 kil. :
- Savon..................... 2k500
- Phosphate de soude..... 2k500
- Benzopurpurine............ lk500
- On obtient ainsi un rouge très vif.
- Les étoffes soie et coton sont traitées comme les soies pures.
- Sur laine et coton.
- Ces tissus mélangés sont teints avec :
- Pour 50 kil. :
- Phosphate de soude...... kk
- Carbonate de potasse.... lk
- Benzopurpurine............. lk500
- La teinture se fait au bouillon, en une heure environ.
- La benzopurpurine 4 B est la plus brillante ; c’est celle de notre échantillon -, la marque 1 B, plus terne est aussi la plus résistante à l’action des acides.
- Il ne faut pas perdre de vue que c’est toujours en présence de réactifs alcalins que doivent être travaillées ces couleurs.
- Benzoazurine.
- Les benzoazurines sont encore des couleurs azoïques, et convenant ainsi pour les fibres végétales principalement.
- Elles résistent convenablement aux acides, à l’air et à la lumière.
- Notre échantillon est de la marque G, la plus bleue; les sortes K, et l’azo bleu sont plus rouges.
- La teinture du coton et des autres textiles végétaux se fait avec :
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- Pour 50 kil. :
- Savon....................... lk500
- Sulfate de soude......... 3 à 4k
- Benzoazurine................ lk500
- Une heure au bouillon.
- Mettre d’abord le savon avec Peau, et épurer le bain, s’il y a lieu, comme pour la ben-zopurpurine.
- La teinte monte rougeâtre, mais devient bleue lorsqu’on rince en eau froide.
- D’après expériences récentes, les teintes de benzoazurines gagnent beaucoup en résistance à la lumière et au porter, en ajoutant dans le bain de teinture, après une heure de travail :
- Sulfate de cuivre.......... 2 kil.
- Et continuant la teinture une demi- heure.
- Sur soie et soie-coton.
- Teindre au bouillon, environ 45 minutes
- pour 50 kil. de matières :
- Savon...................... 2k500
- Phosphate de soude...... 5k
- Benzoazurine............... lk500
- Après teinture, aviver à l’acide acétique.
- Sur laine-et-coton.
- Teindre avec :
- Phosphate de soude........ 5 kil.
- Rincer à froid, et aviver à l’acide acétique.
- Cependant ces bleus n’unissent pas aussi bien sur les mélanges que sur des textiles purs. Lors donc qu’avec du coton on aura de la soie ou de la laine, il sera bon d’ajouter un peu de bleu-alcalin au bain de teinture, lequel se développe ensuite dans l’avivage à l’acide acétique.
- On peut encore faire un remontage après teinture en benzoazurine, à l’aide du bleu-méthyle.
- Teintes composées.
- Les couleurs azoïques se mélangent bien entre elles et même avec des colorants d’autres origines, en donnant des teintes composées dont nous citerons quelques exemples.
- Nous aurons alors à faire usage d’un jaune de la même série, qui pourra être la chrysa-mine ou le jaune de Hesse.
- Nous avons donné le mode d’application de ces colorants dans la Revue de la Teinture de 1889 (p. 85 et 93) -, il est sensiblement le même que pour les rouges et bleus ci-dessus, et pour les mélanges, on emploiera le procédé des berizopurpurines.
- Voici quelques-uns de ces mélanges; doses pour 50 kil. de textiles :
- Vert assez vif. — Berzoazurine G. 200 gr.-, Chrysamine 600 gr.
- Vert myrthe. — Benzoazurine G. et Chrysamine; de chaque 1 kil.
- Grenat moyen. — Benzopurpurine lk500; Benzoazurine G. 300 gr.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Violets. — Azobleu 1 kil., et Benzopurpurine 4 B., 500 gr. (proportions variables suivant qu’on désire un violet bleuâtre au rougeâtre).
- Bronze. — Benzoazurine R. Benzopurpurine 1 B, Chrysamine, de chaque 500 gr.
- Bleu-marine. — Benzoazurine R. lk500 ; remontage à froid, avec extrait de campêche
- lk500, tourné au sulfate de cuivre.
- /
- Nuançages divers.
- Il faut considérer qu’un textile de nature végétale étant teint avec une couleur azoïque (comme celles ci-dessus), se trouve, par le fait, mordancé pour les autres couleurs d’aniline qui ne tireraient pas sur ces textiles sans mordançage préalable.
- Tous ces fonds de rouges, de bleus et de jaunes azoïques peuvent donc être nuancés avec dê la fuchsine, de la safranine, des violets et verts méthylés, etc., sans qu’il soit besoin d’avoir recours au sumac, sel d’étain, ni autres mordants pour coton.
- AUTRES COULEURS AZOÏQUES
- Tous les jours des couleurs nouvelles de cette classe sont créées, et sont le plus souvent tellement peu différentes des produits connus, qu’elles n’arrivent pas à se faire une place dans le commerce.
- Nous en citerons quelques-unes qui, cependant, se font concurremment avec celles citées.
- Orange de Toluylène.
- Donne des teintes chamois et orangées, se trouve sous les deux marques G. et R., cette dernière étant la plus rouge.
- Pour 100 kilogrammes de coton on emploie 2 kilogrammes et demi de savon de Marseille. Après avoir fait bouillir, on ajoute 10 kilogrammes de phosphate de soude, et la proportion voulue de matière colorante qui variera de 1/4 à 4 pour 100.
- La teinture se fait en une heure à chaud, et le bain doit être court : 25 lit. d’eau par kil. de fd.
- Sulfoazurine.
- Teint le coton et les fibres végétales, une heure à l’ébullition avec 10 pour 100 d’acétate de soude.
- Sur laine, avec 100 pour 100 de sulfate de soude.
- Elle donne des teintures modes avec toutes les couleurs directes. Avec 1/2 pour 100 de chrysamine G. 1/2 pour 100 de purpurine 1 B et 5 pour 100 de sulfoazurine, on obtient un noir.
- C’est un bleu copulé plutôt qu’azoïque.
- Rosazurine.
- Donne d’assez jolies teintes rouges violacées, et s’applique sur coton avec colorant 10 pour
- 100, savon 10 pour 100, sel ordinaire au sulfate de soude 10 0/0.
- Jaune-diamine, rouge-diamine, bleu-diamine.
- Ces couleurs teignent le coton directement : on ajoute au bain 10 pour 100 de sulfate de soude et 5 pour 100 de cristaux de soude ; — ou 10 pour 100 de phosphate de soude et 2 à 3 pour 100 de savon de Marseille. Pour la laine, on met simplement 10 pour 100 de sulfate de soude.
- Les rouges de St-Denis, de Congo, la Thioflavine dont nous avons plusieurs fois parlé sont de la même classe de colorants.
- Les Deltapurpurine, Pourpre de Hesse, azo-bleus, azo violets n’en sont que des variantes et des synonymes.
- TEINTURE DU COTON
- par les Alizarincs
- Procédé de MM. LECOMTE et DUCHEMIN
- Les dérivés de l’anthracène, ou produits d’alizarine, sont les seules couleurs artificielles qui, jusqu’à présent, aient donné des teintes solides (1) ; elles reproduisent bien la garance sous ce rapport et, de plus, prêtent aune grande variété de nuances que les alizaris naturels ne donnaient pas : par exemple, les bleus, lee jaunes et par conséquent les verts.
- Les procédés généraux d’application des couleurs d’alizarine sont basés sur l’emploi de mordants chromiques précédant la teinture, comme cela a lieu en général pour les mordants.
- Un procédé récemment breveté par MM. Ch. Lecomte et Duchemin père et fils, renverse cet ordre d’opérations, et au lieu de mordancer préalablement en chrome, se sert de cet agent pour développer la couleur imprégnant déjà les fibres. Il rappelle quelques méthodes de noir d’aniline.
- Ce mode opératoire est simple et expéditif, disent les auteurs, et cela ressort aussi de la description du procédé.
- Il est applicable à toutes couleurs d’alizarine et dérivées, telles que celles que l’on désigne : alizarines bleues et vertes, alizarine noire , naphtazarine bisulfitée , alizarine rouge, purpurine artificielle, alzarine violette galléine, gallocyanine, céruléine, brun d'an-thracène, alizarine jaune.
- Mode opératoire
- Le principe du procédé repose :
- 1° Sur l’imprégnation de la fibre, jusqu’à épuisement du bain ;
- 2° Sur le développement et la fixation de la teinte à l’aide d’un sel de chrême.
- En voici un exemple :
- (1) Avec les cachous de Laval, qui sont d’un® classe à part.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Le coton débouilli est passé au sulforici-nate d’ammoniaque (huile pour rouge) exprimé, séché et vaporisé trois quarts d’heure à une atmosphère.
- Puis on l’entre dans un bain de teinture contenant pour 50 kilogr. de coton :
- Colorant’..... 5, 10, 15 ou 20 0/0
- Acide acétique....... 1 litre.
- Eau.................. 700 —
- On chauffe très doucement pendant un quart-d’heure, puis on monte la température à 90 ou 95 degrés, à laquelle on se tient jusqu’à épuisement du bain.
- Les cotons sont égouttés, puis portés dans un deuxième bain à 90 degrés, contenant, pour les 50 kilogr. de coton :
- Acide chrômique à 18° Baumé 50 à 60 lit.
- Eau...................... 700 —
- Ce bain, renfermant le coton, est porté au bouillon et maintenu ainsi A5 minutes.
- La nuance, qui était terne dans le premier bain, se développe alors dans celui-ci, vive, nourrie et solide.
- On rince à froid ; on donne, non obligatoirement, un savon bouillant, et dans ce cas un nouveau rinçage ; enfin on sèche.
- Ce procédé peut subir quelques modifications; ainsi, après l’huilage, les cotons pourront passer dans un bain faible d’acétate d’alumine ou d’autre mordant, tel que de fer ou de nickel.
- Au sulforicinate d’ammoniaque, on peut substituer le sulforicinate d’étain.
- Les proportions, enfin, des formules ci-dessus sont variables.
- Dans tous les cas, on obtient par ces moyens une grande variété de nuances solides, ne dégorgeant ni à l’eau ni aux frottements, résistant à l’air, au savon, à la lumière.
- Il est facile de voir que ce procédé émane de praticiens consommés en même temps que chimistes compétents.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- DES COULEURS SUR SOIE
- (Suite)
- VIOLETS SUR SOIE.
- C’est encore par les anilines que nous obtiendrons à peu près toute la série des violets sur soie.
- Il faut employer les produits les plus vifs et les plus frais, dits violets-méthyle, ou de me-thilaniline ou violets de Paris ; ils nous donneront depuis la nuance presque rouge jusqu’à celle voisine du bleu ; les teintes rouges donnent les violets mauve, les bleues les violets pensée ; la marque 3B, ou N° 170 de Poirrier, tient le milieu.
- Dans les tons clairs, ils donnent des gris-perle, et dans les demi-clairs, les rouges produisent les lilas et les bleus les panne.
- Violds vifs.
- La teinture se fait sur bain d’eau simple, sans acide ni alcali ; toutefois, une petite quantité de savon donne plus d’uni ; avec le savon, il faudra une légère trace d’acide.
- Opérer, du reste, absolument comme pour les « rouges et roses vifs ».
- Aucune couleur ne monte plus facilement et n’est plus commode à teindre que ces violets; mais, à cause même de cette facilité, il faut, pour éviter de nuancer (fiammer ou bringer), aller doucement en ajoutant le colorant en plusieurs fois, en opérant sur des bains larges et en chauflant peu.
- Gros violets.
- Pour ces teintes, on peut employer des violets moins frais, dits violets de fuchsine, mais comme leurs prix sont très peu différents, il sera inutile de nous encombrer de toutes ces couleurs.
- Les gros violets comprennent les classes des praline, scabieuse, aubergine.
- Pour les produire, on donne un pied de gris ) à l’induline, suivant le procédé décrit à l’article « Bleu-Marine », et l’on termine sur un violet rouge ou bleu, suivant l’échantillon, ainsi qu’il est dit aux « Violets vifs ».
- Toutefois, l’induline poussant au bleu, il faut presque toujours par dessus des violets rougeâtres.
- Le mélange des deux colorants dans le même bain ne donne pas de bons résultats.
- On peut encore faire ces couleurs par l’or-seille, suivant le moyen indiqué ci-dessous pour la teinte prune.
- Prunes.
- Le prune est un violet très foncé à reflet rouge, v.
- On peut l’obtenir comme les gros violets, avec un fonds d'induline assez corsé, et un nuançage au violet d’aniline rouge.
- Le procédé à l’orseille est aussi employé.
- Il consiste à donner un fond de bleu Ni-cholson[(voir : Bleus vifs, procédé au savon).
- Puis dans le bain d’acide où le bleu £e développe, on ajoute de l'orseille ébouillantée et passée au tamis, avec une très petite quantité de bain de campêche.
- On mène la soie lentement dans ce bain porté à chaleur de la main.
- A la fin de l’opération, on tourne le bain par une petite pierre de vitriol.
- Il est plus simple, mais moins avantageux,
- de teindre du coup avec :
- Bleu-acide................. 3 gram.
- Orseille (ébouillantée)... 60 —
- Bain de campêche......... 1 verre.
- Acide sulfurique.......... 20 gram.
- Mener doucement : le bleu monte d’abord, j puis la teinte vire au violet ; à la fin, on ajoute 20 grammes de sulfate de cuivre.
- A partir de ce moment, on surveille bien l’échantillonnage et on arrête à temps.
- Violets pour ameublements.
- Pour faire un violet assez solide, il faut commencer par un pied de cochenille (voir ( aux Sauges) et terminer dans un bain de carmin d’indigo (voir Bleu-Ciel).
- L’œil du teinturier appréciera la force du pied de rouge, suivant l’échantillon demandé.
- Si l’on veut foncer la nuance, on ajoutera un peu de rouille dans le bain de carmin, qui aura pour effet de brunir la cochenille.
- Sans doute, le carmin n'est pas très solide, mais sur un fond de cochenille la teinte sera toujours soutenue quand même elle se débleuirait par le temps.
- Violets sur fonds colorés.
- Les violets étant un mélange de bleu et de rouge, on peut toujours tranformer l’une de ces couleurs en violet, en teignant en rouge sur fond bleu et en bleu sur fond rouge.
- Les gris-perle et tous violets clairs ss remontent en violets pius corsés, c jmrne si l’on teignait sur fonds blancs, en tenant compte, toutefois, de leurs reflets rouges uu bleus.
- Un fonds contenant du jaune (orangé, vert) ternit les violets-, s’ils sont clairs, on peut encore faire des gros violets ; un peu plus fon-s cés, ils sont bons pour prunes. Le jaune franc ne peut pas convenir pour ces nuances, à moins qu’il soit très clair et qu’on en fasse un prune.
- Sur orangé, teindre en bleu ; sur vert, teindre en rouge, mais on ne réussit que sur les verts à reflets bleus.
- Suivant que ces fonds sont demi-clairs ou bien pleins, on obtient des gros violets ou des prunes.
- Tous les gris-clairs peuvent faire des violets corsés, en tenant compte de leur œil (bleu, rouge, etc.)
- En échantillonnant, on peut toujours ajouter dans le bain du bleu d’aniline (acide) ou de la fuchsine pour porter au bleu ou au rouge, suivant le besoin.
- Verts sur soie
- Les verts sont des mélanges de bleu et de jaune, mais il y a aussi des verts d’aniline tout formés.
- Parmi ceux-ci, les verts méthyle et les verts-acide sont les plus recommandables pour la soie ; toutefois, ils sont très bleus et, dans la plupart des cas, il faut les corriger par du jaune, tels que l’acide picrique ou le jaune d’or.
- Verts vifs
- 1° Donner un pied de bleu au carmin d’indigo (voir aux bleus) et terminer sur un bain
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- d’acide picrique légèrement acidulé (comme toujours), soit à l’acide sulfurique, soit à l’acide acétique.
- En employant ce dernier, on évite de rincer.
- Les verts clairs (vert d'eau, Isly, gris-verts) se font en carmin d’indigo et acide picrique.
- 2° Mais pour obtenir un beau vert-émeraude conservant son éclat à la lumière, on emploie pour une robe :
- Bain de savon à 10 0/0.... 1/2 lit.
- Acide acétique............. 60 gr.
- Eau.......................... 40 lit.
- Chauffer de 40 à 50 degrés, ajouter :
- Vert-rnéthyle B.......... 2 à 5 gr.
- Lisser, rincer sur eau pure, égoutter et jaunir dans un bain froid contenant :
- Acide acétique........... 25 gr.
- — picrique.............. 1 à 2 —
- Aussitôt le vert devenu frais et brillant, lever, égoutter et apprêter sans rincer.
- Il ne faut pas mettre trop d’acide acétique avec le picrique, qui ferait tomber le vert.
- Si au lieu de passer en acide picrique la soie teinte au vert-méthyle, on la termine dans un bain de violet de Paris moyen, on obtient alors un vert très bleuté, un peu rabattu, qui est la teinte paon.
- Gros ver's
- Dans cette catégorie se classent les épinard, laurier, prairie, myrthe, etc.
- Donner un fond de bleu Nicholson (voir aux bleus), sans chercher les bleus les plus purs : le 4 B suffit dans la plupart des cas.
- Quand le fond de bleu a été reconnu suffisant, rincer à cause du savon, puis virer au vert dans un bain froid de jaune d’or (2 gr. en moyenne) et d’acide sulfurique (30 gr.)
- Rincer et sécher.
- Ces verts se font encore par le carmin d’indigo, le terra et un peu d’orseille, en un seul bain un pçu acide.
- Bronze et vert russe
- Ces deux teintes représentent les verts tout-à-fait foncés, le premier à reflet jaune, le second à prédominance de bleu.
- Il leur faut un pied de bleu Nicholson (4 B), demi-clair pour le bronze et assez plein pour le russe, puis terminer sur :
- Boonze Russe
- Curcuma............. 100 gr. 50 gr.
- Orseille........... 50 — 30 —
- Campêche (ext.)... 10 — 10 — Acide sulfurique... 30 — 30 —
- On obtiendra de cette façon des teintes bien corsées • si on les veut presque noires, on ajoutera à la fin un demi-verre de rouille.
- Rincer et sécher.
- Verts pour ameublements
- Employer le procédé au carmin d’indigo et à l’acide picrique, et si l’on veut des verts
- moins frais (qui conviennent mieux pour le meuble), remplacer l’acide picrique par le jaune d’or, et pour plus sombre encore, par de l’orangé.
- Ces moyens ne donnent pas des grands teints, mais ils sont suffisants.
- Verts sur fonds colorés
- Les fonds jaunes et bleus se transforment facilement en vert, en recouvrant les premiers de bleu et les seconds de jaune.
- Tous fonds contenant du rouge ternissent les verts ; c’est ainsi que les violets et les orangés ne peuvent donner que des verts foncés, et encore les violets ne doivent-ils pas dépasser les tons demi-clairs.
- Sur ces violets, remonter leur fond au carmin d’indigo, et finir en acide picrtque (pas d’autre Jaune).
- Sur orangés, virer au carmin d’indigo, ou autre bleu bien pur.
- Les teinies bronze et vert russe s’obtiendront sur ces fonds teintés, suivant le procédé décrit plus haut, en supprimant l’orseille pour les violets et le curcuma pour les oranges; mais pour les fonds violets (qui ne doivent toujours être que demi-clairs), il faudra ajouter un peu de carmin d’indigo dans le bain pour arriver au vert russe.
- L’échantillonnage, du reste, doit guider en se rappelant que le rouge (soit de l’orseille, soit du fond) pousse au noir, et que le campêche a pour but de soutenir ce fond ; si l’on en met trop, on aura alors un gris foncé indéterminé, quelque chose comme une teinte suie.
- Tous les gris clairs peuvent se transformer en bronze et en russe, quelques-uns même en gros verts, en diminuant dans les bains la couleur de leur reflet spécial.
- 11 reste entendu que tous ces fonds colorés doivent être très nets et sans frappures, sinon il faudrait les démonter.
- Mauricb GUÉDRON
- CHAMBRE SYNDICALE
- Des Teinturiers - Dégralsseurs
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 3 FÉVRIER
- (Suite.)
- Travaux
- L’ordre du jour appelle l’élection de cinq membres du Comité.;
- Sont élus :
- MM. Petitdidier, Jolly, Tupinier, Peneau, pour trois ans, et M. Tissier, dont le choix provisoire fait par le Comité, se trouve ainsi confirmé par l’assemblée générale, est élu pour le temps restant à courir au membre qu’il remplace.
- Il est ensuite procédé au tirage au sort des commissions arbitrales.
- Sont désignés pour le premier trimestre : MM. Petitdidier, Tissier, Fleury.
- Pour le deuxième trimestre : MM. Mars, Hallu (Emile), Vinois.
- Pour le troisième trimestre : MM. Joly, Peneau, Tupinier.
- Pour le quatrième trimestre : MM. Lhuillier, Orliac, Babillon.
- Délibérations
- Allocution de M. le président Vinois résumant les faits les plus importants de l’année.
- Rapport anuuel de M. Babillon-Marchal, travail étendu et intéressant, duquel nous extrayons les passages suivants :
- Messieurs et chers collègues,
- Pour la première fois, votre Comité a l’honneur de vous présenter le compte-rendu annuel de ses travaux. Vu leur peu d’importance, ils ne mériteraient pas d’être signalés ; mais les onze séances tenues par votre Comité ont été remplies assez sérieusement, pour vous donner la preuve qu’il tient à marcher de l’avant, à rechercher les idées utiles, et à réaliser les projets intéressant notre corporation.
- Lors de la séance du 4 février 1889, quarante-huit teinturiers avaient donné leur adhésion à la reconstitution de la Chambre syndicale; dans le courant de l’année, seize nous ont abandonnés, et neuf autres sont venus combler en partie les vides.
- Vous vous êtes sans doute demandé d’où venait le peu d’empressement à faire partie de la Chambre syndicale?
- Ceux d’entre vous qui ont cherché à recueillir des adhésions, ont constaté comme moi de l’indifférence et peut-être de l’antipathie.
- Or, voici les principaux motifs de refus donnés par nos confrères :
- La Chambre syndicale ne devrait pas comprendre certains spécialistes ; ou bien elle devrait être limitée aux seuls teinturiers travaillant eux-mêmes.
- D’autres ont mis en avant le prix de la cotisation.
- Il est à noter que ceux qui réclament l’exclusion des teinturiers pour confrères, sont les premiers à faire en petit ce qu’ils trouvent mauvais que d’autres fassent en grand.
- L’autre objection, la cotisation, est plus sérieuse, elle se traduit matériellement, et la moitié des démissions l’a eue pour cause;
- Lors de la discussion des statuts, votre Comité a sérieusement recherché la possibilité de diminuer la cotisation, sans en trouver le moyen ; et je crois qu’après une année d’expérience, c’est encore son avis, et ce le sera aussi longtemps que nous ne serons pas plus nombreux. Mais ne croyez pas que l’abaissement delà cotisation, si nous pouvions l’établir, amènerait le triple, ni même le double d’adhérents.
- Laissez-moi vous le dire, avec l’appui de quelques renseignements personnels, cette I mesure nous amènerait vingt, peut-être trente, difficilement plus de membres nouveaux, et c’est tout.
- Admettez la cotisation de 25 fr., et dites ce que vous pourrez faire, à raison de quatre-vingts membres, des deux mille francs re* cueillis.
- Il faudra le local pour les réunions ; un em-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- ployé salarié pour faire les convocations aux séances du Comité, aux séances des commissions arbitrales, faire les rapports sur les affaires litigieuses, et la copie ou le tirage des procès-verbaux des séances à adresser aux quatre-vingts membres ; tenir le bureau de placement et le reste.
- Est-il impossible de trouver une combinaison qui permette d’y arriver, je ne dis pas cela, et vous aurez raison, tout-à-l’heure, de discuter sérieusement une proposition en ce sens qui vous sera présentée. ..
- Aussitôt constitué, votre Comité s’est empressé de former les commissions arbitrales, dont la composition a été de suite communiquée à l’administration. Malheureusement, elle n’en a pas donné connaissance aux juges de paix.
- Aussi, a-t-il été résolu que, cette année, le Comité lui-même ferait cette communication à tous les pouvoirs judiciaires
- Nous tenons à affirmer, en même temps, et la compétence de ces commissions, qui peuvent s’adjoindre des membres pour les cas difficiles, et le désir de toute la corporation d’être jugé, autant que possible, par ses pairs.
- Douze litiges ont été soumis à vos commissions arbitrales et ont donné lieu à quatorze séances; trois de ces affaires étaient apportées amiablement par les parties, les neuf autr es étaient envoyées devant nous par trois juges de paix seulement.
- Nous avons eu la satisfaction d’arranger neuf de ces litiges, et les autres ont motivé, un rapport, où les experts se sont efforcés de donner aux juges une appréciation bien exacte de la difficulté.
- L’existence de notre Chambre étant ainsi consacrée, le président de l’ancienne Chambre syndicale, M. Rigolot, offrit à votre Comité, au nom de la commission de la Caisse de secours, de reprendre le reliquat de cette Caisse, à charge de n’en disposer que dans les conditions prévues par les fondateurs, c’est-à-dire au profit seulement de tout membre de la corporation.
- Votre Comité crut devoir accepter, trouvant là le moyen de continuer les traditions de bienfaisance de nos anciens.
- Une demande fut accueillie, et donna lieu à la délivrance d'un secours de 30 fr.
- De ce fait, le reliquat de l’ancienne caisse, 617 fr., est à ce jour de 587 fr.
- Désireux d’être utile aux ouvriers de la partie, autrement que par des secours, votre président émit l’idée qu’un bureau de placement gratuit pourrait leur rendre bien service.
- Ce projet fut sérieusement étudié, et depuis le 1er décembre, ce bureau de placement est ouvert, ici même, au Secrétariat de l’Union nationale.
- Tous les ouvriers et employés de la teinture peuvent gratuitement se faire inscrire sur un registre, où sont en même temps consignées les offres d’emploi...
- Dans notre dernière séance, une circulaire du ministre du commerce a provoqué notre attention au sujet de l’importante question des traités de commerce.
- Dans un rapport très approfondi, très complet et dont notre Comité vient tout-à-l’heure d’approuver les termes, M. Fleury, président de la commission, a bien nettement exposé les intérêts des teinturiers-dégraisseurs, qui, par leur situation de consommateurs, doivent désirer les droits les moins élevés possibles but les produits employés par eux.
- Les savons, les produits chimiques, les extraits de bois de teinture, l’essence de pétrole, le charbon, subissent des droits élevés, qui, pour quelques-uns, dépassent le prix d’achat.
- Aussi, a-t-il réclamé très énergiquement une diminution sensible, sinon la suppression complète des droits d’entrée sur ces produits.
- Il ne faut pas s’illusionner; d’autres industriels viendront demander tout le contraire de nos vœux.
- Mais il est bon que notre corporation élève la voix : elle représente uue somme d’intérêts assez importants, pour que nous ne perdions aucune occasion de prouver que nous existons, et de revendiquer des adoucissements aux charges qui pèsent sur nous.
- Il faut que notre voix soit entendue, et pour la rendre forte, susceptible d’être écoutée, il faut que nous soyons nombreux, il faut que chacun travaille à augmenter par des adhésions nouvelles l’importance de notre groupe syndical.
- Et ce dernier mot sera le résumé de ce compte-rendu de nos travaux que vous voudrez bien, nous l’espérons, honorer de votre approbation.
- Elle sera pour nous un précieux encouragement à redoubler d’efforts.
- Pour mieux réussir, nous faisons appel au concours de tous les membres.
- Venez donc de temps à autre, le premier lundi de chaque mois, assister à nos séances.
- Outre que cette fréquentation rendra facilement l’union et la concorde de plus en plus complètes parmi nous, vous pourrez exposer vos idées, apporter vos projets, que nous serons heureux de discuter avec vous.
- Et de cette réunion d’efforts, de cette concentration de bonnes volontés, sortiront forcément des améliorations, dont la corporation sera redevable à la Cbambre syndicale, à l’association toute fraternelle des teinturiers-dégraisseurs.
- De nombreux applaudissements témoignent que l’assemblée donne son approbation aux travaux de son Comité.
- Le président donne ensuite la parole à M.Drevet pour sa proposition d’organisation nouvelle delà Chambre syndicale,ayant pour base 1 abaissement de la cotisation et la séparation d’avec 1 Union nationale.
- Cette proposition est provisoirement ajournée.
- Le règlement de la caisse termine la séance. Il se solde par un disponible de 123 fr. 75.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 201047. — Hamblet. — Perfectionnements dans les machines ou appareils pour l’impression en deux ou plusieurs couleurs.
- 201113. — Michalot. — Perfectionnements aux machines à laines.
- 201246. — Van IIees et Cie. — Procédé pour l’obtention de feutres teints pour chapeaux par le foulage de poils et l’emploi d’un mordant.
- 201278. — Fougeirol. — Appareil à humecter et sécher les soies, dit Broveur.
- 201333. — Wood et Robinson. — Perfectionnements aux machines à étendre la com-
- position et à sécher, employées dans la fabrication des tissus imperméables.
- 201402. — Giron (veuve). — Procédé et appareil d’enroulement mécanique et automatique des étoffes en spirales de 1 centimètre de pas ou environ appliquées à la teinture ou aux apprêts de tissus. '
- 201417. — Ingham. — Perfectionnements dans la teinture des tissus ou tricots en fibres végétales et animales mélangées.
- 201421. — Baswitz. — Perfectionnements apportés dans le mode de traitement des tissus par l’oxyde de cuivre ammoniacal : dans le but de les rendre imperméables et ininflammables.
- 201451. -- De Franqueville. — Application nouvelle de moyens connus concernant l’industrie du blanchissage de la toile et du linge de table.
- 201544. — Briant-Delamare. — Application des décolorants de toutes espèces sans distinction sur les tissus de drap quels qu’ils soient, confectionnés avec toutes sortes de matières renaissance et laine mélangées, pris à tout état à leur sortie du métier à tisser et conduits jusqu'à l’état foulé, destinés soit à la teinture, soit à l’impression sur , tissus.
- Certificats d'addition.
- 199631. — Brottex. — Brevet du 20 juillet 1889, pour un nouveau système d’élargisseur pour étoffes.
- 198521. — Société Farbenfabriken, vorm. Fred. Bayer et Gie. — Brevet du 27 mai 1889 pour procédé de préparation de couleurs azotiques inaltérables pour la teinture et l’impression.
- BIBLIOGRAPHIE
- LA SOIE au, point de vue scientifique et industriel. Le ver à voie. La Sériciculture. Le dévidage des cocons. La soie le moulinages. Etude physique et chimique. Les soieries. Le tissage. La teinture. Documents statistiques, par Léo Vignon, maître de conférences à la faculté des sciences, sous-directeur de l’école de chimie industrielle de Lyon. Paris, 1800 1 vol-in 16 de 360 pages, avec 81 figures intercalées dans le texte. (Bibliothèque des connaissances utiles.) Cart. 4 fr. 50.
- L’industrie de la soie est française. A ce titre nous signalerons l’ouvrage que M. Léo Vignon, sous-directeur de l’école de chimie industrielle de Lyon fait paraître dans la collection de la bibliothèque des Connaissances utiles sous le titre : La Soie.
- L’Introduction traite du cocon et de son origine. La première partie est consacrée aux fils de soie. Les soieries en étoffes renfermant de la soie forment la deuxième partie. L’essai des soies, la fabrication des soieries, la teinture de la soie, le tissage, l’impression, les apprêts, l’art dans l’industrie des soieries forment autant de chapitres.
- L’ouvrage se termine par des documents statistiques. De nombreuses figures relatives à l’histoire naturelle du ver à soie et du cocon, à la filature, à la teinture, au tissage, à l’impression, aux apprêts complètent ce livre utile dont la rédaction ne pouvait être confiée à un savant plus compétent.
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- LÀ REVUE DE LÀ TEINTURE
- La partie principale de l’ouvrage est celle relative à la fabrication des fils et tissus de soie ; la teinture, l’impression et les apprêts ne donnent lieu qu’à des généralités fort intéressantes, du reste.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — formation de la Société en commandite Paul Ducos et Cie, teinturiers-dégraisseurs, rue de Bagnolet, 130, avec succursale, rue Grozatier, 14. Durée 5 ans. — Cap. 50,000 fr.
- PARIS. — Prorogation de 10 ans, du 30 septembre 1889, de la Société en nom collectifs : les successeurs de Fritz Kœchlin et Cie, rue de Mulhouse, 2.
- PARIS. — Formation de la Société en commandite Picquefeu et Cie (Fabrique de soies teintes et écrues « Les fils de Victor Picquefeu » Durée 6 ans. Cap. 400,000 fr. dont 150,000 en commandite. — Boulevard Sébastopol, 40.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Lafrique et Pinton {peaux, poils pÿ.ur chapellerie et teinture), rue de Charonne 149. Durée 9 ans. — Cap. 400,000 fr.
- ' BELLEY. — Formation de la Société en nom collectif Villard et Gacon (filature de f schappes), à Artemare. Durée : 10 ans. Cap. :
- S 110,000 fr. — Acte du 10 février 1890.
- LILLE. — Modification de la Société en nom collectif P. Seinsevin et A. Gagedois (iblanchiment et apprêt des fils, toiles et tissus) à Don, commune d’Annœulin, devenue A. Gagedois et Cie, en commandite à l’égard des ayant-droit de M. Seinsevin, décédé. — Acte du 17 nov. 1889.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Maurel et Chabert, fab. d’étoffes de soie, rue des Feuillants, 10. Durée : 4 ans et 9 mois du 1er janvier 1890. Cap. : 850,000 francs. — Acte du 26 février 1890.
- ORLÉANS. — Modification de la Société en nom collectif Pes e et Ponroy frères, fab. de couvertures, dont se retire M. Pesle et qui devient Ponroy-Pesle frères. — Acte du 15 février 1890.
- REIMS. — Formation de la Société en nom collectif Veuve J. B. Nyssen et L. Nyssen {fab. et impression de toutes étoffes et notamment « du pilou»), rue du Cloître, 11, avec usine Chaussée Bocquaire, 12. Durée : 5 ans. Cap. : 213,000 fr. — Acte du 28fév. 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en commandite Derreumaux frères {teinture et apprêt pour tissus), rue du Tilleul. — Durée : 15 et 2 mois du 1er novembre 1889. Cap. : 75,000 fr. dont 25,000 fr. en commandite. — Acte du 1er mars 1890.
- ALGER. — Formation de la Société en nom collectif Joseph d’Abraham Stora et fils {tissus arabes), rue de la Lyre, 17. Durée : 10 ans du 19 décembre 1889. Cap. : 200,000 fr. — Acte du 17 février 1890.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- ALBI. — Garés père (Pierre), nêg. en rouenneries à Mirandal - Bourgougnac. — Liquid. M. Falgayrac.
- FAILLITES
- TOURCOING. — Debucquoy (Gustave) Fab.
- de bonneterie. Jug. du 4 mars. — Synd. M.
- Duvillier.
- RÉPARTITIONS DE DIVIDENDES
- AMIENS. — Pavy (Alfred) ex-teinturier à
- Gorbie. — 3 fr. 16 c. 0/0.
- SÉPARATION DE BIENS
- ROCHEFORT. — M. Moreau (Alfred), ex-
- tcinturier et sa femme née Matrouillot.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Yve Beuzad Vve Torche Teinturerie r. Nol-
- let, 4.
- Vve Jeullin. Popu. Teinturerie rue St-
- Sébastien, 34.
- Ottoz. X. Teinturerie r. Toc-
- queville, 6.
- Dme Foussat Charbonnel. Teint r. Chaufourniers, 7.
- Vve Marie. Woitier. Teinturerie r. Jo-
- quelet, 3.
- Dlle Thibault Du Bourg. Teinturerie r. Man-
- dar, 9.
- Havy. Vve Ientzch Teinturerie rue St-
- Jacques, 286.
- Turpin. Trémolières Teinturerie r. Baudin, 24.
- Pommé. Pinet. Teint, de peaux et
- mégisserie, rue Bufïon, 39.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Conférence internationale de la propriété industrielle. — Tandis que, dans l’ordre économique, la conférence de Berlin sollicite l’atten'ion générale et semble accaparer en France celle du monde parlementaire, une autre conférence moins reten-I tissante, plus modeste, mais d’ordre pluspra-| tique, se rénnira à Madrid le lir avril 1890.
- Nous voulons parler de la seconde des confé-) rences périodiques instituées pour améliorer et fortifier V Union internationale pour la protection de la propriété industrielle, conclue à Paris, avec dix-sept nationaux, le 20 mars 1883 et promulguée le 8 juillet 1884.
- En 1878, lors de l’Exposition, un Congrès international, convoqué dans le palais du Tro-cadéro, ne consacra pas moins de dix séances à disserter sur la protection internationale des brevets d’invention et des marques de fabrique.
- C’est alors que l’Unionpour la protection de la propriété industrielle fut fondée le 20 mars 1883, et la convention d’union signée entre treize ou quatorze Etats promulguée en France le 7 juillet 1884.
- Malheureusement, cette convention consacre, par son article 10, le droit pour les fabricants étrangers d'apposer snr leurs produits, soit des noms de villes françaises, soit des marques de fabrique d’un fabricant français assez peu scrupuleux pour consentir à cette tromperie sur la provenance.
- Aux termes de l’article 14 de la convention, des conférences périodiques doivent se réunir pour réviser le pacte international dans l’intérêt commun des parties contractantes.
- Une première conférence, réunie à Rome
- en 1886, et dans laquelle la France était asser faiblement représentée, aboutit à un piteux échec et ne servit qu’à donner, une fois de plus, aux étrangers l’occasion d’affirmer leur prétention d’apposer des noms de villes françaises sur leurs produits exotiques. Le délégué Italien affirma que c’était faire à l’industrie française une réclame gratuite (sic).
- Une deuxième conférence de révision doit se réunir le 1er avril prochain, à Madrid. Un projet de révision conçu dans un intérêt d& probité internationale, et destiné à empêcher la fraude légalisée par la convention de 1883, est déjà repoussé d’avance par la plupart des Etats qui exploitaient frauduleusement la re-i nommée industrielle de nos fabriques.
- Et tandis que la conférence de Berlin, où l’on discute platoniquement, accapare l’attention des ministres, celle de Madrid se prépare, où il faudra signer un protocole et consentir, si rUnion est maintenue, à consacrer par un vote la fraude classique qui ruine notre industrie et notre commerce.
- Nous espérons que nos représentants s’efforceront de réparer le mal, et d’obtenir pour nos transactions internationales des règles de bonne foi et d’équité.
- I.es juré» «le l’Exposition. — Un
- manufacturier d’Abbeville, M. Le Coustellier, membre du jury international des récompenses à l’Exposition universelle, section descordages, intente un procès à M. Max Richard, président de cette section du jury, pour violation de secret.
- Tous les membres du jury avaient, paraît-il, pris l’engagement de garder la discrétion la plus absolue sur leurs opérations.
- M. Le Coustellier prétend que M. Max Richard aurait trahi cet engagement et lui demande 60,000 fr. de dommages-intérêts.
- —o—
- Incendie. —Un immense incendie s’est déclaré a Anvers pendant la nuit, dans la belle fabrique de ganses et tresses de MM. Bulot et L’Hotellier.
- Les mille huit cents métiers ne sont plus qu’un amas de décombres sans forme. Les pompiers ont eu beaucoup de peine à préserver les maisons voisines. Le foyer de l’incendie était si intense que l’on ne pouvait approcher les pompes.
- Les pertes ne sont que matérielles et s’élèvent à 450,000 fr. environ, couvertes par des assurances. Le plus triste dans ce sinistre, ce sont les deux cent vingt ouvriers et ouvrières qui se trouvent pour longtemps sans travail. Les magasins et bureaux ont été préservés.
- Lettres d’un teiiiturier-dégrais-seur. — Nous avons un article de M.V. Barbé, que la grande place déjà consacrée à la Teinture-Nettoyage dans ce numéro, nous oblige à renvoyer au suivant. 11 faut que chacune des branches de nos industries aient leur part.
- Plusieurs journaux ont reproduit un article sur le Nettoyage à sec signé « Barbé », qui n’est pas de notre collaborateur, mais d’un homonyme, et qu’ils ont su déterrer quinze ans après qu’il a été écrit et déjà publié.
- Le Gérant : F. GouillOn. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES avril in».
- SOMMAIRE
- Chromque. — Réponses au questionnaire sur le régime économique. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Teintes mode ; Application des bleus d’aniline; Apprêt des fils cirés.
- Chronique Industrielle. — Lettres d’un teinturier-dégraisseur. — Tribunal civil de Rouen, affaire Grawitz. — Brevets d’invention (catalogue). — Renseignemens commerciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La sorte d’enquête économique entreprise par le Conseil supérieur du commerce et de l’industrie, continue à recevoir les rapports de nos places manufacturières.
- Dans l’industrie des tissus, l’opinion qui domine et qui a été manifestée par Sedan, Elbeuf, Reims, Vienne, Maza-met, etc., est pour la suppression de tous traités et pour une surélévation des tarifs d’importation.
- Sur toutes ces places, on attribue au régime des traités de commerce l’état précaire de l’industrie lainière ; on constate l’existence d’une importation considérable des articles similaires à ceux produits par ces villes, et la diminution, dans une très forte proportion depuis 1861, de l’exportation des mêmes articles.
- On attribue enfin la diminution de l’exportation au développement de l’industrie lainière chez les nations étrangères, qui constituaient autrefois pour nous des marchés importants ; on comprend que cet état de choses ne peut être modifié par de nouveaux traités, et l’on préconise comme la meilleure politique douanière celle qui consiste à nous réserver à peu près exclusivement le marché intérieur.
- Ce que l’on redoute surtout, c’est l’établissement de droits d’entrée sur les laines étrangères ; c’est là, en effet, une question de vie ou de mort pour l’industrie lainière.
- Une réunion composée d’environ cent cinquante industriels et commerçants appartenant à toutes les branches de l’industrie lainière de Roubaix a été tenue, à la Bourse, sous la présidence
- de M. Louis Cordonnier, assisté de MM. Eugène Motte et Deshesdin.
- Son but était de former un comité de défense de l’industrie lainière menacée par le projet d’imposition de la laine. Ce comité a été constitué.
- Le système des admissions temporaires et du drawback est repoussé par les lainiers, mais il paraît indispensable aux indienneurs ; ceux de Rouen, principalement, font de grands efforts pour obtenir un régime de ce genre, et ils ont contre eux les filateurs et les tisseurs de leur région : ils ne désespèrent pas, toutefois, d’arriver à une mesure transactionnelle acceptable par les deux partis.
- Et au point de vue général, on voit qu’un régime uniforme, doctrinal ne peut être appliqué à l’ensemble de notre industrie, et que malgré ce qu’aurait de séduisant une formule unique, il faudra envisager tous les cas spéciaux et s’efforcer de donner à chacun une solution également spéciale.
- * *
- L’activité de nos industries s’est un peu ralentie ; nous sommes, d’ailleurs, entre deux saisons. Les articles d’été sont entièrement livrés ; ceux de fin de saison vont probablement redonner un peu de mouvement, et déjà on attaque ceux d’hiver ; dans la draperie même, qui doit s’y prendre d’avance, la fabrication d’hiver est en plein mouvement.
- Pour le costume masculin, les teintes grises seront en très grande faveur cet été, notamment les nuances gris-cendre, gris-ramier et gris-pierre, et dans les tons demi-clairs.
- Le complet-veston est quelquefois fait en étoffes de peigné, mais le plus souvent en étoffes de cardé ou en che-viotte.
- Les carreaux domineront dans le complet, ils seront de toutes grandeurs.
- La jaquette se fait fréquemment en peigné. Etoffes unies de nuances, dessins réduits, carreaux petits et grands, diagonales et autres façonnés. Les effets à plusieurs couleurs bien assortis, de tons rapprochés, tout laine, laine et soie conviennent au même emploi. Les dessins à carreaux sont là encore en plus grand nombre. 1
- Avec jaquette comme il vient d’être dit, le gilet de fantaisie et le pantalon façonné en rayures complètent un costume très estimé.
- Dans la nouveauté pour dames, et pour les genres fin de saison (d’été), on pense que la bourrette continuera à être très employée.
- D’après certaines données, l’article sur chaîne coton jouira d’une faveur assez marquée, de même que les boutons multicolores sur fonds croisés ou chevron qui font toujours une robe très jolie ou très fraîche. 11 se fait encore des articles avec mèches qui rendent aussi fort bien, mais qui demandent plus de temps à cause de la lenteur de la production du fil.
- Le Moniteur cle la Chapellerie, journal autorisé de cette industrie, donne les indications suivantes à propos de sa spécialité :
- « Les couleurs vont jouer un grand rôle cette année ; les formes restent stationnaires, presque sans changements.
- « On ne voit que les différentes nuances qui varient du castor clair au castor brun, ce sont les plus recherchées et les mieux portées ; puis viennent le marylan clair, le tabac et les loutres clairs ou foncés, on les appelle aurore, tilleul, aima, etc. Il en est de même pour les gris, appelés : gris orient, gris Soudan, gris yowa, tous ces gris sentent la tête de nègre, ou les coups de soleil, le jaune et le rouge jouent avec le bleu. »
- * *
- Nous revenons à la draperie et pour un genre d’articles le moins assujetti aux fantaisies de la mode : il s’agit des draps de troupe.
- La garance va probablement perdre son dernier refuge, et la teinture des pantalons de nos soldats lui échappera à son tour.
- Pantalons et képis rouges, maintenant que la nouvelle poudre ne couvre plus les combattants de sa fumée, deviennent pour l’ennemi des points de mire trop faciles ; il fàut donc des couleurs plus ternes et plus sombres.
- D’après des expériences de visées faites sur plusieurs couleurs d’unifor-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- mes, il a été établi que la teinte havane était celle qui se confondait le plus avec les terrains et par conséquent la moins apparente au loin ; cependant cette couleur est peu militaire, et il est probable que l’on adoptera, pour remplacer les rouges-garance, la teinte gris-bleu de nos chasseurs à pied, qui, elle aussi, se voit peu de loin.
- Mais il est certain que le pantalon et le képi rouges sont condamnés, et en même temps le règne, devenu si précaire, de la garance.
- Nous regretterons ce légendaire pantalon qui a fait le tour du monde et qui caractérisait si bien nos troupes, qu’à l’étranger le terme : cul-rouge était devenu synonyme de français. Ce n’est pas, à la vérité, cette dernière raison qui inspire nos regrets.
- La disparition de la garance est moins fâcheuse, puisque d’abord le sacrifice en est déjà fait et que cette racine, sacrifiée au progrès, a été remplacée par des produits enfantés par la science, et qui ont considérablement simplifié nos teintures, principalement en rouge turc, et plus encore l’impression des genres ga-rancés.
- * *
- Mais c’est le diable de s’orienter parmi toutes ces couleurs artificielles et de savoir si en appliquant simplement à son industrie des produits loyalement achetés, on ne s’expose pas à des poursuites en contrefaçons.
- Ce n’est pas seulement entre eux que les fabricants se surveillent et s'attachent à faire respecter leurs brevets, mais ils impliquent de complicité de contrefaçon les teinturiers employant les produits contrefaits.
- Nous avons déjà parlé de saisies faites sous ce prétexte ou cette raison si l’on veut, chez plusieurs teinturiers et imprimeurs de la région lyonnaise, et nous donnons à nos « Informations » quelques nouveaux renseignements à ce propos.
- Il reste toujours à déterminer si le teinturier s’est servi en connaissance de cause d’une couleur contrefaite, ou s’il a ignoré qu’elle appartînt à un autre fabricant que son fournisseur.
- Souvent même on n’achète pas directement aux fabricants, mais à des négociants en rapport avec la plupart des producteurs, et devant la prodigieuse variété des couleurs artificielles offertes à l’industrie, il deviendra très difficile de ne pas tomber involontairement dans le domaipe de quelque brevet.
- > Faudra-t-il donc demander aux fournisseurs une garantie sur facture, assu-
- mant sur eux toute responsabilité en cas de fournitures pour contrefaçons ?...
- Une autre affaire de brevets, plus que contestable celle-là, au point de vue des droits du poursuivant, s’agite en ce moment à Rouen : il s’agit des éternelles revendications Grawitz.
- Depuis le 3 mars, elle se plaide, mais l’arrêt ne paraît pas devoir être rendu avant la fin d’avril ; il ne sera, dans tous les cas, que provisoire, car les teinturiers poursuivis demandent une enquête, qui établirait si les brevets sont valables, et Grawitz, qui a lieu de redouter une discussion sur ce point, plaide pour une expertise qui déterminerait simplement si les procédés employés par les défendeurs tombent dans ses brevets.
- L’arrêt attendu ne fera que décider entre ces deux moyens, et si l’expertise seule est ordonnée, le résultat final sera déjà préjugé au profit du poursuivant. Mais les défendeurs ont pris une bonne position, et il est certain que le tribunal leur laissera faire leur preuve jusqu’au bout.
- En finira-t-on avec cette question si irritante, et avec ce personnage si néfaste à nos industries?... Heureusement que ses brevets vont bientôt expirer.
- Il nous reste peu de place pour parler de la conférence de Berlin, dont les travaux sont terminés ; nous publions aux « Informations » ses principales résolutions.
- Tout platoniques que soient ses travaux, ils auront quelqu’influence sur notre législation concernant les ouvriers, et la Chambre en tiendra quelque compte dans l’étude du projet de loi qui lui a été renvoyé par le Sénat, et qui doit déterminer les conditions du travail des femmes, des filles mineures et des enfants dans les manufactures.
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE
- PA R LA CHAMBRE DE COMMERCE DE VIENNE.
- Extrait de son Rapport.
- Situation de la région.
- Si on en excepte l’article imprimé, qui n’est fabriqué que par deux maisons de notre place, et auquel le renouvellement des traités de commerce a été plus spécialement favorable, par la substitution des droits spécifiques aux droits ad valorem, la situation générale de la
- j draperie est fort difficile, précaire même, car les prix de vente baissent d’année en année et le chiffre de la production va toujours en s’affaiblissant, malgré l’augmentation croissante du nombre de mètres fabriqués.
- Depuis 1876, la situation de la draperie viennoise a laissé constamment à désirer. Il faut en attribuer les causes : 1° aux souffrances des populations rurales succédant à une longue prospérité agricole; 2° aux charges énormes qui pèsent sur l’industrie en général depuis la guerre ; et 3° au développement qu’a pris l’industrie de la draperie chez des nations qui consommaient le plus de nos produits, et nous font aujourd’hui concurrence sur notre propre marché.
- Cet état de choses se serait aggravé encore sans l’établissement, en 1882, des droits spécifiques, qui ont rendu les fausses déclarations en douane impossibles, et relevé un peu les droits d’entrée sur les étoffes communes.
- Comme élément d’appréciation de la situation actuelle de notre fabrique, comparée à celle de 1876, nous devons dire qu’à cette dernière époque le nombre des fabricants était de 99, taudis qu’il n’est plus aujourd’hui que de 41. Cinquante-huit fabricants ont donc renoncé à la lutte ou n’ont pas été remplacés.
- Influence du régime de 1860.
- D’une façon générale, on peut dire qu’en remplaçant la prohibition par des droits d’entrée dérisoires, le régime économique inauguré en 1860 a eu pour conséquence de créer, à notre industrie drapière, une concurrence qui est devenue ruineuse.
- N’exportant pas directement, il nous est impossible d’indiquer, même approximativement, l’importance de ceux de nos articles qui vont à l’étranger.
- Quant à l’importation des draps elle doit être considérable, à en juger parles quantités de ceux d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne , qu’on trouve dans les magasins.
- Vœux.
- Les traités de commerce existants doivent être dénoncés.
- Il y a pas lieu de renouveler ces traités ni de les remplacer par aucune autre convention commerciale, à cause de l’art. 11 du traité de Francfort, qui a livré notre marché à l’Allemagne, sans réciprocité pour nous depuis qu’elle a renoncé au régime des tarifs conventionnels.
- La Chambre se prononce :
- Pour le relèvement des droits de douane manifestement insuffisants.
- Et que dans l’établissement des tarifs, il soit tenu compte et du poids et du prix des étoffes.
- Pour la libre entrée de la matière première : la laine.
- Pour non adoption du drawback.
- Pour les produits étrangers, le régime de la Métropole ; et quant aux produits français
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- importas aux colonies et aux produits coloniaux importés en France, exemption complète de droits.
- Enfin pour la suppression des tarifs de chemins de fer dits de pénétration.
- CHAMBRE CONSULTATIVE
- DES ARTS ET MANUFACTURES DE MAZAMET.
- Les réponses de la Chambre de Mazamet se résument ainsi :
- Situation de la région.
- 1° Fabrique de draperie nouveauté. — Très mauvaise à Mazamet. Sept à huit maisons restent ouvertes contre vingt-quatre en 1865. De même pour Labastide-Rouairoux. Dans les dix dernières années, la fabrication de la draperie a diminué de 40 0/0.
- 2° Fabrique de molletons. — Médiocre. Quinze industriels, dont quatre maisons importantes, contre une cinquantaine en 1865.
- 3° Délainage de peaux de moutons. — Très prospère, en plein développement industriel et commercial.
- Influence du régime de 1860
- Dans la draperie, l’influence du régime économique inauguré en 1860 a été désastreuse. L’Angleterre bien servie par son ancienne et vaste organisation, a eu facilement raison de nous. Elle a envahi notre propre marché et peu à peu les fabricants ont vu restreindre leur vente ; les maisons se sont fermées, les petites villes d’abord : St-Chinian, Cennts-MonesLiès, Chalabre, la Roque-d’Olme, etc., les grandes ensuite, Carcassonne, Saint-Pons, Limoux, Bédarieux, ont arrêté leurs usines, tout cela en moins de 20 ans.
- Le commerce avec l’étranger, qui fournissait un léger appoint, était atteint du même coup. Battus sur nos propres marchés, comment nous serions-nous maintenus sur les marchés étrangers ? De plus, les nations qui consommaient une partie de nos draps, comme l'Italie, l’E-pagae, la Russie, les Etats-Unis, mieux avisées que nous, ont cherché dans des droits protecteurs plus élevés, la création et la conservation d’une industrie nationale qui suffit à tous leurs besoins.
- Vœux
- La Chambre consultative de Mazamet est d’avis de dénoncer les traités existants, et de ne pas les renouveler. Il faut que l'Etat re prenne et conserve la pleine liberté de ses tarifs.
- Nous devons au moins sauvegarder notre marché intérieur, et adopter le double tarif minimum et maximum.
- La chambre demande : pour les tissus de laine cardée une augmentation sensible sur les droits actuels.
- Pour fixer le quantum de celte augmentation, une prolongation de délai est utile. Nous avuns besoin d’une étude plus approfondie et
- d’une entente avec les Chambres de commerce d Elbeuf, Louviers, Vienne, Sedan, etc., qui fabriquent des tissus de laine cardée.
- La Chambre consultative de Mazamet demande énergiquement l’entrée en franchise des laines étrangères. Elle ne croit pas que le système du drawback ou de l’admission temporaire puisse apporter un remède quelconque au mal que causerait un droit d’entrée sur les laines.
- L’admission temporaire prêtera à toutes les fraudes ; le drawback, condamné par son fonctionnement antérieur, favorisera aussi les fausses déclarations ; il ne pourra pas être équitablement appliqué ; le douanier le plus expérimenté ne pourra jamais apprécier la quantité et la qualité de la laine contenue dans un mètre de drap, par exemple.
- Elle demande enfin, que le régime douanier des colonies soit le régime douanier de la métropole ; c’est-à-dire que les tissus de laine étrangers paient à leur entrée dans les colonies ou dans les pays, p’acés sous notre protectorat , le même droit qu’à leur entrée en France, avec exonération complète, bien entendu, pour l’entrée des tissus de laine français.
- (.A suivre)
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé de noir d'aniline Par M. J. A. R. Jourdain
- L’auteur reproche aux procédés connus de noir d’aniline, de charger trop fortement la fibre de coton, ce qui serait un obstacle au cardage et au filage du coton brut teint par ces moyens.
- Il éviterait cet inconvénient en donnant une première teinture s’opposant à la pénétration du noir d’aniline. Cette première teinture se fait à l’aide des rouges azoïques, cortgo, ben-zo-purpurines, etc.
- Les rouges noircissent sous l’action des acides, pour reprendre ensuite au lavage et au savonnage, leur primitive nuance, mais employés comme pied de teinture, et après application du noir d’aniline, ils ne reviennent pas au rouge par le savonnage, ne verdissent pas et donnent de beanx noirs.
- Avec ce fonds de rouge, le noir d’aniline peut être employé en quantité moindre.
- (Nous rappellerons que la Revue de la Teinture, dans son numéro du 15 mars 1888, p. 43, a résumé un brevet de M. Granhut, pour un procédé absolument identique, et en indiquant le dosage des bains).
- Autre procédé de noir d'aniline Par M. Auciier-
- 1° Passer le coton à froid, au colleur dans la dissolution :
- Bi-chromate de soude ... 6 k. 600 g.
- Acide sulfurique........ 1 k. 700 g.
- Eau..................... 24 litres
- 2° Aussitôt le coton imprégné, torque par torque, le reporter dans le bain d’aniline ainsi
- composé :
- Aniline....................... 5 kil.
- Acide chlorhydrique........... 9 lit.
- Eau.......................... 18 —
- Pour ce passage, qui a lieu en cuvette, employer deux litres d’eau par torque, avec la quantité d’aniline voulue.
- 3® Entasser ensuite le coton dans une caisse pendant quelques heures.
- 4° Passer le coton au colleur, à froid, dans une dissolution faite avec :
- Bi-chrômate de soude.... 4 k. 400 g.
- Acide sulfurique.......... 1 k. 200 g.
- Eau....................... 24 lit.
- C’est alors que le noir se développe instantanément.
- (Le brevet n’indique pas pour quelle quantité de coton ces dosages sont donnés, mais sachant que l’aniline dans les noirs s’emploie dans les proportions de 6 à 10 p. 100 soit 8 en moyenne, ces formules pourraient donc convenir pour 60 kil. de fils environ).
- Fabrication de papiers entoilés transparents, par M. Dobler.
- Jusqu’à présent on se servait, pour calquer les dessins, de papiers transparents ou de toiles transparentes. Les pruniers sont peu résistants, et les dernières d’un emploi difficile et désagréable.
- M. Dobler évite complètement ces deux inconvénients en collant par un procédé quelconque du papier transparent de nature quelconque sur un tissu très léger, l’ensemble du papier et du tissu étant suffisamment transparent pour pouvoir servir au calquage de dessins, gravures, etc. Le dessin, se faisant sur le côté du papier, ne présente plus aucune difficulté et le tissu qui se trouve sur l’envers du papier, lui donne une très grande résistance.
- Liqueur décolorante pour le blanchiment des filés ou tissus de lin,
- Par M. G.-A. Martin.
- M. C.-A. Martin additionne aux bains ordinaires de chlorure un acide décolorant consistant en un mélange d’essence de térébenthine, de berzine. d’acide sulfurique et de salpêtre.
- Voici les proportions adoptées.
- A un mélange de 300 grammes d’essence de térébenthine et 200 grammes de benzine, on ajoute, en remuant continuellement, 20 kilogrammes d’acide sulfurique. On obtient ainsi une liqueur brune à laquelle on mélange une dissolution de 20 kilogrammes de salpêtre de soude dans 300 litres d’eau.
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- Le décolorant ainsi obtenu est ajouté à la solution décolorante ordinaire de chlorure de chaux. On plonge dans ce bain les tissus ou filés de lin préalablement bouillis dans une lessive de sel de soude et lavés à l’eau. La durée de l’immersion est de 2 à 3 heures. Il faut trois bains successifs semblables pour que le blanchiment soit parfait.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Parmi les nuances de demi-saison, nous en indiquons deux ci-dessous, prises parmi les plus répandues, la première surtout, et nous la voyons même sur les beaux satins et grenadines de soirées et de cérémonie.
- La seconde (le violet) est principalement article de ville et se fait aussi sur tous tissus, de même que sur galons, tresses et passementerie.
- Alezan, Bistre
- Cette nuance a comme tons plus bas, \'Au-tomne, le Pactole, le Blandine qui vont être de mode en été.
- Plus pleine et plus rouge que le Havane, elle se distingue du tabac qui a au contraire un léger œil verdâtre ; le type de ce dernier est notre tabac national dit : caporal, tandis que le havane reproduit la robe de nos cigares de Choix.
- L’Alezan est donc un marron à reflet rougeâtre -, c’est celui delà terre de Sienne usitée en peinture, et dans la draperie on le désigne encore sous ce titre de « terre de Sienne. »
- Les marrons Bismarck, marques R, donnent cette nuance, mais il faut lui donner un peu plus de fonds et la rabattre légèrement par l’addition d’une très petite quantité de vert acide.
- Le bain peut se monter pour 10 kil. de lai-
- nages, avec :
- Brun Bismarck B............ 500 gr.
- Vert méthyle................. 5 —
- Alun......................... 1 kil.
- Sulfate de soude....... 2 —
- Si l’on veut teindre par les bois, cela devient très simple, la teinte s’obtient sur un bain d’orseille, de campêche et de terra, sans mordançage même, en un bouillon d’une heure.
- Archevêque
- Cette teinte ren re dans les gras violets décrits par M. GuéJron dans le précédent n°, (page 33), et pour lesquels on peut suivre les moyens indiqués.
- Voici encore un procédé :
- Pour 10 kil de lainages :
- Bouillon de 1 heure, avec :
- Alun...................... 500 gr.
- Bi-chromate................ 50 —
- Teinture à tiède, avec :
- Extrait de campêche..... 200 gr.
- Carmin d’indigo........... 100 —
- Abattre et rincer.
- (Voir, quant aux autres moyens, l’article ci-dessus cité.)
- Bleu opale a l’alcool pour coion.
- Mordançage au bain de savon; la dissolution est préparée comme il suit :
- Savon de Marseille............ 10 kil
- Eau bouillante................ 100 lit.
- tordre aussi également que possible, sécher.
- Teindre en bain d’acétate d’alumine à 2 degrés B. On travaille d’abord le coton à froid, puis on monte à l’ébuliition qu’on maintient une heure.
- Pour dissoudre le bleu opale, on met deux grammes dans 100 grammes d’alcool dénaturé et on porte à l’ébullition au bain-marie. On ajoute parfois un peu d’acide acétique ou sulfurique pour aider la dissolution.
- Bleu pour coton
- Le coton est passé au tannin à 3 p. 100, puis teint dans un bain de :
- Solution de colorant.. 1/2 à 2 p. 100
- Mordant.............. 12 litres.
- entre 80 et 90 degrés. Le bain est conservé.
- Le mordant se compose de :
- Alun........................... 10 kil.
- Cristaux de soude.............. 10 —
- Emétique........................ 3 —
- Eau........................... 100 lit.
- L’alun est dissous d’abord dans l’eau bouillante ; on ajoute le reste après refroidissement.
- Bleu alcalin sur soie.
- Teinture en bain de savon neutre pour bien unir, à 100 degrés centigrades, en ajoutant peu à peu la solution de couleur.
- I Rinçage. Avivage à l’acide sulfurique pour I donner le toucher craquant.
- Bleus d’induline sur coton.
- 1° Mordancer en tannin ;
- 2° Passer en bain acide et en sel d’étain ;
- 3° Teindre avec la solution alcoolique d’induline et chauffer progressivement jusqu’à 90 degrés en une heure. L’eau doit être corrigée avec l’acide acétique, et l’on ne doit jamais ajouter du colorant au-dessus de 30 degrés. Après teinture, laisser remonter à l’air, laver à l’eau froide, sécher.
- Pour un bleu clair, on emploiera pour 100
- kil. :
- Tannin.......................... 8 kil.
- Sel d’étain..................... 2,—
- Solution d’induline............. 8 —
- Cette solution se prépare en traitant d’abord par l’acide acétique à 8 degrés Baumé, puis par l’alc:>ol dénaturé (10 kilogrammes d’alcool pour 1 kilogramme d’induline).
- Bleus d’induline sur laine.
- La teinture ne se fait bien qu’en nuance profonde.
- Passer d’abord en bain faible de bichromate.
- Préparer un bain de teinture avec 3 à 15 pour 100 de couleur, entrer à chaud, monter rapidement à l'ébullition, la maintenir une heure, puis ajouter petit à petit, en une heure, toujours à l’ébullition, 5 à 10 pour 100 d’acide sulfurique à 66 degrés Baumé.
- Bleu de méthylène sur colon.
- Pied en bleu indigo.
- Mordancer avec 20 pour 100 de sumac en laissant dans le bain tout une nuit, puis sécher.
- Brunir en passant dans un bain d’acétate dp fer à 3 degrés Baumé.; travailler le coton une demi-heure, tordre, laver.
- Teindre avec le bleu de méthylène et un peu de violet.
- Bleu de paraphénylène sur coton.
- La teinture se fait en trois bains.
- 1° Mordançage au tannin et à l’émétique ;
- 2° Teinture : 2 pour 100 de couleur. On entre à 2o degréet l’on monte jusqu’à 80 degrés en travaillant le coton dans le bain.
- 3° Oxydation : deux pour mille de bichromate.
- (Extrait et complété de l’Industrie textile.) Apprêt ciré
- pour fils noirs de coton.
- Pour fils de coton noir cirés, Farber-Zei-
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- tung indique l’apprêt suivant. On fera cuire ensemble :
- Fécule de pommes de terre ... 5 kil.
- Suif....................... 250 gr.
- Paraffine.................. /d.
- et ajouter
- Gomme.................... 1 kil. 250
- Mousse de Corse......... 2 — 500
- Extrait de campêche..... 1 kil.
- le tout dissous au préalable et séparément dans l’eau, et
- Pyrolignite de fer 15° Baumé. 1/4 lit.
- Après mélange passer les écheveaux de coton l’un après l’autre, exprimer, cylindrer, brosser.
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN
- AFFAIRE GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- Les arguments de Grawilz.
- Au début de ses explications, M° Pouillet rappelle les conditions générales de l’invention de son client.
- Avant M. Graxvitz, on teignait en noir d’aniline, mais on procédait par la voie sèche ; il est le premier qui ait trouvé le moyen de produire de la couleur au sein d'un bain ; le premier, il a démontré que le noir d’aniline résultant de l’action progressive des sels métalliques oxydants sur l’aniline avait cette propriété, lorsqu’il se formait en présence de la fibre, de se précipiter sur elle et de s’y fixer par une affinité qu’on avait jusque-là mise en doute.
- En teignant à bain plein, avec une proportion déterminée d’agents, il a le premier, dit-il, obtenu, de premier jet, un noir qui ne verdit pas lorsqu’il est en contact avec les acides.
- ' En conséquence, M. Grawilz a pris deux brevets, en date : l’un du 30 septembre, l’autre du 30 novembre 1874. Des certificats d’addition sont venus compléter les brevets, en 1875, 1876, et 1877.
- Plusieurs industriels, reconnaissant le monopole de M. Grawitz, acceptèrent, dès le début, de lui payer licence; mais d’autres s’y refusèrent, et alors les procès commencèrent.
- Le premier adversaire que rencontra son client est la maison Wibaux-Florin, de Roubaix. Devant le tribunal de Lille, MM. Wibaux-Florin réussirent à faire annuler les brevets de M. Grawitz ; mais l’affaire vint en appel à Douai ; en dépit de l’expertise qui s’était produite en première instance, la cour ordonna une seconde expertise, et les experts mirent quatre ans à étudier la question, tant il fut nécessaire de se livrer à des expériences ou à des investigations minutieuses provoquées par les efforts du défendeur.
- Le procès Wibaux-Florin faisait du bruit et ameutait autour de M. Grawitz les intérêts contraires. Les industriels se liguèrent donc pour fournir des indications à la maison Wi-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- baux-Florin : ils savaient que, si la cour de Douai jugeait le procès contre Wibaux-Florin, il serait aussi par avance jugé contre eux-mêmes !
- Il faut croire, dit ,Me Pouillet, que les syndiqués ne découvrirent, pendant ce temps, rien d’utile à leur cause, puisque la maison Wibaux-Florin finit par solliciter un arrangement qui fut pour ainsi dire homologué en même temps que l’expertise, par une sorte d’arrêt d’expédient rendu par la cour de Douai.
- Loin de terminer la lutte, cet arrêt fut le signal d’hostilités nouvelles. M® Pouillet les raconte en détail et insiste notamment sur l’incident de Renaix. M. Grawitz venait faire un constat dans cette localité, quand il fut assailli à l’hôtel par une population de 4,000 ouvriers, il ne dut la vie qu’à la vigueur du procureur du roi ; quant au bourgmestre, il ne protégea sa retraite qu’après lui avoir fait signer une renonciation à toutes poursuites contre les teinturiers de la région : il est vrai que ce même bourgmestre fut condamné de ce chef à trois mois de prison pour extorsion de signature.
- Après Douai, Laval ; après Laval, Dom-front, Lille, Angers ; les procès se multiplient, 1886, 1887, 1888, 1889 se passent.
- Les brevets sont sur le point d’expirer, M. Grawitz devait faire des saisies pour protéger ses droits ; ’il vient à Rouen et assigne les défendeurs.
- Entrant dans la cause, l’avocat avance que, de 1872 à 1877, de nombreux documents citent comme impraticable la teinture par voie humide du noir d’aniline ne verdissant pas, ce qui prouve, dit-il, que le procédé était loin d’être employé par l’industrie, comme on le prétend aujourd’hui.
- Le procédé de M. Grawitz, sur le détail technique duquel insiste Mc Pouillet, se compose de deux parties distinctes : le mélange des drogues indiquées par son auteur, et la proportion des éléments de ces drogues.
- On a dit que cette pro, ortion, basée sur les équivalents chimiques des corps composés, était l’énoncé d’une vérité scientifique naïve pouvant être constatée par tout le monde.
- M. GrawUz s’efforce de démontrer, au contraire, que c’est cette proportion même qui donue au noir son caractère d’« inver-dissable ».
- C’est là qu’est la découverte, c’est là qu’est le procédé, c’est donc là ce qui fait la validité du brevet.
- M* Pouillet discute ensuite la question des antériorités.
- Il discute surtout le brevet Bobœuf, sur lequel s’appuient surtout, dit-il, les défendeurs.
- Il se livre alors à des explications techniques qui peuvent toutes se ramener à ceci :
- Le brevets antérieurs n’ont aucun rapport avec le brevet Grawitz, il est le premier qui ait opéré à bain plein, directement sur la fibre, dans la proportion des équivalents chimiques, et produisant un noir inverdis-sable.
- Continuant sa plaidoirie, l’avocat de Grawitz a étudié les conclusions de ses adversaires
- dont il a cherché à établir le mal fondé. Il s’élève avec force contre la mesure demandée par les teinturiers : une enquête. Tout au plus M° Pouillet consentirait-il à une expertise.
- Enfin il a étudié les faits de possession personnelle invoqués par les défendeurs et particulièrement ceux qui se rapportent à M. Fauquet; s’emparant des éléments, livres et documents où M. Fanquet entend montrer la preuve qu’il faisait du noir d’aniline par le procédé identique bien avant M. Grawitz, Me Pouiilet cherche en vain, dit-il, cette preuve qui est loin d’être faite. Un chimiste de M. Fauquet n’a pas pu, ajoute-t-il, lui apporter ce procédé, car la trace du contraire résulte des documents du procès devant 1.x cour de Douai.
- Saus doute, on trouve bien dans les livres du défendeur la trace qu’il achetait les mêmes produits que ceux employés par Grawitz, mais il utilisait ces produits l’un après l’autre.
- Ce que le défendeur aurait à démontrer, c’est qu’il mettait ses tissus directement dans le bain, en présence des agents chimiques.
- Cette preuve, l’adversaire ne la fait pas. La démonstration de l’absence de possession personnelle, à l’égard de M. Fauquet, suppose implicitement le même résultat à propos des faits de même nature présentés par les autres teinturiers.
- Arguments de la défense.
- Me Allart,aunom des teinturiers syndiqués, et suivant en cela l’ordre de la plaidoirie de Me Pouillet, reprend l’histoi’ique de l’affaire.
- Il insiste sur l’expertise effectuée à Lille dont le tribunal avait condamné originairement M. Grawitz.
- Un mois après la décision rejetant ses pré. tentions, M. Grawitz, sans faire appel, présentait requête à M. le président du tribunal à fin de saisie chez trente fabricants ou teinturiers ; comme cet errement lui était refusé, le demandeur ne craignait pas d’intenter contre M. le président trente prises à partie, — M. Grawitz entame la lutte partout, — mais le véritable obstacle était à Rouen. Pourquoi M. Grawitz ne 1 a-t-il pas plus tôt affronté ? Il a tourné pendant douze ans autour de cette ville sans oser affronter le sort qui l’attendait.
- S’il a eu peur, ce n’est pas, comme il le dit, qu’il ait eu à craindre les influences. Il savait qu’il trouverait ici des pratiques antérieures à .1874 qui l’écraseraient. Il s’est dit que plus il attendrait, plus la preuve de ces antériorités serait difficile à faire pour ses adversaires. En 1877, cette preuve eût de piano ruiné toutes ses espérances.
- Il n’arrive donc ici qu’en septembre 1889, et il procède à des saisies chez des fabricants qui cessent instantanément (et, dit-il, pour les besoins de la cause) de faire du noir aniline. Que voulez-vous ? les brevets Grawilz allaient expirer; pendant quinze ans, les teinturiers avaient attendu de pied ferme M. Grawitz ; ils aimaient mieux, pour éviter un procès, cesser pendant quelques jours ce genre de teinture. Ils avaient à cela un autre intérêt.
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- Grâce à ces perquisitious et à ces saisies, M. Grawitz pénétrait leurs secrets. Il constatait leurs dosages, leur procédé pour monter le bain.
- Car cest là l'étrange façon dont Grawitz a appris la teinture.
- Genèse des brevets.
- En 1874, on le voit arriver chez M. Besse-lièvre, qui l'accueille favorablement et le met en rapport avec son chimiste, M. Lamy, pour étudier les procédés employés dans la maison.
- En sortant de chez M. Besselièvre, il prend son premier brevet ; il concède une licence à M. Miray.
- Par parenthèse, les licences ne démontrent pas en principe que le demandeur ait été en possession d’un procédé que lui seul eût le droit d’employer, car il allait en Suisse, où le système des brevets n'était pas encore appliqué, et il trouvait moyen, en s'adressant à un industriel naïf, de concéder des licences dans un cas où le concessionnaire aurait parfaitement pu exploiter le soi-disant secret, rien qu’en consultant le brevet lui-même et en l’employant dans son usine.
- En 1874, M. Grawitz ne connaît pas le bain plein : c’est par M. Sauvé qu’il apprend lé procédé ; il prend encore un brevet.
- Les teinturiers de Roubaix ont un procédé spécial pour faire de la teinture par imprégnation et aérage ; poursuivis, ces teinturiers sont obligés d’indiquer leur procédé; Grawitz prend encore un brevet.
- Me Allart examine alors ces brevets et entre dans des explications techniques pour démontrer leur nullité.
- Valeur de ces brevets.
- Dans le premier brevet, il n’est pas question de teinture, on y parle seulement d’impression. Selon M. Grawitz, sa découverte d’alors consiste â avoir imaginé l’emploi de l’aniline seule ou d’un sel neutre d’aniline, au lieu d’un sel acide. — Alors pourquoi avouer dans ce brevet que le sel acide est meilleur?
- J’ai supprimé l’aétage, dit M. Grawitz. — Vous l’avez remplacé par Tétendage, ce qui revient au même, lui répondent ses adversaires.
- J’ai indiqué les équivalents chimiques. — Ce n’est pas une découverte, c’est la constatation pure et simple d’une vérité axiomati-que en chimie ; les corps se combinent dans la proportion de leurs équivalents chimiques. Tout le monde sait ça.
- Mais la température ! — Qu’importe, vous n’indiquez pas laquelle, et vous laissez libre d’agir à froid ou à chaud. Alors, à quoi bon parler de la température?
- Le procédé appliqué à la teinture n’a fait son apparition que dans le brevet suivant, et c’est le 24 août 4876 qu’il est parlé pour la première fois, par le demandeur, du bain plein. Quand il revient, dans ce brevet, sur les équivalences chimiques, il dit qu’il se réserve de faire varier ces proportions ; donc, c’est que le système des équivalences chimiques est inutile. Qu’importe 1 Aucun des défendeurs n’a composé ses bains dans la proportion des équivalents.
- En somme, revendiquant tous les procédés, tous les réactifs, tous les dosages, M. Gra-wilz avait la prétention d’empêcher la teinture en noir d’aniline ; aussi souleva-t-elle,et très justement, un toll général.
- En Allemagne, où il a essayé de prendre des brevets, et où les brevets ne sont accordés qu’à la suite d’un concours préalable, on lui a dit qu’il n’avait trouvé rien de nouveau, et on les lui a refusés.
- Toute la prétention de M. Grawitz se résume en ceci : J’ai imaginé le premier que, en bain plein et en présence de matières colo-rnntes insolubles, la fibre avait une telle affinité pour ces matières qu’elle se teignait naturellement, par absorption et sans donner lieu à un précipité.
- Or, dans le Précis de l'art de la Teinture de Dumas, publié en 1846, il est dit textuellement ceci :
- « Il est certain que les étoffes à teindre possèdent, à un haut degré, la faculté de s’emparer des matières colorantes insolubles qu’on leur présente à l’état naissant.
- « On peut dire que, dans beaucoup de cas, l’étoffe mise en présence du précipité naissant jouit de la faculté de s’en saisir et de prendre, par ce moyen, une nuance plus ou moins intense. »
- « C’est ainsi que le coton se teint en rose dans une liqueur qui renferme de l’acide carthamique en suspension, provenant de la décomposition du carthame de soude par un acide. »
- Voilà, ajoute Me Allart, un document imprimé en 1846,bien avant les brevets Grawitz. Si l’on avait pu produire cette publication plus tôt, il est certain que, partout, les teinturiers eussent gagné leurs procès.
- En effet, s’être emparé de ce principe connu pour l’avoir appliqué à la teinture en noir, ce n’est pas avoir fait une découverte, c’est avoir fait l’emploi nouveau de moyens connus,
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- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRA1SSEUR
- Voici, chers confrères, les propositions que j'ai soumises à notre Chambre syndicale. En ce qui concerne les serges, je touche à un usage .devenu routine et qu’il est bien difficile de déraciner ; aussi la Chambre — qui n’est peut-être pas assez révolutionnaire — ne m’a pas suivi dans cette idée.
- J’y insiste néanmoins auprès de vous, sachant que pour enfoncer un clou dans des matières dures, il ne faut pas se lasser de taper dessus : peut-être finira-t il par entrer.
- Voici mes notions :
- Suppression des Serges d’enseigne
- J’ai déjà démontré les considérants de l’opportunité de cette mesure, dans la Revue de
- la Teinture, numéro du 25 avril dernier ; je n’ai pour ainsi dire qu’à invoquer les mêmes arguments pour démontrer le bien fondé de ma thèse; poser la question c’est presque la résoudre !
- L’origine de cette décoration des magasine n’est peut-être pas bien ancienne ; selon toute vraisemblance, il aura suffi qu’un nouveau teinturier s’établissant ait eu l’idée d’attirer l’attention sur sa boutique par des banderolles rouges. 11 s’en sera suivi que. progressivement, tous ses confrères auront imité ce mode de publicité ; actuellement, à peu d’exceptions près, tous les magasins sont décorés de serges rouges ; ce sont les plus maigres bicoques, les plus enragées à pavoiser de rouge ; il en est résulté une confusion des plus regrettables au détriment des vrais teinturiers.
- Tant, cependant, qu’il ne s’agissait que de nous-même, cette question était tout-à-fait secondaire, c’est-à-dire que cela n’avait d’autres résultats que de nous faire un petit impôt d’un nouveau genre, impôt qui va encore bien à 15 francs par boutique, bon an mal an, sans compter le train de mettre et ôter les susdits matin et soir. Eh bien ! tout ceci ne sert qu’à nous porter préjudice et à déconsidérer notre industrie par les abus journaliers qui se font à ce sujet ; là, c’est une cuisinière qui abandonne son tablier et s’improvise teinturière ; plus loin, la blanchisseuse fait de même ; le savetier en fait tout autant. J’ai remarqué jusqu’à un petit horloger (voisin de l’un de nos membres), concurremment avec le reboutage de ses coucous, fait la teinture, etc., etc.
- Il importe donc au premier chef de mettre une digue à ce débordement de teinturerie de de paccotille, au grand dommage des vrais teinturiers.
- Je ne crois pas que l’on pourrait me contester bien sérieusement que ces guenilles rouges ont pour premier résultat de faire de la publicité très avantageuse. Aux nouvelles maisons, grâce à cette enseigne, tout de suite la maison prend rang; c’est tellement vrai, qu’une nouvelle maison fait presque toujours autant d’affaires la première année : c’est quelquefois la meilleure; sans ces maudits chiffons, la plus grande partie ne feraient qu’entrevoir le jour, celles qui voudraient prendre racine y mettraient des années.
- Puisqu’il en est ainsi, établissons l’usage des serges ; il y a assez de boutiques, je dirai même il y en a beaucoup trop ; fermons les portes dans la mesure du possible. Nous y avons tous intérêt, aussi bien les teinturiers ne travaillant que pour eux, que ceux travaillant pour confrères ; de même les personnes ayant boutique de teinturerie ; tous, dis-je, ont des intérêts majeurs à ce qu’il ne surgisse pas de nouvelles maisons.
- Pour messieurs nos collègues qui travaillent pour confrères, n’est il pas préférable de n’avoir le travail que de cinquante maisons, par exf mple, que d’en avoir de cent pour un même
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- chiffre d’affaires; il en résulte non-seulement moins de tracas et de frais généraux, mais aussi la certitude d’être mieux payé. Si cinquante maisons peuvent vivre et bouloter, un cent ne le peuvent plus, tous tirent le diable par la queue et le teinturier en ressent les effets. — Il est donc parfaitement clair que tous nous avons les mêmes intérêts. Acceptons le statu quo, mais, je le répète, fermons les portes aux nouveaux venus.
- En supprimant les serges, nos maisons ne peuvent en souffrir, puisqu’elles sont connues, surtout en généralisant la mesure ; de plus, par quelques annonces de journaux bien senties, nous pouvons en quelque sorte mettre toutes les maisons en demeure de suivre le mouvement.
- Exemple : « La Chambre syndicale et patronale de la teinture et nettoyage de Paris, dans le but de faire cesser les confusions regrettables, au préjudice de leurs professions, causées par des personnes étrangères au métier, qui ouvrent des boutiques de teinturerie av ec enseigne de rideaux rouges, imitant ainsi les vraies teintureries, déclare que la corporation des teinturiers de Paris a décidé la suppression de ces enseignes d’étoffes. Les magasins qui conserveront ce genre d'enseigne seront désormais considérés comme suspects et fausse teinturerie. Le public est prié d’en prendre bonne note. »
- De plus, le signaler sur les factures, bulletins, etc. Dans trois mois, les serges seraient à l’état de légende, mais pour cela, il faut de l’unité et marcher comme un seul homme, en bons confrères, la main dans la main.
- peignage ou en vrac et toutes autres matières textiles.
- 201,989. — Faure et Blanc. — Perfectionnements dans les procédés de teinture des soies.
- 201,995. — Müller et Dintelmann. — Méthode perfectionnée de produire des dessins à couleurs sur le liège de linoléum.
- 202,110. — N. Heimann et Gie. — Procédé de fabrication de rubans d’étoffe découpés dont les bords sont préservés de l’effilochage.
- 202,124. — Faure et Blanc. — Perfectionnements dans la teinture en pièces.
- 202,164. — Ferdinand Monnier et Gie. — P rocédé de teinture en noir d’aniline.
- 202,193. — Weldon. — Machine à teindre les fils en écheveaux.
- 202,276. — Dehàitre. — Machine à doubliez pour dérompre les tissus et les morceaux d’étoffe séparés ou étoffes étroites.
- 202,323. — Buciimüller. — Procédé d’impression en une ou plusieurs couleurs sur tissu caoutchouté.
- 202,391. — Romain. — Application du carton-pâte à la construction des cylindres des machines à imprimer les étoffes, les papiers, etc.
- 202,441. — Grawitz. — Perfectionnements dans les machines à teindre les matières textiles en écheveau.
- 202,452. — Weber-Jacquel. — Appareil perfectionné servant au traitement des matières textiles sous forme de fil en cannette, teinture, blanchiment, décreusage, séchage, etc.
- 202,482. — Chaigneau. — Machine à baigner et à essorer les matières textiles dite : Machine Chaigneau.
- Certificats d'addition.
- gros), rue d’Aboukir, 16, à Paris, avec comptoirs et succursales à Lyon, Roubaix, Londres, Berlin, Zurich, Vienne, Triéste et New-York. Gap. : 4,250,000 fr. dont 1,010,000 fr. en commandite et 750,000 fr. à titre de prêt.
- — Acte du 17 mars 1890.
- PARIS. — Modification des statuts de la Société anonyme unière d’Amiens, rue de Châteaudun, 12, à Paris. Cap. porté à 1,250,000 fr. divisé en 2,500 actions de 500 fr. libérées. Durée : 30 ans du 24 juin 1889. — Délib. des 25 février et 22 mars 1890.
- Sx-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif C. Dubreuil et fils, fab. de lacets soie, coton, laine, etc., à St-Paul-en-Jaret. Durée : 9 ans du 1er janvier 1890. — Acte du 6 mars 1890.
- St-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Antoine Brunon, Duplaxil et Cie, fab. de rubans, cravates et velours, rue du Coin, 2. Durée : 20 ans. Cap. : 418,740 fr.
- — Acte du 8 janvier 1890.
- VIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Bouvier frères, fab. de draps et nouveautés. Durée 5 ans à partir du 1er avril 1890. Cap. : 600,000 fr. — Acte du 14 mars 1890.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- MARSEILLE. — Montel (S.-D.), md de tissus, rue Hallé-Charles-Delacroix, 7. Jug. du 19 mars 1890. — Liquid. : M. Jullien.
- FAILLITES
- LILLE. — Vaniscotte (Jules), md de tissus, rue du Cure, 14. Jug. du 21 mars 1890.
- — S.:M. Cussac.
- NANTES. — La Société Neuber et Cie, mds de tissus et personnellement Neuber. Jug. du 18 mars 1890. S. : M. Hubert.
- Du Chinage
- Prochainement, j’aurai l’honneur de développer une nouvelle proposition encore plus urgente : la suppression du chinage à domicile ; je prie mes collègues d’étudier, de leur côté, cette grave question, question délicate sans doute, mais qu’il importe de résoudre au plus tôt, sinon la teinture, déjà bien malade, aura vécu ; tout au moins le plus grand nombre de magasins seront dépréciés.
- A l’œuvre I et ne considérons pas par avance une chose comme impossible ; avec l’entente, vouloir c’est pouvoir • et nous le pouvons.
- Victor Barbé, Teinturier, à Paris.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 201,762. — Fréd. Bayer et Cie. — Procédé pour teindre et imprimer avec la dinaptyldi-quinhydrone.
- 201,786. — LANDOLTet Geiger. — Machines à bronzer.
- 201,891. — Desurmont. — Perfectionnements aux machines à teindre la laine peignée en bobines telles qu’elles sortent du
- 187,623. — Chandelier. — Brevet du 30 novembre 1887, pour une machine à molle-tonner les tissus sans tension et dont les organes se débourrent et saiguisent d’eux mêmes d’une façon continue.
- 194,033. — Société dite : La Teinturerie Stéphanoise. — Brevet du 6 novembre 1888, pour une machine à teindre les tissus en utilisant le matériel actuellement en usage.
- 200,331. — Galland. — Brevet du 26 août 188 9, pour un procédé de foulage sans plis et sans maniage.
- 194,892. — Standaert frères. — Brevet du 19 décembre 1882, pour un bleu indestructible sur coton.
- 194,110. — Bargeon. — Brevet du 17 novembre 1888, pour une machine à aiguiser les tondeuses, à laquelle il donne le nom de Facile.
- 191,367. — Jourdain. — Brevet du 21 juin 1888, pour un appareil à teindre le coton, la laine et les autres matières textiles par circulation du liquide tinctorial.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en commandite Mégroz, Portier et Cie (soieries en
- NIORT. — Courouge (François) dit Lange, teinturier en peaux. — Jug. du 5 mars. — (Réouverture de faillite).
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Dlle Gobley.Vve Clouzet. Teint, av. Daumes-
- nil, 138.
- Dme Bazar.. Buvry. Teint, rue d’Assas,
- 115.
- Pitard. Vve Mille. Teinturerie rue des
- Dames, 25.
- Tissier. Sanoner et T. en peaux, boul.
- Vincent Arago, 44, 46, 49.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- l<a conférence de Berlin, résolutions adoptées. — La conférence a terminé ses travaux. Les différentes résolutions des commissions ont été rédigées sous forme de vœux.
- Chaque commission a établi un rapport exposant les différentes phases de la discussion et résumant les résolutions adoptées.
- Le repos du dimanche
- 1° La commission du travail du dimanche a décidé qu’il serait désirable que, dans chaque
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- pays, un jour de repos hebdomadaire fût assuré à tous les ouvriers. Ce jour de repos serait fixé au dimanche.
- Ces dispositions ont été adoptées à l’unanimité, sauf le choix du dimanche, sur lequel les délégués français se sont abstenus.
- Des exceptions ont été admises pour les exploitations qui exigent une continuité de production et pour les industries qui ne fonctionnent que dans certaines saisons; mais même dans ces cas exceptionnels, il serait à désirer que chaque ouvrier ait un dimanche libre sur deux.
- Le travail dans les mines
- 2° La commission des mines a adopté à l’unanimité l’avis qu’il serait désirable que la sécurité des mineurs et la salubrité des travaux soient assurées par tous les moyens dont dispose la science.
- La limite d’âge à laquelle les enfants peuvent descendre dans les mines devrait être progressivement élevée à quatorze ans. Pour les pays méridionaux, cette limite serait fixée à douze ans.
- Le travail souterrain serait défendu aux femmes.
- Le travail des enfants et des adolescents
- 3° La commission du travail des enfants et des jeunes ouvriers dans les etablissements industriels a voté les résolutions concernant le travail des enfants. Elle a émis le vœu que les enfants n’ayant pas atteint un certain âge soient exclus, que la limite soit fixée à douze ans et pour les pays méridionaux à dix ans. Ces limites sont identiques pour toutes les industries.
- Il serait désirable que les enfants aient satisfait aux prescriptions de l’instruction primaire ; que les enfants au-dessous de quatorze ans ne travaillent ni la nuit ni le dimanche ; que le travail effectif ne dépasse pas six heures par jour, interrompues par un repos d’une demi-heure ; que les enfants soient exclus des occupations insalubres.
- Les résolutions concernant le travail des jeunes ouvriers sont les suivantes :
- Il serait désirable que les jeunes gens de 14 à 16 ans ne travaillent ni la nuit ni le dimanche ; que le travail effectif soit de dix heures, avec le même repos que les enfants et les mêmes restrictions au sujet des occupations insalubres.
- Le travail des femmes
- La commission du travail des femmes a décidé qu’il serait désirable que les filles et femmes âgées de plus de seize ans ne travaillent ni la nuit ni le dimanche; que le travail effectif ne dépasse pas onze heures par jour, interrompues par un repos d’une heure et demie au moins ; que des exceptions soient admises pour certaines industries; que des restrictions soient prévues pour les occupations particulièrement insalubres ; que les femmes qui sont accouchées ne soient admises au travail que quatre semaines après l'accouchement
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- lies procès en contrefaçons. — A
- coté de i’afiaire Grawitz dont nous entretenons nos lecteurs dans une autre partie du journal, des nouvelles attaques sont dirigées contre les teinturiers français par la Société allemande de fabrication de produits chimiques : Farbenfabriken, vormal Fred. Bayer et
- Cie, d’Elberfeld, ainsi que nous l’annoncions dans nos informations du numéro de Février.
- La Société « Farbenfabriken » est propriétaire des procédés de fabrication de la benzo-purpurine, et il paraît que des contrefaçons de ce produit sont employées par plusieurs teinturiers.
- Il est question aussi de procès en contrefaçon de produits qui seraient la propriété de la maison Durand et Lluguenin : l’indophénol sans doute.
- Ces divers fabncants font opérer des saisies chez les teinturiers, et se disposent à poursuivre ceux qui ont employé les produits contrefaits.
- —o—
- ürèves. — Dps ouvriers de la maison Auguste Florin à Roubaix, se sont mis en grève, au nombre de deux cent cinquante environ, demandant une augmentation de salaire.
- Cette grève a été suivie de celle de cent douze ouvriers de M. Wibaux-Florin, qui exigent Je renvoi du directeur de l’usine.
- Dans la province de Barcelone, une grève des tisserands de Manresa s’est déclarée et prend des proportions considérables : 5,000 ouvriers sont sans travail.
- Cette grève tend à se généraliser et à amener la fermeture de tous les établissements lainiers de la région.
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- Incendie. —A Barentin (Seine-Inférieure), un grave incendie a éclaté à la filature de lin de M. Badin.
- Plusieurs bâtiments, notamment un magasin contenant 500,000 francs de marchande , ses ont été détruits.
- Heureusement lu vent n’envoyait pas les flammes sur la fabrique de lin-, sans ceh cette dernière aurait été détruite et onze cents ouvriers se seraient trouvés sans ouvrage. Quatre wagons chargés ont été détruits.
- Les pertes, couvertes par des assurances, s’élèvent h près de 600.000 francs.
- Le feu a pris dans un magasin de déchets. On suppose qu’il a été produit par la fermentation.
- La filature a pu être préservée, de telle sorte que le travail des ouvriers est assuré.
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- lies draps «le troupe en Turfjuie.
- — On lit dans le Journal de Constantinople :
- Le ministère de la guerre a poussé avec intelligence à la concurrence, entre les négociants de notre ville et ceux de Londres, qui demandaient la fourniture des,draps pour l’armée impériale. Il a fait par suite un contrat très avantageux pour le Trésor. L’adjudicataire est Aslanzadé et l’on dit que le prix fixé est de 14 piastres (3.25) pour la même marchandise que celle fournie il y a deux mois à 17 1/2 piastres (4 fr.).
- M. Barnatan qui s’était présenté pour les matières de teinture, promettant monts et merveilles, s’est éclipsé au bon moment et a lai'-sé le champ libre û ses concurrents. On assure qu’il est rentré tout simplement dans ses bureaux mais qu’on lui avait mis en poche quelques fiches de consolation assez importantes pour le consoler dans sa retraite.
- Le ministère de la guerre trouverait avantage pour ces adjudications, d’être au courant des prix des grands marchés de l’Occident. (Pour mieux évincer ces marchés).
- —o—
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES
- TEINTURIERS-DÉG RAISSEURS
- Sèanee du 3 mars 1890.
- M Drevet dépose la proposition suivante : Je demande à la Chambre, s’il n’y aurait pas lieu de rechercher les moyens d’augmenter le nombre de ses adhérents, et de rendre ses travaux absolument profitables à notre industrie, en nommant une commission d’initiative dans le but de poursuivre ces recherches.
- 11 voudrait que cette commission fît une espèce d’enquête près des teinturiers non adhérents, et ensuite formulât des propositions a yant pour but de leur donner satisfaction.
- M. le Président estime qu’il résulte des que’ques mots de M. Drevet, que la commission demandée arriverait nécessairement à reprendre la question de la cotisation, et par suite, de la rupture avec l’Union nationale; il s’ensuivrait que le Comité mettrait de lui-même à l’étude un projet repoussé par l’assemblée générale; il croit donc que, régulièrement, c’est en provoquaut une assemblée extraordinaire, dans les conditions prévues par l'aride 29 des statuts, que cette proposition devrait être examinée, et non pas en séance ordinaire du comité.
- Le Comité à l’unanimité approuve le Président, et passe à l’ordre du jour.
- M. le Secrétaire donne lecture d’une lettre de M. Barbé, proposant la suppression des serges, et faisant valoir les raisons qui appuient sa proposition.
- Une longue conversation s'engage sur cette idée, et il en ressort que :
- 1° Le Comité n’a aucune action, aucun moyen d’imposer une décision qu’il pourrait prendre en ce sens ;
- 2° Il arriverait certainement que les teinturiers non adhérents, et ce sont de beaucoup les plus nombreux, s’empresseraient d’arborer encore plus de serges ; d’uù la conséquence, malgré la publicité donnée à cette décision, que les teinturiers sans leur enseigne passeraient inaperçus, et leurs magasins seraient confondus avec les commerçants en étoffes, dont les montres sont à peu près semblables.
- Le Comité, sachant gré à M. Barbé du but de sa proposition, ne croit pas devoir lui donner suite.
- M. le Président, en manière de conversation, demande s’il n’y aurait pas lieu d’adopter une mesure uniforme dans le règlement des appointements des gérantes de magasin.
- II estime qu’il vaudrait mieux ne les payer qu’à raison d’un tant pour cent, et ne pas leur donner de fixe; cela les stimulerait à bien s’occuper de leur affaire. sans être une charge fixe, invariable, quelquefois sans rapport proportionnel pour le patron.
- Pour faire suite à celte idée, M. Fleury, rappelant les déboires et les indélicatesses mêmes, auxquels on est exposé, proposerait d’exiger de toute gérante un cautionnement déposé dans une caisse publique, ou une garantie donnée par une personne notoirement. solvable.
- Cette question reste à l’étude pour la prochaine séance.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA
- 3e Année, N° 8.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES *’’> avril 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique : les indien-neurs rouennais. — Teinture en indophénol. — Sur les altérations des tissus imprimés aux mordants de fer. — Progrès réalisés dans le blanchiment par l’eau oxygénée. — Teintures noires et brunes des tissus mélangés.
- Procédés divers : Application des couleurs azoï-ques (suite). — Primuline, consolidation des teintes, nouveaux procédés.
- Chronique Industrielle. — Lettres d’un teintu-rier-dégraisseur. — Tribunal civil de Rouen, affaire Grawitz. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Le jeune et exubérant empereur d’Allemagne devient un promoteur d’agitation ouyrière. Qui aurait dit que le socialisme irait faire des recrues jusque sur un trône si autoritaire quant au reste !
- Qu’une République : la Suisse, par exemple, abrite et patronne « le congrès d’Olten », qui se tient en ce moment et qui doit étudier au point de vue international les questions ouvrières, on le comprend mieux.
- 11 ne nous déplaît pas, néanmoins, de voir des études d’un si haut intérêt social provoquées et couvertes d’une investiture officielle par une Monarchie presque absolue, à condition que ses conclusions ne deviennent pas oppressives des libertés individuelles et ne se substituent, pas à des contrats librement consentis, comme ceux qui règlent actuellement les conditions du travail.
- Le congrès de Berlin a provoqué la manifestation ouvrière internationale du Pr mai, qui a bien le caractère d’une pression sur l’opinion publique. Puisse-t-elle ne donner lieu à aucun désordre ni violence !
- En même temps, les esprits fermentent, bouillonnent ; les rêves des travailleurs se portent vers un âge d’or dont on leur fait entrevoir les mirages trompeurs. Dans les candidatures municipales du Parti ouvrier, à Paris, c’est un point de programme général de promettre la réduction à huit heures de la journée de travail, et sans réduction, bien entendu, du salaire quotidien.
- A Roubaix, des émeutiers vont au cimetière déposer des couronnes sur la tombe de Vanhamen, l’assassin du directeur du tissage Vanoutryve, et des troubles en surgissent.
- Des grèves éclatent à Mulhouse, à Roubaix, à Rouen, pour ne parler que de celles intéressant les industries textiles.
- A Mulhouse, elle est à peu près générale et comprend 25,000 grévistes demandant surtout la réduction de la journée, qu’ils fixent à dix heures et quart ; ils demandent bien aussi une augmentation de salaire, mais quant à cette prétention, ils paraissent assez disposés à l’abandonner.
- A Roubaix et à Rouen, les grèves sont localisées et ont pour point de départ des demandes d’augmentation sur des travaux à la pièce.
- Les couverturiers de Cours (Rhône) ont fini par obtenir ce qu’ils exigeaient : une augmentation évaluée à 20 p. 100. Depuis neuf mois, ils soutenaient la lutte.
- La grève est l’arme pacifique des revendications ouvrières ; on ne saurait blâmer les salariés d’y avoir recours, lorsque leurs prétentions ne sont pas extravagantes. Elle est préférable à tous égards aux solutions imposées par des Etats prenant en tutelle une partie de leur citoyens, lesquels sont majeurs et conscients de leurs intérêts, puisqu’ils sont en possession de la capacité électorale.
- * *
- Ces considérations sociales nous mèneraient loin ; il vaut mieux revenir aux affaires :
- Les lainages restent en bonne situation, avec un peu moins d’animation toutefois à Reims, à Elbeuf, à Four-mies ; l’activité est toujours très grande à Roubaix.
- L’étranger, en général, n’est pas aussi bien partagé. A Bradfort, Leeds, Halifax, il y a diminution de production et de débouchés.
- A Barcelone, l’industrie textile est inquiétée par des grèves et se tient en observation.
- L’Italie achève de se ruiner sous le régime économique inauguré par M. Crispi, qui n’est pas de taille à jouer au Bismarck ; des faillites retentissantes éclatent presque chaque jour.
- En Allemagne, c’est aussi le calme ; les lainages communs seulement donnent un peu. Et cependant les teintu-
- riers de fils de laine de Berlin ont avisé les négociants et les manufacturiers de leur intention d’élever leurs prix. L’augmentation affecterait sérieusement les négociants de laine et l’on pourrait s’attendre â une augmentation des prix des filés et des tissus de fantaisie.
- C?tte majoration est justifiée, d’ailleurs, par une augmentation de salaire qu’ont dû consentir les patrons teinturiers à leurs ouvriers les menaçant de grève.
- Pour les soieries, il s’est fait à Lyon des achats importants, notamment en tramé laine, pour des maisons anglaises. A Londres, comme à Paris, le tissu soie est en bonne demande tant en articles de Lyon qu’en rubans de Saint-Etienne, et même en tissus de Zurich, de Crefeld et d’Italie. Paris devient un marché international et centralisateur pour la soierie.
- A Zurich, l’industrie de la soie a repris une grande activité ; les ouvriers et ouvrières dé videurs, tisseurs, etc , sont recherchés et à prix élevés.
- L’article gant est en bonne position ; les teinturiers en peau de Grenoble et surtout de Milan sont très occupés ; les couleurs doivent correspondre à celles des robes.
- * *
- Parmi les étoffes offertes pour l’été, nous citerons la mousseline laine imprimée. Les sujets sont des genres Louis XV et des grands ramages. Le grenadine fond noir à fleurs aux couleurs vives ; le barêge à dessins et uni de toutes nuances, et autres tissus légers abandonnés depuis quelques années, reprennent faveur. Le vigogne se maintient pour les usages journaliers.
- Pour les façonnés, ce sont des écossais à larges carreaux posés en biais ; des carreaux indous sur lainages moël-leux avec de larges rayures entrecroisées de deux ou trois tons; ajoutons un tissu dénommé « bure de Hongrie », recouvert de deux ou trois teintes se dégradant et montant en cône : cet effet est tout-à-fait nouveau et s’applique surtout aux costumes de bains de
- mer. a .
- Parmi les soieries fraîches, on fait des imperméables nuance Eiffel, avec parapluies de même teinte.
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- Les modes de modistes sont toujours aux teintes grises et beige.
- * *
- Nous terminons en revenant aux intérêts professionnels de la teinture.
- Le procès Grawitz est toujours pendant devant la cour de Rouen ; il reste à entendre Me Pouillet pour sa réplique au nom du demandeur, M.c Allard répliquant de son côté pour les teinturiers, et probablement les conclusions du ministère public.
- L’arrêt ne sera rendu qu'après cette nouvelle passe d’armes.
- Mentionnons enfin qu’il vient de se fonder, à Lyon, une Chambre syndicale des maîtres teinturiers - dégraisseurs (voir à nos Informations).
- Le mouvement lancé par la Chambre syndicale de Paris s’étend en province ; la seconde ville de France emboîte le pas. Puissent ces efforts combinés régénérer la profession, qui en a tant besoin !
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR
- [Suite]
- LES INDIENNEURS ROUENNAIS
- Dans notre « Chronique » du 10 avril, nous signalions les vœux, des imprimeurs de Seine-Inférieure, demandant, lors du changement de régime, l’établissement du draw-back, contrairement aux idées et aux intérêts des fileurs et tisseurs de la région, et contrairement aussi aux opinions exprimées par la majorité des centres lainiers.
- Voici la situation de la question, d’après une correspondance adressée à un journal industriel, et dont nous extrayons les passages suivants, qui se rapportent entièrement à l’enquête actuelle sur le régime économique :
- Il faut dire quelques mots jd’une question délicate entre toutes, puisqu’il s’agit de concilier deux grands intérêts radicalement oppo -sés, et néanmoins aussi respectables l’un que l’autre.
- Il s’agit du débat entre les tisseurs de coton et les imprimeurs d’indiennes et cretonnes.
- Ceux-ci, depuis longtemps, demandent avec insistance au gouvernement le retour au régime des admissions temporaires de tissus écrus venant de l’étranger. La toile de coton que produisent les environs de Rouen coûtant au moins 10 pour 100 plus cher qne ne coûtent les qualités équivalentes du Lancashire, l’imprimeur rouennais est mis dans l’impossibilité absolue de lutter sur les marchés éloi-
- gnés contre ses concurrents de Mulhouse et de Manchester.
- Pour travailler dans des conditions à peu près équivalentes, il lui faudrait donc que l’on admît en franchise, sous toutes les réserves et garanties nécessaires, les toiles étrangères qui sont sa matière première à lui, afin qu’il puisse les enluminer de toutes les couleurs chères aux Sud-Américains ou aux Congalais , au grand profit de la main-d’œuvre française, puis les réexpédier sans avoir à redouter la I compétition anglaise, allemande, voire nord-américaine.
- Pour l’imprimeur d’étoffes, cela est ni plus ni moins une question de vie ou de mort. Le marché français n’est plus guère accessible aux petites impressions ordinaires. Si ce n’est pour les costumes de villégiature et dans des genres de prix élevé où l’Alsace excelle, puis encore pour certaines étoffes d’ameublement la consommation n’est pas chez nous en faveur des cotonnades imprimées. La robe de petit lai îage est aujourd’hui produite par Roubaix à si bon compte, Giasgow nous envoie de fines cotonnades , des zépbirs tissés, dans des qualités si jolies, que la femme française a délaissé l'indienne.
- Force est donc à l’imprimeur de viser les marchés lointains, les colonies où l'indienne est dans son pays d’origine. Mais comment imprimer sans tissu ? Ou même à quoi bon échantillonner quelques jolis assortiments afin de les offrir à Paris aux maisons qui achètent pour le Pérou ou le Mexique, alors que huit ou dix agents de Manchester s’y disputent les commandes à 1/32 de penny près?
- D’autre part, les fabricants de toiles écrues, ; onéreusement chargés d’outillage et de personnel, n’entendent pas qu’on leur laisse filer et tisser des cretonnes pour les voir s’empiler dans leurs magasins en regardant blanchir ou colorier les cotonnades étrangères. Us n’avaient pas fait retirer le bénéfice des admissions temporaires aux imprimeurs de Mulhouse, alors que l’Alsace était en France, pour le laisser reprendre aujourd’hui par quelques maisons rouennaises.
- Pour eux aussi, le problème est vital. Aussi les filateurs et les tisseurs ont-ils usé de toute leur influence sur le gouvernement pour que les imprimeurs soient déboutés de leur requête.
- La formule conciliatrice était difficile à déterminer. Cependant, on peut dire dès à présent qu’à moins de mauvaise volonté dans les bureaux du ministère du commerce, ce qui est improbable, on adoptera une sorte de drawback.
- Les imprimeurs vont demander qu’on les indemnise, lorsqu’ils exportent des cotonnades imprimées par eux, au moyen d’une prime équivalant aux droits que payent en douane française les mêmes marchandises venant de l’étranger.
- L’Etat paye des primes aux raffineurs, aux
- entrepreneurs de construction navale ou de transport maritime. Il est donc juste et normal qu’il soutienne l’effort d’une industrie d’art, bien nationale, dont l’extinction serait absolument nuisible aux finances publiques, tandis que son développement contribuera puissamment au bien-être et à la bonne renommée du pays.
- Les imprimeurs de Rouen ont à Paris les mêmes dessinateurs que leurs rivaux de Mulhouse. Plusieurs d’entre eux sont même de l’école alsacienne. Mis sur le même pied que les Alsaciens, Jes Rouennais les auront vite rejoints , c’est-à-dire qu’ils dépasseront les Anglais, au moins pour la production où le soin, la solidité des couleurs ont une plus grande valeur que le bas prix. C’est ainsi qu’aujourd’hui les drapiers de Roubaix défient ceux de Huddersfield, même sur les marchés où ils ne sont pas protégés.
- Il y a donc bon espoir qu’une aussi raisonnable proposition, approuvée par les fabricants d’écrus, soit acceptée par le ministère et le Parlement représenté par la commission des cinquante-cinq.
- TEINTURE EN INDOPHÉNOL
- Nous avons publié un procédé de cuve mixte à l’indigo et à l’indophénol (Rente de la Teinture, 1889, page 173], et ce mélange est le moyen reconnu le plus pratique pour l’emploi des indophénols qui, seuls, ne sont pas d’un beau bleu et résistent mal à l’action des acides.
- Us tiennent bien, du reste, au savon, au foulon et à la radiation solaire.
- Après ce procédé, basé sur la réduction par les hydrosulfites, il n’est pas inutile de voir des moyens d’application de l’indopbénol seul et donner un exemple d’un procédé de réduction par les sels stanneux, quoique ces méthodes soient antérieures et nullement préférables à celle de la cuve mixte.
- Rappelons d’abord les
- Propriétés chimiques des indophénols.
- L’indophénol du commerce renferme, comme impureté, une petite quantité d’une matière colorante violette qui se fixe avec lui dans les opérations de la teinture. Pour l’avoir pur, il suffit de le laver avec de l’eau acidulée à 1 0/0 d’acide sulfurique, jusqu’à ce que l’eau de lavage ne soit plus colorée.
- Le véritable dissolvant de l’indophénol est l’alcool, auquel il communique une belle couleur bleue. Il est insoluble dans l’eau. Il se dissout dans l’acide sulfurique concentré avec une coloration bleue intense, que l’addition d’eau fait virer au rouge sale.
- Chauffé avec précaution, il se sublime en aiguilles bleues ressemblant à l’indigotine.
- Traité par une solution chlorhydrique de sel d’étain, il se transforme en une poudre grise
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- qui est une combinaison de leuco-indophénol et de chlorure d’étain. Cette poudre, recueillie sur un philtre, est livrée au commerce sous le nom d'indophénol blanc. Cette leucobase est soluble dans 40 parties d’eau et possède la curieuse propriété de rester indifférente et inoxydable à l’air, lant qu’elle se trouve dans un milieu même très faiblement acide : mais, sous l'influence des alcalis, elle absorbe rapidement l’oxygène en régénérant l'indophénol, et c’est sur cette réaction qu’est fondé l’emploi de l’indophénol en teinture.
- Sous l’infiuence de divers autres agents réducteurs, tels que la glucose, l’indophénol peut encore être réduit en liqueur alcaline, à la façon de l’indigo, en donnant naissance à un liquide verdâtre avec des stries et des reflets bronzés à la surface.
- Procédés de réduction tt de teinture.
- La teinture en indophénol peut s’exécuter d’une façon analogue à celle de la teinture en indigo.
- On prépare d’abord le produit de réduction de l’indophénol, en délayant dans de l’eau alcaline, avec de la glucose, la pâte d’indophénol bleu et chauffant à 80°. Le liquide devient verdâtre avec des stries et rtflets bronzés à la surface ; il prend, en un mot, toutes les apparences d’une belle cuve d’mdigo.
- On étend alors la liqueur avec de ffeau chaude et on y plonge le coton. Lorsqu’on est arrivé à la nuance voulue, ce dont on s’assure en prélevant de temps en temps un échantillon, on sort le coton, on l’exprime, on le lave et on développe la couleur par une exposition prolongée à i’air, ou mieux par un bain oxydant.
- En sortant du bain, le coton est d’une couleur vert-grisâtre qui, p?r oxydation, passe au bleu indigo. Comme oxydant, on peut se servir de tous les agents usuels, par exemple, le bichromate de potasse ; mais, d’après MM. Xœ-chlin et Witt, il serait préférable de faire usage d’une solution ammoniacale d’un sel cuivrique (sulfate, nitrate, chlorure), dans laquelle on insuffle de l’air au moyen d'un barbotteur Kœrting.
- Le sel cuivrique oxyde le leukindophénol, en passant à l’état de sel cuivreux, et celui-ci est transformé de nouveau en sel cuivrique par l’oxygène de l’air. Le bain oxydant peut ainsi servir indéfiniment. La théorie de cette teinture est exactement la même que celle de la teinture en indigo.
- Une autre méthode, qui paraît préférable, consiste à effectuer la réduction de l’indophénol au moyen de l'oxyde d’étain.
- On fait dissoudre, à froid, 6 kil. de sel d’étain dar s 24 lit. d’eau, et on y verse doucement, en ag.iant, une solution tiède de 6 kil. de carbonate de potasse dans 24 lit. d’eau. Il se forme un précipité que l’on recueille sur une toile.
- D’un autre côté, on prépare du nitro-mu-
- riate d’étain en mélangeant une partie de sel d’étain avec uue partie d’acide nitrique à 36°. On neutralise cette couleur par une quantité égale d’oxyde d’étain en pâte, qui vient d’être prépaié ainsi qu'il est dit ci-dessus, et on ajoute au mélange l’indophénol préalablement humecté avec de l’acide acétique.
- Quand la réduction est opérée et que la liqueur a pris une teinte rougeâtre, on l’étend d’eau et on y passe le coton préparé en huile ou acide sulforicinique, comme pour la teinture en rouge d’Andrinople. Vu le peu d’affinité du leukindophénol, pour les fibres végétales, il faut manœuvrer le coton assez longtemps dans ce bain.
- La teinture terminée, on lave et on développe la nuance par un passage en bain de bichromate de potasse, à 1 0/0, à la température de 50°.
- Nous rappelons enfin le mode de réduction par les hydrosulfites auquel il a été fait allusion au début de cette note, et qui est décrit dans notre numéro cité.
- SUR LES ALTÉRATIONS
- DES TISSUS IMPRIMÉS
- . par les mordants de fer.
- M. Jeanmaire a observé que les réducteurs (acide phosphoreux, acide arsenieux, bi-sul-fite de soude) ajoutés au mordant de fer, retardent l’altération des tissus ; les oxydants les hâtent.
- Il est avantageux d’aérer les tissus avant le foulardage.
- Un tissu foulardé en acétate ferreux à 5° Baumé, qu’on avait laissé enroulé pendant un mois et qu’on avait bousé ensuite, montra une perte de résistance évaluée de 60 à 70 p. 100. L’altération se manifeste surtout après le bousage.
- Si l’on vaporise un tissu immédiatement après le foulardage, il n’y a pas d’altération ; si on le laisse empilé et qu’en vaporise ensuite l’attaque se manifeste.
- PROGRÈS RÉALISÉS
- dans le blanchiment par l’eau oxygénée
- (D'après une Revue de l'Exposition de M. Martinon, dans ^Industrie textile.)
- L’eau oxygénée était absolument inemployée en 1878, et c'est seulement en 1880-81 que les premiers essais furent faits à Lyon. Mais alors ce produit valait de 1 fr. 50 à 1 fr, 75 le litre, et sa pureté était loin d’être comparable à celle qu’on obtient aujourd’hui dans le commerce.
- Peu a peu les moyens d’obtention de l’eau oxygénée s’améliorèrent, son prix baissa, et
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- l’on se rendit compte qu’il y avait lout intérêt à employer une eau oxygénée pure, car, dans ce cas, sa conservation est bien meilleure et son action blanchissante beaucoup plus énergique, ce qui permettait de réduire la quantité à employer par kilog. de matière.
- En outre, l’addition aux bains de blanchiment de certaines substances comme silicate de sonde, magnésie, rendit l’eau oxygénée qu’ils contenaient plus stable, et par conséquent permit encore d’en diminuer les quantités consommées.
- Blanchiment des soies tussah
- Aussi maintenant on blanchit fort bien les soies tussah avec 2 litres par kilogramme d’eau à 10 volumes, et l’on obtient un fil ayant tout son brillant et tonte sa solidité, ce qui n’avait pas lieu lors de l’emploi du bioxyde de baryum.
- On sait que, dans ce cas, le procédé de blanchiment était le suivant: cuire d’abord les tussah à la soude ; les soies mises sur un bain tiède de carbonate de soude restaient toute une nuit dans ce bain ; le lendemain on chauffait le bain à 80-90 degrés centigrades, on faisait aller et venir les soies environ une heure, puis on lavait et quelquefois passait au savon bouillant. Mais, lorsque le tussah devait être soumis au blanchiment, on supprimait le passage au savon bouillant.
- On menait ensuite les soies sur une eau chaude, dans laquelle on ajoutait de 20 à 30 pour 100 de bioxyde de baryum en poudre ; sous l’influence de la chaleur, le bioxyde de baryum était décomposé, et le blanchiment s’opérait. Oa faisait alors plusieurs avivages à l’acide sulfurique pour enlever la baryte et des savons bouillants pour redonner le brillant à la soie. On doit dire que, dans tous les cas, on était loin d’arriver à un bon résultat, aussi bien au point de vue du blanchiment que de la beauté du fil obtenu.
- Actuellement le blanchiment se fait de la façon suivante :
- Le tussah, après cuite, est mis sur un bain contenant 2 litres eau oxygénée par kilogramme de tussah et rendu alcalin par du sillicate de soude. On doit avoir soin de mettre un excès de silicate de soude, car il se forme par action de l’eau oxygénée sur les matières colorantes du tussah des substances acides, et il importe que le bain ait toujours une réaction alcaline. On chauffe ce bain ainsi constitué d’abord à 50-60 degrés centigrades, puis après un contact suffisant à 80-90 degrés centigrades. Le blanchiment est terminé après douze à quinze heures.
- Il est inutile de maintenir la température pendant ce laps de temps, on immerge seulement les soies dans le bain et on l’abandonne à lui-même-, de temps à autre seulement on fait aller et venir la soie, et l’on peut, si besoin est, réchauffer le bain.
- Le blanchiment achevé, il ne reste plus qu’à laver et savonner bouillant.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Blanchiment des tissus soie et coton
- L’eau oxygénée a encore trouvé un grand emploi dans le blanchiment des tissus soïe et coton. On tissait auparavant ces tissus avec du coton blanchi au chlore, et le blanchiment des tissus s’opérait, lors de la teinture en blanc, par un ou deux passage dans les chambres à soufre, ce qui dépouillait légèrement la soie. Or il est bien préférable pour le fabricant de faire tisser toute sa production en coton écru, et de pouvoir ensuite à son gré et malgré cela disposer ce qui lui plaît en blanc. On arrive parfaitement à ce résultat en blanchiment avec l’eau oxygénée, ce qui consomme environ 1 kilogramme d’eau par kilogramme de tissu; par ce moyen on obtient des blancs aussi beaux que lorsque le coton est au préalable blanchi au chlore, et si le coût de ce blanchiment est plus élevé que celui du fil coton, il donne en plus des avantages cités ci-dessus, celui d’un tissage plus commode.
- Blanchiment des soies de magnaneries
- Il faut dire toutefois que tous les essais faits pour employer l’eau oxygénée au blanchiment de la soie ordinaire ont donné des résultats peu intéressants. Le blanchiment obtenu n’est pas supérieur à celui donné par le procédé ordinaire des chambres à soufre, et, employée concurremment avec lui, l’eau oxygénée ne donne pas des résultats assez nets.
- On doit cependant signaler l’emploi de l’eau oxygénée pour le blanchiment des fantaisies ou chappes et des bourrettes, ainsi que des soies destinées à être tissées avec de la dorure; car, dans ce dernier cas, le blanchiment par les chambres à soufre communique aux soies la propriété de noircir rapidement cette dorure ou ce fil d’argent par la formation d’un sulfure métallique.
- TEINTURES NOIRES ET BRUNES
- DES TISSUS MÉLANGÉS
- EN UNE SEULE OPÉRATION
- D’après un brevet anglais, on obtiendrait une teinture en noir et en marrons sur des mélanges laine, coton (et soie sans doute), en imprégnant d’abord ces matières du bain colorant, oxydant ces couleurs sur la fibre, puis fixant par un mordant.
- Le point spécial et caractéristique du procédé, la condition de réussite, serait cette oxydation du colorant non encore visé par les mordants.
- Voici du reste la méthode :
- 1° Dégrabsage complet à chaud, dans des bains alcalins ou savonneux.
- 2° Imprégnation par les bains colorants ;
- on opère sur des bains chauffés à 50 degrés centigrades.
- 3* Séchage par un courant d’air chand, et ensuite, oxydation par étendage.
- 4° Fixation par un mordant métallique, tel que sel de fer, de cuivre, de chrome ou autre. L’auteur donne comme exemple, un bain de bi-chrômate à 3 0/0.
- Voici maintenant les formules de quelques-uns de ces bains colorants :
- Tous les extraits de bois sont à la concentration de 7 degrés baurné (pèse-sels).
- Noir n* 4.
- Extrait liquide de campêche 64 litres.
- — de quercitron 4 —
- Eau......................... 88 —
- Noir rr 2.
- Extrait liquide de campêche 72 litres.
- Eau......................... 88 —
- Noir-bleu.
- Extrait liquide de campêche 64 litres.
- Extrait liq. de bois jaune .. 8 —
- Ber.zo-azurine............. 625 gr.
- Eau......................... 88 litres.
- La benzo-azurine deit être dissoute à l’avance dans 10 litres d'eau, avec 250 gr. de cristaux de soude.
- Brun rr 4.
- Extrait liquide de campêche 8 litres.
- Eau......................... 88 —
- Brun n* 2.
- Cachou.................... 750 gr.
- Acide acétique.............. 2 litres.
- Extrait liquide de campêche 12 —
- — de bois jaune 1/4 —
- Eau........................ 88 —
- Bronze ou mordoré.
- Ext. liquide de bois jaune.. 64 litres.
- Eau........................ 88 —
- C’est après l’imprégnation par ces bains chauffés à 50 degrés, après séchage et oxydation, qu’on fixe au mordant de chrome ou autre.
- Les teintes monteraient en même temps sur textiles.
- Cela a bien besoin de confirmation.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Application des couleurs azoïques (Suite) (1)
- Primuline
- Sous ce nom, on désigne un jaune qui a pris place dans la consommation, grâce à ses avantages réels pour la teinture des cotons.
- Il donne, comme l’indique notre échantillon, la teinte de l’orangé de chrome, avec plus de stabilité même que ce dernier qui est influencé par les alcalis et par les émanations sulfureuses.
- De plus, le jaune de chrême forme épaisseur et opacité dans les tissus et le3 dispose à l’oxydation.
- Les nuances à la Primuline résistent à l’air, à l’acide, au savon, au foulon et, en général, b toutes influences auxquelles sont soumises les étoffes.
- La primu'ine teint directement le coton sur bdn bouillant, dans lequel on ajoute simplement du sulfate de soude.
- On teint aussi sur savon en ajoutant au bain 1 kil. de nitrite de soude pour 1,000 litres d’eau.
- On a aussi donné à cette couleur, ou tout au moins à une autre très analogue, le nom de Polychrômine, en raison des transformations qu’elle peut subir.
- Le co’on teint en primuline peut virer au rouge en diazotant d’abord la couleur fixée sur la fibre.
- Eau...................... 1.000 littres
- Nitrite de soude...... 3 kil.
- Acide chlorhydrique.. 10 —
- La couleur devient brunâtre ; on rince et on
- développe le rouge dans un produit spécial, de composition inconnue, comme la primuline elle-même, et vendue par la même fabrique que cette couleur, et qu’elle nomme « développeur de rouge »; on emploie ce développeur dans la proportion de 1 kil. pour 100 litres d’eau, et l’on opère à 40 degrés.
- Il se fait de même un « développeur orangé » donnant, après le passage en nitrite de soude, des nuances orangées.
- Mais tout cela n’est que jeu de réactions pouvant intéresser le théoricien, sans être d’un avantage réel dans la pratique, car il n’est pas établi que ces couleurs transformées sur la fibre jouissent de la même solidité que celle du fund ; nous avons vu même par un échantillon
- (1) Voir le numéro du 25 mars, p. 31.
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-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- inséré dans la Revue de la Teinture, année 1869, p. 93, qu’une couleur orangée, générée par des procédés directs, avait dégorgé assez de couleur pour que celle-ci traversât plusieurs doubles de papier. (Cet échantillon provenait de produits figurant à l’Exposition) .
- D'abord, la primuline jouit, comme toutes les couleurs azoïques, de la propriété de fonctionner comme mordant pour toutes autres couleurs d’aniline.
- C’est ainsi que nous avons fait l’échantillon de cerise ci-contre, en recouvrant de fuchsine
- Ces couleurs de remontage doivent tirer sur bain alcalin ou au moins neutre -, les fuchsines, les verts, les violets, les bleus alcalins montent ainsi très bien et participent, dans une proportion relative, à la solidité des fonds, car on sait qu’en teinture, un pied de matière colorante solide, ajoute encore à la résistance des nutnçages on avivages qui le recouvrent ; il semble que ces derniers acquièrent de nouvelles propriétés.
- Mais l’emploi principal de la primuline est de donner sa nuance propre avec ses qualitéa spectales, et c’est là son intérêt le plus important.
- Primuline sur mélanges
- moins, pour certaines destinations, l’avantage est supérieur à l’inconvénient.
- Les bains sont loin de s’épuiser ; ils conservent une bonne moitié du colorant; aussi, pour les passes suivantes, n’ont-ils besoin d’être renforcés que pour moitié au plus des doses ci-dessus de colorants et de mordants.
- Nouveau Procédé d’Application des couleurs azoïques.
- A ces indications et à celles de notre numéro du 25 mars, nous joignons les suivantes, extraites d’un journal industriel non spécial à la teinture et sans nom d’auteur.
- L’origine réelle du procédé n’est donc pas indiquée, mais il est visible qu’elle est d’un auteur familier de nos travaux.
- Voici cet article :
- « Les matières colorantes azoïques simples ou complexes ne possèdent qu’une affinité assez faible pour la fibre végétale. Jusqu’à ce jour, les matières colorantes azoïques complexes ont été employées presque exclusivement et encore était-ce d’une manière dérivée, artificielle, en les combinant avec le carbonate de soude, chlorure de sodium, phosphate de soude, etc. Le nouveau procédé les emploie directement après avoir fait subir une préparation préalable au coton, préparation qui le rend apte à être teint directement par les colorants azoïques. Voici la manière de procéder : une certaine quantité de tissu (soit 100 mètres) est foulardée dans un bain composé de :
- . Les fils et tissus de laine-coton et de soie-coton se teignent en bain neutre bouillant, additionné de sulfate de soude.
- Vers la fin de l’opération, si le coton n’a pas assez monté, on alcalinise le bain avec du borax ; si c’est, au contraire, la laine ou la soie qui sont demeurées trop bas, on acidifie le bain avec une légère quantité d’acide chlorhydrique. Ce sont généralement ces dernières matières qui montent le moins.
- Les mélanges laine-soie (ou chacun de ces textiles purs) se teignent sur bain acide, ou sur bain neutre, ou même légèrement alcalin (avec borax), additionné de sulfate de soude.
- Sur tous tissus, le jaune obtenu résiste au foulon, au savon et aux influences atmosphériques.
- CONSOLIDATION DES TEINTES
- aux benzoazurinesy azo-bleus et azo violets
- Dans notre article du 25 mars (p. 32),nous disions qu’un traitement au sulfate de cuivre donnait plus de résistance à ces couleurs; nous ajoutons aujourd’hui qu’il leur ôte en même temps de l’éclat et de l’intensité; néan-
- Acétale de magnésie 30° Baumé... 50 litres
- — d’alumine 15° Baumé......... 50 —
- Eau................................ 50 —
- Après le séchage, l’étoffe est passée dans unee cuve à roulette montée avec :
- Sulfate de zinc......... 5 kilogr.
- Soude caustique......... 10 —
- Eau.................... 100 —
- A la sortie de la cuve, l’étoffe est lavée, puis plongée dans le bain colorant azoïque titré à 2 ou A 0/0.
- Le degré de température du bain doit être de 80° certig. et sa durée ne doit guère dépasser une demi-heure. Les nuances ponceau, rocel-line, presque tous les orangés, les bordeaux, la cérosine, les teintes crocéines et homologues dérivées de la benzidine s’obtiennent stables et solides au moyen de ce procédé.
- La formule ci-dessus indiquée comporte des variations selon les diverses conditions et exigences. Ainsi, au seul point de vue économique, la substitution des sulfates correspondants aux acétates d’alumine et de magnésie, peut avoir lieu sans contrarier notablement les résultats. La formule se libellerait ainsi :
- Sulfate de magnésie ... 15 kilogr.
- Alun...................... 5 —
- Eau....................... 100 litres
- De même encore l’acétate de chaux pourrait prendre la place de l’acétate de magnésie, etc.
- Ce passage en cuivre s’opère ainsi :
- Le coton (ou tout autre textile végétal) étant teint dans l’un de ces bleus azoïques, et à deux ou trois tons plus hauts que ceux qu’on veut produire finalement, ces matières sont rincées et menées ensuite une demi-heure, au bouillon, dans un bain contenant pour 100 kilos :
- Sulfate de cuivre.......... 5 kilos
- Et on rince.
- Les cotons ainsi traités résisteraient à l’air, à la lumière et aux lavages, et ne dégorgeraient plus de couleur, notamment sur les blancs, à côté desquels ils sont tissés.
- Sur laine et soie.
- Une consolidation équivalente se produirait sur les laines et les soies teintes par les mê -mes produits, et par un traitement semblable, mais en remplaçant le sulfate de cuivre par le sulfate de zinc.
- Soit pour 100 kilos :
- Sulfate de zinc........ 4 à 5 kilos
- Demi-heure au bouillon et rincer.
- Les teintes résisteraient alors aux rinçages bouillants et au foulage.
- Cet emploi des sulfates de cuivre et de zinc est breveté par MM. Fréd. Boyer et Ce.
- Autres Couleurs azoïques
- Dans cette classe de colorants figurent encore les produits connus commercialement sous les noms suivants :
- Brun pour coton A Z
- On teint au bouillon avec, pour 50 kilos de
- coton :
- Brun A Z................. 2 k. 500
- Sulfate de soude......... 6 »»»
- Les bains ne se tirent pas à fond et servent pour de nouvelles passes, en les renforçant.
- Crocéines.
- Ces colorants comprennent un orangé (marque E N ou n° 7 du fabricant), puis des rouges assez purs d’abord (marques R et B, n°‘ 8 et 9), enfin des rouges plus ou moins violetés (désignés par des B en plus ou moins grand nombre, et les n°‘ 10 à 15).
- Toutes ces sortes se teignent sur coton, pour 50 kil., avec :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Crocéine.................... 2 k. 500
- Alun........................ 5 »»»
- Sulfate de soude............ 2 *»»
- Entrer à 50 degrés, laisser graduellement tomber la chaleur jusqu’à 25 ou 30 degrés, en lissant constamment les cotons.
- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- Encore les Serges
- La Chambre syndicale n’a pas adopté ma proposition, pour des motifs qui sont la preuve indéniable de son bien-fondé. J’ai voulu, d’ailleurs, sonder le terrain, m’assurer si les griefs invoqués par les collègues non adhérents étaient sérieux, et m’assurer aussi que la Chambre est composée d'intérêts divers qui n’ont pas les mêmes aspirations; il en résulte un piétinement sur place.
- Quand une mesure est reconnue bonne à prendre, il ne s’agit pas de faire telle ou telle abstraction • il faut l’adopter, tout au moins la mettre 5 l’essai • mais prétendre, par avance, que les collègues non syndiqués feraient le contraire, ceci n’est pas admissible ; on peut tout aussi bien admettre que les boutiques de teinturerie voulant être confondues avec les vraies maisons seraient forcées de suivre le mouvement. Et puis, on oublie le rôle de la presse, l’un des grands leviers de l’époque; nous sommes en 1890 et non en 1789. Allez donc vous habiller avec les modes du siècle dernier !
- 2e grief : Nos magasins se confondent avec les nouveautés, la mercerie, etc. Cela n’en est que plus flatteur; mais, entre nous, si quelques méprises se produisent avec des naïfs, c’est infime.
- 3e grief : Autre point, les serges se voient de loin, et c’est une bonne réclame : d’accord, si cette enseigne était exclusive à notre profession, alors qu’elle est devenue l’apanage de tous, une enseigne vulgaire, nuisible.
- MM. les collègues travaillant à confrères n’ont-ils pas plutôt considéré que ce seraient leurs clients qui souffriraient le plus de la suppression, et qu’ils s’en ressentiraient eux-mêmes ?
- La Chambre semble viser à un grand nombre d’adhésions ; ne vaut-il pas mieux être A5 parmi les principaux teinturiers de Paris, que d’être des centaines de teinturiers d’occasion, bons tout au plus à admettre comme membres honoraires n’ayant pas droit au vote? Si, au contraire, vous admettez ces bataillons enjuponnés, bon appétit, messieurs ! mais je crois que beaucoup des vrais teinturiers se retireraient en prévision d’une pareille pétaudière.
- A une épcque où cela m’était facile, j’ai fait partie de nombreuses sociétés ou cercles; j’ai même eu l’honneur d’en présider. L’expérience m’a appris que mieux vaut la qualité que la
- quantité. Quand on veut avancer, il faut éviter un excès de prévoyance et aussi de combinaisons personnelles; il faut rompre résolument avec la routine et marcher en avant.
- Quelques exemples des vieilles modes passées :
- Voyez les cordonniers, il n’y a plus que les échoppes qui mettent une botte rouge pour enseigne; les grandes maisons n’en usent pas, mais l’appliquent ailleurs aux petits ! Quelques petits coifleurs arborent encore les plats à barbe, et ne s’en font que mieux raser par leurs confrères plus modernes. De même les marchands de parapluies se faisant tremper jusqu’aux os par les grands magasins qui ne mettent pas non plus à leur porte le vieux robinson rouge.
- Dans notre partie, voyez queluues maisons d’élite, rue Saint-Honoré, rue de Rohan, pas de serges ; elles ne s’en portent pas plus mal : maisons privilégiées, dira-t-on ; des mots cela. Petits ou grands, il faut viser à être connu, privilégié et non à être confondu avec les vulgaires boutiques.
- Ma critique finie, j’approuve la proposition de MM. Vinois et Fleury, ayant trait aux mesures à prendre à l’égard des gérants ; l’anse du panier saute par trop, et souvent la caisse du patron est dégraissée jusqu’à la chaîne. J’ai déjà effleuré le sujet dans la Revue n° 25, janvier dernier.
- V. Rarbé,
- Teinturier à Paris.
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN
- AFFAIRE GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- Me Allart discute la question des antériorités, il examine successivement les brevets Paraf-Saval, Pinquênet, Sautin et Rrière, et enfin Bobœuf Dans chacun dé ces brevets, antérieurs aux brevets Grawitz, il voit les procédés de ce dernier, ou au moins leur principe.
- Voilà, dit-il, ce que faisait Bobœuf, et voilà ce que nous avons fait nous-mêmes ; nous n’avons donc rien pris à M. Grawitz et nous ne pouvons être déclarés contrefacteurs.
- L’antériorité Bobœuf.
- M® Allart examine les objections de M. Grawitz à propos de l’emploi du procédé Bobœuf.
