La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- REVUE DE LA TEINTURE
- ET DES
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
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- lr0 SERIE
- 5e VOLUME
- LA
- REVUE DE LA
- TEINTURE
- ET DES
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- Blanchiment, Teinture, Epaillage, Apprêts des fils et tissus Impression des Etoffes et des Papiers Coloration de toutes matières. — Matériel et Produits tinctoriaux.
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- Sous la direction de M. A. F'êlizs: GOUILLON, Ingénieur-Chimiste
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- F. GOUILLON, Directeur.
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- Acide acétique 8» bon goût . — 60 )) 65 ))
- — ordinaire . — 45 )) »
- — muriatique (chlorhydrique) — 10 )) )> »
- — nitrique 36°. — 36 )) )) ))
- — oxalique — 110 )) 1 »
- — picrique cristallisé. le k. 4 » )) ))
- — — poudre . — 3 » )) ))
- — sulfureux 100 k. 11 » )) ))
- — sulfurique 66" . . — 14 )) » »
- — tartriq e. . . . . lek. 4 50 )> »
- Albumine d’œufs. . . . — 6 » » )>
- — de sang . — 3 » )) ))
- Alun de glace ordinaire . 100 k. 18 )) )) ))
- — de chrome .... — 45 )) 50 ))
- Amidon blanc surfin. — 40 )) 50 »
- — grillé. — 50 )) 70 »
- Ammoniaque b'anc 22o . — 40 » )) ))
- Benzine commerciale . — 70 » 80 »
- — supérieure. — 90 )) )) »
- Bois d e cam pêche d’Espagne effilé 100 k. 36 )) )> ))
- — d’Haïti effilé .... — 34 )) » ))
- — de Femambouc, no 1, effilé — 160 )) )) ))
- — Ste-Marthe, effilé . — 8o »
- — jaune effilé 38 » )) ï>
- — — fustet effilé . — 60 » )) »
- — — de quereitron effilé. — 40 )) 45 »
- — de Santal moulu . — 35 » 38 ))
- Borax raffiné .... le k. 85 » )) ))
- Cachou brun sur feuille. 100k. 110 )) 115 ))
- — jaune ou gambir — 70 )) 80 »
- Carmin de cochenille. le k. 40 » 50 »
- — d’indigo en pâte. — 4 )) 6 ))
- — — uurifié . — 15 »> 20 ))
- Chlorure de chaux . . . • 100 k . 30 )> )) »
- Chromate jaune de potasse. . — 200 )> )) ))
- — rougefbi-chromate) . — 105 )) » »
- Cochenille de Honduras. le k 4. 50 5 ))
- — zaccatile . — 4. 50 5 »
- — en grabeaux . — 3 » 4 »
- — ammoniacale . — 4. 50 6 »
- Colophane claire 100 k 18 )) 24 ))
- Couperose verte (s. de fer) . — 10 )) » ))
- — mixte — 32 )) 34 »
- — bleue (suif, de cui -
- vre). Chypre — » » » »
- Cudbeard — 5 )) 6 »
- Crème de tartre 100 k . 260 » ') 16 »
- Cristaux de soude . . . . — 14 » »
- Curcuma bengale pulvérisé. — 52 » )) ))
- Dextrine blanche no 1 . — 80 )) 90 ))
- — jaune — 60 )) 70 ))
- Essence de térébenthine. — 72 » » ))
- — — dégraissée . — 90 )) » »
- Extrait de campêchce sec . — 130 U 140 »
- — jaune de Cuba, lre quai. — 160 » 180 »
- — Sainthe-Marthe. . le k 6 )) 8 ))
- — de châtaignier. . 100 k. 30 » 32 ))
- — de quereitron. le k. 5 » 6 D
- — d’orseille . tOOk. 160 » 400 ))
- Fécule sèche — 28 )) 35 »
- Galles de Smyrne, noires et vertes. — 180 )> 200 ))
- — d’Alep — 240 )) 260 »'
- Garance d’Alsace SSF . — 190 )) » »
- — — MF . . . — 145 )) » ))
- Carancine — 320 » 350 ))
- Gaude de Normandie. . — 35 )) 40 ))
- Gélatine pour apprêts le k. 1.50 3 )>
- Gomme Sénégal menus. . — 3 » 3.50
- Glycérine blanche . . . — 2 » 2.50
- Indigo Bengale. . . . . — 17 » 18 »
- — Java . — 19 » 22 »
- — Madras .... . — il » 13 »
- Laque-Dye D. T. . . . — 3 » )) »
- — autres marques . — 0.75 1 50
- — de cochenille. . — 3 » 6 J»
- — de Cuba . . — 1.50 2.5»
- Muriate (oxyde) d’étain. .100 k. 145 » 150 9
- Orseille en pâte . . . . — 120 » 180 »
- Panama (écorce). . . »
- Potasse d’Amérique. . . — 110 » 125 »
- — de Lilie . . — 60 » 70 *
- — perlasse indigène. . — 70 » 90 »
- Prussiate jaune de Dotasse. . lek. 2.45 » 9
- Pyrolignite de fer . . la barrique 25 » » 9
- — de plomb . 100 k. 90 » )) H
- Rocou . le k. 3.50 » »
- Rouille 45o . . . . . 100 k, 20 » » »
- Savon blanc de Marseille . — 60 » 90 »
- Safranum (carmin). . . le lit. 28 » » •
- Sel d étain .100k. 190 » » 9
- — de soude 80o . — 30 » » 9
- — d’oseille . — 140 » » 9
- Soufre en canons. . — 30 >» » n
- Sulfate d’alumine. . . . — 20 » )> »
- — de zinc. 9 , — 22 » » 9
- Sulfite de soude sec . . — 32 » )) 9
- — — liquide . . — 20 » » 9
- Sumac Redon. . . . . — 28 » 32 9
- Tannin industriel. . . . le k. 3.50 )> (C
- Tartre rouge .... . 100 k. » » 190 9
- — blanc . . . — 225 . 235 )>
- Nota. — Les prix de l’acide acétique, de la benzine, de l’essence et autres substeesan soumises aux droits d’entrée doivent être augmentés du montant de ces droits lorsqu’elles sont destinées à Paris et autres villes imposées.
- Ces prix sont ceux des principaux droguistes de Paris, peur livraisons au comptai t avec 3 p. 0/o d’esoempte, à 30 jours avec 2 p. O/o, ou à 90 jours sans escompte. Four livraisons au détail, ces prix sont augmentés de 10 p. 0/q.
- MANUEL METHODIQUE
- DE L’ART DU
- TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- Par Maurice GUÉDRON
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- LA REYUE DE
- LA TEINTURE
- ET DES COLOR ATIONS
- INDUSTRIELLES
- !)e Année, N° 4
- 10 Janvier 1892
- Nous venons de traverser une année qui n’a donné que de faibles satisfactions au commerce et à l’industrie.
- C’était une période de transition dans les conditions économiques de l’Europe, et même du Nouveau-Monde, où certaines nations ont, de plus, subi des crises financières, encore actuelles, et qui ne sont pas de nature à favoriser les affaires.
- Chaque peuple semble se cantonner dans ses propres ressources industrielles, et tout en contractant des traités commerciaux, cherche à se réserver sa consommation.
- Cet esprit s’est surtout manifesté aux Etats-Unis d’Amérique, et nous venons de faire la première année d’expérience de l’application des bills Mac-Kinley.
- Si la France en a été moins atteinte que d’autres nations européennes, on ne saurait contester que le nouveau régime américain a eu des résultats fâcheux sur plusieurs de nos places, notamment à Roubaix, mais on ne peut encore se prononcer sur ses conséquences définitives.
- Il ne faut pas oublier qu’en vue de l’élévation des taxes, les entrepôts américains se sont bondés de marchandises européennes, avant l’application des bills, et qu’il en est résulté un stock qui a pesé sur les affaires de l’année écoulée.
- La France s’est aussi donné un nouveau régime écono -mique, inspiré des mêmes idées protectionnistes, mais en restant dans des bornes modérées, et laissant encore une grande facilité à la négociation de traités internationaux.
- Nous allons aborder la mise en pratique de ces tarifs, et nous verrons s’évanouir toutes les prédictions pessimistes dont certains économistes ou intéresses entouraient leur élaboration.
- A l’intérieur, les questions ouvrières ont continué d’être agitées, comme dans les autres nations, du reste; nos législateurs s’en préoccupent, et elles leur font imaginer des mesures sans effet bien apparent, telles qu’un « Conseil supérieur du Travail », et un « Office du Travail », ou d’autres d’une application plus directe, comme la loi sur les syndicats et celle dite « sur le délai de prévenance ».
- Cette dernière a apporté quelque trouble dans l’administration des établissements industriels ; elle n a d’effet reel que contre le patron, toujours présent et solvable, tandis que l’ouvrier est sans prise et sans garantie, ce qui détruit pratiquement la réciprocité théorique que prescrit ladite loi.
- Toutes ces mesures, platoniques ou actives, ne résoudront pas encore la question du salariat qui, depuis cinquante ans qu’elle est sérieusement posée, n’a pas, jusqu’à présent, trouvé sa formule.
- Le projet de pensions ouvrières, présenté, dans le cours de cette année par le gouvernement, n’en sera pas non plus la solution; il pourrait être un palliatif, si les bénéficiaires avaient la patience d’en attendre les résultats, mais trente ans sont une bien longue échéance !...
- Après ces sujets d’ordre général, nous faisons chaque année une revue des nouveautés ou des progrès accomplis dans nos spécialités ; nous ne voyons cette fois rien de bien marquant à signaler.
- I e fait principal est l’extension des procédés de diazotation et développement des azoïques sur fibres ; ces méthodes sont devenues pratiques, et ont donné quelques bons résultats.
- II ne faudrait pourtant pas penser qu’elles arriveront à prendre une place considérable dans la teinture. Les couleurs toutes formées répondent mieux au courant pris depuis vingt ans, et l’on aurait quelque peine à revenir aux combinaisons sur fibres qui étaient le fond des anciens procédés ; enfin, l’échantillonnage devient très incertain parla méthode de diazotation, et cela suffirait à en limiter l’usage.
- La série des couleurs azoïques directes, de son côté, s’élargit sans cesse, et elle arrive à suffire à toutes les teintes ordinaires usitées sur coton ; nous en avons enregistré un grand nombre en 1891.
- Nous signalerons aussi plusieurs bleus foncés pour coton, assez nourris et assez solides pour se substituer à l’indigo de cuve dans quelques applications.
- Le noir d’aniline n’a pas encore trouvé son procédé définitif : le plein bain fait dégorger, l’étendage affaiblit la fibre ; il reste à imaginer un moyen pour éviter l’un de ces inconvénients : nous avons eu, pendant l’année écoulée, plusieurs communications visant à ce résultat, et se rapportant, en général, aux procédés par étendage ; or, ce sont ceux-là les moins favorables comme travail pratique et, d’ailleurs, le but n’a pas été complètement atteint.
- La question reste donc pendante, et il y aurait un grand intérêt à la résoudre en restant sur le plein bain.
- Nous voyons que tous ces sujets se rapportent au coton ; c’est, en effet, le genre de teinture qui a été le plus travaillé pendant l’année 1891.
- Sur laine, l’action protectrice d’un sel de cuivre recouvrant des teintes aux anilines ou aux bois, a été constatée d’une façon certaine, mais en altérant trop les nuances pour que ce procédé puisse avoir un grand succès."
- De nouveaux noirs directs ont aussi été présentés pour ce textile, ainsi que quelques couleurs solides de la classe des dérivés d’anthracène.
- 11 y a, enfin, des travaux annoncés sur le blanchiment des laines, qui pourraient bien, non pas transformer ce travail, mais lui apporter de nouveaux moyens, partiellement utilisables.
- Nous parlons au futur ; c’est qu’en effet, nous en avons fini avec 1891, et nous avons hâte de nous tourner vers l’avenir, qui sera peut être plus souriant que cette année maussade, terne et sans reliefs.
- Souhaitons que 1892 la fasse oublier !
