La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- LA
- >le Année, N° 1.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 10 janvier 1891.
- INTRODUCTION A L’ANNÉE 1891
- Les passions politiques nous ont laissé un peu de répit pendant l’année écoulée, et avec l’apaisement des esprits, s’est produit un retour vers les préoccupations productives.
- Toutefois, les questions sociales, et notamment celle du travail, restent vivantes, et malgré que leurs diverses manifestations aient paru sans portée, elles s’imposent à l’attention des hommes qui ont à préparer l’avenir.
- La manifestation du lor mai n’a pas eu le caractère imposant qu’elle se battait de produire ; le Congrès de Berlin, dû à l’initiative d’un souverain autoritaire — socialiste imprévu — n’a abouti qu’à des vœux platoniques, déjà oubliés ; l’enquête sur les conditions du travail, organisée par notre ministère, est toujours ouverte, n'a rencontré que de l’indifférence chez la plupart des ouvriers eux-mêmes.
- Aucune de ces tentatives n’a trouvé la nouvelle formule sociale, mais elles témoignent toutes de la nécessité de la chercher. Cette année ne verra pas encore la solution du problème, mais il faut tenir celui-ci comme posé, et tous les gens réfléchis doivent y songer pour ne pas laisser aux violents, seuls, le soin de le résoudre.
- Pour nous, l’année 1890 avait aussi un caractère économique qui subsistera pendant quelque temps encore. Tout notre régime douanier est remis en question, et il s’agit de savoir si trente années de libre-échange ont donné à la France la prospérité que les instigateurs de ce régime lui promettaient.
- Nous avons certainement eu de belles périodes, mais à côté, des années d’intenses souffrances ; l’industrie, stimulée par la lutte, a considérablement amélioré ses moyens de production, mais nous n’en avons pas moins vu des nations voisines nous inonder de leurs produits, sans exportation équivalente de notre part.
- Le régime de 1860 a produit assez de bien pour qu’il ne soit pas absolument condamné, et a causé assez de mal pour qu’on sente la nécessité de le réviser profondément.
- Tout en en conservant la principe, il s’agit aujourd’hui de l’appliquer dans des bornes rationnelles, consistant à relever légèrement les droits à l’importation des produits fabriqués, et à dégrever entièrement les matières premières ^industrie.
- C’est la solution qui semble prévaloir actuellement, mais ne s’obtiendra pas sans luttes. La laine, principalement, est encore menacée, quoique l’avis du gouvernement soit favorable à son exemption. Nous voulons croire que nos législateurs ne consentiront pas à jeter le découragement dans l’industrie lainière, qui occupe 200,000 ouvriers, fait annuellement un milliard d’affaires, et est forcément tribune de l’étranger, puisque l’élevage français ne lui fournit pas le quart de sa matière première.
- Les Etats-Unis d’Amérique ont aussi révisé leur régime douanier et sans longues délibérations ; il en est résulté les fr°P fameux bills Mac-Iviuley, qui apportent des perturba-ll°ns profondes dans leurs rapports commerciaux avec TEu-r°Pe> et qui menacent de nous fermer le marché américain.
- Mais cette révolution économique, trop hâtivement deci-ee> est loin d’être accomplie : l’industrie américaine, maigre Ses Progrès rapides, sera longue encore à suffire à la confrmation intérieure, et il n’est pas sans probabilité que
- les Etats-Unis se voient obligés d’adoucir les rigueurs de leur nouveau régime.
- Au point de vue spécial des industries tinctoriales, l’année 1890 a été celle des noirs : ce genre de teinture arrive peu à peu aux procédés simplifiés en usage pour les autres couleurs, depuis l’apparition des matières colorantes dérivées de la houille.
- Les noirs directs sur laine se font, depuis plusieurs années, par les naphtols ; récemment, nous avons vu le noir de naphtylamine s’y adjoindre avec des qualités nouvelles ; les grands teints sont fournis par ceux d’alizarine et par un nouveau similaire, dit : noir-diamant. Le coton se teint par un produit de la classe des azoïques : le noir-diamine, et on peut entrevoir déjà qu’on trouverale dissolvant du noir d’émé-raldine, qui deviendrait une couleur d’application directe.
- Des procédés particuliers de noirs aux bois ont aussi vu le jour, simplifiant plus ou moins heureusement les anciennes méthodes. On a surtout utilisé la propriété de l’acide oxalique de dissoudre les laques noires de campêche, et on a ainsi obtenu des teintures en un seul bain non tourné. C’est le moyen qu’avait appliqué M. Mathieu-Plessy à la fabrication des encres, et qui est aujourd’hui universellement employé.
- Les noirs à l’éméraldine entrent, de leur côté, dans une nouvelle phase ; les procédés à pleins bains perdent leur faveur, et il y a tendance à revenir aux méthodes par développement ultérieur du noir, non plus, il est vrai, par éten-dage, mais par oxydation dans des espaces confinés où agit soit la chaleur, soit la vapeur.
- L’histoire des noirs d’aniline a été particularisée cette année par une recrudescence des procès Grawitz, le pseudoinventeur se hâtant de tendre les derniers fils d’araignée de ses brevets expirants. Nous espérons que bonne justice sera faite de ses prétentions effrontées. -
- Une autre affaire de noir d’aniline est actuellement en instance ; elle est bien légèrement engagée, mais n’a pas les allures vexatoires et englobantes des revendications de Grawitz : nous aurons à en entretenir nos lecteurs.
- Pendant l’année écoulée, il s’est aussi produit plusieurs travaux intéressants sur le blanchiment, et d’utiles communications sur les apprêts ; les mordants de chrome ont été l’objet de quelques études théoriques dont le praticien peut faire son profit.
- Tels sont les faits les plus saillants enregistrés par la Revue de la Teinture pendant sa troisième année ; elle a, d’ailleurs, été le fidèle écho des nouveautés et des faits intéressants de tous ordres qui se sont produits dans nos industries considérées dans leur solidarité avec celles de la filature et du tissage.
- Notre littérature spéciale s’est, en outre, enrichie de plusieurs ouvrages dont aucun n’est sans valeur, et dont la plupart sont des œuvres importantes.
- Nous voyons que l’année 1890 n’aura pas été inutile aux progrès de nos industries ; il est de leur essence même de ne pas rester stationnaires, et nous ne doutons pas que l’année qui commence apporte son contingent à cette série depuis longtemps ininterrompue, de travaux et de découvertes qui ont classé les industries tinctoriales parmi les plus intéressantes et les plus avancées. F. Gouillon.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- TRAITEMENT, TEINTURE
- ET APPRÊT DE VELOURS DE COTON
- Traduction d’un article de l’Os. Woll.undLein.Ind. par l'Industrie textile.
- Le velours de coton, une fois fabriqué, doit subir toute une série d’opérations, particulièrement l’encollage, le dégommage, la teinture et l’apprêt. Nous allons les passer en revue.
- I. — Encollage.
- Les pièces de velours tissées en double ou triple largeur sont d’abord divisées, visitées et envoyées à l’encollage, où les fils, destinés par le coupage à former le poil, sont agglutinés avec le fil de fond au moyen d’une colle épaisse d’amidon déposée à l’envers du tissu.
- La machine employée à cet usage est une encolleuse dont le rouleau supérieur est léger de manière à éviter de faire passer la colle à travers l’étoffe et, par suite, d’encoller la face supérieure, ce qui rendrait le coupage impossible. Une colle peu épaisse et non consistante donnerait sûrement ce résultat, qu’il faut éviter à tout prix : on ne peut songer, en effet, à recommencer l’encollage ou à enlever la colle par un traitement à l’eau. La coupe serait impossible de toute façon. Les pièces sont séchées sur un cylindre contenant de la vapeur de manière à enlever complètement toute trace d’humidité. Un perfectionnement important a consisté à réunir le système sécheur à l’encollage : il y a là économie de main-d’œuvre et on évite aussi les inconvénients que produit un retard apporté au séchage.
- La eolle d’amidon est la meilleure, on peut aussi employer celle de farine pourvu qu'a-près la coupe on l’enlève soigneusement.
- Après le séchage vient le coupage qui se fait au moyen de longs couteaux semblables à ceux qui servent dans le métier mécanique pour velours. Cette opération est décisive pour l’aspect marchand de l’étoffe, car aucun apprêt ni traitement ne le donnera à une pièce mal coupée et il n’y a pas de machine qui puisse faire ce travail comme la main expérimentée d’un habile coupeur.
- II. — Dégommage.
- On se sert, pour cette opération, de grandes citernes cimentées et garnies de râteliers, sur lesquelles les pièces roulées sont déposées par rangées. La colle est décomposée par un séjour de dix à vingt-et-un jours dans ces citernes et se dissout ensuite facilement. Les pièces sont disposées dans les citernes de manière à laisser entre les couches un certain espace, ou y introduit alors de l’eau à 40, 50 degrés; on couvre bien et on abandonne pendant le temps voulu. Dix jours sont un minimum pour cent pièces; mais la tempéra-rature et la qualité de l’eau ont une grande importance. — La méthode de décomposition
- de la colle par le malt est bien meilleure que la précédente. Pour l’employer, on imprègne au foulard les pièces coupées d’une solution de malt germé, puis on les laisse en tas quelques heures.
- Une troisième méthode très ingénieuse, mais d’une pratique peut-être difficile, consiste à humecter les pièces d’eau chaude, à les rouler, puis à les soumettre sous une pression de 1 à 2 atmosphères à l’action de l’acide carbonique et de la vapeur d’eau. Les essais faits en petit ont montré que la transformation de l’amidon en dextrine, puis en glucose, était complète.
- Les pièces traitées par l’un ou l’autre procédé sont passées à une machine à laver, dont le réservoir d’eau est très prolond et divisé ea deux ou trois parties, dans chacune desquelles deux ou trois pièces cousues ensemble sont lavées à plusieurs reprises au moyen d’un trinquet. Au bout d’une heure, on les retire, on les lisse sur planches à lisser; elles sont ensuite passées à l’essoreuse et séchées.
- Jusqu’à ce moment, les fils qui forment les poils ont conservé la torsion de filature; on détruit cette torsion par un brossage latéral et longitudinal qui enlève en même temps les fibres mal retenues au tissu. Pour obtenir une surface bien lisse, il faut griller le tissu, mais un seul brossage et un seul grillage sont insuffisants pour obtenir le résultat, et pour rendre l’action d’une seconde opération plus énergique, on intercale entre elles un débouillissage à l’eau qui enlève les débris du grillage; puis on lave et on sèche.1
- Après le brossage et le grillage qui ont donné au tissu l’aspect demandé, quant à la netteté et à la longueur du poil, vient la teinture, question très importante, car c’est la teinture qui fait vendre le tissu.
- III. — Teinture nu velours de coton
- Cette teinture comprend deux divisions : la teinture en noir et la teinture en couleurs.
- § 1. — Teinture en noir. —- Il est très difficile de teindre sur ve’ours de coton un beau noir bleu. Quoique le campêche et les extraits de campêche soient employés largement avec les mordants de cuivre et de fer et les sels d’alumine, le noir d’alinine leur est de beaucoup supérieur, car il donne un noir plus doux, plus uniforme et moins coûteux, surtout si l’on considère que, dans ce cas, il est inutile de surteindre, tandis que les noirs au bois exigent deux opérations pour arriver à une nuance pleine et nourrie.
- La teinture en noir d’aniline se fait de la manière suivante : après le dernier grillage, les pièces sont roulées et débouillies dans une chaudière avec 1/2 ou 1 pour 100 de solution de soude; elles sont ensuite lavées, essorées et passées au foulard en bain d’aniline à 7 degrés Baumé. Ce bain contient : aniline, 1,000; chlorate de soude, 822 ; sulfate de cuivre, 100. On a trouvé utile d’exprimer légèrement le
- tissu au sortir du bain, par un passage entre des cylindres recouverts de coton.
- On peut aussi passer è l’essoreuse en recueillant le liquide pour le faire servir à nouveau. Les pièces passent ensemble à l’appareil j d’oxydation qui consiste en une chambre chauffée à la vapeur et bien ventilée. Le tissu doit passer sur le moins de rouleaux possible.
- Au sortir de la chambre, il est sec et d’un noir vert; on le laisse dans cet état jusqu’au lendemain, on le passe alors au foulard, d’abord dans une solution froide de soude, puis en solution bouillante de chromate de soude ; on lave, on essore et on sèche soit au cylindre du sécheur, soit à la rame, pour obtenir l’égalité de largeur.
- Le noir au bois présente, après séchage, surtout à l’envers du tissu, une couleur d’un brun noir ; on le noircit artificiellement avec de l’huile de palme ou de l’huile pour rouge turc. Naturellement, ces substances ne sont pas nuisibles au noir d’aniline et peuvent même être avantageuses pour certaines qualités, mais elles ne sont pas absolument né- ; cessaires, car le noir est assez beau et le tissu assez souple pour n’exiger pas ce traitement supplémentaire.
- Les pièces, séchées et vaporisées pour redresser le poil couché par l’essoreuse, sont brossées de nouveau dans le sens du poil (qui dépend du coupage), tondues et passées à la machine à bleuir. La composition bleue est constituée de bleu de Paris et d’huile de lin cuite dissoute dans la benzine, ce qui forme une sorte de peinture. Cette opération est très délicate et exige une grande expérience. La quantité de couleur appliquée, sa consistance, la proportion de bleu par rapport à l’huile ont une importance décisive sur la nuance finale. Plus il y a d’huile, plus il est à craindre que le noir ne tourne au vert, moins il y en a, plus la nuance est rouge. Le même résultat est produit par une trop grande quantité de couleur, qui rend le poil dur, et par une quantité trop faible.
- C’est seulement la pratique qui indique la vraie marche, et il n’y a pas de recette ni de règle | stricte pour ce traitement. Il faut surtout broyer ; très finement la couleur, ce qu’on n’obtient que par trois broyages, un au broyeur à boulets, les deux ^autres au moulin ordinaire à broyer. |
- Le poil du velours est soumis à l’action d’un I rouleau pesant garni de feutre, qui fait péné- I nétrer plus intimement la peinture à l’huile I dans les fibres et donne beaucoup de brillant, fl Les pièces sont conservées pendant huit à I vingt jours dans des chambres chauffées mo- I dérément. On ne les en retire que quand elles 1 sont parfaitement sèches. Elles sont alors lé- I gèrement brossées, tondues et passées dans 1 une machine à apprêter à rouleaux de bois.
- § 2. Teinture en couleur.— Après grillage, I les pièces sont débouillies à la soude, comme i pour le noir, puis on procède à l’opération de | la teinture.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- 1° Blanc, gris clair et foncé.
- La nuance qui passe pour blanc est plutôt jaunâtre. Au sortir du bain de soude, on lave, puis on passe au bain de chlorure de chaux (10 pour 100 du poids du tissu), puis à l’acide, suivi d’un nouveau lavage, de nouveau au chlorure (5 pour 100) acide et lavage. Enfin un léger bain de savon suivi d’un azurage au violet de méthyle ou à l’outremer. Puis on essore et on sèche.
- Pour obtenir le gris clair, le gris en pâte de Th. Bcchmer de Dresde avec acide acétique et alun est à recommander.
- On nuance sur le même bain et on sèche à la rame. On obtient ainsi un nouveau gris pâle, avec de la noix de galle, le sulfate de cuivre en surteignant avec du bleu de méthylène et de l’alun.
- Pour les gris moyens et foncés, on emploie le campêche. On obtient un gris résistant en teignant sur fond de cachou avec de la ben-zoazurine en bain alcalin, puis en passant au sulfate de cuivre.
- (A suivre.)
- NOUVEAUX MORDANTS
- POUR LA TEINTURE
- Depuis quelque temps, on emploie en teinture,comme mordants, les fluorures de chrome, d’antimoine et d’aluminium. On fait usage non des fluorures simples qui attaquent les vases dans lesquels ils sont contenus, mais les fluorures doubles alcalins, ou des combinaisons des fluorures avec les chlorures ou les sulfates alcalins, tels que le sel de Haen, qui est le fluorure d’antimoine sulfate d’ammonium (SbFl3S04) (AzH4)2.
- Ces corps présentent certains avantages sur les rhodanures, les acétates, etc., mais insuffisants en comparaison des désagréments de leur manipulation et de leur prix relativement élevé ; c’est pourquoi leur emploi est assez restreint.
- M. A.-M. Villon propose, dans la Revue de Chimie industrielle, les hydrofluosilicates ou autrement dit les mordants fluatés qui, tout en présentant les avantages des fluorures, ne possèdent pas leurs inconvénients et sont d’un prix bien inférieur aux mordants ordinaires.
- L’acide hydrofluosilicique s’obtient aujourd’hui à bon compte et les hydrofluosilicates métalliques sont tous très solubles. Notre confrère a étud.é les suivants :
- 1° L’hydrofluosilicate d’antimoine remplace avantageusement les fluorures simples ou composés, l’émétique, l’oxalate d’antimoine, le lactate et autres mordants d’antimoine qui sont chers et se dédoublent aisément. On l’obtient en dissolvant l’oxyde d’antimoine dans l’acide hydrofluosilicique ou en attaquant directement le métal à chaud. C’est celui qui
- lui a donné les meilleurs résultats comparativement aux autres mordants d’antimoine pour la fixation des couleurs artificielles pour le coton.
- 2° L’hydrofluosilicate de chrome qui cède facilement son chrome à la laine est d’un bon emploi pour la teinture en couleurs d’ali-zarine.
- M. Villon a essayé lesfluosilicates d’alumine, de fer, d’étain et de nickel, mais ils ne présentent pas d’avantage sur ceux existants.
- Les fluosilicates d’antimoine et de chrome s’emploient comme les mordants ordinaires composés avec ces métaux.
- NOIRS DIRECTS ET GROSSES COULEURS
- sur laine, en bains clairs
- Cetîe méthode consiste à ajouter dans le bain de teinture, un acide (l’acide oxalique) qui dissout la laque formée par le colorant et le mordant, de façon que le bain contenant les éléments complets de la teinture, ne se trouble pas.
- C’est le procédé usité dans la fabrication des encres à écrire, au campêche.
- Voici les formules, données pour 100 kil. de laines ou lainages :
- Nom noir
- Extrait solide de bois de
- campêche 6^ »
- Extrait de bois jaune 0 500
- Tartre 2 »
- Acide oxalique 1 500
- Sulfate de fer h 500
- Sulfate de cuivre k »
- Noir bleu
- Extrait de campêche Ak 500
- Bleu alcalin 3 R .......... 1 250
- Acide oxalique 2 500
- Sulfate de fer h 250
- Sulfate de cuivre 3 500
- Bleu marine
- Extrait de campêche 3k500
- Bleu alcalin B 1 500
- Acide oxalique 2 500
- Sulfate de fer h »
- Sulfate de cuivre 3 500
- Vert foncé
- Extrait de campêche lxfc »
- Extrait de bois jaune » 500
- Vert acide 2 500
- Jaune de naphtol S » 100
- Acide oxalique 2 500
- Sulfate de fer k »
- — de cuivre 3 500
- _, „ Loutre
- Extrait de campêche ......* 4k »
- Orangé II 2 500
- Rouge solide........... » 500
- Acide oxalique.............. 2 500
- Sulfate de fer............. .. k »
- Sulfate de cuivre ......... 3 500
- Bronze foncé
- Extrait de bois de campêche Ak »
- Orangé II................... 1 »
- Jaune de Métanil.............. 2 #
- Vert acide................... » 100
- Acide oxalique.............. 2 500
- Sulfate de fer.............. k »
- Sulfate de cuivre........... 3 500
- Teindre au bouillon en une heure et demie; lever, ajouter dans le bain 5 à 6 kil. d’ammoniaque liquide (pour 100 kil. de laine) ; rentrer la laine en la manœuvrant une demi-heure, et sans maintenir l’ébullition.
- Rincer.
- Ce mode opératoire s’applique aux diverses formules ci-dessus.
- Le point spécial du procédé est donc l’addition de l’acide oxalique, et il peut s’appliquer à la plupart des teintures à mordants, y compris celles à la cochenille, où ce moyen même est employé depuis une quinzaine d’années pour faire des écarlates et des ponceaux du coup : c’est-à-dire en un seul bain.
- IMPERMÉABILISATION
- DES VÊTEMENTS
- Un industriel, M. Hiller, a proposé d’imperméabiliser les capotes de troupe, son procédé cousistant dans l’emploi du mélange suivant, qui suffirait pour rendre imperméables les manteaux de tout un bataillon (600 hommes) ;
- Alun................ 30 kil.
- Acétate de plomb.... 39 —
- Gélatine................ 3 —
- Eau................. 1,000 lit.
- Il ne dit pas, mais cela est évident, qu’il faut mélanger, d’abord, les dissolutions des deux premiers produits, laisser déposer le précipité, et employer le liquide clair, dans lequel on dissout ensuite la gélatine.
- Cette composition, formée d’acétate d’alumine et d’une colle, est usuel, connu, banal même ; mais l’auteur cite en même temps quelques expériences faites sur les vêtements ainsi imperméabilisés, ce qui nous engage à parler de son travail.
- « Il était indispensable, dil-il, de savoir dans quelle limite l’imprégnation rend les étoffes imperméables. Voici quelques résultats : Manteau de troupe exposé à une pluie de deux heures et demie : manteau ordinaire, traversé après- un quart d’heure ; imprégné, non traversé , après une heure. Pantalon de gros drap : ordinaire, traversé après un quart d’heure ; imprégné, non traversé.
- « Bref, une étoffe commune bien préparée résiste au moins à une pluie battante de deux
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- heures et demie. Aussi M. Hiller demande que les vêtements.de troupe soient rendus imperméables, car ils possèdent tous les avantages des vêtements ordinaires par temps sec, et par temps humide ou pluvieux, tout en laissant l’air circuler, ils mettent le soldat à l’abri des refroidissements. »
- Il faudrait, à L’appui de ces bonnes paroles, un procédé d’imperméabilisation plus sûr et plus stable que cet enduit d’acétate d’alumine gélatiné. ........
- PROCÉDÉS DIVERS
- Benzéine
- Ce produit est une nouroB^maTière colorante encore mal définie et ipkp-ésente de grandes analogies d’aspect avec laThodamine.
- La teinture sur laine s’obtient dans un simple bain d’eau, sans mordant ni addition -, cependant une trace d’acide fait disparaître un reflet dichroïque jaune, qui rapprocherait cette couleur des éosines.
- La soie teint sur savon coupé, et le coton avec mordançage en tannin et émétique.
- La Benzéine nous paraît d’un intérêt secondaire, vu ses analogues.
- Indamine
- Encore une couWIW’ei^^^^dans la nombreuse famille des B!eus-N®jg ou Indulines : l’avantage qu’elle offrirait sur ses congénères serait une moins grande sensibilité à l’action des acides dans Je bain de teinture.
- La laine se teint au bouillon avec addition d’acide acétique dans le bain. Le coton est sumaqué et émétiqué.
- II reste encore à voir comment cette couleur se comportera industriellement.
- Azurage des Laines
- Pour 100 kil. de laine dégraissée, blanchie au soufre et lavée.
- Epurer le bain avec 500 gr. à 1 kil. d’oxi-muriate d’étain ; température, 40 degrés environ.
- Ajouter à ce bain :
- Carmin d’indigo............ 100 gr.
- Violet méthyle 2 B......... 60 —
- Y manœuvrer la laine une demi-heure.
- Pour laine filée non dégraissée après filature et non passée au soufroir, ou pour laine en poils désuintée : 100 kil.
- Dégraisser dans un bain contenant par
- 100 litres d’eau :
- Savon...................... 2 kil.
- Ammoniaque liquide......... 1 lit.
- Le dégraissage s’opère à une température de 50 à 60 degrés.
- Sans rincer, porter dans un bain frais de même température, contenant :
- Violet de Paris N (n° 350)., 100 gr.
- Savon..................... 2 kil.
- Essorer et mettre au soufroir.
- La laine doit être encore humide en sortant du soufroir ; on l’expose dans un séchoir ventilé, où elle perd, en séchant, l’acide sulfureux qu’elle avait retenu.
- Charge des soies pour couleurs
- Le produit le plus largement employé aujourd’hui pour la chaige des soies destinée aux couleurs, est un bi-chlorure d’étain, qui a été introduit dans le commerce sous le nom de Pink-salt, (mot composé anglais signifiant : sel d’étain). A Lyon on le désigne aussi mordant X.
- La charge se donne sur soie grège, avant toute opération de décreusage, et une fois fixée, les cuites en savon ne la font pas tomber.
- Le pink-salt est en dissolution marquant 30 à 35 degrés. Les grèges y sont baignées 5 à 6 heures à froid, puis tondues sur le bain, et passées, sans rincer, sur bain froid de carbonate de soude, de 25 degrés, qui fixe l’oxyde d’étain.
- On rince, et on revient sur le bain d’étain, puis sur celui de soude, et l’on recommence celte série de passages, jusqu’à ce qu’on soit arrivé au degré de charge voulu, dont le maximum est environ 75 0/0, et pour y arriver, il faut une trentaine de passages successifs.
- Le premier passage charge à environ 5-7 0/0, les suivants donnent une nouvelle charge progressivement décroissante.
- La soie chargée peut ensuite être décreusée et teinte en couleurs d'aniline ; il n’y a guère que celles-ci qui montent régulièrement sur cette base stannique.
- Rouge -d’Andrinople ' - sur coton filé.
- (Procédé eil usage à Elberfeld.) Débouillage
- Bouillir les cotons pendant deux ou trois heures, sous pression de 2 atm. dans 3 0/0 de soude ; laver et essorer.
- Huilage
- Pour 100 kil. de coton.
- 1er Bain.
- Huile pour rouge turc (à 50 %) 5 kil.
- Ammoniaque................. 1 —
- Eau......................... 80 lit.
- Passer à 3 V c.,.sécher à 56* c.
- 2e Bain.
- Huile tournante................. 12 kil.
- Potasse.......................... 6 —
- Eau............................ 100 lit.
- Passer à 38°, oxyder pendant quatre à six heures, sécher à 56° c.
- 3e Bain.
- Potasse.......................... 3 kil.
- Le reste du 2® bain.
- Eau............................ 100 lit.
- Passer à 31° c., oxyder pendant trois à quatre heures, sécher à 56° c.
- Ensuite tremper dans l’eau pendant deux heures à 31° c., sécher à 56° c.
- Mordançage Pour 100 kil. de fils.
- Donner un fond, à 36° c., avec :
- Tannin..................... 1 kil.
- Puis passer à froid, dans :
- Sulfate d’alumine........ 15 kil.
- Craie.................... 2 kil. 500
- Laisser reposer douze heures dans ce mordant, bien laver, essorer et teindre.
- Teinture
- Pour 100 kil.
- Alizarine à 20 0/0 ......... 12 kil.
- Acide acétique à 12° B.... 2 —
- Eau....................... 1000 lit.
- (En employant l’acide acétique à 7-8° B., que nous avons en France, on en mettrait 3 kil.)
- Lisser à froid pendant un quart d’heure; monter au bouillon en une heure, continuer la teinture au bouillon une demi-heure.
- Avivage
- Aviver avec :
- Soude calcinée (sel de soude). 500 gr.
- Savon .................. 3 kil.
- Sel d’étain.............. 350 —
- Ensuite faire bouillir pendant deux à trois heures à 1 atm. de pression.
- Laver et sécher.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dcgraisscur
- En commençant cette nouvelle année, je dois remercier mes lecteurs de l’attention qu’ils me prêtent et qu’ils me témoignent par de nombreuses lettres d’encouragement.
- Voilà trois ans accomplis que je-poursuis dans la Revue de la Teinture celte série de Causeries ; cette année verra la fin du programme suivi et méthodique que je me suis imposé. Lorsqu’il sera rempli, je fourragerai à droite et à gauche dans le champ du teinturier-dégraisseur, sans m’astreindre alors à une méthode et en prenant les faits suivant que le hasard me les présentera.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Certains confrères se préoccupent de ma personnalité et se demandent quel nom réel cache le pseudonyme de Guédron : je me démasquerai à la fin de mon travail ; mais qu’importe ! c’est l’œuvre qui est soumise au jugement de mes lecteurs, et non l’homme.
- Cette œuvre n’a pas la prétention de dévoiler des mystères, ni d’apprendre aux vieux praticiens les secrets du métier, mais elle a pour but de guider les nouveaux, ou ceux travaillant dans des centres isolés, éloignés d’autres sources d’informations. Il faut bien qu’elle ait quelque utilité, puisque de nombreux lecteurs, amis inconnus, se sont inquiétés de sa continuation, lorsqu’elle a été suspendue dans quelques numéros du journal, pour laisser place à des questions d’un intérêt plus pressant.
- Cela m’encourage à poursuivre ce travail (un peu plus étendu que je ne l’avais supposé en l’abordant}.
- J’en reprends donc la suite, et rappelant que ma dernière Causerie donnait diverses compositions de gommes pour apprêts; j’en suis maintenant au travail proprement dit de cette partie importante de notre métier.
- La description du matériel a été donnée, avec une série de dessins, dans une suite de numéros de la Revue de la Teinture, année 4888.
- Apprêt au Fer
- L’apprêt au fer, ou repassage, prend une grande place dans nos travaux, puisqu’il s’applique à tout vêtement ou article confectionné, et c’est cependant celui qu’on peut le moins décrire.
- Les bons résultats du travail ne dépendent que de l’habileté de l’apprêteuse ; quant à l’opération en elle-même, elle est connue de la moindre ménagère.
- Voici néanmoins quelques préceptes :
- Il faut au moins deux fers par repasseuse : trois valent encore mieux.
- Chacun sait que la valeur du fer s’apprécie en l’approchant près du visage. En lançant de la salive sur la partie frottante du fer, elle doit rouler dessus sans s’y attacher ; si elle reste sur place en bouillonnant, le fer n’est pas assez chaud.
- Avant de servir, le fer est frotté sur un chiffon ; s’il est destiné au repassage de la lingerie ou des soieries, il ne doit pas roussir ce chiffon ; pour les lainages, il doit être plus fortement chauffé, jusqu’au point même où il roussit le linge.
- Repassage du linge.
- Le linge est toujours plus beau étant repassé humide : c’est-à-dire essoré et à moitié séché, et pour que l’humidité soit bien égale dans foute sa masse, on roule le tout en paquet en-veloppé d’une toile, et on le laisse ainsi trois 0u quatre heures avant le repassage.
- Au moment de repasser, on tamponne à
- l’empois les parties qui doivent être empesées ; si toute la pièce doit l’être, on la trempe dans l’encollage d’amidon allongé, comme nous l’avons vu -, on la tord légèrement sur le bain, et on presse le tout dans un linge pour extraire l’empois superflu.
- Il faut baigner les articles pièce par pièce, surtout avec l’amidon cru, afin que l’empois soit bien uniforme.
- On procède alors au repassage, en commençant par les parties qui doivent être le plus soignées, ou le plus empesées. Il est toujours nécessaire d’avoir à sa portée un peu d’empois avec un tampon de mousseline, pour recharger les endroits qui en auraient besoin.
- Pour repasser humide, il faut un fer bien chaud, et le passer rapidement afin que l’empois ne s’v attache pas. Après ce premier passage, le fer étant en partie refroidi et le tissu à moitié sec, on revient sur ces mêmes endroits que l’on peut alors unir et dresser comme on l’entend.
- Le fer à glacer de M. Pauris, dont la surface frottante est cannelée, précédemment décrit (fig. 2A), convient principalement pour le premier temps de ce travail.
- Le linge sec, surtout un peu épais, est arrosé légèrement au goupillon avant le repassage, puis empaqueté quelque temps comme il a été dit ci-dessus.
- On termine par la confection des coques, des bouillons, des tuyaux, à l’aide des fers spéciaux, et c’est en cette dernière opération que se montre le talent et le goût de la repasseuse.
- Pour les tuyaux en bandes suivies, sur jupons, housses de meubles, etc., on fait des machines à tuyauter, simples et peu coûteuses, qui accélèrent considérablement ce travail.
- J’ai parlé, dans la description du matériel, des jannettes, qui sont les accessoires obligés des tables à repaseer pour le façonnage du linge.
- Les gilets de flanelle se repassent comme la lingerie, et sans empois (devant conserver toute leur douceur). Ils sont repassés secs avec léger arrosage -, le repassage humide les rétrécit et les rend moins blancs.
- Les pantalons d’hommes en piqué on en coutil doivent, de préférence, être rendus sans plis ; mais s'il est nécessaire de les livrer pliés et empaquetés, les plis en longueur doivent être à peine pressés sous le fer, et ne les faites jamais sur les côtés des jambes, c’est-à-dire sur les coutures, c’est affreux ; mais en avant et en arrière.
- Les parties arrondies (cols, poignets) doivent prendre cette forme sons le fer, puis être arrêtés provisoirement avec une épingle passée dans les boutonnières s’il y en a. Si vous 1er arrondissez après un repassage à plat, l’intérieur plissera.
- Je ne parle pas, pour le moment, des machines à repasser, des calandres et cylindres ;
- ces appareils (uniquement destinés au linge plat) ne rentrent plus dans l’apprêt au fer.
- Repassage des soieries et des velours
- Les soieries sont gommées, séchées à demi, mises en paquet, ou plutôt roulées en évitant de les tasser en chiffons, puis repassées comme il a été dit pour la lingerie, et avec un fer modérément chaud (comme pour le linge).
- Le fer frotte sur l’envers de l’étoffe, l’endroit étant appliqué contre la table. (Le linge, au contraire, qui a besoin de giaçage, doit être repasse sur l’endroit).
- Lorsque les soieries sont apprêtées au sec (avec cire ou gomme laque), on ne les arrose pas, naturellement, et le fer doit être très peu chaud.
- Pour les velours, quand ils ne peuvent être faits au tapis, puis à la table platineuse, sont tamponnés à la gomme, sur l’envers, puis passés humides sur un fer plat retourné la face en haut sur un porte-fer spécial, ou sur un fer à coques fixé sur son pied.
- C’est, bien entendu, l’envers du velours qu’on passe sur le fer : la vaporisation de la gomme n’en redresse pas moins le duvet.
- Quant aux soieries et pour le façonnage des tuyaux, ruches, coques, bouillonnéset plissés, c est encore affaire de goût et d’adresse, sur laquelle on ne peut rien prescrire.
- Repassage des lainages
- Toutes les confections qui ne sont pas à garnitures, ou elles-mêmes en fils moussus, chenillés, pelucheux, sont passées en pleine gomme, puis tordues dans un lin0e, secouées ensuite et séchées au cerceau.
- Celles qui n’ont que les garnitures en fili pelucheux (et qu’on ne peut découdre) sont tamponnées à la gomme sur les endroits qui ne craignent pas le collage, puis séchées.
- Les divers lainages sont arrosés un peu fortement au goupillon ; on les met en paquet ou en tas, dans un endroit chaud da préférence, et après trois ou quatre heures on les repasse.
- Si l’on est pressé, on peut les arroser au moment même du repassage, et c’est ce que l’on fait souvent ; mais le premier moyen est meilleur et donne moins de travail.
- Les lainages se repassent à l’envers, autant que possible, mais on ne le peut pas toujours, à cause des garnitures.
- Le fer qui doit être très chaud — laisse un glacé terne désagréable : l’aspect caoutchouc; ou bien il produit des traînées de même genre, qu’on nomme limaçonnage ; ces effets se détruisent en donnant un coup de fer sur les parties glacées recouvertes d’un linge humide (la patte-mouillée du tailleur) ; c’est tout simplement un décatissage au fer.
- Il n’est pas avantageux de repasser les lainages humides (sauf l’humidité de l’arrosage), car la laine est très longue à sécher sous la chaleur du fer, et le travail n’avance pas, tout •n dépensant beaucoup de chaleur.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Je continuerai cet article par le repassage de la draperie, et ainsi par l’emploi des tables à vapeur.
- Dans un travail comme celui du repassage, il est impossible de ne pas dire des choses très connues. Il faut pourtant bien que toutes les parties de mon ouvrage soient traitées, et je sais, d’ailleurs, que ces indications, qui paraissent naïves, ne sont pas inutiles à tout le monde.
- Enfin, je me suis imposé la tâche de faire un traité méthodique et passant par toutes les phases de nos travaux.
- Maurice GUÉDRON
- TARIF GÉNÉRAL DES DOUANES
- Projet du Gouvernement
- —• Suite (1) —•
- (Les deux chiffres indiquent, le premier celui du tarif général, le second celui du tarif minimum).
- Tissus de jute (suite)
- Tissus blanchis, teints ou imprimés.
- (Mêmes droits que pour les tissus écrus, augmentés de 7 fr. 80 par 100 kil., pour le tarif général et de 6 fr. par 100 kil. pour le tarif minimum).
- Tissus mélangés, le jute dominant en poids (Mêmes droits que pour les tissus de jute pur).
- Tissus de coton pur
- Ecrus, présentant en chaîne et en trame, dans un carré de 5 millimètres de côté, ceux pesant : 13 kil. et plus, les 100 mètres carrés, 27 fils et moins, les 100 kil., 80 fr. 60 ; 62 fr.
- 28 à 35 fils, les 100 kil., 104 fr.; 80 fr.
- Pesant 11 kil. inclusivement à 13 kil. exclusivement, 27 fils et moins, les 100 kil., 91 fr.; 70 fr.
- 28 à 35 fr. les 100 kil., 110 fr. 50 ; 85 fr.
- Pesant 9 kil. inclusivement à 11 kil., exclusivement, 27 fils et moins, les 100 kil., 110 fr. 50 ; 85 fr.
- 28 à 35 fils, les 100 kil., 123 fr. 50 ; 95 fr.
- Blanchis (Droit du tissu écru augmenté de 26 0/0 au tarif général et de 20 0/0 au tarif minimum).
- Teints en rouge d’Andrinople (Droit du tissu écru augmenté de 58 fr. par 100 kil. au tarif général et de 45 fr. au tarif minimum).
- Unis, croisés et coutils, imprimés, autrement que sur fond teint en rouge d’Andrinople (par 100 mètres de longueur, la largeur du tissus n’excédant pas 1 mètre) pour les doublures (Droit des tissus écrus selon l’espèce augmentés de 3 fr. 25 par 100 mètres de longueur au tarif général et de 2 fr. 50 au tarif minimum).
- Pour les autres impressions de 1 et 2 couleurs (Droits des tissus écrus selon l’espèce augmentés de 4 fr. 60 par 100 mètres de longueur au tarif général et de 3 fr. 75 au tarif minimum).
- De 3 à 6 couleurs (Droits des tissus écrus selon l’espèce augmentés de 8 fr. 10 par 100
- mètres de longueur au tarif général et de 6 fr. 25 au tarif minimum).
- De 7 couleurs et plus (Droits des tissus écrus selon l’espèce augmentés de 13 fr. par 100 mètres de longueur au tarif général et de 10 fr. au tarif minimum).
- Sur fond teint en rouge d’Andrinople (Droits des tissus écrus selon l’espèce augmentés : 1° de 58 fr. 50 par 100 kil.; 2° de la surtaxe applicable aux autres tissus imprimés au tarif général et augmentés : 1° de 45 fr. par 100 kil.; 2° de la surtaxe applicable aux autres tissus imprimés au tarif minimum).
- Velours à côtes, unis, croisés et moleskines, mesurant en chaîne au centimètre 26 fils ou moins, écrus, les 100 kil., 150 fr. 80 ; 116 fr.
- Teints ou imprimés, les 100 kil., 214 fr. 50; 165 fr.
- Plus de 26 fils et velours lisses dits façons soie, quel que soit le nombre de fils déchaîné écrus, les 100 kil., 234 fr.; 180 fr.
- Teints ou imprimés, les 100 kil., 468 fr.; 360 fr.
- Tissus de toute sorte en coton pur ou mélangé fabriqués en tout ou en partie avec des fils teints, les 100 kil. (Droit des tissus écrus augmenté de 65 0/0 plus le droit afférent à la teinture pour le tarif général et de 50 0/0 pour le tarif minimum).
- (Rentreront dans cette catégorie les tissus contenant des liteaux espacés de moins d’un mètre).
- Tissus de laine.
- Draps casimirs et autres tissus foulés en tissus ras non foulés : étoffes pour ameublement, pesant plus de 400 grammes au mètre carré, les 100 kil., 124 fr,; 100 fr.
- Tissus pour robes, pesant, au mètre carré, 300 gr. au plus, les 100 kil.. 211 fr.; 140 fr.
- Draperies proprement dites, pesant, au mètre carré, de 301 gr. à 400 gr. inclusivement, les 100 kil., 250 fr.; 200 fr.
- De 401 gr. à 550 gr. inclusivement, les 100 kil., 220 fr.; 170 fr.
- De 551 gr, à 700 gr. inclusivement, les 100 kil., 180 fr., 130 fr.
- Plus de 700 gr., les 100 kil., 130 fr.; 100 fr.
- Châles brochés ou façonnés, autres que les cachemires de l’Inde, les 100 kil., 397 fr.; 320 fr.
- Velours pour ameublement, les 100 kil., 300 fr.; 223 fr.
- Couvertures, les 100 kil., 87 fr.; 55 fr.
- Bonneterie, ganterie et mitaine, les 100 kil., 650 fr.; 524 fr.
- Jerseys confectionnés simplement brodés, les 100 kil., 300 fr.; 240 fr.
- Soutachés, les 100 kil., 500 fr.; 400 fr.
- Bonneterie autre en pièces, sans ouvraison y compris ie tissus pour jerseys, les 100 kil.; 150 fr.; 120 fr.
- Bonneterie coupée et non cousue, les 100 kil., 200 fr.; 140 fr.
- Coupée et cousue, les 100 kil., 250 fr.; 200 f.
- Proportionnée ou diminuée, les 100 kil., 300 fr.; 242 fr.
- Châles, fichus ou autres objets analogues, les 100 kil., 400 fr.; 300 fr.
- Passementerie et rubanerie, les 100 kil., 248 fr.; 200 fr.
- Fers ou bonnets rouges, la pièce, 50 et 35 c.;
- Tissus de laine mélangée.
- coton, la laine dominant ; pesant au mètre carré, 200 grammes au plus, les 100 kil., 211 fr.; 150 fr.
- De 201 à 300 gr. inclusivement, les 100 kil 174 fr.; 125 fr.
- De 301 à 400 gr. inclusivement, les 100 kil. 136 fr.; 100 fr.
- De 401 à 550 gr. inclusivement, les 100 kil., 99 fr. 75 fr.
- De 551 à 700 gr. inclusivement, les 100 kil., 74 fr.; 60 fr.
- Plus de 700 gr., les 100 kil., 50 fr.; 45 fr.
- Tissus contenant en chaîne plus de 10 0/0 de fil de soie ou de bourre de soie, la laine dominant en poids, les 100 kil., 297 fr.; 240 f.
- Tissus de soie et de bourre de soie.
- Tissus, foulards, crêpes, tulle, bonneterie, passementerie et dentelles de soie pure, ex.; ex.
- Bonneterie et passementerie de bourre de soie pure, tissus écrus, blanchis, teints ou imprimés, les 100 kil.,248 fr.; 200 fr.
- De bourrette pour ameublement, pesant plus de 250 grammes au mètre carré, les 100 kil. 186 fr.; 150 fr.
- De soie mélangée de bourre de soie (Mêmes droits que pour les tissus de bourre de soie pure).
- De soie ou de bourre de soie mélangée d’autres matières textiles, la soie ou la bourre de soie dominant en poids, les 100 kil., 372 fr.; 300 fr.
- Rubans de soie ou de bourre de soie pure ou mélangée d’autres matières textiles, la soie ou la bourre de soie dominant en poids, velours, les 100 kil., 620 fr.; 500 fr.
- Autres rubans, les 100 kil., 496 fr.; 400 fr.
- Vêtements, pièces de lingerie et autres articles en tissus; confectionnés en tout ou en partie (Droits du tissu le plus fortement imposé, augmentés de 15 pour 100 au tarif général et de 10 pour 100 au tarif minimum).
- Cochenille, les 100 kil Ex. Ex.
- Kermès animal, id Ex. Ex.
- Laque en teinture, id Ex. Ex.
- Indieo, id Ex. Ex.
- Indigo pastel, indigue, inde- j Même régime
- plate et boules de bleu, id. 1 que l’indigo
- Pâte de pastel grossière, id... Ex. Ex.
- Cachou en masse, id Ex. Ex.
- Rocou préparé, id Orseille prép., humide, en Ex. Ex.
- pâte, id Orseille sèche (Gudbéard ou 6 » 5 »
- extr.), les 100 kil 12 » 6 B
- Maurelle, id .. Garancine et autres extraits de Ex. Ex.
- garance, les 100 kil Garancine autres, noirs et vio- Ex. Ex.
- lets, id 20 » 15 »
- Garancines rouges et jaunes, id Teintures dérivées du goudron de houille 30 » 20 »
- Acide picrique, les 100 kil.... 25 » 20 »
- Alizarine artificielle, id Autres matières colorantes Ex. Ex.
- diazoïques à l’état sec, id.. Id. en pâte, renfermant au 65 « 50 »
- moins 50 p. 100 d’eau, id... 32 50 25 »
- Id. autres, à l’état sec, id .... Id. en pâte, renfermant au 130 » O O 9
- moins 50 p. 100 d’eau, id... 65 » 50 »
- (1) Voir la Revue de la
- 179.
- Teinture, 1890, page
- Draps, casimirs et autres tissus foulés, chaîne coton ; tissus ras, non foulés, chaîne
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- ÉPURATION
- DES EAUX INDUSTRIELLES
- par l’emploi
- DU CARBONATE DE BARYTE
- La Société des Ingénieurs cicils a reçu communication, dans sa séance du 3 octobre dernier, d’un substantiel mémoire sur l’épuration des eaux au chemin de fer du Nord, par M. Carcenat, avec collaboration de M. Derennes.
- Le but des auteurs était de décrire les procédés et appareils en service sur le réseau du Nord pour le traitement chimique des eaux destinées aux locomotives ; ce travail est également intéressant pour toute autre industrie faisant usage de générateurs de vapeur, et aussi pour celles qui ont besoin d’épurer l’eau de leurs travaux spéciaux, telles les teintureries et les blanchisseries.
- Les agents d’épuration sont ici la chaux pour les eaux chargées de carbonate de chaux, et la chaux additionnée de soude pour les eaux à la fois carbonatées et séléniteuses.
- Le mémoire décrit le matériel employé pour l’application de ce procédé, les conditions nécessaires du travail, les prix de revient, etc. Il sera inséré in extenso au Bulletin de la Société : nous y renvoyons le lecteur.
- Mais cette communication a donné lieu à une discussion intéressante dans laquelle ont été comparés les divers moyens en usage pour la correction des eaux. Nous signalons particulièrement le procédé à la baryte, déjà ancien, mais qui se présente dans des conditions nouvelles.
- M. Asselin l’a exposé comme suit :
- U y a une vingtaine d’années, dit-il, un des maîtres de la science, Wurtz, a recommandé avec insistance, pour la correction des eaux chargées de sulfate de chaux, l’emploi du carbonate de baryte artificiel, c’est-à-dire du carbonate obtenu par double décomposition, par précipitation chimique.
- Le mode d’emploi de cette substance s’explique très aisément par la différence de solubilité des corps suivants : sulfate de baryte, carbonate de chaux, carbonate de baryte, sulfate de chaux.
- Le point délicat réside dans la mise en jeu de la faible solubilité du carbonate de baryte. U faut rappeler ici qu’il y a deux moyens de favoriser et d’exalter cette dissolution :
- 1° La division chimique du carbonate de baryte ;
- 2° L’agitation du milieu dans lequel doit avoir lieu la réaction.
- Le carbonate de baryte étant dissous, les réactions deviennent très simples et très vraies ; le sulfate de chaux est décomposé, il se forme du sulfate de baryte, corps industriellement insoluble et du carbonate de chaux, corps beaucoup moins soluble que le carbonate de baryte.
- Les équivalents thermiques de ces corps montrent clairement que ces réactions doi-Vent exister, et même se produire avec une grande énergie. Du reste, ce que la théorie Prévoit, l’expérience le réalise et le prouve P&r la méthode des tubes scellés, dite méthode des vases clos.
- Les essais exécutés sur les générateurs, il y a quinze ou vingt ans, ont donné les résultats : les uns excellents, les autres mauvais ou insuffisants. On doit expliquer cette discordance, mais aussi s’empresser de dire qu’elle n’infirme en rien la valeur des assertions de l’auteur.
- Dans plusieurs cas, en effet, on a méconnu les recommandations faites de l’emploi du carbonate de baryte, sous forme de précipité chimique; on s’est contenté d’employer le carbonate de baryte naturel ou withérite ; or, l’état moléculaire de ce corps, même pulvérisé ou moulu, se prête peu à la mise en jeu de la faible solubilité du carbonate de baryte. Telle est la première cause d’insuccès.
- De plus, à l’époque de ces essais, le carbonate de baryte artificiel était à un prix élevé ; car il fallait l’obtenir en partant d’un sel soluble de baryum fabriqué au point de vue exclusif de cette application.
- Cette élévation de prix a naturellement enrayé l’élan déjà mis au service de ces essais.
- Aujourd’hui, les conditions sont changées :
- Les sels de baryte ont acquis récemment un moment de célébrité dû à leur emploi dans l’industrie sucrière. Comme conséquence de ce fait, nous trouvons actuellement dans le commerce, et à de très bas prix, des quantités importantes de carbonate de baryte artificiel.
- Certes, il ne faut pas employer dans les générateurs un carbonate de baryte sous la forme où il se trouve au sortir des sucrate-ries, car il contient des matières organiques;
- « notamment des sels de triméthylamine, qui rendent son emploi peu recommandable ; il faut procéder à une opération fort simple, la calcination, et alors on obtient un produit apte à l’emploi, au prix de 25 fr. les 100 kilos environ. »
- Suivant les provenances, sa teneur varie de 60 à 80 pour cent en carbonate pur.
- Il faut bien reconnaître que c’est là un prix très bas et très avantageux pour l’application dont nous nous occupons.
- Enfin, il est important de faire remarquer que le corps en question est d’une innocuité absolue dans ses relations avec les métaux ; le simple énoncé fait plus haut du corps introduit (le carbonate de baryte) et des corps engendrés (le sulfate de baryte et le carbonate de chaux) est de nature à inspirer toute confiance et toute quiétude aux propriétaires de générateurs à vapeur.
- M. Asselin résume ce qu’il vient de dire en conseillant aux industriels soucieux de leurs intérêts pécuniaires, l’emploi du carbonate de baryte artificiel qui se présente avec les recommandations suivantes : abondance suffisante, bas prix relatif, aucune entrave émanant soit de brevets, soit de spécialités commerciales ; innocuité absolue dans ses relations, et enfin la haute autorité du nom évoqué tout-à-l’heure.
- M. Derennes dit que les renseignements fournis par M. Asselin sur le bas prix actuel du carbonate de baryte précipité, peuvent faire reprendre un procédé ancien d’épuration des eaux, qui est très commode et consiste à sursaturer, par un acide étendu, le carbonate
- de chaux contenu dans les eaux ; on a ainsi une eau acidulée pouvant présenter des inconvénients à cause de l’excès d’acide ; pour les éviter, on la fait passer sur du carbonate de baryte, l’acide est saturé et il se lorme du chlorure de baryum qui réagit sur le sulfate de chaux. On peut mettre, dans l’eau, un excès d’acide chlorhydrique, proportionné à la quantité de sulfate de chaux.
- SUR LES PRINCIPES COLORANTS
- naturels de la Soie jaune
- Extrait d’une note de M. Raphaël Dubois, présentée à l’Académie des Sciences.
- D’après les recherches de Roard et de Mul-der (voir Dictionnaire de Chimie de M.Wurtz, t. Il, p. 1541 ), la coloration de la soie jaune serait due à une matière résinoïne contenant un pigment rouge insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool, l’éther, les huiles fixes et volatiles.
- En réalité, la soie jaune renferme divers principes colorants, dont plusieurs sont cris-tallisables ; nous en avons extrait : 1° un principe colorant jaune d’or, soluble dans les solutions de carbonate de potasse, d'où il est précipité par l’acide acétique en excès, sous forme de paillettes très brillantes ; 2° des cristaux maclés, d’une couleur jaune rouge à la lumière transmise et rouge brun à la lumière réfléchie ; 3° une matière jaune citron, amorphe, qui se dépose, par évaporation à l’air libre, de ses solutions dans l’alcool absolu, sous forme de granulations arrondies ; 4o des cristaux octaédriques jaune citron, ressemblant à ceux du soufre ; 5° un pigment bleu verdâtre foncé très peu abondant et très probablement cristaliisable.
- Le mélange des matières colorantes jaunes 2, 3 et 4, que nous n’avons pu jusqu’à présent isoler les unes des autres à l’état de pureté, en raison de la quantité trop faible de matière sur laquelle nous avons opéré, présente des analogies remarquables avec la carotine végétale :
- Carotine végétale
- Cristaliisable.
- Rouge jaune.
- Se dissout dans l’alcool, l’éther, le chloroforme, la benzine, en donnant une solution jaune Tor.
- Se dissout dans le sulfure de carbone : solution rouge brun.
- Altérable à l’air et à la lumière.
- Spectre continu.
- Se colore en bleu par l’acide sulfurique. La coloration passe au vert et se décolore par addition d’eau distillée.
- mauere colorante ae ta. soie jaune
- Renferme des principes cristallisables.
- Jaune rouge, rouge brun, jaune.
- Sd.
- Id.
- Id.
- Id.
- Id.
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- Il est évident que la soie jaune naturelle doit, au moins en partie, sa coloration à une substance présentant les plus grandes analogies avec la matière colorante récemment extraite du Diaptomus denticornis, par M. Raphaël Blanchard, qui la considère comme une Caroline d'origine animale (voir Mémoires de la Société zoologique de France, t. 111, p. 113; 1890).
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- 206496. — Scott. — Perfectionnements apportés aux papiers de tentures et autres papiers servant à la décoration des appartements.
- 206508. — Winckler. — Nouvelle essoreuse.
- 206556. — Boursier et Boissel. — Perfectionnements dans les procédés et appareils de teinture à sec et d’assouplissage des articles dits Chiffonnages, et des soieries pures et mélangées.
- 206562. — Lardans. — Séchoir à air libre pouvant aussi être employé en étuve.
- 206676. — Coulombe frères, Tantin et Pernelle frères. — Nouveau procédé de teinture en bleu grand teint imitant l’indigo.
- 206578. — Ferriol. — Machine à secouer et à étirer les soies.
- 206701. — Wauquiez-Goethals. — Procédé d’épaillage de la laine, du lin, du chanvre, de la ramie et des plantes textiles en général.
- 206754. — Gourdiat frères. — Nouveau genre de tissus imperméables.
- 206893. — Marley. — Perfectionnements dans les machines ou appareils à enrouler, encartonner ou plier des rubans, passementeries, dentelles et autres objets analogues.
- 206937. — Michel. — Perfectionnements dans les rames fixes ou sans fin.
- 206944. — Silverrerg et Ccjnibert-Dete-ring. — Perfectionnements apportés à des appareils de carbonisation.
- 206965. — Bertrand. — Appareil destiné à la teinture du coton, de la soie, de la laine •ou de toute autre matière textile filée, disposée en bobines à fil croisé faites sur des tubes cylindriques ou coniques, sans joues, de forme analogue à celles faites sur les bobinoirs de préparation de filature de laine ou de coton.
- 206993. — Martinot (Dame). — Perfectionnements dans les chaudières à laver ou lessiveuses.
- 207042. — Les sieurs Gratz. — Procédé perfectionné pour le traitement des tissus.
- Certificats d'addition
- 199254. — Laval. — Brevet du 1er juillet 1889 pour rame fixeuse ou application de la rame dans un bain d’eau bouillante, pour obtenir, fixer et conserver le plus grand élargissement possible du tissu.
- 206205. — David. — Brevet du 7 juin 1890, pour un nouveau procédé d’apprêt des matiè- i
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- res textiles en tout état, par incorporation de matières grasses, résineuses ou autres, insolubles dans l’eau mais dissoutes au préalable dans un liquide volatil quelconque.
- 192612. — Renard. — Brevet du 27 août 1888, pour des moyens et procédés nouveaux permettant d’ornementer les tissus et pour les produits nouveaux qui en sont les résultats.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lia condition publique de Paris.
- — La condition des soies et des laines installée dans l’hôtel de la Chambre de commerce, à Paris, a été plusieurs fois menacée de déplacement, mais nous apprenons avec satisfaction que ces projets sont aujourd’hui abandonnés.
- 11 avait été question d’abord, de transférer tous les services de la Chambre à la Bourse du commerce, sans en excepter la condition : une combinaison poussée fort avant était sur le point d’aboutir, et n’a été repoussée qu’à une très faible majorité des membres de la Chambre.
- Celle-ci, alors, avait résolu — et c’était adopté — d’exiler la condition publique dans le haut du quai Jemmapes, à une distance invraisemblable du centre de nos commerces.
- Les négociants en soie ont vivement protesté contre ces difficultés apportées à leurs affaires, et le toile a été si général et si énergique, qu’il a fallu céder et revenir sur la décision prise.
- La Chambre de commerce ayant, parait-il, besoin de plus d’espace, a pris, en fin de compte, le parti d’établir de nouvelles constructions sur la petite cour de son hôtel faisant face à la rue Notre-Dame-des-Victoires, et la condition publique, dont l’aménagement seulement sera remanié, ne sera pas déplacée.
- Voilà donc la question résolue au gré de chacun, et la Chambre de commerce a évité un danger et une faute : le premier, de se fier à une combinaison financière avec l’entreprise ! des services de la Bourse de commerce, qui depuis est tombée dans une situation fort précaire ; la faute, nous l’avons vue : celle dont l’a préservé le commerce des soies.
- — o—
- Tarifs douaniers. — Les couvertures pour chevaux de fabrication anglaise, en tissu de laine et de poils (autres que de chameau et de chèvre) mélangés, le poil dominant en poids, non ourlées, ni bordées, sont taxées à 30 fr. les 100 kil. net (tarif conventionnel), comme autres tissus de poils purs mélangés, le poil dominant.
- (Lettre administrative du 17 décemb. 1890) —o—
- Exposition de Lyon. — Nous avons annoncé la formation d’un comité sous le patronage de l’administration municipale de Lyon, en vue d’organiser dans cette ville, pour le mois de mai 1892, une grande exposition nationale et coloniale. Ce comité s’est mis à l’œuvre et ouvre aujourd’hui ses bureaux aux exposants pour toutes les demandes de renseignements et d’admission.
- Le ministre des colonies a promis d’apporter à l’exposition de Lyon l’appoint de son concours officiel, et tout porte à croire qu’il en sera de même du ministère des travaux publics.
- Les exposants peuvent s’adresser pour tous
- renseignements au siège du comité, 26, rue de la République, à Lyon.
- —O—
- Incendie. — Un incendie dont les causes sont encore inconnues a éclaté à la fabrique Kahn, Lang et C°, aux Grands-Sables, près Epinal, dans un bâtiment servant de magasins pour marchandises fabriquées. Ce bâtiment est complètement détruit ainsi que 500,000 fr. environ de tissus.
- On a pu préserver l’usine, qui occupe plusieurs centaines d'ouvriers.
- —o—
- Incendie soupçonné volontaire.
- — Un autre sinistre s’est produit dans la même ville, mais avec un caractère de gravité morale des plus considérables.
- Les bureaux et magasins de MM. Weill frères, fabricants de tissus, rue de la Gare, à Epinal, ont été détruits par un indendie. Les pertes sont de 490,000 fr. environ. Le comptable et les employés de cette maison accusent leur patron, Guillaume Weill, d’être l’auteur de ce sinistre. Ils déclarent que le 6 courant il a déjà tenté d’allumer un incendie dans les magasins.
- La police a arrêté M. Weill. Confronté avec ses employés, il a nié être coupable. Les employés maintiennent leurs déclarations. A la suite de l’interrogatoire que lui a fait subir le juge d’instruction, Guillaume Weill, malgré ses dénégations, a été écroué à la maison d’arrêt.
- Cette affaire fait grand bruit, comme bien on pense, à Epinal.
- —o—
- Incendie causé par un alamble à
- benzine. — Pendant une distillation de benzine, le feu s’est communiqué à l’appareil et de là à l’atelier, chez un teinturier de Chaumont.
- Le teinturier était assuré, mais la Compagnie d’assurances oppose des arguments tendant à se dégager, et basés sur ce travail de distillation qu’elle conteste faire partie de ceux du teinturier pour lesquels elle avait délivré sa police.
- Ce litige aboutira très probablement à un procès.
- riiambre syndicale des teintu-rlers-dégralsseurs de Paris. — La
- séance du 1er décembre, qui précédait le banquet dont nous avons donné un compte-rendu sommaire, n’a donné lieu qu’à la révision de la liste des adhérents.
- Démissions acceptées : MM. Barbé, Pauris et Drevet.
- Situation a examiner : M. Guirbaldies.
- Le procès-verbal du banquet du 13 décembre est dans le sens de notre compte rendu et se termine par la conclusion suivante :
- « En résumé, très bonne et très joyeuse soirée, ne laissant que d’agréables souvenirs à ceux qui en ont pris leur part, et des regrets aux absents ; très bonne surtout pour la Chambre syndicale, dont les membres peu à peu se connaissent mieux, s’apprécient même et se sentent plus unis ; et c’est cette union qui fera la force de la corporation des teinturiers-dégraisseurs.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 4e Année, N° 2.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES i!i janvier 1891.
- SOMMAIRE
- Chromique. — Fixage des couleurs au moyen des sels de cuivre. —• Traitement, teinture et apprêt des velours de coton (suite). — Bleu grand teint sur coton. — Emploi des chromate« en teinture. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Azurine brillante ; Jaune-Thiazole ; Rouge de Garance ; Yert-Paon sur coton ; Encollage du coton filé; Fonds Bistre au Manganèse. — Causeries confraternelles sur l’art du .teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Nouveau procédé de préparation du chlore. — Bleu grand teint sur coton imitant l’indigo. — Analyse d’un mélange de soie. — Purification des eaux industrielles, — Brevets récents (catalogue). —• Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous parlions des questions sociales dans notre « Introduction de l’année », et nous disions qu’il ne faut pas laisser aux sectaires et aux violents la tâche de les résoudre.
- Un pas dans la voie de cette étude vient d’être fait par la création d’un Conseil supérieur du travail. Nous avions primitivement vu ce projet avec une certaine défiance, connaissant les tendances de nos parlementaires, à tomber dans le communisme lorsqu’ils prétendent faire du socialisme, et à toujours faire supporter aux patrons les frais de leurs conceptions humanitaires.
- Mais la façon dont doit être composé le nouveau Conseil supérieur et les noms mis en avant nous rassurent (voir à nos Informations).
- 11 faut dire, d’ailleurs, que son rôle sera limité ; il serait appelé à donner son avis sur toutes les questions se rattachant au travail, soit sur les projets de loi que le Gouvernement voudrait soumettre aux Chambres, soit sur les décrets qu’il prendrait directement.
- Il n’aura pas à établir un ensemble d’organisation du travail, ni à formuler des questions de doctrine, mais enfin, s’il arrive à résoudre le côté pratique et actuel du louage de la main-d’œuvre — sans espérer le faire au gré de toutes les convoitises — il aura été d’une réelle utilité.
- * *
- Notre régime économique, toutefois, est pour le moment d’un intérêt plus Pressant.
- Sur une interpellation de M. Bour-
- geois, député, le ministre des affaires étrangères, M. Ribot, a fait la déclaration suivante :
- « Le 1er février prochain seront dénoncés les traités portant des tarifs conventionnels et que nous avions conclus avec la Belgique, la Suisse, l’Espagne, la Suède, le Portugal et les Pays-Bas; l’ordre en a été donné à nos agents.
- « Mais il ne s’ensuit pas que la France ne doit pas espérer avoir, dans l’avenir, avec ces six puissances, des relations commerciales conformes à la fois aux intérêts de ces pays et aux nôtres.
- « Quant à l’idée de rompre commercialement avec l'Espagne, la Suisse et la Belgique, le Gouvernement ne s’y arrête pas un seul instant.
- « Non, dit le ministre, la France ne veut pas s’isoler dans le monde et s’entourer de barrières. Elle veut seulement réviser et élever ses tarifs dans la mesure de ce qui est juste et utile à ses intérêts. »
- Le ministre explique ensuite qu’en dehors des six traités désignés plus haut, la France n’a pas intérêt, au contraire, à dénoncer dès maintenant toutes les conventions commerciales signées par nous avec les diverses puissances de l’Ancien et du Nouveau-Monde.
- Ces déclarations, couvertes par un vote presque unanime de confiance, sont un blanc-seing pour le Gouvernement de ressaisir la liberté de nos rapports commerciaux internationaux.
- Il s’agit, maintenant, d’établir des tarifs mutuellement acceptables : ce sera l’œuvre de cette année ; elle est en bonne voie, et nous donnons, à ce propos, à nos Informations, les dernières décisions de la Commission des douanes.
- *
- » *
- Passant du général au spécial, nous avons à donner un coup - d’œil rapide sur la situation de nos principales places à fabrique.
- A Roubaix-Tourcoing, les espérances de reprise sérieuse qu’on formulait au commencement de l’année ne se sont pas encore réalisées. A Fourmies, la situation est moins difficile qu’il y a quinze jours.
- On signale d’Elbeuf que la rigueur de la température a eu une heureuse influence sur la vente des articles de laine chez les détaillants, mais que la fabrique ne s’en ressent pas, ses métiers n’étant pas occupés parles articles d’hiver. Toutefois, il y a un bon courant sur cette place, surtout en cheviot et draps de dames. L’article cardé prend de plus en plus de faveur.
- A Reims, la quinzaine a été peu active pour les tissus. Les affaires ont été calmes, comme toujours à cette époque, pour les cachemires et mérinos. La vente est active en flanelles.
- Malgré l’hiver rigoureux, qui a dû provoquer la vente du molleton, la remise des commissions dans cet article, pour l’hiver prochain, est en retard sur les années précédentes.
- De Lyon, nous recevons ces bonnes nouvelles :
- La situation est très bonne en ce qui concerne spécialement la fabrique des soieries. La saison pour les étoffes se poursuit régulièrement avec des affaires se renouvelant sans cesse.
- En ce qui concerne les cotonnades, les avis de Rouen ne sont pas moins satisfaisants.
- La situation, nous dit-on, est assez bonne pour tous ces genres de la fabrication.
- La rouennerie et les tissus de couleur ont été bien demandés ; mais ce sont surtout les flanelles et le pilou qui sont les plus recherchés et commissionnés à l’avance.
- Les indienneurs ne manquent pas d’occupation, soit pour les marchandises disponibles ou à livrer ; malheureusement, la baisse sur les tissus écrus empêche d’obtenir des prix plus rémunérateurs.
- Enfin, la filature, à Rouen, se montre également satisfaite.
- Mulhouse l’est moins, et malgré l’amélioration des marchés cotonniers, les affaires en tissus, sur cette place, ne sont pas encore ranimées ; la filature aussi est toujours calme.
- * *
- « L’Introduction à l’année 1891 » publiée dans notre précédent numéro, faisait allusion aux- ouvrages publiés'
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- sur nos industries pendant 1890 ; il y a lieu de compléter cette note par une revue desdites publications.
- Nous citerons :
- Chevreul : Contraste simultané des couleurs (réimpression par l’Etat de ce travail magistral). — Depierre : Traité de la teinture et de l’impression par les matières colorantes artificielles. — Tas-sart : les Matières colorantes et l’Industrie de la teinture. — Villon : Traité pratique des matières colorantes dérivées de la bouille (fabrication), etc.; de l’Emploi en teinture des couleurs artificielles (application).
- A cette liste, nous ajouterons, pour le début de cette année, le « Répertoire chromatique ; solution raisonnée et pratique des problèmes les plus usuels dans l’étude et l’emploi des couleurs », par M. Charles Lacouture (1); c’est urte classification des couleurs inspirée des travaux de Chevreul, mais visant à simplifier la méthode et à la rendre d’un usage commercial.
- Tous les efforts dans ce sens ne peuvent qu’être vus avec intérêt. L’ouvrage, d'ailleurs, est bien traité et magnifiquement édité.
- F. GOUILLON.
- P. S. — La commission générale des douanes a repoussé le principe d’un droit sur les soies grèges et sur les cocons.
- La nouvelle aussitôt connue à Lyon, a changé en enthousiasme l’émotion que nous signalons à nos Faits-divers. Le soir même toute la ville a spontanément illuminé, et le public, dans les quartiers soyeux, s’est livré aux démonstrations de la plus expansive satisfaction.
- SUR LE FIXAGE DES COULEURS
- au moyen des sels de cuivre par M. Albert SCHEURER
- M. Albert Scheurer a présenté à la Société industrielle de Mulhouse, un travail concernant l’action du cuivre sur la résistance des couleurs à la lumière.
- L’oxyde de cuivre peut agir : 1° en se combinant avec la matière colorante et les laques de manière à former des combinaisons simples ou multiples, de résistance supérieure; 2* en formant autour de la matière colorante un enduit protecteur, capable de filtrer la lumière en retenant les rayons chimiques.
- L’auteur a préparé les couleurs suivantes :
- Jaune à la graine de Perse fixé à l’alumine,
- (1) Un vol. in-4°, 144 p. de texte et 29 tableaux en chromo. Prix ; 25 fr.
- Alizarine marron fixée au chrome,
- Brun d’anthracène fixé au chrome,
- Bleu d’alizarine réduit fixé au chrome,
- Bleu d’alizarine réduit, fixé au nickel,
- Gris d’alizarine (naphtazarine bislufitée) fixé au chrome,
- Orange solide Poirrïer fixé au chrome, qui ont été imprimées en nuanças moyennes.
- Une première série a été laissée telle quelle; une deuxième a été bouillie 10 minutes avec 24 grammes de C a 50* -}- 5 HsO (Vio mo_ lécule), 10 centigrammes d’ammoniaque et un litre d’eau; une troisième plaquée avec l’eau d’adragante à 30 grammes par litre ; une quatrième avec l’eau d’adragante contenant par litre 20 grammes de sulfate de cuivre et 20 grammes d’ammoniaque. Ces quatre séries ont été exposées comparativement à la lumière pendant le mois d’août 1890. La série IV a absolument résisté, sauf l’orangé solide ; Il passablement-, Iet III ont été décolorées fortement. La protection exercée par l’adragan-te s’est exercée pour III au début, mais à la fin la décoloration était aussi forte que pourl.
- L’auteur tire de ses observations les conclusions suivantes :
- 1° L’action protectrice exercée par le cuivre sur la résistance des couleurs à la lumière est un fait général, qui semble s’étendre, sans exception, à toutes les couleurs ;
- 2* Cette action n’est pas forcément liée à la combinaison que peut former l’oxyde de cuivre avec les matières colorantes ou avec les laques ;
- 3* Le contact intime de ce corps avec le colorant n’est pas nécessaire ;
- k' Il suffit qu’avant d’arriver sur les couleurs la lumière ait été tamisée à travers l’oxyde de cuivre pour se trouver dépouillée d’une partie, ou peut-être, en certains cas, de la totalité de son activité.
- Le travail deM. Albert Scheurer sera inséré in-extenso au Bulletin de la Société industrielle.
- TRAITEMENT, TEINTURE
- ET APPRÊT DE VELOURS DE COTON
- Traduction d’un article de l’O*. Woll.undLein.Ind. par l’Industrie textile.
- — SUITE —
- 2° Rose, rouge, Bordeaux pâle, moyen et foncé.
- Pour les nuances délicates de rose fugitif, on emploie la rhodamine avec alun, sur tissu blanchi. La safranine avec alun, le rose ben-gale et le phloxine avec le borax, donnent aussi de jolis roses. Les roses solides sont obtenus avec le rose solide G. teint en bain de savon au bouillon.
- Pour l’écarlate, on teint au bain de savon avec du Congo F. brillant.
- Le bleu rouge s’obtient avec la fuschine jaunâtre sur pied de tannin et d'émétique. Les brillantines, qui sont des rouges très brillants s’obtiennent au moyen d’écarlates grocéine; ces nuances sont peu solides.
- Le Bordeaux clair est fait sur fond de rouge Congo, benzopurpurine ou rouge de Diamine, surteint après lavage avec de la safranine ou de la fuchsine. Pour les nuances moyennes, le fond est le même, mais on rabat avec du bleu de diamine, de la benzoazurine ou du noir violet. On obtient des Bordeaux moins solides, mais très beaux, avec de la fuchsine jaunâtre unie au brun Bismarck ou à la chrysoïdine sur mordant de tannin et d’émétique. On nuance avec le bleu neutre ou le campêche.
- Le Bordeaux foncé s’obtient sur pied foncé de cachou Laval : on passe en reuge Congo sur bain de savon et de bleu de diamine, et après lavage, on nuance avec la fuchsine. On peut encore donner un pied au campêche avec mordant d’étain ou d’alumine, ou avec cachou et bichromate, cachou de Laval, sumac avec mordant de fer. On lave et on teint avec de la fuchsine, du brun Bismarck, du bleu neutre et du campêche.
- La teinture avec les couleurs monogénétiques est plus onéreuse que la méthode ordinaire, mais on obtient des résultats supérieurs non pas tant sous le rapport de la beauté que sous celui de la résistance au lavage. Certains velours de coton ou peluches employés pour couvrir les meubles et qui ne doivent pas décharger, ne peuvent se teindre qu’avec ces couleurs, ou si l’on veut une nuance bien pénétrée et nourrie, semblable à de la teinture sur laine, il faut donner un pied avec le thio-chromogène, et surteindre en bain de savon et d’huile pour rouge turc avec les couleurs monogénétiques. Il est essentiel de bien laver.
- 3° Chamois orange, brun clair, moyen et foncé.
- Les belles nuances crème se font sur tissu blanchi avec l’orangé Brahma au bain de savon. Les couleurs de benzidine rouge donnent facilement la nuance saumon, et les jaunes de même espèce, la nuance crème. La chrysa-mine R. au bouillon donne aussi de jolis chamois. L’orangé Brahma, l’orangé de toluène, l’orangé de mikado, teints au bouillon en bain alcalin donnent sur tissu blanc un orangé brillant. On lave, on essore, on sèche a la rame.
- Les bruns clairs s’obtiennent par une combinaison convenable de brun et de bleu de benzidine, comme les bruns pour coton avec benzoazurine, au bain de savon sur pied de cachou de Laval, ou sur tissu écru. En surteignant avec du brun Bismarck, de l’aura-mine, du bleu neutre, sur pied de sumac et fer, cachou de Laval, ou campêche, fustet ou brésil avec mordant d’aniline, on a de beaux bruns quoique moins solides. Il faut éviter
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- d’employer le cachou comme pied, car il durcit trop le tissu.
- Les bruns moyen et foncé s’obtiennent de la même façon mais sur pied plus foncé. Plus la nuance est foncée, plus il est nécessaire de surteindre au brun Bismarck, etc. Tous les bruns se sèchent au séchoir.
- 4° Jaunes, olives clair, moyen et foncé.
- L’auramine donne un jaune tendre sur tissu blanchi avec de l’alun. Pour le jaune de la nuance du jaune de chrome, la chrysamine donne de bons résultats avec le phosphate de soude. Après le lavage, on sèche à la rame.
- Les olives de toutes sortes se prêtent avantageusement au sumac et au quercitron avec alumine et fer ; on surteint avec l’auramine, le brun Bismarck, le bleu de méthylène ou le vert. Un pied au noir violet ou au bleu noir de benzidine en bain alcalin bouillant surteint avec l’auramine ou la chrysamine donne aussi de bons olives.
- 5° Vert et vert russe.
- Ces nuances sont produites sur tissu blanchi , mordancées au tannin et émétique au moyen du vert solide ou analogue avec de l’alun. On nuance pour vert jaunâtre avec l’auramine, pour bleuâtre avec le bleu de méthylène. On opère de même pour les verts foncés, mais le pied est fait au sumac et au fer et on ajoute au bain de mordançage du quercitron avec de l’alun.
- 6° Bleus.
- Le bleu clair exige un blanchiment parfait et se teint pour nuances violacées au bleu de méthylène sur bain d’alun : on sèche à la rame. Pour nuance plus foncée, on mordance au tannin et à l’émétique et on teint avec le bleu Victoria bleu et violet de méthylène. Le bleu moyen est très beau sur fond de benzoa-zurine au bain alcalin.
- Le bleu marine se fait sur pied de noir bleu de benzidine ou noir violet, surteint avec bleu ou violet de méthylène ; les nuances déchargent toujours. On peut éviter cet inconvénient en employant du bleu nouveau au lieu de violet ou de campêche, ou mieux eucere en donnant un pied avec les couleurs de benzidine susnommées. On sèche au séchoir.
- 7° Lilas, violet, prune.
- Pour produire des lilas tendres et brillants, il faut employer du violet méthyle très pur comme la marque 250 N de Poirrier et Dalsace. (Société des matières colorantes de Saint-Denis) ,
- Les résultats obtenus sont excellents sur tissus blanchis et préparés avec 5 pour 100 d’huile pour rouge turc et teinte sur bain d’alun ou de savon de résine. Les nuances foncées seules demandent des mordançages au tannin.
- Le violet foncé se fait sur tannin et émétique
- ou tannin et sel d’étain ; on rabat avec du campêche ou de l’écarlate neutre.
- Le cachou de Laval forme un bon pied pour les nuances prune; on teint au mordant de tannin et émétique avec du violet. Un pied au campêche avec sumac et sel d’étain, surteint au violet et au campêche, donne une teinte brillante, mais qui décharge fortement. Les nuances les plus solides se font sur pied au noir violet, surteint avec du violet. Les nuances foncées se sèchent au séchoir, les claires à la rame.
- Toutes les teintures se font au foulard : les opérations de mordançage, teintures, etc., sont suivies d’un lavage et d’un essorage.
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- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Sel du génie antiseptique Par M. Léon Hiernaux.
- Ce nouveau produit est destiné au blanchissage du linge et de toutes autres matières textiles, au dégraissage des laines, au foulage des draps.
- Il se distingue de toute préparation et produit analogues par l’addition du monosulfure de sodium incorporé au composé lixiviel formé de sel de soude, de savon d’huile et de résine silicatée ou non.
- Son emploi supprime la soude caustique, dont les effets sont nuisibles pour les matières auxquelles elle est appliquée.
- Le sel du Génie antiseptique se compose de monosulfure et de carbonate de soude neutre en propositions variables.
- — En Belgique on emploie des lessives de sulfure de sodium dans le blanchiment des toiles (procédé Moërraân Laubuhr); l’effet est moins grippant que celui de la soude caustique et plus actif qu’avec le carbonate. L’usage du sulfure paraît avantageux.
- Mordant pour noirs et autres couleurs solides par MM. Lallemand et Chéneau-Fontenau
- Ce mordant, utilisable pour noirs, bleus et verts, qui résiste à l’action du foulon et à l’action de l’air, pour couleurs fantaisie de toutes
- nuances est formé de :
- Sulfate de fer pur........... 37k200
- Sulfate de cuivre pur........ 27 900
- Suroxalate de potasse........ 31 »
- Lie de vin blancà25°,desséch. 2 » Chlorure de cuivre, desséché. 1 900
- 100 »
- C’est une variante des formules déjà brevetées par M. Chéneau-Fontenau, et indi-
- quées dans la Revue de la Teinture, année 1888, p. 3 et A4.
- Machines à sécher et carboniser la laine avec adjonction d'un élévateur.
- Par MM. Simonis et Chapuis
- La machine se compose d’une caisse rectangulaire en forme de cheminée, dans laquelle sont disposés des tambours, tournant lentement établis sur un arbre avec un corps, un plateau et des ailettes en tissu métallique.
- La caisse a deux ouvertures principales, une pour la charge, la deuxième est à clapet avec contrepoids pour la sortie ; d’autres petites ouvertures sont destinées à l’entrée de l’air chaud et à sa sortie.
- L’élévateur se compose de trois toiles sans fin marchant sur six cylindres et de deux batteurs destinés à nettoyer les toiles et à faire tomber la laine ; une table soutient la toile sans fin.
- Une addition concerne le transport automatique de la matière humide enlevée du léviathan, et le transport dans le refroidisseur, ou partout ailleurs, de Ja matière séchée et carbonisée.
- Ce transport est assuré par des moyens mécaniques, variables selon la disposition des locaux ; il a lieu par des prises d’air faites au ventilateur.
- Tendeur articulé pour teindre la soie en pièces ou découpée.
- Par M. Cléchet - Queter
- Le tendeur est formé de deux pièces en bois en forme de T, assemblées par un axe sur lequel elles peuvent se rapprocher ou s'écarter et s’arrêter à un point voulu, dans le genre de celui que nous avons dessiné dans notre numéro du 25 septembre 1889, p. 164.
- Mais l’appareil est complété et perfectionné par des montants à glissières placés des deux côtés de la cuve à teinture, et qui guident avec régularité le mouvement de lissage dans le bain.
- Cet ensemble constitue un très bon intru-ment.
- Nouveau produit dégraissant appelé Kaoline de la Société « I’Industrie »
- C« produit dégraisseur est un mélange de matières argileuses plastiques formant liants avec des sels de soude, de potasse et autres produits dégraissants, solides, pâteux ou liquides, additionnés ou non de matières agglutinantes.
- Parmi les matières argileuses plastiques, on compte : le kaolin, l’argile, les arkoses, les terres granitiques, les terres à foulon, les silicates naturels d’alumine plus ou moins purs.
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- Sous le nom de produits dégraissants, il faut comprendre les sels de soude, de potasse, les savons ordinaires ou minéraux, ainsi que les alcools, essences et moïkas.
- Après la dissolution dans l’eau des sels de soude ou savons, à la dose de 3 à 20 0/0 du poids total, a lieu le mélange en quantité variable, selon la destination, des matières dites argileuses plastiques : après un sérieux brassage, laisser sécher.
- Teinture en noir d'aniline De M. Recrer
- M. Recker, de Zittau (Allemagne), a imaginé une nouvelle méthode de teinture en noir d’aniline. La fibre à teindre est passée d’abord dans un bain de chlorhydrate d’aniline, ou d’un autre sel d’aniline : on l’y laisse se saturer, puis on la tord, et on la passe très rapidement en bain concentré de bichromate de potasse, puis on oxyde à l'air chaud en A5 secondes. On lave, on passe en bain de savon et on sèche.
- Machine a échardonner les laines Par M. Fulgence Mérelle
- Cette machine procède à l’extraction, par un système particulier d’épaillage mécanique de toutes les graines dures et de 95 0/0 des pailles, chardons et autres impuretés qui peuvent se trouver dans la laine.
- A la suite de ce travail, les mèches de laine sont soumises à l’action de deux rouleaux lisses, réglés à une faible distance, afin de laisser passer celles-ci sans les détériorer, mais de façon à broyer les quelques chardons qui auraient pu échapper à l’épaillage.
- Cette machine est indépendante de la carde et la précède. Sa production est de 7 à 800 kil. de laine lavée par jour. La force motrice que nécessite cette nouvelle machine est insignifiante et l’entretien en est des plus simples.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Azurine brillante
- La maison Friedr. Bayer et Cie, offre un nouveau colorant qu’elle désigne Azurine brillante 5 G; c’est un bleu direct pour coton, de la famille des benzo-azurines, mais en donnant des bleus francs et vifs à reflet verdâtre que ne possèdent pas ces dernières.
- Il est aussi présenté comme plus résistant à l’action de la lumière, et à celle des acides.
- Comme les benzo-azurines, cette nouvelle couleur se fixe plus solidement par l’action des sels de cuivre, suivant le procédé breveté par MM. F. Bayer et Cie, et ses qua-
- lités peuvent être alors comparées à celles des bleus de cuve.
- La teinture des cotons se fait en une heure
- au bouillon, avec :
- Phosphate de soude......... 5 0/0
- Sulfate de soude........... 5 0/0
- Rincer, et il est avantageux d’ajouter au bain de rinçage une trace d’acide acétique ou sulfurique.
- Les produits alcalins : savon, carbonate de soude, carbonate de potasse, ainsi que le sel marin ne sont pas avantageux pour faire monter l’azurine; il faut donc éviter leur emploi, et lorsqu’on mélange ce bleu aux autres colorants directs, il ne faut pas non plus employer les alcalins comme auxiliaires; en observant cette condition, il s’allie très bien à ces couleurs.
- La fixation au cuivre se fait en traitant les cotons teints en azurine brillante (comme en benzo-azurine) pendant une heure au bouillon, avec :
- Sulfate de cuivre.......... 5 0/0
- Tout autre sel cuivrique peut également être employé.
- Nous donnons ci-dessous deux types de teintures obtenues sur coton par l’azurine brillante 5 G.
- Ce tissu a été teint avec :
- Azurine 5 G................ 3 0/0
- Sulfate de soude............ 10 0/0
- Puis, le même bain, non épuisé, ayant été rechargé avec :
- Matière colorante........ 11/2 0/0
- a servi à la teinture des fils ci-joints :
- Sur laine, on teint a/ec Sulfate de soud/.... Acide sulfuriqiy........
- Le mode opératoire consiste à monter d’abord le bain avec le sulfate de soude et le colorant; de teindre 10 à 15 minutes à 75°, puis d'ajouter l’acide sulfurique ; de rentrer la laine et de continuer la teinture en portant le bain au bouillon.
- Le bleu se développe pendant le deuxième temps de cette opération.
- Le même bain peut servir pour des passes suivantes, en le rechargeant avec moitié des proportions de sulfate de soude et d’acide,
- ou plus simplement avec 1/2 0/0 d’acide acétique.
- Après teinture, le traitement au cuivre est aussi avantageux que pour les. cotons, et se donne par les mêmes moyens.
- Les colorants montant sur bains acides se combinent très bien avec l’azurine 5 G. ; on peut, dans ces conditions, y mélanger pour la teinture des laines, les verts, violets, jaunes, orangés et rouges delà série acide, ou teignant sur acide.
- L’azurine brillante, employée seule, donne sur laine des gros bleus très en usage.
- La soie se teint comme la laine, ou sur bain de savon coupé.
- Dans la teinture des satins-soie, on a obtenu de beaux bleus-marine par le mélange suivant :
- Azurine brillante 5 G........ 2 p.
- Bleu alcalin................. 1 —
- On opère comme pour le coton.
- Le mélange laine-coton se teint également comme les cotons purs.
- Le lin, le chanvre, le jute, la ramie et autres fibres végétales de même genre, se teignent avec 10 0/0 de sulfate de soude.
- Une propriété intéressante de cette matière colorante, est de tirer sur bains à peine alcalins, et même neutres, ce qui en rend l’emploi possible sur tous textiles.
- La « Farbenfabriken » fonde de grandes espérances sur son exploitation. Il est à remarquer que cette importante fabrique, comme la plupart de ses émules, offrent constamment à la consommation de nouvelles couleurs, mais en s’y attachant plus ou moins, suivant les qualités ou l’à-propos de chacun.
- Jaune-Thiazole
- La même maison : Friedr. Bayer et Cie, présente à la consommation ce nouveau colorant, teignant directement le coton, se distinguant des autres jaunes directs pour coton, tirant sur l’orange, par un reflet verdâtre très vif.
- Le Jaune-Thiazole peut se mélanger dans un même bain, avec les autres couleurs de bènzidine, notamment le sulfone-azurine de la même fabrique qui donne des verts-mode.
- Comme tous les azoïques, il peut être remonté, sans mordançage préalable, avec les couleurs d’aniline basiques; c’est particulièrement un bon pied pour produire des verts brillants sous les verts-émeraude et autres à reflets bleus; il n’a pas de rouge dans sa composition chromatique, qui vient rabattre sa complémentaire, le vert ; celui-ci par conséquent ne perd rien de son éclat.
- Le coton se teint au bouillon, en une heure,
- avec :
- Phosphate de soude........ 5 0/0
- Sel marin................. 5 —
- Savon..................... 2 —
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Le Jaune-Thiazole convient également à la teinture du mélange soie-coton, en bain frémissant (voisin du bouillon), avec les mêmes produits auxiliaires ci-decsus, moins le sel marin.
- Comme jaune verdâtre, il complète la série des azoïques.
- Rouge de garance pour draperie.
- Pour 100 kil. de laine.
- Préparer le bain de mordant avec :
- Alun.................... 10 k. 500
- Tartre.................. 3 k.
- Quand ces sels sont dissous, plonger les étoffes et faire bouillir 1 heure ou 1 h. 1/2. Abattre, éventer et laisser reposer pendant 3 jours sur le mordant.
- Composer le bain de teinture avec 25 kil. de garance en poudre fine et de première qualité, mise dans la quantité d’eau chaude nécessaire. Remuer sans faire bouillir, puis, plonger les pièces mordancées. Manœuvrer pendant 1 heure sans chauffer, puis faire bouillir pendant 10 ou 15 minutes au plus, afin de fixer la nuance.
- Abattre et laver avec soin.
- Vert-Paon sur fils de coton.
- Pour 100 kilogrammes de fil, préparer un bain chaud contenant :
- Tennin...................... 300 gr.
- Entrer, lisser trente minutes, laisser reposer douze heures, lever et tordre. Passer trente minutes en bain d’émétique contenant :
- Emétique.................... 200 gr.
- Lever, tordre et teindre dans un bain con-nant :
- Vert brillant en cristaux .. 150 gr.
- Bleu nouveau................. 50 —
- Entrer à 50 degrés centigrades, monter jusqu’à 100 degrés, lisser jusqu’à l’obtention de la nuance. Lever, rincer, sécher.
- Encollage du coton filé
- M. Giraud indique la composition ci-après applicable à l’encollage des fils de coton de tous numéros, de 1 à 400.
- Pour un litre :
- Colle forte 100 gr.
- Carbonate de soude 15 —
- Alun 3 —
- Blanc de baleine 3 —
- Alun pour avivage 1 —
- L’encollage s’effectue par simple immersion fils en fusées ou sur bobines.
- Co mélange peut également servir pour aPprêts, en l’étendant d’un même volume d’eau.
- Fonds Bistre au Manganèse.
- M. J. Depierre a communiqué à la «Société industrielle de Mulhouse » un nouveau procédé de formation du bistre de manganèse sur tissu.
- 11 consiste à foularder le tissu en chlorure de manganèse bien neutre, à raison de 400 grammes par litre; à sécher au tambour ou à la hot-flue, puis à passer à la température de 35 degrés dans un bain composé de :
- Solution de permanganate de potasse à 100 gr. par lit.... 10 lit.
- Solution de sel de soude Solvay et Cie à 60 gr. par lit.... 10 —
- Ce bistre se ronge bien.
- M. Frey a répété en grand les indications de M. Depierre et lésa pleinement confirmées; il estime ce nouveau procédé recommandable.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Tcinturier-Dcgraisseur
- La suite de mon travail m’amène au :
- Repassage de la draperie
- La draperie comprend le vêtement d’hommes en général, et les confections pour dames en gros lainages.
- Ces articles sont séchés avant l’apprêt, puis arrosés au goupillon su moment du repassage.
- Ils ne sont pas gommés, mais il est quelquefois avantageux de passer, à l’envers des collets et des revers, un enduit de gélatine (notre gomme n° h), pour rendre à ces parties la fermeté due à la toile que le tailleur y intercale, et qui s’amollit par les nettoyages au savon.
- Les draps nettoyés à sec, ou partiellement détachés, n’en ont pas, naturellement, besoin.
- Pour les paletots, redingotes, robes de chambre et gilets, on commence par faire l’encolure, qui exige beaucoup de soins, puis par les emmanchures pour lesquelles on s’aide d’une janette ; ensuite les manches, et enfin le corps du vêtement.
- Aux pantalons, on fait d’abord la ceinture, le buste, les remplis du bas, puis les jambes; il faut tirer fortement sur celles-ci, pour éviter le raccourcissement.
- Tous ces articles exigent un coup de fer habile; de lui dépend le chic du vêtement, et il faut souvent rétablir les formes faussées par le porter.
- Ainsi les genoux des pantalons, les coudes des manches, sont toujours bombés ; on ne rectifie jamais complètement ces déformations» mais on les atténue, en appliquant sur ces endroits un linge mouillé, et y appliquant fortement un fer bien chaud.
- La vaporisation qu’on produit ainsi resserre
- le drap, et ce moyen est à employer chaque fois qu’on a des poches à effacer.
- Pour en produire, au contraire, comme à la saillie du mollet, on arrose légèrement l’endroit, et on le trravaille au fer en s’efforçant de creuser cette partie; c’est un tour de main plus facile à comprendre qu’à décrire.
- Les encolures et les bustes de pantalons se font en emboîtant ces pièces sur le bout arrondi de la table à repasser. •
- C’est surtout sur la draperie qu’il reste du glaçage et du limaçonnage -, on les fait disparaître par un décatissage au fer et au linge humide, comme il a été dit pour les lainages.
- Emploi des tables à vapeur.
- Le repassage de la draperie, qui est toujours un travail long, fatigant et difficile, a été bien simplifié par l’emploi des tables à vapeur de M. A. Lyon.
- La platineuse (fig. 27 et 28 -, 1888, p. 126) est devenue d’un usage général.
- Elle dégage de la vapeur sur toute sa longueur, mais elle est divisée intérieurement en deux chambres qui permettent d’utiliser la vapeur à la pointe seulement de la table, ou sur son corps principal à l’exclusion du bout, ou sur toute sa surface en même temps.
- Pour les velours, elle est à peu près indispensable ; ces tissus sont posés l’envers contre la table dont la vaporisation relève et égalise le duvet : tout au plus faut-il le lustrer par un léger coup de brosse.
- La draperie s’y apprête parfaitement, et même les pardessus ratinés, molletonnés, montagnac, tous les tissus pelucheux ne peuvent guère s’en passer.
- Sur la draperie rase (comme sur les articles précédents), elle évite l’arrosage et le décatissage, car il ne se produit ni glacé ni limaçonnage.
- Fig, 69. — Emploi de la table-platineuse.
- La pièce est appliquée sur la table, et pendant que la vapeur iraverse l’étoffe, l’ouvrier égalise le poil avec une brosse. Le fer n’est employé que pour presser les plis et les parties doublées qui ont besoin de compression.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Pour ce travail, on se sert de préférence d’une brosse en chiendent à longs brins, dans le genre de celle représentés par la fig. 70.
- Fig. 70. — Bronc à platiner.
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- Depuis l’invention de la platineuse, M. Lyon a fait disposer des tables pleines, chauffées également à la vapeur, et dont la forme a été appropriée aux dos des paletots, redingotes et autres grandes pièces-, c’est celle que nous avons précédemment représentée par la fig. 30 (1888, p. 127).
- Puis, considérant que les encolures et les épaules des paletots et vestons sont les parties les plus difficiles à bien former, M. Lyon a donné à des tables spéciales pour ce travail une extrémité bombée, à peu près comme un battant de cloche, mais sur laquelle ces encolures et épaules s’emboîtent exactement, qnelle que soit, d’ailleurs, la taille des vêtements.
- Là les plis du col, du revers, l’arrondissement du dos, qui sont l’écueil du repassage, prennent immédiatement leur forme et leur tournure.
- La « table à paletots » est en partie pleine, mais elle a des trajets percés pour la vapeur, et correspondant aux parties des vêtements qui ont besoin d’être vaporisées.
- A l’origine de son invention, M. Lyon avait adjoint à sa table-platineuse, dite n° 1, une table n° 2, pour pantalons -, elle était pleine et assez étroite pour être passée dans une jambe de pantalon -, nous en avons donné le dessin, fig. 29 (1888, p. 127).
- Le pantalon se commençait par la ceinture et les fonds sur la pointe vaporisante de la table n° 1, et il s’achevait snr le n# 2, en y enfilant les jambes, et pressant au fer.
- Fig. 71. — Table spéciale à pantalons
- Modifiant cette première disposition, l’auteur a fait construire une autre table spéciale au pantalon, et qui suffit à elle seule pour tout le travail de cette pièce. Elle a la forme du pantalon, y compris celle du fonds et du buste, de sorte que le vêtement emboîté sur cette table s’y trouve déjà comme en forme : la coupe de la table est calculée pour que les différentes tailles puissent s’y appliquer, en entrant plus ou moins avant le pantalon.
- La fig. 71 montre cette disposition.
- Sur cette table, les pantalons sont d’abord engagés, retournés ou à l’envers ; on y presse les ceintures, les remplis, les coutures de côté, après avoir humecté ces parties à l’éponge, ou en s’aidant du linge mouillé -, puis ils sont remis à l’endroit, réenfilés sur la table et terminés sur le plein des jambes.
- Cet appareil abrège évidemment le travail du pantalon, qui est aussi l’un des plus délicats parmi la draperie.
- Les tables à vapeur, en général, conviennent pour le travail, non-seulement des draps, mais de tous lainages confectionnés, y compris les gilets de flanelle.
- Comme complément de ces appareils, M. Lyon a imaginé des extenseurs pour ouvrir et donner les formes aux manches de vêtements et aux jambes de pantalons, et aussi pour les bas et les chaussettes; nous les verrons la prochaine fois.
- Maurice GUÉDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- NOUVEAU PROCÉDÉ
- do préparation du chlore
- MM. de Wilde et A. Reychler font connaître un nouveau procédé de préparation du chlore qui vient d’être breveté dans tous les pays qui fabriquent du chlorure de chaux.
- Ce procédé est basé sur les réactions suivantes :
- Si l’on fond ensemble équivalents égaux de : Sulfate de magnésium hydraté.
- Chlorure de magnésium »
- Chlorure de manganèse » et si ensuite on évapore l’eau de cristallisation, on obtient, en même temps qu’il se dégage de l’acide chlorhydrique, un résidu gris rosé, dur, cassant, très hygroscopique, formé d’un mélange de sulfate de magnésium, de chlorure de manganèse et d’oxychlorure de magnésium, presqu’entièrement privé d’eau.
- Si cette matière est chauffée au rouge sombre au contact de l’air, dans une moufle, elle dégage à la fois de l’acide chlorhydrique et du chlore, et il reste un résidu noir, poreux, consistant formé d’un mélange intime de sulfate de magnésium anhydre el de manganite de magnésium, auquel les auteurs attribuent la formule Mg3 Mn3 O8.
- Si l’on introduit ce mélange dans un tube en porcelaine qu’on chauffe vers 425* (au-dessous du rouge naissant) et qu’on fasse passer un courant de gaz chlorhydrique, on constate un dégagement très régulier de chlore mélangé de vapeur d’eau, et vers la fin de l’opération d’une quantité graduellement croissante d’acide chlorhydrique non utilisé.
- La réaction se ferait d’après l’équation suivante :
- 3 Mg So4 + Mg3 Mn3 O8 + 16 HCI = 3 MgSO4
- + 3 Mg Cl2 -f 3 Mn Cl2 4 8 H20 -j- CI4
- Un quart du chlore contenu dans l’acide chlorhydrique se dégage à l’état de chlore gazeux concentré et les trois quarts restants sont transformés en chlorure de magnésium et chlorure de manganèse anhydres.
- Le tube est ensuite porté à la température du rouge naissant (vers 525°) et on le fait traverser par un courant d’air sec. Un nouveau dégagement de chlore se produit, d’après l’équation suivante :
- 3 MgSO* 4 3 MgCl2 4 3 MnCl2 +08 = 3 MgSO4 4 Mg3 Mn3 O8 4 Cl12.
- Le mélange de sulfate de magnésium et de manganite de magnésium, se trouve reconstitué et peut de nouveau recevoir l’action du gaz chlorhydrique au-dessous du rouge naissant, qu’on fera suivre d’un nouveau traitement à l’air au rouge naissant, et ainsi de suite.
- Il y a donc dans ce procédé une période de chloruration ne donnant qu’une minime quantité de chlore et une période d’oxydation donnant beaucoup de chlore.
- Si lors de la période de chloruration, la température est trop élevée (rouge naissant), on constate aussi le dégagement d’oxygène ; la proportion de ce dernier gaz augmente avec la température.
- L’addition de sulfate de magnésium au mélange a pour but de rendre la matière consistante, non fusible et poreuse. Ce sel paraît en outre faciliter les réactions chimiques par sa présence.
- Les essais de laboratoire ont donné des résultats très nets. Après un grand nombre d’opérations, la matière a conservé toutes ses propriétés actives.
- De plus, l’expérience industrielle a prononcé sur la valeur du procédé, qui a été essayé dans un petit appareil Deacon, installé chez MM. de Naeyer et Cie, les grands fabricants de papier de Wiliebrœck, près d’Anvers. Le chlore obtenu a servi à la fabrication du chlorure de chaux liquide, l’usine n’ayant pas d’installations pour fabriquer le chlorure de chaux solide.
- Cet essai industriel a donné de très bons résultats; MM. Wilde et Reichter sont parvenus à décomposer jusque 76 0/0 de l’acide chlorhydrique, et en moyenne, de 65 à 70 0/0.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- BLEU GRAND TEINT SUR COTON
- IMITANT L’iNDIGO Par MM. Colombe frères, Tàntin et Pernelle frères
- Les auteurs se sont mis à cinq (au moins) pour faire breveter des procédés d’un usage courant en industrie, bien qu’ils affirment que leur « mélange de colorants n’a jamais été employé dans le même but ».
- Le procédé consiste à donner aux cotons un pied de gris de fer et à teindre sur un mélange de violet et de vert.
- Le coton débouilli est mordancé, pour
- 50 kil., avec :
- Eau.............................. 600 lit.
- Extrait de sumac................. 18 kil.
- On manœuvre un quart-d'heure à 50 degrés, on tord légèrement et on passe au pyrolignite de fer à 5° B.
- Après avoir bien développé le gris, on revient au premier bain, renourri avec 9 kil. extrait de sumac, puis au pyrolignite.
- Ensuite, on teint avec :
- Violet (lequel?).......... 550 gr.
- Vert (i).. '.............. 250 —
- On entre à froid, et on élève la température peu à peu de 50 à 70 degrés.
- On lave et on essore.
- Pour teintes moins foncées, on ne fait qu’un seul passage dans les bains pour gris, et on diminue la dose des colorants.
- • Tous les violets et verts peuvent être employés sous quelque dénomination qu’ils se trouvent dans le commerce ».
- Les auteurs se réservent aussi l’emploi pour cette destination des substancea astringentes qui, avecles sels de fer, peuvent donner des gris.
- — Nous ne connaissons, d’abord , aucun violet ni vert tout formés donnant des « grands teints ».
- Les fonds gris de fer sont d’un emploi usuel en teinture : voir « Manuel du Teinturier », de Roret, supplément par Ulrich, 1861 ; et pour application aux anilines, les « Procédés d’application » des établissements Poirrier et Dalsace, 1889, article du bleu de méthylène.
- Les bleus foncés par mélange de violet et de vert sont bien connus des arrangeurs de eouleurs d’aniline, qui font ainsi toute une série de nnances. La Revue de la Teinture a donné des procédés de bleus basés sur ce mélange (1889, p. k et 4.4; 1888, p. 101).
- Peut-on, d’ailleurs, breveter une recette de teinture qui n’a aucun principe nouveau et qui ne réside que dans des compositions de bains, ainsi que chacun en imagine au moment du besoin ?
- ANALYSE
- d'un mélange de soie de mûrier et de soie sauvage
- Les procédés d’analyse d’un mélange de soie
- et d’autres textiles tels que la laine, le coton, le lin, sont connus ; M. J. Persoz est arrivé à doser, dans un mélange de soie du mûrier et de soie sauvage ou tussah, la proportion de l’une et de l’autre. Il a trouvé, en effet, qne la soie sauvage, assez facile à distinguer au microscope de la soie du mûrier, s’en différencie encore par le caractère chimique suivant :
- Elle ne se dissout bien dans le chlorure de zinc bouillant que si le réactif est concentré et marque au moins 60 degrés à l’aréomètre Bau-mé, tondis que la soie du mûrier disparaît rapidement quand ce liquide est étendu à 4 ou 5 degrés Baumé.
- Il en résulte que si l’on veut doser un mélange de deux soies, on n’a qu’à le traiter à l’ébullition, pendant une minute, par le dernier réactif, qui dissoudra la soie du mûrier sans attaquer sensiblement la soie sauvage.
- PURIFICATION DES EAUX
- industrielles
- M. le professeur Zabrowski indique, dans la Revue de chimie industrielle, deux procédés selon lui parfaits pour purifier les eaux:
- 1° Placer dans un filtre-presse à lavage absolu de la baryte hydratée, que l’on obtient à bon compte aujourd’hui pour la sucrerie, et faire passer dans le filtre-presse l’eau à purifier. Elle en sort ne titrant pas 1 ou 2 degrés hydrotimétriques. Toutes les bases, chaux, magnésie,etc., sont précipitées par la baryte; les acides sulfurique, carbonique sont également précipités, de sorte que l’on élimine d’un seul coup les carbonates de chaux et de magnésie et les sulfates de chaux et de magnésie qui sont les principales substances qui sont nuisibles dans les eaux industrielles.
- 2° A la place de la baryte on pourra employer avantageusement l’oxyde de plomb hydraté qui a l’avantage de précipiter les carbonates, les sulfates et les chlorures. Le procédé n’est applicable qu’à la condition d’avoir de l’oxyde de plomb à bas prix. Ayant posé le problème à M. Villon, voici par quel ingénieux procédé il a résolu la fabrication économique de l’oxyde de plomb hydraté.
- Dans une cuve à diaphragme, il place une di ssolution d’azotate de soude, il y met des électrodes en plomb à large surface et y fait passer le courant venant d’une dynamo. Le nitrate ,de soude est décomposé en soude qui se rend dans le compartiment négatif et en acide nitrique qui se porte au pôle positif. Ce dernier attaque le plomb de l’électrode et donne du nitrate de plomb. Après avoir fait passer le courant pendant un certain temps, il fait écouler les liquides des deux compartiments dans une même cuve munie d’un agitateur. La soude précipite l’oxyde de plomb du nitrate et donne du nitrate de soude qui se régénère ainsi indéfiniment. Il filtre pour
- séparer l’oxyde et le liquide est retourné à la cuve.
- L’opération peut être rendue continue.
- Lorsque la baryte ou l’oxyde de plomh sont épuisés sur le filtre-presse, on les remplace par de nouveaux oxydes fraîchement préparés.
- Les gâteaux ayant servi à l’épuration renferment du sulfate de plomb, du chlorure de p lomb, du carbonate de plomb, de la chaux et de la magnésie -, ou si l’on a employé la baryte, du sulfate de baryte, du carbonate de baryte, de la chaux et de la magnésie. On pourrait en régénérer la baryte ou l’oxyde de plomb, mais nous ne croyons pas l’opération économique.
- L’épuration à la baryte est plus parfaite que c elle à l’oxyde de plomb.
- Enfin, M. Villon ajoute que, pour éviter 1’ emploi du filtre-presse,on pourrait se servir dn plombite de soude (dissolution d’oxyde de plomb dans la soude) et laisser déposer le précipité par décantation. Par ce procédé, on obtient des eaux qui ne titrent pas plus de 2° à 3° A®.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- 207384. — Delay, Ph. Diot et Cie. — Application d’impression, blanc ou couleurs sur ti ssus dont la chaîne et la trame sont multicolores.
- 207403. — Rousseau. — Nouvelle machine à fouler et feutrer les étoffes.
- 207423. — Gessner. — Machines à lainer à cardes.
- 207519. — Garnier. — Pince destinée à tendre régulièrement, sur forme, les bas, les gilets et autres articles de bonneterie.
- 207543. — Bruck. — Nouveau procédé pour obtenir et pour blanchir des fibres végétales.
- 207609. — Graemiger. — Perfectionnement aux machines à teindre, à blanchir ou à traiter de tout autre manière les matières fibreuses, soit brutes, filées, tissées ou se trouvant dans quelque autre état intermédiaire de fabrication.
- Certificats d'addition
- 200132. — Cavailles. — Brevet du 10 août 1889 pour procédé de teinture à l’indigo pour la laine.
- 204961. — Gautier et Pila. — Brevet du 12 avril 1890, pour pulvérisateur-humidificateur.
- 110RMKM BT FAITS DIVERS
- Conseil supérieur «lu travail. —
- D’après les dispositions arrêtées par le ministre, ce Conseil comprendrait :
- 1® 16 ouvreis choisis parmi ceux qui ont acquis une situation notable dans le Conseil des prud’hommes, les Chambres syndicales ou leur profession respective ;
- 2® 16 patrons choisis de la même manière ;
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 3° 16 personnes compétentes dans les questions se rapportant au travail, dont 6 députés, 3 sénateurs et 7 personnes prises en dehors du Parlement ;
- 4° 7 membres de l’administration choisis parmi les directeurs généraux des ministères spéciaux, ou les chefs des grands services publics intéressés.
- Les trois sénateurs choisis sont : MM. Jules Simon, Challemel-Lacour et Tolain.
- Parmi les députés figurent MM. Mesureur, promoteurs de l’institution, Léon Say, Ricard, Pierre Legrand, Thévenet et le comte de Mun.
- Parmi les publicistes, M. Hector Dépassé.
- Parmi les ouvriers, MM. Delahaye, ancien délégué au Congrès de Berlin -, Ribanier, secrétaire général de la Bourse du Travail ; Finance, etc.
- A l’heure où paraîtra ce numéro, le décret sera rendu.
- —o—
- Travaux de la commission des douanes. — La commission des douanes a voté l’exemption sur les peaux et les laines.
- La commission a voté aussi les droits demandés par la sous-commission sur les laines peignées ou cardées, sur les laines teintes; sur les blousses teintes. Elle exempte les déchets de laines.
- Enfin, la commission a repoussé le droit de 16 fr. 90 sur les cotons ; elle a repoussé aussi les droits de 1 fr. et de 85 cent, sur les lins en tige. Elle a adopté les droits de 10 t. 40 et de 8 fr. sur les lins teillés et coupés ; de 15 fr. 60 et de 12 fr. sur les lins peignés ; de 8 fr. sur les chanvres en fibres ; de 5 et 6 fr. sur le jute brut, et de 6 et 10 fr. 40 sur le jute peigné.
- La sous-commission des produits fabriqués a entendu le rapport de M. Pierre Legrand sur les fils et tissus de lin, jute et chanvre. Le tarif minimum du Gouvernement a été accepté sauf en ce qui concerne les fils polis, ficelles et cordages qui sont relevés à 25 fr., 35 fr., 45 fr. et 50 fr.
- Le tarif des tissus blanchis a été fixé au droit du linge écru, augmenté de 40 0/0 au lieu de 30 0/0.
- Les tissus écrus de 7 et 8 fils ont été taxés : .35, 65, 160 et 200 fr.
- Les tissus blanchis paieront le même droit que les tissus écrus selon la classe, avec augmentation de 40 0/0 également au lieu de 30.
- —o—
- lies projets douaniers et l'agitation à Lyon, St-Etienne, etc. — Une
- grande animation règne dans toute la région à l’approche du vote de la commission des douanes. Les ouvriers de Lyon, Saint-Chamond, Roanne, Avignon, organisent de vastes meetings de protestation contre les droits.
- A Lyon, circule une pétition couverte de plus de cent vingt mille signatures légalisées.
- La Chambre de commerce a voté la protestation suivante :
- « La Chambre de commerce de Lyon, vivement émue des dangers dont les fabriques de soie de Lyon, et les ouvriers, au nombre de 300,000, qui en dépendent, sont menacés par tout droit, si minime qu’il soit, sur les soies étrangères, supplie le Gouvernement d’user de son influence près de la commission des douanes pour faire rejeter les projets destructeurs d'une de nos grandes industries nationales, les plus dignes de sa sollicitude.
- « Elle prie Monsieur le Préfet de vouloir
- bien télégraphier d’urgence le texte de cette protestation à M. le Ministre du commerce. »
- Douanes. — Tissus à reliure. —
- D’apres l’interprétation actuelle du tarif, on traitait comme tissus façonnés les tissus de coton unis pour la reliure, ayant été soumis au gaufrage.
- A la suite d’un nouvel examen de la question, M. le ministre des finances a décidé qu’il n’y aurait plus à tenir compte de la main-d’œuvre du gaufrage pour le classement des tissus de l’espèce. Aux termes de cette décision, les tissus de coton pur teints, gaufrés ou non, pour la reliure, suivront le régime des tissus teints unis. Le régime des tissus teints façonnés ne devrait être appliqué que s’il s’agissait de tissus fabriqués à plus de 5 lames.
- (Lettre administrative du 4 décembre 1890)
- —o—
- Incendie soupçonné volontaire.
- — Sous cette rubrique, nous avons annoncé l’incendie de la fabrique de tissus de MM. Weil frères, à Epinal,en relatant l’accusation portée contre l’un des chefs de la maison, d’être l’auteur volontaire du sinistre.
- Les journaux locaux qui donnaient cette nouvelle, annoncent que l’affaire a pris une nouvelle phase et ont publié l’information suivante :
- « M. Weil, arrêté il y a quelques jours sous l’inculpation d’avoir incendié ses magasins de toiles et ses bureaux, vient d’être remis en liberté. Un des trois accusateurs, employé de sa maison, s’est tué. »
- —o—
- Les teinturiers en plumes. — Cette corporation a formé récemment à Paris un groupe syndical dont nous avons annoncé en temps la création (1889, p. 78). Le syndicat avait une séance le 23 décembre, dans laquelle des travaux courants d’administration ont été accomplis.
- Il a été proposé d’organiser un banquet pour « sceller d’une façon définitive l’entente entre tous les membres du syndicat » ; une commission a été nommée à cet effet.
- Le groupe s’appelle « Syndicat autonome patronal des teinturiers-apprêieurs en couleurs et noirs et blanchisseurs à façon » ; voilà un titre bien long, mais qui ne dit pas encore tout, puisqu’il n’indique pas qu’il se rapporte à la teinture et au blanchiment des plumes de parure.
- Imitation de billets de banque.
- — La Banque de France vient de faire saisir de prétendues imitations de ses billets, dans les circonstances curieuses que voici :
- Lorsque la Banque modifia récemment le type de ses billets, un chimiste de grand mérite, M. Schlumberger proposa un modèle de vignettes inimitable. La Banque refusa ces propositions en déclarant que les billets qu’elle allait émettre ne pouvaient être imités.
- Pourla convaincre de son erreur, M. Schlumberger publia dans le Moniteur industriel des planches coloriées représentant de la façon la pius frappante les billets de cinquante francs.
- Le numéro du Moniteur industriel fut répandu à profusion dans le public. Apprenant la grande publicité donnée à la reproduction en question, l’administration de la Banque dé-
- posa une plainte au parquet, qui a fait saisir les numéros restants du Moniteur industriel et les planches des gravures incriminées.
- M. Schlumberger repousse hautement l’accusation de contrefaçon ; tout se réduit à une démonstration de l’insuffisacne évidente des procédés de fabrication de la Banque. Il dit avoir fait tirer à 30,000 exemplaires ses reproductions de billets.
- Nous avons sous les yeux l’article du Moniteur industriel et les épreuves du fac-similé • celui-ci a bien, en effet, la physionomie du véritable billet, et ses vignettes sont reproduites avec exactitude ; mais là s’arrête l’imitation, et toute confusion est impossible.
- ; Le papier est épais, carteux, sans filigrane sans impression au verso; il n’y a aucune signature, ni numéro d’ordre, et le titre « Banque de France » ne figure nulle part. Le libellé lui-même est fantaisiste : l’indication « cinquante francs » est remplacée par « cinquante liards », et le grand cartouche est occupé par une annonce du Moniteur industriel.
- Donc, pour trouver en cela matière à poursuites, il faut être bien pointilleux ou bien vexé.
- Ce dépit des régents de la Banque devait être d’autant plus grand, que l’auteur expliquait son procédé de reproduction, y compris le moyen de faim le filigrane (moyen qu’il n’avait pas mis en pratique)., Ces procédés ne présentent pas, en effet, de difficultés bien grandes.
- M. Schlumberger s’est spécialisé comme chimiste, dans les travaux relatifs aux papiers et encres de sûreté applicables aux titres fiduciaires. Son travail, qui concluait par ses propositions de modification dans la fabrication des billets de banque, n’est donc qu’une démonstration scientifique, analogue à celles de médecine légale, par exemple, où l’on commence par faire connaître les trucs des criminels, pour indiquer ensuite les moyens de les dévoiler ou de les déjouer.
- Ajoutons que ce travail avait lait l’objet d’une communication à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
- Quoi qu’il en soit, la Banque ne peut éviter, après cette révélation, de transformer ses procédés de fabrication. Le plus sage pour elle, serait d’étudier sérieusement ce qu’il y a de bon dans les moyens de M. Schlumberger, et d’en faire son profit.
- a: vi
- Les abonnements renouvelables au commencement de cette année sont en recouvrement. Une quittance sera présentée à MM. nos souscripteurs qui n’ont pas encore soldé l’année courante.
- Nous espérons leur bon accueil.
- MM. les abonnés de l’Etranger sont priés de vouloir bien nous couvrir en une valeur sur Paris.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardenne s).
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- LA
- 4e Année, N° 3.
- COTI
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- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 40 février 4891.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Sur le sulfo-récinates. — Sur les mordants composés — Traitement, teinture et apprêt des velours de coton (suite). — Vaporisage continu — Emploi des chromâtes en teinture.
- Les noirs artificiels dans la teinture des laines. — Matières colorantes nouvelles — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Purification de l'eau par la congélation. — Les couleurs imaginaires. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La Chambre des députés a repris la discussion sur le projet de loi concernant le travail des enfants et des femmes, qui lui avait été renvoyé à correction par le Sénat.
- La question qui prêtait le plus aux. controverses était l’interdiction du travail de nuit pour les femmes ; elle a été résolue en votant cette interdiction, et ce résultat a été obtenu par un discours ému et sentimental de M. de Mun, qui a pris pour exemples de son argumentation des abus de veillées se produisant dans des ateliers parisiens de modes et de confections, mais qui n’ont aucun rapport avec le travail manufacturier, où tout est réglé et administré avec méthode, et où le travail de nuit R’est pas un supplément, souvent imprévu, de celui de la journée.
- Les industries de la teinture et même de l’impression sont peu intéressées dans cette question, mais il n’en est pas de même de la filature, qui serait profondément désorganisée si la loi ne laisse une porte ouverte à un règlement d’administration publique qui détermine des exceptions pour les usines A travail continu.
- Plusieurs autres lois d’affaires sont aussi en élaboration. Celle sur le tra-vail des adultes n'aboutira probablement qu’à un régime très voisin du Matu quo. L’enquête ouverte à ce propos n’encourage guère aux innovations.
- Pe projet de loi sur les patentes Pourra aboutir à une meilleure répartition de cet impôt.
- Celui sur les marques de fabrique a plus de garantie dans les résultats d’uae réputation commerciale laborieusement acquise. Et il ne s’agit pas seulement des réputations individuelles, mais encore des renommées conquises par des centres ou des groupes industriels.
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- Quant aux affaires dans nos centres spéciaux :
- La situation générale est toujours calme à Roubaix-Tourcoing.
- La fabrique est actuellement occupée à faire ses livraisons : beaucoup d’ordres en lainages avaient été pris sur les mois de février et mars, et peu ou point sur les mois suivants.
- On constate un léger réveil du côté de l’Angleterre, qui remet quelques ordres. Quant aux autres pays d’exportation, ils ne commissionnent qu’au fur et à mesure de leurs besoins et en quantités peu considérables.
- A Fourmies, les fabricants se plaignent de la cherté des matières non compensée par les prix de vente des produits fabriqués.
- D’un rapport de la chambre de commerce de Reims, sur le deuxième semestre de 1890, il résulte que tous les genres de filature de la région ont souffert pendant cette période. Les fils nouveautés, cependant, ont été assez demandés, surtout pour les échantillonnages, pendant les trois derniers mois.
- En tissus, ce sont aussi les nouveautés pour robes, et en même temps les draperies en laine peignée qui ont donné lieu aux affaires les plus satisfaisantes. Les flanelles unies et fantaisie ont été aussi en bonne situation.
- Toutes les existences en mérinos et cachemire ont été enlevées pour l’Amérique avant l’application du bill Mac-Kinley ; mais depuis, les affaires d’exportation, même pour l’Angleterre, ont été à peu près nulles. Le molleton a souffert de la rude concurrence que lui fait le pilou ; cela est surtout apparent sur les basses qualités.
- Le rapport ajoute :
- L’industrie de la teinture et des apprêts des tissus de laine peignée traverse une phase critique. Celle du blan-
- chissage et des apprêts des tissus de laine cardée s’est vue dans la nécessité de réunir ses membres en syndicat et de relever fortement ses prix.
- Comme conclusion, l’année qui se termine ne donnera pas de résultats bien satisfaisants à l’industrie, à' de rares exceptions près.
- Une correspondance de Calais-Saint-Pierre annonce qu’il y a un peu d’amélioration sur cette place.
- On engage en ce moment la fabrique , dit le même correspondant, à s’occuper des dentelles de coton, et l’on fait observer très judicieusement qu’il y a sur notre place, par rapport à ces articles, un préjugé qu’il est bon de ne pas se laisser se perpétuer. Ce préjugé, c’est qu’on ne peut pas concurrencer Nottingham et fabriquer ici des articles coton à cause des 15 O/O de droits. C’est une erreur, étant donnés, d'une part, les prix au rack payés aux ouvriers à Nottingham, et, d’autre part, ceux du tarif nouveau appliqué sur place.
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- La soierie continue à être en bonne situation à Lyon.
- Pour les mêmes tissus, on mande de Milan qu’il y a un peu de réveil sur l’ensemble des affaires, et que les damas sont recherchés au détriment des unis et des velours.
- A Bâle, la rubannerie, qui est de beaucoup l’industrie la plus importante, est peu florissante sur cette place ; l’uni est complètement délaissé, mais il y a une assez grande activité dans la fabrication des façonnés ; les articles en gaze et en bengaline, ainsi que les écossais, sont également demandés.
- Nous noterons enfin la correspondance suivante de Berlin, se rapportant à la première semaine du mois courant :
- Ces jours derniers, il s’est réalisé des ventes importantes en étoffes fines à manteaux de dames, genre que le pays du Rhin produit, tandis que les dispositions aux achats restent insignifiantes pour les articles de Berlin et pour les étoffes à imperméables.
- Le commerce d’articles de fantaisie de laine et de soie s’est animé davan-
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- tage, mais celui de fichus foulés reste languissant.
- Il y a peu de demandes aussi en articles tricotés.
- Les articles de coton, bien qu’on en ait traité des quantités considérables, ont donné lieu à des différences sur les prix obtenus.
- Le commerce de draps et de cuirs-laine reste calme, sans changements ; néanmoins, en réalisant des ventes, on réussit du moins à obtenir des prix plus en rapport avec les cours de matières brutes.
- * *
- La mode ne manifeste de tendances assez prononcées que pour une teinte dérivée de l’Héliotrope et généralement connue sous le nom d’Amétyste (rappelant la teinte de cette pierre fine) ; on l’a dénommée cette année : Echevin, et c’est ainsi que la carte des nuances pour l’été prochain la désigne.
- Quoi qu'il en soit, il s'agit d’un violet-rouge de ton moyen et rabattu. Il faut s’attendre à le voir beaucoup porté pendant la saison prochaine.
- Pour l’hiver, qui nous tient encore, on avait un rouge-feu, baptisé Tison, suite des teintes Vieux rouge, Chaudron, Eiffel, etc., des années précédentes. Le « Tison » était un préservatif insuffisant contre le froid, et le nom n’a pas suffi à faire la fortune de la teinte.
- Nous attendons avec impatience une température plus clémente. Pendant cette période persistante de grands froids, les énergies et les initiatives individuelles sont engourdies, on ne se livre qu’aux affaires courantes et sans chercher au-delà. Il est grand temps que de plus chauds rayons viennent dégeler nos idées et nous rendre notre activité et notre esprit d’entreprise.
- F. GOUILLON.
- SUR LES SULFO-RICINATES
- On sait que l'huile pour rouge, dérivé sul-foné de l’oléine et surtout de celle de l’huile de ricin, sert, dans la teinture et l’impression du coton en rouge d’alizarine, à aviver les nuances obtenues avec les mordants d’alumine.
- Les nouvelles recherches que M. Scheurer-Kestner vient de faire sur sa composition — jusque-là assez incertaine — lui ont permis de reconnaître que cette huile est formée d’acide sulfoncinoléique, composé stable et régulier à la température ordinaire. Cet acide y est accompagné d’acides polyriciniques dont la condensation va jusqu’à l’acide diricinique. Les poids moléculaires qu’il a trouvés par la
- méthode de M. Raoult indiquent un mélange d’acides mono et di-riciniques.
- Enfin, au point de vue tinctorial, l’auteur a reconnu aussi un fait important à savoir que le composé sulfoné donne les nuances tirant sur le jaune, tandis que les acides gras poly-mérisés donnent la nuance carminée tirant sur le bleu.
- Ce travail a fait l’objet d’une communication à l’Académie des sciences.
- SUR LES MORDANTS COMPOSÉS
- (Extrait d’une communication de M. Prud’homme à la Société industrielle de Mulhouse)
- L’auteur rappelle le fait bien connu que la magnésie empêche la redissolution de l’alumine par la soude caustique et l’application qu’on en a faite pour la fixation du mordant double d’alumine et de magnésie, et la fixation du mordant triple d’alumine, de magnésie et de zinc, réalisée par M. Horace Kœchlin, en préparant le tissu en sel d’alumine et de magnésie et passant ensuite au zincate de soude. Il a trouvé que les sels de nickel et de cobalt empêchent la redissolution de l’alumine même mieux que ceux de magnésie, que l’étain est très bien fixé en préparant le tissu en chlorure stannique et zincîque et passant ensuite en soude caustique. 11 a étudié ensuite la fixation du fer en présence de l’acide phosphoreux, proposée par M. Oscar Scheurer, et a trouvé que les oxydes de l’antimoine et du bismuth, corps appartenant à la même famille, agissent d’une manière analogue. Il attribue la plus-value ainsi obtenue dans les nuances à la formation de mordants composés. Des dégommages usités pour les sels de fer (craie, silicates, phosphates, arséniates, stannates) ont pour effet immédiat de fixer sur le fer, la chaux, la silice, etc., en un mot de former des mordants composés.
- Dans la fixation des sels d’alumine, il y a toujours aussi formation de mordants composés, soit avec la chaux, soit avec le zinc ou d’autres oxydes. En un mot, il n'existe pas de mordant simple. Un mordant double déjà supérieur au mordant simple ne vaut cependant pas un mordant triple ou plus complexe. Aussi la combinaison de l’oxyde de fer et d’oxyde du phosphore, de l’arsenic, de l’antimoine ou du bismuth demande encore, pour former un mordant complet, la chaux ou un autre oxyde analogue.
- Les meilleurs mordants sont les sesquioxydes aluminiques, chromiques et ferriques combinés à un protoxyde. Les sous-sulfates d’alumine et de fer doivent pouvoir être considérés comme des mordants doubles.
- Dans 1 étude des modifications produites par l’adjonction d’un second élément à un mordant quelconque, l’auteur a cherché à établir des relations, en suivant la division des éléments
- en groupes naturels et séries périodiques de Mendéléeff.
- Le mémoire de M. Prud’homme, qui sera publié dans le Bulletin de la Société, donne les résultats de ses observations à ce propos Les indications qui précèdent résument le fond de ce travail.
- TRAITEMENT, TEINTURE
- ET APPRÊT DE VELOURS DE COTON
- Traduction d’un articledel’Oj. Woll.undLeinJnd. par l’Industrie textile.
- — SUITE —
- APPRÊT
- On peut se demander, à propos des velours de coton, quelle est l’opération qui présente, au point de vue marchand, le plus d’importance : de la teinture ou de l’apprêt. Une pièce bien teinte peut devenir invendable si elle est mal apprêtée, et une pièce bien apprêtée ne trouvera pas preneur si elle est mal teinte. La teinture et l’apprêt se complètent l’un l’autre.
- fl Les pièces teintes sont encollées et apprêtées. Le but de l’encollage est d’obtenir un envers uni ; celui de l’apprêt de donner au poil un aspect soyeux, lisse et brillant.
- La teinture a plus ou moins durci les pièces, il faut donc les assouplir. On les fait passer dans une machine qui consiste en deux rouleaux, une brosse et un appareil tondeur. Les pièces passent l’envers au-dessus sur le rouleau distributeur qui y applique une solution d’huile pour rouge turc ou de savon additionné d’un peu d’huile. Après brossage, on sèche. Certaines qualités communes qui seraient trop molles sans un apprêt nourri et souple en même temps et quelques articles très lourds qui doivent plomber dans la main, sont encollées à la colle d’amidon avec huile pour rouge.
- Il faut tenir compte que les opérations subséquentes assouplissent beaucoup le tissu.
- Les pièces n’ont plus alors qu’à subir la dernière opération de l’apprêt qui a pour but de rendre le poil plus brillant, d’un aspect plus agréable à l’œil, ou de donner de la main.
- Il est indispensable que toute poussière ait été enlevée du tissu par un lavage énergique à la teinturerie. On procède alors au cirage. Un moulin à six bras monté sur un axe horizontal et portant chacun un cylindre de blanc de baleine vient en tournant frotter ce blanc de baleine sur le tissu qui passe bien tendu au-dessous. Au sortir de cette machine, le poil doit paraître comme s’il était couvert de givre. Les cylindres de blanc sont fondus dans dans des moules spéciaux et contiennent quelquefois un peu de cire, ce qui est inutile et quelquefois nuisible. Il faut souvent deux pas-i sages et il peut être utile d’employer des
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- moyens de chauffage : le tissu se charge alors plus facilement de blanc.
- Une machine à brosser qui suit la machine précédente a pour mission, au moyen de brosses longitudinales et transversales, de faire pénétrer la matière, Une tondeuse enlève alors les bouts de fil que la brosse a pu faire sortir.
- La face velue du tissu passe alors fortement tendue et avec lenteur sur une surface en acier poli pendant que des cylindres appliqués par des leviers chargés de poids et recouverts de feutte, tournent rapidement et leur donne une sorte de poli. i
- Le brillant obtenu est magnifique ; on passe alors à la machine ; si la machine précédente ne possède pas de système, il n’y a plus qu’à visiter les pièces et à les empaqueter pour la vente.
- Comme dans toute autre manufacture, il se produit des irrégularités dans la fabrica-tiou des velours, mais dans ce cas ces irrégularités se traduisent par une perte. Une pièce de velours est très facilement dépréciée et l’apprêt peut présenter une telle variété de défauts qu’on peut dire qu’on en a jamais fini.
- La teinturerie a aussi sa grosse part de responsabilités, et l’on peut dire aussi que les pièces quelque peu maltraitées en teinture sont perdues par l’apprêt.
- La teinture du velours du coton est auprès de la teinture du ^coton en écheveaux de la musique classique à côté d’une opérette. Elle demande des efforts constants pour trouver des effets nouveaux, qui doivent donner à ce velours, sans la moindre prétention à la solidité, l’aspect du velours de soie. La stagnation des affaires en cet article, dans les dernières années, a empêché les recherches et les nouvelles idées de se produire. Seuls les velours tissus teints ont été plus ou moins demandés et aussi les velours imprimés ou frappés. Le velours tissé en fils teints (seulement en couleur solide, rouge turc ou bleu de cuve) ont souvent un aspect peu flatteur.
- L’impression sur velours se fait avec des couleurs au vernis et surtout à la planche, car la demande n’est pas assez considérable pour permettre l’établissement de machines à imprimer. Le velours frappé se produit avec des rouleaux gravés, soit avec un liquide adhésif Qu’on plaque à l’envers du tissu, soit sans liquide, mais toujours avec des rouleaux chauffés, et une forte pression.
- Une maison de Vienne a essayé un nouveau système qui consiste à appliquer à l’envers des pièces un liquide fortement adhésif, à coller un doublier sur les parties imprimées au rcoyen ne rouit aux chauffés, et, après séchage, & arracher ce doubuer qui enlève en même lfmps le poil de la partie imprimée. Le tissu etait très beau, mais l’exécution est délicate et demande beaucoup de soins. Plus récemment, on a introduit dans le tissage du velours de coton, le système des velours de soie qu’on
- tisse deux pièces unies ensemble par le même fil de poil et qui sont séparées sur le métier à tisser. Gette méthode est très économique, car le tissu est prêt pour la teinture en tombant du métier et il n’exige qu’un.léger brossage et un grillage ; un inconvénient de ce système, c’est que l’apprêt ordinaire ne peut s’employer dans ce cas, car il enlèverait tout le poil qui n’est pas assez fortement retenu, par suite de la résistance insuffisante du fil de trame.
- Aussi longtemps donc que l’acheteur exigera un brillant considérable et un poil couché,,ce genre de fabrication ne se développera pas. On peut espérer cependant rendre le poil brillant par un vernis qui n’exigera pas de polissage. —
- Les essais dans ce sens n’ont pas encore donné de résultat. En pratique, l’enduit huileux pour noir est le seul qui ait pu s’employer aussi pour le nouveau genre de tissu. 11 serait intéressant de faire des essais sur une grande échelle pour produire ce tissu avec des fils glacés (non pas cylindrés), pour le poil. La seule expérience faite par l’auteur n’a pas très bien réussi ; mais le produit avait un bel aspect et aurait eu chance de plaire si le fil de poil n’avait pas été trop tordu : il faut sans doute un fil peu tordu et de très bonne qualité. Le tissage du velours sortirait de la position exceptionnelle que lui vaut la complexité et la difficulté des opérations et on aurait une production plus considérable avec chaîne de fond noire, chaîne de poil de couleur et trame noire ou de couleur.
- La préparation de la chaîne donnerait l’encollage nécessaire et, après tissage, il ne faudrait qu’un nettoyage. Des essais faits judicieusement dans cette voie donneraient sans doute des résultats rémunérateurs. Pour teindre le poil, les couleurs de benzidine sont tout indiquées car elles teignent à fond, laissent le fil souple et doux, de façon qu’à la coupe il ne présente pas de parties blanches. Les velours noirs tissés avec fils noirs seraient bleuis après tissage. Un passage subséquent à la machine à polir serait avantageux, et, à cause de l’huile déposée sur le poil, ne présenterait pas d’inconvénient, pourvu que les rouleaux ne fussent pas trop pesants.
- VAPORISAGE CONTINU
- de 91. Emile WELTER
- Le principe au moyen duquel on obtient un vaporisage continu consiste dans l’emploi de deux chaînes sans fin en bronze, système Ewart, actionnées par des roues dont la tension est réglable par un mouvement de vis. Ces chaînes glissent dans des rails en fonte ; chacun des maillons est muni d’une bielle en bronze dont le tourillon porte le tube creux en laiton chargé de recevoir la marchandise à traiter.
- A l’entrée où le tissu, appelé par deux rou-
- leaux en cuivre chauffés, entre dans l’étuve, se trouvent deux tourniquets ou taquets, qui, en saisissant une première bielle, renversent une première tringle venant s’engager sous le tissu après que celui-ci s'est développé vers le bas en plis fort uniformes et réglables suivant la hauteur du local. Dès que le second pli s’est déroulé, le tourniquet soulève la tige suivante, l’introduit sous le tissu; et ainsi de suite.
- Pendant que les chaînes sans fin continuent lentement leur mouvement en avant, il se : produit a près chaque renversement de bielles un temps d’arrêt du tourniquet et un espace suffisant psur la formation successive et automatique des plis. Ce procédé de mouvement i en avant des liges creuses se répète sans interruption, de sorte que la matière parcourt l’espace entier sous forme de longs plis jusqu’à ce qu’elle sorte pour être déployée mécaniquement.
- Le plafond ou ciel de l’appareil est formé par des plaques à vapeur.
- Dans le bas de l’étuve, dont les parois sont faites en briques et ciment, ou en plaques fonte pour appareils de petites dimensions, il y a un tuyautage en fonte pour la distribution de vapeur et de chaleur.
- En admettant la durée moyenne de vaporisage de trois quarts d’heure, l’appareil produit par journée de dix heures 15,000 mètres en simple passage, 30,000 mètres en double passage, envers contre envers ; il se construit nécessairement de différentes dimensions et pour productions diverses.
- Ce système a sur tous les autres appareils l’avantage de prévenir les gouttes d’eau de condensation, les tringles recevant la marchandise ne sortant pas de l’étuve, et de réduire considérablement la main - d’œuvre, puisqu’un homme suffît dans la plupart des cas pour desservir l’outil.
- L’appareil peut être muni d’ouvertures de sorties et mis en communication avec des ventilateurs et des appareils d’épuisement pour expulser ou extraire les vapeurs humides.
- EMPLOI DES CHROMATES
- EN TEINTURE
- Le Textile colorist a publié l’article suivant sur les chromâtes ; il relaie des faits bien connus. Nous le reproduisons néanmoins, puisque ces mordants sont en ce moment l’objet des préoccupations des théoriciens. C’est un document de plus sur le sujet.
- Les chromâtes de potassium n’avaient, il y a une soixantaine d’années, que des emplois extrêmement restreints : le principal était la préparatiun du chromate de plomb employé en peinture. Mais depuis cette époque, leurs applications se sont-développées d’une manière considérable.
- Il y a deux chromâtes de potasse : le chromate neutre Cr O* K* et le chromate acide ou bichromate Cr O1 K H.
- Le chromate neutre anhydre est en cristaux
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- jaunes ; il est soluble dans l’eau bouillante et est très vénéneux. 11 peut colorer jusqu’à AO,000 fois son poids d’eau. Nous avons vu qu’il se transforme en bichromate par action des acides sulfurique et azotique. Il est employé pour teindre le coton en jaunes et en oranges de chrome par double décomposition au moyen de l’acétate de plomb.
- Le bichromate également anhydre se présente en cristaux rouge-orangé inaltérables à l’air-, il est soluble dans neuf fois son poids d’eau, à la température ordinaire ; il est plus soluble dans l’eau bouillante, il est également très vénéneux et caustique.
- Ses usages, comme nous l’avons dit, sont nombreux. Il est employé comme mordant et comme oxydant; comme mordant, il donne des laques fort utiles avec la plupart des bois de teinture ; comme oxydant, il agit par son acide chromique. Cet acide est trop énergique pour être employé seul, car il altérerait les fibres. Cependant, dans certains cas, comme pour les noirs d’aniline, on le produit directement dans le bain de teinture en décomposant le bichromate par l’acide sulfurique au moment même de l'emploi.
- Sur coton, le bichromate sert à produire en teinture et en impression les jaunes et les oranges de chrome. Il sert comme mordant pour noirs et les gris au campêche, comme oxydant pour les bruns au cachou. La production du noir d’aniline en absorbe une grande quantité. En impression, il sert pour le bleu vapeur ; il est aussi employé comme rongeant pour des enlevages sur bleu de cuve.
- (A suivre).
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- LES NOIRS ARTIFICIELS
- DANS LA TEINTURE DES LAINES Le Noir-Diamant
- Nous avons plusieurs fois parlé de l’évolution qui se produit dans les procédés de teinture en noir ; cette couleur était le dernier refuge des bois de campêche, et peu à peu cette place leur échappe, devant l’invasion des noirs artificiels.
- Dans notre numéro du 10 décembre 1889 (p. 168), nous signalions le « Noir-Diamant » et ses propriétés intéressantes, qui paraissent lui réserver une place importante parmi les substituts des bois noirs.
- C’est ce nouveau colorant qui fait l’objet de la communication qui suit :
- Nous présentons tout d’abord un échantillon de drap teint avec 2 0/0 de Noir-Diamant, sans autre addition de matière colorante :
- NOIR-DIAMANT A 2 0/0
- LÀ REVUE DE LÀ TEINTURE
- Le Noir, comme on le remarque, est à reflet bleu. Pour le porter au noir-noir, il faut ajouter la couleur complémentaire : le jaune ou le vert, qui contient cette complémentaire, unie au bleu que nous avons déjà dans le fond.
- La couleur la plus favorable pour cette destination est le « Vert-Diamant », fabriqué comme le noir susdit, par M. Fr. Bayer et C*. Cependant, ce vert n’étant pas encore livré au commerce lorsque nos échantillons ont été teints, c’est avec la « Chrysamine G » que le noir a été complété dans le second échantillon ci-joint.
- Noir-Diamant a 20 0/0, avec 1/20 p. 100 de Chrysamine G.
- Pour revenir au « Noir-Diamant », nous devons reprendre de plus haut l’histoire des Noirs artificiels destinés à la laine.
- Les Noirs antérieurs.
- Après que l’industrie des matières colorantes artificielles eut ajouté à la palette du teinturier une série de nuances qu’il ne possédait pas jusqu’alors, lui fournissant des teintes bleues, vertes, roses, violettes dont on n’avait aucune idée, tout en lui facilitant considérablement son travail, après qu’elle eut battu en brèche la cochenille et la garance, elle s’est appliquée à entrer en lutte avec d’autres matières colorantes naturelles, celles qui fournissent les Noirs sur laine.
- Pour le coton, le Noir d’aniline a conquis depuis longtemps une place importante, mais les efforts réunis de fabricants de matières colorantes n’avaient pas encore abouti à la préparation d’un Noir pure laine tel qu’il répondît à toutes les exigences du teinturier. Jusqu’à présent, les Noirs artificiels présentaient certains inconvénients ou étaient d’un prix trop élevé pour en permettre l’emploi, enfin ils avaient à la lumière artificielle un reflet rougeâtre ou brun qui leur faisait préférer naturellement le Noir au campêche.
- Nous ne citerons que très sommairement, par ordre chronologique, le « Noir Naphtol » de la Manufacture lyonnaise de matières colorantes (1885) obtenu par la réaction de l’acide amidoazonaphtalinedisulfonique sur un acide naphtoldisulfonique ; le « Noir pour laine d’une maison de Berlin « Actiengesell-schaft fur Anilinfabrication (1886) obtenu par l’action de l’acide amidoazobenzinedisul-
- fonique sur le para-tolyle C naphtylamine ; le « Noir d’alizarine », dioxynaphtoquinone, pré-paré par Roussin en 1861 et mis en commerce par la « Badische Anilin und soda Fabrik » en 1887 ; enfin, le Noir brillant de la même maison, lancé en 1888 et obtenu en faisant agir un acide naphtionique sur de la naphtylamine et diazotant de nouveau le composé ainsi préparé pour le combiner à un acide naphto-sulfonique. De tous ces produits, il n’y a guère que le Noir naphtol et le Noir brillant qui aient acquis une certaine importance pour la teinture en noir.
- Les Noirs pour laine : Noir brillant, Noir naphtol, que nous venons d’énumérer, ont, comme simples colorants azoïqnes privés d’affinité pour les mordants, certains défauts inhérents à leur nature même, et surtout un reflet rouge brun à la lumière artificielle.
- Le « Noir-Jais » lancé en 1889 par la maison « Fr. Bayer et C* *, à Eîberfeld et Fiers (Nord), obtenu par l’action de l’acide aniline-bisulfonique sur de la naphtylamine et en combinant le corps ainsi formé avec un acide naphtosulfonique, dépassait de beaucoup comme beauté les Noirs connus jusqu’alors; mais malheureusement il avait l’inconvénient d’être extrêmement sensible à l’action de certains sels métalliques, en particulier des sels de cuivre, de sorte que le simple contact d’un tube de vapeur ou d’un serpentin en cuivre avec le bain de teinture, suffisait pour rendre ces teintes absolument défectueuses.
- Le Noir-Diamant et le Vert-Diamant.
- Il n’en est plus ainsi avec le Noir-Diamant, livré au commerce depuis peu de temps par la même maison Fr. Bayer et C* ; ce Noir, quoiqu’il soit un dérivé azoïque, possède une affinité très prononcée pour les mordants, affinité qu’il doit sans doute à la présence du groupement hydroxyle et carboxyle en ortho, comme dérivé d’un acide salicyliqué substitué. On l’obtient, en effet, en faisant agir l’acide amidosalicylique sur de la naphtylamine, en diazotant le produit ainsi obtenu et en le co-pulant avec un acide naphtolsulfonique.
- Ce Noir a la propriété, comme nous venons de le dire, d’entrer en combinaison avec les sels métalliques, donnant ainsi de véritables laques caractérisées par leur insolubilité, ou en d’aulrés termes, par leur résistance remarquable à l'action du lavage et du foulon. Les nuances obtenues sur mordants ne se distinguent pas, du reste, par une coloration spéciale ou plus intense, mais surtout par leur solidité plus grande, et ce fait est d’une importance toute particulière pour le teinturier, car il peut, selon les cas, faire précéder la teinture d’un mordançage lorsque la qualité de l’article le permettra ou l’exigera, tandis qu’il teindra de préférence en un seul bain, lorsqu’il s’agira de mousselines de laine, de cachemire, d’étoffes légères, en un mot, qu’il faut traiter avec beaucoup de précaution en
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- limitant autant que possible la durée du traitement pour la teinture.
- Comme le Noir-Diamant fournit des tons d’un violet bleuâtre qui prennent pour les teintes foncées un aspect rougeâtre, il est nécessaire de lui associer une matière colorante qui masque ce reflet ; et le produit qui se prête le mieux pour obten'r cet effet, est le Vert-Diamant de MM. Fr. Bayer et l>. C’est la première matière colorante azoïque verte que l’on connaisse, et par cela même très intéressante aussi au point de vue simplement chimique (1).
- Le Vert-Diamant obtenu comme le Noir-Diamant en partant de l’acide amidosalicyli-que, partage aussi toutes les propriétés tinctoriales de ce dernier et se laisse associer au noir avec (a plus grande facilité.
- En résumé, nous insisterons donc sur l’application de ces matières colorantes qui ont des caractères essentiellement nouveaux, et qui, par ce fait, présentent un intérêt tout particulier pour le teinturier.
- PROCÉDÉS D’APPLICATION Teinture en deux bains.
- Pour la laine. — Si l’on teint avec mordançage préalable au chrome, on peut naturellement ajouter au bain de teinture tous les colorants tirant sur chrome, tels que les bois, les couleurs d’alizarine, etc
- On peut mordancer soit avec :
- Bichromate de potasse...... 3 0/U
- Tartre....................... 2 —
- Acide sulfurique............. 2 —
- Ou avec :
- Bichromate de potasse...... 3 0/0
- Acide oxalique............... 1 —
- Dans les deux cas, par bouillon d’une heure et demie.
- Si l’on remonte avec addition de couleurs d’Alizarine, la première recette est à préférer ; on rince, on entre à 30° à âO® dans le bain de teinture, garni pour les couleurs d’Alizarine de la quantité de matières colorantes selon l’échantillon, et de 1 à 2 0/0 d’acide acétique et montant lentement jusqu’à l’ébullition pendant une heure ; on continue au bouillon pendant trois quarts d’heure et l’on rince.
- Pour obtenir un noir, on emploiera 2 1/2 0/0 de Noir-Diamant, et pour un noir bleuté 1 1/2 0/0 de Vert-Diamant.
- On obtient des teintes plus corsées et d’une résistance plus grande au foulon, ne déteignant pas sur le blanc, en repassant après teinture, sur le bain de chromate ; on arrive
- même résultat en traitant ainsi le Noir teint directement en un bain avec sulfate de soude.
- (1) L’azo-vert mis dans le commerce par la ftiêrne maison est obtenu en partant du vert ma-l&chite ; il ne doit donc pas sa nuance au chro-ftiogèneNN, mais au dérivé du triphénylméthane ''lui entre dans sa molécule.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Teinture en un bain.
- La teinture en un bain a lieu tout simplement avec addition de 10 0/0 de sulfate de soude sans acide ; entrer à 60* à 70° c., monter à l’ébullition en un quart d’heure et continuer au bouillon pendant une heure, abattre et rincer.
- Cette méthode oflre l’avantage d’unir bien plus facilement.
- _ On ne parvient pas à épuiser complètement les bains, qui contiennent encore un quart à un cinquième de la matière colorante. 11 faudra donc charger un peu plus le premier bain, et l'on pourra, pour la suite, les conserver et les employer aussi longtemps qu’on voudra, en diminuant aussi la quantité de mordant.
- Cette méthode offre un intérêt tout spécial pour la teinture des étoffes légères.
- On peut enfin teindre aussi en un bain avec :
- Rouille................ 5 0/0
- Matière colorante..... là 2 —
- Mais nous insistons peu sur cette méthode, car elle peut facilement nuire au toucher de la laine.
- Le Noir-Diamant se laisse employer aussi bien sur des barques en bois que dans le cuivre étamé ou le fer. Il est d’une solidité tout-à-fait remarquable aux alcalis, aux acides, au foulon, au soufrage et enfin à l’air et à la lumière.
- Pour la soie. — C'est la méthode en un bain avec sulfate de soude qui convient le mieux ; on obtient ainsi de beaux tons mode très foncés et d’une solidité très grande ; ils présentent par là même beaucoup d’intérêt pour certains articles.
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- MATIÈRES COLORANTES
- NOUVELLES
- Nous ajouterons encore à la série des matières colorantes nouvellement offertes à la consommation :
- 1° Par la Badische Anilin et Soda Fabrik.
- Violet alcalin. Cette couleur est destinée à la laine, et principalement pour remonter les bleus de campêche, qu’elle améliore en même temps au point de vue de la beauté et de la qualité de la teinte.
- Ce violet serait d’une nature nouvelle.
- Jaune pour laine. C’est une couleur qui paraît se classer dans la série des alizarines de la même fabrique, et qui, tout au moins se mélange très bien avec ces dérivés de l’anthra-céine pour former des teintes composées solides.
- Sa propre nuance est celle d'un jaune tirant sur le fauve : teinte assez fort en usage pour les couvertures, les feutres à sellerie ; et même en draperie. Les laines à tapisserie l’utilisent aussi.
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- Les fabricants fondent de grands espoirs sur ce « jaune pour laine ».
- 2* Par la Manufacture Lyonnaise de matières COLORANTES.
- Noir diamine B. O. C’est une modification du produit déjà connu de la maison et désigné sous le même titre, mais avec la marque R O. Ce dernier avait un reflet brun ; le nouveau produit B O, est à reflet bleu.
- Noir-bleu diamine E. Celui-ci est encore plus bleu, et la différence est sensible surtout dans les demi-tons et dans les clairs.
- Tous ces noirs-diamine sont des colorants directs pour coton.
- Nous donnerons les procédés d’application des couleurs citées dans cet article.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- Nous avons maintenant à voir les appareils complémentaires des tables à vapeur de M. A Lyon.
- Tendeurs flexibles à traction variable.
- Les grosses pièces apprêtées sur les tables à vapeur, platineuses ou pleines, avaient toujours des parties laissant à désirer, c’étaient les manches, dans lesquelles on ne pouvait faire entrer la table et qu’on devait faire par l’ancien procédé des janettes.
- M. Lyon eut l’idée d’y introduire une forme à jour, en tringle de cuivre dont les branches à l'une des extrémités s’écartent ou se resserrent à volonté, à l’aide d’une molette à vis réunissant les deux bouts.
- C’est l’appareil qui a été décrit, et qu'un dessin (fig. 30) montre aux mains de l’apprê-teur (1888, p. 127).
- Son emploi consiste à faire chauffer sur la vapeur ou dans l’eau bouillante, un de ces tendeurs -, à l’introduire dans la manche correspondant à ses dimensions; à dévisser la molette pour obtenir la tension voulue, à vaporiser, brosser et laisser refroidir. On desserre alors le tendeur en revissant la molette, et le travail est terminé, laissant une manche de forme irréprochable, et dans laquelle la doublure est exactement appliquée au tissu principal.
- Tout ce travail n’exige qu'une minute, et ces tendeurs se font sur plusieurs dimensions, notamment pour manches d’hommes, pour manches de femmes et pour manches d’enfants.
- Le même outil a été disposé pour pantalons, et peut dès lors se substituer à la table spéciale (fig. 71).
- Les molettes tendeuses existent aux deux extrémités de l’appareil, et ont une course assez étendue, de façon qu’en écartant convenablement en haut et en bas, on peut adapter cet appareil à toutes les tailles.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Fig. 72. — Tendeurs à manches et à pantalons.
- La fig. 72 donne une idée d’un de ces tendeurs à pantalons, et d’un petit tendeur à manches placé en sautoir sur le premier.
- Le travail du pantalon se fait à l’aide de cet ustensile par les moyens analogues à celui des manches. Si l’on dispose d’un seul tendeur, on fait les jambes l’une après l’autre ; si on en possède deux, on les met ensemble en forme.
- Quand les deux jambes ont été tendues, vaporisées et brossées, on les démoule et on termine au fer le buste, la ceinture et les remplis.
- L’apprêt du pantalon devient ainsi très simple, mais les ouvriers sont routiniers; ils opposent de la résistance à l’emploi des moyens nouveaux, et c’est dans les petites maisons, où le patron fait lui-même ce travail, qu’on en retire principalement les bons résultats annoncés.
- Le tendeur à pantalons est tout indiqué pour l’apprêt des caleçons ou pantalons en bonneterie ; il est évident même que les fabricants en tireraient un utile parti, en remplacement des formes en bois usitées.
- Par suite des mêmes considérations, M. Lyon a fait disposer des formes pour bas et chaussettes, faites également avec une tringle métallique contournée suivant la figure de l’objet, mais comme il s’agit de tissus à mailles élastiques, le tendeur n’a pas à s’ouvrir : on l’habille du bas comme on fait sur les formes en bois. Le modèle pour chausettes porte deux picots sur lesquels on accroche le haut de la chaussette afin de maintenir sa tension en longueur.
- Fig. 73. — Tendeurs à bas et à chaussettes.
- La fig. 73 (dont le dessin laisse à désirer), représente à peu près ces tendeurs.
- Des appareils sur le même principe peuvent aussi se faire pour maillots, corsages et tous articles de bonneterie.
- Formes en bois.
- Jusqu’à présent, ces formes se faisaient en bois, — et se font encore ainsi. — Ce sont de simple planches de hêtre, découpées suivant le contour des objets, puis polies au papier de verre.
- Elles ont toujours l’inconvénient d’être
- pleines, et ainsi de ne pas se prêter à la vaporisation des objets, ni à leur dessication rapide.
- Quoi qu’il en soit, lorsque des bas, maillots et autres vêtements tricotés, ont été lavés, azurés s’ils sont blancs, et légèrement gommés, on les engage humides sur la forme appropriée, et on les y laisse sécher : cela constitue leur apprêt.
- Lorsqu’ils sont sortis de la forme, on leur donne un léger coup de fer. Mais le déformage n’est pas toujours facile, car le tissu colle au bois, et il faut souvent froisser la pièce pour arriver à la retirer : ce qui n’a pas lieu avec les tendeurs en tringle métallique.
- liiMii!
- Fig. 74. Fig. 75. Fig. 76.
- Formes en bois.
- La fig. 7k montre une de ces formes à bas (mais le dessinateur a trop prononcé le genou).
- La fig. 76 est une forme à gants; c’est une simple planche plate sur laquelle on a découpé des doigts; le pouce n’existe pas; on le fait avec la pièce mobile, fig. 75, qu’on peut mettre à droite ou à gauche, de sorte que la même forme sert pour les deux mains. On en fait généralement de deux grandeurs : pour hommes et pour dames.
- C’est un outil bien imparfait, et très primitif : il est cependant le plus employé.
- On fait aussi des formes k gants ayant exactement la forme des mains, et se démontant pour les introduire, à la façon des embauchoirs de bottes. Il en faut une pour chaque paire sur deux ou trois tailles, et comme elles coûtent 18 à 20 fr. la paire, cela fait un matériel assez coûteux, et qui encore ne répond pas à tous les besoins.
- Ce qui est trouvé le plus commode pour les gants, est une pince en fer, qu’ôn fait chauffer, et qu’on introduit successivement dans chaque doigt de gant, de façon 5 produire un repassage intérieur.
- Pour le nettoyage des gants, les formes ne sont pas nécessaires.
- Apprêt a la glàçoire
- Le glaçage au galet de verre s’applique aussi aux articles confectionnés; il y produit le travail que donnent le cylindre et la calandre sur les morceaux plats.
- Le dessin et la description de cet appareil ont été donnés, fig. 31 (1888, p. 134).
- J’y avais ajouté quelques indications pour son emploi, qui pourraient suffire, étant donné qu’on en fait usage de moins en moins.
- On l’emploie pour toutes cotonnades devant avoir l’aspect glacé, principalement pour les housses de meubles et pour les soieries sans côtés.
- Les tissus doivent avoir été apprêtés avec un empois ou une gomme contenant de la cire ou de la stéarine, au bien on les frotte à la cire.
- La pièce est engagée sur la planche à rainure, dans laquelle frotte le galet.
- Supposons qu’il s’agisse d’une robe : on passe la planche rainée dans une manche, on fixe les deux extrémités de cette rainure au moyen de broches qui se fichent dans la table.
- On lustre d’abord le haut de la manche en frottant le galet de haut en bas et de bas en haut; puis on fait tourner la manche autour de la rainure, pour présenter une autre partie au lustrage.
- Cette opération se répète sur l’autre manche et sur les autres parties du vêtement ou de l’objet.
- Il faut éviter de passer le galet plus de deux fois sur le même endroit (aller et retour).
- Lorsque l’étoffe est glacée partout, on la repasse au fer, peu chaud, pour l’unir, et même pour faire tomber le glacé qui est souvent trop lustré.
- Le moyen est lent, mais il donne un bon travail, et nous n’en possédons pas d’autre pour les confectionnés avec garnitures qu’il faut lustrer.
- Ceci clôt provisoirement le chapitre des apprêts confectionnés, et nous passons aux « défaits ».
- Apprêt aux tapis
- On fait au tapis, les velours, peluches, toutes les étoffes à reliefs (broderies, grosses soutaches, articles passementés) ; les crochets et tricots en laine moussue; les guipures, dentelles ; tout ce qui ne doit pas être écrasé, ou déformé par tiraillements.
- Dans les maisons qui n’ont pas de cylindre d’apprêt, on y fait, pour ainsi dire tout le travail des morceaux plats.
- Que l’on se serve de tapis volants ou fixes le procédé consiste à épingler tous les objets, par leurs bords, sur le tapis en les tendant le mieux possible et à les laisser sécher ainsi étalés et tendus.
- En général on épingle les articles gommés et humides. Pour les blancs et couleurs clai-
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- res, il est prudent d’interposer un linge blanc entre le tapis et l’étoffe à épingler.
- On commence par attacher tous les coins du morceau, de façon à dessiner d’abord sa forme, et on continue ensuite dans les intervalles. Si l’on faisait d’abord un côté puis un second et ainsi de suite, on déformerait certainement le morceau. Il faut se guider, d’ailleurs, sur le droit fil, c’est-à-dire sur la direction régulière des fils de la chaîne et de la trame.
- Il faut une épingle tous les trois centimètres en moyenne. Plus l’étoffe a de souplesse, plus il faut les rapprocher, et inversement pour celles qui prêtent peu.
- Les velours s’épinglent duvet contre tapis.
- Quand un morceau est épinglé et encore humide, on lui donne un coup de brosse pour l’unir et le lisser.
- Lorsqu’il est sec, on le détache, et on met en presse, s’il s’agit de tissus lisses. Pour les autres, on voit s’il y a quelque chose à retoucher au fer, notamment sur les bords, afin d’effacer la trace des épingles et les bourrelets qui se forment quelquefois à l’entour.
- Les dentelles fines s’attachent en ouvrant toutes les petites boucles qui les terminent et en passant dans chacune une fine épingle; elles sont ainsi très rapprochées. La dentelle est blanchie et sèche ; c'est après épinglage qu’on la tamponne avec un empois bien blanc, ou mieux avec une dissolution de gomme arabique blanche contenant un peu de sucre pour rendre l’apprêt moins sec.
- Le tapis est, en résumé, d’une grande ressource, mais on est obligé d’en limiter l’emploi à cause de la lenteur de son travail.
- Nous verrons par la suite des moyens d’apprêt plus rapides.
- Maurice GUÉDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- PURIFICATION DE L’EAU
- par la congélation
- Lorsque l’eau se congèle, la petite quantité de sels calcaires et magnésiens qu’elle contient est éliminée de la même façon que les sels plus solubles dissous dans l’eau de mer ou de toute autre dissolution saline artificielle.
- La pureté de l’eau ohtenue par la liquéfaction de cette glace paraît être telle, qu’on pourrait l’employer dans beaucoup de cas comme l’eau corrigée.
- Cela résulte d’une très ancienne communication de M. Robinet, à l’Académie des sciences, dans laquelle l’auteur avait indiqué à l’appui ses titrages comparés par le procédé hydrotimétrique, et qui avaient donné les résultats suivants :
- Titres............. eau brute eau de glace
- Lac du Bois de Boulogne .. 30° 08 0* 00
- Canal de l’Ourcq (congéla-
- tion artificielle).... Puits de Paris, (ici.)... Puits de Reims, (id.)..
- Neige, à Paris.........
- Bassins de Chaillot... Ecluse de la Monnaie .
- Bornes-fontaines.......
- Etc., etc.
- .. 29° U 6° 58
- .. 112» 80 15° 61
- .. 77° 08 36° 66
- » 3° 97
- .. 11° 28 1° 12
- 18° 93 1° 17
- .. 26» T> 1° 17
- VARIÉTÉS
- COULEURS IMAGINAIRES
- LES SCNS COLORÉS
- Les yeux sont faits pour distinguer les couleurs, et les oreilles pour percevoir les sons; mais certaines personnes ont changé tout cela, ainsi qu’il résulte des faits ci-dessous :
- Théophile Gautier, décrivant les effets du haschich, a écrit : « Mon ouïe était prodigieusement développée; j’entendais le bruit des couleurs. Des sons verts, rouges, jaunes, bleus, m’arrivaient par ondes parfaitement distinctes... » L’illustre Théo était un grand poète, et ces lignes ont pu paraître à beaucoup un produit de son imagination surexcitée. Il n’en est rien ; le poète avait bien entendu ; les sons verts et bleus ne sont nullement une métaphore ; et la couleur des bruits est un fait physiologiquement vrai.
- An dernier Congrès de médecine mentale, M. de Varigny a communiqué une observation d’audition colorée, et les cas de ce genre ne sont pas très rares dans la science. D’après les auteurs allemands, la proportion des sujets ayant la faculté de colorer les sons serait de 12 pour 100.
- Voici en quoi consiste le phénomène. Pour toute personne possédant l’audition colorée, chaque sensation auditive, bruit, parole, musique, se traduit par une couleur. Ces personnes voient coloré en rouge, en vert, en jaune touit brut, tout son qui vient frapper leur oreille.
- Un bruit quelconque ne détermine qu’une image sombre, grisâtre, mal définie, comme le bruit qui l’a produite. C’est ainsi que le bruit du canon au loin n’éveille guère qu’une sensation lumineuse sans couleur. Mais si le bruit devient plus net, la couleur se précise.
- La parole se traduit par une couleur qui est toujours la même pour chaque personne. D’après le docteur Baratoux, c’est la couleur bleue que l’on trouve le plus souvent, puis le jaune et le rouge; les voix vertes sont rares. La voix des jeunes filles donne l’impression du bleu d’azur ; celle des femmes plus Agées tend au violet ; celle des femmes à voix masculine donne la sensation de l’indigo. La voix de ténor est marron-clair, celle de baryton, bleu foncé, celle de basse parait noire ; la voix de soprano est d’un rouge vif. En général, les voix graves ont une coloration plus • foncée que les voix aigués. Celles-ci tirent
- sur le bleu clair ; les voix moyennes ont une teinte jaune.
- Les instruments de musique provoquent aussi des sensations colorées spéciales. Le son de la trompette est rouge ; celui de la clarinette jaune ; le piano et le violon sont bleus; le violoncelle est violet; la grosse caisse correspond au chocolat. Les notes de la gamme jouées sur un instrument donnent une couleur d’autant plus brillante que la note est plus élevée et d’autant plus sombre qu’elle est plus basse.
- Comment expliquer ces faits? Je vous fais grâce des théories proposées. Ce qui est certain, c’est qu’il existe entre nos différents sens des relations réciproques qui leur permettent de s’influencer les uns les autres. L’audition colorée est évidemment due à une excitabilité sensorielle particulière. Elle n’est pas regardée cependant comme un phénomène morbide. Elle touche toutefois de près aux troubles psychiques.
- Quoi qu’il en soit, on voit que la science justifie jusqu’à un certain point une des prétentions de l’école décadente qui est de nous donner par certaines manières d’associer les mots des impressions de lumière et de couleurs.
- A toutes ces sensations évidemment maladives, je préfère une fantaisie de Léon Gozlan sur le langage des couleurs, et qui répond mieux à nos propres impressions :
- Comme je suis un peu fou, disait l’aimable romancier, j’ai toujours rapporté, je ne sais pourquoi, à une couleur ou à une nuance les sensations diverses que j’éprouve.
- Ainsi pour moi, la piété est bleu tendre, la résignation gris-perle, la joie est vert-pomme, la satiété est café au lait, le plaisir rose velouté ; le sommeil est fumée de tabac, la réflexion est orange, la douleur est couleur de suie, l’ennui est chocolat ; la pensée pénible d’avoir un billet à payer est mine de plomb; l’argent à recevoir est rouge chatoyant ou diablotin.
- Le jour du terme est couleur de terre de Sienne, — vilaine couleur ! — Aller à un premier rendez-vous, couleur thé léger; à un vingtième, thé chargé ; quant au bonheur... couleur que je ne connais pss !
- Comme on le voit, les poètes sont toujours supérieurs aux médecins pour analyser nos sensations.
- Mais il ne faudrait pas des teinturiers trop sensitifs ou trop poètes, car leur échantillonnage aurait trop d’occasions d’être faussé.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre syndicale des teinta-rlers-dégralsseurs. —Séance du 5 janvier 1891. — M. Peneau informe par lettre le comité que, ayant cédé son fonds, il ne croit plus pouvoir faire partie de la chambre syndicale, et donne sa démission.
- Le comité, considérant qu’il est notoire que M. Peneau reprendra incessamment un fonds de teinturier, et que, par suite, il est préféra-ble de ne pas priver la chambre syndicale du
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- concours dévoué dé nôtfe collègue, charge le secrétaire de l’informer que sa démission n’a pas été acceptée.
- M. le président communique une lettre de M. Rouchon, adhérent de Bordeaux; après une longue discussion, le comité décide de ne pas s’occuper de l’affaire pour le moment.
- Sur la proposition du secrétaire, et pour se conformer à l’article 32 des statuts, le Comité décide que le bureau de la chambre présentera, dans la prochaine réunion du 2 février, le compte-rendu des travaux de l’année 1890.
- M. le secrétaire présente ensuite le résultat des dépenses du banquet, qui se sont élevées à 676 fr., et le comité décide qu’une somme de 36 fr. sera prélevée sur la caisse pour parfaire ladite dépense.
- Plusieurs membres de province ayant souhaité que le banquet ait lieu le même jour que l’assemblée générale, pour leur éviter un double voyage à quelques jours de distance, la réunion pense que l’on peut satisfaire ce désir et décide que l’assemblée générale de novembre 1891 aura lieu un lundi, ainsi que le banquet.
- Il est ensuite procédé au tirage au sort des commissions arbitrales pour l’année 1891.
- Les membres se trouvent répartis comme il suit :
- l,r trimestre : MM. Vinois, Hallu, Jolly;
- 2* trimestre : MM. Fleury, Babillon, Le-bailly ;
- 3* trimestre : MM. Tupinier, L’Huillier, Orliac ;
- 4* trimestre : MM. Peneau, Mars, Tissier.
- La composition de ces commissions sera portée à la connaissance des pouvoirs publics, ainsi que des vingt juges de paix.
- —o—
- Travaux de la coiumlsgloii des
- douanes. — Pour les teintures et tanninB, la commission a adopté l’exemption pour la garance, le curcuma, le quercitron et les lichens; et les droits de 1 fr. 50 et 1 fr. pour les écorces à tan, le sumac, la noix de galles et autres racines propres à la teinture et au tannage.
- Les gommes ont été exemptées.
- En ce qui concerne les textiles, la commission adopte les droits proposés par le gouvernement et la sous-commission sur les fils en bourre de soie, fils de soie et de bourrette.
- Les droits sur les tissus de soie pure sont fixés à 400 fr. et à 600 fr. aux deux tarifs. Les droits de la sous-commission sur les autres tissus de soie et sur les rubans et velours sont adoptés.
- La commission générale a adopté les droits de 10 et de 15 fr. pour les crins préparés et frisés. Les poils de chèvre mohair sont exceptés et les poils de chèvre cachemire compris dans le régime des laines. Les poils autres sont taxés à 10 et 15 fr. et les poils en bottes à 10 et 15 fr. Les fils de poils « autres » sont taxés à 12 et 15 fr.
- Elle met un droit de 70 fr. et 100 fr. sur les tapis imprimés ou non ; enfin la commission applique le tarif des draps aux feutres de laine pure et mélangée et classe aux droits de 25 et 70 fr. les feutres autres en poils grossiers et ceux mélangés de laine.
- La question de l’admission temporaire a été aussi résolue et ce sont les idées de M. Méline qui ont été adoptées par 15 voix contre 4.
- M. Méline a expliqué que les admissions temporaires concédées à chaque industrie au cours de la présente discussion du tarif des
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- douanes, seraient- soumises -à la sanction du Parlement et qu’à . l’avenir aucune autre admission ne sera concédée par les Chambres. Laisser l’admission temporaire à la disposition du gouvernement,' c’est laisser la porte ouverte à l’arbitraire, tant pour rétablissement que pour la suppression île l’admission temporaire. ....... ,.
- —o—
- lie rapporteur dea aolea. — M. Jon-nart, député, rapporteur de la sous-commission des douanes chargée des soies, est arrivé à Lyon pour faire une enquête sur l’industrie lyonnaise.
- La Chambre de commerce a tenu une séance extraordinaire, à laquelle M. Jonnart a été invité. On lui a exposé les desiderata de la fabrique lyonnaise.
- M. Jonnart a visité quelques magasins de fabricants, la condition publique et la teinturerie Gillet. L’accueil qu’il reçoit de tous est des plus sympathiques.
- Réforme des patentes. — La commission des patentes a décidé d’entendre les commerçants ou industriels qui auraient des observations à lui présenter. Elle a fixé au l*r avril prochain les derniers délais pour faire ces dépositions.
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- Les fraudes en marque commerciale. — On vient de distribuer au Sénat le rapport de M. Dietz-Monnin sur l'enquête administrative autorisée par la haute Assemblée au sujet de la proposition relative aux fraudes à l’aide desquelles on fait passer pour français des produits fabriqués à l’étranger ou en provenant.
- Cinq cent cinquante-trois avis ont été successivement adressés au gouvernement par les corps consultés sur la proposition et sa teneur. Ils émanent de 79 chambres de commerce, 142 tribunaux civils et 22 cours d’appel.
- De l’ensemble de ces avis, ressort cette pensée de principe qu’il est nécessaire d’entraver la fraude. Partout se sont affirmés le sentiment bien naturel et le besoin ressenti a’as-surer la sincérité des indications dont peuvent être revêtus les produits rnis en vente.
- Exposition du travail. — Une 2*
- exposition du travail s’ouvrira en juillet prochain à Paris. Les bureaux seront installés au Palais de l’Industrie -, déjà, du reste, les trois quarts des adhésions nécessaires ont été reçues.
- L’est toujours l’éducation professionnelle qui est visée, mais aux cours et conférences avec application pratique, aux leçons de choses à l’usage des élèves, des apprentis et du public, M. Léon Ducret ajoute, en faveur des ouvriers, des concours qui donneront lieu à une distribution de récompenses (livrets de caisse d’épargne) dont l’ensemble dépassera 20,000 fr. Voilà une idée nouvelle, et on en attend les meilleurs résultats.
- Des attractions nombreuses sont, en outre, à l’étude. On parle d’une histoire des métiers, du mobilier et de la mode -, d’applications nouvelles de l’électricité, etc.; enfin d’un pendant à la fameuse mine de houille de 1885, et ce serait : c Le Creusol au Palais de l’Industrie ! »
- —o—
- Incendie. — Un incendie considérable a éclaté dans les établissements de filature et de tissage de la maison Wallach et C®, de Mulhouse, située chaussée de Dornach. Malgré la promptitude des secours, on n’a pu préserver que le grand bâtiment du milieu.
- Les pertes sont très importantes, environ quatre cents ouvriers se trouvent sans travail par suite de ce sinistre.
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- Les Cours des Arts-et-9fétlers.—
- Le cours de M. de Luynes, au Conservatoire des Arts-et-Métiers, sur la chimie appliquée aux industries tinctoriales, continue d’attirer et d’attacher des auditeurs sérieux et assidus.
- Le professeur a su trouver la note juste, faisant une large part à la pratique industrielle, et laissant une proportion convenable aux considérations théoriques qui établissent les lois scientifiques de ses démonstrations.
- 11 a recours aux expériences, assez pour soutenir l’attention de ses auditeurs, mais en évitant ces excès qui transforment souvent en spectacle des cours scientifiques.
- Malheureusement, ce cours de teinture est forcément trop sommaire, puisque M. de Luynes est obligé de le faire en une seule session, pour s'occuper l’année suivante de verrerie et de céramique. C’est la seule chaire du Conservatoire qui soit ainsi scindée, et nous ne perdons aucune occasion de réclamer contre cette part trop petite faite à la teinture et à l’impression.
- Les leçons de M. de Luynes sout suivies, dans le même amphithéâtre, de celles de M. Marcel Déprez, traitant d’électricité industrielle ; c’est un nouveau cours inauguré cette année, et l’électricité étant à la mode, il y a foule.
- Une partie des auditeurs du cours d’électricité arrivaient à l’avance, afin de s’assurer les meilleures places ; il en résultait à la fin de* leçons de M. de Luynes, un mouvement fort incommode, d’autant plus que les nouveaux arrivants, ne venant pas pour la teinture, se souciaient peu d’y apporter les convenances nécessaires. Pour remédier à cette situation, l’administration a fait consigner la porte de l’amphithéâtre, pendant le dernier quart* d’heure des leçons de M. de Luynes. Cela a été une excellente mesure d’ordre.
- Puisque nous avons parlé du cours d’électricité, nous en dirons, ea passant, notre avis.
- Il est visible que le professeur est d’une grande compétence, mais il n’a pas donné à ses leçons, suivant nous, la tournure qui convient a son auditoire; elles consistent à peu près uniquement en alignements de formules au tableau et en résolutions d équations.
- Nous n’ignorons pas qu’il faut d’abord poser les principes d’une science avant d’en exposer les applications, et nous savons aussi que la physique devient de plus en plus mathématique, mais nous estimons néanmoins que ce cours, très convenable sous cette forme, à l’Ecole de physique et de chimie, où M. Deprez professe aussi, n’est pas à la portée des auditeurs ouvriers, auxquels les chaires du Conservatoire sont consacrées.
- Nous sommes certains, toutefois, que peu à peu le professeur saura l’approprier à ce milieu, nouveau pour lui.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 4e Année, N° 4.
- BEVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- SCIENT IA. ET HECOTIUM y
- II
- i*»-'/ Z:
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 février 1891.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Consultation technique sur un brevet pour noir d’aniline. — Blanchiment, charge et teinture des soies tussah. — Emploi des chromâtes en teinture (suite).
- Procédés divers : Violet alcalin ; Jaune pour laine; Noirs-diamine; Apprêt des tissus de coton ; Eau de javelle améliorée. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse — Application du sulfure de manganèse. — Infoi mations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous déplorions, dans notre précédente Chronique, la persistance de l’hiver : presqu’aussitôt une température printanière a remplacé la neige et les frimas que nous subissions depuis longtemps sans nous y habituer.
- Un salut au printemps sera donc notre première parole aujourd’hui, alors même qu’il risque d’être un peu prématuré. Au moins avons-nous secoué cet engourdissement du corps et de l’esprit qui semblait paralyser notre initiative et nos moyens.
- Cette renaissance à l’activité est actuellement un fait acquis. Elle se manifeste, non pas encore par une recrudescence de la production, mais par les préoccupations, les recherches, les études qui y conduisent. Il nous est facile de le constater, au centre que nous sommes des efforts de chacun.
- Notre correspondance est un bon dynamomètre appliqué à ce point de vue spécial.
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- Ce n’est pas que les affaires soient eneore bien actives, et cependant le dernier Bulletin de quinzaine, à Reims, annonçait une certaine reprise, avec plus de facilité dans les transactions.
- Sur cette place, les nouveautés d’été se terminent, et les commissions pour l’hiver commencent à arriver. Les flagelles ont un bon mouvement avec augmentation de prix sur certains genres, dus à la hausse des teintures et des ap-Prêts dont il était question dans notre précédente Chronique. Les cachemires et mérinos sont sans activité. x Les affaires en fabrique sont calmes a Roubaix-Tourcoing, où l’on ne reçoit
- que quelques suppléments d’articles d’été. On commence en ce moment les classiques en confections de dames pour l’hiver ; les fantaisies ne seront présentées que plus tard.
- La nouveauté a toujours son courant, mais en genre lainages il n’y a que le tissu amazone qui donne un peu.
- L’indécision est le caractère de la situation générale.
- Il y a un peu plus de mouvement à Fourmies, mais plutôt en filés qu’en tissus ; dans ces derniers, la saison paraît devoir se porter sur les amazones, les vigognes, les articles à boutons, à poils, grands carreaux, etc.
- Les affaires en fils et tissus de coton sont, en général, peu actives à Rouen. Les tissus couleurs se vendent assez 1 bien, mais l’indiennerie est fort calme.
- Pour les soieries, la saison finit bien ; les ordres sont morcelés, mais la fabrique trouve dans leur multiplicité une certaine compensation.