- 1. M. Grawitz soutient que sa méthode n’est pas le procédé Bobœuf. Car Bobœuf parle d’une double décomposition, et non pas d’une oxydation; moi seul j’ai découvert l’oxydation dit-il. ’
- Réponses des teinturiers : Peu importe que Bobœuf n’ait pas indiqué l’oxydation si les moyens employés par lui la produisaient. Nous avons procédé comme lui, nous avons
- obtenu l'oxydation, nous l’avons constatée. Peu importe d’ailleurs que l’oxydation ait lieu à un moment ou à un autre des manipulations.
- II. M. Bobœuf ne parle que d’une décomposition instantanée. Moi, j’ai inventé la décomposition progressive.
- Réponse : Erreur, Bobœuf donne le moyen de retarder la réaction ; donc, en principe, il a admis qu’une décomposition progressive puisse se faire, cela nous suffit.
- III. Bobœuf met l’étoffe à teindre en présence d’agents solubles. Les miens sont insolubles.
- Réponse : Qu’imporie que Bobœuf n’ait pas constaté que ses noirs étaient insolubles, s’ils l’etaient en réalité ? Nous, en procédant comme lui, nous les avons constatés insolubles, et si les experts s’étaient donné la peine d’étudier ce point, ils seraient arrivés à la même conviction que nous. Des noirs d’aniline solubles, il n’y en a pas !
- En résumé, ajoute-t-il en finissant, M. Grawitz n’a pas inventé de procédé de teinture nouveau. — Son procédé est celui de Bobœuf. — Son honorable avocat a seul trouvé cette formule : « A bain plein, dans un milieu soluble » ; le mot est nouveau, la chose ne l’est pas.
- Enquête ou expertise.
- Après M® Allard, M® Leduc a pris la parole pour soutenir les intérêts des teinturiers rouennais.
- Et d’abord, dit-il, que vaut la formule de M. Grawitz ? « En matière de brevet, s’il y a un doute, il doit s’interpréter en faveur du breveté. »
- C’est une erreur. Si l’on remonte à l’origine de la loi de 1844, on est convaincu qu’entre plusieurs systèmes le législateur a voulu conserver le principe du privilège temporaire et exceptionnel.
- A l’étranger, on oblige le breveté à justifier son invention avant de lui donner son privilège. L’examen préalable consacre le bien fondé de sa découverte. En France, le brevet ne garantit rien ; il est donné sans examen ; c’est devant la justice, au moment où le privilégié se plaindra d’une imitation, qu’il devra faire la preuve.
- Ne sommes-nous pas, d’ailleurs, les défendeurs ? Pourquoi, dans ce genre de procès, faire mentir la règle : Onus probandi incum-bit auctori ?
- M. Pouillet lui-même, dans son ouvrage, admet la nécessité de la preuve à charge du breveté dont la description est insuffisante.
- M. Grawitz conclut à une expertise sur trois points :
- I. Les teinturiers ont-ils employé, depuis moins de trois ans avant la prise du brevet, le bain plein, noir aniline inverdissable, en présence de réactifs insolubles ?
- Nous répondrons oui ; nous faisions usage du procédé, parce que nous avions le droit de nous en servir.
- II. Les noirs étaient-ils solubles, notamment dans l’acide phénique ?
- Nous produisions le noir insoluble. Le noir aniline ne peut pas être soluble. Nous l’a-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 51
- instatéi ition ai manipii.
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- . Le noi' NTous l’3'
- vouons, et nous sommes d’accord avec le demandeur sur ce point comme sur le premier. I III. Les teinturiers justifient-ils qu’ils aient employé leur procédé publiquement ou ser crètement avant les brevets ?
- | Nous répondons que les experts n’ont pas à s’occuper de cette mission : une preuve pareille ne peut sortir que d’une enquête.
- 4 Donc, sur tous les points, votre expertise est inutile. — Notre enquête seule est utile, et nous la réclamons comme un droit, car notre appointement de preuves est pertinent. Nous offrons de prouver, en effet, qu’une pratique antérieure existait chez MM. Quesnel et Vallée en 1870, chez M. Lecœur en 1874, chez M. Berrubé en 1874, chez M. Coppée en 1872, chez M. Daniel Fauqnet en 1871, chez M. Ernest Delamarre en 1869.
- Si nous établissons cette antériorité, notre procès est gagné ; donc l’enquête est utile ; elle doit être admise.
- A côté de la pratique antérieure, il y a les faits de possession personnelle.
- Peu importe ici que personne n’ait su que les procédés se pratiquaient chez ces messieurs, si tout le monde pouvait le savoir.
- Cette possession n’était pas publique, qu’importe ! Fùt-elle secréte, elle fait disparaître à l’égard de ceux qui l’avaient l’effet des brevets pris plus tard.
- Comment on cède des licences.
- Me Leduc s’attache alors à réfuter l’argumentation de Me Pouillet, venant de ce que M. Miray est uu des licenciés de M. Grawitz.
- M. Miray était teinturier depuis 1875. En 1877 M. Grawitz lui propose des procédés qu’il dit être supérieurs à tous autres. Il offre des échantillons superbes. Bien entendu, il ne donne pas le détail de ces procédés, préalablement à la licence. M. Miray se laisse convaincre, mais il ne tarde pas à constater quVJ a été induit en erreur et que s’il emploie le procédé Grawitz, il va se trouver dans des conditions d’inégalité flagrante pour soutenir la concurrence. Il les abandonne donc, d’accord avec M. Grawitz ; en 1878, il cesse de payer les droits périodiques attenant à sa licence, et c’est seulement au moment du procès à Lille que M. Grawitz, revenant sur des pourparlers antérieurs, s’empare de ce fait pour en tirer parti.
- Par conséquent, M. Miray se trouve à Rouen, devant le tribunal, dans la situation de tous les défendeurs, et M. Grawitz ne peut argumenter de cette licence pour prouver que les adversaires se sont eux-mêmes inclinés devant le monopole de sa soi-disant découverte.
- Noirs ante-Grawitz.
- Passant aux documents qui justifient la demande d’enquête, Me Leduc présente d’abord au tribunal un agenda de teinture de M. Coppée.
- M. Coppée était contre-maître chez M. Fau-quet.
- Les indications de cet agenda sont précises, elles ont été corroborées par les livres des clients qui s’adressaient à la ma:son.
- On voit aussi que M. Coppée a fabriqué,
- dans les six derniers mois de 1872, 4,422 kil. de teinture de noir d’aniline.
- Les éléments de ses bains sont exactement les mêmes que ceux des brevets Grawitz.
- C’est toujours l’emploi des sels métalliques. des chlorates ou des chromâtes et des acides, puis le savonnage et l’application de la chaleur.
- On nous dit : Mais les dosages ne sont pas les mêmes ; moi, j’observe la règle des équivalents chimiques —Non,vous ne l’observez pas; car si l’on retrouve dans vos indications successives le chiffre 100 pour l’aniline, les autres agents changent au point de vue du dosage ! Cela nous suffit.
- Mais, dit-on encore, ces éléments qui laissent leur trace sur l’agenda, qu’en faites-vous? les mélangez-vous ? — Que voulez-vous donc que nous en fassions ? Les mélanger est la meilleure manière, la seule et unique manière de s’en servir.
- Sans doute, nous n’avons pas la prétention de faire des noirs chimiquement inverdissa-bles. Personne n’en fait, pas même M. Grawitz : la preure en est dans sa correspondance avec M. Sauvé, son représentant.
- M® Leduc lit ces lettres dans lesquelles M. Sauvé se plaint des réclamations des clients qui reprochent aux noirs Grawitz de verdir, et les réponses de M. Grawitz à M. Sauvé dans lesquelles il cherche par des indications techniques à pallier ces inconvénients. En 1878, M. Grawitz traite pour ses noirs avec M. Boissel, de Laval ; M. Boissel ne tarde pas à se plaindre des inconvénients du procédé qui, en donnant ces verts, lui amène des réclamations et lui cause des procès. « C’est à abandonner, s’écrie-t-il, la teinture inverdissable en noir ! »
- M. Coppée, objecte-t-on, n’aurait eu, dans tous les cas, qu’une possession secrète ; elle n’est pas une pratique antérieure faisant tomber le procédé dans le domaine public !
- — Nous demandons à prouver que ce secret était, selon l’expression de Me Pouillet, le secret de la comédie. — Tous mes clients faisaient du noir aniline, et l’ensemble de ces secrets finit par constituer un état de véritable publicité. Etait-il possible de maintenir le procédé Coppée à l’état de secret? Tout le monde pouvait le voir ; d’ailleurs, le secret, en principe, est incompatible avec la pratique ne la teinture. « Peu importe, d’ailleurs, encore une fois, que personne n’ait su, si tout le monde pouvait savoir. »
- Ainsi, chez M. Fauquet, Henri Coppée fait l’éducation de son frère Narcisse ; Narcisse devient chimiste chez M. Caron, et c’est à partir de ce moment que M. Caron fait du noir.
- Quant à Henri, il entre chez M. Martin, à Elbeuf, en 1879 ; il y porte son procédé. M. Martin, lui aussi, se met à faire du noir. Enfin, M. Coppée est aujourd’hui teinturier pour son compte.
- Chez M. Blanchet, successeur de MM. Ques-net et Vallée, on faisait du noir dès 1870. Les extraits des livres en font fol : sur le Grand-Livre, on suit les achats de matières premières. Peut-être ces matières pouvaient-elles servir à autre chose . il suffit, d’ailleurs,
- qu’elles aient été les éléments possibles de la fabrication ; M. Grawitz est de cet avis, car il a eu le soin de saisir chez les industriels tout produit qui pouvait être employé à fabriquer du noir.
- Chez MM. Lecœur frères, les étiquettes remises par les fabricants qui envoyaient à la teinture attestent les faits ; les livres constatent aussi l’achat des matières premières. Dans cette maison, M. Grawitz s’est présenté pour offrir ses noirs : « Nous faisons mieux que vous », lui fut-il répondu ; et il partit.
- Chez MM. Berrubé et Chivol, on emploie le procédé de M. Legras. M. Legras se servant de la méthode Bobœuf, avait eu l’idée d’adjoindre à la saponification des tissus de l’acide oléique.
- M° Leduc fait à ce propos, devant le tribunal, une expérience intéressante. Il prend trois écheveaux de coton, dont l’un a été saponifié avec l’acide oléique et les autres non saponifiés.
- Il les précipite ensemble dans une dissolution de bisulfite de soude.
- Des trois écheveaux, celui qui a passé à l’acide oléique reste noir ; les autres verdissent plus ou moins.
- M. Legras, et après lui MM. Berrubé et Chivol, connaissaient et 'pratiquaient donc le moyen de faire du noir inverdissable, au moins commercialement inverdissable.
- MM. Tassel et Bled, MM. Saint-Rémy, à Elbeuf, ont eu, par M. Martin, le procédé qu’avait apporté dans la maison M. Coppée : ils peuvent donc invoquer une possession personnelle.
- MM. Frankel, Nivert et Boulet ne font pas de noir aniline, ou bien ils teignent la laine ; or, il ne peut s’agir ici que de la teinture du coton.
- M. Grawitz, lui, a écrémé les progrès de la teinture dans le domaine public depuis vingt ans : il est le frelon qui s’est glissé dans la ruche pour récolter le miel que les abeilles y avaient déposé !
- Le noir Fauquet.
- M® H. Frère se présente ensuite pour Daniel Fauquet, et MM. Lerebours et Delory.
- Il a montré M. Fauquet découvrant personnellement le noir d’aniline, en 1871, et continuant depuis à l’appliquer dans son établissement.
- Il continue ainsi :
- Gomment M. Grawitz n’a-t-il pas, lui aussi, à nous raconter l’historique de sa découverte?
- A partir de 1871, ce n’est plus seulement dans le petit carnet de M. Fauquet qu’il est possible de suivre la marche de la teinture en noir.
- Le livre de teinture est là; toutes les substances de M. Grawitz s’y retrouvent. C’est le bain plein.
- Bientôt on y voit apparaître la fixation au bichromate de potasse à 80 degrés, de sorte qu’on peut dire que pas à pas M. Grawitz, au lieu de précéder le perfectionnement de la teinture en noir, chez M. Fauquet, ne fait en réalité que le suivre.
- De son côté, M. Grawitz avait connu l’antériorité de M. Fauquet par l’expertise de Lille, et il venait en 1884 lui proposer un arrange-
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- ment pour empêcher le défendeur d’aider ses adversaires à gagner leur procès à Douai en divulguant cette antériorité. Il fallait à M. Grawitz le silence de M. Fauquet; il consentait à acheter ce silence, et il lui envoyait avec insistance des traités et des contre-lettres jointes aux traités pour le décider à négocier. M. Fauquet trouvait le moyen indélicat, il ne l’accepta pas, mais en définitive, dit Me Frère, on ne fait pas de pareilles propositions à un contrefacteur. Ge jour-là, l’affaire a été jugée par M. Grawitz lui-même.
- En définitive, M. Fauquet est en possession d’une antériorité incontestable. M. Grawitz l'a reconnu lui-même dans une lettre lue à l’audience. Il est le dernier qui puisse nier aujourd’hui les droits de M. Fauquet.
- Ces agissements ont causé un préjudice au défendeur ; des dommages-intérêts lui sont dus.
- Me Frère s’explique enfin sur la situation de MM. Delory et Lerebours, qui s’occupent surtout de la teinture en bleu.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX <
- ROANNE. Garde aîné, teinturier. Jug. du 27 mars 1890. — S. : M. Yaudable.
- TROYES. — Person (Francis), décédé, fab. de bonneterie. Jug. du 24 mars 1890. — S. : M. Guyottot.
- RÉPARTITION DE DIVIDENDE
- ROUEN. — Jadot jeune, teinturier à Darné-tal. — 5 fr. 20 c. 0/0.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Die Bellanger Die Perrin Teinturerie, boul.,
- Magenta, 120.
- Harel Bieaimé Teinturerie, b. des
- Batignolles, 37.
- Ve Fraizier Fontaine Teinturerie, quai
- des Orfèvres, 50. Queyrol Die Macé Teinturerie, rue Brochant, 3.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- SOCIETES
- PARIS. — Dissolution à partir du 1er mai 1890, de la Société Manson et Lescril, /ab. de chapeaux de feutre et de paille, rue Paul-Lelong, 15. Liquid. : M. Manson) Acte du même jour. — A. P.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Irénée Brun et Cie) fab. de lacets et tresses, foulards, soieries, etc., à St-Chamond (Loire), avec succursale à Lyon, 1, rue de la République (suite de la Société existant actuellement. Durée : 20 ans. Cap. : 2,000,000 f. — Acte du 13 mars 1890.
- LYON. — Dissolution, à partir du 3 avril 1890, de la Société Rey et Bret (apprêts, rasage de velours et autres étoffes de soie), rue des Feuillants, 5. Liquid. : M. Feys, rue Puits-Gaillot, 19. — Jug. du même jour.
- NANCY. — Formation de la Société en nom collectif Ancel et Margot, filateurs de coton à St-Nicolas-du-Port. Durée : IG ans. Cap. 500,000 fr. — Acte du 25 mars 1890.
- PAU. — Formation de la Société en nom collectif Junquet fils aîné et Blancq, fab. de lerrets, tricots, etc, à Nay. Durée : 12 ans. Gap. : 450,000 fr. — Acte du 29 mars 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif J. et A. Dubar (apprêt de tissus), rue du Bois. — Durée : 12 ans à partir du 1er janv. 1890. Cap. à fournir par les associés selon les besoins. — Acte du 3 avril 1890.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- TOURCOING. — Maguinay (Achille), md. d'étoffes. — Jug. du 18 mars 1890.
- FAILLITES
- CALAIS. — Dyon (Augustin), fab. de tulles. Jug. du 1er avril 1890. — S. : MM. Fasquel et Fouquart.
- NIORT. — Veillet (Emmanuel), md. de laine et teinturier à Coulon. Jug. du 2 avril 1890. — S. : M. Duvignaux.
- Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon. — Sous ce titre, il se forme à Lyon un groupement ayant pour but :
- « De faciliter entre tous des relations amicales, soit par des renseignements concernant la teinture et les produits chimiques, soit pour le placement des ouvriers et ouvrières, en un i mot, pour se mettre à la disposition des adhé-\ rents pour tous les renseignements dont ils auraient besoin. »
- Le Comité est formé de MM. J. Capellery, président; F.-M. Patin, vice président ; Louis Abric, trésorier; C. Font et Louis Rivière, secrétaires ; Blanc, Bressand, Durand, Ville, membres.
- Nous souhaitons bonne chance et longue vie à ce nouveau groupe professionnel.
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- lie transport des tissus. — La Chambre syndicafe des lissus et nouveautés avait adressé au ministre des travaux publics, le 12 novembre dernier, une pétition demandant « au moins pour les tissus, l’adoption par toutes les Compagnies de chemins de fer d’un tarif de moyenne vitesse à taxes et détails intermédiaires entre la grande et la petite vitesse ».
- La Chambre de commerce de Paris, dans une de ses dernières séances, a déclaré que la création de ce nouveau tarif répondrait à un véritable besoin commercial. Elle a émis le vœu que le ministre invite les Compagnies à établir un tarif de transports à petite vitesse accélérée, transports qui ne seraient pas soumis à l’impôt.
- Le» grève*. — La plus importante des grèves est celle de Mulhouse, à laquelle prennent part les ouvriers de plusieurs industries, notamment du tissu, formant au total environ 25,000 grévistes, hommes et femmes.
- Ils demandent une diminution des heures de travail et une augmentation des salaires.
- Les ouvriers laimers et cotonniers désirent généralement la fin de la grève, mais ils restent, toutefois, inébranlables sur un point : c’est la réduction de la journée à dix heures et quart. Ils espèrent pouvoir s’entendre avec
- les patrons au sujet de l’augmentation de salaire.
- Ce qui est certain, dit-on, c’est que des meneurs étrangers, des Allemands, excitent les ouvriers. On a vu plusieurs d’entre eux en habit noir et en chapeau de soie circulant parmi les ouvriers, à l’entrée dans l’usine, et pérorant avec ardeur. On a même poussé à plusieurs reprises le cri de : Vive l'empereur des socialistes ! cans certains groupes.
- Dans la région rouenDaise, on signale deux grèves partielles ;
- 1° De soixante ouvriers de l’usine de M. Gilbert, à Maromme. Ils réclament une augmentation de salaire de 1 centime par mètre de tissu, ce qui ferait une augmentation de 50 c. par jour.
- 2° De quatre-vingts ouvriers de la Société commerciale et de tissage de la route de Caen. Ils demandent la substitution du paiement au mètre à celui à la coupe.
- A Roubaix, les cent cinquante ouvriers du tissage Philippe Scamps et C° se sont mis en grève, après avoir reçu le règlement de leur semaine. Les grévistes avaient demandé une augmentation d’un centime par mètre qui leur fut accordée. Une autre demande ayant été refusée, tous les ouvriers ont quitté les ateliers.
- Trois heures avant que la grève se soit déclarée, une chaîne de coton a pris feu sur un métier. La malveillance n’est certainement pas étrangère à cet accident.
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- Crime dan* une fabrique glorifié par le* éineutiers. — Un fait beaucoup plus grave, et qui touche aussi aux questions ouvrières, s’est produit à Roubaix et vient de donner lieu à des manifestations turbulentes.
- 11 y a quelque temps, M Delplace, directeur du tissage Vanoutryve, avait renvoyé un ouvrier tisserand, nommé Van Hamen, dont le travail était défectueux.
- Hamen jura de se venger; il se rendit donc à son ancien atelier et déchargea deux coups de revolver sur M. Delplace, qui mourut quelques minutes plus tard.
- Hamen tourna alors son arme contre lui-même et se tira une balle dans la bouche. 11 a été transporté à l’hôpital, où il n’a pas tardé à succomber.
- Quicze jours apres, les anarchistes et les socialistes de la ville sont allés au cimetière déposer des couronnes sur la tombe de Van Hamen. Des bagarres se sont produites; la gendarmerie a chargé la foule à plusieurs reprises ; un anarchiste a déployé un drapeau noir, la police s’en est emparée après une lutte violente.
- Plus de 10,000 personnes, dont 2,000 ma- ; nifestants, étaient massées autour du cimetière .
- Cette manifestation sur la tombe d’un assassin est jugée sévèrement par la population tout entière.
- —o—
- Causeries confraternelle*. — M.
- Maurice Guédron reprendra la suite de ses articles sur le chiffonnage dans l’un des plus prochains numéros de la Revue de la Teinture.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- T Année, N° 9.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES fi> mai im.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique. — Sur l’ap-: prêt des tissus drapés. — Sur un appareil à vaporiser les fils. — Mauvaise teinture sur draperie. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers: Noir Villedieu; Teintes diverses ; Errata.
- Chronique Industrielle. — Indiscrétions de M.
- Gros-Bleu. — Blanchiment des éponges. — Ju-- risprudence. — Renseignements commer-| ciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La manifestation du 1er Mai s’est passée dans un calme voisin de la sagesse, et n’en a que plus de portée.
- Par son universalité, et par ce fait des froides résolutions qu’elle manifestait — qu’il ne faut pas confondre avec les emportements populaires — elle a démontré que la classe ouvrière est fermement résolue à exiger une amélioration de son sort.
- 11 n’y aurait nul inconvénient à donner satisfaction à ce désir, si les mesures conséquentes étaient générales et internationales ; mais les conditions de concurrence sont telles entre les nations industrielles, qu’aucune n’en voudra prendre l’initiative, et que toutes voudront attendre un accord commun, qui nous semble bien une utopie.
- Notre monde est trop vieux, trop plié à d’anciennes traditions pour reprendre en sous-œuvre une organisation nouvelle. Il serait peut-être plus exact de dire que nos sociétés modernes se sont trop abreuvées à la coupe des libertés sociales pour faire un retour en arrière et revenir au régime du patriarcat, ou même aux réglementations étroites du travail, telles que les siècles derniers les entendaient.
- Le sort des travailleurs s’améliore lentement mais sans cesse ; est-il à comparer aujourd’hui à ce qu’il était à ces époques vers lesquelles on veut nous ramener? Les écrivains d’alors ne s’en occupaient guère , mais on trouve encore dans Montaigne, dans Froissart, dans les édits de Colbert, quelques échappées dans lesquelles la misère du peuple est peinte sous les couleurs les plus sombres.
- Rien en ce monde ne procède par
- sauts brusques ; le régime de l’ouvrier continuera à s’améliorer progressivement, mais c’est aller au-devant d’une cruelle déception que chercher à le transformer par une secousse soudaine.
- * *
- Si le 1er Mai n’a donné lieu qu’à des manifestations en général paisibles, il n’a pas calmé la surexcitation des esprits, née des espérances que la préparation du mouvement avait évoquées.
- L’agitation gréviste s’est étendue et n’a pas su se garder des excès.
- A Roubaix, surtout, elle a revêtu un caractère menaçant : l’élément anarchiste a pris la tête du mouvement, et de graves désordres ont eu lieu.
- Lille, Tourcoing, Wattrelos, Was-quehal, Croix, Hellemmes, la Madeleine, etc., sont compris dans le même mouvement, et le nombre des grévistes est évalué à plus de 40,000.
- Ce n’est pas une grève au sens ordinaire du mot, que cette agitation qui n’a été provoquée par aucun conflit entre patrons et ouvriers ; on voit y prendre part des tisseurs, des peigneurs de laine, des charpentiers, des métallurgistes, des maçons, des teinturiers, en un mot des hommes appartenant à tous les corps de métier et ayant les intérêts les plus divers.
- Toutefois, comme il faut bien aboutir à formuler une conclusion, les délégués ouvriers ont exposé les revendications de leurs mandants : la journée de dix heures et une augmentation de salaire de 20 0/0.
- Devant de semblables exigences, les patrons ont déclaré qu’il leur était impossible de céder, fût-ce pour une minute de réduction de la journée, ou un centime d’augmentation sur les salaires.
- Il semble que devant un tel écart de vues, la grève doive se prolonger indéfiniment ; cependant, à l’heure où nous écrivons, la reprise du travail se fait peu à peu ; les ouvriers prêtent moins l’oreille aux meneurs, et il est probable que le travail reprendra sa marche régulière.
- Des mouvements grévistes se sont | également produits à Vienne (Isère),
- | notamment parmi les ouvriers teinturiers.
- Nous ne parlons que de ceux qui intéressent nos industries, et encore passons-nous rapidement sur ces faits qui sont bien assez commentés par la presse politique et quotidienne.
- * *
- Il est temps que le calme renaisse, car un ralentissement général se produit sur la plupart des centres manufacturiers. On ne voit pas de cause probante de cette accalmie en dehors des incertitudes de production causées par l’agitation ouvrière.
- A Reims, l’exportation est très faible pour les cachemires et mérinos, et ne remet que des commissions livrables très rapidement. La flanelle se ressent du malaise général, mais l’article nouveautés reste en bonne situation.
- Les fabricants de nouveautés, à El-beuf, ont mis en œuvre les premières commissions d’hiver. Les draps d’administration suivent leur courant régulier, et les draps noirs ont conservé leur bonne situation.
- Louviers et Sedan conservent un assez bon mouvement sur la draperie fine.
- En soieries, le marché devient plus calme à Lyon, mais il y a toujours de fortes affaires en moulinés de toutes provenances, ce qui implique que la fabrique a toujours des ordres à remplir.
- Ce coup-d’œil rapide sur la situation de nos industries, n’a pour but que d’en esquisser les grands traits ; nous ne songeons pas à en faire des documents statistiques ou économiques, cela n’est pas notre rôle, mais si l’on veut, pourtant, quelques chiffres, nous prions le lecteur de voir à nos Informations le résumé de nos affaires pendant le premier trimestre de l’annee courante.
- *
- * *
- Comme comparaison, non de chiffres, mais d’allures de nos fabrications, avec nos concurrents étrangers, voici quelques nouvelles provenant des pays les plus en vue :
- A Berlin, le commerce de soieries est languissant, les commerçants de gros sont très réservés dans leurs remises d'ordres.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Les ventes d’étoffes pour confections ont été assez satisfaisantes, quoiqu’elles n’aient pas été si considérables que pendant les semaines passées.
- Les fabricants de tissus anglais et allemands ont beaucoup à faire, tandis que le commerce d’étolïes de pure laine pour confections d’hommes laisse beaucoup à désirer ; les marchandises de demi-laine prennent faveur.
- La branche des marchandises tricotées, tant qu’elle travaille pour l’exportation, est bien occupée ; la demande de tapis n’a pas augmenté. Les draps et les cuirs de laine étaient plus demandés.
- A Bradfort, il y a une légère amélioration dans la demande en articles draperie, ce qui n’a pas une très grande portée. Les fabricants sont occupés à préparer les nouveautés, surtout en tissus fins, mais hors de cela le commerce de tissus est très calme.
- En ce qui concerne les cotonnades :
- La grève de Mulhouse a arrêté toute affaire sur cette place.
- Au contraire, à Manchester, les tissus fins pour l’Orient sont recherchés et quoique les prix se cotent en hausse, des affaires sont près d’aboutir. Les shirtings sont excessivement fermes, mais des transactions ne peuvent arriver à conclusion qu’aux cours antérieurs. Les tissus variés pour la consommation sont modérément actifs et les prix en défaveur des acheteurs.
- Et quant aux marchés d’exportation, voici, par exemple, un avis de New-York :
- La demande en lainages est confinée aux articles légers, les lourds étant moins demandés. Les mohairs vont bien, les châles assez bien, ainsi que certaines nuances de cachemires.
- En soieries, demande limitée. Les Indes imprimés sont les plus en faveur; continuent à venir ensuite le surah et la faille française.
- Le même avis signale que les dentelles noires et aussi les nuancées reprennent une grande faveur.
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- En France, les prophètes de la mode annoncent que le noir sera fort en vogue cet été, et le blanc aussi; mais cela ne concerne assurément que la grande mode, qui est loin d’être la grande consommation ; les couleurs ont toujours le don de séduire et de plaire à l’œil, et toujours aussi, ont la préférence de la majorité du public féminin.
- ‘ Ce qui est une concession à ces deux courants, c’est le tissu fond noir avec sujets de couleur, notamment en dis- !
- positions écossaises à carreaux obliques ; et aussi en percales imprimées.
- L’écossais, même sur d’autres fonds, se fait énormément en ce moment ; on ne croit pas, pourtant, que la mode se prolonge longtemps, car ces dames disent que ce genre « n’avantage pas. »
- Les couleurs de fonds, autres que le noir, sont l’héliotrope (il tient toujours), les beige, verts variés, buffle, gris divers, cannelle, brique, etc.; en somme, rien de nouveau ni de spécial.
- Parmi les tissus légers dont nous annoncions le retour, il convient de citer aussi le crêpe de Chine, qui va être employé sous toutes formes, et en costumes complets, même de ville. Voilà une étoffe ingrate pour le teinturier, et cependant on est arrivé, à Lyon, à la teindre en pièces.
- La teinture en pièces devient, pour ainsi dire, de règle pour les soieries courantes ; cela a presque transformé les usages de la fabrique lyonnaise ; nous aurons l’occasion de traiter cette question au point de vue pratique.
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR [Suite]
- Chambre de Commerce de Reims. extrait de son rapport
- Situation de la Région.
- Depuis 1860, époque à laquelle les traités de commerce sont entrésen vigueur, la situation a été la suivante.
- Laines brutes. — L’importation des laines coloniales, qui était presque nulle, s’est élevée au chiffre de 140 millions de kilogrammes.
- Peignage. — La production du peigné qui, en 1877, avait déjà triplé depuis 18oJ, est aujourd’hui six fois plus grande qu’en 1859.
- Filature peignée. — La production de la filature peignée â plus que triplé depuis 1859.
- Filature en laine cardée. — Seule elle est restée stationnaire.
- I . f ; . ; ; • S ( ,
- Fabrique de Reims, Tissus. — La production totale, en tissus de la fabrique de Reims, était : j . (
- En 1859, de........ 60 millions dejrancs. >
- En 1877; de. — .... 62.550-.GQO francs..
- En 1889, de........... 71.8(45.000?
- Mais en tenant compte:.de la diminution t considérable de la valeur des tissus, en géûé- i ral depuis 1859, on peut évaluer ce dernier
- chiffre de 71.845.000 francs comme représentant une quantité double de celle produite en 1859.
- En résumé, la situation de l’industrie lainière à Reims est bonne et assez prospère.
- Exportation.
- (Après avoir démontré que notre exportation générale en fils de coton et de laine et en tissus de laine a baissé pendant ces dernières années, le rapport conclut ainsi r)
- Presque toutes les contrées qni s’approvisionnaient à peu près exclusivement en France, achètent aussi maintenant à nos concurrents et notamment à l’Allemagne ; les différences que nous avons malheureusement constatées pour les Etats-Unis, ainsi que pour l’E-pagne, l’Italie et la Scandinavie , sont certainement causées par ce fait.
- Dans cette situation, nous ne pouvons que lutter pour éviter une diminution plus grande; mais pour mener cette lutte à bonne fin, il faut avant tout avoir l’espoir de ne pas nous heurter, à l’entrée des pays étrangers, à des tarifs douaniers trop élevés, ou plus éltvés que ceux qui seraient imposés à nos concurrents. Le seul moyen d’obtenir ce résultat c’est de ne pas commencer nous-mêmes à élever chez nous de nouvelles barrières.
- Les traités.
- Nous estimons qu’il y a lieu de dénoncer les traités existants ; mais qu’il y a lieu d’en conclure de nouveaux avec les nations qui seraient disposées à des concessions réciproques et équivalentes.
- La clause du traitement de la nation la plus favorisée devrait être exclue des traités elle est dangereuse et vient détruire par voie de répercussion les conventions les mieux faites, l’économie des tarifs les mieux étudiés; on ne saurait trop se mettre eu garde contre les conséquences qui en découlent, telle concession sans importance vis-à-vis. d’une nation pouvant avoir une gravité exceptionnelle appliquée à une autre.
- Cette crainte nous amène à penser qu’il conviendrait d’établir un tarif général, ou maximum, et un tarif spécial minimum au-dessous duquel il ne serait pas permis de descendre. »
- f Les tarifs.
- Laines peignées. — Le droit d’entrée de 25 fr. par cent kilos qui figure au tarif général, comme au-tarif conventionnel, est absolument (;prohibitif, et dous estimons qu’il pqqrfartT,êtjre abaissé dans une, grande pro-ppFjtiofi; devenir, gênant, pour les produc-t^£s;fiançais. L L
- j .fteeéoG- De laide peignée.Lç tarif gé-nèraHràBçairS ést plus que suffisant pour em-, pêohep tout àjaiit.ljintroduc’ion des marchandises similaires de,l’étranger,,
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- mesure les intérêts de l’industrie de la filature.
- Fils de laine cardée. — Nous estimons également que le tarif général et même le tarif conventionnel sont plus que suffisants, car la statistique démontre que l’on n’introduit en France que des genres spéciaux, notamment les fils de couleurs mélangés produits par Verviers, ou des fantaisies pour nouveautés.
- Tissus. — Tissus de laine pure. — Le tarif général français comprend trois catégories :
- Tissus pesant jusque 400 grammes au métré carré, 211 fr. par 100 ki'os;
- Tissus pesant jusque 400/500 grammes au mètre carré, 186 fr. par 100 kilos ;
- Au-dessus de 550 grammes au mètre carré, 161 fr. par 100 kilos.
- Ces droits nous paraissent bien suffisants pour sauvegarder les intérêts des producteurs français, mais nous pensons que la classification doit être modifiée en créant une nouvelle catégorie pour les tissus pesant jusque 200 grammes par mètre carré. Cette catégorie s’applique, en effet, à presque toute la production pour la robe, et il n’est pas rationnel d’avoir le même droit pour les tissus légers (robes) et pour les tissus lourds.
- Tissus mélangés. — De coton, la laine dominant. — Le tarif général français favorise beaucoup ces tissus en leur attribuant des droits très inférieurs à ceux des tissus de laine pure.
- Nous pensons donc que le tarif général devrait être modifié, en ce qui concerne ces tissus par une augmentation.
- Mélangés de soie, la laine dominant. — Le tarif général ne comprend qu’une catégorie de tissus et un seul droit.
- Il conviendrait de diviser également ces tissus en plusieurs catégories, suivant le poids.
- Bonneterie. — Les droits du tarif général nous paraissent très suffisants et nous n’en demandons pas l’augmentation, mais la classification devra être modifiée.
- Depuis l’établissement de ce tarif général, un grand article de consommation a été créé, c’est le tissu dit Jersey qui donne lieu a une importation considérable d’Allemagne et d’Angleterre tant en pièces que sous diverses formes plus favorisées par le tarif que les vêtements tout faits.
- Il est indispensable de créer à côté du tarif applicable à la bonneterie^ une catégorie de droits spéciaux pour les tissus Jersey.
- Nous pensons que l’on devrait appliquer à ces tissus de laine des droits proportionnels au poids et au moins égaux à ceux que nous payons pour les tissus tissés de laine pure.
- Droits sur les matières premières.
- La Chambre ne peut admettre pour un instant que la laine brute soit frappée d’un droit quelconque à son entrée en France. Elle considérerait cette mesure comme un malheur public dont les conséquences rejailliraient sur j
- le pays tout entier, car l’industrie lainière, à laquelle le régime de la liberté commerciale a communiqué une impulsion jusque-là sans exemple et donné une grande prospérité, serait alors compromise par ce retour à un système protecteur que l’on pouvait croire condamné pour ioujours.
- (Drawback). — L’établissement dudrawback ne ferait qu’atténuer dans une certaine mesure l’effet désastreux que produirait l’impôt sur les matières premières ; ce ne serait encore qu’un palliatif insuffisant, mais le seul applicable.
- ASSOCIATION de l’industrie française
- L’Association s’est réunie en Assemblée générale, le 6 mars 1890.
- Etaient présents un grand nombre d’industriels de toutes spécialités, parmi lesquels de nombreux filateurs, tisseurs et teinturiers.
- Après plusieurs discours et l’échange de diverses observations, le président donne lecture des propositions que le Comité désirait soumettre à l’assemblée générale de l’Association de l’Industrie française :
- « L’assemblée approuve en principe Finale pôt sur les matières premières ».
- « Dans le cas oh l’impôt dont il s’agit serait établi, l’Assemblée générale demande :
- « 1° Que des droits compensateurs soient « ajoutés aux droits du tarif normal -,
- « 2° Que des drawbacks soient accordés « aux produits exportés ».
- « L’Assemblée repousse absolument le ré-« gime des admissions temporaires en ce qui « concerne les textiles ».
- « L’Association de l’Industrie Française de-« mande que les tableaux d’exportation soient « rectifiés ? »
- Ces diverses résolutions ont été adoptées par l’Assemblée.
- SUR L’APPRÊT
- DES TISSUS DRAPÉS
- Les exigences de la consommation en ce qui concerne l’apprêt de ces étoffes, vont toujours croissant et causent de grandes difficultés aux fabricants. L’apprêt relève l’apparence et, par suite, quelque peu la valeur de l’étoffe; mais quel que soit le soin qu’on y apporte, il ne peut réparer les fautes commises dans d’autres branches de la fabrication. Tous les efforts de l’apprêteur deviennent inutiles si la laine employée n’est pas convenable, si elle a été gâtée par un traitement défectueux, si elle a été mal désnintée. Un spécialiste pratique voit immédiatement si une laine possède un brillant naturel ou artificiel.
- Le foulage a aussi une grande importance, car on ne peut jamais obtenir un apprêt élé-
- gant sur une étoffe foulée trop mollement. La surface paraît creuse et manque de luisant ; l’excès contraire est aussi défavorable, car alors on obtient une étoffe dure et raide. L’important est que le savon ne manque pas au foulage et que cette opératkn ne se fasse pas trop chaude, car le meilleur apprêt ne pourrait rien y faire.
- Tandis que pour les lourdes étoffes d’hiver on doit avoir soin d’obtenir au foulage un toucher souple et doux, les étoffes lisses exigent un foulage serré ; aussi pour ces étoffes emploie-t-on de préférence le foulon Lacroix à trois roulettes ; avec un peu d’habitude, on obtient le même effet avec le foulon universel d’Hemmer.
- Si toutes les circonstances favorables sont réunies, telles que bon traitement au lavage et à la teinture, bon foulage, etc., il devient facile à un apprêteur connaissant son métier d’arriver à un bon résultat.
- Après le foulage, l’étoffe doit être bien savonnée avec addition d’un peu d’ammoniaque,; la soude et la potasse, qui ont la propriété de durcir l’étoffe, doivent être évitées; on Ja passe ensuite deux fois à la cardeuse. Gette opération a pour but de dresser le duvet, de permettre l’enlevage à la tondeuse, de desserrer le feutre et de permettre ainsi d’écarter le reste du savon. Ensuite l’étoffe est tondue au cadre, le plus également possib e, pour éviter tous plis ou bandes. Les cardes ne doivent pas être trop rudes, car alors elles arracheraient le feutre et amèneraient une surface filandreuse. Il s’agit d’abcrd de préparer le travail intérieur par un cardage modéré de la surface. 11 faut prendre de grands soins avec les étoffes à surface ouverte, telles que l’esquimau, le diagonal, etc. On néglige l’opération pour les étoffés moyennes et médiocres; il faut cependant opérer un nettoyage complet et bien enlever le savon.
- Après le séchage et le rasage des pièces foulées, il faut bien les examiner. Le praticien peut alors remédier à bien des défauts, ce qui ne pourrait se faire lorsque l’étoffe est chez l’apprêteur. On peut réitérer le savonnage, s’il y a lieu, et passer à la terre à foulon. Les pièces devenues trop serrées sont traitées à la terre un peu plus longtemps et acquièrent plus de souplesse, de toucher, etc.
- Les pièces bien examinées et munies des notices nécessaires à chacune, reviennent à l’atelier du foulage. On fait un fort traitement à la terre aux pièces serrées, fortes et feutrées, tandis qu’on modère ce traitement pour les étoffés d’hiver, qui perdraient autrement beaucoup de leur duvet.
- Après le traitement à la terre à foulon, on essore légèrement les pièces ou bien on les laisse égoutter sur un tréteau, ce qui égalise l’eau dans toute l’étoffe, et on la passe au cardage.
- On carde les étoffes lourdes d’hiver et les satins à l’envers plus ou moins fortement, pour
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- adoucir le côté de l’endroit, surtout lorsque les pièces sont dures et raidis à l’envers. S'il y a des plis, il faut lisser auparavant. On essore les pièces, on les sèche au cadre ou à la machine à sécher, puis on les élire pour enlever tous les plis; on les enroule ensuite dans toute leur largeur sur des cylindres cannelés en bais et on les met ainsi passer la nuit dans l’eau chauffée de 37 à 45» G ; alors on les sort, on les laisse refroidir 6 a 8 heures sur les cylindres et on les déroule pour les carder. Une faut pas dépasser la dose de 45<> C, pour éviter de durcir l’étoffe. Pour les étoffes lourdes, on carde à l’envers avant de lisser, ce qui permet de mieux égaliser l’étoffe et d’enlever les plis. L’eau douce doit être employée de préférence à l’eau dure. Si l’on n’a que cette dernière à sa disposition, il faut la faire bouillir une demi-heure avec du son, puis la laisser refroidir ; l’eau qui a déjà servi est de beaucoup préférable à l’eau fraîche.
- Le cardage forme une branche importante de l’apprêt : il en est l’élément fondamental, car l’apprêt ne peut réussir qu’après un cardage bien exécuté ; le rasage, la press?, le décatissage ne peuvent aucunement donner aux étoffes mal cardées l’aspect qui leur manque. Une chose très importante est la gradation dans le numéro des cardes, c’est même absolument indispensable. On ne doit pas passer subitement des cardes émoussées à des cardes rudes.
- (Moniteur Industriel.)
- SUR UN APPAREIL
- à vaporiser les filés de laine
- Note de M. P. Heilmann,
- Présentée à la Société Industrielle de Mulhouse.
- Pour vaporiser les filés de laine peignée, on se sert généralement de chambres, dans lesquelles on loge, sur des rayons ménagés à cet effet, les paniers de filature qui contiennent les filés à vaporiser*
- Dans le milieu de la chambre, aboutit une prise de vapeur, qui permet de dégager dans le local un jet de vapeur, lequel, après avoir traversé de l’eau, se répand dans la chambre de vaporisage close à cet effet.
- L’opération du vaporisage dure un temps plus ou moins long ; admettons, pour fixer les idées, 3/4 d’heure à t heure; au bout de ce temps, le fil est vaporisé, c’est-à-dire que sa torsion est ce que l’on appelle fixée ; — mais que s’est-il passé pendant cetie opération, si longue, relativement au temps nécessaire pour produire l’effet voulu ? Les bobines placées à la surface du panier ont été plus exposées à l’action de la vapeur que les bobines qui se trouvaient placées à l’intérieur dudit panier.
- Il en résulte que les bobines qui auront pendant trop longtemps subi l’action de la vapeur, se seront allongées, auront leurs pointes déformées et qu’elles présenteront des diffi-
- j cultés au dévidage; celles, au contraire, qui I étaient placées dans le milieu du panier, seront restées intactes de déformation, tout en étant fixées.
- L’appareil dont il s’agit remédie aux inconvénients signalés; au lieu de durer trois quarts d’heure à une heure, l’opération du vaporisage dure une minute pour les fils en bobines, une minute et demie pour les filés en cannettes.
- Le remède au mal est simple : il consisie à faire préalablement le vide dans le récipient dans lequel sont placés les filés à vaporiser, puis à laisser pénétrer la vapeur après que le vide a été préalablement fait-, il résulte de cette manière de faire que la pénétration de l’atmosphère vaporatricedans le milieu du panier se fera beaucoup plus rapidement et que les bobines de l’intérieur du panier seront vaporisées aussi vite que celles qui sont à la surface.
- Voici maintenant comment fonctionne l’appareil :
- Je suppose l’eau dans une cuve amenée à 100» et tout l’appareil chaud.
- On introduit dans l’autre cuve les filés à vaporiser.
- On fait fonctionner l’injecteur pour obtenir le vide à 60 cent, de mercure.
- Puis on met en communication les deux cuves, tout en maintenant en fonction l’inspira- t tion par l'injection de vapeur ; au bout d’une minute et demie pour les cannettes, l’opération est terminée.
- L’appareil dont la description vient d’être décrite fonctionne depuis un an dans la filature de MM. Heilmann, Kœchlin, Huneyl et C°, à Mulhouse.
- Voici quelques indications sur sa marche industrielle :
- Production par heure en filés en bobines : 68 paniers da 25 kil. chacun, soit 1,700 kil. de filés vaporisés par heure.
- Production par heure en filés en cannettes :
- 63 paniers de 20 kil chacun, soit 1,260 kil. de filés vaporisés par heure.
- Avec un seul appareil, on peut vaporiser par jour de douze heures : 700 paniers moitié bobines et moitié cannettes, soit 15,750 kil. de fil.
- Des expériences faites au point de vue de la consommation de vapeur ont donné les résultats suivants :
- Emploi de vapeur : 175 kil. vapeur pour vaporiser 100 kil. de fil, moitié bobines, moitié cannettes (ce dernier renseignement toutefois sans garantie d’exactitude absolue).
- Lorsque les filés ont été préalablement exposés à une humidité froide, l’opération du vaporisage se fait plus facilement.
- Il ne faut pas considérer l’opération du vaporisage comme un moyen de donner de l’humidité permanente au fil, autrement dit de le surcharger en poids ; oui, immédiatement (
- après l’opération du fixation, il y a excès d humidité, mais elle disparaît très rapidement : on ne peut pas capter l’humidité du fil ; il se lait entre la laine et les corps qui l’environnent r un échange d’humidité qui maintient la laine et ces différents corps, dans les mêmes états hygrométriques, proportionnellement à leur pouvoir d’absorption d’eau.
- L’expérience de ce fait peut facilement se confirmer ; il suffit de surcharger d humidité des filés de laine, de les enfermer dans une caisse bien close et d’exposer cette caisse dans j un local quelconque ; si l’état hygrométrique de l’air qui entoure la caisse est inférieur à celui de la laine, il se fera à travers le bois échange d’humidité entre la laine et l’air atmosphérique avoisinant, jusqu’à ce que la laine et cet air se trouvent chacun dans un même état hygrométrique, proportionnellement à l’état de saturatiou d’eau, de la laine et de l’air.
- En résumé, l’appareil présente les avantages suivants :
- Les bobines de chaîne ne sont pas défor-1 mées et l’on évite les difficultés de dévidage que l’on rencontre dans les bobines qui n’ont plus conservé leur force primitive.
- L’appareil permet d’opérer beaucoup plus rapidement qu’avec les appareils connus, et en cas de presse dans les expéditions, de ne pas perdre le temps que demandent les procédés ordinaires.
- Cet appareil permet aussi de vaporiser à vapeur sèche ; dans ce cas, le volume disparaît, et la vapeur est admise, dans la cuve à vide même, au moyen d’un tuyau de vapeur percé de trous et entouré d’un corps cylindrique également percé de trous.
- MAUVAISE TEINTURE
- SUR DRAPERIE
- résultant d’un mauvais dégraissage
- Un teinturier sur laines envoie à la Fœrber Zeitung une longue communication sur des difficultés rencontrées dans ses opérations de teinturier en étoffes. Elles se rapportent principalement à une irrégularité de couleur, les côtés de la pièce étant plus clairs que le milieu.
- Ce défaut était attribué par différentes personnes à des causes variées : à un mauvais bain, à des défauts de carbonisation, mais principalement à l’ignorance du teinturier. Le praticien convenait lui-même que le défaut ne pouvait pas être dans la teinture, parce que, de quelque façon que les étoffes fussent traitées, le même défaut apparaissait, et quelquefois sur une ou deux pièces seulement parmi les quatre teintes ensemble.
- Quand les pièces, avant la teinture, étaient nettoyées avec la terre à foulon, il y avait une amélioration appréciable, mais le défaut exis-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- tait encore. Il traita alors les pièces avant teinture avec de la soude chaude • il se produisit d’abord une légère écume sur le liquide, et après une courte ébullition, la liqueur prit une couleur gris sale.
- La pièce, une fois traitée, était visqueuse et grasse au toucher, particulièrement près des bords. L’étoffe était bien lavée et traitée avec la terre à foulon, pour enlever la graisse libre, encore lavée et teinte de la façon ordinaire, les bains de teinture fonctionnèrent bien et complètement, quelquefois trop complètement en fait, mais, ce qui était fort important, les côtés faiblement colorés ne se voyaient plus ^ les étoffes étaient parfaitement égales en couleur. On conclut que l’inégalité devait être attribuée à des défauts dans les machines à laver employées au nettoyage de l’étoffe, qui n’agissaient pas également sur le corps et les côtés de l’étoffe.
- Naturellement, l’étoffe de laine aurait dû ê:re livrée au teinturier dans un état de propreté ne nécessitant pas le nettoyage supplémentaire qu’il avait trouvé nécessaire de lui faire subir ; mais le contrôle ne s’exerce pas toujours sur ce point, et il est utile de connaître comment on doit remédier à un état de choses aussi fâcheux.
- Il est superflu de dire aux teinturiers expérimentés que, dans ce cas, ils doivent faire attention à la quantité de soude qu’ils emploient. Dans le cas particulier, on avait pris 2 à 3 0/0 du poids de l’étoffe. Un excès de soude est très nuisible à la fibre de laine.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Teinture eu noir d’aniline de MM. Suteliffe
- de long et 0ra,8ü de large, dans une cuve contenant de l’eau chaude après l’avoir préalablement soumis au foulage. Après l’avoir laissé égoutter, le coton est plongé dans un bain de teinture, également chaud. Le coton passe ensuite à l’essoreuse et de là dans des étuves pour le séchage complet ; une fois séché le coton teint doit, avant d’être cardé, être soumis à l’action du battage.
- Le procédé de M. Duport consiste à teindre le colon cardé en ouate au moyen d’un appareil nouveau : l’ouate est d’abord soumise à l’action de l’eau chaude, puis égouttée et passée dans le bain de teinture ; mais ces deux opérations ont lieu dans deux appareils spéciaux et semblables. L’appareil se compose d’un cylindre dont l’axe porte les poulies motrices sur l’une de ses extrémités -, sur l’autre est fixée une roue d’engrenage commandant celle de l’axe d’un cylindre compresseur ainsi que deux autres cylindres : l’un destiné à soutenir la toile sans fin, le second faisant mouvoir cette toile.
- Ces divers cylindres fonctionnent dans le bain d’une cuve, compriment la nappe de coton amenée par un rouleau extérieur et conduite par la toile sans fin ; après le traitement dans l’eau chaude un mécanisme semblable prend le coton et le passe dans le bain de teinture.
- Les cylindres compresseurs rendent bientôt l’ouate teinte et séchée, surtout si l’on établit la dernière partie de la circulation dans une etuve ou avec des ventilateurs.
- Les avantages de ce double appareil et de ce traitement sont : le recardage du coton est supprimé; — l’essorage n’a plus lieu ; — le coton traité, au lieu de donner des déchets prend du poids à la teinture.
- PROCÉDÉS DIVERS
- :(• jifèisrs
- On voit que les gris peuvent prendre un œil plus ou moins rouge, plus ou moins bleu, et comme on produit aussi des marrons, on comprend que l’élément jaune entre au besoin dans la composition de la teinte.
- Dès lors qu’on peut en obtenir les nuances de nos échantillons et arriver au noir, tout teinturier comprend que le procédé offre le moyen de produire toutes les teintes grises, modes, marrons ou brunes, claires ou foncées.
- Le noir, dit l’auteur, se fait en 25 minutes, à une température simplement tiède, et ne dépenserait que 25 centimes de produits par kilogramme de textile, en teignant en simple baquet, et avec une main-d’œuvre insignifiante. On conçoit que les couleurs claires consomment bien moins de produits encore.
- Enfin, toutes ces nuances montent, dans les mêmes bains, sur tous textiles.
- Si ces nombreux avantages se confirment — et nous le croyons —cette méthode serait d’une importance considérable pour la teinture, et c’est pourquoi nous nous y arrêtons
- , Quand on teint en noir d’aniline avec la machine à teindre de MM. Suteliffe, une grande proportion de la matière colorante se précipite au fond de la cuve. Cet inconvénient n’existe pas pour les couleurs solubles ; mais quand il s’agit de noir d’aniline, on est obligé de procéder autrement. On conseille alors de n’employer que des solutions de richesse réduite, afin que le noir se dépose lentement, et de laisser le tissu se saturer peu à peu en 24 heures. Les proportions indiquées sont :
- , Solution de chlorhydrate d’aniline à 5 0/0 550 lit.
- — chlorate de potasse — 90 —
- — Sulfate de fer 6 0/0 67 —
- Acide chlorhydrique 27 —
- Après imprégnation, étendage pendant 24 heures dans une chambre à oxydation ; puis fixation en bi-chrômate, et rinçage.
- Machine à teindre l'ouate, par M. Louis Duport
- ' Le procédé ordinairement usité jusqu’à ce jour consiste à traiter le colon extrait des balles, mis en nappes de 0m,70 sur 1 mètre
- Noir Villedieu
- Dans notre livraison du 25 février (p. 19), nous avons donné des échantillons de ce noir, et nous disions que le même procédé pouvait fournir des gris et marrons variés, suivant le dosage des éléments.
- Nous rappelons que l’auteur n’a pas fait connaître sa formule, et malgré cette lacune dans nos informations, nous continuons à entretenir nos lecteurs de ce procédé, parce que, d’abord, beaucoup nous ont témoigné qu’ils s’y intéressent, et puis, il nous paraît qu’un certain avenir lui est réservé ; il ne sera pas alors sans mérite d’avoir entrevu cet avenir et d’en avoir été un précurseur.
- Quant aux teintes mode qu’on peut en obtenir, voici quelques spécimens :
- ainsi.
- Ajoutons que le noir Villedieu n’est pas un produit, mais un procédé qui utilise des produits connus ; toutefois il pourrait devenir produit commercial en faisant à l’avance le mélange des matières constituantes qui toutes, paraît-il, sont à l’état sec.
- Jusqu’à présent, l’auteur n’a pas encore voulu mettre en vente ce mélange, afin de le soustraire aux analyses -, il se borne à concéder des droits d’exploitation. Il est regrettable que l’application de sa découverte soit ainsi limitée.
- Ceci répond à plusieurs de nos lecteurs nous demandant de leur procurer du produit.
- Vert émeraude Sur laine filée
- Celte teinte se fait avec les verts d’aniline, auxquels on ajoute généralement un jaune pour corriger leurs reflets trop bleus.
- Le jaune qui s’allie le mieux est le picrique,
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- quel que soit, d’ailleurs, le vert employé, mais toutefois le vert méthyle est à préférer.
- Voici des dosages pour une teinte moyenne,
- sur 10 kil. de fils :
- Vert-méthyle.................. 250 gr.
- Acide picrique................. 75 —
- Acide sulfurique.............. 150 —
- Sulfate de soude................ 1 kil.
- Teindre au bouillon, en ajoutant en plusieurs fois les colorants.
- Tons jaunes à reflets tant soit peu rouges, même le jaune d’or, ternissent le vert, conformément à la loi des couleurs complémentaires.
- Il y a pour cette teinture un procédé de mordançage à l’hyposulfite de soude, que nous exposerons dans un prochain numéro.
- Gris d’acier Sur coton
- Pour 10 kilos :
- Extrait de campêche........ 300 gr.
- — de fustet............. 300 —
- Cristaux de soude.......... 180 —
- On teint à 50 degrés C -, on brunit en passant dans un bain de 300 grammes de sulfate de fer. Lever, laver, tordre.
- Grenat foncé Sur laine - coton Pour 10 kil. de tissus :
- 1er bain : deux à trois heures à tiède.
- Cachou................ 1 k. 250 gr.
- Vitriol bleu............... 250 —
- Sel ammoniac................. 50 —
- 2° bain ; une demi-heure à froid. Bichromate de potasse.... 280 gr.
- Sel d’étain................. 35 —
- 3e bain à chaud (50 à 60°).
- Extrait de campêche...... 500 gr.
- Fuchsine..................... 50 —
- (Proportions variables, suivant nuance désirée).
- Bleu d’alizarine Sur draps et feutres
- Le bleu d’alizarine est le seul bleu artificiel qui donne une teinte assez solide pour ce genre d’articles.
- Pour 100 kilos, mordancer une heure et de-
- mie avec :
- Bichromate de potasse.... 300 gr.
- Tartre......................... 250 —
- Egoutter, laver, teindre avec :
- Bleu d’alizarine................ 3 kil.
- On entre à 60 degrés C, et l’on monte à l’ébullition qu’on maintient jusqu’à nuance.
- Errata
- Notre précédent numéro portait ce qn’on appelle en imprimerie une « interpolation »,
- c’est-à-dire une interversion pendant la mise en pages.
- De sorte que l’artic'e « Consolidation des teintes aux benzoazures, azo-bleus et azo-violets » (p. 49), a été séparé en deux tron-. çons.
- Pour rétablir l’ordre, après la ligne « doses ci-dessus de colorants et de mordants * (2° colonne), il faut faire suivre la 6e ligne de la 3e colonne : « Ce passage en cuivre, etc. », jusqu’au titre : « Autres couleurs azo'iques ».
- L’impression de Ja Revue de la Teinture est faite par une maison soigneuse et très recommandable ; ce travail est toujours satisfaisant ; par exception, notre dernier numéro contenait plusieurs erreurs ; les suivantes sont notamment à corriger :
- Chronique, 3e col., au lieu de : Parmi les soieries fraîchelire : Pour les soirées fraîches.
- Même col., ligne 29, au lieu de : Milan, lire Millau.
- , Page 48, 2e col. fin de l’article, la rétablir ainsi : Les teintes monteraient en même temps sur tous textiles.
- Page 50, lrc col., ligne 21, au lieu de abstraction, lire : obstruction.
- Quant aux simples coquilles, le lecteur les aura corrigées de lui-même.
- CHIMIQUE INDUSTRIELLE
- INDISCRETIONS
- DE MONSIEUR GROS-BLEU
- Le samedi 3 mai courant, entre sept heures et sept heures et demie du soir, je traversais le pont Henri-Quatre, autrement dénommé Pont-Neuf, malgré que le susdit est déjà d’un âge respectable, (mais passons-le). J’aperçois quatre solides gaillards à quelques pas de moi, et malgré qu’ils eussent quitté les chaus sures d’uniforme en cuir de brouette, il était aisé de reconnaîlre quatre disciples de saint Maurice.
- Les mains des deux premiers étaient blanches mais fripées, comme des mains de noyé; les deux autres les avaient d’un blanc équivoque, les ong'es jaunes de l’un et noirs du second ne laissaient aucun doute sur leur profession.
- Nos quatre compagnons, amis inséparables, ne m’étaient d’aiileurs pas totalement inconnus : c’éîaieut Pierre Foulon, chef de poste aux nettoyages d’une des grandes maisons de la rive gauche ; Anatole Labrosse, également nettoyeur dans la même maison (faisant spécialement les draps, les repassages et au besoin détacheur) ; venaient ensuite : Jules Noi-rot, spécialiste en noir « au chapeau », enfin Raphaël Ponceau, natif des Bouches-du-Rhône, faisant les couleurs dans une grande maison
- pour confrères : joyeux compagnon, beau parleur, comme tous ses compatriotes.
- Autant qu’ils le pouvaient, les quatre amis se rencontraient le soir, après la journée ; le samedi surtout était de rigueur -, il fallait un fait anormal pour manquer à trinquer le samedi soir de la paie, non pas qu’ils fussent des ribotteurs, loin de là : boire un verre, causer longuement, tel était le but-
- Nos quatre copins venaient de traverser le vieux Pont-Neuf.
- — Où allons-nous ? interpelle Pierre Foulon.
- — Allons à la Bourse du travail, reprend Ponceau.
- — Et quoi faire, bon dieu ? dit Noirot.
- — Ma foi ! riposte Labrosse, il est encore de bonne heure ; entrons boire un litre au coin du quai, en face la Belle-Jardinière, et puis nous verrons ensuite.
- — A te i le ponpon, mon vieux Labrosse, rien de tel qu’un verre en main pour faire éclore les bonnes idées.
- El nos quatre compagnons d’entrer et converser. Et moi, indiscrètement je les suis.
- — Le travail reprend, dit Pierre Foulon ; je suis moulu, ce soir • et vous autres ?
- — Troun de l’air ! fait Ponceau ; moi qui passais trente nuits de suite à Marseille, ze suis un peu engourdi, presque rien.
- — Fichu métier pour l’ouvrier ! riposte Labrosse ; autant traîner le boulet que les sabots; j’ai râclé trente-cinq pièces tous les jours, bien que je ne leur fasse pas de mauvaises habitudes, faut tout de même en patiner ; aussi, je n’en puis plus. Et toi, Noirot, tu ne dis rien, ce soir ; tu as l’air tout chose?
- — Il est dans ses idées noires ! exclama Ponceau riant à chaude gorge.
- — Eh bien ! oui, je suis dans mes idées noires; vous blaguez comme ça, vous autres, sans vous rendre compte comme c’est énervant dè toujours faire du noir. Après une quinzaine, on ne se reconnaît pas ; non, franchement, faut avoir besoin de manger pour y tenir , je suis décidé à lâcher la partie.
- — Nous aussi, nous sommes décidés, ajoute Foulon ; j’en ai jusque-là.
- — Tiens, mais c’est drôle, vos idées, camarades. Sais-tu, mon pauvre Foulon, qu’à ton âge c’est un peu tard pour changer de métier ?
- — Quel âge donc me donnes-tu ?
- — Dam ! tu as tes trente-neuf, ou trente-huit, quand tu seras rasé demain dimanche.
- — Vous voyez, les amis, trente-neuf ans ! et encore pour m’étre agréable, car Ponceau pense bien que j’en ai quarante-cinq. Eh bien! j’en ai trenle-quatre, et je sais bien que j’en porte dix de plus : triste métier pour user son homme ! Si encore il y avait de l’avenir comme autrefois, l’espoir de devenir patron à son tour. Ah bien oui ! à Paris surtout, nous autres ouvriers, nous sommes, comme l’on dit
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- LA. REVUE DE TA TEINTURE
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- Labres pour II
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- mes us a# 'est éJ .près ion, f'1 ;er poi je. lés,#
- dées, ilon, f ange1
- 3 u tre[ nan# neufi{ pont' Elit' a quei uset:
- enir $
- ron nous-i l’on-
- vulgairement, les bêtes de somme, tout juste faits pour le bonheur des autres ; pour faire des positions à tout une rabeutelée de femmes que nous ne connaissons même pas, et aussi pour faire le jeu de l’ambition de certains patrons qui se dévorent en concurrence effrénée.
- — Bagasse ! murmura Ponceau -, à Marseille, ça passerait pas seulement huit zours ainsi.
- — Toute la même chose, mon vieux ; ce sont nos patrons qui ont créé et entretiennent cet état de choses ; eux qui, au contraire, devraient prendre des mesures pour y remédier, tandis qu’ils ne savent quoi imaginer pour augmenter les frais en chinages, succursales, et puis les boutiques d’occasions qui pleuvent comme grêle. Tout ceci, c’est nous qui le supportons ; car, sans nous, tout serait arrêté ; de sorte que, nous aussi, nous sommes nos pires ennemis en nous fermant les portes de l’avenir. Ce n’est pas une profession de rester ouvrier; à quarante ou quarante-cinq ar.s, nous devenons bons à nous retirer des affaires, mais du côté du Père-Lachaise.
- ^ — Croyez-vous point que la Chambre syndicale patronale fera quelque chose ? nous dit Noirot d’une voix sourde.
- — Ils ne feront rien ; ce sont eux la cause de tout le mal; ils ne gagnent pas d’argent non plus et c’est bien fait : ils récoltent comme ils ont semé.
- — Troun de l’air ! c’est parlé, ça ; on dirait un compatriote de la Cannebière, mon bon !
- — Effectivement, j’ai passé h Marseille.
- — Zuzez un peu, rien que d’y avoir passé ! Ah ! bagasse, si nous étions seulement quatre du pays, comme nous transformerions tout Paris en un beau faubourg de Marseille !
- — Moins de phrases, Ponceau, va au fait.
- — Que feriez-vous à cet état de choses? réplique Pierre Foulon.
- | — Voici ce que nous ferions ; aux grands maux les grands remèdes. Pour lors, nous inviterions messieurs les patrons à une grande conférence ; nous leur exposerions notre situation précaire, les invitant à nous dire ce qu’ils sont disposés à faire ; nos revendications porteraient sur ce fait que nous ne pouvons ni ne voulons plus être exploités au bénéfice de gens étrangers à la profession, c’est-à-dire de faux teinturiers, et. faute de nous nous donner satisfaction, mettre en quarantaine les ateliers à confrères et les chineurs.
- —Tous les vrais teinturiers ont un grand intérêt à nous soutenir 5 je dirai même ceux Travaillant pour confrères, car alors ils auraient b travailler pour eux, tandis qu’en l’état actuel les frais multiples sont tellement grands que le gros du bénéfice est absorbé.
- I,—• Faudrait bien se rendre-, sans main d’œuvre, pas moyen de marcher.
- | — Voilà, tropn de j’air! ce que nous ferions.
- - — Tu parles bien ce soir, disent ensemble les autres compagnons. • - • .
- — Je parle toujours bien, dit Ponceau, fier de l’effet produit.
- — Oui, il faudrait ça, fait observer Pierre Foulon ; le malheur est que, parmi nous, il y a aussi des j.-f... qui lâcheront pied. Tant pis, il faut essayer 1
- — Garçon ! encore un litre de vieux bordeaux; c’est moi, Ponceau, qui régale. A la vôtre, les amis, troun de l’air !
- — Allons à la Bourse de suite exposer les idées de Ponceau.
- — Il est un peu tard, remettons ça à la prochaine. Ponceau aura le temps de préparer un grand discours, c’est entendu !
- Et nos quatre disciples de saint Maurice se quittent en se serrant la main.
- Et moi qui vous salue de tout mon cœur, je les laisse partir en me disant : ils ont touché juste, les gaillards !
- François GROS-BLEU du canton d'Isigny-Pain-d’Avoine, département le plus prés du bas.
- BLANCHIMENT DES ÉPONGES
- Le chlore et ses composés, si utiles pour le blanchiment des matières végétales, ne peuvent être employés pour les éponges, car non-seulement ils leur donnent une coloration jaune, mais encore ils leur font perdre leur finesse.
- Le procédé suivant, employé dans ces derniers temps en Allemagne avec beaucoup de succès, consiste à traiter les éponges par une solution aqueuse de brome. Le brome étant très peu soluble dans l’eau, il suffira d’ajouter quelques gouttes de brome à un litre d’eau distillée, d’agiter fortement pour obtenir une solution concentrée de brome. Les éponges sont plongées dans cette solution, et après quelques heures, leur coloration brune disparaît et est remplacée par une coloration beaucoup plus claire. Si l’on traite les éponges une seconde fois de la même manière, elles acquièrent la coloration voulue, Pour obtenir un blanchiment parfait, il suffit de les passer alors dans de l’acide sulfurique dilué, puis de les laver à grande eau.
- Par le traitement à l’eau de brome, on obtient des résultats aussi beaux qu’avec l’acide sulfureux, tout en gagnant beaucoup de temps et en évitant une manipulation considérable.
- JURISPRUDENCE
- RENDEMENT des MARCHANDISES
- TRAVAILLÉES A FAÇON
- Il s’agit ici d’une affaire de carbonisation de déchets laineux, en vue d’en détruire les matières végétales (procédé analogue à l’é-, paillage) ; ce travail, opéré par un tiers,n’ayant pas donné, le rendement espéré par le propriétaire de la marchandise. * • P
- I Le jugement a été rendu par le tribunal de I commerce de Verviers, mais il peut être in-I voqué comme document, en France même, dans les cas analogues qui peuvent se présenter.
- Voici ses principales dispositions :
- Attendu que le demandeur a assigné le défendeur en paiement de la somme de 2,075 fr. à titre de dommages-intérêts, pour le préjudice souffert sur une partie de la balayure confiée au défendeur pour être carbonisée.
- Attendu qu’il fonde son action sur ce que la marchandise, confiée au défendeur pour le carbonisage, n’aurait rendu que 34,41 0/0 au lieu de 50 à 52 0/0, taux normal du rendement.
- Attendu qu’il est incontestable que la cause même de l’action doit reposer sur un délit ou moins sur un quasi délir, que le demandeur devrait établir qu’une partie de la marchandise aurait été soustraite ou qu’une imprudence, une faute quelconque aurait été commise par le carboniseur pendant les opérations industrielles auxquelles a été soumise la marchandise.
- Attendu que le demandeur, à qui incombe la preuve de l'existence d’une faute, n’articule aucun fait précis de nature à engendrer la responsabilité du défendeur, qu’il se contente de produire des échantillons de la marchandise confiée, sollicitant une expertise et un travail de carbonisage sur ceux-ci, afin de connaître si le rendement ne devait pas ê^re supérieur à celui obtenu.
- Attendu, en fait, qu’il s’agit de balayures, c’est à-dire d» résidus de matières premières, résidus essentiellement variables et divers, ne possédant aucun caractère d’homogénéité....
- Attendu que, s’il est vrai que le demandeur reproduit des échantillons de la partie confiée au défendeur, l’expertise qui porterait sur ceux-ci ne pourrait pas être concluante ; qu’en effet, il est constant qu’en matière de déchet et de balayures surtout, que l'échantillon même de la marchandise ne peut-être la représentation fidèle de celle-ci ; que le lot en diffère, non pas dans son ensemble, peut être, mais tout au moins dans ses parties. —
- Par ces motifs : Le tribunal, rejetant toutes conclusions contraires et tonte demande d’expertise, déboute le demandeur de son action et le condamne aux dépens.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- AVESNES. — Formation de la Société en commandite Poulain et Cie, filateurs de laines à Fourmies. — Durée : 12 ans. — Cap. : 300,000 fr. dont 139,000 fr. en commandite..— Acte des 11 et 25 mars 1890.
- AVESNES. — Modification de la Société Berger, Taine et Cie, filateurs de laine à Trélon, devenue Berger et Cie, M. Taine, d’associé en nom collectif, étant devenu commanditaire et ayant cédé tous ses droits s'élevant à 33,000 fr. — Cap. actuel fourni par la commandite : 105,000 fr. — Acte du 26 mars 1890.
- LILLE. — Dissolution, à partir du 3 avril 1890, de la Société'E. Delahaye et A. Hon-nart (tissage de toiles, etc.), à Armentières. — Liquid. : les associés qui ont constitué une nouvelle Société. — Acte du même jour.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif J. Béraud et Cie, fab. d'étoffes de soie, place Tholozan, 18. — Dorée : 5 ans. — Cap. 300,000 fr. — Acte du 31 mars 1890.
- PUTEAUX. — Formation de la Société en commandite Gaston Grand et Cie, fab, d’articles de bonneterie. — Durée : 9 ans du 1er janv. 1890. — Cap. 32,111 fr. 20 c. dont 25,000 fr. en commandite. — Acte du 14 avril 1890. — J. g. d’A.
- ROUBAIX. — Prorogation au 1er mai 1902, de la Société en nom collectif Antoine Mula-ton (teinture et blanchissage des soies, laines et cotons), à Hem. — Acte du 15 avril 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif Motte et Picavet, füateurs de laines peignées, rue des Longues Haies. — Durée : 15 ans. — Cap. : 600,000 fr. — Acte du 8 avril 1890.
- ROUEN. — Dissolution, à partir du 30 avril 1890, de la Société Berrubé et Chirol (teinture sur coton), route de Darnétal, 17. — Liquid. : les associés. — Acte du 26 avril 1890.
- ST-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Bredoux et Experton, teinturiers à St-Cbamond. — Durée : 9 ans. — Cap. : 8,000 fr. — Acte du 19 avril 1890.
- ST-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Irénée Brun et Cie, fab. de lacets et tresses, foulards, soieries, etc., à St-Chamond, avec succursale à Lyon, 1, rue de la République (suite de la Société existant actuellement). — Durée : 20 ans. — Cap. : 2,000,000 fr. Acte du 13 mars 90.
- ST-ETIENNE. — Modification de la Société en nom collectif Bessy, Bertolus et Aulagne, cylindreurs-moireurs, par suite de l'adjone-tion de M. Constant Bertholus comme associé avec droit à la signature sociale. — Cap. maintenu à 150,000 fr. — Acte du 31 mars 1890.
- SÉPARATION DE BIENS
- ROUEN. — M. Dubos (Arthur-Constantin-Ferdinand), effilocheur à Caudebec-les-Elbeuf, et sa femme née Groutel. — Jug. du 20 déc. 1889.
- LIQUIDATION JUDICIAIRE
- ROANNE. — Bertrand (Guillaume-Eugène', tisseur ci la mécanique. — Jug. du 3 avril 1890. — Liquid. : M. Boulard.
- FAILLITES
- AVESNES. — Taine (Auguste), filateur à Fourmies. — Jug. du 17 avril 1890. — S. : M. Courtin.
- PARIS. — Mansoux (Pierre), maroquinier, rue de Franche-Comté, 2. — J.-c. : M. Hat-ton. — S. : M. Ozéré
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Die Filachet Boittiaux Teint, r. des Martyrs, 68.
- Vve Pautaire Petitjean Teint, r. d’Argen-son, 5.
- Noël D1# Pissini Teint, pas. Bourg-l’Abbé, 14.
- Dme Torchet Boittiaux Teint, boul. Roche-chouard, 29.
- Dme Delpech Gentien Teint, boul. Beaumarchais, 16.
- Du Bourg Popu Teint, r. Mandar, 9.
- IKFORMTIOI ET FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES
- TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS
- Sèanee du 14 mars 1890.
- TRAVAUX courants
- M. Bourgeonnier, teinturier à Beauvais, est admis, à l’unanimiié, comme membre adhérent.
- DÉLIBÉRATIONS
- Lettre de M. Barbé, s’associant aux idées discutées dans la dernière séance sur les appointements à donner aux garantes, et sur le cautionnement à exiger déliés. M. Barbé ajoute quelques conseils et moyens propres à exercer la surveillance sur les employés infidèles.
- M. Vinois dit qu’après réflexion, il n’insiste pas pour faire adopter sa proposition ; il la maintiendrait seulement en ce qui concerne le cautionnement.
- Après diverses observations de MM. Burel, Fleury, Peneau, Mars, Barbillon-Marchal, la chambre adopte la déclaration suivante, proposée par M. Fleury :
- « Le Comité engage les membres de la Chambre à ne plus prendre de gérante qu’après le dépôt d’un cautionnement, ou d’une lettre de garantie émanant d’une personne notoirement solvable, et les différents membres du Comité manifestent leur intention, quant à eux, de ne plus procéder autrement. »
- M. Fleury fait part à la réunion de l’intention de M. Montenot de faire une proposition relative aux assurances en cas d’accidents, et la renvoie à la prochaine séance pour permettre à M. Montenot de la discuter.
- M. CLadoeuf et plusieurs membres ayant formulé quelques plaintes au sujet du fonctionnement du bureau de placement, le Comité s’entendra avec l'administration de l’Union pour régulariser ce service.
- lie cours de teinture de la Société industrielle d’Amiens. — Le Bulletin de la Société vient de publier le palmarès de ses cours pratiques pour la période 1888-89.
- Les dix-huit cours de la Société ont été suivis par 821 élèves; des brevets de capacité ont été décernés à 33 dont les études sont achevées avec succès, indépendamment des prix et mentions.
- Ces brevets sont en proportion de 4 0/0 des élèves inscrits, proportion faible peut-être, mais le brevet de capacité n’est pas une récompense, indice d’un mérite relatif, mais la constatation de la capacité réelle d’un candi-didat. De là nécessité pour les examinateurs de refuser le brevet à des élèves dont les réponses, peut-être suffisantes, ne décèlent cependant pas une compréhension assez complète des matières de l’enseignement.
- Le cours de teinture et chimie tinctoriale est professé par M. Bor.
- Un seul brevet a été délivré, et il a été conquis par M. Capron, élève de 3e année.
- De plus, sppt prix et trois mentions honorables ont été décernés.
- Les élèves assidus de ce cours étaient au nombre de 40 en moyenne.
- Tous ont suivi à la fois les cours pratiques et les leçons de théorie. Les examens ont porté sur ces deux cours ; l’élève a dû teindre lui-même un morceau d’étoffe et répondre à l'examen oral aux questions du programme.
- Prix de la Société d’encouragement pour l'Industrie nationale.—
- Dans la liste des prix a décerner en 1890, nous relevons les suivants :
- Prix de 2,000 fr. pour la substitution à l’acide sulfurique dans la teinture et notamment dans celle des soies, d’un autre composé donnant aux fibres l’apprêt voulu, mais n’exerçant pas sur elles la même action destructive.
- Prix de 2,000 francs pour la construction d’une essoreuse à effet continu.
- Taux de reprise au conditionne-ment des laines. — Pour répondre à la circulaire de M. le ministre, la Chambre se ! réfère à sa délibération du 7 février dernier et ! aux lettres écrites à M. Emile Moreau, député, pour le prier de défendre le taux universelle- I ment adopté de 18 1/4 pour 100, contre la proposition Tirard tendant à la suppression de tout taux légal.
- —o—
- lie commerce des textiles en France pendant le premier trimestre de — Au chapitre des importa-
- tions, la catégorie des matières premières fait ressortir des diminutions de 14,560,000 fr.sur les soies(75,547,000 f. en 1890),de 3,820,009 f. j sur le lin (19,513,000 en 1890).
- Mais en regard de ces diminutions, il faut noter les augmentations suivantes, pour le ;
- | premier trimestre de 1890 : 29,939,000 fr. I sur la laine (137,688,000 fr ), 17,558,000 fr. sur le coton (86,221,000 fr.), de 1,199,000 fr. I sur le chanvre (3,656,000 fr.)
- L’importation des fils de laine, des tissus de I coton et des tissus de lin et de chanvre subit I des réductions en 1890. Il en est de même des I tissus de soie (15,939,000 fr. en 1890) qui I présentent une diminution de 2,585,000 fr. j| sur le chiffre de 1889. Les tissus de laine, au I contraire, sont en progrès.
- A l’exportation, nous notons, pour 1800, Il dans la catégorie des matières premières, des jl diminutions de 7,774,000 fr. sur les soies, de I 8,243,000 fr. sur la laine.
- En ce qui concerne la sortie des objets ma- I nufacturés, on relève les augmentations sui- I vantes : 198,000 francs sur les cotons Filés I (756,000 fr.), de 188,000 fr. sur les fils de lin [ et de chanvre (2,896,000 fr.), de 806.000 fr.) || sur lestissus de lin et de chanvre(2,646,000 f.), fl de 610,000 fr. sur les confections pour hom- f mes (3,643,000 fr.) et de 6,266,000 fr. sur les E confections de dames (11,966,000 fr.)
- Par contre, il y a déficit de : 2,838,000 fr. I sur les laines filées (9,772,000 francs), de f 2,609.000 francs sur les tissus de laine I (84,939,000 fr.), et de 1.057,000 fr. sur les I tissus de soie (69,000,000 fr.)
- Le Gérant : F. GouillOn. Tous droits réservés
- Imprimeri# C. COLIN, à Charleville (Arde»nes)
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- LA
- 3e Année, N° 10.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- •lÇ- ,e);
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES « «tf i8»o.
- SOMMAIRE
- uragi chronique. — Régime économique. : Chambre mie,' syndicale delà teinture. — Etude sur la nigri-
- 30, no; sine. — Les accidents du blanchiment des
- tissus de coton. — Revue sommaire des bre-, . vêts d’invention.
- itution Procédés divers : Verts Méthyle ; Mordançage , notât à l’hyposulfite ; Bleus spéciaux sur coton ; Ap-COIM prêts au savon de résine. — Teinture des feu-
- ,r très.
- snev. Chronique Industrielle. — Affaire Grawitz à tructil Rouen et à Douai. — Informations et Faits
- Stmcti divers. — Bulletin financier.
- CHRONIQUE
- indrei --
- ambre
- lsrniet La question de notre régime écono-, dépn mique est toujours le principal fait indus-iverse triel ^u morûent.
- B?sioî Les réponses au Questionnaire du Conseil supérieur du Commerce et de l’Industrie arrivent nombreuses, mais aussi très contradictoires, et le Conseil frhin aura bien du mal à en dégager une idée j;i)p dominante. Ce n’est pas seulement sur nières le nombre de chaque opinion émise qu’il 100 fr faudrait tirer des conclusions, mais aussi 320,0 sur l’importance du groupe qui l’ex-I prime, et il semble qu’on devrait donner ns’0'u: à chacun un coefficient de sa valeur 9 001 propre.
- 38,000 A ce point de vue, la grande indus-39 00 trie des tissus mériterait d’être haute-ment cotée ; mais il faut dire qu’elle est ’lvreSJ elle-même très divisée, suivant la na-Bénie ture des textiles qu’elle met en œuvre. 1890) Il est un point sur lequel, cependant, se 5,00 rencontrent toutes les divisions : c’est lalI,e' sur la franchise des matières premières, jur 18 conformément à la théorie que nous Qeres avons souvent formulée. i soie5' ^
- ♦ *
- ,bjets[
- bons ; La « Chambre syndicale de la Tein-
- tons S ture, des Apprêts et du Blanchiment », fils J de Paris, vient de donner son avis sur 66,00(J| ce grave sujet, et nous reproduisons ioûrlo plus loin son rapport (1). Son opinion [r. sot est une de celles qui doivent être prises .) en très sérieuse considération, vu l’im-portance des intérêts qu’elle représente, ad°e I, et qui se relient si étroitement avec ,1 slit ceux de la branche des tissus.
- Après avoir exposé la situation si difficile des industries tinctoriales à notre époque, cette opinion se résume ainsi :
- La Chambre est pour les traités de commerce, qui., seuls, permettent de compter sur le lendemain, mais à condition que ces traités soient avantageux pour nous, et à court terme.
- Elle repousse un tarif général unique, et un double tarif maximum et minimum, et demande le maintien des tarifs conventionnels.
- Elle est d’accord avec les différentes branches des tissus pour demander une révision des tarifs des tissus et pour protester contre le droit à l’importation des matières textiles, notamment de la laine.
- Comme la Chambre des Teinturiers-Dégraisseurs, elle demande la suppression des droits sur les matières premières et produits spéciaux à nos industries.
- La Chambre estime que si le draw-back est impossible aux produits chimiques employés en teinture, on doit au moins faciliter les admissions temporaires, et les admettre pour les tissus destinés au blanchiment ; ces derniers, par une anomalie incompréhensible, ne jouissent pas de cet avantage.
- Ces diverses prétentions sont évidemment modérées, et justifiées surtout par l’état d’une industrie, aux formes multiples, qui fut longtemps une de nos supériorités nationales, et qui tend maintenant à se disperser avec les facilités du nouvel outillage et des couleurs artificielles.
- Nos fabriques conservent toujours cette vieille réputation, mais on n’évitera pas que le travail leur échappe en partie, si l'on n’en égalise les conditions avec celles des nations voisines, généralement mieux favorisées par le prix de la main-d’œuvre, par des droits moins élevés sur les produits spéciaux, et le plus souvent par le coût inférieur du charbon et des transports.
- Il y a là, certainement, des compensations qu’en bonne justice on ne saurait refuser aux industries tinctoriales.
- * *
- Elles ont bien assez à combattre à l’intérieur, et une nouvelle déception
- leur paraît réservée dans leur lutte contre un insatiable usurpateur de procédés : le sieur Grawitz, dont ses poursuites à Rouen et à Douai, contre des teinturiers, semblent prendre une tournure qui lui serait favorable.
- A Rouen, le ministère public s’est prononcé entièrement dans son sens, adoptant à peu près tous ses arguments, et concluant à l’expertise demandée par lui, alors que les teinturiers poursuivis demandaient une enquête ; cette enquête aurait mis en question la validité même des brevets, tandis que l’èxpertise paraît n’avoir pour but que d’établir ou non les contrefaçons.
- L’arrêt du tribunal de Rouen sera probablement rendu le 26 ou le 29 de ce mois. On s’attend à ce que l’affaire soit renvoyée devant experts.
- Dans l’appel qui se plaide à Douai, entre ledit Grawitz et des teinturiers et fabricants de Roubaix et de Tourcoing, l’avocat-général a conclu, comme à Rouen, tout en faveur du prétendu inventeur, disant notamment :
- « En étudiant le dossier, je suis arrivé à me demander si, en raison des arguments que je viens de présenter,
- 1 je n’allais pas conclure à ce que la Cour donnât de piano gain de cause à M. Grawitz...
- « Mais Me Pouillet n’a sollicité de vous qu’une expertise nouvelle, et je ne veux pas être plus royaliste que le roi. 11 vous a demandé de désigner de nouveaux chimistes ; je m’associe à sa demande...
- « Pour ce qui est de la preuve des faits articulés par M. Grawitz, elle est pertinente et admissible... »
- La Cour de Douai a mis la cause en délibéré, pour l’arrêt être rendu à une audience ultérieure.
- Sans doute, les expertises peuvent encore mettre en lumière la valeur morale des brevets Grawitz, mais de ce genre d’appréciation, le substitut de Rouen a déjà déclaré qu’on en pouvait tirer un argument juridique.
- Il est fort à craindre que les teinturiers succombent.
- Si tous ces magistrats, ne jugeant que sur des textes, avaient vu, comme nous, de quelle façon les brevets Grawitz se sont échafaudés morceaux par
- (1) Nous rappelons que nous avons aussi publié, parmi d’autres documents de même nature, un extrait de la réponse de la « Chambre syndicale des Teinturiers-Dégraisseurs » : Revue de la Teinture, livraison du 25 mars dernier, p. 26.
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- morceaux, par des emprunts (?) faits à tant de travailleurs véritables et désintéressés, ils se rendraient compte combien petite est l’oeuvre du breveté et légers ses droits.
- Du prétoire, passons au Salon : nous voulons parler de celui des Beaux-Arts, au Palais de l’Industrie ; cela nous reposera l’esprit.
- Nous ne prétendons pas en faire une revue critique : assez d’autres s’en chargent ; nous voulons simplement signaler un tableau, qui est d’un maître incontesté, M. H. Coëylas, et ce maître est teinturier. Quoiqu’ayant une maison de teinture à Paris, et l’une des bonnes, M. Coëylas n’est pas un simple amateur en peinture ; il fait de l’art sa principale préoccupation, et est un artiste consommé.
- Il a exposé cette année « un Atelier de Maroquinerie » (salle 28), et ce tableau fait le pendant de celui « à l’Atelier » (atelier de teinture), que nous avons fait reproduire pour offrir à nos lecteurs ; cette dernière œuvre aussi a figuré au Salon.
- Du reste, la peinture de M. Coëylas, par sa touche vigoureuse, sa science profonde du dessin et plus encore de la couleur; par son étude consciencieuse du réel, sans tomber dans le réalisme violent; toutes ces qualités assurent à l’artiste l’accès de ses œuvres partout où il voudra les produire.
- Les maroquiniers sont des teinturiers en peaux ; l’atelier qui a servi de modèle est celui de M. Péguet, rue Crou-lebarbe. Des ouvriers palissonnent des peaux teintes ; d’autres pilonnent celles en préparation ; une demi-douzaine de personnages bien vus, bien campés, bien vrais ; de la lumière, de la chaleur, de la couleur, de la vie ; voilà de quoi est fait ce tableau.
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- CHAMBRE SYNDICALE
- DE LA TEINTURE, DES APPRÊTS ET DU BLANCHIMENT
- DE PARIS
- Réponse au questionnaire du Conseil supérieur
- DU COMMERCE ET DE L’iNDUSTRIE RELATIF AU RÉGIME DOUANIER DE LA FRANCE.
- 1re Question. — La situation des industries de la teinture, des apprêts et du blanchiment des tissus en France est devenue difficile, par
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- suite de la concurrence des pays étrangers, lesquels luttent avec avantage contre nous sur les divers marchés, grâce à des charges moins lourdes, grâce aussi à la protection que leurs nationaux rencontrent auprès de leurs gouvernements.
- On peut facilement prévoir les conséquences funestes de toutes les mesures qui tendraient à grever de nouvelles charges nos tissus fabriqués et manutentionnés, alors que les produits similaires de l’étranger en seront exempts; alors, surtout, qu’en certains pays, en Allemagne par exemple, la main-d’œuvre est de beaucoup meilleur marché qn’en France. Un droit à l’importation sur les matières premières nécessaires à nos industries rendrait cette concurrence plus redoutable encore, et aurait pour efïet immédiat d’élever le prix de la production ; et de restreindre conséquemment la consommation de nos produits en France, et d’en rendre la vente plus difficile à l’étranger.
- 2e Question. — Les tissus manutentionnés dans nos diverses industries sont exportés, surtout en Angleterre, en Belgique, en Hollande, en Espagne, en Italie, en Allemagne, dans l’Amérique du Nord, dans l’Amérique du Sud, dans les Indes anglaises, l’Australie, le Japon, etc., etc.
- Cette exportation se fait par l’intermédiaire de commissionnaires français et étrangers.
- Les importations des produits similaires sont assez considérables • elles viennent par ordre d’importance : de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Angleterre, de l’Autriche, de la Suisse, etc., etc.
- La cause de la concurrence de ces différents pays provient pour quelques-uns (l’Allemagne et la Belgique principalement) de l’abaissement du prix de revient, par suite de la situation économique de ces pays par rapport au nôtre ; du bon marché de la main d’œuvre ; du prix moins élevé de la houille et des matières et produits nécessaires à nos industries.
- Nous ne pouvons pas indiquer des chiffres exacts d’importation et d’exportation pour les productions proprement dites de nos industries de la teinture, des apprêts et du blanchiment des tissus, ces productions ne formant pas une catégorie spéciale au tarif général des douanes.
- Nos productions y sont classées avec celles des industries de la laine, auxquelles nos industries se rattachent, qui figurent pour près de 400 millions de francs dans les exportations totales des objets fabriqués (s’élevant à 1.700 millions sur le tableau général des douanes pour 1888J.
- On peut estimer à 12 ou 15 0/0 le montant des façons diverses (teinture, blanchiment, impression ou apprêts) faites sur ces tissus. C’est donc une valeur de 100 millions de façon que font les divers établissements exploitant ces industries. Et, comme sur ce chiffre de la production totale, la moitié environ est
- exportée, nous pouvons donc déterminer, par approximation, l’importance des exportations propres à nos industries à 50 millions de francs environ.
- 3e Question. — Nous sommes partisans de la conclusion de traités de commerce, et, dans leurs négociations, nous demandons qu’on s’attache surtout a obtenir des avantages corrélatifs.
- Les traités ont l’avantage de donner la sécurité au commerce et à l’industrie, en ne remettant pas en cause tous les ans le régime douanier.
- Ces traités doivent, selon nous, être conclus à court terme, pour une durée de cinq ou six années, en raison des transformations souvent soudaines qui se produisent dans le monde de la production et dans les conditions du commerce.
- Nous ne sommes donc partisans : ni d’un tarif général unique, ni d’un double tarif, minimum et maximum.
- L’établissement d’un tarif général unique applicable à tous les pays sans distinction aurait un effet désastreux pour notre commerce d’exportation. Faute d’accorder à nos voisins des avantages corrélatifs, nous verrions nos produits frappés de droits élevés par mesure de représailles. C’est l’isolement au double point de vue de la politique et du commerce, l’abandon des marchés étrangers en faveur de nos adversaires, et, par suite, un ralentissement dans l’activité industrielle de la France, et probablement une gêne qui pourrait devenir grave.
- Le système des deux tarifs est d’une application fort difficile et dangereuse. Etant révisables d’un jour à l'autre, ces tarifs ne donnent aucune sécurité au commerce. Le tarif minimum appliqué aux nations qui nous accorderont des avantages corrélatifs, donnera nécessairement lieu à des conventions diplomatiques liant les parties contractantes pour une certaine durée. On revient alors au régime des traités, mais dans des conditions mauvaises. Ce tarif minimun, voté par les Chambres françaises, et porté par conséquent à la connaissance de tous les gouvernements, n’étant susceptible d’aucune modification, présentera donc un tout complet qu’il faudra ou accorder ou refuser en bloc. Il est encore à craindre que les protectionnistes à outrance ne parviennent, grâce à ce tarif minimum, à obtenir un tarif général maximum tellement élevé qu’il troublera nos relations commerciales au profit des pays producteurs étrangers.
- Nous réclamons donc le maintien du système actuel des tarifs conventionnels, avec révision des tarifs dans un sens plus favorable à l’industrie.
- Avec les tarifs conventionnels, la France pourra conclure facilement des traités isolés de réciprocité d’Etat à Etat, selon les intérêts et les besoins de chacun.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 63
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- . Dans ces traités, nous pensons qu’on ne devra pas craindre d’insérer la clause de la nation la plus favorisée pour sauvegarder nos exportations contre des tarifs différentiels que d’autres pays pourraient établir.
- Sans traités de commerce, la France peut être exposée à une crise economique des plus graves, elle perdrait un à un tous ses débouchés ; et nous exportons près de 1.800 millions d’objets fabriqués contre une importation de moins de 600 millions. Ces chiffres ne démontrent-ils pas que la France a plus grand intérêt à conserver au dehors ses débouchés qu’à diminuer dans une proportion quelconque le chiffre d’objets fabriqués qu’elle importe.
- 4e Question. — Nous demandons des modifications au tarif actuel en ce qui concerne le taux des droits et les classifications qui ne contiennent pas un nombre suffisant d’articles.
- Ces droits étant spécifiques et non ad valorem.
- Les modifications que nous réclamons portent sur certains articles, sur les tissus mélangés, notamment les tissus laine et soie, étoffes pour parapluie et cache-poussière, dont le commerce en France grâce à ses droits insuffisants, est monopolisé par l’Allemagne et aussi par l’Autriche.
- L’Allemagne importe annuellement de 12 à 18 millions de francs de ces tissus.
- Ces tissus sont frappés d’environ 5 0/0 seulement de droits d’entrée en France.
- Ce droit minime empêche les fabricants de Lyon, d’Amiens, de Picardie, de lutter contre cette concurrence.
- , Un droit de 25 à 30 0/0 permettrait aux fabricants français de produire et de vendre tous les tissus destinés à cette consommation.
- 5e Question. — Parmi les matières premières nécessaires à nos industries, nous citerons en première ligne tous les textiles et en particulier la laine, servant à la fabrication des tissus, que nous aurons ensuite à blanchir, à teindre, à imprimer et à apprêter.
- " Notre production dépend donc entièrement de l’industrie textile et surtout de l’industrie lainière.
- C’est à ce titre que notre Chambre proteste contre l’établissement d’un droit à l’importation sur les matières textiles et sur la laine en particulier, ayant pour conséquence d’augmenter le prix des tissus fabriqués et manutentionnés en général, et de mettre la France Vis-à-vis de l’étranger dans des conditions d’infériorité sur les marchés qu’elle s’est créés.
- Le moindre droit sur la laine serait une cause de ruine non seulement pour les manufacturiers et la population ouvrière si importante des fileurs et des tisseurs, mais encore pour les nombreuses industries qui terminent la fabrication des tissus, entre autres celles du blanchiment, de la teinture et des apprêts,
- dont notre Chambre syndicale est chargée de défendre les intérêts.
- Parmi les matières et produits spéciaux employés dans nos industries, nous citerons les suivants, qui, bien que pour la plupart étant déjà des produits manufacturés, n’en sont pas moins pour nos industries des matières premières :
- DROITS ACTUELS
- Tarif Tarif
- général conven-
- 1881 tionnel
- les 1,000 kil.
- La houille............... 1 20 1 20
- les 100 kil.
- Les savons 6 y> 6 »
- Les sels de soude k 35 h 35
- Les bois de teinture.... Exempt.
- Le sulfate de cuivre... 3 9 3 •»
- Le sulfate de soude.... 1 20 1 20
- Le bichromate de potasse 10 9 10 9
- L’orseille sèche Les acides divers : 10 » 10 »
- Acide sulfurique Exempt.
- — tartrique 10 » 10 »
- — chlorhydrique... » 37 9 30
- — nitrique 2 50 Ex.
- — oxalique 12 50 10 »
- Les aluns 1 50 » 90
- L’ammoniaque 3 » 2 *
- La glycérine Les teintures dérivées 7 50 7 50
- du goudron 125 » 100 »
- L’alizarine artificielle, 5 0/0 de la val.
- Les extraits de bois de teinture :
- Noirs et violets 20 » 10 »
- Rouges et jaunes 30 » 15 »
- Les alcools 70 » » »
- L’amidon 6 k »
- Les fécules Les colles fortes, les k » 4 9
- gélatines Exempt.
- Les gommes.......... Exempt.
- Nous sommes tributaires de l’étranger pour la plus grande partie de ces matières et produits chimiques.
- Notre Chambre demande que les droits sur les matières et produits spéciaux à nos industries soient, s’il est possible, entièrement supprimés.
- Leur maintien prolongerait le malaise et leur augmentation — quelque minime qu’elle serait — aurait pour conséquence, en élevant le prix de revient, de rendre nos affaires plus difficiles encore, et de créer une situation précaire à nos industries de la teinture, des apprêts et du blanchiment, dont les établissements représentent une valeur d’au moins 100 millions de francs et occupent une population ouvrière d’environ 40,000 individus.
- Les drawbacks, comme correctifs aux droits frappant les matières et produits chimiques que nous employons, sont inapplicables en ce qui nous concerne, ces matières ou produits étant
- complètement transformés dans nos industries de la teinture et des apprêts.
- Si, dans la pratique, les drawbacks sont impossibles à appliquer aux produits chimiques que nous employons, il y aurait grand intérêt pour nos industries à faciliter par tous les moyens possibles les admissions temporaires, afin que les tissus étrangers puissent venir comme autrefois se faire manutentionner en France.
- Nous nous permettrons de vous faire remarquer qu’actuellement les formalités dont sont entourées les admissions temporaires sont si peu pratiques qu’elles rendent presque illusoire la fo cul té d’en user, et que plusieurs millions de tissus de provenance étrangère qui se traitaient autrefois en France n’y sont plus traités depuis les nouveaux réglements introduits à la douane, et que, par une anomalie inexplicable, les tissus destinés au blan. chiment (travail qui n’est autre qu’une teinture) en sont exclus.
- Le Secrétaire-rapporteur, Le Président,
- Signé : Auber. Signé : L. Guillaumet.
- Leltre d'envoi du document ci-dessus, à M.
- le ministre du commerce et de l'industrie.
- Monsieur le Ministre,
- Notre Chambre syndicale, composée de manufacturiers appartenant aux départements de la Seine, du Nord et de la Marne, représente l’industrie nationale de la Teinture, des apprêts et du blanchiment des tissus en France.
- C’est au nom de ces industries importantes et avec la certitude que vous voudrez bien prendre en considération les vœux qu’elles forment que nous avons l’honneur de vous adresser les réponses au questionnaire du Conseil supérieur du commerce et de l’industrie, relatif au régime douanier de la France.
- Nous vous présentons, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.
- Le Secrétaire rapporteur. Le Président, Signé : Auber. Signé : L. Guillaumet
- EMPLOI DE LA NIGRISINE
- EN IMPRESSION ET EN TEINTURE
- Extrait d'une Note de M. Th. BAUMANN
- La nigrisine, nouveau colorant gris basique, découvert parM. Edouard Ehrmann, est livrée au commerce par la Société anonyme de matières colorantes de Saint-Denis (1).
- L’apparition de ce produit sur le marché est toute récente.
- Il se présente sous forme d’une poudre noire, entièrement soluble dans l’eau, l’acide acétique et l’acide chlorhydrique.
- Un litre d’eau chauffée à l’ébullution en dissout 80 gr., l’acide acétique à 6° Baumé, dans
- (1) Voir aussi, pour le mode d’application de ce produit, la Reçue de la Teinture, année 1869, p. 163.
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- 64
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- les mêmes conditions, 100 gr. Le mélange de parties égales d’eau et d’acide acétique est le meilleur dissolvant ; 100 gr. s’y dissolvent aisément à l’ébullution.
- A froid, la nigrisine est insoluble dans l’alcool à 90 p. 100, à l’ébullution il s’en dissout une minime quantité. Elle est également peu soluble dans l’acide éthyltartrique et l’acétine.
- Application. — La nigrisine trouvera certainement un emploi en impression et en teinture, par suite de la pureté de sa nuance grise, son bon rendement, sa solidité et des variétés de nuances qu’elle peut engendrer en s’associant avec les diverses matières colorantes basiques, d’application identique. Elle donne des tons gris, foncés et clairs, d’une grande pureté.
- Voici deux formules appliquées pour cou-
- leurs imprimées : Couleur claire Couleur foncée
- Nigrisine 10 g. 40 g.
- Acide acétique à 6°.. ... 200 200
- Eau ... 250 200
- Gomme adragante... ... 500 500
- Tannin ... 20 80
- Acide tartrique ... 15 15
- La nuance devient encore plus unie et plus bleue en augmentant la proportion d’acide tartrique, seulement on risque alors d’attaquer l’étoffe, surtout pour des tissus faibles.
- L’acide tartrique dissout en effet très bien le tannate de nigrisine, même en présence d’un excès de tannin.
- Une dernière propriété de la nigrisine est de se fixer directement sur la fibre du coton blanchi. Une couleur vapeur faite avec ce colorant sans tannin donne un très bon résultat. On obtient ainsi des gris rougeâtres moins recherchés, il est vrai, mais tout aussi solides au savon que ceux du tannin.
- Voici la formule d’une couleur sans tannin :
- Nigrisine..................... 40 gr.
- Acide acétique à 6°......... 200
- Eau......................... 250
- Adragante................... 500
- Acide tartrique............... 15
- Après le vaporisage, on lave fortement et savonne.
- Pour fixer dans ce cas plus solidement la nigrisine, on chrome après vaporisage, lave et savonne.
- Sur soie, soie et coton, laine, cette formule 'donne également de bons résultats.
- La nigrisine teint directement sur coton blanchi.
- Des teintures à raison de 1 à 3 p. 100 de colorant par rapport au poids du coton, donnent des nuances déjà très nourries.
- Il faut néanmoins aciduler le bain de teinture avec un peu d’acide acétique, les nuances deviennent plus bleues.
- Sur tissu préparé en tannin émétique, elle tire très bien, comme en général tous les colorants basiques.
- Une autre application de la nigrisine con-
- siste à foularder les tissus dans des solutions de 10, 5, 2 gr. de colorant par litre, à sécher dans un hot-flue et à fixer par un passage en vapeur.
- On peut encore opérer d’une autre manière pour fixer le colorant :
- Après foulardage on passe, sans sécher préalablement le tissu, dans une solution de bichromate de potassium à raison de 5 gr. par litre, à une température de 50° Réaumur environ. Formation de chromate insoluble dans l’eau.
- La nigrisine tire même sur coton blanchi en présence d’acide chlorhydrique.
- Ce colorant aura certainement l’emploi qui lui est dû. Par sa solidité au savon et à la lumière, sa facile application, son bon marché, il ne laisse rien à désirer par rapport aux autres gris basiques et acides connus jusqu’à ce jour.
- (Soc. ind. de Mulhouse)
- LES ACCIDENTS
- du blanchimcut des (issus de coton
- (Extrait d’une Note de M. Albert Scheurer)
- Le blanchiment des tissus de coton offre, en général, peu de difficultés dans les établissements où il fonctionne depuis longtemps, parce que les accidents auxquels il donne lieu ne s’écartent guère d’un cercle relativement restreint, et rentrent dans une classification connue de tous ceux qui s’occupent de cette industrie.
- Il n'en est pas de même dans un établissement que l’on met en train, et ce n’est qu’a-près de longues études, qui ont pour objet la nature de l’eau et Jes conditions spéciales de l’installation jusque dans ses moindres détails, qu’on se rend maître de cette fabrication d’apparence si simple.
- Un accident classique des débuts consiste dans les taches de plomb provenant du minium des joints, que la vapeur entraîne dans les conduites et introduit dans les lessives (Persoz).
- Cet accident, qu’on peut éviter avec quelques précautions, trouve son correctif dans une simple lessive de chaux caustique.
- Les dépôts des pièces, que l’on construit généralement avec des planches, donnent lieu à des taches de bois d’apparence jaune sale. C’est surtout après le chlorage que le contact du bois est à éviter.
- L' s affaiblissements en chaux, dus à la présence de l’air, les taches de chlore résultant d’un emploi immodéré ou irrégulier de ce réactif, et les taches de fer qu’une surveillance de tous les instants permet seule d’éviter, font partie de la liste des accidents inhérents à tout début dans l’industrie du blanchiment.
- Il en est d’autres dont les causes peuvent tenir à certaines dispositions particulières des
- I installations -, tel est le cas de l’accident qui I fait l’onjet de cette note.
- ^ Très faible dans les premiers temps, il est arrivé successivement à un degré d’intensité des plus alarmants. Son intermittence et même sa dispar tion momentanée n’ont fait qu’aug. menter les difficultés des recherches pour déterminer son origine.
- SES MANIFESTATIONS
- Accident dit des 7 mètres. — On rencontrait de temps à autre une pièce de rose offrant une bande en travers se répétant tous les 7 mètres, et dans laquelle l’impression présentait un iéger coulage La largeur de cette bande variait de 60 à 80 centimètres et se terminait, de part et d’autre, par une dégradation en fondu de forme assez irrégulière. Au milieu de cet accident se trouvait une bande en travers de 8 a 10 centimètres et d’un blanc normal.
- On pouvait prendre ce phénomène pour un accident de fixage, dans lequel la latte de suspension aurait produit comme une réserve ; toutefois, la longueur de 7 mètres correspondait au développement du tissu engagé dans les machines à laver du blanchiment.
- Quelque temps après, des milleraies nous offrent un coulage général, dont on recherche les causes dans le vaporisage et dans le mordançage en sulfoléate.
- L’accident ne cesse de s’accroître. Le coulage s’étend au rouge d’alizarine vapeur, sous forme d’auréole légère ; enfin, toutes les couleurs d’alizarine coulent au vaporisage et tirent sur le violacé.
- Les modes à l’alizarine rougissent à tel point qu’on arrive à peine à en corriger la nuance par l’addition de grands excès de jaune.
- Les fonds puce vapeur à l’alizarine communiquent à l’envers de la marchandise un aspect coulé et violacé. Au savonnage, les blancs se teignent.
- Les couleurs, en général, offrent au vaporisage une tendance telle aux réapplicages, que les plus grandes précautions et l’abus des doubliez ne permettent pas de se mettre à l’abri de l’épidémie, dont le caractère intermittent déroute toutes les recherches.
- Accident du violet. — C’est sur le violet vapeur à l’alizarine que l’accident se manifeste de la façon la plus curieuse : non-seulement cette couleur offre un coulage général, mais elle se trouve fortement viree au rose.
- Cette p rticularité nous met eu possession d’un excellent réactif et d’un guide commode pour les recherches qui vont suivre.
- Recherches des causes de l’accident
- (Ici, 1 auteur relate avec details ses expériences sur le vaporisage, sur le tissu blanc, sur le mordançage, sur les eaux de lavage, sur les lessives, les chaux, les acides, le chlorure de chaux et tous les agents mis en usige dans
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- le procédé de blanchiment usité, et arrive finalement à cette conclusion : )
- Cause de l’accident
- Par élimination , nous sommes arrivés à conclure que l’eau seule peut occasionner l’accident.
- L’atelier du blanchiment, situé le long du canal usinier, puise ses eaux de lavage, au moyen de pompes centrifuges, dans une saignée parallèle au canal dont elle reçoit directement l’eau.
- L’analyse de cette eau démontra qu’elle contenait du chlorure d’aluminium, et l’on reconnut que ce se! avait été enlevé du ciment enduisant la citerne, par suite d’un suintement d’eau acide provenant de l’extérieur. A ce passage des eaux acides, le ciment avait disparu.
- Une source de chlorure d’aluminium se fai-saitjour de cette manière dans l’eau puisée pour les lavages; elle ne fonctionnait que pendant le moment de la journée où les pièces, sortant de l’acide, s’égouttaient sur les dépôts, et cette intermittence coïncidait bien avec le caractère reconnu à l’accident dès le début.
- 11 se produisait une fois par jour sur la pièce qui restait engagée de midi à une heure dans le clapot de lavage final. Pincée entre les deux rouleaux, il se faisait de part et d’autre un assèchement qui concentrait le mordant et contribuait à sa fixation, tandis que la partie du boyau qui se trouvait pressée entre les deux rouleaux restait dans le même état et donnait lieu à la zone neutre que nous avons constatée entre les deux surfaces affectées de l’accident ou fondus.
- Conclusion générale
- Le tissu avait fixé du chlorure d’aluminium, qui fonctionnait comme mordant.
- (Société Industrielle de Mulhouse.)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Verts-Méthyle Mordançage à l’hyposulfite
- Nous avons parlé dans notre précédent numéro du mordançage à l’hyposulfite de soude pour les verts d’aniline ; voici sa marche applicable au vert de méthyianiline sur matières laineuses, et les modifications du procédé pour autres textiles.
- Dissolution de la couleur
- Le vert est entièrement soluble à l’eau.
- Il est utile de faire remarquer que lorsqu’on emploie des eaux calcaires, la dissolution de vert se décolore ; la matière colorante n'est cependant pas altérée ; une goutte d’acide ramène la nuance.
- Mordançage. — Dans une barque en bois ne contenant ni cuivre ni plomb (les tuyaux de vapeur doivent être en étain), on garnit par 10 kilos de laine bien dégraissée.
- Hyposulfite de soude....... 2 kilog.
- Alun......*................ 1
- Acide sulfurique........... 0,400
- Il ne faut ajouter l’acide sulfurique que lorsque l’alun et l’hyposulfite sont bien dissous.
- On entre la laine dans ce mordant et on l’y manœuvre pendant une heure environ à une température qui ne dépasse pas 80° centigr. — Le bain, laiteux au commencement, devient limpide à la fin de l’opération.
- Au sortir du mordant, laver la laine à grande eau, puis la passer par une eau très peu alcalinisée avec de l’ammoniaque ; il faut que l’ammoniaque soit à peine perceptible à la langue.
- Teinture. — Dans une barque également sans cuivre ni plomb, on prépare le bain de vert et acide picrique suivant la nuance qu’on veut obtenir. On ajoute environ 1 kilo acétate de zinc pour 1,000 litres eau en plusieurs fois, dans le but défaire monter l’acide picrique. Si l’acide picrique montaitseul.il faudrait neutraliser le bain avec de l’acétate de soude afin de faire monter le vert.
- L’acétate de soude s’ajoute de même en plusieurs fois jusqu’à la fin de l’opération -, en tout cas, l’acétate de soude nécessaire pour neutraliser le bain ne devra pas dépasser trois fois le poids de l’acétate de zinc.
- Pour obtenir de la fraîcheur, le bain de teinture ne devra pas dépasser une température de 70° centigrades, il vaut mieux commencer à teindre à tiède.
- Après teinture, le bain ne sera pas épuisé complètement; on peut le conserver.
- Sur coton
- Mordançage. — Le coton étant bien débouilli, le mordancer pendant deux ou trois heures dans un bain, cfe sumac frais, soit 20 kilos environ sumac de Sicile pour 100 Kilos coton -, rincer et lordrei
- Teinture. — On teint dans un bain garni de deux tiers du colorant qu’on veut mettre; ne pas dépasser 45 à 50° centigrades. Apiès vingt minutes, on lève le coton pour y ajouter le dernier tiers du colorant.
- On peut aviver la nuance en mettant un peu d’acide acétique dans le bain, à la fin de l’opération.
- Sur laine et coton
- Préparation. — Le tissu bien dégraissé, mordancer pendant une demi-heure dans un bain de 50 à 100° centigrades composé comme suit :
- Hyposulfite de soude.......... 2 kg.
- Alun.......................... 1
- Acide sulfurique.............. 0,400 g.
- Avoir soin de ne pas entrer plus chaud que 50° et n’élever la température que peu à peu.
- Puis laver, mordancer le coton au sumac, et laver de nouveau.
- Teinture. — On garnit le bain de teinture de vert et d’acide picrique suivant la nuance et la hauteur de ton que l’on veut obtenir, plus 1 k. d’acétate de zinc par 1,000 d’eau ; après vingt minutes de teinture, saturer le bain, qui est acide, par 3 kilog., au maximum, d’acétate de soude ; on ajoute ce sel en plusieurs fois dans le but de faire monter le vert qui ne se fixe que difficilement sur le tissu dans un bain acide. ...
- Sur soie
- Teinture. — Prendre 75 parties eau et 25 parties vieux bain de savon ; rendre le bain légèrement piquant par une petite addition d’acide acétique. Chauffer à 40° ou 50°. Ajouter le vert.
- Après teinture rincer sur un bain neutre et tordre. Pour jaunir la nuance, passer la soie sur un bain froid d’acide picrique en ajoutant un peu d’acide acétique pour donner du craquant à la soie. Si l’on met trop d’acide acétique, on fait tomber le vert.
- Bleus spéciaux pour coton Poirrier et Dalsace
- Nous avons précédemment donné des échantillons et le mode d’application de ces bleus (Revue de la Teinture 1889, p. 127).
- Ces couleurs se fabriquent aujourd’hui sous les cinq marques :M — MR — MRB — MR BB-MRBB B.
- Voici quelques indications complémentaires sur leur emploi :.
- La proportion moyenne du colorant est de 2 0/0 des cotons à teindre.
- Ces matières colorantes teignent sur coton mordancé au tannin et fixé à l’émétique, ainsi que nous l’avons indiqué.
- La durée de la teinture est de une heure environ.
- Il est préférable d’entrer vers 25 degrés, de monter à 80 degrés en demi-heure, et de s’y maintenir 25 à 30 minutes.
- Dans ces teintures, l’addition d’une petite
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- quantité d’alun donne de bons résultats pour les unis.
- Apprêt au savon de résine
- Le savon de résine, introduit dans les apprêts leur donne de la fermeté sans les rendre cassants (surtout en y ajoutant de la glycérine). et les rend moins susceptibles à l’action de l’eau.
- Les inconvénients sont l’alcalinité du mélange ne permettant pas de les employer sur toutes couleurs et leur faible brillant qui, du reste, n’est pas toujours un défaut.
- On prépare ainsi ces apprêts :
- Soude caustique................ 100 p.
- Eau........................... 300 p.
- Après dissolution, ajouter peu à peu :
- Résiné (colophane).............. 200 p.
- Chauffer jusqu’à dissolution claire; laisser refroidir et ajouter :
- Empois de fécule (à 60 g. p. litre). 150 p. Eau.............................. 300 p.
- Mélanger le tout en s’aidant de la chaleur ; ce mélange constitue l’apprêt.
- Suivant les besoins, on peut y ajouter :
- Glycérine................ 10 à 15 p.
- Cet apprêt a, au moins, l’avantage d'être économique.
- Teinture des feutres Nuances mode (à La foule)
- Nous lisons dans le Moniteur de la Chapellerie :
- Décidément les chapeaux couleur claire, abandonnés depuis plusieurs années, sont généralement adoptés aujourd’hui.
- Ces nuances, en général, sont à peu près les mêmes que jadis, il n’y a principalement que la dénomination de changée ; ce qui est avantageux pour le fabricant, c’est que la plupart de ces nuances sont à la foule dont nous donnons ci-après quelques formules.
- Nuances Bismarck.
- Dans une chaudière à 6 places, mettre les substances ci-après et fouler à l’acide.
- Cachou brun en poudre....... 850 gr.
- Rocou en pâte.................. 250 —
- Orseille ........................ 5 —
- Cristaux de soude................ 5 —
- Bouillir préalablement le rocou avec moitié
- de son poids de cristaux de soude.
- Autre recette
- Rocou [prép. comme ci-dessus) 200 gr.
- Cochenille ammoniacale 25 —
- Orseille 10 —
- Acide picrique 5 —
- La cochenille peut se remplacer par 5 gr-
- de fuchsine.
- Autre Bismark pour basses qualités
- Rocou (préparé)............... 100 gr.
- Plombagine rouge.............. 500 —
- — noire............. 4 . 200 —
- Terre de Cologne................ 1 kil.
- Avec ces compositions, on peut obtenir toutes les nuances du moment, qu’il n’y a qu’à ajouter un peu d’orseille et plombagine noire et quelques gouttes sulfate d’indigo pour avoir plus foncé.
- La première recette peut servir pour imper teint à la chaudière.
- Autre, aux marrons d'aniline
- Quant aux marrons et bruns d’aniline, ce n’est qu’avec de grandes précautions qu’ils peuvent être utilisés en chapellerie. Voici des renseignements bien simples, mais qu’il est nécessaire d’observer :
- Il faut délayer le brun dans l’eau bouillante, puis étendre d’eau bouillante encore jusqu’à ce que le brun soit bien dissous. 11 faut avoir soin de ne pas ajouter l’eau trop vite, car alors la couleur ne se dissout pas et tombe au fond du vase.
- Un peu d’acide chlorhydrique facilite la dissolution. La laine doit être parfaitement dégrossie au carbonate de soude ou au savon, et rincée à l’eau chaude. On teint en acidulant légèrement le bain avec acide sulfurique et du sulfate de soude en aiguille. La température doit être de 90 degrés.
- Le brun peut se combiner avec toutes les teintures de bois ou extraits de bois.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- AFFAIRE GRAWITZ
- A ROUEN ET A DOUAI
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- M. Grawitz jouit de son reste ; ses brevets vont prochainement expirer : son premier échoit fin septembre prochain, et il est la base de l’édifice, quoiqu’elle ait été bien défigurée par des additions successives, où, mettant en pratique la théorie des substitutions, l’auteur n’est pas resté, cependant, dans le type primitif.
- Ces brevets vont donc prendre fin, et Grawitz profite de leurs derniers jours pour semer des procès à droite et à gauche, et essayer d’en tirer encore quelques profits.
- En même temps que ceux pendants à Caen et à Rouen, il suit son appel à Douai, contre les industriels de Roubaix et de Tourcoing et là il ne se borne pas à poursuivre des teinturiers, mais à y impliquer des fabricants de tissus, qui n’ont nullement demandé que leurs noirs d’aniline soient faits par un procédé ou par un autre.
- Bientôt il attaquera les consommateurs portant des étoffes teintes par son soi-disant procédé, et les ouvriers teinturiers, tisseurs et tailleurs complices de prétendues contrefaçons.
- Voici où en sont les procès de Rouen et de Douai :
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN
- M. le substitut Méret a donné ses conclusions (1).
- Le magistrat refait d’abord l’historique des noirs d’aniline, en avançant que tous les devanciers de Grawitz faisaient ce noir par « la voie sèche ».
- Il affirme que Grawitz a imaginé le kbain plein ;
- Que la prétention du susdit d’opérer suivant les équivalents chimiques a bien sa valeur ;
- Que le noir Grawitz a une supériorité réelle par son inverdissabilité.
- Ceci étant, Grawitz réclame à bon droit, comme sien, le procédé qui fait l’objet de ses brevets ; mais est-il un véritable inventeur, ou seulement un plagiaire? Le ministère public reconnaît les procédés « singuliers » à l’aide desquels Grawitz a fait ses prétendues découvertes, mais, dit-il, il est impossible d’en tenir compte au point de vue juridique.
- Le ministère public examine les antériorités invoquées, et ne s’arrête qu’à celle de Bobœuf. Le brevet Bobœuf, dit-il, est d’une nature telle qu’on peut lui faire dire tout ce qu’on veut. Il compare ses indications avec celles des brevets Grrawitz, et sans conclure, quant au fond, dit que si le procédé Bobœuf avait été si parfait, on n’aurait pas attendu de longues années pour en faire usage.
- Quant aux pratiques personnelles :
- M. Méret estime qu’il y a de grandes probabilités que M. Fauquet usait d’un procédé de noir ayant de grandes analogies avec ceux de Grawitz, mais que ce sujet ne peut être simplement présumé, et qu’il faut l’établir par voie d’expertise.
- C’est donc une expertise nouvelle, et non une enquête, que souhaite le ministère public. La cour de Caen vient de statuer dans ce sens ; elle a réformé sur ce point la décision du tribunal de Domfront qui, s’appuyant sur des expertises déjà exécutées, avait proclamé les droits de Grawitz.
- M. Méret n’a pas reculé devant la discussion technique, et malgré que nous ne partagions pas ses appréciations, nous devons reconnaître qu’il a fait montre de connaissances chimiques très réelles. Peut-être est-il heureux d’avoir une occasion de les exposer.
- COUR D’APPEL DE DOUAI
- Les débats devant la cour d’appel ont commencé le 6 mai. En voici les principaux faits :
- La procédure.
- En 1885, M. Grawitz a commencé, en vertu d’ordonnances de M. le président du tribunal
- (1) Voir la Revue de la Teinture des 10 et 25 avril (p. 41 et 50) pour les plaidoiries et l’exposé de l’affaire.
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- 1 ont coi* jrincipa(S
- en ve(" a tribul!i
- civil de Lille, des constats, descriptions ou saisies chez ces derniers. II les a ensuite assignés devant ce tribunal, se plaignant de contrefaçon. Ce sont, d’une part, M. Fiévet-Deli-mal, de Roubaix ; Mme veuve Foveau-Pié-danna, de la même ville ; M. Humbert-Drino, MM. Campion frères et soeurs, de Tourcoing, et, d’autre part. MM. Holbecq-Detchemendy et MM. Lehoucq et Bourgeois, de Tourcoing ; M. Dubar-Delespaul et M. Mulliez-Eloy, de Roubaix.
- Par jugement du 11 janvier 1887, les juges de Lille ont ordonné une expertise et l’ont confiée à MM. Decaux, sous-directeur des teintures des Gobelins ; Bardy, directeur du laboratoire de l’administration des contributions indirectes, et L’Hôte, chimiste, tous trois à Paris.
- M. Grawitz interjeta appel de cette décision. II aurait voulu que la Cour, devant laquelle fut discutée les 2, 3 et 4 mai 1887, lui donnât immédiatement gain de cause sur la validité de ses brevets, en considérant l’expertise ordonnée comme superflue à cet égard, et en se contentant de celles de MM. Friedel, de Luynes et Jungfleisch, faite dans le procès antérieur avec MM. Wibaux-Florin et Gaydet père et fils.
- Cette prétention de M. Grawitz ne fut pas admise par la Cour de Douai. Celle-ci, par arrêt du 9 mai 1887, confirma le jugement de janvier précédent.
- MM. Decaux, Bardy et L’Hôte accomplirent leur mission. Ils ont dressé un rapport faisant à la fois connaître l’opinion de la majorité et l'avis de la minorité d’entr’eux.
- Après le dépôt, de ce rapport, l’affaire revint devant le tribunal de Lille.
- Jugement du 29 juillet 1889.
- (Première instance)
- Il est ainsi conçu en son dispositif :
- « Annule les brevets et certificats d’addition sus-viséé, mais en tant seulement qu’ils sont relatifs à la teinture des tissus en noir d’aniline en bain plein, dans les conditions -ci-dessus décrites ;
- [ « Déboute, en conséquence, Grawitz de son action en contrefaçon ;
- « Le condamne à payer aux défendeurs, à titre de dommages-intérêts, savoir : à Humbert, à Campion, à Fiévet-Delimal et à la veuve Foveau-Piédanna, à chacun d’eux la somme de 1,000 fr. avec intérêts judiciaires, et aux quatre autres défendeurs, aussi à chacun d’eux, la somme de 500 fr. avec intérêts judiciaires ;
- « Autorise en outre les défendeurs, à titre de supplément de dommages-intérêts, à faire insérer le présent jugement dans quatre journaux à leur choix, aux frais du demandeur, sans que le coût de ces insertions excède la somme de 1,000 fr.;
- « Condamne Grawitz en tous les dépens. »
- Quant aux motifs de cette décision, ils rappellent que M. Grawitz a revendiqué la propriété d’un procédé de teinture ainsi défini par lui :
- « En mélangeant un sel d’aniline et un sel métallique oxydant, teindre à bain plein, en noir montant directement sur la fibre textile, et pouvant, suivant la durée de l’opération,
- pousser jusqu’au noir parfait et inverdissa-ble, l’opération commençant à froid, pour s’achever au besoin à l’aide de la chaleur. »
- Les premiers juges déclarent que les experts se sont transportés chez les teinturiers où ils ont constaté que les teintures s’effectuaient dans « des terrines ou des petits baquets où l’on mélangeait de l’huile d’aniline, du bichromate de soude, de l’acide chlorhydrique et dans lesquels on foulait le coton à la main, en levant et en replongeant alternativement le tissu, et que la durée de l’opération, pour arriver au noir, était de 85 secondes à 3 minutes environ » Les experts ont, en majorité, reconnu ce mode d’opération conforme à un procédé décrit par Bobœuf, dans un brevet du 15 juillet 1865, tombé dans le domaine public. Ils estiment que M. Grawitz s’est inspiré des brevets antérieurs, sans y apporter aucune idée nouvelle ou originale.
- Le tribunal discute ensuite le brevet Bo-breuf, en repoussant l’interprétation que M. Grawitz lui donne. 11 arrive à cette conclusion qu’il est établi « que le système de bain plein « appliqué à la teinture des tissus en noir « d’aniline, avait été vulgarisé dix ans avant « que Grawitz ait cherché à s’approprier ce « procédé de teinture en l’encadrant dans « une nouvelle formule. »
- En appel (affaire actuelle).
- M. Grawitz appelle de ce jugement. Il est présent à l’audience. Il a pour avocat M° Pouil-let, du barreau de Paris, accompagné à Douai par son sécrétaite Mc Maillard.
- M° H. Allart, du même barreau de la Seine, et M° de Beaulieu, avocat à la Cour de Douai, qui assiste à l’audience ce dernier, sont chargés des intérêts des teinturiers. Me Gustave Théry, de Lille, plaide pour les fabricants.
- Dispositif des conclusions Grawitz.
- « Par ces motifs,
- « Dire que le procédé de teinture à bain plein, en noire d’aniline inverdissable, est l’invention de Grawitz ;
- « Dire que la teinture à bain plein, revendiquée par Grawitz, est constituée par la teinture de la fibre dans le mélange, dans la proportion des agents chimiques, de l’aniline et d’un sel métallique oxydant soluble, notamment du bichromate de potasse ;
- « Dire que la teinture en noir d’aniline inverdissable à l’air et à la lumière est le résultat, non-seulement d’une double décomposition, mais encore d’une oxydation progressive suivant la phase première de la double décomposition, à la condition d’observer la proportion des équivalents chimiques ;
- « Dire que le caractère chimique du noir ainsi obtenu sur tissu, outre qu’il est inverdissable à l’air et à la lumière, est d’être insoluble dans l’aniline, l’acide phénique et les huiles essentielles et saponifiables.
- « Dire que Bobœuf n’a décrit que la teinture en liqueurs séparées et non la teinture à bain plein ;
- « Dire que son procédé repose sur l’emploi des doubles décompositions sans oxydation et sur l’instantanéité ;
- « Dire que le noir obtenu par Bobœuf, de quelque façon qu’il l’obtienne, a pour carac-
- tère d’être soluble dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifiables ;
- « Dire, en tout cas, que le noir inverdissable étant le résultat d’une proportion déterminée des agents employés, le brevet Bobœuf qui ne donne aucune proportion, ne peut constituer une antériorité au brevet Grawitz, qui repose, au contraire, sur l’emploi des proportions des équivalents chimiques...
- « Dire que les intimés sont contrefacteurs du procédé de teinture à bain plein et tout au moins du procédé spécial décrit dans l’addition du 22 mars 1877.
- « Subsidiairement, en ce point, admettre Grawitz à prouver les faits suivants par expertise ou par enquête :
- « 1° Les quatre teinturiers intimés n’employaient pas le procédé de teinture à bain court, en petites terrines, qu’ils ont décrit dans leurs conclusions ; — 2° Ce procédé n’a jamais été mis en œuvre chez eux que lors des expériences faites devant les experts, au cours du procès ; — 3° Le procédé employé par eux était celui-ci : Dans un mélange d’un sel d’aniline et de bichromate de potasse, mis dans les proportions des équivalents chimiques, ledit mélange placé lui-même dans une barque munie d’un injecteur à vapeur ; la teinture avait lieu d’abord à froid pendant environ une heure, puis à chaud, le bain porté au bouillon, pendant une demi-heure environ ; — 4° Ce dernier procédé était suspendu chaque fois que la visite des experts était annoncée ; — 5° L’un des quatre teinturiers intéressés s’est vanté d’avoir su mettre les experts dedans.
- « Ordonner l’enquête sur les faits articulés, contre-enquête réservée.
- Plaidoirie de 1* Pouillct.
- Les conclusions ci-dessus nous dispensent de nous étendre longuement sur cette plaidoirie, que nous avons déjà entendue à Rouen. Empruntons-lui seulement quelques indications qui les complètent.
- Nous ne reviendrons guère sur le brevet Bobœuf. Son titulaire cessa d’en payer les annuités dès 1866. M. Grawitz prétend que ce ne fut pas à raison du prix de l’aniline, car elle ne valait plus alors que 4 fr.
- La discussion porte principalement sur la phrase suivante de ce brevet : « D’après ce qui vient d’être expliqué, on comprend que l’on pourrait également teindre des tissus ou obtenir des précipités, en versant un sel d’aniline neutre ou ordinaire dans un sel (chro-mate et bichromate par exemple) que ce sel ne précipiterait pas en rinçant ensuite en eau acidulée ou en ajoutant de l’acide dans les dissolutions mélangées. »
- La Cour d’Angers aurait donné gain de cause à M. Grawitz, en se fondant sur ce que des antériorités doivent être démontrées d’une façon certaine et ne sauraient, être douteuses et équivoques.
- Devant le tribunal de Rouen la question est actuellement pendante, l’affaire viendrait d’être plaidée, mais la décision ne serait pas encore rendue. Le ministère public aurait conclu à l’expertise.
- Par la Cour de Caen, une nouvelle expertise
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- a été ordonnée sur la demande des adversaires de M. Grawitz, le 23 avril dernier.
- A Douai, Me Pouillet tend principalement, et à son tour, à une expertise nouvelle, au cas où la Cour ne jugerait pas pouvoir, comme les magistrats d’Angers, valider de suite les brevets, en se basant sur le caractère douteux et équivoque de l’autorité invoquée.
- L’avocat de M. Grawitz manifeste l’intention de prendre désormais, partout où des procès sont engagés, des (conclusions semblables, pour que les experts nommés par la Cour de Caen soient chargés de toutes les expertises, pour que M. Grawitz se rencontre à la fois, devant eux, avec tous ses adversaires. (A suivre.)
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Un bureau de conditionnement
- à Sedan. — La Chambre de commerce de Sedan a été saisie d’une pétition de fabricants demandant la création à Sedan d’un bureau de conditionnement public pour les laines, blousses, déchets, fils peignés et cardés. Elle a aussitôt nommé une commission de quatre membres à l’effet d’étudier les moyens pratiques de donner une suite satisfaisante au vœu des signataires.
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- Chambre syndicale des teinturiers dégralsseurs de Lyon. — Nous avons reçu les statuts de ce groupe professionnel.
- L’article premier surtout est à signaler et à proposer comme exemple aux autres Chambres de la corporation ; il dit :
- « Pour être admis dans la Société, il faut être établi, exercer la profession de teinturier et de dégraisseur, et être reconnu faisant son travail. »
- Nous noterons aussi que la cotisation des membres adhérents n’est que de six francs par an.
- La Chambre de Lyon rend, d’ailleurs, tous les services qu’on peut attendre d’institutions de ce genre : renseignements à ses membres, placement d’ouvriers, secours à ceux-ci ; elle a une bibliothèque, ses documents, ses archives, etc.
- Mais elle n’est pas de fondation toute récente ainsi que nous le croyions d’abord ; elle s’est constituée en 1885, et depuis n’a cessé d’être un groupe des plus confraternels de la région lyonnaise.
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- Prix de la Société Industrielle d’Amiens. — La Société industrielle d’Amiens a mis au concours pour l’année 1889-1890, les questions qui suivent, que nous extrayons de la liste générale :
- Une Médaille d’Or, à l’inventeur d’un bon parement pour tissage mécanique dont le prix de revient permette de l’employer avec avantage dans la fabrication des tissus de lin, de coton ou de laine.
- Une médaille d’Or, pour une amélioration importante dans le blanchiment de la laine ou de la soie.
- Une médaille d’Or, au meilleur mémoire sur le blanchiment du chanvre et des jutes, comprenant une étude théorique et l’examen des diverses méthodes employées dans la pratique industrielle.
- Une médaille d'Ori pour un moyen d’aug-
- menter la solidité des matières colorantes artificielles dans la teinture des matières produites par les industries locales.
- Une Médaille d’Or, à la personne qui trouvera, pour les velours d’Utrecht et les velours de coton, un mode de piétage ou un apprêt réalisant une amélioration sérieuse sur les procédés actuellement en usage dans le Departement.
- Les concurrents ne sont pas tenus de faire connaître la composition de l’apprêt qui réalisera les conditions ci-dessus. Us devront seulement présenter leurs pièces, déclarer leur prix de vente et justifier que ces pièces ne sont pas obtenues par des moyens exceptionnels, mais qu’elles appartiennent à une fabrication courante.
- Une Médaille d’Or, pour une composition chimique qui s’appliquerait, au moyen de caractères d’imprimerie, sur les chefs des pièces de tissus de laine ou de coton, et qui serait encore apparente après les opérations de dégraissage et de teinture.
- Questions laissées au choix des concurrents. — La Société accordera une médaille d’or pouvant atteindre la valeur de deux cents francs, à tout mémoire qui lui paraîtra mériter ce prix.
- Les candidats auront toute liberté de choisir leurs sujets, pourvu qu’ils rentrent dans les études des divers comités : 1° Arts et Mécanique ; 2° Fils et tissus; 3° Histoire naturelle, Physique, Chimie et Agriculture, h° Commerce et Economie politique et sociale.
- —o—
- Chambres de commerce françaises à l’étranger. — La Chambre de Barcelone a résolu d'organiser, en faveur des fabricants français, un nouveau mode de renseignements généraux qui lui paraît être d’une très grande utilité pratique.
- Elle se tient à la disposition de ceux qui, désirant exporter en Espagne quelques-uns de leurs produils, voudraient être préalablement renseignés sur les produits similaires étrangers déjà connus dans la région.
- 11 leur suffira, pour cela d’adresser directement à la Chambre de Barcelone des échantillons de leurs produits, en les accompagnant d’une demande de renseignements signée par le Président de la Chambre de leur circonscription.
- Ces échantillons, minutieusement examinés leur seront retournés directement avec une note explicative sur tout ce qui paraîtra devoir intéresser l’expéditeur, et, sur sa demande, il y sera joint des échantillons, pour faciliter la comparaison.
- La Chambre française de Montevideo a pris une mesure analogue, tout en maintenant son opinion sur les avantages que les fabricants ont à faire voyager des représentants.
- Les commerçants français qui, désirant exporter leurs marchandises dans l’Uruguay, voudraient être renseignés sur les articles similaires étrangers déjà connus dans la région pourront donc adresser directement leurs échantillons à la Chambre de commerce française de Montevideo, en les accompagnant d’une demande de renseignements contresignée par le président de la Chambre de commerce de leur circonscription.
- Ces échantillons, après examen, leur seront retournés avec une note explicative ; et sur leur demande, il y sera joint des échantillons étrangers.
- Il reste entendu que si les renseignements sont gratuits, les frais occasionnés restent néanmoins à la charge de l’intéressé, la Chambre n’ayant pas deressourses suffisantes pour parer à ces débours.
- lffourdalons et matières à cita» pellerie; régime aux États-Unis.—-
- Par une interprétation favorable du t?rif des douanes, les importateurs de rubans de soie pour chapeaux étaient admis à bénéficier d’un tarif de 20 0/0 ad valorem au lieu de celui de 50 0/0 appliqué aux articles de som ou des produits dans lesquels la soie domine.
