La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- REVUE
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- 23 Janvier 1890
- ETRES COLORATIONS
- 3° Année, lr 1 et i.
- INDUSTRIELLES
- INTRODUCTION A L’ANNÉE 1890
- Toutes les revues de l’année 1889, doivent nécessairement réserver leur place principale à l’Exposition : un journal industriel, surtout, ne peut négliger un tel sujet.
- Né au milieu de nos discordes politiques, sous l’incertitude de notre état futur; accueilli par l’hostilité évidente des gouvernements étrangers, le projet semblait voué à l’insuccès ; le départ a été mauvais, les adhésions ont d’abord été péniblement obtenues.
- Mais c’est l’étranger lui-même qui nous a rendu confiance, et si les gouvernements nous étaient hostiles, les peuples, au contraire, sont venus à nous avec un entrainement unanime et sympathique ; leurs gouvernements alors ont dû suivre ce mouvement, rappelant cette excuse d’un chef insurrectionnel : j’étais leur commandant, il fallait bien que je les suive !
- L’impulsion ainsi donnée, chacun en France a commencé à croire à l’Exposition, et de tous côtés, les adhésions sont arrivées nombreuses quoique tardives.
- Le succès final a été merveilleux, sans précédent et pour longtemps mémorable.
- Nous devons dire, toutefois, que l’Exposition de 1889, a été surtout mondaine et aussi sociale, s’adressant à la fois aux fantaisistes et aux penseurs, satisfaisant certaines préoccupations morales et intellectuelles ; sortant enfin de son rôle purement industriel et commercial, pour revêtir un caractère plus particulièrement scientifique et sociologique.
- La partie industrielle n’a pas été en rapport avec ce côté pittoresque et social; hâtivement préparée, elle n’a donné que des produits sans originalité bien marquante, sans caractère de nouveauté bien tranché.
- Nos industries, spécialement, et celles qui en dépendent, 11e nous ont rien révélé d’inattendu, et le nombre des exposants n’a pas été en rapport avec l’importance de ces industries.
- Les machines intéressant le blanchiment, la teinture, l’impression, les apprêts, étaient également peu nombreuses, et sauf trois ou quatre machines à teindre, étaient établies suivant des principes connus.
- Maintenant que l’Exposition est close, et que l’on ne peut plus nuire à son succès, nous pouvons bien reconnaître cette insuffisance de nos spécialités, et du cote industriel en général, mais il n’est pas à dire qu’a ce point de vue, même, elle ait manqué d’intérêt.
- Nous cherchons en vain les grandes lignes qui l’ont caractérisée, mais nous trouverons une ample moisson de faits courants et d’observations pratiques, qui feront que 1 Exposition n’aura pas été sans profit pour nos industries.
- La Revue de la Teinture en a déjà su tirer parti, et seule,
- * a publié des comptes-rendus d’ensemble sur les produits et machines relatifs à nos travaux.
- Ils seront continués, cette annee, par des etudes plus complètes sur les sujets le plus particulièrement intéressants.
- Et les expositions ayant pour effet habituel de stimuler le génie inventif, de provoquer les recherches, en leur fournissant un point de départ, nous pouvons nous attendre à voir se rouvrir la période des découvertes, des procédés et des engins nouveaux. Notre journal et nos lecteurs en feront leur profit.
- Nous pouvons maintenant travailler à l’abri d’une situation politique définie ; cette année a clos la période des compétitions de partis, qui alarmaient sans cesse les affaires, en préparant chaque jour une crise nouvelle ; l’Exposition a contribué à cette pacification des esprits, et cela n’est pas le moindre service qu’elle nous ait rendu.
- Si nous arrivons aussi à résoudre les questions douanières dans le sens d’une juste protection du travail national, nous n’aurons plus d’entraves sérieuses apportées à l’essor de notre production, à laquelle il est tout au moins naturel de réserver notre consommation intérieure. V| âM
- Aujourd’hui, l’expérience est faite du libre-échange ; noûsp- . savons ce qu’elle a produit, et nous voyons, heureusement', nos législateurs actuels se préoccuper d’en réparer les désastres.
- Au point de vue spécialement professionnel, il nous resté à nous délivrer de l’entrave jetée sur la fabrication des noirs d’aniline, par un trafiquant de procédés dont il s’est emparé ; par de semblables agissements, il tend à stériliser en France cette importante industrie, entièrement libre ailleurs.
- Longtemps triomphant, l’usurpateur trouve enfin des tribunaux qui savent faire la part de son œuvre, toute d’emprunts et d’adaptations de travaux antérieurs ; ses prétentions qui viennent de subir plusieurs échecs judiciaires, ne sont pas cependant entièrement condamnées, et la campa-
- PTlft dp. ppraA^nfinn Anntinuo cîano i&ua lca centres UOtoUIiierS.
- Nous avons donné à cette question toute l’importance qu’elle mérite et nous continuerons à en relater toutes les phases, en même temps que de faire ressortir la nullité des droits du pseudo-inventeur.
- Il y va de l’avenir d’une industrie nationale trop longtemps paralysée par l’avidité d’un oiseau de proie qui s’est abattu sur elle.
- Pendant ce temps, l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, nos principaux concurrents fabriquent librement des noirs d’aniline, et nous ferment le marché d’exportation.
- L’année 1890 verra, nous l’espérons, le terme d’une situation si désastreuse, et si les passions politiques ne se réveillent pas, si notre régime économique nouveau ne décourage pas nos efforts, nous pourrons jouir avec sécurité, avec la confiance du lendemain, des bienfaits de notre mémorable Exposition.
- Ce sera l’ère du travail, succédant à celle des luttes d’écoles et de partis.
- F. Gotjillon
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- L’EXPOSITION
- CONCLUSION
- Telle est la mobilité de nos impressions e t surtout la multiplicité de nos préoccupations que l’Exposition, malgré son succès si retentissant, n’est plus qu’un souvenir lointain.
- Le temps est déjà passé des études comparatives, et les sujets de comparaison n’étant plus sous nos yeux; il semble sans intérêt de continuer ces études.
- La Revue de la Teinture a fait ce que lui commandait son rôle de chroniqueur d’actualités, croyant, du reste, avoir signalé au moins, dans ses revues nécessairement rapides, les faits et les produits les plus saillants intéressant sa spécialité; tout incomplet qu’elle a été, elle ci’oit même avoir le mieux rempli ce devoir parmi ses confrères, s’adressant aux mêmes industries.
- Aux publications de longue haleine, et aux rapports des spécialistes, elle laisse lejsoin des études de fonds, des travaux ex ‘professa qui sont en élaboration, et dont elle pourra cependant utiliser quelques échos-Il est temps aujourd’hui de conclure par des vues d’ensemble sur la partie et les résultats du grand concours universel dont nous nous enorgueillissons avec raison.
- Le travail le plus intéressant, le plus complet, le p lus nourri de chiffres que nous ayons vu à ce propos, est une communication faite à la Chambre syndicale des industries diverses, par M. Alfred Neymarck, l'un de ses vice-présidents, travail publié par « l’Union Nationale » sous le titre : ce que la France à gagné à VExposition de 1880.
- Ce mémoire fait l’historique de l’Exposition depuis le rapport de M. Rouvier, duo novembre 1884, et par des statistiques dignes d’un rapport parlementaire nous montre les profits non seulement de l’entreprise, mais des industries annexes et même du commerce parisien non spécialement attaché à l’Exposition.
- Il démontre que la province, c’est-à-dire la France entière aura sa part, malgré des préjugés contraires, dans le mouvement (ramures et de travail qui en est résulté.
- Sa conclusion, enfin, à côté de ce profit matériel résumé, établit le bénéfice moral dont la France profitera — a déjà profité — dans l’opinion du monde entier.
- Nous regrettons de ne pouvoir reproduire ce volumineux travail, et nous devons nous borner à le signaler aux personnes qui cherchent des documents sérieux sur l’histoire de l’Exposition.
- Mais faire notre propre éloge, si justifié qu'il soit par des faits et des chiffres indiscutables, paraît toujours d’un succès facile, en parlant à nous-mêmes.
- L’opinion des étrangers sera considérée comme moins prévenue et moins convenue.
- De ce côté, nous n’avons encore recueilli qu’unanimité d’éloges et de manifestations d’admiration.
- Nous en choisissons un exemple, non pas chez des nations véritablement amies, chez
- lesquelles notre prospérité et notre régénération ne portent aucune envie, mais en Allemagne même, dans le pays où il semble que se réalise avec la Erance, la pensée de Montaigne :
- « Leproufitde l’un estdommagede l’aultre. » L’article, il est vrai, est d’un esprit indépendant, M. Max Nordau, publiciste, romancier et philosophe, et il a été publié dans la « Gazette de Vos », le grand organe libéral de Berlin.
- Le voici :
- L’Exposition du Centenaire a été un succès tel que l’histoire n’en avait jamais enregistré. De même que sa tour Eiffel surpassé en hauteur toutes les constructions de la terre, de même sa conception et son exécution supas-sent toutes ses devancières. L’humanité n’avait jamais rien vu de semblable à la galerie des machines ; à aucune des précédentes expositions, on n’avait pu admirer quelque chose d’aussi superbe, même approximativement, que cette merveille enchantée de coupoles bleu-pâle et or, de portes de palais des fées, de jardins, statues et fontaines jaculatoires du Champ de Mars, de pavillons en apparence construits en gigantesques pierres précieuses rouges, vertes, d’imitations de routes, temples, pagodes, tombeaux et châteaux orientaux. A son caractère grandiose a naturellement aussi répondu le nombre de ses visiteurs, lequel s’est monté à 25 millions, juste le double de celui des visiteurs de l’Ex-posiiion de 1878, qui, de son côté, avait été la plus visitée de toutes les expositions ayant eu lieu avant et après, jusqu’à celle du Centenaire.
- Avec l’affluence des étrangers à Paris qui, pendant six mois, a été constamment en augmentant, un fleuve d’or s’est aussi déversé sur la France et sur sa capitale, qui n’a jamais connu une semblable période de prospérité et de bonheur. Les contributions indirectes de la ville de Paris ont donné cette année, jusqu’à la fin d’octobre, une plus-value de 10 millions sur l’année dernière ; durant la même époque,
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- millions de plus qu’en 1888. Les recettes des théâtres de Paris se montaient au moins d’octobre à 3,900,000 francs. Les tramways, les omnibus n’ont cessé, pendant tout ce temps, d’être bondés de monde ; les entrepreneurs de transports pour personnes auraient pu gagner le double de ce qu'ils ont gagné s’ils s’étaient trouvés en situation d’accueillir toutes les demandes à eux adressées. L’élévation des parts bénéficiaires de deux grandes Sociétés de bouillons (qu’il est inutile de nommer), des hôtels montés par actions, etc., etc., permet de se rendre compte des brillantes affaires qu’ont dû faire tous ces établissements.
- Mais la mise en évidence des petits traits ne doit pas nous faire négliger les grands. Les caves de la Banque de France renferment 1,300 millions de francs en or, le plus grand trésor en or qu ait jamais rassemblée une commu-
- nauté ou une société particulière. Son taux, malgré l’élévation du prix de l’or dans toute l’Europe, n’est que de trois pour cent ; la rente trois pour cent française a, à différentes reprises dans le courant de l’été, atteint le prix de 88, le plus élevé que l’on ait vu depuis qu'elle existe. Les six mois d’Exposition ont vraisemblablement réparé les pertes que l’épargne française a subies par la déconfiture de l’entreprise de Panama, du Comptoir d’escompte. de la Société des métaux.
- Mais l’enrichissement de nombreuses classes industrielles et l’essor économique ne sont pas les seules conséquences heureuses de l’Exposition. On peut dire que le bénéfice moral que la France a retiré de cette grande entreprise est de beaucoup supérieur aux avantages matériels qu’elle lui a procurés. Ainsi, les deux mondes ont nouvellement appris le chemin de Paris, dont ils s’étaient en quelque sorte déshabitués dans les dernières années. Des relations sociales et commerciales ont été établies qui, pour longtemps, exerceront une action féconde. Des centaines de mille voyageurs, qui peut-être sont venus en France avec des préjugés, se sont fait une opinion personnelle de nature à corriger ces préventions.
- Du haut de la tribune d’un Parlement européen, on avait indiqué comme précaire la sécurité publique à Paris : or, six mois durant, une population de cent mille âmes, incroyablement bigarrée et mêlée, et venue des quatre coins de l’univers, s’est pressée dans cette capitale ; de grandes fêtes ont eu lieu ; en même temps, une agitation électorale, dont l’issue incertaine était redoutable, s’est effectuée, et jamais le moindre trouble ne s’est produit, jamais l’ordre et la sécurité n’ont cessé d’être exemplaires. On avait connu la France comme le pays des crises ministérielles permanentes : or, les noms des ministres sont aujourd’hui les mêmes que ceux qu’y ont trouvés les premiers visiteurs de l’Exposition ; et les mêmes hommes qui ont ouvert l’Expo-silinn l’nnt aussi fermée. On avait considéré
- M. Carnot comme un président de hasard, sans grande autorité, qui n’avait été élu que parce qu’on voulait empêcher l’élection de M. Ferry : or, on a vu un homme qui remplissait, avec une belle dignité, une parfaite abnégation, les devoirs de ses grandes fonctions, et que toute la population accueillait avec respect et vénération. On avait de la République l’opmion qu’elle était caduque et compromise et on l’a vue sortir fortifiée et rajeunie d’élections générales qui ont produit une grande impression par leur caractère pacifique et sérieux.
- Mais qn a notamment contemplé ce spectacle : une démocratie active, travailleuse, douée de qualités éminentes, qui trouve en elle l’impulsion et la capacité nécessaires à l’accomplissement d’œuvres étonnantes et qui produit de grandes choses, non pas pour complaire à
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- un monarque, non pas sur un « haut » ou un « très haut » commandement, mais pour sa propre satisfaction, pour la glorification de sa patrie. Ce que l’Exposition a offert de plus extraordinaire aux visiteurs c’a été le spectacle de tant de facultés géniales et créatrices, se développant en liberté, incitées aux plus puissants efforts, et cela, non par l’espoir de faveurs de cour et d’honneurs extérieurs, mais bien par le naturel désir de produire qui stimule le talent et par la noble émulation.
- Que cette libre et heureuse activité puisse être couronnée de grands résultats, c’est ce qu’a triomphalement démontré l’Exposition, aussi bien dans son ensemble que dans ses parties.
- La France a toutes les raisons de regarder avec fierté et satisfaction l’année de cette Exposition. 11 y a six mois, le boulangisme était encore un danger pour son ordre public ; aujourd’hui, il est mort, et la République, contemplant avec mépris l’aventurier au cheval noir et la bande de ses partisans, a passé à l’ordre du jour. 11 y a six mois, on doutait encore de la vitalité du peuple et de l’Etat français ; aujourd’hui, la France approuvé au monde qu’elle est toujours le pays le plus riche, le plus puissant, qui sait concevoir des plans grandioses et les réaliser, et qui collabore, au premier rang, au progrès de l’humanité. L’année de l’Exposition a été pour la France une année de victoire et de triomphe, et cette victoire, ce triomphe ont été doublement bénis, car ils ont été pacifiques. Puisse la France, aussi dans l’avenir, mettre son ambition à vaincre dans une émulation pacifique et à triompher dans les travaux glorieux de la paix !
- Ceci n’est pas l’aveu arraché à un ennemi ; on voit et nous savons que l’auteur est d’un caractère au dessus des inimitiés de convention.
- Il n’est pas le seul, du reste, de la presse allemande qui ait rendu justice à notre succès, et aussi à l’urbanité avec laquelle ses compatriotes, visiteurs de l’Exposition, ont été accueillis en France.
- Aucune voix, que nous sachions, ne s’est élevée pour contester les résultats considérables de notre Exposition, et nous sommes heureux de clôturer nos revues sur cette una-mité de justice et de sympathies dont notre chère patrie est en ce moment l’objet.
- F. G.
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- LA TEINTURERIE
- A SAINT-PÉTERSBOURG
- L’un des lecteurs de la Revue de la Teinture veut bien, sur notre demande, nous communiquer quelques renseignements sur la situation de la teinturerie en Russie, et plus spécialement à Saint-Pétersbourg, où il exerce sa profession.
- Nous conservons à cette communication sa forme familière, qui lui donne un charme de plus.
- Notre correspondant nous dit :
- Mes renseignements seront nécessairement restreints, car je ne connais de la Russie que Saint-Pétersbourg, où je suis venu directement ds Paris (je travaillais alors chez M. Tu-pinier). pour entrer dans la maison où je suis toujours resté depuis quatorze ans.
- C’est sans contredit la meilleure ici, ensuite il y en a une autre, française également, qui, quoique moins importante, n’en est pas moins excellente. Le reste sont des Allemands en masse qui sabottent le travail, ou des Finnois à foison qui, en compagnie des indigènes, le massacrent.
- Des magasins innombrables dans certaines rues, les uns sur les autres (c’est à ne pas y croire tellement il y en a); les épiciers, les marchands de tabac, les gantiers, les cocottes de la haute et de la basse classe, n’ont qu’uue idée : monter ou du moins ouvrir un magasin de teinture.
- C’est un rude manteau, allez, que notre métier pour un pays si froid.
- A part cela, il y a un Lyonnais, teinturier en soie, qui, entre parenthèses, fait plus de coton que de soie, car leur partie est, comme la nôtre, tellement exploitée qu’elle ne vaut pour ainsi dire pas la peine de s’en occuper.
- Il fait aussi les peaux pour fourrure, mais c’est insignifiant pour un pays à fourrures comme celui-ci, les marchands prétendant avoir plus de bénéfices de les faire venir d’Allemagne ou d'Angleterre, malgré le prix élevé des douanes.
- Par exemple, il s’est monté ici une fabrique de gants en soie tricotés.
- Ils tricotent en blanc et, comme je vous le dis plus haut, étant les seuls à peu près installés pour faire à peu près ou aussi bien que possible tout ce qui se présente, ils nous donnent ces pièces à teindre.
- Us ont dépensé énormément d’argent, ils ont cherché pendant longtemps leur but qui est d’arriver à pouvoir vendre au moins aussi bon marché que les Allemands.
- C’est donc vous dire que ce travail n’est
- pcto payé cher de teinture, et cependant ile
- prétendent encore avoir meilleur compte à faire venir tout teint d’Allemagne. Vraiment, la teinture ne vaut pas cher dans ce pays.
- Il y a encore quelques fabriques de drap, de couvertures, de châles en flanelle ; elles ont toutes leurs teintureries spéciales.
- C’est tout pour Saint-Pétersbourg. On me parle bien de Moscou, mais je ne le connais pas.
- Quoique cela, je pourrais quand même citer quelques faits à ma connaissance et vous pourrez peut-être vous faire une idée de ce que cela peut être.
- Un chapelier faisant la pacotillle nous donnait ses chapeaux à teindre -, nous avions un prix fait de 20 roubles du cent (1) : mais sou-
- (1) Le rouble vaut environ 4 fr.
- vent il arrivait qu’il n’en donnait que par 20 et même par 10 ; il n’y avait rien à dire. Mais voilà la concurrence arrivée pour lui et presque aussitôt pour nous, et savez-vous à combien on lui offrait de lui faire ses teintures ? A 2 roubles les noirs et 5 roubles toutes les autres couleurs le cent.
- Certainement il y a trouvé à redire, mais enfin la masse passait je ne sais comment; bref, comme il avait avec sa fabrique à bon marché un magasin qu’il voulait maintenir au-dessus de son gros, il lui fallait des articles plus beaux et mieux soignés en tout ; il voulait bien que je lui fasse ce que les autres ne pouvaient pas lui faire, et il consentait à me payer 20 copeks (1) pour un chapeau; cela n’était plus faisable ; lorsque je faisais le gros, oui ; mais le détail à ce prix ne vaut pas la peine.
- Il y a dans notre quartier deux fabriques qui, avec de vieux chiffons, refilent de la laine; une fait le chiné et l’autre le teint; ils sont venus me proposer de leur faire leurs teintures, trouvant que cela leur causait beaucoup de désagrément d’envoyer â Moscou ; mais ils me proposaient avec les prix de Moscou, qui sont de 2 roubles le poud (2) pour les noirs et 5 roubles les ponceau, les autres couleurs entre ces deux prix.
- J’ai eu beau combiner comment m’y prendre, il m’a été impossible d’y arriver ; depuis ils ont installé un atelier de teintures et ils teignent chez eux.
- Tout ce que j’ai pu savoir, c’est qu’à Moscou qui, paraît-il, a des fabriques immenses , on a la main-d’œuvre à moitié prix de ce que nous payons ici ; c’est sans doute ià-dessus qu’ils se retrouvent.
- Puis maintenant il paraît que c’est Varsovie qui fait concurrence à Moscou, et encore Lodz qui se trouve sur la frontière d’Allemagne. Mais Varsovie, paraît-il, fait une concurrence épouvantable à tout ce qu’on appelle l’article de Paris, par exemple, la chapellerie, la fleur artificielle, la passementerie, la plume, la mode même.
- Ainsi, pour la proaaièrc de cca industries, la
- plupart des chapeliers reçoivent complètement terminé, prêt à vendre et à bien meilleur marché que ce qu’ils faisaient ici dans le temps, disent-ils.
- Pour les fleurs, j’ai un ami qui fabrique lui-même pour son magasin et qui vend en gros aussi. Eh bien, il m’a dit lui-même qu’il trouvait ces articles de Varsovie très passables et que ses clients lui ont montré leurs factures, car il ne voulait pas croire que les prix soient de moitié meilleur marché que les siens.
- Tant qu’à la troisième spécialité, je suis peu renseigné sur ses conditions de travail.
- E. Boulay.
- Notre correspondant termine en disant qu'il a peut-être été un peu long, mais qu’il est si
- (1) Le copek vaut 4 centimes.
- (2) Le poud correspond â 16 k. 380 gr.
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- bon de pouvoir causer avec des compatriotes quand on est depuis longtemps éloigné du pays, qu’on est toujours tenté à se laisser aller.
- Nous trouvons, au contraire, que la com-municationest intéressante d’un bout à l’autre, et qu’elle paraît dépeindre exactement la situation de la teinturerie dans la capitale de la Russie.
- Nous en remercions notre correspondant et nous voyons que les plaies de la teinturerie en France sont les mêmes àSaint-Pétersbourg et vraisemblablement dans les principales capitales de l’Europe.
- Nous compléterons prochainement ces indications par un exposé sommaire de la grande industrie tinctoriale en Russie, notamment à Moscou. F. G.
- LES NOIRS GRAWITZ
- Réponse au rapport d’Expcrtisc ------------- SUITE —
- Nous jugeons, en conséquence, que les faits sur lesquels s’appuient tous les procédés de noir d’aniline appliqués jusqu’à ce jour, sont connus depuis une quinzaine d’années au moins, et que les brevets pris depuis cette époque pour la production du noir d’aniline, ne roulant que sur des méthodes d’emploi, n’ont pas de raison d’être et devraient être annulés.
- Tel est l’avis des soussignés, réunis à Mulhouse, le 29 mai 1889.
- Albert Scheurer, de la maison Scheurer, Rolt et Ce, à Thann.
- Camille Koechlin, de la maison Frères Kœ-chlin.
- Félix Binder, de la maison Frères Kœchlin.
- Ehrmann.
- Gustave Schæefer, de la maison Scbæffer et Ce.
- Robert Bourcart.
- Albert Frey, de la maison Schlumberger fils et Ce.
- Eug. Dollfus, autrefois attaché à la maison Dollfus-Mieg et fils.
- J.-L. Fiechter, maison S. Wallach et Ce.
- Eugène Wild, professeur à l'Ecole de chimie de Mulhouse.
- Th. Stricker, de la maison Schaeffer et Ce, Pfastatt.
- Ed. - Albert Schlumberger, maison Schlumberger fils et Ce.
- H. Risler, maison Schæffer et Ce.
- Weiss-Friess.
- Robert-Weiss.
- J. Heilmann, maison J. Heilmann et Ce.
- F. Rettig, maison J. Heilmann et Ce.
- J. Platen, de la maison Heilmann et Ce.
- C. Schoen, maison S. Wallach et Ce.
- G. Wyss, fabriques de produits chimiques de Thann et Mulhouse.
- Ad. Baumgartner, maison Kœchlin et Cc.
- G.-A. Sciioen, fabriques de produits chimiques de Thann et Mulhouse.
- S. Foiiel, fabriques de produits chimiques.
- Gustave Engel, maison Dollfus-Mieg et Cie.
- J. Heinrich, de la maison Dollfus Mieg et Cie.
- Auguste TniERRY-MiEG(Thierry-Mieget Cie)
- O. Breuer, maison Thierry-Mieg et Cie.
- Jaquet, de la maison Frères Kœchlin.
- Félix Weber, de la fabrique d’impression de Feuflirchen (Autriche).
- Horace Koechlin, de la maison Kœchlin-Baumgartner et Cie.
- L. Durand, Huguenin et Cie, à Saint-Fons, près Lyon.
- Léon Stamm, de la maison Gros-Romann, à Wosserling.
- Maurice Prud’homme de la maison Serra et Bertrand (Barcelone).
- R. Lüssy, de la maison Kœchlin, Baumgartner et Cie, à Lærrach.
- G. Gallane, même maison.
- Société industrielle de Rouen.
- Rouen, le 19 juin 1889.
- Monsieur et cher Collègue,
- L’ouvrage sur l’histoire du noir d’aniline et votre critique des brevets Grawitz, que vous avez bien voulu adresser à la Société industrielle de Rouen, ont été renvoyés par le bureau au Comité de chimie.
- A la suite de la séance du 14 juin, MM. Benner, Wallon, Kopp, Monet, Blondel, Rhem, Glanzmann, Holzach, Bruère, Capelle, Oster-berger, Milani et Charles Reber, membres du Comité de chimie, qui assistaient à cette réunion, m’ont chargé de vous adresser avec leurs remerciements leurs bien sincères félicitations ponr la manière savante et bien raisonnée dont ce travail est présenté.
- Je me joins à eux à cet égard, et vous prie, Monsieur et cher Collègue d’agréer l’assurance de mes meilleurs sentiments.
- P. Reber,
- Président du Comité de chimie.
- A Monsieur E. Noelting, a Mulhouse.
- SUR LE MORDANÇAGE
- DE LA LAINE
- avec le bichromate de potasse
- Expériences de M. G. Scurati-Manzoni, exécutées au laboratoire de l’Ecole professionnelle de Biella.
- Le mordançage des laines au moyen du bichromate de potasse a trouvé, cas dernières années, une application étendue, par suite des diverses couleurs artificielles nouvelles qui ont été mises par l’industrie à la disposition du teinturier.
- Ordinairement, ce mordançage consiste à faire bouillir la laine pendant deux à trois heures dans une solution très étendue de bichromate seul, ou de bichromate additionné d’un acide sulfurique ou oxalique, ou de bichromate additionné de crème de tartre. Le teinturier ajoute ces substances dans le but de
- faciliter la fixation du bichromate sur la laine 5 mais leur emploi est-il justifié ?
- Par ce qui se produit durant l’ébullition de la laine dans la solution du bichromate seul, on sait avec certitude qu’une partie des éléments du bichromate sont fixés par la laine, et que, par leur effet, la fibre acquiert une couleur jaune, ou jaune-brun, ou encore jaune verdâtre, selon la durée plus ou moins prolongée de l’ébullition.
- D’après certains auteurs, la fixation des éléments utiles du bichromate doit être attribuée à une action réductrice exercée par la laine, même sur le bichromate, la laine étant un corps organique qui renferme le soufre parmi ses éléments.
- Maintenant si l’on veut attribuer à la laine un pouvoir réducteur, celui-ci doit consister dans une soustraction d’oxygène au bichromate, et, dans ce cas, on doit trouver nécessairement dans le liquide, apres l’ébullition, des produits d’oxydation ; mais quels sont ces produits ?
- A cette question, j’ai cru pouvoir répondre en faisant bouillir de la laine dans les conditions voulues en une solution diluée de bichromate de potasse composée dans les proportions ordinairement adoptées dans la pratique (2, 5 parties de bichromate de potasse pour 100 parties de laine dans 50 fois son poids d’eau) et en cherchant dans le liquide ce qui s’est formé au cours de l’ébullifion.
- Répétant plusieurs fois l’expérience, j’ai dû constater :
- 1° Que toujours dans cette opération il se forme du sulfate potassique ;
- 2° Que ce sulfate potassique, du moment où il commence à se former, augmente avec les progrès de l’ébullition -,
- 3° Qu’il y a une relation entre la couleur prise par la laine dans le liquide bouillant et la quantité de sulfate potassique qui se forme-, 4° Que si 1 ébullition se prolonge pendant une période de dix heures, en renouvelant l’eau au fur et à mesure qu’elle s’évapore, la laine prend une couleur verdâtre, mais le liquide reste toujours jaune par suite de la présence du bichromate non réduit.
- Changeant les conditions de l’expérience, c’est-à-dire opérant non à la pression ordinaire, mais à la pression de deux atmosphères pendant environ trois heures, avec les proportions ordinaires de laine, d’eau et de bichromate, l’action réductrice a été plus profonde ; le liquide ne contenait plus de chrome en solution et la laine apparaissait d’une couleur verte non pure ; elle avait perdu une partie de ses précieuses qualités, étant rendue quelque peu rugueuse et vrillée ; en outre, les parois intérieures de la chaudière étaient fortement noircies.
- 11 ressort de là que la réduction du bichromate peut être attribuée avec raison, sinon entièrement, à l'action prédominante du soufre, parce qu’il est bien connu que ce corps à
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- l’état libre agit sur le bichromate pour précipiter le chrome à l’état d’hydroxyde en même temps qu’il forme du sulfate potassique.
- Mais que ce soit ou non le soufre seul qui, parmi les éléments de la laine, agisse comme réducteur, certainement ce corps présenterait un grand avantage si, à l’état libre, il réduisait le bichromate de la même manière qu’il se comporte quand il est contenu naturellement dans la laine. Pour vérifier ce fait, on préci-pite du soufre à l’état de grande division sur de la laine à carde au moyen de l’acide chlorhydrique et de l’hyposulfite de soude et, après le lavage, ou immerge la laine dans une solution préparée avec la quantité ordinaire d’eau et de bichromate, puis on réchauffe jusqu’à l’ebullition. Il ne faut pas un bouillon bien prolongé pour démontrer que la laine, par le soufre déposé sur elle, a acquis une propriété énergiquement réductrice qu’elle ne possédait certainement pas auparavant, puisqu’au bout de 30 minutes d’ébullition, le liquide jaune est devenu parfaitement incolore et absolument dépouillé du bichromate employé. La laine, par cette opération, a pris la couleur vert-azur particulière à l’hydroxyde de chrome et par cette fixation a acquis les qualités des laines mordancées dans les meilleures conditions.
- Mais le soufre subdivisé décompose l’eau oû il se trouve quand on la fait bouillir pendant quelque temps; dans ce cas, ce ne serait pas le soufre qni agirait directement sur le bichromate, mais bien le sulfure hydrique.
- (A suivre)
- APPAREIL DE TEINTURE
- MÉCANIQUE CONTINUE
- Système Ch. Vandermeirssche
- Dans nos comptes-rendus de l’Exposition, nous avons exposé sommairement la disposition de l’appareil Vandermeirssche, nous en donnons ci-dessous une description plus complète, suivant la promesse que nous avons faite de revenir sur les sujets particulièrement intéressants.
- Ce système d’appareil fonctionne d’après le principe absolument nouveau de la teinture par rotation intermittente dans une cuve de teinture, de pots renfermant la matière à teindre combinée avec une injection de l’extérieur de matière colorante pendant l’arrêt de ces pots.
- L’opération au moyen de cet appareil s’effectue dune manière continue, et ce dernier s’applique à la teinture mécanique de la laine peignée ou de toutes autres mat ères textiles en bobine ou en tout état de préparation.
- Il s’applique également aux opérations précédant ou suivant celle de la teinture proprement dite, telles que dégraissage, lavage,
- mordançage, 'rinçage, carbonisation de la laine et autres.
- Nous donnons ci-dessous la description de cette intéressante machine à teindre, qui est double, c’est-à-dire qu’elle comporte deux bacs de teinture permettant le fonctionnement sans arrêt de l’appareil, d’où il résulte une production incéssante. Pendant que la teinture se fait dans l’un des bacs, l’autre côté est mis en charge.
- La figure 1 donne une élévation longitudinale de la machine Vandermeirssche que représente en plan la figure 2.
- Dans une cuve A remplie par le bain de teinture, tournent des pots C placés en série et constituant par leur assemblage deux axes tournants. Ces pots renferment la matière textile à teindre, et leurs fonds D inférieurs et supérieurs, mobiles, sont perforés d’une infinité de petits trous pour permettre une circulation de liquide la plus aisée possible.
- Le niveau du bain tinctorial doit être tel que les pots C y plongent constamment sur une partie de leur hauteur.
- Les pots extrêmes de chaque série portent au milieu de leur hauteur des tourillons prolongeant les diamètres des pots pour constituer un axe rectiligne de rotation. La machine que représentent les dessins ne comporte que deux séries de trois pots dans chacun des bacs. Ce nombre de pots peut naturellement être augmenté.
- Les tourillons de chaque ligne de pots portent chacun du côté de la commande, une roue R engrenant avec un pignon intermédiaire commun R, lequel tourne fou sur l’arbre P qui traverse longitudinalement la machine au dessus et au milieu du bac A. A l’une de ses extrémités, du côté des poulies motrices, cet arbre porte une roue Q commandée par un petit pignon fixé sur celui de ces poulies. Sur l’autre extrémité de l’arbre P se trouvent calés deux organes dont l’action est inverse et agissent par conséquent d’une façon diamétralement opposée. Ce sont : le secteur denté qui commande la rotation intermittente des pots et l’excentrique M qui actionne l’appareil d’injection extérieure intermittente. Afin d’assurer la régularité de cette dernière opération et pour équilibrer les organes, un excentrique semblable se trouve du côté opposé sur le même arbre. Les deux excentriques M agissent simultanément sur des cadres identiques supportant le tuyautage nécessaire à l'injection.
- La machine peut être mise en marche, soit au moyen de poulies fixe et folle T, T’, soit au moyen d’un volant à manivelle remplaçant les premières.
- L’intermittence de la rotation des pots obtenue par le dispositif de la roue Q, du secteur N, des roues O, R, R’, R, l’arrêt sera calculé pour se produire lorsque les pots sont dans une position verticale. Pendant la durée de cet arrêt, il s’effectuera par la partie supé-
- rieure des pots une injection plus ou moins violente de matière colorante puisée dans le bac A pap une pompe I qui la refoule par le conduit H à travers les bobines de laine peignée ou autre matière textile, par les tuyaux F et les trompes coniques E qui sont venues s’adapter sur le fond perforé supérieur de chacun des pots G.
- Une toile métallique B placée dans le fond de la cuve et entourant la bouche d’aspiration de la pompe empêche l’entraînement de tout corps étranger dans le tuyau H’. A ce moment les excentriques M n’ont plus d’action que sur les cadres qui supportent le tuyautage.
- La pression avec laquelle arrive le liquide tinctorial sur les bobines est plus que suffisante pour vaincre la force ascensionnelle du liquide de la cuve, qui avait imprégné la matière à teindre jusqu’à ce moment, et qui cède la place au liquide d’injection. 11 y a donc là deux éléments produisant tous deux la teinture, et de l'antagonisme et la succession d’effet desquels il résulte une régularité de ton et une uniformité dans les nuances parfaites.
- La durée de l’injection terminée, le tuyautage F remonte avec les trompes E qui sont solidaires avec lui, sous l’influence des excentriques M -, la prise de liquide par la pompe I cesse et les pots reprennent leur mouvement de renversement régulier jusqu’au prochain arrêt, par suite de l’engrènement du secteur denté N avec la roue O. Le tuyautage F est guidé dans sa montée et sa descente par des galets L fixés sur lui et roulant le long des guides verticaux K.
- L’alternance des aspirations et des refoulements de liquide tinctorial se produit dans cette machine par la manœuvre, au moment voulu, du robinet J à trois brides et deux ouvertures.
- Dès que l’injection de matière colorante cesse de se produire par le haut, le liquide de la cuve A se précipite de nouveau de bas en haut dans les pots et imprègne les bobines en cherchant l’équilibre de son niveau.
- Afin de bien répartir la puissance d’injection de la pompe I sur chacun des pots, les tuyaux F sont disposés en forme de fer à cheval dont les deux branches courent parallèlement au-dessus des séries de pots, pour s’arrêter à des Joints pleins. Du milieu de la courbure de ce fer à cheval, descend un tuyau qui glisse verticalement dans un ajustage cylindrique étanche, ce qui lui permet de suivre l’impulsion des excentriques M sur les cadres supportant le tuyautage F.
- Exactement au-dessus de chacun des pots C, ceux-ci étant verticaux, se trouve une trompe E’ que nous avons déjà signalée et dont la forme d’entonnoir renversé est indiquée sur les figures. A son sommet, elle est reliée au tuyau F avec l’intérieur duquel elle communique par un ajustage à écrou autour duquel elle peut tourner. Chaque trompe vient s’adapter sur le pot et la fermeture devient
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- Figure N* 1 — Face de l’Appareil.
- hermétique en tournant un peu à la main la trompe sur l’armature à bayonnette (assemblage connu) et par le serrage de l’écrou du sommet au moyen d’une clef. Un joint intérieur en amiante ou adbeste complète l’étsn-chéité.
- Les joints pleins des deux tuyaux F correspondent à l’un des cadres qui subissent l’action élévatrice de l’une des cames M, et le poids du tuyautage est suffisant pour assurer le contact constant des courbes.
- Celte machine, telle que nous venons de la
- décrire, teint de 130 à 150 kilos de laine peignée par jour, et ne nécessite qu’un seul ouvrier pour sa manœuvre et sa surveillance ; l’échantillonnage se fait avec une grande facilité et à tout moment. Pour cela, il suffit d’ar-I réter la machine au milieu du renversement
- Figure N° 2 — Vue en plan.
- en avant des pots, et de fixer leur position en poussant le verrou S dans les dents d’une des roues R.
- Cette machine présente encore le grand avantage de la conservation et de l’utilisation continue des bains. Par sa disposition générale, la simplicité de son système, la faible main-d’œuvre nécessitée, le bon rendement en teinture et l’économie des bains tinctoriaux, cette machine de M. Vandermeirssche est évidemment appelée à un succès industriel sérieux.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Teintes sur ramie
- L’Etat encourage de son mieux l’industrie
- de la ramie, qui pourrait trouver chez nous des
- '
- conditions sérieuses de développement, et nous mêmes, nous avons cherché à faire ressortir toutes les qualités de cette matière textile (1).
- Dans ce mêmd'but, nous montrons par les échantillons ci-ydessous, quelques applications tinctoriales.
- ssiiSS^
- (1) Voir Reçue de la Teinture, année 1888, p. 64, 148, 160, et 1889, p. 80.
- La chaîne colorée a été teinte, avant tissage, en violet azoïque ; cette matière colorante monte facilement sur tous textiles végétaux.
- Le ramie, toutefois, ne se prête encore qu’à des moyens de teinture assez restreints, et la classe des couleurs azoïques en est le fond le plus habituel.
- Impression sur ramie
- L’échantillon ci-dessus est
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- de Congo (sorte B), puis imprimé par simple application du noir d’aniline.
- C’est encore un procédé très simple, et jusqu’à présent, les industriels qui ont entrepris l’exploitation de cette matière textile, n’ont encore abordé que des genres d’une simplicité semblable, toujours à une seule couleur se superposant sur le fonds.
- Il y a encore bien des difficultés à surmonter pour rendre pratiques les tissus en ramie.
- Sans parler du décortiquage des tiges, il y a le défaut de finesse des fibres, qui permet difficilement de filer plus fin que des n°* 60 ; puis la teinture n’a que des moyens limités.
- Le linge de ramie n’est pas spongieux -, en mouchoirs de poche et serviettes de table ou de toilette, il n'essuie pas ; enfin l’expérience nous a démontré qu’il résiste bien moins aux blanchissages répétés, que les tissus de coton ou de lin.
- Il ne faut pas désespérer de corriger ces quelques imperfections.
- Blanchiment du coton par l’eau oxygénée
- On fait de très-beaux blancs sur cotons à l’aide de l’eau oxygénée, et nous en avons montré un échantillon provenant de l’Exposition (1), mais cette méthode ne présente toujours qu’un intérêt théorique; elle est plus coûteuse que par le chlore, et celui-ci donne des résultats suffisants.
- Voici, quoiqu’il en soit, une méthode indiquée par M. Horace Kœchlin, et qui, d’après son auteur, donne des résultats constants.
- Passer les pièces dans un bain d’acide sulfurique à 2 degrés Baumé (pèse-sels); les laisser en tas jusqu’au lendemain, puis laver.
- Tournetter ensuite les pièces pendant 6 heures dans le bain suivant : (la manœuvre
- est celle de la teinture des pièces à l’aide du trinquet).
- Pour 5 pièces de 100 mètres :
- Eau............... 1000 lit.
- Soude caustique solide à 72°. 10 kil.
- Savon.................. 3CP—
- Eau oxygénée à 12 volumes.. 50 lit.
- Magnésie calcinée...........' 8 kil.
- Après ce traitement, laver, aciduler, laver, et sécher.
- La magnésie dont l’emploi est indispensable, élève déjà le prix de revient, comme l’eau oxygénée elle-même ; enfin la longueur de la manœuvre et l’intermittence du travail sont autant de causes défavorables au procédé.
- Blanchiment des soies sauvages La méthode ci-dessus de M. H. Kœchlin est plus intéressante lorsqu’elle est appliquée aux soies sauvages, dites : Tussah.
- Pour ce textile, le blanchiment demande des moyens énergiques, et le chlore ne peut
- (1) Voir Reçue de la Teinture, année 1889, p. 115.
- être employé. (1)
- L’auteur indique de faire bouillir ces soies dans le bain d’eau oxygénée, pendant 2 à 5 heures, suivant leur résistance à parvenir au blanc parfait.
- Mais il nous paraît indispensable de supprimer ou diminuer la soude caustique de la formule (qu’on remplacerait en augmentant la proportion de savon); sinon, il n’est pas douteux pour nous que la fibre en sortirait profondément altérée.
- Le Tussah supporte assez bien l’action de la soude caustique, mais non en ébullition prolongée.
- Noir sur soies sauvages Puisque nous sommes sur ce textile, notons que M. Moyret a indiqué le procédé suivant pour la teinture en noir de la soie Tussah.
- Débouillir avec une solution faible de soude caustique, mordancer au nitrate basique de fer, passer en soude caustique faible, teindre en bleu avec le prussiate jaune, passer en extrait faible de châtaignier, mordancer au pyrolignite de fer, répéter ces deux derniers bains, aviver à l’huile et à l’acide.
- Selon les proportions relatives de pyrolignite et de rouille, on obtient des noirs bleus ou rouges.
- Grenats sur laine par les anilines
- Voici les différentes couleurs d’aniline (ou similaires) que l’on peut combiner peur produire des grenats.
- 1° Substitut d’orseille et roccelline.
- Le bain se monte avec sulfate de soude et acide sulfurique -, on entre à tiède et on pousse au bouillon jusqu’à nuance.
- 2° Amarante et orange.
- Même mordant et même manœuvre qu’au n° 1 ; cependant mettre l’orange en plusieurs fois, pour bien unir.
- 3° Fuchsine et orange.
- La chrysoïne est un ©range convenable pour ce mélange.
- Opérer comme ci-dessus.
- Tous ces grenats peuvent être renforcés en ajoutant aux bains, du carmin d’indigo, ou un violet d’aniline, ou du vert acide.
- En ajoutant des couleurs d’aniline, il impor-de rafraîchir le bain, car bouillant, il ferait monter trop vite ces dites couleurs.
- Noir bleu a l’aniline Pour 100 kilos de coton :
- Sel d’aniline............... 18 ou 10
- Chromate rouge ............. 10 ou 11
- Acide chlorhydrique....... 3 ou 8
- Vitriol bleu................. 2 ou 3
- Travailler une heure à froid, puis monter à l’ébullition lentement. Rincer ensuite ou bien
- (Voir un article spécial sur ce blanchiment, dans la Reçue de la Teinture de 1888, p. 170.
- passer en campêche, en ajoutant à la fin un peu de couperose, — ou bien faire bouillir pendant 2 heures avec 6 pour 100 de savon vert.
- Grenats
- pour impressions sur lame. S’impriment d’après la formule suivante :
- Grenat pour impression....... 2 kil.
- Eau.............................. 20 lit.
- Acidetartrique.................... 2 kil.
- Epaississant..................... 20 lit.
- Puis on vaporise et lave.
- L’épaississant s’obtient avec :
- Amidon grillé.................... 15 kil.
- Eau.............................. 10 lit.
- Eau de gomme adragante.... 25 lit.
- On cuit et laisse refroidir, puis on ajoute :
- Acide tartrique.............., 2 k. 500
- Acide oxalique............... 2 k. 500
- Le tout dissout dans 5 litres d’eau.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Avec cette première « causerie » de l’année, j’éprouve le besoin de présenter mes vœux et mes amitiés à mes confrères ; j’ai retrouvé quelques vieilles connaissances au banquet du 14 décembre, et si Guédron ne s’est pas révélé à eux sous son nom connu depuis plus de vingt ans dans la teinture, c’est qu’il veut rester absolument indépendant dans ses appréciations et ses indications.
- Je désire aussi suivre ma voie telle que je me la suis tracée, faisant, si le projet n’est pas trop prétentieux, un exposé méthodique des travaux du teinturier-dégraisseur, et comme je l’ai déjà dit, commençant par le commencement et finissant par la fin.
- L’œuvre est déjà bien avancée ; nous avons vu l’installation des ateliers, la description du matériel, la réception de l’ouvrage, les nettoyages et les teintures en noir ; il nous reste donc les teintures en couleurs, les apprêts, et les procédés divers sur matières variées ; cela sera terminé dans le courant de l’année.
- Plusieurs lecteurs me demandent de traiter d’abord des sujets qui les intéressent le plus spécialement : encore une fois, je suis ma voie sans dévier ; d'autres discutent mes procédés, tandis que d’aucuns me remercient des moyens indiqués dont ils ont obtenu de bons résultats.
- Je n’ai pas la prétention de révéler des mystères, mes moyens sont connus de la plupart, mais encore ignorés de quelques uns, et s’il m’arrive de dire des choses bien connues, il faut considérer que je veux être à peu près complet, et que je ne parle pas pour ceux qui savent.
- Quant aux procédés, chacun a les siens ; tel a ses moyens dont un autre ne saurait tirer parti ; il en est de même pour les machines ;
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- l’un a la main à un système dont un autre ne veut pas entendre parler : tout cela est affaire d’habitude.
- Mes procédés sont ceux que j’ai employés, après les avoir empruntés quelquefois à d’habiles opérateurs qui les ont publiés ; j’ai fait, comme tout le monde, mon apprentissage et j’ai souvent été heureux de guider mes débuts par les travaux de mes devanciers.
- Il m’est arrivé de les modifier suivant les commodités de ma pratique ; le auteurs premiers ne voudraient sans doute pas de ces modifications, mais, je le répète, chacun travaille à son gré. Je n’impose rien à mes lecteurs : je me borne à leur indiquer ce que j’estime être le meilleur..
- Je parle peu des intérêts professionnels ; il faut savoir se borner à son rôle ; le mien est de traiter des travaux ; ces discussions sur la prospérité de la profession sont d’ailleurs traitées dans la Revue de la Teinture avec beaucoup d’expérience et de bon sens, par notre ami M. Barbé, par les comptes-rendus des travaux de la Chambre syndicale et aussi par quelques notes toujours bien inspirées de notre rédacteur en chef.
- Je puis donc me circonscrire dans ma tâche spéciale.
- En abordant les couleurs, je vais m’occuper d’abord des teintures sur soie, puis sur laine, et enfin sur coton, y compris les mélanges ; je commencerai dans chaque série par les couleurs simples, pour arriver aux composées, en indiquant les modifications nécessaires suivant les fonds sur lesquels on doit reteindre.
- Et maintenant, assez bavardé : travaillons !
- DES COULEURS SUR SOIE.
- Nous ferons en général un grand emploi des couleurs d’aniline ; sur soie surtout, elles sont d’une grande ressource, et par la facilité de leur application, et par le tranché qu’elles donnent à ces étoffes.
- • Bleus sur soie.
- Nous ne nous empêtrerons pas dans les noms fantaisistes donnés par la mode aux différents tons de bleus, ou des autres couleurs ; outre qu’ils varient à chaque instant, ils ne sont pas en usage dans les ateliers.
- Les divisions suivantes nous suffiront : Bleu-ciel, bleu-vif, gros bleu, bleu-marine.
- Comme toutes les couleurs simples, le bleu ne peut guère se faire que sur fonds blancs ou presque blancs, mais on peut évidemment sur un bleu clair, en faire un plus foncé ; sur des gris clairs, on peut obtenir des bleus-marine, et même le gros bleu.
- Bleu-ciel et gris-bleu.
- Pour ces teintes très claires, il faut des fonds entièrement blancs et même soufrés.
- La teinture se fait à l’aide du carmin d’indigo, en employant pour une robe :
- Carmin d’indigo......... 30 à 50 gr.
- Acide sulfurique........ 15 à 25 —
- Eau tiède............... 40 litres.
- On teint à tiède, en lissant sans interruption.
- Les doses ci-dessus ne sont que pour fixer les idées ; il est très rare qu’on ait une robe à faire en bleus clairs ; ce sont presque toujours de petits objets.
- La laine se teint sur le même bain, et le coton aussi, mais il monte moins.
- Ces bleus ne se rincent pas.
- Bleus vifs.
- Fonds bien blancs et bien unis, sans avoir, toutefois, été blanchis au soufre.
- On emploie les bleus d’aniline acides, ou au savon ; les premiers sont plus rapides, les seconds plus unis.
- Pour bleus vifs, il faut employer les qualités dites : lumière.
- Procédé à l'acide. — Pour une robe, employer suivant le ton de l’échantillon :
- Bleu-acide lumière... 2 à 5 grammes.
- Acide sulfurique...... 25 —
- Eau tiède............. 40 litres.
- Teindre à tiède, avec le tiers du colorant seulement dans le bain (on se rappelle que nos dissolutions doivent être prêtes d’avance) donner quelques lisses, ajouter le deuxième tiers de bleu ; continuer à lisser, et quand le bain est tiré, si la teinte l’exige, remettre encore du bleu, et continuer ainsi.
- Rincer sur une eau.
- Procédé au savon. — On procède comme suit :
- Bleu Nicholson 6 B...... 4 à 10 gr.
- Dissolution de savon 10 0/0 2 litres Eau..................... 40 litres.
- La couleur est mise d’une seule fois ; on entre à 40 degrés, en poussant peu à peu au bain frémissant (voisin de l’ébullition).
- Dans ce bain, le bleu ne donne qu’une teinte grise terne, mais qui vire instantanément au bleu vif, en passant l’étoffe dans un léger bain acide.
- Pour échantillonner pendant la teinture, il faut donc développer le bleu par ce moyen, et pour cela, on trempe un coin du tissu, ou mieux une petite bande qu’on y découpe, dans un verre contenant du bain de piquage à l’acide sulfurique; on peut alors juger si le bleu est an ton.
- 11 faut environ 45 minutes : passé ce temps il faudrait renforcer le bain avec du colorant.
- Quand on est à l’échantillon, on lève, on rinçe en eau chaude puis en eau froide, pour ecarter l’excès de savon (i) n’est pas mauvais qu’il en reste un peu), puis on pique en acide sulfurique tiède : immédiatement le bleu apparaît comme par un coup de baguette.
- On lince sur uue eau.
- Il est évident que si le bleu est trop faible — ayant été mal jugé à l’échantillonnage —on
- n’a qu’à revenir sur le bain colorant, et continuer comme si l’on n’avait pas interrompu la teinture.
- Gros bleus.
- Ces teintes sont obtenues par les bleus d’aniline moins frais que les qualités lumière, toutefois ils ont rarement assez de plein par ce moyen seul, et il est bon de leur en ajouter par une très petite quantité d’orseille et de terra (curcuma).
- Sur fonds jaunes de démontage (qui doit être assez clair), on supprimera le terra.
- Sur gris-modes très clairs, on teindra au bleu seul ; si c’est un gris où le jaune prédomine, ou ajoutera un peu d’orseille.
- L’orseille et le curcuma doivent être ébouillantés avant leur addition au bain.
- On emploiera les procédés à l’acide ou au savon comme ci-dessus, sans autres modifications que l’emploi d’un bleu moins frais, et l’addition éventuelle d’orseille ou de terra.
- Bleus-marine.
- Peuvent se faire sur fonds gris-mode moyens, et même demi-foncés si ces gris sont à prédominence de bleu ou de violet.
- Sur fonds presque blancs, on obtient directement les nuances par les Indulines ou bleus-noirs.
- Le bain se monte à l’acide, mais ce bleu craint un excès d’acide, et pour cette raison aussi, il vaut mieux employer un acide faible, tel que l'acétique.
- On peut employer pour une robe :
- Induline (bleu-noir)... 10 grammes.
- Acide acétique.......... 30 —
- Teindre à 40 degrés, après 20 minutes de lissage, ajouter encore 30 grammes d’acide acétique.
- Finir à l’échantillon, et par un léger rinçage.
- Les bleus marine s’obtiennent encore par la méthode des gros bleus, dont ils ne sont qu’une continuation.
- Comme pour ceux-là, on brunit par l’or-seille et le terra.
- Si l’on teint sur fonds gris, ce moyen est même le meilleur, car on varie les colorants suivants le fonds.
- Sur gris-noir moyen, bleu seul.
- Sur gris-noir clair, bleu, et très petites quantités de terra et d’orseille.
- Sur gris rosés, bleu et terra.
- Sur gris bleutés, bleu, orseille et terra.
- Sur gris violets, bleu et terra.
- Sur gris verdâtres, bleu et orseille.
- Sur gris jaunâtres, bleu et orseille.
- Les havanes clairs et les cafés au lait, sont des gris jaunâtres.
- Bleus aux bois.
- Les gros bleus et les marine peuvent encor e s’obtenir par les anciens procédés, qui consistent pour la soie :
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- 1° A baigner la robe à froid, et pendant A à 5 heures, dans une dissolution contenant 250 grammes d’alun.
- 2° A teindre à tiède et sans rincer du mordant, avec :
- Gros bleu. Marine.
- Carmin d’indigo. 100 gr. 60 gr.
- Campêche 150 — 300 —
- Orseille 25 — 50 -
- Terra pas 50 —
- Mêmes observations que pour les anilines, en ce qui concerne les teintes de fonds.
- Bleu de France pour ameublements.
- Tous les procédés de bleus qui précèdent sont de faux teints suffisants pour des toilettes qui ne se portent pas éternellement, mais non pour des ameublements, qui sont toujours très exposés aux frappures d’air.
- Pour cette destination, il faut de toute nécessité des bons teints.
- Sur soie, on fera alors des bleus au prussiate, suivant le procédé ci-dessous.
- Pour 10 mètres meuble :
- Premier bain. — Le monter avec :
- Eau. ..................... 100 litres.
- Acide sulfurique...... 100 grammes.
- Sel d’étain............... 300 —
- Rouille à 45°............. 1/2 litre.
- L’acide doit être mis avant le sel d’étain, pour que le bain ne se trouble pas, puis, le rouille.
- Deuxième bain. — Composé comme suit :
- Eau....................... 100 litres.
- Prussiate jaune de potasse 500 grammes.
- Acide chlorhydrique.. 400 —
- Opérations. — Les bains seront chauffés à 01/ degrés.
- Passer les tissus de 20 à 30 minutes sur le premier bain :
- Rincer à fond.
- Passer 15 à 20 minutes sur le second bain.
- Rincer sur une eau seulement.
- Le bleu se forme sur ce deuxième bain, mais après le premier passage, il est encore très faible -, il faut donc le continuer par une série de ^passages successifs dans les deux bains jusqu’à ce qu’on soit arrivé à un bleu bien plein.
- En général, trois passages dans chaque bain suffisent.
- Il faut toujours finir par le deuxième (au prussiate), et rincer comme il est dit, entre chaque.
- Lorsqu’on est au ton voulu, et qu’on a donné le dernier rinçage, on enveloppe les soieries dans une couverture de laine, où on les laisse deux heures au moins.
- Enfin, on pique pendant 10 à 15 minutes à l’acide sulfurique ; on rince et on sache.
- Ce procédé est d’autant plus avantageux pour les ameublemen'.s, que le coton s’y teint sn même temps, et la laine aussi, mais pour
- les lainages proprement dits (avec ou sans soie), nous modifierons un peu le procédé.
- — A la prochaine fois, les rouges sur soie.
- Maurice GUÉDRON.
- INFLAMMABILITÉ DU PILOU
- On fabrique dans le Nord, et de temps immémorial, un tissu dit « pilou », employé à tous les usages du vêtement populaire.
- La préfecture de police avait été avisée que cette étoffe était très facilement inflammable et que deux domestiques, dont les corsages avaient été confec ionnés avec du pilou, ont failli en être victimes, l’une en approchant une bougie, l’autre en allumant un fourneau.
- Le préfet de police avait chargé M. Schut-zemberger d’analyser l’étoffe et de faire un rapport sur son inflammabilité et ses dangers.
- M. Schutzemberger a fait connaître son avis dans la dernière séance du Conseil d’hygiène :
- « L’étoffe en question, dit M. Schutzemberger, ne renferme que du coton. La chaîne est en fils fins tordus, analogues à ceux qui servent à confectionner les tissus de coton en général. La trame est composée de gros fils formés de coton à peine tordu et serré, qui donne au tissu son épaisseur et ses qualités spéciales et permet de lui donner une surface pelucheuse.
- « Il est facile de constater que ce tissu, introduit dans une flamme par l’un de ses bouts, s’enflamme facilement et continue de brûler avec assez de rapidité.
- « En flambant la surface de l’étoffe avec la flamme d’une bougie, on brûle le duvet, mais on ne provoque pas l’inflammation.
- « Il résulte de là que, dans certaines conditions de contact avec la flamme d’une bougie ou d’un bec de gaz, l’étoffe soumise à notre examen peut prendre feu et. une fois enflammée, continuer à brûler rapidement. Cette propriété est due non à la nature de la fibre, ni aux produits employés pour la teinture, mais uniquement à l’état physique du fil employé pour la trame. Elle donne au « pilou » un caractère d’inflammabilité plus grand que celui des autres tissus de coton.
- « Le pilou doit donc être considéré comme d’un emploi dangereux pour la confection des vêtements offrant des parties flottant librement.
- « Ces dangers sont notablement diminués lorsqu’on ne se sert du pilou que comme doublure d’autres tissus moins combustibles. »
- Dans la même séance, M. Jungflaisch a raconté qu’il y a quelques années les élèves de l’Ecole polytechnique portaient un pantalon de travail qu’ils avaient surnommé « pantalon de zinc », dont l’étoffe avait une grande analogie avec le pilou.
- L’inflammabilité était telle qu’une étincelle de cigarette pouvait y mettre le feu. On dut renoncer à se servir de ces pantalons.
- Le Conseil d’hygiène a décidé que le rapport de M. Schutzemberger serait publié afin de mettre le public en garde contre les dangers des étoffes en question.
- Qui se serait douté que le modeste pilou, jusqu’ici impliqué dans aucun forfait, serait anathémisé par les Conseils d’hygiène, à l’égal des papiers arsénicaux, des cornichons cuivrés et des fosses d’aisances non ventilées !
- LA SITUATION A REIMS
- Pendant le deuxième semestre de 1889
- d’après un rapport de la chambre
- DE COMMERCE DE CETTE VILLE
- Filatures à forfait en laines peignées.
- La demande a été active pendant tout ce semestre. La production a été constamment absorbée par des commissions remises à l’avance, pour lesquelles les vendeurs demandaient en général des délais de livraison assez éloignés.
- Les prix ont toujours été bien tenus et ont suivi la marche de ceux du peigné. La situation est bonne-, il n’existe pas de stocks et les producteurs ont encore des engagements pour les premiers mois do 1890.
- Mérinos et cachemires.
- La situation du mérinos et du cachemire simple, déjà meilleure pendant le premier semestre, a été encore très bonne pendant les six derniers mois.
- La fabrique a été alimentée régulièrement par des commissions et n’a point eu de marchandises en stock pendant ce semestre. L’exportation a remis de nombreux ordres, notamment en mérinos et en écosse 120 centimètres, à des prix qui ont constamment progressé, et l’intérieur, qui au début suivait péniblement le mouvement, a commissionné à son tour très largement en tous genres rentrant dans sa vente.
- On a remis moins de commissions en cachemire 9/8 pour l’exportation, en raison de ce que la mode en Amérique s’est momenf.a-nément détournée du cachemire pour suivre l’article de Bradfort ; mais la fabrique n’en a pas souffert, puisqu’elle était occupée par d’autres genres.
- La production en mérinos double est très restreinte. Celle des mérinos et cachemires grandes laizes est toujours peu importante : tous deux se tiennent au niveau des demandes de la consommation, sans créer de stock. Leurs prix ont moins haussé que ceux des mérinos et cachemires simples, parce qu'ils avaient été moins avilis.
- Flanelles unies lisses et croisées.
- La vente de la flanelle, et surtout des sortes communes, a été active pendant ce semestre ; la fabrication s’est livrée à peu près au fur et à mesure de la production.
- Les prix se sont encore un peu relevés, mais
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- la hausse a été plus sensible sur les sortes bas prix -, malgré cela, les prix ne sont pas encore à la parité de ceux de la laine.
- Flanelle fantaisie.
- Le3 commissions se sont bien livrées pendant ce semestre, et le petit stock résultant soit des livraisons trop en retard, soit du peu qui avait été fait en prévision du réassortiment, s’est bien enlevé dans les derniers mois de l’année.
- La fabrique reçoit déjà des commissions sur les échantillons qu’elle a produits pour la nouvelle saison, et obtient des prix un peu meilleurs que l’an dernier, mais encore insuffisants pour parer à la différence résultant de la hausse des matières.
- Molletons et nouveautés en laine cardée.
- Malgré le retard apporté aux livraisons par le manque de tisseurs occupés aux travaux de la moisson, les commissions ont été bien acceptées. Les réassortiments se sont bien faits, en raison de la température assez rigoureuse du début de l’hiver, et fin d’année il ne restait plus de stock en fabrique.
- Des commissions pour l’hiver prochain sont déjà remises avec un peu de hausse sur les prix de l’année précédente, mais non en rapport avec la hausse de la matière. Il y a tout lieu de croire que la fabrique sera bien occupée pour la nouvelle saison.
- Nouveautés pour robes et draperies en peigné.
- Les articles fantaisie pour robes et draperies ont bien marché -, la fabrication a constamment été alimentée par des commissions et des prix suffisamment rémunérateurs ; elles se sont bien livrées, quoique toujours avec des retards.
- L’armée se termine avec une situation saine dans presque toutes les branches de notre industrie, et il est à désirer que la situation présente se continue.
- Teinture et apprêts.
- Deux branches cependant ont encore souffert : l’industrie de la teinture et des apprêts de la laine peignée par suite de la concurrence qui lui est faite par des établissements similaires du Nord, et l’industrie de la filature en laine cardée ; cette situation doit être attribuée en partie au développement de la fabrication en laine peignée.
- Tous les autres établissemenis industriels sont en pleine marche, et les ouvriers de la région sont occupés, à de rares exceptions près.
- En résumé, la fabrique est dans une situation meilleure que les années précédentes. Elle a écoulé ses produits à peu près au fur et à mesure de leur rentrée -, les prix se sont relevés, et s’ils ne sont pas encore rémunérateurs pour plusieurs articles, ils ne sont plus ruineux comme ils l’ont été pendant plusieurs années.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- L’ACIDE SULFURIQUE
- 200105. — H. Scoppini, Fousset et Cie. — Procédé de teinture en noir au moyen du noir direct parisien.
- 200132. — Cavaillès. — Procédé de teinture à l’indigo pour la laine.
- 200156. — Bradbury, Beason et Wild. — Perfectionnements aux mouvements d’arrêt automatique applicables aux machines à blanchir, à teindre, à laver, à apprêter et à d'autres machines analogues.
- 200182, — Compagnie dite : The Adamant Manufacturing Company. — Perfectionnements dans l’ornementation des tissus à jour au moyen de matières plastiques.
- 200219. — Bertrand. — Appareil rotatif à compartiments multiples, destiné à la teinture et aux opérations préparatoires des mèches de coton peigné ou cardé telles qu’elles sortent des pots dits de filature.
- 200269. — Decock. — Machine à teindre en écheveaux tous les fils textiles.
- 200288. — Walton. — Perfectionnements dans la fabrication de toiles de parquet mosaïque et autres produits analogues et dans les machines employées.
- 200307. — Heppenstall. — Perfectionnements relatifs au séchage des écheveaux de fil, rubans, etc., et aux appareils qui s’y rapportent.
- 200331. — Galland. — Procédé de foulage sans plis et sans maniage.
- 200393. — Farmer. — Perfectionnements aux appareils servant à imprimer ou gaufrer certains tissus et autres matières.
- 200413. — Augher. — Procédé de teinture en noir d’aniline.
- 200426. — Guitel. — Procédé d’impression en relief de dessins de tous genres sur velours ou autres tissus similaires.
- 200463. — Brocard. — Application de l’élargfsseur du système Boltex aux machines à polir les étoffes, soies et soieries.
- 200557. — Ch. Lecomte et Duchemin père et fils. — Procédé de teinture du coton par les alizarines et leurs congénères.
- 200618. — Réquillart ET Sgrive. — Application d’impressions réserves et d’épaillage chimique à des fils composés de laine et de matière végétale.
- 200760. — Ravier. — Bateau à contre-parties pour le pliage des rubans de velours.
- 200765. — Desfossés. — Combinaison nouvelle de moyens connus pour l’obtention d’un produit nouveau imitant les soieries, satins, brochés, etc.
- — Perfectionnements repasser, planohes à
- g§ 200789. — Gamgée. dans les machines à repasser et calandres.
- Certificats d'addition.
- 169339. — Chamon. — Brevet du 4 juin 1885, pour application du caoutchouc à l’impression des dessins de broderies sur toutes les étoffes.
- 184316. — Matelin, Floquet et Bonnet. — Brevet du 18 juin 1887, pour un mode de traitement des tissus fabriqués en gros.
- a l’etat solide
- Pour conjurer les effets fâcheux des liquides dangereux à transporter, nos chimistes prennent le moyen de les solidifier.
- Nous avons indiqué comment on est arrivé, par exemple, à solidifier le pétrole en en faisant une émulsion pâteuse avec du savon : c’est maintenant le tour de l’acide sulfurique, dont on transporte d’énormes quantités, proportionnelles, dit-on, au degré de civilisation des nations.
- On a tenté, tout d’abord, de le mêler avec de la silice amorphe ou de la terre d’infusoires qu’il n’attaque pas chimiquement et dans laquelle il s’imbibe volontiers : cette méthode n’a pas donné de bons résultats en raison de la difficulté qu’il y avait, par la suite, à retirer l’acide de la matière fixe imbibée.
- Un chimiste allemand, M. A. Bickmann, paraît obtenir des résultats meilleurs par une autre méthode que voici. Il détermine la quantité d’eau contenue dans l'acide à solidifier, puis il calcule la proportion d’un sel anhydre à lui ajouter, lequel doit, être susceptible de cristalliser en fixant entièrement l’eau. Ces sels anhydres sont connus et usuels; ils ont la propriété d’abandooner, sous l’action de la chaleur, leur eau de cristallisation et de le reprendre avec avidité à la température ordinaire ; ce sont les sulfates et phosphates de métaux alcalins, du magnésium, du zinc, de l’aluminium et de l’oxyde ferreux. On les réduit en poudré après les avoir déshydratés à haute température et on les mélange à l’acide sulfurique qui devient solide et peut être moulé en grains, en cubes, en prismes ou en pains.
- Enfin, la distillation de l’acide sulfurique ainsi solidifié s’effectue d’une façon uniforme sans corroder les cornues, de telle sorte que l’on peut obtenir aisément l’anhydrique sulfurique ou acide sulfurique anhydre précieux pour les recherches de laboratoire et pour certaines opérations industrielles.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA. GUERRE Fourniture de drap.
- Le 26 mars 1890, à deux heures de l’après-midi, dans l’une des salles de l’intendance militaire, hôtel des Invalides (corridor d’Arles), à Paris, il sera procédé, par les soins d’une commission présidée par M. le préfet de la Seine et son délégué, à l’adjudication publique, sur soumission cachetée de la fourniture de 18 LOTS DES DRAPS (2 de sous-officier et 16 de soldat) nécessaires à l’armée de terre, du 1er janvier 1891 au 31 décembre 1893.
- Le nombre de lots dont la même personne peut être titulaire est fixé par la commission d’adjudication d’après enquête sur les moyens de production indiqués, sans que, pour au-
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- cune d’elles, ce nombre puisse être supérieur à deux.
- Le public pourra prendre connaissance du cahier des charges et des instructions sur le mode d’adjudication, dans les bureaux des directeurs du service de l’intendance militaire, à Paris, à Lyon et au chef-lieu de chaque corps d’armée.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Résultat d’adjudication du 23 janvier au 1er . régiment d’infanterie de marine.
- Caleçons.
- Bourguignon, à Saumur, adjud. à 1.17. Gants de coton.
- J. Santoni et Gie, adjud. à 0.39.
- Gants de peaux.
- Olivier Dacosta, adjud. à 1.17.
- Etuis musettes.
- Bourguignon, adjud. à 0.44.
- Serviettes,
- Q. Helbronner et Gie, adjud. à 0.37. Cravoies.
- Dalingault, frères, adjud. à 0.72.
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Paris. — Le 9 janvier. — Service de l'habillement et du campement.
- Effets d'habillement : Gendarmerie départementale. — France et Corse.
- Schreder, 9, rue Bertin-Poirée, adjud. à 38.85 de rabais.
- Algérie et Tunisie.
- Société générale de fournitures militaires 54, rue Rouchechouart, adjud. à 23.69 de rabais.
- Garde républicaine.
- Schreder, adjud. à 38.85 de rabais.
- Ces fournitures sont à effectuardu 1er juillet 1890 au 31 décembre 1895.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS-SURESNES. — Modification de la Société en commandite A. Meunier et Cie {teinture des tissus), rue du Bac, 4, se continuant entre MM. Meunier-Pouthot père et Albert Meunier-Pouthot fils, seuls associés en nom collectif, la succession de M. Maurice Garnier, devenue, par suite du décès de celui-ci, commanditaire pour 50,000 fr. et le commanditaire dénommé à l’acte constitutif de la Société. Acte du 20 déc. 1889. — G. T.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Paccally frères, teinturiers, rue Bossuet, 27 et 29. Durée : 10 ans. Gap. : 125 000 fr. —- Acte du 30 déc. 89.
- LYON. — Formation de la Société en commandite Tresca frères et Gie, fab. d'étoffes desoie, rue du Griffon, 8. Durée : 4 ans. — Cap. : 4,200,000 fr. dont 2,600,000 fr. en commandite. — Acte du 6 janv. 1890.
- LYON. — Dissolution, à partir du 1er janvier 1890, de la Société Placet et Cie {apprêt, foulage et dégraissage des tissus), rue de la Part-Dieu, 97. Liquid. : M. Placet. — Acte du 31 déc. 1889.
- LYON. — Dissolution à partir du 1er déc. 1889, de la Société J. Pichat et Gie, fab. de
- papiers peints fantaisie, à Pierre-Bénite, — et cession des droits de M. Laye, à son coassocié M. Pichat, chargé de la liquidation.
- — Acte du 19 décembre 1889.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif francisque Yoland et Cie {gaufrage et impression), rue Montbernard, 37. Durée : 12 ans. Cap. : 1,000,000 fr. Acte du 1er janv. 1890.
- ORLÉANS. — Dissolution, à partir du 3i déc. 1889, de la Société Gaucheron, Greffier et Gie, fab. de couvertures de laines. — M. Delagrange continue seul sous la même raison sociale. — Acte du 7 décembre 1889.
- ROUBAIX. — Dissolution, à partir du 31 janv. 1890, jour du décès de M. Broways, de la Société Fidèle Broways et Cie (teinture des laines). — Acte du 20 janv. 1890.
- TOURCOING. — Dissolution, à partir du 30 déc. 1889, de la Société J. de la Royère et Cie, fab. de châles et autres tissus, à Hal-luim. — Acte du 12 déc. 1889.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- TOULOUSE. — Fabre (Laurent), teinturier Jug. du 10 janv. 1890. — Liquid. : M. Vannier.
- FAILLITES
- PARIS. — Girard, teinturier, rue d’Or-léar.s-Saint-Honoré, 8. — J.-c. : M. Renault.
- — S. : M. Menaut.
- PARIS. — Favereau (dame), teinturière, rue St-Lazare, 13. — J.-c. : Falco. — S. : M. Boussard.
- TROYES. — Reignard (Edme. Henri-Charles), fab. de bonneterie à St-Savine. Jug, du 30 déc. 188t. — S: M. Guyoltot.
- CESSION D’ÉTABLISSEMENTS
- Vendeurs. Acquéreurs, Fonds cédés.
- Barbin Ve Vengeon Teinturerie, r. d’Alger, 10.
- Neveu Dm0 Aubois Teinturerie, r. des
- Petites Ecuries, 41.
- Favreau Ve Manois Me Bourdon X. Teinturerie, r. St- Lazare, 13. X. Teinturerie, r. St- Lazare, 91. X. Teinturerie, r. du Marché-St-Hono-ré, 11.
- Me Guérin X. Teinturerie, r. de Maubeuge, 21.
- Esclavissat X. Teinturerie, r. Château, 98. du
- Dle Filachet X. Teinturerie, r. Martyrs, 30. des
- Ducamp Carmoy Teinturerie, r. Turbigo, 75. de
- Guilielmus Dllc Champeil Teinturerie, r. Rennes, lii. de
- Sibille X. Teinturerie, r. de
- la Chapelle, 32.
- «MATIONS ET FAITS DlHiX
- La Commission parlementaire des douanes. — Ainsi que tous les journaux quotidiens l’ont annoncé, la Chambre réunie dans ses bureaux, a procédé à la nomination de la commission générale des
- douanes, composée de cinquante-cinq membres.
- Cette commission est ainsi composée :
- 1er bureau. — MM.Ribot, Flourens, Sarrien, Félix Faure et Maurice Faure.
- 2e bureau. — MM. J.-C. Roux, Thomson, Burdeau, Bourgeois (Jura) et Mir.
- 3e bureau. — MM. Mézières, Leteliier, Armez, Rozet et Deloncle.
- lx° bureau. — MM. Georges Graux, Turrel, Leydet, Viette et Philipon.
- 5e bureau. — MM. Prevet, Dautresme, Pierre Legrand, Jamais et Millochau.
- 6e bureau. — MM. Méline, Lavertujon, du Périer de Larsan, Balsan et Deniau.
- 7e bureau. — MM. Jonnart, Raynal, de Maillé, Ricard et des Rotours.
- 8e bureau. — MM. Lockroy, Salis, Bigot, Pevtrai et Dreyfus.
- 9e bureau. — MM. Waddington, Viger, Baï-haut, Aynard et Arène.
- 10e bureau. — MM. Develle, Deandreis, Marty, Léon Say et Deluns-Montaud.
- 11e bureau. — MM. Fougeirol, Maxime Lecomte, Boucher (Vosges), Rerger (Seine) et de Villebois-Mareuil.
- Les opinions des commissaires.
- La majorité de la commission est, ainsi qu’on l’avait prévu, nettement protectionnistes.
- La commission ne comprend pas, en effet, moins de 38 membres absolument protectionniste.
- Ce sont MM. R'bot, Flourens, Maurice Faure, Thomson, Bourgeois, Mir, Mézières, Letel-lier, Armez, Rozet, Graux, Turrel, Viette, Philippon, Prevet, Dautresme, Pierre Legrand, Jamais, Millochau, Méline, Lavertujon, Balsan, Deniau, Jonnart. de Maillé, Ricard, des Rotours, Bigot, Waddington, Viger, Baïhaut, Develle, Marty, Deluns-Montaud, Fougeirol, Maxime Lecomte, Boucher et de Villebois-Mareuil.
- Ces 38 membres protectionnistes pourraient se subdiviser en protectionnistes irréductibles et en protectionnistes modérés. Cette dernière catégorie comprendrait notamment MM. Maurice Faure, Mir, Turrel, Viette, Philippon, Prevet, Jamais, Deluns-Montaud, Marty, etc.
- Huit commissaires, MM. Roux, Burdeau, Raynal, Lockroy, Leydet, Aynard et Léon Say, sont nettement acquis au système du libre-échange. Enfin neuf commissaires, MM. Sarrien, Félix Faure, Deloncle, du Périer de Larsan, Dreyfus, Arène, Deaudreis, Salis et Georges Berger ont exprimé des opinions également éloignées des exagérations du protectionnisme et des excès du libre-échange.
- Le Bureau.
- La commission a ensuite constitué son bureau de la manière suivante. Ont été nommés :
- Président ; M. Méline, par 42 voix.
- Vice-Présidents : MM. Develle, 43 voix ; Viette, 28 voix ; Raynal, 27 voix.
- Les quatre plus jeunes membres de la commission ont été ensuite désignés aux fonctions de secrétaires.
- Ce sont : MM. Jounart, Jamais, Delouche et Turrel.
- Après la constitution du bureau, M. Méline a prononcé une courte allocution.
- Après avoir remercié ses collègues de l’honneur qu'ils lui avaient fait, il a ajouté :
- « La majorité de la commission apporte ici une conviction profonde, mais elle n’a pas de parti pris et n’est pas animée de l’esprit de secte.
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- « Nous voulons lutter à armes égales contre l’étranger ; mais nous ne voulons pas sacrifier notre commerce d’exportation.
- « La production nationale forme un tout complet dont toutes les parties se tiennent.
- « Ce à quoi nous tenons, c’est à défendre notre marché intérieur contre la concurrence étrangère.
- « Nous sommes tous décidés à travailler d’accord à l'œuvre nationale qui intéresse la France et la République ! »
- La commission des douanes a ensuite décidé qu’elle se réunirait tous les jeudis à neuf heures du matin.
- D’après l’esprit qui l’anime, éloigné de touie conception doctrinale exclusive, mais franchement disposé à protéger notre industrie, sans la désintéresser du progrès, il est certain que celte commission fera de la bonne besogne.
- CSaainî)i<e syndicale «les teint»-rieræ-tiég'ralggeurs. — La chambre dans sa séance du 6 janvier, a procédé ajx travaux suivants :
- Travaux courants.
- Admissions : MM. Piot, à Paris, Lallement à Reims.
- Démissions : MM. Leroux, à Fontaine-aux-Roses, Salomon, Rochais* et Semery, à Paris.
- Un secours de 30 fr. est accordé à Mmo Dubois, ouvrière teinturière.
- L’assemblée générale annuelle de la chambre est fixée au lundi 3 février.
- Le tirage au sort des membres sortants du comité, désigne MM. Burel, Tupinier, Penaud et Lebailly ; ces membres sont réeligibles.
- Délibérations.
- M. Tirard, ministre du commerce et de l’industrie, adresse à la Chambre un questionnaire, relatif à une enquête sur les traités de commerce.
- M. le Président estime qu’il y a lieu de s’occuper de cette circulaire, comme de celle ayant même objet adressée par le Syndicat général, tout en faisant réponse, s’il y a lieu, à M. le Ministre du commerce seulement.
- M. Fleury ne voit pas l’utilité de s’arrêter à cette enquête, attendu que notre industrie, n’ayant aucun rapport avec l’extérieur, peut être considérée plutôt comme consommateur, et n’envisagerait que ce point de vue.
- Le secrétaire ayant donné lecture du questionnaire, M. Bontemps fait remarquer qu’il y a une matière première employée par notre industrie, qui vient presque uniquement de l’étranger, la benzine et l’essence de pétrole ; il serait intéressant que les droits sur ces produits ne fussent pas augmentés bien au contraire pour compenser un dégrèvement sur une autre matière, ron utile à notre industrie.
- A la suite d’un échange d’observations entre le président MM. Fleury, Burel et Bontemps le Comité décide la nomination d’une commission, chargée de faire une étude sur les points qui seraient intéressants pour notre corporation, et d’en faire un rapport.
- Cette commission est composée de MM. Fleury, Burel, Petitdidier, Bontemps et Babil-lon-Marchal; séance tenante, M. Fleury est choisi comme président.
- Il est ensuite donné lecture d’une circulaire du Comité des élections consulaires invitant la chambre de la Teinture à présenter des candidats à la Chambre de commerce, pour les élections du 15 janvier.
- Après en avoir délibéré, et considérant l’importance réelle des intérêts représentés sur la place de Paris par la corporation des teinturiers-dégraisseurs, le Comité décide d’affirmer cette importance en proposant un candidat, et complète cette décision en faisant choix de M. Fleury, vice-président.
- M. le Président, constatant avec les membres présents que le banquet du \ k décembre a été réussi en tous points, fait voter, par la réunion des félicitations aux organisateurs.
- M. Drevet dépose une proposition ayant pour but de donner une organisation nouvelle à la Chambre syndicale, en se séparant de PUnion nationale. Tout en faisant observer que nous sommes liés pour l’année 1890 à l’Union, M. Fleury demande de mettre de suite à l’étude cette question. Puis, sur la proposition de M. le Secrétaire, il est décidé que ce projet sera soumis à l’Assemblée générale prochaine, qui décidera 8de la suite à lui donner.