- F. Gouillon
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46, de l’Exposition universelle de 1889 ParM. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des laines de Paris
- Note du Journal
- La Revue de la Teinture a fait savoir que les rapports officiels sur l’Exposition de 1889 n’étaient pas livrés au commerce et qu’il n’était pas facile ainsi de se procurer ces utiles publications ; nous avons ajouté qu’étant documents officiels, ces rapports appartenaient à tout le monde, et que nous userons de notre droit, en reproduisant in extenso celui de M. J. Persoz sur la classe 46, qui comprenait les Procédés chimiques de Blanchiment , de Teinture, d'Imoression et d'Apprêt, c’est-à-dir nos spécialités.
- M. Persoz ne s’est pas borné à présenter une analyse pure et simple des produits exposés et des procédés qu’ils révélaient • il a fait une étude d’ensemble des progrès réalisés dans nos industries depuis la précéden e exposition universelle (1878), et a suivi un ordre logique et méthodique, qui font de son travail une œuvre du plus haut intérêt ; ses indications sont nécessairement sommaires, mais encore suffisamment explicites pour que les personnes du métier puissent en tirer un utile parti. Il l’a, enfin, complété par les nouveautés qui se sont produites depuis la fermeture de l’Exposition jusqu’au dépôt de son rapport.
- Nous élargissons donc le litre de son travail en le désignant : « Progrès des Industries tinctoriales del878'à 1890 ».
- Un grand nombre de sujets exposés dans ce rapport ont été également traités par la Revue de la Teinture; nous indiquerons par une note de renvoi le volume et la page de notre publication où nos lecteurs pourront se reporter et trouver souvent quelques indications complémentaires.
- Le rapport de M. J. Persoz débute par une « Introduction », où l’auteur fait remarquer que les spécimens de teinture et d’impression ne figuraient pas seulement dans la classe 46, spéciale à nos industries, mais qu’ils se rencontraient encore dans toutes les sections exposant des tissus.
- Celles-ci prétendaient même que les articles exposés dans la classe 46 devaient leur appartenir dès lors qu’ils ne se bornaient pas à de simples échantillons ou descriptions de procédés.
- Il en est résulté comme, du reste, en 1867 et 1878, des conflits par suite desquels la classe 46 s’est trouvée dépossédée de la majeure
- partie des cotonnades imprimées, car c’est avec la classe 30 (Fils et tissus de coton) que ces contestations se sont surtout produites.
- Le rapport ne souffre pas de cette mauvaise répartition puisque l’auteur a su lui donner une envergure dépassant les limites des produits qu’il avait à juger comme membre de jury-, comme rapporteur, il n’avait, heureusement, aucune démarcation.
- Nous n’avons pas à exposer plus au long ce différend, qui ne touche qu’une question d’organisation, bien qu’à la vérité il ait une certaine importance au point de vue de l’attribution des récompenses, et nous souhaitons, avec l’auteur du rapport, que la liste de la classe des teinture--, dans les prochaines expositions, soit désignée :
- Pro luit des Industrie du blanchiment, de l-l teinture, de l'impression et des apprêts,
- Avec les sous-titres :
- 1° Matières textiles blanchies, teintes ou imprimées avant filature ;
- 2° Fils de soie, de laine, de coton, de lin,etc., purs ou mélangés, blanchis, teints ou chinés;
- 3® Tissus de soie, de laine, de colon, etc., purs ou mélangés, blanchis, teints ou imprimés ;
- 4° Apprêt des fils et tissus de tous genres ;
- 5° Epaillage des laines avant filature et à l'état de tissus.
- M. Persoz ajoute :
- « C’est à ce point de vue tout-à-fait général que nous essayerons de décrire les procédés accomplis depuis 1878 dans les diverses branches des industries en cause... »
- « On peut le proclamer hautement, ces industries prennent chaque jour davantage un caractère scientifique ; tout y est aujourd’hui aualyse et traduit en méthodes raisonnées... »
- L’auteur développe ensuite cette dernière, proposition, et rend justice à toutes les catégories de travailleurs, chimistes, coloristes, mécaniciens, qui ont amené les progrès constatés ; il rend hommage spécialement à la mémoire de MM. Camille Kœchlin et Georges Witz, récemment décédés, après une carrière remplie des plus utiles travaux, lesquels comptent parmi les plus remarquables de la période que nous avons à passer en revue.
- Nous devons nous bornera cette sèche analyse de la longue et intéressante introduction du rapport, et nous aborderons, dans le prochain numéro, la reproduction intégrale du fonds de ce travail, oui est ainsi divisé :
- I — Fibres textiles.
- II — Blanchiment.
- lfl — Impression sur coton.
- IV — Impression sur laine et sur soie.
- V — Teinture des tissus de coton.
- VI — Teinture des fils de coton.
- VII — Teinture des tissus de laine.
- VIII — Teinture des fils de laine.
- IX — Teinture des soies. 5
- X — Teinture des tissus de soie pure et
- mélangées.
- XI ' — Apprêts.
- XII —Teinture en chiffons.
- Nons y jetterons quelques titres sous-divisionnaires, afin de faciliter, plus tard, les recherches.
- (A suivre) F. G.
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- NOTIONS GÉNÉRALES
- sur les opérations du Rlanckimcnt, de l’Iin-pressiou, de la teinture et des Apprêts et sur le Matériel de ees travaux. (1)
- Par M. E. WELTER, de Mulhouse.
- (Suite).
- Cet appareil consiste en s'x tambours de 160 millimètres de diamètre, garnis de chardons métalliques et placés dans une position verticale. Les roulettes guides-pièce sont fixées à l’extrémité de supports à coulisse, qui reposent dans un chariot vertical. Ce chariot est rendu mobile par nri engrenage avec volant et vis, ce qui permet n’approcher à volonté le ti^su des tambi urs gratteurs. Ceux-ci sont commandés par des courroies. Trois tambours tournent dans le sens de la marche de la pièce et les trois autres en sens contraire ; ils font ainsi 1 opération de relever et de recoucher le poil de l’etoffe.
- Un chenal en bois de même hauteur et de même largeur que la machine est placé derrière celle-ci ; il est muni de six fentes (une en regard de chaque tambour) qui absorbent et rejettent la poussière, au moy-.-n d’un ventilateur. Ua tambour avec rouleau à pression par leviers appelle le tissu à la sortie de la machine, et un déployeur mécanique le met en plis.
- Outre les calandres décrites ci-dessus, on se sert, pour le finissage et le repassage des tissus, de la presse hydraulique, entre les plateaux de laquelle on soumet les tissus à une dernière opération, alors qu'il a été préalablement enroulé sur planchette et. mis en plis.
- Dans la presse hydraulique généralement employée dans les établissements d’impression, la pompe à pression est à double effet, c’est-à-dire munie d’un grand et d’un petit piston ; le premier pour commencer l’opération, le dernier pour donner la forte pression, qui peut atteindre 100,000 kilos et plus.
- Ces sortes de presses se construisent, du reste, dans toutes les dimensions désirables, avec pompe à un seul ou à deux pistons, avec ou sans plaques à vapeur, suivant le genre d’apprêt des tissus.
- Pour remballage des tissus de matières textiles, on se sert ordinairement de la presse à bras.
- Les montants et le sommier sont en bois de chêne. Le sommier supérieur sert de plateau
- (1) Voir le numéro du 25 décembre (p. 188) et les précédents.
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- ÉLA REVUE DE LA TEINTURE
- 3
- presseur, qu’un double mouvement à crémaillère fait agir par un engrenage et une manivelle.
- Le cadre restreint de cet aperçu sur les opérations de Blanchiment, Teinture, Impression et Apprêt ne m’a permis de parler que des machines et appareils les plus usités et les plus indispensables. J'ai négligé beaucoup d’outils qu’on emploie moins souvent et pour des articles spéciaux seulement ; de ce nombre sont les cuves à chromater, les cuves à passer en ammoniaque, les cuves à passer en chaux pour les oranges, les cuves à bouser en boyau, différents appareils pour le fixage, les machines à doubler, à lisser, à plier les pièces. à dérouler, à limbrer les chefs, à découper les échantillons, etc.
- J’ai également pas^é sous silence, pour diverses raisons, ma nouvelle rame continue à air chaud sans contact et à ventilation naturelle, brevetée dans tous les pays industriels et qui est appelée à rendre d’importants et de léels services à l'industrie.
- Je serai heureux si par ces premières notions, avec indication des machines et appareils communément employés pour chaque opération, j’ai pu dans une certaine mesure faciliter la tâche aux jeunes chimistes ou autres personnes chargées de la direction de ces quatre branches d’industrie, et leur indiquer la voie à suivre pour arriver à un travail parfait, pratique et économique.
- FIN
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé pour recueillir l'indigo non fixé après la teinture en cuve,
- Par MM. Maistre et Campagne.
- En sortant de la cuve d'indigo, le tissu est exprimé entre deux rouleaux (comme dans le procédé Cavaillès), puis il est bâtonné dix minutes dans une solution d’un savon fabriqué avec de l’oléine et du sulfhydrate de soude. On le lave ensuite b l’eau courante et on sèche.
- Le bain savonneux peut être alors trsns formé en cuve à l’hydrosulfite et remonté, s’il le faut, en indigo.
- C’est, en un mot, la cuve à récupérer deM. Cavaillès (voir Revue de la teinture du dix novembre, p. 166), avec emploi d’un savon sulfureux, qu’on peut très bien remplacer par un simple bain de s )ude ou de sulfure, comme il est indiqué dans le susdit procédé.
- Et alors, il ne reste plus rien du brevet.
- Teinture en vert des couvertures en mélanges de textiles,
- Par M. A. Gorgé fils.
- Il s’agit des couvertures composées de tex-
- tiles très divers, tels que laine-mère, renaissance, déchets, matières végétales de toute nature, et ayant des fonds diversement colorés.
- Le procédé, qui n’est pas une trouvaille, consiste à teindre ces tissus par les moyens suivants :
- 1° Bain de sumac ou d’autre tannin.
- 2° Bain d’émetique ou de sulfate de fer, ou de cuivre, ou de bichromate, ( te.
- 3° Teinture en bain acide avec :
- Vert d’aniline (lequel *?)..... 2 à h kil.
- Auramine....................... 100 gr.
- Jaune de naphtal............... 1.00 gr.
- Opérer comme d’usage.
- Le procédé aussi est comme d’usage.
- Pied pour bleu de cuve sur coton,)
- Par M. Grandsire.
- L’auteur donne aux cotons destinés à être teints en bleu de cuve, un pied de noir u’ani-line incomplet, qui économise l’indigo, et fournit un fond solide.
- Les proportions pour 100 kilos de coton sonl :
- Eau................... 100 litres.
- Aniline huileuse.......... 2 kil.
- Acide chlorhydrique... 8 —
- Bichromate................ 4 —
- Les fils sont baignés une heure à froid dans ce bain, d’ou ils sortent gris-vert ; après deux lavages, ils ont viré au violet, ce fond est alors recouvert d’indigo à la cuve.
- La teinte doit évidemment être bonne. 11 est certain que le fond violet revient au vert dans le bain réductenr de la cuve, et ce vert se combinant au violeté de l’indigo, produit du gris -, cela ne fait que donner plus de corps à la teinte.
- Procédé pour teindre ou blanchir le coton avant cordage, par M. Anthoni.
- Pour éviter deux cardages du coton en laine, l’un avant teinture (afin de former les rubans), l’autre après, l’inventeur détache dans la nappe, par arrachement (sans couper), des bandes de coton; il les étire ensuite pour former des rubans, et les teint ou blanchit sous cette forme.
- Ce n’est qu’après teinture qu’on leur donne un cardage réel, tel que la préparation à la filature l’exige.
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- Bois de Panama coupé en menus morceaux...... 250 grammes
- Eau............... 15 litres.
- On fait bouillir pendant une heure : on laisse refroidir, on filtre dans une double épaisseur de flanelle, puis on ajoute 20 centilitres d’ammoniaque par litre, avant de mettre en bouteilles.
- 2° Composition pour la reteinte des effets d’habillement :
- Bois de Panama coupé en menus morceaux........... 250 gr.
- Eau...................... 15 lit.
- Même opération que précédemment.
- D’autre part, on fait bouillir un litre d’eau ordinaire auquel on ajoute 10 centilitres du produit n° 1, plus 5 grammes de fuchsine (par litre) de la couleur qu’on veut obtenir. On laisse refroidir, on filtre et on ajoute 10 centilitres d’ammoniaque par litre.