- Cette interprétation toute officieuse vient d’être confirmée par un bill en date du 18 février dernier, et comprend au droit de 20 0/0 les produits suivants :
- Tresses, nattes, bordures, bandes et plateaux en osier propres seulement à l’ornementation des chapeaux d’homme et de femme et capuchons composés de paille, de copeaux, d’herbes, de feuilles de palmier, d’osier, de crin, de baleine ou de matière végétale quelconque.
- BULLETIN FINANCIER
- DE
- L’Union Centrale de la Presse Périodique
- Le marché a fait bonne contenance au début de la semaine ; les tendances ont été tout aussi favorables dans la suite et, pour terminer, l’amélioration a été moins appréciable.
- Sur le Crédit Foncier pour fin juin, il y a des achats de primes à 1320 et 1325. Les transactions sur la Banque d’Escompte continuent à être tout-à-fait nulles. On parle d’une émission prochaine. Le Crédit Industriel gagne 12,50 fr. à 612. Il a donc regagné entièrement le coupon détaché il y a quinze jours, i La Société Générale, déjà en progrès la semaine dernière, gagne de nouveau une légère avance. Les transactions sont plus nombreuses que précédemment ; mais nous engageons le public à se méfier du bruit d’après lequel le Conseil d’administration aurait l’intention de provoquer la mise au porteur des actions. La Banque Parisienne, que l’on avait poussée à 365, retombe très lourdement à 340. C’est tant pis pour les acheteurs ; nous leur avions conseillé d’attendre les explications promises au sujet de la situation de la Société. Ils n’ont pas su modérer leur impatience; ils voient ce qu’il leur en coûte. Le Crédit Mobilier conserve ses cours.
- Les chemins de fer sont fermes. Le Nord est â 1832,50 fr., le Lyon à 1397,50 fr., l’Orléans à 1423,75 fr., le Midi à 1250 fr., l’Ouest à 985 fr., l’Est à 840 fr.
- L’action des Wagons-Lits est délaissée à 540 fr.
- Les titres de la Société des Mines d’or de Carisa sont à ce moment l’objet d’une reprise sur le marché des valeurs en banque. La Société vient de se reconstituer au total de 4 millions 500 000 fr., et les actions sont au capital de 25 fr. Jules de Meeus.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)^
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- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique : Lyon, St-Etienne, Laval. — Noir grand teint sur draperie. — Revue sommaire des Irrevets d’invention.
- Procédés divers: Bleu azoïque ; Noir d’aniline; Diverses méthodes ; Teinture du jute ; Epreuve des teintes.
- Chronique Industrielle. — Affaire Grawitz à Rouen et à Douai. — Brevets d’invention. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers. — Bulletin financier.
- CHRONIQUE
- La plus grande préoccupation des fabricants, à propos des projets du nouveau régime économique, est la question des droits sur les matières textiles premières.
- Un groupe considérable et puissant pousse à l’adoption d’un droit sur la laine, et ce groupe est celui de l'agriculture, qui rallie de très hautes personnalités et de grands propriétaires fonciers ; on ne saurait contester qu’il ait une grande influence dans les conseils du Gouvernement.
- L’industrie de la soie est également menacée par les memes agissements.
- Pour y résister et pour sauver nos industries textiles fort compromises par ces projets, des comités se forment à Paris et dans les villes à fabrique, à l’effet de défendre les intérêts de ces industries.
- Des délégués de ces différents comités ont tenu, cette semaine, une réunion à Paris et ont jeté les bases d’un comité central qui sera dénommé Comité central des industries nationales de la soie et de la laine, et aura son siège 8, rue d’Aboukir, à Paris.
- M. Georges Berger, député de la Seine, a accepté la présidence de ce comité central ; les présidents des comités régionaux ont été nommés vice-présidents ; ce sont : MM. Louis Cordonnier pour Roubaix, François Ma-surel-Jonglez pour Tourcoing, Gousset pour Reims, Boussus pour Fourmies, Léon Legrand pour Paris, Chavent pour Lyon, Giron pour Saint-Etienne, Jury pour Saint-Cüamond, Isaac pour Calais.
- Le comité lainier de Tourcoing a, de
- son côté, réglé les conditions d’une sorte d’enquête économique, à laquelle il sera procédé par le secrétaire administratif, et qui aura pour but d’établir, au moyen de statistiques précises, l’importance industrielle et commerciale de Tourcoing à fa:.re valoir, en temps opportun, près des pouvoirs publics.
- Les membres ont ouvert une souscription pour subvenir aux frais de la lutte, et qui, par eux seuls, a déjà produit 20,000 fr.
- Avec de l’argent, de la propagande, et l’importance industrielle des membres de ces comités, on arrivera sans doute à contrebalancer l’influence des agriculteurs. Il est bon certainement de favoriser l’agriculture, mais non en sacrifiant toutes les autres branches de la production nationale.
- En même temps que Roubaix appuie ce mouvement, sa Chambre de commerce prend l’initiative d’un autre groupement destiné à favoriser ses progrès industriels, en proposant aux industries de sa circonscription de se grouper en syndicats, lesquels, réunis, constitueraient une société industrielle.
- Nous savons quels services ont déjà rendus des fondations de ce genre à Mulhouse, à Rouen, à Amiens, à Lille et dans bien d’autres centres des industries textiles.
- D’après le projet de la Chambre de commerce de Roubaix, ces syndicats pourraient être formés :
- 1° Des tisseurs à la mécanique y compris les façonniers ;
- 2° Des filateurs et retordeurs de laine peignée ;
- 3" Des filateurs et retordeurs de laine cardée ;
- 4° Des filateurs et retordeurs de coton, de lin et de soie ;
- 5° Des peigneurs de laine ;
- 6° Des teinturiers et apprêteurs de tissus ;
- 7° Des teinturiers et chineurs de matières premières filées et autres ;
- 8° Des liseurs et fabricants de harnais ;
- 9° Des mécaniciens fondeurs et chaudronniers.
- Les syndicats, tout en conservant
- leur initiative et leurs moyens propres, se rattacheraient à la Société industrielle par leurs délégués.
- Cette institution donnerait évidemment une nouvelle force au centre rou-baisien, déjà si prospère et si favorisé par l’esprit pratique, initiateur et entreprenant de ses industriels. Il est incontestable que sa fabrique s’étend et se développe sans cesse, alors que sur d’autres places lainières elle périclite de la façon la plus inquiétante.
- -¥• *
- Reims, notamment, doit être attentif à ce développement incessant de l’industrie roubaisienne ; la concurrence entre ces deux places ne tourne pas en faveur de la première.
- Pour le moment, toutefois, sa situation s’est relevée ; la nouveauté surtout est très occupée, mais avec peu d’affaires en unis ras ; la flanelle suit son mouvement habituel.
- A Roubaix-Tourcoing, la situation s’est aussi bien améliorée. On peut maintenant considérer les grèves comme terminées : l’apaisement se fait et la confiance amène une reprise dans les affaires.
- Fourmies a peu de demandes en tissus. On ne vend que sur époques très rapprochées et à mauvais prix.
- A Elbeuf, les affaires en tissus de laine cardée sont, en général, assez régulières, mais peu lucratives pour les producteurs. La situation des étoffes de laine peignée est plus difficile ; on s’attend cependant à une prochaine reprise.
- Le marché des soies est très indécis, et les affaires limitées aux besoins les plus urgents.
- La fabrique lyonnaise reçoit des ordres, mais peu abondants et inférieurs à ce qu’elle espérait ; toutefois, il y a toujours un certain mouvement, et les nouvelles des places de consommation donnent bon espoir. Dans les commissions pour l’hiver, les façonnés reparaissent, avec prédominence, le plus souvent, des fonds beiges.
- En général, les nuances actuelles tournent dans ce cercle des tons gris, modes, beiges, sans caractère bien spécial, telles encore que l’écru, le parchemin, le mastic, mais auxquelles il faut cepen-
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- dant ajouter les verts demi-clairs, tirant sur le myrthe, et qu’on appelle : feuille naissante, printemps et acacia ; dans les chapeaux de dames, notamment, la note verte domine. Les costumes de ville conservent encore le rouge briqué que l’on a nommé : Eiffel, mais on sent qu’il est à la fin de sa vogue.
- * *
- Continuant notre revue, nous voyons à Rouen l’indienne terminer sa saison, et la fabrication du meuble bientôt se remettre en train. La rouennerie et la flanelle ont un bon mouvement, et en somme la situation générale est assez satisfaisante pour les cotonnades.
- Il faut bien, à propos de cette place, revenir sur l’inévitable G-rawitz, et tellement inévitable qu’il vient d’apparaître à Laval, où il n’a pas tardé à engager de nouveaux procès. Cet individu est une véritable calamité pour les teinturiers en coton, et même maintenant pour les fabricants de tissus, qu'il implique dans ses poursuites.
- Nous avons le souvenir du procès fameux des rouges d’aniline entre les successeurs de Yerguin et les partisans d’Hofmann ; de ceux non moins célèbres des procédés d’épaillage de M. Frézon, mais nous n’avons jamais vu autant d’avidité et d’outrecuidance que dans ces revendications abusives et si tenaces du prétendu inventeur des noirs d’aniline.
- Le tribunal civil de Rouen a rendu son jugement, le 3 courant. Tout en se prononçant pour l’expertise, contrairement aux conclusions des teinturiers demandant l’enquête , l’arrêt indique bien qu’il n’a pas en vue de limiter les moyens d’investigations et d’appréciations de la défense ; il spécifie aux experts les points qu’ils doivent déterminer, et le tribunal s’est attaché à n’en négliger aucun parmi ceux articulés par les défendeurs.
- Cette enquête ne comporte donc pas la présomption essentiellement favorable à Grawitz que nous y voyions d’abord. Il est encore permis d’espérer que la justice saura faire la part de son oeuvre et de ses droits.
- F. Gouillon
- Régime Économique
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE
- DU CONSEIL SUPÉRIEUR
- CHAMBRE DE COMMERCE DE LAOS (Extrait de sort Rapport.)
- En tant qu’industrie d’exportation, notre fabrique de soieries ne peut être que favorable
- au régime des traités de commerce basés sur des concessions mutuelles qui ouvrent plus largement les marchés étrangers à ses produits. Toutes les étoffes de soie pure entrent librement en France depuis 1860, et la plupart des nations admises au bénéfice du tarif conventionnel frappent nos étoffes similaires de droits parfois très élevés. Aucune industrie ne serait donc, semble-t-il, plus fondée à se plaindre des traités de commerce. Mais les 50 millions de francs de soieries étrangères qui pénètrent annuellement sur le marché français ne sauraient lui faire perdre de vue ses 250 millions d’exportations annuelles.
- La fabrique lyonnaise reste donc par intérêt et par raison attachée au régime des traités de commerce...
- Qumt au système de deux tarifs minimum et maximum, il est dépourvu de cet avantage de stabilité, non seulement en ce qui concerne les tarifs étrangers, mais en ce qui touche notre propre législation livrée à tous les entraînements des majorités parlementaires...
- Les tarifs différentiels, voilà ce que nos industriels redoutent par dessus tout, plus encore que les tarifs généraux élevés ; car, dans ce cas, leurs produits sont placés en état d’infériorité, non seulement quant aux produits similaires nationaux du pays d’importation, mais encore à l’égard des produits des autres nations concurrentes bénéficiaires d’un tarif de faveur.
- Le différend fronco-italien nous en fournit un exemple. Q îoique le tarif de représailles de ITtalie n’ait été appliqué qu'au 1er mars 1888, nos exportations de soieries ont fléchi de 8,883,000 fr. en 1887, et de 3,382,000 fr. en 1888. Et il n’est pas douteux que, malgré des droits aussi élevés, nos ventes à la Péninsule n’auraient pas subi une chute aussi désastreuse, si la Suisse, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie n’avaient pas bénéficié, par surcroît, des avantages de droits plus réduits.
- Cet écueil des tarifs différentiels justifie la clause si souvent critiquée de la nation la plus favorisée inscrite dans le traité de 1860 et dans tous ceux qui l’ont suivi.
- On répète souvent que l’Allemagne, armée contre nous par l’article 11 du traité de Francfort, ne signe de traité avec tarif avec aucun autre pays afin de se dérober aux conséquences de cet article 11 en ce qui nous concerne. Rien n’est moins exact. L’Allemagne a signé en 1888, avec l’Autriche-Hongrie et la Suisse, des traités dont les dispositions nous sont applicables et dont notre fabrique de soierLs notamment a recueilli les avantages.
- De même, les concessions que l’Autriche-Hongrie a faites de son côté à l’Allemagne ont été applicables aux produits français, conformément à notre arrangement du 18 février 1884.
- Dans cette circonstance, la clause de la nation la plus favorisée a donc tourné doublement au profit de nos exportations...
- Tout en faisant les réserves nécessaires pour les erreurs commises au point de vue fiscal, comme dans le traité franco-espagnol, et malgré la sévérité trop méritée avec laquelle on peut juger les traités de 1881, notre chambre de commerce représentante d’intérêts commerciaux et non pas de doctrines économiques, reste attachée au régime des traités, en appelant de ses vœ ix une réaction contre le courant protectionniste qui domine presque exclusivement aujourd’hui. Elle persiste à demander que, sous le contrôle toujours réservé du Parlement et après enquête préalable auprès des industries intéressées, de nouveaux traités soient négociés dans le sens le plus libéral possible, et que nos négociateurs ne soient pas entravés par la fixation d’un tarif minimum irréductible.
- CHAMBRE DE COMMERCE DE St-ETIENNE [Extrait)
- La Chambre et les industries qu’elle représente sont d’accord puur demander que les traités actuels soient dénoncés.
- Les conventions faites il y a dix ans ne sont pas celles qui seraient faites aujourd'hui est donc indispensable que notre pays recouvre sa liberté d’action.
- La rubannerie, qui est la plus impartante industrie de la légion, ne recLme aucune augmentation au tarif général actuel. Bien au contraire, eùe demande le droit d’importer en franchise, non seulement la soie, mais tous les filés qui lui servent de matières premières.
- La Chambre estime que la clause du traitement de la nation la plus favorisée devra être inscrite dans les nouveaux traités de commerce ; elle en est, du reste, la conséquence naturelle.
- La Chambre demande qu’il soit bien établi dans les nouveaux traités que cette clause de là nation la plus favorisée ne donnera aucun droit aux conditions faites par la loi à ses colonies ainsi qu’aux pays soumis a notre protectorat.
- La Chambre est d’avis que les traités de commerce qui pourraient être contractés ne devraient pas l’être pour plus de cinq ans. Grâce aux progrès de la science moderne, grâce aux facilités de transports, il se produit de telles transformations dans les moyens de production qu’il serait imprudent de se lier pour une longue période.
- CHAMBRE DE COMMERCE DE LAVAL
- [Extrait)
- La fabrication des tissus de Laval a traversé depuis trente ans de bonnes et de mauvaises années, suivant l’état des affaires, suivant que la température les favorisait, sans que les traités de commerce aient eu une infhence marquée.
- Les produits de la fabrique de Laval, quj sont des tissus de coton ou de fil, s’exporten
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- Tl
- dans les pays chauds, dans l’Amérique du Sud principalement ; [ exportation s’en fait en grande partie j. ar l’intermédiaire de maisons de Paris, dont beaucoup sont de nationalité étrangère, peu disposées à donner la préférence aux articles de Laval. Il faut tout le goût incontestable de nos fabricants, l’habileté de nos ouvriers, pour les faire accepter en concurrence des articles allemands, anglais, belges, qui sont produits a bien plu* bas prix.
- Quelques fabricants, par leur énergie, ont réussi également à se créer des relatione directes en Algérie, en Tunisie, en Italie et dan3 les autres pays riverains de la Méditerranée.
- Tels sont les motifs de l’augmentation du chiffre de l’exportation depuis 1860.
- Quant aux classifications, nous voyons peu de choses à changer au tarif général. Cel e des filés de coton nous paraît seule défectueuse, en ce sens que les séries sont trop nombreuses. Les producteurs étrangers en profitent très largement pour les numéros les plus élevés de chaque série. Nous citerons, par exemple, le N° 30 (66,000 m. au kilo) qui est soumis au même droit que le N° 20 1/2 (41,000 mètres au kilo), bien que la façon du N° 30 coûte 50 6/0 plus cher que celle du N° 20 1/2. Pour y remédier, il faudrait établir les séries par 10,000 mètres au kilo (au lieu de 20,006 mètres), ou, ce qui serait mieux encore, faire un tarif au numéro ; les filés payant, par exemple, de un centime à un centime et demi par numéro, sauf pour les N°* 2 et au-dessous qui paieraient un droit fixe.
- Dans sa conclusion, la Chambre de Laval ne s’élève pas trop contre l’établissement de droits sur les matières premières; elle demande le tempérament du drawback et repousse absolument le système des admissions temporaires.
- NOIR GRAND TEINT
- SUR DRAPERIE
- Ce procédé qui vient d’être donné par un journal s’adressant à nos industries, doit remonter à une trentaine d’années au moins. Cela se voit par son allure générale, par sa rédaction même qui sent son 1840, et par le choix des produits indiqués, î Nous le reproduisons pour quelques détails de manipulations encore utilisables.
- Les draps destinés à être teints en beau noir recevront d’abord un pied de bleu pers, c’est-à-dire le plus foncé qu’il est possible. On lavera au sortir de la cuve, et on fera bien dégorger au foulon. Par la, on n’aura point à craindre, d’une part, que la chaux qui a servi à monter la cuve de bleu s’attache à l'étoffe, et de l’autre, que le noir tiche le linge ou les mains.
- Cela posé, pour 50 kilogrammes d’étoffe, on fera bouillir pendant deux heures, dans une chaudière chargée d’une quantité d’eau suffi-
- sante, 5 ki'ogrammes de bois de campêche et autant de noix de galle.
- Ce bain étant préparé, on en mettra le tiers dans une autre chaudière, et, après y avoir ajouté 1 kilogramme de vert-de-gris, on y passera l’étoffe, pendant deux heures, ayant soin de tenir le bain très chaud, mais sans \ bouillir.
- On relève alors le drap, et l’on verse dans la chaudière un second tiers du bain, avec lx k logrammes de vieille couperose du commerce (c’est à-dire qui a été exposée à l’air j pendant un certain temps). On retire le feu, * on attend que le sel ferrugineux soit bien dissous, puis on passe l’étoffe dans ce nouveau bain, pendant une heure ; on relève ensuite, et l'on évente.
- On met dans la chaudière le troisième tiers du premisr bain, on ajoute une dizaine de kilogrammes de sumac, et l’on fait jeter un bouillon au bain ; on y met un kilogramme de couperose, on le rafraîchit avec un peu d’eau froide, on y passe l’étoffe pendant une heure, on lève ensuite, on évente, on remet encore en chaudière, et l’on y mène l'étoffe pendant I une heure. On relève alors, on lave à la rivière, et l'on fait dégorger au foulon, jusqu’à ce que l’eau sorte claire. On donnera de la douceur à l’étoffe, et l’on assurera tout à la fois le noir, en terminant l’opération par un bain frais de gaude qui aura été porté au bouillon, et que l'on aura rafaaîcht ensuite avant d’y passer le drap. -
- Malgré cette précaution, l'étoffe sera encore rude au toucher ; on ne parviendra à lui conserver toute sa douceur et sa souplesse qu’en supprimant le sulfate de fer ou la couperose, et en lui subslituantie pyrolignate de fer, que Tou emploiera dans la proportion de 1/19, relativement à la quantité d’eau nécessaire pour former le bain où l’on doit passer l’étoffe.
- Le procédé que l’on vient d’indiquer convient parfaitement pour avoir un très beau noir sur des draps fins ; cependant on peut, à moins de frais, arriver à peu près au même but. Voici de quelie manière on opère :
- Le drap ayant été piété en bleu pers, on le fait bouillir pendant deux heures dans un bain de noix de galle et de bois d’Inde. On relève alors le drap, pour jeter dans le bain la couperose ou le pyrolignate de fer ; on rabat l’étoffe, et on la passe encore pendant deux heures, sans faire bouillir ; après quoi on évente, on lave, et on fait dégorger au foulon.
- On suit un procédé encore plus économique peur teindre en noir certaines étoffes communes. Au lieu de piéter en bhu, ce qui augmente beaucoup le prix du noir, on se contente de raciner, soit avec le brou de noix, soit avec la racine de noyer, et on donne ensuite la couleur noire, comme il vient d’êire dit.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Nouvelle soie artilicielle par M. E. Blanchard
- Un brevet a été pris récemment pour un nouveau procédé de fabrication de la soie artificielle qui se distingue de celui inventé par M. de Chardonnet par la nature des substances employées pour dissoudre la nitro-cellu-losp.
- Voici la manière de procéder :
- Après avoir fait subir à la cellulose (coton, fibre de bois, etc.), l’action de l’acide nitrique qui le transforme en nitro-cellulose, ou pyro-xyle, on la fait dissoudre dans de l’acide acétique glacial et on la mélange avec une solution de gutta-percha dans du bisulfure de carbone ou de colle de poisson dans l’acide acétique. On ajoute ensuite une petite quantité d’huile de ricin et de glycérine, et, après mélange intime, on fait sortir le produit visqueux ainsi obtenu par de petits orifices capillaires au moyen d’une pression de plusieurs atmosphères. On produit ainsi un filament qui traverse, dès sa sortie des orifices capillaires, un bain d’eau pur où il se coagule. De là, le filament pa=se a travers u.,e sérié de bains chimiques ae compositions variées dans le but de le puntier et de lui donner de la résistance. Ce filament est ensuite enrouié sur des tambours comme les fils de cocon et, une fois desséché, est prêt à être mis en œuvre.
- Machine à déoraisser la laine cardée mixte, par MM. Mély père et fils.
- Cette machine à dégraisser se compose de deux bacs superposés recevant par un tuyau double ou une culotte le bam de vapeur nécessaire.
- La communication de ces deux bacs est assurée par un tuyau convenablement dispose, communication que l’on peut intercepter, s’il est nécessaire, au moyen d’une bonde ou soupape placée dans le fond du premier bac. Une double série de rouleaux traverse l’intérieur des bacs, d’autres sont à l’extérieur. Entre ces rouleaux passent les rubans de laine à dégraisser. Le diamètre de ces rouleaux doit être calculé de manière à ce que la pression soit graduelle et progressive. Eu avant du bac supérieur se trouve une table sur laquelle se trouvent les supports portant les poulies dts rouleaux ; sous la même table se trouve un support auqu 1 est articulé un levier destiné,
- ! par la manœuvre d’un second levier à fourchette, a augmenter la pression des louleaux placés au-dessus.
- La série des rouleaux est actionnée par des chaînes Vauc.nson ou autres-engrenant les roues clavelées, à l’extrémité des arbres des iouleaux.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Ce dispositif indiqué, le procédé opératoire est des plus simples : le bain d’eau chaude se trouvant dans le premier bac, a la température voulue, la laine est amenée par le commencement de la série des rouleaux, passe ensuite dans le second, à la sortie duquel elle tombe dans un récipient quelconque disposé pour le recevoir.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Bleu azoïque. Azobleu.
- Cet échantillon esf^our faire suite à notre revue d'ensemble sur les procédés d’application des couleurs azoï^ues, publiée dan> nos numéros des 25 mars et 25 avril derniers (p. 31 et 48).
- Les procédés susdits s’appliquent à l’azo-bleu, et spécialement celui donné pour la ben-zoazurine, y compris la consolidation de la teinte en sulfate de cuivre.
- Le bleu azoïque est une des couleurs les plus avantageuses à employer comme avivage des bleus de cuve.
- Noir d’aniline
- Quelques-uns de nos lecteurs nous demandent de formuler pratiquement le procédé de noir d’aniline qui fait l’objet des procès G'awitz.
- Or, Grawitz n’a pas une formule spéciale, ou celles qu’il a données dans ses premiers brevets ne sont plus en usage. Il prétend revendiquer des principes », c’est-à-dire des généralités.
- Parmi tous ceux qu’il s’attribue, il en est deux aujourd’hui auxquels il s’attache particulièrement et sur lesquels roulent ses procès, parce qu’ils sont la base des procédés considérés aujourd’hui comme les plus pratiques; ce sont : 1» la teinture en plein bain (dans lequel le noir se développe entièrement) ; 2° le chauffage progressif du bain.
- Voici une formule conforme à ces principes et qui est des plus employées industriellement. L’échantillon ci-joint a été fait par ce moyen.
- On emploie, pour lOOkil. de coton
- Aniline (huile)................ 8 ki
- Acide chlorhydrique......... 30
- — sulfurique................. 3 —
- Bi-chromate de potasse.... 12 —
- On met dans la barque à teinture, d’abord
- I l’aniline,puis l’acide chlorhydrique étendu d’un I égal volume d’eau, l’acide sulfurique dilué ^ dans 5 à 10 fois son poids d’eau; enfin le bichromate dissous à l’avance et à chaud dans une quantité suffisante d’eau.
- Avant d’ajouter le bi-chromate dans le mélange, il faut toutefois avoir mis toute l’eau nécessaire au bain, afin que la réaction sur l’aniline ne se produise pas en dissolution concentrée.
- Ce bain doit être assez large pour que les cotons y baignent à l’aise.
- Il convient, d’ailleurs, de n’opérer que sur 25 kil. de cotons à la fois, 50 kil. au plus.
- Le bain étant complet, on y entre les cotons à froid ; bientôt la teinte paraît, elle est d’un vert olivâtre • alors on chauffe le bain graduellement et lentement, jusqu â 50 5 60°, température à laquelle on arrive en 30 à 45 minutes, et on reste ainsi jusqu'à ce que le noir suit bien plein et ait dépouillé tout aspect verdâtre.
- En tout, le travail dure en moyenne deux heures, mais il est susceptible de marcher plus vite ou plus lentement, suivant la concentration du bain et son degré d’acidité.
- Un excès d'acide, ainsi qu’un chauffage trop prolongé, rend le noir rougeâtre.
- Les défauts contraires donnent des noirs bleutés qui verdissent facilement.
- Il faut éviter de chauffer trop brusquement, ce qui embourberait le bain.
- Quand le noir est bien développé dans le bain d’aniline, on rince sur plusieurs eaux, on nasse au savon bouillant (où la teinte achève de se fixer), et on term ne par un dernier rinçage.
- Nous rappelons que ce procédé tombe entièrement dans les revendications Grawitz; mais il est beaucoup de nos lecteurs à l’étranger qui n’ont pas à se préoccuper de cette considération.
- Procédé rapi le
- Ce moyen s’applique encuvdtes, par passes de 5 kil. au plus.
- Le bain contient les mêmes éléments que ci-dessus, moins au début, le bichromate; ce bain est* très court, et juste suffisant pour imprégner les cotons. Il est chauffé à 50 degrés environ.
- On imbibe entièrement les cotons de la dissolution d’aniline faite à l’aide des acides ; aussitôt ce résultat obtenu, on y mélange la (sggjiution chaude de bi chromate; on rentre [es cotons, on les y lisse dix minutes, et l’on dors un noir complet.
- ;On rince, on savonne bouillant, on rince et fn sèche.
- le procédé est moins avantageux que le édent, en ce que le bain se décomposant •vite entraîne des pertes d’aniline, em-*be les fils et nécessite des lavages prolongés, ce qui ne les empêche pas de dégorger encore après.
- Procédé à froid
- Cette méthode, indiquée par M. Renard, emploie pour 100 kil. de coton :
- Aniline (huile)........ 8 à 10 kil.
- Acide chlorhydrique.. 16 à 20 —
- — sulfurique.......... 20 —
- Sulfate ferreux........ 10 —
- Bt-chioma'e............ 16 à 20 —
- L’aniline est dissoute dans l’eau, à l’aide des acides préalablement dilués, comme il est dit ci-dessus-, on y mélangé la dissolution faite à part, de sulfate de fer.
- On fait ainsi un mélange de 100 à 120 litres.
- D’autre part, on dissout à chaud le bi-chro-ma’e dans 50 à 60 litres d’eau.
- Dans le bain de teinture qui doit être court, on veise moitié de chacune de ces dissolutions; on y travaille le* cotons à froid pendant 1 heure a 1 heure 1/4; on lève et on ajoute au bain le reste des deux dissolutions, on rentre les cotons que l’on continue à teindre pendant 1 heure 1/4 encore, ce qui fait en tout 2 heures 1/2.
- Le noir doit être alors complètement formé.
- On rince, on passe en dissolution savonneuse bouillante contenant un peu de cristaux de soude ; on rince et on sèche.
- Opérer sur 50 kil. de coton au plus.
- Ce procédé, comme le précédent, engo ge beaucoup les fils, et nécessite un excès de réactifs pour la fixation du noir.
- Noir sur fond azoïque
- Pwur éviter précisément ce placage de noir qui dégorge ensuite, et donner moins d’épaisseur à la teinte avec autant d’intensité, afin de favoriser les opérations du lissage, il a été proposé de donner aux fils un pied de couleur azoïque (préférablement en rouge), et de teindre en noir par dessus ce fond.
- Deux brevets ont éié pris pour ce mode de procéder. Nous rappelons celui de M. Granhut. I
- Pour 50 kil. de coton :
- Eau...................... 2.200 lit.
- Rouge azoïque Qoit le delta-purpurine ou le
- Congo)................... 225 gr.
- Cristaux de soude...... 5 kil.
- Teindre au bouillon, 1/2 heure.
- Tordre, et sur ce fonds rouge, teindre en
- noir d’aniline avec :
- Anil ne (huile)................ 4 kil.
- Acide chlorhydrique...... 16 —
- Bi-chromate.................... 5 —
- Eau........................ 900 lit.
- Monter le bain suivant les indications plus j haut données.
- Laver, savonner, rincer, sécher.
- Il est à remarquer que le noir est ici à 8 0/0 I d’aniline, comme dans les méthodes précé-1 dentes ; il est donc tout aussi chargé quel dans celles-ci, et son dosage n’étant pas di- j
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- minué, rien ne compense l’opération additionnelle du pied de rouge. Toutefois, l’essai que nous en avons fait nous a montré que le noir monte ainsi avec une grande facilité et est bien franc.
- Inver dissabilité
- Tous les noirs ci-dessus sont donnés comme inverdissables ; mais s’ils le sont commercialement, c’eat-à-dire si les étoffes ne sont pas sujettes il verdir sur les rayons des magasins (pas indéfiniment), les réducteurs chimiques produisent ce virage au vert, et alors ces noirs pouvant être tbsés dans des étoffes laineuses devant être blanchies au soufre, il y a danger que les noirs se réduisent en vert.
- Pour assurer l’inverdissabilité absolue, il faudra à tous ces noirs un traitement supplémentaire, dont le procédé a été donné par MM. Kœchlin frères, et qui consiste en ceci :
- Préparer deux dissolutions.
- La première avec :
- Sulfate de fer 20 kil.
- Bi-chromate 5 —
- Acide sulfurique ... .. 15 à 18 lit.
- Eau .. 60 à 70 —
- La seconde avec :
- Bi-chromate .. 3 à à kil.
- Acide sulfurique.... 1 —
- Eau 10 lit.
- Pour l’emploi, monter le bain avec :
- Eau 500 lit.
- Dissolution n° 1 5 —
- — n° 2..... 2 —
- Y passer les cotons noirs, 45 minutes à une température de 75 degrés.
- Laver, savonner bouillant, laver, sécher.
- On a alors des noirs réellement inverdissables.
- Toutes ces indications , données pour le coton, s’appliquent aussi au lin, au chanvre, au jute, au china-grass et à tous textiles végétaux.
- H Sur laine, on n’a rien fait de satisfaisant avec les noirs d’aniline ; on en est encore à indiquer le mordançage préalable au permanganate de potasse, mais ce moyen affaiblit considérablement la fibre laineuse, et il n’est pas à recommander.
- Sur soie, les procédés ne sont pas meilleurs, et les noirs obtenus tournent au vert avec la plus grande facilité.
- Ce n’est donc que sur fibres végétales qu’il faut, jusqu’à présent, appliquer ce genre de noir.
- Teinture du jute
- Le jute est du ligneux presque pur, très peu incrusté, facilement altérable, par conséquent, sous l’action de l’humidité et surtout des.al-calis, mais en même temps d’une teinture non moins facile.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Les tissus de jute ne sont pas destinés à subir des lavages, leur teinture peut donc être très élémentaire, et s’obtenir par les moyens les plus simples.
- Tous les procédés usités pour le coton peuvent, d’ailleurs, être employés, chaque fois du moins qu’ils ne se font pas en bains trop alcalins, comme serait la cuve d’indigo.
- Mais on se sert à peu près exclusivement des couleurs d’aniline qui, presque toutes, montent sans mordant sur cette matière, et pour les tons gris et jaunâtres, que l’on emploie principalement pour les tanlures à bon marché, on se sert des cachous de Laval.
- Les noirs se font au pyrolignite de fer et au campêche.
- Préparation avant teinture
- Les fi!s de jute sont simplement débouillis 15 à 30 minutes (pas davantage), dans une eau contenant au plus 1 kil. par 100 lit., de cristaux de soude, et rincés.
- Il est rare qu’on y fasse des nuances assez tendres pour nécessiter un blanchiment; dans ce cas, on aurait recours au chlorure de chaux en bains de 2 degrés : passage de 15 à 20 minutes, on égoutterait, puis, sans rincer, on porterait dans un bain de 1 0/0 d’acide suifu-ribue, avec rinçige final.
- Teinture en noir
- Pour 50 kil. de fils de jute :
- Extrait de campêche..... 2 kil.
- Cachou.................. 1 —
- Tremper à froid, 5 à 6 heures, une nuit même, égoutter et porter sur un bain fait avec :
- Pyrolignite de fer........... 5 lit.
- Après une heure, à froid, lever et faire égoutter et étalant les matières le plus possible à l’air, ce qui achère le noir.
- Pour lui donner plus de velouté, on peut cependant le reporter, après cette aération, sur le premier bain de campêche et de cachou, auquel on a ajouté :
- Sulfate de cuivre.......... 50C gr.
- On termine par un seul rinçage.
- (A suivre.)
- Epreuve des teintes Au point de vue de l'action de la boue Aujourd’hui, on ne soumet plus les étoffes aux essais au savon et à l’alun, qui caractérisait la résistance des teintes aux savonnages et à l’action combinée de l’air et de la lumière; mais il est un essai auquel les fabricants de tissus pour robes s’attachent, c’est celui qui détermine si une nuance ne se décolorera pas par le contact des bas de jupe (par exemple), avec la boue des rues ou des chemins.
- La consommation exige actuellement que i s couleurs ne soient pas rongées par cette action.
- 73
- Les fabricants ont adopté, comme liqueur d’épreuve, une dissolution faite avec :
- Soude Solvay................ 10 gr.
- Chaux ( iélayée)............ 10 —
- Ammoniaque liquide........ 10 —
- Eau.......................... 1 lit.
- Les tissus qui, touchés ou humectés de ce liquide, conservent leur couleur intacte, sont considérés comme satisfaisant à l’épreuve.
- Cette épreuve est même trop exigeante, car jamais les boues des villes ou des campagnes n’ont une telle alcalinité. Une telle dissolution, en somme, est une lessive caustique.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- AFFAIRES GRAWITZ
- A ROUEN ET A DOUAI
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN jugements
- Le tribunal de Rouen a rendu, le 2 juin, ses jugements dans l’affaire Grawitz contre MM. Givon, Fauquet, Nivert et Boulet, Lecœur frères, Berrubé et Ghirol, Coppé, Miray, veuve Sauvage, Lerebours et DelGry, Brière, Blan-chet et Caron.
- Il reste à statuer sur les instances concernant MM. Frankel et Seeligmann, Montpain et Saint-Remy, Tassel et Bled.
- Dans tous ces jugements, il y a une partie commune, et, sauf quelques détails, ils procèdent tous dans les grandes lignes de la môme façon.
- Le jugement Givon sert de modèle aux autres, et c’est celui-ci, par conséquent, que nous visons.
- Le tribunal rappelle d’abord les griefs du demandeur et des défendeurs. Le système de défense de MM. les teinturiers y est analysé.
- Selon le tribunal, l’enquête conclue par les défendeurs ne peut être admise et voici pourquoi :
- « Attendu et sans examiner quant à présent la pertinence du premier chef des conclusions d’enquête, qu'il convient de remarquer que l’offre de preuve a surtout pour objet des vérifications d’ordre technique, qui sont de la compétence des experts ; qu'il suffira de réserver Givon à conclure ultérieurement toutes enquêtes utiles, s’il échet en fait et en droit, et dans le cas d’insuffisance des vérifications de l’expertise sur les points qui font l’objet de l’appointement. »
- Arrivant enfin au dispositif, le tribunal ordonne une expertise.
- MM. Berthelot, Gernez et Villiers sont nommés experts.
- Dans un numéro prochain, nous reproduirons la partie de ce jugement, qui définit la tâche des experts ; ceux-ci auront trente et quelques questions diverses à résoudre.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- M. Bertbelot est bien connu ; M. Gernez est professeur de chimie à l’Ecole normale supérieure ; M. Villiers est professeur agrégé à l’Ecole de pharmacie.
- Aucun, que nous croyions, ne s’est spécialisé dans des travaux sur les matières colorantes.
- COUR D’APPEL DE DOUAI (Suite)
- Parmi les experts désignés à Lille, l’avocat de M. Grawitz attaque M. L’Hôte, auquel il reproche de ne s’être pas volontairement récusé, alors qu’il aurait, de concert avec M. Girard, chef du laboratoire municipal de Paris, présenté des travaux sur le noir d’aniline, à l’Académie des sciences. M" Pouillet articule qu'il aurait collaboré, avec MM. Girard, Magnier de la Source et Ogier, à une consultation en faveur des teinturiers, bien qu’il ne l’ait pas signée.
- Divers reproches sont, en outre, adressés par M. Grawitz aux experts de la cause, et ils ont donné lieu précédemment à quelques incidents de procédure.
- Les experts, au surplus, ne sont pas seuls en butte aux attaques de l’appelant. MePou 1-let annonce une procédure de prise à partie coutre M. le président du tribunal de Lille lui-même, à propos, croyons-nous, du refus de laisser pratiquer certaines saisies ou descriptions.
- Enfin, il s’en prend aux teinturiers de Roubaix ou de Tourcoing qui, d’après sa prétention, auraient caché aux experts le procédé réellement employé par eux; ils auraient, selon lui, imaginé de lui en montrer un autre, en petites terrines.
- Me Pouillet parle de coalition des teinturiers de France et de Navarre, d’interventions des chambres de commerce près des préfets, des préfets auprès des ministres du commerce et de la justice, du garde des sceaux sur la justice elle-même, etc., etc.
- Conclusion des teinturiers.
- « Attendu que la teinture en bain plein, comme le déclarent les experts de la majorité, se trouve clairement décrite dans le brevet Bobœuf, lequel indique le moyen de retarder la réaction, c’est-à-dire de faire de la teinture iente et progressive, ia double décomposition étant suivie d’une oxydation.
- « Attendu que Grawitz ne peut revendiquer l’inverdissabilité du noir simple, résultat non brevetable en lui-même ;
- « Que d’ailleurs le procédé Bobœuf exécuté devant les experts, le 11 février 1888, a donné du noir reconnu par les trois experts commercialement inverdissable, c’est-à-dire in-verdisseble à l’air et à la lumière ;
- « Attendu que, dans ces expériences, on n’a observé aucun dosage, ce qui établit bien que le noir commercialement inverdissable n’est pas, comme le prétend Grawitz, la conséquence nécessaire des équivalents chimiques ;
- « Attendu que Grawitz le reconnaît lui-même dans ses brevets, puisqu’aprôs avoir indi- • qué les équivalents chimiques, il donne ensuite les dosages qui s’en écartent et que même il finit par dire qu’on peut employer une infinité de dosages ;
- « Attendu que Bobœuf ne dit pas autre chose quand il indique dans son brevet que l’intensité du noir varie suivant que l’acide hydrochlorique et les chromâtes seront en proportions plus ou moins grandes ;
- « Qne le brevet Bobœuf, comme le déclaraient les experts de la majorité, peut être facilement exécuté par tout teinturier intelligent et que par suite, il constitue une antériorité précise sans ambiguité et sans équivoque ;
- « Attendu, au surplus, qu’un noir imparfait peut devenir inverdissable au moyen d’un avivage ultérieur dont Grawitz ne saurait revendiquer et ne revendique pas la propriété ;
- « Que les trois experts sont unanimes pour déclarer qu’il est impossible, en analysant un échantillon teint en noir, de dire si l’inverdis-sabilité a été obtenue de premier jet ou par un avivage ultérieur; que, par conséquent, une nouvelle expertise ne saurait à ce point de vue donner aucun résultat;
- « Attendu, en ce qui touche l’insolubilité, que le noir Bobœuf, obtenu en’ suivant la prescription des brevets, est nécessairement insoluble dans l’alinine et l’acide phénique ; que l’expérience faite par les experts d’Angers, uniquement sur du bleu, ne saurait avoir aucune portée ; que, d’ailleurs, Bobœuf ne parie de solubilité que pour ses précipités qu’il a intérêt à obtenir à l’état soluble, pour en faire des encres et des vernis, mais que, dans la première page de son brevet, il annonce qu’il produit des couleurs solubles et insolubles ;
- « Attendu que la Cour ne saurait s’arrêter à la demande d’une enquête formée par Grawitz, pour la première fois devant la Cour ;
- « Que les teinturiers ont fait connaître et expérimenter leurs procédés devant les experts, et que ces procédés ne sont nullement ! en contradiction avec les procès-verbaux de saisie ;
- « Que les barques dont la présence a été constatée lors des saisies sont des appareils qui se trouvent dans tous les ateliers de teinture, même ceux où il n’est pas fait de noir, et qu’elles servent aux concluants pour leur teinture au campêche et leurs avivages ;
- » Attendu que si Grawitz n’a pas constaté l’existence de cuvettes, c’est qu’il n’a pas voulu les voir, car les cuvettes, comme les barques, coustituent des éléments essentiels du matériel de tout teinturier;
- « Qu’on lie peut faire un reproche aux concluants de n’avoir pas indiqué, lors de la saisie, l’usage de leurs cuvettes, pour la tein-tnre au noir d’aniline par imprégnation, car ils avaient des raisons sérieuses pour soustraire leurs procédés aux investigations de Grawitz ;
- « Que, d’ailleurs, le brevet Bobœuf leur donnait le droit de teindre en barque aussi bien qu’en terrine, et que s’ils emploient ce dernier procédé, c’est parce qu’ils en ont reconnu les avantages, avantages reconnus par Grawitz lui-même, puisqu’il a fait breveter le procédé à son profit après l’avoir vu pratiquer au cours de l’expertise.
- « Par ces motifs, sans s’arrêter aux conclu- ] sions subsidiaires de Grawi'z, dont l’inutilité i
- est démontrée par les motifs ci-dessus mettre l’appel à néant ;
- « Dire que le jugement sortira son plein et entier effet ;
- « Condamner l’appelant à l’amende et aux dépens de l’appel. »
- Plaidoirie de 91e Allart
- « Cette affaire, dit-il, est fertile en surprises. En 1887, M. Grawitz conjurait la Cour de ne pas ordonner une expertise nouvelle. Aujourd’hui, c’est lui-même qui la sollicite ; mais si on accueillait sa demande, ce procès deviendrait une immense partie où l’on réclamerait toujours une revanche, en attendant indéfiniment la belle. "
- « Les experts nommés à Lille sont-ils suspects de partialité? Leurs noms, leur autorité sont autant de garanties et protestent contre une pareille insinuation. On ne saurait suspecter leur sincérité.
- « M. Grawitz, au contraire, qu’est-il ?
- « C’est un plaideur qui prend à parti le magistrat qui ne lui donne pas raison. Contre la décision de M. le président du tribunal de Lille, il n’avait, au fieu d’agir comme il le fait, qu’à se pourvoir, s’il se croyait dans son droit, par les voies de recours ordinaires.
- « Dans l’affaire Wibaux-Florin, une transaction est intervenue, parce que M. Wibaux fils, devant (aire une société avec son père, ne voulait pas d’un procès en cours. Eh bien ! M. Grawitz profita très habilement de cette transaction pour poser un premier jalon en vue de chercher à accaparer toute la teinture.
- « On va ensuite plaider à Domfront, à Laval. M. Grawitz veut alors présenter, comme un document concluant, votre arrêt dans lequel vous aviez cependant, messieurs, pris soin de déclarer que vous prononciez seulement entre les parties, après accord entre elles, à titre d’expédient.
- « La Cour d’Angers a jugé en faveur de M. Grawitz ; mais si l’on rapproche ce qu’il obtient ou du moins réclame de divers côtés, on voit que sa réclamation n’est pas uniforme, qu’elle varie et se transforme suivant les besoins de sa cause. Sa prétendue propriété industrielle est, selon les occurrences, plus ou moins étendue. Elle a changé avec les époques ; elle a eu diverses phases.
- « Après l’arrêt de la Cour d’Angers, qu’a-t-il fait? Peu désireux d’un pourvoi en cassation, il serait allé trouver M. Boissel à Laval, pour l’autoriser à continuer sa teinture ; puis il aurait fait néanmoins une saisie. Pour empêcher M. Boissel de bouger, il lui aurait tenu ce langage ; Prenez garde que je ne vous fasse passer pour contrefacteur, au moyen d’insertions, afin de vous nuire dans votre élection au conseil général contre le général Boulanger.
- « Aujourd’hui, devant la Cour de Douai, c’est au contraire, M. Grawitz qui cherche à se ménager d’avance un pourvoi en cassation contre l’arrêt à intervenir. Dans ce but, Me Pouillet, qui m’a paru moins clair qu’à l’ordinaire, a déposé un dispositif de conclusions, plein de dires, broussailleux et diffus..
- « Mais continuons à apprécier notre adver-
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- saire. Tour prendre des brevets, il aurait utilisé peu consciencieusement les renseignements récoltés partout et par tous les moyens. C’est ainsi qu’il aurait fait, le 24 août 1876, apparaître le bain plein dans ses revendications brevetées. C’est ainsi qu’il serait parvenu, par son manque de délicatesse dans ses rapports avec MM. Kœchlin frères, de Mulhouse, au brevet du 21 octobre 1876 et à une formule empruntée à ces derniers.
- « Pendant l’expertise du procès actuel, les teinturiers de Roubaix et de Tourcoing, se voyant reprocher de ne point révéler leur procédé, se sont décidés à l’indiquer, à le montrer devant les experts. M. Grawitz n'en a-t-il pas aussitôt profité? N’a-t-il pas pris tout récemment un brevet pour la teinture à bain court qui était celle des industriels du Nord et leur secret ?
- (' « A l’entendre, que ne revendiquerait-il pas?
- I1 a parfois la prétention d’inventer la chaleur. Il donne des proportions et se réserve de les varier. Il est tellement habile qu’il a obtenu une licence en Suisse, alors qu’en Suisse il n’y avait pas de brevets. »
- M° Allart aborde les antériorités, les brevets Paraf-Java, Pinkney, Tantin et Brière. Il insiste surtout sur Bobœuf qui, nous le répétons, est capital dans le débat. Un tableau a été remis à la Cour à laquelle il indique parallèlement toutes les ressemblances, toutes les analogies en Bobœuf et Grawitz.
- Les objections sont réfutées Tout teinturier intelligent peut réussir avec les indications de Bobœuf, et cela suffit.
- I Quant au récent brevet de MM. Champion pour un bain dilué ou étendu, afin d’éviter le dégorgeage, il n’y arien à en tirer dans le débat contre ces derniers.
- Conelusions des fabricants
- M. « Sur l’appel de Grawitz, adoptant les motifs des premiers juges ;
- R » Subsidiairement et pour le cas où la Cour réformerait le jugement rendu, en ce qui concerne la validité des brevets et l’emploi par divers teinturiers des procédés Grawitz ;
- « Attendu que les intimés sont fabricants ; que la teinture en noire d’aniline est dans le domaine public ; que Grawitz ne revendique qu’un procédé ; qu’il est absolument impossible à un fabricant, ainsi que le constatent unanimement les experts, de savoir par quels procédés des cotons qu’il donne à teindre, ont été traités ; qu’il est même impossible à des chimistes de le déterminer; que, dès lors, Grawitz n’établit pas que les intimés aient employé des cotons teints par son procédé ;
- « Sur la demande reconventionnelle :
- « Attendu que les intimés ont demandé re-•conventionnellement 8,000 fr. de dommages-intérêts chacun; que le tribunalleur a à chacun alloué 500 fr.; qu ils interjettent appel incident et demandent que la somme de 3,OOOfr. leur soit allouée.
- « Par ces motifs, sans s’arrêter aux conclusions subsidiaires, sur l’appel principal, confirmer le jugement dont est appel, au moins en ce qu’il déboute Grawitz de sa demande contre les intimés ; sur l’appel incident : Donner acte aux intimés de ce qu’ils interjettent appel incident; condamner Grawitz à payer i
- à chacun des dits intimés 3,000 fr. de dommages-intérêts ; condamner ledit Grawitz à l’amende et anx dépens... »
- Plahlorie de M' Théry
- Me Gustave Théry, du barreau de Lille, dit qu’à côté des fabricants pour lesquels il plaide, il y a d’autres industriels que la décision de la Cour intéresse également, parce qu’ils sont poursuivis par M. Grawitz devant la juridiction correctionnelle. La veille de l’expiration de ses brevets, celui-ci a pris un annuaire et y a trouvé les noms d’un grand nombre de personnes qu’il a assignées sans distinction, à tort et à travers.
- • (A suivre.)
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Sanonek frères, teinturiers en peaux à façon, boul. Arago, 46. — Durée : 24 ans du 1er juil. 1890. — Cap. 400,000 fr.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Jones frèies et Gie [expi. d'un procédé de A1. Yaux, l’un des associés pour la décoration des tissus d'ameublement), rue Montmartre, 155. Durée : 10 ans. — Gap. : 100,000 fr.
- BAR-LE-DUC. — Modification de la Société en nom collectif Abel Henry et Cie, manufacturiers à Savonnières-devant-Bar, M. Abel-Henry s’étant démis de ses fonctions de gérant dont restent seuls chargés MM. Laurent Joseph Henry et Nurna Louis-Edmond Fis-bacq.
- CALAIS. — Dissolution, à partir du 30 avril 1890, de la Société H. Legrand-Cardon et Watel (soies, cotons et tulles). — Liquid. ^les associés.
- LILLE. — Formation de la Société en nom collectif Sonneville frères (teinture et apprêt des étoffes el robes), rue Esquermoise, 12. Durée : 15 ans. — Cap. : 48,U00 fr.
- REIMS. — Formation de la Société en nom collectif Jules Lang et G. Isidor (tissus). Durée : 3 ou 9 ans. — Cap. : 300,000 fr.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif Jean Deffrennes-Canet et Lie fab. de tissus d’ameublement à Lannoy. — Durée : 20 ans. — Gap. à fournir selon les besoins.
- RUFFEC. — Dissolution, à partir du 30 avril 1890 delà Société Lebrun et Fabries, filateurs de Laines et fab. de draperies à Aumac.
- VILLEFRANCHE.— Formation de la Société en nom collectif Lorrain et Mandy (blanchiment, teinture et apprêt des tissus de coton), rue des Frères. Durée : 5 ans. — Gap. 30,000 fr.
- SÉPARATIONS DE BIENS
- CAMBRAI. — M. Tofflin (Jules), ex-fab. de tulles, domicilié à Caudry et demeurant à Varsovie, et sa femme née Béthune.
- CHAMBÉRY. — M. Gixolin (C1î.), md drapier à St-Pierre-d’Albigny, et sa femme née Martin.
- FAILLITES
- PARIS. — Ducos, négociant-teinturier, rue de Bagnolet, 130. J.-c. : M. Dufrène. — S. : M. Rochette.
- CALAIS. — Leprince (Charles), ex-fab. de tulles. — S. : MM. Fasquel et Fouquart.
- LILLE. — Dufour (Jules), md d'étoffes à Armentières. — S. : M. Wannebroucq.
- ROUEN. — Pernot (Albert-Jules-Adrien), nêg. en bonneterie, rue aux Ours, 35. — S. : M. Thiébaut.
- REFUS D’HOMOLOGATIONS
- DE CONCORDATS
- PARIS. — Richard (Benoît), nég. en soies, déchets de soies, laines et cotons teints et écrus, rue St-Denis, 231.— Jug. du 14juinl889.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Vve Flèche. X. Teintur. rue Legen-
- dre, 93.
- Dubuy. Popu. Teintur. rue St-Do-
- minique, 101
- Dupont. Schoen. Teint, passage Tivo-
- li, 16.
- DmeMoreauTremolières Teintur. faub. Saint-
- Martin, 234.
- Labois X. Teinturerie rue du
- Cherche-Midi, 41. Vve Mouret. Gunther. Teinturerie r. Jouf-
- froy, 36.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre syndicale des tetntu-rfiers-dé^raisseurs. — La Chambre, dans sa séance du 5 ruai, a procédé aux travaux suivants :
- M. Pauris, constructeur d’appareils à chauffer les fers à repasser, est admis comme membre adhérent.
- M. Hallu, absent à la précédente seanc e déclare approuver pleinement le- résolutions du Comité, en ce qui concerne le cauiionne-! ment à demander aux gérantes, lui-même ayant déjà pris cette mesure.
- M. le Président donne lecture d’un questionnaire adressé par le ministre du commerce et relatif à la suppression des bureaux de p a-cement.
- Le Comité charge MM. Fleury, Hallu et Pe-neau d’étudier celte question, et ne préparer la réponse à faire au ministre.
- Et à propos du service de placement organisé par la Chambre, on décide qu’il est du devoir de tout patron, ayant fait inscrire une offre d’emploi, d’informer lui même l’Administration de l’Union dès que cet emploi est occupé. Cela éviterait de donner à des ouvriers une adresse inutile et une perte de temps.
- L’ordre du jour appelle!, la question des assurances en cas d’accidents.
- Des conversations engagées, il ressort deux systèmes : les primes payées par les ouvriers, à raison d’une retenue très minime chaque semaine, les primes payées par les patrons à raison d’un tant pour cent sur le montant de chaque paie.
- Quant à demander aux ouvriers leur adhésion à une assurance payée par eux, des exemples donnés font voir qu’il ne faut pas y compter ; toujours ils refusent, malgré leur intérêt immédiat.
- 11 s'ensuit donc que le patron doit, ou bien imposer la retenue destinée â payer la prime, 0 fr. 10 par semaine, par exemple, ou bien prendre pour lui ce surcroît de dépenses, ajoutées à celles occasionnées p.»r les précautions matérielles déjà [irises dans les ateliers.
- M. le President estime que la loi en discussion près des Chambres sera bien lourde pour les patrons au point de vue de la responsabilité. misetk leur charge. Aussi, est-il bon de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- prendre d’avance ses précautions avec des Compagnies sérieuses.
- Le teinturiers) allemands. — Un
- syndicat de teinturiers des fils de laine s’est formé à Berlin en vue d’une augmentation générale des prix, augmentation rendue nécessaire par suite de l’élévation du coût de la houille, des produits chimiques et des teintures. Les teinturiers de Mulhouse, d’Alpoda et de Leipzig se sont joints à ceux de Berlin.
- Les teinturiers du Rhin ont aussi formé un syndicat ayant le même but-, de fortes amendes doivent frapper ceux qui travailleront au-dessous des prix fixés. Il paraîtrait que l'or, est dans l’intention de convoquer a une conférence générale à Berlin les teinturiers allemands.
- —o—
- LxiiosHIon Internatioimle des sciences et «les arts industriel!» (Paris IS»0). — La profusion extraordinaire des objets figurant à l’Exposition universelle a empêché grand nombre de visiteurs d’apprécier, comme il convenait, les mérites particuliers dee produits les plus remarquables de l’Art et «le la Science appliques à l’Industrie. Aussi la Société i ationale des Sciences et des Arts industriels a-t-elle eu l'ingénieuse idée de fixer sa seconde Exposition internationale hu mois de jui letprocbain. Comme la première qui eut heu en 1886 et dont on se rappelle le succès, cette Exposition aura lieu au Palais de l’industrie, aux Champs-Elysées.
- Nous aurons donc, en juillet 1890, une Exposition internationale qui durera quatre mois et qui permettra aux exposants de 1889, don» les produits ' n’ont pas été sulfîsamment mis en relief, de représenter sous un jour nouveau et dans un espace où rien ne peut échapper aux yeux, les merveilles de leur iudustrie.
- Les industi i ls qui désireraient prendre part à cette intéressante Exposition doivent adresser au plus lût leur demande d’admission au siège de la Société nationale, passage des Peuts-Pères, 2.
- —o —
- Exsiosition «le 1» soie en i§SHL —
- La Silk Association prépare une Exposition qui va être tenue à Londres et qui comprendra tous les sériculleurs et fabricants de soieries de Grande-Bretagne et d’Irlande.
- Cette Exposition sera des plus variées et l’on y verra tous les genres de tissus, aussi bien que les dentelles, broderies, vêtements, soies filées et soies brutes, etc. La culture des vers à soie et la magnanerie y seront egalement représentées à coté des procédés de teinture et d’impression. Seront admis de même les dessins et modèles divers pour le façonnage des tissus de soie de tout genre.
- —c—
- Comité central «les Expositions.
- — Il vient de se londer a Paris, sous ce titre, une très utile Société destinée à faciliter la participation de nos industries nationales aux prochaines Expositions qui se préparent en France et à l’etranger.
- Ce Comité, dont le siège est rue de Pro- | vence, 2, patronne par les plus hautes nota- ! bilites du commerce et de l’industrie, compte j
- déjà de très nombreuses adhésions ; il a pour directeur notre confrère, M. Louis Bourne, dont la compétence, eu matières d’expositions, est bien connue.
- —o—-
- Musée commercial «le Fiers —
- Le ministre du commerce, de l’industrie et des colonies a, par décision du 5 mai courant, approuvé la création d’un musée commercial par la Chambre de commerce de Fiers.
- Cette décision porte à 21 le nombre des institutions de l’espèce fondées jusqu’à cejour, en France ou en Algérie, sous >e patronage et avec l’autorisation du département du commerce.
- —o—
- Le tarif «les soieries aux Etats-Unis. — La fabrique lyonnaise est très émue du nouveau tarif américain voté par !a Chambre ries représentants de Washington. Ce tarif est basé pour les soieries sur une combinaison a.-sez compliquée de droits spécifiques à la yard carrée et d’une taxe uniforme de 15 0/0 ad valorem.
- Or, d’après des chiffres publiés par le Bulletin des soies et des soieries, et empruntés au rapport d’une commission d'importeu.s de New York, ce nouveau tarif consacre, à cô'é de quelques rares réductions, des aggravations qui portent les tax-s d’entrée jusqu’à 80, 100 et même 140 0/0 ad valorem-
- Certains velours de soie et coton, par exemple , paieront l'équivalent de 107,118 et 1A3 0/0 ad valorem. Certains rubans de velours paieront l’équivalent de 72 et 88 0/0 ad valorem ; pour les belles peluches de soie, de 2 dol. 1/2 la yard, le droit représentera jusqu’à 225 0/0 ail va'orem. Autant vaudrait décréter la prohibition pure et simple.
- Ce qu’il y a de singulier, c’est que les articles les plus frappés sont principalement ceux que les fabriques américaines ne produisent pas.
- Les xergeM «fl’«B#se8g:iie s une iilé« I®a*aii80«ae. — Les idées sont partagées ,i l’égard ne l’utilité des.serges d'enseigne. Notre esumé collaborateur, Al. Barbé, et avec lui plusieurs confières pensent que ces bandes d’étoffes sont plutôt nuisibles, par leur banalité, et par la. facilité d’en faire usage pour toute personne étrangère a la profession et voulant ouvrir ui e boutique de teinture.
- Un plus grand nombre veut les conserver, disant que ce mode d’enseigne est traditionnel et appelle de loin les clients, dont une partie au moins continuerait à aller aux maisons qui en font usage.
- Pour concilier ces deux opinions, M. Gé-raud, teinturier cà Lausanne (Français quoique établi en Suisse), propose un moyen pratique que nous, recommandons vivement.
- Il consisterait à adopter un modèle particulier de serge, que la Chambre syndicale déposerait au Tribunal de commette, comme marque de fabrique, et dont n’auraient droit de faire usage que les teinturiers syndiquas.
- La banderolle serait en deux ou trois couleurs disposées en long et à rai-hauteur ; elle porterait un écus*on en tôle vernie, sur lequel serait peint un attribut et une légende telle que -. Chambre, syndicale des Teinturiers de Paris, ou Maison reconnue par le Syndicat des Teinturiers.
- Une ordonnance de police défend de faire ' usage des couleurs national* s comme ensei- j gue ; d’ailleurs, on ne pourrait pas s en réser- 1
- ver l’usage exclusif; il y aurait lieu alors d’adopter deux couleurs tranchantes à oppositions vives, telles que jaune et bleu, ou bien rouge et vert, ou encore rouge et bleu (couleurs de la ville de Paris).
- Ainsi modifiées, les serges n’offriraient plus de danger et serviraient, au contraire, à caractériser les teintureries sérieuses, les clients étant prévenus par la voie des journaux.
- Il est malheureusement probable que la Chambre syndicale parisienne n’adoptera pas cette proposition, car elle a toujours refusé de se prononcer contre les faux teinturiers, c’est-à-dire contre ces simples boutiquiers non producteurs.
- Le tô e de la Chambre est pourtant de défendre la profession contre le3 emp ètements des parasites,
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- fauneides confa*atei*nelieH. — Les
- docum nts sur le régime economique (question dont dépend l’avenir de notre industrie) et les énervantes affaires Grawitz (que l’on ne saurait négliger) nous prennent beaucoup d’espace, mais vont bientôt être terminés.
- Nous reprendrons alors les « Causeries confraternelles # de M. Maurice Guédron, réclamées par plusieurs lecteurs ; l’auteur lui-même réclame sa place. Satisfaction sera donnée à tous, mais l’actualité doit toujours avoir la préséance.
- RELLETIN FINANCIER
- DE
- L’Union Centrale de la Presse Périodique
- L’approche de la liquidation a rendu cette semaine à la Bourse de Paris toute son activité, et la fermeté de nos rentes a exercé une influence considérable sur l’ensemble de la cote.
- Le 8 010 s’est négocié au cours de 90.72. L’Amortissable à 94.20 et le 4 i/2 s’est maintenu à 106.42.
- Le Crédit Foncier a remonté de 1,235 à à 1,265 par suite d’assez nombreux rachats de vendeurs. Les inspecteurs des finances ont à peu près terminé leur travail, et le dépôt de leur rapport ne saurait désormais tarder.
- La Banque de France clôturait, il y a huit jours, à 4,300 ; celte semaine elle est revenue à 4,285 et 4,280 au comptant. A terme, elle a baissé dans une proportion plus grande. La Banque de Pans, bien impressionnée par l'acquittement d’un de ses administrateurs impliqués dans l’affaire des cuivres, a remonté d une façon sensible. Le Comptoir d’Escompte a varié de 612 à 005, la Banque d’Escompte s’est maintenue entre 522 et 525. Le Crédit Lyonnais s’est avancé de 740 à 750. La Société Générale a eu le cours moyen de 472. Les Fonds Russes ont eu un marché très suivi, la Rente italienne s’est un peu relevée sans que les transactions aient eu l’ampleur que pourrait laisser supposer une nouvelle hausse de un demi-point pour la semaine.
- Le marché des actions de nos grandes Compagnies de chemins de fer a été assez étroit, mais cela a tenu au prix élevé du titre, et les opérations traitées l’ont été à des cours supérieurs à ceux de la semaine précédente.
- Jules de Meeûs.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous dr-Oits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA REVUE DE
- 36 Année, N” 12.
- ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 23 juin 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique : recensement des avis exprimés. — Syndicat des teinturiers en plumes. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Bleus pour laine ; Verts méthyles et verts acides ; Teinture du jute; Grenades extinctrices d’incendies.
- Chronique Industrielle. — Affaires Grawitz. Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous voici arrivés à la conclusion de l’enquête sur le régime économique.
- Le Conseil supérieur du commerce et de l’industrie élabore en ce moment ses propositions définitives.
- M. Jules Roche, ministre du commerce, de l’industrie et des colonies, en inaugurant les séances du Conseil, a constaté, comme nous, la diversité des opinions qui se sont produites, et a dit à ce sujet :
- « Si l’accord existe sur la nécessité de la dénonciation des traités de commerce, il n’en est pas de même en ce qui concerne les mesures à adopter à la suite de ce préliminaire indispensable. L’enquête révèle au contraire, à cet égard, les opinions les plus diverses et une profonde division des esprits. »
- On verra plus loin le recensement des avis exprimés et l’on reconnaîtra qu’ils justifient grandement ces appréciations.
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- Abordant ses travaux, le conseil s’est divisé en trois sous-commissions : industries métallurgiques, textiles et diverses.
- Celle des industries textiles est composée de : MM. Feray, président ; Lockroy, Fougeirol, Amé, Léon Per-mézel, H. Fould, Darguer, Walbaum, Cordier , Ponnier, Denis , Pouyer-Quertier, Méline, Reymond, Duplan, Le Blan, Seydoux, Ch. Saint, Piou, Aynard, Mathon.
- La sous-commission s’est d’abord prononcée contre tout droit sur les matières textiles premières.
- Puis, le Conseil supérieur réuni a
- déclaré qu’il était d’avis : 1° De dénoncer les traités de commerce : 2<> De ne pas négocier d’arrangements nouveaux sur des bases analogues et à long terme ; 3® Qu’il y avait lieu de négocier des arrangements nouveaux sur la base de conventions commerciales de durée moindre, ayant les mêmes dates d’échéance et pouvant impliquer l’admission du double tarif.
- Quant à la nature de ce double tarif, le Conseil s’est prononcé pour un tarif minimum à l’égard des pays qui nous accorderaient des avantages corrélatifs; ce tarif serait concédé pour une durée immuable, ne devant pas excéder cinq ans, et à charge de réciprocité de la part de l’étranger, et enfin pour un tarif général en dehors du tarif minimum.
- L’expression « tarif maximum » a donc été évitée , probablement par euphémisme, l’idée restant la même.
- Ces résolutions semblent une conciliation, un éclectisme entre le principe des traités et celui de la liberté absolue de nos rapports douaniers ; c’est une cote mal taillée qui ne satisfera pas tout le monde évidemment, mais dans laquelle personne ne sera sacrifié.
- Tout revient à l’établissement de ces tarifs, et c’est là que surgiront les plus grosses difficultés.
- Et puis, l’œuvre du Conseil supérieur ne passera certainement pas intacte à travers les discussions parlementaires.
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- Parmi les autres faits intéressant le commerce en général, nous devons signaler un décret instituant auprès du ministre des affaires étrangères un conseil supérieur des consulats.
- Ce conseil sera composé de sénateurs, de députés, des présidents des principales chambres de commerce de France, etc. 11 s’occupera de toutes les questions relatives aux affaires consulaires.
- C’est une satisfaction donnée au courant d’opinion très prononcé qui s’est manifesté pour le rattachement au ministère du commerce, du service des consulats, qui actuellement, relié aux Affaires étrangères, semble délaisser les intérêts commerciaux, pour s’atta-
- cher de préférence à un rôle plus brillant en apparence : celui de la diplomatie.
- Quoiqu’un peu en retard pour cette nouvelle — sans grande importance — nous mentionnerons aussi une nouvelle loi sur les Marques de fabrique ; elle ne touche qu’aux formalités pour le dépôt (voir à nos Informations).
- Elle ne résout pas la question de principes posée par la récente conférence de Madrid demandant que :
- « Tout produit portant une fausse indication de provenance dans laquelle un des Etats contractants, ou un lieu situé dans l’un d’entre eux, serait directement ou indirectement indiqué comme pays ou comme lieu d’origine, sera saisi à l’importation dans chacun desdits Etats. »
- Nous signalerons encore une autre disposition adoptée par la conférence de Madrid et aux termes de laquelle les marques de fabrique municipales ou collectives seraient protégées au même titre que les marques individuelles.
- Grâce à ces dispositions, on ne pourrait plus vendre dans les pays contractants, de fausses soieries de Lyon, de faux draps d’Elbeuf ou de Sedan, de faux articles de Reims ou de Roubaix, et ainsi pour tous articles désignés par de fausses indications de provenances.
- Une telle réglementation est désirable, mais il faut reconnaître qu’elle ne peut être imposée que par une entente internationale.
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- Après l’enquête sur le régime économique, vient celle sur la question ouvrière ; nous en publions le Questionnaire aux Informations.
- Ce Questionnaire ne demande pas aux ouvriers si en cas de diminution de la journée de travail, ils accepteront aussi une diminution de salaire ; c’est qu’en effet, l’écueil est là, et faute de pouvoir le résoudre, on préfère ne pas s’en occuper. Il faudra pourtant qu’on en tienne compte.
- Une autre menace pour les industriels est le projet de loi relatif à la sécurité des travailleurs, prescrivant des inspections, créant de nouveaux délits et édictant des pénalités.
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- Les auteurs de la loi ne savent-ils pas que les ouvriers sont les premiers à se soustraire aux règles d’hygiène et de sécurité qui leur sont imposées. Dans les usines de produits chimiques, où l’on manie des substances dangereuses, il faut des sergents de discipline pour obliger les ouvriers à se laver et à changer de vêtements en sortant du travail. Il a fallu fermer à clé les lampes de sûreté des mineurs, et ceux-ci imaginaient encore de percer la toile métallique pour allumer leur pipe, et l’on se demande comment des coups de grisou se produisent !
- En attendant que leur sort se détermine par voie législative, les ouvriers poursuivent leurs revendications par des meetings et des grèves.
- A Lyon, notamment, il y a une grande agitation à laquelle prennent plus ou moins part les ouvriers teinturiers et apprêteurs.
- Le syndicat des apprêteurs avait voté la grève, puis ses membres ont repris en partie leur travail.
- D’autre part, une grande réunion a été tenue par les ouvriers teinturiers. Il s’agissait de savoir si on se mettrait en grève. Deux mille ouvriers environ ont assisté à cette réunion. Après plusieurs discours, les teinturiers ont décidé d’attendre les résolutions des patrons et de ne pas déclarer la grève pour le moment.
- Voilà donc un danger conjuré pour le moment, mais il reste toujours menaçant.
- préconçues ; puissent-ils faire éclater la vérité et faire renvoyer le faux inventeur à ses emprunts et à ses adaptations.
- Nous devrions parler aussi de l’état de la fabrication et des teintes en faveur.
- Sur le premier sujet, il suffit de dire que le calme domine partout, et que l’état de la fabrique n’est pas très satisfaisant.
- Pour les couleurs, nous nous bornons à signaler la parution de la carte des nuances pour l’hiver prochain, publiée par la Chambre syndicale des fournisseurs de modes, et qui est, comme on le sait, un régulateur et un moyen d’entente entre ces fabricants.
- Nous la disséquerons dans une prochaine Chronique, et nous verrons ce qu’elle nous apporte de nouveau.
- Nous annonçons plus loin la formation d’un nouveau Syndicat de teinturiers à Paris ; celui-là surtout doit considérer comme étalons officiels cette carte d’échantillons.
- Nous félicitons les teinturiers en plumes de leur idée de se former en groupe compact et solidaire : c’est le véritable moyen de défendre ses intérêts communs.
- F. Gouillon
- Régime Économique
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE
- DU CONSEIL SUPÉRIEUR
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- En ce qui concerne les questions spécialement tinctoriales, les déplorables affaires Grawitz s’imposent encore à notre Chronique.
- Nous avons précédemment cherché à dégager la signification de l’arrêt de Rouen, et nous disions qu’il ne présumait pas des tendances plus favorables au demandeur qu’aux défendeurs, malgré qu’il se soit prononcé en faveur du mode de procédure demandé par Grawitz.
- Mais le jugement de Douai, que nous publions aujourd’hui, est tout différent; bien qu’il ne résolve rien au fond, il donne raison à toutes les conclusions de Grawitz.
- Les divers points soumis aux experts sont copiés sur le dispositif de ces conclusions, et les cinq faits articulés par Grawitz sont admis en preuve.
- - Les experts, à dessein sans doute, ont été pris en dehors des chimistes spéciaux dans les questions tinctoriales; ils arrivent donc avec des idées non
- Recensement des avis exprimés
- Le Questionnaire a éié envoyé à 107 chambres de commerce, à 66 chambres consultatives des arts et manufactures, à 817 associations syndicales et professionnelles; 1 Où-chambres de commerce ont répondu ainsi que 50 chambres consultatives et 300 associations syndicales.
- Sur le premier paragraphe, 96 chambres de commerce et 46 chambres consultatives se sont prononcées pour la dénonciation des traités existants ; seules, 2 chambres consultatives et une chambre de commerce sont' pour le maintien des traités.
- Cinq chambres de commerce ne se sont point catégoriquement prononcées ; leur réponse est cataloguée : douteuse.
- Sur la question de savoir comment, en cas de dénonciation, on remplacerait les traités actuels : 4 chambres se sont prononcées pour l'établissement d’arrangements nouveaux ; 13 pour les traités à long terme -, 22 pour des conventions de moindre durée ; 27 pour un tarif unique ; 39 pour un double tarif.
- 35 chambres de commerce et 10 chambres consultatives se sont prononcées pour la con- |
- clusion de nouveaux traités, 62 chambres de commerce et 37 chambres consultatives se sont prononcées contre.
- Quant à la clause de la nation la plus favorisée, 7 chambres se sont prononcées pour son inscription dans les nouveaux arrangements à prendre contre, arguant que cette clause détruirait r>ar voie de répercussion l’économie des tarifs les mieux étudiés, qu’elle modifierait en fait, pendant la durée même d’un traité, les droits primitivement consentis. ( i Les chambres syndicales se sont prononcées dans le même sens que les chambres de commerce: 181 ont demandé la dénonciation des traités; 16 seulement s’y sont opposées ; 13 réponses sont douteuses.
- 89 se sont prononcées pour de nouvelles négociations, parmi lesquelles 12 pour des traités sans spécifier la durée, 3 pour des traités dans le sens protectionniste, 30 pour des traités nouveaux sur la bise des anciens , à long terme, 44 pour des conventions com -merciales de courte durée.
- Enfin, 112 chambres syndicales ont demandé que la France conserve sa pleine liberté; 54 pour un tarif unique et 58 pour deux tarifs.
- SYNDICAT AUTONOME PATRONAL
- DES TEINTURIERS - APPRÊTEURS
- EN COULEURS ET NOIRS
- ET BLANCHISSEURS A FAÇON
- DE PLUMES POUR PARURES
- Sous ce titre, un nouveau groupe syndical vient de se constituer à Paris.
- Ses membres fondateurs sont : MM. A. Cam-bier, Jules Tainturier, Jédor, Georges Bros-sard, E. Stévenot, H. Huteau, L. Conort, E. Thomasson, Ch. Saunier, G. Goy, G. Lévy, E. Boulingre, J. Laforest, Moquet, P. David, Alexandre Vincent., J. Nivette, Just de Courcy, A. Félix, E. Gilles, E. Quénoine, E. Lebrun.
- Il s’est créé d’après l’initiative de M. J. Tainturier, qui avait adressé à ses confrères l’appel suivant :
- Messieurs et chers Collègues,
- Vous savez tous que la profession de teinturier à façon n’existe, sérieusement, que depuis peu, et que son véritable fondateur a été M. Picault, que nous avons tous connu, et qui était fabricant avant de devenir un de nos concurrents malheureux.
- Non-seulement M. Picault a possédé la satisfaction d’être le fondateur de notre industrie, mais il l’a exploitée et a gagné, à cette exploitation d’une courte durée , une assez belle fortune. 11 en a été de même pour son premier concurrent, M. Loddé, et dans la suite pour quelques autres. Mais, comme toute industrie nouvelle et rémunératrice, elle prit,
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- relativement à son importance, en peu de temps, un grand développement; la concurrence s’établit vite, et l’excès de concurrence et de production plus vite encore, ayant pour conséquence fatale : les mortes-saisons plus prononcées et le changement de mode plus rapide ; la division des commandes, multipliant les façons et diminuant, à raison, les bénéfices et entraînant avec elle une baisse considérable des prix, entretenue toujours, exigée souvent et exploitée quelquefois par les fabricants, quoique sans aucun profit réel et acquis pour eux, avec d’autant plus de facilité que nous sommes isolés, et que le défaut de nous connaître bien nous fait collaborer au dénigrement de nos personnes, partant, de nos intérêts moraux et matériels.
- Messieurs, nous sommes tous d’accord â reconnaître, je l’ai constaté lors des visites que j’ai eu l’honneur de vous faire, que nous souffrons de la situation précaire qu’occupe actuellement, et même depuis quatre ou cinq ans déjà, notre industrie, et qui s’aggraverait encore si nous persistions à pratiquer le système de l’individualité en présence des transformations économiques, qui se sont opérées et qui continueront de s’opérer de plus en plus, par suite des besoit s qui s’imposent et qui amèneront, les unes après les autres, toutes les industries à vouloir profiter des avantages que procure aux syndicats la promulgation de la loi libérale du 21 mars 1884, sur les syndicats professionnels, qui est une bonne arme d’émancipation que nous avons entre nos mains ; mais il nous appartient de nous familiariser avec elle et de la mettre au service de nos intérêts communs.
- Messieurs, nous savons produire, mais nous sommes impuissants à faire rémunérer notre main-d’œuvre, qui transforme presque complètement des marchandises, qui seraient sans valeur aucune sans l’application de notre savoir, l’art de la teinture ; parce que, seuls, nous avons peu d’action, n’osant pas grand’-chose par nous-même ; mais, réunis, nous sommes une force. 11 ne faut donc pas traiter légèrement les choses qui touchent au devoir et à la conscience ; nous savons notre devoir et nous tenons que notre conscience se porte bien, ce qui nous oblige à être, entre nous tous, justes, sincères, loyaux et droits. C’est l’avantage des collectivités, qui se résume par les syndicats professionnels, qui donnent l’autorité à l’individu de pouvoir mieux débattre le prix de son travail.
- 11 faut donc reconnaître que l’action d’un syndicat sur la solution de toutes les questions d’intérêts communs est appelée à être de plus en plus prépondérante, et ceux qui resteront dans l'isolement ne pourront éviter de la subir à raison de l’autorité qui s’attache aux usages acceptés par le plus grand nombre.
- L’accumulation des ressources produites par des cotisations et la concentration des moyens
- vers un seul but donnent une grande puissance aux associations syndicales.
- Les ententes, les coalitions, les associations, soit d’ouvriers ou de fabricants, en raison de la lutte pour les besoins de la vie, entre lesquels nous nous trouvons placés, se formeront à coup sûr certainement contre nous pour [ arriver par une sorte de contrainte : les premiers dans le but d’une augmentation de salaire non en rapport avec leur production et déjà bien lourde à supporter par nous, en raison des bas prix de nos façons ; les seconds I pour chercher à aboutir, par tous les moyens j en rapport avec leurs caractères ou leurs situations, à ne pas nous payer intégralement le prix exact du travail que nous leur avons fait et qui les a déchargés, cependant, d’une grande responsabilité dont ils devraient nous tenir compte; au contraire, ils nous font supporter quelquefois injustement des rabais considérables et contraires à la loi, laquelle nous protège dans certains cas, mais qui n’étant pas appliquées peuvent compromettre nos intérêts matériels et moraux que nous pourrons mieux défendre désormais, possé- j dant plus de force, plus d’autorité à soutenir nos droits compromis.
- Messieurs et chers collègues,
- Il y a lieu d’espérer que notre nouveau régime ne produira que des résultats favorables pour notre profession par l’apaisement des luttes qui avaient lieu si fréquemment entre nous et qui provenaient de la mauvaise ma- 1 nière que nous avons eue de nous faire concurrence, croyant tout attirer à nous ; à faire diminuer les prix de façon, chacun par nos moyens, du travail qui peut et doit nous faire vivre sinon dans l’aisance, mais du moins dans un bien-être relatif qui, il faut l’espérer, à raison de notre entente, reviendra pent-être remplacer la gêne qui s’est substituée à lui -, nous pourrons continuer à lutter entre nous, nous devrons même toujours nous faire concurrence, mais par le progrès que nous serons tous jaloux d’accomplir pour la conservation d’abord et l’amélioration ensuite de notre industrie parisienne par excellence, laquelle par le goht qu’elle développe nous fait l’aimer malgré ses caprices qu'elle nous impose et que nous avons peine à supporter, mais qu’elle nous force à subir.
- La discussion approfondie de nos intérêts respectifs remplacera les résolutions hâtives et souvent irréfléchies et apportera forcément un remède aux excès provenant et causés par notre isolement ; l’esprit de conciliation et la bonne entente des intérêts amèneront le plus souvent des résultats qui ont presque toujours été obtenus en pareil cas, et verront se dissiper, dans une discussion calme et sérieuse, les idées préconçues et les préventions que le défaut de rapprochement avait fait naître; c’est ainsi que notre Syndicat démontrera son utilité, en s’occupant exclusivement d entretenir, entre nous, la concorde et l’assistance
- mutuelle qui nous rendra l’esprit plus pratique, plus discipliné, excitera notre initiative et nous procurera le sentiment de la solidarité qui donnera la cohésion et la puissance à notre association syndicale, surtout si nous excluons et remplaçons le parti-pris par le bon sens et le raisonnement à accepter la nécessité de la hiérarchie du bureau que nous allons élire et qui devra nous représenter non-seulement à l’Union nationale, mais surtout auprès des pouvoirs publics, pour faiie valoir nos vœux qui sont nos besoins et représentent notre droit dans la société ; si nous reconnaissons qu’il doit être composé de ceux qui sont les mieux pourvus de connaissances acquises par l’expérience et de facultés intellectives, de la force de rés;stance au travail qu’exigent ces fonctions honorifiques et toutes de dévouement et d’honneur, de bonne volonté, de désintéressement et de fidélité à défendre envers et contre tous, notre nouvelle et naissante institution ou organisation pour l’étude approfondie et la défense active et vigoureuse des intéiêts généraux de notre corporation dans l’avenir.
- Tel est mon sentiment et ma conviction que je m’efforce a vous faire partager en vous priant d’agréer, messieurs et chers collègues, l’assurance de ma considération sincère et de mes civilités très empressées.
- Paris, le 28 mai 1890.
- Jules Tainturier.
- M. Alexandre Vincent ayant décliné la présidence à laquelle il avait d’abord été élu, le bureau du Syndicat a été finalement constitué comme suit :
- Président, M. J. Tainturier ;
- Vice-président, M. E. Stévenot.
- Secrétaire, M. G. B rossa rd ;
- Trésorier, M. A. Vincent.
- Un règlement comprenant 24 articles, en trois sections, a été adopté à l’unanimité dans cette séance du 5 juin.
- Maintenant il n’y a plus qu’à marcher, et ce nouveau syndicat rendra certainement à sa corporation d’importants services. 11 lui donne déjà une autonomie et une individualité spé* ciales dans l’industrie parisienne.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Perfectionnements dans la temlnre des soies par MM. Faure et Blanc.
- Dans la teinture des soies noires chargées, en fils ou en tissus, on fait intervenir le sel d’étain (1). Les auteurs estiment que par le procédé ordinairement suivi, il y a
- (1) Voir pour les procédés de teinture des soies en noirs avec ou sans charge, la Reçue de ia Teinture 1888, p. 10?, et 1889, p. 151 et suivantes.
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- beaucoup de perte de matière tannique et d’étain.
- Ils indiquent de faire agir séparément les tannins et le sel d’étain.
- 1° Un bain de protochlorure d’étain titré à 10 grammes de sel par litre et dans la proportion de 20 0/0 du poids de la soie avec addition de chlorure d’aluminium pour obtenir une dissolution non précipitée.
- En chauffant le bain, on peut diminuer la proportion de sel d’étain.
- 2* Rincer, essorer et passer au cachou ou autre tannin, et finir comme d’usage.
- Ma' hine à teindre, blanchir et traiter le fil en pelotes ou bobines,
- par MM. Mason jeune et Whitehead.
- Cet appareil sert pour teindre, blanchir, dégraisser et traiter en général les fils de coton, soie, laines, etc., ou autres fibres animales ou végétales sous forme de petites bobines ou toute autre forme compacte analogue, et où ils sont montés sur des tubes ou broches perforés, tandis que le liquide y est forcé, ou passe au travers, par l’emploi de moyens convenables.
- La nouveauté de cet appareil consisterait :
- 1* Dans la combinaison d’un chariot creux à bobines glissant dans le sens vertical ;
- 2’ Dans la combinaison d’un cylindre fixé à la charpente de la machine, dans lequel le conduit»,ou tuyau peut glisser dans le sens vertical et y est serré, au moyen d’une boîte à étoupe, avec le chariot à bobines ;
- 3* Dans la combinaison du cylindre précité, avec un conduit ou tuyau pourvu d’une sou-pape à chaque côté de ce contact avec ledit tylindre, une des extrémités du conduit étant en communication avec le susdit réservoir à liquide au moyen d’un tuyau convenable ;
- k‘ Dans la combinaison d’un couvercle ou Chapeau pouvant être descendu sur le chariot à bobines, et qui est pourvu à sommet de soupapes d’admission ; et au-dessous de lui, une plaque distributrice avec le susdit chariot à bobines.
- Machine pour laver la laine, par MM. Smith et Cie
- MM. John, Joseph et Isaac Smith frères, ont pris un brevet pour une nouvelle machine dont les principales fonctions sont d’enlever le plus possible de suint ainsi que tout le sable et les matières terreuses que contiennent les toisons.
- La nouvelle machine ressemble à celle à rateau si connue -, ni les rateaux ni leur appareil moteur n’existent. Les inventeurs l’ont appelée machine « Niagara », étant donnée j la façon dont l’eau et la laine traversent |
- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
- le réservoir principal. Ils prétendent que ce système est entièrement nouveau.
- On se sert de savon ordinaire et d’eau contenus dans un réservoir. L’eau est pompée de ce réservoir dans un second placé au-dessus de l’endroit où aboutit l’alimenteur. Le fond de ce récipient est percé de trous, ce qui permet à l'eau de tomber sur la laine quand elle entre dans la machine. Une toile sans fin et perforée reçoit la laine sale au moyen d’un alimenteur à main ou d’un appareil Tatham. A mesure que la toile sans fin avance en portant la laine, le sable et les matières terreuses sont entraînés à travers les trous par la chute d’eau et tombent au fond du réservoir principal.
- La laine flotte ensuite au courant de l’eau et immergée de temps en temps au moyen d’une série de cylindres perforés. En dessous de chacun de ces cylindres se trouve un rouleau flottant qui tend toujours à remonter à la surface, mais en est empêché par le cylindre correspondant. L’action de ces rouleaux est de presser légèrement la laine à son passage pour en extraire les matières étrangères.
- On peut se servir aussi de l’appareil de MM. David Smith et Cie pour la teinture et le mordançage, en y apportant de légères modifications.
- Machine à dégraisser l'étoffe a fond, fixer et lisser,
- par MM. Mély père et fils.
- Cette nouvelle machine est destinée à simplifier la triple opération faite à la main jusqu’à ce jour, nécessaire pour dégraisser les étoffes après le foulage, les fixer en tirant les nerfs de la laine afin d’éviter le rétrécissement, les lisser enfin.
- La machine de MM. Mély permet d’accomplir ces trois opérations à la fois. Elle se compose d’un bac de dimension variable, dans l’intérieur duquel sont établis sept rouleaux sur lesquels roule l’étoffe. Ces rouleaux sont alternés de hauteur : deux supports fixés aux extrémités du bac portent deux cylindres plus forts, autour de l’un desquels la pièce d’étoffe vient s’enrouler après avoir passé dans le bac à travers la série des rouleaux disposés. Au fond du bac se trouve un tuyau de vapeur percé de petits trous : un robinet amenant l’eau froide, un second, l’eau chaude, un troisième, pour la vidange du bac ; deux manivelles commandant les deux cylindres supérieurs, complètent l’installation de la machine.
- Le bain étant composé convenablement, chauffé à la température voulue, la pièce d’é-teffe est déroulée d’un grand cylindre sur l’autre et cette même opération est répétée autant de fois qu’il est nécessaire.
- Ramage et enrobage des tulles, parM. Mathieu Riné.
- Divers organes associés entre eux composent ce nouveau métier à marche automatique et continue •, organes dont voici une description sommaire.
- L’entraînement des tissus est obtenu comme dans les rames continues ordinaires par le moyen de deux chaînes sans fin établies parallèlement, chaînes munies de platines à crochets ou à aiguilles, auxquelles sont attachées les lisières à l’entrée. Une fois accroché, le tulle est élargi pour les chaînes qui le rament en s’écartant. Selon le genre du tulle traité l’espace à parcourir pour l’opération du ramage varie de longueur avant d’arriver à l’encollage. Durant ce trajet a lieu le brossage ou à la main ou mécaniquement : opération qui a pour but de placer les bribes de fil dans un même sens.
- L’étendage de l’apprêt ou enrobage a lieu ensuite dans des bassines disposées de manière à pouvoir enrober toutes les dimension? : cette disposition consiste à ne pas les placer avec des déplacements variés à droite et à gauche.
- Dans chaque bassine tourne un rouleau en-colleur : à l’extrémité des bassines sont établis des rouleaux compresseurs, ou bien des racles (cuir ou caoutchouc) destinés à uniformiser l’apprêt.
- Du collage les tulles sont conduits au séchage : préalablement soumis à un double brossage, le premier destiné à enlever l’excédent de collage, le deuxième à lisser.
- L’appareil conduit enfin les tulles dans le séchoir d’où ils ne sortent que pour être empaquetés.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Bleu pour laine, S
- La « Badische anilin et soda-Fabrik » vient de mettre dans le commerce ce nouveau bleu, qui, destiné â la laine, possède sur les bleus alcalins l’avantage de pouvoir en suivre la montée dans le bain de teinture lui-même.
- Il teint, en effet, sur bain acidulé, ce qui fait qu’on peut en observer le développement à tous moments de la teinture, sans être obligé d’échantillonner sur des dissolutions acides en dehors du bain. U n’a pas, néanmoins, l’inconvénient de dégorger après teinture, comme les autres bleus acides.
- Sa faculté de monter sur bain acidulé le
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- rend propre à entrer dans les mélanges pour gris et teintes mode, au lieu et place du carmin d’indigo; sur l’emploi de celui-ci, il procure une très importante économie, par suite de son rendement considérable dont on peut juger par le dosage des échantillons ci-joints. Il s’allie, d’ailleurs, facilement à toutes les matières colorantes naturelles ou artificielles montant sur bains acides.
- Cette couleur paraît donc devoir occuper une place sérieuse dans la teinture des laines, soit pour sa nuance propre, soit dans les mélanges, car elle possède toutes les qualités réclamées par la pratique : uni, tranché et pénétration facile des tissus serrés ; elle possède, enfin, une résistance à l’action de l’air et des lavages au moins égale à celle du carmin d'indigo, et donne plus de fonds.
- Voici les résultats comme teinte propre et
- comme rendement :
- A 1,5 0/U de colorant.
- A 3 0/0 de colorant. ^
- Si l’on considère, enfin, que son prix n’atteint pas 10 fr. le kil., le produit étant à l’état sec, on voit que son emploi est des plus avantageux.
- Procédé d'application
- On monte le bain avec:
- Sulfate de soude............ 5 0/0
- On le porte au bouillon, et on y ajoute la dissolution en proportion correspondante à la teinte qu’on veut obtenir — d’après les types ci-dessus — de :
- Bleu pour laine S.... 0,75 à 3 0/0
- On entre la laine et on teint au bouillon en ajoutant par parties, et successivement :
- Bi-sulfate de soude........ 10 0/0
- ou une quantité équivalente d’acide sulfurique, soit environ 2 0/0 du poids de la laine.
- Le même bain peut être utilisé pour de nouvelle passes, en ayant soin de n’ajouter les solutions de colorant dans le bain que lorsque celui-ci est au bouillon.
- Bans les mélanges pour teintes modes, avec lorseille, les bois et les autres couleurs artificielles, il suffit de teindre sur bain légèrement acidulé, avec le bi sulfate de préférence.
- Se rapprocher, du reste, autant que possible, des conditions ci-dessus exposées.
- Quoique cette couleur soit nouvelle, nous savons que les grandes teintureries des environs de Paris, de Roubaix, de Reims et autres, eu font déjà un grand usage.
- Verts-Méthyle
- Voici comme complément de notre article du 25 mai dernier (p. 65), sur l’emploi des verts méthylés, scn mode d’application à la
- Teinture des cuirs et peaux.
- Préparation. — Les cuirs et peaux sont parfaitement dégorgés, et disposés comme d’usage pour la teinture, soit à la brosse, soit au plongé.
- Teinture. — On applique le vert à 35° centigrades en opérant rapidement.
- L’acide picrique relève le vert et lui donne plus de stabilité, mais il ne faut pas l’ajouter directement au vert; on l’applique, soit avant, soit après.
- Verts Acides
- A côté des verts-méthyle, se placent les verts acides, ayant surtout comme qualités plus de résistance à la chaleur et à la vaporisation.
- Leur mode d’emploi se résume ainsi :
- Dissolution de la couleur
- Pour 1 kil. de vert acide, prendre environ 150 kil. d’eau; chauffer en agitant continuellement, jusqu’à l’ébullition -, laisser bouillir quelque temps et filtrer.
- Teinture.
- Soie. — Comme pour les verts de Méthyle. (I)
- Ajouter au bain un peu d’acide sulfurique et teindre à une température de 45° sur le bain de savon.
- Laine. — Traiter la laine comme il a été dit, à l’hyposulfite de soude et à l’acide chlorhydrique ou sulfurique, et teindre ensuite en faisant bouillir. Pour les nuances jaunes, ajouter de l’acide picrique.
- Dans le cas où le mordançage à l’hyposulfite présenterait des inconvénients, on peut teindre en un seul bain avec addition des mordants suivants :
- Oxalate acide de potasse (sel d’oseille).
- Chlorate de potasse, ou mieux, chlorate de soude.
- Acide acétique.
- Les chlorates de potasse et de soude donnent des teintures déchargeant moins au ! frottement, que celles faites à l’oxalate de potasse ; ce dernier a l’avantage, cependant, d’aider en même temps à la fixation des cou-
- (1) Voir Revue de la Teinture, article ci-dessus cité (mai 1890, p. 65).
- leurs acides que l’on peut avoir à mélanger au vert, tel l’acide picrique.
- Coton. — Mordancer au sumac ou au tannin, mettre le coton sur le bain auquel on a ajouté un peu d’acide tartrique ou acétique et teindre à ti.
- Impression.
- Coton. — Comme le vert acide supporte toute chaleur sans perdre sa nuance, cette couleur est d’une très grande importance pour l’impression du coton, puisqu’elle résiste entièrement au traitement à la vapeur.
- Laine. — La même résistance à l’action de la vapeur existe pour l’impression sur laine, et l’on prend ordinairement 25 litres d’eau bouillante pour 1 kilog. de vert acide. On filtre et on y ajoute environ 25 kilog. d’eau de gomme et 3 kilog. de glycérine, j
- Teniture du Jute (Suite)
- Les fils de jute, légèrement débrouillés, ou ! plutôt dégraissés comme il a été dit dans notre précédent n° (p. 73), tirent sans mordant la plupart des couleurs d’aniline.
- Ces teintures ne sont certainement pas solides, mais les tissus de jute ne sont pas destinés à être lavés ni à durer longtemps et n’exigent pas ainsi des teints résistants.
- Pour les ameublements, devant être exposés à l’air et à la lumière, on emploie les cachous de Laval, et c’est ainsi que pour ces destinations, on ne sort guère des teintes bois et marrons.
- Il ne faut pas perdre de vue que le jute est très altérable par l’action des alcalis, et même simplement de l’humidité.
- Voici quelques notes sur l’emploi des anilines, qui seront suivies du mode d’application des cachous de Laval.
- Fuchsines, cerises, grenats.
- Le jute se teinte dans ces couleurs, sans mordant ni addition d’autres produits.
- On opère en bain bouillant, en ajoutant le colorant en plusieurs fois.
- On rince sur une seule eau, et on sèche rapidement. Cette recommandation est générale pour toutes couleurs.)
- Violets-Méthyle (dits de Paris ou autres).
- Comme les fuchsines, sans addition et en bain bouillant.
- Violets acides.
- On teint avec addition de bi-sulfate de soude. Les proportions suivantes peuvent être i employées, pour 10 kil de jute :
- Eau...................... 200 lit.
- Bi-sulfate............... 200 gr.
- Violet............. 100 à 300 —
- Le bi-sulfate doit être dissous avant son addition au bain.
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- Bleus acides.
- Teindre au bouillon, avec.pourlOkil.de
- jute :
- Eau.............................. 200 lit.
- Bi-sulfate de soude............... 50 gr.
- Alun.............................. 150 —
- Bleu (dissous)...... 100 h 300 —
- Après 20 à 30 minutes de bouillon, laisser tomber la température du bain à 50°; sécher rapidement sans rincer.
- Bleus-méthyle et Bleus-marine.
- F Ces couleurs montent facilement sur fibres végétales et seraient ainsi préférables aux bleus acides, si leur prix n’en était notablement plus élevé.
- Le jute se teint sans addition, et comme avec les fuchsines et violets méthylés.
- (A su:vre.)
- Grenades contre les incendies
- On a pu remarquer dans toutes les salles de l’Exposition des bouteilles rondes pleines d’un liquide ; ces vases étaient à la portée des gardiens et du public, pour éteindre un commencement d’incendie s’il se produisait.
- Ils peuvent être utilisés de même dans les établissements industriels. Voici donc la com-
- position du liquide :
- Eau........................... 30 lit.
- Sel ordin. (ou sel dénaturé). 10 kil. Sel ammoniac....................... 5 —
- La solution est mise dans des bouteilles de j forme quelconque, mais assez facilement fragiles. Sur un commencement d’incendie, on jette une ou deux de ces bouteilles, avec assez de force pour les briser, et on aura de grandes chances d’arrêter les progrès du feu.
- AFFAIRES GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- COUR D’APPEL DE DOUAI
- — SUITE —
- Les fabricants envoient leurs marchandises aux teinturiers. Gomment ceux-ci les teignent-ils ? Les fabricants l’ignorent, ils n’ont pas à s’en préoccuper.
- Ils ne pourraient être impliqués dans une contrefaçon que s’ils avaient un moyen quelconque de reconnaître par quel procédé la teinture d’une étoffe a eu lieu et si la méthode de M. Grawitz a été employée. Or, il n’existe aucun moyen de le savoir. L’étoffe ne trahit ni à la vue, ni pour le chimiste, le procédé dont il a été fait usage. Les experts ne sont pas divisés, ils ont été unanimes à cet égard.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- M. Grawitz ne saurait établir que les fabricants ont détenu des étoffes teintes par sa méthode. Ceux-ci doivent, dès lors et dans tous les cas, quelle que soit la solution du procès être mis hors de cause.
- Ils réclament des dommages-intérêts ; ils y ont droit, car les saisies leur ont causé uu préjudice moral et pécuniaire.
- M. Grawitz a été jusqu’à saisir des noirs portant des étiquettes de MM. Browaeys-Degeyter, ses licenciés, et des noirs au campèche.
- Il s’est livré à de véritables manoeuvres, alors que vis-à-vis des fabricants, il savait bien ne pouvoir jamais réussir ; mais il aurait voulu les mettre en opposition avec les teinturiers et frapper d’interdit ces derniers.
- Aux fabricants il a fait des propositions d’arrangement moyennant un écrit favorisant ses prétentions. N’ayant pas ainsi abouti, il a recommencé ses tentatives d’intimidation.
- I.e ministère public.
- Après une réplique de M° Maillard, qui remplace Me Pouillet, M. l'avocat général Blondel a conclu en faveur de Grawitz à une nouvelle expertise.
- Couclusions du ministère public.
- M. l’avocat général Blondel, après un coup d’œil rétrospectif sur les précédents judiciaires de l’affaire, expose ainsi ses appréciations quand au fond :
- Les questions du procès actuel sont celles qui ont fait 1 objet des procès antérieurs. Elles sont les mêmes pour les procès de Lille, de Caen, d’Angers. Le procédé de M. Grawitz est-il brevetable ? A-t-il été contrefait par les teinturiers ? L’a-t-il été par les fabricants, dans un sens large, en ce sens qu’ils ont employé des matières teintes en contrefaçon ?...
- Dans le procès, la revendication de M. Grawitz est limitée à des points parfaitement déterminés. Le jugement ne s’y est pas mépris, lorsqu’il la précise ainsi :
- « En mélangeant un sel d’aniline et un sel métallique oxydant, teindre à bain plein, en noir montant directement sur la fibre textile et pouvant, suivant la durée de l’opération, pousser jusqu’au noir parfait et inverdissable, l’opération commençant à froid, pour s’achever au besoin à l'aide de la chaleur. »
- La prétention de Grawitz étant aussi limitée, constitue-t-elle un procédé brevetable ?...
- Dans ces dernières années, la teinture en noir d’aniline inverdissable est tout'à fait vulgarisée. Tous les teinturiers, tous les fabricants de produits chimiques dans leurs prospectus, annoncent qu’ils peuvent la faire ou procurer les moyens de la faire.
- Mais en était-il de même en 1874, 1875, 1876, quand les brevets Grawitz ont été pris?
- Si nous consultons le rapport de MM. Frie-del, de Luynes et Yungflesch, le prob’ème, dans leur opinion, se posait encore avec des difficultés insolubles. On doit aussi citer le rapport de la majorité des experts d’Angers, avec cette remarque qu’ils n’émettent pas seulement une opinion personnelle, mais s’appuient sur des documents officiels, rela-
- tifs aux Expositions universelles et émanant de M. Wurtz notamment.
- Quand de pareils savants disent que le problème n’était pas résolu, cela prouve qu’il n’était pas vulgarisé, tombé industriellement dans la pratique.
- Nous trouvons, au reste, la même opinion chez la minorité des experts de Lille, autrement dit M. Bardy. Il y avait toujours ce double défaut de l’affaiblissement des fibres et d’un noir verdissant sous l’influence de la lumière et des gaz acides répandus dans l’atmosphère.
- » M. Bardy n’est pas seul de son avis. Sans revenir sur le rapport Friedel et celui d’Angers, on lit dans celui de MM. Violette, La-combe et Corenwinder eux-mêmes: « Ces noirs n’étaient pas absolument inverdissa-bles, mais ils ne s’en plaignaient pas, parce que, disaient-ils, on ne peut obtenir du noir qui ne verdit pas absolument qu’aux dépens de la solidité des tissus. »
- En résumé, à l’époque des brevets Grawitz, on n’obtenait pas le noir inverdissable ; on le cherchait car on ne pouvait l’obtenir qu’aux dépens de la solidité du tissu, et cela malgré les procédés Persoz et autres divulgués par leurs brevets.
- On signale cependant, dans les divers rapports, certains faits. M. Stalars paraît avoir trouvé, antérieurement à M. Grawitz, le moyen de faire du noir inverdissable. Mais c’était alors et c’est encore actuellement un secret de fabrication. On ne peut donc l’opposer à Grawitz. D’après M. Bardy, il n’est même pas absolument certain que le noir fût inverdissable.
- Quant à la note de MM. Kœchlin déposée à la Société industrielle de Mulhouse, je dirai ceci : Le procédé a été représenté par certains experts comme étant le procédé même de Grawiiz. On a dressé un petit tableau comparatif, mais la note n’a été ouverte que le 29 novembre 1876. Le brevet Grawilz est du 21 octobre 1876, antérieur, par conséquent d’un mois. Qu’il puisse y avoir entre MM. Kœchlin et M. Grawitz une revendication du procédé, ce n’est pas notre affaire. Nous n’avons qu’à voir la publication postérieure au brevet de l’appelant.
- Enfin, si le système Stalars était secret, la note de MM. Kœchlin prouve encore que le problème n’était pas encore résolu industriellement.
- Aussitôt, au contraire, que les procédés de M. Grawitz ont été connus, que ses procès les ont répandus, on a constaté un essor de la teinture en noir d’aniline inverdissable.
- M. l’avocat général aborde ensuite la question des antériorités. En raison même de la nature des revendications de M. Grawitz, il écarte du débat les brevets Perkin, Alland et Persoz n’offrant aucun intérêt, puisqu’il s’agit seulement de la teinture en bain plein faisant monter directement la couleur sur la fibre.
- Il ne reste donc plus que le procédé Bobœuf qui, de l’avis de la majorité des experts commis par le Tribunal civil de Lille, a été contrefait par Grawitz.
- M. Grawitz emploie les mêmes éléments
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- que Bobœuf, c’est vrai, mais il obtient d’autres résultats ; en forçant la dose de bichromate et en portant le bairi à 100 degrés, il arrive au noir inverdissable, insensible à l’acide sulfureux.
- En droit, un procédé identique est brevetable quand le résultat obtenu présente des divergences notables.
- D’ailleurs si les réactifs sont les mêmes, il y a des différences multiples entre les deux procédés....
- Voici la fin des conclusions du ministère public :
- « En étudiant le dossier, je suis arrivé à me demander si, en raison des arguments que je viens de présenter, je n’allais pas conclure à ce que la Cour donnât de piano gain de cause à M. Grawitz.
- « J’irais jusque là, s’il me fallait actuellement prendre parti. Si je devais aujourd’hui choisir entre le système des teinturiers et celui de M. Grawitz, j’opterais pour ce dernier.
- « Mais Me Pouillet n’a sollicité de vous qu’une expertise nouvelle et je ne veux pas être plus royaliste que le roi. Il vous a demandé de désigner de nouveaux chimistes ; je m’associe à se demande. Je la comprends. Il y a encore des procès à Caen, à Rouen. N'y a-t-il pas intérêt à en finir une bonne fois en chargeant des experts de départager ceux que la justice a déjà commis....
- « L’expertise est utile sur la validité des brevets de M. Grawitz. J’ajoute qu’elle devient indispensable pour la contrefaçon. »
- Pour ce qui est de la preuve des faits articulés par M. Grawitz, elle est pertinente et admissible.
- Enfin M. l’avocat général estime que les fabricants doivent être maintenus en cause si une expertise nouvelle est ordonnée.
- ARRÊT
- Voici, autant qu’il a été possible d’en saisir les termes lors de sa lecture à l’audience, l’arrêt que la Cour vient de rendre dans cette importante affaire :
- « Attendu que Grawitz est titulaire de bre-I vêts et de certificats d’addition; qu’il a lait pra-j tiquer des saisies chez des teinturiers et des fabricants; qu’il a prétendu que les premiers ont | contrefait ses procédés et que les seconds détenaient des étoffes teintes par contrefaçon ;
- » Que le tribunal civil de Lille, par jugement du 11 janvier 1887, a nommé trois experts pour examiner les brevets et dire no-||taniment si le procédé de teinture qui y est décrit, est une invention nouvelle ou une application nouvelle de moyens connus pour l’obtention d’un résultat industriel, ou si, au ;ï contraire, il ne constitue ni une invention nouvelle ni une application nouvelle de moyens connus, ayant été publié précédem-®ment ; que le tribunal a chargé les experts ||de dire également si les défendeurs ont contrefait le procédé Grawitz.
- : » Attendu que les experts se sont divisés. I « Que la majorité d’entre eux ont été d’avis 8 que les procédés de Grawitz ne sont ni une invention nouvelle ni une application nouvelle de moyens connus, l’invention ou
- l’application étant publiée ou connue antérieurement ; 2° que des procès-verbaux et de tous les renseignements il ne résulte pas que les défendeurs aient contrefait les brevets de leur adversaire, puisque tous ces brevets sont frappés d’antériorité ;
- » Que la minorité, au contraire, a estimé 1° que les procédés de Grawitz, décrits suffisamment pour être exécutés par un homme du métier, constituent une application nouvelle de moyens connus pour l’obtention d’un résultat industriel ; 2° que .les teinturiers ont contrefait les procédés de Grawitz ;
- » Que, dans ces conditions, les plaideurs sont revenus devant le tribunal de Lille qui a déclaré nuis les brevets de Grawitz, en tant que relatifs à la teinture en noir d’aniline, à bain plein et dans les conditions décrites au jugement; que Grawitz a été débouté de ses prétentions et condamne à des dommages-intérêts ;
- » Attendu qu’il a relevé appel de cette décision ; qu’il revendique un procédé qui peut se définir ainsi : En mélangeant un sel d’aniline et un sel métallique oxydant, teindre à bain plein, en noir montant directement sur la fibre textile et pouvant, suivant la durée de l'opération, pousser jusqu'au noir parfait et inverdissable, l’opération commençant à froid, pour s'achever au besoin à l'aide de la chaleur ;
- » Attendu, en droit, que l’application nouvelle de moyens connus, pour l’obtention d’un résultat industriel, est brevetable aux termes de l’art. 2 de la loi du 5 juillet 1844.
- » Que le résultat industriel, étant le noir inverdissable, ne peut être contesté ; qu’il reste donc à rechercher si l’application ou invention n’était pas déjà divulguée avant Grawitz....
- » Que les méthodes en usage avant Grawitz donnaient une couleur plus ou moins verdis-sable ; qu il est constant que les procédés de ce dernier n’étaient pas, antérieurement à ses brevets, dans l’usage courant de la teinturerie ;
- » Que, d’autre part, le brevet Perkins était relatif à une couleur pourpre ou lilas ;. Que le brevet Alland a trait à deux bains ; que le procédé de Persoz concerne également deux bains et des lavages ou avivages ; Que tous ces brevets ne constituent donc pas des antériorités de nature à faire écarter la demande de Grawitz ;
- » Mais attendu que la majorité des experts et ensuite le tribunal ont, au contraire, considéré le système Bobœuf comme une antériorité si nette que Grawitz n’aurait fait que reprendre et imiter lui-même ce système ; qu’il est dit que Bobœuf et Grawitz se servent des mêmes éléments et que Bobœuf a aussi prévu le bain plein unique; que Grawitz n’aurait donc rien inventé ni découvert ;
- » Attendu que l’appelant contredit cette manière de voir ; qu’après avoir, avec raison, soutenu que l’emploi des mêmes éléments n’empêche pas la brevetabilité si le résultat est différent, il expose les différences entre ses brevets et celui de Bobœuf.
- » Que ces différences seraient nombreuses ; que le système de Bobœuf reposerait
- sur le principe de la double décomposition produisant instantanément des couleurs solubles dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifxables ; que le procédé de Grawitz consisterait, au contraire, dans une oxydation produisant progressivement une couleur insoluble ;
- » Que ces différences théoriques ne seraient pas les seules ; Que Bobœuf n’indiquerait pas de dosage, ne ferait pas intervenir la chaleur, aurait recours à la teinture en liqueurs séparées et non à bain plein ; Que Grawitz, au contraire, emploierait la chaleur, signalerait la proportion des équivalents chimiques et se servirait d’un bain plein et unique où sont réunis tous les éléments qui permettent à la couleur de monter directement sur la fibre ;
- » Qu’enfin le résultat ne serait pas le même, le noir Bobœuf n’étant que plus ou moins parfait, tandis que le noir Grawitz serait parfait et inverdissable ;
- » Attendu que les premiers juges n’ont pas constaté d autres antériorités et n’avaient pas à tenir compte de tous les brevets énumérés où la couleur est développée en dehors du bain ; qu’il reste seulement à rechercher si une antériorité existe ou non dans Bobœuf ;
- » Et attendu que c’est à celui qui invoque une antériorité, par conséquent aux teinturiers dans l’espèce, à démontrer son bien fondé; Que cette démonstration reste au moins douteuse; Qu’il importe, dès lors, d’ordonner une nouvelle expertise que Grawitz, du reste, sollicite lui-même ;
- » Sur la contrefaçon, - Attendu que Grawitz soutient que les teinturiers n’ont pas fait connaître aux premiers experts le procédé réellement employé par eux ; Que les faits qu'il articule à cet égard sont pertinents et qu’il convient de les admettre en preuve ;
- » Quant aux fabricants, attendu que, dans le débat qui porte sur la contrefaçon, ils doivent rester jusqu'à l’arrêt définitif qui, en même temps qu’il prononcera vis-à-vis d’eux sur la dite contrefaçon, résoudra la question des dommages-intérêts à eux accordés par les premiers juges, mais dont ils demandent l’augmentation par appel incident; qu’il importe de leur donner acte de cet appel et de surseoir ensuite à statuer.
- » Par ces motifs, la Cour donne acte aux fabricants de ce qu’ils interjettent appel incident; dit qu’il n’y a pas lieu de les mettre dès à présent hors de cause ;
- » Nomme, faute par les parties de s’entendre sur le choix des experts, conformément à la loi, MM. Berthelot, ancien ministre; Ger-nez, professeur à l’école normale, et Villiers, professeur à l’école de pharmacie, lesquels donneront leur avis sur les questions de savoir :
- » Si le procédé de teinture à bain plein, en noir d’aniline inverdissable est l’invention de Grawitz ;
- » Si la teinture à bain plein, revendiquée par Grawitz, est constituée par la teinture de la fibre dans le mélange, dans la proportion des agents chimiques, de l’aniline et d’un sel mé tallique oxydant soluble, notamment du potasse j
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- » Si la teinture en noir d’aniline inverdis-sable à l’air et à la lumière, est le résultat non seulement d’une double décomposition, mais encore d’une oxydation progressive, suivant la phase première de la double décomposition, à la condition d'observer la proportion des équivalents chimiques.
- » Si le caractère chimique du noir ainsi obtenu sur tissus, outre qu’il est inverdissable à l’air et à la lumière, est d'être insoluble dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifiables ;
- » Si Bobœuf n’a décrit que la teinture en liqueurs séparées et non la teinture à bain plein ;
- » Si son procédé repose sur l’emploi des doubles décompositions sans oxydation et sur l’instantanéité ;
- » Si le noir obtenu par Bobœuf, de quelque façon qu’il l’obtienne, a pour caractère d’être soluble dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifiables ;
- » Si en tout cas, le noir inverdissable étant le résultat d’une proportion déterminée des agents employés, le brevet Bobœuf qui ne donne aucune proportion ne peut constituer une autorité au brevet Grawitz qui repose au contraire sur l'emploi, des proportions des équivalents chimiques ;
- » Si, en tout cas, le procédé de teinture, tel qu’il est décrit par Grawitz, dans l’addition du 22 mars 1877, ne reçoit aucun échec du brevet Bobœuf ni d'aucune autre antériorité ;
- » Si les intimés sont contrefacteurs du procédé de teinture à bain plein et tout au moins du procédé spécial, décrit dans l’addition du 22 mars 1877 ;
- » Dit que les experts dresseront leur rapport dans les six mois et l’adresseront au greffe, pour être par les parties conclu et par justice statué ce qu’il appartiendra ;
- » Admet Grawitz à prouver par toutes les voies de droit notamment par témoins, devant M. Telliez, juge à Lille, que la Cour commet à cet effet ;
- » 1° Que les quatre teinturiers intimés n’employaient pas le procédé de teinture à bain court, en petites terrines, qu’ils ont décrit dans leurs conclusions ; 1
- » Que ce procédé n’a jamais été mis en œuvre chez eux que lors des expériences faites devant les experts au cours du procès;
- » 3° Que le procédé employé par eux était celui-ci : Dans un mélange d’un sel d’aniline et de bichromate de potasse, mis dans les proportions des équivalents chimiques, le dit mélange placé lui-même dans une barque munie d’un injecteur à vapeur; la teinture avait lieu d’abord à froid, pendant environ une heure, puis à chaud, le bain porté au bouillon, pendant une demi-heure environ.
- » 4° Que ce dernier procédé était suspendu chaque fois que la visite des experts était annoncée ;
- » 5° Que l’un des quatre teinturiers intéressés s’est vanté d’avoir su mettre les experts dedans ;
- » Réserve aux intimés la preuve contraire ; dit que le juge commis dressera procès-verbal des enquête et contre-enquête qui seront
- transmises au greffe pour être ultérieurement statué...
- » Réserve les dépens. »
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- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- IiOl sur les marques de fabrique. — L'Officiel a promulgué la loi dont la teneur suit :
- Article unique. — L’art. 2 de la loi du 23 juin 1857, sur les marques de fabrique et de commerce, est modifié comme suit :
- a Nul ne pourra revendiquer la propriété exclusive d’une marque s’il n’a déposé, au greffe du Tribunal de commerce de son domicile :
- « 1° Trois exemplaires du modèle de cette marque ;
- « 2° Le cliché typographique de cette marque.
- « En cas de dépôt de plusieurs marques appartenant à une même personne, il n’est dressé qu’un procès-verbal, mais il doit être déposé autant de modèles en triple exemplaire et autant de clichés qu’il y a de marques distinctes.
- « L’un des exemplaires déposé sera remis au déposant revêtu du visa du greffier et portant l’indication du jour et de l’heure du dépôt.
- « Les dimensions du cliché ne devront pas dépasser 12 centimètres de côté.
- « Les clichés seront rendus aux intéressés après la publication officielle des marques par le département du commerce, de l’industrie et des colonies. »
- —o—
- la réglementation du travail. —
- La commission du travail a arrêté le texte du questionnaire qu’elle va adresser aux Chambres de commerce, Chambres consultatives, Conseils de prud’hommes, Syndicats de patrons et Syndicats d’ouvriers, en vue de procéder à une enquête destinée à éclairer la commission pour la réglementation du travail des hommes. Il est ainsi conçu :
- 1° A quelle industrie ou à quel travail êtes-vous occupé ?
- 2° Votre travail est-il payé à la journée, à l’heure, ou aux pièces ?
- 3° Combien de temps travaillez-vous par jour ? 4° A quelle heure commence et à quelle heure finit votre travail ?
- 5° Combien dans la journée avez-vous de temps de repos ? Quelle en est la durée ?
- 6° Avez-vous chaque semaine un jour de repos complet ?
- 7° Demandez-vous que la journée de travail soit fixée par la loi ?
- 8° A quel nombre d’heures désirez-vous qu’elle soit limitée ?
- 9° Doit-on interdire les heures dites supplémentaires ?
- 10° Si elles sont maintenues, doit-on en limiter le nombre ?
- 11° Combien gagnez-vous par jour ?
- 12.° A quel prix sont payées les heures supplémentaires ?
- 13» Votre salaire vous est-il payé à la semaine, à la quinzaine, ou au mois ?
- 14° Y a-t-il dans votre industrie des mortes saisons ? Quelle en est la durée ?
- 15° Y a-t-il beaucoup d’ouvriers étrangers employés dans votre industrie?
- 46° Reçoivent-ils le même salaire que vous ?
- 17° Pensez-vous qu’une diminution de la journée de travail pourrait avoir pour conséquence une diminution sérieuse dans la pro.
- duction ?
- —o—
- Un contre maître de teinture est-il justiciable des prud’lionimcs?
- Une question de compétence sur ce point a été soulevée dans un procès entre MM. Vanzeve-ren frères, à Tourcoing, et M. Vandistate, leur contre-maître de teinture. Ce dernier préten-da t que le différend appartenait à la juridiction du conseil des prud’hommes.
- Le tribunal a repoussé cette prétention et s’est déclaré compétent, estimant que, en raison de la nature des fonctions de contre-maître de teinture, de ses connaissances personnelles, de l’importance des appointements et de l’indemnité prévue pour la résiliation du contrat, M. Vandistate doit être considéré comme un employé, le mot ouvrier ne pouvant, d’après la Cour de cassation, être attribué qu’à celui qui fait un travail manuel.
- Incendie. — Un incendie s’est déclaré» à Calais, dans l’usine de MM. Sergent frères. Onze métiers à tulles appartenant à divers fabricants sont complètement détruits et six très endommagés. Les pertes sont évaluées à plus de 150,000 fr.; elles sont couvertes par des assurances.
- Ues Gobelins. — Un nouveau directeur des teintures vient d’être nommé à la manufacture des Gobelins, et cette direction impor-I tante est échue à M. Guignet, ancien répétiteur à l’Ecole polytechnique, auteur de travaux très estimés sur les matières colorantes.
- Ceest M. Guignet qui est l’auteur du procédé industriel pour la fabrication des verts de chrome, nommés depuis « verts-Guignei » et qui sont des plus employés dans la décoration des tissus, des papiers peints et même pour les peintures.
- Nous annoncions comme probable cette nomination, dans notre numéro du 25 février dernier -, nous répétons aujourd’hui que le choix est heureux. Nous pensons enfin, nous avons pu même juger, qu’avec cette nouvelle direction, l’atelier des Gobelins sortira un peu de la somnolence dans laquelle il était plongé depuis plusieurs années, et que son méritant personnel sera considéré à sa valeur.
- —o—
- Nécrologie. — On annonce la mort de M. Camille Kœchlin. le célèbre chimiste, décédé à Mulhouse à l’âge de 80 ans.
- Ce véritable savant était attaché à la maison Kœchlin frères ; depuis de longues années, ses travaux faisaient autorité dans nos industries. A l’origine des couleurs d’aniline, ils ont grandement contribué à éclairer leur mode de génération, si entouré de mystères alors.
- C'est M. Camille Kœchlin qui a été dépouillé si odieusement par Grawitz du procédé d’in* verdissabilité des noirs.
- Son nom a d’ailleurs été mêlé à to us les progrès des industries tinctoriales.
- Nous saluons avec respect sa vénérable mé moire.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardeines)#
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- LA REVUE DE
- 3e Année, N° 13.
- ET DES COLOR ATIONS
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- LA TEINTURE
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- INDUSTRIELLES
- 10 juillet (890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Chambre syndicale de la teinture: protestation contre ies droits sur les matières textiies. — Sur la cuve mixte à l’indigo et à l’indophénol. — Appareil pour vaporiser les fils. — Théorie du blanchiment par les hy-pochlorites. — Revue sommaire des bTevets d’invention.
- Procédés divers : Salomé; Emeraude, (teintes-modes); Cuve à l’hydrosulfite ; Teinture du jute, (suite).
- Chronique Industrielle. — Affaires Grawitz, (fin). — Banquet de la Chambre syndicale de Lyon. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Peu de nouvelles spéciales à la teinture ; celles intéressant l’industrie en général roulent principalement sur les travaux du Conseil supérieur du commerce et de l’industrie.
- Voici pour ses décisions qui nous intéressent :
- La commission des textiles a décidé qu’il y avait lieu d’établir un droit de 3 fr. pour les soies grèges, et un droit de 5 fr. sur les soies ouvrées. Les cocons seront exempts de tout droit.
- Dans l’esprit de la commission, l’application de ces mesures reste subordonnée à l’établissement du Drawback et de diverses compensations en faveur de l’industrie des tissus.
- Le Conseil en réunion plénière, après avoir entendu le rapport de M. Wal-baum, sur l’industrie de la laine, a voté les tarifs concernant cette industrie.
- Il a admis l’exemption pour les matières premières, laines et poils, puis il a* voté les droits sur les fils de laine, tissus, étoffes d’ameublement, draps, tapis, passementerie, etc.
- D’une manière générale et sauf quelques exceptions en ce qui concerne la draperie, il n’a apporté que d’insignifiants changements aux droits en vigueur, le tarif conventionnel actuel devant servir de tarif minimum, le tarif général servira de tarif maximum.
- Il a enfin voté tous les droits sur les dis et tissus de coton, proposés par le rapporteur, M. Denis, mais encore ici avec adoption du drawback.
- La menace des droits sur la laine paraît donc momentanément écartée, mais ce résultat n’est pas définitif et il ue ^aut pas encore abandonner la lutte.
- Nous appelons à ce propos l’attention de nos législateurs sur la protestation publiée plus loin, émanant de la Chambre syndicale de la Teinture, du Blanchiment et des Apprêts.
- *
- ♦ *
- La situation générale de nos places à fabrique ne s’est pas sensiblement améliorée ; leurs dépositaires à Paris nous disent que les affaires sont dans un grand calme ; les quartiers du Mail, du Sentier, des rues Saint-Martin, Haute-ville, n’ont pas ce mouvement qu’on y remarque pendant les périodes d’affaires.
- Les quelques ordres reçus à Roubaix pendant la précédente quinzaine, n’ont pas été suivis d’autres, et des acheteurs de Paris ont encore supprimé une certaine quantité de commissions en retard. La température ne se prête malheureusement pas à l’écoulement du stock.
- L’échantillonnage est poussé activement; suivant toutes les prévisions, les tissus mélangés, genre Vigoureux, auront beaucoup de succès pour la saison prochaine, tant en draperies qu’en confections.
- Sur cette place, la production des articles coton ne fait qu’augmenter. Les demandes, en draperie coton principalement, sont devenues très importantes.
- Dans les articles draperie coton, on cherche, depuis quelque temps, à faire des nuances mélangées grand teint. Tout ce qui avait été essayé jusqu’ici, dans ce genre, avait l’inconvénient de se ternir à l’air. On compte, pour la saison prochaine, arriver à produire le grand teint Ce sera encore une nouvelle chance de succès pour la fabrique roubaisienne.
- A Reims, il a été fait quelques affaires en flanelles ; très peu en cachemires et mérinos. On prépare l’échantillonnage des nouveautés pour l’été prochain.
- Le marché des Etats-Unis va devenir des plus difficiles aux marchandises européennes, ce qui sera loin d’ame-liorer nos affaires.
- Le bill Mac-Kinley relatif aux formalités à imposer aux produits étrangers, qui a soulevé une si vive et si
- légitime émotion dans le monde commercial, est devenu définitif.
- Ce bill enlève aux importateurs le droit de se faire représenter dans la commission chargée de contrôler les déclarations des valeurs faites par eux à la douane américaine. Arbitrairement, sans être tenu de donner la moindre explication, un jury peut prononcer la confiscation de la marchandise, condamner l’importateur à une amende de 25,000 fr. et à un emprisonnement pouvant atteindre deux années.
- L’auteur présente maintenant un nouveau bill portant des augmentations considérables à l’entrée des matières premières et produits manufacturés, desquelles il résulterait que des tissus de laine, par exemple, paieraient 92 pour 100 de leur valeur, au lieu de 67 qu’ils acquittent actuellement.
- Puis des primes accordées aux produits fabriqués sur les territoires de l’Union, augmenteraient encore l’écart des marchandises européennes.
- Il n’est pas certain que ces nouvelles taxes soient adoptées, mais on voit par ces tendances que le marché américain nous échappera de plus en plus. Cela est, du reste, prévu depuis longtemps.
- * ¥
- En revenant aux fabriques françaises, nous voyons, en lainages comme en soieries, l’uni dominer ; à peine fait-on quelques carreaux et rayés et un peu d’articles chaîne blanche ; c’est donc la teinture en pièces qui sera le plus favorisée.
- Les nuances pour la saison prochaine sont en général franches et vives ; il y a une réaction très prononcée contre les teintes ternes, alanguies qui ont caractérisé les modes des deux années précédentes, mais on sent bien qu’il en reste encore quelque chose, et notre échantillon genre héliotrope, qui est réellement des plus en faveur, est l’un de ces survivants.
- Mais à côté on fera des verts éclatants : Emeraude et Lumineux de nos échantillons ; des bleus purs, absolument bleus, ni rosés, ni verdâtres, ni rabattus ; ce sont les teintes Bluet et sa dégradation Bourrache.
- Au-dessus de tout, et ce qui domi-
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- liera, c’est la gamme des mauves, figu-rant en tête de la carte des nuances pour l’hiver prochain, sous les noms, en Commençant par les plus claires, de Perse, Judée, Anémone, Verveine, Chardon et Dahlia.
- * Læ fabrique parisienne desservant les modes, et qui prépare en ce moment les aYtibfes'd’hiver, fait la grande majorité de ces articles dans les teintes que nous venôh^'d’indiquer : mauves, bleus francs etvët'És'vifs.
- s®jl reètë, bien entendu, un fonds de lïtiàhces Courantes et classiques qui survivent1 1 à tous les changements de
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- ’^fl éSt'â'remarquer que ces teintes de to^é’s<é|>bc[iïéâ et de toutes saisons sont c^igteêSPdafoÇ les claires (modes, gris, b:e'ü‘,s! paillés),. et dans les foncées (marine, pruhe,'loutre, grenat, bronze); c’éSt cfans lés tons moyens, non confu-s?éîûéht ’ëbaiMïés, ni dans ceux voilés pâr^dès': bHiiiitlli’ës que la nouveauté peüU^ë^àho'tïlf* dans tout son éclat et
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- La carte de nuances pour la saison oT« xun BôômooSxî SôfiLN,, , lochame -a u/ie cjizaine d échantillons
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- carte, sont représentes par le Litron,
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- ternes : peu etendue il est vrai, mais
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- INous y voyons les vieux roses et
- rouges : Tulipe, Glaïeul, Pivoine, et plus vieux encore : Fauvette et Bouvreuil ; les vieux bleus sont : Geai et Libellule ; puis, si l’on veut, mettons Aladin et Salomé comme vieux violets, et cela terminera notre analyse.
- Toutes ces nuances ne se déterminent pas arbitrairement : la Chambre syndicale des fournisseurs de modes compare les tendances manifestées par les clients de ses membres ; elle arrive ainsi à saisir les goûts dominants et s’y conforme.
- Aussi, ces nuances sont-elles adoptées comme base d’un langage commun, même à l’Etranger. Les fabricants allemands ont voulu établir une carte à eux, mais elle est restée sans écho, même en Allemagne, et ces fabricants sont revenus à celle de Paris.
- * *
- Il serait à désirer que la Chambre syndicale des teinturiers-fabricants établît aussi une série d’échantillons-types sur lainages ; cela nous est souvent demandé, et une telle carte, qu’il suffirait de renouveler une fois par an, serait bien vite adoptée comme règle des désignations commerciales des teintes sur fils et tissus de laine.
- Les teinturiers-dégraisseurs, notamment, y feraient bon accueil ; elle serait d’une grande commodité pour le choix, à offrir à leurs clients ; celle des soieries, qu’ils utilisent à défaut, est un peu trop brillante pour leurs travaux.
- Parmi ces travaux du teinturier-dégraisseur, signalons quelques nouveautés intéressantes :
- M. André Lyon, qui a déjà doté son industrie d’une foule d’inventions heureuses, va offrir à ses confrères un liquide qu’il utilise chez lui pour blanchir instantanément les lainages blancs, notamment les flanelles, et qui permettra de supprimer l’encombrant et incom-jmqde soufroir.
- j /Un autre inventeur, M. E. Boursier, qui, depuis plusieurs années, étudie et applique pratiquement un procédé Me teinture des s oies à sec, vient de perfectionner ce procédé et de le complé-tef/(par un système d’assouplissage, et dê'Tènsémble de ces moyens il obtient dè4 soieries reteintes aussi belles que dés neuves tissées en fils teints.
- Enfin M. Hallu a mis au jour un nou-yeàù genre d’impression sur ameublements et sur ions tissus, d’un effet réellement magnifique.
- Nous aucpns, certainement l’occasion de revenir sur ces nouveautés.
- |t(tpui|gue riôu¥ parlons du chiffon-nagé, noüs annonçons pour le prochain
- numéro un article de M. V. Barbé, arrivé trop tard pour celui-ci, et traitant toujours avec la même verve des intérêts de la profession.
- Nous avons aussi la suite du travail de M. Maurice Guédron, qui va, enfin, reprendre son cours.
- F. Gouillon
- CHAMBRE SYNDICALE
- DE LA TEINTURE, DES APPRETS ET DH BLANCHIMENT
- PROTESTATION
- contre
- /’etablissement d'un droit à l'importation sur les Laines et autres matières textiles.
- La Chambre syndicale de la Teinture, des Apprêts et du Blanchiment s’est émue d’une demande faite par la Société des Agriculteurs tendant à faire frapper d un droit d’entrée à leur importation en France les laines et autres matières textiles.
- La Chambre syndicale vient protester, au nom de tous ses membres de Paris et de la province, contre une semblable mesure qui aurait pour effet immédiat de menacer la prospérité d’un grand nombre d’établissements de teinture importants, alors que les avantages très douteux que l'agriculture pourrait y trouver seraient loin de compenser le préjudice fait à toute une branche d’industrie.
- La Chambre syndicale ne conteste point les titres qu’ont les agriculteurs à être protégés, mais elle proteste contre le moyen de protection qu’ils recommandent aux pouvoirs publics.
- On estime à 800 millions environ la valeur des tissus de laine fabriqués annuellement en France.
- Sur ce chiffre, la moitié, c’est-à-dire 400 millions environ, est destinée à l’exportation.
- Or, un droit d’importation quelconque sur les laines, non-seulement aurait pour effet d’élever le prix des tissus en général, mais aussi mettrait la France vis-à-vis de l’étranger dans des conditions d’infériorité telles que les débouchés qu’elle s’est créés arriveraient infailliblement à se fermer pour elle.
- Les pays étrangers, l’Allemagne notamment, luttent avec avantage contre nous sur les divers marché-, grâce au bas prix des salaires, grâce à la protection qu’ils rencontrent I auprès de leurs gouvernements.
- Ce serait leur donner de nouvelles armes I contre la France que d’adopter une mesure I tendant à élever le prix de la laine, et par suite des tissus fabriqués et manutentionnés.
- Les usines qui traitent ces 800 millions de I tissus pour les blanchir, les teindre, les im- I primer et les apprêter représentent une valeur I d’au moins 100 millions de façons que font les I divers établissements exploitant ces industries. I
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- Sur ce chiffre, environ 40 millions sont 1 payés en salaires aux ouvriers.
- Le nombre des ouvriers des dpux sexes employés est d’au moins 30,000. C’est donc toute une population ouvrière importante, sans compter celle des peignages, tissages et filatures, qre l’établissement de droits sur les laines viendrait frapper en mettant en péril l’existence des établissements de teinture.
- Par contre-coup, l’industrie des produits chimiques qu’emploient en quantités énormes les teinturiers, l’industrie des constructeurs-mécaniciens qui fabriquent les nombreuses et coûteuses machines employées dans ces usines seraient également atteintes.
- En présence d’un tel danger, la Chambre syndicale de la Teinture, au nombre de tous ses membres, au nom des 30,000 ouvriers qu’ils occupent, proteste d’une façon énergique centre toute mesure tendant à frapper d’un droit quelconque l’importation des laines en France, et elle prie monsieur le Ministre du commerce, de l’industrie et des colonies de vouloir bien prendre sa protestation en considération.
- Le Président, L. Gulllaumet,
- Représentant de la région de Paris.
- Le Vire-Président, Wallerand,
- Représentant de la région du Nord.
- Le Yice-Présidenf, de Tilly,
- Représentant de la région de la Marne.
- SUR LA CUVE MIXTE
- A L’INDIGO ET A L’INDOPHÉNOL
- conduire si l’on ajoute de temps à autre un peu de chaux éteinte. Elle peut consommer 500 kilogrammes d’indigo sans être nettoyée, mais son prix est fort élevé.
- De plus, son alcalinité très forte force les ouvriers à porter des gants de caoutchouc.
- Si l’on compare ensemble les frais de la réduction, on a les résultats suivants :
- lre cuve.. 4 1/2 O/O de la valeur de l’indigo, 2° — .. 51/2 O/O — —
- 3e — .. 9 1/2 0/0 — _
- 4e mixte.. 15 3/4 0/0 — —
- ce qui ne laisse à la cuve mixte qu’une écono-
- mie réelle de 4 3/4 p. 100 sur la cuve à l'by-drosulfite :
- 9 1/2 + 11 — 15 3/4 — h 3/4
- La nuance obtenue avec la cuve mixte est un peu plus violette qu’avec l’indigo seul. Par un lavage énergique, la nuance perd de l’éclat ; il en est de même à la lumière, mais la différence est bien faible de ce qui se produit pour une teinture à la cuve mixte ou à l’indigo seul.
- M. Kertesz termine en donnant le moyen de caractériser la teinture à la cuve mixte. En faisant bouillir doucement le tissu avec une solution de soude caustique à 14 degrés Bau-mé, puis ajoutant de l’éther, ce dernier se colore en violet s’il y a de l’indophénol, et en bleu faible s’il n’y a que de l’indigo.