- —o— v
- Drame dans une filature. — A
- Reims, un contre-maître mécanicien de l’usine Marteau frères, filateurs de laine, prévenu depuis quelque temps qu’il serait renvoyé pour inconduite, a fait rougir une barre de fer de cinq kilogrammes, à bout aiguisé, et l’a S lancée sur M. Victor Marteau, à moins d’un mètre de distance.
- Heureusement la pointe traversant plusieurs vêtements, n’a pénétré que peu profondément dans la chair. Ce mécanicien nommé Bühner, aussitôt poursuivi, a tiré un coup de révolver j qui n’a atteint personne.
- Réfugié dans un magasin au deuxième étage, il menaçait tous ceux qui voulaient l’approcher. Enfin apercevant le commissaire avec quelques agents, il a sauté par la fenêtre dans la cour, et on l’a relevé ayant une jambe et un bras brisés.
- Grave iaiccnilie à ftyon. — Un incendie s’est déclaré dans les magasins de M. Ulysse Pila, le commissionnaire en soieries bien connu, propriétaire des docks d’Haï-phong.
- Huit cents ballots de soie d’une valeur totale de deux millions de francs étaient entreposés dans ces bureaux.
- Le feu très raoidement circonscrit a été limité au rez de-chaussée.
- Sur les 800 ballots, 200 ont été entièrement brûlés, 300 sont détériorés par l’eau et 300 ont pu être sauvés intacts.
- Les dégâts sont évalués par M. Ulysse Pila à près d’uu million ; ils sont couverts par des assurances.
- —o—
- Une tu«siti»e «le Messos. — Un journal parisien a publié l’étonnante nouvelle suivante, qui nous a bien l’air d’un canard inspiré de la fabuleuse tunique de Nessus, qui consuma Hercule vivant, et lui ouvrit les portes de l’Olympe.
- Voici cctie histoire invraisemblable :
- Nous recevons de source russe la nouvelle suivante, que nous tenons â publier sans commentaires :
- « Notre empereur Alexandre III est chef honoraire d’un régiment prussien — le 1er des grenadiers de la garde impériale — de même l’empereur Guillaume II est le chef honoraire du régiment des grenadiers de Kalouga.
- Or, il est d’usage de faire confeciionner les uniformes de ces colonels impériaux par les fournisseurs ordinaires des cours au service desquels sont ces régiments.
- C’est ainsi que les uniformes prussiens de notre empereur ont été faits à Berlin.
- Peu de temps après qu’il les eut mis au mois de septembre passé, il éprouva des malaises; des rougeurs etÉdes piqûres se montraient sur sa peau et l’examen chimique fit reconnaître une tentative d’empoisonnement.
- Aux fourni ggeurs «le la Préfecture «le la Seine
- AVIS IMPORTANT
- MM. les négociants et fabricants désireux de concourir éventuellement aux fournitures de toute espèce nécessaires à la Préfecture de la Seine et ses annexes, sont priés de vouloir bien adresser deux ou plusieurs exemplaires de leurs tarifs, prix courants ou catalogues, au bureau du contrôle du matériel aux Tuileries, Pavillon de Flore.
- ('Communication)
- — o—
- 5ies Fécules. — Le Précurseur d’Anvers a publié les informations suivantes :
- Il se produit, dans le monde qui s’occupe de l’article fécule, assez de bruit autour d’une couple de procès en cours devant les tribunaux. Une importante féculerie, qui a de nombreuses usines, aurait, contrairement à ses livraisons habituelles et antérieures et sans prévenir l’acheteur de l’état irrégulier des balles, facturé celles-ci au poids d’usage de 100 kil. brut pour net, alors que parmi les sacs il s’en trouve un très grand nombre qui accusent des manquants de poids de 2, h, 5, 10, 15 et même 20 k. Une partie des balles étaient au poids marchand, 100 k. brut pour net, et quelques sacs accusaient un excédant de 1 à 3 k.
- Cette façon de livrer cachait un manquant de poids considérable, et qui aurait passé inaperçu, encore cette fois, si l’un des acheteurs ne s’était trouvé en présence de réclamations de ses sous-acheteurs, qui lui ont signalé l'irrégularité, fort grande; des sacs.
- L’éveil étant donné, les livraisons suivantes du fabricant de fécule ont été surveillées à l’arrivée à Anvers ; et après contrôle du poids d’une partie notable des sacs, la même fiaude a été constatée.
- En présence de ces faits, les acheteurs ont refusé de recevoir la marchandise.
- Le vendeur, sans doute pour se tirer d’embarras, ou pour ne pas perdre un écart de prix contre celui du jour, a fait citer les acheteurs, prétextant que, comme vendeur, il peut livrer les sacs d’uu poids tel qu’il lui plaît, et disant que ses factures, remises à 100 kih brut pour net par sac, notaient que des factures provisoires.
- Le tribunal a ordonné des pesées contradictoires, qui ont pleinement, et au delà, confirmé la réclamation des acheteurs, c’est-à-dire que ies sacs sont complètement irréguliers.
- L’affaire suit son cours.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA REVUE DE
- 3' Allée, r 3 et 4. ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 février 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Enquête sur le régime économi-ue. — La fabrique lyonnaise. — Sur le mor-ançage des laines avec le bi-chrômate (suite). — Noir d’alizarine sur laine. — Déplisseur pour foulerie. — Dégraissage à la main des laines filées. — Couleurs et teintures. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés dîners : Noir Villedieu ; Noir sur cuir; Teinture à sec; Incombustibulité de étoffes. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — L’Industrie lainière en France. — Nos industries en Belgique. — Marques de fabrique. — Renseignements commerciaux. Informations et Faits divers. — Correspondance commerciale.
- CHRONIQUE
- La question économique domine toutes les autres en ce moment. Le questionnaire de la commission des douanes reçoit ses réponses des Chambres de commerce et des Syndicats professionnels, auxquels il a été adressé.
- Nous commençons la publication de ces voeux émanant des corps qui représentent nos industries. Les opinions émises sont contradictoires, suivant les intérêts qui les ont dictées.
- Les consommateurs sont libres-échangistes, les producteurs sont protectionnistes. Il en est de ceci comme de beaucoup d’appréciations, la vérité n'est à aucun des extrêmes ; il faut la chercher dans les idées moyennes, qui, sans concilier tous les intérêts, n’en sacrifient cependant aucun.
- La formule nouvelle qui caractérisera cette période de nos discussions économiques est l’établissement de tarifs maximum et minimum applicables suivant la réciprocité que nous pouvons attendre de chaque nation en rapports d’affaires avec nous.
- 11 restera encore à établir le quantum de ces tarifs. C’est là surtout qu’il y aura à se garer des exagérations dans un sens ou dans l’autre, et qu’il faudra tenir compte à la fois des intérêts producteurs et de ceux des consommateurs.
- Dans cette tarification, notre industrie nationale ne saurait être sacrifiée à des théories de libéralisme international, dans lesquelles nous avons sans cesse compromis l’avenir et l’essor de notre production manufacturière.
- Dans ces questions, nous revenons toujours à notre même conclusion ; le régime qui nous paraît le plus rationnel ; et le plus conforme à tous les besoins,
- est celui de la liberté pour les matières premières, et de justes droits compensateurs pour les produits fabriqués.
- Avec l’espoir d’un nouveau régime plus encourageant, la tendance à une reprise des affaires se maintient. Les principales places de fabrication de draperie en nouveautés, conservent le reste de mouvement que leur a laissé la concurrence étrangère, et attendent avec patience la dénonciation des traités de commerce. Quelques grandes maisons, à Elbeuf, augmentent considérablement leur matériel, afin d’entreprendre des fabrications qu’elles avaient délaissées jusqu’ici.
- Les tissus de laine peignée jouissent toujours de la faveur des consommateurs ; des commissions succèdent aux commissions avec prix plus favorables pour les producteurs. La situation est bonne à Roubaix-Tourcoing, à Reims et à Fourmies.
- A Viennè, les manufacturiers qui sont de retour du voyage espèrent une bonne saison. Quant aux maisons qui font l’article imprimé, elles ne peuvent suffire aux demandes.
- Mazamet est toujours moins heureux, mais il semble que la crise subie par sa fabrique est arrivée près de son terme.
- La bonneterie de laine et de coton ne se plaint pas, et nous savons que l’importation est en décroissance et que le chiffre d’exportation, s’il n’est pas plus fort qu’avant, les quantités sont plus importantes ; cela provient de la baisse continuelle des prix.
- Quant aux cotonnades, elles ont donné lieu, dans ces derniers temps, à Rouen, à une certaine activité ; les maisons de commission ont reçu des ordres un peu dans tous les genres de fabrication, sauf l’article mouchoir qui reste toujours délaissé.
- Les ordres ont continué à arriver chez les indienneurs, on espère beaucoup que cette campagne donnera un résultat satisfaisant.
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- Les étoffes nouvelles s’annoncent très variées de couleurs ; le vieux rose, la couleur bois de rose, le blanc sont
- très employés. Quelques carreaux, des écossais, des rayures brochées de fleurs, voilà pour l’été.
- Dans les lainages nouveauté, l’idée dominante en ce moment est la bour-rette et le bouton : on travaille cet article sous toutes formes, en jacquart, en rayures, en chevron, en diagonale, etc. Les grandes teintures en pièce y ont trouvé matière à des dessins nouveaux très variés. On est arrivé, par ce nouveau procédé, à obtenir des coloris de fond tout-à-fait purs, et des nuances de bourrette d’une très grande fraîcheur : ceci s’applique surtout aux fantaisies classiques.
- Dans les genres d’un prix plus élevé, les twinés, c’est-à-dire les étoffes à chaîne blanche avec trame couleur sont aussi très appréciées. On est parvenu à les faire également par teinture, tout en conservant à la chaîne une blanc-heur parfaite,
- Le sanglier, dont nous avions annoncé la résurrection dans le courant de l’année dernière, a eu quelque succès cet hiver et se fait encore dans les beaux tissus. Cette étoffe est caractérisée par des poils libres qui en émergent et font croire à des soies de brosse oubliées sur le vêtement.
- La haute nouveauté a fait des effets de dentelle blanche sur fond couleur, qui vont donner des costumes tout-à-fait riches. On s’est surtout attaché à travailler les fonds doux, tels que lilas, mauve, ciel, gris perle, c’est-à-dire ce qui fait encore mieux ressortir l’effet de la dentelle blanche.
- Parmi les fantaisies de la Mode, signalons encore les jupons de dessous en soie noire et de couleurs ; les bas de couleurs, soit en laine ou bourre de soie, soit en écossais et en rayé.
- La lingerie proprement dite revient au blanc.
- Les rubans continuent leur succès, non plus en grandes ceintures, mais en groupe de coques de différentes tailles que l’on pose sur les corsages.
- A ce propos, nous signalons que la carte d’échanûllons pour soieries, fleurs et plumes, de l’été 1890, est parue ; elle est publiée par la Chambre syndicale de ces industries, qui lui donne une sorte de consécration officielle et éta-
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- blit un langage commun dans leurs relations commerciales.
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- Après les intérêts commerciaux de nos professions, voici pour leurs besoins scientifiques :
- Les théories de Chevreul sur le « contraste simultané des couleurs », vont prochainement paraître sous forme d’un fort volume in-4°, imprimé par l’Imprimerie Nationale, avec de nombreuses planches coloriées ; l’exécution a été surveillée par M. David, élève et collaborateur de Chevreul, désigné à cette tâche par le maître lui-même, peu de temps avant sa mort.
- Nous avons vu les premiers volumes tirés pour les établissements et personnages officiels ; la suite de l’édition sera mise en vente par un éditeur de Paris (1).
- Un petit volume, la Soie, dont l’auteur est M. Léo Yignon, vient de paraître ; il traite de la sériciculture, du moulinage, du tissage, et un peu de la teinture et des apprêts (2). Nous reviendrons sur cette publication.
- Dans la même série, qui est une bibliothèque de vulgarisation des sciences, paraîtra, dans quelques jours, les Matières textiles et Matières colorantes, puis la Teinture, par M. Tassart, répétiteur à l’Ecole centrale. Ces publications sont plutôt à l’usage des gens du monde que des personnes de la profession.
- Signalons encore le Traité pratique des Matières colorantes dérivées de la houille, par M. Villon, qui, aussi, vient d’être livré au commerce (3). Il ne traite que de la fabrication des couleurs, à l’exclusion de tous procédés j d’application, à ce point même qu’il déclare n’avoir rien à dire du noir d’aniline, qui n’est qu’une couleur se générant par voie de teinture et d’impression.
- Et pour plus tard, dans quelques mois, nous annonçons le Rapport de M. Persoz, au nom du Jury de l’Exposition, sur les industries du Blanchiment, de la Teinture, de l’Impression et des Apprêts. Cette œuvre ne sera pas une froide analyse des produits exposés, mais une revue des progrès accomplis dans nos industries depuis 3878, qu’ils aient ou non, figuré à l’Exposition.
- Nous pouvons compter sur un travail magistral, mais il faudra patienter dé-
- fi) Le prix n’en est pas encore fixé.
- (2) Prix : 4 fr. 50, cartonné.
- (3) Prix : 20 fr., cartonné.
- vant la sereine lenteur des publications officielles.
- F. Gouillon
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- SUR LE RÉGIME ÉCONOMIQUE
- Voici la réponse faite au Questionnaire par la Chambre de commerce de Sedan :
- I. # Question. — Quelle est la situation présente de chacune des branches d’industrie de votre circonscription ?
- Quelles sont les causes générales de cette situation ?
- Quelle est la part d’influence sur la production , la consommation intérieure et le commerce avec l’étranger, qu’il convient d’assigner au régime économique inauguré en 1860 ?
- Réponse : I. La situation générale de la Draperie, de la Métallurgie et des Industries diverses est très précaire, mauvaise même; elle paraît s’aggraver chaque jour.
- II. Les causes de cette situation sont les suivantes :
- 1° La production dépasse les besoins de la consommation ;
- 2° La main-d’œuvre, en France, est notablement plus élevée que dans les pays avec lesquels nous sommes en concurrence ;
- 3° Les frais de tous genres (patentes, coût de la houille, prix des transports surtout, etc.) sont bien supérieurs chez nous à ceux des autres pays.
- III. Pour la draperie, l’on ne peut ni l’on ne doit attribuer de p?rti pris aux traités de 1860 la situation dont nous gémissons ; ils ont eu leurs avantages à une époque où il nous était facile d’exporter l’excédent de notre production chez des nations qui n’avaient point alors nos moyens de production ; mais il est indéniable que, depuis plus de quinze années, depuis 1880 notamment, ils ont favorisé l’importation d’objets fabriqués, à ce point que ces mêmes traités sont actuellement désastreux pour nous.
- 2* Question. — Dans quels pays s’exportent vos produits ?
- Exportez-vous directement ou par l’intermédiaire de commissaires français ou étrangers ?
- De quels pays s’importent les produits similaires ?
- Quelles sont les causes de cette importation ?
- Quelle est l’importance de vos exportations, et dans quelles proportions entrent-elles dans votre production totale ?
- Quelle est l’importance de l’importation des produits similaires étrangers ?
- Quelles variations ces exportations ont-elles subies depuis l’inauguration du régime économique actuel ?
- Quelles sont les causes de ces variations ?
- Réponse. — I. Les tissus de laine (cardés et peignés) en un mot les articles Draperie, s’exportent dans toute l’Europe et dans les deux Amérique, mais principalement dans l’Amérique du Sud.
- II. Pour la draperie, l’exportation se fait un peu directement, et beaucoup indirectement par commissionnaires français ou étrangers.
- III. Les produits similaires aux produits-draps de Sedan s’importent surtout d’Angleterre, d’Allemagne, de Belgique, d’Autriche...
- IV. Les causes de cette importation sont, en ce qui concerne la draperie : le meilleur marché de la main-d’œuvre, les charges inférieures à celles qui pèsent sur nous, le plus bas prix des transports ; souvent l’intérêt même que trouvent les intermédiaires à vendre des étoffes étrangères qui leur coûtent moins et pour lesquelles ils ne rencontrent pas tant de concurrence.
- La différence du prix de main-d’œuvre est surtout considérable pour certains pays, comme la Belgique, l’Allemagne et l’Autriche.
- V. 11 est très difficile de dire l'importance de nos exportations, pour cette raison que l’exportation — ainsi que nous l’avons mentionné plus haut — se fait très peu directement, et que la plus grande partie se fait soit par commissionnaires-exportateurs, soit fpar des intermédiaires qui achètent en fabrique pour des destinations qui nous sont inconnues.
- VL L’importation des produits étrangers similaires à ceux de Sedan est énorme pour les tissus.
- VII et VIII. Les exportations ont sensiblement diminué dans la deuxième période ; les importations, par suite de l’insuffisance des droits d’entrée, ont augmenté, comme il est dit ci-dessus, dans une notable proportion, aussi bien ponr les tissus que pour la métallurgie.
- 3e Question. — Etes-vous d’avis qu’il y a lieu de dénoncer les traités existants ?
- S’ils sont dénoncés, comment les remplacer ?
- Pensez-vous qu’on doive négocier avec les pays qui nous accorderaient des avantages corrélatifs, des arrangements nouveaux, soit sur la base des anciens traités à long terme, soit sur celle de conventions commerciales qui auraient une durée moindre et la même date d’échéance ?
- Pensez-vous, au contraire, que l’Etat doive conserver la pleine liberté de ses tarifs, et qu’il doive établir soit un double tarif : le premier minimum à l’égard des pays qui nous accorderaient des avantages corrélatifs ; le second maximum à l’égard des autres ?
- Comment comprendriez-vous le fonctionnement de ce dernier système ?
- Réponse : I. Il y a, pour toutes nos industries, un intérêt majeur, un intérêt vital à ne point nous engager par de nouveaux traités.
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- La Chambre se réfère à ses précédentes délibérations, surtout à celle du 5 septembre 1887 ; elle se prononce pour la dénonciation des traités existants, comme ne répondant plus aux besoins de la situation actuelle.
- II. Elle est d’avis de les remplacer par un tarif général des douanes dans les conditions suivantes :
- III, IV et V. La Chambre de Sedan est, comme beaucoup d’autres Chambres, pénétrée de la nécessité de deux tarifs : l’un minimum, que l’on ne puisse absolument point abaisser, et uniformément applicable à toutes les nations qui nous accorderaient en réciprocité leur tarif le plus réduit ; — l’autre maximum (basé sur le tarif minimum majoré d’un quantum à discuter), applicable aux pays qui ne voudraient pas faire de convention avec nous. Il est essentiel que le tarif minimum soit établi de manière à donner à nos industries nationales des droits absolument indispensables à leur existence et à leur prospérité.
- Ae Question. — Demandez vous qu’on modifie le tarif général des douanes, soit en ce qui touche le taux des droits, soit en ce qui touche leur classification ?
- Quelles sont les modifications que vous réclamez et pour quelles raisons les réclamez-vous ?
- Réponse : 1. Nous demandons la modification du tarif général des douanes ; nous pensons que, en face de nos concurrents plus favorisés que nous par les éléments de travail dont ils disposent, il y a urgence à surélever les droits pour certaines industries, telles que la draperie et la métallurgie.
- II. La question da quantum à fixer paraît ne pouvoir être qu’ultérieurement résolue, après une étude approfondie du tarif et une sérieuse entente pour la défense des différentes industries nationales. — Et, pour l'établissement de ce tarif, la Chambre de commerce a toute confiance dans le Conseil supé rieur du commerce et de l’industrie, ainsi que dans la Commission générale des Douanes nommée sur la proposition de M. Méline.
- 5e Question. — Quelles sont les matières premières que vous employez pour votre industrie ?
- D’où les recevez-vous ?
- Quelles seraient pour vous les conséquences d’un droit qui frapperait les matières premières venant de l’étranger ?
- Par quel système (drawback, admission temporaire ou tout autre moyen) vous paraît-il possible d’empêcher que ce droit, s’il était établi, n’entravât votre exportation?
- Réponse : I. Pour la Draperie, ce sont les laines et tous leurs dérivés.
- II. Nous recevons les laines de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Russie, de la Pologne, en grande quantité de l’Australie et des autres colonies anglaises, dont l’important marché est à Londres, et enfin de l’Amérique du Sud ;
- la vente de ces dernières laines se fait principalement à Anvers.
- LA. FABRIQUE LYONNAISE
- Un remarquable rapport sur les soieries de Lyon a été publié par la Chambre de commerce de cette ville. Nous ne pouvons résister au plaisir de reproduire les passages suivants qui décrivent avec éloquence la situation actuelle :
- Le tiers de la soie récoltée en Europe ou exportée par les divers pays du Levant et de l’Extrême-Orient est tissé pur la Fabrique lyonnaise qui y ajoute encore de h millions à 4,500,000 kilog. de filés de coton et de laine pour ses mélanges.
- Il n’est pas un genre que celle-ci ne produise, depuis les tissus les plus simples jusqu’aux plus compliqués-, depuis les étoffes les plus diaphanes, comme les crêpes, les gazes, les tulles, jusqu’aux plus lourdes et aux plus épaisses, comme les étoffes pour voitures, pour tentures et pour ameublement ; depuis les soies à coudre jusqu’aux passementeries.
- Par un de ces caprices dont elle est coutumière, la mode porte-t-elle ses engouements sur un tissu qui lui est resté étranger, comme elle l’a fait dans ces dernières années pour les velours et peluches coton et bourre de soie ? Fabricants, tisseurs, constructeurs de métiers, apprêteurs, teinturiers, rivalisent d’émulation pour en doter notre ville, et il y a peu d’exemples que de ce faisceau d’efforts ne résulte pas pour elle une acquisition qui viendra désormais accroître le fonds commun de la collectivité industrielle.
- La mode, sans abandonner les mirages du bon marché à tout prix, commence a rendre ses faveurs aux tissus de plus belles qualités et aux étoffes brochées et façonnées qui sont restées l’apanage réservé des métiers de la ville, et la vie renaît déjà dans les ateliers décimés de la Croix-Rousse.
- De quels affreux présages n’accompagnait-on pas, naguère encore, ce réveil espéré et redouté à la fois de la consommation ! Ce personnel de tisseurs d’élite, dispersé pendant les mauvais jours, pourrait-il être retrouvé ? Tous ces petits constructeurs d’ustensiles de tissage groupés autour d’eux n’avaient-ils pas disparu ? Pourrait-on reconstituer ces ateliers de lisage, inactifs depuis tant d’années, ces anciens cabinets de dessins et de mise en carte, d’où étaient sortis tant de modèles de grâce et de bon goût ?
- Une fois de plus, la Fabrique lyonnaise, mettant en œuvre toutes ses ressources, a renoué la chaîne in errompue des vieilles tra-di ions ; la renaissance du façonné l’a trouvée prête à produire à la fois ces somptueuses étoffes brochées ou façonnées de soie, d’or et d’argent, valant jusqu’à 400 et 500 fr. le mè-
- tre, et ces tissus teints en pièces où la soie entre pour une proportion infinitésimale et dont le prix descend au-dessous de 50 centimes le mètre.
- On a admiré, avec raison, l’élasticité et l’énergie dont elle a fait preuve après 1860, lorsque la mode, délaissant les étoffes façonnées et brochées auxquelles sa prospérité, pour ne pas dire son existence, paraissait attachée, la Fabrique lyonnaise dut se confiner presque exclusivement dans la production de l’étoffe simple et unie. On a rappelé avec justice, à sa louange, la fertilité inventive qu’il lui a fallu déployer, avec le concours de ses teinturiers — ses dessinateurs devenant inutiles — pour conserver une originalité et vaincre la monotonie de ses produits. Mais quelles ressources bien plus grandes encore n’a-t-il pas fallu mettre on jeu dans ces Usinières années pour satisfaire, par des créations incessantes d’armures, par des combinaisons nouvelles ou des applications imprévues de matières, par des procédés expéditifs de travail, les exigences inconstantes et insaisissables de la consommation ! Au prix de quels efforts constamment renouvelés est-elle parvenue à récupérer sur un point ce qu’elle perdait sur un autre I
- 11 y a quelque vingt ans, la fabrication des étoffes inférieures de soie mélangée de coton, presque complètement délaissée, après avoir pris naissance à Lyon au commencement du siècle, représentaient quelques millions de francs à peine. Aujourd’hui, la fabrication de ces mêmes étoffes, à laquelle une industrie nouvelle — et celle-là encore d’origine essentiellement lyonnaise — l’industrie de la teinture en pièces, a imprimé un décisif essor, forme l’une des grandes assises de notre production. Elle a compté pour 147 millions de francs, c’est-à-dire pour les deux cinquièmes dans l’ensemble des valeurs produites en 1888.
- Si l’on remonte seulement à dix ans,les statistiques publiées annuellement par la Chambre syndicale des soieries, nous apprennent que de 90 millions, en 187'9, le chapitre des failles noires et couleurs est tombé à 25 millions et demi en 1888 ; de 30 millions, en 1879. les étoffes façonnées de soie pure fléchissent à moins de 17 millions en 1888 ; de 56 millions en 1879, les satins noirs et couleurs teints en flottes s’abaissent à 15 millions en 1888. Toutes ces pertes et bien d’autres ont dû être compensées par des étoffes nouvelles, comme les armures pour robes qui, de 2 millions en 1879, s'élèvent à 50 millions en 1888 ; les satins tramés coton teints en pièces, dont la production passe de 2 à millions en 1879 à 38 millions en 1888; les armures tramées laine qui montent de 2 millions en 1879 à 8 millions 1/2 en 1888, etc., etc.
- Une évolution incessante, une mobilité sans trêve, un renouvellement perpétuel, telle est de nos jours plus que jamais la loi de l’exis-
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- lence de notre industrie, loi parfois très dure; mais elle y a été préparée par des traditions séculaires qui, avec l'expérience du passé, préparent l’avenir.
- Cette juste pondération entre la tradition et le progrès forme le précieux héritage de quatre siècles d’expériences ; elle se transmet d’âge en agi par le système d’hérédité commercial qui a prévahi de tout temps parmi nous. Il est assez rare que le fils succède au père, mais presque toujours, c’est un employé, souvent fils de tisseur, quelquefois tisseur lui-même dans sa première jeunesse, qui continue la maison du chef d'industrie et la fait fructifier à son tour 11 subsiste une certaine filiation des idées dans la conduite de l'entreprise et ce recrutement, qui s’opère par une espèce de sélection des aptitudes professionnelles, infuse incessamment un sang nouveau dans le corps industriel.
- La même étroite alliance du passé et du présent se retrouve encore dans les nombreuses institutions de tous ordres, se rattachant à l’industrie de la soie à Lyon.
- S’il nous était permis de retracer ici l his-toire de ces institutions et de leurs origines, on verrait que toutes sont venues à leur heure, créées, pour ainsi dire spontanément, d’un consentement unanime, comme le fruit naturel des événements qui les ont fait naître d’époque en époque. De là l’absence de ces vastes établissements fondés d’un seul jet, d’après un plan d’ensemble frappant les regards des visiteurs étrangers ; de là une diversité d’institutions isolées, sc complétant l’une par l’autre, un défaut d’unité, réflétant cet esprit d’individualisme un peu jaloux qu’on trouve au fond du caractère lyonnais.
- (Suit la nomenclature de ces institutions, d’ordre commercial, d’enseignement technique et professionnel, d’enseignement artistique et d’institution de prévoyance et d’assistance).
- Toutes ces institutions si diverses représentent et personnifient, dans leurs organisations éparses,ce singu ier assemblage de l’esprit de tradition allié à l’esprit de progrès, que J.-G. Scaliger définissait, il y a trois cents ans, dans ces vers qni étaient gravés avant la Révolution dans la cour de i’Hôtel-de-Ville :
- Fulminais Rhodanus quâ se fugat invitas undis, Quâque, pigro dubitat Jlumine lentus Arar, Lugdunum jacet, aruiquo noous or bis in orbe, Lugdunumve vêtus orbis in orbe novo.
- Ancien monde au milieu du nouveau ou nouveau monde au milieu de l’ancien, voilà bien la marque caractéristique de cette indus -trie, glorieuse de ses origines séculaires, respectueuse des anciennes coutumes, attachée à son passé ; mais inquiète de l’inconnu, gardant le regard fixé sur l’avenir et toujours fidèle à noire vieille devise : Avant, Avant, Lion li melhor.
- SUR LE MORDANÇAGE
- . DE LA LAINE
- avec le bichromate de potasse
- (Suite)
- Si c’est le sulfure hydrique qui exerce son action réductrice, il semble qu’il ne serait pas j nécessaire de faire bouillir si longtemps la i laine dans les chaudières pour fixer le chrome , puisque, pour déterminer la réduction, il suffirait d'immerger la laine dans une solution de bichromate de potasse, de l’essorer pour enlever l’excès de solution, puis de diriger sur la laine humide un courant de sulfure hydrique. La réduction s’opère avec un léger développement de chaleur, et on peut suivre facilement pour observer la couleur vert azur dont la laine se revêt lentement par l’hydroxide de chrome qni se produit. La laine mordancée de cette façon possède la propriété de fixer les principes colorants aumêmedegre que la laine mordancée par la méthode précédente.
- Ces deux méthodes de fixation du chrome I sur la laine, qui semblent si simples et si faciles, ne sont pas réalisables dans la pratique,
- , parce qu’elles exigent une main-d’œuvre qui n’est pas compensée par la facilité de l’action réductrice, et les expériences conduites ainsi n'auraient pas amené à un résultat pratique et utile.
- Pour ne pas s’éloigner d’un réducteur aussi efficace que le soufre, et voulant effectuer par son moyen la réduction du bichromate sans augmenter les opérations habituelles, il n’y avait qu’à recourir aux composés du soufre décomposable au sein des solutions de bichromate.
- Parmi les nombreux dérivés du soufre, tant organiques que minéraux, les meilleurs résultats ont été obtenus avec les sels alcalins des acides tioniques, c’est-à-dire avec le tri et le tétrationate de potasse et le triuonate de soude. Il semble que ces sels qui, en solution diluée, se décomposent si facilement à l’ébullition dans l’eau, acquièrent une certaine stabilité dans les solutions de bichromate de potasse, également diluées et soumises à l’ébullition. Leur action réductrice n’est, par conséquent, pas instantanée ; elle commence seulement après quelque temps d’ébullition et procède ensuite seulement par degrés, chose extrêmement importante dans la pralique, puisqu’elle permet un dépôt très régulier de l’hydroxyde de chrome sur la laine. La réduction finie, le liquide reste parfaitement limpide et incolore, et la laine se trouve d’une couleur vert-azur.
- Opérant sur 100 grammes de laine avec gr. 2, 5 de bichromate de potasse et 8 gr. de tritionatede potasse dans 5 litres d’eau, l’opé ration est effectuée après une heure d’ébullition.
- En raison de la facile décomposition du tri-
- tionale de potasse à chaud, ce sel, pour être employé, doit être dissous dans l’eau froide et sa solution versée dans celle du bichromate qui n’aura pas encore atteint la température de AO9.
- La réduction du bichromate au moyen du soufre, du sulfure hydfique et du tritionatede potasse s’est effe:luée aussi sur le coton. Mais sur cette fibre, il n’y a eu que des fixations partielles à cause de la faible affinité de l’hy-droxyde de chrome pour le coton. On a obtenu de meilleurs résultats avec le tétrationate de potasse. L’action lé luctrice de ce sel, lente il est vrai, se produit à froid.
- 11 est à supposer qu’en étudiant de meilleures méthodes de préparation des tris et tétra-tionates alcalins, on pourrait les avoir dans le commerce à des prix qui en permettraient l’emploi ; on réaliserait non seulement une économie de temps, mais encore une économie de matières, car, par ce procédé, on utilise tout le bichromate; tandis qu’avec la méthode ordinaire, une partie notable reste perdue dans le bain.
- (Le Jacquard).
- NOIR D’ALIZARINE
- ET SON APPLICATION SUR LAINE
- Le noir d’alizarine (de la B, A, und Soda Fabrik) est un bisulfite de naph'azarine. Celle-ci, qui n’est que la dioxynaphtoquinone, a été découverte en 1861, par Roussin, en réduisant par le zinc la dinitronaphtaline ; Roussin crut avoir découvert l’alizarine artificielle, et notre grand chimiste Dumas l’annonça même solennellement à l’Académie des sciences. Le noir d’alizarine n’a été lancé dans le commerce que depuis un an, lorsqu’on s’avisa de rendre soluble la naphtazarine par l’emploi du bisulfiie de sodium.
- La forme du noir d’alizarine pour laine est celle d’une pâte d’un noir rougeâtre, connue sous le nom de pâte de noir d’alizarine SW. L’emploi est le même que pour toutes les couleurs d’alizarine. La laine est mordancée avec 3 0/0 de bichromate de potasse et 2.5 0/0 de tartre, où elle doit bouillir une heure et demie -, puis on teint dans un nouveau bain avec le noir d’alizarine et une addition d’acide acétique. On ajoute l’acide acétique avant de mettre le colorant, et on prend environ 1 litre pour 1,000 litres d'eau. Doubler la quantité d’acide (8 d B) avec une eau contenant beaucoup de chaux.
- L’addition d’acide acétique a pour but de rendre inoffensives les parties de chaux et de magnésie contenues dans l’eau, et de favoriser ainsi la formation de la laque de chrome. Mêler le colorant avec la quantité nécessaire d'eau froide (30 à 40 parties), verser avec un tamis dans le bain et manœuvrer la laine d’abord à froid (15 à 20 minutes). Chauffer ensuite le b.in (d’abord ne pas dépasser 55 d), manœu-
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- vrer une heure à cette température et porter à l’ébullition que l’on maintient une heure ou une heure et demie.
- La te:nture au noir d’aniline est aussi simple que sûre. Toutes les manipulations de la teinture au campêche sont ici inutiles, et l’on n’a pas tous les inconvénients qui en résultent.
- Autre avantage du noir d’alizarine : on peut avec lui, sans le secours d’autres colorants, obtenir non-seulement les tons noirs, mais aussi les tons gris. Selon la quantité de colorant, on a des nuances allant du gris d’argent, le plus léger au noir le plus foncé.
- On obtient un beau gris perle avec 0,5 0/0 de noir d’alizarine, tandis que pour le noir il en faut 15 à 25 0/0. Tous ces tons se laissent nuancer non-seulement avec d’autres couleurs d’alizarine, mais aussi avec les couleurs de bois. C’est par le noir d’alizarine qu’on produit une grande quantité des plus bel'es couleurs mode dans tous les tons. En le mêlant avec le rouge ou l’orange d’alizarine, on a de beaux tons brun-rouge ; en mêlant avec le bleu d’alizarine des tons bleu-noir avec un peu de cé-ruléine, de galloflivine, etc., des couleurs mode claires, verdâtres, jaunâtres, etc.
- Les teintes obtenues avec le noir d’alizarine sont résistantes à la lumière, à l’air, au foulon et à l’acide. Ce dernier n’a aucune ir fluence sur elles, même à l’état concentré, tandis que l’acide très dilué agit considérablement sur les couleurs produites avec le bois de campêche. Cette solidité presque illimitée a une grande importance pour la fabrication en ce qui tou-ehe la carbonisation.
- Les étoffes de laine teintes en noir ne pouvaient être carbonisées jusqu’ici qu’avec le chlorure d’aluminium. On en connaît les inconvénients. Le noir d’alizarine permet de carboniser sûrement, sans porter préjudice à la marchandise.
- Le noir d’alizarine est aussi résistant aux acides qu’au foulon. Les gros draps noirs teints au noir d’alizarine se foulaient aussi bien et aussi vi'e que les autres, sans saigner, de sorte que le blanc Marengo restait clair et pur. Son seul inconvénient est que le noir est un peu rougeâtre. On y obvie en ajoutant une faible quantité d’un vert quelconque, par exemple de céruléine.
- DÉPLISSEUR POUR FOULERIE
- sans maniage
- Nous avons signalé à propos de l’Exposition l’appsreil à déplisser (1889, p. 100). M. Ludovic Galland propose une autre disposition dans le même but : celui d’éviter les plis en foulerie, même aux entrebas.
- L'Echo des Ardennes s’exprime ainsi, à propos de celte invention :
- « Nous avons pu nous en rendre compte nous même, et nous avons eu lieu d’admirer
- ce système qui rend inutiles le maniage et les changements, produit infailliblement le résultat inappréciable, dont nous venons de parler, et supprime l’opération du foulardage qui énerve le tissu.
- « L’exécution est aussi plus rapide : dans la proportion des deux cinquièmes. On voit tout de suite quelle en est l’heureuse conséquence : un foulage bien plus clos, partant supérieur.
- « Cette machine fort simple consiste en une petite annexe, large de cinquante centimètres, applicable à n’importe quelle foulerie. On coud les étoffes en sac, à la main ou bien à la mécanique ; cela fait, on y introduit une boule creuse susceptible, suivant les forces différentes d’articles à traiter, de varier de poids par une simple addition d’eau, et c’est cette boule qui, renfermée de la sorte se charge de manier sans interruption. »
- (Brevet).
- DÉGRAISSAGE A LA MAIN
- DES
- LAINES FILÉES EN ÉCHEVEAUX
- Par A. GILLET
- Que la laine en poils soit dégraissée ou non, il faut l’enduire d’un corps gras liquide, afin d’en détruire son aspérité, pour pouvoir la filer et la tisser.
- Ce graissage se nomme ensimage.
- Depuis quelques années, bien des essais furent faits pour remplacer l’huile pour l’ensimage, et cela par mesure d’économie et aussi pour obtenir de meilleurs résultats. Mais, à part l’oléine, qui se prête bien à la filature de la laine d’effilochage, tous autres ensimages sont défectueux, comparativement à l’emploi des huiles tournantes.
- Quoi qu’il en soit, l’on ne peut blanchir ni teindre la laine filée sans l’avoir débarrassée de cet ensimage, de même que de son suint ou tout autre corps gras qu’elle peut contenir; c’est ce qui constitue le dégraissage.
- Le dégraissage de laine filée se fait par divers procédés. Le traitement ou la manœuvre des écheveaux se fait aussi de plusieurs sortes ; il me paraît donc nécessaire (avant de décrire les procédés de dégraissage), d’indiquer ici le traitement que je préféré, étant le plus pratique et le plus usité : c’est la manœuvre aux lissoirs.
- Quant à l’emploi des machines, nous ne nous en occupons pas en ce moment.
- Manœuvre aux lissoirs. — L’on met deux ou trois et même quatre matteaux de laine sur chaque lissoir ; le lissoir est un bâton qu’il faut passer au centre de ces quatre matteaux, que l’on tient toujours écartés l’un de l’autre pendant le travail.
- Supposons dix lissoirs ainsi chargés de
- laine. On les porte sur le bain, dans lequel I s laine s’entonce ; elle y est suspendue par les lissoirs qui reposent sur les bords de la barque, du baquet ou de la chaudière contenant le bain.
- L’on porte ces dix lissoirs à un bout de la barque, puis on promène le premier lis=oir à l’autre bout en lui imprimant, sans brusquer, un mouvement de va et vient qui fera écarter les fils dans le bfin par la résistance du liquide ; agir de mêfne pour les neuf autres lissoirs, puis on donne un tour (une lisse) aux écheveaux de la manière suivante :
- D’une main, l’on tient le lissoir immobile, et de l’autre main on empoigne clnque matteau par le bout qui se trouve sur le lissoir hors du bain, on l’enlève en obliquant du côté non occupé par les autres lissoirs, et on laisse retomber le matteau dans le bain, de sorte que la paitio qui reposait sur le lissoir se trouvera au de sus. On ne tire pas le matteau jusqu’au bout, de manière que, par les répétitions, tout le tour du matteau puisse rester hors du bain sans qu’aucune partie ne séjourne plus ou moins longtemps au dehors ni au dedans de ce bain. L’on porte ensuite le lissoir à l’autre bout de la barque en lui imprimant un mouvement de va et vient, puis on opère de même pour les autres.
- Pour lever, il suffit de jeter en travers et sur la barque un bayart ou un solide bâton, puis un homme placé à chaque bout c’es lissoirs les enlève hors du bain pour les poser sur la barque, de façon que le bas des écheveaux repose sur le bayart ou sur le bâton qui les soutient hors du bain.
- Lorsqu’ils sont un peu égouttés, on enlève chaque lissoir pour le porter sur deux chevalets entre lesquels pendront leurs écheveaux, qui s’y égoutteront en les éventant.
- Premier procédé. — Mettre dans une barque contenant 10 hectolitres d’eau chauffée à 50° centigrades :
- 2 kil. sel de soude,
- 2 kil. cristaux de soude.
- Opérer sur ce bain, par partie de 25 kil. de laine à la fois, en manœuvrant constamment aux lissoirs pendant un quart d’heure.
- Pour les suites, ajouter à ce bain \ kil. 500 gr. de sel de soude, plus 1 kil. de cristaux de soude, et opérer toujours par parties de 25 k. de laine à la fois. Le bain sera suffisamment chauffé à 50° ; il ne devra jamais dépasser 90° centigrades, parce qu’alors il y aurait danger d’altérer la laine, comme cela a déjà été démontré dans l’article du dégraissage de la laine de plie.
- No'a. — Toutes les laines filées se dégraissent parfaitement comme il vient d’être dit, et il suffirait de répéter l’opération pour les parties qui ne le seraient qu’imparfaittment. On lave ensuite aux lissoirs par quatre lisses dans deux ou trois eaux, ou à la main, matteau par matteau, à l’eau courante.
- Ce système de dégfaissage ne pouvant lais-
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- ser aucune trace de graisse sur la laine, est préférable à tout autre système pour les laines destinées à la teinture. Quant à celles destinées au blanchiment, il faut donner ensuite un léger bain de savon blanc, sans lavage préalable ni successif, puis les exposer au gaz sulfureux.
- Deuxième procédé, convenable aux laines destinées à la teinture. — Donner un bain de savon, lordre et, sans laver, donner ensuite une pa*se dans un bain de soude, comme il est dit au premier procédé ; il est notoire qu’il est urgent de diminuer les proportions de ! soude.
- Troisième procédé, convenable au blanchiment. — Djnner successivement deux bains de savon blanc, bien tordre chaque matteau au-dessus du bain, à l’aide d’un crochet, par n’impnrtp» quel système. Ne pas laver et les exposer au gaz sulfureux, comme il sera dit au blanchiment des lainages.
- Observation sur le dégraissage des laines filées, pour éviter le feutrage des écheveaux. — Il ne suffit pas de bien dégraisser la laine filée sans la corroder ; il faut aussi éviter de la feutrer, car la laine en écheveau feutrée ne peut plus se dévider, vu que les fils sont comme collés ensemble avec une force qui s’oppose au dévidage : ce serait donc une laine qresque perdue.
- Cet accident, très fréquent, n'est dù qu’à un abus de manipulation dans un premier bain trop chargé de savon et surtout trop chauffé.
- Il est donc facile en ne chauffant que le premier bain de savon qu’à 40 à 501 ; ce n’est jamais dans le second bain que la chose peut surgir ni par le premier procédé sus-indiqué, puisqu’il ne contient pas de savon.
- COULEURS ET TEINTURES
- Le commerce des articles de couleurs se maintient dans des c nditions normales-, il y a progrès assez sensible sur les différentes sortes de vernis.
- Les encres liquides à écrire et à imprimer sont également en voie de prospérité.
- Les couleurs fines, dont l’importation est insignifiante, ont perdu, à l’exportation, un chiffre assez important de 25,544 Kilogrammes.
- Nous avons expédié, pendant l’année dernière, 156,587 kilogrammes de couleurs pour papiers peints, au lieu de 91,007 l’année précédente. Mais il est juste d’ajouter que cette plus-value est compensée par une diminution proportionnelle dans le chiffre du commerce extérieur de nos couleurs non dénommées.
- Il est bon de n’attacher qu’une importance secondaire à ces variations qui sont factices et dépendent, le plus souvent, de la nature des déclarations faites par les expéditeurs,
- suivant qu’ils ont intérêt à faire sortir leurs produits sous une dénomination ou sous une autre.
- Il serait exagéré d’écrire que les anciennes couleurs végétales sont complètement abandonnées par la consommation, mais on est bien près de la vérité en affirmant que les teinturiers n’employent plus la garance, la cochenille et le rocou qu’à l’état d’exception. Les deux premiers produits sont encore utilisés pour la fabrication de laques et de couleurs fines. Le rocou sert à colorer des beurres et des pommades. Ces différentes importations n’ont plus qu’une importance relative et varient dans de faibles proportions.
- Le curcuma et le quercitron trouvent leur utilisation dans certains cas spéciaux, mais on peut prévoir une époque prochaine où ils seront complètemeni délaissés, le curcuma principalement.
- La consommation de l’indigo a plutôt une tendance à augmenter ; les prix sont avantageux et les importations augmentent d’année en année.
- Les Indes anglaises nous ont envoyé, en 1888, 6 millions de kilogrammes de cachou contre 4 millions en 1886 et 1887. Ce produit pourra être remplacé comme colorant, mais il sera toujours recherché pour le tannage des cuirs et des filets, surtout pour la charge des soies noires. Les importants arrivages de l’année dernière ont fait baisser la valeur du cachou brun. Les gambiers sont, au contraire, cotés à des prix élevés.
- Nous avons acheté moins de lichens tinctoriaux depuis daux ans -, comparativement à 1886, la différence est aujourd’hui de 600,000 kilogrammes, soit d’environ 40 p. 100. Nos exportations d’orseille ont également diminué, mais dans une moindre proportion : 17 à 18 p. 100 seulement.
- Nous avons introduit, en 1888, autant de bois de teinture qu’en 1887, à 200 tonnes près -, mais nous relevons des différences con -sidérables dans les provenances de ces importations. Il y a une diminution de 4,500 tonnes pour le Mexique et de 6,000 pour file d’Haïti. Les autres pays ont angmenté leurs expéditions de 10,500 tonnes. La Jamaïque et la Martinique sont venues combler le déficit, mais ces bois sont de moins bonne qualité et de prix plus bas. C’est ainsi que nous sommes amenés à diminuer la valeur moyenne de 2 fr. par 100 kilogrammes • nous ne cotons plus que 18 fr. au lieu de 20.
- Les Etats-Unis ont diminué de 250,000 kilogrammes leurs achats d’extraits de bois de teinture; la différence en moins atteint 500,000 kilogrammes pour les pays autres. Ce déficit a été, en partie, comblé par des demandes plus considérables venues de la Belgique : la diminution, d’une année à l’autre, se réduit à 3 p. 100 seulement.
- Les matières colorantes dérivées du goudron de houille prennent, chaque année, une place considérable dans l’industrie de la teinture. Nous relevons des écarts assez sensibles entre les chiffres du commerce extérieur des années 1887 et 1888 ; nos achats d’alizarine se sont élevés de 695,000 à 959,000 kilogrammes. Les achats d’acide picrique étranger ont pris fin : nous tombons de 148,000 à 14,000 kilogrammes. Les teintures autres ont été moins recherchées, sans que la diminution soit cependant très forte. L’exportation de ces derniers articles a pris, au contraire, un v essor pendant le dernier exercice : l’année 1887 nous avons donné 288,138 kilogrammes; nous relevons 392,852 kilogrammes sn 1888 ; c’est une amélioration de 30 p. 100.
- La valeur moyenne de ces produits a encore baissé pendant le dernier exercice ; il faut sans doute tenir compte des efforts de la concurrence qui est ardente ; mais nous trouvons une autre cause de la diminution des prix dans le développement donné à la fabrication des matières colorantes azoï;ues dérivées de là naphtaline, dont le prix de revient est assez sensiblement inférieur à celui des colorants dérivés de l’aniline, bien qu’ils présentent, sur ceux-ci, l’avantage d’une plus grande stabilité à la lumière.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Noir direct parisien. par MM. Scoppini, Fousset et Cie. Pour laine :
- Extrait de campé ;he....... 50 kil.
- Sulfate de fer............. 50 —
- Carbonate de soude......... 3 —
- Acide pyroligneux......... 3 —
- Dissoudre à part chaque substance et mélanger.
- Pour teindre 100 kil. de laine, on emploie :
- Mélange ci-dessus.......... 8 kil.
- Carbonate de soude......... 1 —
- Acide pyroîigneux .. i..... 1 —
- On opère à 50 ou 60 degrés de température en évitant de bouillir .
- Pour soie :
- Extrait de campêche...... oO kil.
- Carbonate de soude....... 50 —
- Aciie pyrolignex............. 3 —
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- Pour fixation, ajou'er dans le bain du nitrate de fer, dans la proportion de un dixième du poids de la soie.
- Cuve à l liyh'osulfite pour la laine.
- Par M. Paul Cavaillès
- M. Paul Cavaillès a fait breveter le moyen de rendre pratiques et économiques les cuves d’indigo à l’hydrosu’fite de soude par la manière suivante : (l)
- 1° Faire une cuve concentrée destinée à entretenir la cuve de teinture à la force voulue suivant la nuance désirée : par exemple mélanger 10 kil. d’indigo réduit en poudre avec 10 litres d’eau à 60 degrés, ajouter 20 litres de lait de chaux épais contenant 6 à 7 kil. de chaux sèche.
- D’autre part, dans un seau en zinc contenant 25 k. bisulfite de soude de 30°, mélanger de la poudre de zinc, 2 à 3 kil. suivant son degré d’oxydation, agiter, puis verser l'hydro-sulfite ainsi obtenu dans le premier mélango de chaux et d’indigo.
- 2o Cuve de teinture : mettre l’indigo réduit de la cuve concentrée en quantité suffisante pour obtenir la teinte désirée en un seul irem-page : à chique nouvelle mise de laine remettre de l’ind'go, et, si le bain s’oxyde, ajouter un peu d’hydrosulfite préparé comme dessus.
- M. Cavaillès annexe à ses cuves un appareil exprimeur, composé de deux bâtis et de rouleaux compresseurs ; son usage assure l’uniformité de la teinte : ce que l’on obtiendrait encore par l’emploi d’un hydro-extracteur.
- Apprêt des étoffes à la lustre use,
- Par modification de M. T. Grison
- On sait que certaines étoffes sont soumises à un pressage à chaud, soit au moyen de la presse hydraulique qui agit sur une pile de pièces pliées et encartées, soit au moyen d’une « lustreuse » ou pièce continue (formée d’un cylindre creux et chauffé, tournant dans une auge métallique). Le premier moyen est long, coûteux, occasionne des prix indestructibles ; le second ne donne pas un apprêt suffisamment durable.
- M. Grison estime que l’instabilité de cet apprêt tient au refroidissement brusque de celte étoffe et, pour y remédier, il enveloppe le tissus immédiatement après son passage sous la presse continue. S’il est récessaire d’augmenter le lustre de la surf me, le résultat S’obtient en interposant entre ips spires, au
- (1) Voir sur cette question, la Revue de la Teinture, 1889, p. 286.
- fur et à mesure de l’enroulement une feuille de papier glacé.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Nom Villedieu
- L’annonce de notre dernier numéro, d’un roir rapide et économique montant sur toutes matières a vivement intéressé un grand nombre de nos lecteurs et de nombreuses demandes de renseignements et d’échantillons nous fj sont parvenues.
- Ce procédé étant la propriété de l’inventeur, nous n’en connaissons pas le fond et nous n’avons pu demander à M. Villedieu que nous en donner des échantillons à insérer dans noire journal.
- Les voici :
- Sur laine pure.
- Les tissus sans mélange sont toujours les plus avantageux pour la production d’une nuance, mais pour montrer l’aptitude du colorant à monter sur tous textiles, nous avons pensé devoir produire, en même lemps, l’échantillon suivant :
- Sur laine-et-coton.
- D’après les déclarations de l’inventeur, la teinture de ce dernier échantillon, comme de la laine pure, se ferait en 25 minutes et à une température simplement tiède, sans varier le bain, ni le mode opératoire pour l’un ou l’autre textile.
- La base colorante n’est pas le campêche comme dans plusieurs « noirs directs » qui ont été imaginés ; on peut voir, du reste, que ce noir ne rougit pas et ne change pas même, sous l’action de l’acide chlorhydrique pur ou de l’acide nitrique. Il ne serait pas non plus formé d’aniline ou d’autre dérivé de la houille.
- Par sa résistance aux acides ce noir supporterait donc l’épaiil ige chimique.
- Ce noir n’est pas un produit spécial à livrer tout formé à l’industrie de la teinture, mais un procédé employant des matières usuelles du commerce, aussi son inventeur n’en peut-il tirer parti qu’en traitant pour des licences d’exploitation.
- ! Le même procédé peut fournir toutes les dégradations du gris et du marron.
- Us nous a paru assez intéressant à signaler, quoique nous ignorions, et que nous ne puis sions ainsi indiquer la composition de la couleur.
- Noir sur laine, coton et soie.
- Puisque nous sommes sur les noirs, nous signalons un tour de main grâce auquel on arrive à fixer les mordants métalliques de façon à ce qu’on puisse les appliquer sur tous textiles.
- Quelques teinturiers ont adopté l’usage de passer les tissus mordancés dans de l’urine putréfiée ; ils constatent avec raison que la teinture se fait ensuite avec beaucoup de facilité et de régularité, et que le bain colorant ne bourbe pas.
- Mais cette opération tellement répugnante que les dégraisseurs de laine pour la draperie qui en font usage, trouvent difficilement des ouvriers qui veulent bien s'y prêter; cette opération donc, peut être remplacée par un bain d’ammoniaque, cet alcali étant l’agent actifde l’urine.
- Supposons donc qu’on applique le mordant
- suivant :
- Eau............................ 100 litres.
- Sulfate de fer................. 10 kil.
- Sulfate de cuivre............... 2 kil.
- Acide sulfurique............. 500gr.
- Après un bouillon pour les laines pures, ou une macération (trempage) à tiède de 3 à A heures si l’on a des soies ou des cotons, on laisse égoutter les tissus, puis sans rincer on les porte dans nn bain alcalin fait avec :
- Eau..................... 100 litres.
- Ammoniaque.............. 2 —
- Au bout d une demi-heure, on lève, on rince et on peut teindre sur le bain de campêche.
- Noir sur cuir
- Un autre procédé de noir nous est communiqué et il s’applique au cuir ; nous n’avons pu le contrôler, mais l’auteur assure qu’il marche bien, et qu’il a l’avantage de bien pénétrer le cuir.
- On l’emploie sans enlever le tannin qui est dans le cuir, lequel on teint à tiède (comme toujours pour les peaux et cuirs), daus un bain contenant :
- gau....................... 100 litres.
- Noix de Galle............. 5 kil.
- Vanadate d’ammoniaque.. 1 gram.
- Il nous paraît que le noir ne doit pas se
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- former dans le bain, mais que le cuir étant bien imprégné du bain, doit être étendu sans rinçage, et mis à sécher lentement, soit deux ou trois jours ; pendant ce temps, le noir se développerait progressivement.
- Telle est du moins, la marche que nous déduisons de la propriété du vanadate, agissant par oxydation lente et non immédiate.
- La dose très faible de vanadate n’a rien d’anormal, c’est ainsi qu’on l’emploie dans les noirs d’aniline, et c’est pourquoi son usage est possible, malgré le prix élevé du produit.
- Teinture a sec des laines, soies et cotons
- Voici un procédé qui nous est également communiqué, mais dont les allures sont si singulières, que nous ne le reproduisons que sous les plus expresses réserves.
- Au point de vue théorique, nous y trouvons même des non-sens qui suffiraient à nous le faire rejeter, si nous ne savions qu'il faut souvent se défier des idées préconçues.
- Ce n’est toutefois qu’à titre de document pour les chercheurs que nous publions ledit procédé, qui consiste en ceci :
- Mélange colorant
- Huile végétale (colza, oeillette, sésame, arachide, olives, ricin, etc.)... 900 gr.
- Acide chlorhydrique........ 500 —
- Potasse perlasse............. 320 —
- Ammoniaque................... 140 —
- Couleur (quelconq) d’cniline 30 —
- Sur un feu doux, mélanger l’huile et l’acide, ajouter ensuite par petites parties la potasse, et quand l'effervescence est bien tombée, l’ammoniaque; enlever du feu, ajouter l’éther, et dans le mélange encore tiède, la couleur d’aniline : bien mélanger le tout.
- Teinlu>e
- On teint sur bain de benzine avec :
- Mélange colorant............. 500 gr.
- Benzine....................... 10 lit.
- On y plonge les étoffes de façon à ce qu’elles s’imprègnent simplement du colorant; on essore de suite et on sèche, suivant les procédés du nettoyage à sec.
- Ce moyen s’applique spécialement aux scies-, pour la laine ou tissus mélangés de laine, coton, soie, ou soie et coton, l’intervention de l’acide phénique produit des nuances plus vives ; on modifie alors comme suit la composition du mélange colorant :
- Huile végétale 800 gr-
- Acide oléique 100 —
- Acide chlorhydrique 400 —
- — phénique 100 —
- Potasse,. ( 320 —
- Ammoniaque 140 —
- Ether 140 —
- Couleur d’aniline 30 —
- .a teinture se fait, comme ci- dessus, (
- la benzine, et pour la laine on peut chauffer à environ 50 degrés (prendre des précautions contre l’incendie).
- Nous insistons sur l’empirisme du procédé, dont nous sommes loin de garantir les résultats. 11 nous a paru, néanmoins, curieux à signaler.
- Blanc sur laine
- Encore une obligeante communication d’un de nos lecteurs, mais le procédé nous est connu depuis 20 ans au moins.
- C’est un artifice au moyen duquel on donne aux laines filées une apparence de blanc, grâce à un enduit qui recouvre son fond jau-nâire ; c’est donc un blanc d’application ou une peinture plutôt qu’une teinture ; néanmoins, nous savons qu’on en fait usage quelquefois.
- Pour 100 kil. de laines filées:
- Sulfate de magnésie......... 3 k.
- Bi-carbonate de soude....... 3 - 500
- Ces sels étant dissous dans une quantité d’eau suffisante pour baigner les laines en bain court, on y entre celles-ci à froid, et on chauffe lentement jusqu’à 60 degrés.
- La chaleur a pour résultat de précipiter du carbonate de magnésie en poudre très fine et très blanche, qui s’attache aux brins de laine et les recouvre ainsi d’un enfuit blanc.
- Les écheveaux sont tordus légèrement ou essorés, et ce n’est que lorsqu’ils sont complètement secs que leur aspect blanc devient apparent.
- il est certain qu’il ne faut pas confondre ce moyen avec un véritable blanchiment.
- Incombustibilité des Tissus
- Après examen de nombreux procédés tendant à rendre les objets incombustibles, la commission supérieure de perfectionnement des sapeurs-pompiers a décidé qu’elle recommanderait au public un moyen aussi simple qu’efficace pour obtenir l’incombustibilité des étoffes.
- Ce procédé consiste à tremper l’étoffe dans une solution de 100 grammes de phosphate d’ammeniaque dissous dans un litre d’eau.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du teinturier-dégraisseur
- DES COULEURS SUR SOIE
- (Suite)
- Rouges sur soie
- Pour les rouges nous avons une série de couleurs d’aniline qui nous donneront toutes les nuances et tous les tons désirés,
- Les roses de ces différentes teintes s’obtiennent en an ê'ant la teinture aux tons clairs, et teignant sur fonds blanchis.
- Les principaux rouges à employer sur soie sont :
- La Fuchsine, (teinte groseille, roses viole-tés).
- Le Cerise, (teinte gros rouge, manquant un peu de fraîcheur dans les roses).
- LEoshie, (ponceau brillant, donnant des roses « crevette » un peu maigres).
- La Safranine, (rouges riches et vifs à reflets légèrement violetés, et roses très frais).
- Les carmins de safranum ne sont plus employés.
- Bouges et roses vifs.
- Comme pour les bleus et la plupart des couleurs d’aniline, du reste, on peut teindre sur bain acide ou rurbain de savon.
- Procédé a l'acide. — Même travail que pour les bleus, en remplaçant le bleu par l’un des rouges sus-désignés.
- Procédé au savon. — Il y a ici quelques modifications à apporter sur la méthode indiquée pour les bleus-Nicholson, et ces modifications constituent h règle générale pour la teinture des soies, au savon, par les couleurs d’aniline.
- Pour une robe :
- Rouge d’aniline........... 1 à 5 gr.
- Dissolution de savon à 10 0/0. 1 lit.
- Eau........................... 40 —
- La couleur peut être mise en deux ou trois fois.
- La température ne dépasse pas 40 degrés.
- La teinture monte peu à peu sans addition d’acide; cependant à la fin on ajoute un petit verre (25 gr.) d’acide acétique.
- Il faut très peu d’acide, qui, décomposant le savon, ferait graisser les soies.
- En sortant du bain de teinture, on égoutte quelques instants, et on avive en passant les soies par un léger piquage en acide acétique.
- Ce piquage doit être très faible, lorsqu’on a teint en Eosine (qui est susceptible à l’action des acides). Avec la safranine, l’acide acétique donne des roses jaunâtres, et l’acide sulfurique, des roses bleutés.
- Le procédé au savon doit être préféré pour les roses, qui en sortent mieux unis, et cette qualité se retrouve du reste pour les rouges.
- Gros rouges
- Les gros rouges, comme les gros bleus, sont des couleurs qui demandent plus de fonds, plus de plein que de brillant. Ces teintes se désignent : Sang dt bœuf, Bordeaux, Naliaray Sultan, vieux rouge, et même Cardinal, qui est plus haut que l’écarlate.
- Les cerises d’aniline, auxquels on ajoute de l’orseille — plus ou moins, suivant nuance, et généralement peu — donnent ces diverses teintes.
- Un peu de terra fait tomber le reflet bleu (violacé), et ôte du feu à la teinte.
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- On teint sur bain acide.
- Les fonds jaunes de démontage, les roses, les gris rosés, peuvent se reteindre en gros rouges.
- Grenats.
- Les grenats sont aux rouges ce que les bleus marine sont aux bleus; il faut donc les laisser dans la classe des rouges.
- On les obtient par des moyens analogues aux gros rouges, mais en donnant un bon fonds d’orseille, qu'on teint à part.
- Si l’on veut un grenat très foncé on ajoute au bain un peu de campêche, et avant de finir en aniline (cerise), on brunit par un petit morceau de sulfate de fer ajouté au bain, mais il suffît d’un peu de jaune (terra) pour donner déjà du fonds.
- En résumé, pour une teinte bien soutenue
- on emploiera sur une robe :
- Orseille (ébouillantée)...... 100 gr.
- Curcuma.......................... 50 —
- Acide sulfurique................. 20 —
- Teindre à 40 degrés, après une demi-heure, finir avec :
- Cerise d’aniline............ 2 à 4 gr.
- Acide sulfurique................. 20 —
- Si l’on n’avait pas assez de fonds, on pourrait encore dans ce même bain, ajouter un morceau de sulfate de fer.
- Les grenats peuvent se faire sur les fonds suivants :
- Tous les rouges et les roses, les gris mode très clairs, les gris rosés, les orangés clairs e* les saumons.
- Sur rouges, roses, gris rosés et gris noirs, il n’y a rien à modifier au procédé sus-indiqué. Si le gris noir est un peu corsé, on teindra cependant en aniline seule.
- Sur orangé clair, saumon, et sur gris clairs à reflets jaunes et verts, on supprimera le curcuma.
- Sur gris bleutés et violetés, forcer en curcuma, et ne chercher à obtenir qu’un grenat un peu foncé.
- Rouges de cochenille pour ameublements.
- L’ameublement exige des bons teints, que ne peuvent donner les procédés ci-dessus ; il faut pour ces articles, avoir recours à la co-
- chenille.
- Voici un procédé très simple et rapide pour
- produire un écarlate sur soie à la cochenille.
- Monter le bain avec :
- Eau de pluie 40 lit.
- Sel d'étain 50 gr.
- Oximuriate d’étain 50 —
- Acide oxalique 75 —
- Quand le mélange est fait, on écume le bain,
- on entre la soie à 40 degrés et aprè: heure de lissage, lever et ajouter : s une demi-
- Cochenille en poudre 60 gr.
- Rentrer la soie et lisser à la même température jusqu’à teinte voulue.
- Rincer dans une première eau contenant un peu d’oximuriate et de sel d’étain, puis sur eau pure légèrement acidulée à l’acide acétique.
- Pour le ponceau, forcer la quantité d’acide oxalique, ou ajouter du bois jaune à la cochenille.
- On peut faire environ 10 mètres d’ameublement sur ce bain ; il est alors épuré et l’on peut monter plusieurs passes suivantes avec moitié des doses de mordant.
- Pour obtenir des groseilles et amarante, on passe l’écarlate une fois formé à froid, et avant rinçage dans un virage fait avec :
- Eau froide.............. 40 litres
- Ammoniaque.............. 100 gr.
- Après une demi-heure, la teinte est virée et l’on rince en eau ordinaire.
- La cochenille ammoniacale donne bien celte teinte, mais la couleur n’est guère plus solide qu’avec les anilines.
- Pour brunir l’écarlate de cochenille, on donne quelques lisses à fruid dans trois ou quatre seaux d’eau contenant 100 gr. dérouillé liquide.
- Jaunes sur soie
- Les jaunes ne se font plus qu’aux couleurs d’aniline ; on en a de toutes les nuances ; ils montent facilement, et leur solidité est suffisante même pour les meubles.
- Enfin, les jaunes sont toujours des couleurs claires, variant de nuances seulement ; les jaunes foncés n’existent que théoriquement dans les cerchs chromatiques, le teinturier pratique n’a pas à s’en occuper.
- O.i emploiera les couleurs suivantes :
- L'acide picrique (jaunes-pailles et verdâtres)
- Jaune d’or (jaunes vifs, teinte du bouton d’or.)
- Orangés (jaunes-oranges plus ou moins rougeâtres suivant le n° de l’orangé).
- Tous ces jaunes se teignent sur bain acide (jamais sur savon), selon le procédé décrit pour les bleus.
- Les orangés dans les tons clairs donnent des chamois.
- Les jaunes ne se font que sur fonds blancs ou sur jaunes plus faibles, bien entendu. En chiffonnage, on ne les applique guère que sur petits objets.
- Les jaunes grand teint se font avec la gau-de, à laquelle on ajoute d8 la garance si l'on veut pousser à l’orangé, mais les couleurs d’aniline suffisent à tous nos besoins.
- J tunes de Rocou
- On obtient cependant avec le rocou, des jaunes doux et frais qu’on ne produirait pas par d’autres moyens, et qui vont depuis la teinte beurre frais jusqu’à un aurore assez vigoureux et en passant par la Jonquille.
- 1 Le rocou, qui est le plus souvent en pâte, se prépare d’abord ainsi :
- Rocou................... 50 gr.
- Potasse perlasse........ 25 —
- Bouillir 10 minutes dans 2 litres d’eau, passer au tamis et ajouter dans le bain de teinture sans autre matière ni mordant qu’un peu de savon.
- On teint à bonne chaleur : 50 à 60 degrés.
- Rincer et sécher à l’ombre.
- La dose ci-dessus appliquée à une robe donnerait une teinte aurore moyenne.
- Si l’on veut virer ces teintes en Feu plus vif, on pique en acide acétique après teinture, les acides ayant la propriété de porter au rouge les couleurs au rocou.
- Le rocou ne donne toujours que des teintures faux teints.
- Maurice GUÉDRON.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’INDUSTRIE LAINIÈRE EN FRANCE
- D’après la commission des valeurs en douane (session 1889),
- La filature a été occupée en 1888, mais dans de mauvaises conditions. Les cours des fils, au lieu de suivre ceux de la laine, ont fléchi pendant presque toute l’année, et leur prix moyen a été légèrement inférieur à celui de l’année dernière.
- Une des causes principales de cette faiblesse des cours est le changement de la mode qui a abandonné les tissus unis teints en pièces pour s’attacher aux étoffes de fantaisie. Ces dernières, toujours mêlées d’une quantité plus ou moins grande de soie, de schappe ou de coton, ont eu moius de demandes, et les fila-teurs à façon moins de chargement. De là, baisse de la façon et, par suite, tendance à baisse des prix du fil. On peut dire, en effet, que, dans notre pajs, le prix de la façon de filatures est le régulateur du prix du fil. Or, la façon pour chaîne 80, qui valait 1 centime Léchée en janvier 1888, et 1 cent. 125 jusqu’en mai, est tombée successivement depuis cette époque à 0 cent. 95, 0 cent. 85 £et même 0 cent. 80 en décembre. On voit qu’il y a un écart de 25 p. 100 entre les deux prix extrêmes. Ce prix moyen de 0 cent. 95 est mauvais, et l’on comprend que nos filatuies ont eu en général, cette année-ci, des résultats pru setisfaisants. U faut faire exception pour les établissements qui s’adonnent à des genres spéciaux, tels que fils mélangés, flis moulinés de diverses matières et, en général, les fils qui ont un caracière de nouveauté. Ces filatures ont été très occupées cette année et à des
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- prix rémunérateurs.
- Pour le tissage aussi, il convient de bien distinguer la production du lainage écru classique et celle des étoffes de nouveauté. Comme noté l’avons dit plus haut, la mode,qui s’était attachée depuis plusieurs années aux tissus unis teints en pièce, les a brusquement abandonnés et s’est portée sur les étoffes de fantaisie, particulièrement les tissus brochés au Jacquard à grandes dispositions formant double jupe ou tablier. Il faut reconnaître que ce mouvement du goût public a jeté an trouble dans la grande industrie ; les grands tissages de Reims et de Roubaix en ont certainement souffert; mais, grâce à la souplesse d’allure et à la fécondité d’imagination de nos fabricants, l’équilibre s’est bientôt rétabli, et ces deux grands centres industriels ont trouvé dans la production des tissus de fils teints et mélangés, une compensation au déficit causé par le manque de demande des lainages écrus. D’ailleurs, si la mode s’est montrée plus favorable à la fantaisie, il n’en faudrait pas cou-clure qué nos lainages teints en pièces soient définitivement délaissés. Lé grand public, le consommateur des compagnies leur est toujours fidèle, et si la demande s’est arrêtée tout-à-coup, c’est que les acheteurs avaient été précédemment trop confiants et s’étaient chargés outre mesure de ces tissus considérés comme ciassiques. Aujourd’hui que le trop-plein est écoulé, un uouveau courant de demandes assez vif se fait sentir et va ramener l’activité dans nos grands tissages.
- Les prix des mérinos et des cachemires d’Ecosse ont été mal tenus pendant toute l’année. Ces tissus, qui sont dans l’industrie de la laine, l’équivalent du calicot et de la toile dans celles du coton et du lin, semblent destinés à causer de continuelles déceptions au producteur. Et cependant ils sont largement entrés dans la consommation sur tous les marchés du monde ; nos fabricants de Reims, des Ardennes et de Picardie conservent partout une supériorité incontestée ; le champ de la consommation est très vaste. Malheureusement la production est excessive et dépasse toujours les demandes pourtant fort importantes. On a plusieurs fois essayé de régler cetie production, toujours sans succès, probablement parce que les établissements qui fabriquent le mérinos et le cachemire sont trop nombreux et trop disséminés. Toutefois, le bon exemple qu’un groupe de filateurs de Fourmies a donné à la fin de l’année, en mettant en pratique l’usage anglais du s/iort-time et en réduisant le travail de deux heures pendant deux mo;s portera peut-être ses fruits et montrera aux fabricants de Reims et de Picardie où est pour eux le salut.
- En résumé, c’est la grande industrie qui a eu le plus à souffrir du fait que nous signalons-, les petits tissages mécaniques et le tissage à la main, plus mobiles que les grands établissements, ont pu s’orienter plus vite et
- plus facilement sur les nouvelles exigences du public et ont pu réaliser des bénéfices, peut-être amoindris par les frais inévitables d’un changement de front très rapide.
- Nos exportations de tissus de laine ont quelque peu fléchi cette année. C’est un fait re-gret'able, mais que nous sommes autorisés à considérer comme passager. Quelques tissus spéciaux, tels que l’Amazone et le Henrietta Cloth, ont été largement fabriqués par l’Allemagne et ont pris momentanément la place de quelques uns de nos tissus sur les marchés de l’Amérique du Nord; mais déjà ces étoffes sont abandonnées par la consommation et les ordres nous reviennent largement. Cependant ne nous faisons pas illusion. Ne perdons pas de vue qus le marché des Etats-Unis reste entouré d’obstacles bien difficiles à franchir ; que, grâce à ces barrières, les Américains du Nord produisent des tissus qui, sans leur être similaires, remplacent les nôtres dans la consommation générale et font obstacle à notre exportation.
- Une branche de notre commerce extérieur qui ne perd pas de terrain est celle de la draperie. Elle présente encore cette année un chiffre de 136 millions de francs d’exportation. 11 est regrettable que l’on ne puisse distinguer dans ce gros total la part de la draperie pour hommes et celle de la draperie pour femmes. Nous croyons que cette dernière y joue un rôle Important, et qui tend à s’accroître. La fabrication de la draperie n’a pas été aussi empressée que celle des étoffes pour robe à s’organiser industriel'ement et à remplacer le tissage à bras pour le tissage mécanique. L’Angleterre, puis la Belgique, les provinces rhénanes, nous ont devancés dans cette transformation. Mais depuis une dziine d’années, nos principales villes industrielles, telles que Sedan et Elbeuf, sont entrées largement dans la voie du progrès. On y trouve aujourd’hui des manufactures parfaitement outillées et des ateliers de teinture, de foulonnage et d’apprêt capables de lutter avec ceux de l’étranger. Roubaix, toujours en éveil, toujours prêt aux courageuses initiatives, a donné le signal de cette transformation de l’industrie du drap en montant de nombreux métiers mécaniques pour la fabrication des draperies peignées, et un certain nombre de manufacturiers de Picardie et de Reims ont suivi l’exemple si énergiquement donné par les Roubaisiens.
- Il y a là, aujourd’hui, une force de production considérable qui explique l’importance de notre exportation de draperies. 11 convient de citer aussi les efforts heureux faits à Vienne pour la fabrication des draps de chaîne coton; certains de ces produits soutiennent la concurrence des produits similaires anglais.
- Si l’on ajoute à ces principaux centres de production les fabriques du Midi, celles du Centre, où l’on fait, soit des draps de livrée, soit d’autres sortes de draperies foulées, on voit que la fabrication de la draperie s’é-
- tend sur presque tous les points du territoire et qu’elle reste une des parties les plus intéressantes de l’industrie nationale.
- Nous ne pouvons nous étendre davantage sur les articles spéciaux, tels que châles, couvertures, tissus pour ameublement, tapis, etc. On trouvera dans les rapports de MM. les commissaires les détails relatifs à chacun d’eux. Nous n’y avons relevé aucun fait nouveau qui doive être signalé dans ce rapport général.
- En résumé, l’industrie de la laine a pris depuis quarante ans ipi essor incomparable ; elle s’est mise par son organisation industrielle à la hauteur de tous les progrès. La France a occupé pendant vingt ans le premier rang pour la production des tissus de bine, peut-être occupe-t-elle encore ce premier rang. Mais on ne peut pas méconnaître les grands efforts faits par les Américains du Nord, les Allemands et les Anglais pour lutter avec nous sur ce terrain. Nous maintenons le chiffre sj élevé de nos exportations, mais nous avons quelque peine à le développer. Ces difficultés sont grandes, elles ne sont pas invincibles, nous les croyons de courte duree et nous sommes certains que l’initiative, la persévérance et le goût de nos fabricants auront raison de tous les obstacles ditns l’avenir, comme ils en ont eu raison dans le passé.
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- NOS INDUSTRIES EN BELGIQUE
- Extrait des rapports trimestriels de la Chambre de Commerce de Verriers.
- FILS
- '
- Fils tardés. — Nous venons de traverser un trimestre mouvementé, le plus remarquable de l’annee 1889 au point de vue du nombre et de l’importance des affaires traitées.
- Au commencement du mois d’octobre, en terminant le rapport du troisième trimestre, nous signalions déjà des symptômes favorables qui nous faisaient espérer une amélioration prochaine. Peu de jours après, ces symptômes s’accusaient davantage, le calme qui avait envahi les affaires depuis la fin de juillet disparut rapidement et fut remplacé par une animation inaccoutumée dans les transactions. Notre clientèle, qui avait attendu si longtemps avant de remettre les ordres nécessaires à sa consommation de la fin de l’année et despre- miers mois de l’année suivante, nous fournit ! une demande d’autant pins vive que ces besoins devenaient plus immédiats. L’Ecosse et l’Angleterre déployèrent surtout une ardeur à commander que nous n’étions plus habitués à constater. Ce n’est cependant qu’après une lutte acharnée que nous avons pu obtenir d’elles ou plutôt leur arracher bride par bride, car le mot n’est pas trop énergique, une avance de prix qui nous était pourtant bien néccs-
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- saire. Cette avance atteignit trente centimes pour les mélanges et un peu moins peut-être pour les blancs -, mais il est juste de dire que les prix de mélanges avaient été particulièrement dépréciés au commencement d’octobre et partaient donc d’un niveau relativement plus bas.
- Fils peignés. — Nous n’avons qu’à nous féliciter de la marche de la filature peignée pent dant le dernier trimestre. Cette industrie est actuellement dans une période très prospère. Nos filateurs ont de la peine à suffire aux demandes de leur clientèle, et bien que les prix exorbitants de la laine brute leur rendent parfois la situation assez difficile, on peut considérer comme satisfaisants les prix obtenus pour les fils pendant les trois derniers mois.
- Ils sont même plus rémunérateurs qu’ils ne l’ont été pendant le reste de l’année.
- TISSUS
- Les commandes qui nous sont parvenues dans le dernier trimestre ont dépassé nos espérances. Une demande active en tissus de | toutes espèces a donné de l’ouvrage à nos fabricants, qui ont été très occupés et le sont encore actuellement.
- Malheureusement, nos établissements de filature de laine peignée n’ont pu exécuter en temps opportun les ordres qu’ils avaient acceptés.
- Il s’en est suivi un retard considérable dans l’exécution des ordres en draperies. Plusieurs commandes ont dû être annulées, ne pouvant être livrées dans le délai prescrit.
- Ainsi que nous l’avons prévu dans notre rapport précédent, les ordres de Buenos-Ayres ont été très restreints. Nous devons constater que, malgré nos craintes, les maisons qui avaient passé des ordres en ont pris livraison, quoique le change n’ait cessé d’augmenter.
- Les affaires avec le p'-ys restent calmes, et malgré le temps favorable au développement de la vente, nous devons reconnaître que les maisons de confection n’ont presque pas fait de réassortiment. Nous pouvons, une fois encore, affirmer que l’Exposition de Paris n’est pas étrangère à la mauvaise marche des affaires dans le pays.
- La prospérité actuelle de notre place prouve une fois de plus qu’elle sait se maintenir à la hauteur des concurrents voisins, malgré la situation du marché des laines.
- LAVAGE ET EPAILLAGE
- Nos industriels s’occupant du lavage et de l’épaillage des matières textiles ont énormément à se plaindre de la marche de leurs usines, pendant le second semestre de l’année 1889.
- Les enchères de Londres et d’Anvers, qui se sont tenues pendant les six derniers mois,
- ne comportaient pas de quantités suffisamment importantes pour permettre une alimentation régulière de nos usines ; aussi, ont-elles énormément souffert, surtout pendant la seconde moitié du semestre écoulé.
- De plus, la hausse constante de la laine a eu aussi pour conséquence directe d’engager le commerce a restreindre ses opérations en matières traitées.
- Jusque maintenant, les probabilités pour le commencement de l’année 1890 ne paraissent pas moins défavorables et la hausse du charbon et des matières premières rend bien difficile la situation industrielle de nos lavoirs et de nos épaillages.
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- MARQUES DE FABRIQUE
- Le projet de loi déposé par le gouvernement concernant les marques de fabrique vient d’être distribué à la Chambre des députés.
- En voici les dispositions essentielles :
- L’article 2 de la loi du 23 juin 1857 sur les marques de fabrique et de commerce est modifié comme suit :
- Nul ne pourra revendiquer la propriété exclusive d’une mirque s’il n’a déposé au greffe du tribunal de son domicile : 1° trois exemplaires du modèle de cette marque -, 2° le cliché typographique de cette marque.
- En cas de dépôt de plusieurs marques appartenant à une personne, il n’est dressé qu’un procès-verbal ; mais il doit être déposé autant de modèles en double exemplaire et autant de clichés qu’il y a de marques distinctives.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif E. Fauconnier et Gie, teinturiers-dégraisseurs, rue Ghaptal, 34. Durée 10 ans. Gap. : 5,400 fr. Acte du 31 janv. 1890. — A. P.
- PARIS. -- Formation de la Société en nom collectif Bonnefont et Giraud (appi'êts sur étoffes et tissus), rue Paradis, 17. Durée : 10 ans. Cap. 5,000 fr. Acte du 25 janv. 1890. — G. P.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Blais-Mousseron et Gie, fab. de tissus jerseys, rue de Charonne, 176, et rue Croix-des-Petits-Champs, 50. Durée : 7 ans. Cap. : 640,000 fr. Acte du 1er fév. 1890. — A. P.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif E. Weil et frère (fàb. de soie à coudre et le commerce de ces soies, des rubans de soie et de velours), fcoul. de Sébastopol, 77. Durée : 9 ans du 1er janv. 1890. Gap. 200,000 fr. Acte du 30 janv. 1890. — J. g. d’A.
- LILLE. — Dissolution, à partir du 31 janv. 1890, de la Société L. Fremaux et Gie (tissage et crémage des tissus), à Armentières. — Acte du même jour.