- — Nous conseillons à M. Estrade de supprimer l'ammoniaque de sa teinture à la fuchsine.
- Procédé de décoration du carton et du papier par enlèvement de couleur Par MM, Minguet et Azoeuf Avec ce procédé, on arrive à produire sur du papier ou sur du carton, par simple enlèvement de couleur, au moyen de rouleaux gravés relatifs, des dessins, ornements, figures, marques de fabrique, etc., lesdits rouleaux montés à la suite de la machine à foncer et produisant leurs effets sur l’enduit encore frais.
- Par la décoration du carton ou du papier par enlèvement de couleur, suivant des lignes parallèles, droites ou ondulées, ou une disposition de peignes sur des barres fixes ou animées d’un mouvement transversal, situées à l’arrière de la fonceuse, à l’effet d’enlever la couleur mécaniquement et automatiquement.
- Perfectionnement au procédé d'épaillage par vapeurs acides
- Par M. Adolf Hof
- Le procédé habituel de cette méthode est de faire arriver des vapeurs acides dans le tambour contenant les laines à épailler, et dans lequel on produit ensuite la carbonisation. Ces vapeurs sont fournies de l’extérieur par une cornue chauffée, aboutissant audit récipient.
- La modification du breveté consiste à établir un faux fond au tambour de carbonisation, et dans cet espace réservé introduire l’acide graduellement par un arbre creux, qui le reçoit d’un réservoir placé au-dessus de l’appareil. L’acide se vaporise par la chaleur et ses vapeurs se répartissent dans les laines placées au-dessus du faux fond.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ment de cette machine dont il a un modèle dans ses ateliers, destiné aux expérimentations.
- C’est pour nous l’occasion dVn produire le dessin ci-contre.
- reil d’apprêt, imaginé par M. Carpentier, de Sens et caractérisé par un double feutre, entre lequel passe l’étoffe devant être apprêtée.
- M. F. Dehaître, devenu concessionnaire du brevet, nous a fait assister au fonctionne-
- MACHINE APPRETEUSE
- à double feutre
- Nous avons, dans notre numéro dn 25 mai 1891 (p. 75), donné la description d’un appa-
- Nous rappelons que l’appareil comprend 2 cylindres sécheurs ayant chacun leur feutre sans fin, de sorte que l’étoffe, pressée entre ces feutres, ne porte pas directement sur le métal des cylindres et reçoit ainsi le même apprêt sur les deux faces.
- Le chauffage s’opère donc au travers les feutres, et ceux-ci sont en conséquence peu
- épais. Etant, par cette construction, assez c >urts, ils subissent peu de traction et n’ont pas besoin d’épaisseur.
- La machine est munie d’un système d’em-barrage à l’entrée des tissus, et d’un vaporisateur d’un nouveau modèle.
- Pour plus de détails sur cet organe et sur l’ensemble de la machine, nous renvoyons à
- l’article précité.
- La machine Charp rntier est destinée au travail soit de la pièce, soit des morceaux qu’ont à apprêter les teinturiers-dégraisseurs, c’est-à-dire à l’u-age du vieux et du neuf.
- Les dimensions et les accessoires varient suivant ces destinations.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- CHAMBRE SYNDICALE
- Des maîtres Tcinturiers-Dégraisscurs
- DE LA VILLE DE LYON
- RÉUNION GÉNÉRALE Du 13 décembre 1891
- La séance est ouverte sous la présidence de M. Perrusset, vice-président.
- M. Perrusset donne communication de la démission de M. Capillery, président actuel de la Chambre.
- 11 ajoute à ce propos :
- « Je regrette profondément cette détermination de uotre chef, car il fut toujours impartial, et s’efforça constamment de maintenir l’union parmi nous. Je le remercie de ses importants services, et je suis certain que vous vous joindrez tous à moi pour lui exprimer tous nos regrets ainsi que m s sincères remerciements, en lui donnant l'assuranc. que nous suivrons la voie, toute d’abnégation et de fraternité qu’il nous a tracée. » (Approbation.)
- Il est donné lecture du remarquable rapport des deux délégués à la Chambre syndicale de Paris (voir plus loin le résumé de ce travail).
- Le compte-rendu du trésorier est adopté.
- On procède ensuite au renouvellement du bureau et du comité; ce dernier est al >rs composé de :
- MM. Capillery, Perrus-et, Patin, Rippart, Condemine, Maurice, Durand (Pierre), Abric, Durand-Botton.
- Le bureau pour l’année 1892 est ainsi élu:
- Président, MM. Perrusset,
- Vice-président, Rippart père.
- Trésorier, Abiuc.
- Secrétaire,-syndic, F.-M. Patin.
- Vice-secrétaire. Durand-Botton.
- Sur la proposition*de M. Abric. une délégation, composée de MM. Condemine, Rippart, Abric et Patin, est envoyée à M. Capillery pour le féliciter et le remercier de sa bonne gestion pendant sa présidence.
- Plusieurs questions à l’ordre du jour sont renvoyées à uneséanceextraordinaire qui aura lieu le 21 décembre.
- RÉUNION EXTRAORDINAIRE Du 21 décembre 1891
- La séance compte vingt-quatre membres présents.
- M. Perrusset, président, débute par une allocution que nous résumons ci-dessous, en cherchant à lui conserver sa physionomie :
- «... En acceptant la présidence de votre Chambre syndicale, je n’ai eu qu’une pensée : celle de suivre les traces de mon prédécesseur, en m’inspirant de sa loyauté, de sa franchise et de sa justice intègre.
- « Je n’ai pas la prétention de l’égaler, mais avec son concours dévoué, sur lequel nous
- pouvons toujours compter, et avec le vôtre, messieurs, j’ose espérer que nous maintiendrons unie et prospère, notre société, car, avec de l’union et de l’abnégation, elle ne demande qu’à grandir. Inspirons-nous donc tous de la devise :
- Paix, Travail et Liberté
- « Je remercie messieurs les membres honoraires de leur gracieuse présence et de leur loyal concours....
- « Notre Société n’a pas seulement pour but dVntrptenir de bonnes relations entre nous ; elle a aussi pour mission de concilier les litiges entre teinturiers et clients, en offrant une compétence que les juges n’ont pas dans ces sujets spéciaux -, elle donne encore, par nos relations avec les sociétaires du dehors, la possibilité de nous renseigner sur la moralité de notre personnel, et nous facilite des services réciproques.
- « Toujours désireux de marcher en avant, nous avons, sur l’invitation de nos confrères de la Chambre syndicale de Paris, élaboré un projet d’union concernant les intérêts de notre industrie, et en vue d’établir une bonne harmonie dans toute la corporation; nos projets seront soumis à votre approbation. »
- M. Perrusset rappelle que la Chambre syndicale a eu de cruelles pertes parmi ses membres à déplorer dans le cours de l’année, et que chacun, dans ces pénibles circonstances, a fait son devoir.
- Il annonce, enfin, qu’un compte-rendu des travaux de l’an: ée et le b lan de la chambre feront l’objet d’une circulaire adressée à tous les membres, et dont l’insertion sera demandée (et aura lieu) à la Revue de la Teinture.
- Cette allocution (très écourtée ici) reçoit l’assentiment unanime de la réunion.
- Sur la proposition de M. Patin, les résolutions suivantes sont adoptées par la Chambre:
- 1° Notification à la Chambre syndicale de Paris de soa admission comme membre du Syndicat lyonnais, et confirmation par écrit de l’invitation verbale que les deux délégués ont adressée à Paris pour le banquet du mois de juillet.
- 2° Etablissement d’un tableau de tous les membres actifs et honoraires de la Chambre (mission confiée à MM. Tavernier, Abric, Condemine et Demeny).
- 3° Envoi du rapport de M. Cloutier, sur le voyage des délégués à Paris, à la Chambre syndicale parisienne.
- 6° Décision que les amendes pour absences aux réunions générales on aux enterrements seront obligatoires, et fixées à 50 centimes.
- 7° Augmentation de 25 centimes par mois de la cotisation des membres actifs, celle des honoraires restant fixée à 6 fr. par an.
- 8° Prélèvement annuel sur la caisse, pour le banquet de A fr. par invité. (Ne seront admis que les membres à jour de leurs cotisations).
- 9° Proposition d’avertir les juges de paix et le président du tribunal de commerce, de
- l’existence de la chambre syndicale, afin qu’ils leur adressent les litiges à concilier entre patrons et clients, ou les expertises à établir.
- M. Abric appelle l’attention sur l’emploi des fonds en cas de dissolution de la Chambre; cette question est mise à l’étude.
- Sont admis comme membres honoraires :
- M. Ernest Rechestein, de Genève.
- MM. Sivelle et son associé, rue de l’Abîme.
- Sont confirmés dans leurs titres :
- M. Cloutier, président d'honneur.
- M. Gouillon, membre d honneur correspondant.
- Tous les membres présents à la séance, comprenant des teinturiers, des nettoyeurs à sec, et autres professions voisines, sont déclarés membres actifs.
- RAPPORT DE MM. PATIN ET CLOUTIER
- Délégiiés de la Chambre syndicale lyonnaise
- auprès de la Chambre syndicale des tein-
- turiers-dégraisseurs de Paris.
- (Ce rapport, très complet et très circonstancié, relate tous les faits et incidents du voyage des délégués lyonnais à Paris ; son étendue ne nous permet que d’en présenter un résumé, où uojs relaions les circonstances les plus importantes de cette mission).
- Les délégué- rappellent qu’avant de se rendre à Paris, l’un d’eux, M. Cloutier est venu à Lyon s’enquérir des dispositions positives de la |Chambre lyonnaise, afin qu’il n’y ait dans leur mission ni méprise, ni malentendu possibles, et pour Lien exprimer à Paris la pensée du syndicat lyonnais.
- Us en ont emporté un programme général bien déterminé : relations amiciles, cordiales, fructueuses, mais Chaque chambre conservant son autonomie et sa liberté d’action entières; en un mot : Union et non fusion.
- La première visite fut à M. Babillon-Mar-chal, le précieux secrétaire de la Chambre parisienne et membre honoraire du Syndicat lyonnais , où ils reçurent l’accueil le plus cordial.
- Ils y virent un important atelier parfaitement aménagé et outillé, avec nettoyage à sec bien compris, desservant une douzaine de magasins ou succursales.
- Dans Jeur conversation avec M. Babillon, ils acquirent la conviction que le programme de la Chambre lyonnaise répondait aux vues du Syndicat parisien, et que i’accord était assuré d’avance.
- Les délégués se rendent, après le déjeûner auquel les avaitretenus M. Babillon, àla séance de la Chambre syndicale.
- Us font la description de Y Union nationale, de son hôtel et de ses services : le tout mis à la disposition des chambres syndicales qui veulent utiliser cette organisation.
- La séance de la Chambre parisienne étant ouverte, des places d’honneur sont désignées à
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- MM. Cloutier et Patin, à qui les meilleurs sentiments de bienvenue sont exprimés.
- L’ordre du jour suit son cours.
- La parole est ensuite donnée aux délégués lyonnais. M. Cloutier dit en substance ;
- a Nous sommes profondément touchés de votre accueil, et c7est la joie au cœur que nous vous apportons le salut fraternel des teinturiers lyonnais.
- « Nous avons entendu avec le plus vif intérêt l’allocution de M. le président et le résumé de vos travaux présenté par M. Babillon, votre excellent secrétaire. Il en résulte pour nous cette conviction, que nous sommes, à Lyon comme à Paris, en complète communauté d’idées...
- « Il nous paraît qu’il y aurait lieu d’étabür entre nos deux groupes des communications aussi régulières que possible (notamment par l’envoi réciproque de nos procès-verbaux); qu’à la fin de chaque année, les travaux des deux syndicats pourraient êtré réunis en une brochure imprimée à frais communs ; il nous semble aussi que, parfois, la surabondance de ~ votre personnel pourrait être reversée sur la province, qui manque souvent d'ouvriers capables, et qui peut leur offrir du travail équivalent à celui de Paris.
- « N’y aurait-il pas lieu aussi de provoquer le mouvement syndical en province, en commençant par Bordeaux, où notre industrie est fort bien tenue, puis viendraient Lille, Marseille, Montpellier, etc., de sorte que l’action syndicale arriverait à s’étendre surtout le territoire français, et même à l’étranger, comme déjà cela existe pour Lyon ?