- Le tissage mécanique est occupé dans presque tous les genres d’étoffes, notamment dans les tissus légers teints en pièces. Les usines tissant l’armure teinte en flottes sont bien alimentées et reçoivent de nombreux ordres en surah, merveilleux et faille française. Les métiers en grande largeur sont très sollicités pour la mousseline soie.
- Très en faveur, les pongées, à l’exception des tout soie ; les crêpes de Chine en comptes légers, le damas cuit en gros comptes, le batavia chaine grège tramé chappe, la gaze façonnée mais par petites parties, la florentine et la marceline se font régulièrement.
- La silésienne grège et laine, armure satin, pour parapluies, et l’ombrelle façonnée, grège et coton, se font bien moins. L’article pour parapluies le plus en vogue est l’austria chaîne grège, trame coton, armure satin, de 5 à 8 lisses.
- *
- On nous dit que, pour le printemps, les nuances seront douces, en teintes claires (parbleu, il en est toujours ainsi !) avec beaucoup d’étoffes blanches, crème et modes claires.
- Pour le moment, on vante les verts dattier et céladon, les gris et les beiges, le havane, l’amande, le banane
- (sorte de jaune beurre), et dans les teintes plus vives, l’améthyste, le coquelicot, le bleu ara (perruche), le fumée, qui est un brun verdâtre.
- « Les Tissus » nous disent, à propos du nuançage de la draperie nouveauté :
- a Les assortiments seront toujours très variés et les nuances de fond seront nombreuses dans les familles des bleus, des bronzes divers et des gris, depuis les teintes foncées jusqu’aux plus claires. Naturellement, les demi-tons s’y trouveront en grande quantité.
- « Nombreux aussi seront les mélanges faits au peignage ou à la filature avec les plus belles des couleurs, par exemple l’une claire et l’autre foncée de la même famille, ou deux disparates, mais également jolies. Les mélanges de noir et blanc se feront dans tous les tons avec ou sans addition de bleu.
- « Peu de ces mélanges se feront avec plus de deux couleurs ensemble. Rarement aussi, les nuances vives, très éclatantes, y seront jointes. C’est de même en très petit nombre que l’on fera les verts, les olives, les verts bleus, en un mot, on ne devra les aborder qu’avec une grande circonspection et ne les faire qu’après avis des négociants drapiers chargés de l’écoulement des marchandises. »
- * *
- Notre Chronique serait incomplète si nous n’y disions un mot de notre futur régime douanier.
- Actuellement, c’est le Gouvernement qui cherche à modérer les allures trop protectionnistes de la commission des douanes. Les ministres de l’agriculture, du commerce et de l’industrie ont réclamé au sein de la commission contre les majorations apportées par celle-ci au projet du Gouvernement, et qui, disent-ils, pourraient amener le trouble dans nos relations avec des nations voisines, et compromettre notre exportation.
- Ainsi, pour l’Angleterre, a dit M. J. Roche, le Gouvernement a proposé sur les fils de coton des droits notablement supérieurs à ceux qui existent actuellement ; ces droits vont de 10 à 30 0/0. Or, la commission a voté des taxes allant de 30 à 60 0/0. Cette majoration est excessive ; toutes les industries
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- françaises qui emploient les filés coton en souffriraient De plus, la Suisse et l’Allemagne, nos concurrentes, ont des droits infiniment plus faibles.
- Même observation pour les droits votés sur les dentelles de ^aint-Gall. L’émotion, en Suisse, est considérable et peut évidemment nous paraître disproportionnée avec les intérêts en jeu. Il n’en faut pas moins tenir compte.
- Le ministre du commerce et de l’industrie conclut en demandant à la commission d’examiner à nouveau les majorations qu’elle a votées, majorations qui, à son avis, dépassent le but.
- Une question incidente a été soulevée par M. Bourgeois, à propos des surtaxes d’entrepôt arrêtées par la commission. Il signale surtout la surtaxe sur les laines d’Australie, qui viendrait annuler les résultats de l’exemption de la laine.
- M. J. Roche a répondu qu’en effet la question est très grave et qu’il attend de connaître le rapport et les taxes arrêtées pour se prononcer.
- Nous nous prononcerons, nous, contre tout semblant de duplicité, où l’on donne d’une main pour retirer de l’autre ; il est entendu, en principe, que les laines seront exemptes : aucune manœuvre indirecte ne doit détruire l’effet de cette convention.
- F. GOUILLON.
- consultation technique
- Sur un brevet de MM. ABEL HENRY et Cie
- TEINTURIERS
- A SAVOWli RFS. PRÈS BAR-LE-DUC
- Relative à la teinture du coton
- En NOIR D’ANILINE
- Ce mémoire a été publié à propos d’un procès actuellement pendant, par lequel : MM. Abel Henry et Cie, poursuivent en contrefaçon MM. Marchai Falck et Cie, teinturiers à Troyes.
- Voici d’abord, le
- BREVET ABEL HENRY ET Cie DU 3 SEPTEMBRE 1886
- N°178.327
- Procédé pour teinture en noir fixé, inver-dissable, ne dégorgeant pas sur le blanc
- 1° Débouillir le coton 12 heures en chaudière close à 2° Baumé à la soude. Sécher à fond et lentement à 40° centigrades. Laisser refroidir.
- Premier Mordançage pour traiter 900 Ml. de matière (coton, etc).
- 1er Bain
- 8 kil. Chlorate de potasse.
- 14 — Ammoniaque en poudre.
- 14 — Sulfate de cuivre.
- Dissoudre ces trois matières dans 100 litres d’eau bouillante ; puis, après dissolution, y ajouter 14 kilogr. Nitrate de fer 48° Baumé dans 160 à 200 litres d’eau froide, selon l’intensité que l’on veut obtenir. Laisser ce bain en bac fermé jusqu’au moment de s’en servir.
- 2« Bain
- 24 litres Huile d’aniline.
- 24 — Acide muriatique.
- Remuer et laisser en contact un quart d’heure, puis verser 24 litres d’eau froide, et ajouter à ce mélange 4 kilogr. Acide tartrique dicsous dans 100 à 120 litres d'eau bouillante, selon aussi l’intensité que l’on veut obtenir.
- Les bains n°* 1 et 2 sont tenus séparés jusqu’au moment de s’en servir.
- MODE D’EMPLOI
- Faire préparer, dans une ou plusieurs terrines un premier bain, que les teinturiers appellent généralement « une avance, » composé moitié du bain n° 1 et moitié du bain n° 2. Mélanger et agiter fortement, y plonger de suite une petite quantité de coton filé, par exemple 1 kilogr., fouler suffisamment, tordre quatre ou six fois très fort et secouer deux fois sur un chevillon qui doit être gros et large, ceci dans l’intérêt de la répartition égale du bain sur tout le matteau de coton.
- On remplace ensuite chaque kilogramme de coton sortant par un nouveau kilogramme, mais avant il faut renourrir le premier bain de la terrine avec un demi-litre d’un bain contenant 2/6 de litre du bain n° 1 et 1 /6 de litre du bain n° 2. Cette addition régulière et continue d’un 1/2 litre de bain n’a pour but que I de maintenir constante la quantité prise par la première avance. Chaque fois que l’on remet du bain et du coton, il faut agiter vigoureusement le contenu des terrines.
- Etendre sur les perches d’un séchoir ventilateur à mesure que le coton sort de ces terrines, maintenir à 35» centigrades, pas plus, en évitant l’action de l’air et du soleil. A la sortie du coton du séchoir ventilateur, il faut l’ouvrir et le retourner, et le porter rapidement dans un séchoir obscur chauffé à 30° centigrades maximum ; maintenir la chaleur sans l’augmenter, retourner le coton qu’on peut sortir le lendemain matin, b la condition qu’il soit bien sec.
- Deuxième Mordançage
- Dissoudre dans 1200 à 1400 litres d’eau bouillante 60 kilogr. bichromate de potasse, auxquels on ajoute :
- 12 kilogr. Acide sulfurique, versé progressivement.
- Plonger le coton dans ce bain bouillant, tordre peu fortement, étendre, laisser reposer deux heures à l’ombre en ayant soin de le retourner plusieurs fois.
- Laver très fort et sécher.
- Si l’on veut rendre le coton plus souple pour le travail, on peut, mais c’est facultatif,
- l’adoucir par un bain de 2 kil. 500 d’huile et
- 2 kil. 500 de savon, que l’on mêle ensemble dans 80 litres d’eau bouillante, et l’on a un bain qui suffit pour adoucir 150 kil. de coton pris après lavage, c’est-à-dire avant de les sécher.
- En réiumé, après avoir décrit notre invention, nous revendiquons comme notre propriété entière et exclusive, pendant toute la durée du présent brevet :
- Un procédé de teinture pour produire du noir fixé, inverdissable et ne dégorgeant pas sur le blanc, procédé composé d’un premier et d’un deuxième mordançage.
- Le tout comme il a été expliqué en substance dans la description ci-dessus.
- CERTIFICAT D’ADDITION AD BREVET N° 178.327, DU 3 SEPTEMBRE 1886 (4 janvier 1887)
- Nous avons pris un brevet d’invention pour notre nouveau procédé de teinture en noir, le
- 3 Septembre 1886, et nous avions à cette époque surtout en vue de teindre le coton. La présente demande de certificat d’addition a pour but d’étendre l’emploi de notre procédé à toutes les matières texti'es susceptibles de l’accepter : le lin, le chanvre, la jute, etc.
- Dans notre première disposition, nous avons désigné deux matières dont nous nous servons sous leurs termes techniques, parfaitement connus des teinturiers, hommes du métier dans la circonstance, mais pour plus de précision, nous ajoutons ici les termes chimiques de ces mêmes substances. Ainsi, l'ammoniaque en poudre du commerce est du Chlorhydrate d’ammoniaque et l’huile d’aniline est de l’Aniline.
- De plus, nous avons désigné comme matière colorante l’aniline seule, et pourtant nous pouvons la remplacer dans notre procédé par ses homologues : la toluidine et la xylidine.
- Par suite de ces explications, nous revendiquons par la présente addition, comme notre brevet dj 3 Septembre 1886 :
- L’emploi dans notre procédé breveté pour teindre en noir fixé, inverdissable, ne dégorgeant pas sur le blanc, des homologues de l’aniline, notamment la toluidine et la xylidine comme substitut à l’aniline même, et,déplus, nous servir de notre teinture, non-seulement pour teindre le coton, mais aussi toute autre matière textile susceptible d’accepter cette couleur : le lin, le chanvre, la jute, etc., etc.
- AVIS DE M. PERSOZ
- M. J. Persoz, consulté par MM. Marchai, Falck et Cie, a émis l’avis suivant à propos de l’affaire en instance.
- Le soussigné, Jules Persoz, chimiste, directeur de la Condition des soies et laines de Paris, membre rapporteur du Jury de la Classe 46 (Procédés chimiques de blanchiment, teinture, impression et apprêts), à l’Exposition universelle de 1889, consulté par MM. Marchai, Falck
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- etCie, de Troyes, au sujet de la validité d’un brevet et d’un certificat d’addition pris par MM. Abel Henry et Cie, pour la teinture du coton en noir d’aniline, sous le n° 178.327, aux dates respectives du 3 septembre 1886 et du A janvier 1887, après avoir étudié ces pièces, formule son opinion de la façon exposée ci-après.
- Tout d’abord, le soussigné se permet de faire remarquer qu’il se trouvait au Conservatoire des Arts-et-Métiers, préparateur du cours de chimie appliquée à la teinture et à l’impression, à l’époque où le noir d’aniline a fait son apparition dans l'industrie (1863), et qu’il n’a jamais cessé de suivre attentivement depuis lors cette question intéressante -, qu’en conséquence, il croit pouvoir répondre en parfaite connaissance de cause.
- On peut ranger en deux classes distinctes les différents procédés qui ont servi ou servent encore à la teinture en noir d’aniline, à savoir les procédés par étendage, ceux par teinture en bain plein. Les procédés par étendage, et celui de MM. Abel Henry et Cie rentre dans cette catégorie, ont été le plus anciennement employés ; ils datent de l’époque même de la découverte du noir d’aniline, et ont été indiqués par Lightfoot dans son premier brevet français du 28 janvier 1863.
- .La méthode consistait à opérer, pour la teinture des fils et des tissus, comme pour l’impression, sauf qu’on n’ajoutait pas d’épais-sissant.
- (4 suvre).
- BLANCHIMENT, CHARGE ET TEINTURE
- T~>e la. Soie tussah
- La première condition pour obtenir sur soie tussah une teinture brillante est de la bien purifier avant cette opération. On a donné à ce traitement le nom de décreusage, débouillissage, dégraissage ou dégommage. Le meilleur procédé pour dégommer les tussahs est d’employer un bain bouillant de soude ammoniacale.
- La quantité de soude ammoniacale doit être le vingtième de la soie brute ; on passe ensuite en bain de savon, et la soie perd par cette opération 25 pour 100 de son poids primitif.
- Des essais ont été laits pour recouvrer ce poids perdu, au moyen d’une charge au chlorure d’étain et au sumac ; on a obtenu une surcharge de 28 pour 100, c’est-à-dire de 3 pour 100 supérieure au poids de la soie brute. Malheureusement, la soie perd ainsi une partie de son brillant et de son toucher.
- Voici comme exemple d’application une teinture en bleu marine :
- Avant teinture, on passe deux fois au bain de chlorure d’étain à 30 degrés Baumé, puis on savonne bien ; on passe ensuite dans un
- fort bain de savon auquel on ajoute immédiatement 2 kilogrammes 1/2 d’extrait de sumac pour 5 kilogrammes de tussah ; on entre à 40 degrés; on élève lentement la température à 60 degrés, puis à 100 degrés ; on arrête l’ébullition , on manœuvre encore une demi-heure, et on ajoute la matière colorante avec une très petite quantité d’acide sulfurique ; on teint à l’échantillon, on lave et on avive à l’a-ciJe acétique.
- Lette méthode peut servir pour toutes les nuances autres que les nuances claires ; mais elle n’est pas assez avantageuse, si l’on tient compte du bon marché du tussah et du haut prix de la charge au chlorure d’étain. Elle ne peut être utilisée pour les nuances claires, car l’extrait de sumac donne un fond gris jaunâtre ; il faut donc, dans ce cas, employer le tannin, ce qui augmente encore de beaucoup le prix de la charge.
- Pour teindre les nuances claires non chargées. il faut pour le Crème, le Bleu clair, le Rose, blanchir préalablement la matière. Le tussah après le dégommage sera bien lavé, passé à la turbine et blanchi à l’eau oxygénée -, pour 5 kilogrammes de tussah, on emploie :
- 30 litres d’eau bouillante,
- 10 litres d’eau oxygénée,
- 3/A de litre de silicate de soude.
- On donne quatre tours, on ouvre le bain et on laisse reposer trois heures ; on retire, on élève la température à l’ébullition, on donne un tour et on laisse de nouveau reposer trois heures; on lave à fond, on passe au savon bouillant (2 kil. de savon de Marseille), on donne cinq tours, on passe à l’essoreuse et on avive dans un bain tiède acidulé à l’acide sulfurique -, on turbine de nouveau, on sèche et on étire.
- Pour la nuance Crème, après le blanchiment, on lave, on savonne et on turbine ; la nuance s’obtient au moyen de l’acide picri-que ou de l’Orange (Phosphine) en bain acidulé à l’acide acétique. Le Bleu clair se teint au bain de savon bouillant au moyen du bleu alcalin ; on avive en bain acidulé à l’acide aeétique à la température de 50 degrés. Le Rose se fait au bain de savon à 50 degrés avec la fuchsine-diamant ou l’éosine soluble à l’alcool ; on turbine et on avive à froid à l’acide acétique.
- L’étude spéciale de chaque nuance exigerait de trop longs développements ; voici maintenant le procédé de blanchiment pour les nuances plus foncées. Dans ce cas, afin d’économiser l'eau oxygénée qui coûte cher, on emploie le permanganate de potasse. Après savonnage, la matière bien lavée et turbinée est passée au bain de permanganate-à la température de 30 degrés ; pour 5 kilogrammes de tussah, on emploie 250 grammes de permanganate ; on élève la température à 50 degrés; le tussah prend alors une teinte brun foncé qui disparaît immédiatement dès qu’on
- le passe en eau bouillante additionnée de A à 5 litres d’acide sulfurique. Ainsi blanchi, le tussah a une teinte qui varie du Crème foncé au Chamois, et convient très bien pour les nuances Saumon, Vert clair, Or, etc.
- On teint la nuance Saumon en bain savonneux de dégommage au moyen de l’Orange G additionnée d’un peu de fuschine-diamant ; l’Or s’obtient au moyen de la Citronine O et de l’Orange G; le Vert clair au moyen du Vert malachite et du Jaune de naphtol S. Après teinture, il faudra toujours bien laver et aviver à l’acide acétique (1).
- Rappelons aussi que M. Moyret a indiqué le procédé suivant pour la teinture en noir de la soie de tussah. Débouillir avec une solution faible de soude caustique, mordancer au nitrate basique de fer, passer en soude caustique faible, teindre en bleu avec le prussiate jaune, passer en extrait faible de châtaignier, mordancer au pyrolignite de fer, répéter ces deux derniers bains, aviver à l’huile et à l’acide. Selon les proportions relatives de pyrolignite et de rouille, on obtient des noirs bleus ou rouges.
- EMPLOI DES CHROMATES
- en teinture (Suite)
- Sur laine, c’est l’un des meilleurs mordants dont le teinturier puisse disposer. Le mordançage se fait au bouillon dans un bain contenant 3 p. c. du poids de laine en bichromate et 1 p. c. d’acide sulfurique ; on lave ensuite; la laine est colorée en jaune; un lavage prolongé enlève le bichromate. La lumière, en agissant sur la laine mordancée au chrome, la colore en vert par suite de la réduction du sel en sesquioxyde. Il est nécessaire d’éviter cet effet si l’on veut obtenir une teinture égale. Dans le bain de teinture, il se produit d’abord une décomposition qui fixe l’oxyde de chrome sur la laine, puis il se forme, entre cet oxyde et la matière colorante, une laque qui colore la fibre. Ces laques peuvent d’ailleurs être produites directement par action mutuelle de leurs composants en dehors de la présence de la fibre.
- L’addition d’acide sulfurique en bain de bichromate, une partie pour trois de bichromate, augmente le pouvoir du mordant et donne lieu à des teintures plus nourries. Celle de tartre n’aurait que peu d’effet.
- La quantité de mordant absorbée par la laine varie avec le degré de concentration du bain-, elle est proportionnelle à la durée et à la température du mordançage. Four ce qui regarde le degré de concentration,.la proportion de 3 p. c. ne doit pas être dépassée, sans quoi la teinture est inégale; une quantité de 12 p. c. empêche la teinture, une quantité supérieure en présence de l’acide sulfurique détruit la laine.
- (1) D’après l'Industrie textile.
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- La quantité de bichromate fixé sur la laine avec une solution à 3 p. c. est de 1/2, soit 1 p. c. du poids de la laine; ell est de 1/2, 1/3, 1/4, 1/6 quand on emploie 1, 3, 6. 12 p.c. de bichromate. Elle est de 2/5, 1/3 pour 3 et 6 p. c. avec addition de 1 et 2 p. c. d’acide sulfurique (Kay et Bostow). 11 n’y a donc que le tiers du mordant de fixé, si l’on mordance, comme c’est l’habitude, avec 3 p. c., et la meilleure façon de monter les bains de mordançage serait de n’ajouter au bain précédent, pour nouveau mordançage, que juste la quantité de sel équivalente à celle absorbée par la quantité d’acide sulfurique suffisante pour reconvertir en bichromate le chromate qui s’est formé. On éviterait ainsi de perdre une grande quantité de bichromate, comme cela arrive dans la plupart des ateliers
- Le mordançage au bichromate est employé spécialement pour la teinture de la laine à l’alizarine pour bruns, au campêche pour noirs, quercitron pour jaunes, au bois jaune ei à la gaude pour vieil or, au fustet, à la graine d’Avignon pour brun rouge, au bois rouge, jaune et campêche pour marrons, aux bois rouge, santal et similaires pour bordeaux. N’oublions pas son emploi comme agent de bruniture.
- On a proposé, pour le remplacer, différentes préparations présentant des avantages spéciaux, notamment pour l’obtention de nuances pures à l’alizarine, et qui sont consumées principalement par une dissolution de chromate de sesquioxyde de chrome dans l acide azotique; mais c'est toujours le bichromate qui sert de base à ce mordant.
- Sur soie, le bichromate est employé en deuxième bain pour fixer les marrons chargés et grand teint au cachou et pour les noirs au campêche chromatés.
- En dehors de ses applications à la teinture, il sert pour la fabrication du violet et du vert d’aniline, de l’alizarine artificielle. La gélatine additionnée d'un peu de bichromate etexposée à la lumière devient insoluble, c’est là la base de la photographie au charbon. 11 sert au blanchiment des huiles et comme source d’oxygène.
- Enfin, le bichromate sert à préparer un certain nombre de couleurs employées en impression ou dans la peinture à l’huile, tels sont le jaune, l’orange et le rouge de chrome ou chromate de plomb, le jaune d’outre-mer ou chromate de baryum.
- Le vert Guignot employé en peinture, en impreèsion et pour colorer le verre, se fabrique par décomposition du bichromate au moyen de l’acide borique ; c’est une couleur inaltérable à l’air, qui conserve sa nuance à la lumière artificielle et qui n’offre pas, comme les verts arsénicaux, l’incouvénient d’être vénéneux.
- Depuis quelques années, le bichromate de soude, dont la production et l’emploi étaient peu considérables, a pris une grande impor-
- tance, car il offre l’avantage, ayant un poids moléculaire moindre que le bichromate de potasse de produire le même effet à dose plus faible. En plus, son prix est moins élevé. Il présente l’inconvénient d’être très déliquescent et doit être, par suite, conservé à l’abri du contact de l’air humide. Cette absorption d’humidité ne l’altère, du reste, en aucune façon, el!e en rend seulement la manipulation plus pénible.
- Le maniement des bichromates détermine quelquefois, chez les ouvriers des fabriques, de graves ulcérations des mains, des pieds et des muqueuses nasales, avec éruptions vési-copustuleuses sur les parties exposées au contact de ces produits : ces ulcères se manifestent même dans la gorge. Les bichromates occasionnent parfois des bronchites graves. Les ulcérations des muqueuses nasales vont jusqu’à amener la perforation de la cloison du nez. Ces lésions diverses n’ont pas seulement été remarquées sur les ouvriers, mais encore sur des animaux, chevaux, rats, vivant dans ces fabriques. Il faut les expliquer par le contact des parties blessées avec des eaux chargées de bichromate et couvrant le sol de l’usine.
- Les mêmes ulcérations se retrouvent chez les ouvriers des teinturiers qui manient habituellement les bichromates; mais elles ne présentent pas le même degré de gravité , elles sont relativement fréquentes chez les ouvriers travaillant au cuvelot et à la terrine, pour la teinture en noir d’aniline ou pour les bruns au cachou ; plus rares chez ceux employés à la teinture à la barque ; elles sont souvent accompagnées d’éruptions vésicopus-tuleuses, et de douleurs vives, parfois de lym-phagites ou d’adénites et de coryzas violents. Les mains en sont le siège habituel. Une fois produites, elles ne cessent que par la suspension du travail, sinon elles peuvent arriver à traverser les mains : plusieurs cas de ce genre ont été observés. La prédisposition individuelle joue d’ailleurs un grand rôle dans leur production. Elles cessent à la cessation du travail oü l’on emploie le bichromate, au repos et aux calmants ; mais elles doivent être prises à leurs débuts, car ce sont des ulcères rongeants, qui peuvent amener de véritables infirmités, telles que les ankylosés des articulations des doigts.
- D'autre part, on se servira avec avantage de machines pour les cas de teinture où le maniement du bichromate est sujet à amener des complications morbides, principalement quand on travaille en bichromate à chaud et en présence d’un acide, comme c’est le cas pour la teinture du coton en noir d’aiinine.
- PROCÉDÉS DIVERS
- Violet alcalin
- Le nouveau produit que la « Badische anilin
- and Soda-Fabrik » offre sous le nom de violet alcalin est desiiné à la laine, en combinaison avec le campêche; il permet d’obtenir les bleus foncés que le campêche donne ternes et de mauvais teint, et que les couleurs d’aniline seules, produisent ordinairement trop maigres.
- Voici un exemple de cette combinaison :
- Les proportions pour produire la nuance de cet échantillon sont, pour 100 kil. de laine :
- Extrait de campêche......... lk 500
- Violet alcalin................ 1 »
- Elles peuvent varier en plus ou en moins; on obtient un gros bleu (moins foncé), avec :
- Extrait..................... 1 kil.
- Violet...................... 1 kil.
- Et des teintes plus foncées avec les dosages suivants, par exemple :
- Extrait.. 3 kil. — Violet.. 1*750 Extrait.. 6 kil. — Violet.. 2 500
- Voici le procédé d’application :
- Mordancer deux heures au bouillon avec :
- Bichromate................ 3 kil.
- Tartre.................... 2k500
- Ou, pour remplacer le tartre :
- Acide sulfurique.......... 500 gr.
- Rincer sur mordant, et teindre en bain frais, au bouillon, avec l’un des dosages indiqués d’extrait de campêche et de violet alcalin.
- Les deux colorants sont mis ensemble dans le même bain, et l’on teint sans addition d’acide ni de mordmt quelconque.
- Le violet doit être dissous à l’eau bouillante avant d’êire versé dans le bain de teinture.
- L’intérêt du procédé est que la teinture se fait dans le mélange des deux colorants, au lieu d’avoir à donner un pied au baiD, puis un remontage au violet.
- Jaune pour laine
- Cette couleur nouvellement présentée à la consommation par la même fabrique que la précédente, paraît appelée à jouer un rôle important dans les mélanges avec les couleurs d’alizarine, dont elle semble partager les propriétés, et peut se substituer au bois jaune dans beaucoup de ses applications.
- Sa couleur propre est celle de l’échantillon ci-joint :
- Cet échantillon correspond à la formule :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Jaune pour laine (en pâte) 5 0/0
- Sulfate de s^ude......... 10 —
- Acide sulfurique........ 5 —
- Entrer à tiède et porter graduellement au bouillon ; lever et rincer.
- La teinte est un peu plus jaune avec :
- Jaune < n pâte............... 5 0/0
- Alun......................... 6 —
- Acide oxalique............... 3 —
- Elle porte davantage au fauve, avec :
- Même colorant................ 5 0/0
- Bi-chromate.................. 3 —
- Tartre.................... 2,5 0/0
- En conservant les mêmes proportions de bi-cbronute et de tartre, et augmentant la dose de colorant, qui peut être portée au double, on a des tons graduellement plus élevés.
- Pour les mélanges avec les couleurs d’ali-zarine, il faut mordancpr a part, comme il est d’usage avec ces couleurs, à l’aide du chrome, soit les proportions ci-dessous :
- Bi-chromate, 3 0/0 — Tartre, 2.5 0/0
- On mordance une heure et demie à 95 degrés ; on rince et, si on en a le temps, on laisse les laines ou lainages se reposer jusqu’au lendemain.
- On délaie les couleurs dans 25 fois leur poids d’eau, en y ajoutant un demi-litre d’acide acétique par kilo de couleur • on pa.;se au tamis et on ajoute ces colorants au bain, dans lequel on entre à 50-60 degrés pour arriver peu à peu au bouillon, qu’on maintient une heure à une heure et demie, suivant la nuance à produire.
- Voici quelques exemples de ces mélanges, les proportions étant pour 100 kil. de fils ou tissus.
- Fauve
- Jaune pour laine..........
- Brun d’anthracène W.......
- Orange d’alizarine W......
- Marron rouge
- Jaune.....................
- Rrun W ...................
- Orange W .................
- Marron-brun.
- Jaune.....................
- Brun W...................
- Chocolat.
- Jaune.....................
- Céruléine S W (pâte)......
- Brun d’anthracène W......
- Loutre.
- Jaune ....................
- Céruléine SW..............
- Brun W....................
- Bronze.
- Jaune..................
- Bleu d’alizarine S W (pâte).
- Bleu-noir foncé.
- Jaune........................ 5 kil.
- Bleu SW..................... 10 —
- Noir-noir.
- Noir d’alizarine S R W (pâte) 25 kil.
- Jaune pour laine............ 1 —
- (A continuer).
- Toutes ces formules donnent des bons teints, applicables notamment à la draperie et aux tapisseries.
- Noirs-Diamine
- Nous avons annoncé, dans notre précédent i uméro, les nouvelles marques de ces noirs, créées par la « Manufacture lyonnaise de couleurs d’alinine », et dont les reflets sont plus blpus (surtout à la lumière artificielle) que la première marque de la même maison : R O.
- Ce sont :
- Le Noir-diamine B O.
- Le Noir bleu diamine E.
- Tous ces noirs sont destinés au coton et teignent directement en ajoutant au bain :
- Sulfate de soude............ 15 0/0
- Carbonate de soude (crist.) 5 —
- ou, du reste, tout autre produit alcalin.
- Pour toutes ces marquea, et chacune avec leur reflet spécial, on obtient des teintes très voisines du noir, avec :
- Colorant...................... 4 0/0
- Des gris moyens, avec :
- Colorant.................. 10/0
- Des gris demi-clairs, avec :
- Colorant.................... 1/4 0/0
- En combinaison avec les autres couleurs diamine, azoïques, ou de benzidine, on obtient toute une série de nuances, que l’on peut varier à volonté.
- Les fabricants les proposent aussi comme fond pour bleus de cuve ;
- Et pour pièter le noir d'aniline par oxydation, mais en recommandant de préférence, pour cette destination la première marque : R O.
- Les mélange* coton teints sur bains alcalins laissent la laine ou la soie d’un gris très faible, qui peuvent ensuite se teindre sur bain acide.
- Apprêt des t^sus blancs de coton.
- Voici quelques formules données par un journal allemand, et qui, d’ailleurs, rentrent dans le type général :
- (Nous avons donné une série de ces recettes applicables aux blancs et couleurs et avec effets variés suivant destinations, dans nos deux premières années : 1888 et 1889).
- Pour 300 litres d’apprêt, on emploie :
- Fécule................... 15 kil.
- Dextrine................. 12,5 —
- Sulfate de magnésie...... 12,5 —
- Borax.................... 500 gr.
- Soude................... 250 —
- Bleu d’outremer......... 7,5—
- Autre composition plus garnissante :
- Fécule.................. 12,5 kil.
- Dextrine................. 10 —
- Terre de pipe............. 10 —
- Sulfate de megnésie..... 10 —
- Borax................... 1 —
- Soude................... 0,250 gr.
- Glycérine............... 1/2 lit.
- Bleu outremer........... 7 gr. 5
- Autre composition chargée :
- Fécule.................. 15 kil.
- Amidon de froment....... 2,500 —
- Dextrine................ 12,500 —
- Terre de pipe.......... 20 —
- Sulfate de magnésie..... 10 —
- Borax................... 0,500 gr.
- Glycérine............... 1/2 lit.
- Bleu d’outremer........... 7 gr. 5
- Préparation améliorée de l'eau de Javelle
- On recommande l’emploi du bicarbonate de soude en excès de préférence à celui de la soude pour la décomposition de chlorure de chaux, en vue de la préparation en grand de l’eau de javelle.
- 11 se produit un précipité cristallin très fin de carbonate de chaux, dont il est très facile de séparer par décantation la liqueur claire surnageante, tandis qu’avec la soude le mélange forme une espèce d’émulsion se déposant difficilement. En outre, un léger excès de bicarbonate de soude dans le liquide décolorant n’est nullement nuisible.
- Cette eau de javelle blanchit parfaitement et en fort peu de temps toute espèce de tissus de lin et de colon blanC3 ou écrus.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teiuturicr-Dégraisseur
- J’ai dit en parlant de l’installation des tapis, que leur usage ne pouvait être entièrement supprimé malgré l’adoption des tambours d’apprêt ; mais en possédant ces dernières machines, on en limite considérablement l’emploi, et on peut se dispenser de l’encombrant tapis tournant. Quelques tapis volants remplissent alors complètement le but, et lorsqu’on ne s’en srit pas, on les remise dans un coin où ils n’embarrassent pas.
- Pour la construction des tapis et pour les épingles à employer, je renvoie à l’article spécial que j'ai publié sur la description du matériel (1888, p. 143 et 149).
- Apprêt aux métiers
- J’ai donné aussi assez de détails sur l’installation des métiers utilisables en chiffonnage, pour que leur manœuvre soit déjà suffisamment comprise (1888, p. 134 et 142).
- 3k 500 1 » » 400
- 2k 500 1 500 3 »
- 5 kil.
- 5 —
- 3 kil.
- 1 k. 500 gr. 3 kil.
- 5 kil.
- 5 —
- 5 —
- 5 kil.
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- LA REVUE DE TA TEINTURE
- Nous avons vu les différents genres de métiers, et notamment les métiers brisés pour apprêts souples, sur lesquels j’ai dit que nous n'aurions pas à revenir.
- Ce sont les métiers à pinces (dits de Saint-Quentin) que nous avons considérés comme les plus satisfaisants, et c'est sur ceux-ci que se rapporte le procédé opératoire qui suit ; il y a peu de modifications à faire, du reste, pour l’adaptation aux autres genres de métiers.
- Voici comment on opère :
- Les jupes de robe s’apprêtent en longueur lorsqu’elles sont décousues et bâties par largeurs, c’est-à-dire les lés les uns au bout des autres ; ou apprêtées en largeur quand la jupe est toute montée, défronc^e à la ceinture et l’ourlet du bas ouvert ; cependant on peut à la rigueur laisser un ourlet ou un faux-ourlet.
- On mouille la jupe; si elle est défaite, les largeurs sont bâties les unes au bout des autres (aujourd’hui que les jupes sont taillées en pointes, ce travail devient bien difficile). On prend la lisière que l’on pique bien à fil droit sur les picots de la partie fixe des bâtis du métier, après, naturellement, que les parties à charnières aient été ouvertes ; puis, avec une brosse, on fait pénétrer l’étoffe sur les picots, et l’on abaisse la partie articulée à charnières qui correspond ; on tourne la poignée de la clé, qui maintient cette machine fermée, et on continue ainsi tout le long de l’étoffe.
- L’opération se termine de même de l’autre côté du métier, parallèle au premier.
- Une amorce ayant été cousue à chaque extrémité, on la prend à son tour dans une pièce mobile qui suit toutes les longueurs. On la fixe où l’on veut l’arrêter, et c’est cette pièce qui s’ouvre aussi et prend l’amorce pour dresser l’étoffe et l'empêcher de décrire une courbe comme cela aurait lieu si elle était tendue dans un seul sens.
- Alors, par le moyen des longues vis des extrémités, on fait écarter les barres du métier bien uniformément jusqu’à ce que les largeurs soient suffisamment tendues. On dresse ensuite en tirant les amorces des deux bouts de la pièce prises dans le petit bâti en travers.
- De cette façon, l’étoffe étant tendue dans tous les sens, il ne reste qu’à la sécher en faisant voyager le réchaud en-dessous, sur sa petite voie ferrée, et en le roulant très lentement.
- L’étoffe sèche est enfin enlevée et pliée, puis mise en presse s’il s’agit de tissus lisses.
- L’apprêt des corsages (et aussi des jupes en lés en biais) est très difficile ; il faut coudre autour et assez solidement des morceaux d’étoffes, de manière à « refaire la pièce », que l’on tend et que l’on sèche de la même manière que les morceaux ayant leurs deux lisières.
- On pourrait faire ces derniers au métier, et les morceaux irréguliers du corsage, au colleur ou au cylindre à feutre, mais l’aspect de l’apprêt n’est pas le même, par ces moyens diffé-
- rents. et il faut employer exclusivement l’un ou l’autre.
- Aussi les métiers sont-ils devenus impossibles pour les robes, qui ne sont plus en lés carrés, mais on s’en sert encore avantageusement pour les grands rideaux, les tapis de table, les dessus de lit, les châles, et toutes pièces carrées (ou rectangulaires). C’est même le meilleur procédé pour leur conserver leur rectitude et pour corriger le rétrécissement.
- Apprêt des petits rideaux
- En raison de ceu avantages, les métiers ont trouvé une nouvelle application dans l’apprêt des rideaux blancs de vitrages; c’est-à-dire des petits rideaux de mousseline et de guipure.
- 11 se fait des petits métiers légers d’une longueur de 3 mètres au plus, sur 80 à 90 centimètres de largeur ; ils se placent sur deux tréteaux et peuvent se transporter à volonté.
- Les rideaux étant enduits d’empois, et encore humides, sont montés sur ces métiers ; ils sont tendus en largeur et en longueur, avec toute l’uniformité que permet ce genre d’appareil : puis le métier portant son rideau est enlevé et porté dans une étuve-séchoir, plus ou moins chaude (préférablement de 60 à 75 degrés).
- On pique ensuite un autre rideau sur un autre métier, qu’on porte à son tour au séchoir.
- Avec quatre seulement de ces métiers, et une étuve bien chauffée, on peut sortir le premier lorsqu’on apporte le quatrième, détacher le rideau sec qu’on remplace par un humide, et continuer ainsi le travail sans interruption.
- Il est bien évident qne l’étuve n’est pas absolument indispensable -, on peut laisser la sèche se faire dans l’atelier même, mais alors elle est beaucoup plus lente, et, à moins d’avoir un grand nombre de métiers, le travail n’est pas continu.
- Ce procédé d’apprêt pour les rideaux de vitrage, donne des résultats parfaits; il n’y a rien de mieux à employer : les broderies ne sont pas écrasées, le point de guipure garde sa rondeur, les rideaux conservent leur forme parfaitement droite et leur rétrécissement est évité.
- Apprêt a la Presse
- Tous les lainages unis et certaines soieries, après avoir été épinglés au tapis, ou apprêtés au métier, doivent encore passer à la presse, afin de donner le brillant que l’étoffe n’a pas acquis par l’emploi de ces deux moyens.
- Les presses de différents systèmes et les cartons ont été décrits au chapitre du matériel (1888, p. 150).
- Voici pour leur emploi :
- Sur une perche ou une cheville, ou encore sur un tréteau, se trouvent les étoffes sortant des tapis ou des métiers et devant être mises en presse.
- Deux personnes sont habituellement employées à mettre en cartons, mais une seule peut suffire, avec plus de peine et de temps, nécessairement.
- On place un carton sur une table qui a à peu près les mesures du carton. (Les dimensions les plus usuelles des cartons sont 85 sur 65 cm.)
- On dispose une largeur d’étoffe pliée en deux dans le sens de la longueur, de façon que les lisières soient l’une sur l’autre ; c’est ce que l’on nomme : dosser un tissu. Ce morceau dossé est posé sur le premier carton, placé lui-même sur la table, comme nous l’avons vu.
- L’un des bouts doit arriver au bord du carton, et on laisse retomber l’autre ; on recouvre alors avec le deuxième carton, on ramène dessus la partie pendante de l'étoffe qu’on recouvre d’un troisième carton, et ainsi de suite jusqu’au bout du coupon.
- L’opération se renouvelle semblable pour tous les autres largeurs ou morceaux qu’on superpose sur les premiers déjà placés sur la table, de façon à établir une pile d’étoffes et de cartons.
- Tout cela va bien quand on a affaire à des rideaux et autres pièces de formes régulières, mais lorsqu’on arrive aux vêtements défaits, aux morceaux de corsage, cela devient plus compliqué.
- Pour ces morceaux, on en accouple deux pareils l’un sur l’autre, et toujours l’endroit en dehors. Dans un corsage, par exemple, il y a nécessairement deux morceaux semblables, excepté le dos, que l’on plie par le milieu, ou que l’on met simple, à volonté. Les lés de jupes en pointe se réunissent facilement deux à deux.
- Pour obtenir une pression régulière, il est essentiel de remplir les côtés vides des cartons avec des feuilles de papier épais, pliées en quatre ou en huit. (Ce papier sert indéfiniment pour toutes les pressées). Quand on a placé les morceaux irréguliers, tels que ceux de corsage, sur le carton, en perdant le moins de place possible, on remplit les vides avec du papier, on recouvre cet assemblage d’une feuille de carton, et on passe ensuite aux autres.
- On encarte toujours dans le sens de la largeur, comme sont les coupons un peu longs et plusieurs fois repliés.
- Afin d'éviter les erreurs, on met en cartons tout le même lot d’étoffes, avant d’en commencer un autre au-dessus ; on encarte une autre partie de couleur différente, et si l’on a peu de variétés de couleurs, on alterne avec des étoffes de natures diverses, comme mérinos, satir.s de Chine, etc. Enfin, on peut marquer les séparations en mettant deux cartons entre chaque partie.
- Une fois toutes les étoffes encartées, on porte la pressée sur le plateau inférieur de la presse, où on l’y place bien carrément. On
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- recouvre la pile avec une planche épaisse qui a au moins les dimensions des cartons. (Ces planches sont faites avec deux ou trois morceaux de madriers assemblés à rainures, avec bouts en chêne). Sur cette planche, on empile deux, quatre et même six plateaux ou carrés en chêne, bien égaux.
- On serre enfin la vis de l’appareil jusqu’à ce que le plateau supérieur vienne appuyer sur toute la pressée, et l’on force le plus possible , sans cependant s’épuiser en efforts, comme on le voit faire souvent.
- Il n’y a pas besoin d’une pression énorme, et un quart de tour de plus qu’on donne à la vis, en s’essoufflant beaucoup, ne change pas grarid’chose.
- Quand on veut un brillant glacé, comme sur les damas de laine ou autres, on fait chauffer des plaques de fonte, que Ton place entre deux feuilles de tôle, parmi les cartons, de distance en distance. (La chaleur à leur donner est à peu près celle du fer à repasser employé pour lingerie sèche). On presse alors aussi fortement que possible.
- Pour toute pressée, une pression de 4 à 5 heures suffit ; davantage ne nuit pas, et généralement on laisse en presse pendant une nuit.
- Le lendemain matin, on dépresse et on décarte, et ce n’est fini que pour les morceaux n’ayant pas dépassé les dimensions du carton, mais ceux qui ont dû se replier entre plusieurs cartons, n’ont pas été pressés sur les plis sortant des cartons.
- 11 faut donc encarter de nouveau ces coupons en dérangeant la place des plis, de façon qu’ils soient cette fois en pleins cartons, et Ton recommence une nouvelle pressée.
- En se servant de la presse hydraulique, le travail est le même, sauf pour le fonctionnement de la presse elle-même ; mais il faut craindre, avec cette machine, de donner quelquefois un brillant glacé et ciré.
- J’ai indiqué au chapitre du matériel, le choix des cartons suivant la nature des étoffes -, une même pressée peut contenir des étoffes en Cartons cylindrés et en mats.
- Si le travail de la presse est long, beaucoup trop long même, il faut reconnaître qu'il donne un très bel apprêt tant à l’œil qu’au toucher, mais aussi très susceptible à l’action de l’eau.
- Maurice GUÉDRON
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- de Mulhouse
- TRAVAUX DU COMITÉ DE CHIMIE
- Séance du 11 février 1891
- M. Scheurer-Kestner envoie un mémoire sur la constitution de l’huile pour rouge turc. Malgré les nombreux travaux parus sur ce sujet,
- la constitution des huiles pour rouge n’a pas encore été éclaircie d’une manière définitive. C’est pourquoi l’auteur a repris l’examen de cette question, et il communique aujourd’hui la première partie de ses recherches, qu’il se réserve de continuer.
- Par l’action d’une partie d’acide sulfurique sur trois parties d’huile do ricin, à froid, on obtient une huile pour rouge, qui est constituée, pour les deux tiers, d’acide sulforicino-léique hydraté soluble dans l’eau, et pour un tiers d’un acide gras liquide, insoluble dans l’eau , mais soluble dans une dissolution aqueuse du premier. L’acide sulforicinoléique est beaucoup plus soluble qu’on ne le croyait jusqu’à présent ; il n’est nullement attaqué par l’eau froide et ne se décompose que par l’action de l’eau bouillante ou des acides.
- Au point de vue de l’application pratique, M. Scheurer-Kestner a constaté que l’acide sulforicinoléique donne au rose à l’alizarine l’avivage jaunâtre, tandis que l’huile insoluble lui donne l’avivage carminé.
- Le comité demande l’impression au Bulletin de cet intéressant travail.
- M. Schæffer présente de la part de M. Henri Schaeffer, à Lowel, une note sur l’application d’une nouvelle matière colorante brune, Tes-saïenne, qui résulte de l’action de Thydrosul-fite de soude sur la dinitrosorésorcine, et qui se fixe à l’acétate de chrome.
- Ce travail est renvoyé à l’examen de M. Binder.
- M. Hochstetter offre au comité une brochure sur « l’attaque du plomb par l’acide sulfurique et de l’action protectrice de certaines impuretés, telles que le cuivre et l’antimoine *». — Des remerciements sont adressés à l’auteur.
- M. Hochstetter signale le fait important que le plomb parfaitement pur s'attaque très rapidement par l’acide sulfurique à chaud, mais qu il devient tout-à-fait inattaquable quand il contient environ 0,1 à 0,2 0/0 de cuivre.
- MM. Favre et Braun appellent l’attention du comité sur « l’indigo purifié », qui donne d’excellents résultats quand on l’emploie en cuve en mélangé ?vec Tindophénol.
- M. Nœlting présente les. mémoires sur les dérivés du tnphénylméthane, dont il avait donné un résumé à une des séances précédentes. — L° comité en demande l’impression.
- M. Lunge envoie au comité des tirages à part de plusieurs de ses travaux, entr’autres un rapport sur les progrès de la grande industrie chimique pendant Tannée 1890. — Le comité lui en exprime ses remerciements.
- APPLICATION
- DU SULFURE DE MANGANÈSE COMME COULEUR PLASTIQUE (1)
- Par U. Ph. de CLERHOKT
- Je propose d’employer le sulfure de manganèse vert déshydraté comme matière colorante. Ce corps, qu’on obtient si facilement avec les résidus de manganèse, leur donnerait ainsi une valeur que souvent ils n’ont pas.
- Voici les essais que j’ai faits jusqu’à ce jour dans ce sens et qui m’ont donné des résultats favorables.
- Aussitôt que j’ai ru publié avec M. Guiotla note sur le sulfure de manganèse (voir Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, tome LXXX1V, page 653, séance du 2 avril 1877), j’ai cherché à appliquer ce sulfure à la peinture; voulant circonscrire mes efforts, je n’en ai cherché que l’application aux papiers peints.
- Il m’a semblé de prime-abord que son emploi pour les toiles peintes rencontrerait quelques obstacles à cause de la cherté du mordant d’albumine qu’il serait nécessaire d’employer.
- Je relaierai ici les deux séries d’essais qui ont été faits; les premiers se rapportent à la préparation du sulfure et les seconds à son application industrielle.
- 1° Le sulfure de manganèse, qui se produit lorsqu’on verse du sulfure d’ammoniaque dans du chlorure de manganèse, est couleur chair -, à la longue ou à l’ébullition, il passe au vert. Si on filtre ce sulfure vert, qu’on le lave et qu’on le sèche, on obtient une poudre verte des plus instables, s’oxydant à l’air avec la plus grande facilité à la température ordinaire et surtout à 100".
- J’ai donc cherché à le rendre inaltérable et stable ; j’ai atteint ce but en enlevant l’eau d’hydratation au sulfure vert-, à cet effet,je le chauffe dans un courant de gaz hydrogène sulfuré, ou acide carbonique ammoniac, à une température modérée. J’opérais généralement en mettant le sulfure lavé et rapidement comprimé dans un tube de terre cuite chauffé sur une grille à analyse -, au bout de peu de temps, l’opération était achevée ; je laissais refroidir le tube en laissant passer le gaz, et, apres refroidissement, je défournais le sulfure vett qui était devenu stable et inaltérable à l’air. Le sulfure couleur chair donne les mêmes résultats que le sulfure vert ; toutefois il m’a paru préférable, sous le rapport de la qualité du produit, de faire passer, au moyen de l’ébullition, le sulfure du rose au vert avant de calciner.
- C’est en suivant ce procédé que j’ai pu préparer plusieurs kilogrammes de sulfure vert qui ont servi à divers essais. Le gaz dont je faisais usage de préférence et aussi à cause de
- (1) Communiqué à la Société Industrielle de j Mulhouse.
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- son bas prix de revient, était l’acide carbonique.
- Je ne doute pas qu’entre des mains habiles ce procédé ne puisse devenir facilement industriel .
- 2° M. Ivan Zuber, à Rixheim, en Alsace, a bien voulu faire des essais sur papier peint avec le produit que je lui avais adressé. Le vert se pulvérise bien, résiste à la lumière solaire sans s’altérer, et, appliqué sur papier, il donne des nuances couleur feuille morte. M. Zuber a fait préparer plusieurs rouleaux de beau papier peint avec le vert et avec des mélanges de vert et de craie de Meudon.
- Je pense aussi qu’il serait facile de faire usage de ce vert pour la peinture à l’huile ; les quelques essais que j’ai faits moi-même me prouvent que la couleur couvre bien et qu’elle résiste à tous les agents atmosphériques, ainsi qu’à la lumière solaire, sans allé -ration aucune.
- J’ajouterai, en terminant, que j’ai fait les essais décrits dans cette note, au laboratoire de l’Ecole polytechnique, au commencement de 1877, et que j’ai été secondé avec dé vouement, dans tout le cours de ces recherches, par M. Guiot, élève du laboratoire.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- La commission du travail. — La
- commission de la protection du travail a entendu et approuvé le rapport présenté par son rapporteur, M. Martelin , filateur à Saint-Rambert-en-Bugny (Ain). Les conclusions qu’elle a approuvées sont les suivantes :
- 1° Payement du salaire rendu obligatoire au moins deux fois par mois ; 2° interdiction de payer les salaires en nature ou en bons et jetons ; cette proposition a été adoptée grâce aux efforts de M. Favette, chef du cabinet du ministre du commerce ; 3° fixation au huitième de la partie saisissable comme de la partie cessible du salaire -, h° diminution considérable des frais de saisie-arrêt et des délais de procédure, en substituant la justice de paix au tribunal civil, les greffiers des justices de paix aux huissiers des tribunaux civils, la lettre recommandée a l’exploit d’huissier; 5° vœu énergique en faveur du développement des sociétés coopératives.
- Les séances de la commission ont ensuite été occupées par la question des bureaux de placement.
- Nous signalons aussi, comme se rapportant aux mêmes sujets, que la commission chargée de l’examen des diverses propositions ayant pour objet la protection du travail des ouvriers français contre la concurrence des ouvriers étrangers résidant en France, a repoussé le principe d’une taxe. Elle a décidé qu’il y avait lieu d’imposer aux ouvriers étrangers l’obligation d’une déclaration de séjour et d’un visa en cas de déplacement.
- —o—
- Crève des teinturiers. — Le 13
- courant, M. René Selosse, teinturier-apprê-teur de velours, à Amiens, occupant deux cents ouvriers, avait fait afficher dans ses ateliers
- un avis informant les teinturiers qu’à partir du 16 courant, l’heure ne serait plus payée que 30 centimes au lieu de 32 c. 5. La journée de onze heures de travail, qui était de 3 fr. 55, se trouvait donc abaissée à 3 fr. 30.
- Le lendemain, avant l’entrée dans les ateliers, les teinturiers ontdemandé confirmation de cette réduction. Sur la réponse affirmative qui leur a été faite, ils se sont mis en grève.
- Ils étaient au nombre de soixante-seize.
- Ce différend s’est cependant arrangé; la plus grande partie des grévistes, au nombre de quarante-deux, sontrentrés, si bien qu’avec les nouveaux embauchés tous les baquets des teintures sont au complet.
- Il en résulte que le tarif de 0 fr. 30 l’heure au lieu de 0 fr. 32 1/2 est accepté par la majorité des ouvriers. Les vingt-quatre grévistes qui n’ont pas voulu subir cette réduction ont reçu leur livret.
- Cette grève des teinturiers est ainsi terminée.
- Crèves de tisseurs. — Cent cinquante ouvriers du tissage Lung, deMoussey (Vosges), viennent de se mettre en grève, par suite d’un refus d’augmentation de 50 centimes par cent mètres de tissus. Leur demande était basée sur la mauvaise qualité du coton employé qui ralentit leur travail.
- — Les tisseuses de la filature Manchon, à Rouen, au nombre de cent cinquante environ, se sont mises en grève parce qu’on voulait diminuer les prix de leur travail. Elles ont quitté l’établissement avec calme et ne veulent reprendre le travail qu’avec la promesse que les prix actuels seront maintenus.
- —o—
- lie Protectionnisme à Lyon. —
- L’industrie lyonnaise s'est toujours montrée essentiellement libre-échangiste, m^is là aussi tout le monde n’est pas d’accord.
- Un comité a pris l’initiative d’organiser une réunion pour répondre à la campagne libre-échangiste. La réunion a eu lieu à la Bourse du Travail. Les assistants, très nombreux, appartenaient à toutes les corporations de la soierie.
- Tous les orateurs, sauf un, se sont déclarés partisans des droits protecteurs pour les tissus de soie, c’est-à-dire d’une taxe sur les tissus de soie étrangers importés en France. Ils attribuent au régime libre-échangiste la décadence qui s’est produite à Lyon depuis 1860 dans l’industrie de la soie.
- Quelques jours après, une réunion tumultueuse avait lieu à la Croix-Rousse, où les ouvriers des diverses corporations de la soierie avaient été convoqués par leurs syndicats respectifs pour discuter les tarifs douaniers. Après une contestation assez vive, les protectionnistes ont fini par rester maîtres du bureau.
- Plusieurs orateurs ont pris la parole en sens divers, et comme les protectionnistes étaient les plus nombreux dans la salle ils ont voté de nouveau l’ordre du jour qu’ils avaient déjà adopté à la réunion de la Bourse du travail.
- —o—
- Incendie causé par un alambic à benzine. — Dans notre premier numéro de l’année, nous signalions un incendie survenu pendant une distillation de benzine chez un teinturier-, et nous disions qu’un
- procès avec la Compagnie d’assurances était probable.
- Aujourd’hui, il est certain que le différend sera porté devant les tribunaux, et nous craignons bien que notre confrère succombe, devant un rapport d’expert qui nous a été communiqué et qui conclut que la distillation des benzines n’est pas un travail de teinturier en vue duquel la police d’assurances a été délivrée.
- Désormais, il sera donc nécessaire d’indiquer dans ces contrats faits avec les Compagnies, que la distillation des benzines (quand on la fait) est comprise dans les risques, mais aussi les primes payées par l’assuré seront augmentées.
- Voilà des difficultés que ne soulève pas l’emploi des clarificateurs ou filtres à benzine, et cela ajoute à l’utilité de ces appareils, en dehors des autres considérations que nous avons exposées dans notre numéro du 25 octobre 1890 (p. 147), où nous disions, notamment, qn’il n’est pas indispensable de dégraisser à fond les vieilles benzines.
- Le clar.fîcateur Henri donne un produit très convenable.
- I^es teinturiers en plumes. — Le
- banquet du syndicat de ceite corporation a eu lieu le janvier, chez Marguery; ce dîner tout intime a été très gai et très cordial.
- Peu de jours après, le 28 janvier, le syndicat avait une séance, où il a émis le vœu :
- « ... Que la chambre syndicale des fleurs et plumes veuille bien décider, dans l’intérêt commun des branches qui collaborent à cette importante industrie d’inviter, à l’avenir, les auteurs ou propriétaires des cartes de nuances adoptées ^ar elle chaque saison, à bien vouloir diminuer, aussi sensiblement qu’il est possible, le nombre des écbantiilons-types qu’elles contiennent habituellement et qui tend plutôt à la division des commandes qu’à les renforcer. »
- Sur une motion du président, le syndicat s’est constitué en une commission pour 1h révision des prix de façon insuffisamment rémunérateurs.
- Laquelle commission se divise en quatre sous-commissions, représentant bien les diverses spécialités dans la corporation :
- Sous-commission n° 1. — Couleurs sur autruche : M. Et. Siévenot, president.
- Sous-commission n° 2. — Noirs sur autruche : M. L. Conort, président.
- Sous-commission n° 3. — Blanchiment : M. Alex. Vincent, président.
- Sous-commission n° lx. —Couleurs et noirs en vracs : M. A. Cambier, piésident.
- — o—
- nécrologie. — Nous apprenons la mort de M. Philibert Julien, fondateur de la maison, actuellement : « Les fils de Ph. Julien », à Pantin.
- M. Philibert Julien était l’un des plus importants manufacturiers de cette ville, près de Paris, où il avait établi une teinturerie de soie de coton et de laine filés, depuis quelque temps dirigée par ses fils.
- Ses obsèques ont été célébrées en présence d’une foule considérable.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes )
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- LA
- 4e Année, N° 5.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- SCI E NT IA
- N EGOTIUM
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES *• »«* *891.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Consultation technique sur un brevet pour noir cl’aniline (suite).. — Des nuançages de la draperie. — Noir Villedieu.
- Procédés divers : Aladin ; Vert laine ; Jaune pour laine; Noir-Naphtol nouveau; Thiocar-min ; Imperméabilisation.
- Chronique industrielle. — L’Industrie de Bo-hain. — Note sur l’hydrotimétrie. — Teinture en chiffonnage. — La journée de travail. — Chambre syndicale de Paris. — Chambre syndicale de Lyon. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- d’Australie et du Cap seront frappées d’une surtaxe de 3,60 par J 00 kil. lorsqu’elles n’arriveront pas directement des pays de production dans les ports français.
- Or, les lois n’ont pas le pouvoir de changer les vieilles coutumes commerciales, et si un fabricant voit une opération avantageuse d’achat de laines à négocier à Londres ou à Anvers, la surtaxe d’entrepôt viendra lui annuler les bénéfices de cette opération.
- Nous espérons encore que l’indus-hie lainière ne sera pas mise en échec Par cette manœuvre de la dernière heure.
- *
- ¥ ¥
- La situation, en ce moment, s’amène dans son ensemble, avec, toujours, quelques exceptions.
- A Roubaix-Tourcoing, c’est encore ue l’indécision.
- Les collections de lainages classiques pour robes sont prêtes à peu près Partout : les fantaisies suivront inces-
- samment.
- L’année passée, on tendait à revenir
- au bouclé. Le genre est tout-à-fait en faveur maintenant : bouclé sur armures peignées, bouclé sur amazones, bouclé sur chevillottes. Il s’adapte, du reste, à merveille aux genres si variés de la fabrication de Roubaix.
- Les articles coton sont toujours d’une bonne vente, et ce qui le prouve, c’est le nombre toujours croissant des métiers à tisser ces articles.
- Actuellement, ce sont les tissus d’hiver qui vont être offerts, et pour ladite saison, les lainages sont toujours plus favorisés.
- Il y a un peu plus d’animation à Fourmies.
- La nouveauté a été bien occupée à Elbeuf pendant le mois de février ; on revient de plus en plus aux genres cardés. Les cheviots et draps de dames ont toujours un bon courant, et les draps militaires et d’administration ont présenté une grande activité.
- Sedan paraît revenir à la vie ; on sait que cette place était fort délaissée ; elle fait en ce moment des efforts heureux pour reprendre une partie de son ancienne importance.
- Le dernier bulletin de Reims est A peu près analogue à celui de la précé-1 dente quinzaine : bonnes affaires sur la laine, calmes pour les tissus; les fils en cardé fins sont les plus demandés ; les flanelles se vendent couramment; les nouveautés, molletons, cachemires et mérinos sont dans ce calme général signalé pour les tissus.
- Le marché des soies est très favorisé à Lyon ; la fabrique a conservé une activité très satisfaisante pour l’époque, et ses besoins alimentent le commerce des soies.
- * *
- En Angleterre, les dispositions générales ne sont pas satisfaisantes.
- On écrit d’Huddersfield, le 7 mars, que les affaires étaient calmes pendant la dernière semaine. On prépare de nouveaux échantillons pour la saison d’été. Les fantaisies en worsteds pour les Etats-Unis continuent à être très bien demandées.
- A Bradford, les affaires avec l’Orient ne sont pas satisfaisantes. Quant aux marchés intérieur et américain, la situation est toujours la même; on
- constaterait plutôt une légère amélioration. A Leeds, les ordres en retour pour le printemps et l’été arrivent en abondance; les tissus les plus demandés sont les worsteds, les tweeds et les serges.
- A Berlin, pendant la précédente quinzaine, le commerce s’animait un peu pour les mauufacturés tout faits et pour les fils.
- Le marché aux étoffes était un peu meilleur pour les étoffes pour dames ; les draps, les cuirs de laine et les marchandises de coton étaient très calmes.
- Les nouvelles d’Italie sont loin d’être satisfaisantes ; la grève qui a éclaté à Schio, chez le grand manufacturier et sénateur G. Rossi, jette la perturbation dans la production lainière.
- Revenant à l’Angleterre pour parler des cotonnades, nous signalons la correspondance suivante de Manchester :
- « On note quelques affaires dans les divers articles pour l’Inde, et quelques ordres pour la Chine. Pour des marchés étrangers de moindre importance, les affaires sont restreintes. Les tissus sont passablement soutenus en valeur, excepté les imprimés dans les basses et moyennes qualités dont les cours sont quelque peu irréguliers. Les filés sont sans changements; la demande pour la consommation dénote une légère amélioration ; toutefois, l’exportation est calme.
- *
- ¥ ¥
- Un genre de fabrication qui a acquis une grande importance dans ces dix dernières années principalement, est celle de la bonneterie.
- Cette industrie, qui intéresse également la laine, le coton et la soie, a vu ses produits se substituer en partie à ceux du tissage. Réduite autrefois aux bas, mitaines, caleçons et bonnets, elle fait aujourd’hui des vêtements entiers, des articles élégants de mode et de fantaisie ; l’un de ses grands succès a été le jersey, qui est maintenant d’un usage universel ; le gilet de chasse est aussi d’une grande consommation ; la draperie elle-même imagine de fouler sur tricotine, afin de produire des draps prêtant en tous sens. Ce sont, d’ailleurs, ces articles qui sont employés
- CHRONIQUE
- Cette quinzaine a été assez vide d’événements, ce qui n’est pas ordinairement un mal, car nous avons à en enregistrer souvent plus de fâcheux que d’agréables, à notre époque de réglementation à outrance et de tutelle administrative.
- La préoccupation du moment est la surtaxe d’entrepôt pour les laines au moyen de laquelle on veut éluder la franchise de cette matière première, admise en principe. La commission des douanes ayant décidé que les laines
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- pour les culottes de cavaliers, militaires ou civiles.
- La bonneterie, jadis tant raillée, est maintenant une industrie élégante, et ses produits figurent avec honneur dans les étalages les plus luxueux. Elle a ses chambres syndicales, son école spéciale, ses journaux et ses traités ex professo ; des ingénieurs de grand mérite s’adonnent exclusivement à ses travaux et à la construction de son matériel.
- Nous signalerons une nouvelle publication qui lui est consacrée « le Moniteur de la Bonneterie et du Tricot » , et nous adressons à notre nouveau confrère nos compliments de bienvenue et nos souhaits de longue vie. Il s’est, du reste, implanté sur un terrain fertile.
- *
- * *
- Une autre industrie toute moderne est celle du teinturier-dégraisseur ; voilà une trentaine d'années qu’elle a commencé son évolution ; c’était alors un bien petit métier, aujourd’hui c’est l’une des professions les plus avancées et les mieux outillées.
- Les travaux que nous publions des chambres syndicales de Paris et de Lyon démontrent les progrès de son organisation, et aussi la nécessité de se grouper solidement pour lutter contre l’empiètement des faux teinturiers.
- A ceux qui teignent, nous signalons la nouvelle forme du Noir-Villedieu, qui simplifiera beaucoup le travail ingrat des laine-coton. Le blanchiment des lainages de M. Lyon vient, de son côté, supprimer tous les ennuis du sou-froir. C’est ainsi que les travaux du chiffonnage se perfectionnant sans cesse, sont arrivés à créer une industrie qui n’aura bientôt plus rien à envier aux fabricants d’articles neufs.
- L’époque actuelle est celle de son travail, et l’ouvrage rentre abondamment en ce moment. Certains ateliers de Paris et des environs, qui sont de véritables usines, donnent le spectacle de la plus fertile activité.
- F. Gouillon.
- CONSULTATION TECHNIQUE
- Sur un brevet de M. ABEL HENRY et Cie
- TEINTURIERS
- A SAVONNIÈRES, PRÈS BAR-LE-DIIC
- Relative à la teinture du coton
- En NOIR D’ANILINE — Suite —
- Ce mémoire a été publié à propos d’un procès actuellement pendant, par lequel : MM. Abel Henry et Cie, poursuivent en contrefaçon MM. Marchai Falck et Cie, teinturiers à Troyes.
- « Le procédé, écrit Théodore Château (Encyclopédie Roret, Couleurs d'aniline, 1868, t. II, p. 109), consiste à imprimer ou à teindre
- le tissu avec un mélange de :
- Chlorate de potasse........... 25 gr.
- Aniline....................... 50
- Acide chlorhydrique........... 50
- Perchlorure de cuivre à 1,44.. 50
- Sel ammoniac.................. 25
- Acide acétique................ 12
- Empois d’amidon............... 1 litre.
- « Ce tissu, imprimé et séché, est exposé à l’air (chambres d’oxydation) deux jours environ. Après ce temps, on lave dans une eau légèrement alcaline, et le noir, qui s’est développé dans la chambre d’oxydation, se trouve fixé. »
- La composition primitive de la couleur ne tarda pas à être modifiée, en ce qu’on remplaça souvent le perchlorure de cuivre par le sulfate de cuivre, et l’acide acétique par l’acide tartrique. En outre, on eut l’idée de compléter l'oxydation de la couleur par un traitement au bichromate de potasse. Il est à propos de citer, à cet égard, quelques passages de l’ouvrage de M. Schutzenberger (Traité des matières colorantes, 1867, t. I, page 511) :
- NOIR D’ANILINE ,
- « La découverte de cette nouvelle couleur a, dès son apparition, vivement fixé l’attentijn des fabricants d’indienne. Elle est due à M. John Lightfoot, d’Accrington. Son procédé fut breveté en France, en janvier 1863, et l’exploitation en fut cédée à la Maison J.-J. Muller j et Cie, de Bâle. Les éléments essentiels de la préparation à imprimer ou à plaquer, pour noir, sont le chlorhydrate d’aniline, le chlorate de potassium, le chlorure ou le sulfate de cuivre, et un acide organique ou mieux du sel ammoniac. La couleur n’exite pas au moment de l’impression, mais elle se développe peu à peu sur le tissu même, dans la chambre d’oxydation, sous la triple influence oxydante du chlorate de potassium, du sel de cuivre et de l’oxygène de l’air. Ce qu’il y a de remarquable, c’est qu’un seul de ces agents ne suffit pas ; la génération du noir exige leur concours simultané.
- « Pour l’impression, on commence par pré-
- parer de l’empois d’amidon à 120 gr. par litre ; on y dissout à chaud le chlorate de p0. tasse et le sel de cuivre ; puis, après refroi-dissement, on ajoute le chlorhydrate d’aniline et l’acide acétique ou tartrique.
- « Voici quelques recettes pour noir, qui se rapportent au procédé primitif de Lightfoot ;
- I
- Eau........................ 2250 cent. cub.
- Amidon..................... 275 gram.
- Sulfate de cuivre....... 56 —
- Chlorate de potasse..... 56 —
- Cuire pour empois et y dissoudre à chaud.
- « Remuer jusqu’à complet refroidissement puis ajouter :
- Chlorhydrate d’aniline cristallisé 175 gr.
- « Imprimer, sécher à une douce tempéra-ture et exposer pendant 36 à 48 heures dans une chambre humide chauffée à 30° centigr. environ (chambre d’oxydation, ageing room).
- Passer dans un bain de bichromate à 6 °f
- / 0)
- laver à l’eau courante. On peut à la rigueur se passsr du bain de bichromate (1).
- II
- Empois d’amidon........... 1 litre
- Chlorate de potasse....... 25 gram.
- Aniline...................... 50 —
- Acide chlorhydrique....... 50 —
- Bichlorure de cuivre à 1,44
- de densité................ 50 —
- Sel ammoniac................. 25 —
- Acide acétique.............. 12 —
- « Imprimer, sécher, exposer à la chambre d’oxydation pendant deux jours, laver dans une eau légèrement alcaline.
- III
- Eau........................... 6 litres.
- Amidon blanc................. 850 gram.
- Sulfate de cuivre........... 180 —
- Chlorate de potasse....... 180 —
- Chlorhydrate d’aniline ... 450 —
- Cuire à formation d’empois.
- Le procédé Lightfoot, fournissant un noir velouté très riche et très solide, fut mis à l’essai dans la plupart des fabriques d’indienne ; mais on ne taida pas à l’abandonner presque complètement, vu les inconvénients graves qu’oflre son application.
- « La grande quantité de sels de cuivre renfermés dans la couleur acide et oxydante détermine l’attaque des rouleaux. La fibre tex-
- (1) Cette dernière phrase exprimait peut-être une opinion personnelle à l’auteur, M. Schutzenberger. Le fait est que, depuis bien des années, l’emploi dJun bain de bichromate de potasse acidulé et chauffé à 70 degrés ou au-dessus a été universellement recommandé pour Axer le noir d’aniline. Le témoignage le plus probant à cet égard, est le pli cacheté présenté par la maison Frères Kœchlin à la Société industrielle de Mulhouse, le 9 avril 1876, et ouvert dans la séance du 29 novembre 1876; pli cacheté devenu célèbre, en ce qu'il a fait la preuve d’un gros scandale industriel.
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- tile est toujours plus ou moins altérée ou brûlée. Enfin, la préparation ne se conserve pas longtemps ; la réaction génératrice du noir se fait avant l’impression, à la température ordinaire, et il ne peut plus y avoir fixation. 1
- Ainsi, il ressort de ce qui précède, et c’est de l’histoire, que, dès le principe, on employait, pour former le noir d’aniline, du chlorhydrate d’aniline, du chlorate de potasse, un sel de cuivre (chlorure ou sulfate), du sel ammoniac et de l’acide acétique ou tartrique. Après avoir fait sécher à une douce température la fibre imprégnée de la solution contenant ces différents corps, on développait la couleur à l’étuve humide à 30°, et on fixait au bichromate de potasse ; enfin, on rinçait.
- Or, quel est le procédé breveté en 1886, c’est-à-dire 23 ans plus tard, par MM. Abel Henry et Cie ?
- Au premier abord, il semble s’écarter d’une manière notable du précédent ; les titulaires indiquent, en effet, l’emploi de l’ammoniaque en poudre ! La réunion de ces mots sonne mal à l’oreille d’un chimiste et, pour lui, n’aurait aucun sens. MM. Abel Henry et Cie ont jugé nécessaire d’en donner l’explication dans un certificat d’addition. Ils précisent bien, cette fois, qu’il faut entendre par ammoniaque en poudre du commerce du chlorhydrate d’ammoniaque (sel ammoniac).
- Les auteurs emploient donc un mélange de chlorhydrate d’aniline, de chlorate dépotasse, de sulfate de cuivre, de nitrate de fer, de sel ammoniac et d’acide tartrique. Les fils imprégnés de la solution sont séchés à un séchoir ventilateur chauffé à 35° au plus, puis portés dans une étuve chauffée à 30° au maximum et maintenue à cette température ; le noir, une fois développé, est fixé au bichromate de potasse rendu acide, puis lavé. (1)
- En quoi ce procédé diffère-t-il de celui de Lightfoot, tel qu’on le pratiquait, il y a 27 ans ? Serait-ce par l’introduction du nitrate de fer dans les éléments de cette couleur ? Voyons donc si la présence de ce sel offre quelque mérite, quelque nouveauté. Avait-on employé le fer avant MM. Abel Henry et Cie, comme élément du noir d’aniline ?
- Une note d’Emile Kopp, publiée dans le Moniteur scientifique de 1863, p. 530, fait connaître que, pour éviter l’attaque des râcles dans l’impression en noir d’aniline, on peut remplacer le sel de cuivre par du chlorure de fer. Depuis lors, le fer a été utilisé dans nombre de préparations pour cette couleur, notamment dans le procédé breveté par MM. Ja-rosson et Muller Pack (juin 1872).
- Du reste, dans un autre brevet pris en Angleterre, à la date du 12 octobre 1870 (n° 2692J John Lighifoot, après avoir indiqué des mo-
- (1) Les auteurs du brevet donnent au traitement Par le bichromate de potasse le nom de deuxième mordançage. C’est là une expression inexacte qu’il est nécessaire de rectifier.
- difîcations à son procédé primitif de noir, termine ainsi :
- « Pour l’impression ou la teinture, on pourra employer, afin de produire un beau noir, d’autres sels métalliques, sulfures ou oxydes que ceux de cuivre ; on se servira par exemple de sels de fer, de leurs oxydes ou sulfures, ou de sels solubles, d’oxydes ou de sulfures d’uranium, de vanadium , ou encore les métaux mentionnés ci-dessus pourront être employés dans un grand état de division ; mais, dans tous les cas, je préfère me servir d’un sel de cuivre soluble ou insoluble, comme donnant le meilleur noir. »
- D’après cela, la nature du sel de fer, ajouté avec le sel de cuivre au mélange de chlorate de potasse et de sel d’aniline, ne peut donner aucun caractère nouveau au brevet de MM. Abel Henry et Cie.
- Au surplus, dans un mémoire inséré au Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, 1871, p. 285, John Lightfoot rend compte d’une étude qu’il a faite sur l’action des différents métaux dans le développement du noir d’aniline. Sa conclusion est que le développement le plus rapide de la couleur s’obtient par le vanadium, ensuite par le cuivre, puis par l’uranium, enfin par le fer.
- Un autre chimiste, M. Kruis, de Prague, exposait à son tour, peu d’années après (voir Moniteur scientifique, 1874, p. 927) les expériences comparatives qu’il avait faites, au point de vue de la nuance, sur la production du même noir à l’aide de différents sels métalliques, abstraction faite de ceux de vanadium.
- U conclut de ses essais que peu de métaux donnent un noir intense; qu’en dehors du cuivre, il n’y a guère que le fer, le cérium et le manganèse. Le plus beau noir serait fourni par le cérium ; le noir au manganèse égalerait celui au cuivre ; celui au fer lui serait inférieur.
- La question du choix des métaux a donc été étudiée sérieusement en ce qui concerne la rapidité du développement de la couleur et la beauté du noir.
- Gomme emploi des sels de fer, on aurait pu citer également le procédé par étendage deM. Ladureau (1874). Ce chimiste se servait, pour développer le noir d’aniline, du mélange de sels de manganèse et de fer qui résultent de la préparation du chlore. Ce procédé a été répandu dans le Nord et dans l’Est de la France.
- Comme différence avec les procédés primitifs décrits par M. Schutzenberger, il est à remarquer que MM. Abel Henry et Cie ne parlent pas d’étuve humide, mais de séchoir. Tous les praticiens trouveront qu’ils ont tort et qu’une étuve humide est préférable à un séchoir simple. La couleur s’y développe mieux et le fil est moins brûlé.
- On remarquera aussi que, dans leur certificat d’addition, MM. Abel Henry et Cie se réservent de remplacer l’aniline par ses homo-
- logues, la toluidine et la xylidine. C'est encore un emprunt fait à d’autres brevets, entre autres à celui de M. Charles Lauth, du 5 mai 1869 (n° 85,554) et à celui de Lightfoot, de 1870, où l’on rencontre ce passage au début même de la description :
- « Ces perfectionnements consistent dans la production d’une couleur ou teinture noire sur les tissus ou les fils en les imprimant ou les imprégnant d’un sel d’aniline, ou de certains de ses analogues, mélangés avec certains agents oxydants décrits ci-après. »
- Ce remplacement de l’aniline par ses homologues, toluidine, cumidine, xylidine, n’a pas d’intérêt au point de vue industriel, l’expérience ayant établi que les noirs à l’aniline pure étaient plus beaux que tous les autres. Ainsi, la modification n’est pas nouvelle et elle est désavantageuse.
- D’après ce qui précède, le brevet de MM. Abel Henry et Cie contient-il quelque chose de nouveau ?
- Evidemment non, ni comme éléments de la couleur, ni comme traitement.
- Leur noir a-t-il quelque supériorité sur les autres ?
- Nôn plus.
- Il ne décharge pas par le frottement, sans doute, mais celui de Lightfoot, dont il est la copie, pas davantage.
- Celui de Ligbtfoot brûlait la fibre, celui de MM. Abel Henry ét Cie la brûle aussi bien. 11 n’y a donc ni invention ni progrès d’aucune sorte dans le brevet en question, et la conviction du soussigné, qui serait partagée par tous les coloristes du monde, est que ce brevet est aussi nul que possible.
- Si les antériorités indiquées plus haut n’avaient pas été largement suffisantes pour l’établir, on aurait pu citer un certain nombre de noirs par étendage qui annuleraient à leur tour ce brevet ; par exemple : le noir Pin-ckney, breveté le 2 février 1874 (n° 102,050); le noir Blackwood (1874) pour l’obtention duquel on vendait deux solutions séparées, l’une de sel d’aniline, l’autre de chlorate de potasse et de sulfate de nickel, qu’on mélangeait au moment de l’emploi ; le noir Peltzer, du 25 novembre 1879, par les sels de vanadium et d’autres métaux ; le brevet Hust, du 23 septembre 1881.
- Tous ces brevets aussi sont mort-nés ; mais ils suffiraient, on ne saurait trop le répéter^ pour annuler encore celui de MM. Abel Henry et Cie, s’il était nécessaire.
- U a semblé préférable au soussigné, pour faire ressortir cette absence de nouveauté, de remonter aux applications industrielles du premier brevet de Lightfoot de 1863.
- (A suivre.)
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- DES NUANÇAGES de la DRAPERIE
- Les effets nommés twinés sont toujours usités dans un grand nombre d’articles en peigné et en cardé. Avec ce dernier filé notamment on fait une certaine quantité de genres variés qui sont parfaitement accueillis.
- On connaît les articles que nous voulons citer. Ce sont ceux dont la chaîne est claire, la trame foncée. Avec des filés de grosseur moyenne et des croisures d’endroit très serrées (très enlacées) on obtient des effets assez délicats à l’œil. Seulement le caractère de cette composition maintient le nuançage dans une demi-teinte point franche qui n’arrive jamais ni au très clair, ni au très foncé, sans nuire au dessin. D’un autre côté, ces étoffes ne sont point salissantes, elles se conservent bien au porter, soit en pantalon, en veston ou en complet, sans perdre leur cachet primitif; c’est là un avantage que le consommateur apprécie et que tous les tissus n’offrent pas.
- Le plus souvent, la chaîne, sauf les filets, est blanche, en laine pure. Quelquefois en teintes très claires : gris, beige, perle, mastic, ou en bourette de so e blanche pure, ou laine et bourrette. La trame est noire ou de teintes foncées : marron, gris, bleu.
- Dans les rayures les filets sont de demi-teintes, ou aussi de teintes très opposées au fond de la chaîne c’est-à-dire noir, vif, etc. j On met aussi des filets de soie pure ; Des re- | tors noirs laine et grosse soie de nuance vive ; des retors laine de couleurs assorties.
- Les jeux de nuance sont très variés, légers ; quelques combinaisons donnent des effets ombrés.
- Les carreaux sont d’un nuançage plus spécial. La chaîne se compose exclusivement de couleurs claires et la trame de couleurs foncées, à peu près de mêmes tonalités entre elles. Pour obtenir la contre-partie des filets on tisse comme l’ourdissage, mais en mettant du foncé pour clair, soit :
- J chaîne, blanc, trame, noir, chaine, noisette, trame, marron, chaîne, cendré, trame, brun.
- chaîne, beige, trame, bronze, chaîne, plomb clair, trame, ardoise, chaine, gris clair, trame, gris foncé.
- ou tous autres mélanges dans le même esprit.
- L’amalgame de ces couleurs se fait souvent par petits groupes en chaîne et en trame soit 1 et 1, 2 et 1, 2 et 2, 3 et 3, etc., et l’ensemble du carreau atteint deux, trois ou quatre centimètres.
- L’aspect entièrement brut est usité, mais le demi-brut convient beaucoup plus. Par le premier on entend que l’étoffe a reçu un foulage un peu marqué et que les filaments qui ont couvert l’etoffe pendant cette opération sont
- conservés, ce qui lui donne un aspect grossier et voile la croisure. Par le second, au contraire, on veut que l’endroit du tissu se montre à peu près net. Naturellement le tondage est plus ou moins important, selon que le foulage a rendu la surface peu ou beaucoup pelue. Enfin, les divers pressages de l’étoffe humide lui donnent une ténuité convenable, sans lustre, une douceur agréable au toucher, et un cachet très en faveur.
- (Les tissus).
- ♦
- NOIR VILLEDIEU
- Nous avons plusieurs fois entretenu nos lecteurs du procédé de noir de M. Villedieu, applicable à toutes étoffes, rapide, économique et bon teint.
- L’auteur a pensé que le meilleur moyen d’en faire profiter l’industrie de la teinture était de lui offrir les produits pour obtenir ce noir.
- Ces préparations seront de plusieurs types suivant le travail envisagé. Quoique pouvant teindre tous les textiles ensemble, il est mieux de faire un produit spécial pour chaque genre de teinture, où il sera toujours mieux approprié.
- Un teinturier en laines, par exemple, se souciera peu que le noir qu’il emploie puisse aussi servir pour le coton, et préférera assurément qu’il ait son maximum d’avantages pour la laine, et réciproquement pour les autres genres de teinture.
- Un noir sera fait aussi pour les étoffes mélangées : ce sera alors le noir universel.
- C'est, d’ailleurs, celui-ci qui va être offert en premier lieu à la consommation, et provisoirement il est fait en vue des travaux du teinturier-dégraisseur.
- Il donne un noir bleuté sur laine, coton, soie, chanvre, jute, paille, etc.
- Il se présente sous deux formes :
- 1° En un seul bain : La teinture s’obtient en une heure, sans bouillon.
- 2° En deux bains : Les deux opérations prennent 10 minutes, sans bouillon, et les bains se conservent. Le prix de revient sera de 25 centimes en moyenne par kil. d’étoffes.
- Cette teinture en deux bains paraît la plus avantageuse, car s’il y a deux opérations, elles se font en un temps très court, et opérant sur bains clairs, les rinçages sont bien moins longs que par la méthode en un seul bain.
- Un avantage à apprécier pour l’une et l’autre, c’est que teignant le fil et le coton en même temps que la laine, on n’aura plus de coutures blanches dans les vêtements reteints.
- L’un de nos plus prochains numéros contiendra une annonce commerciale indiquant le dépositaire et le prix de vente de ce noir.
- PROCÉDÉS DIVERS I
- Aladin-Héliotrope
- Nous parlions dans notre « Chronique » du 10 février dernier d’une teinte Héliotrope qui semblait devoir être adoptée par la mode, mais qui n’était plus la nuance pleine connue jusqu’ici sous ce nom et qui tendait à se confondre avec l’Améthyste.
- Tous les violets rabattus et en demi-tons sont, en effet, très en faveur, mais la nuance la plus demandée actuellement, et qui a conservé ce nom d’Héliotrope est celle de l’échantillon ci-dessus qui est plus rouge que l’Améthyste, et qui se désigne aussi sous le titre de Aladin. Elle se fait considérablement en ce moment, avec des variantes, du reste, comme reflet.
- On peut l’obtenir avec du violet-rouge d’aniline terni par une petite quantité de vert acide, en teignant avec sulfate de soude et aciie sulfurique pour la laine, et de l’alun pour la soie, ou sur savon coupé.
- Elle se fait aussi par l’orseille avec une très petite proportion de carmin d’indigo et de terra.
- Les violets et lilas clairs un peu rabattus sont les nuances du moment, et nous les voyons aussi bien en lainages qu’eu soieries, et aussi sur les cotonnades de mode, même en lingerie unie.
- L’échantillon ci-dessous est un exemple d’impression pour robes d’été, entrant dans cette série :
- if
- C’est une teinte à l’alizarine.
- La plus grande partie des nouveautés pour l’été sont dans ces teintes et dans ces tons.
- Vert sur laine
- 11 s’agit ici de l’emploi du vert azoïque au moyen du bi-chromate.
- Pour 10 kij. de laine :
- Bouillon d’une heure avec :
- Bi chrômale............ 300 gr.
- Acide ôxalique......... 100 —
- Rincer et teindre avec :
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- 37
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Vert axo..............». 150 gr.
- Acide acétique............ 100 —
- Commencer à tiède et passer peu à peu au bouillon.
- Aviver après teinture par un léger savonnage chaud.
- Jaune pour laine
- En parlant de ce nouveau produit de la « Badische », qui est principalement applicable aux teintes composées, nous avons donné dans notre précédentnuméroquelquesexemples de ces combinaisons, en annonçant une suite ; en voici donc encore quelques-unes :
- Pour 100 kil. de fils ou tissus.
- Capucine.
- Jaune pour laine en pâte.. 5 kil.
- Orange d’alizarine W..... 5 —
- Garance.
- Jaune en pâte............... 5 kil.
- Rouge d’alizarine WB à 20 °/0 10 —
- Ces deux mélanges se teignent avec le mélange suivant :
- Alun......................... 10 kil.
- Tartre........................ 3 —
- Acide oxalique................ 2 —
- Ce mordançage se donne en dehors du bain de teinture, en bouillon d’une heure, avec rin-
- çage.
- Pruneau.
- Jaune en pâte............... 5 kil.
- Brun d’Anthracène W....... 8 —
- Rouge d’alizarine WR...... 8 —
- Noir.
- Jaune en pâte............. 7 kil.
- Bleu d’alizarine SW, en pâte 10 — Brun d’Anthracène W....... 1 —
- Pour ces deux teintes, on mordance en bichromate et tartre, suivant les procédés de notre dernier numéro.
- Tous ces mélanges donnent des bons teints applicables à la draperie.
- Noir Naphtol 6 B.
- La « Manufacture lyonnaise des matières colorantes » offre cette nouvelle marque de Noir-Naphto! qui se distingue des précédentes Par sa nuance bleuâtre très prononcée, ce qui fait qu’à la lumière artificielle, les teintes même très foncées, n’ont pas de reflet brun.
- Les fabricants la donnent comme plus solide encore que ses marques B, 3 B, JS et SV.
- L’application sur laine se fait toujours au bouillon, avec sulfate de soude et acide sulfurique. Une proportion de 5 0/0 donne déjà nn ton bien corsé.
- Thiocarmin R
- C’est un nouveau produit de la même mai-
- son proposé pour remplacer le carmin d’indigo dans les mélanges de colorants acides, pour laine et pour soie.
- Sa couleur propre est un bleu verdâtre lumière.
- Les teintes au Thiocarmin résisteraient au contactée l'ammoniaque, et à l’action de l’acide sulfureux.
- Imperméabilisation des tissus
- Cette formule s’ajoute à celles que nous avons plusieurs fois publiées sur le même sujet, sans y apporter, du reste, des nouveautés bien saillantes.
- Voici le moyen indiqué :
- Faire dissoudre :
- Gélatine (colle de Flandre) 500 gr.
- Savon de suif............. 500 —
- Eau bouillante............ 12 lit.
- La gélatine peut être ramollie à l’avance dans une partie de l’eau (froide).
- Dans la dissolution bouillante, verser peu à peu, la suivante, également chaude.
- Alun ordinaire........... 750 gr.
- Eau bouillante........... 5 lit.
- Faire bouillir le mélange encore 15 minutes, puis laisser refroidir le liquide laiteux qui en résulte, jusqu’à 50° C-
- Y plonger le tissu qu’on laisse bien se pénétrer; l’égoutter et le faire sécher complètement; le laver et le sécher de nouveau.
- Repasser ensuite au fer, ou à la machine à apprêter.
- Il importe que le savon employé soit bien au suif.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’INDUSTRIE DE BOHAIN
- La correspondance suivante, adressée à l’un de nos confrères est exacte en ce qui concerne la fabrique de Bohain, mais où donc l’auteur a-t-il pris qu’il y a une crise lyonnaise ?... Les canuts, comme les métiers mécaniques (surtout ceux-ci) travaillent convenablement à Lyon, et si leur industrie s’étend, elle ne les délaisse pas pour cela. ’
- Voici cette communication :
- Quant à la crise lyonnaise, on pourrait peut-être l’expliquer en partie on voyant ce qui se passe dans l’arrondissement de Saint-Quentin, à Bohain.
- Cette ville, autrefois prospère pour la fabrication des châles français, voyait sa fortune diminuer à mesure que la mode abandonnait cet article. Mais les industriels de Bohain, habitués à la fabrication des tissus les plus difficiles, essayèrent, au moment des grèves lyonnaises de faire des soieries ; ils y parvinrent, aussi bien pour les mélangés de coton que pour les plus riches étoffes.
- Ils surent appliquer à ce travail nouveau toute leur habileté, toute leur intelligence, tous les perfectionnements connus, et atteignirent si bien leur but que des Lyonnais eux-mêmes viennent remettre des ordres à Bohain.
- Aussi les nombreux métiers qui fabriquent dans cette ville les soieries les plus diverses expliquant peut-être le chômage des métiers des canuts qui n’ont voulu rien apprendre de nouveau ni rien changer à leurs anciennes coutumes. Il y a là un déplacement industriel dû à l’habileté des fabricants de nos contrées, et auquel le régime des admissions temporaires ne pourrait apporter aucun remède.
- Ces industriels de Bohain emploient aussi des cotons en grande quantité. Placés au centre de nos grandes filatures du Nord, ils trouvent chez elles une souplesse de fabrication à laquelle la filature étrangère ne pourrait jamais parvenir • ils se procurent pour ainsi dire au jour le jour tous les numéros, toutes les torsions différentes qu’exige leur fabrication si variée et si changeante.
- NOTE SUR L’HYDROTIMÉ TRIE
- Par M. GUICHARD, pharmacien
- Pour l’alimentation des chaudières à vapeur et pour d'autres usages'industriels, les eaux naturelles ont besoin d’être purifiées. Parmi les procédés employés à cet effet, j’ai eu à suivre celui de MM. Gaillet et Huet. Ce procédé consiste à ajouter à l’eau une quantité convenable d'un réactif formé d’une dissolution de carbonate de soude additionnée de chaux. Il se fait du carbonate de chaux qui se précipite et de la soude caustique qui reste en dissolution -, en même temps, le liquide se sature de la chaux en excès. Ce réactif est donc, en somme, une dissolution de soude et de chaux.
- 11 ne reste plus en fin de compte dans l’eau que du sulfate de soude ou du chlorure de sodium. La magnésie s’élimine par le même mécanisme.
- Pour suivre la marche de la purification, on fait l’essai bydrotimétrique de l’eau avantL t mélange de l’eau avec le réactif, et aprèsl -passage dans les filtres ; on fait également celui du réactif lui-même. On doit obtenir pour le réactif, qui au point de vue hydrotimétri-que n’est que de l’eau de chaux, environ 200* et 3° environ pour l'eau purifiée.
- L’essai du réactif m’a amené à constater le fait qui forme l’objet de cette note.
- Si on pratique cet essai ou celui de l’eau de chaux ordinaire, on remarque qu’on nu peut plus obtenir de mousse persistante et que par suite la règle de Boudet n’est plus applicable. A la vérité, avec l’habitude, on arrive à saisir un point où l’aspect de la mousse fait juger
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- que l’opération est terminée, mais c’est une indication un peu vague et incertaine.
- La quantité de chaux contenue dans l’eau de chaux est d’environ 2r, 88 par litre. 11 devrait donc suffire de la diluer au 10» pour avoir une liqueur susceptible d’être titrée. Il n’en est rien. On n’arrive jamais à la mousse persistante.
- Si l’on dilue davantage, on finit par arriver à des liqueurs pouvant être titrées, mais l’opération marche toujours mal, et comme il faut multiplier par un nombre considérable, on arrive à des erreurs telles que les chiffres sont absolument discordants.
- J’ai cherché s’il serait possible d'éviter cet inconvénient. Il est évident que c’est la causticité de la chaux qui trouble la réaction, sans doute parce qu’elle met en liberté de la soude par son action sur le savon et forme du savon calcaire insoluble. D’ailleurs la soude, qui s’oppose à la persistance de la mousse, existe toute formée dans le réactif ci-dessus.
- Il fallait donc faire passer la chaux à l’état de sel. L’addition d’un acide ne m’a pas donné de bons résultats. J’ai pensé alors à ajouter du chlorhydrate d’ammoniaque 11 se fait du chlorure de calcium et de l’ammoniaque est mise en liberté, mais en fait celle-ci ne nuit pas à l’opération. Je prépare le mélange suivant :
- Eau de chaux................... 10co
- Solution de chlorhydrate à 1 C/0 10 .
- Eau.........................*.. 80
- En titrant comme d’habitude, on a obtenu 232°.
- Ayant pensé aussi que l’addition d’un acide faible, par exemple, d’un acide gras, régulariserait la réaction en saturant la soude à mesure de sa formation, j’ai été amené à faire une nouvelle liqueur hydrotioiétrique d’une préparation beaucoup plus commode que la solution de Boudet.
- Si l’on agite de l’acide oléique avec de l’eau, on n’a pas de mousse, mais l’addition d’une très faible quantité de soude fait apparaître la mousse immédiatement. Il n’est pas nécessaire que l’acide oléique soit complètement saturé. 11 ne m’a pas paru qu’il y ait inconvénient à mettre un léger excès de soude.
- 10ce d’acide oléique exigent 1,4 de Na O, HO pour former l’oléate de soude. Or, on constate qu’avec 0,4 ou 4,0 de soude la réaction se fait mal, tandis que, avec 1,2 —1,6 — 2 — 2,6 — 3,2 de soude, la iiqueur fonctionne bien. J’ai adopté la dose de 1,2 qui est très voisine du chiffre théorique, et je prépare une iqueur de la manière suivante :
- Acide oléique du commerce... 300cc
- Soude normale................. 300
- ou 12sr de Na O, HO.
- Alcool à 9o°..................1500
- Mêlez à froid et filtrez. On titre cette lir queur avec la solution habituelle de chlorure de calcium ou de nitrate de baryte, et on ré-
- gularise le titre par l’addition d’eau alcoolisée en quantité convenable.
- TEINTURE EN CHIFFONNAGE
- Les diverses communications qui suivent, se rapportant à cette partie, nous obligent à renvoyer au prochain numéro les Causeries confraternelles sur l’art du Teinturier-Dégraisseur, de M. Maurice Guédron.
- 11 faut que chaque branche de nos spécialités ait sa part et sa place.
- LA JOURNÉE DE TRAVAIL
- M. Ch. Cloutier-Martin, teinturier et membre de la Chambre de commerce de Beaune, a été chargé par cette compagnie de rédiger la réponse sur le questionnaire du travail.
- Beaune n’est pas un centre de teinture ni de fabrication textile ; les conditions de travail dans sa circonscription n’ont donc qu’un intérêt restreint pour nos lecteurs, mais nous ne pouvons résister au désir de reproduire la réponse de M. Cloutier à la question principale de l’enquête : celle qui pose la doctrine sur la question.
- Le rapporteur l’ont résolue, avec une hauteur de vues, et des principes de rigide moralité qui font honneur à notre corporation puisque leur auteur en fait partie.
- Il s’exprime ainsi à propos de la 3e question :
- Demandez-vous que la durée de la journée de travail soit fixée par une loi ?
- Absolument non. Pourquoi cette entrave à la liberté et à la production ? Dans notre milieu, on ne comprend pas qu’une pareille question soit posée. Il faudrait aussi fixer par une loi les besoins et les appétits de chacun. N’est-il pas à craindre qu’une fixation quelconque ne soit une cause de démoralisation, d’appauvrissement, de diminution de production et par suite d’infériorité nationale ? Dans ce cas, fixation correspond plutôt à diminution de durée et alors, je vois comme conséquence le cabaret plein, le trottoir venant pour la femme compléter la journée, le foyer vide et appauvri! De tous les abus, celui du travail est le moins à craindre; le travail moralise, élève, donne la dignité, l’estime de soi-même, le sentiment de la responsabilité et du devoir.
- Tout ce qui peut contribuer à l’entraver, à le diminuer est mauvais, contraire à la dignité humaine ; toute disposition restrictive serait du progrès à rebours.
- Enfin, le travail apprend le chemin de la caisse d’épargne, il ouvre la perspective d’un avenir tranquille et honorable pour soi et les siens. Toute économie, quel que soit le gain, est le résultat d’une privation, et l'habitude du travail modère les goûts, rend moins sensible telle ou telle privation, elle donne le respect de l’argent gagné honnêtement et à grand’ peine, elle a enfin une puissante et heureuse action morale, tandis que tout ce qui peut porter atteinte audéveloppement libre etcom-plet des facultés des travailleurs, ne peut que les énerver, les diminuer, les décourager, les
- déconsidérer à leurs propres yeux et à l’égard de la société.
- Plus loin, M. Cloutier conclut :
- Tout n’est certainement pas pour te mieux. Mais qui donc, depuis trente ans, a le plug, profité de l’évolution économique, si ce n’est le salaire? Est-ce qu’il n’y a pas amélioration constante? Et c’est au moment où la lutte pour la vie devient de plus en plus intense, que l’on chercherait à paralyser l’effort !
- L’auteur de ces lignes a vécu de la vie ouvrière; il la connaît assez pour dire que les ouvriers sérieux et dignes ne demandent pas tant de règlementation qui aboutirait à un nivellement fatal et ravalerait l’homme intelligent et courageux.
- Comment, nous sommes en République, on ne nous parle que de liberté pour conclure contre la liberté, contre le droit à la vie ! Nous pensons que le grand régulateur, c’est la liberté pour tous, l’initiative individuelle, et que toute entrave apportée à la faculté de pouvoir travailler, serait la mesure la plus funeste, tant au point de vue personnel qu’au point de vue national.
- Il semble inutile d’ajouter que ce projet de réponse a été adopté à la Chambre de commerce, et l’impression en a été votée.
- Chambre Syndicale
- DES
- TEINTURIERS - DÉGRAISSEURS
- DE PARIS
- Séance du 2 Février 1891
- Présidence de M. Fleury
- M. Yinois adresse sa démission de président, motivée par la perte douloureuse qu’il vient de faire en la personne de Mme Yinois.
- Le comité exprime sa sympathie à M. Vi-nois, et n’accepte pas sa démission.
- Le but principal de la séance était la lecture du rapport de M. Babillon-Marchal sur les travaux de la Chambre pendant l’année 1890.
- Ce document, comme celui de l’année précédente, reproduit avec clarté et fidélité l’œuvre du syndicat pendant l’année écoulée.
- Nous en extrayons les passages suivants :
- « L’année 1890 n’a pas apporté de modification dans la composition de notre Chambre syndicale ; lors de l’assemblée générale de février, nous étions 4G membres ; aujourd’hui, par suite de 5 démissions et de 4 adhésions nouvelles, notre syndicat en compte 44. Sans exagérer les avantages qui pourraient résulter d’une quantité d’adhérents beaucoup plus considérable, il est permis de souhaiter,dans l’intérêt commun, qu’un plus grand nombre de bonnes volontés viennent se joindre à nous ; et il ne serait peut-être pas inutile de rechercher les moyens d’obtenir ce résultat.
- « Les affaires litigieuses soumises à l'arbitrage de votre comité n’ont pas été nombreuses, et nous savons que certains litiges ont été portés devant des arbitres étrangers à la Chambre syndicale, on pourrait même
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- LÀ revue de la teinture
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- presque ajouter, en certains cas, étrangers à notre industrie...
- « Chacun de nous, quand il se trouve obligé de recourir à la justice, peut fort bien demander le renvoi en expertise devant la commission arbitrale en fonctions, et récuser l’expert choisi par le juge, si cet expert n’avait d’autre titre à ce choix que celui d’être le mari d’une dame tenant un dépôt de teinture.
- < C’est, un droit qui peut être méconnu, mais il est toujours bon de s’en servir...
- « Outre que les affaires ont été renvoyées par un plus grand nombre de tribunaux, on peut encore noter que deux d’entr’elles nous sont venues de province, l’une à l’amiable, l’autre adressée par un tribunal civil, ce qui tendrait à établir l’autorité de votre Chambre syndicale, autorité qu’il est bon de légitimer par le choix des membres du comité, et la confiance qu’ils s’efforceront toujours de mériter.
- « Parmi les propositions dont votre comité s’est occupé, proposition Barbé pour la suppression des serges et du chinage, proposition Vinois pour la réglementation uniforme des appointements des employés, suppression des bureaux de placement, etc , il est utile d’arrêter votre attention sur une résolution prise par votre comité.
- « Considérant les déboires malheureusement fréquents auxquels nous expose l’indélicatesse des gérantes, nous avons pensé qu’une mesure préventive très bonne serait le dépôt d’un cautionnement, ou tout au moins d’une garantie fournie par une personne solvable. Cette idée, votre comité ne pouvait en faire une règle obligatoire ; mais, l’ayant suffisamment étudiée et trouvée efficace pour parer à certains ennuis de gestion, il l’a patronnée et la patronne encore près de vous ; prêchant d’exemple, nous avons tous décidé de ne plus prendre de gérante sans avoir au préalable demandé cette garantie... »
- Le rapporteur propose, comme corollaire de cette mesure, l’établissement d’un office discret de renseignements qui pourrait donner des indications sur les gérantes ayant commis des indélicatesses.
- M. Babillon continue ainsi :
- « Deux propositions plus radicales ont, été étudiées par votre Comité, et par vous-mêmes, et repoussées. L’une tendait à nous séparer de l’Union, à nous donner une existence autonome : son but était, par l’abaissement proposé de la cotisation, d’attirer à «nous un plus grand nombre d’adhérents. L’autre proposition, sans éloigner beaucoup de membres, modifiait le recrutement même de la Chambre syndicale, en n’admettant que les teinturiers reconnus pour faire eux-mêmes leur ouvrage.
- « Ces propositions, qui visaient l’amélioration de notre groupe syndical,jn’étaient peut-être pas venues à leur heure: elles arrivaient trop tôt sans doute, et après avoir été longuement discutées, le statu quo a été maintenu .
- « En dehors des propositions émanant des membres de la Chambre, votre Comité a eu à étudier plusieurs questionnaires transmis
- par divers ministères, et se rapportant à des projets de lois soumis à la discussion des Chambres, notamment le projet concernant la réglementation des heures de travail, et celui visant des modifications à la loi sur les patentes. »
- (La réponse au questionnaire sur la réglementation du travail a été donnée dans la Revue de la Teinture du 10 octobre 1890, p. 139 : c’est la liberté du travail qu’a demandée la Chambre syndicale).
- « La question des patentes a donné lieu à une étude très approfondie de la loi et à un rapport très complet, dans lequel nous avons notamment réclamé deux modifications importantes pour nous. L’une consisterait à n’établir le droit fixe que sur les éléments contenus dans chaque établissement considéré isolément, autrement dit, à ne pas placer dans la même classe que l’usine, munie da son outillage à vapeur, les succursales qui ne sont que de simples dépôts.
- « L’autre modification serait de placer seulement dans la septième classe ces succursales et tou» les magasins analogues, attendu que cette septième classe comprend beaucoup d’industries dont l’importance commerciale est bien plus grande que la plupart de ces magasins...
- « Un seul secours de 15 fr. ayant été prélevé pendant l’année, la caisse de secours possède un fonds de 572 fr.
- « Quant à la caisse spéciale de la Chambre, le fonds disponible, lors de l’assemblée de
- février dernier, était de........ 101 f. 60
- « Il était, au 31 décembre 1890, de............................... 279 10
- « En terminant, Messieurs, permettez-nous de vous rappeler que notre Syndicat a pour objet Yétude et la défense des intérêts économiques, industriels et commerciaux de la corporation. »
- Après avoir invité les membres du Syndicat à donner un concours plus suivi au Comité, le rapporteur conclut :
- « Des réformes utiles sortiraient certainement de ces réunions ; nous atteindrions le but de notre Syndicat, et votre Comité serait fier, en vous exposant à la fin d’année ses travaux, de vous montrer les heureux résultats dus à l’initiative intelligente et la vraie confraternité de notre Chambre syndicale. »
- A la demande du président, le Comité approuve le rapporté l’unanimité.
- Sur l’initiative de M. Fleury, une discussion sur le tarif des douanes proposé pour les couleurs de houille est entamée, et la suite renvoyée à la prochaine séance.
- CHAMBRE SYNDICALE
- des Maîtres Teinturiers-Dégraisseurs de la ville de Lyon.
- Assemblée générale du 24 décembre 1800.
- La séance est ouverte sous la présidence de M. Capillery.
- Etaient présents : MM. Capillery, — Abric, — Patin, — Pierre Durand, — Perrusset, —
- Clair, — Perrin, — Durand-Botton, — Rip-pard, — Nardin, — Seguin, — Bennier, — Blanc, — Girerd, — Maurice, — Berruyer, Seytier, — Guyot.
- Se sont fait excuser : MM. Ville, — Conde-mine.
- M. le Président soumet à l’assemblée la demande d’admission formée par M. Dega-BRIEL.
- Tout en étant accueillie avec la plus vive sympathie par les membres présents, cette demande donne lieu à une très intéressante discussion concernant les capacités exigibles pour l'admission comme membre actif.
- Après avoir entendu les raisons que font valoir plusieurs collègues pour ou contre l’admission du susdit ami comme membre actif, l’assemblée décide par un vote que :
- 1° Pour être MEMBRE ACTIF de la Société II faut, non seulement être à la tète d’un atelier ou magasin de teinturier-dégrais-scur. mais qu’il faut aussi avoir fait PER-SOANELLEMEXT partie du métier de teinturier :
- *2° Tout postulant qui ne pourra justifier de sa profession de teinturier, ne pourra être admis que comme membre honoraire.
- En raison de ce qui précède, M. Degabriel ne peut être admis comme menbre actif, mais il est accepté à l’unanimité comme membre honoraire (applaudissements répétés).
- Sont reçus comme membres actifs les teinturiers suivants :
- MM. Clair, Guyot et Boissonnet.
- Sont ensuite admis comme membres honoraires :
- MM. Théolier d’Avignon et Monin de Dijon.
- M. le Président donne la parole à M. Patin qui remplit, par intérim, les fonctions de Secrétaire pour la lecture du compte-rendu des travaux de la Société pendant les années 1889 et 1890.
- Ce compte-rendu est adopté sans discus-i sion.
- La parole est ensuite donnée à M. Abric, trésorier, pour l’exposé de la situation financière.
- Cette situation démontrant la prospérité croissante de la Société est saluée par de nombreuses acclamations et de vifs éloges sont adressés au titulaire de cette fonction pour le zèle qu’il déploie et le soin avec lequel il surveille les intérêts de la Société.
- Les questions d’ordre étant épuisées, la réunion passe à l’ordre du jour.
- M. le Président fait donner lecture par M. le Secrétaire, des statuts soumis par l’alliance des chambres syndicales de Lyon.
- Après quelques explications qui lui sont fournies sur le but de cette alliance, l’assemblée nomme, pour la représenter aux réunions de l’alliance des Chambres syndicales : MM. Abric, Perrusset et Patin.
- M. le Président annonce que, pour des raisons personnelles, le titulaire actuel du secrétariat ne pouvant continuer ses fonctions, il devra être pourvu à son remplacement dans la nomination du bureau qui va avoir lieu.
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- En outre afin de donner une plus grande extension et une sanction plus officielle â l’emploi du secrétaire, il lui sera, à l'avenir, adjoint le titre et les fonctions de syndic et devra signer toutes les pièces concernant la société du titre de Secrétaire-Syndic.
- M. le Président annonce également que MM. Ville et Condemine faisant part à l’assemblée des causes forcées qui les empêchent de continuer leurs fonctions de membres de la Chambre syndicale, il devra être pourvu à la nomination de deux nouveaux membres.
- L’assemblée passe au vote du bureau et des membres de sa Chambre syndicale pour l’année 1891.
- Sont proclamés à l'unanimité :
- 1° M. Charles Cloutier, teinturier, à Bau-ne, Président d'honneur.
- 2° M. A. Félix Gouillon, Directeur de la « Revue de la Teinture », à Paris, Membre d'honneur, correspondant.
- Sont élus :
- Président, M. Capilt.ery.
- Vice-Président, M. Perrusset, Joseph.
- Secrétaire-Syndic, M. Patin, F.-M.
- Trésorier, M. Abric.
- Secrétaire-Adjoint, M. Durand-Botton.
- Membres, MM. Rippart, père ; Durand, Pierre, Maurice et Berruyer.
- La séance est levée.
- Le Secrétaire-Syndic : PATIN
- BREVETS RECENTS
- Intéressant Scs industries tinctoriales
- 207671. — Thies et Herzig. — Procédé de blanchiment.
- 207711 . — Ducros et Tymeson. — Perfectionnements dans les appareils employés pour la teinture.
- 207752. — Olivier. — Procédé de teinture et d’impression à froid, sur étoffes et pour chapellerie, par affinités chimiques.
- 207840. — D. Gantillon et Gie. — Procédé de traitement des tissus schappe et soie ou autres matières mélangées à la soie dans le but de leur donner l’aspect du crêpe de Chine ou d’obtenir ainsi un produit nouveau pour modes et confections.
- 207956. — Brossette. — Nouveau mode de décoration en couleurs des tissus en général, fils, coton, ramie, soie, etc., et notamment des dentelles, tulles, guipures, mousselines.
- 208179. — Dehaitre. — Système d’essoreuses multiples combinées sur cuve unique.
- 208230. — Dupetit frères et Dehaitre. — Machine à dérompre les velours et autres tissus.
- 208827. — Cabanis. — Appareil dessicateur en terre réfractaire et à courant d’air chaud direct, pour le conditionnement des matières •textiles.
- 208305. — Michelet. — Procédé de traitement des anciennes bâches ou prélarts, permettant de les remettre à neuf.
- 208336. — Charles. — Perfectionnements aux appareils de gaufrage et d’impression.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Travail «les enfanfM et des femmes. — Les bureaux du Sénat ont nommé une commission pour l’examen du projet de loi sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels. Ont été élus : MM. Welten, Scheu-rer-Kestner, Bernard-Lavergne, Labiche, Ma-ret, Tolain, Demôle, Scrépel. Chovet.
- La majorité des commissaires paraît résolue à maintenir le projet primitivement voté par le Sénat, tout en faisant quelques concessions à la Chambre des députés.
- —o—
- Commission des douanes. — U
- nous paraît utile de rappeler les noms des rapporteurs de la commission de la Chambre des députés, pour les projets douaniers intéressant les teintures et les textiles. ,
- Ce sont MM. :
- Teinture et tannins. Armez.
- Produits chimiques. Prevet.
- Teintures préparées. Prevet.
- Couleurs. Prevet.
- Peaux brutes, laines, crins, poils, plumes. Lavertujon.
- Soies. Jonnart.
- Fils de lin, de chanvre et de ramie; fils de jute, de phormium, d’apaca, etc.; fils polis, ficelles, cordages, efc. Pierre Legrand.
- Fils de coton. Bourgeois (Jura).
- Fils de laine d’alpaga de poils. Bourgeois (Jura).
- Fils de bourre de soie, de bourrette, etc. Balsan.
- Tissus de lin, chanvre, ramie, jute, etc. Pierre Legrand.
- Bonneterie de lin. Balsan.
- Tissus de coton. Balsan.
- Bonneterie de coton. Balsan.
- Tissus de laine, d’alpaga, de poils, de crin. Bourgeois (Jura).
- Bonneterie de laine pure. Balsan.
- Bonneterie de laine mélangée. Balsan.
- Tissus de soie et de bourre de soie. Balsan.
- L’industrie de la teinture aux Indes françaises. — Il existe à Pondichéry quatorze teintureries, toutes appartenant à des Indiens. Cette industrie locale est très ancienne ; mais, depuis 1827, elle s’est sensiblement développée ; elle occupe environ 888 ouvriers et la valeur de leur production moyenne par année peut être estimée à 250,000 roupies (environ 550,000 fr.j.
- Il se teint peu de fils de couleurs différentes, employés, concurremment avec les fils de couleurs d’Europe, à la confection des pagnes du pays. Le travail de ces ateliers consiste principalement à teindre en bleu indigo les toiles des filatures indigènes et les toiles d’Europe dites percales.
- Ces industriels opèrent à façon pour le compte des filateurs et des négociants ; ils n’expédient pas en Europe pour leur compte.
- On exporte de Pondichéry de 5 à 6,000 balles de guinées pour le Sénégal, par an ; de 2 à 300 balles de percales bleues pour Maurice et la Réunion, pour le compte de différents négociants , ces balles comprennent chacune de 150 à 300 pièces de différentes dimensions et poids, dont la valeur varie de 350 à 400 roupies par balle.
- Les frais de teinture sont d’environ 100 fr. par balle de guinées, et de 180 fr. par balle de percale.
- Le matériel nécessaire à chaque teinturier revient à environ 200 fr., et on n’utilise que des couleurs extraites de feuilles de racines, d’écorces et de graines du pays.
- On dit dans le pays que la qualité spéciale de la teinture bleue donnée à Pondichéry aux guinées tient à la propriété des eaux de Made-liarperth pour fixer cette teinture. Aussi, les guinées de l’Inde sont toujours préférées à celles d’Europe pour la couleur.
- C’est aussi à la qualité des eaux de la Bièvre que l’on attribuait autrefois la réputation des écarlates des Gobelins ; mais le même établissement fait encore mieux cette teinte depuis qu’elle se sert d’eau de la Seine. Les rivières bonnes teinturières n’existent plus que dans la crédulité populaire.
- —o—
- Crève «le teinturiers en peaux,
- — Ce ne sont pas absolument les teinturiers qui se sont mis en grève, mais les palisson-neurs, c’est-à-dire les ouvriers qui ouvrent et étirent les peaux à la teinture.
- Voici les faits :
- Cette grève a éclaté dans la mégisserie de M. Chouipe, 15, rue des Cordelières, à Paris. Les ouvriers palissonneurs qui travaillent aux pièces avaient réclamé 3 fr. au lieu de 2 pour la douzaine de pièces, les peaux qu’ils avaient à travailler étant plus grandes que d’ordinaire. Le patron avait refusé ces conditions, mais en proposant à ses ouvriers le travail à l’heure, cé qui fut accepté.
- Grand émoi parmi les palissonneurs des autres établissements, qui déclarèrent s’opposer d’une manière formelle à cet arrangement. Les ouvriers palissonneurs devaient tous travailler aux pièces et non à l’heure.
- Après plusieurs jours de discussions très vives, les ouvriers de la maison Chouipe, sollicités par leurs camarades teinturiers, dont ils arrêtaient le travail, avaient fini par céder et avaient accepté de reprendre le travail aux pièces et aux précédentes conditions, c’est-à-dire au tarif de 2 fr. la douzaine.
- Mais les ouvriers des autres maisons ne l’ont pas encore entendu ainsi, et ils ont obligé ceux de M. Chouipe à continuer la grève.
- Les palissonneurs sont à peu près les seuls ouvriers de mégisserie qui soient payés aux pièces.
- —o—
- Accident «râtelier. — Une apprêteuse chez M. L..., à Paris, s’est fait prendre la main entre le feutre et le cylindre chauffé en pression, d’une machine d’apprêt. Il en est résulté des brûlures profondes avec écrasement qui nécessiteront l’amputation de trois doigts.
- Voilà une femme mutilée et pensionnaire pour longtemps de son patron.
- Cet accident est encore fréquent : les machines bien construites ont un garde-mains qui l’évite, et cet organe est utilisé en même temps comme régulateur de l’application du feutre contre le cylindre, ce qui supprime les frisures et les faux-plis aux étoffes.
- Il y a donc un double avantage à adopter cette disposition, que MM. Pingrié et Ce, notamment, ont récemment adjointe à leur machine.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA
- 4e Année, Pi0 0.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 mars 1891.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Consultation technique sur un brevet pour noir cl’aniline (suite). — Toile hydrofère. — Ponceaux sur lainages. — Revue sommaire des brevets d’invention. —• L’épail-lage chimique.
- Procédés divers: Thiocarmin; Matières colorantes nouvelles; Poudre garnissante pour apprêts. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Les succédanés de la gomme arabique — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Le pouvoir législatif est en vacances, et le pays, qui ne vit pas de politique mais d’affaires, n’aura pas à en souffrir.
- Il faut reconnaître, toutefois, que cette législature s’est beaucoup plus occupée d’affaires que de politique proprement dite, et quoique la prospérité d’un pays ne résulte pas de la multiplicité des lois qu’il se donne, nous ne pouvons qu’approuver ces nouvelles tendances de nos mandataires. Tout ce qu’ils font est loin d’être à l’abri des critiques, mais au moins leurs préoccupations du moment sont-elles orientées vers des buts plus utiles que les stériles questions de personnes qui, trop longtemps, étaient le fond de leurs travaux.
- Les Chambres n’ont pas voulu scinder la discussion sur le régime économique et l’ont mise à l’ordre du jour pour leur rentrée, qui est fixée au 21 avril.
- Avant leur séparation, la commission des douanes avait adopté le rapport de M. Balsan sur les soies ouvrées et les tissus de soie, après certaines réserves, toutefois, de M. Fougeirol, qui contestait certains chiffres extraits du rapport de M. Tisserand.
- Il y aura probablement une lutte assez vive à propos des soieries. La fabrique lyonnaise demande le libre-echange pour ces articles, alors que tous les autres producteurs de tissus désirent des droits compensateurs. Mais 'os fabricants lyonnais qui n’ont, en Réalité, ni ateliers ni manufactures, et fput tisser à façon, n’ont ni l’organisa-t]°u ni les aléa des véritables manufacturiers, et faisant travailler même à l’é-tranger, leur apparente magnanimité
- n’a qu’une valeur très relative, et c’est ce que démontre en ce moment M. J. Domergue, par une suite d’articles qu’il publie dans le Moniteur industriel sous ce titre « les Dessous du Libre-Echange lyonnais ».
- Ce travail, très sérieusement documenté, établit qu’à Lyon comme ailleurs le véritable producteur est intéressé au relèvement de notre industrie nationale au moyen d’une protection modérée.
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- Les nouvelles de cette place indiquent du calme et même de la lourdeur dans le commerce des fils, mais en ajoutant que la saison des étoffes s’annonce bien pour l’hiver.
- A Rouen, les cotonnades sont en bonne situation et pour tous les genres de cette place, en général.
- En rouennerie, carreaux et rayures, les fabricants n’ont pas de stock et sont encore pourvus d’ordres pour un certain temps. Les autres genres, comme la flanelle, le pilou et les tissus écrus, sont toujours très recherchés et les tisseurs ont du mal à satisfaire les acheteurs.
- 1 Les indienneurs sont généralement très satisfaits de la vente, les commissions sont nombreuses, et si le beau temps persiste la vente devra se prolonger encore plusieurs semaines.
- La vente des mouchoirs est beaucoup plus calme.
- Les mêmes articles, à Mulhouse, ainsi que la filature, n’ont qu’un courant d’affaires très modéré : on fait des ventes assez bien suivies, mais par petits lots ; aussi les prix, surtout en filature, sont-ils faiblement tenus.
- C’est à peu près la situation de Manchester, dont une récente correspondance nous disait :
- « Quelques ordres modérés en tissus de fantaisie convenables pour l’Inde et la Chine ont été exécutés ; toutefois généralement les offres par quantité sont encore toujours à des limites trop basses. Pour d’autres destinations, la demande se maintient assez bien, quoique les acheteurs résistent fermement contre toute hausse sur les prix.
- *
- La nouvelle saison des lainages n’est pas encore complètement engagée ; ce n’est qu’après les fêtes de Pâques que les voyageurs reprennent leurs tournées et qu’il pourra se produire une reprise sérieuse.
- Il y a peu de changements à signaler dans le ton général des affaires à Roubaix-Tourcoing. Cependant on constate en fabrique que la situation s’améliore.
- Les articles cardés, chaîne coton, tant unis que fantaisies, dont les collections sont sorties depuis peu, semblent appelés à un succès aussi grand que les années précédentes, et quelques séries ont déjà été l’objet de commissions importantes.
- A Fourmies, les transactions en tissus sont toujours très difficiles parce que les prix de vente ne sont pas à la parité de ceux des laines. On reçoit de nombreuses propositions, mais généralement inacceptables.
- D’après des nouvelles de Reims, il s’y ferait beaucoup d’affaires si les vendeurs consentaient à de très légères différences, tant en laines qu’en tissus.
- Cette remarque s’applique notamment aux cachemires et mérinos, et puis le « serge » qui se fait actuellement à Reims et dans la région en assez grande quantité est très demandé, ce qui empêche le stock en mérinos et en cachemires de se reformer.
- En nouveautés, les collections de robes d’hiver commencent à se montrer.
- La filature en peigné comme en cardé est en bonne situation.
- Dans le Midi, la fabrique n’est pas moins bien occupée, malgré la hausse des chiffons de laine, qui a amené celle des effilochés.
- A Vienne (Isère), les ordres arrivent abondants, et les filatures surtout sont surchargées de commandes.
- Les lainages en Angleterre, notamment à Leeds, et à Bradford, ont un mouvement régulier ; toutefois, la suppression du marché américain a des effets très sensibles.
- En Allemagne, toutes les branches des industries textiles sont en souffrance.
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- Les notes grises et rouges pâles dominent dans toutes les nouveautés : des
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- gris de tous genres en clairs et demi-clairs, et comprenant la série si variée des teintes modes, puis les rouges ternes, de tons moyens, à reflets plus ou moins violâtres, et allant jusqu’à la teinte mauve, qui est très demandée en modes de modistes et en fanfreluches de toilette.
- Le noir, lui, n’est pas soumis aux modes : toujours très employé et très travaillé, il donne souvent naissance à des produits ou à des procédés nouveaux qui en simplifient chaque jour la teinture.
- La dernière nouveauté est un noir direct, grand teint et en un seul bain, pour lainages, delà « Badische et Soda-Fabrik ». Ce produit diffère du noir d’a-lizarine de la même maison par la suppression du mordançage séparé, et serait plus économique en donnant autant de solidité.
- Un autre article tout différent, et bien moins travaillé jusqu’à présent, est la toile verte à bâches, qui est cependant d’une énorme consommation. Un perfectionnement réel paraît avoir été apporté à cette fabrication par M. Louis Roche, et nous publions, dans le corps du journal, une note à ce propos.
- F. Gouillon.
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- CONSULTATION TECHNIQUE
- Sur un brevet de MM. ABEL HENRY et Cie
- TEINTURIERS
- A SAYOMXIÈRES, PRÈS RAR-LE-JMJC
- Relative à la teinture du coton
- En NOIR D’A.N1LINE — Suite —
- Ce mémoire a été publié à propos d’un procès actuellement pendant, par lequel : MM. Abel Henry et Cie, poursuivent en contrefaçon MM. Marchai Falck et Cie, teinturiers à IToyes.
- AVIS DE M. PERSOZ (Suite)
- Sans doute, la teinture des fils de coton en noir d’aniline a été chose difficile -, pendant plus de vingt ans on s’est trouvé appelé à choisir entre les noirs par étendage, qui ne déchargent pas par le frottement, mais brûlent la fibre, et les noirs par teinture en bain plein, qui ne brûlent pas la fibre, mais déchargent par le frottement. Ce n’est qu’à la suite de longues recherches qu’on a réussi à corriger les défauts de l’un et de l’autre système ; mais le brevet de MM. Abel Henry et Cie est entièrement étranger à ces perfectionnements.
- On sait que le procédé primitif de Light-foot, qui intéressait beaucoup les imprimeurs, a fait d’abord leur désespoir à cause de ses graves défauts. Non seulement, pendant i’im-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- pression, les racles d’acier des rouleaux et certains rouleaux eux-mêmes étaient attaqués par des sels de cuivre, mais le tissu était brûlé une fois la couleur développée.
- M. Ch. Lauth vint heureusement, dès 1864, tirer les manufacturiers d’embarras, en leur proposant de remplacer, dans les éléments de la couleur, le sel de cuivre soluble (chlorure ou sulfate) par du sulfure de cuivre précipité. Ce composé ne détériore nullement les racles ni les rouleaux, et, une fois imprimé sur le tissu, s’oxyde peu à peu, de manière à produire pour le développement du noir les mêmes effets que les sels solubles de cuivre, mais sans présenter les inconvénients de ceux-ci quant à l’altération du coton. La fibre en est beaucoup moins fatiguée.
- Ce perfectionnement a donc rendu un immense service à l’industrie, et, bien que les procédés d’impression en noir d’aniline soient beaucoup plus variés qu’aulrefois, celui de M. Lauth continue à être appliqué dans un grand nombre d’établissements.
- Voici une formule ancienne pour l’impression de ce noir, empruntée encore à l’ouvra-
- ge de M. Schutzenberger :
- « D’une part :
- Amidon......................... 500 gr.
- Sulfure de cuivre.............. 150 —
- Eau............................ 250 —
- « Cuire ensemble.
- « D’autre part :
- 1/2 litre gelée d’adragante;
- Amidon grillé.................. 650 gr.
- Eau ........................... 925 —
- Chlorate de potassium.......... 150 —
- Sel ammoniac................... 50 —
- Chlorhydrate d’aniline......... 400 —
- « Cuire ensemble.
- « Mélanger les deux préparations à froid.»
- Pourquoi les teinturiers en fils de coton n’ont-ils pas appliqué cette méthode? Sans doute parce qu’il paraissait invraisemblable que l’on pût imprégner assez uniformément des fils avec une solution tenant un précipité en suspension. MM. Marchai, Falck et Cie, en ont fait l’expérience, et elle leur a réussi. Ils ont même cru pouvoir faire de l’application de cette méthode l’objet d’un brevet.
- Comme le présent travail n'a pour but que la recherche de la vérité, le soussigné croit devoir déclarer qu’à son avis le brevet Marchai, Falck et Cie, est également nul, en considération des antériorités précédentes, notamment du brevet de Lightfoot, du 12 octobre 1870, cité plus haut, où il est spécifié que pour la teinture aussi bien que pour l’impression on peut employer des sulfures métalliques.
- Cependant, le procédé de MM. Marchai, Falck et Cie a, sur celui de MM. Abel Henry et Cie, la supériorité qu’a eue le procédé de M. Charles Lauth sur le brevet primitif de Ligtfoot de 1863.
- MM. Abel Henry et Cie invoqueront peut-être, à défaut de la nouveauté de la méthode, des dosages plus favorables indiqués par eux dans la préparation de la couleur.
- Cette thèse ne saurait être soutenue devant des teinturiers ou des chimistes.
- Au surplus, la Cour de Paris Ire Chambre, s’est prononcée à cet égard par un arrêt rendu le 21 janvier 1860, dans l’affaire Royer et Roux contre Buer, et dont voici deux considérants qui s’appliquent bien dans l’espèce :
- « Considérant qu’on ferait à toute industrie et spécialement à celle de la teinture, une situation trop difficile, si chaque modification dans la marche d’un procédé, et par exemple dans le dosage, la durée, la température, la répétition d’un lavage, pouvait devenir l’objet d’un brevet, et par suite, servir de base à des poursuites en contrefaçon ;
- « Que la constatation même de telles contrefaçons présenterait d’insurmontables difficultés, étant presque impossible de reconnaître sur une matière teinte à quelle succession d’opérations elle a été soumise, quand les matières employées n’ont pas été changées ; »..
- En résumé et comme conclusions, l’opinion du soussigné est la suivante :
- 1° La formule de MM. Abel Henry et Cie est connue depuis vingt-sept ans ;
- 2- Le dosage par eux indiqué n’est pas susceptible d’un droit privatif ;
- 3- La succession des opérations est la même et d’ailleurs ne signifie rien ;
- 4’ Le résultat industriel obtenu n’a aucun caractère de nouveauté ;
- 5- En conséquence, le brevet de ces Messieurs est absolument nul.
- J. PERSOZ
- TOILE HYDROFÈRE
- Ce nom désigne une toile à bâches et à campement pour laquelle M. Louis Roche, fabricant de toiles à Pecquigny (Somme), vient de prendre un brevet.
- Les produits de ce genre les plus répandus, notamment la toile dite Histasape, teints, apprêtés et rendus imperméables par la formation d’un savon de cuivre, additionné de couleur d’aniline, sont loin de répondre aux nécessités de leurs destinations ; les couleurs sont ternes et sans durée-, c’est, en résumé, un plâtrage que la première pluie désagrège, détruisant non-seulement la couleur, mais encore la prétendue imperméabilité qui n’est qu'apparente.
- Dans une des bâches préparées par le procédé de M. Roche, qui nous a été soumise, nous constatons une bonne imperméabilité, et une couleur bien franche et bien unie.
- Pour ce genre d’articles, l’imperméabilité n’est pas et ne doit pas être absolue comme dans une toile caoutchouquée, par exemple;
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- il faut qu’ils restent perméables à l’air. La Toile hydrofère est telle cependant quelle peut supporter l’eau pendant des pluies continues sans être traversée; lorsqu’elle est tendue et humectée, son imperméabilité devient complète : une pluie battante y glisse alors sans tamiser.
- Il y a un progrès important dans la fabrication de cette toile comparée à celle des produits de même genre actuellement en usage.
- L’invention de M. Roche est encore particulièrement intéressante, an point de vue industriel, par la rapidité de ses moyens de fabrication.
- Dans les procédés aux savons de cuivre, il faut deux bains. Outre le travail de ces deux opérations, il en résulte que, par suite de la précipitation qui se produit pendant la deuxième, l’enduit reste superficiel.
- Au contraire, la nouvelle toile Hydrofère se teint, s’apprête et s’imperméabilise instantanément et sans mouillage ; l'imprégnation est complète, et l'enduit pénètre jusqu’au milieu du fil.
- Nous reparlerons de ce procédé de fabrication.
- Pour le moment, il est déjà incontestable que la Toile hydrofère est un produit essentiellement nouveau, et qui se présente avec des avantages évidents sur ceux actuellement en usage pour les mêmes destinations.
- PONCEAUX SUR LAINAGES
- Nous trouvons dans un journal de filature et de tissage les indications suivantes qui sont bonnes lorsqu’il s'agit de la teinture en ponceau par les anilines, mais qui ne sont plus au courant du jour en ce qui concerne les ponceaux à la cochenille.
- En voici les passages utiles :
- Il existe une infinité de procédés pour teindre les lainages en ponceau (1) ; mais nous ne parlerons que de ceux employés le plus fréquemment dans les ateliers de teinture : ce sont les ponceaux d’aniline et les ponceaux à la cochenille.
- Les pièces doivent être bien dégraissées et exemptes de toute tache (2).
- De même que pour les bleus azulines, il est nécessaire ici de faire le bain. Cette opération a pour but de rendre le bain bien homogène et de donner par cela même beaucoup de facilité pour unir l’étoffe.
- La couleur ponceau doit se faire dans des chaudières ou dans des cuves bien propres.
- Le tartre ordinaire ne convient pas pour cette nuance, parce qu’il contient beaucoup d'impuretés et de parties terreuses qui nuisent à la couleur ; c’est pour cela qu’on se sert ordinairement de tartre cristallisé ou crème de tartre.
- (1) Il n’y en a pas tant que cela.
- (2) Comme pour toutes teintures.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Pour peu que l’on soit praticien, on obtient facilement la nuance voulue. Cependant il faut opérer vite pour conserver à la nuance toute la fraîcheur qu’elle peut donner. 11 faut donc éviter de replonger les pièces, pour cette raison qu’un trop long séjour dans le bain leur ôte de leur fraîcheur.
- On ne doit jamais retirer des étoffes d’un bain de teiuture immédiatement après une mise de colorant; il faut laisser un espace de trente minutes au moins entre la dernière garniture et l’abatage des pièces. Encore faut-il que la dernière garniture ait été faible. Cette observation s’applique non-seulement aux ponceaux, mais également à toutes les autres nuances (1). Lorsqu’on abat les pièces trop vite, on s’expose à les voir mal unies, c’est-à dire teintes inégalement.
- Au sortir du bain de teinture, la nuance doit être plus jaune et plus fraîche que celle demandée, parce que les étoffes teintes au ponceau virent au rouge et se ternissent légèrement par l’opération du lavage.
- PONCEAU D’ANILINE
- Les ponceaux d’aniline se font du coup, c’est-à-dire dans un seul bain et sans aucune préparation préliminaire.
- Les proportions d’ingrédients peuvent varier suivant le genre des tissus, mais la manière d’opérer est toujours la même.
- Le bain étant fait, comme il a déjà été dit, on remplit convenablement la cuve de la chaudière d’eau froide et on y rentre l’étoffe à teindre. On mordance et on fait manœuvrer l’étoffe vingt à trente minutes sans chauffer. On verse dans le bain le colorant, préalablement dissous dans l’eau bouillante (2).
- Pour éviter toute tache de colorant, il faut filtrer la dissolution de ponceau. Cette dissolution du produit d’aniline dans l’eau bouillante doit se faire loin des pièces à teindre, afin d’éviter que de petites parcelles de colorant volent sur leur surface.
- On fait manœuvrer l’étoffe dix à quinze minutes sans chauffer, après quoi on élève graduellement la température jusqu’au bouillon. On teint à cette température jusqu’à la nuance voulue. On retire l’étoffe du bain et on la lave dans une eau bien claire.
- Voici quelques proportions pour la teinture en ponceau de différents tissus :
- Ponceau ?i° i pour mérinos et cachemires
- Pour 100 kilos de laine,
- Mordants:
- 5 kilos d’acide sulfurique ;
- 10 — de sulfate de soude ;
- 3 kil. 500 de tartre cristallisé.
- Colorants :
- (1) De même que les chaudières propres.
- (2) Cela peut s’appeler : en un seul bain, mais non « du coup », car malgré le bain unique, il y a deux opérations.
- Ponceau R et jaune de naphtol ou orangé A fin. (Quantités variables suivant les nuances.)
- Ponceau n° 2 pour mérinos ou cachemires.
- Pour 100 kilos de laine,
- Mordants :
- 3 kilos d’acide sulfurique,
- 2 — d’oxymuriate d’étain,
- 10 — de sulfate de soude,
- 2 — de tartre cristallisé.
- Colorants :
- Ponceau et jaune de naphtol ou orangé 4 fin.
- Ponceau n° 3 pour draperies.
- Pour 100 kilos de laine,
- Mordants :
- 4 kilos d’acide sulfurique,
- 10 — de sulfate de soude,
- 2 — de tartre cristallisé.
- Les colorants sont les mêmes que pour le ponceau n° 1.
- Ponceau n° 4 pour gaufrés.
- Pour 100 kilos de laine,
- Mordants :
- 2 kilos 500 d’acide sulfurique,
- 10 — » de sulfate de soude,
- 2 — 500 d’oxymuriate d’étain,
- 5 — » de tartre cristallisé.
- Mêmes colorants que pour les ponceaux nos
- 1 et 2.
- Ponceau n° 5 pour gaufrés noir et blanc.
- Voici un procédé qui permet de teindre en nuance ponceau les gaufrés noir et blanc, sans dégrader le noir.
- Pour 100 kilos de laine,
- Mordants :
- 20 kilos de sulfate de soude ou de sulfate de nitrate,
- 3 kilos d’oxymuriate d’étain.
- Mêmes colorants que pour les ponceaux précédents.
- Avivage. — Pour obtenir l’éclat que demande la nuance, les gaufrés noir et ponceau doivent être avivés.
- Cette opération, se fait de la manière suivante : pour ÎÜO kilos de laine, on met dans une chaudière d’étain ou dans une cuve en bois de sapin convenablement remplie d’eau, 3 kilos d’acide sulfurique à 66 degrés Baumé, et on y plonge l’étoffe à aviver. On porte progressivement la température jnsqu’à 80 degrés environ et on l’y fait manœuvrer jusqu’à ce que l’on ait obtenu la fraîcheur voulue. On lave ensuite à grande eau.
- PONCEAUX A LA COCHENILLE
- La préparation des ponceaux à la cochenille est plus compliquée ; elle nécessite deux opérations : le bouillon et le rabat. Le bouillon
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- est un bain de mordançage; le rabat est le bain de teinture proprement dit.
- Les mordants les plus employés pour cette teinture sont : la composition d'étain dissolution et le tartre.
- Nous nous ar. ôtons là, car on voit déjà que l’auteur n’est pas au fait des modifications apportées depuis quinze ans aux ponceaux de cochenille.
- Aujourd’hui, cette teinture se fait du coup, en ajoutant de l’acide oxalique dans le bain de teinture contenant les mordants d’étain.
- Il n’y a plus que les retardataires qui fassent une composition d’étain ; le mélange de sel d’étain et d’oxymuriate la remplace avantageusement.
- L’auteur, du reste, fait mettre du sel ammoniac dans sa composition ; d’autres y introduisaient du sel marin, alors que l’acide chlorhydrique tout formé est bien plus simple et plus sûr.
- Mais, du reste, les compositions d’étain elles-mêmes sont maintenant laissées de côté, comme le sera bientôt la cochenille.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Machine à teindre en bobines ou en vrac Par M. F. Desürmont
- M. Desürmont emploie la teinture par injection, mais avec pression suffisante, au sein même du liquide tinctorial.
- A cet effet, on dispose un tonneau porté et tenu au-dessus du bain, dans la position verticale, sur un ajutage conique disposé dans le bac de teinture : ce tonneau est percé sur toute la surface de ses douelles de trous de dimension variable (3, 4 ou 10 millimètres), selon la grosseur des fils à teindre. L’ajutage conique creux communique avec le tonneau et avec le refoulement d’une pompe ou avec un injecteur Gifïard.
- La pompe aspire le liquide du bain pour le refouler dans le cône et de là dans le tonneau rempli du textile à teindre. Le tuyau de refoulement, de préférence, doit avoir un embranchement venant déboucher à la partie supérieure du tonneau : un couvercle convenablement disposé permet d’assujettir les fils à teindre et empêche leur ballotage.
- On procède d’abord au mordançage, puis à la teinture : on agite mécaniquement par un moulin de mélange les dissolutions de matière tinctoriale ; quand on les verse, lancer l’eau avec nne pomme d’arrosoir dans un tamis placé en de-sous et sur lequel sont versées les substances à alambiquer, selon le terme adopté.
- L’ÉPAILLAGE CHIMIQUE
- Nous empruntons les indications suivantes à l’excellent ouvrage de M. L. Simon, ingénieur, directeur de l’Ecole de bonneterie de Troyes, sur Le Travail des Laines cardées :
- L’épaillage chimique des laines et des draps
- peut être pratiqué à l’aide de deux procédés distincts :
- 1° Par les acides lorsqu’on traite des laines avant la teinture, ou des draps en blanc; ou bien des laines ou des draps teints par l’indigo, que l’acide ne fait pas virer ,
- 2° Par les chlorures, qui permettent de traiter des laines ou des draps teints en nuances dites petit teint.
- Epaillage des laines par l’acide
- L’acide sulfurique est le plus fréquemment employé.
- Le bain peut marquer depuis 2 jusqu’à 6 degrés au poste-acide Baumé.
- Il est contenu dans des cuves en bois ou dans des cuves en maçonnerie cimentée, garnies ou non avec du plomb.
- Le trempage doit être fait jusqu’à complète imbibition.
- Afin de ne pas détériorer la matière, laine ou blousses (déchets provenant du peignage), il est préférable d’être économe de manipulations.
- On la renferme, en conséquence, dans des sacs en laine ou en crin, puis on la fait tremper longuement (pendant trois ou quatre heures par exemple), après quoi on la retire du bain, on la laisse égoutter, puis on l’essore à fond.
- L’essoreuse employée doit avoir son panier tournant en cuivre rouge, et tout ce qui est fer ou fonte garanti par un doublage en plomb.1
- On procède ensuite au séchage, qui peut être obteu par les procédés ordinaires :
- Sécheries sur tabliers fixes, avec hélice aspirante ;
- Sécheries à tiroirs mobiles, également avec hélice ;
- Sécheries à tabliers mobiles et à soufflerie d’air chaud, ou même sécheries à l’air libre.
- Jusqu’ici, l’épaillage n’est pas encore effectué.
- Il reste à soumettre pendant quelque temps la laine à l’action d’une haute température (80 à 100 degrés).
- Suivant le mode de séchage dont on dispose, il faut donc prendre ses dispositions en vue de ce résultat.
- Les sécheries à tabliers fixes, dont on suspend la marche de l’hélice, permettent d’é-pailler à la plus basse température.
- Celles à tiroirs mobiles, ou à tabliers mobiles, ont besoin d’une plus haute température, l’opération devant s’y faire dans un temps moindre.
- On reconnaît que celle-ci est terminée quand toutes les substances végétales sont noires et friables sous les doigts.
- Il convient alors de faire passer les matières épaillées, encore chaudes, dans une batterie écraseuse, sous l’action de laquelle les substances végétales se désagrègent.
- On s’expose à des mécomptes en négligeant cette opération.
- Il faut ensuite procéder au désacidage.
- S’il s’agit de laines ou de blousses qu’on ne veuille pas fatiguer, on les tasse régulièrement dans des cuves en bois, puis on fait arriver de l’eau qui se déverse sur elle par une pomme d’arrosoir et qui s’écoule par la partie inférieure en entraînant l’acide.
- Cette opération est longue quand on la veut bien complète.
- Sa durée dépend nécessairement de la quantité traitée à la fois.
- La laine est ensuite livrée à la teinture.
- Quand on épaille des déchets, des chiffons ou des laines très chargées de chardons, les bains doivent être au maximum, ainsi que la température.
- L’écrasage et le battage sont de rigueur, ainsi que le désacidage à fond.
- On peut épailler les laines teintes par les chlorures -, mais généralement on préfère les épailler à l’acide, avant teinture.
- La température étant moindre par ce procédé, la laine conserve mieux ses qualités et sa souplesse.
- Epaillage des draps blancs ou bleu indigo
- PAR L’ACIDE SULFURIQUE
- L’épaillage des draps blancs ou bleu indigo se fait eh cours d’apprêts, le drap étant foulé et généralement ayant subi un lainage et un tondage.
- Cet épaillage comporte les mêmes phases que celui de la laine.
- Le trempage s’opère dans une cuve contenant le bain et portant deux cylindres en bois, comme une dégorgeuse.
- L’étoffe est pressurée entre les deux cylindres jusqu’à complète imbibition -, ensuite on procède à l’essorage, puis au séchage au large et à la carbonisation.
- La machine la mieux appropriée pour ce travail fait cheminer l’étoffe verticalement de bas en haut et de haut en bas, sur des rouleaux commandés et renfermés dans un local bien clos et chauffé, divisé en deux compartiments.
- Dans le premier, la température est d’environ 80 degrés • c’est là que s’opère le séchage. Dans le deuxième compartiment, plus court que le premier, la température atteint 100 à 120 degrés ; c’est à ce moment que s’opère la carbonisation.
- L’étoffe, en sortant, laisse apercevoir tous les fragments végétaux complètement noirs et transformés.
- On procède au désacidage par un lavage à l’eau dans une dégorgeuse ordinaire.
- Epaillage des draps teints en petit teint avec
- LES CHLORURES D’ALUMINE, DE MAGNESIE, ETC.
- Le bain est préparé à 6 ou 8 degrés Baumé.
- Le trempage se fait comme pour l’acide, en prenant toutefoisla précaution d’avoir en usage le moins de bain possible, afin de le renouveler souvent; autrement, le bain se neutralise et se coagule.
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- L’essorage peut être pratiqué sans inconvénients à l’aide d’une essoreuse ordinaire.
- Le séchage et la carbonisation peuvent être pratiqués à l’aide d’une machine analogue à celles employées pour l’épaillage à l’acide, sauf toutefois que la température du second compartiment doit atteindre 130 à HO degrés.
- Avec l’un et l’autre procédé, l'étoffe doit séjourner pendant environ trente minutes dans l’appareil, — ce temps étant compté depuis l’entrée de l’étoffe jusqu’à la sortie.
- Le lavage se fait à l’eau pure ou légèrement additionnée d’ammoniaque (3 à h 0/0 du poids de l’étoffe).
- Ce genre d’épaillage est moins énergique que celui opéré à l’acide sulfurique ; il se pratique avant le foulage.
- Certaines fabrications communes épaillent même les draps tels qu’ils sont au sortir du tissage, c’esl-à-dire imprégnés encore des huiles provenant de l’ensimage.
- Les fabrications soignées ne font cette opération qu’après le dégraissage et avant ie foulage.
- L’épaillage est un sérieux progrès, qui a mis en valeur des matières premières délaissées et qui a presque anéanti 1 épincetage.
- Certaines maisons, cependant, se refusent à l’appliquer; celles surtout qui font les articles fins.
- Si l’opération est bien conduite, elle présente peu ou point d’inconvénients.
- Mais il n’en est pas de même si elle laisse à désirer sur quelque point.
- L’épaillage de la laine rend le cardage et la filature plus difficiles, parce qu’il relire une partie de sa souplesse.
- L’épaillage des draps en écrus dégraissés rend le foulage plus laborieux. Le foulage peut même devenir impossible, lorsque l’épaillage a été fait avant le dégraissage.
- Enfin, l’épaillage des draps foulés rend le désacidage difficile, et, s’il n’a pas été opéré avec tous les soins voulus, l’étoffe porte en elle un germe de destruction qui fera son oeuvre sûrement.
- PROCÈDES DIVERS
- Thiocarmin
- Nous donnons ci-dessous un échantillon teint avec le Thiocarmin R, de la « Manufacture lyonnaise », dont nous parlions dans notre Précédent numéro, et qui est applicable à la laine.
- Ce produit est en pâte liquide, d’un bon rendement; l’échantillon ci-dessus est obtenu avec environ 3 0/0 de cette pâte.
- Les teintes plus claires ont un retlet vert à la lumière artificielle.
- La teinture se fait au bouillon avec addition d’acide sulfurique et de sulfate de soude.
- Mais c’est moins pour sa teinte propre que comme proiuit à mélanges, que cette couleur est offerte à la consommation, et il est propose pour remplacer l’indigo avec un rendement plus avantageux et une vivacité de teinte plus grande, surtout à la lumière artificielle.
- La plupart des couleurs teignant sur bains acides peuvent s’y mélanger.
- Nous l’avons essayé avec la complémentaire du bleu : l’orangé. L’adjonction de la couleur complémentaire est le meilleur moyen pour s’assurer que la couleur de fond ne se laisse pas éteindre par le mélange.
- Avec un orangé acide, nous avons obtenu la teinte bronze ci-contre, dans laquelle on voit que le fond bleu s’est bien soutenu.
- La teinte du mélange a du fond et en même temps du tranché.
- La « Manufacture lyonnaise » donne plusieurs exemples des mélanges qu’on peut utiliser avec son Thiocarmin comme base. Elle recommande nécessairement ses produits.
- Ces mélanges sont, pour 100 kilos :
- Bleu cendré
- Thiocarmin R............... 500 gr.
- Azo-orseille I............. 500 —
- Bleu marine
- Thiocarmin................... 5 kil.
- Azo-orseille................. 3 —
- Loutre
- Thiocarmin................... 3 kil.
- Azo-orseille................. 8 —
- Jaune acide C................ 2 —
- Gros bleu
- Thiocarmin................... 6 kil.
- Azo-orseille............. llc500
- Rouge brunâtre
- Thiocarmin................. 200 gr.
- Azo-orseille................. 6 kil.
- Jaune acide................ 200 gr.
- Vert clair
- Thiocarmin................. 250 gr.
- Jaune acide................. 20 —
- Gros vert
- Tniocarmin.................. 5 kil.
- Jaune acide................. 1 —
- Bronze
- Thiocarmin............... lk500
- Azo-orseille................ h kil.
- Jaune acide................. 1 —
- La teinture sur ces mélanges s’opère, comme avec le Thiocarmin seul, au moyen de l’acide sulfurique et du sulfate de soude.
- Ainsi, avec ces trois seuls éléments : Bleu, Rouge et Jaune, on peut obtenir à peu près tous les effets chromatiques : cela est conforme, du reste, à la théorie.
- Le Thiocarmin se ronge par les réducteurs, tels que la poudre de zinc et le sel d’étain.
- Autres Matières colorantes nouvelles Congo orange R
- Cette couleur, fabriquée par la « Actienge-sellschaft », teint directement le coton en -orange vif résistant aux acides. Les meilleures nuances s’obtiennent en ajoutant au bain 10 pour \ 00 de sulfate de soude et 2 pour 100 de savon. On teint au bouillon.
- Sur laine, on emploie 10 pour 100 de sulfate de soude ; la nuance réiiste au foulon.
- 1 Pour les demi-soie, on emploie du phosphate de soude.
- Congo bleu R et B
- Ils teignent le coton comme les matières analogues, et peuvent remplacer l’indigo dans une certaine mesure, car ils donnent des nuances qui résistent à la lumière.
- Jaune pour foulon
- Ce produit, de l’usine Cassella, est proposé pour remplacer le bois jaune, et supporterait l’action du foulon et de la lumière.
- Il peut s’employer avec l’alizarine. La laine se teint seulement additionnée de tartre. Le bain opère plus vite et mieux si l’on ajoute de l’acide. On commence par faire bouillir le drap avec 10 pour 100 d’acide oxalique. La nuance résiste aux acides et au soufre. Pour la soie, on emploie le bain de savon coupé à l’acide acétique.
- Par ses propriétés et son mode d’emploi, nous lui voyons de grandes analogies avec le « Jaune pour laine » décrit dans notre numéro du 25 février dernier, p. 29.
- Les 10 pour 100 d’acide oxalique ci-dessus indiqués sont assurément un dosage bien élevé.
- Bordeaux d'alizarine B et C
- Ces couleurs s’employant pour coton et pour laine sont en pâte, à 20 pour 100 de produit sec.
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- On obtient des nuances brunes en teinture sur coton avec le mordant d’alumine.
- Sur laine, l’alun donne une nuance rouge et les sels de chrome une nuance prune.
- En impression, on obtient sur coton un Bordeaux solide au moyen de l’acétate d’alumine ; les sels de chrome donnent un bleu foncé intense, dont on peut faire varier la nuance au moyen de sels de chaux ou de magnésie.
- Cyanine R
- C’est un bleu vif de la fabrique Friedr. Bayer et Ce.
- En teinture sur coton, on obtient des nuances brunes avec les mordants de chrome et d’alumine.
- La laine se teint en beau bleu sur mordant de chrome. On mordance en 3 p. 100 bichromate de potasse, 1 pour 100 acide oxalique et on teint en ajoutant 1/2 pour 100 d’acide sulfurique. On lave et on avive en savon avec un peu d’ammoniaque.
- En impression sur coton , cette cyanine donne, avec l’acétate d’alumine, un très beau bleu violet ; l’addition de sels de chaux permet de nuancer la couleur jusqu’au rouge. Avec l’acétate de chrome, le bleu est légèrement verdâtre.
- Les teintes seraient solides à la lumière et au foulon.
- La couleur craint le contact des métaux et doit s’employer dans des barques en bois.
- Poudre garnissante pour l’apprêt des tissus de coton
- Pour charger les encollages destinés aux apprêts garnis, on emploie des argiles blanches, notamment le kaolin et surtout le china-clay. Ce dernier produit est un silicate d’alumine qui nous vient d’Angleterre et dont il se consomme d’énormes quantités pour cet emploi.
- Une poudre qui pourrait s’y substituer et qui se recommande principalement par son bas prix, est celle de silex calciné provenant des galets de l’Océan; elle se fabrique en grand pour plusieurs destinations dont la plus importante est la céramique. Elle se vend 4.0 francs la tonne.
- Cette poudre est d’un blanc éclatant, d’une finesse impalpable ; elle est suffisamment plastique, et remplit toutes les conditions nécessaires pour les apprêts garnis.
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- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- Apprêt a la brosse
- L’apprêt aux tapis et à la presse forme un ensemble, un procédé spécial ; j’en ai dit les avantages et les inconvénients.
- Les procédés nouveaux, modernes, sont complètement indépendants, et sont basés sur l’emploi du cylindre ou tambour à vapeur, soit qu’on s’en serve pour faire du collage, soit qu’on l’utilise avec le feutre sans fin, qui fait frotter l’étoffe sur le tambour chaud.
- La méthode du collage est la première en date (et je ne reviendrai pas sur son histoire); elle est aujourd’hui la moins employée, mais comme elle n’est pas sans qualités, beaucoup de teinturiers continuent à travailler avec leur colleur, et d’autres, qui ont des maisons importantes, ont cet outil à côté du tambour à mouvement continu.
- On se sert d’une brosse pour coller les étoffes sur le cylindre : d’où le nom « apprêt à la brosse ».
- Cette brosse est en bonne soie de sanglier, assez rude et en général de la forme de la fig. 77 ci-contre :
- Fig. 77 — Crosse à coller
- Toutefois, le genre de brosse n’a rien d’absolu, et j’ai vu faire du très bon collage même avec un chiendent à longs brins.
- Quant au cylindre-colleur, nous l’avons vu précédemment (1888, fig. 36 et 37, p. 158).
- L’opération du collage étant très simple, j’ai donné en même temps la marche à suivre, qui se borne à peu de chose.
- Le collage convient surtout aux étoffes légères : soie, laine ou mélanges ; si l’on ne dispose pas d’autres moyens, on peut aussi y faire ces mêmes étoffes plus fortes, mais les tissus tout-à-fait épais et les popelines ne peuvent s’y apprêter.
- Ce genre d’apprêt offre beaucoup de facilités pour les petits morceaux, qui s’y font rapidement-, les grands demandent déjà un peu peu plus d’attention. Dans tous les cas, il n’y a pas de couture à faire.
- Avec une gomme très légère, on évite le glacé exagéré de l’envers, mais il en reste toujours.
- L’apprêt aux machines à toile sans fin lui est certainement préférable, comme travail à tout faire.
- Apprêt aux machines à mouvement continu
- C’est, pour le moment, le dernier mot des apprêts pour teinturiers-dégraisseurs.
- Le cylindre-colleur, revêtu du feutre sans fin, constitue en principe l’appareil, avec quelques organes accessoires que j’ai indiqués en décrivant les principaux types de ces machines (1888, p. 166 et suiv.).
- Leur fonctionnement ressort aussi de ces
- descriptions , il y a lieu, toutefois, d’y ajouter quelques considérations :
- L’apprêt aux machines se fait suivant deux méthodes : 1° au mouillé, c’est-à-dire que les étoffes gommées sont engagées humides sur la machine, où elles se sèchent en même temps qu’elles se polissent ; 2° au sec, c’est-à-dire les étoffes gommées étant séchées avant de passer à la machine.
- Dans le premier cas, il faut des tambours à gros diamètre, pour que le trajet soit assez long pour sécher l’étoffe dans son parcours. Les machines de M. Dehaitre sont construites d’après ce principe.
- Pour l’apprêt au sec, les cylindres peuvent être bien moins volumineux, et il faut que la machine soit munie d’un vaporisateur servant à amollir la gomme séchée, au moment où l’étoffe s’engage dans l’appareil. — La machine Pingrié et Ce dite « Sans-Rivale » est le meilleur type de ce genre.
- Quant aux avantages respectifs :
- L’apprêt au mouillé est le plus simple : les morceaux sont passés à la gomme, puis aussitôt, sans désemparer, portés à la machine, et c’est fini. Il n’y a pas d’interruption dans le travail et pas besoin d’étendage pour sécher.
- Les tissus sujets à rétrécir conservent mieux leur largeur.
- Pour apprêter au sec, il faut une machine moins lourde, et par conséquent plus douce à manier ; il y a moins de dépense de chaleur et l’on peut employer des cylindres à vapeur libre ; cette chaleur sans excès évite le brillant ciré des étoffes, le feutre ne s’encrasse pas et il se produit peu de buée.
- Les cylindres destinés à l’apprêt au sec peuvent aussi apprêter humide, et pour compenser leur insuffisance de diamètre on n’a qu’à y faire passer deux fois les étoffes.
- En conséquence, les maisons à giande production, où il faut un travail suivi, fait au fur et à mesure qu’il se présente, préféreront l’apprêt au mouillé ; celles qui peuvent y consacrer plus de soins, et qui sont économes de vapeur et de force (employant des femmes) apprêteront plutôt au sec.
- C’est en résumé, au point de vue de la qualité du travail, celui pour lequel je me prononce.
- Que l’on apprête au mouillé ou au sec, le procédé est à peu près semblable ; la machine étant mise en mouvement et chauffée, on engage entre le feutre et le cylindre un bout de l’étoffe à apprêter, en tendant en largeur autant que possible -, l’étoffe est alors entraînée par le cylindre tournant, et sort du cylindre quand elle en a fait le tour ; elle retombe ordinairement dans une manette placée en arrière de la machine.
- Pour l’apprêt au sec, il faut lui donner, au moment de sou entrée dans la machine, un jet de vapeur qui amollit la gomme et rend le tissu légèrement moite.
- Comme l’appareil n’exige qu’une vapeur à
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- faible pression, celle-ci est assez humide pour produire l’effet voulu.
- Pour toutes ces machines, il faut éviter d’approcher la main trop près du cylindre, car elle peut se faire saisir par le feutre et produire des accidents graves. Les bons conducteurs y adaptent un garde-mains qui évite ces accidents.
- La pression du feutre doit pouvoir se graduer à volonté.
- On apprête un reps et toute étoffe côtelée, avec une faible pression, en mettant l’endroit du tissu contre le feutre. Au contraire, quand il faut du glaçage comme pour un damas, on donne une forte pression en faisant appliquer l’endroit contre le cyliudre.
- C’est ce dernier qui produit le lustrage ; on n’a donc qu’à régler le travail en conséquence.
- Tous les tissus en général s’accommodent de ce genre d’3pprêt ; en première ligne, les lainages et les soieries purs, puis les mélanges, cotonnades, crêpes, et les tissus à réseaux ne craignant pas l’aplatissement.
- On peut considérer le cylindre à mouvement continu, comme l’outil universel; il dispense de l’emploi de la presse et réduit celui du tapis à quelques cas exceptionnels.
- L’apprêt est plus stable que celui de la presse ; les étoffes sont décaties et ne se tachent plus à la moindre humidité.
- C’est, en résumé, le meilleur instrument pour nos travaux, à condition de disposer de vapeur.
- Gommage
- Les étoffes devant être apprêtées par ces machines, ou par toutes autres, du reste, se gomment soit à plHn bain en les trempant dans l’apprêt (qui doit être alors léger) et les tordant modérément au-dessus de ce bain. Pour éviter de froisser les soies, on enlève l’excès de gomme à l’aide d’une éponge; soit par le procédé à l'éponge on à la brosse, les morceaux étant étalés sur une table, on y applique la gomme avec l’un de ces outils, en donnant nécessairement une couche aussi unie que possible : l’éponge est préférable à la brosse.
- Mais rien ne vaut le foulard dans le genre de celui que j’ai décrit (1888, p. 183) pour la rapidité et la régularité du travail. Il peut se régler et donner des couches plus ou moins épaisses.
- Nous avons à voir maintenant le cylindrage et le moirage.
- Maurice GUEDRON
- LES SUCCÉDANÉS
- DE LA GOMME ARABIQUE
- M. Ch. Berthier, dans le Cosmos en parlant de la cherté des gommes du Sénégal, fait une
- revue des différents produits susceptibles de les remplacer.
- Après avoir parlé des gommes de pays, des amylacés, du léiocomme, de la dextrine et autres matières de même origine, il continue :
- Ce qui précède montre que, en somme, ce serait une utopie que de vouloir trouver un succédané parfait de la gomme arabique, la remplaçant complètement dans toutes ses applications, si nombreuses et si variées qu’elles puissent être. Il faut se résigner à chercher, parmi les substances susceptibles de donner des solutions aqueuses adhésives, quelles sont celles qui, dans telle ou telle application spéciale, jouissent des mêmes propriétés que l’arabine ou, si possible, de propriétés plus conformes encore au but à atteindre.
- Divers chimistes et industriels se sont efforcés de réaliser les meilleures conditions d’emploi de ces substances et sont parvenus à déduire de leurs expériences un certain nombre de recettes plus ou moins pratiques. M. Boa recommande une décoction d’algues : on met macérer pendant une heure, dans 750 gr. d’eau froide, 8 gr. de mousse d’Irlande, puis on chauffe modérément en remuant constamment. Après cinq minutes de cuisson, la colle est terminée. On obtient ainsi environ 560 gr. d’une solution gommante, pouvant remplacer l’arabine de qualité tout-à-fait inférieure. Ce procédé est intéressant à cause de son bas prix de revient, mais il ne donne qu’un produit fort médiocre, d’une force agglutinative très faible et se ramollissant au contact de la moindre humidité.
- On obtient un meilleur résultat avec la colle de châtaignes, qui n’est en somme que de la colle à la farine, la matière amylacée se trouvant dans une grande quantité de végétaux. On s’en sert pour le papier et les travaux de cartonnage : elle colle bien, mais ne vaut pas, comme force adhésive, la solution imaginée par Lehner : il fait fondre, d’une part, à une douce chaleur, 100 parties de colle de doreur (1) dans 200 parties d’eau ; puis il ajoute 2 parties de laque, que l’on a préalablement dissoute dans 10 parties d’alcool. D’autre part, il prépare à chaud une solution de 50 parties de dextrine dans une quantité égale d’eau et il la verse dans la première, en remuant constamment. Après avoir filtré à travers un linge la solution encore liquide, il la met en bouteilles, où elle se prend en refroidissant et se conserve fort bien. Pour l’usage, la quantité nécessaire du mélange est fondue au moment de s’en servir, puis diluée à volonté, selon l'emploi que l’on veut en faire. Si l’on a à coller des papiers minces, on peut avec avantage substituer à la dextrine pure une solution de 2 parties en poids de cette substance dans 5 parties d’eau, 1 partie d’alcool et 1 partie d’acide acétique.
- (1) C’est évidemment l’albumine en poudre que fauteur désigne : « Colle de doreur ».
- M. Schuhmann, attribuant les propriétés hygroscopiques de la colle de dextrine à son contenu en sucre, a imaginé un procédé spécial permettant d’éliminer autant que possible ce dernier corps. On met digérer dans un autoclave, sous une pression de 2 à 3 atmosphères, 100 parties en poids d’amidon avec 500 parties d’eau et une demi-partie d’acide sulfurique ou azotique. On maintient la masse ainsi, jusqu’à ce que, de pâteuse qu’elle était primitivement, elle devienne liquide. Quand elle a acquis la fluidité voulue, on arrête l’opération, puis on neutralise les acides demeurés libres. On soumet ensuite la liqueur à une nouvelle digestion, sous pression de 3 à 5 atmosphères, puis on la porte dans l’appareil Taylor et on la filtre sur du chierbon d’os. Le résidu de ces opérations est évaporé partiellement dans le vide, puis placé dans une chaudière où on le maintient jusqu’à dessiccation parfaite; enfin, après l’avoir refroidi on le casse en petits morceaux que l’on met en bocaux.
- Tout ce que l’on peut reprocher à ce procédé, c’est d’être un peu compliqué et de nécessiter un matériel coûteux, qui élève considérablement le prix de revient du produit obtenu, lequel, par contre, est l’un des meilleurs que l’on puisse se procurer.
- Suivant une voie diamétralement opposée à celle où s’était engagé M. Schuhmann, Kay-ser est parvenu à préparer une excellente solution agglutinative en mettant le sucre à contribution. Il suffit pour cela de faire dissoudre 30 gr. de sucre candi, finement pulvérisé, dans -100 gr. de verre soluble. Cette dissolution, qui se conserve indéfiniment dans des flacons bien bouchés, peut rendre de réels services toutes les fois que l’on a à coller du papier sur du papier, du métal ou du bois.
- Si l’on ajoute à la liste, déjà un peu longue, des matières précédemment énumérées, la gélatine et ses analogues, on aura une idée assez exacte des corps appelés à remplacer la gomme arabique dans un csrtain nombre de ses applications techniques.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales
- 208468. — Coquilliot. — Glaçage américain dit Brillant Sylvain.
- 208506. — Decock. — Perfectionnements apportés à la machine à teindre en écheveaux les matières textiles.
- 208555. — Van Laer. — Nouveau système d’enlevages applicable à l’impression des tissus ou autres substances textiles de nature animale ou végétale.
- 208603. — Kitcheel. — Perfectionnements aux matières servant à obtenir des embosse-ments ou reliefs dans du papier et dans d’autres matières analogues.
- 208679. — Garnier. — Perfectionnements dans la fabrication des toiles cirées pour meubles.
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- 208190. — Maistre et Campagne. — Procédé de recueillement de l'indigo non fixé sur Jes matières textiles, d’utilisation immédiate de cet indigo, de teinture directe et de dégraissage à l’aide d’un produit savonneux.
- 208806. — Belleville. — Système de moire façonnée française, antique ou à réserves, et sa fabrication.
- 208810. — Gilliard, P. Monnet et Cartier. — Appareil mécanique pour l’oxydation du noir Monnet.
- 209139. — Michaud. — Perfectionnements apportés à la fabrication des divers clichés pour les impressions en couleurs.
- 109140. - Alsberge. — Nouvelle méthode de blanchiment des fils de lin, d étoupes, de coton, etc., méthode pouvant s’appliquer aussi au lessivage et à la teinture des fils, etc.
- 208943. — Blancan. — Nouveau genre d’impression et de décoration spéciale des papiers.
- 209007. — Miller. — Perfectionnements dans la méthode et les appareils pour presser et apprêter les tissus textiles.
- 209065. — Carpentier. — Procédé pour la fabrication de papiers peints.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Réglementation du travail. — La
- commission du travail, réunie sous la présidence de M. Ricard, s’est occupée de la pétition déposée entre ses mains par la délégation du 1er mai, demandant la fixation et la réglementation du travail des ouvriers adultes. Elle a décidé qu’il y avait lieu, conformément à l’article 68 du règlement de la Chambre, d’adjoindre cette pétition aux autres projets de loi sur la même question dont elle était saisie. Ces projets de loi ont déjà fait, du reste, l’objet d’une étude approfondie et d’une enquête parlementaire qui est sur le point d’être terminée.
- Dqiât des marques de fabrique à (Paris. — Jusqu’à ce jour, le dépôt central des marques de fabrique et de commerce était installé au Conservatoire des Arts-et-Métiers, tandis que celui des brevets en cours d’exploitation était établi au ministère du commerce et de l’industrie.
- Fat un décret en date du 27 février 1891, rendu sur la proposition de M. Jules Roche, le dépôt central des marques de fabrique et de commerce a été ramené au ministère du commerce, bureau de la propriété industrielle, rue de Varenne, 80, à Paris.
- —o—
- Exposition de Toulouse. — Une
- exposition internationale d’électricité, de mécanique, de chimie industrielle et commerciale, d’hygiène et d’alimentation, s’ouvrira le 15 mai prochain à Toulouse pour clôturer le 15 septembre.
- Taux de reprise au conditionnement de» laines. — Le compte-rendu des travaux de la Chambre syndicale de la
- bonneterie, pendant l’année 1890, contient le passage suivant :
- « Nous avons adopté, en contradiction avec la Chambre de commerce de Paris, un travail dont M. Dépassé s’était chargé, au sujet du projet de loi qui demandait la suppression du taux de reprises des laines. Il conclut :
- « 1° Au maintien de la fixation du taux de reprises des laines et au rappel A 15 p. 100 ;
- « 2° A la constatation, même sans y être convié, de la présence de corps étrangers et dans quelles proportions;
- « 3° L’essai du numéro de fil, sans lequel le conditionnement n’est qu’un leurre pour l’acheteur qui n’est pas théoriquement au courant de cette question très complexe.
- « Suivant nos conclusions, le projet de loi a été retiré. »
- lies accidents «l’appareil» à vapeur. — D'après une statistique officielle, l’emploi des appareils à vapeur a occasionné, pendant l’année 1889, en France, 41 accidents qui ont causé la mort de 30 personnes.
- Nous y relevons les suivants qui se rapportent aux industries tinctoriales:
- Blanchisserie à Darnétal. — Une citadelle ou récipient cylindrique vertical est détachée de son fond et lancée à 27 mètres à travers le toit, quelques instants après l’admission de la vapeur. Le récipient était mal construit, le fond plat n’étant pas armé. Des corrosions extérieures avaient aflaibli la cornière qui reliait le fond de la cuve à ses parois.
- Teinturerie à Hem (Nord). — Un récipient cylindrique, en tôle de fer, trois quarts d’heure après l’admission dé la vapeur, projette son couvercle à 29 mètres à travers la toiture. L’accident doit être attribué à l’absence de vingt-et-un boulons ordinaires, vingt-et-un boulons à charnières ayant seuls été mis en place, et à ce que Je couvercle avait été déformé sur son bord en raison de l’emploi, pour faire lejoint d’une tresse de coton ; le pourtour de l’obturateur portant à faux avait été infléchi à la longue et permit aux écrous de glisser comme sur un plan incliné.
- Teinturerie à Reims. — Un récipient en forme de poire en cuivre rouge embouti se rompt en deux parties quelques secondes après l’admission de la vapeur. La cause de l’accident n’a pu être présumée.
- Le rapport indique, sans dire auquel il s’applique, que ces trois accidents ont causé la mort d’une personne. En 1888, on avait constaté, dans les mêmes industries, cinq accidents ayant tué cinq personnes et blessé sept.
- —o—
- lie» cour» de teinture. — M. le secrétaire de la Société Industrielle d’Amiens, en proclamant le palmarès des cours publics institués par cette Société, s’exprime ainsi, à propos de celui de teinture et de chimie tinctoriale :
- « L’industrie de la teinture s’est développée depuis longtemps dans notre ville ; elle est appelée à y être pour de nombreuses années encore une source de travail; aussi.il est étrange que ce cours, conçu dans une pensée essentiellement professionnelle, ne soit pas suivi par des personnes se destinant à cette carrière.
- « Peut-être un effort de stimulation serait-il nécessaire de la part de nos industriels soucieux de l’avenir.
- « Quoi qu’il en soii, l’enseignement donné j
- par M. Bor a été tel que, pour une vingtaine d’auditeurs à chaque leçon, la commission composée de MM. Selosse’, Debionne, Courtin’ Lamy et Quennehen, a cru devoir accorder neuf récompenses. »
- Il est, en effet, remarquable combien les ouvriers teinturiers sont indifférents à la partie théorique de leur profession, où cependant elle joue un si grand rôle.
- Nous avons souvent l’occasion de causer avec eux, et nous les voyons interpréter les faits les plus simplesd’une façon qui témoigne de la plus grande ignorance.
- C’est ainsi qu’un contre-maître qui faisait fixer un mordant de fer par des passages en carbonate de soude, nous disait qu’après chaque bain de rouille, il fallait dégraisser les soies au carbonate.
- D’autres nous révèlent avec mystère des recettes qu’ils ont imaginées, où sont entassés avec un désordre tout empirique, les produits les plus hétérogènes, le plus souvent incompatibles, comme un acide et un alcali, un oxydant et un réducteur dans le même mélange, démontrant enfin une absence complète de notions sur l’action de ces produits.
- Toutes les tentatives flûtes pour encourager les ouvriers à acquérir quelques connaissances théoriques ont toujours échoué. Le cours de Chevreul. que nous avons suivi aux Gobelins, n’avait guère, comme auditeurs, que des amateurs ; celui du Conservatoire des Arls-et-Métiers a très peu d’ouvriers teinturiers ; il suffit d'examiner les mains pour s’en convaincre ; son public spécial comprend des jeunes gens ayant des professions se rapportant plus ou moins à la teinture, mais non, en général, manipulateurs eux-mêmes ; cela suffit pour que ce cours ait une grande utilité, et nous ne voulons pas par cela, en diminuer l’importance.
- L’ouvrier qui possède quelqu’habileté manuelle croit n’avoir plus rien à apprendre; aussi est-il souvent très difficile de lui demander autre chose que son travail de manœuvre ; il se plaint ensuite que son métier ne lui offre pas d’autre débouché.
- Sur les adultes, il sera difficile de modifier ces idées ; mais c’est à la nouvelle génération qu’il faut s’adresser, et à qui il conviendrait de consacrer, non pas des cours facultatifs, mais des écoles, les prenant au sortir de l’école primaire, exigeant de l’assiduité, et ayant un enseignement qui tienne le milieu entre des cours scientifiques trop ardus pour eux, et le travail purement pratique qu’on apprend bien mieux à l’atelier.
- Cela est bien à peu près le programme de l’école d’Amiens, et cependant les vues des organisateurs, conformes à celles que nous venons d’exposer, ne sont qu’à moitié remplies ; c’est alors aux chefs d’industrie à seconder ces entreprises, et à offrir aux jeunes gens des facilités pour suivre cet enseignement dans la ville où il est organisé : quelques heures par semaine prises sur celles du travail pourraient y être consacrées, en prescrivant que tout ouvrier âgé de moins de vingt ans n’aura pas droit à la paie complète tant qu’il n’aura pas obtenu le certificat de capacité de l’école professionnelle.
- Ils rendraient ainsi service à ces ouvriers et à eux-mêmes.
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- 4e Année, N° 7.
- SOMMAIRE
- LA
- REVUE
- DE
- LA
- TEINTURE
- ET DES COLOR ATIONS
- INDUSTRIELLES
- 10 avril 1801
- Q^JiÇjENTIA - ET ' N EGQTJJJ^_+-?
- dames, 7,078,000 fr., soit 1,372,000 fr. de diminution.
- En résumé l’exportation des principaux produits de l’industrie textile a progressé ces deux premiers mois de 1891 d’environ cinq millions.
- Chronique. — Fixation des couleurs par vaporisage. — Les jaunes et verts solides. — Apprêt des lainages. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Marguerite ; Cuir ; Gris solides coton ; Rouges sur laine ; Gomme pour soies.
- — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Société Industrielle de Mulhouse. — L’Industrie des papiers peints.
- — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La reprise des affaires se manifeste déjà, et en même temps des grèves ouvrières se déclarent.
- Nous mentionnons pour mémoire celle des teinturiers en peaux, sur laquelle nous donnons quelques détails à nos «Informations ».
- Une autre a éclaté à Sedan, et nous en rapportons aussi l’origine; elle s’est produite au moment où cette place manufacturière semblait reprendre son activité des bonnes époques, ainsi que nous l’annoncions dans notre Chronique du 10 mars.
- « Le Bulletin de l’Union des fileurs des Ardennes et de la Marne » publiait de son côté, une information dans le même esprit, où il disait :
- ce La fabrique de Sedan, si calme depuis plusieurs années, sort de sa torpeur ; il règne une grande confiance dans les résultats qu’elle espère obtenir cette année.
- « Que nous voilà loin de ces esprits chagrins qui nous prédisaient, depuis si longtemps, la disparition à bref délai de l’industrie sedanaise ! La longue crise que vient de traverser la laine cardée a obligé nos fabricants à créer d’autres articles à côté de ceux qui ont luit l’antique réputation de leur cité, et aujourd’hui la mode y aidant, ils vont etre récompensés de leurs efforts. »
- Or, voilà ces efforts qui se butent Maintenant contre une crise ouvrière, Ce qui est loin de favoriser la récompense espérée, et cette grève compro-Met, non seulement le présent, mais encore l’avenir de l’industrie drapière de Sedan et des environs.
- Le 1er mai nous réserve aussi une
- manifestation ouvrière ; elle a un caractère général, et par cela même est moins préjudiciable, pour le moment au moins, que celles qui visent des points particuliers ; celle-là, qui semble devoir se reproduire annuellement, réclame une réforme sociale, à laquelle il paraît impossible d’arriver sans transition, et qui n’aurait même pas d’inconvénient si elle était universellement appliquée.
- Mais c’est cet accord universel qui sera longtemps difficile à obtenir, si même on y parvient.
- Les nouvelles de nos places manufacturières n’offrent pas un grand intérêt; leur situation n’a pas sensiblement varié.
- A Roubaix-Tourcoing, on se plaint de la persistance de la température froide et humide, qui enraye la vente des tissus d’été.
- L’article robe qui semble avoir le plus de succès cette saison, est ce qu’on appelle la côte cheval. Cet article, fabriqué en toutes laizes et en toutes dispositions avait déjà été employé pour confection les années précédentes.
- Fourmies a un peu plus d’animation.
- A Reims, il y a aussi des affaires plus actives tant en fils qu’en tissus.
- Puisque nous avons peu de choses à dire des conditions locales de nos industries, voyons leur situation générale depuis le commencement de l’année, et nous avons comme document, le relevé des douanes pendant les deux premiers mois de 1891.
- Au chapitre des exportations nous constatons une augmentation considérable pour les tissus de laine, 58 millions 445,000 fr. soit 10,246,000 fr. de plus qu’en 1890, pour la lingerie cousue 8,722,000 soit 2,680,800 fr. de plus qu’en 1890.
- Par contre les autres articles ont déchu, notamment : les tissus de soie, 52,309,000 fr., soit 1,579,000 fr. de diminution ; les fils de lin, 1,457,000 fr., soit 148,000 francs de diminution ; les tissus de coton, 13,545,000 francs, soit 582,000 fr. de diminution ; les fils de laine, 4,479,000 fr., soit 1,585,000 fr. de diminution ; les confections de
- La fabrication de la bonneterie continue à être très active, mais les prix sont en général tombés à l’extrême limite du bon marché.
- Comme tendances de la consommation on mande de Nottingham que les cotons écrus et couleurs sont assez demandés ; certains fabricants délaissent le brun clair pour s’attacher au noir et à quelques couleurs brillantes.
- A Chemnitz, on estime aujourd’hui que les nouveaux tarifs des Etats-Unis n’empêcheront pas l’importation de la bonneterie et que les difficultés, qui tout d’abord semblaient résulter de leur application, ont été surmontées.