- LOUVIERS. — Formation de la Société en non collectif Alexandre Poussin et fils, fab. de draps) Durée : 10 ans. — Gap. : 400,000 f. Acte du 1er fév. 1890.
- LYON. — Formation entre MM. Gillet et fils et E. et A. Samuel, d’une Société en nom collectif Samuel cousins et Cie (impressions sur étoffes), à Neuville-sur-Saône. Durée : 12 ans du 1er juillet 1890. Cap. : 700,000 fr. — Acte du 20 janv. 1890.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif C. Livet et Cie, fab. de papiers peints quai Tilsitt, 9. Durée : 10 ans. Gap. : 40,000 f. — Acte du 20 janv 1890.
- MONTREUIL-SOUS-BOIS. — Dissolution, à partir du 6 janv. 1890, de la Société Girodias père et fils, lustreurs en pelleteries et fourrures, rue de Vincennes, 22. Liquid. : les deux associés. Acte du 1er fév. 1890. — J. g. d’A.
- REIMS. — Modification, de la Société en nom collectif Dauphinot et Cie, manufacturiers, devenue en commandite, par suite du décès de M. Simon Dauphinot père. Durée : 8 ans. Gap. : 1,000,000 fr., dont 353,272 fr. en commandite. Acte dü 31 déc. 1889.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif Albert et Emile Masurel (filature et tissage du colon), rue Jacquard, 63. Durée : 8 ans. Cap. : 1,125,000 fr. Acte du 3 février 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif O. Leburque et E. Gadenne (tissus de Roubaix), rue de la gare, 80. Durée: 12 ans du 1er mars 1890. Gap. : 150,000 fr. — Eu outre, les associés apporteront par moitié les fonds jugés nécessaires à la bonne marche de la Société. — Acte du 25 janv. 1890.
- ROUEN. — La Société Bridoux et Cie (blanchiment et apprêt des tissus), composée de Bridoux (Georges-Victor-Jules), et de commanditaires et personneliement le dit Bridoux. Jug. du 17 fév. 1890. — S. : M. Thié-bault.
- SEDAN. — Dissolution, à partir du 1er janv. 1890, de la Société Borderel Jeune et Ron-SIN, fab. de draps. — Liquid. : M. Ronsin. — Acte du 10 janv. 1890.
- VALENCIENNES. — Dissolution à partir du 1er fév. 1890, de la Société L. et J. Mineur (impression des tissus). — Acte du 4 février 90.
- VIENNE. — Formation de la Société en nom collectif veuve J. Gueux et fils (effilochage de la laine). Durée : 7 ans. Gap. : 32,000 fr. — Acte du 22 janv. 1890.
- VIENNE. — Prorogation au 31 déc. 1889 de de la Société Jurien et Cie (manufacture pour impression sur étoffes), à St-Symphorien-d’O-zon. — Acte du 4 fév. 1890.
- FAILLITES
- PARIS. — Girard (dame), entrep. de battage et nettoyage de tapis, 14, rue de Javel.— J.-c. : M. ftodet. — S. : M. Cotty.
- NANTES. — Belot (Ferd.-Théod.), md. de papiers peints. Jug. du 1er fév. 1890. — S. : M. Fourcade.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Blanchard V° Pommier Teinturerie, Boulev.
- Rich.-Lenoir, 16. J
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- Féron Dle Bulcke Teinturerie, rue des Pyramides, 7.
- Pignet Dl° Goret Teinturerie, rue Milton, 10.
- Ve Ientach V° Deblaize Teinturerie, rue Bré-la, 30.
- Bizet Corbelle Teinturerie, av. de la Grande Armée, 49.
- Thibault Popu Teinturerie, à Bois-Colombes.
- D° Gagniac Imer Teinturerie, b. Beaumarchais, 16.
- Paufer Maire Teinturerie, r. d’Aboukir, 35.
- De Ruan Lebouclier Teinturerie, rue des
- Quatre Vents, 10.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre «yntllcale des telntu-
- i*ies‘s-dégralssewurs. — Séance du 3 février.
- Travaux courants.
- Admissions : MM. Moutenot, père, rue de l’Hôtel-de-VilIe, 60 ; Barbin, rue de Chaillot, 5; Barbé, à Saint-Mandé; Mounot, impasse Hélène, 3, et Rollet, rue Letelîier, 23.
- M. Journat, employé de l’union nationale est autorisé à recueillir des adhésions de nouveaux membres sous le patronage de la chambre syndicale, et en se conformant aux prescriptions des statuts.
- Délibérations.
- Une Médaille d’Or, à la personne qui trouvera,, pour les velours d’Utrecht et les velours de coton, un mode de piétage ou un apprêt réalisant une amélioration sérieuse sur les procédés actuellement en usage dans le Département.
- Les concurrents ne sont pas tenus de faire connaître la composition de l’apprêt qui réalisera les conditions ci-dessus. Ils devront seulement présenter leurs pièces avant le 30 avril 1890, déclarer leur prix de vente et justifier que ces pièces ne sont pas obtenues par des moyens exceptionnels, mais qu’elles appartiennent à une fabrication courante.
- Une Médaille d'Or, pour une composition chimique qui s’appliquerait, au moyen de caractères d’imprimerie, sur les chefs des pièces de tissus de laine ou de coton, et qui serait encore apparente après les opérations de dégraissage et de teinture.
- Une Médaille d’Or, à l’inventeur d’un b: n parement pour tissage mécanique dont le prix de revient permette de l’employer avec avantage dans la fabrication des tissus de lin, de coton ou de laine.
- Ce parement devra être d’un emploi facile ; il sera propre à conserver et même à développer l’élasticité des fils de chaîne, et composé de telle manière qu’une chaîne parée et montée sur un rouleau ne répande aucune odeur putride et ne présente aucune altération au dynamomètre après un délai de trois mois.
- Les concurrents devront envoyer leurs manuscrits ou machines, franco, au Président de la Société Industrielle, rue de Noyon, 29, à Amiens (Somme), d’ici au 30 Avril 1890, terme de rigueur.
- Ces très estimables fonctionnaires oubliés do l'administration sont. M. David sus-dési-gné, et M. Courut, chef d’atelier depuis de longues années aussi, et auquel on n’a toujours concédé que le titre de sous-chef, afin de ne lui pas donner les appointements de son prédécesseur.
- L’atelier de teinture est, du reste, fort mal mené aux Gobelins par l’administrateur de l'établissement qui, homme politique et non technique, n? sait apprécier ni l’importance ni la difficulté de ses travaux.
- lies brevetés persécuteurs. — Le
- sieur Grawitz fait école ; il a inspiré des disciples. C’est ainsi que la région du Rhône est inquiétée par des inventeurs qui tombent brusquement chez les teinturiers, prélèvent des échantillons, et menacent de procès pour certains procédés d’application de couleurs d’aniline brevetés par eux, disent-ils.
- MM. Friedrich Bayer et Cie d’Eberfeld, et un sieur Morel, représentant d’une autre maison allemande, ont ainsi opéré à Thizy, à Villefranche, à Villeurbanne ; on les pressent j à Roanne et à St Etienne.
- Sans doute un inventeur — quand il l’est * réellement — a droit au fruit de sa découverte, mais il est beaucoup de contrefaçons involontaires, et la conscience réprouve tous ; procédés insidieux, alors qu’on peut toujours avoir recours à des moyens francs et loyaux.
- CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- M. Fleury communique son rapport en réponse au questionnaire adressé par M. le Ministre du commerce.
- MM. Petitdidier et Bontemps, membres de la commission relative aux traités de commerce assistent à la séance.
- (Mous publions à part un extrait du rapport de M. Fleury).
- La lecture de ce rapport est accueillie par de chaleureux applaudissements.
- M. le Président, au nom de l’assemblée, remercie M. Fleury d’avoir, d’une façon aussi approfondie, et aussi précise, exprimé les dé-sirata de la corporation ; puis il demande si quelque membre du Comité a des observations à présenter.
- Personne ne prenant la parole, le Président met le rapport aux voix ; à l’unanimité, le Comité adopte les réponses faites par la Commission au questionnaire de M. le Ministre du commerce.
- —o—
- S«ciété lmlu@t»lelle il’AinieiiM. —
- La société a mis au concours pour l’année 1889-1890, une série de sujets parmi lesquels nous relevons les suivants :
- Une Médaille d’Or, pour une amélioration importante dans le blanchiment de la laine ou de la soie. •
- Une Médaille d'Or, au meilleur mémoire sur le blanchiment du chanvre et des jutes, comprenant une étude théorique et l’examen des diverses méthodes employées dans la pratique industrielle.
- Une Médaille d'Or, pour un moyen d’augmenter la solidarité des matières colorantes artificielles dans la teinture des matières pio-duites par les industries locales.
- Incendie. — Le 2 mars courant pendant la nuit, un incendie a dévoré, à Miribel près Lyon, la grande usine de teinture et d’apprêts de M. Grobon.
- Le vent très violent qui soufflait à ce moment a fait prendre à cet incendie des proportions considérables. Un train qui arrivait à Lyon a dû stationner quelque temps, le mécanicien hésitant à engager le convoi dans la flamme qui traversait la voie, l’usine bordant la ligne ferrée.
- Les dégâts sont évalués à environ 700.000 francs.
- Direction des teintures aux CÜo-belins. — M. Decaux, directeur des teintures aux Gobelins, et qui compte 45 années de services dans cet établissement, serait selon les vues de l’administration visé pour la retraite.
- Chevreul, dans la préface de son traité du « Contraste simultané des couleurs » désignait M. David, son préparateur depuis vingt ans, comme le continuateur nature] et particulièrement compétent de son œuvre.
- Cette sorle de testament de l’illustre savant paraît ne pas devoir être respecté ; on parle de M. Guignet, répétiteur à l’Ecole polytechnique comme futur directeur des teintures.
- Le choix n’est certainement pas mauvais, mais on devrait tout au moins améliorer en même temps les positions bien insuffisantes d’anciens et dévoués serviteurs de l’établissement, que de son vivant, Chevreul a vainement recommandés à la justice et à la sollicitude du Ministère des Beaux-Arts duquel dépend les Gobelins.
- MARSEILLE
- Drogueries de teinture. — *
- Bois de Campêche (Laguna) F. 22.— à 42.—
- » (Guadeloupe,). 17.— à 19 Bois jaune (Mabacaïbo).. 14. — à 15 100k » de Fustet de Salonique . 13.— 16
- Cachou noir, 1er marq. Etoile B. 77.— 78 » » marque SIC G.... 65.—
- Cochenille argentée......... 2.50à2.65
- » grise........... 2.35 2.45
- » zacatille naturelle 2.40 2.55
- » noire extra..... 2.70 2.85
- Curcuma Bengale.,............. 29.— 30.—
- » Cochin en boules.... 17.— 18
- » Madbas................. 23.— 25
- Galles de Chine............. 145.— 155
- Prussiate jaune dépotas, ent. 160.—
- » » » franç. 190.—
- Indigos. — Cours au 1/2 ldlog.
- Madras, beau coloré, tend, léger F. 5.50 à 6.—
- » très bon coloré........... 4.25 4.75
- » bon colore................ 3.25 3.75
- » moyen et ordinaire....... 2.80 3.—
- Kurpah, fin violet, pâte pure .... 5.50 6.—
- » bon violet mélangé....... 4.75 5.—
- » moyen violet mélangé... 3.75 4.50
- » Pondichéry................ 2.80 4.—
- Bengale beau et fin violet........ 7.75 8.25
- » fin violet rouge.......... 7.50 7.90
- » bon violet et moyen...... 6.75 7.25
- Java surfin violet à fin.......... 8.75 9.75
- » fin violet à beau............ 8.25 8.75
- » très bon violet à bon....... 7.50 8.—
- I
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).^
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- LA REVUE DE
- 3e Année, N03 3 et 0. ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 mars 189».
- Cette livraison est la dernière qui co m-p renne deux numéros. Désormais la Re-v&e de la Teinture reprendra sa pèrio-. régulière.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les procès Grawitz. — Enquête sur le régime économique (Chambra De commerce d’Elbeuf, Chambre des teinturîers-dé-graisseurs, Chambre des produits chimiques). — Revue sommaire des brevets d'invention.
- Procédés divers : Applications des couleurs azoïques. — Teinture du coton par les aliza-rines. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Chambre syndicale des teinturiers-dégraisseurs. — Notre commerce au Tonkin. — Brevets d'invention (catalogue). — Bibliographie. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers.
- tions dans les rapports entre patrons et ouvriers.
- La question de propriété industrielle est d’une importance plus grande encore pour nos fabricants, créateurs de dessins façonnés ou imprimés ; nous appelons encore leur attention sur la nouvelle Conférence internationale qui doit s’ouvrir à Madrid le 1er avril, et dont nous exposons le but dans notre chapitre des Informations.
- Y Y
- CHRONIQUE
- Nous continuons à publier quelques réponses au questionnaire du Conseil supérieur, du Commerce et de l’Industrie, relatives aux traités de commerce.
- Ce sujet n’e^t pas seulement d’actualité, mais il tient aux intérêts vitaux de l’industrie nationale, et il ne saurait être étudié avec trop d’attention.
- Les opinions sont loin d’être concordantes, chacun se plaçant à son point de vue particulier ; c’est dire que pour nous, ce sont simplement des documents que nous soumettons aux intéressés.
- Notre avis, nous l’avons donné dans notre précédente « Chronique » et bien d’autres fois : c’est celle d’une protection compensatrice pour les produits fabriqués, et du libre-échange sur les matières premières.
- Nous sommes au moment où il ne faut pas craindre les redites.
- Le Congrès de Berlin, la loi du travail dans les manufactures, toujours en remaniement, sont des sujets qui ne peuvent non plus nous laisser indifférents ; mais le premier n’a encore rien conclu, le second attend, pour le moment, les conclusions du Congrès. Nous n’avons donc provisoirement qu’à observer, et probablement aussi qu’à attendre quelques nouvelles complica-
- Les nouvelles de nos places manufacturières continuent à être favorables.
- Voici les genres qui jouissent de la faveur de la consommmation :
- En lainages pour robes, les articles nappés paraissent appelés à un grand succès, car ces genres bourrettes habillent très bien et diffèrent complètement de ce qu’on a fait depuis plusieurs années.
- On a surtout renouvelé l’article en y appliquant des rayures, des carreaux et même des motifs Jacquart. Ce qui fait le plus nouveauté est surtout le pois, qui s’est commissionné très grandement : il y en a de toutes dimensions, même de la grandeur d’une pièce de 2 fr. ; cela a beaucoup de cachet et d’originalité.
- La robe brodée est aussi fort demandée ; on y a fait des applications de cordonnet combinées avec des motifs de soie dont l’effet est on ne peut plus réussi.
- Les écossais ton sur ton (camaïeu) tiennent une grande place dans les nouveautés d’été. Ce sont, en général, les fonds gris qui dominent, et les beige clairs (dits : Colombe et Cérès); quant aux gris, ils se font de toutes nuances ; le gris-perle spécialement est en grande reprise, puis les gris-argent, gris-poussière, gris-souris, gris-ramier (le Goura); quelques-unes de ces étoffes ont un fil de soie formant carreau, d’autres des rayures en large.
- Les mousselines de laine apparaissent : ce sont principalement les genres Louis XV, bluet, iris, cactus avec semé de fleurettes ou de fines arabesques.
- L’uûi conserve aussi sa place et ses teintes sont encore tous les gris, puis
- les tons cuivrés, le rouge sombre, le violet, et le vert dans les tons faux et éteints.
- Dans les soieries, l’article dominant est la grenadine noire semée de fleurs aux couleurs vives, quelques-unes formant de larges panneaux de côté.
- Dans la draperie pour hommes, les glacés ou couleurs changeantes reprennent faveur ; nous n’avons rien à noter comme nuances ; les nouveautés résident dans des combinaisons de filature et de tissage, qui sortent de notre domaine.
- *
- Y Y
- Dans la carte d’échantillons pour la » saison d’été T890, pour les fleurs et soieries, nous remarquons comme teintes nou/elles :
- Dans les bleus, le Dôme (teinte .des dômes de l’Exposition), et sa dégradation, le Martin-Pêcheur ; Y Edison et le Niagara (vieux bleus), le Myosotis et le Ciel (bleus-clairs).
- En rouges, le Camélia et le Brésil (grenats clairs), le Glaïeul (ponceau rabattu). .......
- Parmi les jaunes, le Blé d’or, le [ Toréador (jaunes dorés), le Melon (teinte , de rocou), Y Australien (vieil or).
- Les nouveaux violets s’appellent : Maw-6 (qui est ici un lilas), Persan et Aubergine (vineux). Les verts nous donnent, le Skobeleff (émeraude vif), le Yucca, le Magnolia, le Charmille (trois | tons de la même nuance, qui est un vert ! d’herbes jaunâtre, le Danube et Ylsly ' (plus bleus), le Dracoera et YAraucania (sans prédominance de bleu et de jaune
- et un peu rabattus).
- Dans les gris et marrons, il y a Vieille paille (sorte de café au lait), le Cérès (dégradation du beige), le Blondine et le Gitana (havanes clairs), et enfin d’autres nuances de même classe, figurant déjà dans les cartes des précédentes
- saisons.
- C’est toujours, comme on le voit, des noms nouveaux appliqués à des teintes connues ; mais il faut bien être au courant du langage du jour, et ne sait-on pas que la recherche d’une couleur nouvelle est assimilée aux utopies scientifiques, comme la quadrature du cercle
- et le mouvement perpétuel ?...
- F. Gouillon
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- LES PROCÈS GRAWITZ
- Les poursuites de Grawitz contre les teinturiers de Rouen, sont actuellement en instance devant les tribunaux.
- Les revendications du prétendu inventeur s’appuient toujours sur des modifications ou adaptations de procédés connus avant ses brevets.
- Il n’est donc pas sans intérêt de soumettre aux intéressés un document juridique qu’ils pourront invoquer, et qui peut s’appliquer entièrement aux prétentions de l’ogre des noirs d’aniline.
- Le voici :
- Extrait du considérant d'un arrêt rendu, le 21 janvier 1860, par la Cour de Paris, lre Chambre dans l'affaire Royer et Roux contre Buer.
- « Considérant qu’on ferait à toute industrie et spécialement à celle de la teinture, une situation trop difficile si chaque modification dans la marche d’un procédé, et par exemple dans le dosage, la durée, la température, la répétition d'un lavage, pouvait devenir l'objet d’un brevet et, par suite, servir de base à des poursuites en contrefaçon.
- « Que la constatation même de telles contre-façons présenterait d’insurmontables difficultés, étant presque impossible de reconnaître sur une matière teinte à quelle succession d’opérations elle a été soumise, quand les matières employées n’ont pas été changées.»
- (Recueil général des lois et arrêts de Sirey.
- — 1860 —2—182 —).
- Nous rappelons aussi qu’un arrêt de cassation du 14 mars 1888 (Revue de la Teinture, 1888, p. 167J a donné droit à un teinturier réclamant à Grawitz, un cautionnement de 25.000 fr. pour le laisser prélever des échantillons de ses bains, et de tissus teints, que celui-ci arguait de contrefaçon.
- RÉGIME ECONOMIQUE
- RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE
- PAR LA CHAMBRE SYNDICALE DE LA TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Extrait du Rapport de M. Fleury
- M. Fleury, président du comité nommé par la Chambre syndicale, a déposé, dans la séance du 3 février, un substantiel et remarquable rapport en réponse au questionnaire de la commission des douanes.
- Ce rapport traite la question avec une ampleur de vues et une étendue qui en feront l’un des documents les plus intéressants de l’enquête.
- Notre cadre ne nous permet que d’en reproduire la partie essentielle, celle qui traite spécialement de la profession.
- Les teinturiers-dégraisseurs étant uniquement façonniers, et n’achetant que pour consommer, sont naturellement libres-échangis-tes, mais il n’en est pas de même de la teinture manufacturière, qui est solidaire des intérêts de la filature et du tissage, et doit désirer, ainsi que nos industries nationales, qu’elle soit protégée par des tarifs compensateurs.
- La question revient dans les termes où nous l’avons souvent posée, et qui peut donner satisfaction aux uns et aux autres, c’est-à-dire : libre entrée des matières premières de l’industrie et droits compensateurs sur les produits fabriqués ; c’est, en fait, le fond de l'argumentation de M. Fleury, dont voici les principaux passages :
- lre Question. —Situation présente du commerce et de l’industrie; causes de cette situation ; part d’influence due aux traités de 1860.
- Le régime du libre-échange nous permettant de nous procurer, à des conditions plus avantageuses, les matières premières et le matériel, nous donnant même la facilité de faire venir des machines employées avec succès dans les industries similaires à l’étranger, ne peut qu’être favorable à notre industrie et à la réduction des prix de vente ; nous n’avons donc qu’à nous louer des résultats donnés par le régime inauguré en 1860, et nous n’avons qu’à gagner à une accentuation plus prononcée du régime de liberté absolue dans les transactions internationales.
- 3e Question. — Doit-on dénoncer les traités de commerce ? Comment les remplacer ? Doit-on négocier sur la base des anciens traités à longs termes, ou sur celle de conventions à courte durée et à échéance unique ?
- La Chambre considère que, si le mouvement de liberté commerciale doit tendre de plus en plus vers le régime de libre-échange absolu, qui sera la loi de l’avenir, il est prudent cependant, dans l’intérêt de l’industrie nationale en général, de ne pas renoncer à toute protection ; il faut progresser sans mou • vement de recul dans la voie dans laquelle on s’est engagé. D’autre part, les avantages que cette liberté procure aux pays d’importation, doivent être compensés par des avantages similaires pour nous.
- S'il importe que les régimes commerciaux soient d’une durée et d’une stabilité suffisantes pour permettre aux transactions de s’établir sûri m nt, il ne faut pas perdre de vue que, vu la rapidité et la soudaineté des transformations qui s’opèrent dans le monde de la production et les conditions du .commerce, il est imprudent de s’engager pour une trop longue période.
- En conséqu^r ce, la Chambre est d’avis que l'Etat doit : établir un double tarif, l’un maximum s r la base de l’ancien tarif général, légèrement réduit sur certains points; l’autre minimum, sur la base de l’ancien tarif conventionnel , également réduit sur ceriains points -, renouveler les traités de commerce sur les bases du tarif minimum, mais à la
- condition que des avantages corréla sants soient donnés à notre exportation ; soumettre le terme de ces traités à une dénonciation facultative d’une des deux parties contractantes à faire au moins deux ans à l’avance ; et appliquer le tarif maximum aux puissances qui n’auraient pas de traités de commerce.
- La Chambre considère, de plus, que l’article Il du Traité de Francfort nous impose, d’une manière permanente et iridénonciable, le traitement réciproque de la nation la plus favorisée des six puissances européennes suivantes : l’Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, l’Autriche et la Russie.
- Aussi, est-elle d’avis qu'il ne Jdoït être fait de traités de commerce avec aucune de ces puissances, qu’autant que l’Allemagne favorisera elle même, à l’égard d’une d’elles, l’introduction des produbs dont l’exportation nous est avantageuse -, autrement, l’Empire allemand profiterait du tarif minimum en vertu de la clause de la nation la plus favorisée, sans que les avantages corrélatifs, à l’existence desquels le renouvellement des traités de commerce doit être subordonné, existassent pour la France.
- 4e Question. — Le tarif général des douanes doit-il être modifié, soit pour le taux des droits, sot pour leur classification? Quelles modifi:ations técLmez vous, et pour quelles raisons ?
- La Chambre, considérant que le mouvement de liberté commerciale inauguré en 1860, doit être accentué plutôt que ralenti, demande à ce que. en général, les droits soient abaissés dans le tarif général, et qu’une diminution parallèle soit opérée sur certains chiffres du tarif conventionnel.
- Les huiles de pétrole et minérales propres à l’éclairage pourraient être employées par nous avec succès à la dissolution des matières grasses salissantes et au nettoyage, si elles n’étaient pas grevées de droits exorbitants. La Chambre demande donc que, dans le cas spécial d’emploi au nettoyage, les huiles de pétrole et minérales épurées soient complète, ment assimilées, au point de vue des droits d’entrée, aux essences de houille, benzines et huiles légères qui ne paient aucun droit au tarif général.
- Les industries de la soude et du savon sont dans une situation des plus prospères ; les droits protecteurs qui ont contribué à leur développement n’ont plus autant leur raison d’être, et la Chambre demande à ce que ces droits soient maintenant diminués dans une large proportion, ainsi que le droit d’entrée sur la houille, pour la même raison.
- Les bois de teinture sont exempts de droits au tarif général, mais leurs extraits supportent des droits élevés.
- La Chambre demande, d'abord, qu’il ne soit fait aucune distinction entre les extraits de bois jaunes et ceux de bois violets ou noirs ; puis, que les droits sur ces extraits soient
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- complètement supprimés, tout au moins considérablement diminués, attendu que l’industrie des extraits de bois, ne subissant aucun droit sur l’entrée de sa matière première, peut exporter et exporté^ en effet, très avantageusement, une grande partie de sa fabrication, tout en restant maîtresse absolue du marché.
- La Chambre, considérant que l’industrie de la mécanique est en état de lutter avec la concurrence étrangère ; que certains droits, par exemple, celui qui grève l’importation des chaudières en tôle d’acier, sont exorbitants, vu le prix actuel de la matière en France et à l’Etranger, demande à ce que les droits sur les machines soient uniformément fixés à 6 fr. les 100 kilos.
- CHAMBRE DE COMMERCE
- D’ELBEUF
- RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE
- ADRESSÉ PAR LE CONSEIL SUPÉRIEUR DU COMMERCE ET DE L’iNDUSTRlE
- {Extrait) lrc QUESTION
- L’industrie et le commerce de notre circonscription ont principalement pour objet la fabrication et le commerce de la draperie, dont les industries annexes sont la filature et la construction de machines spéciales pour les apprêts.
- La situation présente est absolument précaire, et le chiffre d’affaires a constamment diminué depuis 1881. Le nombre des fabricants, qui s’élevait à 268 en 1861, est descendu à 80 en 1890.
- Les constructeurs de machines spéciales à notre industrie ont presque tous disparu, par suite de la concurrence étrangère qu’ils ont été impuissants à combattre, et, c’est d’Angleterre, d’Allemagne et de Belgique que nous viennent aujourd’hui nos principales machines de filature et de tissage.
- Les causes générales de souffrances de notre industrie sont :
- 1° La presqu’impossibilité de continuer l’exportation aux Etats-Unis, qui était autrefois si prospère, en présence de l’établissement de droits presque prohibitifs, et l’élévation des droits protecteurs dans les pays où nous exportions, notamment en Allemagne, en Russie et en Portugal -, 2» L’importation d’articles bon marché d’origine étrangère -, 3o Les souffrances de l'agriculture qui ont pesé lourdement sur la consommation des agriculteurs et des ouvriers agricoles ; A0 L’infériorité dans laquelle nous nous trouvons, vis-à-vis des autres pays producteurs, par rapport au prix de la houille, des transports, de la construction des bâtiments et des machines, des impôts, etc.
- Le régime économique, inauguré en 1860, peut être divisé en trois périodes :
- Dans la première, de 1861 à 1870, la situation générale de notre industrie n’en avait au-
- cunement ressenti les funestes effets. Cela tient à plusieurs causes :
- 1“ Le droit sur les tissus étrangers a été de lo 0/0 jusqu’au 1er octobre 1864 ; 2» La guerre américaine et la crise cotonnière, en donnant au coton une valeur équivalente et même supérieure à celle de la laine, ont fait augmenter considérablement l’usage des étoffes de laine ; 3° La baisse du prix de la laine, causée par une augmentation exceptionnelle de l’élevage dans les pays de production, a eu, comme conséquence, un accroissement inespéré dans la consommation des lainages -, A0 La guerre de 1866, en Allemagne, pendant laquelle ce P'iys a peu produit.
- La production d’Elbeuf, pendant ces dix premières années, est donc restée sensiblem ent la même comme chiffre d’affaires.
- Dans la deuxième période, de 1872 à 1882 le chiffre d’affaires a eu des tendances marquées à décroître : on doit attribuer ce fait à la diminution du nombre des fabricants qui, de 220 en 1872, est descendu à 145 en 1882. Pendant cette période, tous avaient fait les plus grands efforts pour soutenir la concurrence. Les prix, surtout dans certains articles nouveauté, étant loin d’être rémunérateurs, un certain nombre de fabricants se sont retirés de la lutte, et ont cessé leur exploitation. D’autres ont continué quand même, et sont arrivés aux désastreuses liquidations qui ont signalé la fin de l’année 1882 et l’année 1883.
- A partir de 1882, le droit spécifique a été substitué au droit ai valorem. Bien que le tarif conventionnel ne nous protégeât que de 7 à 8 0/0, nous avions la certitude qu’il serait I perçu entièrement, sans possibilité de fausse déclaration, et nous pensions que la situation resterait à peu près la même que dans la période précédente. Mais, à cette époque, nous nous sommes trouvés en présence d’une situation nouvelle. Les marchés de l’extérieur où nos étoffes trouvaient un placement facile nous ont été fermés pour deux causes : l’établissement de droits plus élevés, et la création, chez toutes les puissances, d’une industrie nationale, presque suffisante pour la consommation intérieure.
- 2“e QUESTION
- Nos produits s’exportent principalement dans toute l’Amérique du Sud, l’Espagne et le Mexique ; un peu dans les Etats-Unis, la Belgique, le Portugal, l’Allemagne, la Hollande, la Russie, la Suède et la Norwège, l’Italie, la Grèce et l’Orient.
- Cette exportation s’applique surtout aux marchandises de qualité fine, et se fait généralement par l’intermédiaire de négociants exportateurs et de commissionnaires français et étrangers.
- Il n’y a que peu d’exportation directe.
- Des produits similaires à notre industrie viennent de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Belgique et de l’Autriche.
- Les causes de cette importation consistent surtout dans le bon marché comparatif et dans la facilité pour les commerçants de placer avantageusement des marchandises dont l’origine et le prix ne sont pas connus.
- La valeur totale de nos exportations pouvait s’élever avant 1860, et même jusqu’en 1870, au tiers de notre production. Aujourd’hui, bien qu’il soit impossible de les chiffrer, puisque nous n’exportons pas directement, nous pouvons les estimer au sixième environ.
- L’importance de l’importation des produits similaires étrangers ne peut être fixée qu’ap-proximativement, les tableaux d’importation, publiés dans les Annales du commerce extérieur comprenant sous la même dénomination de tissus de laine, beaucoup d’étoffes étrangères à notre industrie.
- Nous croyons cependant qu’on peut les estimer aux deux tiers des importations.
- Il est bon de faire remarquer que l’importation des tissus de laine consiste principalement en tissus pour hommes, et que ce sont surtout parmi les centres lainiers, ceux d’Elbeuf, de Sedan, de Louviers, de Mazamet, de Vienne, etc, qui ont eu le plus à en souffrir.
- Les draperies pour dames, les mérinos, les flanelles, au contraire, qui forment notre gros chiffre à l’exportation, n’ont eu, jusqu'à présent, presque rien à redouter de la concurrence étrangère.
- A l’origine des traités, l’exportation dans l’Amérique du Nord n’a subi aucune variation, et cet état de choses s’est continué de 1860 à 1870. Pendant ce même temps, nous n’avions constaté que peu ou point de dépréciation dans nos exportations en Allemagne, en Italie et en Russie.
- C’est dans la période de 1872 à 1882 que les Etats-Unis d’Amérique, ayant élevé leurs droits et créé des manufactures, nous avons vu décliner notre exportation dans ce pays. En même temps, décroissaient nos relations avec l’Allemagne, qui, après avoir élevé ses droits à A0 o/°> ne tarda pas à présenter ses produits sur notre marché où ils étaient admis à un taux inférieur à 10 0/0.
- Nos clients fidèles d’Alsace-I/)rraine nous ont, peu à peu, et forcément abandonnés, malgré leur vif désir de continuer les relations avec la mère-Patrie. La Russie, l’Italie, le Portugal et l’Espagne ont vu, pendant la même période, s’élever des manufactures importantes presque suffisantes pour leur consommation, et l’exportation dans ces pays est devenue à peu près nulle.
- Les causes de ces variations dans les importations et les exportations peuvent donc se résumer ainsi :
- 1° Les droits protecteurs établis par les puissances avec lesquelles nous faisions autrefois des affaires d’exportation -, 2° La création d’industries similaires à l’étranger ; 3° La facilité que les pays producteurs ont trouvée à écouler leurs produits sur le marché français, avec
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- une sécurité de recouvrement pour leurs créances que nous ne rencontrons pas chez eux, ce qui est une entrave à notre exportation directe, et nous fait dire, avec juste raison, que nous avons livré notre marché sans compensation.
- Nous sommes d’avis qu’il y a lieu de dénoncer tous les traités existants, ef de les remplacer par un tarif généra', sagement rémunérateur et compensateur.
- Nous ne devons pas oublier que tout avantage, consenti à un pays quelconque, doit profiter à l’Allemagne, en vertu de l’article 11 du traité de Francfort.
- A la suite de la guerre de 1870-71, à l’abri de ces droits protecteurs, l’Allemagne a fait des progrès immenses, et créé une industrie puissante. Elle est devenue un de nos concurrents les plus redoutables-, il faut doue que nous restions armés contre elle; c’est pourquoi, nous sommes d’avis de ne faire aucun traité, et de nous en tenir purement et simplement au tarif général.
- L’Etat doit conserver la pleine liberté de ses tarifs, et ne se lier par aucun traité, afin de pouvoir, le cas échéant, les relever, si une industrie nationale se trouvait en souffrance.
- 3me QUESTION
- Nous sommes d’avis qu’il y a lieu d’établir un tirif minimum à l’égard des pays qui nous concéderaient certains avantages.
- Ce tarif minimum devra être majoré, à l’égard des autres pays, d’un quantum à déterminer, suivant les besoins généraux de chaque industrie.
- Il est essentiel que le tarif minimum, une fois fixé, ne puisse pas être abais é, sans l’avis des intéressés, et sans une décision du Parlement.
- 4me QUESTION
- Nous demandons que le taux des droits soit releve et que le tarif général soit modifié, en ce sens, qu’à l’exemple des Etats-Unis, nous devons, pour arriver à une appréciation plus vraie et plus exacte, employer simultanément le tarif spécifique et le tarif ad valorem.
- La Chambré de commerce d’Elbeuf et les autres Chambres représentant la même industrie, avaient demandé, en 1881, l’établissement de quatre catégories, afin d’arriver à des résultats plus précis dans l'application du droit.
- Ce système ne fut pas admis par le Conseil supérieur qui D’accepta que trois catégories ; mais, ainsi que l'avait prévu M. Ph. Aubé, président delà Chambre de commerce d’Elbeuf, cette classification amena forcément des inégalités, dans la perception. Deux tissus de même poids au mètre carré, peuvent avoir, en effet, une valeur bien différente, suivant leur qualité, c’est pour faire disparaître, en partie, ces différences, que nous demandons l’adjonction du tarif ad valorem au tarif spécifi<iue, qui doit rester la base de nos tarifs douaniers.
- Nous proposons donc de conserver la classi-
- fication en trois catégories, telle qu’elle est définie au tarif général et au tarif conventionnel, mais avec une addition de droits ad valorem.
- Le tarif que nous réclamons est celui qui avait été primitivement adopté par le Conseil supérieur et qui représente réellement une moyenne de 10 0/0. Ce tarif serait amélioré et modifié par un droit ad valorem de 15 0/0.
- Les droits seraient ainsi fixés :
- Droit spécifique Droit ad valorem
- Jusqu’à 400 gr. au mèt. carré 1 f. 70 le kil. 15 0/0
- De 401 à 550 » » 1 50 » 15 0/0
- Au-dessus do 550 gr. » 1 30 » 15 0/0
- Pour les nations qui ne nous accorderaient aucun avantage, le droit serait le même comme droit spécifique avec addition de 30 0/0 ai valorem.
- La filature de laine cardée souffre également de la concurrence étrangère ; il est impossible à nos filateurs de produire des fils aussi bon marché que les filateurs belges, et si 1 on ne veut voir celte industrie s’étioler et disparaître, il est urgent de doubler les droits actuellement pratiqués.
- Nous réclamons les relèvements et les modifications ci-dessus indiqués, afin de pouvoir lutter contre la concurrence étrangère, et améliorer les conditions d’infériorité dans lesquelles nous nous trouvons, vis-à-vis des pays producteurs, par rapport aux charges de toute nature qui pèsent sur l’industrie.
- 5me Question
- Les matières premières employées dans l’industrie de la circonscription sont les laines, les charbons, les huiles végétales et minérales, les matières colorantes, produits chimiques destinés à la teinture, les cotons, les soies, les suifs.
- Les laines viennent de la Plata, d’Australie, d’Allemagne et d’Algérie. Nous employons très peu de laines de France et de Russie, et pas du tout de laines d’Espagne.
- Les charbons viennent du Nord de la France, de l’Angleterre et de la Belgique.
- Nous recevons les huiles végétales de Provence, d’Espagne et de la côte d’Afrique, et les huiles minérales de Russie et d’Amérique.
- L’indigo vient de l’Inde, du Guatemala et du Mexique.
- Les garances viennent principalement d’Alsace, une partie de Hollande et très peu d’Avignon.
- Les bois colorants viennent d’Haïti, de Cuba, du Brésil et de la côte orientale d’Afrique.
- Les matières colorantes artificielles sont fournies en majeure partie par l’Allemagne ; une autre partie provient de la Suisse et des manufactures françaises.
- Les produits chimiques sont tirés de France, d’Angleterre, d’Allemagne et de Belgique.
- Le droit de 0 fr. 15 par kilog. de laine en suint, demandé par la Société des Agriculteurs de France, aurait pour résultat d’augmenter la laine dégraissée d’environ 0 fr. 45.
- Avec le déchet inévitable qui se produit dans la fabrication, et qui est de 20 à 25 p. 100, le prix du tissu se trouverait élevé de 0 fr. 60 par kilog.
- Etant donné qu’une toison pèse environ 3 kilog., on obtient, pour un troupeau de 200 moutons, 600 kilog. de laine, pour lesquels 0 fr. 15 de droits pronuiraient la somme minime de 90 fr.
- Les laines de France, beaucoup plus communes qu’aulrefois, ne pourraient, du reste, remplacer les laines coloniales dans la fabrication de la draperie. Leur usage est devenu excessivement restreint, et il est à craindre qu’une élévation sur la matière première n'ait pour résultat de donner un essor plus grand aux tissus mélangés dans lesquels la laine entrerait pour une part beoucoup moindre.
- Nous considérons donc, en admettant (ce qui est contestable) que la laine de France profite de cette augmentation, que c’est pour l’agriculture une compensation dérisoire, et qui ne vaut pas la perturbation qu’elle occasionnerait à l’industrie.
- En présence des motifs ci-dessus, nous ne croyons pas que le droit puisse être voté ; mais s’il était établi, le dravvback nous paraît le seul moyen à employer pour ne pas entraver notre exportation.
- Le droit demandé, élevant le prix du tissu de 0 fr. 60 par kilog., c’est cette somme qui devrait être remise à la sortie comme drawback ou prime d’exportation.
- 11 va sans dire qu’un droit égal de 0 fr. 60 par kilogramme devrait être appliqué en plus aux marchandises étrangères entrant en France.
- Nous devons cependant faire observer que l’application du drawback aux tissus de laine présenterait de graves difficultés, par suite de la grande quantité de tissus mélangés, qu’il serait difficile, pour ne pas dire impossible, d’appréeier et qui produirait de nombreuses causes d’erreur ou de fraude dans les déclarations.
- 6e question
- Nous demandons que les colonies , pour lesquelles la mère-patrie fait tant de sacrifices, lui soient complètement assimilées comme régime donanier. Il n’est pas juste que les produits de la métropole n’aient aucune faveur, et paient les mêmes droits que les marchandises étrangères.
- D’un autre côte, les produits de nos colonies, surtout venant par des navires français, doivent être exempts de droits à leur entrée en France.
- 7 e QUESTION
- Les tarifs internationaux des chemins de fer permettent à l’étranger de traverser la France, et de livrer des marchandises, sur certains points du territoire, avec un prix de transport moindre que celui supporté par les
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- mêmes marchandises partant d’un point intérieur du pays.
- Les tarifs dits de Port de Mer donnent également aux étrangers de grandes facilités ; et, si nous ne réclamons pas absolument contre ces tarifs, dont les Compagnies sont maîtresses, nous avons toujours demandé, mais en vain, que les stations intermédiaires du réseau puissent jouir des mêmes tarifs d’exception, de manière à ce que nos nationaux puissent en profiter et ne pas être plus mal traités que leurs concurrents du dehors.
- Tous nos prix de transport sont supérieurs à ceux des autres nations industrielles et les délais réglementaires pour le passage d’une Compagnie à une autre nous occasionnent des retards absolument préjudiciables.
- Nous avons déjà réclamé et nous réclamons encore une abréviation dans les délais de transport dont les Compagnies usent trop largement. Avec l’organisation actuelle, une balle de drap, expediée de Londres ou de Ver-viers à Marseille, parviendra à destination bien avant la même marchandise expédiée d’Elbeuf.
- M. Camille Pelletan, député, a déposé à la Chambre, sous le n° 3,595, le 12 mars 1889, un projet de loi donnant en partie satisfaction à nos réclamations. Nous demandons que ce projet soit mis à l’étude et sérieusement examiné par le Parlement.
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES PRODUITS CHIMIQUES
- BAPPORT
- de la section des Articles tinctoriaux (droguerie pour teinture), en réponse au Questionnaire de la commission du régime économique.
- 1° La situation de notre commerce d’articles tinctoriaux n’est pas moins bonne qu’avant les traités de 1860, puisque, depuis ces traités, les diverses industries qui consomment ces matières premières ont certainement augmenté en importance, grâce à l’exportation que leur ont procurée ces traités de commerce.
- Depuis lors, il est vrai, on a découvert les couleurs dites d’aniline, qui forment une industrie et un commerce spéciaux, effets des progrès humains, dent le rapport sera fait particulièrement et sera, croyons-nous, d’accord avec le nôtre pour le maintien de l’état de choses actuel, dans un sens libéral.
- Il est impossible de répondre selon la formule du questionnaire, au nom de notre circonscription seule, toit pour le département de la Seine.
- La généralité des négociants et industriels de celte circonscription n’y trafiquant que pour la proportion relativement réduite que leur offre l’industrie de la Seine, mais écoulant leur production ou vendant les matières premières de teinture dans toute la France j
- d’abord, et, de plus, à l’étranger, grâce au régime actuel.
- L'indigo, entr’autres articles tinctoriaux, a, pour notre commerce, nombre de débouchés dont nous nous occupons plus loin, en répondant à la deuxième question.
- Sous le régime antérieur à 1860, qui l’imposait d’un droit de 3 fr. par kilo, plus les doubles décimes, soit 3 fr. 60, l’exportation n’en était possible que si on le laissait en entrepôt, où il se trouvait toujours, venant des Indes orientales et occidentales, au lieu de l’acquitter pour la consommation française. C’était d’une telle difficulté dans la pratique, que les négociants français spécialistes ne s’en occupaient pas, et bornaient leurs opérations à la vente à l'intérieur.
- Dppuis 1860, la France joue un rôle réel dans cette matière première importante de la teinture, et vend au dehors au profit des ports et du pavillon français.
- Les bois de teinture, qui constituent, avec l’indigo, les deux matières premières essentielles pour la teinture, occupent aussi une place considérable dans notre commerce d'exportation, non sous leur forme primitive, mais sous celle d’extraits de bois de teinture.
- Voiei les chiffres des importations de bois de teinture pour le seul port du Ilâvre, qui alimente le mieux et le plus notre sphère d’action :
- 1886 : 74,667,332 kil., valeur approximative,
- 15 fr. les 100 kil.
- 1887 : 86,959,111 kil., valeur approximative,
- 15 fr. les 100 kil.
- 1888 : 89,931,332 kil., valeur approximative,
- 15 fr. les 100 kil.
- Ce commerce étant en progression, les chiffres antérieurs seraient plutôt inférieurs à ceux-ci :
- Avant 1860, ce commerce avait une importance infime ; nous attribuons son développement au régime libéral de 1860.
- Tartres ou bitartrate de potasse naturel du vin. Branche importante de notre commerce. Le retour à l’état de choses antérieur à 1860 nuirait considérablement à ce commerce, si même il ne l’anéantissait.
- 2° Vind;go, les extraits de bois de teinture et les tartres s’exportent dans toute l’Europe, aux Etats-Unis, dans l’Amérique du Sud, et même en Chine et au Japon.
- Les exportations des extraits tinctoriaux, pour le seul port du Hàvre, se chiffrent ainsi :
- 1866 : 10,430,600 ; 1887 : 10,958- 1888 : Fr. 10,782,000.
- L’exportation emploie donc une notable partie des bois importés.
- 3° Les traités actuels expirant tous en 1892, nous ne pensons pas qu’il soit utile de les dénoncer, et, si on le faisait, notre avis serait d’en négocier de nouveaux dans le sens le plus libéral possible.
- Nous pensons que nous devrions surtout
- nous attacher à traiter avec les pays qui voudraient le faire sur la base de la réciprocité et de la compensation.
- Mais aucun traité ne devrait être fait sans une durée suffisante pour assurer à notre commerce et à notre industrie la sécurité qu’exigent les efforts et les capitaux engagés, et nous estimons cette durée nécessaire à dix années.
- 7° Oui, les tarifs dits de pénétration détruisent, la plupart du temps, l’esprit et la lettre des tarifs généraux ou conventionnels, au seul profit de la concurrence étrangère ou des Compagnies de transports. Toutefois, l’Etat est le maître de l’homologation ou du rejet de ce genre de tarifs, contre lequel nous nous élevons. Nous n’admettons pas qu’ils ne soient pas proportionnels à la distance parcourue, et qu’ils ne soient pas souvent supérieurs à la part de transport de la frontière à Paris.
- 8° Oui, le régime économique actuel a largement favorisé le développement de nos industries maritimes, et, conséquemment, celui de nos ports et de la marine marchande.
- Tant pour l’importance de nos matières premières que pour l’exportation des produits manufacturés qu’elles servent à teindre, le retour au régime d’avant 1860 serait la ruine des ports français, à notre avis.
- RAPPORT
- de la section des Extraits de bois pour teinture.
- EXTRAITS DE BOIS DE TEINTURE
- Droits du douane à l’importation des matières premières et des produits fabriqués :
- Bois colorants, Racines, Feuilles. Exempts.
- 3 fr. 60 pour les produits importés des entrepôts d’Europe.
- Extraits de Bois colorants.
- Noir violet :
- 20 fr. pour 100 kil.;
- 23 fr. 60 pour 100 kil., importation des entrepôts d’Europe.
- Rouge jaune :
- 30 fr. pour 100 kilos ;
- 33 fr. 60 pour 100 kil., importation des entrepôts d’Europe.
- Valeur moyenne des extraits : 150 fr.
- 1° La production des extraits a doublé depuis vingt ans.
- 2° Cette augmentation est due au développement de la production des tissus, à la bonne qualité de la fabrication française des extraits colorants, ainsi qu’aux facilités et à la simplicité qu’offre aux teinturiers l’emploi des extraits, ce qui les dispense de faire eux-mêmes l’extraction du colorant des bois.
- 3° Le régime douanier actuel n’est pas défavorable à cette industrie, qui est représentée
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- par plusieurs usines importantes dans la circonscription parisienne.
- 4° Elle exporte environ moitié de sa production, soit en Europe : Allemagne, Belgique, Angleterre, Italie, Espagne, Suisse, Pays-Bas, soit aux Etats-Unis et dans l’Extrême-Orient.
- L’exportation en Russie était considérable il y a quelques années. Elle est devenue nulle par suite des droits prohibitifs dont ces produits ont été frappés.
- L’exportation pour l’Italie a diminué également dans une très grande proportion depuis la rupture du traité de commerce.
- 5° Nos fabricants exportent directement sans intermédiaire.
- 6° L’importation des extraits colorants est extrêmement réduite.^
- 7° Cette industrie demande le maintien du statu quo et, dans tous les cas, le maintien d’un régime conventionnel qui, seul, peut assurer la stabilité des transactions et éviter des surprises comme celle que nous avons eue avec la Russie et l’Italie.
- 8<> Elle demande également qu’aucune modification ne soit appor tée aux droits de douane à l’importation.
- 9° L’application de droits aux matières premières : bois, racines, graines, serait une mesure désastreuse, car l’exportation des produits fabriqués ne serait plus possible.
- 10° Les matières premières sont importées du centre de l’Allemagne, des Antilles, de la Sicile.
- 11° Le drawback serait difficile, sinon impossible à établir dans cette industrie, par suite de la transformation si complète que subissent les matières premières.
- La difficulté de dosage des matières contenues dans chaque expédition, la différence de rendement sur les matières premières ne permettent pas l’application du drawback.
- EXTRAIT DU RAPPORT
- de la section des Produits dérivés du Goudron de Houille, Couleurs d'Aniline, admis en franchise.
- Ces produits se divisent en trois classes :
- 1° Ceux que l’on obtient directement par distillation du goudron de houille.
- . 2° Les produits chimiques qui dérivent de ceux-ci.
- 3° Les matières colorantes.
- Voici pour cette troisième partie :
- 1° Ces matières existent aujourd’hui en très grand nombre et l’on en crée tous les jours de nouvelles. Elles sont substituées, en teinture, dans une très grande proportion, aux anciens colorants.
- Pour des causes nombreuses, cette industrie ne s’est pas développée en France ni dans notre circonscription, dans les mêmes proportions qu'en Allemagne, cela à beaucoup près.
- Ce sont les droits élevés sur les produits chimiques primaires entrant dans leur fabri-
- cation, qui rendent la lutte des plus difficiles contre les fabricants allemands sur le marché intérieur et sur les marchés étrangers.
- 2° A la vérité, les matières colorantes sont protégées par des droits variant entre 5 et 35 pour 100 de la valeur. Mais celles qui sont protégées par les taxes les plus élevées, véritables droits prohibitifs, ne sont pas importées sous forme de matières colorantes, mais de produits chimiques dérivés du goudron de houille, admis en franchise. Quant aux autres, le droit est à peu près l’équivalent des taxes qu’elles acquittent sur les matières premières entrant dans leur fabrication. Mais, comme les matières colorantes s’exportent dans une large proportion, les susdits droits sur les produits chimiques primaires rendent la lutte des plus difficile sur les marchés étrangers.
- La double tentative qui a été faite en France, à Lyon et à Paris, pour créer des fabriques d’alizarine artificielle, a échoué par suite des droits de douane dont sont grevés les produits chimiques qui entrent dans cette fabrication.
- La seule fabrication de l’alizarine qui est le substitut de la garance, représente, pour l’Allemagne, un chiffre de production de 25 millions de francs aont elle exporte la plus grande partie.
- 3° Cette industrie désire le maintien de traités de commerce afin d’assurer ses débouchés à l’exportation et d’éviter les ruptures commerciales comme celle que nous venons d’avoir avec l’Italie.
- C’est l’absence de traités qui rend l’exportation si difficile aux Etats-Unis et en Russie, par suite de l’élévation des droits.
- La double tarification dont on conserverait la liberté n’assurerait pas la stabilité.
- Des conventions seules peuvent l’assurer.
- 4° Il n’y aurait aucun inconvénient à réduire les droits de 50 pour 100 à l’entrée en France sur l’une des classes des matières colorantes dérivées du goudron de houille, dites a Dio-zoïques ».
- Les matières premières employées pour notre industrie sont les produits dérivés de la distillation de la houille et les produits chimiques primaires : soude, sel de soude, acides, alcool méthylique.
- Ces derniers sont frappés de droits trop élevés.
- Si l’on taxait encore les produits de la distillation de la houille, la concurrence contre la production étrangère nous serait rendue encore plus difficile qu’elle ne lest aujourd’hui.
- 5° Les droits sur nos matières premières telles que soude, bichromate de potasse, sont déjà tellement exagérés, que nous ne pouvons pas supposer qu’on songe à les augmenter encore, car les droits actuels : 6 fr. 50 pour la soude, A fr. 10 pour le sel de soude, sont les mêmes que lorsque les produits avaient une valeur double et même triple de la valeur actuelle.
- Les d oits sur la soude devraient être con-
- sidérablement diminués, et ceux sur le sel de soude supprimés, car cette fabrication a fait de tels progrès en France que l’on n’importe plus aujourd’tiui de sel de soude, et qu’on en exporte de grandes quantités. La conséquence du droit sur le sel de soude est de maintenir le prix de ce produit de 30 à 40 pour 100 plus cher en France que de l’autre côté du Rhin.
- Le drawback ne pourrait être utilisé par suite de la transformation ou de la disparition des matières premières qui entrent dans ces fabrications.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Mordant pour la teinture en noir,
- Par M. Ch.-F.-H. Noroy.
- L’auteur emploie comme mordant, pour la teinture en noir, une liqueur obtenue en attaquant l’amidon par l’acide nitrique, dissolvant dans le produit un oxyde métallique et alcali-nisant ensuite la liqueur.
- Djns un vase en fonte émaillée, on verse deux parties d’acide nitrique sur une partie d’amidon de riz, de pommes de terre, de céréales, etc., et l’on chauffe doucement jusqu’à ce que la masse, après que l’amidon s’est dissous, commence à dégager des vapeurs rouges. A ce moment, on retire le feu et on laisse la réaction assez violente s’achever d’elle-même, ce que l’on reconnaît à la cessation de vapeurs nitreuses.
- La liqueur ainsi obtenue jouit de la propriété connue de dissoudre presque tous les oxydes métalliques: ceux d’aluminium, magnésium, zinc, cuivre, fer, manganèse, nickel, cobalt, étain, antimoine, arsenic, etc., et d’empêcher la précipitation ultérieure de ces oxydes par les alcalis caustiques ou carbo-natés.
- En ajoutant à ces dissolutions métalliques de la potasse, de la soude ou de l’ammoniaque en léger excès, on obtient des liqueurs contenant les oxydes sous une forme éminemment attirable par les fibres et permettant le mordançage de tous textiles, laine, coton, soie, jute, etc., pour teinture en toutes nuances de noir.
- Transformation des fils de jute prenant l'apparence de la laine,
- Par MM. F. Mullier et E. Monnet.
- L’emploi de la soude caustique concentrée de 36 à 40 degrés Baumé permet de constater diverses réactions assez étonnantes dans les applications industrielles.
- Dans le cours de ses recherches, l’inventeur ayant appliqué la même réaction aux fibres
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- de jute a constaté l’intérêt particulier et industriel de cette nouvelle application. Par le fait de l’application de la soude caustique, la fibre de jute subit une transformation qui lui donne toutes les apparences de la laine et permet do fabriquer avec elle des tissus exclusivement composés de fibres végétales ayant une entière ressemblance avec les tissus composés de matières animales.
- Perfectionnements aux machines a laver, Par M. Oct. Dixic Deacon.
- Cette nouvelle invention est spéciale aux machines qui ont une boîte ou caisse dans laquelle tournent les étoffes à laver. Ces machines ont été d’un usage assez restreint jusqu’à ce jour, parce que leur construction était difficile et coûteuse.
- La nouvelle machine se compose d’une ou de plusieurs chambres ou récipients de lavage, parfois, disposés pour tourner dans une boîte ou caisse et munis d’un ou de plusieurs côtés mobiles. Ces récipients sont munis de bras et de leviers et actionnés par le moyen d’une ou de plusieurs rainures hélicoïdales. L’étanchéité du peint autour de l’extrémité saillante du tourillon est assurée par l’application d’une rondelle en cuir ou caoutchouc.
- L’établissement des cloisons perforées a pour but la chasse alternative de l’etiu d’une chambre pour l’introduire dans la suivante. Un mécanisme convenable permet d’imprimer un mouvement de rotation soit à bras, soit au moyen d’un moteur quelconque.
- Teinture des tissus d’amiante,
- Par M. Sërracin.
- Les fils sont employés en bobines et non en écheveaux ; on fait passer le fil d'abord dans l’eau, puis dans une solution d’albumine. On comprime entre des rouleaux, et l’on sèche sur des cylindres ; le fil passe ensuite dans une solution de couleur d’aniline contenant de 1 à 5 grammes de couleur par litre ; le bain est chauffé, suivant les cas, de 60 à 100°. On rince, on sèche et l’on enroule.
- Le fil est teint à l’intérieur comme à l’extérieur.
- Appareil servant à l'imprégnation au lavage et à la teinture du {il en écheveaux,
- Par M. Greeven.
- L’*appareil de M. Greeven donne au liquide la-eur ou tinctorial une circulation telle que les écheveaux de fil viennent alternativement en contact avec le liquide et l’air sans jamais pouvoir s’enchevêtrer et s’embrouiller.
- Les écheveaux étant tendus plus ou moins rigidement, selon qu’il est nécessaire, plongent
- dans un réservoir, dans lequel le liquide arrive par un orifice ménagé à l’extrémité inférieure et de manière que le niveau du liquide produise peu à peu l’immersion des écheveaux de fil.
- Une fois ces derniers recouverts, il est nécessaire d’arrêter l’arrivée du liquide et laisser séjourner le temps voulu. Puis le liquide est soutiré soit par un robinet de vidange ou au moyen d’une pompe, et des alternatives d’entrée et de sortie du liquide se succèdent aussi souvent et aussi longtemps qu’il est nécessaire.
- Le mécanisme très simple de l’appareil le rend essentiellement facile à installer.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Application des couleurs azoïques.
- Benzopurpurine.
- Cette couleur fait partie de la classe de., rouges azoïques, et sans être nouvelle n’est encore connue que des teinturiers assez importants pour être visités et sollicités par les fabricants de couleurs.
- Parmi les rouges azoïques, c’est un des plus brillants, mais aussi moins solide, par exemple, que les deltapurpurine, un peu meilleur, toutefois que les congo,.
- Il lient assez bien sous l’action de la lumière, des savons et des alcalis, mais résiste moins à celle des acides, et de la transpiration, ce qui est un inconvénient pour la bonneterie se portant directement sur le corps.
- Pour toutes autres destinations il est d’un bon usage, et c’est surtout pour le coton qu’il est utile, à cause de sa facilité d’application sur cette matière, commune aux couleurs azoïques.
- Le procédé de teinture est le suivant :
- Pour 50 kil. de coton, de lin, de chanvre, de ramie ou de jute :
- Savon...................... lk500
- Borax...................... 2k500
- Benzopurpurine............. lk500
- Mettre d’abord le savon avec l’eau, écumer le bain s’il se forme des flocons de savon calcaire ; ajouter ensuite les autres substances.
- On peut remplacer le borax par moitié (lk250) de carbonate de potasse.
- Teindre une heure au bouillon.
- Aviver dans un bain froid contenant 2k500 de cristaux de soude -, tordre et sécher sans rincer.
- La nuance gagne en vigueur et en intensité en remplaçant cette dissolution de soude par un bain d’huile tournée préparé comme suit :
- Eau........................ 25 litres
- Cristaux de soude.......... 5 kil.
- Huile pour rouge turc... 5 —
- On sèche encore sans rincer.
- Les bains de teinture servent pour les passes suivantes, en diminuant les doses de moitié pour les mordants et d’un tiers pour
- Ile colorant.
- Pour les roses, on emploie 100 à 200 gram-
- Sur soie.
- mes de couleur pour 100 kil. de coton.
- A une température voisine du bouillon (80 à 90 degrés) teindre environ 45 minutes avec : Pour 50 kil. :
- Savon..................... 2k500
- Phosphate de soude..... 2k500
- Benzopurpurine............ lk500
- On obtient ainsi un rouge très vif.
- Les étoffes soie et coton sont traitées comme les soies pures.
- Sur laine et coton.
- Ces tissus mélangés sont teints avec :
- Pour 50 kil. :
- Phosphate de soude...... kk
- Carbonate de potasse.... lk
- Benzopurpurine............. lk500
- La teinture se fait au bouillon, en une heure environ.
- La benzopurpurine 4 B est la plus brillante ; c’est celle de notre échantillon -, la marque 1 B, plus terne est aussi la plus résistante à l’action des acides.
- Il ne faut pas perdre de vue que c’est toujours en présence de réactifs alcalins que doivent être travaillées ces couleurs.
- Benzoazurine.
- Les benzoazurines sont encore des couleurs azoïques, et convenant ainsi pour les fibres végétales principalement.
- Elles résistent convenablement aux acides, à l’air et à la lumière.
- Notre échantillon est de la marque G, la plus bleue; les sortes K, et l’azo bleu sont plus rouges.
- La teinture du coton et des autres textiles végétaux se fait avec :
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- Pour 50 kil. :
- Savon....................... lk500
- Sulfate de soude......... 3 à 4k
- Benzoazurine................ lk500
- Une heure au bouillon.
- Mettre d’abord le savon avec Peau, et épurer le bain, s’il y a lieu, comme pour la ben-zopurpurine.
- La teinte monte rougeâtre, mais devient bleue lorsqu’on rince en eau froide.
- D’après expériences récentes, les teintes de benzoazurines gagnent beaucoup en résistance à la lumière et au porter, en ajoutant dans le bain de teinture, après une heure de travail :
- Sulfate de cuivre.......... 2 kil.
- Et continuant la teinture une demi- heure.
- Sur soie et soie-coton.
- Teindre au bouillon, environ 45 minutes
- pour 50 kil. de matières :
- Savon...................... 2k500
- Phosphate de soude...... 5k
- Benzoazurine............... lk500
- Après teinture, aviver à l’acide acétique.
- Sur laine-et-coton.
- Teindre avec :
- Phosphate de soude........ 5 kil.
- Rincer à froid, et aviver à l’acide acétique.
- Cependant ces bleus n’unissent pas aussi bien sur les mélanges que sur des textiles purs. Lors donc qu’avec du coton on aura de la soie ou de la laine, il sera bon d’ajouter un peu de bleu-alcalin au bain de teinture, lequel se développe ensuite dans l’avivage à l’acide acétique.
- On peut encore faire un remontage après teinture en benzoazurine, à l’aide du bleu-méthyle.
- Teintes composées.
- Les couleurs azoïques se mélangent bien entre elles et même avec des colorants d’autres origines, en donnant des teintes composées dont nous citerons quelques exemples.
- Nous aurons alors à faire usage d’un jaune de la même série, qui pourra être la chrysa-mine ou le jaune de Hesse.
- Nous avons donné le mode d’application de ces colorants dans la Revue de la Teinture de 1889 (p. 85 et 93) -, il est sensiblement le même que pour les rouges et bleus ci-dessus, et pour les mélanges, on emploiera le procédé des berizopurpurines.
- Voici quelques-uns de ces mélanges; doses pour 50 kil. de textiles :
- Vert assez vif. — Berzoazurine G. 200 gr.-, Chrysamine 600 gr.
- Vert myrthe. — Benzoazurine G. et Chrysamine; de chaque 1 kil.
- Grenat moyen. — Benzopurpurine lk500; Benzoazurine G. 300 gr.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Violets. — Azobleu 1 kil., et Benzopurpurine 4 B., 500 gr. (proportions variables suivant qu’on désire un violet bleuâtre au rougeâtre).
- Bronze. — Benzoazurine R. Benzopurpurine 1 B, Chrysamine, de chaque 500 gr.
- Bleu-marine. — Benzoazurine R. lk500 ; remontage à froid, avec extrait de campêche
- lk500, tourné au sulfate de cuivre.
- /
- Nuançages divers.
- Il faut considérer qu’un textile de nature végétale étant teint avec une couleur azoïque (comme celles ci-dessus), se trouve, par le fait, mordancé pour les autres couleurs d’aniline qui ne tireraient pas sur ces textiles sans mordançage préalable.
- Tous ces fonds de rouges, de bleus et de jaunes azoïques peuvent donc être nuancés avec dê la fuchsine, de la safranine, des violets et verts méthylés, etc., sans qu’il soit besoin d’avoir recours au sumac, sel d’étain, ni autres mordants pour coton.
- AUTRES COULEURS AZOÏQUES
- Tous les jours des couleurs nouvelles de cette classe sont créées, et sont le plus souvent tellement peu différentes des produits connus, qu’elles n’arrivent pas à se faire une place dans le commerce.
- Nous en citerons quelques-unes qui, cependant, se font concurremment avec celles citées.
- Orange de Toluylène.
- Donne des teintes chamois et orangées, se trouve sous les deux marques G. et R., cette dernière étant la plus rouge.
- Pour 100 kilogrammes de coton on emploie 2 kilogrammes et demi de savon de Marseille. Après avoir fait bouillir, on ajoute 10 kilogrammes de phosphate de soude, et la proportion voulue de matière colorante qui variera de 1/4 à 4 pour 100.
- La teinture se fait en une heure à chaud, et le bain doit être court : 25 lit. d’eau par kil. de fd.
- Sulfoazurine.
- Teint le coton et les fibres végétales, une heure à l’ébullition avec 10 pour 100 d’acétate de soude.
- Sur laine, avec 100 pour 100 de sulfate de soude.
- Elle donne des teintures modes avec toutes les couleurs directes. Avec 1/2 pour 100 de chrysamine G. 1/2 pour 100 de purpurine 1 B et 5 pour 100 de sulfoazurine, on obtient un noir.
- C’est un bleu copulé plutôt qu’azoïque.
- Rosazurine.
- Donne d’assez jolies teintes rouges violacées, et s’applique sur coton avec colorant 10 pour
- 100, savon 10 pour 100, sel ordinaire au sulfate de soude 10 0/0.
- Jaune-diamine, rouge-diamine, bleu-diamine.
- Ces couleurs teignent le coton directement : on ajoute au bain 10 pour 100 de sulfate de soude et 5 pour 100 de cristaux de soude ; — ou 10 pour 100 de phosphate de soude et 2 à 3 pour 100 de savon de Marseille. Pour la laine, on met simplement 10 pour 100 de sulfate de soude.
- Les rouges de St-Denis, de Congo, la Thioflavine dont nous avons plusieurs fois parlé sont de la même classe de colorants.
- Les Deltapurpurine, Pourpre de Hesse, azo-bleus, azo violets n’en sont que des variantes et des synonymes.
- TEINTURE DU COTON
- par les Alizarincs
- Procédé de MM. LECOMTE et DUCHEMIN
- Les dérivés de l’anthracène, ou produits d’alizarine, sont les seules couleurs artificielles qui, jusqu’à présent, aient donné des teintes solides (1) ; elles reproduisent bien la garance sous ce rapport et, de plus, prêtent aune grande variété de nuances que les alizaris naturels ne donnaient pas : par exemple, les bleus, lee jaunes et par conséquent les verts.
- Les procédés généraux d’application des couleurs d’alizarine sont basés sur l’emploi de mordants chromiques précédant la teinture, comme cela a lieu en général pour les mordants.
- Un procédé récemment breveté par MM. Ch. Lecomte et Duchemin père et fils, renverse cet ordre d’opérations, et au lieu de mordancer préalablement en chrome, se sert de cet agent pour développer la couleur imprégnant déjà les fibres. Il rappelle quelques méthodes de noir d’aniline.
- Ce mode opératoire est simple et expéditif, disent les auteurs, et cela ressort aussi de la description du procédé.
- Il est applicable à toutes couleurs d’alizarine et dérivées, telles que celles que l’on désigne : alizarines bleues et vertes, alizarine noire , naphtazarine bisulfitée , alizarine rouge, purpurine artificielle, alzarine violette galléine, gallocyanine, céruléine, brun d'an-thracène, alizarine jaune.
- Mode opératoire
- Le principe du procédé repose :
- 1° Sur l’imprégnation de la fibre, jusqu’à épuisement du bain ;
- 2° Sur le développement et la fixation de la teinte à l’aide d’un sel de chrême.
- En voici un exemple :
- (1) Avec les cachous de Laval, qui sont d’un® classe à part.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Le coton débouilli est passé au sulforici-nate d’ammoniaque (huile pour rouge) exprimé, séché et vaporisé trois quarts d’heure à une atmosphère.
- Puis on l’entre dans un bain de teinture contenant pour 50 kilogr. de coton :
- Colorant’..... 5, 10, 15 ou 20 0/0
- Acide acétique....... 1 litre.
- Eau.................. 700 —
- On chauffe très doucement pendant un quart-d’heure, puis on monte la température à 90 ou 95 degrés, à laquelle on se tient jusqu’à épuisement du bain.
- Les cotons sont égouttés, puis portés dans un deuxième bain à 90 degrés, contenant, pour les 50 kilogr. de coton :
- Acide chrômique à 18° Baumé 50 à 60 lit.
- Eau...................... 700 —
- Ce bain, renfermant le coton, est porté au bouillon et maintenu ainsi A5 minutes.
- La nuance, qui était terne dans le premier bain, se développe alors dans celui-ci, vive, nourrie et solide.
- On rince à froid ; on donne, non obligatoirement, un savon bouillant, et dans ce cas un nouveau rinçage ; enfin on sèche.
- Ce procédé peut subir quelques modifications; ainsi, après l’huilage, les cotons pourront passer dans un bain faible d’acétate d’alumine ou d’autre mordant, tel que de fer ou de nickel.
- Au sulforicinate d’ammoniaque, on peut substituer le sulforicinate d’étain.
- Les proportions, enfin, des formules ci-dessus sont variables.
- Dans tous les cas, on obtient par ces moyens une grande variété de nuances solides, ne dégorgeant ni à l’eau ni aux frottements, résistant à l’air, au savon, à la lumière.
- Il est facile de voir que ce procédé émane de praticiens consommés en même temps que chimistes compétents.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art duteinturier-dégraisseur
- DES COULEURS SUR SOIE
- (Suite)
- VIOLETS SUR SOIE.
- C’est encore par les anilines que nous obtiendrons à peu près toute la série des violets sur soie.
- Il faut employer les produits les plus vifs et les plus frais, dits violets-méthyle, ou de me-thilaniline ou violets de Paris ; ils nous donneront depuis la nuance presque rouge jusqu’à celle voisine du bleu ; les teintes rouges donnent les violets mauve, les bleues les violets pensée ; la marque 3B, ou N° 170 de Poirrier, tient le milieu.
- Dans les tons clairs, ils donnent des gris-perle, et dans les demi-clairs, les rouges produisent les lilas et les bleus les panne.
- Violds vifs.
- La teinture se fait sur bain d’eau simple, sans acide ni alcali ; toutefois, une petite quantité de savon donne plus d’uni ; avec le savon, il faudra une légère trace d’acide.
- Opérer, du reste, absolument comme pour les « rouges et roses vifs ».
- Aucune couleur ne monte plus facilement et n’est plus commode à teindre que ces violets; mais, à cause même de cette facilité, il faut, pour éviter de nuancer (fiammer ou bringer), aller doucement en ajoutant le colorant en plusieurs fois, en opérant sur des bains larges et en chauflant peu.
- Gros violets.
- Pour ces teintes, on peut employer des violets moins frais, dits violets de fuchsine, mais comme leurs prix sont très peu différents, il sera inutile de nous encombrer de toutes ces couleurs.
- Les gros violets comprennent les classes des praline, scabieuse, aubergine.
- Pour les produire, on donne un pied de gris ) à l’induline, suivant le procédé décrit à l’article « Bleu-Marine », et l’on termine sur un violet rouge ou bleu, suivant l’échantillon, ainsi qu’il est dit aux « Violets vifs ».
- Toutefois, l’induline poussant au bleu, il faut presque toujours par dessus des violets rougeâtres.
- Le mélange des deux colorants dans le même bain ne donne pas de bons résultats.
- On peut encore faire ces couleurs par l’or-seille, suivant le moyen indiqué ci-dessous pour la teinte prune.
- Prunes.
- Le prune est un violet très foncé à reflet rouge, v.
- On peut l’obtenir comme les gros violets, avec un fonds d'induline assez corsé, et un nuançage au violet d’aniline rouge.
- Le procédé à l’orseille est aussi employé.
- Il consiste à donner un fond de bleu Ni-cholson[(voir : Bleus vifs, procédé au savon).
- Puis dans le bain d’acide où le bleu £e développe, on ajoute de l'orseille ébouillantée et passée au tamis, avec une très petite quantité de bain de campêche.
- On mène la soie lentement dans ce bain porté à chaleur de la main.
- A la fin de l’opération, on tourne le bain par une petite pierre de vitriol.
- Il est plus simple, mais moins avantageux,
- de teindre du coup avec :
- Bleu-acide................. 3 gram.
- Orseille (ébouillantée)... 60 —
- Bain de campêche......... 1 verre.
- Acide sulfurique.......... 20 gram.
- Mener doucement : le bleu monte d’abord, j puis la teinte vire au violet ; à la fin, on ajoute 20 grammes de sulfate de cuivre.
- A partir de ce moment, on surveille bien l’échantillonnage et on arrête à temps.
- Violets pour ameublements.
- Pour faire un violet assez solide, il faut commencer par un pied de cochenille (voir ( aux Sauges) et terminer dans un bain de carmin d’indigo (voir Bleu-Ciel).
- L’œil du teinturier appréciera la force du pied de rouge, suivant l’échantillon demandé.
- Si l’on veut foncer la nuance, on ajoutera un peu de rouille dans le bain de carmin, qui aura pour effet de brunir la cochenille.
- Sans doute, le carmin n'est pas très solide, mais sur un fond de cochenille la teinte sera toujours soutenue quand même elle se débleuirait par le temps.
- Violets sur fonds colorés.
- Les violets étant un mélange de bleu et de rouge, on peut toujours tranformer l’une de ces couleurs en violet, en teignant en rouge sur fond bleu et en bleu sur fond rouge.
- Les gris-perle et tous violets clairs ss remontent en violets pius corsés, c jmrne si l’on teignait sur fonds blancs, en tenant compte, toutefois, de leurs reflets rouges uu bleus.
- Un fonds contenant du jaune (orangé, vert) ternit les violets-, s’ils sont clairs, on peut encore faire des gros violets ; un peu plus fon-s cés, ils sont bons pour prunes. Le jaune franc ne peut pas convenir pour ces nuances, à moins qu’il soit très clair et qu’on en fasse un prune.
- Sur orangé, teindre en bleu ; sur vert, teindre en rouge, mais on ne réussit que sur les verts à reflets bleus.
- Suivant que ces fonds sont demi-clairs ou bien pleins, on obtient des gros violets ou des prunes.
- Tous les gris-clairs peuvent faire des violets corsés, en tenant compte de leur œil (bleu, rouge, etc.)
- En échantillonnant, on peut toujours ajouter dans le bain du bleu d’aniline (acide) ou de la fuchsine pour porter au bleu ou au rouge, suivant le besoin.
- Verts sur soie
- Les verts sont des mélanges de bleu et de jaune, mais il y a aussi des verts d’aniline tout formés.
- Parmi ceux-ci, les verts méthyle et les verts-acide sont les plus recommandables pour la soie ; toutefois, ils sont très bleus et, dans la plupart des cas, il faut les corriger par du jaune, tels que l’acide picrique ou le jaune d’or.
- Verts vifs
- 1° Donner un pied de bleu au carmin d’indigo (voir aux bleus) et terminer sur un bain
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- d’acide picrique légèrement acidulé (comme toujours), soit à l’acide sulfurique, soit à l’acide acétique.
- En employant ce dernier, on évite de rincer.
- Les verts clairs (vert d'eau, Isly, gris-verts) se font en carmin d’indigo et acide picrique.
- 2° Mais pour obtenir un beau vert-émeraude conservant son éclat à la lumière, on emploie pour une robe :
- Bain de savon à 10 0/0.... 1/2 lit.
- Acide acétique............. 60 gr.
- Eau.......................... 40 lit.
- Chauffer de 40 à 50 degrés, ajouter :
- Vert-rnéthyle B.......... 2 à 5 gr.
- Lisser, rincer sur eau pure, égoutter et jaunir dans un bain froid contenant :
- Acide acétique........... 25 gr.
- — picrique.............. 1 à 2 —
- Aussitôt le vert devenu frais et brillant, lever, égoutter et apprêter sans rincer.
- Il ne faut pas mettre trop d’acide acétique avec le picrique, qui ferait tomber le vert.
- Si au lieu de passer en acide picrique la soie teinte au vert-méthyle, on la termine dans un bain de violet de Paris moyen, on obtient alors un vert très bleuté, un peu rabattu, qui est la teinte paon.
- Gros ver's
- Dans cette catégorie se classent les épinard, laurier, prairie, myrthe, etc.
- Donner un fond de bleu Nicholson (voir aux bleus), sans chercher les bleus les plus purs : le 4 B suffit dans la plupart des cas.
- Quand le fond de bleu a été reconnu suffisant, rincer à cause du savon, puis virer au vert dans un bain froid de jaune d’or (2 gr. en moyenne) et d’acide sulfurique (30 gr.)
- Rincer et sécher.
- Ces verts se font encore par le carmin d’indigo, le terra et un peu d’orseille, en un seul bain un pçu acide.
- Bronze et vert russe
- Ces deux teintes représentent les verts tout-à-fait foncés, le premier à reflet jaune, le second à prédominance de bleu.
- Il leur faut un pied de bleu Nicholson (4 B), demi-clair pour le bronze et assez plein pour le russe, puis terminer sur :
- Boonze Russe
- Curcuma............. 100 gr. 50 gr.
- Orseille........... 50 — 30 —
- Campêche (ext.)... 10 — 10 — Acide sulfurique... 30 — 30 —
- On obtiendra de cette façon des teintes bien corsées • si on les veut presque noires, on ajoutera à la fin un demi-verre de rouille.
- Rincer et sécher.
- Verts pour ameublements
- Employer le procédé au carmin d’indigo et à l’acide picrique, et si l’on veut des verts
- moins frais (qui conviennent mieux pour le meuble), remplacer l’acide picrique par le jaune d’or, et pour plus sombre encore, par de l’orangé.
- Ces moyens ne donnent pas des grands teints, mais ils sont suffisants.
- Verts sur fonds colorés
- Les fonds jaunes et bleus se transforment facilement en vert, en recouvrant les premiers de bleu et les seconds de jaune.
- Tous fonds contenant du rouge ternissent les verts ; c’est ainsi que les violets et les orangés ne peuvent donner que des verts foncés, et encore les violets ne doivent-ils pas dépasser les tons demi-clairs.
- Sur ces violets, remonter leur fond au carmin d’indigo, et finir en acide picrtque (pas d’autre Jaune).
- Sur orangés, virer au carmin d’indigo, ou autre bleu bien pur.
- Les teinies bronze et vert russe s’obtiendront sur ces fonds teintés, suivant le procédé décrit plus haut, en supprimant l’orseille pour les violets et le curcuma pour les oranges; mais pour les fonds violets (qui ne doivent toujours être que demi-clairs), il faudra ajouter un peu de carmin d’indigo dans le bain pour arriver au vert russe.
- L’échantillonnage, du reste, doit guider en se rappelant que le rouge (soit de l’orseille, soit du fond) pousse au noir, et que le campêche a pour but de soutenir ce fond ; si l’on en met trop, on aura alors un gris foncé indéterminé, quelque chose comme une teinte suie.
- Tous les gris clairs peuvent se transformer en bronze et en russe, quelques-uns même en gros verts, en diminuant dans les bains la couleur de leur reflet spécial.
- 11 reste entendu que tous ces fonds colorés doivent être très nets et sans frappures, sinon il faudrait les démonter.
- Mauricb GUÉDRON
- CHAMBRE SYNDICALE
- Des Teinturiers - Dégralsseurs
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 3 FÉVRIER
- (Suite.)
- Travaux
- L’ordre du jour appelle l’élection de cinq membres du Comité.;
- Sont élus :
- MM. Petitdidier, Jolly, Tupinier, Peneau, pour trois ans, et M. Tissier, dont le choix provisoire fait par le Comité, se trouve ainsi confirmé par l’assemblée générale, est élu pour le temps restant à courir au membre qu’il remplace.
- Il est ensuite procédé au tirage au sort des commissions arbitrales.
- Sont désignés pour le premier trimestre : MM. Petitdidier, Tissier, Fleury.
- Pour le deuxième trimestre : MM. Mars, Hallu (Emile), Vinois.
- Pour le troisième trimestre : MM. Joly, Peneau, Tupinier.
- Pour le quatrième trimestre : MM. Lhuillier, Orliac, Babillon.
- Délibérations
- Allocution de M. le président Vinois résumant les faits les plus importants de l’année.
- Rapport anuuel de M. Babillon-Marchal, travail étendu et intéressant, duquel nous extrayons les passages suivants :
- Messieurs et chers collègues,
- Pour la première fois, votre Comité a l’honneur de vous présenter le compte-rendu annuel de ses travaux. Vu leur peu d’importance, ils ne mériteraient pas d’être signalés ; mais les onze séances tenues par votre Comité ont été remplies assez sérieusement, pour vous donner la preuve qu’il tient à marcher de l’avant, à rechercher les idées utiles, et à réaliser les projets intéressant notre corporation.
- Lors de la séance du 4 février 1889, quarante-huit teinturiers avaient donné leur adhésion à la reconstitution de la Chambre syndicale; dans le courant de l’année, seize nous ont abandonnés, et neuf autres sont venus combler en partie les vides.
- Vous vous êtes sans doute demandé d’où venait le peu d’empressement à faire partie de la Chambre syndicale?
- Ceux d’entre vous qui ont cherché à recueillir des adhésions, ont constaté comme moi de l’indifférence et peut-être de l’antipathie.
- Or, voici les principaux motifs de refus donnés par nos confrères :
- La Chambre syndicale ne devrait pas comprendre certains spécialistes ; ou bien elle devrait être limitée aux seuls teinturiers travaillant eux-mêmes.
- D’autres ont mis en avant le prix de la cotisation.