- APPAREIL
- POUR VAPORISER LES FILS
- Par M. Gottlob Taubert
- M. Kertesz a fait sur lu cuve mixte à l’indigo et à l’indophénol (1) des recherches inspirées par un article de M. le Dr Nœlting, paru dans Chemitcrzntung.
- D’après M. Kertesz, la cuve mixte donnerait sur la cuve à l’indigo une économie de 11 p. 100, si l’on ne tient pas compte du prix relatif des réducteurs employés. A ce point de vue, M. Kertesz a quelques remarques intéressantes sur le prix de revient des différentes cuves. Le tableau suivant donne ses conclusions.
- Prix par kilo
- Mode de réduction. d'indigo.
- Cuve au zinc et à la chaux............ 0f 57
- Cuve au zinc et à la soude............. 0 72
- Cuve à la soude et à l’hydrosulfite. 1 32
- Dans la première cuve, le mélange de réduction est à bon marché ; la cuve a une grande constance, mais elle doit être nettoyée souvent par suite de la production d’un dépôt volumineux qui nuit d’ailleurs à la beauté de la teinture.
- La seconde cuve dure à peine deux jours flV3C sa constance primitive.
- La troisième est un peu plus constante que a précédente, mais elle exige un renforcement de chaque jour. Elle est plus facile à
- (!) Voir Revue de la Teintur avnl année courante, p. 46.
- e, 1889, p. 173, et
- L’application de la vapeur sèche au fil et au tissu pour fixer les fibres ou les couleurs, ou pour d’autres usages, augmente chaque année dans des proportions que les manufacturiers de l'ancienne école doivent, considérer comme merveilleuses. Son utilité dans beaucoup de cas est complètement établie, et naturellement tend à faire créer de nouvelles machines et de nouvelles dispositions pour son application.
- Un de ces appareils a été breveté en Allemagne par un fabricant saxon ; elle a pour objet de fixer les fibres des fils de laine, de rendre leur surface unie et résistante, et moins laineuse,
- Cette propriété du fil est nécessitée maintenant par le développement de la fabrication des étoffes en laine peignée, en remplacement des anciennes étoffes en laine cardée, et les fils de chaîne sont par suite soumis à l’action directe de la vapeur chaude, quia la propriété de feutrer les fibres.de renforcer ainsi le fil et de rendre sa surface plus unie. A cet effet, le fil en bobines ou en chaînes, doit venir autant que possible en contact avec l’action directe de la vapeur sèche ; tout entassement du fil est par suite hors de question, et l’arrangement présent d’un appareil vaporisant a pour objet de séparer le fil autant que possible.
- Une chambre de vapeur formée de plaques de chaudière est pourvue du manomètre ordinaire pour indiquer la pression de la vapeur introduite. La partie antérieure de l’appareil contient une chambre fixe dans laquelle sont introduites un certain nombre de valves reliées à un tuyau de vapeur qui amène la vapeur sèche à l’appareil. Un chariot roulant reçoit un certain nombre de tuyaux de vapeur horizontaux perforés sur lesquels sont placés des bobines ou chaînes à vaporiser.
- Ces tuyaux de vapeur horizontaux sont disposés de manière que chacune de leurs extrémités évasées se termine en face d’une des valves de vapeur. La longueur des tuyaux horizontaux > erfor és est calculée de telle façoR que lorsque le chariot roulant est entièrement eniré dans la chambre, la pression de l’extrémité des tuyaux ouvre les valves et permet à la vapeur de pénétrer dans la chambre fixe et de la dans les tuyaux, d’où elle sort par un grand nombre de petits trous directement su r le fil. De cette façon, elle agit sur toute la surface des bobines ou chaînes et les pénètre à l’aide d’une pression suffisante pour agir uniformément sur toutes les couches.
- Il est évident que, de cette manière, le fil en chaîne est traité plus rapidement que le fil en bobines, qui demande une plus hau'e tension de vapeur ; les deux formes de fil ne sont donc généralement pas traitées ensemble dans la même chambre. — La vapeur condensée qui se forme est entraînée par un tuyau situé au-dessous de la plaque du fond sur laquelle roule le chariot. Comme l’arrangement est simple, il est évident que la dimension de la chambre peut être adaptée aux besoins de chaque cas.
- [Le Jacquard)
- THÉORIE DU BLANCHIMENT
- PAR LES HYPOCHLORITES
- MM. Cross et Bevan, qui se sont fait une spécialité des questions de blanchiment, viennent de publier dans le Journal of the Society of Chemical Industry un exposé des réactions qui se produisent dans le blanchiment des fibres végétales, notamment dans les pâtes à papeterie.
- Nous ne voyons rien de bien neuf ni d’original dans ce travail ; aussi nous bornons-nous à en reproduire les conclusions, que voici :
- 1° Le blanchiment au moyen des hypochlo-rites est accompagné d’une chloruration plus ou moins forte des parties constituantes de la fibre, suivant la nature des bases constituant la solution décolorante et suivant les conditions dans lesquelles se trouve la substance fibreuse.
- 2° La chloruration est remarquablement moindre quand on se sert d’hypochlorile de magnésium, préparé au moyen de la double décomposition de l’hypochlorite de calcium ;
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- et elle est moindre encore si la solution a été préparée par l’électrolyse du chlorure de magnésium.
- 3° Les preuves de cette chloruration sont que :
- a) Une portion du chlore de la solution blanchissante ne retourne pas à l'étal d’hy-dracide, c’est-à-dire de chlorure, de sorte que, une partie de la base avec laquelle elle était combinée comme hypochtorite est combinée autrement que comme chlorure dans le mélange du liquide et des matières fibreuses ;
- b) Il y a des chlorures organiques qui sont dans la pâte lavée ;
- c) Le facteur de la chloruration différencie le blanchiment au moyen des hypoehlorites, de celui qui s’effectue par d’autres procédés dont les seuls facteurs sont l'oxydation et l’hydrolyse, tels que les procédés au permanganate et au peroxyde d’hydrogene -,
- d) La cause de la chloruration réside dans la présence de l’oxyde kétonique dans les parties coustituantes de la fibre (qui ne sont pas de la cellulose).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Perfectionnements dans l'impression des tissus
- par MM. Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas
- Ces perfectionnements, applicables à tous les systèmes d’impression et à toutes les machines à imprimer, consistent essentiellement :
- 1° A imprimer sur Yenvers des étoffes ;
- 2° A exercer sur celles-ci à l’aiie d’un compresseur quelconque, après le dépôt de la couleur, une pression suffisante pour faire pénétrer la couleur dans les fibres du tissu et l’en imprégner tant à l’endroit qu’à l’envers.
- L’organe compresseur peut être sec ou mouillé, froid ou chauffé, de forme essentiellement variable, adapté au système d’impression et à la machine employée. Cet organe se compose essentiellement d’un tambour ou rouleau presseur de la machine à imprimer, du rouleau d’impression muni d’un fournisseur et d’un râele, et en lieu et place du râcle parfois d’une brosse sèche ou mouillée. Une vis de réglage permet de rapprocher plus ou moins le rouleau compresseur.
- On peut imprimer à plusieurs couleurs.
- On obtiendrait ainsi des effets nouveaux : beaucoup de douceur quoiqu’avec de la finesse et de la netteté.
- Machine à ramer par M. Charles Laval La rame que M. Laval vient d’imaginer permet d’obtenir un élargissement plus grand, régulier et invariable. M. Laval place la rame dans un bain d’eau bouillante pour obtenir, fixer et conserver le plus grand élargissement possible du tissu.
- L’appareil se compose d’une rameuse mécanique à chaînes ordinaires; il a en plus un bac ou bassin contenant de l’eau plus ou moins chauffée dans laquelle baigne complètement la rameuse, sauf l’endroit où se fait l’accrochage du tissu. Le bain est chauffé par le moyen de tuyaux amenant la vapeur par des serpentins ou par tout autre système connu.
- Au moyen des vis de réglage, les chaînes reçoivent l’écartement voulu et, selon la nature des étoffes à traiter, on leur donne un ou plusieurs parcours.
- Appareil servant au traitement des fils en canettes par M. Weber-Jacquel L’appareil est destiné à la teinture, au blanchiment, au décreusage et au séchage des matières textiles.
- Le but de l’inventeur a été de perfectionner l'aspiration et le refoulement tantôt dans un sens et tantôt dans un autre, afin de produire l’effet d’extraction et de pénétration.
- Le procédé connu est celui d’une pompe aspirante et refoulante.
- M. Weber-Jacquel propose l’emploi d’un système spécial de porte-canettes pücédans un bac ouvert et communiquant à l’aide d’un siphon avec un vase hermétiquement clos, et situé de préférence à un niveau plus élevé, afin d’utiliser la force de gravité pour faire descendre le liquide et lui faire traverser les bobines. L’aspiration eu sens inverse a lieu en produisant le vide dans le vase clos, à l’aide d’un exhausteur convenable ou machine à compression quelconque.
- Procédé pour teindre et peindre les étoffés
- par MM. Ch. et H. Dratz Ce procédé, pour appliquer les couleurs sur les étoffes, consiste à amener les bains de couleur à la température de l’ébullition en les traitant en vase clos par un jet de vapeur à haute pression, de manière que ces liquides s’échappent avec force lorsqu’on ouvre un robinet ; ce filet de liquide est pulvérisé par sa rencontre avec un jet de vapeur et la dissolution colorante arrive, en brouillard, sur l'étoffe mue plus ou moins vite par un système de rouleaux.
- C’est donc une méthode de plus, de teinture pour pulvérisation des bains colorants,,après tant d’autres à peu près analogues, qui n’ont jamais été trouvées pratiques.
- Machine à laver h laine par M. Daru
- Ces perfectionnements ont rapport aux organes agissant directement sur la laine et faisant office de propulseurs, ainsi qu’aux divers appareils destinés à élever et transmettre la laine hors des bacs après lavage.
- L’appareil rinceur se compose d’un bloc de bois ou d’une plaque en fer garnie de tôles et formant boîte renversée : ce bloc ou plaque est surmonté d’une tige à l’aide de laquelle le
- mouvement lui est imprimé par un mécanisme approprié.
- Le but de l’invention a été d’ouvrir toutes les mèches de laine et de les mettre en contact avec l’air : c’est pourquoi les organes nouveaux disposés à cet effet ne pénètrent pas profondément dans le bain. Les batteurs de rinceusess ont de petite dimension, 50/25 centimètres.
- En second lieu , les batteurs pour machines à dessuinter et désacideràla laine sont également établis dans une boîte entourée de tôle ; ils sont de toute la longueur du bac dans lequel ils se trouvent. Placée parallèlement aux autres organes, ils se meuvent comme un marteau-pilon.
- Enfin, l’éleveur modifié consiste en un croi-sillon tournant, armé de râteaux oscillant librement sur des axes fixés. Lors de la rotation du croisillon, chaque râteau pénètre à son tour dans le bac jusqu’à ce que le bras à galet vienne rencontrer la courbe de la paroi,
- Ce dispositif fait retirer la laine par les râteaux sans secousse et permet de la déposer entre les deux cylindres comprimeurs.
- PROCÉDÉS DIVERS
- S A LOME.
- LADIN
- Ces teintes sont dans la classe des Héliotropes qui se maintient en faveur depuis trois ans, et qui variant un peu de nuance ou de ton a donné naissance aux types dits : Bogota, Scabieuse, Praline, Améthyste, Persan, etc., et qui, aujourd’hui, poussant un peu moins au rouge, et ne dépassant pas le ton de notre échantillon, produit ce « Salomé » ; la teinte au-dessous, dans la même gamme, se désigne « Aladin ».
- C’est une couleur considérablement portée en ce moment tant en robes qu’en articles mode et qui continuera à l’être pendant l’automne, et sans doute l’hiver.
- On l’obtient sans difficulté avec les violets acides, nuances bleues, qu’on ramène au rouge et qu’on rabat en même temps à l’aide du substitut d’orseille, ou du grenat d’aniline, et en y ajoutant une trace de marron ou de vésuvine.
- Une simple teinture en orseille, avec un peu d’extrait de campêche, relevée par une très petite quantité de violet-méthyle, donne aussi cette teinte.
- Voici, par exemple, une formule pour laine en pièces.
- Pour une pièce de 10 à 11 kil. :
- Bi-chromate .................... 50 gr.
- Alcide sulfurique............... 50 —
- Alun........................... 500 —
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- Mordancer une heure au bouillon, rincer, et teindre sur :
- Orseille..................... 250 gr.
- Extrait de campêche.......... 100 —
- Violet-Méthyle RR............. 15 —
- Entrer à tiède, et porter progressivement au bouillon.
- Emeraude. — Lumineux
- Encore des nuances qui viennent de braver plusieurs saisons, et que nous retrouvons parmi celles les plus demandées dans les grandes teintureries où nous avons recueilli cet échantillon (avec une série d’autres qui viendront prochainement).
- L’échantillon ci-dessus est la teinte « Emeraude », bien connue du reste, et qui se fera beaucoup l’automne et l’hiver prochains, surtout en soieries et en articles mode ; moins, mais cependant encore, en lainages. (1)
- Le ton plus bas et en même temps à reflet plus jaune est le « Lumineux », dont échantillon ci-joint :
- rappelle
- es reflets verts des fontaines lumineuses; nous l’avons déjà signalé pendant l’Exposition, et nous y revenons puisqu’il se maintient en faveur, et qu’il fait pendant au précédent.
- Toutes ces teintes se font aux verts d’aniline, jaunis par l’acide picrique, ou par le Jaune de chinoléine, dit aussi : Jaune canari, dont on a fait un grand emploi pour ces verts brillants.
- Nous avons plusieurs fois indiqué les procédés de teinture à l’aide de ces verts. (2)
- Cuves a l’iiydrosulfite
- La Revue de la Teinture a indiqué les moyens de monter les cuves d’indigo à l’aide des hydrosulfîtes, et aussi le mode de réduction de l’indigo devant entrer dansces cuves. (3)
- (1) L’échantillon serait donc plus à sa place sur une étoffe de soie, mais pour des facilités de collage, nous employons de préférence les lainages.
- (2) Voir Reçue de la Teinture, année courante, 10 mai, p. 57 (en bain acide) ; 25 mai et 25 juin, P- 65 et 81 (par mordançage à i’hyposulfîte) ; 1888, p. 36 (en bain alcalin).
- (3) Année 1869, p. 205 et 206, et février, année courante, p. 19.
- Pour faciliter ce travail, un fabricant de produits tinctoriaux offre au commerce, de VIndigo réduit et le Réducteur pour monter les cuves; c’est-à-dire la solution d’hydrosulfite de soude ; ces deux préparations étant toutes prêtes pour la teinture.
- Voici le mode d’emploi qu’elle indique, et qui est applicable à toutes cuves à l’hydro-sulfite.
- Teinture des laines en flottes et peignées.
- Chauffer le bain à 50 degrés ; ajouter pour 100 litres, 1 à 2 litres de réducteur.
- On reconnaît que le bain est propre a recevoir Yindigo réduit, lorsque quelques gouttes de celui-ci y étant ajoutées, on obtient un liquide jaune verdâtre clair et bien limpide ; si ce résultat n’est pas obtenu, on ajoute à nouveau du réducteur.
- Le bain étant ainsi prêt, y verser rapidement 2 à 3 litres d’indigo réduit, pour 100 litres de bain.
- Pallier, laisser reposer 10 à 15 minutes et écumer la fleurée.
- La température du bain étant à 45/50 degrés, y entrer les Lines rapidement. Les maintenir constamment sous le bain, et à chaque passage 5 à 10 minutes environ, en retournant doucement la laine, deux ou trois fois dans le bain.
- Lever les laines et les tordre rapidement sur le bain, en évitant le plus possible, le contact de l’air.
- Eventer et étendre les laines sur perches, pour déverdir.
- On fait des passages successifs en bains clairs ou chargés en Indigo réduit, suivant les nuances à obtenir.
- Chaque passe étant bien éventée, laver fortement, et passer les laines sur un léger avivage. (1)
- Teinture des laines en pièces.
- Le bain se monte comme le précédent, et la teinture se fait au large, et préférablement dans la cuve à roulettes.
- La pièce est bien exprimée au sortir du bain, on lui fait parcourir dans l’air un trajet suffisant pour qu’elle revienne déverdie dans le bain.
- On donne au passage de l’étoffe, une vitesse de 10 mètres à la minute; les 3/4 du tissu étant constamment sous le bain et 1/4 hors de la cuve pour s’éventer.
- Il faut 1 h. 1/2 à 2 heures de passages continus pour obtenir un bleu uni.
- La teinture finie, laver fortement et foulon-ner à la terre.
- (1) U s’agit certainement ici d’un avivage sur bain acidulé, soit 3 à 5 kil. d’acide chlorhydrique par 100 litres d’eau, mais si l’on veut appliquer un remontage, que l’on appelle aussi quelquefois : avivage, voir des procédés pour laines et pour coton dans la Reçue de la Teinture, année 1889, p. 52, 60, 68, 76 et 93.
- Teinture du coton.
- Opérer par les mêmes moyens, mais à froid.
- Observations.
- Employer de préférence le fer, pour tout le matériel servant au travail des cuves à l’hydrosulfite.
- Teniture du Jute (Suite)
- Verts-Méthyle. — Verts-Lumière.
- Se teignent avec addition d’alun et d’acide acétique, dans le bain maintenu au bouillon.
- Les verts-acides s’emploient sans addition également à l’ébullition.
- Brun de Naphtylamine.
- On teint en bain boui lant, avec addition d’alun.
- i Vésuvines, Clirysoïdine.
- La teinture du jute s’y fait sans mordant à une température presque bouillante (90 à 95e c.)
- Eosines, Erythrosines.
- Comme les verts-méthyle : avecalun et acide acétique, au bouillon.
- Safranines.
- Peu employées sur le jute, que l’on teint au bouillon sans mordant.
- Jaune de Naphtol, Jaune d'or.
- Comme les éosines et les verts-méthyle.
- Orangés type Pointer.
- Teindre en bain bouillant, avec une petite quantité d’acide acétique.
- Rouges dits : Ponceau solide, écarlate, de naphtylamine, coton-solides, etc.
- Tous sur bain bouillant, avec alun et acide acétique.
- Nigrosines, indulines, bleus-noirs, noirs de Naphtols.
- Teindre sur bain bouillant, avec addition d’alun et d’acide sulfurique.
- (A suivre)
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- AFFAIRES GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- Nous clôturons les débats provisoires de ces affaires, plaidées devant les tribunaux de Douai et de Rouen, par l’exposé de la mis-
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- sion confiée aux experts dans cette dernière ville.
- Notre précédent numéro indiquait celle qui a été donnée aux mêmes experts par la cour de Douai, et nous avons souligné les passages qui semblent présumer déjà une opinion favorable à Grawitz.
- On remarquera que le tribunal de Rouen ne donne pas lieu à de semblables présomptions, et prescrit une expertise des plus impartiales.
- Nous donnons in extenso toute cette partie du jugement, dont nous avons publié le préambule dans la Revue de In Teinture du 10 juin.
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN Mission des Experts
- .... Par ces motifs, avant faire droit au fond et tous moyens expressément réservés ;
- Dit que par MM. Berthelot, membre de l'Académie des Sciences ;
- Gernez, professeur de chimie à l’Ecole normale supérieure ;
- Villiers, professeur agrégé à l’Ecole de pharmacie, experts nommés d’office à défaut par les parties....
- Donne mission aux experts qui sont autorisés à s’entourer de tous renseignements, de dire :
- Brevet 105-130 du 30 septembre 1874
- 1. Le bain plein, tel qu’il est revendiqué par Grawitz dans ses conclusions, est-il décrit dans ce brevet ou ses additions ? Ges additions se rattachent-elles suffisamment au brevet principal ?
- 2. Les procédés indiqués dans ce brevet i sont-ils nouveaux ?
- Brevet 105555 du 3 novembre 1874
- 3. Ce brevet, qui concerne la production d’une série de couleurs avec l’aniline et les alcaloïdes, peut-il se rattacher aux revendications de Grawitz relatives à la teinture en bain plein ?
- Brevet du 3 novembre 1874 no 105331
- 4. Ce brevet décrit-il suffisamment le bain plein en vue d’un résultat industriel ? Le résultat industriel est-il obtenu par l’un ou par l’autre des procédés décrits dans ce brevet ?
- 5. Le procédé qui consiste à mettre la fibre dans un bain contenant les éléments générateurs du noir et de l'y laisser jusqu’à ce que la teinture soit montée sur la fibre a-t-il été décrit avant le certificat d’addition du 24 août 1876 ?
- Cette addition se rattache-t-elle suffisamment au brevet principal ?
- 6. Le brevet 105551 ou ses additions décrivent-ils suffisamment les proportions à employer dans le bain plein? Quelles sont ces proportions? L’emploi des agents chimiques indiqués dans ce brevet est-il nouveau ? Peut-on considérer comme teinture en bain plein
- le procédé de teinture en plusieurs bains ?
- 7. La revendication du rapport des équivalents chimiques résulte t-elle du texte du brevet 105554 en ce qui est relatif au bain plein ?
- 8. Est-ce que ce n’est pas seulement pour les procédés d’impression pour la production \ du noir en pâte ou en poudre et la production sur la fibre par impression que Grawitz
- a breveté les équivalents chimiques ?
- 9. Si Grawitz est fondé à revendiquer les équivalents chimiques pour la teinture en bain plein aussi bien que pour l’impression, comment peut-on expliquer, d’une part, qu’il revendique le bain plein , indépendamment de toute condition de dosage, de durée, de température, etc., et qu’il ait écrit dans l’addition du 24 août 1876, qu'on peut obtenir une infinité de dosages. N’y a-t-il pas contradiction entre ces formules?
- 10. Les formules de proportions que Grawitz donne pour ses bains dans le brevet 105554, dans l’addition du 24 août 1876, et dans celle du 29 avril 1875, concordent-elles avec celles des équivalents chimiques, s’en écartent-elles sensiblement ?
- 11. Grawitz, en résumé, peut-il, en ce qui J concerne le bain plein, revendiquer les ^ équivalents chimiques et en vertu de quels titres ?
- 12. S’il n'est pas fondé à réclamer les équi-
- valents chimiques, quelles sont, au point de vue des résultats industriels poursuivis par les brevets et notamment au point de vue de l’inverdissabilité, les conséquences de ce retranchement ? £
- 13. Dire à défaut des équivalents chimiques, si Grawitz indique dans le brevet 105554, à ses additions, d’autres proportions conduisant à un résultat industriel.
- 14. Les procédés de bain plein décrits par Grawitz dans ses brevets et additions, concordent-ils exactement avec les procédés qu’il revendique actuellement et qui sont décrits dans ses conclusions. En quels points diffèrent-ils ? Les différences sont-elles essentielles ?
- 15. Le bain plein, par les procédés décrits par Grawitz dans ses brevets des 30 septembre, 3 novembre 1874 et 21 octobre 1876 et les additions qui s’y rattachent, produit-il le noir aniline inverdissable sur la fibre de premier jet dans le bain ?
- 16. Grawitz est-il fondé à prétendre qu’il est le premier qui ait démontré l’affinité des précipités insolubles pour la fibre dans le bain composé des éléments générateurs de la couleur ?
- Concilier cette prétention avec les extraits de Dumas et de Yan Laër. Les données de Dumas et de Van Laër étaient-elles suffisantes pour une application industrielle? Cette application industrielle pouvait-elle être faite avec les données à la teinture en noir d’aniline?
- 17. Si Grawitz n’a pas découvert le principe qui aurait été posé par Dumas, l’application qu’il en a faite constitue-t-elle l’application nouvelle de moyens connus tendant à l’obtention d’un résultat industriel.
- 18. La découverte de Grawitz du brevet
- 105554, c’est-à-dire la transformation progressive dans le bain de l’aniline mélangée à un sel métallique oxydant soluble en émeral-dine qui se fixe à l’état naissant sur la fibre, est-elle nouvelle ?
- 19. Les brevets Bobœuf, Paraf-Javal, Persoz (patente anglaise), Tantin et Brière, Pinkney Jeannolle et autres constituent-ils des antériorités aux procédés de teinture en bain plein tels qu’ils sont brevetés par Grawitz? Les différences qu'ils présentent avec ceux-ci sont-elles essentielles ?
- 20 Les procédés de Bobœuf notamment, relatifs à la teinture en un seul bain, sont-ils les mêmes que ceux brevetés ou revendiqués par Grawitz ? Sont-ils suffisamment décrits pour permettre à des teinturiers intelligents de teindre en noir d’aniline verdissable ou inverdissable en un seul bain de premier jet, la fibre étant colorée dans le bain ?
- 21. Si Bobœuf s’est trompé théoriquement en écrivant qu’il procédait par double décomposition, si en réalité son procédé n’était pas nécessairement un procédé d'oxydation ?
- 22. Si l’addition d'acide conseillée par Bobœuf s’applique à la teinture ou aux précipités ?
- 23. Si l’indication par Bobœuf de la solubilité des noirs dans l’acide phénique et l’aniline est essentielle ou n’est qu’accessoire ? Si le résultat industriel est obtenu indépendamment de la solubilité dans ces corps ?
- 24. Si, par les procédés de Bobœuf, on obtient, de même que par les procédés Grawitz, une teinture progressive ou instantanée ?
- 25. Si le brevet Grawitz n’est qu’un perfectionnement du brevet Tantin et Brière par la substitution du bichromate de potasse au bioxyde de manganèse, si cette différence est la seule essentielle entre ces deux brevets, quelle est l’importance de cette différence au point de vue de l’antériorité du bain plein?
- 26. Si le procédé de teinture dont se sert Givon, et qui consiste à teindre dans un bain composé de bichromate de sel d’aniline et d’acide à l’état actif, était déjà pratiqué dans les ateliers de Léon Blanchet dès 1870, de Lecreur dès le mois de mai 1874, de Legras dès les premiers mois de 1874, de Daniel Fau-quet en 1871 et d'Ernest Delamarre en 1869? Si les différences avec les brevets des procédés employés par ces teinturiers aux dates énoncées sont essentielles ou ne portent que sur des points accessoires? Quelles proportions ces teinturiers employaient-ils ? De quels procédés se servaient-ils ?
- 27. Si par ces procédés on obtenait alors un noir présentant, au point de vue de la ver-dissabilité, les mêmes caractères que le noir obtenu aujourd’hui.
- 28. Si Givon a employé publiquement ou secrètement, depuis moins de trois ans, le procédé de teinture en noir inverdissable en bain plein, tel qu’il est décrit par Grawitz dans ses brevets.
- 29. Si les noirs obtenus par Givon dans les trois années qui ont précédé la saisie sont solubles dans l’acide phénique et l’aniline.
- En ce qui concerne M. Daniel Fauquet, l’expertise ordonnée porte sur les points suivants :
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- 1° Les défendeurs justifient-ils avoir employé publiquement ou même secrètement le procédé de teinture en noir d’aniline inverdis-sab!e, en bain plein, tel qu'il est défini plus haut, et cela antérieurement aux brevets Grawitz ?
- 2° L’agenda de 1870, écrit de la main de M. Fauquet et, spécialement dans cet agenda, les mentions inscrites sous les dates des 5, 8,10, 13 et 30 mai, révèlent-elles la même découverte que Grawitz aurait faite postérieurement, ou tout au moins une découverte ne présentant pas avec celle affirmée par Grawitz des différences essentielles ?
- 3° Le carnet de teinture de Fauquet père, deuxième trimestre de 1871, et spécialement dans ce carnet les pages 40 et 100 de la main de Fauquet père, et le compte de teinture en noir 3 de la mise Viel et Picard n° 2007, établissent-ils que le procédé de teinture auquel il se réfère est le même que celui breveté par Grawitz ou tout au moins ne présente pas des différences essentielles avec celui-ci ?
- 4° Le cahier de recettes Fauquet père, intitulé couleurs n° 1, décembre 1875, et spécialement dans ce cahier l’instruction pour noir d’aniline portée à la première page de la main de Fauquet père, datée d’octobre 1875, ne contient-elle pas les mêmes détails que ceux donnés pour la première fois par Grawitz dans son certificat d’addition du 24 octobre 1876, et dans son brevet d’octobre de la même année ?
- BANQUET DU SYNDICAT
- DÈS
- maîtres Teinturiers-Dégraisseurs de Lyon
- La Chambre syndicale Lyonnaise a célébré son banquet annuel le 8 juin écüuié, et cette fête de famille pleine d’entrain et de cordialité a réuni environ 40 convives.
- La rédaction du menu disposait déj^ à la bonne humeur • nous ne résistons pas au plaisir de la reproduire, car eile était pleine <fe couleur (bien entendu) professionnelle. Voici ce menu :
- Potage printanier à l'acétate de plomb Hors d'œuvre
- Jambon d'York au chrômate de potasse Brochet au bleu de Chine Filet truffé, sumaquè et cachouté.
- Pigeon crapeaudine, sauce benzine Haricots verts naphtol Chaqwns rôtis au bois de Panama Asperges en branches de Cuba, à l'acide acétique Buisson d'écrevisses à la rosanilinc Bombe glacée de St-Gobain, au vitriol Pièces montées... à l’ètenduge Dessert rouillé au Cyanure de Potassium
- Nous avons appris depuis, qu’aucun convive n a été empoisonné : alïaire d’habitude !
- Les esprits étaient même assez dispos pen-
- , nt le iepas, pour qu'il s’y soit dit d’excel--entes choses.
- M. Capillery, président titulaire de la Chambre, s’est exprimé en ces termes :
- Messieurs,
- Ce n’est pas sans une certaine émotion que je prends la parole devant un auditoire aussi nombreux que bien choisi....
- Pourtant, Messieurs, je ne puis me dispenser de vous adresser quelques paroles à propos du nouvel essor que nous avons donné à notre Chambre syndicale, et en jetant un regard rétrospectif sur l’année qui vient de s’écouler, nous constatons un changement tout à l’avantage de notre société.
- Ce résultat, nous le devons, je dois m’empresser de le reconnaître, à vous MM. les membres honoraires qui avez répondu spontanément à notre appel et qui avez ainsi facilité par votre bienveillant concours, nos relations commerciales et tout ce qui touche à nos intérêts et à nos rapports communs.
- Merci aussi, d’être venus par votre présence embellir cette fête de famille, où de plus, nous nous sommes fait mutuellement de nouveaux et bons amis. Ce qui n’est pas à dédaigner.
- Au nom des teinturiers de Lyon, je vous adresse mes sincères remerciements.
- A vous mes chers confrères et amis que pourrais-je vous dire, sinon de faire un nouvel appel à la concorde et à la solidarité?....
- Nous entrons dans une période où les questions de travail priment toutes les autres ; le moment et le lieu sont mal choisis pour les aborder aujourd’hui, mais nous nous proposons de vous réunir dans des assemblées générales trimestrielles où elles pourront être discutées d’une manière sérieuse et profitable.
- Il est de mon devoir d’adresser des remerciements à la Chambre syndicale, à notre ami Ville, à notre Secrétaire, à notre Trésorier auxquels notre nouvelle organisation a donné un surcroît de travail.
- Je dois aussi reconnaître d’une manière toute spéciale les services que nous rend notre Vice-Président, notre ami Patin ; ne comptant ni son temps ni sa peine, il a pris à tâche la prospérité de la Société ; au nom de tous nos confrères Lyonnais je lui adresse nos sincères remerciements.
- Et maintenant, à vous, mon cher Président d’honneur, je cherche en vain des expressions pour vous dire combien nous sommes heureux de vous posséder au milieu de nous; nous ne pouvons que vous offrir ces fleurs, vous priant de les remettre à Madame Cloutier et de lui dire qu’il existe à Lyon un groupe d’amis désirant votre bonheur et votre prospérité.
- Je lève mon verre à la santé de notre président d’honneur !
- Après ce discours, qui répondait si bien aux sentiments de mute l’Assemblée, M. F. M. Patin, Vice-Président du syndicat, a pris la parole, et l’a employée à l’éioge mérité d’un confrère, et à la glorifie ilion d une carrière toute d honneur et de dévouement civique.
- Nous regrett- rions de laisser sans publicité cette manifestation si honorable et pour son auteur et pour ce’ui qui en est l’objet.
- Voici ce discours qui a reçu l’adhésion chaleureuse de la réunion. (1)
- Messieurs et chers amis,
- Si j’ai l’honneur de demander la parole dans cette réunion to ute de famille et d’amitié, c’est que je crois être ici l’interprète de tous ceux qui présents ou absents s’intéressent et contribuent chacun pour leur part au développement de notre Chambre syndicale.
- Qu’il me soit permis, Messieurs, de vous parler de l’homme dévoué, du vrai républicain, de ce père Gigogne, ccomme ils l’ap-pelent là bas, de notre sympathique et dévoué président d’honneur: j’ai nommé M. Cloutier.
- Monsieur Cloutier est un enfant du peuple; homme méthodique, travailleur, il a su se créer dans sa bonne ville de Beaune une situation à tous points de vue digne d’éloges.
- Jeune encore il s’intéressait à tout ce qui peut développer l’intelligence et la force physique.
- La ville de Beaune apprécia bientôt le dévouement, le zèle infatigable et de tous les instants, de ce citoyen dévoué, intègre et bon.
- Nommé juge au tribunal de commerce, M. Cloutier sut bientôt par sa compétence et sa droiture, gagner la confiance et l’amitié de ses collègues négociants, qui le nommèrent président ; aujourd’hui encore il occupe cette première place.
- Elu au conseil municipal, là encore ses connaissances le firent remarquer et aux dernières élections il passa avec une forte majorité ; puis il fut nommé adjoint au maire de la ville de Beaune.
- M. Cloutier est depuis fort longtemps président de la Société d’Emulation de Beaune ; société à laquelle il a toujours d’une façon toute spéciale consacré son temps, et comme le disait il y a quelques années un président de société Beaunoise : sous l’excellent prétexte qu’il n’a pas le bonheur d’être père, il a trouvé bon d’adopter les 700 enfants des écoles communales.
- Voilà pourquoi, Messieurs, nos amis Beau-nois l’appelent le père Gigogne !
- Le gouvernement de la République a voulu donner une récompense à une vie si bien remplie en décernant les palmes d’officier d’académie à celui que je salue aujourd’hui avec admiration.
- Merci, M. Cloutier, d’avoir bien voulu rehausser l’éclat de notre fête par votre présence, vous avez tenu àprouver une foisdeplusaux Lyonnais que des liens indissolubles les unissaient aux Bourguignons.
- Aussi, Messieurs, je vous prie de vous associer à moi pour porter la santé de notre cher président. Je bois à ses succès passés, à sa gloire future et à sa prospérité !
- Au milieu des applaudissements de tous les convives, M. Cloutier se lève et en termes émus, remercie tous les membres présents de l’accueil cordial qu’il reçoit, et avec une verve remarquable, s’exprime en ses termes :
- (l) Et qui a aussi la nôtre, pleine et entière, M. Cloutier est pour nous une vieille connaissance : il y a quelque dix-huit ans que nous recevions sa" visite, rue Michel-le-Comte où tant de teinturiers ont passé. Nous lui présentons nos .meilleurs souvenirs. F. G.
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- Au banquet fraternel où vous m’avez admis,
- Où les verres se choquent, où les chants s’ébaudissent, Il fait bon se trouver !... Les coupes se remplissent : Trinquons et vidons-les aux teinturiers amis !
- J’aime ces réunions qui rapprochent les cœurs,
- Et Lyon est bien vraiment la cité qui rallie.
- La grande travailleuse à la pensée hardie,
- Attire volontiers les petites cités sœurs.
- Et ce m’est aujourd’hui une bien douce joie D'être au milieu de vous, entraîné dans la voie Que vous suivez toujours, mes chers amis de Lyon.
- Ce qui rapproche est bon : Echangeons nos idôes, Instruisons-nous ensemble, élevons nos pensées,
- Et que toujours nos cœurs battent à l’unisson!
- Ce sonnet à l’amitié est couvert d’applaudissements.
- Puis de nombreuses chansonnettes sont venues égayer cette fête fraternelle, et la réunion se termine au milieu d’une franche gaieté, en se donnant rendez-vous à l’année prochaine.
- Et voilà, lecteurs de la Revue de la Teinture, un exemple de groupement confraternel et fraternel qui pourra être suivi dans beaucoup d’autres centres régionaux.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lia sécurité des ouvriers — Voici l’économie du projet de loi de M. Jules Roche, auquel nous avons fait allusion dans notre précédente « Chronique », et relatif aux mesures de sécurité et de salubrité à observer dans les établissements industriels.
- Ce projet est une extension, en faveur des ouvriers adultes, de la bi du 13 mai 1874, applicable seulement aux enfants.
- Déjà présenté par le gouvernement, le 13 janvier 1887, ce projet n’ayant pu venir en discussion, M. Jules Roche le reprend, après y avoir apporté diverses modifications indiquées par le comité consultatif des arts et manufactures.
- Le comité a pensé que l’intitulé même du projet déposé en 1887 devait être modifié, afin de bien en préciser le but et la portée. Si souhaitable que soit la salubrité du travail, ou plutôt la salubrité des opérations industrielles, on ne saurait, selon le comité, assurer pratiquement cette salubrité.
- 11 n’est guère, en effet, de travail dont l’exécution n’entraîne forcément, d’une manière inévitable, certains inconvénients et même certains dangers.
- L’article ttr énumère les établissements qui seront soumis à la loi nouvelle. Sont considérés comme établissements d’industrie soumis à la loi : les manufactures, fabriques, usines, chantiers et ateliers de tout genre autres que les ateliers de famille où aucun ouvrier étranger n’est employé.
- Dans l’article 2, le soin de déterminer les conditions à imposer à chaque espèce d’industrie est laissé à des règlements d’administration publique. La surveillance de l’exécution de la loi et des règlements qui s’y rattachent est, aux termes des articles 3 et 4, confiée aux inspecteurs du travail des enfants, qui ont pris dans ces derniers temps le titre d’inspecteurs du travail.
- L’article 5 a pour objet de réprimer la divulgation, de la part des inspecteurs, des procédés de fabrication dont ils auraient eu connaissance durant leurs visites.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- I Les huit derniers articles du projet sont re-I latifs aux contraventions.
- / Le paragraphe 4 de l’article 7 permet au préfet d’ordonner, après une mise en demeure, la fermeture de l’établissement dans lequel la loi et les règlements seraient obstinément violés. Les intéressés pourront se pourvoir au Conseil d’Etat; mais, par dérogation à la règle ordinairement suivie en matière administrative, le recours sera suspemif, à moins qu’il n’en soit ordonné autrement par le Conseil d’Etat ; c’est une garantie accordée aux industriels qu’une mesure hâtivement appliquée pourrait frapper trop gravement.
- Le projet de loi de M. Jules Roche est complété d’un rapport fait sur la question, au nom du comité consultatif des arts et manufactures.
- Cette loi, si elle est votée, sera certainement une nouvelle source d’embarras et de difficultés pour l’industrie.
- I/art égyptien aux Gobelins. —
- Le Musée de la Manufacture nationale possède, depuis quelque temps déjà, une suite importante de tapisseries coptes, du Ile au IXe siècle de notre ère ; les colorations de ces tissus sont très remarquables et dénotent un art fort avancé.
- M. Gerspach, administrateur des Gobelins, vient de faire paraître, chez Quentin et Cc, un volume : Les tapisseries coptes, avec plus de 150 reproductions en bistre et en couleurs. Cet ouvrage peut être consulté avec fruit par tous ceux qui s’occupent de tapisseries et de teintures.
- Nons rappelons, par cette occasion, que le Musée des Gobelins est ouvert au public, les mercredis et les samedis, de 1 h. à 3 h.
- L’inipresalon des tissus au Mexique — L'Economista mexicana donne une I liste détaillée des manufactures d’impression I sur coton au Mexique.
- D’après cette liste qui classifie ces manufactures par province, indiquant leur nom, leur production annuelle et la valeur de cette production, les Etats qui seraient les plus importants pour cette industrie seraient celui de Puebla d’abord, avec 22 usines fabriquant près d’un million de pièces de monta d’une valeur approximative de 3,483,200 dollars ; celui de Mexico ensuite avec 97 usines fabriquant 3,768,308 pièces de manta évaluées à 13 millions 189,078 dollars.
- —o—
- Transport des tlnug. — La Chambre de commerce de Vienne, dans une de ses dernières séances, a déclaré que l’adoption par toutes les Compagnies de chemins de fer, d’un tarif de moyenne vitesse à taxes et délais intermédiaires entre la grande et la petite vitesse, répondait à un véritable besoin commercial.
- Elle a émis le vœu que le ministre invite les Compagnies à établir un tarif de transport à petite vitesse accélérée avec tarit réduit.
- Nous avons trouvé ce désir également manifesté dans un grand nombre de réponses de groupes textiles, à l’enquête du Conseil supérieur du commerce et de l’industrie.
- lies accidents du travail. — On
- connaît cet autre projet que nous avons dis-
- cuté en son temps, et qui fait incomber aux patrons la responsabilité des accidents, même lorsque la faute ne leur est pas réellement imputable, et malgré qu’il soit démontré par les statsûques, que sur cent accidents, douze seulement pourraient être attribués à la faute des patrons.
- Ce projet, encore repris par M. Jules Roche, détermine notamment le système qui serait employé pour lepaiemeut des indemnités.
- C’est celui de la mutualité entre patrons, mutualité qui prend pour base des cotisations, non pas l’éventualité d’un accident, mais le fait accompli de l’accident lui-même et les indemnités allouées à la suite de cet accident.
- La charge de ces indemnités est repartie entre tous les patrons de l’industrie dans laquelle est survenu l’accident proportionnellement au total des salaires payés par chacun d’eux. Ils sont réunis ainsi sur toute l’étendue du territoire en associations mutuelles par nature d’indus'rie.
- D’après le projet, le jugement qui doit intervenir dans tous les cas pour constater le droit d’un ouvrier à l’indemnité forme titre contre le Trésor, et c’est le percepteur qui, sur le vu de l’extrait de ce jugement, paye l’indemnité ou fait le service de la rente, mais à titre d’avance à recouvrer intégralement sur les chefs d’entreprise.
- Le projet détermine ensuite la répartition par nature d’indusfrie des indemnités payées dans le courant de l’année, le recouvrement de ces indemnités qui se fait auprès des chefs d’entreprise dans les formes ordinaires des contributions, et toutes les questions accessoires que soulève le problème , garantie d’insolvabilité, réclamation pour les impositions, etc.
- lies travaux de Clievreul. — Un
- excellent journal de filature et de tissage, mais moins au courant des questions de teinture, dont il s’occupe néanmoins, déplorait dans sonpremier-Parid’un récent numéro, que les travaux de Chevreul soient devenus introuvables, tt demandait qu’il en soit publié de nouvelles éditions.
- Il mentionnait notamment :
- « Ses Leçons de chimie appliquée à la teinture (1828-1831) — et surtout son mémoire sur la loi du contraste simultané des couleurs et sur l'assortiment des objets coloriés, considéré d’après cette loi dans ses rapports avec la peinture (1829), — sans oublier le mémoire sur les couleurs et leurs applications aux arts industriels, à l’aide des cercles chromatiques (1864). »
- Or, nous avons annoncé dans notre livraison de Février dernier (p. 14), puis dans nos annonces de librairie que l’Imprimerie nationale venait de livrer au commerce, une réimpression du traité de « La loi du Contraste simultané des couleurs » ; de plus, le volume sur « Les couleurs et leurs applications à l’aide des cercles chromatiques » n’est pas épuisé, et l’on peut toujours se le procurer.
- Quant aux « Leçons de chimie appliquée à la teinture » ce ne sont plus que documents historiques, sans portée pratique actuellement.
- Le vœu de notre confrère est donc déjà en partie réalisé.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Impimerie C. COLIN, à Charlevill e (Ardennes).
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- 25 juillet 1800.
- LA R EVUE DE
- r>e Année, y u. ET DES COLOR ATIOiXS
- SOMMAIRE
- Chronique. — Lettres d’un teintnrier-dégrais-seur. — Blanchiment des fibres textiles par l’hydrosulfite. —Teinture des cotons en pièces. — Procédé de teinture en noir d’aniline.— Revue sommaire des brevets d’invention. — Le cachou de Laval et ses applications. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — De la carbonisation des laines. —Laque azoïque de bois jaune. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- A l’intérieur, ce sont toujours les tarifs douaniers la grande préoccupation du moment.
- Le Conseil supérieur du commerce a examiné les tarifs concernant les industries du lin, chanvre, jute et autres végétaux filamenteux. Le Conseil a décidé l’exemption des matières premières pour les fils et les tissus ; il a admis comme base du tarif minimum à établir le tarif général actuel, et comme tarif maximum le tarif minimum majoré de 30 0/0.
- Le Conseil a aussi voté les droits sur les fils do coton. Le tarif adopté comporte une classification nouvelle, avec relèvement des droits portés au tarif conventionnel actuel.
- 11 a terminé l’étude des tarifs applicables aux tissus de coton. De légers relèvements ont été introduits sur presque tous les articles.
- Les représentants de l’industrie de la laine peignée ayant déclaré qu’ils ne demandaient aucune augmentation sur les taxes du tarit conventionnel actuellement en vigueur, il a été décidé, après une longue discussion, que les tissus pour robes figureraient au tarif des douanes, dans un article spécial, et que la draperie formerait une catégorie distincte (voir à nos « Informations » ).
- Le Conseil supérieur a ensuite abordé la discussion des articles relatifs à la soie. Après une longue discussion, il a voté l’exemption du droit en faveur des soies grèges et l’établissement d’un droit de 3 fr. sur les soies ouvrées.
- L’industrie lainière s’est déclarée solidaire de celle des soieries, et spécia-
- lement, la Chambre de commerce de Tourcoing, par la plume de son président, M. Masurel, a adressé aux représentants du commerce des soies une déclaration dans ce sens, protestant contre le droit proposé sur les soies ouvrées.
- Des nouvelles de l’extérieur passionnent aussi nos industries ; ce sont celles relatives au fameux bill Mac-Kinley, dont les dispositions draconiennes ont amené une véritable panique sur les marchés européens.
- La Chambre de commerce de Paris s’est émue de la situation qu’il va créer au commerce français d’exportation et a délégué l’un de ses membres, M. Poirrier, sénateur de la Seine, auprès de M. le Ministre des affaires étrangères, lui annonçant son intention de lui adresser une question sur le bill Mac-Kinley.
- M. Ribot s’est mis à la disposition de M. Poirrier, qui posera sa question dans une des prochaines séances du Sénat.
- M. Dupuy, de son côté, se proposait de questionner M. Ribot sur l’adoption du bill. M. Ribot avait accepté la question.
- Mais ces questions ont été momentanément écartées au Parlement, sous prétexte de travaux plus urgents, en ne prenant pas en considération que ces nouvelles exigences du Gouvernement des Etats-Unis vont devenir exécutoires le 1er août prochain.
- Eu Angleterre, les esprits sont beaucoup plus surexcités :
- Un grand meeting de protestation s’est réuni à Sheffield, sous la présidence du maire, et vingt mille mains se sont levées pour appuyer une résolution portant que, si le « tarif bill » américain était adopté, les assistants ne voteraient pour aucun candidat au Parlement anglais qui ne prendrait pas l’engagement formel d’appuyer les droits de rétorsion.
- Dans nombre de pays, on signe des pétitions pour obtenir des Gouvernements qu’ils usent de représailles contre l’introduction de ces mesures réellement prohibitives.
- On demande même un blocus euro-
- péen contre toutes les marchandises de provenance américaine.
- En dehors du bill maintenant adopté et qui a trait au contrôle des déclarations en douane, M. Mac-Kinley en a déposé un autre portant des relèvements considérables sur une quantité de produits industriels, notamment sur les tissus de laine et de soie, ainsi que nous l’annoncions dans notre précédente « Chronique », et ceci fermerait décidément la porte du marché américain aux marchandises européennes.
- C’est aussi contre cette nouvelle menace que les producteurs européens s’élèvent en ce moment.
- » *
- L’Amérique du Sud sera le refuge de notre exportation, ce qui ne l’empêche pas de développer elle- même son industrie.
- Sous le titre de la Tejedora Sud-Ame-ricana, il vient de se constituer, à Bue-nos-Ayres, une Société anonyme dans le but d’exploiter des patentes d’invention, privilèges et concessions obtenus, dans toute l’Amérique du Sud, pour la fabrication et la préparation de la soie végétale connue sous le nom de Cosmos, de la laine végétale appelée Wooline, et d’importants établissements industriels (filature, tissage, blanchisserie, teinturerie, papeterie , etc.) seraient successivement créés pour l’exploitation de ces nouvelles matières textiles.
- Avant de quitter l’Amérique, mentionnons enfin que la Compania Manufacturera Mexicana, de Mexico, se propose d’installer à l’Olivar del Conde une grande fabrique de tissus de coton et d’articles de bonneterie.
- L’industrie des tissus est d’ailleurs très développée au Mexique ; nous avons vu aux « Faits divers » de notre précédent numéro, quelle était l’importance des fabriques d’impressions qui, dans les deux provinces de Puebla et de Mexico, comptent 119 usines produisant pour plus de 80 millions de francs de tissus imprimés.
- D’autres établissements fondés par de puissantes Compagnies font de la filature, du tissage et de la teinture ; nous citerons notamment la Industria National, à Toluca, sous la direction de M. Francisco de P. Riçhardo ; cette Société
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- très prospère n’a rien à envier aux meilleures maisons européennes, et elle n’est pas seule en son genre au Mexi-igiete ewooD no ,niafq ai'uopo* üoatqnai
- ♦ * *
- Revenant à nos marchés, voici quelques nouvelles de la fabrique :
- A Reims, il y a reprise sensible : l’article mérinos et le cachemire d’Ecosse sont très demandés et en bonne situation par conséquent, et pour les nouveautés on est en pleine livraison des commissions d’hiver.
- La fabrication de la nouveauté conserve, à Elbeuf, son activité, et les draps de couleur et d’administration, qui avaient subi un léger arrêt, sont en reprise marquée.
- Dans les soieries, la fabrique est occupée à ses commissions d’automne, et cette époque est chaque année une période de calme.
- La rouennerie et les tissus de coton imprimés sont calmes aussi, mais les cotonnades écrues et blanches sont en assez bonne situation.
- Une statistique des cinq premiers mois de l’année nous montre une plus-value sensible de notre exportation, comparée à la même période de 18S9. Nous y relevons les chiffres suivants :
- 1890 1889
- Tissus de laine... fr. 155.512.000 151.536.000
- „ desoie........ 119.664.000 117.958.000
- d lin et chanvre. 4.594.000 3.731.000
- Lingerie cousue.... 26.724.000 24.255.000
- Confections de dames 24.200.000 12.6 il.000
- Fils de laine....... 16.768.000 24.266.000
- Fils de coton........ 1 438.000 1.062.000
- Fils de lin.......... 4.537.000 4.296.000
- En ce qui concerne les tissus de coton, à la fin d’avril, l’excédent sur 1889 était de 3,798,000 fr., et maintenant il y a déficit de 105,000 fr. L’écart entre le mois d’avril ot le mois de mai est presque de 4 millions. Il porte particulièrement sur les dentelles, les tulles et les mousselines.
- * *
- Signalons, pour terminer, deux matières colorantes nouvellement livrées au commerce et qui, toutes deux, s’adressent aux fils et tissus de coton :
- 1° La Cinérêine de la maison Poir-rier, donnant des gris cendrés d’une grande solidité, et dontM. Bretonnière, de Laval, a fait une heureuse application en laafkMÈ §B&Ped du cachou de Laval qu’il ^^couvert. Peu à peu, le cercle des.b,$ns teints s’élargit dans les couleurs artificielles ;
- 2° La Ilhodaminç S (succinique) de la « Badische Anilin et Soda-Fabrick »,
- couleur qu’il ne faut pas confondre avec la Rhodamine présentée par la même maison en 1888 (1), et qui était surtout applicable aux matières animales.
- Le nouveau produit succmique teint directement le coton, et donne ainsi le coup de grâce au, carmin, de safranum, qui était encore un peu employé.
- C’est une couleur de petit teint, mais qui n’en a pas moins son intérêt pour les articles de mode, où il faut de la fraîcheur et de l’éclat.
- F. Gouillon
- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRA1SSEUR
- La Chambre syndica'e
- Il m’est demandé de divers côtés de poursuivre résolument la campagne que j’ai entreprise eu vue d’améliorer notre profession, et de tâcher de faire partager mes vues à la Chambre syndicale^ fiü j9 »
- Je l'ai déjà dit : la Chambre ne semble pas bien révolutionnaire ; certains de ses membres me disent bien : je partage vos idées en tous points; cela ne suffit pas, ce sont des résolutions pour les faire aboutir qu’il faut.
- Le service de ptacemeffr0 i‘îe '
- «. .i^ïsiins £ùiéiai9b 890 msh ègnoe aaove mon
- Toutes les petites mesures déjà adoptées n’ont rien changé,Je bureau de placement lui-même n’a pas, que je sache, donné le résultat désiré, et cela pour des motifs que j’ai déjà signalés dans la Revue ; et puis les ouvriers semblent s’être donné le mot de n’y pas aller. J’ai tenu moi même à m’assurer du fonctionnement ; à cet effet, j’ai demandé du personnel, en ayant réellement besoin, et puis en demandant aussi sans besoin. J’ai sans doute choisi un mauvais moment, puisque mes demandes sont restées sans résultat.
- Je dois cependant ajouter que, m’étant adressé personnellement au secrétaire de l’Union nationale, ce monsieur a été très aimable et très complaisant ; il m’a montré un registre bien tenu où, malgré cela, les demandes d’emplois sont clair-semées ; cela se comprend. Pourquoi ces inscriptions sur un registre ? Cela rebute les ouvriers.
- Quand un patron a besoin d’un employé quelconque pour en remplacer un qui ne fait pas l’affaire, il s’assure d’abord de trouver son remplaçant • l’ouvrier, de son côté, pour une chose ou l’autre, désire changer de maison -, pour ne pas être exposé à rester sur le pavé, il visera également à se trouver une place; or, il arrive que si, au bureau de placement, vous
- (1) Voir Revue de la Teinture\ Echantillon et Procédés d’application, 1888, p. 2, 68, 114.
- l’obligez à se faire inscrire, il redoute que son patron le sache. De plus, ces demandes d’emplois ne servent à rien qu’à compliquer les écritures, embarrasser le service d’un employé qui tient le bureau. Quand il y aura cent demandes d’emplois contre dix offres, cela n’avance à rien.
- Il serait donc désirable de supprimer les inscriptions des employés et de mettre seulement un tableau indicateur des demandes des patrons : les employés n’auraient qu’à venir consnller et se présenter eux-mêmes.
- Nos vrais concurrents
- Pour toutes les autres questions que la Chambre discute en ses dernières séances, je me désintéresse absolument ; tant qu’on n’abordera pas les grandes questions, il n’y aura rien de fait.
- Nous ne sommes ni importateurs, ni exportateurs, mais consommateurs et industrie d’économie domestique; la concurrence étrangère nous est indifférente ; nous ne pouvons donc traiter nos intérêts de la même façon que la plupart des autres industries ; nos intérêts sont au dedans, nos concurrents sont nous-mêmes ! Par une concurrence mal raisonnée, par un défaut d’entente, l’ennemi c’est nous, avec le système de travaux à confrères de chinage, d’avilissement des prix.
- J’ai lu un excellent discours de M. Taintu-rier (1) (nom ^prédestiné), président de la Chambre des teinturiers^ et apprêteurs de plumes ; j’en détache, quelques passages :
- « Nous sommes tous d’accord à reconnaître que nous souffrons rie la situation précaire qu’occupe notre industrie, Pt qui s’aggraverait chaque jour encore si nous persistions à pratiquer le système d’individualité en présence des transformations économiques qui se sont opérées... »
- Plus loin, on lit :
- « Nous savons produire, mais nous sommes impuissants à faire rémunérer notre main-d'œuvre , qui transforme des marchandises qui seraient sans valeur sans l’application de notre ait, parce que seuls nous avons peu d’action, n’osant pas grand’chose par nous-mêmes • mais réunis, nous sommes une force ; il ne faut donc pas traiter légèrement les choses qui touchent au devoir et à la conscience. Nous savons notre devoir et nous tenons à ce que notre conscience se porte bien, ce qui nous oblige à être, entre nous tous, justes, sincères, loyaux et droits. C’est l’avantage des collectivistes. »
- Plus loin encore, M. Tainturier continue :
- « 11 y a lieu d’espérer que notre nouveau régime produira des résultats favorables par l’apaisement des luttes entre nous et qui provenaient de la mauvaise manière que nous avons eue de nous faire concurrence, croyant tout attirer à nous, à faire diminuer les prix
- (1} Revue de la Teinture du 25 juin, p. 78.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- chacun par nos moyens, du travail qui peut et doit nous faire vivre, etc., etc. »
- J’engage tous mes lecteurs à se reporter au numéro de la Revue du 25 juin et à lire ce discours dans son entier. Si ses belles paroles sont applicables aux teinturiers en plumes, combien ne le sont-elles pas pour notre spécialité!
- Il n’existe peut-être pas une autre industrie que la nôtre pour se faire une concurrence aussi exagérée et aussi peu raisonnée, et j’ajoute qu’aucune ne supporterait tant de frais généraux. Je les ai déjà énumérés, et je me propose de continuer cet article pour y revenir.
- Restons nous-mêmes
- La Chambre est-elle impuissante à y remédier ? Non, elle ne l’est pas si elle le veut -, mais pour cela, il faut qu’elle soit une vraie Chambre syndicale, c’est-à-dire l’avocat défendant les intérêts de la corporation, et seulement de notre profession, sans admettre d’autres membres de professions diverses. Nous avons déjà des blanchisseurs, des gla-çeurs, nettoyeurs à sec, des fabricants de cylindres et d’essoreuses, etc.; nous voilà dans la voie de prendre des quincailliers, puis des chaudronniers, même des fumistes monteurs de fourneaux, si l’on admet tout ce qui se rattache.de plus ou moins loin, à la Teinture.
- Qu’on le note bien : ce n’est pas d’honorables personnalités (fui sont en cause, mais leurs professions. Il faut être l’un ou l’autre ; un corps professionnel ou non.
- Moyen de propagande
- Quelques-uns se plaignent que nous soyons en trop petit nombre; eh bien, il faut organiser une grande conférence et y convier tous les teinturiers soit par visites, soit par lettres. A cette conférence, les plus lettrés, les plus malins, en un mot, prendront la parole pour convaincre leurs collègues des bienfaits du Syndicat bien compris et bien dirigé. On a très bien réussi un banquet à 10 fr. par tête, cela est encourageant.
- Que la Chambre syndicale organise donc quelques conférences où chacun pourrait manifester ses idées. En pratiquant par des procédés de bonne confraternité, on finira par arriver, surtout si la Chambre se montre résolue, en commençant par les grandes lignes, d’abolir le colportage, les boutiques d’occasion, de réduire les frais généraux, etc.
- Un reproche qu’on adresse à tous les groupes syndiqués (cela n’est donc pas spécial au nôtre), c’est que les membres ordinaires ne sont appelés qu’une fois par an en assemblée générale, où l’on ne fait guère qu’approuver les opéritions du bureau, seul pouvoir effectif du Syndicat. Nous devrions, quant à nous, ne pas suivre cette habitude restrictive, et ap-
- peler tout notre peuple aux affaires de notre gouvernement professionnel.
- V. Barbé, Teintnrier à Paris
- fj
- B^AIVCHIMEISTT
- DES
- FIBRES TEXTILES ANIMALES
- PAR L’HYDROSULFITE DE SOUDE
- Par Gaston Dommergue, expert chimiste de la ville de Paris.
- Le blanchiment des fibres textiles animales laine et soie, se fait généralement au soufre, c’est-à-dire à l'acide sulfureux gazeux ou dissous. Cependant, lorsque les fibres blanchies doivent subir ensuite l’opération de la teinture, on ne peut employer ce procédé, les matières colorantes étant réduites ; on a alors recours à l’eau oxygénée, proposée dès 1870, par M. Charles Girard.
- Le blanchiment au soufre présente bien des ihcûi^MiefrcSP: 193B:,1£Q 91'B*
- 1° Un matériel et un emplacement considérables ; ' êI ;
- 2° Des émanations continuelles d’acide sulfureux donnant lieu à des réclamations incessantes de la part de la population environnante.
- Pour obvier en partie à ces inconvénients, nous avons songé dans ces dernières années à employer l’hydrosulfite de soude comme agent de blanchiment des fibres animales.
- Ce produit découvert en 1869, par M. le professeur Schützenberger, avait déjà reçu une application industrielle dans le montage des cuves d’indigo -, Kallab l’avait, il est vrai, proposé pour le blanchiment, mais son emploi s’était borné au traitement des plumes.
- Depuis 1883, le procédé de blanchiment de la laine et de la soie à l’hydrosulfite est appliqué industriellement ; les résultats obtenus sont excellents, les fibres sont bien décreu-séés, elles ont un aspect velouté, très recherché ; mais, comme avec le procédé à l’acide sulfureux, les fibres ainsi blanchies ne peuvent être mises en teinture.
- Préparation de rhydrosulfite de soude
- L’hydrosulfite se prépare industriellement d’après les données de M. Schützenberger.
- Dans un grand baquet en sapin du nord d’une contenance de 500 litres, on verse 5 touries (environ 300 litres), de bisulfite de soude de 35° à 40° Bauraé, puis on ajoute des déchets de zinc neuf jusqu’à affleurement à la surface du liquide, le volume du métal ne devant pas dépasser le quart du volume total ; on couvre, le zinc se dissout peu à peu sans dégagement d’hydrogène ; il faut éviter une trop grande élévation de température, pour cela on fait circuler un courant d’eau au sein
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- de la masse dans des tubes de grès ; la | réaction est complète au bout d’une heure environ; on soutire dans un baquet que l’on a soin de maintenir toujours plein, on couvre et on laisse reposer au moins 12 heures; il se fait une abondante cristallisation de sulfite double de zinc et de soude. La partie liquide forme le produit décolorant.
- Le zinc, nettoyé à grande eau légèrement aiguisée d’acide chlorhydrique, est prêt à servir pour une nouvelle préparation.
- Au contact de l’air l’hydrosulfite se convertit facilement en bisulfite de soude avec élévation de température, aussi les cuves de préparation de l’hydrosulfite et de blanchiment doivent toujours être tenues aussi pleines que possible et couvertes avec soin.
- Blanchiment
- Dans un baquet d’une contenance de 1000 litres, on verse l’hydrosulfite préparé comme nous l’avons dit, on l’étend de son volume d’eau, on agite et lorsque le mélange est homogène, on rentre les écheveaux ou les pièces bien dégorgés c’est-à-dire passés en carbonate de soude, puis en savon, on doit s’attacher à ce que le baquet soit presque plein ; on couvre et on laisse 6 heures. Au bout de ce temps, on retire la marchandise, les écheveaux sont chevillés avec soin, les pièces passées entre des roules presseurs en sapin qui surmontent le baquet, afin d’évitei le plus possible les pertes de liquide décolorant. Il convient alors de rincer de suite à Veau filtrée, car, au contact de l’air, les fibres s’échauffent rapidement, atteignent 70* à 80° et s’altèrent profondément.
- Parfois, les pièces ainsi blanchies, sont marbrées au sortir des apprêts, cet accident est dû à du sulfite double de zinc et de soude, qui a pénétré dans le tissu par l’action des roules presseurs (l’hydrosulfite n’ayant pas subi un repos suffisant avant son emploi) ; les pièces sont alors passées à froid dans un bain très léger d’acide chlorhydrique et lavées à grande eau.
- Détermination du prix de revient.
- Avec un simple baquet de blanchiment on peut blanchir par an 3,000 pièces de laine de 100 mètres, soit environ 36,000 kilogrammes de laine ; l’usure du zinc est insignifiante, et vu son bas prix nous n’en tiendrons pas compte, dans la détermination du prix de revient, car avec quelques centaines de kilogrammes de ce métal, on peut marcher quelques années.
- Le prix du bisulfite est commercialement de 25 francs environ les 100 kilogrammes ; il s’ensuit, puisque nous étendons nos bains de moitié, que notre liquide de blanchiment nous revient à 0 fr. 125 (il est dfonc très utile de cheviller les écheveaux et de faire passer les tissus entre des roules presseurs). Quand le niveau du bain baisse, on le ramène à hauteur convenable avec de l’hydrosulfite éten ud, il
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- conserve ainsi à peu près indéfiniment sa force.
- Avec un baquet de 1000 litres, on peut rentrer à chaque fois 130 kilogrammes de laine environ. Le blanchiment se fait à bon compte. Ainsi 1,286 kilogrammes de laine nous ont demandé en opération courante, 175 francs de produit, soit une déperee de 1 fr. 36 par 10 kilogrammes de fibre.
- O procédé de blanchiment présente donc de réels avantages, tant au point de vue de s» simplicité, qu’au point de vue du prix de revient ; déjà employé depuis plusieurs années par quelques usines il est appelé, dans un avenir prochain, à remplacer les procédés actuels de blanchiment.
- (Monit. Scientifique).
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- LA TEINTURE DU COTON
- EN PIÈCES Par S. Ladek.
- La teinture en pièces pour coton a eu un commencement très modeste, mais s’est rapidement développée, spécialement dès que par suite de nombreux essais et tâtonnements on a çurmonté les nombreuses difficultés qui s’opposaient à son développement. La méthode primitive consistait à passer la pièce à teindre dans le mordant et ensuite dans le bain de teinture ; mais, comme la teinture ainsi obtenue était très inégalé, plus tard on foularda le mordant, on le fit sécher à l’air, on passa en craie et blouse, et enfin on teignit l’étoffe.
- Toutes ces opérations étaient un pru longues ; l’emploi du jigger venu d’Angleterre fut un nouveau progrès. Il permettait d’obtenir toutes les couleurs connues alors dans les différentes nuances et toujours égalas ; de plus, on s’épargnait la peine du séchage, car on travaille sans sécher. L’article uni fut dès lors fabriqué par de nombreuses maisons et a fait la fortune de quelques-unes.
- L’emploi des sels d’oxyde de chrome permit d’obtenir des gris solides, auxquels le gris d’alizarine commence à faire concurrence.
- Pour le gris à base de chrome, on employait la solution obtenue en traitant le bois de cam-péche finement râpé par l’eau bouillante, on l’additionnait d’une solution chlorhydrique diluée de bichromate, on plaquait les pièces avec le mélange, on pas-ait en craie, on lavait et apprêtait les pièces. Le gris était très solide, et il est à remarquer qu’on n’employait que des pièces dont le parement était enlevé, ce qui n’était pas nécessaire pour le noir au campêche.
- L’emploi du noir d’aniline amena encore de grands changements, elles nombreux insuccès éprouvés au début dans son application eurent pour effets l’abandon du jigger et le remplacée eut de celui-ci par la machine à foularder avec deux ou trois rouleaux. Les nouvelles couleurs d’aniline profitèrent beaucoup de cette
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- innovation ; car, dans le jigger, files donnaient facilement une teinture tachée, ce qui n’eut plus lieu avec le foulard. D * plus', la quantité de colorant employé devint si minime que l’idée vint d’employer la machine à imprimer pour Lire l’uni. Ceci devint ude réalité lorsque la consommation en satinettë uni devint très considérable.
- On imprimait donc les couleurs comme couleurs vapeurs avec un rouleau mille points pour les nuances claires, ou deux rou eaux pour les nuances foncées, on séchait en évitant soigneusement lout pli, on vaporisait pendant trois quarts d’heure, on lavait et apprêtait. La condition sine quâ non d’une teinture propre est de sécher en évitant tout pli.
- Vint enfin la méthode au tannin, qui permet d’obtenir un uni parfait, même dans un-: simple cuve de teinture, si le mordançage a été bien fait. Pour lés nuances foncées, on mor-dançait d’abord en fer ou alumine, ensuite en matière astringente et on t. ignait enfin.
- Comme la découverte de nombreuses matières colorantes artificielles a donné naissance à un nombre considérable de recettes de teintures pour uni, nous croyons qu’un petit résumé sera bon pour nous orienter parmi les nombreuses méthodes possibles :
- 1) Les nuances claires, comme crème, ivoire, bleu et rose clairs, se funt sur le rou leau ou le foulard, si ce dernier possède une chambre à sécher.
- 2) Pour les nuances foncées comme noir, puce, brun, etc., foularder le mordant et teindre ultérieurement en colorants naturels ou artificiels, ou teindre sur tannin avec ou sans mordants de fer ou d’alumine.
- 3) Le noir d’aniline sera foulardé, séché, fixé et chromé, ce qui est nécessaire pour un noir inverdissable.
- 4) Pour le rouge turc, la meilleure méthode est actuellement encore celle où l'on ne sèche pas. Le rouge de naphlol produit directement commence à lui faire une concurrence sérieuse.
- 5) L’indigo se fixe toujours à la cuve, l’emploi de l’indophénol n’ayant amené aucune modification.
- Pour finir, rappelons encore que, dans la teinture en uni, la production des colorants directement sur fibre est appelée à un grand avenir.
- (Farber-Zeitung)
- PROCÉDÉ DE TEINTURE
- EN NOIR D’ANILINE
- Par MM. Delamarre-Boutteville et Renard
- Ce procédé, qui fait l’objet d’un brevet d’invention, a pour but l’application industrielle delà méthode de Witz, qui consiste dans l’emploi des sels de vanaiium pour la teinture en noir d’aniline.
- D’après sa description, on imprègne le coton d’une solution de chlorhydrate d’aniline
- et de chlorate de soude ou de tout autre chlorate, additionnée d’une quantité variable, mais toujours très faible d’un sel de vanadium. On le comprime, on l’enveleppe d’un lissu mouillé, puis on l’entasse dans une caisse close que l’on maintient à une température de 30 à 40 degrés, en ayant soin de maintenir 1’intérteur de la caisse humide, soit avec de l’eau, boit avec de la vapeur.
- Le noir se développe plus lentement qu’à l’air.
- Au bout de 24 heures, le coton a pris une nuance verte qui s’acceniue de plus en plus et qui passe au noir après 2 à 8 jours, et même plus vite, suivant les proportions d’aniline employées. r
- Toute la masse du coton, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, est d’un noir uniforme et on achève l’oxydation de l’aniline par un passage dans une solution de bichromate de soude ad-di’ioniié d’acide sulfurique.
- Ce procédé est applicable à la teinture des cotons en écheveaux, des cotom bruts en laine, des cotons filés, en o mettes, des tissus de coton et surtout des cotons en nappe, ou en lames, ou en mèches.
- Pour les cotons en nappe, après les avoir imbibés de la solution indiquée précédemment, on les exprime sous des rouleaux, puis on les enroule sur de petits cylindres en bois recouverts de tissu, de façon à former de gros rouleaux de 40 à 50 centimètres de diamètre. On recouvre ces rouleaux . d’un tissu mouillé, puis on les abandonne dans une chambre bien close et maintenue à 30 ou 40 degrés.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé de fabrication <tes nitrates de baryte et d'ammoniaque et du chlorure d'ammonium.
- Par MM. Habay, Chevallot et Maire On dissout d’une part du chlorure de baryum dans deux fois son poids d’eau bouillante ; d'autre part, on dissout du nitrate de soude dans la moitié de son poids d’eau à la même température. On mêle les deux sôlutions, le nitrate de baryte se précipite par refroidissement à l’état cristallin. Pour le purifier, on le soumet à l’action de la force centrifuge dans une tribune à l’intérieur de laquelle on fait arriver, pendant quelques instants, un jet d’esu bouillante qui active la purification sans perte sensible de ma'ière.
- Pour préparer le nitrate d’ammoniaque on mêle ensemble une solution de 130 parties et demie de nitrate de baryte et 66 parties de sulfate d’ammoniaque également en solution. Le nitrate de baryte est dissous dans quatre fois son poids d’eau à l’ébullition et le sulfate d’ammoniaque dans son poids d’eau bouillante. Pour avoir du nitrate d’3mmoniaque pur, on purifie au préalable le sulfate en ren-
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- dant la solution légèrement alcaline avec de l'ammoniaque libre; la matière qui colore le sulfate est précipitée.
- Le chlorure d’ammonium s’obtient en précipitant une solution de chlorure de baryum par du sulfate d’ammoniaque.
- Procédé de fabrication de la baryte hydratée du carbonate de soude, et de la soude caustique.
- Par M. Manoury
- Une solution de sulfure de baryum provenant de la réduction du sulfate est traitée par de la soude caustique ; la baryte hydratée se précipite, est lavée et recueillie, puis soumise à l’action de filtres-presses.
- Les eaux mères con enant N a 1 2S sont placées dans un récipient en fer ou fon'e et traitées par un courant d’acide carbonique après précipitation préalable de la baryte en excès par le sulfate ou le bisulfate de soude L’hydrogène sulfuré qui se dégage est reçu dans un lait de chaux, le sulfure de calcium formé est précipité par du sulfate de soude. Il se produit du sulfure de so )ium que l’on transforme en carbonate de soude par C O2.
- La solution de carbonate sodique peut être traitée par un lait de chaux, il se produit de la soude caustique, on sépare le carbonate de chaux formé, on évapore la solution sodique au degré de concentration demandé.
- LE CACHOU DE LAVAL
- ET SON APPLICATION
- Le cachou de Laval a été découvert en 1873, par MM. Croissant et Bretonnière, en fondant des substances organiques : sciure de bois, son, etc., avec du sulfure de sodium. Quelques années plus tard, il fut fabriqué par M. Poirrier et préparé en grand.
- C’est un des rares cas où les produits de décomposition de la cellulose f ournisi-enl une matière colorante. Il est. du reste, difficile d’obtenir dans la fabrication un produit toujours homogène. (1)
- Par suite du peu de valeur de ces matières premières, sop prix a toujours été peu élevé, ce qui en rend l’usage avantageux.
- De Caehou de Laval et de sa observation.
- Le cachou de Laval s’expédie en boîtes de fer blanc de 50 ktlog. hermétiquement fér-mées. 11 faut avoir bien soin, lorsqu’une boîte est entamée, de remettre le couvercle, sans quoi l’humidité s’introduirait à l’interieur et le produit s’altérerait au bout de peu de temps.
- Lorsque le cachou de Laval est dans son état normal, il doit se dissoudre très facilement et très rapidement dans l’eau chaude, qu’il colore en un beau vert bouteille foncé. S’il a até exposé à l’humidité, la dissolution se fera imparfaitement oElle sera brune au lieu d’être verte. Le rendement en teinture est alors de beaucoup inférieur à ce qu’il eût été si le produit n’eût pas été altéré.
- Pour remédier à cet inconvénient, il suffit de faire bouillir cette solution brune, pendant un quart d’heure environ, avec du carbonate de soude en faible quantité : elle ne tarde pas à redevenir verte et elle est alors apte à être appliquée à la teinture.
- Néanmoins, rien ne vaut le produit naturel, et nous n»- saurions trop recommander aux teinturiers de veiller à l’exacte fermeture des boîtes de cachou de Laval.
- Dissolution du produit
- (P/ oportions pour 10 kilos de coton).
- Faire dissoudre 500 grammes à 2 kiiog. du cachou de Laval, selon la nuance que l’on veut obtenir, dans dix fois le poids d’eau bouillante aussi pure que possible.
- Eviter de prendre des eaux calcaires pour la dissolution comme pour la teinture.
- Les dissolutions anciennes s’altèrent.
- Ne dissoudre qu’à mesure de l’emploi^
- UN DE TEINTURE
- ril teint avec 15 0/0 de cachou ^mple fixation en acide chlorhydrique.
- \Le bain doit être aussi court que possible, I0\ litres au plus pour 10 kilog. de coton. Le lorter à 60p environ, y verser en plusieurs bis \a dissolution ci-dessus à travers un ta-nis. (Si l’on versait le tout en une fois, on lurait une teinture inégalé à cause de la grande iffinité de ce produit pour la fibre.)
- Ajouter au bain 500 grammes de sel marin,
- ou. ce qui est mieux encore, du bisulfite de soude, dans la proportion de 75 à 100 0/0 du poids du cachou employé. Il ne faudrait pas dépasser cette dernière proportion, autrement le colorant se précipiterait. N’ajouter le sel marin ou bisu fite de soude qu’après l’addition
- de tout le colorant.
- Teindre pendant 20 ou 25 minu'es environ. En jetant le bain après chaque passe, on a des nuances plus vives, mais il y a perte de
- colorant.
- Bain fixateur
- cachou de Laval,
- (1) Cette communication n’a pas un caractère e nouveauté particulier, mais un journal alle-and vient de publier une note sur le cachou g-a traduite par le Moniteur scien tres'jo' ^ ^U- a reProduite par plusieurs au
- mîhr 8clue question redevient d’actualité, nous/, ro„i1(jn®,ces détails beaucoup plus complets que ceux de la note susdite. F. G.
- Dton teint à 5 u/u ae
- fixé au
- Sortant du bain de teinture, bien laver, puis passer le coton dans un bain chaud de bichromate de potasse ou de soude, à 300 grammes environ de bichromate. Après l’avoir manœuvré pendant quelques minutes, on le sort, et on le laisse sécher.
- Au lieu de bichromate qui donne les nuances les pins solides, on peut employer le sulfate de fer, de cuivre, ou simplement d’acide sulfurique 200 grammes par hectolitre, ou chlorhydrique 500 grammes.
- Les nuances varient suivant la nature du bain fixateur, de la nuance chamois au gris fer.
- Couleurs composées
- Le cachou de Laval, en dehors des nuances diverses et solides qu’il produit par lui-même, concourt à en produire une infinité d’autres. Il sert de fond et de mordant aux cculeurs d’aniline et aux diverses matières colorantes. Pour certains emplois, il remplace avantageusement le sumac et le cachou.
- Il suffi», en elTet, de passer les cotons teints au cachou de Laval dans des bains de brun, de fuchsine, de vert, de bleu, de violet, d'extrait de bois, etc., etc., pourobienir les nuances les plus variées; seulement, il faut avoir soin de faire de forts lavages à l’eau courante sur lesco-tons teints et fixés au cachou de Laval avant de le passer dans les nouveaux bains de matières colorantes.
- La plupart de ces matières se fixent par la simple immersion dans le bain de teinture du coton piété au cachou de Laval, avec ou sans addition d’acide ou de sel, suivant la nature du colorant. (1)
- Impression sur coton
- Il suffit de dissoudre ce produit et de Vé-paissir avec un épaississant quelconque et de l’imprimer.
- Q aelle que soit la méthode employée, la matière colorante se fixe en majeure partie pendant l’impression même ; le vaporisage rend toutefois cette fixation plus complète, et le passage en bichromate n’est plus nécessaire.
- Teinture du Velours de coton EN BAC MÉTALLIQUE (2)
- Teinture. — Il faut faire fondre le cachou
- ; .< -«au Jh>:o’n rup
- (1) Nous donnerons prochainement un exemple
- de piétage, ayant servi à fixer ube nouvelle matière colorante : « la CinéréAn^ift ; cr ; • . * *
- (2) 11 y a un véritable intérêt, pqqj teinture en cachou de Laval, à employer de/petits bacs mécaniques, tant au point de vue de' l’économie qu’à celui de l’intensité des nuances. Le cachou de Laval ne remplace avantageusement le sumac qu’à la condition d’être employé en bains courts et concentrés.
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- de Laval dans 20 litres d’eau bouillante, mettre dans le bac à teinture 50 litres d’eau à 60° environ, dans laquelle on aura fait dissoudre 2 kilog. de sel marin On y ajoute alors
- 10 litres de colorant (c’est-à-dire la moitié), puis on passé la pièce, d'un bout à l'autre. Lorsqu’elle est hors du bain, sur le rouleau, on y ajoute le reste du colorant et l’on donne six passes complètes (aller et revenir). Enfin on la retire du bain et on l’enroule sur le dernier cylindre.
- Il n’est pas bon avec le cachou de Laval, de lever les pièces sur plis, à cause des barres produites par l’oxydation à l’air. Avant de teindre les pièces, on devra aussi en surveiller soigneusement Yabreuvage, parce que s’il s’y trouvait des parties moins humectées que les autres, ces parties absorberaient plus de colorant et donneraient des marbrures.
- Une fois la pièce piétée et roulée sur son cylindre, de façon à éviter le contact de l'air,
- 11 faut la laisser égoutter un peu. Il serait même utile de trouver un moyen quelconque de l’exprimer après teinture. Gela aurait le double avantage d’économiser du colorant et de nécessiter moins de drogues pour le bain de fixage, car ce bain est affaibli par l’excès du cachou qui n'adhère pas à la fibre.
- Fixage. — Le fixage peut se faire soit en bac mécanique, soit en bac ordinaire.
- Lorsque les eaux employées sont calcaires, on aura soin de les aciduler, soit au moyen de l’acide sulfurique, soit au moyen de l’acide chlorhydrique, de manière à leur donner la saveur d’un léger vinaigre. Le but de cette opération est de neutraliser non seulement la chaux dissoute dans l’eau, mais encore l’alcali caustique très abondant dans le cachou de Laval. Sans cette précaution, il n’y aurait pas combinaison entre la matière colorante du cachou et l’oxyde métallique du sel fixateur.
- 11 ne faudrait pas non plus aciduler trop fortement le bain, parce que si les lavages subséquents laissaient subsister dans le tissu quelques traces d’acide, elles pourraient lui causer préjudice à la longue.
- On fait ensuite dissoudre dans ce bain acidulé le sel métallique choisi : soit du sulfate de cuivre, s’il s’agit d’obtenir plus tard des olives et des bronzes; soit du sulfate de fer, si l’on veut des cachous ou des marrons, soit de l’acide chlorhydrique, si l’on veut des tons plus clairs, comme des acanthes : soit enfin tout autre fixateur que l’on jugera convenable. Il est évident que si l’on emploie pour le fixage l’acide chlorhydrique, il est inutile d’a-cidtiler préalablement l’eau du bain.
- Quoique le cachou de Laval se fixe bien à froid, mieux vaut employer pour cela l’eau tiède : l’opération se fait mieux et plus vite.
- Le fixage s’effectue, comme la teinture, en six passés. Où peut, après lui, lever sur plis -, cela n’a plus d’inconvénients. Il ne reste plus ensuite qu’a porter la pièce à la rivière ou à
- la tringueuse, et à laver à grande eau jusqu’à épuration complète.
- Ainsi préparée, la pièce est apte à subir toutes les opérations usitées pour l’apprêt des velours. Elle a, en outre, la remarquable propriété de tirer à clair les bains colorants (brun Bismark, fuchsine, ëécî^dâns lesquels on la passe pour lui donner le reflét voulu.
- L’ensemble des opérations : teinture, fixage et lavage, dure juste 45 minutes. Il est facile de juger par là de l’avantage qu’offre, au point de vue de la rapidité et de la main-d’œuvre, l’emploi du cachou de Laval pour la teinture des velours.
- En outre, le piétage au cachou de Laval offre une solidité et une puissance de pénétration que ne donne aucune autre matière co-
- lorante^.-.- ;r .n., gsggnsEargmasBâaw
- NOTA.—Le cachou de Laval peut également teindre le jute, le lin et toutes les matières végétales, mais ne convient pas aux fibres d’origine animale.
- Il est employé sur une vaste échelle en France, en Angleterre, en Ecosse et en Italie, notamment pour donner le fond gris aux nuances mode sur cotons, lins, chanvres, jutes et ramieiaJïiÊ smhaxa's fstmor
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- . ie ©udslfi si é eiisaaenèn ôfùirt'i eh saèic-i on eniel fiJ .osR^if ai isq empoi
- Je reprends, chers confrères, la place que j’ai dû céder à l’actualité, sous le prétexte -— ou la raison, comme vous le voudrez — que mes articles sont aussi bien de demain que d’aujourd’hui, et qu’ils peuvent attendre sans se défraîchir -, inclinons-nous donc devant cette exigence du journalisme.
- Les lecteurs qui me suivent voudront donc bien se reporter à ma dernière causerie, qui est du 25 mars dernier, page 33, et que je continue ainsi eb eso el ïae 9iîœ
- DES COULEURS SUR SOIE
- (Suite)
- GRIS ET MARRONS SUR SOIE
- Gris-perle, Gris-rosés, Gris-bleus.
- Ces gris, généralement clairs, ne se font que sur fonds blancs, ou sur teinte très faible entrant dans la composition du gris.
- L’ancien procédé, qui a encore du bon parcequ’il est moins rapide et permet mieux d’unir, consiste à employer un mélange de carmin d’indigo et de cochenille ammoniacale, en proportion variable, suivant la nuance qu’on veut obteni^. . . , ^ ' '
- Pour les perles, on les emploie en parties à peu près égales.
- Dans les rosés, on fait prédominer la cochenille.
- Et pour les bleus, le carmin.
- Le bain est légèrement aiguisé d’acide acé-tique.
- Les moyens nouveaux reposent sur l’usage des violets d’aniline (violets-méthyle ou de Paris), employés en très faibles quantités et en larges bains.
- On évitera d’ajouter de l’acide au bain, afin de modérer le tirage, toujours trop rapide, mais après teinture, on piquera légèrement les soies à l’acide acétique.
- Les gris-perle se font avec les violets moyens (3 B, ou n° 170 Poirrier) ; les roses avec des violets-rouges (1 R, ou n° 90), et les
- bleutés, avec les violets^bleus (5 B, au n° 2501
- .«iion-ePfg 89b IneifiiennoD f9JiinEcff
- Gris-souris, Gris de fer
- Peuvent aller sur les fonds jaunes de dégra-dage ou très légèrement bleus.
- Employer encore le carmin d’indigo et la cochenille ammoniacale, en ajoutant du bois jaune, si le fonds n’est pas déjà jaune lui-même.
- Par les anilines employer aussi les violets susdits sur fonds jaune, ou le bleu-noir (indu-line) si le fonds est blanc.
- Opérer comme ci-dessus.
- Gris-mode.
- Nous désignons ainsi les teintes Bois, Café au lait, Maïs, Beige, etc.
- Elles se font toujours avec les mêmes produits, (carmin et cochenille et bois jaune), mais en forçant au jaune plus ou moins.
- Le marron-Bismarck (d’aniline), donne dans les tons faibles, une nuance rentrant dans cette classe, et surtout la sorte jaune dite ! vésuvive.
- Même travail que pour les gris précédents.
- Marron moyen.
- Le marron ou brun-Bismarck donne une bonne teinte bien tranchée, à reflet rouge ou jaune suivant la sorte employée ; soit les teintes alezan ou mordoré ; on les ramène au marron tabac, en ajoutant une très petite quantité de bleu (bleu-acide).
- Par les bois, on teint en orseille et curcuma, en bain assez corsé et additionné d’un peu d’acide (sulfurique, par exemple).
- On lisse à chaleur de la main, 1 /2 heure environ, puis on ajoute du carmin d’indigo, qui vire au marron l’espèce d’orangé obtenu.
- A la fin de l’opération, on peut monter la température de 60 à 80 degrés.
- Rincer et piquer légèrement en acide acétique.
- En demi-clairs, on a ainsi les teintes : Cuir Cannelle, Havane, etc... Le Noisette est un marron où prédomine le rouge et assez plein:
- Parce moyen on peut monter jusqu’à un brun assez corsé, mais pour en avoir un tout à fait foncé, on a recours au procédé suivant :
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- Loutre.
- Teindre comme ci-dessus en orseille et cur-cuma acidulé. Mitai
- Après une 1/2 heure de lissage à 40 degrés, lever, renforcer le bain avec les mêmes colorants, lisser encore 15 à 20 minutes, lever et rincer.
- Passer au rouille pour soies lo à 20 minutes, et rincer à fond sur plusieurs eaux, les dernières d’un bon tiède. -kilith'ÎAt
- Terminer sur un bain de bois jaune, auquel on ajoutera un peu de bain campêche, si l’on veut tout à fait foncé.
- Il faut être, cependant, très prudent sur l’emploi de ces deux bois, qui en trop forte quantité, donneraient des gris-noirs.
- Marron pour ameublements.
- Les marrons solides sont à base de cachou, et ce fond se donne ainsi :
- Eaue....................... 100 litres.
- Cachou brun ................. I Itil.
- Employer du cachou dissous à l’avance et clarifié par dépôt (p. 369).
- Plonger la soie dans ce bain à 30 ou 40 degrés pendant une demi-heure.
- Faire un deuxième bain avec :
- Eau....................... 100 litres.
- Bi-chrômate............,. 100 gr.
- Passer les soies 20 minutes dans ce bain chauffé à 50 degrés.*Ea teinte du cachou sera alors fixée. .Ote <o\jîo9. t5sà\ v'
- Rincer à fond. v.£ aiuo|uoî înot s &
- Donner du feu, avec du marron-Bismarck, ou brunir avec du carmin d’indigo en bain acide.
- Marrons sur fonds colorés.
- Toutes les nuances marron ou brunes sont des mélanges de bleu, de rouge et de jaune -, il est donc possible de les obtenir à peu piès sur tous fonds quand leur couleur n’est pas trop foncée.
- Le loutre ou marron foncé peut même s’obtenir sur des fonds assez pleins.
- Il n’y a, dans tous les cas, qu’à tenir compte des éléments colorés existant sur ces fonds et à ajouter celui ou ceux qui manquent.
- Ainsi :
- Sur bleu ajouter du rouge et du jaune.
- Sur rouge ajouter du bleu et du jaune.
- Sur jaune ajouter du bleu et du rouge.
- Sur violet ajouter du jaune.
- Sur vert ajouter du rouge.
- Sur orangé ajouter du bleu.
- Cette règle est tellement simple que je ne nfy étends pas davantage, et il me paraît inutile de dire que c’est à l’échantillonnage, à la façon dont la teinte monte, qu’on se guide pour la proportion de ces couleurs additives.
- Mais il ne faut pas perdre de vue qu’un fond doit toujours être beaucoup plus clair que fa couleur qu’on veut obtenir dessus par transformation, et que pour bien unir, il faut ajou-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ter un peu de sa propre couleur dans la nouvelle teinture.
- Ainsi sur un fonds rouge, on ne supprimera pas, autant que possible, toute l’orseille du marron ; on ne fera qu’en réduire fortement la propqrtjjft^d 88j g 191jj sfc
- C’est pourqnobtfHî marron moyen ne se fait » bien que sur de gris clairs, des roses, des bleus ciel, verts tendres, etc.
- Sur fonds plus forcés, il faut dégrader ou faire des loutres.
- Je dirai quelques mots la prochaine fois de la teinture dite « à sec » des soieries.
- Maurice GUÉDRON.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- DE LA
- CARBONISATION DE LA LAINE
- BRUTE ET TISSÉE
- Un correspondant du Deutsche Wollen Ge-iverbe, en commentant un article qui était absolument opposé à la carbonisation publié dans ce journal, s’exprime ainsi :
- C’est une grande erreur d’appliquer la même méthode de carbonisation à là laine brute et à la laine transformée en tissu. Une telle façon de procéder ne peut jamais, suivant mon opinion, réussir. Les matières tissées sont imprégnées de l’huile nécessaire à la filature et à l’apprêt, requis par le tissage. La laine non dégraissée, «c'est-à-dire en suint, ne contient que sa graisse animale naturelle.
- Autant que je le sais, on n’a pas encore obtenu de résultats satisfaisants par la carbonisation des draps avant le lavage, On doit conseiller. au contraire,, .afin d’obtenir un bon effet, de ne soumettre les marchandises au procédé de la carbonisation^ qu’après les avoir par le lavage rendues aussi propres que possible. j$ s££ sgsq fi9iimb aiBtit
- Tout autre est le cas de traiter la laine non tissée, dans la graisse, moyen par lequel des résultats très favorables ont été obtenus pendant quelque temps, et cela est d’autant plus étonnant que de telles expériences ont été signalées comme des échecs dans l’article auquel on répond.
- Je suppose, comme je l’ai compris, qu’il ne faut prendre en considération que les laines seules qui contiennent une telle quantité de matière végétale, que cette matière ne peut être facilement enlevée par l’ancienne méthode d’échardonnage.
- Pour le matériel de telle qualité, une carbonisation dans la graisse est décidément préférable, et les légers avantages qui peuvent être inhérents à cette manipulation, sont plus que compensés par d’autres plus grands.
- Si une telle laine doit être convenablement nettoyée par les opérations manufacturières
- suivantes, il faut qu’elle subisse plusieurs passages à travers la machine à échardonner, comme c’est encore l’usage dans certaines villes ; mais, dans ce cas, on ne peut éviter que la fibre de la laine ne soit arrachée et raccourcie ; ou, si la longueur de la laine est conservée* la conséquence également inévitable est que les particules végétales, bourre, etc., ne peuvent être complètement enlevées.
- Les difficultés qu’on éprouve dans les deux cas, en tissant, filant, etc., et les grandes dépenses qui en résultent sont probablement suffisamment connues de tout manufacturier qui a travaillé d’après les anciens principes. Les inconvénients disparaissent complètement grâce à la carbonisation : la longueur de la fibre demeure tout-à-fait intacte, et la matière végétale est aussi parfaitement enlevée qu’elle pourrait l’être par n’importe quelle méthode.
- On a élevé contre ces avantages l’objection que la nature de la laine peut êtreattein e par la carbonisation.
- Or, la fibre de la laine est à peine atteinte, si elle l’est. Ce procédé, par conséquent, présente les plus grands avantages ; l’un d’eux étant que le poids net de la laine est plus grand qu’avec l’ancienne opération.
- Après l’échardonnage, la laine qui reste adhérente au chardon est perdue ou sans valeur, tandis qu’aucune perte de laine n’est causée par la carbonisation.
- Après la carbonisation, la laine n’a pas seulement une blancheur parfaite, mais elle est tout-à-fait sans acide et très élastique, de sorte que le bon toucher des étoffes terminées est plutôt augmenté que diminué.
- (Textile Manufacturer)
- LAQUE AZOIQUE DE BOIS JAUNE dit Patent-Fuslme Par M. J. Herzfeki
- Si à une décoction de bois jaune pas trop ooncentrée on ajoute, en présence de carbonate de soude, un dérivé diazoïque, on obtient un précipité, ou plutôt une pâte qui peut servir à former des nuances variant du jaune au brun sur les différentes fibres. La pâte peut aussi être séchée après addition de carbonate de soude et employée sous forme de poudre. Le nouveau colorant est le produit azoï jue formé par l’action du diazo sur le morin et le maclurin (acide morintannique) contenus dans le bois jaune. ;
- Les nuances varient du japne orange au ! jaune brun, selon les diazos,employés.
- Naturellement, on peut aussi ies produire directement sur la fibre.
- Enfin, on peut les préparer dans le bois même en faisant digérer les copeaux dans la solution d’azoïque jusqu’à pénétration com-| plète, en ajoutant ensuite un peu de carbonate
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- de soude et faisant sécher le bois. Celui-ci peut alors s'employer comme d’habitude.
- Les procédés cités ont été brevetés par M. Bedford ; la maison K. Kœning et Ce, à Leipzig, ies met en vente sous le nom de Patent-Fustine O et G.
- Le colorant forme une pâte brune foncée et donne une nuance orangée.
- Sur laine, on l’emploie comme le bois jaune, soit seul, soit plutôt mélangé avec du cara-pêche, des couleurs d’alizariue, elc., pour obtenir des verts, bruns et noirs.
- On mordance la laine, soit en sulfate d'alumine et crème de tartre, dans le bain de teinture même, soit aussi d’abord avec le bichromate et l’on teint ensuite après avoir dissous le colorant dans l’eau froide.
- Les nuance;; obtenues sont aussi résistantes que celles du bois jaune, et le pouvoir colorant trois fois supérieur.
- La brunetière au sel de fer ne peut être employée, mais on peut remonter ces teintes au carmin d’indigo, au fuchsine acide, etc. ^ (Farber-Zcitung)
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 202614. — Patin. — Fouleuse à cylindres rayés.
- 202707. — Bradford et Cutts. — Perfectionnements aux méthodes servant à fixer par leurs bords les guipures et les dentelles.
- 202737. — Leclère, Damuzeaux père et fils. — Perfectionnement apporté aux machines à fouler les tissus.
- 202791. — Delahunty. — Perfectionnements dans les machines à teindre et dégraisser.
- 202941. — Saint-Denis. — Procédé d’essorage mécanique, sans arrêt de 1 appareil, au moyen d’un hydroextracteur à mouvement continu ait : Toupie-Elbeuvienne.
- 203070. — Turner, Bamford-Taylor. — Appareil pour le séchage du fil en écbeveaux.
- 203099. — Moser. — Perfectionnements apportés à la commande des rouleaux à cardes des laineuses.
- 203106. — Milchtain. — Papier d’emballage élastique.
- 203122. — Delamarre-Deboutteville et Renard. — Procédé de teinture en noir d’aniline.
- 203143. — Gebruder Mehner. — Procédé de fabrication de feuilles d’or et d’argent ou de tout autre métal en feuilles, et dispositif permettant l’application automatique des feuil -les de métal sur les rouleaux de papier, l’étoffe, le carton, etc...
- 203190. — Remy. — Perfectionnements aux appareils continus pour oxyder, imprégner de vapeur, mouiller, sécher, etc., les tissus, papier, etc.
- Certificats d'addition.
- 200219. — Bertrand. — Brevet du 19 août
- 1889, pour appareil rotatif à compartiments multiples, destiné à la teinture et aux opérations préparatoires des mèches de coton peigné ou cardé, telles qu’elles sortent des pots dits de filature.
- 200760. — Ravier. — Brevet du 17 septembre 1889, pour un bateau à contre-partie pour le pilage des rubans de velours.
- 201989 — Faure et Blanc. — Brevet du 18 novembre 1889, pour perfectionnements dans les procédés de teinture des soies.
- 202124. — Faure et Blanc. — Brevet du 21 novembre 1889, pour perfectionnements dans la teinture en pièces.
- 192196. — Leblois, Piceni et Cie. — Brevet du 2 août 1888, pour un système perfectionné de blanchiment ou teinture, sans détérioration ni feutrage, de toutes matières textiles en général.
- 201421. — Baswitz. — Brevet du 18 octobre 1889, pour des perfectionnements apportés dans le mode de traitement des tissus par l’oxyde de cuivre ammoniacal afin de les rendre imperméables et ininflammables.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lies tarifs proposés pour les textiles. — Le Conseil supérieur du commerce a vote les droits sur les filés de coton. Voici les chiffres adoptés :
- Moins de 40.500 m. au kilo.... ... 18.50
- Pins de 40 moins de 50 22
- 50 » 60 25
- 60 » 70 33
- 70 » 80 SI
- 80 .» 90 45
- 90 ». 100 50
- 100 »» 120 62
- 120 »» 140 74
- 140 » 160 87
- 160 »» 180 105
- 180 »» 200 120
- 200 » 220 140
- 220 »» 240 160
- 240 » 260 185
- 260 »» 280 220
- 280 » 340 300
- 340 350
- Le Conseil a voté l’admission temporaire pour les filés et tissus de coton.
- D.ms la commission des textiles, on a voté tous les droits sur les fils de lin et d’étoupes proposés par le Comité linier, à peu près de même sur les toiles, sauf diminution sur deux catégories ; pour les fils, c’est le tariLgénéral actuel qui devient le tarif minimum.
- Pour les lainages les droits ont ète votés ainsi :
- Tissus pour robes, jusqu’à 300 gr. au mètre carré, 1 fr. 40 sans augmentation.
- Draperie : de 300 à 400 gr. 2 îr. au lieu de 1,/tO; 400 à 550 gr. 1,70 au lieu de 1,23; 550 à 700 gr. 1,30 au lieu de 1,06 ; au-dessus de 700 gr. 1 fr.
- Les tarifs adoptés sont des tarifs minimum irréductibles.
- Les draperies de laine mélangées ont été augmentées seulement de 0 fr. 10 par catégories, sans changement de classification.
- Les filés de laine peignée n’ont demandé aucune augmentation.
- Les filés de laine cardée, pour lesquels on
- demandait l’application du tarif général comme tarif minimum, c’est-à-dire 33 0/0 d’augmentation, n’ont eu que 25 0/0.
- —o—
- Exposition nationale et colonial de Lyon en 1892 — Une grande Expo-sition nationale et coloniale sera ouverte à Lyon, au mois de mai 1892.
- Cettç Exposition, pour laquelle on sollicite le concours de toutes les Chambres de commerce frarçaises, de tous les syndicats, de toutes les industries, sera une grande manifes. tation du travail, et complétera d’une façon très utile pour le p'^ys, l’œuvre commencée par l’Exposition internationale de 1889.
- Le splendide part; de la Tête-d Or est tout naturellement désigné pour cette Exposition dont nous aurons du reste à parler prochainement.
- Pour tous les renseignements, écrire à Lyon, au Comité de l’Exposition, 26, rue de la République.
- —o—
- lies travaux de Chevreul. —Notre précédent numéro mentionnait le désir d’un de nos confrères, de voir réimprimer les travaux de Chevreul, devenus introuvables, disait ce journal.
- Nous loi apprenions que « Les couleurs et leurs applications », et « La loi du contraste des couleurs » étaient à la disposition des lecteurs.
- Nous ajoutons que, depuis, l’Imprimerie nationale a réimprimé les « Etudes chimiques sur les corps gras d’origine animal^ », ouvrage également réclamé par notre confrère.
- Il ne resterait pour le satisfaire qu’à publier une nouvelle édition des « Leçons de chimie appliquée à la teinture », mais elles ont aujourd’hui beaucoup perdu de leur intérêt : elles remontent à 60 ans.
- —o—
- Douanes russes. — Les rubans, même en soie, ainsi que les chevillères portant en imprimé ou en broderie des noms de marchandises ou de maii-ons de commerce et servant uniquement d’attache ou d’étiquette i ces marchandises, tels que la toile, les mouchoirs de poche, la dentelle, les soieries, devront être dorénavant affranchis de tout droit d’entrée en Russie, s’ils ne sont p tint employés à un autre usage que celui-là. [
- Les marchandises meutionnées ci dessous I devront acquitter dorénavant le droit d’entrée I en Russie dans les conditions suivantes :
- Les tissus composés avec de la soie au-des- I sus et de la laine au-dessous, unies par les I fils de la chaîne, d’après l’article 190 du tari? I douanier (livre 2, 2,90 r.; kg 28,34), à l’égal I des tissus demi-soie.
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- Une contradiction. — Dans le voisi- I nage de l’église St-Laurent, un de nos confié- I res teinturiers a pris ponr enseigne : « A St- I Laurent. — Maison Malcuit. »
- Or, comment concilier cela? Il nous semble I pourtant que le saint dont le patronage est I invoqué avait veillé lui-même à ce qu’il soit I convenablement rôti. I
- Changez d'enseigne, M. Malcuit !
- Le Gérant : F. GoUillon. Tous droits réservés
- Impimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 3e Année, N° 13.
- REYUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- fcjg ram (itrib i < ra inr
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES »« »m 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Où en sont les procès Grawitz ?. — Des grands teints sur draperie par les couleurs d’alizarine. — Le droit sur la laine et l’industrie de Fourmies. —Impression-réserve combinée avec Dépaillage chimique.
- Procédés divers: Caroube; Bison; Rouge d’An-drinople ; Blanchiment du jute. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Les mélanges laine et ramie. — Sur le soufrage des laines. — Brevets d’invention intéressant les industries tinctoriales. Jurisprudence. —Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- L’actualité s’impose : nous parlerons donc encore du trop fameux bill Mac-Kinley; l’émotion qu’il a causée n’est pas encore calmée, et nous n’avons pas d’assurances positives que sa seconde partie, la plus menaçante, ne sera pas adoptée par le Sénat des Etats-Unis.
- La question posée par M. Dupuy, député, à M. le Ministre des affaires étrangères, n’a eu qu’une réponse éva-
- sive. imntsi ef é î
- Une conférence s’est ouverte au siège du Consulat général des Etats-Unis à Paris, à laquelle les ministres plénipotentiaires et consuls de cette nation ont été convoqués.
- La conférence a pour objet, non-seulement l’examen des questions de détail soulevées par l’application du bill Mac-Kinley, mais l’étude et le remaniement de toute l’organisation intérieure des consulats américains.
- En ce qui concerne le bill Mac-Kinley, on ne doit pas oublier qu’il comporte deux parties bien distinctes : la première — seule votée jusqu’ici — est une sorte de code de police douanière, très vexatoire d’ailleurs, dirigée contre les importateurs étrangers, mais qui ne modifie en rien l’assiette des tarifs existants.
- La seconde partie, dite Tarif-Bill, a pour objet le relèvement de certaines taxes d’importation, mais ces taxes nouvelles sont actuellement soumises à l’examen des Chambres, et la conférence n’a pas à s’en occuper.
- Elle se bornera à transmettre au Gouvernement américain les réclamations très justifiées que l’application du premier bill a déjà soulevées dans toutes les parties de l’Europe, et à essayer
- d’obtenir, en faveur de nos malheureux importateurs, les adoucissements et les concessions nécessaires.
- Mais pour nous, Européens, nous devons nous préoccuper surtout de ce « tarit—bill » et nous efforcer, pendant qu’il en est encore temps, d’enrayer les dispositions prohibitives dont il nous menace.
- Et pour nous rendre compte de leur gravité, nous publions à nos « Informations » le tarif proposé concernant les textiles.
- *
- * *
- Sur nos places manufacturières, le calme est la note dominante, et l’on ne manque pas d’en rendre responsable en partie le fameux bill avec les inquiétudes qu’il sème dans le commerce.
- C’est ce que nous voyons, notamment, dans le rapport semestriel sur la fabrication des tissus à Reims.
- Ce même rapport signale que pendant les six premiers mois de l’année, la flanelle fantaisie a eu des commissions assez importantes, mais en bonnes qualités seulement ; en molletons et nouveautés en laine cardée, il y a eu aussi des affaires assez actives, notamment en molletons et en tartans ; les nouveautés pour robes et draperies en peigné ont donné lieu à des commandes régulières et dont les livraisons se sont bien effectuées.
- En mérinos et cachemire simple, la fabrique a livré, pendant les premiers mois, les ordres qu’elle avait reçus précédemment ; mais l’exportation, qui déjà avait fait presque défaut pour le cachemire pendant le semestre précédent, n’a remis que très peu d’ordres dans tous les genres de tissu peigné pendant le premier semestre de cette année.
- La fabrication du mérinos double et des mérinos grandes laizes est toujours restreinte et ne répond que juste aux besoins de la consommation.
- La situation des flanelles unies est restée assez bonne ; la production a été absorbée au fur et à mesure des rentrées, surtout pendant les quatre premiers mois. )b 309019!;
- La vente a été moins active depuis deux fnois à cause de la contre-saison et de la difficulté des affaires.
- En résumé, dit le rapport, la situation, restée assez bonne pendant le premier trimestre, a subitement changé et est en ce moment très mauvaise.
- L’industrie de la teinture et des apprêts de tissus peignés est toujours dans un état précaire. Deux établissements de notre ville sont fermés : l’un est supprimé et l’autre le sera probablement aussi.
- D’après des nouvelles plus récentes, il y aurait eu, pendant la seconde quinzaine de juillet, un meilleur courant d’affaires à Reims, et l’amélioration se soutient tant pour les matières premières que pour les tissus.
- En nouveautés, on active la livraison des commissions d’hiver.
- On n’a pas constaté, à Roubaix-Tourcoing, de changement appréciable dans la situation industrielle et commerciale de ces places.
- En fabrique, la saison d’été pour la draperie d’hommes et la confection pour dames est ouverte. Tous les prix, tant en pures laines qu’en chaînes coton tramées laine et en pur coton, ont été augmentés ; aussi la présentation de ces genres aura été très-difficile à cause de la hausse.
- A Sedan, le total des expéditions en draperie effectuées pendant le mois de juin s’élève au chiffre de 206,719 MU, contre 193,675 Ml. pendant la période correspondante de 1889, ce qui fait ressortir un chiffre de 73,044 kil. au bénéfice de 1890.
- * *
- En ce qui concerne les articles en vogue, on nous dit de Roubaix qu’il n’y en a aucun de bien spécial, tant ils sont nombreux : tous sont plus ou moins demandés jusqu’à présent. On a travaillé beaucoup le carreau écossais avec bouton : c’est dans ce genre que les ordres ont été remis primitivement ; mais ils sont loin de suffire à alimenter la fabrique pour la saison.
- On s’est bien vite fatigué du carreau pour revenir à la rayure limousine; Mais les maisons de gros sont tellement peu fixées sur ce qu’elles veulent qu’elles ne touchent à cet article qu’avec beaucoup de prudence, et s’il fallait nommer tous les genres qui ont été plus ou moins demandés, nous pourrions
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- dire que l’on a fait un peu de tout : genres tailleur, limousine brochée, articles à mèches et à boutons, fils poils, fils bouclés, etc., voire même un peu de velours.
- Quoi qu’il en soit, les tissus mélangés auront beaucoup de succès pour la saison prochaine, tant en draperies qu’en confections, suivant l’échantillonnage, qui est poussé activement et comprend beaucoup de ces genres.
- Quant aux couleurs des modes mondaines, la vogue est toujours aux Mauves avec leurs dérivées : Héliotrope, Violette de Parme, Lilas de Perse, auxquelles il faut ajouter le bleu franc, mais en demi-ton, et le jaune genre Maïs et Blé d’or.
- 11 y a aussi des crêmés intenses, ou, si l’on veut, des gris jaunâtres clairs, dégradations de l’échantillon Bison que nous donnons dans ce numéro et que l’on nomme : Amande, Biscuit, Suède clair, etc., etc. Une sorte d’écarlate se fait appeler Coquelicot écrasé ; ce qualificatif n’est pas appliqué aussi heureusement qu’aux désignations Fraise et Framboise « écrasées », récemment en usage.
- Mais que nous importe l’étiquette, si la marchandise nous est connue !
- Nous avons plusieurs fois entretenu nos lecteurs d’un procédé de noir trouvé par M. Villedieu et qui, s’appliquant sur tous textiles, même teints ensemble, avec une main-d’œuvre insignifiante, un travail de quelques minutes, des bains à peine chauds et une dépense de produits de 22 à 25 centimes par kilo de matières, donne une teinte noire d’une telle solidité qu’elle résiste à tous réactifs en usage pour l’essai des teintures.
- Cet ensemble vraiment remarquable d’avantages nous a fait considérer dès le début cette découverte comme étant d’une importance considérable, et nous nous y sommes attaché comme à tout ce qui nous paraît appelé à tenir une place dans nos industries.
- Aujourd’hui, cette place est en partie acquise .: les imperfections de l’origine ont été corrigées, le noir lui-même a pu être modifié en prenant le reflet bleuté, préféré de la consommation.
- Déjà d’importants établissements industriels l’ont adopté, en dernier lieu une grande fabrique de velours de coton, et c’est sous cette forme que le coton est le plus difficile à teindre.
- Le Noir-Villedieu est donc maintenant classé et coté.
- Une autre innovation le sera prochainement : M. André Lyon a fait, devant
- une réunion des principaux teinturiers-dégraisseurs de Paris, une démonstration de son procédé de blanchiment des flanelles et autres lainages, sans soufrage, et cette expérience a paru tellement concluante, que le procédé est sur le point d’être acquis et adopté par ces confrères, témoins des résultats.
- En peut-il être autrement lorsqu’on voit la possibilité de remplacer l’incommode, encombrant et lent soufroir, par un passage d’une minute dans un bain froid, des lainages qu’on peut aussitôt rincer et envoyer au repassage ?... Et sans coûter plus que le soufrage !
- F. Gouillon
- où en sont
- LES PROCÈS GRAWITZ?...
- Les procès des noirs d’aniline sont entrés dans une période de stagnation qui promet d’être longue : la Cour de Djuai et le Tribunal de Rouen ont nommé des experts (dont nous avons fait connaître les noms et situations) en leur donnant un délai de six mois pour déposer leurs rapport*.
- Tout ne sera pas dit alors, et nous ne savons pas encore de quelle date partiront ces six mois, car les experts, s’ils sont désignés par les tribunaux, ne leur sont pas encore acquis ; il paraît que M. Berthelot n’acceptera pas cette mission, et il est douteux que M. Gernez s’en charge ; le premier est assez occupé ailleurs, et se soucie peu de mettre sa haute personnalité scientifique au milieu des conflits d’intérêts particuliers, et M. Gernez, plutôt physicien que chimiste, paraît ne pas se sentir une compétence suffisante.
- Il y a, du reste, chez beaucoup de savants en situation d’accepter ce rôle, une certaine appréhension de s’en charger, et cela d’après les avis émis antérieurement par des confrères qui ne leur laisseraient pas une indépendance complète d’esprit -, si cette considération n’est pas de nature à influer sur leurs conclusions, au moins pourrait-elle devenir par la suite une gêne dans leurs relations et peut être dans leurs positions.
- L’affaire Grawitz se complique donc actuellement de politiques personnelles, de susceptibilités individuelles qui seront peu de nature à en amener une prochaine solution.
- Déjà, à propos du procès de Douai, nous avons pu voir l’intervention de passions extrajudiciaires peu à leur place... Nous en pensons ce que nous voulons et n’en disons que ce' que nous pouvons.
- A ce propos, mentionnons qu’un journal industriel s’occupant accessoirement de teinture, vient de se déclarer par circulaire, le champion des teinturiers contre les prétentions de Grawitz.
- Nous ne pouvons que féliciter notre confrère de cette attitude, mais en lui recommandant un peu plus de célérité dans ses informations s’il veut qu’elles soient utiles. C’est ainsi qUe le réquisitoire du ministère public à Rouen, résumé par lui le 15 juillet, avait été analysé par la Revue de la Teinture le 25 mai.
- A cette critique près", nous reconnaissons que notre confrère — à qui nous empruntons quelquefois d’excellentes choses — a pris une position aussi franche que vigoureuse contre le néfaste Grawitz -, il n’imite pas en cela un autre journal purement tinctorial, qui, au milieu de si graves intérêts de ses clients qui s’agitent autour de ces procès, reste neutre et publie sans appréciations de sa part les nouvelles qui lui parviennent (bien incomplètement) sur ces affaires.
- Une telle indifférence est une désertion du devoir professionnel, et ne peut avoir en vue que de ménager l’ennemi des teinturiers, afin d’obtenir plus tard ses insertions judiciaires.
- F. G.
- DES
- GRANDS TEINTS SUR DRAPERIE
- PAR LES COULEURS D’ALIZARINE
- Une exposition d’articles militaires a eu lieu cette année à Cologne, et contenait notamment des draps de troupe et d’administration.
- M. Oscar Haun, de Raguhn, l’un des plus importants fabricants de ces tissus, en a profité pour faire une élude comparative et expérimentale des teintes obtenues par piétage à l’indigo, et de celles produites directement par les couleurs d’ahzarine ; ses conclusions ont été complètement favorables à ces dernières.
- Voici quelles sont ses appréciations :
- Perfectionnements de la Teinture des Draps d’administration
- Jusqu’ici les différents cahiers des charges prescrivent l’emploi pour la teinture des draps de l’indigo et du bois de campêche, estimant que la solidité en est suffisante.
- On trouve l’explication de ces prescriptions dans ce fait que, jusqu’à une époque relativement récente, l’indigo n’avait pas de succédané sérieux, et le bois de campêche pas de concurrent.
- Les progrès qui ont été réalisés dans la fabrication des matières colorantes dérivées du goudron de houille, et spécialement dans les couleurs d’alizarine, ont produit deux colorants capables de fournir sur l’indigo et le bois de campêche des avantages sérieux qu’il s’agit d’examiner :
- 1° Au point de vue du fabricant de drap et du teinturier •
- 2° Au point de vue du consommateur.
- Ce sont :
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- A. Le bleu d'alizarine.
- Ce produit est d’un emploi plus simple et plus sûr que la cuve à l’indigo. Ce dernier varie, selon ss provenance, en rendement, en nuance et en propriétés tinctoriales. La conduite de la cuve exige beaucoup de connaissances pratiques et personnelles ; l’indigo possède l’inconvénient de décharger longtemps au frottement, et par suite exige des ri cages fort nombreux.
- Son prix varie suivant les récoltes et suivant la spéculation.
- Le prix de revient du drap teint au bleu d’alizarine est plutôt inférieur, et, étant donnée l'augmentation de sa consommation et les perfectionnements constants apportés dans sa production, on peut espérer un prix encore plus réduit.
- B. Le noir d'alizarine.
- Cette matière colorante est largement supérieure au bois de campêche, non-seulement sous le rapport de la solidité à l’air, mais aussi de la solidité au foulon. Le noir obtenu par le « noir d’alizarine » ne voit pas sa solidité altérée par l’influence de l’air. La laine teinte en noir d’alizarine se comporte mieux au foulon que celle teinte au bois de campêche, il y a économie de temps et de matériel, le drap est plus résistant. De plus, les draps teints au moyen du noir d’alizarine supportent la « carbonisation » à l’acide sulfurique ou à l’acide chlorhydrique sans subir aucun changement, ce qui est impossible avec des noirs au campêche, et constitue un avantage pour le fabricant.
- De même que pour le bleu, l’augmentation de la consommation et les progrès réalisés dans la fabrication du noir d’alizarine produiront une réduction graduelle du prix de revient. Les très grands avantages que ce noir possède sur le campêche 1 mettent à même de rivaliser avec ce dernier. Au point de vue du consommateur, les avantages sont considérables.
- Les draps teints en pièces avec l’indigo blanchissent assez rapidement aux coutures et aux boutonnières ; les draps teints en pièces avec certaines marques de bleu d’alizarine sont d’une nuance unie et tranchée ; les essais faits au a porter » pendant six mois d’usage journalier, ont démontré la supériorité du bleu d’alizarine sur l’indigo.
- Quant au noir obtenu avec le noir d’alizarine, il conserve sa nuance intacte, tandis que celui fait au bois de campêche est altéré dans un laps de temps relativement très court ; les pantalons, tuniques et capotes prennent un aspect sale. Il y a donc une économie considérable à porter des draps teii.ts avec un « noir > qui permet un usage bien plus longs sans qu’ils soient défraîchis.
- IMPRESSION-RÉSERVE
- COMBINÉE AVEC l’ÉPAILLAGE CHIMIQUE, APPLIQUÉE AUX FILS LAINE ET COTON POUR PRODUIRE DE NOUVEAUX EFFETS DE TISSAGE
- Par MM. REQUILLART et SCRIVE
- Les inventeurs ont eu l’ingénieuse idée d’appliquer sur des fils mélangés de laine et de coton (ou autre textile végétal écru ou teint), comme sur fils de laine retordus avec ces mêmes textiles végétaux, les procédés d’impression en réserve combinés avec la carbonisation chimique, en vue de produire un nouvel et original effet de chinage.
- Leur procédé consiste à plonger les fils dans un bain d’eau acidulée à un degré convenable, puis à les imprimer selon le dessin, avec une matière neutralisante et à les soumettre ensuite à l’épaillage chimique, soit avant, soit après tissage. La matière végétale se détruit sur les parties non garanties par la matière neutralisante et se conserve sur celles réservées par cette matière.
- Ils obtiennent ainsi un procédé industriel nouveau consistant en fils qui présentent sur leur longueur et suivant le dessin de l'impres-sion-réserve, tantôt des parties pure laine, tantôt des parties soit retordues avec du coton ou toute autre matière végétale, soit mélangée écrue et couleur, suivant que les fils traités sont retordus ou mélangés.
- Les parties pure laine de ces fils ainsi préparés prennent à la teinture en pièces du tissu laine dans lequel ils ont été introduits la même nuance que le fond du tissu, et les parties où la matière végétale a été conservée à l’état de mélange ou de mouliné se montrent, en effet, irrégulières et interrompues, se détachant nettement à l’imitation de chinés qui ne peuvent s’obtenir dans des tissus à teindre en pièce que par la préparation spéciale du fil décrite plus haut.
- On voit l’ex’.ension que peut prendre ce procédé : par exemple, en imprimant sur un tissu laine et coton, un mé'ange acide, puis carbonisant, on détruirait le coton dans les paities imprimées, et il resterait à l’étoffe un effet de broché tout particulier ; ou, toute la pièce étant imprégnée d’acide carbonisateur, on imprimerait un mélange alcalin qui réserverait des sujets détachés après carbonisation de la partie cotonneuse non imprimée.
- Il serait facile enfin de teindre la laine et le coton en couleurs différentes, ce qui permettrait encore de varier ces effets.
- LE DROIT SUR LA LAINE
- ET L’INDUSTRIE DE FOURMIES
- La Société industrielle de Fourmies, que préside M. Charles Belin avec autant de compétence que de dévouement, vient, dans un mémoire de protestation adressé au Ministre
- I du commerce, aux Députés et aux Membres de I la Chambre de commerce d’Avesnes, d’exposer la situation de l’industrie fourmisienne et les conséquences qu’entraînerait pour elle l’importation des laines étrangères.
- Après avoir montré cette situation prospère jusqu'en 1873, le mémoire signale les difficultés survenues depuis, notamment par le revirement de l’Allemagne qui, de cliente, est devenue concurrente, favorisée par une main-d’œuvre à bas prix.
- « Heureusement, «lit le mémoire, nous ne nous sommes pas découragés ; plus la situation des affaires est devenue mauvaise, plus nous avons perfectionné notre manière de travailler, plus nous avons cherché à diminuer notre prix de revient.
- « Tous ceux qui n’avaient pas d’argent en ont emprunté, ou ont conclu des conventions particulières avec des maisons de construction, pour transformer leur matériel ; bref, à l’aide de toutes les combinaisons imaginables, les vieilles usines ont remplacé leur vieil outillage.
- * Tout a été fait pour produire le mieux et le meilleur marché possible, et nous ne nous sommes pas contentés de travailler individuellement et chacun de notre côté, pour lutter contre la crise, nous avons fait, entre nous, toutes les associations que nous avons cru de nature à améliorer notre production. »
- Le mémoire démontre que l’industrie four-mbienne serait impuissante à supporter de nouvelles charges, et conclut ainsi :
- « Dans ces conditions, nous résumons notre raisonnement en deux mots :
- « Il s’agit, pour profiter aux 85 millions de 1 laines communes que l'on produit en France, de frapper d’un impôt de 10 0/0 les 580 millions de laines fines qui nous viennent d’Australie ou de la Plata.
- a De deux choses l’une : ou bien, à raison de la dissemblance qui existe entre la nature de ces deux produits, et du peu d’importance de la quantité que la France peut produire, la mesure sera inefficace, et alors l’impôt n’aura servi qu’à nuire A notre prestige en nous donnant, près de l’étranger, la réputation de vendre cher, ce qui empêche de vendre même bon marché.
- « Ou bien cette mesure donnera réellement à l’agriculture les 5 millions qu’elle réclame, et alors nous serons indiscutablement inférieurs aux Belges, aux Allemands et aux Anglais. La culture aura tué pour 5 millions la plus belle industrie d’exportation française.
- « Quant au palliatif ridicule du drawback, nous n’en parlons pas. Il a tellement fait ses preuves, que la Chambre ne pourra jamais penser sérieusement à le rétablir pour la laine, parce que tout le monde sait qu’en matière de tissus, où tou'es les fraudes sont possibles, il n’a jamais enrichi que quelques intermédiaires peu scrupuleux, au détriment de tous les industriels. »
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- PROCÉDÉS DIVERS
- Nous donnons ci-dessous deux teintes prises dans notre échantillonnage en fabrique, et taisant suite à celles de notre numéro du 10 juillet (p. 88), dans une série que nous avons annoncée.
- Elles se retrouvent dans la carte d’échantillons pour la saison d’hi ver prochaine ; elles n’ont, du reste, aucun caractère bien spécial.
- 1° Caroube, Amaryllis
- La carte d’échantillons du syndicat des modes donne sous ce titre « Caroube » une nuance un peu plus rouge; cependant en lainages, cette même teinte est celle de notre échantillon, qui se rapproche, d’ailleurs, beaucoup plus du fruit du caroubier.
- Pour beaucoup et pour nous-mêmes, c’est simplement un grenat.
- Les produits d’aniline donnent difficilement un ton aussi corsé, quoiqu’on puisse l’obtenir en forçant un peu avec les grenats additionnés d’une petite quantité de marron Bismark, et une pointe du vert sulfo.
- Voici un procédé qui convient mieux :
- Pour 10 kil. de laines ou lainages :
- Mordancer une heure au bouillon, avec :
- Bi-chromate................ 150 gr.
- Sulfate de cuivre........ 25 —
- Acide sulfurique........... 100 —
- Tartre..................... 125 —
- Rincer et teindre avec :
- Fuchisne ordinaire....... 25 gr.,
- Extrait de cuba............. 25 —
- Après 1/2 heure de teinture à bonne chaleur de la main, ajouter :
- Extrait de campêche...... 50 gr.
- Finir en 1/2 heure de bouillon.
- Pour les grands teints sur laine, on emploiera avnc avantage les rouges d’alizarine ; la marque WR répond à cette nuance.
- Le procédé d’application est le suivant : Pour 100 kil. de laines ou lainages : Bouillir 1 h. 1/2 à 2 heures, avec :
- Eau.................. 8000 litres.
- Bi-chromate.............. 3 k.
- Tartre.................... 2 k. 500
- Laisser poser une nuit hors du bain, puis
- rin er à fond, et teindre avec :
- Rouge d’alizarine WR, en pâte. 15 k.
- Délayer les couleurs dans 500 à 600 litres d’eau, additionnée de 2 à 3 litres d’acide acétique, passer au tamis ; en ajouter la moitié au bain.
- Entrer la laine, porter le bain au bouillon, et teindre à cette température pendant 2 heures à 2 heures 1/2, en ajoutant en deux fois le restant de la couleur.
- Il ne reste ensjite qu’à rincer.
- 2° F.ison, Biche
- C’est un gris-mode que la carte de l'hiver prochain nomme : Bison, et dans des tons plus clairs : Furet; elle peut être confondue avec le Cuir qui a cependant un peu plus de feu, et avec le Chêne légèrement plus verdâtre. Les désignations : Lion, Canelle, Erable, se rapportent aussi à des teintes très voisines.
- Le marron d’aniline qui répondrait à peu près à cette teinte est trop frais et demanderait à être rabattu.
- Le procédé serait le suivant :
- Faire un gris clair avec de l’extrait de bois-jaune, tourné à la fin au moyen d’une très petite quantité de couperose (sulfate de fer), et nuancer ce fond de gris, sur un bain Bismark légèrement acidulé.
- Par les bois, employer pour 10 kil. de laiue :
- Extrait de Cuba............ 200 gr.
- Cachou..................... 200 —
- Santal....................... 2 kil.
- Bouillon de 1 h. 1/2, et quand la laine a pris le colorant nécessaire pour avoir la nuance voulue, brunir à froid, dans un bain neuf contenant :
- Bi-chromate................ 100 gr.
- Il faut craindre dans ce dernier bain, de pousser trop au noir, et opérer par petites parties, en arrêtant de suite au point voulu : c’est pourquoi il est bon d’opérer à froid.
- Rouge d’Andrinople sur coton filé.
- Ce procédé est celui indiqué par la « Ba-dische Anilin et Soda-Fabrik », pour l’emploi des alizarines artificielles.
- Voici ces indications :
- Le rouge d’alizarine en pâte, l’orangé d’ali-zarine, le marron d’alizarine, la céruléineet le brun d’anthracène sont les seules couleurs d’alizarine qui s’appliquent sur coton mor-dancé à l’alumine (coton en bourre, en fil 0u en pièce).
- I. Mordançage
- 1. DebouiWssage
- Le coton (en bourre, en fil ou en pièce) est débouilli avec de l’eau pure contenant un peu de soude en cristaux, lavé, essoré ou tordu.
- 2. Huilage.
- Le coton encore humide du débouillissage est passé dans un bain d’huile pour rouge turc composé de :
- 1 partie d’huile pour rouge turc et 9 parties d’eau
- et manœuvré jusqu’à ce qu’il soit bien et également imprégné. Après l’avoir fortement essoré ou tordu on le sèche à 40—50° C.
- Il est convenable, pour obtenir un rouge vif et bien nourri de répéter l’huilage et le séchage une ou deux fois.
- 3. Mordançage à l'alumine.
- On trempe le coton desséché dans un bain d’acétate d’alumine à 6° Bé, et le manœuvre jusqu’à ce qu’il soit bien également imbibé de mordant. Ensuite on tord ou on essore et sèche à 40—50° C.
- Il est convenable pour obtenir des rouges vifs bien nourris, de répéter cette opération de mordançage une ou deux fois.
- 4. Passage à la craie.
- On trempe le coton desséche dans un bain tiède de craie (30—40°), contenant :
- 500 gr. de craie et 100 litres d’eau
- on le manœuvre 1/2 heure, on le lave bien à l’eau pure, puis on procède à la teinture sans sécher.
- IL Teinture
- 5. Teinture proprement dite.
- La teinture s’opère de préférence dans des cuves de bois munies d’un serpentin à vapeur en cuivre étamé. L’eau employée doit avoir 2 à 3° de dureté et sa température, au début, ne doit pas dépasser 20 à 25°, on y ajoute en la tamisant, la couleur préalablement délayée dans de l’eau et on y plonge ensuite la marchandise humectée. On manœuvre à froid pendant 20 minutes, on élève la température en une demi-heure à 60° C. qu’on maintient pendant une heure.
- La marchandise est ensuite tordue et séchée. On emploie 15 0/0 d’alizarine à 20 0/0 pour obtenir une nuance nourrie. Le rose d’alizarine, qu’on teindra d’après le procédé qui vient d’être décrit est obtenu avec 1 à 2 0/0 de rouge d’alizarine V 1 nouveau à 20 0/0.
- En teignant avec de la céruléineilest préfé-
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- rable d’employer de l’eau distillée, à laquelle on ajoutera 20 cc. d’huile pour rouge turc F par litre de bain de teinture.
- 6. Vaporisage.
- La marchandise bien desséchée est vaporisée pendant une heure » une atmosphère de pression ou pendant deux heures sans pression, puis bien rincée.
- 7. Avivage.
- Le coton vaporisé est avivé pendant 10 minutes à une demi-atmosphère de pression avec de l’eau de savon contenant 5 gr. de savon par litre.
- Laver ensuite et faire sécher à la température ordinaire.
- Observations générales.
- En chauffant le bain de teinture au bouillon on peut supprimer le vaporisage et simplifier ainsi l’opération, qui se termine comme indiqué plus haut. Toutefois les rouges turcs obtenus de cette manière ne sont ni aussi beaux ni aussi éclatants que ceux que l’on obtient en teignant à 60°.
- Aussi ce procédé simplifié est-il employé plutôt pour la céruléine, lebrund’anthracène, le marron d’alizarine tt l’orangé d’alizarine, qui n’exigent ni vaporisage ni avivage, et pour lesquels un léger savonnage est suffisant.
- L’eau très calcaire ou ferrugineuse n’est pas propre à la teinture en rouge turc-, on emploiera de préférence de l’eau distillée faute de quoi on éliminera l’excès de chaux.
- Acétate d'alumine 6° Bé.
- Dissoudre d’une part :
- 7 kil. 200 gr d’acétate de plomb (sucre de plomb) dans 7 kil. 200 d’eiu bouillante -,
- De l'autre :
- 8 kil. de sulfate d’alumine (exempt de fer) dans 7 kil. 200 d’eau bouillante.
- Mélanger les dissolutions à chaud, décanter le liquide surnageant, et le filtrer si nécessaire, ensuite amener la liqueur à 6° Bé à quel but l’eau de lavage du précipité blanc du sulfate de plomb peut convenablement être utilisé. On peut préparer plus simplement l’acétate d’alumine commercial exempt de fer.
- Teinture du Jute (suite)
- L’article de notre précédent n° sur le cachou de Laval (p. 97), s’applique entièrement à la teinture du jute, et ladite matière colorante y est très employée.
- Blaiichiment du jute.
- Le « Muster-Zeitung t> indique le procédé suivant :
- 100 kilogrammes de jute sont plongés dans une solution de 10 kilogrammes de carbonate e soude, dans 1.500 litres d’eau : on élève
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- lentement la température au bouillon et on maintient trois heures.
- Après un lavage soigné la matière est placée pendant dix à douze heures dans un bain froid de chlorure de chaux à 3 degrés Baumé. On lave ensuite à l’eau chaude, puis à l’eau froide, on passe en bain fortement acidulé par l’acide sulfurique. Laver et sécher.
- Le blanc ainsi obtenu est suffisant pour les usages courants. Si l’on veut mieux, on répète le traitement, et termine en passant le jute en brin de savon à 40 degrés centigrades, pour assouplir et nourrir la fibre.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- Teinture a sec Des soieries
- Les étoffes de soie se creusent par le mouillage, et d’autant plus que le tissu est plus riche et constitué de fils de soie de plus belle qualité, et dans lesquels les trames dominent.
- Voici l’explication du fait :
- Le fil de soie avant le tissage est soigneusement secoué et chevillé, afin de détacher et d’épanouir tous les brins dont chaque fil est formé.
- Si l’on mouille ensuite un de ces fils, les brins se réagglomcrent entre eux, et le fil prend l’apparence du crin -, ce même effet se produit nécessairement dans les étoffes ; le fil se contractant par le mouillage, le tissu devient moins brillant et moins garni -, c’est ce que j’appelle : se creuser.
- Pour éviter cet inconvénient, on a imaginé des moyens pour cheviller, on pourrait dire, les soies dans le tissu même (j’en parlerai aux apprêts); le peigne garnisseur-assouplisseur, inventé par M. A.Lyon, est l’un de ces moyens les plus pratiques.
- D’autres innovateurs ont cherché à teindre sans eau ; c’est la teinture à sec.
- Si i’eau est en partie supprimée, il faut néanmoins un liquide pour dissoudre les couleurs, qui sont toujours à l’aniline; on ada-bord employé les dissolutions alcooliques, mais l’alcool (même dénaturé) est cher, et les couleurs n’ont, par ce moyen, ni fraîcheur, ni tranché.
- La benzine est donc, maintenant, le dissolvant uniquement en mage.
- Couleurs grasses
- Les cou’eurs sont celles d’aniline, que l’on fait dissoudre dans de l’eau de savon, et dans cette dissolution on verse de l’acide (sulfurique ou chlorhydrique), qui, décomposant le savon, en sépare le corps gras.
- Or, ce corps gras, qui vient former écume sur le bain, entraîne avec lui toute la matière colorante ; c’est donc une couleur grasse que
- l’on n’a plus qu’à dissoudre dans le bain de benzine.
- Voici un exemple de cette préparation :
- Faire dissoudre:
- Violet de Paris. ........ 25 gr.
- Savon blanc de Marseille.. 100 —
- Eau chaude................ 2 lit.
- Quand cette dissolution est à moitié refroidie, y ajouter, en mélangeant :
- Acide chlorhydriqne....... 50 gr.
- Aussitôt le corps gras, entraînant tout le violet, vient surnager le bain : quand il est entièrement froid et figé, on l’enlève facilement, et il sert à monter le bain de teinture, en en dissolvant, pour une robe, par exemple, le quart dans 20 litres de benzoline.
- Le bain, on le voit, est très concentré ; la soie y est teinte (avec ou sans tendeur), et lorsqu’on est au ton voulu, on essore rapidement.
- Le même procédé s’applique, bien entendu, aux bleus, aux rouges, aux verts, etc., mais cette combinaison de couleurs grasses n a lieu qu’avec les couleurs d’aniline proprement dites: celles de benzidine (azoïques) et d’alizarine ne se prêtent pas au même travail.
- 11 fant noter, toutefois, que les teintures faites par ce procédé s’aitèrent facilement à l’air et à la lumière.
- Couleurs résineuses
- Un moyen qui donne plus de solidité aux teintes , consiste à remplacer les couleurs grasses par celles préparées à t’aide de savons
- résineux.
- On opère ainsi :
- Fondre à feu doux :
- Colophane,.................. 500 gr.
- Cristaux de soude......... 150 —
- Soude caustique.............. 50 —
- Eau......................... 3 lit.
- Lorsque la résine est fondue, porter à l’ébullition jusqu’à ce qu’elle soit entièrement dissoute, et qu’alors la dissolution soit devenue claire.