- La fabrique reçoit déjà des commissions d’Amérique.
- Dans tous les genres, les noirs sont très demandés.
- Cependant en Allemagne même, où pendant des années, l’article jersey a été l’une des branches de l’industrie textile qui travaillaient le plus et donnaient le meilleur résultat comme bénéfice, on sent les signes précurseurs d’une prochaine crise augmentant sans cesse. En Saxe plusieurs fabricants de jerseys ont déjà dû suspendre leurs paiements ; dernièrement elles étaient suivies par des fabriques très importantes, établies à Berlin depuis de longues années, et il paraîtrait qu’on s’attend encore à de nouvelles faillites.
- Comme principales causes de la chute de cette formidable fabrication, on indique le changement de mode en Allemagne et la diminution de l’exportation.
- Un nouvel article de bonneterie est la chemise-jersey pour homme, proposée pour remplacer la chemise de flanelle ; c’est un vêtement demi-collant, et que pour le moment on présente en couleurs unies, faites avec les plus brillants produits d’aniline.
- Il faudra avoir recours à d’autres teintes, car celles-ci s’altèrent sous l’influence de la transpiration, et le public
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- a cette prévention, de ne pas aimer les mettre en contact direct avec le corps.
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- L’impression sur chiffonnage va peut-être reprendre nn peu de vie, grâce aux efforts de plusieurs teinturiers de Paris disposant des plus importantes clientèles ; on sait que MM. Jolly fils, Thuillier et Virard, Hallu aîné ont mis au jour, chacun des types spéciaux d’impressions sur ameublements.
- Mais ils font aussi, (les deux derniers au moins), l’impression des robes, et M. Hallu spécialement adresse en ce moment à ses confrères, un album de dessins pour cette destination. De plus une autre maison de premier ordre, de Paris, vient d’acheter tout un matériel d’impression, dans le but, évidemment, de Futiliser.
- M. Petitdidier, qui a été l’un des précurseurs de cette application, ne restera sans doute pas indifférent à ce mouvement, et il est évident que sous l’impulsion de ces personnalités les plus influentes de la profession, l’impression du chiffonnage pourra renaître de ses cendres.
- Le goût du public est plus suggéra-rable qu’on se le figure ; il ne se prononce pas de lui-même : il faut le guider et le provoquer.
- F. Gouillon.
- sur
- LA FIXATION DES COULEURS
- Sur Tissu , par le Vaporisage
- PAR M. A. Rosenstiehl (Société industrielle de Mulhouse)
- Il n’exisle aucun appareil intermédiaire entre l’étendage chaud et la cuve à vaporiser, pour développer les couleurs sur tissu -, dans le premier, on fait agir l’air et la vapeur d’eau à une température qui ne dépasse guère 50° C; dans la seconde, on expose les tissus à l’action de la vapeur d’eau seule. Il est pourtant des cas où le concours de Tair serait utile pour amener les couleurs à leur maximum d’intensité ; l’emploi de l’air chaud aurait, en outre, l’avantage d'être beaucoup plus économique, car le kilogramme de vapeur entraîne avec lui 630 calories, tandis que le même poids d’air n’en emporte, à la même température, que 25, c’est-à-dire 25 fois moins environ.
- Avant de mettre ces idées en pratique, j’ai déterminé la pression de la vapeur, sa température et la température de sa saturation dan3 les cuves à vaporiser actuellement en usage. J’ai trouvé que la température y est au-dessous de 100°, c’est-à-dire à 98-99° environ, et le thermomètre à boule mouillée s’y é'ève à
- 97-97,5 ; la pression intérieure est nulle ; au contraire, en perçant une ouverture dans le bas de la cuve, l’air y est aspiré, c’est-à-dire que la cuve fonctionne comme une cheminée d'appel. Dans ces conditions, il devient facile d’y introduire de l’air chaud sans emploi d’une machine soufflante. J’ai établi dans le fond de la cuve un serpentin chauffé à la vapeur, disposé de manière à n’écouler au dehors que de l’eau de condensation ; l’air entre par quelques orifices percés dans la paroi de la cuve près du fond; il vient s’échauffer contre le serpentin, qui est capable de porter sa température à 110° C.
- Le tuyau de vapeur qui est établi dans toute cuve à vaporiser et qui est percé de trous, reste à sa place habituelle ; il doit lancer la vapeur à peu près suivant l’axe de la cuve, de manière à produire un appel. On règle la quantité de la vapeur que l’on introduit de telle façon qu’elle ne supprime pas l’entrée de l’air dans la cuve.
- Avec cet appareil, le vaporisage se fait très bien ; les couleurs aux cyanures prennent une intensité plus grande que par la méthode actuelle; quant à la quantité de vapeur consommée, elle est insignifiante, c’est-à-dire qu’au lieu de s’écouler dans la cuve sous la pression de deux atmosphères, ainsi que cela se fait habituellement, elle s’écoule, avec la nouvelle méthode, sous une pression si faible que le manomètre ne l’indique plus -, il y a donc économie notable ; de plus, par la présence de l’air, il devient possible de régler la température dans les cuves sans que l’on ait à craindre des condensations, et par conséquent des cou-| lages.
- En résumé, en exposant les pièces à un courant d’un mélange d’air et de vapeur, on réalise une grande économie et l’on obtient certaines couleurs à un degré d’intensité plus grand qu’avec l’ancienne méthode, sans nuire aux autres couleurs.
- La communication qui précède résulte d’un pli cacheté déposé par Tauteur à la Société industrielle, le 8 octobre 1874.
- Depuis cette date, M. Rosentiehl a vérifié ces observations par une série d’expériences pratiques faites dans le rayon industriel de Mulhouse, notamment chez MM. Thierry, Mieg et C*.
- Nous renvoyons au Bulletin de la Société pour le détail de ces expériences, et nous reproduisons ci-dessous les « Résumés et Conclusions » où l’auteur dit :
- Les études poursuivies depuis la date du ! dépôt du pli cacheté (8 octobre 1874) jusqu’en 1876, ont montré que les dispositions adoptées d’après des idées conçues à priori répondaient à leur but et permettent d’obtenir le fixage des couleurs-vapeur avec une économie de combustible qui varie depuis les deux tiers jusqu’aux quatorze quinzièmes environ, selon que la cuve à vaporiser que l’on avait à transformer travaillait elle-même avec un excès de vapeur. Cependant, si ces études ont eu pour résultat de consacrer les modifications d’ins-
- tallation décrites plus haut, il n’en a pas été de même de l’interprétation des faits. On avait considéré l’introduction d’air comme cause de l’économie. On avait pensé que l’air chaud pouvait, à égale température, remplacer en tout ou en partie la vapeur. Mais il n’en est rien. L’air seul, fût-il chauffé à 115° centigrades, ne fixe aucune couleur, pas même celles à l’albumine.
- Les mélanges d’air et de vapeur ne fixent les couleurs que quand la proportion de vapeur est telle que la température de saturation du mélange est de 91* centigrades. Si elle n’est que de 88° centigrades, la fixation est fort incomplète.
- La présence d’air empêche d’obtenir une température de saturation de 98 à 100°. Mais on obtient aisément 94 à 96°, degré de chaleur suffisant ; par l’emploi de ces mélanges, on obtient simultanément la fixation et l’oxydation de celles des matières colorantes qui ont besoin d’arriver à un degré supérieur d’oxydation pour donner leur meilleur rendement. Ce n’est qu’en employant la vapeur d’eau seule que l’on peut atteindre une température de saturation voisine de 100°, température que l’on ne pourrait dépasser que dans des cuves installées pour travailler sous pression. Mais la température de saturation n’est pas la seule qui intervienne. Si la température de la vapeur n’était que celle de sa saturation, elle serait trop humide. Il faut qu’elle soit au moins de 4° supérieure. Dans mes expériences, l’excès a atteint 6, 8 et même 10* sans inconvénient. Cependant, je cite une expérience où l’excès a atteint sans doute 20® centigrades (il y a incertitude quant à la température de saturation) et dans laquelle les rouges à l’aliza-rine sont tombés au lavage. Les bonnes limites sont, pour le thermomètre à boule mouillée, 91 à 100°, et pour celui à boule sèche, 95 à 106° centigrades.
- Enfin, pour dispenser de manier ces instruments délicats, j’ai recommandé, pour se rendre compte de l’allure d’une cuve à vaporiser, d’y suspendre des morceaux de cretonne mouillée et de cretonne sèche, dont le poids est déterminé avant et après le vaporisage. Il est encore utile d’y joindre un thermomètre à maxima, placé dans la cuve.
- Les variations de poids que ces étoffes subissent par le vaporisage suffisent pour renseigner.
- Il faut que la cretonne sèche augmente par mètre carré et par heure de 5 à 10 gr. Il ne faut pas qu'elle perde de poids.
- La cretonne mouillée doit perdre au moins 50 gr. et au plus 129 gr. Les bonnes conditions sont entre ces limites.
- Cette expérience est assez simple pour qu’elle puisse être exécutée en fabrique, même par des contre-maîtres.
- Enfin, et pour terminer, je dirai que ce travail montre que l’on emploie généralement beaucoup plus de vapeur qu’il n’en faut, et il
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- indique les moyens de la réduire à un minimum sans compromettre la sécurité de la fabrication.
- LES JAUNES ET VERTS SOLIDES
- AUX GOBELINS
- Le nouveau directeur des teintures aux Go-belins, M. Guignet, trouvant insuffisants les procédés séculaires de l’établissement, fait exécuter en ce moment d’intéressants essais sur l’application des couleurs artificielles à la production des grands teints.
- Les couleurs d'alizarine, notamment, sont l’objet d’expérimentations dont les résultats se montrent déjà favorables, mais ont encore besoin de la sanction du temps : non pas des longues années que doivent durer les tapisseries, mais de plusieurs mois pendant lesquels les échantillons teints sont directement exposés à l'air lumineux.
- Une question plus pressante à résoudre est celle du bleu pur ou bleu normal, comprenant les Bleus-de-ciel très employés à la manufacture, et que l’atelier des Gobelins ne peut obtenir qu’avec le carmin d’indigo trop instable ; il n’est encore aucune matière colorante donnant cette couleur solide.
- On tourne la difficulté, pour le moment, en invitant les tapissiers à se servir des bleus au prussiate, qui sont très légèrement violetés, mais dont la faible différence ne détruit pas la fidélité des reproductions.
- Mais ce bleu de carmin était aussi la base des verts clairs, car le jaune employé dans le mélange étant celui de la gaude, un peu orangé, son association avec les bleus cyani-ques, déjà rougeâtres eux-mêmes, donnait des verts rabattus.
- Il fallait donc trouver un jaune verdâtre bon teint qui pût s’allier avec ces bleus de France, et permettant ainsi de supprimer le carmin d’indigo.
- Parmi les jaunes artificiels expérimentés par M. David, préparateur de M. Guignet, le jaune de quinoléine s’est révélé avec des qualités de teinte et de résistance qui remplissent complètement le but.
- Sa nuance verdâtre, dans le genre de celle de l’acide picrique, est restée insensible à une longue exposition à l’air lumineux, en même temps qu’aux émanations d’un laboratoire de chimie, et sur fonds clairs de bleu de France (au prussiate) elle donne des verts frais et brillants, tout autant, pour le moins, que ceux au carmin et à la gaude.
- L'orangé n° 2 (Poirrier) résiste également aux mêmes influences, et paraît devoir être d’un bon emploi. Sa teinte dorée est plus fraîche que celle que l’on produit jusqu’à présent aux Gobelins avec la gaude et la cochenille.
- Enfin les verts de chrome vont être appliqués aux fonds de tapisseries, et l’on sait que
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- pour ces teintes l’expérience de durée n’est plus à faire.
- Comme on le voit, les teintures des Gobelins ne s’immobilisent plus dans les procédés du siècle dernier, et la nouvelle direction sait les faire profiter des progrès immenses qu’a réalisés notre époque.
- APPRÊT DES LAINAGES
- LES TISSUS MOUS
- Parmi les diverses imperfections qui peuvent atteindre les tissus de laine, il n’y en a pas qui puissent affecter plus sérieusement le succès et la réputation d’un fabricant que les tissus mous. VIndustrial Record appelle l’attention sur ce point que la cause de cet inconvénient peut être recherchée dans presque toutes les subdivisions de la fabrique, alors qu’on jette généralement le b'âme sur 1 es moins coupables. Il en résulte non-seulement que l’on accuse quelqu’un à tort, mais encore qu’on n’arrive pas à corriger le défaut aussi vite que si l’on en connaissait l’origine réelle, ce qui permettrait d’appliquer le remède à la vraie place.
- On croit généralement que les tissus deviennent mous dans la salle d’apprêt. Nous voulons montrer que, dans beaucoup de cas, d’autres départements de la fabrique sont responsables du dommage, et que c’est le cas même lorsque le défaut ne devient apparent qu’au milieu du travail de l’apprêtage.
- Tout d’abord, comme nous nous proposons dans cet article de défendre l’apprêt contre toute fausse accusation, nous parlerons des causes de difficulté qui peuvent se produire dans la salle d’apprêt. Donc, pour rendre justice à l’apprêteur, nous devons supposer que les tissus lui arrivent dans une condition parfaite, non-seulement en ce qui concerne leur force à ce moment, mais aussi au point de vue de leur convenance pour recevoir l’apprêt désiré. Il faut bien penser qu’une pièce d’étoffe peut être raisonnablement forte, et cependant ne pas être constituée de façon à rester dans le même état sous le traitement requis pour produire le fini désiré. Ce'a donne alors à l’apprêteur le choix entre deux maux : des tissus mous ou un fini inférieur ; d’une façon comme de l’autre, si l’on ne connaît pas la cause réelle, le résultal atteint, le savoir faire et l’habileté de l’apprêteur.
- Supposons maintenant qu’une pièce arrive du métier dans un état propre en tous points à recevoir l’apprêt indiqué. Dans celte occurence, il n’y a que trois cas où le tissu puisse, par un traitement impropre, devenir mou, et l’accident peut arriver par l’une ou l’autre de ces causes, ou même par plusieurs réunies.
- En premier lieu, cela peut provenir du foulage. On peut faire subir aux étoffes une température trop élevée, qui attaque la vie de la
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- fibre et l'affaiblit, ou les tenir trop sè ches, de sorte qu’elles s’échauffent, ce qui les affaiblit encore dans une certaine mesure. L’une ou l’autre de ces causes tend non-seulement à affaiblir le tissu, maie encore nuit à son apparence générale comme fini et brillant, car la chaleur qui amollit les étoffes nuit nécessairement à leur couleur, et réchauffement donne au tissu une apparence rude et inférieure.
- Un autre cas où les tissus peuvent devenir mous, et d’où provient la majeure partie du trouble quand il est dù au finissage, est celui du passage à la laineuse. Dans ce cas, la faute vient certainement du manque de connaissance ou du manque de soin de la part de l’apprêteur. 11 est impossible de donner une règle pour ce travail, mais l’apprêteur pratique doit savoir déterminer exactement ce qui est nécessaire et ce que peut supporter chaque qualité ou genre d’étoffes. La faute peut provenir d’un trop fort lainage, niais d’ordinaire elle est due au trop de hâte ou au manque de soin. C’est moins parce qu’on emploie des chardons effilés que parce qu'on les emploie trop tôt et qu’on les applique trop fortement. Des chardons qui feraient un bon service vers la fin du travail de la laineuse, quand il y a une nappe épaisse pour protéger les fils, abîmeront l’étoffe si on les emploie trop tôt, agissant directement sur le feutre, l’arrachant hâtivement et détruisant la structure du fil.
- D’un autre côté, des chardons pauvres,usés, qui agiraient suffisamment au début, ne pénétreraient plus dans la nappe quand elle serait devenue épaisse et ne rendraient aucun service, de sorte qu’il faudrait de meilleurs chardons pour avancer le travail. Mais la partie la plus importante du travail consiste à faire le changement judicieusement en temps opportun et à ne pas le précipiter. En procédant lentement, on conserve la force et on améliore le fini du tissu, et le plus grand défaut des apprêteurs d’aujourd’hui est de chercher à faire le travail de deux machines sur une seule. Les apprêteurs dont la réputation pourrait être attaquée pour ce fait doivent insister pour avoir un nombre de machines suffisant pour effectuer un bon travail. Les directeurs qui ont des tissus mous doivent veiller à ce que l’apprêteur soit largement pourvu de machines pour que son travail soit fait avec soin et intelligence.
- Une autre tendance dangereuse à cet égard est de travailler la marchandise trop sèche. Une humidité convenable est nécessaire pour obtenir un fini brillant et vivace, et de plus elle sert de protection pour les poils et pour le fil. Quand l’étoffe devient trop sèche, les chardons commencent à entraîner la nappe et l’on voit des parcelles voltiger dans l’air et autour des machines, et, ce qui est encore plus mauvais, quand le chardon attaque \è fil, il est sûi de couper ou d’arracher les fibres, ce qui affaiblit l’étoffe. La nappe doit toujours être élevée du feutre produit au foulage, et
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- les parties des fibres qui sont incorporées dans le fil doivent y rester, laissant le fi! rond et parfait. Quand l’humidité est convenable,le tirage à poil doit se faire avec très peu d’entraînement et de perte de matière, et le fil doit être protégé de toute atteinte.
- Le troisième cas où les tissus peuvent devenir mous est celui du tondage, alors que l’on tient les lames trop près du tissu ou qu’on ne les dispose pas convenablement pour le travail à effectuer. Quelques étoffes peuvent supporter un tondage trè3 près, ce que l’on ne pourra pas appliquer à d’autres. 11 y a une vieille règle à l’égard du tondage des tissus ras, qu’il faudrait mettre de côté, et qui consiste à donner les derniers coups de lame assez près de l’ctoffe pour que celle-ci les fasse trembler. Mais il y a beaucoup de genres d’étoffes qui ne peuvent supporter cela, et sur les cachemires de fantaisie il vaut mieux faire une taille plus haute, ce que l’on peut effectuer avec succès si les étoffes ont été convenablement traitées à ia laineuse.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Appareils povr imprimer et gaufrer les tissus, Par Sir James Farmer.
- Cet appareil est caractérisé par deux châssis disposés dans des g’issières 5 des tiges filetées, réglables à volonté ; un galet anti-friction roulant sur un rail de guidage horizontal et infléchissant par le bas pour remonter selon une courbe. Il possède encore une combinaison de tables glissantes et de rouleaux imprimeurs, marchant à la même vitesse.
- Ces diverses additions et améliorations de i mécanisme servent à actionner le bloc imprimeur ou platine ainsi que les organes encreurs des machines destinées à l’impression et au gaufrage des toiles cirées, tissus et autres matières.
- (Brevet anglais)
- Moyens perfectionnés de tendre et guider les feutres sans fin, employés dans les machines à sécher,
- Par M. E. Partington
- Ces moyens ont pour but de prévenir la tendance qu’ont les feutres sans fin à se mouvoir graduellement dans une direction latérale vers un bout ou l’autre des rouleaux autour desquels ils passent pendant le fonctionnement de la machine, afin de supprimer les rouleaux-guides ajustables et maintenir toujours les feutres sans fin dans une position centrale correcte sur les rouleaux.
- Ce défaut a été corrigé jusqu’à présent sur les machines en montant les axes de rouleaux-guides, dans des portées ajustables, de sorte qu’en faisant mouvoir l’une des dites portées,
- soit en avant, soit en arrière, à la main ou automatiquement, le rouleau peut être ajusté très légèrement de travers, ce qui lui dtnne une tendance à tirer le feutre en arrière dans la position centrale, quand le rouleau demandait à être ajusté carrément de nouveau pour le maintenir central.
- Dans son système le breveté fait faire un ou plusieurs des rouleaux-tendeurs, autour desquels passe le feutre, légèrement renflé, ou en forme de baril au lieu d’étre parfaitement cylindrique, c’est-à-dire tant soit peu plus épais au centre et s’effilant graduellement au courbe vers chaque bout.
- Le rouleau autour duquel passe le feutre est fait en forme de baril, comme il vient d’êtie dit, et le feutre passe partiellement antour du cylindre de séchage (qui l’actionne) à un rouleau-tendeur qui peut être cylindrique, et un autre rouleau, au lieu d’être monté dans les portées ajustables comme d’habitude, est un simple rouleau-porteur monté dans des portées fixes.
- On reconnaîtra que la forme en baril du premier rouleau empêchera non seulement le mouvement latéral du feutre sans fin, mais corrigera également la tendance à goder au milieu qui existe quelquefois dans les feutres.
- Appareil pour dégraisser la laine par le sulfure de carbone,
- Par MM. Singer et Judell
- Dans cet appareil, la laine, placée sur une chaîne sans fin, passe d’abord dans une série de li bacs contenant du sulfure de carbone ; à la sor’ie de chaque bac, elle est pressée dans une paire de rouleaux ; de là elle passe de la même façon dans 5 bacs contenant de l’eau, et enfin dans une série de rouleaux sécheurs chauffés à la vapeur.
- Le sulfure et l’eau s’écoulent automatiquement d’un bac dans l’autre en sens inverse de la laine, du dernier dans le premier. Les poussières et les matières terreuses, qui se détachent dans la laine dans les premiers bacs à sulfure, sont reprises dans le fond des bacs par une chaîne à godets qui les déverse au dehors où on les débarrasse du sulfure qu’elles contiennent.
- Le sulfure de carbone, chargé de graisse, coule directement et d’une façon continue dans l’appareil à distiller. Celui-ci est une caisse en tôle dans laquelle sont disposées en chicane des plaques cannelées inclinées, sur lesquelles coule le sulfure de carbone ; dans le fond des cannelures passe un tuyau chauffé à la vapeur, de sorte que, lorsque la graisse arrive au bas de l’appareil elle est complètement débarrassée de sulfure de carbone ; les vapeurs se rendent dans un réfrigérant ou elles se condensent et le liquide rentre dans le travail.
- L'appareil est complètement clos, fermé par des convercles s’adaptant au moyen de joints hydrauliques. (Brevet anglais). 1
- Blanchiment électrigue De M. Carl Kemmler
- Un chimiste de Vienne, M. Cari Kemmler vient de prendre un brevet pour un système de blanchiment électrique des fibres textiles Son appareil est composé d’une cuve divisée en trois compartiments ; dans celui du milieu, se placent les matières à blanchir qu’un système de vis fait passer alternativement dans les compartiments de droite et de gauche ; la cuve étant remplie d’une solution d’un chlorure alcalin se décompose, d’après ce que dit l’inventeur, en chlore et en alcali qui occuperaient chacun un des compartiments extrêmes de l’appareil ; la matière se trouverait donc ainsi soumise alternativement à l’action du chlore et de l’alcali.
- PROCEDES DIVERS
- Marguerite-Bleu-Violet
- Nous donnons ci-dessus un spécimen du tissu de laine en vogue en ce moment, le « sergé », et d’une teinte que l’on présente comme nou-j velle sous le nom de « Marguerite » ; c’est un violet-bleu un peu rabattu, qui n’aura probablement pas un grand succès, car i! n’est pas très agréable à l’œil. En peinture on l’appelle « Bleu-Perruquier ».
- Le moyen le plus simple pour l’obtenir serait d’employer, pour 100 kil. de matières (laine, soie ou coton émétiqué) :
- Violet acide RR.......... 500 gr.
- Vert sulfo J............. 500 —
- Teinture pour la laine, sur bain acide avec sulfate de soude, sur savon coupé pour la soie et en bain neutre pour le coton.
- Cuir-Maryland
- Voici un mode ou marron clair ordinairement nommé « Cuir », et que la carte de nuances pour l’été prochain désigne « Maryland »: c’est en effet la nuance des tabacs blonds.
- Pour produire cette nuance, on donne un pied de Terra, qu’on brunit à la fin avec une très petite quantité de sulfate de fer , ce qui produit un gris-jaune verdâtre ; on nuance par dessus avec du Marron-Bismark (Vésuvine).
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- Ou Lien, faisant un gris très faible avec du sumac et un mordant de fer, on donne ensuite une bonne teinte de Marron-Vésuvine.
- Ces procédés peuvent s’employer aussi bien sur la laine que sur le coton.
- Si l’on veut une teinte solide sur laine, on emploiera pour 100 kil.:
- Extrait de bois jaune.... 5 kil.
- Cachou....................... 3 —
- Santal...................... 15 —
- Après 1/2 heure de bouillon, et lorsque,
- d’ailleurs, le bain est suffisamment épuisé, on brunit dans le même bain, en y ajoutant, soit :
- Sulfate de cuivre....... 1 kil. 500
- Soit,
- Bi-chromate............. 1 kil.
- On reproche au cachou de durcir la laine, mais la petite quantité employée ici est sans importance, et a l’avantage de donner beaucoup de corps à la teinte.
- Cette teinte peut encore prendre un œil plus frais, en nuançant à la fin, au Marron-Bismark.
- Gris solides d'Aniline sur coton
- On a beaucoup essayé de produire sur coton des teiates grises par développement d’un noir d’aniline incomplet, mais les résultats n’ont jamais été bien favorables, ni certaines principalement.
- Ces gris sont ternes, et n’arrivent pas toujours au reflet qu’on attend; ils sont bleus, verts, violets sans que l’on sache pourquoi. On a avancé que cela tenait à l’irrégularité des anilines, et aux proportions variées de ses homologues dans les huiles du commerce -, cependant nous avons constaté qu’avec la même aniline et le même mode opératoire, on obtenait ces variations de nuances.
- Voici, quoiqu’il en soit, les procédés donnés pour obtenir ces gris : (Pour 100 kil. decoton).
- Gris-bleu
- Bi-chromate.................... 8 kil.
- Acide sulfurique................ 8 —
- Eau........................... 800 lit.
- Donner 3 à 4 tours aux cotons à froid, lever sur bâtons.
- Dans le bain restant de bi-chromate, ajouter
- la dissolution faite avec :
- Aniline (huile)................. h kil.
- Acide chlorhydrique........ 8 —
- Eau .......................... 100 lit.
- Rentrer le coton dans le mélange froid, le laisser deux heures, lever, poser quelques heures hors du bain, puis rincer.
- Aviver par ébulliition ü’une heure, avec :
- Savon.................... 8 kil.
- Huile pour rouge......... 2 —
- Laver et sécher.
- Gris-vert
- Monter le bain avec :
- Æ'
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- ^BIBLIOTHEQUE;
- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- J?/
- Aniline (huile)............. 3 kil.
- Acide chlorhydrique..... 12 —
- Bi-chromate................. 6 —
- Eau...................... 1000 lit.
- Entrer à froid, après quinze à vingt minutes,
- chauffer lentement, pour arriver presque au bouillon (90e), en une demi-heure, et rester ainsi quinze minutes.
- Lever, rinc r et sécher.
- L’avivage au savon n’est pas employé ; il ferait virer au bleu, mais on peut assouplir les cotons par un passage en bain froid, soit de sulforicinate, soitd’huile tournéépar dusavon.
- Mais toujours sans certitude d’obtenir des résultats constants, à moins, peut-être, d’en faire usage journellement.
- 53
- Mélanger les deux dissolutions, et y ajouter : Sucre................ 50 gr.
- Et faire avec le tout, de 3 à 5 litres de gomme suivant la force qu’on veut lui donner. S’applique au toulard ou à l’éponge.
- Nous rappelons que nous avons donné plusieurs compositions de gommes pour soieries et autres tissus dans notre numéro du 25 décembre 1890, (p. 177).
- --——
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- Cramoisi sur laine et sur soie
- On obtient un rouge bien vif et bien uni par le moyen suivant :
- Pour 10 kil. de laine, monter le bain avec :
- Acide sulfurique........... 250 gr.
- Sulfate de soude............. 1 kiL
- Garnir avec :
- Fuchsine J.................. 90 gr.
- Rhodamine................... 30 —
- On entre à lié de, on élève peu à peu la température au bouillon, et on termine ainsi jusqu’à nuance.
- Le mélange de ces deux rouges donne une très belle teinte. La proportion de 12 gr. par kil. est une bonne moyenne, variable en plus ou en moins suivant les nécessités.
- On emploie les mêmes colorants pour la soie, en teignant sur bain de savon coapé.
- Rouge sur laine
- En remplaçant les colorants ci-dessus par le Rouge azoïque A (Manufacture lyonnaise) ,on produit une teinte moins brillante, nuis beaucoup plus résistante.
- Le bain qui peut être monté comme ci-dessus, est garni avec :
- Matière colorante........ 300 gr.
- Le mode opératoire est le même : commencer à tiède, et arriver graduellement au bouillon.
- Ce procédé convient spécialement pour la laine
- Gomme d’apprét pour soieries noires
- Faire les deux dissolutions suivantes :
- Gomme adragante............ 50 gr.
- Eau froide................. 1 lit-
- il faut 12 heures au moins pour que l’adra-gante s’amollisse, et forme mucilage.
- D’autre part, faire dissoudre à chaud :
- Cire jaune hachée menu.. 20 gr.
- Blanc de baleine, menu... 10 — Ammoniaque liq®...... 100 —
- J’ai annoncé la dernière fois que nous parlerions aujourd’hui du cylindrage et du moirage-, ce sont des travaux que le teinturier ne fait guère lui-même ; cependant il n’est pas inutile de savoir comment ils se pratiquent, et nos lecteurs de l’étranger, qui n’ont pas tous nos commodités peuvent avoir à l’exécuter eux-mêmes.
- Cylindrage
- Dans la description du matériel (1888, p. 190), j’ai fait la distinction entre le cylindre qui écrase le grain du tissu par simple pression, et la cahndre qui glace à l’aide d’une friction, celle-ci se produisant par la différence de vitesse des rouleaux presseurs.
- Il s’agit, pour le moment, du cylindrage sans friction.
- Cet apprêt convient principalement aux foulards, soies légères, taffetas même un peu forts, satins, cravates, ceintures, rubans, ainsi qu’au linge plat, aux rideaux blancs sans reliefs, aux doublures, aux perses et aux damas de laine et de soie.
- Le cylindrage est aussi un moyen d’assou-plissage pour certaines soies sortant trop carieuses d’un apprêt aux tambours ; elles y gagnent de la souplesse et du brillant.
- Le cylindrage se fait à froid, mais rarement, et il donne alors un apprêt mat et flasque ; mais il s’applique à chaud dans la très grande majorité des cas, et produit alors plus de fermeté et de brillant (qu’il ne faut pas confondre avec du glaçage).
- Les étoffes sont passées entre le rouleau de papier et le canon chauffé, avec une vitesse d’environ 10 à 15 mètres à la minute; ce simple passage constitue l’opération.
- Il faut présenter ces étoffés bien carrément à la machine, en les tendant un peu en largeur ; le mouvement est lent, comme nous l’avons vu, mais continu et régulier, et comme le canon doit être fortement chauffé, il faut éviter les temps d’arrêt, qui pourraient produire des brûlures aux tissus.
- De l’autre côté se trouve un aide qui reçoit la pièce cylindrée, et s’il faut la passer deux
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- fois et si le cylindre a deux rouleaux de papier, l’aide repasse la pièce sous le second; s’il n’a qu’un rouleau on recommence une seconde fois la même opération, en présentant alors le tissu par son autre face.
- (Pendant ces passages, il faut veiller à ne pas se laisser prendre les doigts entre les cylindres, car on a de malheureux exemples de ce genre d’accidents).
- Les soieries sont passées simples, c’est-à-dire non pliées ni superposées, et enduites de gomme encore humide, si leur nature comporte le gommage.
- Le linge est aussi engagé sous les cylindres après avoir été passé dans un bain légèrement amidonné, et étant encore un peu humide; il peut, sans inconvénient, être doublé ou triplé, et c’est ainsi qu’on apprête des pièces beaucoup plus larges que la longueur des cylindres.
- L’humidité nécesssire peut aussi se donner par un arrosage au goupillon, quelques heures avant le cylindrage.
- Si l’on a affaire à des étoffes brodées ou chargées d’autres reliefs, on interpose entre le rouleau de papier et ces étoffes un drap en laine épais, évitant l’écrasement de ces reliefs, mais alors le cylindrage perd beaucoup de son effet, et ce n’est pas le genre d’apprêt qui convient le mieux à ces étoffes : le tapis, le métier et la machine à feutre sans fin doivent lui être préférés.
- Moirage
- Le moirage se fait sur soieries à côtes : taffetas, fayes, gros de Naples, brocards, etc.; sur ces derniers à côtes très saillantes, il est même d’un très bel effet et doit être conseillé autant que possible. En général, toute espèce de rubans, excepté les satins, doivent être moirés.
- Plus la soie est belle, mieux la moire ressort.
- On moire aussi les grosses cotonnades côtelées et les toiles de couleurs, mais nous avons peu à nous occuper de ces articles.
- Le cylindrage, dont il vient d’être question, a couché le grain du tissu dans le même sens, et il en est résulté une surface unie ; mais si au lieu de cylindrer une soierie simple, on a doublé celle-ci en superposant deux morceaux qu’on passe ensemble au cylindre, la pression aplatit les fils de cette étoffe dans des sens opposés, et la lumière irrégulièrement reflétée sur ces surfaces contraires produit l’effet du moirage.
- Ainsi la moire résulte du cylindrage de deux étoffes superposées. Le moiré se produit sur les faces en contact du tissu ; l’extérieur frottant sur les cylindres est cylindré uni. 11 faut donc appliquer l’étoffe endroit sur endroit.
- Les lés sont cousus deux à deux par quelques points, les morceaux irréguliers avec leur
- pendant : les dos de corsages et les ceintures repliés en deux.
- Mais avant tout, les soies ont dû être laissées sur un léger bain d’alun, rincées une fois, séchées, gommées faiblement, et apprêtées au tapis ou à la machine à feutre.
- Les morceaux accouplés comme il a été dit plus haut, sont passés au cylindre, une première fois d’un côté, une deuxième fois de l’autre côté, et une troisième fois en biais.
- La moire doit alors être produite et il ne reste qu’à décoller les morceaux, à les ébar-ber et à les plier.
- Des différentes moires
- En opérant comme il vient d’être dit, on aura produit la moire française, dite encore moire ronde ou moire à colonnes; c’est la plus facile à obtenir, la seule que l’on puisse compter faire à peu près sûrement lorsqu’on n’est pas moireur uniquement occupé à ce genre de travail.
- Si au lieu de doubler les étoffes en les plaçant parallèlement et symétriquement, comme il vient d’être fait, on les applique obliquement l’une sur l’autre (en biais), on obtient généralement la moire a?itique, qui est d’un grand effet sur les belles soieries.
- Etant formée de lignes capricieusement espacées, on peut négliger les coins des morceaux non doublés par suite de leur superposition en biais.
- Malheureusement, la moire antique est capricieuse dans ses résultats; à moins d’une expérience consommée, on n’est pas certain J de l’obtenir, et quelquefois certains morceaux de la même robe ont bien pris ce genre de moirage, tandis que d’autres, traités de même, sont moirés en colonnes.
- Les cylindreurs de profession ont quelques tours de main à l’aide desquels ils arrivent presque à coup sûr aux différents effets de moirage qu’ils doivent exécuter; ainsi pendant que le tissu doublé passe au cylindre, ils le retiennent dans différents endroits, en appuyant dessus une sorte de peigne ou de râteau en bois ou en cuir, qui disposent certaines parties du tissu à des tensions et pressions de sens variables, et qui leur permet, pour ainsi dire, de dessiner le genre de moire qu’ils veulent obtenir.
- Ce travail ne s’exécute assez facilement que sur des coupons un peu larges, c’est pourquoi on remarque que sur des robes faites en moire antique, les petits morceaux sont souvent mal réussis.
- 11 faut répéter ici que, pour la moire à colonnes, il n’est pas utile d’user de ces moyens, et que par le fait seul du passage à la machine de l’étoffe doublée symétriquement, cette moire s’obtient.
- Pour les rubans, dont la largeur ne permet pas ordinairement de distinguer les genres de
- moire, il n’y a aucune précaution à prendre, et on laisse se former telle moire que le hasard détermine.
- Enfin, pour supprimer les incertitudes et les procédés délicats que j’ai indiqués ; pour obtenir un moiré régulier sur tous les morceaux d’un vêtement, il n’y aurait qu’à employer les cylindres à rouleaux gravés dont j’ai parlé dans la première partie de mon travail (année 1888, p. 190).
- C’est encore grâce à ces rouleaux gravés que les apprêteurs de fabriques produisent des rubans et des étoffes moirés des deux côtés, alors que par les moyens que je viens de décrire une face reste lisse.
- Mais avant même l’usage de ces gravures, les fabricants moiraient des deux côtés sur le cylindre à rouleaux lisses. Pour cela, ils plaçaient la pièce à moirer entre deux autres semblables, de façon à ce qu’elle soit triplée pendant son passage au cylindre, et étant au milieu, elle sortait moirée sur les deux faces. On avait pour cet usage des pièces ou rubans sacrifiés, qui servaient de doubliers.
- Ce procédé est encore en usage chez quelques apprêteurs.
- De ce qui précède, il résulte qu’un teinturier, ayant une maison qui en vaut la peine, et n’ayant pas de cylindreurs à sa portée, peut très bien installer chez lui le cylindrage et le moirage, en se limitant pour ce dernier travail à la moire française, mais que, quand il faudra sortir de ce genre, il vaudra mieux envoyer le travail aux spécialistes.
- Maurice GUËDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de chimie
- Séance du 11 mars 1891
- Le procès-verbal de la dernière séance est lu et approuvé, après une correction dans la note de M. Hochstetter. Le plomb devient inattaquable par les acides quand il contient de 0.01 à 0.02 pour 100 de cuivre, et non pas 0.1 à 0.2 (1).
- M. Feer présente un mémoire sur la production directe des matières colorantes azoï-ques sur coton, laine et soie, dans lequel il développe le contenu du pli cacheté déposé par lui le 9 mars 1889 sous le n° 575 et ouvert à la séance du 25 février 1891. A l’appui de sa communication, il présente de très beaux échantillons. — Le comité demande l’impression de cet intéressant travail.
- M. Prud’homme envoie une nouvelle note sur les nuances obtenues en employant les
- (1) Voir Reçue de la Teinture du 25 février dernier, p. 31.
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- divers mordants avec les couleurs d'alizarine et montre qu’elles se modifient périodiquement, conformément à la loi de Mendeléeff. Cette note est accompagnée de tableaux d’échantillons. — Le comité en demande l’impression le plus rapidement possible.
- M. Stricker a examiné un kaolin envoyé pour le concours des prix par M. Mann et a trouvé qu’il ne répond pas aux conditions du programme.
- Deux autres kaolins, envoyés pour le concours, sont renvoyés à l’examen de M. Stricker.
- M. Nœlting présente quelques observations sur l’historique de la découverte de l’orange d’alizarine :
- « Dans les tableaux des matières colorantes artificielles parus en 1888, de MM. Schultz et Julius, on indique comme ayant découvert la nitroalizarine MM. Strobel et Caro et on ne cite pas le nom de notre collègue, M. Rosens-tiehl. C’est là, à notre avis, une omission fâcheuse qu’il conviendra de rectifier. »
- (L’auteur fait ici l’historique de la découverte de l’orange d'alizarine et de son étude scientifique).
- M. Binder présente son rapport sur le mémoire de M. Henri Scbæffer sur les applications de l’essaïne. — Le comité demande l’impression du travail de M. Scæffer et du rapport de M. Binder.
- M. Edouard Kœchlin présente une note sur l’application en teinture des nitrosonaphtols sur divers mordants. Sur cobalt, en particulier, on obtient de très beaux grenats, sur fer, des verts. —Le comité demande l’impression de cette note.
- M. Dinder fait remarquer que les fabriques de produits chimiques de Thann et Mulhouse livrent au commerce le nitrosonaphtol sous le nom de vert d’Alsace J. Le vert d’Alsace ordinaire est la dinitrosorésorcine.
- Un mémoire portant la devise « Pavia » et présenté pour concourir au prix n° XX, est renvoyé à l’examen de M. Albert Scheurer.
- M. Galland présente son rapport sur le mémoire * Aurora » décrivant la production de couleurs à l’or métallique sur tissus, et envoyé pour concourir au prix n° LI.
- Bien que ce travail ne réponde pas entièrement aux exigences du programme, le comité estime qu’il présente de l’intérêt, et proposera à la Société industrielle d’accorder à l’auteur une médaille de bronze. — Il demande l’impression du mémoire en question et du rapport de M. Galland.
- L’INDUSTRIE
- DES PAPIERS PEINTS
- L’industrie du papier de tenture se divise en deux branches, dont l’une a prospéré au détriment de l’autre.
- La fabrication à la main (à la planche) ne se soutient que par la perfection de ses produits et le véritable génie créateur de ceux qui la dirigent.
- Quels que soient les droits protecteurs dont se sont entourés certains pays, cette branche de l’industrie est restée la source des belles œuvres décoratives et la directrice du progrès pour sa rivale, la fabrication à la machine (au cylindre).
- En somme, si son chiffre d’affaires diminue malheureusement, son niveau artistique non seulement se maintient, mais encore s’élève.
- La fabrication mécanique est en grande prospérité et perfectionne tous les jours son outillage et ses produits.
- Le nombre des fabricants a diminué, mais la production des maisons qui existe actuel -ment est sensiblement supérieure à celle d’il y a vingt ans.
- La perfection de l’outillage est telle chez certains, et des plus importants, que cette industrie ne craint aucune concurrence et peut supporter le régime libéral du libre-échange.
- Le régime économique inauguré en 1860 a pourtant influé sur notre commerce d’exportation.
- A l’abri de ces traités, édictant des droits d’entrée souvent prohibitifs, certains pays ont monté ou développé un outillage industriel qui leur permet de ne plus demander à la France un approvisionnement aussi important.
- Notre exportation était de 4,685,000 en 1860 ; elle s’est maintenue jusqu’à 5,198,000 en 1865, mais elle n’est plus que de 3,374,000 en 1888.
- Elle se ressent et de ces droits protecteurs et de cette nouvelle concurrence.
- Partout nous sommes en concurrence avec l’Angleterre et l’Allemagne. Les Etats-Unis mêmes commencent à être de rudes adversaires dans l’Amérique du Sud.
- Néanmoins, le chiffre total des exportations de l’Angleterre, par exemple, n'est pas sensiblement supérieur au nôtre : il est de 4,060,450 francs sur une production de 25 millions de francs environ.
- En France, nous exportons 3,374,438 sur une production de 15 millions de francs environ.
- A l’importation, le chiffre diminue notablement.
- De 49,000 en 1860, il s’est élevé à 535,000 en 1865, et a atteint 1,200,000 en 1869 pour redescendre à 900,000 en 1885, et être de 428,909 en 1888.
- Il est très probable que ce chiffre va diminuer encore sensiblement, étant donnés les efforts sérieux faits par nos industriels, qui ont actuellement un outillage de premier ordre.
- Les fabricants de papiers peints ne demandent pas de droits protecteurs sur leurs produits, mais à condition qu’aucun relèvement ne frappe leurs matières premières.
- Dans le cas contraire, ils admettraient le système des drawbacks comme pis-aller.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre syndicale des teinturiers -dégraisseurs. — Séance du 2 mars 1891.— M. le président Vinois remercie le comité et toute la chambre des témoignages de sympathie qu’il a reçus dans les circonstances douloureuses qu’il vient de traverser. (Le décès de Mme Vinois.)
- Cette manifestation l’a empêché de maintenir sa démission, mais il espère qu’a la prochaine assemblée générale on lui donnera un successeur.
- Un secours de 20 fr., à verser en deux fois, est accordé à M. Berland, ouvrier teinturier.
- Une même somme a été remise à Mme Blei-bel, veuve de l’imprimeur sur chiffonnage, et que la mort de son mari a laissée sans ressources.
- L’ordre du jour appelle la discussion sur les droits de douanes relatifs aux dérivés de la houille.
- M. Fleury dit que, suivant le désir exprimé à la précédente réunion, il a pris des renseignements au sujet de la pétition demandant la suppression des droits. Les teinturiers en pièces de la Seine n’ont pas signé cette pétition, parce qu’elle ne leur a pas été présentée-, mais les temturiers de Roubaix l’ont signée.
- M. Jolly a pris aussi des renseignements sur l’importance des droits et leurs conséquences.
- Les maisons signalées dans la pétition comme devant souffrir de ces droits sont deux maisons allemandes et une maison anglaise. D’autre part, les chiffres proposés par la commission des douanes sont de 15 fr. et 20 fr. par 100 kilos. Si donc la douane perçoit 20 fr. par 100 kilos, le prix moyen du kilo d’aniline, depuis deux ou trois ans, étant de 2 fr. 60, ce prix monterait à 2 fr. 80 ; ce serait donc une augmentation toute insignifiante.
- Plusieurs membres présentent des observations en divers sens sur ce sujet -, puis M. Fleury insiste pour que le comité maintienne la manière dont il a envisagé la question des traités de commerce, c’est-à-dire dans un sens de libre-échange avec réciprocité.
- M. Mars pense qu’il vaudrait mieux accepter une petite augmentation, même si elle retombait sur l’acheteur, plutôt que de signer une pétition dont le profit serait surtout pour certains étrangers.
- Le comité passe à l’ordre du jour, c’est-à-dire qu’il juge inutile de faire intervenir la chambre dans cette question.
- Sur la demande de M. Bobillon-Marchal, il est parlé de réunir, au profit des membres de la chambre, les renseignements confidentiels sur les gérantes indélicates.
- M. Mars propose d’étendre la chose sur les employés dont on a besoin de connaître la probité absolue ; caissières, comptables, employés comptables, garçons livreurs.
- L’utilité de cette innovation étant reconnue, tous les membres de la chambre sont invités à envoyer au président une courte notice sur les employés dont ils ont eu à se plaindre, au point de vue de l’h morabilité. Ces fiches, indiquant les nom et qualité des employés, l’emploi tenu par eux, l’époque et les conditions de leur indélicatesse, seront classées et conservées par le président, qui n’en communiquera confidentiellement le contenu qu’aux membres de la chambre, de telle sorte qu’au bout d’un certain temps tout membre adhérent, avant de prendre une géran'.e, pourra,
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- en consultant le répertoire, au moins avoir la quasi certitude de ne pas s’exposer à des malversations.
- Le comité décide de convoquer les membres du syndicat, le 6 avril, à l’effet d’entendre une conférence sur un projet d’association contre les accidents de travail, faite par un membre des services de l’Union nationale.
- —o—
- Grève des teinturières en peaux et la teinture de la mégisserie, à Paris. — Nous ne tenons pas à faire l’histoire des diverses évolutions de cette grève, sur lesquelles les journaux quotidiens donnent assez d’indications, mais nous en profitons pour faire connaître l’organisation de la teinture de la mégisserie à Paris, telle qu’elle ressort des polémiques sur cette grève.
- Voici ces faits :
- Deux cent vingt ouvriers et ouvrières, colleurs et teinturiers, appartenant à deux maisons de mégisserie du boulevard Arago et de la rue des Cordelières, se sont mis en grève, entraînant avec eux les repasseuses, lustreu-ses, palissonneuses ; en tout, près de huit cents ouvriers des deux sexes.
- La teinture de la mégisserie comprend les différentes catégories d’ouvriers suivantes, mentionnées suivant l’ordre du travail :
- 1° Les teinturières (des femmes) qui colorent les peaux en noir. Celles qui les teignent en couleurs sont appelées « rosières ».
- La teinture se fait à la brosse, ce qui la distingue de celle de la maroquinerie, qui est faite au baquet et par des hommes.
- 2° Les colleurs, dont l’ouvrage consiste à appliquer deux peaux semblables l’une sur l'autre, puis de les étirer et de les aplanir à l’aide d’un instrument nommé « étire » -, c’est l’équivalent du palissonnage dans la maroquinerie.
- 3° Les metteurs au vent, qui font la même besogne que les colleurs, mais qui, au lieu de travailler sur la peau glacée, comme ces derniers, travaillent sur la peau mégie. Us se servent de 1’ « étire », comme les colleurs, et, comme eux, pressent les peaux, effacent le « grain », etc.
- C’est poussées par les colleurs que les teinturières se sont mises en grève.
- Les colleurs réclament 5 centimes d’augmentation par heure pour tous ceux d’entre eux qui ne gagnent pas actuellement 60 centimes de l’heure.
- De leur côté, les ouvrières teinturières qui gagnent en moyenne 2 fr. 50 ou 3 fr. par jour, demandent qu’on supprime les amendes et qu’il ne leur soit plus tenu compte de la couleur supplémentaire qu’elles sont parfois obligées d’employer.
- Les amendes consistent en une retenne de 25 centimes par peau dont la teinture est défectueuse. (Cette amende n'est que de 10 centimes dans la maison Sanoner.) Quant à ce qui concerne la couleur, voici ce qui se passe actuellement : il est délivré à chaque ouvrier trois litres de couleurs pour dix peaux à teindre ; or, il arrive souvent que cette quantité est insuffisante ; l’ouvrière est alors obligée de fournir, à son compte et à raison de 10 centimes par litre, La couleur supplémentaire.
- Enfin, les teinturières ne veulent p/us faire le travail ordinaire deshommes. Voici ce qu’elles entendent par là :
- Il y a des peaux, appelées bords ou sous-pattes, qui sont trop minces, au dire des patrons, pour être mises au vent. On les confie directement aux ouvrières teinturières, qui les
- Unissent de tous points. Ce travail, très pénible, est peu rémunérateur Elles tiennent à ce que les hommes en restent chargés.
- Telles sont les réclamations des ouvrières teinturières et des metteurs au vent.
- Dans l’exposé de leurs motifs, les ouvriers ajoutent ceci :
- Aujourd’hui, les peaux sont dégrossies et préparées chimiquement, mais de telle façon qu’elles nous demandent un plus grand développement de forces qu’autrefois.
- On fait plus de travail et l’on ne gagne pas davantage.
- Les peaux, quand elles nous arrivent, sont comme roussies, racornies, et d’une dureté incroyable à leur surface.
- Il faut que nous les polissions, les assouplissions et les rendions propres à la consommation.
- Quant aux malfaçons de teinture, ajoutent-ils, il faut tenir compte de la mauvaise qualité des peaux, qui, préparées avec des produits chimiques, font que la couleur ne mord pas, la peau reste bleue, comme nous disons ; les patrons n’en retiennent pas moins l’amende.
- Les patrons répliquent qu’ils ne veulent pas payer tous les metteurs au vent au même tarif ; qu’il y a parmi eux ce qu’ils appellent des demi-ouvriers (manoeuvres), qui n’ont pas légitimement droit au même salaire que les véritables ouvriers.
- A propos de la teinture, il faut, disent-ils, que l’ouvrière passe dessus deux, trois et quatre couches successives et dûment appliquées. A ce compte-là, la teinture noire s’adapte et pénètre.
- Mais quand l’ouvrière n’est pas consciencieuse, elle ne passe qu’une ou deux couches au plus, pour faire plus vite et gagner davantage.
- Dans ce cas, la peau nous paraît aussi noire que si elle avait les quatre couches nécessaires -, il nous est impossible de nous rendre compte de sa défectuosité.
- Ce n’est que quinze jours plus tard, quand seule elle est entre les mains de l’ouvreur, que l’on s’aperçoit qu’elle a été mal préparée. Elle doit, pour être mise en usage, subir une nouvelle préparation dans les mains d’un ouvrier spécial qui nous coûte 7 fr. 50 par peau refaite.
- C’est donc trente sous que nous perdons, sur lesquels nous retenons à l’ouvrier qui a commis cette malfaçon deux sous seulement.
- Si nous n’imposions pas cette amende, toutes nos peaux seraient faites à la hâte et nous coûteraient une malfaçon. Le commerce ne serait plus possible.
- Voilà les arguments des deux parties, que nous reproduisons principalement comme histoire de cette industrie. Quant à l’issue probable de la grève, nous ne hasardons pas une opinion qui pourrait être démentie pendant l’impression de ces notes.
- Ajoutons cependant que si la grève se prolonge, elle sera des plus graves, car toutes les industries qui dépendent des teinturiers, telles que celles des ouvreurs, lustreurs, repasseurs seraient obligées de chômer, soit un personnel de quatre mille ouvriers.
- Deux maisons y sont seulement engagées en ce moment : celle de MM. Senoner frères et celle de M. Jacquelin.
- Grève à Sedan. — Les ouvriers tisseurs syndiqués de Sedan et des environs ayant récemment élaboré da nouveaux tarifs comportant des ameliorations dans le prix de
- main-d’œuvre, qu’ils transmirent à leurs patrons, ceux-ci s’étant réunis formèrent entre eux une chambre syndicale, puis nommèrent une commission chargée de s’aboucher avec les délégués des ouvriers.
- L’entente n’ayant pu se faire, la grève a été déclarée.
- D’autre part, les teinturiers et les industries qui dépendent de la fabrication du drap chôment forcément et leur nombreux personnel a dû être momentanément congédié.
- Prè> de quatre mille ouvriers et ouvrières tant à Sedan qu’aux environs, se trouvent atteints par cette grève.
- Les tisseurs, qui auaient prévenu les manufacturiers qu’ils démonteraient les pièces restées sur métier s’ils n’obtenaient pas satisfaction à bref délai, n’ont pas mis leur projet à exécution. Le calme le plus absolu n’a pas cessé de régner.
- —o—
- La «oie et le tarif douanier. —
- M. Paul Dislère, directeur du commerce, est venu à Lyon pour y étudier sur place la question des mélanges de fils de coton de laine et de shappe dans la contexture des tissus et des étoffes de soie.
- Envoyé spécialement par le ministre du commerce, M. Dislère a visité plusieurs fabricants de soieries, où il s’est rendu un compte exact et minutieux des diverses proportions de ces mélanges.
- Cette visite a eu pour but de préparer les éléments nécessaires à la prochaine discussion au Parlement des intérêts de l’industrie lyonnaise.
- , M. Dislère se rendra prochainement à Lille et à Roubaix étudier la question de s fils de coton retors.
- —o—
- Incendie. — Un incendie qui menaçait de devenir très grave a éclaté dans l’importante filature de M. Boutemy à Lannoy (Nord), mais s’est heureusement circonscrit, grâce surtout au concours des pompes à vapeur de Roubaix et de Tourcoing.
- Les magasins, qui contiennent plus de deux cent mille kilos de fil, ont pu être préservés.
- Les dégâts sont évalués à 60,000 francs, couverts par l’assurance.
- On ignore la cause du sinistre.
- —o—
- Un elieval en détresse. — Les journaux de cette semaine racontaient comme fait curieux que les pompiers avait été requis pour extraire un cheval d’une fosse où il était tombé chez un teinturier de l’avenue de Sé-gur.
- M. Hallu aîné, dont il s’agit, fait exécuter en ce moment des travaux à son générateur de vapeur, et pour cela a fait creuser une tranchée dans sa cour; une passerelle en madriers est établie pour la circulation, et le cheval, dont l’écurie est au fond de la cour, en passant sur ce pont volant, s’est laissé choir dans le trou; or, les pompiers parisiens étant munis d’engins pour tous genres de sauvetage, on a eu recours à eux, d'après l’avis des agents de police.
- L’histoire n’est pas autrement intéressante.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- /je Année, N° 8.
- ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 25 avril 1831,
- ammWl
- SOMMAIRE
- Chronique. — Couleurs d’aniline allongées. — Notes sur la construction des séchoirs. — Observations optiques sur la teinte jaune. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés dîners : Noir d’aniline sur laine et sur coton ; Emplois du cachou ; Imperméabilisation. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Les tissus pour caoutchouc à Roubaix. — Les couleurs d’aniline dans la fabrication du papier. — Informa-
- . tions et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La journée de huit heures est fort discutée en ce moment dans les cercles ouvriers ; l’accord est loin de s’établir, et il semble que dans ce milieu même, cette réduction du labeur quotidien perde des partisans; les plus clairvoyants sentent bien qu’elle amènerait forcément une diminution des salaires.
- A Paris, tout au moins, les manifestations le 1er mai manqueront d’unité dans leurs vues, et ne viseront pas uniquement ce point spécial des revendications ouvrières.
- Dans une réunion assez nombreuse, les industriels de Roubaix ont décidé que les ateliers seront ouverts le 1er uiai, afin de laisser travailler les ouvriers qui le voudraient, mais que les absents n’auront pas d’amende ; le lendemain on allumera partout.
- Et ainsi toutes libertés seront sauvegardées , avec celle du travail, nous l'espérons.
- Ne travailler que huit heures par Pur, mais il n’est aucun patron ou bourgeois qui ait une vie si douce, à l’exception cependant des employés de l’Etat, auxquels on demande peu pour pouvoir en appointer un plus grand Nombre, mais cela est loin des condi-hons nécessaires de l’industrie.
- , On dit quelquefois que l’ouvrier ar-rivera à produire autant en un temps plas court parce qu’il aura plus de Coeur à la besogne ; cela ne peut se soutenir lorsque son travail est lié à Jalni des machines, ou bien quand il taut suivre une opération de teinture, Par exemple, qui exige une durée dé-
- larminée.
- En même temps que la production 1
- diminuera, les frais généraux de l’usine se maintiendront au même chiffre, et augmenteront d’autant les produits.
- La journée de huit heures et même de dix, que demandent provisoirement les moins impatients, est donc une impossibilité du moment, et il est évident qu’une entente internationale sur ce point ne peut aboutir.
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- Les affaires ne reprennent pas franchement l’animation que nous croyions leur voir manifester; voilà, toutefois, le beau temps qui se prononce et qui pourra leur donner une meilleure tournure.
- Pendant la précédente quinzaine, elles ont eu à Reims un courant assez calme, avec tendance à l’amélioration pour les tissus. La filature en peigné est moins active que précédemment, celle en cardé est bien alimentée. Les tissus les plus demandés sont encore les sergés, puis les nouveautés fantaisie pour robes ; cet article prend une place importante dans la fabrication rémoise.
- La fabrique à Elbeuf a été très occupée pendant le mois précédent, et la tendance à revenir aux genres cardés s’est accentuée ; la fabrication de la nouveauté a été très active. Il en a été de même pour les cheviots et les draps de dame. Les draps noirs, seuls, ne présentent pas d’amélioration.
- Les affaires restent toujours calmes à Roubaix-Tourcoing. Il s’est effectué quelques achats de stocks, mais il reste encore beaucoup de marchandises à liquider, ce qui entrave la remise des ordres nouveaux. Il est certain qu’on subit l’influence du bill Mac-Kinley qui a réduit les exportations de nos tissus et qu'il est urgent de se créer de nouveaux débouchés pour compenser la perte éprouvée du côté des marchés nord-américains.
- A Lyon, les transactions en soies reprennent leur cours normal. Elles sont encore limitées aux besoins journaliers de la consommation, et cependant, elles atteignent encore un chiffre très satisfaisant. Les commissions pour l’hiver prennent, chaque jour, plus d’importance et on peut considérer un
- bon courant d’affaires comme assuré pour quelque temps.
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- La demande des tissus de coton à Mulhouse ne dénote pas d’amélioration, tant sur les ordres du dehors, que des affaires sur place. La filature est également très calme.
- On mande de Berlin que le mauvais temps qui a régné si longtemps a causé de grands dommages au commerce de détail et, par suite, que les ordres n’arrivent qu’en très petites quantités au commerce de gros. Ce sont les confections et les branches analogues qui sont le plus frappées, et le commerce de lainages et de bonneterie est aussi très calme. Le marché aux soieries se montre presque languissant ; les ventes sont au-dessous de la moyenne de l’année passée.
- On espère, à Yerviers, qu’une amélioration générale ne tardera pas à se produire, quel que soit le cours de la laine qui est très ferme. Le genre Vigogne (laine et coton), est tout-à-fait en faveur ; il a été produit depuis six mois à des prix ridicules, mais ils ont tendance à augmenter. La France a remis plusieurs ordres en écrus en grisaille ; la saison commence ; on croit qu’elle sera fructueuse.
- Il résulte d’une correspondance de Londres, qu’il n’y a a pas de progrès à enregistrer dans les affaires en lainages. Les acheteurs paraissent tout-à-fait indécis, et n’opêrent que sur une petite échelle.
- Les genres président, les serges et les beavers sont les articles sur lesquels la fabrique compte le plus. Ce sera une saison d’unis et de genres peu voyants en rapport avec la mode actuelle qui est aux manteaux longs, et les plus grandes largeurs seront demandées. L’article français dit cachemire de laine sera en faveur pour ceux qui peuvent y mettre le prix. Il n’y a rien à signaler des collections de Roubaix qui n’ont pas encore paru, mais elles sont attendues de jour en jour.
- Ainsi, à l’étranger comme en France, c’est, en général, le calme qui domine.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- La saison a été mauvaise pour les teinturiers- dégraisseurs ; il y a bien eu, comme nous l’avons mentionné, une poussée de travail d’un moment, au commencement de mars, lorsqu’une suite de quelques belles journées, succédant à un long hiver, faisait croire au printemps ; mais la reprise des temps froids l’a arrêtée, et somme toute, cette saison, habituellement si active, a été manquée:
- En ce qui concerne nos moyens de fabrication, nous avons à signaler un nouveau mode de teinture des cotons mis à la disposition des fabricants par la « Manufacture lyonnaise des matières colorantes ».
- D’après cette méthode, on teint en couleurs azoïques (les produits dits : diamine de cette fabrique), on diazote en nitrite de soude le coton teint, et on développe la nuance dans un phénol ou une amide.
- La nuance primitive se trouve ainsi remontée, elle augmente en solidité.
- Les trois opérations se font assez rapidement, et les produits nécessaires se trouvent facilement dans le commerce, chez les auteurs, au besoin.
- C’est une nouvelle méthode de teinture qui doit fixer notre attention, et que nous exposerons en détail.
- F. Gouillon.
- COULEURS D’ANILINE
- ALLONGEES
- ET ALTÉRATION QUI EN RÉSULTE
- Nous signalions, dans notre numéro du 10 décembre 1890 (p. 172), l’habitude prise par les marchands et même les fabricants de couleurs dérivées de la houille, de mélanger à ces couleurs des poudres prétendues inertes, afin d’en augmenter le volume et le poids, et d'en diminuer le prix de vente.
- Nous faisions une distinction entre le revendeur qui fraude ainsi des produits courants à caractères définis, et le fabricant qui « arrange » des couleurs à lui spéciales, et qu’il a, jusqu’à un certain point, le droit de présenter au commerce sous une concentration qui les établit aux prix moyens.
- Cependant, nous faisions des réserves à ce propos.
- Un fait récent vient de nous démontrer un inconvénient imprévu de cette panique.
- Autrefois, on employait le sucre pour ces mélanges -, plus rarement le sulfate de soude et autres sels neutres, qui avaient l’inconvénient de former des efflorescences, c’est-à-dire de « pousser au sel » comme les savons mal fabriqués; aujourd’hui, on se sert presque exclusivement de dextrine.
- Mais la dextrine est loin d’être un corps in-
- différent : elle a une action réductrice très évidente, et étant mélangée à des couleurs obtenues par oxydation, celles-ci perdent tout pouvoir colorant, lorsqu’on teint au bouillon.
- Le fait vient notamment de se produire avec un nouveau gris qui donnait de très bons résultats à l’état pur, et qui, sous la forme commerciale dextrinée, n’avait plus aucun rendement en bains bouillants.
- On voit donc que cette addition de dextrine ne constitue pas une simple atténuation du pouvoir colorant, maisdans certains cas qu’elle détruit la couleur elle-même.
- Pour expliquer une semblable pratique, les fabricants disent qu’une nouvelle matière colorante présentée à la consommation n’a pas de chance d’être accueillie, quel que soit son rendement, si son prix dépasse 15 ou 20 fr. le kilo, et qu’il faut alors l’allonger pour arriver à ces limites.
- Cet argument, basé sur l’expérience commerciale, a bien quelque valeur, mais il est alors regrettable que les consommateurs ne tiennent pas davantage compte du pouvoir colorant des produits qui leur sont offerts, et il nous semble que les fabricants sérieux devraient réagir, par des démonstrationspatentes, contre ces tendances.
- Quant aux revendeurs qui « tripotent » les couleurs usuelles : Violets de Paris, Bleus de méthylène, etc. (et nous en connaissons), ce sont de vulgaires falsificateurs dont on ne saurait trop dévoiler les procédés.
- Il faut bien arriver aux prix demandés, disent-ils-, cela est l’argument des marchands de vin mouilleurs, auxquels les tribunaux imposent des retraites forcées, j Une couleur dextrinée est toujours en poudre très fine ; l’odeur de la dextrine est souvent très perceptible ; il arrive souvent aussi que les couvercles des boîtes en fer blanc sont collés h la boite à ne pouvoir les en séparer : la colle qu’on emploie pour fixer le papier ou le tissu qui les recouvre, a ramolli le mélange ! dextriné qui reste toujours entre le couvercle | et les parties frottantes de la boîte, d’où l’a- I dhérence.
- Humecté entre les doigts, le mélange de I coulèur et de dextrine devient plastique et collant ; on voit de suite qu’il contient un produit mucilagineux.
- La plupart des couleurs dérivées de la houille sont entièrement solubles dans l’alcool, et la dextrine ne l’est pas. En épuisant le mélange par de l’alcool à h0 degrés, on arrive donc facilement à enlever toute la couleur et à recueillir un résidu qui est la dextrine, et qu’on peut reconnaître par ses caractères spéciaux : solubilité à l’eau, formation de colle, réduction de la liqueur de Fehling, déviation de la lumière polarisée, etc.
- Le sulfate de soude se séparerait aussi par le même procédé.
- Cet essai, et même les simples caractères physiques que nous avons énumérés dévoile-
- ront de la dextrine dans la plupart des couleurs du commerce, mais certaines, vendues de secondes mains, en contiennent des proportions considérables.
- L’épreuve du rendement en teinture est encore le meilleur essai ; c’est celui que nous recommandons de préférence.
- Les producteurs de couleurs artificielles ne sont pas très nombreux. Ils pourraient bien s’entendre pour renoncer à ces mélanges, qui facilitent ceux des revendeurs et qui arriveront à discréditer leur industrie. Les fabricants de certaines classes de produits chimiques savent bien se syndiquer quand ils veulent faire de la hausse sui leurs produits !... (Exemple : les fabricants de soude, d’iode, etc.)
- Le jour où les fabricants ne livreront que des couleurs pures, on pourra sans scrupule déférer aux tribunaux les marchands qui en vendront de fraudées.
- Actuellement, toutefois, ceux-ci ne doivent pas se croire à l’abri des poursuites. Nous connaissons un important marché résilié pour cause de dextrine, et pour lequel le vendeur a prudemment consenti à des dommages-intérêts amiables. F. G.
- NOTES
- SUR LA
- CONSTRUCTION DES SÉCHOIRS
- PAR ÉTENDA GE
- Laissant de côté, pour le moment, les séchoirs mécaniques à circulation des produits à sécher, nous nous occuperons des procédés par étendage appliqués aux textiles en fils.
- Construction
- Ce genre de séchoir doit être établi contre d’autres constructions, le plus entouré possible, afin d’éviter les pertes de chaleur par rayonnement. La brique, et surtout la brique creuse, sont les matériaux les moins conducteurs; il est avantageux défaire des murs à doubles parois, de façon qu’une couche d’air relativement isolante existe entre ces parois.
- Ainsi, on construira un mur extérieur de 22 c/m et une paroi intérieure de 11 c/m, séparés par un espace de 10 à 15 c/m (soit la largeur d’une brique : 11 c/m). Ce mode de construction est surtout utile pour les parties exposées à l’air extérieur.
- Le plafond, s’il n’a pas d’autre pièce au-dessus, sera également à double paroi, avec combles au-dessus.
- 11 faut le moins possible d’ôuvertures extérieures : une porte et les fenêtres strictement nécessaires à l’éclairage, et toutes ces baies à doubles fermetures (doubles fenêtres principalement).
- La pièce doit être basse, et, dans tous les cas, les écheveaux suspendus le plus près possible du plafond (la chaleur étant toujours supérieure dans les parties élevées). La facilité
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- du travail impose donc que ces pièces aient une hauteur de 2 m. au plus. Si l’on doit utiliser des locaux plus élevés, il est doublement avantageux, alors, de faire un faux plafond, qui réalisera la double paroi recommandée.
- Le séchoir gagnera à être en deux compartiments (ou davantage) séparés et cloisonnés. Pendant que l’on charge ou décharge l’un de ces compartiments, les autres restent clos et n’ont pas de déperdition de chaleur. Une porte les fera communiquer entr’eux et servira, au besoin à répartir leur température.
- On peut superposer plusieurs séchoirs dans le même bâtiment ; ceci est encore une disposition favorable.
- Si l’on doit chauffer par un système quelconque de calorifère, il faut que, dans un sous-sol ou dans une pièce inférieure, on puisse installer l’appareil de chauffage.
- Quel que soit le mode de chauffage adopté, les vapeurs humides doivent ou s’écouler au dehors ou être enlevées par une cheminée d’aspiration ; ce dernier moyen expose moins aux refroidissements et son tirage est nécessaire quand on n’a pas d’insufflateur.
- Les avis sont partagés en ce qui concerne la place des bouches d’aspiration : soit en haut, soit en bas du séchoir. Dans la partie supérieure, l’air est plus chargé d’humidité, mais il est beaucoup plus chaud; si on l’évacue d’en haut, on enlève plus rapidement cette vaoeur humide, mais aussi on perd beaucoup de chaleur. En bas, c’est l’inverse, mais l’air humide est encore assez lourd pour qu’il s’en rassemble assez, et celui-ci est enlevé avec très peu de perte de chaleur.
- Nous préférons donc ce dernier moyen.
- Une cheminée d’appel sera donc établie sur l’un des côtés du séchoir, et la bouche s’ouvrira au ras du sol ; il a été reconnu avantageux de construire autour de la pièce une conduite (un caniveau) se reliant à la cheminée et ayant des bouches d’aspiralion de 2 mètres en 2 mètres, par exemple. Cette conduite peut être en bois.
- Les mateaux seront embâtonnés sur des perches (en tilleul) de 2 à 3 m., que l’on fait reposer sur des supports en bois espacés en proportion, et dont les extrémités sont engagées dans les murs, à 20 ou 25 c/m du plafond.
- L’etendue du séchoir ne doit pas être trop Étroitement limitée ; il faut qu’on y espace suffisamment les perchées de fils, et qu’on y travaille à l’aise.
- Si l’on doit y sécher J.,000 kilos de fils par jour, en deux sèches, c’est 500 kilos que doivent contenir à la fois les éîendages ; mais pour un travail continu, il faut admettre que l’on ne vide pas entièrement le séchoir pour y apporter une nouvelle mise, et que l’apport de lots successifs peut faire que le local contienne 700 à 800 kilos de fils.
- Dans ces conditions, deux pièces ayant cha-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- cune une surface de 25 m. sont convenables, et cet espace pourrait être réduit au besoin.
- Chauffage
- Le chauffage par jet de vapeur doit être éliminé tout d’abord : nous avons déjà assez d’humidité à combattre.
- La vapeur surchauffée serait un bon moyen de chauffage, mais nous n’en connaissons pas encore d’application dans le cas actuel, et malgré notre opinion favorable nous n’oserious nous aventurer à en recommander l’innovation.
- Il nous reste la circulation de vapeur en conduites closes, ou le chauffage par calorifère chauffé lui-même, soit à la vapeur, soit directement au charbon.
- Le calorifère exige l’emploi d’un insuflateur (ventilateur) qui a aussi pour avantage de produire un mouvement d’air dans le séchoir, et aussi d’évacuer rapidement les vapeurs humides.
- Avant de parler de ces systèmes, voyons quelle est la quantité de chaleur à développer.
- Il faut d’abord, pour nos travaux, une température au moins de 50 degrés (notamment s’il faut fixer des mordants).
- 100 kilos de fils essorés par torsion retiennent environ 400 kilos d’eau (1). Cette quantité étant à vaporiser en douze heures, donne 33 kilos par heure, en tenant compte :
- 1° De l’évaporation -,
- 2° De la ventilation ;
- 3° De la déperdition de chaleur.
- Les appareils devront donc être appropriés à ce travail à produire.
- Chauffage par tuyaux à ailettes. — Ce moyen est le plus simple et le moins coûteux d’installation; il peut donner une température de 50° (mais au maximum).
- Ces tuyaux reposent sur le sol, un peu surélevés sur quelques briques, et avec une légère inclinaison dans le sens de l’écoulement de l’eau condensée : un courant de vapeur les traverse ; ils se terminent par un tube de petit diamètre à échappement libre, aboutissant au dehors, et rendant de l’eau condensée chaude utilisable pour les bains de teinture.
- Nous supposons la vapeur de chauffage à 4 kilos de pression.
- Il convient d’employer le tuyau à ailettes longues et serrées: diamètre intérieur, 70 millimètres ; diamètre des ailettes, 775 m/m ; espacement des ailettes, 20 m/m.
- Pour produire le travail indiqué, il faut 90 mq de surface de chauffe, représentée par
- (1) L’essoreuse est beaucoup plus avantageuse que la torsion et laisse bien moins d’eau à vaporiser ; il en résulte donc une économie importante dans le séchage.
- On évalue l’humidité restant aux textiles après l’essorage à l’hydro-extracteur à :
- Laine................ 60 0/0 d’eau
- Coton................. 35 —•
- Lin.................. 32 —
- Soie.................. 30 —
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- 22 tuyaux de 2 m. à 32 fr. l’un. Soit : fr. 704 î avec coudes et raccords, fr. 150. Soit : fr. 854.
- Ces 44 m. de tuyaux condenseraient 80 kil. de vapeur (à 4 kil. de pression) par heure (l’air ambiant ayant 50° C), ce qui établit une dépense de 12 kil. de charbon par heure. Admettons 15 kilog. pour parer à tout imprévu.
- La vapeur d’échappement d’une machine pourrait être utilisée à ce chauffage : étant moins chaude, il faudrait nécessairement augmenter la longueur du trajet, c’est-à-dire celle des tuyaux.
- Dans ce procédé de chauffage, l’évacuation des vapeurs humides se fait par le seul effet de la cheminée d’aspiration. N’ayant pas dans ce cas d'impulsion d’air extérieur, il faut ménager à l’étendage quelques ouvertures donnant accès à ctt air.
- Ces prises d’air seront placées à la partie supérieure, et l’air serait, avec avantage, amené par des conduits jusqu’au milieu des étendages, de façon qu’arrivant par la partie la plus chaude de la pièce, il soit appelé par en bas, après avoir traversé les matières à sécher.
- Un petit ventilateur-aspirateur dans la cheminée d’appel serait un utile auxiliaire quoique non indispensable.
- Chauffage par calorifère. — Ces appareils en général sont construits dans le sous-sol du séchoir; il est bien moins avantageux de les placer dans une pièce voisine au même niveau.
- Tous, à peu près, émettent de l’air chauffé q^i est refoulé dans l’étendage par un ventilateur ; l’air humide s’écoule de lui-même par des ouvertures donnant au dehors; la cheminée d’aspiration n’est donc pas utile.
- L’air chaud vient de l’appareil par une conduite maîtresse sur laquelle on branche quelques bouches de dégagement, et dont le nombre est généralement restreint, soit dans chacune de nos pièces de 25 m. q. 3, ou 4 bouches (3 si la pièce est en longueur, et 4 si elle est à peu près carrée).
- « L’aéro condensateur », de M. Fouché, est un appareil de ce genre; il est proposé pour utiliser la vapeur d'échappement des machines .
- Il y a dans ces appaieils utilisation à peu près complète de la chaleur dépensée, à condition d’employer l’eau de condensation qui en conserve beaucoup, car elle en sort presque bouillante.
- Mais pour l’effet que nous avons à produire, il faut une machine assez puissante dont l’installation reviendrait à 2,500 fr. environ.
- La température de 50° dans les séchoirs en fonctionnement serait un maximum.
- « L’aéro-calorifère », de M. L. d’Anthonay, est construit sur un principe analogue. Ce constructeur s’attache moins à l’appareil (qu’il modifie suivant les circonstances) qu’à une canalisation méthodique qu’il établit lui-
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- même et qu’il construit suivant les cas proposés.
- Les mêmes observations que pour la machine Fouché sout applicables ici.
- Cette installation reviendrait à 3,000 fr. au moins.
- « L’aéro-calorifère » admet le chauffage direct au charbon -, cependant, pour ce genré de chauffage, les calorifères Haillot sont de construction plus spécialement appropriée.
- Le calorifère en terre réfractaire n° 3 de ce constructeur serait de dimensions convenables pour le travail envisagé ; sa consommation de 12 kil. à l'heure (admettons 15 kil.) correspond à la dépense des chauffages à vapeur par tuyaux à ailettes ; son prix complet de 1,150 fr. doit être augmenté delà canalisation jusqu’aux bouches de chaleur qu’il faut évaluer à 500 fr.
- Comme le système à ailettes, ce chauffage nécessite une cheminée d’aspiration. On fait passer dans l’intérieur de celle-ci la cheminée du foyer dont la chaleur active le tirage du conduit d’aspiration.
- Conclusion sur le mode de chauffage. — Pour l’emploi direct de la vapeur prise sur le générateur, employer les tuyaux à ailettes.
- Pour l’utilisation de la vapeur d’échappement, l’aéro-condensateur Fouché.
- Pour le chauffage direct au charbon, le calorifère Haillot.
- La construction du séchoir sera subordonnée au mode de chauffage adopté, et d’après les indications de la première partie de ce travail.
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Perfectionnements apportés aux machines à fouler les tissus,
- Par MM. Leclère, Damuzeaux père et fils
- L’invention a pour but d’éviter les plis formés par le passage du tissu sous les cylindres.
- L’appareil se compose de deux ou plusieurs rouleaux cannelés en cuivre ou autre corps, montés au lieu et place de la planche à lunette dont les fouleuses à cylindres sont généralement munies.
- Ces rouleaux sont montés sur un châssis, celui de devant est sur coussinets glissants, il est fou et peut recevoir un mouvement de va-et-vient : son montage est tel qu’il presse constamment contre les deux rouleaux au moyen de deux ressorts à boudin commandant deux leviers qui appuient sur les coussinets du rouleau fou. Ces ressorts permettent l’écartement proportionné à l’épaisseur de la pièce du tissu.
- Le second rouleau a un de ses tourillons sortant de la fouleuse et il est animé d’un double mouvement simultané de translation de droite à gauche et de gauche à droite que lui donne une noix montée sur le bout du
- tourillon sortant, noix emprisonnée dans deux demi cercles formant excentrique.
- Préparation du coton et de la laine à teindre avant filature,
- Par M. Grawitz.
- Sur un cylindre creux en treillis métallique est enroulée la matière fibreuse, à l’état de nappe ou de ruban, soit que cette matière provienne d’un batteur, d’une carde ou d’une peigneuse. Un treillis concentrique au premier maintient l’ensemble, qui se présente sous la forme d’une grande bobine. Un arbre horizontal, fixé au centre de ladite bobine, sert à imprimer à cette dernière un mouvement de rotation dans une « barque », pour procéder aux diverses opérations de débouillage ou débouillissage, de mordançage, de teinture, de savonnage, etc.
- Les fibres, conservées dans leurs situations relatives, ne s’emmêlent pas et, après séchage, peuvent subir, sans préparation supplémentaire, la succession des opérations ultérieures de la filature.
- PROCÈDES DIVERS
- Noir d’aniline sur laine
- Il s’agit ici du noir d’éméraldine se développant sur la fibre à la façon des noirs solides sur coton.
- Nous l’indiquons à titre de nouveauté scientifique mais sans être autorisé à en faire connaître le procédé.
- On sait que de nombreuses tentatives ont été faites pour produire cette couleur sur laine, et qu’aucune n’a donné de résultats satisfaisants; celle-ci est encore imparfaite, mais parait avoir avancé la question.
- Le noir ne verdit pas sous l’action de l’acide sulfureux et ne change pas par les acides minéraux, ni par l’effet des réactifs ordinaires des teintures; il lui reste cependant le défaut de dégorger par le frottement, et de n’être pas encore un noir absolu.
- L’auteur espère arriver à corriger ces imperfections.
- Noir d’aniline sur coton
- Le procédé employé pour la laine ci-dessus, est aussi applicable au coton, mais en conservant les mêmes défauts, d’où il résulte qu’il n’offre pas d’avanlages appréciables sur les méthodes en usage.
- Toutefois sa faculté de monter sur les deux
- textiles pourrait le rendre avantageux pour les mélanges-, il y a encore pour cela quelques difficultés à surmonter.
- Nous ne montrons ces échantillons que comme information, et non comme démonstration pratique.
- Teintes au Cachou
- Voici quelques applications du cachou en mélange avec d’autres colorants; tous ces dosages pour 50 kil. de coton.
- Marron sur coton.
- Nous donnons d’abord le marron-cachou qui est la teinte de base :
- Teindre au bouillon, une heure, avec :
- Cachou......................... 8 kil.
- Alun......................... 1 —
- Sulfate de cuivre............ 500 gr.
- Lever, laisser en tas une nuit ; fixer le lendemain avec :
- Bi-chromate chaud.............. 1 kil.
- Laver.
- Cette teinte de fond peut ensuite être nuancée avec la fuchsine, les violets de Paris, le vert malachite, et autres couleurs de même classe, ainsi que nous l’avons indiqué dans notre numéro du 10 novembre 1890 (p. 155).
- Moutarde-coton
- Cette nuance, qui est celle de la moutarde de table, est très employée pour la bonneterie de coton ; elle s’obtient avec :
- Cachou...................... 8 kil.
- Extrait de Cuba............... 1 —
- Alun .......................... 2 —
- Sulfate de cuivre.............. 1 —-
- Bouillir une heure et demie, laisser reposer hors du bain jusqu’au lendemain, fixer avec :
- Bi-chromate chaud.............. 2 kil.
- Rincer et nuancer avec :
- Vésuvine jaune (Bismark)... 100 gr.
- Auramine..................... 100 —
- Grenat solide coton.
- Opérer comme ci-dessus avec :
- Cachou......................... 8 kil.
- Extrait de Cuba.............. 500 gr.
- Fixer une heure à froid, dans :
- Bi chromaie.................... 1 kil.
- Alun........................... 3 —
- Rincer et nuancer avec :
- Fuchsine B............... 500 gr.
- Violet de Paris R........ 150 —
- Le nuançage disparaît aux savonnages répétés, mais il reste au tissu un fond solide.
- Loutre solide coton.
- Bouillir comme ci-dessus, avec :
- Cachou........................ 10 kil.
- Extrait de campêche.......... 250 gr.
- Extrait de Cuba............. 250 —
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- Fixer à tiède, dans :
- Bi-chromate.................... 2 kil.
- Sulfate de fer................. 3 —
- Cette nuance est très solide.
- Impression cachou sur coton sans vaporisage.
- Les formules de cachou-vapeur pour impression sont nombreuses et bien connues des indienneurs. Nous voulons indiquer ici un procédé à l’usage des industriels ne disposant pas d’appareils de vaporisage, et imprimant accessoirement, par exemple pour certains
- article de bonneterie.
- La couleur se prépare avec :
- Dissolution de cachou à 12« B. 2 lit.
- Eau de gomme à 50 0/0...... 3 —
- Sel ammoniac............... 200 gr.
- Acétate de chaux : solution à
- 15°.................... A00 —
- Verdet...................... 25 —
- La dissolution de cachou, employée dans cette formule, se fait avec :
- Cachou broyé................ 1 kil.
- Eau bouillante.............. 2 lit.
- Faire dissoudre, ajouter :
- Acide acétique à 7*.......... 250 gr.
- Filtrer, et amener le liquide, à 12° Baumé.
- La couleur préparée comme il est dit plus haut, est imprimée, séchée à l’air, l’aération devant être prolongée plusieurs heures, puis on fixe par un passage en eaux de chaux.
- Imperméabilisation des Tissus procédé Gurnel.
- Ce procédé breveté par MM. Gurnel père et fils et Chapelle, a pour but de rendre imperméables et ininflammables les tissus de tous genres.
- Il réside dans l’application sur les étoffes
- du mélange suivant :
- Eau distillée.................. 100 lit.
- Alun........................... 500 gr.
- Carbonate de soude..............125 —
- Blanc de baleine................ 10 —
- Sulfate de zinc................ 500 —
- Chlorure de zinc............. 75 —
- On dissout, dans une petite quantité d’eau, le carbonate de soude et le sulfate de zinc; d’autre part, on fond à chaud le blanc de baleine avec de l’eau; on mélange ces deux liquides, puis on y ajoute une troisième dissolution faite avec 50 litres d’eau dans laquelle on dissout d’abord l’alun, puis le chlorure de zinc. On complète avec de l’alun les 100 litres de mélange.
- 11 se forme un précipité qu’on laisse déposer ; et on décante le liquide clair qui est la solution imperméabilisante.
- bans ce liquide, on fait tremper les étoffes environ dix heures, puis on sèche et on apprête.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Cette formule pourrait être modifiée avec avantage, car aucun de ses constituants ne forme par la dessication un enduit insoluble susceptible de s’opposer à la pénétration de l’eau dans les tissus.
- Le blanc de baleine est en si faible proportion qu’il n’a pas d’effet appréciable.
- Enfin le carbonate de soude n’a d’autre résultat que de précipiter l’alumine de l’alun : la seule base du mélange qui, bien employée, pourrait produire l’imperméabilisation.
- ———
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturicr-Dégraisscur
- Ma dernière Causerie, consacrée au cylin-drageetau moirage, n’a pas épuisé la question, et il me reste à ajouter les indications suivantes :
- Cylindrage et moirage des rubans
- Pendant un certain moment, tous les rubans neufs ou reteinls se livraient moirés : la mode le voulait ainsi. Beaucoup de teinturiers s’étaient alors munis d’un cylindre réduit sur lequel ils pouvaient faire ce travail, et cylin-drer lisses les rubans, cravates ou ceintures de satin. Ces petits articles se font très facilement.
- Cet appareil minuscule, qui peut encore rendre les mêmes services, a, comme les plus grands, son cylindre de papier comprimé, son canon se chauffant au boulon ; une pression variable est obtenue par des vis appuyant sur l’axe du canon, ot qui, reliées par des roues dentées, s’actionnent toutes deux d’une seule main. Le mouvement des cylindres se donne par des manivelles (fig. 78).
- Fig. 78. — Cylindre à rubans.
- Les rouleaux ont 16 ou 30 cm. de longueur utilisable, et dans ces dimensions l’appareil est disposé pour être fixé sur une table solide, ou mieux sur un bâti spécial.
- Il s’en fait aussi de 50 et 60 cm,, qui peuvent servir pour des lés de robes en petites
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- soieries, ayant k8 cm. de largeur, et aussi de plus larges en les classant (et dans ce dernier cas, s’il ne s’agit que de moirer).
- Ce petit cylindre possède, en résumé, les mêmes organes que les grosses machines de prix excessifs ordinairement en usage.
- Il peut moirer, cylindrer uni, et même calandrer avec friction, car les deux rouleaux étant munis chacun de leur manivelle, il est facile de leur donner une vitesse inégale, et de les faire ainsi frotter l’un s ir l'autre.
- Son utilité est encore de permettre au teinturier de cylindrer et moirer lui-même les petits objets qui se présentent si fréquemment dans son travail journalier, et de n’avoir recours au cylindreur que pour les grandes pièces. Cela n’a d’intérêt, à la vérité, que lorsqu’on est éloigné des spécialistes.
- Il reste à présenter une dernière observation à propos des rouleaux en papier.
- Leur souplesse relative, dont on a comparé (à tort) l’action à celle des cartons de presse, les dispose à se gaufrer sous les épaisseurs, telles que remplis, broderies, etc. Pour détruire ces empreintes, il faut humecter le rouleau soit avec une éponge, soit en l’enveloppant d’un linge humide, puis donner quelques tours, le canon faiblement chauffé et à pression douce d’abord, dont on peut ensuite pousser la chaleur et la pression.
- Lorsqu’ils sont salis par la gomme ou par les couleurs des étoffes, on les lave à l’eau de savon légère, et on les sèche et repolit peu à peu, comme il est dit ci-dessus.
- Calandrage
- Le plus ancien procédé de calandrage, encore en usage, est basé sur l’emploi de la mangle (voir 1888, p. 190).
- Ce calandrage à froid s’applique sur tout linge plat et uni, et donne un glaçage qui fait ressortir principalement le damassé des services de table.
- On opère comme suit :
- Après avoir humecté légèrement le linge, on le divise par moitié, et on enroule chaque moitié, le plus exactement possible, autour de deux cylindres en bois de hêtre; on les recouvre avec une toile roulée en plusieurs doubles et cousue.
- On place ces deux rouleaux ainsi garnis sur le plancher horizontal et uni de la mangle. Puis on roule dessus la caisse chargée de pierres ou d’autres poids, de manière qu’elle exerce une forte pression sur chacun d’eux.
- Ensuite on fait aller et venir la caisse au moyen de cordes ou de chaînes de fer attachées aux extrémités opposées, ot qui aboutissent en sens contraire sur la circonférence d’un cylindre qu’on fait mouvoir à l’aide d’engrenages et d’une manivelle.
- Cette friction sous un poids considérable aplatit les fils du linge, qui prend ainsi une surface unie et glacée.
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- Mais cet appareil est généralement remplacé par la calandre à cylindres, qui n’est, nous l’avons dit, que le cylindre à moirer dont les rouleaux sont frottants par suite de leur vitesse différente.
- Le travail consiste â faire passer le linge un peu humide entre les rouleaux de papier et le canon, plus ou moins pressés, suivant la nature du linge. On peut doubler, tripler, quadrupler les épaisseurs et calandrer à froid ou à chaud.
- Peu de teinturiers font le calandrage, et l’appareil, qui est quelquefois monumental, ne se trouve que dans les grandes blanchisseries, et chez les apprêteurs de neuf. On le fait faire ordinairement à façon.
- Toutefois, j’ai donné le dessin d’une petite calandre qui peut trouver sa plane chez les teinturiers, et qui suffit pour le linge courant ; il peut même servir au cylindrage des soierie s (1888, fig, hk, p. 190).
- Je ne m’étends pas davantage sur ce travail, qui sort un peu de nos spécialités.
- Assouplissage et garnissage des soieries
- Les soies apprêtées par l’un quelconque des moyens indiqués restent carteuses et sèches ; de plus, leurs fils qui ont été épanouis par le chevillage avant fabrication, se sont resserrés dans les bains de teinture ou d’apprêt, et laissent aux tissus un aspect creusé ; ils tournent à l’apparence tamis.
- J’ai parlé des métiers brisés (qui assouplissent mais ne garnissent pas); des machines à beetler et à dérompre (un peu trop violentes pour les soies) ; des battoirs employés pour les crêpes de Chine (année 1888, p. H2).
- J’ai signalé aussi que le cylindrage redonnait un peu de souplesse à ces tissus.
- Tous ces moyens, cependant, ne donnent que des demi-résultats, et depuis longtemps on a cherché à remédier aux deux inconvénients signalés.
- Autrefois, M. Robert, qui avait fait breveter un procédé de remise à neuf des soieries, assouplissait et garnissait (c’est-à-dire ouvrait les fils) au moyen de cylindres cannelés entre lesquels l’étoffe passait en travers.
- C’est, en effet, sur les fils de trame principalement qu’il faut agir : le tissu était donc engagé, les lisières parallèles à la longueur des cylindres (contrairement à la disposition habituelle des machines à rouleaux). Ces cylindres étaient libres (au moins un) par un de leurs bouts. La longueur des coupons à y passer était nécessairement limitée ; elle ne pouvait être que double de celle des cylindres ; on les passait d’abord par un bout (du morceau), puis par l’autre ; cette disposition limitait le travail et ne permettait pas d’y faire les pièces; quant aux rubans, en les passant très obliquement, on arrivait encore à L’effet voulu et par un travail continu.
- MM. Boursier et Boissel, dans leur récent brevet pour la teinture à sec et l’assouplis-sage des soies reteintes, ont indiqué une machine à assouplir qui fonctionne par pilonnage de l’étoffe cheminant sur une table ; c’est le principe des machines à beetler employées dans l’industrie des cotonnades. Les échantillons que j’en ai vus sont très satisfaisants.
- Mais un moyen d’assouplissage et de garnissage très pratique parce qu’il n’exige pas une installation coûteuse et encombrante, est le peigne inventé par M. A. Lyon, et qui, exploité par l’inventeur ei- association avec M. Ride], est généralement désigné « Peigne Lyon-Ride) » (fig. 79).
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- Fig. 79. — Peigne garnigseur Lyon-Ridel.
- C’est une poignée en bois portant une rangée serrée d’aiguilles, dont les pointes arrivent au même niveau. Ces aiguilles sont tenues dans une armature en cuivre et peuvent se remplacer.
- L’étoffe est étalée sur une table bien plane, et on y promène de haut en bas le peigne, dont les aiguilles, en grattant sur le tissu, détachent les brins de fils agglomérés, les ouvrent et produisent un résultat à peu près analogue à celui du chevillage des fils.
- Pendant ce grattage, le peigne est tenu à peu près perpendiculaire (d’aplomb) sur l’é-I toffe, quand celle-ci a la trame assez couverte comme dans les taffetas; il faut alors fouiller un peu plus le tissu ; lorsqu’au contraire la trame est superficielle, comme dans les satins, on tient le peigne incliné pour qu’il gratte plus légèrement.
- Ce moyen n’éraille nullement le tissu, comme on pourrait le croire. Il a été appliqué au travail de la pièce : celle-ci passant dans une machine où elle rencontre un rang d’aiguilles , cela a permis ds remettre en teinture des étoffes défraîchies, et aujourd’hui que l’on teint beaucoup de soieries en pièces, il est étonnant que l’emploi de ce procédé ne soit pas plus répandu dans la fabrique.
- Les soies destinées à être assouplies, par un moyen quelconque, ne doivent pas être gommées; on les apprête ensuite à sec, avec de la cire ou de la gomme-laque dissoutes dans la benzine ou l’alcool, soit les compositions que j’ai données sous le n° 9, à l’article « Gomme pour apprêts » (année 1890, p. 178).
- On peut encore assouplir sur soies enduites d’apprêt à la cire, mais guère sur d’autres gommes, pas même sur l’apprêt à la gomme-laque, qui colle trop fortement.
- Quel que soit le moyen employé, l’assou-plissage est le complément nécessaire de
- l’apprêt des belles soieries -, après ce traitement bien fait, elles ont absolument le toucher du neuf, et n’ont pas besoin de moirage pour les rehausser.
- Maurice GUEDRON
- Les TISSUS POUR CAOUTCHOUCS
- A ROUBAIX
- La fabrication des articles pour caoutchoucs, à Roubaix, ne date que de quelques années. Ce sont les Anglais qui, les premiers, ont fabriqué ces sortes d’articles. — Us ne faisaient que des tissus trame laine, chaîne coton, articles qui ont toujours fait leur force, et que Roubaix arrivera néanmoins à supplanter l’un après l’autre, comme il l’a, du reste, fait pour les satins de Chine et autres articles similaires. — Au lieu d’imiter textuellement les articles anglais, les industriels de Roubaix ont travaillé les tissus tout laine que personne ne peut concurrencer. — Le pure laine obtenant un grand succès en Angleterre, nos fabricants se sont mis aux articles pour doublure.
- Comme nous ne sommes pas encore de force à lutter coutre les Anglais, pour les articles doublure laine coton, unis, nous n’avons jusqu’ici fait que de la fantaisie. Tout le monde sait qu’en fantaisie, nous sommes inimitables, et c’est ce qui explique la grande vogue que rencontrent nos produits, partout où on achète le tissu à caoutchouter. En mélangés chaîne coton, nous sommes battus par l’Angleterre, surtout dans les articles qui exigent, pour la chaîne, des filés très fins, filés que les Anglais seuls produisent. Nous n’avons pas encore en France un matériel suffisant pour filer les fins numéros ; c’est pourquoi nous sommes encore obligés de nous les procurer à l’étranger. — 11 est vrai qu’avec leur initiative et leur persévérance, nos industriels ne tarderont pas à faire eux-mêmes ce qu’ils sont obligés aujourd’hui de demander à leurs concurrents. Pour les articles cardés, le monopole appartient encore aux Anglais ; mais de sérieux efforts sont faits sur notre place pour arriver à les supplanter au moins en France.
- Tous les tissus à caoutchouter se tissent sur des métiers ayant 160, 170 et même 180 de large. — En raison même de la largeur des métiers, ce sont des articles que tout le monde ne peut pas faire, et qui doivent laisser, au producteur, un certain bénéfice.
- Les tissus pour caoutchoucs se font tant en uni qu’en fantaisie et en toutes matières, soit seules, soit mélangées.
- Le reproche que l’on fait ordinairement à nos fabricants, c’est d’employer pour ce genre d’articles de trop belles matières, ou de trop renforcer le tissu, ce qui naturellement augmente le prix. Il faut, pour le caoutchouc, des tissus excessivement légers. Il suffit qu’au gommage le caoutchouc liquide ne passe pas-
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- à travers le tissu. Les articles ordinaires, pour caoutchoucs de dames surtout, sont ce qu'on pourrait appeler de la toile d’araiqnée', ils se déchirent très facilement en tombant du métier, étant, donnée leur extrême légèreté. Seulement, une fois que le tissu a subi l’opération du caoutchoutage, c’est tout autre chose. En effet, il y a d’abord plusieurs couches de caoutchouc qui viennent s’appliquer sur ce tissu et le rendent plus solide; ensuite, on applique encore une doublure sur la couche de caoutchouc, et le manteau devient presque inusable.
- Les tissus pour hommes sont beaucoup plus lourds et plus solides. On n'y applique aucune doublure, mais seulement une couche de caoutchouc. A signaler, dans les tissus pour hommes, beaucoup d’articles cardés ; tous nos fabricants de Roubaix, à peu près, ignoraient que l’on caoutchouctât les tissus cardés. Les Anglais ont à peu près le monopole de ces derniers genres ; néanmoins, quelques fabricants de Roubaix qui se sont renseignés échan- ' tillonnent le tissu cardé pour caoutchouc. S’ils n’arrivent pas à supplanter l’Anglais pour le classique, ils comptent le faire pour la fantaisie.
- Dans les collections allemandes, nous avons vu certains Jacquarts très brillants, qui paraissent bon marché tout d’abord ; mais, si on les examine de près, en fabricant, on s’aperçoit que tous ces joïis genres tape-à-l'œil sont composés de très peu de soie et de beaucoup de coton -, ici, nous pourrions faire tout aussi bien que les industriels d’outre-Rhin. Il est cependant un genre dont les Allemands ont le monopole, ce sont les rayures deuils, entièrement en soie (chaîne et trame). Leurs collections sont très bien comprises, et les dispositions très bien combinées.
- Dans les articles doublure fantaisie, nos genres de Roubaix ont beaucoup de succès. De fortes commissions ont aussi été remises en articles pour doublures, unis, genres nouvellement sortis, et qui ont du succès, parce que nous les faisons en nuances inaltérables, ce qui est une condition essentielle pour les tissus caoutchouctés.
- (Bulletin des laines.)
- LES COULEURS D’ANILINE
- et
- LEUR EMPLOI DANS LA FABRICATION DU PAI’IER (Bulletin des Fabricants de papier)
- Les anciens moyens de coloration.
- La fabrication des papiers de couleurs, teints en pâte, formait autrefois une spécialité à laquelle peu de papeteries s’adonnaient, parce que la préparation des divers colorants nécessaires exigeait des manipulations trop minutieuses. Aussi trouvait-on fréquemment dans ces usines, lorsqu’elles étaient bien
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- montées, des cuisines à couleurs qui auraient suffi à beaucoup de teintureries de laine et de soie. C’était surtout la préparation des rouges, des bleus et des orangés qui présentait de nombreuses difficultés quand on voulait obtenir des tons purs, éclatants et toujours identiques.
- Les recettes de coloration étaient par suite tenues, à cette époque, aussi secrètes que le sont aujourd’hui celles de colle. Chacun croyait posséder la meilleure et gardait pour lui, avec anxiété, le résultat de ses expériences. Beaucoup de contre-maîtres, qui avaient eu l’occasion d’être employés dans des usines oh l’on faisait beaucoup de couleurs, s’appliquaient avec ardeur à réunir tous les échantillons de papiers colorés qu’ils pouvaient se procurer, avec ou sans leur composition, et les conservaient, qu’ils les eussent ou non fabriqués eux-mêmes, pour les présenter lorsqu’ils cherchaient à se caser ailleurs.
- Heureusement qu’alors les papiers de couleurs se vendaient encore bien ; car la manière de travailler dans les cuisines à couleurs n’était souvent rien moins qu’économique, et ' l’on y manquait bien des opérations. Combien ! de fabricants se sont trompés dans les prix de revient de leurs papiers de couleurs, parce ! que l’expérience du personnel chargé de la coloration échappait le plus souvent à leur contrôle, et que beaucoup de pilées manquées étaient mises au rebut. On leur donnait aussi des renseignements faux au sujet des quantités de couleurs employées. Je me rappelle ; qu’une fois un très honorable fabricant de j papier me présenta un carnet d’échantillons j contenant des papiers de couleurs très fon- j cées dont les compositions étaient indiquées. \ Le carnet lui avait été donné comme souvenir par son précédent chef de fabrication, lors de son départ, et le généreux donateur avait reçu, en échange, un important cadeau. Le désappointement du possesseur du carnet fut grand lorsque je lui appris que les recettes de coloration des papiers qui avaient, pour la plupart, été fabriques chez lui et livrés à sa clientèle, n'indiquaient en moyenne que la moitié environ des couleurs employées.
- Vers 1850 commença l’emploi, dans la papeterie, des couleurs extraites du goudron de houille, sous le nom général de couleurs d’aniline. Toutefois, leur prix était si élevé que leur emploi demeura très restreint, et ce fut seulement vers 1860 qu’elles s’introduisirent plus généralement dans notre industrie. Bien que les prix fussent alors très élevés encore, comparativement à ceux d’aujourd’hui, on apprit cependant, peu à peu, à apprécier 1 avantage que présentaient la simplicité de leur emploi, la richesse-et la beauté des nuances données par ces matières. C’est ainsi que la sûreté et la facilité avec lesquelles on pouvait arriver au ton exact d’une fabrication précédente gagnèrent aux couleurs d’aniline des partisans de plus en plus nombreux, parce que les couleurs employées jusqu’alors ne possédaient pas cette sûreté.
- On se souvient des décoctions de bois rouge ou jaune et d’Orléans, des bleus précipités, du cyanure de potassium, de la préparation
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- des couleurs orange avec le bichromate de potasse et des solutions de bleu de Paris par l’acide oxalique, ou encore de la préparation, dans l’usine, du rouge de cochenille à l'ammoniaque, etc., etc. Qui ne pourrait raconter les nombreuses contrariétés qu’il éprouvait alors lorsque, par exemple, il fallait fabriquer un bleu exactement conforme à un type donné !
- Emploi des couleurs d'aniline.
- Promptement et sûrement, l’introduction des couleurs d’aniline produisit un grand changement dans la fabrication des papiers de couleurs : beaucoup de fabriques commencèrent à s’en occuper, les prix des papiers de couleurs baissèrent, et aujourd’hui on pourrait conseiller à maintes usines d’en abandonner tout-è-fait la fabrication si elles n’en ont pas un important écoulement. Il faut dire aussi qu’une bonne part d’amour - propre pousse les directeurs à laisser fabriquer de jolis papiers de couleurs.
- Ce furent les teintes ponceau, violet, rouge brique et vert bleuâtre que l’on commença tout d’abord à fabriquer avec les couleurs d’aniline ; plus tard, on obtint un rouge tendre entre le rose et le ponceau (à l’éosine) ; il fit sensation. Puis vinrent les divers bleus, l’écarlate, le brun jaune et un rose vif (à l’é-rylhrosine) ; plus tard encore, les divers jaunes avec des nuances variant des jaunes soufre et d’ocre jusqu’au jaune d’or. On eut aussi le gris, le noir, le brun rouge et l’olive ; enfin, on fit l’importante découverte des succédanés solubles à l’eau du bleu de Paris et du campêche, de sorte que nous avons maintenant un choix complet de toutes les nuances en couleurs d’aniline.
- Les premiers produits obtenus par les fabriques de couleurs d’aniline n’étaient livrés qu’à l’état de solution alcoolique ou acide ; certains d’entr’eux comprenaient, en outre, des substances vénéneuses, par exemple, de l’arsenic.
- On est venu à bout de vaincre ces défectuosités, et maintenant on peut obtenir les couleurs d’aniline de tous genres, solubles dans l’eau et tout-à-fait exemptes de poison (du moins celles qui servent dans les papeteries ; dans les teintureries on préfère encore, par exemple, la fuchsine arsenicale à celle qui ne l’est pas).
- Sous la désignation de couleurs d’aniline, on réunit généralement toutes celles indiquées ci-dessus, bien que, chimiquement, il soit plus correct de ne désigner sous ce nom que le rouge de fuchsine, le violet, le brun et le vert; l’éosine, l’érythrosine, la phloxyne appartiennent à la classe des couleurs de ré-sorcine et le jaune, l’orange, etc., aux couleurs de naphtaline ou azoïques.
- Un grand inconvénient, inhérent à toutes ces couleurs, est qu’elles sont faux teint, c’est-à-dire qu’elles pâlissent plus ou moins vite quand elles sont exposées à la lumière vive du jour. On n’est pas encore arrivé, jusqu’à présent, à les rendre bon teint, bien que
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- telle ou telle de ces couleurs soit offerte sous cette dénomination par quelques fabriques, et que certaines couleurs possèdent une plus grande solidité ou une plus grande résistance à l’action de la lumière que n’en ont certaines autres. Cela tient à la nature même des couleurs de ce genre, et il sera difficile d’éviter complètement cet inconvénient.
- Quoi qu’il en soit, ledit inconvénient est dangereux pour les papiers de couleurs, parce que, la plupart du temps, ils sont destinés à des usages qui, avant tout, exigent de la résistance à l’action de la lumière. Ils servent, par exemple, à faire des affiches, des fleurs artificielles, des couvertures de livres, etc. Ce défaut, quand les couleurs d’aniline ont commencé à pénétrer dans les papeteries, a donné souvent lieu à des différends désagréables entre les fabricants de papier et leurs clients. Je me bornerai à en citer ici un exemple intéressant.
- (A suivre.)
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Régime économique. — Parmi les rapports déjà déposés au nom de la commission des douanes, et distribués, nous citerons les suivants :
- Rapport général. — M. Méline, rapporteur.
- Annexe au rapport général. Tableau rectificatif de la filature du coton. — M. Méline, rapporteur.
- Laines, crins, poils, plumes, cheveux non ouvrés et poil de Messine. — M. Henri Laver-tujon, rapporteur.
- Ouvrages en caoutchouc, feutres et chapeaux. — M. Henri Boucher, rapporteur.
- Chanvre, jute, phormium tenax, abaca et autres végétaux filamenteux non dénommés, joncs et roseaux bruts, y compris le sparte et les fibres de coco, osier, écorces de tilleul pour cordages, coques de coco et calebasses vides et grains durs à tailler. — M. Fairé, rapporteur.
- Surtaxes d’entrepôt. — M. Félix Faure, rapporteur.
- Filature de lin, de chanvre et de jute. — M. Pierre Legrand, rapporteur.
- Tissage de lin, de chanvre et de jute. — M. Pierre Legrand, rapporteur.
- Soies. — M. Jonnart, rapporteur.
- Produits chimiques. — M. Alfred Letellier, rapporteur.
- Teintures préparées, couleurs et compositions diverses. — M. Prevet, rapporteur.
- Teintures et tannins. — M. Armez, rapporteur.
- Ouvrages en matières diverses. — M. Félix Faure, rapporteur.
- Bonneterie, lin, coton, laine, soie et bourre de soie. — M. Balsan, rapporteur.
- Filature de coton. — M. Pierre Legrand, rapporteur.
- Fils et lissas de soie. — M. Balsan, rapporteur.
- Cuirs et peaux. — M. Philippon, rapporteur. —o—
- Les droits sur les soies. — M. Jonnart, rapporteur de la question des soies à la commission des douanes, a passé à Alais où il a visité plusieurs établissements industriels.
- En partant, il a conseillé aux représentants de la filature et de la sériciculture de se rallier au système des primes qui va être établi par le rapporteur spécial de la commission du budget. C’est, a dit M. Jonnart, la seule planche de salut pour ces industriels, car jamais le Gouvernement ne votera des droits sur les cocons et les grèges.
- Voici en quoi ce système consiste :
- Il serait substitué aux jurys l’établissement des primes suivantes : une prime directe de 25 centimes par kilogramme de cocons frais pour les éducateurs et une prime graduée à la bassine en activité pour les filateurs.
- Les primes â la filature seraient de 100 fr. pour les anciennes bassines, 150 fr. pour les bassines nouveau modèle.
- Une prime annuelle de 200 fr. serait accordée pendant quatre ans aux bassines anciennes qui se transformeraient selon les nouveaux modèles. Cette prime serait ramenée la cinquième année à 150 fr.
- La prime serait payée en totalité ou en partie, selon que les bassines seraient en activité de service pendant toute l’année ou pendant quelques mois seulement.
- —o—
- lia loi du travail en Allemagne.
- — Le Parlement allemand vient de discuter le projet de loi concernant la réglementation de l’industrie.
- Au cours de la discussion de la proposition de la commission, tendant à interdire le travail des enfants au-dessous de treize ans dans les fabriques et à restreindre la durée du travail des enfants âgés de moins de quatorze et seize ans, les socialistes ont proposé d’étendre l’interdiction du travail jusqu’à quatorze ans et la restriction jusqu’à dix-huit.
- La proposition de la commission a été adop -tée sans changement après un long débat.
- Les socialistes ont alors proposé d’ajouter à la loi un paragraphe sur le maximum de la durée de la journée de travail, portant que l’on introduira immédiatement la journée de travail de dix heures, en 1894 la journée de neuf heures, et en 1898 la journée de huit heures. Celle-ci sera immédiatement introduite pour le travail dans les usines et dans les industries qui ne fonctionnent qu’une partie de l’année.
- Cette motion n’a pas été adoptée.
- Grève de Sedan. — La grève des tisseurs à la main de Sedan et des environs n’est pas encore terminée et elle jette une profonde perturbation dans les affaires : plusieurs contrats importants ont été annulés.
- Les ouvriers ont mis à exécution la menace qu’ils avaient faite de démonter les pièces inachevées sur les métiers et les ont rapportées chez les patrons.
- Jurisprudence : dessins de fabrique, effets de tissage. — Nous signalons cette affaire, non à titre de nouvelle (l’arrêt est du 15 décembre dernier), mais comme doctrine juridique sur la propriété des dessins de fabrique, en imitation de genres anciens.
- L’affaire s’est présentée au tribunal de commerce de Roubaix, et voici les faits :
- M. A. Harinkouck exposait au tribunal qu’il a déposé plusieurs échantillons d’un article dit
- Velours de Scutari, qu’il avait créé en s’inspirant de vieux tissus orientaux ; il ajoutait qu’ayant appris que MM. Courouble et Caretle vendaient le même article à un prix inférieur, il les avait assignés à l’effet de les empêcher de fabriquer ces genres et de les condamner à des dommages-intérêts à libeller.
- M. Harinkouck prétendait, en outre, qu’on dénie à tort au tissu déposé le caractère de dessin de fabrique ; qu’en effet cet article est un tissu peluche ayant une physionomie propre. un aspect particulier, et que, suivant la doctrine et la jurisprudence, il y a dessin de fabrique quand il s’agit d’une nouveauté produite par une combinaison nouvelle d’éléments connus, et que ce dessin pent résulter tout entier de l’aspect que présente le tissu.
- Le caractère de nouveauté, disait encore M. Harinkouck, ne peut être détruit que par des antériorités ; or, les antériorités invoquées par MM. Courouble et Carette ont trait au velours et non à la peluche, surtout que le tissu en litige présente l’aspect de satin.
- MM. Courouble et Carette soutenaient, en droit, qu’à défaut de définition légale du dessin de fabrique, il faut considérer comme tel toute conception ou combinaison nouvelle constituant une configuration nouvelle ; que ce caractère ne peut être attribué à l’aspect présenté par un tissu, comme on le prétend, dans l’espèce ; que d’ailleurs l’article incriminé a été créé par des procédés anciens ; que l’addition d’un fil de métal ne constitue pas une création nouvelle, et que l’identité de procédés de fabrication n’entraîne pas la contrefaçon.
- Ils disaient encore, qu’en fait, il ne s’agit pas d’un genre nouveau ; qu’il existe des antériorités ; qu’eux - mêmes fabriquaient, erv 1883, des tissus présentant tous les caractères revendiqués; qu’une autre maison en a aussi produit, et qu’enfin il existe au Musée des arts décoratifs, à Paris, des tissus de Scutari fond velours avec dessins en creux formés par des combinaisons de trame soie ou fil de métal.
- M. Amand Harinkouck a été débouté de sa demande.
- Le Tribunal a estimé que les éléments dont se composent les tissus déposés par le demandeur sont des éléments connus et en usage et que M. A. Harinkouck se base seulement sur un aspect particulier pour établir la nouveauté de ce tissu et en revendiquer la propriété.
- D’autre part, MM. Courouble et Carette n’ont pas copié les dessins déposés. De plus le fond velours ou peluche seul ne constitue pas une nouveauté et l’emploi d’un fil de métal formant dessin est dans le domaine public et se reproduit fréquemment dans les étoffes d’ameublement. D’ailleurs, l’aspect particulier du tissu revendiqué, c’est-à-dire le double effet, velours et satin, n’est pas exclusif aux peluches de M. Harinkouck; il se retrouve dans des étoffes fabriquées à Lyon antérieurement au dépôt qui se trouve ainsi frappé de nullité par des antériorités.
- En conséquence, le Tribunal a déclaré M. Harinkouck mal fondé dans sa demande -, il l’en a débouté ; il a prononcé aussi la nullité des dépôts au secrétariat du Conseil des prud’hommes en ce qui concerne la propriété du genre des articles déposés.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes),
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- Ae Année, N° 9.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 1« mai *89t.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Observations optiques sur la teinte jaune. — Production sur coton de noirs, bleus et bruns solides. — Sur les sulfo-ricina-tes. — Le Chino-Clay. — Revue sommaire des brevets d’invention. '
- Procédés divers : Teintes pour dentelles ; Noir-Noir de Naphtol sur laine ; Bleu brillant et Vert-jaune sur laine; Blanchiment des chapeaux de paille. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Les couleurs d’aniline dans la fabrication du papier (suite). — Emploi de la soie dans la draperie —Les tissus d’ameublemeut à Roubaix. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Le 1er mai nous a laissé sous la pénible impression des scènes sanglantes de Fourmies, et quoique les provocations proviennent bien des victimes, il semble qu’avec du tact et quelque courage civil, le sous-préfet et le maire auraient pu les éviter.
- Malgré son droit et même son devoir de résister à l’émeute, un Gouvernement porte longtemps le reproche du sang versé : l’affaire de la rue Trans-nonain a toujours pesé sur celui de Louis-Philippe ; celle de Ricamarie a été reprochée à l’Empire jusqu’à sa chute et même au-delà ; Fourmies sera une tache semblable pour notre régime actuel.
- L’armée ne pouvait moins faire que de se défendre, mais le pouvoir civil aurait pu éviter la collision.
- Les faits sont maintenant accomplis ; nous ne pouvons que les déplorer et blâmer ceux qui les ont provoqués comme ceux qui n’ont pas su les conjurer.
- En dehors de ces événements et de la moins grave échauffourée de Clichy, le 1er mai n’a donné lieu, en France, qu’à des scènes prévues et sans agitation dangereuse.
- La prétention la plus excessive s’est fait jour depuis : c’est celle des manifestants de Roubaix et Tourcoing, qui veulent obliger les patrons à renvoyer de leurs usines les ouvriers qui n’ont pas manifesté : cela, par exemple, est bien la tyrannie du nombre et nous rappelle les enrôlements forcés de la Commune. Le régime que ces sectaires nous promettent serait la pire des oppressions.
- La région du Nord est la plus in-
- fluencée parles excitations du 1er mai.
- Les teintureries Hannart frères, de Wasquehal et Roubaix sont en grève sur une question d’augmentation de salaire.
- Dans les tissages de Lille, Roubaix, Tourcoing, des grèves se sont aussi produites, mais l’exigence exorbitante du renvoi des non-manifestants.
- Des grèves ont lieu aussi dans les industries métallurgistes, sous différents prétextes.
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- Ces agitations ne favorisent pas les affaires, et l’on nous dit de Roubaix-Tourcoing que la situation industrielle et commerciale de ces places ne s’est pas améliorée.
- Elle se ressent toujours du malaise causé en partie par les appréhensions du 1er mai.
- Ainsi, en fabrique, les acheteurs étrangers ont hésité à commissionner dans la crainte que des complications de grève ne viennent entraver ensuite l’exécution des ordres remis.
- A Reims, les affaires sont assez ac- J tives tant en fils qu’en tissus. Les cachemires, mérinos et flanelles donnent 1 lieu à des ordres satisfaisants. Contrairement aux craintes du commencement de l’année, le molleton et le peignoir belles qualités ont été très demandés ; certains producteurs exigent trois à quatre mois pour livrer. Les fabricants de robes sont largement pourvus de commissions.
- Il y a de la reprise à Mulhouse sur les tissus de coton; la filature, dont le travail se borne aux besoins du moment, va profiter de ce mouvement.
- La correspondance de Berlin n’indique pas d’amélioration, sauf pour les articles de blanc et les broderies, et dans les tissus de laine, les cheviots, qui reprennent un peu faveur.
- La première vente publique de draps organisée par les fabricants d’Aix-la-Chapelle, d’Eupen et de Burtschield, a eu lieu le 1er mai et n’a pas donné des résultats encourageants. On avait mis 800 pièces en vente, mais on n’a constaté aucune animation.
- En général, l’industrie textile paraît | perdre du terrain en Allemagne, après ! ’ y avoir été si florissante. •
- Des nouvelles d’Halifax, il résulte que le commerce de fils pour l’intérieur est bon, mais les demandes nouvelles pour l’exportation sont peu importantes. La branche des tissus s’est améliorée. Les fabricants accusent plus de demandes pour les marchés du pays, et en ce qui concerne les affaires avec l’Amérique, les prévisions sont meilleures.
- En cotonnades, les affaires, à Manchester, se restreignent en divers articles convenables pourlTnde, et quelques ordres pour la Chine sont sur le point d’être exécutés. La consommation continue à acheter avec prudence et pour les marchés du continent la demande est très modérée. Les filés sont inactifs.
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- Notre régime économique est maintenant en discussion à la Chambre, qui n’en est encore qu’aux généralités.
- L’étude des points spéciaux est amorcée par le dépôt de quelques rapports des commissions, mais en général ces documents sont d’une sobriété allant jusqu’à la sécheresse.
- Le rapport général de M. Méline, posant la question de doctrine, est plus étendu et plus complet. Ceux de M. Balsan, sur la bonneterie et sur les matières soyeuses, sont également bien étudiés. Mais le rapport de M. Armez, sur les teintures et tannins, se réduit à vingt lignes. Celui de M. Prévet, sur les teintures préparées, couleurs et compositions diverses s’étend assez sur plusieurs de ces compositions diverses, telles que les crayons, par exemple, mais est fort sommaire et insuffisant sur les teintures préparées. La plupart n’offrent pas plus d’intérêt.
- La discussion publique compensera sans doute cette insuffisance.
- F. Gouillon.
- P.-S. — La teinture en chiffonnage a repris une bonne activité : toutes les maisons de Paris sont bien occupées en ce moment.
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- LÀ REVUE DE LÀ TEINTURE
- OBSERVATIONS OPTIQUES
- Sur la teinte jaune
- M. Albert Sclieurer a donné lecture à la Société Industrielle de Mulhouse, d’une étude intitulée : Sur a couleur jaune et la limite de la sensation jaune.
- I. L’examen spectroscopique d’un grand nombre de matières jaunes fixées sur le tissu, qu’elles soient d’origine minérale et organique, permet d’établir que la particularité reconnue au chromate de plomb de réfléchir toute la partie du spectre qui s’étend du rouge au vert est un fait général qui s’étend à tous les jaunes que nous connaissons. L’intensité de ces jaunes est voisine de 750 à 800 pour 1000 de la lumière blanche, comme pour le chromate ce plomb.
- L’aspect dominant des spectres de ces couleurs est rouge et vert. Les différences de nuance qui existent entre deux jaunes résident plus souvent dans les variations d’intensité des différentes plages de leur spectre que dans des variations d’étendue.
- En général tous les jaunes réfléchissent à peu près intégralement le rouge et le rouge orangé incidents, tandis que des variations sensibles se produisent dans l’intensité du vert jaune et du vert.
- IL On sait qu’en mélangeant au moyer. d'un disque rotatif un jaune avec des quantités croissantes de noir or. obtient une gamme de tons qui passe du jaune à l’olive, et que ce changement de nuance n’existe pas pour certaines autres couleurs, le rouge par exemple.
- Le fait est dû à une propriété physiologique de l’œil.
- Lorsqu’on fait tourner rapidement un grand secteur de jaune (chromate de plomb, jaune de Chevreul) sur le fond de noir absolu que donne l’appareil rotatif de M. Rosenstiehl et qu’on diminue petit à petit sa surface jusqu’au point où la sensation nette du jaune fait place à une couleur indécise et blanchâtre, on a atteint la limite au delà de laquelle le jaune passe à l’olive. Ce moment, que saisit facilement un œil tant soit peu exercé à la vision des couleurs, est très fixe pour le même éclairage et constitue la limite de la sensation jaune.
- Sous l’impression d’un bon éclairage à la lumière diffuse l’expérience démontre que cette limite se trouve au moment où le jaune ne réfléchit plus 300/1 0 oo de l’intensité lumineuse incidente.
- Il s’ensuit qu’avec le même éclairage un jaune monochromatique, c’est-à-dire ne réfléchissant que la plage jaune du spectre (50/ioo)> paraîtrait olive, non pas jaune, et prendrait la couleur que donnerait un mélange de 15 parties de jaupe avec 75 parties de noir absolu.
- Donc les couleurs qui excitent la sensation pleine du jaune à la lumière diffuse ne peuvent être que des mélanges de rayons puisés dans
- la partie la plus lumineuse du spectre, et forcément entre le rouge et le vert.
- La sensation jaune dépend d’un facteur beaucoup moins ou nullement sensible pour les autres couleurs et qui est l’intensité. Ce fait établit une analogie entre le jaune et le blanc.
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- PRODUCTION SUR COTON
- de noirs, bleus et bruns Par diazotage et développement de couleurs artificielles.
- La « Manufacture lyonnaise des matières colorantes « vient de faire connaître une méthode de teinture basée sur l’emploi de ses couleurs dites diamine, et qui par transformation chimique sur les fibres, acquièrent de nouvelles propriétés d’intensité et de résistance.
- C’est une nouvelle voie que la teinture cherche à utiliser et déjà nous avons entretenu nos lecteurs des travaux et même des résultats obtenus dans cette direction (1). Les procédés communiqués par la « Manufacture lyonnaise » ne se rapportent pas aux mêmes teintes et simplifient la méthode, tout en la généralisant (quoiqu’ils semblent la particulariser). Ils n’emploient pas, notamment, de glace pour refroidir les bains, ce qui supprime une complication pratique assez sérieuse.
- Enfin ladite maison offre aux teinturiers tous les produits nécessaires à la réalisation de ses i procédés, et évite ainsi l’incertitude de leur identité.
- Voici les procédés qu’elle nous communique :
- Nos produits brevetés : Noir Diamine U O; Noir Diamine B O ; Noir-Bleu Diamine E\ Brun Diamine F; Brun pour coton A Z et Brun pour coton N, possèdent une qualité précieuse : un passage du coton teint avec ces produits dans une solution acidulée de Nitrite de Soude (Diazotage), les transforme de telle façon qu’un nouveau passage dans un bain contenant un Phénol ou une Amine, tels que Naphtol, Résorcine, Phénylènediamine, etc., produit sur la fibre des Couleurs azoï-ques insolubles.
- La formation de ces nouvelles couleurs se manifeste par un changement prononcé et une augmentation sensible de l’intensité des nuances qui, en même temps, deviennent beaucoup plus solides.
- Elles sont en effet solides aux alcalis et aux acides et conservent au coton toute sa souplesse et sa résistance. De plus elles ne tombent pas au lavage et ne déchargent pas au frottement. Ce sont des qualités qui feront souvent préférer cette teinture à celle au noir d’Aniline, au Rleu d'Iudigo et au Brun Cachou.
- Le procédé est extrêmement simple, rapide et bon marché; il peut être appliqué au coton en bourre, en flottes et en pièces.
- Nous allons décrire le procédé pour la teinture du COtOn EN FLOTTES.
- (1) Voir Reçue de la Teinture, 1890, p. 48 et 135; 1889, p. 93 et 115, et 1888, p. 114.
- DESCRIPTION I)U PROCÉDÉ
- Il y a trois manipulations à faire :
- 1. La teinture.
- 2. Le Diazotage.
- 3. Le Développement.
- 1. — LA TEINTURE
- On teint au bouillon pendant une heure avec addition de :
- 5 0/C de Carbonate de Soude,
- 15 0/0 de Sulfate de Soude cristallisé et la quantité nécessaire de colorant qui, suivant la nuance à obtenir, peut varier de 2 à 6 0/0.
- 11 est préférable, surtout en se servant de récipients en enivre, d’employer des eaux calcaires.
- Le b3in de teinture est conservé. Pour chaque opération suivante on ajoute 2/3 des quantités indiquées de Carbonate de Soude et de Sulfate de Soude. On rajoute du colorant à mesure qu’il est épuisé; par exemple, un premier bain garni avec 5 0/0 de colorant, doit être remonté avec h 0/0 pour chaque opération suivante.
- 2. — LE DIAZOTAGE
- Le coton teint est rincé et traité à froid pendant quelques minutes dans un bain acidulé de Nitrite de Soude.
- On garnit ce bain de la façon suivante :
- On prépare dans les récipients en bois
- (A) une solution type de Nitrite de Soude, en dissolvant 10 kilos de Nitrite de Soude dans 50 litres d’eau chaude.
- (B) une solution diluée d’Acide Chlorhydrique 20° Bé.
- Pour 10 kilos de coton à diizoter, on ajoute h la quantité nécessaire d’eau d’abord :
- 1/2 litre de la solution de Nitrite de Soude (A) et ensuite
- 2 litres de la solution d’Acide Chlorhydrique
- (B)
- Le Diazotage doit se faire dans un récipient en bois.
- Pour toute opération suivante il suffît d’ajouter I/o des quantités indiquées des solutions A et B.
- Après avoir manœuvré pendant quelques minutes, on rince à l’eau froide qu’on fait bien d’aciduler légèrement. En se tenant exactement aux proportions indiquées et en tordant avec soin, on peut entièrement supprimer le rinçage.
- Il faut veiller qu’après le diazotage le coton ne sèche pas partiellement, et qu’on passe autant que possible sans, retard dans le bain de développement.
- 3. - LE DÉVELOPPE VIENT
- Suivant la matière colorante employée et le choix du développeur on obtient des nuances différentes.
- On passe le coton à froid dans le bain préparé de la façon indiquée ci-après. Aussitôt que l’intensité de la nuance n’augmente plus,
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- ce qui a lieu au bout de quelques minutes, le développement est terminé.
- Le bain de développement peut servir continuellement, on rajoute au bain le liquide obtenu en tordant.
- Après le développement on n’a plus qu’à tordre ou essorer, et laver.
- Les procédés suivants ont donné jusqu’ici les meilleurs résultats :
- NOIRS
- Comme fond on emploie le
- Noir Diamine R O ou le Noir Diamine B O.
- Comme développeurs on se sert des produits suivants :
- a Phénylènediamine. b Résorcine, ou d’un mélange de Résorcine avec B. Naphtol,
- a Phénylènediamine. Nous livrons ce produit en solution. On en ajoute pour la première opération :
- 2 litres pour 100 litres de bain, plus
- 1 litre par 10 kilos de coton à développer, et pour toute opération suivante sur le même bain seulement :
- 1 litre par 10 kilos de coton à développer.
- b. Résorcine. On mélange
- 1100 Grs de Résorcine avec
- 2400 Grs de Soude caustique 40° R.
- On porte avec de l’eau chaude à 20 iitres et chauffe jusqu’à dissolution complète.
- On emploie celte solution comme celle de Phénylènediamine, c’est-à-dire pour la première opération :
- 2 litres pour 100 litres de bain, plus
- 1 litre par 10 kilos de coton à développer, et pour toute opération suivante seulement :
- 1 litre par 10 kilos de coton à développer.
- On obtient également un très bon résultat en employant un mélange de :
- 1 1/2 litre de solution de Résorcine et
- 1/2 litre de solution de Naphtol par 100 litres d’eau plus
- 3/4 de litre de solution de Résorcice, et
- 1/4 de litre de solution de B Naphtol par 10 kilos de coton à développer.
- BLEUS
- On donne un fond de
- Noir Diamine R O, B O, ou Noir-Bleu Diamine E.
- On développe avec du B Naphtol pour des Bleus très foncés, avec du Naphtylamineéther pour des Bleus plus vifs et moins foncés.
- a. B Naphtol. 1450 Grs sont mélangés avec 1200 Grs Soude Caust. 40° B.
- On porte avec de l’eau chaude à 20 litres et °‘i chauffe jusqu’à dissolution complète.
- Les additions se font ejsactement dans les Thèmes propositions que pour la Phénylèue-diamine et la Résorcine.
- Si le fond est fait avec du Noir Diamine B O
- du Noir-Bleu Diamine E, nous recommandons de savonner à ciiaud après le développement.
- b. Naphtylamineéther. Nous livrons ce produit en pâte. Pour la première partie à développer on en ajoute :
- I kilo (dissous d'avance dans 10 litres d’eau bouillante) pour 100 litres de bain.
- Pour toute opération suivante on ajoute la solution de
- 1/2 kilo de Naphtylamineéther pour 10 kilos de coton à développer.
- Pour bien développer la nuance, il est très recommandable de donner un fort savonnage après le développement.
- BRUNS
- Pour le développement des Brun Diamine V.
- Brun pour coton A Z et N,
- nous recommandons la Chrysoïdme A G comme le meilleur développeur.
- On en ajoute pour la première opération :
- 10 Grs dissous à l’eau chaude, pour 100 litres de bain, plus
- 40 Grs par 10 kilos de coton à développer, et pour toute opération suivante seulement.
- 40 Grs dissous à l’eau ch aude, par 10 kilos de colon à dévek pper.
- Pour que le bain soit constamment neutre on ajoute 50 Grs de craie par 10 kilos de coton.
- II est indispensable de laver ou de savonner soigneusement, si possible à chaud.
- Pour être plus sûr que les Bruns obtenus ne salissent pas le blanc au lavage on rince après le développement et passe à nouveau pendant quelques minutes et à froid dans un bain de diazotage, puis on lave ou savonne; mais les nuances deviennent ainsi plus rougeâtres.
- Les trois marques de Brun peuvent être mélangées entre elles, ce qui permet d’obtenir des Bruns solides de toutes les nuances, du Loutre le plus foncé jesqu’à Marron le plus clair.
- REMONTAGE
- Les teintes ainsi obtenues peuvent être facilement remontées snr bain froid ou tiède avec des Couleurs basiques, telles que : Violet Mélhyl, Vert solide, Safranine, Thioflavine, Indazige, Bleu Méthylène, etc., qui se fixent sur la fibre de telle façon, qu’elles résistent au lavage et au Irottement presque aussi bien que les teintes non remontées
- Nous avons breveté en partie les procédés décrits. Tout consommateur acquiert le droit de s’en servir en employant nos produits.
- (Nous donnerons prochainement des échantillons des teintes naturelles de ces couleurs, comparativement avec leur transformation suivant la méthode ci-dessus.)
- SUR LES SULFO-RICINATES
- (Huiles pour Rouges)
- Nous avons résumé dans nos numéros des 10 et 25 février (p. 1$ et 31), le travail de M. Scheu-
- rer-Ivestner, sur les huiles émulsives pour rouges d’Andrinople.
- Nous nous proposions de compléter ces indications sommaires par la publication même de la communication de l’auteur à l’Académie des sciences, mais nous remplaçons ce document par l‘analyse d’une nouvelle communication faite par M. Scheurer-Kestner, à la « Société Industrielle de Mulhouse » dans sa séance du S avril, et qui a une portée plus pratique.
- M. Scheurer-Kestner a entretenu le comité de chimie de ses recherches sur la composition de l’huile pour rouge et lui indique l’origine de son travail. Au mois de juillet 1889, il a eu l’idée de remplacer, dans le commerce, l’huile pour rouge par l’acide gras de l’huile de ricin, pensant que cet acide gras, employé du reste dans plusieurs fabriques d’impression, pourrait être préparé plus économiquement que celui de l’huile pour rouge. A cet effet il s’est adressé à la Société de la Bougie de l’Etoile, à Saint-Denis. qui se sert, pour la saponification des graisses, de l’emploi de la vapeur d’eau à 15 kilos et sans addition d’aucun alcali, procédé inventé par M. de Milly. Mille kilos de l’huile de ricin furent ainsi saponifiés à Saint-Denis, donnant ainsi l’acide gras et la glycérine séparés. Mais, à mon étonnement, dit-il, l’acide gras n’avait ni les propriétés chimiques ni les propriétés tinctoriales de l’acide de saponification par les alcalis ; la capacité de saturation s’etait abaissée de près de 60 % et les nuances obtenues par impressiavec l’alionzarine (rose) étaient plus bleues que celles obtenues avec l’acide de saponification alcaline.
- C’est celte observation qui a engagé M. Scheurer-Kestner à entreprendre un travail de recherches.
- L’abaissement de la capacilé de saturation était l’indice de la condensation de la molécule.
- C'est pendant le cours de ces recherches qu’a paru le travail publié par M. Juillard l’année dernière, au mois d’août, et dans lequel M. Juillard prouve Ja présence d’acides gras polymérisés dans l’huile pour rouge. M. Scheurer-Kestner se réserva alors le droit de poursuivre ses recherches, tout en rendant hommage au travail de M. Juillard, qui a fait certainement le plus grand pas dans l’étude de l’huile pour rouge.
- M. Scheurer-Kestner rend compte au comité des résultats qu’il a obtenus jusqu’ici et qu’il formule de la manière suivante:
- L’acide normal, de saponification alcaline, du poids moléculaire de 298, donne au rose alizarique un ton moyen.
- Le même acide, sulfoné, donne un ton jaunâtre.
- L’acide polymérisé, du poids moléculaire de 480 (procédéde Milly) étayant, par conséquent, la composition de deux parties d’acide dirici-noléique sur une partie d’acide normal, donne un ton bleuâtre.
- Le même acide, sulfoné, donne un ton plus jaunâtre, mais plus bleu encore que l’acide normal.
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- Ainsi la sulfonation jaunit le ton, tandis que la polymérisation le bleuit.
- L’idéal, pour obtenir un ton jaune extrême, serait remploi de l’acide normal sulfoné, mais l’acide normal se polymérise toujours pendant la sulfonation.
- M. Scheurer-Kestner a obtenu, en chauffant l’acide gras à 150° pendant un certain nombre d’heures, des i cides gras de plus en plus po-lymérhés, et dont les propriétés acides vont en s’affaiblissant Jusqu’à l’acide diricinoléique, ils sont solubles dans l'acide acétique cris-tallisable, mais au dessus de cette condensation, les produits y sont insolubles.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Etoffe nouvelle appelée « Mérinos Romain » Par M. Emile Delaunoy
- Le grain de cette étoffe est formé par la chaîne, et non par la trame.
- La chaîne se compose de filés de laine fine légèrement retors, pouvant supporter l’action du foulon. Le trame est en laine fine cardée.
- La composition de la chaîne et de la trame du mérinos romain permettant de lui appliquer la grande teinture et le foulage, il en résulte que ce tissu prend une grande force dynamométrique et que le noir est rendu indestructible.
- Lampe à soufrer pour le blanchiment des textiles,
- Par MM. Bronnen et Gamgée.
- Les auteurs présentent comme un perfectionnement sérieux dans le blanchiment des laines l’emploi du sulfure de carbone pour produire l’acide sulfureux. MM. Bronnen et Gamgée ont inventé une lampe alimentée au sulfure de carbone et dont par suite la combustion produit de l’acide sulfureux.
- Nous ne voyons là qu’une complication du procédé par combustion directe du soufre, qu est déjà assez défectueux pour ne pas augmenter ses dangers d’incendie et d’asphyxie, ainsi que son prix de revient. La compensation nous échappe.
- Perfectionnements dans l'apprêtage des étoffes,
- Par M. Charles Sauvage.
- Le nouveau mode d’apprêtage s’applique plus spécialement aux étoffes nouveauté d’El-beuf en laine, laine-coton, laine peignée, cardée, etc. Le nouveau procédé a pour but de supprimer la mise en cartes glacées, cause de fausses teintes à l’endroit des plis : il a pour but encore d’obtenir un apprêt dénommé apprêt fixe spécial, d’une meilleure tenue que celle obtenue par les apprêts ordinaires.
- L’opération d’apprêtage a lieu sur la machine au moyen d’un cylindre en papier comprimé présentant la dureté et le poli de l’ivoire ; ce cylindre est entouré sur la moitié de sa surface par une cuvette en fonte ou en cuivre surchauffée par la vapeur.
- Par son passage sous ce cylindre, l’étoffe acquiert en peu de temps la consistance et la douceur que lui donnerait à peine une mise en carte de 24 heures ; l’étoffe a un brillant uniforme sans pareil et il n’existe pas un seul pli sur toute l’étendue de la pièce.
- Imperméabilisation au moyen de peinture interposée entre deux étoffes,
- Par M. A.-J. Meynard.
- Sur un papier non collé, exempt de bulles, pailles et défauts, est étendue au pinceau une couche très uniforme d’une solution chaude de dextrine ; vingt-quatre heures après, sur cette couche est passée une couche de peinture à l’huile siccative.
- Lorsque la couche de peinture est suffisamment prise, le papier est humecté, enlevé ainsi que la couche de dextrine qui s’enlève sous forme de pellicule. L’étoffe est ensuite appliquée des deux côtés de la couche de peinture au moyen d’un fer chaud.
- Cette décalcomanie est très jolie ; il ne lui manque que d’être pratique, et de donner des produits acceptables. Cela ne mérite pas d’être discuté sérieusement.
- blanchiment électrique,
- Procédé de M. Hermite.
- Le procédé de blanchiment électrique de M. Hermite vient d’être modifié, en ce sens qu’il emploie actuellement comme agent décolorant la carnalite.
- Cette carnalite, que l’on trouve généralement en couche composée de gros blocs, est un chlorure double de magnésium et de potassium ; soumise à l’action du courant électrique, la solution de ce sel se décompose en chlore et en alcali. Elle présenterait, dit-on, une certaine supériorité sur les produits anciennement employés.
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- PROCEDES DIVERS
- TEINTES POUR DENTELLES
- sur coton, lin et ramie.
- Les dentelles se font beaucoup en ce moment en teintes écrues ou crémées, telles que celles indiquées ci-dessous : les fils de coton, lin et ramie destinés à leur fabrication sont donc très demandés dans ces couleurs.
- Celles-ci devant être assez solides pour résister aux savonnages de ces articles de lingerie, nous les avons faites en teintes métalliques, qui ne font que s’aviver sans l’action répétée des alcalis et des hypochlorites.
- Ces principales nuances sont les suivantes : 1° Ecru
- Elle s’obtient directement par un léger dépôt d’oxyde manganique.
- Faire une dissolution de :
- Permanganate de potasse. 100 gr.
- Eau chaude.............. 10 lit.
- Dans un bain froid très large, soit de 100 litres, verser 1 litre de cette dissolution, et y lisser 5 kil. de fils jusqu’à teinte voulue, ce qui demande 30 à 45 minutes.
- Les écheveaux auront été embâtonnés puis imbibés d’eau à l’avance pour qu’ils s’imprègnent uniformément de permanganate. La teinte rouge du liquide gêne un peu l’échantillonnage, mais après un ou deux essais, on juge facilement où il faut s’arrêter.
- Le même bain sert tant qu’il conserve sa teinte rouge, et on le renforce avec la solution de permanganate quand on voit qu’il s’affaiblit.
- 2° Maïs
- Faire un chamois de fer par le procédé habituel, et que, rappelons:
- On prépare un bain de rouille de 3 ou 4 degrés, dans lequel on trempe les fils deux heures à froid ; on les rince et on les passe dans un bain tiède de carbonate de soude monté avec 2 kil. de cristaux pour 100 litres d’eau.
- On tord légèrement et on passe les fils dans une dissolution très faible (1/2 degré) de chlorure de chaux, ou mieux dans de l’eau de Javelle à 1 degré. On rince.
- De cette façon, on aura obtenu un chamois clair, que l’on rend plus foncé, en recommençant les trois opérations : Rouille, Soude et Chlorure.
- Il faut ces deux séries de passages pour la nuance qui nous occupe, car le fond chamois doit être d’un ton proportionnellement plus élevé que la teinte maïs que nous voulons finalement.
- Les fils ainsi teints en jaune orangé sont ensuite nuancés dans une dissolution froide
- de :
- Sulfate de cuivre............. 1 kil.
- Eau froide.................... 50 lit.
- On lisse quelques minutes, en suivant bien le changement d’œil, et lorsqu’on est à la nuance voulue, on rince. Il faut tenir compte que le reflet jaune tombe beaucoup en séchant.
- Le ton aussi aura semblé baisser : cela tient au bleu de l’oxyde cuivrique qui se dépose, et qui azurant le jaune, le transforme en gris
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- moins éclatant ; c’est pourquoi le fond chamois doit être assez fort.
- Le bain de cuivre sert pour plusieurs passes en le renforçant de 50 gr. de sulfate par kil. de fils traités.
- Le chamois de fer peut être aus*i nuancé dans un faible bain de vert acide d’aniline, et donner ainsi cette même teinte maïs, mais ce vert ne résiste pas aux savonnages- il reste toutefois aux tissus le (ond chamois solide.
- On peut aussi nuancer le chamois de fer (sans passer par le cuivre), dans une légère dissolution froide de marron Bismark (vésu-vine) à reflet rouge.
- L’opération est ainsi bien simplifiée, et c’est pour cette teinte qu’il importe le moins que le nuançage disparaisse aux savonnages, car le chamois qui reste en est assez voisin.
- NOIR NOIR DE NAPUTOL
- 3° Gris de lin
- 3° Gris de lin
- Ce gris qui doit avoir un œil bleu assez net, est des plus employés pour les dentelles, mais nous n’avons pu le faire uniquement par les oxydes métalliques.
- Le procédé classique consisterait à donner un mordant de fer et à teindre sur quercitron ou bois jaune, mais aux savonnages, ces teintes s’avivent, et laissent un fond jaune canari qui est d’un mauvais effet pour ces articles, tandis qu’un jaune plus chaud, plus rouge, comme le chamois, est encore accepté lorsqu’il se transforme ainsi après plusieurs blanchissages.
- Nous donnons donc un fond chamois de fer comme il est dit pour le maïs, et toujours plus foncé relativement que la teinte finale.
- Puis les fils sont nuancés avec :
- Induline (Bleu-noir d’aniline). 5 gr. Eau froide...................... 100 lit.
- Le virage se fait assez rapidement (en deux ou trois lisses); on rince aussitôt.
- 4° Gris cendre.
- Donner le fond écru au moyen du permanganate, comme il est dit ci-dessus, mais plus fort que ne doit être relativement la teinte finale, et cela pour les mêmes motifs que ceux exposés à la nuance maïs.
- Finir dans le sulfate de cuivre comme pour ledit maïs, mais en ajoutant dans ce bain un pain de craie (blancdeTroyesou de Meudon), afin de saturer tout acide libre du sulfate.
- 5° Gris-beurre.
- Cette teinte, rappelant un peu celle qn’on obtient avec le rocou est également usitée dans l’article qui nous occupe, quoiqu’en moindres proportions que les précédentes.
- Pour l’obtenir entièrement métallique, faire un maïs suivant le procédé n° 2.
- Puis lisser dans un bain monté avec :
- Prussiate rouge de potasse.. 500 gr.
- Eau froide................. 50 ht-
- Sous l’action de ce réactif, le cuivre se transforme en sel marron-rouge, qui modifie le chamois de fond en conséquence et non plus en y ajoutant du bleu ; aussi ce fond jaune n’est pas partiellement éteint et il ne iaut pas le donner trop fort.
- sur lame.
- Pour obtenir un véritable noir sur laine au moyen des noirs de naphtol, il faut corriger le reflet bleu de ces colorants par addition de jaunes ou de verts. « The industrial Record » indique la formule suivante :
- Pour 100 kil. de laine.
- Mélanger dans le même bain :
- Noir de Naphtol................. 7 kil.
- Orange........................ 200 gr.
- Vert acide.................... 200 gr.
- Acide sulfurique................ 4 kil.
- Sulfate de soude............... 10 kil.
- Entrer à 50-60 degrés, et porter au bouillon. Le noir obtenu a beaucoup d’uni et de tranché.
- BLEU-BRILLANT
- sur laine
- La même publication donne cette recette et celle qui suit ; elles sont, d’ailleurs, de la pratique courante :
- Pour 100 kil. de laine :
- Bleu de Guernesey............... 1 kil.
- Bleu alcalin B................ 500 gr.
- Sulfate de soude............... 10 kil.
- Cristaux de soude............... 1 k. 500
- Teindre une heure au bouillon, puis développer la couleur dans un bain frais, avec :
- Acide sulfurique................ 6 kil.
- Lever et rincer.
- VERT-JAUNE
- sur lame
- Pour 100 kil.
- Extrait d’indigo (carmin)... 3 kil.
- Jaune de Naphtol........... 450 gr.
- Sulfate de soude............ 10 kil.
- Acide sulfurique............. 4 kil.
- Entrer à 50 60 degrés, et finir au bouillon.
- Ce vert ainsi composé, dit l’auteur, a tellement de brillant et de tranché, qu’il semble fait avec une couleur unique.
- BLANCHIMENT DES CHAPEAUX DE PAILLE
- Les chapeaux donnés à reblanchir sont mis dans de l’eau bouillante où on les laisse six à huit heures; ensuite on les brosse au savon noir, on les rince, et on les porte au soufroir.
- Pour l’apprêt, on les enduit d’une très légère dissolution de gomme arabique, et on repasse au fer sur des formes en bois.
- Lorsque les pailles doivent conserver une teinte écrue, on remplace le soufrage par un bain d’acide oxalique à 125 gr. pour 5 litres d’eau, où on les laisse une heure, puis on rince et on apprête.
- ——•
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l'art du Teiuturicr-Dégraisscur
- Cette Causerie clôt le chapitre des Apprêts, dont je donne plus loin le résumé :
- Tamponnage
- Les lainages et soieries noires qui, une fois apprêtés, sont ternes et comme poudreux, devront être tamponnés à l’huile. Mais il faut éviter ce moyen le plus possible, car ces étoffes prennent ensuite avec une grande facilité la poussière, qui s’y colle.
- Si l’on doit imprimer aux couleurs métalliques, il faut bien se garder de tamponner (avant l’impression au moins), car les poudres bronzées s’appliqueraient sur le fond non imprimé.
- Pour tamponner, on prend une huile fine, telle que d’olives ou d’amandes, et à l’aide d’un tampon de mousseline très peu imbibé, on tapotte le tissu sur toute son étendue, en ayant soin de ne le graisser que très superficiellement.
- Le moiré peut être tamponné.
- Conclusion sur les Apprêts
- Les objets confectionnés se font au fer, aux tables à vapeur, à la glaçoire, à l’aide des formes en bois ou métalliques.
- Les défaits, aux métiers ou aux tapis suivis delà presse, au colleur, aux machines à feutre sans fin.
- La lingerie plate peut avantageusement utiliser les machines à repasser. Les rideaux de vitrage se font bien à l’aide des petits métiers volants.
- Les soieries se cylindrent et se moirent aux cylindres à rouleaux de papier. Il est avantageux aussi de les assouplir au peigne garnis-seur.
- Le tapis convient pour les étoffes à broderies, à grains ; pour les velours, etc. 11 n’est pas avantageux pour les petits morceaux, dont l’épinglage devient très long.
- On peut aussi apprêter le velours par collage. Pour cela, on coud une bordure de mousseline autour dt-s morceaux, et c’est cette bordure que l’on colle sur le cylindre. Le velours y étant appliqué l’envers humecté à l’éponge, la chaleur du cylindre remplit le but de platinage et relève le poil.
- Pour les velours simplement nettoyés, on fait cette humectation avec de la bière, qui sert de gomme. On emploie de la bière double (celle qu’on débite en bocks) et on la mélange d’un égal volume d’eau. Les velours re-
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- IA REVUE DE LA TEINTURE
- teints doivent être un peu plus fortement gommés : employer nos gommes n°* 7 et 8 allongées d’autant d’eau.
- Les velours apprêtés au tapis sont ensuite platinés.
- Le colleur est utile pour les soies légères, surtout en carreaux et rayures, qui ainsi ne se déforment pas, et le gommage un peu fort de ce genre d’appiêt donne de la main à ces tissus.
- Les satins aussi s’y font mieux qu’au feutre : lorsqu’ils sont collés, on y donne un bon coup de brosse, on les assouplit ensuite au peigne garnisseur, et on les tamponne si le brillant laisse à désirer.
- On fait également bien à la brosse les tout-laine et les mélanges légers, comme l’orléans.
- Aux tambours à feutre sans fin, on fait généralement tous lainages et soieries et même les cotonnades, notamment les mérinos, vigogne, serges, drap de dame, grain de poudre, reps, damas, mélanges un peu plus forts, taffetas, fayes, les doublures et même les popelines.
- Ces dernières cependant se rétrécissent moins sur les métiers, mais on possède rarement cet outil. A défaut, on emploie le tapis en tendant fortement et séchant brusquement par une forte chaleur.
- Les châles s’apprêtent au tapis ou au feutre sans fin ; les franges sont ensuite peignées avec un peigne en cuivre (nickelé ou non), qu’on peut remplacer, du reste, par un démêloir à cheveux.
- Quand l’apprêt est tout-à-fait terminé, les morceaux sont ébarbés et pliés.
- 11 ne reste plus qu’à livrer le travail et à recueillir les compliments du client.
- Voici terminé ce qui concerne les gros vêtements et les étoffes, c’est-à-dire la partie la plus importante de nos travaux ; il nous reste à voir les petits objets : gants, chapeaux, plumes, etc., et des procédés spéciaux pour quelques articles qui, bien que rentrant dans les principes généraux, donnent lieu à quelques tours de main particuliers qu’il est bon d’exposer.
- TRAVAIL DES PETITS OBJETS et procédés spéciaux
- NETTOYAGE ET TEINTURE DES GANTS
- Les gants de chevreau ou d’agneau glacés et les genres Suède et Turin supportent très mal l’eau, et il faut éviter d’en faire usage dans leur travail : ce n’est guère qu’en noir qu’on les reteint, et précisément nous disposons d’une teinture noire sans eau.
- Nettoyage
- La marque est faite à l’encre dans l’intérieur du gant : évfter de la faire trop apparente.
- Gants glacés et Suède. — Préparer dans
- des petites terrines deux bains de benzoline rectifiée ; y passer les gants et les frotter à la main sur chacun de ces bains, en commençant par les blancs, puis par les couleurs claires et terminant par les foncées. Les blancs sont rincés dans un troisième bain de benzoline.
- Les gants sont ensuite fortement pressés ou légèrement tordus à la main, puis on les essuie avec un linge sec sans peluches, et on les redresse en les étirant et en les ouvrant à l’aide des baguettes ou pinces à gants.
- On les met ensuite sécher soit à l’air, soit à l’étuve.
- Je parlerai du glaçage au chapitre : Teinture.
- Chamois et daim. — Les gants en peau chamoisée, tels que les gants militaires blancs, chamois naturel ou amadou, sont lavés, comme du linge, au savon tiède, puis rincés sur une eau.
- Lorsqu’il est encore humide, le gant paraît gris et rétréci; ces effets disparaissent, en partie, en séchant ; il y a même des taches noirâtres dues au frottement des armes, que le savon n’a pas entièrement effacées, mais qui ne sont plus visibles après la sèche.
- Toutefois le blanc ne sera pas assez beau, et les couleurs se seront un peu démontées.
- On les rétablit au moyen de magnésie anglaise pour les blancs, d’ocre jaune pour les chamois naturels, et de terre de Sienne pour les amadou.
- Ces poudres sont délayées : une forte pincée pour chaque paire de gants, dans un bol d'eau, et on y passe les gants comme pour les azurer -, la poudre s’y dépose et y forme une légère couche de couleur appropriée.
- Il est bon que ces peaux ne soient pas rin- 1 cées à fond sur savon : restant un peu gras de savon, la poudre y colle mieux.
- Quand ils sont secs, on les secoue pour faire tomber la poudre non fixée, on les étire et on les ouvre.
- Tous objets en peaux chamoisées sont traités par des moyens analogues.
- Pour ouvrir et lisser les doigts de gants, je rappelle qu’on se sert avantageusement d’un doigtier en fer, s’ouvrant comme les fers à friser; on l’introduit chaud dans l’intérieur des doigt*, et on lisse la peau par-dessus, avec une flanelle.
- Dans ma prochaine Causerie, je traiterai de la teinture des gants.
- Maurice GUÉDRON
- LES COULEURS D’ANILINE
- et
- LEUR EMPLOI DANS LA FABRICATION DU PAPIER (Bulletin des Fabricants de papier)
- La loterie d’Elat, en Saxe, se servait autrefois , pour distinguer plus facilement les
- billets des diverses classes de tirage, ail nombre de cinq, de ciuq couleurs vives dif, férentes. Le fournisseur du papier commanda une quantité, assez importante, de ces papiers de couleurs, en fournissant à l’usine des types de nuances auxquels la papeterie se conforma exactement, mais en employant des couleurs d'aniline.
- Or, l’habitude était alors, comme probablement encore aujourd’hui, que les vendeurs en gros et en détail chargés de l’écoulement des billets, et dépositaires d’un grand nombre de ceux-ci, les missent aux fenêtres de leurs maisons pour engager le public à en acheter. Malheureusement, les billets ainsi exposés, bien que d’une jolie couleur à l’origine. blanchirent promptement parce qu’ils étaient, du matin au soir, exposés à l’éclat du jour; résultat : une grande quantité de toutes les nuances possibles.
- On comprend que toutes ces fausses teintes faisaient craindre et soupçonner des falsifications : il en résulta un procès au fabricant de papier qui, heureusement, parvint à éviter les gros dommages et intérêts qu’on lui réclamait, grâce à ce que la solidité des couleurs et leur résistance à l’action de la lumière n’avait pas été particulièrement stipulée sur la commande qui lui avait été remise.
- Pour ce motif, on voit encore maintenant employer, de préférence, pour teindre des papiers destinés à certains usages, des couleurs telles que le jaune, le gris, le chamois,, le noir et, de temps en temps, le bleu, préparés au moyen de précipités métalliques et résistant à la lumière, tandis que le bleu de I Prusse est de plus en plus supplanté parle bleu de Paris artificiel, et l’outremer, par les belles couleurs bleues d’aniline, spécialement pour teinter les papiers blancs.
- D’ailleurs, l’emploi des couleurs provenant de précipités métalliques finit par devenir très coûteux maintenant que les prix des coleurs d’aniline ont baissé d’une façon fabuleuse. On emploierait beaucoup plus de couleurs d’aniline si l’on apportait plus de soin à la coloration elle-même et au fixage des couleurs sur les fibres du papier. L’opinion, généralement répandue, qne tout agent fixateur ou mordant est inutile pour teindre le papier en pâte avec les couleurs d’aniline est tout-à-fait erronée, au moins en ce que, sans mordant, il faut employer une quantité de couleurs incomparablement plus grandes et qu’on ne peut compter obtenir sûrement une nuance donnée.
- Ceux qui ont eu l’occasion de faire beaucoup de papiers de couleurs savent bien, aussi, que les diverses pâtes employées dans la fabrication du papier prennent très différemment les couleurs d'aniline qui s'infiltrent dans les fibres et les colorent d’une manière plus ou moins intense, selon leur nature.
- Quand on se sert des autres couleurs, par exemple, des précipités métalliques qui forment des couleurs ayant du corps, des couleurs volumineuses pour ainsi dire, qui se déposent entre les fibres, les tons sont beaucoup plus ternes ; mais il y a moins à se
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- préoccuper des variations de nuances. Ces couleurs volumineuses sont : les jaunes faits avec le bichromate de potasse et l’acétate de plomb, les bleus faits avec le cyanure de potassium et le sulfate de fer, le chamois produit par le sulfate de fer, la chaux et la soude.
- Le coton se teint avec les couleurs d’aniline, autrement que le chanvre ou le lin, et ceux-ci, à leur tour, autrement que les fibres de bois ou de paille. On sait que la fibre du bois, c’est à-dire la pâte au sulfite ou à la soude se colore très facilement et avec intensité ; aussi emploie-t-on aujourd’hui beaucoup de ces pâtes dans la fabrication du papier, ce qui n’a fait que faciliter la préparation des papiers de couleurs. Le bois mécanique, par contre, se colore beaucoup plus difficilement, du moins lorsqu’il provient de bois de conifères très résineux ; il est rebelle aux couleurs d’aniline. Cela provient de ce que, dans la pâte de bois mécanique, la fibre n’est pas dégagée, mais reste encore enveloppée de matières incrustantes telles que les résines et les mucilages végétaux. Aussi prend-elle mal le rouge de fuchsine et encore moins certains bleus d’aniline. Par contre, elle se montre plus apte à recevoir le vio et, le vert, l’orange et même le jaune , on peut, lorsque les papiers sont colorés assez fortement au bleu d’aniline et contiennent du bois mécanique, apprécier assez exactement la proportion plus ou moins grande de ce dernier. Cet inconvénient est toutefois facile à éviter, comme nous le montrerons plus loin ; sur la pâte de paille jaune, c’est-à-dire non blanche, la couleur d’aniline agit sur la fibre imparfaitement isolée comme sur celle du bois mécanique, à l’intérieur seulement.
- Un autre défaut, inhérent aux couleurs d’aniline, est leur grande sensibilité à l’action de nombreux produits chimiques ; ce qui a fait, au début, que les couleurs d’aniline ne trouvaient dans les papeteries qu'un emploi assez restreint, parce qu’on se sert, dans la fabrication, de grandes quantités de ces produits chimiques qui modifient ou même décolorent complètement les teintes à l’aniline. Ces produits sont les acides, les alcalis et surtout le chlorure de chaux. Aussi faut-il éviter de mettre les couleurs d’aniline en contact direct avec ces corps. Cette précaution, du reste, est également nécessaire avec toutes les autres couleurs employées jusqu’à présent. C’est ainsi, par exemple, que l’outremer est détruit par un excès, même minime, d’alun ou de sulfate d’alumine ; l’orange au bichromate de potasse et. à la chaux em-%pèche la précipitation de la colle par le sulfate d’alumine. Le jaune de chrome se change en orangé terne par la réaction alcaline de la P*te à papier; le jaune de chrome vire aussi à l’orangé lorsque la pâte s’échauffe dans la Pile ou reste trop longtemps à une température élevée. Or, comme il fallait prendre des Précautions pour éviter ces changements ou destructions de teintes, on peut bien faire de thème pour employer les couleurs d’aniline. Il va sans dire qu’avant tout on ne colore pas !es pâtes à papier qui, par suite d’un traite-msnt mal compris, contiennent des acides
- libres, du chlore ou des alcalis, et quant à ce qui concerne la fugacité des colorations en présence de la lumière, on peut employer des moyennes pour la diminuer.
- Procédés d1 application
- Si l’on veut se servir des couleurs d’aniline, il ne faut en aucun cas le faire sans que la pâte à papier qu’on veut colorer, de quelque matière qu’elle se compose, soit complètement battue et collée dans la pile. On ajoute alors la quantité voulue de couleur bien dissoute. La dissolution des diverses couleurs d’aniline exige un traitement différent pour chacune d’elles. Pour la fuchsine, le violet et le bleu, on doit prendre beaucoup d’eau bouillante ; la proportion qui convient le mieux est celle de 100 grammes de couleur pour 20 litres d’eau. Le vert est d’abord détrempé dans l’eau froide, puis on ajoute peu à peu de l’eau chaude (mais qui ne doit pas être bouillante), dans la même proportion que nous avons indiquée ci-dessus. L’ésosine, l’érythrosine, l’orangé, etc., ont aussi, pour se dissoudre, besoin d’eau bouillante, mais en quantité moindre; 10 litres seulement pour 100 grammes de couleur. Il en est de même des autres couleurs que nous avons citées. Tandis que pour le vert on doit conseiller l’acidulation de la couleur dissoute, au moyen d’un peu d’acide acétique, il est préférable pour les autres couleurs d’ajouter quelques gouttes d’acide chlorhydrique dilué dans l’eau.
- Les couleurs ne doivent être versées dans la pile qu’à l’état de solution filtrée ; les sacs de feutre ou de flanelle doivent être rejetés parce que beaucoup de couleur y reste fixée. Un morceau de toile métallique, n« 95 à 100, est préférable pour cet usage. Dès que la couleur a été ajoutée à la pâte dans la pile et s’y est uniformément répartie, on y ajoute une petite quantité d’acétate d’alumine. C’est le meilleur fixateur. Ce produit se trouve dans le commerce, et 15 grammes d’acétate d’alumine suffisent pour ICO grammes de couleur d’aniline. Si l’on ne peut se procurer l’acétate d'alumine tout préparé, on en fait facilement de la manière suivante : on fait bouillir parties égales d’hydrate d’alumine et d’acide acétique ordinaire avec une quantité double d’eau, tout en agitant constamment, jusqu’à ce que le tout prenne la consistance d’une gelée : au bout de quelques jours, le produit est devenu tout-à-fait solide.
- Comme nous l’avons déjà indiqué, les fibres du bois, celles du bois au bisulfite, par exemple, se colorent facilement avec les couleurs d’aniline, cependant la coloration paraît être influencée par la longueur et la grosseur des fibres de bois : elle devient nuageuse et inégale. Cet inconvénient se produit aussi dans d’autres papiers qui sont faits avec beaucoup de chiffons de toile. Pour l’éviter, on ajoute plus de kaolin qu’à l’ordinaire, ce qui, d’ailleurs, oblige à employer aussi plus de couleur. Cependant, tous les papiers colorés à l’aniline sont beaucoup plus beaux et plus réguliers de nuance.
- (A suivre.)
- EMPLOI DE LA SOIE
- DANS LA DRAPERIE NOUVEAUTE
- Le journal Les Tissus donne les conseils suivants à propos de la soie employée dans les tissus nouveauté pour vêtements d’hommes :
- « On fait de nombreuses étoffes, tout laine, façonnée par les nuances ou les retors variés. Toutefois, la soie sera encore utilisée considérablement, car elle reste le textile le plus régulier, le plus admirable.
- « Dans les genres pour jaquette complet, pantalon d’apprêt rasé, on utilisera la soie fine, tordue avec laine, en petite et en grande quantité, c’est-à-dire en filets légers ou couvrant tout le fond de l’étoffe.
- « Depuis le titre de 200,000 mètres au kilogramme jusqu’au plus gros, la soie sera employée seule ou retordue avec des fils d’autres matières, dans tous les tissus genres rasés et même aussi dans quelques genres d’apprêt brut.
- « Malgré le prix de ce textile, il faut l’aborder avec la résolution de ne point lésiner et en étudier l’application pour paraître le semer à profusion, même quand on en met peu dans l’étoffe; cela n’a point toujours lieu, car quelquefois encore nous voyons des fonds de tissu sur lesquels la soie très fine jette çà et là quelques pointillés timides sans cachet et sans prix. Si or. est limité dans la quantité, i1 vaut mieux la grouper en filets qui sont naturellement plus nourris, plus riches.
- « Le mohair passera comme complément dans quelques dessins peu nombreux peignés en noir bleu bronze et tissus pour complet, ceux-ci, d’apprêt brut, de préférence.
- LES TISSUS D’AMEUBLEMENT
- DE ROUBAIX
- Les tissus d’ameublement forment actuellement l’une des branches les plus importantes de la fabrication de Roubaix, et c’est surtout dans ces genres que l’imagination des fabricants et des dessinateurs a pu se donner libre carrière, pour produire les coloris les plus vifs, et les dessins le plus variés. Il faut distinguer ici trois genres bien distincts : les genres bas prix, les genres moyens et les genres chers.
- 1° Les articles à bon marché se composent surtout de genres tissés teints, en jute, lin, chanvre, depuis 1 franc jusque 3 francs le mètre. Malgré la concurrence effrénée des fabricants saxons, ces articles se vendent toujours bien. Roubaix a même gagné du terrain dans ces dernières années.
- 2° Les genres moyens se composent d’articles tissé teint, dans lesquels la fabrication roubaisienne n’est pas sérieusement concurrencée, et. d’articles teinture. L’article tissé
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- teint trouve un large débouché dans l’exportation et surtout en Angleterre. Pour les genres teinture, tels que satins, damas, reps, la lutte avec les produits similaires allemands, sur les marchés étrangers, est plus difficile.
- Mais, où Raubaix reprend toute sa supériorité, c^st dans la haute nouveauté, où il se produit des articles depuis 10 francs le mètre. Ces genres s’adressent à l’exportation. Ils sont faits en toutes matières, coton, laine, jute, soie, fils métalliqnes. A remarquer, dans les tissus d’ameublement pour l’exportation vers le Sud-Amérique et principalement la République Argentine, des étoffes en 60 centimètres de large valant de 80 à 120 francs le mètre, selon qu’ils sont faits en schapp ou en organsin.
- Ces genres étaient une spécialité de la fabrication lyonnaise, et, de l’aveu même des fabricants de Lyon, les articles de Roubaix, quoique meilleur marché, sont aussi bien faits que les leurs. Les dessins ont jusqu’à 1 m. 50 cm. de hauteur, leur fabrication est donc très compliquée et nécessite des ouvriers de premier ordre.
- En ce qui concerne les velours et peluches petite largeur, les articles de Roubaix sont moins demandés, l’acheteur préfère les genres de Chemnitz et d’Elberfeld, d’un prix moins élevé.
- A Roubaix, on continue à fabriquer ces genres à la main, et le tisserand à la main ne peut tisser qu’une seule pièce d’un coup. En Allemagne, au contraire, pour les velours et les peluches petite largeur, on emploie le métier mécanique, et l’ouvrier peut faire quatre pièces à la fois, ce qui abaisse considérablement le prix de revient, et est cause de la supériorité de la fabrication allemande.
- Mais du jour où Roubaix fera tisser ces genres comme ses concurrents d’outre-Pihin, il arrivera à les concurrencer, sinon à les surpasser, comme il a surpassé l’Angleterre, pour les velours, coton bas prix.
- {Journal de Roubaix.)
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- L’exposition Française de Moscou. — Depuis le 1er mai le drapeau français flotte dans Moscou, abritant sous ses trois couleurs une Exposition nationale installée dans un palais de la couronne de Russie. 2000 industriels français des plus importants auront répondu à l’appel fait au nom de l’intérêt commercial et industriel, au nom du patriotisme, et recevront, dans la capitale des czars, la franche et cordiale hospitalité d’un peuple ami.
- Cette amitié ne demande qu’à étendre nos rapports commerciaux, et pour ce qui concerne seulement les tissus, les chiffres suivants nous donnent une idée de la place que nous pourrions prendre en Russie :
- Sur les 54 millions de tissus et de confections que la Russie fait venir de l’étranger, la France se contente de lui envoyer pour 200.000 fr. de tissus de soie, et pour la même somme de tissus de laine. Y a-t-il donc quelque autre
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- fabrique du monde qui puisse rivaliser avec la fabrique lyonnaise ? Et serait-il si difficile à nos manufactures d’Elbeuf, de Sedan et de Reims de fournir à la Russie une plus grande quantité d’étoffes ?
- —o—
- Matières colorante* employées en confiserie. — Les fabricants de bon-bonnerie réclament une tolérance à leur profit à propos des matières colorantes artificielles dont l’usage est interdit pour les comestibles ; ils ont obtenu cette satisfaction, à Paris et dans le ressort de la préfecture de police.
- Une récente ordonnance de police leur concède ce qui suit :
- A titre exceptionnel, il est permis d’employer pour la coloration des bonbons, des pastillages, des sucreries, des glaces, des pâtes de fruit et de certaines liqueurs qui ne sont pas naturellement colorées, telles que la menthe verte, les couleurs ci-après, dérivées des goudrons de houille, en raison de leur emploi restreint et de la très minime quantité de substances colorantes que ces produits renferment :
- Couleurs roses :
- Eosine (tetrabromo-fluorescéine).
- Erythrosine (dérivés méthyiés et élhylés de l’éosine).
- Rose Bengale, ploxime (dérivés iodés et bromés de la fluorescéine chlorée).
- 5 Rouges de Bordeaux, ponceau (résultant de l’action des dérivés sulfo-conjugués du naph-tol sur les diazoxylènes).
- Fuchsine acide (sans arsenic et préparée par le procédé Croupier).
- Couleurs jaunes :
- Jaune acide (dérivés sulfo-conjugués du naphtol).
- Couleurs lieues :
- Bleu de Lyon, bleu lumière, bleu Croupier, etc. (dérivés de la rosaniline triphénylée ou de la diphénylamine).
- Couleurs vertes :
- Mélange de bleu et de jaune ci-dessus :
- Vert malachite (éther chlorhydrique du té-traméthyldiamidothripénylcarbinol).
- Couleur violette :
- Violet de Paris ou de méthylanilide.
- Chambre Syndicale des teinturiers en plumes ; relèvement des prix tie façon. — Nous avons indiqué dans notre numéro du 25 février (p. 32), la tentative faite par ce syndicat pour améliorer les tarifs de son industrie.
- La commission nommée à cet effet, a rendu compte de ses efforts et les présidents de chaque sous-commission ont dû conclure à l’impossibilité de relever ces prix.
- L’un d’eux a résumé comme suit la situation qu’il fallait accepter ou subir pour le moment :
- « Après les exposés et les observations de chacun de nous, nous avons reconnu d’un commun accord que le moment n’était guère opportun pour élever nos prix de façonnage, nous remettant à des temps meilleurs, c’est-à-dire lorsque notre industrie refleurira, espérant qu’à ce moment, nous pourrons arriver graduellement à notre but, avec l’assentiment de nos clients, qui comprendront tous les sacrifices que nous avons faits pendent les mor-
- tes-saisons qui, malheureusement, tendent à être de plus en plus longues.
- « Il ne faudrait pourtant pas, par notre bonne entente, que nous forgions des armes pour défendre nos intérêts et que ces mêmes armes se retournent contre nous ; et pourtant en voulant brusquer nos aspirations, nous n’arriverions qu’à faire un déplacement d’une partie de notre clientèle, qui ne profiterait sûrement qu’à ceux de nos collègues qui ont cru ne pas devoir adhérer à notre Syndicat et qui, ne se trouvant engagés aucunement vis-à-vis de nous, pourraient facilement nous combattre par une agglomération de travail qui leur permettrait non seulement de maintenir les prix existants, mais à l’occasion de les baisser.
- « Nous avons donc résolu, nous rapportant simplement à notre bonne foi, de maintenir les prix actuels pour chacun de nos clients, et que si, pour une raison quelconque, l’un d’eux venait à nous quitter, de ne rien changer au tarif que lui faisait son précédent façonnier • par ce fait, nous pourrons entrer dans une nouvelle phase de concurrence, qui n’atteindra en rien nos intérêts, qui sera tout à l’avantage de notre industrie et au profit des fabricants, chacun de nous cherchant à se surpasser pour conserver et, à l’occasion, augmenter sa clientèle. »
- —o—
- Rupture des contrats d’ouvrage en Allemagne. — Le Reichstag allemand a voté le 13 avril l’arti :1e 125 du projet de loi sur la rupture des contrats d’ouvrage.
- Cet article frappe l’ouvrier qui a rompu son contrat d’uue peine pécuniaire calculée d après le taux de son salaire. Non seulement il perd son salaire, mais sans qu’il soit besoin pour le patron de prouver un dommage subi, l’ouvrier sera tenu de lui payer le montant de ce salaire pour chaque jour de retard dans l’accomplissement des obligations découlant du contrat d’ouvrage.
- Le Reichstag y a ajouté en dernière heure un amendement destiné encore a renforcer l’autorité patronale. Tout donneur d’ouvrage qui aura pris a son service un ouvrier en rupture de contrat sera tenu vis-à-vis de l’ancien patron de celui-ci à payer les dommages-intérêts dus pour la rupture du contrat.
- —o—
- Vol de tissus par un ouvrier. — Un
- employé de la maison X... fabricant à Lyon, remarqua chez deux détaillants, des foulards que sa maison fabriquait pour l’exportation, et dont elle n’avait fourni aucun analogue au commerce français ; il était donc évident que ceux-ci provenaient de détournements.
- Les marchands qui avaient acheté ces foulards de bonne foi indiquèrent leur vendeur, ce qui permit de constater que les soustractions avaient été commises chez M. Y... ap-prêteur, par un de ses ouvriers, qui avoua que depuis quelque temps, il prenait un ou deux foulards sur les pièces qu'il avait à travailler ; il aurait ainsi soustrait environ deux cents foulards depuis cinq ou six mois que ce manège durait.
- Le tribunal l’a condamné à six mois d’emprisonnement.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 4e Année, N° 10.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
- IENTIA
- ECOTI
- tua t-ii isann
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES ™ *«
- SOMMAIRE
- Chronique. — Sur la théorie des phénomèmes de teinture. — Divers systèmes de procédés de teinture. — Contribution à l’étude de la théorie du blanchiment. — Machine apprêteuse. — Revue sommaire des brevets d’invention. Tissus hygiéniques.
- Procédés divers : Noir d’alizarine ; Teintes pour draperies ; Couleurs d’alizarine sur laine ; Gris-bleu laine-coton ; Sur la teinture du cachemire.
- — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Un nouveau bain de teir.ture. — Procédé de purification du sulfure de carbone. — Hrevets récents (catalogue).
- — Infoi mations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La discussion sur le régime économique nous réserve des imprévus : les libre-échangistes n’abandonnent pas la lutte et découvrent peu à peu leurs batteries.
- Une surprise de ce genre a été la déclaration du Gouvernement, que le tarif minimum ne l’engageait que moralement, et ne diminuait pas son droit constitutionnel de conclure des traités aux conditions qu’il jugerait opportunes.
- M. de Freycinet, président du conseil, s’est nettement expliqué en ces termes :
- « Non, le Gouvernement n’abandonnera pas ses prérogatives. Il appliquera la loi dans son esprit quand elle aura été votée ; il considérera le tarif minimum comme une base d’indication pour négocier. Mais, quand il y aura lieu, il ne se croira pas lié par ce tarif et descendra au-dessous, si l’intérêt national lui semble le commander. »
- Mais alors, qu’est-ce que nous discutons tant depuis de longs mois ? Si les décisions du Parlement n’ont que la valeur de vœux, ce n’était pas la peine qu’elles nous passionnent autant, et du moment que les deux tarifs ne sont pas des limites immuables, tout revient en l’état primitif.
- La Chambre a accepté, de fait, cette situation, par un vote qui repoussait le ! renvoi à la commission du texte ainsi interprété.
- Les débats sur cette question perdent | donc maintenant beaucoup de leur in- j
- térêt. 1
- Pendant que l’on discute pour la forme les conditions de vie de l’industrie, voyons ce que fait la nôtre :
- Il n’y a pas d’amélioration à Roubaix-Tourcoing, et les autres places à lainages étant mieux favorisées, il faut attribuer cette situation, d’abord aux agitations ouvrières et à l’incertitude qu’il en résulte pour la production, et puis à la suppression partielle du marché américain : Roubaix étant, avant le tarif-bill, l’un des plus importants fournisseurs des Etats-Unis.
- Cette place vient d’être attristée par l’incendie de la teinturerie Dubus, Coget et C% qui, toutefois, n’a causé que des dégâts matériels.
- Fourmies, bien entendu, n’est pas mieux, partagé, et la situation est d’autant plus mauvaise que les fabricants, à cause de la grève, ne pouvant s’engager à dates fixes, ont dû refuser le peu de commissions offertes.
- Reims continue à être en bonne situation; les fabricants de nouveautés sont largement pourvus de commissions ; plusieurs aujourd’hui ne s’engagent plus à livrer avant septembre. Les affaires sont plus calmes en cachemires et mérinos ; le sergé est toujours bien demandé. Les flanelles se vendent bien.
- 11 y a aussi une bonne activité à El-beuf ; en nouveauté, la reprise des genres cardés a occupé pleinement les teintures, les filatures et les tissages. Les draps de couleur et d’administration ont continué leur marche régulière. Les draps noirs sont restés sans changement ; les façonnés noirs, les cheviots et les draps de dames ont été l’objet d’une bonne demande.
- La grève de Sedan est maintenant terminée. Les patrons ont dû accepter à peu près les conditions des ouvriers ; la nouvelle tarification adoptée ne concerne, du reste, que le tissage à la main.
- C’est le calme qui domine à Rouen, et une correspondance de cette place nous dit :
- En rouennerie et tissus de couleur, les ordres qui restent encore à exécuter permettent d’attendre une reprise des affaires, sans que l’on soit obligé de mettre en magasin. Si le beau temps
- persiste, la vente de l’indienne qui avait un peu fléchi dans ces dernières semaines, devra certainement reprendre non-seulement pour la robe, mais aussi pour le meuble. L’article mouchoir est toujours délaissé, bien qu’il se traite encore quelques petites affaires de détail.