- Il est à noter que ceux qui réclament l’exclusion des teinturiers pour confrères, sont les premiers à faire en petit ce qu’ils trouvent mauvais que d’autres fassent en grand.
- L’autre objection, la cotisation, est plus sérieuse, elle se traduit matériellement, et la moitié des démissions l’a eue pour cause;
- Lors de la discussion des statuts, votre Comité a sérieusement recherché la possibilité de diminuer la cotisation, sans en trouver le moyen ; et je crois qu’après une année d’expérience, c’est encore son avis, et ce le sera aussi longtemps que nous ne serons pas plus nombreux. Mais ne croyez pas que l’abaissement delà cotisation, si nous pouvions l’établir, amènerait le triple, ni même le double d’adhérents.
- Laissez-moi vous le dire, avec l’appui de quelques renseignements personnels, cette I mesure nous amènerait vingt, peut-être trente, difficilement plus de membres nouveaux, et c’est tout.
- Admettez la cotisation de 25 fr., et dites ce que vous pourrez faire, à raison de quatre-vingts membres, des deux mille francs re* cueillis.
- Il faudra le local pour les réunions ; un em-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- ployé salarié pour faire les convocations aux séances du Comité, aux séances des commissions arbitrales, faire les rapports sur les affaires litigieuses, et la copie ou le tirage des procès-verbaux des séances à adresser aux quatre-vingts membres ; tenir le bureau de placement et le reste.
- Est-il impossible de trouver une combinaison qui permette d’y arriver, je ne dis pas cela, et vous aurez raison, tout-à-l’heure, de discuter sérieusement une proposition en ce sens qui vous sera présentée. ..
- Aussitôt constitué, votre Comité s’est empressé de former les commissions arbitrales, dont la composition a été de suite communiquée à l’administration. Malheureusement, elle n’en a pas donné connaissance aux juges de paix.
- Aussi, a-t-il été résolu que, cette année, le Comité lui-même ferait cette communication à tous les pouvoirs judiciaires
- Nous tenons à affirmer, en même temps, et la compétence de ces commissions, qui peuvent s’adjoindre des membres pour les cas difficiles, et le désir de toute la corporation d’être jugé, autant que possible, par ses pairs.
- Douze litiges ont été soumis à vos commissions arbitrales et ont donné lieu à quatorze séances; trois de ces affaires étaient apportées amiablement par les parties, les neuf autr es étaient envoyées devant nous par trois juges de paix seulement.
- Nous avons eu la satisfaction d’arranger neuf de ces litiges, et les autres ont motivé, un rapport, où les experts se sont efforcés de donner aux juges une appréciation bien exacte de la difficulté.
- L’existence de notre Chambre étant ainsi consacrée, le président de l’ancienne Chambre syndicale, M. Rigolot, offrit à votre Comité, au nom de la commission de la Caisse de secours, de reprendre le reliquat de cette Caisse, à charge de n’en disposer que dans les conditions prévues par les fondateurs, c’est-à-dire au profit seulement de tout membre de la corporation.
- Votre Comité crut devoir accepter, trouvant là le moyen de continuer les traditions de bienfaisance de nos anciens.
- Une demande fut accueillie, et donna lieu à la délivrance d'un secours de 30 fr.
- De ce fait, le reliquat de l’ancienne caisse, 617 fr., est à ce jour de 587 fr.
- Désireux d’être utile aux ouvriers de la partie, autrement que par des secours, votre président émit l’idée qu’un bureau de placement gratuit pourrait leur rendre bien service.
- Ce projet fut sérieusement étudié, et depuis le 1er décembre, ce bureau de placement est ouvert, ici même, au Secrétariat de l’Union nationale.
- Tous les ouvriers et employés de la teinture peuvent gratuitement se faire inscrire sur un registre, où sont en même temps consignées les offres d’emploi...
- Dans notre dernière séance, une circulaire du ministre du commerce a provoqué notre attention au sujet de l’importante question des traités de commerce.
- Dans un rapport très approfondi, très complet et dont notre Comité vient tout-à-l’heure d’approuver les termes, M. Fleury, président de la commission, a bien nettement exposé les intérêts des teinturiers-dégraisseurs, qui, par leur situation de consommateurs, doivent désirer les droits les moins élevés possibles but les produits employés par eux.
- Les savons, les produits chimiques, les extraits de bois de teinture, l’essence de pétrole, le charbon, subissent des droits élevés, qui, pour quelques-uns, dépassent le prix d’achat.
- Aussi, a-t-il réclamé très énergiquement une diminution sensible, sinon la suppression complète des droits d’entrée sur ces produits.
- Il ne faut pas s’illusionner; d’autres industriels viendront demander tout le contraire de nos vœux.
- Mais il est bon que notre corporation élève la voix : elle représente uue somme d’intérêts assez importants, pour que nous ne perdions aucune occasion de prouver que nous existons, et de revendiquer des adoucissements aux charges qui pèsent sur nous.
- Il faut que notre voix soit entendue, et pour la rendre forte, susceptible d’être écoutée, il faut que nous soyons nombreux, il faut que chacun travaille à augmenter par des adhésions nouvelles l’importance de notre groupe syndical.
- Et ce dernier mot sera le résumé de ce compte-rendu de nos travaux que vous voudrez bien, nous l’espérons, honorer de votre approbation.
- Elle sera pour nous un précieux encouragement à redoubler d’efforts.
- Pour mieux réussir, nous faisons appel au concours de tous les membres.
- Venez donc de temps à autre, le premier lundi de chaque mois, assister à nos séances.
- Outre que cette fréquentation rendra facilement l’union et la concorde de plus en plus complètes parmi nous, vous pourrez exposer vos idées, apporter vos projets, que nous serons heureux de discuter avec vous.
- Et de cette réunion d’efforts, de cette concentration de bonnes volontés, sortiront forcément des améliorations, dont la corporation sera redevable à la Cbambre syndicale, à l’association toute fraternelle des teinturiers-dégraisseurs.
- De nombreux applaudissements témoignent que l’assemblée donne son approbation aux travaux de son Comité.
- Le président donne ensuite la parole à M.Drevet pour sa proposition d’organisation nouvelle delà Chambre syndicale,ayant pour base 1 abaissement de la cotisation et la séparation d’avec 1 Union nationale.
- Cette proposition est provisoirement ajournée.
- Le règlement de la caisse termine la séance. Il se solde par un disponible de 123 fr. 75.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 201047. — Hamblet. — Perfectionnements dans les machines ou appareils pour l’impression en deux ou plusieurs couleurs.
- 201113. — Michalot. — Perfectionnements aux machines à laines.
- 201246. — Van IIees et Cie. — Procédé pour l’obtention de feutres teints pour chapeaux par le foulage de poils et l’emploi d’un mordant.
- 201278. — Fougeirol. — Appareil à humecter et sécher les soies, dit Broveur.
- 201333. — Wood et Robinson. — Perfectionnements aux machines à étendre la com-
- position et à sécher, employées dans la fabrication des tissus imperméables.
- 201402. — Giron (veuve). — Procédé et appareil d’enroulement mécanique et automatique des étoffes en spirales de 1 centimètre de pas ou environ appliquées à la teinture ou aux apprêts de tissus. '
- 201417. — Ingham. — Perfectionnements dans la teinture des tissus ou tricots en fibres végétales et animales mélangées.
- 201421. — Baswitz. — Perfectionnements apportés dans le mode de traitement des tissus par l’oxyde de cuivre ammoniacal : dans le but de les rendre imperméables et ininflammables.
- 201451. -- De Franqueville. — Application nouvelle de moyens connus concernant l’industrie du blanchissage de la toile et du linge de table.
- 201544. — Briant-Delamare. — Application des décolorants de toutes espèces sans distinction sur les tissus de drap quels qu’ils soient, confectionnés avec toutes sortes de matières renaissance et laine mélangées, pris à tout état à leur sortie du métier à tisser et conduits jusqu'à l’état foulé, destinés soit à la teinture, soit à l’impression sur , tissus.
- Certificats d'addition.
- 199631. — Brottex. — Brevet du 20 juillet 1889, pour un nouveau système d’élargisseur pour étoffes.
- 198521. — Société Farbenfabriken, vorm. Fred. Bayer et Gie. — Brevet du 27 mai 1889 pour procédé de préparation de couleurs azotiques inaltérables pour la teinture et l’impression.
- BIBLIOGRAPHIE
- LA SOIE au, point de vue scientifique et industriel. Le ver à voie. La Sériciculture. Le dévidage des cocons. La soie le moulinages. Etude physique et chimique. Les soieries. Le tissage. La teinture. Documents statistiques, par Léo Vignon, maître de conférences à la faculté des sciences, sous-directeur de l’école de chimie industrielle de Lyon. Paris, 1800 1 vol-in 16 de 360 pages, avec 81 figures intercalées dans le texte. (Bibliothèque des connaissances utiles.) Cart. 4 fr. 50.
- L’industrie de la soie est française. A ce titre nous signalerons l’ouvrage que M. Léo Vignon, sous-directeur de l’école de chimie industrielle de Lyon fait paraître dans la collection de la bibliothèque des Connaissances utiles sous le titre : La Soie.
- L’Introduction traite du cocon et de son origine. La première partie est consacrée aux fils de soie. Les soieries en étoffes renfermant de la soie forment la deuxième partie. L’essai des soies, la fabrication des soieries, la teinture de la soie, le tissage, l’impression, les apprêts, l’art dans l’industrie des soieries forment autant de chapitres.
- L’ouvrage se termine par des documents statistiques. De nombreuses figures relatives à l’histoire naturelle du ver à soie et du cocon, à la filature, à la teinture, au tissage, à l’impression, aux apprêts complètent ce livre utile dont la rédaction ne pouvait être confiée à un savant plus compétent.
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- LÀ REVUE DE LÀ TEINTURE
- La partie principale de l’ouvrage est celle relative à la fabrication des fils et tissus de soie ; la teinture, l’impression et les apprêts ne donnent lieu qu’à des généralités fort intéressantes, du reste.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — formation de la Société en commandite Paul Ducos et Cie, teinturiers-dégraisseurs, rue de Bagnolet, 130, avec succursale, rue Grozatier, 14. Durée 5 ans. — Cap. 50,000 fr.
- PARIS. — Prorogation de 10 ans, du 30 septembre 1889, de la Société en nom collectifs : les successeurs de Fritz Kœchlin et Cie, rue de Mulhouse, 2.
- PARIS. — Formation de la Société en commandite Picquefeu et Cie (Fabrique de soies teintes et écrues « Les fils de Victor Picquefeu » Durée 6 ans. Cap. 400,000 fr. dont 150,000 en commandite. — Boulevard Sébastopol, 40.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Lafrique et Pinton {peaux, poils pÿ.ur chapellerie et teinture), rue de Charonne 149. Durée 9 ans. — Cap. 400,000 fr.
- ' BELLEY. — Formation de la Société en nom collectif Villard et Gacon (filature de f schappes), à Artemare. Durée : 10 ans. Cap. :
- S 110,000 fr. — Acte du 10 février 1890.
- LILLE. — Modification de la Société en nom collectif P. Seinsevin et A. Gagedois (iblanchiment et apprêt des fils, toiles et tissus) à Don, commune d’Annœulin, devenue A. Gagedois et Cie, en commandite à l’égard des ayant-droit de M. Seinsevin, décédé. — Acte du 17 nov. 1889.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Maurel et Chabert, fab. d’étoffes de soie, rue des Feuillants, 10. Durée : 4 ans et 9 mois du 1er janvier 1890. Cap. : 850,000 francs. — Acte du 26 février 1890.
- ORLÉANS. — Modification de la Société en nom collectif Pes e et Ponroy frères, fab. de couvertures, dont se retire M. Pesle et qui devient Ponroy-Pesle frères. — Acte du 15 février 1890.
- REIMS. — Formation de la Société en nom collectif Veuve J. B. Nyssen et L. Nyssen {fab. et impression de toutes étoffes et notamment « du pilou»), rue du Cloître, 11, avec usine Chaussée Bocquaire, 12. Durée : 5 ans. Cap. : 213,000 fr. — Acte du 28fév. 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en commandite Derreumaux frères {teinture et apprêt pour tissus), rue du Tilleul. — Durée : 15 et 2 mois du 1er novembre 1889. Cap. : 75,000 fr. dont 25,000 fr. en commandite. — Acte du 1er mars 1890.
- ALGER. — Formation de la Société en nom collectif Joseph d’Abraham Stora et fils {tissus arabes), rue de la Lyre, 17. Durée : 10 ans du 19 décembre 1889. Cap. : 200,000 fr. — Acte du 17 février 1890.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- ALBI. — Garés père (Pierre), nêg. en rouenneries à Mirandal - Bourgougnac. — Liquid. M. Falgayrac.
- FAILLITES
- TOURCOING. — Debucquoy (Gustave) Fab.
- de bonneterie. Jug. du 4 mars. — Synd. M.
- Duvillier.
- RÉPARTITIONS DE DIVIDENDES
- AMIENS. — Pavy (Alfred) ex-teinturier à
- Gorbie. — 3 fr. 16 c. 0/0.
- SÉPARATION DE BIENS
- ROCHEFORT. — M. Moreau (Alfred), ex-
- tcinturier et sa femme née Matrouillot.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Yve Beuzad Vve Torche Teinturerie r. Nol-
- let, 4.
- Vve Jeullin. Popu. Teinturerie rue St-
- Sébastien, 34.
- Ottoz. X. Teinturerie r. Toc-
- queville, 6.
- Dme Foussat Charbonnel. Teint r. Chaufourniers, 7.
- Vve Marie. Woitier. Teinturerie r. Jo-
- quelet, 3.
- Dlle Thibault Du Bourg. Teinturerie r. Man-
- dar, 9.
- Havy. Vve Ientzch Teinturerie rue St-
- Jacques, 286.
- Turpin. Trémolières Teinturerie r. Baudin, 24.
- Pommé. Pinet. Teint, de peaux et
- mégisserie, rue Bufïon, 39.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Conférence internationale de la propriété industrielle. — Tandis que, dans l’ordre économique, la conférence de Berlin sollicite l’atten'ion générale et semble accaparer en France celle du monde parlementaire, une autre conférence moins reten-I tissante, plus modeste, mais d’ordre pluspra-| tique, se rénnira à Madrid le lir avril 1890.
- Nous voulons parler de la seconde des confé-) rences périodiques instituées pour améliorer et fortifier V Union internationale pour la protection de la propriété industrielle, conclue à Paris, avec dix-sept nationaux, le 20 mars 1883 et promulguée le 8 juillet 1884.
- En 1878, lors de l’Exposition, un Congrès international, convoqué dans le palais du Tro-cadéro, ne consacra pas moins de dix séances à disserter sur la protection internationale des brevets d’invention et des marques de fabrique.
- C’est alors que l’Unionpour la protection de la propriété industrielle fut fondée le 20 mars 1883, et la convention d’union signée entre treize ou quatorze Etats promulguée en France le 7 juillet 1884.
- Malheureusement, cette convention consacre, par son article 10, le droit pour les fabricants étrangers d'apposer snr leurs produits, soit des noms de villes françaises, soit des marques de fabrique d’un fabricant français assez peu scrupuleux pour consentir à cette tromperie sur la provenance.
- Aux termes de l’article 14 de la convention, des conférences périodiques doivent se réunir pour réviser le pacte international dans l’intérêt commun des parties contractantes.
- Une première conférence, réunie à Rome
- en 1886, et dans laquelle la France était asser faiblement représentée, aboutit à un piteux échec et ne servit qu’à donner, une fois de plus, aux étrangers l’occasion d’affirmer leur prétention d’apposer des noms de villes françaises sur leurs produits exotiques. Le délégué Italien affirma que c’était faire à l’industrie française une réclame gratuite (sic).
- Une deuxième conférence de révision doit se réunir le 1er avril prochain, à Madrid. Un projet de révision conçu dans un intérêt d& probité internationale, et destiné à empêcher la fraude légalisée par la convention de 1883, est déjà repoussé d’avance par la plupart des Etats qui exploitaient frauduleusement la re-i nommée industrielle de nos fabriques.
- Et tandis que la conférence de Berlin, où l’on discute platoniquement, accapare l’attention des ministres, celle de Madrid se prépare, où il faudra signer un protocole et consentir, si rUnion est maintenue, à consacrer par un vote la fraude classique qui ruine notre industrie et notre commerce.
- Nous espérons que nos représentants s’efforceront de réparer le mal, et d’obtenir pour nos transactions internationales des règles de bonne foi et d’équité.
- I.es juré» «le l’Exposition. — Un
- manufacturier d’Abbeville, M. Le Coustellier, membre du jury international des récompenses à l’Exposition universelle, section descordages, intente un procès à M. Max Richard, président de cette section du jury, pour violation de secret.
- Tous les membres du jury avaient, paraît-il, pris l’engagement de garder la discrétion la plus absolue sur leurs opérations.
- M. Le Coustellier prétend que M. Max Richard aurait trahi cet engagement et lui demande 60,000 fr. de dommages-intérêts.
- —o—
- Incendie. —Un immense incendie s’est déclaré a Anvers pendant la nuit, dans la belle fabrique de ganses et tresses de MM. Bulot et L’Hotellier.
- Les mille huit cents métiers ne sont plus qu’un amas de décombres sans forme. Les pompiers ont eu beaucoup de peine à préserver les maisons voisines. Le foyer de l’incendie était si intense que l’on ne pouvait approcher les pompes.
- Les pertes ne sont que matérielles et s’élèvent à 450,000 fr. environ, couvertes par des assurances. Le plus triste dans ce sinistre, ce sont les deux cent vingt ouvriers et ouvrières qui se trouvent pour longtemps sans travail. Les magasins et bureaux ont été préservés.
- Lettres d’un teiiiturier-dégrais-seur. — Nous avons un article de M.V. Barbé, que la grande place déjà consacrée à la Teinture-Nettoyage dans ce numéro, nous oblige à renvoyer au suivant. 11 faut que chacune des branches de nos industries aient leur part.
- Plusieurs journaux ont reproduit un article sur le Nettoyage à sec signé « Barbé », qui n’est pas de notre collaborateur, mais d’un homonyme, et qu’ils ont su déterrer quinze ans après qu’il a été écrit et déjà publié.
- Le Gérant : F. GouillOn. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES avril in».
- SOMMAIRE
- Chromque. — Réponses au questionnaire sur le régime économique. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Teintes mode ; Application des bleus d’aniline; Apprêt des fils cirés.
- Chronique Industrielle. — Lettres d’un teinturier-dégraisseur. — Tribunal civil de Rouen, affaire Grawitz. — Brevets d’invention (catalogue). — Renseignemens commerciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La sorte d’enquête économique entreprise par le Conseil supérieur du commerce et de l’industrie, continue à recevoir les rapports de nos places manufacturières.
- Dans l’industrie des tissus, l’opinion qui domine et qui a été manifestée par Sedan, Elbeuf, Reims, Vienne, Maza-met, etc., est pour la suppression de tous traités et pour une surélévation des tarifs d’importation.
- Sur toutes ces places, on attribue au régime des traités de commerce l’état précaire de l’industrie lainière ; on constate l’existence d’une importation considérable des articles similaires à ceux produits par ces villes, et la diminution, dans une très forte proportion depuis 1861, de l’exportation des mêmes articles.
- On attribue enfin la diminution de l’exportation au développement de l’industrie lainière chez les nations étrangères, qui constituaient autrefois pour nous des marchés importants ; on comprend que cet état de choses ne peut être modifié par de nouveaux traités, et l’on préconise comme la meilleure politique douanière celle qui consiste à nous réserver à peu près exclusivement le marché intérieur.
- Ce que l’on redoute surtout, c’est l’établissement de droits d’entrée sur les laines étrangères ; c’est là, en effet, une question de vie ou de mort pour l’industrie lainière.
- Une réunion composée d’environ cent cinquante industriels et commerçants appartenant à toutes les branches de l’industrie lainière de Roubaix a été tenue, à la Bourse, sous la présidence
- de M. Louis Cordonnier, assisté de MM. Eugène Motte et Deshesdin.
- Son but était de former un comité de défense de l’industrie lainière menacée par le projet d’imposition de la laine. Ce comité a été constitué.
- Le système des admissions temporaires et du drawback est repoussé par les lainiers, mais il paraît indispensable aux indienneurs ; ceux de Rouen, principalement, font de grands efforts pour obtenir un régime de ce genre, et ils ont contre eux les filateurs et les tisseurs de leur région : ils ne désespèrent pas, toutefois, d’arriver à une mesure transactionnelle acceptable par les deux partis.
- Et au point de vue général, on voit qu’un régime uniforme, doctrinal ne peut être appliqué à l’ensemble de notre industrie, et que malgré ce qu’aurait de séduisant une formule unique, il faudra envisager tous les cas spéciaux et s’efforcer de donner à chacun une solution également spéciale.
- * *
- L’activité de nos industries s’est un peu ralentie ; nous sommes, d’ailleurs, entre deux saisons. Les articles d’été sont entièrement livrés ; ceux de fin de saison vont probablement redonner un peu de mouvement, et déjà on attaque ceux d’hiver ; dans la draperie même, qui doit s’y prendre d’avance, la fabrication d’hiver est en plein mouvement.
- Pour le costume masculin, les teintes grises seront en très grande faveur cet été, notamment les nuances gris-cendre, gris-ramier et gris-pierre, et dans les tons demi-clairs.
- Le complet-veston est quelquefois fait en étoffes de peigné, mais le plus souvent en étoffes de cardé ou en che-viotte.
- Les carreaux domineront dans le complet, ils seront de toutes grandeurs.
- La jaquette se fait fréquemment en peigné. Etoffes unies de nuances, dessins réduits, carreaux petits et grands, diagonales et autres façonnés. Les effets à plusieurs couleurs bien assortis, de tons rapprochés, tout laine, laine et soie conviennent au même emploi. Les dessins à carreaux sont là encore en plus grand nombre. 1
- Avec jaquette comme il vient d’être dit, le gilet de fantaisie et le pantalon façonné en rayures complètent un costume très estimé.
- Dans la nouveauté pour dames, et pour les genres fin de saison (d’été), on pense que la bourrette continuera à être très employée.
- D’après certaines données, l’article sur chaîne coton jouira d’une faveur assez marquée, de même que les boutons multicolores sur fonds croisés ou chevron qui font toujours une robe très jolie ou très fraîche. 11 se fait encore des articles avec mèches qui rendent aussi fort bien, mais qui demandent plus de temps à cause de la lenteur de la production du fil.
- Le Moniteur cle la Chapellerie, journal autorisé de cette industrie, donne les indications suivantes à propos de sa spécialité :
- « Les couleurs vont jouer un grand rôle cette année ; les formes restent stationnaires, presque sans changements.
- « On ne voit que les différentes nuances qui varient du castor clair au castor brun, ce sont les plus recherchées et les mieux portées ; puis viennent le marylan clair, le tabac et les loutres clairs ou foncés, on les appelle aurore, tilleul, aima, etc. Il en est de même pour les gris, appelés : gris orient, gris Soudan, gris yowa, tous ces gris sentent la tête de nègre, ou les coups de soleil, le jaune et le rouge jouent avec le bleu. »
- * *
- Nous revenons à la draperie et pour un genre d’articles le moins assujetti aux fantaisies de la mode : il s’agit des draps de troupe.
- La garance va probablement perdre son dernier refuge, et la teinture des pantalons de nos soldats lui échappera à son tour.
- Pantalons et képis rouges, maintenant que la nouvelle poudre ne couvre plus les combattants de sa fumée, deviennent pour l’ennemi des points de mire trop faciles ; il fàut donc des couleurs plus ternes et plus sombres.
- D’après des expériences de visées faites sur plusieurs couleurs d’unifor-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- mes, il a été établi que la teinte havane était celle qui se confondait le plus avec les terrains et par conséquent la moins apparente au loin ; cependant cette couleur est peu militaire, et il est probable que l’on adoptera, pour remplacer les rouges-garance, la teinte gris-bleu de nos chasseurs à pied, qui, elle aussi, se voit peu de loin.
- Mais il est certain que le pantalon et le képi rouges sont condamnés, et en même temps le règne, devenu si précaire, de la garance.
- Nous regretterons ce légendaire pantalon qui a fait le tour du monde et qui caractérisait si bien nos troupes, qu’à l’étranger le terme : cul-rouge était devenu synonyme de français. Ce n’est pas, à la vérité, cette dernière raison qui inspire nos regrets.
- La disparition de la garance est moins fâcheuse, puisque d’abord le sacrifice en est déjà fait et que cette racine, sacrifiée au progrès, a été remplacée par des produits enfantés par la science, et qui ont considérablement simplifié nos teintures, principalement en rouge turc, et plus encore l’impression des genres ga-rancés.
- * *
- Mais c’est le diable de s’orienter parmi toutes ces couleurs artificielles et de savoir si en appliquant simplement à son industrie des produits loyalement achetés, on ne s’expose pas à des poursuites en contrefaçons.
- Ce n’est pas seulement entre eux que les fabricants se surveillent et s'attachent à faire respecter leurs brevets, mais ils impliquent de complicité de contrefaçon les teinturiers employant les produits contrefaits.
- Nous avons déjà parlé de saisies faites sous ce prétexte ou cette raison si l’on veut, chez plusieurs teinturiers et imprimeurs de la région lyonnaise, et nous donnons à nos « Informations » quelques nouveaux renseignements à ce propos.
- Il reste toujours à déterminer si le teinturier s’est servi en connaissance de cause d’une couleur contrefaite, ou s’il a ignoré qu’elle appartînt à un autre fabricant que son fournisseur.
- Souvent même on n’achète pas directement aux fabricants, mais à des négociants en rapport avec la plupart des producteurs, et devant la prodigieuse variété des couleurs artificielles offertes à l’industrie, il deviendra très difficile de ne pas tomber involontairement dans le domaipe de quelque brevet.
- > Faudra-t-il donc demander aux fournisseurs une garantie sur facture, assu-
- mant sur eux toute responsabilité en cas de fournitures pour contrefaçons ?...
- Une autre affaire de brevets, plus que contestable celle-là, au point de vue des droits du poursuivant, s’agite en ce moment à Rouen : il s’agit des éternelles revendications Grawitz.
- Depuis le 3 mars, elle se plaide, mais l’arrêt ne paraît pas devoir être rendu avant la fin d’avril ; il ne sera, dans tous les cas, que provisoire, car les teinturiers poursuivis demandent une enquête, qui établirait si les brevets sont valables, et Grawitz, qui a lieu de redouter une discussion sur ce point, plaide pour une expertise qui déterminerait simplement si les procédés employés par les défendeurs tombent dans ses brevets.
- L’arrêt attendu ne fera que décider entre ces deux moyens, et si l’expertise seule est ordonnée, le résultat final sera déjà préjugé au profit du poursuivant. Mais les défendeurs ont pris une bonne position, et il est certain que le tribunal leur laissera faire leur preuve jusqu’au bout.
- En finira-t-on avec cette question si irritante, et avec ce personnage si néfaste à nos industries?... Heureusement que ses brevets vont bientôt expirer.
- Il nous reste peu de place pour parler de la conférence de Berlin, dont les travaux sont terminés ; nous publions aux « Informations » ses principales résolutions.
- Tout platoniques que soient ses travaux, ils auront quelqu’influence sur notre législation concernant les ouvriers, et la Chambre en tiendra quelque compte dans l’étude du projet de loi qui lui a été renvoyé par le Sénat, et qui doit déterminer les conditions du travail des femmes, des filles mineures et des enfants dans les manufactures.
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE
- PA R LA CHAMBRE DE COMMERCE DE VIENNE.
- Extrait de son Rapport.
- Situation de la région.
- Si on en excepte l’article imprimé, qui n’est fabriqué que par deux maisons de notre place, et auquel le renouvellement des traités de commerce a été plus spécialement favorable, par la substitution des droits spécifiques aux droits ad valorem, la situation générale de la
- j draperie est fort difficile, précaire même, car les prix de vente baissent d’année en année et le chiffre de la production va toujours en s’affaiblissant, malgré l’augmentation croissante du nombre de mètres fabriqués.
- Depuis 1876, la situation de la draperie viennoise a laissé constamment à désirer. Il faut en attribuer les causes : 1° aux souffrances des populations rurales succédant à une longue prospérité agricole; 2° aux charges énormes qui pèsent sur l’industrie en général depuis la guerre ; et 3° au développement qu’a pris l’industrie de la draperie chez des nations qui consommaient le plus de nos produits, et nous font aujourd’hui concurrence sur notre propre marché.
- Cet état de choses se serait aggravé encore sans l’établissement, en 1882, des droits spécifiques, qui ont rendu les fausses déclarations en douane impossibles, et relevé un peu les droits d’entrée sur les étoffes communes.
- Comme élément d’appréciation de la situation actuelle de notre fabrique, comparée à celle de 1876, nous devons dire qu’à cette dernière époque le nombre des fabricants était de 99, taudis qu’il n’est plus aujourd’hui que de 41. Cinquante-huit fabricants ont donc renoncé à la lutte ou n’ont pas été remplacés.
- Influence du régime de 1860.
- D’une façon générale, on peut dire qu’en remplaçant la prohibition par des droits d’entrée dérisoires, le régime économique inauguré en 1860 a eu pour conséquence de créer, à notre industrie drapière, une concurrence qui est devenue ruineuse.
- N’exportant pas directement, il nous est impossible d’indiquer, même approximativement, l’importance de ceux de nos articles qui vont à l’étranger.
- Quant à l’importation des draps elle doit être considérable, à en juger parles quantités de ceux d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne , qu’on trouve dans les magasins.
- Vœux.
- Les traités de commerce existants doivent être dénoncés.
- Il y a pas lieu de renouveler ces traités ni de les remplacer par aucune autre convention commerciale, à cause de l’art. 11 du traité de Francfort, qui a livré notre marché à l’Allemagne, sans réciprocité pour nous depuis qu’elle a renoncé au régime des tarifs conventionnels.
- La Chambre se prononce :
- Pour le relèvement des droits de douane manifestement insuffisants.
- Et que dans l’établissement des tarifs, il soit tenu compte et du poids et du prix des étoffes.
- Pour la libre entrée de la matière première : la laine.
- Pour non adoption du drawback.
- Pour les produits étrangers, le régime de la Métropole ; et quant aux produits français
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- importas aux colonies et aux produits coloniaux importés en France, exemption complète de droits.
- Enfin pour la suppression des tarifs de chemins de fer dits de pénétration.
- CHAMBRE CONSULTATIVE
- DES ARTS ET MANUFACTURES DE MAZAMET.
- Les réponses de la Chambre de Mazamet se résument ainsi :
- Situation de la région.
- 1° Fabrique de draperie nouveauté. — Très mauvaise à Mazamet. Sept à huit maisons restent ouvertes contre vingt-quatre en 1865. De même pour Labastide-Rouairoux. Dans les dix dernières années, la fabrication de la draperie a diminué de 40 0/0.
- 2° Fabrique de molletons. — Médiocre. Quinze industriels, dont quatre maisons importantes, contre une cinquantaine en 1865.
- 3° Délainage de peaux de moutons. — Très prospère, en plein développement industriel et commercial.
- Influence du régime de 1860
- Dans la draperie, l’influence du régime économique inauguré en 1860 a été désastreuse. L’Angleterre bien servie par son ancienne et vaste organisation, a eu facilement raison de nous. Elle a envahi notre propre marché et peu à peu les fabricants ont vu restreindre leur vente ; les maisons se sont fermées, les petites villes d’abord : St-Chinian, Cennts-MonesLiès, Chalabre, la Roque-d’Olme, etc., les grandes ensuite, Carcassonne, Saint-Pons, Limoux, Bédarieux, ont arrêté leurs usines, tout cela en moins de 20 ans.
- Le commerce avec l’étranger, qui fournissait un léger appoint, était atteint du même coup. Battus sur nos propres marchés, comment nous serions-nous maintenus sur les marchés étrangers ? De plus, les nations qui consommaient une partie de nos draps, comme l'Italie, l’E-pagae, la Russie, les Etats-Unis, mieux avisées que nous, ont cherché dans des droits protecteurs plus élevés, la création et la conservation d’une industrie nationale qui suffit à tous leurs besoins.
- Vœux
- La Chambre consultative de Mazamet est d’avis de dénoncer les traités existants, et de ne pas les renouveler. Il faut que l'Etat re prenne et conserve la pleine liberté de ses tarifs.
- Nous devons au moins sauvegarder notre marché intérieur, et adopter le double tarif minimum et maximum.
- La chambre demande : pour les tissus de laine cardée une augmentation sensible sur les droits actuels.
- Pour fixer le quantum de celte augmentation, une prolongation de délai est utile. Nous avuns besoin d’une étude plus approfondie et
- d’une entente avec les Chambres de commerce d Elbeuf, Louviers, Vienne, Sedan, etc., qui fabriquent des tissus de laine cardée.
- La Chambre consultative de Mazamet demande énergiquement l’entrée en franchise des laines étrangères. Elle ne croit pas que le système du drawback ou de l’admission temporaire puisse apporter un remède quelconque au mal que causerait un droit d’entrée sur les laines.
- L’admission temporaire prêtera à toutes les fraudes ; le drawback, condamné par son fonctionnement antérieur, favorisera aussi les fausses déclarations ; il ne pourra pas être équitablement appliqué ; le douanier le plus expérimenté ne pourra jamais apprécier la quantité et la qualité de la laine contenue dans un mètre de drap, par exemple.
- Elle demande enfin, que le régime douanier des colonies soit le régime douanier de la métropole ; c’est-à-dire que les tissus de laine étrangers paient à leur entrée dans les colonies ou dans les pays, p’acés sous notre protectorat , le même droit qu’à leur entrée en France, avec exonération complète, bien entendu, pour l’entrée des tissus de laine français.
- (.A suivre)
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé de noir d'aniline Par M. J. A. R. Jourdain
- L’auteur reproche aux procédés connus de noir d’aniline, de charger trop fortement la fibre de coton, ce qui serait un obstacle au cardage et au filage du coton brut teint par ces moyens.
- Il éviterait cet inconvénient en donnant une première teinture s’opposant à la pénétration du noir d’aniline. Cette première teinture se fait à l’aide des rouges azoïques, cortgo, ben-zo-purpurines, etc.
- Les rouges noircissent sous l’action des acides, pour reprendre ensuite au lavage et au savonnage, leur primitive nuance, mais employés comme pied de teinture, et après application du noir d’aniline, ils ne reviennent pas au rouge par le savonnage, ne verdissent pas et donnent de beanx noirs.
- Avec ce fonds de rouge, le noir d’aniline peut être employé en quantité moindre.
- (Nous rappellerons que la Revue de la Teinture, dans son numéro du 15 mars 1888, p. 43, a résumé un brevet de M. Granhut, pour un procédé absolument identique, et en indiquant le dosage des bains).
- Autre procédé de noir d'aniline Par M. Auciier-
- 1° Passer le coton à froid, au colleur dans la dissolution :
- Bi-chromate de soude ... 6 k. 600 g.
- Acide sulfurique........ 1 k. 700 g.
- Eau..................... 24 litres
- 2° Aussitôt le coton imprégné, torque par torque, le reporter dans le bain d’aniline ainsi
- composé :
- Aniline....................... 5 kil.
- Acide chlorhydrique........... 9 lit.
- Eau.......................... 18 —
- Pour ce passage, qui a lieu en cuvette, employer deux litres d’eau par torque, avec la quantité d’aniline voulue.
- 3® Entasser ensuite le coton dans une caisse pendant quelques heures.
- 4° Passer le coton au colleur, à froid, dans une dissolution faite avec :
- Bi-chrômate de soude.... 4 k. 400 g.
- Acide sulfurique.......... 1 k. 200 g.
- Eau....................... 24 lit.
- C’est alors que le noir se développe instantanément.
- (Le brevet n’indique pas pour quelle quantité de coton ces dosages sont donnés, mais sachant que l’aniline dans les noirs s’emploie dans les proportions de 6 à 10 p. 100 soit 8 en moyenne, ces formules pourraient donc convenir pour 60 kil. de fils environ).
- Fabrication de papiers entoilés transparents, par M. Dobler.
- Jusqu’à présent on se servait, pour calquer les dessins, de papiers transparents ou de toiles transparentes. Les pruniers sont peu résistants, et les dernières d’un emploi difficile et désagréable.
- M. Dobler évite complètement ces deux inconvénients en collant par un procédé quelconque du papier transparent de nature quelconque sur un tissu très léger, l’ensemble du papier et du tissu étant suffisamment transparent pour pouvoir servir au calquage de dessins, gravures, etc. Le dessin, se faisant sur le côté du papier, ne présente plus aucune difficulté et le tissu qui se trouve sur l’envers du papier, lui donne une très grande résistance.
- Liqueur décolorante pour le blanchiment des filés ou tissus de lin,
- Par M. G.-A. Martin.
- M. C.-A. Martin additionne aux bains ordinaires de chlorure un acide décolorant consistant en un mélange d’essence de térébenthine, de berzine. d’acide sulfurique et de salpêtre.
- Voici les proportions adoptées.
- A un mélange de 300 grammes d’essence de térébenthine et 200 grammes de benzine, on ajoute, en remuant continuellement, 20 kilogrammes d’acide sulfurique. On obtient ainsi une liqueur brune à laquelle on mélange une dissolution de 20 kilogrammes de salpêtre de soude dans 300 litres d’eau.
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- Le décolorant ainsi obtenu est ajouté à la solution décolorante ordinaire de chlorure de chaux. On plonge dans ce bain les tissus ou filés de lin préalablement bouillis dans une lessive de sel de soude et lavés à l’eau. La durée de l’immersion est de 2 à 3 heures. Il faut trois bains successifs semblables pour que le blanchiment soit parfait.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Parmi les nuances de demi-saison, nous en indiquons deux ci-dessous, prises parmi les plus répandues, la première surtout, et nous la voyons même sur les beaux satins et grenadines de soirées et de cérémonie.
- La seconde (le violet) est principalement article de ville et se fait aussi sur tous tissus, de même que sur galons, tresses et passementerie.
- Alezan, Bistre
- Cette nuance a comme tons plus bas, \'Au-tomne, le Pactole, le Blandine qui vont être de mode en été.
- Plus pleine et plus rouge que le Havane, elle se distingue du tabac qui a au contraire un léger œil verdâtre ; le type de ce dernier est notre tabac national dit : caporal, tandis que le havane reproduit la robe de nos cigares de Choix.
- L’Alezan est donc un marron à reflet rougeâtre -, c’est celui delà terre de Sienne usitée en peinture, et dans la draperie on le désigne encore sous ce titre de « terre de Sienne. »
- Les marrons Bismarck, marques R, donnent cette nuance, mais il faut lui donner un peu plus de fonds et la rabattre légèrement par l’addition d’une très petite quantité de vert acide.
- Le bain peut se monter pour 10 kil. de lai-
- nages, avec :
- Brun Bismarck B............ 500 gr.
- Vert méthyle................. 5 —
- Alun......................... 1 kil.
- Sulfate de soude....... 2 —
- Si l’on veut teindre par les bois, cela devient très simple, la teinte s’obtient sur un bain d’orseille, de campêche et de terra, sans mordançage même, en un bouillon d’une heure.
- Archevêque
- Cette teinte ren re dans les gras violets décrits par M. GuéJron dans le précédent n°, (page 33), et pour lesquels on peut suivre les moyens indiqués.
- Voici encore un procédé :
- Pour 10 kil de lainages :
- Bouillon de 1 heure, avec :
- Alun...................... 500 gr.
- Bi-chromate................ 50 —
- Teinture à tiède, avec :
- Extrait de campêche..... 200 gr.
- Carmin d’indigo........... 100 —
- Abattre et rincer.
- (Voir, quant aux autres moyens, l’article ci-dessus cité.)
- Bleu opale a l’alcool pour coion.
- Mordançage au bain de savon; la dissolution est préparée comme il suit :
- Savon de Marseille............ 10 kil
- Eau bouillante................ 100 lit.
- tordre aussi également que possible, sécher.
- Teindre en bain d’acétate d’alumine à 2 degrés B. On travaille d’abord le coton à froid, puis on monte à l’ébuliition qu’on maintient une heure.
- Pour dissoudre le bleu opale, on met deux grammes dans 100 grammes d’alcool dénaturé et on porte à l’ébullition au bain-marie. On ajoute parfois un peu d’acide acétique ou sulfurique pour aider la dissolution.
- Bleu pour coton
- Le coton est passé au tannin à 3 p. 100, puis teint dans un bain de :
- Solution de colorant.. 1/2 à 2 p. 100
- Mordant.............. 12 litres.
- entre 80 et 90 degrés. Le bain est conservé.
- Le mordant se compose de :
- Alun........................... 10 kil.
- Cristaux de soude.............. 10 —
- Emétique........................ 3 —
- Eau........................... 100 lit.
- L’alun est dissous d’abord dans l’eau bouillante ; on ajoute le reste après refroidissement.
- Bleu alcalin sur soie.
- Teinture en bain de savon neutre pour bien unir, à 100 degrés centigrades, en ajoutant peu à peu la solution de couleur.
- I Rinçage. Avivage à l’acide sulfurique pour I donner le toucher craquant.
- Bleus d’induline sur coton.
- 1° Mordancer en tannin ;
- 2° Passer en bain acide et en sel d’étain ;
- 3° Teindre avec la solution alcoolique d’induline et chauffer progressivement jusqu’à 90 degrés en une heure. L’eau doit être corrigée avec l’acide acétique, et l’on ne doit jamais ajouter du colorant au-dessus de 30 degrés. Après teinture, laisser remonter à l’air, laver à l’eau froide, sécher.
- Pour un bleu clair, on emploiera pour 100
- kil. :
- Tannin.......................... 8 kil.
- Sel d’étain..................... 2,—
- Solution d’induline............. 8 —
- Cette solution se prépare en traitant d’abord par l’acide acétique à 8 degrés Baumé, puis par l’alc:>ol dénaturé (10 kilogrammes d’alcool pour 1 kilogramme d’induline).
- Bleus d’induline sur laine.
- La teinture ne se fait bien qu’en nuance profonde.
- Passer d’abord en bain faible de bichromate.
- Préparer un bain de teinture avec 3 à 15 pour 100 de couleur, entrer à chaud, monter rapidement à l'ébullition, la maintenir une heure, puis ajouter petit à petit, en une heure, toujours à l’ébullition, 5 à 10 pour 100 d’acide sulfurique à 66 degrés Baumé.
- Bleu de méthylène sur colon.
- Pied en bleu indigo.
- Mordancer avec 20 pour 100 de sumac en laissant dans le bain tout une nuit, puis sécher.
- Brunir en passant dans un bain d’acétate dp fer à 3 degrés Baumé.; travailler le coton une demi-heure, tordre, laver.
- Teindre avec le bleu de méthylène et un peu de violet.
- Bleu de paraphénylène sur coton.
- La teinture se fait en trois bains.
- 1° Mordançage au tannin et à l’émétique ;
- 2° Teinture : 2 pour 100 de couleur. On entre à 2o degréet l’on monte jusqu’à 80 degrés en travaillant le coton dans le bain.
- 3° Oxydation : deux pour mille de bichromate.
- (Extrait et complété de l’Industrie textile.) Apprêt ciré
- pour fils noirs de coton.
- Pour fils de coton noir cirés, Farber-Zei-
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- tung indique l’apprêt suivant. On fera cuire ensemble :
- Fécule de pommes de terre ... 5 kil.
- Suif....................... 250 gr.
- Paraffine.................. /d.
- et ajouter
- Gomme.................... 1 kil. 250
- Mousse de Corse......... 2 — 500
- Extrait de campêche..... 1 kil.
- le tout dissous au préalable et séparément dans l’eau, et
- Pyrolignite de fer 15° Baumé. 1/4 lit.
- Après mélange passer les écheveaux de coton l’un après l’autre, exprimer, cylindrer, brosser.
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN
- AFFAIRE GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- Les arguments de Grawilz.
- Au début de ses explications, M° Pouillet rappelle les conditions générales de l’invention de son client.
- Avant M. Graxvitz, on teignait en noir d’aniline, mais on procédait par la voie sèche ; il est le premier qui ait trouvé le moyen de produire de la couleur au sein d'un bain ; le premier, il a démontré que le noir d’aniline résultant de l’action progressive des sels métalliques oxydants sur l’aniline avait cette propriété, lorsqu’il se formait en présence de la fibre, de se précipiter sur elle et de s’y fixer par une affinité qu’on avait jusque-là mise en doute.
- En teignant à bain plein, avec une proportion déterminée d’agents, il a le premier, dit-il, obtenu, de premier jet, un noir qui ne verdit pas lorsqu’il est en contact avec les acides.
- ' En conséquence, M. Grawilz a pris deux brevets, en date : l’un du 30 septembre, l’autre du 30 novembre 1874. Des certificats d’addition sont venus compléter les brevets, en 1875, 1876, et 1877.
- Plusieurs industriels, reconnaissant le monopole de M. Grawitz, acceptèrent, dès le début, de lui payer licence; mais d’autres s’y refusèrent, et alors les procès commencèrent.
- Le premier adversaire que rencontra son client est la maison Wibaux-Florin, de Roubaix. Devant le tribunal de Lille, MM. Wibaux-Florin réussirent à faire annuler les brevets de M. Grawitz ; mais l’affaire vint en appel à Douai ; en dépit de l’expertise qui s’était produite en première instance, la cour ordonna une seconde expertise, et les experts mirent quatre ans à étudier la question, tant il fut nécessaire de se livrer à des expériences ou à des investigations minutieuses provoquées par les efforts du défendeur.
- Le procès Wibaux-Florin faisait du bruit et ameutait autour de M. Grawitz les intérêts contraires. Les industriels se liguèrent donc pour fournir des indications à la maison Wi-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- baux-Florin : ils savaient que, si la cour de Douai jugeait le procès contre Wibaux-Florin, il serait aussi par avance jugé contre eux-mêmes !
- Il faut croire, dit ,Me Pouillet, que les syndiqués ne découvrirent, pendant ce temps, rien d’utile à leur cause, puisque la maison Wibaux-Florin finit par solliciter un arrangement qui fut pour ainsi dire homologué en même temps que l’expertise, par une sorte d’arrêt d’expédient rendu par la cour de Douai.
- Loin de terminer la lutte, cet arrêt fut le signal d’hostilités nouvelles. M® Pouillet les raconte en détail et insiste notamment sur l’incident de Renaix. M. Grawitz venait faire un constat dans cette localité, quand il fut assailli à l’hôtel par une population de 4,000 ouvriers, il ne dut la vie qu’à la vigueur du procureur du roi ; quant au bourgmestre, il ne protégea sa retraite qu’après lui avoir fait signer une renonciation à toutes poursuites contre les teinturiers de la région : il est vrai que ce même bourgmestre fut condamné de ce chef à trois mois de prison pour extorsion de signature.
- Après Douai, Laval ; après Laval, Dom-front, Lille, Angers ; les procès se multiplient, 1886, 1887, 1888, 1889 se passent.
- Les brevets sont sur le point d’expirer, M. Grawitz devait faire des saisies pour protéger ses droits ; ’il vient à Rouen et assigne les défendeurs.
- Entrant dans la cause, l’avocat avance que, de 1872 à 1877, de nombreux documents citent comme impraticable la teinture par voie humide du noir d’aniline ne verdissant pas, ce qui prouve, dit-il, que le procédé était loin d’être employé par l’industrie, comme on le prétend aujourd’hui.
- Le procédé de M. Grawitz, sur le détail technique duquel insiste Mc Pouillet, se compose de deux parties distinctes : le mélange des drogues indiquées par son auteur, et la proportion des éléments de ces drogues.
- On a dit que cette pro, ortion, basée sur les équivalents chimiques des corps composés, était l’énoncé d’une vérité scientifique naïve pouvant être constatée par tout le monde.
- M. GrawUz s’efforce de démontrer, au contraire, que c’est cette proportion même qui donue au noir son caractère d’« inver-dissable ».
- C’est là qu’est la découverte, c’est là qu’est le procédé, c’est donc là ce qui fait la validité du brevet.
- M* Pouillet discute ensuite la question des antériorités.
- Il discute surtout le brevet Bobœuf, sur lequel s’appuient surtout, dit-il, les défendeurs.
- Il se livre alors à des explications techniques qui peuvent toutes se ramener à ceci :
- Le brevets antérieurs n’ont aucun rapport avec le brevet Grawitz, il est le premier qui ait opéré à bain plein, directement sur la fibre, dans la proportion des équivalents chimiques, et produisant un noir inverdis-sable.
- Continuant sa plaidoirie, l’avocat de Grawitz a étudié les conclusions de ses adversaires
- dont il a cherché à établir le mal fondé. Il s’élève avec force contre la mesure demandée par les teinturiers : une enquête. Tout au plus M° Pouillet consentirait-il à une expertise.
- Enfin il a étudié les faits de possession personnelle invoqués par les défendeurs et particulièrement ceux qui se rapportent à M. Fauquet; s’emparant des éléments, livres et documents où M. Fanquet entend montrer la preuve qu’il faisait du noir d’aniline par le procédé identique bien avant M. Grawitz, Me Pouiilet cherche en vain, dit-il, cette preuve qui est loin d’être faite. Un chimiste de M. Fauquet n’a pas pu, ajoute-t-il, lui apporter ce procédé, car la trace du contraire résulte des documents du procès devant 1.x cour de Douai.
- Saus doute, on trouve bien dans les livres du défendeur la trace qu’il achetait les mêmes produits que ceux employés par Grawitz, mais il utilisait ces produits l’un après l’autre.
- Ce que le défendeur aurait à démontrer, c’est qu’il mettait ses tissus directement dans le bain, en présence des agents chimiques.
- Cette preuve, l’adversaire ne la fait pas. La démonstration de l’absence de possession personnelle, à l’égard de M. Fauquet, suppose implicitement le même résultat à propos des faits de même nature présentés par les autres teinturiers.
- Arguments de la défense.
- Me Allart,aunom des teinturiers syndiqués, et suivant en cela l’ordre de la plaidoirie de Me Pouillet, reprend l’histoi’ique de l’affaire.
- Il insiste sur l’expertise effectuée à Lille dont le tribunal avait condamné originairement M. Grawitz.
- Un mois après la décision rejetant ses pré. tentions, M. Grawitz, sans faire appel, présentait requête à M. le président du tribunal à fin de saisie chez trente fabricants ou teinturiers ; comme cet errement lui était refusé, le demandeur ne craignait pas d’intenter contre M. le président trente prises à partie, — M. Grawitz entame la lutte partout, — mais le véritable obstacle était à Rouen. Pourquoi M. Grawitz ne 1 a-t-il pas plus tôt affronté ? Il a tourné pendant douze ans autour de cette ville sans oser affronter le sort qui l’attendait.
- S’il a eu peur, ce n’est pas, comme il le dit, qu’il ait eu à craindre les influences. Il savait qu’il trouverait ici des pratiques antérieures à .1874 qui l’écraseraient. Il s’est dit que plus il attendrait, plus la preuve de ces antériorités serait difficile à faire pour ses adversaires. En 1877, cette preuve eût de piano ruiné toutes ses espérances.
- Il n’arrive donc ici qu’en septembre 1889, et il procède à des saisies chez des fabricants qui cessent instantanément (et, dit-il, pour les besoins de la cause) de faire du noir aniline. Que voulez-vous ? les brevets Grawilz allaient expirer; pendant quinze ans, les teinturiers avaient attendu de pied ferme M. Grawitz ; ils aimaient mieux, pour éviter un procès, cesser pendant quelques jours ce genre de teinture. Ils avaient à cela un autre intérêt.
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- Grâce à ces perquisitious et à ces saisies, M. Grawitz pénétrait leurs secrets. Il constatait leurs dosages, leur procédé pour monter le bain.
- Car cest là l'étrange façon dont Grawitz a appris la teinture.
- Genèse des brevets.
- En 1874, on le voit arriver chez M. Besse-lièvre, qui l'accueille favorablement et le met en rapport avec son chimiste, M. Lamy, pour étudier les procédés employés dans la maison.
- En sortant de chez M. Besselièvre, il prend son premier brevet ; il concède une licence à M. Miray.
- Par parenthèse, les licences ne démontrent pas en principe que le demandeur ait été en possession d’un procédé que lui seul eût le droit d’employer, car il allait en Suisse, où le système des brevets n'était pas encore appliqué, et il trouvait moyen, en s'adressant à un industriel naïf, de concéder des licences dans un cas où le concessionnaire aurait parfaitement pu exploiter le soi-disant secret, rien qu’en consultant le brevet lui-même et en l’employant dans son usine.
- En 1874, M. Grawitz ne connaît pas le bain plein : c’est par M. Sauvé qu’il apprend lé procédé ; il prend encore un brevet.
- Les teinturiers de Roubaix ont un procédé spécial pour faire de la teinture par imprégnation et aérage ; poursuivis, ces teinturiers sont obligés d’indiquer leur procédé; Grawitz prend encore un brevet.
- Me Allart examine alors ces brevets et entre dans des explications techniques pour démontrer leur nullité.
- Valeur de ces brevets.
- Dans le premier brevet, il n’est pas question de teinture, on y parle seulement d’impression. Selon M. Grawitz, sa découverte d’alors consiste â avoir imaginé l’emploi de l’aniline seule ou d’un sel neutre d’aniline, au lieu d’un sel acide. — Alors pourquoi avouer dans ce brevet que le sel acide est meilleur?
- J’ai supprimé l’aétage, dit M. Grawitz. — Vous l’avez remplacé par Tétendage, ce qui revient au même, lui répondent ses adversaires.
- J’ai indiqué les équivalents chimiques. — Ce n’est pas une découverte, c’est la constatation pure et simple d’une vérité axiomati-que en chimie ; les corps se combinent dans la proportion de leurs équivalents chimiques. Tout le monde sait ça.
- Mais la température ! — Qu’importe, vous n’indiquez pas laquelle, et vous laissez libre d’agir à froid ou à chaud. Alors, à quoi bon parler de la température?
- Le procédé appliqué à la teinture n’a fait son apparition que dans le brevet suivant, et c’est le 24 août 4876 qu’il est parlé pour la première fois, par le demandeur, du bain plein. Quand il revient, dans ce brevet, sur les équivalences chimiques, il dit qu’il se réserve de faire varier ces proportions ; donc, c’est que le système des équivalences chimiques est inutile. Qu’importe 1 Aucun des défendeurs n’a composé ses bains dans la proportion des équivalents.
- En somme, revendiquant tous les procédés, tous les réactifs, tous les dosages, M. Gra-wilz avait la prétention d’empêcher la teinture en noir d’aniline ; aussi souleva-t-elle,et très justement, un toll général.
- En Allemagne, où il a essayé de prendre des brevets, et où les brevets ne sont accordés qu’à la suite d’un concours préalable, on lui a dit qu’il n’avait trouvé rien de nouveau, et on les lui a refusés.
- Toute la prétention de M. Grawitz se résume en ceci : J’ai imaginé le premier que, en bain plein et en présence de matières colo-rnntes insolubles, la fibre avait une telle affinité pour ces matières qu’elle se teignait naturellement, par absorption et sans donner lieu à un précipité.
- Or, dans le Précis de l'art de la Teinture de Dumas, publié en 1846, il est dit textuellement ceci :
- « Il est certain que les étoffes à teindre possèdent, à un haut degré, la faculté de s’emparer des matières colorantes insolubles qu’on leur présente à l’état naissant.
- « On peut dire que, dans beaucoup de cas, l’étoffe mise en présence du précipité naissant jouit de la faculté de s’en saisir et de prendre, par ce moyen, une nuance plus ou moins intense. »
- « C’est ainsi que le coton se teint en rose dans une liqueur qui renferme de l’acide carthamique en suspension, provenant de la décomposition du carthame de soude par un acide. »
- Voilà, ajoute Me Allart, un document imprimé en 1846,bien avant les brevets Grawitz. Si l’on avait pu produire cette publication plus tôt, il est certain que, partout, les teinturiers eussent gagné leurs procès.
- En effet, s’être emparé de ce principe connu pour l’avoir appliqué à la teinture en noir, ce n’est pas avoir fait une découverte, c’est avoir fait l’emploi nouveau de moyens connus,
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- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRA1SSEUR
- Voici, chers confrères, les propositions que j'ai soumises à notre Chambre syndicale. En ce qui concerne les serges, je touche à un usage .devenu routine et qu’il est bien difficile de déraciner ; aussi la Chambre — qui n’est peut-être pas assez révolutionnaire — ne m’a pas suivi dans cette idée.
- J’y insiste néanmoins auprès de vous, sachant que pour enfoncer un clou dans des matières dures, il ne faut pas se lasser de taper dessus : peut-être finira-t il par entrer.
- Voici mes notions :
- Suppression des Serges d’enseigne
- J’ai déjà démontré les considérants de l’opportunité de cette mesure, dans la Revue de
- la Teinture, numéro du 25 avril dernier ; je n’ai pour ainsi dire qu’à invoquer les mêmes arguments pour démontrer le bien fondé de ma thèse; poser la question c’est presque la résoudre !
- L’origine de cette décoration des magasine n’est peut-être pas bien ancienne ; selon toute vraisemblance, il aura suffi qu’un nouveau teinturier s’établissant ait eu l’idée d’attirer l’attention sur sa boutique par des banderolles rouges. 11 s’en sera suivi que. progressivement, tous ses confrères auront imité ce mode de publicité ; actuellement, à peu d’exceptions près, tous les magasins sont décorés de serges rouges ; ce sont les plus maigres bicoques, les plus enragées à pavoiser de rouge ; il en est résulté une confusion des plus regrettables au détriment des vrais teinturiers.
- Tant, cependant, qu’il ne s’agissait que de nous-même, cette question était tout-à-fait secondaire, c’est-à-dire que cela n’avait d’autres résultats que de nous faire un petit impôt d’un nouveau genre, impôt qui va encore bien à 15 francs par boutique, bon an mal an, sans compter le train de mettre et ôter les susdits matin et soir. Eh bien ! tout ceci ne sert qu’à nous porter préjudice et à déconsidérer notre industrie par les abus journaliers qui se font à ce sujet ; là, c’est une cuisinière qui abandonne son tablier et s’improvise teinturière ; plus loin, la blanchisseuse fait de même ; le savetier en fait tout autant. J’ai remarqué jusqu’à un petit horloger (voisin de l’un de nos membres), concurremment avec le reboutage de ses coucous, fait la teinture, etc., etc.
- Il importe donc au premier chef de mettre une digue à ce débordement de teinturerie de de paccotille, au grand dommage des vrais teinturiers.
- Je ne crois pas que l’on pourrait me contester bien sérieusement que ces guenilles rouges ont pour premier résultat de faire de la publicité très avantageuse. Aux nouvelles maisons, grâce à cette enseigne, tout de suite la maison prend rang; c’est tellement vrai, qu’une nouvelle maison fait presque toujours autant d’affaires la première année : c’est quelquefois la meilleure; sans ces maudits chiffons, la plus grande partie ne feraient qu’entrevoir le jour, celles qui voudraient prendre racine y mettraient des années.
- Puisqu’il en est ainsi, établissons l’usage des serges ; il y a assez de boutiques, je dirai même il y en a beaucoup trop ; fermons les portes dans la mesure du possible. Nous y avons tous intérêt, aussi bien les teinturiers ne travaillant que pour eux, que ceux travaillant pour confrères ; de même les personnes ayant boutique de teinturerie ; tous, dis-je, ont des intérêts majeurs à ce qu’il ne surgisse pas de nouvelles maisons.
- Pour messieurs nos collègues qui travaillent pour confrères, n’est il pas préférable de n’avoir le travail que de cinquante maisons, par exf mple, que d’en avoir de cent pour un même
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- chiffre d’affaires; il en résulte non-seulement moins de tracas et de frais généraux, mais aussi la certitude d’être mieux payé. Si cinquante maisons peuvent vivre et bouloter, un cent ne le peuvent plus, tous tirent le diable par la queue et le teinturier en ressent les effets. — Il est donc parfaitement clair que tous nous avons les mêmes intérêts. Acceptons le statu quo, mais, je le répète, fermons les portes aux nouveaux venus.
- En supprimant les serges, nos maisons ne peuvent en souffrir, puisqu’elles sont connues, surtout en généralisant la mesure ; de plus, par quelques annonces de journaux bien senties, nous pouvons en quelque sorte mettre toutes les maisons en demeure de suivre le mouvement.
- Exemple : « La Chambre syndicale et patronale de la teinture et nettoyage de Paris, dans le but de faire cesser les confusions regrettables, au préjudice de leurs professions, causées par des personnes étrangères au métier, qui ouvrent des boutiques de teinturerie av ec enseigne de rideaux rouges, imitant ainsi les vraies teintureries, déclare que la corporation des teinturiers de Paris a décidé la suppression de ces enseignes d’étoffes. Les magasins qui conserveront ce genre d'enseigne seront désormais considérés comme suspects et fausse teinturerie. Le public est prié d’en prendre bonne note. »
- De plus, le signaler sur les factures, bulletins, etc. Dans trois mois, les serges seraient à l’état de légende, mais pour cela, il faut de l’unité et marcher comme un seul homme, en bons confrères, la main dans la main.
- peignage ou en vrac et toutes autres matières textiles.
- 201,989. — Faure et Blanc. — Perfectionnements dans les procédés de teinture des soies.
- 201,995. — Müller et Dintelmann. — Méthode perfectionnée de produire des dessins à couleurs sur le liège de linoléum.
- 202,110. — N. Heimann et Gie. — Procédé de fabrication de rubans d’étoffe découpés dont les bords sont préservés de l’effilochage.
- 202,124. — Faure et Blanc. — Perfectionnements dans la teinture en pièces.
- 202,164. — Ferdinand Monnier et Gie. — P rocédé de teinture en noir d’aniline.
- 202,193. — Weldon. — Machine à teindre les fils en écheveaux.
- 202,276. — Dehàitre. — Machine à doubliez pour dérompre les tissus et les morceaux d’étoffe séparés ou étoffes étroites.
- 202,323. — Buciimüller. — Procédé d’impression en une ou plusieurs couleurs sur tissu caoutchouté.
- 202,391. — Romain. — Application du carton-pâte à la construction des cylindres des machines à imprimer les étoffes, les papiers, etc.
- 202,441. — Grawitz. — Perfectionnements dans les machines à teindre les matières textiles en écheveau.
- 202,452. — Weber-Jacquel. — Appareil perfectionné servant au traitement des matières textiles sous forme de fil en cannette, teinture, blanchiment, décreusage, séchage, etc.
- 202,482. — Chaigneau. — Machine à baigner et à essorer les matières textiles dite : Machine Chaigneau.
- Certificats d'addition.
- gros), rue d’Aboukir, 16, à Paris, avec comptoirs et succursales à Lyon, Roubaix, Londres, Berlin, Zurich, Vienne, Triéste et New-York. Gap. : 4,250,000 fr. dont 1,010,000 fr. en commandite et 750,000 fr. à titre de prêt.
- — Acte du 17 mars 1890.
- PARIS. — Modification des statuts de la Société anonyme unière d’Amiens, rue de Châteaudun, 12, à Paris. Cap. porté à 1,250,000 fr. divisé en 2,500 actions de 500 fr. libérées. Durée : 30 ans du 24 juin 1889. — Délib. des 25 février et 22 mars 1890.
- Sx-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif C. Dubreuil et fils, fab. de lacets soie, coton, laine, etc., à St-Paul-en-Jaret. Durée : 9 ans du 1er janvier 1890. — Acte du 6 mars 1890.
- St-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Antoine Brunon, Duplaxil et Cie, fab. de rubans, cravates et velours, rue du Coin, 2. Durée : 20 ans. Cap. : 418,740 fr.
- — Acte du 8 janvier 1890.
- VIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Bouvier frères, fab. de draps et nouveautés. Durée 5 ans à partir du 1er avril 1890. Cap. : 600,000 fr. — Acte du 14 mars 1890.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- MARSEILLE. — Montel (S.-D.), md de tissus, rue Hallé-Charles-Delacroix, 7. Jug. du 19 mars 1890. — Liquid. : M. Jullien.
- FAILLITES
- LILLE. — Vaniscotte (Jules), md de tissus, rue du Cure, 14. Jug. du 21 mars 1890.
- — S.:M. Cussac.
- NANTES. — La Société Neuber et Cie, mds de tissus et personnellement Neuber. Jug. du 18 mars 1890. S. : M. Hubert.
- Du Chinage
- Prochainement, j’aurai l’honneur de développer une nouvelle proposition encore plus urgente : la suppression du chinage à domicile ; je prie mes collègues d’étudier, de leur côté, cette grave question, question délicate sans doute, mais qu’il importe de résoudre au plus tôt, sinon la teinture, déjà bien malade, aura vécu ; tout au moins le plus grand nombre de magasins seront dépréciés.
- A l’œuvre I et ne considérons pas par avance une chose comme impossible ; avec l’entente, vouloir c’est pouvoir • et nous le pouvons.
- Victor Barbé, Teinturier, à Paris.
- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les industries tinctoriales
- 201,762. — Fréd. Bayer et Cie. — Procédé pour teindre et imprimer avec la dinaptyldi-quinhydrone.
- 201,786. — LANDOLTet Geiger. — Machines à bronzer.
- 201,891. — Desurmont. — Perfectionnements aux machines à teindre la laine peignée en bobines telles qu’elles sortent du
- 187,623. — Chandelier. — Brevet du 30 novembre 1887, pour une machine à molle-tonner les tissus sans tension et dont les organes se débourrent et saiguisent d’eux mêmes d’une façon continue.
- 194,033. — Société dite : La Teinturerie Stéphanoise. — Brevet du 6 novembre 1888, pour une machine à teindre les tissus en utilisant le matériel actuellement en usage.
- 200,331. — Galland. — Brevet du 26 août 188 9, pour un procédé de foulage sans plis et sans maniage.
- 194,892. — Standaert frères. — Brevet du 19 décembre 1882, pour un bleu indestructible sur coton.
- 194,110. — Bargeon. — Brevet du 17 novembre 1888, pour une machine à aiguiser les tondeuses, à laquelle il donne le nom de Facile.
- 191,367. — Jourdain. — Brevet du 21 juin 1888, pour un appareil à teindre le coton, la laine et les autres matières textiles par circulation du liquide tinctorial.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en commandite Mégroz, Portier et Cie (soieries en
- NIORT. — Courouge (François) dit Lange, teinturier en peaux. — Jug. du 5 mars. — (Réouverture de faillite).
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Dlle Gobley.Vve Clouzet. Teint, av. Daumes-
- nil, 138.
- Dme Bazar.. Buvry. Teint, rue d’Assas,
- 115.
- Pitard. Vve Mille. Teinturerie rue des
- Dames, 25.
- Tissier. Sanoner et T. en peaux, boul.
- Vincent Arago, 44, 46, 49.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- l<a conférence de Berlin, résolutions adoptées. — La conférence a terminé ses travaux. Les différentes résolutions des commissions ont été rédigées sous forme de vœux.
- Chaque commission a établi un rapport exposant les différentes phases de la discussion et résumant les résolutions adoptées.
- Le repos du dimanche
- 1° La commission du travail du dimanche a décidé qu’il serait désirable que, dans chaque
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- pays, un jour de repos hebdomadaire fût assuré à tous les ouvriers. Ce jour de repos serait fixé au dimanche.
- Ces dispositions ont été adoptées à l’unanimité, sauf le choix du dimanche, sur lequel les délégués français se sont abstenus.
- Des exceptions ont été admises pour les exploitations qui exigent une continuité de production et pour les industries qui ne fonctionnent que dans certaines saisons; mais même dans ces cas exceptionnels, il serait à désirer que chaque ouvrier ait un dimanche libre sur deux.
- Le travail dans les mines
- 2° La commission des mines a adopté à l’unanimité l’avis qu’il serait désirable que la sécurité des mineurs et la salubrité des travaux soient assurées par tous les moyens dont dispose la science.
- La limite d’âge à laquelle les enfants peuvent descendre dans les mines devrait être progressivement élevée à quatorze ans. Pour les pays méridionaux, cette limite serait fixée à douze ans.
- Le travail souterrain serait défendu aux femmes.
- Le travail des enfants et des adolescents
- 3° La commission du travail des enfants et des jeunes ouvriers dans les etablissements industriels a voté les résolutions concernant le travail des enfants. Elle a émis le vœu que les enfants n’ayant pas atteint un certain âge soient exclus, que la limite soit fixée à douze ans et pour les pays méridionaux à dix ans. Ces limites sont identiques pour toutes les industries.
- Il serait désirable que les enfants aient satisfait aux prescriptions de l’instruction primaire ; que les enfants au-dessous de quatorze ans ne travaillent ni la nuit ni le dimanche ; que le travail effectif ne dépasse pas six heures par jour, interrompues par un repos d’une demi-heure ; que les enfants soient exclus des occupations insalubres.
- Les résolutions concernant le travail des jeunes ouvriers sont les suivantes :
- Il serait désirable que les jeunes gens de 14 à 16 ans ne travaillent ni la nuit ni le dimanche ; que le travail effectif soit de dix heures, avec le même repos que les enfants et les mêmes restrictions au sujet des occupations insalubres.
- Le travail des femmes
- La commission du travail des femmes a décidé qu’il serait désirable que les filles et femmes âgées de plus de seize ans ne travaillent ni la nuit ni le dimanche; que le travail effectif ne dépasse pas onze heures par jour, interrompues par un repos d’une heure et demie au moins ; que des exceptions soient admises pour certaines industries; que des restrictions soient prévues pour les occupations particulièrement insalubres ; que les femmes qui sont accouchées ne soient admises au travail que quatre semaines après l'accouchement
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- lies procès en contrefaçons. — A
- coté de i’afiaire Grawitz dont nous entretenons nos lecteurs dans une autre partie du journal, des nouvelles attaques sont dirigées contre les teinturiers français par la Société allemande de fabrication de produits chimiques : Farbenfabriken, vormal Fred. Bayer et
- Cie, d’Elberfeld, ainsi que nous l’annoncions dans nos informations du numéro de Février.
- La Société « Farbenfabriken » est propriétaire des procédés de fabrication de la benzo-purpurine, et il paraît que des contrefaçons de ce produit sont employées par plusieurs teinturiers.
- Il est question aussi de procès en contrefaçon de produits qui seraient la propriété de la maison Durand et Lluguenin : l’indophénol sans doute.
- Ces divers fabncants font opérer des saisies chez les teinturiers, et se disposent à poursuivre ceux qui ont employé les produits contrefaits.
- —o—
- ürèves. — Dps ouvriers de la maison Auguste Florin à Roubaix, se sont mis en grève, au nombre de deux cent cinquante environ, demandant une augmentation de salaire.
- Cette grève a été suivie de celle de cent douze ouvriers de M. Wibaux-Florin, qui exigent Je renvoi du directeur de l’usine.
- Dans la province de Barcelone, une grève des tisserands de Manresa s’est déclarée et prend des proportions considérables : 5,000 ouvriers sont sans travail.
- Cette grève tend à se généraliser et à amener la fermeture de tous les établissements lainiers de la région.
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- Incendie. —A Barentin (Seine-Inférieure), un grave incendie a éclaté à la filature de lin de M. Badin.
- Plusieurs bâtiments, notamment un magasin contenant 500,000 francs de marchande , ses ont été détruits.
- Heureusement lu vent n’envoyait pas les flammes sur la fabrique de lin-, sans ceh cette dernière aurait été détruite et onze cents ouvriers se seraient trouvés sans ouvrage. Quatre wagons chargés ont été détruits.
- Les pertes, couvertes par des assurances, s’élèvent h près de 600.000 francs.
- Le feu a pris dans un magasin de déchets. On suppose qu’il a été produit par la fermentation.
- La filature a pu être préservée, de telle sorte que le travail des ouvriers est assuré.
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- lies draps «le troupe en Turfjuie.
- — On lit dans le Journal de Constantinople :
- Le ministère de la guerre a poussé avec intelligence à la concurrence, entre les négociants de notre ville et ceux de Londres, qui demandaient la fourniture des,draps pour l’armée impériale. Il a fait par suite un contrat très avantageux pour le Trésor. L’adjudicataire est Aslanzadé et l’on dit que le prix fixé est de 14 piastres (3.25) pour la même marchandise que celle fournie il y a deux mois à 17 1/2 piastres (4 fr.).
- M. Barnatan qui s’était présenté pour les matières de teinture, promettant monts et merveilles, s’est éclipsé au bon moment et a lai'-sé le champ libre û ses concurrents. On assure qu’il est rentré tout simplement dans ses bureaux mais qu’on lui avait mis en poche quelques fiches de consolation assez importantes pour le consoler dans sa retraite.
- Le ministère de la guerre trouverait avantage pour ces adjudications, d’être au courant des prix des grands marchés de l’Occident. (Pour mieux évincer ces marchés).
- —o—
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES
- TEINTURIERS-DÉG RAISSEURS
- Sèanee du 3 mars 1890.
- M Drevet dépose la proposition suivante : Je demande à la Chambre, s’il n’y aurait pas lieu de rechercher les moyens d’augmenter le nombre de ses adhérents, et de rendre ses travaux absolument profitables à notre industrie, en nommant une commission d’initiative dans le but de poursuivre ces recherches.
- 11 voudrait que cette commission fît une espèce d’enquête près des teinturiers non adhérents, et ensuite formulât des propositions a yant pour but de leur donner satisfaction.
- M. le Président estime qu’il résulte des que’ques mots de M. Drevet, que la commission demandée arriverait nécessairement à reprendre la question de la cotisation, et par suite, de la rupture avec l’Union nationale; il s’ensuivrait que le Comité mettrait de lui-même à l’étude un projet repoussé par l’assemblée générale; il croit donc que, régulièrement, c’est en provoquaut une assemblée extraordinaire, dans les conditions prévues par l'aride 29 des statuts, que cette proposition devrait être examinée, et non pas en séance ordinaire du comité.
- Le Comité à l’unanimité approuve le Président, et passe à l’ordre du jour.
- M. le Secrétaire donne lecture d’une lettre de M. Barbé, proposant la suppression des serges, et faisant valoir les raisons qui appuient sa proposition.
- Une longue conversation s'engage sur cette idée, et il en ressort que :
- 1° Le Comité n’a aucune action, aucun moyen d’imposer une décision qu’il pourrait prendre en ce sens ;
- 2° Il arriverait certainement que les teinturiers non adhérents, et ce sont de beaucoup les plus nombreux, s’empresseraient d’arborer encore plus de serges ; d’uù la conséquence, malgré la publicité donnée à cette décision, que les teinturiers sans leur enseigne passeraient inaperçus, et leurs magasins seraient confondus avec les commerçants en étoffes, dont les montres sont à peu près semblables.
- Le Comité, sachant gré à M. Barbé du but de sa proposition, ne croit pas devoir lui donner suite.
- M. le Président, en manière de conversation, demande s’il n’y aurait pas lieu d’adopter une mesure uniforme dans le règlement des appointements des gérantes de magasin.
- II estime qu’il vaudrait mieux ne les payer qu’à raison d’un tant pour cent, et ne pas leur donner de fixe; cela les stimulerait à bien s’occuper de leur affaire. sans être une charge fixe, invariable, quelquefois sans rapport proportionnel pour le patron.
- Pour faire suite à celte idée, M. Fleury, rappelant les déboires et les indélicatesses mêmes, auxquels on est exposé, proposerait d’exiger de toute gérante un cautionnement déposé dans une caisse publique, ou une garantie donnée par une personne notoirement. solvable.
- Cette question reste à l’étude pour la prochaine séance.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA
- 3e Année, N° 8.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES *’’> avril 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique : les indien-neurs rouennais. — Teinture en indophénol. — Sur les altérations des tissus imprimés aux mordants de fer. — Progrès réalisés dans le blanchiment par l’eau oxygénée. — Teintures noires et brunes des tissus mélangés.
- Procédés divers : Application des couleurs azoï-ques (suite). — Primuline, consolidation des teintes, nouveaux procédés.
- Chronique Industrielle. — Lettres d’un teintu-rier-dégraisseur. — Tribunal civil de Rouen, affaire Grawitz. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Le jeune et exubérant empereur d’Allemagne devient un promoteur d’agitation ouyrière. Qui aurait dit que le socialisme irait faire des recrues jusque sur un trône si autoritaire quant au reste !
- Qu’une République : la Suisse, par exemple, abrite et patronne « le congrès d’Olten », qui se tient en ce moment et qui doit étudier au point de vue international les questions ouvrières, on le comprend mieux.
- 11 ne nous déplaît pas, néanmoins, de voir des études d’un si haut intérêt social provoquées et couvertes d’une investiture officielle par une Monarchie presque absolue, à condition que ses conclusions ne deviennent pas oppressives des libertés individuelles et ne se substituent, pas à des contrats librement consentis, comme ceux qui règlent actuellement les conditions du travail.
- Le congrès de Berlin a provoqué la manifestation ouvrière internationale du Pr mai, qui a bien le caractère d’une pression sur l’opinion publique. Puisse-t-elle ne donner lieu à aucun désordre ni violence !
- En même temps, les esprits fermentent, bouillonnent ; les rêves des travailleurs se portent vers un âge d’or dont on leur fait entrevoir les mirages trompeurs. Dans les candidatures municipales du Parti ouvrier, à Paris, c’est un point de programme général de promettre la réduction à huit heures de la journée de travail, et sans réduction, bien entendu, du salaire quotidien.
- A Roubaix, des émeutiers vont au cimetière déposer des couronnes sur la tombe de Vanhamen, l’assassin du directeur du tissage Vanoutryve, et des troubles en surgissent.
- Des grèves éclatent à Mulhouse, à Roubaix, à Rouen, pour ne parler que de celles intéressant les industries textiles.
- A Mulhouse, elle est à peu près générale et comprend 25,000 grévistes demandant surtout la réduction de la journée, qu’ils fixent à dix heures et quart ; ils demandent bien aussi une augmentation de salaire, mais quant à cette prétention, ils paraissent assez disposés à l’abandonner.
- A Roubaix et à Rouen, les grèves sont localisées et ont pour point de départ des demandes d’augmentation sur des travaux à la pièce.
- Les couverturiers de Cours (Rhône) ont fini par obtenir ce qu’ils exigeaient : une augmentation évaluée à 20 p. 100. Depuis neuf mois, ils soutenaient la lutte.
- La grève est l’arme pacifique des revendications ouvrières ; on ne saurait blâmer les salariés d’y avoir recours, lorsque leurs prétentions ne sont pas extravagantes. Elle est préférable à tous égards aux solutions imposées par des Etats prenant en tutelle une partie de leur citoyens, lesquels sont majeurs et conscients de leurs intérêts, puisqu’ils sont en possession de la capacité électorale.
- * *
- Ces considérations sociales nous mèneraient loin ; il vaut mieux revenir aux affaires :
- Les lainages restent en bonne situation, avec un peu moins d’animation toutefois à Reims, à Elbeuf, à Four-mies ; l’activité est toujours très grande à Roubaix.
- L’étranger, en général, n’est pas aussi bien partagé. A Bradfort, Leeds, Halifax, il y a diminution de production et de débouchés.
- A Barcelone, l’industrie textile est inquiétée par des grèves et se tient en observation.
- L’Italie achève de se ruiner sous le régime économique inauguré par M. Crispi, qui n’est pas de taille à jouer au Bismarck ; des faillites retentissantes éclatent presque chaque jour.
- En Allemagne, c’est aussi le calme ; les lainages communs seulement donnent un peu. Et cependant les teintu-
- riers de fils de laine de Berlin ont avisé les négociants et les manufacturiers de leur intention d’élever leurs prix. L’augmentation affecterait sérieusement les négociants de laine et l’on pourrait s’attendre â une augmentation des prix des filés et des tissus de fantaisie.
- C?tte majoration est justifiée, d’ailleurs, par une augmentation de salaire qu’ont dû consentir les patrons teinturiers à leurs ouvriers les menaçant de grève.
- Pour les soieries, il s’est fait à Lyon des achats importants, notamment en tramé laine, pour des maisons anglaises. A Londres, comme à Paris, le tissu soie est en bonne demande tant en articles de Lyon qu’en rubans de Saint-Etienne, et même en tissus de Zurich, de Crefeld et d’Italie. Paris devient un marché international et centralisateur pour la soierie.
- A Zurich, l’industrie de la soie a repris une grande activité ; les ouvriers et ouvrières dé videurs, tisseurs, etc , sont recherchés et à prix élevés.
- L’article gant est en bonne position ; les teinturiers en peau de Grenoble et surtout de Milan sont très occupés ; les couleurs doivent correspondre à celles des robes.
- * *
- Parmi les étoffes offertes pour l’été, nous citerons la mousseline laine imprimée. Les sujets sont des genres Louis XV et des grands ramages. Le grenadine fond noir à fleurs aux couleurs vives ; le barêge à dessins et uni de toutes nuances, et autres tissus légers abandonnés depuis quelques années, reprennent faveur. Le vigogne se maintient pour les usages journaliers.
- Pour les façonnés, ce sont des écossais à larges carreaux posés en biais ; des carreaux indous sur lainages moël-leux avec de larges rayures entrecroisées de deux ou trois tons; ajoutons un tissu dénommé « bure de Hongrie », recouvert de deux ou trois teintes se dégradant et montant en cône : cet effet est tout-à-fait nouveau et s’applique surtout aux costumes de bains de
- mer. a .
- Parmi les soieries fraîches, on fait des imperméables nuance Eiffel, avec parapluies de même teinte.
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- Les modes de modistes sont toujours aux teintes grises et beige.
- * *
- Nous terminons en revenant aux intérêts professionnels de la teinture.