- « Alors on pourrait arriver à la fédération des syndicats français de la Teinture, et acquérir ainsi une force réelle.
- « Et puis, il y a dans ces questions d’association un côté humain qu’il ne faut pas oublier. Des gens qui, hier, ne se connaissaient pas, sont unis le lendemain par le lien syndical ; certains préjugés ou malentendus se dissipent le plus souvent ; en apprenant à se connaître, on apprend aussi à s’estimer et à s’aimer. »
- M. Cloutier donne ensuite quelques explications sur l’organisation de la Chambre lyonnaise, en disant notamment ;
- « Jusqu’à présent, les teinturiers n'habitant pas la ville de Lyon sont classés comme membres honoraires, de même que les benziniers; désormais ces catégories d’ad’hérents seront classés comme membres actifs ; les benziniers sont, en définitive, des confrères à spécialité, et dont l’utilité est indiscutable... »
- L’orateur termine ainsi :
- « Enfin, messieurs et confrères, vous pouvez compter sur la sympathie et le concours de vos amis lyonnais, et en leur nom, nous avons l’honneur de vous inviter en aussi grand nombre que vous le pourrez, à notre fête annuelle qui aura lieu en juillet. Vous trouverez à Lyon de braves gens qui seront
- heureux et fiers de vous recevoir, et sauront vous rendre agréable ce petit voyage. »
- Ces paroles ont été accueillies avec une vive sympathie, et l’invitation acceptée avec emoressement.
- puis, noire Chambre lyonnaise a été proclamée, pour une unité, bien entendu, membre de la Chambre parisienne. (Elle recevra, à ce titre, 'e journal « l’Union » des chambres syndicales).
- Sur l’insbtance des amis parisiens, les délégués du Syndicat lyonnais prennent part aux votes, en disposant d’une voix.
- Il s’agissait principalement de la furmation du bureau pour une nouvelle période trisannuelle.
- M. Jolly fils, l’un des plus distingués représentants de la teinture parisienne, estélu président (le président en exercice, M. Vinois, ayant formellement décliné toute nouvelle candidature).
- MM. Mars et Fleury, vice-présidents actuels, sont réélus ; M. Babillon, secrétaire, est maintenu dans ses fonctions par acclamation.
- Après la séance, on fait une station à la Brasserie Müller (boulevard Saint-Martin), rendez-vous des teinturiers parisiens, les lundis à l’heure de l’apéritif -, c’est leur « Boyau », ainsi surnommé par eux, à cause de la disposition en couloir d’une partie du local.
- Le soir a lieu le banquet de la Chambre syndicale, au restaurant Ronceray, passage Jouffroy.
- Très belle salle et belle tablée de 70 à 80 convives, où les délégués sont placés à droite et à gauche du Président.
- Chacun fait honneur à un menu délicat et varié, arrosé des meill urs crûs.
- M. Vinois, président, ouvre la série des toasts en buvant à la santé des délégués lyonnais, puis M. Patin porte un toast à la prospérité de la Chambre syndicale parisienne et à son union avec la Chambre lyonnaise. D’autres suivent, et tous sont chaleureusement accueillis.
- M. Cloutier, répondant à l’invitation du Président, reprend en quelques phrases les idées exprimées à l’assemblée générale, et ajoute : qu’on a bien voulu joindre à son nom le titre de « trait-d’union », qu’il accepte de grand cœur, et qu’il appliquera une fois de plus avec bonheur à l’alliance des teinturiers des deux premières villes de France (1).
- La ville qu’il habile, dit-il, située presque à moitié chemin entre Paris et Lyon, doit être pour nos visiteurs de juillet prochain la grande halte, avec arrêt obligatoire, où ils trouveront des visages amis et des vins généreux pour les recevoir.
- Viennent ensuite les chansons, où votre
- délégué, M. Patin, a été fort applaudi, notamment pour « les Teinturiers de l’Est », chansonnette de circonstance, dont l’impression a été aussitôt demandée et décidée.
- Cette agréable soirée se prolonge jusqu’à deux heures du matin.
- Le lendemain et surlendemain, nos deux délégués vont en visite :
- 1 Aux ateliers de construction mécanique de M. F. Dehaitre, où ils remarquent une nouvelle machine d’apprêt à double feutre.
- A l’atelier de démonstration de l’excellente machine dite « Sans Rivale », de MM. Pingrié. et Ce.
- Aux établissements E. Delarociie bt ses neveux (ancienne maison J. Decoudun), construisant aussi du matériel tinctorial, et nouvellement réorganisés.
- Chez MM. Pauris et Cc, successeurs de Chambon-Lacroisade, constructeur d’appareils pour repassage.
- Puis chez MM. Tixador et Mars, la plus importante maison de teinture pour confrères.
- Aux ateliers de M. Fleury, successeur de Laine, qui desservent une vingtaine de magasins appartenant tous à la maison 5 ateliers devenus insuffisant®, et en voie de translation dans la banlieue de Paris.
- Enfin, le dernier jour, dîner intime chez Maire, avec MM. Jolly, Vinois, Marchai, Tupi-nier, Mars, Babillon, Orliac, Auberlet (de Lyon), Pingrié. Réception des plus charmantes.
- Là encore, disent les délégués, nous avons échangé nos impressions, parlé de l’avenir de nos syndicats, etc..., et nous nous sommes quittés en nous donnant rendez-vous à Lyon.
- NOUVELLE SYNTHÈSE
- de l’indigotine
- Procédé H. Heumann
- (1) Ce beau titre doit bien, en effet, être attribué à M. Cloutier, et du côté des Parisiens, il appartient à M. Babillon, dans l’heureuse négociation du pacte d’amitié entre les deux syndicats .
- L’indigo doit son principe colorant à un composé quaternaire que l’on peut isoler en épuisant l’indigo commercial par l’eau, l’alcool, l’élher, les acides et les alcalis puis dissolvant le résidu dans l’hydrosulfite de soude, filtrant et laissant s’oxyder au contact de i’air. Le précipité qui se forme, épuisé de nouveau par l’eau et les acides laisse l’indigotine pure.
- La synthèse de l’indigotine a été réalisée de bien des façons différentes, mais jusqu’à présent, l’indigo de synthèse n’a pu prendreplace à côté de l’indigo naturel, son prix de revient étant toujours trop élevé.
- M. K. Hsumann, professeur à Zürich, vient de découvrir une nouvelle méthode pour la reproduction synthétique de l’indigo.
- On est en droit d’espérer que son procédé offre certaines garanties de succès, car la Société Badische Anilin und Sodafabrik a fait l’acquisition du brevet pris par l’inventeur.
- Les anciennes synthèses de l’indigo étaient plus nombreuses que réellement pratiques.
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- On obtient par exemple de l’indigotine par réduction du chlorure d’isatine, du diisatogène ou par oxydation de l’indol.
- Le procédé imaginé par le Dr Heumann est tout différent. Ayant remarqué que dans certaines réactions avecdes substances du groupe de l’indol, i! se formait un corps déjà observé par Baeyer, et nommé par lui pseudoindoxy-le, il songea à partir de ce composé pour arriver à l’indigoline.
- La première difficulté résidait dans l ob- i tention du pseudoindoxyle. Des considérations purement théoriques rendirent la chose plus facüe. Le phénylglycocolle, possédant des groupes d’atomes dans l’ordre nécessaire, parut remplir les conditions cherchées; d’autant plus que la perte des éléments de l'eau le transformait en pseudoindoxyle. 11 suffisait théoriquement de le priver d’un équivalent d’eau.
- Le phénylgcocolle, traité par les substances ordinaires avides d’eau, telles que l’acide sulfurique concentré, le chlorure de zinc, etc., ne donna cependant que des résultats négatifs; par contre en le chauffant avec les alcalis caustiques, on obtient le plus heureux succès
- Quand on chauffe une partie de phénylglycocolle (cristaux blancs obtenus eri chauffant de l’aniline avec de l’acide chlorocétique) avec environ 10 parties de potasse caustique dans une cornue fermée hermétiquement la masse se colore vers 260° (très rapidement si l’on opère à plus haute température) en jaune, puis en orangé brun foncé. Si, à l’aide d’un agitateur de verre que l'on plonge dans le ir.éhnge, on en retire quelques parcelles, et qu’on les jette dans l’eau, il se forme immédiatement à la surface du liquide une légère pellicule flottante, bleue d’abord, puis rouge-cuivre, laquelle est constituée par de l’indigo pur.
- Lorsque la prise d’essai a donné le résultat précédent, on coupe le feu immédiatement, car sans cela, l’indigo serait rapidement décomposé. On laisse alors refroidir la cornue, puis on dissout le mélange dans l’eau, que l’on fait parcourir par un courant d’air ou que l’on expose à l’air. En peu de temps, il se produit un dépôt volumineux d’indigoline ci: poudre.
- Comme on le voit, le procédé est des plus simples: il l'est tellement qu’on peut parfaitement l’exécuter dans les tubes à essai comme expériences de cours. Quelques minutes suffisent.
- Si la dissolution du mélange fondu s’opère à l’abri de l’air, on obtient une matière jaune qui, placée à l’air libre donne immédiatement de l’indigotine.
- Au lieu de la potasse, on peut employer la soude caustique, mais il faut alors élever légèrement la température. Si l’on ajoute à la solution aqueuse de la masse fondue, du per-chlurure de fer et de l’acide chlorydrique, on obtient aussi de l’indigo.
- LTNDIENNERIE et les COTONNADES
- AU MEXIQUE
- Et l’influence française dans ce pays
- Comme il arrive presque toujours sous le régime de la protection, les fabricants de cotonnades et imprimés se sont syndiqués, et loin de favoriser la multiplication des fab:i-ques, ils ont tâché de ruiner les nouveaux venus. Mais la fabrication des tissus est si avantageuse, grâce aux droits énormes qui irappent les produits étrangers à leur entrée sur le territoire mexicain, qu’il était impossible de songer â ruiner les nouveaux fabricants.
- Ils sont alors entrés en composition avec plusieurs de leurs concurrents qui, moyennant une rente annuelle, ont consenti à fermer leurs fabriques. Il y a encore aujourd'hui plusieurs établissements fermés dont les propriétaires perçoivent du syndicat un gros intérêt sur le capital engagé.
- Malgré cela, la fabrication des tissus se développe de jour en jour au Mexique et les fabriques de cotonnades et imprimés du pays commencent à faire une concurrence sérieuse aux articles étrangers.
- Telles sont les constatations relevées par M. Rey, titulaire d’une bourse de séjour à l’étranger, qui trouve la preuve de ce développement de l’industrie mexicaine des textiles dans la diminution des importations des produits manufacturés. En effet, ajoute-t-il :
- Pendant le premier semestre de cette année (1891), les importations de cotonnades et imprimés anglais sont en diminution de près de 6 millions de yards sur les importations de la période correspondante de 1890. Les articles lin sont également en diminution .
- Je signale, dit-il, la diminution des exportations anglaises au Mexique pour les tissus, parce que ces derniers constituent le principal facteur du commerce entre l’Angleterre et le Mexique.
- Les exportations de tissus des Etats-Unis au Mexique ont également diminué et iront en diminuant d’année en année à cause de l’accroissement de la production mexicaine.
- On crée à Orizaba une fabrique de coton- ! nades imprimées dont la valeur sera, dit-on, de cinq millions de piastres (20 millions de i francs). On vient d’ouvrir dans un faubourg de Mexico une fabrique de tissus de lin en tous genres dont le matériel est des plus per- ; fectionnés que l’on connaisse de nos jours. Il i a été fourni par la maison Sseger et Guerne- j sey, de New-York, Londres et Mexico: Cette | fabrique appartient à des Anglais, MM. lia- j mer et fils. j
- Nous rapprocherons de cette communica- j tion la suivante, d’un autre résident français : !
- Les Français au Mexique
- Parmi nos comptoirs commerciaux à l’étran- I ger, celui que nos nationaux ont établi au ' Mexique est des plus importants. Notre colonie française à Mexico est des plus prospères et tenant tout le haut commerce, elle assure | à la France une influence considérable.