- * *
- Les couleurs dominantes sont encore les bleus assez pleins, variés de nuances, et les violets demi-tons tels que lilas, améthyste, héliotrope'pâle, et parmi les teintes de fantaisie, celles dites gris-tortue, giroflée, dhalias, etc.
- L’entrée de l’été nous apporte toujours d’élégantes nouveautés en impressions sur mousseline de laine ; le genre que l’on voit le plus est à bouquets détachés, mais se touchant presque (ce qui le distingue du Pompadour), et en assez grands sujets couvrant peu les fonds ; ces fonds, nécessairement clairs, sont blancs, vert, céladon, beige, maïs, crème, orchidées, rouge-œillet et gris.
- On voit aussi de belles soieries semées de grandes fleurs ton sur ton, des rayures fines et multicolores, puis de larges rayures faites de grands carreaux avec petites rayures en travers.
- En draperie nouveauté, pour la saison prochaine, les tissus de nuance unie sont toujours en grand nombre ; le noir, le bleu domineront et quelquefois un bronze foncé. Ils se feront partie avec des fils teints avant la filature, partie avec des fils écrus, la teinture ayant seulement lieu après tissage. Ce dernier mode est souvent utilisé, car il offre de nombreux avantages ; c'est au fabricant d’agir selon ses moyens ou ses préférences.
- D’après une correspondance d’Allemagne, les couleurs préférées de la mode, dans ce pays, sont le gris-bleu, le bleu acier, le rouge brun, le vieux rouge, le bleu sombre, le lapis-lazuli et le bleu hirondelle.
- Et en étoffes pour dames, les mélanges de noir et de blanc semblent redevenir de plus en plus en faveur, entre autres dispositions, celles qui ont pour base les croisures multiples et les brochés. Les dernières nouveautés sont des chinés à côtes fines de nuances tirant sur le gris ou le brun, ou des hi-malaya à bandes fines.
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- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
- Rien n’est plus international maintenant que la mode ; son mot d’ordre a bientôt passé les frontières, plus vite même que la composition d’une méli-nite, et nous avons dans nos souvenirs d’école un proverbe latin qui signifie : v Ce que l’on dit de l’un peut s’appliquer à tous ! »
- F. Gouillon.
- SUR LA THÉORIE
- DES
- PHÉNOMÈNES DE TEINTURE
- Par M. Léon Vignon
- Dans plusieurs communications (Comptes-rendus, 10 février, 28 avril 1890, 3 et 6 mars 1891), j’ai présenté des expériences dontje demande à synthétiser les résultats. Ils peuvent, en eff:t, apporter quelques éclaircissements à la théorie des phénomènes de teinture.
- 1 ° J'ai m >ntré, par la méthode thermo-chimique, que les fibres te>tiles animales, se teignant facilement, possèdent les fonctions basiques ou acides, tandis que les fibre* végétales, ayant peu d’apti u de pour la teinture, manifestent des fonctions chimiques très faibles, et notamment pas de fonctions basiques.
- 2° Le coton soumis à l'action de l’ammoniaque, fixe de l’azote, acquiert des fonctions basiques et devient apte à absorber en bain acide des matières colorantes acides.
- 3° L’acide stannique fixe les matières colorantes basiques, telles que la safranine, tandis que l’acide métastannique, qui n’est autre chose que de l’acide stannique polvmé-risé, ayant subi une grande atténuation dans ses fonctions acides, n’exerce aucun pouvoir absorbant sur la safranine.
- On sait, d’autre p?rt, que tous les mordants employés dans la teinture du coton, acide stannique, oxydes métalliques, etc., sont capables de donner des sels.
- Mais ces faits sont relatifs aux substances absorbantes textiles, oxydes métalliques, mordants; voyons les indications qui se dégagent de la constitution chimique des corps absorbés, c’est-à-dire des matières colorantes.
- On trouve que toutes les matières colorantes solubles, artificielles ou naturelles, renferment ou bien un groupe O H salifiable, ou des groupes basiques AzR^, ou des radicaux acides AzO-2. On ne connaît aucune matière colorante, constituée seulement par un carbure ou ne possédant d’autres fonctions chimiques que les fonctions d’alcool, d’acétone, oa d’aldéhyde.
- Il n’existe, en somme, aucune matière colorante proprement dite qui ne possède des fonctions basiques ou acides, ou les deux fonctions réunies.
- La conséquence de ces faits, c’est que tous
- les phénomènes de teinture, obtenus avec les matières colorantes solubles, qu’ils se manifestent avec les textiles ou avec les oxydes métalliques, nécessitent deux conditions essentielles :
- 1° La présence de fonctions acides ou basiques dan* les absorbants ;
- 2° La présence de ces mêmes fonctions dans les matières colorantes.
- La seu'e exception qui existe à cette règle est celle d^s matières colorantes téirazuïques, à la vérité basiques ou acides, mais que le coton absorbe sans mordant, dans un bain alcalin.
- Si on laisse provisoirement de côté ce cas. qui nécessiterait une étude spéciale, on est en droit de dire que les phénomènes de teinture obtenus avec les matières colorantes solubles sont d’ordre purement chimique, et que les règles de l’action chimique suffisent à les expliquer.
- (Acaiémie des sciences.)
- DIVERS SYSTÈMES
- DE PROCÉDÉS DE TEINTURE
- Après une longue expérience dans la pratique de l’art de la teinture, après avoir visité avec un intérêt tout spécial les ateliers dans lesquels il s’exécute avec plus de perfection selon l’état actuel des connaissances chimiques en général, dans les villes manufacturières les plus célèbres de France, d’Angleterre, de l'Inde, de l’Allemagne, de la Suisse, de l'Italie, en m°ditant d’ailleurs tous les ouvrages dans lesquels on a traité de cet art, et dont le nombre dépasse une centaine, j’ai pu réunir assez de faits et d’observations pour y reconnaître divers systèmes, et partout chacun pense être dans la meilleure voie.
- Les manufacturiers allemands attribuent, à juste raison, une grande influence des apprêts sur la qualité et l’éclat des teintures. Quoique la comparaison ne soit pas très rigoureuse, ils disent qu’on ne peut bâtir solidement que sur de bons fondements.
- Les schetteys indiens partagent cette opinion et aucune de leurs teintures ne se fait sans apprêts préalables, presque toujours plus longs et aussi dispendieux que la teinture proprement dite, les articles pour confectionner les tapis de Patna, les châles de Cachemire restent plusieurs semaines dans les apprêts préalables à la teinture ; bien plus, les cotons filés pour les tissus de Madras, les mousselines pour les turbans, les toiles pour les chites, palampours, toiles peintes, pagnes, etc., sont deux à trois mois dans les mains des appré-teurs, et la grande fixité des couleurs indiennes est bien due à ces apprêts autant qu’à la nature et aux propriétés des substances colorantes qu’ils emploient.
- Les teintures sur soie cependant ne reçoi-
- vent pas de si long9 apprêts que celles sur coton et lin ; mais en général les travaux pour le dégommage, la cuite, le soufrage, le blanc le décruage sont plus longs que ceux de la teinture même.
- Les systèmes des ouvriers suisses, ai'glaig piémontais, génois, florentins, vénitiens varient comme ceux des lyonnais, rouennais parisiens, etc.; les compositions des mordants surtout varient dans presque chaque ville et chaque atelier ; les proporiions relatives des ag-nts chimiques introduits dans une même composition sont aussi très-variables. Voyez par exemple, les formules connées par divers auteurs pour la composition de la couleur écarlate : toutes différent. Douze peuvent être indiquées : 1° Piischo, 2° Poerner, 3° Guilich k° Hœlushoff, 5° Berthollet. 6° Trornsdruff 7° Dingler, 8° Kernan, 9° H-*rmstaedt, 10°Kur-rer, 11° Baucroft, 12° Vitalis Hoœassel, Vin-card, Chevreul, etc.
- Il y a autant de procédés pour faire le noir qu’il y a d’auteurs qui ont écrit sur ce sujet. Dans le système allemand ancien, tous les coloristes emploient beaucoup de variétés en drogues pour une même composition ; on la rend ainsi plus savante, plus mystérieuse, plus difficile sinon meilleure ; c’est une manie de quelques contre-maîtres. Suivent, dans ces compositions empiriques, l’introduction d’un nouvel agent chimique n’est vraiment utile, efficace, qu’en ce que ce sel détruit, neu'ra’ise un autre sel, ou un acide, un alcali qui étaient nuisibles, et dès lors la suppression de tous deux produit encore le même résultat. Ou ne peut assez blâmer ce charlatanisme de quelques coloristes ; leur système ne peut produire de progrès réel, puisqu’il tend à compliquer inutilement des composés déjà bien assez difficiles.
- Combien de praticiens ne veulent pas sortir de leurs habitudes, de leurs systèmes, de leurs routines même devant les faits les mieux accomplis, mais qui sont hors de leurs principes et de leurs vues.
- Dans la teinture des laines en toison, il est d’usage de donner la bruniture en dernier ; pour la teinture du coton en couleurs de première qualité, on donne en premier le mordant qui doit déterminer cette bruniture.
- Dans beaucoup de petites opérations de détail, on préfère aussi donner cette bruniture en dernier, parce qu’elle facilite beaucoup à l’échantillonnage et cache souvent les défauts d’une teinture. Mais en opérant ainsi, en général, la couleur n’est pas aussi bien fixée, elle ne fait, à bien dire, qu’une sorte de remontage ; elle a aussi l’inconvénient de décomposer en pure perte une partie du bain, de le détourner, et alors la couleur est salie, ternie, poudreuse, souvent à cause seulement de cette décomposition partielle du bain, de cette laque formée trop tôt et qui, ainsi, ne peut adhérer, se combiner réellement à l’étoffe.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Ce système, tout vicieux qu’il soit, est ce- ! pendant suivi généralement à Elbœuf, Lou- ! viers, Sedan, Amiens, etc.
- On peut mieux faire ; mais l’opération de teinture et surtout l’écbantillonnagesont alors beaucoup plus difficiles ; mais la couleur est plus belle, plus fixe et on y emploie bien moins de substances colorantes, et en général l’opération est p us piompte, plus directe, plus simple, plus économique.
- Pour cela, il faut d’abord l’application des substances colorantes soit à tiède ou même au bouillon, sur un faible ou demi-mordant ou même sans aucun mordant et de compléter ou fournir le mordant, tt surtout la biuniture dans le bain de teinture même, il convient bien ni eux : 1° de mordaneer pleinement en alumine et fer ; de dégorger convenablement par un léger bain de sumac, ou de gaude, ou de garance mull, etc., selon les nuances et teintes, et puis alors, 3° de finir par un bain colorant pur et assez fort sans y ajouter aucune bruniture, puisque le mordant doit la fournir seule.
- Le système de coloration au moyen des substances animales et végétales est aussi le plus anciennement et le plus généralement pratiqué ; cependant il est possible d’obtenir toutes les couleurs au moyen des substances colorantes minérales. Ce système d’opérations est encore nouveau et ne comprend qu’un très petit nombre de couleurs, savoir : le bleu toute nuance au cyanure de fer, le rouille et nankin par le peroxyde de fer, le jaune par le chromate de plomb, le rouge pourpre par le chromate de mercure, le vert clair par l’arse-niate de cuivre et l’oxyde de chrome, le gris par le sulfure de mercure et quelques bruni- j tures au moyen des sels de manganèse et de divers sulfures.
- Mais dans cette voie, on peut trouver beaucoup d’autres composés minéraux très richement colorés et qui peuvent s’appliquer comme teinture. Ca nouveau système n’exclut pas cependant absolument l’usage et la participation de substances végétales -, de même que l’ancien système exigeait l’introduction des composés métalliques comme mordants ou altérants, de même le nouveau système utilise quelques substances astringentes et colorantes, mais la couleur principale est bien fournie par le minéral, ou enfin par une combinaison binaire dans laquelle il joue le principale rôle. Des dégradations progressives amènent a des produits dans lesquels : 1° la substance colorante minérale domine ; 2° la substance colorante est à la fois et en égale prupurtion, minérale, végétale m minérale et animale; 3° très rarement végétale ou animait san> substances minérales; 4° enfin la couleur vegetale uu auima'e prédominé, mais est toujours p us ou moins soutenue par un composé minéral, base, mordant ou bruniture qui, en définitive, e&t toujours i’agtnt essentiel par sa fixité.
- On a esquissé ici ces divers systèmes. Selon les progrès de la chimie, on peut rai&onnaDle-ment prévoir que la teinture au moyen des substances colorantes minérales prendra bientôt de grands développements à cause de sa simplicité et de sa fixité lorsquVl e est bien dirigée (1).
- CONTRIBUTION
- à l’étude de la théorie du blanchiment à l’air
- Par MM. A. et P. Buisine
- Beaucoup de produits organiques naturels sont, à l’état brut, plus ou moins colorés ; telles sont, par exemple, les fibres textiles, les maîtres grasses, etc.
- Les matières colorantes n’existent souvent dans ces produits qu'à l’état de traces ; on n’a pas pu jusqu’à présent les isoler à l’état de pureté et leur composition n’est pas connue ; on sait cependant que généralement elles sont assez fugaces et facilement détruites par une simple exposition à l’air et à la lumi ère. On profite de cette propriété pour décolorer certains produits organiques : le lin, la cire, etc.
- Nous avons eu l’occasion d’étudier le blanchiment à l’air de la cire des abeilles et nous avons observé certains faits qui pourront contribuer à l’établissement de la théorie du phénomène ; c’est pourquoi nous croyons devoir les signaler.
- La cire des abeilles est décolorée comme on blanchissait autrefois les toiles sur le pre ; on la coule en copeaux et ceux-ci sont exposés à l’air, sur des claies, à la campagne, et autant que possible au soleil.
- Pour que la décoloration se fasse rapidement, il faut à la fois l’action de l’air et de la lumière ; c’est sous l’influence directe des rayons du soleil que le blanchiment se fait le mieux. L’opération nécessite, en tout cas, la lumière. Si, en effet, on place de la cire jaune en copeaux dans un flacon tenu à l’obscurité, dans lequel circule de l’air, la cire ne se décolore pas. Il en est de même si l’on remplace l’air par un courant d’oxygène pur; même après plusieurs mois, on n’observe aucun changement dans la teinte du produit. Mais, si l’on fait intervenir la lumière et principalement les rayons directs du soleil, le blanchiment se fait très rapidement, surtout dans l’oxygène.
- Dans le blanchiment des toiles sur le pré, on attribue généralement le principal rôle a l’ozone ; on admet qu’il est l’agent actif du blanchiment et que, sous son influence, les m itières colorantes subissent une combustion totale, tandis que le produit qu’elles souillent,
- (1) Nous retrouvons ces notes dans nos documents (relativement récents); elles sont évidemment intèi'essantesà reproduire, mais leur origine et le nom de leur auteur n'ont pas été conservés, nous regrettons de ne pouvoir ainsi les citer. - F. G.
- toujours beaucoup plus stable, reste intact dans ces conditions. Nous avons voulu vérifier le fait sur la cire.
- Pour cela, nous avons fait passer un courant d’oxygène fortement ozoné, tel qu’on l’obtient par l’appareil à effluves de M. Berthelet, dans un flacon tubulé, contenant de la cire jaune coulée en copeaux, avec toutes les précautions nécessaires pour éviter la décomposition de l’ozone avant son arrivée sur la cire. Dans l’obscurité, il n’y a pas destruction de la matière colorante, même après un contact prolongé de la cire avec l’oxygène ozoné ; mais, si l’on vient à meure le flacon au soleil, la réaction est très rapide et le blanchiment est obtenu en quelques heures.
- Ce n’est donc pas, comme on l’admettait jusqu’à présent, simplement l’ozone qui effectue la combustion de la matière colorante ; de même que l’oxygène pur ou l’oxygène de l’air, il ne devient actif, c’est-à-dire apte à produire cette combustion, qu’en présence des rayons solaires.
- Pour que la décoloration se fasse rapidement, il faut à la fois l’oxygène de i’air et le soleil ; mais l’air n’est p is absolument nécessaire : le phénomène peut s’accomplir sans qu’il intervienne.
- Bien exposé à l’action des rayons solaires, la cire, en effet, se décolore, beaucoup plus lentement, il est vrai, dans le vide et aussi dans l’acide carbonique et l'azote.
- Si l’on détermine comparativement la composition d’une cire brute et celle de la même cire blanchie a l’air et à la lumière, on constate, outre la disparition des matières colorantes, certaines modifications dans la composition du produit. Les madères colorantes ne sont donc pas seules attaquées et détruites. Dans la cire blanche, les acides libres n’augmentent que très peu ; mais une forte proportion des acides non saturés de la série oleique et des hydrocarbures non saturés que renferme la cire brute disparaît.
- 11 en résulte que, dans le blanchiment à l’air, outre la matière colorante qui subit une combustion totale, les principes non saturés de la cire, les acides de la série oléique et les hydrocarbures fixent de l’oxygène pour donner des composés saturés, ils donnent naissance à de l’ozone, lequel agit alors sous l’influence des rayons solaires sur les matières colorantes et les brûle.
- (.Aeadémü des Sciences.)
- MACHINE-APPRETE USE
- De M. Charpentier
- Cette machine a pour but de faire des apprêts supérieurs sur toutes espèces de tissus (en pièces et en morceaux si ci visés qu’ils soient), à l’usage des teinturiers-dégraisseurs et apprêteurs de neuf et de vieux.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Elle a de particulier qu’elle marche à double toile sans fin ; les toiles sont retenues de chaque côté par des cordes en caoutchouc etî tricot retenues elles-mêmes par des galets couchés sur les bouts de chaque cylindre, une petite gorge d’un demi-centimètre de profondeur suffit pour loger la moitié de la corde.
- Les cylindres sont au nombre de quatre ; le premier en avant de la machine est le préparateur ; il a un triple emploi. Couvert (d’une couverture qui s’enlève à volonté), il sert à retenir l’étoffe qui doit s’engager dans les cylindres sécheurs et presseurs ; au-dessus est un rouleau mobile garni de feutre, qui s’abaisse à volonté pour produire la tension sur le cylindre préparateur ; ce cylindre est retenu à volonté par une vis sur l’un des coussinets. Garni, il sert à apprêter les velours de soie, les dentelles, enfin tout ce qu’il faut épingler. Nu, il sert à coller les tissus légers et principalement la soie, pour la tendre, l’élargir et la sécher à demi avant son entrée dans les toiles des cylindres sécheurs et éviter, par ce moyen, la colle qui se produit à l’envers des soies fortes quand elles sèchent complètement sur le cylindre colleur.
- Le second cylindre, plus élevé sur la machine est un peu en arrière du cylindre préparateur, est un vaporisateur circulaire et continu ; il a l’aspect, étant couvert de ces feutres, d’un cylindre ordinaire, excepté qu’il a d’un côté ou des deux bouts un renflement de 0 m. 04 servant de réceptacle de condensation -, ce cylindre est à gorge dans toute sa longueur formant gouttière ; c'est par les petits trous du fond des gorges que sort la vapeur, tandis que l’eau condensée coule dans les ou la partie renflée du ou des deux bouts du cylindre vaporisateur. Dans les bouts formant réservoir est un clapet à ressort qui s’ouvre quand il est en bas et se ferme de lui-même aussitôt, évitant ainsi la perte de la vapeur tout en purgeant le vaporisateur à chaque rotation.
- Les deux toiles conductrices et presseuses l’enveloppent aux trois quarts et s’humectent en même temps que l’étoffe pressée dedans ; puis ces toiles, toujours en double, passent sur un gros cylindre (le troisième), chauffé comme les précédents à la vapeur, et finalement sur le dernier cylindre plus petit (le quatrième) chauffé par la vapeur perdue du gros cylindre.
- Un système de double robinet permet de passer la vapeur de l’un dans l’autre cylindre de toute la machine, soit à gauche, soit à droite, de sorte que toute 1 a vaptiur est employée et permet de chauffer plus oi moins fort chaque cylindre, suivant le besoin du travail.
- En avant de la machine, sous le cylindre préparateur, est une boîte à coulisse roulant sur galets pour placer l’étoffe avant fappiêt ; en arrière est une autre boîte pour recevoir
- les étoffes apprêtées ; deux brosses sont au-dessus de cette dernière pour détacher les étoffes apprêtées des toiles et ployeur pour les coupes ou pièces.
- Ce ployeur est actionné par la toile supérieure qui entraîne le rouleau supérieur et grossi pour l’usage ;deux autres rouleaux dirigent la pièce dans la balançoire.
- Le mouvement est donné par une pédale qui conduit une vis sans fin donnant le mouvement à la roue du gros cylindre.
- Pour le service des cylindres et des toiles, il y a 14 rouleaux de différentes grosseurs garnis de feutre et k crochets tendeurs.
- TISSUS HYGIÉNIQUES
- Béraudine
- Le rapport à la commission des douanes, sur la bonneterie, présenté par M. Baisant, dit en terminant :
- « Enfin, nous devons mentionner ici l’addi-
- Le rapport à la commission des douanes, sur la bonneterie, présenté par M. Baisant, dit en terminant :
- « Enfin, nous devons mentionner ici l’addi-
- tion de la béraudine, matière extraite de la tourbe, et dont la Chambre syndicale de Paris signale l’emploi probable, en quantité notable, dans la bonneterie. »
- Ce textile étant encore peu connu, nous en montrons un spécimen : la trame de l’échantillon ci-dessus est en Béraudine pure et en couleur naturelle.
- Il est fabriqué avec une tourbe ayant conservé son organisation ligneuse, et se présente sous forme de ouate en fibres courtes, servant à confectionner des fils et tissus auxquels les auteurs de cette application attribuent — avec apparence de raison — des propriétés hygiéniques et antiseptiques. La matière, tout au moins, est imputrescible.
- La Béraudine se mélange aussi à la laine {à la carde), pour obtenir des fils assez fins destinés à la confection de tissus relativement légers. Elle est encore plus employée en articles tricotés.
- Flanelle végétale
- D’un usage déjà plus ancien, la Flanelle végétale et les fils qui la constituent, sont employés aussi pour vêtements hygiéniques.
- Leur matière première est la feuille (aiguilles) du pin sylvestre-, les textiles en conservent l’odeur et sont réputés jouir des propriétés sanitaires que l’on trouve aux émanations des forêts de pins.
- Les. aiguilles du pin fournissent une fibre douce et soyeuse avec laquelle on peut fabriquer des fils et des tissus très fins.
- Nous donnons un échantillon, en couleur naturelle, de l’étoffe la plus employée, mais il s’en fait aussi en tissu ras rappelant le cachemire de Reims, et aussi en article de bonneterie d’une assez grande finesse.
- Un journal allemand disait récemment, à propos de ce textile :
- « La flanelle végétale est une matière textile beaucoup manufacturée en Allemagne. La fibre est filée, tricotée et tissée en vêtements de dessous et en étoffes de diverses sortes, dont les vertus médicinales ne sont plus à vanter.
- « Il y a deux établissements près de Bres-lau, dans lesquelles les feuilles de pin sont converties en laine et en flanelle.
- « Dans les hôpitaux, les casernes, les prisons de Vienne et de Breslau, les couvertures faites de ces matières sont exclusivement employées, à titre hygiénique.
- « Cette matière est aussi employée pour bourrer et comme laine à matelas.
- c Quand il est filé et tissé, le fil ressemble à celui de chanvre et l’on en fait des jaquettes, des spencers, des caleçons, des bas, des flanelles pour chemises d’homme, des couvertures, des tricots, etc.
- « Ils conservent au corps une chaleur agréable, et sont tiès solides.
- « Les ateliers sont éclairés avec du g<z fait des rebuts de ces manufactures. »
- Les produits du pin sylvestre sont aussi articles de commerce français, et notre échantillon provient d’une maison de Paris qui en fait sa spécialité.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Teinture de la soie dans les bassines de filature,
- Par MM. Larocher et Fils.
- L’eau du moulinage est un bain de teinture; en se dévidant, le cocon fournit un fil coloré.
- — A l’Exposition de 1867 (ce n'est pas hier), M. Sisteron avait exposé des soies teintes par ce moyen ; plus tard il a dû modifier son procédé, et faire passer le brin de &oie, en sortant des bassines, dans des godets contenant les liquides tinctoriaux.
- 11 na se bornait pas, du reste, à teindre pendant le moulinage, il blanchissait, dégommait, hui'ait la soie.
- Tout cela n’a jamais valu le travail du teinturier, et il a été abandonné.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- PROCÈDES DIVERS
- Nom d’Alizarine WR
- Nous annoncions dans noire Chronique du 25 mars que la « Badische Anilm ei Soda Fabrik » venait de produire un Noir d’Ahza-rine différent de sa marque primitive SW, par sa faculté de teindre en un seul bain, c'est-à-dire sans mordançage séparé.
- Ce produit est maintenant offert au commerce sous la marque WR ; il est en pâte.
- Voici le procédé d’application, pour 20 kil. de laine ou lainages :
- Noir WR en pâ'e........... 3 à A kil.
- Délayer dans 50 ou 60 titres d’eau ; ajouter l’eau nécessaire pour former le bain, et en passant au tamis.
- Traiter les textiles une heure au bouillon dans cette simple dissolution de couleur, puis ajouter au bain :
- Alun............................ 2 kil.
- Sulfate de cuivre............. 200 gr.
- Acide oxalique................ 100 —
- Et continuer la teinture au bouillon, une heure et demie à deux heures.
- Si l’on veut ensuite donner un «Mil bleu au noir obtenu, on ajoute au mè ne bain, à la fin, quand la teinte est tout-à-l'ait montée :
- Ammoniaque liquide 1/2 lit.
- Ce noir est grand teint, comme le SW, qui
- $e teint en deux opérations.
- Violet pour Draperie
- Pour 100 kil de drap, ou de fils de laine
- destinés à la nouveauté.
- Bouillon d’une heure avec :
- Bi-chrômate . 5 kil.
- Laver et teindre sur le bain :
- Extrait de campêche 2 kil.
- — de bois jaune , 1 —
- Alizarine à 20 0/0 3 —
- Les proportions des colorants varient sui-
- vant la nuance désirée.
- On peut brunir en ajoutant à la fin, une
- Poignée de couperose.
- Bronze pour draperie
- Pour 100 kil. :
- Mordancer une heure au bouillon, avec :
- Bi-chrômate. 6 kil.
- Opérer comme ci-dessus, et composer le
- tain de teinture avec :
- Extrait de campêche 6 kil.
- — de bois jaune 8 —
- Alizarine à 20 0/0 1 —
- Cette formule ne varie de la précédente que P°ur les dosages. Le mélange de Campêche,
- Cuba et Alizarine se prête à bien d’autres combinaisons, et peut fournir la plupart des teintes foncées usitées en draperie, puisque l’on a les trois éléments colorants : bleu, jaune et rouge.
- Rouge d’Alizarine pour draperie.
- A ce propos, il n’est pas sans intérêt d’indiquer le mode de teinture par l'alizarine, qui a remplacé tn grande partie les rouges de garance.
- Pour 100 kil. de drap ou de laine :
- Mordançage avec :
- Tartre...........................5 kil.
- Alun........................... 20 —
- Acide sulfurique................ 5 —
- Entrer à 60°, puis porter à l’ébullition-, mùntenir le bouillon deux heures, laisser refroidir et traîner sur le mordant douze à vi -'gt-qnatre heures, et teindre avec :
- Alizarine à 20 0/0 .......... 12 kil.
- Sumac......................... 12 —
- Son de froment................ 20 —
- Craie........................ 5 —
- Entrer à 50 degrés, porter au bouillon, et continuer ainsi la teinture jusqu’à nuance voulue, l'operation exigeant ordinairement deux a trois heures.
- Lever et rincer.
- Couleurs d’Alizarine sur laine.
- Voici, d’ailleurs, le procédé général d’application des couleurs dites d’alizarine ; nous l'avons déjà indiqué avec plus de détails, (1) mais il n’est pas inutile de le résumer ici.
- Les couleurs dont on peut faire usage sont le rouge, le bleu, le violet, l’orange, le vert, le brun, le noir, et comme jaune la gallo-fla-vine. La plupart de ces produits sont sous différentes marques, correspondant à des reflets divers.
- Ils s'appliquent seuls ou mélangés entre eux, suivant le procédé ci-dessous pour 100 kil. lainages l
- Mordançage de deux heures, au bouillon, avec :
- Eau ........................ 3000 lit.
- Tartre...................... 2 kil. 500
- Bi-chrômate................. 3 —
- Lever, laisser douze fleure» (une nuit), en la» • laver et teindre avec :
- Matière colorante en pâte... 1 à 20 k.
- La couleur se délaie à l’avance dans 30 fois son poids d’eau, à laquelle on ajoute 1 0/0 d’acide acétique.
- On teint en deux heures au petit bouillon.
- Puis on rince sur deux eaux au moins, la première contenant un peu d’ammoniaque.
- m Voir Reçue de la Teufiture, 1888, p. 154, 155 et 163; 1889, p. 18; 1890, p. 58 et 109.
- Ces teintes foulent parfaitement et sont solides à l’air lumineux.
- On peut les nuancer aux bois, avec bruni-ture au fer, au carmin d’indigo, aux couleurs d’aniline usuelles, etc., mais après foulage.
- Gris-Bleu sur laine-coton.
- Mordant pour 100 kil. :
- Alun................... .... 8 kil.
- Bi-chrômate.................. 2 —
- Baigner à froid trois ou quatre heures, puis porter quinze à vingt minutes au bouillon.
- Teindre avec :
- Extrait de campêche........ 1 kil.
- luduline (Bleu-Noir)........ 100 gr.
- Entrer à tiède, et arriver très lentement au bouillon qu’on ne maintient que dix minutes.
- Travail sur le Trinquet des cachemires d'Ecosse.
- Un tour de main, indiqué par M. de Tilly, a pour but d’empêcher les lisières de rouler, pendant la teinture, sans qu’il soit nécessaire de les coudre l’une après l’autre.
- Iî consiste à renverser le mouvement du tourniquet faisant tourner la piece dans le bain, après l'avoir fait passer dans un sens déterminé ; cette inversion de mouvement doit être renouvelée plusieurs fois.
- Le premier déplacement donné à I2 pièce fait éprouver aux lisières dont le tissu diffère de celui du corps, un mouvement qui tendrait à les faire rouler sur elles-mêmes ; le second déplacement leur fait éprouver une contorsion précisément égale, mais en sens contraire à la première, d’où redressement.
- —- ——-,—
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art (Lu Teinturicr-Dcgraisscur
- Noir sur gants
- J’ai dit qu’il fallait éviter le plus possible l’emploi de l’eau pour les gants glacés.
- Nous pouvons obtenir une teinte convenable au moyen d’un liquide dit « Noir pour gants » qui est une dissolution de noir d’aniline dans l’huile d’aniline; cette couleur est assez épaisse pour ne pas traverser la peau, si on l’applique en couche légère , elle ne nécessite pas le nettoyage préalable aes gants, et tout au plus suffit-il de laver à la benzine le cordon blanc du poignet. Cette partie blanche peut être réservée, car on ne teint pas en bain, et l’on peut ne passer la couleur qu’aux endroits qu’on veut mettre en noir. Enfin, la peau ne se rnc-cornit pa3, et l’emploi des formes n’est pas ainsi nécessaire.
- Pour appliquer ce noir, on en verse une petite quantité dans une soucoupe ou autre vase, et au moyen d’une petite brosse à dents
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- souple, ou simplement d’un chiffon de flanelle, on applique une couche fort légère de ce noir sur le gant, qui se trouve ainsi teint en un noir solide, sur lequel l’eau n’a pas d’action.
- 11 suffît ensuite de le faire sécher, mais il faut que cette sèche soit bien complète et achevée même au soleil ou à l’étuve, car tant que la peau garde des traces d’aniline non volatilisée, elle jaunit tous les papiers sur lesquels on la dépose : cela n’a pas d’autre importance, mais il vaut mieux l’éviter chez le client.
- Les gants de Suède pourraient aussi se teindre par le même moyen, mais la couleur traverse la peau ^ il en est de même des chamois et daim.
- Les chaînettes en soie que certains gants ont sur le dos de la main ne prennent pas cette couleur : quand elles sont épaisses et larges, il faut y passer après coup, à l’aide d’un pinceau, du bleu d’aniline dissous dans de l’alcool, mais cela n’est utile que pour les grosses barrettes, que l’on fait peu en ce moment.
- Un litre de ce noir peut faire deux cents paires de gants, lorsqu’on en teint un certain nombre à la fois.
- Lorsqu’ils sont secs, les gants sont, ouverts à la baguette et peuvent être livrés ainsi.
- Glaçage des gants
- Cependant, après la teinture, les gants sont ordinairement glacés, surtout lorsqu’ils ont été fortement lavés en benzine, et que la peau a été ainsi desséchée des corps gras que le travail de la mégisserie y introduit pour la « nourrir », suivant le terme usité.
- Teints avec le « Noir pour gants », les chevreaux et peaux fines n’en ont pas besoin, mais le glaçage est utile sur les peaux communes ; il est nécessaire après toute teinture où l’on s’est servi d’eau.
- On emploie pour cela un liquide crémeux composé avec :
- Savon blanc............... 25 gr.
- Eau chaude................. 1 verre
- Huile d’olives............ 50 gr.
- L’huile est délayée dans la dissolution de savon, de façon à former une crème grasse épaisse.
- Le savon peut être remplacé par du jaune d’œuf : on prend deux jaunes, on y mélange peu à peu l’huile, puis l’eau (froide, alors), et l’on obtient alors une crème huileuse qui doit être bœn liée.
- On trempe un petit tampon de mousseline dans l’un de ces glaçages, et on en dépose une couche modérée sur le gant, qu’on fait enfin sécher.
- Noir aux bois sur gants
- Il faut ici faire usage de formes en bois, et comme elles sont rarement de la mesure des gants, on les garnit de façon à combler les
- vides, et à ce que la peau soit suffisamment tendue.
- Les gants ont dû être lavés à la benzine.
- On les enduit au pinceau d’une dissolution épaisse (pour qu’elle ne traverse pas), faite
- avec :
- Extrait de campêche........ 50 gr.
- Extrait de bois jaune...... 10 gr.
- Eau.......................... 1 litre
- On laisse sécher à fond, puis encore avec le pinceau on y passe une dissolution de :
- Chromate jaune de potasse 30 gr.
- Eau froide................. 1 litre
- Après sèche, on glace à l’huile tournée, comme il a été dit ci-dessus.
- Le chromate jaune peut être remplacé par du pyrolignite de fer, à 3 ou A degrés, mais ce produit laisse une odeur tenace et peu agréable.
- Cette teinture se faisant au pinceau, on peut réserver les bordures et liserés blancs.
- Couleurs sur gants
- Les couleurs réussissent généralement mal sur les gants ; voici cependant quelques recettes :
- Marron. — Les gants étant sur forme, on y applique à la brosse ou à l’éponge :
- Tannin....................... 10 gr.
- Eau........................... 1 litre
- Puis après sèche :
- Marron Bismarck............... 5 gr.
- Gélatine blanche.............. 5 gr.
- Eau tiède..................... 1 litre
- Si l’on veut foncer, y passer une autre dissolution tiède faite avec 1 à 3 gr. par litre de Violet de Paris.
- Rouge peau de chien. — Donner comme ci-dessus une couche au tannin et colorer avec :
- Marron Bismarck............ A gr.
- Fuchsine................... A gr.
- Gélatine................... 5 —
- Eau tiède.................. 1 litre
- Pensée. — Passer au tannin, sécher, et teindre au Violet de Paris.
- Teintes bois et modes. — Gn voit suffisamment la marche du procédé pour les autres couleurs d’aniline. Les oranges qu’on ternit avec un peu de violet donnent des teintes bois assez usitées en ganterie.
- Je ne parle pas des gris-perle ou autres teintes claires-, il est évident que sur des gants reteints, on ne cherchera pas à obtenir ces nuances délicates.
- Bleus. — Les bleus d’aniline montent mal sur peaux -, il faut employer pour les gants les bleus au prussiate.
- Les gants étant sur formes, les mouiller avec de l’eau à l’aide de la brosse, puis y passer d’abord une dissolution de :.
- Pyrolignite de fer............. 50 gr.
- Eau.............................. 1 fît.
- Ensuite avec :
- Prussiate jaune................. 10 gr.
- Alun............................ 15 —
- Eau.............................. 1 lit.
- Rincer à la brosse, puis sans sécher renforcer le bleu trop faible par une nouvelle application de pyrolignite, suivie de prussiate et de rinçage, et par une troisième si la nuance demandée l’exige.
- On sèche sur pyrolignite, mais seulement sur le dernier prussiate.
- Après l’application de chaque couche, il faut toujours sécher, sauf l’exception du prussiate et l’on termine toutes ces teintes par un glaçage à l’huile tournée.
- Pour préserver l’intérieur du gant de l’introduction accidentelle de liquides colorés, on roule dans l’intérieur un papier carteux, dépassant le poignet, et maintenu soit p?r la forme, soit par sa propre pression, en le collant comme un rouleau, pour entrer à frottement dans le gant boutonné.
- Les liquides appliqués sur les gants ne doivent jamais être plus chauds que 35 degrés, sous peine de cuire la peau.
- Malgré toutes ces précautions, je ne promets pas des résultats merveilleux pour les couleuis.
- Teinture des chamois et daim
- Ces peaux se teignent comme une étoffe, en pleins bains, sans faire usage de formes.
- Employer les procédés pour soies, mais sans chauffer au-delà de 35 degrés.
- Les officiers font quelquefois teindre leurs gants blancs d’ordonnance en teinte amadou de manœuvres.
- Après lavage au savon, on fait cette nuance à l’orseille et carmin d’indigo avec un peu de terra; ou bien au marron-Bismarck bruni ensuite au violet de Paris (le mélange dans le même bain ne marche pas).
- Après la sèche, on les étire, et on ouvre les doigts à la pince chaude, si on possède cet utile instrument.
- PLUMES DE PARURE
- BLANCHISSAGE ET TEINTURE
- Les plumes dont nous avons à nons occuper sont celles d’autruche et de vautour, c’esl-à-dire la plume tendre -, il y a bien la plume dure : canard, oie, cygne, etc., mais cela ne se teint qu’en neuf, et ne revient jamais chez le teinturier-dégraisseur.
- Blanchissage et Blanchiment
- Le Blanchissage est un simple nettoyage avant la teinture; le Blanchiment est une décoloration des plumes grises pour la vente en blanc, ou même des noires pour les teindre en couleurs claires.
- Ce dernier travail est pour le plumassierde profession : celui qui prépare la plume brute;
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- cependant il n’est pas inutile de l’exposer en peu de mots-, il est intéressant d'abord, et puis il arrive à nos confrères habitant des ports, que les marins leur donnent à travailler des plumes qu’ils rapportent de leurs voyages.
- Le premier travail sur les plumes brutes est le :
- Lavage. — Les plumes, qui sont toujours plus ou moins souillées de terre, de crottes, de matières grasses et autres saletés, sont mises à tremper dans une eau de savon tiède et de carbonate pour ramollir ces saletés.
- L’eau de trempage ne doit jamais être trop chaude, ce qui nuirait plus tard à l’épanouissement du duvet, ou empêcherait la plume de « revenir, » suivant le terme du métier.
- Après douze heures de trempage, on donne un autre savon assez concentré ; on frotte les plumes sur un fouioir, et sans crainte d’agir vigoureusement.
- Si l’on opère sur de grandes quantités, on fait le travail à la laveuse.
- On peut encore les brosser au chiendent, mais quand la saleté est suffisamment ramollie, afin de ne pas arracher le duvet en même temps qu’elle.
- Un bon rinçage termine ces lavages.
- Passage à l'acide. — Lorsque les plumes ont été savonnées et rincées, et si elles sont blanches de leur nature, on les met en teinture, ou bien on les laisse provisoirement dans cet état, si elles sont destinées au blanchiment.
- Dans ce cas, avant de les essorer et de les sécher, on les passe à l’acide, qui détruit la teinte jaune produite par F b «in .-«'câlin et qui dispose la plume à mieux revenir.
- Le bain acide se fait avec :
- Acide oxalique........... 50 gr.
- Eau chaude............... 5 lit.
- On ÿ entre la plume 10 à 15 minutes, à la température d’environ 60 degrés.
- Ce bain donne de la fermeté au duvet; si «n le veut, au contraire, très souple et doux, on diminue beaucoup la dose d’acide, soit jusqu’à 1 gramme par litre de bain.
- Passage à l'amidon. — Après l’acidulage, les plumes communes sont rincées, essorées, et séchées.
- L’autriche et le beau vautour doivent encore être passés à l’amidon (non cuit).
- On délaie de l’amidon dans de l’eau froide uc peu acidulée; par exemple :
- Amidon de riz.............. 100 gr.
- Acide oxalique.............. 5 —
- Eau froide.................. 5 lit.
- Les plumes y sont passées, en les ouvrant ut les remuant pour que l’eau d’amidon pénètre bien le duvet ; puis on les essore et on lus sèche en les tapotant avec des baguettes plates pour faire sortir l’amidon.
- L’amidon tient ainsi écartés les duvets, et leur permet de s’ouvrir et de s’étaler ; cette opération est très importante pour l’autruche;
- il donne à toutes les plumes un certain moelleux et plus de blancheur.
- Cependant, pour le vautour, dont le duvet est très fin et peu fourni, on emploie très peu d’amidon (5 à 10 gr. par litre), et pour toutes plumes, on règle, du reste, cette proportion suivant qu’elles sont plus ou moins épaisses, et ont, par conséquent, plus ou moins de difficulté à revenir.
- Et au prochain numéro, c'est moi qui reviendrai sur cette question,
- Maurice GUÉDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Un NOUVEAU BOIS de TEINTURE
- C’est un végétal originaire de l’Inde qu’on nomme Minghite et dont la tige, broyée et traitée avec 6 fois la quantité d’alcool, avec addition de 10 0/0 d’acide chlorhydrique à 20° B., donne une matière colorant.3 rouge. L’extrait obtenu est alors concentré, lavé, filtré et séché à ba^ température.
- D après A. Feer (Buil. Soc. L d. Mulh.), on obtient de cette manière une poudre jaune insoluble dans l’eau, mais se dissolvant dans les agents organiques et alcalins, donnant dans ceux-ci une couleur violette, dans ceux-là une couleur brune.
- L’extrait a une odeur de garance et se volatilise à haute température en aiguilles jaunâtres. La matière colorante ne se trouve pas extraite par l’alcool seul.
- 1U0 gr.de li tige pulvérisée donnent 7,5 gr. de matière colorante sèche.
- Pour la teinture, on dissout le colorant dans l’alcool que l’on porte ensuite dans le bain ; il fournit des nuances rouges avec l’alumine, vioiettes avec le fer, roses bleues avec le chrome.
- Les teintes que l’on obtient avec le bois de teinture ressemblent à celles fournies par l’ali-zarine, tandis que celles obtenues de l’extrait sont plus jaunes et beaucoup moins solides au savon.
- 0,75 gr. d’extrait de « Minghite » correspondent, au point de vue du rendement, à 1 gr. d’Alizarine 20 0/0.
- Il ne pourra être employé pratiquement, toutefois, que si l’on arrive à supprimer l’emploi de l'alcool.
- PROCÉDÉ DE PURIFICATION
- DU SULFURE DE CARBONE
- SANS DISTILLATION
- Par M. A. CHE A EVIER
- Le su.fure de carbone peut être facilement purifié et débarrassé de l’odeur infecte qu’il possède presque toujours, même quand on a
- affaire à un sulfure de carbone pur du commerce, à l’aide du procédé suivant :
- On ajoute au sulfure à purifier un léger excès de brome, de manière qu’il garde une teinte rouge persistante (0CC5 de brome par litre suffisent, et au-delà, dans la plupart des ca«). On laisse en contact trois à quatre heures, ou plus si c’est possible. On enlève alors le brome par une des méthodes suivantes :
- 1# Par la soude caustique. — En agitant quelques instants le sulfure de carbone bromé avec un léger excès de lessive des savonniers, il se trouve entièrement débarrassé de brome. On décante la lessive alcaline et on lave, au besoin, une ou deux fois à l’au distillée.
- 2° Par le cuivre métallique. — On met en contact le sulfure de carbone bromé avec du cuivre en tournure ou en limaille. Au bout d’une heure ou deux, le sulfure de carbone est entièrement décoloré; on n’a plus qu’à le décanter ou le filtrer sur papier.
- Si, après ces opérations, le sulfure restait trouble, parce qu’il aurait entraîné de l’eau, il suffit de le mettre en contact avec un peu de chlorure de calcium sec et de filtrer.
- On obtient ainsi, sans distillation, un sulfure de carbone parfaitement limpide et incolore, d’une odeuragréable rappelant le chloroforme, exempt de résidu à l’évaporation, ce qui facilite l’usîge de ce précieux dLsolvant. De plus, le sulfure de carbone ainsi purifié dissout le brome sans modifier son état chimique.
- Cela permettra, dans beaucoup oe cas, de remplacer l’eau bromée par la solution sulfo-carbonique de brome, qui est très stable et n’émet presque aucune vapeur.
- Enfin, une autre application se rencontre plus spécialement dans la mesure de l’absorption du brome par les corps gras en solution sulfo-carbonique. On pourra éviter, dans cette opération, les corrections ennuyeuses et peu exactes que nécessitent les sulfures de carbone purifiés autrement, parce qu’ils absorbent tous plus ou moins de brome.
- (Bul. Soc. de Bord.)
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- 209236. — George. — Nouveau procédé de dégraissage et de lavage des laines et autres matières analogues.
- 209302. — Mac Nicol et Bernheimer. — Perfectionnements aux machines à imprimer les tissus.
- 209329. — Waguenaire. — Ourdissoir imprimeur.
- 209392. — Rotten. — Précédé de teinture à la cuve pour matières textiles de toute espèce.
- 209394. — C. Delescluse et Cie. — Apprêt et charge des textiles végétaux par les hypoa-luminates alcalins.
- 209399. — Sàlzmann. — Perfectionnements dans la fabrication du fil de coton teint. 209452. — Bourré frères. — Nouvelle ap-
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- plication de la teinture sur les tulles et dentelles mécaniques.
- 209537. — Davoust. — Fabrication de feutres vernis.
- 209647. — Roche. — Toile imperméable pour bâches.
- Certificats d'addition.
- 197932. — Robin. — Brevet du 2 mai 4889 : appareil pour la teinture en pièce des velours, peluches et autres tissus.
- 207840. — D. Gantillon et Cie. — Brevet du 25 août 1890, pour un procédé de traitement des tissus de schappe et soie ou autres matières mélangées à la soie, dans le but de leur donner l'aspect du crêpe de Chine et d’obtenir ainsi un produit nouveau pour modes et confections.
- 207956. — Erossette. — Brevet du 30 août 1890, pour un nouveau mode de décoration en couleurs des tissus en général, fils, coton, ramie, soie, etc., et notamment des dentelles, tulles, guipures, mousselines.
- 199160. — Brun. — Brevet du 22 juin 1889, pour la peinture ou application des poudres bronzes sur velours toute nuance pouvant servir pour modes, ameublements et costumes.
- IXFOR,BATIONS ET FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES
- TEINTURIER S-DÉ GRAISSEURS
- Extrait du procès-verbal de la séance du 6 avril 1891.
- La Chambre entend une conférence d’un membre des «ervices de i’Unjon nationale sur les accidents de travail. Il s’agit d’une entreprise d’assurances que veut créer l’Union.
- Il est ensuite donné communication de la correspondance, qui contient notamment :
- Une lettre de M. Gillet, meunier belge, relative aux bois de teinture de la République argentine.
- Le ministre du commerce adresse, pour la remplir, une fiche explicative sur la Chambre syndicale de la Teinturerie et du Nettoyage, afin de la faire figurer dans Y Annuaire des Syndicats.
- M. Fleury attire l’attention du Comité sur la loi de décembre 1890, relative aux conventions entre patrons et ouvriers, au point de vue du congé notamment, et de la possibilité de congédier ou de partir le jour même ; cette nouvelle loi retire toute valeur aux réglements que chaque industriel pouvait établir pour son personnel. L’ouvrier a maintenant droit à un délai-congé, et à une indemnité basée sur ses états de service dans la maison.
- M. Vinois apprend que les Conseils de prud’hommes n’ont pas encore été édifiés sur l’interprétation à donner à cette loi ; mais il croit bien, qu’en effet, elle détruit tout règlement particu ier.
- Divers membres disent que le délai-congé ne se cumule pas avec l’indemnité, que l’ouvrier a droit à l’un ou à l’autre seulement.
- M. Fleury pense que l’entente est plus facile qu’on ne croît avec les ouvriers, dont
- au fond les intérêts tiennent de près à ceux du patron ; au lieu, dans bien des questions concernant les rapports entre ouvriers et patrons, de se tourner le dos, ou de rester indifférents, il vaudrait peut-être mieux aller au-devant des difficultés, et chercher à s’entendre, et il propose de nommer une Commission qui s’entendrait avec une délégation de la Chambre syndicale ouvrière pour déterminer les usages de la corporation en présence de la nouvelle loi.
- M. Mars estime, au contraire, qu’il y aurait inconvénient à proposer à la Chambre syndicale ouvrière de discuter celte question ; on donnerait ainsi à une loi une importance qu’elle n'a pas, et l’cn fournirait un prétexte a chicanes aux malintentionnés.
- M. Babillon propose, afin d’être mieux fixé sur la portée de la loi, de nommer une Commission qui l’étudierait, se renseignerait notamment près du député qui en a été le rapporteur à moins que M. Fleury ne voulût bien lui même s’en occuper seul, pendant que M. Vinois, au Conseil des prud’hommes, se renseignerait de son côté.
- Cette dernière proposition est adoptée.
- Application «lu tarif douanier aux Etats-Unis. — Le directeur des douanes de Boston a, par fausse interprétation exigé les droits sur des pelleteries qui dans l’état où elles étaient (arrachées et non travaillées), devaient être exemptes, le syndicat des coupeurs de poils à Paris, a décidé de se faire représenter à New-York par un avocat qui défende ses intérêts.
- Une somme de 3.DUO fr. a été votée par ledit syndicat, pour supporter les frais qui en résultent; cette dépense supportée au prorata du nombre des machines que chacun de ses membres emploie.
- —o—
- La responsabilité des accidents du travail. — La commission de la règlementation du travail vient de terminer l’élaboration du projet de loi sur la responsabilité des accidents dont les ouvriers sont victimes.
- Elle a décidé qu’il y avait lieu d’instituer l’assurance obligatoire pour les patrons, comme le Ministre du Commerce l’a d’ailleurs proposé par son projet de loi.
- Cette assurance sera organisée par la contribution mutuelle des patrons. Mais, au lieu d’établir la mutualité pour toute la France, comme le propose le projet du ministre, la Commission établit la mutualité par circonscription, le département par exemple pourrait être choisi comme type de circonscription.
- La contribution mutuelle sera établie d’après un coefficient variant suivant les risques des diverses industries. Elle sera perçue, comme en matière de contributions directes et concentrée à la caisse des accidents sous le contrôle de l’Etat.
- Toutefois, la commission a admis qu’il y aurait lieu d’autoriser les patrons à se faire leurs propres assureurs, toutes les fois qu’ils fourniraient des garanties suffisantes au’un règlement d’administration publique déterminera.
- Ces patrons pourront, dans ce cas, s’adresser à des Sociétés d’assurances ou a tels établissements ou institutions qu'ils jugeront convenables.
- La Commission a admis qu’en cas de faute lourde de l’ouvrier victime d’un accident cau-
- sé par cette faute, la responsabilité du patron sera atténuée ou même mise hors cause.
- —o—
- Envol d’eoliantlllong de tlasug. _
- L’Exposition parmanente des colonies vient de recevoir une très intéressante collection d’échantillons des marchandises que le commerce étranger livre actuellement aux populations de notre colonie de Mayotte. Cet envoi est accompagné de renseignements très circonstanciés sur l’origine des produits et l’importance de la commission, leur prix de revient et leur prix de vente dans le pays, etc.
- Parmi les marchandises dont la consommation est signalée comme importante, se trouvent un assez grand nombre de tissus pour lesquels l’industrie française serait certainement à même de soutenir la concurrence étrangère.
- Ce sont les articles- ci-après : percale, indienne de couleur, cretonne croisée, toile chiffon, toile pour moustiquaire, toile croisée blanche, foulard imitation, satinette rosée et croisée jaune, mouchoirs de couleur (bleu et rouge), tricot blanc et jaune, bonnets rouges chemises arabes, fil blanc et bleu, pantoufles’, tapis de table, etc.
- Ces divers tissus sont exposés au palais de l’Industrie où les commerçants et industriels peuvent les examiner. Le conservateur de l’Exposition permanente des colonies fournira aux intéressés tous les renseignements dont ils pourront avoir besoin.
- Mais il faut ajouter que le débouché offert n’est pas bien considérable :
- Mayotte, l'île la plus rapprochée de Madagascar, dont elle est distante de deux cent cinquante kilomètres environ, a une surface de trente-quatre mille hectares, dont dix mille de vallées cultivables; sa population est de-dix mille habitants, dont deux cents blancs. La France en a pris possession le 13 juin 1843, à la suite d’un traité signé entre le capitaine d’infanterie de marine Passot et le j prince Adrian Souli, qui nou s l’a cédée moyennant une pension annuelle de 5,000 francs et une certaine quantité de rhum.
- —o—
- Incendie. — Le 24 courant, à quatre heures du matin, un violent incendie dont la cause est inconnue, a détruit plusieurs parties de l’établissement de teintures et apprêts-Dubus, Coget et Cie, rue Pellart, à Roubaix.
- Tout danger a été écarté après deux heures de travail.
- Les dégâts, évalués à 170,000 francs, sont couverts par plusieurs assurances.
- Ce sinistre entraîne le chômage forcé, pendant une quinzaine de jours, d’environ 500 ouvriers.
- —o—
- Teinture et proverbe. — Un bohème en dêche ayant tait reteindre son paletot Tunique, râpé, frappé et crasseux se plaignait que le loutre éiait terne et inégal.
- Que voulez-vous, répond la teinturier, vous connaissez le proverbe : Qui trop encrasse, mal est teint !....
- Le paletot lui-même en a pâli, et est tombé au Bismarck Pain-d’Epice.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes),
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- LA
- 4e Année, N0 44.
- SC IE NT IA
- N EGOTIUM
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- LA T
- INDUSTRIELLES
- vwliothèque
- /+.
- TURE
- 40 juin 1894.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Nouvelle théorie de la teinture. — Procédé de teinture et impression en Noir d’aniline. — Mystification. — Revue sommaire des Brevets d’invention.
- Procédés divers : Bruns et bleus diazotés sur fils; Brun-diamine; Résinate de fer. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Les couleurs d’aniline dans la fabrication du papier (suite). — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Un premier résultat est obtenu sur le nouveau régime des textiles discuté à la Chambre.
- La laine brute et autres poils employés dans la confection des tissus ont été exemptés de droits.
- Tous les amendements déposés ont été repoussés ou retirés, et conformément aux indications de la commission, la Chambre a fixé les droits d’entrée de la façon suivante :
- Laines en masse (par 1(30 kilos) : exemptes ; en masse, teintes : 32 fr. 50 au tarif général, 25 fr. au tarif minimum ; peignées ou cardées : 32 fr. 50 et 25 fr.; peignées ou cardées teintes : 35 fr. et 27 fr. 50 ; déchets : exempts ; crins bruts, exempts ; préparés ou frisés : 15 fr. et 10 fr.; poils bruts et poils peignés ou cardés de chèvre mohair : exempts; autres poils : 15 fr. et 10 fr.
- Ces deux derniers chiffres sont aussi ceux qu’on fixe pour les crins en bottes. Les plumes brutes ou apprêtées pour parure et pour écrire sont exemptes. En revanche, on frappe de 30 fr. et 25 fr. par 100 kilos les plumes à lit, duvet et autres, qui sont des articles de commerce et non des matières premières à transformer.
- Tout n’est pas dit, cependant, à propos des laines : le Sénat doit encore intervenir, et la surtaxe d’entrepôt reste Menaçante.
- A l’heure où nous écrivons, le sort des soies est fort discuté, mais non résolu.
- * *
- Nous trouvons dans le commerce des textiles des quatre premiers mois de
- l’année, un développement considérable de l’importation des matières premières, sans une exportation équivalente ; il faut donc admettre que l’industrie des tissus s’approvisionne pour une production qu’elle espère importante.
- La fabrique, à Reims, éprouve cependant du ralentissement.
- La filature en cardé reste en bonne situation ; celle des peignés est plus calme, ainsi que la fabrication des cachemires et flanelles, mais la nouveauté est approvisionnée d’ordres pour toute la saison.
- Il vient d’être inauguré à Reims des ventes publiques de laines indigènes. Le 30 mai a eu lieu la première vente au milieu d’un grand concours d’acheteurs. Les enchères ont été animées. On a vendu 120,000 kil. et retiré 20,000 kil. de lavé. Les prix pratiqués donnent un revient d’environ 4,80.
- Des résultats aussi satisfaisants assurent l’existence de ce marché, qui est maintenant fondé.
- La fabrication en étoffes drapées est en bonne position, à Elbeuf et à Lou-viers. Les filatures ont beaucoup de besogne et les tissages vont suivre. Il y a une réelle amélioration dans presque tous les genres.
- A Roubaix-Tourcoing, le calme domine toujours. Le mauvais temps a enrayé la vente des tissus de printemps. Dans quelques semaines commencera la grande vente des tissus envers fourrure ainsi que des satins de Chine. Les ordres d’exportation s’enlèvent difficilement.
- A Fournies, les affaires sont fort limitées à cause des prix offerts, non en rapport avec ceux de la laine.
- Le marché soyeux s’est un peu réveillé à Lyon ; il y a eu, dit une correspondance de cette ville, « plus de tentatives d’affaires », mais cela concerne les moulinés, car les tissus sont toujours restés en assez bonne situation.
- *
- * *
- Les affaires en tissus continuent à être très restreintes à Mulhouse ; il y a eu un peu de reprise sur les fils, mais elle ne s’est pas soutenue.
- A Manchester, quelques ordres en tissus convenables pour l’Inde ont été
- exécutés. La demande pour la consommation et les petits marchés étrangers va plutôt en diminuant.
- Les affaires sont généralement calmes. Les meilleurs tissus imprimés sont soutenus en valeur et la plupart des fabricants sont bien engagés. Les qualités communes sont négligées.
- Les fabricants, comme les filateurs, se plaignent, à Bradfort, de la situation des affaires, au point de vue des résultats. Le commerce du pays a cependant pris une grande quantité de serges, de cachemires et de doublures. Les affaires de draperies avec l’Amérique tendent à s’améliorer.
- En Allemagne, une crise intense sévit sur l’industrie textile. Les maisons de commerce de Crefeld, d’Eupen, d’El-berfeld, de Gummorsbeich et de Bar-men vont réduire la production des étoffes de laine et de coton. La situation commerciale de ces villes devient chaque iour plus critique.
- Suivant le rapport pour 1890 de la chambre de commerce de Francfort, les espérances conçues de voir l’industrie textile prospérer, comme elle l’avait fait en 1889, ne se sont pas réalisées. Il y avait eu, il y a deux ans, un développement trop rapide de la production dans l’Allemagne entière, et la réaction n’a pas tardé à se faire sentir.
- Le rapport ajoute que les étoffes de soie ont été assez demandées, mais que les quantités vendues ont baissé parce que la mode actuelle diminue le métrage des confections. Les rubans et articles de mode n’ont eu qu’une vente pénible, sauf les peluches, qui ont été assez recherchées. Les tulles et dentelles n’ont été animés qu’au commencement de l’année. Les étoffes pour robes ne se sont placées facilement que dans les qualités bon marché; et enfin, les tissus pour hommes suivent la mauvaise situation de la confection allemande, dont l’exportation diminue.
- *
- * •
- La Chambre syndicale des teinturiers de Paris a examiné dans ses deux dernières séances si la loi de 1890, relative aux rapports entre patrons et ouvriers, laissait subsister les conventions particulières par suite desquelles les uus ou
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- les autres pouvaient rompre le jour même leur contrat de louage.
- La Chambre syndicale n’a pu se prononcer, et a pensé qu’il convenait d’attendre qu’une jurisprudence s’établisse sur ce point spécial.
- Le cas vient précisément d’être jugé, à la requête d’un fabricant et teinturier de Roubaix, M. Wibaux-Florin.
- Un règlement affiché dans ses ateliers porie notamment que « tout ouvrier pourra quitter la maison sans observer aucun délai de prévenance, et que le patron se réserve le même droit. »
- Or, un ouvrier congédié s’appuyant sur la loi de 1890, déclara illégal le règlement, et réclama une indemnité pour son renvoi. Le conseil des prud’hommes fit droit à cette demande, mais M. Wi-baux ayant appelé de sa décision, le tribunal de Lille a décidé qu’il était licite pour le patron et ses ouvriers de convenir entre eux qu’ils pourraient se quitter réciproquement sans observer de délai de prévenance, et que rien dans la loi ne permettait de considérer comme contraire aux principes de la matière une convention de ce genre librement consentie.
- Nous donnerons dans notre prochain numéro un exposé plus complet des faits; pour le moment, nous enregis* trons cet arrêt comme premier document sur l’interprétation à donner à l’article douteux de la nouvelle loi du travail.
- Il nous reste peu de place pour annoncer que la carte des nuances du Syndicat des modes pour l’hiver prochain est parue ; aussi nous ne l’analyserons pas cette fois ; disons seulement que les teintes vertes sont celles qui prédominent, et qui dès maintenant se feront le plus ; les beiges, qui sont, à la vérité, de toutes les saisons, arriveront en second rang ; nous en reparlerons, du reste.
- Et enfin, un écho du Salon du Palais de l’Industrie : le teinturier artiste, M. Henry Coëylas, notre confrère, peintre de talent, a exposé un tableau très remarqué : « Les Trieuses » ; ce sont les femmes occupées à trier les chiffons et débris de toute nature, destinés à la fabrication du carton ; c’est, en un mot, un intérieur d’atelier, peint avec la vérité que sait donner M. Coëylas à ce genre pictural, dans lequel il s’est spécialisé. ,
- Notre gravure-prime ce A l’Atelier » est la reproduction d’une de ses oeuvres; l’année dernière, le même artiste .avait envoyé au Salon « Un Atelier de maroquinerie » qui fut primé, et que nous
- avons apprécié dans notre Chronique du 25 mai (p. 62).
- « Les Trieuses » continuent cette série , et sont traitées avec la même science du dessin et de la couleur, et le même tal ent de composition.
- F. GrOUILLON.
- NOUVELLE
- THÉORIE DE LA TEINTURE
- de M. le Dr Otto M. Witt
- Par M. Bonna (.Moniteur Industriel)
- On classe actuellement les matières colorantes en matières colorantes adjectives, c’est-à-dire celles qui demandent l’emploi d’un mordant, et matières colorantes subs-tantives, pour lesquelles ce n’est pas le cas : cette distinction n’a, dans le fond, que peu de valeur, car la nécessité du mordant provient bien plus de la nature de la fibre à teindre que de la matière colorante à employer.
- Dans sa forme la plus simple, la marche de la teinture substantive consiste en ceci : la solution aqueuse de la matière colorante, le bain de teinture abandonne la matière colorante, en tout ou en partie, à la fibre qui y est plongée. Quels sont les motifs de ce fait ? De quelle nature est le produit résultant, la fibre teinte? Ce sont les questions que l’on se pose, sans que jusqu’ici aucune explication ne paraisse bien plausible, les uns plaidant pour la théorie mécanique, le? autres pour la théorie chimique de la teinture.
- Pour les partisans de la théorie mécanique de la teinture, les molécules de la matière colorante abandonnent peu à peu le bain de teintur» pour s’intercaler entre les molécules de la fibre, sans toutefois former avec elle une combinaison. Quelles sont les forces qui pousseraient ainsi les molécules de la matière colorante? Il serait difficile de trouver un fait analogue dans d’autres domaines de la nature. Mais le plus grave reproche à faire à cette théorie mécanique, c’est que non pas toutes, mais seulement certaines matières colorantes ont cette propriété de teindre substantivement, et que même celles-ci se comportent différemment vis-à-vis de fibres différentes.
- La théorie chimique de la teinture tient mieux compte des faits; elle admet que la teinture substantive repose toujours sur l’action des forces chimiques, que la matière colorante quitte le bain de teinture pour fo rmer avec la fibre une combinaison chimique. C’est vrai, en effet, dans quelques cas spéciaux, mais ces cas ne sont qu’une infime minorité vis-à-vis de tous ceux qui ne peuvent s’expliquer ainsi.
- Rappelons, en premier lieu, la loi des proportions multiples, et voyons s’il existe quelque rapport moléculaire .entre la quantité des fibres et la quantité de matières colorantes qu’elles absorbent. Les recherçhes de Knecht
- ont montré que ce rapport existe parfois. Mais c’est précisément dans ces cas que l’on doit repousser l’idée d’une combinaison chimique entre fibre et matière colorante, comme par exemple dans la teinture de la laine par les composés de la classe des phénols nitrés Dans la plupart des cas, il n’y a aucun rapport moléculaire entre la fibre et la matière colorante fixée. Cela est bien expliqué jusqu’à un certain point par l’ingénieuse hypothèse de Knecht, que beaucoup de teintures substan-tives de la laine ne seraient, dans le fond qu’adjectives, et que l’acide lanuginique, qui se forme par la cuisson de la laine dans l’eau servirait de mordant. Sans vouloir m’élever contre cette hypothèse, cela n’expliquerait rien pour la soie et le coton qui sont absolument inattaquables par l’eau bouillante.
- Un des reproches les plus importants à faire à la théorie chimique se trouve dans la manière dont se comportent beaucoup de fibres teintes. Prenons, par exemple, de la soie teinte avec de la fuchsine. On peut la traiter avec une solution de savon assez concentrée sans qn’elle perde beaucoup de sa nuance. Nous pourrions penser que la combinaison de la fibre et de la fuschine est assez stable, et cependant il nous suffit de plonger cette même soie dans l’alcool absolu, pour qu’elle abandonne complètement sa matière colorante. Nous savons bien qu’il n’existe pas entre la fuchsine et l’alcool d’affinité chimique. Nous ne pouvons admettre non plus que la combinaison formée a été détruite par une action inconnue de l’alcool ; car il nous suffit d’ajouter de l’eau à l’alcool pour voir la fuchsine tirer de nouveau sur la soie. Ce n’est que le degré de concentration de l’alcool qui détermine si la fuchsine reste dans la solution ou sur la soie.
- Le même fait se produit avec de l’eau seulement si, au lieu de fuchsine, nous prenons une matière colorante qui ne tire pas à fond, une partie de la matière colorante va sur la fibre, une autre reste dans le bain. Si nous retirons la fibre teinte, nous en teindrons d’autres et encore d’autres, sans cependant arriver à enlever au bain toute la matière colorante. La théorie chimique considère la fibre comme une sorte d’agent de précipitation de la matière colorante. Gomment donc un grand excès de cet agent de précipitation ne peut il précipiter tome la matière colorante? Car on ne peut parler ici de précipitation incomplète ; ce qu’en chimie nous appelons ainsi provient de la solubilité du précipité, et, dans ce cas, la fibre teinte est absolument insoluble.
- Toutes ces observations ont amené l’auteur à chercher une troisième explication pour tous les faits de la teinture : il est arrivé à considérer tous ces faits comme des phénomènes de dissolution.
- On admet généralement qu’une solution est un fait qui se passe entre un corps solide et un liquide. Il faut étendre cette définition et
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- admettre qu’un corps solide (matière colorante) peut être dissous par un autre corps solide (la fibre), et ce n’est pas un non-sens : les principes colorants des pierres précieuses, des verres colorés, sont bien dissous dans la masse de ceux-ci. Que ces solutions fussent autrefois en fusion, cela ne change rien à l’affaire. Les colorations des fibres sont aussi dues à un phénomène de dissolution. Seulement, cette dissolution s’est faite autrement que par fusion : c’est là la seule différence. Or, c’est précisément ce qui nous empêche de la considérer comme telle. Et nous allons montrer toute l’analogie qu’a la teinture avec un phénomène de dissolution.
- Et d’abord remarquons que cette théorie n’est point la théorie mécanique de la teinture. Toute solution est un fait chimique, qu’on peut considérer comme une combinaison moléculaire à proportions indéterminées, en opposition aux combinaisons chimiques qui suivent la loi des proportions multiples. Dans ce cas particulier, il est indifférent que l’on envisage une solution comme une substance spéciale, ou comme un mélange de plusieurs combinaisons entre le solvant et le corps dissous, en proportions moléculaires continuellement variables, pourvu qu’il soit bien admis qu'une solution est un fait chimique. Mais montrons bien en quoi la théorie mécanique est fort loin de cette nouvelle théorie ; nous venons de montrer que la théorie mécanique est impuissante à expliquer la cause de la teinture, c’est-à-dire que l’on ne connaît pas la force qui rend possible la teinture. Mais de plus, si l’on admet que la fibre est la juxtaposition mécanique des molécules de la matière colorante et de celles de la fibre, on ne peut trouver la raison pour laquelle la fibre montre la couleur qu’a la matière colorante en solution, et non celle qu’elle possède à l’état solide : ainsi les teintures de fuchsine devraient être non rouges, mais vertes à reflets métalliques -, la plupart des couleurs d’aniline bleues ne sont pas bleues à l’état solide, mais rouge cuivré métallique. Et cela est vrai, car voyons plutôt de telles juxtapositions : un bleu de cuve en est un exemple, et une fois foncé, il a l’apparence cuivrée de l'indigo solide. Une laque colorée à la fuchsine ou au violet de méthyle, est rouge ou violette tant qu’elle est en solution, et si le solvant est une fois évaporé, la matière colorante, insoluble dans la résine, s’y trouve en juxtaposition moléculaire et reprend la couleur et l’éclat métallique qu’elle a à l’état solide. La rhodamine, dans une solution de laque, donne lieu à la fluorescence bien connue, et celle-ci subsiste tant que la laque est en solution dans l’alcool ; dès que l’alcool est évaporé, la fluorescence disparaît. Si la rhodamine es*, aussi fluorescente sur la soie, c’est qu’elle n’y est pas mélangée méca-niquement, mais qu’elle y est dissoute. Remarquons enfin que la théorie mécanique ne Peut expliquer pourquoi toutes les matières
- colorantes ne tiient pas sur toutes les fibres, tandis qu’il suffit d’y voir ce fait : que toutes les substances sont diversement solubles dans des solvants divers.
- {A suivre)
- PROCÉDÉ PERFECTIONNÉ
- de teinture et impression EN NOIR D’ANILINE
- Par MM. Thies et Cleff
- Les auteurs ont apporté aux moyens de production du Noir d’aniline sur fibres, une modification qui semble sans importance, mais qui, d’après eux, améliorerait considérablement les résultats.
- Par la méthode qu’ils ont fait breveter, on obtiendrait un noir dans un état chimique nouveau, qui serait inverdissable sans chrô-matage, et qui n’affaiblirait pas les fibres, quoiqu’il soit produit par oxydation en éten-dage.
- MM. Thies et Cleff posent comme principe, que seuls les procédés par oxydation à l’air donnent des noirs indégorgeables, ce qui est, d’ailleurs, a peu près établi, mais ces procédés affaiblissent les fibres, non seulement par le fait de l’oxydation, mais aussi par l’action de l’acide mis en liberté, au sein des fils, et en présence d’une température élevée.
- L’acide du sel d’aniline qui serait le moins défavorable à ce dernier point de vue, serait l’acide fluorhydrique, mais employé seul, il développe très mal le noir. Dans le procédé actuel cet acide est substitué partiellement à ceux ordinairement en usage, de façon que ces derniers soient encore là pour favoriser la production du noir, et que 1 excès nécessaire d’acide soit fourni par un produit ne possédant pas leurs inconvénients, et permettant même de limiter cet excès.
- L’acide fluorhydrique, disent les auteurs, est de nature indécomposable , et doué de la plus grande chaleur de neutralisation ; en se dégageant et se volatilisant, il absorbe beaucoup, ce qui pare à l’énergie Cîoissante de la chaleur d’oxydation pendant le développement -, il agit, enfin, comme acide faible et partiellement volatil.
- Comme exemple d’application au coton et à la soie, ils indiquent le procédé suivant :
- Faire la dissolution :
- Carbonate de cuivre............. 2 gr.
- — d’ammoniaque .... 4 —
- Acide chlorhydrique à 30 0/0. 25 —
- Ajouter le mélange :
- Acide fluorhydrique à 60 0/0.. 55 —
- Eau........................... 200 —
- Puis :
- Aniline huileuse ..............140 —
- Et, enfin :
- Chlorate de soude.............. 60 —
- ce produit dissous dans une quantité d’eau suffisante pour obtenir du tout le volume de un litre.
- Les textiles sont convenablement imprégnés de ce mélange ; ils sont oxydés par étendage, puit lavés.
- Le noir ainsi obtenu serait inverdissable, indégorgeable, et n’affaiblirait pas la fibre.
- MM. Thies et Cleff attribuent la verdissabilité à la production de chlore libre pendant la formation du noir : action qui n’a pas lieu dans leur procédé. On peut, cependant, leur objecter que les formules de noir ne contenant aucun élément producteur de chlore donnent aussi des noirs verdissables ; il y a donc dans cette fâcheuse propriété, une autre raison que l’action du chlore ; cela n’importe pas, d’ailleurs, si leur procédé évite cet inconvénient.
- Ne chicanons pas non plus sur leur première dissolution des carbonates cuivrique et ammonique, que l'on obtiendrait plus simplement par l’emploi direct des chlorures de mêmes bases.
- Le procédé sus-indiqué serait applicable au coton et à la soie (cette dernière conservant son brillant et sa souplesse), mais pour la laine il faudrait agir autrement (?...)
- Pour l’impression, on opère suivant le même principe : en se servant des formules usuelles, et remplaçant partiellement leurs acides par de l’acide fluorhydrique.
- Le noir ainsi obtenu, disent encore les auteurs, a des réactions physiques et chimiques essentiellement distinctes : vu par transparence, il est brunâtre, et au jour direct (par réflexion), noir foncé ; il n’est pas basique comme les noirs habituels, aussi se combine-t-il mieux avec les couleurs d’aniline, lorsqu’on veut le nuancer à l’aide de ces produits.
- Ce serait donc, comme nous disait si souvent Grawitz, en parlant de son métal-anil qu’il a répudié depuis : « un être chimique nouveau » ; mais voilà bien des choses dans une simple modification de formule. Nous n’y contredisons pas, du reste, nous défiant des conclusions a priori ; nous estimons seulement que ces résultats auraient besoin de confirmation F. G.
- MYSTIFICATION
- Nous avons inséré, dans notre précédent numéro, un échantillon de flanelle dite végétale, et provenant, avons-nous dit, du commerce parisien.
- Or, ce tissu, prétendu en filaments de pin sylvestre, est simplement en laine ordinaire, teinte en nuance appropriée, et enduite, pour l’odeur, d’huile de pin.
- Il y a deux maisons à Paris, faisant principalement cet article ; elles l’annoncent à grand fracas, elles publient des attestations médicales sur ses propriétés ; elles ont des succursales en province,des médailles aux expositions,etc.; on pouvait donc croire à la véracité de leurs annonces, mais chez l’une et chez l’autre, c’est la même supercherie : leurs fils «et tissus et
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- leurs articles confectionnés sont en laine pure, ou en chaîne coton.
- Nous nous en sommes assuré depuis par essai chimique et par l’examen microscopique.
- II paraît certain, toutefois, que la fabrication des textiles en pin sylvestre existe en Allemagne, et nous pensons avoir bientôt en mains le produit authentique.
- Nous avons aussi présenté un échantillon de Béraudine ,* celui ci est bien réellement en fibres de tourbe (la trame), mais la teinte n’est pas entièrement naturelle, comme le fabricant nous l’annonçait; elle est remontée par un marron d’aniline.
- Ce dernier fait, d’ailleurs, est sans importance.
- Mais la flanelle végétale est une mystification un peu trop audacieuse.
- F. G.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Appareil pour laver ou dessuinter la laine, etc.,
- Par MM. John, Isaac et Joseph Smith frères.
- Les inventeurs emploient un premier récipient d’une forme quelconque dans lequel est introduit un faux fond perforé et reposant sur le rebord supérieur du récipient.
- Un second récipient avec un pont à son extrémité de sortie permet d'établir un courant continu du liquide employé, à la surface duquel la fibre flottante est entraînée.
- Ces deux récipients sont combinés avec des cylindres rotatifs, des rouleaux presseurs, un tablier sans fin et autres accessoires nécessaires pour faire passer le liquide d un récipient dans l’autre.
- Les deux appareils distribuent le liquide d’une manière différente-, le premier récipient laisse passer et tomber en pluie le liquide sur la fibre flottante placée en dessous du faux fond; le second donne un courant continu.
- Transformation des matières colorantes dites
- « Bleus nouveaux », en nouveaux colorants,
- Par MM. Friedr. Bayer et Cie.’
- Le traitement à faire subir à ces matières colorantes consiste à les diluer en présence des amines secondaires de la série grasse, pour leur donner un nouveau degré d’oxydation.
- On les traite généralement par une solution alcoolique ou par l’ammoniaque, soit simultanément ou successivement, afin de leur communiquer plus de solidité et de lésistance.
- Méthode et appareil pour fixer les draps dits <k Italiens » et autres similaires,
- Par MM. Kirk et Lee.
- Les’draps, teints et pressés sont enroulés
- sur un cylindre perforé, placé lui même dans un autre cylindre ou chambre à double enveloppe.
- On injecte de la vapeur dans l’enveloppe extérieure, et de l’air ou de l’eau dans le cylindre intérieur. La vapeur aurait pour fonction d’entretenir une température élevée dans le récipient extérieur, de façon à ce que l’air, l’eau ou la vapeur de la capacité intérieure soient portés à une pression très haute, en traversant le drap qu’il s’agit d’apprêter.
- — On peut obtenir un résultat équivalent par une vaporisation un peu soutenue au début, il y a condensation, mais en continuant l’aciion, la vapeur passe presque sèche (si tant est que cette vapeur sèche, ou l’air chaud, sont réellement favorables).
- Système de blanchissage instantané,
- Par M Cartenet.
- L’auteur emploie un composé d’amidon, de bleu de Troyes ou d'Espagne, de bleu d’outremer et de gomme; il délaie le tout dans de la lessive de soude largement étendue d’eau ordinaire.
- Sans recourir à la blanchisseuse ou au teinturier, on pourra rendre propre à la minute un linge défraîchi, rien qu’en passant une petite brosse, trempée dans la composition, sur les parties du linge à blanchir.
- — C’est, en un mot, une peinture à la détrempe, et avec du blanc de Meudon, bon tout au plus à faire des plafonds; cela devra produire un bien beau linge!
- Tissu dit « Cheviotte Jersey »
- Par M. A. Lambert Cudey.
- Ceci est une addition à un brevet principal qui faisait connaître l’application au jersey uni d’une préparation analogue à celle que subit le drap. Cette application est faite après tissage et consiste dans le foulonnage, le tirage à poil ou tout autre procédé équivalent de désagrégation.
- Ce traitement donne comme résultat un tissu à deux faces sensiblement pareilles, ne laissant presque pas distinguer l’endroit de l’envers, et dont la résistance est développée.
- Afin de compléter et de donner au tissu « Cheviolte Jersey » l’illusion du drap, dit l’inventeur, il suffit de le tisser avec du fil de torsion dite inverse. Le métier circulaire tournant à droite, ce fil à torsion inverse contrarie la torsion du tissu; en définitive, peu de maille et beaucoup de bridet.
- Produit dénommé « Corione », applicable au dégraissage des laines et tissus de toute nature, au lessivage de tous genres de tissus,
- Par M. Azémar.
- Ce produit qui peut servir à un grand nom-
- bre d’usages, d’après le titre du brevet, se recommanderait aussi par la simplicité et la facilité de sa composition, qui est la suivante:
- 40 p. 100 de carbonate de soude à 90-62° • 2 de sel ûn marin ou d’urine hu-
- maine ;
- 9 d’eau suinteuse, dans laquelle il
- a été dissous 2 kg. 500 de savon ;
- 49 d’eau suinteuse provenant des
- trempages des peaux de mouton en suint.
- — C’est bien de la complication pour faire un bain savonneux de carbonate de soude.
- On a le choix entre du sel et de l’urine (qui se ressemblent en effet). Nous préférerions le sel fin, mais avec un peu de poivre.
- PROCÈDES DIVERS
- Bruns et Bleus diamïne
- diazotés et développés
- Nous avons exposé dans notre n° du 10 mai (p. 66), la nouvelle méthode indiquée par la « Manufacture lyonnaise » de matières colorantes pour transformer les teintes de ses couleurs dites : Diaroine, en vue de lenr donner plus d’intensité et de solicité.
- Nous donnons ci-dessous une première partie des échantillons que nous avons annoncés, avec indication sommaire des procédés suivis-, le détail de ces opérations a été indiqué avec tous les développements nécessaires dans le n° du 10 mai, auquel nos lecteurs voudront bien se reporter.
- ire en
- Brun-diamine V, à 3 0/0.
- (Voir plus loin le mode d’emploi de ce nouveau colorant).
- Bruns
- ire comme ci-dessus t/tie).
- la
- Tein même Diazotage.
- Développement à la Chrysoïdine A G.
- Noir-bleu-diamine E, à 4
- Teinture en
- Bleus
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- Teinture comme ci-dessus (même partie).
- Diazotage.
- Développement en Naphtylamine-Ether.
- Ces échantillons, avant et après développement, permettront de faire des essais comparatifs sur les nuances et sur la solidité des teintes ainsi transformées.
- Notre prochain numéro présentera des échantillons de Noir-diamine R O, et Noir-diamine B O, également en teintes naturelles, et après diazotage et développement.
- Brun-Diamine V
- La « Manufacture lyonnaise » vient de joindre à sa série de couleurs diamine, le Brun-Diamine V, qui, comme les autres produits de cette série, est un colorant direct pour coton, et comme eux, jouit d’une bonne solidité au lavage, à l’air lumineux, aux acides, et nécessairement aux alcalis, puisqu’il monte sur bain alcalin.
- Il donne un brun-prune foncé bien tranché, et dans les tons demi-clairs, des nuances se classant dans les corinthes et aubergines. (Voir l’échantillon ci-dessus).
- Se nuançant avec les autres couleurs de sa série, il peut être avantageusement utilisé comme fond et en mélanges pour nuances foncées, en remplacement du cachou ; le procédé de teinture est alors bien simplifié, et les fibres conservent mieux leur douceur.
- Teinture du coton, du lin, de la ramie, etc.
- Les fibres végétales se teignent au bouillon sur bain alcalin ou neutre ; on peut ajouter au bain pour 100 kil. de matières éteindre :
- Cristaux de soude........... 5 kil.
- Sulfate — .................. 15 —
- Notre échantillon est à 3 0/0 de colorant ; avec 4 0/0 on arrive au Prune ; le bain ne s’épuise pas entièrement, quoique la couleur se tire assez bien.
- Elle commence par donner un rouge vineux, et monte successivement au Corinthe et au Prune (Paliacat).
- Nous avons vu plus haut que cette teinte se diazote et se complète suivant le nouveau procédé qne nous avons exposé.
- Elle peut aussi servir de fonds pour nuan-Çage aux couleurs basiques d’aniline.
- Teinture de la laine
- Cette teinture se fait au bouillon , avec addition au bain de 10 0/0 de sulfate de soude.
- La teinte résisterait au foulon.
- Teinture de la soie
- La soie se teint avec addition de 5 à 10 0/0 fie sel marin, à 50-60 degrés.
- On obtient de jolies teintes Corinthe.
- Tissus soie-coton
- C’est surtout pour ces mélanges que ce genre de couleurs est unie, les deux textiles se teignant ensemble et sans mordant ; toutefois le coton se couvre plus que la soie.
- Ajouter au bain :
- Phosphate de soude....... 5 0/0
- Savon..................... 2 0/0
- Les eaux de cuites et de décreusage peuvent se substituer a^ec avantage au savon.
- Le Brun-Diamine produit sur ces mélanges un brun corsé. Le Bleu-Diamine le nuance en un Prune très nourri.
- Teintes composées à base de Brun-Diamine V.
- Ces combinaisons sont nombreuses ; nous ne pouvons qu’en donner quelques exemples :
- Mode verdâtre
- Brun-Diamine V............ 1 0/0
- Thioflavine S............. 2 —
- Bronze
- Doubler les quantités ci-dessus.
- Grenat corsé
- Brun Diamine V............. 1 0/0
- Rouge solide Diamine F.... 3 —
- Brun foncé
- Brun-Diamine V............. 2 0/0
- Brun pour coton N.......... 3 —
- Bistre
- Brun-Diamine V......... 2, 0/0
- Noir-Diamine RO............ 2 —
- Etc., etc.
- Pour tous ces mélanges, on teint comme il est dit plus haut pour le Brun seul.
- Verts sur Soie
- Les verts s’annoncent comme devant être très portés principalement en articles de soie.
- On possède une grande variété de verts artificiels tout formés et qui répondront à la plupart des besoins ; il suffira le plus souvent de les nuancer avec un jaune.
- Voici cependant quelques formules de verts pour mélanges, applicables aux soieries :
- Vert-Cigale
- Pour un bain de 100 litres d’eau :
- Savon coupé (de dégommage) 10 litr.
- Bleu-Victoria 5 B............. 60 gr.
- Jaune-Naphtol S............... 30 —
- Acide acétique............... 250 —
- Teindre à 50-60 degrés, jusqu’à nuance.
- Les verts dits : Inséparable, Pivert, Sarcelle, Versicolore, se font sur le même bain, mais en
- poussant davantage le ton. Nous les avons cités en commençant par les moins foncés. Le Cigale est le plus clair.
- Vert-Longchamps Egalement pour 100 litres de bain :
- Bleu-Lumière................. 60 gr.
- Tartrazine................... 40 —
- Acide acétique.............. 250 —
- Les verts Epsom et Capillaire sont les mêmes teintes, plus hautes de tons.
- Cette gamme est à reflets plus jaunes que la précédente partant du Cigale.
- Vert pour soie-coton
- Mordancer au tannin et à l’émétique, puis
- teindre sur le bain :
- Eau....................... 100 lit.
- Phosphate de soude........ 100 gr.
- Borax....................... 100 —
- Bleu de méthylène......... 40 —
- Jaune de naphtol............. 20 —
- Ce vert est sous prédominence marquée de jaune ou de Lieu ; pour obtenir l’un de ces reflets, modifier en conséquence la proportion des colorants.
- Résinate de fer
- pour enduits divers, et pour fabrication d'un cirage neutre.
- L’auteur, M. F. Bense, recommande pour la fabrication d’un cirage sans acide, un résinate de fer, qui aurait la propriété de bien couvrir le cuir, et de lui donner un beau noir.
- Ce résinate s’obtient en dissolvant à l’ébullition :
- Colophane................. 2 kil. 500
- Cristaux de soude........ 1 —
- Eau....................... 10 litres.
- et mélangeant cette dissolution avec la suivante :
- Sulfate de fer........... 2 kil.
- Eau...................... 5 litres.
- Les deux dissolutions étant mélangées un peu chaudes, il se produit un magma savonneux qu’on enlève du liquide après refroidissement, et qui constitue le résinate de fer.
- Ce savon résino-métallique peut trouver des applications dans la fabrication des bâches et des prélarts.
- Quant au cirage, on le prépare en faisant la dissolution :
- Caséine (fromageblanc, frais) 1,600 g.
- Cristaux de soude................. 600 g.
- Eau................................. 5 lit.
- Faire fondre à chaud, ajouter :
- Noir animal................ 14.500 gr.
- Glucose..................... 7.500 gr.
- Huile d’olives.............. 1.250 gr.
- Résinate de fer............... 500 gr.
- 11 est à remarquer que le tant précieux ré-I sinate est en bien faible proportion dans cette j formule.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- PLUMES DE PARURE
- (Suite)
- Nous nous occupons toujours de la plume brute pour le cas où son travail nous tomberait par hasard et il nous sera utile de le connaître quand nous arriverons à la plume re-teinte.
- Blanchiment. — Les plumes qui doivent être blanchies n’ont pas eu besoin de passer à l’acide et à l’amidon ; il suffit qu’elles aient été parfaitement lavées à l’eau et au savon.
- On blanchit non-seulement les plumes grisâtres, mais les gris foncés et noirs de vautour-, c’est plus qu’un blanchiment, c’est une décoloration.
- On blanchit à froid, dans des petits bacs en bois : le local doit être aussi frais que possible.
- On emploie l’eau oxygénée pure (à 10 ou 12 volumes d’oxygène) additionnée d’une trace d’ammo:,iaque, soit 5 à 10 gouttes par litre de bain.
- Les plumes y sont baignées sans les tasser, et on les laisse ainsi 6 à 10 heures, en les retournant ou déplaçant de temps en temps.
- Elles deviennent, dans ce bain, d’un blanc un peu jaunâtre, auquel on peut se tenir pour certaines teintes. Mais pour les bleus clairs et pour rester en blanc, il faudra compléter ce blanchiment.
- Après rinçage on les passe à l’amidon, comme il a été dit précédemment, puis elles sont séchées en évitant la chaleur, et enfin bross ées pour faire tomber l’amidon.
- Alors les plumes sont plongées dans de la benzine et séchées à l’air ; la benzine, en s’évaporant, active le blanchiment et donne aux plumes l’aspect soyeux blanc que l’on connaît.
- C’est ainsi que^les plumes noires de peu de valeur ont été transformées et qu’elles sont employées aujourd’hui aux mêmes usages que les blanches naturelles.
- Plumes à reteindre
- Les plumes à reteindre ne sont reçues que pour noirs, ou pour couleurs ne nécessitant pas de dégradage.
- Il est à remarquer que le duvet se démonte assez facilement, mais que les côtes conservent les teintes acquises et résistent aux agents de dégradage ; on a même- utilisé cette propriété pour produire des effets assez originaux, où les côtes et le duvet sont de teintes différentes.
- Les plumes à reteindre seront tout simplement lavées dans un bain tiède et léger de carbonate de soude et de savon, et bien rincées.
- Il est bon ensuite de les passer à l’acide oxalique suivant le procédé que j’ai indiqué
- pour la plume brute, mais ayant à passer par des bains de teinture, le plus souvent acides, cela n’est pas toujours nécessaire.
- Teinture des plumes
- Les plumes neuves brutes lavées, ou lavées et décolorées, et les plumes à reteindre lavées comme il vient d’être dit, se teignent par les mêmes moyens, et nos procédés s’appliquent indistinctement aux unes ou aux autres.
- Pour la teinture des plumes, on se sert de petites bassines allongées ayant 60 à 80 c[m de longueur sur 20 à 30 c/m de largeur et autant de profondeur ; elles sont à volonté à feu nu ou à double fond de vapeur.
- Leur forme permet d’y entrer de longues plumes ; tout en employant un bain assez court, et afin de limiter la consommation des couleurs, car les bains doivent toujours être très chargés en matière colorante.
- Noir au campêche
- Les plumes lavées et dégraissées sont trempées pendant une nuit dans un bain de rouille monté avec :
- Rouille pour soies à A5°... 2 litres
- Eau...................... 6 —
- Ce bain doit être à 14 degrés du pèse-sels.
- En sortant du rouille, on rince sur deux eaux, puis sur une troisième dans laquelle on ajoute un verre d’ammoniaque par seau d’eau ; enfin, sur deux ou trois autres eaux.
- Cet ensemble de rinçages doit être très soigné.
- Puis on teint avec :
- Extrait de campêche... 300 gram.
- Extrait de bois jaune... 50 — Eau.................... 10 litres
- On entre à tiède, et on pousse assez vite au bouillon ; le noir monte rapidement ; on continue néanmoins le bouillon une bonne demi-heure.
- Après teinture, on lave les plumes et on les savonne jusqu’à ce qu’elles ne dégorgent plus, et on rince sur savon en eau chaude.
- Enfin, pour fixer le noir, on passe les plumes deux ou trois minutes dans un bain chaud
- monté avec ;
- Bi -chromate............... 60 gr.
- Eau........................ 10 litr.
- Puis, rinçage définitif.
- Passage en amidon.
- Malgré sa complication apparente, cette teinture se fait encore assez facilement, et donne un beau noir.
- Noir aux anilines
- Ce noir est plus incertain : les teinturiers habitués à en faire usage en obtiennent de bons résultats, mais il faut de l’habitude, et juger à la façon dont la teinte monte, des proportions de couleurs à employer, car toutes les plumes ne se comportent pas identiquement dans un même bain de teinture.
- Voici le procédé, avec des proportions
- moyennes :
- Vert acide B................ 20 gr.
- Orange R.................... 10 —
- Acide sulfurique............ 20 —
- Eau......................... 10 litr.
- Teindre au bouillon : on doit arriver dans ce bain à une couleur bronze foncé ; on la vire au noir dans un second bain monté avec :
- Fuchsine acide B............... 5 gr.
- Acide sulfurique.............. 20 —
- Eau........................... 10 litr.
- Ce bain se donne à tiède, il doit terminer le noir.
- On rince, et on passe à l’amidon.
- Ce procédé est plus rapide que celui au campêche, mais plus coûteux, à cause de la concentration des bains, et enfin, je ne le donne pas comme très sûr, pour qui n’en a pas une certaine expérience.
- C’est le premier bain qui doit donner presque toute la teinte : la fuchsine n’est qu’un nuançage.
- Plumes en couleurs
- On teint aux couleurs d’aniline, sur bains acides et au bouillon.
- En général, la plume se teint comme la laine et au moyen des mêmes colorants d’aniline, parmi lesquels il faut cependant préférer les couleurs acides. J’ai dit plus haut que les bains de teinture doivent être concentrés.
- Pour couleurs foncées, on a encore recours à l’orseille, au carmin d’indigo, au terra, avec avivage aux anilines.
- En voici des exemples, applicables en général aux autres grosses couleurs, pour lesquelles il n’y a qu’à modifier la proportion des colorants.
- Gros bleus. — On prépare un bain acidulé au sel d’oseille (5 grammes par litre) de préférence à l’acide sulfurique. On porte ce bain à l’ébullition, et on y entre la plume.
- On y verse d’abord du carmin d’indigo, puis successivement un mélange de carmin et de bleu acide. Pour brunir, on ajoute de l’orseille, mais en très petite quantité, car son effet est très sensible ; toutefois, l’orseille tire lentement et il faut lui laisser le temps d’agir -, il ne faudrait donc pas en forcer la quantité parce que son reflet ne se montre pas assez vite.
- Si l’on a trop mis d’orseille, il faut donner un second bain bouillant avec un peu de carmin d’indigo et de bleu acide.
- La belle autruche blanche se teint très bien par ce moyen, mais l’autruche un peu usée et surtout la grise, bronzent par l’emploi du bleu acide ; il faut alors remplacer celui-ci par du violet de Paris très bleu et forcer plutôt sur le carmin et l’orseille.
- Certaines plumes d’un même lot sont plus rougeâtres ou plus verdâtres que les autres ;
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- il est donc bon de sécher le lot et de tirer les plumes par ordre de nuances, pour traiter chaque espèce séparément, faisant bouillir plus longtemps dans le bain primitif les plus dures, ou pas assez rougeâtres, et donnant au contraire un bain bouillant de carmin d’indigo à celles qui le sont trop.
- Prune — On teint la plume dans un bain acidulé à l’acide sulfurique, avec de l’orseille, du carmin d’indigo et du campêche et un peu de bleu acide, de façon à avoir un grenat très foncé presque noir.
- On rince alors la plume, et on la violette dans un bain chaud de carbonate de scude (10 grammes par litre, à 50 60 degrés). Pendant cette opération, l’orseille passe du rouge au violet, le campêche tire au noir, et le carmin d’indigo disparaît en partie.
- Ce virage, toutefois, est délicat et ne réussit bien qu'entre des mains habiles.
- Si l’on ne cherche pas une teinte très corsée, il vaut mieux employer le Prune d’aniline, ou couleur directe, qu’on emploie avec l’acide acétique et qu’on brunit avec du bleu-noir (induline) ; on la porte au bleu ou au rouge, soit avec le bleu acide, soit av'c l’éosine.
- Grenat. — S’obtient avec orseille seule montée à l’acide sulfurique.
- Caroubier. — Tous ces gros rouges se font avec pied d’orseille et nuançage en fuchsine.
- Marrons. — Employer l’orseille, le carmin d’indigo et le terra, sur bain acidulé.
- Gris divers. — Mêmes éléments en variant les proportions relatives, et diminuant les doses.
- Anilines. — Je reviens pour mémoire sur l’emploi des anilines, qui offrent les plus grandes ressources pour ce genre de teinture, et avec lesquelles on peut faire à peu près toutes les nuances.
- Finissage
- Le dernier travail des belles plumes est toujours le passage en amidon (ainsi que je l’ai décrit), soit pour les plumes teintes, soit pour celles qui restent en blanc : cela constitue l’apprêt spécial de ces articles.
- Ce procédé, toutefois, ne serait pas pratique pour les petites plumes en vrac : celles-ci sont mises dans une bassine que l’on chauffe modérément et elles y sont vigoureusement retournées (comme une salade) avec des baguettes en bois.
- Les plumassiers ont même pour cela un outil spécial ; c’est un cylindre ovale en cuivre, avec couvercle bombé et percé de trous (pour faciliter la dessiccation) ; il est chauffé par un double fond de vapeur ; l’intérieur est traversé par un arbre muni d’ailettes et recevant son mouvement du dehors ; il produit 1 a-gitation des plumes qui épanouit plus ou moins le duvet, pendant que la chaleur le sèche.
- Frisage
- Les plumes sont enfin frisées, soit à la façon
- des coiffeurs, à l’aide d’un fer à friser chaud, soit en frottant contre chaque barbe l’arête d’un couteau en os, que l’on appuie sur la partie interne (de dessous) de la côte, le dessus étant retenu par le pouce de la main qui tient le couteau.
- Mais avant, il faut diminuer l’épaisseur de la grosse côte (la lance), qui, dans l’intérieur de la plume neuve, fait une saillie disgracieuse et gênante. Pour cela, avec un couteau plat et flexible, on fait tomber cette partie saillante, qui est facile à trancher.
- C’est ensuite que l’on frise.
- Et tout le travail de la plume se trouve ainsi terminé.
- Maurice GUËDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LES COULEURS D’ANILINE
- DANS LA FABRICATION DU PAPIER
- (Suite (1)
- Si l’on veut colorer à l’aniline des papiers contenant beaucoup de pâte mécanique, sans avoir à craindre que la présence de ce bois devienne trop apparente, comme nous l’avons expliqué plus haut, il faut d’abord que la quantité de bois mécanique nécessaire soit soumise, pendant un temps assez court, à l’action des meuletons. Pour cela, on y ajoute une certaine quantité d’acétate d’alumine, puis on soumet le mélange pendant quelque temps au broyage sous les meuletons. C’est le meilleur moyen de rendre la pâte susceptible de prendre les rouges et les bleus d’aniline. On accroît la résistance à la lumière des couleurs d’aniline et des pâtes à papier teintes avec elles, tout en obtenant des tons très beaux et très vifs, en produisant des combinaisons des couleurs d’aniline avec les couleurs volumineuses, que nous avons mentionnées plus haut. On peut employer les premières à rendre les secondes plus brillantes et plus vives. Par exemple, les pâtes colorées au bleu de Prusse acquièrent les nuances les plus belles et les plus éclatantes à l’adjonction du bleu d’aniline. On se sert spécialement pour cet usage du bleu désigné sous le nom de Rleu de Paris artificiel.
- De même les noirs à l’extrait de campêche, au sulfate de 1er et au bichromate de potasse deviennent plus vifs et plus intenses, quand on y ajoute une couleur d’aniline connue sous le nom d’extrait de campêche artificiel. On obtient un vert superbe et vraiment éblouissant, en colorant d’abord la pâle du papier au jaune de chrome, puis en y ajoutant du vert d’aniline (vert méthyl, vert malachite, vert Victoria). Il existe encore d’autres combinaisons qui, entr’aùtres, donnent aussi les nuances olive, gris tourterelle, rouge brun,etc. On obtient anssi un beau bleu en mêlant du
- (1) Voir numéros du 25 avril et 10 mai, p. 63 et 70.
- vert et du violet d’aniline, ainsi qu’un superbe rouge, voisin de l’écarlate, avec la fuchsine diamant et l’éosine jaunâtre.
- Pour colorer plus facilement et proprement d ans la pile, on évite l’emploi des récipients en bois et l’on emploie de préférence des vases en terre ou en verre, bien que leur fragilité oblige à plus d’attention. Pour conserver les solutions de couleurs et dont il reste une certaine quantité, on les met dans des ballons en verre bien bouchés et contenus dans des paniers. Dans des vases ouverts, la solution se concentre par l’évaporation, ce qui occasionne des erreurs quand on a de nouveau l’occasion d’employer la couleur.
- En ce qui concerne le travail sur machine de la pâte à papier colorée, nous n’avons à donner ici que quelques conseils pratiques. Plus on prend la pâte fraîchement colorée, plus la nuance du papier parait vive. Il convient donc de n’avoir jamais dans les cuviers une grande réserve de pâte de couleur, mais de colorer les pilées au fur et à mesure et de les vider à temps pour que la machine ait de quoi travailler pendant une couple d’heures. On fait branler la table un peu fort pour que la pâte se répartisse bien également sur la toile, ce qui aide à régulariser la teinte. Les aspirateurs doivent bien travailler afin que les presses n’aient pas à agir trop énergiquement, les feutres absorbant dans ce cas un excès de couleur qu’ils perdent ensuite en donnant à la teinte du papier un aspect nuageux. Les feutres de presses ne doivent pas être trop usés parce que les tissus sans poils marquent facilement sur certaines couleurs, par exemple le rouge brique et le bleu.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Alexander Smith and sons Carpet Company. _ 209763, 25 novembre 1890. — Machine servant à laver, nettoyer ou décruer les fils filés ainsi que d’autres matières.
- Skene et Devallée. — 209796, 29 novembre 1890. — Perfectionnements aux machines à laver les textiles en général et particulièrement la laine.
- Bertrand. — 209936, 6 décembre 1890. — Machine à teindre en écheveaux le coton, la laine et autres textiles filés ou peignés, les écheveaux ne recevant aucun mouvement:
- Pick. — 209965, 3 décembre 1890. — Procédé et appareil pour blanchir, teindre, imprégner, etc., des fils de tous genres en bobines.
- Gillet (les sieurs). — 210103, 9 décembre 1890. — Chromos ou nouveau genre de teinture sur tissus de toute nature.
- Wilson (les sieurs). — 210116,10 décembre 1890. — Méthode ou procédé, et appareil pour le blanchiment, la teinturô ou autre traitement des matières fibreuses.
- D. Gantillon et Cie. — 210129, 10 décem-
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- bre 1890. — Machine à apprêter simultanément à la règle et en mandarine les tissus de soie pure ou mélangés de laine ou de coton, j et principalement l’article satin,
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- Arnott, Olivier et Seagrave. — 210216, 15 décembre 1890. — Procédé pour le lavage et le nettoyage des laines et autres matières fibreuses contenant des substances grasses.
- Binder et Jalla. — 210227, 15 décembre 1890. — Genre de tissu bouclé à rayures avec des effets de couleurs produits par impression ou par teinture avant tissage.
- Voland frères. — 210233, 17 septembre 1890. — Obtention de moire sans traçage pour toutes étoffes à grain.
- Lerocher et fils. — 210235, 18 décembre 1890. — Teinture de la soie dans les bassines de filature.
- Lowe. — 210246, 16 décembre 1890. — Procédé de traitement des fibres en cellulose telles que le coton.
- Kirk et Lee. — 210335, 19 décembre 1890.
- — Méthode et appareil pour finir les dits italiens et autres similaires.
- Van Cauwelaert. — 210440, 27 décembre 1890. — Système de décoration dit : Tissus-manie.
- Lefebvre-Gariel père et fils, et Jacqueau .
- — 210523, 30 décembre 1890. — Application du procédé d’imperméabilisation par le caoutchoutage et principalement au feutre à semelles.
- Certificats d'addition.
- Richard-Lagerie. — 204155, 1er décembre 1890. — Brevet du 7 mars 1890., pour une nouvelle application permettant de teindre ensemble les matières animales et végétales et d’y développer de nouvelles nuances.
- Société dite : la Teinturerie Stéphanoise.
- — 194033, 17 décembre 1890. — Brevet du 6 novembre 1888, pour une machine à teindre les tissus en utilisant le matériel actuellement en usage dans cette industrie.
- Maistre et Campagne. — 208790, j7 décembre 1890. — Brevet du 11 octobre 1890, pour recueillement de l’indigo non fixé sur les mattères textiles, d’utilisation immédiate de cet indigo, de teinture directe et de dégraissage à l’aide d’un produit savonneux spécial.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage. — Extrait du procès-verbal de la séance du U mai 1891. — Communication d’une circulaire du Syndicat général, invitant la Chambre à mettre à l’ordre du jour de ses travaux l’étude des questions relatives aux contrats du travail, aux institutions de prévoyance et d’as urances.
- Lettre de M. Rouchon, membre adhérent, de Bordeaux, se rapportant à l’idée de réunir des renseignements confidentiels, sous la garde discrète du président, sur les gérantes et comptables de la teinture.
- M. Rouchon propose d’établir une série de phrases conventionnelles pour échanger entre patrons des renseignements sur les ouvriers et employés, sans risquer ni indiscrétions, ni ennuis résultant de la divulgation du renseignement donné.
- Le Comité prend note de cette communication pour en faire profit le jour où viendrait à être discuté le projet d’un répertoire de renseignements.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- De plu9, il fait remarquer que, jusqu’à présent, le Comité a eu en vue de réunir des renseignements seulement sur la probité, l’honnêteté des employés ou gérantes, et que, bien entendu, ces renseignements ne seraient donnés que de vive voix.
- M. Fleury, ainsi que cela loi avait été demandé à la dernière séance, s’est procuré la loi de décembre 1890, relaiive aux conven tions entre patrons et ouvriers. Cette loi n’est pas très explicite, et paraît avoir visé surtout les agents des Compagnies de chemins de fer.
- Notre collègue pense qu’il faut attendre l'interprétation qui en sera faîte par les tribunaux, aussi bien que la nouvelle rédaction qui pourrait sortir de l’étude actuellement suivie par la commission supérieure du travail.
- Un secours éventuel de 30 fr. est voté en faveur d’un ouvrier, M. Eugène Sueur, et qui lui sera remis s’il n’est pas établi que son ancien patron l’aide de son côté, comme on croit le savoir.
- —o—
- Chambre syndicale des maîtres telnturlers-dégralsseurs de Lyon.
- — Le Syndicat lyonnais célébrera son banquet annuel, le 14 juin courant, au restaurant du Château-Rouge, quai des Etroits.
- Le banquet de l’an passé, dont nous avons rendu compte, a été des mieux réussis, et nous ne doutons pas que celui-ci rencontre le même succès.
- La Chambre syndicale de Lyon est toujours très vivante : elle compte 26 membres actifs, exclusivement recrutés parmi les teinturiers lyonnais, et 60 membres honoraires, la plupart teinturiers en d’autres villes.
- Elle offre un exemple de groupement corporatif des teinturiers-dégraisseurs, qui pourrait être imité dans plusieurs autres grands centres.
- Ses frais d’administration sont peu élevés, ainsi, par conséquent, que les cotisations de ses adhérents.
- Cette année, elle a résolu à l’amiable, avec les délégués ouvriers, la question du travail, et elle a encore affirmé sa résolution de ne pas laisser empiéter sur elle les professions voisines.
- Elle compte néanmoins de nombreuses sympathies parmi les membres de ces autres professions, qu’elle admet comme honoraires.
- Les adhésions pour le banquet sont reçues chez MM. Patin, Grande-Rue de la Guillo-tière, 12, et Abric, place Saint-Jean, 6.
- Grawitz à Laval. — Un procès en contrefaçon des noirs d’aniline, et sur le modèle connu, était intenté par Grawiiz contre MM. Lecomte et Duchemin, de Laval : les défendeurs demandaient qu’une expertise soit ordonnée ; M° Pouillet, avocat de Grawiiz, s’y opposait, préférant considérer comme bonnes celles qui, jusqu’à présent, ont toujours été en sa faveur.
- En première instance et sans juger au fond, le tribunal de Laval a donné gain de cause â MM. Lecomte et Duchemin, en ordonnant l’expertise qu’ils demandaient. Appel de ce jugement a été interjeté par Grawitz devant la Cour d’Angers ; et toujours sans engager le fonds, M* Pouillet a déclaré que son client repoussait l’expertise parce qu’elle éternisait les procès, et qu’elle l’obligeait à consigner les frais qu’elle comporte. A cela, M« Allard, avocat des défendeurs,répliqua qu’il était disposé à faire les avances de ces frais ; cette offre fut acceptée par Me Pouillet, et à condition que
- les experts déposeraient leur rapport dans un délai maximum de six mois.
- Devant cet accord, la Cour d’Angers n’a du que juger conforme, et a confirmé l’arrêt du tribunal de Laval, à ces dites conditions que les défendeurs consigneraient les frais de l’expertise, et que celle-ci serait terminée dans six mois au plus tard
- Ainsi, chacun garde encore ses positions mais nous voyons avec plaisir que ce sont plutôt les conclusions de MM. Lecomte et Duchemin qui ont été adoptées par les deux juridictions.
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- L’Industrie des Impressions sur étoffes aux Etats-Unis. — Les nouvelles du Massachusetts et de Rhode-Island en ce qui concerne la situation de l'industrie des impressions sur étoffes, sont désolantes. D’après « Bradstreets », les prix obtenus actuellement sont presque les plus bas qu’on ait jamais vus. 11 y a trois ans déjà que les stocks s’accumulent d’une façon continue, s’élevant de 32,000, à ce moment de l’année 1888, à pièces 568,000 à ce jour.
- Les choses, toutefois, n’en sont pas encore au triste point où elles étaient en 1884 1886 époque où les prix descendirent au-dessous de 1 1/2 penny la yard, et où les stocks montèrent jusqu’au chiffre effrayant de 1,414,000 pièces.
- Depuis la récente baisse, le prix le plus infime qui ait été coté, pour un tissu de 64 sur 64. par exemple, est de 1 1/2 penny la yard. Malgré des conditions aussi décourageantes, les fabricants n’ont pas cessé d’atteindre leur production courante, laquelle représente une moyenne hebdomadaire d’environ 200,000 pièces, pour toutes les maisons réunies.
- Le projet présenté à la Législature d’Etat du Massachusetts, en vue de réduire, de 60 à 56, les heures de travail pour la semaine entière, a été vigoureusement repoussé par les manufacturiers, qui ne sont pas du tout disposés à voir cette mesure soumise à un seul Etat isolément.
- Ils désirent que la loi, si elle subit une modification dans ee sens, vise sans exception tous les Etats où la fabrication des étoffes du coton est exploitée.
- Nécrologie. — On annonce la mort, à New-York, de M. Edgard Holliday, membre de l'importante maison Reed Holliday and Sons, fabricants de couleurs d’aniline, à Hud-dersfield.
- M. Holliday avait créé cette industrie en Amérique, et avec cette particularité qu’il devait fabriquer toute la série des produits dérivant du goudron de houille pour arriver aux bases colorables, alors qu’en Europe la fabrication des bases constituait une industrie différente de celle de leur transformation en couleurs. »
- L’Exposition universelle de 1867 avait une fort belle collection de ces produits à tous leurs états, de la fabrique Holliday, et il nous en est échu quelques reliefs que nous possédons encore.
- La maison d’Uddersfield est toujours l’une des plus importantes d’Europe.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- LA TEINTURE
- SOMMAIRE
- Chronique. — Nouvelle théorie de la teinture (suite). — Blanchiment parles sulfures. — Cylindre d’apprêt.
- Procédés divers : Noirs-diamine cliazotés ; Noir d’Anthracite ; Bronze sur laine ; Teinture des vareuees d’officiers. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dé-graisseur.
- Chronique industrielle. — Société Industrielle de Mulhouse. — La fabrication et le commerce des châles. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Lorsque notre précédent numéro est paru, le régime des soies que nous annoncions être en discussion, venait d’être résolu à la Chambre, et était déjà connu des intéressés.
- Nous devons cependant, pour mémoire, enregistrer ces décisions, la Revue de la Teinture étant un recueil documentaire sur lequel on doit retrouver plus tard la trace des principaux faits intéressant l’histoire de nos industries.
- Dans la séance du 9 courant, l’exemption de tous droits a été votée à mains levées pour les cocons frais et les cocons secs, puis, au scrutin, par 396 voix contre 116 sur les soies grèges étrangères.
- On a mis ensuite, sans débats, un droit de 300 fr. par 100 kilos sur les soies ouvrées ou moulinées. On a exempté les bourres de soie en masse, et on a taxé à 10 fr. par 100 kilos les bourres de soie peignée.
- Les éducateurs de vers à soie auront une petite compensation avec les primes à la sériciculture indigène.
- La suite des discussions douanières n’a intéressé jusqu’à présent que les produits alimentaires.
- * *
- Le temps se remet enfin au beau, et l’on nous dit de Roubaix-Tourcoing que cela va favoriser l’écoulement du stock de toute nature qu’il y a sur place. Toutefois, la fabrique ne semble pas encore avoir reçu de demandes importantes. On compte sur une reprise qui devient bien nécessaire.
- A Fourmies, les commissions pour l’hiver s’exécutent et commencent à se livrer. Quelques affaires ont été proposées pour la saison d’été, mais l’accord est difficile par la disproportion qui existe entre les prix que l’on voudrait payer et ceux de la matière première.
- Le bulletin commercial de mai publié par la Chambre de commerce d’Elbeuf, mentionne que la fabrication a été en pleine activité pendant le mois. Les teintures, les filatures et les tissages ont été grandement occupés. Ce résultat est dû à la consommation plus grande du cardé dans la nouveauté. Les draps de couleurs et d’administration, les che-viots et les draps de dames ont gardé les excellentes positions des mois précédents. Les draps noirs seuls, tout en maintenant leur chiffre, n’ont pas présenté d’augmentation. Il s’est traité en exportation, comme les années précédentes, quelques affaires en nouveauté, principalement pour le Brésil.
- L’irrégularité de la saison a nui beaucoup aussi à la vente des cotonnades à Rouen ; la persistance du froid a surtout été défavorable à l’indienne, et : pour les articles du printemps, c’est une saison à peu près manquée. On commence à échantillonner pour l’hiver.
- Les affaires sont toujours languissantes à Mulhouse, tant en fils qu’en tissus.
- A Lyon, le marché soyeux a conservé son caractère d’incertitude ; cependant le vote de la Chambre, qu’on prévoit bien ne pas être modifié au Sénat, a décidé quelques transactions à terme. La fabrique, qui n’a pas cessé d’avoir un petit courant satisfaisant, consomme plus qu’elle n’achète, et cela ne peut préparer qu’une reprise sérieuse.
- * *
- Les nouveautés si jolies, si fines de coloris et de tissus, sont bien faites, du reste, pour faire apprécier toutes les créations nouvelles. Il se fait en petite faille les plus délicates nuances fleuries de minuscules bouquets de tleurs mélangées qui sont tout-à-fait de saison. Nous avons vu un bleu marine semé de fleurettes nouées par trois. Cette nouveauté va fournir des soies légères peu coûteuses et de vente facile ; il y en a . ainsi dans toutes les teintes.
- Pour robes de ville habillées, il y a aussi des taffetas glacés, des bengalines d’un très bel effet dans les tons gris cendré, mauve rosé, Üphélie et toutes les teintes douces et variées des anémones ; il y a un choix considérable de jolis tissus et de teintes délicates.
- D’après la carte des nuances pour la saison d’hiver prochaine, les verts deviendraient surtout en faveur, et comme toujours les teintes opposées, les complémentaires ou à peu près viendraient offrir un contraste harmonieux; ce sont les orangés qui remplissent ce rôle dans ladite collection. Les nuances sans caractères tranchés, ne visant pas à l’éclat, le fond des toilettes modestes, sont représentées parle genre beige.
- Les teintes de cette carte ne sont pas déterminées arbitrairement ; les auteurs placés à la tête de maisons de commerce de premier ordre, interrogent les tendances de la mode, voient dans quels sens la consommation se prononce, et ne font qu enregistrer les résultats de cette enquête.
- 11 arrive que les mêmes nuances se reproduisent plusieurs fois : cela tient à ce que le public leur maintient sa faveur, et ainsi qu’elles restent de mode.
- Telle est l’autorité de cette carte, qu’il s’en expédie chaque saison plus de six mille rien qu’à l’Etranger.
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- La carte débute toujours par une gamme de six tons d’une même nuance ; c’est la teinte principale de la saison. Cette fois, ce sont des verts dénommés : Cigale, Inséparable, Pivert, Sarcelle, Emeraude, Yersicolore ; ce sont des verts nets, sans prédominence de jaune.
- Des verts plus jaunes sont désignés : Longchamps, Epsom, Capillaire. 11 n’y a pas de verts-bleus. Les bleus eux-mêmes ne sont pas nombreux : le Vieux-bleu et sa dégradation Mésange reparaissent ; le Czar est un bleu franc, on pourrait même dire : Bleu de France.
- Les orangés sont : Paradis, Pomme d’or, Thermidor ; plus rouges : Mage, Crevette, Aspic. 11 n’y a que des jaunes très pâles, comme : Paille, Maïs, et des déblanchis : Ivoire et Crème.
- Les gris et modes, gravitant autour du type beige, sont les : Beige, Castor;
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- et plus jaunes ; Blondiiie, Furet, Vieil or, Dahomey, la gamme se complétant par les marrons : Tabac, Mordoré, Loutre.
- Les gris : Argent, Nickel, Platine sont encore debout, mais avec les nouveaux : Chamois et Malgache intermédiaires à ces gris métalliques et aux beiges.
- 11 nous reste encore des précédentes saisons les violets clairs : Mauve, Perse, et comme héliotropes rabattus : Alizier et Véronique.
- Enfin, les rouges et les roses sont à peu près ceux de la précédente (ou actuelle) saison.
- Les noms, quoique bien imaginés, ne sont pas, à la vérité, fort en usage ; le commerce désigne plutôt les nuances par leurs numéros. Si l’on veut du velours , un ruban et une plume pour une même coiffure, en nuance Néron (sorte de grenat), on demandera aux trois fournisseurs le n° 1243, et sans se concerter chacun livrera la même teinte.
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- Il vient de se fonder à Saint-Etienne une « Chambre syndicale des maîtres teinturiers », qui a son siège rue Faure-Belon, 4. Nous lui adressons nos sincères compliments de bienvenue, car nous voyons avec intérêt ces groupements dans nos professions.
- Signalons aux teinturiers en chiffonnage qu’une décision du ministre de la guerre prescrit aux officiers d’infanterie de changer la teinte de leur vareuse de petite tenue : il la faut maintenant en bleu plus foncé.
- En comptant les actifs et les territoriaux, c’est près de quinze mille vêtements à reteindre : voilà une mine à travailler, et dans les villes de garnison il sera facile de s’entendre avec les maîtres tailleurs de régiment.
- Le teinturier militaire (et toujours civil) deviendra une nouvelle spécialité.
- F. Gouillon.
- NOUVELLE
- THÉORIE DE LA TEINTURE
- de M. le Dr Otto M. Witt
- Par M. Bonna [Moniteur Industriel)
- (Suite.)
- « Qu’on ne pense pas, dit l’auteur, qne je considère des matières colorantes qui ne teignent pas directement certaines fibres comme insolubles dans ces fibres. Je crois, au contraire, que toutes les matières colorantes sont solubles dans les éléments constituants de
- teutes les fibres textiles. C’est même une base nécessaire à ma théorie, que toutes les matières colorantes solubles dans l’eau (je ne parle pas pour le moment de celles qui y sont insolubles) sont solubles aussi dans la fibroïne, la kéraline et la cellulose, éléments des trois fibres principales : la soie, la laine, le coton. Si une matière colorante y était complètement insoluble, il suffirait de laver la fibre, après l’avoir trempée dans la solution, pour l’avoir intacte comme auparavant, ainsi que cela arrive avec de la laine de verre. Or, cela n’arrive pas. Il faut, en tous cas, des lavages répétés pour enlever à la fibre la matière colorante dissoute.
- « Ma théorie n’est pas basée sur la solubilité ou l’insolubilité des matières colorantes dans les fibres textiles, mais sur la différence de solubilité des diverses matières colorantes dans les fibres d’une part, d’autre part dans l’eau Partant de là, je dirai que les matières colorantes substantives pour une fibre sont celles qui sont plus solubles dans la substance de cette fibre que dans l’eau, qui, par suite, sont tirées par cette fibre hors du bain de teinture.
- « En effet, les divers faits de la teinture peuvent se comparer à l’agitation de solutions aqueuses de telle ou telle substance evec de l'éther ou un solvant insoluble dans l’eau.
- « Si l'on agite une solution aqueuse de résorcine avec de l’éther, l’éther n’est pas dissous -, il est réduit en une foule de petits globules. Mais comme la résorcine est beaucoup plus soluble dans l’éther que dans l’eau, elle se transporte de celle-ci dans celui-là; il ne reste plus de résorcine dans l’eau.
- « La même chose se passe si nous introduisons de la soie dans une solution de fuchsine. La division complète est obtenue déjà par la forme de la fibre ; en outre, la substance en est colloïdale etosmotique, c’est-à-dire qu’elle permet au liquide de circuler dans ses espaces intermoléculaires. Aussi la fuchsine est-elle attirée par la fibroïne, qui la dissout bien, hors de l’eau, dans laquelle elle est moins soluble. Mais si nous ajoutons un réactif qui augmente la solubilité de la fuchsine dans l’eau, par exemple de l’alcool, nous atteindrons un point où la solubilité de la matière colorante dans le bain dépasserasa solubilité dans la fibroïne. La fuchsine alors ne sera plus absorbée par la soie, mais au contraire la fuchsine dissoute par la fibre abandonnera celle-ci pour revenir dans le bain.
- a Nous obtenons le même effet si nous diminuons, par un traitement préliminaire de la soie, la solubilité des matières colorantes dans celle-ci. C’est ce qu’on obtient en passant la soie dans du tannin : dans ce cas, nous avons combiné la soie à un corps capable de précipiter la fuchsine par affinité chimique, et cependant la soie tannée ne se teint presque pas en bain de fuchsine, car la puissance de
- dissolution de la matière colorante est presque complètement anéantie. »
- Si l’on admet cette nouvelle théorie de la teinture, on comprend aussitôt le but et la nécessité de toutes les pratiques ou tours de main employés dans la teinture : l’agitation des fibres dans le bain (correspondant à l’agitation avec i’éther), la nécessité d’un certain rapport entre la quantité de la fibre et celle du bain de teinture, etc.
- Si l’on agite une solution aqueuse de résorcine avec du benzol, la résorcine reste dans l’eau et ne passe pas dans le benzol. Ce n’est pas que la résorcine soit insoluble dans le benzol, mais c’est qu’elle y est moins soluble que dans l’eau — c’est l’analogue de ce qui se passe quand on trempe du coton dans une solution de fuchsine. De même qu'il y a très peu de résorcine qui passe dans le benzol, il n’y a que peu de fuchsine qui se fixe sur le coton.
- Comment expliquerons-nous que certains bains de matières colorantes ne puissent pas être épuisés ? N’est-ce pas une analogie avec l’agitation de la solution de résorcine?
- St nous ajoutons une solution aqueuse de résorcine avec de l’alcool amylique, celui-ci s’empare d’une partie de la résorcine, mais la réaction s’arrête longtemps avant que toute la résorcine ait passé dans l’alcool amylique. Si nous décantons la couche supérieure et que nous ajoutions de nouveau l’alcool amylique, la résorcine se partagera de nouveau entre les deux solvants, et on pourra répéter cela mainte fois sans réussir à enlever toute la résorcine à l’eau. La raison en est que l’eau et l’alcool amylique ont à peu près le même pouvoir dissolvant pour la résorcine et l’on atteint promptement le point où il y a autant de molécules de résorcine qui quittent l’eau pour passer dans l’alcool, qu’il y en a qui quittent l’alcool pour passer dans l'eau. Nous admettons que c’est le point final de la réaction, parce que rien ne nous montre qu’elle continue. L’analogie de ce’lait est frappante avec celui de teinture dans laquelle on ne peut jamais épuiser le bain.
- (4 suivre.)
- BLANCHIMENT DES FILS, TOILES ET LAINES
- PAR LES SULFURES ALCALINS
- Il y a fort longtemps déjà, nous avions signalé un procédé de blanchiment alors nouveau, basé sur l’emploi des polysulfures comme agents détergents et même décolorants.
- Ce procédé avait été indiqué par M. Moer-mann-Laubuhr, de Gand ; nous n’y avions accordé qu’un médiocre intérêt, et nous le croyions abandonné, lorsque récemment un blanchisseur de Belgique nous exposant sa méthode en vue d’en corriger un défaut, nous donnait l’emploi des polysulfures comme d’une
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- pratique usuelle, et sans lui attacher le caractère d’une particularité.
- Nous en conclûmes donc que cette méthode s’était implantée dans le voisinage de son auteur, qui l’avait fait breveter en Belgique, son pays.
- Et s’il en est ainsi, c’est qu’elle possède des avantiges pratiques, et il peut être alors intéressant de la faire connaître là où elle n’a pas pénétré.
- Signalons d’abord qu’elle n’est plus réservée par des brevets.
- L’auteur destinait son procédé au décreu-sage et au blanchiment à froid et à chaud des matières végétales et animales, mais ne l’avait appliqué en réalité qu’aux toiles et fils de lin et de chanvre.
- Marche du procédé
- Il est basé sur l’emploi d’un polysulfure alcalin : de préférence celui de sodium, comme étant le moins coûteux. On le prépare comme il sera dit plus loin.
- Les fibres textiles brutes, filées ou tissées sont d’abord imbibées plusieurs heures à chaud ou à froid dans un polysulfure plus ou moins dilué, ensuite rincées • après quoi on les met dans une dissolution acide, qui achève instantanément la décomposition du polysulfure et de l’hyposulfure, et dégage du soufre à l’état naissant et aussi de l’acide sulfureux.
- La réaction a lieu très bien et rapidement à froid, mais mieux encore à chaud, et sans action nuisible pour les fibres.
- Il se produit toujours un peu d’acide sulfhy-drique, mais son odeur empestante disparaît après qu’on a passé le fil dans le bain de rinçage ammoniacal.
- Ceci est le sommaire de la méthode ; voici maintenant l’ordre des opérations qu’il convient de suivre :
- 1° Immerger le fil ou la filasse pendant quatre à six heures et même une nuit, dans un bain de polysulfure de sodium à 6 degrés Baumé ; l’immersion doit être bien complète, et favorisée par le déplacement des fils.
- Il se produit déjà un dépôt de soufre qui commence l’action désincrustante.
- 2° Retirer les matières de ce premier bain, au-dessus duquel on les laisse d’abord égoutter un peu.
- Le bain sulfureux doit être conservé et simplement renforcé à chaque nouvelle passe.
- Après ce premier bain, on passe les textiles dans le second, qui est de l’eau pure, pour les y rincer, et bien débarrasser les filaments de l’excédent de polysulfure non adhérent et superflu.
- 3° De là on porte les fils ou tissus dans le bain acide, qui est formé d’acide sulfurique ou chlorhydrique, l’un ou l’autre à un quart de
- L’effet est immédiat, cependant il convient de prolcngeri’immersion une couple d’heures, et pendant ce temps faire barbotter le mieux possible les fils dans le bain acide, afin que tout le sulfure soit entièrement décomposé ; sinon il deviendrait plus tard colorant.
- 4° Cela fait, on passe le fil dans un quatrième brin pour le rincer et enlever toute trace du soufre précipité ; il est convenable de mettre également dans ce bain un peu d’acide sulfurique on chlorhydrique à 1/4 de degré afin d’achever la décomposition du sulfure qui pourrait rester, et pour détruire le peu d’hydrogène sulfuré qui s’est formé, ajouter également dans ce bain de rinçage, un peu de sel ammoniac.
- Le sel ammoniac dissout également les sels minéraux colorants qui parfois colorent accidentellement le fil, et provenant des acides et sels impurs du commerce.
- 5° Laisser égoutter et rincer à l’eau pure.
- 6» Bain d’hypochlorite décolorant composé d’eau et de chlorure de chaux à 1 degré 1/2 ou 2 degrés Baumé. Au bout de trois ou quatre heures, on aura un fil déjà très blanc et beau.
- S’il ne l’est pas suffisamment, il faut le remettre après égouttage dans le bain n° 4, qui décomposerait du chlorure de soufre qui a pu se former dans le bain d’hypochlorite, et autres sels colorants sur lesquels le chlore n’a [ pas d’action.
- Si cela ne suffit pas encore, rincer dans de l’eau pure et donner un nouveau chlorage.
- Tel est l’ensemble de ce procédé, mais par la suite, l’auteur a remarqué qu’il présentait une difficulté : celle de pouvoir rincer assez exactement pour qu’il ne reste aucune trace de soufre dans le fil au moment du chlorage, ce qui donne lieu alors à une production de chlorure de soufre.
- Pour y obvier, il a conseillé de déterger d’abord les fils par les sulfures, comme il a été dit, puis après le bain acide (n° 3), de faire bouillir les fils dans une légère dissolution de soude caustique; il se forme un nouveau sulfure soluble, très faible et dilué,qu’un simple rinçage enlève complètement.
- Il résulte de ce mode opératoire ainsi modifié, que pour obtenir un fil blanchi à fond, disait M. Moermann-Laubuhr, un « blanc de neige », au lieu d’être dans l’obligation de donner quatre lessives et quatre chlorages, en tout huit opérations, suivies d’un nombre égal de rinçages, il suffit de :
- 1° Passer au sulfure,
- 2° Passer à l’acide,
- 3° Rincer,
- 4° Bouillir en faible lessive,
- 5° Rincer,
- 6° Ghlorer,
- 7° Rincer.
- Soit sept opérations au lieu de seize.
- Pour blanchir les toiles, on fait les cuves rondes et larges : un peu plus profondes que la largeur des toiles ; on attache celles-ci par cercles concentriques distants, sur un appareil semblable à celui dont on se sert pour teindre en cuves d’indigo.
- Il paraît inutile de dire que la toile doit rester plus longtemps dans les bains que les fils, attendu que les fibres de la toile sont plus serrées et par suite moins perméables que celles de la filasse libre ou des fils.
- Pour le blanchiment des laines, il faut deux bains alternatifs, soit le premier de polysulfure et d’acide, suivi après rinçage d’un bain de bisulfite alcalin décomposé à son tour par un bain d’acide sulfurique faible à 1/4 de degré, puis un dernier rinçage.
- (.4 continuer.)
- CYLINDRE D’APPRÊT
- De M. A. Hutteau
- Parmi les cylindres à feutre sans fin, à l’usage des Teinturiers-dégraisseurs, et dont M. Gué-dron a fait une étude comparative, en traitant de l’installation des ateliers (1), il convient de ranger le modèle très simple et très pratique de M. Hutteau, constructeur d’appareils pour teinturiers, à Orléans.
- Cette machine, représentée par la fig. ci-jointe et établie sans inutilités coûteuses, contient néanmoins tous les organes nécessaires à sa destination.
- Le principal est le cylindre proprement dit, ou tambour ; il est en cuivre rouge poli, élamé ou non, au gré des acheteurs, avec fonds en fonte douce faisant joints métalliques; il est timbré à deux kilos, ce qui permet de travailler hardiment à 3 atmosphères.
- Six rouleaux en laiton assurent la marche du feutre, et des vis de tension à manettes-volants en règlent la pression.
- Le bâti en bois, solide sans lourdeur, réalise une petite économie de construction, mais il porte des coussinets en bronze, ce qui est l’important au point de vue de la régularité du fonctionnement.
- Nous y avons remarqué l’excellent mode d’embarrage à l’entrée des étoffes, que nous avons décrit avec la machine Laffitte, et que nous avons retrouvé dans les cylindres de M. Dehaître.
- (1) Année 1888, pages 166, 173, 182.
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- Cylindre d'apprêt
- Des barres sont mobiles dans une glissière au devant du cylindre, et Papprêteur en s’appuyant contre ces barres entre lesquelles l’étoffe est passée, retient plus ou moins ce tissu qui se trouve ainsi étiré au moment où il va s’engager entre le cylindre et le feutre.
- Destiné à l’apprêt humide, et les dimensions du cylindre étant en conséquence, il n'a pas été nécessaire d’y adjoindre un vaporisateur.
- Ces dimensions du cylindre sont :
- N° 1. Long. 1 m. 50. Diamètre 4 m.
- N° 2. — 1 m. 50. — 0 m. 80.
- N° 3. 1 m. 40. — 0 m. 80.
- Notre dessin indique le mouvement par ma-
- PROCÉDES DIVERS
- de M. Hutteau.
- nivelle, mais les machines n° 2 et 3 se construisent aussi à pédale.
- Cette simplicité relative de construction, n’exclut ni la solidité ni le bon fonctionnement car tous les organes travailleurs sont en mêmes matières et d’un travail aussi fini que dans les appareils plus luxueux, et elle permet de livrer une machine complète, avec cylindre de lm40, au prix peu ordinaire de 1200 fr.
- C’est donc un type intéressant à signaler, et qui sera la ressource de toute personne voulant avoir une bonne machine d’apprêt, dont elle ne tient pas à faire étalage, préférant économiser quelques centaines de francs sur son acquisition.
- Noirs-Diamine diazolés et développés
- Nous donnons la suite des teintes azoïques modifiées sur la fibre même, d’après les indications de la c Manufacture lyonnaise de matières colorantes » : méthode qui a été détaillée dans notre numéro du 10 mai (p. 66).
- Dans notre précédent numéro figuraient des échantillons de bleu et de marron diamine avant et après diazotage et développement -, nous continuons ci-dessous par deux marques de noirs diamine, provenant comme le bleu et le marron, des produits de la « Manufacture lyonnaise Ces teintes sont pour coton.
- Nous rappelons enfin que nous avons établi les caractères spéciaux de ces marques de noirs et leur mode général d’application dans netre numéro du 25 février, année courante (p. 29).
- Noir-Diaminc B O
- Teinture comme ci-dessus (de là même partie) ;
- Diazotage.
- Développement au 6 naphtol.
- Noir-Diamine R O.
- Teinture en {Mr-Diamine R O, à 5 0/0.
- ire en noir dia:
- B O.
- MêfPP^art^e de teinture que ci-dessus.
- Diazotege.
- Développement au phenylènediamine.
- Ces divers échantillons permettront des essais comparatifs. Pour nous, nous avons mis en observation à l’air lumineux, ces différentes teintes avant et après diazotage et déve-
- loppement, mais le temps n’est pas encore suffisant pour en tirer des conclusions.
- Nous compléterons cette expérience par des essais au savon, aux acides, et au chlore faible.
- Nos lecteurs ont pu remarquer que le brun développé à la chrysoïdine, dégorgeait sur le papier, mais cela peut tenir à des lavages insuffisants.
- Indophénine B.
- Ce nouveau produit présenté par la a Far-benfabriken » est en pâle et destiné à donner aux toiles et fils de lin, une nuance bleue imitant l’indigo de cuve, en teinte corsée, et pa-raissant jouir d’une bonne solidité.
- Il n'a pas de rapports apparents avec l’indophénol (s’appliquant par réduction à la cuve), malgré la quasi similitude de nom, et semble plutôt se rapprocher de la cineréine décrite dans notre n° du 2o novembre 1890 (p. 160).
- L’indophénine ti int le lin et le chanvre sans mordant en bain bouillant, mais sans donner une grande intensité de ton.
- Pour une nuance vive et nourrie, il faut :
- 4° Engaller avec 20 0/0 de sumac ou 3 0/0 de tannin.
- 2° Mordancer avec 20 0/0 de sulfate d’alumine.
- 3° Teindre au bouillon sur 20 0/0 d’indo-phénine (en pâte).
- Sur pied de cachou de Laval, on arrive aux mêmes résultats, et avec plus de simplicité et même, d’économie. Ce cachou de Laval est une excellente base pour les couleurs sur fils et sur coton nécessitant l’emploi d’un fixateur; et il n’est pas nécessaire que ce fonds soit intense (5 0/0 donne un bon fonds) -, enfin il concourt à la solidité de la teinte.
- noir d’anthracite B
- Ce produit, de la « Manufacture lyonnaise » donne sur laine des gris, des bleus foncés, des noirs bleus, d’après la proportion de couleurs employées.
- Cette nouvelle couleur a la propriété curieuse de pouvoir être appliquée en bain neutre, en bain acide, ou après mordançage au chrome.
- La teinture en bain acide se fait avec 10 pour 100 de sulfate de soude et 5 pour 100 d’acide sulfurique.
- La teiuture en bain neutre se fait avec 10 pour 100 de sel de Glauber et un peu d’acide acétique.
- La teinture sur mordant de chrome se fait comme pour les couleurs d’alizarine.
- La soie se teint en bain acidulé à l’acide tartrique.
- En impression sur laine et sur soie, on peut obtenir des tons gris avec la recette suivante :
- Noir d’anthracite......... 50 gr.
- Eau....................... 1 litre.
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- Dissoudre, ajouter à l’ébullition :
- Gomme.................... 100 gr.
- Dextrine................ 4500 gr.
- Oxalate d’ammoniaque.. 50 gr.
- Et après refroidissement :
- Acide acétique........... 400 gr.
- Dans cette formule qui nous est communiquée, la proportion d’épaississants est évidemment trop forte.
- Bronze sur lainages
- Pour une pièce d’environ 10 kil., ou môme poids de filés :
- Bouillon d’une heure avec :
- Bichromate de potasse...... 150 gr.
- Acide sulfurique............... 100 gr.
- Sulfate de cuivre................ 75 gr.
- Lever, éventer et laver.
- Passer au bain de cachou (1 kil.) à tiède, laisser séjourner 2 heures et chromater avec 250 grammes de bi-chrômate de potasse ; lever et bien rincer.
- Entrer ensuite à froid dans un bain contenant la décoction de 2 kil. de bois jaune, porter progressivement au bouillon, laisser séjourner une heure.
- Les laines ont alors une couleur nourrie ; pour la virer au Bronze, on opère comme suit :
- • Dans un bain tiède mettre la dissolution de :
- Fuscbine.................... 10 gr.
- Marron d'aniline............ 5 gr.
- Agiier le bain, entrer, et en agitant toujours, élever la température à 80° C. Lever et rincer.
- Teinture a la nouvelle ordonnance des vareuses d'officiers.
- Il vient d’être prescrit par le Ministre de la guerre, que la vareuse bleue-gris que portent les officiers d’infanterie en tenue du matin, serait désormais en noir bleuté, couleur du dolman.
- Ditm:
- 11 y aura certainement beaucoup de ces vêtements à retrindre à la nouvelle ordonnance, et voici le moyen qu’on pourrait suivre pour ce travail.
- Le drap ayant un fond solide de bleu de cuve, il n’y a qu’à le remonter au noir-bleu par le campêche en ajoutant un peu d’orseille pour donner de la fraîcheur à la teinte, et vio-leter légèrement le bleu.
- Le vêtement, dégarni de ses boutons, galons, etc. est entré dans le bain :
- Extra t de campêche....... 50 gr.
- Orseille.................. 20 gr.
- Entrer à chaleur modérée, pousser au grand bouillon, en menant rapidement ; continuer le bouillon une demi-heure.
- Lever, rafraîchir le bain, et y ajouter :
- Sulfate de cuivre........... 30 gr.
- Sulfate de fer.............. 10 gr.
- Abattre, revenir vivement au bouillon,, que l’on soutient 25 à 30 minutes.
- Rineer et javeler faiblement.
- Il faut nuter que cette uinte n’est pas un noir, mais un bleu violete très foncé : éviter donc de la faire trop noire.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinluricr-Dcgralsseur
- TRAVAIL DU FEUTRE
- Le feutre, en général, se teint par les mêmes procédés que la laine; mais pour les chapeaux, il faut distinguer les feutres de laine, c’est-à-dire les qualités communes, < t les feutres de poils ou chapeaux fins, qui prennent moins facilement la teinture ; enfin les qualités intermédiaires formées de laine et de poils, encore plus ingrats, car les deux matières tirent inégalement.
- Les autres objets en feutre sont exclusivement en laine.
- Au point de vue de la fabrication, les chapeaux de feutre sont sous deux états : les mous, qui ont un apprêt sans gomme (ou à peine pour les qualités en laine) et les impers, qui sont fortement soutenus par un vernis résineux, et qui constituent les chapeaux raides dits ; melons.
- Le teimurier-dëgraisseur ne peut guère s’occuper de ces derniers, dont le travail exige un assortiment coûteux de formes en bois, de plusieurs modèles et chacun en diverses pointures. Il y a encore à faire le lien, à donner l’imper, à poncer, etc., tous travaux qui sortent de son métier.
- Ce sont donc seulement des chapeaux mous qu’il aura à nettoyer et à teindre, et seulement en noir, et en deux ou trois nuances foncées.
- Nettoyage
- Les chapeaux et autres objets en feutre étant dégarnis de tous leurs accessoires, sont mis à tremper dans du savon chaud ; on les entre dans le bain presque bouillant, et on les laisse jusqu’à ce que la température soit tombée au bain tiede.
- Les feutres sont alors frottés au fouloir dans des bains de carbonate et de savon chaud ; ensuite de carbonate seul léger, et enfin rincés.
- 11 faut évidemment quelques précautions dans cette manœuvre au fouloir ; cela ne se manie pas comme du chiffon, mais il est nécessaire cependant d’agir assez énergiquement pour extraire la graisse et la crasse qui ont pénétré dans toute l’épaisseur du feutre.
- C’est surtout au lien qu’ils sont le plus gras. Le lien est la cassure qui sépare la calotte des bords.
- Teinture
- Il ne faut guère recevoir que des noirs pour feutre ; ou encore des loutres -, j’ajouterai un
- bleu foncé qu’on pourra faire sur fouds gris clairs.
- Noirs sur feutre
- Au chrome. — Nous emploierons un noir au chrome qui monte bien sur toutes matières : laine et poils, ainsi que sur fonds couleurs.
- Pour cinq ou six chapeaux ou autres objets
- équivalents :
- Extrait de campêche........ 50 gr.
- Extrait de bois jaune...... 45 —
- Sumac........................ 50 —
- Eau........................ 30 lit.
- Bouillon d’une demi-heure, lever, ajouter dans le même bain :
- Verdet (vert-de-gris)...... 10 gr.
- et une cuillerée de glycérine ou de mélasse pour éviter trop de feutrage.
- Bouillir encore deux heures dans ce bain, rincer, et virer au noir avec :
- Bi-chromate.............. 30 gr.
- Eau chaude............... 20 lit.
- Entrer les chapeaux dans le bain chaud, et pousser au bouillon en une demi-heure.
- Le noir étant développé, rincer et sécher.
- Il arrive souvent que ce noir est cuivré : pour le décuivrer, on pique en acide sulfurique léger, et on rince.
- Au naphtol. — Le noir de naphtol, par les procédés ordinaires, donne de très bons résultats sur feutres de laine -, il les pénètre bien, et leur laisse leur souplesse, mais il tire plus difficilement sur chappaux de poils. Un teinturier spécial de chapellerie m’a communiqué le procédé suivant qu’il emploie et dont
- il est satisfait.
- Pour cinq ou six chapeaux :
- Noir-naphtol B................. 50 gr.
- Sulfate de fer................. 40 —
- Sulfate de cuivre.............. 20 —
- Acide oxalique................. 20 —
- Eau............................ 30 lit.
- Dissoudre le noir à part des autres matières, mélanger le tout dans le bain ; entrer les feutres. porter au bouillon, qu’on maintient une heure et demie à deux heures.
- Lever, laisser égoutter les chapeaux, et les rincer.
- Loutre ou marron foncé
- Pour un chapeau :
- Bi-chromate.................. 10 gr.
- Sulfate de fer............... 10 —
- Sulfate de cuivre............. 5 —
- Eau................... 10 à 15 lit.
- Bouillon d’une demi - heure, lever, faire égoutter.
- Bouillir encore une demi-hpure sur le même mordant, brasser les chapeaux dans de l’eau froide jusqu’à ce qu’ils soient bien propres, et
- teindre avec :
- Extrait de campêche...... 15 gr.
- Cachou..................... 15 —
- Fustet.................... 15 —
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- Terra (curcuma).......... 5 —
- Alun..................... 10 —
- Passer ce bain au tamis pour qu’il soit très clair.
- Teindre au bouillon en une demi-heure, et rincer.
- Ce procédé convient pour toute espèce de feutre, et peut couvrir tous fonds clairs.
- Gros bleu
- Pour un chapeau :
- Bouillon d’une demi-heure avec :
- Orseille................... 25 gr.
- Alun....................... 10 —
- Rincer les chapeaux, qui doivent être d’un rouge vif.
- Teindre avec :
- Extrait de campêche........ 20 gr.
- Carmin d’indigo.............. 10 —
- Sulfate de fer............... 10 —
- Sulfate de cuivre............. 5 —
- Bouillir une demi-heure, et rincer.
- On peut aviver ensuite au bleu d'aniline.
- Monte sur tous feutres et sur fonds bleus ou gris clairs.
- Apprêt des Feutres mous
- Après teinture, les chapeaux et autres objets en feutre sont brassés dans de l’eau froide et rincés à fond.
- La gomme qui leur convient doit être souple et grasse : ce que l’on a trouvé de mieux est une décoction de farine de lin.
- On fait bouillir 60 grammes de cette farine dans 5 litres d’eau pendant 10 à 15 minutes ; on passe au tamis fin, et dans le liquide, on plonge les feutres presque secs, c’est-à-dire essorés.
- Une fois imprégnés de cet apprêt, on les secoue pour chasser l’excès, on les brosse en donnant un même sens au duvet, comme lorsqu’on bichonne un chapeau de soie, et on les laisse sécher, après les avoir ballonnés : c’est-à-dire la calotte bien ouverte, et les bords bien à plat.
- CHAPEAUX DE PAILLE
- Les chapeaux en paille exigent, comme les feutres impers, des formes en bois pour leur travail, et ce matériel ne se trouve pas chez les teinturiers-dégraisseurs.
- Voici néanmoins quelques indications :
- Blanchiment
- Enlever la coiffe et tous accessoires du chapeau.
- Si celui-ci est piqué par l’humidité, le faire tremper deux ou trois heures dans une légère dissolution d’acide oxalique (5 gr. par litre), et rincer.
- Dans tous les cas (qu’on ait fait ou non usage d’acide oxalique), brosser les pailles au savon noir chaud, ou bien avec une dissolution de carbonate et de savon ordinaire, comme celle serrant aux foulages des laines.
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Rincer.
- La paille devient très jaune sous l’action de ces alcalis. Pour la ramener au blanc, la faire tremper dix minutes dans de l’acide oxalique comme ci-dessus.
- Achever le blanchiment au soufroir.
- Les pailles qui doivent garder un reflet jaune sont ensuite nuancées à l’acide picrique.
- Celles qui, comme les latanier, restent en teintes écrues, ne passent pas au soufroir.
- Teinture
- Nous ferons deux teintes seulement : le noir et le marron ; mais les pailles se teignent bien aux couleurs d’aniline, après avoir été sumaquées et émétiquées comme le coton.
- Pour toute teinture, il faut d’abord tremper les pailles douze heures dans de l’eau, pour les amollir.
- Noir sur paille
- Immerger six à huit heures ou davantage, dens le bain de rouille pour soie, à 7 ou 8 degrés ; rincer à fond.
- Teindre ensuite dans un bain de campêche avec bois jaune, tourné par un petit morceau de sulfate de cuivre.
- La teinture se fait au bain frémissant ou au petit bouillon, et demande une heure à une heure et demie.
- Ce genre de noir est si connu qu’il n’est pas utile d’insister.
- Marron
- Rouiller comme pour les noirs.
- Teindre avec orseille, bois jaune, et ajouter, si l’on veut foncer, une petite quantité d’extrait de campêche.
- Rincer.
- Autres couleurs
- Voir ce qui est dit plus haut, à propos des anilines.
- Apprêt
- Les pailles restant en blanc sont secouées pour les essorer, et imprégnées à l’éponge ou à la brosse d’une gomme légère de gélatine, ou toute autre en usage pour les soieries.
- On les secoue encore pour faire tomber l’excès d’apprêt, et on égalise celui-ci avec la brosse également secouée. On laisse sécher sur formes si on en possède, et avant sèche complète on repasse au fer, en interposant un papier ou un linge blanc.
- Après teinture, les pailles étant sèches, on les frotte avec une brosse un peu dure, qui donne du brillant.
- Mais le plus souvent on applique un vernis par dessus ces teintures. On se sert du vernis à l’alcool ou vernis au pinceau, qui toutefois est un peu épais, tel qu’il se trouve dans le commerce : on l’allonge donc de moitié d’alcool : c’est-à-dire deux petits verres de vernis et un petit verre d’alcool.
- On applique le mélange au pinceau, et on laisse sécher.
- Il ne faut pas brosser une fois verni.
- Maurice GUÉDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE^"
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie
- Séance du iS mai 1801
- Le secrétaire annonce que M. Mafîit a fait à son travail sur les bois de teinture les modifications qu’on lui avait demandées. Il propose, en conséquence, de demander à la Société industrielle de voter l’impression de ce mémoire et de décerner à l’auteur une médaille d’argent. — Le comité adopte ces conclusions.
- M. Slricker, empêché d’assister à la séance, envoie la lettre suivante :
- « Pfaslatt, le 13 mai 1891.
- « Messieurs,
- « Je vous ai rendu compte, à la dernière séance du Comité de chimie, de l’examen d’un kaolin présenté au concours pour le prix XXXVI, sous la devise : « Pas de prix sans effort ». L'échantillon envoyé était un kaolin pur, exempt de sable et de particules pouvant rayer les rouleaux et répondait donc aux conditions du prix.
- « Avant de vous prononcer en faveur du prix, vous m’avez chargé de répéter les essais sur une quantité plus forte de produit, que je me suis procuré et que j’ai trouvé, sous tous les rapports, conforme à l’échantillon envoyé pour le concours.
- « Il y aurait donc lieu d’accorder une distinction, en ne tenant pas compte du prix de revient, qui dépasse de beaucoup celui du kaolin ordinaire. Les 100 kilos coûtent, en effet, 50 fr., tandis que le kaolin ordinaire ne revient guère qu’à 6 fr.
- » Th. Stricker. »
- Le Comité est d’avis qu’un prix doit être accordé à l’auteur de la demande en question, s’il est bien démontré que son kaolin est un produit commercial courant.
- M. Ncelting présente, de la part de M. Albert Baur, un mémoire étendu sur le musc artificiel. — Le Comité demande l’impression de ce mémoire, suivi de quelques observations de M. Nœlting.
- M . Nœltir.g présente ensuite les résultats de quelques expériences faites en commun avec M. F. Osvrald.
- Par nitration de l’acide acétanthranilique, soit avec l'acide nitrique seul, soit en solution dans lx à 5 parties d’acide sulfurique, on obtient, après désacétylisation, l’acide nitroami-dobenzoïque.
- Le représentant de la plus simple de la classe des auraœines a été préparé par l’action du
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- chlorure d’ammonium en présence de chlorure de zinc sur la diamidobenzophénone.
- Par 1 aniline, on obtient la phénylauramine correspondante, qui est un isomère de la pa-rarosaniline. La première est un colorant jaune, la seconde teint en orange.
- Avec la triméthylbenzophénone, on a obtenu la triméthylauramine qui se rapproche beaucoup de l’auramine ordinaire.
- Par l’action du nitrite en solution acide sur cette dernière, on obtient un composé bleu, dont la constitution n’a pas encore été déterminée avec certitude, et qui, sous l’influence des acides à chaud, fournit delà triméthyldia-midobenzophénone identique avec celle que MM. Herzberg et Polonowsky ont obtenu autrefois en traitant la tétraméthyldiamidoben-zophénone par l’acide nitreux.
- M. Nœlting lit ensuite au Comité une lettre de M. G. Schultz, relativement à la priorité de la découverte de la nitroalizarine.
- M. Tubbe signale un passage du Neus en-glisches Farbebuch, de Baukraft, publié en traduction allemande à Nuremberg en 1817, dans lequel se trouve, à la page 112 du volume I, relatée l’observation que l’acide niirique concentré convertit le rouge turc en un orangé magnifique, résistant au savon.
- LA FABRICATION ET LE COMMERCE
- DES CHALES
- (Extrait de The Textile Manufacturer)
- Par suite du caprice de la mode, les châles sont beaucoup moins portés dans ce pays qu’au temps jadis ; mais dans beaucoup d’É-tats étrangers, ils sont encore populaires.
- Les châles sont faits en toutes sortes de textiles : coton, soie, laine, alpaga, mohair ou poil de chèvre ; et quelquefois ils sont imprimés, brodés ou tissés au métier. Les plus beaux et les plus chers viennent des Indes ; ils sont connus sous le nom de cachemires, d’après le point central de la fabrication.
- En France, il se fait de très bonnes imitations, mais légèrement inférieures aux vrais cachemires. Paris, Lyon et Nîmes sont les principales localités pour la fabrication française. En Grande-Bretagne, ce sont Glasgow, Paisley et Norwich, aussi bien que Tillicous-try. — N.-B. La fabrication a commencé à Norwich vers 1784, et à Paisley et Glasgow en 1805.
- Les châles des Indes furent introduits en France par le premier Bonaparte, à son retour d’Egypte.
- U se fabrique des châles à Bilbao, en Portugal, des châles carrés à Tunis, des châles de coton appelés chemilles en Autriche, et des châles tartans en Ecosse.
- Nous faisons de grandes alfaires en « châles couvertures » de laine carrés, à l’usage des femmes, tant à l’intérieur qu’à l’étranger. Nous ex exportons plus d’un million annuellement, d’une valeur de liv. st. 220,000, surtout aux Indes et en Amérique.
- Dans son rapport sur les « Châles » exposés
- à ^ondres en 1862, M. Lavanchy constate que plus de vingt fabricants s’occupaient alors de ce genre de tissage dans le Royaume-Uni, et il fait les remarques suivantes :
- « L’industrie du châle donne un travail considérable à beaucoup de classes. Les plus grands perfectionnements dans les jacquards sont dus aux fabricants de châles.
- « La production d’un châle exige un travail très varié, chaque changement progressif nécessitant différentes opérations. Le tissage du châle le moins cher demande environ une « demi-journée », tandis qu’un produit de première classe, un châle carré, occupera un habile tisserand quatre semaines, et un châle long deux fois ce temps. La fabrication est très compliquée d’un bout à Pautre.
- « Les tartans, les châles, les plaids et les couvertures ou pardessus se portent encore en Ecosse. »
- En France, les châles cachemires ont commencé, parait-il, à être à la mode au début de ce siècle. Larousse dit à ce sujet : « Ce beau, soyeux tissu de laine, ouvragé de fleurs de fantaisie, remarquable par les teintes de ses couleurs, ses dessins singuliers, ces palmes étranges drapées dans des ombres de grandes variétés, ces bordures formées de lignes tortueuses se croisant dans des combinaisons sans fin, tout se réunit pour inspirer, à la seule vue d’un châle, le désir de le posséder.
- « La mode l’adopta, le protégea; il devint bientôt l'objet indispensable d’une élégante garde-robe pour toutes les personnes qui avaient les moyens d’acheter, et d’aspirer ainsi à passer pour bien habillées. Malheur aux maris à qui des ressources bornées ne permettaient pas de faire présent d’un châle à leurs femmes ! Doublement malheur aux dames dont les maris étaient trop pauvres ou trop avares pour accorder à leurs femmes la satisfaction de leurs désirs ! »
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Schnauder et Schiægel. — 210600, 5 janvier 1891. — Système de fabrication des étoffes ajourées.
- Bellerstein. — 210685, 9 janvier 1891. — Perfectionnements apportés aux appareils à carboniser.
- Walton. — 2H6Ü2, 9 janvier 1891. — Perfectionnements dans les procédés employés pour sécher les toiles cirées pour le plancher et autres articles analogues.
- Thies et Cleff. — 210711, 12 janvier 1891.
- — Perfectionnement apporté au procédé de teinture ou d’impression en noir d’aniline.
- Lyon. — 210728, 13 janvier 1891. — Procédé de blanchiment instantané des lainages.
- Gessnf.r jeune. — 210771, 14 janvier 1891.
- - Disposition pour le guidage automatique des tissus à lisières.
- Marchetti et Crossley. — 210813, 15 jan-
- vier 1891. — Perfectionnements dans les machines à imprimer.
- Pirod. — 210880, 20 janvier 1891. — Système de pinces continues pour rames.
- Haworth. — 210888, 20 janvier 1891. — Perfectionnements aux mach’nes ou appareils à laver et à nettoyer les tissus.
- Compagnie Parisienne de couleurs d’ani-line. — 210948, 22 janvier 1891. — Procédé de teinture et d’impression sur laines, conjointement avec des mordants métalliques de matières colorantes azoconjuguées qui dérivent d’acides dioxynaptaline-sulfoniques.
- Young et Crippin. — 210970, 23 janvier 1891. — Perfectionnements dans les machines pour teindre et blanchir le coton, la laine, la soie et autres matières fibreuses, écrues et manufacturées, ou partiellement manufacturées.
- Cox. — 21097H, 24 janvier 1891. — Procédé et mécanisme pour écartir la dentelle, la gaze et autres tissus analogues.
- Bredin et Société Meurer, Lamellet et Barral. — 211008, 29 janvier 1891. — Application de l’impression (applications, rongeants, enlevages, etc., blancs ou toutes couleurs) aux tissus teints en fils ou en pièces et chargés, en cet état, à n’importe quelle proportion.
- Lecamus et Astruc. — 211063, 29 janvier 1891. — Perfectionnements aux laineuses.
- G. Delescluse et Cie. — 211065, 29 janvier 1891. — Procédé ae blanchiment des fils de lin, de chanvre, jute, ramie, coton et autres matières textiles végétales.
- Robin et Dehaitre. — 211193,5 février 1891. Procédé pour l’utilisation de la chaleur perdue dans les séchoirs au chauffage de l’eau, et les appareils qui en résultent.
- Kirk et Lée. — 211196, 5 février 1891. — Perfectionnements aux machines servant à finir les tissus de laine et autre.
- L. Wallays et L. Nisse.— 211196,5 février 1891. — Perfectionnements apportés à l’impression des tissus.
- Dehaitre. — 211266, 9 février 1891. — Machine à battre ou secouer les écheveaux de coton, de lin, etc.
- Certificats d’addition.
- Chàudet. — 200061, 3 janvier 1891. — Brevet du 7 août 1889, pour de nouveaux procédés d’application directe de l’aniline et de ses homologues à la teinture des matières textiles animales et végétales, permetlant d’obtenir des couleurs grands teints usuelles.
- Marchand. — 203394, 6 janvier 1891. — Brevet du 29 janvier 1870, pour une nouvelle méthode de blanchiment des fils ou tissus d’origipe végétale ou animale.
- Guérin. — 205556, 31 janvier 1891. — Brevet du 8 mai 1890, pour appareil à double mouvement pour dégraisser, laver, teindre, blanchir, ou sécher toutes matières textiles, animales ou végétales, sous quelque nature qu’elles se présentent.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- ]je délai «le prévenance dans les congés d’ouvriers. — Voici le fait judiciaire se rapportant à ce sujet, que nous avons commenté dans notre précédente Chronique.
- La maisonWibaux-Florin.de Roubaix, qui possède à Waz cnmes-Lille une filature de laine et un tissage, a fait afficher dans chacune des salles de son établissement un règlement portant entre autres clauses que « tout ouvrier pourra quitter la maison sans observer aucun délai de prévenance et que le patron se réserve le même droit. »
- M. Wibaux congédia pour absence un ouvrier nommé Paret, qui appela son patron devant le conseil des prud’hommes de Lille et lui demanda, comme dommages-intérêts, une somme de 40 fr., représentant le salaire d’une quinzaine.
- M. Wibaux, invoquant son règlement, refusa de donner satisfaction à son ouvrier, déclarant que le texte de ce règlement figure sur un registre spécial, que chaque ouvrier entrant à l’usine appose sa signature et que, s’il ne sait pas écrire, deux camarades inscrivent leurs noms pour lui.
- L’ouvrier Paret s’appuyait sur la loi de novembre 1890,qui règle les conditions d’exercice du contrat ce louage de i.ervice pour les agents commissionnés, et qui édicte que le préposé a, au cas de brusque départ, droit à une indemnité , et que toutes conventions contraires aux dispositions de cette loi doivent être considérées comme nulles et non avenues.
- Le conseil des prud’hommes fit droit à cette demande et condamna M. Wibaux à payer la somme de 40 fr. réclamée.
- Appel de cette décision fut interjeté devant le tribunal de Lille et l’avocat de M. Wibaux soutint que le conseil des prud’hommes avait méconnu le caractère d’obligation pour les deux parties, résultant d’un contrat librement formé entre son client et les ouvriers, parmi lesquels Paret. C’est sans contrainte que ce dernier avait adhéré au règlement, qui ne pouvait se comprendre s’il n’y avait point de sanction.
- Les juges, siégeant comme tribunal d’appel, ont décidé qu’il était licite, pour M. Wibaux et ses ouvriers, de convenir entre eux qu’ils pourraient se quitter réciproquement sans observer le délai de prévenance indiqué par l’usage, et que rien dans la loi ne permettait de considérer comme contraire aux principes de la matière une stipulation consentie à cet égard de part et d’auire.
- Ils ont réformé la décision du conseil des prud’hommes en donnant gain de cause à M. Wibaux, auquel cependant il n’est alloué aucuns dommages-intérêts.
- Mais un fait analogue s’est présenté devant le tribunal de commerce de la Seine (audience du 5 mai) et a eu une solution opposée.
- Les motifs de l’arrêt sont ainsi définis :
- « Attendu qu’il est établi que le demandeur est entré au service de d’Henry et Ce en janvier 1891, c’est-à-dire postérieurement à la loi du 27 décembre 1890 ; que fût-il même établi, ce qui n’est d’ailleurs pas justifié, que Richardot ait connu et accepté le règlement dont excipent les défendeurs, cette énonciation portée audit règlement serait nulle de plein droit comme contraire à la loi précitée ;
- « Qu’il échet dès lors seulement de rechercher si le renvoi dont Richardot a été l’objet a eu des causes légitimes;
- « Et attendu qu’à cet égard d’Henry et C® ne justifient pas de motifs suffisants pour expliquer le brusque congédiement de leur employé ;
- « Condamne d’Henry et Ce à payer à Ri-chardol la somme de 150fr. à titre d’indemnité de brusque renvoi. »
- La contradiction entre ces deux arrêts n’est pas, toutefois, aussi profonde qu’elle le paraît: les juges de Paris basent leur jugement sur l’absence « de motifs suffisants pour expliquer le brusque congédiement », tandis qu’à Lille le motif suffisant existait.
- La raison du renvoi serait donc le principal élément d'appréciation dans les affaires de ce genre. C’est une jurisprudence à voir venir.
- —o—
- Grève «le teinturiers. — Les cent cinquante ouvriers de la teinturerie Pierron et Bouchard à Villeurbanne (banlieue de Lyon) s’étaient mis en grève ; ils réclamaient le renvoi du contre-maître Cotton, et menaçaient de mettre l’usine à l’index
- Les patrons de Lyon et des environs ont alors décidé que si cet interdit était mis à exécution, les dix-sept autres teinturiers de la place fermeraient, laissant sans ouvrage deux mille ouvriers.
- Les grévistes ont aussitôt repris le travail sans conditions.
- lie lilll Macülnley. — On écrit de New-York :
- « Le tarif nouveau cause beaucoup de trouble à la douane de New-York. On sait que les objets importés sont taxés ad valorem ; or, il est uifficiie d’apprécier cette valeur; il y a bien un bureau d’experts, mais ses apprécia-[ tions varient, et le commerce ne sait à quoi s’en tenir.
- « A qui faut-il en appeler de la décision de ce bureau? Los cours de justice répondent qu’elles ne peuvent suffire à la besogne et qu’il faut une chambre spéciale.
- « La situation est on ne peut plus embrouillée. Les exportations en souffrent, et les négociants qui reçoivent les produits étrangers ne savent pas ce qu’ils doivent payer-, on leur inflige des amendes qui les ruinent. Le bill Mac-Kinley est donc maudit partout. »
- — o—
- Porte-serges. — Un de nos lecteurs proposait par notre organe (1890, page 76), aux teinturiers syndiqués de Paris, d’adopter pour les serges d’enseigne un écusson dont le modèle serait déposé, et qui servirait à distinguer les maisons reconnues par le Syndicat.
- MM. Thuillier et Virard viennent d’appliquer une idée de ce genre pour caractériser leurs dépôts. Le porte-serge est accompagné d’une figurine en métal découpé et peint, représentant un griffon s’appuyant contre un écusson au champ tranché de bandes colorées.
- Ce petit sujet fait bien, mais il est placé trop haut ; il serait mieux au milieu de la pièce d’étoffe, à bonne hauteur de vue; la physionomie de la serge en serait aussi plus manifestement modifiée, puisque l’on cherche par ce moyen à se donner un genre spécial.
- I^aTelnlore et rimpression«lang la région parisienne. — C*s iudus-tries, autrefois si vivantes à Puteaux, disparaissent de plus en plus de cette place.
- Les grands établissements Godefroy, Blanche (impression); Chalamel, Francillon (teinture) n4existent plus, ou du moins l’ancienne maison Francillon va fermer. Il ne restera à
- Puteaux qu’une usine de teinture sur fils, Ce qui n’est même pas l’industrie spéciale de ce groupe, où l’on traitait principalement les lai-nages en pièces.
- Suresnes, qui fait en réalilé partie de la même agglomération, résiste mieux : ses teintureries subsistent, et un imposant établissement d’impression s’y est fondé il ya quelques années ; c’est « l’Association ouvrière et artistique », qui a édifié une usine dans l'ancien parc de Rothschild et qui prospère sous use
- intelligente direction.
- Sauf cette exception, l’impression tend à disparaître dans la région parisienne ; l’ancienne usine Bousquet, à la Glacière, est fermée depuis peu de temps; cette industrie survit encore à Saint-Denis, mais sans beaucoup de vigueur.
- Une grande fabrique d’impressions au rouleau existe à Clay^-Souilly (Seine-et-Marne) ; une autre fait le châle à la main, à Gouvieux (Oise). Cela est encore dans le rayon industriel de Paris.
- Quant aux teintureries, il existe encore de grands établissements à Arcweil, Ivry, Port à-l’Anglais, Pantin, Saint-Denis, travaillant surtout sur cotons et toiles; mais les lainages, le genre Puteaux, ne se retrouve bien qu'à Cli-chy, qui en possède deu* usines, ou plutôt une seule (et elle est considératde), car la seconde est une dépendance d’une maison de Suresnes, c’est-à-dire est l'ancienne usine Rouquès reprise par ces teinturiers de Suresnes.
- A Courbevoie, on trouve une importante maison d’apprêts.
- Le chiffonnage a de véritables usines à Saint-Denis Puteaux, Boulogne et prochainement à Billancourt et a Gennevillers, sans mentionner les nettoyeurs à sec.
- La teinturerie industrielle compte à Paris même plusieurs bonnes teintureries en soie, trois maisons d’importance moyenne teignent les laines filé-s, et deux teinturiers sur fiis de coton, ne travaillant nécessairement que sur petites parties, puisqu’elles ne sont pas dans un centre producteur de fils.
- Paris est surtout le siège des teintures spéciales : peaux, fourrures, plumes, bois, paille, etc.; sauf la peausserie, aucune i.ecuai-prend de grandes usines
- Il y a enfin quelques bons établissements d’apprêt, et un grand nombre de moyens et de médiocres : ces derniers font notamment le décatissage.
- Voilà donc la situation tinctoriale de Paris: elle ne pourra jamais être considérable, n’ayant pas à côté des filatures et des tissages.
- Mais sa banlieue conserve une grande réputation pour la teinture et l’apprêt des pièces (de lande ou de coton) et travaille principalement sur écrus provenant des pays dé fabrique, où ils ne retournent pas, se réexpédiant directement de Paris aux lieux de consommation.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- i‘ Année, IV0 13.
- ET DES COLORATIONS
- SCIE NT IA • ET - N EGOTIUM^j)
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 11» juillet 1891.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Nouvelle théorie de la teinture (fin). — Blanchiment par les sulfures (suite et fin). — La teinture du peigné en bobines. — Nouveau genre de teinture dit « Chromos ». — Apprêt des lainages, nouveauté. — Impression multicolore. — La fabrication et le commerce des châles. — China-Clay.
- Procédés divers : Azo-fuchsine ; Prune laine ; Marron coton ; Caroube soie ; Colle pour apprêts. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dé-graisseur.
- Chronique industrielle. — Séparation rapide des produits en suspension. — Banquet et assemblées générales du Syndicat des teinturiers lyonnais. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- L’établissement du nouveau régime économique se poursuit avec activité à la Chambre des députés, et c’est le projet de la commission qui triomphe.
- Toutes les matières textiles premières ont subi l’épreuve de la discussion et en sont sorties exemptes de droits.
- Les produits tinctoriaux naturels ont aussi été exemptés.
- Nous mentionnons à nos « Faits divers » les articles qui nous intéressent, sur lesquels la Chambre a déjà statué.
- Le Sénat, de son côté, a repris la discussion sur le projet de réglementation du travail des enfants et des femmes ; il paraît probable que ce projet sera adopté tel que la Chambre Ta maintenu après que le Sénat lui eut renvoyé à correction, et suivant les indications que nous donnons à nos « Informations ».
- La Chambre a voté aussi l’ensemble du projet concernant l’hygiène et la sécurité des travailleurs, et le projet créant un Office du Travail.
- Nous rapprocherons de ce dernier fait un projet auquel s’est arrêtée la commission parlementaire qui s’occupe des bureaux de placement. Il consiste à confier le placement à un délégué choisi pour chaque industrie par une commission mixte de patrons et d’ouvriers.
- Cela est encore le fonctionnarisme se substituant à l’industrie privée, et ne Paraît intéresser, d’ailleurs, que les industries parisiennes ayant un nombreux personnel, telles que celles de T alimentation.
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- Mais parmi les projets de loi en faveur de la classe ouvrière, le plus important est assurément celui dont l’exposé des motifs vient d’être distribué à la Chambre, tendant à créer une Caisse nationale de retraites ouvrières ; il est dû à l’initiative du Gouvernement.
- D’après ce projet, l’ouvrier, employé ou domestique, s’il y consent, abandonnerait à la Caisse de retraites 5 ou 10 centimes de son salaire quotidien; le patron y ajouterait une égale somme, et l’Etat ajouterait, lors de la liquidation de la retraite, les deux tiers des sommes totales déposées.
- L’ouvrier, à l’âge de cinquante-cinq ans, pourrait demander cette liquidation de sa retraite.
- L’idée est grande, elle peut atténuer la misère à l’âge où les facultés du travail s'affaiblissent, mais elle est grosse aussi de charges tant pour l’industrie et le commerce que pour l’Etat, et il y aura lieu de ne s’y engager qu’après de bien mûres études.
- On pourrait lui reprocher dès maintenant de ne favoriser qu’une classe de citoyens : les salariés, alors que beaucoup d’autres ont des situations plus précaires encore ; par exemple, le marchand ambulant, l’artisan allant de porte en porte offrir un court travail qu’il fait sur place, et tant de petits métiers : commissionnaires, chiffonniers, porteurs de journaux, etc., qui jouissent, à la vérité, de l’avantage d’être leurs maîtres, mais qui n’en ont pas pour cela plus de bien-être, et dont l’hospice, quand ils peuvent l’obtenir, est le seul abri de leur vieillesse.
- Le projet n’a sans doute ni l’espoir ni la prétention de résoudre la question du paupérisme, mais s’il peut en diminuer l’étendue, il mérite néanmoins d’être examiné avec intérêt.
- * *
- Laissons provisoirement ces questions auxquelles nous aurons assez tôt a revenir, pour nous occuper d une autre toute différente.
- Nous voulons parler des rapports officiels sur l’Exposition de 1889. Voilà près de deux ans que cette Exposition est fermée, et nous n’avons pas encore les rapports des groupes ; cependant, leurs auteurs ont déposé leurs copies depuis longtemps déjà, mais le rapport général a été confié tardivement à M. Picard, membre du Conseil d’Etat, qui a voulu en faire une oeuvre historique remontant à Torigine des Expositions ; ce travail qui devait précéder les rapports spéciaux, a retardé ces derniers.
- Mais aujourd’hui ce rapport général est paru, et nous pouvons espérer que les autres ne tarderont pas à le suivre.
- Dans notre numéro du 25 février 1890, nous annoncions déjà le rapport de M. Persoz sur le Blanchiment, la Teinture, l’Impression et les Apprêts, et tout en faisant prévoir que le travail serait intéressant, nous prévenions qu’il faudrait compter avec la sereine lenteur des publications officielles.
- Dix-huit mois nous ont déjà donné raison, et quoique depuis ce temps le manuscrit de M. Persoz soit remis à l’imprimerie, nous ne sommes peut-être pas encore à la veille d’avoir le volume en mains.
- Cela nous rappelle les rapports de la commission des valeurs en douane, toujours publiés deux ans après les époques auxquelles ils se rapportent.
- C’est ainsi que ces documents officiels manquent généralement d’à-propos et souvent d’utilité.
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- Nos correspondances des places manufacturières ne présentent aucun fait bien saillant. On peut, toutefois, en dégager une tendance à l’amélioration. A Roubaix, cependant, il n’y a aucun progrès dans cette voie, et l’on signale comme ayant seulement donné quelques résultats favorables, la branche des tissus pour caoutchouc.
- A Reims, comme à Rouen et à Lyon, la situation s’améliore. Mulhouse reste stationnaire. En Allemagne, il y a des tendances à la reprise.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- En France, nous allons avoir une semaine un peu sacrifiée pour les affaires, mais nous ne regretterons pas cette courte trêve, consacrée à célébrer notre France régénérée, à raviver nos sentiments patriotiques, que de nouvelles écoles sociales veulent affaiblir, parce que, basées sur l’individualisme, elles n’ont pas assez d’élévation de cœur pour accepter des devoirs collectifs.
- Heureusement, l’idée de Patrie reste chère à la grande majorité des Français, et ceux principalement qui séjournent à l’Etranger en comprennent toute la grandeur. A ceux-ci, à nos lecteurs éloignés du sol natal, ou séparés par le sort des armes, nous adressons cette parole venant de France et comme faible écho de la Patrie absente, au moment où, avec nous, ils célèbrent la fête patriotique.
- F. GIouillon
- NOUVELLE
- THÉORIE DE LA TEINTURE
- de M. le Dr Otto M. Witt
- Par M. Bonna (Moniteur Industriel)
- SUITE ET FIN
- Il résulte de ce qui précède que, dans les teintures substantives, la nature chimique des substances composant les fibres n’a d’action que parce qu’elle modifie leur pouvoir de dissolution. La fibroïne de la soie a la plus grande affinité pour les matières colorantes, justement parce qu’elle les dissout mieux que l’eau. La puissance de dissolution de la kératine de la laine est inférieure. Celle de la cellulose du coton n’est que dans certains cas plus grande que celle de l’eau. On peut précisément dans la teinture du coton faire mainte observation intéressante. Rappelons ces matières colorantes dont la solubilité dans la cellulose n’est guère plus grande que dans l’eau, et pour lesquelles on ajoute du sel marin au bain de teinture afin de diminuer le pouvoir de solution (matières colorantes du stilbène). Remarquons aussi que les fibres de lin à parois épaisses sont plus difficiles à teindre que la fibre de coton à parois minces ; celle-ci présente au bain de teinture la cellulose dans un état beaucoup plus divisé, ce qui favorise la dissolution.
- Il nous reste encore un point à élucider. Pourquoi la matière colorante ne donne-t-elle pas toujours à la fibre la nuance qu’elle communique à sa solution dans l’eau ? Pourquoi la solution orange du rouge-congo teint-elle le coton en rouge écarlate ? Etc. etc. Nous ne pouvons l’expliquer que par des analogies. Il n en manque pas, mais nous n’en avons pas la raison. Ainsi la solution d’iode est brune dans
- l’eau et violette dans le chloroforme. Pourquoi la solution d’acide perchromique n’est-elle bleu de ciel que dans l’éther ? Etc.', etc.
- Si nous arrivons aux teintures adjectives, dans ce cas aussi nous sommes en présence, nous semble-t il, de phénomènes de dissolution, mais ceux-ci se passent d’abord entre la fibre et le mordant. Une fois le mordant dissous par la fibre, sa tâche est de précipiter la matière colorante pénétrant dans la fibre et de l’y retenir. Et nous pouvons encore trouver un fait analogue dans l’agitation d’une solution de résorcine avec du benzol. Nous avons vu que dans ce cas la résorcine reste dans l’eau. Mais nous n’avons qu’à mordancer le benzol avec de l’anhydrique acétique ou du chlorure de ben-zoyle et la résorcine restera dans le benzol, car chaque molécule de résorcine qui y vient est aussitôt transformée en l’éther correspondant, lequel est retenu par le benzol.