- Le procès Grawitz est toujours pendant devant la cour de Rouen ; il reste à entendre Me Pouillet pour sa réplique au nom du demandeur, M.c Allard répliquant de son côté pour les teinturiers, et probablement les conclusions du ministère public.
- L’arrêt ne sera rendu qu'après cette nouvelle passe d’armes.
- Mentionnons enfin qu’il vient de se fonder, à Lyon, une Chambre syndicale des maîtres teinturiers - dégraisseurs (voir à nos Informations).
- Le mouvement lancé par la Chambre syndicale de Paris s’étend en province ; la seconde ville de France emboîte le pas. Puissent ces efforts combinés régénérer la profession, qui en a tant besoin !
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR
- [Suite]
- LES INDIENNEURS ROUENNAIS
- Dans notre « Chronique » du 10 avril, nous signalions les vœux, des imprimeurs de Seine-Inférieure, demandant, lors du changement de régime, l’établissement du draw-back, contrairement aux idées et aux intérêts des fileurs et tisseurs de la région, et contrairement aussi aux opinions exprimées par la majorité des centres lainiers.
- Voici la situation de la question, d’après une correspondance adressée à un journal industriel, et dont nous extrayons les passages suivants, qui se rapportent entièrement à l’enquête actuelle sur le régime économique :
- Il faut dire quelques mots jd’une question délicate entre toutes, puisqu’il s’agit de concilier deux grands intérêts radicalement oppo -sés, et néanmoins aussi respectables l’un que l’autre.
- Il s’agit du débat entre les tisseurs de coton et les imprimeurs d’indiennes et cretonnes.
- Ceux-ci, depuis longtemps, demandent avec insistance au gouvernement le retour au régime des admissions temporaires de tissus écrus venant de l’étranger. La toile de coton que produisent les environs de Rouen coûtant au moins 10 pour 100 plus cher qne ne coûtent les qualités équivalentes du Lancashire, l’imprimeur rouennais est mis dans l’impossibilité absolue de lutter sur les marchés éloi-
- gnés contre ses concurrents de Mulhouse et de Manchester.
- Pour travailler dans des conditions à peu près équivalentes, il lui faudrait donc que l’on admît en franchise, sous toutes les réserves et garanties nécessaires, les toiles étrangères qui sont sa matière première à lui, afin qu’il puisse les enluminer de toutes les couleurs chères aux Sud-Américains ou aux Congalais , au grand profit de la main-d’œuvre française, puis les réexpédier sans avoir à redouter la I compétition anglaise, allemande, voire nord-américaine.
- Pour l’imprimeur d’étoffes, cela est ni plus ni moins une question de vie ou de mort. Le marché français n’est plus guère accessible aux petites impressions ordinaires. Si ce n’est pour les costumes de villégiature et dans des genres de prix élevé où l’Alsace excelle, puis encore pour certaines étoffes d’ameublement la consommation n’est pas chez nous en faveur des cotonnades imprimées. La robe de petit lai îage est aujourd’hui produite par Roubaix à si bon compte, Giasgow nous envoie de fines cotonnades , des zépbirs tissés, dans des qualités si jolies, que la femme française a délaissé l'indienne.
- Force est donc à l’imprimeur de viser les marchés lointains, les colonies où l'indienne est dans son pays d’origine. Mais comment imprimer sans tissu ? Ou même à quoi bon échantillonner quelques jolis assortiments afin de les offrir à Paris aux maisons qui achètent pour le Pérou ou le Mexique, alors que huit ou dix agents de Manchester s’y disputent les commandes à 1/32 de penny près?
- D’autre part, les fabricants de toiles écrues, ; onéreusement chargés d’outillage et de personnel, n’entendent pas qu’on leur laisse filer et tisser des cretonnes pour les voir s’empiler dans leurs magasins en regardant blanchir ou colorier les cotonnades étrangères. Us n’avaient pas fait retirer le bénéfice des admissions temporaires aux imprimeurs de Mulhouse, alors que l’Alsace était en France, pour le laisser reprendre aujourd’hui par quelques maisons rouennaises.
- Pour eux aussi, le problème est vital. Aussi les filateurs et les tisseurs ont-ils usé de toute leur influence sur le gouvernement pour que les imprimeurs soient déboutés de leur requête.
- La formule conciliatrice était difficile à déterminer. Cependant, on peut dire dès à présent qu’à moins de mauvaise volonté dans les bureaux du ministère du commerce, ce qui est improbable, on adoptera une sorte de drawback.
- Les imprimeurs vont demander qu’on les indemnise, lorsqu’ils exportent des cotonnades imprimées par eux, au moyen d’une prime équivalant aux droits que payent en douane française les mêmes marchandises venant de l’étranger.
- L’Etat paye des primes aux raffineurs, aux
- entrepreneurs de construction navale ou de transport maritime. Il est donc juste et normal qu’il soutienne l’effort d’une industrie d’art, bien nationale, dont l’extinction serait absolument nuisible aux finances publiques, tandis que son développement contribuera puissamment au bien-être et à la bonne renommée du pays.
- Les imprimeurs de Rouen ont à Paris les mêmes dessinateurs que leurs rivaux de Mulhouse. Plusieurs d’entre eux sont même de l’école alsacienne. Mis sur le même pied que les Alsaciens, Jes Rouennais les auront vite rejoints , c’est-à-dire qu’ils dépasseront les Anglais, au moins pour la production où le soin, la solidité des couleurs ont une plus grande valeur que le bas prix. C’est ainsi qu’aujourd’hui les drapiers de Roubaix défient ceux de Huddersfield, même sur les marchés où ils ne sont pas protégés.
- Il y a donc bon espoir qu’une aussi raisonnable proposition, approuvée par les fabricants d’écrus, soit acceptée par le ministère et le Parlement représenté par la commission des cinquante-cinq.
- TEINTURE EN INDOPHÉNOL
- Nous avons publié un procédé de cuve mixte à l’indigo et à l’indophénol (Rente de la Teinture, 1889, page 173], et ce mélange est le moyen reconnu le plus pratique pour l’emploi des indophénols qui, seuls, ne sont pas d’un beau bleu et résistent mal à l’action des acides.
- Us tiennent bien, du reste, au savon, au foulon et à la radiation solaire.
- Après ce procédé, basé sur la réduction par les hydrosulfites, il n’est pas inutile de voir des moyens d’application de l’indopbénol seul et donner un exemple d’un procédé de réduction par les sels stanneux, quoique ces méthodes soient antérieures et nullement préférables à celle de la cuve mixte.
- Rappelons d’abord les
- Propriétés chimiques des indophénols.
- L’indophénol du commerce renferme, comme impureté, une petite quantité d’une matière colorante violette qui se fixe avec lui dans les opérations de la teinture. Pour l’avoir pur, il suffit de le laver avec de l’eau acidulée à 1 0/0 d’acide sulfurique, jusqu’à ce que l’eau de lavage ne soit plus colorée.
- Le véritable dissolvant de l’indophénol est l’alcool, auquel il communique une belle couleur bleue. Il est insoluble dans l’eau. Il se dissout dans l’acide sulfurique concentré avec une coloration bleue intense, que l’addition d’eau fait virer au rouge sale.
- Chauffé avec précaution, il se sublime en aiguilles bleues ressemblant à l’indigotine.
- Traité par une solution chlorhydrique de sel d’étain, il se transforme en une poudre grise
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- qui est une combinaison de leuco-indophénol et de chlorure d’étain. Cette poudre, recueillie sur un philtre, est livrée au commerce sous le nom d'indophénol blanc. Cette leucobase est soluble dans 40 parties d’eau et possède la curieuse propriété de rester indifférente et inoxydable à l’air, lant qu’elle se trouve dans un milieu même très faiblement acide : mais, sous l'influence des alcalis, elle absorbe rapidement l’oxygène en régénérant l'indophénol, et c’est sur cette réaction qu’est fondé l’emploi de l’indophénol en teinture.
- Sous l’infiuence de divers autres agents réducteurs, tels que la glucose, l’indophénol peut encore être réduit en liqueur alcaline, à la façon de l’indigo, en donnant naissance à un liquide verdâtre avec des stries et des reflets bronzés à la surface.
- Procédés de réduction tt de teinture.
- La teinture en indophénol peut s’exécuter d’une façon analogue à celle de la teinture en indigo.
- On prépare d’abord le produit de réduction de l’indophénol, en délayant dans de l’eau alcaline, avec de la glucose, la pâte d’indophénol bleu et chauffant à 80°. Le liquide devient verdâtre avec des stries et rtflets bronzés à la surface ; il prend, en un mot, toutes les apparences d’une belle cuve d’mdigo.
- On étend alors la liqueur avec de ffeau chaude et on y plonge le coton. Lorsqu’on est arrivé à la nuance voulue, ce dont on s’assure en prélevant de temps en temps un échantillon, on sort le coton, on l’exprime, on le lave et on développe la couleur par une exposition prolongée à i’air, ou mieux par un bain oxydant.
- En sortant du bain, le coton est d’une couleur vert-grisâtre qui, p?r oxydation, passe au bleu indigo. Comme oxydant, on peut se servir de tous les agents usuels, par exemple, le bichromate de potasse ; mais, d’après MM. Xœ-chlin et Witt, il serait préférable de faire usage d’une solution ammoniacale d’un sel cuivrique (sulfate, nitrate, chlorure), dans laquelle on insuffle de l’air au moyen d'un barbotteur Kœrting.
- Le sel cuivrique oxyde le leukindophénol, en passant à l’état de sel cuivreux, et celui-ci est transformé de nouveau en sel cuivrique par l’oxygène de l’air. Le bain oxydant peut ainsi servir indéfiniment. La théorie de cette teinture est exactement la même que celle de la teinture en indigo.
- Une autre méthode, qui paraît préférable, consiste à effectuer la réduction de l’indophénol au moyen de l'oxyde d’étain.
- On fait dissoudre, à froid, 6 kil. de sel d’étain dar s 24 lit. d’eau, et on y verse doucement, en ag.iant, une solution tiède de 6 kil. de carbonate de potasse dans 24 lit. d’eau. Il se forme un précipité que l’on recueille sur une toile.
- D’un autre côté, on prépare du nitro-mu-
- riate d’étain en mélangeant une partie de sel d’étain avec uue partie d’acide nitrique à 36°. On neutralise cette couleur par une quantité égale d’oxyde d’étain en pâte, qui vient d’être prépaié ainsi qu'il est dit ci-dessus, et on ajoute au mélange l’indophénol préalablement humecté avec de l’acide acétique.
- Quand la réduction est opérée et que la liqueur a pris une teinte rougeâtre, on l’étend d’eau et on y passe le coton préparé en huile ou acide sulforicinique, comme pour la teinture en rouge d’Andrinople. Vu le peu d’affinité du leukindophénol, pour les fibres végétales, il faut manœuvrer le coton assez longtemps dans ce bain.
- La teinture terminée, on lave et on développe la nuance par un passage en bain de bichromate de potasse, à 1 0/0, à la température de 50°.
- Nous rappelons enfin le mode de réduction par les hydrosulfites auquel il a été fait allusion au début de cette note, et qui est décrit dans notre numéro cité.
- SUR LES ALTÉRATIONS
- DES TISSUS IMPRIMÉS
- . par les mordants de fer.
- M. Jeanmaire a observé que les réducteurs (acide phosphoreux, acide arsenieux, bi-sul-fite de soude) ajoutés au mordant de fer, retardent l’altération des tissus ; les oxydants les hâtent.
- Il est avantageux d’aérer les tissus avant le foulardage.
- Un tissu foulardé en acétate ferreux à 5° Baumé, qu’on avait laissé enroulé pendant un mois et qu’on avait bousé ensuite, montra une perte de résistance évaluée de 60 à 70 p. 100. L’altération se manifeste surtout après le bousage.
- Si l’on vaporise un tissu immédiatement après le foulardage, il n’y a pas d’altération ; si on le laisse empilé et qu’en vaporise ensuite l’attaque se manifeste.
- PROGRÈS RÉALISÉS
- dans le blanchiment par l’eau oxygénée
- (D'après une Revue de l'Exposition de M. Martinon, dans ^Industrie textile.)
- L’eau oxygénée était absolument inemployée en 1878, et c'est seulement en 1880-81 que les premiers essais furent faits à Lyon. Mais alors ce produit valait de 1 fr. 50 à 1 fr, 75 le litre, et sa pureté était loin d’être comparable à celle qu’on obtient aujourd’hui dans le commerce.
- Peu a peu les moyens d’obtention de l’eau oxygénée s’améliorèrent, son prix baissa, et
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- l’on se rendit compte qu’il y avait lout intérêt à employer une eau oxygénée pure, car, dans ce cas, sa conservation est bien meilleure et son action blanchissante beaucoup plus énergique, ce qui permettait de réduire la quantité à employer par kilog. de matière.
- En outre, l’addition aux bains de blanchiment de certaines substances comme silicate de sonde, magnésie, rendit l’eau oxygénée qu’ils contenaient plus stable, et par conséquent permit encore d’en diminuer les quantités consommées.
- Blanchiment des soies tussah
- Aussi maintenant on blanchit fort bien les soies tussah avec 2 litres par kilogramme d’eau à 10 volumes, et l’on obtient un fil ayant tout son brillant et tonte sa solidité, ce qui n’avait pas lieu lors de l’emploi du bioxyde de baryum.
- On sait que, dans ce cas, le procédé de blanchiment était le suivant: cuire d’abord les tussah à la soude ; les soies mises sur un bain tiède de carbonate de soude restaient toute une nuit dans ce bain ; le lendemain on chauffait le bain à 80-90 degrés centigrades, on faisait aller et venir les soies environ une heure, puis on lavait et quelquefois passait au savon bouillant. Mais, lorsque le tussah devait être soumis au blanchiment, on supprimait le passage au savon bouillant.
- On menait ensuite les soies sur une eau chaude, dans laquelle on ajoutait de 20 à 30 pour 100 de bioxyde de baryum en poudre ; sous l’influence de la chaleur, le bioxyde de baryum était décomposé, et le blanchiment s’opérait. Oa faisait alors plusieurs avivages à l’acide sulfurique pour enlever la baryte et des savons bouillants pour redonner le brillant à la soie. On doit dire que, dans tous les cas, on était loin d’arriver à un bon résultat, aussi bien au point de vue du blanchiment que de la beauté du fil obtenu.
- Actuellement le blanchiment se fait de la façon suivante :
- Le tussah, après cuite, est mis sur un bain contenant 2 litres eau oxygénée par kilogramme de tussah et rendu alcalin par du sillicate de soude. On doit avoir soin de mettre un excès de silicate de soude, car il se forme par action de l’eau oxygénée sur les matières colorantes du tussah des substances acides, et il importe que le bain ait toujours une réaction alcaline. On chauffe ce bain ainsi constitué d’abord à 50-60 degrés centigrades, puis après un contact suffisant à 80-90 degrés centigrades. Le blanchiment est terminé après douze à quinze heures.
- Il est inutile de maintenir la température pendant ce laps de temps, on immerge seulement les soies dans le bain et on l’abandonne à lui-même-, de temps à autre seulement on fait aller et venir la soie, et l’on peut, si besoin est, réchauffer le bain.
- Le blanchiment achevé, il ne reste plus qu’à laver et savonner bouillant.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Blanchiment des tissus soie et coton
- L’eau oxygénée a encore trouvé un grand emploi dans le blanchiment des tissus soïe et coton. On tissait auparavant ces tissus avec du coton blanchi au chlore, et le blanchiment des tissus s’opérait, lors de la teinture en blanc, par un ou deux passage dans les chambres à soufre, ce qui dépouillait légèrement la soie. Or il est bien préférable pour le fabricant de faire tisser toute sa production en coton écru, et de pouvoir ensuite à son gré et malgré cela disposer ce qui lui plaît en blanc. On arrive parfaitement à ce résultat en blanchiment avec l’eau oxygénée, ce qui consomme environ 1 kilogramme d’eau par kilogramme de tissu; par ce moyen on obtient des blancs aussi beaux que lorsque le coton est au préalable blanchi au chlore, et si le coût de ce blanchiment est plus élevé que celui du fil coton, il donne en plus des avantages cités ci-dessus, celui d’un tissage plus commode.
- Blanchiment des soies de magnaneries
- Il faut dire toutefois que tous les essais faits pour employer l’eau oxygénée au blanchiment de la soie ordinaire ont donné des résultats peu intéressants. Le blanchiment obtenu n’est pas supérieur à celui donné par le procédé ordinaire des chambres à soufre, et, employée concurremment avec lui, l’eau oxygénée ne donne pas des résultats assez nets.
- On doit cependant signaler l’emploi de l’eau oxygénée pour le blanchiment des fantaisies ou chappes et des bourrettes, ainsi que des soies destinées à être tissées avec de la dorure; car, dans ce dernier cas, le blanchiment par les chambres à soufre communique aux soies la propriété de noircir rapidement cette dorure ou ce fil d’argent par la formation d’un sulfure métallique.
- TEINTURES NOIRES ET BRUNES
- DES TISSUS MÉLANGÉS
- EN UNE SEULE OPÉRATION
- D’après un brevet anglais, on obtiendrait une teinture en noir et en marrons sur des mélanges laine, coton (et soie sans doute), en imprégnant d’abord ces matières du bain colorant, oxydant ces couleurs sur la fibre, puis fixant par un mordant.
- Le point spécial et caractéristique du procédé, la condition de réussite, serait cette oxydation du colorant non encore visé par les mordants.
- Voici du reste la méthode :
- 1° Dégrabsage complet à chaud, dans des bains alcalins ou savonneux.
- 2° Imprégnation par les bains colorants ;
- on opère sur des bains chauffés à 50 degrés centigrades.
- 3* Séchage par un courant d’air chand, et ensuite, oxydation par étendage.
- 4° Fixation par un mordant métallique, tel que sel de fer, de cuivre, de chrome ou autre. L’auteur donne comme exemple, un bain de bi-chrômate à 3 0/0.
- Voici maintenant les formules de quelques-uns de ces bains colorants :
- Tous les extraits de bois sont à la concentration de 7 degrés baurné (pèse-sels).
- Noir n* 4.
- Extrait liquide de campêche 64 litres.
- — de quercitron 4 —
- Eau......................... 88 —
- Noir rr 2.
- Extrait liquide de campêche 72 litres.
- Eau......................... 88 —
- Noir-bleu.
- Extrait liquide de campêche 64 litres.
- Extrait liq. de bois jaune .. 8 —
- Ber.zo-azurine............. 625 gr.
- Eau......................... 88 litres.
- La benzo-azurine deit être dissoute à l’avance dans 10 litres d'eau, avec 250 gr. de cristaux de soude.
- Brun rr 4.
- Extrait liquide de campêche 8 litres.
- Eau......................... 88 —
- Brun n* 2.
- Cachou.................... 750 gr.
- Acide acétique.............. 2 litres.
- Extrait liquide de campêche 12 —
- — de bois jaune 1/4 —
- Eau........................ 88 —
- Bronze ou mordoré.
- Ext. liquide de bois jaune.. 64 litres.
- Eau........................ 88 —
- C’est après l’imprégnation par ces bains chauffés à 50 degrés, après séchage et oxydation, qu’on fixe au mordant de chrome ou autre.
- Les teintes monteraient en même temps sur textiles.
- Cela a bien besoin de confirmation.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Application des couleurs azoïques (Suite) (1)
- Primuline
- Sous ce nom, on désigne un jaune qui a pris place dans la consommation, grâce à ses avantages réels pour la teinture des cotons.
- Il donne, comme l’indique notre échantillon, la teinte de l’orangé de chrome, avec plus de stabilité même que ce dernier qui est influencé par les alcalis et par les émanations sulfureuses.
- De plus, le jaune de chrême forme épaisseur et opacité dans les tissus et le3 dispose à l’oxydation.
- Les nuances à la Primuline résistent à l’air, à l’acide, au savon, au foulon et, en général, b toutes influences auxquelles sont soumises les étoffes.
- La primu'ine teint directement le coton sur bdn bouillant, dans lequel on ajoute simplement du sulfate de soude.
- On teint aussi sur savon en ajoutant au bain 1 kil. de nitrite de soude pour 1,000 litres d’eau.
- On a aussi donné à cette couleur, ou tout au moins à une autre très analogue, le nom de Polychrômine, en raison des transformations qu’elle peut subir.
- Le co’on teint en primuline peut virer au rouge en diazotant d’abord la couleur fixée sur la fibre.
- Eau...................... 1.000 littres
- Nitrite de soude...... 3 kil.
- Acide chlorhydrique.. 10 —
- La couleur devient brunâtre ; on rince et on
- développe le rouge dans un produit spécial, de composition inconnue, comme la primuline elle-même, et vendue par la même fabrique que cette couleur, et qu’elle nomme « développeur de rouge »; on emploie ce développeur dans la proportion de 1 kil. pour 100 litres d’eau, et l’on opère à 40 degrés.
- Il se fait de même un « développeur orangé » donnant, après le passage en nitrite de soude, des nuances orangées.
- Mais tout cela n’est que jeu de réactions pouvant intéresser le théoricien, sans être d’un avantage réel dans la pratique, car il n’est pas établi que ces couleurs transformées sur la fibre jouissent de la même solidité que celle du fund ; nous avons vu même par un échantillon
- (1) Voir le numéro du 25 mars, p. 31.
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-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- inséré dans la Revue de la Teinture, année 1869, p. 93, qu’une couleur orangée, générée par des procédés directs, avait dégorgé assez de couleur pour que celle-ci traversât plusieurs doubles de papier. (Cet échantillon provenait de produits figurant à l’Exposition) .
- D'abord, la primuline jouit, comme toutes les couleurs azoïques, de la propriété de fonctionner comme mordant pour toutes autres couleurs d’aniline.
- C’est ainsi que nous avons fait l’échantillon de cerise ci-contre, en recouvrant de fuchsine
- Ces couleurs de remontage doivent tirer sur bain alcalin ou au moins neutre -, les fuchsines, les verts, les violets, les bleus alcalins montent ainsi très bien et participent, dans une proportion relative, à la solidité des fonds, car on sait qu’en teinture, un pied de matière colorante solide, ajoute encore à la résistance des nutnçages on avivages qui le recouvrent ; il semble que ces derniers acquièrent de nouvelles propriétés.
- Mais l’emploi principal de la primuline est de donner sa nuance propre avec ses qualitéa spectales, et c’est là son intérêt le plus important.
- Primuline sur mélanges
- moins, pour certaines destinations, l’avantage est supérieur à l’inconvénient.
- Les bains sont loin de s’épuiser ; ils conservent une bonne moitié du colorant; aussi, pour les passes suivantes, n’ont-ils besoin d’être renforcés que pour moitié au plus des doses ci-dessus de colorants et de mordants.
- Nouveau Procédé d’Application des couleurs azoïques.
- A ces indications et à celles de notre numéro du 25 mars, nous joignons les suivantes, extraites d’un journal industriel non spécial à la teinture et sans nom d’auteur.
- L’origine réelle du procédé n’est donc pas indiquée, mais il est visible qu’elle est d’un auteur familier de nos travaux.
- Voici cet article :
- « Les matières colorantes azoïques simples ou complexes ne possèdent qu’une affinité assez faible pour la fibre végétale. Jusqu’à ce jour, les matières colorantes azoïques complexes ont été employées presque exclusivement et encore était-ce d’une manière dérivée, artificielle, en les combinant avec le carbonate de soude, chlorure de sodium, phosphate de soude, etc. Le nouveau procédé les emploie directement après avoir fait subir une préparation préalable au coton, préparation qui le rend apte à être teint directement par les colorants azoïques. Voici la manière de procéder : une certaine quantité de tissu (soit 100 mètres) est foulardée dans un bain composé de :
- . Les fils et tissus de laine-coton et de soie-coton se teignent en bain neutre bouillant, additionné de sulfate de soude.
- Vers la fin de l’opération, si le coton n’a pas assez monté, on alcalinise le bain avec du borax ; si c’est, au contraire, la laine ou la soie qui sont demeurées trop bas, on acidifie le bain avec une légère quantité d’acide chlorhydrique. Ce sont généralement ces dernières matières qui montent le moins.
- Les mélanges laine-soie (ou chacun de ces textiles purs) se teignent sur bain acide, ou sur bain neutre, ou même légèrement alcalin (avec borax), additionné de sulfate de soude.
- Sur tous tissus, le jaune obtenu résiste au foulon, au savon et aux influences atmosphériques.
- CONSOLIDATION DES TEINTES
- aux benzoazurinesy azo-bleus et azo violets
- Dans notre article du 25 mars (p. 32),nous disions qu’un traitement au sulfate de cuivre donnait plus de résistance à ces couleurs; nous ajoutons aujourd’hui qu’il leur ôte en même temps de l’éclat et de l’intensité; néan-
- Acétale de magnésie 30° Baumé... 50 litres
- — d’alumine 15° Baumé......... 50 —
- Eau................................ 50 —
- Après le séchage, l’étoffe est passée dans unee cuve à roulette montée avec :
- Sulfate de zinc......... 5 kilogr.
- Soude caustique......... 10 —
- Eau.................... 100 —
- A la sortie de la cuve, l’étoffe est lavée, puis plongée dans le bain colorant azoïque titré à 2 ou A 0/0.
- Le degré de température du bain doit être de 80° certig. et sa durée ne doit guère dépasser une demi-heure. Les nuances ponceau, rocel-line, presque tous les orangés, les bordeaux, la cérosine, les teintes crocéines et homologues dérivées de la benzidine s’obtiennent stables et solides au moyen de ce procédé.
- La formule ci-dessus indiquée comporte des variations selon les diverses conditions et exigences. Ainsi, au seul point de vue économique, la substitution des sulfates correspondants aux acétates d’alumine et de magnésie, peut avoir lieu sans contrarier notablement les résultats. La formule se libellerait ainsi :
- Sulfate de magnésie ... 15 kilogr.
- Alun...................... 5 —
- Eau....................... 100 litres
- De même encore l’acétate de chaux pourrait prendre la place de l’acétate de magnésie, etc.
- Ce passage en cuivre s’opère ainsi :
- Le coton (ou tout autre textile végétal) étant teint dans l’un de ces bleus azoïques, et à deux ou trois tons plus hauts que ceux qu’on veut produire finalement, ces matières sont rincées et menées ensuite une demi-heure, au bouillon, dans un bain contenant pour 100 kilos :
- Sulfate de cuivre.......... 5 kilos
- Et on rince.
- Les cotons ainsi traités résisteraient à l’air, à la lumière et aux lavages, et ne dégorgeraient plus de couleur, notamment sur les blancs, à côté desquels ils sont tissés.
- Sur laine et soie.
- Une consolidation équivalente se produirait sur les laines et les soies teintes par les mê -mes produits, et par un traitement semblable, mais en remplaçant le sulfate de cuivre par le sulfate de zinc.
- Soit pour 100 kilos :
- Sulfate de zinc........ 4 à 5 kilos
- Demi-heure au bouillon et rincer.
- Les teintes résisteraient alors aux rinçages bouillants et au foulage.
- Cet emploi des sulfates de cuivre et de zinc est breveté par MM. Fréd. Boyer et Ce.
- Autres Couleurs azoïques
- Dans cette classe de colorants figurent encore les produits connus commercialement sous les noms suivants :
- Brun pour coton A Z
- On teint au bouillon avec, pour 50 kilos de
- coton :
- Brun A Z................. 2 k. 500
- Sulfate de soude......... 6 »»»
- Les bains ne se tirent pas à fond et servent pour de nouvelles passes, en les renforçant.
- Crocéines.
- Ces colorants comprennent un orangé (marque E N ou n° 7 du fabricant), puis des rouges assez purs d’abord (marques R et B, n°‘ 8 et 9), enfin des rouges plus ou moins violetés (désignés par des B en plus ou moins grand nombre, et les n°‘ 10 à 15).
- Toutes ces sortes se teignent sur coton, pour 50 kil., avec :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Crocéine.................... 2 k. 500
- Alun........................ 5 »»»
- Sulfate de soude............ 2 *»»
- Entrer à 50 degrés, laisser graduellement tomber la chaleur jusqu’à 25 ou 30 degrés, en lissant constamment les cotons.
- LETTRES
- D’un TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- Encore les Serges
- La Chambre syndicale n’a pas adopté ma proposition, pour des motifs qui sont la preuve indéniable de son bien-fondé. J’ai voulu, d’ailleurs, sonder le terrain, m’assurer si les griefs invoqués par les collègues non adhérents étaient sérieux, et m’assurer aussi que la Chambre est composée d'intérêts divers qui n’ont pas les mêmes aspirations; il en résulte un piétinement sur place.
- Quand une mesure est reconnue bonne à prendre, il ne s’agit pas de faire telle ou telle abstraction • il faut l’adopter, tout au moins la mettre 5 l’essai • mais prétendre, par avance, que les collègues non syndiqués feraient le contraire, ceci n’est pas admissible ; on peut tout aussi bien admettre que les boutiques de teinturerie voulant être confondues avec les vraies maisons seraient forcées de suivre le mouvement. Et puis, on oublie le rôle de la presse, l’un des grands leviers de l’époque; nous sommes en 1890 et non en 1789. Allez donc vous habiller avec les modes du siècle dernier !
- 2e grief : Nos magasins se confondent avec les nouveautés, la mercerie, etc. Cela n’en est que plus flatteur; mais, entre nous, si quelques méprises se produisent avec des naïfs, c’est infime.
- 3e grief : Autre point, les serges se voient de loin, et c’est une bonne réclame : d’accord, si cette enseigne était exclusive à notre profession, alors qu’elle est devenue l’apanage de tous, une enseigne vulgaire, nuisible.
- MM. les collègues travaillant à confrères n’ont-ils pas plutôt considéré que ce seraient leurs clients qui souffriraient le plus de la suppression, et qu’ils s’en ressentiraient eux-mêmes ?
- La Chambre semble viser à un grand nombre d’adhésions ; ne vaut-il pas mieux être A5 parmi les principaux teinturiers de Paris, que d’être des centaines de teinturiers d’occasion, bons tout au plus à admettre comme membres honoraires n’ayant pas droit au vote? Si, au contraire, vous admettez ces bataillons enjuponnés, bon appétit, messieurs ! mais je crois que beaucoup des vrais teinturiers se retireraient en prévision d’une pareille pétaudière.
- A une épcque où cela m’était facile, j’ai fait partie de nombreuses sociétés ou cercles; j’ai même eu l’honneur d’en présider. L’expérience m’a appris que mieux vaut la qualité que la
- quantité. Quand on veut avancer, il faut éviter un excès de prévoyance et aussi de combinaisons personnelles; il faut rompre résolument avec la routine et marcher en avant.
- Quelques exemples des vieilles modes passées :
- Voyez les cordonniers, il n’y a plus que les échoppes qui mettent une botte rouge pour enseigne; les grandes maisons n’en usent pas, mais l’appliquent ailleurs aux petits ! Quelques petits coifleurs arborent encore les plats à barbe, et ne s’en font que mieux raser par leurs confrères plus modernes. De même les marchands de parapluies se faisant tremper jusqu’aux os par les grands magasins qui ne mettent pas non plus à leur porte le vieux robinson rouge.
- Dans notre partie, voyez queluues maisons d’élite, rue Saint-Honoré, rue de Rohan, pas de serges ; elles ne s’en portent pas plus mal : maisons privilégiées, dira-t-on ; des mots cela. Petits ou grands, il faut viser à être connu, privilégié et non à être confondu avec les vulgaires boutiques.
- Ma critique finie, j’approuve la proposition de MM. Vinois et Fleury, ayant trait aux mesures à prendre à l’égard des gérants ; l’anse du panier saute par trop, et souvent la caisse du patron est dégraissée jusqu’à la chaîne. J’ai déjà effleuré le sujet dans la Revue n° 25, janvier dernier.
- V. Rarbé,
- Teinturier à Paris.
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN
- AFFAIRE GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- Me Allart discute la question des antériorités, il examine successivement les brevets Paraf-Saval, Pinquênet, Sautin et Rrière, et enfin Bobœuf Dans chacun dé ces brevets, antérieurs aux brevets Grawitz, il voit les procédés de ce dernier, ou au moins leur principe.
- Voilà, dit-il, ce que faisait Bobœuf, et voilà ce que nous avons fait nous-mêmes ; nous n’avons donc rien pris à M. Grawitz et nous ne pouvons être déclarés contrefacteurs.
- L’antériorité Bobœuf.
- M® Allart examine les objections de M. Grawitz à propos de l’emploi du procédé Bobœuf.
- 1. M. Grawitz soutient que sa méthode n’est pas le procédé Bobœuf. Car Bobœuf parle d’une double décomposition, et non pas d’une oxydation; moi seul j’ai découvert l’oxydation dit-il. ’
- Réponses des teinturiers : Peu importe que Bobœuf n’ait pas indiqué l’oxydation si les moyens employés par lui la produisaient. Nous avons procédé comme lui, nous avons
- obtenu l'oxydation, nous l’avons constatée. Peu importe d’ailleurs que l’oxydation ait lieu à un moment ou à un autre des manipulations.
- II. M. Bobœuf ne parle que d’une décomposition instantanée. Moi, j’ai inventé la décomposition progressive.
- Réponse : Erreur, Bobœuf donne le moyen de retarder la réaction ; donc, en principe, il a admis qu’une décomposition progressive puisse se faire, cela nous suffit.
- III. Bobœuf met l’étoffe à teindre en présence d’agents solubles. Les miens sont insolubles.
- Réponse : Qu’imporie que Bobœuf n’ait pas constaté que ses noirs étaient insolubles, s’ils l’etaient en réalité ? Nous, en procédant comme lui, nous les avons constatés insolubles, et si les experts s’étaient donné la peine d’étudier ce point, ils seraient arrivés à la même conviction que nous. Des noirs d’aniline solubles, il n’y en a pas !
- En résumé, ajoute-t-il en finissant, M. Grawitz n’a pas inventé de procédé de teinture nouveau. — Son procédé est celui de Bobœuf. — Son honorable avocat a seul trouvé cette formule : « A bain plein, dans un milieu soluble » ; le mot est nouveau, la chose ne l’est pas.
- Enquête ou expertise.
- Après M® Allard, M® Leduc a pris la parole pour soutenir les intérêts des teinturiers rouennais.
- Et d’abord, dit-il, que vaut la formule de M. Grawitz ? « En matière de brevet, s’il y a un doute, il doit s’interpréter en faveur du breveté. »
- C’est une erreur. Si l’on remonte à l’origine de la loi de 1844, on est convaincu qu’entre plusieurs systèmes le législateur a voulu conserver le principe du privilège temporaire et exceptionnel.
- A l’étranger, on oblige le breveté à justifier son invention avant de lui donner son privilège. L’examen préalable consacre le bien fondé de sa découverte. En France, le brevet ne garantit rien ; il est donné sans examen ; c’est devant la justice, au moment où le privilégié se plaindra d’une imitation, qu’il devra faire la preuve.
- Ne sommes-nous pas, d’ailleurs, les défendeurs ? Pourquoi, dans ce genre de procès, faire mentir la règle : Onus probandi incum-bit auctori ?
- M. Pouillet lui-même, dans son ouvrage, admet la nécessité de la preuve à charge du breveté dont la description est insuffisante.
- M. Grawitz conclut à une expertise sur trois points :
- I. Les teinturiers ont-ils employé, depuis moins de trois ans avant la prise du brevet, le bain plein, noir aniline inverdissable, en présence de réactifs insolubles ?
- Nous répondrons oui ; nous faisions usage du procédé, parce que nous avions le droit de nous en servir.
- II. Les noirs étaient-ils solubles, notamment dans l’acide phénique ?
- Nous produisions le noir insoluble. Le noir aniline ne peut pas être soluble. Nous l’a-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 51
- instatéi ition ai manipii.
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- . Le noi' NTous l’3'
- vouons, et nous sommes d’accord avec le demandeur sur ce point comme sur le premier. I III. Les teinturiers justifient-ils qu’ils aient employé leur procédé publiquement ou ser crètement avant les brevets ?
- | Nous répondons que les experts n’ont pas à s’occuper de cette mission : une preuve pareille ne peut sortir que d’une enquête.
- 4 Donc, sur tous les points, votre expertise est inutile. — Notre enquête seule est utile, et nous la réclamons comme un droit, car notre appointement de preuves est pertinent. Nous offrons de prouver, en effet, qu’une pratique antérieure existait chez MM. Quesnel et Vallée en 1870, chez M. Lecœur en 1874, chez M. Berrubé en 1874, chez M. Coppée en 1872, chez M. Daniel Fauqnet en 1871, chez M. Ernest Delamarre en 1869.
- Si nous établissons cette antériorité, notre procès est gagné ; donc l’enquête est utile ; elle doit être admise.
- A côté de la pratique antérieure, il y a les faits de possession personnelle.
- Peu importe ici que personne n’ait su que les procédés se pratiquaient chez ces messieurs, si tout le monde pouvait le savoir.
- Cette possession n’était pas publique, qu’importe ! Fùt-elle secréte, elle fait disparaître à l’égard de ceux qui l’avaient l’effet des brevets pris plus tard.
- Comment on cède des licences.
- Me Leduc s’attache alors à réfuter l’argumentation de Me Pouillet, venant de ce que M. Miray est uu des licenciés de M. Grawitz.
- M. Miray était teinturier depuis 1875. En 1877 M. Grawitz lui propose des procédés qu’il dit être supérieurs à tous autres. Il offre des échantillons superbes. Bien entendu, il ne donne pas le détail de ces procédés, préalablement à la licence. M. Miray se laisse convaincre, mais il ne tarde pas à constater quVJ a été induit en erreur et que s’il emploie le procédé Grawitz, il va se trouver dans des conditions d’inégalité flagrante pour soutenir la concurrence. Il les abandonne donc, d’accord avec M. Grawitz ; en 1878, il cesse de payer les droits périodiques attenant à sa licence, et c’est seulement au moment du procès à Lille que M. Grawitz, revenant sur des pourparlers antérieurs, s’empare de ce fait pour en tirer parti.
- Par conséquent, M. Miray se trouve à Rouen, devant le tribunal, dans la situation de tous les défendeurs, et M. Grawitz ne peut argumenter de cette licence pour prouver que les adversaires se sont eux-mêmes inclinés devant le monopole de sa soi-disant découverte.
- Noirs ante-Grawitz.
- Passant aux documents qui justifient la demande d’enquête, Me Leduc présente d’abord au tribunal un agenda de teinture de M. Coppée.
- M. Coppée était contre-maître chez M. Fau-quet.
- Les indications de cet agenda sont précises, elles ont été corroborées par les livres des clients qui s’adressaient à la ma:son.
- On voit aussi que M. Coppée a fabriqué,
- dans les six derniers mois de 1872, 4,422 kil. de teinture de noir d’aniline.
- Les éléments de ses bains sont exactement les mêmes que ceux des brevets Grawitz.
- C’est toujours l’emploi des sels métalliques. des chlorates ou des chromâtes et des acides, puis le savonnage et l’application de la chaleur.
- On nous dit : Mais les dosages ne sont pas les mêmes ; moi, j’observe la règle des équivalents chimiques —Non,vous ne l’observez pas; car si l’on retrouve dans vos indications successives le chiffre 100 pour l’aniline, les autres agents changent au point de vue du dosage ! Cela nous suffit.
- Mais, dit-on encore, ces éléments qui laissent leur trace sur l’agenda, qu’en faites-vous? les mélangez-vous ? — Que voulez-vous donc que nous en fassions ? Les mélanger est la meilleure manière, la seule et unique manière de s’en servir.
- Sans doute, nous n’avons pas la prétention de faire des noirs chimiquement inverdissa-bles. Personne n’en fait, pas même M. Grawitz : la preure en est dans sa correspondance avec M. Sauvé, son représentant.
- M® Leduc lit ces lettres dans lesquelles M. Sauvé se plaint des réclamations des clients qui reprochent aux noirs Grawitz de verdir, et les réponses de M. Grawitz à M. Sauvé dans lesquelles il cherche par des indications techniques à pallier ces inconvénients. En 1878, M. Grawitz traite pour ses noirs avec M. Boissel, de Laval ; M. Boissel ne tarde pas à se plaindre des inconvénients du procédé qui, en donnant ces verts, lui amène des réclamations et lui cause des procès. « C’est à abandonner, s’écrie-t-il, la teinture inverdissable en noir ! »
- M. Coppée, objecte-t-on, n’aurait eu, dans tous les cas, qu’une possession secrète ; elle n’est pas une pratique antérieure faisant tomber le procédé dans le domaine public !
- — Nous demandons à prouver que ce secret était, selon l’expression de Me Pouillet, le secret de la comédie. — Tous mes clients faisaient du noir aniline, et l’ensemble de ces secrets finit par constituer un état de véritable publicité. Etait-il possible de maintenir le procédé Coppée à l’état de secret? Tout le monde pouvait le voir ; d’ailleurs, le secret, en principe, est incompatible avec la pratique ne la teinture. « Peu importe, d’ailleurs, encore une fois, que personne n’ait su, si tout le monde pouvait savoir. »
- Ainsi, chez M. Fauquet, Henri Coppée fait l’éducation de son frère Narcisse ; Narcisse devient chimiste chez M. Caron, et c’est à partir de ce moment que M. Caron fait du noir.
- Quant à Henri, il entre chez M. Martin, à Elbeuf, en 1879 ; il y porte son procédé. M. Martin, lui aussi, se met à faire du noir. Enfin, M. Coppée est aujourd’hui teinturier pour son compte.
- Chez M. Blanchet, successeur de MM. Ques-net et Vallée, on faisait du noir dès 1870. Les extraits des livres en font fol : sur le Grand-Livre, on suit les achats de matières premières. Peut-être ces matières pouvaient-elles servir à autre chose . il suffit, d’ailleurs,
- qu’elles aient été les éléments possibles de la fabrication ; M. Grawitz est de cet avis, car il a eu le soin de saisir chez les industriels tout produit qui pouvait être employé à fabriquer du noir.
- Chez MM. Lecœur frères, les étiquettes remises par les fabricants qui envoyaient à la teinture attestent les faits ; les livres constatent aussi l’achat des matières premières. Dans cette maison, M. Grawitz s’est présenté pour offrir ses noirs : « Nous faisons mieux que vous », lui fut-il répondu ; et il partit.
- Chez MM. Berrubé et Chivol, on emploie le procédé de M. Legras. M. Legras se servant de la méthode Bobœuf, avait eu l’idée d’adjoindre à la saponification des tissus de l’acide oléique.
- M° Leduc fait à ce propos, devant le tribunal, une expérience intéressante. Il prend trois écheveaux de coton, dont l’un a été saponifié avec l’acide oléique et les autres non saponifiés.
- Il les précipite ensemble dans une dissolution de bisulfite de soude.
- Des trois écheveaux, celui qui a passé à l’acide oléique reste noir ; les autres verdissent plus ou moins.
- M. Legras, et après lui MM. Berrubé et Chivol, connaissaient et 'pratiquaient donc le moyen de faire du noir inverdissable, au moins commercialement inverdissable.
- MM. Tassel et Bled, MM. Saint-Rémy, à Elbeuf, ont eu, par M. Martin, le procédé qu’avait apporté dans la maison M. Coppée : ils peuvent donc invoquer une possession personnelle.
- MM. Frankel, Nivert et Boulet ne font pas de noir aniline, ou bien ils teignent la laine ; or, il ne peut s’agir ici que de la teinture du coton.
- M. Grawitz, lui, a écrémé les progrès de la teinture dans le domaine public depuis vingt ans : il est le frelon qui s’est glissé dans la ruche pour récolter le miel que les abeilles y avaient déposé !
- Le noir Fauquet.
- M® H. Frère se présente ensuite pour Daniel Fauquet, et MM. Lerebours et Delory.
- Il a montré M. Fauquet découvrant personnellement le noir d’aniline, en 1871, et continuant depuis à l’appliquer dans son établissement.
- Il continue ainsi :
- Gomment M. Grawitz n’a-t-il pas, lui aussi, à nous raconter l’historique de sa découverte?
- A partir de 1871, ce n’est plus seulement dans le petit carnet de M. Fauquet qu’il est possible de suivre la marche de la teinture en noir.
- Le livre de teinture est là; toutes les substances de M. Grawitz s’y retrouvent. C’est le bain plein.
- Bientôt on y voit apparaître la fixation au bichromate de potasse à 80 degrés, de sorte qu’on peut dire que pas à pas M. Grawitz, au lieu de précéder le perfectionnement de la teinture en noir, chez M. Fauquet, ne fait en réalité que le suivre.
- De son côté, M. Grawitz avait connu l’antériorité de M. Fauquet par l’expertise de Lille, et il venait en 1884 lui proposer un arrange-
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- ment pour empêcher le défendeur d’aider ses adversaires à gagner leur procès à Douai en divulguant cette antériorité. Il fallait à M. Grawitz le silence de M. Fauquet; il consentait à acheter ce silence, et il lui envoyait avec insistance des traités et des contre-lettres jointes aux traités pour le décider à négocier. M. Fauquet trouvait le moyen indélicat, il ne l’accepta pas, mais en définitive, dit Me Frère, on ne fait pas de pareilles propositions à un contrefacteur. Ge jour-là, l’affaire a été jugée par M. Grawitz lui-même.
- En définitive, M. Fauquet est en possession d’une antériorité incontestable. M. Grawitz l'a reconnu lui-même dans une lettre lue à l’audience. Il est le dernier qui puisse nier aujourd’hui les droits de M. Fauquet.
- Ces agissements ont causé un préjudice au défendeur ; des dommages-intérêts lui sont dus.
- Me Frère s’explique enfin sur la situation de MM. Delory et Lerebours, qui s’occupent surtout de la teinture en bleu.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX <
- ROANNE. Garde aîné, teinturier. Jug. du 27 mars 1890. — S. : M. Yaudable.
- TROYES. — Person (Francis), décédé, fab. de bonneterie. Jug. du 24 mars 1890. — S. : M. Guyottot.
- RÉPARTITION DE DIVIDENDE
- ROUEN. — Jadot jeune, teinturier à Darné-tal. — 5 fr. 20 c. 0/0.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Die Bellanger Die Perrin Teinturerie, boul.,
- Magenta, 120.
- Harel Bieaimé Teinturerie, b. des
- Batignolles, 37.
- Ve Fraizier Fontaine Teinturerie, quai
- des Orfèvres, 50. Queyrol Die Macé Teinturerie, rue Brochant, 3.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- SOCIETES
- PARIS. — Dissolution à partir du 1er mai 1890, de la Société Manson et Lescril, /ab. de chapeaux de feutre et de paille, rue Paul-Lelong, 15. Liquid. : M. Manson) Acte du même jour. — A. P.
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif Irénée Brun et Cie) fab. de lacets et tresses, foulards, soieries, etc., à St-Chamond (Loire), avec succursale à Lyon, 1, rue de la République (suite de la Société existant actuellement. Durée : 20 ans. Cap. : 2,000,000 f. — Acte du 13 mars 1890.
- LYON. — Dissolution, à partir du 3 avril 1890, de la Société Rey et Bret (apprêts, rasage de velours et autres étoffes de soie), rue des Feuillants, 5. Liquid. : M. Feys, rue Puits-Gaillot, 19. — Jug. du même jour.
- NANCY. — Formation de la Société en nom collectif Ancel et Margot, filateurs de coton à St-Nicolas-du-Port. Durée : IG ans. Cap. 500,000 fr. — Acte du 25 mars 1890.
- PAU. — Formation de la Société en nom collectif Junquet fils aîné et Blancq, fab. de lerrets, tricots, etc, à Nay. Durée : 12 ans. Gap. : 450,000 fr. — Acte du 29 mars 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif J. et A. Dubar (apprêt de tissus), rue du Bois. — Durée : 12 ans à partir du 1er janv. 1890. Cap. à fournir par les associés selon les besoins. — Acte du 3 avril 1890.
- LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
- TOURCOING. — Maguinay (Achille), md. d'étoffes. — Jug. du 18 mars 1890.
- FAILLITES
- CALAIS. — Dyon (Augustin), fab. de tulles. Jug. du 1er avril 1890. — S. : MM. Fasquel et Fouquart.
- NIORT. — Veillet (Emmanuel), md. de laine et teinturier à Coulon. Jug. du 2 avril 1890. — S. : M. Duvignaux.
- Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon. — Sous ce titre, il se forme à Lyon un groupement ayant pour but :
- « De faciliter entre tous des relations amicales, soit par des renseignements concernant la teinture et les produits chimiques, soit pour le placement des ouvriers et ouvrières, en un i mot, pour se mettre à la disposition des adhé-\ rents pour tous les renseignements dont ils auraient besoin. »
- Le Comité est formé de MM. J. Capellery, président; F.-M. Patin, vice président ; Louis Abric, trésorier; C. Font et Louis Rivière, secrétaires ; Blanc, Bressand, Durand, Ville, membres.
- Nous souhaitons bonne chance et longue vie à ce nouveau groupe professionnel.
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- lie transport des tissus. — La Chambre syndicafe des lissus et nouveautés avait adressé au ministre des travaux publics, le 12 novembre dernier, une pétition demandant « au moins pour les tissus, l’adoption par toutes les Compagnies de chemins de fer d’un tarif de moyenne vitesse à taxes et détails intermédiaires entre la grande et la petite vitesse ».
- La Chambre de commerce de Paris, dans une de ses dernières séances, a déclaré que la création de ce nouveau tarif répondrait à un véritable besoin commercial. Elle a émis le vœu que le ministre invite les Compagnies à établir un tarif de transports à petite vitesse accélérée, transports qui ne seraient pas soumis à l’impôt.
- Le» grève*. — La plus importante des grèves est celle de Mulhouse, à laquelle prennent part les ouvriers de plusieurs industries, notamment du tissu, formant au total environ 25,000 grévistes, hommes et femmes.
- Ils demandent une diminution des heures de travail et une augmentation des salaires.
- Les ouvriers laimers et cotonniers désirent généralement la fin de la grève, mais ils restent, toutefois, inébranlables sur un point : c’est la réduction de la journée à dix heures et quart. Ils espèrent pouvoir s’entendre avec
- les patrons au sujet de l’augmentation de salaire.
- Ce qui est certain, dit-on, c’est que des meneurs étrangers, des Allemands, excitent les ouvriers. On a vu plusieurs d’entre eux en habit noir et en chapeau de soie circulant parmi les ouvriers, à l’entrée dans l’usine, et pérorant avec ardeur. On a même poussé à plusieurs reprises le cri de : Vive l'empereur des socialistes ! cans certains groupes.
- Dans la région rouenDaise, on signale deux grèves partielles ;
- 1° De soixante ouvriers de l’usine de M. Gilbert, à Maromme. Ils réclament une augmentation de salaire de 1 centime par mètre de tissu, ce qui ferait une augmentation de 50 c. par jour.
- 2° De quatre-vingts ouvriers de la Société commerciale et de tissage de la route de Caen. Ils demandent la substitution du paiement au mètre à celui à la coupe.
- A Roubaix, les cent cinquante ouvriers du tissage Philippe Scamps et C° se sont mis en grève, après avoir reçu le règlement de leur semaine. Les grévistes avaient demandé une augmentation d’un centime par mètre qui leur fut accordée. Une autre demande ayant été refusée, tous les ouvriers ont quitté les ateliers.
- Trois heures avant que la grève se soit déclarée, une chaîne de coton a pris feu sur un métier. La malveillance n’est certainement pas étrangère à cet accident.
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- Crime dan* une fabrique glorifié par le* éineutiers. — Un fait beaucoup plus grave, et qui touche aussi aux questions ouvrières, s’est produit à Roubaix et vient de donner lieu à des manifestations turbulentes.
- 11 y a quelque temps, M Delplace, directeur du tissage Vanoutryve, avait renvoyé un ouvrier tisserand, nommé Van Hamen, dont le travail était défectueux.
- Hamen jura de se venger; il se rendit donc à son ancien atelier et déchargea deux coups de revolver sur M. Delplace, qui mourut quelques minutes plus tard.
- Hamen tourna alors son arme contre lui-même et se tira une balle dans la bouche. 11 a été transporté à l’hôpital, où il n’a pas tardé à succomber.
- Quicze jours apres, les anarchistes et les socialistes de la ville sont allés au cimetière déposer des couronnes sur la tombe de Van Hamen. Des bagarres se sont produites; la gendarmerie a chargé la foule à plusieurs reprises ; un anarchiste a déployé un drapeau noir, la police s’en est emparée après une lutte violente.
- Plus de 10,000 personnes, dont 2,000 ma- ; nifestants, étaient massées autour du cimetière .
- Cette manifestation sur la tombe d’un assassin est jugée sévèrement par la population tout entière.
- —o—
- Causeries confraternelle*. — M.
- Maurice Guédron reprendra la suite de ses articles sur le chiffonnage dans l’un des plus prochains numéros de la Revue de la Teinture.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- T Année, N° 9.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES fi> mai im.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique. — Sur l’ap-: prêt des tissus drapés. — Sur un appareil à vaporiser les fils. — Mauvaise teinture sur draperie. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers: Noir Villedieu; Teintes diverses ; Errata.
- Chronique Industrielle. — Indiscrétions de M.
- Gros-Bleu. — Blanchiment des éponges. — Ju-- risprudence. — Renseignements commer-| ciaux. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La manifestation du 1er Mai s’est passée dans un calme voisin de la sagesse, et n’en a que plus de portée.
- Par son universalité, et par ce fait des froides résolutions qu’elle manifestait — qu’il ne faut pas confondre avec les emportements populaires — elle a démontré que la classe ouvrière est fermement résolue à exiger une amélioration de son sort.
- 11 n’y aurait nul inconvénient à donner satisfaction à ce désir, si les mesures conséquentes étaient générales et internationales ; mais les conditions de concurrence sont telles entre les nations industrielles, qu’aucune n’en voudra prendre l’initiative, et que toutes voudront attendre un accord commun, qui nous semble bien une utopie.
- Notre monde est trop vieux, trop plié à d’anciennes traditions pour reprendre en sous-œuvre une organisation nouvelle. Il serait peut-être plus exact de dire que nos sociétés modernes se sont trop abreuvées à la coupe des libertés sociales pour faire un retour en arrière et revenir au régime du patriarcat, ou même aux réglementations étroites du travail, telles que les siècles derniers les entendaient.
- Le sort des travailleurs s’améliore lentement mais sans cesse ; est-il à comparer aujourd’hui à ce qu’il était à ces époques vers lesquelles on veut nous ramener? Les écrivains d’alors ne s’en occupaient guère , mais on trouve encore dans Montaigne, dans Froissart, dans les édits de Colbert, quelques échappées dans lesquelles la misère du peuple est peinte sous les couleurs les plus sombres.
- Rien en ce monde ne procède par
- sauts brusques ; le régime de l’ouvrier continuera à s’améliorer progressivement, mais c’est aller au-devant d’une cruelle déception que chercher à le transformer par une secousse soudaine.
- * *
- Si le 1er Mai n’a donné lieu qu’à des manifestations en général paisibles, il n’a pas calmé la surexcitation des esprits, née des espérances que la préparation du mouvement avait évoquées.
- L’agitation gréviste s’est étendue et n’a pas su se garder des excès.
- A Roubaix, surtout, elle a revêtu un caractère menaçant : l’élément anarchiste a pris la tête du mouvement, et de graves désordres ont eu lieu.
- Lille, Tourcoing, Wattrelos, Was-quehal, Croix, Hellemmes, la Madeleine, etc., sont compris dans le même mouvement, et le nombre des grévistes est évalué à plus de 40,000.
- Ce n’est pas une grève au sens ordinaire du mot, que cette agitation qui n’a été provoquée par aucun conflit entre patrons et ouvriers ; on voit y prendre part des tisseurs, des peigneurs de laine, des charpentiers, des métallurgistes, des maçons, des teinturiers, en un mot des hommes appartenant à tous les corps de métier et ayant les intérêts les plus divers.
- Toutefois, comme il faut bien aboutir à formuler une conclusion, les délégués ouvriers ont exposé les revendications de leurs mandants : la journée de dix heures et une augmentation de salaire de 20 0/0.
- Devant de semblables exigences, les patrons ont déclaré qu’il leur était impossible de céder, fût-ce pour une minute de réduction de la journée, ou un centime d’augmentation sur les salaires.
- Il semble que devant un tel écart de vues, la grève doive se prolonger indéfiniment ; cependant, à l’heure où nous écrivons, la reprise du travail se fait peu à peu ; les ouvriers prêtent moins l’oreille aux meneurs, et il est probable que le travail reprendra sa marche régulière.
- Des mouvements grévistes se sont | également produits à Vienne (Isère),
- | notamment parmi les ouvriers teinturiers.
- Nous ne parlons que de ceux qui intéressent nos industries, et encore passons-nous rapidement sur ces faits qui sont bien assez commentés par la presse politique et quotidienne.
- * *
- Il est temps que le calme renaisse, car un ralentissement général se produit sur la plupart des centres manufacturiers. On ne voit pas de cause probante de cette accalmie en dehors des incertitudes de production causées par l’agitation ouvrière.
- A Reims, l’exportation est très faible pour les cachemires et mérinos, et ne remet que des commissions livrables très rapidement. La flanelle se ressent du malaise général, mais l’article nouveautés reste en bonne situation.
- Les fabricants de nouveautés, à El-beuf, ont mis en œuvre les premières commissions d’hiver. Les draps d’administration suivent leur courant régulier, et les draps noirs ont conservé leur bonne situation.
- Louviers et Sedan conservent un assez bon mouvement sur la draperie fine.
- En soieries, le marché devient plus calme à Lyon, mais il y a toujours de fortes affaires en moulinés de toutes provenances, ce qui implique que la fabrique a toujours des ordres à remplir.
- Ce coup-d’œil rapide sur la situation de nos industries, n’a pour but que d’en esquisser les grands traits ; nous ne songeons pas à en faire des documents statistiques ou économiques, cela n’est pas notre rôle, mais si l’on veut, pourtant, quelques chiffres, nous prions le lecteur de voir à nos Informations le résumé de nos affaires pendant le premier trimestre de l’annee courante.
- *
- * *
- Comme comparaison, non de chiffres, mais d’allures de nos fabrications, avec nos concurrents étrangers, voici quelques nouvelles provenant des pays les plus en vue :
- A Berlin, le commerce de soieries est languissant, les commerçants de gros sont très réservés dans leurs remises d'ordres.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Les ventes d’étoffes pour confections ont été assez satisfaisantes, quoiqu’elles n’aient pas été si considérables que pendant les semaines passées.
- Les fabricants de tissus anglais et allemands ont beaucoup à faire, tandis que le commerce d’étolïes de pure laine pour confections d’hommes laisse beaucoup à désirer ; les marchandises de demi-laine prennent faveur.
- La branche des marchandises tricotées, tant qu’elle travaille pour l’exportation, est bien occupée ; la demande de tapis n’a pas augmenté. Les draps et les cuirs de laine étaient plus demandés.
- A Bradfort, il y a une légère amélioration dans la demande en articles draperie, ce qui n’a pas une très grande portée. Les fabricants sont occupés à préparer les nouveautés, surtout en tissus fins, mais hors de cela le commerce de tissus est très calme.
- En ce qui concerne les cotonnades :
- La grève de Mulhouse a arrêté toute affaire sur cette place.
- Au contraire, à Manchester, les tissus fins pour l’Orient sont recherchés et quoique les prix se cotent en hausse, des affaires sont près d’aboutir. Les shirtings sont excessivement fermes, mais des transactions ne peuvent arriver à conclusion qu’aux cours antérieurs. Les tissus variés pour la consommation sont modérément actifs et les prix en défaveur des acheteurs.
- Et quant aux marchés d’exportation, voici, par exemple, un avis de New-York :
- La demande en lainages est confinée aux articles légers, les lourds étant moins demandés. Les mohairs vont bien, les châles assez bien, ainsi que certaines nuances de cachemires.
- En soieries, demande limitée. Les Indes imprimés sont les plus en faveur; continuent à venir ensuite le surah et la faille française.
- Le même avis signale que les dentelles noires et aussi les nuancées reprennent une grande faveur.
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- En France, les prophètes de la mode annoncent que le noir sera fort en vogue cet été, et le blanc aussi; mais cela ne concerne assurément que la grande mode, qui est loin d’être la grande consommation ; les couleurs ont toujours le don de séduire et de plaire à l’œil, et toujours aussi, ont la préférence de la majorité du public féminin.
- ‘ Ce qui est une concession à ces deux courants, c’est le tissu fond noir avec sujets de couleur, notamment en dis- !
- positions écossaises à carreaux obliques ; et aussi en percales imprimées.
- L’écossais, même sur d’autres fonds, se fait énormément en ce moment ; on ne croit pas, pourtant, que la mode se prolonge longtemps, car ces dames disent que ce genre « n’avantage pas. »
- Les couleurs de fonds, autres que le noir, sont l’héliotrope (il tient toujours), les beige, verts variés, buffle, gris divers, cannelle, brique, etc.; en somme, rien de nouveau ni de spécial.
- Parmi les tissus légers dont nous annoncions le retour, il convient de citer aussi le crêpe de Chine, qui va être employé sous toutes formes, et en costumes complets, même de ville. Voilà une étoffe ingrate pour le teinturier, et cependant on est arrivé, à Lyon, à la teindre en pièces.
- La teinture en pièces devient, pour ainsi dire, de règle pour les soieries courantes ; cela a presque transformé les usages de la fabrique lyonnaise ; nous aurons l’occasion de traiter cette question au point de vue pratique.
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR [Suite]
- Chambre de Commerce de Reims. extrait de son rapport
- Situation de la Région.
- Depuis 1860, époque à laquelle les traités de commerce sont entrésen vigueur, la situation a été la suivante.
- Laines brutes. — L’importation des laines coloniales, qui était presque nulle, s’est élevée au chiffre de 140 millions de kilogrammes.
- Peignage. — La production du peigné qui, en 1877, avait déjà triplé depuis 18oJ, est aujourd’hui six fois plus grande qu’en 1859.
- Filature peignée. — La production de la filature peignée â plus que triplé depuis 1859.
- Filature en laine cardée. — Seule elle est restée stationnaire.
- I . f ; . ; ; • S ( ,
- Fabrique de Reims, Tissus. — La production totale, en tissus de la fabrique de Reims, était : j . (
- En 1859, de........ 60 millions dejrancs. >
- En 1877; de. — .... 62.550-.GQO francs..
- En 1889, de........... 71.8(45.000?
- Mais en tenant compte:.de la diminution t considérable de la valeur des tissus, en géûé- i ral depuis 1859, on peut évaluer ce dernier
- chiffre de 71.845.000 francs comme représentant une quantité double de celle produite en 1859.
- En résumé, la situation de l’industrie lainière à Reims est bonne et assez prospère.
- Exportation.
- (Après avoir démontré que notre exportation générale en fils de coton et de laine et en tissus de laine a baissé pendant ces dernières années, le rapport conclut ainsi r)
- Presque toutes les contrées qni s’approvisionnaient à peu près exclusivement en France, achètent aussi maintenant à nos concurrents et notamment à l’Allemagne ; les différences que nous avons malheureusement constatées pour les Etats-Unis, ainsi que pour l’E-pagne, l’Italie et la Scandinavie , sont certainement causées par ce fait.
- Dans cette situation, nous ne pouvons que lutter pour éviter une diminution plus grande; mais pour mener cette lutte à bonne fin, il faut avant tout avoir l’espoir de ne pas nous heurter, à l’entrée des pays étrangers, à des tarifs douaniers trop élevés, ou plus éltvés que ceux qui seraient imposés à nos concurrents. Le seul moyen d’obtenir ce résultat c’est de ne pas commencer nous-mêmes à élever chez nous de nouvelles barrières.
- Les traités.
- Nous estimons qu’il y a lieu de dénoncer les traités existants ; mais qu’il y a lieu d’en conclure de nouveaux avec les nations qui seraient disposées à des concessions réciproques et équivalentes.
- La clause du traitement de la nation la plus favorisée devrait être exclue des traités elle est dangereuse et vient détruire par voie de répercussion les conventions les mieux faites, l’économie des tarifs les mieux étudiés; on ne saurait trop se mettre eu garde contre les conséquences qui en découlent, telle concession sans importance vis-à-vis. d’une nation pouvant avoir une gravité exceptionnelle appliquée à une autre.
- Cette crainte nous amène à penser qu’il conviendrait d’établir un tarif général, ou maximum, et un tarif spécial minimum au-dessous duquel il ne serait pas permis de descendre. »
- f Les tarifs.
- Laines peignées. — Le droit d’entrée de 25 fr. par cent kilos qui figure au tarif général, comme au-tarif conventionnel, est absolument (;prohibitif, et dous estimons qu’il pqqrfartT,êtjre abaissé dans une, grande pro-ppFjtiofi; devenir, gênant, pour les produc-t^£s;fiançais. L L
- j .fteeéoG- De laide peignée.Lç tarif gé-nèraHràBçairS ést plus que suffisant pour em-, pêohep tout àjaiit.ljintroduc’ion des marchandises similaires de,l’étranger,,
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- mesure les intérêts de l’industrie de la filature.
- Fils de laine cardée. — Nous estimons également que le tarif général et même le tarif conventionnel sont plus que suffisants, car la statistique démontre que l’on n’introduit en France que des genres spéciaux, notamment les fils de couleurs mélangés produits par Verviers, ou des fantaisies pour nouveautés.
- Tissus. — Tissus de laine pure. — Le tarif général français comprend trois catégories :
- Tissus pesant jusque 400 grammes au métré carré, 211 fr. par 100 ki'os;
- Tissus pesant jusque 400/500 grammes au mètre carré, 186 fr. par 100 kilos ;
- Au-dessus de 550 grammes au mètre carré, 161 fr. par 100 kilos.
- Ces droits nous paraissent bien suffisants pour sauvegarder les intérêts des producteurs français, mais nous pensons que la classification doit être modifiée en créant une nouvelle catégorie pour les tissus pesant jusque 200 grammes par mètre carré. Cette catégorie s’applique, en effet, à presque toute la production pour la robe, et il n’est pas rationnel d’avoir le même droit pour les tissus légers (robes) et pour les tissus lourds.
- Tissus mélangés. — De coton, la laine dominant. — Le tarif général français favorise beaucoup ces tissus en leur attribuant des droits très inférieurs à ceux des tissus de laine pure.
- Nous pensons donc que le tarif général devrait être modifié, en ce qui concerne ces tissus par une augmentation.
- Mélangés de soie, la laine dominant. — Le tarif général ne comprend qu’une catégorie de tissus et un seul droit.
- Il conviendrait de diviser également ces tissus en plusieurs catégories, suivant le poids.
- Bonneterie. — Les droits du tarif général nous paraissent très suffisants et nous n’en demandons pas l’augmentation, mais la classification devra être modifiée.
- Depuis l’établissement de ce tarif général, un grand article de consommation a été créé, c’est le tissu dit Jersey qui donne lieu a une importation considérable d’Allemagne et d’Angleterre tant en pièces que sous diverses formes plus favorisées par le tarif que les vêtements tout faits.
- Il est indispensable de créer à côté du tarif applicable à la bonneterie^ une catégorie de droits spéciaux pour les tissus Jersey.
- Nous pensons que l’on devrait appliquer à ces tissus de laine des droits proportionnels au poids et au moins égaux à ceux que nous payons pour les tissus tissés de laine pure.
- Droits sur les matières premières.
- La Chambre ne peut admettre pour un instant que la laine brute soit frappée d’un droit quelconque à son entrée en France. Elle considérerait cette mesure comme un malheur public dont les conséquences rejailliraient sur j
- le pays tout entier, car l’industrie lainière, à laquelle le régime de la liberté commerciale a communiqué une impulsion jusque-là sans exemple et donné une grande prospérité, serait alors compromise par ce retour à un système protecteur que l’on pouvait croire condamné pour ioujours.
- (Drawback). — L’établissement dudrawback ne ferait qu’atténuer dans une certaine mesure l’effet désastreux que produirait l’impôt sur les matières premières ; ce ne serait encore qu’un palliatif insuffisant, mais le seul applicable.
- ASSOCIATION de l’industrie française
- L’Association s’est réunie en Assemblée générale, le 6 mars 1890.
- Etaient présents un grand nombre d’industriels de toutes spécialités, parmi lesquels de nombreux filateurs, tisseurs et teinturiers.
- Après plusieurs discours et l’échange de diverses observations, le président donne lecture des propositions que le Comité désirait soumettre à l’assemblée générale de l’Association de l’Industrie française :
- « L’assemblée approuve en principe Finale pôt sur les matières premières ».
- « Dans le cas oh l’impôt dont il s’agit serait établi, l’Assemblée générale demande :
- « 1° Que des droits compensateurs soient « ajoutés aux droits du tarif normal -,
- « 2° Que des drawbacks soient accordés « aux produits exportés ».
- « L’Assemblée repousse absolument le ré-« gime des admissions temporaires en ce qui « concerne les textiles ».
- « L’Association de l’Industrie Française de-« mande que les tableaux d’exportation soient « rectifiés ? »
- Ces diverses résolutions ont été adoptées par l’Assemblée.
- SUR L’APPRÊT
- DES TISSUS DRAPÉS
- Les exigences de la consommation en ce qui concerne l’apprêt de ces étoffes, vont toujours croissant et causent de grandes difficultés aux fabricants. L’apprêt relève l’apparence et, par suite, quelque peu la valeur de l’étoffe; mais quel que soit le soin qu’on y apporte, il ne peut réparer les fautes commises dans d’autres branches de la fabrication. Tous les efforts de l’apprêteur deviennent inutiles si la laine employée n’est pas convenable, si elle a été gâtée par un traitement défectueux, si elle a été mal désnintée. Un spécialiste pratique voit immédiatement si une laine possède un brillant naturel ou artificiel.
- Le foulage a aussi une grande importance, car on ne peut jamais obtenir un apprêt élé-
- gant sur une étoffe foulée trop mollement. La surface paraît creuse et manque de luisant ; l’excès contraire est aussi défavorable, car alors on obtient une étoffe dure et raide. L’important est que le savon ne manque pas au foulage et que cette opératkn ne se fasse pas trop chaude, car le meilleur apprêt ne pourrait rien y faire.
- Tandis que pour les lourdes étoffes d’hiver on doit avoir soin d’obtenir au foulage un toucher souple et doux, les étoffes lisses exigent un foulage serré ; aussi pour ces étoffes emploie-t-on de préférence le foulon Lacroix à trois roulettes ; avec un peu d’habitude, on obtient le même effet avec le foulon universel d’Hemmer.
- Si toutes les circonstances favorables sont réunies, telles que bon traitement au lavage et à la teinture, bon foulage, etc., il devient facile à un apprêteur connaissant son métier d’arriver à un bon résultat.
- Après le foulage, l’étoffe doit être bien savonnée avec addition d’un peu d’ammoniaque,; la soude et la potasse, qui ont la propriété de durcir l’étoffe, doivent être évitées; on Ja passe ensuite deux fois à la cardeuse. Gette opération a pour but de dresser le duvet, de permettre l’enlevage à la tondeuse, de desserrer le feutre et de permettre ainsi d’écarter le reste du savon. Ensuite l’étoffe est tondue au cadre, le plus également possib e, pour éviter tous plis ou bandes. Les cardes ne doivent pas être trop rudes, car alors elles arracheraient le feutre et amèneraient une surface filandreuse. Il s’agit d’abcrd de préparer le travail intérieur par un cardage modéré de la surface. 11 faut prendre de grands soins avec les étoffes à surface ouverte, telles que l’esquimau, le diagonal, etc. On néglige l’opération pour les étoffés moyennes et médiocres; il faut cependant opérer un nettoyage complet et bien enlever le savon.
- Après le séchage et le rasage des pièces foulées, il faut bien les examiner. Le praticien peut alors remédier à bien des défauts, ce qui ne pourrait se faire lorsque l’étoffe est chez l’apprêteur. On peut réitérer le savonnage, s’il y a lieu, et passer à la terre à foulon. Les pièces devenues trop serrées sont traitées à la terre un peu plus longtemps et acquièrent plus de souplesse, de toucher, etc.
- Les pièces bien examinées et munies des notices nécessaires à chacune, reviennent à l’atelier du foulage. On fait un fort traitement à la terre aux pièces serrées, fortes et feutrées, tandis qu’on modère ce traitement pour les étoffés d’hiver, qui perdraient autrement beaucoup de leur duvet.
- Après le traitement à la terre à foulon, on essore légèrement les pièces ou bien on les laisse égoutter sur un tréteau, ce qui égalise l’eau dans toute l’étoffe, et on la passe au cardage.
- On carde les étoffes lourdes d’hiver et les satins à l’envers plus ou moins fortement, pour
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- adoucir le côté de l’endroit, surtout lorsque les pièces sont dures et raidis à l’envers. S'il y a des plis, il faut lisser auparavant. On essore les pièces, on les sèche au cadre ou à la machine à sécher, puis on les élire pour enlever tous les plis; on les enroule ensuite dans toute leur largeur sur des cylindres cannelés en bais et on les met ainsi passer la nuit dans l’eau chauffée de 37 à 45» G ; alors on les sort, on les laisse refroidir 6 a 8 heures sur les cylindres et on les déroule pour les carder. Une faut pas dépasser la dose de 45<> C, pour éviter de durcir l’étoffe. Pour les étoffes lourdes, on carde à l’envers avant de lisser, ce qui permet de mieux égaliser l’étoffe et d’enlever les plis. L’eau douce doit être employée de préférence à l’eau dure. Si l’on n’a que cette dernière à sa disposition, il faut la faire bouillir une demi-heure avec du son, puis la laisser refroidir ; l’eau qui a déjà servi est de beaucoup préférable à l’eau fraîche.
- Le cardage forme une branche importante de l’apprêt : il en est l’élément fondamental, car l’apprêt ne peut réussir qu’après un cardage bien exécuté ; le rasage, la press?, le décatissage ne peuvent aucunement donner aux étoffes mal cardées l’aspect qui leur manque. Une chose très importante est la gradation dans le numéro des cardes, c’est même absolument indispensable. On ne doit pas passer subitement des cardes émoussées à des cardes rudes.
- (Moniteur Industriel.)
- SUR UN APPAREIL
- à vaporiser les filés de laine
- Note de M. P. Heilmann,
- Présentée à la Société Industrielle de Mulhouse.
- Pour vaporiser les filés de laine peignée, on se sert généralement de chambres, dans lesquelles on loge, sur des rayons ménagés à cet effet, les paniers de filature qui contiennent les filés à vaporiser*
- Dans le milieu de la chambre, aboutit une prise de vapeur, qui permet de dégager dans le local un jet de vapeur, lequel, après avoir traversé de l’eau, se répand dans la chambre de vaporisage close à cet effet.
- L’opération du vaporisage dure un temps plus ou moins long ; admettons, pour fixer les idées, 3/4 d’heure à t heure; au bout de ce temps, le fil est vaporisé, c’est-à-dire que sa torsion est ce que l’on appelle fixée ; — mais que s’est-il passé pendant cetie opération, si longue, relativement au temps nécessaire pour produire l’effet voulu ? Les bobines placées à la surface du panier ont été plus exposées à l’action de la vapeur que les bobines qui se trouvaient placées à l’intérieur dudit panier.
- Il en résulte que les bobines qui auront pendant trop longtemps subi l’action de la vapeur, se seront allongées, auront leurs pointes déformées et qu’elles présenteront des diffi-
- j cultés au dévidage; celles, au contraire, qui I étaient placées dans le milieu du panier, seront restées intactes de déformation, tout en étant fixées.
- L’appareil dont il s’agit remédie aux inconvénients signalés; au lieu de durer trois quarts d’heure à une heure, l’opération du vaporisage dure une minute pour les fils en bobines, une minute et demie pour les filés en cannettes.
- Le remède au mal est simple : il consisie à faire préalablement le vide dans le récipient dans lequel sont placés les filés à vaporiser, puis à laisser pénétrer la vapeur après que le vide a été préalablement fait-, il résulte de cette manière de faire que la pénétration de l’atmosphère vaporatricedans le milieu du panier se fera beaucoup plus rapidement et que les bobines de l’intérieur du panier seront vaporisées aussi vite que celles qui sont à la surface.
- Voici maintenant comment fonctionne l’appareil :
- Je suppose l’eau dans une cuve amenée à 100» et tout l’appareil chaud.
- On introduit dans l’autre cuve les filés à vaporiser.
- On fait fonctionner l’injecteur pour obtenir le vide à 60 cent, de mercure.
- Puis on met en communication les deux cuves, tout en maintenant en fonction l’inspira- t tion par l'injection de vapeur ; au bout d’une minute et demie pour les cannettes, l’opération est terminée.
- L’appareil dont la description vient d’être décrite fonctionne depuis un an dans la filature de MM. Heilmann, Kœchlin, Huneyl et C°, à Mulhouse.
- Voici quelques indications sur sa marche industrielle :
- Production par heure en filés en bobines : 68 paniers da 25 kil. chacun, soit 1,700 kil. de filés vaporisés par heure.
- Production par heure en filés en cannettes :
- 63 paniers de 20 kil chacun, soit 1,260 kil. de filés vaporisés par heure.
- Avec un seul appareil, on peut vaporiser par jour de douze heures : 700 paniers moitié bobines et moitié cannettes, soit 15,750 kil. de fil.
- Des expériences faites au point de vue de la consommation de vapeur ont donné les résultats suivants :
- Emploi de vapeur : 175 kil. vapeur pour vaporiser 100 kil. de fil, moitié bobines, moitié cannettes (ce dernier renseignement toutefois sans garantie d’exactitude absolue).
- Lorsque les filés ont été préalablement exposés à une humidité froide, l’opération du vaporisage se fait plus facilement.
- Il ne faut pas considérer l’opération du vaporisage comme un moyen de donner de l’humidité permanente au fil, autrement dit de le surcharger en poids ; oui, immédiatement (
- après l’opération du fixation, il y a excès d humidité, mais elle disparaît très rapidement : on ne peut pas capter l’humidité du fil ; il se lait entre la laine et les corps qui l’environnent r un échange d’humidité qui maintient la laine et ces différents corps, dans les mêmes états hygrométriques, proportionnellement à leur pouvoir d’absorption d’eau.
- L’expérience de ce fait peut facilement se confirmer ; il suffit de surcharger d humidité des filés de laine, de les enfermer dans une caisse bien close et d’exposer cette caisse dans j un local quelconque ; si l’état hygrométrique de l’air qui entoure la caisse est inférieur à celui de la laine, il se fera à travers le bois échange d’humidité entre la laine et l’air atmosphérique avoisinant, jusqu’à ce que la laine et cet air se trouvent chacun dans un même état hygrométrique, proportionnellement à l’état de saturatiou d’eau, de la laine et de l’air.
- En résumé, l’appareil présente les avantages suivants :
- Les bobines de chaîne ne sont pas défor-1 mées et l’on évite les difficultés de dévidage que l’on rencontre dans les bobines qui n’ont plus conservé leur force primitive.
- L’appareil permet d’opérer beaucoup plus rapidement qu’avec les appareils connus, et en cas de presse dans les expéditions, de ne pas perdre le temps que demandent les procédés ordinaires.
- Cet appareil permet aussi de vaporiser à vapeur sèche ; dans ce cas, le volume disparaît, et la vapeur est admise, dans la cuve à vide même, au moyen d’un tuyau de vapeur percé de trous et entouré d’un corps cylindrique également percé de trous.
- MAUVAISE TEINTURE
- SUR DRAPERIE
- résultant d’un mauvais dégraissage
- Un teinturier sur laines envoie à la Fœrber Zeitung une longue communication sur des difficultés rencontrées dans ses opérations de teinturier en étoffes. Elles se rapportent principalement à une irrégularité de couleur, les côtés de la pièce étant plus clairs que le milieu.
- Ce défaut était attribué par différentes personnes à des causes variées : à un mauvais bain, à des défauts de carbonisation, mais principalement à l’ignorance du teinturier. Le praticien convenait lui-même que le défaut ne pouvait pas être dans la teinture, parce que, de quelque façon que les étoffes fussent traitées, le même défaut apparaissait, et quelquefois sur une ou deux pièces seulement parmi les quatre teintes ensemble.
- Quand les pièces, avant la teinture, étaient nettoyées avec la terre à foulon, il y avait une amélioration appréciable, mais le défaut exis-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- tait encore. Il traita alors les pièces avant teinture avec de la soude chaude • il se produisit d’abord une légère écume sur le liquide, et après une courte ébullition, la liqueur prit une couleur gris sale.
- La pièce, une fois traitée, était visqueuse et grasse au toucher, particulièrement près des bords. L’étoffe était bien lavée et traitée avec la terre à foulon, pour enlever la graisse libre, encore lavée et teinte de la façon ordinaire, les bains de teinture fonctionnèrent bien et complètement, quelquefois trop complètement en fait, mais, ce qui était fort important, les côtés faiblement colorés ne se voyaient plus ^ les étoffes étaient parfaitement égales en couleur. On conclut que l’inégalité devait être attribuée à des défauts dans les machines à laver employées au nettoyage de l’étoffe, qui n’agissaient pas également sur le corps et les côtés de l’étoffe.
- Naturellement, l’étoffe de laine aurait dû ê:re livrée au teinturier dans un état de propreté ne nécessitant pas le nettoyage supplémentaire qu’il avait trouvé nécessaire de lui faire subir ; mais le contrôle ne s’exerce pas toujours sur ce point, et il est utile de connaître comment on doit remédier à un état de choses aussi fâcheux.