- Il n’en a pas toujours été ainsi. En 1864, les Allemands avaient le haut du pavé : les Fran- 1
- çais n’étaient que des détaillants qui devaient s’approvisionner dans les entrepôts allemands.
- A cette époque, qnelques Français intelligents, — dont plusieurs résident actuellement à Paris, — prirent l’initiative d’un mouvement patriotique ayant pour but d’assurer à notre industrie la clientèle de nos nationaux. On trouva du crédit, on organisa la concurrence. Aujourd’hui, les Français possèdent à Mexico, rien que pour le commerce des tissus, seize maisons de gros avec une centaine de succursales dans les provinces; quant aux Allemands, ils n’en ont plus qu’une seule.
- Ce résultat se chiffre par plusieurs millions de francs de produits que la France exporte actuellement et que l’Allemagne n’exporte plus.
- On croit assez communément, en France, que l’expédition au Mexique a laissé de mauvais souvenirs. C’est une erreur.
- Le seul titre de Français est une recommandation dans tout le Mexique.
- C’est dans les auteurs français que l’on étudie dans les écoles du gouvernement ; les modes, les usages,les goûts se sont imposés et la langue est parlée par toute la bonne société.
- Une grande partie de ce résultat est due à la colonie française dont la tenue, la probité et la générosité sont proverbiales et qui ne perd pas une occasion de manifester ses sentiments fraternels au peuple mexicain.
- Les Mexicains ne perdent jamais une occasion de montrer leurs sympathies à la nation qu’ils appellent la mère adoptive des peuples latins.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Loizey. — 214424, 25 juin 1891. — Papiers-vitraux gaufrés et procédé de fabrication qui s’y rapporte.
- Truman. — 214326, 25 juin 1891. — Solution perfectionnée à employer dans la teinture des tissus, écheveaux et fils de soie.
- Henry. — 214440, 26 juin 1891. — Préparation industrielle du sulfafe de zinc phosphorescent et incorporation de ce corps dans tous les récipients qui servent de base au blanchissage, aux impressions diverses, à la teinture et aux procédés variés de peinture sur des subjectiles quelconques.
- J.-L. et P. Weidner. —214449, 26juin 1891. Machine à dorer à la feuille.
- Alamagny, Oriol et Cc. — 214459, 9 mai 1891. — Application des plateaux chauffeurs, à circulation intérieure de vapeur, au pressage des pièces de lacets et tresses.
- Minguet et Azœuf. — 214505, 20 juin 1891. — Procédé de décoration du carton et du papier par enlèvement de couleur.
- Vulliod frères et Cc. — 214518, 2 juillet 1891. — Perfectionnements aux machines à décruer ou teindre les tissus.
- Blaecan. — 214546, 30 juin 1891. — Nou-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- veau genre de papier métallique coloré et ses procédés de fabrication.
- Miller senior et Miller junior. — 214572, 1er juillet 1891. — Perfectionnements dans la méthode et les appareils pour rendre les étoffes imperméables par un seul traitement ou procédé.
- Renard. — 214591, 2 juillet 1891. — Application sur les tissus de couleurs d’impression réduites en poussières ou en grains plus ou moins fins, en vue de les teindre ou de les imprimer; procédés et appareils permettant d’obtenir ces résultats.
- Compagnie Parisienne de couleurs d’aniline. — 214628,3 juillet 1891. — Procédé pour teindre la soie en noir grand teint, au moyen d’alizarine.
- F.Zillessen et fils.—214631, 3 juillet 1891. — Procédé pour teindre en pièces de la soie pure et de la soie mêlée contenant des fils de grège imprégnés avant le tissage.
- Hutin et Vaugrand. — 214649, 4 juillet ( 1891. — Application d’une chemise perforée à l’intérieur des pots de teinture.
- Petitjean et Dreyfus. — 214703, 7 juillet 1891. — Tissu peint.
- Raïthel et Rosenthal. — 214809,11 juillet 1891. — Procédé de clarification, par filtration, des cuves de teinture.
- L. Wallays et L. Nisse. — 214878, 16 juillet 1891. — Perfectionnements à l’impression des tissus.
- La Ramen. — 214893, 16 juillet 1891. — Procédé d’animalisation des fibres de ramie.
- Lacollonge. — 214916, 21 juillet 1881. — Perfectionnements apportés à l’établissement des planches et rouleaux servant à l’impression des tissus.
- Prosper Bloch et C6, — 215040, 22 juillet 1891. — Fabrication de fils mouchetés ou chinés.
- Paulus-Mouray. — 215048, 27 juillet 1891.
- — Bac de teinture.
- Hahn. — 215058, 23 juillet 1891. — Disposition des machines à carder et procédé pour peigner de l’ouate de coton uniformément avec l’ouate de laine de bois.
- Certificat d’addition
- Chaudet. — 200061, 1er juillet 1891. — Bre- I vet du 7 août 1809, pour de nouveaux procédés d’application directe de l’aniline et de ses homologues à la teinture des matières textiles animales et végétales, permettant d’obtenir des couleurs grands teints usuelles.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- lies retraites ouvrières. — 11 a été
- soumis aux membres de la commission de ia Chambre, chargée d’etudier le projet sur les retraites ouvrières, un questionnaire résumant les diverses formes que pourra prendre définitivement le projet de loi.
- Ce questionnaire, destiné à faciliter la discussion générale dans la commission, est ainsi conçu :
- 1° Y a-t-il lieu de créer, en vue d’assurer des ressourcées aux travailleurs dans leur vieillesse, une caisse de retraites spéciale ou une caisse annexe de la Caisse nationale des retraites ?
- 2° Y a-t-il lieu de limiter l’admission des déposants eu égard à la nature, de leurs occupations ou à l’importance de leurs ressources, ou de l’étendre à tous les citoyens ?
- 3° L’inscription à la caisse des retraites doit-elle être obligatoire ou facultative pour tous les travailleurs ?
- 4° Dans le cas où l’inscription serait facultative, le travailleur doit-il formellement déclarer qu’il entend jouir des avantages offerts par la caisse des retraites ou sera-t-il inscrit d’office à défaut de déc’aration contraire ?
- 5° La contribution des employeurs est-elle obligatoire ou facultative ? 3i elle est déclarée obligatoire, ne peut-elle être limitée aux employeurs payant au-delà d’une patente déter-miuée ou doit elle comprendre d’une façon générale font employeur occupant un Travailleur régulièrement ou même accidentellement ?
- 6° La contribution de l’Etat est-ede due dans tous les cas? Doit-elle être corrélative d’une entente entre l’emnloyeur et l'employé? Est-elle indépendante de la contribution de l’employeur dans le cas où celle-ci aurait été reconnue facultative?
- 7° Y a t il lieu d’ex5miner le fonctionnement de la caisse des retraites au point de vue des fonds qui y seront versés et do LinSoence de cet emploi financier?
- 8° Y aura-t-il une caisse unique cantrali-sant tous les fonds versés, ou y a-î-il lieu de prévoir et d’étudier rétablissement de caisses régionales?
- 9° L’Etat doit-il favoriser les sociétés de secours mutuels et les sociétés de prévoyance de toute nature, relativement à l’emploi des fonds qu’elles seraient appelées à faire valoir?
- 10° Au moment de la liquidation de sa retraite, le déposant est-il tenu de justifier d’un revenu minimum ?
- 11° Le taux de la capitalisation doit-il être fixé d’avance pour une période déterminée ? S’il vient à baisser, l’Etat prendra-t-il à sa charge la diminution de la retraite provenant de la baisse du taux de l’intérêt?
- 12° Y a t-il lieu, en vue de paiements anticipés de retrattes dan® certains cas à déterminer, d’établir une taxe patronale sur les ouvriers étrangers ?
- —O—
- Lègl<m-<rifonneur. — Parmi les dé-
- coraùi ns conférées à l’occasion du 1er janvier, nous remarquons les suivantes :
- MM. Buirette-Gaulard, fabricant de tissus, à Suippes.
- Michel-Ladichère, fabricant de tissus, à Toulouse,
- Pion, teinturier, à Elbeuf.
- Ducôié, fabricant de soieries, à Lyon. Han.ot, fabricant de tapis, à Aubusson. Hussenot, fabricant de châles et tissus. L’Exposition de Moscou a donné lieu aussi à un certain nombre de nominations dans la Légion-d’Honneur, parmi lesquelles:
- MM. Jalla, fabricant de tissus.
- Langlois, fabricant de passementerie. Warée, fabricant de dentelles.
- Malgré que les industries textiles figurent dans les nominations en proportion convenable, il reste encore bien des mérites oubliés.
- —o—-
- L’industrie cotonnière en AUaee-
- Iiorralne. — Une correspondance de Berlin nous dépeint comme suit la situation de cette industrie, encore frappée par le nouveau régime économique allemand.
- Les industriels alsaciens avaient, comme on sait, décidé, dans leur récente conférence à Strasbourg, d’envoyer au Reichstag une pétition contre l’adoption du traité de commerce avec la Suisse. Ce document vient de parvenir au Parlement et à un certain nombre de députés par les soins du syndicat industriel de Mulhouse.
- L’industrie cotonnière, quicompte en Alsace-Lorraine plus de 1,400,000 broches, 33,000 métiers mécaniques à tisser, occupe 40,000 ouvriers et représente un capital de plus de 100 millions de marcs, était, arrivée, sous le régime français, à une prospérité des plus florissante';, grâce aux droits protecteurs. Ceux-ci, en effet, franpaient. les filés étrangers d’un droit d’entrée de 15 fr. jusqu’au n° 15, et qui suivait une échelle montante de dix en dix numéro® pour s’arrêter au chiffre de 300 fr. les 100 kilos au n° 170.
- Depuis vingt ans, la situation a changé. En 1878. le droit maximum fut réduit à 36 marcs et l’échelle s’arrêtait au n° 79.
- La conséquence en fut une concurrence de la part des filateurs do Suisse où le bas prix de la main-d’œuvre et de la force motrice donnait la supériorité à celle-ci. L’industrie alsacienne fut pour ainsi dire forcée de renoncera la fabrication des fils fins. 11 lui restait les filés moyens, mais le nouveau projet de traité avec la Suisse, en abaissant les droits à 24 marcs, à partir du n° 46, serait particulièrement défavorable à cette sorte de filés. Ilne resterait plus guère à l’industrie mulhousienne que les filés communs.
- C’est pourquoi le syndicat mulhousien, qui n’a pas été consulté lors de la discussion du projet de traité, a prié les députés de ne pas le voter.
- C’est à grands traits le résumé de cette pétition qui a été déposée en vue du débat sur le traité de commerce avec la Suisse.
- — o—
- Jurisprudence. — Retenue sur le salaire. — Le tribunal civil de Marseille a jugé dernièrement une question intéressante pour les patrons et les employés.
- Il s’agissait de savoir si, lorsqu’une saisie-arrêt f*st pratiquée contre un employé, le patron doit retenir la totalité das appointements de ce dernier, sous peine d’être déclaré responsable personnellement des causes de la saisie-arrêt.
- En l’espèce, le patron, se conformant à un usage constant, n’avait retenu que le cinquième des appointements. Le créancier, se basant sur le jugement qui avait validé sa saisie-arrêt, réclamait la totalité.
- Le tribunal a décidé qu’une portion des appointements des employés, n’ayant d’autres ressources que leur travail, devait être considérée comme alimentaire et, par suite, insaisissable, en ne retenant que le cinquième des appointements, le patron avait sauvegardé les iutérêts du créancier en même temps que ceux de son employé.
- Par conséquent, sa responsabilité ne pouvait être engagée.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes.
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- LA
- 5e Année, N° 2.
- NT IA, ET • N E GOT 1 U M
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES 23 Janvier <892
- AVIS
- Des difficultés ouvrières nous ont apporté de graves entraves dans l’exécution matérielle de la Revue de la Teinture, et sa parution a été ainsi retardée.
- Actuellement notre personnel est reconstitué, et les numéros retardés vont paraître rapidement. Pour activer cette parution, les deux numéros de février seront réunis en une seule livraison, ainsi que ceux de mars.
- La table des matières sera jointe à l’une d’elles.
- En présence de cette situation, nous avions suspendu nos encaissements de renouvellements d’abonnements. Nous les reprenons actuellement pour ceux qui n’ont pas été opérés, notamment sur Paris et l’Etranger.