- L’auteur sait fort bien qu’il ne présente là qu’une hypothèse ; il prétend cependant qu’elle explique plus de faits que les autres théories, et il serait heureux de voir ses idées faire avancer quelque peu vers une solution satisfaisante l'étude d’une question si intéressante.
- BLANCHIMENT DES FILS, TOILES ET LAINES
- PAR LES SULFURES ALCALINS (Suite.)
- Préparation du polysulfure
- Dans une chaudière en fer, ou préférablement une cuve en bois chauffant par barbot-tage, mettre le mélange :
- Chaux qu’on vient d’éteindre.. 7 kil.
- Sel de soude...................... 7 —
- Soufre en poudre................... 9 —
- Eau................................ 50 litres.
- Faire bouillir deux heures, en remuant constamment avec une spatule en bois.
- Le polysulfure de calcium et de sodium est alors formé ; il est en dissolution d’un rouge brun, et un résidu vert-bouteille se dépose au fond de la cuve.
- On laisse le tout reposer et refroidir, puis on soutire le liquide clair, auquel on ajoute la quantité d’eau nécessaire pour l’amener à environ 6 degrés Baumé, ce qui doit donner à peu près 250 litres de dissolution, puis on laisse déposer et on décante une dernière fois
- D’après expériences de l’auteur, une concentration de 6 à 8 degrés, et une température de 15 degrés centigrades seraient les conditions les plus favorables et économiques pour l’emploi de cette lessive sulfureuse -, mais on peut aussi l’employer chaude , l’action en est plus rapide et n’offre pas d’autre inconvénient que la dépense du chauffage.
- 100 litres de cette dissolution de polysulfure à 6 degrés B, suffisent pour le décreusage de 110 kil. de fils ou de tissus; ils représentent h kil. environ de sulfure sec.
- Nous pensons qu’on pourrait aussi employer le pentasulfure de sodium obtenu par voie sèche ; c’est ie produit qui sert à faire les bains de barèges, et il se trouve dans le commerce à bas prix, en plaques facilement solubles. On en fera donc une dissolution à la concentration indiquée de 6 à 8 degrés Baumé.
- Vu le peu de valeur et le faible dosage de ces produits et de tous autres employés dans sa méthode, l’auteur estime que la dépense de ce chef est moindre de 1 centime par kilo de fil.
- Observations de l'auteur
- Ce système de blanchiment opère le décreusage à fond des filasses, fils, chiffons, toiles, etc., qui sont blanchis parfaitement, l’exposition sur le pré devenant superflue.
- Par suite, il pourra être appliqué avec grand avantage par les filateurs au mouillé ; le fil au mouillé étant parfois plus aisément vendu blanchi qu’en écru.
- Les écheveaux venant tout mouillés des dévidoirs de la filature, au lieu de les monter directement au séchoir, on les porte aux cuves à blanchir, et de là, après le blanchiment qui fait perdre à peine une ou deux journées de plus, on les met à sécher.
- En agissant ainsi, on pourra à peu de frais blanchir des masses de fil et livrer au commerce et au tissage des fils blancs avec une légère différence de prix sur celui des écrus.
- Quant à la température des opérations, on sait que toutes les réactions chimiques se font mieux et plus rapidement à chaud qu’à froid.
- Pour cette raison, et en vue de faciliter le travail en hiver, il sera bon de se servir dans différents bains de blanchiment, de l’eau tiède des condenseurs, lorsque la disposition des lieux le permet.
- Quand on veut hâter le blanchiment, c’est-à-dire ne donner au fil qu’un rapide passage dans les sept bains, on abrège notablement la durée des opérations en faisant bouillir l’eau des bains, sauf de ceux d’eau pure destinés aux rinçages, quoique la chaleur pour ces derniers ne soit jamais nuisible, bien au contraire.
- M. Moërman-Laubuhr dit encore que son procédé occasionne beaucoup moins de freinte que les autres méthodes de decreusage, parce que l’on ne transforme pas une partie de la cellulose en acides oxalique et ulmique, comme par le lessivage à l’aide des alcalis caustiques, et que l’usage très restreint du chlorure de chaux évite la formation d’oxicellulose.
- Les auteurs, en général,attribuent toujours toutes les qualités à leurs inventions, mais ce procédé doit avoir au moins quelques avantages car nous savons que les polysulfures sont adoptés en Belgique dans le blanchiment des fils et toiles de lin et de chanvre.
- FIN
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- LA TEINTURE DU PEIGNÉ
- EN BOBINES
- Dans une récente séance de la Société Industrielle du Nord de la France, M. l’abbé Vassart, professeur de teinture à l’école industrielle de Roubaix, a fait, au sujet de la teinture de la laine peignée en bobines, une communication dont voici le résumé :
- L’abbé Vassart donne un aperçu général sur la question de la teinture de la laine peignée en bobines. Le but que l’on doit viser dans ce problème industriel est le progrès dans la perfection du travail ou du traitement de la laine plus encore que l’économie de main-d’œuvre. Les conditions générales de la circulation des liquides et de l’emploi de la pompe sont depuis longtemps du domaine public, les brevets ne se rapportent qu’à des dispositifs ou systèmes représentant la partie mécanique de ce mode de teinture.
- Ces dispositifs peuvent être classés en deux j séries, l’une comprenant les appareils sans j pompe et l’autre les appareils avec pompe, j Dans la première série la circulation des bains à travers les bobines est obtenue :
- (a) Par la pression d’une colonne liquide.
- (b) Par le refoulement au moyen d’un cylindre plein.
- (c) Par la vapeur faisant piston.
- (d) Par un mouvement alternatif.
- {e) Par un mouvement rotatif.
- (J) Par un élévateur à force centrifuge.
- (g) Par une disposition imitée de la Noria, etc.
- Dans la 2° série la circulation est entretenue par la pompe et les appareils diffèrent surtout par la disposition ou l’arrangement des bobines.
- (a) Le peigné est bobiné sur un tube cylindrique percé de trous.
- (b) La bobine de laine peignée est maintenue dans une cuve rectangulaire entre deux fonds percés de trous.
- (c) La bobine est placée dans un espace annulaire compris entre deux cylindres concentriques percés de trous.
- (d) Chaque bobine est placée dans un manchon cylindrique à paroi latérale pleine et à fonds percés de trous, ces manchons étant fixés sur le fonds d’une cuve, ou vissés sur des ajutages, ou encore montés autour d’une alimentation centrale, l’ensemble affectant alors la forme révolver.
- Cette question de la teinture en bobines est très intéressante pour l’industrie; les dispositifs qui ont été sommairement expliqués et Qui seront décrits dans une brochure ont été mis à l’essai ; on est pour ainsi dire fixé tant sur les appareils les plus avantageux que sur les genres de teinture les plus faciles ; des Questions d’intérêts ont ralenti le mouvement Industriel dans cette voie qui paraît sous plusieurs rapports être celle du progrès.
- NOUVEAU GENRE DE TEINTURE
- dit « Chromos »
- Par MM. GILLET
- MM. Gillet, à St-Mandé, ont pris un brevet sous ce titre, pour un système de teinture qui produit, disent-ils, des effets extraordinaires et surprenants, par un jeu de teintes fondues et autres bien détachées.
- Le procédé consiste à nouer les pièces avec des nœuds flottants ou non flottants, et disposés avec plus ou moins de symétrie.
- Après essorage, on dénoue et l’on a une sorte de dessin marbré d’une seule couleur, sur le fond teinté uni que possède déjà l’étoffe.
- On recommence à nouer pour teindre en une nouvelle couleur, qui par sa juxtaposition donne, non-seulement les deux teintes des bains, mais une troisième, une quatrième et même une cinquième résultant du mélangé de ces teintes.
- On obtient ainsi, disent les auteurs, des dessins inédits ressemblant à des nuages, et du plus bel effet. C’est l’irrégularité même, ajoutent-ils, qui fait la régularité (hum!... hum !...)
- MM. Gillet, comme on le voit, ont appliqué aux tissus, le tour de main employé sur éche-veaux pour faire les chinés et les flammés, et ils sont émerveillés de leur trouvaille. Avant de les en féliciter, nous devons voir comment la consommation accueillera ces étoffes bigarrées, qu’on trouverait sans doute pittoresques, mais sur le dos des autres.
- APPRÊT
- DES LAINAGES NOUVEAUTÉ
- « Les Tissus » résument comme suit le finissage de la draperie nouveauté qui est, du reste, bien connu :
- Aussitôt après tissage, l’étoffe reçoit un léger lavage pour la débarrasser des empois et impuretés qu’elle a reçus dans les précédentes manipulations. Puis elle est séchée et grillée à l’endroit pour la nettoyer entièrement des filaments qui voilent le dessin. L’étoffe est lavée de nouveau pour enlever les filaments brûlés et la préparer à la teinture, que l’on fait alors avec beaucoup de soin. Ce travail est immédiatement suivi d’un dernier lavage, pour nettoyer l’étoffe des ingrédients inutiles dont elle a pu se trouver surchargée.
- Pour éviter le plissage ou le fripage qui se produit dans les essoreuses ordinaires, la pièce est mise sur un rouleau et essorée dans une machine spécialement disposée à cet effet, puis séchée.
- Ensuite, l’étoffe est tondue pour supprimer les filaments qui ont pu de nouveau venir à la surface. Mais comme ces tissus n’ont pas été
- énoués, c’est-à-dire débarrassés des nœuds de fils ou grosseurs accidentelles, cette opération se fait sur une tondeuse sans table fixe au-dessous du cylindre, l’étoffe étant seulement soutenue en avant et en arrière de celui-ci, qui tond sans faire les trous ou rongeures que les nœuds d’envers causeraient autrement.
- L’étoffe est brossée à l’envers, ce qui suffit pour nettoyer l’endroit sans l’endommager. Enfin, elle est décatie et mise en presse ou seulement calandrée à l’envers, s’il y a lieu, pour éviter le lustre.
- IMPRESSION MULTICOLORE
- DE M. E. REUILLE
- M. E. Reuille vient d’imaginer un système d’impression multicolore qui rappelle les anciens châssis à compartiments, mais avec un peu plus de complication.
- L’auteur s’est proposé de déposer d’un seul coup, sur le tissu, l’ensemble des couleurs ou des vernis constituant le motif d’impression. 11 obtient ce résultat au moyen de fils de coton un peu épais, de 8 à 10 centimètres de long, qu’il enrobe sur leur longueur seulement de gélatine ou de guita-percha, les deux extrémités du fil ne recevant aucun enduit.
- Il dispose les fils ainsi préparés en petits faisceaux recevant un nombre plus ou moins grand de ces fils, et dont la section représente la forme du motif à imprimer en une même couleur. Ces faisceaux sont ensuite collés ensemble et le tout est encastré dans une planche en bois.
- j Les extrémités des fila sont coupées d’un côté presque au ras de la surface du bois qu’ils dépassent un peu, tandis que de l’autre côté ils sortent d’une certaine longueur. De ce dernier côté, à chaque faisceau représentant une couleur, sont fixés des tubes en caoutchouc longs et fins qui communiquent chacun avec un petit réservoir à couleur.
- Ces dernières, suffisamment liquides, pénètrent par capillarité dans le fil de coton et arrivent à l’extrémité du fil qui doit être appliquée sur l’objet destiné à recevoir l’impres. sion. Au fur et à mesure qu’elle est employée, la couleur se renouvelle dans le fil comme l'huile qui alimente la mèche d’une lampe. La manœuvre de la planche est rendue facile par la flexibilité des tubes en caoutchouc. On peut donner à l'extrémité des fils qui dépassent la couleur la surface que l’on veut, de sorte que le système s’applique aussi bien aux surfaces courbes qu’aux surfaces planes.
- Le malneur est que dans l’impression des tissus, il ne faut pas des couleurs « suffisamment liquides » pour traverser des petites mèches de coton comprimé, et que ce genre de gravure manque un peu trop de finesse.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- LA FABRICATION
- ET LE COMMERCE DES CHALES
- (suite)
- Le commerce du châle est extrêmement sujet aux fluctuations, comme les statistiques le prouvent. En principe, on peut dire que l’article coûte en proportion de son apparence. Enl880/1881, les exportations de châles de cachemire furent évuluées à plus de liv. st. 215.000 ; dans les cinq années suivantes, elles descendirent à la moitié de ce chiffre. La valeur moyenne annuelle des exportations des trois années finissant en 1889 fut au-dessus de liv. st. 35.009.
- Ces exportations furent envoyées principalement en Perse et dans le Royaume-Uni. On fait trois variétés : le châle à « bordure », le « vizayee » ou châle du tissu le plus fin et le châle ordinaire.
- Beaucoup de châles cachemires se distinguent par l’art du dessin, la perfection de la couleur, et le haut mérite du tissage.
- Il y a vingt ans, plus de 14.000 châles des Indes, évalués à 250.000 liv. st. furent vendus aux ventes semestrielles de Londres, sans parler d’autres importations qui ne furent pas mises en vente. Maintenant l’ensemble des exportations des Indes est diminué de moitié pendant que la valeur est réduite à un huitième de l’ancien chiffre.
- La valeur des châles importés dans le Pun-janb, de Cachemire et Ladak, a varié de liv. st. 215.200, le plus haut chiffre, en 1881 ; à liv. st. 53.879, le plus bas, en 1886. Une certaine partie de ceux importés dans les Indes est envoyée à Caboul. Le nombre des châles envoyés en Angleterre varie de 3.000 à 9.000. La Perse en prend environ 1.500 et le reste va dans les autres pays.
- Les châles cachemires sont généralement vendus en paires ; ils sont d’ordinaire de trois dimensions, dont deux, le châle long et le petit châle carré, sont communément portés dans ce pays ; l’autre châle, long, très étroit et principalement de couleur noire, est porté comme ceinture par beaucoup d’Asiatiques.
- A Amritsur et Ludhiana, on fabrique une forme populaire de châle, ordinairement uni. Elle est connue sous le nom de « Rampur chudder. »
- Le châle est de fil fin, uni, simple, ou pashm retors, en blanc, en rouge et en autres couleurs. Cette forme peut avoir ou non une bordure de châle, ou des morceaux de coin brodés. La valeur varie suivant la qualité et comme on a l’habitude de rechercher le bon marché, on se sert souvent d'une laine douce appelée wahabshaki, importée de Caboul, pour dénaturer ou remplacer la vraie laine à châle.
- Les châles de Rampur sont un genre choisi, fait dans les Indes, de différentes couleurs, avec de la soie. Us sont connus comme châles vice-royaux, remarquablement fins et fabriqués avec des matières triées. Un châle de ce genre d’une largeur de deux ne pèse qu’une livre. Ces châles se vendent de liv. st. 3.10 s. à liv. st. 5 et au-dessus. Le nom de Rampur provient de ce qu’autrefois de
- fines couvertures (ou châles) faites avec la laine douce des moutons de la Vallée de Basahir (Baut Sutley, capitale Rampur) se vendaient à Ludhiana. Les pashms chudders, vendus maintenant, sont un perfectionnement de ces articles, mais en ont conservé le nom.
- La fabrication est très suivie â Amritsur. où l’on ne peut cependant se procurer que la grosse laine de Changthan, et non la première qualité, qui ne quitte jamais Cachemire. A Gujerat, on fait un peu de tissage commun, et à Nupur également ; mais là, et quelquefois à Sialkot, on ne fait que la bordure de châle.
- La laine employée pour les châles fins est le duvet de la chèvre du Tibet, qu’on trouve au-dessous du poil épais de l’animal. Ce duvet est de trois couleurs : blanc, brun foncé et noir de lavande. On connaît peu le travail ennuyeux et long que nécessite la fabrication d’un fin châle cachemire. Lorsque les poils durs ont été retirés, le résidu est soigneusement lavé dans l’eau de riz et filé à la main par les femmes.
- Ce fil est alors examiné par des personnes expérimentées, et divisé en fin et en gros, pour être employé à la fabrication des châles de qualité supérieure ou inférieure. Les fils destinés aux châles blancs sont envoyés au blanchisseur, et, par une méthode particulière, rendus admirablement blancs. Ceux pour les châles de couleurs sont passés aux teinturiers. Les teinturiers de cachemire prétendent pouvoir produire soixante-quatre différentes teintes, et en obtenir quelques-unes en extrayant les couleurs de lainages d’Europe importés expressément à cette intention.
- Après avoir été teint dans la couleur convenable, le fil est de nouveau soigneusement lavé. Il est donné ensuite aux tisserands, pour être transformé en tissus pour écharpes, mouchoirs et châles carrés de toutes dimensions. Puis vient la préparation de la chaîne et de la trame pour la bordure; la chaîne était en soie et la trame en coton. Nous obtenons ainsi le tissu du châle, milieu et bordure. Après cela arrive l’important travail de la broderie. Des personnes au courant de cette branche de la fabrication dessinent des motifs pour des châles spéciaux.
- Les bordures brodées des plus beaux châles sont faites séparément et ensuite rattachées au milieu avec tant d’habileté qu’on ne peut voir le joint. C’est la partie la plus curieuse et la plus ingénieuse de la fabrication. Le châle de laine le plus beau et le plus cher n’est en réalité rien moins qu’un rapiécetage artistiquement combiné et délicatement joint, défiant l’examinateur le plus rigoureux d’y découvrir une couture.
- Trente onces de laine, évaluées 8 à 9 shel-lings, sont tout ce qu’il faut pour faire un châle carré d’une yard et demie. Le prix énorme de ces châles, sur le marché européen, est, par suite, un sujet d’étonnement pour ceux qui ignorent l’histoire de la fabrication et du transport. Un droit, lourd déjà, est payé d’abord sur la laine, puis un autre sur le fil, lorsqu’il arrive au bazar ; et le châle abriqué, lorsqu’il est porté à la Douane, est
- encore taxé suivant l’appréciation ou le caprice du collecteur d’impôts.
- Il y a nécessairement, dans la fabrication de ces châles, une grande division de travail Un ouvrier fait le dessin, un autre détermine la quantité, la qualité de fil nécessaires, tandis qu’un troisième arrange la chaîne et la trame Trois tisserands sont employés ordinairement trois mois à la fabrication d’un seul châle d’un dessin ordinaire ; mais une paire de châles riches occupe souvent un atelier ou une famille un an et demi.
- Ces derniers sont teints sur fil, et soigneusement lavés après tissage. L’immense travail qu’exige la production d’un châle cachemire de premier ordre s’explique par le fait qu’un châle de choix coûte quelquefois liv. st. 600 ou liv. st. 700 avant de franchir les portes rocheuses de la vallée de Cachemire. Ces châles riches font toujours partie des présents offerts aux personnages qui visitent les cours des princes orientaux.
- Les châles de Kerman, en Perse, ne sont pas inférieurs de beaucoup à ceux de Cachemire. Us sont tissés à la main, avec le « koork » ou laine de dessous de la chèvre blanche. Il se fait annuellement une exportation considérable de ce « koork » à Amritsur, où il sert à fabriquer de faux châles cachemires.
- Burnaby, dans sa « Promenade à cheval à Khiva », nous dit que dans le district entre Orenburg et Ovek les châles et les tours de cou font l’objet d’un grand commerce. Çes articles sont tissés avec des filandres de poil de chèvre. Ils sont d’une légèreté merveilleuse. Un très grand châle, pouvant entrer dans une enveloppe administrative de dimensions ordinaires, ne pèse pas plus de quelques onces. Beaucoup même sont si délicatement faits qu’ils peuvent passer dans une simple bague.
- LE CHINA-CLAY
- On désigne ainsi une terre argileuse produite par la décomposition naturelle des felds-paths des roches granitiques, et qui est très employée dans l’apprêt des cotonnades pour garnir et charger. C’est un silicate d’alumine.
- Son nom signifie en anglais : argile de Chine, parceque l’on considérait le China -Clay comme une terre apte à reproduire la porcelaine de Chine.
- L’Angleterre en exporte annuellement 125,000 tonnes, représentant plus de 3.500.000 fr., sans compter sa consommation intérieure.
- Les apprêts des tissus, et la fabrication des papiers absorbent la presque totalité de la production.
- Nous avons proposé pour la même application, le Silex calciné (25 mars, p. 46), mais avec une erreur dans l’indication du prix de cette poudre qui est de 25 fr. et non de 40 fr. la tonne.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- PROCÈDES DIVERS
- Azo-Fuchsine
- Ce produit, fabriqué par la « Farbenfabri-ken » s’applique principalement à la laine, et a l’avantage sur la fuchsine ordinaire et sur la fuchsine acide, de produire au bouillon un unisson parfait, tant pour sa nuance directe, qu’en combinaison avec d’autres colorants.
- Le bain peut ainsi être reponchonné pendant une teinture, sans avoir à craindre les flammes et les taches.
- La couleur se présente sous deux marques : * Azo-fuchsine G » et Azo-fuchsine B ». La première est moins violetée, et se prête mieux aux combinaisons avec d'autres produits.
- Les colorants qu’on peut principalement y mélanger sont le jaune solide, le carmin d’indigo, le vert solide, l’orange crocéine, le violet acide, etc.
- Cette teinture se fait au bouihon, et il faut environ une heure.
- On emploie pour 10 kil. de laine ou lainages :
- Sulfate de soude.............. 1 kil.
- Acide sulfurique.............. 250 gr.
- Azo-fuchsine.............50 à 200 gr.
- Rincer et sécher.
- L’échantillon ci-dessus est à 1 0/0 d’azo-fuchsine G.
- Teintes composées.
- Nous donnons ci-dessus une toile obtenue avec :
- Azo-fuchsine G............... 2 0/0
- Violet acide 6 B............. 1/2 0/0
- C’est un grenat très courant.
- Avec azo-fuchsine G, carmin d’indigo et jaune solide, on obtient des gris-mode.
- L’azo-fuchsine G, avec jaune solide et vert-bleu solide, produit un beige en teinte claire, et un marron en foncée.
- Cette couleur peut servir en impression sur laine pour rouge et rose \ la couleur d’appli-
- cation est la suivante :
- Azofuchsine G.......... 30 grammes.
- Acide acétique à 40°... 50 —
- Glycérine à 28°........ 20 —
- Gomme................. 550 —
- On vaporise une heure, puis on donne un léger savonnage ; on passera avec avantage en bain froid de 10 pour 100 d’alun et de 2 1/2 pour 100 de chlorure d’étain.
- Prune sur laine
- Cette teinte s’obtient bien tranchée à l’aide du mélange colorant suivant.
- Pour 100 kil. de lainages :
- Carmin d’indigo moyen........ 5 kil.
- Orseille........................ 3 kil.
- Fuchsine acide................ 250 gr.
- Jaune d’or................... 100 gr.
- Acide sulfurique............. 2 kil.
- Entrer à 50 degrés, et pousser peu à peu au bouillon, que l’on maintient environ une heure, jusqu’à ce que, du reste, la teinte soit suffisamment montée et unie.
- Terminer par un simple rinçage.
- Marron sul coton Pour 100 kil. fils de coton :
- Benzo-purpurine AB............ 2 kil.
- Benzo-azurine G............. 350 gr.
- Brun Congo.................. 750 gr.
- Sulfate de soude............. 10 kil.
- Carbonate de soude (cristaux) 1 kil.
- La teinture se fait au bouillon en une heure.
- Sur le bain, la teinte paraît plus rougeâtre qu’elle reste finalement, et qu’elle devient aussitôt que les fils sont rincés à l’eau froide. Pour échantillonner, il faut donc rincer un écheveau avant d’examiner sa nuance.
- Le bain ne s’épuise pas et peut être renforcé pour une nouvelle passe.
- Caroube sur soie (Grenat pourpré)
- Les colorants suivants donnent, dans les proportions indiquées, un grenat-caroubier bien vif et ayant un bon fond corsé.
- Teindre sur bain de savon coupé composé d’eau et d’un dixième de savon de cuite, avec :
- Ponceau de xylidine........... 10 gr.
- Fuchsine acide................. 6 —
- Jaune acide.................... 6 —
- Bleu-lumière acide............. A —
- Acide acétique................ 50 —
- Les colorants sont dissous dans 5 litres d’eau chaude, on ajoute à la dissolution l’acide acétique, et cette dissolution, passée au tamis, est ajoutée au bain de teinture en plusieurs fois pendant qu’on lisse les écheveaux sur le bain, à la température ordinaire de 50 degrés.
- Colle pour apprêt des lainages.
- Pour apprécier le rendement d’une colle sèche , on la fait tremper dans de l’eau froide, et suivant la proportion dont elle se gonfle,
- elle indique sa plus ou moins grande valeur.
- Les basses qualités ns se tiennent même pas dans l’eau froide et s’y dissolvent.
- Certaines colles augmentent jusqu’à dix fois leur épaisseur, mais ces sortes sont trop sèches et trop dures pour les apprêts, et aussi trop chères.
- Une bonne colle pour cette destination doit gonfler de 5 à 6 fois en épaisseur, et être plutôt liante que nerveuse-, les plaquettes ne doivent pas se casser sèchement.
- La colle enfin doit être peu colorée.
- Il n’y a qu’un très petit nombre de fabricants qui fassent un produit réellement approprié aux apprêts.
- Le prix de ces colles est en moyenne de 2.50 le kil.-, elles sont plus avantageuses que celles coûtant moitié moins, et qui n’ont ni corps ni rendement. (Avis demandé).
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l'art du Tciiiturîcr-Dcgraisscur
- CHAPEAUX HAUTE-FORME en peluche de soie
- Pour en terminer avec les chapeaux, je dois dire un mot des chapeaux de soie, mais seulement pour mémoire, leur nettoyage rentre dans l’opération du retapage, qui est l’ouvrage spécial du chapelier.
- Pour être nettoyée, la peluche doit être décollée de la carcasse du chapeau, puis elle est lavée soit dans de l’eau ammoniacale tiède, soit dans du carbonate de soude chaud : chaque chapelier a ses préférences.
- Mais il est certain qu’un lavage à sec, à la benzine, avec platinage ensuite, serait le meilleur nettoyage, et si les chapeliers ne sont pas outillés pour le faire, les teinturiers devraient leur offrir de leur exécuter.
- La peluche est ensuite recollée sur la carcasse ou galette du chapeau à l’aide d’un vernis de gomme-laque et du fer chaud et toutes les garnitures changées, mais cela n’est pas notre affaire.
- TAPIS ET TAPISSERIES
- Les tapis sont les tissus épais dont on garnit les parquets et escaliers et sur lesquels on marche ; les tapisseries sont ceux dont on se sert comme décoration des appartements, soit en tentures, soit en garnitures de meubles.
- Les tapis sont ou à point bouclé (maquette bouclée), ou à surface pelucheuse (maquette coupée, haute laine)-, les tapisseries sont toujours à point bouclé •, ce sont généralement des articles de valeur.
- TAPIS
- Battage et conservation
- Les tapis sont fortement battus avec de bonnes baguettes ou bâtons demi-flexibles.
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- Pour les grandes pièces, on se sert d’un mât en bois pouvant avoir 5 à 6 mètres de longueur sur 15 à 20 c/m de diamètre; ses extrémités reposent chacune sur un chevalet, et portent des deux côtés une manivelle : une rangée de crochets existe sur toute la longueur.
- Le tapis est attaché par un de ses bords sur ces crochets. On commence par battre la partie suspendue qui se trouve à portée, puis on l’enroule sur le mât par quelques tours de manivelle, et on bat la nouvelle partie qui pend sous le mât, on l’enroule à son tour, et on procède ainsi jusqu’au bout du tapis.
- Après quoi, on y donne un bon coup de broase eu se servant du même appareil enrouleur.
- Si le tapis n’est pas taché, ce qui est rare, on le vaporise au moyen d’un système quelconque de p'atinage, et afin de détruire les mites qu’il pourrait renfermer. On le roule et l’emmagasine s’il doit être mis en conservation pendant la saison d’été.
- Mais cette conservation n’est assurée qu’en répétant tous les deux mois le battage, afin de chasser les vers. Le vaporisage peut remplacer le battage : les deux réunis ne valent que mieux.
- Nettoyage
- Les tapis sont le plus souvent souillés de sirops et autres matières sucrées, beaucoup aussi de stéarine de bougies, plus rarement d’huile d’éclairage.
- Après un bon battage et brossage, les tapis sont étalés sur un sol dallé ou pavé, puis fortement aspergés d’eau soit jetée à seaux, ou préférablement avec une lance d'arrosage.
- Pendant ces aspersions, un ouvrier frotte le tapis avec une brosse emmanchée ou avec un balai de crin.
- Si la saleté du tapis le rend nécessaire, on commencera ces lavagespar une lessive chaude de savon noir, ou de savon ordinaire avec un peu de cristaux.
- Pour aviver en partie les couleurs, on peut y verser avec une pomme d’arrosoir une légère dissolution d’alun et d’acide oxalique (30 gr. de chaque par seau d’eau). On laisse cette imprégnation acide pendant une heure, puis on rince avec l’eau simple.
- Avant ces lavages à l’eau, il est bon de détacher partiellement les taches grasses ou autres, par la méthode générale (voir année 1889,
- p. 128).
- Ces articles sont assez longs à sécher, mais comme ce n’est guère qu’en été qu’on les fait, cela n’est pas une grande difficulté.
- Quand ils sont secs, on les bat à l’envers pour ouvrir le duvet, et même sur les bouclés pour décoller les brins de laine de la boucle.
- Avant tout lavage, il faut s’assurer si les teintes ne couleront pas, et pour cela les tâter à l’eau et au savon sur un coin du tapis. Se défier surtout de certains rouges et verts.
- Un procédé de remise à neuf des tapis à poils tirés (non bouclé) consiste à les tondre ou raser à l’aide de machines tondeuses usitées en draperie. En faisant ainsi tomber l’extrémité du poil dont la teinte est altérée, on met à nu les parties du fond, qui ont conservé généralement leurs couleurs à peu près intactes.
- Ce rasage peut même être renouvelé plusieurs fois avec le même succès.
- Tapisseries
- Ces articles de prix doivent être traités avec beaucoup de précautions et il ne faut pas toujours se fier à la solidité de leurs teintes. Souvent aussi leur canevas de toile est rongé par l’humidité ou par le soleil, et ces objets qui paraissent solides, à voir leur épaisseur, se déchirent, au contraire, avec une grande facilité.
- Les tapisseries se nettoient à sec, après avoir été battues et brossées comme la draperie.
- Si ce nettoyage ne paraît pas avoir assez avivé les teintes, on étend les pièces sur une table, et on les brosse avec du panama un peu chaud, et on rince.
- Ou avive ensuite dans un bain d’alun et acide oxalique, tel que celui indiqué pour les tapis.
- Pour l’apprêt, on gomme à l’éponge à l’envers, et on attache au tapis.
- Il est avantageux de platiner avant l’apprêt.
- Lestapissiers ont recours au moyen suivant, pour aviver les teintes des tapisseries sans les déclouer des meubles qu’elles recouvrent.
- Ils frottent toute la surface du tissu avec un morceau de craie, tel que le blanc à billard, de façon à blanchir le tout, puis ils brossent énergiquement pour détacher la couche de craie; les nuances du sujet reparaissent alors avec réellement plus de fraîcheur.
- C’est un écurage, comme sur une casserole, mais il réussit suffisamment, et n’oblige pas à démonter le meuble.
- B IDEAUX ET AMEUBLEMENTS enfumés
- Dans les appartements chauffés par la houille, la fumée de ce charbon arrive à noircir les grands rideaux et les tentures, surtout dans le haut, où s’accumulent ces vapeurs.
- Les émanations de charbon de terre sont des matières goudronneuses solubles dans la benzine, aussi le procédé de nettoyage de ces rideaux est de les fouler en pleine benzine; de faire, en un mot, un nettoyage à sec.
- Je signale ce moyen, qui réussit parfaitement, parce qu’on pourrait n’y pas songer, attendu que ces tentures enfumées n’ont pas l’aspect gras qui ferait penser au nettoyage à sec.
- Le même moyen s’emploie pour les enfumages aux feux de bois, ou par émanations du gaz d’éclairage mal épuré.
- Maurice GUËDRON
- SÉPARATION RAPIDE
- Des produits en suspension dans 1<»S liquides
- Un nouvel instrument de laboratoire, qui peut devenir industriel, a été imaginé par M. Fouché, ingénieur-constructeur à Paris pour séparer rapidement dans les liquides, les substances d’inégales densités qu’ils contiennent, telles que le beurre dans le lait, le sérum du sang, et les corps gras dans les gommes d’apprêt ou couleurs d’impression.
- Cet appareil consiste essentiellement en un plateau vertical ou horizontal établi de manière à pouvoir être animé d’un mouvement de rotation rapide. Ce plateau porte, disposées suivant des rayons, une série de gaînes dans lesquelles on place des tubes d’essais gradués contenant les liquides, l’ouverture de ces tubes étant tournée vers le centre du plateau. Sous l’influence de la force centrifuge, les substances les plus lourdes sont entraînées vers le fond des tubes où elles ne tardent pas à s’accumuler, on en mesure le volume d’après le nombre de divisions qu’elles occupent.
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- BANQUET
- ET ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
- De la Chambre syndicale
- des maîtres Teinturiers-Dégraisseurs de la Ville de Lyon
- Le Syndicat lyonnais a célébré son banquet aunuel le 1 h juin dernier : environ quarante membres actifs ou honoraires y ont pris part.
- M. A. Gonay cadet, teinturier à Chambéry, présidait cette fête de famille, qui a été des mieux réussies et des plus cordiales.
- Après avoir fait honneur au menu savamment combiné, et l’heure des expansions étant arrivée, la parole a été donnée à M. F. M. Patin, le sympathique et précieux secrétaire syndic de la Chambre.
- M. Patin donne communication d’une lettre de M. Cloutier, de Beaune, président d’honneur, manifestant son regret de ne pouvoir assister à cette réunion toujours si amicale,, retenu qu’il est dans sa ville, par des fonctions municipales augmentant sans cesse, et très occupé pour le moment à l’organisation d’un grand festival musical qui doit avoir lieu à Beaune les 15 et 16 août.
- Après avoir exprimé ses sentiments fraternels et ses chers souvenirs à ses collègues de la Chambre lyonnaise, M. Cloutier continue ainsi :
- « Et puis, tout en trinquant et en nous serrant amicalement les mains, j’aurais aussi aimé causer avec vous tous, renouveler connaissance avec les nouveaux venus, me ressouvenir avec les anciens de nos relations déjà longues...
- « J’aurais voulu qu’il nous soit donné d’échanger nos idées sur la marche de notre
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- industrie, moi qui, en raison de mes occupations extérieures, aurais aujourd’hui plutôt à apprendre qu’k enseigner.
- t Nous nous serions aussi entretenu des questions économiques, qui deviennent de plus en plus les grandes questions dont la réalisation doit amener un jour la paix sociale.
- « Oui, les conditions de vie changent à vue d’œil, et tout n’est pas pour le mieux dans l’organisation de la société ; oui, il y a des misères imméritées qu’il faut soulager et dont il faut empêcher la perpétuité.
- « Mais malgré les plaintes souvent légitimes, qui retentissent quelquefois avec trop de bruit, il faut pourtant reconnaître que le temps poursuit son œuvre de progrès et d’augmentation de bien-être pour les hommes qui le veulent : il faut pourtant admettre que depuis un quart de siècle, le salaire a le plus profité de révolution économique.
- « Il faut, je crois, constater que le sentiment exprimé en faveur de l’amélioration des conditions du travail, très louable en soi, dépasse quelquefois ce qu’il est possible de réaliser immédiatement. IL faut, enfin, avoir le courage de dire que la réglementation du travail, comme l’entendent beaucoup de nos concitoyens, aurait probablement un effet opposé à celui que ceux-ci en attendent, et qu’avec la journée de huit heures, il pourrait y avoir souvent, trop de temps pour le cabaret.
- « Il faut surtout reconnaitre que dans ces questions, la Liberté, la saine et salutaire liberté doit être la grande régulatrice qui aplanira toutes difficultés sans ravaler l’homme intelligent et courageux.
- « Mais je prêche, il me semble, vous me pardonnerez en raison de toute absence de préméditation... »
- La lettre de M. Cloutier reprend alors son allure familière et amicale, et insiste particulièrement sur les liens affectueux qui unissent les Lyonnais et les Beaunois.
- Un accueil chaleureux est fait à cette communication qui est couverte des plus bruyants applaudissements.
- Des lettres d’excuses de plusieurs membres actifs et honoraires sont également produites.
- Puis, M. Capillery, président actif du Syndicat, prend la parole en ces termes :
- « Messieurs,
- « Pour compléter ces excuses, notre doyen, notre ami Bernard, m’a chargé de vous exprimer ses regrets de ne pouvoir assister à notre fête. Après de longues et douloureuses maladies éprouvées simultanément par lui et par Mme Bernard, sa demoiselle vient à son tour de s’aliter. Qu’il reçoive ici l’expression de notre sincère amitié et de notre désir devoir s’éloigner de cette honorable famille le mal qui se plaît à la frapper.
- « J’ai aussi à vous transmettre de la part de notre fondateur et ancien président, notre ami Ville, des excuses qu’il nous adresse de son lit, où le retient une cruelle maladie Nos remercîments et notre gratitude lui sont depuis longtemps acquis ; nous envoyons aussi à so n épouse nos tentiments de condoléances,
- et pour rendre plus éclatante cette manifestation sympathique, nous proposons que l’on envoie dans l’intervalle du premier et du deuxième service, une délégation de trois membres, pour leur offrir quelques fleurs. » Aussitôt sont délégués pour remplir cette délicate attention, MM. Gonay, Perrusset et Patin.
- Puis M. Abric, trésorier, offre, au nom de la Chambre syndicale, un bouquet à M. Capillery, qui reprend la parole et s’exprime ainsi :
- « Messieurs et amis,
- « C’est encore à moi qu’est dévolu l’honneur de vous adresser quelques paroles de félicitations. A cet honneur est joint le véritable plaisir de voir cet auditoire d’élite que nous avons eu le bonheur de réunir autour de nous.
- « A nos membres d’honneur correspondants, à nos membres honoraires, j’adresse des remercîments, non-seulement à ceux qui ont bien voulu, par leur présence, embellir cette fête de famille, mais encore à ceux qui, bien qu’absents, contribuent à la prospérité et à la grandeur de cette société. Cette nombreuse phalange d’amis, nous la devons, je dois le déclarer, à notre vice-président, M. Perrusset, au dévouement sans bornes de notre trésorier, M. Aisric, et surtout à notre dévoué secrétaire-syndic, M.F.-M. Patin, qui, par ses nombreuses relations, son zèle infatigable et ses laborieuses correspondances, a obtenu ce superbe résultat. Qu’il reçoive ici, au nom du Syndicat, nos sincères remercîments et nos félicitations, et pour perpétuer notre gratitude, nous proposons de lui décerner un Diplôme d'Honneur !... »
- Cette proposition est acceptée d’enthousiasme, au milieu d'applaudissements répétés, et à l’unanimité de la réunion.
- M. Patin remercie, en termes émus, ses confrèies et amis de cette marque d estime, qu’il s’efforcera déplus en plus de mériter.
- M. le président continue :
- « Enfin,comme dans un feu d’artifice, nous réservions le bouquet pour la fin, et ce bouquet, c’est à vous, Monsieur Gonay, que nous l’offrons, à vous qui avez bien voulu accepter la présidence de cette fête ; nous vous remercions bien sincèrement de cet honneur. Nous remercions aussi M, votre fils et M. Ghabert, votre gendre. Je bois à vos santés. »
- M. Gonay remercie l’assistance de l’accueil cordial qu’il reçoit.
- Au deuxième service, M. Patin rend compte de la mission remplie par la délégation envoyée auprès de M. et Mme Ville ; ces derniers ont été très touchés de cette démarche amicale.
- Ensuite , M. Perrusset , vice-président, adresse à l’assemblée une petite allocution dans ce sens :
- « Messieurs,
- « Je n’ai pas l’intention de vous faire un discours : je tiens seulement à relever les paroles bienveillantes de notre honorable président, car, messieurs, dans ses paroles
- comme dans ses actes, nous ne trouvons que dévouement et abnégation. Cette prospérité de notre Chambre syndicale, dont il attribue le mérite à quelques-uns de nous, c’est à lui en partie que nous la devons, à sa franche loyauté et à sa bonne administration, et c’est par une trop grande modestie qu’il s’efface ainsi.
- » Aussi, messieurs, je vous engage de le laisser longtemps, le plus longtemps possible à notre tête, et dans cet espoir, je vous prie de lever nos verres à sa santé ! »
- Un triple ban d’applaudissements couvre ces paroles.
- Enfin, de nombreuses chansonnettes, de joyeux propos sont venus égayer cette fête, qui se termine au milieu d’une franche gaieté.
- Et la Revue de la Teinture se plaît à être l’écho de ces réunious confraternelles où le plaisir, l’amitié et l’utilité professionnelle trouvent chacune leur part.
- La même Chambre syndicale avait eu, depuis nos derniers comptes-rendus, deux assemblées générales.
- Dans ceile du 22 mars, la Chambre a été avisée du décès de l’épouse de M. F. - M. Patin; l’assemblée a pris une vive part au deuil de notre estimé secrétaire-syndic, et a décidé qu’une couronne sera portée de sa part, à Verdun-sur-le-Doubs, lieu de sépulture de M"* Patin.
- La séance a été aussitôt levée, comme témoignage de sympathie envers M. Patin.
- L’assemblée du 25 mai a accompli plusieurs travaux d’ordre intérieur : Adoption de procès-verbaux, apurement de la caisse, impression du tableau des membres actifs et honoraires, et organisation du banquet, confiée à MM. Perrusset, Patin et Seytier.
- Puis, M. Capillery, président, a proposé que la Chambre syndicale fasse son possible pour donner des secours aux ouvriers de passage sans travail, et émettait l’avis de créer des tickets de 1 fr. et de 50 cent, pour leur remettre, Cette proposition a été adoptée à l’unanimité.
- Dans une petite allocution, M. Patin a proposé :
- Afin de récompenser M. Capillery du zèle et du dévouement qu’il apporte dans ses délicates et importantes fonctions, de lui voter des remercîments.
- Cette proposition a été adoptée par acclamation.
- Sur une proposition de M. Patin,il a été voté une médaille de vermeil, pour le concours international de musique de Beaune, des 15 et 16 août prochain ; cette médaille sera envoyée à M. Cloutier, président du comité d’organisation du festival, et portera l’inscription: « La Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon »
- M. Perrusset propose d’envoyer le jour du banquet une délégation à M. Ville pour lui
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- transmettre nos vœux d’un prompt rétablissement, et lui offrir un bouquet.
- Cette proposition, aussitôt acceptée, a élé réalisée, ainsi que nous 1 avons vu dans le compte rendu du banquet.
- Et voilà, confrères, du bon travail pour la corporation et des actes d’affectueuse confraternité, que nous souhaiterions de voir imités dans tous les centres importants où l’on pourrait créer de semblables syndicots.
- F. Gouillon, Membre correspondant.
- p,-S. — C’est avec regret que nous devons après coup ajouter quelques lignes à ces comptes-rendus, qui n’étaient pas déjà exempts de pensées attristées.
- Nous apprenons, en effet,la mort de M.Vills, fondateur et ancien président de la Chambre syndicale, qui avait été l’objet d’une attention si touchante des convives du banquet.
- M. Ville est décédé le7 juillet,âgé de 55 ans. Tous nos collègues et les nombreux amis du défunt partageront le deuil de la Chambre syndicale.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Seaver. — 211298, 10 février 1891. — Appareils perfectionnés pour la teinture des chapeaux et autres articles de paille tressée.
- Dunlap. — 211308, 10 février 1891. — Perfectionnements dans les procédés de fabrication des tapis-velours ou moquettes à dessins.
- Gillet et fils. — 211347, 12février 1891. — Perfectionnements apportés aux appareils servant à teindre ou cuire les tissus au large par mouvement alternatif.
- Vanoutryve et Lepainteur. — 211505, 18 février 1891. — Chenilleuse graphique impri-meuse.
- Yandamme (dame). — 211511, 23 février 1891. — Machine à parer un seul côté d’étoffe.
- Vunderlich. — 211597, 21 février 1891. — Procédé et appareil pour sécher d’une manière uniforme, les articles tissés de toutes espèces.
- Faisant. — 211604, 25 février 1891. — Perfectionnement dans le traçage de la trame.
- G. et A. Cote-Rey. — 211606, 26 février 1391. — Nouveau procédé d’impression, coloration, teinture ordinaire ou par mordançage sur tous tissus brodés, brochés ou motifs appropriés dans lesquels le dessin fait relief sur le fond.
- Dabert. — 211673, 24 février 1891. — Procédé de fabrication de fils chinés.
- Manufacture Lyonnaise des Matières colorantes. — 211708, 25 février 1891. — Procédé pour teindre le coton en brun solide.
- Certificat d'addition.
- Delaty Ph. Diot etCie. — 207384, 6 février 1891. — Brevet du 2 août 1890, pour applica-
- tion d’impression blanc ou couleurs sur tissus dont la chaîne et la trame sont multicolores.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Tarif général «les douane». — La
- Chambre des députés continue la discussion sur le nouveau tarif douanier.
- Les bois de teinture, la garance, le curcu-ma, le quercitron, les lichens tinctoriaux, le sumac, le fustet et l’épine-vinette ont été exemptés.
- Le coton en laine est exempié ; le coton en feuilles cardées ou gommées paiera 20 et 15 francs.
- Le lin brut, teillé, peigné ou en étoupes ; le chanvre brut ou peigné, le jute, le phormium, etc., sont exemptés.
- Les chiffres de la commission sont adoptés sur les fils de lin et de ramie simples, écrus, en pelotes, cartes, et sur les fils de lin simples, blanchis ou teints, sur les fils de lin retors, écrus et blanchis, en arrêtant la tarification à 60,000 mètres.
- La Chambre adopte les propositions de la commission sur les toiles blanchies, les tissus imprimés, teints et ouvragés, ainsi que sur la toile préparée pour peinture, les toiles et le linge damassés, les coutils, la passementerie, les mouchoirs brodés et les velours de lin.
- La Chambre réserve la bonneterie, les dentelles, les guipures de lin, les tissus de lin, de chanvre et de ramie mélangés.
- La Chambre ayant passé aux (ils de laine, les chiffres de la commission avec sa classification sur les différentes catégories sont adoptés.
- La Chambre adopte les propositions de la commission sur les fils d’alpaga, de lama, de vigogne et de poils de chèvre ou de chameau.
- On passe aux tissus de laine.
- Les propositions de la commission sont votées sur les tissus de laine pure, à l’exception des tapis et des dentelles réservés, et sur les tissus de laine mélangée.
- La Chambre est revenue à l’examen des droits sur les fils de bourre de soie, fils de soie et de bourrette; les chiffres de la commission ont encore été adoptés.
- Enfin, a été adopté un projet de la commission établissant 2,500,000 francs de primes pour la culture du lin et du chanvre, en compensation de l’exemption de ces matières.
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- lie travail de» enfant» et de» femme». — Le projet de loi est à nouveau en discussion au Sénat, après avoir subi bien des vicissitudes. Adopté en février 1889 par la Chambre, modifié profondément par le Sénat au mois de novembre de la même année, il revenait pour la troisième fois au Luxembourg.
- Voici les dispositions principales sur lesquelles les deux Assemblées ne se sont pas mises d’accord : Protection des femmes majeures ; interdiction du travail de nuit pour les jeunes gens au-dessous de dix-huit ans (au lieu de seize ans) -, maximum de la journée de travail fixé à dix heures (au lieu de douze) pour les enfants.
- Tel est le texte de la Chambre, que la commission sénatoriale a fini par accepter, et qui est actuellement soumis à la discussion publique.
- -o—
- Musée commercial et Industriel
- — La chambre de commerce de Paris a décidé la mise à l’étude d’un avant-projet de création d’un musée national du commerce et de l’industrie, sur des bases dignes de Paris et de la France.
- Ij’expédltlon de» toile» par chemin de fer. — Il arrive fréquemment que des toiles écrues, crémées, ocrées ou décaties sont expédiées vei s les gares des réseaux de l’Est ou de l’Ouest sous la dénomination de toiles à sacs, afin de bénéficier des réductions de tarifs accordées sur ces réseaux. Or. il est à remarquer que cette dénomination : Toiles à sacs n’existe pas dans les tarifs de la Compagnie du Nord, qui n’applique le tarif qu’aux toiles dénommées : Toiles écrues, crémées ocrées ou décaties.
- Pour que ces sortes de toiles puissent bénéficier des réductions de tarifs établies pour le réseau du Nord, en même temps que celles qui existent sur les réseaux de l’Est et de l’Ouest, il est donc indispensable qu’elles portent, outre la dénomination de : Toiles à sacs, la qualification d’écrues, crémées, ocrées ou décaties, suivant leur nature.
- Chambre syndicale de» teinturiers en plumes. — Dans la séance du 27 mai, M. Brossard, secrétaire, a présenté un compte-rendu des travaux accomplis par le Syndicat, pendant sa première année de fonctionnement.
- Le fait principal, et le seul important, est la tentative de relèvement des prix, mais il n’a pas eu de résultat : la commission nommée à cet effet ayant été dans l’impossibilité d'accomplir sa mission, devant le "mauvais vouloir de certains membres de la corporation.
- Les autres travaux n’ont trait qu’à l’organisation et au classement de la Chambre.
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- l>e» teinturerie» dan» la région parisienne. — Nous disions dans notre précédent numéro que la teinture en chiffonnage aurait prochainement deux nouvelles usines dans les environo de Paris : l’une à Billancourt, l’autre à Gennevillers.
- La première serait installée par M. Hallu aîné, qui veut y faire principalement ses nettoyages à sec, tout en conservant ses ateliers de Paris ; celle de Gennevillers appartient à M. Fleury (successeur de Laine) ; elle est déjà en voie de construction, et pourra vraisemblablement fonctionner à la fin de cette année : les ateliers de Paris seront entièrement supprimés.
- Les usines existant déjà dans la banlieue sont celles de M. Babillon-Marchal, à Boulogne-, de M. Piot (successeur de Tisselin), à Puteaux, et de M. Petitdidier, à St-Denis.
- M. Jolly fils va aussi déplacer et agrandir ses ateliers, mais sans sortir de Paris, quoique dans le voisinage des portes.
- Parmi les grands établissements de ce genre, M. Montenot (le Chapeau-Rouge) reste seul au centre de Paris : il y est sans doute suffisamment à l’aise, et, du reste, est conservateur par principe.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes),
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- LA REVUE DE
- Année, n° u. ET DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES 25 joiiki 1891.
- LA TEINTURE
- SOMMAIRE
- Du délai de congé des ouvriers. — Le diazotage sur fibres. — Procédé de noir d’aniline sur coton brut. — La cuve d’indigo par réaction. — Notions sur le blanchiment, l’impression, la teinture et les apprêts.
- Procédés divers : Fixation des teintes par le sulfate de cuivre ; Prune solide ; Noir sur plumes ; Graissage des fils à bonneterie. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Société Industrielle de Mulhouse. — Les tissus français aux Etats-Unis. — Informations et Faits divers.
- DU DÉLAI DE CONGÉ
- DES OUVRIERS
- Dans plusieurs groupes professionnels, et notamment à la Chambre syndicale de la Teinture , à Paris, on cherche à interpréter la nouvelle loi, promulguée le 27 décembre 1890, qui détermine les conditions dans lesquelles doit s’effectuer la rupture des contrats de louage du travail.
- Il s’agit principalement de la clause par laquelle tout patron qui congédie brusquement un salarié, lui doit une indemnité calculée sur l’usage des lieux et de leur profession. La réciprocité existe pour l’ouvrier, mais on sait combien elle offre alors peu de garanties.
- Cette prescription a été jusqu’à présent observée, mais elle était quelquefois abandonnée d’un commun accord par le fait de règlements particuliers spécifiant que patrons et ouvriers avaient le droit de rompre instantanément leurs contrats, sans indemnité.
- La nouvelle loi ne permet plus cet accord, et les parties ne peuvent renoncer au droit éventuel de demander des dommages-intérêts: c’est, disait le rapporteur du projet, la sauvegarde nécessaire de la liberté sérieuse des parties contractantes; c’est la protection de la faibles se contre la force et les abus d’autorité.
- Les patrons n’ont pas, de leur côté, de protection contre la duplicité de certains ouvriers ne reparaissant pas au travail le lendemain du jour de paye.
- Mais il est inutile de récriminer ; il faut voir quelle est la situation réelle qui est faite aux chefs d’établissements d’après cette nouvelle loi.
- *
- * * *
- Voici d’abord son texte, dans lequel nous soulignons la disposition importante :
- Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté,
- Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
- Art. l'r. — L’art. 1780 du Code civil est complété comme suit :
- « Le louage de service, fait sans détermination de durée, peut toujours cesser par la volonté d’une des parties contractantes.
- « Néanmoins, la résiliation du contrat par la volonté d’un seul des contractants peut donner ileu à des dommages-intérêts.
- « Pour la fixation de l’indemnité à allouer, le cas échéant, il est tenu compte des usages, de la nature des services engagés, du temps écoulé, des retenues opérées et des versements effectués en vue d’une pension de retraite, et, en général, de toutes les circonstances qui peuvent justifier l’existence et déterminer l’étendue du préjudice causé.
- « Les parties ne peuvent renoncer à l'avance au droit éventuel de demander des dommages-intérêts en vertu des dispositions ci-dessus.
- » Les contestations auxquelles pourra donner lieu l’application des paragraphes précédents, lorsqu’elles seront portées devant les tribunaux civils et devant les cours d’appel, seront instruites comme affaires sommaires et jugées d’urgence. »
- Art. 2. — Dans le délai d’une année, les comp agnies et administrations de chemins de fer devront soumettre à l’homologation ministérielle les statuts et règlements de leurs caisses de retraite et de secours.
- La présente loi, délibérée et adoptée parle Sénat et par la Chambre des députés, sera exécutée comme loi de l’Etat.
- Fait à Paris, le 27 décembre 1890.
- * ¥
- Cette loi ne paraît viser que les Compagnies de chemins de fer-, celles-ci, en effet,effectuent sur les salaires de leurs employés une retenue pour la retraite, et quand elles les congédient après plusieurs années de service, elles ne leur restituent rien, et c’est celte situation qui a provoqué le vote de la loi, qui avait aussi en vue de protéger les membres des syndicats ouvriers, mal vus de certaines administrations et congédiés sans autre motif que celui de faire partie desdits syndicats.
- Mais la loi ne s’en applique pas moins à tous les industriels, notamment quant à sa prescription, déterminant l'indemnité à ailuuer en cas de brusque résiliation du contrat, j Désormais donc, les règlements particuliers | n’orit plus de valeur, quand ils sont contraires I à cette prescription. S’ensuit-il cependant que
- les patrons doivent les délais ou l’indemnité chaque fois qu'ils renvoient un ouvrier?
- Le troisième paragraphe de l’article 1er laisse aux tribunaux une très large latitude pour l’appréciation de l’indemnité : les éléments d’appréciation sent nombreux, et permettent de décider des dommages - intérêts infimes, et même nuis, suivant le motif du renvoi.
- Nous avons relaté dans notre numéro du 25 juin dernier (p. 96), deux affaires dans lesquelles les tribunaux ont eu à interpréter la nouvelle loi.
- On peut déjà y voir les tendances de la jurisprudence qui s'établira sur la nouvelle loi.
- Il s’agit des arrêts rendus en faveur de Wi-baux-Floiin, à Lille, et contre d’Henri et C9, à Paris.
- *
- ♦ ♦
- C’est ce dernier arrêt qui nous semble poser la véritable doctrine; celui de Lille, très juste quant à sa conclusion, a des considérants trop facilement critiquables, et qui lui ôtent toute valeur juridique.
- Dire, en effet, que la loi de décembre 1890 ne s’oppose en ritn aux conventions entre patrons et ouvriers, par lesquelles ils peuvent se quitter sans observer les délais de prévenance, c'est méconnaître le point spécial, le but même de cette loi. Mais si, dans l’espèce, le tribunal avait déclaré que l’ouvrier s’etait rendu coj-pable d’une faute (une absence) justifiant son renvoi, et qu’alors il n’y avait pas lieu à indemnité, son jugement aurait une portée juridique plus considérable, et on pourrait alors le noter comme antériorité.
- C’est ce qu’a fait le tribunal de Paris : tout en condamnant le patron, il a examiné les motifs du renvoi et n’a prononcé sa condamnation que parce qu’il n’y a pas trouvé de « causes légitimes. »
- Nous engageons les intéressés à bien roter cet arrêt du 5 mai 1891, et, le cas échéant, à en tirer argument.
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- Voilà donc la marche à suivre dans ces sortes d’affaires : justifier que le renvoi a des motifs valables, qu’il n’est pas le fait d’un simple caprice ou de représailles contre les associations ouvrières.
- Et même si la nouvelle loi supprime dans les règlements cet accord fictif par lequel l’ouvrier accepte son renvoi sans indemnité, et sans qu’il soit besoin de lui donner de raisons, elle ne nous paraît pas s’opposer à ce que ces
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- renvois immédiats soient la pénalité de fautes graves spécifiées au règlement, tels que : refus de travail, ivresse scandaleuse, retard anormal dans la remise de fonds touchés pour la maLon, débauchage de collègues pendant le travail, excitation à l’insubordination dans l’atelier, etc., etc.
- Il faudra seulement prévoir ces fautes dont on veut se prémunir, et pourvu qu’elles aient un caractère de gravité suffisant, il ne se trouvera, nous le croyons, aucun tribunal qui impose au patron une indemnité pour renvoi d’un ouvrier coupable de les avoir commises.
- Ici, le règlement aura bien son effet, et ne voyons-nous pas, d’ailleurs, que le tribunal de commerce de Paris semble inviter les industriels à se garantir dans ce sens contre les abus des ouvriers malintentionnés.
- Ces derniers ne sont évidemment qu’en petit nombre, mais toutes les lois répressives ne sont toujours édictées qu'en vue de minorités vicieuses ou turbulentes.
- F. Gouillon
- LE DIAZOTAGE SUR FIBRES
- Nous avons publié plusieurs communications sur la transformation sur fibres des couleurs azoïques, à l’aide d’un nouvel azotagj, suivi de développements appropriés. (1)
- C'est, avons nous-Jil, une nouvelle voie ouverte à la teiiture; elle pourra être adoptée s’il se confirme que les teintes gagnent en intensité et en solidité, sinon le praticien, maintenant habitué aux colorants directs, évitera ces complications de travail.
- Mais un courant réel s’établit dans cette direction, et après la méthode complète rendue pratique par la « Manufacture lyonnaise » et que nous avons exposée avec une série d’échantillons, nous voyons d’autres travaux dans le même sens signalés de divers côtés.
- La « Manufacture lyonnaise » dont il vient d’être question a fait breveter une nouvelle couleur qu’el e nomme violet de naphtylène ; elle est formée par l’action de deux molécules de nitrite de soude sur une molécule d’acide amidonaphtaline-é -disulfonique, et la combinaison de ce corps tétrazoté avec deux molécules d’a-napthylamine.
- Les colorants, formés par l’action de ce corps, à l’état tétrazoté, sur des amines, des phénols et leurs dérivés, sont très nombreux ; le brevet n’en cite pas moins de soixante-dix, qui tous, en principe, peuvent se développer sur la fibre.
- La maison Gaigy, de Bâle, a pris aussi un brevet pour des matières colorantes brunes, se prêtant à la diazotation sur la fibre et a des
- (1) Revue de la Teinture, année 1888, p. 114 ; 1889, p. 93 et 115; 1890. p. 48 et 135; année courante, n°* du 10 mai, p. 66, des 10 et 25 juin,p. 84 et 92.
- combinaisons avec les phénols ou les amines, sont obtenues par la condensation de l’ac.de suifonique du paranitrotoluol avec la piraphé-nilènediamine, ou laparatoluylènediamine, en présence d’alcalis caustiques.
- Le coton non mordancé est teint en brun rougeâtre dans un bain neutre alcalin ou additionné de chlorure d’ammmonium.
- Introduite dans une dissolution acide de nitrite de sodium, la fibre se teint d’abord en noir, puis en brun, et prend, après le lavage, dps teintes ; Bordeaux, par un passage dans des dissolutions de résorcine et de métaphé-nylènediamine, noire par l’a-napbtylamine.
- Ces nuances se distingueraient par leur intensité et leur solidité au savon.
- Enfin, M. l’abbé Vassart, daus une récente séance de la « Société industrielle du Nord » a exposé la théorie et la marche opératoire pour la production des fibres textiles de colorants tétrazoïques ayant pour point de départ la polychromine B.
- Si après avoir fixé sur une fibre végétale ou animale cette polychromine B comme il s’agissait de primuline, on fait un premier dia-zotage par passages en nitrite de soude et acide et que l’on développe avec un phénol o i une a mine sulfonique, on obtient une série de nuances bien plus foncées que les nuances correspondantes de primuline que tout le monde connaît.
- Mais, si après avoir développé en a-naph-tylamine (développeur 9, développeur puant des ateliers), on fait un second diazotage et que l’on développe une seconde fois avec des développeurs appropriés, on obtient alors des nuances offrant un réel intérêt comme nuances foncées : ce sont surtout des marrons, des olives, des. bronzes, solides ou acides, aux alcalis, aux savons, propriétés que la fabrique de Roubaix a déjà su meure si habilement à profit.
- M. l’abbé Vassart a soumis des caries d’échantillons de ces diverses nuances en impression et en teinture, sur soie, laine et coton, préparées par M. Paul Gombert, teinturier à Roubaix, qui a breveté cette nouvelle série de tétrazoïques.
- Cette dernière méthode offre cette particularité que le diazotage et le développement ont lieu deux fois ; cela est encore un nouveau tour de main, mais aussi une nouvelle complication ; les résultats obtenus la font accepter.
- Il nous semble difficile, toutefois, avec ces moyens, d’échantillonner exactement à un ton déterminé.
- Quoi qu’il en soit, il y a un mouvement très prononcé, dans la voie des transformations sur fibres des couleurs azoïques et si nous en tirons une analogie avec toutes autres colorations nées sur le fil même (bleu de cuve, noir d’aniline), nous pouvons espérer que ces nouvelles méthodes produiront des teintes solides.
- PROCÉDÉ DE NOIR D’ANILINE
- SUR COTON BRUT Par M. E.-Tii. AU CHER
- D’après le brevet de M. Aucher, le coton est
- plongé, kilo par kilo, dans un bain monté avec :
- Sulforicinate d’ammoniaque 2 kil.
- Eau........................... 50 lit.
- Puis, rapidement, dans une dissolution :
- Acile chlorhydrique......... 20 kil.
- Bi-chromate de soudo........ 10 —
- Eau (quantité non indiquée).
- Enfin, dans le bain d’aniline, contenant pour 100 kil. de coton :
- Aniline........................ 5 kil.
- Acide chlorhydrique......... 5 —
- Eau........................... 50 lit.
- (Ces 50 litres d’eau ne sont sans doute que pour faire la dissolution, car ils seraient insuffisants pour imbiber les 100 kil. de textile. La proportion d’acide est faible).
- Le coton est foulé dans ce bain, pausé dix minutes, puis mis en tas, et on le laisse ainsi douze heures pour que l’oxydation s’opère.
- Fixer ensuite avec :
- Bi-chromate de sou Je... 6 kil.
- Eau.................... 1000 lit.
- Et laisser la réaction s’opérer. (A chaud ou à froid?... Nous conseillons, quaru à nous, bouillant).
- Le bain g'as paraît être le point particulier de ce procédé.
- LA
- CUVE D’INDIGO PAR RÉACTION
- De M. Cavaillès.
- Dans ces cuves, la réduction de l’indigo a lieu par réaction chimique, au lieu de s’opérer par fermentation, suivant la méthode jusqu’à présent en usage dans la teinture des laines.
- La cuve à froid, applicable aux textiles végétaux, est un exemple de cuve « par réaction » mais elle ne peut s’appliquer aux laines.
- Dans le procédé Cavaillès c’est l’action réductrice de l’hydrosulfite de soude qui est utilisée. Le principe a été découvert et indiqué par MM. Schü.zenberger et Lalande, avec des formules qui ont surtout trouvé leur emploi dans l’industrie de l’impression. Quant à la teinture des laines, le procédé pratique est dû à M. Cavaillès.
- Nous avons déjà résumé son brevet dans la Revue de la Teinture (1890, p. 19), et nous aurons à y revenir pour l’exposer avec p'us de détails, et le mettre en parallèle avec les anciennes méthodes.
- Pour le moment nous voulons signaler deux points importants de ces nouvelles cuves :
- 1° Une mise en marche et une conduite
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- «xerrptes des difficultés et des accidents des cuves à fermentation. Ici la réduction de l’indigo a lieu avec la sûreté des réactions chimiques, donnant des résultats identiques, en opérant par des moyens semblables.
- 2° La possibilité de teindre, même en nuances foncées, en une seule plongée, alors qu’avec les cuves usuelles, il faut cinq ou six palliements ou rejets. Cet avantage est considérable, et n’échappera pas aux praticiens.
- Une troisième a également son importance, c’est de pouvoir récupérer l’indigo perdu aux égouttages et aux rinçages. L'économie qui en résulte est très sérieuse.
- La cuve à l’bydrosulfite, telle qu’elle était indiquée par ses inventeurs, et appliquée à la laine, était entourée de difficultés pratiques, et notamment, ne donnait pas de teintes unies lorsqu’on voulait faire des bleus foncés en une seule plongée. La modification Cavail es a résolu ces difficultés, et produit des teintes d une régularité complète dans les conditions susdites.
- Ces résultats valent la peine de nous arrêter un peu à analyser le procédé amélioré, et suivant notre promesse, nous y reviendrons, car maintenant ils s’appuient sur des expérimentations faites dans des conditions industrielles.
- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Blanchiment, de l’Impression, de la Teinture et des Apprêts, et sur le Matériel de ces travaux,
- Par M. E. WELTER, de Mulhouse
- Pour éliminer les matières étrangères au tissu, telles que : empois, graisse, sels du parage, poussière, duvets, etc., on procède d’abord au blanchiment.
- La première opération consiste dans la
- Couture des pièces
- Le tissu emmagasiné est marqué à ses deux chefs de façon à être facilement reconnu, puis on coud bout à bout 50 ou 100 pièces ensemble, suivant la capacité des cuves à blanchir. On se sert soit de la couseuse simple, ou des machines à coudre faisant le point de chaînette, de construction fort simple ; puis on procède au
- Grillage
- On enlève par cette opération toutes les Parties duveteuses qui recouvrera la surface du tissu. On a employé à cet effet toute une série d’apparr ils, à commencer par la plaque métallique chauffée à feu nu. Aujourd’hui, ou se sert avantagt usermnt du grilloir a gaz, dont le principe consiste en un tube perloré d’une série de petits trous donnant issue au gaz. Celui-ci est amené dans le tube, à chaque extrémité, par un tuyau ; un second tuyau, Placé à angle droit avec le premier, y amène lair énergiquement mélangé au gaz par le
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- moyen d’un Roots-Blower. A l’entrée de l’appareil se trouvent des brosses destinées à redresser le duvet, et à la sortie on a disposé, par mesure de précaution, deux rouleaux d’appel, dont l’inférieur plonge dans une bassine d’eau, de façon à éteindre les flammèches qui pourraient encore se irouver sur l’étoffe. Au moyen d’un mouvement de levier, on éloigne et l’on approche à volonté le tissu du tube-brûleur, qui produit une belle flamme bleue et régulière (1).
- Blanchiment
- Le blanchiment est une des opérations les plus importantes. On blanchit de diverses façons, suivant les traitements que les tissus auront à subir ultérieurement.
- S’il s’agit de pièces destinées à l’impression, leur blanchiment devra être parfait. On opère de la façon suivante :
- Lorsque les pièces, cousues bout à bout, ont subi l’opération du flambage, élit s passent à la Machine à chaux.
- Dans le bassin de cette machine on délaie, pour une quantité d’environ 2,000 kil. de tissu, 60 kil. de chaux dans 2,000 litres d’eau ; le tissu doit absorber tout ce liquide, puis il passe plusieurs fois en boyau entre deux rouleaux en bois de 1 m. 500 de table sur A00 m/m et 350 m/m de diamètre, placés dans des bâtis au-dessus du bassin.
- Le tissu, bien imprégné, passe directement de la machine à chaux dans la cuve à chaux ; deux systèmes sont employés :
- 1° A haute pression :
- Ce système paraît être le meilleur pour les tissus destinés à l’impression. L’appareil est une cuve en tôle de 2 m. 650 de hauteur, 2 mètres de diamètre, munie d’une pompe centrifuge du tuyautage, d’une turbine pour la répartition égale du liquide sur le tissu et pourvu d’un manomètre et d’un indicateur de niveau d’eau.
- Les manipulations sont les suivantes :
- Lorsque le tissu se trouve dans la cuve, on le recouvre de toile d’emballage et de traverses en bois, qu’on surcharge à loisir pour empêcher les pièces de surnager. Ceci fait, on met la pompe centrifuge en mouvement, on introduit la vapeur jusqu'à 60°, la cuve étant ouverte; puis on arrête la vapeur et on pompe pour évacuer le liquide par le bas jusqu’à la hauteur des traverses en bois -, on adapte les trous d’nomme, on remet la pompe en mouvement ; enfin, on réintroduit de la vapeur jusqu’à 3 atmosphères de pressicn. Après six à huit heures de travail par la pompe et la vapeur, on ouvre le robinet de décharge pour faire évacuer vapeur et liquide.
- La cuisson terminée, il faut laver en cuve, c’est-à-dire faire arriver de l’eau froide par le haut et laisser écouler par le bas jusqu’à ce
- (1) Dans l’appareil Descat-Leleux, la rampe n’est, plus formée d’une ligne de becs, mais par une nappe de flamme ininterrompue.
- que 1 eau sorte froide. Cette opération dure environ une heure et demie à deux heures.
- Les moleskines sont blanchies de la même façon, mais au large, c’est-à dire enroulées sur des roulettes en bois.
- 2* Basse pression :
- Les appareils employés à cet effet sont nombreux et variés. Généralement, ils consistent en de grandes cuves en bois ou en tôle, portant à leur partie inférieure un gril en bois sur lequel les pièces sont empilées. Le fond de la cuve sert de réservoir au liquide, lequel est répandu sur le tissu au moyen d’un tube déversoir, plaré soit au milieu, soit au bord intérieur, mais de préférence à l’extérieur de la cuve. Ce déversoir fonctionne par la pression de la vapeur qui, de cette façon, établit une circulation continue.
- Le lessivace à la chaux est l’opération ’a plus importante du blanchiment ; il est donc indispensable d’y apporter les plus grands soins.
- Lavage
- Le lessivage en chaux terminé, le tissu passe au lavage, soit :
- A) à la machine à laver dite clapot, formée de deux rouleaux superposés, de 3 mètres de table, l'un supérieur de 400 m/m de diamètre, l’autre inférieur de A50 m/m de diamètre, entouré de cordes en aloès. A la sortie, un petit rouleau-presseur de AOO m/m de diamètre. Au bas de l’appareil se trouve une bassine en briques et ciment, dans laquelle fonctionne un rouleau d’appel. Au-dessus de la bassine, il y a un râteau on bois pour guider les plis du tissu.
- B) à la machine à laver continue, à trois traquets à six pans. Cette machine a h mètres de table ; un des trois rouleaux à six pans (celui placé dans le bas) plonge dans un bassin en ciment rempli d’eau, amenée par une conduite spéciale.
- Cette machine convient au lavage de tous les genres de tissus, qu’elle ne fatigue nullement parce qu’elle opère par battage et non par compression, comme c'est le cas pour les clapots. Son effet de rinçage est très énergique eu égard à la force minime qu’elle exige et à la petite quantité d’eau qu’elle nécessite pour un parfait lavage.
- Le râteau guide-pièce est relié au débrayage qui arrête instantanément la machine si les plis venaient à s’accrocher à l’une des chevilles.
- Essorage
- Au sortir de a machine à laver, les tissus sont exprimés ou essorés a la machine dite machine à exprimer ou Squeezer.
- L’étoffe passe entre deux rouleaux, l’un de laiton, l’autre de calicot. Chaque rouleau a ! 300 m/m de table et 350 m/m de diamètre.
- ! Pour éviter que l’action de la pression ne i porte toujours sur la même place, l’entrée de
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- la machine est munie d’un mouvement de va et vient, combiné de façon à ce que l'usure des rouleaux se fasse aussi bien sur les bords qu’au milieu.
- Passage en acide chlorhydrique
- De la machine à exprimer le tissu passe à la machine à acider, de construction identique à celle à chaux et dont la bassine contient un peu d’acide chlorhydrique à 2° B.
- Après cette opération, le tissu est mis sur dépôt où il séjourne plus ou moins longtemps, suivant sa nature.
- Après acidage, les tissus sont lavés énergiquement, soit à la machine, soit au elapot. Ces deux appareils ont été décrits plus haut. Les pièces subissent alors les opérations du lessivage en soude.
- Lessivage
- Les tissus, après lavage, sont encuvés dans la cuve à haute pression ; mais au lieu d’être plongés dans un bain de chaux, ils reçoivent alternativement une solution de sel de soude, puis un mélange de sel de soude et de résine ou de colophane. On . donne à ce dernier le nom de savon de colophane. La préparation de ce savon s’effectue dans un réservoir spécial, de préférence dans la cuve à préparer la lessive. C’est une cuve cylindrique en tôle dans laquelle tourne un agitateur mû par des roues d’angles. Les liquides sont ensuite refoulés dans la cuve à lessiver au moyen de pompes centrifuges ou autres adaptées aux cuves.
- Le tiïsu bien encuvé, ce qui nécessite une certainehabiiude.on ferme les trous d’homme; on amène la vapeur, puis la pompe fait circuler le liquide dans toute la chaudière et sur l’ensemble de l’étoffe. Cette cuisson continue pendant douze heures, sous une certaine pression, variable suivant les praticiens et la force des appareils. La cuisson terminée, on laisse écouler le liquide soit dans une autre cuve pour s’en servir à nouveau en le rechargeant de sels, soit dans le canal de décharge installé ad hoc.
- Au sortir du lessivage, le tissu est lavé à fond sur l’une des machines déjà indiquées soit elapot, soit laveuse à traquet, exprimé au Squeezer. On procède ensuite à l’opération du ctilorage.
- Chlorage
- On se sert pour le chlorage de la même machine que ceue employée pour l’aciüage.
- Dans le bassin ou réservoir de cet appareil, on introduit du chlorure de chaux à 1/2° B. Le tissu y est passé, puis on l’empile à un endroit détermine où on le laisse jusqu’à ce que le chlore ait produit son action.
- On dégorge le tissu à nouveau au moyen des machines précitées, puis on procède à l’acidage. Quelquefois on passe directement en acide sans laver le chlore ; de celte façon, on obtient un effet beaucoup plus intense, mais
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- qui demande à être bien suivi, sans cela on risque d’altérer le tissu.
- Dans quelques usines, on chlore et on acide au moyen de réservoirs maçonnés en ciment et placés l’un au-dessus de l’autre. Dans le fond du réservoir supérieur qui reçoit le tissu sont pratiqués des trous permettant la circulation du bain. Celui-ci est ramené dans le réservoir du haut par une pompe spéciale dite pompe à chlore, dont les organes en contact evec le liquide sont établis en plomb et en caoutchouc.
- Quels que soient les modes de chlorage, on finit toujours par un lavage énergique, puis on exprime et enfin on sèche.
- Séchage
- Cette opération peut se faire de diverses manières : à l’air , au soleil, dans les éten-dages soit à air froid, soit à air chaud, et enfin au moyen de diverses machines que nous allons passer en revue.
- 1° Séchoirs à cylindres :
- Ces machines ont de 6, 8 jusqu’à 30 cylindres en cuivre rouge ou en tôle étamée de 500m/m, 600m/m, 700,n/m et même 800m/m de diamètre.
- Autrefois, ces cylindres sécheurs se faisaient à basse pression ; mais aujourd’hui, où tout le monde vise à la grande production, on les construit le plus souvent à haute pression.
- Un premier type de ces machines à sécher est à 8 cylindres en cuivre, placés horizontalement, auxquels la vitesse variable est transmise par un mouvement de changement de vitesse par friction, par un arbre longitudinal avec roues d’angle. L’entrée de la vapeur et la sortie de l’eau de condensation ont lieu du même côté. A son entrée dans la machine, le tissu passe par des embarrages et se rend sur les tambours chauffés, en étant guidé par des roulettes intermédiaires placées sur les bâtis et au-dessous des tambours. A sa sortie, le tissu est enroulé ou mis en plis, suivant les besoins de la fabrication.
- Un autre genre de machine à sécher est disposé pour deux largeurs de pièce. Les cylindres en cuivre, au nombre de dix-huit, sont superposés et mis en rotation par un moteur spécial. L’entrée de la vapeur dans les cylindres se fait d’un côté par les bâtis creux de la machine, et la sortie s’opère au même endroit de l’autre côté. A l’entrée, il y a deux machines à apprêter, servant également à bleu-ter'à chlorer, â bistrer, etc., munies d’un commun mouvement de friction, pour varier les vitesses.
- 11 faut mentionner encore une machine à sécher circulaire avec moteur spécial. Cette disposition est avan ageuse et recommandable là où il y a pénurie de place.
- Chaque cylindre est muni d’un engrenage qui reçoit la commande d’une roue droite, placée du même cô é au centre de la machine. Un ventilateur à ailettes, placé dans le milieu
- des cylindres, sert à éloigner la buée et à activer le séchage.
- 2° Rames à sécher :
- Celles-ci sont employées dans un grand nombre d’établissemei-.ts pour le séchage des tissus blancs; elles ont sur les cylindres l’immense avantage d’élargir l’étoffe et de mettre le tissu à fil droit.
- Il y aurait à s’étendre fort longuement sur ces rames, qui se construisent d’une foule de manières, soit horizontales, verticales ou circulaires, avec ou sans contact, avec ou sans ventilation, avec chauffage par tuyaux, avec chauffage par air chaud, avec pinces de toutes
- sortes de sysièmes, avec aiguilles, etc., etc. Nous n’indiquerons que les quelques machines les plus appréciées.
- (4 suivre.)
- PROCÈDES DIVERS
- Fixation des teintes par les sels de cuivre.
- La maison Fred. Bayer et Cie s’est fait breveter en 1889, pour la consolidation de ses azo-bleus et benzoazurines sur coton, au moyen d’un bouillon des matières teintes, avec 5 0/0 de sulfate ou autre sel de cuivre.
- A peu près au même moment MM. Poirrier et Dalsace recommandaient le traitement au cuivre pour donner « une très grande résistance à la lumière » aux nuances obtenues avec leur Rouge de St-Denis.
- M. Albert Scheurer ayant poussé plus loin ces expériences, reconnut que l’action protectrice du cuivre sur les teintures est un fait général qui semble s’étendre sans exception à toutes les couleurs, y compris les couleurs végétales naturelles (1) et nous ajouterons à tous textiles.
- La résistance à la lumière des teintes ainsi traitées est le fait principal et le plus nettement établi, mais il a été reconnu aussi que les matières teintes y gagnent au point de vue de l’action des agents chimiques : alcalis, acides, soufrage, et que les laines y acquièrent plus de solidité au foulon.
- L’inconvénient du procédé est que le cuivre ternit la plupart des matières colorantes déjà fixées sur les fibres-, mais cette modification n’est pas toujours un défaut.
- Ainsi MM. F. Bayer et Cie, recommandent le traitement au cuivre sur leur Azurine 5 G qui donne sur laine un bleu violacé peu usité, et par l’ébullition en sel de cuivre, cette teinte en se ternist-ant, se rapproche des gris et bleus d’indigo.
- (1) Voir numéro du 25 janvier, année courante.
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- Nuus donnons un échantillon sur laine d’un bleu qui ne s’est pas modifié dans un bain bouillant de chlorure de cuivre.
- pour lai-ieS de la « Bi-dische Anilin » ; nos lecteurs, s’ils veulent comparer, trouveront des échantillons du même colorant, sans cuivrage, dans notre année 1890, p. 81.
- L’échantillon ci-joint sur coton, est Brun Diamine V, delà « Manufacture lyonnaise », et semblable avant cuivrage au premier échantillon de notre numéro du 10 juin dernier, p. 84.
- Noir sur plumes par les anilines
- La formule suivante nous est communiquée comme donnant directement un noir sur plumes.
- Vert acide...................... 8 gr.
- Fuchsine acide.................. 6 —
- Orangé acide.................... 4 —
- Acide sulfurique............... 15 —
- Eau............................ 10 litres.
- La teinture se fait au boui lon. Le bain très chargé, comme il le faut pour la plume, ne s’épuise pas, et sert pour les passes suivantes en le renforçant.
- Nous ferons pour ce procédé les mènes réserves que pour celui indiqué dans notre numéro du 10 juin dernier, p. 86.
- Le chlo'ure de cuivre "bouillant a fait un peu tomber la teinte, et l’a portée au rouge.
- Mais ce traitement au bouilion, indiqué par MM. Fr. Bayer et Cie, est trop énergique et n’est pas indispensable •, nous avons reconnu qu’à froid, le dépôt d’oxyde de cuivre s’effectue suffisamment, et altère très peu les couleurs, c’est donc celui qu’il faudra’t employer quand on ne tient pas à modifier les teintes.
- Le bain se prépare ainsi :
- Sulfate de cuivre.............. 250 gr.
- Sel marin...................... 500 gr.
- Eau froide..................... 100 litres.
- Ajouter un peu d'ammoniaque : 15 gr., pour corriger la réaction acide du sel de cuivre.
- Les fils et tissus, de laine ou de coton, sortant de teinture, rincés et essorés, mais encore humides sont passés dans un bain 15 à 20 minutes, puis exprimés et séchés sans rincer.
- Ce simple traitement suffit.
- Le bain ci-dessus indiqué convient pour 10 kil. de textiles.
- Prune solide pour drapene
- Pour 100 kil., la laine est mordancée une heure au bouillon avec :
- Bi-chromate................... 3 kil.
- Tartre........................ 2 —
- On lève, on laisse en tas une nuit, puis on teint dans le bain suivant :
- Bleu d’alizarine en pâle.... 6 kil.
- Extrait de Cuba............... 6
- On entre à tiède; on porte peu à peu au bouillon, qu’on maintient une heure, on brunit en ajoutant au même bain :
- Sulfate de fer................ 2 D’-
- Après 15 à 20 minutes d’un nouveau bouillon, o.n lève et on rince.
- GRAIS AGE DES FILS DE COTON
- destinés à la bonneterie
- Pour favoriser le glissage des fiis dans les métiers à tricoter, on les enduit d’une matière grasse, qui est le plus ordinairement le saindoux.
- On emploie 45 à 50 grammes par matteau de coton pesant 750 grammes et on opère ce graissage matteau par matteau.
- Dans une bassine assez spacieuse, on verse environ 10 litres d eau chaude (à 50-60 degrés), puis environ 50 gr. de saindoux fondu à une température modérée, et qu’on prend avec une cuiller servant de mpsure. On mélange le mieux possible, l’eau et le corps gras.
- Le coton essoré ou tordu mais encore humide, est plongé rapidement dans ce mélange, puis fortement tordu sur le bain. Cette torsion répartit le corps gras assez également dans toute la masse de fil.
- Après le passage du premier matteau, on ajoute au bain une nouvelle quantité de saindoux, on y pa-se un second matteau et on continue ainsi pour les suivants. On complète la quantité d’eau du bain, quand elle diminue.
- Lorsqu’on fait couramment ce travail, on dispose au-dessus de la bassine, des crochets à tordre.
- La proportion de 60 grammes de saindoux par kilo de fils de coton, est celle adoptée pour la bonneterie.
- Après le graissage, il ne reste nécessairement qu’à sécher les fils.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturicr-Dégraisscur
- CRÊPES DE CHINE
- Les châles en crêpe de Chine ne se portent plus, mais on fait encore, avec ce beau tissu, des écharpes, des sorties de bal, des robes en-
- tières, et depuis quelques années on en voit revenir aux nettoyages.
- Ces étoffes délicates, qui s’éraillent facilement, demandent à être traitées avec précaution; il faut les travailler isolément, pièce par pièce. Ainsi, il serait dangereux de les mettre dans la laveuse à benzine, avec les autres nettoyages à sec.
- C’est à sec, en effet, qu’il convient de les nettoyer, mais en les travaillant sur terrines spéciales et en benzine neuve.
- Les blancs se font sur panama un peu chaud, en les tamponnant dans la main, sans frotter, puis rinçant sur eau tiède, puis eau froide.
- (11 faut remarquer que le crêpe de Chine est moins susceptible à l’eau que les satins et même les taffetas, et qu’il n’a pas besoin d’être travaillé au large.)
- Puis ils sont blanchis à l’acide sulfureux liquide tel qu’il est indiqué, année 1889, p. 78.
- A défaut, passer au soufroir.
- Rincer et passer dans un léger bain de savon.
- Azurer au violet-bleu de Paris.
- Pour teinture, laver au panama, en soufrant ou ne soufrant pas, suivant la teinte à donner.
- On teint par les procédés pour soie, sans chercher les moyens à sec.
- Gommer avec 1 gramme de gélatine blanche, dissoute dans 1 à 2 litres d’eau. Epingler au tapis.
- Assouplir ensuite en mettant l’étoffe en paquet et la frappant avec un battoir rembourré de cuir ou garni d’étoffes : un bat-meuble en osier garni remplit le but.
- J’ai parlé en son temps d’un battage mécanique pour ce travail, que j’ai vu fonctionner dans l’usine de M. Petitdidier (année 1888, p. 143.)
- CHALES DE CACHEMIRE Netloyage-
- Les cachemires se nettoient à sec ; il n’y a pas besoin de chercher d’autres méthodes : c’est la plus simple et la plus sûre.
- Teinture des fonds avec dessins réservés
- Sur cachemires et imitations, on a quelquefois à reteindre en noir les fonds blancs ou de couleur, tout en réservant les sujets du dessin. Deux moyens peuvent être employés :
- 1° Appliquer une réserve sur toutes les parties dessinées, et teindre en plein bain ; le fond n’étant pas préservé se teint seul.
- 2° Peindre le fond seulement, en suivant ses contours à l’aide d’un pinceau et avec un noir d’impression.
- Ce dernier moyen est le meilleur et expose moins aux accidents ; c’est celui que je recommande.
- Noir au pinceau
- La couleur qui est très épaisse se fait ainsi :
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- HO
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- Extrait de campêche....... 100 gr.
- Extrait de bois jaune..... 25 —
- Carmin d’indigo.............. 10 —
- Dissoudre dans 1 litre d’eau.
- Faire, d’un autre côté, dissoudre à chaud, dans 1/2 litre d’eau :
- Verdet (acétate de cuivre).. 50 gr. Faire une colle épaisse avec :
- Amidon........................ 125 gr.
- Dextrine...................... 125 —
- Eau............................. 1 lit.
- Huile d’olivrs................. 30 gr.
- L’amidon est cuit en empois, puis on y ajoute la dextrine et l’huile.
- On mélange à chaud, avec cette colle, la dissolution des extraits et celle du verdet, et quand le mélange est refroidi on y ajoute :
- Acide acétique............. 125 gr.
- Rouille a 45°.............. 250 —
- On a ainsi environ 3 lities de couleur noire, dans le genre de celles qui servent à l’impression des étoffes. Il est bon de la passer au tamis.
- Le châle nettoyé est posé à plat sur une table, et avec un pinceau à tableaux, on passe de ce noir à froid sur toutes les parties qu’on veut teindre en noir ; on laisse sécher et fixer dans un étendage chaud, autant que possible, pendant vingt-quatre heures.
- Après ce temps, on vaporise sur une table à vapeur, ou sur une platine ; puis on donne une seccnde couche de noir au pinceau, on laisse encore fixer vingt-quatre heures et on vaporise à nouveau.
- Enfin on rince à l’eau un peu chaude pour enlever la couleur et les épaississants non fixés, en agissant assez rapidement et en bains assez larges pour que le noir qui se sépare ne ternisse pas le dessin du châle.
- Ce travail n’est pas aussi compliqué qu’il le paraît au premier abord.
- Teinture sur réserve
- Le procédé par réserve du dessin est tout aussi long, car celte réserve s’applique également au pinceau, et il expose aux accidents, parce que la réserve peut se détacher en quelques endroits pendant la teinture, et laisser le noir se fixer sur les parties du dessin accidentellement découvertes.
- On lait une pâte à froid, avec :
- Albumine d’œufs en poudre. 125 gr.
- Blanc de Meudon ou terre de pipe 60 —
- Farine............................ 30 —
- Eau.............................. 150 —
- On fait une sorte de bouillie, en évitant de former des grumeaux ; on la passe, du reste, au tamis.
- Cette réserve s’applique avec un pinceau un peu dur sur tout le dessin qu’on veut préserver de la teinture ; ces parties sont ensuite saupoudrées à l’endroit et à l’envers avec de la poudre d’albumine d’œufs, avant que la ré-
- serve peinte soit sèche ; puis on repasse au fer chaud, qui cuit l’albumine et rend ce placage insoluble dans les bains de teinture.
- On teint alors le châle en noir en plein bain, par les procédés ordinaire3, soit au chrôme, soit au naphtol.
- Quand la teinture est terminée, la réserve se détache avec l’ongle, et un simple frottement à la main la fait entièrement disparaître.
- Cn procédé est, paraît-il, celui de la maison Tranchart, qui a fait une spécialité de ce genre de teinture-, quant à moi, je déclare ne l’avoir jamais employé, préférant le noir au pinceau.
- Ap\ rêt.
- Les châles nettoyés ou à fonds reteints re-çoi'ent un léger gommage, ils sont séchés au tapis ou à la machine à feutre sans fin, puis les franges sont peignées, comme il a été dit précédemment.
- UNIFORMES MILITAIRES
- ET COSTUMES
- Les vêtements militaires, les livrées, les costumes de théâtre, ont des parties de couleurs et des galons métalliques qu’il faut retoucher après les nettoyages par la méthode générale.
- Revivification des couleurs.
- L’écarlate des cols e» parements de dolmans, des bandes de pantalons d’uniforme, vire au violet sous l’action de l’eau et des alcalis ; on peut quelquefois raviver cette teinte en y passant ave c une brosse douce, une dissolution
- suivante :
- Acide oxalique................ 20 gr.
- Oximuriate d’étain....... 10 —
- Eau.......................... 1/2 lit.
- Après 10 ou 15 minutes, on rince encore à la brosse, avec de l’eau contenant quelques gouttes d’acide acétique.
- Les rouges de garance, qui s’y tiennent beaucoup mieux, toutefois, s’avivent au besoin par le même moyen.
- Pour le ravivage de la couleur jonquille, on
- emploie :
- Extrait de cuba............. 10 gr.
- Sel d’étain................. 20 —
- Eau......................... 1/2 lit.
- On en applique une couche bien unie à la brosse et on laisse sécher sans rincer.
- Sur les galons verts, on donne soit une couche de ce jaune, soit une autre de carmin d’indigo un peu acide, suivant que c’es* le jaune ou le bleu qui est tombé, ou bien les deux successivement si le vert est affaibli dans son ensemble.
- Galons d'or et d'argent.
- Les galons métalliques en argent ou dorés, soit en fin, soit en mi-fin, sont ravivés en les lavant à la brosse douce, avec :
- Cyanure blanc de potassium 15 gr.
- Eau......................... 1/2 lit.
- Il faut éviter d’en toucher l'étoffe, dont certaines couleurs se démonteraient. (Je rappe]ie. que ce cyarure est un poison).
- On rince à l’eau ordinaire, toujours au moyen de la brosse.
- Lorsqu’on peut agir sur des galons décousus, cela est bien préférable. On remarque sur les galons démontés que la partie qui était appff_ quée contre l’étoffe est beaucoup pins noire que celle de l’extérieur- cela tient à ce que la laine contient du soufre qui a sulfuré le métal par son contact prolongé.
- Le cyanure détruit cet enduit noir bronzé, mais on peut aussi tremper le galon (s’il est en fin) dans une légère dissolution d’acide chlorhydrique; on sent bientôt un dégagement de gozsulfhydrique, et le métal s’éclaircit, mais le doré blanchit beaucoup. Le mi fin up supporterait pas ce lavage acide. Le fin est en argent pur, ou en argent doré ; le mi-fin est en cuivre argenté ou doré, li ne s’en fait pas en or pur.
- Les galons et épaulettes se nettoient aussi en les frottant avec une poudre sèche : cn emploie pour cela la magnésie anglaise, avec laquelle on les astique au moyen d’une brosse; toutefois ce moyen convient à ceux en argent beaucoup mieux qu’aux dorés.
- GAINERIE ET ARTICLES EN PEAU
- Puisque j’ai parlé de l’équipement militaire,, je dirai un mot du noircissage des articles en peau décolorés ou rougis par l’usage, iels que sacoches, étuis à jumelles, sacs de dames, serviettes d’avocats, etc.
- Ces articles en maroquin se tiennent bien ; mais quand ils sont en mouton, ils se déteignent vite. On les remet en noir avec la composition ;
- Extrait de campêche....... 25 gr.
- Amidon....................... 25 —
- Eau......................... 1/2 lit.
- Faire dissoudre l’extrait et cuire l'amidon* et après refroidissement, ajouter:
- Sulfate de fer (dissous).... 25 gr.
- Huile quelconque.......... 25 —
- On applique une couche de ce mélange au pinceau et on laisse sécher.
- Bien entendu, la teinte n’est pas meilleure que celle de la peau reuve.
- Le noir pour gants (voir article : « Gants) » convient mieux et donne un noir beaucoup plus solide. Il s’applique comme pour les gants.
- Par l’un ou l’autre de ces moyens, on obtient un noir mat-, si on veut lui donner du brillant, on y applique, quand il est sec, une très légère coi.che d’huile grasse (huile cuite, huile siccative) à l’aide d’un chiffon, et on fait sécher à l’air.
- Les cuirs vernis ne se réparent guère; ils conservent bien leur noir ; mais en vieillis-
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- sant, ils se gercent et se cassent : tout ce que l’on peut faire pour eux est de leur donner un peu d'huile cuite, comme il vient d’être dit, ou les frotter à la cire à giberne.
- Maurice GUÉDRON
- CIIISOMQH INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de chimie.
- Séance du 10 juin 1S91
- M. Albert Scheurer présente de la pirt de MM. Scheurer-Kestner et Meunier-Dollfus un mémoire sur la chaleur de combustion de la houille, déterminée au moyen de la bombe calorimétrique. — Le comité demande l’impression de ce travail.
- Un pli cacheté n° 589, déposé le 31 juillet 1889 par M. Scheurer-Kestner et ouvert à la séance générale du 29 avril 1891, ainsi qu’une addition à ce pli cacheté, sont renvoyés à l’examen du comité, qui en demande 1 impression.
- Le comité reçoit de la part de M. W. Gros-seteste deux brochures sur la balance apériodique, système Curie.
- Un mémoire sur une nouvelle machine à laver, présenté par MM. J. Walker et Cie, est renvoyé à l’examen de M. Schaeffer.
- Le fabricant ayant envoyé les échantillons de kaolin, ne contenant pas de sable, est M. E bogen, de Vienne. Comme il ressort d'une lettre de M. Schaeffer, que ce produit peut être livré industriel ement, à un prix abordable, le comité demande qu'une médaille de bronze soit accordée à M. Elbogen.
- M Scheurer présente delà part de M.Prud’homme plusieurs notes : « Blanchiment du coton à l’eau oxygénée ». L’influence favorable qu’exerce l’addition de magnésie provient de ce que celle-ci forme un peroxyde moins décomposable que l’eau oxygénée. L’auteur étudie ensuite l’action de l’eau oxygénée en présence d’oxyde de zinc ou de magnésie sur les corps gras et sur la cellulose, et il communique quelques observations sur l’ammo-niure de cuivre. — Le comité demande i’im-pression de ces travaux.
- M. Frey présente son rapport sur une demande pour le prix n° XLV1II, airessée sous la devise « Persévérance », qui a trait à un substitut de la gomme. Le comité, adop'ant les conclusions du rapporteur, demande qu une médaille de bronze soit accordée à l’auteur.
- M. A. Scheurer présente son rapport sur le mémoire envoyé sous la devise « Pavia » pour Concourir pour le prix n° XX, et arrive à la conclusion q îe ce travail n’en remplit en aucune façon les conditions. Le postulan1 propo-
- se, pour éviter l’affaiblisement du tissu, par suite de formation d’oxycellulose, dans la fabrication enlevage au chromate sur bleu cuvé, de plaquer préalablement le tissu en silicate à 2° ou 4° AB. Cette opération n’a pour effet que d’empêcher le transversement de l’enlevage et n’exerce sur le tissu qu’une protection très insuffisante. Des essais faits par M. Gustave Schaeffer aboutissent aux mêmes conclusions.
- M. Albert Scheurer a fait à ce propos une série d’expériences dynamométriques sur l’affaiblissement que subissent les tissus bleus cuvés sous l’impression de l’enlevage blanc au chromate suivie d’un passage en cuve oxalique et sulfurique.
- Après avoir étudié l’action que peuvent exercer sur la fibre les modifications de dosages de la cuve, ainsi que les variations de la température, l’auteur examine les moyens proposés pour éviter la transformation du tissu en oxycellulose.
- M. Brand emploie, depuis plusieurs années une cuve oxalique additionnée d'alcool.
- M. Horace Kœchlin donne la préférence à la glycérine.
- M. Albert Scheurer a cherché des sels minéraux capables d’entraver cette action. Il a trouvé que l’émétique et le chlorure manga-neux remplissent le but. Ce dernier corps, surtout, agit aussi bien que l’alcool et la glycérine. La protection ex- rcéeparla glycérine, l’alcool et le chlorure manganeux est identique si l’on s’en rapporte aux essais dynamométriques. Avant de faire ces essais, les tissus. ayant subi l’enlevage, ont été uniformément passes pendant 30 minutes en sel de soude Solvay, 10 grammes par litre au bouillon. — Le comité demande l’impression de ces deux ira va u i.
- LES TISSUS FRANÇAIS
- AUX ÉTATS-UNIS
- Les textiles, soieries et lainages surtout, constituent des éléments très importants sinon même les plus importants dans nos relations d’affaires avec les Etats-Unis, dit le consul de France à Chicago dans un récent rapport. Pendant quelque temps, l’industrie américaine, encouragée par le gouvernement, a tenté de s’occuper de l’élevage du ver à soie. On nous demandait des graines, des cocons ; mais soit que le mûrier ne soit pas venu à point, soit que l’élevage exige des soins minutieux auxquels l’indépendant fermier des Etats-Unis ne condescend pas à se soumettre, il n’est plus guère question de l'éducation du bombyx, sinon à titre d’amusement.
- Néanmois, le moulinage et le tissage et les industries accessoires fonctionnent toujours dans le New-Jersey et pour alimenter ces usines on demande à l’étranger plus de soies brutes. Nous en fournissons une part qui ne cesse de s’accroître. Le tissu américain est
- solide, mais simple et sans façons. Les belles pièces doivent et devront longtemps être prises au dehors et l’industrie lyonnaise, si elle s’applique à maintenir sa fabrication unique * au monde dans des conditions de goût, d'honnêteté et de bas prix, pourra longtemps encore empêcher qu’aucune concurrence sérieuse ne se crée, pour les beaux produits, sur cette rive de l'Atlantique.
- Les nouveaux droits sur les laines brutes semblent de nature à entraver un mouvement d’importation qui se créait au profit de nos ports du Nord. Nous vendons toujours beaucoup de vieilles laines recardées pour tissus Renaissance. Nos filés de laine se sont placés dans de plus larges proportions : on s’en sert beaucoup comme fils de chaîne pour les tissus de soie mélangés. Les nouveautés pour femme sont un de nos excellents produits que la mode américaine recherche toujours : la concurrence anglaise est la seule que nous ayons à redouter.
- La Grande-Bretagne vend 50 millions de mètres, soit 4 millions de plus que nous environ, mais de ces ventes elle ne retire que quelques centaines de mille francs de plus.
- Nos tissus de lin, nos nappes, nos serviettes de table, nos mouchoirs sont presqu’aussi recherchés que les produits d’Irlande.
- Nos cotonnades, surtout nos tissus imprimés, ont quelque peu souffert; mais nos confections de coton conservent toujours une clientèle fidèle.
- Malgré la concurrence de la Suisse, nos broderies de coton ont pu trouver ici un débouché rémunérateur. La Suisse nous a enlevé le monopole de l’étamme dont on se sert dans les moulins pour tamiser la farine*; elle en vend pour plus d’un million alors que nos ventes, autrefois bien supérieures, n’at-j teignent plus le demi-million.
- A ces indications, nous ajouterons les suivantes, extraites d’une communication de M. E. Chenard, titulaire d’une bourse commerciale de séjour aux Etats-Unis :
- « Le marché des Etats-Unis n’a pas été fermé aux tissus français par le nouveau tarif. Je crois au contraire, après une observation attentive, que notre production peut accroître considérablement le débouché qu’elle possède actuellement aux Etats-Unis.
- Mais, pour atteindre ce but, nos négociants doivent autant que possible spécialiser leurs efforts dans cette direction, et lutter avec la même vigueur que leurs concurrents anglais, allemands ou indigènes.
- « Nos producteurs ont sur les producteurs de toute autre contrée un avantage énorme aux Etats-Unis : c’est leur réputation, que j’ai toujours entendu célébrer. En fait, tout ce qui est importé de France est de prime abord supposé élégant et de bonne qualité. Cette réputation d’excellence de nos produits paraît presque surprenante aux Français habitués dans leur pays à des comparaisons moins favorables. En fait, l’étiquette française fait consommer aux Etats-Unis une quantité énorme d’objets qui n’ont de français que le nom, et ne se vendraient plus si les objets de même genre venant réellement de chez nous apparaissaient sur le marché..»
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- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Tarif général «les douanes. — L’événement important, depuis notre dernier numéro. est le rejet de la surtaxe d'entrepôt sur les laines, pour provenances par terre ou par mer.
- La surtaxe sur le coton a également été repoussée.
- Les matières premières textiles sont donc entièrement exemptes.
- La Chambre a mené rondement le vote de ce projet de loi, et tout est maintenant terminé de ce côté.
- Les chiffres de la commission ont été adoptés pour les tissus de coton de toute nature, les laines en fils retors, les tissus de soie et de bourre de soie, à l’exception des surahs qui ont été exemptés, et sur tous tissus d’origine végétale.
- Puis l’ensemble de la loi est adopté, dont voici les deux principales dispositions :
- « Article 1er. — Le tarif général des douanes et le tarif minimum relatifs à l’importation et à l’exportation sont établis conformément aux tableaux A et B annexés à la présente loi. Le tarif minimum pourra être appliqué aux marchandises originaires des pays qui feront bénéficier les marchandises françaises d’avantages corrélatifs et qui leur appliqueront leurs tarifs les plus réduits.
- « Ar’icie 6. — A partir de la promulgation de la présente loi, aucune industrie ne sera admise au bénéfice de l'admission temporaire qu’en vertu d’une disposition législative, après avis du comité consultatif des arts et manufactures.
- « Toutefois, le gouvernement continue à accorder des autorisations d’admission temporaire dans les cas suivants : Demande d’introduction d’objet pour réparations, essais, expériences de tous emballages il remplir ; demande d’introduction présentant un caractère individuel et exceptionnel non susceptible d etre généralisé. »
- Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage à Paris. —
- Dans la séance du 1er juin :
- M. Hallu, regrettant de ne pouvoir assister régulièrement aux séances, adresse sa démission de membre du comité.
- Sur la motion du président, le comité exprime ses regrets pour ce départ, puis, vu les circonstances, il accepte la démission.
- M. Quillet étant le membre qui a eu le plus de voix après le dernier élu aux élections, est désigné pour être le remplaçant.
- M. le Président rappelle ensuite la conférence faite par M. Matignon, et la nécessité de prendre d’avance des précautions, en vue de l’assurance obligatoire, contre les accidents.
- Il est nommé une commission pour étudier le projet proposé, et elle est composée de MM. Fleury, Jolly et Mars.
- La disposition du secours de 30 fr. volé en faveur de l’ouvrier Sueur, est laissée à l’appréciation de M. Burel, qui jugera de la situation.
- La séance du 6 juillet n’a pu avoir lieu, faute d’un nombre suifisant de membres présents, et cela est d’autant plus regrettable qu’un adhérent des départements se présentait pour y assister. Il faisait chaud et il nTy avau rien d’important à l’ordre du jour.
- Délai «le prévenance $ non rétroaction. — Le tribunal de commerce de la Seine s’est prononcé sur le fait de savoir si la loi de décembre 1890 détruisait les conventions antérieures qui lui sont contraires -, il a admis la non-rélroaction, en rendant l’arrêt suivant :
- ï Attendu qu’il est établi qu’en entrant au service de la Ménagère, le 16 janvier 1884, Grollemund a connu et accepté le règlement imposé par cet établissement à ses employés comme condition de leur engagement -, que l’article 3 de cet engagement est ainsi conçu : « Chaque employé a le droit de cesser son em-« ploi en prévenant vingt-quatre heures à l’a-« vance ; pareille faculté appartient à la So-« ciété, c’est à-dire qu’elle peut opérer le « renvoi de tout employé en le prévenant « vingt-quatre heures d’avance ; le tout sans « indemnité » ;
- « Attendu que Grollemund ne justifie pas avoir, à aucune époque, dénoncé à la Ménagère le contrat intervenu entre les parties et dont l’article 3 du règlement précité était l’une des clauses; que ce contrat était donc resté en vigueur à la date du 11 avril, jour auquel Grollemund a été congédié ;
- '( Attendu que Grollemund soutient que la loi du 27 décembre 1890 a eu pour conséquence d’. nnuler les effets de la clause sus-vioée et de consacrer son droit à des dommages-intérêts en réparation du dommage qu’il prétend avoir éprouvé du fait du brusque congédiement dont il se plaint ;
- « Mais attendu que la loi invoquée ne contient aucune dérogation au principe posé par l’article 2 du Code civil -, que, n’ayant point d’effet rétroactif, elle n’a pu en rien modifier les effets d’un contrat de louage de services, antérieur à sa promulgation ; qu’en conséquence il échet de reconnaître que la Ménagère n’a fait, en congédiant Grollemund à viugt-quatre heures de délai, et sans indemnité, qu’user du droit que les parties s’étaient réciproquement réservé aux termes du contrat précité -,
- « Que ce chef de demande doit être écarté, etc., etc. »
- lies décorés de juillet. — Il ne reste plus guère de décorés des « trois glorieuses journées ». Mais le même mois de juillet leur apporte chaque année de nombreux remplaçants.
- Parmi les nominations dans la Légion d’Hon-neur, conférées le 14 juillet dernier, nous remarquons celles de MM. :
- François Roussel, fabricant de tissus à Roubaix.
- Walter-Seitz, filateur à Granges (Vosges).
- Henri Bernheim, fabricant de tissus à Paris.
- Gaston Grandorge, filateur à Guise (Aisne).
- Jules Guilloud, filateur à Roanne.
- Nos compliments aux élus.
- —o—
- la lot sur le travail en Amérique. — On télégraphié de Nt-w-York que M. Whilelade-Reid, ministre des Etats-Unis à Pans, est accusé d’avoir violé la loi sur le travail. Il aurait fait venir d’Autriche deux marbriers pour les employer à un travail dans sa propriété de Westchester, sur les bords de l’Hudson.
- Nécrologie. — Nous annoncions, dans notre précédent numéro, le décès de M. Claude Ville, fondateur et ancien président de la Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon.
- Ses obsèques ont eu lieu le 9 juillet, au milieu d’un grand concours d’amis et de confrères.
- Le cercueil était couvert de couronnes parmi lesquelles celles de la Chambre syndicale des maîires teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyun et de nombreuses sociétés dont M. Ville était membre.
- Les cordons du pcële étaient tenus par MNI. Capillery, piésident de la Chambre syndicale * F.-M. Patin, secretaire-syndic de la Chambre’ syndicale; Daloz et Martinière, membres honoraires.
- On remarquait dans l’assistance la présence de M. Patte, ancien ouvrier de M. Ville, et actuel'ement chef d’une importante teinturerie française qu’il a fondée à Odessa (Russie), et membre honoraire de la Chambre.
- Au cimetière, M. F.-M. Patin, a prononcé les paroles suivantes :
- « Messieurs,
- t Nous ne voulons pas laisser fermer celte tombe sans adresser.au nom de la Chambre syndicale des maîtres teiniuriers-dégraisseurs de la ville de Lyon, un suprême adieu à l’homme excellent, désintéressé, qui fut son président et son fondateur, et dont la vie utile si soudainement, si prématurément brisée,' peut être indiquée à tous comme un modèle à suivre.
- « Enfant de ses œuvres, Claude Ville fonda une teintureriequi devint une des plus importantes de Lyon ; mais malheureusement divers accidents l’ont frappé les dernières années de sa vie, ce qui l’avait beaucoup affecté et fatigué.
- Partout où a passé Claude Ville, il a laissé des souvenirs ineffaçables ; avec son caractère social et libéral, il avait su s’attirer l’estime de tous se& collègur s et de ses nombre ux amis, et maintenant il faut s’incliner devant cette fin qui nous montre lire feis de plus la fragilité de nos existences.
- « Rappelons-nous, messieurs, que rien n’est durable que le bien, et honorons la mémoire de notre ami, en espérant d’être comme lui, bon, tolérant, modeste, patriote.
- « Nous ne vous oublierons pas, mon cher Ville, nous garderons pieusement le souvenir de vos vertus, et puisse cette assistance émue et recueillie, puissent les témoignages de regrets qui se sort spontanément manifestés à la fatale nouvelle, rendre moins amère à votre chère épouse la douleur de cette cruelle séparation.
- « Adieu, mon cher ami, adieu ! »
- Qu’il nous soit permis d’ajouter un mot à ces regrets si légitimes et de dire que si la mort de M. Ville est un événement douloureux et une perle irréparable pour sa famille et pour ses nombreux amis, c’est aussi une grande perte pour notre Chambre syndicale, à laquelle il n’a cessé de donner de nombreuses preuves de dévouement, et pour la corporation des teinturiers, dont il était un des membres le plus justement honorés.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
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- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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- LA
- 4e Aimée, N° 15.
- OTIUM
- SCI E NT IA
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 10 août 1891
- SOMMAIRE
- Chronique. — Sur le Blanchiment du coton par l’eau oxygénée. — Noir Grawitz, nouvelle manière. — Couleurs grand teint par les anilines.
- — Notions sur le blanchiment, l’impression, la. teinture et les apprêts.
- Procédés divers : Noir-Victoria; Azo-Fuschsine; Indoïne; Bruns-coton; Métamine; Gambine ; Chromotrope ; Cyanine et Bordeaux d’alizarine.
- — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle.—Brevets d’inventions. Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous sommes dans une période de calme absolu, et, bien qu’on prétende que cela est naturel à cette époque de l’année, nous pensons qu’il n’y a pas eu assez de compensation de bonne saison, et que la situation est plus que médiocre depuis plusieurs mois.;
- Les places à draperie, cependant, ont manifesté un certain réveil : El-beuf, Louviers et Sedan, même malgré sa grève, ont repris quelque activité, et ce mouvement s’annonce comme devant avoir une certaine durée.
- Les fabriques du Midi ont aussi un meilleur mouvement depuis le commencement de l’été, et Vienne notamment travaille activement.
- Mais les manufactures du Nord sont peu occupées : Roubaix travaille un peu aux tissus des manteaux d’hiver pour dames, étoffes à envers fourrure; cela, cependant, est insuffisant à alimenter la grande fabrique roubaisienne, et ses autres branches de production sont toujours très calmes. La doublure suit le mouvement des tissus à confections, mais dans l’article coton pur, au détriment du laine-coton.
- A Fournies, il y a un peu plus de mouvement sur les tissus d’été, mais, quoique les prix aient été améliorés, ils ne sont pas encore rémunérateurs.
- Les affaires sont également difficiles à Reims. Les flanelles fantaisie sont les articles qui donnent le mieux, ainsi que les nouveautés en chaîne peignée et trame cardée, genre vigogne et amazone en couleurs et mélangés. — On
- échantillonne en ce moment pour la prochaine saison d’été.
- *
- * *
- Les cotonnades sont en bonne position à Rouen, surtout la flanelle et le pilou, ce qui a lieu généralement quand il y a de la gêne dans les affaires et que, par économie, on préfère ces articles aux lainages. La rouennerie nouveauté et les unis de couleur ont été aussi bien demandés. L’indienne meuble est en pleine saison, et l’impression robe d’été a donné lieu à des rassortiments qui l’ont un peu animée.
- A Mulhouse, l’activité ne renaît pas.
- D’après une correspondance d'Angleterre, la bonneterie se porte principalement sur les articles de couleur en coton, et les teinturiers ont éprouvé de grandes difficultés pour satisfaire aux commandes, car pendant ces dernières années, ils avaient disposé leur matériel, spécialement pour teindre les laines et les mérinos. Les bas commencent à se demander beaucoup moins, en noir d’aniline.
- En résumé, malgré que quelques 1 places manufacturières de France ou de l’Etranger se montrent assez satisfaites, l’ensemble laisse beaucoup à désirer, et une amélioration générale devient bien nécessaire. Elle ne se produit pas d’habitude à l’époque des vacances : nous serions donc condamnés à cette accalmie pendant deux mois encore, à moins d’un heureux hasard.
- * *
- Les étoffes de vente immédiate sont celles pour bains de mer et villégiature.
- Pour la mer, ce sont des flanelles imprimées à fonds blancs, principalement en grosses rayures et sujets ancres de marine, et le plus souvent noires ou rouges. Pour la campagne, on voit de jolies mousselines de laine à impressions de genres variés, mais pour lesquels on ne recule pas devant des excentricités, telles que grands sujets figurant des raquettes de lawn-tennis et des boules et marteaux de crocket.
- Ces tissus si spéciaux ne sont pas, évidemment, de grande vente.
- Parmi les étoffes plus courantes, nous remarquons une prédominence des rouges ternes et pâles, confinant aux vieux roses, dans le genre des teintes acajou et azalée ; puis comme genre voisin, des violets clairs également ternis, sorte d’héliotrope baissé de ton ; on les désigne Perse , Salambo, Louis XV, etc.
- On fait aussi des gris-mode de la classe des beige et gris argent et nickel. L’une de ces teintes à aspect métallique a été appelé gris-gamelle ; si cela est à propos d’un jeune prince Gamelle dont l’escapade fit quelque bruit l’an dernier, l’à-propos est un peu tardif.
- Les verts, dont on prédit le succès pour l’hiver prochain, ne font pas encore une franche apparition, mais on sait que l’été, encore que celui-ci ne soit pas très tropical, est la saison des teintes claires.
- * * *
- Nous publions à nos « Informations » une pétition de la Chambre de commerce d’Avignon, demandant au ministre de la guerre de maintenir sur les draps de troupe la teinture à la garance naturelle.
- Les cultivateurs de Vaucluse n’ont pas à s’alarmer : on aura changé dix fois les systèmes de fusils et vingt fois les modèles d’uniformes avant que l’on modifie les cahiers des charges touchant aux fournitures de drap : ces questions de fabrication ne sont pas cc militaires » ; elles ne sont étudiées ni à Polytechnique, ni à Saint-Cyr, pas même à l’école d’administration de Vincennes ; aussi ce n’est pas sur celles-là que se portera l’esprit d’innovation des chefs de l’armée.
- Il serait prématuré, d’ailleurs, de substituer le rouge des alizarines artificielles à la garance ; dans leur application à la draperie militaire, l’épreuve de durée n’est pas encore concluante. Et puis pour un mince avantage économique, il ne faut pas sacrifier une
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- culture nationale à un produit d’importation étrangère, dans l’équipement de notre armée. Le fameux pantalon rouge qui la caractérise doit être français d’un bout à l’autre.
- F. Gouillon
- SUR LE BLANCHIMENT DU COTON
- par l’eau oxygénée Par M. Prud’homme
- L’addition de magnésie calcinée à l’eau oxygénée a été préconisée pour le blanchiment du coton. La supériorité des résultats n’a pas reçu d’explication. Elle tient, comme je vais le démontrer, à la formation d’un peroxyde de magnésium, plus stable que le pero-Ayde d'hydrogène, à la température de 100».
- 1° De l’eau oxygénée à 6 volumes, étendue de 10 parties d’eau, est bouillie une demi-heure. Sun titre passe de 1000 à 100.
- 2° Le même essai, avec addition de magnésie calcinée (5 pour 100 du poids de l’eau oxygénée), ne fait baisser le titre qu’à 900.
- 3° De la magnésie calcinée est mise en contact avec de l’eau oxygénée à 3 volumes à la température ordinaire. La durée du contact varie de quelques heures à plusieurs jours. On filtre, lave sur le filtre, et dessèche le produit de 100°-105°.
- Le dosage de l’oxygène actif, au moyen d’une solution normale de permanganate de potassium, corrrespond à la formule.
- 3 Mg (OH)1 2 + MgO {OH)2.
- Ce corps, à réaction alcaline, perd tout son oxygène actif vers 300o.
- Le peroxyde de magnésium se forme aussi quand on dissout ie métal dans l’eau oxygénée. Weltzien considère le produit de la réaction comme un hydrate de magnésie soluble.
- Il est facile de constater que, desséché à siccité, il donne avec les réactifs ordinaires, les réactions bien connues de l’eau oxygénée.
- Les oxydes de zinc et de cadmium (corps appartenant à la même série que le magnésium dans le groupement des éléments de Mendéleieff) donnent aussi naissance à des peroxydes.
- Le mélange d’oxyde et de peroxyde de zinc correspond sensiblement â la formule
- 2 ZnO + ZnO (OUJ2.
- Le blanchiment du coton à l’eau oygénée resterait incompréhensible si l’on se bornait à la considérer comme un simple agent décolorant. Elle a une action directe sur les différents corps que le blanchiment a pour but de modifier ou d’éliminer, et même sur la cellulose.
- Action sur les corps gras. — La saponification des huiles ou des graisses se fait en partie par la magnésie, mais elle est due aussi à l’action directe de l’eau oxygénée. Pendant l’ébullition, il se produit un abondant déga-
- gement d’acide carbonique; il peut provenir de l’oxydation de la glycérine, comme on le vérifie directement. Mais l’eau oxygénée, très faiblement acide, attaque aussi les corps gras neutres, à l’ébullition, avec dégagement d’acide carbonique et formation d’acides gras. Ceux-ci se transforment eux-mêmes par le mélange d’eau oxygénée et de magnésie calcinée, et toujours avec production d’acide carbonique. C’est ce qui arrive pour l’acide stéarique et pour l’acide oléique du commerce. Il doit y avoir transformation partielle de ce dernier en acide palmitique (comme sous l’action de la potasse caustique), car le produit de la réaction, convenablement traité par un acide, est plus riche en acides gras solides que l'acide oléique dont on est parti.
- Les corps gras restés sur la fibre à l’état d’oléates, palmitates, etc., de magnésie, seront éliminés par un passage en acide faible, suivi d’une lessive alcaline.
- Action sur la cellulose. — Dans le blanchiment à l’eau oxygénée, la cellulose tend à se transformer en oxycellulose. On le reconnaît facilement par la teinture en matières colorantes basiques, qui se fixent sans mordant sur l’oxycellulose.
- L’altération de la cellulose est plus forte, si elle a été mercerisée, c’est-à-dire imprégnée de soude caustique concentrée, avant de subir l’action de l’eau oxygénée. La désagrégation devient complète et le tissu tombe en bouillie, si l’on ajoute de la soude caustique au bain d’eau oxygénée, de manière à lui faire marquer 5° à 6- B.
- L’action de l’eau oxygénée sur la cellulose est grandement augmentée par la présence de certains corps, comme les oxydes métalliques, qui ne servent que de véhicule ou d’intermédiaire à l’oxygène actif. Une bande de tissu mordancé en fer, chrome et alumine, bouillie avec de l’eau oygénée et de la magnésie, une à deux heures, est profondément attaquée aux places couvertes par les mordants. Il est donc bon de faire précéder le blanchiment à l’eau oxygénée d’un séjour en acide faible, pour éliminer les sels ou les oxydes métalliques du tissu écru.
- L’action de l’eau oxygénée et celle de l’am-moniure de cuivre sur la cellulose présentent de grandes analogies.
- Il est facile de montrer que la solution ammoniacale d’oxyde de cuivre est un oxydant, en la faisant agir sur un échantillon teint en bleu d’indigo. La solution, suffisamment étendue pour ne pas produire d’altération sensible du tissu, décolore le bleu en vingt-quatre heures à froid, et en quelques minutes à 60®. Si la solution cuprammonique est assez concentrée pour ramollir la fibre, celle-ci bien lavée est traitée par un acide étendu, pour dissoudre l’oxyde de cuivre, se teint fortement en bleu méthylène ; il y a donc formation d’oxycellulose.
- Un échantillon de tissu de coton, mercerisé
- en soude caustique à 36®, lavé à fond, est laissé en contact pendant un certain nombre d’heures avec de l’ammoniure de cuivre moyennement concentré. La fibre est plus attaquée que celle d’un échantillon témoin non mercerisé.
- Nous conclurons de ces essais que, contrairement à l’opinion reçue, la cellulose est attaquée et subit une transformation par l’action du réactif de Schweitzer.
- fAcadémie des sciences).
- NOIR GRAWITZ
- Nouvelle manière
- Grawitz, qui jusqu’à présent avait tant chanté les avantages du plein bain, et en avait fait la base de sa prétendue méthode, change maintenant son fusil d’épaule, et revient aux noirs d’aniline par étendage.
- Sa nouvelle formule est basée sur l’idée peu neuve que les acides qui ss libèrent pendant l’aérage attaquent la fibre, et qu’alors il faut employer des sels à acides organiques, ces derniers ayant une action à peu près nulle sur les textiles végétaux.
- Nous publierons celte formule dans notre prochain numéro; elle n’a, d'ailleurs, rien de bien particulier : c’est un noir au vanadium.
- COULEURS GRAND TEINT
- Par les Anilines et leurs homologues sur matières textiles animales et végétales
- Par M. Chaudet
- Dans le mémoire descriptif longuement détaillé d’un brevet d’invention, M. Chaudet expose une méthode générale pour produire des couleurs grands teints sur fibres textiles d’origine animale, et principalement sur la laine.
- Il s’agit de donner à ces fibres, les aptitudes à la teinture que possèdent les textiles végétaux et afin de leur appliquer les mêmes procédés. Nous connaissons d’autres inventeurs qui veulent azoter les fils végétaux pour les teindre comme la laine. (1) C’est ce dernier moyen qui nous paraît le plus rationnel, puisqu’il est reconnu que les textiles d’origine animale ont des affinités tinctoriales plus étendues que les filaments végétaux.
- Cependant, quoique généralisant sa méthode M. Chaudet a principalement en vue la teinture de la laine en noir d’aniline par développement ; ce point de vue spécial offre un certain intérêt, et c’est en l’envisageant que nous publions les extraits ci-dessous du travail qui nous occupe.
- Le Noir d’aniline sur laine et sur autres fibres végétales, dit l’auteur, ne réussit pas à
- (1) Voir notamment le procédé Vignon : Revue
- de la Teinture, 1890, p. 158.
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- cause d’une action réductrice dûe probablement au soufre, et aussi aux composés azotés que renferment ces textiles : la laine, au moins.
- Il faut donc neutraliser cet effet en végéta-lisant la fibre animale, et pour cela en ajoutant une matière textile végétale, comme la ramie par exemple, qui contient aussi du soufre.
- (Cet emploi de la ramie n’a pourtant pas constitué la base des procédés de M. Chaudet, et nous voyons dans la suite du mémoire, que ce sont plutôt les oxydants qui sont utilisés).
- Les textiles animaux sont traités par le chlore naissant, par l’acide chlorhydrique, ou par l’oxygène naissant.
- Ainsi pour 100 kil. de tissus, on emploiera:
- Bi-chrômate alcalin ...... 5 à 10 k.
- additionné pour 1 équivalent de bi-chromate, de 14 éq. d’acide chlorhydrique.
- Ce mélange dégage du chlore ; on y introduit la laine, et on chauffe modérément de 80 à 100 deg. C. pendant 1 heure.
- L’action est terminée quand le bain est tiré, et ne contient plus que du chlorure du chrome vert.
- Ce traitement est suffisant pour les tisssus, qui ont toujours subi plusieurs dégraissages au cours de leur fabrication, mais pour la laine filée et en vrac, qui n’a pas eu un travail préparatoire aussi développé, il faut une seconde oxydation.
- On leur donne donc un nouveau chlorage à l’aide d’un hypochlorite alcalin à 8 ou 10 degrés (chlorométriques probablement), dans la proportion en poids, de 50 à 100 0/0.
- La soie et la ramie se traitent de même.
- Ce sont ces opérations qui constituent la préparation de ces textiles à l’aide des procédés pour coton.
- L’auteur utilise alors les dérivés nitrés, avec les phénols, des matières colorantes naturelles très diverses ; des mordants métalliques, les mélanges pour noirs d’anilines, etc.
- Fond bleu solide sur laine en vrac
- Le procédé dont nous venons d’exposer le point de départ, a été breveté dans le courant de 1889 ; nous n’y insistons pas davantage parcequ’il revient en définitive, aux méthodes d’oxydation des matières laineuses, indiquées si souvent comme moyens de teinture en noir d’aniline.
- Dans un certificat d’addition de Janvier, année courante, M. Chaudet donne un mode opératoire qui se relie très peu au brevet principal, et qui vise plus particulièrement les laines en vrac, auxquelles on veut donner un pied solide d’éméraldine, devant être remonté en d’autres teintes, comme cela se fait avec la cuve d’indigo.
- Le procédé primitivement indiqué, dit le certificat d’addition, est inapplicable à la laine devant être foulée ; pour cette destination, il faut le modifier suivant les indications suivantes :
- On donne aux laines un mordançage métal-
- lique avec :
- Alun de chrôme............. 15 0/0
- Sulfate de fer............. 5 0/0
- Par un bouillon de deux heures, il s’opère sur la fibre un dépôt d’oxydes chromique et ferrique. On ajoute alors au même bain, pour
- exyder :
- Bi-chrômate de soude .... 30/0
- Acide sulfurique......... 3 à A —
- Et on donne un nouveau bouillon de 50 minutes.
- Après quoi, la laine est alors préparée pour la teinture en aniline par un procédé de même nature que ceux des noirs d’éméraldine sur coton -, mais avec une particularité résultant de cette proposition :
- « L’aniline étant soluble dans l’eau, il est inutile d’employer ses sels : la quantité d’eau nécessaire au bain est de vingt fois le poids de la laine, et ce volume est suffisant pour dissoudre le poids voulu d'aniline. »
- Le bain pour 100 kil. de laine est ainsi composé :
- Aniline..................... 6 kil.
- Eau......................... 2000 lit.
- On brasse pour produire la dissolution.
- Ce bain étant chauffé au bouillon, on y crochète la laine dix minutes, puis on laisse tomber la température à 20 degrés, par refroidissement spontané et par addition d’eau fraîche, et alors on procède à la teinture proprement dite, en y ajoutant :
- Bi-chrômate de soude .... 17 kil.
- Acide sulfurique............... 7 —
- Après dix minutes d’un nouveau crochetage de la laine, on complète la quantité d’acide nécessaire pour saturer l’aniline et qui est ici :
- Acide sulfurique.............. 18 kil.
- On termine la teinture au bouillon, qui fixe un noir-bleu inverdissable, pouvant remplacer le pied d’indigo.
- (Et ainsi il a bien fallu arriver à l’emploi de l’acide ; on sait, d’ailleurs, que ces teintes ne se développent qu’en bains acides).
- Enfin, pour débronzer et nettoyer la laine, on la traite en bain bouillant contenant 5 à 10 pour 100 d’un savonule silico-tannique, composé de :
- Cristaux de soude.......... 57 parties
- Silicate de soude en pâte. 42 — Tannin.................... 1 —
- Ce tannin peut être fourni par le sumac, le châtaignier et autres matières tanniques.
- Telle est la méthode de M. Chaudet, qui, dans la pratique pourrait évidemment être simplifiée, mais qui présente quelques points intéressants, et dont l’auteur se recommande par des travaux antérieurs lui donnant une certaine notoriété.
- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Banchinicnt, de l'Impression, de la teinture et des Apprêts, et sur le Matérjel de ces travaux,
- Par M. E. WELTER, de Mulhouse.
- (Suite).
- Lés cuves, en nombres variés, sont disposées en batteries ; au moyen d’un mouvement de treuil placé au-dessus, le champagne garni du tissu à teindre, est plongé tour à tour dans les cuves -, le temps de passer d’une cuve à l’autre, opère l’oxydation.
- Le nombre et la durée des immersions varient nécessairement suivant la force des cuves et la nuance plus ou moins foncée qu’on veut obtenir.
- Pour teindre l’article indigo uni d’après le système le plus moderne et le plus économique, on se sert de préférence ce la cuve continue pour bleus cuvés.
- Cet appareil, dont le réservoir de 3 mètres de longueur s’enterre aux deux tiers dans le sol, porte trois foulards exprimeurs à rouleaux en fonte recevant la pression par leviers.
- Toutes les roulettes guides-pièce en contact avec le tissu sont en cuivre rouge on en tôle étamée.
- A son entrée dans la cuve, la pièce passe sur des extenseurs, plonge une première fois dans le bain, est exprimée entre les deux rouleaux du premier foulard, replonge dans le bain pour être, après dix passages, exprimée par le second foulard ; puis elle monte à l’appareil d’oxydation fixé au plafond et pourvu d’extenseurs et de roulettes guides-pièce en cuivre, replonge à nouveau dans le bain pour remonter, après dix passages, une seconde fois à l’oxydation qu’elle quitte pour être exprimée par le troisième foulard, puis elle est mise en plis.
- La cage en fer qui porte les roulettes guides-pièce est mobile pour pouvoir être sortie du réservoir au moyen d’un palan quand, au bout de cinq à six mois, le dépôt est devenu trop considérable.
- Dans le fond de la cuve il y a deux agitateurs mis en mouvement par poulie et courroie pour remuer le bain et une soupape de vidange.
- Pour teindre, on peut faire une chaîne de 30 à 40 pièces qu’on fait passer les unes après les autres bien au large. Lorsque toutes les pièces ont passé, on reprend la dernière et on la fait rentrer la première ; de cette façon, les 30 ou 40 pièces auront ui.e nuance uniforme.
- Les pièces ayant passé une première fois, on peut, pour obtenir une nuance foncée, les sécher d’abord, puis les aciduler en acide sulfurique à 1° B, laver, sécher, puis recommencer r®pération, ou bien donner le second passage de suite après l’indigo sans acidage.
- On étudie la quantité d’indigo que consomme une pièce, puis lorsque la partie est finie, on
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- améliore le contenu de la cuve avec la proportion d’indigo manquant qu’on traite par la chaux et le zinc comme la première dose.
- Avec une cuve pareille, on produit par jour 40 à 50 pièces de 100 mètres en teinte foncée et 60 pièces en nuance moyenne.
- Le procédé ci-dessus donne une économie considérable sur celui de la teinture sur champagne.
- Après la teinture, le tissu est traité dans la machine à laver au large, construite en trois compartiments dont le premier, à l’entrée de la pièce, contient le bain d’acide, le second et le troisième de l’eau pour le lavage.
- Les cuves de cette machine sont en bois. Au-dessus et à la sortie de chacun des compartiments, il y a un foulard exprimeur avec pression par leviers, commandé, ainsi que les traquets, par poulie, arbre longitudinal et roues d’angle.
- A l’entrée, il y a un extenseur.
- A la sortie de la cuve et avant que le tissu ne s’engage dans le dernier foulard exprimeur, il est rincé au moyen d’un tuyau aspergeur, puis mis en plis.
- Chaque compartiment est muni d’une soupape de vidange.
- L’alimentation se fait par un tuyau.
- L’eau qui a servi au lavage, contenant de l’indigo, on l’écoule dans une citerne, qu’on vide quand elle est pleine par le moyen d’une petite pompe adaptée à un filtre-presse, ce qui permet de recueillir absolument tout l’indigo.
- Quand le tissu est proprement lavé, on le sèche soit sur rames, soit sur machines à sécher, mais de préférenee des rames, puis il passe à l’apprêt.
- On teint aussi au foulard dont la bassine en cuivre contient le bain de teinture. Le tissu, conduit à travers le bain par 3 rouleaux guides-pièce, passe entre 2 rouleaux en laiton, s’enroule ensuite pour être séché, à moins que le tissu n’aille directement dans le Hot-Flue.
- Aux deux extrémités du Hot-Flue, il y a un tambour d’appel en cuivre.
- Les roulettes en cuivre rouge qui guident la pièce sur les 20 plaques à vapeur placées horizontalement et construites à haute pression sont mobiles, ce qui permet de rapprocher ou d’éloigner à volonté le tissu des surfaces chauffées.
- A la sortie, il y a déployeur mécanique.
- Le Hot-Flue est ainsi constitué : il porte à l’avant 3 tambours-sécheurs en cuivre rouge commandés par poulies et par engrenage. 20 plaques à vapeur, construites à haute pression, sont placées verticalement. Comme dans la machine précédente, des roulettes guides-pièce en cuivre rouge sont disposées de façon à pouvoir être déplacées. Dans le haut et sur les travaux portant les plaques à vapeur, il y a A mouvements d’appel à 3 tambours en cuivre chaque, recevant une pression par le-
- viers et commandés par un arbre longitudinal et des roues d’angle.
- La cuve à teindre est généralement employée pour la teinture et le savonnage.
- Le récipient de cet appareil est en bois ; dans le fond il y a un tuyuu à vapeur perforé qui y amène la vapeur prise au générateur. Au-dessus du bain, qui est amené dans la cuve au moyen d’un tuyau spécial, il y a un ou plusieurs tourniquets.
- On y traite le tissu en boyau, en une ou en plusieurs fois, suivant les genres.
- Après la teinture, le tissu est lavé, sur la machine à laver, pour passer ensuite à l’hydro-extracteur.
- La commande est donnée au premier de ces appareils par une poulie ou un moteur spécial, avec mouvement par friction pour varier la vitesse.
- La commande de l’hydro-extracteur est donnée par en-dessous, également par une poulie ou par un moteur. Les paniers, perforés de petits trous, pour permettre l’évacuation de l’eau, sont établis en cuivre étamé ou en tôle.
- Autres nuances
- Les nuances de fantaisie se font avantageusement sur les double-Jiggers. Dans chaque réservoir de ces appareils accouplés, il y a 5 roulettes guides-pièce en cuivre. Deux rouleaux d’appel de im de table sur 200*1/* de diamètre, également en cuivre rouge et actionnés par des roues d’angle, sont placés au-dessus des réservoirs.
- On attache aux deux bouts du tissu à teindre un doubler de A à 5 mètres, de façon que, après le passage en bain, l’extrémité du dou-blier adhère encore au rouleau dérouleur.
- Quand le tissu a passé une première fois par le bain, on débraye pour l’y faire repasser en sens inverse et s’enrouler ensuite. L’opération se répète jusqu’à l’obtention de la nuance voulue. Cet appareil s’emploie avantageusement, surtout pour les nuances foncées.
- Pour les nuances claires et délicates, on emploie de préférence le double-Jiggers accouplé, dent la construction est pareille à celle du précédent appareil, sauf que celui-ci est muni de foulards avec rouleaux en laiton, ponr exprimer l’excédent de couleur qui peut se trouver dans le tissu.
- La marche du tissu à teindre est, dans cet appareil, avec lequel on obtient des nuances extrêmement uniformes; la même que dans l’appareil qui précède.
- Pour la manipulation de cette double cuve à teindre, un seul ouvrier suffit; c’est aussi en raison de cet avantage et du beau travail qu’il produit, que cet appareil est beaucoup employé.
- Quand on teint avec des couleurs renfermant beaucoup d’acides, il est prudent d’employer des rouleaux en bois de chêne ou en caoutchouc.
- Les opérations et manipulations, comme j
- l’avivage et autres, suivant celles de la teinture en nuances de fantaisie, varient beaucoup suivant l’appréciation du chimiste et la nature chimique des substances colorantes employées.
- Préparation des couleurs
- Les couleurs employées pour la teinture et l’impression sont à l’état de pâte ; quelaues-unes doivent, par conséquent, être préalablement broyées. Dans ce nombre, il faut classer l’indigo, la gomme, la terre de pipe, les substances plastiques, etc.
- Les broyeuses sont de différentes sortes • mais le principe est généralement le même.
- Un moulin à broyer l’indigo, beaucoup apprécié, est ainsi constitué.
- Dans le fond du cuveau cylindrique en fonte, il y a A cônes en forme de pains de sucre, également en fonte, mus par un arbre vertical et des roues d’angle.
- Le robinet de vidange et le couvercle de l’appareil se ferment à clef.
- Opération :
- On commence par remplir le cuveau à moitié d’eau bouillante et on fait marcher les cônes ; on verse 50 kilogr. d’indigo dans l’appareil et on remplit d’eau bouillante l’espace vide jusqu’à 0m10 du haut; on ferme le moulin et on fait marcher pendant 2A heures. Au bout de ce temps, il faut s’assurer si le col auquel est adapté le robinet n’est pas bouché par de petits morceaux qu'il en faudrait sortir pour les remettre par le haut.
- Il faut ainsi laisser moudre l’indigo pendant cinq à six jours en dégageant l’ouverture du robinet trois à quatre fois, si l’on veut que l’opération soit parfaite.
- Une autre machine à broyer l’indigo consiste en un cylindre muni d’un trou d’homme et tournant au moyen d’une poulie autour d’un axe fixe. Sur cet axe sont calées deux palettes qui poussent devant elles quatr e rouleaux en fonte dont le propre poids sert à broyer l’indigo.
- Dans la machine à broyer les couleurs, l’auge est en grès, la meule en granit ; cette dernière est mise en mouvement par un arbre vertical et des roues d’angle.
- Les couleurs destinées à l’impression sont épaissies avant d’être employées. L’action d’épaissir se fait à froid et à chaud.
- Pour épaissir les couleurs à chaud, c’est-à-dire par la vapeur, un se sert de cuisine à couleurs.
- Pienons comme exemple une de ces cuisines à couleurs à six chaudières à double enveloppe, l’une intérieure en cuivre, l’autre extérieure en fonte.
- Chaque chaudière est pourvue d’un agitateur mécanique en bronze mis en mouvement par un arbre longitudinal muni de roues d’angle.
- Le mouvement de bascule pour la vidange se fait aux quatre plus grandes chaudières par
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- une roue à manivelle et au moyen d’un levier pour les petites.
- Les agitateurs se démontent facilement.
- L’introduction de la vapeur et de l’eau a lieu par des tuyaux en cuivre et par des robinets en bronze à trois ouvertures.
- Chaque chaudière est en outre munie de deux robinets purgeurs.
- Dans un autre type de cuisines à couleurs, également à six chaudières, les trois plus grandes sont pourvues d’un agitateur mécanique double dont les deux parties tournent en sens inverse et sont commandées par un arbre longitudinal et par des roues d’angle. Un débrayage permet de les faire marcher isolément.
- Le mouvement de bascule pour la vidange a lieu pour les grandes chaudières au moyen d’une roue droite et d’une manivelle et par un levier pour les trois petites.
- Après la cuisson, les couleurs sont tamisées.
- Dans quelques établissements, ce travail se fait encore à la main, procédé pénible et malsain pour l’ouvrier, dispendieux, long et souvent imparfait.
- Cette opération se fait d’une façon plus sûre et plus économique au moyen de l’appareil fort simple et très ingénieux imaginé par M. Rosenstiehl.
- Cet appareil à tamiser les couleurs se compose d’un récipient en tôle d'une capacité d’environ 300 litres, dans lequel on produit le vide soit en le faisant communiquer directement au condenseur d’une machine â vapeur, soit en y appliquant une pompe à air.
- Le pot qui renferme la couleur est en cuivre et a une contenance de 80 litres ; il est placé dans une double enveloppe en tôle qui communique avec le récipient en lôle au moyen d’un tuyau. Ce dernier est muni d’un robinet qu’on ouvre lorsqoe le vide est fait et l’opération a lieu d’une façon à peu près instantanée et peut se répéter de 15 en 15 minutes.
- La presse à tamiser est encore assez usitée.
- Le pot ou cylindre est mobile et peut s’incliner au moyen d’un levier. Un piston mû à la main par une crémaillère presse la couleur à travers un tamis fixé dans le fond du cylindre.
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- PROCÈDES DIVERS
- Noir-Victoria B.
- Ce nouveau produit offert par la « Farben-fabriken » est applicable à la laine et à la soie, et serait surtout avantageux peur faire des noirs directs sur lainages ; il aurait sur les colorants déjà employés dans le même but, l’avantage d’une grande solidité à l’air lumineux, au savonnage et au soufrage. Il résiste également à l’action des solutions acides, ce qui lui donne une supériorité marquée sur les noirs au campêche.
- Cette résistance aux acides permet de
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- l’employer pour, les tissus, qui doivent subir répaillage chimique.. ..
- De même que tous les noirs artificiels, la teinte propre de celui-ci est un noir bleuté ; on le vire au noir-noir par addition de vert ou dejajne.il s’allie à toutes autres couleurs acides.
- 11 monte sur bain acide avec sulfate de soude comme la plupart des noirs directs, mais il peut s’employer aussi sur mordants d’alumine, d’étain, et de chrome. Le fluorure de chrôme est son meilleur mordant, et il fournit alors des teintes qui peuvent supporter le foulon.
- Un bouillon sur ces mordants après fixation directe du noir sur la fibre, donne le même résultat, en produisant des laques fixes.
- Par suite de cette propriété de se combiner avec des bases métalliques, il peut charger la soie.
- Il convient aussi, par ses propriétés générales, à la teinture des laines soie : popelines et autres, sur lesquels il donne un noir bien plein et bien uni.
- Sur laine-coton, le coton ne se teint pas, et se prête alors à d’autres combinaisons de couleurs.
- Il donne aux plumes, par les mêmes procédés que pour la laine, un noir-corbeau corsé.
- Enfin, il n’attaque pas les métaux, et teint si l’on veut, dans des chaudières en cuivre.
- Les galons de laine et de laine-soie l’utilisent notamment avec avantage et 2 1/2 p. 0/0 de colorant suffisent à leur communiquer un beau noir.
- Sur tissus colorants, 3 0/0 donnent une bonne teinte : avec A 0/0, on l’obtient à son maximum.
- Ci-dessous, nous présentons des spécimens à ces dosages.
- Noir-Victoria B, à A 0/o
- La Teinture se fait en 1 heure au bouillon, avec, pour 100 kil :
- Acide sulfurique........... 1 k. 500
- Sulfate de soude,....... 15 à 20 kil.
- Colorant..................... A kil.
- Lever et rincer.
- Noir-Victoria B. A 0/0 Nuancé par du vert
- Le bain monté comme ci-dessus, est chargé des colorants suivants :
- Noir-Victoria B.............. A kil.
- Vert bleu solide liquide..... 5 lit.
- On peut également porter au noir-noir, avec 1/2 p. 0/0 du jaune solide extra, de la même fabrique.
- Teinture de la soie
- La soie peut se teindre en Noir-Victoria sur bain simplement aiguisé à l’acide sulfurique ou acétique, mais toujours préférablement sur bain de savon coupé.
- Azo-Fuciisine B
- Nous avons donné dans notre numéro du 10 juillet, le procédé d’application de cette couleur, accompagné d’échantillons.
- Son fabricant, la « Farbenfabriken » nous a fait savoir que le type présenté par nous ne répondait pas à la nuance qu’elle obtient elle-même avec son produit, et nous a adressé un coupon d’étoffe teint dans ses laboratoires : nous en donnons ci-dessous un échantillon.
- Cette teinture a été obtenue avec :
- Azo-fuchsine G................ 1 0/0
- Acide, sulfurique............. 2 à 3 —
- Sulfate de soude.............. 10 —
- Bouillon d’une heure.
- Le produit qui a servi à teindre notre échantillon du 10 juillet, et qui nous a été livré à tort comme de l’azo-fuchsine, paraît être de la fuchsine acide dont l’aspect avait été un peu modifié à dessein.
- Bleu Indoïne B B
- Cela est une nouvelle couleur pour coton, fabriquée par la « Badische-Anilin », et qui se recommande par une solidité remarquable à l’action des réactifs usités pour l’essai des teintes.
- Son défaut, qu’on arrivera sans doute à corriger, en modifiant ses procédés d’application, consiste à dégorger un peu de couleur au frottement.
- A part cet inconvéniént, elle fournit des teintes comparables à celles de l’indigo, et comme nuances et comme solidité. Sur mordant de fer, cette analogie de nuance est surtout frappante.
- La teinture se fait sur coton sumaqué et émétiqué.
- On ajoute au bain colorant, 2 kil. d’alun pour 100 kil. de coton.
- La couleur est en pâte : elle fournit depuis les bleus moyens jusqu’aux voisins du noir, par des proportions de 5 à 40 kil., pour 100 kil. de coton.
- Jusqu’à 10 0/0, les bains tirent à clair ; au-
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- dessus ils ne s’épuisent pas, et se rechargent pour des passes suivantes.
- Ou doit commencer à teindre à tiède, et même à froid, et pousser très lentement au bain frémissant (85 à 90 degrés).
- Pour obtenir le reflet indigo, et fournir en même temps un pied de gris qui économise le colorant, ou remplace l’émétique par du pyrolignite de fer.
- Ainsi, les cotons sortant du bain de sumac sont passés dans une autre bain contenant pour 100 litres d’eau, 6 à 10 lit. de pyrolignite.
- On a un fond gris sur lequel on peut teindre directement en Indoïne B B.
- Bruns pour coton R et R V
- La « Badische Anilin » vient également de livrer au commerce des bruns directs pour coton, produisant dans les proportions de 1 à h 0/0, depuis des modes demi-clairs, jusqu’à des marrons foncés.
- La marque R va du saumon au marron-rouge; le R V du havane au marron brun.
- On teint en bain bouillant concentré, avec :
- Savon de Marseille.............. h kil.
- Phosphate de soude............... 5 —
- Sel de cuisine................. 15 —
- Ces proportions étant pour 400 kil. de cotons.
- Les bains ne tirent pas à fond et peuvent servir plusieurs fois.
- Bleu de Métamine
- Nous indiquons encore quelques matières colorantes récemment parues :
- Le bleu de Métamine, de la maison A. Léon-hardt et Cie, teint le coton sumaqué et éméti-qué.
- Il supporte mal les savonnages, et ne paraît pas avantageux pour la laine et la soie.
- Jaune de Gambine
- Présenté par MM. Read Holliday and sons.
- Il donne sur laine mordancée à l’alun et à l’acide sulfurique, un jaune bien plein. Sur mordant d’acide chromique (Bi-chrômate et acide sulfurique), on obtient un jaune olivâtre.
- Chromotrope
- C’est un noir-bleu de Meister Lucius et Bruning, s’appliquant sur laine mordancée au chrême.
- Alizarine-cyanine G
- Cette couleur est de la « Farbenfabriken », elle produit sur laine un bleu verdâtre solide, rentrant dans la série des couleurs d’anthra-cène.
- Le procédé d’application est celui que nous avons plusieurs fois donné pour les produits d’alizarine, et que voici résumé :
- Mordançage avec :
- Bi-chrômate............... 4 0/0
- Acide oxalique............ 1 —
- On ajoute au bain colorant 1 0/0 d’acide acétique.
- Bordeaux d’Alizarine
- Matière colorante de la même série et de la même fabrique.
- Même mordançage que pour l’alizarine-cyamine.
- La couleur est en pâte d’un grand rendement, et le bain de teinture se monte avec :
- Colorant................ 1 à 10 0/0
- Acide sulfurique............ 1 —
- On entre à AO degrés en poussant peu à peu au bouillon. La teinte commence à monter en rougeâtre, et se porte graduellement au bleu.
- Un passage final en bi-chrômate bouillant donne du tranché et de la solidité à ia teinte.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’ant du Teiuturier-Dôgraisscur
- RAVIVAGE DES FONDS Swr tissus brochés et imprimés
- Pour faire suite à mes notes sur la teinture des châles en réserve, et sur la revivification des ornements d’uniformes, voici encore quelques circonstances où l’on peut raviver des teintes d’une façon, pour ainsi dire, locale.
- Un châle, une étoffe de laine quelconque, à sujets brochés, et à fonds clairs ternis par l’usage, peut se remonter en gris n’empâtant pas le dessin, par le moyen suivant :
- Mouiller la pièce dans de l’eau et la passer cinq minutes à tiède, sur bain faible de sumac (500 grammes de sumac pour 25 litres d’eau).
- Tordre légèrement et passer cinq minutes sur un autre bain tiède fait avec :
- Sulfate de zinc............ 250 gr.
- Eau......................... 25 lit. .
- Rincer, revenir cinq minutes sur le premier bain de sumac, puis sur celui de sulfate de zinc, et rincer.
- Teinter ensuite dans un très léger bain tiède, monté avec :
- Décoction de campêche... 100 gr.
- Alun........................ 25 —
- Laver, essorer ou tordre entre deux linges et sécher rapidement.
- Le fonds prend un gris clair qu’on aurait pu rendre un peu plus foncé par un troisième passage en sumac et en zinc.
- Par ce même moyen, les fonds noirs et foncés, sans varier beaucoup comme ton, sont visiblement améliorés.
- Il faut agir rapidement pour éviter le coulage des sujets façonnés ou imprimés.
- Un nuançage aux anilines ne fait pas si bien.
- GRIS EN RÉSERVE Sur fonds clairs
- Ce procédé est l’équivalent du précédent et vise aux mêmes résultats, mais ne réserve peut-être pas aussi bien toutes les nuances des sujets.
- L’étoffe est en laine, en soie ou en mélange de ces deux textiles, fond presque blanc, brochée ou imprimée, sans couleurs trop claires.
- Après nettoyage, liser 20 minutes à tiède
- dans :
- Décoction de campêche ... 1/2 lit.
- Eau.......................... 30 —
- Second bain froid, contenant pour même quantité d’eau :
- Sulfate de fer............... 20 gr.
- Passer l’étoffe jusqu’à teinte unie et plus foncée que l’échantillon.
- Troisième bain d’eau froide contenant quelques gouttes d’acide sulfurique. La nuance tombe en partie et reste fixe à un gris clair ou demi-clair, suivant la quantité de campêche.
- FRAPPURES D’AIR Sur drap nouveauté fond noir
- Un vêtement en drap ou laine, fond noir, à rayures, pointillé ou autres sujets blancs ou très clairs, est frappé; le noir est devenu pisseux par places.
- Teindre la pièce dans un bain de bleu-noir d’aniline (induline).
- Le noir non frappé ne change pas ; celui devenu roux revient au noir, et le sujet blanc se teint en gris bleu.
- L'ensemble est très satisfaisant.
- TEINTURE SE LIMITANT à une partie de l'étoffe
- Je suppose comme exemple, que vous vouliez teindre une serge d'enseigne, en tricolore sans couture.
- Ramassez l’étoffe en plis dans la main, et à l’endroit où vous voulez que la teinte bleue s’arrête, serrez l’étoffe dans une bande de toile qui s’enroulera sur la partie devant rester blanche : celle qui sera libre et flottante sera teinte dans le bain pour bleu, et la teinture s’arrêtera au point lié.
- On en fait autant pour le rouge à l’autre bout, et quand on défait la bande, on trouve le milieu réservé en blanc.
- Cependant les lignes de démarcation seront un peu en zig-zags, à cause des plis inégalement comprimés par les liens, ce qui empêche le bain colorant de pénétrer dans le milieu jusqu’au lien même.
- Pour éviter cet effet, placer à l’endroit qu’on veut lier une bande de feutre ou de drap épais, et la coudre par de larges points, ramasser ensuite l’étoffe en plis et non la rouler avec la bande épaisse qui l’accompagne, puis lier serré au niveau du bord de cette bande.
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- De cette façon, les plis seront assez espacés, même fdans le milieu, pour que la teinture arrive jusqu’à la séparation et s’y arrête nettement.
- Ce tour de main servira chaque fois qu'on voudra réserver un espace dans une teinture, soit sur fonds blancs.soit sur une teinte de fond existant déjà.
- TRANSFORMATIONS DE COULEURS sur fonds unis
- J’ai indiqué dans les procédés généraux de teinture, comment les couleurs de fonds pouvaient servir de base à d’autres teintes plus foncées. (Voir année 1890, p. 8 et suiv.)
- Mais il s’agit ici de transformation, non par surcharge de colorants, mais par réactions chimiques.
- Cette voie est très large et peut donner lieu a des combinaisons nombreuses -, je ne conseille pas à mes confrères de s’y engager, et je veux simplement leur indiquer un réactif qui modifie et rafraîchit souvent de vieilles teintes assez agréablement. Seulement, on ne sait pas trop à l’avance ce que l’on fera, et il est bon d’essayer sur un échantillon de l’étoffe et de demander ensuite au client si ça lui va.
- On passe les tissus à une température de 50
- à 60 degrés dans :
- Ei-chromate................... 60 gr.
- Eau........................... 30 lit.
- Acide sulfurique.............. 30 —
- Des gris au bois, cochenille et carmin virent au jaune-aurore, des violets et bleus deviennent marrons-clairs, en effaçant même les frappures. D’autres teintes se démontent entièrement ; il faut donc voir avant d’agir.
- TRANSFORMATION DU NOIR en marron
- En principe, le noir ne se dégrade pas, quoiqu’on puisse y arriver. Un noir passé ou frappé se remonte simplement par une nouvelle teinture en noir.
- Mais si l’on y tient, on peut arriver à transformer en marron un noir au campêche sur lainage, en le faisant bouillir avec un orangé d’aniline acide, additionné d’acide sulfurique.
- Ce procédé peut être utile dans quelques cas : par exemple, pour se dénoircir après un deuil.
- TACHES D’URINE SUR PALETOTS
- Il se produit quelquefois au bas des paletots des petites taches provenant d’éclaboussures d'urine, ou plutôt de chlorure de chaux des urinoirs publics.
- 11 faut simplement les reboucher avec un pinceau fin, et une dissolution concentrée à d’alcool, d’une couleur d’aniline correspondante : bleu-noir, marron, etc.
- On donne deux couches s’il le faut.
- DENTELLES, BLONDES, GAZES Nettoyage et Apprêt
- Tous ces articles sont lavés en eau tiède de
- savon, sans les frotter et en les tamponnant seulement dans la main, et rincés avec les mêmes précautions, puis légèrement tordus dans un linge.
- Les blancs sont azurés ou crémés ; les blondes, qui contiennent de la soie, sont passées au soufroir.
- Les noirs sont avivés dans un peu de campêche.
- Avant le blanchissage du filet-dentelle, on passe dans toutes les mailles du contour un gros fil qui l’encadre et servira plus tard à le tendre et à l’épingler.
- Les gazes sont préalablement enfermées dans un filet, ou une grosse mousseline, et lavées ainsi empaquetées.
- Pour l’apprêt, ces différents articles sont attachés au tapis, ainsi que cela a été détaillé au chapitre « Apprêt au tapis » (numéro du 10 février dernier, p. 23).
- Les blancs se gomment après épinglage, mais les noirs se trempent avant dans de 1a j bière forte coupée par moitié d’eau, et on attache humide.
- Le point d'Angleterre, de Bruxelles, d'Alençon à des parties pleines, que l’on fait bomber après détachage.
- Pour cela, on se sert d’un petit instrument en ivoire, ou tige de la grosseur d’une plume d’oie, et dont une extrémité est recourbée. Avec cet outil, on repousse, en agissant sur l’envers, toutes ces parties qui doivent bomber ; c’est ce qu’on appelle « relever ».
- Un manche de porte-plumes en ivoire ou en os, peut remplacer ledit instrument.
- CRÊPES, VOILES DE DEUIL
- Les voiles sont nettoyés à sec pour qu’ils ne tombent pas en chiffons, puis gommés avec l’apprêt à la cire, c’est-à-dire notre formule de gomme n° 9 (année 1890, p. 178).
- Enfin, épinglés au tapis.
- Les crêpes lisses sont traités comme les gazes : les blancs passés au soufroir, les noirs gommés à la bière.
- BAS ET BONNETERIE DE SOIE
- Les articles en tricot de soie : bas, ceintures, maillots, etc., sont nettoyés et teints, comme tous autres tissus de soie, mais le fil dont ils sont formés ne craint pas l’eau comme les trames employées dans les étoffes lissées, et, pour cette même raison, n’ont pas besoin d’être lissés au large.
- Leur apprêt se fait, autant que possible, sur des formes.
- Quand les pièces sont sorties des formes, elles doivent passer à la glaçoire en verre. Si l’on ne possède pas cet instrument, on le remplacera par un cul devbouteille, en suivant la méthode indiquée à l’article « Apprêt à la glaçoire » (numéro du 10 février, p. 22).
- Maurice GUÉDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Pilard et Grossklin. — 211438, 16 février 1891. — Perfectionnements dans le procédé d’épuration et de dégraissage des déchets de laine.
- Compagnie Parisienne de Couleurs d’aniline. — 211439, 16 février 1891. — Procédé d’impression à l’enlevage des couleurs azo conjuguées sur fond d’indigo.
- Dabert. — 211728, 26 février 1891. — Fabrication de nouveaux tissus mélangés.
- Faisant. — 211791, 28 février 1891. — Nouvelle moire antique et sa fabrication.
- Cleis. — 211939, 6 mars 1891. — Préparation des étoffes pour ornements et décorations des appartements.
- W. Metcalfe et H. Courant. — 211940, t» mars 1891.—Perfectionnements apportés à la fabrication des chardons métalliques destinés au lainage des draperies, cotonnades et autres tissus.
- Chevallot et Second. — 211975, 9 mars 1891. — Procédé de mordançage de la laine, soit au chrome, soit au fer et au chrome.
- Prosper et Gie. — 211986, 9 mars 1891. — Machine pour l’application décollé ou mixtion sur les tissus légers en vue d’y former des dessins ou ornements au moyen de poudres métalliques ou autres.
- Grawitz. — 212082, 13 mars 1891. — Perfectionnements dans la teinture et l’impression avec les alcaloïdes.
- Certificats d'addition.
- Société Samuel Cousins. — 203822, 16 février 1891. — Brevet du 17 février 1890, pour machine à imprimer les tissus.
- Marley. — 206893, 28 février 1891. — Brevet du 9 juillet 1890, pour perfectionnements dans les appareils à enrouler, encartonner ou plier des rubans, passementeries, dentelles ou autres objets analogues.
- •George. — 209236, 7 mars 1891. — Brevet du 31 octobre 1890, pour procédé de dégraissage et de lavage des laines et autres ma tières analogues.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lie pantalon rouge et la garance.
- .— La Chamore de commerce d’Avignon, dans le but d’obtenir du Gouvernement le maintien de la teinture des draps de troupe par la garance, à l’exclusion de i’alizanne artificielle, a adressé au ministre du commerce une lettre dont voici le texte :
- Monsieur le Ministre,
- Malgré de nombreux essais de cultures nouvelles, malgré le développement de la vigne et la production des primeurs, nos contrées, précédemment affectées à l’ensemencement de la garance, en sont encore à regretter la prospérité que leur assurait cette culture, et elles interrogent l’avenir sur son retour possible.
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- Rien n’a remplacé le retour de la garance, et en produit direct, et en conséquences favorables dans l’ameublissement du sol qui résulte de sa culture.
- Il y a, par suite, un sérieux intérêt à se préoccuper du réveil possible de cette culture, au moment surtout où les existences anciennes de ce produit s’épuisent et où leur renouvellement est par suite sollicité.
- Notre Chambre, interprète naturel de ces aspirations et de ces besoins, Monsieur le Ministre, s’est émue des bruits qui circulent relativement aux nouveaux essais qui seraient, paraît-il, provoqués pour substituer l’alizarine artificielle à la garance dans la teinture des draps de troupe.
- Nous reposions confiants, attendu les échecs antérieurs concernant cette substitution de l’alizarine artificielle à la garance.
- Bien que cette confiance ne soit pas ébranlée jusqu’ici, permettez-nous, Monsieur le ministre, d’adresser un nouvel appel à votre haute intervention en faveur de l’intérêt qui s’attache à cette question dans nos contrées.
- En vous rappelant les délibérations de notre Chambre des 28 décembre 1878, 11 janvier 1879 et 14 mars 1888, nous devons renouveler auprès de vous la manifestation de toute l’importance attachée au maintien des cultures de garance.
- Si nous ne nous trompons pas, l’économie présentée comme conséquence de l’emploi de l’alizarine artificielle serait de fort peu d’importance pour l’Etat, et elle resterait d’ailleurs d’autant plus douteuse que la durée moindre et la résistance moindre aussi, dans la teinture par l’alizarine artificielle, provoqueraient des renouvellements plus fréquents des fournitures, tout en restant inférieures et de moins bonne apparence pendant l’usage.
- Une faible et même douteuse économie pour l’Etat serait donc rapidement contrebalancée par le tort fait à une culture toute nationale et la faveur accordée, au contraire, à un produit plus spécialement étranger.
- Nos contrées ne se départissent donc pas de leur confiance dans le maintien de la teinture par la garance, à l’exclusion de celle par l’alizarine artificielle, et nous nous sentons d’autant plus pressés de vous renouveler, Monsieur le Ministre, et vos vœux et toute l’importance de nos intérêts dans la question.
- Tout en respectant et admirant les résultats de la science, il est sans doute permis de signaler que ceux concernant l’alizarine artificielle restent loin des conséquences humanitaires qu'on était porté à lui attribuer dès l’abord ; car les terres, que son apparition semblait devoir rendre à la culture des céréales, attendent encore un emploi de production égale à ce que la culture de la garance leur assurait.
- Les produits de la teinture industrielle perdent de leur fixité et de leur durée, en abandonnant la garance ; les terres perdraient de plus en plus de leur valeur, si notre culture de cette racine restait sans espoir de retour. Qu’il nous soit donc permis de réclamer, Monsieur le Ministre, le ferme et absolu maintien de l’emploi des garances pour la teinture des draps de troupe, et que la fixité et la résistance des couleurs que ceux-ci tiennent de la garance demeurent sans atteinte, comme la vaillance de ceux qui les portent.
- Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, etc.
- —o—
- musée commercial de Lille. — Ce
- musée, situé rue de Lombard, 2, est ouvert tous les jours, de dix heures du matin à quatre heures du soir.
- La commission administrative informe le public qu’elle vient de recevoir et tient à !a disposition des visiteurs :
- De nombreuses collections d échantillons de draps, mérinos, flanelles, mousselines, dentelles, calicots écrus et imprimés, tissus fantaisie de laine, de coton et mélangés de fabrication étrangère et de vente courante dans la République Argentine, l’Equateur, le Japon, la Grèce et l’Asie Mineure.
- Ces collections comportent environ sept cents échantillons.
- —o—
- Les chemises des soldats. — On
- s’occupe,dans divers régiments, d’essais comparatifs tendant à déterminer quel est le meilleur tissu pour les chemises de soldat.
- La toile de chanvre de jadis, ainsi que la cretonne, vont faire vraisemblablement place à la « flanelle de coton », un tissu de création relativement récente, tissé un peu lâche et dont les fils sont pelucheux, ce qui donnerait, paraît-il, à la chemise des qualités hygiéniques particulières.
- L’on n’a pas encore décidé si la chemise serait blanche ou en tissu de couleur.
- On procède aussi à des expériences de lavage, f;fln de déterminer une formule de lessive précise qui blanchisse bien, vite, et n’altère pas les qualités du tissu duveteux.
- Des raisons budgétaires ont fait rejeter les essais de la flanelle de laine, qui est, en outre, d’un entretien difficile et coûteux, mais qui serait bien le vêtement de dessous le plus hygiénique pour le soldat.
- Tentative de meurtre sur un patron teinturier. — Un ouvrier, sujet belge, nommé Colas, âgé de 28 ans, avait été congédié de la maison Roussel-Desrousseaux, teinturiers à Roubaix; il était venu prier le fils Desrousseanx, âgé de 23 ans, de le reprendre. Celui-ci ayant refusé, il tira sur lui un coup, de revolver et l’atteignit à la nuque ; quand il lut par terre, il tira un deuxième coup : la balle pénétra dans la tête.
- L’assassin prit la fuite, mais il fut bientôt arrêté par des ouvriers qui s’étaient mis à sa poursuite.
- Les jours de la victime ne seraient pas en danger, comme on l’avait craint au premier moment.
- M. Desrousseaux fils devait se marier dans les premiers jours de ce mois,
- —o—
- incendie. — L’importante fabrique de dentelles de M«e veuve Delooder, situee rue de Turenne, à Tourcoing, a été complètement détruite par un violent incendie qui s’est déclaré dans les ateliers de cartonnage.
- Les pompiers ont dû se borner à préserver les habitations voisines.
- Les pertes sont évaluées à 530,000 fr. et sont couvertes par des assurances.
- On ignore la cause de cet incendie, mais on croit qu’il est dû à réchauffement de déchets gras qui serveutau nettoyagedes métiers.
- Jurisprudence.—Evacuation des eaux de teintureries. — La Cour d’appel de Douai, dans son audience du 21 juillet, a jugé le cas suivant : I
- MM. Guistain et Ce, blanchisseurs h Fleurs • Moullé, Lamarre et C«, teinturiers à Croix-Wasquehal, et Hannart frères, teinturiers à Roubaix, exploitent des usines sur la Marque. Us ont allégué que les eaux de cette rivière leur arrivaient, à certains jours, colorées en rose et en rouge : ce qui ne permettait plus aux teinturiers de s’en servir pour le traitement des pièces à couleurs tendres, et aux blanchisseurs d’en faire aucun usage.
- Ils ont assigné ’en référé, devant le président du tribunal de Lille, tous les teinturiers de Hem, hameau de l’Hemponpont, dont les usines sont situées en amont sur la même rivière. Ils tendaient à la nomination d’experts à l’effet de constater si ces derniers avaient pris dans leurs établissements les mesures que la prudence et la science mettaient à leur disposition pour empêcher leurs eaux de contaminer celles de la Marque.
- Les experts constatèrent que M. Maluton frères seuls avaient installé des bassins réglementaires, conformément à l’arrêté préfectoral de 1889. Ils estiment que les divers teinturiers attaqués ne traitent que fort imparfaitement leurs eaux par la chaux et les lâchent peu ou point clarifiées. Ils ont, dès lors, évalué le préjudice souffert et indiqué la part pour laquelle chacun de ces teinturiers devrait contribuer à le réparer. MM. Guislain, Moullé-Lamarre et Hannart ont assigné leurs adversaires devant le tribunal civil de Lille, pour voir entériner l’expertise et s’entendre condamner solidairement à leur payer les sommes mises par les experts, à la charge de chacun d’eux.
- Les défendeurs ont conclu à l’incompétence du uibunal civil, attendu que la contestation qui existe entre négociants est relative à des engagements qui procèdent de faits commerciaux, et a pour objet la réparation de dommages qui ont pris leur source dans des faits commerciaux. On demande le renvoi devant le tribunal de commerce. Les juges civils, à la date du 30 avril, rejetèrent le déclinatoire d’incompétence en ces termes :
- « Attendu que les contestations qui s’élèvent entre les riverains d’un cours d’eau sur l’usage que l’on veut en faire à l’égard de l’autre, et sur la limite des droits respectifs de chacun, doivent être portées devant les tribunaux civils, puisqu’il s’agit de déterminer entre co-usagers la jouissance d’une chose indivise, ainsi d’ailleurs que le prescrit l’art. 613 du Code civil. »
- MM. Mulaton frères et Paul Declerq ont interjeté appel de ce jugement et reproduisent l’exception d’incompétence. L’affaire a été plaidée devant la première chambre de la Cour, qui s’est aussi prononcée:
- Arrêt. — La Cour réforme le jugement et déclaie la juridiction civile incompétente. La juridiction commerciale doit connaître de l’affaire. En effet, il s’agit d’une demande en réparation du préjudice causé à une industrie par une voie de fait commise par les défendeurs, dans l’exercice de leur propre industrie. Il s’agit d’agissements fautifs se rattachant au commerce et, dès lors, commerciaux. Les questions de propriété, de servitude ou autres qui pourraient se poser entre propriétaires, sont, dans l’espèce, étrangères aux locataires.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Çharleville (Ardennes).
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- L1
- 4e Année, N° <6.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
- tacr Hitk if.t» iOTrï.jiiTi»;
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES ^ aont mi.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Noir Grawitz, nouvelle manière. — Procédé do blanchiment des textiles végétaux. — Notions sur le blanchiment, l’impression, la teinture et les apprêts (suite). — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Bleu indoïne ; Noir Victoria ; Benzo-bruns ; Crocéines ; Hydrosulfite de soude ; Fixation des teintes par le cuivre. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Un atelter d’apprèt dans l’antiquité. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Le décret d’organisation d’un « Office du travail » vient d’être rendu. C’est sans doute une concession faite à l’idée du Ministère du travail réclamé par quelques écoles socialistes.
- Nous voyons bien que ce fameux office crée une direction de plus dans un ministère, avec une vingtaine de ronds de cuir, qui nous coûteront une centaine de mille francs l’an, mais nous ne saisissons pas clairement l’utilité pratique de cette institution.
- Autant que nous le comprenons, l’Office du travail aurait un simple rôle de statisticien, étudiant, comparant et notant les conditions de main-d’œuvre dans les différents pays;... et ensuite, quoi?... quelles améliorations cela apportera-t-il dans les rapports du capital et du travail?...
- Aurait-il, s’il fonctionnait déjà, évité le différend des patrons et ouvriers de Fourmies, lesquels, jusqu’à présent, vivaient dans un complet accord, et se trouvent divisés, maintenant que des meneurs sont venus apporter le trouble dans cette région?
- Depuis le l*r mai, les ouvriers de Fourmies et de Wignehies ont forme un c Syndicat de l’industrie lainière », ce qui ne serait pas un mal si cette association restait dans son rôle naturel ; mais elle s’est montrée persécutrice envers les patrons et les ouvriers non syndiqués.
- Devant la situation intolérable que
- leur faisait ce syndicat, les chefs d’établissement ont résolu de résister ; ils se sont mis eux-mêmes en grève, et sont décidés à fermer leurs usines si cela continue, d’autant plus que les affaires ne sont pas encourageantes, et que les fabricants ne se soutiennent qu’au prix des plus grands sacrifices.
- *
- * *
- L’inconstance du temps, la fréquence des pluies n’aident pas à relever cette situation et entravent la vente des tissus d’été ; c’est ce que l’on constate principalement à Roubaix, sur les lainages légers et sur les tissus coton pour robes.
- Les draperies et doublures restent encore assez actives sur cette place, et on sent qu’il y a des besoins pressants en ameublements, quoique les commandes en ces derniers articles n’arrivent pas encore; mais dans l’ensemble, la situation est défavorable, et il faudrait faire du stock pour entretenir la fabrication.
- Reims a un bon courant d'affaires en flanelles ; les cachemires et mérinos restent calmes ; quant aux nouveautés, leur livraison éprouve du retard par suite d’encombrement chez les apprê-teurs ; on soumet en ce moment la collection pour l’été prochain.
- Il y a un mouvement régulier à El-beuf, avec continuation de la faveur qui se manifeste depuis plus d’un an pour les cheviots et les draps de dames.
- Sur les places à bonneterie de laine, on constate en général assez d’activité, notamment parmi les articles : bas en cardé et en filé, fichus ananas en alpaga et en laine-soie, gilets de chasse, jupons et caleçons à côtes. Une corres-! pondance du Nivernais dit que le jupon I « se relève » (ce qu’il faut entendre au figuré); une autre indique qu’il se fait i beaucoup moins de châles que précédemment, mais que certaines fantaisies au cadre les remplacent en partie.
- ] A Rouen, les fabricants de cotonna-j des pour l’exportation sont très occupés et ont de la peine à satisfaire aux com-
- mandes. Les indienneurs sont satisfaits de la vente du meuble. Les blancs et écrus ont également un bon courant.
- ♦
- * *
- » 7 a aussi de la reprise à Mulhouse, mais seulement sur les tissus ; la filature, comme à Rouen, du reste, n’est pas satisfaite.
- On nous dit de Manchester que le marché est calme en tous genres. Pour shirtings pour l’Inde et la Chine, il règne de nouveau de la demande sur livraison éloignée, et les prix dénotent une tendance à la hausse. Les Dhooties et jaconas sont par continuation lourds, et il se fait peu d’affaires en imprimés ou autres tissus.
- En lainages, il y a à Bradford des indices de ralentissement ; les tissus unis ont peu varié, mais les fabricants de fantaisie ont moins de travail.
- A Huddersfield, les métiers pour les tweeds ordinaires sont assez bien occupés et il règne plus d’activité dans les articles en cardés supérieurs ei les serges.
- On écrit de Berlin que dans toutes les fabriques de Saxe et dans les filatures et fabriques des provinces du Rhin on réduit la production en raison du mauvais état des affaires. Plusieurs milliers d’ouvriers appartenant à l’industrie textile se trouvent sans travail et dans la plus grande misère. A Créfeld, on craint des troubles.
- La correspondance n’ajoute pas que les gouvernements allemands cherchent à conjurer tous ces dangers en créant des « Offices du travail » !...
- Les ouvriers ne croient pas plus que les patrons aux bienfaits de ces offices, et n’iront pas consulter les résultats de leurs statistiques pour dicter leurs conditions.
- Le Congrès de Bruxelles montre un projet d’organisation internationale qui mérite bien autrement de fixer notre attention. Il n’a encore abouti, bien entendu, à aucune solution pratique, mais il y a progrès sur les allures habituelles de ces réunions : les anarchistes en ont
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- été exclus, et ses délibérations se sont passées sans violence. Si les partis socialistes s’affranchissent des éléments perturbateurs, il faudra sérieusement compter avec eux, car ils deviendront une puissance que les tendances politiques actuelles soutiendront.
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- Nous parlions précédemment du pantalon de troupe et de sa teinture par la garance, mais il ne s’agit plus aujourd’hui de la concurrence des alizarines ; on revient à cette idée déjà vieille d'un an ou deux, que la teinte rouge fait du soldat une cible trop apparente pour l’ennemi, et qu’il est ainsi nécessaire de la remplacer par une couleur plus sombre.
- Nous avions nous-même cru à ce danger, mais depuis nous avons observé au milieu d’un grand mouvement de troupe où nous nous étions placé pour bien juger, que le rouge garance n’est pas une couleur beaucoup plus lumineuse que celle des autres draps d’uniforme, et que sa teinte ne se distingue plus au-delà de 400 à 500 mètres.
- Cette même observation, faite évidemment par les chefs de l’armée, laisse sans valeur les craintes formulées à l’égard du pantalon et du képi rouges, et nous croyons savoir que la question du changement de teintes n’a jamais été prise au sérieux dans les commissions militaires.
- La draperie civile se tient aux tons clairs, sans en excepter les articles d'hiver actuellement en vente ; ces teintes sont avantageuses pour le teinturier ; le blanc même est employé dans les mélanges ; c’est un blanc naturel ; les azurés dits : blanc-lait, blanc perlé, blanc-lilas, non plus que les crémés, ni les ceils verdâtres ne sont en faveur dans les draps nouveauté.
- Les mélanges à la carde ou au peignage se font beaucoup en clair comme en foncé, car les teintes pleines ont aussi leur place.
- Mais la particularité du moment est l’uni de teinte, qui s’utilise pour tous vêtements masculins : le pantalon étant garni de bandes pour rompre un peu la monotonie de l’uni.
- Sauf pour cette exception, la teinture des draps en pièces prend donc un peu plus d’importance, aux dépens du façonnage et de la teinture en fils.
- F. Gouillon
- NOIR D’ANILINE GRAWITZ
- Nouvelle manière.
- M. Grawitz, l’envahissant apôtre du plein bain, se retourne maintenant vers les noirs d’aniline par étendage. Ses premiers brevets sont expirés, il faut donc qu’il cherche une nouvelle voie, et voici comment il l’aborde ; il dit, en substance :
- Quand un sel, même neutre, d’aniline est transformé en noir au moyen des chlorates, le noir étant une base plus condensée que l’aniline, ne sature plus complètement l’acide primitivement employé, et celui-ci devenant libre en partie, affaiblit la fibre.
- Pour remédier à ce défaut, on ajoutera au mélange pour noir, des sels alcalins (qui peuvent être d’ammoniaque), oualcalino-terreux, à acides organiques (acétique, tartrique, oxalique, etc.), en proportions variant de 2/3 d’équivalent à un équivalent entier, par équivalent de set neutre employé.
- (II tient aux équivalents, qni ont déjà fait bonne figure devant les tribunaux).
- Voici l’exemple d’une formule suivant ces principes :
- Chlorhydrate d’aniline.... 1.295 gr.
- Acétate de soude crist.... 1.020 —
- Acide tartrique.............. 100 —
- Chlorate de soude............ 207 —
- Vanadale d’ammoniaque .. 5 —
- Eau : pour compléter 13 litres de bain.
- (La quantité de vanadate est bien élevée!)
- Les textiles sont imprégnés de cette solution, et tordus plus ou moins légèrement suivant qu’on veut qu’ils retiennent plus ou moins de liquide, afin de produire un noir plus ou moins intense.
- Ensuite il sont aérés à une température de 25 degrés C.
- Quant au reste du traitement, l’auteur n’en parle pas, mais on le connaît.