- Mélanger dans ce savon résineux la dissolution d’une couleur d’aniline faite dans les proportions suivantes :
- Eau......................... 2 lit.
- Fuchsine, vert ou autre couleur......................... 30 gr.
- Les deux liquides étant mélangés, séparer la couleur résineuse en versant dans le mélange une dissolution d’alun faite avec :
- Alun ordinaire........... 100 gr.
- Eau...................... 500 —
- Le savon résineux et coloré qui se sépare est Filtré dans une toile, et dissous directement dans la benzine ou benzoline du bain de teinture, où l’on opère comme avec les couleurs grasses.
- On obtient des te intes plus solides qu’avec ces dernières.
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- Dissolutions alcooliques
- Sans employer des bains à l’alcool, on peut au moins faire des dissolutions alcooliques de couleurs d’aniline, qui se mélangent assez facilement aux bains de benzoline.
- On fait donc dissoudre simplement 25 gr. environ de couleur d’aniline dans un litre d’alcool dénaturé, et cette dissolution s’ajoute au bain de teinture à la berzoline.
- Toutefois, il peut y avoir séparation de la matière colorante et teinture irrégulière ; les couleurs grasses et résineuses, réellement solubles, sont préférables.
- Conditions à observer
- Les soieries doivent avoir été parfaitement nettoyées à sec, et il paraît avantageux d’ajouter dans le bain de nettoyage une petite quantité d'huile ou d’oléine (5 à 10 grammes par litre).
- Une benzine un peu grasse pénètre mieux les taches graisseuses, et c’est peut-être pour cela qu’on a cru trouver des avantages aux produits dits « savons-benzine », qui ne sont pas du tout des savons, et qui ne font qu’introduire une matière grasse dans le bain.
- Le bain colorant lui-même doit être légèrement gras, et pour cela, lui mélanger 2 à 5 gr. par litre d’huile ou d’oléine.
- La teinture ne demande que les précautions ordinaires usitées pour les soieries, mais elle doit être suivie immédiatement d’un bon essorage et d’un rinçage en benzine ou benzoline pure.
- Les bains de teinture ne se tirent jamais à fond, mais ils peuvent être conservés pour d’autres opérations ; il suffirait d’en avoir trois ou quatre, de couleurs les plus courantes, et de n’accepter de travail que pour ces couleurs.
- Avenir de la teinture à sec
- L’idée de teindre les soieries sans employer d’eau est basé sur un principe, très rationnel, comme je l’ai dit au début ; ces procédés se répandront peu à peu, comme les nettoyages à sec se sont répandus eux -mêmes après bien des résistances.
- On n’arrive, toutefois, à de bons résultats qu’avec de la pratique et une certaine persévérance dans les essais. Une fois qu’on a acquis la main à ce travail, il se fait régulièrement, et sans être sujet à des imprévus et à des caprices.
- M. Boursier s’est spécialisé dans ce genre de travail, et en obtient de très beaux résultats ; il a pris un brevet d’invention, en juin 1890, en collaboration avec M. Boissel, sur la teinture des soieries suivant ce principe ; son procédé se complète d’un moyen d’assouplis-sage, avec machine appropriée, qui parfait absolument ce mode de teinture, et qui, bien entendu, ne lui est pas indispensable, et s’applique aussi aux autres.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- La teinture à sec a devant el'e un avenir
- certain.
- Maurice Guédron
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- JURISPRUDENCE
- COUR D’APPEL DE DOUAI Audience du 26 juillet
- Pertes dans la longueur de pièces teintes
- MM. Anton-Aub et Ce, négociants à Paris, ont interjeté appel d’un jugement rendu le 20 mars dernier, par le tribunal de commerce de Roubaix, entre eux et MM. Hannart frères, teinturiers-apprêteurs. L’affaire est dé'érée à la seconde chambre de la Cour ; Me Allaert plaide pour les appelants, Me de Beaulieu pour les intimés.
- Les relations commerciales ont commencé entre les plaideurs, en 1886. Elles consistèrent dans l’envoi, pour être teints, par MM. Anton-Aub et Cc, à MM. Hannart frères, de tissus en cachemire d’Ecosse, de tissus sergés et de tissus de fantaisie.
- Les difficultés ont surgi à propos du règlement d’une des campagnes 1889. MM. Anton-Aub et C° émirent la prétention de réclamer à MM. Hannart frères 5,246 fr. 05, à raison de pertes dans la longueur des pièces. Ceux-ci les ayant assignés en paiement de 5,074 fr. 40 pour solde des façons de teinture, ils conclurent au débouté et formèrent, en outre, une demande reconventionnelle de 3,172 fr. 25.
- Le tribunal de Roubaix a accueilli la demande principale des teinturiers et rejeté les conclusions reconventionnelles. Il a repoussé, en effet, les réclamations de MM. Anton-Aub et Ce du chef de rétrécissements dans la longueur des tissus, par une double fin de non-recevoir :
- 1° Les pièces envoyées aux teinturiers, avec accompagnement de bons, notes ou instructions pour la teinture, du 13 mai au 9 septembre 1889, ont été retournées par ceux-ci, du 12 juin au 27 septembre. Or, à chacune des 56 livraisons faites à leurs commettants, MM. Hannart frères, ont joint une facture portant cette mention imprimée : Aucune réclamation * ne sera admise, si elle n’est faite dans les huit jours de la livraison de la marchandise.
- MM. Anton-Aub et Ce, ayant laissé passer le délai pour chacune des 56 livraison»,étaient forclos à se plaindre, lors du règlement de la campagne.
- 2° La perte sur la longueur du tissu constitue un vice apparent, dont ils pouvaient se rendre facilement compte, à la seule inspection des pièces et de leurs étiquettes. Us sont, dès lors, d’autant plus irrecevables à soulever une réclamation que les dites pièces ne leur ont été livrées qu’après avoir été vérifiées chez MM. Hannar:, parleur employé.
- Mc de Beaulieu reproduit, devant la Cour, ces fins de non-recevoir. Me Allaert, au contraire, tend à les réfuter. Son argumentation repose principalement sur cette idée que l’appréciation du rétrécissement dans la longueur devrait se faire sur l'ensemble des pièces, pour
- les tissus, ou du moins par chaque catégorie de tissus teints durant une saison. Celte ap. prédation ne serait donc possible et la réclamation ne pourrait, par suite, se produire qu’après la fin de la campagne, lors du règlement.
- C’est après deux des campagnes de 1886 et 1888 que MM. Hannart frères, ajoute Me Allaert, ont consenti à raison de pertes dans la longueur, sur la réclamation de MM. Anton-Aub et Ce, à des réductions de ce qui leur élait dû. Il n’y a rien, répond Me de Beaulieu à tirer contre eux, de ces réductions qui fu-rent absolument insignifiantes et qu'ils n’acceptèrent que dans l’intérêt des bonnes relations commerciales.
- Les deux avocats, du reste, ont aussi abordé le fond du procès qui présente une intéressante question.
- Les bons, notes ou instructions de teinture, envoyés par MM. Anton-Aub et Ce, en même temps que les pièces à teindre, portaient pour les tissus d’Ecosse ou cachemire : Pas de perte dans la longuenr, et pour les autres tissus : Perte en longueur 1 0/0.
- Me Allaert soutient que MM. Hannart frères n’ayant pas protesté contre ces énonciations, en recevant les instructions de leurs commettants, les ont acceptées. Elles sont devenues, dès lors, la convention et la loi des parties. Les teinturiers étaient liés par elles.
- Au sujet de l’usage, des certificats ou parères ont été produits de l’un et de l’autre côté de la barre. Me de Beaulieu en a invoqué comme son adversaire. Ils émanent de fabricants ou de commissionnaires. Ils ne sont point d’accord.
- Vainement MM. Hannart se retrancheraient derrière un usage de la place de Roubaix, accordant au teinturier, relativement au rétrécissement dans la longueur, une tolérance de 2 0/0 en plus de l’indication de perte portée aux bons de teinture. D’après Me Allaert, cet usage, qui ne saurait prévaloir contre une convention précisant le rétrécissement autorisé, n’existe même pas.
- M° de Beaulieu, à la différence de son confrère, se refuse à voir dans les mentions des bons de teinture l’équivalent d’une convention limitant formellement la mesure de la perte admissible en longueur. Ges mentions sont, suivant son expression, indicatives et non impératives pour le teinturier. C’est une indication approximative qu’on donne à ce dernier et dont il cherche à se rapprocher, autant qu’il peut, car il ne saurait à l’avance apprécier complètement le rétrécissement que subira le tissu.
- Elle paraît être la manière de voir du tribunal de Roubaix, lorsqu’il dit dans son juge ment :
- « Attendu qu’Hannart frères n*ont jamais « reçu qu’à titre d’indication les énonciations « des bons de teinture et ne s’y sont confor-« més que dans la mesure du possible. »
- « Il ajoute :
- « Attendu que si Anton-Aub et Ce désiraient « ne plus suivre les errements constamment I « pratiqués depuis longtemps qu’ils étaient I « en rapport avec Hannart frères, ils devaient I
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- « en aviser ceux-ci et obtenir une adhésion « formelle. »
- L’honorahle conseil des intimés invoque, en effet, les précédents, c’est-à-dire c* qui se serait passé entre les plaideurs, antérieurement aux difficultés actuellement soumises à la Cour. Il cite la Correspondance, notamment une lettre où MM: Anton-Aub et Ge déclareraient avoir admis des pertes supérieures à leurs instructions, une autre où MM. Hannart frères leur disent, pour certains tissus, qu’ils ne peuvent leur garantir ce qui est demandé par eux.
- Nous ferons connaître l'arrêt aussitôt qu’il sera rendu.
- {Bulletin des laines.)
- LES MÉLANGES LAINE et RAMIE
- On lit dans le Moniteur de la Ramie :
- En Amérique, en Angleterre et même dans nos centres manufacturiers du nord de la France on fait des essais de tissage en mélangeant le coton ou la laine à la ramie dans une proportion qui varie de 25 à 50 0/0.
- Nous apprenons que ces essais ont donné les meilleurs résultats et que les industriels sont décidés à y donner suite dès qu’ils seront assurés d’une production régulière et suffisante de fil-ramie à des prix rémunérateurs.
- Devant ces essais qu’on nous annonce comme absolument concluants, tombent les objections émises par certaines personnes, objections qui nous avaient également frappé, que le mélange d’un textile végétal avec un textile animal, ne pouvait donner que de mauvais résultats. La pratique vient de démontrer le contraire ; or, pour nous, la pratique vaut mieux que les plus belles théories.
- En Amérique, le mélange laine et ramie, essayé dans la fabrication des draps pour confections, a donné les meilleurs résultats. A 1 usage, ces draps offent une plus grande durée que ceux exclusivement tissés en laine.
- Voilà donc une nouvelle industrie qui se présente, et déjà nos industriels du Nord s’en sont émus. Nous voyons avec plaisir qu’ils ont 1 intention de ne pas se laisser devancer par le Nouveau-Monde.
- Léjà, à l’Exposition universelle de 1889, nous avions remarqué, dans la belle vitrine ée produits en ramie, exposée dans la classe 34 (Tissus), par M. Camille Simonnet, de la Line contenant 50 0/0 de ramie, dont la fabrication parfaite avait attiré l’attention des connaisseurs.
- Les mélanges de coton et de ramie donnent gaiement d’excellents résultats, mais, jusqu’à jour, les industriels se plaignent des prix r°P élevés des fils ramie.
- Nous admettons très bien que leurs plaintes Sjnt fondées, mais ils ne doivent pas se décou-
- où°T ^°Ur CS^’ °ar n0US touc^ons au moment Apk n rarn'9 va être exploitée sur une vaste
- Jusqu’à présent, il n’y a guère que le china-gras qui soit traité, et chacun sait que le prix de cette matière textile, au prix de 85 fr. les 100 kilos, prix bas cependant, est encore trop élevé pour permettre à la filature de livrer à la consommation des fils ramie d’un prix moindre ou même égal à ceux du coton.
- La ramie est donc susceptible d’être utilisée pour les emplois les plus divers. Cette particularité fait sa valeur ei explique, malgré les phases difficiles qu’elle vient de traverser, la grande vitalité de cette question.
- SUR LE SOUFRAGE DES LAINES
- Un journal de teinture que nous ne citons pas, par charité pour lui, nous raconte ce qui suit :
- « On entend souvent se plaindre que les filés en laine deviennent jaunes dans le sou-froir. c’est-à-dire qu’ils acquièrent ur.e teinture jaune à la surface.
- « Cet inconvénient est provoqué le plus souvent par la quantité trop grande de soufre brûlé en proportion de l’espace du soufroir. On ne doit brûler qu’autant de soufre que l’oxygène contenu dans le soufroir est à même de brûler. Si cette quantité est plus grande, les dernières parties ne sont pas brûlées, mais elles subliment et se déposent sur la mar-1 chandise en précipité jaune.
- « Combien de soufre doit-on brûler dans un soufroir ? C’est ce dont nous allons nous occuper.
- (Ici une théorie assez enfantine sur les poids spécifiques : nous en priverons nos lecteurs).
- « Un mètre cube d’air correspond à 260 gr. oxygène. L’acide sulfureux S O* renferme en poids autant de soufre que d’oxygène, en sorte, que pour transformer entièrement en acide sulfureux tout l’oxygène renfermé dans un mètre cube d’air, il faudrait théoriquement 250 gr. de soufre. Mais en pratique on ne doit pas admettre que tout l’oxygène prend part à la combustion. On fera donc bien d’admettre que la moitié seulement de l’oxy. gène présent prend part à la combustion, en sorte qu’il faudra prendre 130 gr. de soufre pour un mètre cube d’air.
- « Les scrupules qu’on pourrait avoir sur l’insuffisance de cette quantité de soufre pour le blanchiment de la laine disparaissent lorsque l’on considère combien peu d'acide requiert le blanchiment du lin. On ajoute en effet juste assez d’acide sulfurique à l’eau pour que celle-ci ait un goût légèrement acidulé ; la quantité d'acide hypçchloreux dégagé du chlorure de chaux est ainsi d'autant plus faible. »
- Nous avons souligné quelques perles de cette puissante argumentation, qui ne pèche que par les points suivants :
- 1° La vapeur de soufre qui est très dense se condense autour du vase à combustion, et ne va pas jaunir les laines dans a l’espace du soufroir ».
- 2° On n’obtient jamais la combustion totale d’une quantité déterminée de soufre; celui-ci ne brûle pas jusqu’à sa dernière parcelle dans un air déjà chargé de vapeurs anti-comburantes ; il en faut un excès pour produire l’élévation suffisante de température.
- 3° La comparaison du blanchiment du lin est une trouvaille : on imprègne le textile d’hypochlorite, mais on a grand’peur que celui-ci agisse ; et on met le moins d’acide possible, qui pourrait le rendre actif !.. C’est fori bien raisonné.
- O candi le théoricien, bornez-vous à vendre des couleurs d’aniline si c’est votre état !
- F. G.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 203368. — Kempe. — Perfectionnements dans les machines à fouler ou laver et les machines faisant ensemble le foulage et le lavage ou l’essorage.
- 203394. — Marchand. — Nouvelle méthode de blanchiment des fils ou tissus d’origine végétale ou animale (Brevet de 10 ans).
- 203420. — Bentz, Edmeston et Gkether. — Perfectionnement au dégraissage, au nettoyage et au blanchiment des matières textiles, des chaînes et fils de coton ou autres matières végétales, ainsi qu’aux appareils employés à cet effet (brevet anglais devant expirer le 2 avril 1903).
- 203506. — Lavoinne. — Machine à métrer et à enrouler les tissus en tous genres et tout produit de l’industrie pouvant subir ces deux opérations ou seulement l’une ou l’autre.
- 203634. — Grosselin. — Appareil à pulvériser l’eau et les liquides en général, applicable à tout genre d’industrie et spécialement à la filature, à la fabrication et aux apprêts des étoffes.
- 303571. — Mautnf.r. — Procédé servant à aviver complètement les couleurs passées, sur la peluche, le velours, dit : Régénérateur de nuances.
- 203659. — Lacouruat. — Perfectionnements dans la-teinture des fourrures.
- 203674. — Place frères. — Genre de tissus en coton, imprimés, teints, ou imprimés et teints, dits : simili velours non coupés.
- 202739. — Craven. — Machine à teindre le fil en écheveaux.
- 203741. — Despeissis. — Nouveau procédé de fabrication de la soie artificielle.
- 202822. — Samuel Cousins. — Machine à imprimer les tissus dite : imprimeuse Samuel Cousins.
- 203858. — Kcerfer. — Procédé de fabrication d’une étoffe façonnée imprimée avec bordure et servant à la confection du jupon de femme.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 203935. — Sébin. — Système de chaînes à aiguilles pour apprêteurs d’étoffe. *
- 204010. — Locjppe. — Nouveau procédé d’apprêt.
- 204155. — Richard-Lagerie. — Nouvelle application permettant de teindre ensemble les matières animales et végétales et y développer de nouvelles nuances.
- 204189. — Graemiger, Whitehead, Mason et Leigh. — Perfectionnements aux machines servant à teindre, à blanchir, et à traiter de toute autre manière, les fils sur bobines ou mis sous une autre forme compacte.
- 204200. — Les sieurs Smith. — Procédé et appareil pour laver ou dessuinter la laine et autres substances fibreuses, de même que pour mordancer, teindre et extraire la fibre animale de la fibre végétale.
- 204206. — Clegg et Kirley. — Perfectionnements aux rouleaux et aux blocs employés pour l’impression des papiers de teinture et autres analogues.
- 204338. — Clechet-Oueter. — Tendeur articulé pour teindre la soie en pièces ou découpée.
- Certificats d'addition.
- 189494. — De Chardonnet. — Brevet du 10 juillet 1889, pour perfectionnements dans la fabrication de la soie artificielle par la filature des liquides.
- 198521. — Fred. Bayer et Cie. — Brevet du 27 mai 1889, pour procédé de préparation de couleurs azoïques inaltérables pour la teinture et l’impression.
- 193844. — Gantillon. — Brevet du 31 octobre 1888, pour un procédé de solidification des couleurs teintes sur fond, des tissus foulards dits pongés, tissus de Chine ou autres, imprimés à réserve ou enlevage, par la combinaison de la préparation de l’étoffe ou de l’emploi de la vapeur à haute température.
- 198614. — Maynard. — Brevet du 30 juin 1889 pour un nouveau mode d’imperméabilisation des étoffes au moyen d’une couche de peinture à l’huile emprisonnée entre deux étoffes.
- 203495. — Villiermet. — Brevet du 31 janvier 1890, pour un apppareil perfectionné servant à l’apprêt des rideaux.
- 186851. — Moret. — Brevet du 8 novembre 1887, par la Société Moret et Asselin, pour un nouveau produit solide principalement destiné au dégraissage, lavage, lessivage et blanchiment de toutes matières textiles, tissus, chiffons, etc., ainsi qu’au dépilage des peaux et autres opérations analogues.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Tarlf-lilll Mac-KJiiley. — Voici les tarifs dont sont menacés les textiles en importation aux Etats-Unis, d’après les propositions du major Mac- Kinley :
- carré ; imprimées, 4 cents (au lieu de 30 pour 100 ad valorem).
- Toile de coton, taxée à 6 cents au plus par yard carré, 1.3 cent par yard carré, 1.2 cent par yard carré (au lieu de 1.6 cent); taxée à plus de 6 cents par yard carré, 1.5 cent par yard carré (au lieu de 18 cents).
- Tous tissus de coton, blanchis, 12 cents par yard carré et 20 pour 100 ad valorem ; teints colorés peints, imprimés, 14 cents et 20 pour 100 ad valorem (au lieu de 10 cents par yard carré, et 20 pour 100 ad valorem).
- Lin, chanvre et jutes manufacturés
- Lin non sérancé ou apprêté, 20 dollars par tonne (au lieu de 1 1/2 cents par livre).
- Lin sérancé, 40 dollars paa tonne (au lieu de h cents par livre).
- Fil de jute. 35 pour 100 ad valorem (ail lieu de 30 pour 100).
- Lacets galonnés, 1 1/2 cent par livre (au lieu del 1/4 cent).
- Toile de lin écrue et blanche, contenant plus de 100 fils par pouce carré, 35 pour 100 ad valorem (au lieu de 50 pour 100). Ce droit, pour prendre effet immédiatement au lieu du 1er janvier 1894. Dans le bill de la Chambre, les fabricants de fibres végétales, sauf le coton. sont assujettis à un droit de 50 pour 100 ad valorem. Dans ce même bill, ils sont divisés en deux classes : l’une, taxée à 5 cents par livre, au plus, 2 cents par livre ; l’autre, taxée à plus de 5 cents par livre, 40 pour 100 ad valorem. Ces classes comprennent les fils de manille, imposés à 30 pour 100 ad valorem.
- Fibres végétales (alfa et ramie), inscrites dans la liste de franchise (au lieu ae i dollars par tonne et 15 pour 100 ad valorem respectivement).
- Laines
- Sur les fils de laine et lainages, taxés à à moins de 30 cents par livre, le droit est de deux fois et demie le droit imposé sur une livre de laine écrue de la première classe (au lieu de deux fois ce droit), et sur les toiles de laine et lainages, produits tricotés et tous autres articles de laine, en tout ou partie, taxés à moins de 30 cents, le droit par livre est de trois fois le droit imposé sur une livre de laine écrue de la première classe (au lieu de deux fois ce droit).
- Soies
- La prime de 1 dollar par livre pour la soie de 7 cents par livre pour les cocons nonveaux dévidés et produits aux Etats-Unis, est abrogée. De même les paragraphes fixant des droits sur les articles en pièce, de 75 cents par livre et 15 pour 100 ad valorem à 3 doî. 50 par livre et 15 pour 100 ad valorem ; ils sont tous imposés à 5 pour 109 ad valorem.
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- modification au tarif des douane» en Russie. — Une décision du Conseil de l’Empire du 4 juiu 1890 a modifié ainsi qu’il suit l’article 92 du tarif général des douanes, sur le coton filé, par 100 kil. de production :
- 1° Numéros inférieurs jusqu'au n° 44 anglais :
- a) Écru..................... 87 91
- b) Blanchi et teint (le rouge d’An-
- drinople excepté).............. 114 76
- c) Teint en rouge d’Andrinople... 122 lo
- 2° Du n° 40 au n° 50 anglais :
- a) Écru........._.................. 122 lo
- b) Blanchi et teint................ 146 5i
- 3° Numéros supérieurs à partir du
- n°,50 anglais :
- fl) Écru............................ 183 15
- b) Blanchi et teint................. 207 57
- 4° Fil retors :
- a) Fil de coton à coudre sur bobines en bois .......................... 195 36
- b) Tout fil tordu à deux bouts et
- plus, hormis le fil à coudre sur bobines en bois destiné à la vente au détail.................................. 211 20
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- U«i inventeur. — Il est des hommes chez qui le génie inventif est naturel, et qui perfectionnent tout ce qu’ils touchent sans, le plus souvent, recueillir le fruit de leurs découvertes.
- M. André Lyon est un de ceux-là. Sa profession : la teinture en chiffonnage, lui doit un grand nombre de ses procédés dont elle tire aujourd’hui le plus utile parti et en ignorant généralement qui l’en a dotée.
- Il n’est donc pas sans intérêt de rappeler les principales innovations qu’elle lui doit:
- M. A. Lyon a imaginé ou appliqué au chiffonnage :
- En 1851, le procédé de javelage des soieries reteintes en noir.
- En 1864, les tables-platineuses à vapeur, dont l’usage est, on peut le dire, devenu universel.
- En 1879, le garnisseur-satineur pour assou-plissage des soieries reteintes.
- Même année, un étendeur à picots mobiles et à traction variable, pour teinture des soieries.
- En 1880, l’application de la tôle d’acier à la construction des tambours dans les machines d’apprêt à toile sans fin.
- En 1883, les appareils de repassage instantané applicables aux vêtements confectionnés.
- En 1885, l’application du noir de naphlol aux travaux du chiffonnage.
- En 1888, les tendeurs flexibles pour l’apprêt des manches de vêtements et des jambes de pantalons.
- En 1890, le procédé de blanchiment direct et instantané, supprimant le soufroir dans le blanchissage des lainages confectionnés.
- On voit ainsi que la teinture en chiffonnage doit à M. Lyon une grande part de ses pro grès, et nous sommes heureux d’avoir une occasion de rendre cette justice à l’ingénieux inventeur.
- Avis aux fournisseurs des teinturiers. — Un sieur Sidobre-Guy, qui installe, paraît-il, une maison de teinturier-dégraisseur à Londres, se fait adresser des marchandises de Paris, qu’il refuse ensuite de payer.
- Nous mettons en garde contre de tels procédés nos lecteurs de France et d’Angleterre, fournisseurs de produits ou de matériel à l’usage de la teinture.
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 août 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Affaiblissement des fibres laineuses par les opérations de la draperie. — Emploi rationnel du bi-chrômate. — Teinture par les indulines. —Recherches sur la fixation des colorants par la fibre laineuse.
- Procédés divers : Biscuit; Bouvreuil ; Pourpre; Vert-solide sur soie; Noir-diamine coton; Décreusage par vaporisage. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Inpustrielle. — Purification de l’eau par le fer métallique. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Une exposition française aura lieu l’année prochaine à Moscou; cela est décidé en principe.
- Une réunion a été tenue à ce propos, et était uniquement composée des industriels qui ont fait partie du jury ou ont obteuu les plus hautes récompenses à l’Exposition de 1889.
- L’assemblée a déclaré, à l’unanimité des 150 membres présents, que tous étaient disposés à envoyer leurs produits à Moscou et à se constituer en comités pour réunir dans chaque classe les exposants de leur industrie.
- La commission a été invitée à poursuivre l’organisation de l’entreprise et deviendra, si les dernières difficultés techniques peuvent être surmontées, la commission de contrôle et de finances de la future exposition.
- Ajoutons que si cette exposition se faisait, les exposants, par une innovation des plus heureuses, seraient appelés à participer aux bénéfices.
- Ce n’est donc pas une pure entreprise industrielle comme l’exposition dite « des sciences et des arts indus-tnels » qui est ouverte en ce moment à Paris, au Palais de l’Industrie.
- Tous les ans il s’en fonde de semblables, sous un titre ou sous un autre, fiui se ressemblent toutes, mais dont la Portée industrielle est nulle.
- C’est devenu pour les fabricants une annexe de leurs magasins, et pour les es°eavrés, un but de promenade : au-Cu? n’a tort, non plus que l’entreprise Tn exploite là une affaire comme une aütre, mais qui ne réussit pas à faire
- admettre que ses diplômes et médailles aient une grande valeur morale.
- Néanmoins, l’exposition du Palais de l’Industrie vaut une visite ; quelques vitrines des palais du Champ-de-Mars s’y retrouvent; c’est de la réédition sans doute, et dans un cadre bien moins brillant, mais ce sont encore des vestiges intéressants de la grande merveille détruite.
- LaBourse de Commerce vient d’inaugurer, de son côté, une sorte d’exposition permanente, sous le titre le « Musée commercial », qui aura un tout autre caractère, d'après les projets des organisateurs, à la tête desquels se trouve M. Niclaus, le directeur-administrateur, et qui disposent pour cette entreprise seule , d’un capital de 700,000 fr.
- Leur but est ainsi défini par eux-mêmes :
- « Nous avons pour but de procurer des débouchés nouveaux à nos adhérents, ainsi que des renseignements précis et prompts, de provenances intérieures et extérieures ; faciliter les rapports entre acheteurs et producteurs, et vice versd.
- « Les renseignements sur le prix des marchandises en général, leur provenance, les frais de transport, de douane, d’entrée , etc , etc., seront toujours puisés par nous aux sources officielles. Enfin , pour que ce programme soit efficace, nous ferons en réalité de la Représentation commerciale, et nous nous chargerons du placement des produits exposés, soit comme représentants, soit comme co-représentants, moyennant la commission d’usage pour chaque spécialité... »
- Le Musée commercial sera donc un centre d’affaires et de renseignements pratiques, plutôt qu’un lieu de promenade, et mérite à ce point de vue de fixer notre attention.
- Nous y avons remarqué une salle de correspondance confortablement aménagée, et une salle de lecture pourvue de nombreux journaux politiques et commerciaux.
- C’est un heureux complément de la Bourse de Commerce, et qui est bien là dans son milieu.
- Occupons-nous, maintenant, de nos affaires particulières, et voyons ce que dit la fabrique dans les trois centres principaux des lainages, des cotonnades et des soieries.
- A Roubaix-Tourcoing, les affaires en tissus manquent d’entrain.
- Pour la draperie, la place de Paris se décide difficilement à commissionner les articles fantaisie.
- En ce qui concerne les articles classiques, les ordres ont été remis à peu près dans les mêmes proportions que l’année dernière, surtout en cheviottes, corkserew, croisés diagonales et ar-murés. La saison va s’ouvrir pour la robe.
- En somme, situation toujours assez tendue.
- A Rouen, la demande sur l’écru se ranime, certains genres sont même rares, les longottes noiamment.
- Les mouchoirs sont toujours fort délaissés. ,•
- L’indienne vend du meuble et prend des commandes.
- L’article carreaux et flanelle est très recherché , on trouve difficilement à remplir les ordres pressés.
- Bien que l’on continue à se plaindre à Lyon, la fabrique fonde de grandes espérances sur la saison d’automne : les acheteurs montrent moins d’indifférence que précédemment, et on a tout lieu de présumer que la saison des soies, reprise des affaires, devancera quelque peu celle des étoffes et se produira déjà en ce mois.
- Ainsi que nous l’avons déjà dit, ce ne sont pas des documents statistiques que nous présentons ici à nos lecteurs, mais quelques notes sur les préférences de la consommation. Nous les complétons par des indications rapides, et dans le même esprit, sur l’état de quelques places manufacturières à l’étranger.
- Si nous en croyons un journal spécial allemand, la Textilindustrie, les relations commerciales entre la France et l’Allemagne auraient pris dans ces derniers temps une tournure beaucoup plus amicale. Du côté français, on aurait recommencé à passer d’importantes commandes à des fabricants allemands, de telle sorte que des maisons de la
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- Saxe, qui avaient cessé de se faire représenter à Paris, s’occuperaient actuellement à y ouvrir de nouveau des agences de vente.
- Il nous semble, quant à nous, que les marchandises allemandes s’importent déjà assez abondamment chez nous, et laissant de côté tout ressentiment national, nous préférerions que cette activité se produisît en faveur de nos fabriques.
- Une correspondance de Berlin confirme au moins la bonne situation des manufactures saxonnes, et dit :
- « En raison de l’activité croissante dans la fabrication de manteaux pour dames, le commerce de tissus s*est animé quelque peu ; sur le marché aux étoffes, ce sont particulièrement les produits de la Saxe, des provinces rhénanes et de la Lusace qui étaient achetés. »
- Toutefois, on nous avise qu’à Franc-fort-sur-l’Oder, la foire aux draps de cette ville n’a pas donné de bons résultats; plus de la moitié des marchandises a été remportée. Moyennement satisfaisantes ont été les affaires en étolfes peur habillement de Leipzig et Crim-mitschau, en cheviots de Cotthus, en tricots de Forst et en tissus de laine filée.
- A Bradford, la demande anglaise est ferme. La demande d’Amérique reste limitée devant les nouvelles difficultés des tarifs. Pour le continent, elle est calme. Les affaires avec la Chine et l’Orient s’améliorent, mais lentement. A Halifax, les affaires ont été assez bonnes tant pour l’exportation que pour l’intérieur. A Huddersfield, les fabricants de nouveautés pour les saisons prochaines sont assez occupés ; mais les affaires en articles pour la saison sont au-dessous de la moyenne. Le commerce d’exportation est assez actif.
- Les nouvelles de Verviers signalent un mauvais état général du marché. La production se réduit de plus en plus toutes les semaines.
- A Barcelone, Sabadell, Tarrasa, beaucoup d’usines sont fermées par suite des grèves, et cette situation aura arrêté la production d’une saison.
- Malgré la mauvaise situation des affaires en Italie, l’industrie cotonnière y semble en grand progrès ; on a introduit dans la Péninsule 9,500 tonnes de coton de plus, pendant le premier semestre 1890, que pondant la période de 1889, et. d’autre part, on constate une diminution sur les filés et les tissus étrangers.
- L’industrie du jute est aussi en développement; l’importation à l’état brut
- a passé de 3,900 tonnes â 6,900.
- Il faut aussi noter l’augmentation sur les entrées de houille, les pièces de machines, les produits chimiques, les matières colorantes et tinctoriales.
- * *
- Cette courte revue de l’étranger nous amène encore à parler du bill Mac-Kinley, dont les difficultés se font déjà sentir, malgré les assurances données à la tribune française que cette loi draconienne serait appliquée avec bienveillance au début.
- Par une lettre adressée au ministre du commerce, de l'industrie et des colonies, et signée par M. Aymard, président de la chambre de commerce de Lyon et député du Rhône, la chambre de commerce de Lyon se plaint vivement de l’interprétation restrictive apportée aux dispositions du bill par l’agent | consulaire des Etats-Unis à Lyon. Il s’agit de la production d’une facture du manufacturier que le consul entend imposer aux négociants expéditionnaires.
- « Est-il admissible, dit la chambre de commerce, que l’industriel accepte, en donnant une signature qui l’expose à des rigueurs sans pareilles dans un autre Code douanier, d’êire impliqué, même indirectement, dans une opération de douane dont il est désintéressé et dont il ne peut nas contrôler la régularité. »
- Il y a plus. Le consul des Etats-Unis à Lyon exige la légalisation consulaire de l’agence de Zurich, par exemple, pour les étoffes que les maisons lyonnaises de commission achètent en Suisse et réexpédient ensuite de Lyon en Amérique. Diverses tracasseries du même genre sont encore dénoncées.
- Ainsi, voilà déjà des conflits : que sera-ce quand les dispositions du bill cesseront d’être appliquées avec bienveillance ?
- A. Gouillon
- AFFAIBLISSEMENT
- DE LA FIBRE LAINEUSE
- PAR LES
- OPÉRATIONS DE LA FABRICATION DU DRAP
- • ;
- Le journal « les Tissus » a publié à ce propos les observations suivantes :
- L’alFaiblissement de la fibre est fréquemment cause par l’une des opérations préparatoires : dégraissage, teinture, séchage, etc. Des lessives trop violentes ou de température excessive détériorent la laine, de même que le feutrage causé par un dégraissage mal compris, parce qu’alors le louvetage et le cardage
- coupent les fibres, font dos mattes, rendent le fil irrégulier et moins solide.
- On ne dégraisse pas toujours la laine à point, c’est cependant nécessaire; car elle se teint mieux et plus vite, elle se carde et file plus aisément, et de même pour le foulage.
- Quelques personnes assurent que les résidus du suint encore adhérents à la matière la protègent contre les effets défectueux des bouillages, des mordançages et bains de teinture; des expériences pratiques prouvent, au contraire, que la laine mal dégraissée souffre davantage. Les mordants et autres ingrédients chimiques décomposent partiellement le suint et attaquent les fihres.
- L’épaillage chimique peut provoquer un résultat analogue. Le suint prend corps avec la fibre, et, s’il ne l’a pas abîmée lui même, il contrarie toutes les opérations subséquentes.
- Mais l’opération la plus délicate de toutes, c’est la teinture dont l’influence est considérable et la non réussite irrémédiable : des mordants violents ou mal appropriés ; des I bouillages trop longs ou trop forts; des parties trop chauffées de la cuve détériorent la structure et la force de la matière. Ou encore, si on met trop de laine à la fois en cuve, elle ne peut être manipulée, ni traitée convenablement ; elle s’imprègne irrégulièrement du bain tinctorial et est exposée à un long contact contre les parois chauffées.
- L’irrégularité de la teinture, si elle se produit en laine, peut s’atténuer, au point de vue de la pureté de la nuance, pendant les opérations du filage. Le mélange qui se fait des diverses parties de laine régularise la teinte, ce qui ne se peut quand la teinture a lieu en pièces, et, dans ce dernier cas, il faut des soins particuliers sur lesquels nous n’insisterons pas davantage ici.
- Au sortir du bain, la laine demande aussi une attention spéciale pour son refroidissement. Le mieux est de l’étaler aussi promptement que possible dans une grande salle, en I couche mince et en la retournant fréquem- I ment. Et tant qu’elle n’est point froide, il ne I faut point l’empaqueter et la comprimer sous I peine d'altérer les nuances.
- Les couleurs brunes influent davantage sur I la force de la laine à cause des mordançages I et des matières tinctoriales. La laine brune se I carde et se file généralement mal, le fil brun I casse au tissage 'plus que le fil clair fait de I même laine, le drap brun foule avec difficulté. I
- Les couleurs de chaudière, même soignées, I attaquent la laine plus promptement que les I couleurs de cuve. On doit donc préférable- I ment, ainsi qu’aux nuances foncées, leur ac- I corder des sortes de laines plus fortes.
- Le séchage de la laine n‘a pas d’effet absolu I sur la force du drap. Mais la laine devient I rude et cassante quand elle est séchée par une I chaleur excessive et une ventilation insuffi-santé, elle se brise plus facilement pendant le I
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- cardage et demande plus d’huile pour sa lubrification.
- La filature peut détériorer la laine, tout autant que les opérations préparatoires et donner du fil mauvais même avec de la bonne matière première.
- Le louvetage et le cardage qui précèdent le filage proprement dit, ont pour mission d’ouvrir la laine, d’aligner les brins côte à côte sans les briser, d’ébaucher le fil en un mot. Plus la laine est douce, flexible, liante, mieux elle se prête au travail. Mais, comme le dégraissage, la teinture et quelquefois la chaleur élevée subie par la laine l’ont privée partiellement de souplesse, ^n rétablit cette dernière par un ensimage convenable.
- Si l’ensimage est insuffisant ou s’il est fait avec de mauvais lubrifiants, les fibres, ne retrouvant plus leur flexibilité, se comportent mal ou se brisent. L’économie recherchée en limitant trop la quantité ou la qualité du lubrifiant, va à l’encontre du but, parce qu’elle détruit la force du fil et par suite celle du drap.
- Il faut aussi ne travailler la laine que lorsqu’elle est bien sèche. Mouillée, elle est moins robuste, elle absorbe le lubrifiant moins facilement, moins régulièrement, et peut se rompre davantage ou donner un fil défectueux.
- L’usage de solutions alcalines trop fortes dans le dégiaissage et le foulage est désavantageux, comme nous l’avons vu, pour le dégraissage de la laine Les fortes solutions alcalines détériorent la matière et sa capacité feutrante.
- Un bain de 2 degrés de force suffit pour un drap de laine pure, lubrifiée avec de bonne huile. D’ailleurs, dans la pratique, il laut considérer la tendance du lubrifiant à se saponifier. Nous avons vu que la laine sale occasionnait des difficultés dans tous les stages des procédés de teinture, il en est de même pour les draps manufacturés avec. De plus, dans le dégraissage et le foulage, on est obligé d’employer des agents forts à l’excès qui altèrent la force du drap. Le foulage trop chaud est nuisible également ; on l’évite en tenant le drap moite.
- Les pièces très foulées sont quelquefois plus faibles aux extrémités. Cela tient à h couture qui réunit les bouts, contrarie l’action des rouleaux et le pelotonnage si nécessaire pour un bon feutrage et que les autres parties reçoivent naturellement.
- Enfin, le drap peut aussi perdre sa force par Ln trop violent garnissage. Il est avéré que le lainage altère la force du tissu en déliant le Neutre. 11 peut être doux ou violent, c’est au laineur d’agir selon les cas en observant que, pour peu altérer la force obtenue au foulage et avoir cependant un grand garnissage, c’est Par des assortiments gradués de chardons, tendres d’abord, puis plus acérés, et de plus, en accordant au travail le temps nécessaire <1U1 permet d’agir progressivement.
- Emploi Rationnel du Bichromate
- DANS LE MORDANÇAGE
- Les teinturiers en laine ont l’habitude, quand ils mordancent la laine en bichromate de potasse, d’ajouter après chaque mise une ceriaine quantité de produit (environ k 0/0), et de rejeter le bain après le neuvième passage Cependant ce bain n’est pas épuisé, car la laine ne fixe qu’une partie du bichromate. Des expériences de M. Knecht ont montré que les neuf mises n’absorbent que 23 pour 100 sur les 36 pour 100 employés (à raison de U pour 100 par mise) ; il se perd donc 12 pour 100, soit plus du tiers du bichromate employé.
- En plus, par la décomposition du bichromate en chromate neutre et en acide chromi-que, décomposition produite par l’actiun de la laine, le bain devient alcalin ; l’acide chromi-que est absorbé par la laine, mais le chromate neutre est rejeté avec le liquide.
- Pour éviter cette perte, il faut n’ajouter après chaque mise qu’une quantité de bichromate strictement suffisante pour compenser celle enlevée par la mise précédente, soit 1 à 1 /2 pour 100.
- Pour éviter l’alcalinité du bain, on ajoute de l’acide sulfurique en proportion suffisante -, cette addition ne devient nécessaite qu’après le quatrième passage.
- Avec ces précautions, on utilise beaucoup plus longtemps le même bain, et on économise environ un tiers de la quantité de bichromate.
- (Chemische Industr.)
- TEINTURE PAR LES INDULINES
- Observations du Dr Otto N. Witt
- Les indulines sont des matières colorantes à constitution inconnue, qui s’obtiennent par deux procédés : celui à l’azobenzol,deM. Caro, et le procédé à l’amido - azobenzol, dû à M. Witt.
- Les indulines ainsi obtenues ne pouvaient servir directement; leur emploi ne date que du moment où l’on a réussi à les sulfoner.
- Les acides monosulfoniques ainsi obtenus teignent la fibre animale en bleu indigo foncé, résistant absolument à l’air et à toutes les intempéries, ce que l’on ne peut pas dire de l’indigo. Le bleu résiste aussi à tous les réactifs, même aux oxydants.
- Et cependant, malgré toutes ces bonnes qualités, les indulines n’out qu’un emploi très restreint pour la teinture de la laine, quoique chaque année on teigne des millions de kilogrammes de laine en bleu marine.
- A quoi cela tient-il ? A ce fait très-simple que, probablement par suite de leur constitution chimique, les indulines appartiennent à la classe des colorants qui n’éga isent par sur I
- laine. C’est, du reste, une façon toute particulière de ne pas égaliser, que les teinturiers français désignent par « piqué ». Si l’on regarde une fibre sous le microscope, on voit la coloration diminuer d’un bout de la fibre à l’autre, ou bien aussi la teinture s’est faite en , une ligne héliçoïJale, de telle sorte que le tissu teint n’a pis l’air d’être taché, mais qu’on serait tenté de croire qu’il a été tissé avec des fibres de nuances différentes.
- Les indulines sont à la limite des colorants I tirant encore sur laine ; la racine des fibres de J L Line se teint encore bien, tandis que la pointe ne possède plus guère d’affinité pour le colorant.
- Un changement à la matière colorante n'est pas possible : une sulfonation ultérieure n’augmente pas l’affinité pour la libre. 11 s’ensuit que c’est la laine même qui doit subir un traitement spécial, la reniant apte à mieux égaliser les indulines.
- La plupart des méthodes consistent à ramollir la laine en la cuisant avec une solution de soude dilué, de borax ou de stannate de | soude, ce qui a pour but d’ouvrir les écailles couvrant les fibres et de permettre à la matière colorante de mieux pénétrer. Le défaut de la méthode est que le teiiituiier craint l’action des alcalis chauds sur la laine.
- Un autre moyen consiste à chlorer la laine p r passages successifs en chlorure de chaux dilué et acide chlorhydrique. La laine ainsi . traitée a subi une modification profonde et ressemble bt aucoup à la soie, et, comme celle-ci, elle se teint bien en indulme, la nuance obtenue est égale et très belle, et ressemble absolument a de la laine teinte en indigo. Malheureusement, elle a perdu la propriété de pouvoir être foulée, ce qui est assez important, vu que la laine bleu foncé est souvent foulée. Cette méthode aussi ne sera donc employée que très rarement.
- Comme on le voit, une seule mauvaise propriété a pour effet de restreindre considérablement l’emploi d’une matière colorante, sans cela excellente sous tous les rapports. Cependant, pour des étoffes grossières dont la tein~ ture doit être résistante, on emploiera l’indu-line avec avantage. On teindra longtemps et à chaud en ajoutant la matière colorante seulement peu à peu, ainsi que l’acide nécessaire.
- De cette façon, on obtiendra une teinture qui ne sera pas absolument unie, il est vrai, mais dont la solidité sera ,1 toute épreuve, ce qui, dans le cas en question, est beaucoup plus important.
- (.Farber Zeitung)
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- 112
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- RECHERCHES SUR LA FIXATION
- des colorants par la fibre laineuse.
- M. Ed. Knecht, professeur rie leinture au collège technique de Bradford, a fait une communication importante à The Society of dyers and colourists, relative à quelques propriétés chimiques particulières de la laine et son act’on sur les couleurs substanlives. Nous en extrayons les points principaux.
- Les nouvelles recherches de M. Knecht font suite à d’autres recherches plus anciennes, entreprises avec ses élèves les plus avancés sur les changements chimiques que la laine et la soie éprouvent dans lu teinture avec les couleurs basiques, et sur l'action des fibres animales sur les couleurs acides.
- Dans la première communication, dit M. Knecht, il a été montré qu’en teignant la laine et la soie avec les couleurs basiques dérivées du goudron, la couleur éprouve une décomposition complète, la base s’unit à la fibre pour former une laque insoluble colorée, tandis que tout l’acide reste dans le bain. C’est là une preuve indéniable qu’au moins dans ce cas, la teinture n’est pas une absorption physique, mais bien le résultat d’une réaction chimique.
- Dans la seconde communication, j’ai essayé d’expliquer l’action de la laine et de h soie sur les couleurs acides ; j’ai montré qu’en dissolvant ces fibres dans de l’acide moyennement étendu d’eau on obtient des solutions qui possèdent la propriété de précipiter les couleurs | acides de leurs di-solutions. I
- Si l’on fait bouillir de la laine avec de l’aci- j de sulfurique très étendu, qu’on enlève toute irace d'acide par des lavages répétés, on trou ve que la laine se teint complètement dans une dissolution neitre de couleurs acides : il semble donc s’être formé dans la fibre, par action de l’acide, une substance qui n’existait pas avant et qui a la propriété de donner des laques avec les couleurs. M. Breinl a approfondi ce fait et il a montré que, si on vaporise inégalement des tissus de laine ou si on les vaporise sur taches alcalines ou acides, il se produit fatalement des inégalités de teinture.
- I. Acide lanuginique.
- Si l’on neutralise la solution de la laine dans l’acide sulfurique, on obtient un précipité insoluble dans l’eau, mais soluble dans les acides et les alcalis. Ce précipité est difficile à purifier.
- J’ai dissous la laine dans la soude caustique en la faisant bouillir pendant trois heures avec aumoins 6 pour 1.1000 en poids de soude caustique, — (avec 3 pour 1000, les fibres ne subissent pas de désagrégation). — J’obtins, en acidulant cette dissolution avec de l’acide sulfurique étendu, une solution qui a les mêmes propriétés que la solution de la laine dans l’acide sulfurique. J’ai été à en conclure qu’elle
- contient la même substance qui donne les laques.
- Après de nombreux essais infructueux pour isoler cette substance, je me suis demandé si l’acide lanuginique de Champion n’avait pas la propriété de précipiter les couleurs substantives de leurs solutions. L’expérience ayant confirmé cette opinion, nous nous sommes donné la tâche de préparer une certaine quantité d’acide lanuginique. Voici comment il fut procédé.
- 500 grammes de laine de Botany, soigneusement lavés au préalable, furent dissous dans une solution concentrée de baryte. La baryte fut ensuite précipitée au moyen d’un courant d’acide carbonique et dans la solation on précipita à son iour l’acide lanuginique par l’acétate de plomb. LYxcèc d’acétate étant enlevé au moyen de lavages répétés, le sel de plomb fut mis en suspension dans l’eau et décomposé par un courant d’acide sulfhy-drique. La liqueur filtrée fut évaporée à sic-cité.
- Nous obtînmes ainsi 30 grammes environ d’une poudre jaune sale, non déliquescente.
- L’acide lanuginique est soluble dans l’eau, lentement à froid, facilement à chaud, peu soluble dans l’alcool, insoluble dans l’éther. La solution aqueuse donne des précipités de laques colorées avec les matières colorantes acides et basiques. Elle précipite l’acide tan-nique, le bichromate; les solutions métalliques : ces précipités sont généralement blancs.
- Il a toutes les propriétés d’une matière protéique : c’est une matière albuminoïde. Sa solution n’est pas coagulable par la chaleur. A 100 degrés, il devient plastique, à 110 degrés il perd toute son humidité, puis il gonfle, brunit et donne l’odeur de la laine brûlée. Sa composition centésimale est donnée par l’analyse suivante ;
- C. 41.61 ; H. 7.31 ; Az. 16.26 ; S. 3.35 ; O (par différence), 37.47.
- En acidulant la solution de la laine dans la soude caustique , il se forme un précipité d’une substance qui me semble intermédiaire entre la laine et l’acide lanuginique et qui précipite comme ce dernier les couleurs acides.
- On sait que la laine est altérée lentement par l’eau bouillante. A haute température, eette altération est plus rapide. Leyer et Koller ont les premiers, en 1852, attiré l’attention sur la solubilité des plumes, des poils, etc., dans l’eau à 200 degrés centigrades. Breinl décrit la solubilité de la laine dans l’eau à cette même température, et note que la solution ainsi obtenue possède aussi la propriété de précipiter les couleurs substantives.
- Des expériences antérieures faites par nous confirment les résultats indiqués par Breinl et me font regarder comme évident que cette solution aqueuse contient amsi de l’acide la-nuginique.
- II. Laques produites par l'acide lanuginique.
- L’acide lanuginique précipite en solution aqueuse acidulée toutes les couleurs substan-tive-î acides. Nous avons préparé les laques ainsi formées avec l’écarlate cristallisé, l’orange, l’acide picrique, le jaune de naphtol S, le rouge solide, le noir de naphtol, le bleu so-1 ible, le violet acide ei lYxtrait d’indigo. Toutes ces laques présentent des couleurs intenses ; elles sont insolubles dans l’eau froide, solubles en partie dans l'eau bouillante, mais se reprécipitent par refroidissement. Elles sont toutes aisément solubles dans les alcalis d’où les acides les reprécipitent. La proportion centésimale de laque formée est, par rapport au poids de laine dissoute dans ja soude et pour les couleurs acides énumérées plus haut de 16 — 20,6 — 16,3 — ? — 16,6 — 14 — 18 — 19,3 — ?, n’est à-dire de 16 à 20 p. 100.
- L’acide lanuginique en solution neutre précipite de même des laques colorées avec les couleurs basiques. Ces laques sont solubles dans les acides. La proportion de laque formée avec le mageuta est 5 p. 100 de la laine.
- Quelle est la proportion maximum de couleur absorbée p r la laine dans la teinture? Pour nous en rendre compte, nous avons teint de petits échantillons de flanelle avec un excès d’acide picrique, de jaune de naphtol S et de tartrazine. Dans chaque cas, les conditions étaient les mêmes et l’excès de couleur restant dans le bain était déterminé. La proportion de la couleur employée s’élevait à 50 p. 100 du poids de la laine, et le bain de teinture était acidulé avec 50 p. 100 d’acide sulfurique. Nous avons trouvé que la proportion d’acide employé n’avait guère d’influence sur la proportion de couleur fixée par la fibre; par exemple, avec l’acide picrique, h quantité fixée était la même si nous employions 50 0/0 ou 10 0/0 d’acide. Le maximum était toujours atteint dans la première heure. Les résultats trouvés étaient contrôlés par l’accroissement du poids des échantillons.
- On a ainsi trouvé : pour l’acide picrique, 13 p. 100 de la laine; — pour le jaune de naphtol S, 20,8 p. 100 ; -- pour la tartrazine, 22,6 p. 100. La proportion de couleur basique fixée est beaucoup moindre : 8 p. 100. Tous ces résultats sont constants.
- Or, comme une expérience nous a montré que l’acide picrique sa combine avec le double de son poids d’acide lanuginique pour donner la laque qui lui correspond, il en résulte que la laine contient 23 à 30 0/0 de son poids de substance propre à former les laques.
- 111. Résumé et conclusions.
- L’objet de ces recherches a été de venir confirmer l’exactitude de la théorie chimique de la teinture.
- Nous avons isolé de la laine une substance albuminoïde, soluble dans l’eau, analogue à la
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- kératine, précipitant les sels métalliques et les couleurs substamives. La laque formée ainsi par l’acide picrique, contient toujours du soufre, comme cette substance : or, l’acide picrique n’en renferme pas : il y a donc une véritable combinaison chimique.
- Que l’acide lanugiriique existe réellement dans la laine, nous ne l’affirmons pas : ce peut être un produit de décomposition ou de transformation. Mais, à supposer qu’il existe, nous pouvons expliquer aisément toutes les réactions qui se produisent dans le mordançage et la teinture. Dans le mordançage, on a cru jusqu’ici que le sel métallique qui forme le mordant était décomposé, et que l'hydrate ou un sel basique se précipitait sur la fibre. Je crois plus probable que le mordant ne se fixe pas de cette façon, mais qu’il se combine avec une substance constitutive de la laine pour donner des composés chimiques, comme ceux que nous avons produits avec l’acide lanuginique : l’acide mis en liberté par cette réaction est j neutralisé par une autre substance constiiu-tive et contribuant à la formation de la substance capable de donner des laques. Ces composés ont la propriété de former des laques colorées avec les couleurs substantives, propriété qu’en tous cas les bases métalliques ne possèdent pas. Si, par exemple, no is faisons bouillir une solution contenant de l'alizarine S, de l’acide oxalique et de l’alun, elle pourra bouillir indéfiniment sans subir de changement, tandis que, si nous ajoutons de l’acide lanuginique, il se produira rapidement un précipité écarlate.
- Pour ce qui regarde l’action de la laine sur les couleurs, il n’y a plus de doute qu’elle a lieu d’après les lois des actions chimiques, et que la théorie d’une absorption purement mécanique doit être laissée de côté.
- Dans la discussion qui a suivi cette communication, M. Rawson a fait remarquer que le lait que les fibres peuvent absorber plus ou moins de couleur n’est pas en contradiction avec une théorie chimique de la teinture ; du Papier-filtre imprégné d’une solution de plomb et placé dans une atmosphère chargée d’acide sulfhydrique, l’absorbera plus ou moins et noircira plus ou moins, mais en subissant toujours la même réaction chimique. Des objectons assez sérieuses ont été faites à M. Koecht, a savoir : pourquoi la matière colorante fixée Par la laine est-elle abandonnée ensuite en Partie et parfois en totalité par un simple la-/age à l’eau? M. Knecht s’est basé pour répondre sur l’instabilité de la laque produite.
- 4»
- la revue de la teinture
- PROCÉDÉS DIVERS
- Biscuit, Furet
- Dans la Chronique de notre précédent numéro, nous parlions de gris-modes actuellement désignés sous le nom de Biscuit. Amande, Suède clair, etc.; ces teintes or.t comme terme moyen l’échantillon ci-dessus, faisant partie de la mène série que ceux présentés dans notre dernier numéro
- C’est même une dégradation du « Bison » que nous avons donné et se rapproche comme ton du « Furet » classé dans la carte de nuances de l’hiver prochain. Aux noms sus-indiqués, il faut ajouter ceux de Vieille paille, Ebénier et Erable, qui s'en rapprochent beaucoup.
- Les procédés de teinture que nous avons indiqués pour le Bison s’y rapportent entièrement, sauf à diminuer les dosages.
- lUVREUIL
- C’est le type du vieux rouge de la saison prochaine, figurant aussi sur la nouvelle carte de nuances.
- Les cerises ou grenats d’aniline, avec du marron Bismark donnent cette teinte que l’on doit cependant ternir avec un peu de vert méthyle.
- On emploiera, par exemple, pour 10 kil.
- de lainages :
- Grenat d’aniline.............. 250 gr.
- Marron Bismark rouge........ 100 —
- Vert méthyle................... 10 —
- Sulfate de soude................ 2 kil.
- Alun............................ 1 —
- Pour les bois, c’est une teinture à l’orseille, bois jaune etcampêche : ce mélange qui donne la plus grande partie des nuances composées. Ici c’est l’orseille qui doit dominer.
- En grand teint on l’obtiendrait par les rouges d’alizarine, suivant le procédé donné dans notre précédent numéro, pour la teinte Caroube, mais en employant la marque WG, et 8 kil. seulement de rouge en pâle pour 100 kil. de laine.
- tlSIBlIOTHfi
- 113
- Pourpre ou Pivoine sur laine.
- Pour 10 kil. de laine ou lainages. Bouillon de 1 heure, avec :
- Bi-chromate.................. 125 gr.
- Sjlfate de cuivre............ 25 —
- Acide sulfurique............. 100 —
- Tartre........................... 60 —
- Rincer et tordre sur :
- Bois du Brésil................. 200 gr.
- Rocelline....................... 25 —
- Pour une teinte plus corsée, confinant au grenat, on ajoute au bain de teinture :
- Extrait de campéche.... 20 à 60 gr.
- 1! ne faut pas perdre de vue que la laine mordancée en chrome brunit rapidement en présence du campéche.
- Vert solide sur soie.
- Les verts aux anilines et au carmin d’indigo ne sont pas assez résistants pour les soieries qui ont à subir l’action de l’air, de l’eau et du soleil, telles que les étoffes à parapluies et ombrelles, ou un long usage comme les ameublements.
- On fait alors ces verts aux bleus de prus-siate et au bois jaune; ils ont moins de fraîcheur, et n’en conviennent que mieux pour ces destinations.
- Le procédé est le suivant :
- Pour 10 kil. de soies :
- Passer 20 à 30 minutes, dans un bain de
- rouille à 5 degrés.
- Tordre et passer une nuit en tas.
- Le lendemain, rincer et lisser un quart
- d’heure sur un bain bouillant de :
- Savon blanc 1 kil.
- Tordre, rincer et bleuir avec :
- Prussiate jaune 1 kil.
- Acide chlorhydrique 1 —
- Quand le bleu est uni. tordre et rincer, et
- baigner à froid, 4 à 5 heures, dans :
- Alun...................... 2 kil. 500
- Teindre ensuite à tiède, avec :
- Extrait de bois jaune....... 500 gr.
- Pour obtenir un vert plus foncé, on ajoute au bain de teinture :
- Extrait de oampéche... 50 à 200 gr.
- Rincer, tordre, cheviller, etc.
- Souvent ces fils sont chargés ; cette opération se fait avant l'alunage.
- On emploie 3 à 4 kil. de noix de galle dans la décoction desquelles on fait séjourner les soies 24 à 48 heures. Des trempages successifs en galles et en sel d’étain donnent des charges encore supérieures. (Pour les teintes foncées, le châiaignier remplace les galles).
- C’est ensuite que l’on alune et que l’on finit le vert au bois jaune.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Noir ri ami ne RO sur coton.
- Sous cette dénomination de noir diamine RO, la manufacture ljonnaise de matières colorantes vient de mettre sur le marché un colorant destiné à la teinture du coton.
- Le produit se fixe sur '’oton non mordancé en bain neutre (au sulfate de soude).
- 11 paraît convenable surtout à donner une teinte de fond, un piétage sous cou eurs grand teint.
- En voici quelques exemples :
- 1° On teint le coton (au bouillon avec addition de 10 grammes de sulfate de soude cristallisé par litre d’eau) en noir diamine, et l’on remonte à la cuve de la façon habituelle.
- On réalise ainsi une économie d’indigo.
- 2° On donne au coton un fond de noir diamine et l’on remonte au noir d’aniline de la façon habituelle.
- 3° On donne au coton un fond de tannin et de fer et l’on remonte au noir diamine (en l’appliquant de la façon connue).
- 4° Employé comme fond pour le noir au campêche, le noir diamine donne plus de solidité à la teinte.
- Application du vaporisage au décreusage de la soie.
- La soie, avant toute autre opération, a besoin d’êtr e dégommée ou décreusée. L’opération se fait en la passant dans un bain de savon de Marseille pendant une ou deux heures.
- Il est rare qu’on puisse arriver au résultat convenable sans que les écheveaux ne se mêlent plus ou moins. Et il faut en général deux passages pour obtenir un décreusage complet.
- L’emploi du vaporisage, d’après le « Textile-Colorist » permet de réduire le temps et la quantité de savon employée.
- La soie est passée à l’ordinaire au bain de savon; puis les écheveaux sont placés dans la chambre à vaporiser et soumis pendant vingt minutes à l’action de la vapeur sous une pression d’un demi-kilogramme. On les reporte alors au bain de savon pour enlever le reste de la séricine. Celle qui s’est rassemblée dans l’appareil à vaporiser est recueillie pour les préparations de bains de teinture.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Des couleurs sur laine
- La laine se teint par des moyens qui ont beaucoup de rapport avec ceux employés pour la soie; il n’y a en général que quelques modifications dans les manipulat’ons.
- Ainsi la laine n’exige pas toutes les précau-
- tions des soieries et on peut la manier vigoureusement et la fouler dans les bains sans crainte de détériorations. La température des bains peut être au bouillon, c’est même celle qui est de règle.
- Le mordant habituel pour teintures aux bois est le tartre, avec ou sans alun, et depuis quelques années, le bi-cbromate qui s’emploie de plus en plus.
- Lps bains de teinture sont presque toujours acides, sauf quand on veut ralentir le tirage et on les fait alors alcalins, comme dans le cas du bleu-Nicholson, mais cela est l’exception.
- Toutefois encore, les bains contenant des bois doivent être neutres, c’est-à-dire ni acides ni alcalins, et une légère réaction alcaline serait plutôt préférable à de l’acidité.
- Pour cette raison, le mordant de tartre se donne à part et on rince avant mordançage avant d’entrer au bain de teinture, lorsque ce bain contient du campêche, des bois jaunes, rouges, etc.; le santal et le curcuma font exception à cette règle, ils peuvent rester dans le bain de mordant, et d’ailleurs, ces bois moulus séjournent continuellement dans le bain pendant la teinture; en un mot, on ne ébouil ante pas à part.
- L’orseille et le carmin d’indigo teignent en présence du mordant.
- Quand le mordant est avec le colorant, le tartre se remplace facilement par de l’acide sulfurique et du sulfate de soude.
- La laine s’altère peu dans les liquides acides, même assez concentrés, mais les bains trop alcalins l’affaiblissent, et les dissolutions caustiques chaudes la dissolvent entièrement.
- Les lainages sortant des bains et des rinçages s’égouttent assez facilement si on les laisse sur le tréteau une heure ou deux ; l’eau s’écoule naturellement par le bas des pièces, qui s’essorent mieux que si on les avait tordues à la main.
- Il est évident que l’emploi de l’essoreuse est encore plus simple et surtout plus rapide.
- Pour la teinture des laines, ce sont encore les couleurs d’aniline que nous emploierons presque exclusivement, ainsi que nous l’avons fait pour la soie.
- Bleus sur laine. *
- Nous diviserons encore ces teintes en bleu-ciel, bleu vif, gros bleu, bleu-manne.
- Mêmes observations que pour les soies en ce qui concerne les fonds sur lesquels on peut reteindre en bleu (p. 403).
- Bleus ciel et gris bleus.
- Ne s’obtiennent que sur fonds très blancs, et on emploie le carmin d’indigo sur bain acide, comme pour la soie, et auquel on ajoute une poignée de sulfate de soude.
- Le bain doit être à chaleur de la main, c’est-à-dire à une température que la main plongée dans le bain puisse supporter.
- On lève et on apprête sans rincer. Toutefois si l’objet a des doublures ou coutures en fil ou coton, on rincera pour écarter le peu d’acide sulfurique du bain.
- Le procédé classique est le suivant : Bouillir 1/2 heure avec, pour une robe :
- Cristaux de tartre............. 50 gr„
- Alun.......................... 50 —
- Lever, ajouter dans le même bain :
- Carmin d’indigo,.......... 15 à 30 gr.
- Teinture d’environ une 1/2 heure, rincer. On peut faire aussi les bleus clairs par ja méthode suivante, en restant aux premiers, tons.
- Bleus vifs.
- 11 faut des fonds blancs, non soufrés cepen-dant.
- Ces teintes se font aux bleus d’aniline, mais pour la laine, on n’emploie que les bleus al-câlins (Bleus-Nicholson). Les bleus acides montent très bien, trop bien même, et c’est là leur défaut : par cette rapidité du tirage, le bleu n’a pas le temps de se fixer intimement à la fibre, et la couleur dégorge ensuite.
- Les bleus alcalins n’ont pas ce défaut, mais aussi, ils ont celui de ne pas montrer leur teinte vraie dans le bain, et pour échantillonner il faut prélever de temps en temps, un fragment de l’étoffe et le tremper dans un liquide acide, pour développer le bleu, et voir si l’on est au point.
- Pour une robe, monter le bain avec :
- Eau........................... 50 litres.
- Borax......................... 50 gr.
- Bleu Nichlolson, 6 B....... 4 à 10 gr.
- Entrer à 40 degrés (chaleur de la main) chauffer au bouillon qu'on maintient en moyenne 1/2 heure.
- La teinte monte en gris bleu ; pour s’assurer si l’on est à l’écnantil'on, tremper un bout d’étoffe dans du bain de piquage à l’acide sulfurique; le bleu alors se développe; s’il n’est pas assez corsé, rentrer au bain de teinture ; si au contraire, on est au point, passer au développement complet, en immergeant la pièce dans le bain de piquage, qui peut être tiède, mais aussi, froid.
- Ce bain peut être monté avec :
- Eau......................... 50 litres.
- Acide sulfurique.............. 200 gr.
- En moins de cinq minutes, le bleu est développé; il n’y a plus qu’à rincer.
- Le borax peut être remplacé par de l’ammoniaque ou du carbonate de soude, mais comme un bain trop alcalin fait perdre du brillant au laines, on court moins ce risque en se servant du borax qui est peu alcalin. I
- Gros bleu.
- C’est une des teint» s les plus demandées! (ou offertes) en chiffonnage, et qui a l’avanta-1 ge de pouvoir se faire sur les fonds jaunes de f démontage et sur des gris très clairs.
- On emploiera encore les bleus alcalinsl
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- mais moins brillants que les 6 B, et on corse la teinte avec une pointe d’orseille.
- Le bain de teinture précédent est alors modifié comme suit :
- Eau........................... 50 litres.
- Borax......................... 50 gr.
- Bleu Nicholson 4 B.......... 10 —
- Orseille...................... 15 —
- Opérer comme ci-dessus, c’est-à-dire, échantillonner avec de l’acide quand on est -au point, et rincer.
- Sur fonds gris rosés, on supprimera l’or-seille -, si le fond n'a pas de jaune, soit du démontage, soit dans la composition de sa teinte de fonds, on ajoutera une pincée de terra au bain de teinture.
- Bleus marine.
- Il n’y a absolument qu’à répéter ce qui a été dit pour la soie (janvier, p. 8)
- Les mêmes moyens s’appliquent aux bleus-marine sur laine, et aussi les mêmes observations à propos des teintes de fonds.
- La seule modification est que dans les procédés aux bois, on donne préalablement aux lainages, un mordançage avec, pour une robe:
- Tartre et a/un (de chaque) ... 50 gr.
- Après un bouillon de 30 à 45 minutes, on rince, et on teint dans les bains indiqués pour la soie.
- La teinture se fait au bouillon.
- Bleus de France pour ameublements.
- Le meuble exige des teintes plus solides que celles qu’on obtient par les procédés ci-dessus; on adoptera donc les bleus au prus-siate, qui s’y font très bien, et du coup, c’est-à-dire en un seul bain.
- Pour 10 mètres rideaux et autres meubles :
- Eau........................... 100 litres.
- Alun.......................... 500 gr.
- Prussiate jaune............... 500 —
- Sel d’étain.................... 50 —
- Acide sulfurique.............. 500 —
- On ne met que le tiers de l’acide sulfurique d’abord; on entre les étoffes à 40 degrés, en poussant le feu peu à peu.
- Après 15 à 20 minutes, le bain étant de 75 à 80 degrés, on ajoute un second tiers de l’acide sulfurique; un quart d’heure plus tard et ’e bain étant bouillant, le reste de l’acide, on continue le bouillon encore une demi-heure, ce qui doit achever la teinture.
- Maurice Guédron
- CIIROMQll INDUSTRIELLE
- PURIFICATION DE L’EAU
- PAR LE PER MÉTALLIQUE
- Par AV. ANDERSON, de Londres
- ‘'n sait, depuis trente ans, que le fer a la Propriété d’enlever aux eaux impures la ma-
- tière colorante et les souillures organiques. En 1857, le docteur Medlock prit une patente pour purifier l’eau en mettant du fer en suspension dans les récipients qui la contenaient, mais on n’obtint de résultats pratiques du procédé que lorsque le professeur G. Bischof en fit l’application, il y a vingt ans, en imaginant le filtre domestique, qui jouit aujourd'hui d’une grande réputation bien méritée. Dans ces filtres, l’eau, après une sommaire filtration préliminaire, passe à travers une couche de fer à grains grossièrement granuleux, puis à travers une autre de peroxyde de manganèse natif et finalement à travers un lit de sable à filtrer.
- En appliquant le fer à la purification de l’eau sur une grande échelle, le professeur Bischof adopte un arrangement différent. L’eau passe d’abord à travers une couche filtrante de sable ordinaire, où elle se débarrasse de ses impuretés mécaniques, puis elle traverse un lit composé d’un mélange de trois parties mesurées de gravier grossier pour une partie de fer granulé, et finit par couler à travers un filtre ordinaire de sable. Une réaction chimique a lieu dans la couche de gravier et de fer. Le fer est lentement dissous par l’eau par l’effet de l’action combinée de l’oxygène libre et de l’acide carbonique qui se trouvent toujours, en quantités variables, dans les eaux naturelles. Le carbonate de fer et les oxydes faiblement hydratés du métal deviennent fortement oxydés aux dépens de l’oxygène libre de l’eau, ou de celui que ces corps prennent à l’air après le passage de l’eau à travers le mélange de fer et de gravier. Je n’essaierai pas de déterminer la nature précise de l’action purifiante, mais il est de fait que le fer se dissout dans l’eau dans la proportion d’environ 0,648 milligrammes par 4 litres 54, et que, pendant cette opération et le dépôt consécutif, il se produit un effet puissant sur les matières organiques tenues eu solu'ion.
- Le système du professeur Bischof fut longtemps pratiqué sur une grande échelle dans les établissements pour la distribution des eaux d’Anvers, où il donna les résultats les plus satisfaisants d’épuration ; mais la rivière Hèthe, qui fournit l’eau, est une source grandement polluée, et le fer avait, par conséquent, à opérer d’une manière anormale, de sorte que les couches supérieures du mélange de gravier et de fer se trouvaient comparativement très vite engorgées par les impuretés dissoutes qui se séparent de l’eau.
- L’aspect qu’offrent les filtres à fer est vraiment curieux. Tout ce qu’on peut voir de dessus, lorsque l’eau est partie, c’est une surface ordinaire de filtre à sable qui doit être nettoyé de la manière ordinaire environ tous les quinze jours. Si l’on fouille dans le sable, on ne découvre de changement que lorsque la bêche pénètre à quelques millimètres du mélange de fer, où la décoloration commence à se montrer et continue d'augmenter jusqu’à ce qu’on arrive à la couche de fer. Sur une épaisseur de 15 à 20 millimètres, les particules de fer et de gravier forment une bouillie i serrée et épaisse, mélangée avec une subs-j tance vaseuse, rougeâtre, qui est le produit ! de l’action chimique du fer. Plus bas, le mé-
- lange est d'un noir intense et ne semble pas avoir subi de changement pendant les quatre années que les filtres ont fonctionné. Il faut enlever et laver environ tous lesfsix mois les 15 millimètres supérieurs du mélange de fer, et l’on n’a jamais éprouvé de difficulté provenant de la prise de la masse. Il est très probable qu’on aurait eu moins d’inconvénients et de dépenses avec de l’eau plus pure qui n’aurait pas donné l’énorme dépôt de matière vaseuse, et je crois que, pour les installations domestiques et de dimensions modérées, le système du professeur Bischof est encore le meilleur qui soit connu.
- Le fonctionnement des filtres, à Anvers, démontre d’une façon concluante qu’une véritable action chimique a lieu, parce que l’eau, avant d’atteindre le fer, a subi douze heures de dépôt et de filtration ordinaire à travers une épaisseur de 60 centimètres de sable, et qu’elle a dû être débarrassée, par conséquent, de toutes les impuretés mécaniques dont le sable s’empare. Cependant, les impuretés qui restent suffisent, lorsqu’elles sont actionnées par le fer, à occasionner l’engorgement complet d’un mélange très perméable de gravier et de fer, beaucoup trop grossier pour agir comme filtre, et qui, dans le fait, permet à l’eau d’arriver sur les filtres de sable dans un état boueux qu'elle doit avoir acquis dans sou voyage.
- La filtration ne se fait pas aussi rapidement que le faisaient espérer les expériences préliminaires. On avait pensé que l’eau pourrait être purifiée à raison de 680 litres par 928 centimètres carrés en vingt-quatre heures. Toutefois, il ne faut compter, en réalité, que sur la moitié environ de ce résultat. Pour les petites installations et avec de l’eau assez propre, il est bon, je crois, que les filtres de sable et de fer aient chacun une surface assez étendue pour que la filtration s’opère à raison de 363 litres par 928 centimètres carrés en vingt-quatre heures.
- IL faut que l’eau, à mesure qu’elle vient des filtres de fer, tombe en mince cascade ou jet sphérique dans le filtre de sable, de manière à présenter une surface aussi large que possible au contact de l’air. Il est difficile d’enlever à certaines eaux le goût et l’odeur faibles de marécage qu elles ont ; mais, dans ces cas, on a trouvé avantageux d’injecter un volume considérable d’air dans l’eau après son traitement, au moyen de tuyaux percés de trous, et cette méthode est aussi efficace pour hâter le dépôt du fer lorsqu’on n’a pas un espace suffisant pour donner le temps de l’aération naturelle. La hauteur au-dessus du sable doit être telle que l’eau coulant dans la capacité mette quatre heures environ avant d’atteindre le sable. Ainsi, la filtration s’effectuant à raison de 5 centimètres de profondeur par heure, ou de 340 litres par 928 centimètres carrés à l’heure, l’eau, au-dessus du sable, doit avoir au moins 5 centimètres de hauteur. L’eau prend, au-dessus des filtres, une teinte rougeâtre et laisse un dépôt vaseux sur la surface du sable, qu’il faut enlever de temps en temps de la manière ordinaire ; sa présence plus ou moins fréquente dépend de la pureté I de l’eau à traiter et généralement aussi de la
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- saison de l’année. Lorsqu’un filtre commence à émettre de la vase, on peut augmenter sa durée de 25 pour 100 environ, en faisant traîner une chaîne légère sur la surface du sable et interrompre ainsi le dépôt vaseux.
- Après quatre années de fonctionnement, les demandes d’eau dans la ville d’Anvers augmentèrent au point d’imposer l’extension des moyens de purification. Pour doubler les arrangements constants, il aurait fallu employer 900 tonnes de fer de plus et occuper un espace qui aurait occasionné une énorme dépense.
- Dans ces circonstances, je déterminai à essayer l’idée qui m’avait été suggérée par sir Frédériek Abel de traiter l’eau par agitation avec du fer, au lieu de la traiter par filtration. Sir Frédériek avait constaté que l’action du fer était de nature chimique, qu’il convenait de présenter le métal à l’eau continuellement à l’état le plus propre possible, et de mettre ses surfaces en contact avec des quantités toujours nouvelles de l’eau en traitement. 11 ajoutait que la meilleure manière d’assurer ces conditions serait de faire tomber les particules de fer dans un cylindre à travers lequel on ferait couler l’eau très lentement.
- La difficulté que soulevait l’adoption de 1 i-dée de sir Frédériek Abel venait, non pas de lui, mais de ceux qui pensaient qu’un contact très prolongé, de trois quarts d’heure au moins, de l’eau avec le fer, était indispensable ; d’où il suivait que le système était presque impraticable pour de grands volumes d’eau. Malgré cette présomption, on confectionna pourtant un cylindre rotatif d’expérience, et il fut immédiatement prouvé que, même les eaux impures de la Hèthe, pouvaient être parfaitement traitées par agitation avec du fer propre, avec un contact de trois minutes et demie seulement. (A suivre.)
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- La révision des patentes. — Le
- questionnaire suivant vient d’être adressé aux chambres de commerce, aux syndicats industriels et commerciaux et aux chambres consultatives des arts et manufactures par la commission parlementaire de la révision des patentes :
- 1. — Quelles sont les modifications que vous désireriez voir apporter a la loi de 1880 sur les patentes, notamment pour l’assiette et la transformation de l’impôt ?
- 2. — Si des modifications vous paraissent nécessaires, sur quelles bases et dans quel sens doivent-elles être établies?
- 3. — Lorsqu'une même personne ou une même société exerce dans les mêmes locaux, plusieurs commerces ou industries, faut-il les soumettre à une patente distincte pour chaque genre de commerce ou d’industrie ?
- 4. — En cas de négative, faut-il ajoutera la patente une taxe supplémentaire, et sur quelle ba^e cette taxe supplémentaire doit-elle être établie ?
- 5. — Le nombre d’employés est-il le seul élément dont on doive tenir compte pour la fixation dans cette taxe supplémentaire?
- 6. — Faut-il conserver la distinction du droit fixe et du droit proportionnel?
- 7. -- Faut-il conserver la distinction du tarif général et du tarif spécial ?
- 8. — Faut-il, au contraire, substituer aux droits aciuellement établis, un droit unique proportionnel au chiffre des affaires?
- 9. — Si on conserve le principe des droits actuels, fant-il, pour leur établissement, tenir compte de la popu'ation de la commune où s’exerce le commerce l’industrie ou la profes sion qui sont frappés ?
- 10. — N’y a-t-il pas lieu de faire une distinction pour les industries qui exigent de vastes locaux, quelle que soit l importance de leurs affaires ?
- 11. — Convient-il de transformer en un droit progressif le droit professionnel actuellement perçu ?
- 12. — N’y a-t-il pas lieu pour le droit proportionnel de distinguer entre l’habitation privée du patentable et les locaux affectés à l’exercice de son industrie ?
- 13. — Est-il possible, pour l’établissement du droit, de procéder à des vérifications directes, ou ne doit-on asseoir l’impôt que d’après des signes extérieurs pouvant servir de base à une présomption.
- 14. — A quel régime faut-il soumettre la patente dans certains cas spéciaux et notamment :
- 1° Patentes des professions libérales et offices ministériels ;
- 2? Patente des agents de change et banquiers ;
- 3° Patente des Sociétés formées par actions pour opérations de banque, de crédit, d’escompte, etc..., et dans le cas d’émission de titres étrangers, ou de payement des intérêts de ces titres, ces émissions doivent-elles être frappées d’une taxe accessoire?
- 4° Patente des associés dans les Sociétés en nom collectif;
- 5Ü Patente des marchands ambulants colporteurs, forains et déballeurs.
- N. B. — La réponse devra être adressée, au Palais-Bourbon, à M. Mesureur, président de la commission des patentes.
- ILes ouvriers i»ni’lstens et la journée de liiiU heures. — La commission parlementaire chargée d'examiner les propositions relatives à la réglementation du travail a eu l’heureuse idée d'adresser des questionnaires, non seulement aux Syndicats patronaux et ouvriers, mais encore, individuelle-ment, a tous les ouvriers parisiens dont elle a pu se procurer l’adresse.
- 100 000 de ces questionnaires ont déjà été envoyés : 50 000 vont l'être encore prochainement.
- A la date du 31 juillet, la Commission avait reçu 7454 réponses individuelles.
- Le résultat fort intéressant est celui-ci :
- 1850 réponses sont opposées à toute réglementation légale ; 3566 se prononcent en faveur d’une fixation de 10 heures à 12 heures et 1765, seulement, réclament la limitation de la journée de travail à 8 heures.
- Exposition des sciences et arts Industriels à Paris. — Cette exposition logee au PaLts de l’Industrie, comme tomes celles qui ont lieu chaque année, sous différents titres dans les mêmes locaux, nous montre principalement des articles d’économie domestique et d ameublement, des « dégustations » et des bibelots se vendantsurplace.
- Le cô'é industriel y est représenté par quelques produits et machines d’un usage courant, et déjà connus.
- Les industries tinctoriales et textiles n’y
- figurent que par quelques maisons étrangères ayant pense y trouver un regain du succès de 1889; c’est ainsi que nous y reconnaissons plu. sieur» vitrines ayant figuré au Champ de Mars,
- Nous avons néanmoins à signaler des drap$ imperméabilisés, exposés par M. A. Poiket. Ces produits sont intéressants.
- Unsalon consacré l’exposition belge contient:
- Des molletons, flanelles et couvertures en nuances variées, de M. Roestenberg à DutFel ; (très beaux articles) ; un magnitique cercle chromatique formé de laine en écheveaux, ces même fils sur canettes, de MM. Petit et Follet à Verviers ; des fils teintés par mélange (laine), de MV1. Léon et Lejeu ; la Société anonyme de Loth a envoyé des druperies, des étoffes nouveauté, des fils de laine peignée et cardee, d'une grande variété de nuances et d’une réelle beauté d’exécution.
- A signaler encore les beaux velours de coton de MM. iViddleton Jones et Cie, à Manchester.
- Ces quelques specimens de la production réellement manufacturière sont un peu dépaysés au milieu des produits de fantaisie qui sont le fonds de ce genre d’exposition.
- Nous y ramènerons nos lecteurs lorsque l’installation des galeries sera terminée.
- Mais nous croyons que cette exposition n’aura qu’un succès limité, n’étant pas de nature a intéresser le technicien, et n’ayant pas, comme ses devancières, les attractions mondaines qui conviennent à son genre.
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- Sinistres. — A l’usine Strohl, Schwartz et Cie, filateurs à la Cro.x-aux-Mines (Vosges), une machine qu’on était en train d’essayer a fait explosion. Deux ingénieurs, M. Paul Louarn, de la maison Babcok et Wilcox, d’Angleterre, etM. Charles Becker, de la maison Strohl, un chauffeur, M. Félicien Ribis, ont été tués.
- — Dans la nuit du 10 courant, un incendie a détruit entièrement la filature de M. Alain, à Saint-Sever (Rouen).
- Les pertes sont d’environ un million, et 25(1 ouvriers sont sans travail.
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- Leu climats et les couleurs îles vêtements. — La Revue Britannique fait remarquer l’influence qu’exercent le climat et la nature sur le costume des peuples.
- 11 semblerait que l’éclat de la couleur dans le costume varie, dans une c rtalne mesure, avec la latitude, sauf les modifications introduites par des circonstances particulières. En général, plus le climat est chaud, plus clair le ciel et plus riche la végétation, plus grand est l’amour de la couleur et plus cet amour se manifeste dans les habits et les autres accessoires de la vie.
- On pourrait presque établir une échelle de tons du pôle à l’équateur, des Lapons et des Finnois, avec leurs blancs et leurs gris monotones, aux habitants des îles du Pacifique, avec leurs accoutrements de plumes éclatantes. Il semblerait pourtant qu’un ciel clairet un soleil constant ne suffisent pas seuls pour produire un pareil résultat. En Espagne, l'absence de végétation et les teintes uniformes des sierras denudees et d ; longues plaines produisent sur le peuple un effet correspondant, et les couleurs sombres dominent dans les habits et même dans la décoration des maisons.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Impimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 3e Année, N° 17.
- REYUE DE
- ET DES COLORATIONS
- v 1 '
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES l# septembre 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Procédés d’apprêt de la draperie anglaise. — Le Brou de noix et son emploi en teinture. — Blanchiment par l’eau oxygénée. — Machine à teindre en rubans. — Les Industries tinctoriales et textiles en Russie. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Purification de l’eau par le fer métallique. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Pour la dernière fois — sauf incidents — nous parlons des bills Mac-Kinley. Il deviendra inutile maintenant de disserter sur ce sujet : il n’y a plus rien à faire, le Sénat américain a tout adopté, y compris le « Tarif-Bill » qui double et triple les droits actuels sur les tissus.
- Les représentations des gouvernements européens n’ont ni arrêté ni retardé ce vote, et les Etats-Unis, dans la plénitude de leurs droits d’ailleurs, poursuivent leur politique économique, dont le but est le développement de l’industrie américaine, poussé à tel point qu’elle suffise non seulement à la consommation intérieure, mais qu’à un moment donné, elle ait assez de puissance pour exporter à son tour en Europe.
- C’est la concurrence du vieux et du nouveau monde et les bills Mac-Kinley procèdent d’un système d’ensemble dont les Etats-Unis poursuivent avec ténacité l’application, et dont aucune concession ne saurait les décider à se départir.
- Aussi le major Mac-Kinley a-t-il pu dire qu’il croyait que l’adoption de son tarif-bill « donnerait aux Etats-Unis une prospérité sans pareille dans l’histoire du monde ».
- Et il est appuyé par ses concitoyens, les électeurs de l’Ohio, qui le reportent de nouveau à la Chambre des représentants.
- Mais pour nous, producteurs européens, il ne faut pas nous le dissimuler : e marché des Etats-Unis nous est désormais fermé !...
- * *
- Puisque nous parlons de notre commerce extérieur, voyons ce qu’il a été depuis le commencement de cette année, dans notre partie spéciale des textiles.
- Cette situation n’est pas mauvaise :
- L’importation française des matières premières pour l’industrie a bénéficié, pendant les sept premiers mois, d’un peu plus de 78 millions. Les principaux articles qui concourent à cette augmentation sont : le jute (18.447.000 fr. en 1890 contre 15.866.000 fr. en 1889), le lin (43.468.000 fr. contre 39.652.000 fr.), le coton (155.646.000 fr. contre 132.434.000 fr.) D’autre part les diminutions importantes affectent les laines (254.716.000 fr. en 1890 et 281.214.000 fr. en 1889), les soies et bourre de soie (140.096.000 f. et 146.764.000 fr.)
- Dans la catégorie des produits manufacturés nous trouvons : pour les tissus de laine 39,075,000 fr. cette année contre 36,224,000 fr. l’année dernière, les laines filées 5,712,000 fr. au lieu de 7.852.000 fr., les tissus de soie 31,851,000 fr. au lieu de 34.707.000 francs.
- A l’exportation les laines brutes viennent en diminution de plus de 34 millions sur un chiffre de 69.796.000 f. et les soies de 5 millions et 1/2 sur un chiffre de 70 millions.
- Pour les produits fabriqués on constate les augmentations suivantes : 10.678.000 sur les tissus de laine (214,416,000 f. en 1890); 11.490.000 francs sur les confections de dames (28.905.000 fr.) : 2.833.000 fr. sur les tissus de soie (158.955.000); 3.768.000 fr. sur la lingerie cousue (35.931.000 fr.) Mais arrivent eu diminution les tissus de coton (59.951.000 fr. en 1890 et 61,623,000 fr. en 1889), et les laines filées (22,650,000 fr. en 1890 et 33.716.000 fr. en 1889.)
- Il est à remarquer que l’importation et l’exportation des laines et des soies ont diminué suivant des quantités à peu près correspondantes ; il en résulterait donc que c’est le transit de ces produits qui s’est éloigné de nous; c’est un fait commercial grave, et qui plaide singu-
- lièrement contre tout droit à imposer sur ces matières premières.
- *
- * *
- Quant à la fabrication, elle est pour le moment dans une période de calme, due à l’intersaison, aux vacances, et à des causes qui, en fait, se reproduisent tous les ans à cette époque.
- On augure favorablement de la reprise qui s’annonce bien, tant dans les articles lainages qu’en soieries.
- Sur lainages d’hiver on a fait beaucoup la teinte Ardoise, avec ses dégradations demi-ton et gris plus ou moins clairs. L’ardoise a queques rapports avec les bleus-marine mais s’en distingue en ce que le fond bleu est très peu marqué, et que c’est le rabat ou bruni-ture qui domine ; en somme c’est un gris-noir légèrement bleuté.
- Un nouvel article qui plaira assurément, est le velours anglais (velours de coton), imprimé ; nous en avons vu d’assez jolis spécimens, obtenus par des moyens simples * ce sont des impressions à une seule couleur, en enlevages blancs ou enlevages colorés, sur fonds noirs et de couleurs. L’effet en est agréable.
- Nous avons aussi assisté à la naissance d’un nouveau genre en impression sur tissus : nouveau, tout au moins, par son procédé d’exécution ; il s'agit d’application de chromo-lithographie, par impression continue, sur pièces d’étoffes ou rouleaux de papier.
- Le motif que nous avons vu imprimer sur tissus de coton épais est à douze couleurs, avec rapport de 1 m. 10; le nombre des couleurs peut être quelconque, car elles s’impriment par passages successifs du tissu, et non simultanément.
- La presse qui donne ces résultats n’a donc pas un rendement comparable à celui des machines d’indiennerie, mais elle produit un article nouveau, ayant son caractère spécial et qui par conséquent, n’a pas à se mettre en concurrence avec les impressions actuellement en usage.
- Cet article sera principalement tenture, store et recouvrement de meubles; en un mot, pour tout ameublement tendu et non drapé.
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- Le point industriellement intéressant, est le travail continu, appliqué à la chromo-lithographie, qu’iî soit, d’ailleurs, sur papier ou sur étoffe.
- J F. Gouillon
- PROCÉDÉS D’APPRÊT
- DE LA DRAPERIE ANGLAISE
- Par M, Paul AUSCHER
- L’auteuT, titulaire d’une bourse de voyage à l’étranger, a publié un rapport très sérieusement étudié sur l’industrie drapièrede Leeds, dont nous recommandons particulièrement à nos lecteurs la partie spéciale aux apprêts.
- Nous savons que les appprêts anglais sont particulièrement estimés des consommateurs, et nos tailleurs nous les recommandent comme supérieurs à ceux de toute autre fabrication. La communication de M. Auscher présente donc un intérêt pratique des plus sérieux.
- Voici cette partie de l’intéressant travail :
- l’apprêt anglais
- Notre fabrication est certainement à la hauteur de la fabrication anglaise, au point de vue de la quatité de l’étoffe ; mais les Anglais savent donner à leur draperie un aspect qui prévient en sa faveur.
- Nous parlerons d’abord de la drap rie peignée, puis nous finirons par la description de l’apprêt que l’on donne ici aux articles cardés « Mellon » et« Castor ».
- En examinant une étoffe en peigné fabriquée en Angleterre, le connaisseur est frappé par sa douceur, son bel aspect brillant. D’où peuvent provenir ces qualités? Elles ne peuvent venir que du tissage, de la matière ou de l’apprêt.
- Je place avec intention le tissage en premier, parce que je veux, dès le début, exprimer mon avis à ce sujet, à savoir que leur tissage ne diffère du nôtre que par quelques détails qui ne peuvent avoir aucune influence sur l’aspect et le toucher de l’étoffe.
- Ayant éliminé l’influence du tissage, nous avons à considérer maintenant le rôle de la matière.
- Je crois bien que la matière est pour quelque chose dans le bon résultat qu’ils obtiennent, étant donné que les Anglais emploient toujours de belles laines fines et que ces laines sont presque toujours filées en gras en filature continue. Il faut ajouter aussi qu’avec un peigné capable de produire un n° AO excellent, un fabricant anglais fera faire du n° 30,tandis que le Français exigera du n° 50 de son fila-teur. Dans de pareilles conditions, le résultat ne saurait être le même en tissu.
- Ayant admis que la matière joue un certain rôle, nous pouvons nous demander maintenant si elle seule importe et si l’apprêt n’a pas, lui aussi, une influence sur le résultat final. Je
- suis persuadé, pour ma part, que l’apprêt joue un rôle non moins important et qu’en traitant notre étoffe dans les conditions anglaises, nous arriverions à un résultat très satisfaisant.
- L’opération du « crabbing » ou vaporisage, par exemple, qu’ils donnent dans leur apprêt du peigné et que nous n’appliquons pas en France de la même manière, forme, à mes yeux, une des causes du bon résultat qu’ils obtiennent dans leur apprêt. Le but de cette opération est de donner à la pièce un lustre permanent qui est précisément recherché dans la drapeiie peignée et qui rehaus&e l’aspect de la marchandise. Son effet, ajouté à celui de la presse et du passage à la vapeur final, est très favorable.
- Apprêt de la draperie peignée
- Je vais d’ailleurs donner, aussi exactement que possible, la marche que j’ai vu suivre pour l’apprêt d’une pièce de draperie tout peigné, dans une des grandes teintureries de Leeds.
- 1re opération : « crabbing » que nous appellerons « vaporisage ».
- La pièce passe dans une cuve contenant de l’eau bouillante, de façon à être complètement mouillée de part en part, et vient s’enrouler sur un cylindre perforé. On enveloppe alors la pièce d’ur.e toile en ficelant hermétiquement aux deux bouts. Le cylindre perforé peut se visser sur un tuyau de vapeur. On fixe ainsi le cylindre et on soumet la pièce à l’action de la vapeur pendant cinq à huit minutes, temps nécessaire pour que la pièce soit bien percée. L’opération est recommencée avant la queue de la pièce prise pour tête. La pièce est ensuite déroulée en passant en l’air pour refroidir.
- Cette opération, non seulement donne un lustre permanent à la pièce, mais encore la fait rentrer naturellement à sa laize.
- Après cette opération du vaporisage , la pièce est bien dégraissée à fond au savon, puis après lavage elle est teinte. Il est de grande importance que ce dégraissage soit bien complet pour avoir un bon résultat en teinture.
- La pièce teinte est lavée, essorée, puis séchée et ramée. Ensuite, elle est portée à la lainerie où elle est grattée à sec pour faciliter l’opération de la tonte et permettre d’enlever tout le duvet afin d’obtenir une étoffe à grain ou dessin bien net, condition essentielle dans un tissu peigné. Après la tonte vient la presse, opération qui a également une grande influence sur le résultat final. On encarte les pièces et on les met en presse en les séparant par des plaques de fer bien chauffées ; on donne, au moyen de la pompe hydraulique, une pression extrêmement forte. Après un séjour d’une nuit, on redonne à la pièce une presse rechange.
- (4 suivre)
- LE BROU DE NOIX
- ET SON EMPLOI EN TEINTURE
- Parler de la teinture au brou de noix, c’est nous ramener aux procédés de nos pères, mais celui-ci peut encore être utile aux teinturiers des laines de campagne, où les noix sont abondantes, et voici précisément le moment de recueillir celte matière colorante peu coûteuse.
- Ajoutons que le brou de noix fournit une très bonne matière tinctoriale, dont les nuances fauves et brunes sont agréables et solides; ces teintes prennent un vif reflet par l’action de l’alun, et virent au noir par le sulfate de fer.
- Ce produit est encore d’un bon emploi parce que, teignant sans mordant, il conserve à la laine sa douceur, et qu’il n’exige qu’un travail simple et peu dispendieux.
- Les Gobelins en ont fait longtemps usage pour des teintes d’animaux, qu’aucun autre moyen ne leur donnait aussi exactes.
- Le brou est, comme on le sait, l’enveloppe extérieure des noix ; on le ramasse lorsque celles-ci sont entièrement mûres et qu’il s’en détaché facilement; on en emplit des cuves ou touneaux, et on y met assez d’eau pour qu’il en soit recouvert. On le conserve en cet état pendant une année et plus; plus il vieillit, plus il fournit de couleur -, il dégage alors une forte odeur de putréfaction. Si on l’a pris très mûr, il peut commencer à servir après cinq à six semaines de fermentation.
- Pour teindre, on fait bouillir pendant un quart-d’heure une quantité de brou de noix proportionnée à la quantité d’étoffes et à la nuance plus ou moins foncée qu’on veut leur donner.
- Pour les draps, on commence ordinairement par les tons les plus foncés, en finissant par les plus clairs ; mais pour les laines filées, c’est par les nuances les plus claires que l’on commence, et l’on finit par les plus foncées,en ajoutant du brou à chaque mise.
- Le drap et la laine filée doivent être simplement humectés d’eau (ébroués) avant d’être plongés dans la chaudière, où on les retourne et travaille à la façon des autres teintures.
- Si l’on emploie de l’alun pour aviver, ou du sulfate de fer pour brunir, ces produits sont ajoutés au bain à la fin de i’opération ; on peut aussi mordancer à part avant la teinture, mais c’est compliquer inutilement l’opération.
- BLANCHIMENT
- PAR L’EAU OXYGÉNÉE
- Nous reproduisons tous les documents qui nous parviennent sur ce sujet, bien que cela nous entraîne à des répétitions. Dans ces observations de praticiens, il y a toujours un point particulier dont on peut faire son profit.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- L’article ci-dessous est d’un journal allemand sous la signatnre : Dr Gohring. (1)
- Ce produit commence à entrer généralement dans la pratique et la solution de la question du blanchiment de la laine par son moyen semble être proche. Les nombreuses publications faites dans ces dernières années sur cet article ont été de peu d’utilité pour la pratique, les résultats obtenus dans les quelques établissements qui l’ont employé n’ayant naturellement pas été communiqués. La plupart des recettes réussissant en petit n’ont pas été essayées en grand. Lorsque le produit notamment était employé pur ou concentré, l’objet à blanchir était généralement rapidement détruit, ce qui excluait toute envie de recommencer.
- Bien qu’il eût été naturel, surtout pour la laine où il y a si peu de colorant à oxyder, de n’employer que des bains très faibles, c’est le contraire qui avait lieu, même de la part de personnes compétentes.
- Un point à mentionner aussi est la durée de l’opération. Lorsqu’il s’agit du blanchiment des soies et surtout des soies tussor par l’eau I oxygénée, ces opérations devront être réité- 1 rées, lorsqu’on n’aura pas obtenu une blancheur sulfîsante, et cependant le praticien trouve que plus longtemps il blanchit, plus les soies deviennent jaunes ; le blanchisseur de plumes peut également affirmer que les plumes d’autruche deviennent de plus en plus rouges, lorsqu’on prolonge le blanchiment au- . delà d’une certaine limite. Moi aussi, j’étais, autrefois, porté à chercher la faute d’un mauvais blanchiment dans la matière à blanchir seule, tandis qu’aujourd’hui, je suis d’avis qu’une grande partie de cette faute tient au liquide employé et aux additions qu’on lui fait.
- Nous pouvons d‘abord poser en principe que l’action est d’autant meilleure que l’eau oxygénée est plus pure. Il peut se faire qu’on n’apporte pas assez de soins pendant sa fabrication pour éloigner les métaux contenus à l’état de sels, soit dans l’eau, soit dans les réactifs ; alors l’eau oxygénée agit très mal sur les objets difficiles à blanchir, notamment sur la soie tussor.
- Dans un article publié sur le blanchiment de la laine, il est dit que quelqnes matières étrangères renfermées dans diverses eaux oxygénées, comme, par exemple, le phosphate de baryte, facilitent le procédé de blanchiment.
- J’en doute fortement. Le fabricant d’eau oxygénée sait que, dans ses récipients, la baryte qui se précipite dérange l’équilibre de la tuolécule de peroxyde d’hydrogène et donne lieu à un dégagement d’oxygène. L’action est encore plus fâcheuse dans le bain de blanchiment lui-même, car là, ces impuretés déter-
- Revue de la Teinture, année courante, Jaavier> P- 7, et du 25 avril, p. 47 ; année 178. P* 6?’ 75> 83> m> 117> et l888, p. 45, 138,
- minent une perte sensible en oxygène par une décomposition continuelle, sans compter qu’il peut se faire que ces impuretés se déposent sur les fibres et les rendent insensibles au blanchiment. C’est surtout ce qui arrive pour ; l’eau oxygénée préparée avec du sulfate de | magnésie et de l’alun. Il arrive aussi que, lorsqu’on emploie le silicate, l'acide silicique se sépare, se dépose sur la fibre et la rend insensible.
- Comme l’eau oxygénée va bientôt jouer un rôle dans le blanchiment de la laine, cette action des impuretés mérite d’être prise en considération. Un clou, un peu de rouille ou un métal quelconque tombé accidentellement dans le bain, décompose ce dernier. Comme, dans ce cas. l’oxygène s’échappe sans pouvoir blanchir à l’état naissant, on a une perte sensible. On peut encore éviter cette perte, si l’on s’aperçoit à temps de la décomposition. Il faut alors acidifier le bain avec de l’acide phosphorique et le dégagement s’arrête. En rendant le bain alcalin, on le met de nouveau en état de blanchir.
- Une eau oxygénée, diluée pour la laine, comme, par exemple, le produit commercial, au dixième peut servir longtemps, si on l’entretient au même degré par des additions de peroxyde, en remplaçant ainsi l’oxygène perdu par le blanchiment. Cette perte peut se déterminer facilement par un titrage au moyen du caméléon minéral, et un ouvrier d’intelligence ordinaire apprend bientôt à reconnaître combien il doit ajouter de peroxyde pour conserver une concentration constante, si on lui enseigne le moye n de titrer. Il est à peine besoin de dire que le titrage deviendra de plus en plus inexact à mesure que les impuretésdu bain augmentent.
- Pour le blanchiment de la laine, la substitution du peroxyde d’hydrogène au soufre n’est plus sans doute qn’une affaire de temps. On blanchit déjà la soie, les plumes, les cheveux, l’ivoire, les os, les crins, etc., par ce moyen presque exclusif. Malheureusement, le prix déjà si réduit de l’eau oxygénée est encore trop élevé pour lui assurer un emploi général dans le blanchiment du coton : le blanchiment au chlore n’est pas plus beau, mais il est bien meilleur marché.
- MACHINE a TEINDRE en RUBANS
- Par M. Paul, JACQUART
- Cette machine est basée sur un principe nouveau, qui consiste à injecter le liquide au travers du textile sous une pression très faible, due au seul pcids de ce liquide amené mécaniquement au-dessus du textile à teindre.
- La machine se compose d’un cylindre creux en tôle de cuivre perforée, fixé sur deux fonds pleins portant chacun un tourillon tournant dans des coussinets et mis en rotation par un
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- moteur quelconque au moyen d’une vis sans fin ou par tout autre moyen.
- Des diaphragmes fixés d’une part au cylindre, de l’autre au fond, forment autour du cylindre quatre récipients dont le nombre pourrait être à trois. Les bords du diaphragme peuvent aussi être construits curvilignes au lieu de porter une planchette.
- En résumé, l’invention consiste à faire traverser le textile non plongé dans le liquide par un bain de ce même liquide d’une épaisseur suffisante et d’une façon parfaitement régulière.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES ET TEXTILES
- en Russie
- A propos de la communication d’un de nos correspondants, sur la teinturerie à Saint-Pétersbourg (Revue de la Teinture du 25 janvier, p. 3), nous avons annoncé un exposé sommaire de la grande industrie textile en Russie, notamment à Moscou.
- Le souvenir de l’Exposition de 1889 nous en fournira la matière, et la future Exposition de Moscou l’à-propos.
- * *
- La Russie ne participait pas officiellement à l’Exposition universelle de 1889. La section russe était l’œuvre de l’initiative privée; elle a été formée très tardivement ; le comité de Saint-Pétersbourg était sans aucure autorité et sans aucun prestige. Au mois d’octobre 1888, il n’avait pas réuni vingt exposants, et, sans le secours d’un syndicat qui s’est formé à Moscou, on n’aurait pu installer la moindre section russe. Ces difficultés d’ordre intérieur sont sans grand intérêt pour le public, et nous n’y aurions pas fait la moindre allusion s’il n’avait été indispensable de constater la part prépondérante des grands industriels de Moscou. C’est leur exemple qui a entraîné le reste.
- Les progrès accomplis depuis un siècle par la Russie peuvent être résumés par quelques chiffres.
- En 1800, les recettes de l’Etat n’étaient que de 67 millions, alors qu’en 1888 elles ont dépassé 880 millions de roubles.
- En 1788, l’exportation de la Russie a été de 28 millions, l’importation de 19 millions; ensemble kl millions. Cent ans après, ces chiffres étaient déjà de 727 et de 334 millions ; ensemble, de 1,061 millions.
- En 1790, on n’a fait venir en Russie que pour 14,000 roubles de coton, pour une des branches de l’industrie alors naissante et qui, depuis, a pris les plus grands développements. En 1887, il a été importé 11 1/3 millions de pouds de colon : en 1888, 8 1/3 millions.
- Dans l’exposition russe, la partie qui nous a nécessairement le plus vivement intéressé,
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- c’est l’industrie textile, et notamment celle du coton. Comme consommation de coton, la Russie occupe la quatrième place-, elle vient immédiatement après l’Angleterre, la France et l’Allemagne, se rapprochant de ces dernières. Aucune autre branche de la grande industrie russe n’ofïre rien de semblable à cette force de production, qui livrait, il y a huit ans, pour 245 millions de roubles de produits.
- En 1884, il y avait en Russie : 67 filatures avec 3,200,000 broches, 116,494 ouvriers; la valeur de la production atteignait près de 75 millions de roubles. Il existait 488 manufactures avec 58,865 métiers et 80,500 ouvriers. L’industrie de la soie, dans 148 manufactures, avec 8,874 métiers, employait 10,845 ouvriers, produisant pour 5 millions de roubles.
- D après le département du commerce, auquel nous empruntons ces chiffres, il y avait en 1887, en Russie, 3,096 établissements textiles, occupant 419,448 ouvriers, et dont la production totale était de 485 millions de roubles.
- Et dans cette statistique ne sont compris que les établissements dont la production annuelle dépasse 1,000 roubles.
- L'industrie du coton.
- On a pu voir, dans la section russe, des spécimens du coton que la Russie tire de l’Asie centrale (exposés par O. Wogan et par N.-N. Konschine, qui a ses plantations à Boukhara). Depuis longtemps déjà, Moscou recevait par an 2 1/2 millions de pouds de coton de l’Asie centrale, mais la majeure partie consistait en qualité inférieure et mal conditionnée, telles que pouvaient la livrer les planteurs asiatiques, à demi-civilisés, sans argent et sans connaissances spéciales.
- Le Gouvernement a un grand intérêt à améliorer la culture du coton indigène, ne fût-ce que pour affranchir la Russie du tribut annuel de 125 à 150 millions de francs qu’elle paie à l’Amérique, à l’Egypte, à l’Inde. C’est pour cela qu’il a mis un droit d’entrée d’un rouble or, droit dont est affranchi le coton de l’Asie centrale. Ensuite, le ministre des Domaines a pris en main de grandes étendues de terrain pour les irriguer artificiellement, y créer lui-même des plantations de coton ou les affermer pour une redevance nominale à des gens suffisamment munis de capi’.aux et de connaissances, capables de se livrer à une exploitation rationnelle.
- C’est ainsi que la Société commerciale de l’Asie centrale, Kondrin et C°, a déjà expédié à Moscou des lots de coton qui ont été payés aussi cher que le plus beau coton américain, cest-à-dire 11 r. 1/4. Ce coton lui coûte 4 r. 1/2 de frais de production, 2 r. 1/2 de frais de transport, et il lui reste un bénéfice de 4 roubles par poud. On peut donc s’attendre à un développement rapide de cette culture.
- L industrie du coton a marché à pas de géant en Russie. A l’Exposition universelle de
- 1851, à Londres, les articles de coton russes, de l’avis unanime, occupaient presque la dernière place ; en 1882, les délégués autrichiens, à l’Exposition de Moscou, déclaraient qu’ils étaient de qualité excellente et qu’ils défiaient la concurrence des meilleures marchandises étrangères. D’après leur opinion, il n’y avait pas de produits de coton qui pussent avoir de chances sérieuses d’importation en Russie (même sans les droits de douane) à l’exception toutefois des filés au-dessus du n° 60. Cette branche d’industrie n’a cessé de croître et de se perfectionner.
- Le filage a augmenté plus rapidement que le tissage, ce qui a permis de diminuer de plus en plus les achats de fil à l'étranger. En 1888, l’importation des cotonnades n’atteint pas 1 1/2 million de roubles, celle des filés de coton 10 millions de roubles.
- Dans l’ouvrage que M. de Besobrasoff a consacré à l’Exposition de Moscou, il relève la marche progressive de l’industrie du coton. De 1855 à 1880, sa croissance est très intense ; elle s’accentue fortement de 1870 à 1880 ; elle a avancé depuis lors à pas de géint. En trois ans, 1876-1879, le filage a augmenté de 13 0/0, le tissage de 15 0/0, la teinture et l’impression de 17 0/0. De 1870 à 1882, la production a doublé.
- Malgré ce prodigieux essor, le nombre des fabriques n’a presque pas augmenté ; le nombre même des manufactures d’impression a constamment baissé depuis 1870. L’industrie du coton, en Russie, subit la même évolution que celle des autres pays : elle se concentre. Les grands établissements absorbent les petits ; la force productive des premiers croît d’une manière excessivement rapide en raison même des perfectionnements techniques : l’outillage des filatures russes est de premier ordre. Il est intéressant de noter que les métiers à la main n’ont pas encore disparu en Russie.
- Teinture et Impression
- Il faut surtout noter le perfectionnement apporté à la teinture. La couleur rouge étant la nuance favorite du peuple, les fabricants sont parvenus à donner cette teinte à leurs étoffes, de manière à n’avoir pas de rivaux. On a pu s’en convaincre à la section russe de l’Exposition universelle de 1889, en admirant la vitrine d’Asaph Baranoff.
- Nulle part, l’industrie de la teinture et de l’impression n’est aussi développée qu’en Russie, où l’on rencontre, par exemple, la manufacture A. Hubner et C°, qui produit 900,000 pièces par an, et que nous avons regretté de ne pas voir figurer pas plus que Zitndell.
- Nous signalerons la fabrique d’Asaph Baranoff, de Sokoloffsk. Fondée en 1814, elle possède une filature, un tissage mécanique, une teinturerie, une fabrique d’indiennes, 33,500 broches, 560 métiers mécaniques. La teinturerie et la fabrique d’indiennes teignent
- et impriment annuellement 600,000 pièces (teintes en rouge d’Andrinople) et dune valeur de 15 millions de francs.
- Nous donnons ci-contre deux types des impressions sur rouge d’Andrinople, provenant des produits de l’Exposition russe, en 1889.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l'art du Teinluricr-Dôgraisscur
- ROUGES SUR LAINE
- Les anilines sont encore d’un grand emploi pour les rouges sur lainages, et nous ferons usage principalement des suivantes :
- La Fuchsine pour groseille et roses-vio-letés.
- La Rocelline pour rouges-pivoine.
- L'Eosine pour ponceaux et roses frais.
- Le Ponceau pour teintes genre cochenille.
- La Grenadine (ou Cerise) pour rouges pleins tirant au grenat.
- Les Cramoisi, Caroubier, Marron-Rouge ne sont que des variétés de cette dernière ; le Bordeaux est un rouge-sang unissant mal ; le Rose Bengale, la Safranine, la Rhodamine peuvent donner de belles teintes sur fonds blancs, mais sont peu usités en lainages.
- Rouges et roses vifs
- S’obtiennent par les couleurs ci-dessus plus ou moins montées.
- Toutes se teignent sur bain très légèrement piqué à l’acide sulfurique, avec addition de sulfate de soude.
- Soit par exemple, pour une robe :
- Rouge d’aniline (l’un ci-dessus). 1 à 5 gr.
- Acide sulfurique (dilué à l’avance dans un peu d’eau)... 10 gr.
- Sulfate de soude........... 60_____
- ^au • • ..............50 litres.
- On teint à 75 degrés, et la couleur doit être ajoutée en plusieurs parties, à mesure que le bain s’épuise.
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- Pour les roses, on teint à tiède et sur larges bains.
- La Safranine teint sans acide ni autre mordant.
- Gros rouges
- Dans cette série se classent les rouges pleins, corsés, tels que Cardinal et Sang de bœuf, Cerise, etc.
- La grenadine (cerise d’aniline) donne ces rouges pleins, mais il faut souvent leur donner du fonds, en ajoutant au bain, de l’or-seille.
- La fuchsine, la rocelline, avec de l’orseille produiront ces rouges aussi corsés et plus frais, trop de fraîcheur n’est pas ordinairement ce qu’on recherche dans le reteint.
- Les bains se montent comme ci-dessus avec acide sulfurique (très peu) et sulfate de soude, en ajoutant simplement 50 à 60 grammes d’orseille.
- On vend un produit artificiel dit: substitut d’orseille, qui convient parfaitement dans ces mélanges. Sa teinte propre est un rouge tirant au grenat.
- Les gros rouges peuvent se faire sur fonds roses, gris roses et jaunes clairs.
- Grenats
- Les grenats sur laine s’obtiennent, si l’on
- veut, par l’orseille seule, en suit : opérant comme
- Pour une robe :
- Orseille d’herbe .. 200 gr.
- Sulfate de soude ... 150 —
- Acide sulfurique .. 50 —
- On donne un bouillon d’une heure, et on
- nnce. Mais pour des grenats ploiera: foncés, on em-
- Orseille ... 150 gr.
- Curcuma ... 50 -
- Extrait de campêche ... 20—
- Teindre au bouillon ; après 30 à 45 minutes
- ajouter au bain :
- Grenat d’aniline 2 gr.
- Acide sulfurique ... 20 —
- Redonner un bouillon de ajouter : 20 minutes, et
- Sulfate de fer 15 gr.
- Donner encore quelques lisses, rincer et sécher.
- Pour les modifications à apporter suivant les teintes d i fond, faire comme il a été dit Pour les grenats sur soie (p. h. 13).
- Rouge bon teint pour ameublements
- Ce rouge se fait à la cochenille ; nous -éploierons absolument le même procédé que Pour la soie (p. 414), mus en portant le bain Peu à peu au bouillon.
- D ailleurs, cette teinture se fait rapidement
- e eu moins d’une demi-heure, elle est terminée.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Si l’on veut un ponceau orangé, on ajoute un peu de fusiet au bain.
- Peur porter à l’amarante, on passe à l’ammoniaque, et pour brunir on ajoute un peu de sulfate de fer à la fin de la teinture, à la façon de ce qui a été dit pour la soie.
- Le mélange de sel d’étain et d’oximuriate est bien préférable pour l’emploi des cochenilles, à la composition liquide qui est toujours trop acide.
- JAUNES SUR LAINE
- Le curcuma (terra mérita) donne facilement un jaune tranché sur ks lainages, et il peut teindre sans mordant ni préparation ; cependant il est bon d’aciduler le bain pour empêcher le jaune de brunir, la moindre influence alcaline et même l’eau calcaire portant au brun.
- Le curcuma ne doit pas être ébouillanté à l’avance ; on le met dans le bain et on l’y laisse pendant la teinture. On peut l’enfermer dans un sac en toile.
- Il suffit donc de mettre dans le bain une poignée de curcuma en poudre, un petit verre (20 gr.) d’acide sulfurique, et, si l’on veut, 100 gr. de sulfate de soude.
- On teint au bouillon jusqu’à nuance.
- Mais cette nuance est un peu verdâtre comme celle de l’acide picrique, et si l’on veut lui donner un peu plus de feu, la rendre plus dorée, on ajoutera au bain une très petite quantité d’orseille.
- Les jaunes sur laine s’obtiennent encore avec :
- L'acide picrique, donnant une teinte citron, f
- Le jaune d'or, donnant la nuance bouton d’or.
- Les orangés divers.
- Toutes teignent à la façon générale des couleurs d’aniline, et sur bains légèrement acidulés à l’acide sulfurique, et sans sulfate de soude.
- dans le bain de teinture un peu de cochenille moulue.
- Le Fustet, employé de la même façon, donne par lui seul, un Jonquille, ou jaune tirant à l’orangé, mais sa teinte n’est pas assez solide pour les ameublements.
- Il faut dire, d’ailleurs, que le jaune d’aniline (jaune d’or) donne de bonnes teintes, très suffisantes pour cet usage.
- VIOLETS SUR LAINE
- En parlant des violets sur soie, il a été indiqué sur quelles couleurs de fonds il est possible de faire des violets. Je rappelle que toutes les teintes, même claires, où le jaune prédomine, ne s’y prêtent pas.
- L’orseille autrefois était très employée pour les violets ; aujourd’hui on ne s’en sert guère que dans les mélanges, et les violets purs se font aux anilines qui fournissent une grande variété de nuances allant du rouge au bleu.
- Dans les demi-tons, les violets constituent les lilas ; les très clairs sont les gris-perle.
- Violets vifs
- J’ai plusieurs fois déjà conseillé d’employer les plus beaux violets d’aniline, dits : violets-lumière, violets-Hoffmann, violets de méthyle, violets de Paris.
- Les sortes rouges donnent les violets mauve, aubergine, scabieuse, etc.; les bleus fournissent les Pensée, Évêque, Pétunia, etc.
- Ces violets teignent sans acide ni mordant ni addition d’aucune espèce; un simple bain d’eau à 60 degrés environ de chaleur, suffit.
- Cependant un peu d’acide sulfurique ne nuit pas, sinon qu’il fait tirer plus vite, ce qui est plutôt un inconvénient pour unir. Il faut noter aussi que l’acide fait porter les violets au bleu.
- Opérer toujours en bains larges, et en ajoutant le colorant en plusieurs fois.
- Gros violets
- Jaune bon teint pour ameublements
- Le jaune le plus solide est celui à la gaude, et il est en même temps d’une application très facile, mais cetle matière colorante n’est pas usitée en chiffonnage, où l’on emploie le bois de Cuba, qui donne des teintes d’une solidité suffisante, même pour le meuble.
- Pour 10 mètres de tissus, opérer comme suit :
- Bouillon de 30 minutes, avec :
- Tartre......................... 500 gr.
- Alun........................... 500 —
- Rincer sur une seule eau, et teindre au bouillon avec :
- Extrait de Cuba................ 250 gr.
- Oximuriate d étain........... 50 —
- Lever et rincer.
- L’oximuriate a pour but de donner un peu de feu au jaune, néanmoins il sera encore trop verdâtre, trop paille, et pour le%rendre plus chaud, plus doré, on fera bien d’ajouter
- Teindre comme ci-dessus, en ajoutant à la fin de l’opération du bleu-noir (Induline) dans le bain.
- Ou faire ces violets au campêche, comme suit:
- Bouillon de 45 minutes avec :
- Alun......................... 100 gr.
- Tartre........................ 50 —
- Oximuriate d’étain............ 30 —
- Lever, rincer et teindre au bouillon, 30 minutes avec :
- Campêche (coupe d’Espagne) 100 gr.
- Orseille....................... 50 —
- Carmin d’indigo.............. 20 —
- Varier ces doses suivant la nuance rouge
- ou bleue et suivant la hauteur du ton qu’on veut obtenir.
- Pour ces nuances, il vaut mieux employer le campêche en nature, que l’extrait.
- L'Héliotrope se fait par ce moyen, en faisant prédominer l’orseille.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Prune
- Cette nuance est le violet extra foncé.
- La faire par le procédé ci-dessus au cam-pêche et à l’orseille, en forçant les doses de colorants et surtout d’orseille, car le Prune doit avoir un reflet rouge.
- Pour teinte très foncée, brunir à la fin, en tournant le bain avec un peu de sulfate de cuivre.
- Violet pour ameublements
- Faire un rouge de cochenille, et terminer sur carmin d’indigo, avec un peu de tartre et d’alun dans le bain.
- Rincer sur une eau ammoniacale qui portera la cochenille au bleuâtre, et ensuite sur plusieurs eaux simples.
- Maurice GUÉDRON
- CIIK01QI1 INDUSTRIELLE
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Teinture simultanée des textiles animaux et végétaux,
- Par M. Richard Lagerie Le procédé consiste à animaliser le coton dans une dissolution alcaline de laine.
- Pour cela, on fait dissoudre dans la potasse ou de la soude à 20° Baumé, une quantité de déchets de laine sans valeur, nécessaire à Ja neutralisation complète de l’alcali, jusqu’à refus à une température de 70 à 100°.
- On étend ensuite la dissolution jusqu’à 2° au plus, B. On trempe les tissus laine et coton dans ce liquide, et on fixe la matière animale par un passage en bain acide.
- Le coton est ainsi enduit d’une matière azotée, et le mélange de textiles peut alors se teindre comme de la laine pure.
- Teinture des chaînes de coton en noir d’aniline,
- Par M. Herman Recher M. Recher, de Zittau, a .fait breveter un appareil destiné à. teindre en noir d’aniline les chaînes de coton.
- Le fil passe d’abord dans une cuve à laver, puis dans une cuve contenant une solution de sel d’aniline. Il est ensuite exprimé entre des rouleaux et débarrassé de l’excès d’aniline. Il traverse alors un bain de bichromate de potasse, et enfin un appareil qui forme le point important de l’invention ; cet appareil tr a la forme d’un U renversé, garni dans l’intérieur de rouleaux sur lesquels circule le fil. Le fil monte par une branche, redescend par l’autre branche de l’U. Un courant d’air chaud circule dans cet appareil et achève l’oxydation de l’aniline.
- En quarante-cinq minutes le noir est formé. Au sortir de cet U, la chaîne est lavée, encollée, séchée et mise en rouleaux à la manière ordinaire.
- Application de décolorants sur les tissus de drap,
- Par M. Briant-Delamarre Cette application a lieu sur tous les tissus de draps quels qu’ils soient, confectionnés avec toutes sortes de matières, renaissance et laines mélangées, pris à tout état à leur sortie du métier à tisser et conduits jusqu’au foulage, destinés soit à la teinture, soit à l’impression sur tissus.
- Son but est l’emploi, devenu impossible, des nuances foncées employées en combinaison dans les fils servant à la confection desdits tissus.
- Les produits des nuances foncées sont ainsi transformés en produits de nuance claire et il est possible de varier à volonté les teintes et les nuances des étoffes.
- C’est en un mot, le procédé de dégradage usité en chiffonnage, appliqué à la draperie renaissance.
- Conservation des tentures,
- Par M. Franck.
- M. Frank, de Manchester, propose d’empêcher les tentures de se faner à l’air et à la lumière, ou de se dégorger au frottement, en les passant dans une dissolution d’huile de lin dans le naphte à 50-100 grammes d’huile de lin par litre de naphte ; puis séchant dans une chambre chaude, et finissant par un vaporisage pour enlever l’odeur.
- Par huile de naphte on entend l’essence minérale.
- Métallisation des tissus pour vêtements, Par M. Moricourt
- L’auteur désigne sous le nom de métaliisa, tion un procédé qui consista à donner aux vêtements en laine (principalement) un apprêt particulier pour les soustraire aux attaques des mites et pour préserver les personnes de la contagion des maladies parasitaires.
- Les étoffes (flanelle, drap, etc.), sont im. mergées, pendant une heure, dans un bain en ébullition composé de :
- Eau............................ 1000 litres.
- Sulfate de cuivre................. 4 kilog.
- Acide sulfurique.................. 1 kilog.
- A la suite du bain le tissu est calandré et séché. L’apprêt persiste après plusieurs lavages.
- Teinture en noir d’aniline,
- Par M. Ferdinand Mommer et Cie.
- Le procédé consiste dans l’emploi du mélange d’une solution d'un sel d’aniline avec celle d’un des corps servant ordinairement de réactif pour opérer l’oxydation de l’aniline, spécialement avec une solution d’un sel métallique de chrome et le mélange étant épaissi.
- On prépare une solution de 10 0/0 de gomme, et on ajoute 20 0/0 de chlohydrate d’aniline.
- C'est dans ce mélange que l’on teint ; après immersion, comprimer et essorer légèrement puis traiter par les chrômates de fer ou de cuivre avec ou sans addition d’e litres corps oxydants, jusqu'à complet développement du noir d’aniline. . ....
- Rien en somme de bien intéressant dans ce procédé.
- PURIFICATION DE L’EAU
- Application de moyens connus ou blanchissage de la toile et du linge de table,
- Par M. Ed. de Franqueville L’application nouvelle consiste dans l’emploi du chlore et de l’acide sulfurique, mais en employant des bains successifs et titrés, de telle sorte que le tissu ne puisse être altéré.
- Après avoir fait séjourner la toile dans une lessive de soude pendant vingt-quatre heures, letendre sur le pré durant trois jours.
- La toile est ensuite mise pendant vingt minutes dans un bain de chlorure de chaux, titré à un degré, puis passée directement dans un bain d’acide sulfurique marquant 3 degrés Baumé. Le séjour dans ces bains doit être de vingt minutes ; après quoi la toile est rincée.
- La répétition de ces diverses immersions doit avoir lieu selon le degré de blancheur désiré : toutefois le bain de chlore ne sera plus titré qu’à un demi-degré et celui d’acide sulfurique à 2, si les immersions doivent être répétées.
- PAR LE FER METALLIQUE Par W. AXDERSON, de Londres
- — SUITE —
- Le revolver, c’est ainsi qu’on appelle l’appareil purificateur, consiste en un cylindre en fer disposé de façon à tourner suivant son long axe sur des tourillons disposés à chacune de ses extrémités. Les tourillons sont munis de tuyaux qui leur sont reliés par le moyen de boîtes à cuir et de chapeaux, de façon que les tuyaux restent stationnaires pendant que les tourillons se meuvent étanches autour. Les tourillons reposent sur des piédestaux ordinaires et le cylindre reçoit un mouvement rotatif lent au moyen d’un anneau à éperon assujetti autour d’une extrémité et poussé par un pignon actionné par un enchaînement convenable de rouages. L’entrée du tuyau débouche dans le cylindre à l’opposé d’un disque qui force l’eau à s’étendre également I en rayons, et son issue commence dans le cylindre sous forme d’un entonnoir renversé, au-dessus duquel l'eau coule assez lentement
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- pour qu’aucune des plus petites particules de fer ne soit entraînée. L’intérieur du révol-ver est muni de tablettes courbes ou feuillets disposés en rangées pour se rencontrer ou se désunir alternativement ; elles servent à cueillir le fer et à le disséminer tour à tour dans l’eau presque continuellement. Un dixième du volume du cylindre est rempli de fer grossièrement divisé, fer granuleux du professeur Bischof, fer spongieux ou fondu en petites balles, ou granulé par précipitation dans l’eau, ou à l’état de tournure ou de copeaux provenant des ateliers de constructions mécaniques. Le fer sous la dernière forme a été reconnu jusqu’ici être le plus efficace. Le mouvement du cylindre est très lent. Les révolvers d’Anvers, qui ont lm50 de diamètre et 4n«50 de long avec 27e 33 d’embouchure et des tuyaux extérieurs, peuvent purifier 2270 litres par minute, ils font une révolution par minute et demandent pour leur fonctionnement la force de 1,3 cheval-vapeur.
- Trois de ces révolvers furent mis en oeuvre à Anvers ; les premiers lits de fer et de gravier furent convertis en filtres à sable ordinaires, et ce changement doubla tout d’abord l’étendue des opérations. Le poids total du fer employé fut réduit de 900 tonnes à 3 t. 1/2 et toutes les dépenses de déblai et de lavage des matières furent supprimées.
- Lorsque l’eau pure a traversé un révolver, il se dissout une certaine quantité de fer et alors l’eau qui sort a une légère couleur grise. Après deux ou trois heures, la couleur passe au brun rougeâtre et un dépôt de rouille se dépose au fond du vase. Si l'eau est d’abord filtrée, le liquide est généralement clair à la sortie immédiate du révolver ; mais après un certain temps, il devient quelquefois trouble et donne lieu à un dépôt de rouille, montrant ainsi que le fer existait en premier lieu dissous, et a été ensuite précipité par l’action de l’oxygène atmosphérique. Si l’eau est impure, colorée et chargée de matière organique, elle sortira du révolver ayant une couleur gris foncé qui deviendra noir d’encre si elle est très mauvaise, de sorte qu’il est possible de juger la qualité de l’eau par la couleur qu’elle prend pendant son traitement. Si les impuretés ne sont autres que celles que peut enlever le fer, le liquide, après un repos de trois ou quatre heures, devient de plus en plus clair, il se forme un précipité noir qui tombe au fond très lentement, la couleur passe au gris 5ale, et enfin l’eau sort du filtre tout a fait claire et pure. Si les impuretés sont de nature à résister au pouvoir du fer, ou à ne Pouvoir être attaquées efficacement par lui, eau conserve une couleur rougeâtre et n’est Pus filtrée incolore, comme dans le cas du litre Bischof, on obtient la durée de repos et exPosition à l’air, avant la filtration en méjugeant une profondeur d’eau suffisante au-essus du sable des couches filtrantes.
- Outre son action chimique, le fer a la pro-Pnété de produire la coagulation des parties de matière, excessivement divisées, hui causent l’opalescence et l’état nuageux, u Point de pouvoir les éliminer par la fil-
- tration. Les eaux du Nil, par exemple, qui ne sont jamais claires après un temps raisonnable de repos et qui ne peuvent être filtrées par les filtres à sable, deviennent, d’une magnifique clarté si on les agite avec du fer avant la filtration à travers le sable.
- D’après la nature du cas, le système décrit est absolument permanent et constant dans son action. Les surfaces des particules de fer restent nécessairement brillantes et effectives, et la détérioration lente étant réparée par des additions périodiques de nouveau fer, le révolver, mis une fois en œuvre, continuera de fonctionner de la même manière pendant un temps indéfini.
- Les effets du traitement de l’eau par le fer peuvent être classés sous trois chefs :
- 1° Comme résultat invariable, la matière organique est altérée dans sa nature chimique et l’ammoniaque albuminoïde est réduite de la moitié au cinquième de sa quantité primitive ;
- 2° Une réaction analogue à celle du procédé d’épuration de Clarke paraît avoir lieu dans la plupart des cas. L’oxyde de fer qui se produit par la combinaison d’une partie de l’acide carbonique que tiennent en solution dans l’eau les carbonates de chaux et de magnésie, cause une précipitation de ces matières d’où résulte généralement un adoucissement appréciable de l’eau. Ainsi à Anvers, les bouilleurs de la station des pompes étaient originairement alimentés par de l’eau no a traitée et il s’y formait conséquemment de dures incrustations ; mais lorsqu’on employa de l’eau filtrée et traitée, les incrustations diminuèrent notablement, devinrent très friables et cessèrent d’adhérer aux parois du bouilleur. De même lorsque l’eau contient beaucoup de fer en solution, le traitement avec le fer donne lieu à un dépôt du métal, à cause de la suppression de l’acide carbonique libre, de sorte que les eaux de la Nèthe contiennent moins de fer après qu’avant le traitement. D’après ce procédé, chose vraiment remarquable, le fer dissous se séparant est complètement déposé, et il n’en reste dans l’eau que très peu de traces. L’idée prévaut que, par suite de l’emploi du fer dans l’épuration, l’eau résultante doit nécessairement être impropre à beaucoup d’usages, tels que le lavage du linge, la fabrication du papier, etc. Ces objections me paraissent n’avoir aucun fondement, car le poisson vit et prospère dans cette eau, qu’on emploie exclusivement dans les célèbres jardins zoologiques d’Anvers, pour l’alimentation des aquariums, et l’on n’a reçu aucune plainte relativement à son effet nuisible pour le lavage du linge.
- 3° Le traitement par le fer paraît détruire ou arrêter en grande quantité la vitalité des infusoires. Suivant le docteur Prankland, Bischof, Yalcker, G-H Ogston et autres, qui ont expérimenté dans le laboratoire, le traitement par le fer prévient le développement de ce genre de vie microscopique qui est cause de la putréfaction des substances animales ; et les expériences de M. Ogston avec des infusions stérilisées placées dans des chambres stérilisées prouvent, de même que
- la méthode du docteur Koch, que les microbes causant la fermentation et la putréfaction sont détruits ou enlevés.
- L’adoption de la purification par le fer d’eaux provenant de rivières sujettes, à cause des crues, à des embourbements et décolorations périodiques, demanderait l’établissement de grands réservoirs clos pour emmagasiner de l’eau lorsque la source est en bonne condition et qu’on pourrait distribuer lorsqu’elle devient trop colorée et trop sale. On épargnerait ainsi une immense étendue d’espace précieux et l’on supprimerait le danger qui doit accompagner l’exposition d’une vaste surface d’eau à l’infiuence contaminante de l’atmosphère des grandes villes ; et qui peut dire combien cette circonstance peut favoriser l’éclosion des maladies épidémiques ? La pratique adoptée largement à Londres par exemple, est de couvrir les cours d eau se déversant dans les étangs stagnants, situés au milieu d’une population dense et entourée de fabriques, et d’en faire ainsi des réservoirs qui sont une source réelle d’alimentation.
- Le système que j’ai eu l’honneur d’exposer fonctionne actuellement sur une grande échelle à Anvers, à Gouda et Dordrecht, en Hollande, et au grand établissement de constructions mécaniques de MM. Gail et C°, à Paris, où les eaux de la Seine, considérablement souillées parles apports des égouts etdes lavoirs, sont prises du côté opposé de la Seine, sur le quai de Grenelle, et purifiées pour l’usage de l’usine et des habitations ouvrières de l’établissement. De plus, de grands appareils d'expérience sont installés à Berlin et à Ostende.
- La dépense à faire pour l’application de cette méthode de purification dépend naturellement des circonstances locales et de la qualité de l’eau à traiter; mais on peut compter que le capital à débourser, lorsque des filtres existent déjà, ne dépasse pas 25,000 fr. pour une quantité de 4 millions 4/2 de litres par 24 heures, alors que les dépenses de main-d’œuvre sont purement nominales, car les révolvers marchent sans demander d’autre attention qu’un graissage régulier et l’addition, une fois par semaine, d’une nouvelle provision de fer. Le coût de l’eau, à Anvers, distribuée dans la ville sous une pression de 280 pieds, n’excède pas 7 centimes 1/2 par 2,550 litres, dépenses faites de toutes les opérations. — Lorsqu’il existe une couche filtrante, comme à Dordrecht et Gouda, en Hollande, on peut ajouter les purificateurs roulants sans aucun changement matériel, et l’on peut demander aux couches filtrantes un travail plus considérable que lorsqu’il s’agit de rendre suffisamment potable de l’eau qui n’a pas été déjà traitée par les filtres.
- (Journal of the Society of Arts)
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 204.348. — Chasles. — Système de garniture pour machines à repasser, apprêter ou sécher le linge, les tissus, papiers, etc.
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- 204.374. — Chatel-Mégnin. — Machine rotative à teindre les fils de coton ou autres textiles sur bobines ou cannettes, selfacting ou continu.
- 204.391. — Husted. — Perfectionnements relatifs au décatissage et au foulage du feutre et d’autres matières fibreuses principalement destinées à l’usage de la fabrication des chapeaux de feutre.
- 204 466. — Pidot. — Système du pulvérisa-teur-humecteur réversible dit : Hygrophore réversible Pidot.
- 204.471. — Eastwood et Ambler. — Procédés et appareils perfectionnés pour le dessuintage et le lavage de la laine et autres fibres textiles pouvant s’appliquer au nettoyage des étoffes.
- 204.539. — Chatel-Mégnin. — Machine à mouiller ou teindre les fils en bobines ou canettes de filature.
- 204.631. — Dupont et Lambert. — Machine à répartir les enduits sur papiers, cartons, tissus, etc.
- 204.664. — Green. — Perfectionnements apportés à la formation d’un lustre pareil à celui de la soie, sur les tissus, les fils et sur d’autres articles, ainsi qu’aux appareils employés pour mettre ces perfectionnements en pratique.
- 204.685. — Aucher. — Procédé de teinture en noir d’aniline sur coton brut.
- 204.705. — Faure et Blanc. — Procédé de charge pour les soies en pièces.
- 204.706. — Faure et Blanc. — Perfectionnements dans la charge des soies en pièces,
- 204.786. — Olivier. — Nouvelle méthode perfectionnée pour obtenir des affiches et des imitations de peintures à l’huile et autres articles analogues.
- Certificats d'addition.
- 161.560. - Heinricaet J.-B. Grandsire et fils. — Brevet du 16 avril 1884, pour une machine à teindre les écheveaux, à mouvement rotatif, horizontal, vertical et ascensionnel.