- Nos lecteurs voudront bien excuser ce cas de force majeure, que nous avions l’intention de leur annoncer par circulaire, mais dont chaque jour, nous croyions voir la fin.
- F. Gouillon.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des Industries tinctoriales, de 1878 à 1890 : Rapport de M. Persoz. — Sur un point de départ pour obtenir des effets de doubles teintes. — La soie nitrée.
- Procédés dîners : Bleu sur gris de fer ; Amarante sur laine ; Teintes solides sur laine ; Diazotage sur fibres.
- Chronique industrielle. — Saponification par l’acide sulfureux. — Préparation d’un tournesol réactif. — Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage.— Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous voici arrivés à la période des petites réformes qui, n’ayant aucun caractère politique, n’en ont que plus de portée dans la vie pratique.
- L’amélioration du régime des colis postaux ; la réduction des tarifs de chemins de fer : grande vitesse et voyageurs, sont des bienfaits réels ; le projet de remboursements par la poste, sans avoir la même importance, offrira néanmoins quelques commodités aux affaires, surtout s’il devient international.
- La réforme des colis postaux ne plaît pas à tout le monde ; les détaillants des petites localités y voient avec raison de nouvelles facilités offertes au commerce concurrent des grands centres, et notamment des bazars et magasins parisiens, mais dans ces questions, c’est l’intérêt du plus grand nombre qu’il faut envisager ; et pour nos industries, elles
- n’offrent que des avantages.
- Nous rappelons à nos « Faits divers » les dispositions générales de ces diverses réformes.
- + *
- Nous y signalons aussi le malaise qui résulte pour le Haut-Rhin du nouveau régime douanier allemand, et que faisait déjà pressentir une information de notre précédent numéro.
- Les intérêts alsaciens comptent peu dans les lois financières ou autres de l’empire allemand; l’industrie mulhou-sienne est d’un genre si différent de celle des Allemands, qu’elle n’a jamais pu se fondre avec elle, ni avoir des intérêts communs ; on peut donc la sacrifier sans nuire essentiellement à celle du pays dominateur, et c’est ce qui a lieu.
- En France, nos négociations commerciales sont longues et pénibles, et nous n’avons encore traité qu’avec de petits Etats sans importance commerciale ; mais pendant le temps des prorogations provisoires des anciens traités, les mauvaises humeurs se calmeront, une plus juste appréciation de notre nouveau régime se produira, et nos rapports commerciaux avec l’étranger se rétabliront sur de nouvelles bases, où les uns et les autres trouveront leurs avantages.
- *
- * *
- A l’époque douloureuse de la séparation de l’Alsace, les fabricants allemands s’inquiétaient de voir tomber la barrière douanière qui les séparait du Haut-Rhin.
- Peu de temps après eut lieu une réunion générale des fabricants d’indiennes du Wurtemberg, où l’on reconnut que la concurrence des fabriques alsaciennes n'était pas sensible ; celles-ci maintenant leur genre de fabrication, afin de conserver le premier rang sur les marchés étrangers, et ne s’occupant guère des marchandises plus ordinaires du marché allemand.
- Les Mulhousiens eux-mêmes manifestaient bien leur intention de ne pas tomber dans le genre allemand, et l'un d’eux disait à ses compatriotes :
- « Avant tout, messieurs, défendons-nous énergiquement contre l’invasion
- du goût tudesque ! Que sur ce terrain au moins, les conquérants restent ce qu’ils sont : les vaincus ! Ce sera, d’ailleurs, le meilleur moyen de réussir sur le marché allemand lui-même... »
- Et voilà comment il n’y a pas eu fusion entre l’industrie allemande et la fabrication alsacienne.
- Mais Mulhouse s’est bien relevé d’autres crises, et par le fait même de l’individualité caractéristique de sa production, il surmontera encore celle-ci, pour laquelle il n’y a qu’à chercher une adaptation de. nouvelles voies commerciales.
- *
- * ¥
- Les places françaises sont en général calmes : Roubaix, qu’il n’en faut pas excepter, signale cependant un peu de mouvement sur les cheviots, articles en cardé et sur tissus d’ameublement. Pour ces derniers, on a trouvé de nouveaux débouchés qui remplaceraient les marchés américains.
- Elbeuf fabrique surtout des draps de dames, et l’inévitable cheviot, qui se substitue sans cesse aux étoffes en peigné.
- C’est ainsi qu’à Reims, les cachemires et mérinos sont sans affaires, tandis que les llanelles sont en situation relativement bonne, sans que l’ensemble sur cette place se soit bien amélioré.
- En cotonnades, ce sont encore les flanelles et leur similaire, le pilou, qui restent en meilleure position ; les écrus sont aussi bien demandés à Rouen, où l’impression profite de la vogue des flanelles et pilou, en même temps que ses autres produits, meuble et robe, ont un courant satisfaisant ; les ordres, même, se livrent difficilement.
- Les -enres en faveur dans la bonneterie sont les jerseys en couleurs claires, avec ou sans jabot; les bas noirs unis, en soie ou en laine fine, et parmi lesquels on voit de nombreux modèles à carreaux noirs et blancs, ou à rayures écossaises. Il faut mentionner aussi le petit châle genre peluche.
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- En nouvelles intéressant spécialement la teinture, nous signalerons la retraite de M. l’abbé Vassart, profes-
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- seur et directeur de la section de teinture à l’Ecole nationale des arts industriels de Roubaix.
- 11 désirait organiser des cours supérieurs pour lesquels l’accord ne s’est pas établi entre lui et le conseil de l’Ecole.
- Le cours de teinture a aussi changé de titulaire à Amiens : M. Bor est actuellement remplacé par M. P. Guichard, dont nous connaissons personnellement la valeur comme chimiste, et qui ne fera pas, nous le pensons, de ses leçons de teinture, un cours auxiliaire de l’Ecole de Pharmacie, comme son prédécesseur.
- C’est à cela que faisait allusion M. le secrétaire de la Société industrielle d’Amiens, en proclamant le palmarès des cours publics en 1890.
- « Il est étrange, disait-il, que le cours de teinture, conçu dans une pensée essentiellement professionnelle, ne soit pas suivi par des personnes se destinant à cette carrière. »
- M. Bor, qui était aussi professeur à l’Ecole de pharmacie d’Amiens, y exerçait ses élèves pharmaciens aux travaux pratiques de chimie.
- * *
- Terminons par des nouvelles bibliographiques.
- Il vient de paraître le tome second du Traité de la Teinture et de VImpression par les couleurs artificielles, de M. Jos. Depierre.
- Ce deuxième volume traite de l’emploi des couleurs d’alizarine dans toutes leurs applications ; il esi. aussi riche en informations pratiques et en beaux échantillons, que le premier, consacré aux couleurs à’aniline proprement dites. 1 Un troisième complétera cette série, et traitera des noirs d’aniline et des indigos artificiels et naturels.
- Ces volumes se vendent séparément (1).
- Nous signalons aussi — et nous y reviendrons — Les madères colorantes : série aromatique et ses applications industrielles, de MM. Ch. Gérard et A. Pabst.
- Ce livre fait partie de la vaste « Encyclopédie chimique j> de M. Frémy, et c’est le traité le plus étendu et le plus substantiel sur cette partie de la chimie, déjà tant travaillée (2).
- Voilà deux ouvrages qui ne feront pas que grossir nos bibliothèques ; ils les enrichiront surtout.
- F. Gouillon.
- (!) Chaque vol. 36 fr.
- (2) Prix, 30 fr., chez Dunod.
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport o fficiel sur la classe 46 de l’Exposition universelle de 1889
- Par Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des laines à Paris (Suite).
- I
- FIBRES TEXTILES
- Dans ces dernières années,les chimistes ont repris d’une manière plus approfondie l’examen des propriétés des fibres textiles. Cette étude a rendu d’immenses services, surtout dans !e blanchiment, et conduit à des applications nouvelles très variées. L’action des alcalis et des sels alcalins, des acides et des sels acides, du chlore, des hypochlorites, etc., employés dans des conditions diverses, a permis d’obtenir des résultats souvent fort intéressants et parfois inattendus.
- Tissus bosselés
- § 1er. On sait, d’après les observations faites autrefois par Persoz et utilisées industriellement par Mercer, que les fibres végétales se contractent presque instantanément sous l’action des lessives caustiques concentrées, de telle sorte que leur longueur primitive peut être réduite dans de très fortes proportions ; on avait tiré parti quelquefois de cette propriété pour produire des dessins sur des tissus de colon légers, en imprimant ceux-ci avec ^ une réserve à la gomme et les passant ensuite en soude caustique. Aujourd’hui, on réalise ainsi de fort jolis effets sur tulle de coton, la maille du tissu gardant ses dimensions premières dans les parties réservées, tandis que celle du fond éprouve une réduction notable. Généralement, cette contraction du fond donne lieu à un relief des parties réservées.
- § 2. Les alcalis caustiques concentrés ne contractent point de même les fibres animales, mais les attaquent et les dissolvent. Toutefois la dissolution ne se produit pas dans un temps très court, surtout si l’on opère à une basse température. MM. Depoully ont profité de cette différence d’action pour fabriquer un genre d’articles nouveaux, les tissus bosselé s.
- Dans ce but ils se servent d’étoffes qui sont, soit dans le sens de la chaîne, soit dans celui de la trame, soit même dans les deux sens, composés de fils de coton, alternant avec des fils de soie ou de laine. On fait passer ces étoffes dans un bain caustique concentré, tel que de la soude à 30 degrés.
- Elles subissent alors un retrait qui peut s’élever à AO p. 100. Toutes les parties constituées de coton sont contractées, tandis que la soie ou la laine, qui n’ont pas été influencées par le réactif, restent repliées sur elles-mêmes et forment a la surface des aspérités ou reliefs, c’est-à-dire le bosselé.
- Selon les dispositions du tissage, les effets peuvent varier à l’infini fl affecter parfois un caractère très original.
- Le retrait obtenu dépend de la concentration de la solution caustique, qu’on utilise de 15 à 32 degrés Baumé.
- La température à laquelle on opère est d’une grande importance ; le bain doit être maintenu, selon les cas, entre 0 et 10 degrés centigrades, mais d’autant plus froid que la lessive est plus concentrée, autrement la soie et la laine seraient attaquées.
- Aussitôt que la contraction est produite, on rince le tissu à l’eau, puis dans un acide faible et finalement encore à l’eau. MM. Garnier et Voland, de Lyon, qui exploitent ce procédé, ont présenté au jury des tissus bosselés soie et coton fort intéressants, imitant l’aspect de bouillonnés.
- On peut graduer le bosselage de façon à réaliser depuis des reliefs bien saillants jusqu’à des ondulés mousseux très fins.
- On prépare également, pour les soumettre à l’action de la soude, des fils formés par la réunion d’un fil de coton avec un fil de soie ou de laine. La réduction éprouvée par le fil végétal détermine une sorte de frisure des fibres animales qui se rassemblent sur elles-mêmes. Ces effets peuvent être obtenus avant ou après tissage.
- MM. Depoully obtiennent enfin, sur tissus mélangés coton et laine, des contractions à l’aide de l’acide sulfurique. On comprend que ce traitement, combiné avec des impressions de réserves, puisse conduire à des résultats très variés.
- Mercerisage des tissus à gaufrer
- § 3. Le retrait produit par les alcalis caustiques sur les fibres végétales a trouvé une autre application utile dans l’industrie du gaufrage. Les tissus légers, tels que les gazes et tulles de coton, n’ont pas une résistance ou une élasticité suffisantes pour supporter le gaufrage k chaud, ils sont coupés par écrasement, surtout par les gravures profondes à haut relief. Préalablement soumis à l’action des alcalis caustiques, ils subissent impunément cette opération.
- Sur la théorie de la teinture
- § A. Différents chimistes étrangers ont cherché, il y a quelques années, à élucider la théorie de la teinture des fibres animales par les matières colorantes artificielles. Les auteurs sont arrivés à conclure que la moléeule albu-minoïie complexe de ces fibres contient, tout formés, les radicaux AzH2 et G02H que l’on retrouve dans leurs produits de dédoublement. Ainsi la laine se compose à l’égard de quelques réactifs comme un acide amidé. Elle joue le rôle d’acide avec les matières colorantes basiques, le rôle de base avec les couleurs acides. Des travaux recents, présentés à l’Académie
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- des Sciences, par M.Léo Vignon, ont confirmé cette théorie (1).