- Ce qu’il n’oublie jamais, ce sont ses « revendications » d’abord du même procédé applicable à l’impression, en épaississant le mélange sus-indiqué ; puis du même « perfectionnement» applique non seulement à l’aniline, mais encore aux autres bases organiques produisant des teintes par aération.
- Le dit perfectionnement a été breveté en Belgique le 19 janvier 1891, et en France, comme brevet d’importation, le 13 mars 1891, sous le n° 212.082.
- Telle est la nouvelle manière Grawitz ; elle se rencontre bien un peu avec ce que disait Camille Koechlin, à propos de l’emploi du tar-trate d’aniline dans les procédés pour noirs, et que rapporte le dictionnaire de chimie de Wurtz, mais avant de chercher à qui elle a été empruntée, il faudra voir ce qu’elle vaut.
- F. G.
- PROCÉDÉ DE BLANCHIMENT
- des Textiles végétaux
- Par MM. C. Delescluze et Cie
- Ce procédé, applicable au coton, lin, chanvre, jute, ramie, et à toutes fibres végétales en un mot, se particularise par la suppression des débouillissages en bains alcalins.
- Les auteurs déclarent, dans leur brevet, que ces lessivages sont nuisibles, car ils « attendrissent » trop la fibre ; ils les remplacent par un bain légèrement acidulé, soit par l’acide sulfureux, soit par l’acide chlorhydrique, puis par un chlorage en hypochlorite de soude.
- Voici le sommaire de leurs opérations :
- 1° Les écheveaux enbâtonnés sont plongés dans un bain d’acide sulfureux, à 1/2 degré Baumé, pendant un temps très court, soit 5 à 10 minutes.
- 2° Ils sont rincés et égouttés.
- 3° On leur donne un chlore dans du chlorure de soude titrant^ degrés chlorométriques, jusqu’à la nuance désirée » crème blanc.
- 4° Ils sont rincés et égouttés.
- 5° Les fils sont remis dans un bain d’acide sulfureux moins intense que le premier, soit à 1(h degré.
- 6° On essore et on sèche.
- L’acide chlorhydrique peut remplacer l’acide sulfureux, et aux mêmes degrés de concentration et céS débit'acides peuvent aussi être employés altert&’tfvement, et donnent alors des blancs dé nüahces variables.
- Ainsi deux bàvfnfe°cPàcidè sulfureux produisent un crêmé blanc •
- Un bain d’acide chlorhydrique, puis d’acide sulfureux donnent le demi blanc;
- Deux bains d’acide chlorhydrique font un crêmé jaune.
- Le premier bain seul, donne sur lin et jute, une nuance beige d’un bel effet, n’ayant pas l’aspect terreux de l’écru, et qu’on peut fixer grand teint par un passage en soude.
- Les auteurs ajoutent que leur procédé donne aux fils un brillant remarquable, en même temps que de la force et de la souplesse.
- Nous nous bornerons à dire que ces résultats nous étonnent, et que l’emploi des lessivages, (énergiques même), nous semble toujours une nécessité dans le blanchiment des fibres végétales.
- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Blanchiment, de l’Impression, de la teinture et des Apprêts,
- et sur le matériel de ecs travaux. (1)
- Par M. E. WELTER, de Mulhouse.
- (Suite).
- a) La rame continue, avec chaînes à pinces et à picots. Cette rame a une chaîne partagée
- (1) Cette partie fait suite au n* du 25 juillet : une erreur de mise en pages a fait passer avant, la matière du précédent n°, laquelle ne devait venir qu’à l’endroit qui sera désigné.
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- en un grand nombre de petites pièces, sur lesquelles sont établies des platines en laiton, dans lesquelles on introduit les pointes ou picots en acier.
- Le chauffage se fait soit par des tuyaux ou par des plaques à vapeur. A l’entrée de l’appareil, il y a un tambour en cuivre de 600“/" de diamètre, pour commencer le séchage. A la sortie, il existe un tambour annulaire de 1*600 de diamètre, destiné surtout à bien sécher les lisières.
- Un mouvement à friction permet de varier la marche. Ce dernier peut naturellement être remplacé par un moteur.
- L’écartement des chariots pour élargir et pour mettre le tissu à fil droit se fait au moyen d’une vis droite et gauche qui agit par un arbre longitudinal sur toute la longueur du métier.
- Une disposition spéciale, placée à l’entrée du métier, guide le tissu.
- b) Rame continue à pinces. L’agencement général de cette machine est le même que celui de la précédente, sauf que les picots sont remplacés par des pinces. Les chaînes à pinces marchent dans des rails.
- Cette rame convient mieux pour les tissus forts et surtout quand ils ne doivent pas porter la trace de l’opération de la rame. En outre, on peut élargir le tissu sur cette machine jusqu’à rupture du fil de trame.
- Après que le tissu a été ^lanchi et séché, il est imprimé en rouleau ou teint au foulard-dans le premier cas, il est séché par coursier; dans le second par le Hot-Flue.
- Les machines à imprimer au rouleau sont bien connues ; il en sera néanmoins parlé plus loin.
- De la Teinture unie en général
- La teinture unie peut être divisée en plusieurs catégories, selon les nuances qu’on veut obtenir et suivant les substances tinctoriales qu’on emploie.
- Les principaux articles sont les suivants :
- Article indigo uni.
- L’ancienne et la moins économique des méthodes consiste à teindre cet article sur Champagne, c’est-à-dire par immersion dans des cuves cylindriques, construites en bois ou en ciment et dans lesquelles est préparé le bain de teinture. On attache le tissu en forme de spirale sur des cadres garnis de crochets, en commençant par un bout et en finissant par l’autre. La partie supérieure du cadre est mobile sur son axe veitical, de façon à tendre la pièce. (1)
- (1) Voir la suite, qui a été intervertie, au n* du 10 juillet dernier.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Déverdissage des Teintures en bleu de cuve, par MM. Rotten.
- En sortant des cuves, d’un système quelconque, les fils ou tissus, au lieu d’être déverdis par exposition à l’air, sont plongés dans un liquide oxydant : par exemple, dans l’eau oxygénée additionnée d’ammoniaque.
- Les matières sont maintenues à l’abri de l’air jusqu’au déverdissage complet : l’oxydation commençant ainsi sumaltanément dans toutes les parties des textiles, donne une parfaite régularité de teinture.
- L’addition d’ammoniaque n’est utile que pour les bleus clairs.
- Il est bon aussi, dit l’auteur, d’ajouter (dans quoi ? la cuve probablement) une certaine quantité d’hydrosulfite de soude, afin d’éviter un excès d’alcali.
- — Le breveté n’aura guère à craindre les contrefaçons.
- Perfectionnements aux laineuses, par MM. Lecamus et Astruc.
- Les auteurs reprochant aux systèmes actuels, que le mouvement en avant donné au moyen de courroies agissant sur des poulies, produit vite, il est vrai, mais est brutal ; ou bien on retient les travailleurs par des ressorts, et alors, on ménage le tissu, mais on ne produit pas asssz.
- En conséquence, ils modifient ces laineuses en employant des contre-poids mobiles, ou des poids fixes disposés sur les travailleurs.
- Ils y ont, en outre, adapté un système d’aiguisage sur place.
- Méthode de blanchiment des fils et tissus d'origine végétale ou animale,
- par M. Marchand.
- M. Marchand, d’Alençon, a pris un brevet dans le courant de l’année 1890, pour un procédé de blanchiment, à l'aide du permanganate acidulé, et d’un acide réducteur.
- Pour crémage quart-blanc, après trempage des fils, on traite au permanganate acidifié, puis par un acide réducteur, et on rince.
- Les quatre opérations avec les manipulations nécessaires se font en huit heures : en opérant dans le vide, il suffit de six heures.
- Pour demi-blanc, ou blanc fleur, on introduit entre deux suroxydations au permanganate, un léger chlorage, ne dépassant pas le vingtième de la quantité habituelle de chlore.
- Dans un récent certificat d’addition, l’auteur
- a cru devoir spécifier les quantités des produits employés.
- Le permanganate acidifié s’emploie dans la proportion de 12 à 20 0/0 des textiles.
- L’acide sulfureux, dont on peut se servir comme réducteur, à 6 ou 10 0/0.
- Les acides azoteux, arsénieux et oxalique peuvent être employés dans le même but.
- — 11 faut considérer que les permanganates dont le prix était très élevé lorsqu’il a été question pour la première fois, de ieur application au blanchiment, s’obtiennent aujourd’hui dans des conditions qui en permettent l’usage industriel.
- Ce que M. Marchand appelle « permanganate acidifié » n’est évidemment pas le sel en cristaux, dont la proportion indiquée serait trop forte. C’est même cette acidification qui nous paraît caractériser le procédé.
- Ornementation des tissus pour tentures, par MM. Menxe et Pottier.
- Il s’agit d’une application de tontisse sur tissus de soie. MM. Menke et Pottier commencent par imprimer, à la planche, tous dessins convenables au moyen d’une substance adhésive (dissolution de gomme arabique), puis, à la planche, également les mêmes dessins reproduits à l’aide d’un vernis spécial dit vernis à tontisse. La poudre de laine est déposée sur le vernis encore humide.
- Si l’on emploie le rouleau au lieu de la phnche, il devient possible de supprimer la première impression à la gomme et de se borner à l’application du vernis.
- Pour les tentures murales, les brevetés doublent le tissu d’une feuille de papier résistant Dans ce cas, le papier reçoit, en premier lieu, un encollage à l’amidon ou enduit analogue, puis, après séchage, une couche de vernis. Papier et tissu sont passés simultanément (l’envers du dessin du côté du papier) entre les rouleaux chauffés d’une calandre. La chaleur ramollit le vernis et, par l’effet de la pression, les deux surfaces (papier et tissu) adhèrent fortement l’une à l’autre.
- Application de l'impression aux tissus en fils ou en pièces, et chargés, par MM. Breiin, Meurer, Lamollet et Barral.
- Jusqu’à présent, disent les auteurs du brevet, l’impression sur tissus teints et chargés en fils ou en pièces, ne se fait que sur étoffes dont la chaîne et la trame sont en nuances différentes, mais jamais on n’avait songé à imprimer sur des tissus teints et chargés dont la chaîne et la trame sont d’une même teinte.
- L’invention consiste alors à imprimer sur ces derniers articles, soit par application, rongeants, enlevages blancs et colorés.
- 11 n’y a, d’ailleurs, rien de spécial dans les
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- procédés de charge, de teinture ou d’impression.
- — La base de ce brevet nous parait bien fragile. L’impression, qui appartient à tout le monde, s’applique à des étoffes quelconques ; que la chaîne ou la trame soient de n’importe quelle couleur, et teintes avant ou après tissage.
- Procédé de fabrication des (ils chinés, par M. Dabert.
- Les fils de laine sont mélangés en filature avec des fils de coton ou autre textile végétal, ne prenant pas la teinture dans les mêmes conditions que la laine.
- Le fil végétal est carbonisé par places ou sections, de façon que le fil sera finalement composé de sections de laine pure, et d’autres de laine et de cotons mélangés.
- Cet effet est obtenu par impression des I réactifs bien connus de carbonisation, et elle s’applique par les moyens employés pjur le chinage des fils.
- Après incinération et battage, les parties en laine pure prendront franchement la teinture, tandis que celles qui ont conservé du coton seront en teintes plus pâles.
- Au lieu d’opérer sur fils, on peut traiter de même des étoffes tissées en fils écrus mélangés comme il est dit ci-dessus.
- — Ce brevet a été pris trop tard : MM. Re-quillart et Scrive ont devance M. Dabert, ainsi que nous l’avons fait connaître dans la Revue de la Teinture de 1890, p. 103.
- Procédé de désagrégation de la ramie, et autres fibres végétales, par MM. Porcher et Arsène Blaye.
- Les procédés connus de désagrégation de la ramie, du chanvre, du lin, à l’état vert ou à l’état sec, se réduisent à l’ébullition pratiquée dans des autoclaves, ou dégommage au moyen de l’acide hydrocblorique, sulfurique ou autres acides, qui plus ou moins altèrent tous la fibre textile.
- Le nouveau procédé joint à la qualité d’être inoffensif celle de la rapidité ; il enlève la pellicule des tiges et supprime en majeure partie la gomme et la résine.
- Le bain employé se compose de :
- Chaux éteinte................. 10 k.
- Carbonate de soude........2.500 —
- Alun........................... 2 —
- Eau......................... 100 lit.
- Dissoudre ces substances en amenant le bain à 12,5° Baumé et à 100° centigrades, décanter, filtrer, le verser dans une cuve en fer ou fonte. Chauffer ensuite lorsque l’ébullition se déclare, plonger les tiges à l’état sec ou à l’état vert et les maintenir dans le bain dont la température est de 95-100°, 20 minutes s’il s’agit de lin, 15 minutes s’il s’agit de chanvre, 35 minutes si c’est de la ramie : retirer ensuite les tiges, les plonger dans l’eau tiède.
- La pellicule se détache dès lors facilement en passant les tiges dans un linge ; la filasse reste à la main.
- Coloration mécanique du cuir,
- Par M. Carl Knabe.
- L’invention supprime, dans la coloration des peaux passées en mégie, le travail fait à la main jusqu’à ce jour, travail qui s’exécutait par la brosse.
- Le cuir est disposé sur un support rotatif, sur lequel se meut un rouleau receveur de la couleur : ce rouleau la distribue uniformément sur son pourtour et la donne au cuir au fur et à mesure de sa rotation.
- Ce rouleau à couleur est un cylindre en métal perforé de très petits orifices et recouvert d’une étoffe laineuse ; dans son axe passe un arbre creux servant à l’introduction de la couleur; les orifices mentionnés sont percés à hélice.
- La machine est complétée par un appareil coulissant sur une plaque rotative porteuse du cuir étendu : le rouleau à couleur est animé d’un mouvement de va-ët-vient.
- —- —
- PROCÈDES DIVERS
- Bleu Indoïne
- Nous annoncions dans notre précédent numéro, le Bleu Indoïne BB, en pâte, de la « Badische Anilin », et nous indiquions qu’il s’applique sur les textiles végétaux sumaqués et émétiqués, ou mieux encore sur ces mêmes textiles ayant un pied de gris formé par du sumac et un mordant de fer, ce qui donne une teinte pouvant se confondre avec celle de l’indigo.
- L’échantillon de toile ci-contre a été teint par ce dernier moyen.
- Bleu Indoïne sur gris de fer
- Le tissu ayant été trempé quatre heures dans un bain de sumac froid, a été rincé puis porté au gris dans une légère dissolution de sulfate de fer (500 gr. pour 100 lit d’eau).
- Après un nouveau rinçage, nous avons teint
- avec :
- Indoïne B B (pâte)....... 10 0/o
- Alun..................... 2 0/o
- La teinte peut être montée plus haut, et arriver aux bleus corsés et cuivrés comparables à ceux de la cuve.
- Sa solidité peut aussi être comparée à celle de l’indigo ; son défaut est de dégorger un peu
- au frottement ; cela arrive aussi aux bleus de cuve par suite d’une petite quantité d'indigo non fixé pendant le déverdissage.
- Sa teinture n’a pas bien pénétré l’intérieur de notre échantillon, mais il en est généralement ainsi avec les toiles pour la plupart des couleurs.
- Nous insérerons prochainement un échantillon d’indoïne sur fils et en teinte non modifiée par du gris.
- S ur pied de cachou de Laval, elle tire avec une grande facilité, qu’il faut même modérer en teignant presqu’à froid, afin d’obtenir une fixation bien intime, et d’éviter le dégorgeage.
- Cette teinte sur cachou de Laval, offre une grande résistance à l’action des réactifs, et peut arriver jusqu’aux bistres voisins du noir.
- Noir Victoria B
- Comme suite également à notre communication du précédent numéro, nous montrons un échantillon du produit nouveau de M. Fréd. Bayer et Cie, dit Noir Victoria B, celui-ci étant à 3 0/0 de colorant. (Nos précédents étaient à A 0/0).
- Noir-Victoria B, à 3 0/o
- Nous disions dans l’article visé que ce noir à 3 0/o donnait une bonne teinte sur tissus courants (et non « tissus colorants » comme il a été imprimé par erreur). Cet échantillon permet d’en juger.
- Nous avons montré aussi ce noir nuancé par du vert, en disant qu’on peut également corriger son reflet bleu à l’aide d’un jaune.
- L’échantillon ci-dessous est à 3 0/0 de colorant, provenant de la même partie que le précédent, et nuancé par le Jaune solide extra des mêmes fabricants, dans la proportion de 1/2 p. 0/o-
- Noir-Victoria B, à 3 0/0
- Nuancé par du jaune
- Notre précédent numéro indiquait le procédé d'application du Noir-Victoria, qui/ d’ailleurs, ne consiste ' qu’à teindre au bouillon, avec acide sulfurique et sulfate de soude.
- Nous rappelons que ce noir est principalement destiné à la laine ; il peut également
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- être appliqué à la soie, et surtout aux mélanges laine-soie : tissus qu’en Allemagne on appelle « Gloria ». Il ne teint pas le coton.
- Voir notre précédent numéro, pour quelques autres indications le concernant.
- Benzo Bruns 5 R, BR, N B R
- Ces nouvelles marques continent la série des Benzo-bruns de la « Farbenfabriken », en offrant de nouvelles nuances, et en même temps, des produits recommandables par leur bas prix.
- Le 5 R fournit un marron très rouge, presque capucine.
- Le N B R arrive aux bistres : teintes qu’on voit peu dans les couleurs artificielles.
- Le B R est intermédiaire, mais beaucoup plus voisin du 5 R.
- Sur molleton et velours de coton, leur emploi paraît avantageux.
- On teint en 1 heure au bouillon, avec 10 0/o de sel de cuisine.
- Le 5 R monte aussi, à la soude, à la potasse, au sulfate et au phosphate de soude, et peut ainsi être combiné avec toutes couleurs teignant par les mêmes moyens. Les B R et N B R ne se mélangent qu’avec les colorants tirant comme eux sur sel marin, sans savon.
- Crocéine A Z
- Cette couleur est en poudre brunâtre donnant des roses et des rouges violetés, sur tous textiles.
- La laine et la soie s’y teignent facilement et tirent les bains à fond.
- Le coton et le jute ont moins d’affinité ; on les teint néanmoins, en employant :
- Sulfate de soude............. 10 0/o
- Alun.......................• 5 —
- Colorant (suivant nuance) 1/2 à 5 —
- Les bains ne s’épuisant pas, il faut doubler les doses de colorant à la première passe.
- Préparation de l’hydrosulfite de soude par réduction de l'indigo
- Un auteur allemand indique le moyen suivant :
- Bi-sulfite de soude liquide, contenant environ 33 0/o de bisulfite réel................... 150 kil.
- Poudre de zinc............... • 8 —
- Après réaction et clarification par dépôt, décanter le liquide clair, et y ajouter *-une dissolution de sulfite de soude, qui précipite tout le zinc dissous, de sorte que le liquide ne contienne plus que l’hydrosulfite de soude seul. I
- Ce liquide réduit et dissout l’indigo.
- Fixation des teintes Par les sels de cuivre
- Voici quelques observations pratiques du « Farber-Zeitung », sur le procédé que nous avons plusieurs fois indiqué, notamment dans notre numéro du 25 juillet dernier, p. 108, pour consolider diverses teintes au moyen d’un traitement par les sels de cuivre. (Voir d’abord l’article ci-dessus cité).
- Le correspondant du journal allemand a constaté aussi que les teintures faites avec les matières colorantes artificielles de nature basique, par exemple : la Fuchsine, le violet méthyle, la Chrysoïdine, le vert malachite, sont rendues plus solides à la lumière quand elles sont traitées après la teinture par un bain chaud de sulfate de cuivre. Les nuances de ces teintures sont plus ou moins influencées par l’action du sel de cuivre.
- Une teinture à la Vésuvine, c’est-à-dire au brun Bismarck, sur coton mordancé au tannin, devient par ce traitement plus sombre et vire au jaune. Le violet méthyle est plus faible, l’Auramine verdit et s’affaiblit, le vert malachite n’est guère modifié, le bleu de metnylène verdit et s’avive.
- Le rôle que peut jouer dans ces actions le tannate de cuivre est nul ou fort minime, puisqu’on remarque les mêmes effets dans la teinture de la laine.
- Une teinture avec 1 p. OIq de Vésuvine 000 de la t Badisohe » sur fil de laine, est bien rabattue et jaunie, si l’on ajoute au bain de teinture épuisé 5 p. 0/o de fulfate de cuivre et si l’on continue la teinture une demi-heure à l’ébullition.
- La Fuchsine se ternit, bleuit, s’affaiblit ; l’Auramine verdit et s’affaiblit ; le violet méthyle s’affaiblit, se rabat ; le vert malachite se fonce ; le bleu de méthylène s’affaiblit et donne une vilaine teinture.
- L’augmentation de la résistance au lavage n’a pu être vérifiée qu’avec la Vésuvine.
- Il est digne de remarquer que le traitement à l’ébullition par le sulfate de cuivre fait couler une partie de la couleur. Ces remarques ont un intérêt pratique pour l’emploi de la Fuchsine, de brun Bismarck, du vert malachite.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisscur
- FOURRURES
- Nettoyage et Conservdion
- Les manchons, palatines et autres pièces de fourrures devenues graisseuses par l’usage,
- sont frottées avec du son qu’on a fait assez fortement chauffer, puis on les époussette et on les peigne.
- Le son chaud absorbe les corps gras sans délustrer le poil.
- 11 est bon de passer avant cela une éponge mouillée sur la pointe du poil pour enlever les enduits poisseux solubles â l’eau.
- Pour la conservation des fourrures, il faut simplement les battre à la baguette toutes les deux ou trois semaines ; c’est le moyen employé par les maisons de Paris qui prennent les fourrures en garde, et qui suffit pour faire tomber les insectes et leurs oeufs cherchant à s’y loger.
- Le camphre, le poivre, le vétyver, la lavande, la naphtaline, etc., donnent plus d’odeur aux fourrures que de sécurité à leurs propriétaires.
- PEAUX DE LAPIN, DE CHAT ET AWTRES Préparation et Teinture
- Je ne prétends pas indiquer les procédés de lustrage de la fourrure (c’est ain-i qu’on appelle la teinture dans cette industrie) ; je veux seulement donner le moyen d’utiliser une peau de lapin, celle d’un chat ou d’une pièce de gibier qu’un voisin veut confectionner pour usages divers.
- Il faut dire un mot d’abord de la façon de mégisser ces pelleteries avant de les teindre (façon applicable aux petites opérations et peu connue).
- Préparation remplaçant le tannage ou le mégis
- La peau fraîche est clouée par ses bords et tendue sur une planche, table ou panneau, la chair en dessus. (Si la peau est sèche et non mégissée, on la fait revenir dans l’eau froide.)
- On y applique à la brosse et à froid une couche légère de
- Bi-chromate de potasse.... 30 gr.
- Eau........................ 1 lit.
- Avant que cet enduit soit entièrement sec, on le recouvre d’une couche de glycérine, épaisse tout au plus comme une peinture.
- Après vingt-quatre heures d’exposition à l’air et au jour, détacher la peau et procéder à la teinture.
- Les pelleteries déjà mégies n’ont pas besoin de cette préparation au chrome et à la glycérine.
- Teinture et Lustrage
- Pour cela, laver dans un bain tiède et léger de carbonate et de savon, rincer.
- Pour noir, teindre à tiède, avec :
- Eau........................ 10 lit.
- Extrait de campêche...... 250 gr.
- Gurcuma (terra)............ 50 —
- Après deux heures environ, ajouter dans ce bain :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Sulfate de cuivre.......... 50 gr.
- Rentrer la peau encore une heure, lever et rincer.
- Sécher en partie en roulant la peau dans de la sciure de bois blanc bien sèche.
- Secouer la peau et la reclouer sur la planche, poil en dessous, enduire la chair d’une légère couche de glycérine (plus légère que la première) ; laisser sécher et détacher.
- La peau sèche sera un peu ferme ; on l’assouplit en l’étirant en tous sens et la battant sur chair avec une baguette.
- Le poil est alors peigné, et tamponné à l’huile.
- Dans toute opération, il ne faut jamais que la température du bain dépasse 25 à 30 degrés, car autrement vous feriez cuire la partie chair.
- Les couleurs s’obtiendront avec les anilines en bains légèremenl acides, et cela ira bien sur poils blancs ; s’ils ont déjà une couleur, on en tiendra compte comme’teinte de fonds ; ainsi, si l’on a un animal à pelage roux ou fauve, on le teint en gros violet, qui produira du loutre.
- Toute teinture se fait après le dégraissage au carbonate et au savon.
- Ombrage des pelleteries
- Pour ombrer ces peaux teintes, c’est-à-dire donner à la pointe du poil, une teinte plus foncée ou un reflet différent que dans le fond, on y passe superficiellement avec une brosse douce à manche, une dissolution de nitrate d’argent faite dans les proportions :
- Nitrate d’argent cristallisé. 8 gr.
- Eau très pure.............. 100 —
- Il en faut très peu. On fait sécher sans rincer, et on expose les pelleteries au jour : la lumière développe la teinte du nitrate d’argent, qui est une sorte de loutre bronzé, rappelant le reflet des belles fourrures.
- Sur les peaux naturelles dont le poil n’est pas d’une jolie couleur, cet ombrage suffit à les relever, et évite une teinture à fond.
- On tamponne à l’huile pour terminer.
- CHEVEUX
- Blondisiage et Teinture
- Les cheveux coupés sont dégraissés au savon chaud, rincés et piqués en acide acétique.
- Les noirs qu’on veut amener au blond, qui a plus de valeur, sont décolorés par l’eau oxygénée, suivant le procédé que j’ai indiqué pour les soies (1889, p. 117).
- Il n’est pas d’usage de reteindre les cheveux coupés : chaque nuance naturelle ayant son emploi ; les gris ont même une certaine valeur, car ils sont rares, surtout les longs. On peut, d’ailleurs, leur appliquer les procédés pour laine.
- Cheveux et Barbe
- Blondissage. — En s’imprégnant les cheveux tous les jours avec de l’eau oxygénée pure, les bruns et châtains se transforment en blond ; en en cessant l’usage, la teinte primitive reparaît peu à peu.
- Teinture. — De nombreux moyens ont été imaginés pour teindre les cheveux et barbes devenus gris.
- Le suivant m’a été signalé, comme le plus favorable, par un chimiste-pharmacien qui en faisait ùn usage personnel, après les avoir essayés tous :
- Soude caustique en plaques 10 gr.
- Eau........................ 500 —
- Litharge en poudre fine.... 25 —
- Faire bouillir une heure, pour que la soude dissolve le plus possible de litharge (dont il doit toujours rester un excès non dissous).
- Ajouter alors de l’eau pour faire en tout un litre de liquide.
- Après applications, faites chaque jour, les cheveux et la barbe deviennent peu à peu châtain foncé, d’un aspect assez naturel, et la peau n’est pas tachée. C’est ce qu’on appelle une teinture progressive.
- Pour une teinture instantanée, en brun, il faut employer deux liquides :
- 1° Dans un premier flacon :
- Nitrate d’argent............ 5 gr.
- Eau très pure............... 100 —
- Dans cette dissolution, verser de l’ammoniaque goutte à goutte, en agitant, jusqu’à ce
- que le précipité qui se produit d’abord soit redissous par l'ammoniaque.
- 2° Dans un autre flacon :
- Sulfure de sodium cristallisé 5 gr.
- Eau....................... 100 —
- Tous ces liquides peuvent être parfumés, mais le dernier a une mauvaise odeur que rien ne peut couvrir.
- Faire à la brosse une application du premier liquide (nitrate d’argeiit), en évitant de toucher la peau qui se tacherait.
- Dix minutes après, appliquer par le même moyen la dissolution n° 2 (sulfure), qui développe le noir immédiatement. Puis se laveries cheveux et la barbe.
- Le sulfure ne tache pas la peau.
- On peut remplacer ce sulfure par une forte décoction de noix de Galle (100 gr. de galle pour 300 gr. d’eau), qui n’a pas de mauvaise odeur, mais ses résultats ne sont pas aussi favorables.
- NETTOYAGE DES GRAVURES Cartes et Dessins.
- Cela peut encore se demander au teinturier. Ne pas se charger des gravures coloriées, ni des dessins à l’encre (de Chine, ou ordinaire).
- La gravure jaunie et noircie par l’air est trempée au large dans un baquet d’eau on l’applique ensuite sur nne feuille de verre que l’on pose bien d’aplomb, et on verse sur la gravure de l’eau oxygénée allongée de moitié d’eau et additionnée de quelques gouttes d’ammoniaque ; on l’entretient humide par ce moyen une bonne heure, en ayant soin que tout le papier soit imbibé.
- Quand le blanchiment est suffisant, on rince sur la feuille de verre.
- Si l’on n’a pas d’eau oxygénée, on peut la remplacer par de l’eau de Javelle, coupée du double d’eau, mais il faut ensuite plusieurs rinçages en pleine eau.
- On peut lisser à la presse ou à la machine à feutre.
- DÉCATISSAGE DES DRAPS et des outils
- Avant de confectionner les vêtements, les bons tailleurs font décatir les étoffes, afin de faire tomber le brillant lustré du neuf, que la première pluie ternirait inégalement, et pour éviter les rétrécissements qui pourraient se produire par la même cause, après confection du vêtement.
- A Paris, il y a des décatisseurs spéciaux -, en province, clest l’affaire du teinturier.
- Le drap se décatit à la vapeur-, c’est un simple platinage.
- Le coutil est trempé entièrement dans l’eau froide ; mais il faut bien s’assurer à l’avance que les couleurs ne couleront pas. Un peu d’alun dans l’eau de trempage est toujours une bonne précaution, mais qui ne suffît pas pour certaines mauvaises teintes, dont on ne se charge pas quand on a reconnu le danger.
- Ces étoffes : drap ou coutil, sont ensuite apprêtées au cylindre à feutre sans fin, ou à la presse, sans gommage.
- INCOMBUSTIBILITÉ DES ÉTOFFES
- On peut demander aux teinturiers d’apprêter une étoffe en vue de la rendre ininflammable.
- La meilleure préparation pour obtenir ce résultat est la suivante :
- Phosphate d’ammoniaque. 500 gr.
- Sulfate — 500 —
- Eau froide................. 10 lit.
- On peut remplacer le sulfate d’ammoniaque par du borax.
- Imbiber les étoffes de ce liquide, tordre légèrement et laisser sécher.
- Ainsi apprêtées, les mousselines même, ne prennent pas feu -, elles se charbonnent seulement au Contact d’une flamme.
- Maurice GUÉDRON
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- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de chimie
- Séance du 15 juillet 1891 M. Albert Scheurer fait la lecture d’un mémoire sur la fabrication des extraits tannants, où l’auteur propose d’introduire cette industrie en Alsace et demande à concourir pour le prix proposé pour l’introduction d’une industrie nouvelle.
- Il sera répondu à l’auteur que le prix ne saurait être accordé que pour l’introduction effective d’une industrie, et non pour un projet. Toutefois, comme le mémoire paraît présenter de l'intérêt, le comité le renvoie à l’examen de M. Geigy.
- M. Scheurer propose ensuite de déposer aux archives de la Société un mémoire récemment envoyé par M. Relier et propose au comité de demander l’adjonction de M. Relier comme membre du Comité de chimie. — Ces propositions sont votées.
- A propos de la découverte de la nitraliza-rine, M. Nœlting présente encore les observations suivantes : M. Caro ne conteste nullement à M. Rosenstiehl la priorité scientifique de la découverte de la nitralizarine, mais il tient à faire observer que la communication de M. Rosenstielhl, présentée le 12 janvier 1876 au comité de chimie, n’avait pas encore été publiée quand il a déposé sbn, pli cacheté, le 21 mars de la même ahïiééihlflf note de M. Rosenstielhl n’a, en effet, para»rqae dans le Bulletin de février-mars, qui a été distribué en avril. En étudiant la réaction de M. Stro-bel, ces deux savants sont donc arrivés, indépendamment l’un de l’autre, à reconnaître la nature chimique du produit formé. Si M. Caro, au moment du dépôt de son pli cacheté, avait connu le résultat des expériences de M. Rosenstiehl, il n’aurait pas manqué de les y citer.
- M. Nœlting présente, de la part de M. Lunge, -une étude comparative des diverses méthodes de titrage du nitrite de soude. Il en résulte que la méthode proposée par M. Lunge il y a dix ans, introduction du nitrite dans la solution de permanganate acidulée et légèrement chauffée, est à la fois la plus rapide et la plus exacte. — Le comité demande l’impression de ce travail au Bulletin.
- Le secrétaire communique, de la part de M. Brand, à Cosmanos, une note sur un moyen d’empêcher l’affaiblissement du tissu dans la fabrication enlevage à l’acide chromique sur indigo par suite de la formation d’oxycellu-lo8e. — Le comité demande l’impression de dette note au Bulletin.
- M. Nœlting, en traitant le triquinylméthane Par les réducteurs énergiques, a obtenu un dérivé hydré qui, par oxydation, fournit une Matière colorante bleue, tandis que le triqui-nJlméthane ne fournit aucun colorant. Il continu» l’étude de ce corps.
- M. Camille Schœn rend compte d’essais faits pour déterminer l’influence exercée par différents sels de cuivre sur la résistance des couleurs à la lumière.
- Parmi les corps essayés, le cuivre précipité, l’oxyde de sulfure, sulfate, acétate, chlorate de cuivreront eu une action protectrice marquée sur les couleurs ; bleu d’alizarine, bleu de méthylène et bleu II de Cassella. Pour le ferrocyanure de cuivre, l’action a été nulle. Sur les parties blanches du tissu, les sels protecteurs ont formé de l’oxycellulose, tandis que les parties colorées n’ont pas été sensiblement altérées. L’action de la lumière sur les trois bleus essayés serait donc une action réductrice.
- UN ATELIER D’APPRÊTS
- DANS L’ANTIQUITÉ
- Nous trouvons dans une description des peintures à fresques découvertes dans les ruines de Pompéï, de curieux renseignements sur le travail des tissus, tel qu’il était exécuté dans les premières années de notre ère :
- « ... Des peintures de grande dimension et bien exécutées ont été découvertes en 1820, dans la maison d’un foulon, ouvrant, d’un côté, sur la rue de Mercure, de l’autre, sur une rue qui a pris son nom (Fullonica). Dans l’atrium, un pilier, couvert de peintures, s’élevait auprès d’une petite fontaine. Ce pilier a été enlevé et placé au Musée de Naples ; il a été décrit plus d’une fois. Au premier plan, une femme assise remet une étoffe à une petite esclave. Un ouvrier, dont la tunique est serrée et comme nouée autour du corps, les regarde, tout en cardant un manteau blanc, bordé de pourpre, suspendu à une tringle. Un autre ouvrier appose une cage d’osier sur laquelle l’étoffe sera étendue ; il tient à la main le vase où du soufre, jeté sur les charbons ardents* dégagera une ftimée propre à blanchir le rpante^ C’est le procédé qu’emploient encore les modernes. Sur une autre face du pilier, des niches cintrées contiennent des grandes cuves où trempent des étoffes qu’on lave.
- « Des esclaves, les pieds dans la cuve, piétinent ces étoffes, de même que les femmes arabes lavent leur linge en le piétinant sur le rocher d’un torrent ; c’était ce que les anciens appelaient la danse du foulon (saltus fullonicus). L’artiste a peint avec le même soin la presse, avec ses deux montants, ses deux énormes vis qu’on tournait à l’aide de poignées pour aplatir l’étoffe sous les planches qui leur donnaient l’apprêt nécessaire. Enfin, le séchoir est figuré par de longues tringles suspendues au plafond par des câbles. Des linges y sont étendus, un esclave remet à une jeune femme une étoffe dépliée, tandis que la femme du foulon en prend note sur ses tablettes. »
- L’auteur de cette description ajoute :
- « J’ai visité avec une curiosité particulière la maison de Pompéi où ces peintures avaient été recueillies. J’y ai compté, dans une cour, vingt-deux bassins construits en maçonnerie, à des niveaux différents, de façon que l’eau pût passer de l’un dans l’autre. Par devant, des bancs devaient recevoir les étoffes. A l’autre extrémité de la cour, sept cuves plus petites servaient à fouler. La chambre de dépôt, avec les traces des rayons, c’est-à-dire des planches apposées en guise de rayons, les fourneaux, le séchoir, sont encore reconnaissables. Dans d’autres ateliers de foulon, j’ai vu des feuilles .de plomb très épaisses revêtant l’intérieur des cuves construites en ciment. Quelquefois aussi l’on trouve des jarres pleines d’une terre grasse qui doit être cette terre de cimole (craie marneuse) dont parle Pline, et qui contribuait à blanchir les étoffes autant que les fumigations de soufre ou l’urine recueillie dans des vases placés à cet effet, au coin des rues.
- «........C’est ainsi — dit en terminant le
- voyageur — que, malgré la différence des temps et des procédés, on a constaté avec surprise que les modernes sont peu inventifs, ou plutôt que les anciens avaient inventé déjà tout ce qui était nécessaire, rationnel, accordé aux besoins de l'art......
- Michel Alcan, dans son « Traité sur le travail des laines », avait déjà donné d’intéressants détails sur les procédés de foulage connus des Romains, et représentés dans les fresques de Pompéi.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Nouveaux tarifs douaniers. —
- Nous extrayons du nouveau tarif des douanes, qui vient d’être voté par la Chambre, les produits qui intéressent le plus particulièrement les industries tinctoriales.
- (Les chiffres de la prremière colonne sont ceux du tarif général, ceux de la seconde, du tarif minimum -, tous s’entendent ponr 100 kil* des marchandises désignées)-Garance, racine, moulue
- ou en paile............... Exempt
- Bois de teinture, en bûches ou moulus........ —
- Curcuma, racine ou pou- —
- dre.............................. “
- Quercitron...................... ~
- I.ichens tinctoriaux...... *—
- Sumac, fustel, épine-vinette (écorces) feuillet ou brindilles, entières ou moulues)............................. —
- Noix de galle et avalanè-des, entières, concassées
- ou moulues................ 1*60
- Acide acétique, de 40 à
- 500/0 de cristallisable... 20.»» 10.»»
- Acide gallique, extrait de châtaignier et autres sucs, liquides ou concrets extraits des végétaux....... 5. » » 3. » »
- Acide tannique, a» tan-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- nin sous toutes ses formes SOfOadoalorem
- Soude caustique Sel de soude titrant au 8.» » 6.50
- moins 60 degrés 5.»» 4.10
- Cristaux de soude 2.90 1.30
- Sels d’étain 10. »» 10.»»
- Acétate de plomb Alun d’ammoniaque ou de 9.»» 9.50
- potasse 5. » » 3.75
- Chlorure de chaux 4.50 3.50
- Chromâtes de potasse et
- de soude 3. »* 2 »»
- Sulfate de cuivre 4. »» 3.»»
- — de fer 0.75 0.65
- — de soude crist...* Crème de tartre et tartre 4.50 1.20
- Exempt
- Prussiate jaune 25.»» 20.»»
- — rouge 36. « » 30. » »
- Cochenille............... Exempt
- Kermès animal.................... “*
- Laque en teinture....... —
- Indigo,pastel et analogues —
- Pâte de pastel grossière. —
- Cachou en masse.................. —
- Rocou préparé.................... —
- Maurelle......................... "*
- Orseille préparée en pâte 6.»» 5.»»
- — — sèche
- cudbeard et extrait)........ 12.»» 10.»»
- Garancine et autres extraits de garance.................. “
- Extraits de bois, noirs et
- violets..................... 20.»» 15.»»
- Extraits de bois, rouges
- et jaunes................... 30.»» 20.«»
- Acide picrique............ 25.»» 20.»»
- Alizarine artificielle.. Exempt
- Autres matières colorantes dérivées du goudron de
- houille, à l’état sec 130.»» 100.»»
- Id., en pâte, renfermant
- au moins 50 0/0 d’eau..... 70. »» 56. » »
- Outremer artificiel 10. » » 10.»»
- Savons 6. » » 6. » »
- Parement au savon, au lichen, à la fécule et à tous autres pouvant servir à l’encollage des fils et à l’apprêt
- des tissus 6.»» 6. » »
- Amidon proprement dit.. 18.»» 14.»»
- Fécules de pommes de terre, maïs et autres...... 15.»» 42, »»
- Dextrine et matières amylacées non dénommées.... 16.»» 13.»»
- Colle de poissons et analogues................... 50.»» 40.»»
- Colle forte et gélatine... Exempt
- Albumine............... —
- Le nouveau régime économique ne sera définitivement fixé qu’après son adoption par le Sénat-, mais on ne prévoit pas de conflit,car dans les questions de droits et d’impôts, le Sénat adopte généralement les idées de la Chambre, qui représente plus complètement les imposables.
- L’Industrie textile au Brésil. —
- Le nouveau tarif des douanes du Brésil, qui
- sera prochainement mis en vigueur, comprend 1,085 articles.
- Il résulte d’nne comparaison avec l’ancienne tarification qu’une majoration de 20 0/0 atteint les tissus de laine, de coton et de lin, et surtout les flanelles, les couvertures, les étoffes pour robes et confections, la bonneterie et la chemiserie.
- Les objecta confectionnés tels que les cols et les manchettes, sont aussi augmentés, soit an poids,soit à la douzaine. Les tissus de soie, par contre, n ont pas été l’objet d’augmentation de taxe.
- Comme tendant aux mêmes fins, le Gouvernement de l’Etat de Rio-de-Janeiro a décidé d’accorder aux nouveaux établissements de filature et de tissage qui seront créés dans cet Etat, l’exemption de tous impôts pendant dix ans, la concession gratuite de terrains domaniaux pour l’établissement des usines, et, en outre, il s’est engagé à faire les démarches auprès du gouvernement central, afin d’obtenir l’entrée en franchise des machines, ustensiles, outils, etc., qui seraient nécessaires pour le montage des ateliers, bâtiments, etc.
- —o—
- Conséquences des rigueurs en Alaace-liorralne. — Les mesures rigoureuses apportées dans l’octroi des passeports par le gouvernement allemand, détermineraient le déplacement d’une partie de l’industrie alsacienne.
- On annonce que plusieurs grandes maisons industrielles des provinces momentanément séparées ont décidé d’établir des succursales en territoire français.
- Notamment, M. Goldenberg, de Saverne, métallurgiste, ancien député du Reichstag, va fonder une importante succursale de sa fabrique à Bar-le-Duc.
- Notre nouveau régime douanier est peut-être bien aussi pour quelque chose dans ces déplacements.
- Toutefois, élever en Europe des murailles de Chine est une politique de mâniàques persécuteurs dont il est naturel qu’ôn cherche à s’affranchir.
- —o—
- Un teinturier au Congrèe socialiste de Bruxelles. — Les groupes ouvriers socialistes tiennent un Congrès international à Bruxelles, pour discuter des intérêts de leur parti.
- Il est probable que parmi les délégués, il se trouvera quelques teinturiers : cela n’importe pas ; toutefois nous voyons reparaître un homme qui a joué un certain rôle politique. Il s’agit de J.-B. Clément, ancien membre de la Commune, qui représente au Congrès les métallurgistes des Ardennes.
- Mais Clément est teinturier et non forgeron. Au moment de la guerre, il était ouvrier chez M. Hallu, à Paris. Orateur de clubs, il fut élu membre de la Commune ; après la défaite de
- celle-ci, fait prisonnier par Parmée régulière il passa devant le conseil de guerre, qui lé condamna seulement à trois mois de prison alors que tant d’autres furent fusillés ou déportés.
- C’est que Clément, loin de persécuter ses concitoyens, les couvrit de son écharpe rouge et fut la providence protectrice de son quartier. Devant le conseil de guerre, il n’y eut qu’unanimité de bons témoignages en sa faveur. Les juges militaires eux-mêmes rendirent hommage à son honnêteté et à son désintéressement ; et son patron, M. Hallu père n’avait pas hésité à déclarer que son ouvrier avait conservé son estime et son amitié.
- Il fut donc condamné, pour la forme, à une peine aussi légère que possible.
- Nous le retrouvons aujourd’hui porte-parole de comités ouvriers, et probablement très peu ouvrier lui-même. C’est ainsi que tous ceux que nous avons connus orateurs de la classe ouvrière abandonnent peu à peu l’atelier et cherchent à vivre de politique. S’ils parviennent à obtenir quelque petite fonction publique, ils s’embourgeoisisent et deviennent con. servateurs ; dans le cas contraire, ce sont des meneurs de grèves et d’émeutes, aigris contre la société qui méconnaît leur talent, et contre les patrons, qui demandent à leurs ouvriers autre chose que des discours.
- C’est ainsi qu’à Wignihies, un ancien ouvrier de l’usine Boussus, un nommé Carté-gnies, s’étant fait nommer secrétaire du nouveau syndicat de l’industrie lainière (ce qui lui vaut 200 fr. par mois), entretient l’agitation pour conserver sa position. Le voilà fini comme ouvrier, et c’est maintenant un homme qui ne cherchera plus à vivre que de politique.
- Clément, toutefois, n’est pas un agitateur. Pendant ces dernières années, il s’est occupé de la création de nombreux syndicats ouvriers dans les Ardennes, et paraît avoir borné là son action.
- Espionnage Industriel. — Une enquête est ouverte, depuis quelques jours, contre des industriels allemands qui se sont introduits frauduleusement, le dimanche 16 août, dans les ateliers de teinture et d’apprêts de MM. Moulle, Lamarre et Cie, au Breuc, près de Wasquehal. Ils sont accusés d’avoir coupé des échantillons, et levé des plans et photographies des machines.
- Ce sont des ouvriers allemands, travaillant à l’usine et naturalisés depuis un an, qui les auraient introduits dans les ateliers. Le directeur de l’usine, M. Louis Lancelle, les a surpris dans leurs opérations et a déposé une plainte contre eux.
- Lç Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- 4e Année, N° 47.
- LA TEINTURE
- ET DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES
- 40 septembre 4894
- SOMMAIRE
- Chronique. — Sur les noirs méta.—Mordançage de la laine au chrome et au fer. — Notions sur le blanchiment, l’impression, la teinture et les apprêts.
- Procédés divers : Bleu indoïne ; Benzo-indigo ; Bleu diamine. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — La maladie des mûriers. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Il n’est question en ce moment que de vacances, excursions, grandes et petites manœuvres, etc.; il faut laisser passer cela avant de parler sérieusement d’affaires.
- Non que l’Industrie connaisse le chômage conventionnel, mais elle suit à cette époque son courant journalier sans se particulariser par des faits spéciaux.
- C’est ainsi que l’on constate un assez bon mouvement à Elbeuf, Louviers, Sedan terminant une saison qui s’est montrée en progrès sur les années précédentes, sans, toutefois, avoir encore répondu à tous les désirs.
- Il y a même eu à Reims un réveil tel que les apprêteurs n’y peuvent suffire et que les livraisons s’en trouvent retardées, en ce qui concerne au moins les étoffes nouveautés; les lainages unis et les flanelles ont un cours normal. La filature en cardé est mieux favorisée que le peigné.
- Par une anomalie peu ordinaire, Roubaix est beaucoup plus calme; on commence sur cette place l’échantillonnage de la draperie pour hommes, et 1 on prépare des collections dont on espère les meilleurs résultats.
- A Rouen, il y a de bonnes demandes sur les tissus de couleurs et suc la flanelle imprimée ; la rouennerie, les mouchoirs et l’impression meuble sont plus délaissés. Les tissus écrus
- sont très demandés et les tisseurs ont leur production engagée pour deux ou trois mois.
- Une tendance plus ferme sur les cotons filés est la conséquence de transactions importantes qui se sont traitées à Rouen comme à Mulhouse.
- Sur cette dernière place, des marchés ont été réalisés pour livraisons jusqu’à fin juin. Les affaires en tissus se sont aussi notablement améliorées ; il en est résulté des prix en hausse qui ont ffri peu enrayé ce mouvement, mais l’élan est donné, et l’on espère qu’il ne s’arrêtera pas court.
- Les soieries ont reçu, à Lyon, des suppléments de commissions qui entretiennent sa fabrique dans des conditions satisfaisantes, et donnent de l’activité au marché des soies avec un raffermissement des cours.
- La situation est plus difficile à Milan, travaillé par des crises ouvrières, et où la production séricicole est menacée par un parasite, sorte de puceron, qui, depuis deux ou trois années, s’attache au mûrier et paralyse sa végétation.
- Nous devrons veiller à ce que ce nouveau Üéau ne pénètre pas chez nous.
- * ¥
- Notre précédente Chronique parlait du nuançage de la draperie ; nous aurions voulu ajouter quelques mots sur les teintes pour étoffes de dames, mais nous ne remarquons rien de bien tranché.
- En général, nous voyons surtout des bleus clairs y compris les gris, et des violets ; la mode les désigne : gris-argent, gris-acier, gris-cendre, mésange, bleu ancien ; puis, mauve rosé, iris, pétunia, lobélia, etc.; ils n’ont rien de caractéristique.
- Les fianelles imprimées à mille raies et à bandes larges* sont celles que l’on voit le plus sur les plages, à côté toujours des dessins excentriques variant chaque année de sujets, mais non de genre.
- La saison de ces articles peut être considérée comme terminée; nous n’en
- parlons qu’à titre de constatation de résultats pour les fabricants qui ont su prévoir les goûts actuels.
- Le blanc est le fond principal de toutes ces fantaisies, et la draperie nouveauté paraît disposée à l’employer beaucoup.
- *
- ¥ *
- Un moyen tout-à-fait satisfaisant pour le blanchiment de la laine est encore à trouver : le soufrage est encombrant et incommode par ses émanations, et le blanc qu’il produit n’est pas stable ; l’eau oxygénée n’est pas d’un prix abordable, et le permanganate énerve et affaiblit la fibre laineuse ; les autres moyens jusqu’à présent proposés ne blanchissent pas suffisamment.
- Il va être déposé prochainement une demande de brevet pour un nouveau procédé de blanchiment de la laine : moyen basé sur l’emploi d’un oxydant, c’est-à-dire produisant un blanc stable et définitif. Le même agent blanchit le coton, la soie et tous les textiles, de sorte que les tissus mélangés peuvent s’y traiter en pièces.
- L’opération consiste en un bain à froid, d’une durée de 15 minutes, et la dépense du produit est évaluée à 5 centimes par kil. de matières.
- Ce prix, plus élevé que celui du soufrage, est compensé par la grande simplification de la main-d’œuvre, et par la qualité du blanc qui ne revient pas au jaune sous les influences atmosphériques, et même pendant les opérations de l’apprêt.
- Beaucoup plus coûteux aussi que le chlore, on ne peut songer à l’appliquer aux matières végétales pures, mais il pourrait trouver son utilité pour les articles délicats tels que les dentelles, craignant l’action trop énergique des chlorures.
- Nous croyons à l’avenir de ce procédé, dont nous aurons à reparler.
- ¥ ¥
- Nous rappelons, par cette circonstance, qu’un procédé de blanchiment est offert au chiffonnage par M. André
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Lyon ; qu’il est déjà en usage dans plusieurs maisons, et que c’est celui qui paraît le plus avantageux pour ce genre d’articles. Il est tout différent, (quoiqu’aussi simple d’application), et bien moins coûteux que celui dont il vient d'être question.
- F. Gouillon.
- SUR
- LES NOIRS MÉTA
- Par M. Th. Baldensperger
- En effectuant des essais de diazotation de la vésuvine et de mélange de celle-ci avec lapri-muline déjà fixées sur la fibre, j’avais été frappé par l’intensité des nuances obtenues par la copulation avec les amines méta, telles quelamétaphénylènediamine,lamétatuluylène diamine, intensité surpassant de beaucoup celle des teintes produites par d’autres amines ou phénols.
- Les mêmes amines méta, combinées avec des tétrazodérivés, me fournissent, en effet, des couleurs excessivement intenses.
- Le noir diamine R de MM. Cassella et Ce (1) — qui est le produit de la réaction de l’acide \ amidonaphiolsulfonique sur le tétrazodiphé-nyle et dont la nuance initiale est très foncée, convient spécialement — même avec des proportions très minimes de matières, à l’obtention de couleurs noires.
- On ne produit une intensité pareille avec d’autres amines et phénols qu’en employant un fond de noir diamine teint avec des doses doubles ou triples et les quantités théoriques proportionnelles des amines ou des phénols.
- La métaphénylènediamine fournit un noir avec un léger reflet brunâtre -, la métatoluy-lènediamine; un noir plus bleuté. Par l’addition d’autres amines, telles que la parapheny-lènediamine, l’a naphtylamine (celle-ci en bain tiède, vu le peu de solubilité du chlorhydrate à froid), ou modifie aisément le reflet du noir.
- On doit employer de préférence le chlorhydrate de ces bases, il fournit le meilleur noir.
- Ces noirs sont insensibles aux acides étendus et offrent au savon et à la soude une résistance supérieure à celle de l’indigo. Ils résistent moins bien au chlore.
- Un essai de solidité à la lumière de trois semaines avec un soleil d’automne (mois d’octobre) n’a pas changé beaucoup les nuances, tandis que le noir d’aniline pris comme type a sensiblement verdi.
- Ces noirs se laissent ronger par le sel d’étain, ce qui permettra en impression des
- (1) Manufacture lyonnaise des matières colorantes..
- genres nouveaux. Je procède actuellement aux essais d’impression sur ces noirs finis.
- Voici les proportions auxquelles je me suis arrêté, après nombre d’essais, pour la fabrication de ces noirs :
- I. Teinture des échevaux
- A. — Fond : Pour -100 kil. de coton.
- N», ir d’aniline (pour trame) 2 1 /2 % à 2 3/4 %
- Sulfate de soude................ 15 0/0
- Cristaux de soude............ 3 1/2 °/0
- On entre à 50° c., chauffe rapidement et teint 3/4 d’heure à l’ebuliition. On tord, lave sur deux eaux, essore.
- Le même bain sert pour toutes les teintures ultérieures ; on diminue la quantité ; 2 1/4 % de noir diamine suffisent.
- B. — Diazotation
- Il convient de prendre une proportion de nitrite double de celle indiquée parla théorie :
- Nitrite de soude.......... 1 kil. 20*3 %
- Acide sulfurique à 60°—. 4 kil. 500
- On manœuvre àfrGid de 10 à 15 minutes, rince sur deux eaux et passe en :
- C. — Teinture :
- POUR LE NOIR-NOIR.
- En bain de :
- Chlorhydrate de métaphénylènediamine à 1 %
- POUR UN NOIR PLUS BLEUTÉ.
- En bain de :
- Chlorhyd. de métatoluylènediamine à 1,100 %
- On travaille le coton dix minutes dans un de ces bains, rince, essore et sèche.
- La fibre reste souple et le noir ne dégorge nullement. En augmentant les doses des mé-tamiues, les noirs prennent des reflets brunâtres -, en les diminuant, les noirs bleutent, mais ce changement de teinte s’effectue au détriment de la solidité.
- Pour avoir des nuances plus bleutées, il convient plutôt d’ajouter :
- Chlorhyd. de métaphénylènediamine 1 0/0 » de paraphénylènediamine 0,3 0/0
- Ou bien
- Chlorhyd. de métaphénylènediamine 1 0/0 d d’a naphtylamine.............. 0,25 0/0
- Les mêmes amines, avec la métaloluylène-diamine, fournissent des teintes encore plus bleues.
- PRIX DE REVIENT
- Le prix de revient de ces noirs en permet l’application pratique immédiate ; il coûte meilleur marché que le noir d’aniline, dont il n’a pas les inconvénients, mais il n’a pas non plus l’intensité de celui-ci.
- Teinture en pièces au Gigger
- Pour 3 pièces de coton, 30 kil. (pour 3 autres pièces, il suffira de 750 gr. de noir).
- A. Fond :
- tau......................... 125 lit.
- Noir diamine................ 900 gr
- Sulfate de soude........... 3 ^ qqq
- Cristaux de soude.......... 1 k, 200
- 2 tours à chaud, 1/2 heure à l’ébullition laver au foulard ou water-mangle.
- B. Diazotation :
- Eau......................... 1OO lit.
- Nitrite de soude........... 3qq gr
- Acide sulfurique...........\ 1 k. 350
- 2 tours, laver, exprimer.
- C. Teinture :
- Eau.............................. 60 lit.
- Chlorh. de métaphénylènediamine.......................... 300 gr.
- 2 tours, laver, exprimer.
- Pour un noir plus franc, on prend :
- Eau.............................. 60 lit.
- Chlorhyd. de métatoluylènediamine...................... 350 gr.
- Des noirs bleutés exigent des additions d’autres amines, ainsi que je l’ai spécifié pour les écheveaux. Les nuances obtenues sur tissu sont plus grises que sur écheveaux.
- P. S. — En même temps que je faisais ces essais, j’ai eu connaissance d’un brevet allemand de F. Bayer sur diazotation du noir diamine, de quelques mois antérieur à mes premiers essais.
- Le brevet ne fait pas de mention sréciale des noirs aux métamines, mais envisage spécialement la production des bleus noirs.
- (Société Industrielle de Rouen d’après un pli déposé le 4 décembre 1890.
- MORDANÇAGE DE LA LAINE
- AU CHROME ET AU FER Par MM. CHEVALLOT et SECOND
- MM. Chevallot et Second ont fait breveter un procédé de mordançage de la laine, qu’ils considèrent comme nouveau, et dont voici l’exposé :
- Le mordant peut être au chrome seul ou bien au chrome et au fer. Il ressort des formules chimiques données par les auteurs, que le premier est de l’alun de chrome avec du sulfate de soude, ce dernier, sans doute, comme produit secondaire de la réaction ; le second mordant, d’après ces notations, est un mélange d’alun de chrome et de sulfate ferrique.
- Le brevet, tout au moins, indique un nouveau mode de préparation de ces produits.
- Mordant de chrome
- Il se prépare en réduisant l'acide chromique d’un chromate alcalin au moyen du bi-sulfite de soude, en présence de cinq équivalents d’acide sulfurique.
- Les proportions basées sur les équivalents sont :
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- LÀ REVUE DE LA
- TEINTURE
- tensité du mordançage à la coloration de la laine.
- Bi-chromate de potasse.... 296 p.
- Acide sulfurique à 66°....... 245 —
- Bi-sulfite de soude.......... 147 —
- Le résultat de la réaction donne :
- Sulfate chromique............ 393 p.
- Sulfate potassique s . . . . 174 —
- Ces deux produits forment les éléments de deux équivalents d’alun de chrome, et il y a en outre formation de sulfate de soude et d’eau.
- Mordant de chrome et de fer
- On suroxyde du sulfate ferreux en solution additionnée de sept équivalents d’acide sulfurique, au moyen d’un bi-chromate alcalin, soit les proportions suivantes :
- Sulfate ferreux 834 p.
- Acide sulfurique à 66° . . . 343 —
- Bi-chromate de potasse . . 148 —
- l’on obtient :
- Sulfate ferrique 600 p.
- — chromique 196 —
- — potassique 87 —
- Eau 441 —
- 100 lit.
- 830 gr. 1,000 —
- C’est-à-dire deux équivalents de sulfate ferrique et un équivalent d’alun de chrome.
- Application
- En ce qui concerne le mordant de chrome seul, un bouillon de quelques minutes suffit, et le chrome se fixe à la faveur des sulfates alcalins.
- Le bain se monte avec :
- Eau...................
- Acide sulfurique. . . .
- Bi-chromate...........
- Bi-sulfite.............. . 2,613 —
- La proportion de ce dernier sel est ici beaucoup plus élevée que dans les dosages théoriques indiqués plus haut. C’est à cela sans doute que font allusion les auteurs en parlant de la fixation du chrome « à la faveur des sulfates alcalins ».
- Pendant le bouillon, le bain se colore légèrement en vert par formation d’oxyde de chrome.
- Pour le mordant double de chrome et de fer, on opère à tiède, parce qu’une température supérieure à 30 degrés décompose le sulfate ferrique, mais la laine doit être purgée de 1 air qu’elle retient, en la chauffant dans de l’eau ordinaire, avant son entrée dans le bain.
- Ce bain se monte ainsi :
- Eau.................
- Acide sulfurique. . .
- Sulfate ferreux . . .
- Bi-chromate.........
- Quand la laine est teinte en jaure clair, on lave, on exprime et on la passe en eau bouillante, la chaleur mettant aussitôt en liberté les deux oxydes, qui colorent la laine en orangé.
- L’un ou l’autre de ces bains est ensuite renforcé suivant épuisement. On reconnaît 1 in-
- 100 lit. 1,028 gr. 2,500 — 442 —
- Appréciation
- Tel est le procédé auquel nous savons que les auteurs attachent une certaine importance. Cependant l’alun de chrome dont est formé le premier mordant est connu comme l’un des composés les moins avantageux pour fixer le chrome sur la laine (1) ; l’excès de bi-sulfite indiqué peut être un moyen favorable pour aider à cette fixation (2), mais combien il est plus simple d’employer uniquement les bichromates de soude ou de potasse (3).
- Le mordant double de chrome et de fer est d’une application un peu compliquée : échau-dage de la laine, bain de mordant, rinçage et nouvel échaudage (qu’une vaporisation remplacerait avantageusement). Ce bouillon de sulfate de fer et de bi-chromate acidulé est d’ailleurs d’un emploi usuel en teinture, et l’on s’en sert couramment dans routes les opérations indiquées (4).
- Les brevetés ne disent pas quelles teintes ils veulent produire avec ce mordançage. Nous savons qu’ils font ressortir la très faible quantité de produits qu’ils consomment pour ce travail, mais aussi ils n’en pourront obtenir que des teintes claires et moyennes, celles qui offrent le moins d’intérêt pour un mordançage à sels métalliques.
- Il reste de ces procédés un mode de préparation de l’alun de chrome bon pour les laboratoires, car celui qu’on obtient comme produit secondaire de la fabrication de l’alizarine est évidemment plus économique pour l’usage industriel.
- Nous nous sommes arrêté à ce brevet parce qu’il n’a pas les allures empiriques de la plupart ; on voit que les auteurs sont chimistes et savent interpréter les réactions; leurs formules sont, en réalité, ingénieuses et nouvelles ; ce sont seulement les avantages pratiques qui leur manquent.
- Préparation du sulfate ferrique
- Le brevet de MM. Chevallot et Second nous amène à indiquer un mode de fabrication du sulfate ferrique, que M. Buisine vient de faire connaître, et qui, basé sur la suroxydation de la pyrite grillée, résidu d’usine, est ainsi très économique :
- Si l’on arrose de la pyrite grillée avec de l’acide sulfurique à 66° B, de façon à faire une bouillie épaisse, et si l’on maintient la masse, en remuant, à 100- 150° pendant quelques heures, la pyrite se couvre d’une couche blan-
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1888, p. 147.
- (2) Cette action du bi-sulfite concorde avec les indications de M. E. Kurr, pour son « nouveau mordant de chrome ». — Revue de la Teinture, 1890, p. 166.
- (3) Le fluorure de chrome est aussi un bon mordant : Revue de la Teinture, 1889, p. 52.
- (4) Voir aussi le « Procédé Chaudet », année courante, p. 115.
- châtre de sulfate ferrique. Quand la masse est redevenue sèche et pulvérulente, l’acide est à peu près complètement saturé. Il suffit alors de la traiter par de l’eau, en quantité convenable, pour avoir une solution de sulfate ferrique au degré voulu.
- En opérant méthodiquement, on arrive à dissoudre la totalité de la pyrite grillée, sous forme de sulfate ferrique.
- La solution ainsi obtenue de sulfate ferrique peut être utilisée comme mordant. La facile décomposition de ce sel en sulfate tribasique, puis en oxyde ferrique, offre précisément un moyen de charger assez fortement les fibres en cet oxyde, soit pour sa teinte propre, soit pour fonctionner comme mordant.
- F. G.
- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Blanchiment, de l’Impression, de la teinture et des Apprêts, et sur le Matériel do ces travaux.. (1)
- Par M. E. "NVELTER, de Mulhouse.
- [Suite).
- Impression
- Les tissus destinés à l’impression sont, après le flambage et le blanchiment, portés au dépôt, vérifiés et collés bout à bout, puis tondus pour en enlever le duvet qui réside à leurs surfaces.
- La tondeuse a deux lames en forme de spirale.
- A son entree dans la machine, le tissu passant par des embarrages est brossé une première fois par une brosse circulaire, pour s’engager sous la première lame. Des roulettes guides-pièce le dirigent contre une seconde brosse circulaire, pour passer de là à la deuxième lame et être enroulé à sa sortie.
- Les brosses ainsi que les lames sont mobiles et peuvent être rapprochées ou écartées à volonté, suivant l’état plus ou moins duveteux du tissu à tondre.
- De la tondeuse, les pièces à imprimer passent à la machine à brosser, qui a pour Lut d’enlever les impuretés que l’opération précédente a pu y laisser.
- Ces machines se construisent avec ou sans baguettes.
- La machine à brosser, très pratique pour les tissus de coton, se compose de 8 rouleaux garnis chacun de 4 brosses, soit 32 brosses, dont la moitié agit sur une face et l’autre moitié sur l’autre face du tissu. Ces brosses sont mobiles et se règlent facilement au moyen de supports à coulisses et à vis, pour permettre d’attaquer le tissu plus ou moins énergiquement.
- (1) La partie de ce travail parue dans un précédent numéro (25 août), se continue au numéro du 10 août et non du 40 juillet, comme il a été imprimé par erreur. — Ce qui suit vient après ce numéro du 10 août.
- il
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- 432
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Au sortir de cette machine, le tissu est enroulé.
- La machine à enrouler sert également à brosser les tissus.
- Elle se compose de peignes élargisseurs et d’embarrages à son entrée, de k rouleaux portant des brosses en forme de spirale. Deux de ces brosses agissent sur le tissu à l’endroit, les deux autres à l’envers. Ces brosses sont mobiles et se règlent à volonté.
- A la sortie, il y a un enroulage à double pression.
- Le tissu, très ordinaire et à la régularité d’impression duquel on attache moins d'importance, passe, sans manipulation préalable, à la machine à imprimer.
- Les beaux tissus, par contre, et surtout ceux destinés à recevoir en impression soit des dessins artistiques, soit des carreaux ou des losanges, doivent absolument être ramés, car il est de la plus haute importance de redresser la position des fils altérée par les diverses opérations et manipulations précédentes.
- Pour atteindre ce but, il faut préalablement humecter le tissu. Parfois, une disposition d’humectation est adaptée à l'entrée de la rame. Le plus souvent, cependant, on se sert d’un appareil indépendant, laissant ainsi à l’humidité le temps de pénétrer mieux les fibres du tissu.
- A cet effet, on se sert d’une machine à humecter, avec laquelle on puisse éviter de produire de grosses gouttes si nuisibles surtout aux tissus imprimés ou teints en nuances délicates.
- Le principe de cet appareil est le suivant ; Dans le haut et sur le bâtis de la machine se trouve une bassine en cuivre qui contient de l’eau dont le niveau peut être réglé. Une série de tubes en cuivre amincis à leur orifice, espacés et variant en nombre selon la largeur de la machine, plongent dans l’eau. A ces tubes correspondent à angle droit d’autres petits tubes qui aboutissent à un tuyau transversal dans lequel passe un jet continu d’air, amené par un ventilateur à pression ou tout autre appareil à air comprimé. Le fort courant d’air que produit l’appartil à air comprimé, détermine le vide dans le tube à eau, fait monter celle-ci dans ces tubes, la pulvérise et la répand sur le tissu en forme de rosée.
- L’action d’humecter peut être augmentée ou diminuée ; elle est réglée à volonté et de trois façons : par une vanne placée devant les tubes pulvérisateurs qui peut être montée et descendue, au moyen de cônes permettant de régler la vitesse de la marche du tissu, et enfin par des robinets adaptés aux tubes à eau et permettant d’en supprimer la quantité voulue.
- A la sortie de l’appareil, le tissu est enroulé.
- Lorsque l’humidité a suffisamment pénétré dans le tissu, on procède au redressement du fil.
- Pour atteindre ce résultat, on se sert de la rame à blanc.
- Ce métier, d’une longueur totale de 10 mètres, à chaîne à picots ou à pinces, est construit pour des tissus de largeurs variables.
- Le rapprochement et l’écartement des rails qui portent les picots ou les pinces se font au moyen d’une vis mue par un volant. Un arbre longitudinal sur toute la longueur de la rame, transmet à celle-ci l’élargissement.
- Le séchage s’opère au moyen de tuyaux à côtes à grande surface de rayonnement placés transversalement entre les bâtis de la machine.
- A sa sortie du métier, le tissu est enroulé et prêt pour l’impression.
- Quelquefois les tissus à imprimer, ainsi que ceux à teindre, sont préalablement mordan-cés. Cette opération se fait de différentes façons, le plus souvent au moyen du foulard décrit précédemment.
- Les rouleaux gravés servant à imprimer les tissus sont pourvus d’un axe en fer ou mandrin.
- Cette opération se fait avec le concours de la machine à forcer les mandrins, dont le principe fort simple n’exige aucune explication et qui peut être construite pour fonctionner au moteur ou à la main.
- La Perrotine ou machine à imprimer d’une manière continue à la planche plate en relief, d’un mécanisme très compliqué dont on se servait autrefois beaucoup pour l’impression, a été peu à peu abandonnée, n’existe plus que dans quelques rares établissements, et se remplace par la machine à imprimer au rouleau, qui rend un plus beau travail, produit davantage, est de construction plus simple et par conséquent d’un maniement plus facile.
- Ces machines sont construites généralement pour l’impression de 1 à 16 couleurs et plus.
- Considérons, par exemple, une machine à deux couleurs avec moteur spécial à 2 cylindres, et un coursier-séchoir à 20 plaques à vapeur et à haute pression.
- Le rouleau presseur, auquel est adapté un mouvement avis, est mobile ; un second mou-vement a vis, placé au haut du coursier, sert à la tension du drap sans fin.
- Pour chaque couleur, il j ,a qn rouleau fournisseur, une râcle et contre-râcle mobiles, cüÀu châssis en cuivre et une roue de rapport1.
- Les opérations qui suivent l’impression sont nombreuses et varient à l’infini, selon la nature du tissu, selon les matières colorantes ou tinctoriales employées et èùfftout suivant les genres innombrables que Pütt produit aujourd’hui.
- ARTICLE BLEU D’iNDIGO IMPRIMÉ PAR RÉSERVE
- Pour ce genre de fabrication à peu près abandonnée, certaines maisons emploient les tissus blanchis, mais tout simplement débouillis pour y imprimer le dessin par réserve à la main, à la perrotine ou au rouleau.
- Après l’impression, le tissu est teint à la champagne (opération expliquée plus haut), puis il est acidé et lavé au large dans la ma-
- chine à laver au large, séché sur rames ou sur tambours et apprêté.
- ARTICLE BLEU IMPRIMÉ PAR RONGEANT
- Cet article, généralement imprimé au rouleau avec des dessins très fins, doit, contrairement à l’article réserve, se faire sur marchandise bien grillée, blanchie et surtout bien tondue , ne présentant plus aucune trace duveteuse qui nuirait à la netteté de l'impression.
- Le tissu est teint en cuve continue pour bleus cuvés, acidé et lavé au large au moyen de la machine déjà citée, séché de préférence sur rames pour redresser le fil, puis imprimé au rouleau, passé en acide rongeant, lavé au large, séché et enfin apprêté.
- Les tissus de coton imprimés avec des couleurs-vapeur, dérivés de l’aniline et de ses homologues, subissent, après l’impression, l’opération du fixage par la vapeur d’eau.
- Ce vaporisage s’effectue de nos jours soit à basse, soit à haute pression. (A suivre)
- --—--------------
- PROCÈDES DIVERS
- Bleu Indoïne
- Nous donnons un échantillon en teinte naturelle du Bleu indoïne BB de la « Badische-Anilin », pour f^iré suite à celui de notre précédent numêViPki’onté sur gris de fer.
- Ce pied dè ^Hâ;‘i:èstë, tontefois, le moyen le plus économique de produire avec ceite couleur un bleu corsé se rapprochant de l’indigo.
- Ci-dessous un fil de coton teint à peu près dans les mêmes proportions.
- Bleu Indoïne a 10 0/0
- Le coton a été sumaqué, tordu, passé à l’émétique et rincé.
- Ce fond, de teinte à peu près nulle, a été teint sur un bain d’indoïne, avec alun, comme il a été dit dans notre précédent numéro.
- Avec 20 0/0 de bleu, on a des teintes cuivrées d’indigo.
- La proportion de colorant semble élevée, mais c’est un produit en pâte et de bas prix dont l’emploi, au total, revient moins cher que l’indigo.
- Sur cachou de Laval, on obtient, avons-nous dit, un bistre foncé voisin du noir ; nous en montrons un exemple par l’échantillon ci-dessous :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 133
- Le fil a reçu un pied de 15 0/0 de cachou de Laval, qui a été fixé à l’acide chlorhydrique, suivant les indications données dans notre année 1890, p. 97.
- Puis, la teinture a été faite en indoïne, dans les proportions de 10 0/0 environ de colorant.
- La teinte monte très vite, il faut même des bains très peu chauds pour modérer cette rapidité; l’unisson se fait bien, d’ailleurs.
- On arriverait avec ces deux colorants, à produire un véritable noir, solide, et laissant beaucoup de douceur aux textiles.
- Notre échantillon ne dégorge pas.
- En teignant sur fonds de cachou de Laval moins corsés (a 5 et 10 0/0), on ne modifie pas sensiblement la teinte du bleu, et l’on arrive aux teintes foncées d’indigo.
- Ce piétage en cachou de Laval est d’une grande ressource pour produire, sur fils végétaux, de bonnes teintes sans couleurs de la classe des anilines, et toutes tirent sans autre mordant.
- Bleu-Benzo-Indigo
- Ceci est aussi une nouvelle couleur fournissant sur coton des teintes solides imitant l’indigo; elle est fabriquée par la maison Friedr. Bayer et Cie.
- Elle a sur la précédente l’avantage d’être une couleur directe, mais par, contre, n’arrive pas jusqu’aux bleus extra-^qjiçés. Son maximum de teinte, qu’on obtjçLjR. avec 4 0/0, est un bleu moyen.
- La teinture s’obtient en bouillon d’une heure avec :
- Carbonate de soude........... 5 0/0
- Savon........................ 2 —
- Colorant................ 1/2 à 4 —
- Rincer en eau légèrement acidulée par l’acide sulfurique.
- Un traitement après teinture, par un bouillon d’une demi-heure avec 5 0/0 d’alun, ou avec de l’oximuriate d’étain, de l’huile pour rouge, des sels de chrême, de cuivre ou de fer, donne des teintes d’une grande solidité aux lavages et ne dégorgeant pas.
- L’alun, l’oxi-muriate, l’huile pour rouge avivent la teinte -, les sels métalliques (chrome, cuivre, fer) la rabattent.
- Le Bleu-Benzo-Indigo, avec ou sans le traitement par ces agents, donnent des teintes résistant très bien à l’air lumineux, aux lavages, aux acides, et conséquemment aux alcalis, puisque la couleur monte sur bain alcalin.
- Ces teintes rappelant l’indigo, ne prennent pas un reflet brun à la lumière artificielle.
- Bleu-Diamine 2 B.
- Nous sommes dans la série des bleus coton genre indigo, et chaque maison offre le sien.
- La « Manufacture Lyonnaise » met en vente un nouveau bleu-diamine qu’elle désigne par la marque 2 B, et qui s’ajoute à ses marques
- déjà connues : 3 R — B — 6 G.; la B étant la plus voisine du bleu pur.
- Le nouveau bleu 2 B est d’une nuance plus vive que cette dernière, et/ d’une application plus facile ; sa solidité paraît aussi supérieure.
- a nrJ Jnslov nu isq eura aiv eriu’b noyo/i
- .6j jjb ls,_ Teinture sur coton.
- On teint au bouillon avec r Sel marin, ou sulfate de soude 30 0/0
- Carbonate de soude........ 5 —
- Bleu-Diamine 2 B....... 1 à 3 —
- Opérer comme avec toutes les couleurs azo et benzo.
- Teinture de la laine.
- Teindre a chaud avec :
- Sulfate de soude.......... 80/0
- Acide sulfurique.... i....... 2 —
- On peut nuancer avec tous les colorants teignant sur bains acides.
- Ces teintes résisteraient au foulon et au soufrage.
- On obtient plus de solidité encore, et plus de vivacité par un mordançage préalable au bi-chrômate et tartre, ou mieux au fluorure de chrome.
- Teinture de la soie.
- La teinture se fait sur bain de savon coupé, avec addition d’acide, suivant le procédé usuel.
- Mélanges laine-coton.
- Teinture au bouillon, avec addition de 30 0/0 de sel marin.
- Mélanges coton-soie.
- On teint au bouillon avec :
- Sel marin................. 20 0/0
- Savon..................... 10 —
- Le coton seul se couvre, la soie reste intacte et peut.reêévoir d’autres colorations, taïuba ub JubiT ub ooslq «aiv b
- Teintes indigo, «oi»»»-.-
- Le Blèu-Diamine 2 B, ne donne qu’un bleu
- mon *lo Ou ujA
- moyen (a 3 0/0) ; pour pousseraq-dela et se
- rapprocher des genres indigo cfe cûye, il faut le remonter et le brunir à la fois par des noirs
- diamine, soit par exemple :
- Bleu-Diamine 2 B.... >...... 3 0/0
- Noir-Diamine B O 1 —
- Ou bien-de mélange suivant :
- Bleu-Diamine 2 B............ 2 0/0
- Noir-Bleu-Diamine E.v..... 2 —
- La teinture se fait par les paoyens ci-dessus indiqués. .
- Didzotage. y''
- Le nouveau bleu se diazote sur fibres d’après la méthode que nous avons exposée : Revue de la Teinture du 10 mai, p. 66.
- En développant avec le £ naphtol ou la
- phénylènediamine on obtient des gris solides paraissant offrir de l’intérêt, avec la résorcine on a un gros vert, et avec le oaphtylamine-éther on produit un beau violet rougeâtre.
- Teintes indigo sur laine
- Puisque nous sommes dans les imitations d’indigo, voyons les moyens indiqués dans le même but sur lainages.
- Les Indulines (bieus-noirs) produisent des bleus-marine, mais unissent mal. (1)
- Le B leu alizarine donne une excellente teinte, solide, unie, mais d’un prix qui n’en permet encore l’emploi qu’aux articles de choix. (2)
- Divers bleus consolidés au cuivre ; par exemple l’azurine 5 G, peuvent dans certains cas être substitués à l’indigo. (3)
- Ce que les marchands de couleurs nomment « substitut d’indigo » sont des mélanges de verts et de violets avec lesquels on peut faire des petits teints genre indigo.
- Les mélanges qu’on rencontre le plus fréquemment sont ;
- Vert méthyle et violet méthyle.
- Vert acide et violet méthyle.
- Vert acide et violet de Paris, n* 250.
- Vert acide et violet bleu acide, etc., etc.
- On teint en ajoutant du tartre au bain, et le mélange colorant en plusieurs fois.
- Le bain doit être tiré avant de faire une nouvelle addition de couleur, car l’un des colorants monte généralement plus vite que l’autre, et la composition du bain se trouverait faussée si on le rechargeaitavantl’épuise-ment.
- Dissolution de l’émétjQue
- La tartre stibié ou émétique est suffisamment soluble pour ses emplois en teinture; cependant pour hâter sa dissolution, un auteur allemand conseille d’y ajouter du sel de cuisine.
- La proportion de 700 grammes de sel par kil. d’émétique, forme un sel double d’antimoine beaucoup plus soluble que l’émétique et il suffit de mettre les deux produits ensemble dans le bain.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l'art du Teiulurier-Dcgraisseur
- DÉSINFECTION DES EFFETS FT DES LOCAUX après des maladies contagieuses Pour éviter les contagions, les conseils d’hygiène recommandent expressément de
- (1) Voir pour emploi, Reçue de la Teinture, 1890, p. 111.
- (2) Voir pour son emploi la Revue de la Teinture, 1888, p. 154, 155 et 163; 1889, p. 18; 1890 p. 58 et 109 ; 25 mai, année courante, p. 77.
- (3) Voir, n° du 25 juillei dernier, p. 108,
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- 134
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- désinfecter les effets, la literie, les tapis et la chanbre des personnes ayant été atteintes de choléra, de fièvre typhoïde, de diphtérie (croup), de variole (petite vérole), et de scarlatine : qu'elles en soient mortes ou guéries.
- Plusieurs teinturiers out entrepris ce service de désinfection, envoyant même à domicile pour les objets qui ne peuvent être déplacés.
- Voici les moyens employés :
- Lingerie
- Les linges, draps, couvertures, objets de toilette ayant été dans la chambre du malade, sont trempés deux heures dans une dissolution de 12 gr. par litre de sulfate de cuivre. Ceux qui ont été souillés de déjections des cholériques et des typhiques, de crachats des diphtériques, ou en contact avec les varioleux et les scarlatineux, sont baignés de même dans une solution à 50 gr. par litre.
- Toutefois, la préfecture de police, à Paris, conseille le sel de cuivre parce qu’elle ne veut pas mettre entre les mains du public un poison violent tel que le sublimé corrosif, mais c’est ce produit qui est préférable comme anti-microbique et qui, en même temps, détériore le moins les étoffes.
- On fera donc une dissolution avec :
- Sublimé corrosif............ 150 gr.
- Sel ammoniac................ 300 —
- Eau.......................... 50 lit.
- La lingerie, les couvertures, les toiles à matelas et tout ce qui peut supporter l’eau sera baigné 2 ou 3 heures, et plus même, dans ce liquide, qui peut, avec avantage, être chaud.
- Après un bon rinçage, ces objets seront ainsi sérieusement purifiés.
- Les lainages qu'on hésiterait à traiter par ce moyen seront mis au soufroir pendant 12 heures : soufrage et sublimé réunis donnent, d’ailleurs, une double sécurité.
- Draperie
- Enfin, les effets et tapis qui ne pourraient supporter ni le bain de sublimé ni le soufrage, seront soumis à un vaporisage énergique en vase clos, où il faut au moins une pression de 2 kil., ce qui, en effet, donne une température d’environ 120 degrés, et attendu que certains microbes ne sont tués qu’à 115 degrés.
- Cette désinfection à la vapeur est bien la plus simple et la moins nuisible pour les étoffes, mais il faut, pour cela, une chaudière close.
- Si l’on veut entreprendre ce travail, il faut y consacrer spécialement un vieux corps de chaudière à vapeur, avec large trou d’homme pour charger et décharger.
- Locaux
- La chambre du malade est transformée en soufroir, la laine des matelas y étant étalée. Toutes les ouvertures sont calfeutrées, et on brûle du soufre comme pour un soufrage.
- Après douze heures, l’acide sulfureux est évacué.
- Le soufrage peut être remplacé par une fumigation de bi-oxyde d’azote qu’on fait ainsi :
- Dans une chambre de dimensions moyennes, on met dans une terrine en grès très spacieuse environ 100 grammes de débris de cuivre rouge, sur lesquels on verse 250 grammes d’acide nitrique allongé d’un litre d’eau.
- Aussitôt il se dégage des vapeurs rouges suffocantes dont on lause s’imprégner l’atmosphère de la chambre, après avoir calfeutré toutes les ouvertures, sans oublier la cheminée.
- Le lendemain, on donne de l’air et on fait évacuer le gaz.
- Qu’on se serve de soufre eu de bi-oxyde d’azote, on ne doit pas, pendant l’opération, habiter le3 pièces voisines dont l’air pourrait devenir irrespirable, le gaz pénétrant par des fissures.
- Après ces fumigations, on badigeonne à la dissolution de sublimé les endroits qui ont reçu le plus directement les expectorations ou évacuations, et notamment le parquet.
- A l’aide d’un pulvérisateur de liquides, on fait pénétrer le sublimé dans les fentes et les trous que l’on ne peut atteindre autrement.
- Avec toutes ces précautions on pourra être tranquille.
- Je les résume :
- 1° Sulfate de cuivre, et bien préférablement, sublimé corrosif pour le linge.
- 2° Soufrage, ou mieux vaporisation à 2 kil. de pression, pour draperie, grands rideaux, tapis, etc.
- 3° Fumigation au soufre, ou au bi-oxyde d’azote, et lavages au sublimé dans la chambre.
- Les fumigations altèrent les métaux, les dorures et les papiers des appartements; et laissent longtemps une mauvaise odeur. On les supprime souvent.
- A Paris, la désinfection des locaux, comme aussi des effets, peut être faite gratuitement par les soins des commissaires de police, mais leurs agents sont bien peu soigneux des appartements et des mobiliers : tout doit être sacrifié à leur travail, et les hardes qu’on rapporte des étuves municipales sont dans un piteux état.
- TEINTURE DE MATIÈRES DIVERSES
- Je ne songe pas à faire un Traité universel de teinture, et ne puis m’étendre sur toutes les matières qu’on est susceptible de teindre.
- J’en vais citer encore quelques-unes avec indications sommaires sur leur travail.
- Ramie ou Soie végétale
- Se teint comme le coton et avec la plus } grande facilité : beaucoup de couleurs d’aniline qui doivent être sumaquées pour le coton,
- montent seules sur ramie, en ajoutant de l’alun au bain.
- Ce textile a du brillant et delà fermeté; aucun apprêt ne lui est nécessaire.
- Jute
- On en peut dire autant du jute qui tire la plupart des anilines sans mordant, et quant au reste se traite comme le coton; toutefois il est très sensible à l’action des alcalis, et il ne faut employer que le savon pour son lavage.
- Le jute sert à faire des toiles communes, mais aussi des ameublements modestes.
- Poil de chèvre, Mohair, Thibet, Crin
- Tous ces poils d’animaux se traitent en tous points comme la laine.
- Soie sauvage ou Tussah
- Les soieries en tussah ne se distinguent pas des autres pour quant au travail.
- A l’état neuf, le fil demande des procédés spéciaux pour son blanchiment, mais une fois cette difficulté vaincue, il se comporte comme les autres soies.
- Ivoire, Os
- Quand les objets en ivoire ou en os son jaunis, on les lave en savon tiède, et on les blanchit dans de l’eau oxygénée allongée d’autant d’eau, et avec quelquçs gouttes d’ammoniaque.
- On peut aussi les blanchir dans de l’acide sulfureux liquide tel que je l’ai indiqué (1889, p. 79).
- La teinture se fait par les anilines, sans dépasser 50 à 60 degrés; l’ivoire se gerce et se ride si on chauffe davantage.
- Les billes de billard peuvent aussi être teintes en ponceau, mai» les fabricants leur donnent simplement une couche au pinceau avec une couleur obtenue en faisant bouillir de la cochenille avec du sel d’étain et de l’acide oxalique.
- Tous les objets en ivoire, y compris les billes de billard, sont polis en les frotttant avec un linge enduit de suif.
- Bois
- On fait certaines teintures sur bois de placages, c’est une industrie spéciale dont nou* n’avons pas à nous occuper.
- Le bois, du reste, est plutôt peint que teint, et lorsqu’on veut des couleurs transparentes, on emploie des vernis à l’alcool teintés par les anilines.
- Pour faire les noirs, on applique au pinceau la couleur faite avec :
- Extrait de campêche........ 250 gr.
- Eau............................ 5 lit.
- Pyrolignite de fer............. 1 —
- Quand la couche est sèche et bien noircie à l’air, on la recouvre d’encaustique et on frotte à la brosse. C’est ainsi qu’on fait le meuble noir ciré.
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- La fibre de bois qu’on emploie depuis quelques années aux emballages se teint dans les couleurs d’aniline, sans mordant, pour servir aux étalages ou à des emballages de luxe. On emploie les couleurs non acides et on ajoute un peu d’alun au bain.
- MASTICS OU CIMENTS utiles au teinturier.
- Voici quelques recettes bonnes dans tous les ateliers où l’on emploie de l’eau, du feu, de la vapeur :
- Mastic pour réservoirs
- Pour mastiquer les réservoirs, bâches, conduites destinés à l’eau froide seulement, faire
- fondre ensemble :
- Goudron de bois.......... 500 gr.
- Suif..................... 500 gr.
- Puis y mélanger :
- Plâtre fin............... 500 gr.
- Employer ce mastic à chaud.
- Mastic de fer
- Si l’on veut mastiquer une fuite, ou sceller un robinet ou un tuyau sur un appareil en fer, employer :
- Limaille de fer non rouillée 900 gr.
- Soufre en poudre....... 2 gr.
- Sel ammoniac........... 2 gr.
- Faire une pâte avec de l’eau, et l’employer de suite, car celle-ci durcit vite. En garnir largement la pièce qu’on veut fixer. Il peut servir à sceller du fer dans la pierre.
- Ce mastic supporte l’eau chaude, mais non le feu.
- Mastic pour chaudière a vapeur
- S’emploie pour chaudières à vapeur, bâches à eau chaude, conduites de vapeur :
- Mine de plomb fine....... 300 gr.
- Chaux éteinte............. 150 —
- Sulfate debaryte(blanc fixe) 400 —
- Mélanger ces poudres, et les empâter avec:
- Huile cuite (huile grasse) . 350 gr.
- Employer cette pâte sans tarder.
- Autre mastic pour chaudières
- Sulfate de plomb calciné et broyé. 720 g.
- Manganèse noire (peroxyde) en p. 2â0 g.
- Huile de lin....................130 g.
- On fait une pâte bien pétrie.
- Ce mastic se conserve longtemps; pour s’en servir on le pétrit dans la main. 11 se moule bien et ne coule pas par la chaleur, au contraire, il s’y durcit. Lorsqu une fuite se produit, on y applique ce mortier, sur lequel on passe aussitôt un morceau de fer très chaud qui le durcit presqu’immédiatement.
- Pâte au minium pour les joints
- Dans de la céruse broyée à l’huile, on mélange de la poudre de minium jusqù’Û ce qu’on obtienne l’épaisseur nécessaire.
- Cette composition est meilleure que le minium simplement pétri à l’huile, sans céruse.
- Garniture des conduites de vapeur pour éviter le refroidissement
- Dans ce but, on entoure les conduites avec des torons de foin, avec de l’étoupe roulée en boudins.
- Ou bien on fait un mortier avec de la terre argileuse, de la bouse de vache, et de la balle d’avoine ; on en garnit les tuyaux qu’en enveloppe en plus de toile d’emballage.
- Les conduites sont garnies de bandes de liège attachées par des liens de fil de fer : ce moyen est propre et efficace.
- On emploie encore des bandes de vieux feutre, des lisières de drap, déchets de filature, etc.
- Maurice GUÉDRON
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LA MALADIE DES MURIERS
- L’industrie séricicole de l’Europe se trouve menacée par l’apparition d’un parasite qui, en s’attaquant au mûrier, compromet l’élevage du ver à soie.
- Cet insecte s’appelle le diapsis pantagona et a été découvert en 1885 par les savants italiens. On suppose qu’il a été importé, on ne sait encore de quel pays, par quelque collectionneur d’horticulture.
- C’est une sorte de petit puceron de moins d’un millimètre de longueur, qui vit sur l’écorce des branches et fournit trois générations chaque année. Il rentre dans la catégorie des cochenilles et il a l’habitude de se recouvrir d’une sorte d’enveloppe constituée par les dépouilles provenant des mues qu’il subit ; cette enveloppe est de coloration blanche comme si elle avait été revêtue d’un lait de chaux, et forme une sorte de bouclier recouvrant le corps de l’animal.
- Quand un mûrier est envahi depuis deux ou trois ans, ses branches sont absolument couvertes y^ijûgectes. Il ne produit plus de feuilles ou i$ême meurt complètement.
- La maladie est jusqu’à ce jour localisée dans la Brianza, au nord de Milan, et occupe une large tache de trente à quarante kilomètres de diamètre environ. Cette tache s’étend de jour en jour.
- Les Chambres italiennes, pour retarder autant que possible la dissémination de l’insecte, ont voté tout dernièrement une loi interdisant le commerce des plants de mûriers de la région contaminée au dehors.
- De son côté, le ministre de l’agriculture de France a pris certaines mesures pour préserver, autant que possible, notre agriculture de ce nouveau fléau. Il a prescrit aux personnes faisant venir des plants de mûriers d’Italie d’examiner avec soin si ces végétaux ne présentent pas cette apparence de blan-
- chiment à la chaux, et de faire immédiatement détruire par le feu tous les arbres revêtus de cette coloration blanchâtre.
- Les agronomes italiens ont trouvé un remède; il consiste à badigeonner les mûriers avec un mélange formé d’huile lourde de goudron, de soude et d’eau. Partout où passe le pinceau chargé de ce mélange, il n’y a plus d’insecte. Mais ce traitement n’est guère applicable qu’aux mûriers nouvellement taillés et il n’est pas sans occasionner une dépense assez sérieuse.
- Il y a différentes autres façons de détruire cet insecte dévastateur; on peut obtenir cette destruction par les procédés suivants qu’a recommandés la circulaire du ministre de l’agriculture :
- 1° L’émulsion de Kérosène ;
- 2° Une solution de savon cuit dans l’eau chaude à laquelle on ajouterait de l’alcool amylique ;
- 3° Un mélange d’une solution de savon et de jus de tabac.
- Mais si ces moyens étaient insuffisants et si le fléau se répandait dans toute l’Europe entraînant la perte des mûriers, on se trouverait en face d’un très grand désastre.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Viallar, Gueneau et Chartron. — 212219, 21 mars 1891. — Impressions, par applications ou rongeants, sur tous tissus teints en flottes et moirés.
- Francisque Voland et Cie. — 212268, 26 mars 1891. — Perforation mécanique des tissus, cuirs, papiers.
- Meurer, Lamellet et Barral. — 212269, 27 mars 1891. — Nouveau procédé d’obtention des tissus dont la chaîne et la trame sont diversicolores, dits : Tissus glacés ou façonnés double teinte.
- Adolf et Martin Koblenzer. — 212184, 18 mars 1891. — Procédé et appareil pour la teinture des fils de cotons en bobines (corps).
- Sutcliffe (les sieurs). — 212199, 18 mars 1891. — Appareil pour le lavage, la teinture et le traitement des matières et produits textiles.
- Ford. — 212275, 23 mars 1891. — Perfectionnements dans la fabrication des tapis ou couvertures de tables et de parquets, garnitures pour voitures et autres articles analogues.
- Van Cutsen. — 212395, 27 mars 1891. — Outil à découper les tulles, broderies, etc.
- Wade. — 212457, 31 mars 1891. — Perfectionnements dans le dégommage et la préparation des fibres provenant de la ramie, du chanvre, du lin, etc., en vue de les rendre aptes à la production des tissus les plus délicats.
- Hollingworth. — 212459, 31 mars 1891. — Perfectionnements dans les machines pour guider les bords des tissus.
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- Certificats d'addition
- Meurkr, Lamellet et Barral. — 211008, 24 mars 1891, par le sieur Bredin et ladite Société, pour application de l’impression (applications, rongeants, enlevages, etc., blancs ou toutes couleurs) aux tissus teints en fils ou en pièces et chargés, en cet état, à n’importe quelle proportion.
- Gessneb. — 204823, 24 mars 1891. — Brevet du 5 avril 1890, pour perfectionnements aux machines à tondre les draps.
- INFORMIONS ET FAITS DIVERS
- lie nouveau régime douanier et les industries tinctoriales.— Les taxes des fils et tissus occupent la majeure partie de la place des tarifs douaniers ; nous ne pouvons songer à reproduire les nombreux détails de cette tarification, mais nous avons cherché à en dégager la part de protection dont bénéficient les travaux de blanchiment, de teinture et d’impression, en les comparant aux matières écrues.
- Nous donnons ci-dessous le résultat de ce travail.
- (Chaque droit est indiqué par deux chiffres séj arés par un trait : le premier est celui du tarif général ; le second, du tarif minimum.
- Fils
- Fils de lin, de chanvre et de ramie purs, simples, blanchis ou teints, en écheveaux : augmentation sur les mêmes sortes écrues, de fr. 6 — 4.80, à fr. 40 -- 30, suivant numéios des fils.
- Les mêmes, retors, blanchis ou teints, en écheveaux, augmentation sur les écrus retors, de fr. 8 — 6.75 à 50 — 40, suivant n°‘.
- Fils de jute simples, blanchis ou teints, en écheveaux, jusqu’à 6000 m. au kil., augmentation sur les écrus, de fr. 3 aux deux tarifs, sur tous nos.
- Plus de 6000 m., droits des fils de lin selon catégorie.
- Les mêmes, retors, blanchis ou teints, en écheveaux, droits des écrus correspondants augmentés de 39 — 30 0/0.
- Les mêmes de plus de 6000 m.; droits des fils de lin de mêmes n°‘.
- Tous les fils ci-dessus, en pelûtes, cartes, etc., droits des mêmes articles blanchis ou teints, augmentés de 26 — 20 0/0.
- Fils de phormium, d’abaca et d’autres filaments végétaux non dénommés, blanchis ou teints ; droits des écrus, augmentés de fr. 4 — 3.
- Fils de colon simples en écheveaux, et retors à deux au trois bouts, en échevettes ordinaires et chaînes ourdies blanchis : droits des écrus correspondants augmentés de 20 — 15 0/0.
- Fils teints ou chinés par les teintures ordinaires : droits des écrus, plus fr. 0.40 — 0.30 par kil.
- Fils teints en rouge d’Andrinople, augmentation sur les écrus de fr. 0.60 — 0.45 par kil.
- Fils glacés : droits des fils blanchis ou teints, augmentés de fr. 0.60 — 0.45 par kil.
- Fils de coton retors, à quatre bouts et plus, en échevettes sur les écrus, blanchis ou teints, soit par 1000 m. de long en fil simple :
- simple torsion........ 0,02 — 0,015
- double torsion et cables 0,026 — 0,02
- Fils de coton retors, fabriqués, c’est-à-dire en pelotes, bobines, petits écheveaux, etc., quel que soit le nombre des bouts ; écrus, blonchis ou teints : par 1000 m. en fil simple.
- simple torsion........ 0,026 — 0,02
- double torsion et câblés 0,032 — 0,025
- Fils de laine peignée, simples, blanchis ou non, fr. 43 — 28 à fr. 124 — 80 les 100 kil., suivant nos.
- Fils de laine teints ou imprimés : fr. 74 — 53 à fr. 155 — 105, suivant classement semblable.
- Fils de laine cardée, simple : fr. 18.50 — 15 à 56 — 45, suivant n°*.
- Fils de laine cardée tdntsou imprimés fr. 50 — 37 à 87 — 61.
- Fils de laine peignée retors pour tissage, blanchis ou non fr. 56 — 34 à 161 — 96
- Fils de laine teints ou impiimés, fr. 87 — 59, à 174 — 121 suivant nos.
- Fils de laine cardée, retors pour tissage, blanchis ou non ; fr. 28 — 18 à 65 — 54.
- Fils de laine teints ou imprimés fr. 59 — 40, à 96 — 68.
- Fils de laine peignée, retors pour tapisserie, blanchis ou non : fr. 65 — 42, à 186 — 120, suivant n°*.
- Fils de laine teints ou imprimés : fr. 96 — 67, à 217 — 145.
- Fils d’alpaga et d’autres poils animaux : mêmes droits que les fils de laine.
- Fils de poils de chèvre mohair : exempt.
- Fils de bourre de soie (fleuret) teints : mêmes driils que les écrus, augmentés de fr. 75 — 50 par 100 kil.
- Fils de soie à coudre, à broder, à passementerie, mercerie et autres : écrus fr. 400 — 300 ; teints, 600 — 400, les 100 kil.
- Tissus
- Tissus de lin, de chanvre et de ramie : blanchis : droits des écrus correspondants, augmentés de 52 — 40 0/0.
- Tissus de lin imprimés, teints et ouvragés : droits des tissus blanchis augmentés de 20 — 15 0/0.
- Toiles damassées pour literie et ameublements crémées, blanchies ou mélangées de fils blancs ou teints, fr. 203,85 — 156,80.
- Toiles damassées écrues : (r. 146 — 112.
- Linge de table damassé, linge chiné, blanchi ou mélangé de fils blancs ou teints : droits du linge écru augmentés de 52 — 40 0/0.
- Coutils écrus : fr. 456 — 120.
- Coutils crêmés, blancs, etc., fr. 218.40 — 168.
- Tissus de jute, jusqu’à 35 fils, blanchis ou teints : droits des écrus, plus fr. 7.50 — 6, les 100 kil.
- Tissus de jute imprimés : mêmes droits que les tissus blanchis ou teints, ougmentés de fr. 9 — 6, les 100 kil.
- Tissus de jute de plus de 35 fils : régime des tissus de lin.
- Tissus de phormium, d’abaca, etc. : mêmes droits que pour les tissus de jute.
- {A suivre.)
- —o—
- Expositloii Internationale de Ijyon. — Le conseil municipal de Lyon, dans sa séance du 13 août dernier, a décidé, à l’unanimité, que l’Exposition projetée dans cette ville pour 1892, était reportée à 1894.
- Cette exposition r.e sera plus seulement nationale. Elle devient internationale et coloniale.
- La ville de Lyon en prend la direction effective absolue, laissant au syndicat des architec-
- tes et entrepreneurs lyonnais, la charge de la construction des Palais.
- Avant peu le règlement sera publié.
- Les exposants peuvent dès maintenant s’adresser au bureau de l’ancien comité, 2ô' rue de la République, à Lyon.
- —o—
- Régime de la bonneterie tricotée de laine aux Etats-Unis. — En réponse aux réclamations de Nottingham et des autres cenires de l’industrie de la laine cardée, la commission des experts généraux de la douane des Etats-Unis a décidé que la bonneterie et les vêtements de corps tricotés en laine cardée seraient régis par l’article 392 et non par l’article 396 du tarif, comme l’avaient déclaré les experts du port de New-York :
- Art. 392. — Tissus de laine cardée ou peignée, châles, articles tricotés et tous articles fabriqués sur dés machines ou métiers à tricoter et articles de toute espèce fabriqués en tout ou partie de laine cardée ou peignée, de poils de chameau, de chèvre, d’alpaca ou d’autres animaux, non dénommés, valant jusqu’à 3,43 et 3,77 le kg., valeur 40 p. c.; plus de 3,43 jusqu’à A,57 et 4,40 le kg., valeur 40 p. c.; plus de 4,57 et 5,02 le kg., valeur 50 p. c.
- L’Exposition du travail. — L’Exposition du travail organisée au Palais de l’Industrie par les soins de l’honorable IVL Ducret, laisse loin derrière elle toutes les expositions de même genre qui ont eu pour cadre l’admirable palais des Champs Elysées.
- Au milieu de l’immense nef, divisée en galeries d’une incomparable splendeur, tous les produits de l’art et de l’industrie, présentés avec une science et un goût que l’on ne trouve qu’à Paris, rivalisent entre eux d’éclat et de richesse.
- Aussi le public, de jour en jour plus nombreux se presse-t-il au Palais de l’Industrie, sanctionnant par son empressement les efforts accomplis par une direction aussi expérimentée qu’habile.
- L'œuvre de la direction, d’ailleurs, ne le cède en rien à celle des exposants eux-mêmes. Elle a su grouper autour de l’exposition des attractions multiples, dignes d’intéresser et de charmer les visiteurs. — Outre les festivals du vendredi, jour select, où la société élégante applaudit un merveilleux orchestre de 150 exécutants sous la direction de l’habile maestro Wittmann, M. L. Ducret désireux d’instruire le public par des leçons de choses, a groupé dans le Palais de l’Industrie de curieuses reconstitutions. Telle la reconstitution pour ainsi dire vivante, des forges de Champagne, où le public assiste à toutes les phases de la labrication du fer, depuis l’extraction et le lavage du minerai jusqu’à la confection définitive des objets les plus délicats et les plus artistiques.
- Nous ne pouvons entrer ici dans le détail de ces intéressantes exhibitions où, à côté des progrès du XIXe siècle, revivent les anciennes pratiques des siècles passés.
- Nous nous contenterons de constater les succès qui les accueillent chaque jour, succès qui sont la récompense de laborieux efforts.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tons droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 4e Année, N° 18.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
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- NEGOTIUM
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 septembre 1891
- SOMMAIRE
- Chronique. — La formation des colorants azoï-ues sur différentes fibres. — Noir d’aniline in-égorgeable. — Impression de la laine peignée, genre Vigouroux. — Notions sur le blanchiment, l’impression, la teinture et les apprêts.
- Procédés divers : Camélia ; Azo-Rubis (nouveaux rouges) ; Marron-jaune sur laine ; Couleurs de benzidine sur coton en pièces; Encaustique pour cuirs noirs. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Nouvel oléatc de plomb pour peinture. — Brevets iécents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Les libres-échangistes nous menaçaient d’un blocus international pour n’avoir pas accepté des tarifs douauiers à leur convenance, comme d’autres nous prédisaient un isolement diplomatique pour n’avoir pas adopté le gouvernement de leur choix.
- En meme temps que des événements significatifs nous ont démontré que nous ne sommes pas politiquement isolés, d’autres faits nous font voir que nous ne serons pas économiquement dédaignés.
- Des négociations commerciales tendant à ce but, entre la Suisse, l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne, ont échoué, la Suisse s’étant refusée à souscrire aux concessions qui lui étaient impérieusement réclamées.
- D’après un journal allemand, le Berliner Tageblcitt, c’est l’échec définitif de la ligue douanière contre la France.
- Il n’y a donc pas à se préoccuper des représailles dont on nous a menacés et du fameux cercle de fer dans lequel certaines puissances de l’Europe devaient nous enserrer.
- On en est déjà revenu de ces choses, et il est à croire que les gouvernements voisins, la Belgique, par exemple, ne seraient pas fâchés de pouvoir engager bientôt des négociations de nature à aboutir à des conventions commerciales.
- Le taux maximum récemment voté est à peu de chose près l’ancien taux général, il permet toutes les concessions compatibles avec l’intérêt du pays, et le gouvernement n’attend que le vote
- du Sénat pour entamer des négociations qui donneront satisfaction à chacun.
- +
- * *
- De l’intérieur, nous reproduisons, comme d’habitude, quelques échos de nos industries.
- La fabrication, en général, a été calme à Elbeuf pendant le mois d’août. La nouveauté échantillonne la saison d’été prochaine et termine les réassortiments d’hiver.
- La draperie unie, les draps de couleur et d’administration, ainsi que les draps noirs, les cheviotet les draps de dames sont sans changement.
- La situation ne sîest guère améliorée à Roubaix-Tourcoing.
- Les pluies continuelles, nous dit-on do ces places, seront naturellement la cause d’une plus grande vente de nos tissus grande largeur à imperméabiliser ou caoutchouter, c’est la seule branche qui profitera du mauvais temps, et c’est malheureusement la branche la moins importante de notre fabrication.
- En articles pour confections de dames, la vente marche toujours bien : c’est, d’ailleurs, la pleine saison pour les confectionneurs.
- En ce qui concerne l’ameublement, le travail est à peu près complet. Il est certains genres , des qualités à bas prix, par.,exemple, dont les Etats-Unis ne peuvent se passer, et que, malgré les droits exç^gjfs du tarif Mac-Kinley, ils ne peuvent produire aussia,avantageusement que nous.
- Les places de Vienne et de Mazamet se plaignent également du ralentissement des ordres ; quelques articles spéciaux, seuls, conservent un bon courant.
- La bonneterie de laine est en pleine saison de vente; on cherche à lancer les tricotines drapées dont nous avons plusieurs fois parlé, et notamment en jerseys ; cet article est une étoffe fabriquée sur métiers circulaires, puis foulée, tirée à poil, rasée, etc., subissant, en un mot, les apprêts de la draperie.
- * *
- Il règne toujours une grande activité dans les fabriques de Rouen.
- Les fabricants de rouenneries et de tissus de couleur sont suffisamment pourvus d’ordres. Aujourd’hui, les flanelles et le pilou étant devenus des articles de grande consommation, tous les tisseurs ont de la peine à satisfaire aux nombreuses demandes qui viennent de tous cotés.
- Les écrus sont toujours commission-nés à l’avance pour des mois très éloignés.
- Dans ces dernières semaines, il s’est traité passablement d’affaires en doublure, aussi les fabricants paraissent généralement satisfaits.
- La vente des mouchoirs n’est pas encore bien active ; cependant, plusieurs fabricants à la main ont pu réaliser quelques ventes.
- La demande des divers imprimés est assez bonne en ce moment, et procure de l’occupation aux imprimeurs.
- A Lyon, la nouvelle saison des étoffes se présente sous de favorables auspices. La mode se dessine en faveur , des articles tout soie.
- La fabrique lyonnaise aborde aussi les articles de bonneterie ayant un certain caractère de nouveauté.
- Il se fait en ce moment des châles et des écharpes en tissus jersey ; quelques fabricants tentent la fabrication des fichus et écharpes de soie; ces articles nous viennent actuellement de Zurich, Apolda et Berlin. La ganterie de soie y est en progrès constants sur l’article analogue de Saxe.
- * *
- Mais l’industrie n’a pas encore repris son courant habituel ; la saison des vacances et des excursions n’est pas terminée ; les réservistes rentrent, mais les territoriaux vont leur succéder (1).
- (1) Nous allons, nous aussi, nous absenter pour service militaire; la correspondance adressée aux bureaux de la Reçue de la Teinture nous parviendra, bien entendu ; si pour quelque raison, nos correspondants désirent qu’elle nous arrive sans retard, ils pourront l’envoyer directement, jusqu’au 8 octobre prochain, à cette adresse r M. Gouillon, capitaine au 5e territorial artillerie, à Toul.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Ce n’est donc que dans un mois que nous pourrons parler sérieusement d’affaires et de nouveautés dans les moyens de fabrication.
- F. Gouillon
- LA FORMATION
- DES COLORANTS AZOIQUES
- EN IMPRESSION
- SUR LES DIFFÉRENTES FIBRES (1)
- Par 91. Ad. FEEIS.
- Procédé d'impression et de teinture, en formant sur le tissu les couleurs azoïques insolubles du ü-naphtol avec les amines aromatiques : l'aniline, ses homologues et ses produits de substitution, les nap lit y lamine s, la benzidine, ses homologues et ses produits de substitution.
- Procédé d'application
- On foularde le tissa dans une solution contenant par litre :
- 30 gr. de B-naphtol 30 gr. de soude caustique à 38° Be avec ou sans addition d’alcali : soude caustique, carbonate de soude, acétate ou phosphate de soude ; on sèche.
- On imprime par dessus une couleur renfermant par litre 0,2 molécule d’une amine à l’état de sel diazoïque.
- On se sert du chlorhydrate ou du sulfate, le mieux du sulfo-cyanure aes corps diazoïques, obtenus par double décomposition du chlorhydrate avec le sulfocyanure de potassium.
- Les sulfocyanures des bases diazoïques sont en général peu solubles et d’une stabilité relativement grande.
- Les chlorures doubles des corps diazoïques, avec le chlorure de znc ou le chlorure stanni-que, sont également remarquables par leur grande stabilité.
- Echantillons joints au' fil
- 1° Aniline -f B-naphtol,
- 2° Xylidine + B-naphtol,
- 3° Àmidine + B-naphtol, h° Amidoazobenzol + B-naphtol,
- 5° B-naphtylamine + B-naphtol,
- 6° A-naphtylamine + B-naphtol,
- 7° Mélange d’A- et de B-naphtylamine avec la benzidine + B naphtol,
- 8° Benzidine + B-naphtol,
- 9° Dianisidine + B-naphtol,
- 10° L’A-amidoazonaphtaline + B-naphtol donne un noir.
- Les couleurs à l’A-naphtol, à la resorcine et au phénol ordinaire ne résistent pas au savon.
- Mélangés en petite quantité au B-naphtol, ces phénols permettent de modifier considé-
- (1) Pli cacheté déposé à la Société industrielle ed Mulhouse le 9 mars 1889, ouvert le 25 février 1889.
- rablement les nuances obtenues par celui-ci à l’état pur; ces nuances résistent au savon.
- Indications complémentaires données par l'auteur (extrait).
- On obtient les couleurs oxyazoïques insolubles en combinant un corps diazoïque avec un phénol dans des conditions déterminées qui permettent de préparer synthétiquement, sur les différentes fibres, la riche série de leurs nuances.
- La méthode la plus pratique pour fixer, par impression, les oxyazoïques en général sur le tissu, consiste à préparer ce dernier avec un phénol ou un phénolate de soude et d’imprimer par dessus les corps diazoïques.
- Une série d’essais a servi à établir les conditions les plus favorables à la formation de la matière colorante sur le tissu. Sur des échantillons de coton, de laine et de soie, préparés d’un côté avec B-naphtol libre, de l’autre côté avec du naphtol-sodium, j’ai imprimé quatre couleurs : la première est le chlorure d’A-dia-zo-naphtaline, sans excès d’acide-, la seconde est l’acétate de l’A-diazo-naphtaline, sans excès d’acide ; la troisième est l’acétate de l’A-diazo-naphtaline plus un excès d’acétate de soude de 50 gr. par litre ; la quatrième est le chlorure d’A-diazo-naphtaline, plus 30 cm3 d'acide chlorhydrique par litre.
- L’expérience démontre que, sur le co’on, les quatre couleurs donnent un mauvais résultat, quand la préparation se compose du naphtol libre : les couleurs renfermant l’acétate indiquent toujours que la combinaison a eu lieu, du moins en partie.
- Le coton préparé en naphtol-sodium se teint instantanément en ponceau avec les couleurs renfermant le chlorure, ou l’acétate, ou l’acétate avec excès d’acétate de soude. Il n’y a pas de différence entre les résultats de ces trois couleurs. Quand le chlorure du diazo renferme un excès d’acide chlorhydrique, il n’y a pas formation de matière colorante.
- Pour la laine, le résultat est très différent. Les quatre couleurs donnent promptement le ponceau sur l’échantillon préparé en naphtol libre. Sur le naphtol-sodium, le résultat est d’autant moins beau que la couleur est moins acide. C’est qu’alors la matière colorante n’a dhère pas aussi bien à la fibre et tombe en partie au lavage.
- La soie se place entre le coton et la laine ; les trois premières couleurs donnent un beau rouge, autant sur le naphtol libre que sur le naphtol-sodium ; la combinaison a même lieu si le sel diazoïque renferme un léger excès d’acide minéral.
- Dans la fabrication des matières oxyazoïques, il existe une règle générale suivant laquelle il faut toujours laisser agir le diazoïque sur le phénol en présence d’alcali. Ce principe doit être scrupuleusement observé dans l’application par impression sur le coton, tandis que sur la laine et la soie, le résultat est
- bien supérieur quand on se sert du phénol libre. Un léger excès d’acide minéral (moins considérable pour la soie que pour la laine) n’entrave pas la combinaison des deux composants, ainsi qu'on le remarquerait toujours sur le coton.
- Dans la pratique, je prépare les différents tissus en les foulardant avec une solution de phénol ou de phénolate à la concentration de un quart normal (1).
- La couleur d’impression pour coton, laine et soie est la même et se prépare en diazotant une molécule d’une base avec 2,5 molécules d'acide chlorhydrique et 1 molécule de nitrite de soude ; on ajoute à la fin 0,5 molécule d’acétate de soude.
- On ne peut pas diazoter complètement avec la quantité théorique d’acide, qui serait de 2 molécules -, c’est pour cette raison que je prends un excès de 0,5 molécule que je neutralise ensuite avec la quantité calculée d’acétate de soude.
- La couleur renferme alors : 1 molécule de chlorure du corps diazoïque, 1,5 molécule de chlorure de sodium, provenant de l’action de HCl sur le nitrite et sur l’acétate, 0,5 molécule d’acide acétique libre.
- Après la diazotation, on mélange le diazo avec l’épaississant (2). On donne à la couleur la concentration carrespondant à la préparation, c'est-à-aire qu’on la met au quart normal d’une monamine ou huitième normal d’une diamine.
- Je passe à l’application pratique des couleurs insolubles du B-naphtol sur coton.
- Voici la meilleure manière de procéder :
- Le tissu bien blanchi est foulardé en B-naphtol sodium à raison de 35 g B-naphtol et 35 g de soude caustique à 38° B* par litre.
- Sécher sur rame ou à la hot flue, conserver la pièce à l’abri de la lumière directe, qui les jaunit, et imprimer le même jour la couleur diazoïque préparée comme il est dit plus haut
- Tous les genres, même les fonds, doivent être imprimés avec une pression très dure, qui applique et égalise d’un seul coup le colorant insoluble qui se forme instantanément, car il reste tel qu’il est. appliqué au premier moment.
- Au sortir de la machine, on peut sécher, ce qui, cependant, est inutile. 11 suffit de passer immédiatement, si l’installation le permet, en
- (1) On peut ajouter des produits tels que le phosphate ou le stannate de soude, le sulfoléate, ces additions, souvent conseillées, ont du reste une très faible influence sur le résultat final.
- (2) Comme épaississant, on peut choisir l’amidon, la gomme, l’adragante ; il faut éviter l’emploi de l’amidon grillé, du léiogomme et de la dextnne, qui peuvent réduire le diazoïque,
- La couleur se décompose facilement; elle doit être conservée au froid, à une température ne dépassant pas -J- 5«.
- L’addition de sulfocyanure ou plutôt de chlorure de zinc la rend plus stable ; il se forme un • sel double peu soluble, qu’on peut conserver à sec pendant des semaines.
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- acide sulfurique à 5 p. m., pour empêcher le blanc de se salir, de laver, sécher et chlorer.
- Les couleurs obtenues se distinguent en général par leur vivacité et la chaleur de leurs tons. Elles comptent parmi les nuances les plus vives qu’on peut obtenir sur le coton.
- Exposées à la lumière, elles ont à peu près la solidité d’une nuance moyenne d’indigo. Elles supportent un savonnage à 60° R ; les acides n’ont aucune influence sur elles.
- Le fil est bien couvert et l’impression est très nette.
- Les colorants de la série de l’aniline se subliment sur la fibre. On peut évidemment imprimer sur un tissu préparé en R-naphtol plusieurs diazoïques à la fois pour produire des dessins à plusieurs couleurs.
- Nous avons fait des meubles d’après mon procédé. 11 se présente comme cas particulier que l’écrasement ne peut avoir lieu, les couleurs devenant instantanément fixes et insolubles, peuvent passer sous les rouleaux suivants sans qu’elles perdent de leur force.
- Comme les couleurs vapeur à l’alizarine,elc., se développent très bien sur le tissu préparé au B-naphtol, on peut, dans des dessins multicolores , les combiner avec des couleurs azoïques. O.i imprime, par exemp'e, un fond bordeaux avec des rentrures bleues, vertes, mire?, etc.
- Le napbtol-sodium fait réserve sous le noir d’aniline.
- Pour faire des réserves sous les diazoïques, on peut procéder de différentes manières :
- On imprime sur le calicot préparé en naph-tol un corps qui ôte à celui ci la faculté de se combiner au diazoïque. On choisit un acide qui met le naphtol en liberté, ou on emploie du nitrite associé à un sel comme le sulfate de zinc, qui provoque la transformation en nitrosonaphtol.
- On peut encore imprimer sur le tissu préparé en naphtol un corps apte à réagir sur le diazo, soit du sulfite qui le transforme en dia-zosulfonate, ou du sel d’étain qui le réduit à l’état d’hydrazine.
- C’est à la dernière substance que l’on doit donner la préférence.
- On imprime une réserve renfermant jusqu’à 1,200 g de sel d’étain par litre et on plaque ensuite en diazo; le dessin ressort immédiatement.
- Pour avoir un beau blanc, on ne sèche pas *,
- on passe en acide à 5 p. m., on lave, on savonne, sèche et chlore.
- La netteté de l’enlevage est parfaite.
- Quant on veut fixer les oxyazoïques du B-naphtol sur la laine et sur la soie, la préparation du tissu est différente, tandis que la couleur et toutes les opérations, jusqu’aux enle-
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- vages, restent identiques.
- Il faut que la laine soit chlorée.
- Voici comment on prépare les tissus i
- On foularde avec le naphtol-sodium, comme pour le calicot, mais au lieu de sécher, on passe immédiatement dans un train de sel ammoniac à 50 g par litre ; on lave par un simple passage dans un châssis rempli d’eau et on sèche sur rame. Le tissu se trouve ainsi être préparé en naphtol libre. Il est prêt à l’impression, qui se fait exactement comme je l’ai indiqué en détail pour le calicot.
- 11 existe encore deux autres méthodes pour former des azoïques en impression :
- On prépare le tissu en nitrite et on imprime une couleur renfermant le sel de l’amine mélangé au phénol ;
- Ou bien on prépare le tissu en acide tartri-que et on imprime une couleur renfermant l’amine, le nitrite et le phénol.
- Dans les deux cas, la diazotation a lieu sur le tissu. Ces deux procédés, qui rendent le mieux avec la résorcine sur soie et sur laine, seraient avantageux si la résorcine donnait des couleurs plus stables.
- Mais le résultat est bien inférieur à celui qu’on obtient par la méthode qui fait l’objetde mon pli cacheté.
- Les nuances obtenues en imprimant la série des amines sur le tissu préparé en B-naphtol sont les suivantes :
- L’aniline donne un orangé, la toluidine un orangé plus rouge, la xilidine un rouge orangé, la cumidine un rouge franc, l’A-naphtylamine un bordeaux, la B-naphtylamine un écarlate, l’amidoazobenzol un rouge, l’amidoazotoluol un grenat, la benzidine un puce moyen, la tolidine un puce foncé, la dianisidine un prune.
- On peut méianger les diazoïques à volonté pour arriver à des nuances complexes. Ainsi, le mélange de l’A-naphtylamine avec la benzidine ou la tolidine donne une série de grenats de nuances très courantes.
- NOIR
- D’ANILINE INDÉGORGEABLE Par M. Wh. Evans
- L’auteur ne prétend pas indiquer un nouveau procédé de Noir, mais une modification de formules évitant le dégorgeage.
- Cette modification s’applique aux noirs par étendage quelles que soient leurs formules, mais l’exemple est pris ici sur le procédé C. Xœchlin, considéré comme l’un des plus satisfaisants et dans lequel on emploie :
- Chlorate de potasse. 10 parties
- Sel ammoniac 10 —
- Chloruie de cuivre.. 10 —
- Aniline 20 —
- Acide chlorhydrique. 20 —
- Eau 200 à 300 —
- M. Evans remplace le chlorure de cuivre par du sulfate de même base et le chlorate de
- potasse par celui de soude, mais ce n’est pas en ces détails que consistent ses modifications essentielles.
- On imprègne les fils avec ce mélange, et on les suspend dans une chambre d’oxydation à basse température, puis, dans les 2A heures, on les lave.
- Les modifications de l’auteur poitent sur les proportions d’eau qui doivent être le minimum de celles indiquées plus haut (et qui avec le procédé C. Kœchlin non modifié seraient trop faibles) -, si l’on emploie le maximum, le noir se développe trop tôt, et même avant imprégnation.
- Puis, les soluticns des diveis sels doivent être faites à part, et mélangées lorsqu’elles sont entièrement refroidies, et pour cela, ne les mélanger que le lendemain de leur préparation.
- Il faut éviter l’acidité du mélange, et dans ce but, employer le sel d’aniline blanc et sec, que l’on fait dhsoudre dans l’eau bouillante, et refroidir comme il vient d’être dit. On sature par de l’anüine huileuse, l’acidité que conserve toujours le sel d’aniline.
- Enfin le mélange pour noir qui a déjà servi doit être filtré avant nouvel emploi, afin de le débarfasser du noir qui s’y est formé. Cette filtration s’opère sur des morceaux de cailloux.
- En observant ces précautions, le mélange est composé avec :
- Chlorate de soude............... 10 p.
- Sel ammoniac.................... 10
- Sulfate de cuivre............... 10
- Sel d’aniline................... 35
- Aniline................ (à saturation)
- Eau............................ 200
- II est inutile d’épaissir ce mélange, et il faut l’étendre d’eau, de façon à l’amener à 9 degrés 1/2 de l’aréomètre Baumé.
- Les fils ou tricots sont imprégnés deux fois, puis oxydés à une température de 30 à 35 degrés, pendant 14 heures.
- On développe à 80 degrés dans une solution faite avec :
- Chromate....................... 1 kil.
- Soude......................... 500 gr.
- Sel marin..................... 500 —
- Eau........................... 100 lit.
- Laver à tiède sans savon, sécher et vaporiser à une atmosphère.
- On obtient ainsi des noirs indégorgeables.
- L’auteur a essayé le ferrocyanure en place eu sel de cuivre, puis les procédés au vanadium et au cérium ; aucun de ces moyens ne lui a donné des résultats aussi satisfaisants.
- [Chemïker-Zeitung),
- IMPRESSIONde la LAINE PEIGNÉE
- GENRE VIGOUROUX
- L’article Vigouroux (nom de l’inventeur) a acquis dans la dernière décade une certaine importance et est mis en usage dans tous les
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- pays pour les nouveautés demandées par la fabrication, de sorte que la laine peignée imprimée, quoique plus chère que les mélanges d’auirefoi-, les a partout remplacés pour la plupart. Son impression est plus difficile encore que la teinture de la laine peignée. Pour obtenir une bonne bande régulière et une nuance juste, le coloriste doit être très habile et fort intelligent.
- Les manipulations de l’impression ne peuvent naturellement pas se faire comme dans la teinture en forme de bobines, mais le teinturier ou l’imprimeur doivent être à même de produire une bande régulière sans beaucoup de déchets, ce qui n’est possible que par une manœuvre soigneuse. L’impression de la laine peignée exige beaucoup plus de manœuvres que sa teinture.
- Pour cette impression, on a construit des machines diverses. Quelques usines impriment avec deux rouleaux opposés l’un à l’autre sur lesquels le dessin est gravé; chaque rouleau tourne dans une autre boîte à couleurs. La laine à imprimer est conduite sous une des boîtes à travers les deux rouleaux et imprimée de cette manière. La construction est celle de l’imprimeuse pour filés de laine et de coton. D’autres usines ne travaillent qu’avec ifn rouleau gravé; le second est un rouleau lisse couvert de caoutchouc et d’un drap de laine -, un troisième rouleau tournant dans une barque à couleur applique celle-ci au second rouleau en réglant par pression la quantité de couleur appliquée. La laine peignée élargie par l’appareil convenable passe alors sur le rouleau muni du drap de laine et de la couleur ; le rouleau gravé et celui dont nous parlons sont pressés fortement l’un contre l’autre au moyen de poids ou de vis. De la gravure du rouleau à impression, qui ne se fait qu’avec les bandes, dépend la nuance plus ou moins claire.
- Pour les nuances claires, on grave une partie en relief, sept parties creusées, puis une partie saillante ; trois parties creusées.
- Pour les nuances moyennes, une partie en relief, une partie creusée.
- Pour les nuances foncées, trois parties en relief et une partie creusée.
- La marchandise imprimée file alors sans sécher dans une boîte de fer munie de perforation de manière à y placer 2 kilos de laine peignée imprimée. L'impression est suivie immédiatement du vaporisage ou de la fixation de la couleur ; dans ce but, on dépose dix à quinze de ces boîtes dans un grand appareil de fcr à vapeur pour être vaporisées selon la nuance une heure et demie à deux heures et demie à 1/4 d’atmosphère. 11 faut bien faire attention de ne jamais vaporiser la laine au-dessus de 1/4 d’atmosphère, autrement elle jaunirait et perdrait sa qualité. Laver itnmé-d a'.ement apres vaporisage.
- Cette manipulation est une des plus difficiles de l’impression de la laine peignée ; car au lavage il faut prendre soin d’enlever soigneuse-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ment les épaississants ajoutés à la couleur d’impression, parce qu’une quantité même minime de l’épaississant resté causerait des inconvénients en filature. La laine traitée d’une manière peu rationnelle colle et s’attache tellement à la machine de préparation, qu’il est impossible d’en former une bande régulière, et par cette raison le filé devient inégal.
- La laveuse ressemble à la lessiveuse : elle a six à neuf cuves contenant toujours l’eau chaude qui se renouvelle sans interruption. Au bout de chaque cuve se trouvent deux rouleaux lourds qui enlèvent en froissant la liqueur ' en excès. Au bout de la dernière cuve sont fixés deux rouleaux lourds, munis de pression forte, ainsi que l’eau qui est pressée de la marchandise sans centrifuger, laquelle est prête à être séchée. Dans ce but, il faut transporter la marchandise de la laveuse dans une chaudière de fer ronde munie de perforation et du contenu de 5 kil. de laine pour être sé-j chée par le moyen d’air chauffé. Le procédé employé autrefois pour sécher la laine peignée ouverte dans un séchoir chauffé est pénible et laborieux : la laine en est très étirée et brouillée, souvent aussi eiie est déchirée, ce qui provoque encore des nœuds et une bande irrégulière, et cela est bien gênant en filature. Au séchoir, une partie seulement de la chaleur disponible est absorbée; l’ab:orption complète de la chaleur n’est possible qu’au séchage au moyen d’un soufflet.
- La laine séchée est dévidée alors en forme de bobine pour être donnée au filateur.
- Après avoir décrit l’impression, le vaporisage, le lavage et le séchage de la laine peignée, parlons de l’opération essentielle de l’impression de la couleur. Comme la laine peignée ne peut passer à l’impression en état blanchi ou préparé comme les pièces, et qu’on ne peut la blanchir ou la préparer auparavant, il est très difficile d’y imprimer les couleurs aussi solides et aussi vives que pour d’autres marchandises fines. Néanmoins on a réussi en ces derniers temps à produire pour le Vigou-roux, ou impression de laine peignée, des couleurs solides et vives.
- Grâce aux grands progrès de l’industrie tinctoriale et surtout au bordeaux d’alizarine, mis dans le commerce dernièrement et qui sont propres tous deux à atteindre ce but, l’impression de la laine a pris un grand élan. La différence entre celle des pièces de laine est que pour la première l’égalité n’importe pas autant qu'à L’impression des pièces de laine, et les fautes dans celle de la laine peignée sont neutralisées par les opérations suivantes de la filature, de sorte qu’on peut prendre avec les couleurs d’alizarine, le rouge, le grenat, le marron, le jaune, le mode, l’olive, le bleu, le lilas, en un mot toutes les couleurs, à l’exception du bleu fin, du violet et du vert. Ce ne serait pas possible pour l’impression des pièces de laine, puisque surtout pour les dessins difficiles il faut éviter l’impiession inégale. Le
- s
- colorants propres pour l’impression delà laine peignée sont : le rouge d’alizarine S en poudre avec mordant d’alun, le rose d alizarine VI 20 0/0 en pâte au mordant de chromeet d’alun, l’extrait de Cuba, l’extrait de campêche, le jaune de laine la tarirazine, le vert lumière S F bleuâtre, le bleu d’Alsace liquide, le violet acide 7 B, le violet rouge 4 R S, le rouge solide A, l’écarlate de laine, le fuchsine S, le noir brillant B, le noir d’alizarine et le vert de diamant.
- Comme épai>sissant on n’emploie que le britisch gum ou l’amidon grillé clair; ces épaississants sont bien solubles à l’eau et peuvent être facilement enlevés après par le lavage. Aussi on peut employer avantageusement l’acétate de chrome, la couleur ne séchant jamais sur la fibre qui n’est pas lavée, et que par cela même la coagulation d’amidon et d’oxyde de chrome sur la fibre est impossible. Mentionnons encore que dans l’impression de la laine peignée un bon lavage est de la plus grande importance. L’imprimeur se plaint souvent avec raison d’un mauvais lavage de laine, qui lui cause beaucoup d’inconvénients; souvent il obtient par la même couleur d’impression cinq nuances différentes sur cinq parties diverses de laine; il faut donc bien avoir soin et soigner le lavage de la marchandise destinée à la laine peignée.
- (Farber-Zeitung).
- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Blanchiment, de l'Impression, de la teinture et des Apprêts, et sur le Matériel de ces travaux.
- Par M. E. WELTER, de Mulhouse.
- {Suite).
- La cuve à vaporiser à basse pression consiste en une cuve en tôle ou en bois, solidifiée en haut par une couronne en fer et surmontée d’une cheminée d’évacuation. Dans l’intérieur de cette cuve se trouvent 14 roulettes en cuivre rouge, mises en mouvement par poulie, vis sans fin et roues droites.
- Le tissu est enroulé avec doublier sur un simple dévidoir et placé en forme de sacs dans l’appareil, qu’un tuyau alimente de vapeur.
- Un appareil beaucoup plus moderne et plus usité est la cuve à vaporiser à haute pression. Il consiste en une chaudière circulaire en tôle de 2*400 de longueur et de 2 mètres de diamètre, éprouvée à 4 et timbrée à 2 atmosphères.
- La porte en fer est fermée hermétiquement au moyen de serre-joints en acier fondu et d’une bande en caoutchouc.
- La chaudière est munie dans le fond d’un gril en bois, sur lequel on tend des charriers pour empêcher l'entraînement des gouttes d’eau par la vapeur.. Dans son intérieur, il y a une série de roulettes en cuivre, mises en mouvement par des roues d’engrenage et pla-
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- cées sur le haut d’un cadre en fer mobile sur des rails qui se'prolongent sur la porte.
- Le tissu à vaporiser est suspendu sur les roulettes en forme de sacs et entouré d’un doublier.
- Un tuyau en cuivre muni d’un robinet amène la vapeur dans la chaudière.
- Cet appareil, qui est toujours muni d’un manomètre et d’une soupape de sûreté, convient pour tous les genres de tissu. 11 sert avantageusement au vaporis3ge des moleskines. Pour les couleurs dégageant par l’opération du vaporisage plus ou moins d’acide, on munit le haut de l’appareil d’un tuyau permettant l’évacuation des vapeurs acides au début de l’opération.
- Les tissus imprimés par mordants comme cachou, puce, rouge, rose, violet et noir sont suspendus après l’impression dans la chambre à oxydation ou étendage chaud et expoœs plus ou moins longtemps, suivant les couleurs ou nuances, à une température variant selon les climats et les genres.
- La construction d’une oxydation continue est analogue à celle d’un Hot-Flue; mais l'appareil est pourvu dans le bas d’un tuyau à vapeur muni de barboteurs qui ont pour mission de saturer l’air d’humidité.
- Après le fixage, il faut éliminer les substances en excès sur les tissus imprimés.
- A cet effet, les pièces sont dégommées de préférence dans un bain de bouse de vache ou de silicate de soude, etc., qui détermine la saturation des mordants et en.ève les épaississants.
- Cette opération se fait dans la cuve continue au silicate de soude et bouse, dans laquelle on prépare un bain tiède de 30 ktlogr. de bouse de vache mélangée à 2,000 litres d’eau.
- Depuis quelque temps,on se sTt beaucoup et avantageusement du silicate de soude ; c’est pourquoi l’appareil est construit en deux compartiments, dont le premier est destiné au silicate de soude, le second à la bouse de vache.
- A son entrée dans la cuve, le tissu passe sur des extenseurs côniques, puis par le bain de silicate de soude guidé par des roulettes que porte un cadre en fer. A sa sortie du premier compartiment, le tissu est exprimé entre deux rouleaux-presseurs, lavé au moyen d’un tuyau aspergeur, puis il passe dans le deuxième compartiment qui ne contient souvent que de l’eau propre, pour être mis en plis à la sortie de l’appareil.
- C’est alors que l’on teint les pièces dans les cuves déjà décrites, puis on lave, savonne, avive, etc., etc., suivant les nécessités des genres traités.
- L’avivage se fait communément dans des chaudières en cuivre rouge, closes et à double fond, qu'on chauffe par la vapeur à une température supérieure à 100°.
- Après les diverses opérations du fixage, du dégommage, de la teinture, de l’avivage, etc.,
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- les tissus sont bien lavés dans la machine à laver continue.
- On emploie également :
- a) La machine à laver, dite Clapot, à deux rouleaux en bois de chêne surmontés à l’endroit de la sortie de la pièce d’un petit rouleau exprimeur à pression mobile. A chaque, passage entre les rouleaux, la pièce passe sur une roulette à claire-voie pour aller tomber, avec avance, dans la bassine où elle reçoit un énergique jet d’eau aa moyen d’un tuyau perforé qui alimente en même temps le bassin.
- Un mouvement de va-et-vient par vis sans fin et par engrenage déplace le râteau distributeur ; à ce dernier est adapté un mouvement de bascule communiquant à la poulie folle de la commande et qui arrête instantanément la machine dans le cas qu’un nœud se formerait.
- Au-dessous et sur toute la longueur du rouleau inférieur, un chenal reçoit l’eau exprimée qui ne peut se mélanger ainsi à l’eau propre.
- Cet appareil est surtout recommandable là où il y a pénurie d’eau.
- b) Le traquet, qui se place d’habitude sur l'eau courante.
- c) La machine à laver au large sert au lavage des tissus forts qui ne souffreat pas d’être traités en boyau et principalement à celui des mo’eskines.
- Cet appareil se construit le plus souvent à 2 et à 3 batteries, étagées vers la soriie. Les cuves sont en bois avec encadrement en fonte. Chaque batterie est composée d’un jeu de 3 moulinets à 4 branches, commandés par engrenage, tournant l’un dans l’autre, sans tou-J tefois se toucher, et surmontée d’un foulard exprimeur commandé par un arbre longitudinal et des roues d angle. Avant de s’engager dans lj. dernier foulard exprimeur, le tissu est rincé au moyen d’un tuyau aspergeur et mis en plis à la sortie.
- L’alimentation d’eau a lieu à la sortie, l’écoulement de l’eau sale à l’entrée de la machine.
- 1EINTURE EN NOIR DE CAMPÈCHE
- Pour cette teinture spéciale, on se sert de la machine à teindre les noirs.
- Lorsque le tissu blanchi a pissé par la cuve à teindre, dont le réservoir contient un bain de pyrolignite de fer, on sèche soit à l’air libre, soit à l’étendage à air chaud, puis on passe à la craie dans la même machine, on lave à l’eau froide dans la machine à laver continue et oo teint enfin dans la machine spéciale.
- Got appareil se compose de h cuves séparées et enclavées dans des bâtis en fonte. Un cadre en fer supporte les roulettes guides-pièce. A la sortie de chaque séparation, il y a un foulard exprimeur, commandé par un arbre longitudinal et des roues d’angle. Lorsque le tissu a quitté le dernier foulard exprimeur, il passe par l’appareil d’oxydation dont
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- les roulettes supérieures sont fixées au plafond, il est exprimé une dernière fois, puis mis en plis. (A suivre.)
- PROCÈDES DIVERS
- La maison J. Rucb et fils vient de mettre dans le commerce deux nouveaux rouges pour laine, et qui paraissent bien accueillis pari? fabricants.
- Nous en donnons ci-dessous des échantillons :
- Camélia
- Les fabri^bss désignent cette couleur « Camélia n° 335. »
- a m
- Elle teint la laine au bouillon, avec acide sulfuriqne et sulfate de soude.
- Ce rouge peut se combiner en toutes proportions avec les couleurs aci les (jaune azol-que, vert acide, carrifn d’indigo, etc.)
- Il est particulièrement apprécié dans la teinture en pièces pour teintes de fond, où il produit des teintes pleines et tranchées.
- IP-R'ubis
- Couleur désignée par MM. Ruch : « Azo-rubis extra, breveté » ; destinée également à la laine, et jouissant des propriétés générales de la précédente.
- Elle teint aussi par les mêmes moyens.
- La vivacité de sa teinte la fera rechercher pour les nuances directes.
- D’après les informations fournies par les fabricants, elle est solide aux acides, aux alcalis et au foulon, ce qui la rend utile pour la teinture de la laine filée et en rubans, indépendamment de son emploi sur lainages en pièces.
- Marron jaune sur laine.
- Les colorants suivants donnent sur laine un marron jaunâtre rappelant la teinte des vésu-vines (Bismarck), mais en donnant beaucoup plus de fond et de plein que ces marrons tout formes.
- Pour 100 kil. de laine on emploie :
- Orange acide................. 1 kil.
- Jaune azoïjue............ 350 gr.
- Carmin d’indigo.............. 2 kil.
- Acide sulfurique............ 3 —
- Sulfate de soude............ 10 —
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- Teindre à chaleur modérée, et porter à la fin au bouillon, pour donner le tranché. On ne fait bouillir que lorsque le bain est à peu près épuisé, et que l’échantillonnage est fait.
- Couleurs de benzidine sur coton en 'pièces.
- Le bain de teinture est monté, pour 10 kilogrammes de tissu, avec :
- Sulfate de soude.......... 2 kd. 500
- Cristaux de soude......... 500 gr.
- Matières colorantes.......
- On entre à l’ébullition, on manœuvre au jigger une heure au bouillon.
- Les matières colorantes à employer sont
- pour :
- Olive foncé :
- Benzobrun N B............ 150 gr.
- Benzoazurine 3 G......... 250 —
- Chrysophénine............ 150 —
- Olive clair :
- Chrysamine G............. 125 gr.
- Benzoazurine 3 G.......... 22 —
- BenzobrunG................ 25 —
- Marron :
- Benzobrun G............... 50 gr.
- Benzoazurine G............ 30 —
- Chrysamine R.............. 60 —
- Brun Eiffel :
- Congo Corinthe B......... 250 gr.
- Benzobrun G.............. 20 —
- Orange marron :
- Chrysamine G............. 200 gr.
- Benzobrun G.............. 120 —
- Benzoazurine G............ 15 —
- Bleu mode :
- Benzoazurine 3 G......... 375 gr.
- Sulfate de cuivre........ 100 —
- Le sulfate de cuivre, de cette dernière formule, ne s’emploie qu’après teinture, en bouillon de 10 à 15 minutes.
- Encaustique pour cuirs noirs
- Nous parlions récemment de la cire à gibernes employée pour redonner un peu de brillant aux cuirs vernis ; un de nos correspondants nous demande la composition de cet encaustique.
- La voici, car le renseignement peut aussi être utile à d’autres.
- Faire fondre à feu doux :
- Cire jaune............. .. 400 gr.
- Retirer du feu et ajouter peu à peu :
- Térébenthine (pâte).... 2C0 gr.
- i Noir d’ivcire en poudre... 150 —
- Le mélange est coulé en petits pains.
- La térébenthine indiquée n’est pas l'essence, mais la pâle résineuse telle qu’elle découle des sapins.
- On passe de cette cire sur l’objet en cuir, puis on polit en frottant avec une é'ofle de laine.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teint urïcr-Dégraisscur
- Arrivé au terme de mon travail, j’ai dû donner un coup d’œil en arrière et m’apercevoir que depuis qu’a été commencée cette œuvre, quelques-unes de mes indications ont suivi dans la pratique certains courants qui méritent d’être signalés.
- Il me paraît utile d’en redire un mot.
- DISTILLATION, TRAITEMENT DES VIEILLES BENZINES
- La distillation des benzines ayant servi aux nettoyages est maintenant adoptée dans beaucoup d’ateliers de tei; turiers-dégraisseurs. Il y a eu des incendies, des procès avec les Compagnies d’assurances (1), mais cela n’est pas une raison pour renoncer à ce travail si l’on y trouve des avantages ; le tout est de prendre les précautions nécessaires.
- Les chaudronniers pour teinturiers construisent un modèle spécial d’alambic pour cette destination. 11 faut nécessairement qu’il soit chauffé à la vapeur. Tout modèle d’alambic à vapeur peut convenir : celui pour teinturiers se chauffe par serpentin ; on en fait aussi par barbottage.
- La benzine grasse distille à une température d’autant plus élevée que la proportion de matière grasse est plus forte ; il faut en moyenne 150 degrés, correspondant à une pression de vapeur de chauffage de U atmosphères, mais on peut distiller à une température moindre, en ajoutant de l’eau dans la benzine à distiller; les produits de la distillation sont alors un mélange d’eau et de benzine.
- Ce mélange est reçu, au sortir de l'alambic, dans un appareil dit séparateur; c’est un vase en cuivre qui a une douille de déversement en haut et une en bas ; cette dernière est un tube recourbé et montant, de façon que le liquide dans le vase ne s’écoule qu’à un certain niveau ; en un mot que, quoiqu’ayant une ouverture dans le bas, il ne s’en écoule que le trop plein. Cet appareil se nomme, dans les laboratoires : « Récipient florentin ».
- La benzine et l’eau se séparant en deux
- (1) Pour avoir la garantie des assurances, il faut spécifier dans la police d’abonnement qu’on distille la benzine, mais les Compagnies élèvent leurs droits, disant que les risques augmentent ; cependant, si l’on ne fait pas cette déclaration, il en résulte tout au moins des procès en cas de sinistre.
- couches dans cet appareil ; la première s’écoule par l’orifice du haut, la seconde par celle du bas.
- Les matières grasses restant dans la cucur-bite de l’alambic sont brûlées dans les fourneaux de l’atelier.
- FILTRE POUR BENZINE
- J’ai décrit le « clarificateur à benzine » de M. Henri (p. 310); un autre appareil tendant au même résultat a été présenté depuis par M. C. Drevet, sous le nom de « Filtre rationnel à benzine ».
- 11 est basé sur une filtration du liquide à l’aide d’une poudre siliceuse ft d’une décoloration par le noir-animal. Le clarificateur Henri a, de plus, un lavage dans une eau alcaline, qui arrête une grande partie des corps gras dissous. La soude sècbe de l’appareil Drevet remplit moins bien ce but.
- Le filtre Drevet est représenté par la figure* 80 ci-jointe.
- Fig. 80. — Filtre à benzine.
- Le filtre se compose d’un cylindre divisé eu trois capacités par deux refends dont l’un, le premier, ne va pas jusqu’au fond et laisse une communication entre la première capacité et la seconde, dont l’autre, étanche au fond, ne joint pas le haut du cylindre. On garnit le-fond de la première capacité d’un feutre A et d’un tampon métallique, et l’on charge de carbonate de soude desséché jusqu’à une certaine hauteur, on met un feutre et un second tampon métallique et l’on met une couche de silicate de magnésie ou autre poudre siliceuse qu’on recouvre d’un feutre et d’un tampon ; la capacité D, au-dessus, sert à verser la benzine-à filtrer *, dans la seconde capacité, on met un feutre et un tampon et l’on remplit de noir-animal recouvert d’un feutre et d’un tampon.
- La benzine à clarifier traverse la couche de silicate où elle se dépouille mécaniquement des corps insolubles en suspension, puis la couche de l’alcalin qui retient les corps en dissolution et les acides, passe sous le refend et remonte dans la seconde capacité K à travers la couche de noir qui décolore, et se répand dens la troisième capacité qui sert de réservoir de benzine clarifiée. Le robinet R sert à sou-
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- tirer cette benzine et le robinet de dessous O sert à vider entièrement le filtre, en cas de nettoyage.
- Le cylindre est pourvu extérieurement d’une gouttière dans laquelle entre le couvercle qui fait fermeture hydraulique si l’on met un peu d’eau dans cette gouttière. On évite ainsi toute chance d’évaporation ou d’accident par inflammation.
- La benzine en sort clarifiée, niais incomplètement dégraissée : suffisante toutefois pour revenir aux empleins.
- LAVAGE DES BENZINES
- J’ai indiqué un procédé d’épuration des benzines par simple lavage avec de la soude caustique (p. 40) ; ce moyen convient aux benzines par trop chargées de corps gras-, celles qui proviennent de nos nettoyages ordinaires à sec peuvent se traiter ainsi.
- Depuis, j’ai eu l’occasion de travailler des benzines extrêmement grasses, provenant des nettoyages de gants, et pour celles-là le procédé ne convient plus ; la graisse forme une pâte savonneuse de laquelle la benzine ne se sépare pas.
- Le même inconvénient existe pour le lavage à l’acide sulfurique, et ces deux moyens ne (peuvent être ainsi utilisés que pour des benzines modérément grasses.
- NETTOYAGES A SEC
- J’ajoute à cette question des benzines, que le nettoyage à sec prend une extension sans cesse croissante ; les teinturiers qui ont installé ce travail font aux empleins tout ce qu’ils .peuvent, même la draperie ; iis y trouvent des avantages sérieux sur les nettoyages au savon, et estiment qu’ils ne sont pas plus coûteux.
- Les benziniers ou nettoyeurs à façon ont, de leur côté, beaucoup abaissé leurs prix (qui ne sont plus ceux que nous avons indiqués), et la plupart des articles à nettoyer leur sont adressés.
- C’est un procédé qui tend à se généraliser, mais qu’on aurait tort cependant de croire bon à tout 5 les tissus épais se dégraissent bien mieux à fond sur le foulard, ou à la machine au savon.
- NOIRS DE NAPHTOL
- Je disais, à propos des noirs à base d’aniline, qu’ils ne donnent pas des noirs aussi beaux que ceux de campêche (p. 377), mais qu’ils ont l’avantage de s’appliquer très simplement et d’éviter de longs rinçages.
- Cette dernière qualité surtout les ont fait adopter par un grand nombre de maisons, et cette classe de produits est très employée aujourd’hui ; ils fournissent des noirs qui sont jugés satisfaisants par les clients, et qui, d’ailleurs, sont acceptables.
- Il leur reste l’inconvénient d’être un peu plus coûteux que ceux au campêche et d’être inapplicables aux laine-coton, mais la différence de prix n’est pas considérable et ils restent applicables aux laines pures et aux laine-soie.
- Plusieurs produits de celte nature sont donc largement utilisés ; ce sont les noirs de naph-tol, de naphtylamine. d’anzarine ; les noirs-diamant, noirs-Victoria, etc. : tous ces noirs teignent directement sur bains acides, et leur reflet bleu se corrige par l’addition d’un jaune ou d’un vert, comme je l’ai dit pour le noir de naphtol.
- CYLINDRE D’APPRÊT
- Dans ma revue des cylindres d’apprêt à feutre sans fin, où j’ai signalé les modèles les plus caractéristiques ou les plus en usage : Laffite, Barbé, Dehaître, Pingrié, etc., il convient d’ajouter celui de M. Hutteau (d’Orléans), non qu’il ait une originalité particulière, mais parce qu’il réalise le type d’un appareil assez complet, quoique de construction économique.
- Il est monté sur bâti en bois, avec coussinets en bronze, le cylindre est en cuivre éta-mé ou non, timbré à 2 kil. Le feutre est guidé par des rouleaux garnis en laiton et se règle par des vis de tension.
- Il est muni à l’entrée de l’embarrage Laffitte que j’ai signalé (p. 154). Il n’a pas de vaporisateur, étant destiné à l’apprêt au mouillé.
- Son mouvement se donne par une manivelle à main.
- Cette sobriété d’organes permet de l’établir à un prix peu élevé, tout en suffisant à la plupart de nos travaux.
- Je le cite pour être à peu près complet dans l'indication des modèle^ qu'on rencontre le plus fréquemment dans nos ateliers.
- Voici, lecteurs, mon travail d’ensemble terminé ; je l'ai poursuivi d’une façon aussi méthodique que possible, et croyant n’avoir rien oublié qui se rattache à nos travaux.
- Je souhaite que cet ouvrage aide les débutants dans une profession aussi complexe que celle du teinturier-dégraisseur, et je crois que les anciens même, qui n’ont pas toujours suivi pas à pas toutes les transformations de notre industrie, y trouveront plus d’une utile indication.
- J’espère, enfin, avoir fait œuvre utile.
- Les encouragements que j’ai reçus pendant le cours de ce travail (qui s’est continué pendant quatre années), m’ont démontré qu’il n’était pas sans intérêt, et m’ont engagé a le publier sous forme d’un Manuel du Ttinlurier-Dégraissatr. Ce livre paraîtra prochainement; ce sera, tout au moins, le traité le plus étendu qui aura été publié sur notre industrie. Dégagé de toute préoccupation de réclame, c’est aussi ! une œuvre indépendante et consciencieuse.
- Maintenant, lecteurs et confrères, je'conti-nuerai ma collaboration à la Revue de la
- Teinture, sans m’attacher à un ordre suivi et en prenant les sujets que les circonstances me présenteront ; seulement, il me faut quelques semaines de vacances pour mettre mon livre au point.
- Donc, à bientôt !
- Maurice GUÉDRON
- lüliOMül t INDUSTRIELLE
- NOUVEL OLÉATE DE PLOMB
- POUR PEINTURE
- Nous reproduisons avec incrédulité le procédé suivant, objet d’une publication anonyme, et qui aurait pour résultat de dissoudre dans une huile son égal poids de plomb métallique (qui s’y transforme bien entendu) ; cette combinaison serait employée comme peinture.
- Voici cette note :
- La préparation de cette nouvelle peinture est basée sur une curieuse propriété de l’huile de coton : celle d’absorber du plomb et de se combiner avec lui.
- Voici comment on procède : Dans un vase métallique, on place 5 litres d’huile de coton; d’un autre côté, on fond 10 kilos de plomb ; on verse alors celui-ci peu à peu dans l’huile, en remuant constamment pour que chaque parcelle de plomb soit exposée, à son tour, à l’action de l’huile. On laisse alors refroidir, puis on décante l’huile et on retrouve au fond environ 8.5 kil. de plomb seulement. 1,5 kil. a été déjà absorbé par l’huile.
- On procède à la même opération une seconde fois avec le plomb qui reste, et on ne trouve plus cette fois que 7,5 kil. non assimilés.
- En répétant l’opération jusqu’à cinq fois, on finit par faire absorber aux 5 litres d’huile de coton 5 kil. de plomb, ce qui paraît être le maximum susceptible de se combiner.
- Après un refroidissement complet, l’huile a pris la consistance un peu épaisse d’un vernis et est maintenant prête à être appliquée, soit avec une éponge, soit avec un pinceau, sur les surfaces que l’on veut protéger contre les influences corrosives ou détériorantes. Elle adhère immédiatement et très fortement sur toute espèce de matériaux. Le mieux est de laisser sécher la première couche pendant quarante-huit heures avant d’en appliquer une seconde.
- Les auteurs du procédé croient qu’aucune autre huile que celle de coton ne possède la propriété d'absorber ainsi du plomb, et pensent, d’un autre côté, que cette huile traitée de la même manière avec d’autres métaux, en absorberait également.
- Gomme nous l’avons dit, la composition est employée pour protéger les surfaces, surtout métalliques, de toutes espèces ; on l’a surtout recommandée pour recouvrir les fonds en fer ou en acier des vaisseaux et les protéger contre la rouille et les attaques de l’eau salée et de Ses habitants. On s’en est également servi avec succès pour les bois qui doi-
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- vent être enterrés ou soumis à l’action de l’eau, comme les palissades, les piles de ponts, etc.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Blackburn, Bray et Clayton. — 212525, 2 avril 1891. — Système de machine perfectionnée pour le nettoyage et la teinture des textiles, soit en écheveaux, soit en pièces.
- Rey. _ 212640, 6 avril 1891. — Machine à teindre les écheveaux.
- Bussing. — 212647, 9 avril 1891. — Appareil destiné à humidifier l’air au moyen de toiles d’évaporation animées d’un mouvement automatique.
- Jolivet. — 212618, 11 avril 191. — Fabrication d’un tissu nouveau dit : le Jersey bouclé.
- Marinier et Navoit. — 212663, 10 avril 1891. — Imitation de nacrage.
- C. M. Chwalla’s Shone. —212682, 10 avril 1891. — Perfectionnements à la fabrication des tissus gaufrés pour ombrelles.
- Bertrand. — 212742, 15 avril 1891. — Appareil à teindre ou blanchir le coton en mèches ou en bobines, ainsi que tous autres textiles.
- Mahieu et Meier — 212778, 14 avril 1891. — Application de la benzine au blanchiment des fils, toiles de lin et tous autres textiles.
- Pache. — 212824, 21 avril 1891. — Nouveau moyen de fabriquer les brosses de préparation des velours dans les apprêts en donnant aux loquets une forme en pointe dite : Brosse d’apprêt.
- Hochuli. — 212831, 17 avril 1891. — Innovation dans la fabrication de sous-vêtements tricotés à la machine.
- Certificat d’addition.
- Maistre et Campagne. — 208790, 15 avril 1891. — Brevet du 11 octobre 1890, pour procédé de recueillement de l’indigo non fixé sur les matières textiles, d’utilisation immédiate de cet indigo, de teinture directe et de dégraissage à l’aide d’un produit savonneux.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- lie nouveau régime douanier. —
- Nous terminons le chapitre des tissus en cherchant à apprécier les droits afférents à la teinture et à l'impression.
- Tissus (suite).
- Tissus de coton pur, noirs croisés et coutils, blanchis; droits des écrus augmentés de * 20 0/0 aux deux tarifs.
- Mêmes tissus teints en rouge d’Andrinople: droits des écrus. plus fr, 60.»» — 45.»» les ICO kil.
- Mêmes tissus, teints en autres couleurs : augmentation sur les écrus, de f. 40 — 30.
- Tissus de coton, imprimés autrement que sur fond d’Andrinople : la largeur n’excédant pas 1 mètre, de 1 à 2 couleurs : droits des écrus augmentés de fr. 4 60 — 3.75 les 100 mètres.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Id., imprimés de 3 à 6 couleurs : fr. 8.10 — 6.25.
- Id., imprimés de 7 couleurs et plus : fr. 13 —10.
- Mêmes tissus, imprimés sur fond Andrino-ple : droits des écrus augmentés 1° de fr. 60 — 45 les 100 kil.; 2° de la substance applicable aux autres lissus imprimés.
- (Quand la largeur des tissus imprimés excède 1 mètre, le droit est augmente proportionnellement. )
- Velours à côtes, unis et croisés et moles-kirs de 26 fils de chaîne ou moins, teints ou imprimés : augmentation sur les écrus de fr. 55 — 50.
- Au-dessus de 26 fils droits des écrus, augmentés de fr. 225 — 180.
- Tissus de toute sorte en coton pur ou mélangé. fabriqués en tout ou partie avec des fils teints ou blanchis (y compris les tissus ayant des li.eaux espacés de moins de 1 mètre) : droit des écrus augmentés de 65 0/0 — 50 n/0, plus le droit afférent à la teinture et au blanchiment.
- Tissus de laine pure ou mélangée, de toute nature, d’alpaga, de poils, etc. : pas de distinction pour blanchiment, teinture, impression ou apprêt : mêmes droits que pour les écrus.
- Tissus de soie, et de bourre de soie, de toute nature, mêmes droits sous tous leurs états.
- Nous avons vu dans notre précédent numéro que les fils de laine et de soie subissent^des différences lorsqu’ils sont teints ou imprimés.
- Régime des tissus frangés. — Les
- Fichus en Tissus de Bonneterie, avec franges rapportées, en coton, sant admis en France au régime de la bonneterie de coton coupée et sans couture, lorsque les franges n’augmentent pas la valeur de plus de 5 0/0 ; lorsque cette proportion est dépassée, ils suivent le régime de la passementerie de coton.
- Les bandes de guipures de coton pour vêlements, appartiennent à la classe des articles de fantaisie, taxes comme « passementerie » ou comme « dentelles » selon que leur poids au mètre, atteint ou n’atteint pas 125 gr.
- (Lettre de M. le directeur général à M. Eisenmmann à Pagny-sur-Moselle, du 20 juillet 1891.)
- —o—
- Régime des tissus en Russie. —
- Les tissus de soie à dessins, sur lesquels ces dessins se trouvent formés par une trame de soie multicolore ou bien de soie et d’oripeaux sur le métier de tissage et brochage simultanément avec la facture même du tissu, tombent sous l’application de l’article 195 du tarif douanier, et ceux où les dessins, au contraire, sont ajoutés au moyen de la machine à coudre ou de tout autre procédé sur le tissu déjà fini, paient d’après l’article 208 de ce tarif.
- Il y a donc, en un mot, une différence de droits suivant les droits spécifiés.
- —o—
- L'emploi des tresses «le laine en Chine. — En étuoiant les statistiques des douanes du port de Pakhoi pour j’annee 1890, on remarque un article dont le chiffre d’importation augmente sensiblement chaque année, et j’ai pensé, écrit le vice-consul de
- France, que les industriels français pourraient
- sans doute, fabriquer cet articte dans les mêmes conditions de qualité et de prix que le font leurs concurrents étrangers.
- C'est le « braid » ou tresse de laine que les Chinois emploient pour border leurs vêtements et chaussures ; les pauvres gens, qui ne peuvent acheter du cordonnet de soie, s’en servent également pour allonger leur tresse de cheveux.
- Cet article qui vient, en grande partie. d’Autriche et d’Allemagne, et qui se fait en plusieurs nuances (principalement en noir, rouge, vert et bleu) est de plus en plus apprécié par les Chinois en raison de sa qualité et de son prix.
- Il est « bon teint » et se vend, suivant qualité, de 3 à 3.50 la boîte de 144 yards. Ce prix comprend entre autres frats, les droits de douane et de Likin qui sont ensemble de 6 60 0/0 ad va’o rem.
- La Chine consomme déjà annuellement pour près de 2 millions de francs de cette tresse de laine-, à Pakhoi, seulement, il en a été importé, en 1890, 45,000 boîtes représentant une valeur de 160,000 fr., soit une augmentation de 50,000 sur 1889. A ce rapport sont joints des échantillons qui seront communiqués aux intéressés, au ministère du commerce, de l’industrie et des colonies (direction du commerce extérieur — bureau des renseignements commerciaux).
- La l’ahrlcatisn «le draps et de passementerie en Wesphalie. ______________
- D'après deux comptes rendus publiés par la Gazette de Cologne sur les conditions du marché des draps dans cette région et sur la situation de l’industrie dans la vallée de Wupper au printemps J891, les gtèves des deux dernières années ont eu une influence sensible sur l’écoulement des draps de qualité moyenne et inférieure qui ont été beaucoup moins demandés que les draps de première qualité. Les affaiies, en général, ne correspondraient pas actuellement aux agrandissements a’exploitation entrepris pendant les bonnes années 1888 et 1889.
- Le développement de l’activité de l’industrie de la vallée du Wupper qui produit principalement des rubans, des galons, de la passementerie, des articles en gomme élastique, des boutons et aussi des draps a été contrarié par la mode et par la longue durée de l’hiver. On cite, dans le compte rendu, comme article qui a ravivé un peu les affaires, les tresses raides mêlées avec fils métalliques qui servent actuellement à confectionner les chapeaux de dames à longue visière à jour. On signale aussi la concurrence très sensible faite par l’industrie française pour l’article des rubans, tresses en fil élastique, des bretelles. La fabrication des boutons s’est relevée de l’état de stagnation dont elle avait soulfert depuis longtemps.
- 11 y a à Barmen une grande manufacture de passementerie et une importante fabrique de boutons qui font des affaires avec la France ; dans la manufacture de passementerie on tait de nombreux essais pour l’emploi de la ramie dans la confection des bandes à jour et des agréments.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- INDUSTRIELLES
- 10 octobre 1804
- • SCIENTIA • ET-NEGOTIUM • +>
- SOMMAIRE
- Chronique. — Note sur le noirdiamine. — Pertes en longueur et largeur des tissus de laine.
- Procédés divers-. Violet neutre solide; Violet-formyl ; Azo-violet acide ; Apprêt des tissus de coton.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Les étoffes à pardessus. — L’industrie cotonnière en Suisse. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nos législateurs sont pleins de sollicitude et de bonnes intentions à l’égard du travail national et du commerce, et croient les régénérer en les enserrant dans un réseau de réglementations étroites et compliquées.
- A l’heure actuelle, quatre-vingt-quatre projets ou propositions de loi, ayant trait au commerce et à l’industrie, ou aux rapports du capital et du travail, sont soumis à l’examen de la Chambre.
- Nous renonçons à cataloguer ces nombreux projets, desquels nous n’attendons que de médiocres résultats, et plus d’entraves que de libertés pour notre production manufacturière.
- * *
- La question de notre régime économique, se représente maintenant devant le Sénat, et bien qu’il soit certain que l’oeuvre de la Chambre sera peu modifiée, les protectionnistes autant que les libres-échangistes s’agitent beaucoup pour regagner quelques positions perdues.
- L’industrie de la draperie, spécialement, juge insuffisante la protection qu’elle a obtenue, et qui va en décroissant à mesure que le poids des étoffés s’élève ; elle voudrait une seule tarification au-dessus de 250 gr., au tarif minimum de 250 fr.
- M. Jules Ferry, président de la commission sénatoriale des douanes, s est rendu à Elbeuf pour etudier la situation de la draperie, et a pu revenir de certaines préventions à l’égard des procé- | dés soi-disant routiniers de cette indus- » trie ; il a paru frappé, au contraire, des 1
- progrès réalisés, de la hardiesse et de l’esprit novateur des fabricants, et en a conclu, dit-on, que les articles drapés recevant un bien plus grand nombre de façons et d’apprêts que les autres étoffes, il est logique de leur donner une protection proportionnelle.
- Mais il ne faut pas oublier qu’à la Chambre, la commission et le Gouvernement étaient d’accord pour établir le régime des tissus de laine tel qu’il a été voté, et qu’il est bien probable que cette entente subsistera au Sénat.
- En ce qui concerne les matières végétales, il a été distribué le rapport de M. Garrisson sur les filaments, tiges et fruits à ouvrer, et sur les teintures et tannins ; ce rapport n’apporte aucun changement aux droits adoptés au Palais-Bourbon ; toutefois, il ajoute aux filaments à ouvrer, la ramie, qu’il exempte de droits, et aux teintures et tannins, le phytolacéa, qu’il frappe des droits de 1 fr. 50 et 1 fr.
- Ce n’est pas encore de ce côté qu’il se produira de conflit entre les deux Chambres.
- * *
- Nous établissons un régime douanier à notre usage, mais, même en ne considérant que nos intérêts propres, nous devons voir si nous ne compromettons pas nos relations commerciales avec l’Etranger, en nous montrant trop par-ticularistes.
- Dans notre précédente « Chronique » nous signalions les insuccès d’un projet de ligue contre nous, par les nations européennes du Centre. Il nous parvient aussi que la Belgique s’était retournée du côté de l’Allemagne pour nouer des relations commerciales qui semblaient lui échapper de notre part.
- 11 y avait bien quelque hostilité à notre adresse dans ces négociations, mais elles ont aussi échoué, et cela grâce au fameux traité de Francfort, que nous svons si longtemps déploré et qui devient maintenant notre sauvegarde.
- La clause de la nation la plus favorisée a arrêté à chaque pas les pourparlers engagés entre le Gouvernement belge et l’Empire allemand. A toute concession demandée aux négociateurs allemands, ceux-ci répondaient : « Im-
- possible, la France en profiterait également ! »
- On est actuellement réduit à chercher des produits belges n’ayant pas leurs similaires dans la fabrication française, pour faire porter sur eux les avantages accordés par l’Allemagne, mais on ne les trouve pas.
- Et voilà dix-huit mois que ces négociations se poursuivent sans résultat.
- Nous résumons, à nos « Informations », l’état de nos relations commerciales avec les Etats européens ; dans quelques mois, nous serons libres de tous engagements, et nous pouvons dès maintenant conclure de nouvelles conventions ; elles seront, nous l’espérons, libérales et mutuellement profitables.
- Avec l’Allemagne seulement, nous restons engagés, mais nous avons vu que cela nous est plutôt avantageux.
- * *
- Nous dirons maintenant quelques mots de nos places manufacturières, pour essayer d’en dégagerles tendances de la consommation.
- Bien que la fabrique ait pris des commissions depuis quelque temps à Roubaix, Tourcoing et Fournies, l’alimentation des métiers semble toujours assez pénible : c’est la fantaisie qui est plutôt favorisée.
- A Reims, on fait des affaires importantes en flanelles, mais peu de chose en cachemires et mérinos. La livraison des nouveautés est terminée ; on attend des demandes en réassortiment.
- La fabrication de la nouveauté a repris de l’animation à Elbeuf, après un léger intervalle dû à la demi-saison. Les draps noirs, les draps d’administration et de lycée, les draperies de couleur, les cheviots et les draps de dames ont continué leur marche normale.
- 11 y a une reprise évidente à Sedan, que l’on constate par le chiffre des expéditions de draperie, comparé à celui des mêmes périodes de 1890.
- La fabrication des draps qui était en décroissance constante à Mazamet, depuis plusieurs années, reprend un peu d’animation. Le commerce des molletons et flanelles, déjà prospère sur cette place, tend à y prendre encore plus de développement.
- L’activité n’était pas très grande
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- dans la fabrique lyonnaise, mais les commissions commencent à rentrer. L’étoffe légère en pure soie tend à se substituer aux mélanges.
- A Rouen, tous les genres sont en bonne situation, mais surtout la flanelle et le pilou ; ces articles donnent un travail suivi aux indienneurs et teinturiers, qui ont aussi un bon courant pour le meuble. La flanelle imprimée est spécialement très recherchée en ce moment.
- * *
- La mesure vexatoire des passeports, supprimée en Alsace, ne laisse pas moins une barrière douanière entre nous et les Français d’hier et de demain habitant cette province ; aussi au point de vue purement commercial devons-nous les classer dans notre revue de l’étranger.
- L’industrie lainière, en Alsace, traverse une crise sans précédent. Les établissements sont obligés de fermer le samedi et, en outre, diminuer le nombre de leurs ouvriers. La filature est particulièrement atteinte.
- A Mulhouse, il se traite de petites affaires en tissus de coton bruts, mais les grosses opérations à termes font dé -faut et les étoffes apprêtées ne donnent pas. Les filés ont un marché calme, mais à prix soutenus.
- On annonce de Berlin que les fila-teurs de coton allemands, réunis à Francfort, ont décidé de réduire leur production de 15 0/0 en raison du mauvais état des affaires et des prix ruineux auxquels ils doivent vendre.
- En Angleterre, on accuse une diminution, à l’exportation des tissus de laine peignée, de 16,8 0/0 sur 6 millions de liv. st. L’export-.tion des tissus de laine cardée n’a perdu que 1,4 0/0 par rapport au chiffre des huit premiers mois de 1890.
- Dans le commerce du pays, les négociants étudient les nouveautés de printemps et il est probable qu’ils se porteront sur les dispositions Jacquard.
- De Verviers, on écrit :
- Notre place ressent vivement la mauvaise marche des affaires. Tout d’ailleurs contribue à cette situation. Après un été froid et pluvieux, nous subissons une arrière-saison magnifique, dont la température estivale empêche le développement de la vente d’automne. Notre saison d’hiver sera très retardée.
- Les manufactures de la Russie sont peu occupées ; de nombreux ouvriers sont sans-Travail. Les fabricants des environs de Moscou éprouvent des difficultés sérieuses pour écouler leurs étoffes.
- LA REVUE JE LA TEINTURE
- Les places de fabrication1 de l’Autriche-Hongrie ont un meilleur mouvement, surtout celles qui produisent les étoffes de laine cardée.
- En Espagne, les centres manufacturiers de la Catalogne n’ont qu’une activité très modérée.
- En Portugal, au contraire, la production est active. Les manufacturiers ont fait une belle saison et tout annonce que la prochaine sera aussi avantageuse.
- Nous voyons en France que parmi les nations manufacturières, notre pays n’est pas le plus mal placé dans le mouvement des affaires.
- *
- 4 *
- Revenant aux intérêts spéciaux de la teinture, nous annoncerons l'apparition d’un livre qui apportera sa part de lumière dans les travaux de notre industrie ; c’est la «c Chimie des Teinturiers », de M. O. Piéguet.
- Nous reparlerons avec plus de details de cet ouvrage. Suivant notre usage pour toute nouvelle publication tinctoriale, nous lui consacrons provisoirement une place dans nos Chroniques de la profession.
- 11 nous faut aussi dire quelques mots de la Chambre syndicale parisienne de la Teinture et du Nettoyage, qui vient de terminer ses vacances d’été.
- Cette année, la question de la présidence va se poser; le président actuel ayant déclaré qu’il se retirait après son triennat accompli.
- Son successeur est tout trouvé en la personne du vice-président, M. Fleury, homme d’initiative et d’énergie, qui, nous l’espérons, pourra imprimer un peu plus de vigueur au Syndicat professionnel.
- F. Gouilloh
- NOTE SUR LE NOIR DIAMINE
- Par M. Théod. BALDENSBERGER
- Parmi les nouvelles matières colorantes parues récemment dans le commerce, le noir diamine de la maison Cassella et Ce (1) est une des plus intéressantes couleurs directes, par la vérité de ses applications.
- Il est obtenu par la réaction de l’acide y amidonaphtol-sulfonique sur la benzidine dia-zotée et teint le coton en nuances bleues noirâtres, assez résistantes au savon, à l’acide et à la lumière.
- Il y a plusieurs marques de noir B, R, E : l’une, marque B, fournit une nuance bleutée ;
- (1) Manufacture lyonnaise clés couleurs d’aniline.
- l’autre, marque E, appelée bleu-*oir diamine, est encore plus bleutée, mais les deux ont un rendement légèrement inférieur à la marque R, d’une teinte plus violetée. — C’est cette dernière qui a servi pour mes essais.
- Pour une couleur moyenne sur coton, le bain de teinture se monte avec :
- 2 % de noir diamine ;
- 5 °/o de cristaux de soude ;
- 14 % de sulfate de soude.
- En teignant des tissus au jigger, où l’on utilise des bains bien plus concentrés, on peut diminuer la dose de sulfate.
- Le phosphate de soude, l’huile pour rouge, le savon remplacent avantageusement la soude au point de vue de la nuance.
- On peut employer également du chlorure de sodium, du silicate de soude, du borax, mais les alcalis caustiques doivent être évités -, ils rougissent la nuance.
- La soie se teint en bain acétique, car en bain alcalin le noir ne se fixe pas sur cette fibre; cette propriété a été utilisée dans la demi-soie.
- Pour la teinture de la demi-laine, on a préconisé un mélange de noir diamine et de noir naphtylamine avec un excès de sulfate de soude. Le premier teint le coton, le second la laine.
- En ajoutant au bain de teinture ci-dessus indiqué pour le coton, du bleu diamine ou de la benzoazurine, on forme un beau bleu marine.
- Par un fond préalable de sumac et de fer, on obtient facilement un beau noir bleu.
- Mélangé avec les couleurs diamines : rouge, violet, bleu, jaune ou d’autres matières colorantes directes analogues, on peut produire une variété infinie de nuances.
- Le noir diamine teint supporte aussi un ou deux passages à la cuve d’indigo au zinc et donne ainsi traité un bleu vif et corsé.
- Son emploi, indiqué par M. Kertész, soit comme fond, soit comme remontage du noir d’aniline, est déjà entré dans la pratique, et il faut reconnaître qu’il rend d’excellents services dans ce cas, empêchant ou diminuant le verdissage et le dégorgeage du noir.
- Dans les nuances claires, on produit aisément de jolis gris et modes, qui ont cependant l’inconvénient de modifier trop facilement leur teinte par la moindre chaleur et ne reviennent à la nuance primitive qu’après un certain temps.
- Par suite d’une certaine affinité du noir pour des matières colorantes basiques, il est aisé d’en modifier la teinte par un simple passage en vert brillant, safranine, thioflavine, etc. .
- Mais le noir diamine se prête encore à la formation d’une série de nouvelles matières colorantes par la diazotation sur fibre — signalée par F. Bayer et G® — et la combinaison subséquente avec un phénol, une amine, un amidophénol ou un acide sulfonique ou carbonique dérivé.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 147
- Il m’a paru intéressant de rechercher les nuances fournies par plusieurs de ces corps, et je condense ici le résultat de mes essais.
- Je me suis convaincu d’abord que les proportions théoriques suffisent presque pour transformer le noir diamine fixé sur fibre ; il convient cependant, en pratique, de prendre un léger excès des amines ou des phénol et environ le double de nitrite de la quantité théorique pour assurer une diazotation parfaite.
- Mon premier travail a porté sur le fond de noir de diamine obtenu avec le bain de teinture indiqué précédemment. Le coton ne tirant pas le bain au clair, on peut admettre que la fibre se charge d’environ 1 3/4.0/0 du colorant.
- La diazotation de ce fond se fait à la température ordinaire avec :
- 1 k. % de nitrite de soude ;
- 4 k. % d’acide sulfurique à 60°.
- On manœuvre ie coton à dix ou quinze minutes, puis on rince et essore.
- La copulation se fait également à froid; excepté pour les chlorhydrates de naphtylamine
- peu solubles, qui exigent un bain tiède en teignant au jigger.
- Le tableau ci-aptès — dans lequel figurent les combinaisons avec les métamine que j’ai déjà signalées sous le nom de « Noirs méta » (1) — rend compte des nuances produites. Il s’y'trouve aussi les résultats des essais de solidité faits comme suit :
- A Traitement au savon à 5 gr. par litre à 75° C pendant 20 minutes.
- A’ Traitement au sel de soude à 10 gr. à l’ébullition pendant 20 minutes.
- [Ces deux essais donnant lieu aux mêmes observations, je les confonds dans la même colonne.)
- B Traitement à l’acide sulfurique à 25 gr. /par litre pendant 20 minutes.
- C Traitement au chlorure de chaux à 3/4° Bé pendant 20 minutes.
- D Exposition à la lumière (et aux intempéries) pendant trois semaines (mois de novembre).
- [Comme types de comparaison, j'ai choisi du noir d'aniline et de l'indigo foncé.)
- RÉSISTANCE DES NUANCES AUX
- Savon ou Sel Acide CHLORURE w
- de soude DE 'W
- PERD ENVIRON s’éclaircit CHAUX 5? -I
- 40 */o beauc. (30 »/0).
- 15-/o 10 à 15 »/o
- verdit. insensible
- 5«/„ id.
- 5 % id. .
- 10 â 15 “/» 5 â 10 »/. C O P
- PS Ph
- a P P
- » fort peu P cd C
- C J
- *> te P
- 10 »/„ (bleuté) 10 »/o O
- 5 »/„ » ‘O P C P O Ph
- 5»/. » bleuté <» c <0
- *• "P
- 10 »/o légèrement £ O p->
- rougit légèrem. insensible
- t> % id. o
- 10 »/• bleuté très peu
- 5 à 10 »/0 id.