- Il est superflu de dire aux teinturiers expérimentés que, dans ce cas, ils doivent faire attention à la quantité de soude qu’ils emploient. Dans le cas particulier, on avait pris 2 à 3 0/0 du poids de l’étoffe. Un excès de soude est très nuisible à la fibre de laine.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Teinture eu noir d’aniline de MM. Suteliffe
- de long et 0ra,8ü de large, dans une cuve contenant de l’eau chaude après l’avoir préalablement soumis au foulage. Après l’avoir laissé égoutter, le coton est plongé dans un bain de teinture, également chaud. Le coton passe ensuite à l’essoreuse et de là dans des étuves pour le séchage complet ; une fois séché le coton teint doit, avant d’être cardé, être soumis à l’action du battage.
- Le procédé de M. Duport consiste à teindre le colon cardé en ouate au moyen d’un appareil nouveau : l’ouate est d’abord soumise à l’action de l’eau chaude, puis égouttée et passée dans le bain de teinture ; mais ces deux opérations ont lieu dans deux appareils spéciaux et semblables. L’appareil se compose d’un cylindre dont l’axe porte les poulies motrices sur l’une de ses extrémités -, sur l’autre est fixée une roue d’engrenage commandant celle de l’axe d’un cylindre compresseur ainsi que deux autres cylindres : l’un destiné à soutenir la toile sans fin, le second faisant mouvoir cette toile.
- Ces divers cylindres fonctionnent dans le bain d’une cuve, compriment la nappe de coton amenée par un rouleau extérieur et conduite par la toile sans fin ; après le traitement dans l’eau chaude un mécanisme semblable prend le coton et le passe dans le bain de teinture.
- Les cylindres compresseurs rendent bientôt l’ouate teinte et séchée, surtout si l’on établit la dernière partie de la circulation dans une etuve ou avec des ventilateurs.
- Les avantages de ce double appareil et de ce traitement sont : le recardage du coton est supprimé; — l’essorage n’a plus lieu ; — le coton traité, au lieu de donner des déchets prend du poids à la teinture.
- PROCÉDÉS DIVERS
- :(• jifèisrs
- On voit que les gris peuvent prendre un œil plus ou moins rouge, plus ou moins bleu, et comme on produit aussi des marrons, on comprend que l’élément jaune entre au besoin dans la composition de la teinte.
- Dès lors qu’on peut en obtenir les nuances de nos échantillons et arriver au noir, tout teinturier comprend que le procédé offre le moyen de produire toutes les teintes grises, modes, marrons ou brunes, claires ou foncées.
- Le noir, dit l’auteur, se fait en 25 minutes, à une température simplement tiède, et ne dépenserait que 25 centimes de produits par kilogramme de textile, en teignant en simple baquet, et avec une main-d’œuvre insignifiante. On conçoit que les couleurs claires consomment bien moins de produits encore.
- Enfin, toutes ces nuances montent, dans les mêmes bains, sur tous textiles.
- Si ces nombreux avantages se confirment — et nous le croyons —cette méthode serait d’une importance considérable pour la teinture, et c’est pourquoi nous nous y arrêtons
- , Quand on teint en noir d’aniline avec la machine à teindre de MM. Suteliffe, une grande proportion de la matière colorante se précipite au fond de la cuve. Cet inconvénient n’existe pas pour les couleurs solubles ; mais quand il s’agit de noir d’aniline, on est obligé de procéder autrement. On conseille alors de n’employer que des solutions de richesse réduite, afin que le noir se dépose lentement, et de laisser le tissu se saturer peu à peu en 24 heures. Les proportions indiquées sont :
- , Solution de chlorhydrate d’aniline à 5 0/0 550 lit.
- — chlorate de potasse — 90 —
- — Sulfate de fer 6 0/0 67 —
- Acide chlorhydrique 27 —
- Après imprégnation, étendage pendant 24 heures dans une chambre à oxydation ; puis fixation en bi-chrômate, et rinçage.
- Machine à teindre l'ouate, par M. Louis Duport
- ' Le procédé ordinairement usité jusqu’à ce jour consiste à traiter le colon extrait des balles, mis en nappes de 0m,70 sur 1 mètre
- Noir Villedieu
- Dans notre livraison du 25 février (p. 19), nous avons donné des échantillons de ce noir, et nous disions que le même procédé pouvait fournir des gris et marrons variés, suivant le dosage des éléments.
- Nous rappelons que l’auteur n’a pas fait connaître sa formule, et malgré cette lacune dans nos informations, nous continuons à entretenir nos lecteurs de ce procédé, parce que, d’abord, beaucoup nous ont témoigné qu’ils s’y intéressent, et puis, il nous paraît qu’un certain avenir lui est réservé ; il ne sera pas alors sans mérite d’avoir entrevu cet avenir et d’en avoir été un précurseur.
- Quant aux teintes mode qu’on peut en obtenir, voici quelques spécimens :
- ainsi.
- Ajoutons que le noir Villedieu n’est pas un produit, mais un procédé qui utilise des produits connus ; toutefois il pourrait devenir produit commercial en faisant à l’avance le mélange des matières constituantes qui toutes, paraît-il, sont à l’état sec.
- Jusqu’à présent, l’auteur n’a pas encore voulu mettre en vente ce mélange, afin de le soustraire aux analyses -, il se borne à concéder des droits d’exploitation. Il est regrettable que l’application de sa découverte soit ainsi limitée.
- Ceci répond à plusieurs de nos lecteurs nous demandant de leur procurer du produit.
- Vert émeraude Sur laine filée
- Celte teinte se fait avec les verts d’aniline, auxquels on ajoute généralement un jaune pour corriger leurs reflets trop bleus.
- Le jaune qui s’allie le mieux est le picrique,
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- quel que soit, d’ailleurs, le vert employé, mais toutefois le vert méthyle est à préférer.
- Voici des dosages pour une teinte moyenne,
- sur 10 kil. de fils :
- Vert-méthyle.................. 250 gr.
- Acide picrique................. 75 —
- Acide sulfurique.............. 150 —
- Sulfate de soude................ 1 kil.
- Teindre au bouillon, en ajoutant en plusieurs fois les colorants.
- Tons jaunes à reflets tant soit peu rouges, même le jaune d’or, ternissent le vert, conformément à la loi des couleurs complémentaires.
- Il y a pour cette teinture un procédé de mordançage à l’hyposulfite de soude, que nous exposerons dans un prochain numéro.
- Gris d’acier Sur coton
- Pour 10 kilos :
- Extrait de campêche........ 300 gr.
- — de fustet............. 300 —
- Cristaux de soude.......... 180 —
- On teint à 50 degrés C -, on brunit en passant dans un bain de 300 grammes de sulfate de fer. Lever, laver, tordre.
- Grenat foncé Sur laine - coton Pour 10 kil. de tissus :
- 1er bain : deux à trois heures à tiède.
- Cachou................ 1 k. 250 gr.
- Vitriol bleu............... 250 —
- Sel ammoniac................. 50 —
- 2° bain ; une demi-heure à froid. Bichromate de potasse.... 280 gr.
- Sel d’étain................. 35 —
- 3e bain à chaud (50 à 60°).
- Extrait de campêche...... 500 gr.
- Fuchsine..................... 50 —
- (Proportions variables, suivant nuance désirée).
- Bleu d’alizarine Sur draps et feutres
- Le bleu d’alizarine est le seul bleu artificiel qui donne une teinte assez solide pour ce genre d’articles.
- Pour 100 kilos, mordancer une heure et de-
- mie avec :
- Bichromate de potasse.... 300 gr.
- Tartre......................... 250 —
- Egoutter, laver, teindre avec :
- Bleu d’alizarine................ 3 kil.
- On entre à 60 degrés C, et l’on monte à l’ébullition qu’on maintient jusqu’à nuance.
- Errata
- Notre précédent numéro portait ce qn’on appelle en imprimerie une « interpolation »,
- c’est-à-dire une interversion pendant la mise en pages.
- De sorte que l’artic'e « Consolidation des teintes aux benzoazures, azo-bleus et azo-violets » (p. 49), a été séparé en deux tron-. çons.
- Pour rétablir l’ordre, après la ligne « doses ci-dessus de colorants et de mordants * (2° colonne), il faut faire suivre la 6e ligne de la 3e colonne : « Ce passage en cuivre, etc. », jusqu’au titre : « Autres couleurs azo'iques ».
- L’impression de Ja Revue de la Teinture est faite par une maison soigneuse et très recommandable ; ce travail est toujours satisfaisant ; par exception, notre dernier numéro contenait plusieurs erreurs ; les suivantes sont notamment à corriger :
- Chronique, 3e col., au lieu de : Parmi les soieries fraîchelire : Pour les soirées fraîches.
- Même col., ligne 29, au lieu de : Milan, lire Millau.
- , Page 48, 2e col. fin de l’article, la rétablir ainsi : Les teintes monteraient en même temps sur tous textiles.
- Page 50, lrc col., ligne 21, au lieu de abstraction, lire : obstruction.
- Quant aux simples coquilles, le lecteur les aura corrigées de lui-même.
- CHIMIQUE INDUSTRIELLE
- INDISCRETIONS
- DE MONSIEUR GROS-BLEU
- Le samedi 3 mai courant, entre sept heures et sept heures et demie du soir, je traversais le pont Henri-Quatre, autrement dénommé Pont-Neuf, malgré que le susdit est déjà d’un âge respectable, (mais passons-le). J’aperçois quatre solides gaillards à quelques pas de moi, et malgré qu’ils eussent quitté les chaus sures d’uniforme en cuir de brouette, il était aisé de reconnaîlre quatre disciples de saint Maurice.
- Les mains des deux premiers étaient blanches mais fripées, comme des mains de noyé; les deux autres les avaient d’un blanc équivoque, les ong'es jaunes de l’un et noirs du second ne laissaient aucun doute sur leur profession.
- Nos quatre compagnons, amis inséparables, ne m’étaient d’aiileurs pas totalement inconnus : c’éîaieut Pierre Foulon, chef de poste aux nettoyages d’une des grandes maisons de la rive gauche ; Anatole Labrosse, également nettoyeur dans la même maison (faisant spécialement les draps, les repassages et au besoin détacheur) ; venaient ensuite : Jules Noi-rot, spécialiste en noir « au chapeau », enfin Raphaël Ponceau, natif des Bouches-du-Rhône, faisant les couleurs dans une grande maison
- pour confrères : joyeux compagnon, beau parleur, comme tous ses compatriotes.
- Autant qu’ils le pouvaient, les quatre amis se rencontraient le soir, après la journée ; le samedi surtout était de rigueur -, il fallait un fait anormal pour manquer à trinquer le samedi soir de la paie, non pas qu’ils fussent des ribotteurs, loin de là : boire un verre, causer longuement, tel était le but-
- Nos quatre copins venaient de traverser le vieux Pont-Neuf.
- — Où allons-nous ? interpelle Pierre Foulon.
- — Allons à la Bourse du travail, reprend Ponceau.
- — Et quoi faire, bon dieu ? dit Noirot.
- — Ma foi ! riposte Labrosse, il est encore de bonne heure ; entrons boire un litre au coin du quai, en face la Belle-Jardinière, et puis nous verrons ensuite.
- — A te i le ponpon, mon vieux Labrosse, rien de tel qu’un verre en main pour faire éclore les bonnes idées.
- El nos quatre compagnons d’entrer et converser. Et moi, indiscrètement je les suis.
- — Le travail reprend, dit Pierre Foulon ; je suis moulu, ce soir • et vous autres ?
- — Troun de l’air ! fait Ponceau ; moi qui passais trente nuits de suite à Marseille, ze suis un peu engourdi, presque rien.
- — Fichu métier pour l’ouvrier ! riposte Labrosse ; autant traîner le boulet que les sabots; j’ai râclé trente-cinq pièces tous les jours, bien que je ne leur fasse pas de mauvaises habitudes, faut tout de même en patiner ; aussi, je n’en puis plus. Et toi, Noirot, tu ne dis rien, ce soir ; tu as l’air tout chose?
- — Il est dans ses idées noires ! exclama Ponceau riant à chaude gorge.
- — Eh bien ! oui, je suis dans mes idées noires; vous blaguez comme ça, vous autres, sans vous rendre compte comme c’est énervant dè toujours faire du noir. Après une quinzaine, on ne se reconnaît pas ; non, franchement, faut avoir besoin de manger pour y tenir , je suis décidé à lâcher la partie.
- — Nous aussi, nous sommes décidés, ajoute Foulon ; j’en ai jusque-là.
- — Tiens, mais c’est drôle, vos idées, camarades. Sais-tu, mon pauvre Foulon, qu’à ton âge c’est un peu tard pour changer de métier ?
- — Quel âge donc me donnes-tu ?
- — Dam ! tu as tes trente-neuf, ou trente-huit, quand tu seras rasé demain dimanche.
- — Vous voyez, les amis, trente-neuf ans ! et encore pour m’étre agréable, car Ponceau pense bien que j’en ai quarante-cinq. Eh bien! j’en ai trenle-quatre, et je sais bien que j’en porte dix de plus : triste métier pour user son homme ! Si encore il y avait de l’avenir comme autrefois, l’espoir de devenir patron à son tour. Ah bien oui ! à Paris surtout, nous autres ouvriers, nous sommes, comme l’on dit
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- LA. REVUE DE TA TEINTURE
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- Labres pour II
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- mes us a# 'est éJ .près ion, f'1 ;er poi je. lés,#
- dées, ilon, f ange1
- 3 u tre[ nan# neufi{ pont' Elit' a quei uset:
- enir $
- ron nous-i l’on-
- vulgairement, les bêtes de somme, tout juste faits pour le bonheur des autres ; pour faire des positions à tout une rabeutelée de femmes que nous ne connaissons même pas, et aussi pour faire le jeu de l’ambition de certains patrons qui se dévorent en concurrence effrénée.
- — Bagasse ! murmura Ponceau -, à Marseille, ça passerait pas seulement huit zours ainsi.
- — Toute la même chose, mon vieux ; ce sont nos patrons qui ont créé et entretiennent cet état de choses ; eux qui, au contraire, devraient prendre des mesures pour y remédier, tandis qu’ils ne savent quoi imaginer pour augmenter les frais en chinages, succursales, et puis les boutiques d’occasions qui pleuvent comme grêle. Tout ceci, c’est nous qui le supportons ; car, sans nous, tout serait arrêté ; de sorte que, nous aussi, nous sommes nos pires ennemis en nous fermant les portes de l’avenir. Ce n’est pas une profession de rester ouvrier; à quarante ou quarante-cinq ar.s, nous devenons bons à nous retirer des affaires, mais du côté du Père-Lachaise.
- ^ — Croyez-vous point que la Chambre syndicale patronale fera quelque chose ? nous dit Noirot d’une voix sourde.
- — Ils ne feront rien ; ce sont eux la cause de tout le mal; ils ne gagnent pas d’argent non plus et c’est bien fait : ils récoltent comme ils ont semé.
- — Troun de l’air ! c’est parlé, ça ; on dirait un compatriote de la Cannebière, mon bon !
- — Effectivement, j’ai passé h Marseille.
- — Zuzez un peu, rien que d’y avoir passé ! Ah ! bagasse, si nous étions seulement quatre du pays, comme nous transformerions tout Paris en un beau faubourg de Marseille !
- — Moins de phrases, Ponceau, va au fait.
- — Que feriez-vous à cet état de choses? réplique Pierre Foulon.
- | — Voici ce que nous ferions ; aux grands maux les grands remèdes. Pour lors, nous inviterions messieurs les patrons à une grande conférence ; nous leur exposerions notre situation précaire, les invitant à nous dire ce qu’ils sont disposés à faire ; nos revendications porteraient sur ce fait que nous ne pouvons ni ne voulons plus être exploités au bénéfice de gens étrangers à la profession, c’est-à-dire de faux teinturiers, et. faute de nous nous donner satisfaction, mettre en quarantaine les ateliers à confrères et les chineurs.
- —Tous les vrais teinturiers ont un grand intérêt à nous soutenir 5 je dirai même ceux Travaillant pour confrères, car alors ils auraient b travailler pour eux, tandis qu’en l’état actuel les frais multiples sont tellement grands que le gros du bénéfice est absorbé.
- I,—• Faudrait bien se rendre-, sans main d’œuvre, pas moyen de marcher.
- | — Voilà, tropn de j’air! ce que nous ferions.
- - — Tu parles bien ce soir, disent ensemble les autres compagnons. • - • .
- — Je parle toujours bien, dit Ponceau, fier de l’effet produit.
- — Oui, il faudrait ça, fait observer Pierre Foulon ; le malheur est que, parmi nous, il y a aussi des j.-f... qui lâcheront pied. Tant pis, il faut essayer 1
- — Garçon ! encore un litre de vieux bordeaux; c’est moi, Ponceau, qui régale. A la vôtre, les amis, troun de l’air !
- — Allons à la Bourse de suite exposer les idées de Ponceau.
- — Il est un peu tard, remettons ça à la prochaine. Ponceau aura le temps de préparer un grand discours, c’est entendu !
- Et nos quatre disciples de saint Maurice se quittent en se serrant la main.
- Et moi qui vous salue de tout mon cœur, je les laisse partir en me disant : ils ont touché juste, les gaillards !
- François GROS-BLEU du canton d'Isigny-Pain-d’Avoine, département le plus prés du bas.
- BLANCHIMENT DES ÉPONGES
- Le chlore et ses composés, si utiles pour le blanchiment des matières végétales, ne peuvent être employés pour les éponges, car non-seulement ils leur donnent une coloration jaune, mais encore ils leur font perdre leur finesse.
- Le procédé suivant, employé dans ces derniers temps en Allemagne avec beaucoup de succès, consiste à traiter les éponges par une solution aqueuse de brome. Le brome étant très peu soluble dans l’eau, il suffira d’ajouter quelques gouttes de brome à un litre d’eau distillée, d’agiter fortement pour obtenir une solution concentrée de brome. Les éponges sont plongées dans cette solution, et après quelques heures, leur coloration brune disparaît et est remplacée par une coloration beaucoup plus claire. Si l’on traite les éponges une seconde fois de la même manière, elles acquièrent la coloration voulue, Pour obtenir un blanchiment parfait, il suffit de les passer alors dans de l’acide sulfurique dilué, puis de les laver à grande eau.
- Par le traitement à l’eau de brome, on obtient des résultats aussi beaux qu’avec l’acide sulfureux, tout en gagnant beaucoup de temps et en évitant une manipulation considérable.
- JURISPRUDENCE
- RENDEMENT des MARCHANDISES
- TRAVAILLÉES A FAÇON
- Il s’agit ici d’une affaire de carbonisation de déchets laineux, en vue d’en détruire les matières végétales (procédé analogue à l’é-, paillage) ; ce travail, opéré par un tiers,n’ayant pas donné, le rendement espéré par le propriétaire de la marchandise. * • P
- I Le jugement a été rendu par le tribunal de I commerce de Verviers, mais il peut être in-I voqué comme document, en France même, dans les cas analogues qui peuvent se présenter.
- Voici ses principales dispositions :
- Attendu que le demandeur a assigné le défendeur en paiement de la somme de 2,075 fr. à titre de dommages-intérêts, pour le préjudice souffert sur une partie de la balayure confiée au défendeur pour être carbonisée.
- Attendu qu’il fonde son action sur ce que la marchandise, confiée au défendeur pour le carbonisage, n’aurait rendu que 34,41 0/0 au lieu de 50 à 52 0/0, taux normal du rendement.
- Attendu qu’il est incontestable que la cause même de l’action doit reposer sur un délit ou moins sur un quasi délir, que le demandeur devrait établir qu’une partie de la marchandise aurait été soustraite ou qu’une imprudence, une faute quelconque aurait été commise par le carboniseur pendant les opérations industrielles auxquelles a été soumise la marchandise.
- Attendu que le demandeur, à qui incombe la preuve de l'existence d’une faute, n’articule aucun fait précis de nature à engendrer la responsabilité du défendeur, qu’il se contente de produire des échantillons de la marchandise confiée, sollicitant une expertise et un travail de carbonisage sur ceux-ci, afin de connaître si le rendement ne devait pas ê^re supérieur à celui obtenu.
- Attendu, en fait, qu’il s’agit de balayures, c’est à-dire d» résidus de matières premières, résidus essentiellement variables et divers, ne possédant aucun caractère d’homogénéité....
- Attendu que, s’il est vrai que le demandeur reproduit des échantillons de la partie confiée au défendeur, l’expertise qui porterait sur ceux-ci ne pourrait pas être concluante ; qu’en effet, il est constant qu’en matière de déchet et de balayures surtout, que l'échantillon même de la marchandise ne peut-être la représentation fidèle de celle-ci ; que le lot en diffère, non pas dans son ensemble, peut être, mais tout au moins dans ses parties. —
- Par ces motifs : Le tribunal, rejetant toutes conclusions contraires et tonte demande d’expertise, déboute le demandeur de son action et le condamne aux dépens.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- AVESNES. — Formation de la Société en commandite Poulain et Cie, filateurs de laines à Fourmies. — Durée : 12 ans. — Cap. : 300,000 fr. dont 139,000 fr. en commandite..— Acte des 11 et 25 mars 1890.
- AVESNES. — Modification de la Société Berger, Taine et Cie, filateurs de laine à Trélon, devenue Berger et Cie, M. Taine, d’associé en nom collectif, étant devenu commanditaire et ayant cédé tous ses droits s'élevant à 33,000 fr. — Cap. actuel fourni par la commandite : 105,000 fr. — Acte du 26 mars 1890.
- LILLE. — Dissolution, à partir du 3 avril 1890, de la Société'E. Delahaye et A. Hon-nart (tissage de toiles, etc.), à Armentières. — Liquid. : les associés qui ont constitué une nouvelle Société. — Acte du même jour.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- LYON. — Formation de la Société en nom collectif J. Béraud et Cie, fab. d'étoffes de soie, place Tholozan, 18. — Dorée : 5 ans. — Cap. 300,000 fr. — Acte du 31 mars 1890.
- PUTEAUX. — Formation de la Société en commandite Gaston Grand et Cie, fab, d’articles de bonneterie. — Durée : 9 ans du 1er janv. 1890. — Cap. 32,111 fr. 20 c. dont 25,000 fr. en commandite. — Acte du 14 avril 1890. — J. g. d’A.
- ROUBAIX. — Prorogation au 1er mai 1902, de la Société en nom collectif Antoine Mula-ton (teinture et blanchissage des soies, laines et cotons), à Hem. — Acte du 15 avril 1890.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif Motte et Picavet, füateurs de laines peignées, rue des Longues Haies. — Durée : 15 ans. — Cap. : 600,000 fr. — Acte du 8 avril 1890.
- ROUEN. — Dissolution, à partir du 30 avril 1890, de la Société Berrubé et Chirol (teinture sur coton), route de Darnétal, 17. — Liquid. : les associés. — Acte du 26 avril 1890.
- ST-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Bredoux et Experton, teinturiers à St-Cbamond. — Durée : 9 ans. — Cap. : 8,000 fr. — Acte du 19 avril 1890.
- ST-ETIENNE. — Formation de la Société en nom collectif Irénée Brun et Cie, fab. de lacets et tresses, foulards, soieries, etc., à St-Chamond, avec succursale à Lyon, 1, rue de la République (suite de la Société existant actuellement). — Durée : 20 ans. — Cap. : 2,000,000 fr. Acte du 13 mars 90.
- ST-ETIENNE. — Modification de la Société en nom collectif Bessy, Bertolus et Aulagne, cylindreurs-moireurs, par suite de l'adjone-tion de M. Constant Bertholus comme associé avec droit à la signature sociale. — Cap. maintenu à 150,000 fr. — Acte du 31 mars 1890.
- SÉPARATION DE BIENS
- ROUEN. — M. Dubos (Arthur-Constantin-Ferdinand), effilocheur à Caudebec-les-Elbeuf, et sa femme née Groutel. — Jug. du 20 déc. 1889.
- LIQUIDATION JUDICIAIRE
- ROANNE. — Bertrand (Guillaume-Eugène', tisseur ci la mécanique. — Jug. du 3 avril 1890. — Liquid. : M. Boulard.
- FAILLITES
- AVESNES. — Taine (Auguste), filateur à Fourmies. — Jug. du 17 avril 1890. — S. : M. Courtin.
- PARIS. — Mansoux (Pierre), maroquinier, rue de Franche-Comté, 2. — J.-c. : M. Hat-ton. — S. : M. Ozéré
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Die Filachet Boittiaux Teint, r. des Martyrs, 68.
- Vve Pautaire Petitjean Teint, r. d’Argen-son, 5.
- Noël D1# Pissini Teint, pas. Bourg-l’Abbé, 14.
- Dme Torchet Boittiaux Teint, boul. Roche-chouard, 29.
- Dme Delpech Gentien Teint, boul. Beaumarchais, 16.
- Du Bourg Popu Teint, r. Mandar, 9.
- IKFORMTIOI ET FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES
- TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS
- Sèanee du 14 mars 1890.
- TRAVAUX courants
- M. Bourgeonnier, teinturier à Beauvais, est admis, à l’unanimiié, comme membre adhérent.
- DÉLIBÉRATIONS
- Lettre de M. Barbé, s’associant aux idées discutées dans la dernière séance sur les appointements à donner aux garantes, et sur le cautionnement à exiger déliés. M. Barbé ajoute quelques conseils et moyens propres à exercer la surveillance sur les employés infidèles.
- M. Vinois dit qu’après réflexion, il n’insiste pas pour faire adopter sa proposition ; il la maintiendrait seulement en ce qui concerne le cautionnement.
- Après diverses observations de MM. Burel, Fleury, Peneau, Mars, Barbillon-Marchal, la chambre adopte la déclaration suivante, proposée par M. Fleury :
- « Le Comité engage les membres de la Chambre à ne plus prendre de gérante qu’après le dépôt d’un cautionnement, ou d’une lettre de garantie émanant d’une personne notoirement solvable, et les différents membres du Comité manifestent leur intention, quant à eux, de ne plus procéder autrement. »
- M. Fleury fait part à la réunion de l’intention de M. Montenot de faire une proposition relative aux assurances en cas d’accidents, et la renvoie à la prochaine séance pour permettre à M. Montenot de la discuter.
- M. CLadoeuf et plusieurs membres ayant formulé quelques plaintes au sujet du fonctionnement du bureau de placement, le Comité s’entendra avec l'administration de l’Union pour régulariser ce service.
- lie cours de teinture de la Société industrielle d’Amiens. — Le Bulletin de la Société vient de publier le palmarès de ses cours pratiques pour la période 1888-89.
- Les dix-huit cours de la Société ont été suivis par 821 élèves; des brevets de capacité ont été décernés à 33 dont les études sont achevées avec succès, indépendamment des prix et mentions.
- Ces brevets sont en proportion de 4 0/0 des élèves inscrits, proportion faible peut-être, mais le brevet de capacité n’est pas une récompense, indice d’un mérite relatif, mais la constatation de la capacité réelle d’un candi-didat. De là nécessité pour les examinateurs de refuser le brevet à des élèves dont les réponses, peut-être suffisantes, ne décèlent cependant pas une compréhension assez complète des matières de l’enseignement.
- Le cours de teinture et chimie tinctoriale est professé par M. Bor.
- Un seul brevet a été délivré, et il a été conquis par M. Capron, élève de 3e année.
- De plus, sppt prix et trois mentions honorables ont été décernés.
- Les élèves assidus de ce cours étaient au nombre de 40 en moyenne.
- Tous ont suivi à la fois les cours pratiques et les leçons de théorie. Les examens ont porté sur ces deux cours ; l’élève a dû teindre lui-même un morceau d’étoffe et répondre à l'examen oral aux questions du programme.
- Prix de la Société d’encouragement pour l'Industrie nationale.—
- Dans la liste des prix a décerner en 1890, nous relevons les suivants :
- Prix de 2,000 fr. pour la substitution à l’acide sulfurique dans la teinture et notamment dans celle des soies, d’un autre composé donnant aux fibres l’apprêt voulu, mais n’exerçant pas sur elles la même action destructive.
- Prix de 2,000 francs pour la construction d’une essoreuse à effet continu.
- Taux de reprise au conditionne-ment des laines. — Pour répondre à la circulaire de M. le ministre, la Chambre se ! réfère à sa délibération du 7 février dernier et ! aux lettres écrites à M. Emile Moreau, député, pour le prier de défendre le taux universelle- I ment adopté de 18 1/4 pour 100, contre la proposition Tirard tendant à la suppression de tout taux légal.
- —o—
- lie commerce des textiles en France pendant le premier trimestre de — Au chapitre des importa-
- tions, la catégorie des matières premières fait ressortir des diminutions de 14,560,000 fr.sur les soies(75,547,000 f. en 1890),de 3,820,009 f. j sur le lin (19,513,000 en 1890).
- Mais en regard de ces diminutions, il faut noter les augmentations suivantes, pour le ;
- | premier trimestre de 1890 : 29,939,000 fr. I sur la laine (137,688,000 fr ), 17,558,000 fr. sur le coton (86,221,000 fr.), de 1,199,000 fr. I sur le chanvre (3,656,000 fr.)
- L’importation des fils de laine, des tissus de I coton et des tissus de lin et de chanvre subit I des réductions en 1890. Il en est de même des I tissus de soie (15,939,000 fr. en 1890) qui I présentent une diminution de 2,585,000 fr. j| sur le chiffre de 1889. Les tissus de laine, au I contraire, sont en progrès.
- A l’exportation, nous notons, pour 1800, Il dans la catégorie des matières premières, des jl diminutions de 7,774,000 fr. sur les soies, de I 8,243,000 fr. sur la laine.
- En ce qui concerne la sortie des objets ma- I nufacturés, on relève les augmentations sui- I vantes : 198,000 francs sur les cotons Filés I (756,000 fr.), de 188,000 fr. sur les fils de lin [ et de chanvre (2,896,000 fr.), de 806.000 fr.) || sur lestissus de lin et de chanvre(2,646,000 f.), fl de 610,000 fr. sur les confections pour hom- f mes (3,643,000 fr.) et de 6,266,000 fr. sur les E confections de dames (11,966,000 fr.)
- Par contre, il y a déficit de : 2,838,000 fr. I sur les laines filées (9,772,000 francs), de f 2,609.000 francs sur les tissus de laine I (84,939,000 fr.), et de 1.057,000 fr. sur les I tissus de soie (69,000,000 fr.)
- Le Gérant : F. GouillOn. Tous droits réservés
- Imprimeri# C. COLIN, à Charleville (Arde»nes)
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- LA
- 3e Année, N° 10.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- •lÇ- ,e);
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES « «tf i8»o.
- SOMMAIRE
- uragi chronique. — Régime économique. : Chambre mie,' syndicale delà teinture. — Etude sur la nigri-
- 30, no; sine. — Les accidents du blanchiment des
- tissus de coton. — Revue sommaire des bre-, . vêts d’invention.
- itution Procédés divers : Verts Méthyle ; Mordançage , notât à l’hyposulfite ; Bleus spéciaux sur coton ; Ap-COIM prêts au savon de résine. — Teinture des feu-
- ,r très.
- snev. Chronique Industrielle. — Affaire Grawitz à tructil Rouen et à Douai. — Informations et Faits
- Stmcti divers. — Bulletin financier.
- CHRONIQUE
- indrei --
- ambre
- lsrniet La question de notre régime écono-, dépn mique est toujours le principal fait indus-iverse triel ^u morûent.
- B?sioî Les réponses au Questionnaire du Conseil supérieur du Commerce et de l’Industrie arrivent nombreuses, mais aussi très contradictoires, et le Conseil frhin aura bien du mal à en dégager une idée j;i)p dominante. Ce n’est pas seulement sur nières le nombre de chaque opinion émise qu’il 100 fr faudrait tirer des conclusions, mais aussi 320,0 sur l’importance du groupe qui l’ex-I prime, et il semble qu’on devrait donner ns’0'u: à chacun un coefficient de sa valeur 9 001 propre.
- 38,000 A ce point de vue, la grande indus-39 00 trie des tissus mériterait d’être haute-ment cotée ; mais il faut dire qu’elle est ’lvreSJ elle-même très divisée, suivant la na-Bénie ture des textiles qu’elle met en œuvre. 1890) Il est un point sur lequel, cependant, se 5,00 rencontrent toutes les divisions : c’est lalI,e' sur la franchise des matières premières, jur 18 conformément à la théorie que nous Qeres avons souvent formulée. i soie5' ^
- ♦ *
- ,bjets[
- bons ; La « Chambre syndicale de la Tein-
- tons S ture, des Apprêts et du Blanchiment », fils J de Paris, vient de donner son avis sur 66,00(J| ce grave sujet, et nous reproduisons ioûrlo plus loin son rapport (1). Son opinion [r. sot est une de celles qui doivent être prises .) en très sérieuse considération, vu l’im-portance des intérêts qu’elle représente, ad°e I, et qui se relient si étroitement avec ,1 slit ceux de la branche des tissus.
- Après avoir exposé la situation si difficile des industries tinctoriales à notre époque, cette opinion se résume ainsi :
- La Chambre est pour les traités de commerce, qui., seuls, permettent de compter sur le lendemain, mais à condition que ces traités soient avantageux pour nous, et à court terme.
- Elle repousse un tarif général unique, et un double tarif maximum et minimum, et demande le maintien des tarifs conventionnels.
- Elle est d’accord avec les différentes branches des tissus pour demander une révision des tarifs des tissus et pour protester contre le droit à l’importation des matières textiles, notamment de la laine.
- Comme la Chambre des Teinturiers-Dégraisseurs, elle demande la suppression des droits sur les matières premières et produits spéciaux à nos industries.
- La Chambre estime que si le draw-back est impossible aux produits chimiques employés en teinture, on doit au moins faciliter les admissions temporaires, et les admettre pour les tissus destinés au blanchiment ; ces derniers, par une anomalie incompréhensible, ne jouissent pas de cet avantage.
- Ces diverses prétentions sont évidemment modérées, et justifiées surtout par l’état d’une industrie, aux formes multiples, qui fut longtemps une de nos supériorités nationales, et qui tend maintenant à se disperser avec les facilités du nouvel outillage et des couleurs artificielles.
- Nos fabriques conservent toujours cette vieille réputation, mais on n’évitera pas que le travail leur échappe en partie, si l'on n’en égalise les conditions avec celles des nations voisines, généralement mieux favorisées par le prix de la main-d’œuvre, par des droits moins élevés sur les produits spéciaux, et le plus souvent par le coût inférieur du charbon et des transports.
- Il y a là, certainement, des compensations qu’en bonne justice on ne saurait refuser aux industries tinctoriales.
- * *
- Elles ont bien assez à combattre à l’intérieur, et une nouvelle déception
- leur paraît réservée dans leur lutte contre un insatiable usurpateur de procédés : le sieur Grawitz, dont ses poursuites à Rouen et à Douai, contre des teinturiers, semblent prendre une tournure qui lui serait favorable.
- A Rouen, le ministère public s’est prononcé entièrement dans son sens, adoptant à peu près tous ses arguments, et concluant à l’expertise demandée par lui, alors que les teinturiers poursuivis demandaient une enquête ; cette enquête aurait mis en question la validité même des brevets, tandis que l’èxpertise paraît n’avoir pour but que d’établir ou non les contrefaçons.
- L’arrêt du tribunal de Rouen sera probablement rendu le 26 ou le 29 de ce mois. On s’attend à ce que l’affaire soit renvoyée devant experts.
- Dans l’appel qui se plaide à Douai, entre ledit Grawitz et des teinturiers et fabricants de Roubaix et de Tourcoing, l’avocat-général a conclu, comme à Rouen, tout en faveur du prétendu inventeur, disant notamment :
- « En étudiant le dossier, je suis arrivé à me demander si, en raison des arguments que je viens de présenter,
- 1 je n’allais pas conclure à ce que la Cour donnât de piano gain de cause à M. Grawitz...
- « Mais Me Pouillet n’a sollicité de vous qu’une expertise nouvelle, et je ne veux pas être plus royaliste que le roi. 11 vous a demandé de désigner de nouveaux chimistes ; je m’associe à sa demande...
- « Pour ce qui est de la preuve des faits articulés par M. Grawitz, elle est pertinente et admissible... »
- La Cour de Douai a mis la cause en délibéré, pour l’arrêt être rendu à une audience ultérieure.
- Sans doute, les expertises peuvent encore mettre en lumière la valeur morale des brevets Grawitz, mais de ce genre d’appréciation, le substitut de Rouen a déjà déclaré qu’on en pouvait tirer un argument juridique.
- Il est fort à craindre que les teinturiers succombent.
- Si tous ces magistrats, ne jugeant que sur des textes, avaient vu, comme nous, de quelle façon les brevets Grawitz se sont échafaudés morceaux par
- (1) Nous rappelons que nous avons aussi publié, parmi d’autres documents de même nature, un extrait de la réponse de la « Chambre syndicale des Teinturiers-Dégraisseurs » : Revue de la Teinture, livraison du 25 mars dernier, p. 26.
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- morceaux, par des emprunts (?) faits à tant de travailleurs véritables et désintéressés, ils se rendraient compte combien petite est l’oeuvre du breveté et légers ses droits.
- Du prétoire, passons au Salon : nous voulons parler de celui des Beaux-Arts, au Palais de l’Industrie ; cela nous reposera l’esprit.
- Nous ne prétendons pas en faire une revue critique : assez d’autres s’en chargent ; nous voulons simplement signaler un tableau, qui est d’un maître incontesté, M. H. Coëylas, et ce maître est teinturier. Quoiqu’ayant une maison de teinture à Paris, et l’une des bonnes, M. Coëylas n’est pas un simple amateur en peinture ; il fait de l’art sa principale préoccupation, et est un artiste consommé.
- Il a exposé cette année « un Atelier de Maroquinerie » (salle 28), et ce tableau fait le pendant de celui « à l’Atelier » (atelier de teinture), que nous avons fait reproduire pour offrir à nos lecteurs ; cette dernière œuvre aussi a figuré au Salon.
- Du reste, la peinture de M. Coëylas, par sa touche vigoureuse, sa science profonde du dessin et plus encore de la couleur; par son étude consciencieuse du réel, sans tomber dans le réalisme violent; toutes ces qualités assurent à l’artiste l’accès de ses œuvres partout où il voudra les produire.
- Les maroquiniers sont des teinturiers en peaux ; l’atelier qui a servi de modèle est celui de M. Péguet, rue Crou-lebarbe. Des ouvriers palissonnent des peaux teintes ; d’autres pilonnent celles en préparation ; une demi-douzaine de personnages bien vus, bien campés, bien vrais ; de la lumière, de la chaleur, de la couleur, de la vie ; voilà de quoi est fait ce tableau.
- F. Gouillon
- RÉGIME ÉCONOMIQUE
- CHAMBRE SYNDICALE
- DE LA TEINTURE, DES APPRÊTS ET DU BLANCHIMENT
- DE PARIS
- Réponse au questionnaire du Conseil supérieur
- DU COMMERCE ET DE L’iNDUSTRIE RELATIF AU RÉGIME DOUANIER DE LA FRANCE.
- 1re Question. — La situation des industries de la teinture, des apprêts et du blanchiment des tissus en France est devenue difficile, par
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- suite de la concurrence des pays étrangers, lesquels luttent avec avantage contre nous sur les divers marchés, grâce à des charges moins lourdes, grâce aussi à la protection que leurs nationaux rencontrent auprès de leurs gouvernements.
- On peut facilement prévoir les conséquences funestes de toutes les mesures qui tendraient à grever de nouvelles charges nos tissus fabriqués et manutentionnés, alors que les produits similaires de l’étranger en seront exempts; alors, surtout, qu’en certains pays, en Allemagne par exemple, la main-d’œuvre est de beaucoup meilleur marché qn’en France. Un droit à l’importation sur les matières premières nécessaires à nos industries rendrait cette concurrence plus redoutable encore, et aurait pour efïet immédiat d’élever le prix de la production ; et de restreindre conséquemment la consommation de nos produits en France, et d’en rendre la vente plus difficile à l’étranger.
- 2e Question. — Les tissus manutentionnés dans nos diverses industries sont exportés, surtout en Angleterre, en Belgique, en Hollande, en Espagne, en Italie, en Allemagne, dans l’Amérique du Nord, dans l’Amérique du Sud, dans les Indes anglaises, l’Australie, le Japon, etc., etc.
- Cette exportation se fait par l’intermédiaire de commissionnaires français et étrangers.
- Les importations des produits similaires sont assez considérables • elles viennent par ordre d’importance : de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Angleterre, de l’Autriche, de la Suisse, etc., etc.
- La cause de la concurrence de ces différents pays provient pour quelques-uns (l’Allemagne et la Belgique principalement) de l’abaissement du prix de revient, par suite de la situation économique de ces pays par rapport au nôtre ; du bon marché de la main d’œuvre ; du prix moins élevé de la houille et des matières et produits nécessaires à nos industries.
- Nous ne pouvons pas indiquer des chiffres exacts d’importation et d’exportation pour les productions proprement dites de nos industries de la teinture, des apprêts et du blanchiment des tissus, ces productions ne formant pas une catégorie spéciale au tarif général des douanes.
- Nos productions y sont classées avec celles des industries de la laine, auxquelles nos industries se rattachent, qui figurent pour près de 400 millions de francs dans les exportations totales des objets fabriqués (s’élevant à 1.700 millions sur le tableau général des douanes pour 1888J.
- On peut estimer à 12 ou 15 0/0 le montant des façons diverses (teinture, blanchiment, impression ou apprêts) faites sur ces tissus. C’est donc une valeur de 100 millions de façon que font les divers établissements exploitant ces industries. Et, comme sur ce chiffre de la production totale, la moitié environ est
- exportée, nous pouvons donc déterminer, par approximation, l’importance des exportations propres à nos industries à 50 millions de francs environ.
- 3e Question. — Nous sommes partisans de la conclusion de traités de commerce, et, dans leurs négociations, nous demandons qu’on s’attache surtout a obtenir des avantages corrélatifs.
- Les traités ont l’avantage de donner la sécurité au commerce et à l’industrie, en ne remettant pas en cause tous les ans le régime douanier.
- Ces traités doivent, selon nous, être conclus à court terme, pour une durée de cinq ou six années, en raison des transformations souvent soudaines qui se produisent dans le monde de la production et dans les conditions du commerce.
- Nous ne sommes donc partisans : ni d’un tarif général unique, ni d’un double tarif, minimum et maximum.
- L’établissement d’un tarif général unique applicable à tous les pays sans distinction aurait un effet désastreux pour notre commerce d’exportation. Faute d’accorder à nos voisins des avantages corrélatifs, nous verrions nos produits frappés de droits élevés par mesure de représailles. C’est l’isolement au double point de vue de la politique et du commerce, l’abandon des marchés étrangers en faveur de nos adversaires, et, par suite, un ralentissement dans l’activité industrielle de la France, et probablement une gêne qui pourrait devenir grave.
- Le système des deux tarifs est d’une application fort difficile et dangereuse. Etant révisables d’un jour à l'autre, ces tarifs ne donnent aucune sécurité au commerce. Le tarif minimum appliqué aux nations qui nous accorderont des avantages corrélatifs, donnera nécessairement lieu à des conventions diplomatiques liant les parties contractantes pour une certaine durée. On revient alors au régime des traités, mais dans des conditions mauvaises. Ce tarif minimun, voté par les Chambres françaises, et porté par conséquent à la connaissance de tous les gouvernements, n’étant susceptible d’aucune modification, présentera donc un tout complet qu’il faudra ou accorder ou refuser en bloc. Il est encore à craindre que les protectionnistes à outrance ne parviennent, grâce à ce tarif minimum, à obtenir un tarif général maximum tellement élevé qu’il troublera nos relations commerciales au profit des pays producteurs étrangers.
- Nous réclamons donc le maintien du système actuel des tarifs conventionnels, avec révision des tarifs dans un sens plus favorable à l’industrie.
- Avec les tarifs conventionnels, la France pourra conclure facilement des traités isolés de réciprocité d’Etat à Etat, selon les intérêts et les besoins de chacun.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 63
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- . Dans ces traités, nous pensons qu’on ne devra pas craindre d’insérer la clause de la nation la plus favorisée pour sauvegarder nos exportations contre des tarifs différentiels que d’autres pays pourraient établir.
- Sans traités de commerce, la France peut être exposée à une crise economique des plus graves, elle perdrait un à un tous ses débouchés ; et nous exportons près de 1.800 millions d’objets fabriqués contre une importation de moins de 600 millions. Ces chiffres ne démontrent-ils pas que la France a plus grand intérêt à conserver au dehors ses débouchés qu’à diminuer dans une proportion quelconque le chiffre d’objets fabriqués qu’elle importe.
- 4e Question. — Nous demandons des modifications au tarif actuel en ce qui concerne le taux des droits et les classifications qui ne contiennent pas un nombre suffisant d’articles.
- Ces droits étant spécifiques et non ad valorem.
- Les modifications que nous réclamons portent sur certains articles, sur les tissus mélangés, notamment les tissus laine et soie, étoffes pour parapluie et cache-poussière, dont le commerce en France grâce à ses droits insuffisants, est monopolisé par l’Allemagne et aussi par l’Autriche.
- L’Allemagne importe annuellement de 12 à 18 millions de francs de ces tissus.
- Ces tissus sont frappés d’environ 5 0/0 seulement de droits d’entrée en France.
- Ce droit minime empêche les fabricants de Lyon, d’Amiens, de Picardie, de lutter contre cette concurrence.
- , Un droit de 25 à 30 0/0 permettrait aux fabricants français de produire et de vendre tous les tissus destinés à cette consommation.
- 5e Question. — Parmi les matières premières nécessaires à nos industries, nous citerons en première ligne tous les textiles et en particulier la laine, servant à la fabrication des tissus, que nous aurons ensuite à blanchir, à teindre, à imprimer et à apprêter.
- " Notre production dépend donc entièrement de l’industrie textile et surtout de l’industrie lainière.
- C’est à ce titre que notre Chambre proteste contre l’établissement d’un droit à l’importation sur les matières textiles et sur la laine en particulier, ayant pour conséquence d’augmenter le prix des tissus fabriqués et manutentionnés en général, et de mettre la France Vis-à-vis de l’étranger dans des conditions d’infériorité sur les marchés qu’elle s’est créés.
- Le moindre droit sur la laine serait une cause de ruine non seulement pour les manufacturiers et la population ouvrière si importante des fileurs et des tisseurs, mais encore pour les nombreuses industries qui terminent la fabrication des tissus, entre autres celles du blanchiment, de la teinture et des apprêts,
- dont notre Chambre syndicale est chargée de défendre les intérêts.
- Parmi les matières et produits spéciaux employés dans nos industries, nous citerons les suivants, qui, bien que pour la plupart étant déjà des produits manufacturés, n’en sont pas moins pour nos industries des matières premières :
- DROITS ACTUELS
- Tarif Tarif
- général conven-
- 1881 tionnel
- les 1,000 kil.
- La houille............... 1 20 1 20
- les 100 kil.
- Les savons 6 y> 6 »
- Les sels de soude k 35 h 35
- Les bois de teinture.... Exempt.
- Le sulfate de cuivre... 3 9 3 •»
- Le sulfate de soude.... 1 20 1 20
- Le bichromate de potasse 10 9 10 9
- L’orseille sèche Les acides divers : 10 » 10 »
- Acide sulfurique Exempt.
- — tartrique 10 » 10 »
- — chlorhydrique... » 37 9 30
- — nitrique 2 50 Ex.
- — oxalique 12 50 10 »
- Les aluns 1 50 » 90
- L’ammoniaque 3 » 2 *
- La glycérine Les teintures dérivées 7 50 7 50
- du goudron 125 » 100 »
- L’alizarine artificielle, 5 0/0 de la val.
- Les extraits de bois de teinture :
- Noirs et violets 20 » 10 »
- Rouges et jaunes 30 » 15 »
- Les alcools 70 » » »
- L’amidon 6 k »
- Les fécules Les colles fortes, les k » 4 9
- gélatines Exempt.
- Les gommes.......... Exempt.
- Nous sommes tributaires de l’étranger pour la plus grande partie de ces matières et produits chimiques.
- Notre Chambre demande que les droits sur les matières et produits spéciaux à nos industries soient, s’il est possible, entièrement supprimés.
- Leur maintien prolongerait le malaise et leur augmentation — quelque minime qu’elle serait — aurait pour conséquence, en élevant le prix de revient, de rendre nos affaires plus difficiles encore, et de créer une situation précaire à nos industries de la teinture, des apprêts et du blanchiment, dont les établissements représentent une valeur d’au moins 100 millions de francs et occupent une population ouvrière d’environ 40,000 individus.
- Les drawbacks, comme correctifs aux droits frappant les matières et produits chimiques que nous employons, sont inapplicables en ce qui nous concerne, ces matières ou produits étant
- complètement transformés dans nos industries de la teinture et des apprêts.
- Si, dans la pratique, les drawbacks sont impossibles à appliquer aux produits chimiques que nous employons, il y aurait grand intérêt pour nos industries à faciliter par tous les moyens possibles les admissions temporaires, afin que les tissus étrangers puissent venir comme autrefois se faire manutentionner en France.
- Nous nous permettrons de vous faire remarquer qu’actuellement les formalités dont sont entourées les admissions temporaires sont si peu pratiques qu’elles rendent presque illusoire la fo cul té d’en user, et que plusieurs millions de tissus de provenance étrangère qui se traitaient autrefois en France n’y sont plus traités depuis les nouveaux réglements introduits à la douane, et que, par une anomalie inexplicable, les tissus destinés au blan. chiment (travail qui n’est autre qu’une teinture) en sont exclus.
- Le Secrétaire-rapporteur, Le Président,
- Signé : Auber. Signé : L. Guillaumet.
- Leltre d'envoi du document ci-dessus, à M.
- le ministre du commerce et de l'industrie.
- Monsieur le Ministre,
- Notre Chambre syndicale, composée de manufacturiers appartenant aux départements de la Seine, du Nord et de la Marne, représente l’industrie nationale de la Teinture, des apprêts et du blanchiment des tissus en France.
- C’est au nom de ces industries importantes et avec la certitude que vous voudrez bien prendre en considération les vœux qu’elles forment que nous avons l’honneur de vous adresser les réponses au questionnaire du Conseil supérieur du commerce et de l’industrie, relatif au régime douanier de la France.
- Nous vous présentons, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.
- Le Secrétaire rapporteur. Le Président, Signé : Auber. Signé : L. Guillaumet
- EMPLOI DE LA NIGRISINE
- EN IMPRESSION ET EN TEINTURE
- Extrait d'une Note de M. Th. BAUMANN
- La nigrisine, nouveau colorant gris basique, découvert parM. Edouard Ehrmann, est livrée au commerce par la Société anonyme de matières colorantes de Saint-Denis (1).
- L’apparition de ce produit sur le marché est toute récente.
- Il se présente sous forme d’une poudre noire, entièrement soluble dans l’eau, l’acide acétique et l’acide chlorhydrique.
- Un litre d’eau chauffée à l’ébullution en dissout 80 gr., l’acide acétique à 6° Baumé, dans
- (1) Voir aussi, pour le mode d’application de ce produit, la Reçue de la Teinture, année 1869, p. 163.
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- 64
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- les mêmes conditions, 100 gr. Le mélange de parties égales d’eau et d’acide acétique est le meilleur dissolvant ; 100 gr. s’y dissolvent aisément à l’ébullution.
- A froid, la nigrisine est insoluble dans l’alcool à 90 p. 100, à l’ébullution il s’en dissout une minime quantité. Elle est également peu soluble dans l’acide éthyltartrique et l’acétine.
- Application. — La nigrisine trouvera certainement un emploi en impression et en teinture, par suite de la pureté de sa nuance grise, son bon rendement, sa solidité et des variétés de nuances qu’elle peut engendrer en s’associant avec les diverses matières colorantes basiques, d’application identique. Elle donne des tons gris, foncés et clairs, d’une grande pureté.
- Voici deux formules appliquées pour cou-
- leurs imprimées : Couleur claire Couleur foncée
- Nigrisine 10 g. 40 g.
- Acide acétique à 6°.. ... 200 200
- Eau ... 250 200
- Gomme adragante... ... 500 500
- Tannin ... 20 80
- Acide tartrique ... 15 15
- La nuance devient encore plus unie et plus bleue en augmentant la proportion d’acide tartrique, seulement on risque alors d’attaquer l’étoffe, surtout pour des tissus faibles.
- L’acide tartrique dissout en effet très bien le tannate de nigrisine, même en présence d’un excès de tannin.
- Une dernière propriété de la nigrisine est de se fixer directement sur la fibre du coton blanchi. Une couleur vapeur faite avec ce colorant sans tannin donne un très bon résultat. On obtient ainsi des gris rougeâtres moins recherchés, il est vrai, mais tout aussi solides au savon que ceux du tannin.
- Voici la formule d’une couleur sans tannin :
- Nigrisine..................... 40 gr.
- Acide acétique à 6°......... 200
- Eau......................... 250
- Adragante................... 500
- Acide tartrique............... 15
- Après le vaporisage, on lave fortement et savonne.
- Pour fixer dans ce cas plus solidement la nigrisine, on chrome après vaporisage, lave et savonne.
- Sur soie, soie et coton, laine, cette formule 'donne également de bons résultats.
- La nigrisine teint directement sur coton blanchi.
- Des teintures à raison de 1 à 3 p. 100 de colorant par rapport au poids du coton, donnent des nuances déjà très nourries.
- Il faut néanmoins aciduler le bain de teinture avec un peu d’acide acétique, les nuances deviennent plus bleues.
- Sur tissu préparé en tannin émétique, elle tire très bien, comme en général tous les colorants basiques.
- Une autre application de la nigrisine con-
- siste à foularder les tissus dans des solutions de 10, 5, 2 gr. de colorant par litre, à sécher dans un hot-flue et à fixer par un passage en vapeur.
- On peut encore opérer d’une autre manière pour fixer le colorant :
- Après foulardage on passe, sans sécher préalablement le tissu, dans une solution de bichromate de potassium à raison de 5 gr. par litre, à une température de 50° Réaumur environ. Formation de chromate insoluble dans l’eau.
- La nigrisine tire même sur coton blanchi en présence d’acide chlorhydrique.
- Ce colorant aura certainement l’emploi qui lui est dû. Par sa solidité au savon et à la lumière, sa facile application, son bon marché, il ne laisse rien à désirer par rapport aux autres gris basiques et acides connus jusqu’à ce jour.
- (Soc. ind. de Mulhouse)
- LES ACCIDENTS
- du blanchimcut des (issus de coton
- (Extrait d’une Note de M. Albert Scheurer)
- Le blanchiment des tissus de coton offre, en général, peu de difficultés dans les établissements où il fonctionne depuis longtemps, parce que les accidents auxquels il donne lieu ne s’écartent guère d’un cercle relativement restreint, et rentrent dans une classification connue de tous ceux qui s’occupent de cette industrie.
- Il n'en est pas de même dans un établissement que l’on met en train, et ce n’est qu’a-près de longues études, qui ont pour objet la nature de l’eau et Jes conditions spéciales de l’installation jusque dans ses moindres détails, qu’on se rend maître de cette fabrication d’apparence si simple.
- Un accident classique des débuts consiste dans les taches de plomb provenant du minium des joints, que la vapeur entraîne dans les conduites et introduit dans les lessives (Persoz).
- Cet accident, qu’on peut éviter avec quelques précautions, trouve son correctif dans une simple lessive de chaux caustique.
- Les dépôts des pièces, que l’on construit généralement avec des planches, donnent lieu à des taches de bois d’apparence jaune sale. C’est surtout après le chlorage que le contact du bois est à éviter.
- L' s affaiblissements en chaux, dus à la présence de l’air, les taches de chlore résultant d’un emploi immodéré ou irrégulier de ce réactif, et les taches de fer qu’une surveillance de tous les instants permet seule d’éviter, font partie de la liste des accidents inhérents à tout début dans l’industrie du blanchiment.
- Il en est d’autres dont les causes peuvent tenir à certaines dispositions particulières des
- I installations -, tel est le cas de l’accident qui I fait l’onjet de cette note.
- ^ Très faible dans les premiers temps, il est arrivé successivement à un degré d’intensité des plus alarmants. Son intermittence et même sa dispar tion momentanée n’ont fait qu’aug. menter les difficultés des recherches pour déterminer son origine.
- SES MANIFESTATIONS
- Accident dit des 7 mètres. — On rencontrait de temps à autre une pièce de rose offrant une bande en travers se répétant tous les 7 mètres, et dans laquelle l’impression présentait un iéger coulage La largeur de cette bande variait de 60 à 80 centimètres et se terminait, de part et d’autre, par une dégradation en fondu de forme assez irrégulière. Au milieu de cet accident se trouvait une bande en travers de 8 a 10 centimètres et d’un blanc normal.
- On pouvait prendre ce phénomène pour un accident de fixage, dans lequel la latte de suspension aurait produit comme une réserve ; toutefois, la longueur de 7 mètres correspondait au développement du tissu engagé dans les machines à laver du blanchiment.
- Quelque temps après, des milleraies nous offrent un coulage général, dont on recherche les causes dans le vaporisage et dans le mordançage en sulfoléate.
- L’accident ne cesse de s’accroître. Le coulage s’étend au rouge d’alizarine vapeur, sous forme d’auréole légère ; enfin, toutes les couleurs d’alizarine coulent au vaporisage et tirent sur le violacé.
- Les modes à l’alizarine rougissent à tel point qu’on arrive à peine à en corriger la nuance par l’addition de grands excès de jaune.
- Les fonds puce vapeur à l’alizarine communiquent à l’envers de la marchandise un aspect coulé et violacé. Au savonnage, les blancs se teignent.
- Les couleurs, en général, offrent au vaporisage une tendance telle aux réapplicages, que les plus grandes précautions et l’abus des doubliez ne permettent pas de se mettre à l’abri de l’épidémie, dont le caractère intermittent déroute toutes les recherches.
- Accident du violet. — C’est sur le violet vapeur à l’alizarine que l’accident se manifeste de la façon la plus curieuse : non-seulement cette couleur offre un coulage général, mais elle se trouve fortement viree au rose.
- Cette p rticularité nous met eu possession d’un excellent réactif et d’un guide commode pour les recherches qui vont suivre.
- Recherches des causes de l’accident
- (Ici, 1 auteur relate avec details ses expériences sur le vaporisage, sur le tissu blanc, sur le mordançage, sur les eaux de lavage, sur les lessives, les chaux, les acides, le chlorure de chaux et tous les agents mis en usige dans
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- le procédé de blanchiment usité, et arrive finalement à cette conclusion : )
- Cause de l’accident
- Par élimination , nous sommes arrivés à conclure que l’eau seule peut occasionner l’accident.
- L’atelier du blanchiment, situé le long du canal usinier, puise ses eaux de lavage, au moyen de pompes centrifuges, dans une saignée parallèle au canal dont elle reçoit directement l’eau.
- L’analyse de cette eau démontra qu’elle contenait du chlorure d’aluminium, et l’on reconnut que ce se! avait été enlevé du ciment enduisant la citerne, par suite d’un suintement d’eau acide provenant de l’extérieur. A ce passage des eaux acides, le ciment avait disparu.
- Une source de chlorure d’aluminium se fai-saitjour de cette manière dans l’eau puisée pour les lavages; elle ne fonctionnait que pendant le moment de la journée où les pièces, sortant de l’acide, s’égouttaient sur les dépôts, et cette intermittence coïncidait bien avec le caractère reconnu à l’accident dès le début.
- 11 se produisait une fois par jour sur la pièce qui restait engagée de midi à une heure dans le clapot de lavage final. Pincée entre les deux rouleaux, il se faisait de part et d’autre un assèchement qui concentrait le mordant et contribuait à sa fixation, tandis que la partie du boyau qui se trouvait pressée entre les deux rouleaux restait dans le même état et donnait lieu à la zone neutre que nous avons constatée entre les deux surfaces affectées de l’accident ou fondus.
- Conclusion générale
- Le tissu avait fixé du chlorure d’aluminium, qui fonctionnait comme mordant.
- (Société Industrielle de Mulhouse.)
- PROCÉDÉS DIVERS
- Verts-Méthyle Mordançage à l’hyposulfite
- Nous avons parlé dans notre précédent numéro du mordançage à l’hyposulfite de soude pour les verts d’aniline ; voici sa marche applicable au vert de méthyianiline sur matières laineuses, et les modifications du procédé pour autres textiles.
- Dissolution de la couleur
- Le vert est entièrement soluble à l’eau.
- Il est utile de faire remarquer que lorsqu’on emploie des eaux calcaires, la dissolution de vert se décolore ; la matière colorante n'est cependant pas altérée ; une goutte d’acide ramène la nuance.
- Mordançage. — Dans une barque en bois ne contenant ni cuivre ni plomb (les tuyaux de vapeur doivent être en étain), on garnit par 10 kilos de laine bien dégraissée.
- Hyposulfite de soude....... 2 kilog.
- Alun......*................ 1
- Acide sulfurique........... 0,400
- Il ne faut ajouter l’acide sulfurique que lorsque l’alun et l’hyposulfite sont bien dissous.
- On entre la laine dans ce mordant et on l’y manœuvre pendant une heure environ à une température qui ne dépasse pas 80° centigr. — Le bain, laiteux au commencement, devient limpide à la fin de l’opération.
- Au sortir du mordant, laver la laine à grande eau, puis la passer par une eau très peu alcalinisée avec de l’ammoniaque ; il faut que l’ammoniaque soit à peine perceptible à la langue.
- Teinture. — Dans une barque également sans cuivre ni plomb, on prépare le bain de vert et acide picrique suivant la nuance qu’on veut obtenir. On ajoute environ 1 kilo acétate de zinc pour 1,000 litres eau en plusieurs fois, dans le but défaire monter l’acide picrique. Si l’acide picrique montaitseul.il faudrait neutraliser le bain avec de l’acétate de soude afin de faire monter le vert.
- L’acétate de soude s’ajoute de même en plusieurs fois jusqu’à la fin de l’opération -, en tout cas, l’acétate de soude nécessaire pour neutraliser le bain ne devra pas dépasser trois fois le poids de l’acétate de zinc.
- Pour obtenir de la fraîcheur, le bain de teinture ne devra pas dépasser une température de 70° centigrades, il vaut mieux commencer à teindre à tiède.
- Après teinture, le bain ne sera pas épuisé complètement; on peut le conserver.
- Sur coton
- Mordançage. — Le coton étant bien débouilli, le mordancer pendant deux ou trois heures dans un bain, cfe sumac frais, soit 20 kilos environ sumac de Sicile pour 100 Kilos coton -, rincer et lordrei
- Teinture. — On teint dans un bain garni de deux tiers du colorant qu’on veut mettre; ne pas dépasser 45 à 50° centigrades. Apiès vingt minutes, on lève le coton pour y ajouter le dernier tiers du colorant.
- On peut aviver la nuance en mettant un peu d’acide acétique dans le bain, à la fin de l’opération.
- Sur laine et coton
- Préparation. — Le tissu bien dégraissé, mordancer pendant une demi-heure dans un bain de 50 à 100° centigrades composé comme suit :
- Hyposulfite de soude.......... 2 kg.
- Alun.......................... 1
- Acide sulfurique.............. 0,400 g.
- Avoir soin de ne pas entrer plus chaud que 50° et n’élever la température que peu à peu.
- Puis laver, mordancer le coton au sumac, et laver de nouveau.
- Teinture. — On garnit le bain de teinture de vert et d’acide picrique suivant la nuance et la hauteur de ton que l’on veut obtenir, plus 1 k. d’acétate de zinc par 1,000 d’eau ; après vingt minutes de teinture, saturer le bain, qui est acide, par 3 kilog., au maximum, d’acétate de soude ; on ajoute ce sel en plusieurs fois dans le but de faire monter le vert qui ne se fixe que difficilement sur le tissu dans un bain acide. ...
- Sur soie
- Teinture. — Prendre 75 parties eau et 25 parties vieux bain de savon ; rendre le bain légèrement piquant par une petite addition d’acide acétique. Chauffer à 40° ou 50°. Ajouter le vert.
- Après teinture rincer sur un bain neutre et tordre. Pour jaunir la nuance, passer la soie sur un bain froid d’acide picrique en ajoutant un peu d’acide acétique pour donner du craquant à la soie. Si l’on met trop d’acide acétique, on fait tomber le vert.
- Bleus spéciaux pour coton Poirrier et Dalsace
- Nous avons précédemment donné des échantillons et le mode d’application de ces bleus (Revue de la Teinture 1889, p. 127).
- Ces couleurs se fabriquent aujourd’hui sous les cinq marques :M — MR — MRB — MR BB-MRBB B.
- Voici quelques indications complémentaires sur leur emploi :.
- La proportion moyenne du colorant est de 2 0/0 des cotons à teindre.
- Ces matières colorantes teignent sur coton mordancé au tannin et fixé à l’émétique, ainsi que nous l’avons indiqué.
- La durée de la teinture est de une heure environ.
- Il est préférable d’entrer vers 25 degrés, de monter à 80 degrés en demi-heure, et de s’y maintenir 25 à 30 minutes.
- Dans ces teintures, l’addition d’une petite
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- quantité d’alun donne de bons résultats pour les unis.
- Apprêt au savon de résine
- Le savon de résine, introduit dans les apprêts leur donne de la fermeté sans les rendre cassants (surtout en y ajoutant de la glycérine). et les rend moins susceptibles à l’action de l’eau.
- Les inconvénients sont l’alcalinité du mélange ne permettant pas de les employer sur toutes couleurs et leur faible brillant qui, du reste, n’est pas toujours un défaut.
- On prépare ainsi ces apprêts :
- Soude caustique................ 100 p.
- Eau........................... 300 p.
- Après dissolution, ajouter peu à peu :
- Résiné (colophane).............. 200 p.
- Chauffer jusqu’à dissolution claire; laisser refroidir et ajouter :
- Empois de fécule (à 60 g. p. litre). 150 p. Eau.............................. 300 p.
- Mélanger le tout en s’aidant de la chaleur ; ce mélange constitue l’apprêt.
- Suivant les besoins, on peut y ajouter :
- Glycérine................ 10 à 15 p.
- Cet apprêt a, au moins, l’avantage d'être économique.
- Teinture des feutres Nuances mode (à La foule)
- Nous lisons dans le Moniteur de la Chapellerie :
- Décidément les chapeaux couleur claire, abandonnés depuis plusieurs années, sont généralement adoptés aujourd’hui.
- Ces nuances, en général, sont à peu près les mêmes que jadis, il n’y a principalement que la dénomination de changée ; ce qui est avantageux pour le fabricant, c’est que la plupart de ces nuances sont à la foule dont nous donnons ci-après quelques formules.
- Nuances Bismarck.
- Dans une chaudière à 6 places, mettre les substances ci-après et fouler à l’acide.
- Cachou brun en poudre....... 850 gr.
- Rocou en pâte.................. 250 —
- Orseille ........................ 5 —
- Cristaux de soude................ 5 —
- Bouillir préalablement le rocou avec moitié
- de son poids de cristaux de soude.
- Autre recette
- Rocou [prép. comme ci-dessus) 200 gr.
- Cochenille ammoniacale 25 —
- Orseille 10 —
- Acide picrique 5 —
- La cochenille peut se remplacer par 5 gr-
- de fuchsine.
- Autre Bismark pour basses qualités
- Rocou (préparé)............... 100 gr.
- Plombagine rouge.............. 500 —
- — noire............. 4 . 200 —
- Terre de Cologne................ 1 kil.
- Avec ces compositions, on peut obtenir toutes les nuances du moment, qu’il n’y a qu’à ajouter un peu d’orseille et plombagine noire et quelques gouttes sulfate d’indigo pour avoir plus foncé.
- La première recette peut servir pour imper teint à la chaudière.
- Autre, aux marrons d'aniline
- Quant aux marrons et bruns d’aniline, ce n’est qu’avec de grandes précautions qu’ils peuvent être utilisés en chapellerie. Voici des renseignements bien simples, mais qu’il est nécessaire d’observer :
- Il faut délayer le brun dans l’eau bouillante, puis étendre d’eau bouillante encore jusqu’à ce que le brun soit bien dissous. 11 faut avoir soin de ne pas ajouter l’eau trop vite, car alors la couleur ne se dissout pas et tombe au fond du vase.
- Un peu d’acide chlorhydrique facilite la dissolution. La laine doit être parfaitement dégrossie au carbonate de soude ou au savon, et rincée à l’eau chaude. On teint en acidulant légèrement le bain avec acide sulfurique et du sulfate de soude en aiguille. La température doit être de 90 degrés.
- Le brun peut se combiner avec toutes les teintures de bois ou extraits de bois.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- AFFAIRE GRAWITZ
- A ROUEN ET A DOUAI
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- M. Grawitz jouit de son reste ; ses brevets vont prochainement expirer : son premier échoit fin septembre prochain, et il est la base de l’édifice, quoiqu’elle ait été bien défigurée par des additions successives, où, mettant en pratique la théorie des substitutions, l’auteur n’est pas resté, cependant, dans le type primitif.
- Ces brevets vont donc prendre fin, et Grawitz profite de leurs derniers jours pour semer des procès à droite et à gauche, et essayer d’en tirer encore quelques profits.
- En même temps que ceux pendants à Caen et à Rouen, il suit son appel à Douai, contre les industriels de Roubaix et de Tourcoing et là il ne se borne pas à poursuivre des teinturiers, mais à y impliquer des fabricants de tissus, qui n’ont nullement demandé que leurs noirs d’aniline soient faits par un procédé ou par un autre.
- Bientôt il attaquera les consommateurs portant des étoffes teintes par son soi-disant procédé, et les ouvriers teinturiers, tisseurs et tailleurs complices de prétendues contrefaçons.
- Voici où en sont les procès de Rouen et de Douai :
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN
- M. le substitut Méret a donné ses conclusions (1).
- Le magistrat refait d’abord l’historique des noirs d’aniline, en avançant que tous les devanciers de Grawitz faisaient ce noir par « la voie sèche ».
- Il affirme que Grawitz a imaginé le kbain plein ;
- Que la prétention du susdit d’opérer suivant les équivalents chimiques a bien sa valeur ;
- Que le noir Grawitz a une supériorité réelle par son inverdissabilité.
- Ceci étant, Grawitz réclame à bon droit, comme sien, le procédé qui fait l’objet de ses brevets ; mais est-il un véritable inventeur, ou seulement un plagiaire? Le ministère public reconnaît les procédés « singuliers » à l’aide desquels Grawitz a fait ses prétendues découvertes, mais, dit-il, il est impossible d’en tenir compte au point de vue juridique.
- Le ministère public examine les antériorités invoquées, et ne s’arrête qu’à celle de Bobœuf. Le brevet Bobœuf, dit-il, est d’une nature telle qu’on peut lui faire dire tout ce qu’on veut. Il compare ses indications avec celles des brevets Grrawitz, et sans conclure, quant au fond, dit que si le procédé Bobœuf avait été si parfait, on n’aurait pas attendu de longues années pour en faire usage.
- Quant aux pratiques personnelles :
- M. Méret estime qu’il y a de grandes probabilités que M. Fauquet usait d’un procédé de noir ayant de grandes analogies avec ceux de Grawitz, mais que ce sujet ne peut être simplement présumé, et qu’il faut l’établir par voie d’expertise.
- C’est donc une expertise nouvelle, et non une enquête, que souhaite le ministère public. La cour de Caen vient de statuer dans ce sens ; elle a réformé sur ce point la décision du tribunal de Domfront qui, s’appuyant sur des expertises déjà exécutées, avait proclamé les droits de Grawitz.
- M. Méret n’a pas reculé devant la discussion technique, et malgré que nous ne partagions pas ses appréciations, nous devons reconnaître qu’il a fait montre de connaissances chimiques très réelles. Peut-être est-il heureux d’avoir une occasion de les exposer.
- COUR D’APPEL DE DOUAI
- Les débats devant la cour d’appel ont commencé le 6 mai. En voici les principaux faits :
- La procédure.
- En 1885, M. Grawitz a commencé, en vertu d’ordonnances de M. le président du tribunal
- (1) Voir la Revue de la Teinture des 10 et 25 avril (p. 41 et 50) pour les plaidoiries et l’exposé de l’affaire.
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- 1 ont coi* jrincipa(S
- en ve(" a tribul!i
- civil de Lille, des constats, descriptions ou saisies chez ces derniers. II les a ensuite assignés devant ce tribunal, se plaignant de contrefaçon. Ce sont, d’une part, M. Fiévet-Deli-mal, de Roubaix ; Mme veuve Foveau-Pié-danna, de la même ville ; M. Humbert-Drino, MM. Campion frères et soeurs, de Tourcoing, et, d’autre part. MM. Holbecq-Detchemendy et MM. Lehoucq et Bourgeois, de Tourcoing ; M. Dubar-Delespaul et M. Mulliez-Eloy, de Roubaix.
- Par jugement du 11 janvier 1887, les juges de Lille ont ordonné une expertise et l’ont confiée à MM. Decaux, sous-directeur des teintures des Gobelins ; Bardy, directeur du laboratoire de l’administration des contributions indirectes, et L’Hôte, chimiste, tous trois à Paris.
- M. Grawitz interjeta appel de cette décision. II aurait voulu que la Cour, devant laquelle fut discutée les 2, 3 et 4 mai 1887, lui donnât immédiatement gain de cause sur la validité de ses brevets, en considérant l’expertise ordonnée comme superflue à cet égard, et en se contentant de celles de MM. Friedel, de Luynes et Jungfleisch, faite dans le procès antérieur avec MM. Wibaux-Florin et Gaydet père et fils.
- Cette prétention de M. Grawitz ne fut pas admise par la Cour de Douai. Celle-ci, par arrêt du 9 mai 1887, confirma le jugement de janvier précédent.
- MM. Decaux, Bardy et L’Hôte accomplirent leur mission. Ils ont dressé un rapport faisant à la fois connaître l’opinion de la majorité et l'avis de la minorité d’entr’eux.
- Après le dépôt, de ce rapport, l’affaire revint devant le tribunal de Lille.
- Jugement du 29 juillet 1889.
- (Première instance)
- Il est ainsi conçu en son dispositif :
- « Annule les brevets et certificats d’addition sus-viséé, mais en tant seulement qu’ils sont relatifs à la teinture des tissus en noir d’aniline en bain plein, dans les conditions -ci-dessus décrites ;
- [ « Déboute, en conséquence, Grawitz de son action en contrefaçon ;
- « Le condamne à payer aux défendeurs, à titre de dommages-intérêts, savoir : à Humbert, à Campion, à Fiévet-Delimal et à la veuve Foveau-Piédanna, à chacun d’eux la somme de 1,000 fr. avec intérêts judiciaires, et aux quatre autres défendeurs, aussi à chacun d’eux, la somme de 500 fr. avec intérêts judiciaires ;
- « Autorise en outre les défendeurs, à titre de supplément de dommages-intérêts, à faire insérer le présent jugement dans quatre journaux à leur choix, aux frais du demandeur, sans que le coût de ces insertions excède la somme de 1,000 fr.;
- « Condamne Grawitz en tous les dépens. »
- Quant aux motifs de cette décision, ils rappellent que M. Grawitz a revendiqué la propriété d’un procédé de teinture ainsi défini par lui :
- « En mélangeant un sel d’aniline et un sel métallique oxydant, teindre à bain plein, en noir montant directement sur la fibre textile, et pouvant, suivant la durée de l’opération,
- pousser jusqu’au noir parfait et inverdissa-ble, l’opération commençant à froid, pour s’achever au besoin à l’aide de la chaleur. »
- Les premiers juges déclarent que les experts se sont transportés chez les teinturiers où ils ont constaté que les teintures s’effectuaient dans « des terrines ou des petits baquets où l’on mélangeait de l’huile d’aniline, du bichromate de soude, de l’acide chlorhydrique et dans lesquels on foulait le coton à la main, en levant et en replongeant alternativement le tissu, et que la durée de l’opération, pour arriver au noir, était de 85 secondes à 3 minutes environ » Les experts ont, en majorité, reconnu ce mode d’opération conforme à un procédé décrit par Bobœuf, dans un brevet du 15 juillet 1865, tombé dans le domaine public. Ils estiment que M. Grawitz s’est inspiré des brevets antérieurs, sans y apporter aucune idée nouvelle ou originale.
- Le tribunal discute ensuite le brevet Bo-breuf, en repoussant l’interprétation que M. Grawitz lui donne. 11 arrive à cette conclusion qu’il est établi « que le système de bain plein « appliqué à la teinture des tissus en noir « d’aniline, avait été vulgarisé dix ans avant « que Grawitz ait cherché à s’approprier ce « procédé de teinture en l’encadrant dans « une nouvelle formule. »
- En appel (affaire actuelle).
- M. Grawitz appelle de ce jugement. Il est présent à l’audience. Il a pour avocat M° Pouil-let, du barreau de Paris, accompagné à Douai par son sécrétaite Mc Maillard.
- M° H. Allart, du même barreau de la Seine, et M° de Beaulieu, avocat à la Cour de Douai, qui assiste à l’audience ce dernier, sont chargés des intérêts des teinturiers. Me Gustave Théry, de Lille, plaide pour les fabricants.
- Dispositif des conclusions Grawitz.
- « Par ces motifs,
- « Dire que le procédé de teinture à bain plein, en noire d’aniline inverdissable, est l’invention de Grawitz ;
- « Dire que la teinture à bain plein, revendiquée par Grawitz, est constituée par la teinture de la fibre dans le mélange, dans la proportion des agents chimiques, de l’aniline et d’un sel métallique oxydant soluble, notamment du bichromate de potasse ;
- « Dire que la teinture en noir d’aniline inverdissable à l’air et à la lumière est le résultat, non-seulement d’une double décomposition, mais encore d’une oxydation progressive suivant la phase première de la double décomposition, à la condition d’observer la proportion des équivalents chimiques ;
- « Dire que le caractère chimique du noir ainsi obtenu sur tissu, outre qu’il est inverdissable à l’air et à la lumière, est d’être insoluble dans l’aniline, l’acide phénique et les huiles essentielles et saponifiables.
- « Dire que Bobœuf n’a décrit que la teinture en liqueurs séparées et non la teinture à bain plein ;
- « Dire que son procédé repose sur l’emploi des doubles décompositions sans oxydation et sur l’instantanéité ;
- « Dire que le noir obtenu par Bobœuf, de quelque façon qu’il l’obtienne, a pour carac-
- tère d’être soluble dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifiables ;
- « Dire, en tout cas, que le noir inverdissable étant le résultat d’une proportion déterminée des agents employés, le brevet Bobœuf qui ne donne aucune proportion, ne peut constituer une antériorité au brevet Grawitz, qui repose, au contraire, sur l’emploi des proportions des équivalents chimiques...
- « Dire que les intimés sont contrefacteurs du procédé de teinture à bain plein et tout au moins du procédé spécial décrit dans l’addition du 22 mars 1877.
- « Subsidiairement, en ce point, admettre Grawitz à prouver les faits suivants par expertise ou par enquête :
- « 1° Les quatre teinturiers intimés n’employaient pas le procédé de teinture à bain court, en petites terrines, qu’ils ont décrit dans leurs conclusions ; — 2° Ce procédé n’a jamais été mis en œuvre chez eux que lors des expériences faites devant les experts, au cours du procès ; — 3° Le procédé employé par eux était celui-ci : Dans un mélange d’un sel d’aniline et de bichromate de potasse, mis dans les proportions des équivalents chimiques, ledit mélange placé lui-même dans une barque munie d’un injecteur à vapeur ; la teinture avait lieu d’abord à froid pendant environ une heure, puis à chaud, le bain porté au bouillon, pendant une demi-heure environ ; — 4° Ce dernier procédé était suspendu chaque fois que la visite des experts était annoncée ; — 5° L’un des quatre teinturiers intéressés s’est vanté d’avoir su mettre les experts dedans.
- « Ordonner l’enquête sur les faits articulés, contre-enquête réservée.
- Plaidoirie de 1* Pouillct.
- Les conclusions ci-dessus nous dispensent de nous étendre longuement sur cette plaidoirie, que nous avons déjà entendue à Rouen. Empruntons-lui seulement quelques indications qui les complètent.
- Nous ne reviendrons guère sur le brevet Bobœuf. Son titulaire cessa d’en payer les annuités dès 1866. M. Grawitz prétend que ce ne fut pas à raison du prix de l’aniline, car elle ne valait plus alors que 4 fr.
- La discussion porte principalement sur la phrase suivante de ce brevet : « D’après ce qui vient d’être expliqué, on comprend que l’on pourrait également teindre des tissus ou obtenir des précipités, en versant un sel d’aniline neutre ou ordinaire dans un sel (chro-mate et bichromate par exemple) que ce sel ne précipiterait pas en rinçant ensuite en eau acidulée ou en ajoutant de l’acide dans les dissolutions mélangées. »
- La Cour d’Angers aurait donné gain de cause à M. Grawitz, en se fondant sur ce que des antériorités doivent être démontrées d’une façon certaine et ne sauraient, être douteuses et équivoques.
- Devant le tribunal de Rouen la question est actuellement pendante, l’affaire viendrait d’être plaidée, mais la décision ne serait pas encore rendue. Le ministère public aurait conclu à l’expertise.
- Par la Cour de Caen, une nouvelle expertise
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- a été ordonnée sur la demande des adversaires de M. Grawitz, le 23 avril dernier.
- A Douai, Me Pouillet tend principalement, et à son tour, à une expertise nouvelle, au cas où la Cour ne jugerait pas pouvoir, comme les magistrats d’Angers, valider de suite les brevets, en se basant sur le caractère douteux et équivoque de l’autorité invoquée.