- 203.935. — Sébin. — Brevet du 22 février 1890, pour système de chaîne à aiguilles pour apprêteur d’étoffe.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre Syndicale des maîtres telnturiers-dégraisseurs de Lyon.
- — La Chambre s’est réunie en Assemblée .générale trimestrielle, le 28 juillet 1890, sous la présidence de M. Capillery.
- Le nombre des absences était relativement restreint.
- Travaux courants
- La correspondance comprend des lettres de MM. Gonay de Charjobéry, Gouillon de Paris et Cloutier de Beaune ; il leur est donné la suite qu elles comportent.
- Sont admis comme membres actifs MM. Perrusset et Perrin, et comme membres honoraires MM. Jouve, teinturier à Vienne, et Gouillon, directeur de la Revue de la Teinture.
- Des propositions de radiation sont soumises à l’Assemblée.
- MM. Perrusset et Abric sont désignés pour visiter les teinturiers absents à la dernière réunion, afin de savoir si, oui ou non, ils font toujours partie de la Chambre Syndicale.
- M. Condemine est élu membre du bureau de la Chambre, en remplacement de M. Bressand.
- Délibérations
- M. le Président soumet à l’Assemblée plusieurs questions relatives au Syndicat des ouvriers teinturiers ; il pense qu’il serait utile de provoquer une réunion des ouvriers et des patrons avant le mois de janvier, afin que les ouvriers donnent des explications sur leur corporation (proposition de M. Perrusset).
- Sur la proposition de M. Condemine, il est décidé que pour les demandes d’ouvriers et d’ouvrières, les patrons devront s’adresser à M. F. Patin, teinturier, grande rue de la Guillotière, 42.
- M. le Président parle de l’Union des Chambres Syndicales dont fait partie la Chambre des Maîtres teinturiers ; il charge MM. Perrusset et Abric de vouloir bien la représenter à la prochaine réunion,
- M. Patin, vice-président, donne lecture d’une lettre de M. Aristide Rey, président de la Commission de placement des ouvriers de toutes professions. MM. Capillery et Patin sont chargés de rédiger la réponse au questionnaire adressé à cet effet par la Chambre des députés.
- si nettement dans notre spécialité, et que dès lors nous tenions à rappeler que nous nous en sommes occupés.
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- École Industrielle de Roubaix
- — L’inauguration de l’Ecole nationale des arts industriels de Roubaix aura lieu dans les premiers jours d’Octobre.
- Une certaine solennité sera donnée à cette fête de l’industrie roubaisienne.
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- Bios tissus nationaux en Indo-Chiné. — Des dispositions viennent d’être prises par la direction générale des douanes de i’Indo-Chine pour que les tissus de soie et de coton de fabrication française jouissent seuls de la franchise accordée’ aux produits nationaux, et qu’ils soient, à cet effet, accompagnés d’un certificat de fabrication française.
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- Le tarif des tissus de gaze en Allemagne. — Les tissus de gaze de soie fabriqués sur des métiers ordinaires et découpés après coup sous forme de rubans, sont admis en Allemagne à la taxe conventionnelle de 800 marks (1.000 francs) par 100 kilogrammes, applicable aux rubans de soie en tissu à jour, au lieu du droit de 1.000 marks auquel sont soumis les gazes et crêpes de soie, d’après le tarif général.
- Les teinturiers aux États-Unis.
- — Les ouvriers teinturiers et nettoyeurs sont rares et recherchés en Amérique.
- Ceux qui veulent s’y rendre sont assurés d’un travail continu, s’ils sont sérieux et stables.
- Us peuvent gagner facilement 150 fr. par mois, nourris et logés.
- Nous pourrions même indiquer des places disponibles.
- Mais il faut que l’ouvrier y vienne de son plein gré et à ses frais, car la loi de labeur est très stricte dans ces pays, et un patron ne peut faire aucun contrat avec un ouvrier en dehors des Etats-Unis, sous peine de forte amende, et même de prison.
- L’actualité dans la presse industrielle. — Certains journaux publient tardivement des communications que les lecteurs des feuilles plus rapidement informées ne se rappellent pas avoir vues dans ces dernières et qu'ils accusent alors d’être incomplètes-.
- C’est ainsi que nous voyons un journal estimé de filature et de tissage, publier dans son n° du 15 août, des articles :
- « Teinture à l’indigo sur laine, procédé Ca-vaillès », paru dans la Revue de la Teinture du 25 février dernier (p. 19).
- « Une étoffe inflammable (le Pilou) », publié par nous le 25 janvier (p. 9).
- « Emploi de la glycérine pour empêcher la laine de s’altérer par la chaleur », paru dans le 1er n° de notre publication, le 1er janvier 1888 (nous disons bien 1888).
- Enfin des procédés de teinture à la thiofla-vine et autres que nous avons donnés dans le courant de 1889.
- Sans doute, ces articles ont toujours leur utilité, mais on conçoit que nous ne veuillions pas paraître négliger des sujets qui rentrent
- L’Exposition *le Moscou. —Le ministère du commerce, de l’industrie et des colonies publie l’avis suivant relatif à l’Exposition française de Moscou en 1891 :
- Une exposition de produits français, due à l’initiative privée, s’ouvrira à Moscou le 1/12 mai 1891.
- Il s’est institué une commission chargée de l’organisation et de l’administration de cette exposition ; elle est composée de :
- MM. Teisserenc de Bort, sénateur, ancien ministre de l’agriculture et du commerce en 1878, président.
- Die»z-Monnin, sénateur, ancien directeur général des sections françaises en 1878, vice-président.
- Poirrier, sénateur, ancien président de la chambre de commerce de Paris.
- Flourens, député, ancien ministre des affaires étrangères.
- Prevet, député, ancien commissaire général de la France à l’Exposition de Barcelone.
- Guillotin, président du tribunal de commerce de la Seine.
- Cousté, pré ident de la chambre de commerce de Paris.
- Aimé Girard, professeur au Conservatoire nationale des arts et métiers.
- David Dautresme, ancien chef du commissariat général de l’Exposition de 1889.
- Watbled, ancien consul de France.
- Jouanno, banquier à Paris.
- Le siège de l’administration de l’Exposition est à Paris, 32, rue Tronchet.
- Adresser toutes communications et demandes de renseignements à M. Dautresme, secrétaire généra1, au siège de l’administration.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Impimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)H
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- LA REVUE DE
- LA TEINTURE
- 3'Année, N° 18.
- ET DES COLOR ATIOÎNS
- INDUSTRIELLES
- 2i> septembre 1890,
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- SOMMAIRE
- Chronique. — Procédés d’apprêt de la draperie anglaise (suite). — Considérations théoriques sur la teinture. — Les Industries tinctoriales et textiles en Russie (suite et fin).
- Procédés divers: Ardoise ; Gris-bleus ; Automne ; Rhodamine S ; Matières colorantes nouvelles ; Traitement du campêche; Imperméabilisation des textiles. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Des Ignifuges. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous sommes dans une période de calme absolu ; non-seulement les affaires sont nulles, mais encore il semble que personne ne s’en occupe et que tout le monde, prenant ses vacances, remette au mois suivant les préoccupations sérieuses.
- Ce ne sont pas seulement les plages, les villes d’eau, la chasse qui apportent cet arrêt au mouvement commercial, l’appel des réservistes a également privé l’industrie d’une partie de son personnel.
- Mais voilà nos soldats de vingt-huit jours rentrés; les casinos commencent à se déserter ; la saison des vacances s’achève, et tout en adressant un adieu attristé aux beaux jours, c’est avec satisfaction que nous voyons renaître la vie industrielle et commerciale, dont le sommeil ne saurait se prolonger sans compromettre l’existence même du pays.
- Les nouvelles de nos places manufacturières, pendant cette quinzaine, témoignent toutes de cette torpeur.
- Reims nous dit que les affaires en cachemires et mérinos sont très calmes ® comme toujours à cette époque de t année » ; en nouveautés, les commisions continuent à se livrer. Peu de stock en général.
- A Elbeuf, la nouveauté est sans mouvement,. mais la draperie militaire et j a(Lninistration, les draps de dame et oheviottes sont, par contre, en brande activité : ceci change agréable-me*t la. note générale.
- Du calme aussi à Lyon : la fabrique n’a pas une allure décidée, n’étant pas, d’ailleurs, entraînée à faire du stock, vu le prix élevé des soies.
- A Paris, les teinturiers en soie travaillent à peine et n’ont pas le quart de leur personnel habituel.
- Une correspondance de Roubaix nous dit : « La situation de la faorique, en général, n’est pas brillante » ; mais cette place sait, si bien adapter sa fabrication aux besoins du moment, et entreprendre, quand il le faut, des genres nouveaux, que le travail ne lui manque jamais.
- * *
- Roubaix a même entrepris la fabrication de tissus de coton, et fait déjà des affaires en exportation de ces articles.
- L’ameublement devient une des branches importantes de sa fabrication, et comprend depuis les genres à très bas prix en jute, lin, chanvre (valant de 1 franc à 3 francs le mètre) jusqu’aux riches articles en soieries s’étant vendus, en 60 c/m de large, jusqu’à 120 fr. le mètre ; ces derniers sont une concurrence directe à la fabrique lyonnaise.
- Les tissus pour caoutchoucs sont encore une entreprise récente des Rou-baisiens. Jusqu’à présent, c’étaient les Anglais qui fabriquaient ce genre d’articles. Roubaix leur fait une concurrence sérieuse, surtout dans les genres fantaisie.
- Pour les satins de Chine et articles similaires, Roubaix a déjà supplanté l’Angleterre.
- Les genres tout-à-fait spéciaux à Roubaix sont :
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- La Haute Nouveauté, toujours en bonne situation ; les Doublures, qui vont également bien ; la Draperie pour hommes, qui fait peu d’affaires en ce moment, mais qui compte reprendre son activité dès le mois prochain ; la Draperie de dames, qui, après une période de stagnation, reprend actuellement un bon mouvement; les Articles laine et coton pour robes (chaîne coton, trame cardée), qui sont l’objet de demandes très suivies ; enfin, les Lainages purs, la principale branche de la fabrication roubaisienne, et qui, en ce moment, est la moins favorisée.
- L’ensemble laisse donc à désirer, mais la place accuse assez de vitalité pour qu’on admette aisément que cette situation n’est que passagère.
- Le monde de la mode est aussi peu actif que celui de la fabrique ; cela est, d’ailleurs, dans l’ordre.
- I1 a pourtant imaginé, non pas de nouvelles nuances, mais des désignations encore inédites qui ne constituent, dans le fond, que des changements de noms de teintes usuelles.
- C’est ainsi que le gris argent s’appelle Gris de Mercure ; le maïs, Acacia ; le marronnier est devenu Bois de Rose ; le vieux rose est Rose séchée ; il y a aussi un Bleu-Orient, que nous dénommions autrefois Turquoise ; etc.
- Tout cela ne change rien au fond et n’intéresse, d’ailleurs, que la grande mode, qui, pour nous, est la petite, si nous approprions le qualificatif à l’importance de sa consommation.
- F. Gouillon -----------------
- PROCÉDÉS D’APPRÊT
- DE LA. DRAPERIE ANGLAISE
- Par M. Paul AUSCHER — SUITE —
- Leur peigné serait carteux cependant, si on ne lui donnait maintenant l’opération finale du « steaming » ou « passage à la vapeur ». La pièce passe rapidement au-dessus d’un tuyau percé d’une rangée de petits trous et dans lequel on peut faire passer un courant de vapeur. On règle cette vapeur suivant le plus ou moins de presse à enlever ; une certaine pratique permet à l’ouvrier de juger du nombre de passages à donner à la pièce.
- Après cette opération, la pièce est prête à être expédiée.
- Maintenant que nous avons vu comment on apprête un tissu peigné, nous allons examiner l’apprêt de deux articles que les Anglais réussissent parfaitement et où l’apprêt joue un grand rôle. On remarquera que, là aussi, le procédé du vaporisage est très important.
- Apprêt du « Mellon ».
- Pour obtenir une bonne étoffe « melton », il vaut mieux dégraisser avant fouiage. En
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- premier lieu, cela donne plus de vivacité à la nuance, et ensuite, point non moins important, permet au foulonnier de produire le feutre bien « corsé » qui est d’une importance capitale pour le bon traitement de l’étoffe.
- Le foulage en longueur ne doit pas être moindre de 8 à 9 0/0, pour être certain d’obtenir en fini une étoffe solide, ferme et ayant « de la main ». Après ce premier dégraissage, l’étoffe doit être séchée ou au moins essorée avant le foulage. Pour fouler, employer un savon neutre, puisque toutes les impuretés et l’huile ont été enlevées au dégraissage. Cela nécessitera un foulage plus long, mais c’est justement ce qui convient pour produire, une étoffe bien feutrée. Bien surveiller la pièce au foulage pour éviter les faux plis. Lorsque l’on ajoute le savon, faire bien attention de ne pas en mettre une troo grande quantité.
- C’est l’une des raisons pour lesquelles il est préférable de sécher la pièce avant de la met-tre dans la pile; car, si la pièce est trop mouillée, il y a danger d’obtenir un tissu spongieux, et lorsque l’on fait passer l’étoffe directement de la machine à dégraisser dans la pile, l’addition du savon ne fait qu’augmenter les chances d’obtenir une pièce trop humide.
- Après le foulage, second dégraissage, cette fois sans savon, celui employé dans le foulage de la pièce suffisant. On peut se servir d’eau chaude, de 37 à 40° cent. Surtout bien laver à fond pour débarrasser l’étoffe de tout le savon, sans quoi il sera impossible de donner à la pièce le lustre convenable. Dans cet état, la pièce est prête pour la lainerie.
- N’employer que des chardons déjà usés et ne lainer que dans un sens, en ne touchant que le dessus du feutre et non le fond.
- Après ce lainage, tondre de façon à égaliser le duvet en le laissant court et doux au toucher. Arrivée là, la pièce est prête pour l’opération du vaporisage, qui est l’un des points importants dans l’apprêt du melton. On remet la pièce sur la lainerie et on donne à toute eau une couple de traits dans les deux sens-, on l’enroule ensuite bien fortement sur un cylindre perforé, on la couvre d’une toile que l’on attache aux deux bouts, et l’on entoure le tout, d'un bout à l’autre, d’une lanière de drap d’une largeur de 8 à 10 cent.
- Ces précautions sont nécessaires pour conserver le tout en place pendant le passage de la vapeur. Le rouleau est ainsi placé sur le vaporisateur que nous allons décrire en quelques mots.
- Il se compose d’un bâti en fente, au haut et au bas duquel se trouvent en saillie des bras dans lesquels on peut fixer des rouleaux.
- Ces rouleaux consistent en un tuyau en fer galvanisé, perforé de petits trous, en s’emboîtant dans des trous de tarière imperméables à la vapeur, qui se trouvent sur lesdits bras en saillie du bâti.
- Des tuyaux de communication permettent de faire arriver dans les rouleaux soit de l’eau 1
- soit de la vapeur, les différents conduits d’eau et de vapeur étant absolument indépendants l’un de l’autre et ayant chacun un robinet spécial de contrô'e.
- Après avoir bien assujetti le rouleau sur les bras du bâti, on ouvre la conduite d’eau jusqu’à ce que la pièce soit complètement mouillée.
- On intercepte à ce moment l’eau et on lait passer la vapeur sèche jusqu’à ce que la pièce soit percée de part en part absolument comme avec l’eau. On intercepte alors la vapeur et on refait passer l’eau de façon à refroidir la pièce. L’opération du vaporisage est ainsi terminée. On enlève la toile et l’on porte la pièce à la lainerie où on lui donne un autre passage frais.
- La pièce est ensuite enroulée à nouveau sur le cylindre perforé, en ayant bien soin, cette fois, de prendre l’autre bout de la pièce en premier, et on recommence ainsi l’opération du vaporisage tel qu’il vient d’être décrit. Trois ou quatre répétitions de ce vaporisage sont suffisants, mais on peut le répéter autant de fois qu’on le juge nécessaire.
- La pièce est alors déroulée, essorée et séchée. Après quelques passages à la brosse, la pièce est prête pour la tonte ; une légère brosse à la vapeur précédant la tonte ne pourra certainement avoir qu’une heureuse influence.
- En tondant, avoir bien soin de ne pas relever le poil trop fort en appliquant la brosse de la tondeuse trop durement sur le tissu. Les Meltons demandent à être tondus très courts, sans toutefois montrer la corde ni faire gri-sailler le tissu.
- Après une nouvelle brosse qui devra être bien douce et accompagnée d’un peu de vapeur, la pièce est piête pour la presse. Si l’étoffe est trop lustrée après la presse, il faudra lui redonner une légère brosse à la vapeur.
- Pour les Meltons teints en pièce, on fait passer l’étoffe sur un rouleau ordinaire après le vaporisage et on la laisse reposer. Si on ne teint qu’au bout d’un certain temps, il faudra changer la pièce bout pour bout après un moment Après la teinture, on donne quelques traits à la lainerie à l’état mouillé, de façon à coucher et égaliser le poil avant de continuer le reste des opérations décrites plus haut.
- On pratique aujourd’hui les deux opérations du vaporisage et du lainage sur une seule machine qui permet d’obtenir le résultat que nous venons de décrire beaucoup plus rapidement que l’ancien procédé. Nous allons décrire cette nouvelle machine et la façon d’opérer :
- C’est la lainerie ordinaire avec des cylindres perforés en cuivre en haut et en bas, à la place des rouleaux en bois. On admet la vapeur dans les cylindres des deux côtés. Le cylindre du bas est placé dans un réservoir où l’on peut faire arriver de l’eau froide pour refroidir l’étoffe après le passage de la vapeur. La pièce est donc placée sur la machine, absolument comme dans une lainerie ordinaire :
- | on l’enroule d’abord sur le rouleau du haut, I puis on l’attache à la toile du rouleau inférieur, et on la fait passer sur ce dernier rouleau.
- Pendant les deux ou trois traits de lainage que l’on donne maintenant, le réservoir du bas doit être plein d’eau de façon à percer complètement la pièce que l’on enroule sur le cylindre du haut avec la toile. On fait arriver alors la vapeur dr>s deux côtés, laissant toujours tourner la lainerie. Aussitôt que la vapeur perce le rouleau, on fait passer la pièce sur le cylindre du bas à travers le réservoir d’eau froide, de façon à refroidir l’étoffe. Après que la pièce a eu une couple de tours de cette manière, on la fait passer sur le rouleau inférieur avec la toile par dessus. On fait couler l’eau du réservoir et on ouvre la vapeur en faisant repasser la pièce sur le cylindre du dessus. Après quelques répétitions, l’opération est complètement terminée.
- Comme l’on voit, cette machine a un réel avantage sur l’ancien procédé, puisqu’elle permet de faire en même temps deux opérations, le lainage et le vaporisage.
- Apprêt de l'article « Castor ».
- Le Castoi chaîne coton est le plus difficile à apprêter, et l’opération du foulage joue un rôle prépondérant pour arriver à un bon résultat. En lavant, il est de toute nécessité que la moindre trace de savon soit enlevée. Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir un savon riche ou épais pour le foulag-e, puisque l’on aurait d’autant plus de difficulté dans le lavage et que l’on risque ainsi d’avoir de la marchandise marbrée après teinture.
- Après le lavage, essorer, puis lainer. Au lainage, il est nécessaire d’obtenir assez de « toile » pour couvrir convenablement la chaîne ; si le duvet obtenu sur le fond n’est i pas suffisant, on risquera d’avoir une étoffe grise en fini. Dans le lainage, toujours travailler dans un même sens, pour avoir un duvet bien droit et doux. De là, la pièce va à la tondeuse, où l’on tondra assez court pour permettre au lainage subséquent, appelé strie- I quage, d’arriver au fond de la toile et redres- I ser toutes les fibres, Cependant, éviter de ton- I dre trop court pour ne pas avoir un tissu gris I en fini ; d’un autre côté, si Ja tonte n’est pas I suffisante, la laineuse ne pourra pas opérer I convenablement.
- Après un lainage frais, on enroule sur un i| cylindre perforé et on pratique le vaporisage I de la façon décrite déjà pour l’apprêt du Mel-1 ton. Le vaporisage est recommencé après un I second lainage frais. La pièce est maintenant teinte. Après avoir été lavée, essorée et sé- chée, on pourra lui donner avec avantage uneH légère brosse avec un peu de vapeur sèche. I Ensuite, tondre aussi court que possible, sans H toutefois montrer la corde. La toile doit avoir H ainsi un toucher court et offrir une certaine fl résistance en la frottant à contre-sens saosH
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- cependant que ce toucher soit dur. Quand la pièce est bien tondue, la brosser à la vapeur, puis mettre en presse. On fera bien de presser avec l’endroit en dessous, puisqu’on demande dans cet article le plus de brillant possible.
- Ensuite, après un léger passage à la vapeur pour faire disparaître le glacé de la presse, la pièce est prête à être expédiée.
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- LES INDUSTRIES TINCTORIALES ET TEXTILES
- en Russie (SUITE ET FIN)
- Nous trouvons au<si les Marozofî fils, qui font également tout ce qu’il est possible de faire en coton : filature, tissage, teinture, impression, fautaisi.: et velours. Leur manufacture de Bogorotsko-Gloukboffsk, fondée en 1842, possède 90,000 broches, 1,701 métiers mécaniques, occupe en même temps 3,100 tisserands à la main. Le nombre total de ses ouvriers est de 13,000. Elle produit annuellement des cotonnades pour une valeur de 25 millions de francs. Une grande partie de ses produits se vend en Asie centrale, le velours de coton principalement en Chine. Annexés aux usines se trouvent une école pour 1,000 enfants et un hôpital de 200 lits.
- L'Industrie de la Soie Rien que l’origine des manufactures de soie remonte en Russie au 18e siècle, cette branche a suivi une marche inégale au 19® siècle. La quantité de la production a augmenté ou diminué sous l’influence des vicissitudes de la politique douanière- Accrue en 1830, après l’élévation du tarif douanier, elle grandit à peine jusqu’en 1850. Dans la période de 1855 à 1880, elle reprend avec vigueur et accélère son activité, par suite de. l’accroissement de la demande, de l’élévation du tarif douanier et de l’extension des possessions russes en Asie centrale, — le principal fournisseur de soie grège pour la Russie. En 1888, la Russie a importé pour 11 millions de roubles de soie et 1 1/2 million de soieries.
- Le trait distinctif de cette industrie consiste dans ce qu’elle se pratique en grande partie, jusqu’à présent, par le travail à la main, et Qu’elle se développe surtout parmi les petits patrons, artisans et paysans des gouvernements de Moscou >'t de Wladimir, qui travail-lent sur commande pour les gros fabricants.
- Une vitrine attirait l’œil par la richesse des hssus qui y étaient exposés, c’était celle de Sapojnikofï, de Moscou (brocarts d’or et d’ar-geut, brocatelle, velours, damas, étoffes d’ameublements, soierie). Les draps d’or et d argent russes sont célèbres -, ils portent le cachet du goût national • les dessins sont ori-gmaux et reproduisent l’ancien style décoratif et l’ornementation de la Russie. MM. Sapojni-k°ff ont été parmi les premiers à créer et à
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- développer l’industrie de la soie en Russie. La valeur de leur production est de 4 1/2 millions de francs envirun. Dans leur manufac-! ture de la Porte-Rouge, à Moscou, où se fabri quent les soieries riches, il y a 203 métiers Jacquard, 3 machines à percer les cartes, 280 tisserands et de nombreux apprentis. En de- [ hors de la fabrique, 600 métiers travaillent à façon pour la maison. A côté de Sapojmkoff, on rencontrait, parmi les exposants, Giraud (fabrique fondée en 1875, plus de 1,000 ouvriers), Goujon et Mousie, Solovieff, etc.
- L'Industrie de la Lame jj
- L’industrie de la laine a fait aussi d’importants progrès en Russie. Elle figurait à l’Exposition ainsi que celle de la toile. La collectivité des propriétaires de la Pologne russe, qui possède 56 troupeaux de moutons, a exposédes laines remarquables par leur finesse.
- Bénéfices réalisés
- Si les industries textiles ont acquis un tel développement en Russie, c’est que les profits en sont largement rémunérateurs- ce sont même celles qui donnent les meilleurs résultats, d’après des bilans publiés par le Finanz Westnick, où nous relevons :
- BÉNÉFICE NET
- La fabrique de tissus de laine de
- Tbornton, St-Pétersbourg.. 45 p. 100
- La manufacture de Krahnholm,
- près Varna.............h.. 49.9 —
- La filature de laine Newski,
- Saint-Pétersbourg.......... 38 —
- La Nikolski-Manufactur de T:-
- mofei Morosow.............. 28 —
- La filature de laine d’ismaïlow 28 —
- La teinturerie de coton de Franz
- Rabeneck................... 25.4 —
- La filature de coton de Kathari-
- nenhof..................... 23 —
- La filature de coton Samsson,
- Saint-Pétersbourg.......... 21.3 —
- La filature de lin de Narva.... 18 —
- La manufacture Batelin....... 16 —
- La manufacture Wikula Morosow.......................... 16 —
- La manufacture russe de coton, Saint-Pétersbourg............ 15 —
- Il y a encore lieu de faire remarquer que le bénéfice net des susdits établissements est, en réalité, de beaucoup supérieur aux chiffres indiqués, attendu que certaines sommes affec tées à des agrandissements ultérieurs figurent au nombre des dépenses courantes. Ceest ainsi que la manufacture Nikolski Morosow a atteint 40 p. 100 de bénéfice net ; il en a été de môme pour la plupart des fabriques de cotonnades. Par contre, les propriétaires de fabriques du bassin de la Vistule (Pologne), n’obtiennent que 7 à 9 p. 100 de bénéfice net.
- A côté de cela, dit le document cité, les autres branches de l’industrie russe ne parviennent pas, en dépit des droits prohibitifs élevés, à se développer d’une manière satisfaisante,
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- et d’autres, telles que la fabrication de l’alcool et du sucre de betteraves, ont à souffrir d’un excès ds production, etc.
- Nous ne retenons de cette conclusion, que la situation éminemment favorable des industries textiles ; mais l’Exposition même nous a démontré que les autres parties de l’industrie russe suivent aussi un développement progressif, qui triomphe peu à peu des difficultés du début.
- CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES
- SUR LA TEINTURE Par E. KNECHT
- L’auteur a émis précédemment l’idée que les fibres animales renferment des groupes basiques et acides qui se combinent aux matières colorantes acides ou basiques pour former des laques insolubles (1). Cette supposition a déjà été confirmée pour ce qui concerne les matières colorantes basiques, tandis qu’on n’a aucune preuve de son exactitude pour les matières colorantes acides.
- D’après les recherches de l'auteur sur l’absorption des acides par la laine, il paraît très probable que la laine renferme un groupement fortement basique; il n’est cependant pas arrivé jusqu’ici a isoler ce principe.
- La laine se dissout presque complètement lorsqu’on la fait bouillir avec un mélange d’acide sulfurique et d’eau. La solution brune qui en résulte, après avoir été diluee, fournit, avec le s solutions aqueuses, des matières colorantes artificielles acides, des précipités fortement colorés, insolubles dans l’eau et les acides étendus, solubles, par contre, dans les alcalis. Les acides précipitent de nouveau ces solutions. L’auteur supposait que cette propriété de fournir des laques provenait de la leucine, de la tyrosine ou de quelque autre acide amidé renfermé dans la laine ; mais il a pu se convaincre que ni la leucine ni la tyrosine ne donnent lieu à des phénomènes de ce genre. Il a séparé les laques formées dans les conditions ci-dessus par le ponceau 6 R de Caselli et le bleu soluble et en a étudié les propriétés.
- Lorsqu’on dissout la laine dans une lessive de soude étendue, la solution obtenue, acidulée par l'acide sulfurique et filtrée, fournit également, avec les matières colorantes, des laques insolubles.
- Une solution de soie dans l’acide sulfurique étendu fournit aussi, avec le ponceau et le bleu soluble, des laques insolubles.
- Il est, par conséquent, prouvé que les fibres animales renferment une substance susceptible de former des laques insolubles avec les matières colorantes artificielles acides et capables de teindre sans mordant ; il reste à savoir si cette substance se trouve originairement dans la fibre, ou si elle se forme peu à peu pendant la teinture (sur bain acide) ; c’est ce que l’auteur se réserve d’examiner.
- (1) Voir Revue de la Teinture du 25 août, p. 110.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- PROCÉDÉS DIVERS
- Ardoise
- Cette teinte est celle que nous annoncions dans notre précédente « Chronique » comme devant être beaucoup portée cet hiver en lainages -, nous voyons en effet qu’il s’en est teint de nombreuses pièces pour la prochaine saison, tant dans cetie teinte foncée que dans ses dégradations : les gris-bleus.
- L'ardoise s’obtient en un seul bain par le procédé suivant :
- Pour 50 kil. de lainages :
- Alun............................ 1 kil.
- Sumac........................... 2 —
- Extrait de campêche............. 1 —
- Extrait de Cuba............... 500 gr.
- Orseille...................... 500 —
- Carmin d’indigo............... 100 —
- Bouillon de deux heures ; poser une heure. Lever et ajouter au bain :
- Sulfate de fer.............. 500 gr.
- Sulfate de cuivre........... 500 —
- Replonger la laine et bouiliir un quart d’heure.
- La teinte remonte à l’aérage; il faut donc lever au-dessous du ton.
- Gris-bleus.
- Les demi-teintes et clairs de cette couleur peuvent s’obtenir par le même moyen, à doses plus faibles, mais il est, toutefois, difficile d’échantillonner juste, surtout dans les gris-clairs.
- On peut alors avoir recours aux indulines (Bleus-noirs) qui ne sont pas, toutefois, aussi avantageuses pour les teintes foncées.
- On emploiera, pour 50 kil. de lainages (les laine-et-coton peuvent mieux se faire sans rien changer ni ajouter au procédé) :
- Bleu-noir.................... 200 gr.
- Alun......................... 250 —
- Teindre à bonne chaleur de la mainv
- On obtient ainsi des griS^dàirsteîfôais pour des teintes moyennes, on continuera comme il suit (et alors cela ne va plus pour les laine-coton). ’<• „.8f£aioiil>iü
- Après avoir obtenu le fond de gris au bleu-noir, ajouter dans le même bain:
- Extrait de campêche........ 250 gr.
- Extrait de cuba............ 50 —
- Alun....................... 500 —
- Si l’on veut, enfin, corser un peu plus, tourner le bain à la fin, avec une petite pierre de sulfate de cuivre.
- On peut ainsi obtenir toute la gamme, à peu près, des gris bleus.
- Automne
- Ceci est encore une teinte de mode, mais qu’à la vérité, on voit un peu en tous temps.
- Le marron d’aniline(Bismarck) marques R, donne directement cette teinture.
- On peut encore l’obtenir comme suit :
- Pour 50 kil. de lainages :
- Crème de tartre............ 2 k.
- Alun....................... 1 k.
- Orseille................... 1 k. 500 gr.
- Extrait de cuba........... - 500 gr.
- Carmin d’indigo........... 50 gr.
- Bouillon de deux heures ; poser une heure; lever et rincer aussiiôt.
- Ri-iodamine S
- Nous avons annoncé dans notre « Chronique » du 25 juillet, la Bhodimine succinique, modification de la Rhodamine déjà connue, et qui devient ainsi apte à monter directement sur coton, sans mordançage. Elle donne les teintes et la fraîcheur du safranum.
- Le commerce la désigne par la marque S.
- Voici comment elle se comporte à l’emploi.
- Le coton se teint de 30 à 50 degrés centigr. avec addition d’acide acétique.
- A froid, la nuance est plus nourrie, mais plus jaunâtre.
- Si l’on mordance le coton au tannin, la teinte pourra prendre beaucoup plus d’intensité ; elle sera plus vive, plus corsée, résistant mieux aux lavages, et plus violetée, mais elle s’écarte du type Safranum. :!i f ; u
- Sa faculté de monter sur coton la rend utile pour les tissus mélangés. On teint par les mêmes moyens que le colon seul.
- Sur soie pure> le bain neutre donne une nuance bleuâtre ; sur bain de savon avec acide acétique, elle sera plus voisine des pouceaux.
- Les mélanges laine-et-coton se teignent aussi sur bain acide (acétique), au bain neur tre ; les mêmes effets que ci-dessus s’observent encore ici, c’est-à-dire que l’acide porte au jaune, et le non-acide au bleu, et ce dernier reflet (bleuté ou violeté) fait paraître la nuance plus nourrie.
- Quelle que soit la réaction des bains, ils ne
- s’épuisent pas, et ils doivent être utilisés pour les passes suivantes.
- La Rhodamine S s’imprime sur coton au moyen de l’acétate d’alumine, ou mieux par le tannin qui donne des teintes plus solides au lavage et aussi plus bleues.
- Autres matières colorantes nouvelles et leurs applications.
- L'écarlate diamine B (de la Société Lyonnaise) teint directement le coton en bain neu-tre salé ; la laine en bain acide au bisulfate, ou en bain neutre ; iàlsoie en bain de savon à l’acide.
- Le rouge phénix A en pâte, est un azo donnant sur soie de beaux rouges avivés par l’acide sulfurique.
- Le bleu de Malte solide (Société de Saint-Denis) teint le coton mordancé au tannin et à l’émétique, ou teint avec 1 1/2 pour 100 en travaillant à 75 degrés centigrades jusqu’à épuisement.
- Le rouge palatin (Badische) est un nouvel azo, qui donne une nuance voisine de celle du rouge solide D et lui ressemble beaucoup au point de vue de la résistance aux divers agents. Il se teint comme les autres couleurs acides avec le sulfate acide de soude.
- Le rouge saumon (Badische) est une couleur directe pour coton, soluble, dans l’eau chaude, teignant le coton en bain de savon faiblement alcaliné avec 2 pour 0/0 de matière tinctoriale.
- Les rosamines (Société de Bâle), se rapprochent des rhodamines ; teignant la laine et la soie, en bain faiblement acidulé, du rose au rouge bleu -, le jute en bain neutre ; elles donnent une fluorescence rouge jaune, avivée par l’acide sulfurique. Sur soie et jute, le coton mordancé au tannin ou en solution alcaline.
- Les suifonazurines, dues à P. Grieys et à C. Duisburg des Farbwerke, sont des acides sulfoniques de la sulfobenzidine, substance très voisine de la benzidine; les dérivés sulfo-nés de celte dernière n’ont pas grande application en teinture; ceux, au contraire, delà sulfobenzine sont de magnifiques couleurs azoïques, teignant directement le coton.
- Le jaune de thazole est une matière azoïque directe pdur coton ; jaune splendide à nuance verdâtre. Couleur monogénétique, (teignant par elle-même) ; elle s’unit très bien aux autres couleurs de benzidine, doune de beaux verts avec les sulfonazurines.
- Sur coton, on teint une heure à l’ébullition avec 5 pour 100 de sel de cuisine, 5 pour 100 phosphate de soude, 2 pour 100 de savon, sur demi-soie, on teint au bouillon avec 5 pour 100 phosphate de soude et 5 pour 100 savon.
- L’indophénine B en pâte se teint sur coton mordancé au tannin et au sulfate d’alumine et
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- austannate de soude. On brunit en bichromate ou rouille.
- Le vert solide extra à nuance bleuâtre, est un vert acide liquide pour laine et soie en bain acide (sel de Glauber et acide sulfurique) ; il est très solide aux alcalis.
- Le nouveau gris se teint sur coton mordan-cé avec 20 pour 100 acide acétique. La teinture se fait, avec 2 1/2 pour 100 de couleur et 5 pour 100 d’acide acétique, on entre à 50 degrés centigrades ; on maintient trois quarts d’heure.
- Le bleu d'indamine (Farbwerke de Hochst) se trouve dans le commerce sous forme d’une pâte. C’est le chlorhydré d’une induline, et, comme toutes les matières colorantes bleues du groupe des indulines, il sert de substitut d’indigo pour la teinture du coton. Il se fixe sur le coton mordancé au tannin et à l’émétique, ou par teinture directe.
- Dans le premier cas, le coton est d’abord mordancé, puis teint à tiède, en montant à 75 degrés centigrades. On passe ensuite en bain nouveau à 55 degrés centigrades, avec 2,5 pour 100 de bichromate de potasse et 0,8 pour 100 d’acide sulfurique à 66 degrés Bau-mé pendant une dizaine de minutes ; on lave bien, et on termine par un bain de savon de vingt à trente minutes à 2 ou 3 grammes de savon par litre.
- Dans le second cas, on teint avec de l’acétate de soude, et on passe ensuite en bain fixateur de 3 pour 100 dechromatede potasse et de 5 pour 100 de sulfate de cuivre; on l’y passe dix à quinze minutes, on lave et on sèche.
- Procédé pour augmenter le pouvoir
- COLORANT DU CAMPÈCHE
- Un inventeur américain a pris un brevet pour un procédé qui, d’après lui, accroît le pouvoir colorant du campêche ; ce procédé consiste à faire passer à travers la solution d’extrait un courant de chlore libre ; sous cette action, l'hématoxyline est changée en hé-matéine dont le pouvoir colorant est plus considérable.
- Imperméabilisation des tissus
- Nous reproduisons sous toutes réserves, ce Procédé qui paraît vieux, et qui a. dans tous les cas, des allures assez empiriques.
- Toutefois, la double décomposition entre un acétate métallique et un aluminate, le produit dtant mélangé à des matières mucilagineuses, rentre dans la règle normale, mais la formule aurait pu être simplifiée.
- Voici le dit procédé, tel qu’il est formulé :
- * Pour un bain de 90 litres, prenez : acé-île de cuivre, 625 grammes, aluminate de oude et de potasse, 1 kil. 250 . Ces matières otvent être bien pilées ensemble ; puis ver-8raduellement dessus 90 litres d’eau de
- ^uie
- et remuez fortement avec un balai de
- bouleau jusqu’à complète dissolution. Ajoutez ensuite 9 litres d’eau dans laquelle on a fait bouillir pendant 20 minutes, 560 grammes d’algue marine, ou licken blanc, 226 grammes de gomme arabique, 113 grammes de savon en poudre, et 113 grammes de glycérine. Le tout est alors remué pendant dix minutes. Quelquefois, à ces ingrédients, on ajoute 200 grammes de magnésie pour neutraliser les acides que le bain pourrait contenir • mais ceci ne se fait que lorsqu’on a à traiter des couleurs tendres.
- « Un b-in ainsi préparé peut être employé pour imperméabiliser toutes les sortes de tissus, tels que soie, coton et laine de toutes couleurs ou qualités, sans affecter leur fraîcheur, ou les imprégner de l’odeur la plus légère. Ce procédé ne nécessite aucun appareil ; tout ce qu’il y a à faire, est de plonger le tissu plusieurs fois dans le bain, en le menant vigoureusement pour lui faire absorber la quantité voulue de liquide, puis de le laisser dans la cuve pendant quelques heures. Quand on retire l’étoffe, elle doit être lavée dans beaucoup d’eau sans être pressée, puis suspendue devant un feu ou à un endroit exposé à l’air; mais il est nécessaire qu’elle soit finalement séchée devant un feu, avec un fer chaud ou passée entre des cylindres chauffés, car l’air seul ne chaufferait pas suffisamment. Préparés de cette façon, les tissus ne sont pas seulement imperméables à l’eau, mais encore ils sont poreux et peuvent être pénétrés par l’air, ce qui est très important au point de vue hygiénique; ils peuvent également être brossés et lavés, et résisteront aux pluies les plus torrentielles, tant que dureront les fibres. »
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisscur
- Verts sur laine
- Les verts sont nombreux et variés; cependant ils s'obtiennent tous par des combinaisons assez simples.
- Pour tous les verts, il suffit d’employer les couleurs bleue»et jaunes, puis accessoirement du rouge, et une bruniture au sulfate de fer ou mieux encore, de cuivre.
- Ces moyens se résument comme suit ;
- Verts aux anilines.
- Les anilines donnent des verts tout lormés, mais en général trop bleus, et dans la plupart des cas ils doivent être virés par un peu d’acide picrique.
- On emploiera les verts acides qui mieux que tous autres se mélangent aux jaunes et aux diverses matières colorantes.
- On teint une heure au bouillon avec :
- Vert acide................... 1 à 5 gr.
- Acide sulfurique. ........... 25 gr.
- Sulfate de soude............. 50 gr.
- Acide picrique.............. 1 /2 à 2 g.
- Eau......................... 50 litres.
- On rince une seule fois.
- On produit des verts plus ou moins bleus ou jaunes en variant les proportions de ces deux colorants.
- Si l’on veut un vert extra-bleu, on ajoutera au lieu d’acide picrique, du bleu acide, ou même du carmin d’indigo.
- Le Vert-Russe s’obtient par un mélange de ce vert acide et de jauue d’or; ou par ce même vert avec de l’extrait d’orseille.
- Les nuances Olives se font avec ce vert et de l’orangé d’aniline.
- Le Paon se produit avec le vert-acide et le quart de son poids de violet RR; soit A gr. vert et 1 gr. violet.
- Le Pistache (vert-clair brunâtre), par parties égales de vert-acide et d’orangé jaune.
- Le Myrthe ou Laurier avec A grammes de vert-acide, et 20 grammes extrait d’orseille (ou 10 grammes substitut d’orseille).
- Toujours en un seul bain.
- On fait aussi de très beaux verts, en teignant au bleu Nicholson, comme il a été dit aux « bleus sur laine », et finissant sur un bain frais (nouveau bain) d’acide picrique et acide sulfurique.
- Vert au carmin d'indigo.
- Pour 10 mètres lainages grande largeur :
- Tartre...................... 100 gr.
- Alun........................ 200 gr.
- Acide sulfurique............ 25 gr.
- Carmin d’indigo............. 100 à250 g.
- Curcuma....................... 200 à 500 g.
- Teindre au bouillon jusqu’à nuance.
- Le curcuma peut se remplacer par de l’acide picrique (2 à 5 grammes suivant nuance).
- Ces verts sont souvent employés pour ameublements, mais ils sont loin d’être suffisamment solides pour cet emploi. L’acide picrique est encore moins mauvais que le curcuma.
- En employant le bois jaune on aura une meilleure teinte, mais il faut alors faire deux bains, ce colorant ne teignant pas sur bain acide.
- On donne donc le pied de carmin avec tartre et alun, sur lesquels il faut bouillir au moins une heure; on rince et on rentre sur un bain neuf d’extrait de Cuba.
- Ce moyen a encore l’avantage que si l’on veut brunir le vert, on tourne à la fin le bain de Cuba par une petite quantité de sulfate de cuivre.
- Gros verts.
- Pour les verts bien pleins sur laine, il faut encore avoir recours aux anciens procédés, dont voici qpelquefoexemples :
- Pour une robe : no o '
- Bouillon de une heure avec :
- Bi-chromate................. 50 gr.
- Poser deux heures sur le bain; lever ; rincer et teindre au bouillon, sur :
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Extrait de bois jaune......... 30 gr.
- Le fond jaune brun étant obtenu, ajouter
- sur le même bain :
- Carmin d’indigo............. 50 gr.
- Acide sulfurique............ 25 gr.
- Laisser tomber le feu, et continuer à teindre très chaud, mais non bouillant, jusqu'à nuance voulue.
- Cette nuance e^t le vert-mousse.
- Un autre procédé consiste à mordancer en tartre et alun (50 gr. de chaque), rincer et
- teindre avec :
- Extrait de campêche........ 100 gr.
- — de Cuba............... 50 gr.
- A la fin, ajouter une petite pierre de sulfate de cuivre.
- On rentre, parce moyen, dans les verts olive. Le vert-russe n’en diffère que par un ton un peu plus foncé, avec prédominence de bleu.
- On peut employer :
- Alun......................... 100 gr.
- Extrait de Cuba............... 60 gr.
- Extrait de campêche.......... 150 gr.
- Bouillir une heure, lever et ajouter dans la chaudière :
- Sulfate de fer................ 25 gr.
- Rentrer l’étoffe, donner un nouveau bouillon d’un quart d’heure, lever, éventer et rincer. Le vert russe peut aussi s’obtenir par le bichromate qui est un moyen un peu plus simple, mais l’échantillonnage en est plus difficile.
- Voici ce procédé :
- Bi-chromate......... 30 grammes.
- Bouillon d’une heure, poser deux heures sur le bain -, lever, rincer et finir avec :
- Extrait de Cuba.............. 60 gr.
- Extrait de campêche.......... 150 gr.
- Teindre au bouillon ; aussitôt arrivé au ton, lever et rincer.
- On peut encore brunir à la fin par un peu de sulfate de cuivre.
- Bronzes.
- Les bronzes sont aussi des verts foncés, mais dans lesquels le jaune domine, et que l’on porte au marron en ajoutant un peu de rouge.
- Le procédé au bichromate convient bien, mais il faut toujours employer le mordant avec ménagement, de crainte de faire des noirs.
- On emploiera donc :
- Bi chromate.................. 30 gr.
- Bouillon d'une heure, lever, rincer et teindre avec :
- Extrait de Cuba............ 100 gr.
- — de Campêche............ 100.—
- Orseille................... 50 —
- Finir au besoin, par une bruniture au sulfate de cuivre.
- Tous ces verts foncés peuvent encore se faire en donnant aux lainages, un fond de bleu-Nicholson (bleus ordinaires peu brillants), et nuançànt avec curcuma, orseille, campêche, en proportions variables ; il est possible enfin, de les brunir avec du sulfate de fer ou. de cuivre, si l’on a employé du campêche.
- Le bleu-noir peut encore être employé comme fonds de bleu terne, mais pour les teintes moyennes seulement: dans les foncées il unit mal.
- Verts sur fonds colorés.
- Les mêmes règles que pour les verts sur soie (voir ce chapitre) sont entièrement applicables ici.
- Orangés sur laine
- Les orangés sont des couleurs qu’on fait peu sur lainages et qui ne sont jamais foncées.
- Les anilines nous offrent des orangés proprement Hits, désignes n° 1,2, 3 et h -, le n° 1, étant le plus rqj^ ç((.le n° A, le plus jaune. La chrysoïne est. un. jaune tirant sur l’orange. La crocéine-orange est un orangé très rouge, i vobin du ponceau.
- Toutes ces couleurs teignent sur bain acide auquel on ajoute du sulfate de soude, pour aider à l’unisson.
- Aurore
- C’est un orange d’un ton feu particulier, que l’on obtient avec :
- Crème de tartre.................. 50 gr.
- Sel d’étain...................... 25 —
- Oximuriate d’étain............... 25 —
- Cochenille moulue................ 30 —
- Fustet.......................... 250 —
- Teindre au bouillon, rincer.
- Le Jonquille est une teinte de même nature, mais pour laquelle on met très peu de cochenille. |
- Le Capucine rentre dans les orangés ordi- f naires.
- Briques
- C’est le type des orangés rabattus.
- On les fait avec un mélange d’orseille et de terra, et un peu d’alun dans le bain.
- La teinte monte toute seule et sans difficulté.
- Gris, modes et marrons sur laine Gris clairs
- Ces gris que l’on ne fait guère que sur petits lainages blancs, ne sont en réalité que les dégradations ou les premiers tons des couleurs d’aniline.
- Les gris-perle s’obtiennent avec les violets, et ils sont plus ou moins rouges, plus ou moins bleus, suivants les violets employés.
- Les gris rosés se font avec les violets très rouges.
- Les gris bleus avec les violets très bleus.
- A l’aide du bleu-noir, on obtient un gris-souris ou gris argent qui monte également bien sur les laine-coton.
- On opère toujours sur bains larges, très légèrement acidulés à l’acide acétique.
- Gris-modes
- Cette classe comprend une grande variété de nuances et de tons ; j’y fais entrer tous les gris moyens.
- Ils s’obtiendront tous par des proportions variables de :
- Carmin d’indigo. (R ne ïs ïïïsv -Orseille. -,
- Curcuma.
- La tpinture se fait du coup.
- La bain est monté avec Tartre et Alun (50 grammes de chaque pour une robe) -, puis 0n y ajoute ces colorants, en quantités que l’œil indiquera, suivant la nuance cherchée.
- On a toujours, la possibilité de suivre pg. chantillonnage, èt d’ajouter l’élément bleu (carmin), rouge (orseille), ou jaune (terra), suivant les besoins.11
- Il faut être attentif à ne pas faire trop foncé; cela est le défaut habituel des ouvriers.
- Quand on veut des gris bien corsés, on remplace le carmin d’indigo par de l’extrait de campêche, et l’on brunit à la fin avec du sulfate de fer.
- Marrons
- Nous trouvons dans les couleurs d’aniline, les marrons (Bismark) en plusieurs nuances inclinant plus ou moins au jaune ou au rouge; on les appelle aussi vésuvines ; il y a aussi des bruns assez mal définis et peu en usage.
- Les vésuvines donnent les teintes Pain d'épice, Cannelle, Alezan, etc.
- On teint sur bain acide, et si l’on veut un marron moins jaune ou moins ronge, on ajoute une petite quantité de carmin d’indigo.
- Par les anilines, on obtiendra encore des marrons variés à l’aide du mélange dont la teinte moyenne se fait par parties égales de :
- Violet acide RR.
- Vert acide.
- Orange n° l\.
- Teindre sur bain acide avec sulfate de soude, en entrant à tiède, et portant peu à peu au bouillon.
- Le mélange indiqué ci-dessus pour les gris-modes, donnera également tous les marrons, ce n’est qu’une question de dosage.
- L s proportions moyennes pour une robe,
- sont :
- Tartre.......................... 50 gr.
- Alun............................ 50 —
- Carmin d’indigo................. 30 —
- Orseille.................... 100 —
- Curcuma........................ 100 —
- Teindre au bouillon, suivre l’échantillonnage et rajouter le colorant qui paraît nécessaire.
- Loutre
- C’est le marron foncé et la teinte que l’on fait le plus en chiffonnage, (après les noirs), parce qu’elle va a peu près sur tous les fonds.
- Elle est aussi des plus faciles à obtenir; c’est d’ailleurs, le procédé ci-dessus du marron légèrement modifié.
- Nous emploierons pour un vêtement :
- Alun........................ 60 gr.
- Extrait de campêche.......... 50 —
- Orseille.................... 100 —
- Curcuma..................... 150 —
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Après un bouillon d’une heure, on aura un loutre suffisamment plein, et qui pourra marcher comme cela, mais si l’on veut plus foncé encore, on lèvera et on ajoutera au bain :
- Sulfate de fer............... 25 gr.
- Rentrer et bouillir encore un quart d’heure-, lever et rincer.
- Marrons sur fonds colorés.
- Voir ce qui a été dit aux Marrons sur soie; il suffit de se rappeler que les marrons et teintes modes étant des mélanges de trois couleurs fondamentales : Bleu, rouge et jaune, il n’y a qu’à diminuer dans lç0 bain de teinture celles qui existent déjà sur .le fonds ; si par expmple, nous teignons sur vert, diminuer beaucoup les colorants bleus et jaunes, et ainsi pour les autres fonds.
- Maurice GUÉDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- DES IGNÎFUGES
- Ou compositions pour rendre les tissus incombustibles
- Dès le commencement de ce siècle, on a cherché à rendre ininflammables les tissus de coton ou de lin, en les rapprochant des fibres animales, comme la soie et la laine qui, soumises à l’action du feu, brûlent mal en se boursoufflant sans presque donner de gaz combustible, et s’éteignent d’elles-mêmes en laissant un charhon azoté dont la combustion est très difficile; en un mot, on cherche à localiser le dégât à la partie soumise directement à l’action du feu, et à empêcher la propagation de l’incendie.
- Ces procédés ne sont pas seulement intéressants pour les théâtres, dans lesquels les dangers d’incendie sont les plus manifestes en proportion de la quantité de décors et de la multiplication des foyers de lumière et de chaleur disséminés au milieu des toiles ; l’industrie trouve aussi à en tirer un excellent Parti ; enduire les bois des ateliers de séchage ou de travail, les toiles d’emballage, et, dans les grands magasins, les tentures, les toiles qui recouvrent le soir les marchandises ; dans les ménages, les rideaux, et particulièrement ceux qui garnissent les lits et les berceaux, suffisent souvent pour arrêter l’incendie et préserver les vies humaines. De nombreuses applications ont d’ailleurs prouvé l’efficacité de ces procédés.
- Les conditions du problème ont été nettement formulées par Gav-Lussac, en 1821, dans un mémoire qui figure dans le tome XVIII des Annales de chimie et de physique: * On rend un tissu incombustible et l’on borne sa destruction par la chaleur à une simple calcination en garantissant sa surtace du contact de l'air, et en mélangeant, avec les combustibles que la chaleur en dégage, d autres gaz qui ne le soient pas, car on sait très bien qu’un pareil mélange, dans des Proportions convenables, ne peut s’enflammer. „
- Gay-Lussac explique ensuite pourquoi, en ce qui concerne la première condition, les sels ou les matières terreuses ne donnent pas de bons résultats, à moins de les employer en couches épaisses, ce qui enlève la souplesse du tissu, et il ajoute qu’il faut préférer les enduits très fusibles qui se collent ensemble à la première atteinte de la chaleur et empêchent l’accès de l'air; il cite comme exemple le bore qui brûle très difficilement dans l’oxygène, l’acide borique formé dès le début arrêtant la combustion.
- 11 faut également exclure les composés hygrométriques comme le chlorure de calcium, ou ceux qui attaquent les tissus végétaux : alcalis, sels, acides, etc.
- Pour la seconde condition, les sels ammoniacaux, sulfate ou chlorhydrate donnent de bons résultats en absorbant de la chaleur pour se gazéifier et prdduisant des gaz impropres à la combustion qui diluent les gaz combustibles et les empêchent de brûler.
- Les essais de Gay-Lussac l’ont amené à donner la préférence aux sels suivants : chlorhydrate, sulfate, phosphate, borate d’ammoniaque, borax et quelques mélanges de ces sels.
- En 1838, une ordonnance de police prescrivit l’emploi des ignifuges dans les théâtres ; mais les formules de l’époque étaient sans doute imparfaites, car des toiles préparées et ininflammables au moment de leur mise en service avaient perdu, au bout de quelques mois, leurs propriétés et brûlaient aussi facilement que celles non préparées ; aussi dut-on renoncer à l’observation de cette ordonnance
- Gependantla Société d’encouragement avait mis la question au concours et, en 1880, M. Troost déposa son rapport que nous avons sous les yeux.
- Un seul concurrent s’était présenté, M. J.-A. Martin, qui avait proposé les formules suivantes :
- Ie Pour tissus légers.
- Sulfate d’ammoniaque pur.. 8 kg. Carbonate d’ammoniaque pur 2,50U
- Acide borique................ 3 —
- Borax pur.................... 2 —
- Amidon, 2 kg ou dextrine
- 0,400 kg ou gélatine..... 0,400
- Eau........................ 100 —
- On chauffe à 30°, on imprègne le tissu, on l’essore et on le fait sécher assez pour pouvoir le repasser comme à l’ordinaire.
- Un litre revient à 16 centimes et suffit pour 15 m1 2 de tissu.
- 2° Pour décors montés, bois, meubles, berceaux d'enfants
- Chlorhydrated'ammoniaque. 15 kg.
- Acide borique................. 5 —
- Colle de peau................ 50 —
- Gélatine.................... 1,500
- Eau......................... 500 —
- et de la craie en quantité suffisante pour la consistance convenable.
- On chauffe à 56-60° et l’on applique au pinceau une ou deux couches.
- Le kilogramme revient à 21 centimes et couvre 5 m2.
- 3° Pour bois, cordages, pailles, toiles grossières
- Chlorhydrated'ammoniaque. 15 kg.
- Acide borique............... 6 —
- Borax...................... 3 _
- Eau..................... 100 —
- On plonge 15 à 20 minutes les objets dans le liquide à 100*, on essore et l’on fait sécher. Le litre revient à 23 centimes.
- 4° Pour papiers imprimés ou non Sulfate d’ammoniaque..... 8 kg.
- Acide borique............... 3 —
- Borax....................... 2 _
- Eau....................... ]Q0 —
- On applique à la température de 50°.
- Les résultats obtenus ont paru satisfaisants et ont été récompensés d’un encouragement de mille francs.
- Aujourd’hui, il existe de nombreuses formules pour rendre les toiles et décors incombustibles, en dehors des toiles et papiers d’amiante que l’industrie est arrivée aujourd’hui à préparer dans d’excellentes conditions.
- Nous publions ci-dessous la composition de ces préparations qui se trouvent dans le commerce, et que nous avons analysées.
- Parmi ces formules, les unes s’emploient en bains liquides pour imprégner les toiles à décors neuves, les autres en enduits appliqués an pinceau sur les décors déjà peints et sur le bois. Un certain nombre de ces formules s’écartent des prescriptions de Gay-Lussac et sont à base d’amiante ou de silicate; ce sont :
- 1° Eau, silicate de soude, amiante en bouillie.
- 2° Eau, silice, blanc de zinc, silicate de soude, en peinture. Pour les tissus, on emploie aussi un bain de silicate de soude chargé de silice à un état spécial.
- 3° Silicate de soude dissous et blanc de Meudon, s’emploie en peinture sur les bois et les toiles (1).
- 4° Eau, silicate de soude, amiante.
- 5° Eau, amiante, silicate de soude ou de potasse.
- Mais la plupart des formules comprennent, suivant les prescriptions de Gay-Lussac, un élément très fusible et un sel ammoniacal.
- 6° Bain pour toiles et mousselines : eau, phosphate d’ammoniaque , acide borique, amidon.
- Peintures pour bois et décors, eau, phosphate d’ammoniaque, acide borique, pierre ponce, colle de peau double.
- 7° Bain pour bois : eau, potasse caustique, silicate de potasse, déchets de laine ; on peut également en appliquer deux couches au pinceau.
- En deux couches au pinceau à l’envers des toiles : eau, potasse caustique, déchets de laine, colle de peau.
- 8° C’est l'une des plus employées dans les théâtres :
- Pour toiles neuves : eau, phosphate d’ammoniaque.
- (1) Le même inventeur emploie une bouillie de colle de peau, sulfate d’ammoniaque et blanc d’Espagne pour appliquer au pinceau sur les bois ou
- décors.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Pour bois et décors : eau, phosphate d’ammoniaque, phosphate de chaux, colle forte, et au besoin un peu d’ocre jaune.
- 9° Eau, borax, acide borique, sel ammoniac, colle de peau.
- 10° Ces formules font suite à celles données dans le rapport de M. Troost :
- Çour appliquer au pinceau en deux couches sur les toiles neuves : eau, alun, sulfate d’ammoniaque, borax, crème de tartre, fécule, glycérine.
- Pour marouflage de décors peints : eau, sel ammoniac, sulfate d'ammoniaque, borax, acide borique, glycérine, colle forte, blanc de Meudon.
- Pour bois, composition du précédent, mais en forçant la dose de blanc de Meudon et de colle de peau.
- 12° Aussi très employée :
- Bain pour toiles neuves : eau, sulfate d’ammoniaque, acide borique, borax, gomme laque.
- En peinture pour bois et décors : eau, carbonate d’ammoniaque, amiante, silicate de magnésie et de potasse.
- En peinture pour toiles : eau, amiante, borax, gomme laque,
- 13° Bain pour toiles neuves : eau, sulfate d’ammoniaque, acide borique, gélatine.
- Bain pour étoffes souples : comme le précédent, mais avec des doses différentes.
- En peinture pour bois et décors : même bain avec addition d’ocre jaune.
- 14° Bain pour toiles neuves : eau, sel ammoniac, acide borique, gélatine, colle de peau.
- Enduit pour décors : comme le précédent, avec moins de colle de peau et en ajoutant au besoin du blanc de Meudon.
- Pour étoffes légères : eau, carbonate et sulfate d’ammoniaque, acide borique, borax et apprêt (gélatine, amidon ou dextrine).
- Pour bois et paille : eau, sel ammoniac, borax, gélatine ou colle de peau.
- M. Besnon, ancien pharmacien de la marine, a indiqué l’emploi d’un mélange de sulfate et phosphate d’ammoniaque impur dont la fabrication serait très économique et l’effet très satisfaisant.
- Les tungstates ont été proposés jadis, mais leur prix élevé était un obstacle à leur emploi. M. Schorm, à Vienne, a proposé le phos-photungstate d’ammoniaque.
- M. Suilliot a préparé des combinaisons particulières de glucose ou de sucre avec les phosphates, borates et tungstates alcalins ; ces composés sont assez hygrométriques pour garder la souplesse des tissus, le glu-coborate d’ammoniaque a donné d’excellents résultats.
- En résumé, on voit que les préparations ignifuges ne manquent pas, et que l'on peut, dès à présent, préparer à des prix de revient très faibles, qui oscillent entre 15 et 30 centimes par mètre carré, des tissus ininflammables gardant cette propriété pendant plusieurs mois (l’expérience a pu même être prolongée plus de trois ans avec certaines formules). Pour les bois, on a déjà obtenu d’excellents résultats qui s’amélioreront en- ; core quand, au lieu d’enduire les surfaces, on ! fera pénétrer les sels préservateurs par injec- !
- tion au centre des pièces. Dans beaucoup de cas, ces précautions ne seront pas inutiles ; les frais qu’elles entraînent deviennent bien négligeables quand on met en ligne de compte la sécurité qu’offrent les locaux préservés et l’économie qu’on réalise sur les frais d’assurances. Enfin, elles permettront d’éviter, dans une certaine mesure, ces horribles sinistres, malheureusement trop fréquents, qui coûtent tant de vies humaines.
- (Monit. scientifique)
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- L'art égyptien aux Giobeling. —
- Nous avons signalé, le 10 juillet, î'acquisition faite par le Musée des Gobelins, d’une série de lapisseries coptes, datant du premier millénaire de notre ère.
- Nous avons tenu à visiter cette curiosité, intéressante à plusieurs points de vue, et notamment pour nous, à celui des colorations.
- Jusqu’à présent, l’archéologie avait assigné ; à la plus ancienne tapisserie connue la date du XIe siècle; on savait pourtant que trois mille ans avant notre ère, les Egyptiens se servaient d’un métier dont les organes essentiels étaient semblables à ceux du métier actuel des Gobelins. Les récentes découvertes de nombreux types de la fabrication textile des Coptes, les premiers chrétiens de l’Egypte, font remonter du XIe au 1X° siècle de notre ère des tissus identiques à ceux de notre fabri-1 cation moderne. Le style, exempt de minuties et de subtilités, dénotant une grande liberté de composition et de facture, est une sorte de trait d’union entre l’art décoratif antique et celui de l’Orient.
- Ce dessin net, sobre, bien combiné, harmonieux, d’une grande franchise plastique, emprunte ses sujets à la flore, à la faune, à la mythologie, à l’iconograph'e chrétienne- les couleurs d’une douzaine environ, sont toujours franches, d’une résLtance tellement remarquable que les teinturiers coptes auraient pu rivaliser avec les teinturiers flamands du XVe siècle.
- Les motifs coptes peuvent servir à toutes les industries d’art : tissus de soie, de laine, de coton et de lin, dentelles, tulles, broderies, passementeries, tapisseries, meubles, incrustations, marqueteries; papiers peints, imagerie, reliure, mosaïque, céramique, carrelages, etc.
- M. Gerspach. administrateur de la Manufacture nationale des Gobelins, a fait l’historique et la description de ces tapisseries ; son ouvrage : Les tapisseries co tes, qui reproduit plus de 150 types, permet de conserver chez soi et de copier au besoin, les motifs qui paraissent applicables a notre art industriel moderne.
- Le Musée des Gobelins, qui a été momentanément fermé pour réparations, va être rouvert au public les mercredis et samedis, de 4 heure à 3 heures, comme d’usage.
- —o—
- L’JExiiositiou de Moscou. — Voici quelques indications sur l’installation de l’exposition française de Moscou, dont nous avons plusieurs fois déjà entretenu nos lecteurs.
- Elle occupera le palais de l’exposition russe de 1882 et ouvrira le 1er mai 1891 et fermera au mois d’octobre.
- Le palais, de forme octogonale, est com-
- posé de huit grands pavillons reliés entre eux par des galeries et formant ensemble un es, pacede 35,000 mètres carrés, clos et couverts' Au centre est un jardin de 20,000 mètres carrés Des contrats conclus avec des entrepreneurs
- offrant tomes garanties ont assuré la remise en état du palais de Moscou pour la fin de fé. vrier prochain. La décoration générale et l’installation des exposants se feront pendant les mois de mars et d’avril, de telle façon qUe l’Exposition puisse s’ouvrir le 1er mai.
- Les dépenses de parquetage et de décora-tion générale restant à la charge de l’administration, les exposants n’auront à payer qUe la location des espaces occupés par eux et dont les prix sont :
- 50 fr. par mètre linéaire ou mètre carré de surface adossée-,
- 75 fr. par mètre carré de surface i olée.
- Ces prix étant doublés pour les exposants qui voudront user du droit de vente.
- 51 les recettes de toute nature étaient supérieures à deux millions, un partage de bénéfices aurait lieu entre ces mêmes banquiers et les exposants, qui verraient ainsi la possibilité d’amortir une partie de leurs dépenses.
- Cette exposition comprendra toutes les manifestations de l’art français et tous les produits de 1 industrie nationale et permettra aux consommateurs russses de constater la différence essentielle qui existe entre nos produits nationaux et leurs similaires de fabrique étrangère, trop souvent revêtus d’une marque française.
- Moscou est le cœur de la Russie, la vraie capitale de l’empire. Cité à la fois populeuse et riche, centre principal du commerce et de l’industrie russes, voisine de Nijni-Novgorod, dont la fameuse foire attire chaque année, au mois de juillet, une foule immense de visiteurs, elle présente pour les Russes et pour les étrangers un intérêt qui profilera au succès de l’industrie française.
- —o—
- menaces «le grève à Calais. — Depuis quelques jours, il court des bruits de grève et de mises à l’index de fabriques de tulle par le Syndicat ouvrier.
- Des délégations ont été nommées par les fabricants et par les ouvriers pour essayer de s’entendre; mais les ouvriers n’ayant voulu faire aucune concession, il est très à craindre que les patrons ne se mettent en grève en fermant leurs ateliers.
- Les fabricants sont au nombre de quatre-vingts, représentant un millier de métiers, ce qui mettrait sur le pavé environ quatre à cinq mille ouvriers et ouvrières.
- Les dernières nouvelles nous apprennent que la grève est déclarée -, ce sont les ouvriers qui l’ont décidée. Ils sont soutenus par des sociétés anglaises qui savent bien ce qu’elles font.
- Société Industrielle d’Amiens. —
- Le poste de professeur de tissage à la Société industrielle d’Amiens est actuellement inoccupé.
- Un concours est ouvert à l’effet de pourvoir à la vacance de cette chaire. Les candidats doivent adresser leur demande au Siège de la Société industrielle, dans le plus bref délai possible.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Impimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 3“ Année, N° 19.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 10 octobre 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des tissus mixtes en glace. — Couleurs azoïques directes sur tissus.
- — Blanchiment électrolytique. — Les noirs d’aniline (dernier procédé). — Drap de Reims.
- — Epuration des eaux de fabrique. — Revue sommaire des brevets d’invention — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégrais-seur.
- Chronique Industrielle. — Questionnaire sur la réglementation du travail. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Avec la reprise du travail, viennent les grèves ; il est même à remarquer que ces mouvements ouvriers se produisent le plus souvent à l’entrée de l’hiver, au moment où les besoins de la vie sont plus nombreux et plus impérieux, et où l’existence devient plus difficile à assurer.
- Sans parler des grèves dans les districts miniers, dont plusieurs viennent de prendre un caractère aigu, nous voyons ces crises du travail se produire dans nos industries.
- La grève des tullistes de Calais, dont nous parlions dans noire précédent numéro, est loin de prendre fin. Les contre-propositions que les patrons ont faites en réponse aux revendications des ouvriers, ont été repoussées à l’unanimité de près de 3,000 votants.
- Deux délégués des ouvriers de Calais, partis pour Londres aux frais des Tracte’s-U nions, ont annoncé que des subsides importants seront votés en assemblée générale.
- Tout cela ne fait prévoir rien de bon pour la fabrique de Calais, déjà si peu favorisée depuis un an.
- Dans la région lyonnaise, l’agitation gréviste est permanente : latente ou active.
- Depuis plusieurs jours, il se produit à Tarare des scènes de désordre devant 1 usine de la maison David Trouillet et Adhémar, dont les ouvriers sont en grève depuis trois mois et demi. Quel-ques-uns ont repris récemment le tra-Vahj mais cela n’a pas plu aux grévistes, qui sont allés les huer au moment de eur entrée et de leur sortie de l’usine.
- Cela a occasionné des attroupements que la gendarmerie a été chargée de dissiper.
- Des vitres ont été brisées, des arrestations ont été opérées.
- La situation est très tendue à Tarare. La plupart des usines sont fermées.
- 11 est évident que la grève des tisseurs suspend le travail des teintureries et des blanchisseries, et nous n’avions guère besoin de ces entraves pour limiter notre production.
- * *
- Les places à lainages ne subissent pas, pour le moment, de semblables difficultés, mais le travail y est encore peu abondant.
- A Reims, l’état des affaires, dans son ensemble, reste très difficile. Cependant, les expéditions de septembre par le négoce, pour l’intérieur, ont eu grandement l’importance qu’elles avaient à l’époque correspondante de l’an dernier.
- Aux expéditions importantes faites récemment pour les Etats-Unis, a succédé une absence presque complète d’affaires d’exportation dans ce pays ; c’est la conséquence du bill Mac-Kinley.
- 11 y a néanmoins un bon courant de demandes pour les autres centres d’exportation, qui sont difficiles à réaliser, à cause des prétentions des acheteurs.
- On signale d’Elbeuf du calme dans la fabrication de la nouveauté, et, au contraire, une bonne activité dans la draperie militaire et d’administration, ainsi que dans les cheviottes et les draps de dames.
- La situation, à Roubaix-Tourcoing, n’a pas sensiblement varié depuis notre dernière « Chronique » ; les lamages, qui sont l’article le plus important de ces places, restent sans affaires ; les articles en cardé marchent bien, les séries en bas prix sont de plus en plus recherchées ; en draperies pour dames, les genres moyens d’hiver sont un peu délaissés : on recherche ou les bas prix ou les genres à prix élevés ; la demande est surtout active en belles qualités.
- Quant aux articles coton, la demande est toujours satisfaisante.
- A Lyon, comme à St-Etienne et à Paris, les soies et soieries restent dans un calme voisin de la stagnation.
- +
- ¥ ¥
- Le « Journal de Roubaix » nous donne une description intéressante des genres fabriqués sur cette place pour l’été prochain.
- Nous remarquons ces passages :
- « II nous a été donné récemment d’examiner les nouvelles collections de tissus haute nouveauté pour l’été 1891.
- « On a d’abord travaillé diverses séries Grenadine avec filets soies de couleurs variées, on n’a guère fait que de la rayure. Ces genres sont relativement bon marché, et peuvent se vendre dans divers pays qui veulent du tissu bas prix, l’Italie par exemple.
- « Les articles en laine cachemire tiennent aussi une grande place dans les collections de cette saison. Nous avons remarqué quelques séries avantageuses, tant en uni qu’en jacquart. Il paraît que les genres cachemires se porteront beaucoup l’été prochain.
- « Viennent ensuite les genres haute nouveauté proprement dits. Ici, le classement devient plus difficile. Il y a d’abord les genres dentelles avec jacquart formant rayure ; tous les motifs sont en soie. On nous montre ensuite les mêmes fonds avec motifs détachés (plumetis, fleurons isolés, éventail, plumes).
- « Mais, ce que l’on a fait de plus beau, à notre avis, ce sont les genres fond satin avec jacquarts damassés.
- « Il est impossible d’imaginer rien de plus joli. Les fleurons sont en soie et de deux à trois nuances sur un même fond.
- ce Les mêmes dessins ont été travaillés indifféremment sur fond uni et sur fond Vigoureux. Ces tissus sont surtout de vente en France, en Angleterre, en Orient et surtout en Amérique. Cette dernière contrée n’achète toutefois que des genres spéciaux, et ne demande que des coloris tout-à-fait excentriques...
- Tïl ! B * *
- Voici, maintenant, pour la draperie, un écho de la fabrique elbeuvienne. Il nous paraît bien en retard, car il en est
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- encore à Driver ; aussi, ne nommerons-nous pas son auteur, ann de ne pas le désobliger.
- Nos lecteurs utiliseront cependant ce qu’ils pourront dans ces indications tardives :
- Le complet est toujours très apprécié des consommateurs, et le manufacturier peut fabriquer des marchandises propres à ce vêtement dans toutes les qualités et dans toutes les sortes. Tous les essais faits pour remplacer les genres précédemment en vogue n’ont eu qu’un succès plus ou moins éphémère. La mode s’est renfermée dans le carreau, laissant une place minime aux granités purs et aux articles rayés.
- Eu envisageant les genres auxquels on les destine, les nuances devront répondre aux remarques suivantes pour la nouvelle campagne.
- Pour pardessus, on fera des gammes de nuances très étendues parmi lesquelles peu de couleurs claires. Les verts seront encore rares, bien que depuis plusieurs saisons on en essaie et en présente aux grandes maisons de draperies. Jusque-là ces dernières ne les ont pas acceptés franchement ; elles se sont contentées de sonder la consommation avec des teintes à reflet verdâtre peu nombreuses.
- Les tons bleutés seront encore très recherchés ; ensuite viendront les ardoise, plomb foncé, bronze, tabac, etc., en teintes pures et en teintes mélangées, fraîches sans beaucoup d’éclat.
- 11 en sera de même à l’égard des genres pour complet ; le nuançage se maintiendra la plupart du temps dans des teintes moyennes. Les couleurs les plus claires seront souvent des mélanges beige, gris (blauc et noir ou blanc et bleu), cendré et perle...
- Nous dirons avec l’auteur de ces renseignements : « Il y a en fabrication bien des choses qui ne se modifient que peu à peu ; les nuances sont dans ce cas » : cela est très vrai pour la dra~ perie, même nouveauté ; aussi ce qui vient d’être dit restera-t-il en situation encore longtemps.
- *• *
- Sans plus de transition, nous dirons quelques mots de la teinture en chiffonnage, qui entre dans sa période d’activité ; l’ouvrage commence à rentrer assez abondamment, et en voilà pour deux bons mois.
- A Paris, il s’agite la question des nettoyeurs à sec, qui pourrait amener un conflit entre ceux-ci et les teinturiers; ces derniers leur reprochent de trop favoriser les faux teinturiers aux dé-
- pens des vrais, ne serait-ce qu’en leur offrant les mêmes avantages ; les nettoyeurs répliquent que ces faux teinturiers, par leur nombre, sont pour eux une clientèle bien plus considérable que les teinturiers à ateliers, d’autant plus qu’ils font tout faire à sec, y compris les draps, et qu’ainsi ils ne sont pas disposés à les sacrifier.
- Les teinturiers examinent, en conséquence, la proposition de créer des nettoyages à sec à leur seul usage, et d’abandonner les nettoyeurs actuels.
- M. Barbé avait déjà signalé le mal dans une de ses intéressantes « Lettres d’un Teinturier-Dégraisseur » (Revue de la Teinture, 1889, p. 26), mais alors comme maintenant, il était déjà bien tard pour y remédier.
- F. GrOUILLON
- LA TEINTURE de TISSUS MIXTES
- En genre dit Glacé Par M. H. Lange
- Divers procédés pour teindre des tissus mixtes, mi-coton, mi-laine, par exemple, en deux nuances, pour leur donner l’apparence d’avoir été tissés avec des filés teints, sont employés depuis longtemps, il est vrai, mais n’ont acquis une véritable importance que depuis l’invention des couleurs d’aniline, qui permettent, soit employées seules, soit combinées avec des colorants naturels, de fournir les combinaisons les plus diverses. Ainsi, lors de l’invention de la fuchsine et des violets, on teignait beaucoup de tissus mixtes en pièce ; la laine était grise, brune ou noire, le coton rouge ou violet ou réciproquement.
- Le teinturier n’a qu’à teindre d’abord la laine en bain acide avec des colorants acides ou basiques, et effectuer après la teinture du coton avec des colorants basiques. Cette méthode est même applicable à des tissus déjà employés, par exemple à des habits, etc.
- Les tissus mi-coton, mi-soie commencent à devenir importants, et la teinture des qualités inférieures se fait maintenant en pièce. Pour le noir, on emploie exclusivement le noir d’aniline ; pour les autres couleurs, on teint soit en un bain, soit en deux. Si on effectue la teinture en un bain, on la commence à froid, et on élève peu à peu la température du bain, afin que la soie se teigne -, si l’on teint en deux bains, on teint d’abord la soie à chaud, et ensuite le coton à froid ou en bain tiède.
- On peut aussi, naturellement, obtenir deux nuances snr les tissus en question, et on peut, comme pour une couleur, teindre en un bain ou en deux. Seulement, il est nécessaire de bien connaître les colorants et de savoir de quelle façon ils se comportent vis-à-vis des différentes fibres.
- Ainsi, par exemple, on pourra teindre d'a. bord la soie en vert, mordancer ensuite le Co> ton et le teindre en violet de méthyle. Lorsde cette opération, la soie attire un peu de violet et devient un peu bleue.
- Pour bleu et rouge, on teint la soie en bain sulfurique avec du bleu soluble, on lave, Ü(1 mordance le coton en tannin émétique et on le teint à froid en safranine.
- Si l’on teint la soie on bain acide avec nn ponceau, elle deviendra rouge, on pourra alors mordancer le coton et le teindre en bien méthylène, par exemple, qui se fixera sur la soie rouge et la rendra brune.
- Pour la soie, on pourra employer presque tous les colorants acides et basiques; pour le coton, principalement des colorants basiques.
- Si l’on veut teindre la satinette en un bain en deux nuances, — méthode qui sera rarement employée, — on teindra d’abord le coton en bain faiblement acide à froid, ensuite on chauffera et on nuancera la soie avec des colorants ne teignant pas le coton.
- Même des tissus composés de soie et de laine, ou de soie, laine et coton peuvent être teints en deux ou même trois nuances.
- On peut teindre la soie et la laine en deux couleurs dans un ou dans plusieurs bains.
- Dans certains cas, on peut aussi savonner pour enlever le colorant qui, lors de la teinture de la laine, se serait fixé sur la soie, et, dans ce bain de savon, on peut remonter la nuanée de la soie si on le juge nécessaire.
- Quelques recettes que nous donnons expliqueront mieux de quelle façon la teinture doit se faire.
- Remarquons encore que pour la laine on prendra plutôt des colorants tirant en bain acide, pour la soie des colorants basiques.
- 1) Teinture en un bain.
- A. On teint au bouillon en bain additionné d’acide sulfurique, sulfate de soude, etc.
- On peut obtenir :
- La laine brune, la soie bleue avec le carmin d’indigo, la fuchsine acide, le jaune acide, le violet de méthyle, le vert malachite;
- La laine rouge-brune., la soie jaune clair avec du carmin d’indigo, du jaune acide, de la fuchsine acide, de l’auramine ;
- La laine bleue, la soie rouge-grise avec du carmin d’indigo, un peu de safranine et un peu de phosphine;
- La laine jaune-brune, la soie couleur de chair avec du carmin d’indigo, du jaune solide, du ponceau 2 R ;
- Enfin, la laine rouge, la soie rose avec de la fuchsine acide.
- 2) Teinture en un bain.
- B. On teint en bain acide au bouillon, on lave ensuite, on savonne à chaud, on lave et avive avec l’acide acétique ou l’acide tar-trique.
- On obtient :
- La laine bordeaux, la soie brun-jaune avec
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- de la fuchsine acide, de l’azcflavine , de la chrvsoïdine ;
- La laine bleue, la soie rouge-grise avec du carmin d’indigo et de la fuchsine diamant;
- La laine brun foncé, la soie brun clair avec du carmin d’indigo et du brun solide ;
- La laine olive ; la soie brun clair avec de l’orange G R, du jaune de naphtol acide, du carmin d’indigo-,
- La laine brune, la soie couleur de chair avec du ponceau 2 R, du carmin d’indigo et du jaune de naphtol acide ;
- La laine bleue, la soie gris d’argent avec du carmin d’indigo ;
- La laine rouge, la soie rose avec l’écarlate crocéique 7 B ;
- La laine rouge, la soie couleur de chair avec du ponceau 2 R ;
- La laine rouge, la soie rose avec le phlo-xine G.
- 3) Teinture en deux bains.
- A. On teint d’abord la laine en bain acide au bouillon, ensuite la soie à chaud dans un nouveau bain, qui sera acide si on le juge nécessaire.
- Laine brun-olive, soie jaune-gris:
- Premier bain : vert acide, ponceau 2 R, jaune de naphtol acide -, deuxième bain : sa-franine et auramine.
- Laine verte, soie jaune verdâtre :
- Premier bain : vert lumière S F ; deuxième bain : auramine.
- Laine rouge-brune, soie brun café :
- Premier bain : ponceau 2 R ; deuxième bain: bleu soluble.
- Laine rouge violette, soie gris verdâtre :
- Premier bain : fuchsine acide ; deuxième bain : vert Victoria nouveau.
- Laine jaune, soie verte :
- Premier bain : jaune acide ; deuxième bain : vert Victoria nouveau.
- Laine rouge violette, soie violette:
- Premier bain : fuchsine acide-, deuxième bain : higrosine.
- Laine verte, soie lilas :
- Premier bain : vert lumière S; deuxième bain : safranine.
- Laine olive, soie verte :
- Premier bain : jaune acide; deuxième bain : safranine et bleu soluble.
- Laine rouge, soie bleue :
- Premier bain : fuchsine acide ; deuxième
- a*n '• bleu d’aniline pour soie.
- Laine jaune vert, soie bleu-vert :
- Premier bain : jaune de naphtol S -, deuxième
- a’n '• bleu d’aniline pour soie.
- Paine bronze, soie violette :
- Premier bain : jaune acide -, deuxième bain: Vl°let de méthyle.
- bronze, soie violette : remier bain; jaune de naphtol S ; deuxième
- ain : violet acide6 B.
- ) Teinture en deux bains, laf' comme en 3; après teinture de
- aine> on savonne au bouillon.
- Laine jaune, soie rouge :
- Premier bain :jaune de naphtol S; deuxième bain : safranine.
- Laine rouge, soie jaune :
- Premier bain : fuchsine acide ; deuxième bain : auramine.
- Laine rouge, soie bleue :
- Premier bain : ponceau G-, deux’ème bain : bleu d’aniline pour soie.
- Laine violette, soie rouge :
- Premier bain : violet acide 6 B; deuxième bain : safranine.
- Laine bleu-vert, soie bleue :
- Premier bain : vert acide -, deuxième bain : bleu d’aniline pour soie.
- Tous ces procédés peuvent naturellement être modifiés selon les besoins. 11 est aussi à remarquer que les colorants teignant la soie en bain de savon seront teints dans celui-ci.
- Pour des tissus laine, soie et coton, dont les diflérentes fibres doivent avoir différentes nuances, on obtient les meilleurs résultats avec deux ou plusieurs hains. On teint d’abord la laine, par exemple, ensuite le coton, et enfin la soie en bain acide en montant jusqu’au bouillon. On peut, en même temps, employer pour la soie et le coton le même colorant et nuancer la soie avec des colorants tirant seulement à chaud sur laine et pas sur le coton.
- La teinture peut enfin encore s’effectuer en un seul bain, en teignant d’abord a froid le coton, ensuite la soie et enfin la laine au bouillon. (Farber-7eitung)
- COULEURS AZOIQUES DIRECTES
- SUR TISSUS
- La Revue de lu Teinture a donné des échantillons de teintes obtenues par formation directe des colorants sur les tissus (1).
- Ces échantillons provenaient de l’intéressante exposition de MM. Koechlin-Baumgart-ner et Cie.
- Quant aux procédés pour obtenir des résultats de ce genre, nous n’en connaissions que sous des dissimulations d’inventeurs et de fabricants, voulant se réserver la vente de leurs produits.
- C’est ainsi que nous indiquions que la maison Brooke, Simpson et Spiller, en livrant au commerce le Jaune Prinauline offraient en même temps des produits propres à transformer cette nuance sur tissus, en autres teintes, produit qu’ils dénommaient « Ingrain », terme évidemment sans signification chimique. (2)
- Les procédés de MM. Kœchlin-Baumgartner nous parviennent actuellement et nous les reproduisons ci-dessous.
- Ces Messieurs partent des produils primi-
- (1) Voirann’e 1889, p. 93 et 115.
- (5) Voir année 1888, p. 114, et 25 avril, année courante, p. 48.
- tifs, des bases colorables, et non d’une couleur déjà formée ; leurs procédés sont donc plus intéressants que ceux basés sur la transformation de la Primuline, et ils sont plus complets en même temp3, car ils donnent une série de teintes allant jusqu’au bleu, en passant par les violets, alors que la Primuline ne se trar sforme qu’en orangés et rouges.
- La production directe des couleurs azoïques sur tissus, avait déjà occupé les chercheurs -, des essais nombreux ont été faits en imprégnant d’abord le tissu des dérivés diazoïques, puis de phénol ou de naphtol. M. Kœchlin Baumgartncr a reconnu que pour arriver à un résultat certain, il fallait intervertir l’ordre de ces deux opérations.
- Voici la marche générale de leurs opérations :
- On passe d’abord au foulard en bain de naphtol, avec de la soude caustique, contenant :
- Naphtol.................. 25 gr.
- Soude caustique....... 25 gr.
- Eau ............. 1 litre.
- On sèche, puis on passe trente secondes dans le mélange des trois solutions suivantes :
- 1°. — Aniline............. 12 gr. 50
- Acide chlorhydrique. 25 gr.
- Eau................. \jlx de litre.
- 2°.—Eau................... 1/4 de litre.
- Nitrite de soude..... 9 gr. 50.
- Glace................ 250 gr.
- 3°. — Eau.................. 1/4 de litre.
- Acétate de soude.... 100 gr.
- Ces proportions donnent l'orangé ; les autres nuances s’obtiennent en remplaçant l’aniline par une base appropriée, et en modifiant les solutions de la manière suivante :
- Orangé rouge
- 1°. — Paranitraniline....... 10 gr.
- Nitrite............. 5 gr. 50.
- 2°. — (Comme ci-dessus).
- 3°. — id.
- Ponceau
- 1°. — Xyline............. 12 gr. 50.
- Nitrite............. 7 gr.
- 2°. — (Comme ci-dessus).
- 3°.— id.
- Rouge
- 1°. — énaphtylamine....... 10 gr.
- Nitrite.............. 6 gr.
- Acétate.............. 50 gr.
- 2°.— (Comme ci-dessus). 3°.— id.
- Rouge fonr.é
- 1°. — Amidonzobenzo!...... 10 gr.
- Nitrite.............. 5 gr.
- 2°. — (Comme ci-dessus). 3°.— id.
- Grenat
- 1». — anaphtylamine........ 12 gr.
- Nitrite.............. 7 gr. 50.
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- 2°. — (Comme ci-dessus).
- 3°.— id.
- Puce mordoré
- 1°. — Benzidine............. 10 gr.
- Nitrite................ 7 gr. 50.
- 2<>.— (Comme ci-dessu?).
- 3°. — id.
- Violet
- 1°. — Dianisidine (sulfate). 8 gr. 50.
- Nitrite............. 3 gr. 25.
- 2°. — (Comme ci-dessus).
- 3°. — id.
- Rose tendre
- Ie. — Acide anaphtionique. 10 gr.
- Nitrite................ 6 gr.
- Acétate de soude .... 50 gr.
- 2°. —(Comme ci-dessus).
- 3°.— id.
- Bleu
- 1°. — Safranine à 10 0/0 .. 1 litre.
- Acide chlorhydriqué. 75 gr.
- 2°. — Nitrate de soude.... 20 gr.
- Eau .................... 1/8 de litre.
- Glace............... 250 gr.
- 3°.—Acétate de soude ... 250 gr.
- Eau................. 2 litres.
- Rose chair
- 1°.— Acide ënaphtionique. 10 gr.
- Acide chlorhydrique. 25 gr.
- Eau................. 1/4 de litre.
- 2°. — Nitrate de soude .... 6 gr.
- Eau.................... 1/4 de litre.
- Glace................... 250 gr.
- 3°.—Acétate de soude.... 100 gr.
- Eau................. 1/4 de litre.
- Pour obtenir des fonds avec du blanc, on
- imprime le dérivé azoïque épaissi sur le tissu préparé au nrphtol.
- Pour faire des réserves, on imprime sur le tissu préparé au naphtol une couleur à la gomme renfermant 600 à 800 grammes de sel d’étain, puis on plaque le dérivé azoïque.
- L’ensemble de ces procédés constitue un système pratique qui permet d’obtenir un nombre assez considérable de nuances.
- Il est certain, toutefois, qu’ils ne sont pas à la portée de tous les teinturiers ; il faut mettre en œuvre des bases organiques que l’on ne trouve généralement pas dans le commerce, et qui sont délicates de préparation.
- C’est peut être une nouvelle voie ouverte à la teinture, et qu’il sera intéressant d’explorer.
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- LES NOIRS D’ALININE
- SUR FILS DE COTON
- ( Dernier Procédé. )
- Voici le procédé adopté actuellement dans les teintureries de cotons, et qui est considéré jusqu’à présent comme le plus satisfaisant pour la teinture des fils.
- fÇîlPar cette méthode, le noir se développe en quelques minutes dans le bain même.
- La teinture se fait en cuvettes, par petites parties de 1 kil. de fils de coton pour chaque cuvette contenant 4 litres de mélange pour noir.
- Ce mélange se fait à l’aide des deux disso-
- lutions suivantes :
- N° 1.
- Aniline (huile)............... 3 kii.
- Acide chlorhydrique.... 5 —
- — sulfurique........... 6 —
- Eau......................... 100 lit.
- N° 2.
- Bichromate de soude.... 6 kil.
- Eau......................... 100 lit.
- Au moment de teindre, on mélange 2 litres de chacune de ces dissolutions dans la cuvette, ot on y passe rapidement un kilogr.de coton, à froid.
- Les fils doivent être marnés et pilonnés à la main dans la terrine, de façon à les bien imprégner, et cela vivement, car le noir arrive à son développement complet en une ou deux minutes.
- Ce noir a un reflet bronzé ; il vire au noir parfait et devient relativement inverdissable par le vaporisage.
- Toutes ces parties de 1 kil. sont légèrement tordues sur les cuvettes, puis réunies et essorées.
- On vaporise alors pendant 20 à 30 minutes à très faible pression, soit 1/4 d’atmosphère, et enfin on rince et on savonne.
- Tel est le procédé, usité d’abord dans le Nord (et depuis très peu de temps), et qui n'a pas tardé à se répandre dans les autres centres où l’on teint le coton.
- Cela est une modification du procédé Bo-bœuf, et ne tombe sous aucun brevet en vigueur. Toutefois, la jurisprudence actuelle est tellement incertaine qu’on ne saurait répondre de rien.
- Dans ce travail, il faut opérer en plein air, sous un hangar ou dans des ateliers fortement ventilés, car l’ouvrier exposé directement aux émanations des cuvettes sur lesquelles il manipule les cotons, subirait une sorte d’intoxication si l’atmosphère était confinée.
- Cet accident n’a jamais de terminaison grave toutefois, étant traité a temps.
- Quand il se produit, l’ouvrier chancelle, tombe sans connaissance, son visage devient violet. On doit lui faire prendre aussitôt deux ou trois tasses de lait, à quelques minutes d’intervalle, ce qui provoque le vomissement de matières noires et fait cesser l’indisposition. (Il faut, dans tous les cas, faire vomir).
- On n’a pas remarqué qu’il en soit resté des suites nuisibles.
- Le procédé ci-dessus décrit paraît préféra -ble, même à ceux que Grawitz revendique; il n est pas certain, toutefois, que ce dernier n’élèvera pas des prétentions sur sa propriété, car il a toutes les andaces ; mais il faut dire
- que, dans le procès de Douai encore pendant il lui a été opposé comme étant en usagé chez les teinturiers de Roubaix qui, ainsi, ne se servaient pas des siens, et il n’a fait au. cune réserve sur l’emploi dudit procédé.
- DRAP DE REIMS
- Sous le nom de « Drap de Reims », et aussi de « Drap de Paris », on met actuellement en vente l’article des échantillons ci-dessus, qui paraît plaire aux consommateurs peu aisés, ces étoffes ayant un peu l’apparence des draps légers dits draps de dames, et étant d’un très bas prix.
- L’étoffe est tissée en sergé sur chaîne coton noire, avec trame en cardé écru, puis légèrement foulée, à 90 centimètres de largeur.
- Des pièces peuvent alors être teintes en couleurs foncées : généralement, les bleu et loutre de nos échantillons (la chaîne noire ne tranche pas) ; ces couleurs sont en petit teint,
- Ensuite, les tissus sont garnis, rasés et apprêtés sur la rame à picots.
- Ce ne sont pas des articles brillants, mais de grande consommation.
- •—-----------------
- BLANCHIMENT ELECTROLYTIQUE
- MODIFICATIONS AU PROCEDE HERMITE
- Le procédé de blanchiment Hermite est basé, comme on le sait, sur la décomposition du chlorure de magnésium par l’électro-lyse (1).
- Ce chlorure, en solution aqueuse, est soumis à l’action d’un courant électrique avec des électrodes insolubles ; dans cet état, deux | équivalents de chlorure de magnésium sont décomposés en même temps que L'eau, le magnésium se porte au pôle négatif\ décompose l’eau pour s’oxyder et former de la magnésie, tandis que l’hydrogène se dégage ; le ch se dégage au pôle positif, où il s’oxyde avec | l’oxygène de l’eau décomposée pour former
- (1) Chacun connaît, en effet, le principe de la I méthode, mais les détails opératoires sont un} perdus de vue, alors que leur application se ré-1 pand peu à peu, au moins dans les papeteries: nous publierons donc, dans un prochain numéro l’exposé pratique du procédé.
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- iS7
- de l’acide hypochlorique qui, en piésence de la magnésie, se dédouble immédiatement en acides chloreux et chlorique.
- La Gazette de /’Electricien, de Saint-Pétersbourg, indique une modificaiion du procédé Hermite, applicable à des circonstances spéciales.
- Le chlorure de magnésium étant très rare en Russie, l’auteur, M. Stépanoff, se sert de sel marin (chlorure de sodium), qui est très commun et d’un prix peu élevé.
- Une pompe hydraulique refoule une dissolution de ce sel dans des appareils particuliers où se produit l’électrolyse par l’action d’un courant engendré par une dynamo, mise en mouvement par une machine à vapeur, une turbine ou tout autre moteur. La décomposition étant faite, la même pompe refoule la dissolution du chlore dans des réservoirs où s’effectue le blanchiment.
- L’appareil électrolytique est formé d’une caisse partagée en dix compartiments qui communiquent entre eux et dans lesquels sont placés les électrodes en platine et en plomb.
- La dissolution saline arrive à la fois dans les dix compartiments.
- Ce modèle exige un courant de 40 ampères et de 45 volts ; ses dimensions ont été calculées de manière à fournir 300 litres de solution chlorée par heure, soit 72 hectolitres pendant vingt-quatre heures, quantité équivalente à 37 kil. 5 de chlorure de chaux.
- Bien que la dissolution puisse contenir jusqu’à 1,6 pour 100 de chlore, en raison des conditions économiques, M. Stépanoff ne va pas au-delà de 0,7 pour 100; dans le système Hermite, on n’obtient jamais une dissolution au-dessus de 0,3 pour 100.
- Une autre amélioration à signaler consiste dans l’emploi du plomb comme électrode au lieu du zinc, qui s’use et se couvre d’impuretés, nécessitant un nettoyage spécial. En ! outre, la quantité de platine est trois fois moindre.
- L’appareil n’exige aucun soin particulier ; l’ouvrier doit simplement le vider et le remplir de temps en temps.
- M. Hermite a surtout expérimenté les chlorures terreux (magnésium, calcium, aluminium) qui, tous, peuvent être employés au blanchiment par sa méthode. Le chlorure de sodium, par la puissance de sa base, semblait devoir être un des plus diffici'ement décom-posables -, il est intéressant qu’une application pratique ait démontré la possibilité d’utiliser, dans le* mêmes circonstances, un sel aussi abondant et aussi facile à se procurer en tous lieux.
- ÉPURATION
- des eaux de fabrique
- au moyen de l'argile
- J. de Mollens a présenté à la Société in-
- dustrielle du Nord de la France un rapport sur ses expériences pour l’application de l’argile à la clarification des eaux de fabrique et l'extraction des corps gras qui s’y trouvent.
- Si l’on verse une solution ou plutôt une émulsion d’argile dans une solution de savon, i l’argile se sépare graduellement, laissant le liquide trouble. L’effet est tout autre si l’on remplace la solution de savon par une émulsion de graisse acidée. Faites une solution de savon dans de l’eau distillée ; a)outez-y quelques gouttes d’acide chlorhydrique et versez dans ce mélange une petite quantité d’émulsion d’argile à 1,5 p. 100 ; le liquide devient tout de suite clair et il se forme un dépôt.
- Cette expérience explique un phénomène semblable, qui se manifeste lorsqu’on traite les eaux de rejet des peignages avec de l’argile. Ces eaux, restant troubles pendant plusieurs jours, contiennent 0,500 à 0,800 kil. de matières grasses par mètre cube. Lorsqu’on ajoute à 1 litre de ce liquide 1 gramme d’argile contenant de 15 à 20 p. 100 d’eau, il se forme un dépôt abondant, tandis que le liquide se clarifie et prend une teinte jaune d’or. Ce dépôt renferme, en outre, des substances grasses, une quantité de matières azoteuses rendues par l’eau.
- Séché à 100° C, ce dépôt pèse 1,5 à 1,7 gr. et contient 30 p. 100 de matières grasses. La graisse qui en est extraite est claire, d’une bonne qualité, et fond à 34/35° C. Après extraction de la graisse, la masse conserve encore 1,19 p. 100 d’azote.
- Une analyse a donné le résultat suivant : 44 p. 100 eau, 28 p. 100 matières organiques, 27,7 p. 100 cendres. L’argile avait donc absorbé par litre d’eau de fabrique 0,774 kil. matières organiques, composées de 0,457 kil. corps gras et 0,3304 kil. éther et matières azoteuses. L’application de ces procédés en grand présenterait certains avantages, étant donné le prix peu élevé de l’argile, que l’on trouve sous forme de terre glaise et de terre à foulon.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Nouvelle méthode de blanchiment des fibres d'origine animale et végétale,
- Par M. Marchand.
- La méthode comprend :
- 1° Trempage des textiles dans l’eau froide ou tiède ;
- 2° Une suroxydation dans un bain de permanganate alcalin acidifié;
- 3° Une désoxydation dans un bain de gaz ou de liquide dégageant un gaz au premier degré d’oxydation (ce qui veut dire d'acide sulfureux) ;
- 4* Un lavage à l’eau simple ou additionnée de sels épurants.
- Pour demi-blanc, il faut deux fois cette série d’opérations.
- Dans quelques cas, entre ces deux séries,
- on place un lessivage et un bain de chlorure décolorant.
- Les fibres animales doivent préalablement subir un trempage en liqueur alcaline.
- — C’est en résumé, la résurrection de l’ancien procédé Testié du Motay, qui paraissait pourtant bien enterré.
- Transformation des (ils de jute auxquels on donne l'apparence de la lame, Par MM. F. Mullier et L. Monnet.
- Les auteurs du brevet disent :
- « On connaît l’action de la souda caustique en solution concen'rée à 36, 40 degrés Baumé à quelques applications industrielles ; cette même réaction, nous l’avons appliquée aux fibres des jutes et nous avons remarqué l’intérêt particulier et industriel de cette application. La fibre de juste, en effet, subit une transformation qui lui donne toutes les apparences de la laine et permet de fabriquer des tissus en fibres végétales imitant les tissus laine... »
- — L’effet de la soude caustique concentrée sur les textiles végétaux est le « mercerisage * c’est-à-dire une contraction de la fibre, augmentant sa torsion naturelle, en la raccourcissant et l’épaississant. Est-ce un effet semblable qui fait ressembler le jute à la laine?... Les brevetés semblent le dire.
- Application de divises matières à base de corps gras
- pour imprimer les dessins à réserves, Par MM. D. Gantillon et A -P. Mottu.
- Ce nouveau système remplace très avantageusement le mastic et les résineux, matières qui présentent le grave inconvénient de ne pas permettre de teindre à chaud le fond du tissu afin de le rendre solide à l’air. Ces impressions se font le plus ordinairement à froid, afin de ne pas dissoudre le mastic ou résine, mastic et résine qui étaient enlevés à la benzine après teinture.
- Le nouveau système se pratique de la manière suivante : après la cuite ou décreusage, donner un mordançage du tissu combiné pour l’impression au corps gras à réserve, en blanc et couleur : disposition qui permet de teindre à chaud avec un colorant rapide, solide à l’air sans altérer l’impression. Ce même procédé est possible en noir et en couleur, à condition de laisser les réserves en blanc pour les teindre ensuite par les mêmes moyens.
- (Nous reproduisons cette description sans la comprendre : nos lecteurs seront peut-être plus heureux).
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- la. revue de la teinture
- Bleu indestructible sur coton,
- Par MM. Standaert frères.
- On fait bouillir 100 kil. de coton pendant deux heures dans un bain contenant 8 kilogrammes extrait liquide de bois de campêche et 10 kilogrammes de sel de soude.
- On laisse refroidir sur le bain.
- On lève et on va sur un bain préparé avec 6 kilogrammes de sulfate de fer. On laisse un quart d’heure, rince, tord.
- On passe sur le premier bain auquel on ajoute 2 kilogrammes extrait de campêche et 3 kilogrammes sel de soude, on chauffe à 30,40 degrés et on laisse une demi-heure.
- On lève, tord et passe dans un bain de savon industriel et sel de soude. Puis on va sur le bain de bleu bouillant.
- Dans ce bain on fait dissoudre :
- - 5 ki'ogrammes de savon industriel.
- ~ 5 kilogrammes de sel ou sulfate de soude.
- 1 kilogramme et demi de matière colorante, bleu spécial d’aniline.
- On y travaille le coton durant une heure. On rince, tord et sèche.
- — Ce « bleu spécial d’aniline » ne peut être que l’azo-bleu ; il est loin de donner un bleu indestructible.
- Machine a teindre les fils en écheveaux, Par M. Léonard Weldon.
- La machine est composée d’une cuve à teinture, munie d’un tambour rotatif avec chaînes ou courroies sans fin, actionnant les porteurs des écheveaux.
- Dans la cuve se trouvent deux paires de disques placés aux extrémités des arbres et dont les axes sont horizontaux et parallèles. Les disques inférieurs sont disposés dans la cuve et ont leurs axes fixés dans des coussinets adaptés dans ce but ; les disques supérieurs tournent sur leur axe roulant sur des coussinets fixés aux montants.
- A l’une des deux extrémités se trouve une étoile, et sur les montants une butée avec laquelle les pointes de l’étoile arrivent en contact successivement, afin de produire un mouvement rotatif intermittent aux chaînes sans fin.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Tcinturicr-Drgpaisseiir
- Des couleurs sur laine
- — SUITE —
- Travail cl’un lot de couleurs
- sur lainages.
- Dans les maisons où l’on a rarement plusieurs pièces à teindre en mêmes nuances, on cherche à utiliser les couleurs restant dans les bains non épuisés, pour former de nouvelles teintes dans lesquelles ces couleurs peuvent entrer.
- L’avantage ne réside pas seulement dans
- l’économie de matières colorantes, mais aussi dans l’utilisation du bain déjà monté. C’est peu de chose, diront nos grands confrères : cela en vaut encore la peine, penseront les petits.
- Voici deux combinaisons de ce genre, partant l’une du bleu, l’autre du rose.
- Série du bleu
- B'eu ciel. — Le bain est monté au carmin d’indigo, additionné de sulfate de soude et d’un peu d’acide sulfurique.
- Violets-bleus. — Sur le bain contenant encore du carmin d’indigo, on fait des violets et des parme en ajoutant du substitut d’orseille, ou de l’orseille naturelle, ou encore des violets d’aniline, que l’on prend plus rouges que ceux de l’échantillon.
- Gris divers. — Après avoir fait les bleus ciel, on ajoute dans le bain conservant encore du carmin, de la cochenille (ammoniacale ou naturelle) et du curcuma, suivant les nuances de gris qu’on désire.
- Si le bain a été transformé en violet, on n’aura gi.ère que du jaune à ajouter.
- On commence parles gris clairs, et on arrive graduellement aux plus foncés, en rechargeant le bain en conséquence, et ajoutant, bien entendu, du carmin d’indigo s’il le faut.
- Bleus-marine. — Ce bain de gris est ensuite reponchonné au carmin d’indigo (avec addition d’un peu d’acide sulfurique), et de bleu noir.
- Verts. — L’élément bleu domine alors dans le bain-, il suffit donc d’y ajouter du jaune (soit le curcuma) pour produire des verts, encore assez frais même, cependant c’est plutôt pour les verts assombris qu’on en tirera de bons résultats.
- Loutre. — Au bain de vert, en partie épuisé, on ajoutera un rouge, soit le substitut d’orseille, soit l’orseille naturelle, soit même du grenat d’aniline, et l’on arrivera facilement au loutre.
- Noir. — Enfin, on pourra terminer par des noirs en ajoutant du noir de naptbol dans le bain précédent; les couleurs qu’il contient déjà corrigeront même la nuance trop bleue du naphtol.
- Observation. — Dans tous les bains successifs, la teinture se fait au bouillon, pendant un temps variable que l’on règle suivant l’échantillonnage.
- Série du rouge
- Rose. — Monter le bain avec un substitut d’orseille, de la fuchsine, ou tout autre rouge d’aniline approprié à la nuance rose désirée.
- Ajouter comme ci-dessus, une petite quantité d’acide sulfurique et une poignée de sulfate de soude.
- Ponceau. - Remonter le même bain, au ponceau d’aniline.
- Violets-rouges. — Les violets-rouges et les
- lilas, se font en ajoutant un violet d’aniline approprié.
- Grenat. — Les violets étant terminés, ajouter au bain, de l’orseille ou son substitut et encore un peu de ponceau d’aniline s’il en restait peu dans le bain précédent.
- Veut-on des grenats un peu plus corsés, on les brunira avec un peu de bleu-noir.
- Bleus-marine. — Le bain ne contenant plus qu’une faible proportion de rouge, ou le re monte fortement au bleu-noir.
- Le fond rose restant de la teinture précédente n’est que favorable à cette nouvelle teinte.
- Prune. — C’est le bleu qui est en excès dans le bain que nous reprenons, mais contenant encore du rouge, et si ce mélange n'est pas apte à faire des verts, il conviendra parfaitement pour les prune.
- A cet effet, il n’y aura qu’à renforcer le rouge par addition d’orseille ou de son substitut.
- Loutre. — Nous revenons maintenant au loutre, auquel on peut arriver par toutes les voies.
- C’est le jaune qui manque pour cela dans le bain précédent ; apportons-en donc sous forme de curcuma que nous n’aurons qu’à jeter dans le bain.
- Noir. — Du loutre (comme dans la série bleue), nous passons au noir, en rechargeant notre bain de noir de naphtol.
- Si nous avons une chaudière spéciale pour les naphtol, nous n’aurons qu’à y verser dedans nos vieux bains de loutre.
- Observations. — Teindre au bouillon.
- Rajouter les couleurs des bains qui ont précédé, lorsqu’il en faut.
- Ces séries sont d’autant plus avantageuses à suivre qu’elles aboutissent toujours au loutre et au noir qui sont des couleurs très usuelles.
- On conçoit aisément que l’on peut sauter quelques degrés de ces échelles -, ainsi dans la première série, si l’on n’a pas de gris à faire (cela est rare) on passe directement des bleus-ciel ou des violets aux bleu-marine; dans la série rouge, on va des roses aux grenats, ou des grenats aux prune, sans passer par les intermédiaires; les loutre, et noirs se greffent sur n’importe quel bain.
- Ces deux exemples ne sont que pour donner une idée de ce genre de combinaisons qui peuvent encore partir d’autres bases.
- Ainsi en commençant par un jaune, on va directement aux gris, aux verts, aux ponceaux, aux loutres, puis chacune de ces teintes à celles qui en dérivent.
- En dire plus long sur ce sujet serait douter de l’intelligence de mes lecteurs.
- DES COULEURS SUR COTON
- et sur mélanges coton.
- La teinture des cotons est une bien triste i besogne en chiffonnage, et aucun teinturier ne
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- Aa fait avec plaisir, soit qu’il s’agisse de cotons purs, ou de tissus mélangés; dans tous les cas, ce sont des étoffes de peu de valeur et pour lesquelles on ne peut demander un prix rémunérateur, sauf pour de rares articles de fantaisie.
- On reçoit bien peu de cotons purs, mais on voitassez souvent des laine-et coton, et malgré que ce soit surtout en noir qu’on ait à les faire, il arrive encore qu’on les demande en couleurs.
- Depuis quelques années, des petites soie-riee à chaîne colon se vendent beaucoup et i! en vient quelquefois en teinture.
- Sur ces divers articles, on ne s’attache pas à échantillonner sur toutes les gammes des nuances, et l’on ne fait guère de teintes fraîches ; nous n’aurons donc pas à nous étendre beaucoup sur ce chapitre, étant donné, d’ailleurs, que l’emploi de toutes les couleurs d’aniline se résume par l’usage du mordant applicable à toutes : le providentiel émétique. Commençons par elles :
- Couleurs d’aniline sur cotons.
- Les couleurs d’aniline usuelles, que les chimistes appellent « basiques », c’est-à-dire teignant sur bainsacides; cellesenunmot, dont nous avons fait usage pour nos soies et nos laines, se fixent sur coton par l’intermédiaire des mordants à l’émétique et au tannin (sumac).
- La composition et l’entretien de ces bains ont été donnés dans un chapitre précédent (en 1889, p, 179). Je rappelle qu’ils sont en permanence dans les ateliers, et que les mêmes servent très longtemps.
- Mordançage.
- Les cotons et les mélanges laine-coton et soie-coton nettoyés, sont entrés dans le bain de sumac froid, où on les laisse séjourner 10 à 12 heures, en les retournant une fois ou deux pendant ce temps.
- En les sortant on les laisse égoutter à fond, puis on les passe dans le bain d’émétique egalement froid, où il suffit de les laisser 30 mi-mites en leur donnant de temps en temps quelques fisses.
- On rince, et les cotons sont prêts à teindre.
- Teinture.
- Qu’il s’agisse de cotons purs ou de mélanges, on teint à tiède (environ 30 degrés); le coton monte rapidement et en moins de 20 Minutes, il est à son maximum de ton.
- 11 est inutile de prolonger davantage la teinture ; la teinte s’arrête à un point et ne va Pas au delà ; si elle est insuffisante, il faut retourner aux deux mordants et revenir en teinture.
- Sur cotons purs on pourra suivre l’échan-hllonnage, et s’arrêter avant le maximum, mais sur mélanges, on est bien obligé d’aller lUsqu’au bout, car il faut encore rester sur le a*n pour teindre l’autre textile.
- La soie et la laine des mélanges n’ont donc pas marché aussi vite que le coton. S'il s’agit de soie, on continuera la teinture en réchauffant le bain jusqu’à 50 degrés, et on portera au bouillon pour la laine.
- On s’arrête lorsque le ton de l’ensemble est à la hauteur voulue.
- Il n’importe pas que les deux textiles soient juste au môme ton ; la différence, quand elle n’est pas trop forte, disparaît dans l’ensemble: aussi lorsque la partie coton estun peu faible, on pousse un peu plus la soie ou la laine, et la moyenne donne l’effet cherché.
- Les bains de teinture sont des simples dissolutions de couleurs d’aniline dans l’eau. On n’y ajoute pas d’acide lorsqu’on n’en est qu’aux cotons, mais quand on arrive à la laine ou à la soie, on met l’acide qu’on emploierait pour ces textiles purs.
- Voila la règle générale de la teinture des cotons en couleurs d’aniline- nous allons voir les cas particuliers.
- Maurice GUÉDRON
- (A suivre).
- mm INDUSTRIELLE
- QUESTIONNAIRE
- DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
- SUR LA RÉGLEMENTATION DU TRAVAIL ET RÉPONSE DE LA CHAMDRE SYNDICALE DES TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS DE PARIS
- 4° A quelle industrie appartient votre Syndicat i
- A l’industrie de la teinture et du nettoyage.
- 2° a) Quelle est la durée du travail journalier des ouvriers ?
- Ouvriers et ouvrières : dix heures.
- b) A quelle heure commence et à quelle heure finit le travail ?
- 7 heures le matin, 6 heures le soir.
- c) Combien y a-t-il de repos par jour et quelle en est la durée ?
- Un repos d’une heure.
- d) Y a-t-il chaque semaine un jour de repos complet ?
- Chaque semaine il y a un jour de repos complet et fixe, le dimanche, et quelquefois, selon la saison, il y a plusieurs jours de repos dans la semaine.
- e) Combien gagnent par jour les ouvriers ?
- De 4 à 1 francs par jour.
- f) Le travail est-il payé à la journée, à l’heure ou aux pièces ?
- La diversité des opérations dans notre industrie permet de payer le travail des trois façons, et môme d’avoir du personnel payé au mois.
- g) Y a-t-il des heures supplémentaires .- A quel prix sont-elles payées ?
- Selon l,es exigences du travail, les ouvriers font des heures supplémentaires ; ces heures sont payées au même prix que les heures de » la journée.
- h) Le salaire des ouvriers est-i.1 payé à la semaine, à la quinzaine ou au mois ?
- Le salaire est payé à la fin de chaque semaine, ou bien à la fin du mois avec acomptes dans le courant du mois.
- i) Y a-t-il des mortes saisons dans votre industrie ? Quelle est leur durée ?
- Oui, il y a des mortes saisons dans notre industrie ; deux principalement : de la fin de novembre au mois de mars, et du 15 juin au 15 septembre.
- jl Y a-t-il beaucoup d’ouvriers étrangers dans votre profession ?
- Il y en a très peu.
- k) Reçoivent-ils le même salaire que les ouvriers français ?
- Les salaires sont les mêmes pour tous.
- 3e Demandez-vous que la durée de la journée de travail soit fixée par une loi ?
- 4° A quel nombre d’heures désirez-vous (qu’elle soit limitée ?
- Nous trouvons qu’une loi imposant, soit aux patrons, soit aux ouvriers, des limites au temps donné au travail, serait une atteinte à la liberté même du travail.
- En dehors des nécessités commerciales qui exigent à certains moments une somme d’efforts plus considérable, pourquoi empêcher l’ouvrier laborieux, désireux d’arriver ou simplement de soutenir une nombreuse famille, d’employer le plus d’heures possible chaque jour pour atteindre ce but si honorable?
- Tar suite, cetle manière de voir nous interdit de fixer la limite des heures de travail, quelle qu’elle soit.
- 5° Doit-on interdire les heures supplémentaires ?
- fi0 Si elles sont maintenues, doit-on en limiter le nombre ?
- Non, pour les raisons ci-dessus exprimées d’abord, et ensuite parce quelles constituent pour l’ouvrier la réserve, qui va compenser les heures perdues forcément dans la morte saison ; et par suite également, le nombre des heures supplémentaires ne doit pas être limité, sinon par la dose d’efforts dont chaque ouvrier est capable.
- 7° Est-il en votre connaissance que, en ce qui concerne votre industrie, la prolongation de la journée de travail ait des conséquences nuisibles pour la santé des ouvriers ?
- Dans notre industrie, cette prolongation n’a pas de conséquences nuisibles pour la santé des ouvriers, d’autant plus qu’elle se produit pendant une coufte saison.
- 8° Pensez-vous qu'une diminution de la journée de travail pourrait avoir pour conséquence une diminution sérieuse dans la production ?
- Assurément, parce que notre genre d’industrie se rapporte à des articles qui doivent être livrés très rapidement et que les besoins de la clientèle se manifestant au même moment, dans une durée assez courte, exigent une exécution immédiate et prompte ; par suite, la limitation de la journée de travail empêchant de satisfaire ces exigences en temps voulu, diminuerait les demandes considérablement.
- 9° Pensez-vous que cette diminution soit
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- possible sans amener, soit une réduction proportionnelle des salaires, soit une augmentation appréciable du prix de revient des produits fabriqués ?
- Cette diminution aurait une influence dans les deux sens visés ci-dessus.
- En effet, pour arriver à répondre quand même aux demandes de la clientèle, il faudrait augmenter beaucoup le nombre des ouvriers, par suite, tous les frais généraux, emplacements plus vastes, matériel plus nombreux, augmenteraient aussi, sans que le résultat fût plus avantageux pour l’industrie ; on produirait aussi vite que dans les conditions actuelles mais beaucoup plus chèrement.
- D’autre part, les ouvriers n’auraient pas besoin de connaître aussi bien leur métier, ce serait une troupe sous la conduite d’un chef de file expérimenté, et leur valeur ouvrière étant moindre, leur salaire le serait aussi, sans compter que le prix de revient devenu plus élevé obligerait, bon gré mal gré, à faire des économies de ce côté-là.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les Industries tinctoriales
- 204823. — Gessner. — Perfectionnements aux machines à tondre les draps.
- 204850. — Gf.nna.ri. — Nouvel apprêt dénommé : Prêvervateur des tissus.
- 204907. — Les sieurs Guillaume. — Procédé d’impression par enlevage sur tissus de laine, laine et soie, soie et autres similaires.
- 204949. — Ohl. — Pince-lisière automatique.
- 204959. — Waddington. — Production d’un noir sur coton.
- 204961. — Gauthier et Pilla — Pulvérisateur-humidificateur.
- 205025. — Hoffmann. — Procédé applicable au lavage, au blanchiment, à la teinture, etc., des matières filamenteuses et autres matières analogues.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre syndicale des teintii-rlers-dégralsseiirg.— La Chambre syndicale de Paris a repris ses travaux le 6 octobre courant.
- Le procès-verbal de la séance qui a précédé ses vacances (du 7 juillet) vient seulement d'être publié.
- Il porte :
- M. Petildidier, dans l’impossibilité d’assister Tégulièrement aux séances, adresse sa démission de membre du Comiié et demande à rester simple membre adhérent.
- Le Comité exprime le regret d’être privé du concours si compétent et des avis si éclairés de M. Petitdidier, et exprime l’espoir de le voir cependant souvent se joindre à ses tra-avux.
- La démission est acceptée, et en remplacement de M. Petitdidier, M. Chadœuf est nommé membre du Comité, conformément aux précédents consistant à choisir l’adhérent qui a eu le plus de voix après le dernier membre élu.
- M. Rouchon, teinturier à Bordeaux, est admis comme membre adhérent.
- Lettre du ministre du commerce avisant la Chambre de la constitution d’une Chambre de commerce française à Santiago (Chili).
- Lettre du ministre du commerce transmettant un questionnaire relatif à la durée de la journée de travail.
- Le Comité, après avoir discuté les réponses au questionnaire, charge son secrétaire d’en faire parvenir le résumé à l'Administration.
- (Voir ces réponses en un article spécial dans le corps du journal )
- —o—
- Drap pour l'armée persane. —
- Plusieurs Chambres de commerce ont reçu du ministre du commerce, de l’industrie et des colonies, la lettre suivante :
- « J’ai l’honneur de vous communiquer ci-joints trois échantillons des principales sortes de draps en usage dans l’armée persane et qui ont été fournies par l’industrie autrichienne.
- « Ces échantillons ont été remis à M. Paulze d’Ivoy, secrétaire de la légation de France à Téhéran, par le directeur de la Banque impériale de Perse, chargé par le shah d’ouvrir une sorte d’enquête sur les conditions auxquelles les grandes industries européennes pourraient livrer les draps dont il s’agit. Au cas où il conviendrait à des industriels de votre circonscription de faire des propositions pour cette fourniture, celles-ci devraient être adressées au Gouvernement du shah soit directement, soit par l’entremise du ministre de la République à Téhéran.
- « Les marchés seraient passés de gré à gré, et il y aurait lieu d’établir les prix par quantités (soit, par exemple, 10,000 mètres par chaque espèce de drap) sur une largeur qui serait indiquée. Ces prix comprendraient les frais de transport jusqu’à Trébizonde, Bagdad et principalement Bouchi.. . »
- A cette communication, le président de la Chambre de commerce d’EIbeuf a fait une réponse dans laquelle nous relevons les observations suivantes :
- « J’ai remis les échantillons à divers fabricants susceptibles de les soumissionner ; mais il leur manque des éléments indispensables d’appréciation, tels que la largeur et le poids au mètre. Il serait également utile de connaître le prix auquel ces draps sont fournis actuellement.
- « J’ai écrit à cet effet à M. le ministre de la République à Téhéran, en lui faisant observer que la teinture de l’échantillon bleu foncé, teint en pièces, est absolument défectueuse, et que nos industriels, à moins de conditions expresses, tiendraient à honneur de ne livrer que des nuances tout-à-fait grand teint... »
- —o—
- Explosion d’un autoclave. — Un
- accident mortel s’est produit cette semaine dans la fabrique d indiennes de MM. Xeitinger et fils, à Lescure, près Rouen. Le tablier fermant une cuve à fixer à basse pression a éclaté.
- Un ouvrier, nommé Lefrançois, a été tué ; deux autres ouvriers ont été légèrement blessés. Lefrançois, qui était âgé de 45 ans, était marié et pere de sept enfants.
- —o—
- Incendies. — Le dimanche 28 septembre, c’était, a Amiens, la fête du faubourg Saiut-Maurice, où sont situées la plupart des teintureries de velours de coton, la grande
- I industrie amiénoise. Le lendemain de cette | fête, une catastrophe est venue jeter la consternation dans cette partie si laborieuse de la ville.
- Le feu s’est déc’aré, vers une heure et demie de l’après-midi, dans l’un des séchoirs de la[teinturerie de MM. Dupetit frères, fermée depuis le samedi soir, ainsi que toutes les autres usines.
- En moins d’un quart-d’heure, l’incendie avait pris des proportions considérables et se communiquait rapilement à l’usine voisine.
- Ce n’est que vers six heures qu’on a été maître du feu. L’usine et la maison de M. Dupetit et l’usine de M. Mouret sont complètement détruites. Les deux usines brûlées sont assurées.
- La fabrique amiénoise va subir des pertes importantes en raison des quantités innombrables de pièces qui se trouvent détériorées. On évalue les pertes à 1,200,000 fr.
- Plusieurs personnes ont élé blessées, mais heureusement sans gravité.
- Les pompiers de la ville célébraient aussi leur fête, et sortaient d’une messe à la cathédrale quand le sinistre s’est déclaré ; sans quitter leur grande tenue, ils ont bravement couru aux pompes.
- —o—
- Le« ouvriers en papiers peints.
- — Une grève des ouvriers en papiers peints, qui avait éclaté il y a une vingtaine de jours, à Paris, est terminée.
- Les ouvriers en papiers peints se divisent en deux classes : les ouvriers travaillant à la machine et ceux travaillant à la planche. Ces derniers seuls s’étaient mis en grève, au nombre de cent cinquante environ, appartenant à sept maisons.
- Considérés comme les artistes du métier,— ce sont les ouvriers à la planche qui créent les nouveaux modèles, — ils avaient, de 1872 à 1884, pendant cette période qui avait été très prospère pour leur industrie, obtenu des | augmentations successives. En 1885, d’accord avec leurs patrons, ils consentirent à subir une diminution de 20 0/0 sur le tarif appliqué en 1884.
- Aujourd’hui, ils réclament la suppression de cette diminution de 20 0/0 et veulent revenir à l’application du tarif de 1884.
- A la suite de pourparlers entre patrons et ouvriers, satisfaction à peu près entière a été accordée à ces derniers. Un compromis a été signé entre les parties intéressées, et le travail est repris dans les ateliers.
- Nécrologie. — Nous apprenons tardivement la mort de M. Louis Wallerand, directeur de la maison Wallerand, Wiart et C*, teinturiers à Cambrai, décédé le 30 août, dans sa 77* année, à la suite d’une courte maladie.
- M. Wallerand était chevalier de la Légion-d’Honneur, président de la Chambre de commerce de Cambrai, président des mines de Vicoigne-Nœux, vice-président du bureau de bienfaisance de Cambrai, vice-président de la Chambre syndicale de la teinture, des apprêts et du blanchiment, etc.
- 11 laisse, affirme-t-on, une foi tune supérieure à vingt millions de franc.
- Le Gérant : F. Gouillox. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- 3e Année, N° 20. ET DES COLORATIONS i
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 2.) octobre 1890.
- s- SCIE NT I A ET N EGOT I U M V
- SOMMAIRE
- Chronique. — Blanchiment électro-chimique. — Teinture à sec et assouplissage des soieries. — Sur le mordançage au chrome. — Machine à apprêter dite la « Sans Rivale ». — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégrais-seur. — Sur la coloration de la soie par les aliments des vers.
- Chronique Industrielle. — Considérations sur l’état actuel du teinturier-dégraisseur. — L’eau oxygénée et ses nouvelles applications. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- En attendant la création d'un ministère du travail rêvé par les socialistes, c'est celui du commerce qui s’occupe des questions ouvrières, et nous ne voyons pas bien, d’ailleurs, ce qu’il a à faire là-dedans.
- Mais enfin, une enquête a été prescrite sur les conditions du travail, et il fallait bien que quelqu’un en fût chargé.
- _ Nous avons publié, dans notre dernier numéro, la réponse adressée par la Chambre syndicale des teinturiers au questionnaire du ministère du commerce à propos de cette enquête.
- La réponse conclut, bien entendu, à la liberté complète, et nous sommes certains que les ouvriers n’y contrediront pas. Nous nous étonnons même que de semblables questions soient officiellement soulevées, et qu’on puisse entrevoir la possibilité de limiter le droit au travail.
- H est vrai qu’il est déjà atteint par la loi de douze heures, mais c’est encore Irop et l’on peut s’en tenir à cette satisfaction donnée aux partisans de la réglementation à outrance.
- Les teinturiers-dégraisseurs de Lyon eut résolu, de leur côté, la question en réduisant à dix heures la journée de travail, qui était jusqu’à présent de onze.
- L’accord paraît établi avec les ouvriers, et le nouveau régime pourra etre mis en vigueur le 1er novembre.
- * *
- Une autre question ouvrière toute ocale reste encore en suspens ; c’est Ce le de la grève des tullistes de Calais, j
- 11 semblait ces jours derniers qu’elle
- dût se résoudre favorablement, et tout vient d’être remis en cause.
- L’accord s’était déjà fait sur la journée de changements de modèle, qui avait été fixée à 4 fr., et il semblait que, ce différend réglé, le reste ne soulèverait pas de sérieuses difficultés ; mais finalement les délégués ouvriers ayant déclaré qu’ils n’avaient pas pleins pouvoirs pour traiter avec les patrons, ceux-ci ont refusé de continuer les pourparlers et les négociations ont été rompues.
- La grève n’est donc plus en voie de résolution.
- Les Anglais soutiennent la grève ; pendant ce temps, Nottingham bénéficie du travail de Calais, et réussira certainement à en conserver une partie. Ce déplacement d’industrie en faveur des étrangers est souvent la conclusion des grèves.
- *
- * *
- Nous n’avons pas de modifications qui en vaillent la peine, à signaler sur l’état des places à fabrique ; c’est toujours le calme qui prévaut, et qui même s’est encore accentué davantage à Roubaix. Cette place ne compte pas sur une reprise sérieuse avant l’année prochaine.
- Elbeuf ne signale pas non plus de changement notable, disant que le beau temps persistant a retardé les expéditions des articles d’hiver ; mais voilà maintenant les froids qui commencent et qui ont brusquement supprimé ces derniers beaux jours. Quant aux articles d’été, qui n’avaient pas à être influencés par ces rayons encore chauds de soleil, les commissions ont été moins nombreuses qu’on l’espérait.
- Fournies limite sa production, ne trouvant pas rémunérateurs les prix actuels des tissus.
- Il y a un peu de mouvement à Reims, en tissus; tous les genres ont eu un bon courant assez satisfaisant ; la filature, cependant, se plaint des bas prix de ses produits.
- La Chambre de commerce de Lyon vient de faire établir un travail statistique sur l’industrie de la soie pendant | l’année dernière. Ce rapport constate que la production de 1889 s’est élevée
- à 402 millions, soit 18,650,000 francs d’augmentation sur 1888. Cette augmentation revient presque complètement aux étoffes façonnées.
- Les fabriques anglaises de lainages qui avaient mis tous leurs métiers en mouvement pour expédier aux Etats-Unis, avant l’application du tarif-bill Mac-Kinley, sont maintenant peu occupées et auront beaucoup à souffrir certainement du nouveau tarif américain.
- Depuis cette époque, cependant, on mande de Leeds que les fabricants de gros draps ont été bien employés ; les mélanges à bas prix et les étoffes fantaisie étant surtout demandés.
- *
- * *
- Nous avons, dans ce numéro de la Revue de la Teinture, plusieurs communications intéressant le chiffonnage ; cela nous amène à dire quelques mots encore de cette branche spéciale de nos industries.
- Elle est intéressante, et par le nombre d’établissements qui y sont consacrés (dont quelques-uns même ont une importance réelle), et par les progrès qui ont transformé cette industrie depuis vingt ans environ : aujourd’hui, la plupart des ateliers sont munis d’un matériel mécanique, plus souvent à vapeur, qui n’a rien à envier à la teinture industrielle, sinon sa grande production ; la construction de ces machines est une spécialité qui a été le point de départ de la fortune d’un de nos plus grands ateliers de mécanique de Paris, lequel maintenant se consacre plus particulièrement à l’industrie manufacturière.
- Cette place est a reprendre et nous ne doutons pas qu’une maison disposant de ressources assez puissantes, qui s’adonnerait actuellement à l’ensemble du matériel pour teinturier-dégraisseur, arriverait rapidement à une sérieuse importance, il en est déjà, d’ailleurs, qui semble prendre cette voie : elle n’a que profit à en espérer, en continuant de bien construire et en se tenant à des tarifs modérés.
- Si la partie mécanique du chiffonnage s’est développée, le côté « procédés » s’est bien simplifié, quant à la teinture par l’emploi des couleurs d’a-linine, répondant à toutes les teintes,
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- même aux noirs. Le noir de naphtol (auquel s’est récemment ajouté celui de naphtylamine), est devenu d’un usage à peu près général ; on peut donc dire que maintenant les anilines suffisent à peu près à tout.
- Nous avons déjà parlé à nos lecteurs d’un procédé de blanchiment des lainages, remplaçant le soufrage, imaginé par M. Lyon, d’Alger; tous les teinturiers auxquels il a été soumis ont été séduits par la simplicité de ce moyen, et plusieurs sont disposés à en acquérir le droit d’application.
- M. Lyon, qui est un chercheur infatigable, vient de mettre au jour un nouveau procédé de noir sur lainages, dont nous ignorons la nature, mais qu’il présente comme direct, rapide, bien franc de teinte, et laissant aux coutures et doublures une teinte s’harmonisant avec celle du fond laine.
- Nous signalons ce fait à titre d’actualité; nous verrons quelle importance l’avenir lui donnera.
- La teinture sur bain de benzine — dite à sec — mérite aussi de fixer notre attention : M. Boursier en a fait une spécialité et a acquis une grande habileté dans ce travail ; il a décrit, dans un brevet récent, l’ensemble des moyens que l’expérience lui a démontré être les meilleurs.
- Mais il ne faut pas oublier que les formules ne sont rien sans la pratique, et quand elles ont un caractère aussi spécial, l’intervention de l’auteur est toujours nécessaire pour la mise en train du procédé.
- En tout, il faut le tour de main : c’est ainsi que malgré les couleurs d’aniline, ne s’improvise pas teinturier qui veut.
- F. Gouillon
- BLANCHIMENT ELECTRO-CBIIMIQÜE
- AU MOYEN DES IIYDR 0 - SULFI TE S Par M. A.-M. Villon
- Nous rappellerons prochainement le procédé de blanchiment de M. Hermite, basé sur la décomposition par l’électrolyse des hypochlorites. Le caractère de nouveauté du suivant nous engage à lui donner la préséance.
- L’auteur expose ainsi sa méthode :
- On sait que l’acide hydrosulfureux e=t un des puissants agents de blanchiment. Kallab l’a proposé pour le blanchiment des plumes et, depuis 1883, il est employé industriellement pour le traitement de la laine, de la soie, du papier, etc. (1)
- L’acide hydrosulfureux est usité à l’état
- (1) Voir Revue de la Teinture 25 juillet, année courante, p. 95.
- d’hydrosulfite de soude ou d’ammoniaque. On obtient ces sels en réduisant le bisulfite de soude ou d’ammoniaque en solution concentrée par le zinc métallique.
- On voit que le tiers seulement du bisulfite est transformé en monosulfite, et le restant en monosulfite de zinc. Le plus souvent, le sulfite de zinc doit être éliminé, par une addition de soude caustique qui précipite l’oxyde de zinc et donne du sulfite de soude. Ces opérations de décantation et de séparation des précipités sont toujours assez délicates, car l’hydrosulfite de soude se convertit facilement en bisulfite au contact de l’air.
- Nous avons imaginé un procédé de préparation de l’hydrosulfite de soude ou d’ammoniaque, en une seule opération, qui permet la transformation totale du bisulfite en hydro-sulfite.
- Notre méthode repose sur l’hydrogénation directe du bisulfite de soude, d’après la réaction :
- (SO2) NaOHO-\-2H—S20*-Na0-iH0-{-(2/iO).
- Bisulfite. Hydrosulfite.
- Le medleur moyen d hydrogénation que nous ayons rencontré est la production de l’hydrogène à l’état naissant, au sein du liquide, par l'électrolyse de la dissolution dans une cuve à diaphragme.
- Pour 88 kg de bisulfite de soude sec, il faut 2 kg d’hydrogène, en théorie ; pratiquement, nous comptons pour 100 kg de bisulfite, 3 kg d’hydrogène.
- Avec une puissance de 12 chevaux, actionnant une dynamo, on peut produire 125 gr. d’hydrogène par heure. En une journée de 24 heures, on produirait exactement 3 kg d’hydrogène.
- Vuici comment nous opérons pratiquement:
- Une cuve en buis de sapin est divisée en deux compartiments inégaux, l’un double de l’autre, par une cloison poreuse, en terre de pipe. Dans chacun d’eux sont disposées verticalement des plaques en charbon de cornue ou en cuivre doré ; celles du grand compartiment sont en communication avec le pôle négatif de la dynamo ; celles du petit compartiment, avec le pôle positif. La cuve est fermée par un couvercle à joint hydraulique.
- Dans le compartiment négatif, nous mettons 5 touries, soit 300 litres de bisulfite de soude à 35° B ; dans la cellule positive, nous mettons de l’acide sulfurique au dixième. Nous refroidissons les liquides, soit en plaçant la cuve dans une pièce froide, soit en faisant circuler le liquide incongelable d’une machine frigorifique dans un serpentin placé au fond de la cuve ; soit, enfin, en faisant circuler ce même liquide dans une double paroi entourant la cuve ; nous donnons la préférence â ce dernier moyen. Le liquide doit être refroidi à 0°.
- Nous faisons passer le courant d’une machine de 12 à 15 chevaux pendant 24 heures, et nous obtenons, au bout de ce temps, une solution saturée d’hydrosulfite de soude, dont
- le pouvoir décolorant est 3,5 fois plus fort que l’hydrosulfite obtenu avec le même bisulfite au moyen du zinc.
- La préparation de 300 litres d’hydrosulfite revient à 6 fr., sans compter, bien entendu, le prix du bisulfite de soude qui est de 20 fr. les 100 kil.; 100 kil. d’hydrosu'fite triple coûtent donc 22 fr.
- Pour blanchir les fibres textiles animales, laine, soie, etc., il suffit d’étendre 100 kil. d’hydrosulfite ainsi préparé de 300 litres d’eau pour obtenir le bain de manœuvre. Les écheveaux ou les pièces passées en carbonate de soude, sont mises dans ce bain et laissées pendant six heures, au bout desquelles on les essore entre deux rouleaux en bois de sapin, et on les lave à grande eau.