- Ces recherches font suite, en quelque sorte, à celles qu’avaient entreprises autrefois, sur le mordançage de la laine, Chevreul et plus tard Paul Havrez.
- Effets spéciaux des acides et des alcalis sur les textiles
- § 5. M. Breinl a essayé l’influence des acides et des alcalis sur la laine, au point de vue des taches que ces agents peuvent occasionner. Lorsque l’on trempe partiellement des échantillons de laine blanche dans un bain faible d’acide sulfurique (à A degrés Baumé, par exemple), puis qu’on les vaporise et les rince à fond, la partie traitée fournit en teinture des nuances sensiblement plus foncées.
- Les réactifs alcalins produisent des effets beaucoup plus accentués. Pour le démontrer, il suffît d’imprégner partiellement un tissu de laine avec des lessives de soude caustique ou carbonatée, puis de sécher à chaud ou mieux encore de vaporiser et enfin de laver. Lors de la teinture, les endroits traités apparaissent plus foncés que le reste, même avec certaines matières colorantes acides. Si la soude caustique est un peu concentrée, elle attaque et ronge profondément le tissu, tout en mordan-çant les parties situées en-dessous.
- Dans des teintures sur mordants, les nuance» se montrent également pius foncées aux places modifiées par les alcalis. Ces effets ont lieu notamment avec les mordants de fer, d’alumine et de cuivre, surtout après teinture au campêche.
- Une action inégale de l’eau suffit mêmepour occasionner des accidents. Ainsi un tissu de laine humecté de ce liquide par places et vaporisé, puis mouillé uniformément et teint, présente des taches aux endroits humectés avant le vaporisage.
- S 6 Antérieurement à la publication de ces travaux, un exposait de la classe 46, M. Gri son, de Lisieux, avait pris un brevet (2) pour l’application des alcalis et des sels alcalins au mordançage des tissus de laine et à la désagrégation du poil des draps, en vue de produire des effets de broché ou de ciselé.
- Ce manufacturier a présenté au jury une collection fort intéressante de draps imprimés et teints par ses procédés, avre dessins en relief, en creux ou à plat, et en deux tons d’une même couleur ou même avec le fond d'une couleur et le dessin d’une autre.
- Pour obtenir des effets multiples, M. Grison ajoute aux alcalis à imprimer des colorants ou des sels à bases métalliques solubles dans ces alcalis. Comme bains de teinture, il emploie, suivant le cas, des matières colorant* s se fixant avec ou sans mordants, ou encore un mélange des deux sortes.
- (1) Voir Renue cle la Teinture 1890, p. 42, et 1891, p. 74.
- (2) En août 1881.
- Souvent, au lieu d’imprimer de la soude, il foularde le tissu dans uns solution alcaline, sèche avec précaution, et, avant de vaporiser, imprime un acide pour saturer l’alcali en totalité ou en partie.
- On comprend toutes les combinaisons auxquelles se prêtent ces diverses méthodes.
- § 7. Depuis les travaux de M. Aimé Girard sur la production de Vhydrocellulose\ d’autres ob-ervations ont été faites, qui ont apporté de nouveaux développements à la question si importante de l’influence des acides et sels acides sur les textiles végétaux.
- Dans ces dernières années, M. César Corron, de Saint-Etienne, a eu i’idée de modifier par une immersion de quelques instants en acide sulfurique concentré, suivie d’un lavage à l’eau, la surface des bâtons destinés à soutenir les pantes de soie dans les barques de teinture. Il se forme ainsi sur le bois une couche mince d’hydrocellulose qui prend, en présence du liquide des bains, un toucher doux et onctueux très favorable au maniementde la fibre.
- Ou peut modifier également par l’acide sulfurique les parois intérieures des barques de teinture en bois.
- M. Blondel a étudié d’une façon spéciale l’action sur les tissus de coton de l’acide sulfurique à des degrés de concentration divers. Il a reconnu que le coton parcheminé par l’acide à 55 degrés a une grande affinité pour bpaueoup de matières colorantes artificielles. Les teintures ainsi obtenues résistent à des lavages ménagés à froid, mais s’enlèvent entièrement par l’eau bouillante.
- Le même tissu, exposé à un trempage plus ou moins prolongé dans un bain acide de A3 à 50 degrés, c’est-à-dire trop faible pour produire du parchemin végétal, prend également de l’affinité pour certaines matières colorantes, et cela en proportion de l’affaiblissement de la fibre.
- Dans les conditions où il a expérimentéavec l’acide chlorhydrique, c’est-à-dire par une immersion plusou moins prolongée du tissu dans l’acide pur et concentré, M. Blondd n’a obtenu qu’un affaiblissement de la fibre, laquelle repousse, plutôt qu’elle ne les attire, les couleurs du type bleu méthylène.
- Epaillage chimique
- § 8. A l’action des acides sur les fibres végétales se rattache la question de l’épaillage chimique. Chaque jour ce genre de traitement prend une plus grande imporiance et tiouve de nouvelles applications.
- Parmi les exposants de la classe 46, MM. Monpin et Saint-Remy, Tassel et Blay, d’Elbe uf, et la Société de la Bêverie, prèsVerviers, en Belgique, avaient présenté des échantillons de laines en mèches fort bien épaillées. L’écueil de ce genre d’opération réside dans les risques que l’on court soit de jaunir les matières, soit plus encore de les durcir. A ces
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- deux points de vue, on a fait de grands progrès.
- Epaillage des laines brutes
- De tous les systèmes d’épaillage chimique employés aujourd’hui pour la laine en mèches,, celui qui a le plus de succès et qui produit les meilleurs résu'tats est incontestablement le procédé par immersion.
- On commence par plonger la matière à carboniser dans un bain d’acide sulfurique étendu à 5 degrés Baumé environ, que contient un réservoir doublé pn plomb. La durée du trempa pt lp degré -le l’acide varient f-elon la nature de la marchandise et la proportion des matières végétales qu’elle renferme.
- Quelquefois la laine est introduite daus ce bain avant dessuintage, mais il vaut mieux ne l épaiiler qu’une fois lavée. De même, si l’on a à traiter certains articles plus ou moins gras, par exemple des déchets de peignage, il est nécessaire de les épurer préalablement à l’immersion.
- Au bout de deux ou trois heures, on retire les matières et on laisse égoutter sur des tresses au-dessus du réservoir, puis, pour enlever 1 excédent de liquide qu’elles contiennent encore, on les essore. Différents appareils peuvent convenir pour cet objet ; toutefois il faut tenir compte de ce fait, établi par l’expé-rier.ee, que, par l’essorage centrifuge, les fibres de la laine ont une tendance prononcée à se feutrer. En conséquence, à l’usine de la Bêverie, d’après les renseignements qui nous oui été fournis par son habile diiecteur, M-Hannott , ou se sert d’une machine spéciale composée : 1° d’une table de préparation ou toile sans fin, conduisant les matières entre deux rouleaux cannelés qui exe cent une première extraction ; 2° d’une nouvelle table plus courte, qui les amène entre deux grands rouleaux exprimeurs ; celui de dessus est recouvert de gmta-percha, tandis que l’autre est en bronze. Pour empêcher les mèches d’adhérer à ces deux rouleaux, on a installé à la sortie,en regard de chacun d’eux, suivant son diamètre horizontal, un dépouilleur. On désigne ainsi un petit rouleau muni de quatre palettes longitudinales, qui tourne avec beaucoup de rapidité et presque tangentiellement au grand rouleau ; il détaché la laine, l’ouvre et, par la ventilation produite, lui communique un aspect tout-à-fait floconneux.
- La laine passe ensuite dans des fours destinés à carboniser les parcelles végétales sous l’influence d’une forte chaleur. Cette opération est la plus difficile, car c’est à ce moment que l’on risque de jaunir la marchandise ou de lui faire perdre son élasticité, qu’il est impossible de lui rendre ensuite. Un appareil dont on se sert avec grand avantage consiste en une sorte de tunnel à plan incliné, dans lequel l’air chaud e.-t introduit par le côté opposé à celui où emre la matière. La température y varie de 95 à 110 degrés.
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- Au sortir de cette étuve, la laine est introduite dans des battoirs-broyeurs qui pulvérisent les matières végéta'es carbonisées et facilitent leur séparation d’avec les fibres Ici encore il y a de grandes précautions à prendre pour ne pas fatiguer la laine et ménager la longueur de ses brins.
- On procède alors au désacidage, en faisant arriver de l’eau sur la matière contenue dans des cuves en bois munies d'ouvertures à la base.
- On termine par un lavage à tiède au savon et aux cristaux de soude, et par un rinçage à l’eau.
- La façon dont s’opère le séchage a sur la qualité finale du produit une influence plus grande qu’on ne serait porté à le croire. La Société la Bêvprie fait usage d’un système spécial qui fournit d’excellents résultats.
- On étale la laine, déjà exprimée par une machine semblable à celle indiquée plus haut, sur les parois de longs coffres horizontaux, à section hexagonale et assez aplatie, percés de petits trous. Chacun de ces coffres est traversé dans toute son étendue par un tuyau muni lui-même d’ouvertures et amenant de l’air chauffé par une batterie de tubes à vapeur.
- Plusieurs coffres semblables sont installés parallèlement dans une vaste caisse munie, à l’extrémité opposée à celle de l’arrivée de l’air, d’une ouverture d’aspiration. Il s’établit ainsi, de l’intérieur des coffrps à l’extérieur, une ventilation énergique qui soulève la laine en la desséchant et lui conserve toute sa légèreté et sa douceur.
- Epailloge des dechets
- | 9. On applique aussi l’épaillage chimique à l’épuration des matières premières destinées à la filature de la schappe, ainsi qu’au traitement des vieux chiffons de laine ou de mohair. Un exposant de la section suisse, M. Richard, a son industrie basée exclusivement sur ce dernier traitement.
- Epaillage des étoffes.
- § 10. L’épaillage chimique des étoffes a pris depuis quelques années une très grande extension.
- (.A suivre.)
- SUR UN POINT DE DÉPART
- Pour obtenir des effets de doubles teintes dans les tissus mixtes soie et laine
- Par M. BONNET,
- Chimiste à Montélimarfc
- Lorsqu’on mordance un tissn soie et laine dans un bain bouillant de bichromate de potasse non acidulé et qu’on lave à l’eau froide, on constate que la laine seule reste chargée d’acide chromique.
- On donne ainsi à la laine le pouvoir d’oxyder
- les amines aromatiques, de se colorer diversement, tout en laissant la soie absolument pasive et susceptible de prendre a posteriori les divers calorants d’aniline ou autres qu’elle reçoit d’ordinaire.
- Le tissu chromaté et lavé à l'eau froide donne du jaune sur laine et soie blanche.
- Le même tissu chromaté passant en bain acide d’aniline présente du vert d'éméraldine et une légère souillure sur la soie qu’un simple lavage à l’eau froide enlève.
- En faisant suivre cette opération d’un bain de chromaté neutre de potasse, on obtient du bleu sur laine et toujours de la soie blanche.
- En répétant celte série de passages en chro-mate neutre, lavage et bain acide d’aniline, on peut monter la nuance jusqu’au noir.
- Par un travail analogue dans lequel on substitue les sels neutres ou acidulés de napthylamine, on obtient sur laine seulement des bleus, des grenats et autres couleurs modes.
- On peut donc ainsi établir toute une gamme de couleurs sur laine tout en réservant la soie.
- Il suffit ensuite d’opérer sur des bains légers de colorants pour monter diverses nuances sur soie, sans modifier sensiblement le fond préalablement fixé sur laine.
- Il nous a paru que ces opérations de laboratoire étaient susceptib’ps d’une application industrielle, et nous les soumettons sans réserve à l’attention des chimistes-teinturiers.
- (Communiqué)
- LA SOIE N1TRÉE
- Par MM. Léo Vignet et P. Sislet
- On sait que l’acide nitrique coiore en jaune les matières albuminoïdes; nous avons étudié ce phénomène tn ce qui concerne la soie.