- L’avocat de M. Grawitz manifeste l’intention de prendre désormais, partout où des procès sont engagés, des (conclusions semblables, pour que les experts nommés par la Cour de Caen soient chargés de toutes les expertises, pour que M. Grawitz se rencontre à la fois, devant eux, avec tous ses adversaires. (A suivre.)
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Un bureau de conditionnement
- à Sedan. — La Chambre de commerce de Sedan a été saisie d’une pétition de fabricants demandant la création à Sedan d’un bureau de conditionnement public pour les laines, blousses, déchets, fils peignés et cardés. Elle a aussitôt nommé une commission de quatre membres à l’effet d’étudier les moyens pratiques de donner une suite satisfaisante au vœu des signataires.
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- Chambre syndicale des teinturiers dégralsseurs de Lyon. — Nous avons reçu les statuts de ce groupe professionnel.
- L’article premier surtout est à signaler et à proposer comme exemple aux autres Chambres de la corporation ; il dit :
- « Pour être admis dans la Société, il faut être établi, exercer la profession de teinturier et de dégraisseur, et être reconnu faisant son travail. »
- Nous noterons aussi que la cotisation des membres adhérents n’est que de six francs par an.
- La Chambre de Lyon rend, d’ailleurs, tous les services qu’on peut attendre d’institutions de ce genre : renseignements à ses membres, placement d’ouvriers, secours à ceux-ci ; elle a une bibliothèque, ses documents, ses archives, etc.
- Mais elle n’est pas de fondation toute récente ainsi que nous le croyions d’abord ; elle s’est constituée en 1885, et depuis n’a cessé d’être un groupe des plus confraternels de la région lyonnaise.
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- Prix de la Société Industrielle d’Amiens. — La Société industrielle d’Amiens a mis au concours pour l’année 1889-1890, les questions qui suivent, que nous extrayons de la liste générale :
- Une Médaille d’Or, à l’inventeur d’un bon parement pour tissage mécanique dont le prix de revient permette de l’employer avec avantage dans la fabrication des tissus de lin, de coton ou de laine.
- Une médaille d’Or, pour une amélioration importante dans le blanchiment de la laine ou de la soie.
- Une médaille d’Or, au meilleur mémoire sur le blanchiment du chanvre et des jutes, comprenant une étude théorique et l’examen des diverses méthodes employées dans la pratique industrielle.
- Une médaille d'Ori pour un moyen d’aug-
- menter la solidité des matières colorantes artificielles dans la teinture des matières produites par les industries locales.
- Une Médaille d’Or, à la personne qui trouvera, pour les velours d’Utrecht et les velours de coton, un mode de piétage ou un apprêt réalisant une amélioration sérieuse sur les procédés actuellement en usage dans le Departement.
- Les concurrents ne sont pas tenus de faire connaître la composition de l’apprêt qui réalisera les conditions ci-dessus. Us devront seulement présenter leurs pièces, déclarer leur prix de vente et justifier que ces pièces ne sont pas obtenues par des moyens exceptionnels, mais qu’elles appartiennent à une fabrication courante.
- Une Médaille d’Or, pour une composition chimique qui s’appliquerait, au moyen de caractères d’imprimerie, sur les chefs des pièces de tissus de laine ou de coton, et qui serait encore apparente après les opérations de dégraissage et de teinture.
- Questions laissées au choix des concurrents. — La Société accordera une médaille d’or pouvant atteindre la valeur de deux cents francs, à tout mémoire qui lui paraîtra mériter ce prix.
- Les candidats auront toute liberté de choisir leurs sujets, pourvu qu’ils rentrent dans les études des divers comités : 1° Arts et Mécanique ; 2° Fils et tissus; 3° Histoire naturelle, Physique, Chimie et Agriculture, h° Commerce et Economie politique et sociale.
- —o—
- Chambres de commerce françaises à l’étranger. — La Chambre de Barcelone a résolu d'organiser, en faveur des fabricants français, un nouveau mode de renseignements généraux qui lui paraît être d’une très grande utilité pratique.
- Elle se tient à la disposition de ceux qui, désirant exporter en Espagne quelques-uns de leurs produils, voudraient être préalablement renseignés sur les produits similaires étrangers déjà connus dans la région.
- 11 leur suffira, pour cela d’adresser directement à la Chambre de Barcelone des échantillons de leurs produits, en les accompagnant d’une demande de renseignements signée par le Président de la Chambre de leur circonscription.
- Ces échantillons, minutieusement examinés leur seront retournés directement avec une note explicative sur tout ce qui paraîtra devoir intéresser l’expéditeur, et, sur sa demande, il y sera joint des échantillons, pour faciliter la comparaison.
- La Chambre française de Montevideo a pris une mesure analogue, tout en maintenant son opinion sur les avantages que les fabricants ont à faire voyager des représentants.
- Les commerçants français qui, désirant exporter leurs marchandises dans l’Uruguay, voudraient être renseignés sur les articles similaires étrangers déjà connus dans la région pourront donc adresser directement leurs échantillons à la Chambre de commerce française de Montevideo, en les accompagnant d’une demande de renseignements contresignée par le président de la Chambre de commerce de leur circonscription.
- Ces échantillons, après examen, leur seront retournés avec une note explicative ; et sur leur demande, il y sera joint des échantillons étrangers.
- Il reste entendu que si les renseignements sont gratuits, les frais occasionnés restent néanmoins à la charge de l’intéressé, la Chambre n’ayant pas deressourses suffisantes pour parer à ces débours.
- lffourdalons et matières à cita» pellerie; régime aux États-Unis.—-
- Par une interprétation favorable du t?rif des douanes, les importateurs de rubans de soie pour chapeaux étaient admis à bénéficier d’un tarif de 20 0/0 ad valorem au lieu de celui de 50 0/0 appliqué aux articles de som ou des produits dans lesquels la soie domine.
- Cette interprétation toute officieuse vient d’être confirmée par un bill en date du 18 février dernier, et comprend au droit de 20 0/0 les produits suivants :
- Tresses, nattes, bordures, bandes et plateaux en osier propres seulement à l’ornementation des chapeaux d’homme et de femme et capuchons composés de paille, de copeaux, d’herbes, de feuilles de palmier, d’osier, de crin, de baleine ou de matière végétale quelconque.
- BULLETIN FINANCIER
- DE
- L’Union Centrale de la Presse Périodique
- Le marché a fait bonne contenance au début de la semaine ; les tendances ont été tout aussi favorables dans la suite et, pour terminer, l’amélioration a été moins appréciable.
- Sur le Crédit Foncier pour fin juin, il y a des achats de primes à 1320 et 1325. Les transactions sur la Banque d’Escompte continuent à être tout-à-fait nulles. On parle d’une émission prochaine. Le Crédit Industriel gagne 12,50 fr. à 612. Il a donc regagné entièrement le coupon détaché il y a quinze jours, i La Société Générale, déjà en progrès la semaine dernière, gagne de nouveau une légère avance. Les transactions sont plus nombreuses que précédemment ; mais nous engageons le public à se méfier du bruit d’après lequel le Conseil d’administration aurait l’intention de provoquer la mise au porteur des actions. La Banque Parisienne, que l’on avait poussée à 365, retombe très lourdement à 340. C’est tant pis pour les acheteurs ; nous leur avions conseillé d’attendre les explications promises au sujet de la situation de la Société. Ils n’ont pas su modérer leur impatience; ils voient ce qu’il leur en coûte. Le Crédit Mobilier conserve ses cours.
- Les chemins de fer sont fermes. Le Nord est â 1832,50 fr., le Lyon à 1397,50 fr., l’Orléans à 1423,75 fr., le Midi à 1250 fr., l’Ouest à 985 fr., l’Est à 840 fr.
- L’action des Wagons-Lits est délaissée à 540 fr.
- Les titres de la Société des Mines d’or de Carisa sont à ce moment l’objet d’une reprise sur le marché des valeurs en banque. La Société vient de se reconstituer au total de 4 millions 500 000 fr., et les actions sont au capital de 25 fr. Jules de Meeus.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)^
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- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique : Lyon, St-Etienne, Laval. — Noir grand teint sur draperie. — Revue sommaire des Irrevets d’invention.
- Procédés divers: Bleu azoïque ; Noir d’aniline; Diverses méthodes ; Teinture du jute ; Epreuve des teintes.
- Chronique Industrielle. — Affaire Grawitz à Rouen et à Douai. — Brevets d’invention. — Renseignements commerciaux. — Informations et Faits divers. — Bulletin financier.
- CHRONIQUE
- La plus grande préoccupation des fabricants, à propos des projets du nouveau régime économique, est la question des droits sur les matières textiles premières.
- Un groupe considérable et puissant pousse à l’adoption d’un droit sur la laine, et ce groupe est celui de l'agriculture, qui rallie de très hautes personnalités et de grands propriétaires fonciers ; on ne saurait contester qu’il ait une grande influence dans les conseils du Gouvernement.
- L’industrie de la soie est également menacée par les memes agissements.
- Pour y résister et pour sauver nos industries textiles fort compromises par ces projets, des comités se forment à Paris et dans les villes à fabrique, à l’effet de défendre les intérêts de ces industries.
- Des délégués de ces différents comités ont tenu, cette semaine, une réunion à Paris et ont jeté les bases d’un comité central qui sera dénommé Comité central des industries nationales de la soie et de la laine, et aura son siège 8, rue d’Aboukir, à Paris.
- M. Georges Berger, député de la Seine, a accepté la présidence de ce comité central ; les présidents des comités régionaux ont été nommés vice-présidents ; ce sont : MM. Louis Cordonnier pour Roubaix, François Ma-surel-Jonglez pour Tourcoing, Gousset pour Reims, Boussus pour Fourmies, Léon Legrand pour Paris, Chavent pour Lyon, Giron pour Saint-Etienne, Jury pour Saint-Cüamond, Isaac pour Calais.
- Le comité lainier de Tourcoing a, de
- son côté, réglé les conditions d’une sorte d’enquête économique, à laquelle il sera procédé par le secrétaire administratif, et qui aura pour but d’établir, au moyen de statistiques précises, l’importance industrielle et commerciale de Tourcoing à fa:.re valoir, en temps opportun, près des pouvoirs publics.
- Les membres ont ouvert une souscription pour subvenir aux frais de la lutte, et qui, par eux seuls, a déjà produit 20,000 fr.
- Avec de l’argent, de la propagande, et l’importance industrielle des membres de ces comités, on arrivera sans doute à contrebalancer l’influence des agriculteurs. Il est bon certainement de favoriser l’agriculture, mais non en sacrifiant toutes les autres branches de la production nationale.
- En même temps que Roubaix appuie ce mouvement, sa Chambre de commerce prend l’initiative d’un autre groupement destiné à favoriser ses progrès industriels, en proposant aux industries de sa circonscription de se grouper en syndicats, lesquels, réunis, constitueraient une société industrielle.
- Nous savons quels services ont déjà rendus des fondations de ce genre à Mulhouse, à Rouen, à Amiens, à Lille et dans bien d’autres centres des industries textiles.
- D’après le projet de la Chambre de commerce de Roubaix, ces syndicats pourraient être formés :
- 1° Des tisseurs à la mécanique y compris les façonniers ;
- 2° Des filateurs et retordeurs de laine peignée ;
- 3" Des filateurs et retordeurs de laine cardée ;
- 4° Des filateurs et retordeurs de coton, de lin et de soie ;
- 5° Des peigneurs de laine ;
- 6° Des teinturiers et apprêteurs de tissus ;
- 7° Des teinturiers et chineurs de matières premières filées et autres ;
- 8° Des liseurs et fabricants de harnais ;
- 9° Des mécaniciens fondeurs et chaudronniers.
- Les syndicats, tout en conservant
- leur initiative et leurs moyens propres, se rattacheraient à la Société industrielle par leurs délégués.
- Cette institution donnerait évidemment une nouvelle force au centre rou-baisien, déjà si prospère et si favorisé par l’esprit pratique, initiateur et entreprenant de ses industriels. Il est incontestable que sa fabrique s’étend et se développe sans cesse, alors que sur d’autres places lainières elle périclite de la façon la plus inquiétante.
- -¥• *
- Reims, notamment, doit être attentif à ce développement incessant de l’industrie roubaisienne ; la concurrence entre ces deux places ne tourne pas en faveur de la première.
- Pour le moment, toutefois, sa situation s’est relevée ; la nouveauté surtout est très occupée, mais avec peu d’affaires en unis ras ; la flanelle suit son mouvement habituel.
- A Roubaix-Tourcoing, la situation s’est aussi bien améliorée. On peut maintenant considérer les grèves comme terminées : l’apaisement se fait et la confiance amène une reprise dans les affaires.
- Fourmies a peu de demandes en tissus. On ne vend que sur époques très rapprochées et à mauvais prix.
- A Elbeuf, les affaires en tissus de laine cardée sont, en général, assez régulières, mais peu lucratives pour les producteurs. La situation des étoffes de laine peignée est plus difficile ; on s’attend cependant à une prochaine reprise.
- Le marché des soies est très indécis, et les affaires limitées aux besoins les plus urgents.
- La fabrique lyonnaise reçoit des ordres, mais peu abondants et inférieurs à ce qu’elle espérait ; toutefois, il y a toujours un certain mouvement, et les nouvelles des places de consommation donnent bon espoir. Dans les commissions pour l’hiver, les façonnés reparaissent, avec prédominence, le plus souvent, des fonds beiges.
- En général, les nuances actuelles tournent dans ce cercle des tons gris, modes, beiges, sans caractère bien spécial, telles encore que l’écru, le parchemin, le mastic, mais auxquelles il faut cepen-
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- dant ajouter les verts demi-clairs, tirant sur le myrthe, et qu’on appelle : feuille naissante, printemps et acacia ; dans les chapeaux de dames, notamment, la note verte domine. Les costumes de ville conservent encore le rouge briqué que l’on a nommé : Eiffel, mais on sent qu’il est à la fin de sa vogue.
- * *
- Continuant notre revue, nous voyons à Rouen l’indienne terminer sa saison, et la fabrication du meuble bientôt se remettre en train. La rouennerie et la flanelle ont un bon mouvement, et en somme la situation générale est assez satisfaisante pour les cotonnades.
- Il faut bien, à propos de cette place, revenir sur l’inévitable G-rawitz, et tellement inévitable qu’il vient d’apparaître à Laval, où il n’a pas tardé à engager de nouveaux procès. Cet individu est une véritable calamité pour les teinturiers en coton, et même maintenant pour les fabricants de tissus, qu'il implique dans ses poursuites.
- Nous avons le souvenir du procès fameux des rouges d’aniline entre les successeurs de Yerguin et les partisans d’Hofmann ; de ceux non moins célèbres des procédés d’épaillage de M. Frézon, mais nous n’avons jamais vu autant d’avidité et d’outrecuidance que dans ces revendications abusives et si tenaces du prétendu inventeur des noirs d’aniline.
- Le tribunal civil de Rouen a rendu son jugement, le 3 courant. Tout en se prononçant pour l’expertise, contrairement aux conclusions des teinturiers demandant l’enquête , l’arrêt indique bien qu’il n’a pas en vue de limiter les moyens d’investigations et d’appréciations de la défense ; il spécifie aux experts les points qu’ils doivent déterminer, et le tribunal s’est attaché à n’en négliger aucun parmi ceux articulés par les défendeurs.
- Cette enquête ne comporte donc pas la présomption essentiellement favorable à Grawitz que nous y voyions d’abord. Il est encore permis d’espérer que la justice saura faire la part de son oeuvre et de ses droits.
- F. Gouillon
- Régime Économique
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE
- DU CONSEIL SUPÉRIEUR
- CHAMBRE DE COMMERCE DE LAOS (Extrait de sort Rapport.)
- En tant qu’industrie d’exportation, notre fabrique de soieries ne peut être que favorable
- au régime des traités de commerce basés sur des concessions mutuelles qui ouvrent plus largement les marchés étrangers à ses produits. Toutes les étoffes de soie pure entrent librement en France depuis 1860, et la plupart des nations admises au bénéfice du tarif conventionnel frappent nos étoffes similaires de droits parfois très élevés. Aucune industrie ne serait donc, semble-t-il, plus fondée à se plaindre des traités de commerce. Mais les 50 millions de francs de soieries étrangères qui pénètrent annuellement sur le marché français ne sauraient lui faire perdre de vue ses 250 millions d’exportations annuelles.
- La fabrique lyonnaise reste donc par intérêt et par raison attachée au régime des traités de commerce...
- Qumt au système de deux tarifs minimum et maximum, il est dépourvu de cet avantage de stabilité, non seulement en ce qui concerne les tarifs étrangers, mais en ce qui touche notre propre législation livrée à tous les entraînements des majorités parlementaires...
- Les tarifs différentiels, voilà ce que nos industriels redoutent par dessus tout, plus encore que les tarifs généraux élevés ; car, dans ce cas, leurs produits sont placés en état d’infériorité, non seulement quant aux produits similaires nationaux du pays d’importation, mais encore à l’égard des produits des autres nations concurrentes bénéficiaires d’un tarif de faveur.
- Le différend fronco-italien nous en fournit un exemple. Q îoique le tarif de représailles de ITtalie n’ait été appliqué qu'au 1er mars 1888, nos exportations de soieries ont fléchi de 8,883,000 fr. en 1887, et de 3,382,000 fr. en 1888. Et il n’est pas douteux que, malgré des droits aussi élevés, nos ventes à la Péninsule n’auraient pas subi une chute aussi désastreuse, si la Suisse, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie n’avaient pas bénéficié, par surcroît, des avantages de droits plus réduits.
- Cet écueil des tarifs différentiels justifie la clause si souvent critiquée de la nation la plus favorisée inscrite dans le traité de 1860 et dans tous ceux qui l’ont suivi.
- On répète souvent que l’Allemagne, armée contre nous par l’article 11 du traité de Francfort, ne signe de traité avec tarif avec aucun autre pays afin de se dérober aux conséquences de cet article 11 en ce qui nous concerne. Rien n’est moins exact. L’Allemagne a signé en 1888, avec l’Autriche-Hongrie et la Suisse, des traités dont les dispositions nous sont applicables et dont notre fabrique de soierLs notamment a recueilli les avantages.
- De même, les concessions que l’Autriche-Hongrie a faites de son côté à l’Allemagne ont été applicables aux produits français, conformément à notre arrangement du 18 février 1884.
- Dans cette circonstance, la clause de la nation la plus favorisée a donc tourné doublement au profit de nos exportations...
- Tout en faisant les réserves nécessaires pour les erreurs commises au point de vue fiscal, comme dans le traité franco-espagnol, et malgré la sévérité trop méritée avec laquelle on peut juger les traités de 1881, notre chambre de commerce représentante d’intérêts commerciaux et non pas de doctrines économiques, reste attachée au régime des traités, en appelant de ses vœ ix une réaction contre le courant protectionniste qui domine presque exclusivement aujourd’hui. Elle persiste à demander que, sous le contrôle toujours réservé du Parlement et après enquête préalable auprès des industries intéressées, de nouveaux traités soient négociés dans le sens le plus libéral possible, et que nos négociateurs ne soient pas entravés par la fixation d’un tarif minimum irréductible.
- CHAMBRE DE COMMERCE DE St-ETIENNE [Extrait)
- La Chambre et les industries qu’elle représente sont d’accord puur demander que les traités actuels soient dénoncés.
- Les conventions faites il y a dix ans ne sont pas celles qui seraient faites aujourd'hui est donc indispensable que notre pays recouvre sa liberté d’action.
- La rubannerie, qui est la plus impartante industrie de la légion, ne recLme aucune augmentation au tarif général actuel. Bien au contraire, eùe demande le droit d’importer en franchise, non seulement la soie, mais tous les filés qui lui servent de matières premières.
- La Chambre estime que la clause du traitement de la nation la plus favorisée devra être inscrite dans les nouveaux traités de commerce ; elle en est, du reste, la conséquence naturelle.
- La Chambre demande qu’il soit bien établi dans les nouveaux traités que cette clause de là nation la plus favorisée ne donnera aucun droit aux conditions faites par la loi à ses colonies ainsi qu’aux pays soumis a notre protectorat.
- La Chambre est d’avis que les traités de commerce qui pourraient être contractés ne devraient pas l’être pour plus de cinq ans. Grâce aux progrès de la science moderne, grâce aux facilités de transports, il se produit de telles transformations dans les moyens de production qu’il serait imprudent de se lier pour une longue période.
- CHAMBRE DE COMMERCE DE LAVAL
- [Extrait)
- La fabrication des tissus de Laval a traversé depuis trente ans de bonnes et de mauvaises années, suivant l’état des affaires, suivant que la température les favorisait, sans que les traités de commerce aient eu une infhence marquée.
- Les produits de la fabrique de Laval, quj sont des tissus de coton ou de fil, s’exporten
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- Tl
- dans les pays chauds, dans l’Amérique du Sud principalement ; [ exportation s’en fait en grande partie j. ar l’intermédiaire de maisons de Paris, dont beaucoup sont de nationalité étrangère, peu disposées à donner la préférence aux articles de Laval. Il faut tout le goût incontestable de nos fabricants, l’habileté de nos ouvriers, pour les faire accepter en concurrence des articles allemands, anglais, belges, qui sont produits a bien plu* bas prix.
- Quelques fabricants, par leur énergie, ont réussi également à se créer des relatione directes en Algérie, en Tunisie, en Italie et dan3 les autres pays riverains de la Méditerranée.
- Tels sont les motifs de l’augmentation du chiffre de l’exportation depuis 1860.
- Quant aux classifications, nous voyons peu de choses à changer au tarif général. Cel e des filés de coton nous paraît seule défectueuse, en ce sens que les séries sont trop nombreuses. Les producteurs étrangers en profitent très largement pour les numéros les plus élevés de chaque série. Nous citerons, par exemple, le N° 30 (66,000 m. au kilo) qui est soumis au même droit que le N° 20 1/2 (41,000 mètres au kilo), bien que la façon du N° 30 coûte 50 6/0 plus cher que celle du N° 20 1/2. Pour y remédier, il faudrait établir les séries par 10,000 mètres au kilo (au lieu de 20,006 mètres), ou, ce qui serait mieux encore, faire un tarif au numéro ; les filés payant, par exemple, de un centime à un centime et demi par numéro, sauf pour les N°* 2 et au-dessous qui paieraient un droit fixe.
- Dans sa conclusion, la Chambre de Laval ne s’élève pas trop contre l’établissement de droits sur les matières premières; elle demande le tempérament du drawback et repousse absolument le système des admissions temporaires.
- NOIR GRAND TEINT
- SUR DRAPERIE
- Ce procédé qui vient d’être donné par un journal s’adressant à nos industries, doit remonter à une trentaine d’années au moins. Cela se voit par son allure générale, par sa rédaction même qui sent son 1840, et par le choix des produits indiqués, î Nous le reproduisons pour quelques détails de manipulations encore utilisables.
- Les draps destinés à être teints en beau noir recevront d’abord un pied de bleu pers, c’est-à-dire le plus foncé qu’il est possible. On lavera au sortir de la cuve, et on fera bien dégorger au foulon. Par la, on n’aura point à craindre, d’une part, que la chaux qui a servi à monter la cuve de bleu s’attache à l'étoffe, et de l’autre, que le noir tiche le linge ou les mains.
- Cela posé, pour 50 kilogrammes d’étoffe, on fera bouillir pendant deux heures, dans une chaudière chargée d’une quantité d’eau suffi-
- sante, 5 ki'ogrammes de bois de campêche et autant de noix de galle.
- Ce bain étant préparé, on en mettra le tiers dans une autre chaudière, et, après y avoir ajouté 1 kilogramme de vert-de-gris, on y passera l’étoffe, pendant deux heures, ayant soin de tenir le bain très chaud, mais sans \ bouillir.
- On relève alors le drap, et l’on verse dans la chaudière un second tiers du bain, avec lx k logrammes de vieille couperose du commerce (c’est à-dire qui a été exposée à l’air j pendant un certain temps). On retire le feu, * on attend que le sel ferrugineux soit bien dissous, puis on passe l’étoffe dans ce nouveau bain, pendant une heure ; on relève ensuite, et l'on évente.
- On met dans la chaudière le troisième tiers du premisr bain, on ajoute une dizaine de kilogrammes de sumac, et l’on fait jeter un bouillon au bain ; on y met un kilogramme de couperose, on le rafraîchit avec un peu d’eau froide, on y passe l’étoffe pendant une heure, on lève ensuite, on évente, on remet encore en chaudière, et l’on y mène l'étoffe pendant I une heure. On relève alors, on lave à la rivière, et l'on fait dégorger au foulon, jusqu’à ce que l’eau sorte claire. On donnera de la douceur à l’étoffe, et l’on assurera tout à la fois le noir, en terminant l’opération par un bain frais de gaude qui aura été porté au bouillon, et que l'on aura rafaaîcht ensuite avant d’y passer le drap. -
- Malgré cette précaution, l'étoffe sera encore rude au toucher ; on ne parviendra à lui conserver toute sa douceur et sa souplesse qu’en supprimant le sulfate de fer ou la couperose, et en lui subslituantie pyrolignate de fer, que Tou emploiera dans la proportion de 1/19, relativement à la quantité d’eau nécessaire pour former le bain où l’on doit passer l’étoffe.
- Le procédé que l’on vient d’indiquer convient parfaitement pour avoir un très beau noir sur des draps fins ; cependant on peut, à moins de frais, arriver à peu près au même but. Voici de quelie manière on opère :
- Le drap ayant été piété en bleu pers, on le fait bouillir pendant deux heures dans un bain de noix de galle et de bois d’Inde. On relève alors le drap, pour jeter dans le bain la couperose ou le pyrolignate de fer ; on rabat l’étoffe, et on la passe encore pendant deux heures, sans faire bouillir ; après quoi on évente, on lave, et on fait dégorger au foulon.
- On suit un procédé encore plus économique peur teindre en noir certaines étoffes communes. Au lieu de piéter en bhu, ce qui augmente beaucoup le prix du noir, on se contente de raciner, soit avec le brou de noix, soit avec la racine de noyer, et on donne ensuite la couleur noire, comme il vient d’êire dit.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Nouvelle soie artilicielle par M. E. Blanchard
- Un brevet a été pris récemment pour un nouveau procédé de fabrication de la soie artificielle qui se distingue de celui inventé par M. de Chardonnet par la nature des substances employées pour dissoudre la nitro-cellu-losp.
- Voici la manière de procéder :
- Après avoir fait subir à la cellulose (coton, fibre de bois, etc.), l’action de l’acide nitrique qui le transforme en nitro-cellulose, ou pyro-xyle, on la fait dissoudre dans de l’acide acétique glacial et on la mélange avec une solution de gutta-percha dans du bisulfure de carbone ou de colle de poisson dans l’acide acétique. On ajoute ensuite une petite quantité d’huile de ricin et de glycérine, et, après mélange intime, on fait sortir le produit visqueux ainsi obtenu par de petits orifices capillaires au moyen d’une pression de plusieurs atmosphères. On produit ainsi un filament qui traverse, dès sa sortie des orifices capillaires, un bain d’eau pur où il se coagule. De là, le filament pa=se a travers u.,e sérié de bains chimiques ae compositions variées dans le but de le puntier et de lui donner de la résistance. Ce filament est ensuite enrouié sur des tambours comme les fils de cocon et, une fois desséché, est prêt à être mis en œuvre.
- Machine à déoraisser la laine cardée mixte, par MM. Mély père et fils.
- Cette machine à dégraisser se compose de deux bacs superposés recevant par un tuyau double ou une culotte le bam de vapeur nécessaire.
- La communication de ces deux bacs est assurée par un tuyau convenablement dispose, communication que l’on peut intercepter, s’il est nécessaire, au moyen d’une bonde ou soupape placée dans le fond du premier bac. Une double série de rouleaux traverse l’intérieur des bacs, d’autres sont à l’extérieur. Entre ces rouleaux passent les rubans de laine à dégraisser. Le diamètre de ces rouleaux doit être calculé de manière à ce que la pression soit graduelle et progressive. Eu avant du bac supérieur se trouve une table sur laquelle se trouvent les supports portant les poulies dts rouleaux ; sous la même table se trouve un support auqu 1 est articulé un levier destiné,
- ! par la manœuvre d’un second levier à fourchette, a augmenter la pression des louleaux placés au-dessus.
- La série des rouleaux est actionnée par des chaînes Vauc.nson ou autres-engrenant les roues clavelées, à l’extrémité des arbres des iouleaux.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Ce dispositif indiqué, le procédé opératoire est des plus simples : le bain d’eau chaude se trouvant dans le premier bac, a la température voulue, la laine est amenée par le commencement de la série des rouleaux, passe ensuite dans le second, à la sortie duquel elle tombe dans un récipient quelconque disposé pour le recevoir.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Bleu azoïque. Azobleu.
- Cet échantillon esf^our faire suite à notre revue d'ensemble sur les procédés d’application des couleurs azoï^ues, publiée dan> nos numéros des 25 mars et 25 avril derniers (p. 31 et 48).
- Les procédés susdits s’appliquent à l’azo-bleu, et spécialement celui donné pour la ben-zoazurine, y compris la consolidation de la teinte en sulfate de cuivre.
- Le bleu azoïque est une des couleurs les plus avantageuses à employer comme avivage des bleus de cuve.
- Noir d’aniline
- Quelques-uns de nos lecteurs nous demandent de formuler pratiquement le procédé de noir d’aniline qui fait l’objet des procès G'awitz.
- Or, Grawitz n’a pas une formule spéciale, ou celles qu’il a données dans ses premiers brevets ne sont plus en usage. Il prétend revendiquer des principes », c’est-à-dire des généralités.
- Parmi tous ceux qu’il s’attribue, il en est deux aujourd’hui auxquels il s’attache particulièrement et sur lesquels roulent ses procès, parce qu’ils sont la base des procédés considérés aujourd’hui comme les plus pratiques; ce sont : 1» la teinture en plein bain (dans lequel le noir se développe entièrement) ; 2° le chauffage progressif du bain.
- Voici une formule conforme à ces principes et qui est des plus employées industriellement. L’échantillon ci-joint a été fait par ce moyen.
- On emploie, pour lOOkil. de coton
- Aniline (huile)................ 8 ki
- Acide chlorhydrique......... 30
- — sulfurique................. 3 —
- Bi-chromate de potasse.... 12 —
- On met dans la barque à teinture, d’abord
- I l’aniline,puis l’acide chlorhydrique étendu d’un I égal volume d’eau, l’acide sulfurique dilué ^ dans 5 à 10 fois son poids d’eau; enfin le bichromate dissous à l’avance et à chaud dans une quantité suffisante d’eau.
- Avant d’ajouter le bi-chromate dans le mélange, il faut toutefois avoir mis toute l’eau nécessaire au bain, afin que la réaction sur l’aniline ne se produise pas en dissolution concentrée.
- Ce bain doit être assez large pour que les cotons y baignent à l’aise.
- Il convient, d’ailleurs, de n’opérer que sur 25 kil. de cotons à la fois, 50 kil. au plus.
- Le bain étant complet, on y entre les cotons à froid ; bientôt la teinte paraît, elle est d’un vert olivâtre • alors on chauffe le bain graduellement et lentement, jusqu â 50 5 60°, température à laquelle on arrive en 30 à 45 minutes, et on reste ainsi jusqu'à ce que le noir suit bien plein et ait dépouillé tout aspect verdâtre.
- En tout, le travail dure en moyenne deux heures, mais il est susceptible de marcher plus vite ou plus lentement, suivant la concentration du bain et son degré d’acidité.
- Un excès d'acide, ainsi qu’un chauffage trop prolongé, rend le noir rougeâtre.
- Les défauts contraires donnent des noirs bleutés qui verdissent facilement.
- Il faut éviter de chauffer trop brusquement, ce qui embourberait le bain.
- Quand le noir est bien développé dans le bain d’aniline, on rince sur plusieurs eaux, on nasse au savon bouillant (où la teinte achève de se fixer), et on term ne par un dernier rinçage.
- Nous rappelons que ce procédé tombe entièrement dans les revendications Grawitz; mais il est beaucoup de nos lecteurs à l’étranger qui n’ont pas à se préoccuper de cette considération.
- Procédé rapi le
- Ce moyen s’applique encuvdtes, par passes de 5 kil. au plus.
- Le bain contient les mêmes éléments que ci-dessus, moins au début, le bichromate; ce bain est* très court, et juste suffisant pour imprégner les cotons. Il est chauffé à 50 degrés environ.
- On imbibe entièrement les cotons de la dissolution d’aniline faite à l’aide des acides ; aussitôt ce résultat obtenu, on y mélange la (sggjiution chaude de bi chromate; on rentre [es cotons, on les y lisse dix minutes, et l’on dors un noir complet.
- ;On rince, on savonne bouillant, on rince et fn sèche.
- le procédé est moins avantageux que le édent, en ce que le bain se décomposant •vite entraîne des pertes d’aniline, em-*be les fils et nécessite des lavages prolongés, ce qui ne les empêche pas de dégorger encore après.
- Procédé à froid
- Cette méthode, indiquée par M. Renard, emploie pour 100 kil. de coton :
- Aniline (huile)........ 8 à 10 kil.
- Acide chlorhydrique.. 16 à 20 —
- — sulfurique.......... 20 —
- Sulfate ferreux........ 10 —
- Bt-chioma'e............ 16 à 20 —
- L’aniline est dissoute dans l’eau, à l’aide des acides préalablement dilués, comme il est dit ci-dessus-, on y mélangé la dissolution faite à part, de sulfate de fer.
- On fait ainsi un mélange de 100 à 120 litres.
- D’autre part, on dissout à chaud le bi-chro-ma’e dans 50 à 60 litres d’eau.
- Dans le bain de teinture qui doit être court, on veise moitié de chacune de ces dissolutions; on y travaille le* cotons à froid pendant 1 heure a 1 heure 1/4; on lève et on ajoute au bain le reste des deux dissolutions, on rentre les cotons que l’on continue à teindre pendant 1 heure 1/4 encore, ce qui fait en tout 2 heures 1/2.
- Le noir doit être alors complètement formé.
- On rince, on passe en dissolution savonneuse bouillante contenant un peu de cristaux de soude ; on rince et on sèche.
- Opérer sur 50 kil. de coton au plus.
- Ce procédé, comme le précédent, engo ge beaucoup les fils, et nécessite un excès de réactifs pour la fixation du noir.
- Noir sur fond azoïque
- Pwur éviter précisément ce placage de noir qui dégorge ensuite, et donner moins d’épaisseur à la teinte avec autant d’intensité, afin de favoriser les opérations du lissage, il a été proposé de donner aux fils un pied de couleur azoïque (préférablement en rouge), et de teindre en noir par dessus ce fond.
- Deux brevets ont éié pris pour ce mode de procéder. Nous rappelons celui de M. Granhut. I
- Pour 50 kil. de coton :
- Eau...................... 2.200 lit.
- Rouge azoïque Qoit le delta-purpurine ou le
- Congo)................... 225 gr.
- Cristaux de soude...... 5 kil.
- Teindre au bouillon, 1/2 heure.
- Tordre, et sur ce fonds rouge, teindre en
- noir d’aniline avec :
- Anil ne (huile)................ 4 kil.
- Acide chlorhydrique...... 16 —
- Bi-chromate.................... 5 —
- Eau........................ 900 lit.
- Monter le bain suivant les indications plus j haut données.
- Laver, savonner, rincer, sécher.
- Il est à remarquer que le noir est ici à 8 0/0 I d’aniline, comme dans les méthodes précé-1 dentes ; il est donc tout aussi chargé quel dans celles-ci, et son dosage n’étant pas di- j
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- minué, rien ne compense l’opération additionnelle du pied de rouge. Toutefois, l’essai que nous en avons fait nous a montré que le noir monte ainsi avec une grande facilité et est bien franc.
- Inver dissabilité
- Tous les noirs ci-dessus sont donnés comme inverdissables ; mais s’ils le sont commercialement, c’eat-à-dire si les étoffes ne sont pas sujettes il verdir sur les rayons des magasins (pas indéfiniment), les réducteurs chimiques produisent ce virage au vert, et alors ces noirs pouvant être tbsés dans des étoffes laineuses devant être blanchies au soufre, il y a danger que les noirs se réduisent en vert.
- Pour assurer l’inverdissabilité absolue, il faudra à tous ces noirs un traitement supplémentaire, dont le procédé a été donné par MM. Kœchlin frères, et qui consiste en ceci :
- Préparer deux dissolutions.
- La première avec :
- Sulfate de fer 20 kil.
- Bi-chromate 5 —
- Acide sulfurique ... .. 15 à 18 lit.
- Eau .. 60 à 70 —
- La seconde avec :
- Bi-chromate .. 3 à à kil.
- Acide sulfurique.... 1 —
- Eau 10 lit.
- Pour l’emploi, monter le bain avec :
- Eau 500 lit.
- Dissolution n° 1 5 —
- — n° 2..... 2 —
- Y passer les cotons noirs, 45 minutes à une température de 75 degrés.
- Laver, savonner bouillant, laver, sécher.
- On a alors des noirs réellement inverdissables.
- Toutes ces indications , données pour le coton, s’appliquent aussi au lin, au chanvre, au jute, au china-grass et à tous textiles végétaux.
- H Sur laine, on n’a rien fait de satisfaisant avec les noirs d’aniline ; on en est encore à indiquer le mordançage préalable au permanganate de potasse, mais ce moyen affaiblit considérablement la fibre laineuse, et il n’est pas à recommander.
- Sur soie, les procédés ne sont pas meilleurs, et les noirs obtenus tournent au vert avec la plus grande facilité.
- Ce n’est donc que sur fibres végétales qu’il faut, jusqu’à présent, appliquer ce genre de noir.
- Teinture du jute
- Le jute est du ligneux presque pur, très peu incrusté, facilement altérable, par conséquent, sous l’action de l’humidité et surtout des.al-calis, mais en même temps d’une teinture non moins facile.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Les tissus de jute ne sont pas destinés à subir des lavages, leur teinture peut donc être très élémentaire, et s’obtenir par les moyens les plus simples.
- Tous les procédés usités pour le coton peuvent, d’ailleurs, être employés, chaque fois du moins qu’ils ne se font pas en bains trop alcalins, comme serait la cuve d’indigo.
- Mais on se sert à peu près exclusivement des couleurs d’aniline qui, presque toutes, montent sans mordant sur cette matière, et pour les tons gris et jaunâtres, que l’on emploie principalement pour les tanlures à bon marché, on se sert des cachous de Laval.
- Les noirs se font au pyrolignite de fer et au campêche.
- Préparation avant teinture
- Les fi!s de jute sont simplement débouillis 15 à 30 minutes (pas davantage), dans une eau contenant au plus 1 kil. par 100 lit., de cristaux de soude, et rincés.
- Il est rare qu’on y fasse des nuances assez tendres pour nécessiter un blanchiment; dans ce cas, on aurait recours au chlorure de chaux en bains de 2 degrés : passage de 15 à 20 minutes, on égoutterait, puis, sans rincer, on porterait dans un bain de 1 0/0 d’acide suifu-ribue, avec rinçige final.
- Teinture en noir
- Pour 50 kil. de fils de jute :
- Extrait de campêche..... 2 kil.
- Cachou.................. 1 —
- Tremper à froid, 5 à 6 heures, une nuit même, égoutter et porter sur un bain fait avec :
- Pyrolignite de fer........... 5 lit.
- Après une heure, à froid, lever et faire égoutter et étalant les matières le plus possible à l’air, ce qui achère le noir.
- Pour lui donner plus de velouté, on peut cependant le reporter, après cette aération, sur le premier bain de campêche et de cachou, auquel on a ajouté :
- Sulfate de cuivre.......... 50C gr.
- On termine par un seul rinçage.
- (A suivre.)
- Epreuve des teintes Au point de vue de l'action de la boue Aujourd’hui, on ne soumet plus les étoffes aux essais au savon et à l’alun, qui caractérisait la résistance des teintes aux savonnages et à l’action combinée de l’air et de la lumière; mais il est un essai auquel les fabricants de tissus pour robes s’attachent, c’est celui qui détermine si une nuance ne se décolorera pas par le contact des bas de jupe (par exemple), avec la boue des rues ou des chemins.
- La consommation exige actuellement que i s couleurs ne soient pas rongées par cette action.
- 73
- Les fabricants ont adopté, comme liqueur d’épreuve, une dissolution faite avec :
- Soude Solvay................ 10 gr.
- Chaux ( iélayée)............ 10 —
- Ammoniaque liquide........ 10 —
- Eau.......................... 1 lit.
- Les tissus qui, touchés ou humectés de ce liquide, conservent leur couleur intacte, sont considérés comme satisfaisant à l’épreuve.
- Cette épreuve est même trop exigeante, car jamais les boues des villes ou des campagnes n’ont une telle alcalinité. Une telle dissolution, en somme, est une lessive caustique.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- AFFAIRES GRAWITZ
- A ROUEN ET A DOUAI
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN jugements
- Le tribunal de Rouen a rendu, le 2 juin, ses jugements dans l’affaire Grawitz contre MM. Givon, Fauquet, Nivert et Boulet, Lecœur frères, Berrubé et Ghirol, Coppé, Miray, veuve Sauvage, Lerebours et DelGry, Brière, Blan-chet et Caron.
- Il reste à statuer sur les instances concernant MM. Frankel et Seeligmann, Montpain et Saint-Remy, Tassel et Bled.
- Dans tous ces jugements, il y a une partie commune, et, sauf quelques détails, ils procèdent tous dans les grandes lignes de la môme façon.
- Le jugement Givon sert de modèle aux autres, et c’est celui-ci, par conséquent, que nous visons.
- Le tribunal rappelle d’abord les griefs du demandeur et des défendeurs. Le système de défense de MM. les teinturiers y est analysé.
- Selon le tribunal, l’enquête conclue par les défendeurs ne peut être admise et voici pourquoi :
- « Attendu et sans examiner quant à présent la pertinence du premier chef des conclusions d’enquête, qu'il convient de remarquer que l’offre de preuve a surtout pour objet des vérifications d’ordre technique, qui sont de la compétence des experts ; qu'il suffira de réserver Givon à conclure ultérieurement toutes enquêtes utiles, s’il échet en fait et en droit, et dans le cas d’insuffisance des vérifications de l’expertise sur les points qui font l’objet de l’appointement. »
- Arrivant enfin au dispositif, le tribunal ordonne une expertise.
- MM. Berthelot, Gernez et Villiers sont nommés experts.
- Dans un numéro prochain, nous reproduirons la partie de ce jugement, qui définit la tâche des experts ; ceux-ci auront trente et quelques questions diverses à résoudre.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- M. Bertbelot est bien connu ; M. Gernez est professeur de chimie à l’Ecole normale supérieure ; M. Villiers est professeur agrégé à l’Ecole de pharmacie.
- Aucun, que nous croyions, ne s’est spécialisé dans des travaux sur les matières colorantes.
- COUR D’APPEL DE DOUAI (Suite)
- Parmi les experts désignés à Lille, l’avocat de M. Grawitz attaque M. L’Hôte, auquel il reproche de ne s’être pas volontairement récusé, alors qu’il aurait, de concert avec M. Girard, chef du laboratoire municipal de Paris, présenté des travaux sur le noir d’aniline, à l’Académie des sciences. M" Pouillet articule qu'il aurait collaboré, avec MM. Girard, Magnier de la Source et Ogier, à une consultation en faveur des teinturiers, bien qu’il ne l’ait pas signée.
- Divers reproches sont, en outre, adressés par M. Grawitz aux experts de la cause, et ils ont donné lieu précédemment à quelques incidents de procédure.
- Les experts, au surplus, ne sont pas seuls en butte aux attaques de l’appelant. MePou 1-let annonce une procédure de prise à partie coutre M. le président du tribunal de Lille lui-même, à propos, croyons-nous, du refus de laisser pratiquer certaines saisies ou descriptions.
- Enfin, il s’en prend aux teinturiers de Roubaix ou de Tourcoing qui, d’après sa prétention, auraient caché aux experts le procédé réellement employé par eux; ils auraient, selon lui, imaginé de lui en montrer un autre, en petites terrines.
- Me Pouillet parle de coalition des teinturiers de France et de Navarre, d’interventions des chambres de commerce près des préfets, des préfets auprès des ministres du commerce et de la justice, du garde des sceaux sur la justice elle-même, etc., etc.
- Conclusion des teinturiers.
- « Attendu que la teinture en bain plein, comme le déclarent les experts de la majorité, se trouve clairement décrite dans le brevet Bobœuf, lequel indique le moyen de retarder la réaction, c’est-à-dire de faire de la teinture iente et progressive, ia double décomposition étant suivie d’une oxydation.
- « Attendu que Grawitz ne peut revendiquer l’inverdissabilité du noir simple, résultat non brevetable en lui-même ;
- « Que d’ailleurs le procédé Bobœuf exécuté devant les experts, le 11 février 1888, a donné du noir reconnu par les trois experts commercialement inverdissable, c’est-à-dire in-verdisseble à l’air et à la lumière ;
- « Attendu que, dans ces expériences, on n’a observé aucun dosage, ce qui établit bien que le noir commercialement inverdissable n’est pas, comme le prétend Grawitz, la conséquence nécessaire des équivalents chimiques ;
- « Attendu que Grawitz le reconnaît lui-même dans ses brevets, puisqu’aprôs avoir indi- • qué les équivalents chimiques, il donne ensuite les dosages qui s’en écartent et que même il finit par dire qu’on peut employer une infinité de dosages ;
- « Attendu que Bobœuf ne dit pas autre chose quand il indique dans son brevet que l’intensité du noir varie suivant que l’acide hydrochlorique et les chromâtes seront en proportions plus ou moins grandes ;
- « Qne le brevet Bobœuf, comme le déclaraient les experts de la majorité, peut être facilement exécuté par tout teinturier intelligent et que par suite, il constitue une antériorité précise sans ambiguité et sans équivoque ;
- « Attendu, au surplus, qu’un noir imparfait peut devenir inverdissable au moyen d’un avivage ultérieur dont Grawitz ne saurait revendiquer et ne revendique pas la propriété ;
- « Que les trois experts sont unanimes pour déclarer qu’il est impossible, en analysant un échantillon teint en noir, de dire si l’inverdis-sabilité a été obtenue de premier jet ou par un avivage ultérieur; que, par conséquent, une nouvelle expertise ne saurait à ce point de vue donner aucun résultat;
- « Attendu, en ce qui touche l’insolubilité, que le noir Bobœuf, obtenu en’ suivant la prescription des brevets, est nécessairement insoluble dans l’alinine et l’acide phénique ; que l’expérience faite par les experts d’Angers, uniquement sur du bleu, ne saurait avoir aucune portée ; que, d’ailleurs, Bobœuf ne parie de solubilité que pour ses précipités qu’il a intérêt à obtenir à l’état soluble, pour en faire des encres et des vernis, mais que, dans la première page de son brevet, il annonce qu’il produit des couleurs solubles et insolubles ;
- « Attendu que la Cour ne saurait s’arrêter à la demande d’une enquête formée par Grawitz, pour la première fois devant la Cour ;
- « Que les teinturiers ont fait connaître et expérimenter leurs procédés devant les experts, et que ces procédés ne sont nullement ! en contradiction avec les procès-verbaux de saisie ;
- « Que les barques dont la présence a été constatée lors des saisies sont des appareils qui se trouvent dans tous les ateliers de teinture, même ceux où il n’est pas fait de noir, et qu’elles servent aux concluants pour leur teinture au campêche et leurs avivages ;
- » Attendu que si Grawitz n’a pas constaté l’existence de cuvettes, c’est qu’il n’a pas voulu les voir, car les cuvettes, comme les barques, coustituent des éléments essentiels du matériel de tout teinturier;
- « Qu’on lie peut faire un reproche aux concluants de n’avoir pas indiqué, lors de la saisie, l’usage de leurs cuvettes, pour la tein-tnre au noir d’aniline par imprégnation, car ils avaient des raisons sérieuses pour soustraire leurs procédés aux investigations de Grawitz ;
- « Que, d’ailleurs, le brevet Bobœuf leur donnait le droit de teindre en barque aussi bien qu’en terrine, et que s’ils emploient ce dernier procédé, c’est parce qu’ils en ont reconnu les avantages, avantages reconnus par Grawitz lui-même, puisqu’il a fait breveter le procédé à son profit après l’avoir vu pratiquer au cours de l’expertise.
- « Par ces motifs, sans s’arrêter aux conclu- ] sions subsidiaires de Grawi'z, dont l’inutilité i
- est démontrée par les motifs ci-dessus mettre l’appel à néant ;
- « Dire que le jugement sortira son plein et entier effet ;
- « Condamner l’appelant à l’amende et aux dépens de l’appel. »
- Plaidoirie de 91e Allart
- « Cette affaire, dit-il, est fertile en surprises. En 1887, M. Grawitz conjurait la Cour de ne pas ordonner une expertise nouvelle. Aujourd’hui, c’est lui-même qui la sollicite ; mais si on accueillait sa demande, ce procès deviendrait une immense partie où l’on réclamerait toujours une revanche, en attendant indéfiniment la belle. "
- « Les experts nommés à Lille sont-ils suspects de partialité? Leurs noms, leur autorité sont autant de garanties et protestent contre une pareille insinuation. On ne saurait suspecter leur sincérité.
- « M. Grawitz, au contraire, qu’est-il ?
- « C’est un plaideur qui prend à parti le magistrat qui ne lui donne pas raison. Contre la décision de M. le président du tribunal de Lille, il n’avait, au fieu d’agir comme il le fait, qu’à se pourvoir, s’il se croyait dans son droit, par les voies de recours ordinaires.
- « Dans l’affaire Wibaux-Florin, une transaction est intervenue, parce que M. Wibaux fils, devant (aire une société avec son père, ne voulait pas d’un procès en cours. Eh bien ! M. Grawitz profita très habilement de cette transaction pour poser un premier jalon en vue de chercher à accaparer toute la teinture.
- « On va ensuite plaider à Domfront, à Laval. M. Grawitz veut alors présenter, comme un document concluant, votre arrêt dans lequel vous aviez cependant, messieurs, pris soin de déclarer que vous prononciez seulement entre les parties, après accord entre elles, à titre d’expédient.
- « La Cour d’Angers a jugé en faveur de M. Grawitz ; mais si l’on rapproche ce qu’il obtient ou du moins réclame de divers côtés, on voit que sa réclamation n’est pas uniforme, qu’elle varie et se transforme suivant les besoins de sa cause. Sa prétendue propriété industrielle est, selon les occurrences, plus ou moins étendue. Elle a changé avec les époques ; elle a eu diverses phases.
- « Après l’arrêt de la Cour d’Angers, qu’a-t-il fait? Peu désireux d’un pourvoi en cassation, il serait allé trouver M. Boissel à Laval, pour l’autoriser à continuer sa teinture ; puis il aurait fait néanmoins une saisie. Pour empêcher M. Boissel de bouger, il lui aurait tenu ce langage ; Prenez garde que je ne vous fasse passer pour contrefacteur, au moyen d’insertions, afin de vous nuire dans votre élection au conseil général contre le général Boulanger.
- « Aujourd’hui, devant la Cour de Douai, c’est au contraire, M. Grawitz qui cherche à se ménager d’avance un pourvoi en cassation contre l’arrêt à intervenir. Dans ce but, Me Pouillet, qui m’a paru moins clair qu’à l’ordinaire, a déposé un dispositif de conclusions, plein de dires, broussailleux et diffus..
- « Mais continuons à apprécier notre adver-
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- saire. Tour prendre des brevets, il aurait utilisé peu consciencieusement les renseignements récoltés partout et par tous les moyens. C’est ainsi qu’il aurait fait, le 24 août 1876, apparaître le bain plein dans ses revendications brevetées. C’est ainsi qu’il serait parvenu, par son manque de délicatesse dans ses rapports avec MM. Kœchlin frères, de Mulhouse, au brevet du 21 octobre 1876 et à une formule empruntée à ces derniers.
- « Pendant l’expertise du procès actuel, les teinturiers de Roubaix et de Tourcoing, se voyant reprocher de ne point révéler leur procédé, se sont décidés à l’indiquer, à le montrer devant les experts. M. Grawitz n'en a-t-il pas aussitôt profité? N’a-t-il pas pris tout récemment un brevet pour la teinture à bain court qui était celle des industriels du Nord et leur secret ?
- (' « A l’entendre, que ne revendiquerait-il pas?
- I1 a parfois la prétention d’inventer la chaleur. Il donne des proportions et se réserve de les varier. Il est tellement habile qu’il a obtenu une licence en Suisse, alors qu’en Suisse il n’y avait pas de brevets. »
- M° Allart aborde les antériorités, les brevets Paraf-Java, Pinkney, Tantin et Brière. Il insiste surtout sur Bobœuf qui, nous le répétons, est capital dans le débat. Un tableau a été remis à la Cour à laquelle il indique parallèlement toutes les ressemblances, toutes les analogies en Bobœuf et Grawitz.
- Les objections sont réfutées Tout teinturier intelligent peut réussir avec les indications de Bobœuf, et cela suffit.
- I Quant au récent brevet de MM. Champion pour un bain dilué ou étendu, afin d’éviter le dégorgeage, il n’y arien à en tirer dans le débat contre ces derniers.
- Conelusions des fabricants
- M. « Sur l’appel de Grawitz, adoptant les motifs des premiers juges ;
- R » Subsidiairement et pour le cas où la Cour réformerait le jugement rendu, en ce qui concerne la validité des brevets et l’emploi par divers teinturiers des procédés Grawitz ;
- « Attendu que les intimés sont fabricants ; que la teinture en noire d’aniline est dans le domaine public ; que Grawitz ne revendique qu’un procédé ; qu’il est absolument impossible à un fabricant, ainsi que le constatent unanimement les experts, de savoir par quels procédés des cotons qu’il donne à teindre, ont été traités ; qu’il est même impossible à des chimistes de le déterminer; que, dès lors, Grawitz n’établit pas que les intimés aient employé des cotons teints par son procédé ;
- « Sur la demande reconventionnelle :
- « Attendu que les intimés ont demandé re-•conventionnellement 8,000 fr. de dommages-intérêts chacun; que le tribunalleur a à chacun alloué 500 fr.; qu ils interjettent appel incident et demandent que la somme de 3,OOOfr. leur soit allouée.
- « Par ces motifs, sans s’arrêter aux conclusions subsidiaires, sur l’appel principal, confirmer le jugement dont est appel, au moins en ce qu’il déboute Grawitz de sa demande contre les intimés ; sur l’appel incident : Donner acte aux intimés de ce qu’ils interjettent appel incident; condamner Grawitz à payer i
- à chacun des dits intimés 3,000 fr. de dommages-intérêts ; condamner ledit Grawitz à l’amende et anx dépens... »
- Plahlorie de M' Théry
- Me Gustave Théry, du barreau de Lille, dit qu’à côté des fabricants pour lesquels il plaide, il y a d’autres industriels que la décision de la Cour intéresse également, parce qu’ils sont poursuivis par M. Grawitz devant la juridiction correctionnelle. La veille de l’expiration de ses brevets, celui-ci a pris un annuaire et y a trouvé les noms d’un grand nombre de personnes qu’il a assignées sans distinction, à tort et à travers.
- • (A suivre.)
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Sanonek frères, teinturiers en peaux à façon, boul. Arago, 46. — Durée : 24 ans du 1er juil. 1890. — Cap. 400,000 fr.
- PARIS. — Formation de la Société en nom collectif Jones frèies et Gie [expi. d'un procédé de A1. Yaux, l’un des associés pour la décoration des tissus d'ameublement), rue Montmartre, 155. Durée : 10 ans. — Gap. : 100,000 fr.
- BAR-LE-DUC. — Modification de la Société en nom collectif Abel Henry et Cie, manufacturiers à Savonnières-devant-Bar, M. Abel-Henry s’étant démis de ses fonctions de gérant dont restent seuls chargés MM. Laurent Joseph Henry et Nurna Louis-Edmond Fis-bacq.
- CALAIS. — Dissolution, à partir du 30 avril 1890, de la Société H. Legrand-Cardon et Watel (soies, cotons et tulles). — Liquid. ^les associés.
- LILLE. — Formation de la Société en nom collectif Sonneville frères (teinture et apprêt des étoffes el robes), rue Esquermoise, 12. Durée : 15 ans. — Cap. : 48,U00 fr.
- REIMS. — Formation de la Société en nom collectif Jules Lang et G. Isidor (tissus). Durée : 3 ou 9 ans. — Cap. : 300,000 fr.
- ROUBAIX. — Formation de la Société en nom collectif Jean Deffrennes-Canet et Lie fab. de tissus d’ameublement à Lannoy. — Durée : 20 ans. — Gap. à fournir selon les besoins.
- RUFFEC. — Dissolution, à partir du 30 avril 1890 delà Société Lebrun et Fabries, filateurs de Laines et fab. de draperies à Aumac.
- VILLEFRANCHE.— Formation de la Société en nom collectif Lorrain et Mandy (blanchiment, teinture et apprêt des tissus de coton), rue des Frères. Durée : 5 ans. — Gap. 30,000 fr.
- SÉPARATIONS DE BIENS
- CAMBRAI. — M. Tofflin (Jules), ex-fab. de tulles, domicilié à Caudry et demeurant à Varsovie, et sa femme née Béthune.
- CHAMBÉRY. — M. Gixolin (C1î.), md drapier à St-Pierre-d’Albigny, et sa femme née Martin.
- FAILLITES
- PARIS. — Ducos, négociant-teinturier, rue de Bagnolet, 130. J.-c. : M. Dufrène. — S. : M. Rochette.
- CALAIS. — Leprince (Charles), ex-fab. de tulles. — S. : MM. Fasquel et Fouquart.
- LILLE. — Dufour (Jules), md d'étoffes à Armentières. — S. : M. Wannebroucq.
- ROUEN. — Pernot (Albert-Jules-Adrien), nêg. en bonneterie, rue aux Ours, 35. — S. : M. Thiébaut.
- REFUS D’HOMOLOGATIONS
- DE CONCORDATS
- PARIS. — Richard (Benoît), nég. en soies, déchets de soies, laines et cotons teints et écrus, rue St-Denis, 231.— Jug. du 14juinl889.
- CESSIONS D’ETABLISSEMENTS Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Vve Flèche. X. Teintur. rue Legen-
- dre, 93.
- Dubuy. Popu. Teintur. rue St-Do-
- minique, 101
- Dupont. Schoen. Teint, passage Tivo-
- li, 16.
- DmeMoreauTremolières Teintur. faub. Saint-
- Martin, 234.
- Labois X. Teinturerie rue du
- Cherche-Midi, 41. Vve Mouret. Gunther. Teinturerie r. Jouf-
- froy, 36.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre syndicale des tetntu-rfiers-dé^raisseurs. — La Chambre, dans sa séance du 5 ruai, a procédé aux travaux suivants :
- M. Pauris, constructeur d’appareils à chauffer les fers à repasser, est admis comme membre adhérent.
- M. Hallu, absent à la précédente seanc e déclare approuver pleinement le- résolutions du Comité, en ce qui concerne le cauiionne-! ment à demander aux gérantes, lui-même ayant déjà pris cette mesure.
- M. le Président donne lecture d’un questionnaire adressé par le ministre du commerce et relatif à la suppression des bureaux de p a-cement.
- Le Comité charge MM. Fleury, Hallu et Pe-neau d’étudier celte question, et ne préparer la réponse à faire au ministre.
- Et à propos du service de placement organisé par la Chambre, on décide qu’il est du devoir de tout patron, ayant fait inscrire une offre d’emploi, d’informer lui même l’Administration de l’Union dès que cet emploi est occupé. Cela éviterait de donner à des ouvriers une adresse inutile et une perte de temps.
- L’ordre du jour appelle!, la question des assurances en cas d’accidents.
- Des conversations engagées, il ressort deux systèmes : les primes payées par les ouvriers, à raison d’une retenue très minime chaque semaine, les primes payées par les patrons à raison d’un tant pour cent sur le montant de chaque paie.
- Quant à demander aux ouvriers leur adhésion à une assurance payée par eux, des exemples donnés font voir qu’il ne faut pas y compter ; toujours ils refusent, malgré leur intérêt immédiat.
- 11 s'ensuit donc que le patron doit, ou bien imposer la retenue destinée â payer la prime, 0 fr. 10 par semaine, par exemple, ou bien prendre pour lui ce surcroît de dépenses, ajoutées à celles occasionnées p.»r les précautions matérielles déjà [irises dans les ateliers.
- M. le President estime que la loi en discussion près des Chambres sera bien lourde pour les patrons au point de vue de la responsabilité. misetk leur charge. Aussi, est-il bon de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- prendre d’avance ses précautions avec des Compagnies sérieuses.
- Le teinturiers) allemands. — Un
- syndicat de teinturiers des fils de laine s’est formé à Berlin en vue d’une augmentation générale des prix, augmentation rendue nécessaire par suite de l’élévation du coût de la houille, des produits chimiques et des teintures. Les teinturiers de Mulhouse, d’Alpoda et de Leipzig se sont joints à ceux de Berlin.
- Les teinturiers du Rhin ont aussi formé un syndicat ayant le même but-, de fortes amendes doivent frapper ceux qui travailleront au-dessous des prix fixés. Il paraîtrait que l'or, est dans l’intention de convoquer a une conférence générale à Berlin les teinturiers allemands.
- —o—
- LxiiosHIon Internatioimle des sciences et «les arts industriel!» (Paris IS»0). — La profusion extraordinaire des objets figurant à l’Exposition universelle a empêché grand nombre de visiteurs d’apprécier, comme il convenait, les mérites particuliers dee produits les plus remarquables de l’Art et «le la Science appliques à l’Industrie. Aussi la Société i ationale des Sciences et des Arts industriels a-t-elle eu l'ingénieuse idée de fixer sa seconde Exposition internationale hu mois de jui letprocbain. Comme la première qui eut heu en 1886 et dont on se rappelle le succès, cette Exposition aura lieu au Palais de l’industrie, aux Champs-Elysées.
- Nous aurons donc, en juillet 1890, une Exposition internationale qui durera quatre mois et qui permettra aux exposants de 1889, don» les produits ' n’ont pas été sulfîsamment mis en relief, de représenter sous un jour nouveau et dans un espace où rien ne peut échapper aux yeux, les merveilles de leur iudustrie.
- Les industi i ls qui désireraient prendre part à cette intéressante Exposition doivent adresser au plus lût leur demande d’admission au siège de la Société nationale, passage des Peuts-Pères, 2.
- —o —
- Exsiosition «le 1» soie en i§SHL —
- La Silk Association prépare une Exposition qui va être tenue à Londres et qui comprendra tous les sériculleurs et fabricants de soieries de Grande-Bretagne et d’Irlande.
- Cette Exposition sera des plus variées et l’on y verra tous les genres de tissus, aussi bien que les dentelles, broderies, vêtements, soies filées et soies brutes, etc. La culture des vers à soie et la magnanerie y seront egalement représentées à coté des procédés de teinture et d’impression. Seront admis de même les dessins et modèles divers pour le façonnage des tissus de soie de tout genre.
- —c—
- Comité central «les Expositions.
- — Il vient de se londer a Paris, sous ce titre, une très utile Société destinée à faciliter la participation de nos industries nationales aux prochaines Expositions qui se préparent en France et à l’etranger.
- Ce Comité, dont le siège est rue de Pro- | vence, 2, patronne par les plus hautes nota- ! bilites du commerce et de l’industrie, compte j
- déjà de très nombreuses adhésions ; il a pour directeur notre confrère, M. Louis Bourne, dont la compétence, eu matières d’expositions, est bien connue.
- —o—-
- Musée commercial «le Fiers —
- Le ministre du commerce, de l’industrie et des colonies a, par décision du 5 mai courant, approuvé la création d’un musée commercial par la Chambre de commerce de Fiers.
- Cette décision porte à 21 le nombre des institutions de l’espèce fondées jusqu’à cejour, en France ou en Algérie, sous >e patronage et avec l’autorisation du département du commerce.
- —o—
- Le tarif «les soieries aux Etats-Unis. — La fabrique lyonnaise est très émue du nouveau tarif américain voté par !a Chambre ries représentants de Washington. Ce tarif est basé pour les soieries sur une combinaison a.-sez compliquée de droits spécifiques à la yard carrée et d’une taxe uniforme de 15 0/0 ad valorem.
- Or, d’après des chiffres publiés par le Bulletin des soies et des soieries, et empruntés au rapport d’une commission d'importeu.s de New York, ce nouveau tarif consacre, à cô'é de quelques rares réductions, des aggravations qui portent les tax-s d’entrée jusqu’à 80, 100 et même 140 0/0 ad valorem-
- Certains velours de soie et coton, par exemple , paieront l'équivalent de 107,118 et 1A3 0/0 ad valorem. Certains rubans de velours paieront l’équivalent de 72 et 88 0/0 ad valorem ; pour les belles peluches de soie, de 2 dol. 1/2 la yard, le droit représentera jusqu’à 225 0/0 ail va'orem. Autant vaudrait décréter la prohibition pure et simple.
- Ce qu’il y a de singulier, c’est que les articles les plus frappés sont principalement ceux que les fabriques américaines ne produisent pas.
- Les xergeM «fl’«B#se8g:iie s une iilé« I®a*aii80«ae. — Les idées sont partagées ,i l’égard ne l’utilité des.serges d'enseigne. Notre esumé collaborateur, Al. Barbé, et avec lui plusieurs confières pensent que ces bandes d’étoffes sont plutôt nuisibles, par leur banalité, et par la. facilité d’en faire usage pour toute personne étrangère a la profession et voulant ouvrir ui e boutique de teinture.
- Un plus grand nombre veut les conserver, disant que ce mode d’enseigne est traditionnel et appelle de loin les clients, dont une partie au moins continuerait à aller aux maisons qui en font usage.
- Pour concilier ces deux opinions, M. Gé-raud, teinturier cà Lausanne (Français quoique établi en Suisse), propose un moyen pratique que nous, recommandons vivement.
- Il consisterait à adopter un modèle particulier de serge, que la Chambre syndicale déposerait au Tribunal de commette, comme marque de fabrique, et dont n’auraient droit de faire usage que les teinturiers syndiquas.
- La banderolle serait en deux ou trois couleurs disposées en long et à rai-hauteur ; elle porterait un écus*on en tôle vernie, sur lequel serait peint un attribut et une légende telle que -. Chambre, syndicale des Teinturiers de Paris, ou Maison reconnue par le Syndicat des Teinturiers.
- Une ordonnance de police défend de faire ' usage des couleurs national* s comme ensei- j gue ; d’ailleurs, on ne pourrait pas s en réser- 1
- ver l’usage exclusif; il y aurait lieu alors d’adopter deux couleurs tranchantes à oppositions vives, telles que jaune et bleu, ou bien rouge et vert, ou encore rouge et bleu (couleurs de la ville de Paris).
- Ainsi modifiées, les serges n’offriraient plus de danger et serviraient, au contraire, à caractériser les teintureries sérieuses, les clients étant prévenus par la voie des journaux.
- Il est malheureusement probable que la Chambre syndicale parisienne n’adoptera pas cette proposition, car elle a toujours refusé de se prononcer contre les faux teinturiers, c’est-à-dire contre ces simples boutiquiers non producteurs.
- Le tô e de la Chambre est pourtant de défendre la profession contre le3 emp ètements des parasites,
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- fauneides confa*atei*nelieH. — Les
- docum nts sur le régime economique (question dont dépend l’avenir de notre industrie) et les énervantes affaires Grawitz (que l’on ne saurait négliger) nous prennent beaucoup d’espace, mais vont bientôt être terminés.
- Nous reprendrons alors les « Causeries confraternelles # de M. Maurice Guédron, réclamées par plusieurs lecteurs ; l’auteur lui-même réclame sa place. Satisfaction sera donnée à tous, mais l’actualité doit toujours avoir la préséance.
- RELLETIN FINANCIER
- DE
- L’Union Centrale de la Presse Périodique
- L’approche de la liquidation a rendu cette semaine à la Bourse de Paris toute son activité, et la fermeté de nos rentes a exercé une influence considérable sur l’ensemble de la cote.
- Le 8 010 s’est négocié au cours de 90.72. L’Amortissable à 94.20 et le 4 i/2 s’est maintenu à 106.42.
- Le Crédit Foncier a remonté de 1,235 à à 1,265 par suite d’assez nombreux rachats de vendeurs. Les inspecteurs des finances ont à peu près terminé leur travail, et le dépôt de leur rapport ne saurait désormais tarder.
- La Banque de France clôturait, il y a huit jours, à 4,300 ; celte semaine elle est revenue à 4,285 et 4,280 au comptant. A terme, elle a baissé dans une proportion plus grande. La Banque de Pans, bien impressionnée par l'acquittement d’un de ses administrateurs impliqués dans l’affaire des cuivres, a remonté d une façon sensible. Le Comptoir d’Escompte a varié de 612 à 005, la Banque d’Escompte s’est maintenue entre 522 et 525. Le Crédit Lyonnais s’est avancé de 740 à 750. La Société Générale a eu le cours moyen de 472. Les Fonds Russes ont eu un marché très suivi, la Rente italienne s’est un peu relevée sans que les transactions aient eu l’ampleur que pourrait laisser supposer une nouvelle hausse de un demi-point pour la semaine.
- Le marché des actions de nos grandes Compagnies de chemins de fer a été assez étroit, mais cela a tenu au prix élevé du titre, et les opérations traitées l’ont été à des cours supérieurs à ceux de la semaine précédente.
- Jules de Meeûs.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous dr-Oits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA REVUE DE
- 36 Année, N” 12.
- ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 23 juin 1890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Régime économique : recensement des avis exprimés. — Syndicat des teinturiers en plumes. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Bleus pour laine ; Verts méthyles et verts acides ; Teinture du jute; Grenades extinctrices d’incendies.
- Chronique Industrielle. — Affaires Grawitz. Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous voici arrivés à la conclusion de l’enquête sur le régime économique.
- Le Conseil supérieur du commerce et de l’industrie élabore en ce moment ses propositions définitives.
- M. Jules Roche, ministre du commerce, de l’industrie et des colonies, en inaugurant les séances du Conseil, a constaté, comme nous, la diversité des opinions qui se sont produites, et a dit à ce sujet :
- « Si l’accord existe sur la nécessité de la dénonciation des traités de commerce, il n’en est pas de même en ce qui concerne les mesures à adopter à la suite de ce préliminaire indispensable. L’enquête révèle au contraire, à cet égard, les opinions les plus diverses et une profonde division des esprits. »
- On verra plus loin le recensement des avis exprimés et l’on reconnaîtra qu’ils justifient grandement ces appréciations.
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- Abordant ses travaux, le conseil s’est divisé en trois sous-commissions : industries métallurgiques, textiles et diverses.
- Celle des industries textiles est composée de : MM. Feray, président ; Lockroy, Fougeirol, Amé, Léon Per-mézel, H. Fould, Darguer, Walbaum, Cordier , Ponnier, Denis , Pouyer-Quertier, Méline, Reymond, Duplan, Le Blan, Seydoux, Ch. Saint, Piou, Aynard, Mathon.
- La sous-commission s’est d’abord prononcée contre tout droit sur les matières textiles premières.
- Puis, le Conseil supérieur réuni a
- déclaré qu’il était d’avis : 1° De dénoncer les traités de commerce : 2<> De ne pas négocier d’arrangements nouveaux sur des bases analogues et à long terme ; 3® Qu’il y avait lieu de négocier des arrangements nouveaux sur la base de conventions commerciales de durée moindre, ayant les mêmes dates d’échéance et pouvant impliquer l’admission du double tarif.
- Quant à la nature de ce double tarif, le Conseil s’est prononcé pour un tarif minimum à l’égard des pays qui nous accorderaient des avantages corrélatifs; ce tarif serait concédé pour une durée immuable, ne devant pas excéder cinq ans, et à charge de réciprocité de la part de l’étranger, et enfin pour un tarif général en dehors du tarif minimum.
- L’expression « tarif maximum » a donc été évitée , probablement par euphémisme, l’idée restant la même.
- Ces résolutions semblent une conciliation, un éclectisme entre le principe des traités et celui de la liberté absolue de nos rapports douaniers ; c’est une cote mal taillée qui ne satisfera pas tout le monde évidemment, mais dans laquelle personne ne sera sacrifié.
- Tout revient à l’établissement de ces tarifs, et c’est là que surgiront les plus grosses difficultés.
- Et puis, l’œuvre du Conseil supérieur ne passera certainement pas intacte à travers les discussions parlementaires.
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- Parmi les autres faits intéressant le commerce en général, nous devons signaler un décret instituant auprès du ministre des affaires étrangères un conseil supérieur des consulats.
- Ce conseil sera composé de sénateurs, de députés, des présidents des principales chambres de commerce de France, etc. 11 s’occupera de toutes les questions relatives aux affaires consulaires.
- C’est une satisfaction donnée au courant d’opinion très prononcé qui s’est manifesté pour le rattachement au ministère du commerce, du service des consulats, qui actuellement, relié aux Affaires étrangères, semble délaisser les intérêts commerciaux, pour s’atta-
- cher de préférence à un rôle plus brillant en apparence : celui de la diplomatie.
- Quoiqu’un peu en retard pour cette nouvelle — sans grande importance — nous mentionnerons aussi une nouvelle loi sur les Marques de fabrique ; elle ne touche qu’aux formalités pour le dépôt (voir à nos Informations).
- Elle ne résout pas la question de principes posée par la récente conférence de Madrid demandant que :
- « Tout produit portant une fausse indication de provenance dans laquelle un des Etats contractants, ou un lieu situé dans l’un d’entre eux, serait directement ou indirectement indiqué comme pays ou comme lieu d’origine, sera saisi à l’importation dans chacun desdits Etats. »
- Nous signalerons encore une autre disposition adoptée par la conférence de Madrid et aux termes de laquelle les marques de fabrique municipales ou collectives seraient protégées au même titre que les marques individuelles.
- Grâce à ces dispositions, on ne pourrait plus vendre dans les pays contractants, de fausses soieries de Lyon, de faux draps d’Elbeuf ou de Sedan, de faux articles de Reims ou de Roubaix, et ainsi pour tous articles désignés par de fausses indications de provenances.
- Une telle réglementation est désirable, mais il faut reconnaître qu’elle ne peut être imposée que par une entente internationale.
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- Après l’enquête sur le régime économique, vient celle sur la question ouvrière ; nous en publions le Questionnaire aux Informations.
- Ce Questionnaire ne demande pas aux ouvriers si en cas de diminution de la journée de travail, ils accepteront aussi une diminution de salaire ; c’est qu’en effet, l’écueil est là, et faute de pouvoir le résoudre, on préfère ne pas s’en occuper. Il faudra pourtant qu’on en tienne compte.
- Une autre menace pour les industriels est le projet de loi relatif à la sécurité des travailleurs, prescrivant des inspections, créant de nouveaux délits et édictant des pénalités.
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- Les auteurs de la loi ne savent-ils pas que les ouvriers sont les premiers à se soustraire aux règles d’hygiène et de sécurité qui leur sont imposées. Dans les usines de produits chimiques, où l’on manie des substances dangereuses, il faut des sergents de discipline pour obliger les ouvriers à se laver et à changer de vêtements en sortant du travail. Il a fallu fermer à clé les lampes de sûreté des mineurs, et ceux-ci imaginaient encore de percer la toile métallique pour allumer leur pipe, et l’on se demande comment des coups de grisou se produisent !
- En attendant que leur sort se détermine par voie législative, les ouvriers poursuivent leurs revendications par des meetings et des grèves.
- A Lyon, notamment, il y a une grande agitation à laquelle prennent plus ou moins part les ouvriers teinturiers et apprêteurs.
- Le syndicat des apprêteurs avait voté la grève, puis ses membres ont repris en partie leur travail.
- D’autre part, une grande réunion a été tenue par les ouvriers teinturiers. Il s’agissait de savoir si on se mettrait en grève. Deux mille ouvriers environ ont assisté à cette réunion. Après plusieurs discours, les teinturiers ont décidé d’attendre les résolutions des patrons et de ne pas déclarer la grève pour le moment.
- Voilà donc un danger conjuré pour le moment, mais il reste toujours menaçant.
- préconçues ; puissent-ils faire éclater la vérité et faire renvoyer le faux inventeur à ses emprunts et à ses adaptations.
- Nous devrions parler aussi de l’état de la fabrication et des teintes en faveur.
- Sur le premier sujet, il suffit de dire que le calme domine partout, et que l’état de la fabrique n’est pas très satisfaisant.
- Pour les couleurs, nous nous bornons à signaler la parution de la carte des nuances pour l’hiver prochain, publiée par la Chambre syndicale des fournisseurs de modes, et qui est, comme on le sait, un régulateur et un moyen d’entente entre ces fabricants.
- Nous la disséquerons dans une prochaine Chronique, et nous verrons ce qu’elle nous apporte de nouveau.
- Nous annonçons plus loin la formation d’un nouveau Syndicat de teinturiers à Paris ; celui-là surtout doit considérer comme étalons officiels cette carte d’échantillons.
- Nous félicitons les teinturiers en plumes de leur idée de se former en groupe compact et solidaire : c’est le véritable moyen de défendre ses intérêts communs.
- F. Gouillon
- Régime Économique
- RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE
- DU CONSEIL SUPÉRIEUR
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- En ce qui concerne les questions spécialement tinctoriales, les déplorables affaires Grawitz s’imposent encore à notre Chronique.
- Nous avons précédemment cherché à dégager la signification de l’arrêt de Rouen, et nous disions qu’il ne présumait pas des tendances plus favorables au demandeur qu’aux défendeurs, malgré qu’il se soit prononcé en faveur du mode de procédure demandé par Grawitz.
- Mais le jugement de Douai, que nous publions aujourd’hui, est tout différent; bien qu’il ne résolve rien au fond, il donne raison à toutes les conclusions de Grawitz.
- Les divers points soumis aux experts sont copiés sur le dispositif de ces conclusions, et les cinq faits articulés par Grawitz sont admis en preuve.
- - Les experts, à dessein sans doute, ont été pris en dehors des chimistes spéciaux dans les questions tinctoriales; ils arrivent donc avec des idées non
- Recensement des avis exprimés
- Le Questionnaire a éié envoyé à 107 chambres de commerce, à 66 chambres consultatives des arts et manufactures, à 817 associations syndicales et professionnelles; 1 Où-chambres de commerce ont répondu ainsi que 50 chambres consultatives et 300 associations syndicales.
- Sur le premier paragraphe, 96 chambres de commerce et 46 chambres consultatives se sont prononcées pour la dénonciation des traités existants ; seules, 2 chambres consultatives et une chambre de commerce sont' pour le maintien des traités.
- Cinq chambres de commerce ne se sont point catégoriquement prononcées ; leur réponse est cataloguée : douteuse.
- Sur la question de savoir comment, en cas de dénonciation, on remplacerait les traités actuels : 4 chambres se sont prononcées pour l'établissement d’arrangements nouveaux ; 13 pour les traités à long terme -, 22 pour des conventions de moindre durée ; 27 pour un tarif unique ; 39 pour un double tarif.
- 35 chambres de commerce et 10 chambres consultatives se sont prononcées pour la con- |
- clusion de nouveaux traités, 62 chambres de commerce et 37 chambres consultatives se sont prononcées contre.
- Quant à la clause de la nation la plus favorisée, 7 chambres se sont prononcées pour son inscription dans les nouveaux arrangements à prendre contre, arguant que cette clause détruirait r>ar voie de répercussion l’économie des tarifs les mieux étudiés, qu’elle modifierait en fait, pendant la durée même d’un traité, les droits primitivement consentis. ( i Les chambres syndicales se sont prononcées dans le même sens que les chambres de commerce: 181 ont demandé la dénonciation des traités; 16 seulement s’y sont opposées ; 13 réponses sont douteuses.
- 89 se sont prononcées pour de nouvelles négociations, parmi lesquelles 12 pour des traités sans spécifier la durée, 3 pour des traités dans le sens protectionniste, 30 pour des traités nouveaux sur la bise des anciens , à long terme, 44 pour des conventions com -merciales de courte durée.
- Enfin, 112 chambres syndicales ont demandé que la France conserve sa pleine liberté; 54 pour un tarif unique et 58 pour deux tarifs.
- SYNDICAT AUTONOME PATRONAL
- DES TEINTURIERS - APPRÊTEURS
- EN COULEURS ET NOIRS
- ET BLANCHISSEURS A FAÇON
- DE PLUMES POUR PARURES
- Sous ce titre, un nouveau groupe syndical vient de se constituer à Paris.
- Ses membres fondateurs sont : MM. A. Cam-bier, Jules Tainturier, Jédor, Georges Bros-sard, E. Stévenot, H. Huteau, L. Conort, E. Thomasson, Ch. Saunier, G. Goy, G. Lévy, E. Boulingre, J. Laforest, Moquet, P. David, Alexandre Vincent., J. Nivette, Just de Courcy, A. Félix, E. Gilles, E. Quénoine, E. Lebrun.
- Il s’est créé d’après l’initiative de M. J. Tainturier, qui avait adressé à ses confrères l’appel suivant :
- Messieurs et chers Collègues,
- Vous savez tous que la profession de teinturier à façon n’existe, sérieusement, que depuis peu, et que son véritable fondateur a été M. Picault, que nous avons tous connu, et qui était fabricant avant de devenir un de nos concurrents malheureux.