- D’après les données de M. Gaston Domergue, pour b'anchir 100 kil. de laine avec de l’hydrosulfite préparé avec le zinc, ii faut compter sur une dépense de 13 fr. 50. Avec l’hydrosulfite préparé par voie électro-chimique, cette dépense se réduit à 5 fr.
- L’opération du blanchiment se fait par une hydrogénation des matières colorantes qui cèdent leur oxygène à l’hydrosulfite et le ramènent à l’état de bisulfite.
- Lorsque le bain ne renferme plus d’hydrosulfite, on peut le régénérer en le faisant passer dans l’électrolyseur pour le soumettre à une nouvelle hydrogénation. Mais, dans ie cas où l’on veut régénérer les bains, on doit se contenter de diluer l’hydrosulfite de son volume d’eau au lieu du triple. Dans ces conditions, le blanchiment de 400 kil. de laine revient à peine à 2 fr., en comptant toutes les pertes et la main-d’œuvre.
- (Revue de Chimie)
- TEINTURE A SEC
- et
- A8SOU PLISSAGE DES SOIERIES
- EN CHIFFONNAGE d’après
- le brevet de MM. E. BOURSIER et A. BOISSEL
- Le procédé consiste à soumettre les soieries, velours, dentelles, tulles, etc., à un nettoyage énergique, à une teinture à sec par la benzine, et à un assouplissage à l’aide d’une machine spéciale.
- Le nettoyage se fait par le procédé des em-pleins, en employant, au lieu de benzine, un mélange savonneux dont les proportions moyennes sont les suivantes :
- Alcali volatil......... 10 parties
- Benzine pure........... 30 —
- Alcool................. 20 —
- Oléine pure............ 40 —
- Ce savon se mélange en diverses proportions à la benzine des empleins.
- Pour teindre, les brevetés font dissoudre
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 143
- des couleurs d’aniline, soit dans de l’alcool mélangé d’un peu de benzine très grasse, pour les couleurs en poudre ; soit dans l’oléine lorsqu’il s’agit de couleurs grasses en pâte assez dure, en ajoutant au mélange de l’alcool et de la benzine par moitié environ.
- Toutes ces couleurs, après dissolution, sont additionnées de 2 0/0 d’éther.
- Les bains de teinture sont formés de benzine ou benzoline, auxquelles on ajoute 2 0/0 du mélange savonneux indiqué pour le nettoyage et 2 0/0 d’oléine alcoolisée : la quantité de couleur entrant dans le mélange est de 5 0/0 pour les teintes foncées, et de 2 0/0 pour les claires.
- La teinture se fait à froid, à l’aide de tendeurs, et dure de une demi-heure à deux heures.
- On essore, on rince en benzine et on apprête à sec.
- 3° L’assouplissage, complément du procédé, se fait par une machine qui frappe verticalement, ou pilonne l'étoffe, se déroulant sur une table.
- L’emploi de cette machine est aussi applicable aux autres modes de teinture.
- SUR LE MORDANÇAGE en CHROME
- Par M. L. Whiteley
- M. Whiteley établit d’abord que ce n’est pas à l’état d’hydrate d’oxyde de chrome que se fixe le chrome sur la laine en bain de bichromate bouillant. Le fait que la laine bichro-matée n’est pas teintée en vert et ne prend la nuance de l’oxyde de chrome qu’après avoir été traitée par l’acide sulfureux semble indiquer déjà que c’est le bichromate qui est attiré et retenu comme tel par la fibre.
- M. Whiteley a mordancé de la laine en bichromate en plongeant la fibre dans une solution concentrée et froide du sel chromique et chauffant ensuite jusqu’à l’ébullition. La fibre a été ensuite lavée à l’eau distillée jusqu’à ce que celle-ci cessât de dissoudre du chrome. Cependant, la laine ainsi traitée, mise en diction pendant huit jours dans de nouvelle C3u distillée, lui a cédé encore du chrome, sous forme d’acide chromique. Dans le bain 0u l’on fit tremper cette laine encore pendant huit jours, le nitrate d’argent fit encore naître
- Un précipité.
- D’une autre part, le bain de mordant, épuisé ?ar le passage de la laiue, ne contenait pas ^oxyde de chrome.
- 11 en est autrement lorsque l’on mordancé en hain de bichromate acidulé par l’acide ®ulfuriqUe. Dans ce cas, la laine prend une cotation verdâtre, indice de la production
- °xyde de chrome. Les eaux de lavage four-^lssent Un précipité avec l'ammoniaque. Ici, a fibre est chargée concurremment d’acide
- chromique ou de chromate et d’oxyde de chrome ou de chromite.
- Les expériences de l’auteur font voir que les meilleurs résultats s’obtiennent par le mordançage et la teinture à chaud.
- Il n’est pas avantageux de faire usage de solutions trop concentrées de bichromate. Celles-ci occasionnent à la fois une perle de mordant et des inégalités. On obtient de bons résultats en chromant avec 3 pour 100 du poids de la laine en bichromate, et notamment en ajoutant 1 pour 100 d’acide sulfurique.
- On ne peut à cet égard formuler de règle générale. Ainsi, lorsqu’il s’agit de teindre ensuite avec des composés réducteurs, comme l’extrait de campêche, par exemple, l’acide sulfurique devient plutôt nuisible. D’autre part, il convient de varier la dose de l’acide, en raison de la dureté plus ou moins grande de l’eau dont on fait usage.
- Pour certains noirs, il est avantageux d’ajouter aux bains un sel cuivreux pour donner au noir un ton rougeâtre et l’empêcher de verdir.
- Les sels de chrome proprement dits n’ont pas acquis, dans la pratique, la place importante qu’on eût pu leur assigner à 'priori. Cela tient à ce que ni le sulfate, ni l’alun de chrome ne cèdent suffisamment d’oxyde à la fibre pour conduire à des tons bien nourris.
- (Chemische Industrie.)
- MACHINE A APPRÊTER
- dite « La Sans Rivale »
- de MM. PiNGRIÉ ET ClE
- L’Exposition de 1889 renfermait quelques types de tambours d'apprêt, à mouvement continu, mais en général, sans originalité bien spéciale, sauf celle de MM. Pingrié et Cie, qui est la suite et la transformation moderne de la fameuse machine Tailleur et Cie.
- Au travail intermittent du métier Tailleur, la machine « Sans Rivale » a substitué le mouvement continu, par l’adaptation du feutre sans fin, et en même temps qu’elle devenait l’un des meilleurs appareils pour les travaux du chiffonnage, elle constituait aussi une machine industrielle, applicable aux tissus neufs, notamment à ceux ne pouvant supporter des tractions, tels que tissus à réseaux ou à mailles tricotées, c’est-à-dire les tulles, les guipures, les étoffes à jerseys, les crêpes de Chine et, d’ailleurs, tous tissus.
- Nous avons parlé de cette machine dans notre Revuedel’Exposition(l), maisnousavons promis aussi de revenir sur les sujets qui présenteraient un intérêt spécial, et celui-ci mérite particulièrement une description plus détaillée.
- Type général
- Au premier abord la machine Pingrié et Cie
- (1) Voir Revue de la Teinture année 1889, p. 90.
- paraît établie sur le type général des tambours à toile sans fin, mais plusieurs perfectionnements ont été apportés aux modèles connus, et même aux premiers appareils des inventeurs.
- Nous avons déjà dit qu’elle se distinguait de son point de départ — le métier Tailleur — par la continuité du travail, grâce à l’adoption du feutre et du tambour.
- Ce tambour est d’un diamètre restreint \ ce faible diamètre est justifié par l’apprêt au sec que donne la machine — avec légère humectation par jet de vapeur — duquel il résulte une moins grande quantité d’eau à vaporiser et par conséquent un contact moins prolongé de la surface chaude ; en même temps, la dépense de vapeur est moindre (1), le travail plus rapide/et le feutre plus court, tend moins à se déplacer latéralement pendant sa course.
- Un important perfectionnement de la machine est aussi la pression à laquelle l’étoffe est soumise, avec des degrés différents d’intensité, suivant son espèce et le genre d’apprêt à obtenir.
- Son mouvement est dans les deux sens ; avant et arrière, avec changement instantané; il est donné, soit par courroie motrice soit par pédale suivant la force de l’appareil.
- Depuis l’exposition MM. Pingrié et Cie ont apporté une nouvelle et sérieuse amélioration, pour laquelle ils viennent de prendre un certificat d’addition à leur brevet, t Un nouvel organe aussi simple que peu encombrant, guide le tissu à son entrée sur la machine, ce qui permet d'éviter tous faux plis, pinces et frisures.
- Cette disposition constitue en même temps un garde-mams pour l’apprêteur, le prérer-vant d’accidents encore assez fréquents, tels qu’écrasements et brulûres des doigts entre les cylindres.
- (1) Une étoffe mouillée et essorée pouvant contenir plus de 100 grammes d’eau par mètre carré? la vaporisation de ce poids d’eau exige :
- K., 0,1 (606,5 + 0,305 X 100) = 63,7 calories.
- Si on apprête 300 mètres carrés à l’heure, (sur un cylindre de 1 m. 70j, le séchage de l’étoffe absorbe :
- 300 X 03,7 = 19,110 calories.
- La vapeur fournie au cylindre n’ayant qu’un rendement calorifique de 50 O/O, à cause des pertes par rayonnement et par conductibilité, il faut 19,110 X 2 = 38220 cal. à l’heure, soit 60 kil. de vapeur prise à la chaudière.
- Dans de telles conditions, une journée de 10 heures do travail coûte 600 kil de vapeur, ou 100 kil. de houille.
- Par l’injection de vapeur, le poids d’eau (à 100 degrés) reçu par mètre carré d’étoffe ne dépasse pas 2 à 3 grammes.
- D’autre part, le cylindre étant au dessous de 100 degrés et non à 130 environ, comme l’apprêt des étoffes mouillées l’exige, les’ pertes par rayonnement et par conductibilité s’abaissent dans le rapport des écarts de la température; soit comme :
- 90 — 15 2
- ---------= 0,65 ou —
- 130 — 15 3
- Toutes pertes comprises, l’apprêt à sec procure donc une économie de charbon de plus de 50 0/0.
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- Ces deux conditions remplies complètent la machine, et nous ne les voyons pas satisfaites dans les autres appareils similaires. Les praticiens reconnaîtront quelle est leur importance.
- Classification des machines La machine dite « Sans Rivale » se cons-
- Ces deux modèles représentés par la fig. 1 ci-contre s’adressent particulièrement aux ateliers possédant une force motrice 5 ils peuvent néanmoins marcher indifféremment par poulies de transmission ou à pédale, au gré et suivant les besoins de l’apprêteur.
- Un débrayage spécial permet d’arrêter instantanément et de repartir de même, soit en ayant, soit en arrière.
- Les deux autres types sont :
- Le n° 3, modèle restreint, longueur du cylindre : 1 m. 30 ; diamètre 50 cm.
- Le n0 h, petit modèle, cylindre de 1 m. 20 sur 35 cm.
- La fig. 2, peu différente de la précédente, montre ces deux derniers modèles.
- Us sont plus spécialement destinés aux ateliers n’ayant pas de force motrice. Us marchent à la pédale, avec facilité cependant d’employer la force motrice.
- Leur légèreté, leurs dimensions peu encombrantes et surtout leur simplicité les rendent d’un emploi des plus faciles. Une femme seule peut les faire fonctionner sans fatigue.
- Il n’y a pas lieu de faire de distinction entre le travail de la pièce neuve et celui des morceaux reteints • l’un et l’autre se font également sur quatre types d’appareils, cependant
- truit sur quatre types, tous basés sur le même principe, donnant le même genre de travail, et ne différant que. par les dimensions et le mode de mise en mouvement.
- Le n° 1, grand modèle, dont le cylindre sécheur a 1 m. 50 de longueur sur S0 cm. de diamètre.
- Le n° 2, modèle mixte, cylindre de 1,40 sur ! 65 cm.
- on conçoit que les deux premiers conviennent plutôt que les petits au travail manufacturier; ils ne sont pas moins avantageux aux teinturiers-dégraisseurs ayant une grande production.
- C’est le type n° 2 qui était à l’Exposition. Une mention honorable lui a été décernée: c’est la première fois qu’elle figurait à une Exposition universelle, étant d’invention relativement récente.
- Fonctionnement de l’appareil
- La machine comporte comme principaux organes, avec une série de rouleaux-guides, un injecteur de vapeur, puis le tambour-sécheur . entouré en partie du feutre sans fin. Une simple vis hélicoïdale met en marche ces différents organes.
- L’étoffe ayant été gommée au foulard, à l’éponge ou à la brosse, puis séchée par éten-dage, est présentée à la machine qui est munie de guides de direction pour les pièces.
- L’étoffe est entraînée par le feutre, et passe successivement sur l’injecteur qui l’humecte juste assez pour amollir la gomme, puis sur le tambour qui la sèche et sous la pression du feutre, qui l’unit ; elle ressort enfin avec un
- lustre et un brillant décati ne tachant pas à l’eau comme celui obtenu par la presse.
- La compression à laquelle l’étoffe est soumise aussitôt après l’injection de vapeur, est réglée à une intensité plus ou moins grande au moyen de ressorts faciles à manier, même pendant la marche, et on obtient des effets divers suivant le mode de procéder.
- Ainsi l’on apprête un reps à faible pression, en détendant les ressorts et mettant l'endroit de ce tissu sur le feutre : la côte, de cette façon, n’est pas écrasée. Au contraire pour un damas les ressorts sont bien tendus el l’on glace Vendrait en le faisant appliquer contre le cylindre.
- Sur les coupons ou pièces de neuf, ces machines débitent en moyenne 3 mètres par minute (en longueur) pour les tissus épais, et davantage pour les étoffes légères.
- Les morceaux, tels que volants, corsages, biais, etc., passent avec la même vitesse, et sortent très rapidement, en raison du faible diamètre des cylindres.
- Lorsqu’une étoffe exige l’apprêt au mouiilé, on l’opère par deux passages sur le cylindre sécheur, et ici encore le faible diamètre de ce cylindre est plutôt un avantage, car pendant l’interruption du contact entre l’étoffe et le cylindre, la vaporisation se continue, et au second tour, le tissu se présente dans un état comparable à celui qu’exige l’apprêt à sec.
- Avantages de l’apprêt a sec
- Nous avons déjà démontré l’économie de combustible résultant de ce mode d’apprêt -, il reste encore à signaler ses avantages portant sur la construction même de la machine, et sur le résultat final du travail.
- Pour apprêter au mouillé, il faut une forte chaleur au cylindre, que l’on obtient par un chauffage sous pression, mais il suffit d’une température inférieure à 100 degrés pour obtenir le séchage d’une étoffe seulement pénétrée de vapeur et pressée, mais non imbibée d’eau. Dès lors, on n’a qu’à introduire de la vapeur à 100 degrés dans le cylindre sécheur.
- On emploie pour cela la vapeur d’échappement de la machine motrice, s’il en existe une dans l’atelier ; dans le cas contraire, on se sert de vapeur prise sur le générateur et librement détendue à la pression atmosphérique.
- En aucun cas, il n'existe donc de pression appréciable dans les cylindres sêcheurs des « sans rivale », car ils reçoivent la vapeur par un orifice, et ils en évacuent librement l’excès, dans le cas d’un défaut de surveillance de l'ouvrier apprêteur. Donc, ces cylindres sont, par le fait, inexplosibles.
- La température inférieure à 100 degrés, à laquelle l’étoffe est soumise, évite ce brillant ciré, ces dénaturations et coulages de couleurs que les cylindres,forcémenttrès chauds, produisent dans l’apprêt au mouillé.
- Fig. 1. — Nos 1 et 2. — Grand modèle et modèle mixte.
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- Fig. 2. — Nos 3 et 4. — Modèle réduit et Petit modèle,
- P'NGRIÉ & C! Paris !
- Cet apprêt par injection de vapeur est aussi plus souple et n’écrase pas le feutre
- Ajoutons, enfin, que les ateliers d’apprêt ont rarement été construits pour cette affectation, et qu’il est égalemant importait de remarquer que l’apprêt au mouillé dégageant environ AO fois plus de vapeur à sec, emplit constamment ces pièces d’un nuage épais de vapeur humide.
- Conclusion
- Nous voudrions éviter de tomber dans le prospectus, et c’est pourtant un passage de celui de MM. PmGRiÉetCieqne nous reproduisons ici, comme résumant l’étude que nous venons de •faire et les avantages incontestables de la machine ; c'est en même temps, un complément de description.
- « Nos machines complètement transformées apprêtent soit à sec, soit au mouillé, les étoffes de toutes sortes : soieries, lainages, cotonnades, mélanges, damas, reps, jerseys, crêpes de deuil, crêpes de Chine, guipures, broderies, etc., par pièces, coupons, morceaux usagés ou reteints.
- «Nos feutres sans fin ne frisent pas. Un système breveté donne à nos cylindres plus eu moins de pression, etc.
- « Nos machines forment un tout complet, ne nécessitant pas l’achat de pièces complémentaires : elles n’exigent pas de fondation, s’installent partout sans frais, et ne présentent aucune chance de dérangement, par suite de fôur construction robuste et soignée.
- (t Le mécanisme est d’une simplicité telle Qu on est immédiatement au courant de leur
- marche.... »
- Le reste n’étant plus de la description, nous nous abstenons de le reproduire.
- Nous sommes, quoi qu’il en soit, d’accord avec MM. Pingrié et Cie, pour reconnaître que leur machine est un bel et bon instrument que nous avons vu fonctionner et manœuvrer nous-mêmes, en produisant un excellent travail sur tous genres de tissus.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur Fart du Teinturicr-Dégraisscur
- Des couleurs sur coton et sur mélanges — suite —
- Nous avons vu dans la précédente Causerie le procédé de mordançage des cotons au sumac et à l’émétique ; c’est le moyen le plus généralement applicable ; il y a, ai-je dit, des cas spéciaux que nous allons voir.
- Couleurs azoïques
- Les couleurs azoïques ou de Benzidine sont une classa de colorants dérivés de la houille, qui teignent le coton directement et sans préparation, et en même temps la laine et la soie, si l’on a affaire à un mélange -, mais, en général, ces couleurs ont peu de tranché, et si elles rerrlent des services dans la teinture du neuf, le chiffonnage n’en Lire que des résultats médiocres ; mieux vaut donc se servir des couleurs ordinaires (basiques) en ayant recours au mordant de sumac et d’émétique.
- Les principales couleurs azoïques sont :
- Bleues. — L’azo-bleu, les benzoazurines.
- Rouges. — Les congo, les benzopurpurines, les deltapurpurines, les rosazurines.
- Jaunes. — La chrysamine, la primuline, le jaune de Hesse.
- Violettes. — L’azo-violet, le Congo-Corinthe.
- Vertes. — Se font par mélange de benzo-azurine et de chrysamine.
- Marron. — Les benzo-brur.s.
- Noir. — Le noir diamine.
- Ces couleurs se mélangent entr’elles, et les teintes peuvent se remonter et se virer après coup aux bois : Campêche, Cuba, Orseille, etc.
- Les procédés d'application sont les suivants, que je dose pour 10 kil. de tissus.
- Sur cotons purs.
- Teindre une heure au bouillon, avec :
- Savon............................ 300 gr.
- Carbonate de soude .............. 100 —
- Sulfate de soude................. 500 —
- Couleur (suivant nuance) 100 à AOO —
- Sur laine-et-coton.
- Bouillon d’une heure avec :
- Carbonate de potasse..... 300 gr.
- Phosphate de potasse..... 500 —
- Couleur.......... 100 à AG0 —
- Sur soie-et-coton.
- Bouillon d’une heure également avec :,
- Savon ................ 250 gr.
- Phosphate de soude...... 1 kil.
- Colorant,...........100 à 400 gr.
- Toutes ces teintures se font au bouillon, même pour les cotons purs et le mélange soie.
- Je n’insiste pas davantage sur ces couleurs, qui intéressent plutôt la fabrique.
- Bleus sur coton
- Voici les moyens les plus pratiques pour faire ces couleurs :
- Bleus d'aniline.
- On peut aller jusqu’aux bleus moyens sur coton et sur laine-coton, sans mordant, au moyen des bleus alcalins (Nicbolson).
- La teinture se fait, comme pour la laine, sur bain monté au borax , on échantillonne et on développe quand on est au ton dans un bain acide, mais il faut éviter l’acide sulfurique pour les cotons, et préférer l’acide acétique.
- Pour les cotons-soie, on teint sur savon comme pour les soies.
- Mais on doit préférer les bleus de méthylène qui donnent des nuances vives et relativement solides, et ne dégorgeant pas.
- Ils se combinent avec les autres couleurs d’aniline pour former des teintes composées.
- Pour l’emploi, on mordance au sumac et à l’émétique.
- Puis, après rinçage, on passe dans un léger bain de savon tiède ; on rince et on teint à tiède sur le bain de bleu de méthylène.
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- On n’ajoute le colorant que peu a peu, afin de bien unir. Lorsque la couleur est à peu près montée, on chauffe à 80 degrés pour bien fixer le bleu.
- Si l’étoffe contient de la laine, on continue de teindre à celte température jusqu’à nuance voulue.
- On rince et on sèche.
- On obtient des bleus foncés sur coton seul, en passant au sumac (sans éan'tique).
- Puis, dans un léger bain de pyroligmte ou de rouille, qui donne un fond gris.
- Sur ce gris de fer, rincé, on peut teindre directement au bleu de méthylène.
- Bleus au prussiate.
- Ces bleus offrent le moyen de produire des bons teints sur coton, comme sur soie et sur laine.
- Pour 10 mètres d’étoffes, on compose deux
- bains comme suit :
- Ier bain.
- Rouille à 45°............... 1 litre
- Eau......................... 100 —
- 2e bain.
- Prussiate jaune de potasse .. 250 gr.
- Acide sulfurique.............. 250 —
- Eau........................ 100 lit.
- Passer une demi - heure sur le bain de rouille, rincer sur plusieurs eaux.
- Le tissu ainsi chargé d’oxyde de fer est passé rapidement dans le deuxième bain, ce qui demande quelques minutes seulement ; le bleu se développe de suite, mais il est encore faible. On revient alors sur le premier bain, on rince, on retourne au bain de prussiate ; le bleu se remonte, mais n’est encore qu’au ton moyen ; si on le veut tout-à-fail plein, on recommence une troisième fois ces deux passages.
- Il est inutile de rincer sur le prussiate, mais il faut des rinçages à fond après le bain de rouille.
- Toutes ces opérations se font à froid.
- En terminant sur un faible bain de campê-che froid, on donne plus de fond à la teinte. On peut aussi l’achever sur bleu ou violet d’aniline ; le fond de bleu est un mordant suffisant pour tirer ces couleurs.
- Rouges sur cotons
- Pour les roses et les rouges sur cotons, on emploiera exclusivement les couleurs d’aniline qui sont préférables aux bois de Brésil dont on se servait autrefois.
- Il n’y a de bons teints en coton que les rouges d’Andrinople, mais le procédé n’est pas à la portée de nos ateliers.
- Roses
- Autrefois, on employait le safranum, qui n’est plus du tout en usage.
- Les roses clairs se font sur cotons blanchis, à peu près sur tous les rouges d’aniline, mais
- on n’obtient que des teintes bien faibles; pour les avoir plus pleines, on a recours aux procédés suivants pour rouges, en s’arrêtant au ton désiré.
- Safranines, Eosines, Ponceaux
- Pour avoir de beaux roses,il faut employer de préférence ces produits.
- On prépare un bain tiède dans lequel on ajoute du sel de cuisine en forte proportion, soit 50 à 60 grammes par litre de bain ; on y verse la solution de colorant et l’on teint.
- Sécher sans rincer.
- Pour des rouges pleins, il faut des bains courts, concentrés, chargés en couleur ; on n’arrive pas à les tirer à fond-, on utilise le reste pour faire des soies et des laines, ou pour les teintes mode et loutre.
- Rouges
- Teindre les cotons ou mélanges, sumaqués et émétiqués, sur un bain de fuchsine, cerise, grenat, etc.
- Le coton ayant reçu un pied de curcuma sans autre préparation, peut se recouvrir en fuchsine et donner ainsi un cerise assez frais.
- Ecarlate pour coton
- Celte couleur est un rouge bien vif, donnant de belles teintes sur coton et sur mélanges
- laine ou soie.
- Le bain se prépare ainsi :
- Eau. ,....................... 25 lit.
- Sel de cuisine......... 1 kil.
- Alun ....................... 250 gr.
- Ecarlate..................... 20 —
- On chauffe à 50 degrés, et on lisse 2 à 3 | heures.
- Lorsque l’on a de la laine dans le mélange, on ajoute après deux heures de travail :
- Acide acétique......... 50 gr.
- On pousse la chaleur jusqu’à 80 degrés et l’on continue à teindre.
- Le travail est long, mais donne de bons résultats.
- Les bains peuvent servir à nouveau, en les remontant en sel, alun et colorant.
- Malgré que je ne veuille pas beaucoup m’étendre sur les cotons — cela fait de mauvais matelas — il faut pourtant en dire le nécessaire, mais j’ai hâte d’en sortir pour arriver à la partie plus intéressante des Apprêts.
- Maurice GUÉDRON
- SUR LA COLORATION de LA SOIE
- PAR LES ALIMENTS DES VERS
- Communication de M. Louis BLANC â l’Académie des Sciences.
- Depuis longtemps il a été dit que, en soumettant les vers à soie à une alimentation colorée, particulièrement par l’indigo et la
- garance, on peut obtenir des cocons présentant la couleur de la substance employée.
- Dans ces derniers temps, M. Villon (1) a annoncé qu’il avait obtenu ce résultat avec l’indigo, la garance et la cochenille ; peu après, M. E. Blanchard (2) a rappelé ses expériences antérieures, qui avaient eu le même succès. Ce dernier observateur dit même que « la substance qui s’accumule dans les « glandes entraînant avec elle quelque peu « de la matière colorante, son passage à tra-« vers les parois se trouvait, en certains cas, « absolument manifeste ». Considérant comme un fait acquis la possibilité de colorer la soie in situ, grâce à une alimentation appropriée, nous avons repris ces essais dans un but spécial. Mais nous avons abouti à des résultats que nous croyons devoir signaler.
- Les nombreuses matières colorantes que nous avons employées, d’origine végétale ou dérivées de l’aniline, étaient, les unes pulvérulentes, les autres dissoutes ou en suspension dans l’eau. Les premières seules nous ont donné un résultat positif.
- Des vers qui absorbaient de l’indigo finement pulvérisé ont évolué assez péniblement et n’ont pas donné de cocon ; ils ont ébauché leur trame, puis se sont arretés et sont morts. Le peu de soie qu’ils ont fournie était nettement bleuâtre, mais elle a été détruite par accident, et nous n’avons pu l’étudier d’une façon particulière.
- Quant aux vers nourris avec des feuilles saupoudrées de carmin, ils ont donné une dizaine de cocons de couleur orange, parsemée de plaques plus rouges, et un échantillon très nettement rouge. Mais la dissection de plusieurs de ces vers au cinquième âge a permis de constater que, dans l’appareil sé-ricigène, la soie ne présentait nullement une couleur anormale, et, d’autre part, l’examen microscopique de la soie a montré que la matière colorante rouge était représentée par des granules de carmin fixés sur le grès, c’est-à-dire tout-à-fait à la surface de la bave. Celle-ci n’était pas colorée.
- Il résulte de ces constatations que cette soie avait été souillée, à mesure que le cocon s’édifiait, par la poussière de carmin dont le ver était abondamment sali. Cette poussière s'est collée au grès encore visqueux qui entoure les fils de soie, et c’est ainsi que le cocon a été coloré. Il est donc permis de supposer que les auteurs qui ont annoncé avoir obtenu de la soie colorée avaient simplement des cocons souillés par les matières pulvérulentes données aux vers, et non pas de la soie teinte dans l’organisme.
- M. E. Blanchard dit, il est vrai, avoir vu la matière colorante passer à travers les parois des glandes à soie. Nous ne pouvons nous expliquer ce phénomène ; car, avec les substances les plus facilement diffusibles, nous n’avons jamais pu obtenir de la soie colorée en place. Bien plus, avec les colorants végétaux solubles, nous n’avons même jamais
- (1) Villon, La Soie, 1890.
- (2) E. Blanchard, Sur la production artificielle de la Soie (Compte rendu, 14 avril 1890).
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- constaté l’absorption de ces substances et leur passage dans le Pquide cavitaire.
- Quant aux colorants dissous ou en suspension dans l’eau, ils n’ont donné aucun résultat. La fuchsine a cependant déterminé des phénomènes intéressants. Elle a été absorbée, a coloré le liquide lymphatique, et les divers organes baignés par celui-ci ont fixé une proportion variable de matière colorante. L’examen microscopique montre que, dans les fibres musculaires striées, la coloration siège sur le protoplasma, qui est assez abondant, et un peu sur les fibrilles, tandis que les noyaux sont incolores.
- Dans les cellules de l’épithélium intestinal, des glandes salivaires, du corps adipeux, et des tubes de Malpighi, le protoplasma est encore seul coloré. L’appareil séricigène présente une coloration nette. Le tube sécréteur a une couleur gris rosé, siégeant sur le protoplasma ; les nombreuses granulations de soie que renferme celui-ci et les noyaux ramifiés sont incolores. A partir du réservoir, la coloration devient de plus en plus intense. Là encore, le protoplasma des cellules a seul fixé la fuchsine. Enfin, le tube excréteur est à peine coloré. Le contenu de la glande n’a j pas subi l’action de la fuchsine ; par l’orifice ] du canal excréteur rompu, la soie sort abso- 1 lument incolore.
- La fuchsine absorbée par les éléments vivants du ver se fixe donc uniquement sur le protoplasma, et les noyaux résistent à son action. En outre, quoique chargé de matière colorante, le protoplasma des cellules sécrétant la soie fabrique cette substance et l’excrète sans lui communiquer de coloration.
- En résumé, quelques matières colorantes très solubles et très diffusibles, telles que la fuchsine, sont seules susceptibles d’être absorbées par l’épithélium intestinal du ver à soie ; ces substances peuvent alors colorer les cellules des organes sécréteurs de la soie, mais ne colorent pas le produit de sécrétion. Les soies colorées que l’on a obtenues en soumettant les vers à une alimentation appropriée, ne sont très probablement que des soies chargées extérieurement de poussières colorantes (1).
- CONSIDÉRATIONS
- SUR L’ÉTAT ACTUEL
- DE l’industrie du teinturier-dégraisseur
- ET INCIDEMMENT
- SUR LES CLARIFICATEURS A BENZINE
- alambics que pour le même motif, il n’admet pas.
- Malgré certaines attestations, j’estime que le clarificateur est d’ordre très inférieur et ne peut donner que des résultats imparfaits, tandis que l’alambic, tel que je l’ai, donne sûrement, sans danger, un produit absolument neuf et plus parfait à chaque nouvelle distillation. (1)
- M. Barbé, dans ce même journal, se plaint avec raison de la multiplicité des magasins. Il est certain que notre industrie ainsi comprise voit non-seulement ses bénéfices partagés, dilués enlre une infinité d’intermédiaires, et réduits à une portion infime, mais de plus, par ce système multiplié d’entremises, de bureaux ou d’ateliers spécialistes, le travail est moins bien fait qu’il pourrait l’être, et par conséquei t s’abaisse comme qualité de produits : la profession marche ainsi au discrédit!
- M. Cloutier, de Beaune, président d'honneur 1 e la Chambre syndicale des maîtres teinturiers-clerJi'aisseurs de la ville de Lyon, adressait résument à cette Compagnie, une lettre dans Quelle, entre autres sujets, il émettait les observations suivantes :
- lis avec intérêt la Revue de la Teinture, eU y ai remarqué les notes de M. Guéduon, ^Léralement très justes et pratiques. Pourrie ne partage pas son avis à propos des c “Lficateurs à benzine qu’il vante, et des
- u,!1) Ajoutons qu’un tel mode de teinture serait 'Carras industriel plutôt qu’un avantage.
- F. G.
- Je disais à propos des clarificateurs (Revue de la Teinture, 1889, p. 105).
- « La distillation est le seul moyen de régénérer complètement la benzine salie, mais il ne faut pas songer à installer ce travail dans nos ateliers... ».
- Ainsi pour moi, comme pour M. Cloutier, la distillation est donc le procédé préférable, et ce n’est qu’à défaut de pouvoir en faire usage, que les clarificateurs sont indiqués comme résolvant la question subsidiairement.
- A Paris, les distillations de benzine sont absolument interdites, et dans la banlieue il faut des permissions précédées d’enquêtes de commodo et incommoda, que l’on obtient seulement dans les communes à usines, et non sans difficulté. Des entraves de même nature existent dans la plupart des grandes villes.
- C’est surtout en me plaçant à ce point de vue (que j’ai eu si souvent à envisager dans ma carrière), que je ne jugeais pas à propos de m'arrêter aux alambics, et puis le travail de la distillation me semblait d’une nature si différente de ceux de nos ateliers, que je ne me sentais pas enclin à y pousser. Je sais que beaucoup de nos confrères l’ont maintenant adopté, je ne puis que les féliciter de leur esprit novateur.
- J’ajoute cependant que pour le premier passage des empleins, les benzines simplement clarifiées sont très suffisantes ; tlles conservent un reflet jaunâtre qui n’est pas gênant, et une petite quantité de corps gras encore moins nuisible, puisqu’on admet aujourd’hui que les bains de benzine trop secs pénètrent et dissolvent les taches grasses moins facilement que ceux qui sont déjà un peu gras ; c’est pourquoi on croit trouver de bons effets à ces soi-disant « savons-benzine », qui n’ont d’autre résultat que d introduire un corps gras dans le bain.
- Ce n’est pas pour les besoins de la cause que j’avance ceci ; déjà je le disais dans ma causerie sur la teinture à sec (numéro du 10 Août dernier, page 106). Les dissolvants agissent d’autant mieux qu’ils ont plus de similitude de nature avec les corps à dissoudre ; c’est ainsi qu’on arrive à ramollir une tache de peinture ou de cambouis en l’imprégnant de beurre ou de saindoux.
- Une rectification absolue de la benzine n’est donc pas indispensable pour le premier bain, et comme il faut toujours mettre en service de la benzine neuve, on emploie celle-ci pour le rinçage.
- Le plus sérieux défaut des benzines clarifiées est l’odeur qu’elles ont prise dans les nettoyages précédents, et que le filtre n’enlève pas ; c’est encore au bain de rinçage à la faire disparaître.
- Au fond, je suis donc d’accord avec M. Cloutier, et je suis heureux qu’il m’ait fourni une occasion de m’expliquer sur ce sujet.
- M. Guéduon.
- Ce qu’il faut chercher me paraît donc l’atelier autonome, faisant autant que possible tout par lui-même, et par suite, considération acquise dans le public.
- Il faut ajouter à cela, toujours dans la mesure du possible, le magasin unique, et comme conséquence diminution des frais généraux et suppression de ce travail mort, passé en allées et venues, en chevaux, voitures, loyers multi-. pies, gérances et le reste.
- En mécanique, en transports, on s’applique à rendre le poids mort aussi peu sensible que possible. Cela correspond au travail mort dont je parle et je crois qu’une maison installée dans les conditions que j’indique, même en faisant moins d’aflaires, aura plus de bénéfices et aussi plus de considération.
- Elle contribuera à relever la profession dans l’opinion publique, car faisant son travail par elle-même et économiquement elle pourra donner tous les soins voulus aux articles qui lui sont confiés ; elle n’aura pas à supporter les loups faits par autrui, — on a toujours bien assez des siens — et une réputation hors pair sera le couronnement de son œuvre.
- L’EAU OXYGÉNÉE
- ET
- SES NOUVELLES APPLICATIONS Par M. A. Bertfiier.
- Les dissolutions de bioxyde d’hydrogène étant plus stables quand elles renferment un acide et, au contraire, l’étant moins, quand elles contiennent un alcali, on utilise ce fait pour les conserver en leur ajoutant une petite quantité d’acide chlorhydrique.
- Par contre, dans les applications, où, au contraire, il est nécessaire de faciliter la décomposition du peroxyde, il convient de se servir de solutions faiblement alcalines et d’étendre du double d’eau le produit commercial au 3 p. c. De plus, la solution doit avoir comme force maxima 1 p. c. Enfin, cette même solution alcaline peut se conserver si, immédiatement après en avoir fait usage, on la rend légèremend acide et on la place dans un lieu frais.
- L’eau oxygénée est d’un usage fort pratique dans la teinture de la soie, des crins, de l’ivoire, dans la tannerie et la mégisserie. Il arrive souvent, en effet, comme le remarque le Dr Gœhring, que l’on obtienne une teinte trop foncée ou que le cuir soit taché. Actuellement, il n’est pas facile de remédier à cet inconvénient : le peroxyde le permet ; il suffit pour cela, après avoir bien nettoyé la surface à traiter avec du savon de Marseille, d’étendre dessus, au pinceau, une solution alcaline de peroxyde. La décomposition de l’eau oxygénée commençant aussitôt, produit la décoloration désirée. Quand la teinte voulue est obtenue, on arrête le dégagement d’oxygène en lavant,
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- puis on fait sécher dans un courant d’air. Si la première opération n’a pas permis d atteindre la couleur souhaitée, il suffit de recommencer, en prenant toujours bien garde d’employer la solution de bioxyde lorsqu’elle a sa plus grande force, c’fst-à-dire immédiatement après l’adjonction de l’ammoniaque. M. Gœhring fait de plus remarquer que l’eau oxygénée étant un excellent agent désinfectant et antiseptique assure la bonne conservation des cuirs traités par le précédent procédé.
- Si, au lieu d’arrêter l’action du peroxyde sur le cuir coloré, on le laissait agir, on obtiendrait finalement un produit d’une blancheur éclatante, d’un velouté très agréable, rappelant la douceur de la peau humaine la plus fine, quand bien même le morceau de cuir traité serait vieux et sali -, telle est, en effet, l’énergie de l’action de l’oxygène au moment où il se dégage de la combinaison H2 O2, c’est-à-dire à l’état naissant.
- Ensuite de ces remarquables propriétés, le bioxyde d’hydrogène peut certainement être classé parmi les substances servant à l’embellissement et l'ornementation.
- Dans la peinture, depuis fort longtemps, l’eau oxygénée est recommandée pour rafraîchir les toiles dégradées par les émanations d’acide sulfhydrique.
- Dans la lithographie et l’art de la gravure, on se sert très avantageusement du bioxyde d’hydrogène pour effacer les taches jaunâtres (taches d’humidité) que l’on rencontre fréquemment et qui dépafent les vieilles estampes. L’emploi du chlore ou de l’acide sulfureux est peu pratique, sinon dangereux, dans bien des cas ; car on risque d’endommager le dessin lui-même, tout en ne faisant pas disparaître complètement la tache. Avec le peroxyde, on n’a pas à craindre de semblables malheurs : le papier traité, — par opérations successives, — devient parfaitement propre et blanc, ce qui fait admirablement ressortir la gravure et permet de la reproduire au moyen des procédés photographiques ordinaires.
- Dans la parfumerie, la cosmétique, le peroxyde d’hydrogène trouve de nombreuses applications (les plumes d’autruche, par exemple), l’ivoire (les portes cigares), la corne, les crins, deviennent du plus beau blanc. Quant aux cheveux, ils peuvent, selon la force des solutions employées, prendre les teintes les plus diverses, depuis les plus foncées — lorsqu’elles existent naturellement — jusqu’aux plus claires : noir, brun, châtain, roux, jaune d’or, blond, blanc ; la série est complète et les tons intermédiaires sont tous obtenus ; il suffit de proportionner le nombre des opérations et la quantité de peroxyde au résultat désiré. Le mixture anglaise appelée : Golden haïr water ou Auricoma, grâce à laquelle on peut teindre soi-même ses cheveux, n’est autre qu’une solution de bioxyde d’hydrogène.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- f lianilire syndicale de* maître* teintarter**dégrai*«eur* de Lyon.
- — La Chambre s’est réunie en Assemblée générale trimestrielle, le 5 octobre courant, sous la présidence de M. Capillery, assisté de M. F. Patin, vice-président.
- Travaux courants.
- 11 est donné communication de lettres de M. Henri de Paris, de M. Cloutier de Beaune, et de M. Volpillière, président de la Chambre syndicale des ouvriers teinturiers-dégraisseurs.
- Cette dernière donne lieu à une délibération dont il sera question plus loin.
- Il est procédé au réglement des cotisations par le trésorier.
- Sont nommés membres honoraires, MM. Guilhas, teinturier à Genève, Patel, (Truc-Mistral), Mme veuve Nanty, à Clamecy.
- Délibérations.
- Par la lettre de son président, la Chambre syndicale des ouvriers, demandant que la journée de travail soit réduite à 10 heures, au lieu de onze qu’elle est actuellement, une commission de sept membres est immédiatement nommée pour étudier la question.
- Elle est composée de MM. Condemine, Per-russet, Berruyer, Ville, Galyin, Maurice et Patin.
- Il est décidé que cette commission devra se réunir le 9 octobre, afin de répondre à la demande des ouvriers.
- Travaux de la Commission.
- La commission ci-dessus désignée, s’est réunie à la date prescrite ; M. Berruyer en est nommé président, et M. F. M. Patin, secrétaire.
- Après diverses propositions de MM. Perrus-set, Condemine et Patin, le projet suivant est adopté à l’unanimité.
- Projet de réglement
- Art. lor. — La journée de travail est fixée à dix heures.
- Art. 2. — Le paiement sera fait à l'heure et à prix débattu entre le patron et l'ouvrier.
- Art. 3. — Tout ouvrier qui aura travaillé consécutivement pendant quinze jours dans une maison, aura droit à faire trois jours ; le' même droit est réservé au patron.
- Art. h. — Ce réglement entrera en vigueur à partir du 1er novembre 1890 ; il sera signé et timbré par les deux sijndicats, et imprimé.
- —o—
- Les procès Grawltz. — Ces affaires restent dans la situation que nous avons indiquée dans la Revue de la Teinture du 10 août dernier.
- Le tribunal de Rouen a rendu ses jugements dans trois affaires qui restaient en délibéré : Fraenkel et Seeligmann, à Saint-Aubin ; Mon-pin et Saint-Rémy, Tassel et Blay, d’Elbeuf.
- Ces jugements ne changent rien et prescrivent l’expertise dans les mêmes termes que pour MM. Givon et autres (Revue de la Teinture, 10 juin et 10 juillet, page 73 et 90). j
- Un fait accessoire, toutefois, a été résolu : le tribunal a jugé en principe que la saisie n’était pas nécessaire pour que l’action en contrefaçon puisse être néanmoins exercée. MM. Fraenkel et Seeligmann soutenaient, en effet, que les cotons saisis chez eux n’étaient pas teints par le noir d’aniline.
- Le jugement a donné aux experts la mission de rechercher, d’une part, si les cotons saisis avaient été ou non teints par le noir d’aniline, et d’autre part, si depuis moins de trois ans, les défendeurs avaient usé dans leur industrie des procédés de teinture revendiqués par Grawitz.
- —o—
- Le marché de» sole». — Une très importante réunion a été tenue à Lyon, le 15 courant au Palais de la Bourse par le comité formé pour la défense du marché des soies.
- Plus de cinq cents adhérents, venus de tous les points de la région intéressée à cette industrie. assistaient à cette séance.
- M. Louis Chavent, président du comité, a rendu compte des travaux du comité au cours de l’année qui vient de s’écouler. Les députés Aynard, Malatre et Bérard ont pris la parole et émis des vœux pour la conciliation des intérêts de la sériciculture avec ceux de la fabrique lyonnaise.
- —o—
- Un marché de» laine» à Pari». —
- M. Maurice Duclos, courtier de commerce, a pris l’initiative de la création de ventes publiques mensuelles de laines à Paris.
- .L’inauguration de cette vente a eu lieu le 11 courant, à la Bourse de Commerce, et a déjà trouvé un sérieux concours de vendeurs et d’acheteurs.
- Des démarches sont faites auprès du gouvernement à l’effet d’effectuer aussi des ventes sur échantillons, ainsi que cela se pratique en Angleterre, ce qui permettrait aussi de faire des ventes publiques de laines peignées* sur bobines visibles à la vente.
- Accident d’atelier. — Chez un de nos confrères à Paris, un ouvrier teignant dans une chaudière à double fond de vapeur montée sur tourillons, avait néglige de claveter cet appareil, qu’il fit basculer en sortant une passe de lainages.
- Le bain au bouillon s’est répandu sur ses jambes et ses pieds, et lui a causé de larges brûlures qui ont nécessité son transport à l’hôpital.
- Ces chaudières basculantes sont dangereuses ; la clavette n’est pas un procédé d’arrêt assez sûr, en ce qu’il dépend trop de la vigilance ou de la négligence de l’ouvrier : il faut un système automatique. M. Barbé a proposé quelque chose dans le genre des chambrières de voitures : cela serait déjà mieux, mais il faudrait craindre encore les coups de sabots contre ces bâtons s’appuyant sur le sol. Le mieux est d’éviter les chaudières basculantes et de vider au cassin ; pour les grandes dimensions, on pourrait adopter un tuyau de vi dange traversant les deux fonds.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)#
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- LA
- REVUE
- DE
- LA
- LEINTURf
- ET DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES
- SOMMAIRE
- Chronique. — Chambre syndicale de la teinture, questionnaire du travail. — Teinture et mordants de Manganèse.
- Procédés divers: Myrthe, bouteille; Gris thé'et thym ; Brun bon teint sur laine ; Olive laine-coton; Brun de Hesse sur soie; Machine à apprêter dite « Presse continue ». — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Bibliographie — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- On a distribué récemment le projet de loi relatif à l’établissement du tarif général, et la commission des douanes a commencé la discussion sur le projet du gouvernement, caractérisé par le double tarif.
- Nous commençons la publication de ce tarif par celui des matières premières, et nous voyons que les produits textiles non travaillés restent exempts de droits dans le projet du gouvernement, ainsi que les produits naturels à l’usage de la teinture : ceux-ci pouvant même avoir subi un travail de mouture ou de pulvérisation.
- Malgré que cette franchise ne soit qu’à demi concédée à la soie, les indus-q tries textiles seront satisfaites si le projet est ainsi voté ; il serait désastreux d’imposer les matières premières, notamment la laine, qui était fort mena-Cee> et n’est pas encore hors de danger. Quant aux textiles d’origine végétale,
- n’y a jamais eu d’inquiétude à leur egard. .
- * *
- Une autre commission, celle du tra-Vajl> continue son enquête ; elle est saisie, comme on le sait, de toutes les propositions et projets de loi relatifs à la matière.
- . tUle a terminé l’examen de deux pro-}ets : celui qui est relatif au travail des ;emmes, des filles mineures et des en-un ts dans les usines, ateliers et manu-actures, et le projet relatif à la salu-fejédes ateliers.
- U’autre part, elle termine en ce mo-j^nt l’étude de deux autres projets : e projet relatif au travail des hommes, 0Qt l’enquête est achevée à Paris et
- va continuer dans les départements ; puis la question des accidents.
- Nous publions la réponse des teintu-riers-manufacturiers au Questionnaire concernant la durée du travail, comme nous avons fait précédemment pour celle des teinturiers-dégraisseurs (n° du 10 octobre).
- C’est encore, bien entendu, la liberté qui est réclamée, et en dehors du fait théorique, philosophique même qui conduit à cette solution, il est démontré clairement dans ce document, qu’une limitation quelconque aurait pour résultat de paralyser l’action de nos industries pendant les périodes d’activité, sans diminuer les mortes saisons, et en les rendant plus sensibles même par le nombre des ouvriers qu’il faudrait augmenter en temps normal.
- Le moment de presse est maintenant passé dans les teintureries en lainages des environs de Paris ; la saison a même été bonne et s’est prolongée une quinzaine de plus que d’usage ; elle reprend habituellement vers le milieu de décembre.
- Les teinturiers en soie sont, par contre, en pleine saison, et les ateliers de Paris travaillent activement. On fait beaucoup de tussah et de fantaisie. Aucun genre de nuances ne s’est encore manifesté comme devant avoir la préférence ; on fait, au début, un peu de tout : on tâte les goûts de la consommation.
- 1 On signale de Rouen que, pendant le dernier mois, la vente des meubles dans l’indienne s’est ralentie; mais qu’en somme la campagne, au point de vue de l’écoulement de cette marchandise, aura été bonne. Un article qui prend de plus en plus de l’importance, est le pilou imprimé. Les flanelles se sont bien vendues, mais les mouchoirs ont été délaissés. Des affaires très suivies et satisfaisantes ont été faites pour l’Algérie.
- 11 s’est fait peu d’affaires à Reims en cachemires et mérinos, mais il y a eu un bon courant d’atfaires sur les flanelles. y
- A Fourmies, la situation des tissus est très difficile.
- On a constaté, ces derniers jours, une légère amélioration à Roubaix. Quelques ordres importants ont été pris en lainages et particulièrement en jacquards, et en draperie hommes.
- La draperie femmes se ralentit par suite du retard de l’hiver. L’ameublement marche d’une façon assez satisfaisante.
- Les collections fantaisies robes sont actuellement soumises aux maisons de nouveautés.
- Parmi ces fantaisies, la rayure filets éteints sur fonds clairs se demande beaucoup : bien que toutes les nuances soient très pâles, elles n’ont rien de fade, car elles sont relevées par un fil fantaisie un peu vif, qui vient trancher agréablement sur les fonds beige clair, bleu clair, marengo clair, etc., etc.; voilà pour le nuançage. Pour ce qui est du tissu, la belle vente se portera sur le toucher, un très doux que l’on appelle vigogne, ou sur le tissu dur dit cheviotte.
- En fantaisie moyen prix et plus classique, Roubaix aura aussi pour l’été beaucoup de fonds très clairs ; mais, pour leur donner un peu de nerf, on y a joint des filets soie en nuances foncées ; cela ne manquera pas de cachet et aura l’avantage d’être à la portée de toutes les bourses.
- Il se portera énormément de robes sur fonds vigoureux, et sur fonds mélangés, mais c’est surtout pour les genres moyens prix que cette matière est adoptée.
- La fantaisie laine-coton est moins en faveur. L’écossais est tout-à-fait démodé actuellement.
- Dans la draperie pour hommes, à Elbeuf et ailleurs, le cheviotte, même pour pantalons, se fait de plus en plus.
- Les dessins rayés sont toujours en grand nombre dans les essais. Le noir joue sans cesse un rôle important comme fond de fabrication et est mélangé tour à tour avec bleu, plomb, gris, bronze, tabac, vert même. Les assortiments en demi-teintes de gris avec marron, bronze, bleu, vert, etc., se font aussi.
- * *
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Avec l’hiver tant réclamé par les fabricants d’étoffes, s’ouvrent à Paris les cours publics de sciences appliquées aux arts professés au Conservatoire des Arts-et-Métiers.
- Nous donnons quelques détails à ce propos, à notre chapitre des « Informations », en renouvelant le voeu que nous exprimons chaque fois : à savoir, qu’une chaire soit exclusivement consacrée aux Industries tinctoriales.
- Il vient d’en être créé deux fort utiles, pour l’électricité et le travail des métaux ; mais nous croyons que la teinture a une égale importance en industrie, et qu’elle est, pour le moins, aussi intéressante au point de vue scientifique.
- A côté de sa chaire scindée, il y a trois autres cours de chimie appliquée ; l’un d’eux, celui de chimie agricole, se fondrait aisément dans les deux autres cours d’agriculture, qui sont déjà bien suffisants pour Paris, centre peu agricole.
- Il y a encore, au Conservatoire des Arts-et-Métiers, trois chaires d’économie politique, industrielle ou commerciale, qui pourraient se contracter en deux, et un cours de géométrie descriptive, dont la place serait mieux à la Sorbonne.
- Et l’on ne trouve pas le moyen de reconstituer, comme elle l’était à ses débuts, la chaire créée et illustrée par Persoz, et qui alors avait largement pour se suffire, avec la Teinture, l’Impression, le Blanchiment et les Apprêts des tissus !
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- De l’enseignement oral, passons sux livres :
- Nous signalons toujours dans nos « Chroniques » les ouvrages nouveaux concernant nos industries ; c’est un fait intéressant de notre vie intellectuelle lorsqu’il en paraît un.
- Nous annoncerons donc un manuel « De l’emploi en teinture des couleurs artificielles », dû à M. A.-M. Villon, édité par M. Roret. Nous y consacrons une notice bibliographique spéciale ; mais nous dirons encore ici que ce livre, dans lequel de nombreux et intéressants documents sont méthodiquement rassemblés, sera d’une grande utilité pour le praticien.
- 11 comble un vide de notre bibliothèque professionnelle.
- F. Gouillon
- CHAMBRE SYNDICALE DE LA TEINTURE, DES APPRETS ET DU BLANCHIMENT
- RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE
- concernant
- la durée de la journée de travail (1).
- Notre Syndicat est composé d’établissements de Paris et de la province, exerçant l’industrie de la teinture, des apprêts et du blanchiment des tissus en France.
- Les divers étab'issements exploitant ces industries font environ pour 100 millions de façons par an ; sur ce chiffre, 40 millions environ sont payés en salaires aux ouvriers, le nombre des ouvriers des deux sexes employés est d’environ 30,000.
- C’est donc toute une population ouvrière importante qui pourrait être frappée si des mesures mettant en péril l’existence des établissements qui l’occupent venaient à être décrétées.
- Les divers établissements groupés par notre Syndicat font à façon la, teinture, le blanchiment et l’apprêt des tissus de tous genres, ce sont les fabricants ou les négociants en tissus qui nous remettent ces tissus à traiter et nous les leur rendons quand ils sont terminés et prêts pour être vendus; en un mot, nous sommes de simples façonniers et non des producteurs.
- Le travail qui doit alimenter nos établissements et occuper nos ouvriers, nous vient par conséquent très irrégulièrement, et sa durée est indépendante de notre volonté ; notre pro- ^ duction procède par à-coups et dépend des affaires que font les fabricants pour la consommation de l’intérieur et de l’étranger.
- En bonne saison, au moment des livraisons des commissions, il nous faut produire énormément ; au contraire, dans certaines autres périodes, souvent d’une durée de plusieurs mois, nous ne recevons que peu de travail pour alimenter nos usines.
- Nous sommes donc des façonniers dont la production dépendant des affaires faites par les fabricants est excessivement irrégulière, et nous demandons, par suite de cette situation, à ce qu’il nous soit accordé la plus grande latitude relativement à la durée du travail dans nos usines.
- Toutes mesures qui tendraient à limiter la durée du travail auraient pour notre industrie et par conséquent pour nos ouvriers, dont nous voulons tous sauvegarder les intérêts, des conséquences funestes, alors que nos concurrents étrangers, d’Allemagne, de Belgique, d’Angleterre, en seraient exempts.
- (1) Cette réponse forme un ensemble bien lié et bien suivi ; afin de ne pas rompre son unité, feous ne la coupons pas du texte des questions et de leurs subdivisions ; elles sont assez connues et les réponses elles-mêmes en indiquent le sens. Voir, d’ailleurs, ce texte dans 4a Reçue de la Teinture du 10 octobre, p. 139.
- La durée du travail journalier de ros ouvriers est, pour les raisons que nous avons indiquées plus haut, excessivement variable.
- Suivant les saisons et suivant l’état des affaires — faites pour l’intérieur ou faites pour l’étranger — cette durée peut être de douze à quatorze heures— de même qu’elle n’atteint souvent que cinq à six heures, et que, souvent aussi, les usines restent fermées faute d’ouvrage suffisant pour les alimenter.
- Pour les mêmes raisons, les heures auxquelles commence et auxquelles finit le travail ne peuvent être fixées.
- En bonne saison, en été, il commence à cinq eu six heures du maùn ; en hiver, à sept ou huit heures.
- Quant à la fin de la journée de travail, par suite de la nature même de nos industries, et par suite des opérations diverses qui ne peuvent être remises au lendemain (essorage, lavage, séchage, fixage des pièces, apprêts, etc.) elle ne peut pas non plus être déterminée.
- Nos industries comportent de nombreuses manutentions qui ne peuvent être remises au lendemain, sous peine de détérioration de la marchandise.
- En règle générale, il y a tous les jours un repos d’une heure, de onze heures à midi.
- Dans les jours complets de travail, il y a en outre deux autres repos, variant chacun de vingt à trente minutes suivant la maison.
- Il n’y a pas régulièrement chaque semaine un jour de repos complet, et ceci tient à ce que la quantité de travail que nous avons à produire et la livraison de ce travail à nos clients ne dépendent pas de notre volonté.
- En morte saison, d’un autre côté, nous avons des repos forcés de un, deux, trois et quatre jours consécutifs.
- Les ouvriers employés par nous sont de deux sortes : ceux piyés à la quinzaine, et dont les salaires sont établis de gré à gré ; ceux payés à l’heure.
- Les ouvriers payés à l’heure gagnent, à Paris : les manœuvres, 40 cent, par heure ; les autres, 45, 50 et 55 cent, par heure, suivant les travaux qu’ils ont à exécuter.
- En province, ces prix sont de 10 et 15 cent, meilleur marché pour une heure.
- Les ouvriers sont tous payés à l’heure ; aucun n’est payé aux pièces.
- Les heures supplémentaires n’existent pas dans notre industrie, et ceci est une conséquence forcée du genre de travail que nous faisons.
- Les paies se font tous les quinze jours ou deux fois par mois. *
- Ainsi que nous l’avons fait remarquer plus haut, nous avons des mortes-saisons qui durent souvent deux, trois et quatre mois, pendant lesquels les heures de travail sont réduites de moitié, et avec chômage de deux, trois et quatre jours par semaine.
- Le nombre des ouvriers étrangers que nous employons est peu importent ; il y a dans nos
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- ateliers quelques Belges, Italiens et Alsaciens.
- Les salaires qu’ils reçoivent sont identiques aux salaires des ouvriers français.
- La fixation de la durée des heures de travail ne doit pas — pour nos industries qui sont tout-à-fsit à part des industries ordinaires — être fixée par une loi.
- Une réduction d’heures dans la journée de travail serait pour nous, et par suite pour nos ouvriers, une carne de ruine. Une grande partie des tissus que nous traitons à façon nous sont souvent remis à traiter avec des délais de livraison très courts, ces tissus devant être prêts pour des départs de bateaux pour l’étranger, sous peine d’être refusés à nos clients. Nous croyons donc que la durée du travail dans nos industries, doit résulter d’un accord entre patrons et ouvriers.
- Si nous devons subir une loi sur ce point, nous réclamons pour notre industrie le temps maximum qui sera accordé aux industries spéciales • nous bénéficions déjà pour certains de nos ateliers de la loi du 17 mai 1851, mais cela est insuffisant, car tous nos ateliers accomplissent chacun un. travail qui est le complément d’un autre, et tous devraient bénéficier du même privilège.
- Les heures supplémentaires n’existent pas dans nos industries ; nous croyons toutefois que l’industrie en général les réclame sous peine de voir les affaires et la production se déplacer.
- Leur nombre ne devra pas être limité et devra être fixé de gré à gré entre les patrons et les ouvriers.
- Le travail de nos établissements n’est insalubre dans aucun de nos ateliers ; il n’est nullement pénible et ne peut affecter aucunement la santé des ouvriers. Avec les procédés nouveaux et les machines nouvelles, le travail de la plupart de nos ouvriers se résume à la surveillance ou à la direction des métiers et des machines qu’ils ont à conduire.
- Une diminution de la journée de travail, par suite de notre situation de façonniers, travaillant par à-coups, ayant des moments de travail abondant et aussi des mortes-saisons prolongées, aurait pour conséquence une diminu-bon sérieuse dans la production, et ce seraient nos concurrents étrangers qui en profiteraient. Comme il nous serait impossible — à cause d eux et à cause de la crise que subit notre industrie— d’augmenter les prix des salaires, ^ nous faudrait dans certains moments augmenter le nombre des ouvriers, ce qui présenterait de très graves inconvénients à l’époque des mortes-saisons ; la moitié au moins des ouvriers ne pourrait plus être occupée.
- De plus, les ouvriers employés étant plus nombreux, et le chiffre des façons à faire restant le même, chaque ouvrier arriverait à tou-cher un salaire moins élevé qu’anparavant. Ce n est pas la hausse des salaires, c’est la baisse lui serait fatale.
- Dne diminution dans la journée de travail
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- amènerait inévitablement une diminution proportionnelle dans le salaire que gagnerait par jour l’ouvrier.
- Car il est impossible de payer plus cher la main-d’œuvre à cause de la concurrence étrangère, pas plus qu’il ne nous est possible de faire subir une augmentation à nos prix de façons.
- Si la diminution du travail de la journée était décidée, le prix de revient se trouverait forcément augmenté proportionnellement à la réduction de la durée du travail. Cet état de choses aurait pour conséquence inévitable de favoriser à notre détriment nos concurrents étrangers, qui ne seraient pas tenus de subir cette réduction.
- En résumé, ce serait paralyser le travail de nos usines, nous mettre dans des conditions d’infériorité vis à-vis de nos concurrents, et la situation des ouvriers, que chacun cherche à améliorer, n’en serait que plus mauvaise.
- Le Secrétaire, Le Président,
- Aubert. Léon Güillaumet.
- TEINTES ET MORDANTS
- de Manganèse
- L’oxyde manganique a été la base de teintures sur coton qui eurent une certaine vogue, car elles se prêtaient à des combinaisons d’impression qui ont constitué un genre, lequel fut créé par les Hartmann, de Munster, en 1815.
- Thilioye, dans son « Manuel du fabricant d’indiennes », publié en 1833, indiquait le moyen suivant pour fixer cet oxyde sur la fibre :
- Les sels qui servent à produire ces nuances sont le chlorure et l’acétate de manganèse.
- On fou’arde les pièces dans une solution de ces sels ; on fait sécher à la chambre chaude, et pour monter à la teinte solitaire, on passe ensuite les pièces au foulard dans une lessive caustique à 10 degrés et au bouillon; on les étend dans un endroit humide pour suroxyder l’oxyde manganeux; ou bien on produit rapidement cette suroxydation en passant les pièces, après leur passage en lessive caustique, dans un bain d’hypochlorite de soude ou de potasse.
- En employant le sel de manganèse à 3 ou A degrés, on obtient des nuances claires tirant sur la cannelle ; de 8 à 10 degrés, on aura des nuances moyennes; de 16 à 20 degrés, on arrive aux solitaires très foncés.
- La nuance Carmélite Votaient en foulardant les pièces dans un mordant à parties égales de chlorure de manganèse et de pyrolignite de fer, chacun à 12 degrés et séchant à la chambre chaude. Dtux jours après, on manœuvre les pièces comme pour les nuances fournies par le manganèse. En variant la proportion des deux sels, on obtient des nuances intermédiaires.
- 151
- La suroxydation par étendage avait l’inconvénient d’affaiblir considérablement les' tissus, surtout quand le fer était uni au manganèse. Celle produite par un hypochlorite 11’avaii pas, à beaucoup près, le même défaut. Depuis Thilioye, c’est le chlorure de chaux qui a été employé à cet usage.
- Persoz, dans son « Traité de l’impression des tissus », a décrit d une façon très pratique les conditions à observer pour le nettoyage en fonds bien unis, des teintes au manganèse sur tissus de coton, et les genres décrivant de cette application. Ces fonds s’appelaient : Bistre, Solitaire, Tête de Maure.
- « On peut dire sans exagération, dit Persoz, que pendant un certain nombre d’années ce genre fut un des plus usités. »
- Il amena à constater que du suroxyde manganique appliqué sur un tissu qu’on passe ensuite en cuve bleue, détermine la fixation d’une plus grande quantité d’indigo. L’impression utilisera encore cette propriété pour produire deux tons de bleu par un seul passage en cuve.
- , L'oxyde manganique est ensuite détruit sur le tissu par un passage au bain réducteur (acide sulfureux), et la teinte de l’indigo en ressort très pure, ou bien en le laissant sur le tissu, uni à l’indigo, il forme un noir particulier.
- Les bruns ou bronzes de manganèse peuvent aussi être produits directement en impression-vapeur, ce qui permet de les associer aux autres couleurs-vapeur, et ainsi de les faire entrer dans de nombreuses combinaisons.
- La couleur, composée de chlorure manga-neux, de bi-chromate de potasse ou de soude, et d’acétate de soude, étant imprimée, séchée et vaporisée, donne un brun foncé résistant au savon, même bouillant
- Le manganèse a servi aussi à fixer la teinté du cachou en lui donnant un reflet spécial.
- Une autre application des sels de manganèse est celle qui a été faite en 1875, par M. Ladureau, comme agent de formation du noir d’aniline. Les tissus étaient imprégnés d’un mélange de chlorure manganeux et de chlorure ferreux, de chlorate de potasse et de sel d’aniline; après une oxydation par étendage, on fixait au bi-chromate.
- Tous ces procédés, jusqu’à présent, ne se rapportent qu’à la teinture ou à l’impression du coton ; ils sont, en effet, inapplicables aux laines, mais déjà M. Ch. Lauth avait pris un brevet (en 1869) pour la production du noir d’aniline sur coton et sur laine par la fixation des oxydes supérieurs de manganèse sur les fibres, puis par un passage de celles-ci dans une solution acide d’un sel d’aniline.
- Les tissus végétaux étaient mordancés par les moyens indiqués ci-dessus pour produire les solitaires et bistres, et les fibres laineuses a l’aide des manganates et permanganates alcalins.
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- Dans ces divers procédés, la teinte foncée de l’oxyde manganique s’ajoutait à celle du noir et le rehaussait, de plus, les tissus ainsi teints en noir d’aniline étaient tout mordancés pour un remontage au campêche, si l’on voulait user de ce moyen, qui avait alors quelque intérêt, vu le prix élevé de l’aniline.
- Nous voyons intervenir ici les permanganates : Antonio Sansone dit, à propos de ce produit (l'impression des tissus de coton) : « Ce mordant serait plus employé qu’il ne l’est actuellement, s’il pouvait être obtenu à plus bas prix » ; mais ce n’est pas seulement le prix qui est un obstacle à son emploi ; c’est surtout sa puissance oxydante qui, s’exerçant aux dépens des fibres avec lesquelles il est en contact, affaiblit considérablement celles-ci.
- Un tissu quelconque immergé dans une dissolution de permanganate, s’imprègne bientôt d’une couche d’oxyde manganique qui lui donne une teinte marron plus ou moins foncée suivant les proportions du manganate employé.
- Quoi qu'il en soit, cependant, cette teinte n’est jamais si franche ni si unie que celle produite par précipitation des sels manga-neux, comme dans le procédé du bistre -, les manganates ne peuvent donc être utilisés que comme mordants, et non comme produisant directement une teinte.
- En même temps que la fibre se recouvre d’oxyde brun, le permanganate est réduit : sa solution d'un pourpre intense se décolore complètement, et le liquide ne contient plus que la base alcaline.
- Lorsque M. Tessié du Motay avait proposé un procédé de blanchiment du coton basé sur l’oxydation par les permanganates, il faisait ajouter du sulfate de magnésie dans la dissolution, afin de détruire l’alcalinité graduelle du bain : la soude ou la potasse devenant libres, déplaçaient la base du sel magnésien, en formant un sulfate neutre, et la magnésie se précipitait.
- Cette précaution est négligeable lorsque l’on n’a pas affaire à des dissolutions concentrées, et il est dangereux, nous l’avons vu, d’avoir recours à celles ci.
- Dans le procédé de noir d’aniline de M. Lauth, il fallait employer au moins 5 0/0 de permanganate, et à cette dose, les fils de laine ou de coton sont fortement affaiblis ; ce grave défaut condamnait à l’avance le nouveau procédé, et c’est toujours l’écueil de l’emploi des manganates.
- Mais s’ils ne servent pas comme mordant unique, et s’ils n’entrent dans une formule que dans des proportions ne dépassant pas 2 0/0, cet inconvénient est peu sensible et devient d’autant moins apparent qu’on s’écarte davantage de cette limite; le permanganate devient alors un auxiliaire des autres mordants métalliques.
- Uni à des sels de cuivre, de fer, d’étain, d’antimoine, de plomb (à leur maximum d’oxy-
- dation), et une fibre étant baignée dans le mélange ; le permanganate, en se décomposant, libère de la potasse ou de la soude, qui, agissant lentement et graduellement sur le sel métallique, précipite son oxyde.
- Celui-ci, très divisé et à l’état naissant, se fixe aisément sur la fibre en présence, qui se trouve mordancée à la fois en oxydes manganique, et cuivrique, ferrique ou autre.
- Le permanganate aide aussi à la fixation du chrome -, la théorie ci-dessus ne peut nécessairement s’appliquer au cas actuel, mais l’action est réelle et constatée expérimentalement.
- Ces mordants composés permettent alors de réaliser une certaine variété de nuances, suivant les matières colorantes employées (parmi lesquelles il faut comprendre les couleurs d’aniline), ce sont en général des teintes foncées, puisque le fond manganique est lui-même coloré, mais dans certains cas aussi, on peut faire tomber ce fond en le dissolvant dans un bain réducteur, comme cela est indiqué plus haut pour les bleus de cuves fixés sur oxyde manganique.
- F. G.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Nous donnons deux types de nuances prises dans la fabrication actuelle, cherchant moins les teintes brillantes que celles de consommation courante.
- En ce moment, par exemple, on fait de magnifiques cachemires pour soirées, en teintes claires, telles que Corail, Azalée, Blé d'or, Praline, .Myosotis, Glycine, etc., mais mal- j gré la beauté de ces nuances, et l’étalage qu’en font les grands magasins, ce ne sont que des articles d’un usage restreint, et la spécialité de quelques teintureries de Puteaux, Clichy et Reims.
- Celles que nous présentons sont à l’usage de la majorité de nos lecteurs.
- Myrthe, Bouteille
- Cette teinte est produite avec :
- Vert méthyle...................... d o/O
- Carmin d’indigo................... 1 o 0
- O.-seille......................... 2 0/0
- Sur bain légèrement acidulé à l’acide sulfurique et avec un peu de sulfate de soude pour aider à tirer.
- Elle peut aussi être obtenue par le moyen suivant, dose pour 100 kil :
- Bi-chromate de potasse....... 1 kil.
- Sulfate de cuivre............... 500 gr.
- Acide sulfurique................ 1 ki!.
- Bouillon d’une heure sur ce mordant, rinçage, puis teinture au bouillon avec : Campêche (en nature de préférence
- à l’extrait).................. 12 kil.
- Orseille......................... 1 —
- Carméoline (ou autre jaune
- d’aniline)................... 500 gr.
- Bleu pour laine S (Badische) 200 —
- Rinçage sur une eau et à froid.
- Gris Thé et Thym, Grisaille
- Cette teinte se classerait dans les beiges, si elle n’avait un reflet vert beaucoup plus prononcé.
- On l’obtient, pour 100 kil., avec:
- Bleu pour laine S (Badische). 2 kil.
- Curcuma........................ 5 —
- Orseille....................... 1 —
- Sulfate de soude............... 10 gr.
- Acide sulfurique.............. 500 gr.
- Entrer à tiède, pousser graduellement au bouillon. Rincer sur une eau.
- Le bleu S peut se remplacer par 5 à 6 kil. carmin d’indigo.
- Bon teint par les alixarines.
- Une nuance de ce genre peut s’obtenir par les alizarines artificielles qui donnent des teintes solides.
- Pour cela, opérer comme suit, pour 100 kil:
- Bouillon d’une heure avec :
- Bi-chrômate..................... 3 kil.
- Tartre.......................... 3 —
- Teindre en entrant à tiède et montant en 1/2 heure au bouillon, avec :
- Orange d’alizarine W............ 3 kil.
- Bleu — WR......... h —
- On ajoute 1 kil. d’acide acétique par 1000 lit. de bain.
- Brun sur laine bon teint.
- Mordancer une heure au bouillon avec :
- Bichromate.................... 3 kil.
- Tartre........................ 3 —
- Teindre en entrant à tiède, montant en une demi-heure, avec :
- Eau...................... 1,550 litres
- Acide acétique........... 2 litres 1/2
- Extr. de bois jaune à 30° B k kil.
- Rouge d’alizarine W. R.. 4 kil.
- Galiéine W............... 1 kil. 500
- Olive et Bronze sur laine-et-coton Pour 50 kil. de tissus :
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- Baigner à froid, 5 à 6 heures (une nuit mê-
- me) dans :
- Sumac........................ 10 kil.
- Après un léger égouttage, et sans rincer, teindre avec :
- Alun..........*............... 2 kil.
- Sulfate de cuivre............. 1 kil.
- Extrait de campêche......... 500 gr.
- Curcuma...................... 10 kil.
- Violet azoïque............... 25 gr.
- Entrer à tiède, manœuvrer une heure à cette température ; chauffer ensuite progressivement jusqu’au bouillon, lever et rincer.
- Le coton monte pendant le premier temps (à tiède), et la laine doit unir ensuite lorsqu’on élève la température.
- Brun de Hesse sur soie.
- Pour 10 kilogrammes soie, préparer un bain tiède :
- Brun de HesseM. M........... 500 gr.
- Sulfate de soude............ 500 gr.
- Acide sulfurique............ 60 gr.
- Entrera tiède et monter jusqu’à l’ébullition. Teindre en une heure au bouillon, laver et sécher.
- Il est bon, pour dissoudre la couleur, d’ajouter un peu de lessive de soude.
- Teintes foncées sur coton
- Voir les procédés indiqués à notre chapitre « Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur ».
- Les moyens indiqués sont entièrement ap plicables aux fils et tissus neufs.
- -------sse----------
- MACHINE a APPRÊTER les TISSUS
- OU PRESSE CONTINUE
- De JVC. H. Chasles
- M. H. Chasles, successeur de J. Decoudun
- et C*, construit toute une série de machines d’apprêt, depuis celle à l’usage des buanderies particulières, jusqu’aux plus puissantes applicables à la grande production manufacturière, et en passant par les appareils pour teinturiers-dégraisseurs.
- Toutes ont un principe commun, qui est la friction d’un cylindre (le plus souvent non chauffé) dans une cuvette (toujours chauffée) où une partie du cylindre s’insère exactement.
- Le tissu passe entre ce cylindre et la cuvette et subit la pression chaude avec friction qui donne l’apprêt.
- Des dispositions auxiliaires sont ajoutées aux machines suivant leurs destinations.
- Celle dont nous donnons ci contre un dessin est le grand modèle industriel, applicable au travail continu de la pièce, et qu’en raison de son adoption par les fabriques du Nord, le constructeur désigne : Type-Roubaix.
- Un système d’embarrage règle l’entrée de i la pièce sur la machine; un plieur la rend à
- 7
- Machine à apprêter H. Chasles, dite : Presse continue.
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- la sortie; une pression énergique peut être appliquée pendant le passage du tissu.
- Le cylindre et la cuvette da la machine sont chauffés.
- Un doublier sans fin conduit le tissu, et permet de donner différents genres d’apprêts :
- 1° En employant le doublier, le cylindre frottant dans la cuvette; l’étoffe ne subit pas alors directement la friction et prend un apprêt mat ;
- 2° bans le doublier ; le tissu frottant lui-même dans la cuvette reçoit un apprêt brillant. Celui-ci est surtout usité pour la grosse draperie ;
- 3° En se servant du doublier sans que le cylindre touche la cuvette ; celle-ci ne servant par sa chaleur rayonnante qu’à cuire et sécher l’appjêt ;
- 4° On peut, enfin, par une disposition spéciale, en habillant le cylindre d’une chemise en feutre, apprêter les tissus de soie, les satins, et leur donner beaucoup de glacé.
- Par suite de ces diverses combinaisons, cette machine peut donc traiter différentes natures de tissus, et avec des pressions variables.
- Son débit est très grand : suivant la nature de l’apprêt, il peut varier de 500 à 1,200 mètres à l’heure.
- Cette « Presse continue » est une belle machine très rationnellement construite, et qui, quoique récente, a déjà la sanction de la pratique manufacturière dans l’un des centres les plus importants de la fabrication des tissus, à Roubaix, en un mot.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l'art du Temturïer-Dégraisseur
- Des couleurs sur coton et sur mélanges
- — SUITE —
- Jaunes sur coton
- Le bois spécial pour les jaunes sur coton est le quercitron, mais on a plus souvent recours au curcuma qui teint sans mordant
- Le rouille fixé par la soude, donne les teintes chamois.
- Les jaunes acides de la classe des anilines teignent sur coton mordancé au sumac et à l’émétique.
- Parmi les jaunes azoïques, teignant sans mordant, la primuline est particulièrement recommandable.
- Voyons ces différents moyens :
- Jaune de curcuma.
- Le terra (curcuma) est mis à même le bain; une petite poignée pour une pièce, et l’on y y ajoute seulement un peu d’alun.
- Les cotons sont entrés à bonne chaleur de la main, et manœuvrés jusqu’à teinte voulue, ce qui demande en moyenne, 30 à 45 minutes
- Si l’on a affaire à des mélanges, et que la 1
- laine ne soit pas montée au ton du coton, on ajoutera un petit verre d’acide sulfurique dans le bain, et on passera au bouillon.
- Pour corriger le ton verdâtre, ajouter à la fin une trace de fuchsine.
- Chamois de fer.
- Faire un bain de rouille à 3 ou 4 degrés du pèse-sels.
- Y tremper les cotons deux heures à froid, bien rincer, les passer dans un bain tiède de carbonate de soude (500 grammes pour 50 litres d’eau), puis sans rincer, dans un bain de Javel froid (1 litre Javel pour 50 litres d’eau). Rincer.
- On a ainsi un chamois clair ; pour le remonter on revient une deuxième et une troisième fois s’il le faut, sur la série de bains : rouille, soude et Javel. La teinte ne serait pas unie si on cherchait à l’obtenir de suite à son ton avec un bain de rouille plus chargé.
- Ce moyen est applicable aux cotons purs et aux mélanges soie, mais ne donne pas de bons résultats sur les laine-coton.
- Jaunes d’aniline.
- Les Jaune d’or, Jaune de naphtol, l’Aura-mine, les Orangés divers teignent le coton sumaqué et émétiqué, ainsi que les mélanges suivant le mode général décrit au commencement de ce chapitre.
- 11 n’y a rien de particulier à noter.
- Jaune bon teint à la Primuline.
- Bien que n’admettant pas pour nos travaux en général, les couleurs azoïques, nous ferons exception pour celle-ci quand nous voudrons un jaune solide, résistant aux savonnages et au soleil, facile d’application, et assez chaud de teinte -, il est légèrement orangé, et a plutôt du fond que du brillant.
- La Primuline teint directement le coton sur bain bouillant, dans lequel on ajoute simplement du sulfate de soude.
- Le mélange laine se teint de même. Pour le mélange soie, on ajoute un peu de savon au même bain.
- Le jaune à la primuline est à recommander pour la teinture des ameublements : rideaux, housses de meubles, en coton et laine-coton.
- Le coton teint en primuline, peut tirer ensuite les autres couleurs d’aniline sans mordançage.
- Violets sur coton
- C’est encore les violets d’aniline que nous emploierons, et il y en a de toutes les nuances et de tous les genres que nous désirerons, y compris de très foncés de la classe des In-dulines.
- L’ancien procédé était pour les violets brillants, l’orseille et plutôt ses extraits, nous n’avons plus à nous en occuper. Pour les violets sombres on se servait du campêche.
- Les violets bons teints se font à la garance ou à l’alizarine, avec mordants huileux ; ces
- procédés sont trop compliqués pour nos ateliers.
- Violets d’aniline.
- Les Violets de Paris, Violets de fuchsine, Violets de méthyle, Indulines violettes, dont la plupart vont du rouge au bleu, seront employés.
- Ces différents violets peuvent encore se mélanger entre eux, ou bien avec des bleus, des rouges, des verts, afin d’arriver à des teintes en rapport.
- Leur application a lieu sur coton et mélanges sumaqués et émétiqués, comme il a été dit pour les couleurs précédentes.
- Il est bon, toutefois, d’ajouter un peu d’alun au bain de teinture (25 grammes dans un bain de 50 litres).
- Les violets peuvent aussi se compo;er par mélange d’un bleu et d’un rouge d’anilirie, mais ce moyen n’offre aucun avantage, à moins que l’on n’ait pas sous la main, le produit voulu, et qu’on y supplée ainsi.
- Violet de campêche.
- Passer les cotons au sumac, comme pour les mordancer pour anilines.
- Passer au sel d’étain : 60 grammes, pour une pièce ou un vêtement ; deux heures à froid ^ rincer.
- Teindre sur bain de campêche : 200 à 250 grammes pour une pièce (le bois en nature vaut mieux que l’extrait).
- A la fin de la teinture, ajouter un peu de sel d’étain dans le bain de campêche.
- Si l’on veut foncer le violet remplacer ce dernier sel d’étain par du sulfate de cuivre :
- 15 à 25 grammes.
- Les mélanges avec laine et soie se tiendront sur le même bain auquel on ajoutera un peu d’orseille pour aviver. Les violets d’aniline peuvent aussi servir à donner un reflet pourpré, couvrant le fond plein du campêche.
- Verts sur coton
- Comme 'pour les violets, nous disposons des anilines et du campêche.
- Par les anilines.
- On emploie les Verts méthyde et de naphtol ; les verts acides ne peuvent servir pour les cotons.
- Les cotons et mélanges sont encore sumaqués et émétiqués, puis teints.
- 1* Si c’est au vert-méthyle, dans un simple bain contenant la couleur en dissolution. On entre à froid, on manœuvre 20 minutes ainsi, puis on monte doucement à 60 degrés; on essore et sèche sans rincer.
- 2° Avec le vert naphtol, on ajoute dans le bain du sel ordinaire, et une très petite quantité d’acide chlorhydrique ; on entre à froid, et on porte peu à peu au bouillon.
- On obtient des verts aussi par mélange ; par exemple de bleu méthylène et de phos-
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- phine ou d’auramine, de même bien avec extrait de bois jaune.
- Les cotons et mélanges mordancés au sumac et à l’émétique sont teints directement dans ces mélanges.
- Les cotons ayant un pied de primuline se transforment en vert sur tons bleus d’aniline sans autre mordançage que ce fond de primuline.
- Verts au campêche.
- On monte un bain de campêche (en nature plutôt qu’en extrait) et d’extrait de bois jaune, on le tourne par un peu de sulfate de cuivre et on teint directement dessus.
- Ces verts sont toujours foncés; on les brunit encore plus en ajoutant du mordant de fer : le rouille par exemple.
- Pour éviter de trop longs rinçages résultant du bain tourné, on peut brunir dans un bain frais, en rinçant après la teinture aux bois.
- Gris sur coton
- Les gris ne sont en résumé que les dégradations des teintes que nous venons de voir.
- Les bleus-noirs (indulines) donnent directement et sans mordant, des gris clairs sur cotons et sur mélanges.
- Les grenats et les violets d’aniline donnent des gris rosés et perle sur ces mêmes tissus mordancés.
- Les procédés pour violets et verts au campêche produisent à faibles dosages, des gris variés.
- Avec un mélange de terra, de campêche et de fuchsine on obtiendra toutes les teintes mode.
- Si on veut leur donner du corps, on brunira à la fin, soit au sulfate de cuivre qui porte au bleu, soit au sulfate de fer qui vire au verdâtre.
- Marrons sur coton
- Le fond ordinaire des marrons sur coton est le cachou. Pour les teintes claires et vives, on se sert des produits d’aniline.
- Par les anilines.
- On emploie le brun Bismarck, plus ou moins jaune ou rouge.
- 11 peut teindre le coton sans mordançage, Mais il est préférable, pour la beauté et la solidité des nuances, de traiter ce tissu par la Méthode générale, du sumac et émétique.
- Le coton, ainsi mordancé, est teint dans un bain de marron Bismarck, additionné d’un peu d’alun.
- Pour la porter au rouge, on le remonte en joutant au bain, à la fin de la teinture, une Quantité plus ou moins forte de fuchsine ; on Arrive à peu près au loutre, en y ajoutant au beu de fuchsine, du violet d’aniline.
- Manon solide par le cachou.
- Les cotonnades sont baignées à froid pen-dar*t cinq à six heures (une nuit si l’on veut)
- dans le b un de cachou (voir année 1889, p. 179).
- On rince sur une seule eau, puis on lisse 15 à 20 minutes sur une dissolution froide ou tiède, faite avec :
- Eau......................... 50 litres.
- Bi-chrômate................. 60 grammes
- Le marron est développé et fixé par ce bain.
- Pour lui donner un peu de feu, on l’avive sur un léger bain de fuchsine.
- Pour l’aviver sans changer sa teinte, on le termine sur marron Bismarck.
- Les laine-coton peuvent se traiter par le ! même moyen, mais il faut d’abord leur donner un bouillon d’une demi-heure dans le bain de cachou, et on les laisse refroidir et traîner une nuit dans le même bain.
- Cependant le cachou durcit la laine, il vaut mieux, quand le coton est teint au cachou, et la laine n’ayant pris qu’une faible teinte, terminer sur un bon bain de marron d’aniline, nuancé s’il le faut avec de la fuschine ou du violet.
- Grosses couleurs sur cotons
- Je réunis quelques teintes de ce genre, mal- | gré leur diversité apparente, parce qu’elles procèdent de méthodes ayant chacune une base commune.
- 1° Celle des anilines montant sur pied de gris de fer.
- 2° Celle qui part d’un fond de cachou. J 1° Teintes rabattues d'aiiiline.
- Au lieu d’employer l’émétique après le sumac dans le mordançage des cotonnades, on y substitue le pyrolignite de fer , on produit ainsi un fond gris, qui tire néanmoins très bien les bains d’aniline, et ajoute sa teinte à celles de ces couleurs.
- On procède ainsi :
- Le coton est passé au bain de sumac, comme pour l’émétique, mais il est bon que ce bain soit entretenu assez corsé.
- Au sortir de ce bain, on tord ou- on essore, et sans laver, on passe à froid ou à tiède dans un bain fait avec :
- Pyrolignite de fer à 12°.... 3 litres.
- Eau......................... 50 —
- Après 10 à 15 minutes de lissage, on a un gris, que l’on évente pour qu’il continue de monter, et qu’on rince ensuite à fond.
- Sur ce pied de gris, on peut teindre alors
- sur :
- Fuchsine, qui donne Grenat.
- Bleu-Méthylène — Gros-bleu.
- Violet de Paris — Archevêque,
- Prune.
- Vert-Méthyle — Russe, Myrlhe.
- Marron-Bismarck — Loutre, Bistre.
- Etc. Etc.
- Enfin, ces couleurs peuvent se mélanger entre elles, eL produire autant de teintes rabattues composées.
- Pour cet usage, il est inutile d'employer des couleurs d’aniline de première fraîcheur.
- 2° Sur fond de coton.
- Les cotons ayant été passés au cachou et au chrômate, comme il vient d’être dit pour le « marron solide », on les rince, et ce fond peut ensuite être remonté avec toutes les couleurs d’aniline indiquées dans la méthode précédente.
- Ce pied de cachou sert aussi de mordant et ajoute sa teinte, qui produit avec :
- Fuschine du Grenat-Marron.
- Bleu du Loutre et Marine (suivant pro-
- portions).
- Violet du Prune et gros violets.
- Vert du Bronze.
- Etc. Etc.
- Le même fond de cachou ayant reçu deux ou trois lisses dans le rouille pour coton, et ensuite bien rincé, est remonté dans un bain de campêche et de bois jaune, et donne des bruns très foncés (bistre, tête de nègre), qui pourraient même aller jusqu’au noir.
- Ce fond, après un séjour de quelques heures dans un mordant d’alun froid (100 gr. par pièce ou vêtement) se teint en campêche et bois jaune, et en combinant ces deux colorants ou les employant isolément, on fait des gros verts, des olive, des bronzes, des loutres, des noisette, des vigogne, même des bleus-marine ; en un mot., une grande variété de teintes brunies composées, que l’on peut encore foncer au fer.
- Sur mélanges laine, la différence de ton sur les deux textiles se perd dans l’ensemble.
- Et ces teintes ont l’avantage d'être relativement solides.
- Voilà qui termine le chapitre des couleurs sur coton, et des teintures en général.
- Je me suis attaché à donner un ensemble de moyens méthodiques et raisonnés, plutôt qu’un fatras de formules sans coordination et parmi lesquelles un débutant a toujours beaucoup de peine à s’orienter.
- Mes indications suffisent pour produire toutes les nuances possibles sur tous tissus, pour peu que l’élève teinturier y mette de l’intelligence et du bon vouloir.
- Je vais passer aux apprêts, et ensuite viendra la teinture des articles divers, tels que gants, plumes, pailles, etc.
- Maurice GUÉDRON
- BIBLIOGRAPHIE
- Emploi dans la Teinture des couleurs artificielles (aniline, benzidine, alizarine, etc.) — Supplément au Manuel du Teinturier de l’Encyclopédie Roret.
- Par M. A.-M. Villon, ingénieur-chimiste et professeur de technologie chimique.
- Paris, 1890. — 1 vol. in-18, de 400 p. : 3 fr. 50.
- C’est dans l'utile collection Rouet que nous avons vu paraître le premier traité d’ensemble sur la fabrication des couleurs dérivées de la houille : celui de notre regretté ami. Théodore Chateau. Cet ouvrage, publié en
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 1808, est resté l’un des documents les plus intéressants de l’histoire de cette nouvelle industrie, et peut toujours être consulté avec profit.
- La même Encyclopédie s’est enrichie aujourd’hui du premier ouvrage spécial sur Y application de ces couleurs, et c’est encore une oeuvre des plus complètes et des plus pratiques, résultat d’un travail consciencieux et compétent; il réalise en tous points les indications de son sous-titre : « Contenant les meilleures formules et les procédés les plus nouveaux en usage dans la Teinture » ; à quoi il faudrait ajouter : « et dans l'Impression des tissus », car cette partie de nos spécialités y est aussi traitée.
- L’auteur est M. A.-M. Villon, professeur de chimie industrielle, à Lyon, déjà connu par plusieurs publications technologiques, notamment sur la soie.
- Dans cet ouvrage, M. Villon a donné toutes les indications nécessaires pour la teinture et l’impression de toutes espèces de fibres au moyen de couleurs artificielles. Il a divisé son livre en cinq chapitres.
- Dans le premier, il a exposé des généralités sur les matières colorantes artificielles; leur nature, leurs caractères, leur analyse, leur essai au point de vue tinctorial et leur classification.
- Dans le second, il a abordé l’étude des mordants d’alumine, d’antimoine, de chrome, d’étain, de fer, de nickel, tannifères, gras, etc. Les recherches les plus récentes sur les mordants y ont été consignées avec beaucoup de détails.
- Le troisième chapitre est réservé à l’application des couleurs artificielles : rouges, bleues, violettes, vertes, jaunes, orangées, brunes, grises et noires, aux nuances grenat, prune, puce, olive, mode, etc.
- Le quatrième chapitre est consacré au noir d’aniline par teinture et par impression.
- Enfin , le cinquième et dernier chapitre traite de la détermination des matières colorantes fixées sur les tissus de soie, de laine et de coton. ,
- Habitués que nous sommes, par profession, à suivre ce genre de travaux, nons pouvons dire que l’auteur a été complet et bien à niveau des connaissances de ce jour sur les procédés d’application descouleurs de houille.
- Comme tous les volumes de la librairie Roret, celui-ci est complet, substantiel et, ce qui ne gâte rien, d’un prix abordable à tous.;
- F. G.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Cour* publies du Conservatoire des Arts-et-métiers. — Les cours publics de sciences appliquées aux arts, sont ouverts au Conservatoire des Arts-et-Métiers, depuis le k novembre courant.
- Cet enseignement si justement populaire comprend notamment les cours suivants :
- Chimie appliquée aux industries de la Teinture, DE LA CÉRAMIQUE ET DE LA VERRERIE. —
- Les lundis et jeudis à 7 h. 8/4 du soir : M. V.' de Luynes, professeur.
- Les couleurs ; les matières tinctoriales naturelles et artificielles; propriétés, applications, fabrication ; étude chimique des fibres ; teinture, impression ; papiers peints.
- Filature et Tissage. — Les mardis et vendredis, a 7 h. 3/4 du soir : M. J. Imbs, professeur.
- Classification générale des tissus ; tissus,
- tulles, dentelles, tricots ; analyse et notation graphique des tissus ordinaires, armures fondamentales, armures composées ; préparation des chaînes et des trames ; le métier à tisser et ses adaptations aux diverses armures simples et composées.
- Ces cours comprennent encore les sujets ci-dessous.
- Géométrie appliquée aux arts, M. Lausse-dat, professeur. — Géométrie descriptive. M. Rouché, professeur. — Constructions civiles, M. Emile Trélat, professeur. — Physique appliquée aux arts, IM. Becquerel, professeur.
- — Electricité industrielle, M. N... professeur.
- — Chimie générale dans ses rapports avec l’industrie, M. Jungfleisch, professeur. — Chimie industr ielle, M. Aimé Girard, professeur. — Métallurgie et travail des métaux, M. N..., professeur. — Chimie agricole et analyse chimique, M. Schlœsing, professeur.
- — Mécanique appliquée aux arts, M. Hirsch, professeur. —Agriculture, M. Grandeau, professeur suppléant. — Travaux agricoles et génie rural, M. de Comberousse, professeur. Economie politique et législation industrielle, M. Levasseur, professeur. — Economie industrielle et statistique, M. de Foville, professeur.
- — Droit commercial, M. Malapert, professeur.
- Deux nouvelles chaires ont été créées :
- celles d’Electricué industrielle et de Métallurgie et travail des métaux ; les professeurs ne sont pas encore officiellement désignés, et l’ouverture de ces leçons sera annoncée par affiches spéciales.
- M. de Luynes traite alternativement une année des industries tinctoriales, et une autre de celles de la verrerie et de la céramique, en attendant que la teinture ait une chaire qui lui soit spécialement attribuée comme autrefois ; ce que nous ne cesserons de réclamer.
- Cette année, c’est la teinture qui fera l’objet du cours de M. de Luynes ; nous signalons l’intérêt réel qu’il offre toujours à nos lecteurs qui sont à même d’en profiter.
- Tarif général des douanes. (Projet).
- — D’après le projet (le loi présenté au nom du Gouvernement par les Ministres du Commerce et de l’industrie et de l’agriculture, les produits textiles et tinctoriaux seraient ainsi tariffés :
- (Lorsque deux chiffres sont indiqués, le premier serait'celui du tarif général, le second du tarif minimum applicable aux pays offrant réciprocité).
- Matières premières textiles.
- Laines y compris celles-d’alpaga, de lama, de vigogne, de yack et le poil de chameau, en masse, les 100 kil., ex. ; ex.
- Laines peignéês ou cardées, les 100 kil., 32 fr. 50 ; 25 fr.
- Laines teintes, les 100 kil., 32 fr. 50; 25 f.
- Déchets de laine, les 100 kil., ex.; ex.
- Soies en cocons frais, le kil., 1 fr.; 1 fr.
- En cocons secs, le kil., 3 fr., 3 fr.
- Grèges, les 100 kir.,' ex.; ex.
- Ouvrées ou moulinées, les 100 kil., 300 fr.; 300 fr.
- . Bourre en masse, les 100 kil., ex.; ex.
- Soie peignée, les 100 kil., 10 fr.; 10 fr.
- Côton en laine, les 100 kilos., ex.; ex.
- Coton non égréné, les 100 kil., ex.; ex.
- Coton en feuilles cardées et gommées (ouate) les 100 kil , 20 fr.; 15 fr.
- Lin et chanvre bruts, teillés, peignés ou en étoupes, les 100 kit., ex.; ex.
- Jute en brins, teille, tordu ou peigné, les 100 kil., ex.; ex.
- Phormium tenax, abaca et autres filaments végétaux non dénommés, bruts, teillés, tordus (a), peignés ou en étoupes, lés 100 kil.; ex.; ex.
- Teintures et tannins.
- Garance, soit en racine, soit moulue ou en
- paille, les 100 kil., ex.; ex.
- Curcuma en racine, les 100 kil., ex.; ex.
- Curcuma en poudre, les 100 kil. ex.; ex.
- Quercitron, les 100 kil., ex.; ex.
- Lichens tinctoriaux propres à la fabrication de L’orseille, les 100 kil., ex.; ex.
- Ecorces à tan, moulues ou non, les 100 kil,, 1 fr.; 1 fr.
- Sumac, fustet et épine-vinette (écorces, feuilles et brindilles, entières ou moulues), les 100 kil., ex.; ex.
- Noix de galle et avellanèdes entières, concassées ou moulues, les 100 kil., ex.; ex.
- Autres racines, herbes, feuilles, fleurs, baies, graines et fruits propres à la teinture et au tannage, les 100 kil., ex. (A suivre)
- —o—
- Prix de la Société Industrielle d’Amiens. — La Société industrielle vient de publier le programme des questions mises au concours pour l’année 1890-1891.
- Ce sont les mêmes sujets que pour l’année précédente, et dont nous avons donné un extrait dans la Revue de la Teinture du 25 mai année courante, p. 68.
- Jurisprudence. — Révélations de secrets de fabrique. — Responsabilité des patrons. — Des faits d’embauchage et d’espionnage sont essentiellement constitutifs d’une concurrence déloyale, donnant lieu à l’application de l’article 1382, lorsqu’ils tendent à obtenir frauduleusement des révélations et des renseignements sur les procédés de fabrication d’une maison rivale.
- Le chef de commerce est responsable des faits de cette nature, imputés à sou préposé, alors même qu’on n’établirait passa participation directe à ces faits, si des documents produits ressort la preuve qu’il a connu les actes incriminés, qu’il se les est appropriés et qu’il en a profité. ’
- Tout procès en révélation de secrets de fabrique contient implicitement un procès en concurrence déloyale, la révélation des secrets de fabrique n’éiant qu’un acte de concurrence déloyale d’une gravité particulière. Une demande introductive d’instance, ayant trait à des faits qualifiés de révélation de secrets de fabrique, peut donc être régulièrement rectifiée, au cours du procès, par des conclusions spécifiant des faits d’espionnage et d’embauchage, qui ne sont qu’une autre forme de la concurrence déloyale.
- En supposant qu’une demande en dommages-intérêts, fondée sur des faits de concurrence déloyale entre commerçants, soit de la compétence commerciale, le'tribunal civil a pu en être régulièrement saisi, alors que Faction était dirigée contre deux défendeurs dont l’un n’était pas commerçant.
- Cour de Lyon, arrêt du 1er juillet 1890.
- (a) Ne sont considérés comme, tordus que les filaments n’aÿant subi, dans les pays hors d’Europe, que la torsion nécessaire xiour les besoins du transport.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- I mprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- Li REVUE DE
- LA TEINTURE
- 3" Année, N° 22.
- ET DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES
- 23 novembre 1890,
- SOMMAIRE
- Chronique. — Modification des fibres d’origine végétale. Cuve mixte à l’indigo et à l’indophénol. — Impression, enlevage blanc sur noir d’aniline.
- Procèdes divers : Cinereine; Nouvelles couleurs azoïques ; Marron pour draperie ; Blanchiment électrolytique — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Réforme avortée au Syndicat des teinturiers-dégraisseurs — Informations et Faits divers. — Bibliographie.
- CHRONIQUE
- Nous sommes actuellement en pleine période de discussions douanières ; c’est même tout notre régime économique qui est remis en question ; il a pu être dans le courant des idées et peut-être des nécessités d’une autre époque, mais aujourd’hui les conditions industrielles ont changé, et toutes les nations de l’ancien et du nouveau monde sentent le besoin de protéger leur travail national, et d’assurer à leurs fabriques la consommation de leurs propres pays.
- L’Angleterre à peu près seule a des intérêts opposés; ce n’est pas à nous à les favoriser aux dépens des nôtres.
- Si l’industrie — et nous revenons à la nôtre — a besoin d’être garantie, par des droits modérés, contre l’envahissement des produits étrangers, la protection serait illusoire s’il fallait payer, d’un autre côté, des droits sur les matières premières ; ce serait reprendre d’une main ce qu’on donne de l’autre ; aussi s’il y a des controverses ardentes d l’égard de la proteciion ou du libre-échange des produits fabriqués, trouve-t-on plus d’accord sur la question de la liberté des matières premières.
- H y a, toutefois, un groupe puissant : Celui des agriculteurs, qui la combat, mais nous pouvons espérer qu’elle ÛQira par triompher de ces résistances, ^nous avons pour cela l’appui considérable du gouvernement et de la commission des douanes. Le conseil supé-rieur de l’agriculture même a accepté 6 maintien de la franchise pour les ames en masse.
- Le projet de tarif général dont nous
- continuons la publication en ce qui concerne les textiles, donne à peu près satisfaction à ces deux termes de la question ; mais il faut considérer que la lutte sera vive contre son adoption, et que ce n’est pas le moment d’en déserter le terrain.
- Il vient de se constituer, à Paris, une « Union pour la franchise des matières premières et pour la défense de L Exportation » qui apportera dans ce combat l’appui d’une influence sérieuse par la notoriété commerciale et industrielle de ses membres.
- Le deuxième point de son programme : la défense de l’exportation, est dépendante du premier, et pour nous la question est unique, et se résume par le libre-échange des matières premières.
- Il est probable que c’est cette sage solution qui prévaudra.
- Notre commerce d’exportation, en ce moment surtout, a besoin d’être particulièrement favorisé pour trouver de nouveaux débouchés en compensation de ceux que le tarif-bill américain lui fermait.
- Ce résultat, qui n’est peut-être que momentané, est incontestable pour le moment. Ce n’est assurément pas la France qui est le plus atteinte, mais elle en souffre néanmoins ; les grandes teintureries des environs de Paris ont vu diminuer leur travail dans de fortes proportions, et nous citerons comme signe de ce ralentissement un fabricant de matières colorantes de Puteaux, occupant environ cent ouvriers, qui vient d’en congédier vingt-huit depuis la mise en vigueur du bill.
- Il faut considérer, toutefois, que les Etats-Unis ont reçu des quantités énormes de marchandises avant l’échéance des nouveaux droits, et que ce stock pèse sur les affaires actuelles. D’autre part, elle n’est pas organisée pour suppléer du jour au lendemain, par sa propre industrie, à la fabrication européenne, et il faudra bien, pendant plusieurs années encore, qu’elle ait recours à notre fabrication.
- Déjà, même en Amérique, une réaction se produit contre les idées qui ont
- amené le bill Mac-Kinley, et l’on cherche à en atténuer la rigueur.
- Une correspondance de Sainte-Marie-aux-Mines annonce que le fameux bill n’a eu que peu d’influence sur l’industrie de sa région.
- L’industrie locale, dit-elle, s’est relevée de la crise de fin d’été. Les affaires vont bien. On s’ingénie à fabriquer actuellement des articles de fantaisie et de haute nouveauté, riches et beaux. L’article ordinaire est depuis longtemps abandonné. Par conséquent, le tarif Mac-Kinley n’aura presque aucune influence sur la production de la saison.
- A Roubaix-Tourcoing, soit cette influence ou toute autre cause, les affaires sont au calme plat pour presque tous les genres ; pour les lainages et la draperie, on cite beaucoup de fabricants dont les ouvriers ne font pas leur journée complète ; il en est de même chez divers teinturiers. Les articles coton sont favorisés ; les nouveautés en mélangé marchent bien.
- Les nouvelles de Reims sont meilleures. Il y a un courant d’affaires plus soutenu, aussi bien en cachemire qu’en mérinos, surtout dans les qualités communes. Les affaires sont également plus actives sur les flanelles. Il se remet de nombreuses commissions en nouveautés, et la fantaisie jouit d’une bonne demande.
- Pendant le mois d’octobre, la fabrication de la nouveauté a été très active à Elbeuf. Les échantillons remis font présager de belles commissions, surtout dans les étoffes genres cheviot. Les draps de couleur et d’administration ont eu une bonne demande. Les draps noirs ont leur courant habituel. — Pour les cotonnades, il existe toujours un bon courant d’affaires à Rouen. La rouennerie s’écoule bien. Les tissus de couleur sont aussi recherchés, mais les genres en vogue son toujours la flanelle, le pilou et les écrus,-qui sont d’une demande suivie. La vente des mouchoirs est ouverte, et tout fait espérer qu’elle va continuer jusqu’à la fin de l’année. Nos indiennes sont assez visitées et les acheteurs trouvent un très joli choix parmi les dessins, pour meubles, qui leur sont offerts.
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- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
- Les soieries, à Lyon, sont plus calmes ; les achats de soie par la fabrique n’ont qu’un courant modéré.
- * *
- N’ayant rien de nouveau ni de bien intéressant à dire sur le nuançage de ces tissus, nous revenons à la revue bibliographique de notre précédente Chronique.
- Nous parlions du nouveau livre de M. Villon sur « l’emploi en teinture des couleurs d’aniline ». En même temps que cet ouvrage, est paru cc le Traité de la teinture et de l’impression des matières colorantes artificielles » de M. J. Depierre ; c’est un livre contenant la même substance que le précédent, mais édité avec beaucoup plus de luxe et d’un prix aussi plus élevé (1).
- Nous n’avons encore pu que feuilleter cet ouvrage, qui est annoncé comme le point de départ d’une série d’autres sur les procédés de teinture, mais il nous paraît déjà comme devant rester le plus important écrit sur cette matière spéciale de l’application des couleurs artificielles en teinture et en impression.
- Il reste à faire un complément aux livres de MM. Villon et Depierre : c’est un traité d’application des couleurs artificielles aux matières autres que les textiles; par exemple : les peaux, les papiers, les pailles, les plumes, les articles pour fleuristes, les os, l’ivoire, les encres, vernis, etc ; c’est une matière très vaste, inédite, et qui trouvera beaucoup d’intéressés.
- M. Villon est l’auteur d’un « Traité pratique des matières colorantes dérivées de la houille » , annoncé dans notre Chronique du 25 février dernier ; il ne s’agissait alors que de la fabrication de ces couleurs : c’est l’ouvrage le plus récent et le plus complet sur cette matière. Son livre sur l’emploi de ces couleurs en teinture en est le complément.
- Nous signalons enfin les deux petits volumes de M. Tassart, sur lesquels nous publions une notice bibliographique nous dispensant d’y insister davantage ici.
- F. Gouillon
- (1) Un volume in-So cle 550 pages, avec 220 échantillons sur laine, coton et soie, cartonné : 36 francs.
- MODIFICATION DES FIBRES d’origine végétale
- En vue d’augmenter leur aptitude à la Teinture
- Par M. Lko VIGNON
- M. Vignon avait fait à l’Académie des Sciences, dans la séance du 28 avril 1890, une communication sur une modification des fibres d’origine végétale, sous l'influence d’un traitement ammoniacal.
- Il vient de donner une application industrielle à cette observation, ayant remarqué qne cette modification augmentait sur les fibres végétales leur pouvoir absorbant pour les matières colorantes, et que ces fibres possédaient, en un mot, des propriétés nouvelles.
- L’auteur pose comme principe que les textiles d’origine animale doivent leur aptitude si développée pour la teinture à leur double fonction acide et basique.
- Or, les textiles végétaux sont dépourvus de fonction basique nette ; il faut donc la leur communiquer, et la pratique a démontré que ces fibres sonmises à une influence ammoniacale acquéraient, au point de vue de leur action en teinture, des propriétés comparables à celles des textiles d’origine animale, notamment celle de s’approprier, sans mordant, les matières colorantes teignant sur bains acides.
- En conséquence, il fait agir sur ces textiles végétaux (coion, lin, ramie, jute, etc.), l’ammoniaque à l’état gazeux ou en solution, en vases clos sous pression, ou en vases ouverts, à température convenable, en présence, ou non, d’agents déshydratants.
- Daus un temps variant de quelques heures à plusieurs jours, la fibre se combine à l’ammoniaque, et acquiert des propriétés basiques. On obtient ainsi un textile amidéou aminé.
- Celui-ci se comporte comme la laine dans les opérations tinctoriales.
- La réaction indiquée peut être obtenue par les méthodes chimiques en usage pour amider ou aminer un corps, telles que la réaction du chlorure de calcium ammoniacal, et la réduction des nitro-dérivés.
- Voici deux exemples de ces traitements :
- 1°— Chauffer en vase clos, à 100°, pendant six heures:
- 1 partie textile végétale.
- k — chlorure de calcium ammoniacal.
- Ce dernier sel est le chlorure de calcium desséché, poreux, saturé par un courant de gaz ammoniac.
- 2* — Chauffer à 100°, pendant quatre heures :
- 1 partie textile.
- h — ammoniaque à 22° B.
- Dans les deux cas, après refroidissement, essorer, laver et rincer à l’eau.
- En cet état, le textile a acquis la fonction basique, et jouit des aptitudes des textiles d’origine animale, à se teindre dans les bains acides (par exemple de carmin d’indigo, de rocelline, etc.), sans mordant ou avec mordants.
- M. Vignon a fait breveter ces nouveaux résultats industriels.
- Il y a dans cette modification des fibres végétales un fait intéressant et qui peut avoir une véritable importance en industrie, si les réactions indiquées n’apportent, en réalité, des transformations plus profondes dans la constitution de la cellulose.
- L’auteur est assez chimiste et assez spécial dans les questions de teinture, pour ne pas s’être abusé, et nous ne voulons en rien contester le mérite de sa découverte ; nous nous demandons seulement si l’amide ou l’amine formée ne modifierait pas la constitution moléculaire de la cellulose au point de la désagréger plus ou moins profondément.
- Et puis, y a-t-il bien une modification alcaline de la fibre, ou plus simplement une transformation en hydro-cellulose ? Ce produit aussi jouit d’une aptitude-tinctoriale bien supérieure à celle de la cellulose non altérée, propriété qui peut encore être augmentée par la fixation de quelques parties de l’azote ammoniacale. Mais aussi on n’a plus une fibre textile avec ses qualités de résistance et d’élasticité, c’est devenu un produit pulvérulent.
- Nous n’avons aucune raison pour supposer qu’il en soit ainsi, et nous ne faisons, d’ailleurs, que montrer les objections qui pourront être faites à propos de ce procédé de basifica-tion des textiles.
- Nous espérons même que les indications de M. Vignon se réaliseront pratiquement, et que l’auteur a mis l’industrie en possession d’un nouvel et utile moyen d’action.
- F. G.
- C UVE MIXTE A L’INDIGO ET A L’INDOPHÉNOL
- Extrait d’une note de M. GALL AND à la Société Industrielle de Mulhouse (Voir sur le meme sujet la Reçue de la Teinture, 1869, p. 173 : 25 avril et 10 juillet, année courante, p. 46 et 87.1
- Je viens, par cette note, écrit M. Galland, vous entretenir de la cuve mixte (indigo et indophénol) et appeler votre attention, non-seulement sur l’économie trop évidente pour être mise en doute, mais encore sur ce point que les deux matières colorantes se fixent en même temps.
- Le réducteur le plus approprié à la réduction du mélange des deux couleurs est l’hy-drosulfite de zinc, découvert par M. Schutzen-berger et que lui-même et M. de Lalande appliquèrent à la réduction de l’indigo.
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- LA REVUE DE LÀ TEINTURE
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- Voici comment on opère :
- Dans un tonneau de 500 litres, on verse 30 litres d’indigo broyé, dans lequel on a, au préalable, délayé 3 kil. 300 d’indophénol.
- Î10 kil. indigo,
- 50 lit. eau,
- 2 — soude à 38d.
- On laisse en contact pendant 12 heures et l’on broyé pendant 6 heures.
- A ce mélange, on ajoute 48 lit. de bisulfite de soude à A0d B, et lentement pour éviter une trop grande élévation de température, 9 kil. de poudre de zinc délayée dans 10 litres d’eau.
- On remue bien le tout pendant une demi-heure et on y ajoute 30 lit. de soude caustique à 38u B.
- Ceci fait, on complète à 500 lit. avec de l’eau et on laisse reposer 2 à 3 jours.
- La cuve à teindre est d’une capacité de 5,000 lit. Pour la monter, on verse deux tonneaux (soit 20 kil. indigo et 6 kil. 600 indophénol) dans 4,000 lit. d’eau, en ayant soin d’y verser avant l’introduction des colorants réduits une quantité d’hydrosulfite suffisante, capable d’entraver l’action oxydante de l’air qui s’y trouve dissous.
- La quantité que nécessitent nos cuves est de :
- 2 kil. poudre de zinc,
- 12.5 lit. bisulfite à A0d B,
- 25 lit. eau,
- 8 lit. soude caustique à 38d.
- Si dans une cuve ainsi montée on passe 30 pièces blanches, avec une vitesse permettant au tissu de séjourner 2 minutes dans le bain et répétant cette même opération trois fois, en ayant soin, après chaque passage, de déverdir convenablement, de renourrir la cuve et de chromer ensuite à froid, à raison de 2gr. de bichromate de potasse par litre, dans une cuve à roulettes, on obtient la nuance foncée (correspondant à 450 à 500 gr. indigo, ancien procédé).
- Pour entretenir la cuve, on ajoute 123 lit. de cuve-mère par passage de 30 pièces, c’est-à-dire :
- 2 kil. 500 d’indigo environ.
- En opérant ainsi, une pièce ne demande, Pour être teinte dans la nuance précédente, que :
- 250 gr. d’indigo.
- Nous n’avons, d’ailleurs, jamais dépassé ce chiffre depuis que nous opérons en cuve mixte et à l’hydrosulfîte.
- Lorsqu’une cuve a travaillé, il est bon de s assurer, par un essai de teinture en petit, de Son état de réduction, et d’y ajouter la quan-tlté d’hydrosulfite nécessaire à la ramener à SOn état primitif.
- IMPRESSION-ENLEVAGE - BLANC
- SUR NOIR D’ANILINE
- jpetr IVt. Cari Morix
- Ce procédé d’impression est tout particulièrement applicable aux étoffes coton teintes au noir d’alinine, notamment les bas, les gants, etc., sur lesquels l’on désire produire des semis ou dessins divers.
- Voici la manière de procéder : nettoyer d’abord les étoffes et les sécher brutes eu blanchies ; les placer ensuite dans un bain colorant d’aniline, dont la composition doit exclure tout oxydant spécial et qui peut être ainsi composé:
- Chlorate de potasse... 2.250 gr.
- Sel ammoniac...... 2.000 —
- Sel d’aniline......... 8.000 —
- Huile d’aniline pour
- noir................ 2.500 —
- Eau.................. 50.000 —
- Laisser l’étoffe quelques heures dans ce mélange et la fouler afin de mieux la pénétrer: pssser à la tordeuse, puis dans le séchoir; la retirer demi-séchée et procéder à la teinture.
- Le rongeant d’impression consiste dans une lessive de soude caustique légèrement bouillie avec de la dextrine. Après avoir fait sécher l’impression sur l’étoffe, la replacer sur les cadres et la passer dans la chambre d’oxydation chauffée à 35 degrés, pour ramener bientôt la température à 25 centigrades.
- Suivant le ton voulu, laisser l’oxydation.se continuer plusieurs jours en la maintenant humide. Le ton obtenu, l’étoffe est passée pendant vingt minutes environ dans un bain de chromate de soude chauffée à 40 ou 50° cent.
- LETTK&ES
- D’un TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- Travaux «le nettoyage pour l'administration de la guerre.
- Mon cher Directeur,
- Comme vous pouvez en juger je suis encore de ce monde. J’ai seulement pris de longues vacances; j’avais tellement pioché que j’en avais besoin, comme tous les camarades de la Chambre syndicale d’ailleurs, seulement mes autres collègues sont déjà à la besogne depuis un grand mois-, cela prouve qu’ils sont plus durs à la fatigue que moi. (1)
- Pour aujourd’hui je vous adresse une copie d’un marché passé en adjudication avecle ministre de la guerre, qui pourra certainement intéresser vos nombreux lecteurs ; cette fourniture m’a été proposée de gré à gré, je l’ai
- (1) Cette communication de M. Barbé nous était parvenue pour le précédent numéro et en temps utile; l’imprimeur ayant trop de matières a cru pouvoir l’ajourner.
- déclinée. Je n’ai pas encore trouvé le moyen d’arriver à de pareils résultats, et je défie un industriel de livrer du travail consciencieux à ce prix -, c’est-à-dire, traiter les couvertures avec savon et cristaux de soude, soufrés et désoufrés; et c’est le moins que l’on puisse exiger, puisque c’est pour nos soldats malades.
- J’estime que les couvertures ainsi traitées à 0,50 l’une ont un semblant de netioyage à la terre, puis soufrées ou non, et ça y est !...
- Les couvertures ainsi faites sont durcies, rudes au toucher, de mauvaise odeur. Après deux nettoyages ce ne sont plus des couvertures, mais des morceaux de feutre râpés.
- L’administration au lieu de s’étendre si longuement dans un marché sur les conditions de livraison et de paiement, devrait s’attacher plutôt à bien déterminer le travail à fournir en y introduisant un article conçu à peu près en ce sens :
- Article 1er. — Soit que le travail soit effectué pièce à pièce, à la main ou à l’aide de laveuses, les couvertures devront être traitées :
- 1° Sur un bon bain de carbonate de soude ;
- 2° Successivement sur deux bains de bon savon blanc de Marseille ensuite bien dégorgée et rincées ;
- 13° Soufrées pendant dix heures ; désoufrées, t'i rincées complètement puis séchées.
- L’administration se réserve toute faculté \ d’entrer dans les ateliers et de vérifier si le travail est ainsi fait.
- A charge d’amende de 500 fr. (ici les prix à fixer et qui nécessairement seraient plus rémunérateurs).
- Pour traiter une couverture comme je viens de le décrire (et c’est ainsi qu’il faut qu’elles soient, ou alors à quoi bon un semblant de nettoyage), nos ouvriers sont rétribués, les moindres à 0,60 l’heure ; la mise en mains pour ces diverses opérations prendra une 1/2 heure, soit 0,30; il resterait donc 0,20 pour les cristaux, le savon et tous les autres frais généraux, qu’on se le dise !...
- De ce côté le département de la guerre a encore des réformes à adopter ; quand il dépense si facilement des millions pour l’armement, ne pourrait-il se montrer moins regardant lorsqu’il s’agit de l’hygiène du soldat à l’hôpital, et pour assurer même la conservation de son matériel ?
- V. BARBÉ, Teinturier de Paris.
- Voici un résumé du traité dont il vient d’être question, passé entre I’Hopital militaire de Vi.ncennes et des industriels quelconques, qui l’ont accepté et exécuté.
- MARCHÉ DE GRÉ A GRE pour le lavage, blanchissage, dégraissage et foulonnage de laines blanches et grises, conformément au îeT alinéa du § t8, du décret du iO novembre 1882. (Résumé.)
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Art. 1er. — Les entrepreneurs s’engagent à faire le travail comme il est détaillé ci-dessus, pendant les deux années 1889 et 1890.
- Art. 2. — Le prix accepté est de CINQUANTE CENTIMES par couverture (et nous allons voir les charges !)
- Art. 3. — Le travail doit être rendu dans le délai d’un mois ; transport aller et retour à la charge des entrepreneurs.
- Art. 4. — Les entrepreneurs se déclarent responsables des pertes et dégradations.
- En cas de retard dans la livraison, ils subiront une retenue de un franc par jour et par mille francs pendant les trente premiers jours de retard, puis de deux francs, sans cependant que la pénalité totale dépasse le dixième de la fourniture... et cela, de plein droit, sans mise en demeure préalable.
- Si le retard dépasse vingt jours, le marché pourra être résilié, passé à un autre entrepreneur aux risques et périls du premier qui devra payer la plus-value s’il y en a, qui ne bénéficiera pas des moins-values possibles.
- Pour ces dernières mesures, l'administration consent à quelques formes préalables.
- En cas de force majeure, il y a de petits tempéraments, à condition que le service n’en souffre pas.
- Les mêmes mesures de rigueur seront prises contre l’adjudicataire :
- 1° S’il se soustrait frauduleusement à ses obligations, notamment en représentant des fournitures déjà refusées ; et sans préjudice de poursuites judiciaires.
- 2* S’il concède son marché à un autre entrepreneur.
- Art. 5. — Les paiements auront lieu à l’expiration de chaque trimestre sur présentation d’une facture en double expédition, dont une sur timbre.
- Art. 6. — La facture trimestrielle devra être produite dans le mois qui suit l’expiration du trimestre sous peine de déchéance.
- Art. 7. — L’adjudicataire prend à sa charge :
- 1° Les frais de timbre et d'enregistrement du marché ;
- 2° Les frais de timbre de toutes les pièces de comptabilité à produire.
- Art. 8. — L’adjudicataire présente une caution solvable, endossant toutes ses responsabilités.
- Art. 9. — Dans le cas où l’entrepreneur et sa caution abandonneraient l’entreprise, il serait pourvu à leur remplacement par voie administrative, à leurs risques et périls, dans les conditions spécifiées à l’art. 4.
- Art. 10. — Le décès ou la faillite entraîne de droit la résiliation du marché, sauf à « agréer » les héritiers ou ayant-droit à en continuer l’exécution. Toutefois en cas de faillite, les ayant-droit devront assurer le service pendant un ou deux mois.
- Art. 11. — La cession du marché est interdite.
- Art. 12. — En cas de saisie, arrêt ou opposition sur les sommes dues, elles seront versées à la caisse des Dépôts et Consignations.
- Art. 13. — Si l’adjudicataire devient débiteur envers l’Etat, la créance sera exigible dans le délai d’un mois, à partir du jour où elle aura été notifiée.
- Art. 14. — Toutes les contestations et difficultés serontjugées administrativement, c’est à-dire par le Ministre de la Guerre, sauf l’appel au Conseil d’Etat.
- Fait à Paris, le 5 février 1889.
- (Signatures des entrepreneurs.)
- Suit l’engagement écrit et signé de la caution.
- L'importance approximative du marché est de 1,400 fr. pour laquelle somme il faudra laver, blanchir, dégraisser et foulonner 2.800 couvertures de laine, et subir toutes les charges exigées.
- L’engagement est accepté provisoirement par M. le sous-intendant militaire, et approuvé par M. l’Intendant général Directeur.
- Il est enregistré pour le prix de 12 fr. 50, payés par l’adjudicataire.
- ... Et maintenant, qui en veut?... Ne répondons pas tous ensemble!...
- PROCÉDÉS DIVERS
- ClNKRÉINE
- Nous avons annoncé ce produit dans notre numéro 25, juillet dernier (p. 97). Voici quelques indications sur son emploi.
- La cinéréine, fabriquée par la maison Poir-rier et Dalsace, est destinée à la teinture du coton, sur lequel elle donne des teintes solides, surtout lorsqu’on teint sur fonds de cachou de Laval.
- Cette couleur s’emploie sur coton mordancé au tannin et à l’émétique, ou plus simplement sur coton non mordancé, en ajoutant au bain de teinture un peu d’hyposulfite de soude.
- Gris clair à la Cinéréine.
- C’est ce dernier procédé que nous avons suivi pour la teinture de l’échantillon ci-dessus ; le ton aurait pu tre porté plus haut sur coton émétiqué, et même par ce procédé à l’hyposulfite, mais nous nous y sommes arrêtés pour offrir un point de comparaison avec la teinture sur cachou de Laval, dont ci-dessous le résultat :
- Le coton a reçu un pied de cachou de Laval à 5 0/0, fixé au bichromate ; on obtient ainsj
- Cinéréine sur cachou de Laval.
- un gris cendré assez clair ; c’est celui, d’ailleurs, de notre échantillon du 25 juillet (p. 97); il provient de la même partie.
- Le coton ainsi piété a été teint dans le même bain, et en même temps que celui du premier échantillon gris-bleu ci-dessus (bain monté à l’hyposulfite).
- On voit quelle différence de résultat on obtient : c’est donc le cachou de Laval le véritable mordant de la cinéréine ; il donne ainsi un bleu foncé très en usage sur les produits de coton et sur tous tissus.
- La cinéréine sur pied de cachou de Laval produit une teinte résistant bien à l’air et aux savonnages.
- La teinture sur laine, sans mordant, donne une teinte correspondante.
- Une autre application de la cinéréine est la teinture sur pied de Primuline.
- Cinéréine sur Primuline.
- !aune un peu orangé de la Primuline uni au bleu rabattu de la cinéréine donne des teintes bronze et olive également d’un usage courant, et les deux colorants étant solides, la couleur composée l’est aussi.
- La teinture se fait sans mordant ni addition.
- Notre échantillon a nuancé : cela tient à ce que la Primuline ôte aux cotons, lorsqu’ils sont secs, une partie de leur perméabilité, et qu’une nouvelle teinture les pénètre ensuite irrégulièrement, malgré un humectage préalable.
- Mais un teignant sur pied de Primuline non encore séché, on obtient des teintes très unies. Cette observation s’applique à toutes couleurs employées pour virer la Primuline.
- Quant à la cinéréine, et pour tous les cas ci-dessus, on procède comme suit :
- Charger le bain avec une partie seulement de la matière colorante qu’on doit employer ; entrer à froid, donner quelques lisses, ajouter une nouvelle quantité de couleur, manœuvrer encore à froid 15 à 20 minutes, chauffer alors doucement jusqu’au bouillon auquel on se tient 10 à 15 minutes.
- Lever, éventer une demi-heure, laver, puis fixer en bi -chromate de potasse ou de soude ; passage de 15 à 20 minutes à froid dans :
- Eau..................... 100 litres
- Bi-chromate............. 1 kil.
- Rincer et sécher.
- Cette matière colorante est intéressante par sa solidité ; quant à sa teinte, nous disposons de plusieurs moyens pour l’obtenir.
- Nouvelles couleurs azoïques
- La fabrique Friedr. Bayer et C°, complétant sans cesse sa série de couleurs de benzidine (azoïques), vient d’offrir au commerce les sui-1 vantes :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Benzo gris et Ben z$ noir.
- Comme leurs congénères, ces couleurs teignent les fibres végétales et les mélanges -, elles peuvent entrer en combinaisons de teintes avec les autres couleurs de même classe, teignant à l'aide des alcalins (carbonate de soude et de potasse) et du phosphate de soude, mais se mélangeant mal avec celles qui teignent sur bains neutres (sulfate de soude, sel marin).
- La teinture se fait sur bain frémissant ou bouillant avec :
- Carbonate de soude ou de potasse 5 0/0
- Savon.......................... 2 0/0
- Matière colorante.
- Lever et rincer.
- En opérant au bouillon, la teinte est gris-rougeâtre ; elle est plus bleue en teignant à 90°, et vire encore plus au gris-bleuâtre, en ajoutant au bain de rinçage une petite quantité d’acide (acétique ou sulfurique).
- Benzo-Or 'e R.
- Ce produit donne directement sur coton, ainsi que sur laine et sur soie, des teintes orange-rouges.
- Il se mélange aux autres colorants azoïques : jaunes, rouges, bleus, etc.
- La « Farbenfabriken » l’annonce comme un des meilleurs colorants de sa série, applicables au coton.
- La teinture sur coton se fait comme ci dessus, avec un carbonate alcalin et du savon, dans les mêmes proportions, en teignant au bouillon : une heure environ.
- Le Benzo-Orange teint aussi aux sulfate, phosphate et silicate de soude, au sel marin, etc., et peut ainsi être mélangé à toutes couleurs de benzidine.
- Sur laine et laine-coton, on teint avec 10 0/0 de sel marin.
- Sur soie et ses mélanges, sur bain de savon avec 5 0/0 de phosphate de soude.
- Noir-Diamant et Vert-Diamant.
- La même fabrique présente un nouveau colorant teignant la laine en noir, qu’elle désigne « Noir-Diamant ». Nous en donnerons le procédé d’application et l’indication de ses propriétés, dans le prochain numéro.
- Elle annonce aussi un « Vert-Diamant » qui serait surtout avantageux pour porter au noir, le reflet bleu du noir susdit.
- Marron
- Pour Draperie
- Pour 50 ki!. de matières.
- Bouillon de une heure avec :
- Bichromate 10 kil.
- Acide sulfurique Rincer, et teindre avec : 500 gr.
- Garance 5 kil.
- Extrait du Cuba 1 —
- Extrait de campêche... 500 gr.
- La teinture se fait au bouillon, en l’espace d’une heure environ ; on avive à la fin en ajou-
- tant au bain :
- Marron d’aniline (Bismarck) 50 gr.
- Acide sulfurique........... 50 —
- Avant d’ajouter l’acide, les bois doivent être entièrement montés.
- BLANCHIMENT ÉLICTEOIÏTIÔDE
- Notes sur le procédé Hermite (1)
- Il résulte des expériences de M. Hermite que la décomposition du chlorure de magnésium par le courant électrique se manifeste d’une façon très complexe -, il est donné naissance à toute une série de sels de magnésie dont les acides sont des composés oxygénés du chlore. Selon toute probabilité, voici la série des phénomènes qui se succèdent :
- Le chlorure de magnésium est d’abord décomposé, et donne naissance à de l’hypochlo-ritede magnésie,qui, à son tour, vient former du chlorate et du chlorite de magnésie; ces deux sels, en présence du courant, sont aussi décomposés et leurs acides sont mis en liberté.
- Les acides chlorique et chloreux, en présence de la matière organique sur laquelle ils agissent comme décolorants, lui abandonnent leur oxygène, et le chlore fixe de l’hydrogène pour former de l’acide chlorhydrique qui se combine avec la magnésie libre jpour reformer le chlorure de magnésium primitif.
- On voit donc que le même bain peut servir indéfiniment en le soumettant de nouveau à l’électrolyse après chaque opération de blanchiment.
- Ce qu’il y a de certain, c’est que la solution de chlorure de magnésium électrolysée possède un pouvoir décolorant des plus intenses.
- Pour en donner un exemple, M. Hermite indique que, pour crèmer 1 kilogr. de fil de lin, n’ayant subi aucun lessivage, la quantité
- (1) Voir sur ce môme sujet la Revue d* la Teinture, n0> des 10 et 25 octobre dernier, p. 136 et 142 ; année 1889, p. 172, et 1888, p. 146. — Bien que visant spécialement le blanchiment des pâtes à papeterie, ces études sont entièrement applicables à celui des .fils et tissus d’origine végétale. — C’est la des- i cription que nous avons annoncée comme remémo- | ration du procédé.
- nécessaire de chlore titré chlorométriaue-ment a été par son procédé de 11 grammes A, tandis que, pour crèmer 1 kilogr. du même fil lessivé, il faut industriellement 100 grammes de chlore par le procédé ordinaire à l’hypo-chlorite de chaux.
- Il est aussi très probable qne, dans le procédé de M. Hermite, l’état naissant joue un grand rôle.
- Si l’on considère que le chlore ou ses composés oxygénés se combinent toujours avec les matières colorantes, avant d’agir sur la cellulose, on comprendra que par ce procédé on peut blanchir sans nuire à la solidité des fibres textiles, puisqu’il suffît de régler l’intensité du courant électrique suivant le degré de blancheur auquel on est parvenu, et ce qui le prouve, c’est qu’il résulte des recherches de l’inventeur pour le crémage des fils de lin, par exemple, que l'on a une perte de 6 à 8 0/0 seulement sur le poids du fil, tandis que, dans les procédés ordinaires, la perte est de IA à 18 0/0.
- La dissolution de clhorure de calcium électrolysée dans les mêmes conditions, donne aussi naissance à un principe décolorant très énergique, mais moins cependant que le chlorure de magnésium ; c’est pourquoi l’on préfère ce dernier sel.
- Voici maintenant la description du procédé :
- La dissolution du chlorure de magnésium, que l’on emploie de préférence dans le nouveau procédé, doit avoir une densité de 1.25 ou marquer 16° Baumé ; c’est à cette concentration que la dissolution de ce sel offre le maximum de conductibilité, ainsi que l’inventeur l'a déterminé.
- La polarisation, en circuit ouvert, est de 2 volts 13. v'JSgl
- La résistance spécifique de la dissolution de chlorure de magnésium ù la densité de 1.25 est de 6 holms 1, à la température de 30 centigr.
- La fig. 1 ci-contre représente le type d’élec-trolyseur employé et breveté par M. Hermite.
- Fig. 1. — Electrolyseur,
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- Cet appareil consiste en une cuve en fonte galvanisée ayant à la partie intérieure un tube multi-perforé et muni d’un robinet en zinc : c’est par ce tube que la dissolution entre dans l’électrolyseur. Le haut de la cuve est formé d’un rebord formant canal; le liquide déborde dans ce canal et s’en va par un tuyau (non visible dans le dessin). On obtient ainsi une circulation continuelle.
- Les électrodes négatives sont formées par une série de disques en zinc montés sur deux arbres qui tournent lentement.
- Entre chaque paire de disques eu zinc, sont placés les électrodes positives, dont la surface active est constituée par de la toile de platine maintenue par un cadre en ébonite. La partie supérieure des toiles de platine est soudée à une pièce de plomb et parfaitement isolée.
- Chaque élément positif est relié à une barre de cuivre, qui traverse l’électrolyseur et aboutit au pôle positif,du dynamo.
- On fait généralement passer dans les élec-trolyseurs un courant électrique de 1,000 à 1,200 ampères avec une force electro-motrice de 5 volts.
- Pour le blanchiment des pâtes à papier, pris comme exemple, l’inventeur procède de trois façons :
- 1° Dans le premier cas, il électroîyse la dissolution de chlorure de magnésium dans une série de bacs, montés en tension.
- Quand le liquide est suffisamment chargé de principe décolorant, on le fait couler dans un grand bac à l’aide de robinets placés sur chaque cuve de préparation.
- Le liquide ainsi préparé est employé à la manière ordinaire dans les cuves à blanchir-, seulement, une fois le blanchiment terminé, on doit égoutter soigneusement les pâtes ou fils, et repomper le liquide dans les bacs d’é-lectrolyse, où après avoir subi l’action du courant, il est prêt à une nouvelle opération.
- On effectue le blanchiment dans des cuves à blanchir dans lesquelles on a placé un jeu d’électrodes disposées comme plus haut -, on mélange alors la dissolution de chlorure de magnésium avec les matières à blanchir, et on fait passer un courant électrique d’intensité suffisante.
- On recueille toujours, après le blanchiment, le liquide qui doit servir à une nouvelle opération.
- 3’ Dans le troisième cas, que l’inventeur trouve le plus avantageux, on combine les deux méihodes précédentes; les cuves à blanchir, disposées avec des électrodes, sont montées en tension avec une série de bacs de préparation, et on fait circuler le liquide de ces bacs dans les cuves à blanchir, en ayant soin d’employer un courant d’intensité et de force électro-motrice suffisantes. (Voir fig. 2, ci-contre).
- Il a été dit plus haut que le chlorure de calcium pouvait servir comme le chlorure de magnésium au blanchiment ; l’inventeur donne
- la préférence à ce dernier, parce que ce sel est plus avantageux sous bien des rapports.
- Cependant, on peut employer le chlorure de calcium concurremment avec le chlorure de magnésium, dans certaines localités, surtout où l’on trouve ce sel à bon marché (1).
- La dissolution de chlorure de calcium doit avoir une densité de 1.191, soit 23° Baumé ; c’est à cette concentration que la dissolution offre le moins de résistance au passage du courant électrique.
- La résistance spécifique est alors de 4homs à 30° centigrades.
- Quand on emploie le chlorure de magné-
- (1) Aujourd’hui, les inventeurs ont adopté le mélange de chlorure de magnésium et de chlorure de sodium comme étant le plus avantageux. (Voir plus loin).
- Le presse-pâte exprime la pâte après blanchiment, et la dissolution de chlorure qui s’en écoule est alors recueillie ; on le remplacerait, pour les textiles, par des caisses d’égouttage.
- La Société d’exploitation des procédés Her-mite établit comme suit la comparaison des prix du blanchiment entre le procédé au chlorure de chaux et celui à l’électrolyse :
- Un électrolyseur produit en vingt-quatre heures l’équivalent de 100 kil. de chlorure de chaux sec, en employant au maximum dix chevaux de force (effectifs).