- 10 °/o légèrement
- plus bleu verdit
- perd au moins perd un peu
- 20-/.
- NOIR DIAMINE DIAZOTE
- 11
- n
- 13
- 14
- 15
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- COMBINAISONS AVEC
- Phénol (sel de soude), llésorcine.
- a Naphtol (sel de soude), b Naphtol ( id. ).
- Naphtolsulfonate de sodium 2.6 (ac. de Schaeffer). Naphtolsulfonate de sodium 1.4 (de Pivia).
- Naphtoldisulfonate de sodium (sel K).
- Sel de sodium de
- l’acide bb naphtylamiuesulfoni-que).
- l’acide naphtylaminesulfonique 1.5 (Witt).
- l’acide n’aphtionique (x d°).
- Chlorhydrates.
- d’aniline.
- d’x n’aphtylamin*. de b id. ...
- de métaphénylène diamine, de métatoluylène diamina. de paraphénylène diamine.
- Noir d’alinine.
- Indigo.
- NUANCE PRODUITE
- Fond noir diamine 1 3/4 %.
- Bleu terne.
- Olive très foncé (noirâtre).
- Nuance du noir diamine très foncé Bleu légèrement violeté.
- Bleu plus violeté.
- Bleu encore plus violeté.
- Bleu rougeâtre.
- Nuance du noir diamine très foncé
- Yiolet terne.
- Prune,
- Bleu violeté.
- Bleu noirâtre.
- Nuance du noir diamine très foncé Noir (reflet brunâtre).
- Noir plus bleuté.
- Bleu violeté.
- camen attentif des échantillons démon-
- Que les nuances obtenues avec les ami-mt, eu général, plus foncées que celles roduisent les phénols correspondants; lue les diphénols et les diamines don-
- les tons [ lus obscurs que les phénols et les ;s simples (exception faite pour la para-
- is grande partie de ces couleurs ont lidité extraordinaire à la soude et surpassant sensiblement celle de in-
- qu’il en ressort du tableau précédent s résistantes sont celles à 1’* et à la g
- ir Reçue de la Teinture du 10 septembre
- Durante, p. 130.
- naphtylamine; viennent ensuite la résorcine, les naphtol9, les noirs méta, les acides naphty-lamines sulfoniques et, en dernier lieu, les phénols sulfonés.
- La résistance à la lumière est satisfaisante, les nuances changent faiblement en plus rougeâtre. Par contre, le chlore les détruit assez rapidement, en laissant un fond mode.
- Les nuances qui, au point de vue pratique, présentent un intérêt immédiat sont, outre les noirs de mélamines, les combinaisons avec les divers phénols et les deux naphtylamines. Une mention aussi au prune naphtionique.
- Pour la production des bleus foncés, il vaut mieux utiliser les marques de noir diamine B et le noir bleu diamine E.
- Les bleus au S naphtol sont tiès beaux.
- J’ai spécialement étudié la production et l’amélioration des noirs. Ceux obtenus avec le fond de noir diamine à 1 3/4 0/0 laissant à désirer comme intensité et comme nuance.
- La métaphénylène seule tire légèrement sur le brun, la totuylène donne un noir plus franc.
- En employant des mélanges appropriés de celles-ci avec d’autre9 amines, on peut varier aisément le ton des noirs. De même la nuance olive-noirâtre obtenue avec la résorcine peut être corrigée par l’addition d’« ou de S naphtol.
- Les échantillons de la série B, ayant un fond de 2% de noir, donnent une idée de l’effet de ces mélanges.
- B. Combinaisons avec :
- 1'
- ‘2°
- 3°
- 4°
- 5°
- 6°
- 3/4 %
- Chlorhydrate de métaphénylène diamine.........
- Chlorhydrate de métaphénylène diamine........... 1 1/4%
- / Chlorhydrate de métaphé-
- ) nylène diamine...........
- j Chlorhydrate de a naphty*
- [ lamine.........:.........
- Chlorhydrate de métaphénylène diamine...........
- Chlorhydrate de paraphénylène................
- Chlorhydrate de métatoluylène diamine..........
- Chlorhydrate de métatoluylène diamine..........
- Chlorhydrate * naphtylamine ....................
- Chlorhydrate de métatoluylène diamine..........
- Chlorhydrate de paraphénylène diamine...........
- Résorcine ...............
- (La nuance avec la résorcine varie qu’on l’emploie seule ou combinée à la soude
- 9° |
- 8°
- 1
- 1
- 1
- 1
- 1
- 1
- % V* %> % 1/4 °l° 1/A %
- o/°
- VA %
- 1/4
- 7o
- %
- suivant
- 10
- •c
- Résorcine 3/A •/«
- ê Naphtol (+Na OH) 1/2 •/,
- Résorcine 0,9 %
- a Naphtol (+Na OH) VA %
- Avec ces mélanges, on risque cependant de produire des couleurs mal unies. Le noir diazoté se combine, en effet, plus vite avec certaines bases qu’avec d’autres; ainsi dans le mélange avec la métaphénylène diamine et l’a naphtylamine, la première se fixe plus rapidement que la seconde.
- Pour obtenir un noir plein, il faut augmenter les proportions.
- L'échantillon C\ a reçu un fond de 2,5 % de noir diamine avec sulfate et cristaux de soude.
- L’échantillon C2 est teint dans le même bain conservé avec une addition de 2,250 % de noir diamine et sort plus foncé.
- Les deux diazotés, à raison de 1,2 % de nitrite et passés en chlorhydrate de métaphénylène diamine à 1, 1 %.
- Les échantillons D1 et D* sont teints avec 3 •/„ de noir (sans épuiser le bain) et terminés après diazotation :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Di avec du chlorhyd. de métaphé-
- nylène diamine.............. 1,2 •/•*
- D-i avec du chlorhyd. de toluylène diamine........................ 1,3 °/°
- Ces noirs supportent cependant difficilement la comparaison avec un beau noir d’aniline. I! est possible de les améliorer par différents moyens.
- La première méthode consiste à rediazoter les combinaisons amidées et à copuler de rechef avec un phénol ou une amine. Ainsi, les produits de la rediazotatiun du noir diamine déjà copulé avec l’aniline ou la naphtylamine et recombiné avec ces mêmes bases, font même l’objet d’un nouveau brevet.
- La spconde méthode est de donner un fond préalablement. On obtient de très beaux noirs avec un léger fond d’indigo, ou bien avec une demi-teinture en noir d’aniline; 2 % d’aniline suffisent. Ce fond donné, on lave, teint en noir diamine de 1 1/2 à 2 1/2 %, diazote et passe en métamine pour le fond indigo ou en naphtol résorcine pour le léger fond de noir aniline.
- Les échantillons de la série E\ E-, Ea rendent compte des couleurs produites.
- Un moyen plus simple consiste à teindre le noir diamine en mélange avec une autre matière colorante diazotable, telle que la Vésu-vine, par exemple.
- Dans ce cas, il faut commencer la teinture en bain neutre ou acétique avec la Vésuvine en présence de sulfate de soude. Celle-ci se fixe rapidement sans mordant; on ajoute ensuite en plusieurs fois le noir diamine et le carbonate de soude.
- Les nuances suivantes ont été teintes avec : 0,750 % de Vésuvine \ . , .
- 2,750 •/. de noir diamine |
- 2 °/0 de savon,
- 2 % de sel de soude,
- 15 7° de sulfate de soude,
- puis diazotées avec :
- 1 F Phénol 1 7° (4* Na OH), fournit un Bleu noirâtre foncé.
- 2 F Résorcine 1 7°» fournit un Noir bleuté.
- 3 F Ac. salycilique 1 1/4 °/0, fournit un Bleu
- violeté foncé. j|
- 4 F Ac. pyrogallique 1 \/k °/0, fournit un Noir rougeâtre.
- 5 F 6 Naphtol 1 % (-f- Na OH), fournit un Noir bleuté.
- 6F a Naphtylamine 1 % (chlorhydrate), fournit un Noir bleuté.
- 7 F Métatoluylène diamine 1,1 °j„ (chlorhydrate), fournit un Noir noir.
- Ces nuances sont presque toutes très solides, ainsi que le prouve l’essai de solidité au sel de soude (à 10 gr. par litre pendant 20 minutes à l’ébullition).
- Un autre procédé m’a été obligeamment communiqué tout récemment par MM. Cassel-la et Ce II consiste à u iliser pour la copulation une matière colorante dérivée de la mé- I taphénylène diamine, telles que la Chrysoï- !
- dine (éch. G7, le Brun Bismarck (éch. Ga), d’autres matières colorantes basiques amidées se combinent aussi ; par exemple : le Violet de Lauth, le Bleu méthylène (éch. G3).
- La solidité de ces couleurs est bonne, surtout celle à la chrysoï line, un peu inférieure à celtes de la sérié F. Le ton des noirs est également trop jaunâtre, mais très plein.
- Dans la teinture des tissus, on remarque une différence notable entre les couleurs teintes sur blanc et celles sur écru (débouilli) et tout en faveur du dernier.
- T4. Fond du noir diamine sur blanc et sur écru.
- TL Fond du noir diamine et métaphénylène d’amine.
- T2. Fond du noir diamine et métatoluylène diamine.
- T3. Fond du noir diamine et métaphénylène diamine et « naphtylamine.
- JL Fond foncé du noir diamine et résorcine.
- La plupart des couleurs indiquées peuvent être rongées au sel d’étain ; on ne réalise cependant pas de blanc pur. En forçant la dose du sel d’étain pour ronger le noir de métaphénylène, on obtient un fond chamois foncé.
- La poudre de zinc rongeant le noir diamine seul, j’ai tenté quelques essais avec ce produit sur les noirs méta, sans obtenir de résultats satisfaisants.
- Pour produire le genre noir rongé, on est donc obligé de recourir encore à la méthode connue de teindre en mélange de noir diamine et de benzoazurine ou autre bleu direct; le noir bleuté obtenu se ronge facilement avec le sel d’étain.
- (Société Industrielle de Rouen).
- LES PERTES
- lin longueur et en largeur des Tissus de laine en apprêt et teinture
- La longueur et la largeur de presque toutes les marchandises de laine subissent des altérations plus ou moins grandes, par les diverses opérations auxquel es elles sont soumises en apprêt et teinture, et surtout par le glissage à la longue avec certain tendage, comme il est exigé pour les machines à apprêter et à teindre ; cela provoque une augmentation en longueur et un rétrécissement en largeur. Vu les exigences exagérées d’aujourd’hui, d’une exécution parfaite, surtout les étoffes fines, les altérations imprévues de la largeur, etc., etc., peuvent amener souvent des inconvénients-, par cela il faut fixer à ce sujet une grande attention. Il faut éviter autant que possible les extensions inutiles sur les machines à laver, à iainer, à teindre et à tordre ; de même au foulage, il faut prendre soin, par des dispositions convenables, de maintenir la longueur et le poids demandés, surtout parce qu’on fou-larde les étoffes plus larges et plus courtes,
- I correspondant à leur perte de longueur et à I leur extension.
- / Il est inutile de dire qu’on ne peut détermi-
- I ner auparavant la proportion convenable ; car même en cas qu’on puisse trouver par les essais la juste mesure pour certains genres de marchandises, il arrivera souvent que dans la même étoffe on trouvera de petites altérations Imprévues. Souvent l’emploi d’un autre matériel, une autre méthode de lavage et de teinture, la grosseur un peu altérée du fil provoquent d’autres proportions en foulage et apprêt. En général, on peut dire, vu les altérations de la marchandise, qu’en apprêt et en teinture, il faut maintenir l’étofte plus large et plus courte, plus elle est tendue légèrement moins elle est foulardée.
- Le changement même des étoffes pendant le foulage peut servir de guide. Plus une pièce se rétrécit vite au foulage, plus cette tendance sera prononcée dans les opérations suivantes. Ce sera surtout le cas avec les étoffes légères, cheviot, serges, molletons, etc., où le foulage n’épuise pas suffisamment la tendance à rétrécir. Il n’est pas rare que les étoffes, se foulardant bien, perdent encore quelques mètres quand elles sont en repos ou suspendues sur chevalet. La manière de faire le tissage joue aussi un rôle là-dedans.
- [.es tissus légers, surtout les tissus doubles, perdent en largeur et gagnent en longueur beaucoup plus facilement que les tissus denses.
- II arrive parfois aussi que la couleur des étoffes exerce une certaine influence. Les pièces blanches et bleu de cuve inclinent plus pour le rétrécissement en largeur et l’extension correspondante en longueur que celle? de couleur brune, verte, noire, sur lesquelles la cuisson et le traitement avec les mordants réagissent au rétrécissement et à l’élasticité.
- On ne doit pas surfaire en tenant étendue la marchandise au foulage; car l’étoffe mince et légère ne se rétrécit pas aussi vite au commencement qu’au foulage avancé à un certain degré. Ce point atteint, on aura le rétrécissement plus accéléré. Si cependant la marchandise a été enlevée, avant que le foulage soit arrivé à ce point, la marchandise ne se rétrécira pas autant. Si nous prenons, par exemple, une pièce de cheviut ou de molleton bleu clair pour la monter à la mesure demandée de 134 cm., Il faudra la retirer du foulage à 138-130 cm.; car jusqu’à 140 cm., le feutrage se fait plus lentement ; après cela il va plus vite, et après 10 à 15 minutes, en aura atteint la largeur de 138 cm.
- (Farber-Jleitung.)
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 149
- PROCÈDES DIVERS
- La série est aux violets pour les matières colorantes nouvelles; et parmi lesquelles nous citerons, d’après les communications de leurs auteurs :
- Violet neutre solide B
- Impression fond violet neutre.
- Cette matière colorante brevetée par la « Manufacture lyonnaise » est surtout très intéressante pour 1 impression des tissus de coton. Elle s’emploie aussi pour teinture unie.
- Teinture.
- Les cotons sont mordancés au tannin (ou au sumac) puis à l’émétique suivant le procédé habituel. t
- On teint ensuite en bain neutre sans aucune addition au bain..
- Les teintes sont bien pures et possèdent une grande solidité aux lavages, aux acides et à la lumière ; aussi ne dégorgent-elles pas sur les blancs dans les façonnés qui en contiennent à côté de fils ainsi teints.
- Impression.
- Le « Violet neutre solide » est appelé à se substituer aux autres violets artificiels, grâce à sa solidité qui supporte le vaporisage, tout en possédant la même fraîcheur que les violets méthylés.
- 11 est, en outre, d’un emploi plus simple que les violets solides d’alizarine.
- La formule suivante peut être employée :
- Epaississant chaud............ 1500 gr.
- Acide acétique à 6° B..... 500 —
- Violet neutre en pâte ..... 600 —
- Après refroidissement, ajouter :
- Tannin........................ 400 gr.
- Acide acétique â 6° B..... 500 —
- Eau...........-......200 ~
- Une partie de l’acide acétique peut être remplacée par de l’acide tartrique. Dans tous les'cas il faut un excès d’acide pour éviter la formation d’une laque tannique.
- On imprime sur tissu huilé ou non, ou préparé au stannale; on vaporise avec ou sans pression, et on fixe à l’émétique.
- Ce violet se réserve à la façon des autres colorants neutres.
- Violet Formyl S, 4 B
- La même fabrique a fait breveter ce violet, qui s’applique spécialement aux textiles animaux, et qui est aussi d’une bonne solidité : il résiste à un fort foulonnage, et à l’épreuve pour boues alcalines. (1)
- 11 est d’une teinte plus bleue que le précédent.
- Teinture.
- On teint sur bains acides.
- La laine, au bouillon avec bi-sulfate de soude (ou sulfate de soude et acide sulfurique).
- La soie sur bain de savon coupé (provenant, si l’on veut, du décreusage), avec acide sulfurique.
- Les teintes sur soie supportent très bien l’action de l’eau.
- Le Violet Formyl teint aussi la laine mor-dancée au chrome, ce qui permet de la combiner avec les bois, et les couleurs d’alizarine.
- Il se mélange avec-la plupart des autres colorants acides, et donne notamment de bons résultats avec le nouveau « Vert acide B extra conc. » de la même maison.
- Impression»
- Le Violet Formyl s'applique avec avantage à l’impression sur laine et sur soie : il réserve bien les blancs, même dans les nuances claires, et donne des fonds bien unis.
- La formule ci-dessous est recommandée :
- Eau de gomme à 50 0/0 ... 500 gr.
- British gum..................... 650 —
- Violet susdit................... 100 —
- Eau............................. 600 —
- Acide acétique à 6° B........ 150 —
- Imprimer et vaporiser.
- Laques.
- Le Violet Formyl S, 4B est entièrement précipité par l’acétate de plomb basique en produisant des laques d’une grande fraîcheur.
- Son emploi est particulièrement avantageux pour la coloration des pâtes à papier.
- Azq-Violet a l’Acide, 4 K
- Celte couleur est fabriquée par la « Far-benfabriken » et fait pendant à son Azo-fuschine, que nous avons précédemment décrite.
- C’est un violet-rouge, applicable spécialement à la laine, et donnant comme l’Azo-fuschine, des teintes bien unies, grâce à sa pénétration dans les étoffes, ce qui produit aussi du tranché.
- Les fabricants l’annoncent comme possédant
- (li Voir ce mode d’épreuve dans la Revue de la reintare de 1890, p. 73.
- une grande solidité à l’air luminenx et résistant aux lavages, au soufrage et au foulon.
- Teinture.
- Teindre la laine, une heure au bouillon, avec :
- Sulfate de soude.......... 10 0/0
- Acide sulfurique............ 2 1/2 —
- Violet..................... 0,5 à 4 —
- Rincer.
- La teinture peut se faire sur chaudière en cuivre.
- Le nouvel Azo-violet peut se mélanger avec tous les colorants acides, notamment l’Azo-fuchsine G, le Jaune solide extra, le Vert solide bleuâtre, l’Orange HE, l'Orange-crocéine, etc., des mêmes fabricants, le carmin d’indigo, etc.
- En voici des exemples : chacun pour 100 k.
- de lainages :
- Gris-argent.
- Azo-violet................. 60 gr.
- Vert solide bleuâtre....... 60 —
- Gris-ramier.
- Azo-violet'.................... 200 gr.
- Vert solide bleuâtre....... 130 —
- Jaune solide extra............. 130 —
- Marron-mode.
- Azo-Violet..................... 750 gr.
- Jaune solide extra............ 2500 —
- Violet-archevêque.
- Azo-violet...................... 3 kil.
- Vert solide bleuâtre....... 1 —
- Gros bleu.
- Azo-violet...................... 1 kil.
- Vert solide bleuâtre....... 3 —
- On pourrait multiplier ces combinaisons : ceci en donne une idée suffisante.
- La teinture se fait comme avec l’Azo-violet seul, mais ce dernier monte aussi sur mordant de chrôme et d’alumine, et peut former des laques avec ces bases.
- Impression.
- Pour l’impression sur laine, on emploiera la
- formule ci-dessous :
- Azo-violet acide 4 R....... 30 gr.
- Eau bouillante.................. 200 —
- Acide acétique à 6° B..... 70 —
- Eau de gomme à 50 0/0.... 700 —
- Imprimer sur la laine préparée au chlore, vaporiser une heure sous pression, laver et sécher.
- Nous n’avons pas épuisé la série des violets, et nous aurons à la continuer.
- Nous remercions les fabricants qui veulent bien nous donner la primeur de leurs nouveaux produits; nous sommes toujours disposés à utiliser leurs communications et les échantillons qu’ils y joignent souvent. Cela est uniquement dans le but de rester les premiers
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- LA REVUE DE LA ^TEINTURE
- informés des nouveautés intéressant nos lecteurs, et sans y chercher une affaire de réclame intéressée; c’est donc à titre bénévole que nous publions ces informations. F. G..
- APPRÊT DES TISSUS DE COTON
- Extrait du Traité des Apprêts, de M. Jos. Depierre, aujourd hui épuisé. (1)
- Les tissus de coton blancs se vendent aujourd’hui sous diverses formes.
- 1° En blanc chiffon qui peut être simple, c’est alors le blanc tel quel sortant du blanchiment, quelquefois légèrement calandré.
- En blanc chiffon soutenu : celui ci à déjà un certain apprêt qui doit lui laisser l’apparence du chiffon simple, mais l’étoffe a plus de main, plus de corps.
- En blanc chiffon cylindre qui est légèrement apprêté, puis calandré à chaud pour lui donner beaucoup de lustre.
- 2° En blanc ménage qui se divise : en naturel, c’est-à-dire l’étoffe légèrement blanchie et non à fond comme les blancs d’impression ; en fleur simple, l’étoffe reçoit un léger bleutage, et en fleur soutenu, celui-ci est légèrement apprêté, mais l’apprêt ne doit pas paraître, le tissu doit avoir plus de main et plus de poids sans que l’intervalle des fils soit rempli de matière étrangère.
- Viennent ensuite les apprêts garnis où l’on incorpore des quantités considérables de matières terreuses, soit d’un seul côté, soit des deux côtés, en opérant avec la machine à apprêter d’un seul côté ou avec la machine à apprêter en plein bain, et avec friction.
- Les apprêts anglais se font beaucoup de cette manière, mais ils ont l’inconvénient de poudrer lorsqu’on déchire l’étoffe, tandis que les apprêts allemands, également très chargés mais dans lesquels il y a beaucoup de matière grasse, ne donnent que peu ou pas de poussière à la déchirure.
- Chaque apprêt garni peut varier en garni mou, garni dur, garni mat, garni glacé, etc., etc. C- s dénominations ne sont pas employées commercialement, mais elles expriment le genre de manipulations que l’on a données. Les noms commerciaux n’ont aucune espèce de rapport ave le mode de fabrication, et changent à chaque instant suivant le caprice du fabricant ou du vendeur.
- Les genres unis sont ceux qui comprennent la plus grande variété d’apprêts, sans tenir compte des nombreuses espèces de tissus5 tels que les calicots, cretonnes, croisés, percalines, satinettes, brillantes, etc. On fait aujourd’hui des apprêts allant de la toile la plus légère, à celle imitant le papier gaufré ; on est
- (1) La vente complète de l’édition démontre la valeur de l’ouvrage, et puisqu’on ne peut plus se le procurer, nous croyons utile d’en reproduire la partie pratique : celle directement utilisable par les apprêteurs.
- même arrivé à donner au coton l’éclat, la souplesse et le craquement de la soie.
- Les apprêts pour imprimés ont subi depuis upe quinzaine d’années, une métamorphose complète ; au lieu de l’apprêt simple à la fécule avec un léger glaçage, on fait maintenant des apprêts mats, garnis, avec Dès pdu de lustrage, et où l’empois est simplement déposé sur le tissu.
- Voici une série de formules rentrant dans ces catégories :
- 1 — Apprêt pour blanc
- genre Shirting
- Fécule................... 22 kil.
- Amidon blanc ......... » 16 —
- Kaolin................. 15 —
- Sulfate de baryte........ 15 —
- Suif lr® qualité..... 5 —
- Cuire dans 300 litres d’eau, puis ajouter à tiède : 100 à 125 gr. outremer bien tamisé à travers un tamis de soie fin.
- Dissoudre dans une cuve à part :
- Savon blanc................ 750 gr.
- Suif......................... 1 kil.
- Huile de coco..........* 1 —
- Stéarine.................. 500 gr.
- Sel de soude............... 500 —
- Eau........................ 25 lit.
- Faire bouillir, puis verser à travers un tamis dans l’encollage tiède -, cuire le tout ensemble, et en faire 500 litres.
- Les pièces sèches sont passées au foulard à trois rouleaux. Employer l’apprêt chaud. Eviter absolument les arrêts, car il se forme des marques ressemblant à des peaux.
- Les pièces enroulées sur elles-mêmes, sont ensuite séchées à l’étente chaude ou à la rame continue.
- Après séchage à fond, les pièces sont placées dans un local humide pendant 12 à 15 heures, ou aspergées de façon à prendre 800 à 900 gr. d’eau par 100 métrés de tissus de 85 cm. de large et pesant 8 kil. par 100 mèt. en blanc.
- On passe ensuite à la calandre, sans donner trop de pression.
- 2 — Apprêt garni pour blanc.
- Pour ces genres, l’étoffe est apprêtée, mouillée, telle qu’elle sort de la calandre à eau.
- On prend :
- 1° — Amidon............... 10 kil.
- Fécule.................. 20 —
- Cuire avec environ 60 lit. d’eau. (1)
- D’autre part .*
- 2° — Terre de pipe............ 50 kil.
- China-clay.................. 50 —
- Eau........................ 400 lit.
- Faire cuire pour favoriser l’empâtement et
- (1) Ce n’est pas assez pour la quantité d’amylacés ; il faut au moins 200 lit. d’eau, dont on tiendra compte dans le volume Anal — F. G.
- le mélange ; prendre de cette pâte 160 lit., et les mélanger à l’empois (n61).
- 3° — Stéarine .......-...... 2 kil.
- Savon de Marseille................. 1 —
- Suif de coco....................... 2 —
- Eau................................ 20 lit.
- Cuire 25 minutes, tamiser, et verser dans le mélange des nos 1 et 2.
- Enfin ajouter 200 à 300 outremer, bien mélangé à 9 lit. d’eau.
- Faire du tout 400 litres.
- Pour application aux tissus de 14-16 fils, prendre l’apprêt tel quel.
- Pour tissus de :
- 18-20 fils, faire de 400 litres, 485 lit. d’apprêt
- 20-24 — — — 535 — —
- 25-30 — — — 530 — —»
- Passer au foulard, sécher sur rame continue, bien humecter.
- Calandrer sur trois rouleaux, une ou deux fois, sans friction. Le calandrage dépend des genres.
- 3 — Apprêt blanc ménage Façon lin
- Fécule « .... 10 kil.
- Amidon .... 5 —
- Kaolin , .... 10 —
- Savon blanc .... 1,600
- Cire blanche ,600
- Suif- 400
- Outremer \ 60
- Glycérine à 28e .... 4 lit.
- Faire en tout 120 lit. d’apprêt.
- Employer l’apprêt chaud, plaquer au foulard à trois rouleaux.
- Sécher au tambour-rame, humecter, laisser reposer, passer à la calandre à friction des deux côtés ; mangler quatre fois.
- 4 — Apprêt blanc chiffon Moelleux
- Amidon................... 15 kil.
- Fécule...................... 3 —
- China-clay.................. 3 —
- , Outremer.................... 30 gr.
- Eau.................... 80 lit.
- Cuire à la vapeur ; si l’apprêt est trop épais, l’amincir avec de l’eau.
- Plaquer au foulard à trois rouleaux ; sécher sur rame continue, humecter, donner un léger cylindre.
- 5 — Apprêt allemand pour blanc
- Amidon blanc.......... 25 kil.
- Stéarine........................ 1 —
- Huile de palme ................. 2 —
- Chlorure de Magnésium........ 2 —
- Sulfate de soude............... 1 —
- Soude calciüée (sel de soude) 1 —
- Glucose (sirop cristal)...... 1 —
- Faire 150 lit. d’apprêt, plaquer au foulard à trois rouleaux, sécher au tambour, bien humecter, calandrer.
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- 6 — Apprêt pour piqués blancs
- Apprêt pour 18 fils (voir n° 2). 5 lit.
- Gomme adragante............. 100 gr.
- Eau pour dissoudre la gomme. 1 lit. Eau pour terminer........... 10 —
- Appliquer à la râcle, sécher, humecter, enrouler.
- Quelquefois on donne un très léger cylindrage entre deux petits rouleaux garnis de calicot.
- 7 — Apprêt garni
- pour lustrines
- Amidon blanc.................. 40 kil.
- Stéarine....................... 2 —
- Eau......................... 300 lit.
- Cuire A à 5 heures.
- Apprêter au foulard simple, sécher au tambour, puis glacer à la molette.
- 8 — Apprêt pour doublures
- percalines
- Amidon..................... 15 kil.
- Suif....................... 1-500
- Eau.......................... 400 lit.
- Cuire longuement (4 à 5 heures).
- Plaquer au foulard, sécher au tambour, humecter, laisser reposer 8 à 12 heures; élargir à l’appareil Heilmann, puis beetler plusieurs fois 6 à 8 fois à chaque reprise, pendant un quart d’heure jusquià convenance.
- 9 — Apprêt pour satinette
- Amidon fin.................. 50 kil.
- Cire blanche................... 1 - 500
- Suif lre qualité............... 1 - 500
- Eau......................... 400 lit.
- Bien cuire, apprêter à la rame continue; humecter, élargir, beetler 2 à 4 fois, enrouler.
- 10 — Apprêt pour doublure
- Croisé glacé
- Fécule............................ 30 kil.
- Huile de palme..................... 3 —
- Eau.............................. 400 lit.
- Cuire deux heures.
- Apprêter au rouleau gravé, sans râcle, sécher au tambour, bien humecter, calandrer avec friction une fois ; passer à la cireuse et glacer à la molette.
- (A suivre.)
- Clll!0M(ilI INDIST RIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie
- Séance du 9 septembre 1891
- Le secrétaire lit une lettre deM. Fourneaux, Qui, obligé de quitter Mulhouse, fait ses adieux au comité.
- M. Albert Scheurer présente une note sur un nouveau mordant de chrome, le sulfate basique, préparé par l’action de l’acide sulfureux sur une solution concentrée de bichromate de potasse.
- L’équation de formation est
- K2 Cr207 + 3 S02 rr K2 SO* + Cr2 03 (S03)2
- On peut évaporer la solution jusqua consistance sirupeuse, 63° Baumé. A la longue, il se sépare de cette solution des cristaux de sulfate de potasse, preuve que ce sel n’y est pas combiné au sulfate basique de chrome. Le sulfate de chrome basique est susceptible de servir comme mordant en impression directe; il se prête aussi aux enlevages. Après impression, il est bon de le fixer en gaz ammoniac. Le dégommage réclame une solution chaude et très concentrée de sel de soude (100 grammes par litre).
- Le corps qui reste fixé sur la fibre est non de l’oxyde, mais du sous-sulfate de chrome, qui donne en teinture des nuances différentes de celles que prend dans les mêmes circonstances l’oxyde de chrome pur, tel qu’on l’obtient par le procédé de mordançage en chrome alcalin de M. Horace Kœchlin. La concentration de ce mordant permet d’obtenir unvert de chrome relativement très foncé et d’une très belle nuance.
- Le comité demande l’impression in extenso de cette note au Bulletin.
- M. Nœlting montre au comité un échantillon d’une solution aqueuse d’acide azothydrique que M. Grandmougin et lui ont préparé d’après un nouveau procédé. Ce procédé consiste à transformer Iadinitranilineen dérivé diazoïque et perbromure; à préparer par l’ammoniaque la dinitrophényldiazoïmide, et à traiter cehe-ci par la potasse qui la scinde en sels de potassium du dinitrophénol et de l'acide azothydrique.
- LES ÉTOFFES A PARDESSUS
- . Nous reproduisons ces indications, arrivant trop tard pour la saison à laquelle elles se rapportent, mais qui peuvent encore' avoir quel-qu’utilité.
- Dans les différents genres d’étofl'es pour pardessus on croît que la couleur qui dominera sera le marron clair, bien que les bleus, les teintes claires et beaucoup d’autres nuances seront encore recherchées.
- Les articles en drapé uni continuent leur succès. Il n’y a qu’à constater le fait, nos clients connaissent bien ces marchandises dont la variété réside surtout dans les nuances et la qualité.
- En général les drapés ont du poids, ils sont suffisamment chauds pour la moyenne des froids de nos climats, aussi sont-ils d’un très grand emploi. Mais pour les très grands froids ils cèdent le pas aux montagnacs si volumineux.
- On refait donc ces articles, soit avec un cachet nouveau, ce qui est assez difficile, soit tout simplement sous les mêmes apparences d’il y a quelque vingt ans.
- Ces tissus à longue laine sont variés par des mélanges de matières à reflet mat et à reflet brillant; en effets bouclés, moutonnés, ou en diagonale. Il y a aussi des doubles faces en laine douce ordinaire, de couleur unie à l’endroit, noir, bleu ou marron, et dont l’envers est en carreaux écossais, de nuances plus claires que de l’autre côté. L’endroit, qui ne prend son cachet définitif que dans les opérations finales faites sur la longue laine amenée à la surface, peut recevoir indistintement l’apprêt ondulé, ou frisé, ou mousse, ou ratiné, etc, Toutefois F « ondulé » paraît le plus recommandé.
- (Les Tissus.)
- L’INDUSTRIE COTONNIÈRE
- EN SUISSE
- Cette industrie, dit le Consul de Belgique dans un récent rapport, qui depuis quelque temps paraissait ne plus être tout à fait à la hauteur du progrès, commence à reprendre peu à peu, grâce aux efforts qu’on fait en vue d’améliorer les installations techniques et de perfectionner par l'enseignement spécial les connaissances pratiques et théoriques, etc.
- Les principaux débouchés des tissus de fils teints sont d’abord les Indes britanniques, les îles de la Sonde et l’Asie orientale, consommant presque la moitié de la production exportée, surtout des écharpes, mouchoirs (cambayas) et cotonnettes. La riche île de Ceylan, depuis des années une de nos meilleures amies d’affaires, a l’air de vouloir nous devenir infidèle en s’approvisionnant de plus en plus de tissu» des Indes.
- L’on espère trouver par contre en son temps une compensation dans la pratique de Birmanes, surtout lorsque leur pays fructueux sera traversé de lignes de chemins de fer. Eu décroissance est aussi l’exportation pour les Indes néerlandaises par suite de la concurrence hollandaise. L’importance de nos relations d’affaires avec la Turquie européenne et asiatique est devenue bien minime. Les commandes diminuent de plus en plus; encore ne concernent-elles, à l’exception de quelques spécialités, que de la marchandise de qualité tout à fait inférieure réduisant à zéro le bénéfice.
- Il se présente d’autant * plus d’acheteurs des pays danubiens, mais là aussi il faut être bien prudent quant à l'ouverture de crédit. U n’y a pas de changements notables dans les relations avec l’Amérique. On s’abstient de plus en plus d’affaires avec la République Argentine à cause de la mauvaise situation financière. Il en sera de même avec le Brésil en ce moment. L’Autriche, l’Angleterre, la France, l’Allemagne et l’Italie nous font des commandes assez importantes d’articles spéciaux. La Suisse elle-même absorbe une forte partie de l’article, aussi pour la confection des chemises.
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- Quant aux tissus écrus et blanchis, leur exportation ne s’est pas augmentée considérablement.
- L’Allemagne et la France en sont, comme toujours, les principaux preneurs, surtout les satins lourds destinés à l’imprimerie. Les tissus blancs légers sont moins demandés à l’étranger, tandis qu’en Suisse, les étoffes peu serrées servant à l’usage de la broderie à la mécanique ne suffisaient pas aux besoins de cette industrie, de façon qu’on était obligé de s’en procurer encore en Angleterre.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas. — 212963, “29 avril 1891. — Machine à tamponner les satins.
- Chasles. — 212981, 23 avril 1891. — Système de sécheuse à double enveloppe à grand débit, pour tissus, papiers, etc.
- Forgët. — 212982, 23 avril 1891. — Nouveau genre de tissus tout en coton imitant la laine.
- Smith (les Sieurs). — 212983, 23 avril 1891.
- — Perfectionnements dans les appareils servant à nettoyer et dégraisser, etc., les fibres de laine et autres.
- Leblois, Piceni et Cie. — 213001, 24 avril 1891. — Procédés et appareils spéciaux permettant de faciliter le séchage de toutes matières textiles prises à l’état de mèches ou rubans.
- Lêcoq. — 213033, 25 avril 1891. — Plateau léger cloisonné pour le pliage des étoffes.
- Hof. — 213160, 30 avril 1891. — Perfectionnements dans les appareils à carboniser les cotons contenus dans les laines effilochées.
- Laurency. — 213167, 30 avril 1891. — Machine à sécher et à carboniser les laines et déchets.
- Winfield. — 213105, 28 avril 1891. — Appareil applicable aux machines à enrouler le fil de soie ou autre sur les bobines en laiton employées dans les métiers à tulle ou dentelle.
- Hutchinson. — 213242, 5 mai 1891. — Procédé et appareil à dégraisser les tissus.
- Certificat d'addition :
- Société là « Teinturerie Stéphanoise ».
- — 194033, 25 avril 1891. — Brevet du 6 novembre 1888, pour une machine à teindre les tissus en utilisant le matériel actuellement en usage dans cette industrie
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Chambre syndicale des teinturiers dégralgienra de Parle. — La
- Chambre syndicale, à sa séance du 13 juillet dernier, s’était, comme d’usage, attribué trois mois de vacances -, elle a repris le cours régulier de ses séances le 5 octobre courant.
- Nous publierons prochainement le compterendu de cette réunion. Celle du mois de juillet n’a rien présenté de particulier.
- —c—
- Traités et conventions douanières. — Six traités de commerce à longue durée expirent le 1er février 1892 ; ils ont été dénoncés il y a un an. Ces traités sont ceux conclus jadis par la France avec la Belgique, la Suisse et les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal et la Suède-Norvège.
- En outre, il existe diverses conventions entre la France et certaines puissances, par lesquelles les contractants s’accordent mutuellement le régime delà nation la plus favorisée. Ces conventions nous lient à l’Autriche-Hongrie, la Russie, le Mexique, la République Dominicaine et la Serbie. Elles peuvent toujours être dénoncées un an d’avance et même le délai est réduit à six mois pour l’Autriche-Hongrie. Mais elles n’ont pas été dénoncées.
- Il existait une convention analogue entre la France et la Roumanie-, mais cette dernière l’a dénoncée et elle a cessé d’être en vigueur; c’est donc le régime du tarif générai qui est en vigueur dans ces deux pays vis-à-vis l’un de l’autre.
- Avec la Turquie nous avons un traité d’amitié qui comporte incidemment le régime de la nation la plus favorisée. Cette clause a été prorogée jusqu’au 1er février 1892, à la suite d’une discussion récente dans les Chambres.
- Avec la Grèce nos rapports commerciaux sont'réglés par des lois particulières votées par le Parlement de chaque pays. 11 n’y a pas entre ces démitrs de contrat synallagmatique. Chaque pays accorde à l’autre jusqu’au lor février 1892 le régime de la nation la plus favorisée par des lois faites par chaque Parlement, et ayant une existence parallèle.
- Avec l’Angleterre nous n’avons plus de traité, mais par une loi de 1882 nous accordons, de par notre souveraineté, à ce pays le régime de la nation la plus favorisée. L’Angleterre n’ayant pas de dro t de douane n’a pas eu à constituer de bill analogue.
- Il n’existe plus, depuis 1888, de traité entre la France et l’Italie. Cette dernière a dénoncé, il y a trois ans, le traité dans les conditions que l’on sait et les deux pays se sont mutuellement appliqué, non par leurs tarifs généraux respectifs, mais des tarifs différentiels encore plus élevés.
- Enfin on sait que nos rapports commerciaux avec l’Allemagne sont régis par l’article 10 du traité de Francfort, article par lequel les deux pays s’attribuent réciproquement le régime de la nation la plus favorisée. Cette clause est liée au maintien de la paix entre les deux pays, puisqu’elle fait partie intégrante du traité de paix. Elle ne peut donc être sujette à dénonciation ; mais elle n’a qu’une valeur relative et subordonne le régime que nous accordons aux produits allemands aux conditions que nous ferons aux autres puissances étrangères.
- —o—
- lia loi £ur les brevets en Allemagne. — Le 1er octobre, entreront en vigueur deux lois allemandes d’une importance capitale pour l’industrie : la loi sur les brevets et celle relative à la protection des échantillons. La première contient de nouvelles dispositions dans les questions de droit sur les brevets, dans les formalités à remplir à l’office des brevets, dispositions que les intéressés ont accueillies avec satisfaction et qui ne manqueront pas d’exercer une action salutaire sur le système entier des brevets. La seconde innove une nouvelle façon d’envisager les droits de propriété industrielle. Elle n’est
- toutefois ni aussi radicale, ni aussi étendue que la loi sur les brevets et n’a pas besoin de l’être, vu l’importance beaucoup moins grande de l’objet qu’elle vise.
- —o—
- torrespondanee directe avec les consuls français. — Plusieurs négociants ayant refusé de recevoir, pour défaut d’affranchissement, les réponses faites à leurs demandes de renseignements, nous croyons devoir porter à la connaissance du commerce français que les Consuls ne disposant, d’aucune allocation spéciale pour l’affranchissement de leur correspondance avec les particuliers, les personnes qui sollicitent leur concours doivent joindre à bur demande un timbre de 25 centimes, si elles désirent recevoir une réponse affranchie.
- Nous devons rappeler également que, par suite des mutations qui se produisent dans le personnel diplomatique et consulaire au dehors il convient que les lettres adressées par les particuliers à un agent, dans un intérêt de service, ne portent que sa qualification officielle « M. le Ministre, M. le Consul ou M. le Vice Consul de France à.......», sans indi-
- cation du nom de l’agent. De la sorte, une lettre portant le nom d’un agent ne pourra être considérée par son successeur comme une correspondance personnelle, devant lui être réexpédiée à sa nouvelle résidence, et il y sera donné suite immédiatement.
- Pour éviter tout retard et toute dépense, il r suffit, d’ailleurs,'que les demandes de renseignements soient envoyées, sans timbre pour la réponse, par l’intermédiaire du Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Colonies (Direction du Commerce extérieur) qui fera parvenir les réponses.
- — o—
- Prix «le la Société Industrielle d’Amiens. — La Société Industrielle a mis au concours, pour l’année 1891-1892, diverses questions, parmi lesquelles nous relevons les suivantes :
- Une médaille d’or, pour un appareil ou une installation propre à maintenir économiquement à un degré hygrométrique déterminé les salles de filature et de tissage, sans provoquer de courants d’air et sans ii.fluencer d’une manière trop sensible la température de ces salles.
- Une médaille d’or, à l’inventeur d’un bon parement pour tissage mécanique dont le prix de revient permette de l’employer avec avantage dans la fabrication des tissus de lin, de coton.
- Une médaille d’or, pour une amélioration importante dans le blanchiment de la laine ou de la soie.
- Une médaille d’or, pour un moyen d’augmenter la solidi é des matières colorantes artificielles dans la teinture des tissus produits par les industries locales.
- Une médaille d’or, pour une composition chimique qui s’appliquerait, au moyen de ca-ractèresî’d’impriraerie, sur les chefs de pièces de tissus de laine ou de coton, et qui serait encore apparente après les opérations de dégraissage et de teinture.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- 4e Aimée, N° 20.
- REVUE DE
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 23 octobre 1801
- SOMMAIRE
- Chronique. — Le Rognias et le Guéniot. — Hygiène des professions tinctoriales. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers: Mésange; Somalin ; Teintes au thiocarmin sur soies ; Colle résistant à l’eau. — Apprêt des tissus de coton.
- Chronique industrielle. — Le Métallochrôme. — Nouvel oléate de plomb. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous pariions, dans notre precedente « Chronique x>, de la multitude des projets de loi touchant le travail et l’Industrie, actuellement soumis aux Chambres. Nous n’en espérons pas, d’ailleurs, de bien utiles résultats.
- Aujourd’hui, l’orientation de nos Parlements devient toute autre : les intrigues politiques vont refleurir ; des groupes, c’est-à-dire des divisions, s’opèrent ; maintenant que le spectre boulangiste s’est définitivement évanoui, et avec lui le danger commun, les appétits individuels reparaissent, et nous allons revoir : les interpellations passionnantes, les assauts au ministère, et tous les débats irritants qui inquiètent les affaires et ne servent eux-mêmes que des ambitions personnelles.
- Nous ne pouvons rien, pour le moment, contre ces manœuvres, qui sont le revers de nos libertés politiques; mais il faudra nous souvenir des nullités turbulentes, des agitateurs intéressés qui stérilisent tous travaux utiles dans nos Assemblées législatives, et nous en débarrasser sans hésitation lors des
- tp p ] H r*n sj
- Le Sénat est un bon pondérateur contre les emballements de politiciens impatients rêvant le despotisme collectif des Conventionnels.
- Dans le projet de loi sur le travail des enfants et des femmes, il n a pas admis qu’on put limiter la liberté individuelle des personnes majeures, ni restreindre le droit au travail ; il a donc supprimé du texte le mot « femmes », laissant ainsi la loi s’appliquer uniquement aux enfants et aux filles mineures.
- C’est l’âge de 18 ans qui est la limite entre l’enfance et l’état d’adulte mineure.
- * *
- Le régime douanier est aussi sur la sellette du Sénat ; nous avons lieu de penser que l’œuvre de la Chambre des députés sera très peu modifiée.
- Nous avons déjà vu que la draperie demande une augmentation sur le tarif des tissus lourds de laine.
- L’artifice de la surtaxe d’entrepôt n’est pas abandonné par le groupe de l’agriculture, qui tient à faire imposer les laines brutes, sous une forme ou sous une autre.
- Il y a aussi une campagne assez active ouverte à propos des filés de coton.
- La commission sénatoriale a eu une discussion fort animée à propos du régime des soies. Le rapporteur a été battu pour avoir proposé un abaissement sur les fils de bourre; la commission s’en est tenue aux chiffres votés par la Chambre.
- Sur les tissus de soie et de bourre, c’est encore le tarif de la Chambre qui a été adopté.
- Avant ces décisions, une délégation lyonnaise s’était présentée au ministre du commerce pour lui soumettre les vœux suivants :
- 1° Que les droits sur les tissus de soie pure, votés par la Chambre des dépu-téo, soient élevés à 10 et 12 fr. au kilo, en y comprenant les tissus pongés, corah, surah, tussah ou tussor ; 2° Que l’admission temporaire soit appliquée aux tissus spéciaux qui doivent subir certaines manipulations, comme la teinture, l’apprêt, l’impression, le gaufrage et le cylindrage.
- Il ne semble pas que le premier, au moins, de ces vœux doive obtenir satisfaction. Quant à l’admission temporaire des soies, venant chercher à Lyon les teintures et les apprêts si estimés de cette place, nous ne voyons pas cc que l’on pourrait sérieusement opposer à la réalisation de ce désir.
- ♦ *
- j L’apparition des froids, et l’époque I actuelle, qui est celle des achats de la
- consommation, redonne un peu d’animation au commerce des tissus, et la fabrique profite des suppléments d’ordres.
- En tissus robes, c’est le drap de dames dit « amazone » qui se vend le plus, et en général, l’article cardé
- L’ameublement-laine marche aussi convenablement, et il en est de même pour le meuble imprimé sur cretonnes.
- Mais comme indiennerie et cotonnades, c’est le pilou qui tient la meilleure position ; cette année, sa consommation est devenue énorme.
- Le marché des soieries continue à être satisfaisant. Chaque jour, la fabrique lyonnaise reçoit de nouvelles commissions.
- Suivant une analyse des rapports des chambres de commerce du pays, voici quelle a été, dans les districts de Carls-ruhe, Bade, Lœrrach et Waldshut, la situation de l’industrie textile en 1890.
- Après avoir dépeint la mauvaise situation des filatures en tous genres de textiles, les rapports ajoutent :
- Les tissages de coton souffrent autant que les filatures. Le tissage mi-laine se soutient difficilement contre le bon marché de la marchandise tout laine.
- La demande en étoffes pour meubles et pantoufles a été assez forte pendant les trois premiers trimestres, mais les derniers mois n’ont rien donné. La fabrique de draps a eu peu d’affaires et les prix ont baissé.
- Les manufactures de rubans de soie se plaignent de devoir réduire leur exploitation, à cause du peu de faveur que la mode accorde à ces articles. Au contraire, les étoffes de soie se relèvent.
- Les ateliers de teinture, d'impression, de blanchissage et d’apprêt n’ont pu maintenir leur position avantageuse de 1889; en outre du recul général dont souffre l’industrie textile, ces établissements ont été sensiblement atteints par le bill Mac Kinley.
- En France, le tarif américain n’a pas eu des influences aussi marquées, et c’est sans doute pour cela que nos industries ont moins souffert pendant cette année de crise que chez les nations voisines.
- F. Gouillon
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- LE ROGNIAS ET LE GUÉNIOT
- Rapport à M. le Ministre du commerce sur les
- produits tinctoriaux du Kurdistan au nom
- de la Chambre syndicale de la teinture et
- du nettoyage.
- Monsieur le Ministre,
- J’ai l’honneur de vous adresser le résultat de nos observations et de nos expériences sur les produits végétaux confiés par vous à notre Chambre syndicale.
- 1° Le RoGiMas : le rognias paraît avoir les mêmes propriétés et donner les mêmes avantages que notre garance d’Avignon.
- L’échantillonnage donne sur laine des teintes variant du rose tendre au rouge plein. Le mordant qui lui convient est le mordant d’alumine tel qu’il est donné par les rouges andrinople, soit à la garance, soit à l’alizarine artificielle.
- Sur soie, après alunage,-on obtient la même gamme de couleurs.
- Sur coton, après un ou plusieurs mordançages d’alumine, on obtient des rouges un peu jaunes, tirant sur le cuivre. Les mordançages aux sels de chrome donnent des tons grenat foncé.
- Les sels de fer produisent avec le rognias des tons prune ou scabieuse, selon que l’on charge plus ou moins les bains de teinture.
- 2° Le Guéniot : le guéniot peut se comparer à notre gaude française qui donne des teintes si brillantes et si solides. Comme la gaude, le guéniot est attaqué par l’acide sulfurique, mais la nuance remonte fortement sur les bains alcalins-, il présente même plus de résistance que la gaude, mais il a moins d’éclat et de fraîcheur. Une particularité intéressante, c’est que le guéniot a la propriété de tourner au bleu vert sous l’action de l’acétaie de cuivre. Cette réaction est extrêmement curieuse et pourrait rendre de grands services si cette nuance est aussi solide que le jaune, qui se produit avec l’alumine. La résistance du guéniot à la lumière, est très grande (ainsi que nous pouvons en juger par une exposition de trois mois de soleil d’été), et de même que le rognias, il peut donner des résultats très appréciables pour le grand teint.
- Nous croyons donc que ces produits trouveraient leur place dans notre établissement national des Gobelins, comme dans les usines oh se traitent les tissus les plus riches pour l’ameublement; mais pour les teintureries où l’otr travaille la pièce ou le fil pour le commerce courant, l’intérêt serait presque nul, tant à cause du prix de revient qu’à cause de la main-d’œuvre et du temps qu’il faut employer pour leur usage.
- Eu effet, le prix de ces deux produits rendus à Paris nous paraît excessif : 100 kilos coûtent à peu près 125 fr., c’est-à-dire quatre fois plus cher que la gaude, le quercitron ou le cuba, et deux fois plus cher que la garante.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Que penser aussi des procédés ou recettes indiqués par les praticiens indigènes, et qui consistent à tremper les fils trois jours dans les bains acides, sécher, retremper dans des mélanges d’eau, de verjus ou de lait caillé, exposer des journées entières au sole'.l, etc.... En admettant que l’on obtienne de- résultats merveilleux avec cette alchimie tinctoriale, nous ne pouvons pas signaler de tels modes d’emploi comme pratiques à tous les points de vue pour nos industriels, qui, malgré leur désir d'apprécier tous les progrès réalisés dans leur art, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, doivent avant tout lutter contre une concurrence acharnée qui les oblige, il est vrai, à soigner leur fabrication, mais au meilleur marché possible.
- Après ce travail sommaire sur des produits qui pourront par la suite être étudiés d’une façon plus complète dans nos laboratoires et dans nos usines, notre Chambre syndicale envoie ses remerciements à M. le docteur de Fournoux, qui a bien voulu nous faire parvenir des échantillons aind que des renseignements relatifs à la tein ure dans le Kurdistan.
- Nous sommes persuadés que, si par la suite ces produits végétaux peuvent, comme les nôtres, être transformés en laques ou en extraits concentrés, les prix d’achats baisseront dans des proportions considérables. Il est certain qu’alors, notre pays pourra tirer bon profit de ces matières colorantes que l’on appréciera d’autant plus qu’on les connaîtra mieux.
- Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, avec nos remerciements, l’assurance de notre considération très distingnée.
- Le Rapporteur, JOLLY.
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- HYGIÈNE DES PROFESSIONS
- TINCTORIALES Par M. le Dr Alexandre LAYET
- Auprèlcurs d’étoffes en général
- Sous la dénomination générale d’apprêteurs d’étoffes nous comprendrons les apprêteurs proprement dits, les teinturiers, les dégraisseurs, les imprimeurs sur étoffes.
- L’influence prolongée de l’humidité sur l’organisme, le contact prolongé de certaines parties du corps avec les substances employées comme réactifs ou altérants, le mélange à l’air respirable de vapeurs nuisibles qui s’élèvent des bains de teinture ou de dégraissage : telles sont les causes principales des affections morbides que l’on rencontre chez tous les apprêteurs d’étoffes. Dans les ateliers de teinture et d’apprêts, il règne une température humide de 35 à 40 degrés qui détermine chez presque tous les ouvriers une transpiration abondante; dans certaines étuves où l’on fait sécher les étoffes de coton, la température s'élève jusqu’à 50 degrés (Villermé). On comprend que ceux qui, par leurs fonctions, sont obligés de passer
- alternativement d’ateliers aussi chauds dans de véritables courants d’eau froide que nécessite le lavage des étoffes, sont exposés à contracter des maladies fort graves : les rhumatismes, les inflammations catarrhales des poumons et des intestins sont des affections que l’on rencontre très fréquemment chez tous ces ouvriers.
- Dans quelques établissements, l’habitude de promener au-dessusdes pièces tendues sur des cadres, et dans le sens de leur longueur, de petits chariots charges de brasiers remplis de charbon de bois allumé, peut donner lieu a des accidents por suite du dégagement d’acide carbonique.
- L’eczéma des mains et des bras, l’irritation chronique du corps papillaire du derme, les gerçures aux doigts, certaines éruptions et ulcérations spéciales sont des affections communes à tous ceux qui apprêtent et nettoient les étoffes. Elles trouvent leur cause dans le lav3ge et le blanchiment des étoffes, dans les opérations de dégraissage et de mordançage, la préparation des bains de couleurs, l’impression des dessins avec des rongeants ou des couleurs rongeantes, etc.
- La simple énumération des agents chimiques employés nous donnera une idée suffisante de la variété des inconvénients qui peuvent résulter de ces diverses opérations. C’est ainsi que, 1° comme agents de blanchiment, nous rencontrons : les acides sulfurique etsul-fureux, le chlore, les chlorures de chaux et de soude, les lessives à la potasse et à la soude, etc.; 2° comme agents de dégraissage, les mêmes, plus l’ammoniaque, le fiel de bœuf, certaines huiles volatiles (térébenthine, benzine), les alcools ordinaire et composés, et les terres grasses absorbantes, etc.-, 3° comme agents de dissolution, mordants et rongeants, les acides nitrique, hydrochlorique, acétique, oxalique, chromique et picrique, etc., les nitrates d’alumine, de cuivre et de plomb, l’alun, les bioxalate, chromate, bichromate et prus-siate de potasse, les chromate et acétate du plomb, l’arséniate et l’arsénite de potasse, les chlorures d’étain, etc.
- Ainsi donc, absorption de vapeurs irritantes (acides ou alcalines), parfois toxiques, et leur action sur les voies respiratoires et sur les centres nerveux ; contact immédiat et permanent avec des agents caustiques et altérants, et leur action, le plus souvent locale, mais quelquefois générale sur l’organisme ; telles sont les deux grandes sources de maladies et d’accidents que nous trouvons condensées dans l’énumération précédente.
- Le contact habituel avec des liquides acides ou alcalins finit par amener, à la longue, une certaine insensibilité de la peau des mains avec engourdissement musculaire. Chez les foulons occupés à dégraisser les draps, l’épiderme de ces parties est blanchi, ridé et soulevé par places, surtout aux faces correspondantes du pouce et de l’index, entre lesquels
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- on tient les pièces de drap en les déroulant (Tardieu, Dict. d'hyg., t. I, p. 224, 225).
- Chez les imprimeurs sur étoffes, l’opération de l’épaississement des mordants et des couleurs est celle qui est la plus dangereuse. En effet, l’usage des épaississants est indispensable pour toutes les impressions faites à la main. 11 se fait en mélangeant de l’amidon, de la fécule grillée ou delà gomme adragante aux couleurs et aux mordants, qui sont ensuite étendus sur l’étoffe au moyen d’une brosse. Pendant cette opération, l’ouvrier est couvert des éclaboussures du mélange et singulièrement exposé à l’action nuisible delà substance employée ; c'est ainsi que la teinture en vert des étoffes avec les verts arsenicaux détermine des accidents spéciaux.
- L’usage des sels de plomb, surtout de l’acétate employé comme mordant, provoque quelquefois des accidents d’intoxication saturnine avec liséré bleuâtre des gencives.
- Nous avons parlé d’ulcérations nombreuses et variées aux doigts que présentent la plupart de ces ouvriers. Voici comment ces lésions arrivent généralement : l’épiderme des mains, continuellement immergées dans les bains de préparation, se flétrit, s’altère, s’amincit; les parties superficiel'es du derme s’irritent et deviennent d’une sensibilité extrême ; bientôt sur les parties latérales des doigts se forment de petites vésicules au niveau des papilles irritées; l'épiderme aminci se crève, laissant la papiite à nu, entourée d’une aréole de squames. C’est alors que le contact avec les acides et les caustiques, principalement l’acide picrique, les chromâtes de potasse, la chaux et les chlorures, etc., vient déterminer en ce point, où l’épiderme protecteur n’existe plus, d’abord une inflammation plus vive, puis une ulcération. Il est rare qu’un ouvrier teinturier n’ait point présenté, à un moment donné, de semblables lésions.
- L’influence d’une atmosphère toujours humide et chargée, à certains moments, de principes gazeux irritants, finit par amener chez les apprêteurs d’étoffes des alfections chroniques des bronches et de l’estomac; le catarihe bronchique avec emphysème, mais surtout les dyspepsies gastro-intestinales, sont des maladies fréquentes chez les vieux teinturiers. Les irritations de la gorge, des gencives et des lèvres se rencontrent communément chez eux . nul doute qu’il ne faille attribuer aux altérations des sécrétions buccales une grande part dans les troubles des fonctions gastriques. Les ulcères cloniques des membres inférieurs ne sont pas rares. II est, en outre, une affection qui m’a été accusée par un certain nombre d’ouvriers et dont je ne puis me rendrecompte que par la fatigue de la station debout,et l’action de l’humidité sur les membres inférieurs . ce sont les crampes dans les mollets et le tremblement des jambes.
- Peut-être faudrait-ii invoquer, dans certains cas, l’action de gaz délétères absorbés et ve-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- nant agir sur le système nerveux ? Les lignes suivantes, que nous empruntons à Tardieu et Roussin (Relation médico-légale, in Ann. d'hyg. publ., 1868, t. XXIX, 2e série), ouvrent le champ à des recherches du plus haut intérêt : « Parmi les industries qui font usage des composés cyanurés, et dans lesquelles les ouvriers qui les emploient se trouvent exposés à tous les inconvénients qui résultent de leur manipulation, il faut citer la teinture et l’impression des tissus en bleu de Prusse et bleu dit de France. Pour arriver à produire et à déposer sur les fibres textiles les cyanures doubles de fer ou d’étain qui font la base de ces riches couleurs, on se sert de mélanges soit de ferricyanure et d’acide minéral, soit de ferri-cyanure et d’acide tartrique, soit de ferricyanure d’ammonium, soit de l’un des composés précédents et de sels d’étain. Or, soit par l’élévation des bains de teinture, soit par la vaporisation nécessaire à l’impression, il se dégage dans l’atmosphère des quantités énormes d’acide cyanhydrique. 11 suffît d’avoir pénétré une fois dans les ateliers de teinture ou d’impression au moment où l'on prépare les bleus ci-dessus, pour être vivement affecté par l’odeur prussique qui imprègne l’atmosphère. On comprend difficilement qu’avec une ventilation aussi incomplète que celle qui existe dans le plus grand nombre de ces fabriques, la santé des ouvriers, notamment de ceux qui, voisins de la cuve, impriment aux écheveaux ou aux tissus le mouvement de rotation, ne soit pas profondément atteinte par l’inspiration incessante de ces vapeurs délétères. »
- Pendant l’essorage et le bobinage, en effet, il se fait une véritable dissémination de particules liquides qui en favorise la vaporisation, et ces opérations deviennent par cela même particulièrement nuisibles aux ouvriers.
- Les vapeurs d’essence de térébenthine et de benzine donnent lieu à des accidents particuliers, tels que céphalalgie, malaise, lassitude extrême, troubles nerveux auxquels les dégraisseurs sont le plus souvent exposés.
- La note suivante, lue par Perrin à la Société médicale d’émulation de Paris, et que nous reproduisons en entier, est du plus grand intérêt :
- « Dans les teintureries, on dégraisse les étoffes en les plongeant dans de grands baquets remplis de benzine pure; après quoi on les sèche en les étalant sur une essoreuse à laquelle on imprime mécaniquement un mouvement rapide de rotation. C’est surtout dans cette dernière opération que la volatilisation de la benzine a lieu et que l’ouvrier est exposé à ces émanations qui ont pour résultat de produire une vériiable ébriété. Ainsi, il est telle maison de teinturerie dans laquelle les ouvriers refusent d’entrer parce qu'on y fait un usage journalier de la benzine; tandis que dans bien des établissements le dégraissage ne a’y fait qu’accidentellement. Outre cette action générale sur les centres nerveux, la benzine
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- produit encore sur les mains, sur les bras, un effet local qui a pour résultat de déterminer un léger tremblement dans ces parties, avec sensation^ pénible de fourmillement et d’engourdissement. C’est à cette influence particulière que les ouvriers font allusion quand ils disent que la benzine attaqne les nerfs. »
- Perrin donne comme explication que le contact prolongé de la benzine a pour conséquence immédiate d’enlever à ces parties (mains et bras), d’une manière incessante, une quantité relativement considérable de calorique normal. La benzine, en dissolvant encore les enduits gras et sébacés de la peau, développe dans cette partie de l’enveloppe cutanée une sensation pénible de sécheresse et de véritable crispation.
- Récemment, le docteur Dron (Lyon médical) a signalé des accidents graves qui résultent de l’emploi de l’alcool méthylique dans l’apprêt des étoffes de soie. Ils consisteraient en une conjonctivite aiguë, un coryza intense et une céphalalgie très vive, avec sensation de pesanteur, de striction dans la région crânienne. Chez quelques-uns, il se produirait des troubles de la digestion, anorexie, nausées, vomissements ; chez d’autres, il surviendrait de véritables contractions tétaniques des doigts.
- Htgiène
- Malgré la liste aussi variée des affections qui peuvent atteindre les apprêteurs d’étoffes et teinturiers, la profession, considérée dans son ensemble, est loin d'être aussi in>alubre qu’on l’a cru longtemps. Ce ne sont là, en effet, que des inconvénients accidentels, que la mise en usage des plus simples mesures d’hygiène industrielle et privée permettra de combattre et de prévenir.
- Les ateliers seront largement ventilés, et dallés de façon \ permettre le facile écoulement des eaux. — Au-dessus des bains susceptibles de laisser dégager des vapeurs nuisibles, on installera des hottes dont le tuyau d’aspiration communiquera au besoin avec le carneau des flammes du foyer.
- Au-devant des bobines on placera des gardes en bois qui tiendront les ouvriers à l’abri de la projection des gouttelettes liquides. — L’essorage se fera en plein air ou sous de vastes hangars. On fera usage de gants de taffetas pour la manipulation de liquides ou substances dangereuses. Contre l’humidité, les ouvriers emploieront des vêtements de travail mis par dessus des vêtements plus chauds et chausseront des sabots. — Ils s’abstiendront de tout excès de boissons et prendront la précaution de ne garder sur eux aucun vêtement mouillé.
- Grâce aux progrès de l’art de la teinturerie, à une sage réglementation du travail et aux mesures hygiéniques, nous sommes loin aujourd’hui du temps où l’on pouvait écrire cette lettre : « Je suis las de la vie, et je suis disposé, pour en finir avec elle, à me soumettre
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- au régime imposé aux teinturiers des Gobe-lins (1 ).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Toile hydrofère Par M. Roche
- Il s’agit d’une toile à bâchas, destinée aux mêmes usages que les toiles dites : histasapes, et sur laquelle nous avons publié une communication dans notre numéro du 25 mars dernier.
- L’inventon consiste à colorer, apprêter et imperméabiliser en une seule opération.
- L’enduit est composé comme suit, d'après les termes du brevet :
- Alcool ou essence ;
- Matière colorante ;
- Résine ou autre corps analogue -,
- Acétate, à base au choix de l’inventeur.
- L’imprégnation des toiles a lieu sans eau, et il en résulte les avantages que nous avons signalés dans l’article précité.
- Blanchiment de la laine Par M. J.-A. Arsène Blate
- Le procédé se compose de deux opérations :
- 1° Laver la laine, à froid, dans une solution de 2.000 lit. d’eau pour 100 kil. de laine, avec 20 k l. de carbonate de soude. La durée d’immersion de cette solution est de 45 minutes : égoutter, essorer, rincer à l’eau pure et deuxième essorage ;
- 2° Passer ensuite la laine dans un bain d’essence minérale ou d’éther de pétrole, dans la proportion de 2 kd. d’essence pour 4 kil. de laine, soit 200 lit. pour 100 kil. de laine : laisser séjourner durant 5 minutes dans ce bain. Lavage à l’eau pure, égoutter, sécher à air libre, à l’aide d’un courant d’air énergique et à l'abri de toute lumière.
- Ce procédé blanchit la laine et permet d’utiliser les sous-produits, ainsi que l’essence, qu’on recueille par distillation.
- — Ce n’est pas encore par l’emploi des hydro-carbures qu'on perfectionnera le blanchiment des laines. Les inconvénients, bien connus, en sont trop nombreux.
- Perfectionnements dans l'épuration et le
- dégraissage des déchets de laine,
- Par MM. A.-J. Pilard et H. Grosselin
- Ce procédé consiste à humidifier les déchets à température de 35 degrés ou à les immerger
- (1) Cette idée sur les Gobe!ins ne provenait pas d une opinion générale sur 1 insalubrité de la teinture, mais de la croyance populaire qu aux Gobelins on soumettait des hommes à un régime échauffant, à une alimentation exclusivement animale, en vue de leur faire produire une urine particulière, servant à obtenir les beaux écarlates. — D’après la légende, un tel régime usait rapidement le corps humain. — F. G.
- durant quelques minutes, puis à les essorer légèrement, ou bien encore à les arroser, une fois placés dans le récipient, avec 68 à 70 0/0 de leur poids d’eau tiède à 35 ou 36 degrés. Ces déchets sont ensuite soumis à l’action d'une presse hydraulique dans le bassin ou récipient qui les contient.
- Sous l’effet de cette pression, l’eau tiède est chausée et entraîne avec elle l’oléine, l’huile et les autres matières grasses. Le liquide extrait est dirigé dans un bassin-, après un séjour et repos suffisants, la décantation de l’eau et des matières grasses s’effectuent naturellement.
- Procédé de blanchiment des kaolins et terres
- granitiques lavées,
- Par M. Auscher
- Ce procédé consiste à traiter les Kaolins et terres granitiques lavés, secs ou humides, de manière à les blanchir et à les utiliser notamment pour la papeterie et pour garnir les apprêts.
- A cet effet le kaolin, le granit brut ou lavé, etc., sont traités par un hypochlorite de soude, de chaux ou de potasse, mis en suspension, ou en dissolution dans l’eau de lavage. Après un certain temps de contact, on additionne le liquide qui contient les produits kaoliniques et l’hypochlorite, d’une eau chargée d’acide sulfurique au millième, dans une proportion telle que le dégagement de chlore dû à l’action de l’acide sulfurique sur l’hypo-chlorite alcalin soit suffisant pour transformer toutes les matières ferrugineuses insolubles en sulfate et chlorure de fer solubles.
- Ce titrage s’effectue au laboratoire.
- Au bout d’un temps variant avec la plasticité des matières employées, le mélange qui contient alors les matières kaoliniques, etc., est additionné d’eau chargée d’un mélange de : Cyanoferrure de potassium .... 3,5
- Cyanoferride de potassium...... 6,5
- La quantité indiquée par l’essai du laboratoire doit être doublée dans la pratique. Le kaolin déjà blanchi par la réaction du chlore, prend alors un ton blanc bleuté analogue à celui que l’on obtient en traitant des kaolins à peu près blancs, de méthylène ou de tout autre couleur bleue d’aniline soluble.
- Les proportions nécessaires de réactif pour décolorer un kaolin ou terre granitique lavée contenant 1 0/0 de fer dosé à l’état de peroxyde sont les suivantes :
- Pour une tonne de produit sec.
- Acide sulfurique 66° B ..... 1 k. 500
- Chlorure de chaux.......... 26 k.
- Mélange de cyanoferrure et ferride (désigné ci-dessus). 2 k. 750 Toutes ces réactions se font dans les appareils en bois existant dans les laveries actuelles
- — Les réactions indiquées aboutissent, suivant nous, à un simple azurage, obtenu par la formation de bleu de Prusse.
- Les derniers dosages sont énormes, et les kil. nous semblent devoir être traduits en grammes.
- Procédé et appareil pour sécher d'une manière uniforme les articles tissés de toute espè e.
- Par M. Edwin Æmelius Wunderlich
- Le procédé consiste dans l’emploi d’un tambour horizontal à mouvement rotatoire faisant monter et descendre alternativement les articles. afin d’exposer continuellement des parties nouvelles à l’action de l’air, du gaz ou de la vapeur.
- Ce tambour tourne à grande vitesse et a des arrêts alternatifs, durant lesquels les articles se trouvent pressés par la force centrifuge contre le manteau du tambour et changent de position.
- L’appareil est un tambour horizontal à ma«-teau percé, garni intérieurement de palettes ou bandes formant un angle aigu avec la direction du mouvement rotatoire du tambour.
- PROCÈDES DIVERS
- Mésange-Gris de fer
- "HF
- Ceci est un gris-mode que l’on voit beaucoup en ce moment parmi les nuances pour l’hiver, et que nous retrouverons au printemps prochain.
- Le procédé classique consiste à donner un pied de gris au campêche et au fer, et à aviver par du carmin d'indigo, dans le bain même de campêche, si l’on veut.
- On peut même opérer en un seul bain, en employant pour 10 kil. de fiils ou d’étoffe :
- Extrait de campêche..... 400 gr.
- Carmin d’indigo B....... 100 —
- Sulfate de fer.......... 125 —
- — de cuivre.......... 100 —
- Acide oxalique.......... 100 —
- Teindre à 60-80 degrés, en donnant un bouillon à la fin; ajouter ensuite dans le bain : Ammoniaque liquide........... 250 gr.
- Rentrer 15 minutes, lever et rincer.
- Par les anilines
- On obtiendra également cette nuance, avec les produits suivants de la Manufacture lyon-
- naise, pour 10 kil :
- Tbiocarmin R (pâte)....... 50 gr.
- Azo-orseille î............... 50 —
- Jaune acide C................. 5 —
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- Sulfate de soude........... 250 —
- Acide sulfurique........... 50 —
- Entrer à tiède et porter au bouillon. Sur laine-coton
- Pour 10 kilogr. de tissus :
- Entrer à froid, dans :
- Alun.................... 500 gr.
- Bi-chrômate............. 200 —
- Après deux ou trois heures, donner sur le même mordant un bouillon de quinze minu-
- tes ; puis teindre sur :
- Extrait de campêche...... 100 gr.
- Eleu-Noir d’aniline...... 15 —
- Commencer à tiède et pousser lentement au bouillon ; maintenir l’ébullition jusqu’à unisson.
- Somalin-Grenat-rouge
- Cette nuance se voit encore beaucoup parmi les nouveautés de la saison ; on la désignait autrefois « Lord-Byron » ; la nuance « Corinthe » est dans les mêmes gammes, mais plus haute de ton. • *
- Le Brun-Corinthe G de MM. J. Ruch et fils, donne ces teintes, que l’on n’a qu’à échantillonner au point voulu.
- On teint sur bain neutre, en ajoutant du sulfate de s^ude (sans acide) au bain.
- Toutefois cette matière colorante est plutôt utile sur les mélanges laine-coton, par sa facilité de monter sur les deux textiles en même temps. Elle est fort employée, du reste, pour coton seul. (1)
- Les azo-fuchsine et azo-violet de MM. F. Bayer et Cie se prêtent parfaitement à la production de ces nuances ; nous emploierons de préférence l’azo-violet,. xjui, par mélanges, produisent des teintes moins vives que 1 azo-fuchsine, plus conformes, sous ce rapport, à l’échantillon.
- On emploiera pour 10 kil. de lainages :
- Azo-violet acide, 4 R......
- Jaune solide (même maison)
- Vert sol. bleu id.
- Acide sulfurique..........
- Sulfate de soude...........
- Teindre une heure au bouillon, et rincer.
- Bon teint pour draperie
- On obtiendra des teintes solides avec les couleurs d’alizarine.
- Pour 10 kilogr., on mordance une heure, au bouillon avec :
- (1) Voir pour les procédés d’application, la Reçue de la Teinture, 1888, p. IG.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Bi-chromate.............. 300 gr.
- Tartre................... 300 —
- On rince, on laisse panser 6 à 10 heures, et l’on teint avec les colorants suivants (de la Badische) :
- Orange d’alizarine W (pâte) 600 gr.
- Rouge — WR (20 0/0) 400 —
- Brun W (pâte).......... 200 —
- Les couleurs sont délayées à l’avance, en y ajoutant 200 gr. d’acide acétique, et on teint au bouillon, en commençant à tiède.
- Teintes au Thiocarmin sur soie
- Le Thiocarmin de la <t Manufacture Lyonnaise », dont nous avons précédemment indiqué l’emploi sur laine (1), se prête très bien, par sa fraîcheur, à la teinture de la soie.
- Le produit est en pâte, sa nurnce est un bleu verdâtre lumière. Sa teinte résiste à l’acide sulfureux.
- Il teint la soie sur bain de savon, coupé à l’acide sulfurique ; on rince et on avive dans une eau légèrement aiguisée d’acide sulfurique.
- On l’emploie dans les proportions suivantes :
- Bleu-ciel
- Thiocarmin R (en pâte)..... 1 0/0
- Bleu moyen (Orient)
- Thiocarmin.................. 4 0/0
- Bleu plein (Saphir)
- Même colorant............... 8 0/0
- Gris-mode
- Mais cette couleur est particulièrement utile dans les mélanges, en remplacement du carmin d’indigo, qu’elle surpasse en iendement proportionnel et en vivacité.
- Voici, comme exemple, les produits qu’on peut employer pour un gris-acier :
- Thiocarmin R (pâte)....... 1 0/0
- Azo-OrseilleI(Manuf. Lyonn.) 1 —
- jaune Indien G id. 0,1 —
- Vert dit « Lumineux »
- On obtient cette teinte avec :
- Thiocarmin.................. 1 0/0
- Jaune Indien................ 1 —
- En doublant les doses on arrive à l’Emeraude, et en variant les proportions, on a des verts également variés.
- Violet rouge (Louis XV)
- Azo-orseille............... 1 0/0
- Thiocarmin..................... 0,1 —
- Jaune Indien................ 0,05 —
- Havane, (Bison, Gitana)
- Azo-orseille............... 1,5 0/0
- Jaune Indien................ 0,5 —
- Thiocarmin.................. 0,3 —
- (1) Reçue de la Teinture, année courante, 25 mars, p. 45.
- Mordoré ( Volcan)
- Rouge azoïque A............. 3 C/0
- Jaune Indien................ 2 —
- Thiocarmin................. 1 —
- Pourpre (Jacqueminot)
- Rouge rubis A.............. 5 0/0
- Thiocarmin................. 1 —
- Cette dernière teinte correspond à celle que l’on produisait pendant un temps, par la murexide.
- Le nom « Jacqueminot » est celui d’une variété de roses estimée des horticulteurs.
- Tous les dosages ci-dessus ne sont que des données, variables autant que les nuances et les tons qu’on peut être appelé à fournir.
- Colle résistant a l’eau
- Faire chauffer jusqu’à éclaircissement du
- mélange :
- Fromage blanc frais..... 200 gr.
- Silicate de soude aie., liq. 500 — Eau .................... 100 —
- Peut servir à coller le verre, la porcelaine, le marbre, le bois, etc. S’emploie froide.
- APPRÊT DES TISSUS DE COTON
- Extrait du Traité des Adprëts, de M. Jos. Depierre, aujourd’hui épuisé. (1) (Suite).
- 11 — Apprêt satiné Ordinaire, dur
- Fécule........................ 3,500 gr.
- Suif............................ 375 —
- Eau............................. 100 lit.
- . Bien cuire. Apprêter en plein bain, à chaud, sécher au tambour, humecter, cylindrer, élargir et beetler plus ou moins, suivant le tissu.
- Souvent un seul passage ne suffit pas, il faut en donner deux et même trois. La dernière fois on plaque au rouleau gravé.
- 12 — Apprêt mou satin
- Pour satins et satinettes, il suffit de bien humecter et de calandrer avec beaucoup de pression, sans friction.
- Pour les calicots, on emploie une eau d’amidon très faible, on sèche, on humecte, et l’on calandre deux fois sans friction.
- Si l’étoffe devient trop brillante et couen-neuse, on la passe à une machine à briser (dérompre).
- (1) La vente complète de l’édition démontre la valeur de l’ouvrage, et puisqu'on ne peut plus se le procurer, nous croyons utile d’en reproduire la partie pratiquo : celle directement utilisable par les apprèteurs.
- Nous y avons ajouté quelques détails sur le mode d’application qui complètent les formules, et sont pris dans la première partie du livre.
- 80 gr. 200 — 20 — 200 — 1 kil.
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- LA REVUE DE LA F TEINTURE
- 13 — Apprêt satin avec craquant
- Pour dormer un beau luisant, on met 5 à 10 gr. de sulfate de soude par litre d’apprêt très faible. Si l’on veut donner du craquant, on met simplement du chlorure de sodium (sel ordinaire).
- Le reste du traitement comme au n° 12.
- 1k — Apprêt pour doublure
- à la beetle — A.
- Fécule.......................... 8 kil.
- Colophane..................... 260 gr.
- Suif......................... 260 —
- Savon de Marseille............ 136 —
- Blanc de baleine.............. 135 —
- Cire.......................... A00 —
- Cuire 1 heure 1/A, et faire 100 lit. d’apprêt.
- 15 — Même emploi B.
- Amidon blanc..................... A kil.
- Paraffine...................... 175 gr.
- Cire........................... 280 —
- Blanc de baleine................ 50 —
- Marteler les pièces de 20 à 45 minutes.
- 16. — Apprêt gaufré
- Amidon blanc................... 35 kil.
- Fécufe......................... 10 —
- Colle (gélatine)................ 4 —
- Cire............................ 2 —
- Eau......................... 200 litres.
- Passer deux ou trois foir, sécher chaque fois sur tambour ; après chaque sèche, humecter-, calandrer légèrement pour égaliser, hu- f mecter, et enfin gaufrer à la machine.
- 17 — Apprêt pour noir uni (Procédé Allemand)
- Amidon blanc................... 18 kil.
- Eau.......................... 290 lit.
- Albâtre........................ 29 kil.
- Cuire et y incorporer ensuite :
- Campêche à 20°............... 14 kil.
- Fécule...................... 3 k. 600
- Verdet...................... » — A35
- Eau............................ A3 kil.
- Foularder sur deux rouleaux.
- Suivant qu’on veut uni ou façon lin, on passe à la calandre ou à la mangle en humectant.
- 18 — Apprêt pour rouennerie
- Laver au clapot, foulonner l’étoffe pour l’épaissir (ce qui la rétrécit et l’écourte) ; essorer.
- Apprêter au tambour rame, en dissolution de dextrine à 8°, 10\ 12- Baumé, suivant la force du tissu. Ajouter à la dextrine, de la glycérine, du parement Freppel. du savon, etc., suivant les besoins.
- Eviter surtout la colle, qui facilite le trésa-lage (piqûres et moisissures), et donne une mauvaise odeur.
- Humecter, enrouler et donner un calandrage,
- soit avec garniture de calicot, ou mieux avec le rouleau du milieu de la calandre, muni d’un drap sans fin.
- 19 — Apprêt chemises ordinaires garni.
- Amidon mi-fin................ 8 kil.
- Fécule....................... 6 —
- Suif......................... 2 —
- China clay................... 6 —
- Outremer................. 8 à 9 gr.
- Faire 110 litres d’apprêt.
- Foularder à chaud, sécher au tambour, bien humecter, cylindrer légèrement avec calicot.
- 20 — Apprêt pour cretonne fine
- Fécule............................ 5 kil.
- Dextrine.......................... 2 —
- Eau............................. 100 lit.
- Glycérine à 28°.............. 11.1/2
- Chlorure de calcium à 40-.. » 1. 1/2
- Apprêter au foulard simple ; sécher au tambour; enrouler, humecter légèrement ; laisser reposer, enrouler 3 à A fois.
- 21 Apprêt pour longottes
- Empois d’amidon mi-fin à 100 gr. par litre pour rouleau fort (gravé en picots).
- Outremer, quantité nécessaire.
- Dissolution de cire dans l’huile (1 litre
- huile, 250 gr. cire) 1/2 0/0.
- Apprêter au foulard à racle ; sécher au tambour, enrouler encore deux ou trois fois.
- 22 — Apprêt léger, mou
- Fécule.................. 2 kil. 500 gr.
- Borax................... » — 750 —
- Eau tiède............... 8 litres.
- Puis :
- Eau bouillante........ 50 litres.
- Mélanger cet empois à volume égal d’eau froide.
- Passer à froid, en plein bain, sécher sur rame, enrouler.
- 23 — Apprêt pour croisés, piqués damassés et brillantés (.Procédé anglais)
- Fécule...................... 20 kil.
- Glycérine................... 20 —
- Eau......................... 300 lit.
- 1° Apprêter en plein bain.
- 2° Sécher sur rame ou sur tambour, mais à fil droit ;
- 3* Calandrer très fort ;
- A0 Foularder à nouveau dans la dissolution suivante :
- Eau............................ 120 lit.
- Gomme.......................... 600 gr.
- 5° Sécher directement.sur rame bien chauffée, en mettant l’envers sur les tambours.
- C’est la dernière opération qui donne le relief à l’étoffe. Par le séchage du tissu déjà amidonné et remouillé, il y a gonflement du relief.
- 2A — Apprêt pour croisé
- Amidon......................... 8 kil.
- Fécule......................... 2 —
- Outremer, quelques grammes.
- Eau.......................... 100 lit.
- Apprêter le tissu à l’envers, avec un fournisseur, à tiède.
- Sécher sur tambour, humecter, cylindrer légèrement.
- 25 — Apprêt pour croisés
- Fécule...................... 6 kil.
- Faire 60 litres d’apprêt.
- Apprêter sur foulard, avec envers en bas, cylindrer au drap.
- 26 — Apprêt pour indiennes mi-fond blanc.
- Pour 20/22 fils :
- Amidon......................... 4 kil.
- Fécule......................... 4 —
- Huile de coco................ A00 gr.
- Eau........................ 100 lit.
- Pour 15/18 fils, mettre 5 kil. d’nmidon. Apprêter au foulard à râcle, sécher au tambour; humecter, enrouler, calandrer suivant le lustre à donner.
- 27 — Apprêt pour indiennes à l’envers.
- Fécule........................... 35 kil.
- Farine de blé.................... 25 —
- Colle (gélatine).................. 8 —
- Dextrine........................... 8 —
- Eau............................. 300 lit.
- Cuire à chaudière ouverte; après refroidissement, ajouter :
- Chlorure de magnésium à 30’ 17 kil.
- Faire A00 lit. d’apprêt.
- Apprêter à l’envers à la râcle, sécher sur tambour, envers en haut, endroit seul en contact; humecter, enrouler. Ne pas calandrer.
- ,28 — Même destination.
- Amidon blanc.................. A5 kil.
- Outremer..................... 360 gr.
- Chlorure de magnésium à 10- 360 —
- Eau.......................... 350 lit.
- Même traitement qu’au m 27.
- 29 — Apprêt garni pour tissus imprimés.
- Fécule.................... 66 kil.
- Malt......................... 500 gr.
- Eau.......................... 205 lit.
- Cuire (1) et ajouter :
- Chinay clay................... 30 kii.
- (1) Le malt ne doit pas être cuit; lorsque l’empois de fécule est fait et refroidi à 50/60 degrés, on y ajoute le malt, et on maintient cette température une heure. Il est nécessaire de tamiser ensuite pour séparer la partie corticale de l’orge germé.
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- Eau pour délayer............ 400 lit.
- Cuire le tout ensemble.
- Il est bon de délayer le China quelques jours d’avance.
- Apprêter à la machine anglaise (foulard avec tambours sécheurs); humecter légèrement, calandrer très légèrement sur calandre garnie, ou avec drap sans fin.
- 30 — Apprêt anglais garni pour chemùes et calicots
- Amidon........................ 40 kil.
- China-CIay.................... 160 —
- Eau........................... 400 lit.
- Cuire le tout, bien empâté.
- Apprêter â la machine à feutre fournisseur, sécher au tambour, l'endroit en contact avec le métal ; humecter avec de l’eau contenant 1 0/0 d’huile pour rouge , enrouler et cylin-drer très légèrement.
- 31 — Apprêt garni sans matière terreuse.
- Amidon .. 16 kil.
- Fécule 12 —
- Farine de blé .. 46 —
- Sulfate de zinc
- Sulfate de cuivre .. 12 gr.
- Cire blanche .. 500 —
- Eau .. 300 lit.
- D’après l’auteur (M. Chalimin), cet empois
- pourrait donner 25 0/0 de surpoids à l’é-
- toffe. (1)
- 32 — APPRÊT POUR MANGLE
- Amidon blanc ,. 60 kil.
- Suif 2 -
- Cire jaune ,. 500 gr.
- Stéarine .. 300 —
- Eau . 200 lit.
- Bien cuire à chaud, ajouter :
- Gomme arabique .. 10 kil.
- Soude caustique 36° . 100 gr.
- Passer à chaud au foulard à friction, sécher
- au tambour, bien humecter et passer à la
- mangle.
- 33 — Apprêt pour molletonés
- ou mi futaines.
- Dextrine neutre 5 kil.
- Rail, 50 lit.
- Huile pour rouge .. 250 gr.
- Plaquer au foulard simple, sécher au tam-
- bour, humecter ; passer une ou deux fois à la
- laineuse pour relever la laine.
- Ne pas enrouler pour éviter d’affaisser le
- poil. (A suivre)
- LE MÉTALLOCL-IROME
- Procédé d’impression polychrome sur métaux
- M. Josz a présenté à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale son procédé
- (1) Cela nous semble bien douteux.
- d’impression polychrome directe sur surfaces métalliques, qu’il nomme métallochrome.
- Jusqu’ici toutes les impressions sur métal s’obtenaient par le décalque d’une feuille fraîchement imprimée ou par le transfert de l’impression sur feuille de caoutchouc sur celle de métal ; il fallait pour cela construire des machines lithographiques spéciales, afin d’obtenir le repérage exact des différentes couleurs formant le sujet et, à cause des difficultés que présente le transfert d’une surface de couleur unie, on ne pouvait obtenir sur métal que les impressions chromos formées par points et hachures, ce qui exclut absolument l’imitation de la peinture; la couche d’encre d’impression appliquée sur la surface unie du métal subit inévitablement les effets de dilatation et. de rétrécissement des différentes températures auxquelles la feuille métallique est exposée ; les imprimés ainsi obtenus craquellent au bout d’un certain temps et finissent même par quitter la surface métallique par écailles.
- Pour pouvoir imprimer directement avec une surface dure, qui est la pierre lithographique, sur une autre surface dure qui est le métal, il fallait pouvoir rendre la surface métallique assez élastique et souple, afin de prendre l’encre dont est garnie la pierre sans empâter ni écraser les détails du sujet.
- Pour atteindre ce résultat, le procédé métallochrome procède comme il suit : sur la surface métallique devant être imprimée, on produit par la projection mécanique de sable très fin un grain fin et serré que l’on dilate et épure par l’immersion dans différentes solutions alcalines ; cette surface dépolie et veloutée prend l’impression lithographique aussi bien que le papier et les étoffes ; aussitôt après l’impression on porte la feuille métallique dans une étuve spéciale à 50 degrés, ce qui a pour but de faire asseoir l’encre dans les pores ; l’impression n’est donc plus superficielle, mais imprimé dans le métal même, dont elle peut suivre la dilatation et le rétrécissement sans subir aucune altération.
- Les imprimés métallochromes recouverts par un double veruis appliqué à chaud et fixé à l’étuve présentent les mêmes conditions de solidité que la faïence et l’émail. M. Josz a présenté également le procédé qui lui permet d’imprimer aussi en couleur sur le celluloïd et montré des échantillons.
- NOUVEL OLÉATE DE PLOMB
- POUR PEINTURE
- Dans notre numéro du 25 septembre dernier (p. 143), nous reproduisions des indications à propos d’une combinaison directe de plomb métallique avec de l’huile de coton.
- Ce procédé aurait été breveté (en Amérique sans doute) par des sieurs Hdbig, 8ertling et Reinecke, ue Baltimore, sous le titre <i Vernis résistant aux acides ».
- Les intéressés pourront vérifier les assertions des auteurs : notre confiance ne va même pas ju.qu’à tenter fessa*.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Mathieu. — 213280, 21 avril 1891. — Nouveau procédé de blanchiment des fils, toiles de lin, chanvre et tous autres textiles.
- Anton et Alfred Lehmann. — 213220, 8 mai 1891. — Procédé de fabrication de la peluche façonnée.
- Gutbier et Cie. — 213358, il mai 1891. — Procédé perfectionné de teinture de l’indigo.
- Keighley (les sieurs) et Netheuwood. — 213406, 12 mai 1891. — Perfectionnements dans les machines à couper la peluche de la laine, du coton, du velours et autres tissus bouclés.
- GnossEr.iN. — 213411, 12 mai 1891. — Nouveau mode de construction perfectionnée des cylindres et rouleaux de machines à fouler et laver les étoffes.
- Corgé fils. — 213464, 13 mai 1891. — Procédé pour fabriquer et teindre en pièces la couverture mi-laine verte.
- Saint-Léger frères. — 2135G9, 19 mai 1891.
- — Tonneau-laveur.
- Piaïzi et Tédesco. — 213624, 22 mai 1891.
- — Procédé et appareil pour la décortication de la ramie ou autres textiles similaires sans broyeurs ni batteurs.
- Baabe. — 213650, 23 mai 1892. — Procédé pour traiter des fibres végétales textiles.
- Lautensall et Branweiner. — 213588, 20 mai 1891. — Papier d'ornement recouvert d’une couche métallique et procédé servant à sa fabrication.
- Whiteley (les sieurs). — 213605, 21 mai 1891. — Perfectionnements dans les machines destinées au séchage des échevaux de fil à l’état non tendu.
- Tatham. — 213651, 23 mai 1891. — Perfectionnements dans les machines à préparer et filer des matières fibreuses, se rapportant à l’étirage des échevettes ou mèches.
- Kern. — 213672, 25 mai 1891. — Procédé et appareil perfectionné pour aspirer et absorber les vapeurs et gaz nuisibles des chambres à carboniser ou à blanchir les matières textiles.
- Bradbury. — 213677, 25 mai 1891. — Perfectionnements aux machines à ramer.
- Anthoni. — 213728, 27 mai 1891. — Procédé pour teindre ou blanchir le coton avant cardage.
- Sahlberg. — 213732, 27 mai 1891. — Appareil à étendre les laminages.
- Lafute et Gie et Guillon et Vignet. — 213765, 30 mai 1891. — Nouveau procédé pour l’obtention des tissus soie dit glacés.
- Certificats d'addition
- Vunderlich. — 211597, 16 mai 1891. — Brevet du 21 février 1891, pour procédé et appareil pour sécher, d’une manière uniforme les articles tissés de toutes espèces.
- Mahieu. — 213288, 4 et 11 mai 1891. — Brevet du 24 avril 1891, pour nouveau procédé de blanchiment des fils, toiles de lin, chanvre et tous autres textiles.
- Delacroix. — 152426, 21 mai 1891. — Brevet du 5 décembre 1882, pour une machine à humecter ou teindre les tissus et autres,
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- principes et appareils pour diviser et projeter les liquides, applicables industriellement et hygiéniquement.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 5 octobre 1891.
- M. Drevet offre d’expérimenter devant le syndicat, un moyen de clarification de la benzine, et d’exposer les résultats d’un nouveau procédé de teinture en noir des gants défraîchis.
- M. Tissier ne trouve pas nécessaire de convoquer la Chambre pour voir un appareil destiné à clarifier la benzine, cela n’intéressant qu’un petit nombre de membres.
- D’autre part, plusieurs membres font obser-ser que les teinturiers ont peu de gants à teindre en noir, et que, vu ce petit nombre, on préfère toujours les donner aux spécialistes. Par suite, les communications intéresseraient plus directement les personnes qui ne font pas partie de la Chambre.
- En conséquence, le Comité charge le secrétaire de remercier M. Drevet de sa communication, et de le prier de s’adresser directement aux vrais intéressés, MM. les benzineurs et MM. les Gantiers.
- M. Jolly donne lecture du rapport adressé à M. le Ministre du commerce, en réponse à sa communication de divers échantillons de produits tinctoriaux provenant du Kurdistan.
- (Voir ce rapport dans la première partie du journal.)
- M. le Président remercie notre collègue de l’intéressant résumé de ses expériences, et charge le secrétaire de faire parvenir le rapport au minisire.
- Le Comité décide ensuite que M. Quillet, qui remplace M. Hallu comme membre du Comité, fera partie de h Commission arbitrale du quatrième trimestre.
- Le Comité fixe au lundi 23 novembre l’assemblée ainsi que le banquet de la corporation, ce qui donnerait satisfaction aux membres adhérents de province.
- Puis, on désigne pour commissaires du banquet : MM. Barbin, Mars et L’Huillier.
- AVIS. — Le banquet annuel de la Chambre syndicale aura lieu le lundi 23 novembre courant, à 7 heures, dans Jes salons Ronceray, passage Jouffroy. On trouve des cartes chez M. Peneau, Uk, rue de Bondy. au prix de 10 fr.
- Tous les teinturiers et fournisseurs de la teinture, faisant ou non, partie du syndicat, sont invites à prendre part à cette fête confraternelle.
- —0—
- I^a teinture aux Ciolielins. — Nous avons déjà fait remarquer comment les journaux politiques se fourvoient quand ils abordent des sujets spéciaux, qui ne sont plus des intrigues parlementaires ou de chancelleries, ou bien encore des faits divers d’un caractère banal.
- C’est ainsi que L'Eclair, journal sérieux cependant, parlant du poste de Directeur de travaux d’art aux Gobelins, auquel il s’agit de pourvoir en ce moment, dit à propos des teintures de cet établissement :
- « Etudions la fabrication actuelle des Gobelins, parlons d'abord des teintures, car il y avait une légende sur ces fameuses teintures,
- que l’on ne pouvait pas soi-disant faire ailleurs.
- » Il était dit que l’excellence des nuances était due aux eaux de la Bièvre, ensuite à des secrets bien gardés sur la composition chimique des teintures.
- » Maintenant la manufacture des Gobelins ne teint plus. Elle donne ses fils à teindre à l’industrie Drivée, à Roubaix, Amiens etautres places. Mais, ce qui est pms grave, c est que certaines nuances sont faites à l’aniline. »
- Cette information est complètement inexacte. Les Gobelins teignent pour eux-mêmes et pour la manufacture de Beauvais, sans avoir recours à l’industrie privée.
- La nouvelle Direction des teintures cherche à utiliser les progrès de la science, et essaie dans ses laboratoires les nouveaux colorants dont elle pourra tirer un très utile parti, après que 1rs expériences de durée auront été concluantes, mais elle n’en est pas encore à leur adoption pratique ; nous croyons, d’ailleurs, quel’emploi du noir d’alizarinelui donnera beaucoup plus desolidité,defraicheuret de douceur aux laines, que l’ancien procédé de noir au fer sur pied de cuve, et que l’emploi des cou-, leurs d’anthracène en général offre un champ nouveau qu’elle a raison d’explorer.
- Ce n’est pas pour suivre servilement des procédés deux fois séculaires que ses laboratoires et ateliers sont dirigés par des savants et des praticiens de haute valeur.
- —0—
- lia Statue de Clievreul. — Pendant que l’on critique les successeurs de Chevreul, la ville d’Angers s’occupe de l’érection prochaine d’une statue de l’illustre savant, originaire de cette ville.
- Après de longs plaidoyers, le jury d’expropriation a rendu son jugement sur l’expropriation des deux immeubles restant à démolir pour terminer la nouvelle percée du Jardin des Plantes et ériger la statue de Chevreul.
- Le gouvernement sera invité à se faire représenter à l’inauguration du monument.
- Ineendie. — Un incendie considérable a éclaté cette semaine à Paris, 19, rue des Cordelières, dans la teinturerie de M. Patry. Le foyer se irouvait dans une maison voisine.
- L’incendie s’est étendu, a gagné une maroquinerie appartenant à M. Deschaux.
- Les pompes n’ont fonctionné que tardivement, l’eau manquant complètement.
- En moins d’une heure, le feu avait envahi trois bâtiments, en grande partie remplis de laines.
- La feu a été complètement maîtrisé après trois heures de travail. Mais les bâtiments portant les numéros 15 bis, appartenant à M. Deschaux, 17 à M. Pradine et 19 à M. Patry, ont été entièrement détruits. Un des chevaux de M. Patry a péri dans les flammes.
- Les bâtiments et toutes les marchandises étaient assurés.
- Les pertes sont évaluées à 7 ou 800,000 fr.
- Deux pompiers ont été blessés.
- —0 —
- Exposition des moyens propres à éviter les aeeldents du travail. —
- M. Dumay, député de la Seine, vient de prendre l’initiative d’une demande de crédit de quatre cent mille francs, tendant à l’organisation, à Paris, pour l’année prochaine, d'une Exposition internationale de tous les instruments et moyens propres à éviter les accidents dans les usines, manufactures, mines, chemins de fer, exploitations agricoles, ateliers quelconques, partout en un mot où l’homme est
- exposé à subir les atteintes d’une force incons" ciente.
- —0—
- Ea surtaxe d’entrepdt des laines
- — Le Comité lainier de Tourcoing a tenu lé 20 courant, une importante réunion dans laquelle M. François Masurel-Jonglez, président. a communiqué différentes lettres émanant ae la Chambre de commerce de Dunkerque, concernant la surtaxe d’entrepôt sur les laines d’Australie et du Cap. Il a présenté à ce sujet un rapport très étendu et très documenté sur l’état actuel de la question. Le Comité a décidé qu’en raison des engagements antérieurement pris, il ne pouvait que loyalement appuyer les revendications de la Chambre de commerce de Dunkerque relatives à l’application de la surtaxe d’entrepôt par voie de terre.
- L’ordre du jour comprenait aussi la question de savoir s’il y avait lieu de maintenir ou de dissoudre le Comité Lainier de Tourcoing.
- En présence de la discussion sur le tarif douanier qui va s’ouvrir devant le Sénat, le Comité a jugé que sa mission n’était pas terminée. Sur la proposition de M. Louis Tiberg-hien, il a émis un vote de confiance à l’égard de son président, M. François Masurel, le priant de conserver à l’œuvre qu’il a si bien menée jusqu’ici, le concours de ses lumières et de son dévouement.
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- Jurisprudence. — Délai de prévenance. — Les tribunaux continuent à rendre des jugements intéressant patrons et ouvriers sur le délai de prévenance. En effet, le tribunal de commerce de Tourcoing vient, à son tour, de consacrer la jurisprudence sur la matière :
- M. Grimonprez, filateur, avait dernièrement congédie un contre-maître en vertu d’un nouveau réglement donnant le droit au patron de renvoyer ses ouvriers sans avertissement préalable.
- Le Conseil des prud’hommes avait condamné le patron à payer un mois d’appointements au contre-maître qui était payé au mois.
- Le patron en appeîait au jugement devant le tribunal de commerce qui a confirmé le juge-gement et a condamné le patron aux dépens.
- • Cependant une autre affaire s’est présentée devant le même tribunal, sur un appel interjeté par MM. Motte et Picavet, contre un jugement du Conseil des prud’hommes, et où les appelants ont eu gain de cause.
- 11 s’agissait d’un ouvrier qui s’était congédié lui-même en prenant part à une grève, et qui demandait des dommages-intérêts aux patrons refusant de le reprendre après la grève.
- Nous publierons les « considérants » de ce jugement, dont plusieurs passages sont intéressants à reproduire.
- Le syndicat général (des chambres syndicales) à Paris, a discuté cette question du délai de prévenance, et a conclu par la proposition suivante :
- « Le Syndicat général engage les adhérents, à faire toujours des contrats avec leurs ouvriers en prévoyant, en cas de rupture, une indemnité quelconque et en insérant dans ce contrat le texte de l’article 1152 du Code civil ainsi conçu : « Lorsque la convention porte « que celui qui manquera de l’exécuter paiera « une certaine somme à titre de dommages-« intérêts, il ne peut être alloué à l’autre par-« De une somme plus forte, ni moindre ».
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes
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- LA TEINTURE
- 1INDESTRIELLES R> novembre 1891
- SOMMAIRE
- Chronique. — Propriétés cle l’ammoniure de cuivre. — Machine à mesurer et enrouler les étof fes. — Proportion d’eau retenue par les tissus essorés. — Modification au procédé de blanchiment. — Notions sur le blanchiment, l’impression, la teinture et les apprêts (suite). — La cuve d’indigo à réaction. — Apprêt des tissus de coton (suite).
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Utilisation de la fumée. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La discussion sur le régime douanier est déjà entamée au Sénat, et nous voyons reparaître les arguments que nous connaissons en faveur ou contre le protectionnisme raisonné qui a triomphé à la Chambre des députés.
- Le rapporteur, M. Dauphin, s’est déclaré le défenseur de ce système, en disant, en substance, que le Sénat suivra la Chambre dans sa politique de défense du travail national.
- * l
- * *
- Mais la Chambre ne suivra pas le Sénat sur la question du travail des femmes.
- Le texte transmis par la Chambre au Sénat au mo is de février dernier, contenait plusieurs dispositions essentielles !
- 1° La fixation à 13 ans de l’âge d’admission des enfants au travail industriel;
- 2° La suppression du travail de nuit pour les enfants au-dessous de 18 ans et pour les femmes ;
- 3° Le repos hebdomadaire ;
- 4° La réduction à dix heures de la journée, pour les enfants au-dessous de 18 ans, pour les filles mineures et même pour les femmes de tout âge.
- Le texte voté par le Sénat consacre l’accord entre les deux Chambres sur tous ces principes, sauf sur la journée de travail des femmes majeures. Le Sénat les a mises en dehors de la réglementation du travail de jour.
- La commission de la Chnmbre a maintenu son texte et adopte le rapport que M. Jamais lui a présenté en ce sens, de telle sorte que si le Sénat persiste à j son tour dar s ses resolutions, on se
- trouvera en présence d’un conflit parlementaire.
- 11 est probable, toutefois, que le Sénat cédera, car en première délibération, il avait accepté la limitation du travail des femmes, et ne l’a repoussée en seconde lecture qu’à une faible majorité.
- Enfin, le gouvernement a nettement déclaré qu’il se ralliait au texte de la Chambre et qu’il demanderait au Sénat de revenir sur son vote.
- Cette pression aboutira certainement, et nous voyons dans ce fait, au moins trop de précipitation, car il y a un projet de loi soumis aux Chambres, touchant le travail des hommes adultes, et il aurait été naturel de comprendre dans ses mêmes dispositions le travail des femmes.
- Mais précisément, les députés du parti socialiste autoritaire tiennent à cette limitation du travail des femmes comme à une machine préparatoire, à un précédent pour arriver à obtenir pour tout le monde la journée de dix heures.
- Il paraît que le Sénat se rangerait à une limitation de la journée à onze heures, mais cette transaction ne lui sera même pas proposée.
- De toutes parts, on cherche à enserrer les patrons dans des lisières étroites ; c’est ainsi que la commission du Travail étudie en ce moment une proposition relative aux règlements d'ateliers.
- Elle est préoccupée d’une idée, c’est d’arriver à faire que les règlements d’ateliers ne puissent plus être opposés aux ouvriers comme une convention, alors que ces ouvriers n’ont pas été admis à en discuter les conditions.
- Elle recherche s’il ne serait pas possible de soumettre ces règlements à une autorité quelconque, non encore déterminée, dont l’approbation préalable serait nécessaire, qui examinerait si le règlement ne contient pas de dispositions abusives à l’égard des ouvriers, et qui pourrait, en ce cas, empecher qu’il ne soit mis en vigueur.
- * *
- Nous avons aussi à parler d'un « Conseil supérieur du Travail », existant au ministère du commerce, et qui
- vient de faire connaître les vœux qu’il a formulés dans ses premières délibérations ; ils portent sur quatre points :
- I" Arbitrage dans les différends entre ouvriers et patrons ;
- 2° Placement des ouvriers et employés ;
- 3° Salaires, mode et périodicité des paiements, insaisissabilité, etc.;
- 4° Office du Travail.
- Dans l’examen de ces questions, le Conseil supérieur s’est garé des entraînements et de l'esprit de parti que nous constatons à la Chambre, et s’est inspiré des recommandations du ministre lors de son installation.
- M. Jules Roche lui disait, entre autres choses :
- « Si vous devez vous efforcer de rendre plus faciles les rapports entre le capital et le travail, vous devez aussi ne toucher que d’une main prudente à la liberté des conventions, éviter de porter à l’industrie française, aux prises avec de si redoutables rivales, des coups dont elle pourrait ne pas se relever ; craindre, en un mot, sous prétexte de droit au travail, de créer le chômage forcé. »
- Le même langage devrait bien être 1 tenu à nos députés ; mais l’entendraient-ils, et l’intérêt électoral ne le domine-rait-ü pas?...
- Il vient d’être question de « l’Office du Travail » ; nous avons déjà dit de lui que son rôle nous paraissait bien vague.
- Une circulaire du ministre aux divers groupes commerciaux et industriels fait savoir qu’il fonctionne depuis le 1er octobre, et engage cesdits groupes de «répondre toujours avec exactitude et précision aux questionnaires que pourra leur adresser l’Office », et d’accueillir favorablement ses délégués dans leurs enquêtes; celles-ci n’étant jamais effectuées que dans un intérêt 'purement statistique, sans esprit de système, ni préoccupation fiscale.
- La statistique n’est pas gênante — peut-être un peu coûteuse —, réservons donc aux agents de l’Office le bon accueil qu’ils nous demandent.
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- Nous nous sommes un peu étendu
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- sur ces sujets relatifs au travail : c’est que l’actualité s’impose, et que, d’ailleurs, les nouvelles de nos places manufacturières ne nous apportent rien d’intéressant.
- La situation est toujours tendue à Roubaix ; décidément l’exploitation américaine laisse un vide dans sa fabrication. En draperie d’été pour dames, les échantillonnages ont été faits, et les pièces types se livrent actuellement.
- Il y a de la reprise à Elbeuf sur la nouveauté, et pleine activité sur les draps de couleur et d’administration, sur les draps de dame et les cheviots.
- A Rouen, la flanelle imprimée et le pilou sont toujours en grande faveur. La vente de l’indienne est calme ; on attend la sortie de nouveaux dessins pour robes.
- La soierie à Lyon entre dans une nouvelle phase d’affaires régulières, et elle y est puissamment aidée par un retour incontestable de la mode aux soies pures.
- Il n’y a d’important à signaler de l’étranger que la faillite de l’importante maison de commerce : Frères Tsche-kalin, à Moscou, avec des pertes montant à douze millions de francs, dont un dixième à peine est couvert. Cette faillite a entraîné la suspension de paiements chez plusieurs fabricants de tissus, notamment la draperie.
- Notre Chronique, faute d’éléments, n’a fait que louvoyer la Teinture ; nous nous en approchons un peu plus en annonçant que l’ancienne maison De-coudun reprend sa construction de machines spéciales à nos industries.
- Cette fabrication avait été interrompue par la faillite de M. Chasles, le successeur direct de MM. Decoudun ; aujourd’hui la suite de ses affaires est reprise par MM. Delaroche et ses neveux, déjà chefs d’une ancienne maison de construction mécanique à Paris, et disposant de moyens d’action sérieux.
- F. G-ouillon
- PROPRIÉTÉS
- DE L’AMMONIURE DE CUIVRE
- Par M. Prud’homme
- Différents indices m’avaient fait soupçonner quelque analogie entre l’action sur la cellulose de l’eau oxygénée et celle de l’ammoniure de cuivre. Tout d’abord il s’agissait d’établir que la solution ammoniacale d’oxyde de cuivre est un oxydant. On y arrive facilement en étu-
- diant son action sur l’indigo. Un échantillon, teint en bleu cuve moyen, se décolore complètement en vingt-quatre heures au contact d’ammoniure de cuivre suffisamment étendu pour ne pas produire d’altération sensible du tissu. A chaud, vers 60°, le bleu d’indigo est décoloré en quelques minutes.
- Les propriétés oxydantes de l’ammoniure de cuivre, considérées au point de vue de la décoloration, surpassent donc de beaucoup celles de l'eau oxygénée, qui n’agit que faiblement sur l’mdigo.
- Si la. solutior; cuprammonique^ est assez concentrée pour ramollir la fibre, celle-ci, bien lavée et traitée par un acide étendu pour dissoudre l’oxyde de cuivre, se teint fortement en bleu méthylène, Il y a donc formation d’oxycellulose dans ce cas.
- Un échantillon mercerisé en soude à 36°, lavé à fond, est laissé en contact, un certain nombre d’heures, avec de l’ammoniure de cuivre peu concentré. La fibre est plus attaquée que celle d'un échantillon témoin non mercerisé.
- Ces réactions sont parallèles à celles que j’ai observées avec l’eau oxygénée (1). Je n’insisterai pas sur ce sujet et passerai à l’exposé de quelques propriétés de l’ammoniure de cuivre. On sait que la solution d’ammoniar que, agitée dans un ballon plein d’air avec la tournure de cuivre, se colore très vite en bleu. 11 se forme de l’acide azoteux et de l’oxyde cuivrique dans des proportions telles, suivant MM. Berthelot et Péan de Saint-Gilles, que l’oxygène qui se fixe sur le cuivre est précisément double de celui qui se fixe sur l’ammoniaque.
- Ces deux réactions ne sont pas simultanées. On peut constater qu’au commencement de l’opération le liquide bleu ne renferme pas d’azotite. Si en le soustrait au contact du cuivre et qu’on l’agite fortement à l'air, on peut suivre la formation progressive d’acide azoteux en se servant d’une des réactions très sensibles qui donnent naissance aux couleurs diazoïques. On ajoutera par exemple au liquide bleu du chlorhydrate d’anillfie et un peu d’acide chlorhydrique, puis uneèfeblution dV-naphtolate de sodium, qui déterminera la formation d’un orangé.
- La solution bleue, en présence du cuivre et dans un vase complètement rempli et bouché, se décolore. L’addition d’acide sulfurique étendu en principe du cuivre métallique, avec formation de sulfate cuivrique, c’est-à-dire que dans la solution incolore le cuivre est à l’état d’oxyde cuivreux.
- Le nitrite d’ammoniaque ou un mélange équivalent de nitrite de soude et de sel ammoniacal, traité par le cuivre, à froid, dégage du bioxyde d’azote (vapeurs nitreuses au contact de l’air), puis de l’ammoniaque.
- (1) Voir Reçue de la Teinture, 10 août, année courante, p. 114.
- Si le nitrite d’ammoniaque est additionné d’ammoniaque, il se forme de l’azote.
- Dans les deux cas le liquide se colore rapidement en bleu foncé. L’addition d’une quantité d’eau suffisante en précipite de l’hydrate d’oxyde de cuivre. Si on verse, au lieu d’eau de l’acide étendu au moment où l’ammoniaque est saturé, l’oyde de cuivre se dépose aussi.
- La solution ordinaire obtenue par l’agitation, à l’air, d’ammoniaque et de tournure de cuivre, est de même décomposée par une quantité d’eau suffisante.
- C’est l’ensemble de ces réactions opposées qui détermine la composition finale de la dissolution cuprammonique, d’après le degré suivant lequel chacune d’elles s’est exercée.
- (Société Industrielle de Mulhouse).
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- MACHINES A MESURER
- ET A ROULER LES DRAPS, ETOFFES, ETC.
- De M. C. BELL, de Bradford
- Jusqu’à présent, le roulage des pièces d’étoffe s’est toujours pratiqué d’une manière fort rudimentaire -, depuis quelque temps cependant, on commence à s’apercevoir des défauts inhérents anx méthodes archaïques consacrées par la routine, et plusieurs perfectionnements ont été imaginés. Le système de M. G. Bell e^t un très sérieux progrès dans ce genre, et ses avantages lui assurent un grand succès. — La machine non-seulement mesure et enroule en même temps l’étoffe, mais encore exerce pendant l’enroulement une tension automatique et très réglée sur l’étoffe, de manière à éviter les plis et les inégalités dans le corps du rouleau à former, que le roulage habituellement pratiqué maintenant produit toujours. — En effet, d’après les procédés courants, les premiers tours que l’étoffe fait autour de la planche en bois servant d’axe, sont fortement serrés, par l'effet même de la résistance du bois; mais quand une série de couches est venue complètement annihiler cet effet, le drap n’agit plus que sur du drap, la tension diminue, devient irrégulière, et des poches et des plis viennent gâter des grandes parties du fabricat; souvent plusieurs yards sont ainsi rendus invendables et inemployables. Tous les marchands drapiers connaissent depuis longtemps ce fait si préjudiciable pour eux, et ils attachent une sérieuse importance à sa disparition.
- La machine de M. Bell prend le drap ou l’étoffe directement, soit d’un tas, soit d’un rouleau porteur, de la manière ordinaire. Le fabricat passe d’abord sur une poulie qui tend l'étoffe, puis fait le tour d’un tambour mesureur qui a exactement deux yards de diamètre. De là l’étoffe est guidée sur le block enrouleur, leqnel agit de la manière ordinaire.
- L’arbre du tambour mesureur agit au moyen d’un engrenage sur un appareil compteur qui
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- indique, sur un cadran, la longueur de l’étoffe ou du drap en yards et fractions de yards ; on peut donc facilement noter les longueurs des pièces, au fur et à mesure de leur passage par la machine; un arrangement ingénieux permet d’arrêter la machine en cours de mesurage et de mettre l’appareil compteur hors fonction par l’action d’une pédale; le mesurage fait, l’appareil compteur se remet facilement à j zéro.
- Sur les arbres des tambours tendeurs et mesureurs, sont montées de petites poulies en fer fondu, sur lesquelles des sabots de frein en bois sont pressés par des leviers, porteurs de poids mobiles. —Au moyen de ces leviers à pression ainsi réglable, on exerce sur les tambours une pression déterminée, qui réglera la tension de l’étoffe.
- En effet, d’après la position des poids sur les leviers, cette tension augmentera ou diminuera; pour la régler automatiquement, on a attaché les deux poids à des petites chaînes roulant sur des poulies, et rattachées à chaque bout de la machine; le tambour mesureur actionne une de ces chaînettes au moyen d’une bande, de manière qu’au fur et à mesure qu’il fait une série de rotations, il fait non-seulement agir l’appareil compteur, mais aussi modifie la position des poids sur les leviers, en les rapprochant du point d’appui de ceux-ci, ce qui fait diminuer la pression. — Donc, au fur et à mesure que l’enroulement fait des progrès, la pression exercée sur les sabots de frein est insensiblement diminuée, et par suite aussi la tension exercée sur l’étoffe à rouler.
- Ainsi, la tension produite par la machine décroît en rapport avec le progrès de l’opération : cet arrangement bien simple empêche l’étoffe de se gondoler et de se déformer, et évite tous les plis à l’intérieur des rouleaux d’étoffe ou de drap.
- (.Ingénieur-Conseil.)
- ------.,*=«=*3.----
- PROPORTION D’EAU
- retenue par les tissus essorés
- Le terme « essorer » signifiait primitivement, dessécher à l’air; aujourd’hui on l’emploie plus spécialement pour les fils ou tissus ayant subi l’action des appareils centrifuges dits . « essoreuses », mais nous 1 appliquerons ici à la dessication partielle produite par un moyen mécanique, ou plus exactement à l'expulsion de l’eau non retenue par la force capillaire des textiles.
- Les moyens mécaniques usités pour l’essorage ainsi compris, sont la torsion, la compression, l’action de la force centrifuge.
- Voici les quantités d’eau que retiennent moyennement 100 kil. des différents tissus imprégnés d’eau après avoir subi l’une de ces opérations :
- Essoreuse Compression Torsion
- Tissus de laine 60 k. 105 k. 200 k.
- — de soie 30 — 50 — 90 —
- — de coton .... 35 — 60 — 100 —
- — de lin et chanvre. 25 — 40 — 70 —
- On comprend que ces chiffres sont très élastiques, notamment pour la compression et la torsion, qui peuvent être plus ou moins énergiques; l’essoreuse elle-même ne donne pas des résultats constants ; ils sont en raison directe de son diamètre et de sa vitesse.
- L’épaisseur et la contexture des tissus jouent aussi un rôle.
- La torsion appliquée aux étoffes de soie serait un moyen de destruction : mieux vaudrait l’égouttage spontané.
- Une étoffe de laine s’essore mieux par égouttage que par torsion et compression : l’eau se rassemble assez rapidement au bas de la pièce, où l’on peut bâter son écoulement en tordant légèrement cette partie de temps en temps.
- MODIFICATION AU PROCÉDÉ
- DE
- BLANCHIMENT PAR LE CHLORE
- Par M. A.-M. Villon
- Depuis quelque temps déjà, on a reconnu qu’en dirigeant un courant d’oxygène dans une solution d’hypocblorite de chaux, l’oxygène naissant, dégagé de ce corps, fait agir l’autre oxygène et les effets de ce mélange sont très puissants.
- Nous avons reconnu que le même phénomène se passe lorsqu’on dirige un courant d’oxygène dans un hvpochlorite alcalin, de zinc ou d’aluminium.
- Poursuivant nos études sur l’ozone, nous avons reconnu que l’oxygène ozonisé agissait bien plus énergiquement que l’oxygène pur et que le pouvoir décolorant de l’hypochlorite était encore augmenté.
- Nous en avons déduit la méthode industrielle suivante :
- Dans la pile de blanchiment contenant la pâte à papier et la solution de chlorure de chaux, nous dirigeons par un moyen quelconque un courant d’air ozonisé et on procède au blanchiment par la méthode habituelle, sans aucun changement. On économise de cette façon au moins un quart de chlorure de chaux. En déduisant les frais d’ozonisation de l’air, l’économie réalisée est de 15 0/0 environ sur la méthode ordinaire.
- (Revue de Chimie Industrielle).
- ——'
- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Blanchiment, de 1‘Impression, de la teinture et des Apprêts et sur le Matériel de ces travaux. (1) •
- Par M. E. WELTER, de Mulhouse.
- (Suite).
- Une autre machine à teindre les noirs est de même beaucoup employée. C’est une cuve en bois reliée par des bâtis en fonie et divisée en 6 compartiments. Au-dessus de cette cuve il y a 2 rouleaux exprimeurs, dont l’inférieur reçoit la commande par une poulie et un troisième rouleau à 6 pans. Le fond de la cuve est muni d’un tuyau perforé pour l’introduction de la vapeur.
- A la sortie il y a une tournette d’appel à claire-voie.
- Après la teinture on lave à l’eau froide, on essore à i’hydro extracteur, on sèche et on passe à l’apprêt.
- Les pompes centrifuges sont fréquemment employées non-seulement dans les teintureries, mais partout où il faut de grandes quantités d’eau.
- Une machine également beaucoup employée dans les teintureries est la machine à essorer au large pour essorer des tissus forts, tels que velvets, peluches, flanelles, pilous, etc.
- Elle consiste en urte enveloppe cylindrique en tôle, avec carcasse en fonte, munie d’une porte et d’un robinet de vidange. Dans l’intérieur se trouve un tambour en cuivre rouge de 800 m/m de largeur, 500 m/m de diamètre, fixé par des croisillons en fonte sur un arbre horizontal en fer. Ce dernier reçoit la commande d’une poulie sise à l’extérieur et pourvue d’un frein à levier. Au moyen d’une seconde poulie, placée sur le côté opposé, le tissu est enroulé sur le tambour qui en essore le liquide par la force rotative.
- Apprêts
- L’apprêt des tissus a pour but de rendre la marchandise plus présentable, plus attrayante pour l’acheteur, plus agréable non-seulement à l’emploi, mais aussi au toucher et à la vue.
- C’est d’un apprêt que dépend souvent la plus ou moins bonne vente d’un genre.
- La plupart des apprêts sont cuits. Cette cuisson s’opère encore souvent dans des vases ouverts de différentes formes ; mais elle se fait d’une façon plus économique, plus pratique et surtout plus parfaite avec le concours de l’appareil à cuire l’apprêt à haute pression, dont la chaudière en cuivre rouge, d’une contenance de 125 et de 200 litres, est timbrée à 3 et éprouvée à 7 kilos. L’entonnoir du haut sert à l’introduciion de l’eau et des matières composant l’apprêt. Le robinet qui est relié par un tuyau à la calotte supérieure de l’appareil, sert au dégagement de l’air; les 3 pe-
- (1) Voir le numéro du 25 septembre (p. 140) et le« précédents.
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- tits robinets fixés sur son flanc sont des robinets de jauge.
- La vapeur, amenée par le bas, produit une bonne cuisson, qui s’obtient en quelques minutes, tandis que la cuisson en vase ouvert est très lente et le plus souvent imparfaite.
- La clarification de l’apprêt se fait soit au moyen de tamis, soit tout simplement en le laissant déposer.
- Certains tissus sont apprêtés d'un côté seulement, d’autres le sont à Tendrait et à l’envers ; aussi les machines employées à cet effet sont-elles fort nombreuses et fort variées.
- On construit encore une machine à apprêter les blancs garnis, ou des tissus fortement apprêtés.
- A son entrée dans la machine, le tissu passe par des embarrages et plonge dans la bassine contenant l’apprêt et dans laquelle il est guidé par 2 roulettes en cuivre. Dans cette bassine, il y a un foulard à 2 rouleaux de 200 m/m de diamètre, avec chemise en laiton, servant à bien imprégner l’apprêt dans le tissu. La pression de ce foulard est élastique : sa commande se fait par des engrenages. Au-dessus de la bassine et logés dans de forts bâtis se trouvent 6 rouleaux en fonte, recouverts d’une virole en laiton • les deux rouleaux supérieurs ont 350 m/m, l’inférieur 400 m/m de diamètre. Le rouleau supérieur qu’on peut faire frictionner contre celui du milieu, reçoit une pression fixe par vis ; la pression des deux autres est élastique par doubles leviers, tous trois sont commandés par des engrenages.
- A sa sortie de la machine, le tissu est enroulé, humecté,brisé, huilé, etc.., suivant l’espèce d’apprêt à produire.
- Un résultat analogue est atteint avec la machine à apprêter à friction.
- Cette machine se compose d’un rouleau supérieur en bois de sycomore ou de hêtre de A75 m/m de diamètre qui, au moyen de son pignon commandé par la roue droite du rouleau inférieur, frictionne contre celui-ci. Le rouleau supérieur subit une double pression fixe par vis ou élastique par leviers. Le rouleau dérouleur, à l’entrée de la machine, est muni d’un frein à écrou qui sert au réglage de la tension du tissu.
- Quand on se sert d’un apprêt épais, on verse celui-ci dans un auget en bois qui le transmet directement au tissu à l’entrée des rouleaux.
- Une machine à apprêter, beaucoup usitée, consisteen deux rouleaux en laiton del50m/m de diamètre recevant une pression élastique par double levier, d’un châssis contenant l’apprêt rendu mobile par un mouvement de crémaillère. Dans ce châssis, il y a un rouleau fournisseur qu’on recouvre parfois de caoutchouc.
- Au rouleau inférieur est adaptée une racle qui enlève l’excédent d’apprêt-, elle peut être placée devant ou derrière le rouleau ou dans
- un support spécial, suivant les différentes manières d’apprêter. Cette râcle se règle au moyen d'une vis -, h cet effet, le rouleau supérieur esi soulevé afin que le rouleau inférieur puisse fournir l’apprêt ; dans ce cas, le tissu passe sous deux petites roulettes intermédiaires en cuivre pouvant être réglées au moyen d’un levier, pour donner au tissu plus ou moins d’adhérence sur le rouleau inférieur.
- La pièce passe par des embarrages mobiles et sort soit enroulée, soit déployée.
- La machine est commandée per un mouvement de changement de vitesse par friction.
- C’est surtout dans la période de l’échantillonnage que cette machine rend de très grands services. Elle se place aussi avantageusement devant les machines à sécher pour apprêter, bleuter, chl >rer et bistrer avant le séchage.
- Pour apprêter l’article glacé, on se sert exclusivement de la machine à apprêter, construite également pour apprêter les tissus soit d’un seul, soit des deux côtés.
- Un support en fonte placé sur les bâtis de la machine porte le rouleau dérouleur et les embarrages.
- Les deux rouleaux en laiton dont l’inférieur est gravé reçoivent la pression par double levier. Par une disposition spéciale la râcle peut être déplacée et la bassine d’apprêt montée ou descendue à volonté.
- Si l’on n’apprête qu’un côté du tissu, on fait passer celui-ci entre les deux rouleaux ; dans ce cas l'apprêt lui est transmis par le rouleau gravé qui tourne dans la bassine. Veut-on au contraire apprêter les deux côtés de la pièce, on la fait plonger dans la bassine, puis passer entre les rouleaux en enveloppant le rouieau inférieur d’un doublier.
- Dans le dernier cas on enlève Ja râcle qui est inutile.
- A la sortie le tissu est enroulé ou mis en plis.
- Certains apprêts s’emploient à chaud ; à cet effet on établit la bassine à double fond dans lequel on amène la vapeur au moyen d’un tuyau.
- Apprêt pour le glaçage
- L’une des dernières opérations pour l’apprêt des tissus de coton, consiste dans le glaçage, lustrage, plissage et repassage qui se font généralement sur calandres, excepté pour les lustrines proprement dites.
- L’aspect et le toucher des tissus calandrés varient en raison des substances employées pour l’apprêt.
- Si l’on glace les tissus au moyen d’une calandre, il faut nécessairement que les rouleaux glissent l’un sur l’autre pour produire un frictionnement. Cet effet s’obtient en faisant marcher le rouleau supérieur en fonte et chauffé, à une vitesse plus grande que celui du milieu construit en papier et d un plus grand diamètre. Le rouleau inférieur en fonte 5 tourne à la même vitesse que le cylindre en | papier. |
- Il coule de source qu’il faut, en passant par la calandre, que le côté du tissu qui doit recevoir le lustre soit en contact avec le rouleau en fonte chauffé.
- •
- L’étoffe à lustrer est préalablement humectée.
- Les calandres sont construites de systèmes différents.
- Une calandre à friction communément employée se compose de trois rouleaux encastrés dans de solides bâtis avec contre-forts. Le rouleau supérieur de 325 m/m de diam. est en fonte ou en acier et creux pour être chauffé; celui du milieu de 550 m/m de diam. est en papier parchemin ; l’inférieur de 500 de diam. est en fonte.
- Le tissu, appelé par ce dernier rouleau et celui du milieu, se trouve frictionné par celui du haut qui, au moyen d’une disposition de forts engrenages, marche un peu plus vite que ceux au-dessous.
- La machine est disposée pour travailler avec pression fixe par vis ou élastique par leviers, selon les tissus à traiter ; il suffit de déplacer un touiillon pour travailler de l’une ou de l’autre façon.
- La Grande calandre ou Jack sert à frictionner, à cylindrer et à moirer. Le Jack se compose de 5 rouleaux dont 3 en papier et 2 en fonte. 11 est muni d’un moteur spécial à 2 cylindres d’une pression fixe par vis et d’une pression par double levier exercée au moyen d’un treuil adapté contre le mur et agissant sur une tige à crémaillère.
- Pour frictionner, on soulève les 2 rouleaux en papier du haut qu’on fixe au moyen de cales introduites dans des coulisses réservées à cet effet dans des bâtis, et on donne la pression par le mouvement à double levier qui agit sur les 3 rouleaux inférieurs.
- Pour calandrer ou moirer, on isole le rouleau en papier supérieur. Le tissu, apres son passage entre les 3 rouleaux inférieurs, s’enroule sur l’un des 2 rouleaux en fonte reliés par une traverse et qu’on déplace en leur faisant faire la bascule au moyen d’un mouvement à crémaillère, de sorte que l’un deux se déroule pendant que l’autre est en action. Dans cette opération, la pression se donne soit par vis, soit par le simple levier mû par le treuil à crémaillère. Le changement de marche des rouleaux s’opère par le moteur angulaire.
- Pour cylindrer, il faut rapprocher tous les rouleaux, donner la pression soit par en haut et par vis, soit par le levier commandé par le treuil.
- On se sert de la calandre hydraulique ou Water-Maogel, pour le traitement des tissus de coton, qui doivent, tel que le Madapolam, imiter les tissus de lin.
- Ces genres de tissus passent par cette machine avant de recevoir l’apprêt peu liquide qu’ils n’absorberaient pas.
- Cette forte calandre porte h rouleaux de
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- différents diamètres, logés dans de solides bâtis à contre-forts. Le rouleau inférieur est en laiton, le second en cretonne ou en toile d'emballage comprimée, le troisièms en laiton et le dernier en cretonne ou en toile d’emballage. Il y a une double pression fixe par vis et élastique par leviers.
- Le tissu, guidé par des roulettes, passe dans une bassine contenant de l’eau, puis sur un élargisseur circulaire en bronze et à excentrique et s’engage entre les rouleaux. Après son parcours entre ces derniers, le tissu passe sur un tambour-sécheur en cuivre de 700 m/m de diamètre, reposant dans un support fixé aux contreforts. Ce tambour a pour but d’enlever au tissu une partie de l’eau qu’il renferme ; en quittant celui-ci, le tissu s’enroule, à l’état humide encore, pour subir ensuite les opérations complémentaires, soit l’apprêtage, le séchage sur rame ou à l’étendage.
- La calandre à moteur direct ordinaire se compose de 2 rouleaux en papier et d’un rouleau creux en fonte, disposé à être chauffé ; elle est munie d’une pression fixe par vis et élastique par leviers.
- Pour produire les moirés, quelques établissements se servent encore de la calandre à moirer dite Mangle.
- Cet outil, qu’on abandonne peu à peu à cause de son grand volume et de son maniement peu commode, est composé d’un fort entablement en bois, d’une caisse également en bois qu’on charge de pierres, de fonte ou d'objets pesants quelconques, le tout reposant sur des fondations solides. La charge est d’environ 30,000 kilos. La caisse, garnie en-dessous d’une plaque en tôle polie, reçoit son mouvement de va-et-vient par une chaîne fixée à son extrémité ; cette chaîne est commandée par un pignon qui s’y engrène et qui reçoit sa commande par poulies et engrenages.
- Les pièces, au nombre de deux, enroulées sur des rouleaux en bois ou en métal, se placent entre la table et la caisse, dont le mouvement de va-et-vient est en rapport avec le développement des rouleaux enroulés.
- Une Mangle absorbe 12 chevaux de force.
- La calandre Deblon remplace avantageusement la calandre à pierres, sur laquelle elle a d’abord l’immense avantage de ne point être un meuble gênant, de nécessiter peu de frais d’installation, de n’offrir aucun danger dans son maniement, d’absorber peu de force et de produire un travail plus abondant, plus beau et plus régulier.
- Cette calandre se compose de 3 rouleaux en fonte de 600 m/m de diamètre, logés dans de forts bâtis faisant corps avec l’entiblement supérieur et le socle. Le rouleau supérieur est mobile au moyen d’un mouvement de vis commandé par de forts engrenages, qui servent en même temps à exercer la pression. Celle-ci peut varier à volonté de 1 à 100,000 kilogr.
- La machine est commandée par une triple poulie et des engrenages -, une disposition de
- leviers imprime d’une façon automatique le mouvement de rotation aux rouleaux en même temps que leur changement de marche à chaque tour.
- Le tissu enroulé se place entre les 3 rouleaux dont les axes forment un triangle entre eux.
- L’article gaufré se fait avec le concours d’une calandre de construction spéciale.
- Le gaufrage se donne à des tissus blancs, teints ou imprimés.
- Pour atteindre ce but, on se sert de la machine à gaufrer, composée de 2 rouleaux en papier parchemin spécial et d’un rouleau creux en acier ou en cuivre disposé à être chauffé ; sur ce dernier est gravé le dessin en relief.
- La pression est donnée au rouleau supérieur au moyen de vis et par levier.
- Le tissu à gaufrer passe entre le rouleau gravé et le rouleau supérieur, puis il est enroulé à la sortie.
- Le rouleau inférieur sert de soutien au rouleau gravé, afin que ce dernier ne puisse fléchir. (A suivre).
- LA CUVE D’INDIGO A RÉACTION
- Procédé P. Cavaillès
- Nous avons déjà eu l’occasion de parler de la cuve à réaction à l’hydrosulfife, rendue pratique par un mode opératoire particulier de M. Cavaillès, et nous annoncions, dans notre numéro du 25 juillet dernier (p. 106), que nous aurions à y revenir.
- C’est, qu’en effet, nous avions l’intention de présenter des échantillons teints par cette méthode, et nous les avons demandés à son auteur, qui nous a adressé ceux ci-joints, montrant deux tons différents de bleus, obtenus l’un et l’autre par une seule plongée de 40 minutes.
- Le plus foncé reproduit à peu près le type tunique (soldat), et détruit l’objection, faite quelquefois, que la cuve à réaction donne des nuances ternes et grises dans les tons foncés.
- Ainsi qu’on peut le constater, cette cuve teint bien uni, et ne contrarie en rien le foulage et les diverses opérations de l’apprêt.
- L’avantage de faire les teintes en une seule passe est incontestable comme économie de main-d’œuvre, et avec cette manière d’opérer,
- on arrive à dépenser en hydrosulfite quatre fois le poids seulement de l’indigo, soit 80 centimes environ pour réduire et fixer lü à 15 fr. d’indigo, ce qui constitue une économie très appréciable sur les meilleures cuves allemandes, et sans leurs incertitudes, leurs lenteurs et leurs difficultés.
- Les auteurs du procédé de réduction de l’indigo par l’hydrosulfite sont, comme on le sait, MM. Schutzenberger et de Lalande ; M. Cavaillès a modifié leur méthode sous plusieurs rapports, notamment pour l’état du zinc employé à la préparation de l’hydrosul-fite qui est ici en poudre sublimée, au lieu de la grenaille ou des lamelles indiquées par MM. Schutzenberger et de Lalande.
- Mais où il y a innovations plus caractéristiques, c’est dans l'adjonction d’un exprimeur à la cuve à teindre -, c’est dans la récupération de l’indigo par le passage des laines teintes en bleu dans un bain de sulfure ou simplement alcalin et convertissable en cuve à teindre par une addition d’hydrosulfite.
- L’exprimeur est absolument indispensable pour travailler avec économie, rapidité, uniformité certaine dans les teintes obtenues. Le bain est moins appauvri et garde une certaine force très appréciable.
- La récupération recueille les quantités d’indigo non fixé.
- La cuve à l’hydrosulfife employée suivant les instructions de MM. Schutzenberger et de Lalande, ne permet pas d’obtenir d’une seule immersion, en un seul palliement, des teintes un peu soutenues, et cela s’explique aisément si l’on considère la quantité d’oxygène qui est nécessitée pour déverdir la masse d’indigo blanc fixée sur la matière teinte.
- Nous savons tous en teinture ce que signifie cette expression de bleu mangé. Le bleu se mange sur les matières teintes en bleu d’indigo quand elles ne sont pas suffisamment exprimées, tordues, débarrassées du grand | excès de bain dont elles sont imprégnées-, alors il y a précipitation partielle d’indigo à l’état d’indigo bleu insoluble et décoloration sur ces mêmes parties de la matière qui a été cependant uniformément teinte.
- L’exprimeur pare à cet inconvénient et permet d’obtenir en un palliement les teintes les plus soutenues, même celles correspondant à 4 ou 5 paliiements et un rejet dans les systèmes actuels, ou au passage dans un jeu de 6 cuves pour les cotons.
- Aujourd’hui, avec le système amélioré, la teinture de toute matière pourrait s’obtenir sans limites de quantités, vu que la cuve à réaction peut fournir sans relâche et qu’aucune considération ne saurait en arrêter ni même retarder le fonctionnement.
- Avec les procédés actuels de teinture et quel que soit le procédé, il y a une certaine quantité d’indigo qui adhère à la matière teinte sans y être fixée et qui ne cède qu’aux opérations de la fabrication ; il y a perte constante
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- d’indigo, et c’esl pour obvier à ces inconvénients que M. Cavaillès a imaginé la cuve à récupérer.
- La cuve à récupérer a aussi une utilité incontestable là où il y a des cuves allemandes, car elle recueille une quantité très notable d’indigo non fixé. Son emploi s’impose même dans ce cas.
- Montage de la cuve à réaction
- On chauffe un bain d’eau de 3,000 litres, par exemple, jusqu’à 60° centigrades. Pendant ce temps, on prépare une cuve d’indigo concentré en mettant dans un tonneau d’une capacité de 250 litres, 20 kilog. d’indigo sec, mais broyé et en pâte-, 12 kilog. de chaux vive, éteinte et réduite à i’état de bouillie de chaux ; on mélange bien, et on y ajoute 5 kilog. de poudre de zinc, sur lesquels on a fait réagir 48 kilog.de bisulfite de soude à 35° Bauroé. Dès ce moment, la cuve concentrée est prête à fournir de l’indigo réduit.
- Le bain de la cuve étant à 50/60 degrés centigrades, on y ajoute 12 à 15 kilog. d’indigo broyé et 20 ou 25 kilog. d’hydrosulfite ; au bout d'une heure environ, la cuve est prête à fonctionner et fournira, après un pallie-ment de 40 à 45 minutes, une mise de laine blanche au type de bleu tunique.
- Il est urgent de mener les laines doucement en cuve et d’éviter le contact de l’air.
- Il y a un moyen très pratique d’échantillonner vite et sûrement, c’est de soumettre la poignée à échantillonner à un jet de vapeur qui oxyde immédiatement le bleu.
- Comme dans tous les autres systèmes, quand la laine s’est chargée d’une certaine quantité d’indigo, elle n’en prend plus; il est donc inutile de laisser les palliements plus longtemps.
- Il y a là place pour un rapprochement très intéresssant du fonctionnement de la cuve à fermentation et de la cuve à réaction.
- Pour obtenir 30 kilog. de laine hlanche teinte en bleu marine, il faut une cuve allemande d’une capacité de 12,000 litres, une somme d’indigo suffisante pour le travail d’une journée et une journée d’homme, en admettant que deux hommes desservent deux cuves. La laine devra entrer quatre fois en cuve et une cinquième fois comme rejet, pour échantillonner.
- Avec la cuve à réaction et sur un volume de bain de 3,000 litres seulement, en mettant d’un coup 3 kilog. d’indigo d’un rendement moyen, et d’ailleurs le même que celui employé pour la cuve à fermentation, on aura en un seul palliement de 40 à 45 minutes, une mise de laine blanche de 30 kilog. teinte en bleu tunique.
- Voilà donc une cuve qui, avec la même quantité d’indigo, mais avec des frais généraux cinq fois moins élevés, fournit un rendement égal.
- Avec la cuve à réaction l’on peut se rendre compte de la consommation d’indigo à chaque palliement, puisque l’on ne charge que suivant la teinte que l’on veut obtenir et que
- l’on passe sans transition du clair au foncé ou du foncé au clair; c’est une question de charge. Dans la cuve allemande, c’est une question d’opportunité, et pour obtenir des teintes, il faut attendre le moment où la cuve pourra ies fournir.
- La cuve à récupérer
- Puisque cette cuve, pour rendre l’indigo qu’elle aura récupéré, devra être convertie en cuve à réaction, il est de toute urgence de lui donner les mêmes proportions qu’à celle-ci. De cette façon, aucune modification n’aura besoin d’être apportée aux mises, aux manipulations, au travail en général ni dans aucun des détails d’exécution.
- Son but est de saisir sur la laine teinte en bleu d’indigo de cuve par quelque système que ce soit, tout l’indigo non combiné et d’éviter les pertes subies jusqu’à ce jour.
- Son principe est de faire agir sur la matière teinte un bain alcalin qui retienne l’indigo non combiné et qui puisse être facilement converti en cuve à teindre pour rendre à l’état de bleu soluble réduit l’indigo ainsi recueilli. Elle ne peut donc donner son profit définitif que comme cuve à teiudre. Ces deux cuves sont complémentaires l’une de l’autre.
- Dans un atelier monté avec des cuves à fermentation et sans vouloir changer son système, on devra monter une cuve à récupérer quand on lui aura pris tout l’indigo récupéré.
- Il n’y a pas de données spéciales pour monter une cnve à récupérer, du moment qu’on établit un bain alcalin capable de dégraisser des débourrages de filature. Le bain doit être chargé de soude ou dépotasse jusqu’à ce qu’il marque 4° à l’aréomètre Baumé, chauffé à 50 - 60 degrés ce nigrades et employé comme un véritable bain de dégraissage auquel on peut adapter toutes les applications mécaniques en pareil cas.
- Quand on juge le bain assez chargé d’indigo, on y ajoute la quantité d’hydrosulfite nécessaire pour le réduire et l’on teint comme sur la cuve à réaction. Cette cuve peut même continuer à teindre en lui fournissant l’indigo nécessaire et correspondant aux teintes voulues.
- Comme appréciation des résultats obtenus dans les différents systèmes de teinture en bleu d’indigo par les cuves, nous devons constater que la cuve à fermentation a donné jusqa’à ce jour les résultats les meilleurs, mais qu’elle est sujette à de nombreux aléas; que la cuveSchutzenberger a révolutionné les systèmes de teinture et que si ce procédé avait été complété dès le début, comme l’a fait M. Cavaillès, il y a longtemps qu’elle aurait définitivement remplacé tous les systèmes, comme l’a fait la cuve allemande pour les cuves au pastel, à l’urine, à la potasse, à la soude, etc-*
- Nous devons constater que dans l’état actuel, la cuve à réaction a rendu pratique la belle découverte de MM. Schutzenberger et de Lalande, qui ont doté l’industrie du meilleur réducteur applicable aux cuves d’indigo.
- APPRÊT DES TISSUS DE COTON
- (Suite).
- 34 — Apprêts pour meubles ordinaires
- cretonne.
- Apprêt mère.
- Dextrine blanche.....25 k 27 kil.
- Eau....................... 120 lit.
- Parement Freppel.......... io
- 1° Pour savonnés
- Apprêt mère.................. 26 lit,
- Eau........................ 12 _____
- 2° Pour non savonnés clairs
- Apprêrmère................... 26 lit.
- Eau........................... 14 __
- 3° Pour fonds foncés
- Apprêt mère.................. 26 lit.
- Eau........................... 34 —
- Apprêter au foulard simple, sécher au tam-bonr, humecter, enrouler deux fois.
- 35 — Apprêt meubles glacés (Perse) et aussi pour lustrines et doublures.
- Amidon blanc (ou partieségales
- d’amidon et de fécule).... 16 k.
- Cuire 10 minutes dans l’appareil Simon, vapeur directe à 3 atm.; ajouter :
- Outremer.................... 100 gr.
- Cire........................ 250 —
- Bien remuer. (2)
- Travailler cet apprêt à tiède au foulard ; f sécher au tambour, passer l’envers au contact avec les cylindres pour éviter que l’apprêt ne s’écaille par le contact.
- Enrouler, humecter fortement, passer deux fois à la calandre à friction.
- 36 — Apprêt pour le ménage Cette formule a été communiquée et appliquée en grand par un fabricant de chemises et de cols. Elle s’applique aussi bien en petit
- qu’en grand.
- Empois n° i.
- Eau......................... 40 litres.
- Stéarine................... 60 gr.
- Suif Ire qualité.......... 100 —
- Blanc de baleine........... 30 —
- Gélatine................... 30 —
- Bien cuire le tout ensemble.
- Empois n° 2.
- Amidon blanc............... 150 gr.
- Eau........................ 1 1. 1/2
- (Cuire probablement, et laisser refroidir en partie/.
- Y ajouter :
- Amidon cru................. 300 gr.
- Eau pour délayer........... 3 1.
- (1) La vente complète de l’édition démontre la, valeur de l’ouvrage, et puisqu’on ne peut plus se le procurer, nous croyons utile d’en reproduire la partie pratiqu e : celle directement utilisable par les apprèteurs.
- Nous y ayons ajouté quelques détails sur le mode d’application qui complètent les formules, et sont pris dans la première partie du livre.
- (2) La quantité d’eau n’est pas indiquée ; il doit en falloir environ 200 litres.
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- Mélanger ces deux empois. (I)
- Les pièces à apprêter sont imprégnées fortement dans ce mélange, puis on les laisse sécher.
- On donne un premier repassage sur une table garnie de molleton, et l’étoffe elle-même est recouverte de calicot. Puis pour donner un beau lustre, on humecte légèrement avec une petite éponge et l’on passe directement le fer chaud par dessus.
- De cette façon, on obtient un amidonnage remarquable comme toucher et comme luisant.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie
- Séance du 14 octobre 1891
- MM. Schmitz et Tœnges, de Clèves, adressent des renseignements sur de nouvelles hbiles applicables à la teinture et 5. l’impression. M. Werner s’occupera de l’étude de ces produits.
- M. Henri Kràl envoie un échantillon de caséine «chimiquement pure ». — M. C. Schœn veut bien essayer ce produit.
- M. Justinus Mellerus présente le croquis d’un appareil pour diazoter à basse température. — Renvoyé à l’examen de M. Frey.
- MM. Fischesser et Pokorny décrivent la formation de matières azoïjues sur tissu au moyen de l’acide T-oxynaphtoï jue fusible à 216°. Les nuances obtenues se distinguent essentiellement de celles qu’on obtient avec le B-naphtol, ainsi que le montre le tableau suivant :
- Base diazotée. — Aniline, Paratoluidine, Xylidine, T-Naphtylamine, Tolidine, Dianisi-dine.
- jB-Naphtol. — Orange, Orange, Rouge orange, Ponceau, Violet brun, Violet bleuâtre.
- Acide Zî-oxynaphtoïque, p. de f. 216°. — Rouge, Rouge, Rouge bleuâtre, Bordeaux, Violet bleuâtre, Bleu,
- Le comité demande l’impression de ce travail au Bulletin et prie M. Fischer d’y joindre quelques échantillons.
- M. Nœlting présente de la part de M. Prud’homme une note sur « l’isomérie et le carbone asymétrique ». — L’impression de ce travail est également demandée.
- L’UTILISATION DE LA FUMÉE
- La fumivorité des cheminées d’usines et des
- (1) Assez cliaucl pour maintenir en fusion les corps gras, mais non pour cuire 1 amidon cru.
- locomotives de chemins de fer est un problème que l’hygiène et l’Industrie se posent depuis longtemps et qu’elles n’ont pu encore résoudre.
- Dans une conférence faite récemment en Angleterre sur l'éclairage au gaz et les éclairants gazeux, dont un résumé par M. Bellet est pablié par la Revue scientifique, M. Vivian B. Lowes a montré qu’on peut considérer comme un sous-produit rémunérateur la fumée qui empoisonne et obscurcit l’atmosphère de nos villes.
- On sait que les déchets de la fabrication du gaz ont une telle valeur industrielle, qu’il y aurait dans bien des cas avantage à faire du gaz qu’on n’utiliserait pas, afin d’obtenir ces sous-produits qui jadis étaient considérés comme une source d'inconvénients et de dépenses pour les fabricants. 11 pourrait en être de même de la fumée des usines. Une Compagnie anglaise, the Fumace gas Company, paye une redevance annuelle assez forte à trois ou quatre établissements métallurgiques, en Ecosse; pour recueiilir la fumée et les gaz de leurs hauts-fourneaux. Les gaz et la fumée se condensent en traversant une grande longueur de tuyaux, et abandonnent par le refroidissement certains composés huileux qui ont une haute valeur industrielle. Daus une seule de ses usines, à Glasgow, la Compagnie recueille par semaine 113,586 lit. de ce produit. Cette huile est purifiée et traitée de la façon suivante par M. Staveley, à Baghill, près Ponte-fract. On distille pour chasser les 30 à 35 0/0 d’eau qu’elle contient ; une nouvelle condensation laisse déposer toute la paraffine, une grande quantité de crésol, un peu de phénol, 10 0/0 de pyridine; l’huile ainsi purifiée sert à l’injection des traverses en bois des chemins de fer. De plus, d’après M. Lewes, elle peut être utilisée pour enrichir le gaz à éclairage, dont le pouvoir éclairant est ainsi beaucoup augmenté; elle peut être brûlée direciement dans les lampes au lucinage ou appareils analogues.
- Cette utilisation rémunératrice des sous-produits contenus dans la fumée va peut-être devenir une sorte de fumivorité d’aval. Au lieu de brûler la fuméedans ie foyer lui-même, on la recueillera à l’orifice de sorlie de la cheminée d’usine, au grand bénéfice de l’hygiène, de ia propreté et de l’agrément des villes industrielles.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Poullier-Longhaye. — 202094, 11 juin 1891. — Brevet du 21 novembre 1889, par la Société VillaiN fils et C° et dont le sieur Poullier-Longhaye est cessionnaire, pour I machine à enrouler les fils de lin, laine, soie, | coton ou autres sur des cartes découpées.
- Société dite : Kitchell Embossing company. — 21S842, 2 juin 1891. — Procédé pour obtenir des reliefs sur du papier, du carton ou des matières semblables susceptibles de recevoir des impressions.
- Darrot. — 213937, 4 juin 1891. — Nouveau produit et son application pour le démoussage et le lustrage des velours.
- F. du Closel et Blanc. — 213980, 6 juin 1891. — Nouveau procédé de teinture en pièces des tissus.
- Capelt.e. - 213997, 9 juin 1891. - Procédé de galvanotypie.
- Société dite : The Pantasote Leather 214023, 9 juin 1891. — Nouveau genre de tissus en relief.
- INFORMIONS ET FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 3 novembre 1891.
- La séance est ouverte sous la présidence de M. Mars, vice-président.
- M. le Président communique une lettre de M. le Ministre du commerce accusant réception et remerciant la Chambre de l’envoi du rapport de M. Jolly, sur les produits tinctoriaux du Kurdistan.
- Lecture de la circulaire du Syndicat général invitant les membres des chambres syndicales à proposer ceux de leurs collaborateurs ouvriers, ouvrières ou employés, qui, par ’leurs services ou leur ancienneté, mériteraient les récompenses instituées par le Syndicat.
- Le Comité approuve cette institution, et regrette ne pouvoir le faire connaître à tous les membres de la Chambre, assez tôt, pour avoir leurs propositions à l’époque fixée par la circulaire, le 20 novembre.
- Il est entendu que ce projet sera soumis à l’assemblée générale de ce mois, et le secrétaire est chargé, en remerciant le président du Syndicat, de lui demander quelques renseignements complémentaires.
- MM. Burel et Bouton ayant écrit pour donner leur démission, le Comité regrettant le départ de ces collègues, accepte leur démission.
- Une discussion s’engage au sujet des prochaines élections, et, sur les renseignements donnés par le secrétaire, il est entendu que, à l’assemblée générale, il sera d’abord procédé à l’élection du tiers sortant des membres du Comité, puis à l’élection de deux membres, l’un pour deux ans, l’autre pour un an, en remplacement des deux membres démissionnaires dans l’année.
- Enfin, l’assemblée devra procéder à la nomination du bureau.
- Le Comité décide ensuite que l’assemblée générale se tiendra le lundi 23 novembre à deux heures.
- Puis, les Commissaires du banquet annoncent qu’il aura lieu le même jour, à sept heures, dans les salons Ronceray, passage Jouf-fny.
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- —o—
- Chambre syndicale de la bonneterie et ganterie. — Une question qui a bien son importance, et une autre moins grave ont été soumises au syndicat par MM. Cou-londre père et fils, et en voici le sens.
- En premier lieu :
- Il s’agirait d’établir pour la fabrique de bonneterie d’hiver un escompte de base de 1 1/2 pour 100, 1 pour 100, 1/2 pour 100, net, qui aurait pour équivalent les termes, à vue, 30 jours, 60 jours, 90 jours.
- Conditions de vente qui se pratiquent pour tous articles et qui font loi dans le commerce. C’est l’intérêt réciproque de 1/2 pour 100 par mois.
- Il paraît, à première vue, que cette idée de généraliser, de fixer, de faire reconnaître de telles conditions de vente est superflue ; elle nous est suggérée par la tendance de plus en plus accentuée des acheteurs de ne plas tenir compte des termes de vente et d’exiger, malgré la condition spécifiée sur facture d'échantillons pour des ordres remis en mars, la livraison pour juin, quand elle n’est pas pour mai, toujours avec paiement fin octobre.
- Quel est le fabricant qui pourrait s’accommoder de cette situation ? Qui pourra accepter toutes les livraisons pour mai et juin ? Qui ne voit l’époque rapprochée où tous les acheteurs voudront être livrés à cette date et l’impossibilité de les satisfaire ? le temps normal pour la fabrication exigeant un délai assez long avec un ordre de succession pour les livraisons que les acheteurs ont intérêt à respecter quand les conditions générales du terme de paiement sont établies sur l’intérêt de 1/2 pour 100 par mois.
- Second point :
- Bon nombre d’acheteurs s’octroient le droit, après avoir choisi sur la collection soumise, un certain nombre de types par 1/12, 1/6 1/4 ou 1/3, les avoir reçus facturés et conservés un mois, deux mois, de vous faire retour des dits échantillons.
- Nous pensons que ce n’est pas un droit, mais un abus et que les échantillons facturés devraient être considérés définitivement vendus.
- Le syndicat a approuvé les vues des auteurs et a mis ces questions à l’étude.
- —o—
- Chambre de» chapeaux de paille et feutre pour dames* — Puisque nous en sommes aux Chambres syndicales, mentionnons encore que celle-ci a voté l’ordre du jour suivant :
- « La Chambre syndicale de la chapellerie émet le vœu que l’on puisse établir une différence de droits entre les tresses brutes et les tresses ayant subi une manipulation quelconque ; cette différence, destinée à encourager l’organisation en France de blanchisseries et de teintureries, devrait être calculée de façon à ménager tous les intérêts actuellement en jeu. >
- —o—
- Chambre des chemisier». — Allons jusqu’au bout, et signalons la décision suivante, qui peut intéresser les fabricants de toiles fines :
- < La Chambre, à la presque unanimité des membres prédents, adopte les modes suivantes, pour la saison actuelle :
- « Les chemises devront se porter à devants en piqué fantaisie pour la soirée, avec trois boutonnières ; pour la ville, le devant en toile uni.
- « Les cols rabattus, les cols droits et les cols droits cassés, les poignets carrés et ronds, se feront avec écart.
- « Comme cravates, les nœuds un peu étoffés et les plastrons très larges. »
- Ainsi, si nous portons des cols et des poignets croisés, nous ne serons pas high life : quel dommage !
- Commission sénatoriale «les douanes. — La commission a voté, pour les fils de lin, les droits de la Chambre, avec les modifications suivantes :
- Création de catégories de fils de plus de 80,000 mètres qui paieront ainsi qu’il suit : fils simples écrus, 194 et 149 fr.; les mêmes blanchis ou teints, 252 et 194; fils retors écrus, 252 et 194 fr.; les mêmes blanchis ou teints, 328 et 352 fr.
- Pour les tissus de lin, la commission a décidé que la deuxième catégorie comprendra les tissus de 15 à 40 kilos.
- Le président a communiqué à la commission le texte de la proposition relative aux droits sur les fils et tissus de coton. Elle est ainsi conçue :
- Art. 6 (nouveau paragraphe premier). — Le régime de l’admission temporaire est supprimé pour les fils de coton.
- Les droits perçus temporairement à l’entrée des fils de coton destinés à la fabrication des tissus mélangés de soie et coton, des tissus de coton teints en fils, des tresses, lacets, mousselines, tulles et dentelles en coton pur ou mélangé de soie, seront remboursés à forfait, lors de l’exportation, dans les conditions suivantes :
- L’exportateur déclarera le poids de coton de chaque numéro de fils simples ou retors entrant dans le tissu ; le remboursement du droit portera sur les 60 0/0 des perceptions de douanes correspondant aux quantités de coton exportées.
- (Suiveut, des détails d’application, dont nous mentionnerons le suivant :)
- Il sera alloué, pour les dentelles, tulles et mousselines une majoration dont le chiffre, qui ne pourra, en aucun cas, dépasser 40 0/0, sera fixé, pour chaque catégorie, par le Comité consultatif des arts et manufactures.
- Cour» de» Arts-et-Métler». — Le
- Conservatoire des Arts-et-Métiers a repris depuis le commencement de ce mois, sa session des cours publics de sciences appliquées aux arts ; c’est un enseignement toujours très suivi et dont le programme est conçu de la façon la mieux comprise.
- Le cours de teinture n’a pas lieu, le professeur, M. V. de Luynes, devant le partager avec la verrerie et la céramique, et en étant cette année à ces industries.
- Les leçons de chimie générale et appliquée, de mécanique, de tissage, d’économie et de législation industrielles, sont à citer parmi celles qui nous sont particulièrement applicables.
- I
- Jurisprudence. — Délai de prévenance. — Voici un extrait du jugement dont nous parlions dans notre précédent numéro,
- en cherchant à interpréter les tendances de la jurisprudence en cette matière :
- Il s’agissait d’un appel interjeté par MM. Motte et Picavet contre un jugement du Conseil des prud’hommes du 9 juin 1891.
- <r Attendu qu’aux termes de l’article 1.780 du code civil complété par la loi du 27 déc. 1890, le louage de service fait sans détermination de durée peut toujours cesser par la volonté d’une des parties contractantes, mais que la résiliation du contrat par la volonté d’une seule des parties contractantes peut donner lieu à des dommages-intérêts que les tribunaux sont appelés à apprécier et auxquels les parties contractantes ne peuvent renoncer à l’avance....
- « Attendu que la clause du règlement de Motte et Picavet ainsi conçue : « à partir du premier juin la prévenance sera supprimée » est licite, mais que cette clause ne peut les exonérer de la réparation du préjudice qu’un brusque renvoi non motivé aurait pu causer à l’ouvrier qui en aurait été victime....
- « Attendu qu’il ressort des documents de la cause qu’avant le 1er juin 1891 le règlement de Motte et Picavet portait que le délai de prévenance réciproque était de huitaine.
- a Que le 4 mai 1891 Motte et Picavet affichaient dans leurs ateliers un nouveau règlement élaboré par le Conseil des prud’hommes de Roubaix en assemblée générale du 5 février 1891 portant suppression de tonte prévenance réciproque.
- « Qu’en même temps ils annonçaient à leur personnel que ce règlement ne deviendrait exécutoire qu’à partir du premier juin 1891.
- « Que ce jour une grève dont faisait parti l’intimé s’est déclarée dans une des salles de la filature de Motte et Picavet à la suite d’une demande d’augmentation de salaire à laquelle Motte et Picavet n’avaient pas donné satisfaction.
- « Que quelques jours plus tard l’intimé s’étant représenté pour reprendre son travail,. Motte et Picavet lui déclarèrent ne pouvoir plus user de ses services.
- « Attendu que l’énoncé des faits qui précède démontre à l’évidence que c’est l’intimé qui a de son propre gré rompu le contrat....
- « Attendu que c’est à tort que, pour condamner Motte et Picavst le Conseil des prud’hommes décide que la loi du 25 mai 1864 ayant autorisé la grève, ceux-ci étaient tenus de faire droit à la demande de l’intimé....
- « Attendu que la loi de 1864 a simplement eu pour but de supprimer le caractère de délit qui affectait antérieurement toute coalition quelconque.
- « Qu’elle n’a pas eu pour effet de délier ceux qui se coalisent, des engagements qui les liaient précédemment et les exonérer de la responsabilité du préjudice que pourrait faire naître la rupture des dits engagements.
- Attendu enfin qu’aucune retenue n’ayant été opérée et aucun versement n’ayant été effectué en vue d’une pension de retraite, il ne doit non plus rien lui revenir de ce chef.
- « Le tribunal....
- « Dit que Brouck a lui-même rompu le contrat.
- « Décharge Motte et Picavet de la condamnation prononcée contre eux par la décision du 9 juin 1891 dont est appel.
- « Condamne l’intimé aux dépens. »
- Le Gérant : F. Gouillo.n. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- LA
- 4e AnHée, N° 22.
- REVUE DE
- ETDES COLORATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 25 novembre 1891
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les Couleurs azoïques. — Perfectionnement dans la teinture en rouge turc. —• Apprêt à la gomme laque. — Essoreuse à panier amovible.
- Procédés divers : Bleus-coton; Noir-phénylène ; Violet MR; Bleus-impression; Prune sur laine; Teinture de l’amiante.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Situation des industries textiles. — Conseil supérieur du travail. — Moyen d’enlever les peintures anciennes. — Ciment Portland. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Ainsi que nous l’avions prévu, la discussion sur le régime des douanes au Sénat n’est qu’une consécration rapide de l’œuvre de la Chambre des députés.
- La commission a demandé quelques modifications peu importantes sur le tarif des jutes.
- Un amendement proposé au régime des tissus, et présenté par MM. Cor-dier, Poirrier, Chantemille et Lesoies, porte :
- « Toutes les fabrications dénommées aux numéros 406 et 407 jouiront du bénéfice de l’admission temporaire des tissus écrus sous les conditions ci-après :
- « 1° Les pièces écrues seront présentées en douane pour y être estam-pilllées d’une marque indélébile par les soins et aux frais de l’imprimeur sur tissus.
- <c 2° Quand lesdites pièces auront reçu les manutentions nécessaires, le fabricant les présentera de nouveau en douane et il justifiera de l’identite des tissus par la présentation des estampilles apposées lors de leur première entrée en douane. »
- Nous ne pouvons prévoir le soit de cette proposition, mais nous ne voyons qu’avantages à son adoption, et il ne nous semble pas que les industries du blanchiment, de l’impression et des apprêts doivent nécessairement etre tributaires de celles du tissage.
- A la Chambre, la commission chargée d’examiner la proposition Bovier-Lapierre, tendant à établir des pénalités contre les patrons qui mettent obstacle au fonctionnement de la loi des syndi-
- cats professionnels, a adopté cette proposition. Elle a repris le texte déjà voté par la Chambre et repoussé par le Sénat.
- Nous avons souvent critiqué le renversement d’autorité qu’on tend à établir en faveur des ouvriers : ici, nous ne voyons que la protection d’un droit qui, dans la pratique, présentera certainement de nombreux abus, mais enfin qu’il faut bien reconnaître à toutes les catégories de citoyens.
- *
- * *
- Pendant que se règle notre régime douanier, le gouvernement s’occupe de son application libérale, et a déposé un projet de loi tendant à faire bénéficier du taux minimum les puissances qui ont avec nous des traités de commerce ou des conventions fondées sur le principe de la nation la p us favorisée, et cela en vue d’une application dès le 1er février 1892.
- Le Mexique est la seule des nations extra-européennes visée jusqu’à présent dans ces dispositions ; les diverses puissances du Nouveau-Monde tendent de plus en plus à se réserver leur marché.
- A ce propos, nous signalerons que, d’après une enquête faite sur l’application du bill Mac-Kinley, par les consuls d’Amérique dans les principaux centres commerciaux de France, ce sont l’Angleterre et l’Allemagne qui en ont le plus souffert, la France ayant été de toutes les nations la moins affectée. .
- Le bill a peu influencé les industries de Saint-Etienne.; à Lyon, quelques-unes auraient été fortement atteintes, tandis que les autres auraient, au contraire, développé leur commerce avec l’Amérique. A Roubaix, les tarifs du bill sont considérés comme prohibitifs.
- ¥ *
- Les affaires de l’intérieur donnent en ce moment un peu d’animation à cette dernière place. Presque toutes les commissions sont remises en fabrique.
- La vente de l’article confection de dames avec envers fourrure est arrêtée : la saison est d’ailleurs finie pour les fabricants qui s’occupent maintenant activement de l’exécution de leurs ordres pour l’été.
- Un grave sinistre a jeté la consternation dans ce centre industriel : un incendie a détruit une grande partie de l’important établissement de M. Désiré Wibaux-Florin. La retorderie, le tissage et les magasins contenant cinq ou six mille pièces de tissus ont été la proie des flammes. La filature et la teinturerie ont été préservées. Les pertes sont évaluées à un million de francs, et ce sinistre met provisoirement plusieurs centaines d’ouvriers sur le pavé : l’usine en occupe normalement plus de mille.
- Notre « Chronique » n’est pas un chapitre de faits-divers, cependant nous venons d’avoir dans nos industries une série d’incendies qui appelle l’attention.
- A Pans, le feu s’est déclaré dans la fabrique de ouate de M. Germain Ca-doux, rue du Château-des-Rentiers ; il a été promptement éteint et a causé 20,000 fr. de dommages.
- La grande filature de MM. Géliot, à Saint-Dié, a été détruite par un incendie, qui a causé la mort d’un pompier et blessé un autre, ainsi que le directeur de l’usine.
- A Glascow, un incendie s’est également déclaré dans l’importante usine de ' tissage mécanique de MM. Stell Hunter Gilmour-Ruther et C°. Le bâtiment avec 200 métiers ont été détruits.
- Mais nous revenons à la production, et nous devons constater qu’il y a un peu de ralentissement à Elbeuf, ainsi qu’à Reims, où la nouveauté seulement conserve assez bien sa position. Sedan, au contraire, continue à se relever.
- 11 y a peu de nouvelles affaires à Rouen, mais les fabricants travaillent sérieusement à remplir les ordres qui sont en cours de livraison et plus particulièrement en flanelle écrue et imprimée, pilou et tissus écrus. Les fabricants de tissus pour l’exportation sont très occupés et les demandes se succèdent régulièrement. Les mouchoirs restent calmes.
- Les affaires,1 à Mulhouse, sont généralement calmes et les ordres, tant en marchandise brute qu’en marchandise blanchie et colorée, restent très modérés ; par contre, pour marchandise imprimée, il règne une bonne demande, mais en majeure partie pour tissus de laine.
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- LÀ REVUE DE LA TEINTURE
- La fabrique lyonnaise conserve un bon courant dans presque tous les genres, et le marché soyeux s’est raffermi conséquemment par suite des besoins de la fabrication locale. On signale un retour aux moirés, aux satins et au su-rail léger.
- * *
- Dans ces tissus comme sur lainages, nous voyons beaucoup de violets ternes de la classe des héliotropes demi-tons : des bleus également rabattus, tirant au violet, dans le genre de notre échantillon « Marguerite a du 10 avril ; les bleus gendarmes, qui sont aussi brunis, se font également. On voit peu de verts.
- Dans les teintes claires, ce sont des gris mastic très pâles rappelant la teinte des draps écrus, et qu’il ne faut pas confondre avec un crêmé, car le reflet est bien moins jaune. Tous les gris mode se font, d’ailleurs, comme en tous temps.
- Abordant un autre sujet, nous avons à signaler la parution du Rapport du Jury international de l’Exposition de 1889, sur laclasse 46 (Procédés de blanchiment, de teinture, d’impression et d’apprêt).
- Ce document si longuement attendu (quoique l'auteur l’ait fourni en temps normal) est l’oeuvre deM. Jules Persoz, à qui nous devons déjà le même travail après les Expositions de 1867 et de 1878; c’est une histoire complète des progrès réalisés par nos industries pendant ces douze dernières années, et ne se limitant pas aux faits signalés par l’Exposition : l’esprit synthétiseur de l’auteur s’y serait trouvé arrêté à chaque instant par des lacunes.
- Ce Rapport est donc d’un haut intérêt pour nos industries, mais il est réservé aux personnages officiels et ne se trouve pas dans le commerce ; comme c’est, cependant, un document public, nous le reproduirons en entier.
- Nous commencerons cette publication dès notre premier n° de 1892, afin que ce travail ne soit pas coupé en tronçons dans deux volumes différents de nos collections.
- F. CrOUILLON
- LES COULEURS AZOIQUES
- L’importance qu’a prise dans la consommation cette classe de colorants, et qui maintenant suivent une nouvelle phase par leur production directe sur tissus, nous engage à donner un court résumé de leur histoire, en indiquant surtout les applications pratiques.
- Nous le prenons dans un ouvrage allemand de M. Friedlænder, professeur à Carlsruhe, où l’auteur a reproduit et commenté plus de 400 brevets pris en Allemagne, à propos de ces produits, et dont le chapitre « Couleurs azoïques » fut traduit par M. P. Richard pour le « Moniteur scientifique ».
- L’ouvrage porte un titre dont la traduction française est : Progrès de la fabrication des couleurs tirées du goudron et des industries voisines ; cette revue va jusqu'en 1888. Depuis ce moment de nombreuses et, nouvelles couleurs de cette classe ont vu le jour, mais l’euchaînement de leur production reste le même, et les couleurs citées sont de plus en plus en usage.
- Voici le résumé pratique, la conclusion de ce chapitre :
- COULEURS AZOÏQUES
- C'est pendant les dix dernières années que la fabrication des combinaisons azoïques a atteint son développement actuel. Si l’on excepte deux matières colorantes de ce groupe : le jaune d'aniline et le brun de phénylène, dont la préparation diffère absolument du type des autres couleurs azoïques, et dont la constitution n’a été clairement révélée que postérieurement à leur découverte, on peut dire que la production industrielle de ces matières colorantes sur des bases rationnelles a été inaugurée en 1870 par la fabrication de la chrysoïiine, à laquelle se sont bientôt joints les orangés provenant de l’acide sulfanilique j et des naphtcls, les composés rouges azoïques de naphtaline et bien d’autres encore.
- Il ne peut s’élever aucun doute sur le nom de celui auquel revient l’honneur d’être le créateur de cette importante branche de l’industrie des couleurs. Les travaux fondamentaux de J.-P. Griess sur les combinaisons dia-zoïques de la série aromatique, qui permettaient seuls de classer d’une façon synthétique les membres épars de cette catégorie de combinaisons, constituent la base sur laquelle cette industrie s’est développée.
- .... La phase que nous considérons comme la plus remarquable dans le développement de la fabrication des couleurs azoïques est celle qui vient d’être signalée par la production d’une classe de matières colorantes disazoïques teignant directement le coton.
- Cette propriété se remarque surtout d’une façon frappante dans les matières colorantes qui dérivent du diparaamidodiphényle ou ben-zidine et, sauf exception toutefois, dans quelques autres produits de substitution de celui-ci, dans les dérivés du diamidostilbène, delà diamidonaphtaline et de plusieurs autres paradiamines moins importantes. L’usage des couleurs de benzidine et de tolidine a pris une grande extension daus ces derniers temps et paraît toujours encore être en voie d’accroissement.
- COULEURS D1SAZOÏQUES
- Couleurs coton
- Les dérivés tétrazoïques de paradiamine, comme la phénylènediamine, la benzidine5, etc., avaient été préparés depuis longtemps' dans les laboratoires scientifiques ou industriels et examinés au point de vue de leur aptitude tinctoriale. Cependant le résultat avait semblé négatif, parce qu’on leur avait appliqué exclusivement les procédés de teinture usités pour les autres couleurs azoïques et que l’on n’avait en vue que leur emploi en bain acide pour la laine. Ces recherches fournirent cependant des résultats théoriques intéressants, comme par exemple la découverte de la première couleur azoïque bleu pur (au moyen de la paraphénylèneiiamine et de l’acide R); mais la nature de ces combinaisons, leur peu de solidité à la lumière, comme aussi leur prix de revient relativement élevé, ne permettaient pas de fonder de grandes espé= rances sur leur emploi dans la teinture de la laine; et, en effet, un très petit nombre des couleurs disazoïques de ce groupe ont passé dans la consommation.
- En 1883, P. Bottiger remarqua avec étonnement que la matière colorante produite par la combinaison de la benzidine diazotée, avec deux molécules d’acide naphtionique, quoique très peu solide aux acides et tout a fait impropre à la teinture de la laine, teignait en solution alcaline le coton non mordancé, d’une façon relativement solide, et se fixait avec la belle couleur rouge de son sel alcalin. Cette propriété, que l’on n’avait jamais trouvée au même degré dans une matière colorante artificielle, conduisit à un emploi tout indiqué de cette substance aussi bien dans la teinture que dans l’impression du coton. La grande simplicité des procédés d’application, l’économie de temps et de main-d’œuvre offraient une compensation suffisante aux petits inconvénients de la matière colorante qui, dès 1884, fut fabriquée en grand par la Actiengesells-chaft für Anilin-fabrikation de Berlin et vendue sous le nom de rouge Congo.
- D’autres essais dans le même sens entrepris par la suite, en particulier par la Actiengesells-chaft für Anilin-fabrikation et par l’établissement ci-devant Bayer et Ce, démontrèrent que toutes les combinaisons disazoïques de la benzidine solubles dans les alcalis teignent plus ou moins solidement le coton non préparé, en lui conservant la couleur de leur sel alcalin ; on a constaté ainsi que les combinaisons de la benzidine donnent avec les acides oxybenzoï-ques des nuances jaunes avec les divers acides naphtylaminesulfoniques des nuances rouges, et avec les dérivés naphtolsulfoniques des nuances violettes allant jusqu’au violet bleu. On obtient une foule de tons intermédiaires en combinant d’abord le composé té-trazoïque de la benzidine avec une molécule d’un phénol, d'une amide ou de leurs acides
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- sulfoniques, puis en unissant les corps ainsi formés et qui contiennent encore un groupe diazoïque susceptible de combinaison avec un autre amine ou un autre phénol, pour produire une couleur disazoïque mixte on asymétrique.
- On arrive à des résultats analogues quand on remplace dans ces matières colorantes la benzidine par l’orthotolidine et l’orthodianisi-dine. Les couleurs qui dérivent de ces composés ont une nuance notablement plus bleuâtre, et les combinaisons de la dianisidine avec les acides naphtolsulfoniques possèdent un ton d’un bleu presque pur (benzoazurine). Ce sont les premières couleurs azoïques franchement bleues qui aient été préparées industriellement. Cependant il ne faut pas sa dissimuler que dans les couleurs dérivant des produits de substitution de la benzidine, la propriété de teindre le coton sans mordant va en décroissant et qu’un grand nombre de dérivés, en particulier ceux qui contiennent un groupe de substitution (chrome, brome, carboxyle, S03H) dans la position méta relativement à l’amidogène, ne teignent pour ainsi dire plus le coton non préparé.
- (A suivre).
- PERFECTIONNEMENT
- dans la Teinture du Rouge Turc
- Par M. Th. Baldenspeuger, de Thaon.
- La teinture en alizarine pour rouge turc présente, en pratique, bien des difficultés.
- Quand on teint dans les cuves à garancer en alizarine additionnée de craie ou d’huile pour rouge, il faut beaucoup de soins et de précautions pour obtenir une nuance très unie.
- Malgré une teinture lente et prolongée et un élargissement presque continuel des pièces, elles sont trop souvent inégales, pleines de barres claires ou foncées. Les défauts s’accentuent avec la largeur et l’épaisseur des pièces et il y a moitié plus de second choix dans les pièces 9/8 et 5/4 que dans les étroites 3/4, 7/8, etc.
- Uu inconvénient non moins fâcheux, c’est la nécessité de nettoyer constamment les cuves par des bains de soude pour éviter les taches de glue ; il en résulte une grande perte de temps.
- La teinture au large au jigger évite une partie de ces défauts, mais les nuances obtenues sont loin de valoir celles produites en cuve-, il faut, en outre, lorcer la dose de matière colorante et prolonger énormément l’opération, ce qui est la conséquence du peu de durée pendant laquelle le tissu est immergé.
- Le procédé de teinture signalé par la maison Schlieper et Baum (Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, janvier-mars 1886) donne de fort bons résultats, paraît-il, mais il est dispendieux comme installation et
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- n’est économique que si l’on a une grande quantité de pièces à teindre.
- En teignant au jigger, l’alizarine étant en présence de faibles proportions d’eau se dissout plus lentement encore que dans la cuve à garancer et a tendance à se déposer constamment.
- Pour obvier à ces inconvénients, il suffit de dissoudre préalablement l’alizarine dans de l’ammoniaque ; la teinture se fait alors fort bien et promptement; on peut entrer à tiède et monter rapidement à l’ébullition, ou même entrer dans le bain presque bouillant. Une heure suffît largement pour teindre 3 pièces 9/9 au jigger, tandis qu’en opérant en cuve, le triple de temps est nécessaire.
- On peut aussi passer immédiatement â une seconde et à une troisième teintures sans aucun lavage ou nettoyage intermédiaire, il ne se forme pas de glue dans le bain alcalin.
- Le rouge est supérieur en beauté à celui obtenu sans ammoniaque et sa solidité est parfaite.
- Depuis le mois de janvier de cette année, j’ai introduit cette amélioration dans la fabrication du rouge turc de Thaon, et près de 3,000 pièces ont été terminées ainsi.