- Non-seulement M. Picault a possédé la satisfaction d’être le fondateur de notre industrie, mais il l’a exploitée et a gagné, à cette exploitation d’une courte durée , une assez belle fortune. 11 en a été de même pour son premier concurrent, M. Loddé, et dans la suite pour quelques autres. Mais, comme toute industrie nouvelle et rémunératrice, elle prit,
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- relativement à son importance, en peu de temps, un grand développement; la concurrence s’établit vite, et l’excès de concurrence et de production plus vite encore, ayant pour conséquence fatale : les mortes-saisons plus prononcées et le changement de mode plus rapide ; la division des commandes, multipliant les façons et diminuant, à raison, les bénéfices et entraînant avec elle une baisse considérable des prix, entretenue toujours, exigée souvent et exploitée quelquefois par les fabricants, quoique sans aucun profit réel et acquis pour eux, avec d’autant plus de facilité que nous sommes isolés, et que le défaut de nous connaître bien nous fait collaborer au dénigrement de nos personnes, partant, de nos intérêts moraux et matériels.
- Messieurs, nous sommes tous d’accord â reconnaître, je l’ai constaté lors des visites que j’ai eu l’honneur de vous faire, que nous souffrons de la situation précaire qu’occupe actuellement, et même depuis quatre ou cinq ans déjà, notre industrie, et qui s’aggraverait encore si nous persistions à pratiquer le système de l’individualité en présence des transformations économiques, qui se sont opérées et qui continueront de s’opérer de plus en plus, par suite des besoit s qui s’imposent et qui amèneront, les unes après les autres, toutes les industries à vouloir profiter des avantages que procure aux syndicats la promulgation de la loi libérale du 21 mars 1884, sur les syndicats professionnels, qui est une bonne arme d’émancipation que nous avons entre nos mains ; mais il nous appartient de nous familiariser avec elle et de la mettre au service de nos intérêts communs.
- Messieurs, nous savons produire, mais nous sommes impuissants à faire rémunérer notre main-d’œuvre, qui transforme presque complètement des marchandises, qui seraient sans valeur aucune sans l’application de notre savoir, l’art de la teinture ; parce que, seuls, nous avons peu d’action, n’osant pas grand’-chose par nous-même ; mais, réunis, nous sommes une force. 11 ne faut donc pas traiter légèrement les choses qui touchent au devoir et à la conscience ; nous savons notre devoir et nous tenons que notre conscience se porte bien, ce qui nous oblige à être, entre nous tous, justes, sincères, loyaux et droits. C’est l’avantage des collectivités, qui se résume par les syndicats professionnels, qui donnent l’autorité à l’individu de pouvoir mieux débattre le prix de son travail.
- 11 faut donc reconnaître que l’action d’un syndicat sur la solution de toutes les questions d’intérêts communs est appelée à être de plus en plus prépondérante, et ceux qui resteront dans l'isolement ne pourront éviter de la subir à raison de l’autorité qui s’attache aux usages acceptés par le plus grand nombre.
- L’accumulation des ressources produites par des cotisations et la concentration des moyens
- vers un seul but donnent une grande puissance aux associations syndicales.
- Les ententes, les coalitions, les associations, soit d’ouvriers ou de fabricants, en raison de la lutte pour les besoins de la vie, entre lesquels nous nous trouvons placés, se formeront à coup sûr certainement contre nous pour [ arriver par une sorte de contrainte : les premiers dans le but d’une augmentation de salaire non en rapport avec leur production et déjà bien lourde à supporter par nous, en raison des bas prix de nos façons ; les seconds I pour chercher à aboutir, par tous les moyens j en rapport avec leurs caractères ou leurs situations, à ne pas nous payer intégralement le prix exact du travail que nous leur avons fait et qui les a déchargés, cependant, d’une grande responsabilité dont ils devraient nous tenir compte; au contraire, ils nous font supporter quelquefois injustement des rabais considérables et contraires à la loi, laquelle nous protège dans certains cas, mais qui n’étant pas appliquées peuvent compromettre nos intérêts matériels et moraux que nous pourrons mieux défendre désormais, possé- j dant plus de force, plus d’autorité à soutenir nos droits compromis.
- Messieurs et chers collègues,
- Il y a lieu d’espérer que notre nouveau régime ne produira que des résultats favorables pour notre profession par l’apaisement des luttes qui avaient lieu si fréquemment entre nous et qui provenaient de la mauvaise ma- 1 nière que nous avons eue de nous faire concurrence, croyant tout attirer à nous ; à faire diminuer les prix de façon, chacun par nos moyens, du travail qui peut et doit nous faire vivre sinon dans l’aisance, mais du moins dans un bien-être relatif qui, il faut l’espérer, à raison de notre entente, reviendra pent-être remplacer la gêne qui s’est substituée à lui -, nous pourrons continuer à lutter entre nous, nous devrons même toujours nous faire concurrence, mais par le progrès que nous serons tous jaloux d’accomplir pour la conservation d’abord et l’amélioration ensuite de notre industrie parisienne par excellence, laquelle par le goht qu’elle développe nous fait l’aimer malgré ses caprices qu'elle nous impose et que nous avons peine à supporter, mais qu’elle nous force à subir.
- La discussion approfondie de nos intérêts respectifs remplacera les résolutions hâtives et souvent irréfléchies et apportera forcément un remède aux excès provenant et causés par notre isolement ; l’esprit de conciliation et la bonne entente des intérêts amèneront le plus souvent des résultats qui ont presque toujours été obtenus en pareil cas, et verront se dissiper, dans une discussion calme et sérieuse, les idées préconçues et les préventions que le défaut de rapprochement avait fait naître; c’est ainsi que notre Syndicat démontrera son utilité, en s’occupant exclusivement d entretenir, entre nous, la concorde et l’assistance
- mutuelle qui nous rendra l’esprit plus pratique, plus discipliné, excitera notre initiative et nous procurera le sentiment de la solidarité qui donnera la cohésion et la puissance à notre association syndicale, surtout si nous excluons et remplaçons le parti-pris par le bon sens et le raisonnement à accepter la nécessité de la hiérarchie du bureau que nous allons élire et qui devra nous représenter non-seulement à l’Union nationale, mais surtout auprès des pouvoirs publics, pour faiie valoir nos vœux qui sont nos besoins et représentent notre droit dans la société ; si nous reconnaissons qu’il doit être composé de ceux qui sont les mieux pourvus de connaissances acquises par l’expérience et de facultés intellectives, de la force de rés;stance au travail qu’exigent ces fonctions honorifiques et toutes de dévouement et d’honneur, de bonne volonté, de désintéressement et de fidélité à défendre envers et contre tous, notre nouvelle et naissante institution ou organisation pour l’étude approfondie et la défense active et vigoureuse des intéiêts généraux de notre corporation dans l’avenir.
- Tel est mon sentiment et ma conviction que je m’efforce a vous faire partager en vous priant d’agréer, messieurs et chers collègues, l’assurance de ma considération sincère et de mes civilités très empressées.
- Paris, le 28 mai 1890.
- Jules Tainturier.
- M. Alexandre Vincent ayant décliné la présidence à laquelle il avait d’abord été élu, le bureau du Syndicat a été finalement constitué comme suit :
- Président, M. J. Tainturier ;
- Vice-président, M. E. Stévenot.
- Secrétaire, M. G. B rossa rd ;
- Trésorier, M. A. Vincent.
- Un règlement comprenant 24 articles, en trois sections, a été adopté à l’unanimité dans cette séance du 5 juin.
- Maintenant il n’y a plus qu’à marcher, et ce nouveau syndicat rendra certainement à sa corporation d’importants services. 11 lui donne déjà une autonomie et une individualité spé* ciales dans l’industrie parisienne.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Perfectionnements dans la temlnre des soies par MM. Faure et Blanc.
- Dans la teinture des soies noires chargées, en fils ou en tissus, on fait intervenir le sel d’étain (1). Les auteurs estiment que par le procédé ordinairement suivi, il y a
- (1) Voir pour les procédés de teinture des soies en noirs avec ou sans charge, la Reçue de ia Teinture 1888, p. 10?, et 1889, p. 151 et suivantes.
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- beaucoup de perte de matière tannique et d’étain.
- Ils indiquent de faire agir séparément les tannins et le sel d’étain.
- 1° Un bain de protochlorure d’étain titré à 10 grammes de sel par litre et dans la proportion de 20 0/0 du poids de la soie avec addition de chlorure d’aluminium pour obtenir une dissolution non précipitée.
- En chauffant le bain, on peut diminuer la proportion de sel d’étain.
- 2* Rincer, essorer et passer au cachou ou autre tannin, et finir comme d’usage.
- Ma' hine à teindre, blanchir et traiter le fil en pelotes ou bobines,
- par MM. Mason jeune et Whitehead.
- Cet appareil sert pour teindre, blanchir, dégraisser et traiter en général les fils de coton, soie, laines, etc., ou autres fibres animales ou végétales sous forme de petites bobines ou toute autre forme compacte analogue, et où ils sont montés sur des tubes ou broches perforés, tandis que le liquide y est forcé, ou passe au travers, par l’emploi de moyens convenables.
- La nouveauté de cet appareil consisterait :
- 1* Dans la combinaison d’un chariot creux à bobines glissant dans le sens vertical ;
- 2’ Dans la combinaison d’un cylindre fixé à la charpente de la machine, dans lequel le conduit»,ou tuyau peut glisser dans le sens vertical et y est serré, au moyen d’une boîte à étoupe, avec le chariot à bobines ;
- 3* Dans la combinaison du cylindre précité, avec un conduit ou tuyau pourvu d’une sou-pape à chaque côté de ce contact avec ledit tylindre, une des extrémités du conduit étant en communication avec le susdit réservoir à liquide au moyen d’un tuyau convenable ;
- k‘ Dans la combinaison d’un couvercle ou Chapeau pouvant être descendu sur le chariot à bobines, et qui est pourvu à sommet de soupapes d’admission ; et au-dessous de lui, une plaque distributrice avec le susdit chariot à bobines.
- Machine pour laver la laine, par MM. Smith et Cie
- MM. John, Joseph et Isaac Smith frères, ont pris un brevet pour une nouvelle machine dont les principales fonctions sont d’enlever le plus possible de suint ainsi que tout le sable et les matières terreuses que contiennent les toisons.
- La nouvelle machine ressemble à celle à rateau si connue -, ni les rateaux ni leur appareil moteur n’existent. Les inventeurs l’ont appelée machine « Niagara », étant donnée j la façon dont l’eau et la laine traversent |
- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
- le réservoir principal. Ils prétendent que ce système est entièrement nouveau.
- On se sert de savon ordinaire et d’eau contenus dans un réservoir. L’eau est pompée de ce réservoir dans un second placé au-dessus de l’endroit où aboutit l’alimenteur. Le fond de ce récipient est percé de trous, ce qui permet à l'eau de tomber sur la laine quand elle entre dans la machine. Une toile sans fin et perforée reçoit la laine sale au moyen d’un alimenteur à main ou d’un appareil Tatham. A mesure que la toile sans fin avance en portant la laine, le sable et les matières terreuses sont entraînés à travers les trous par la chute d’eau et tombent au fond du réservoir principal.
- La laine flotte ensuite au courant de l’eau et immergée de temps en temps au moyen d’une série de cylindres perforés. En dessous de chacun de ces cylindres se trouve un rouleau flottant qui tend toujours à remonter à la surface, mais en est empêché par le cylindre correspondant. L’action de ces rouleaux est de presser légèrement la laine à son passage pour en extraire les matières étrangères.
- On peut se servir aussi de l’appareil de MM. David Smith et Cie pour la teinture et le mordançage, en y apportant de légères modifications.
- Machine à dégraisser l'étoffe a fond, fixer et lisser,
- par MM. Mély père et fils.
- Cette nouvelle machine est destinée à simplifier la triple opération faite à la main jusqu’à ce jour, nécessaire pour dégraisser les étoffes après le foulage, les fixer en tirant les nerfs de la laine afin d’éviter le rétrécissement, les lisser enfin.
- La machine de MM. Mély permet d’accomplir ces trois opérations à la fois. Elle se compose d’un bac de dimension variable, dans l’intérieur duquel sont établis sept rouleaux sur lesquels roule l’étoffe. Ces rouleaux sont alternés de hauteur : deux supports fixés aux extrémités du bac portent deux cylindres plus forts, autour de l’un desquels la pièce d’étoffe vient s’enrouler après avoir passé dans le bac à travers la série des rouleaux disposés. Au fond du bac se trouve un tuyau de vapeur percé de petits trous : un robinet amenant l’eau froide, un second, l’eau chaude, un troisième, pour la vidange du bac ; deux manivelles commandant les deux cylindres supérieurs, complètent l’installation de la machine.
- Le bain étant composé convenablement, chauffé à la température voulue, la pièce d’é-teffe est déroulée d’un grand cylindre sur l’autre et cette même opération est répétée autant de fois qu’il est nécessaire.
- Ramage et enrobage des tulles, parM. Mathieu Riné.
- Divers organes associés entre eux composent ce nouveau métier à marche automatique et continue •, organes dont voici une description sommaire.
- L’entraînement des tissus est obtenu comme dans les rames continues ordinaires par le moyen de deux chaînes sans fin établies parallèlement, chaînes munies de platines à crochets ou à aiguilles, auxquelles sont attachées les lisières à l’entrée. Une fois accroché, le tulle est élargi pour les chaînes qui le rament en s’écartant. Selon le genre du tulle traité l’espace à parcourir pour l’opération du ramage varie de longueur avant d’arriver à l’encollage. Durant ce trajet a lieu le brossage ou à la main ou mécaniquement : opération qui a pour but de placer les bribes de fil dans un même sens.
- L’étendage de l’apprêt ou enrobage a lieu ensuite dans des bassines disposées de manière à pouvoir enrober toutes les dimension? : cette disposition consiste à ne pas les placer avec des déplacements variés à droite et à gauche.
- Dans chaque bassine tourne un rouleau en-colleur : à l’extrémité des bassines sont établis des rouleaux compresseurs, ou bien des racles (cuir ou caoutchouc) destinés à uniformiser l’apprêt.
- Du collage les tulles sont conduits au séchage : préalablement soumis à un double brossage, le premier destiné à enlever l’excédent de collage, le deuxième à lisser.
- L’appareil conduit enfin les tulles dans le séchoir d’où ils ne sortent que pour être empaquetés.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Bleu pour laine, S
- La « Badische anilin et soda-Fabrik » vient de mettre dans le commerce ce nouveau bleu, qui, destiné â la laine, possède sur les bleus alcalins l’avantage de pouvoir en suivre la montée dans le bain de teinture lui-même.
- Il teint, en effet, sur bain acidulé, ce qui fait qu’on peut en observer le développement à tous moments de la teinture, sans être obligé d’échantillonner sur des dissolutions acides en dehors du bain. U n’a pas, néanmoins, l’inconvénient de dégorger après teinture, comme les autres bleus acides.
- Sa faculté de monter sur bain acidulé le
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- rend propre à entrer dans les mélanges pour gris et teintes mode, au lieu et place du carmin d’indigo; sur l’emploi de celui-ci, il procure une très importante économie, par suite de son rendement considérable dont on peut juger par le dosage des échantillons ci-joints. Il s’allie, d’ailleurs, facilement à toutes les matières colorantes naturelles ou artificielles montant sur bains acides.
- Cette couleur paraît donc devoir occuper une place sérieuse dans la teinture des laines, soit pour sa nuance propre, soit dans les mélanges, car elle possède toutes les qualités réclamées par la pratique : uni, tranché et pénétration facile des tissus serrés ; elle possède, enfin, une résistance à l’action de l’air et des lavages au moins égale à celle du carmin d'indigo, et donne plus de fonds.
- Voici les résultats comme teinte propre et
- comme rendement :
- A 1,5 0/U de colorant.
- A 3 0/0 de colorant. ^
- Si l’on considère, enfin, que son prix n’atteint pas 10 fr. le kil., le produit étant à l’état sec, on voit que son emploi est des plus avantageux.
- Procédé d'application
- On monte le bain avec:
- Sulfate de soude............ 5 0/0
- On le porte au bouillon, et on y ajoute la dissolution en proportion correspondante à la teinte qu’on veut obtenir — d’après les types ci-dessus — de :
- Bleu pour laine S.... 0,75 à 3 0/0
- On entre la laine et on teint au bouillon en ajoutant par parties, et successivement :
- Bi-sulfate de soude........ 10 0/0
- ou une quantité équivalente d’acide sulfurique, soit environ 2 0/0 du poids de la laine.
- Le même bain peut être utilisé pour de nouvelle passes, en ayant soin de n’ajouter les solutions de colorant dans le bain que lorsque celui-ci est au bouillon.
- Bans les mélanges pour teintes modes, avec lorseille, les bois et les autres couleurs artificielles, il suffit de teindre sur bain légèrement acidulé, avec le bi sulfate de préférence.
- Se rapprocher, du reste, autant que possible, des conditions ci-dessus exposées.
- Quoique cette couleur soit nouvelle, nous savons que les grandes teintureries des environs de Paris, de Roubaix, de Reims et autres, eu font déjà un grand usage.
- Verts-Méthyle
- Voici comme complément de notre article du 25 mai dernier (p. 65), sur l’emploi des verts méthylés, scn mode d’application à la
- Teinture des cuirs et peaux.
- Préparation. — Les cuirs et peaux sont parfaitement dégorgés, et disposés comme d’usage pour la teinture, soit à la brosse, soit au plongé.
- Teinture. — On applique le vert à 35° centigrades en opérant rapidement.
- L’acide picrique relève le vert et lui donne plus de stabilité, mais il ne faut pas l’ajouter directement au vert; on l’applique, soit avant, soit après.
- Verts Acides
- A côté des verts-méthyle, se placent les verts acides, ayant surtout comme qualités plus de résistance à la chaleur et à la vaporisation.
- Leur mode d’emploi se résume ainsi :
- Dissolution de la couleur
- Pour 1 kil. de vert acide, prendre environ 150 kil. d’eau; chauffer en agitant continuellement, jusqu’à l’ébullition -, laisser bouillir quelque temps et filtrer.
- Teinture.
- Soie. — Comme pour les verts de Méthyle. (I)
- Ajouter au bain un peu d’acide sulfurique et teindre à une température de 45° sur le bain de savon.
- Laine. — Traiter la laine comme il a été dit, à l’hyposulfite de soude et à l’acide chlorhydrique ou sulfurique, et teindre ensuite en faisant bouillir. Pour les nuances jaunes, ajouter de l’acide picrique.
- Dans le cas où le mordançage à l’hyposulfite présenterait des inconvénients, on peut teindre en un seul bain avec addition des mordants suivants :
- Oxalate acide de potasse (sel d’oseille).
- Chlorate de potasse, ou mieux, chlorate de soude.
- Acide acétique.
- Les chlorates de potasse et de soude donnent des teintures déchargeant moins au ! frottement, que celles faites à l’oxalate de potasse ; ce dernier a l’avantage, cependant, d’aider en même temps à la fixation des cou-
- (1) Voir Revue de la Teinture, article ci-dessus cité (mai 1890, p. 65).
- leurs acides que l’on peut avoir à mélanger au vert, tel l’acide picrique.
- Coton. — Mordancer au sumac ou au tannin, mettre le coton sur le bain auquel on a ajouté un peu d’acide tartrique ou acétique et teindre à ti.
- Impression.
- Coton. — Comme le vert acide supporte toute chaleur sans perdre sa nuance, cette couleur est d’une très grande importance pour l’impression du coton, puisqu’elle résiste entièrement au traitement à la vapeur.
- Laine. — La même résistance à l’action de la vapeur existe pour l’impression sur laine, et l’on prend ordinairement 25 litres d’eau bouillante pour 1 kilog. de vert acide. On filtre et on y ajoute environ 25 kilog. d’eau de gomme et 3 kilog. de glycérine, j
- Teniture du Jute (Suite)
- Les fils de jute, légèrement débrouillés, ou ! plutôt dégraissés comme il a été dit dans notre précédent n° (p. 73), tirent sans mordant la plupart des couleurs d’aniline.
- Ces teintures ne sont certainement pas solides, mais les tissus de jute ne sont pas destinés à être lavés ni à durer longtemps et n’exigent pas ainsi des teints résistants.
- Pour les ameublements, devant être exposés à l’air et à la lumière, on emploie les cachous de Laval, et c’est ainsi que pour ces destinations, on ne sort guère des teintes bois et marrons.
- Il ne faut pas perdre de vue que le jute est très altérable par l’action des alcalis, et même simplement de l’humidité.
- Voici quelques notes sur l’emploi des anilines, qui seront suivies du mode d’application des cachous de Laval.
- Fuchsines, cerises, grenats.
- Le jute se teinte dans ces couleurs, sans mordant ni addition d’autres produits.
- On opère en bain bouillant, en ajoutant le colorant en plusieurs fois.
- On rince sur une seule eau, et on sèche rapidement. Cette recommandation est générale pour toutes couleurs.)
- Violets-Méthyle (dits de Paris ou autres).
- Comme les fuchsines, sans addition et en bain bouillant.
- Violets acides.
- On teint avec addition de bi-sulfate de soude. Les proportions suivantes peuvent être i employées, pour 10 kil de jute :
- Eau...................... 200 lit.
- Bi-sulfate............... 200 gr.
- Violet............. 100 à 300 —
- Le bi-sulfate doit être dissous avant son addition au bain.
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- Bleus acides.
- Teindre au bouillon, avec.pourlOkil.de
- jute :
- Eau.............................. 200 lit.
- Bi-sulfate de soude............... 50 gr.
- Alun.............................. 150 —
- Bleu (dissous)...... 100 h 300 —
- Après 20 à 30 minutes de bouillon, laisser tomber la température du bain à 50°; sécher rapidement sans rincer.
- Bleus-méthyle et Bleus-marine.
- F Ces couleurs montent facilement sur fibres végétales et seraient ainsi préférables aux bleus acides, si leur prix n’en était notablement plus élevé.
- Le jute se teint sans addition, et comme avec les fuchsines et violets méthylés.
- (A su:vre.)
- Grenades contre les incendies
- On a pu remarquer dans toutes les salles de l’Exposition des bouteilles rondes pleines d’un liquide ; ces vases étaient à la portée des gardiens et du public, pour éteindre un commencement d’incendie s’il se produisait.
- Ils peuvent être utilisés de même dans les établissements industriels. Voici donc la com-
- position du liquide :
- Eau........................... 30 lit.
- Sel ordin. (ou sel dénaturé). 10 kil. Sel ammoniac....................... 5 —
- La solution est mise dans des bouteilles de j forme quelconque, mais assez facilement fragiles. Sur un commencement d’incendie, on jette une ou deux de ces bouteilles, avec assez de force pour les briser, et on aura de grandes chances d’arrêter les progrès du feu.
- AFFAIRES GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- COUR D’APPEL DE DOUAI
- — SUITE —
- Les fabricants envoient leurs marchandises aux teinturiers. Gomment ceux-ci les teignent-ils ? Les fabricants l’ignorent, ils n’ont pas à s’en préoccuper.
- Ils ne pourraient être impliqués dans une contrefaçon que s’ils avaient un moyen quelconque de reconnaître par quel procédé la teinture d’une étoffe a eu lieu et si la méthode de M. Grawitz a été employée. Or, il n’existe aucun moyen de le savoir. L’étoffe ne trahit ni à la vue, ni pour le chimiste, le procédé dont il a été fait usage. Les experts ne sont pas divisés, ils ont été unanimes à cet égard.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- M. Grawitz ne saurait établir que les fabricants ont détenu des étoffes teintes par sa méthode. Ceux-ci doivent, dès lors et dans tous les cas, quelle que soit la solution du procès être mis hors de cause.
- Ils réclament des dommages-intérêts ; ils y ont droit, car les saisies leur ont causé uu préjudice moral et pécuniaire.
- M. Grawitz a été jusqu’à saisir des noirs portant des étiquettes de MM. Browaeys-Degeyter, ses licenciés, et des noirs au campèche.
- Il s’est livré à de véritables manoeuvres, alors que vis-à-vis des fabricants, il savait bien ne pouvoir jamais réussir ; mais il aurait voulu les mettre en opposition avec les teinturiers et frapper d’interdit ces derniers.
- Aux fabricants il a fait des propositions d’arrangement moyennant un écrit favorisant ses prétentions. N’ayant pas ainsi abouti, il a recommencé ses tentatives d’intimidation.
- I.e ministère public.
- Après une réplique de M° Maillard, qui remplace Me Pouillet, M. l'avocat général Blondel a conclu en faveur de Grawitz à une nouvelle expertise.
- Couclusions du ministère public.
- M. l’avocat général Blondel, après un coup d’œil rétrospectif sur les précédents judiciaires de l’affaire, expose ainsi ses appréciations quand au fond :
- Les questions du procès actuel sont celles qui ont fait 1 objet des procès antérieurs. Elles sont les mêmes pour les procès de Lille, de Caen, d’Angers. Le procédé de M. Grawitz est-il brevetable ? A-t-il été contrefait par les teinturiers ? L’a-t-il été par les fabricants, dans un sens large, en ce sens qu’ils ont employé des matières teintes en contrefaçon ?...
- Dans le procès, la revendication de M. Grawitz est limitée à des points parfaitement déterminés. Le jugement ne s’y est pas mépris, lorsqu’il la précise ainsi :
- « En mélangeant un sel d’aniline et un sel métallique oxydant, teindre à bain plein, en noir montant directement sur la fibre textile et pouvant, suivant la durée de l’opération, pousser jusqu’au noir parfait et inverdissable, l’opération commençant à froid, pour s’achever au besoin à l'aide de la chaleur. »
- La prétention de Grawitz étant aussi limitée, constitue-t-elle un procédé brevetable ?...
- Dans ces dernières années, la teinture en noir d’aniline inverdissable est tout'à fait vulgarisée. Tous les teinturiers, tous les fabricants de produits chimiques dans leurs prospectus, annoncent qu’ils peuvent la faire ou procurer les moyens de la faire.
- Mais en était-il de même en 1874, 1875, 1876, quand les brevets Grawitz ont été pris?
- Si nous consultons le rapport de MM. Frie-del, de Luynes et Yungflesch, le prob’ème, dans leur opinion, se posait encore avec des difficultés insolubles. On doit aussi citer le rapport de la majorité des experts d’Angers, avec cette remarque qu’ils n’émettent pas seulement une opinion personnelle, mais s’appuient sur des documents officiels, rela-
- tifs aux Expositions universelles et émanant de M. Wurtz notamment.
- Quand de pareils savants disent que le problème n’était pas résolu, cela prouve qu’il n’était pas vulgarisé, tombé industriellement dans la pratique.
- Nous trouvons, au reste, la même opinion chez la minorité des experts de Lille, autrement dit M. Bardy. Il y avait toujours ce double défaut de l’affaiblissement des fibres et d’un noir verdissant sous l’influence de la lumière et des gaz acides répandus dans l’atmosphère.
- » M. Bardy n’est pas seul de son avis. Sans revenir sur le rapport Friedel et celui d’Angers, on lit dans celui de MM. Violette, La-combe et Corenwinder eux-mêmes: « Ces noirs n’étaient pas absolument inverdissa-bles, mais ils ne s’en plaignaient pas, parce que, disaient-ils, on ne peut obtenir du noir qui ne verdit pas absolument qu’aux dépens de la solidité des tissus. »
- En résumé, à l’époque des brevets Grawitz, on n’obtenait pas le noir inverdissable ; on le cherchait car on ne pouvait l’obtenir qu’aux dépens de la solidité du tissu, et cela malgré les procédés Persoz et autres divulgués par leurs brevets.
- On signale cependant, dans les divers rapports, certains faits. M. Stalars paraît avoir trouvé, antérieurement à M. Grawitz, le moyen de faire du noir inverdissable. Mais c’était alors et c’est encore actuellement un secret de fabrication. On ne peut donc l’opposer à Grawitz. D’après M. Bardy, il n’est même pas absolument certain que le noir fût inverdissable.
- Quant à la note de MM. Kœchlin déposée à la Société industrielle de Mulhouse, je dirai ceci : Le procédé a été représenté par certains experts comme étant le procédé même de Grawiiz. On a dressé un petit tableau comparatif, mais la note n’a été ouverte que le 29 novembre 1876. Le brevet Grawilz est du 21 octobre 1876, antérieur, par conséquent d’un mois. Qu’il puisse y avoir entre MM. Kœchlin et M. Grawitz une revendication du procédé, ce n’est pas notre affaire. Nous n’avons qu’à voir la publication postérieure au brevet de l’appelant.
- Enfin, si le système Stalars était secret, la note de MM. Kœchlin prouve encore que le problème n’était pas encore résolu industriellement.
- Aussitôt, au contraire, que les procédés de M. Grawitz ont été connus, que ses procès les ont répandus, on a constaté un essor de la teinture en noir d’aniline inverdissable.
- M. l’avocat général aborde ensuite la question des antériorités. En raison même de la nature des revendications de M. Grawitz, il écarte du débat les brevets Perkin, Alland et Persoz n’offrant aucun intérêt, puisqu’il s’agit seulement de la teinture en bain plein faisant monter directement la couleur sur la fibre.
- Il ne reste donc plus que le procédé Bobœuf qui, de l’avis de la majorité des experts commis par le Tribunal civil de Lille, a été contrefait par Grawitz.
- M. Grawitz emploie les mêmes éléments
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- que Bobœuf, c’est vrai, mais il obtient d’autres résultats ; en forçant la dose de bichromate et en portant le bairi à 100 degrés, il arrive au noir inverdissable, insensible à l’acide sulfureux.
- En droit, un procédé identique est brevetable quand le résultat obtenu présente des divergences notables.
- D’ailleurs si les réactifs sont les mêmes, il y a des différences multiples entre les deux procédés....
- Voici la fin des conclusions du ministère public :
- « En étudiant le dossier, je suis arrivé à me demander si, en raison des arguments que je viens de présenter, je n’allais pas conclure à ce que la Cour donnât de piano gain de cause à M. Grawitz.
- « J’irais jusque là, s’il me fallait actuellement prendre parti. Si je devais aujourd’hui choisir entre le système des teinturiers et celui de M. Grawitz, j’opterais pour ce dernier.
- « Mais Me Pouillet n’a sollicité de vous qu’une expertise nouvelle et je ne veux pas être plus royaliste que le roi. Il vous a demandé de désigner de nouveaux chimistes ; je m’associe à se demande. Je la comprends. Il y a encore des procès à Caen, à Rouen. N'y a-t-il pas intérêt à en finir une bonne fois en chargeant des experts de départager ceux que la justice a déjà commis....
- « L’expertise est utile sur la validité des brevets de M. Grawitz. J’ajoute qu’elle devient indispensable pour la contrefaçon. »
- Pour ce qui est de la preuve des faits articulés par M. Grawitz, elle est pertinente et admissible.
- Enfin M. l’avocat général estime que les fabricants doivent être maintenus en cause si une expertise nouvelle est ordonnée.
- ARRÊT
- Voici, autant qu’il a été possible d’en saisir les termes lors de sa lecture à l’audience, l’arrêt que la Cour vient de rendre dans cette importante affaire :
- « Attendu que Grawitz est titulaire de bre-I vêts et de certificats d’addition; qu’il a lait pra-j tiquer des saisies chez des teinturiers et des fabricants; qu’il a prétendu que les premiers ont | contrefait ses procédés et que les seconds détenaient des étoffes teintes par contrefaçon ;
- » Que le tribunal civil de Lille, par jugement du 11 janvier 1887, a nommé trois experts pour examiner les brevets et dire no-||taniment si le procédé de teinture qui y est décrit, est une invention nouvelle ou une application nouvelle de moyens connus pour l’obtention d’un résultat industriel, ou si, au ;ï contraire, il ne constitue ni une invention nouvelle ni une application nouvelle de moyens connus, ayant été publié précédem-®ment ; que le tribunal a chargé les experts ||de dire également si les défendeurs ont contrefait le procédé Grawitz.
- : » Attendu que les experts se sont divisés. I « Que la majorité d’entre eux ont été d’avis 8 que les procédés de Grawitz ne sont ni une invention nouvelle ni une application nouvelle de moyens connus, l’invention ou
- l’application étant publiée ou connue antérieurement ; 2° que des procès-verbaux et de tous les renseignements il ne résulte pas que les défendeurs aient contrefait les brevets de leur adversaire, puisque tous ces brevets sont frappés d’antériorité ;
- » Que la minorité, au contraire, a estimé 1° que les procédés de Grawitz, décrits suffisamment pour être exécutés par un homme du métier, constituent une application nouvelle de moyens connus pour l’obtention d’un résultat industriel ; 2° que .les teinturiers ont contrefait les procédés de Grawitz ;
- » Que, dans ces conditions, les plaideurs sont revenus devant le tribunal de Lille qui a déclaré nuis les brevets de Grawitz, en tant que relatifs à la teinture en noir d’aniline, à bain plein et dans les conditions décrites au jugement; que Grawitz a été débouté de ses prétentions et condamne à des dommages-intérêts ;
- » Attendu qu’il a relevé appel de cette décision ; qu’il revendique un procédé qui peut se définir ainsi : En mélangeant un sel d’aniline et un sel métallique oxydant, teindre à bain plein, en noir montant directement sur la fibre textile et pouvant, suivant la durée de l'opération, pousser jusqu'au noir parfait et inverdissable, l’opération commençant à froid, pour s'achever au besoin à l'aide de la chaleur ;
- » Attendu, en droit, que l’application nouvelle de moyens connus, pour l’obtention d’un résultat industriel, est brevetable aux termes de l’art. 2 de la loi du 5 juillet 1844.
- » Que le résultat industriel, étant le noir inverdissable, ne peut être contesté ; qu’il reste donc à rechercher si l’application ou invention n’était pas déjà divulguée avant Grawitz....
- » Que les méthodes en usage avant Grawitz donnaient une couleur plus ou moins verdis-sable ; qu il est constant que les procédés de ce dernier n’étaient pas, antérieurement à ses brevets, dans l’usage courant de la teinturerie ;
- » Que, d’autre part, le brevet Perkins était relatif à une couleur pourpre ou lilas ;. Que le brevet Alland a trait à deux bains ; que le procédé de Persoz concerne également deux bains et des lavages ou avivages ; Que tous ces brevets ne constituent donc pas des antériorités de nature à faire écarter la demande de Grawitz ;
- » Mais attendu que la majorité des experts et ensuite le tribunal ont, au contraire, considéré le système Bobœuf comme une antériorité si nette que Grawitz n’aurait fait que reprendre et imiter lui-même ce système ; qu’il est dit que Bobœuf et Grawitz se servent des mêmes éléments et que Bobœuf a aussi prévu le bain plein unique; que Grawitz n’aurait donc rien inventé ni découvert ;
- » Attendu que l’appelant contredit cette manière de voir ; qu’après avoir, avec raison, soutenu que l’emploi des mêmes éléments n’empêche pas la brevetabilité si le résultat est différent, il expose les différences entre ses brevets et celui de Bobœuf.
- » Que ces différences seraient nombreuses ; que le système de Bobœuf reposerait
- sur le principe de la double décomposition produisant instantanément des couleurs solubles dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifxables ; que le procédé de Grawitz consisterait, au contraire, dans une oxydation produisant progressivement une couleur insoluble ;
- » Que ces différences théoriques ne seraient pas les seules ; Que Bobœuf n’indiquerait pas de dosage, ne ferait pas intervenir la chaleur, aurait recours à la teinture en liqueurs séparées et non à bain plein ; Que Grawitz, au contraire, emploierait la chaleur, signalerait la proportion des équivalents chimiques et se servirait d’un bain plein et unique où sont réunis tous les éléments qui permettent à la couleur de monter directement sur la fibre ;
- » Qu’enfin le résultat ne serait pas le même, le noir Bobœuf n’étant que plus ou moins parfait, tandis que le noir Grawitz serait parfait et inverdissable ;
- » Attendu que les premiers juges n’ont pas constaté d autres antériorités et n’avaient pas à tenir compte de tous les brevets énumérés où la couleur est développée en dehors du bain ; qu’il reste seulement à rechercher si une antériorité existe ou non dans Bobœuf ;
- » Et attendu que c’est à celui qui invoque une antériorité, par conséquent aux teinturiers dans l’espèce, à démontrer son bien fondé; Que cette démonstration reste au moins douteuse; Qu’il importe, dès lors, d’ordonner une nouvelle expertise que Grawitz, du reste, sollicite lui-même ;
- » Sur la contrefaçon, - Attendu que Grawitz soutient que les teinturiers n’ont pas fait connaître aux premiers experts le procédé réellement employé par eux ; Que les faits qu'il articule à cet égard sont pertinents et qu’il convient de les admettre en preuve ;
- » Quant aux fabricants, attendu que, dans le débat qui porte sur la contrefaçon, ils doivent rester jusqu'à l’arrêt définitif qui, en même temps qu’il prononcera vis-à-vis d’eux sur la dite contrefaçon, résoudra la question des dommages-intérêts à eux accordés par les premiers juges, mais dont ils demandent l’augmentation par appel incident; qu’il importe de leur donner acte de cet appel et de surseoir ensuite à statuer.
- » Par ces motifs, la Cour donne acte aux fabricants de ce qu’ils interjettent appel incident; dit qu’il n’y a pas lieu de les mettre dès à présent hors de cause ;
- » Nomme, faute par les parties de s’entendre sur le choix des experts, conformément à la loi, MM. Berthelot, ancien ministre; Ger-nez, professeur à l’école normale, et Villiers, professeur à l’école de pharmacie, lesquels donneront leur avis sur les questions de savoir :
- » Si le procédé de teinture à bain plein, en noir d’aniline inverdissable est l’invention de Grawitz ;
- » Si la teinture à bain plein, revendiquée par Grawitz, est constituée par la teinture de la fibre dans le mélange, dans la proportion des agents chimiques, de l’aniline et d’un sel mé tallique oxydant soluble, notamment du potasse j
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- » Si la teinture en noir d’aniline inverdis-sable à l’air et à la lumière, est le résultat non seulement d’une double décomposition, mais encore d’une oxydation progressive, suivant la phase première de la double décomposition, à la condition d'observer la proportion des équivalents chimiques.
- » Si le caractère chimique du noir ainsi obtenu sur tissus, outre qu’il est inverdissable à l’air et à la lumière, est d'être insoluble dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifiables ;
- » Si Bobœuf n’a décrit que la teinture en liqueurs séparées et non la teinture à bain plein ;
- » Si son procédé repose sur l’emploi des doubles décompositions sans oxydation et sur l’instantanéité ;
- » Si le noir obtenu par Bobœuf, de quelque façon qu’il l’obtienne, a pour caractère d’être soluble dans l’aniline, l’acide phénique, les huiles essentielles et saponifiables ;
- » Si en tout cas, le noir inverdissable étant le résultat d’une proportion déterminée des agents employés, le brevet Bobœuf qui ne donne aucune proportion ne peut constituer une autorité au brevet Grawitz qui repose au contraire sur l'emploi, des proportions des équivalents chimiques ;
- » Si, en tout cas, le procédé de teinture, tel qu’il est décrit par Grawitz, dans l’addition du 22 mars 1877, ne reçoit aucun échec du brevet Bobœuf ni d'aucune autre antériorité ;
- » Si les intimés sont contrefacteurs du procédé de teinture à bain plein et tout au moins du procédé spécial, décrit dans l’addition du 22 mars 1877 ;
- » Dit que les experts dresseront leur rapport dans les six mois et l’adresseront au greffe, pour être par les parties conclu et par justice statué ce qu’il appartiendra ;
- » Admet Grawitz à prouver par toutes les voies de droit notamment par témoins, devant M. Telliez, juge à Lille, que la Cour commet à cet effet ;
- » 1° Que les quatre teinturiers intimés n’employaient pas le procédé de teinture à bain court, en petites terrines, qu’ils ont décrit dans leurs conclusions ; 1
- » Que ce procédé n’a jamais été mis en œuvre chez eux que lors des expériences faites devant les experts au cours du procès;
- » 3° Que le procédé employé par eux était celui-ci : Dans un mélange d’un sel d’aniline et de bichromate de potasse, mis dans les proportions des équivalents chimiques, le dit mélange placé lui-même dans une barque munie d’un injecteur à vapeur; la teinture avait lieu d’abord à froid, pendant environ une heure, puis à chaud, le bain porté au bouillon, pendant une demi-heure environ.
- » 4° Que ce dernier procédé était suspendu chaque fois que la visite des experts était annoncée ;
- » 5° Que l’un des quatre teinturiers intéressés s’est vanté d’avoir su mettre les experts dedans ;
- » Réserve aux intimés la preuve contraire ; dit que le juge commis dressera procès-verbal des enquête et contre-enquête qui seront
- transmises au greffe pour être ultérieurement statué...
- » Réserve les dépens. »
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- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- IiOl sur les marques de fabrique. — L'Officiel a promulgué la loi dont la teneur suit :
- Article unique. — L’art. 2 de la loi du 23 juin 1857, sur les marques de fabrique et de commerce, est modifié comme suit :
- a Nul ne pourra revendiquer la propriété exclusive d’une marque s’il n’a déposé, au greffe du Tribunal de commerce de son domicile :
- « 1° Trois exemplaires du modèle de cette marque ;
- « 2° Le cliché typographique de cette marque.
- « En cas de dépôt de plusieurs marques appartenant à une même personne, il n’est dressé qu’un procès-verbal, mais il doit être déposé autant de modèles en triple exemplaire et autant de clichés qu’il y a de marques distinctes.
- « L’un des exemplaires déposé sera remis au déposant revêtu du visa du greffier et portant l’indication du jour et de l’heure du dépôt.
- « Les dimensions du cliché ne devront pas dépasser 12 centimètres de côté.
- « Les clichés seront rendus aux intéressés après la publication officielle des marques par le département du commerce, de l’industrie et des colonies. »
- —o—
- la réglementation du travail. —
- La commission du travail a arrêté le texte du questionnaire qu’elle va adresser aux Chambres de commerce, Chambres consultatives, Conseils de prud’hommes, Syndicats de patrons et Syndicats d’ouvriers, en vue de procéder à une enquête destinée à éclairer la commission pour la réglementation du travail des hommes. Il est ainsi conçu :
- 1° A quelle industrie ou à quel travail êtes-vous occupé ?
- 2° Votre travail est-il payé à la journée, à l’heure, ou aux pièces ?
- 3° Combien de temps travaillez-vous par jour ? 4° A quelle heure commence et à quelle heure finit votre travail ?
- 5° Combien dans la journée avez-vous de temps de repos ? Quelle en est la durée ?
- 6° Avez-vous chaque semaine un jour de repos complet ?
- 7° Demandez-vous que la journée de travail soit fixée par la loi ?
- 8° A quel nombre d’heures désirez-vous qu’elle soit limitée ?
- 9° Doit-on interdire les heures dites supplémentaires ?
- 10° Si elles sont maintenues, doit-on en limiter le nombre ?
- 11° Combien gagnez-vous par jour ?
- 12.° A quel prix sont payées les heures supplémentaires ?
- 13» Votre salaire vous est-il payé à la semaine, à la quinzaine, ou au mois ?
- 14° Y a-t-il dans votre industrie des mortes saisons ? Quelle en est la durée ?
- 15° Y a-t-il beaucoup d’ouvriers étrangers employés dans votre industrie?
- 46° Reçoivent-ils le même salaire que vous ?
- 17° Pensez-vous qu’une diminution de la journée de travail pourrait avoir pour conséquence une diminution sérieuse dans la pro.
- duction ?
- —o—
- Un contre maître de teinture est-il justiciable des prud’lionimcs?
- Une question de compétence sur ce point a été soulevée dans un procès entre MM. Vanzeve-ren frères, à Tourcoing, et M. Vandistate, leur contre-maître de teinture. Ce dernier préten-da t que le différend appartenait à la juridiction du conseil des prud’hommes.
- Le tribunal a repoussé cette prétention et s’est déclaré compétent, estimant que, en raison de la nature des fonctions de contre-maître de teinture, de ses connaissances personnelles, de l’importance des appointements et de l’indemnité prévue pour la résiliation du contrat, M. Vandistate doit être considéré comme un employé, le mot ouvrier ne pouvant, d’après la Cour de cassation, être attribué qu’à celui qui fait un travail manuel.
- Incendie. — Un incendie s’est déclaré» à Calais, dans l’usine de MM. Sergent frères. Onze métiers à tulles appartenant à divers fabricants sont complètement détruits et six très endommagés. Les pertes sont évaluées à plus de 150,000 fr.; elles sont couvertes par des assurances.
- Ues Gobelins. — Un nouveau directeur des teintures vient d’être nommé à la manufacture des Gobelins, et cette direction impor-I tante est échue à M. Guignet, ancien répétiteur à l’Ecole polytechnique, auteur de travaux très estimés sur les matières colorantes.
- Ceest M. Guignet qui est l’auteur du procédé industriel pour la fabrication des verts de chrome, nommés depuis « verts-Guignei » et qui sont des plus employés dans la décoration des tissus, des papiers peints et même pour les peintures.
- Nous annoncions comme probable cette nomination, dans notre numéro du 25 février dernier -, nous répétons aujourd’hui que le choix est heureux. Nous pensons enfin, nous avons pu même juger, qu’avec cette nouvelle direction, l’atelier des Gobelins sortira un peu de la somnolence dans laquelle il était plongé depuis plusieurs années, et que son méritant personnel sera considéré à sa valeur.
- —o—
- Nécrologie. — On annonce la mort de M. Camille Kœchlin. le célèbre chimiste, décédé à Mulhouse à l’âge de 80 ans.
- Ce véritable savant était attaché à la maison Kœchlin frères ; depuis de longues années, ses travaux faisaient autorité dans nos industries. A l’origine des couleurs d’aniline, ils ont grandement contribué à éclairer leur mode de génération, si entouré de mystères alors.
- C'est M. Camille Kœchlin qui a été dépouillé si odieusement par Grawitz du procédé d’in* verdissabilité des noirs.
- Son nom a d’ailleurs été mêlé à to us les progrès des industries tinctoriales.
- Nous saluons avec respect sa vénérable mé moire.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardeines)#
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- LA REVUE DE
- 3e Année, N° 13.
- ET DES COLOR ATIONS
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- LA TEINTURE
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- INDUSTRIELLES
- 10 juillet (890.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Chambre syndicale de la teinture: protestation contre ies droits sur les matières textiies. — Sur la cuve mixte à l’indigo et à l’indophénol. — Appareil pour vaporiser les fils. — Théorie du blanchiment par les hy-pochlorites. — Revue sommaire des bTevets d’invention.
- Procédés divers : Salomé; Emeraude, (teintes-modes); Cuve à l’hydrosulfite ; Teinture du jute, (suite).
- Chronique Industrielle. — Affaires Grawitz, (fin). — Banquet de la Chambre syndicale de Lyon. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Peu de nouvelles spéciales à la teinture ; celles intéressant l’industrie en général roulent principalement sur les travaux du Conseil supérieur du commerce et de l’industrie.
- Voici pour ses décisions qui nous intéressent :
- La commission des textiles a décidé qu’il y avait lieu d’établir un droit de 3 fr. pour les soies grèges, et un droit de 5 fr. sur les soies ouvrées. Les cocons seront exempts de tout droit.
- Dans l’esprit de la commission, l’application de ces mesures reste subordonnée à l’établissement du Drawback et de diverses compensations en faveur de l’industrie des tissus.
- Le Conseil en réunion plénière, après avoir entendu le rapport de M. Wal-baum, sur l’industrie de la laine, a voté les tarifs concernant cette industrie.
- Il a admis l’exemption pour les matières premières, laines et poils, puis il a* voté les droits sur les fils de laine, tissus, étoffes d’ameublement, draps, tapis, passementerie, etc.
- D’une manière générale et sauf quelques exceptions en ce qui concerne la draperie, il n’a apporté que d’insignifiants changements aux droits en vigueur, le tarif conventionnel actuel devant servir de tarif minimum, le tarif général servira de tarif maximum.
- Il a enfin voté tous les droits sur les dis et tissus de coton, proposés par le rapporteur, M. Denis, mais encore ici avec adoption du drawback.
- La menace des droits sur la laine paraît donc momentanément écartée, mais ce résultat n’est pas définitif et il ue ^aut pas encore abandonner la lutte.
- Nous appelons à ce propos l’attention de nos législateurs sur la protestation publiée plus loin, émanant de la Chambre syndicale de la Teinture, du Blanchiment et des Apprêts.
- *
- ♦ *
- La situation générale de nos places à fabrique ne s’est pas sensiblement améliorée ; leurs dépositaires à Paris nous disent que les affaires sont dans un grand calme ; les quartiers du Mail, du Sentier, des rues Saint-Martin, Haute-ville, n’ont pas ce mouvement qu’on y remarque pendant les périodes d’affaires.
- Les quelques ordres reçus à Roubaix pendant la précédente quinzaine, n’ont pas été suivis d’autres, et des acheteurs de Paris ont encore supprimé une certaine quantité de commissions en retard. La température ne se prête malheureusement pas à l’écoulement du stock.
- L’échantillonnage est poussé activement; suivant toutes les prévisions, les tissus mélangés, genre Vigoureux, auront beaucoup de succès pour la saison prochaine, tant en draperies qu’en confections.
- Sur cette place, la production des articles coton ne fait qu’augmenter. Les demandes, en draperie coton principalement, sont devenues très importantes.
- Dans les articles draperie coton, on cherche, depuis quelque temps, à faire des nuances mélangées grand teint. Tout ce qui avait été essayé jusqu’ici, dans ce genre, avait l’inconvénient de se ternir à l’air. On compte, pour la saison prochaine, arriver à produire le grand teint Ce sera encore une nouvelle chance de succès pour la fabrique roubaisienne.
- A Reims, il a été fait quelques affaires en flanelles ; très peu en cachemires et mérinos. On prépare l’échantillonnage des nouveautés pour l’été prochain.
- Le marché des Etats-Unis va devenir des plus difficiles aux marchandises européennes, ce qui sera loin d’ame-liorer nos affaires.
- Le bill Mac-Kinley relatif aux formalités à imposer aux produits étrangers, qui a soulevé une si vive et si
- légitime émotion dans le monde commercial, est devenu définitif.
- Ce bill enlève aux importateurs le droit de se faire représenter dans la commission chargée de contrôler les déclarations des valeurs faites par eux à la douane américaine. Arbitrairement, sans être tenu de donner la moindre explication, un jury peut prononcer la confiscation de la marchandise, condamner l’importateur à une amende de 25,000 fr. et à un emprisonnement pouvant atteindre deux années.
- L’auteur présente maintenant un nouveau bill portant des augmentations considérables à l’entrée des matières premières et produits manufacturés, desquelles il résulterait que des tissus de laine, par exemple, paieraient 92 pour 100 de leur valeur, au lieu de 67 qu’ils acquittent actuellement.
- Puis des primes accordées aux produits fabriqués sur les territoires de l’Union, augmenteraient encore l’écart des marchandises européennes.
- Il n’est pas certain que ces nouvelles taxes soient adoptées, mais on voit par ces tendances que le marché américain nous échappera de plus en plus. Cela est, du reste, prévu depuis longtemps.
- * ¥
- En revenant aux fabriques françaises, nous voyons, en lainages comme en soieries, l’uni dominer ; à peine fait-on quelques carreaux et rayés et un peu d’articles chaîne blanche ; c’est donc la teinture en pièces qui sera le plus favorisée.
- Les nuances pour la saison prochaine sont en général franches et vives ; il y a une réaction très prononcée contre les teintes ternes, alanguies qui ont caractérisé les modes des deux années précédentes, mais on sent bien qu’il en reste encore quelque chose, et notre échantillon genre héliotrope, qui est réellement des plus en faveur, est l’un de ces survivants.
- Mais à côté on fera des verts éclatants : Emeraude et Lumineux de nos échantillons ; des bleus purs, absolument bleus, ni rosés, ni verdâtres, ni rabattus ; ce sont les teintes Bluet et sa dégradation Bourrache.
- Au-dessus de tout, et ce qui domi-
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- liera, c’est la gamme des mauves, figu-rant en tête de la carte des nuances pour l’hiver prochain, sous les noms, en Commençant par les plus claires, de Perse, Judée, Anémone, Verveine, Chardon et Dahlia.
- * Læ fabrique parisienne desservant les modes, et qui prépare en ce moment les aYtibfes'd’hiver, fait la grande majorité de ces articles dans les teintes que nous venôh^'d’indiquer : mauves, bleus francs etvët'És'vifs.
- s®jl reètë, bien entendu, un fonds de lïtiàhces Courantes et classiques qui survivent1 1 à tous les changements de
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- ’^fl éSt'â'remarquer que ces teintes de to^é’s<é|>bc[iïéâ et de toutes saisons sont c^igteêSPdafoÇ les claires (modes, gris, b:e'ü‘,s! paillés),. et dans les foncées (marine, pruhe,'loutre, grenat, bronze); c’éSt cfans lés tons moyens, non confu-s?éîûéht ’ëbaiMïés, ni dans ceux voilés pâr^dès': bHiiiitlli’ës que la nouveauté peüU^ë^àho'tïlf* dans tout son éclat et
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- La carte de nuances pour la saison oT« xun BôômooSxî SôfiLN,, , lochame -a u/ie cjizaine d échantillons
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- carte, sont représentes par le Litron,
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- ternes : peu etendue il est vrai, mais
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- INous y voyons les vieux roses et
- rouges : Tulipe, Glaïeul, Pivoine, et plus vieux encore : Fauvette et Bouvreuil ; les vieux bleus sont : Geai et Libellule ; puis, si l’on veut, mettons Aladin et Salomé comme vieux violets, et cela terminera notre analyse.
- Toutes ces nuances ne se déterminent pas arbitrairement : la Chambre syndicale des fournisseurs de modes compare les tendances manifestées par les clients de ses membres ; elle arrive ainsi à saisir les goûts dominants et s’y conforme.
- Aussi, ces nuances sont-elles adoptées comme base d’un langage commun, même à l’Etranger. Les fabricants allemands ont voulu établir une carte à eux, mais elle est restée sans écho, même en Allemagne, et ces fabricants sont revenus à celle de Paris.
- * *
- Il serait à désirer que la Chambre syndicale des teinturiers-fabricants établît aussi une série d’échantillons-types sur lainages ; cela nous est souvent demandé, et une telle carte, qu’il suffirait de renouveler une fois par an, serait bien vite adoptée comme règle des désignations commerciales des teintes sur fils et tissus de laine.
- Les teinturiers-dégraisseurs, notamment, y feraient bon accueil ; elle serait d’une grande commodité pour le choix, à offrir à leurs clients ; celle des soieries, qu’ils utilisent à défaut, est un peu trop brillante pour leurs travaux.
- Parmi ces travaux du teinturier-dégraisseur, signalons quelques nouveautés intéressantes :
- M. André Lyon, qui a déjà doté son industrie d’une foule d’inventions heureuses, va offrir à ses confrères un liquide qu’il utilise chez lui pour blanchir instantanément les lainages blancs, notamment les flanelles, et qui permettra de supprimer l’encombrant et incom-jmqde soufroir.
- j /Un autre inventeur, M. E. Boursier, qui, depuis plusieurs années, étudie et applique pratiquement un procédé Me teinture des s oies à sec, vient de perfectionner ce procédé et de le complé-tef/(par un système d’assouplissage, et dê'Tènsémble de ces moyens il obtient dè4 soieries reteintes aussi belles que dés neuves tissées en fils teints.
- Enfin M. Hallu a mis au jour un nou-yeàù genre d’impression sur ameublements et sur ions tissus, d’un effet réellement magnifique.
- Nous aucpns, certainement l’occasion de revenir sur ces nouveautés.
- |t(tpui|gue riôu¥ parlons du chiffon-nagé, noüs annonçons pour le prochain
- numéro un article de M. V. Barbé, arrivé trop tard pour celui-ci, et traitant toujours avec la même verve des intérêts de la profession.
- Nous avons aussi la suite du travail de M. Maurice Guédron, qui va, enfin, reprendre son cours.
- F. Gouillon
- CHAMBRE SYNDICALE
- DE LA TEINTURE, DES APPRETS ET DH BLANCHIMENT
- PROTESTATION
- contre
- /’etablissement d'un droit à l'importation sur les Laines et autres matières textiles.
- La Chambre syndicale de la Teinture, des Apprêts et du Blanchiment s’est émue d’une demande faite par la Société des Agriculteurs tendant à faire frapper d un droit d’entrée à leur importation en France les laines et autres matières textiles.
- La Chambre syndicale vient protester, au nom de tous ses membres de Paris et de la province, contre une semblable mesure qui aurait pour effet immédiat de menacer la prospérité d’un grand nombre d’établissements de teinture importants, alors que les avantages très douteux que l'agriculture pourrait y trouver seraient loin de compenser le préjudice fait à toute une branche d’industrie.
- La Chambre syndicale ne conteste point les titres qu’ont les agriculteurs à être protégés, mais elle proteste contre le moyen de protection qu’ils recommandent aux pouvoirs publics.
- On estime à 800 millions environ la valeur des tissus de laine fabriqués annuellement en France.
- Sur ce chiffre, la moitié, c’est-à-dire 400 millions environ, est destinée à l’exportation.
- Or, un droit d’importation quelconque sur les laines, non-seulement aurait pour effet d’élever le prix des tissus en général, mais aussi mettrait la France vis-à-vis de l’étranger dans des conditions d’infériorité telles que les débouchés qu’elle s’est créés arriveraient infailliblement à se fermer pour elle.
- Les pays étrangers, l’Allemagne notamment, luttent avec avantage contre nous sur les divers marché-, grâce au bas prix des salaires, grâce à la protection qu’ils rencontrent I auprès de leurs gouvernements.
- Ce serait leur donner de nouvelles armes I contre la France que d’adopter une mesure I tendant à élever le prix de la laine, et par suite des tissus fabriqués et manutentionnés.
- Les usines qui traitent ces 800 millions de I tissus pour les blanchir, les teindre, les im- I primer et les apprêter représentent une valeur I d’au moins 100 millions de façons que font les I divers établissements exploitant ces industries. I
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- Sur ce chiffre, environ 40 millions sont 1 payés en salaires aux ouvriers.
- Le nombre des ouvriers des dpux sexes employés est d’au moins 30,000. C’est donc toute une population ouvrière importante, sans compter celle des peignages, tissages et filatures, qre l’établissement de droits sur les laines viendrait frapper en mettant en péril l’existence des établissements de teinture.
- Par contre-coup, l’industrie des produits chimiques qu’emploient en quantités énormes les teinturiers, l’industrie des constructeurs-mécaniciens qui fabriquent les nombreuses et coûteuses machines employées dans ces usines seraient également atteintes.
- En présence d’un tel danger, la Chambre syndicale de la Teinture, au nombre de tous ses membres, au nom des 30,000 ouvriers qu’ils occupent, proteste d’une façon énergique centre toute mesure tendant à frapper d’un droit quelconque l’importation des laines en France, et elle prie monsieur le Ministre du commerce, de l’industrie et des colonies de vouloir bien prendre sa protestation en considération.
- Le Président, L. Gulllaumet,
- Représentant de la région de Paris.
- Le Vire-Président, Wallerand,
- Représentant de la région du Nord.
- Le Yice-Présidenf, de Tilly,
- Représentant de la région de la Marne.
- SUR LA CUVE MIXTE
- A L’INDIGO ET A L’INDOPHÉNOL
- conduire si l’on ajoute de temps à autre un peu de chaux éteinte. Elle peut consommer 500 kilogrammes d’indigo sans être nettoyée, mais son prix est fort élevé.
- De plus, son alcalinité très forte force les ouvriers à porter des gants de caoutchouc.
- Si l’on compare ensemble les frais de la réduction, on a les résultats suivants :
- lre cuve.. 4 1/2 O/O de la valeur de l’indigo, 2° — .. 51/2 O/O — —
- 3e — .. 9 1/2 0/0 — _
- 4e mixte.. 15 3/4 0/0 — —
- ce qui ne laisse à la cuve mixte qu’une écono-
- mie réelle de 4 3/4 p. 100 sur la cuve à l'by-drosulfite :
- 9 1/2 + 11 — 15 3/4 — h 3/4
- La nuance obtenue avec la cuve mixte est un peu plus violette qu’avec l’indigo seul. Par un lavage énergique, la nuance perd de l’éclat ; il en est de même à la lumière, mais la différence est bien faible de ce qui se produit pour une teinture à la cuve mixte ou à l’indigo seul.
- M. Kertesz termine en donnant le moyen de caractériser la teinture à la cuve mixte. En faisant bouillir doucement le tissu avec une solution de soude caustique à 14 degrés Bau-mé, puis ajoutant de l’éther, ce dernier se colore en violet s’il y a de l’indophénol, et en bleu faible s’il n’y a que de l’indigo.
- APPAREIL
- POUR VAPORISER LES FILS
- Par M. Gottlob Taubert
- M. Kertesz a fait sur lu cuve mixte à l’indigo et à l’indophénol (1) des recherches inspirées par un article de M. le Dr Nœlting, paru dans Chemitcrzntung.
- D’après M. Kertesz, la cuve mixte donnerait sur la cuve à l’indigo une économie de 11 p. 100, si l’on ne tient pas compte du prix relatif des réducteurs employés. A ce point de vue, M. Kertesz a quelques remarques intéressantes sur le prix de revient des différentes cuves. Le tableau suivant donne ses conclusions.
- Prix par kilo
- Mode de réduction. d'indigo.
- Cuve au zinc et à la chaux............ 0f 57
- Cuve au zinc et à la soude............. 0 72
- Cuve à la soude et à l’hydrosulfite. 1 32
- Dans la première cuve, le mélange de réduction est à bon marché ; la cuve a une grande constance, mais elle doit être nettoyée souvent par suite de la production d’un dépôt volumineux qui nuit d’ailleurs à la beauté de la teinture.
- La seconde cuve dure à peine deux jours flV3C sa constance primitive.
- La troisième est un peu plus constante que a précédente, mais elle exige un renforcement de chaque jour. Elle est plus facile à
- (!) Voir Revue de la Teintur avnl année courante, p. 46.
- e, 1889, p. 173, et
- L’application de la vapeur sèche au fil et au tissu pour fixer les fibres ou les couleurs, ou pour d’autres usages, augmente chaque année dans des proportions que les manufacturiers de l'ancienne école doivent, considérer comme merveilleuses. Son utilité dans beaucoup de cas est complètement établie, et naturellement tend à faire créer de nouvelles machines et de nouvelles dispositions pour son application.
- Un de ces appareils a été breveté en Allemagne par un fabricant saxon ; elle a pour objet de fixer les fibres des fils de laine, de rendre leur surface unie et résistante, et moins laineuse,
- Cette propriété du fil est nécessitée maintenant par le développement de la fabrication des étoffes en laine peignée, en remplacement des anciennes étoffes en laine cardée, et les fils de chaîne sont par suite soumis à l’action directe de la vapeur chaude, quia la propriété de feutrer les fibres.de renforcer ainsi le fil et de rendre sa surface plus unie. A cet effet, le fil en bobines ou en chaînes, doit venir autant que possible en contact avec l’action directe de la vapeur sèche ; tout entassement du fil est par suite hors de question, et l’arrangement présent d’un appareil vaporisant a pour objet de séparer le fil autant que possible.
- Une chambre de vapeur formée de plaques de chaudière est pourvue du manomètre ordinaire pour indiquer la pression de la vapeur introduite. La partie antérieure de l’appareil contient une chambre fixe dans laquelle sont introduites un certain nombre de valves reliées à un tuyau de vapeur qui amène la vapeur sèche à l’appareil. Un chariot roulant reçoit un certain nombre de tuyaux de vapeur horizontaux perforés sur lesquels sont placés des bobines ou chaînes à vaporiser.
- Ces tuyaux de vapeur horizontaux sont disposés de manière que chacune de leurs extrémités évasées se termine en face d’une des valves de vapeur. La longueur des tuyaux horizontaux > erfor és est calculée de telle façoR que lorsque le chariot roulant est entièrement eniré dans la chambre, la pression de l’extrémité des tuyaux ouvre les valves et permet à la vapeur de pénétrer dans la chambre fixe et de la dans les tuyaux, d’où elle sort par un grand nombre de petits trous directement su r le fil. De cette façon, elle agit sur toute la surface des bobines ou chaînes et les pénètre à l’aide d’une pression suffisante pour agir uniformément sur toutes les couches.
- Il est évident que, de cette manière, le fil en chaîne est traité plus rapidement que le fil en bobines, qui demande une plus hau'e tension de vapeur ; les deux formes de fil ne sont donc généralement pas traitées ensemble dans la même chambre. — La vapeur condensée qui se forme est entraînée par un tuyau situé au-dessous de la plaque du fond sur laquelle roule le chariot. Comme l’arrangement est simple, il est évident que la dimension de la chambre peut être adaptée aux besoins de chaque cas.
- [Le Jacquard)
- THÉORIE DU BLANCHIMENT
- PAR LES HYPOCHLORITES
- MM. Cross et Bevan, qui se sont fait une spécialité des questions de blanchiment, viennent de publier dans le Journal of the Society of Chemical Industry un exposé des réactions qui se produisent dans le blanchiment des fibres végétales, notamment dans les pâtes à papeterie.
- Nous ne voyons rien de bien neuf ni d’original dans ce travail ; aussi nous bornons-nous à en reproduire les conclusions, que voici :
- 1° Le blanchiment au moyen des hypochlo-rites est accompagné d’une chloruration plus ou moins forte des parties constituantes de la fibre, suivant la nature des bases constituant la solution décolorante et suivant les conditions dans lesquelles se trouve la substance fibreuse.
- 2° La chloruration est remarquablement moindre quand on se sert d’hypochlorile de magnésium, préparé au moyen de la double décomposition de l’hypochlorite de calcium ;
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- et elle est moindre encore si la solution a été préparée par l’électrolyse du chlorure de magnésium.
- 3° Les preuves de cette chloruration sont que :
- a) Une portion du chlore de la solution blanchissante ne retourne pas à l'étal d’hy-dracide, c’est-à-dire de chlorure, de sorte que, une partie de la base avec laquelle elle était combinée comme hypochtorite est combinée autrement que comme chlorure dans le mélange du liquide et des matières fibreuses ;
- b) Il y a des chlorures organiques qui sont dans la pâte lavée ;
- c) Le facteur de la chloruration différencie le blanchiment au moyen des hypoehlorites, de celui qui s’effectue par d’autres procédés dont les seuls facteurs sont l'oxydation et l’hydrolyse, tels que les procédés au permanganate et au peroxyde d’hydrogene -,
- d) La cause de la chloruration réside dans la présence de l’oxyde kétonique dans les parties coustituantes de la fibre (qui ne sont pas de la cellulose).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Perfectionnements dans l'impression des tissus
- par MM. Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas
- Ces perfectionnements, applicables à tous les systèmes d’impression et à toutes les machines à imprimer, consistent essentiellement :
- 1° A imprimer sur Yenvers des étoffes ;
- 2° A exercer sur celles-ci à l’aiie d’un compresseur quelconque, après le dépôt de la couleur, une pression suffisante pour faire pénétrer la couleur dans les fibres du tissu et l’en imprégner tant à l’endroit qu’à l’envers.
- L’organe compresseur peut être sec ou mouillé, froid ou chauffé, de forme essentiellement variable, adapté au système d’impression et à la machine employée. Cet organe se compose essentiellement d’un tambour ou rouleau presseur de la machine à imprimer, du rouleau d’impression muni d’un fournisseur et d’un râele, et en lieu et place du râcle parfois d’une brosse sèche ou mouillée. Une vis de réglage permet de rapprocher plus ou moins le rouleau compresseur.
- On peut imprimer à plusieurs couleurs.
- On obtiendrait ainsi des effets nouveaux : beaucoup de douceur quoiqu’avec de la finesse et de la netteté.
- Machine à ramer par M. Charles Laval La rame que M. Laval vient d’imaginer permet d’obtenir un élargissement plus grand, régulier et invariable. M. Laval place la rame dans un bain d’eau bouillante pour obtenir, fixer et conserver le plus grand élargissement possible du tissu.
- L’appareil se compose d’une rameuse mécanique à chaînes ordinaires; il a en plus un bac ou bassin contenant de l’eau plus ou moins chauffée dans laquelle baigne complètement la rameuse, sauf l’endroit où se fait l’accrochage du tissu. Le bain est chauffé par le moyen de tuyaux amenant la vapeur par des serpentins ou par tout autre système connu.
- Au moyen des vis de réglage, les chaînes reçoivent l’écartement voulu et, selon la nature des étoffes à traiter, on leur donne un ou plusieurs parcours.
- Appareil servant au traitement des fils en canettes par M. Weber-Jacquel L’appareil est destiné à la teinture, au blanchiment, au décreusage et au séchage des matières textiles.
- Le but de l’inventeur a été de perfectionner l'aspiration et le refoulement tantôt dans un sens et tantôt dans un autre, afin de produire l’effet d’extraction et de pénétration.
- Le procédé connu est celui d’une pompe aspirante et refoulante.
- M. Weber-Jacquel propose l’emploi d’un système spécial de porte-canettes pücédans un bac ouvert et communiquant à l’aide d’un siphon avec un vase hermétiquement clos, et situé de préférence à un niveau plus élevé, afin d’utiliser la force de gravité pour faire descendre le liquide et lui faire traverser les bobines. L’aspiration eu sens inverse a lieu en produisant le vide dans le vase clos, à l’aide d’un exhausteur convenable ou machine à compression quelconque.
- Procédé pour teindre et peindre les étoffés
- par MM. Ch. et H. Dratz Ce procédé, pour appliquer les couleurs sur les étoffes, consiste à amener les bains de couleur à la température de l’ébullition en les traitant en vase clos par un jet de vapeur à haute pression, de manière que ces liquides s’échappent avec force lorsqu’on ouvre un robinet ; ce filet de liquide est pulvérisé par sa rencontre avec un jet de vapeur et la dissolution colorante arrive, en brouillard, sur l'étoffe mue plus ou moins vite par un système de rouleaux.
- C’est donc une méthode de plus, de teinture pour pulvérisation des bains colorants,,après tant d’autres à peu près analogues, qui n’ont jamais été trouvées pratiques.
- Machine à laver h laine par M. Daru
- Ces perfectionnements ont rapport aux organes agissant directement sur la laine et faisant office de propulseurs, ainsi qu’aux divers appareils destinés à élever et transmettre la laine hors des bacs après lavage.
- L’appareil rinceur se compose d’un bloc de bois ou d’une plaque en fer garnie de tôles et formant boîte renversée : ce bloc ou plaque est surmonté d’une tige à l’aide de laquelle le
- mouvement lui est imprimé par un mécanisme approprié.
- Le but de l’invention a été d’ouvrir toutes les mèches de laine et de les mettre en contact avec l’air : c’est pourquoi les organes nouveaux disposés à cet effet ne pénètrent pas profondément dans le bain. Les batteurs de rinceusess ont de petite dimension, 50/25 centimètres.
- En second lieu , les batteurs pour machines à dessuinter et désacideràla laine sont également établis dans une boîte entourée de tôle ; ils sont de toute la longueur du bac dans lequel ils se trouvent. Placée parallèlement aux autres organes, ils se meuvent comme un marteau-pilon.
- Enfin, l’éleveur modifié consiste en un croi-sillon tournant, armé de râteaux oscillant librement sur des axes fixés. Lors de la rotation du croisillon, chaque râteau pénètre à son tour dans le bac jusqu’à ce que le bras à galet vienne rencontrer la courbe de la paroi,
- Ce dispositif fait retirer la laine par les râteaux sans secousse et permet de la déposer entre les deux cylindres comprimeurs.
- PROCÉDÉS DIVERS
- S A LOME.
- LADIN
- Ces teintes sont dans la classe des Héliotropes qui se maintient en faveur depuis trois ans, et qui variant un peu de nuance ou de ton a donné naissance aux types dits : Bogota, Scabieuse, Praline, Améthyste, Persan, etc., et qui, aujourd’hui, poussant un peu moins au rouge, et ne dépassant pas le ton de notre échantillon, produit ce « Salomé » ; la teinte au-dessous, dans la même gamme, se désigne « Aladin ».
- C’est une couleur considérablement portée en ce moment tant en robes qu’en articles mode et qui continuera à l’être pendant l’automne, et sans doute l’hiver.
- On l’obtient sans difficulté avec les violets acides, nuances bleues, qu’on ramène au rouge et qu’on rabat en même temps à l’aide du substitut d’orseille, ou du grenat d’aniline, et en y ajoutant une trace de marron ou de vésuvine.
- Une simple teinture en orseille, avec un peu d’extrait de campêche, relevée par une très petite quantité de violet-méthyle, donne aussi cette teinte.
- Voici, par exemple, une formule pour laine en pièces.
- Pour une pièce de 10 à 11 kil. :
- Bi-chromate .................... 50 gr.
- Alcide sulfurique............... 50 —
- Alun........................... 500 —
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- Mordancer une heure au bouillon, rincer, et teindre sur :
- Orseille..................... 250 gr.
- Extrait de campêche.......... 100 —
- Violet-Méthyle RR............. 15 —
- Entrer à tiède, et porter progressivement au bouillon.
- Emeraude. — Lumineux
- Encore des nuances qui viennent de braver plusieurs saisons, et que nous retrouvons parmi celles les plus demandées dans les grandes teintureries où nous avons recueilli cet échantillon (avec une série d’autres qui viendront prochainement).
- L’échantillon ci-dessus est la teinte « Emeraude », bien connue du reste, et qui se fera beaucoup l’automne et l’hiver prochains, surtout en soieries et en articles mode ; moins, mais cependant encore, en lainages. (1)
- Le ton plus bas et en même temps à reflet plus jaune est le « Lumineux », dont échantillon ci-joint :
- rappelle
- es reflets verts des fontaines lumineuses; nous l’avons déjà signalé pendant l’Exposition, et nous y revenons puisqu’il se maintient en faveur, et qu’il fait pendant au précédent.
- Toutes ces teintes se font aux verts d’aniline, jaunis par l’acide picrique, ou par le Jaune de chinoléine, dit aussi : Jaune canari, dont on a fait un grand emploi pour ces verts brillants.
- Nous avons plusieurs fois indiqué les procédés de teinture à l’aide de ces verts. (2)
- Cuves a l’iiydrosulfite
- La Revue de la Teinture a indiqué les moyens de monter les cuves d’indigo à l’aide des hydrosulfîtes, et aussi le mode de réduction de l’indigo devant entrer dansces cuves. (3)
- (1) L’échantillon serait donc plus à sa place sur une étoffe de soie, mais pour des facilités de collage, nous employons de préférence les lainages.
- (2) Voir Reçue de la Teinture, année courante, 10 mai, p. 57 (en bain acide) ; 25 mai et 25 juin, P- 65 et 81 (par mordançage à i’hyposulfîte) ; 1888, p. 36 (en bain alcalin).
- (3) Année 1869, p. 205 et 206, et février, année courante, p. 19.
- Pour faciliter ce travail, un fabricant de produits tinctoriaux offre au commerce, de VIndigo réduit et le Réducteur pour monter les cuves; c’est-à-dire la solution d’hydrosulfite de soude ; ces deux préparations étant toutes prêtes pour la teinture.
- Voici le mode d’emploi qu’elle indique, et qui est applicable à toutes cuves à l’hydro-sulfite.
- Teinture des laines en flottes et peignées.
- Chauffer le bain à 50 degrés ; ajouter pour 100 litres, 1 à 2 litres de réducteur.
- On reconnaît que le bain est propre a recevoir Yindigo réduit, lorsque quelques gouttes de celui-ci y étant ajoutées, on obtient un liquide jaune verdâtre clair et bien limpide ; si ce résultat n’est pas obtenu, on ajoute à nouveau du réducteur.
- Le bain étant ainsi prêt, y verser rapidement 2 à 3 litres d’indigo réduit, pour 100 litres de bain.
- Pallier, laisser reposer 10 à 15 minutes et écumer la fleurée.
- La température du bain étant à 45/50 degrés, y entrer les Lines rapidement. Les maintenir constamment sous le bain, et à chaque passage 5 à 10 minutes environ, en retournant doucement la laine, deux ou trois fois dans le bain.
- Lever les laines et les tordre rapidement sur le bain, en évitant le plus possible, le contact de l’air.
- Eventer et étendre les laines sur perches, pour déverdir.
- On fait des passages successifs en bains clairs ou chargés en Indigo réduit, suivant les nuances à obtenir.
- Chaque passe étant bien éventée, laver fortement, et passer les laines sur un léger avivage. (1)
- Teinture des laines en pièces.
- Le bain se monte comme le précédent, et la teinture se fait au large, et préférablement dans la cuve à roulettes.
- La pièce est bien exprimée au sortir du bain, on lui fait parcourir dans l’air un trajet suffisant pour qu’elle revienne déverdie dans le bain.
- On donne au passage de l’étoffe, une vitesse de 10 mètres à la minute; les 3/4 du tissu étant constamment sous le bain et 1/4 hors de la cuve pour s’éventer.
- Il faut 1 h. 1/2 à 2 heures de passages continus pour obtenir un bleu uni.
- La teinture finie, laver fortement et foulon-ner à la terre.
- (1) U s’agit certainement ici d’un avivage sur bain acidulé, soit 3 à 5 kil. d’acide chlorhydrique par 100 litres d’eau, mais si l’on veut appliquer un remontage, que l’on appelle aussi quelquefois : avivage, voir des procédés pour laines et pour coton dans la Reçue de la Teinture, année 1889, p. 52, 60, 68, 76 et 93.
- Teinture du coton.
- Opérer par les mêmes moyens, mais à froid.
- Observations.
- Employer de préférence le fer, pour tout le matériel servant au travail des cuves à l’hydrosulfite.
- Teniture du Jute (Suite)
- Verts-Méthyle. — Verts-Lumière.
- Se teignent avec addition d’alun et d’acide acétique, dans le bain maintenu au bouillon.
- Les verts-acides s’emploient sans addition également à l’ébullition.
- Brun de Naphtylamine.
- On teint en bain boui lant, avec addition d’alun.
- i Vésuvines, Clirysoïdine.
- La teinture du jute s’y fait sans mordant à une température presque bouillante (90 à 95e c.)
- Eosines, Erythrosines.
- Comme les verts-méthyle : avecalun et acide acétique, au bouillon.
- Safranines.
- Peu employées sur le jute, que l’on teint au bouillon sans mordant.
- Jaune de Naphtol, Jaune d'or.
- Comme les éosines et les verts-méthyle.
- Orangés type Pointer.
- Teindre en bain bouillant, avec une petite quantité d’acide acétique.
- Rouges dits : Ponceau solide, écarlate, de naphtylamine, coton-solides, etc.
- Tous sur bain bouillant, avec alun et acide acétique.
- Nigrosines, indulines, bleus-noirs, noirs de Naphtols.
- Teindre sur bain bouillant, avec addition d’alun et d’acide sulfurique.
- (A suivre)
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- AFFAIRES GRAWITZ
- Le noir d’aniline. — Contrefaçon
- — SUITE —
- Nous clôturons les débats provisoires de ces affaires, plaidées devant les tribunaux de Douai et de Rouen, par l’exposé de la mis-
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- sion confiée aux experts dans cette dernière ville.
- Notre précédent numéro indiquait celle qui a été donnée aux mêmes experts par la cour de Douai, et nous avons souligné les passages qui semblent présumer déjà une opinion favorable à Grawitz.
- On remarquera que le tribunal de Rouen ne donne pas lieu à de semblables présomptions, et prescrit une expertise des plus impartiales.
- Nous donnons in extenso toute cette partie du jugement, dont nous avons publié le préambule dans la Revue de In Teinture du 10 juin.
- TRIBUNAL CIVIL DE ROUEN Mission des Experts
- .... Par ces motifs, avant faire droit au fond et tous moyens expressément réservés ;
- Dit que par MM. Berthelot, membre de l'Académie des Sciences ;
- Gernez, professeur de chimie à l’Ecole normale supérieure ;
- Villiers, professeur agrégé à l’Ecole de pharmacie, experts nommés d’office à défaut par les parties....
- Donne mission aux experts qui sont autorisés à s’entourer de tous renseignements, de dire :
- Brevet 105-130 du 30 septembre 1874
- 1. Le bain plein, tel qu’il est revendiqué par Grawitz dans ses conclusions, est-il décrit dans ce brevet ou ses additions ? Ges additions se rattachent-elles suffisamment au brevet principal ?
- 2. Les procédés indiqués dans ce brevet i sont-ils nouveaux ?
- Brevet 105555 du 3 novembre 1874
- 3. Ce brevet, qui concerne la production d’une série de couleurs avec l’aniline et les alcaloïdes, peut-il se rattacher aux revendications de Grawitz relatives à la teinture en bain plein ?
- Brevet du 3 novembre 1874 no 105331
- 4. Ce brevet décrit-il suffisamment le bain plein en vue d’un résultat industriel ? Le résultat industriel est-il obtenu par l’un ou par l’autre des procédés décrits dans ce brevet ?
- 5. Le procédé qui consiste à mettre la fibre dans un bain contenant les éléments générateurs du noir et de l'y laisser jusqu’à ce que la teinture soit montée sur la fibre a-t-il été décrit avant le certificat d’addition du 24 août 1876 ?
- Cette addition se rattache-t-elle suffisamment au brevet principal ?
- 6. Le brevet 105551 ou ses additions décrivent-ils suffisamment les proportions à employer dans le bain plein? Quelles sont ces proportions? L’emploi des agents chimiques indiqués dans ce brevet est-il nouveau ? Peut-on considérer comme teinture en bain plein
- le procédé de teinture en plusieurs bains ?
- 7. La revendication du rapport des équivalents chimiques résulte t-elle du texte du brevet 105554 en ce qui est relatif au bain plein ?
- 8. Est-ce que ce n’est pas seulement pour les procédés d’impression pour la production \ du noir en pâte o