- Le chlorure de chaux vaut en France de 20 à 22 fr. les 100 kil.
- sium, il faut ajouter au bain, une fois pour toutes, une certaine quantité de magnésie.
- Quand c'est du chlorure de calcium, c’est de la chaux qu’on ajoute.
- La liqueur de chlorure de magnésium élec-trolysée, possédant un pouvoir décolorant intense, agit même, quand elle contient une très petite quantité de composés chlorés, et comme on peut régler la production de ces composés chlorés, absolument à volonté, en réglant le courant électrique, on est complètement maître du blanchiment.
- La fig. 2 ci-jointe montre une installation en marche dans une papeterie, et qui pourrait être appliquée sans beaucoup de modifications au blanhciment des fils de coton ou de lin, et au coton en laine.
- L’équivalent est produit avec :
- 10 chevaux-vapeur pendant vingt-quatre heures, soit 240 kil. de charbon à 20 francs.. Fr. 4.80 30 kil. se! marin, à 5 fr.... 1.50
- 6 — chlorure de magnésium, à 12 fr............ » .72
- Amortissement du matériel électrique(dynamo et électrolyseur), soit 1 ,000 fr. par an................. 3.»»
- Fr. 10.02
- Si l’on dispose d’une force hydraulique
- Fig. 2. — Installation d’un atelier de blanchiment.
- A, cuve de distribution aux électrolyseurs. — B, électrolyseurs. — C, dynamo. — D, conduit en bois amenant le liquide électrolysé dans les cuves blanchisseuses ou dans la cuve G. — E, cuve blanchisseuse.
- F, tambour-laveur envoyant la liqueur dans la cuve G après action dans la cuve blanchisseuse. — G, cuve. — H, pompe centrifuge remontant le liquide dans la cuve A. —I, cuve de presse-pâte. — J, presse pâte. R, pompe remontant le liquide venant du presse-pâte dans la cuve A.
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- premier terme de l’addition n’a plus d’objet, et la dépense journalière est réduite à fr. 5.22.
- La main-d’œuvre étant la même que pour le blanchiment par le chlorure de chaux.
- A la suite de notre article du 10 octobre (p. 136), Modification au procédé Hermite, la * Société française d’exploitation des procédés Hermite » nous écrit pour rectifier certains passages de cette communication extraite d’un journal de Saint-Pétersbourg.
- « Le blanchiment électrolytique à l’aide du chlorure de sodium seul, nous dit-elle, a été essayé depuis fort longtemps, et n’a jamais donné de résultats pratiques industriels.
- « Le chlorure de magnésium se décompose plus facilement et donne de meilleurs résultats que les autres chlorures.
- « Ceci est tellement vrai que nous avons trouvé que le chlorure de magnésium, même en faible proportion, se décompose en présence du chlorure de sodium et empêche la décomposition de ce dernier chlorure par le courant électrique. C’est pourquoi nous employons à présent dans nos installations un mélange de chlorure de sodium et de magnésium, et il y a déjà assez longtemps que nous avons breveté cette méthode.
- « En papeterie, nous employons un liquide composé par mètre cube de 50 kil. de chlorure de sodium et de 5 kil. de chlorure de magnésium seulement; cette faible proportion de sel de magnésium est suffisante pour empêcher la décomposition du chlorure de sodium et donner de bons résultats, elle ne peut avoir aucune influence sur le prix, même en Russie.
- « Il n’est pas exact que les électrodes en zinc, dans nos appareils, s’usent...
- « Quant à la quantité de platine employée dans nos appareils, elle n’est pas déterminée au hasard, mais simplement d’après les lois de calculs électriques que personne ne peut changer. »
- Il résulte de cette discussion que la Société Hermite n’a pas été sans se préoccuper de l’emploi du chlorure de sodium, mais qu’elle n’a pas trouvé ce produit avantageux.
- Elle donne raison à la présomption que nous avions exprimée, que le chlorure de sodium devait être d’une décomposition difficile.
- En ce qui concerne les électrodes, nous nous en rapportons complètement à l'expérience pratique des inventeurs, et nous n’avons Pas à soutenir davantage l’opinion de M. Ste-Panoff, auteur de l’article discuté.
- CAUSERIES confraternelles
- Sur l’art du Teiuturier-Dégraisseur
- J’ai été un peu trop long dans ma précé-ente Causerie, et je suis le premier à le re-Hretter, puisque cela nous a privés d’un article
- ! de notre vaillant collaborateur et ami, M. Barbé; je lui aurais certainement cédé la place si j’avais été consulté, mais c’est le metteur en pages qui dispose et qui impose (typographiquement).
- II y avait aussi l’article « Réforme avortée », qui n’a pu être casé, quoique prêt à insérer, et notre Directeur, qui aime l’actualité et la discussion, en a été fort contrarié.
- Je voulais en finir avec les teintures, et maintenant que cela est fait, je vais cesser de tirer toute la couverture à moi.
- Ceci dit, je reprends le fil de mes idées, dont je m’efforce de dévider l’é heveau sans l’embrouiller, chaque brin venant à son tour.
- LES APPRÊTS
- Les apprêts, dont le rôle est si important, est la partie de nos travaux qui a fait le plus de progrès pendant ces vingt dernières années.
- La nécessité s’en est imposée parles étoffes légères et mélangées que nous avons à travailler aujourd’hui et qui demandent à l’ap-prêteur les qualités qui leur manquent souvent par elles-mêmes.
- Et puis, il faut du bon marché, et par conséquent des machines à production rapide.
- J’ai fait l’historique et la description de ces appareils dans la première partie de cet ouvrage ; il semble que cela suffise, et que dès lors qu’une machine est décrite avec assez de k détails, son travail soit par cela même indiqué. 11 y a lieu cependant d’y revenir, et de voir les moyens de tirer le meilleur parti de ces engins.
- Classement du Travail Tout article reteint, ou simplement nettoyé, doit toujours être apprête. L’apprêt peut être très simple, mais je ne connais aucun cas où il n’en faille pas un, si petit qu’il soit, ne serait ce qu’un simple coup de fer.
- Ces articles se divisent d’abord en deux grandes catégories :
- l8 Les confectionnés ;
- 2° Les défaits.
- Les premiers sont les vêtements ou objets d’ameublement qui nous sont livrés en leur forme de service, non décousus. 11 faut les rendre de même, et tout au plus tolère-t-on qu’on ait lâché un rempli, détaché des boutons, ouvert une doublure.
- Pour les confectionnés, il n’est qu’un moyen d’apprêt : c’est le fer à repasser, toutes les inventions que l’on a imaginées pour ce travail, ne sont que des perfectionnements, des auxiliaires du repassage, mais le fond même de l’opération n’a pu être remplacé.
- Les articles « défaits » sont ceux qui ont été décousus, et dont chaque pièce forme ainsi un morceau plat ; il devient facile alors de les attacher au tapis ou au métier, de les mettre en presse, de les coller au cylindre, ou de les passer entre ce cylindre et un feutre frotteur.
- C’est sur le « défait » qu’on peut obtenir l’apprêt le plus avantageux, aussi faut-il engager le client à ne pas regarder au travail du remontage, chaque fois que l’étoffe en vaut la peine.
- Le vêtement d’hommes, la draperie en général, n’est jamais défaite.
- Les morceaux plats se divisent à leur tour en deux classes principales :
- 1° Les tissus à reliefs et ceux veloutés, qui ne peuvent subir de compression, doivent s’apprêter par tension. (Tapis, métiers) ;
- 2° Les étoffes lisses, ou à côtes ou grains peu prononcés, qu’on peut apprêter avec pression. (Presse, cylindre).
- Ce qui m’amène à diviser ce chapitre comme suit, et comme je l’ai déjà fait pour la description du matériel :
- Apprêt au fer,
- — aux tapis,
- — aux métiers,
- — à la presse, .
- — au collage,
- — aux machines.
- Mais avant cela, j’indiquerai quelques compositions des colles, gommes et empois les plus favorables pour les travaux du chiffonnage, et dont nous verrons par la suite les applications.
- Habituellement le repassage au fer et l’at-tachage au tapis se font par des femmes ; le travail à la presse, au colleur et aux machines s’exécute par les hommes ; cependant on voit souvent les cylindres à feutre manœuvrés par des apprêteuses, alors même qu’ils s’actionnent par pédales.
- A Paris, les repasseuses de teintureries forment un corps spécial d’ouvrières, se distinguant complètement des repasseuses de blanchisseries qui, d’ailleurs, ne font pas de draperie. Nos apprêteuses ont un coup de fer particulier, elles sont rudes à la besogne, gagnent de bonnes journées, et ne boudent pas devant une chopine.
- Pour aujourd’hui, je me tiens à cette introduction du chapitre des apprêts, non pour exagérer ma résolution de laisser de la place à mes collaborateurs, mais parce que je m’arrête à une division naturelle, et qu’ainsi je ne coupe pas en deux le sujet de la prochaine Causerie.
- Maurice GUÉDRON
- RÉFORMES AVORTÉES
- Au Syndicat des Teinturiers-Dégraisseurs De Paris
- Un de nos correspondants nous adresse la note suivante que nous publions, rappelant à nos lecteurs que la Revue de la Teinture est une tribune ouverte à tous.
- L’esprit de cette communication rentre, d’ailleurs, dans les idées et les principes que le journal a souvent proclamés et défendus.
- Il ne faut pas être trop exclusif, toutefois ; nous avons souvent déploré l’appui que prêtent aux faux teinturiers les travailleurs pour confrères, mais ccs auxiliaires ont leur raison d’être pour
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- les vrais teinturiers dont l’installation ne suffit pas à tous travaux; il y a seulement une distinction à faire dans le genre de clientèle qu’ils servent.
- Quant aux benzineurs, aux mécaniciens et chaudronniers, ils ne tiennent pas outre mesure à faire partie du Syndicat ; ce n’est même que pour être agréables aux teinturiers qu’ils y apportent leur cotisation ; ils accepteraient volontiers probablement d’être releves de ce service, et le syndicat deviendrait un groupe plu3 véritablement professionnel.
- Voici la note de notre correspondant dont nous approuvons, en résumé, la campagne:
- HONNEUR AUX VAINCUS
- Le lundi 3 novembre, la Chambre syndicale des teinturiers-dégraisseurs était réunie en assemblée générale extraordinaire ; à 8 h. 1/2, tout le monde était là. Qu’allait-il donc se passer de grave ?
- Imaginez-vous que deux ou trois membres des plus en vue, trouvant, comme beaucoup d’autres, que la Chambre syndicale ne produisait rien au point de vue de l’amélioration de la corporation, avaient formé le projet de modifier les statuts.
- Leur pensée était de grouper d’une façon plus homogène les teinturiers ayant les mêmes intérêts, autrement dit ceux qui sont reconnus faisant eux-mêmes leur ouvrage. Par suite, plus de nettoyeurs à sec, plus d’apprêteurs, plus de chaudronniers ni de fumistes, etc.
- C’était logique, cette concentration d’intérêts ayant le même point de départ, ayant les mêmes besoins. Et cette petite révolution eût , porté grand profit à la corporation, à la vraie, à celle qui travaille, qui peine près de ses chaudières et voudrait lutter à armes égales avec cette nuée de parasites de la teinture, avec toutes ces teinturières d’occasion soutenues par qui l’on sait.
- Ah oui! mais, et la camaraderie? Et puis que vient faire la logique dans cette affaire?
- Présentée par des personnes de moindre importance, la chose était acceptée; mais dans le cas présent, on a trouvé que les gros voulaient manger les petits. Toujours est-il que la proposition fut repoussée avec un ensemble formidable. A peine s’il se trouve une demi-douzaine de teinturiers pour comprendre et soutenir cette idée.
- Ab ! les belles dames tenant boutique de teinture auront le temps de faire leurs affaires, avec l’aide des benzineurs et autres, avant que les teinturiers-dégraisseurs de Paris fassent quelque chose pour gêner leur petit commerce.
- Mais cela ne fait rien; pour la rareté de la entative, répétons ; Honneur aux vaincus !
- UN VIEUX CASSIN
- BIBLIOGRAPHIE
- L’Industrie de la Teinture, par M. G.-L. Tassart, ingénieur, ancien répétiteur à l’École Centi’ale.
- Paris, 1890, i vol. in-12 de 300 p.; cartonné, 4 fr.
- Nous avons signalé, dans la Revue de la '
- Teinture du 25 février dernier, page 14, la parution d’un volume de la même collection et du même auteur, sous le titre : les Matières colorantes et la Chimie de la Teinture, en annonçant qu’il aurait une suite consacrée à l’application des matières colorantes sur les tissus, c’est-à-dire à la Teinture (1).
- Nous trouvons en librairie cette deuxième partie qui vient de paraître; l’éditeur ne nous en a pas avisés, estimant sans doute que cet ouvrage n’est pas fait pour les teinturiers de profession : nos lecteurs.
- Bien que cela soit aussi notre avis, nous considérons cependant VIndustrie de la Teinture de M. Tassart comme une récapitulation, utile par sa concision même, de nos procédés industriels ; et s’il ne peut suffire comme formulaire d’atelier, c’est au moins un memento, rapide à feuilleter, des principaux moyens dont nous avons à disposer.
- L’ouvrage fait partie d’une Bibliothèque de connaissances industrielles vulgarisées ; l’auteur avait la compétence nécessaire pour l’étendre davantage, mais il a dù se circonscrire dans le cadre de la collection ; nous avons connu M. Tassart, chimiste à la maison Poir-rier, et son œuvre révèle les connaissances pratiques qu’il y a acquises, peut-être apportées, et dans tous les cas développées, par ses rapports constants avec les teinturiers, et par sa coopération à la fabrication et aux essais d’application des couleurs.
- Répétiteur à l’Ecole Centrale, il y a professé la théorie de nos industries.
- Le professeur, du reste, apparaît dans le livre, dont la forme est tout-à-fait didactique.
- Aussi, si cet ouvrage peut intéresser les gens du monde comme œuvre de vulgarisation, s il est utile aux teinturiers comme résumé condensé de leurs travaux, il a en même temps un autre caractère tout spécial.
- Les deux volumes : Matières colorantes et Industrie de la Teinture forment un ensemble parfaitement disposé pour l’enseignement sommaire dans les écoles industrielles, des procédés tinctoriaux et des connaissances chimiques dont ils découlent.
- Ils peuvent devenir livres classiques.
- F. G.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Franchise des matières premières. — Il s’est formé à Paris une union pour la défense du travail et de l’industrie en France, et des intérêts nationaux à l’étranger.
- Elle s’est constituée sous l’initiative de négociants influents, MM. Poirrier, Aynard, Charles Roux, etc., et son comité comprend, en outre, MM. Georges Berger, député de la Seine -, Chavent, de Lyon ; Féraud, de Marseille; A. Lalande, de Bordeaux; L. Cordonnier, de Roubaix; G. Petipont, de Paris.
- L’association prend le titre de « Union pour la franchise des matières premières et pour la défense de l’exportation. »
- Elle réunit ses adhérents autour d’une seule idée ; la franchise de toutes les matières premières nécessaires à l’industrie, et elle ne fait appel qu’à un seul sentiment : celui de tous ceux qui croient qu’une politique d’isolement serait fatale à notre pays.
- Le siège de « l’Union » est à Paris, 55, rue des Petites-Ecuries.
- (1) Chaque volume se vend séparément 4 fr.
- ï,e tolli Mae-KInley. — Lord Salis-bury a reçu M. Henry White, chargé d’affaires des Etats-Unis. La grande République américaine ne renoncera sous aucun prétexte et dans aucune circonstance au principe du système protecteur, mais il est probable et presque certain que le bill Mac-Kinley sera révisé par les démocrates et que le tarif sera modifié dans des proportions qui permettront à l’Europe de renouer des relations commerciales avec les Etats-Unis.
- D’ailleurs, les plus importants manufacturiers anglais ont déjà installé des fabriques sur le territoire américain où ils feront une sérieuse concurrence aux industriels et aux négociants américains sur leur propre sol.
- lies ouvriers Inventeurs. — L#
- syndicat des ouvriers inventeurs porte à la connaissance de tous les travailleurs qu’il organise un concours ayant pour but d’exécuter immédiatement l’œuvre la plus méritante appartenant à un ouvrier.
- Une permanence est établie au siège social, 38, avenue des Gobelins, tous les samedis, de | 8 h. 1/2 à 10 h. 1/2 du soir, où tous les intéressés pourront prendre connaissance des conditions à remplir pour prendre part à ce concours.
- Incendies. — Le 20 courant, vers cinq heures du soir, un incendie a éclaté à la filature Schluooberger, au Val-d’Ajol. L’usine a été complètement détruite. Cet établissement comptait 15,000 broches. Les pertes sont évaluées à 600,000 fr.
- — Dans la nuit du 21 au 22, un immense incendie s’est déclaré, à Lyon, quartier des Charpennes, dans un groupe d’urines qui sont actionnées par une même force motrice. Le tissage de velours deM. Chavent a été détruit.
- L’Ecole de bonneterie deTroj es.
- — Le 12 courant, a eu lieu l’inauguration officielle de l’Ecole de bonneterie fondée à Troyes l’an dernier, ainsi que la Revue de la Teinture l’avait alors annoncé.
- L’Ecole est donc en plein fonctionnement, et son directeur a pu, dans cette cérémonie, proclamer le nom des élèves sortis en août dernier avec le diplôme de contre-maître.
- Correspondance de la Revue de la Teinture avec ses lecteurs. — Notre courrier est toujours très chargé, et nous cherchons naturellement à l’alléger de toute correspondance oiseuse, ou de pur formalisme. Nous jugeons qu’il n’est pas utile d’écrire pour des accusés de réception, pour des avis d’exécution d’ordres, dont l’exécution est elle-même la réponse, pour tout ce qui,enfin, n’apprend rien de nouveau au correspondant. Nous prions nos lecteurs de vouloir bien comprendre cette nécessité.
- Nous répondons, d’ailleurs, à toute lettre qui nécessite réellement une réponse.
- Nous examinons s’il n’y a pas lieu d’établir un service de « Petite correspondance » dans les colonnes du journal. Notre impression actuelle est cependant qu’il vaut mieux répondre personnellement aux questions d'intérêts particuliers, et réserver la place du journal pour les sujets qui intéressent un plus grand nombre de lecteurs. Nous recevrons avec plaisir les avis de nos abonnés sur cette question.
- Le Gérant : F. GouillOn.
- Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA
- 3e Année, N° 23.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 10 décembre 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Nouveau mordant de chrome. — Procédé de teinture en noir d’aniline. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Tarif général des douanes (à suivre).
- Procédés divers : Pilou imprimé ; Tectonum ; Noir et vert diamant ; Fnduit protecteur des teintes; Joints en caoutchouc.
- Teinture en chiffonnage. — Chambre Syndicale des teinturiers-dégraisseurs. — Réplique d’un ancien lisoir. — Ce que raconte M. Gros-Bleu.
- Chronique Industrielle. — Brevets récents (catalogue). — Informalions et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La commission des douanes poursuit ses travaux. Elle a entendu le rapport de M. Prevet sur les teintures préparées. Les taxes proposées par le Gouvernement ont toutes été adoptées. Pour les compositions diverses, les droits sur l’amidon ont été élevés à 18 et 14 francs; sur les fécules indigènes, à 15 et 12 fr.; les savons ont été réservés. Tous les autres produits ont été taxés conformément aux propositions du Gouvernement.
- La sous-commission des matières animales a voté l’exemption pour les déchets de laine, et ajourné la question des lames peignées, cardées, teintes ou non, jusqu’à plus amples renseignements.
- Elle a voté un droit de 4 et de 3 fr. sur les toiles préparées.
- La sous - commission a voté aussi l’exempiion des droits pour les soies grèges et les cocons frais et secs. Elle a adopté sur les autres points les chiffres du Gouvernement. Elle a accepté le droit de 300 fr. sur les soies ouvrées °u moulinées ; l’exemption pour les bourres en masse, et un droit de 10 fr. Pour la bourre peignée.
- MM. Jules Roche et Develle ont exposé à cette sous-commission les motifs Tb avaient déterminé le Gouvernement a exempter de tous droits les soies et laines de provenance étrangère.
- Le Gouvernement pense qu'il y a né-eessité à ne pas grever le développement des grandes industries qui emploient ces matières.
- La laine alimente les plus importantes de nos fabriques, et nulle part, saut en
- Espagne, la laine brute n’est frappée d’aucun droit. La quantité de laines brutes mises en oeuvre s’élève à 61 millions de kilos, et la production française n’atteint guère que le cinquième de ce chiffre.
- La valeur totale de cette laine ouvragée est de 787 millions représentant environ 400 millions de bénéfices, dont 300 millions de salaires. Les tissus eux-mêmes ne sont pas compris dans ces chiffres, car le travail entier s’élèverait à 1 milliard.
- Les motifs invoqués pour la franchise de la soie grège sont de même nature. La question d’un droit sur cette soie met en péril 300 millions de salaires gagnés par les 450,000 ouvriers employés à cette fabrication.
- Milan, Bâle, Crefeld et autres marchés de soieries augmentent leur chiffre de conditionnement, et Lyon ne pourrait lutter si sa soie grège était frappée d’un droit.
- D’autre part, Lyon est le marché de la soie du monde entier, et sur ce marché viennent 6 millions de soies grèges dont 2 millions sont réexportés et 4 millions travaillés en France.
- La production française ne peut donner que 595,000 kil. de soies grèges.
- Le Gouvernement veut défendre avant tout le travail national.
- Cette question de la franchise des matières textiles premières est donc maintenant en bonne voie.
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- Parmi ces matières, la laine vient de subir une baisse qui s’est répercutée sur les tissus, mais dans des conditions tout-à-fait disproportionnées.
- On jugera de la fâcheuse situation faite au fabricant quand on saura que le mérinos et le cachemire ne sont en moyenne qu’à 10 OjO au-dessus des cours d’avril 1886, tandis que les matières sont encore à plus de 25 0/0 plus cher.
- A Fourmies, notamment, la baisse de ces tissus a pu faciliter quelques affaires qui ont épuisé les stocks ; mais les prix proposés pour des commissions nouvelles restant inférieurs aux prix de revient, la fabrique, plutôt que de les accepter, se résout à arrêter des métiers.
- La situation est semblable à Reims ; la baisse, en s’accentuant, a déterminé un certain mouvement d’affaires qui a épuisé les stocks en certains genres de mérinos et cachemires. L’intérieur a remis des commissions, mais à de très mauvais prix ; l’exportation en propose à des prix plus mauvais encore que la fabrique ne se résout pas à accepter. L’activité se maintient en flanelles. La situation générale des nouveautés est satisfaisante.
- Les expéditions en draperies faites de Sedan pendant le mois d’octobre 1889 avaient été de 264,557 kil. Pendant la même période de l’année courante, elles n’ont atteint que 192,596 k.
- La gare de Mazamet a expédié, pendant le mois d’octobre, 117,351 kil. de draperies et 697,845 kil. de laines ; en 1889, pendant le même mois, les expéditions avaient été de 100,176 kil. de draperies et 699,821 kil. de laines.
- Ainsi, il y a eu perte à Sedan et gain à Mazamet, sur la draperie, mais la différence des totaux est toujours un déficit.
- L’apparition des froids va favoriser le commerce des lainages ; la vente de détail s’en est déjà beaucoup ressentie, et la reprise en fabrique se manifeste sensiblement.
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- Mais nous sommes en pleine fabrication des articles d’été, et l’on peut déjà préjuger des genres ou tout au moins des teintes qui seront le plus offertes.
- Le Syndicat des fournisseurs de modes vient de faire paraître sa carte des nuances pour l’été de 1891, et c’est un document qui, chaque semestre, est pris comme règle des modes de la future saison. A l’Etranger, même, on s’en inspire, et on l’utilise pour la désignation des commandes adressées à Paris.
- On signale, dans cette carte de nuances, comme devant être particulièrement en usage, le Nacré, sorte d’orangé-mandarine ; Cléopâtre, un jaune-beurre, et Pompadour qui n’est autre qu’un vert d’eau.
- Les bleus comprennent, parmi les clairs, le Ciel et Azur; dans les pleins, l’Etendard, celui de notre drapeau, et
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- le Marine assez connu ; dans les rabattus, le Léman et l’Océan; taute une série de roses aboutit à l’Ecarlatine ; les rouges sont ceux de la précédente carte, mais le Pourpre est devenu Arbouse (ce nom est celui d’un fruit algérien) ; en roses et rouges plus vifs nous voyons le Rose de Chine, le Roi, le Jaqueminot.
- Des violets pourprés sont désignés Iris, Chardon, et rabattus, Echevin, Régent; les violets-bleus sont le Jacinthe et le Pervenche ; les verts ont l’Emeraude, le Russe, et parmi les ternis le Fraisier et le Mûrier ; une gamme de marrons-mode va du Blondine en passant par le Maryland, le Mordoré pour aboutir au Loutre.
- Le Niger et le Somalin sont des modes plus violetés ; l’Echevin plus jaune ; l’Argenté, le Nickelé, le Granité sont une même série de gris métalliques, où prédomine le bleu, et ces modes se complètent par le Beige et le Castor déjà connus.
- L’ensemble de la carte n’est pas criard, quoique en nuances claires et demi-claires, comme il convient pour l’été et pour les articles de mode ; ce sont, en résumé, des teintes d’un usage courant.
- La teinte la plus travaillée cette année par les inventeurs ne figure pas parmi les frais bouquets des nuances de modistes : c’est le noir.
- Les noirs tout formés dérivant de la houille prennent une place de plus en plus grande. Le noir de naphtol et plus récemment celui de naphtylamine ont été adoptés pour la teinture des petits lainages. Celui d’alizarine fournit des grands teints, et nous en annonçons un autre à nos « Procédés » sous le nom : noir-diamant, qui paraît être de même nature.
- Le coton a son noir-diamine teignant à la façon des azoïques.
- Parmi ceux qui résultent d’un mélange ou d’une formule, nous avons souvent parlé du noir-Villedieu, et plusieurs de nos lecteurs nous demandent pourquoi il n’en est plus question. C’est que l’auteur le travaille actuellement pour le présenter sous une nouvelle forme, plus facilement exploitable, et qu’il le réserve pour le moment où il sera en mesure de l’offrir sous cet aspect nouveau.
- Les noirs nous amènent à parler du procès Grawitz ; nous avions fait pressentir que deux des experts désignés par les tribunaux ne se souciaient pas de cette mission : MM. Berthelot et
- Guernez se sont, en effet, récusés ; ils ont été remplacés par MM. Pouchet et Vincent ; ce dernier est professeur à l’Ecole centrale. M. Villiers, professeur agrégé à l’Ecole de pharmacie, complète les trois.
- Aucun de ces chimistes n’est connu pour s’être particulièrement occupé des matières colorantes : il a fallu sortir des spécialistes pour trouver des hommes ne s’étant pas encore prononcé sur les noirs-Grawitz. Nous espérons que les nouveaux experts grossiront la liste, déjà bien longue, de ceux qui les condamnent.
- F. Gouilson.
- NOUVEAU MORDANT de CHROME POUR COTON
- Par Emmanuel KURU
- On emploie de l’hydrate de chrome obtenu par la précipitation à froid avec de l’ammoniaque, d’une solution d’alun de chrome ; on fait passer un courant d’acide sulfureux jusqu’à parfaite saturation ; après environ vingt-quatre heures de repos on obtient la solution qui présente une couleur jaune verdâtre.
- Si dans le mordant ainsi obtenu on abandonne du coton pendant une heure ou deux, après dessiccation, on trouve qu’il a fixé l’oxyde de chrome et qu’on peut le teindre dans les conditions ordinaires. Les filés qui ont subi le traitement décrit n’abandonnent pas à l’eau des traces du sel de chrome, de sorte qu’il n’est pas nécessaire d’effectuer un lavage avant de procéder à la teinture.
- Si l’on veut appliquer industriellement ce nouveau sel de chrome, il n’est pas nécessaire de recourir à l’hydrate pur, selon les indications données ci-dessus.
- L’auteur conseille de dissoudre l’alun de chrome dans le double de son poids d’eau bouillante et, sans procéder au filtrage, refroidir la solution jusqu’à 15° centigrades et y ajouter une solution de bisulfite de soude très concentrée, en quantité suffisante pour faire tourner la couleur du bleu verdâtre au vert jaunâtre. On conseille même d’en ajouter un léger excès.
- On ne pourrait employer pour le même usage du bisulfite de chaux, parce qu’une partie de gypse formé resterait dissous. Du mélange de l’alun de chrome avec du bisulfite se sépare, au bout de quelques jours, le sulfate de soude.
- On imprègne le tissu au moyen d’une machine à teindre, puis on l’abandonne pendant deux heures sur les rouleaux. Ensuite on fait
- sécher, ou bien on fait passer à travers l’appareil de Mather et Platt. Ce dernier système est préférable, parce que les tissus séchés se laissent difficilement pénétrer par l’eau. Si la quantité de bisulfite employée est suffisante et le traitement assez prolongé, la fixation est si complète que le tissu abandonne seulement des traces de chrome quand on procède au lavage. Cette opération est toutefois nécessaire pour éviter la perte de matière colorante.
- Les tissus peuvent être préparés à l’huile, comme on le fait pour le rouge turc, et à ce point de vue, le nouveau mordant est préférable au mordant basique proposé par Kœch-lin, lequel redissout la matière grasse déjà fixée.
- Pour obtenir des dessins blancs sur un fond de couleur, on peut ronger l’oxyde de chrome au moyen de l’acide oxalique ou de l’acide tartrique, ou bien imprimer directement le mordant et le fixer dans la chambre chaude.
- Les matières colorantes qui forment des combinaisons solubles avec les bisulfites, comme le bleu d’alizarine, la céruléine, la gallocianine, etc. peuvent être ajoutées directement à la solution de chrome, puisqu’en ce cas la vapeur d’eau est suffisante pour les fixer, ce mode d’application a déjà été proposé par Go. Mellerus.
- On peut aussi fixer de la manière décrite ci-dessus les hydrates de fer et d’alumine pour les usages tinctoriaux. Gomme on le comprend, il faudra exclure les sels de fers, comme le chlorure de fer, parce qu’ils oxydent rapidement l’acide sulfureux. On doit pour cela préférer le sulfate de fer, qui s’oxyde par suite de la fixation et n’exige aucun autre traitement.
- PROCÉDÉ DE TEINTURE
- EN N OIR D’ANILINE
- Par MM. Delamare-Deboutteyille et Renard
- Les sels de vanadium employés dans l'impression en noir d’aniline, disent les auteurs, n’ont pas encore été appliqués industriellement à la teînture du coton.
- Cependant un procédé de ce genre a été proposé en 1876 par M. Witz, et publié dans le Bulletin de la Société industrielle de Bouen (1876, p. 331), consistant à tremper les écheveaux de coton dans une solution renfermant, pour 100 kilogrammes de coton, 5 à 20 kilogrammes de chlorhydrate d’aniline, 40 à 50 pour 100 de ce sel en chlorate de potasse ou une quantité équivalente de tout autre chlorate, puis une quantité indéterminée, mais toujours très faible, d’un sel de vanadium. Le noir, dans ce procédé, est ensuite développé par oxydation au contact de l'air dans une étuve chaude et humide. Or, ce procédé n’a pu être appliqué industriellement à cause de l’altérati on qu’éprouve le coton, lorsqe l’oxy-
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- dation de l’aniline s’effectue à l’air : les fibres sont brûlées et, de plus, la teinture est inégale. II est admis, en effet, que la transformation de l’aniline en noir d’aniline ne peut s’effectuer qu’à la condition que l’air intervienne dans la réaction-, aussi les procédés actuellement connus de teinture ou d’impression en noir d’aniline par l’emploi des sels du vanadium ont-ils tous recours à l’aération.
- Or, on a reconnu que le noir d’aniline peut prendre naissance à l'abri de l'air et que, dans les nouvelles conditions, l’altération des fibres est nulle et la teinture parfaitement uniforme.
- A cet effet, après avoir imprégné le coton d’une solution de chlorhydrate d’aniline et de chlorate de soude ou de tout autre chlorate additionné d’une quantité variable, mais toujours très faible, d’un sel de vanadium, on le comprime, on l’enveloppe d’un tissu mouillé, puis on l’entasse dans une caisse close qu’on maintient à une température de 30 à 40 degrés en ayant soin de maintenir l’intérieur de la caisse humide, soit avec de l'eau, soit avec de la vapeur. Le noir se développe plus lentement qu’à l’air. Au bout de vingt-quatre heures, le coton a pris une nuance verte qui s’accentue de plus en plus et passe au noir après deux à huit jours et même plus, suivant les proportions d’aniline employées. Toute la masse du coton, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, est d’un noir uniforme et on achève l’oxydation de l’aniline par un passage dans une solution de bichromate de soude additionnée d’acide sulfurique.
- Ce procédé est applicable à la teinture des cotons en écheveaux, des cotons bruts en laine, des cotons files en cannettes, des tissus de coton et surtout des cotons en nappes ou en lames ou en mèches.
- Pour les cotons en nappes, après les avoir imprégnés de la solution indiquée précédemment, on les exprime sous des rou eaux, puis on les enroule sur de petits cylindres en bois recouverts de tissu, de façon à former de gros rouleaux de 0m40 à 0m50 de diamètre. On recouvre ces rouleaux d’un tissu mouillé, puis ou les abandonne dans une chambre bien close
- maintenue à 30 ou 40 degrés.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Impression en plusieurs couleurs Par M. Georges PIamblet.
- L’invention a pour but l’impression en deux °u plusieurs couleurs au moyen de clichés 8ravés ou autres surfaces plates en uie seule opération ou impression, c’est-à-dire sans retirer ou déplacer de la machine la pièce en travail tant que l'impression n’est pas termi-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- née : elle concerne plus particulièrement toutefois l’imprfssion des toiles cirées pour parquets, linoléum, etc., etc., et l’impression sur tissus et matières textiles, papier, etc.
- Ce résultat est obtenu : 1° par le moulage successif des plaques et clichés et de leur mouvement de va-et-vient au moyen d’un transporteur unique à déplacement alternatif, amenant les plaques et clichés en contact successif avec les tampons à couleur et avec la pièce à imprimer -,
- 2°Parle déplacementen avantet en arrière et du transporteur au moyen de coulisses courbes ou inclinées ;
- 3° Par la combinaison d’une table plane chauffée à la vapejr, sur laquelle passe la toile sans fin qui soutient et fait avancer la pièce à imprimer.
- — Ces résultats s’obtiennent aisément à l’aide de la Pérotine, qui est une machine parfaite pour impression à la planche plate.
- Nouvelle imprimeuse Par MM. Samuel Cousins.
- Dans cette machine à imprimer, le tissu est étalé sur une table, et l’appareil porteur du rouleau imprimeur se déplace tout le long du tissu immobile.
- La piece à imprimer est étendue sur la table bien dressée et parallèlement à deux crémaillères.
- L’imprimeuse est formée de deux bâtis verticaux portant le rouleau grave, et divers rouleaux-guides et compresseurs.
- Un levier opère le contact ou la séparation des rouleaux et du tissu : des vis sans fin communiquent le mouvement et diverses dispositions de détail le régularisent.
- — L’avantage de cette machine nous échappe 5 elle nous paraît, d’après la description du brevet, plus compliquée et plus encombrante que celles dans lesquelles le tissu chemine, et nous ne voyons pas la compensation.
- Appareil à pulvériser les liquides, applicable à l apprêt des tissus,
- Par M. Henry Grosselin.
- La machine consiste en un cylindre alimentaire tournant qui plonge dans le .liquide et l’amène en nappe très mince, d’une très grande régularité et d’une manière cuntinue, à l’action d’une brosse rotative qui le pulvérise en pluie très fine.
- La division du liquide est très grande, le liquide est réduit en pluie très fine ou mieux en brouillard impalpable.
- Une disposition mécanique permet à volonté de varier la densité du brouillard, ou encore
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- de pulvériser complètement une partie du liquide et de faire qu’une deuxième partie renferme des gouttelettes.
- — Ceci est une modification heureuse de l’ancienne « machine à humecter » de MM. Tulpin, dans laquelle la brosse aspergeante plongeait en plein liquide, et se chargeait, en général d’une trop forte quantité d’eau (malgré qu’on pût régler la profondeur de l'immersion) • le cylindre fournisseur est ici un réel perfectionnement.
- Machine à sécher et carboniser la laine avec adjonction d'un élévateur,
- Par MM. Simonis et Chapuis.
- La machine se compose d’une caisse rectangulaire en forme de cheminée, dans laquelle sont disposés des tambours, tournant lentement établis sur un arbre avec un corps, un plateau et des ailettes en tissu métallique.
- La caisse a deux ouvertures principales, une pour la charge, la deuxième est à clapet avec contrepoids pour la sortie-, d’autres petites ouvertures sont destinées à l’entrée de l’air chaud et à sa sortie.
- L’élévateur se compose de trois toiles sans fin marchant sur six cylindres et de deux batteurs destinés à nettoyer les toiles et à faire tomber la laine ; une table soutient la toile sans fin.
- Une addition concerne le transport automatique de la matière humide enlevée du lévia-than, et le transport dans le refioidisseur, ou partout ailleurs, de la matière séchée et carbonisée.
- Ce transport est assuré par des moyens mécaniques, variables selon la disposition des locaux ; il a lieu par des prises d’air faites au ventilateur.
- Emploi de la glycérine dans la préparation et la teinture des peaux,
- Par Mlle A. Nicolet
- Ce procédé est proposé pour adoucir et as-assouplir les peaux, cuirs de toute espèce d’animaux, de toute provenance.
- Les peaux et cuirs peuvent être plongés dans un bain de glycérine, ou simplement brossés avec elle.
- Cet emploi peut avoir lieu à chaud ou à froid, dans l’habillage des peaux à la mégisserie ou charnoiserie, à la purge des peaux pour la teinture ou à tout autre moment.
- Ce même procédé donne les meilleurs résultats pour le nettoyage des gants.
- — Ainsi parle Mlle Nicolet, mais elle est bien prodigue en glycérine : y plonger les peaux!.. Ce sera les rendre poisseuses et visqueuses pour longtemps-, et cela ne les purgera
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- certainement pas de la chaux et de l’alun plus ou moins gênants pour la teinture.
- Quant à nettoyer des gants avec de la glycérine, cela irait peut-être en rinçant ensuite, mais alors à quoi bon passer par la glycérine ?
- Séchage des écheveaux de fil, rubans, etc.
- Par M. Heppenstall Enoch.
- M. Heppenstall Enoch a perfectionné une machine déjà brevetée en juin 1887. Primitivement destinée d’une manière exclusive à la teinture, cette machine devient à double usage : entièrement fermée dans une enveloppe elle peut servir et sert par le fait de machine à sécher. La roue, les bâtons, la commande, tout reste, mais se trouve enfermé dans une enveloppe fermée en fer de préférence, dans laquelle sont ménagées des ouvertures pour l’introduction de l’air chaud.
- En un mot cette machine perfectionnée avec les mêmes organes primitivement affectés à la teinture permet et opère le séchage des fils, rubans : placés sur la roue tournante les fils et rubans sont soumis à l’action d’un courant d’air chaud ou froid à l’intérieur d’une chambre fermée.
- TARIF GÉNÉRAL DES DOUANES
- Projet du Gouvernement — Suite —
- Ce projet n’étant pas encore texte de loi, nous nous bornons à en indiquer les tendances en signalant seulement les articles d’une consommation courante, et négligeant la longue nomenclature des fils et tissus fins et refaçonnés.
- (Dans les deux chiffres indiqués, le premier est celui du tarif général, le second du tarif minimum applicable aux pays offrant réciprocité).
- FILS
- Fils de chanvre et de ramie purs,
- mesurant au kilogramme :
- Simples écrus en écheveaux, 2,000 mètres ou moins, les 100 kil., 20 fr. 80; 16 fr.
- Plus de 2,000 mètres, pas plus de 5,000, les 100 kil., 23 fr. 40; 18 fr.
- Plus de 5,000 mètres, pas plus de 10,000, les 100 kil., 29 fr. 90; 23 fr.
- Plus de 10,000 mètres, pas plus de 20,000, les 100 kil., 42 fr. 90 ; 33 fr.
- Simples blanchis ou teints, en écheveaux, 2,000 mètres ou moins, les 100 kil., 2? fr.; 20 f 80.
- Plus de 2,000 mètres, pas plus de 5,000, les 100 kil., 30 fr. 40 ; 23 fr. 40.
- Plus de 5,000 mètres, pas plus de 10,000, les 100 kil., 38 fr. 85 ; 29 fr. 90.
- Plus de 10,000 mètres, pas plus de 20,000, les 100 kil., 55 fr. 75; 42 fr. 90.
- Mélangés, le lin, le chancre ou la ramie dominant en poids, les 100 kil. (Mêmes droits que pour les fils purs selon l’espèce et la classe).
- Fils de jute pur, mesurant au kilogramme : Simples écrus en écheveaux, jusqu’à 2,000 mètres, les 100 lui., 9 fr. 75 ; 7 fr. 50.
- De 2,001 à 4,000 mètres, les 100 kil., 12 fr. 30; 9 fr. 50.
- (A suivre.)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Pilou imprimé
- Nous avons plusieurs fois parlé de l’étoffe dite Pilou, qui est depuis longtemps en usage dans le Nord, et qui s’est récemment répandue dans la consommation parisienne maintenant que les indienneurs l’ont recouverte d’impressions élégantes. Primitivement ce tissu n’était qu’en grisailles communes.
- Assez connu dans nos régions, le pilou n’a pas encore pénétré dans le midi, et plusieurs de nos lecteurs, notamment en Espagne et au Portugal nous demandent ce que c’est que ce tissu.
- Pour leur répondre nous insérons l’échantillon ci-dessus.
- Le pilou est une étoffe entièrement en coton à grosse trame peu tordue ; l'endroit est rosé et l’envers garni à la laineuse.
- L’impression, qui est celle des tissus de coton, n’offre rien de particulier à noter.
- Tectorium
- Sous ce nom, une fabrique de linoléum et de toiles cirées, offre à la consommation, une nouvelle étoffe de teinture dont échantillon ci-joint.
- Ce tissu serait destiné à remplacer le papier peint, et offre l’avantage de pouvoir être lavé à l’eau et même au savon, une fois appliqué; il supporte enfin mieux l’humidité des murs que le papier.
- L’imprpssion paraît faite à l’huile grasse sur un fond couché également à l’huile avec une couleur appropriée et épaissie au blanc de Meudon.
- Ces impressions ne sont jusqu’à présent qu’à une seule couleur.
- Le tissu doit, selon nous, être fortement encollé avant l’application des enduits gras.
- Noir-Diamant
- pour laine.
- Ce produit est celui que nous annoncions dans notre précédent numéro, et il est fabriqué,‘disions-nous, par la maison Friedr. Bayer et C°.
- Il est spécialement destiné à la teinture des laines. D’après le fabricant, il serait d’un grand rendement, et d’une solidité parfaite au foulon, anx acides, à l’air, à la lumière, et au soufrage, surtout si l’on teint sur mordant de chrome.
- Ce noir se dissout à l’eau bouillante, et est sans action sur les métaux, aussi est-il indifférent de se servir de chaudières de cuivre ou de fer, et à plus forte raison de barques en bois.
- La proportion normale serait de 2 0/0 de matière colorante, et on procède comme suit ;
- Pour 100 kil. de laine :
- Noir-Diamant................. 2 kil.
- Sulfate de soude............. 10 —
- Rincer, et fixer par un bouillon d’une demi-heure avec :
- Bi-chrômate de potasse..... 2 kil.
- Terminer par un rinçage.
- Mais le procédé qui est spécialement recommandé est le suivant :
- Mordancer une heure au bouillon avec :
- Ei-chrômate de potasse...... 3 kil.
- Acide oxalique................. 1 —
- Bien rincer, entrer de 65 à 75 degrés bain contenant :
- Noir-Diamant................... 2 kil.
- Acide acétique................. 2 —
- Porter peu à peu au bouillon, que l’on maintient environ une demi-heure.
- Lever et rincer.
- Le noir ne se développe qu’à l’ébullition ; jusque-là la couleur paraît brunâtre.
- La soie se traite de même, et par conséquent le mélange laine et soie.
- En teignant sur mordant de chrome, ce noir peut se mélanger aux couleurs d’alizari-ne : rouge, orange, bleu, avac la céruléine, la galléine, ainsi qu’avec les bois (bleus, jaunes et rouges), et l’on produit ainsi des bruns, bleus, olives, etc., solides.
- Avec le rouge pour drap 3 G.,et la chrysa-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- I
- Nous répétons ici ce que nous entendons dire chaqué jour : le rôle du journaliste est de refléter l'opinion de ses lecteurs et de servir leurs intérêts de tous ordres.
- A faire usage spécialement, pour les chaudières à vaporiser les fils.
- mine G, de la même fabrique, on obtient des bruns et un noir-noir.
- Par l’ensemble de ces diverses propriétés, et par le mode d’emploi indiqué, il nous parait que le noir-diamant doit être une couleur d’alizarine.
- Vert-Diamant
- La maison a Farbenfabriken », annonce comme étant en instance de brevet, un vert qui se rangerait dans le même groupe de colorants que le noir-diamant.
- 11 serait surtout utile comme complémentaire de ce noir, en virant son ton bleuâtre au noir-noir.
- Prune foncé sur laine.
- Pour 100 kil. laines ou lainages :
- Bi chromate.......... 1 k. 200 gr.
- Acide oxalique.......... 8U0 gr.
- — sulfurique.......... 500 gr.
- Mordancer une heure au bouilon, laver et teindre avec :
- Extrait de campêche.... 1 k. 500 gr.
- Orseille............. 3 k.
- Violet méthyle (bleu) .. 100 gr.
- Entrer à tiède, porter au bouillon en 30 à hro minutea, et continuer 1/2 heure encore à l’ébullition.
- Enduit protecteur pour tissus teints ou imprimés.
- Pour donner aux couleurs une sorte de vernissage protecteur, un auteur allemand, le Dr Franck, indique d’imprégner les tissus teints ou imprimés, d’un mélange d’huile de lin pure et d’essence minérale, et d’étendre à la chambre chaude, pour faire évaporer l’essence et oxyder l’huile.
- On vaporise ensuite pour faire disparaître l’odeur de l’huile de lin.
- Les couleurs ainsi traitées, dit-il, ne sont que peu ou pas altérées par l’air ; elles ne sont plus attaquées par le savon et ne lâchent plus au frottement.
- (Excellent, peut-être, pour bâches à wagons et toiles à campement).
- Moyen d’empêcher l’adhérence des joints en caoutchouc.
- Lorsque le caoutchouc est comprimé entre des surfaces chaudes, de plus de 100 degrés, comme dans les joints de yapeur et notamment pour fermer des autoclaves, il adhère fortement aux points de contact et il devient tres difficile ensuite de démonter les appareils sans déchirer le caoutchouc.
- On évite cette adhérence en recouvrant préalablement les surfaces à- appliquer sur le Caoutchouc d’une couche sèche de blanc de ^eudon (craie).
- TEINTURE EN CHIFFONNAGE
- Une campagne manquée.
- Nous publions ci-après le compte-rendu de l’assemblée extraordinaire des Teinturiers-Dégraisseurs à laquelle faisait allusion l’article « Réforme avortée » de notre précédent numéro.
- Les promoteurs de cette réforme avaient eu une excellente idée, mais ils l’ont présentée sous une formule qui a mal reproduit leur pensée et qui a paru insidieuse à la majorité ; c’est bien plus cette définition que le fond du projet qui a causé leur défaite. C’est une tentative à recommencer et qui pourra réussir si elle ne paraît pas trop exclusive.
- Le projet a réveillé un peu la torpeur des teinturiers parisiens, et nous avons reçu à ce propos plusieurs communications, même de province, que nous ne pouvons toutes insérer pour les raisons données dans notre discussion des arguments de « L’ancien lisoir ».
- Nous reproduisons celui de notre abonné « Gros Bleu », mais sans aller, comme lui, jusqu’au conseil de diviser les forces du parti réformateur. Nous pensons que le groupe syndical doit être accessible à tous les véritables teinturiers et rien qu’à eux, et il suffirait pour cela de la réorganiser dans des conditions moins coûteuses, sans former une autre chambre à côté.
- Pour cela, il faudrait d’abord à la présidence de la Chambre un homme d’initiative et actil ; il ne sera pas embarrassant de le trouver.
- La province pourra alors y apporter plus largement son appui et son concours, et c’est en province que la tradition du teinturier travaillant par lui-même s’est le mieux conservée.
- L’un de nos lecteurs nous écrivait à ce propos, d’une ville d’indre-et-Loire :
- « Pourquoi la Chambre syndicale de Paris ne fait-elle pas un appej direct au^jeinturiers de provinçe? On pourrai^ if me semble, faire quelque chose d’utile sur y apit une .boijjne entente,f et si l’on* |ürcait les^avjs^q notre émiaent'cdnfr'ère^: Barbé.. _'**„
- « Chaque département .pqurraLt former, un bureau qui relèverait d’une administration centrale qui'serait à Paris;.''. »
- Sans chercher pojr le moment, si la loi permettrait cette franc-maçonnerie de la teinture, il est évident que beaucoup de bonnes volontés sont inutilisées, et qu’on pourrait en tirer parti sous une forme ou sous une autre, en adoptant une administration autonome permettant d’abaisser le taux des cotisations, et donnant une individualité plus caractérisée à la Chambre syndicale, et en en confiant la direction à un homme d’action.
- F. G.
- L’article de M. Maurice Guédron est remis à un numéro suivant ; le chiffonnage occupant une assez large place dans celui-ci.
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES
- TEINTURIERS - DÉGRAISSEURS
- (Extrait des procès-vei'baux)
- — Séance du 3 Novembre 1830 —
- La séance est ouverte à huit heures et demie, sous la présidence de M. Fleury, vice-président, en l’absence de M. Vinois, retenu par une indisposition.
- Sont présents : MM. Fleury, Mars, Lhuillier, Tupinier, Tissier, Peneau, Jolly, Orliac, Le-bailly, Hallu, Em. Babillon-Marchal.
- Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
- Il est ensuite donné lecture des réponses faites par la Commission au questionnaire du ministre du commerce, relativement à la loi sur les patentes. Des applaudissements accueillent la lecture de ce rapport, qui a si bien mis en relief certaines exagérations et mesures illogiques, qui atteignent particulièrement l’industrie des Teinturiers-Dégraisseurs.
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE DU 3 NOVEMBRE 1890
- Sont présents tous les membres du Comité, ainsi que vingt membres adhérents. Ce sont : MM. Alavoine, Barbin, Bienaimé, Blondinat, Bourgeonnier, Bouton, Burel, Devillers, Dubois, Goupil, Georges Hallu, Lallement (de Reims), Marclhal, Piot, Poulin, Quillet, Rollet, Sibille, Tabourot, soit trente-un membres en tout.
- MM. Bontemps, Paillard, Petitdidier, s’excusent de ne pouvoir assister à la réunion.
- M. Chadœuf confirme sa démission déjà a<> ceptée, et Mme Villermet annonce le décès de son mari.
- M. Rouchon (de Bordeaux) etM. Censier (de Reims), ne pouvant se trouver à Paris, annoncent l’envoi, sous pli cacheté, de leur vote sur les modifications qui font l’objet de l’assemblée générale.
- Autres absents : MM. Barbé, Dehaître, Desvignes, Drevet, Guirbaldies, Monnot, Monte-not, Paillard, Paquereau (d’Angers), Pingrié, Pauris et Simon.
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- IA REVUE DE LA TEINTURE
- HO
- M. le présideni donne lecture de la demande suivante, adressée à M Vinois, président, en vertu de laquelle a été provoquée l’assemblée générale extraordinaire.
- Les huit membres de la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage, soussignés, Fleury, Babillon-Marcha!, Mars, Hallu (Emile), Lhuillier, Jolly, Tissier et Lebailly demandent, conformément à l’article 29 des statuts existants. la convocation d’une assemblée générale extraordinaire portant à l’ordre du jour la révision des statuts.
- La question suivante est préalablement posée :
- Deux membres de la province ont adressé sous plis cachetés leurs votes sur les modifications qui vont être discutées. Ces votes, qui du reste portent le nom de leurs auteurs, doivent-ils être admis ?
- Après un échange d’observations, à l’unanimité moins deux voix, l’assemblée accepte le vote par correspondance, d’une façon générale.
- M. le président donne lecture des modifications proposées :
- MM. Fleury et Babillon-Marcbal ont l’honneur de proposer à l’assemblée générale de modifier ainsi les statuts de la Chambre syndicale :
- 1° Le titre deviendrait : Chambre syndicale des Teinturiers-Dégraisseurs ayant usine à vapeur.
- 2° L’article 1er: « Un Syndicat professionnel est formé entre les teinturiers-dégraisseurs qui adhéreront aux présents statuts », serait modifié comme suit : « Un Syndicat professionnel est formé entre les teinturier-s-dégraisseurs ayant usine à vapeur, qui adhéreront aux présents statuts. »
- 3° L’article 4 : « Ne pourront en faire partie que les personnes munies de la patente de la teinture et du nettoyage, ou de la patente des industries qui s’y rattachent », serait ainsi modifié : « Ne pourront en faire partie que les personnes munies de la patente de la teinture et du nettoyage, et ayant usine à vapeur. »
- Enfin : 4° Dans l’article 28, le mois de février serait remplacé par le mois de novembre, comme époque de l’assemblée générale.
- M. le président demande si quelque membre a des observations à présenter.
- M. Rollet s’excuse de prendre la parole sans être à même de bien s’expliquer; pourtant il est opposé aux modifications proposées.
- Pendant des années, dit-il, j’ai été simple ouvrier; puis, avec quelques économies, j’ai pu installer un atelier et j’ai pu travailler pour mon compte. Peu h peu j’ai augmenté mon matériel, mais, quoique aujourd’hui je fasse pas mal d’affaires, je n’ai pas une usine à vapeur. Eh bien ! ]e trouve que ce n’est pas encourageant pour ceux qui commencent petits, si on ne veut pas les admettre dans la Chambre syndicale.
- M. Fleury explique que, dans la pensée des
- auteurs du projet, les mots usine à vapeur veulent dire tout atelier où il existe au moins une chaudière, soit à feu nu, soit autrement, dont le teinturier se sert pour son travail.
- M. Lallement trouve que c’est aller trop loin dans ce sens, car il suffirait d’avoir la moindre bouillotte pour se dire teinturier.
- M. Blondinet, puis M. Rollet, insistent sur le sens des mots « usine à vapeur », qui donnent l’idée d’un matériel important; et avec cette désignation, on pourra trouver toujours que le teinturier, qui demande à faire partie de la Chambre, a un atelier trop peu outillé, et on le refusera.
- M. Babillon fait observer que, en ce moment, on joue sur les mots ; mettez usine à vapeur, ou autre chose, mais comprenez bien le sens de la proposition. Au lieu d’éloigner les petits teinturiers, les débutants, c’est à eux, au contraire, que nous voulons réserver le droit de faire partie de la Chambre syndicale ; nous vous proposons de n’admettre que tout teinturier qui sera reconnu faisant son travail lui-même, et nous demandons d’inscrire ce principe dans les statuts, soit par les mots indiqués tout-à-l'heure, soit par toute autre phrase spécifiant bien la restriction proposée.
- M. Mars désirerait que les auteurs de la proposition voulussent bien donner des explications sur le but qu’ils recherchent; car ils doivent avoir un but autre qu’un simple changement de titre.
- M. Fleury. — Le résultat que nous espérons profiterait à la corporation tout entière ; nous voulons que la Chambre syndicale soit composée d’industriels ayant un intérêt commun ; c’est assurément la meilleure condition pour arriver aux réformes utiles, puisque, ayant les mêmes besoins, nous nous trouverons d’accord naturellement pour les discuter. Or, c’est bien un lien commun que d’avoir les mêmes charges dans nos établissements, de rencontrer les mêmes difficultés dans l’exé-cuiion des travaux, de subir les mêmes aléas dans nos approvisionnements de matières premières.,Mais cett^communauté d’intérêts n’existe qfifi pot# *ceu$ qui font eux-mêmes le^,différents, trfcv'aéi' du teinturief-dégrais-seur. Clest pourquoi nous proposons que quiconque travaille, quiconque exécute chez lui, même avec im matériel < lémentaire, les opérations proprement dites de teinture et de nettoyage, ait le droit de faire partie de la Chambre syndicale*, mais ceîui-là seulement.
- M. Lallement croit que l’on pourrait n’admettre que les personnes qui justifieraient qu’elles ont un atelier complet de teinturier-dégraisseur, soit chaudières et machine, ou tout au moins chaudières à teinture.
- (La discussion continue, mais sans apporter d’arguments nouveaux susceptibles d’éclairer la question).
- Le maintien de l’article 4 des statuts, tel qu’il est, est mis aux voix.
- Par 22 voix contre 10, l'assemblée prononce le maintien de l'article.
- M. le président expliqne ensuite le but du changement proposé par l’article 28 : fixer au mois de novembre au lieu de février la date de l’assemblée générale. 11 est possible qu’en assemblée générale il se produise des résolutions qui contrarieraient la manière de voir de quelques membres; si, par suite,ces membres voulaient donner leur démission, Rassemblée générale étant en février, ils se trouveraient encore liés pour toute l’année et obligés de payer la cotisation à l’Union. L’assemblée ayant lieu en novembre, cet inconvénient n’existerait pas.
- Le changement proposé est adopté à l’unanimité.
- Comme conséquence, la Chambre décide qn’elle n’aura pas d’autre réunion générale que la présente, pour l’année courante.
- Cette décision provoque le tirage au sort des quatre membres du comité qui doivent être remplacés. Le sort désigne MM. Orliac, Fleury, Hallu et Babillon-Marchal.
- M. Lebailly, nommé provisoirement par le comité pour prendre la place de M. Petitdi-dier, est aussi soumis a l’élection.
- Tous ces membres sont réélus ou confirmés dans leurs fonctions.
- Il est annoncé que le banquet aunuel aura lieu le 13 décembre daus les salons Bonvalet, boulevard du Temple, 29.
- La séance est levée à onze heures.
- •—-------------------
- RÉPLIQUE D’UN ANCIEN LISOIR
- au Vieux Cassin
- La communication publiée dans notre précédent numéro, sous le titre « Honneur aux Vaincus », a provoqué plusieurs réfutations que nous ne pouvons reproduire, n’apportant aucun élément intéressant sur le sujet, ou plaidant une cause contraire à celle que nous soutenons.
- Bien que la Revue de la Teinture soit une tribune ouverte à tous, il faut encore que ses colonnes soient remplies d’une façon utile pour ses lecteurs; et puis le journal ne peut pas être une girouette marquant tous les vents; il laisse ce rôle aux publications sans doctrine et sans principes arrêtés, qui cherchent à ménager la chèvre et le chou, ou sont incapables de prendre position dans un camp ou dans l’autre.
- Quant à nous, nous nous sommes toujours consacré aux teinturiers de profession et non à leurs parasites ; tout document intéressant ces véritables travailleurs trouvera de l’écho : chez nous, et ceux qui tendent à prouver qu’il j est légitime de leur enlever le profit de leur 1 travail peuvent s’adresser ailleurs : il ne leur
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- manquera pas de presses complaisantes, imprimant blanc ou noir, au gré de chacun.
- Mais l’article de l'Ancien Lisoir touche à une question délicate sur laquelle nous ne voudrions pas qu’il subsiste une équivoque.
- Il dit à Vieux Cassin :
- « Vous vous lancez, sans aucun prétexte, dans une charge à fond de train contre les pauvres « belles dames de la teinture, soutenues par qui l'on sait », insulte gratuite englobant nombre de très honnêtes personnes avec quelques exceptions, heureusement fort rares dans notre profession... »
- Si nous avions estimé qu’il y eût insulte pour les honnêtes personnes, certainement très nombreuses dans les magasins de teinture, nous aurions prié l’auteur de rectifier son article, mais il est visible que ce n’est pas à celles-là qu’il décoche son trait, mais aux autres. Lorsqu’on s’adresse aux « belles dames », chacun sait ce que cela signifie.
- Quant aux mères de famille, aux filles, femmes et veuves de teinturiers -, aux employées des teinturiers tenant dépôts, à toute personne soutenue seulement par son travail ou sa famille, aucune ne se sentira visée, et nous connaissons assez l’auteur pour savoir qu’il ne les confond pas avec celles qui cherchent dans un magasin de teinture un semblant de métier.
- Nous espérons que sur ce point l’équivoque est dissipée.
- Sur le fond de la question, Ancien Lisoir dit ;
- « Il est vrai que l’état de choses existant est préjudiciable aux intérêts des industriels ayant machine à vapeur et faisant leur travail, mais il est beaucoup trop tard pour réagir ; il fallait s’y prendre trente ans plus tôt et couper le mal dans sa racine, alors qu’il n’y avait qu’un ou deux teinturiers pour confrères.
- « Puisque cela est maintenant impossible, ne vaut-il pas mieux accepter le fait accompli, et au lieu de proposer des exclusions, grouper le plus possible de bonnes volontés, et faire ce tout homogène que vous rêvez, en utilisant tous les éléments delà teinture... »
- L’auteur de ces lignes est dans une situation toute spéciale, très sympathique, mais qui l’entraîne à envisager la question par un côté tout spécial aussi.
- Nous pensons, nous, qu’on ne peut faire un tout homogène avec des éléments hétérogènes Par nature •, que les intérêts des simples tenanciers de magasins sont, pour n’en citer qu’un exemple, d’abaisser sans cesse le prix du travail, alors que les producteurs tendent instamment à l’élever ou au moins à le Maintenir.
- t Si ces derniers veulent relever leur profes-S1°n, ils n’ont que des entraves à attendre de iux qui l’émiettent, et qui feraient des teinturiers teignant, leurs trop dévoués serviteurs.
- Que les groupes professionnels admettent
- LÀ REVUE DE LA TEINTURE
- les petits ou grands teinturiers, et même les anciens n’ayant plus d’ateliers, mais toujours imbus des traditions du métier et de l’esprit corporatif, et pas d’autres, ou bien ils se voueront à l’impuissance.
- F. G.
- CE QUE RACONTE M. GROS-BLEU
- Monsieur le Directeur de la Revue dé la Teinture,
- Permettez-moi de me rappeler à vos hons souvenirs, moi, Gros-Bleu, l’un de vos fidèles abonnés.
- C’était l’été dernier : je vous avais adressé une conversation de quatre compagnons teinturiers, indiscrètement recueillie par moi. (Revue de la Teinture du 10 mai, p. 56).
- Depuis, j’ai voulu revoir ces copains que je croyais pouvoir retrouver tous les samedis autour du même bouchon, mais je ne les revis pas, lorsque, par hasard, je rencontrai l’un d’eux : Pierre Foulon, occupé à allumer sa pipe dans un bureau de tabac.
- — Après vous, l’allumoir, monsieur Foulon, lui dis-je.
- — Tiens, répondit-il, étonné, vous me connaissez?. ..
- — Certainement, ainsi que vos camarades Ponceau, Noirot, Labrosse ; et, que sont-ils dévenus?
- — Si vous avez le temps, allons prendre un verre ; nous causerons plus à notre aise.
- Une fois installés et notre connaissance complétée, notre conversation tourne au métier.
- — Le travail va-t-il un peu? demandai-je.
- — Ça baisse depuis une quinzaine : actuellement, je perds le lundi. Et chez vous, puisque vous êtes patron ?
- — Ça diminue aus-:i, et c’est d’autant plus sensible que nous autres, petits patrons, nous n’avons pas le temps de nous reposer, ou pas les moyens ; les charges sont rudes, allez ; les échéances et le terme arrivent vite...
- — Sans offense, patron, votre nom, s’il vous plaît?
- — Je m’appelle François Gros-Bleu, mon brave.
- — Très bien ; je connais votre maison.Vous ne travaillez pas pour confrères ?
- — Ma foi, non, j*ai résisté jusqu’à présent -, mais les boutiques de teinturerie augmentent à vue d’œil et je m’en ressens comme les autres.
- — Fait-on quelque chose contre cela, à votre Chambre syndicale ?
- — Oh ! rien du tout -, je n’en fais pas partie, mais j’ai un ami qni en est et qui me communique les procès-verbaux. Je n’y vois aucune proposition de nature à améliorer le métier, et pour une fois que cela a eu lieu, c’est mai présenté et on ne sait pas s’entendre.
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- Voyez la séance du 3 novembre dernier, on a proposé de réformer les statuts, à l’effet de n’admettre désormais que les vrais teinturiers faisant chez eux leur travail -, c’était très bien cela ; mais voil à qu’il est question de travailler avec vapeur ! Du coup, ce n’est pas juste-, vous comprenez, Foulon, quand on commence, on ne peut pas toujours se monter à vapeur...
- — Et puis, avec des chaudières à feu, on fait d’aussi bonne besogne.
- — Parfaitement, et les auteurs de la proposition ont mal défini leur pensée ; il s’en est suivi une discussion stérile, comme toujours; il fallait parler simplement des teinturiers-dégraisseurs faisant leurs travaux eux-mêmes, sans distinction de vapeur ou pas, et moi j’aurais proposé, de plus, l’exclusion de ceux travaillant pour faux.confrères : non que je mette en cause leur honorabilité, mais seulement leur système.
- — Pour sûr, monsieur Gros-Bleu; mais il y aurait encore les benziniers; eux aussi ont donné un rude coup à l’état...
- — C’est bien vrai, mais ils sont plus excusables que les teinturiers, car ils ne travaillent pas à la ruine de leur propre métier ; il est même possible que si les teinturiers prenaient la résolution dn rompre avec un pareil système, les benziniers ne demanderaient pas mieux; mais ils ne le feront pas, et la partie continuera à mijoter tout doucement. Puis les spécialistes travaillant pour confrères se mangeront entre eux à leur tour ; la pièce est déjà au premier acte, presque au second.
- — Noas autres, ouvriers, c’est comme chez vous : notre Chambre syndicale n’aboutit à ancune résolution.
- Il faudrait une entente entre les bons ouvriers et tous les patrons qui aiment leur profession, pour former une digue contre l’envahissement de ceux qui travaillent pour confrères et de leurs clients, les teinturiers d’occasion.
- — Oui, j’y ai songé depuis longtemps, ce serait de créer une société indépendante : ce L’Union confraternelle des Teinturiers-Dégraisseurs de Paris », avec Une cotisation de dix francs par an ; nous aurions les journaux de teinture pour nous soutenir et publier nos procès-verbaux. Il suffirait d’une séance tous les deux mois, et même tous les trois mois ; on pourrait y faire de la bonne besogne. Une salle pour les réunions est chose facile à trouver dans les nombreux établissements de Paris.
- Les ouvriers réellement travailleurs, de leur côté, agiraient dans les mêmes vues, se tiendraient en communication avec l’Union des patrons, et contribueraient à maintenir la teinture aux teinturiers, avec l’espoir d’en prendre leur part à un moment donné.
- — C’est bien cela : l’intérêt de notre avenir est de soutenir vos principes et de faire le
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- LA REVUE LE LA TEINTURE
- vide chez les gâcheurs ; il y a une solidarité entre les vrais teinturiers, ouvriers d’hier, et les bons ouvriers, patrons de demain ; ils doivent s’entre-soutenir pour le bien commun.
- Sur ce, nous nous serrons la main et nous nous séparons.
- Je livre mes idées aux lecteurs du journal ; il ne faut que quelques hommes résolus et bonne volonté pour les mettre en œuvre.
- Agréez, Monsieur le Directeur, etc., etc.
- François Gros Bleu,
- du canton d'Isigny-Pain-d'kvoine, département le plus près du bras.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales
- 205164. — Sharples. — Perfectionnements dans les machines opérant, d’une façon continue, le blanchiment, le savonnage, le passage au bleu, le lavage, l’apprêtage, la teinture ou autre traitement analogue des éche-veaux de fils de coton, lin, laine, soie ou autres, des rubans ou autres produits.
- 205166. — Maubec. — Procédé donnant, avant filature, une apparence soyeuse au lin el au chanvre rouis ou non rouis.
- 205231. — Godet. — Application du gommage sur l’ouate de laine ou sur l’ouate de laine mélangée de coton ou autres matières.
- 205272. — Stepanow. — Procédé électro-lytiqne pour la préparation du liquide servant à blanchir les liquides, la pâte à papier, etc.
- 265275. — Biotière de Boron-Desjoint. — Procédé nouveau ponr la teinture de cachemires d’Ecosse
- 205362. — Sauvage. — Perfectionnements dans l’apprêtage des étoffes.
- 205451. — Goutard et lobjeois. — Perfectionnements aux machines à gaufrer à rouleaux et leur application au filigranage.
- 205480. — Macdonald et Tassie. - Procédé propre à rendre le papier, la toile et d’autres matières analogues imperméables à l’eau.
- 205515. — Gaumel. — Perfectionnements aux machines à répartir les enduits.
- 205518. — Riche. — Perfectionnements apportés aux machines à laver la laine dites Leviathan.
- 205556. — Guérin. — Appareil à double mouvement pour dégraisser, laver, teindre, blanchir ou sécher toutes matières textiles animales ou végétales, sous quelque nature qu’elles se présentent.
- Certificats d’addition.
- 189733. — Noroy. — Brevet du 31 mars 1888, pour nouvelle méthode de teinture en noir par l’emploi d’une matière nouvelle, applicable à tous les textiles d’origine végétale
- et d'origine animale, soit en poils, soit en fils, soit en étoffes, mélangés ou non entr’eux en toutes quantités et de toutes manières, méthode applicable aussi aux peaux de toutes espèces. ,
- 462772. — Pingrié et C°. — Brevet du 24 mai 1884, pour une machine perfectionnée à apprêter les étoffes.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Exposition de Moscou. — Nous avons donné, les 10 et 25 septembre, quelques informations sur l’installation de la future exposition française de Moscou, qui doit ouvrir le 1er mai prochain.
- Nous y ajouterons les indications suivantes :
- La franchise en douane est accordée à tous les produits, à condition qu’ils soient expédiés de France. Ceux qni seront vendus sur place paieront alors des droits de douane.
- Le transport par voie mixte (par terre et par mer, via Dunkerque, Libau, Moscou) reviendra à 100 fr. par tonne environ, celui par terre à 200 fr.; ce dernier mode est de beaucoup le plus sûr.
- 11 n’y aura pa9, à proprement parler, — ces distinctions ayant peu d’intérêt entre exposants français au lendemain des vastes assises de l’industrie de 1889, — de classement ni de récompenses, mais une médaille commémorative sera offerte à chaque exposant.
- Le classement des produits se fera en neuf groupes et, — différence fondamentale avec celui de 1889, — les matières premières se trouveront groupées avec les machines destinées à les travailler, ce qui réduit de 83 à 37 le nombre des classes.
- Tous les frais d’installation sont à la charge de l’administration qui, pour s’en couvrir, prélèvera sur les exposants une somme fixée par mètre. Cette somme a été définitivement arrêtée à 50 fr. par mètre carré adossé, et 75 fr. par mètre carré isolé. Les objets exposés pourront être vendus, mais alors ces prix seront doublés lorsqu’il y aura eu vente courante.
- Sous tous les rapports, tant au point de vue de l’extension à donner à nos débouchés commerciaux, qu’au point de vue des liens à resserrer entre les deux nations, cette exposition est donc une œuvre de bonne et intelligente politique en même temps qu’une grande entreprise financière et commerciale. A ce titre, elle mérite d’être énergiquement soutenue, et nous sommes heureux, pour notre part, de lui apporter le concours de notre publicité.
- Les demandes d’admission et toutes les demandes de renseignements concernant l’exposition française à Moscou, devront être adressées à la direction générale, 32, rue Tronchet, à Paris.
- Musée commercial de Fiers. —
- La création d’un musée commercial à Fiers vient d’être approuvée par M. le ministre du commerce. Cette décision porte à vingt-et-un le nombre des musées commerciaux fondés jusqu’à ce jour, en France ou en Algérie, sous le patronage du ministère du commerce.
- Celui de Fiers nous intéresse particulièrement, comme siégeant dans un centre textile,
- et devant représenter surtout cette industrie de sa région.
- —o—
- Incendie. — Le feu a éclaté le 24 novembre, à Roubaix, dans l’usine de MM. Prou-vost et Screpel, fabricants de tissus. Un bâtiment de six étages contenant les préparations, les ateliers de piqurages, d’encollage, etc., et un magasin de matières ont été détruits, ainsi que la machine à vapeur.
- Il n’y a pas eu d’-.ccident de personnes.
- Le tissage a pu être préservé ; néanmoins, le travail étant impossible par suite de la destruction du moteur, 600 ouvriers environ sont provisoirement inoccupés.
- —o—
- Couleurs d’aniline allongées. —
- L°s couleurs artificielles sont très souvent tripotées par des revendeurs; une maison de Belgique en avait principalement la spécialité, et son chef était connu sous le nom de « l’Homme sucré », car à cette époque, c’était le sucre qu’on employait le plus ordinairement pour allonger les couleurs pures.
- Il y a actuellement à Paris de» marchands qui continuent ce métier, mais le sucre est usé et c’est la dextrine qu’ils emploient. C’est ainsi qu’on livre des couleurs à tous les prix demandés : un peu plus ou moins de dextrine fait le compte.
- Les fabricants eux-mêmes, et des maisons les plus sérieuses, ont recours à ce moyen, soit pour arriver aux prix des concurrents, soit que produisant une couleur très riche et en même temps coûteuse, ils ne la livrent qu’allongée dans des proportions qui établissent son prix et son rendement au niveau moyen.
- Si l’on peut admettre, jusqu'à un certain point, qu’ils procèdent ainsi pour les produits qui leur sont spéciaux, qu’eux seuls fabriquent, et qu’ils offrent au commerce dans l’état qui leur plaît, il n’en est pas de môme pour les couleurs courantes, tombées dans le domaine public, et devant se présenter à la consommation avec des caractères commerciaux définis.
- C’est ce qu’a pensé un teinturier de l’Est, qui a reçu une forte livraison de bleu de méthylène contenant 30 0/0 de dextrine. Il a refusé cette livraison et demandé des dommages-intérêts amiables à son fournisseur, le menaçant d’un procès en cas de refus.
- Il est certain que l’affaire s’arrangera.
- Nous indiquerons les moyens de dévoiler cette véritable falsification devenue trop fréquente, ainsi que l’addition de sulfate de soude et d’auires sels neutres, également usitée, quoique plus rarement.
- Nous ne parlons que pour mémoire des mélanges de colorants à l’effet de produire d’autres teintes; par exemple, du mélange de violet et de vert pour faire du bleu marine; ceci n’a pas, il est vrai, le caractère d’une adultération frauduleuse, mais il serait mieux de laisser au consommateur le soin de composer lui-même son bain.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes
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- ET DES COLOR ATIONS
- INDUSTRIELLES
- AVIS A NOS ABONNES
- Ce numéro clôt l’année 1890. Nos abonnés de l’étranger sont priés de vouloir bien nous adresser lemontant de leur renouvellement en une valeur sur Paris.
- Dans la première quinzaine de janvier, nous ferons présenter une quittance d’abonnement pour une période égale à celui qui vient d’expirer, à nos abonnés sur lesquels il est possible de faire des encaissements-poste.
- Ceux qui ne désireraient pas continuer sont priés de nous le faire savoir.
- Les tables des matières de l’année 1890 seront envoyées à tous les abonnés de ladite année.
- Nous présentons à tous nos meilleurs vœux, et l’assurance de notre dévouement à leurs intérêts.
- F. G.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Chauffage des bains de teinture. — Les noirs sur laine.
- Procédés divers : Cléopâtre ; Lavande ; Nouvelles couleurs d’aniline. — Causeries confraternelles sur l’art du teintiirier-dêgraisseur.
- Chronique Industrielle. — Tarif général des douanes. — Brevets récents intéressant les industries tinctoriales (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous continuons à enregistrer sommairement les délibérations de la commission des douanes sur le futur régime tas textiles et des produits tinctoriaux.
- Nous savons bien que les intéressés en sont plus directement informés, mais mms ne pouvons rester indifférents à Cette phase de l’histoire de nos industries, et nos lecteurs doivent pouvoir toujours trouver dans notre publication, Une rémémoration rapide des faits qu’ils aoront sans doute besoin de rechercher Pms tard.
- . Voici donc ce qui a été fait de plus ^Portant depuis notre précédente chroma commission générale des douanes
- a discuté les droits sur les fils et les tissus de laine.
- Sur les filés de laine, les droits proposés par le gouvernement ont été maintenus, avec cette réserve, que la classification partirait de 40.500 mètres, au lieu de 30.500 mètres.
- Les fils de poils de chèvres sont exemptés.
- Sur le tarif des draperies, la Commission a voté un amendement de M. Dautresme portant à 270 fr., tarif maximum, et à 220 fr., tarif minimum, les draperies de 251 à 400 gr. le mètre.
- Les autres catégories paieront les droits de 230 et 180 fr.; de 190 et 140 fr.; de 140 fr. et 110 francs.
- Les droits proposés sur les tissus de laine purs ou mélangés, ont été ratifiés, sauf l’article sur les tissus de laine mélangés de soie, pour lesquels M. Fou-geirol propose un relèvement.
- La commission générale a aussi adopté les droits sur les fils de coton proposés par la sous-commission.
- On sait que la sous-commission propose de revenir à l’ancienne notation en commençant-par le n° 20 : elle demande une majoration sur les droits proposés par le gouvernement, en prenant pour type le n° 28 qu’elle porte de 20 francs à 32 francs au tarif minimum.
- La commission générale a, enfin, pris communication du projet du gouvernement, tendant à accorder à la sériciculture des subventions s’élevant, pour 1891, à 2.900.000 francs.
- * *
- En ce qui concerne les régimes de l’admission temporaire ou du drawback, M. Jules Roche a été amené à déclarer que le gouvernement s’était nettement prononcé pour l’exemption des matières premières : le cabinet a considéré qu’il y avait des intérêts supérieurs à ne pas frapper les peaux, les laines et les soies grèges.
- L’exemption absolue des matières premières, a-t-il dit, a paru au gouvernement la véritable protection de l’industrie. Le drawback est inégal et injuste dans ses applications pour l’industrie, et dangereux pour le trésor qui s'est trouvé, à diverses reprises, obligé de rembourser plus qu’il n’avait perçu.
- C’est un instrument de fraude qui place l’industriel honnête dans une situation déplorable.
- Les objections du même genre peuvent être faites contre l’admission temporaire non plus dans l’intérêt du trésor, mais dans l’intérêt de l’industrie. M. Jules Roche cite l’exemple de la soie en Italie. Cette nation est une grande productrice de cocons et de soie, cependant loin d’entraver l’entrée de ces produits, elle la facilite et comme les soies sont frappées d’un droit de sortie, ce droit est encore évité par ce fait que les soies sortent comme étant d’origine étrangère, grâce à l’admission temporaire.
- Le ministre se montre en cela d’accord avec les représentants de l’industrie textile ; toutefois, M. Balsan, membre de la commission, s’est déclaré favorable au drawback ou à l’admission temporaire suivant les circonstances : M. Graux désire le drawback, M. Jamais l’admission temporaire.
- L’exemption des matières premières nous semble bien la meilleure solution.
- * *
- Quant à la marche des affaires nous prenons volontiers comme base la situation de Roubaix-Tourcoing ; ces places aux genres si variés, et si attentives aux goûts de la consommation suffisent à donner un résume du mouvement général de notre industrie.
- On écrit de Roubaix :
- Nous n’avons pas de changement â signaler dans la situation. D’ailleurs toutes les semaines coupées par des fêtes sont toujours à peu près nulles au point de vue des affaires. Il en résulte donc un calme forcé à cette époque de l’année et il faut attendre maintenant jusqu’au 10 janvier, pour constater une reprise d’activité.
- Le temps qu’il fait depuis quelques semaines, ne peut du reste, que favoriser l’écoulement du stock hiver.
- La branche qui souffre le plus, est certainement le lainage. Et, on ne voit guère comment on pourra sortir de cette crise. La laine, malgré tout, reste à un taux assez élevé.
- Les fabricants d’articles de coton sont loin de se plaindre. Il est une chose
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- certaine, c’est que la consommation de ces articles augmente tous les jours. Il y aurait peut-être, pour Roubaix, une source de succès, à entreprendre toutes sortes d’articles coton, par exemple ceux qui sont d’une grande vente à l’exportation Nous nous contentons, pour le moment, de taire des draps et des doublures ; mais, il y a autre chose que cela à faire.
- La situation des tissus d’ameublement est toujours bonne relativement ; dans le courant de janvier nous aurons certainement un peu plus d’ordres dans ces genres.
- En filés, on signale des demandes assez suivies en peignés demi-fins et communs, sans doute destinés à la bonneterie, qui a profité du froid intense de ces temps'derniers. Le peigné fin à chaîne est toujours très recherché à prix soutenus.
- A Reims, on signale aussi des demandes assez nombreuses des fils en peigné ; les filateurs en cardé reçoivent également des ordres importants en numéros fins ; les gros numéros sont moins demandés.
- En cachemires et mérinos, il s’est traité des affaires très importantes pour l’intérieur. Pour l’exportation, elles sont moins actives, mai.- avec de favorables tendances.
- Les nouveautés d’été se livrent ; on commence à échantillonner pour l’hiver.
- *
- * *
- Les fils et tissus de coton sont sans affaires sérieuses à Mulhouse, et les prix ont baissé.
- En Allemagne, la situation générale des industries textiles est défavorable.
- On mande de Berlin que de nombreuses suspensions de paiement qui se sont produites sur cette place et dans lesquelles le commerce de tissus et, en partie, celni de confections sont engagés ont jeté une grande perturbation dans les affaires.
- On commence à ressentir en Allemagne les effets de la mise en vigueur du bill Mac-Kinley. C’est surtout l’industrie textile qui est frappée.
- En Silésie, toutes les fabriques renvoient une partie de leurs ouvriers. Celle de Grünberg en a congédié, à elle seule, 600. A Nowawes, près de Berlin, on a diminué les heures de travail et renvoyé quelques ouvriers. En Saxe, et particulièrement à Chemnitz, de nombreux tisseurs sont obligés de chômer.
- Il résulte d’un travail que nous avons eu sous les. yeux, que la France est de beaucoup la moins atteinte par le nou-
- veau tarif américain, parmi les nations qui importent aux Etats-Unis ; les produits que nous lui fournissons principalement étant les moins surchargés. La branche des tissus, toutefois, en souffre comme dans tout autre pays.
- Ce n’est pas l’augmentation à l’entrée des produits qui paralysera entièrement les affaires avec les Etats-Unis, mais les tracasseries éventuelles et les formalités sans nombre de la douane, son arbitraire surtout dans les appréciations et le contrôle des déclarations des prix d’origine.
- *
- ¥ *
- Nous parlions plus haut de l’esprit d’initiative des industriels Roubai-siens : une manifestation bien frappante de cet esprit est la fondation de l’Ecole des Arts industriels de Roubaix, sur laquelle nous donnons quelques détails à nos ce Informations ».
- Cela est une entreprise considérable et désintéressée quant à ses produits directs. Il est certain que le groupe Roubaix-Tourcoing va devenir un centre de rayonnement comme l’a été Mulhouse.
- Les rayons de cette dernière sont loin d’être obscurcis, mais soit que la [ nouvelle frontière forme écran, soit qu'ils se concentrent davantage sur leur foyer, ils viennent moins jusqu’à nous depuis la séparation de l’Alsace. La Société Industrielle de Mulhouse est avare de ses documents, qu’elle répondait si largement autrefois ; et ses travaux originaux, toujours substantiels cependant, ne reflètent plus l’ardeur et l’émulation d’une autre époque.
- C’est donc avec satisfaction que nous voyons de nouveaux centres reprendre en France ce rôle d’éclaireurs et d’éducateurs industriels ; leur propre prospérité en sera tout d’abord le résultat et la récompense.
- F. GOUILLON.
- SUR LE CHAUFFAGE
- DES BAINS DE TEINTURE
- Lorsqu’on a de fortes parties de laine à traiter à la fois, il est préférable d’employer de grandes cuves chauffées à feu nu ; elles ont jusqu’à 3m 60 de diamètre et lm 50 de profondeur, et peuvent contenir de 12 à U paniers de laine, pesant chacun 15 kilogr. De petites cuves chauffées à la vapeur seraient alors moins avantageuses ; elles donneraient plus difficilement la même nuance, occasionneraient plus de main d’œuvre, économise-
- raient moins les colorants (1), utiliseraient moins la chaleur. Les grandes cuves consommeraient des masses de vapeur si on ne les chauffait pas à feu nu.
- En effet, si le brin contient 12 mètres cubes d’eau, ou 12,000 kilogr., il faudra, pour chauffer à l’eau, de 20° à 100°, lui fournir :
- 12,000 kil. (100—20) 1 c. = 960,000 calories.
- Or, une chaudière à vapeur consomme par cheval et par heure 2 kil. 5 de charbon en moyenne, ce qui, à raison de 7,000 calories utilisées réellement pendant la combustion de 1 kil. de houille, forme 7,000 c.x2,5=17,500 calories.
- Pour fournir les 960,000 calories, il faudrait donc user -ffVo’-r2- fois la vapeur d’une machine d’un cheval de force, soit plus de 48 fois la vapeur exigée par un cheval-vapeur pendant une heure, même en admettant que dans le chauffage à la vapeur on transmette toute la chaleur.
- Ainsi, toute la vapeur que pourrait fournir une chaudière de 96 chevaux de force serait prise pendant une demi-heure, ou celle fournie par une chaudière de 48 chevaux, pendant une heure.
- Le chauffage à la vapeur des grandes cuves devrait donc s’effectuer deux heures avant d’avoir à faire travailler la machine ; il est par suite peu pratique.
- § 2. — Le moyen pour obvier à cet inconvénient du chauffage à la vapeur des grands bains consiste à chauffer préalablement l’eau dans un réservoir spécial.
- M. Pimont (Dictionnaire Arts Manufact., supplém. 161, page 97) chauffe l’eau pure en la faisant circuler en sens contraire des eaux chaudes employées. — MM. Muller et Bouillon emploient des flammes perdues. Le réservoir consiste dans une grande chaudière tubulaire pleine d’eau, posée dans un renflement de la cheminée. — MM. Legris et Choisy (voir suppl. Dict. Arts Manuf. 1864, p. 86, article Chaleur perdue) font tomber l’eau en pluie dans le courant de la vapeur -, elle s’échauffe à plus de 50° et sort pour alimenter les cuves que l’on achève de chauffer à L’aide de vapeur
- (1) Il serait intéressant de rechercher toutes les causes qui amènent une économie de bois de teinture, lorsqu’on chauffe à feu nu et non par introduction de vapeur. Celles qui paraissent influencer le plus sont : 1° la température très élevée de la vapeur qui, dans tous les points où elle touche le bois, y coagule l’albumine et s’oppose ainsi à la sortie des colorants, tandis qu’un bain qui s’échauffe uniformément dissout les colorants ; 2° la température du bain et sa concentration; 3” la laine « se tourne », se soulève par la violente ascension de l’eau chnude, produite par le chauffage à feu nu; elle se teint ainsi plus uniformément que dans le chauffage à la vapeur, qui provoque une ascension trop lente pour soulever la laine. Cependant ce dernier point est contesté et des praticiens trouvent qu’un jet de vapeur projeté vers le bas soulève les draps à teindre. L’ascension de l’eau et le bouillon doivent se produire du côté opposé aux ouvriers pour faciliter leur travail de remuement de flocons.
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- à haute pression et à haute température. Lorsqu’on veut avoir une eau moins chaade que celle du réservoir, il suffit de la mêler à l’eau froide. Des industriels ont renoncé à l’emploi des flammes perdues, parce que le tirage en était trop ralenti ; on peut dans ce cas l’achever très économiquement par un ventilateur centrifuge.
- § 3. — Si le chauffage à feu nu est le seul économique pour les cuves contenant 12 m. c. d’eau, celui à la vapeur est de beaucoup le plus avantageux (même qnand on ne dispose pas d’une chaudière de machine), lorsque l’on doit chauffer des cuves petites et nombreuses de 2m à 2m 50 de diamètre, contenant de 2 à 4 mètres cubes d’eau, et où l’on traite à la fois 6 à 7 mannes de laine, c’est-à-dire 100 kil. environ.
- L’on économise ainsi :
- I. La main-d’œuvre : il n’y a qu’un seul chauffeur.
- II. Le temps : il suffit de tourner un robinet pour chauffer plus ou moins une cuve.
- III. Le combustible : on perd moins de chaleur dans un grand foyer qu^ dans dix petits, on y brûle mieux la fumée, on distribue mieux les surfaces de chauffage des chaudières que celles des cuves et on absorbe ainsi plus complètement la chaleur de la flamme.
- IV. Les appareils, car les cuves peuvent être en bois au lieu d’être en cuivre, surtout si on y traite toujours les mêmes colorants.
- L’opération est mieux conduite dans le chauffage à la vapeur, car :
- I. La température demandée est exactement obtenue.
- II. Les tissus sont partout également chauffés, tandis qu’à feu nu, près des parois chaudes, les mordants et les colorants agissent avec une énergie peu uniforme.
- III. Les poudres colorantes qui se déposent ne sont pas exposées à se brûler.
- IV. Le chauffage à la vapeur salit moins les locaux que celui à la houille.
- § 4. — Les dispositions à donner aux appareils sont surtout les suivantes pour le chauffage par la vapeur.
- 1° La salle des bains de teinture ou de lessivage doit être voisine de la chaudière à vapeur ; les cuves qui doivent être les moins chauffées se placent aux points les plus éloignés du générateur ;
- 2° Lorsque l’eau condensée de la vapeur ne nuit pas au bain (1), les appareils pour la
- (1) On ne peut employer pour le chauffage des flocons, des serpentins percés de trous parce que la vapeur en jaillit par les points les moins pressés, les moins plongés dans l’eau, tandis que l’eau du bain rentre par les trous placés plus bas, remonte dans le tuyau et sort plus haut, avec la vapeur • ce courant attire la laine contre les trous inférieurs, et y fait, suivant une expression des ouvriers, une perruque. Cet inconvénient n’existe pas quand tous les trous sont rangés à même Profondeur autour d’une calotte placée au fond fl® la cuve.
- teinture de la laine en flocons admettent le jet de vapeur au fond de la cuve, il se lance verticalement contre une calotte horizontale placée à 8 centimètres du fond, il est ainsi rejeté latéralement et pénètre dans le bain par des trous de 2ram au plus de diamètre (1) -, pour la teinture en pièce, la vapeur jaillit d’un anneau posé près du fond et criblé de trous à sa partie inférieure ; ces trous s’agrandissent d’un tiers en un an sous le frottement de la vapeur ;
- 3° Les appareils qui chauffent par le contact et non par l’introduction de la vapeur sont ou à double fond ou avec serpentin.
- Les figures 313 à 323 du traité de la chaleur appliquée de Péclet, t. II (1860), p. 221, donnent tous les détails sur les meilleures formes à donner à ces appareils.
- C’est le serpentin contourné plusieurs fois sur lui-même et fixé près du fond dans un plan horizontal qui serait à préférer, parce que c’est surtout au fond de l’appareil qu’il faut produire réchauffement, sinon le bas resterait froid, le haut du liquide entrerait seul en ébullition. On doit pouvoir enlever ce serpentin pour nettoyer la cuve ; il suffit pour cela de l’unir au tuyau extérieur à l’aide d’un tuyau de caoutchouc.
- Nous ferons remarquer l’utilité : 1° d’avoir un robinet pour expulser l’air des double-fonds ou de serpentins, et 2° de faire arriver l’eau condensée dans un réservoir fermé, terminé à la partie inférieure par une soupape qui s’ouvre au moyen d’un flotteur quand le niveau de l’eau atteint une certaine hauteur ; on utilise ainsi une plus grande partie de la chaleur, si par un excès de pression dans le générateur, le tuyau ne condense pas toute la vapeur qui y pénètre.
- LES NOIRS SUR LAINE
- Le noir au tartre, que beaucoup de teinturiers estiment supérieur à tous les autres, s’obtient en faisant bouillir la laine pendant deux heures avec, pour 100 kil. de laine :
- 8 kil. tartre,
- 10 — sulfate de fer,
- 8 — bois jaune.
- On évente, on lave et on teint avec :
- 40 kil. campêche,
- 1 — sulfate de cuivre.
- Ces proportions varient suivant les ateliers ; on remplace souvent le bois de campêche par l’extrait, qui est quatre à cinq fois plus fort.
- Le noir ie plus employé est le noir au chro-mate, appelé quelquefois improprement noir
- (1) Lorsque le bain doit garder une composition constante on n’introduit la vapeur que pour échauffer l’eau jusqu’à 20 ou 60°, alors on ajoute les substances à traiter, on cesse de faire arriver la vapeur et on termine par le chauffage à feu nu ou par contact de la vapeur.
- engallé. Ce noir est beau, solide et économique. Le procédé qui nous a donné constamment de bons résultats est le suivant:
- On mordance la laine pendant une heure et demie au bouillon avec :
- 3 0/0 bichromate de potasse,
- 3 — sulfate de cuivre,
- 3 — acide oxalique.
- On remplacera quelquefois l’acide oxalique par l’acide sulfurique, mais le noir est moins beau et moins solide, comme on pourra aisément s’en rendre compte par un essai comparatif.
- On laisse reposer la laine pendant une nuit sur le mordant, puis on lave à grande eau. Le bain de teinture se monte soit avec de l’extrait de campêche, soit avec une décoction de bois fraîchement préparée.
- Le noir est plus brillant avec la décoction de campêche qu’avec l’extrait, mais les résultats sont moins réguliers.
- On ajoute au campêche soit du bois jaune,
- ' soit de l’alizarine, suivant la nuance de noir que l’on veut obtenir. On entre la laine à tiède, puis on monte au bouillon. On abat même quelquefois en plein bouillon.
- Au bout d’une heure de teinture, on lève la laine et on l’évente pendant ane heure environ, puis on l’abat de nouveau et on continue la teinture jusqu’à épuisement du bain et obtention de la nuance.
- Cet aérage de la laine au milieu de la teinture produit un effet considérable, assez difficile à expliquer •, le noir est plus nourri et ne dégorge pas au frottement ni au foulon.
- 11 faut le laver à fond après la teiuture ; on l’adoucit quelquefois dans un bain de savon chaud. Pour lui donner une solidité exceptionnelle, on le passe quelquefois au bouillon dans un bain de 2 0/0 bichromate de potasse. Le bichromate de soude ne donne pas d’aussi beaux noirs que le bichromate de potasse.
- Depuis quelques années, on fait beaucoup de noirs au campêche en un seul bain, sans mordançage préalable et sans bruniture ultérieure. Ce genre de teinture repose sur la propriété qu’a l’acide oxalique de dissoudre les laques métalliques de campêche, et de donner un bain limpide dans lequel la laine se teint peu à peu en une couleur noire intense, mais peu solide au frottement.
- Les proportions les plus convenables sont les suivantes :
- 3 0/0 sulfate de fer,
- 3 — sulfate de cuivre,
- 2 — bioxalate de potasse (sel d’oseille) ; ou
- 1 J/2 0/0 acide oxalique,
- 12 0/0 extrait de campêche,
- 1 à 2 0/0 extrait de cuba.
- On ajoute quelquefois 1 0/0 de bichromate de potasse -, le noir est plus beau et plus solide. La teinture se fait au bouillon et dure une heure et demie.
- Elle est suivie d’un lavage à fond. On peut
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- faire plusieurs teintures consécutives sur le même bain. On diminue alors les doses de mordant et de colorant. Pour éviter que le bain s’épaississe par trop, on augmente quelque peu la proportion relative d’acide oxalique.
- Les nuaiices composées à base de campêche se font généralement, comme nous l’avons dit plus haut, snr mordant de chrome ou d’alun. On peut au.'Si les faire en un seul bain en ajoutant aux matières colorantes telles que le campêche, le bois jaune, l’orseille, le carmin d’indigo, îe mordant suivant:
- 3 0/0 sulfate de cuivre,
- 1 — sulfate de zinc,
- 1 — alun,
- 3 à 4 0/0 bichromate de potasse.
- On emploie aussi depuis que Iques années, sous le nom de mordant universel, un mélange qui, d’après l’analyse que nous en avons faite, pourrait être reproduit en prenant :
- 400 gr. chlorure ferreux,
- 100 — pyrolignite de fer,
- 200 — sulfate de cuivre,
- 80 — quadroxalate de potasse,
- Eau : quantité suffisante pour faire 1 litre. Ce mordant est employédans les mêmes cas que le précédent ; avec le campêche seul ou additionné de bois jaune, il donne du noir en un seul bain.
- L’impression de la laine emploie le campêche pour le noir, le gris et certaines nuances composées foncées.
- Les noirs vapeurs d’impression sur laine contiennent :
- 1° Comme colorant, l’extrait de campêche, auquel on ajoute souvent de l’extrait d’orseille et de bois jaune, et du carmin d’indigo.
- 2° Un oxydant, qui est généralement du sulfate de cuivre ;
- 3° De l’alun et du nitrate de fer, qui servent de mordants;
- 4e De l’acide oxalique qui sert de dissolvant et opère la teinture locale de la laine sous l’influence du vaporisage.
- Le noir vapeur au campêche seul n’est pas beau et n’a pas de reflet ; il est d’autant plus riche qu’il renferme une plus grande variété de colorants.
- La recette suivante donne un noir corsé et d’un beau velouté de noir d’impression sur 1 aine.
- 24 lit. extrait de campêche à 10d,
- 2 kil. 400 gr. sulfate de fer,
- 800 gr. sulfate de cuivre,
- 3 kil. 300 gr. amidon blanc,
- 7 — 500 — amidon grillé,
- 2 lit. extrait d’orseille,
- 2 kil. carmin d’indigo ordinaire,
- 1 — 600 gr. sel ammoniac,
- 12 lit. acétate d’alumine à 13d,
- Cuire une heure en maintenant au même volume, et ajouter à froid :
- 2 kil. 400 gr. nitrate de fer,
- 1 — extrait de quercitron à 20d.
- On ne sèche pas complètement après l’im-
- pression ; on vaporise une heure, et on suspend pendant quelques heures dans la chambre humide avant de laver. Lorsque dans les tissus imprimés en noir seul, le blanc paraît grisâtre, on le nettoie au moyen d’un léger savonnage à tiède.
- (iChimie des Teint.)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Cléopâtre — Toréador
- La nouvelle carte de nuances (été 1891), classe celte teinte sous le nom plein d’actualité, de Cléopâtre ; nous avons même dit dans notre précédent numéro, que c’est une des plus particulièrement signalées pour la saison prochaine.
- Déjà l’été dernier elle figurait parmi celles de la mode, et la carte la désignait alors : Toréador — encore de l’actualité — mais aujourd'hui, les toréadors et picadors sont démodés : va donc pour Cléopâtre, toujours bien vivante au théâtre de la Porte-St Martin.
- Pour nous, cette nuance n’est qu’un jaune orangé, que nous obtiendrons facilement par trente-six moyens à notre disposition.
- Les anilines nous offrent d’abord les produits dits : Jaune de Métaphénile et la citro-nine (Poirrier).
- Le premier, notamment, qui s’emploie sur laine et sur soie, est solide au foulon et à l’air -, il teint sur bain acide -, son dosage est 20 gr., par kil. pour la teinte ci-dessus.
- Nous avons encore les jaunes « solides » de divers fabricants, et le Jaune Indien (manuf. Lyonnaise) qui donnent cette teinte sur bains acides.
- Pour les grands teints, il faut un mélange d’Orange d’alizarine et de Galloflavine (Ba-dische anilin), avec mordançage en chrême, et teinture dans 5 kil. Orange et 10 kil. Gallo.
- Les azoïques nous offrent, pour les cotons, le jaune de Hesse et la Chrysamine, (Fréd. Bayer), qu’il faudrait cependant un peu rougir avec le Benzo-Orange annoncé dans notre numéro du 25 novembre (p. 161).
- Les bois, par ordre de solidité, sont la gaude, le bois jaune, le quercitron, le curcu-ma, tous doivent être un peu portés au rouge par addition, soit de fustet, soit de rocou, soit de cochenille.
- C'est l’enfance de l’art.
- Lavande — Gris-Violet
- !e gris, échantillonné par une grande tein
- turerie des environs de Paris, a eu beaucoup de commandes pour cette saison, et en différents tons, dont l’échantillon ci-dessus montre le plus foncé.
- On l’appelle aussi : Héliotrope, mais c’est à tort : ce nom caractérise une nuance bien connue, qui n’a que des rapports lointains avec ce violet très rabattu.
- Cette teinte est un violet de campêche avec orseille, et bruniture au sulfate de cuivre.
- Par les anilines, on donne un fond de bleu-noir (Induline), et l’on nuance sur un violet acide.
- Un autre mélange serait pour 10 kil de
- lainages :
- Violet acide R............. 75 gr.
- Vert sulfo J............... 50 —
- Orangé n° 4................ 15 —
- Teinture au bi-sulfate de soude, ou, ce qui revient au même, avec sulfate de soude et acide sulfurique, suivant la méthode bien connue.
- Nouvelles couleurs azoïques
- Aux couleurs nouvelles de cette classe annoncées dans notre numéro du 25 novembre (p. 106), il faut ajouter :
- Rouge solide Diam:ne F.
- Cette matière colorante est tout récemment offerte par la a Manufacture Lyonnaise » ; elle se distinguerait de ses autres marques de diamine, par une grande solidité aux acides à l’air et à la lumière.
- Les laines teintes par ce rouge résisteraient à des foulages énergiques et au soufrage.
- Ce serait le premier rouge solide de la série azoïque.
- Le rouge solide F., donne une teinte comparable à celle du bois de Santal.
- Violet Diamine N.
- La même fabrique présente ce violet comme pendant ou correspondant du rouge précédent dont il partagerait les qualités.
- Ces deux colorants se mélangent avec toutes les autres couleurs de la même série, mais les fabricants recommandent surtout le mélange avec leur noir diamine R. O., et leur jaune diamine N en pâte.
- Le procédé d’application de ces couleurs sur coton consiste à teindre au bouillon avec
- addition de :
- Sulfate de soude............ 15 0/0
- Carbonate de soude.......... 5 0/0
- La durée de l’ébullition est de \ /2 heure à 1 heure, suivant l’intensité des nuances.
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- Pour les claires et les moyennes, le bain se lire presqu’à fond, mais non pour les teintes foncées, qui exigent de charger assez fortement le bain : celui-ci se garde pour les passers suivantes.
- Lorsque le mélange colorant doit contenir du jiune N., le bain doit alors être garni avec :
- Phosphate de soude.......... 15 0/0
- Savon....................... 5 0/0
- Le travail est, du reste, le même.
- La laine se teint sur bain neutre ou légèrement acide, avec sulfate de soude, sel marin, phosphate de soude, ou acide acétique.
- Les mélanges laine et coton, comme les cotons ; les colorants montent assez également sur les deux textiles.
- La soie, avec addition d’acide acétique. La teinture sur savon n’est pas favorable. Le bain de savon est donc un moyen de réserver la soie sur les mélanges coton, ce dernier textile montant au savon.
- Voici maintenant des exemples des proportions et mélanges de ces colorants.
- Pour 100 kil. de textiles :
- Bon rouge moyen : 1 kil. Rouge F.
- Violet moyen : 1 kil. Violet N.
- Lilas moyen : 750 gr. Violet N., et 250 gr. Rouge F.
- Orangé rouge : 250 gr. Rouge F. et 3 kil. Jaune N pâte. " * '
- Ponceau : 500 gr.' Rouge F. et 2.500 gr. Jaune N pâte. ' ' ’ ‘
- Mode-bois : 100 gr. Violet N. et 1 kil. Jaune pâte N.
- Mode-havane : 500 gr. Violet N. et 2,500 gr. Jaune N.
- Toutes ces teintes peuvent se brunir en diverses intensités, par addition de 50 gr. à 3 kil. de noir diamine R O.
- Autkes matières colorantes Nouvelles
- Nous signalons ces couleurs à titre de nou-veautés, sans préjuger le sort que l’avenir teur réserve.
- Les benzéines sont de nouvelles matières colorantes analogues aux rhodamines, teignant sans mordants la laine et la soie, cette •Ornière avec une fluorescence orangée, et leignant le coton mordancé en tannin.
- Le rouge de phénanthrène est une poudre soluble dans l’eau chaude et teignant ia laine en rouge sur bain acide.
- Levert azine (Léonhardt), donne sur coton Mordancé au tannin et à l’émétique des verts °ncés solides à la lumière et aux alcalis ; le Vert azine est une couleur basique qui peut sunir aux autres couleurs de même nature.
- Lazot-vert (Bayer) donne sur laine, soie et Medesverts solides à la lumière et au lavage ; k ^dance la laine au bichromate ; on teint . Sûle en bain acidulé à l’acide acétique, et le sans mordant.
- JL fiurolineest une poudre orange, soluble v ^aune dans l’eau, qui teint la laine en bain
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- acidulé à l’acide acétique ou sur mordant de chrome ; elle donne ainsi un orange solide à la lumière et aux acides, mais dégorgeant un peu et assombri par ies alcalis ; elle convient plutôt pour nuances composées avec le cam-pêche et les couleurs d’alizarine.
- Le bleu breveté (Farbwerke) produits de beaux bleus solides aux alcalis, plus solides à la lumière que le carmin d’indigo; il teint la laine en bain acide ou après mordançage au chrome, la soie en bain de savon coupé.
- Le violet acide N s’emploi de la même façon.
- La dioxime (Léonhardt) donne de bons ié-sultats sur laine mordancée au chrome ou au fer ; sur mordant d^ chrome, elle donne des bruns jaunâtres avec 5 ou 10 °/0 de matière colorante ; ces bruns sont solides aux acides et aux alcalis ; avec les mordants de fer, elle donne des verts moins solides.
- L’indamine, la rubramine et la nigramine (Nœlzer), appartiennent au groupe des indu-lines. Elles sont solubles dans l eau, l’alcool et l’acide acétique. Les indamines G. G. donnent sur coton mordancé au tannin et a l’émétique, des nuances allant du bleu au cramoisi, solides à la lumière, mais ni aux acides ni aux alcalins ; la rubramine donne des cramoisis et la nigramine des gris.
- Les violamines sont solubles dans l’eau chaude -, elles donnent sur laine et sur soie en bain faiblement acidulé, des roses ou des violets rouges très brillants, mais beaucoup plus bleus que ceux fournis par les rhodamines.
- Les fabricants ont l’habitude d’ajouter à leurs descriptions : sans garantie. Nous disons comme eux, et souvent la précaution n’est pas superflue. (A suivre.)
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Tcinturier-Dégraisseur
- J’en étais resté, lorsqu’on m’a interrompu, pour cause d’actualité à satisfaire, au classement des apprêts ; j’arrive actuellement aux :
- Gommes pour apprêts
- Par gomme, on entend toute composition dont on imprègne les étoffes, avant le travail proprement dit de l’apprêt, et en vue de leur donner du corps et de la main.
- J’ai déjà indiqué au chapitre des Drogues et Couleurs (p. 22 et sciv,), que les bases de ces compositions étaient l’amidon pour le linge et les cotonnades, les gélatines pour les lainages, et les gommes (proprement dites) et mucilages pour les soieries.
- On peut donner une multitude de formules de gommes, mais en pratique, il faut se borner aux trois genres : linge, lainages et soieries-, dans beaucoup de maisons, on n’a même qu’une seule gomme servant pour tous noirs et couleurs, et un empois d’amidon pour le linge.
- Les laines pures et les laine-soie (cachemire, mérinos, popeline) ne doivent être que faiblement gommées.
- Les soieries pures ou mélangées demandent à être un peu mieux routenues, surtout les tissus légers, et il leur faut alors un gommage un peu plus fort.
- Les mélangés laine-et-coton doivent être encore plus fortement gommés.
- La lingerie et les doublures décousues s’empèsent toutes de la même façon; elles prennent plus ou moins d’empois, suivant leur épaisseur, leur doublure et leur triplure.
- Pour les apprêts spéciaux, nous les verrons en leur temps.
- Voici la composition de quelques gommes ;
- N° 1. — Empois pour lingerie.
- Amidon de riz ou de raa’R. 600 gr.
- Cire blanche, ou stéarine
- de bougie................ 100 —
- Borax.....................'. 60 —
- Eau........................ 12 lit.
- Délayer l’amidon dans 2 litres d’eau froide, verser ce mélange dans 10 litres d’eau bouillante, bien remuer sur le feu en laissant jeter un ou deux bouillons, et évitant que l’empois s’attache au fond de la bassine. Ajouter alors la cire ou la stéarine et le borax.
- Les objets à empeser sont tamponnés avec un linge modérément imprégné de l’empois. Si l’on veut empeser en plein bain, il faut pour la même quantité de produits 40 litres d’eau : on y trempe les articles et on tord légèrement.
- N° 2. — Empois d’amidon cru.
- L’empois n* 1 convient pour repassage à sec ou humide, mais pour ce dernier cas, il est cependant préférable de se servir d’amidon en partie cru ; avec le repassage humide, il se cuit sous la chaleur du fer ou du cylindre; il garnit mieux le tissu et acquiert plus de poli.
- Ou le prépare ainsi -Amidon.. .v.v.v.-.v.v.-.v ' T2-5 gr.
- Cire ou stéarine......... 100 —
- s Borax.• » •,., >,, <> <« t • t * 60
- Eau.......................... 6 lit.
- Faire cuire comme il a été dit ci dessus;
- délayer à part :
- Amidon.................... 500 gr.
- Eau froide................... 6 lit.
- Quand le premier empois est presque froid, y mélanger le second et s’en servir comme du n° 1, soit par tamponnement, soit à plein bain (bain de 40 litres), mais en repassant sans faire sécher.
- Pour les blancs, il est bon d’azurer légèrement l’empois avec une pincée d’ouiremer fin.
- N° 3. — Empois pour apprêt au neuf.
- Les apprêteurs de lingerie neuve se servent d’un empois dans le genre du n® 2, mais en opérant à plein bain, avec un mode de pro-
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- céder indiqué plus loin, et en ajoutant un peu de gélatine au mélange.
- Ainsi, dans un bain de 40 litres fait avec les matières du n° 2, et par le même moyen,
- ajouter :
- Gélatine blanche............ 50 gr.
- Eau pour dissoudre.......... 2 lit.
- (Pour dissoudre aisément la gélatine, on la fait tremper deux ou trois heures dans l’eau froide, où elle se gonfle ; la moindre chaleur achève ensuite la dissolution).
- La lingerie est bien imprégnée du mélange ; on laisse sécher, puis on repasse au fer ou au cylindre.
- On reprend ensuite ces pièces, on les humecte légèrement avec une éponge, et on les repasse une seconde fois sur cette humidité.
- Il y a ainsi un double travail, mais on obtient d’excellents résultats.
- N° 4. — Gomme pour lainages et tous articles noirs et couleurs.
- Dans un grand nombre d'ateliers, on se sert d’une dissolution de gélatine pour tous articles non blancs, qu’ils soient, d’ailleurs, en laine, soie ou coton.
- Voici comment on fait cette dissolution, dont le seul usage devrait être pour les lainages.
- Gélatine (colle de Flandre) 500 gr.
- Eau....................... 10 gr.
- Faire ramollir à froid, comme il a été dit au n° 3, puis chauffer pour dissoudre.
- Lorsqu’on ne donne qu’un apprêt léger, comme pour les lainages purs, cette gomme peut aller, mais quand on en applique une couche un peu forte, l’apprêt devient trop cassant et trop carteux; il faut alors y ajouter une matière qui lui donne de la souplesse ; ce sera alors le mélange suivant :
- N° 5. — Gomme pour apprêts souples.
- Colle de Cologne............ 500 gr.
- Eau.......................... 10 lit.
- Faire dissoudre comme ci-dessus, ajouter :
- Mélasse........... 100 gr.
- Si l’on veut une gomme tout-à-fait blanche, on emploiera de la colle incolore, et du glucose au lieu de mélasse.
- Au n° 4, neus avons employé de la colle de Flandre, peu cassante; mais pour le n° 5, l’addition de mélasse ou de glucose nous permet de faire usage de colle de Cologne, plus sèche, mais aussi plus nerveuse et plus garnissante.
- Les numéros 4 et 5 s’appliquent à la brosse, à l’éponge, ou au foulard, à l’envers des étoffes, et jamais à plein bain. 11 est facile de régler par ces moyens la force du gommage.
- Les dissolutions de gélatines doivent être passées au travers un linge ou un tamis, et, autant que possible, employées à chaud.
- N° 6. — Gomme pour soieries et bonneterie.
- Une bonne composition pour les soies est !
- la suivante, qui trouve aussi son application sur lainages et cotons tricotés, tels que bas, maillots, caleçons, jerseys, etc., auxquels il faut conserver le jeu de leurs mailles :
- Riz en grains................. 2 kil.
- Gélatine blanche................ 100 gr.
- Eau.............................. 12 lit.
- Faire tremper la gélatine dans 2 litres d’eau, et faire bouillir le riz dans dix litres d’eau jusqu’à ce qu’il tombe en bouillie; ajouter la gélatine et son eau dans la décoction chaude ; compléter l’eau perdue par l’ébullition, et passer le tout au tamis.
- Si l’on a un amidon de riz bien authentique, on peut en employer 750 grammes pour remplacer le riz en grains. La marque Réray de Louvain, donne toutes garanties.
- Cette gomme s’applique aux soieries, à l’éponge ou au foulard ; mais la bonneterie se faisant à plein bain, et devant être peu chargée, il faut allonger le bain à 50 litres.
- N° 7. — Gomme pour soieries etvelours.
- Voici un apprêt, assez sec et dur, mais ne donnant aucune épaisseur aux étoffes, et qui peut, du reste, s’amollir :
- Gomme adragante............ 250 gr.
- Oxî-muriate d’étain........ 20 —
- Eau........................... 10 lit.
- On fait tremper la gomme vingt-quatre heures dans l’eau froide, où elle se gonfle et se délaie ; on fouette le mucilage pour le rendre bien homogène, et on ajoute l'oxi-muriate, qui a pour but de donner du craquant à la soie.
- Si on veut assouplir ce mélange, et cela est nécessaire pour les velours, on y ajoute :
- Miel blanc, ou glucose.... 100 gr.
- Les velours sont gommés à l’envers, au moyen de l’éponge, et en prenant soin que le liquide ne traverse pas le tissu.
- N° 8. — Gomme au lichen pour soieries.
- Les lichens blancs ou fucus, dits mousse perlée, donnent des apprêts sur soie, doux et moelleux, mais comme ils manquent un peu de corps, on leur en donne en y ajoutant de la gomme adragante ; les qualités de ces deux produits s’ajoutent et leurs défauts se compensent.
- Pour préparer cette gomme, faire bouillir
- une heure :
- Mousse perlée............. 750 gr.
- Eau....................... 10 lit.
- Passer au tamis le liquide mucilagineux qui en résulte, et y faire tremper :
- Gomme adragante........... 75 gr.
- Sucre blanc............... 75 —
- Après six à huit heures, quand la gomme est bien gonflée, fouetter le mélange et ajouter l’eau nécessaire pour faire 10 litres de gomme.
- Ce mélange n’est pas coloré et peut s’appliquer sur couleurs claires.
- Pour noirs sur soie, il faut éviter dans toutes gommes d’en employer une couche trop forte, qui pourrait fariner le noir. En vue d’éviter cet effet, on ajoute quelquefois aux gommes un peu de campècheet de rouille, pour les tinter.
- Il a été remarqué qu’en ajoutant aux gommes pour soies un peu de bain de panama (100 gr. de bois de panama pour 10 litres d’apprêt), on donnait beaucoup de brillant et de vigueur aux noirs.
- N° 9. — Apprêt à sec des soieries.
- Lorsqu’on a fait des teintures à sec, il faut aussi employer des apprêts sans eau.
- Ce genre d’enduits convient également pour les soieries teintes à l’eau et auxquelles on veut conserver beaucoup de douceur.
- Cet apprêt est, de plus, inaltérable à l’eau.
- Voici deux moyens pour l’obtenir :
- Cire jaune ou blanche.... 300 gr.
- Benzine ou benzoline....... 10 lit.
- Faire dissoudre la cire h chaud au bain-marie, dans deux litres de benzine (en prenant les précautions nécessaires contre l’incendie); ajouter ensuite le reste du liquide.
- Le second mélange ci-dessous donne plus de fermeté :
- Gomme-laque blonde .... 200 gr.
- Cire jaune................... 200 —
- Alcool dénaturé............... 10 lit.
- Opérer la dissolution comme ci-dessus.
- Les soies sont baignées dans ces liquides, essorées et séchées : un léger coup de fer les achève.
- J’appelle cet apprêt : hydrofuge, parce que imperméable serait trop dire ; il ne produit qu’une imperméabilité relative, suffisante au moins pour éviter aux étoffes des taches d'eau, et aussi pour résister à une pluie passagère.
- Il s’applique, en général, sur tous les tissus.
- On mélange les matières suivantes :
- Gélatine (colle de Flandre). 2 kil.
- Eau pour dissoudre 60 lit.
- Savon de Marseille 2 —
- Quand tout est dissous, ajouter :
- Alun 3 kil.
- Apprêter à plein bain, à chaud, sécher, et humecter ensuite pour apprêter au fer ou au cylindre.
- Pour obtenir une imperméabilité réelle, non à toute épreuve cependant, mais égale à celle que produisent les imperméabilisateurs à façon, il n’y a qu’à remplacer l’alun du n° 10, par :
- Acétate d’alumine à 10 degrés 20 lit.
- Imprégner les étoffes à plein bain ét à
- N° 10. — Apprêt hydrofuge.
- N* 11. — Apprêt imperméable.
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- chaud, exprimer, sécher à une température de 50 à 60 degrés, et repasser bien chaud.
- L’application d’une assez forte chaleur est nécessaire pour décomposer l’acétate et le transformer ainsi en alumine insoluble.
- — Et maintenant, parmi ces diverses compositions, voici celles que je préfère : comme empois, le n° 2 ; pour lainages, le n° 5 ; pour soieries, le n° 8. Et si nous voulons une gomme à tout faire (moins la lingerie), nous reviendrons encore au n° 5. Les autres formules répondent à des conditions spéciales qui ont été indiquées.
- L’année prochaine, nous emploierons ces compositions.
- Sur ce, bon an et bonne santé, chers confrères, mes lecteurs.
- Maurice GUËDRON
- (MONIQUE INDUSTRIELLE
- TARIF GÉNÉRAL DES DOUANES
- Projet (lu Gouvernement
- — Suite —
- Fil de jute pur mesurant au kilogramme:
- (Suite)
- De 4,001 à 6,000 mètres, les 100 kil., 15 fr. 60 ; 12 fr.
- Simples blanchis ou teints en écheveaux jusqu’à 2,000 mètres, les 100 kil., 13 fr, 65; 10 fr. 50.
- De 2,001 à 4,000 mètres, les 100 kil., 16 fr. 25; 12 fr. 50.
- De 4,001 à 6,000 mètres, les 100 kil., 19 fr. 50; 15 fr.
- Fils de jute mélangé, le jute dominant en poids, les 100 kil. (Mêmes droits que pour les fils de jute pur).
- Fil de phormium tenax, d'abaca et d autres végétaux filamenteux non dénommes, purs ou mélangés, le phormium, l’abaca, etc., dominant en poids, écrus, les 100 kil., 19 fr. 50 ; 15 fr.; 12 francs.
- Blunchis ou teints, les 100 kil., 19 fr. 50 ; I5 francs.
- Fils de coton pur simples :
- Ecrus, mesurant au kil. 40,500 mètres ou moins les 100 kil., 24 fr. 05 ; 18 fr. 50.
- Plus de 40,500 mètres, pas plus de 50,500, les 100 kil., 28 fr. 60; 22 fr.
- Plus de 50,500 mètres, pas plus de 60,500, les 100 kil. 32 fr. 25 ; 25 fr.
- Plus de 60,500 mètres, pas plus de 70,500, les 100 kil., 42 fr. 90 ; 33 fr.
- Plus de 70,500 mètres, pas plus de 80,500, les lOO kil., 48 fr. 10 ; 37 fr.
- Plus de 80,500 mètres, pas 'plus de 90,500, les 100 kil., 58 fr. 50 ; 45 fr .
- Plus de 90,500 mètres, pas plus de 100,500, les 100 kil., 65 fr.; 50 fr.
- Blanchis, les 100 kil. (Droits des fils écrus augmcntés de 20 0/0 pour le tarif général et de 15 0/0 pour le tarif minimum).
- Teints ou chinés pour les teintures ordinaires, les 100 kil. (Droits des fils écrus augmentés de
- 1 0 c, par kil. pour le tarif général et de 37 c. par kil. pour le tarif minimum).
- Pour les teintures rouges cV Andxinople, les 100 kil. (Droits des fils écrus augmentés de 58 c. par kil., pour le tarif général et de 45 c. par kil., pour le tarif minimum).
- Chaîne s ourdies, en fils de coton écrues. (Droit du fil écru augmenté de 39 0/0 au tarif général et de 30 0/0 au tarif minimum).
- Blanchies. (Droit des chaînes ourdies écrues augmenté de 20 0/0 au tarif général et de 15 0/0 au tarif minimum).
- Teintes, pour les teintures ordinaires. (Droit des chaînes ourdies écrues augmenté de 39 c. par kil. au tarif général et de 30 c. au tarif minimum).
- Teintes pour les teintures en rouge d’Andrino-ple (Droit de chaînes ourdies écrues augmenté de 58 c. par 100 kil. au tarif général et de 45 c. au tarif minimum).
- Fils de coton mélangés2 le coton dominant en poids (Mêmes droits que les fils de coton pur au tarif général et au tarif minimum).
- Fils de laine pure mesurant au kilogr. : Simples, blanchis ou non, peignés, 30,500 m. ou moins, les 100 kil., 31 fr.; 20 fr.
- Plus de 30.500 mètres, pas plus de 40,500, les 100 kil., 43 fr.; 38 fr.
- Plus de 40,500 mètres, pas plus de 50,500, les 100 kil., 56 fr.; 36 fr.
- Plus de 50,500 mètres, pas plus de 60,500, les 100 kil., 68 fr.; 44 fr.
- Cardés, 10,000 mètres ou moins, les 100 kil., 18 fr. 50 ; 15 fr.
- Plus de 10,000 mètres, pas plus de 15,000, les 100 lal., 28 fr.; 22 fr.
- Plus de 15,000 mètres, pas plus de 20,000, les 100 kil., 37 fr.; 30 fr.
- Teints, peignés ,30,500 mètres ou moins, les 100 kil., 62 fr,; 45 fr.
- Plus de 30,500 mètres, pas plus de 40,500, les 100 kil., 74 fr.; 53 fr.
- Plus de 40,500 mètres, pas plus de 50,500, les 100 kil., 87 fr.; 61 fr.
- Plus de 50,500 mètres, pas plus de 60,500, les 100 kil., 99.fr.; 69 fr.
- Teints, cardés, 10,000 mètres au moins, les 100 kil., 50 fr.; 37 fr.
- Plus de 10,000 mètres, pas plus de 15.000, les 100 kil., 59 fr.; 43 fr.
- Plus de 15,000 mètres, pas plus de 20,000, les 100 kil., 68 fr.; 49 fr.
- Fils de poils de chèvre, purs ou mélangés, le poil de chèvre dominant en poids, les 100 kil., ex.; ex.
- Fils de bourre de soie (fleuret) écrus, blanchis azurés ou teints, mesurant au kilog. :
- Simples, 80,500 mètres ou moins, les 100 kil., 93 fr.: 75 fr.
- Plus de 80,500 mètres, les 100 kil., 149 fr.; 420 fr. -
- Fils de soie et de bourre de soie à coudre, à broder, à passementerie, mercerie et autres, écrus, les 100 kil., 500 fr.; 400 fr.
- Fils ceints, les 100 kil., 1,000 fr.; 800 fr.
- Fils de bourrette (fils de déchets de bourre de soie), simples, les 100 kil., 31 fr.; 25 fr.
- TISSUS
- Tissus de lin et de chanvre pur, unis ou ouvrés :
- Écrus, présentant en chaîne et trame dans un carré de 5 millimètres de côté après division du
- total par 2, ceux pesant aux 100 mètres carrés, 30 kilos et au-dessus, 6 fils et au-dessous, les 100 kil., 31 fr. 20 ; 24 fr.
- 7 et 8 fils) les 100 kil., 33 fr.; 30 fr.
- 9 et 10 fils, les 100 kil., 58 fr. 50 ; 45 fr.
- Pesant de 15 à 40 kilos, 6 fils et au-dessous, les 100 kil., 58 fr. 50 ; 45 fr.
- 7 et 8 fils, les 100 kil., 71 fr. 50 ; 55 fr.
- 9 et 10 fils, les 100 kil., 104 fr.; 80 fr.
- 11 et 12 fils, les 100 kil., 180 fr.; 100 fr.
- Linge chiné, blanchi ou mélangé de fils blancs ou teints (Droit du linge écru augmenté de 39 0/0 pour le tarif général et de 30 0/0 pour le tarif minimum).
- Coutils écrus, les 100 kil., 156 fr.; 120 fr.
- Crémés, blancs ou mélangés de fils écrus et de fils blanchis ou teints , les 100 kil., 202 fr. 80; 156 fr.
- Passementerie et rubannerie, écrue, bise ou herbée, les 100 kil., 226 fr. 20; 174 fr.
- Bonneterie, les 100 kil., 171 fr. 20 ; 124 fr.
- Dentelles et guipures de lin (Droits des dentelles et guipures de coton).
- Mouchoirs brodés et autres broderies sur tissus de lin (Droits des broderies sur tissus de toute nature).
- Mélangé, le lin, le chanvre ou la ramie dominant en poids. (Droits des tissus de lin ou do chanvre selon l’espèce).
- Tissus de jute :
- Ecrus présentant en chaîne et en trame dans un carré de 5 centimètres de côté, après division du total par 2 jusqu’à 15 fils simples ou doubles, unis ou croisés, les 100 kil., 19 fr. 50 ; 15 fr.
- De 16 à 25, les 100 kil., 24 fr. 70 ; 19 fr.
- De 26 à 35, les 100 lui., 31 fr. 20 ; 24 fr.
- De 36 à 45, les 100 kil., 48 fr. 10 ; 37 fr.
- De plus de 45, les 100 kil., 48 fr. 10 ; 37 fr.
- fA suivre.)
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- 205673. — Brodbeck et Esquiron. — Soyaga des tissus fils ou fibres textiles pour l’utilisation des déchets de soie de toute nature.
- 205675. — Stephan. — Appareil à afficher une mesure aux étoffes textiles.
- 205902. — Loisel. — Impression sur tissus.
- 206003. — Ghosselin. — Nouveau dispositif de tampon-laineur à travailleurs roulants.
- 206007. — Vignon. — Procédé de traitement des fibres textiles d’origine végétale en vue d’augmenter leur pouvoir absorbant, pour les matières colorantes et leur aptitude à la teinture, et obtention de fibres textiles jouissant de propriétés nouvelles.
- 206026. — Mesnil. — Perfectionnements aux calandres.
- 206040. — Jures Lussiez et Cie. — Appareil dit : Châssis dévidoir, destiné à teindre en nappes la laine peignée et autres textiles.
- 206115 — Debieve. — Système de batteurs-laveurs-arroseurs, appliqués au travail des tissus.
- 206200. — Favre et Braun. — Perfectionnements à la préparation du bain de savon
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- servant au traitement des étoffes ayant subi plusieurs teintures ou plusieurs impressions.
- 206205. — David. — Nouveau procédé d’apprêt des matières textiles en tout état, par incorporation de matières grasses, résineuses ou autres, insolubles dans l’eau, mais dissoutes au préalable dans un liquide volatil quelconque.
- 206206. — David. — Perfectionnement apporté à la teinture des textiles en leur incorporant, avant ou après cette teinture, des matières grasses ou huiles animales, végétales ou minérales, dissoutes dans un liquide volatil quelconque.
- 206216. — Nortier et Cie. — Velours diaphane en six nuances.
- 206280. — Leigh. — Perfectionnements aux colles et aux méthodes servant à imprimer et à teindre le papier, les étoffes et autres matières analogues.
- 206359. — Chevron. — Nouvelle machine à mesurer les tissus.
- 206-106. — Bergeqn Bernard. — Perfectionnements apportés aux soies de peignes.
- 206422. — Sarfert. — Décatissoir à action continuelle.
- 206443. — Talon. — Machine à teindre automatiquement à cuve mobile.
- Certificats d’addition.
- 198614. — Korvin de Pawlowski. — Brevet du 28 octobre 1885, par le sieur Mathieu, et dont il est cessionnaire, pour un procédé perfectionné du blanchiment des matières filamenteuses et autres, végétales et animales.
- 198614. — MaynArd. — Brevet du 3 juin 1889, pour un nouveau mode d’imperméabilisation des étoffes au moyen d’une couche de peinture à l’huile emprisonnée entre deux étoffes.
- 194556. — Badon. — Brevet du 4 décembre 1888, pour un papier peint transparent, imitant les vitraux et se fixant sur les surfaces vitrées au moyen d’un enduit adhésif faisant corps avec le produit.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Eenle des artw Industriels de Roubaix. — Nous annoncions dans notre numéro du 10 septembre, l’inauguration prochaine de l’école industrielle de Roubaix.
- La remise officielle de la nouvelle école vient d’être faite au ministre de l’instruction publique et des beaux arts par le ministre des travaux publics. L’inauguration solennelle aura lieu prochainement sous la présidence de M. Bourgeois.
- C’est la plus belle école industrielle et artistique de France et même d’Europe qu’on doit inaugurer, et ce qualificatif ne vise point la bâtisse seule, mais l’organisme de l’institution.
- Au point de vue bâtisse, l’école de Roubaix est un chef-d’œuvre. Les plans ont été dresses par M. F. Dutert, l’architecte de la galerie des machines de 1 Exposition universelle. Le programme imposé était de réunir dans un même édifice une école, une mairie et une biblothèque. L’architecte a construit à la fois un monument qui embellit la ville par son caractère artistique et des bâtiments qui répon-
- dent, par leurs dispositions et par leurs aménagements, aux exigences les plus minutieuses d’une école où l’on doit enseigner à un millier d’enfants et de jeunes gens tout ce qui dans l’art et dans la science peut être utile aux industries.
- La fondation de l’Ecole de Roubaix est un témoignage bien expressif de ce qu’on peut arriver à faire dans notre pays, quand on sait ce qu’on veut, tant du cété de l’initiative privée, que de la commune et de l’Etat et qu’on a à réaliser une idée juste et féconde. Voilà une ville industrielle qui met, sans hésitation, dans une entreprise d’école, plus de deux millions, qui avance à l’Etat un million et demi, nécessaires pour les constructions ; elle lui donne, en outre, une mairie, une bibliothèque et s’engage à verser annuellement, une subvention de AO 000 francs.
- L’Ecole de Roubaix est d’ailleurs en plein fonctionnement ; les inscriptions actuelles s’é lèvent à 682 ; les diflérents cours ne comptent pas moins de 8A3 élèves qui les fréquentent avec assiduité. Le programme est celui d’une véritable petite université industrielle ; il comprend vingt-six cours, dont l’énumération est intéressante :
- 1° Cours préparatoire de dessin, 2° cours élé-men'aire de dessin, 3e cours moyen de dessin, Ae cours supérieur de dessin, 5° peinture à l’huile et àl’eau,6° histoire et composition d’ornement, 7° histoire de l’art, 8° modelage et sculpture, 9° mise au point de sculpture sur bois, pierre, marbre, 10° de-sin linéaire, 11° arithmétique, algèbre, 12° géométrie descriptive et mécanique, Î3<> croquis de machines, 1A° construction et architecture, 15° construction générale pour les ouvriers du bâtiment, 16° chimie industrielle, 17° physique industrielle, 18° manipulation de chimie, 19° et 20° teinture, 21°, 22°, 23° tissage, 24° travaux pratiques de remettage, 25° iisage, 26- cours de chauffeurs. A l'exception de quatre, tous ces cours ont lieu le soir de six à dix heures.
- Les cours professionnels de tissage sont suivis par 137 élèves ; ceux de teinture par 25, ceux de chimie par 39. Les cours de remettage possèdent 102 é èves et ceux de chauffage 32. On assure qu’il y a là des fils de patrons, de contremaîtres, qui viennent se préparer par une instruction technique et artistique sérieuse, à devenir eux-mêmes des chefs de maison et d’atelier.
- Dans de telles conditions de recrutement, l’Ecole nationale des arts industriels de Roubaix rendra au pays d’immenses services ; les millions que la ville et 1 Etat y ont dépensés seront bien vite recouvrés en prospérité industrielle et commerciale.
- Banquet «les teinturiers. — Le 13
- décembre a été célébré, dans les salons du restaurant Bonvallet (boulevard du Temple), le banquet annuel de la chambre syndicale des teinturiers-dégraisseurs de Paris.
- Mieux encore que la précédente, cette fête de la corporation a complètement réussi. Soixante convivts environ ont répondu à l’invitation du comité, et le dîner a été plein d'entrain et de cordialité, en même temps que ! de convenance et de réserve de bonne compagnie.
- Le président de la chambre syndicale présidait également le banquet-, il a prononcé une allocution dans laquelle il a spécialement par é des élections au conseil de prud’hommes, et de la nécessité pour les teinturiers de s’unir
- afin de faire triompher leurs candidats. (Le candidat teinturier-patron était l’orateur lui-même aux dernières élections).
- Un membre du syndicat a proposé un toast à la teinture et à ses adeptes.
- Puis les convives ont décidé, par vote, qu’un nouveau banquet les réunirait dans les premiers mois de 1891.
- La soirée s’est terminée par des communications humouristiques, des chansonnettes et scènes comiques empreintes de la plus franche gaieté.
- —o—
- Factures consulaires pour les Etats-Unis. — Aux termes d’une circulaire du 22 octobre 1890, les marchandises importées aux Etats-Unis, d’une valeur inférieure à 100 dollars (500 fr.), sout exemptes de la formalité des factures consulaires visée à la section de l’acte du 10 juin 1890.
- —o—
- Incendie causé pur un soufroiiv
- — Le 21 décembre, vers trois heures de l’après-midi, une fumée . intense sortait tout-à-coup du soupirail d’une cave dépendant du magasin de teinture de M. Dupont, situé au n°16du passage Tivoli, à Paris. En même temps, une forte odeur de soufre envahissait tout le passage. Tout le monde fuyait, car on s’attendait à une explosion La cave d’où s’échappait cette fumée contenait, en effet, une grande quantité de produits chimiques servant à la teinture.
- L’incendie paraît avoir été communiqué par le soufroir.
- Grâce à le rapidité des secours, le feu put éire circonscrit au sous-sol, et de graves accidents ont été conjurés.
- —o—
- Blanchiment André Lyon. —
- A propos de cet incendie occasionné par un soufroir, il n’est pas sans intérêt d'annoncer que le procédé de M. Lyon pour remplacer le soufrage dans le blanchiment des lainages, est maintenant en plein fonctionnement. Le brevet est déposé et des licences sont déjà concédées.
- L’opération consiste à passer les lainages dans un bain à froid pendant quelques secondes.
- Le soufroir se trouve donc supprimé, avec ses incendies et ses asphyxies, et surtout sa lenteur de travail.
- mésaventure funèfrre. — Pendant ces grands froids, le 10 décembre courant, une cliente est morte subitement dans le magasin de M. Huchet, teinturier, rue de Cam-bronne, 117, à Paris.
- Cette dame, âgée de cinquante-deux ans, a succombé à une congestion pulmonaire causée par le froid, et cependant elle n’avait pas eu un grand trajet à faire pour se rendre à la teinturerie, car elle habitait la même rue.
- L’événement est avant tout bien regrettable en soi, mais en même temps fort désagréable pour le teinturier.
- FIN DE LA TROISIÈME ANNÉE
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- I mprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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