- On procède comme suit : les pièces prêtes à être teintes, passent une première fois dans de l’eau froide additionnée d’un sel de chaux ; on ajoute ensuite un peu plus d’eau, on chauffe le bain à 50° et l’on met la solution d’alizarine en deux fois dans le bain — même en quatre fois si les pièces sont très longues.— On fait marcher une demi-heure jusqu’au bouillon et encore un quart d’heure à l’ébullition. Après une dizaine de passages, le tissu est teint à fond et a presque complètement épuisé le bain d’alizarine ; on lave et l’on avive comme d’habitude.
- La solution d’alizarine se fait comme ci-dessous. Ajouter à 10 kilog. d’alizarine à 20 pour cent.
- 40 litres d’eau contenant 1 kilog. d’ammoniaque.
- J’ai essayé également des teintures en eau de chaux seule, mais je n’ai obtenu que des résultats médiocres, en tous cas de beaucoup inférieurs aux teintures à l’ammoniaque.
- On réalise par ce procédé une économie de matière colorante de plus de 1 0/0 du poids du coton, car l’alizarine dissoute dans l’ammoniaque couvre mieux qu’elle ne le fait sans cela. Les diminutions de main d’œuvre et de vapeur sont également très sensibles.
- Il va sans dire que ce procédé trouve son application dans toutes les teintures à l’alizarine -, on teint facilement ainsi en violet, grenat, etc.
- (Bull. Société industrielle de Rouen).
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- APPRÊT A LA GOMME-LAQUE
- Application du procédé Dcpouilly
- L’apprêt des étoffes consiste en un traitement complémentaire des opérations de l’impression et de la teinture, qui a pour objet de donner des corps à la fibre, d’en rehausser les couleurs, d’en faire disparaî re les plis et, au besoin, d’en lustrer la surface.
- L’apprêt que reçoivent les toiles de coton a généralement pour base la fécule ou l’amidon, auxquels on associe, selon la nature des couleurs, celle des tissus et la souplesse qu’on veut leur conserver, une certaine quantité d’alun, de savon, de blanc de baleine, d’acide stéarique et même de cire, quand les pièces doivent être soumises au satinage.
- On apprête à la gomme et à la dextrine les étoffes de suie ; quant à celles de laine, on les imprègne tout au plus d’une solution d’alun, pour rehausser la vivacité des couleurs.
- Ici, l’apprêt s’obtient à l’aide d’une dissolution alcaline de aomme-laque. En imprégnant les fils de cette dissolution faite à la soude ou à la potasse caustiques, et les exposant à l’air, l’alcali se carbonate et produit l’insolubilité du mélange une fois appliqué. Une dissolution ammoniacale agit encore mieux, car l’ammoniaque se volatilisant par l’exposition l’air, la gomme-laque fixée sur les fils redevient insoluble à l’eau.
- L’auteur n’indiquait pas de procédé pour la préparation de cette dissolution. Voici celui que nous proposons :
- Dans un vase non métallique, on met en
- présence :
- Gomme-laque.......... 300 gr.
- Ammoniaque liquide...... 120 —
- Eau........................ 1 lit.
- On laisse en contact quelques heures, puis on fait bouillir, en agitant sans cesse, jusqu’à ce que la gomme-laque soit dissoute.
- La dissolution épaisse que l’on obtient ainsi peut être alors étendue de la quantité d’eau nécessaire pour l’amener à une consiatance convenable.
- Loin d être un obstacle à la teinture, cet apprêt la favorise. Ou peut teindre ou colorer l’apprêt lui-même : dans ce cas, l’apprêt et la teinture sont simultanés ; on peut teindre le tissu avant l’apprêt, c’est le moyen le plus généralement usité ; enfin, on peut teindre la fibre préalablement recouverte d’apprêt. En effet, la gomme-laque a une affinité prononcée pour la plupart des matières colorantes, notamment pour les couleurs d’aniline, de sorte que les fibres ainsi apprêtées sont en même temps mordancées pour ces teintures. Mais encore, on peut ajouter des mordants au liquide d'apprêt, pour les couleurs qui en exigent l’emploi, et il suffit que ces mordants r:e soientpasacides -, les aluminates, les stannates, les chromâtes, etc., conviennent donc dans cette circonstance.
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- LA revue de la teinture
- On applique ces dissolutions ou mélanges sur les tissus au moyen du foulard, puis on sèche au tambour ; les tissus légers, tendus sur des métiers ou des cadres, sont apprêtés à la brosse ou à l’éponge ; les fils sont trempés dans la dissolution, puis chevillés.
- Pour les velours, on sait que l’apprêt, qui s’applique à l’envers, ne doit pas traverser le tissu ; celui-ci convient parfaitement dans ce cas, mais il permet aussi un mode d'application particulier : si la trame et la chaîne de liage du velours ont été apprêtées à la gomme-laque, il suffira de passer la pièce de velours, à l'envers, sur un tambour chaud, qui fond cette résine, unit les fils du tissu, l’apprête, en un mot, sans la traverser; en se servant
- d’un apprêt coloré pour la trame et la chaîne de liage, il n’est plus nécessaire de teindre ces fils.
- Pour les tulles de soie, les gazes, les tarlatanes, les apprêts à base de féculents, généralement employés, ternissent ces belles matières, et s’altèrent à la moindre goutte d'eau ; ici, au contraire, l’apprêt forme un vernis qui rehausse encore le brillant de ces tissus, et son insolubilité le rend insensible à l’action de l’eau ou de l’humidité.
- ESSOREUSE A PANIER AMOVIBLE
- De MM. Delaroche et ses Neveux.
- L’ancienne maisen J. Decoudun et Cie (actuellement Dei.aroche et ses neveux) a imaginé récemment une disposition d’essoreuse qui peut être employée lorsqu’on veut utiliser la machine sans les interruptions causées par le chargement et le déchargement du panier (en disposant d’un ou de plusieurs paniers de rechange)-, ou, lorsque les matières le permettent, on veut décharger le panier simplement en le basculant.
- Le dessin ci joint représente cette disposition.
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- Ce modèle d’E-soreuse a été combiné pour que le panier puisse s'enlever facilement à chaque opération, soit pour être remplacé immédiatement par un panier de rechange, soit
- ri lions où l’on peut venir appliquer les crochets d’un système de levage quelconque, et autour desquels on le fait basculer quand il est arrivé à l’endroit du déchargement
- pour être remis en place aussitôt après le dé chargement de la matière soumise à l’es>o-rag*\
- A cet effet le panier est muni de deux tou-
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- La figure ci-jointe représente une des dispo sitions de levage les plus simples, consistant en un petit treuil monté sur un portique mobile roulant sur des rails. On peut aussi employer un palan à suspension roulante
- Quel que soit le mode choisi pour l’enlèvement du panier, il est certain que dans beaucoup d’applications le déchargement instantané par un simple mouvement de bascule est très avantageux.
- La cuve et le panier peuvent être construits .en tous métaux (cuivre, tôle noire, ou galvanisée, etc.)
- L’essoreuse est à friction, mouvement en dessous, nécessairement -, elle fonctionne par courroie ou par moteur direct.
- PROCÈDES DIVERS
- La « Société anonyme des matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis » (Etablisssements Poirrier et Dalsace), vient d’offrir à l’industrie plusieurs colorants nouveaux, sur lesquels voici quelques indications pratiques.
- BLEUS SPÉCIAUX POUR COTON
- Ces produits donnent sur le coton des nuances indigo très vives et surtout d’une grande solidité, et peuvent aussi être utilisés pour l’impression du coton.
- Ils sont présentés sous cinq marques désignées : MR — MRB — MR2B — MR3B — MRAB; les premiers donnent des teintes rappelant les indigos violetés, et la série se rapproche de plus en plus des bleus purs jusqu’à la marque AB, qui reproduit celle des plus beaux indigos Java.
- Nous en donnons trois échantillons pris sur les deux limites de l’écbelle et sur la teinte moyenne ; nons présenterons la prochaine fois les deux qui s’intercalent entre ces trois types.
- Bleu M
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- Bleu MRBB
- Bleu MRBBBB
- Chacune de ces nuances a été obtenue avec 1 1/2 p. 100 de colorant ; en poussant jusqu’à A p. 100, on a des bleus tout-à-fait pleins, et aux proportions intermédiaires, des tons correspondants ^ 2 p. 100 donnent une bonne moyenne.
- Mode d'emploi
- Ces bleus montent sur coton sumaqué et émétiqué.
- On mordance le coton avec 2 à 5 p. 100 de tannin, ou 10 à 20 p. 100 de sumac, suivant la hauteur de ton ou le degré de solidité désirés.
- On tord bien uniformément, et sans rincer, on passe en émétique, de 1 à 3p. 100 du poids du coton.
- C’est le procédé ordinaire de ce mode de mordançage; les auteurs ajoutent, toutefois, les recommandations suivantes :
- Sumaquer de préférence à 70°, et faire tirer le coton jusqu’à refroidissement du bain.
- Donner le bain d’émétique à 70°, et lisser un quart-d’heure à cette même température.
- Laver et teindre.
- Le bain contenant la dissolution de colorant sans autre addition, entrer à froid, et pousser la température graduellement à 70°.
- Tirer ce bain à fond.
- L’impression se fait par las procédés au tannin, comme pour le violet MN indiqué plus loin.
- ROSAZINE
- La même maison offre, sous ce titre, un rouge pour la teinture de la laine et de la soie qui serait surtout avantageux comme couleur de fond, en donnant une parfaite solidité.
- Elle a l’avantage d’unir, même dans les tons les plus clairs.
- La teinture sur laine se fait en bain aiguisé au bisulfate de soude, ou simplement à l’acide sulfurique, et sur soie, en bain de savon coupé. Nous en reparlerons dans notre prochain numéro en en présentant un échantillon.
- NOIR PHÉNYLÈNE
- Ce nouveau colorant, également des établis-î sements Poirrier eiDalsace, est principalement j avantageux pour l’impression de la laine,
- | D’application facile, il donne des noirs d’un
- éclat comparable à ceux d’aniline snr coton, solides, et ne coulant pas sur les blancs.
- Nous produirons prochainement un échantillon de cette impression sur fond blanc.
- Il peut être employé aussi en teinture sur laine.
- Le noir Phénylène est en pâte à 15 0/0 de produit solide.
- Impression
- La couleur d’impression sur laine peut se
- préparer ainsi :
- Noir en pâte.............. 350 gr.
- Epaississant d’amidon ou
- de gomme................ 650 —
- Chlorate de soude....... 50 —
- Les dextrines et autres amylacés sous leur transformation soluble doivent être évités à cause de leur action réductrice.
- On imprime sur laine chlorée, et on vaporise.
- Le vaporisage fixe entièrement le colorant, qui, après cette action, ne dégorge pas au lavage.
- Teinture
- La laine se teint en bain d’eau simple, sans aucune addition, en entrant à tiède et poussant au bouillon.
- Après 1 heure à 1 heure 1/2, le bain doit être tiré ; on y ajoute alors, pour aviver et pousser au noir-noir, 3 0/0 d’acide sulfurique, et on y rentre la laine 10 minutes.
- Si l’on veut rester au noir-bleu, cet avivage n’est pas utile, et dans tous les cas, l’acide ne doit pas être mis dans le bain avec le colorant.
- Le noir s’obtient avec 20 0/0 de colorant en pâte ; à moindres doses, on produit de beaux gris.
- Ces derniers se font sur bains neutres, et même un peu alcalinés au savon.
- VIOLET MN
- Dans la même série de produits nouveaux, nous trouvons ce violet, applicable principalement à l’impression des fonds sur coton.
- Il permet d’obtenir des enlevages blancs tout-à-fait nets, et présente sur les autres violets l’avantage de ne pas cuivrer, même dans les teintes foncées.
- Impression
- Pour contours et sujets :
- Violet MN................ 200 gr.
- Acide acétique à 7-8°.... 1 lit. 1/A
- Eau de gomme............. 2 lit. 1/2
- Dissoudre à chaud, et ajouter après refroidissement :
- Tannin...................... A00 gr.
- Acide acétique............... 50 —
- Eau......................... 300 —
- Imprimer, vaporiser, laver et savonner à 50» C.
- 11 faut, comme pour le noir-Pnenylène, évi-
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- ter les dextrines et autres épaississants réducteurs.
- Pour rongés ou enlevages, la soude caustique est le rongeant convenable.
- Plaquer l’étoffe suivant les procédés ordinaires au mordant de tannin, qu’on fixe à l’émétique, et teindre en fond uni avec le violet.
- Imprimer de la soude caustique épaissie au british gum , vaporiser une minute à l’appareil Mather-Pîatt, et rincer.
- L’impression apparaît alors en sujets blancs sur lesquels on peut faire, ou non, des ren-trures.
- Teinture
- Par ce qui précède, on voit que le violet MN tire sur sumac émétiqué; on n’a donc qu’à suivre le moyen indiqué plus haut pour les bleus MR.
- BLEUS SOLIDES BD
- Ceci est un colorant que la « Manufacture lyonnaise » offre pour impressions de fonds unis sur lainages, en annonçant qu’il donne des bleus foncés (genre indigo ou cyaniques) unis, solides et peu coûteux.
- Ils sont sous quatre marques, allant du plus bleu au plus violeté, sous les désignations : 2BD — BD — BRD — 3RD.
- La formule d’impression proposée est la
- suivante :
- Colorant.................. 100 gr.
- Eau......................... 1 Ht.
- Eau gommée.................. 1 1/2
- British gum............• 750 gr.
- Acide acétique............ 200 —
- Imprimer, vaporiser, laver.
- PRUNE SUR LAINE
- On obtient sur lainages une teinte prune bien pleine et bien tranchée, à l’aide des colorants suivants, de la fabrique Friedr. Bayer
- et C° :
- Azo-fuchsine G.......... 1 à 3 0/0
- Vert solide bleuâtre.... 1 à 3 —
- Acide sulfurique........ 2 —
- Sulfate de soude........ 10 —
- Les deux colorants montent ensemble, et la teinte s’égalise uniformément.
- La teinture se fait au bouillon, en une heure, et on peut entrer à cette température.
- TEINTURE DE L’AMIANTE
- La teinture de l’amiante s’effectue très bien, dit-on, par la méthode suivante :
- Les fibres sont mises pendant deux heures dans une solution froide d’albumine à 10 p 100; on les retire, les laisse égoutter, puis sécher incomplètement à l’air. On les plonge ensuite dans un bain colorant aux couleurs naturelles ou artificielles dont on élève progressivement la température à 90°.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- On peut aussi mordancer l’amiante en la trempant dans des bains successifs d’albumine et de tannin.
- (MIOMQII INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE I
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie
- Séance du il novembre 1S91
- M. Geigy lit son rapport sur le mémoire ayant pour devise : Fac et spera, envoyé pour concourir au n° il des prix divers : Introduction d’une nouvelle industrie dans la Haute-Alsace. — Le comité remet sa décision relativement à ce travail à une séance ultérieure.
- M. Werner lit son rapport sur le mémoire de M. J. Mullerus, et conclut au dépôt de ce travail aux archives. Une copie du rapport en question sera adressée à M. Mullerus.
- M. Werner présente ensuite une note sur l’emploi en impression du jaune d’alizarine (produit de réaction de la métanitroniline diazolée svr l’acide salicylique) découvert par M. Nietzki et livré au commerce par les Farb-werbe Hœchst. Il trouve que ce produit présente une remarquable solidité à la lumière et au savon et peut avec avantage remplacer la graine de Perse. — Le comité demande l’impression de cette note au Bulletin.
- M. Scheurer propose de demander à la Société d’adresser le Bulletin à la Manufacture des Gobelins, dontM. Guignet a été nommé récemment directeur. — Adopté.
- Une série de plis cachetés déposés depuis 1887 par M. Nœlting et ouverts à la séance générale du 27 octobre sont renvoyés à l’examen du comité.
- A la demande de l’auteur, les plis nos 498, 501, 503, 504, 518, 519, 520 seront déposés aux archives. L’impression au Bulletin est votée pour les plis nos 499, 500, 502, 570 et 573.
- M. Nœlting présente de la part de M. Prud’homme une note sur « la transformation des isomères à liaison simple de carbone ». — Le comité en demande l’impression.
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- SITUATION
- DES INDUSTRIES TEXTILES
- EN FRANCE pendant Vannée 1890 D’après la Commission des valeurs en douane
- Nous avons souvent reproché à la Commission permanente des valeurs en douane de publier trop tardivement ses intéressants et utiles rapports annuels.
- Il est probable que la Commission remet son travail en temps normal, et que les fonctionnaires
- publics le reçoivent plus tôt que le grand public desservi par l’organe du ministère, le « Moniteur officiel du Commerce ».
- Cette fois, nous avons le rapport sur 1890 avant que l'année suivante soit écoulée ; c’est un progrès, mais encore insufiisant pour que cette publication ait une portée utilisable. Nous accueillons néanmoins avec satisfaction cette amélioration relative.
- Extrait du rapport de M. Teisserenc de Bort
- J’ai dit que les fabrications de textiles composant la 4e section n’avaient pas toutes participé à la bonne tenue des prix des autres sections. Quelques-uns des usiniers s’étant trop engagés au début de l’année ont été obligés de subir des liquidations précipitées qui ont entraîné les prix et amené des pertes assez sensibles. Pendant que les soies grèges s’étaient vendues en hausse (43 fr. les 100 k.. au lieu de 41 fr. 50), les tissus de soie pure unis ont fléchi de 76 à 75 fr. le kilog. Les tissus de soies façonnés sont tombés de 104 à 98 fr. Les gazes et les crêpes ont perdu 1 fr. par kil. (95 fr. au lieu de 96). Les tissus de bourre de soie ont subi la même dépression, les rubans de bourre de soie ont baissé de 12 0/0.
- Mais c’est surtout la catégorie des tissus de laine qui a souffert de la baisse des prix. Ici, comme dans la catégorie des soieries, la matière première s’était vendue avec une légère hausse (4 fr. 53 le kilogr. de laine dégraissée, qui avait été coté 4 fr. 50 en 1889, et 3 fr. 75 en 1888).
- Les filés de laine, dont l’exportation mérite une attention spéciale puisqu’elle s’était chiffrée par près de deux millions de kilogr , ont vu diminuer leurs ventes en dehors comme quantité et comme prix. La réduction moyenne a été de 4 à 6 1/2 0/0 dans les diverses catégories de filés, de 15 à 19 0/0 sur les filés retors destinés à la tapisserie; en. moyenne générale, la baisse reste un peu au-dessus de 6 0/0.
- Dans les tissages, les couvertures de laine ont fléchi de 6 fr. 60 en 1889 à 6 fr. 42 le kilog. en 1890, les tapis de 6 fr. 60 à 6 fr. 10,'les méq rinos de 11 fr. 25 à 10 fr. 50, les châles de 26.50 à 26 fr.; les étoffes de laine mélangée pour ameublement de 16 fr. 10 à 15 fr., les habillements confectionnés pour hommes de 15 fr. 45 à 15 ; sur l’ensemble de cette catégorie des lainages exportés, la baisse a entraîné des réductions de profit qui se chiffrent par près de 15 millions.
- L’industrie des tissusde coton a été mieux partagée. Elle a pu obtenir sa matière première sans changement de prix et vendre ses principaux tissus à de bonnes conditions» Les toiles, les percales, les calicots, les coutils écrus et teints se sont cotés en hausse avec une amélioration de prix qui, pour les tissus de coton teints, est allée jusqu’à 18 0/0. Le linge de table, les couvertures ont aussi bénéficié d’une hausse de 0 fr. 25 par kilog., représentant un gain de 18 0/0 pour le linge et de 12 0/0 pour les couvertures. Par contre, la bonneterie a subi une baisse de 10 0/0, et la broderie une baisse de 6 1/2 0/0, réaction facile à prévoir contre la hausse exagérée de cet article pendant l’année de l’Exposition ;
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- malgré la tension de nos rapports commerciaux avec l’Italie, malgré la crise qui commença à poindre à la fin de Tannée, dans les Etats du Sud de l’Amérique, la quantité et le poids de nos exportations de textiles sont restés en progrès.
- CONSEIL SUPÉRIEUR du TRAVAIL
- Les ira vaux de sa première année
- La question du travail tend en ce moment à transformer les conditions de la production manufacturière, et il faut y apporter une sérieuse attention.
- Nous suivons, autant que possible, son évolution, et nous signalons les faits les plus importants.
- Notre « Chronique » du 10 novembre signalait les vœux émis par le Conseil supérieur du Travail, et touchant quatre points déterminés ; nous complétons cette indication par un résumé des avis exprimés par ce Conseil sur les dits vœux.
- Les voici, tels qu’ils résultent d’une communication de M. le Ministre du Commerce, de l’Industrie et des colonies, à divers groupes industriels et commerciaux :
- 1° Arbitrage dans les différends entre ouvriers et patrons.
- Une proposition importante a été adoptée ; elle consiste à donner la facilité aux ouvriers en collectivité et aux patrons, de demander au juge de paix la nomination d’arbitres ayant mission de prononcer une sentence, réglant le différend, et dont la publication par voie d’affiches forcera, on l’espère, les parties à l’accepter, surtout, si à l’avance, elles ont déclaré s’en rapporter aux arbitres. Ce mode de procéder peut éviter, dans bien des cas, une grève toujours préjudiciable aux deux parties.
- 2° Sur le placement des ouvriers.
- Abolition de l’autorisation préalable des bureaux de placement ; liberté pour tous de s’occuper du placement des ouvriers, sauf pour les débitants de vins et liqueurs, et sous la surveillance de l’administration municipale dans les départements et de la préfecture de police à Paris.
- Le gouvernement est invité à voter des subventions à titre d’encouragement aux Syndicats de patrons et d’ouvriers qui créeraient des bureaux mixtes de placement.
- somme supérieure au cinquième des appointements qui était accordé précédemment.
- En outre, pour faire cesser l’abus des cantines ou économats organisés par certains établissements prélevant un bénéfice sur les fournitures faites à leurs ouvriers, il a été voté qu’aucune compensation ne pourrait s’opérer au profit des patrons entre le montant des salaires dus par eux à leurs ouvriers, et les sommes qui leur seraient dues pour fournitures diverses, quelle qu’en soit la nature, à l’exception toutefois : 1° des outils ou instruments nécessaires au travail ; 2° des matières et matériaux dont l’ouvrier a la charge et l’usage.
- 4U Office du travail
- Le Conseil émet le vœu que le ministre, en constituant le bureau du travail, lui donne tous les organes nécessaires pour assurer un bon et prompt fonctionnement.
- Le Conseil demande qu’à côté des techniciens, hommes de science et d’administration il entre à titre temporaire comme agents d’informations, délégués pour enquêtes, des praticiens représentant l’élément vital du monde des affaires, c’est-à-dire des chefs d’industrie, des ouvriers et des employés.
- Plan général de l'Office du travail.
- L’Office du travail a pour mission de rassembler et de vulgariser tous les documents et informations utiles au travail, aux salaires des travailleurs, hommes, femmes et enfants.
- Suit un plan détaillé comprenant 24 articles avec des etc., etc.
- Tel set en quelques lignes le résumé du document ministériel.
- MOYEN D’ENLEVER
- LES PEINTURES ANCIENNES
- La Bayerisclie Gewerbzeitung donne la recette suivante pour enlever la peinture et le vernis anciens sur le bois. On agite deux parties d’ammoniaque avec une partie d’essence de térébentine de façon à former une émulsion stable que l’on applique sur la peinture à enlever. Au bout de quelques minutes, la peinture est ramollie au point de pouvoir être enlevée par grattage ou friction.
- Ce procédé aurait été appliqué avec succès à l’enlèvement d’une peinture ancienne qui avait résisté à l’action de la lessive forte.
- MOYEN
- les mousselines unies et brodées, les basins ont aussi perdu de 2 à 3 0/0. Les châles, les mouchoirs, les tulles unis et brodés, les rubans, les velours, les guinées dites de l'Inde, les pièces de lingerie cousues ont maintenu leurs anciens prix.
- Somme toute, l'industrie cotonnière a heureusement franchi Tannée 1890.
- Les fabrications d’étoffes de crin ont été fortement atteintes dans leurs exportations par la rupture de nos relations commerciales avec TItalie. Notre exportation de ce genre de tissu pour meubles, qui avait été de 12,317 kilog. en 1889, est tombée à 9,287 en 1890. Malgré ce déficit, les tissus de crin exportés ont obtenu dans leur ensemble une amélioration de prix de 8 1/2 0/0.
- La catégorie des fils et des tissus de lin et de chanvre, ayant pu acquérir sa matière première dans des conditions relatives de prix meilleures que celles des soieries et des lainages, s’est trouvée mieux en mesure de résister aux tendances de baisse qui ont pesé sur les industries textiles en 1890.
- Les lins teilles, les chanvres, les étoupes se sont traités avec une baisse de 7 0/0 sur les prix de 1889.
- Les fils écrus et retors, les toiles blanchies, les dentelles et les guipures s’étant vendues avec une hausse qui, pour les dentelles et les guipures, s'est élevée jusqu’à 12 0/0, ont largement compensé la baisse survenue dans le prix des toiles écrues.
- Quant au jute et à ses tissus, il a obtenu dans sa matière première, exotique comme chacun sait, un abaissement de prix notable qui s’est répercuté sur la valeur des tissus qu’il sert à fabriquer. Le jute en brins, coté 0 fr. 18 le kilog. pour l’évaluation de 1889, ne figure plus que pour 0 fr. 40 dans l’évaluation de 1890, les tissus de jute exportés, cotés 1 fr. 17 le kilog, en 1889, les sacs de jute, cotés 1 fr. 215 le kilog., ne sont plus payés respectivement que 1 fr. 02 et 1 fr. 12 pour 1890. C’est une baisse de 12 0/0 sur les tissus et les sacs, mais qui est compensée pour le fabricant par la baisse de 16 1/2 0/0 dans le prix de la matière première qui se produit et s’achète à l’étranger.
- Restent les effets à usage qui ferment la série des textiles et qui figurent pour 125 millions dans le chiffre des exportations de 1890. Leur prix n’a pas varié, sauf dans la catégorie des confections en étoffes de soie. Celles-ci étaient cotées 143 fr. le kilog. en 1889-90. Leur prix pour 1890 est fixé à 149 fr. C’est une hausse de 6 0/0.
- En résumé, l’introduction dans les tableaux de notre commerce extérieur des évaluations de prix propres à Tannée 1890 apportera dans le chapitre des textiles de notables modifications ; à l’exportation, les résultats obtenus par l’application des prix de 1889 seront réduits un peu pour les soieries, un peu plus pour les lainages, et l’évaluation en argent des exportations de textiles sera diminuée d’autant; mais il n’en restera pas moins vrai que si les prix des textiles ont généralement fléchi en 1890, la quantité de travail appliquée aux fils et aux tissus que nous exportons, loin de diminuer ou seulement de rester stationnaire, a fait un nouveau pas en avant ;
- 3° Sur la question des salaires
- Il a été émis l’avis que les traitements des ouvriers et employés gagnant 2,400 francs et au-dessous, ne pourront être saisis que pour un dixième. La saisie pourra être faite par simple lettre chargée. En supprimant tous les frais de procédure antérieure, les créanciers toucheront dans la plupart des cas une
- (le rendre le ciment Portland inattaquable par la gelée.
- Un ingénieur autrichien, M. Reinhofer, a constaté que l’addition d’une certaine quantité de soude cristallisée, dissoute dans l’eau, rend le ciment Portland parfaitement inattaquable par la gelée.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Le mortier soumis à l'expérience se composait de 1 k. de ciment de Portland, 1 k. de chaux et 3 k. de sable de rivière, mélangés avec une dissolution de 1 kg de cristaux de soude dans 3 1. d’eau. Ce mortier, après exposition pendant 14 heures et demie à un froid dont l’intensité maxima avait atteint — 31°, 5, fut introduit dans un four où il resta pendant trois heures. A la sortie du four, la prise du ciment était absolument intacte et cette conservation doit être attribuée à la présence de la soude.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Assemblée générale et Banquet
- La Chambre a tenu son Assemblée générale annuelle, le 23 novembre écoulé, et a célébré son banquet le soir du même jour.
- Nous attendrons le procès-verbal de ces solennités pour en donner un compte-rendu circonstancié -, dès maintenant, nous pouvons annoncer que le but principal de l’assemblée a été atteint à la satisfaction de tous : il s’agit du renouvellement du bureau qui était arrivé au terme de son mandat, après ses trois années d’exercice.
- Les mutations, d’ailleurs, n’ont porté que sur le président, celui en exercice depuis la reconstitution de la Chambre, M. Vinois, ayant formellement exprimé le désir d’être remplacé.
- Le choix de la Chambre syndicale s’est porté sur M. Jolly, qui remplit, en effet, toutes les conditions voulues pour cette délicate fonction.
- Nous avions pensé qu’elle incomberait à M. Fleury, en sa qualité, d’abord, de vice-président, et ensuite par l’attention soutenue qu’il donnait aux travaux du Syndicat.
- Mais il a paru à la majorité de l’Assemblée, que M. Jolly représentait la Teinture par des attaches plus étroites et surtout plus anciennes ; elles remontent en effet à plusieurs générations dans la même famille.
- Les vice-présidents actuels du comité ont été réélus -, ce sont MM. Fleury et Mars.
- L’Assemblée a surtout imposé, et par acclamation sympathique, à M. Bobillon-Marchal, la continuation de ses fonctions de secrétaire, qu’il a toujours remplies d’une façon si précieuse pour le bon fonctionnement du Syndicat.
- Banquet
- Le même jour, dans les salons Ronceray, passage Jouffroy, les membres du Syndicat, et de nombreux amis et invités, étaient réunis pour célébrer le banquet.
- Plusieurs adhérents des départements y figuraient, mais on y remarquait surtout aux places d’honneur, les délégués de la Chambre syndicale des maîtres Teinturier s-dé graisseurs de la ville de Lyon; c’étaient MM. C. Cloutier, de Beaune, président d’honneur, et F.-M. Patin, secrétaire syndic de la Chambre lyonnaise. Ces délégués avaient assisté aussi à la séance de l’Assemblée générale.
- Environ quatre-vingts convives prenaient part au banquet ; c’est dire qu’il a été des plus animés, en même temps qu’il était empreint de la plus franche cordialité.
- M. Vinois, président en exercice, a porté un toast à la délégation lyonnaise, et au syndicat qu’ils représentaient, puis aux convives, adhérents ou amis de la Chambre parisienne, à son prochain successeur, M. Jolly, et à tous les membres de la corporation présents et absents.
- MM. Cloutier et Patin ont répondu au nom de leurs mandants, et ont manifesté l’espoir que cette journée amènerait un pacte d’union entre les Syndicats parisien et lyonnais.
- Je serais heureux d’être le trait de cette union, a dit M. Cloutier : placé entre ces deux premières villes de France, je puis tendre mes mains à l’une et à l’autre à la fois, et ma maison sera l’étape de ceux qui voudront bien se déplacer d’un centre à l’autre pour consolider cette union d’intérêts et d’amitiés.
- M. Jolly, le nouveau président, a remercié son prédécesseur des termes sympathiques avec lesquels il lui repasse la présidence du Syndicat parisien -, c’est un honneur qu’il ne recherchait pas, qu’il redoute même, mais enfin qu’il s’efforcera de justifier.
- Ces allocutions et toasts sont couverts des applaudissements les plus chaleureux.
- La fête se prolonge par une soirée véritablement artistique, où d’agréables diseurs et chanteurs alternent avec des talents réels, interprétant supérieurement les œuvres des maîtres.
- Le piano est tenu par un artiste de profession, qui se met au ton de chaque amateur et n’en laisse aucun sans accompagnement.
- Des œuvres inspirées de la profession ont été présentées par M. Patin, de Lyon, auteur de plusieurs chansonnettes pleines d’humour sur le « Teinturier », et par M. Gouillon, qui a dit et chanté une scène comique dont nos ouvriers sont les héros et nos travaux l’occasion de jeux de mots impardonnables.
- Malgré cela, ce concert d’amateurs a été le digne complément du confortable repas, et chacun s’en est allé la gaieté dans l’esprit, et le cœur réchauffé des meilleurs sentiments confraternels.
- —o—
- Exposition ignifuge à Saint-Pétersbourg en 1893. — Une Exposition ignifuge doit s’ouvrir a Saint-Pétersbourg au mois d’avril 1892 ; elle doit avoir une durée minimum d’un mois.
- Son but est de rassembler et de comparer tous les moyens propres à éviter et à combattre les incendies.
- Les exposants étrangers sont admis hors concours à cette Exposition. Ils auront le droit de soumettre leurs produits à une expertise dont^ les résultats seront constatés par un procès-verbal officiel délivré par le conseil de la Société impériale polytechnique.
- On peut prendre ou demander des renseignements complémentaires au ministère du commerce, de l’industrie et des colonies (Cabinet du ministre. — Service du secrétariat), 99, rue de Grenelle).
- —o—
- Chambre syndicale des teinturiers en plumes. — Le syndicat n’a pas eu de séance depuis plusieurs mois, par suite d’une grave indisposition de son président -, il compte reprendre ses séances très prochainement.
- Délai de prévenance. — Une chambre syndicale de Paris adopte et propose à ses adhérents le modèle de conventions entre patrons et ouvriers, qui est, dit-elle, aussi adoptée par le conseil des prud’hommes :
- Convention arrêtée en exécution des prescriptions de la loi du 27 décembre 1890
- sur le contrat de louage des ouvriers.
- Entre M. (nom de ou des patrons)
- Profession ( )
- Adresse ( )
- et M. (nom de l’ouvrier ou de l’employé), son (ouvrier ou employé), demeurant (adresse), entré chez lui le (date d’entrée) ;
- Il est entendu que, de part et d’autre, on devra se prévenir deux jours d’svance pour faire cesser la présente convention ; en outre, en cas de rupture immédiate du contrat, quel qu’en soit le motif, les parties fixent entre elles, conformément à l’article 1152 du Code civil, à 10 fr. l’indemnité qui devra être payée à titre de dommages-intérêts par la partie qui aura provoqué la rupture.
- Fait double à Paris, le...
- (Signatures)
- lia « Revendication » de Puteaux. — 11 ne s’agit pas ici de revendications sociales, mais de revendication du droit de s’alimenter de provisions ménagères de bonne qualité et à bas prix.
- Une Société coopérative de consommation, fonctionnant à Puteaux sous le titre sus-iudi-qué a résolu cette question, et nous la donnons comme exemple aux centres ouvriers qui voudraient s’affranchir de la cupidité, pss toujours loyale, des débitants.
- La a Revendication » de Puteaux s’est fondée par actions de 50 fr. (chaque actionnaire n’en pouvant posséder que deux), et elle a pu ainsi constituer un capital de 200,000 fr., sur lequel elle a acquis des immeubles évalués au dernier inventaire, à 143,421 fr.
- Avec son fonds disponible ainsi réduit, elle vend â ses membres (qui ne sont pas tous actionnaires), environ 1,300,000 fr., par armée, de produits d’alimentation, vêtements et autres.
- Ce chiffre lui donne un bénéfice brut de 196,000 fr., et net de 160,000; ce bénéfice net est réparti en presque totalité aux consommateurs, au prorata de leurs achats.
- Notons que ses marchandises sont cependant vendues à un prix inférieur à celui des. détaillants du pays, et que leur qualité est constatée par les analyses de chimistes, faciles à trouver dans cette ville manufacturière, et qui font eux-mêmes partie de la Société.
- Au dernier inventaire (juin 1891), il y avait en magasin 351,000 fr. de marchandises, inventoriées au prix d’achat.
- On voit ainsi quelle confiance inspire au commerce ces associations, et c’est à bon droit, car, ne vendant qu’au comptant, elles ne connaissent pas les mauvaises créances, et la moralité de leurs membres est assurée par ce fait même de leur esprit prévoyant, ordonné, et sachant s’adapter aux conditions de la sociabilité.
- Il nous plaît de trouver cet exemple dans une ville qui fut longtemps et reste encore un centre des industries tinctoriales.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Gharleville (Ardennes),
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- 4e Année, N° 23.
- REVUE DE
- ET DES C0L0R 4TI0IXS
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- LÀ TEINTURE
- INDUSTRIELLES 10 décembre 1891
- SOMMAIRE
- Notre Régime économique devant l’Europe. — Les couleurs azoïques (suite). — Impression de la laine cardée. — Apprêt des tissus de coton.
- Procédé? divers : Rosarzine; Bleu-coton; Lavande solide, laine; Noir d’aniline; Impression par la benzamine. — Causeries confraternelles sur l’art du leinturier-dégraisseur.
- Croniqtje industrielle. — Nouveau procédé de dosage de l’amidon. — Nouvelle réaction distinctive des fibres. — Epuration des eaux industrielles. — Bibliographie. — Brevets récents (catalogue).;— Informations et Faits divers.
- DEVANT L’EUROPE
- Voici maintenant l’Europe qui s’agite : ce sont les représailles dont on nous a si souvent menacés, afin de peser sur la libre disposition de notre régime économique.
- C’est la triple alliance politique qui devient une triplice douanière, et dans ces négociations il ne faut pas méconnaître que l’Allemagne s’est montrée fort habile, et a réussi à s’attribuer la plus belle part.
- Son industrie, beaucoup plus développée, sinon plus perfectionnée, que celles de ses contractants, l’Autriche et l’Italie, va devenir une dangereuse concurrence pour ces derniers. La branche des textiles, notamment, est entièrement sacrifiée en Autriche au profit de l’Allemagne, et pour la seule compensation des intérêts agricoles de la Hongrie. Les filateurs de laine, les tisseurs de coton et de soie sont particulièrement lésés, ainsi que la métallurgie.
- Les principales réductions de droits pour l’importation d’Allemagne en Autriche sont les suivantes ;
- Cotonnades, 32 à 80 florins ; fils de laine, 10 à 16 florins ; velours demi-soie et rubans, 300 florins; autres tissus demi-soie, 225 florins.
- L’Autriche fait des concessions à l’Allemagne sur les produits delà terre, y compris le vin et le bétail, sur la verrerie, la porcelaine, les matières premières de tabletterie.
- * *
- En ce qui concerne l’importation
- austro-hongroise en Italie, le statu quo sera maintenu des deux côtés.
- La taxe supplémentaire pour les articles confectionnés en toile, laine, coton, laine et soie, est réduite à 20 0/0 et en partie à 10 0/0.
- La taxe supplémentaire pour les cotonnades imprimées est réduite à 70 fr.
- En outre, sont abaissés les droits sur les tissus de laine cardée, les foulards unis et façonnés, les chaussures en caoutchouc et les fers.
- Le nouveau tarif de douane avec la Belgique maintient et fixe dans la plupart des cas les droits modérés actuellement en vigueur.
- Le traité austro-belge contient la clause de la nation la plus favorisée ; les parties contractantes s’engagent à ne prendre aucune mesure défendant l’exportation, l'importation ou le transit de leurs marchandises.
- Le traité italo-allemand comporte de nombreux articles à l’encontre de celui de 1883, qui ne portait que sur un petit nombre pour les deux parties.
- L’Italie a conservé sa liberté d’action pour les cotons, à l’exception des tissus imprimés, les machines, etc.
- Les nouvelles concessions faites par l’Italie à l' Allemagne portent, sur les tissus, la laine cardée, la laine imprimée, les fers, tentures, poterie, porcelaine blanche.
- *
- * +
- En résumé, l’Allemagne a bien manœuvré ; elle s’est assuré l’écoulement de ses produits fabriqués, en n’ouvrant ses frontières •'à peu près qu’aux matières premières naturelles ; elle veut devenir manufacturière plutôt qu’agricole.
- Elle vient, en outre, de conclure avec les Etats-Unis, une convention d’après laquelle ceux-ci exemptent les sucres allemands, en échange du régime de la nation la plus favorisée en faveur des Etats-Unis ; ce régime doit surtout profiter aux céréales d’Amérique.
- Le bruit court aussi que, depuis quelque temps déjà, des négociations strictement secrètes se poursuivent entre Londres et Berlin pour la conclusion | d’un traité de commerce.
- Des négociations semblables sont !
- ouvertement engagées avec la Suisse.
- Enfin, il paraît que l’Allemagne vient do demander au gouvernement français d’ouvrir des négociations dans le but de conclure un traité de commerce.
- Comme l’article 11 du traité de Francfort sera frappé de déchéance le 1er février 1892, le gouvernement allemand, bien qu’il ait signé des conventions commerciales avec la Belgique et l’Autriche, n’est pas sans inquiétude sur l’exportation en France de ses produits fabriqués qui jouissent d’avantageux drawbacks et qui seraient atteints par l’application de notre tarif général.
- + ¥•
- C’est qu’en effet, nous avons aussi à entrer en scène; nous ne sommes pas un marché que l’Europe dédaigne, et elle sait très bien que nous avons des propositions mutuellement avantageuses à lui présenter.
- En ce qui concerne l’Allemagne spécialement, nous bénéficions de droit des tarifs réduits qu’elle vient de concéder aux nations entrées dans la ligue, et cela en vertu de l’article 2 du traité de Francfort. Nous avons une convention semblable avec l’Autriche-Hongrie.
- Mais nous préparons une loi plus générale sur laquelle le gouvernement demande à être autorisé à proroger pour un an les traités relatifs à la navigation, à la propriété littéraire et à l’état de nos nationaux : c’est l’objet de l’article 1er du projet.
- L’article 2 autorise le gouvernement à concéder le tarif minimum de la nouvelle loi de douanes à la Belgique, les Paj*s-Bas, la Suisse, la Suède et la Norwège. l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, l’Autriche, le Mexique.
- Pour obtenir notre tarif minimum, la seule condition qu’elles aient à remplir, c’est de nous accorder leurs tarifs les plus réduits.
- Le gouvernement a lieu de croire que la Hollande, la Belgique, l’Angleterre, la Suisse, l’Autriche-Hongrie, accepteront ce régime.
- L’hspagne est mécontente du régime fait à ses vins à l’entrée en France. On affirme qu’elle aura trois tarifs différents dont le plus rigoureux nous serait appliqué, et ce serait cette nation amie
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- qui nous susciterait les plus grosses difficultés.
- * *
- Il importe de faire observer que le régime d’exception appliqué à l’Italie depuis 1887, c’est-à-dire depuis le jour où cette puissance a dénoncé le traité de commerce qui nous lie à elle va prendre fin, puisque nous établissons un régime économique nouveau absolument général. C’est-à-dire que l’Italie sera désormais soumise à notre nouveau tarif maximum au lieu du tarif différentiel qui lui est actuellement appliqué, et si, toutefois, des conventions mutuelles ne la font pas bénéficier du tarif minimum.
- En Russie, tous les journaux s’occupent des traités de commerce récemment conclus par les Etats de la Triple-Alliance.
- Ils estiment qu’en présence de cette espèce de ligue douanière il ne reste plus à la France et à la Russie qu’à s’unir plus étroitement encore que par le passé pour tenir lête à leurs adversaires ; ils insistent notamment sur la nécessité de la conclusion d’un traité de commerce entre la France et la Russie.
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- * *
- Mais nous voyons dans ces traités des puissances centrales une ligue de pression plutôt qued’exclusion ; ou c’est, si l’on veut, une ligue de garantie mutuelle pour le cas où nous nous enfermerions intraitables dans les limites de notre tarif maximum.
- La plupart des nations européennes vont passer entre elles des traités particuliers ; c’est à tort que les esprits chagrins appellent « Zollverein wl’emsemble de ces conventions; le Zollverein est un traité unique engageant toutes les nations signataires ; actuellement, chacune traite individuellement, et établit des tarifs variés, suivant ses contractants.
- INous avons aussi à leur offrir un tarif nullement exagéré, et inférieur même, dans plusieurs de ses parties, à ceux qu’elles ont communément en usage.
- Dans une conversation particulière, M. Méline disait à propos de l’application de ces tarifs :
- « Je ne doute pas que notre tarif minimum ne soit facilement accepté par tous les pays avec lesquels nous avons des relations commerciales normales.
- « Notre tarif maximum est surtout un tarif préventif destiné à engager les nations étrangères à accepter notre tarif
- minimum ; mais, dans la réalité des choses, il sera rarement appliqué. On a fait, en fin de compte, beaucoup de bruit, en France et ailleurs, pour des modifications fiscales qui sont aussi peu vexatoires que possible et constituent plutôt la régularisation générale de notre système économique qu’une aggravation dirigée contre tel ou tel pays. Nous nous défendons énergiquement de toute pensée agressive, — on le verra par la suite ; — en revanche, nous avons tenu à nous montrer bons administrateurs de la fortune agricole et industrielle de la France. »
- Nous avons déjà vu des changements de régimes économiques, et chaque fois les prédictions les plus pessimistes cherchaient à jeter le découragement parmi les producteurs, mais tout au plus a-t-on remarqué quelques déplacements de prospérité dans nos diverses spécialités industrielles.
- Les besoins de nos clients, l’ingéniosité de nos fabricants ont maintenu et souvent développé le niveau de nos productions : elles auront toujours leur place dans le marché universel, et le mouvement actuel ne signifie nullement qu’on veuille leur fermer celui de l’Europe.
- Un journal d’Italie, nation de la prétendue ligue, VOpinione, dément catégoriquement que cet accord soit dirigé contre la France.
- « Les destinées économiques de l’Europe, dit-il, sont en quelque sorte dans les mains de la France, car le commerce du monde ri’aura aucune assiette définitive sans la participation cordiale de la France. »
- Et c’est bien ce que nous voyons par l’émotion universelle, quoiqu’exagérée, qu’a causé le nouveau régime que nous élaborons.
- F. Gouillon.
- LES COULEURS AZOIQUES
- (suite)
- On peut déduire de tout ce que nous venons de dire que les propriétés de ces couleurs azoï-ques pour coton ne sont pas dues à la présence du résidu de diphényle qu’elles renferment et ne tiennent pas exclusivemnent à une consiituiton déterminée. Ii ne peut pas non plus être question ici d’une affinité chimique pour le coton. La cause de leur remarquable manière d’être est plutôt d’un ordre purement physique. II faut l’attribuer avant tout aux | conditions de solubilité de ces combinaisons j
- dans l’eau et les dissolutions salines, qui sont telles, que l’on n’est pas encore arrivé à constater si l’on est en présence d’une dissolution, d'une suspension en particules excessivement fines, ou d’un état intermédiaire entre les deux.
- Ces couleurs sont précipitées de leurs dissolutions aqueuses alcalines à l’état solide par la fibre du coton qui n’agit dans ce cas que comme un simple corps poreux, comme le ferait le charbon animal par exemple. Ceci est démontré par le fait suivant : la combinaison de la benzidine avec 2 molécules d’acide R se dissout dans l’eau chaude avec une coloration violet rougeâtre qui, pendant le refroidissement, passe graduellement au bleu, sans que la dissolution perde de sa transparence ou abandonre quelque chose au filtrage. Elle n’en renferme pas moins en suspension des particules solides extrêmement fines de matière colorante qui, après quelques mois, se déposent en partie à l’état de flocons bleus. Le coton se trint dans la dissolution en bleu violet; mais par la chaleur, îa nuance change et prend le ton violet rougeâtre de la dissolution chaude de la matière colorante. En se refroidissant, elle redevient bleue. Evidemment la chaleur produit une dissolution partielle sur la fibre et le refroidissement précipite la matière à l’état solide.
- Presque toutes les couleurs azoïques bleuea pour coton se comportentde la même manière; pour les matières rouges et jaunes, la différence entre l’état soluble et l’état insoluble est moins apparente au point de vue de la nuance : mais on peut admettre comme certain que les choses se passent de la même façon. Une autre circonstance vient encore témoigner en faveur de la fixation purement mécanique des sels alcalins de ces matières colorantes sur la fibre. Les colorations qu’elles produisent sont, il est vrai, assez résistantes au savon, mais elles sont enlevées par l’eau pure avec une facilité plus ou moins grande, en rapport avec la solubilité de ces combinaisons.
- Malgré cet inconvénient, bien plus grave que ceux que nous avons cités précédemment, comme par exemple la sensibilité de plusieurs de ces matières colorantes aux acides et le manque de solidité à la lumière de presque toutes, elles conquirent une faveur considérable dans la teinture. Des recherches nombreuses furent faites de toutes parts pour arriver aux mêmes résultats par d’autres moyens, et jamais une découverte dans le domaine des couleurs de goudron n’a eu une si grande influence sur la direction donnée aux travaux des chimistes de cette spécialité. Pins de 60 oour 100 des patentes relatives à cette industrie, demandées ou accordées depuis les deux dernières années, se rapportent directement ou indirectement à la production des couleurs azoïques pour coton et visent la préparation de ces matières par le moyen de
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- nouvelles combinaisons d’amines, phénols ou acides sulfoniques de ceux-ci (surtout d’acides naphtol et naphtyl-aminesulfoniques nouveaux), avec la benzidine, la tolidine, la dia-sinidine ou leurs dérivés carboxylès, etc., destinés à jouer le même rôle. Des recherches ultérieures prouvent qu’on peut obtenir des résultats analogues en remplaçant la benzidine, etc., par diverses autres bases, dont les plus importantes sont : le diarmdostilbène, la diamidonaphtaline et la paraphénylènedia-mine.
- On a proposé aussi le-* diamidodérivés symétriques du fluorène, de la benzophénone, de l’azobanzol, de la diphenylamine, du triphé-nylméthane, etc., mais provisoirement sans grand succès.
- Chrysamine G....... Benzidine 2 mol. acide sadicylique.
- Congo G R................ — 1 mol. acide salicylique, 1 mol. acide naphtionique.
- Jaune corgo en pâte — 1 mol. acide sulfanil que, 1 mol. phénol
- Rouge congô........ — 1 mol. acide naphtionique.
- Congo corinthe..... — 1 mol. acide naphtionique, 1 mol. acide A-naphtolsulfonique.
- Congo G brillant ... — 1 mol. ac. n-naphtylaminedisulfonique R, 1 mol. acide B-naphtyla-
- mine monosulfique.
- Delta purpurine G .. — 2 mol. ac. B-naphtylamine D-monosulfonique.
- Azo-orseillme...... — 3 mol. acide A-naphtolsulfonique.
- Bleu de benzidine... — 2 mol. acide B-naphtoldisulfonique R.
- Chrysamine R....... Tolidine. 2 mol. acide salicylique.
- Benzopurpurine 4 B — 2 mol. acide naphtionique.
- Congo 4 R................ — 1 mol. acide naphthionique, 1 mol. résorcine.
- Congo corinthe B... — 1 mol. acide naphthionique, 1 mol. acide A-naphtolsulfonique.
- Congo brillant R.... — 1 mol. acide B-naphtylamine disulfonique R., 1 mol. acide B-naph-
- tylamine monosulfonique.
- Benzopurpurine B.. — 2 mol. acide b-naphtylamine monosulfonique.
- Benzopurpurine 5 B — 2 mol. d’un mélange d’acides B-naphtylamine et B-nonosulfonique.
- Benzopurpurine 7 B — 2 mol. acide n-naphtylamine-D-monosulfonique.
- Rosazurine G............. — 1 mol. acide b naphtylamine-D-monosulfonique.
- 1 mol. acide métlryl B-naphtylamine D-monosulfonique.
- Rosazurine Bi...... — 2 mol. acide méthyl-B-naphtylamine-D-monosulfonique.
- Bleu azoïque............. — 2 mol. acide A-naphtholsulfonique.
- Rosazurine.......... Dianisidine 2 mol. méthyl-B-naphtylamine mono-sulfonique.
- Héliotrope............... — 2 mol. ac. méthyl-B-naphtylaminesulfonique.
- Violet azoïque...... — 1 mol. acide naphthionique, 1 mol. acide a naphtolsulfonique.
- Bcnzo-azurine G.... — 2 mol. acide A-naphtolsulfonique. (As uùcre).
- A titre d’aperçu général, nous donnons ci-dessous le tableau des couleurs disazoïques de ce groupe qui ont paru jusqu'à ce jour dans le commerce, avec les renseignements qu’ont fournis sur ce sujet Erdæann, Julius et Schultz.
- La première colonne du tableau suivant renferme la désignation commerciale de la couleur, la seconde contient le nom du composé dia-midé dont le dérivé tétrazoïque combiné à l’acide sulfonique de la troisième colonne, produit la matière colorante.
- Sous le nom d’acide a-naphtolsulfonique, nous désignons celui qu’on obtient de l’acide naphthionique.
- IMPRESSION DELA LAINE CARDÉE
- GENRE VIGOUREUX
- Dans notre numéro du 25 septembre, nous avons reproduit un article sous ce titre, indiqué comme provenant du « Farber-Zeitung ».
- L’auteur nous signale qu’il doit être attribué à l’édition française de cette même feuille, qni s’appelle : Journal de Teinture du Dr Reimann.
- Nous lui en donnons acte, et nous ajoutons que cette traduction française est très utile pour suivre les procédés allemands, lorsque la langue d’origine ne vous est pas familière.
- APPRÊT DES TISSUS DE COTON
- Extrait du Traité des Apprêts De M. Jos. DAPIERRE (Fin.)
- Essai des apprêts Examen physique
- Quand on veut se rendre compte de la façon dont un tissu a été traité, on commence par examiner les caractères extérieurs ou physiques-, par une simple inspection, on voit de suite si le tissu a été glacé, calandré, apprêté à l'envers.
- 1 En examinant par transparence on remarquera l’empâtement si l’étoffe a été chargée, de même qu’un tissu garni fortement, perdra beaucoup de sa raideur par un frottement entre les doigts-, en déchirant un petit bout de l’étoffe à essayer, on observe si elle poudre, ce sera l’indice d’un apprêt chargé ; on pourra aussi par l’examen à une loupe grossissant
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- fortement, voir si l’empâtage est superficiel, ou a pénétré dans l’étoffe, enfin s’il contient des matières minérales.
- Ces divers caractères extérieurs donnent déjà des renseignements précieux sur le mode de traitement qu’a subi le tissu.
- Poids de l'apprêt.
- On a soin ensuite de constater la quantité d’eau que contient le tissu, en pesant un morceau d'une certaine grandeur, le desséchant à l’étuve jusqu’à ce qu’il n’accuse plus de perte de poids, puis repesant l’échantillon de-seché. La différence de poids donnera la quantité d’eau contenue dans l’étoffe. Quoique l’on n’en puisse tirer de déduction immédiate de la qualité de l’apprêt, il est bon de faire cet essai. On sait que la cellulose seule est moins hygrométrique que les amidons et les fécules : si l’on constate un grand écart dans le poids, c’est déjà l’indice certain d un fort empesage,
- Pour savoir combien de substance contient une étoffe, on traite un échantillon d une grandeur déterminée, 250 centimètres carrés par exemple, par do l’eau distillée contenant du malt ; on laisse bien désagréger, on lave ensuite et l’on pèse le tissu. Ce premier essai donne par différence, la quantité de substances déposées sur l’étoffe. 11 importe de bien faire bouillir pour enlever tout corps étranger au tissu.
- Il peut se faire que certains savons insolubles restent sur l’étoffe : un deuxième passage en acide faible bouillant enlève toutes les matières grasses, et par une troisième pesée, on trouve la perte réelle totale. Il est évident qu’ici, il s’agit de tissus non colorés, les couleurs étant plus ou moins attaquées par les acides.
- Examen des composants
- Après cet essai qui, calculé en pour cent, donne le poids d’apprêt set* employé, on procède à l’examen des composants.
- On fait deux opérations ; on donne un premier traitement à l’eau bouillante pendant quelques heures ; celui-ci enlève les fécules, amidons, épaississants, gommes, sels solubles, alun, sulfates, chlorures, etc.; et les matières | terreuses. Par filtration, on sépare les substances solubles des corps insolubles.
- Matières solubles. — Les substances solubles se décèlent de la façon suivante : on évapore une port on de la liqueur, ori traite quelques gouiies par la teinture d’iode qui accusera l’amidon par une coloration bleue-, si l’on ne trouve pas d’amidon, on concentre encore le volume, et on y ajoute deux ou trois fois son volume d’alcool ; la colle, la dextrine, la gomme sont précipités. La gélatine est indiquée par une dissolution de tannin qui la précipite.
- Pour différencier la gomme de la dextrine, on a recours à l’appareil de polarisation : la dextrine dévie à droite, la gomme à gauche.
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- Le mélange des deux peu t être suffis im ment ndiqué par l’acétate basique de plomb qui, à froid, précipite la gomme et ne précipite pas ladextrine : à chaud on précipite ks deux corps ; si on n’obiientaucun précipité et qu’on trouve encore un corps organique ptr l'incinération sur une lame de platine, on peut admettre la présence de gelée de mousse ou de liehen.
- Le sucre se retrouve par la liqueur de Feh-ling, avant et après l’interversion; on ajoute à la liqueur aqueuse asœz concentrée, quelques centimètres cubes d’acide chlorhydrique pur, de concentration ordinaire-, on chaufle au bain-marie dans un apoareil avec réfrigérant à reflux, et on traite par la dissolution cuivrique.
- Si l’on veut étudier de plus près les substances minérales solubles, on a recours à la marche ordidaire de l’analyse chimique.
- Substances insolubles. — Dans les résidus insolubles dans l’eau, on retrouve les substances terreuses qu’il n’est pas nécessaire d’examiner de plus près, car généralement on emploie celles qui sont les plus économiques et le China-Clay est un des seuls corps qui remplisse presque toutes les conditions, aussi est-il le plus usité; lalbâtre, le gypse, le talc se trouvent également dans ce résidu.
- S’il s’agit de déceler la colophane, on prend un échantillon du tissu, on le fait bouillir avec une dissolution de carbonate de soude qui dissout la colophane, dont la présence est accu- l sée par le précipité d’acide sylvique que donne la liqueur traitée par un acide. Les autres matières grasses ne donnent p-s de précipité, mais une couche huileuse qui surnage la liqueur.
- Pour savoir combien de matières grasses contient un apprêt, on donne un deuxième traitement par l’éther, qui dissout tous les corps gras. On l'évapore ensuite, et le poids du résidu exprime la quantité de corps gras.
- Une analyse exacte de ce mélange n’est pas possible en pratique] il faut se contenter de traiter ensuite par l'eau bouillante et s’assurer qu’il n’y a pas de substances solubles dans l’eau.
- De l'essai quantitatif.
- Dans l’essai d’un apprêt, il ne peut être question dechercher les proportionsquantitati-ves, les d fférences de tissus donnantdes écaris beaucoup trop considérables ; il importe surtout de connaître les substances incorporées, et une fois cette détermination faite, c’est au praticien à retrouver par quelques essais préalables, la proportion des éléments constituants.
- Traité des apprêts (Ouvrage épuisé).
- PROCEDES DIVERS
- Rosarzine
- Nous annoncions ce produit dans notre précédent numéro, et nous présentons ci-dessous un échantillon sur laine.
- Nous disions qu’il est fabriqué par la maison Poirrier et Dalsace, et qu’il s’applique à la laine et à la soie, en fournissant des teintes de fond, solides et unies.
- Notre échantillon est à 6 p. 100 de colorant ; à U p. 100 il donne encore un rouge intense. et à 1/4 p. 100, une teinte rose bien pleine. Ces teintes peuvent supporter le foulage.
- Sur soie les mêmes proportions donnent des résultats semblables.
- Un mélange de Rosazine, de Citronine NE et de vert sulfo J produit la teinte Héliotrope fort en usage actuellement. En remplaçant le vert par de l’mduline BE, on a un Prune.
- La laine se teint au bouillon avec addition d’acide sulfurique et de sulfate de soude (bisulfate de soude), ou sur acide sulfurique seul.
- On peut teindre la soie suracide sulfurique, ou mieux sur bain de savon coupé a l’acide, et aviver sur une légère dissolution d’acide sulfurique, soitqu’il s’agisse de Rusazine seule ou des mélanges sus-indiqués.
- Bleus spéciaux pour coton
- Pour compléter nos échantillons de ce produit, également de la maison Poirrier et Dai-s?ce, insérés dans le précédent numéro, nous présentons les deux marques s’intercalant entre ces derniers.
- Bien MRBBB
- Bleu MR B
- La teinte est, comme pour les précédents échantillons, à 1 1/2 p. 100 de colorant, et les mêmes observations et modes d’emploi s’y appliquent.
- Ces bleus-coton paraissent réunir de bonnes conditions de solidité et d’emploi, qui per-
- mettront de les substituer souvent à l’indigo, dans la teinture sur cotons.
- Lavande solidb pour laine à fouler.
- On obtient une teinte Lavande, ou violet-marron, convenant pour la draperie et pour la laine en vrac, devant être foulée, par la formule suivante :
- Pour 100 kil. de matières
- Mordancer une heuie et demie au bouillon.
- avec :
- Tartre blanc......... 1k, 500
- Chromate rouge.......... 2 —
- Lever, rincer, laisser reposer quelques heures, et teindra avec
- Bleu d’alizarineSRW en poudre 750 gr. Rouge d’aLz irine S, poudre ... 250 —-
- Sumac........................ 600 —
- Extrait de Cuba ............ 250 —
- Entrer à tiède, et chauffer graduellement, il se forme d’abord un fond gris provenant des bois. Après une demi-heure de teinture, et lorsqu’on doit être arrivé au bouillon, ajouter au bain un ou deux litres d’acide acétique, ce qui favorisera le tirage des alizannes.
- On continue à bouillir encore une heure, puis on lève et on rince.
- Nom d’aniline sur coton
- Nous avons souvent donné des procédés de noir d’aniline, mais journellement nos lecteurs nous demandent de leur indiquer le plus simple et le plus employé.
- C’est évidemment celui que nous transcrivons ci-dessous, et dont Grawitz s'attribuait la propriété ; (aujourd’hui on n’a plus à s’en préoccuper : ses brevets sont expirés).
- Pour 1 kilogramme de coton :
- Eau.............................. 16 lit.
- Acide chlorhydrique à 21° Baumé 350 gr.
- Aniline.......................... 80 —
- Bichromate de potasse.......... 100 —
- A la place de l’acide chlorhydrique, on peut employer :
- Acide sulfurique à 66° Baumé.. 200 gr.
- Acide chlorhydrique à 21° Baumé 40 —
- On entre le coton à froid et on le manœuvre une demi-heure, avec la moitié des ingrédients nécessaires. Puis on ajoute l’autre moitié, on manœuvre de nouveau une demi-heure à froid, on élève graduellement à 60 degrés centigrades, et or» manœuvre une heure à chaud ; enfin on termine par un bouillon de Î5 à 20 minutes.
- On lave, on savonne (10 grammes de savon par litre d eau), on lave, on sèche.
- Le noir sort tout formé du bain : il est in-verdissab'e, mais ses défauts sont de dégorger et de durcir les fils.
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- Imprsssion sur coton
- î ar la benzamine.
- Brun cachou
- Couleur-mère................. 8k 700
- Chlorure de sodium.............. 0 400
- Eau pour dissoudre ce sel.... 1 500
- Sel ammoniac.................... 0 280
- Eau pour dissoudre.............. 1 500
- Mélanger et ajouter :
- Acétate de chrême a 15 dégrés. 0 800 Couleur-mère your brun cachou :
- Dissolution de cachou.......... 14 »
- Amidon de froment............... 3 750
- Solution de Benzamine à 10 0/0. 2 »
- Acide acétique à 6 degrés.... 1 »
- Faire cuire et laisser refroidir.
- Dissolution de cachou :
- Cachou......................... 20 »
- Eau............................ 45 »
- Acide acétique à 6 degrés.... 15 »
- Olive clair :
- Cou'eur-mère pour olive...... 10 »
- Acétate de chrome à 15 degrés B 1 »
- Acétate de chaux à 15 degrés B. 0 300
- Couleur-mère pour olive :
- Amidon de froment.............. 16 »
- Eau............................ 50 »
- Benzamine à 16 p. 100.......... 10 »
- Extrait de bois jaune à 10°.... 33 »
- Acide acétique à 6°............ 10 »
- Extrait de campêche............. 0 600
- Noir vapeur
- Amidon de froment.............. 15 »
- Eau............................ 50 »
- Acide acétique à 6 degrés.... 10 »
- Extrait de campêche...... 0 600
- Extrait de quercitron........... 0 400
- faire cuire et ajouter dans le liquide chaud : Chlorure de sodium................ 1 500
- à 20 litres de teinture froide, ajouter :
- Acétate de chrome à 15° B.. 3 500
- Imprimer, vaporiser, laver.
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- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l'art du Tcinturicr-Dégraisscur
- Nous reprenons ces Causeries en empruntant à nos collaborateurs quelques chapitres dont il sera facile de reconnaître l’intérêt pratique.
- Il se trouvera bien certaines concondances avec les articles de M. Guédron, niais avec des points de vue particuliers qui les complètent, et leui donnent une originalité spéciale , et, comme dit l’article ci-dessous chacun a sa manière de travailler.
- Cette communication est d un praticien expérimenté, ainsi qu’on en pourra juger, elle se continuera par quelques autres du même genre, et par de nouveaux articles de Guédron.
- Ce chapitre, comme les autres, du reste, est
- ouvert aux confrères qui désireraient faire connaître le résultat de leurs propres observations.
- Nettoyages au savon
- Pour tous les nettoyages en général, il est urgent d’employer des premières marques de Marseille, autrement in s’exposerait à avoir des nuances ternes ou des odeurs désagréables se dégageant des étoffes après le nettoyage.
- Cette opération est bien vieille et bien connue, mais j'en parle pour signaler un abus dans la routine. Tous les teinturiers savent qu’il faut fouler tous les tissus qui précèdent sur deux bons bancs de savon, et après les avoir tordus, on les met au soufroir. Or, beaucoup de teinturiers ont l’habitude de mettre dans le soufroir en sortant les tissus du savon, sans les rincer, et cela pour obtenir un plus beau blanc ; voici alors ce qui arrive : le savon est un corps gras et alcalin ; l'acide sulfureux se dégageant de la combustion du soufre neutralise la partie alcaline et le savon se transforme en graisse qui reste conséquemment sur les tissus.
- Ces derniers n’ayant subi qu’un rinçage à l’eau eu un petit avivage à l’eau acidulée, il est clair que la partie grasse est toujours constituée et la preuve de ce que j’avance est. facile à faire. Il suffit de mettre pendant quelques jours une mousseline de laine blanchie de cette manière dans une feuille de papier blanc : au bout de ce temps, le papier sera parfaitement graissé ; or, la graisse absorbant la poussière, il est hors de doute qu’une robe ainsi nettuyée mise un jour où il y aura un peu de vent, rentrera avec une queue grise, ce qui fera loucher sa propriétaire. Vous me direz que c’est un moyen de la nettoyer souvent; c’est vrai, mais vos clientes ont quelquefois un caractère grincheux et pourraient ne pas se contenter de cet argument ; il est donc plus prudent de s’arranger de maniéré à les satisfaire complètement, et c’est bien facile. Ecartez donc le savon par le rinçage sur trois eaux tièdes et soufrez après.
- Comme chacun a sa manière de travailler, je préfère, quanta moi, le blanchiment par l’acide sulfureux liquide ; c’est plus commode et je trouve que les mauvaises saches sont mieux effacées.
- Pour cela, il suffit d’avoir une petite barque ou un tonneau en sapin neuf, ayant un couvercle qui bouche hermétiquement. On le remplit d’un mélange d’eau et d'acide sulfureux liquide, et on laisse passer les tissus dans ce mélange pendant une nuit, après les avoir bien rincés sur le savon, comme je l’ai dit plus haut. Le lendemain matin, on sort et on passe sur un petit bain de piquage; rincer et apprêter. Si une pièce est bien jaune, on la passe sur un bain court d’acide sulfureux pur pendant quelques minutes, et on la laisse passer la nuit egalement sur le bain coupé, en versant sur celui-ci ledit petit bain
- | pur. Il n’en peut résulter aucun inconvénient, i car l’acide sulfureux liquide ne laisse pas d’odeur ; c’est simplement le gaz mélangé à l’eau, et ce gaz est très volatil ; voilà pourquoi il faut rajouter chaque fois du bain pur dans le tonneau et tenir ce tonneau et la bonbonne contenant l’acide sulfureux parfaitement bouchés.
- Flanelles
- Pour les gilets de flanelle il faut avant de les fo uler sur les deux bancs de savon, faire une eau de carbonate de soude tiède, dans laquelle on le mettra tremper; autrement l’acide de la transpiration amortirait immédiatement le savon. Comme l’usage des gilets de flanelle est pour le dessous, on peut, sans inconvénient s’abstenir de les rincer sur le savon avant de les mettre au soufre en vapeur, mais il faut bien les passer sur deux ou trois eaux tiedes pour les blanchir à l’acide sulfureux liquide. La flanelle de santé est facile à feutrer, .ussi je recommande bien de ne faire que frotter le tour du col et les bouts des manches, puis de presser fortement le reste sur les fouloirs au lieu de les fouler, comme le nettoyage en général.
- Nettoyages susceptibles
- Il ne suffil pas, pour faire du nettoyage, de savoir fouler au savon -, il faut encore avoir le discernement de juger, au premier coup d’œil, quelles sont les couleurs qui sont susceptibles de subir sous son influence des altérations plus ou moins sensibles. Je range dans la première catégorie des nettoyages dits susceptibles en terme de teinture, les étoffes à i rayures ou à carreaux de toutes les nuances ayant un fond blanc ; il Lut préserver le blanc de toutes les nuances qui peuvent le maculer, et, pour arriver a ce récitât, le meilleur moyen est d’opérer promptement de la manière suivante :
- Marquer les taches au savon blanc, ensuite les dégorger à l’eau froide -, les fouler sur un bain d’eau froide pour en enlever la poussière, la boue et les taches poisseuses, et, de là, sur deux bons bains également froids. Les rincer ensuite sur deux eaux douces pour bien écarter le savon, une eau froide, et les mettre tremper dans l’eau de puits, ou à son defaut, une eau légèrement acidulée par l’acide sulfurique, tartrique ou le jus de citron.
- Il est même urgent quelquefois, lorsqu’il y a des teintes qui ont une tendance à couler, de faire un léger bain d’alun, et si l’étoffe a besoin de gomme ou de colle, de mettre l’apprêt sur le bain aluné. On passe alors à l’essoreuse et on fait sécher Comme tous les teinturiers n’ont pas d’essoreuse, ces derniers seront obligés d’avoir recours à l’ancien moyen c’est-à-dire d’essorer dans des draps. On peut mettre alors sur le tapis, et, une fois sec, plier en deux l'endroit en dehors et mettre en presse ou bien apprêter à la machine.
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- Je ne puis pas entrer dans tous les détails des couleurs susceptibles ; elles sont à l'infini, seulement l’opération sus-détaillée s'applique à toutes les étoffes en laine, laine et soie et laiue et coton, quelles que soient les couleurs et les dispositions. C’est maintenant au teinturier à agir avec célérité ; et, dans le cas où une étoffe ne pourrait pas se mouiller sans crainte d’accidents, on a la ressource du nettoyage à sec.
- Nettoyages non susceptibles
- La manière de les faire est le même que pour les précédents ; seulement on n’a pas besoin de se presser, et on peut les mettre tremper à l’eau avant de les fouler encore à l’eau et ensuite au savon ; puis on peut les piquer un peu énergiquement, sans pourtant exagérer au point d'altérer les couleurs.
- J’insiste d’une manière toute particulière sur le foulage à 1 eau avant d’en venir au savon, c’est une question de propreté, et surtout d’économie, mais malheureusement cette précaution est bien négligée ! En effet, foulez immédiatement sur le savon, qu’arrivera-t-il ? La réponse est facile, vous avez la boue, la poussière, la fumée, etc., qui salit le savon dès le début, et alors, pour arriver à obtenir des nettoyages fond blanc frais, il est urgent de faire des bains frais à chaque instant, ce qui devient très coûteux; tandis qu’au contraire, si vous faites passer sur l'eau toutes ces saletés, vos bains se conservent bien plus longtemps, et l’étonomie est incontestable.
- Travailler avec propreté et économie, tel est le but que doivent chercher à atteindre tous les teinturiers, et l’évidence est tellement palpable dans ce que j’avance, que je ne crains pas de rencontrer de l’opposition.
- Nettoyage des couleurs foncées
- Les couleurs noire, marron, grenat, verte, ne peuvent se faire au savon, mais il faut beaucoup de soin dans le rinçage, pour bien écarter le savon; autrement on s’expose à avoir des blancheurs qui proviennent du savon même séché, et qu’il est extrêmement difficile de faire disparaître. Pour obvier à cet inconvénient, je préfère beaucoup les faire au panama.
- Ce nettoyage est facile, il suffit de marquer comme d’habitude les taches au savon, de les dégorger à la main, en mettant dans l’eau douce qui sert à cet effet un peu de carbonate de soude, et fouler sur l’eau, puis finir sur deux bains de panama. On rince dessus et on pique à l’acide sulfurique ou à l’acide muriatique. On obtientbeaucoup plus de douceur, de brillant et de vivacité que par le savon pour les couleurs foncées en général.
- Nettoyage des draps
- Il est urgent, pour bien opérer, d’avoir une
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- forte table en bois dur bien uni. Quand elle est recouverte en zinc ou en cuivre, c’est préférable , mais ce qui est supérieur encore, c’est la table en marbre ou en pierre polie.
- Je réprouve le système de bien des teinturiers qui consiste à mettre tremper (jusqu’à 12 heures de temps) dans un bain de carbonate de soude les paletots, redingotes, habits, pantalons et gilets en drap, qu’on leur donne à nettoyer, et cela sans même enlever les taches préalablement. Qu’arrive-t il? Les doublures, les boutons, les boutonnières, les gan-ces et les doublures se déteignent, la toile de l’intérieur se retire et s’amollit, les revers et le col se déforment, puis les taches se reconstituent au bout de quelques jours. Ce sont là des inconvénients que l’on peut éviter en prenant les précautions nécessaires ou en opérant de la manière suivante :
- Pour ne pas déformer un vêtement de drap, il ne faut jamais le laisser tremper. On commence par le battre avec une baguette flexible pour en extraire la poussière et aussi pour démasquer les taches, qui paraissent alors parfaitement, on 1 étale sur la table et on marque toutes les taches au savon blanc, ensuite on les dégorge à la main en se servant d’un bain saturé de carbonate de soude. Pour bien détacher, il faut bien faire mousseï le savon.
- I On substitue alors au bain de soude un nouveau bain de panama, dans lequel on verse quelques gouttes d’alcali volatil. Une brosse en fin chiendent ou en soies de porc, mais un peu dure, termine l’opération du nettoyage, qui consiste à brosser partout le vêtement avec le panama ou la saponaire, en ayant soin de tenir les endroits graisseux plus particuliè-i ement que ceux qui ne le sont pas. Je signale le col, les revers et les parements, puis les doublures.
- Beaucoup de paletots ou habits, etc., etc., ont des doublures blanches ; pour les rendre bien propres, il faut recourir au savon blanc avec lequel on les frotte, puis la brosse fait le reste. Tout terminé, on rince bien à l’eau en poignassant par petite partie, pour bien faire sortir les crasses, puis on pique sur un bain léger d’acide muriatique ou sulfurique, sur lequel on rince de nouveau et on fait égoutter sur un cerceau arrondi qui conserve la forme des épaules ; quand l’eau ne coule plus, on donne avec une brosse plus douce ce qu’on appelle; l’égalisage ; il s agit de brosser le drap dans le sens du poil pour le coucher, c’est ce qui le fait brillant. 11 faut tremper légèrement la brosse à égaliser dans un bain d’eau où on aura mis un peu de panama.
- Quand on est pressé et que les vêtements sont passés à l'e.-soreuse, on se contente de donner l’égalisage avec la brosse sèche, et on étend au séchoir ou à l’air, toujours sur un cerceau bien arrondi.
- Un paletot ou tout autre article en drap qui
- est ensuite bien repassé au linge mouillé, doit être aussi beau que neuf, à moins pourtant que le drap soit rayé.
- Une recommandation que j’oubliais et qui est essentielle : s’il y a des doublures noires en coton, il faut bien se garder de piquer à l’acide, car elles rougiraient et feraient corner les doublures blanches qui sont à l’intérieur (je parle spécialement pour les gilets qui ont doublures blanches ou claires à l’intérieur et noires à l'extérieur). 11 faut, dans ce cas, les mettre dégorger à l’eau de puits, si on en a, ou, dans le cas contraire, les passer sur un bain de vinaigre et les essorer dans des draps si on n’a pa> d’essoreuse, sans cette précaution les doutdures seraient affreuses.
- (A suivre)
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- NOUVEAU PROCÉDÉ
- DE DOSAGE DE L’AMIDON
- M. Baudry a communiqué à l’Association des chimistes le procédé suivant pour le dosage simple et rapide de l’amidon dans les pommes de terre, les fécules du commerce, etc.
- Le principe de la nouvelle méthode repose sur les faits suivants, à savoir :
- 1° Que les acides salicylique et benzoïque solubilisent complètement à chaud l’amidon ;
- 2° Que l’amidon solubilisé possède la propriété de dévier à droite le plan de polarisation de la lumière ;
- 3° Que la déviation est proportionnelle à la quantité d’amidon solubilisée, pour une même épaisseur de liquide observé.
- Pour analyser les fécules, on pèse 3 gr. 321 de la fécule à essayer qu’oa introduit dans un ballon allant au feu et jaugé à 200 cc. avec environ 80-90 cc. d’eau. On y ajoute 0 gr. 48 à 0 gr. 50 d’acide salycilique, et l’on fait bouillir jusqu’à dissolution complète de l’amidon, c’est-à-dire environ pendant 20 à 25 minutes. Après ce temps, on ajoute de l’eau froide jusqu’au volume de 190 cc. environ et l’on fait refroidir le ballon. Au bout de 15 à 20 minutes, on ajoute 1 cc. 5 d’ammoniaque, on jauge exactement à 200 cc. et l’on agite; il ne reste plus qu’à filtrer et à polariser.
- Le liquide observé dans un tube de 400 mm. donne directement la teneur en amidon anhydre de l’échantillon essayé, en employant un saccharimètre dont lo0° saccharimétri-ques = 10 gr. de saccharose (échelle Vivien).
- Si le saccharimètre employé était celui de Laurent, dont le poids normal de sucre cris-tafiisable serait de 16, 19 on ne devra opérer que sur un poids de 2 gr. 688.
- Dans ce cas, le nombre de degrés ou de dixièmes de degrés lu sur 1 échelle, multiplié par 2 donne la richesse pour 100 en amidon ou fécule.
- (Revue de Chimie industrielle).
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- ÉPURATION
- des eaux industrielles et des eaux d’égoût
- Par MM. A. et P. Buisine
- Le sulfate ferrique n’a guère été utilisé, jusqu’à présent, pour l’épuration des eaux, faute d’un moyen économique pour le fabriquer.
- Nous sommes parvenus à le préparer au moyen de la pyrite grillée, résidu des usines de produits chimiques, qu’on peut se procurer abondamment à très bas prix (1).
- La solution de sulfate ferrique ainsi obtenue constitue un excellent réactif pour l’épuration des eaux industrielles et des eaux d’égoût ; son prix de revient rend possible son emploi pour d’épuration de grands volumes d’eau.
- Nous avons essayé son action comparativement à celle des différents réactifs proposés pour l’épuration chimique de ces eaux. Nous avons surtout opéré sur des eaux très impures, les eaux de la DouL , rivière qui reçoit le produit des égouts de Lille, les eaux d’amidonne-rie, les eaux de lavage des laines et les eaux de l’Esperre, petit ruisseau dans lequel arrivent les eaux résiduaires du centre industriel, formé par les villes de Roubaix et Tourcoing, où se trouvent des teintureries, de nombreux lavages de laines, etc. Cette dernière eau, qui renferme les matières grasses et autres enlevées à la laine en suint, est une des plus difficiles à épurer.
- Pour les eaux de l’Espierre, en particulier, nous avons constaté par l’emploi du sulfate ferrique, les avantages suivants :
- Le sulfate ferrique qui est soluble, produit une épuration plus complète que l’addition de lait de chaux, procédé suivi actuellement pour l’épuration de ces eaux, et le prix du réactif nécessaire pour amener la précipitation complète de l’eau ne dépasse pas celui de la chaux employée.
- Le précipité produit par le sulfate ferrique se dépose très rapidement et ne présente pas à un haut degré l’inconvénient du dépôt calcaire, qui entre rapidement en putréfaction dès que la température s’élève. De plus, par un lavage au sulfure de carbone, après dessiccation, on peut enlever la graisse qu’il renferme; la matière grasse, en effet, à cause de la petite quantité d’acide libre que contient le réactif, existe, dans ces dépôts, à l’état de liberté.
- (4) Voir ce procédé de fabrication dans la Revue de la Teinture du 10 septembre, p. 131.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- PROCÉDÉ DE DIAZOTATION
- SUR FIBRES De M. Fischesser
- L’auteur s’est fait breveter pour un « Procédé de production de nouvelles matières colorantes insolubles, directement sur la fibre textile. »
- Pour obtenir ce résultat, on imprègne la fibre d’une dissolution d’a ou de £-naphtolate de soude, pour la mettre ensuite en contact, soit par teinture, soit par impression, avec une dissolution d’un dérivé diazoté quelconque.
- La couleur formée de cette manière, directement dans la fibre, y adhère fortement et résiste bien au lavage.
- Si l’on remplace l’a ou le 6-naphtol, géné-ralementemployé, par l’acideê-oxynaphtoïque, dont le point de fusion est 210°, on obtient des couleurs différentes plus fixes et d’un éclat plus vif.
- Pour obtenir des nuancesrésistant au lavage, il faut produire des co deurs insolubles; en d’autres termes, il est préférable de n’employer, comme seconde composante, que des amines non sulfoné-s, transformées en diazo ou tétrazo,par le nitrite de soude, en présence d’acide.
- On peut employer presque toutes les amines connues- elles peuvent donner les couleurs le s plus variées et les plus diverses, depuis les plus claires jusqu’aux plus foncées.
- BIBLIOGRAPHIE
- CSII MIE DES TEINTURIERS
- Par M. O. PIÉQUET
- Ceci est l’œuvre d’un praticien qui, en faisant de la théorie, a constamment eu la pratique en vue.
- Nous avens peu de traités de chimie tout à fait spéciaux à nos professions, et ceux qui prétendent remplir ce but, s’étendent plus qu’il nous est nécessaire, sur la fabrication des matières colorantes, en sacrifiant les questions d’applications.
- M. Piéquet a réellement fait une chimie tinctoriale, prenant chaque corps et chaque composé dans leur ordre naturel, et en exposant après leurs propriétés générales, leur action sur les fibres textiles, et dans les opérations du blanchiment, de la teinture et de l’impression ; il saisit au passage les circonstances des formules d’application, prises dans la pratique réelle, et non dans d’anciens
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- auteurs, plus ou moins vérifiés, ainsi que cela se voit trop souvent.
- Cette partie pratique a été complétée dans le dernier tirage par une série de formules auxquelles correspondent 120 échantillons de teinture et d’impression nouvellement annexés à l’ouvrage, et parmi lesquels nous remarquons des teintes modifiées sur fibres, c’est-à-dire d’après les méthodes les plus récentes.
- L’ouvrage, grand in-8° à deux colonnes, relié, vaut 30 fr. : ce prix est justifié par la beauté de l’édition et par la somme de travail qu’elle représente.
- Ce n’est pas assurément une encyclopédie tinctoriale, mais au moins un recueil de bonnes et nombreuses observations, d’une grande utilité pour le praticien, cherchant sa voie à l’aide de notions scientifiques.
- L A. SOIE
- Par M. A.-M. VILLON
- Ce livre est une monographie fort bien traitée du travail de la soie, depuis l’éducation des vers, le filage des cocons, le moulinage, le conditionnement, jusqu’au blanchiment et la teinture de ce brillant textile.
- La partie teinture est nécessairement écourtée, mais elle possède cependant un bon chapitre sur les noirs, avec et sans charge; le blanchiment, avec la cuite et le décreusage, sont également exposés avec des détails satisfaisants. Il y a, enfin, un paragraphe sur la dorure de la soie.
- L’auteur, déjà bien connu par d’importantes publications industrielles, habite Lyon, et était ainsi placé dans le centre le plus convenable pour mener à bien une étude sur la soie.
- Il a réussi à condenser une œuvre complète dans un vol. in-12 de 320 pages, dont 67 figures complètent le texte.
- Le prix de cet ouvrage est de 6 fr.; il est donc très abordable, et est destiné à figurer dans toutes les bibliothèques séricicoles.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Aucher. — 214101, 12 juin 1891. — Bleu économique à base d’alizarine.
- Leblanc. — 214137, 17 juin 1891. — Procéda de teinture pour noir direct indestructible sur coton brut et filé à base de cachou de Laval et de Benzidine.
- Aucher. — 214157, 15 juin 1891. — Procédé de teinture à l’indigo, en atmosphère d’hydrogène.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Quennehen. — 214270, d8 juin 4891. — Machine à lustrer et glacer les velours de coton . ,
- Monforts. — 214314, 20 juin 1891. — Perfectionnements apportés aux laineuses ou garnisseuses.
- Spencer. - 214351, 22 juin 1891. — Perfectionnements aux machines à blanchir, à teindre, à coller et à dégraisser les fils en échevaux ou en chaînes ainsi que les tissus.
- Odernheimer. — 214376, 23 juin 1891. — Perfectionnements dans la teinture et l’impression des tissus, fils, peaux, plumes et cheveux au moyen de sels métalliques.
- Certificats d'addition.
- Société La Ramen. — 205775, 19 juin 1891 — Brevet du 20 mai 1890, par le sieur Girard et dont la dite Société est cessionnaire, pour nouveau procédé de décorticage et de dégommage des fibres textiles et principalement de la ramie.
- Darrot. — 213937, 18 juin 1891, pour nouveau produit et son application pour le démoussage elle lustrage des velours.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- 3,es Usarvfrt «Emaairalens au Sémmt. —
- Parmi les articles intéressant la teinture et les textiles, nous signalons les décisions suivantes:
- Produits chimiques et teintures. — Le Sénat adopte sans modification les numéros relatifs aux produits chimiques, réservant les sulfates et les prussiates de potasse. Les chapitres relatifs aux teintures préparées sont adoptés, sauf celui des laques de teinture.
- Fils et tissus de colon. — C’était l’une des parties ies plus discutées du tarif, la question des fils et tissus de coton. La commission et le gouvernement ne sont pas d’accord sur un système mixte. On augmentera les droits sur les fils, afin de protéger la filature, mais comme la protection accordée à la filature ruinerait le tissage si elle n’avait pas un correctif, on a imaginé de rembourser aux tisseurs sur les étoffes qu’ils exporteront, 60 0/0 des droits perçus sur les fils.
- Ce système a soulevé de très vives critiques. Défendu par le ministre du commerce, il a été combattu par M. Buffet, au nom des protectionnistes et par M. Tirard, au nom des libre échangistes.
- Mais finalement, les tarifs concernant les fils et les tissus de colon ont été adoptés par 210 voix contre 40, selon les propositions de la Commission et du gouvernement.
- Tissus de soie. — Malgré un amendement de M. Berangt-r. demandant une augmentation des droits, le Sfnat vote les propositions de la Commission :
- Les droits ve.îés s’appliquant aux Li - sus de soie pure : foulards, crêpes, tull s et passementeries.
- Quant aux tissus pongée, corah, tussah ou tussor, ils demeurent exempts sous condition qu’ils viennent en France pour subir une façon.
- Le reste et l’ensemble du n* 459 (tissus de soie) sont adoptés.
- Les chiffres de la Commission pour les fils de bourre de soie, — conformes à ceux de la Chambre, — sont adoptés.
- Tissus de laine. — Les chiffres de la Chambre sont adoptés pour ces articles sauf l’exception suivante, que demandait la draperie :
- Au numéro 441, les tissus de 241 à 400 grammes sont votés aux droits de 210 et 220 ; ceuà de 401 à 550 grammes aux droits de 230 et 180 ; le reste du numéro comme à la Chambre.
- Admission temporaire. — Le régime de» l’admission temporaire a été supprimé pour les fils de coton et remplacé, comme il est dit plus haut par une prime à l’exportafon des tissus, représentant 60 0/0 des droits perçus sur les fils.
- Le tpxtevoté est celui que nous indiquions, lorsqu’il n’était qu’à l’état, de projet, dans nos « Informations » du 10 Novembre dernier
- (p. 168).
- La Commission sénatoriale a repoussé l’amendement de M. Ccrdier, tendant à l’admission temporaire des tissus de coton destinés à l’impression ou à la teinture.
- Le Sénat a terminé l’examen du tarif géné ral, il ne lui reste plus qu’à voir certains articles réservés. Les quelques modifications qu’il a apportées, dans les dernières séance, aux chiffres de la Chambre, seront, dit-on, acceptées par celle-ci.
- —o—
- Secret de forSeatiroia. — L’article 418 du Code pénal punit d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de cinq cent à vingt mille francs tout directeur, commis, ouvrier de fabrique qui aura communiqué ou tenté de communiquer, à des étrangers, des secrets de la maison où il est employé. Dans le cas où ces secrets ont été communiqués à des français résidant en France. la peine sera d’un emprisonnement de deux à trois ans et d’une amende de seize à deux cents francs.
- Cet article vient d’être l’objet d’une application assez rare. Un contre-maître d’un fabricant de produits chimiques, et particulièrement de certaines couleurs fines de Paris, qui avait dérobé une copie .des .cahiers contenant le résultat nés essais, et qui en a proposé l’achat à des maisons anglaises, a été condamné par coulumace au maximum de la peine, c'est-à-Jire à cinq ans d’emprisonnement.
- —o—
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- Tjrol. — Dms une des grandes vailees de l’est du Tyrol, on est fabricant de tapis et de couvertures en crins de cheval, de bœuf ou en grosse laine. On y fabrique surtout des couvertures pour les chevaux. Chose plus curieuse : la marchandise est colportée a dos d’homme par les habitants de la vallée eux-mêmes ; ce c mmerce leur a si bien réussi que, maintenant, ils font fabriquer les couvertures dans des vàllé-’s plus pauvres et pour leur propre compte, et se contentent du colportage de la marchandise.
- C’est dans la vallée Teferegger que se fait j
- ce commerce. Il a engendré des mœurs curieuses. Les hommes, à force de rouler le monde, ont quitté le costume national pour l’échanger contre le costume de ville, tandis que les femmes, ne quittant jamais la’ vallée sont restées fidèles aux jupes courtes fortement plissées, aux manches de chemises en gigot aux couleurs vertes, roses. jaunes, grises, et’ comme avec la fortune, sont venues les goûts du luxe, il n’est p;s rare de rencontrer un couple enrichi, dans une ville d’eau d’Allemagne, le monsieur au chapeau melon, au complet correct, offrant le bras à sa dame, affublée de soie, en costume de chanteuse tyrolienne.
- — o—
- Teinte Isabelle. — Qu’est-ce que la nuance dite « Isabelle » ? D’après l’Académie, c’est une « Couleur intermédiaire entre le jaune et le blanc, mais où le jaune domine » (?..) « Isabelle, dit le cardinal de Retz dans | s-es mémoires, c’est ce qu’aujourd’hui nous appelons : ventre de biche, qui est la couleur ries livrées de Condé ».
- Tout, cela est assez vague, voyons si la légende nous éclairera mieux :
- L’Isabelle qui servit de marraine à cette teinte était fille de Philippe II d’Espagne ; elle épousa l’archiduc Albert d’Autriche en 1598 et lui apporta en dot, le couronne des Pays-Bas ; cependant ies Hollandais ne se laissèrent pas donner en cadeau sans résistance, et le nouveau souverain dut conquérir son royaume | pied à pied.
- | Or, lorsqu’Albert mit le siège devant Os-| tende, il paraît que l’archiduchesse fit le j vœu téméraire de ne pas changer de chemise, que la ville ne se fût rendue à son époux.
- Le siège dura trois ans, trois mois et trois jours, et pendant ce temps... la chemise d’isabelle jaunissait toujours : nous pensons même qu’elle brunissait.
- Le courtisans ne trouvèrent alors rien de plus galant que de bannir le blanc de leur costume. I s firent teindre leur linge en une sorte de jaune qui devint la couleur Isabelle. (On peut se demander comment les courtisans connaissaient la teinte rie la chemise de leur souveraine, mais sur ce point la légende est muetU ).
- Cette histoire n’a rien d’improbable : n’avons-nous pas vu au siècle dernier la couleur « caca-Dauph n » devenir une fureur parmi les familiers de Versailles?... Pour les courtisans il n’est rien de plus charmant, même dans les plus grosses malpropretés, que ce qui vient du maîire !
- Laissons maintenant la fantaisie, et voyons comment la science classe la teinte Isabelle :
- Chevreuil lui attribuait la notation î OJ, mais avec un signe (?) d'incertitude, et il ajoutai1 avoir constaté que la sueur dont le linge estj imprégné, commence à colorer en un J 1-2, qui n’est pas rabattu, pour ainsi dire, lorsque le linge a été préservé de toute poussière noire. La couleur de « prune mirabelle » qu’on rapproche de la teinte Isabelle, est 3 O J 9-10-11.
- Il n’y a pas lieu, du reste, de caractériser davantage cette nuance, qui n’est plus ainsi désignée que par les maquignons : son origine, seulement, était intéressante.
- Le Gérant : F. GûUILLOn. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- 8CIENTIA
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 2”, décembre 1891
- AVIS A NOS ABONNÉS
- Voici l’année 1891 terminée ; les bandes d’adresses du présent numéro font connaître les abonnements expirés.
- Dans la première quinzaine de janvier, nous ferons présenter une quittance d’abonnement pour une période égale à celui qui s’achève, à nos abonnés sur lesquels il est possible de faire des encaissements soit par notre maison de banque (la Société Générale), soit par la poste.
- Ceux qui ne désireraient pas continuer sont priés de nous le faire savoir.
- Les tables des matières seront prochainement envoyées à tous les abonnés de l’année 1891. Nous tiendrons aussi à la disposition de ceux qui désirent collectionner, des titres et des couvertures.
- Nous souhaitons à tous une meilleure année que celle qui expire, et leur présentons nos meilleurs vœux.
- F. G.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les couleurs azoïques (fin). — Visite à une blanchisserie de fils et de toiles. — Notions sur le blanchiment, l’impression, la teinture et les apprêts (suite).
- Procédés divers : Noir Phenylène ; Violets à l’acide ; Noir d’aniline en impression-réserve ; Revivification des couleurs passées.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulh®use. —Epuration des essences à dégraisser. — Chambre syndicale parisienne de la teinture. — Imformations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Notre tarif des douanes et les traités étrangers, qui en sont la conséquence, sont toujours la grande préoccupation dumoment; elles laissent au second plan les questions si brûlantes cependant des conditions du travail.
- Le tarif modifié par le Sénat et revenu à la Chambre n’a pas trop change le régime des textiles et des teintures j ce n’est pas sur ces articles que les
- conflits se produiront, mais il en est d’autres qui pourront bien retarder l’application des nouvelles taxes.
- Il y a lieu toutefois de signaler les alizarines artificielles que la Chambre avait exemptées et que le Sénat a grevées de droits de 56 fr. sur les pâtes, et de 100 fr. sur les produits secs. Ces droits, des plus préjudiciables à la teinture et à l’impression, n’auront, d’autre part, aucun effet utile ; ils sont insuffisants pour faire naître en France la fabrication des alizarines, encore plus pour galvaniser la culture de la garance, qui n’a conservé un restant d’existence que pour l’emploi de ce colorant sur les draps de troupe.
- A tous égards, cette nouvelle taxation est donc une erreur.
- * *
- En ce qui concerne nos relations commerciales extérieures, le gouvernement a fait adopter par la Chambre le projet de loi suivant :
- « Art. 1er. — Le gouvernement est autorisé à proroger provisoirement en tout ou en partie :
- « 1° Les traités ou conventions de commerce et de navigation arrivant à 1 échéance le 1er février 1892, par suite de la dénonciation qui en a été faite, à l’exception des clauses portant concession d’un tarif de douane applicable à des marchandises déterminées ;
- « 2° Les conventions relatives à la garantie réciproque de la propriété littéraire, et qui, par suite de dénonciation, arrivent également à échéance le 1er février 1892.
- « Art. 2. — Le gouvernement est autorisé à appliquer en tout ou en partie le tarif minimum aux produits ou marchandises originaires des pays qui bénéficient actuellement du tarif conventionnel et qui consentiront, de leur côté, à appliquer aux marchandises françaises le traitement de la nation la plus favorisée. »
- Les dispositions de ces deux articles ne pourront être appliquées que sous la réserve par le gouvernement français d’en faire cesser les effets en notifiant cette intention douze mois à l’avance.
- L’acceptation de ce projet de loi par , le Sénat n’étant pas douteuse, le gou-
- vernement aura tout pouvoir de négocier, et nous verrons que notre place dans le commerce européen ne nous sera pas contestée.
- Spécialement pour nos relations avec l’Allemagne, nous engageons nos.lecteurs à voir à notre chapitre des « Informations » une note qui dépeint exactement nos situations respectives,
- * *
- Quant à notre commerce actuel, nous entrons dans la période des fêtes, pendant laquelle il n’est jamais bien actif.
- Les affaires sont toujours pénibles à Roubaix, Tourcoing et Fournies, et cependant les prix très bas des matières devraient les favoriser.
- Le dernier bulletin de la Chambre de commerce d’Elbeuf mentionne que la fabrication de la nouveauté a été très active pendant le mois de novembre, pour l’exécution des commissions d’été et des échantillons d’hiver. Les draps noirs et d’administration ont suivi leur courant habituel. Les draps cheviots sont de plus en plus demandés et tendent à se substituer aux articles peigné.
- Toutes les branches de la fabrication à Rouen sont en bonne situation, principalement les flanelles, le pilou et les écrus. La saison s’annonce bien pour l’indienne, et les nouveaux dessins pour robes sont appréciés des acheteurs.
- L’amélioration ne s’est maintenue à Mulhouse, ni sur les fils, ni sur les tissus.
- La situation, du reste, pour les mê~ mes articles, est semblable à Manchester, où l’on ne signale qu’un courant modéré en tous genres.
- A Lyon, la saison des étoffes donne lieu à des transactions importantes ; toutefois, il y a un moment d’arrêt causé par le chômage des fêtes.
- * *
- Nous avons peu de nouvelles de l’étranger ; nous signalerons la suivante qui nous fait connaître les genres en faveur dans les articles de bonneterie, en Allemagne.
- Le détail, dit un correspondant de Berlin, ainsi que l’étranger, ont donné des commandes qui influent favorablement sur le mouvement des affaires.
- En capelines, d’importantes com-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- mandes ont été reçues, se rapportant à l’article façonné au métier, avec noeud de soie et fermoir en biseau, genre peluche, rayé transversalement. Les capelines ornées de soie ont été également beaucoup demandées, notamment dans les couleurs blanches, saumon, bleu clair, crème, cardinal*: grenat et cuivre.
- Pour les enfants, on a demandé des casquettes dénommées alsaciennes.
- Les écharpes de fantaisie en soie et chenille, fond de soie, à larges rayures chenille corail, se sont bien vendues ; les écharpes brocart avec rayures chenille dessinées sur fond de soie ont été également demandées.
- il n’a été fait que peu d’affaires en corsages, genre gilet de chasse, pour dames, et palatines.
- Dans la branche tricot, les collections de printemps pour l’Angleterre sont prêtes, et les premières commandes sont déjà arrivées. L’intérêt principal se porte à nouveau sur les jerseys à pans. En articles à bon marché, on peut s’attendre à recevoir des commandes.
- Le grand commerce s’est à nouveau tourné vers les jerseys fantaisie, les blouses lawn-tennis, les blouses beige, mousseline et batiste, dont les collections seront également bientôt prêtes. En général, les blouses sont exécutées avec plis larges ou étroits, et garnitures genre gaufré, terminées en pointe sur la poitrine et dans le dos.
- Le Syndicat des modes à Paris a fait paraître sa carte de nuances pour l’été prochain. Nos lecteurs savent que cette publication a lieu deux fois par an, et quelle sert à uniformiser la désignation des teintes qui devront être en faveur.
- Au besoin, les 10,000 souscripteurs de cette carte (en France et à l’étranger), font naître les modes quelle préconise.
- Dès le prochain numéro, nous commencerons la publication du rapport officiel sur l’Exposition de 1889, section des teintures, impressions, blanchiment et apprêts.
- F. Gouillon
- LES COULEURS AZOIQUES
- SUITE ET FIN
- Jaune brillant • [Acide diami-dostilbène- | 2 mol. phénol.
- Chrysophénine [disulfoniqu* (Dérivé éthylique du jaune brillant).
- Jaune de Hesse — 2 mol. acide salycilique.
- Pourpre de Hesse N — 2 mol. B-naphtylamine.
- — B — 2 mol. ac. B-naphtylaminesulfonique.
- — P — 2 mol. acide naphtionique.
- — D — 2 mol. acide B-naphtylamine-D-monosulfonique
- Violet de Hesse.... — 1 mol. A-naphtylamine, 1 mol. B-napthol.
- Rosazurine B B ... .j Bsu*fone?" ) 2 mo1, acide B-naphtylamine-B-monosulfonique.
- Au point de vue des nuances produites sur coton par les matières colorantes disazoïques ci-dessus, il y a lieu de faire les observations suivantes :
- Les combinaisons des bases nommées plus haut avec 2 molécules de phénol ou d’acide salicylique teignent du jaune à l’orangé. Les dérivés correspondants de la résorcine, de l’« et de la ê-naphty lamine et de leurs acides sul-foniques donnent du rouge ; les dérivés des naphtylamines substituées du rouge bleuâtre, et ceux des acides naphtolsulfoniques des tons allant du bleu violet au bleu. Les nuances des couleurs azoïques dites mixtes se tiennent entre celles que nous venons de citer; ainsi, par exemple, la combinaison de la ben-zidine avec une molécule d’acide salycilique et une molécule d’acide naphtionique, le Congo GR, est rouge jaunâtre. La matière colorante, eu égard à sa nuance, forme de transition de la chrysamine (benzîdine avec 2 molécules d’acide salicylique, jaune) au rouge congo (benzidine avec 2 molécules d’acide naphtionique).
- La benzidine donne, en combinaison avec les mêmes amines et phénols, des matières colorantes plus jaunâtres que la tolide ; la dia-nisidine fait tourner davantage au bleu. Les acides sulfoniques du diamidoslilbène et la naphtylènediamine fournissent sous ce rapport presque les mêmes résultats que la toli-dine.
- La plupart des couleurs disazoïques citées plus haut sont plus ou moins sensibles aux acides, mais cet inconvénient est surtout apparent dans les combinaisons des paradiomines avec la résorcine, l’acide naphtionique et le phénol. La nuance de ces couleurs (rouge con« go, congo k R, benzopurpurine k B, jaune brillant) est modifiée rien que par l’acide carbonique de l'air ; les dérivés des acides 6-naphtylaminesulfoniques, comme la benzopurpurine, sont un peu plus solides. Les couleurs bleues du naphtol n’éprouvent aucune altération de la part des acides.
- Le procédé d’application en teinture est le même pour toutes les couleurs disazoïques de ce groupe. Le coton, auquel elles sont presque exclusivement destinées, se teint à 80 ou
- 100° dans un bain alcalin, c’est-à-dire additionné de carbonate ou d’acétate de soude, de silicate de soude, de savon, de sel de phosphore, de borax, des tannates de soude, ou d’autres sels à réaction alcaline. Le bùn ne s’épuise jamais complètement ; une addition de sel marin ou de sulfate de soude contribue à faire tirer.
- Les colorations sont d’autant plus solides au lavage que la matière colorante est plus difficilement soluble dans l’eau. La solidité à la lumière des couleurs de ce groupe, et en particulier de la benzopurpurine, laisse beaucoup à désirer ; mais ce défaut se prononce surtout dans les dérivés bleus du naphtol ; tandis que parmi les jaunes, la chrysamine notamment est très solide à la lumière et au savon. Les plus employées actuellement des couleurs azoïques pour coton sont : (la chrysamine (jaune), le congo et la benzopurpurine B (rouges) et la benzoazurine (bleue).
- VISITE A UNE BLANCHISSERIE
- de fils et de toiles
- Extrait d'une communication de M. Batcfolier, à la Société industrielle d‘Amiens. (1).
- La blanchisserie de Cagny, créée autrefois par M. Dewailly, exploitée plus tard par M. H. Dobie, appartenant aujourd’hui à MM. Deneux frères, est située sur le bord de l’Avre, à quelques centaines de mètres et presque en face de la gare de Longueau, tout près de l’église de Cagny, à l’un des angles d’une immense propriété qui n’a pas beaucoup moins de 18 hectares de superficie.
- Les constructions s’étendent parallèlement à la rivière sur une longueur d’environ 260 mètres. Elles se divisent en trois parties prin-
- (1) Cette relation devait nécessairement rester dans des termes très généraux, et ses renseignements techniques sont évidemment discrets. Il s’agit d’ailleurs d’une industrie qui n’a plus de mystères, mais il y a toujours dans ces observations prises sur la pratique du métier, quelques points spéciaux pouvant intéresser nos lecteurs de la même profession, ce qui nous a engagé à publier cet extrait, et nous aurons à exposer des procédés plus détaillés de blanchiment des toiles et fils.
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- cipales qui sont aux deux extrémités, à droite et à gauche un hangar servant l’un au séchage des fils, l’autre au séchage des étoffes. Au milieu se trouve le bâtiment principal, grand quadrilatère couvrant une surface de 1,600 mètres carrés, qui renferme, réunis dans un ordre admirable, tous les appareils nécessaires au blanchiment des fils et des étoffes de lin, toiles, linge de table, etc.
- On y voit là des cuves gigantesques, carrées ou rondes, contenant des lessives, des acides, du chlorure de chaux. Il y a aussi des machines à élargir, à cylindrer et à calan-drer. Notons qu’à l’exception de cette dernière, tous les appareils sont construits dans l’usine par des ouvriers spéciaux travaillant avec habileté les métaux aussi bien que le bois.
- C’est dans ce vaste établissement supérieurement agencé que sont traitées, blanch ies et apprêtées toutes les étoffes fabriquées par le tissage d’Hallencourt.
- En thèse générale, blanchir le lin, c’est mettre complètement à nu la fibre végétale, naturellement blanche de ce textile.
- La fibre de Un est protégée par une matière spéciale de nature pectique connue sous le nom de matière colorante de la plante, qui est insoluble dans l’eau, les alcalis et les acides.
- Il faut, pour la détruire, l’action d’oxydants énergiques et l’emploi de lessivages appropriés. Encore ne parvient-on à l’enlever que petit à petit et par couches successives. Ce travail s’appelle la décoloration de la fibre.
- La matière colorante est elle même recouverte d'un enduit formé par une espèce de résine et une matière grasse, lesquelles sont facilement expulsées, la première au moyen de la chaux, la seconde par un alcali : ces opérations ont pour but de préparer et de favoriser la décoloration de la fibre.
- En même temps que la résine et la matière grasses propres à la fibre, il est indispensable d’anéantir certaines matières étrangères que peut contenir une pièce de toile, et qui sont par exemple, des résidus d’encollage, des corps gras, des oxydes métalliques provenant des métiers à filer et à tisser- enfin d’impuretés de toutes nature accumulées au cours du peignage de la filature et du tissage.
- Comme conséquence, le blanchiment d’une étoffe de lin comporte deux séries d’opérations bien distinctes. La préparation d’abord et la décoloration ensuite.
- PRÉPARATION
- Lessivage à la chaux, afin de saponifier la résine.
- Lessive alcaline qui saponifie les corps gras.
- Bain acidulé pour décomposer les savons précédemment formés et mettre les acides gras en liberté.
- Lessive carbonatée qui enlève les acides gras.
- Après chacune de cas opérations, il faut laver à grande eau et dégorger à fond en faisant passer l’étoffe entre des rouleaux pres-seurs.
- La fibre apparaît alors avec une teinte grisâtre particulière appelée gris de lin.
- DÉCOLORATION OU BLANCHINENT PROPREMENT DIT
- Il existe deux procédés principaux pour blanchir les fils et les étoffes de lin, le plus ancien est le blanchiment à l’air, l’autre plus récent, dû à notre grand chimiste Bertholleî, est le blanchiment par le chlore.
- Dans la pratique, ces deux méthodes sont souvent employées simultanément.
- Blanchiment par l’air
- On étend les pièces sur le pré pendant un certain temps.
- Les conditions les plus favorables sont : un temps clair, un soleil ardent, une végétation luxuriante, des fortes rosées ou un arrosage qui mouille l’étoffe.
- Alors, sous l’influence de la radiation solaire, les parties vertes des plantes, par leur respiration, décomposent l’acide carbonique puisqu’il se dégage à froid. Cet oxygène doué de propriétés très énergiques, se dissout dans l’eau dont l’étoffe est imprégnée, et oxyde, mais à la surface seulement, la matière colorante de la fibre, dont une mince couche se trouve désorganisée.
- On lessive, on lave et on dégorge pour enlever le produit de la décomposition et découvrir la partie subjacente de la fibre à décolorer, puis on rapporte les pièces sur le pré, où une nouvelle oxydation a lieu, laquelle est suivie comme la première de lessivage, lavage, dégorgeage. Ces diverses opérations se répètent jusqu’à ce que le tissu soit parfaitement blanchi.
- On termine par l’immersion dans un bain d’acide sulfurique à un degré tout au plus, c'est le vitriolage, qui a pour objet de conserver le blanc, le blanc parfaitement acquis eh enlevant le carbonate calcaire qui s’est déposé sur les f bres, l’alcali qui peut se trouver dans l’étoffe, la résine ayant résisté à la chaux, et enfin en dissolvant certains oxydes métalliques; surtout l’oxyde de fer.
- BLANCHIMENT PAR LE CHLORE
- Cette méthode consiste à faire tremper l’étoffe plus ou moins longtemps dans une dissolution de chlorure de chaux; ensuite à la soumettre à l’action d’un bain acidulé qui met en liberté l’oxygene nécessaire à la décoloration de la fibre, puis à lessiver, laver, dégorger et renouveler jusqu’au blanc parfait que l’on fixe au moyen du vitriolage suivi d’un lavage à grande eau.
- La dissolution de chlorure de chaux peut être étendue ou concentrée. Dans le premier cas, la décoloration de la fibre est lente, sans danger ni pour l’étoffe ni pour les ouvriers.
- Dans le second cas, la décoloration est très rapide, mais il faut prendre de grandes précautions afin de ménager le tissu et surtout pour sauvegarder la santé du personnel.
- Les tissus de lin une fois blanchis doivent, avant d’être offerts à l’acheteur, subir encore I quelques manipulations telles que l’étirage, soit dans le sens de la largeur, selon le cas. On les cylindre à chaud ou à froii pour faire ressortir le grain, enfin ils passent à la calam-dre qui leur donne du brillant.
- A la blanchisserie de Cagny, toutes les opérations que nous venons de décrire sont faites méthodiquement par un personnel choisi et à l’aide de métiers perfectionnés, qui assurent la réussite complète du travail, et permettent d’obtenir rapidement le résultat cherché.
- Avant d’être employés par le tissage d’Hallencourt, les fils de lin subissent diverses opérations suivant les genres de tissus auxquels ils sont destinés.
- On commence toujours par les lessiver dans des cuves en fonte d’une contenance de 4,000 litres. Ensuite, ayant été attaqués plus ou moins par le chlorure de chaux puis battus et séchés, ils sont désignés selon leur nuance comme suit :
- Fils lessivés.
- » crémés (ordinaire).
- » crêmés (avancé).
- » 1/4 blanc.
- » 1/2 »
- » 3/4 »
- » blanc parfait.
- Dix ouvriers et un contre-maître sont employés au traitement des fils de lin ; iis en manipulent environ 275,000 kilogrammes par an.
- Le blanchiment du linge est de beaucoup plus important, et un personnel plus nombreux est attaché sous la direction d’un contre-maître aux diverses manipulations des tissus à traiter, telles que le blanchiment, les apprêts, le cylindrage, le pliage .et le paquetage.
- Les opérations chimiques, qni ne durent pas moins d’un mois y compris le temps pris pour les expositions sur le pré, sont exécutées dans un grand atelier bien éclairé, et disposé d’une façon ingénieuse qui en diminue la main-d’œuvre et fatigue beaucoup moins les ouvriers.
- Les pièces d’étoffes attachées les unes aux autres, sont auirées par des machines, et placées dans les bains sans le concours de l’ouvrier, pour y subir les différente s opérations chimiques.
- A la suite de l’atelier où se font les opérations chimiques, se trouve celui des apprêts et le séchoir, d’une longueur de 100 mètres et de 12 métrés de largeur, pouvant contenir 90 pièces de 100 mètres chacune.
- Près du séchoir, on voit une salle contenant les cylindres, i’élargisseuse et la calandre, qui donnent la dernière main aux tissus.
- Il se blanchit à Cagny annuellement 10,000
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- pièces de 100 mètres, tant en blanc de ménage, de L sieux, de Senlis et blanc de lait.
- Le blanchiment des nappes, serviettes avec bordures'de couleur dont voici quelques types, demande un emploi tout spécial.
- Les tissus éponges, également avec bordu-les de couleurs exigent aussi des soins absolument exceptionnels.
- Vingt-cinq ouvriers sont employés au blanchiment des tissus.
- En outre du blanchiment ; tous les tissus en crème, serviettes et nappes sont préparés et calandrés sur une calan dre Deblon qui exerce des pressions de 10,000 kilogrammes.
- Tout le pliage et le paquetage est fait dans l’usine.
- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Blanchiment, de l’Impression, de la teinture et des Apprêts et sur le Matériel de ces travaux. (1)
- Par M. E. WELTER, de Mulhouse.
- (Suite).
- Les articles fortement glacés, tels que doublures, lustrines, croisés, etc., ne réussissent qu’imparfaitement au moyen de la calandre à friction ; aussi les fait-on de préférence sur la machine à lustrer. Celle-ci consiste en une table en noyer sur laquelle on étend le tissu à lustrer ; d’une molette en acier ou en fonte polie, fixée au bout d’une tige suspendue à une semelle élastique en bois, adaptée aux poutres du plafond. Cette molette, qui agit sur le tissu comme un fer à repasser, reçoit sa course par un volant reposant dans des bâtis. L’appel db la pièce se fait au moyen d’une paire de rouleaux en fonte commandés par courroie, ainsi que l’enroulage. Au moyen d’une disposition de leviers placés au pied de la machine et à la portée de l’ouvrier, celui-ci débraye instantanément, en cas d’accident.
- Il est évident que le tissu à glacer doit être préalablement apprêté.
- Les satins-coton pour doublures, devant imiter la soie comme toucher et comme brillant, sont apprêtés par la machine à apprêter, séchés et cylindrés, puis ils passent par la machine à élargir et à assouplir.
- Dans cet appareil, le tissu passe, en quittant les embarrages, entre deux rouleaux cannelés, recouverts chacun d’un manchon en caoutchouc. Le rouleau supérieur reçoit la pression par une vis et des roues d’angle.
- Cette opération a pour but d’élargir le tissu et d’en assouplir l’apprêt avant d’être traité par la machine à faire les apprêts satinés dite Beetle.
- Cette machine porte dans de forts bâtis à entablement une came commandée par des poulies et des engrenages. La came est calée
- (1) Voir le numéro du 10 novembre (p. 163) et les précédents.
- sur un arbre transversal en fer, qui soulève alternativement une série de pilons en bois de charme.
- Le tissu à beetler est enroulé automatiquement sur un rouleau en fonte avec axe en fer; un second rouleau sert à l’enroulage avant et au déroulage après l’opération, pendant que le premier se trouve sous l’aciion des pilons. Un mouvement spécial en fer et fonte permet le maniement facile de ces deux cylindres.
- Pour éviter que les pilons ne frappent le tissu toujours au même endroit, ce qui produirait dans les pièces teintes, en nuances foncées surtout, une espèce d’ondulé qui en rendrait la vente impossible, une disposition d’engrenages et d'excentriques imprime au rouleau en rotation un second mouvement de va-el-vient.
- Par la chute des pilons sur toutes les fibres, le tissu acquiert un toucher doux, moëlleux et tout-à fait soyeux.
- Pour marcher avec le progrès et satisfaire aux exigences toujours croissantes de l’acheteur, il est de toute nécessité que les étoffes imprimées à bandes, carreaux, losanges et dessins artistiques soient apprêtées, dressées, élargies et séchées sur rame continue à pinces ou à picots.
- Cette opération se fait pour les tissus légers, dont la chaîne et la trame sont sans liaison, tels que mousselines, jaconas, organdis, tarlatane, etc., avec !e concours de la rame fixe à pinces et à déraillage mécanique.
- Le bâti de la machine porte le mécanisme destiné à écarter et à rapprocher les bandes et à les faire mouvoir. Ce mécanisme se compose d'un petit arbre vertical portant à sa partie inférieure une roue héhçoïdale commandée par une vis sans fin. L’arbre vertical porte à sa partie supérieure une roue conique commandant une deuxième roue conique calée sur une vis. Cette vis est montée sur une traverse pivotant autour de l’arbre vertical ; ses deux parties sont filetées en sens contraire, afin de permettre aux écrous qui portent les cornières de se rapprocher ou de s’écarter, suivant le sens de rotation imprimé à la vis.
- Ce mécanisme se répète tous les k mètres.
- Pour obtenir le mouvement de rotation dans un sens ou dans un autre, des vis sans fin sont calées sur un 3rbre longitudinal, qui a la longueur de la rame. Une des extrémités de cet arbre porte un manchon muni de deux cônes à friction, qu’on peut déplacer à l’aide d’un levier et d’un renvoi de mouvement. Ces cônes peuvent être mis en prise alternativement sur les cônes moteurs, commandés par poulie et courroie.
- Le mouvement de brisage, de mise en large et de la tension du tissu se règle au moyen du levier et des cônes à friction, avec l’aide d’un seul ouvrier.
- Les pinces, entre lesquelles est pris le tissu, sont en fonte avec mâchoires en bronze.
- Le séchage s’opère ordinairement au moyen
- de tuyaux à vapeur, placés à l’intérieur des bâtis ; mais les flasques sont suffisamment écartées pour permettre de passer une chaufferette sous le tissu, si ce mode de chauffage est préféré.
- Certains tissus très forts et de fabrication spéciale, tels que Moleskines, Futaines, Bee-verteen, etc., sont grattés avant le blanchiment, puis blanchis, apprêtés, séchés, élargis et assouplis au moyen de la machine à élargir et à assouplir, puis grattés à nouveau.
- La machine à gratter verticale convient parfaitement à cet usage, surtout pour les Moleskines.
- ( A suivre.)
- PROCEDES DIVERS
- Noir Phénylène
- Nous donnons ci-dessous un échantillon d’impression au Noir Phénylène, des établissements Poirrier et Chappat, produit déjà annoncé dans notre numéro du 25 Novembre (page 173).
- Le sujet imprimé est trop grand pour entrer dans un échantillon, mais ce n’est pas pour le dessin que nous le présentons.
- Le noir Phénylène est en pâte. Nous avons donné des formules d’impression et de teinture dans notre communication du 25 novembre.
- En impression, ce colorant offre sur les autres noirs d’application, l’avantage de se fixer au vaporisage avec une grande facilité, ei ne dégorgeant pas ainsi au lavage, il ne ternit pas les blancs pendant cette opération.
- Il est donc particulièrement avantageux pour impressions sur fonds clairs.
- L’impression est d’une grande netteté, sans auréole ; sa teinte noire absolue est d’une bonne solidité.
- En teinture, la plupart de ces qualités se retrouvent. (Voir comme complément d’indications notre précédent article).
- Violets a l’acide
- La fabrique Friedr. Bayer et C°, offre deux nouvelles marques de violet pour laine, qu’elle désigne :
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- Violet à l'acide 5 B, liquide Violet solide à l’acide 10 B, liquide
- Le second paraît être un perfectionnement du premier, et c’est celui-là que nous envisagerons spécialement.
- Il se recommande par une résistance aux alcalis, supérieure à celle de tous les violets connus.
- Nos lecteurs savent que les acheteurs en tissus soumettent ceux-ci à un essai en liqueur caustique (1), destii-é à leur faire préjuger si la teinte résistera à l’action des boues alcalines de Paris (et autre s villes, sans doute) ; cette propriété est donc important.
- Une teinte qui supporte cette épreuve est considérée aussi comme devant bien se tenir à l’air lumineux. La conséquence ne se déduit pas théoriquement, mais c’est un fait d’expérience.
- Le « Violet solide à l'acide, 10 B liquide » a un beau reflet bleu, qui ne rougit pas à la lumière artificielle, comme font à peu près tous les autres violets ; les teintes mode qu’on en obteint ne varient donc pas sous les différents éclairages usités.
- Teinture
- La teinture sur laine se fait en bain acide, au bouillon, en une heure.
- Ce bain peut être ainsi monté :
- Sulfate de soude......... 15 0/0
- Acide sulfurique......... 2 0/0
- Colorant (suivant nuance).
- La teinture unit très bien.
- Les teintes mode s’obtiennent avec les Verts solides bleuâtres, Azo-fuchsine G, Jaune solide extra, Orange H B, Azo-brun à l’acide de la même maison, et aussi avec le Jaune de Naphtol, sans produire le dichroïsme que donnent généralement les mélanges de jaunes et de violets, employés pour faire des verts rabattus.
- Impression
- Pour l’impression de la laine, on emploiera
- la formule ci dessous :
- Violet solide à l’acide, 10 B, liq. 300 gr.
- Eau........................... 90 —
- Acide acétique à 8° (40 0/o) • • • • 60 —
- Dissoudre et épaissir avec :
- Eau gommée à 50 0/0 .......... 550 gr.
- Imprimer, vaporiser et laver.
- On obtiendra en impression une solidité, et des avantages optiques correspondant à ceux de la teinture.
- Nom d’aniline
- en impression sur laine, genre réserve
- Nous signalons ici, ce procédé de M. Horace Kœchlin, indiqué dans le compte-rendu sommaire des travaux de la Société Industrielle de Mulhouse, qui figure dans le présent numéro.
- (1) Voir Revue de la Teinture 1890, p. 73.
- Revivification des couleurs passées
- On sait que la couleur des étoffes de peluche, et en général de tous les articles exposés à la lumière, passe au bout de quelque temps.
- Pour la revivifier, il suffit, selon le Cosmos, d’éponger la matière avec du chloroforme. Le chloroforme méthylé convient très bien pour cela ; il a, en outre, l’avantage d’être moins cher que celui qui est purifié. On devra seulement éviter de le respirer en trop grande quantité pendant l’opération.
- Nous reproduisons cette indication avec nos plus expresses réserves. Il nous paraît fort douteux qu’un dissolvant neutre puisse revivifier des teintes détruites par l’action combinée de l’air et de la lumière ; le mal est pour nous irrémédiable,
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 9 décembre 1801
- L’auteur du mémoire Fac et spera présenté au concours pour le n° II des prix divers, propose l’introduction dans la Haute-Alsace de l’industrie des matières tannantes que l’on peut extraire des déchets des usines de cellulose et de pâte de bois, et des écorces de bois de diverses essences utilisables dans l’industrie de la tannerie. Les conclusions du rapport de M. Geigy, approuvées par le comité de chimie, ne sont pas de nature à encourager aucune tentative de ce genre dans notre pays et ne font pas droit à la demande de prix formulée par l’auteur du mémoire Fac et spera.
- Par contre, ce mémoire renferme une nomenclature raisonnée de toutes les plantes susceptibles de fournir des matières tannantes.
- Le comité juge cette étude assez intéressante et assez complète pour mériter une médaille de bronze, si l’auteur est d’accord pour ne publier, dans nos Bulletins, que cette partie de son travail. Il demande aussi l’impression du rapport de M. Geigy, qui renferme des observations et des faits très intéressants.
- M. Odernheimer, qui a obtenu déjà une médaille de bronze pour la description d’un procédé permettant l’application de l’or en impression, envoie deux notes complémeutaires sur le même objet. Elles sont lues en séance et confiées à l’examen de M. Horace Kœchlin, qui voudra bien répéter les expériences de l’auteur, en collaboration avec M. Lussy. M.
- Alb. Scheurer s’occupera des recherches bibliographiques visant bs travaux antérieurs sur l’application de l’or.
- M. Piequet, à Frelinghien (Nord), dans une lettre du 18 novembre, propose d’ajouter de l’amidon crû, à l’enlevage au chromate, pour prévenir la formation d’oxycellulose, sur les tissus teints en bleu cuvé. — M. A. Scheurer fera l’expérience de cette méthode.
- Le comité de chimie proposera à la Société industrielle de faire l’acquisition de la table des matières des Comptes-rendus de l’Académie des sciences ; il demandera de même l’achat des volumes destinés à compléter la collection de la bibliothèque.
- M. A. Scheurer, à la suite de la publication de sa note sur un nouveau mordant de chrême, a appris, par une lettre de M* Lehne, directeur du journal Farben-Chemie, que M. Erzinger a préparé ce même mordant il y a plusieurs années, en réduisant aussi le bichromate par l’acide sulfureux. 11 résulte d’un échange de lettres qui a eu lieu entre M. Scheurer et M. Erzinger que ce fait est exact, mais que jamais M. Erzinger n’a fait aucune publication de son procédé.
- M. Horace Kœchlin présente, avec des échantillons à Pappui, un procédé permettant de faire sur laine le genre noir d’aniline avec réserves.
- On foularde la laine dans une dissolution chaude de sulfate d’aniline, à 100 gr. par litre ; on imprime sur le tissu ainsi préparé une réserve consistant en une dissolution épaissie de sel d’étain à 800 gr. par litre, et on plaque par dessus une dissolution de 100 gr. de bichromate de potasse dans un litre d’un mélange à parties égales d’acide acétique et d’eau. Le noir se forme froid, on lave et savonne à 60°. — La collection d’échantillons comprend, outre le noir sur laine, soie et soie et coton mélangés, des types de gros-bleu par l’ortho-toluidine, de bruns de benzidine et de para-phénylène-diamine.
- M. Cam. Schœn est prié d’examiner un ouvrage de M. Soxhlet sur la teinture avec les matières colorantes dites « substantives ».
- EPURATION
- DES ESSENCES A DEGRAISSER
- On emploie pour cette destination les huiles légères de pétrole connues dans le commerce et l’économie domestique sous le nom de « Essences minérales ».
- Les raffineurs de pétrole ont des sortes plus pures que celles destinées à l’éclairage ; ce sont les essences dites lavées, que l’on désigne aussi : benzolines.
- Les essences lavées ont encore besoin de subir les traitements suivants pour fournir des produits convenant au nettoyage des étoffes, ou au dégraissage des laines.
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- On les abandonne d’abord au repos dans des réservoirs, afin délaisser complètement déposer les petites quantités d’eau qui leur donnent une apparence louche ; puis on les soumet à un traitement à l’acide sulfurique à 66°, dans la proportion de 4 d’acide pour 100 d’essences (en poids). Le battage doit être très énergique et très rapide à cause de la grande différence de densité qui existe entre l’acide sulfurique et l’essence (cette dernière pesant 75 kilogr. l’hectolitre à 15° de température).
- La durée du battage ne doit pas ex céder un quart-d’heure ; si l’on prolongeait outre mesure cette opération, l’acide sulfurique entrant en décomposition émettrait des vapeurs d’acide sulfureux qui, à l’état naissant, ont une affinité bien constatée avec certains composés hydrogénés contenus dans les essences de pétrole, et dont il est très difficile de débarrasser les essences, une fois que les composés sulfureux se sont formés.
- Si, au contraire, le battage n’était pas fait d’une manière parfaite, les essences rectifiées conserveraient une odeur caractéristique et désagréable, provenant sans doute du phénomène d’oxydation que l’on constate dans les cuves dans lesquelles ont séjourné longtemps les huiles de pétrole.
- Lorsque le battage à l’acide est bien mené, on soutire rapidement l’acide sulfurique dont le dépôt se fait facilement ; on décante l’essence traitée et on laisse reposer pendant une demi-heure environ, afin de permettre à la matière goudronneuse acide, qui se trouve encore en suspension (à faibles doses) dans l’essence, de se précipiter complètement.
- La deuxième opération consiste à traiter la même essence par une dissolution de sel de soude (carbonate blanc de commerce) à 5° au pèse-sel, dans la proportion d’un hectolitre de dissolution pour 1,000 litres d’essences.
- On procède, comme pour l’acide, à un battage énergique qui dure de 25 à 30 minutes ; puis, aprèx avoir soutiré la dissolution alcaline, dont l’effet est de neutraliser l’acide sulfurique et les petites proportions d’acides sulfureux, mélangé dans la masse des essences, on opère plusieurs lavages à l’eau froide, afin d’enlever les dernières traces de la dissolution de soude.
- Après un repos de plusieurs heures, on décante l’essence qui est ainsi convenablement purifiée pour être employée aux nettoyages des étoffes.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- de la Teinture et du Nettoyage
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- Assemblée générale du 23 novembre 1891
- L’appel nominal constate la présence de 27 adhérents.
- L’assemblée est favorisée de la présence de délégués de la « Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon »; ce sont MM. Ch. Cloutier, deBeaune, président d’honneur, et Patin , secrétaire-syndic.
- M. le président Vinois les complimente et leur souhaite la bienvenue.
- Le président adresse une allocution à l’assemblée, dans laquelle il regrette le peu d’empressement des teinturiers à se grouper au Syndicat. L’année dernière, dit-il, nous étions 45 adhérents ; aujourd’hui, nous ne sommes plus que 41.
- Il est même à remarquer que les chefs de maisons, des plus importantes, s’éloignent systématiquement de nos travaux, se bornant à nous donner leur concours financier.
- Ne nous ralentissons pas, cependant, en raison de la marche en avant des Chambres syndicales.
- A côté des indifférences signalées, nous avons la satisfaction de voir la province nous apporter de nouvelles forces ; nous comptons des adhérents à Bordeaux, Reims, Nantes, Angers, Marseille, et nos coufrères de Lyon, ici présents, viennent encore resserrer notre unité professionnelle.
- Les patrons ont besoin de s’unir, maintenant surtout que la partie opposée sait si bien se servir de la force syndicale.
- Il est bien certain que les trois quarts des patrons ici présents sont tous des ouvriers, et si nous sommes arrivés, c’est par le travail, l’intelligence et l’économie. Soyons donc intelligents jusqu’au bout, et travaillons dans l’intérêt de notre corporation.
- M. le président ajoute que le gouvernement s’adresse de plus en plus aux Chambres syndicales pour le règlement des questions industrielles et commerciales, car il reconnaît qu’elles sont constituées par l’élite du travail, « et c’est ainsi qu’il y a un projet de loi tendant î à leur confier les expertises ressortant de leurs spécialités.
- C’est ainsi encore que M. le ministre du commerce a adressé à la Chambre syndicale, des produits tinctoriaux venant de l’Asie, afin d’eu étudier les applications possibles. M. Jolly a été chargé de ce travail (1), et son intéressant rapport nous a valu des remerciements du ministre.
- En terminant, l’orateur rend hommage h la mémoire da M. Bontemps, membre adhérent, décédé dans le courant de l’année.
- Des applaudissements couvrent cette allocution.
- Sont ensuite admis à l’unanimité, MM. Frais-sinet, de Marseille, et Heurtebise, de Nantes.
- M. Babillon-Marchal , secrétaire-, donne
- (1) Voir Revue de la Teinture du 25 octobre, p. 154.
- ensuite le compte-rendu des travaux du comité, que nous reproduisons ci-dessous à peu près complet :
- Travaux du Comité en 1891
- Le compte-rendu des travaux de votre Comité pendant l’année 1891 n’exigera pas de longs développements , les événements et les propositions importantes n’ayant pas été fréquents.
- Devez-vous en conclure que votre Comité a manqué de zèle? Assurément non, et vous n’en doutez pas un instant.
- Ses séances mensuelles, et les expertises beaucoup plus nombreuses que les précédentes années, ont donné lieu à une trentaine de réunions, pendant les dix mois écoulés du 1er janvier à ce jour.
- Des projets très sérieux, dont vous avez connu la discussion en son temps, ont aussi exigé de votre Comité toute l’étude et les soins que votre confiance attendait de lui.
- Cette pénurie ne doit-elle pas être attribuée plutôt à l’indifférence des membres adhérents ? Peut-être bien un peu.
- En effet, sept à huit membres seulement ont pris la peine d’assister aux séances, apportant un jour l’un, un jour l’autre, leurs idées et leur expérience.
- Sans doute, c’est à votre Comité de découvrir les questions qui intéressent la corporation, afin d’en retirer pour elle le profit désirable.
- Mais ne trouvez-vous pas qu’en dehors des résultats matériels à rechercher, notre Association a un but moral qui précisément provoquerait quelques-uns de ces résultats matériels ?
- La fréquentation des uns et des autres, permettant de se mieux connaître, de s’apprécier, diminuerait l’espèce de défiance qu’engendre malgré tout la rivalité commerciale...
- On ne sait pas s'entendre, voyez-vous dire partout-, mais comment voulez vous arriver à vous entendre, si vous n’allez pas à la rencontre de ceux qui, comme vous, ne demandent que cela ?
- Messieurs, excusez cette digression : ces paroles, dans ma bouche, manquent de l’autorité qui pourrait les imposer à votre attention. ..
- Le nombre des litiges soumis à l’arbitrage des commissions d’expertises s’est élevé à quatorze, dont deux affaires étaient apportées à l’amiable.
- Trois de ces affaires seulement n’ont pu être conciliées 5 pour les onze autres, vos experts ont eu le bonheur de mettre d’accord les parties, au mieux des intérêts de chacun.
- Parmi les circulaires qui nous ont été adressées, l’une a donné lieu à une étude très sérieuse de M. Jolly, sur les produits tinctoriaux du Kurdistan, étude que M. le ministre du commerce a fait insérer dans le Moniteur ojfi-eiel du commerce.
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- JLA. revue de t,a teinture
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- L’autre étaitune pétition demandantl’exemp-tion des droits de douanes pour les produits tinctoriaux dérivés de la houille.
- Votre Comité, vu le peu d’importance de ces droits qui seront bien sûr mis à la charge du consommateur, a préféré cependant s’écarter dans ce cas de la ligne libre-échangiste suivie lors de la discussion des traités de commerce, afin de protéger un peu les fabriques françaises qui traitent ces produits.
- Nous devons vous signaler la création d’un répertoire confidentiel relatif aux gérantes,employés, livreurs de la corporation. Toutes les fois que vous auriez une indélicatesse à reprocher à un employé, vous pourriez donner au président de la Chambre le nom de cet employé, avec quelques détails indiquant le motif de votre plainte ; ces renseignements, classés alphabétiquement, et placés sous la garde discrète du président, pourraient être consultés par vous, et ainsi vous donner au moins l’assurance que l’employé que vous choisissez n’est pas encore sujet à caution.
- 11 est beaucoup à désirer que chacun prenne la peine d’envoyer ces notes, dont l’ensemble peut rendre de véritables services.
- Nous nous sommes également préoccupés des conséquences de la loi de décembre 1890 qui a retiré toute valeur aux règlements que chacun, jusque-là, pouvait établir, tout au moins en ce qui concerne le délai de congé...
- Plusieurs sentences rendues par les tribunaux, et revues en appel, en ont établi la jurisprudence, et les considérants de certains jugements donnent pour ainsi dire aux patrons le conseil de ne pas hésiter à poursuivre les ouvriers qui, à l’itnprovicte, les auraient quittés...
- Comme conséquence, il sera toujours utile d’établir des règlements d’atelier, surtout en ayant soin d’y introduire cette clause, que tout ouvrier, quittant la maison subitement, sera tenu de payer une indemnité au patron, conformément à la loi de décembre 1890, et libre à vous-mêmes de fixer d’avance cette indemnité.
- Un projet très imporlant est en ce moment à l’étude dans une commission nommée par le Comité.
- La loi tend à rendre obligatoire pour les patrons l’assurance contre les accidents, dans des conditions même quelquefois bien dures.
- Un projet d’association nous a été soumis par l’administration de l’Union nationale, et votre Comité résolut d’étudier immédiatement et très sérieusement ce projet.
- Vous serez plus tard convoqués en assemblée générale pour connaître l’économie de cette institution et vous prononcer sur son adoption.
- Pendant l’année 1891, votre Comité a distribué 70 fr. de secours à trois ouvriers de la corporation qui lui ont été signalés comme dignes d’intérêt.
- Par suite, le solde en caisse appartenant
- à la caisse de secours, est aujourd’hui de 502 fr....
- De toutes parts, on s’occupe de prévoyance, de secours pour les ouvriers ; nous aussi devons suivre ce mouvement, dont l’idée s’impose...
- Recettes.—Solde en caisse à ce jour 464 10
- Dépenses. —(Diverses).......... 28 55
- Reste en caisse, au 15 novembre
- 1891....s.................... 435 55
- En terminant ce compte-rendu, il est nécessaire de vous parler d’une réforme que vous approuverez sans doute, après avoir entendu les détails qui suivent.
- Vous avez décidé, en organisant, il y a bientôt deux ans, le bureau de placement pour les ouvriers de la corporation, qu’il serait réservé aux seuls membres adhérents.
- Pendant ce délai, il a été formé par les ouvriers 555 dema ndes de travail se décomposant ainsi :
- 214 ouvriers, 141 ouvrières et 200 gérantes, demoiselles de magasins ou apprenties.
- A côté de cela, 24 patrons, membres de la Chambre, ont fait 101 offres d’emploi.
- Mais il faut remarquer que 129 places ont été offertes par des teinturiers n’appartenant pas à la Chambre syndicale; or, ces 120 places n’ont pas été indiquées aux ouvriers qui se présentaient.
- C’est donc 129 occasions d’emploi dont ils ont été privés.
- Ce résultat, pensons-nous, indique la réforme à faire : étendre l'usage du bureau de placement à tous les patrons teinturiers. Par cette mesure, nous faciliterons le placement des ouvriers, et contribuerons un peu à diminuer les jours de chômage...
- Nous espérons, messieurs, que vous donnerez votre approbation aux travaux de votre Comité.
- Soyez-en sûrs, quels que soient les hommes choisis par vous, cette marque de confiance les stimulera toujours de façon à les faire *e dévouer à vos intérêts.
- Mais, à côté d’eux, il y a place pour votre action individuelle.
- Fréquentons-nous davantage, connaissons-nous mieux, serrons les rangs.
- Un jour, peut-être prochain, nous aurons besoin d’être soutenus les uns par les autres...
- De chaleureux applaudissements accueillent cette lecture, et l’assemblée approuve à l’unanimité les travaux du Comité.
- Puis, M. le président annonce à l’assemblée que, sur une invitation faite par le secrétaire du Syndicat des teinturiers de Paris, la Chambre syndicale des teinturiers-dégraisseurs de Lyon a résolu de resserrer les liens d’amitié entre les deux Chambres; par suite, elle a chargé deux de ses membres de venir assister à notre assemblée générale, et fonder une union fraternelle pour la prospérité commune.
- Cette extension en province de la Chambre
- syndicale parisienne, appuyée sur la Chambre syndicale de la ville teinturière par excellence, ne peut que profiter à son autorité morale, mise au service de la corporation tout entière, en élargissant les moyens d’informations sur le personnel et et sur tous ses intérêts.
- M. Cloutier répond au nom du Syndicat lyonnais ; nous en extrayons les passages suivants :
- « ... Il est à désirer que cette journée devienne le point de départ d’une union chaude et sincère entre les deux Syndicats.
- « La Chambre syndicale de Lyon est toute acquise à cette idée, et son président, comme tous ses membres, nous ont chargés, en vous apportant leur saiut fraternel, de fonder avec vous une association amicale et solide.
- « Ce principe admis, ainsi que votre aimable accueil nous en donne l’assurance, nous rechercherons chacun de notre côté, et nous trouverons les moyens d’établir des relations suivies...
- « La Chambre syndicale de Lyon compte 90 membres, dont 60 environ appartiennent à la région lyonnaise. Seuls, les teinturiers résidant à Lyon sont membres actifs, les autres sont membres honoraires. Nous admettons aussi comme membres honoraires les benzi-neurs et les teinturiers pour confrères.
- « Aujourd’hui, cependant, nous discutons le projet de les admettre comme membres actifs, considérant que le benzineur est pour ainsi dire une moitié du teinturier-dégraisseur, et que le teinturier pour confrères est inévitable, sinon indispensable ; par suite, pensons-nous, il vaut mieux se rapprocher, se rencontrer plus intimement, et provoquer la communauté des intérêts par la cordialité des rapports. ..
- « C’est pour l’expansion de cette bonne confraternité qus je vous soumets en finissant une idée qui me semble dans l’air : faire de la propagande pour créer en province des Syndicats dans les grandes villes. Toutes ces Chambres syndicales particulières étendraient leur action dans la région voisine; puis elles auraient entre elles des rapports suivis, et toutes unies à un Comité central commun formeraient l’Association fédérale de la teinturerie française. »
- Des applaudissements unanimes saluent ces paroles.
- MM. Fleury et Mars demandent quelques renseignements sur le fonctionnement de la Chambre syndicale lyonnaise, et divers membres approuvent l’idée de cette fédération de la teinture.
- Puis, M. le président propose l’admission, comme membre de la Chambre syndicale de Paris, de la « Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de Lyon. »
- L’admission est votée par acclamation.
- M. Patin , secrétaire de la Chambre de Lyon, remercie en quelques mots l’assemblée de sa décision, et dit qu’il va télégraphier im-
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- TA REVUE DE LA TEINTURE
- médiatement à son président cet heureux résultat en le priant de communiquer aux amis de Lyon la cordia’e réception faite à leurs délégués par leurs collègues parisiens.
- Elections
- L’orde du jour appelle l’élection de 6 membres du Comité, dont 4 sont le tiers sortant du Comité, et les 2 autres remplacent des membres démissionnaires.
- Le scrutin donne finalement les résultats suivants:
- MM. Vinois, Mars, L’Huillier et Tissier sont élus pour trois ans; M. Piot pour deux ans, et M. Rollet pourunan.
- Pour l’élection du président, le scrutin don ne sur 27 votants :
- M. Jolly, 48 voix; MM. Vinois et Fleury, 4 voix ; M. Mars, 1 voix.
- En conséquence, M. Jolly est élu président de la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage.
- M. Jolly remercie en quelques mots émus l’assemblée de l’honneur qu’elle lui fait, reportant, du reste, cet honneur à ses ancêtres j qui ont tenu une place importante dans la tein- ! ture; en leur nom et au sien, il remercie tous ses collègues de cette marque de confiance dont il s’efforcera d’être digne.
- Sont ensuite élus vice-présidents, MM. Mars et Fleury.
- Enfin, M. Babillon Marchal est élu secrétaire sans scrutin et par acclamation.
- Après la proclamation des résultats , un membre rappelle le peu d’empressement qu’ont i les juges de paix à renvoyer les affaires Jiti- j gieuses devant la Chambre syndicale, et cela j parce que ces affaires sont soumises à trois ! arbitres, et qu’ils n’en voudraient qu’un seul.
- Pour remédier à cette situation, M. Fleury propose de composer les commissions d’arbitrages de deux membres du Comité qui expertiseraient pendant deux mois, assistés d’un membre adhérent, pris dans l’ordre alphabétique. Cette proposition est adoptée.
- L’assemblée décide ensuite, sur la demande de plusieurs membres, que les réunions du ) Comité auront lieu à l’avenir le premier lundi de chaque mois, à trois heures et demie.
- Le soir, les membres de l’assemblée et de nombreux amis de la Chambre syndicalè s’asseyaient gaiement à la table du banquet, dont la parfaite organisation fait le plus grand honneur aux organisateurs.
- Nous avons rendu compte de cette agréable soirée dans la Revue [de la Teinture du 25 novembre (p. 176).
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Lem traités de P Allemagne et notre nouveau régime économique.
- — Comme complément à notre article du dernier numéro sur le mouvement économique européen, nous reproduisons les obser-
- vations ci-dessous du Nouvelliste de Rouen, qui se rencontrent sous plus d’un rapportavec nos appréciations.
- La feuille rouennaise disait à ce propos : Qu’est-ce qui a pu favoriser jusqu’à un certain point l’industrie allemande? C’est, personne ne l’ignore, l’article 11 du traité de Francfort qui accorde à nos ennemis le traitement de la nation la plus favorisée.
- Or, en dénonçant tous nos traités de commerce, nous annulons implicitement le fameux article 11, de telle sorte que l’Allemagne, si nous le voulons, se trouve obligée de subir notre nouveau tarif dans toute sa rigueur.
- C’est le coup le plus funeste qui puisse être porté à son industrie, en grande partie alimentée par la France, et M. de Caprivi l’a si bien compris qu’il avoue que si « une guerre économique » venait à éclater « l’Allemagne serait certainement forcée d'abandonner successivement toutes ses industries. »
- Au fond, nos voisins de l’Ouest, effrayés par les conséquences inévitables de l’application du futur tarif français, ont cherché ailleurs une compensation, et, pour cela, ils ont usé, peut être même abusé, de la prépotence qu’ils exercent dans ce qu’ils appellent la Ligue de la paix.
- L’Autriche et l’Italie étaient, du reste, d’autant moins fondées à lui résister qu’elle leur offrait cerlains avantages assez appréciables pour l’agriculture, quoique payés bien cher par leur industrie.
- Mais, dira-t-on, il n’y a pas que l’Italie et l’Autriche qui aient consenti des traités. C’est vrai; il y a encore quelques autres Etats,notamment la Suisse et la Belgique ; mais ce qu'il faut remarquer, c’est que la Suisse a imposé ses conditions et n’en a subi aucune, et que la Belgique trouve également de grands bénéfices dans ses nouvelles transactions.
- En somme, la situation est celle-ci :
- Nous sommes absolument libres vis-à-vis ds l’Allemagne, et tant que nous ne commettrons pas la faute de traiter désavantageusement avec telle ou telle puissance non exceptée du traité de Francfort, nos ennemis ne tireront plus rien de celui-ci.
- Par contre, nous jouirons sans contestation possib'e de tous les avantages concédés par l’Al'emagnp, dans les nouveaux traités à toutes les nations contractantes.
- Quelle est, dans ces conditions, de l’Allemagne ou de la France, celle des deux nations qui est en meilleure posture ?
- Effet (lu 1)111 Mac-Kinley. — L’administration des douanes des Etats Unis publie les chiffres du mouvement commercial du 1er octobre 1890 au 31 août dernier.
- Pendant cette période, il est entré chez eux pour 2 milliards de marchandises étrangères taxées. Durant les onze mois correspondants de l’exercice antérieur, les envois de cette nature s’étaient élevés à 2 milliards 430 millions, soit près de 30 0/0 de plus.
- Dans son récent message, le président des Etats-Unis a traité longuement cette question des bills, et est arrivé à des conclusions différentes.
- M. le président Harrisson proclamait hautement que les résultats de leur application ont trompé les adversaires de ces tarifs et réalisé au contraire les espérances de leurs partisans.
- Pendant l’année finissant au mois de septembre, le total des exportations et des impor-
- tations a été d’un milliard 748 millions de dollars. C’est le chiffre le plus élevé qu’ait jamais atteint l’Amérique.
- Rien dans la condition des populations n’indique que le bill soit oppressif et qu’il retarde le développement commercial des nations.
- Nous pensons, quant à nous, qu’une première année ne peut être prise comme hase d’appréciation, et qu’il faut encore attendre pour se prononcer sur les résultats du nouveau régime américain.
- —o—
- Imposition «l’art et d’industrie à Paris en 1899. — L’Union centrale des arts décoratifs a décidé l’organisation en 1892 d’une grande exposition d’art et d’industrie en remplacement de l’exposition de la plante, ajournée à 1894, et qui c ïncidera avec l’inauguration du musée des Arts décoratifs dans le futur palais du quai d’Orsay, si le Sénat toutefois, confirme le vote de la Chambre relatif aux anciens bâtiments de la cour des comptes.
- Cette exposition aura lmu dans le palais de l’Industrie, aux Champs-Elysées, pendant les mois d’août, septembre, octobre et novembre. Son titre est : Exposition des arts de la femme.
- Tout ce qui, dans les industries d’art est exécuté par et. pour la femme, tout ce qui, dans sa vie intime et dans sa vie extéiieure, lui sert de cadre, d’ornement et de parure, tout ce qui lui permet de gagner sa vie ou d’utiliser ses loisirs trouvera à sa place, dans trois groupes généraux, dénommés : beaux-arts, enseignement, industrie.
- •Furieprudence. — Accident d’usine. — Le tribunal correctionnel de Rouen s’est prononcé sur une affaire de responsabilité dans un accident d’usine présentant des circonstances toutes particulières et qu’il est ainsi intéressant de connaître.
- Un enfant, amené par son père dans l’atelier de cardes de la filature de M. François-Delamare-Deboutteville, filatear à Fontains-le-Bourg, avait eu le bras pris dans un engrenage et complètement broyé.
- L’usinier était cité à raison de ce fait, comme prévenu d’un délit et d’une contravention. Le ministère public lui reprochait d’avoir causé, par son imprudence, les blessures de l’enfant.
- M. Delamare objectait que l’enfant était entré dans la filature, conduit par son père; qu’il n’était embauché ni payé, et que sa présence dans l’atelier n’avatt pu encore être signalée au patron lorsque l’accident est arrivé.
- La contravention relevée consistait à n’avoir pas muni d’organes protecteurs les engrenages et les machines de la filature.
- M. Delamare répondait que les inspecteurs qui, plusieurs fois par an visitaient l’établissement, ne s’étaient jamais plaints que son organisation fût défectueuse.
- Le tribunal a acquitté M. Delamare-Debout-teville dn chef des blessures par imprudence, mais retenant la contravention à 30 francs d’amende.
- FIN DE LA QUATRIÈME ANNÉE
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes).
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- INDUSTRIELLES
- LA REVUE DE
- r_ • SCIE NT IA ET-UFROTIinT*;
- TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- A
- Pages
- Accidents du travail (loi).................................. 70
- — d’atelier et de machines à vapeur.............. 40, 48
- Aladin (nuance).................................................. 36
- Alizarine-cyanine............................................... 118
- Amiante, teinture............................................... 474
- Amidon, dosage.................................................. 182
- Ammoniure de cuivre, ses propriétés............................. 162
- Analyse d’un mélange de soie de mûrier et sauvage........... 15
- Anilines (voir aux noms des couleurs).
- Appareils (voir aussi : Machines).
- Appareils pour imprimer et gaufrer les tissus................... 52
- — de dégraissage par le sulfure de carbone............... 52
- — pour laver et dés inter la laine....................... 84
- — et méthode pour fixer les draps........................ 84
- — pour sécher les tissus............................... 156
- Application de l’impression aux tissus en fils chargés...... 123
- Apprêt des velours de coton...................................... 18
- — des lainages (lès tissus mous)......................... 51
- — des étoffes (perfectionnements)........................ 68
- — des feutres mous...................................... 94
- — des lainages nouveauté................................ 99
- — à la gomme-laque...................................... 171
- — des tissus de coton (série de formules).... 29, 150, 157, 160
- — — (essai)....................................... 179
- — — teints et imprimés............................ 163
- — du chiffonnage au fer................................... 5
- — — à la glaçoire ; aux tapis................ 21
- _ — aux métiers; id., pour petits rideaux à
- la presse............................. 29
- — — à la brosse ; par machines continues.. 46
- Assouplissage et garnissage des soieries......................... 62
- Atelier (un) d'apprèts dans l’antiquité........................ 127
- Azo-fucbsine (application)............................... 101, 117
- Azo-rubis (rouge pour laine/................................... 141
- Azo-vioiet à l’acide............................................ 149
- Azurage des laines................................................ 4
- Azurine brillante (application).................................. 12
- B
- Bas et bonneterie de soie (chiffonnage)......................... 119
- Benzéine (rouge pour laine)....................................... 4
- Béraudine (tissu de tourbe)................................. 76, 83
- Bibliographie ........................................ 10,146,183
- Bistre au manganèse (fonds)...................................... 13
- Blanchîment electrique...................................... 52, 68
- — par l’air théorie)................................. 75
- — des chapeaux de paille........................ 69, 94
- — par les sulfures alcalins..................... 90, 98
- — des tissus de coton............................... 107
- — par l'eau oxygénée................................ 114
- — par le chlore (modification)...................... 163
- — de la laine par l’essence minérale................ 156
- — charge et teinture de la soie Tussah.... .......... 27
- — des textiles végétaux (procédés).................. 122
- —. des fils et tissus d’origme végétale et animale... 123
- — des kaolins et autres terres à apprêts............ 156
- ............ 11
- ................. 15
- ................. 29
- ................. 45
- ................. 45
- ................. 42
- ................. 69
- .................... 3
- Bleu sur velours de coton.................-...................
- — grand teint sur colon, imitant l’indigo..................
- — noir solide, laine.......................................
- cendré laine.............................................
- — marine et gros bleu......................................
- — violet...................................................
- — brillant sur laine.......................................
- — marine laine, en bain clair..............................
- — indoïne.pour coton............................... 117, 124, 132
- — de métamine ............................................. 118
- — benzo-indigo............................................. J"*
- __ diamine (application sur tous textiles)................... 133
- Pages
- Bleu (gros) sur laine....................................... 449
- — divers sur soie.............................157
- — spéciaux pour coton......................’ 173 jgO
- — solides pour impression fonds sur laine............. ’ 174
- Bois, sa teinture........................................’ ’ " 434
- Bordeaux d’alizarine.........................1.. H8
- Brevets d’invention (catalogue) 8, 15, 40, 47, 79, 87, 95,104,*î 19 135,
- 144, 152, 159, 167, 183
- — (revue sommaire), 11,44,52, 60, 68,76,84, 123,156
- Bronze pour draperie.............................................. 77
- — sur lainages.............................45 93
- — — solide.............................................. *29
- — foncé en bain clair......................................... 3
- Brosse à platiner..................................................14
- Bruns et bleus-diamine diazotés et développés...............! 84
- — diamine, marques nouvelles..................................85
- — nouveaux pour coton...............................’,t 41g
- — cachou en impressions coton..........................’ ’ 131
- C
- Calandrage......................,........................... 04
- Camélia (rouge pour laine)........................................444
- Capucine solide, laine......................................... 37
- Caisse de retraites ouvrières..................................... 97
- Caroube sur soie.........................................( * 401
- Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.. 4 13 21, 29, 46, 53, 61, 69, 79, 93, 101, 109, 118, 125, 133, 142, 181 Châles, fabrication et commerce.......................... 95t 400
- — nettoyage et teinture en réserve..................... ’ 109
- Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage, 8, 23,
- 38, 55, 80, 88, 112, 152, 160, 167, 176 Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la
- ville de Lyon......................................... 39, 88, 102
- Chamois et marron sur velours de coton............................ 10
- Charge des soies pour couleur............................... 4
- — Tussah........,........................... 27
- Chauffage des séchoirs.......!.............................. 58
- Chapeaux de feutre, nettoyage et teinture................... 93
- — haute forme, nettoyage................................ 101
- Chemises (les) des soldats....................................... 420
- Cheveux, blondissage et teinture................................. 426
- Cheviotte-jersey (nouveau tissu)............................ 84
- Chimie des teinturiers (bibliographie)...................... 183
- China-clay (terre garnissante pour apprêts)................. 100
- Chlore nouveau procédé de préparation....................... 14
- Chromotrope (noir-bleu)..... ............................... 118
- Chromâtes, leur emploi en teinture .. ...................... 19, 27
- Chocolat, teinte solide sur laine........................... 29
- Ciment Portland résistant à la gelée........................ 175
- Cirage au résinate de fer................................... 85
- Colles pour apprêts, essai de leur rendement................ 101
- Colle résistant à l’eau.......................................... 157
- Coloration des pâtes à papier............................ 64, 70, 87
- — mécanique du cuir................................ 124
- Commission du travail............................................. 32
- 1 oncession sur les apprêts du chiffonage................... 60
- Condition (la) publique à Paris.................................... 8
- Conditionnement des laines (taux de reprise)................ 48
- Congo-orange et congo-bleu........................................ 45
- Conseil supérieur du travail....................... 9; 15, 161, 175
- Correspondance avec les consuls français......................... 152
- Couleurs imaginaires.............................................. 23
- — d’aniline allongées, et altérations qui en résultent. . 58
- — sur gants............................................ 78
- — solides d’alizarine sur laine.......................... 77
- — sur plumes............................................. 86
- — sur feutre............................................. 93
- — de benzidine sur cotons en pièces............. 142
- — azoïques, historique et formation............. 170, 178
- — grand teint par les anilines et leurs homologues.... 114
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-
-
- 494
- LA HEV UE DE LA TEINTURE
- Couture des pièces à blanchir..................
- Cours des arts-et-métiers........................
- — de teinture............................
- Cramoisi laine et soie.........................
- Crêpes de Chine, nettoyage et apprêt...........
- — et voiles de deuil (chiffonnage).......
- Crocéine, rouge pour laine.....................
- Cuir (nuancel..................................
- Cuve d indigo par réaction (à l’hydrosulfite)...
- — à récupérer............................
- Cyanine R (nouveau b|eu).......................
- Cylindrage des étoffes’........................
- — des rubans.............................
- Cylindre d’apprêt pour teinturiers-dégraisseurs
- D
- Pages
- .. 107
- 24, 168 48 53
- .. 109
- .. 191
- .. 125
- 52
- Ï06, 105 .. 166 46
- 53 61 91
- Daim et chamois (peaux), teinture.......................... 78
- Décatissage des draps et coutils........................... 126
- Dégommage des velours de coton............................. 2
- Délai (sur le) de prévenance dans les congés d’ouvriers 96, 105, 142,
- 160, 168,176
- Dentelles, blondes, gazes : nettoyage et apprêt............ 119
- Désagrégation de la ramie et autres fibres................. 124
- Désinfection des effets et des locaux, après maladies contagieuses.................................................... 133
- Déverdissage des teintures en bleu de cuve ................ 123
- Diazotation et développement des couleurs sur fibres, 66, 84, 92, 113,
- 130, 133, 138, 146, 178, 183
- Dissolution rapide de l’émétique........................... 133
- Distillation et iraitement des vieilles benzines........... 142
- Divers systèmes de procédés de teinture....................... 75
- Dosage de l’amidon, nouveau procédé.......................... 182
- Douanes (voir : tarifs)
- Draps, nettoyage en chiffonnage............................... 182
- E
- Eaux, épuration..................................... 7, 15, 23, 183
- Eau de javel, préparation améliorée........................ 29
- Ecru, teinte sur fils......................................... 48
- Emploi de la soie dans les tissus nouveauté................ 71
- — des tresses de laine en Chine......................... 444
- Encaustique pour cuirs (cire à giberne).................... 142
- Encollage des velours de coton............................. 2
- — du coton filé....................................... 13
- Epaillage chimique des laines et des draps teints.......... 44
- Epuration et dégraissage des déchets de laine................. 156
- Escompte (l’j de la bonneterie................................ 168
- Essai des apprêts sur tissus de coton...................... 179
- Essoreuse à panier amovible................................ 172
- Espionnage industriel......................................... 128
- Etoffes à pardessus........................................... 151
- Expéditions de toiles par chemins de fer (dénominations)... 104
- Exposition de Lyon......................................... 8, 135
- — du travail............................... 24, 135, 160
- — de Moscou....................................... 72
- — ignifuge de St-Pétersbourg...................... 176
- Pages
- Grenat solide sur coton............................................. 69
- — rouge sur laine.............................................. 155
- Grèves ouvrières.................................... 32, 40, 56, 64,96
- Grillage des pièces de coton....................................... 197
- Gris solides d’aniline.............................................. 53
- — divers sur fils pour dentelles........................... 68
- — bleu sur laine-coton......................................... 77
- — sur laine................................................ 1^9
- — en réserve sur fonds clairs (chiffonnage)................ 118
- H
- Héliotrope (teinte)........ ... •.............................. 38
- Huiles pour rouge (voir : sulfo-ricinates).
- Hydrofluosilicates employés comme mordants......................... 3
- Hydrosulfite de soude (préparation).............................. 125
- Hydrotimétrie, modifications à la méthode...................... 37
- Hygiène des professions tinctoriales........................... 154
- I
- Imitation des billets de banque................................... 16
- Imperméabilité des vêtements....................................... 3
- — des étoffes............................. 37, 61, 68
- Impression cachou sans vaporisage............................... 61
- — multicolore.......................................... 99
- — de la laine peignée, genre Vigoureux................ 139
- — sur coton par la benzamine........................ 181
- — des tissus de coton, marche et matériel............. 131
- Incendies.......................... • 8, 16, 24, 32, 56, 70, 120. 160, 169
- Incombustibilité des étoffes..................................... 126
- Indamine : bb u pour laine..................................... 4
- Indophériine : bleu pour coton.................................. 92
- Industrie de Bohain............................................... 37
- — des papiers peints...................................... 55
- — cotonnière en Suisse................................... 151
- — (les) textiles en France............................. 174
- — des couvertures au Ty^ol............................... 184
- — de l'impression aux Etats-Unis.......................... 88
- — textile au Brésil...................................... 128
- Ivoire et os, teinture........................................... 134
- J
- Jaune sur velours de coton........................................ 11
- — Thiazole................................................ 12
- — pour laine........................................ 21, 28, 37
- — foulon................................................... 45
- — et verts solides, aux Gobelins............................. 51
- — de gambine................................................ 118
- — d’alizarine. ............*'............................. 174
- Journée de travail (discussion).......................... 38, 57, 64
- Jurisprudence : dessins de fabrique............................... 64
- — délai de prévenance............... 96, 112, 160, 168
- — évacuation des eaux de teintureries........... 120
- — secret de fabrication......................... 184
- Jute, teinture................................................... 134
- L
- F
- Fabrication des draps et de la passementerie en Westphalie.. 144
- Fauve, teinte solide sur laine............................... 29
- Feutre, nettoyage et teinture................................ 93
- Filtre pour benzine............................................. 142
- Fils chinés, procédé de fabrication.......................... 124
- Fixage des draps en apprêt................................... 85
- Fixation des teintes par vaporissage......................... 50
- — par les sels de cuivre....... 10, 108, 125, 127
- Flanelles, nettoyage.......................................... 182
- — végétale.............................................. 76, 83
- Formation des colorants azoïques, en impression (voir aussi :
- Diazotation, etc.).......................................... 138
- Formes en bois pour apprêts.................................. 22
- Fouleuses perfectionnées...................................... 60
- Fourrures : nettoyage et conservation .. .................... 125
- Frappures d’air sur drap nouveauté.............................. 118
- G
- Gaînerie et articles en peau : noircissage................... 110
- Galons d’or et d’argent : ravivage........................... 110
- Gants, nettoyage, teinturé et glaçage........................ 70, 77
- Garniture des conduites de vapeur............................... 135
- Garance (teinte), sur laine..................................... 36
- Gommage des tissus à apprêter................................ 47
- Gomme arabique (ses succédanés).................................. 47
- — d'apprêt pour soieries noires.......................... 53
- Graissage des fils de coton pour bonneterie.................. 109
- Gravures, cartes et dessins, nettoyage.......................... 126
- Laineuse perfectionnée........................................ 123
- Lampe à soufrer, pour blanchiment.............................. 68
- Lavande, teinte solide sur laine.............................. 180
- Loi des brevets en Allemagne............................... 152
- — du travail en Allemagne................................ 64, 72
- — — en Amérique....................................... 112
- Loutre sur laine, en bain clair............................ R
- — — au thiocarmin................ ............ 45
- — — solide.................................... 29
- — sur coton solide...................................... 60
- M
- Machines (voir aussi : appareils).
- — à teindre en bobines ou en vrac....................... 44
- — apprêteuse à double feutre............................ 75
- — à mesurer et à rouler les étoffes.................... 162
- — à sécher et à carboniser........................... \\
- — à échardonner les laines.............................. 12
- Maïs, teinte sur fils.......................................... 68
- Maladie des mûriers........................................... 135
- Marguerite (teinte)............................................ 52
- Marques commerciales, fraude................................... 24
- — de fabrique, dépôt.................................... 48
- Marron sur velours de coton.................................... 11
- — solide sur laine..................................... 29
- — sur coton......................................... 60, 101
- — jaunâtre sur laine................................... 141
- divers sur coton en pièces............................ 142
- — mode sur laine...................................... 147
- — divers sur soie...................................... 157
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-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 195
- Pages
- Maryland : nuance.............................................. 52
- Mastics pour réservoirs et chaudières........................ 135
- Matières colorantes pour comestibles............................ 72
- Mégissage des pelleteries....................................... 125
- Mérinos romain (étoffe nouvelle)................................. 68
- Mésange ou gris de fer....................................... 156
- Métallochrôme (impression sur métaux)........................... 159
- Meurtre sur un patron teinturier............................... 120
- Moirage des étoffes.............................................. 54
- Mordançage de la laine, au chrôme et au fer.................. 130
- Moi danis nouveaux......................................... 3,11,151
- — composés.............................................. 18
- — pour noirs.......................................... 11
- Moutarde : teinte solide sur coton............................... 60
- Moyens pour tendre les feutres sans fin...................... 52
- Musée commercial de Lille....................................... 120
- N
- Nécrologie.............................................. 32,-88,112
- Nettoyages à sec : leur extension............................... 143
- — au savon (chiffonnage)............................... 181
- — des flanelles........................................ 181
- — susceptibles......................................... 181
- — non susceptibles..................................... 182
- — des couleurs foncées................................. 182
- — des draps (vêtements)................................ 182
- Noirs d’aniline : teinture................................ 1*2, 180
- — — et impression............................ 83
- — sur coton brut............................. 106
- — indégorgeable.............................. 139
- — nouvelle manière Grawitz................ 114, 122
- — procès en contrefaçon.............. 26,34, 42,86
- Noirs d’alizarine (solide) sur laine.................... 29, 37, 77
- — diamant..........„.........................*.......... 20, 21
- — Victoria sur laine et soie....................... 117, 124
- — de naphtol, nouvelle marque............................. 37
- — — sur laine.................................. 69
- — — en chiffonnage............................. 143
- — diamine pour coton........................................ 29
- — — diazotés et développés sur fibres............. 92
- — — étude de son action en teinture et de sa trans-
- formation par diazotation...................... 147
- — d’anthracite............................................. 92
- — méta : diazotation et teinture........................... 130
- — phénylène, pour impression laine......................... 173
- — vapeur, impression, coton.............................. 181
- sur gants................................................. 77
- — sur plumes................................................ 86
- — sur feutres............................................... 93
- — artificiels (les) dans la teinture des laines............. 20
- — directs et grosses couleurs sur laine, en bains clairs.... 3
- Notions générales sur le blanchiment, l’impression, la teinture, et les apprêts des tissus de coton, et matériel de ces
- Notes sur la construction des séchoirs par étendage......•.. 58
- Nouveau bois de teinture....................................- 79
- — genre de teinture dit chromos........................... 99
- Nuançages de la draperie..................................... 36
- O
- Observations optiques sur la teinte jaune...................* 66
- Office du travail................................... 121, 161, 175
- Oléate de plomb pour peinture............................ 143, 159
- Olive sur coton en pièces...................................... 142
- — impression.................................... 181
- Ombrage des pelleteries........................................ 126
- Ornementation des tissus pour tentures......................... 123
- P
- Paille : blanchiment, teinture et apprêt.................... 69, 91
- Pantalon (le) rouge et la garance........................ 114, 119
- Papiers : coloration par les anilines.................... 64, 70, 87
- — peints (leur industrie)........................... 55
- Pâte au minium pour joints.................................. 135
- Peaux : leur teinture à Paris (voir aussi : gants).......... 56
- - en poils, préparation et teinture................. 125
- Peigne garnisseur pour soieries............................. 62
- Peintures durcies : procédé d’arrachage..................... 175
- Perfectionnement dans la teinture en rouge turc............. 171
- Pertes de dimensions des tissus teints et apprêtés.......... 148
- Plumes : blanchiment, décoloraton, teinture et frisage...... 78, 86
- Ponceaux sur lainages, par Rs anilines et par la cochenille ..
- Porte-serges d’enseignes......................................
- Poudre garnissante pour les apprêts........................ 4
- Pourpre sur soie..............................................
- Préparation du coton et de la laine à teindre avant filature.... — et tamisage des couleurs avant teinture et impression......................................................
- Pages
- Principes colorants naturels de la soie jaune................ 7
- Prix de la Société industriel le d’Amiens ................... 152
- Produit dégraissant dit : Kaoline........................ 11
- — applicable au dégraissage des laines................ 84
- Production sur coton de noirs, bleus et bruns par diazotage
- „ direct............................................... 66, 84, 92
- Proportion d’eau que retiennent les tissus essorés........... 163
- Pruneau : teinte solide sur laine......... .................. 37
- Prun-'sur laine........................................j’gi 174
- — solide pour draperie................................ ’ 109
- H
- Ramie, teinture................................................ 135
- Ravivage des fonds sur tissus brochés et imprimés............ 118
- Régime économique (voir : tarifs).
- — — (notre) devant l’Europe................. 177
- — des tissus en Russie................... 144
- Réglementation du travail....................................... 48
- Repassage du linge et des lainages........................... 5
- — de la draperie (vêtements)............................ 13
- Résinate de fer pour enduits divers.......................... 85
- Revivification des couleurs d’uniformes...................... 110
- Rideaux et ameublements enfumés : nettoyage.................. 102
- — de vitrages : apprêts.................................. 30
- Rognias (le) et le Gueniot : bois de teinture................ 154
- Rosazine : rouge pour laine............................ 173, 180
- Rouges divers sur velours de coton........................... 10
- — de garance pour draperie............................... 13
- — d’alizarine pour diaperie.............................. 77
- — d’Andrinople sur coton filé............................. 4
- — — perfectionnement................... 171
- — sur laine........................................... 53
- S
- Séchage des pièces de coton.................................... 108
- Séchoirs : construction......................................... 58
- Secret de fabrication (jurisprudence).......................... 184
- Sel du genie antiseptique........................................ n
- Séparation rapide des produits en suspension dans les liquides ..................................................... 102
- Société industrielle de Mulhouse : travaux du Comité de chimie............................. al, 54, 94, 111, 127, 151, 167, 174
- Soies : analyse de mélanges..................................... 15
- — (la) bibliographie.................................... 183
- Somalin (nuance)............................................... 157
- Sons (les) colorés............................................ 23
- Statue (la) de Ghevreul........................................ 160
- Sulfate ferrique : nouveau mode de préparation............... 131
- — basique de chrôme : nouveau mordant................. 151
- Sulfo-ricinates (huiles pour rouges)................... 18, 31, 66
- Sulfure de manganèse : couleur plastique........................ 31
- — de carbone : purification............................. 79
- T
- Tables à vapeur................................................... 13
- Taches d’urine sur paletots...................................... 119
- Tamponnage des étoffes reteintes.................................. 69
- Tapis : battage et conservation.............................. 101
- Tapisseries : nettoyage.......................................... 102
- Tarif général des douanes 6, 16, 24, 41, 65, 81, 89, 104, 112 127,136,
- 144, 168, 183
- Tarifs douaniers : application....... 8, 9, 16, 25, 56, 64, 73, 144, 169
- — des Etats-Unis.............................. 80, 96, 136, 169
- Taux de reprise au conditionnement des laines............*.... 48
- Teintes au cachou sur coton....................................... 60
- — pour dentelles, sur fils de colon........................ 68
- — composées, à base de brun-diamine........................ 85
- — imitant l’indigo, par mélanges.......................... 133
- — Isabelle : sa légende................................... 184
- Teinture (la) aux Indes françaises................................ 40
- — de la soie dans les bassines de filature................. 76
- — des vareuses d’officiers................................. 93
- — (la) et l’impression dans la région parisienne...... 96,104
- — du peigné en bobines..................................... 99
- — se limitant à une partie de l’étoffe.................... 118
- — (de la) unie, en général, des tissus de coton........... 123
- — des pièces de coton en noir de campêche................. 141
- — (la) aux Gobelins....................................... 160
- Teinturiers (les) en plumes.......................... 16, 32, 72, 104
- — (un) au Congrès socialiste................................ 128
- Tendeur articulé pour soieries................................... 11
- — flexibles pour manches.................................. 21
- Théorie de la teinture............................... 74, 82, 90, 98
- — du blanchiment par l’air................................. 75
- Thiocarmin, sur laine........................................ 37, 45
- — sur soie.........................................
- p.195 - vue 195/199
-
-
-
- 196
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Tissus mous (apprêt des lainages).................
- — (les) pour caoutchouc......................
- — (les) d’ameublements, de Roubaix...........
- — "(les) français aux Etats-Unis.............
- Toile hydrofère..................................
- Traitement, teinture et apprêts des velours de coton
- Traités ou conventions douanières.................
- Transformation des couleurs sur fonds noirs.......
- — du noir en marron..................
- Travail des enfants et des femmes................
- sur le ttinquet des cach mires d’Ecosse...
- Tussah : blanchiment, charge et teinture..........
- Pages
- ............ 51
- ............ 63
- ........ • 71
- ........ 111
- ...... 42, 156
- ..... 2, 10, 18
- ........... 152
- ........... 119
- ........... 119
- 16, 4u, 104, 161
- ............. 77
- ...... 27, 134
- U
- Uniformes et costumes : remise à neuf Utilisation de la fumée des usines......
- 110
- 167
- Vaporisage continu ('machine).......-.................... ... 19
- — pour fixation des couleurs............................. 50
- Velours de coton, traitement et teinture................. 2, 10, 18
- Verts sur laine....................................... 3, 36, 45, 69
- — paon sur coton......................................... 13
- — divers sur soie...................................... 85,157
- Violets divers sur velours de cuton.......................... 11
- — alcalin............................................. 21, 28
- — pour draperie............................................ 77
- — neutre solide pour coton en teinture et en impression 149
- — formyl, pour laine et soie.............................. 149
- — archevêque sur laine.................................... 149
- — Louis XV, pour soie.................................... 157
- — M N, pour impression coton.............................. 173
- Vol de tissus par un ouvrier apprêteur....................... 72
- ÉCHANTILLONS INSÉRÉS DANS LE VOLUME
- Pages
- Benzéine (rouge safranè sur laine)............................. 4
- Indamine (genre indulines)..................................... 4
- Azurine brillante sur tissu de coton.......................... 12
- — sur fil.................................... 12
- Noir-diamant sur laine....................................... 20
- — nuancé par du jaune............................ 20
- Violet alcalin et carnpêche daine)............................ 28
- Jaune pour laine.............................................. 28
- Aladin ou héliotrope (laine).................................. 36
- Impression lilas (coton)...................................... 36
- Ttuocirmin (laine)........................................... 45
- Bronze au thiocarmin.......................................... 45
- !\ arguerite, teinte sur laine................................ 52
- Cuir ou maryland (id.)........................................ 52
- Noir d’aniline sur laine...................................... 60
- — sur coton...................................... 60
- Ecru, teinte pour dentelles................................... 6S
- Maïs, — 68
- Gris de lin — 69
- Béraudine, tissu de tourbe................................. 76
- Flanelle prétendue végétale................................... 76
- Brun-Jiamine V (coton)........................................ 84
- — diazotê et développé............................. 84
- Noir-Bleu diamine E........................................... 84
- — diazoté et développé.................................... 85
- Noir-diamine B O............................................. 92
- — diazote et développé............................. 92
- RO............................................... 92
- Pages
- Noir-diamine R O diazoté et développé......................... 92
- Azo-fuchsine (laine)............................................. 101
- Grenat à l’azo-fuchsine......................................... 101
- Bleu-laine fixé au cuivre.........................^........... 109
- Brun-diamine V. (coton).......................................... 109
- Noir-Victoria B à 4 0/0 (drap)................................ 117
- — nuancé par du vert.............................. 117
- Azo-fuchsine B (drap).............*........................... 1L7
- Bleu-indoïne sur gris de fer (toile)............................ 124
- Noir-Victoria B, à 3 0/0 (drap).................................. 124
- — nuancé par du jaune............................. 124
- Bleu-indoïne (coton)............................................. 132
- — sur cachou de Laval (lin)........................ 132
- Camélia (rouge sur lainej....................................... 141
- Azo-rubis (id.).................................................. 141
- Violet-neutre solide B, impression cot.on........................ 149
- Mésange ou gris de fer, teinte sur laine...................... 156
- Somalin ou grenat-rouge.......................................... 157
- Bleu-tunique à l’bydrosulfite (drap)............................. 165
- Bleu foncé — ( id )........................... 165
- Bleu M R (coton)................................................. 173
- — M R B B (id.)................................................ 173
- — M R B B B B (id)............................................ 173
- Rosarine (rouge solide sur laine)................................ 180
- Bleu M R B (coton)............................................... 180
- — M R B B B (id.) . . ...................................... 180
- Noir Phénylène, impression laine................................. 188
- GRAVURES INTERCALÉES DANS LÜ TEXTE
- Table plalineuse à repassage....................................................................................................... 13
- Brosse à platiner.................................................................................................................... 14
- Table à vapeur spéciale pour pantalons............................................................................................ 14
- Tendeurs à manches et à pantalons................................................................................................. 22
- — à bas et à chaussettes...................................................................................................... 22
- Formes en Lois pour bas et gants.................................................................................................. 22
- Brosse à col 1er..................................................................................................................( 43
- Cylindre à moirer les rubans........................................................................................]...... !.!.!! 61
- Peigne garnisseur pour soieries..........................................................................................*........* qç>
- Cylindre d’apprêt à feutre sans fin............................................................................................... 92
- Filtre pour benzine................................................................................................................ 142
- Essoreuse à panier amovible........................................................................................................ 172
- F. GOUILLON, Directeur
- 3, Rue du Trésor, 3, (Rue Vieille-du-Temple)
- PARIS
- Imprimerie de C. COLIN à Charleville (Ardennes;.
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