- Voici les faits que nous avons constatés:
- I. La coloration jaune que l’acide nitrique détermine sur la soie s’obtient dans les meilleures conditions, en immergeant et en lissant rapidement la soie, pendant une minute environ, dans un mélange d’eau et t/acide nitrique, de densité 1,133, chauffé à la température de A5° C. On observe imméd:atement le développement, sur la soie, d’une coloration jaune franc intense. Après un lavage à l’eau, employé en grand excès, la soie conserve ! une teinte jaune très caractéristique, solide à l’air et à la lumière; la coloration se fonce très notablement par immersion de la soie dans des solutions alcalines, maisellerevient à son état primitif sous l’influence des liqueurs acides. Cette réaction a été utilisée à Lyon, à une certaine époque, pour la teinture de la soie en jaune (mandarinage, jaune à l’acide nitrique).
- IL L’acide nitrique pur, exempt de produits nitreux, ne colore pas la soie dans les condi-
- tions de température et de concentration relatées.
- III. L’acide nitrique pur, rendu nitreux par l’addition d’un peu de nitrite de sodium, colore fortement la soie en jaune. La coloration est d’autant plus intense, que la quantité de produits nitreux, la concentration et la température du bain sont plus élevées; elle augmente avec ces facteurs, jusqu’à un point qu’il est impossible de dépasser sans altérer profondément la fibre.
- IV. La nuance obtenue avec l’acide nitrique nitreux se fonce beaucoup par l'action des alcools. Ceux-ci sont absorbés, caron retrouve dans les cendres de la soie, ainsi traitée et lavée à l’eau, une quantité notable des alcalis. La nuance obtenue varie avec l’alcali em-pioyé. La plus pâle est donnée par l’ammoniaque et la plus rouge par la baryte.
- La causticité de l’alcali est sans action sur la coloration : ainsi la potasse et le carbonate de potassium, la soude et son carbonate donnent les mêmes colorations.
- Les expériences précédentes montrent que la présence des produits nitreux est aussi indispensable que celle de l’acide nitrique pour obtenir la coloration jaune de la soie. Nous avons cherché à pousser plus avant l’étude du mécanisme de la réaction. Voici une deuxième série d’expériences :
- 1. Si l’on traite la soie par l’acide nitreux (HCl -+- AzOa-f- Aq), ce textile se colore en jaune pâle. La nuance obtenue ne présente aucune solidité : à l’air et à la lumière, elle se change rapidement en brun pâ e. L’eau bouillante, l’alcool à l’ébullition la transforment en brun, sans dégagement d’azote. Les solutions alcalines donnent des colorations brun rougeâtre.
- IL La soie, traitée par l’acide nitreux, se colore très facilement en jaune stable au contact de l’acide nitrique pur. Il en est de même de la soie traitée dans une atmosphère d’acide carbonique par l’oxyde azotique (AzO)oul’hy-poazotide (AzCte).
- III. La soie traitée par l’acide nitreux, puis oxydée par le permanganate de potassium et 1 acide chlorhydrfque, prend une coloration jaune stable, identique à celle que l’on obtient par l’acide nitrique nitreux. L’acide nitrique n’agit donc que comme agent oxydant dans la réaction.
- En somme, la réaction qui donne à la soie la coloration jaune stable caractéristique exige la présence des corps suivants : AzO ou AzOs, ou Az02H, et le contact de l’acide nitrique AzO*H agissant comme oxydant.
- IV. La soie traitée par l’acide nitrique nitreux se décolore lentement dans une solution acide bouillante et concentrée de chlorure stanneux ; le chlorure chromeux donne les mêmes résultats. Les réducteurs alcalins ne semblent pas avoir d’effet.
- V. Nous avons soumis à l’analyse élémentaire deux échantillons de soie blanche de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Canton, préalablement décreusée au savon, lavée à l'eau distillée, à l’acide chlorhydrique étendu et finalement, à l'eau distil'ée et à l’alcool. Cette soie, soumise à l’incinération, ne donnait presque pas de cendres (0,001 g.pour 4,400 g.)
- Un écheveau étant conservé comme type, l’autre a été traité par l’acice nitrique nitreux, dans les conditious spécifiées. Le poids alsolu de l’échantillon traité a augmenté de 2 p. 100.
- Nous avons trouvé, pour les deux échantillons renfermant leur proportion normale d’eau de constitution, soit 10 0/0.
- Soie type Soie traitée
- C p. c 48,3 46,8
- H » 6,5 6,5
- Az » 19,2 21,6
- O par différence 26,0 25,1
- La soie soumise à l’action de l’acide nitrique nitreux a donc fixé de l’azote, mais elle s’est appauvrie en oxygène et en carbone, même si l’on tient eompte de faugment de poids de 2 p. 100 qui a accompagné l’ac tion de l’acide nitrique nitreux.
- Les conditions de la réaction, les analogies chimiques indiquent que l’azote fixé sur la soie l’a été d’abord à l’état de groupe nitrosé, Az O se transformant, par oxydation, en groupe nitrique Az O2. Mais on ne peut admettre que ces groupes nitriques se soient substitués à l’hydrogène dans la soie. Les résultats analytiques indiquent, en effet, que les groupes Az O2 ont remplacé des groupes oxy-carbonés, tels que COOH, avec formation d’acides carbonique ou oxalique.
- Ajoutons, pour terminer, que la laine se comporte comme la soie vis-à-vis de l’acide nitrique, et que nos résultats diffèrent notablement de ceux qu’a obtenus Mülder, en préparant son acide xanthoprotéique.
- La soie nitrée, soumise à la combustion, ne déflagre pas ; elle charbonne, en donnant une odeur de corne brûlée. La calcination, pour l’obtention des cendres, est plus rapide que celle de la soie ordinaire.
- Vis-à vis des dissolvants, elle se comporte à peu près comme la soie ordinaire, avec cette différence pourtant que, avec l’acide sulfurique concentré, elle se gonfle et donne une masse visqueuse comparable à l’albumiue d’œuf.
- (kcadémie des Sciences)
- PROCEDES DIVERS
- Bleu coton sur gris de fer.
- Nous avons plusieurs fois signalé le procédé consistant à teindre sur coton des couleurs d’ariline (non directes), en fixant le tannin ou le sumac au moyen d’un sel de fer remplaçant l’émétique.
- On a alors un pied de gris sur lequel toutes
- couleurs d’aniline montent facilement et bien également, en donnant des teintes corsées, brunies nécessairement, mais conservant leur tranché.
- Le mordançage au sumac et fer est peu de chose : il se fait à froid et sans rinçage intermédiaire ; le procédé est economique. En effet, pour produire le bleu nourri de notre échantillon, il faudrait employer 4 à 5 0/0 d’une couleur az> ïque correspondante, car cette teinte a été obenue avec 1 0/0 seulement d’un bleu basique, le fond étant donné par le gris de fer qui est peu coûteux.
- Nous avons emp'oyé le bleu M R de Poir-rier; c<Mte marque est la plus ronge delà même sérié ; son i>flet a gagné à ce traitement. Le gris de sumac étant verdâtre, a détruit par comp’ément l’œil rougeâtre du bleu et a finalement donné une teinte indigo assez pure.
- Voici le procédé pour 10 kil. de coton :
- Sumac............................ 750 gr.
- Faire un bain de 80 à 100 litres, y faire tremper les cotons à froid ou à tiède, quatre à cinq heures, laver et tordre sur le bain.
- Sans rincer, donner quelques tours à tiède ou à froid, sur un bain monté avec :
- Rouille à 45°................... î/2 litre
- Eau.............................. 60 »
- Le gris monte en dix minutes, tordre et rincer sur une eau et teindre avec :
- Bleu M R (ou autre)........... 100 gr.
- La teinture se fait à environ 60 degrés ; on tire le bain à fond.
- Le pied de gris doit être à la hauteur que l’on veut donner au bleu terminé ; la couleur d’aniline, tout en le nuançant, ne le remonte pas sensiblement.
- Ce procédé, qui n’est pas nouveau, a fait la base de deux brevets d’invention pendant
- l’année dernière, mais ils sont nuis, étant arrivés trop tard.
- Amarante sur laine
- Entrer la laine à 50 degrés ; après vingt minutes, lever et ajouter :
- Roccelline.................. 250 gr.
- Rentrer la laine, porter le tain peu à peu à 75-80 degrés, puis ajouter encore :
- Roccelline................ 250 gr.
- Continuer à chauffer presqu’au bouillon, le bain ne tarde pas à être tiré; aussitôt laisser tomber le feu, et ajouter :
- Carmin d’indigo.............. 60 gr.
- Terminer, le bain se refroidissant.
- La Roccelline tire avec une trop grande facilité -, pour bien l’unir, il faut donc d’abord imprégner la laine du bain acide (qui peut contenir l’orangé), puis ajouter la Roccel iue par parties et comme il est dit. Le carmin ne s’ajoute que quand les anilines sont tirées.
- 11 existe un amarante direct d’aniline, dont la teinture est plus simple, mais moins solide.
- On obtiendrait encore cette teinte avec :
- Azo-fuchsine G. (Bayer).... 30/0 Violet à l’acide 6 B. (Bayer). 1 0/0
- Vert solide bleuâtre, (Bayer). 1/2 0/0
- Teinture avec sulfate de soude et acide sulfurique.
- Ces trois colorants montent bien ensemble, et donnent des teintes d’une solidité convenable.
- Cette nuance, que l’on faisait autrefois pour l’orseille, est beaucoup meilleure en se servant de Roccelline comme base, et suivant le procédé ci-dessous :
- Pour 10 kil. de laines, monter un bain avec;
- Eau............................ 150 lit.
- Sulfate de soude................. 5 kil.
- Acide sulfurique................. 1 —
- Orangé d’aniline................ 25 gr.
- Prune solide Sur laine
- Bouillon d’une heure et demie avec :
- Bi-chrômate...................... 3 0/0
- Tartre........................... 2 —
- Laisser reposer une nuit, laver et teindre avec :
- Galléine W. (Badische)... 25 0/0
- Corriger l’eau si c’est nécessaire avec 1 à 2 gr. par litre, d’acide acétique.
- Entrer à froid, monter lentement au bouillon et y rester une heure.
- Vert solide Sur laine
- Opérer comme ci-dessus, la teinture se faisant avec :
- Céruléïne S W en pâte (Bad.). 15 0/0
- Brun foncé solide Sur laine
- Même opération, avec :
- Brun d’anthracène W (Bad.).. 20 0/0
- Jaune solide Sur laine
- Même opération, avec : Galle flavine W (Bad.)
- 20 0/0
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- : .
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- Gris-bleu solide Sur laine
- Même opération avec :
- Noir d’alizarine S W en pâte (Bad).
- 1 0/0
- Diazotage et développement Des teintes Diamine.
- La manufacture lyonnaise de matières colorantes qui s’applique beaucoup aux méthodes de diazotage sur fibres, nous adresse de nouvelles communications à ce sujet que nous publierons prochainement.
- Notamment sur ses couleurs diamines, dia-zotées et développées, puis remontées au noir d’aniüne.
- Elle annonce aussi de nouvelles marques de bleus domine, dont nous ferons également connaître les particularités.
- CIIIIONIOUE INDUSTRIELLE
- SAPONIFICATION fa CORPS GRAS
- par l’acide sulfureux
- MM. Stein ei Bergé viennent de breveter un procédé pour saponifier les corps gras,consistant à chauffer ceux-ci sous pression à une température de 170 à 200° avec une solution à 2 5 à 3 p c. d’acide sulfureux. Sous une pression de 18 atmosphères, la saponification est complète au bout de 9 à 10 heures.
- D’après la Revue de chimie industrielle, l'operation se fait dans un autoclave en cuivre que l’on charge aux trois quarts avec le mélange n’acide sulfureux et de corps gras ; on le ferme et on y comprime de l’acide carbo-ni pie jusqu’à une pression de 6 atmosphères. On chauffe alors avec un serpentin jusqu’à 170 200° en même temps qu’un agitateur br- se la masse, lorsque la pression arrive à 18 atmosphères; on la maintient pendant neuf he res.
- La lessive sous-jacente contient la glycérine, qu 1 ’on soutire et que l’on purifie.
- REVELATEUR CRISTALLOS
- Sous ce nom, on vend dans le commerce un révélateur ayant des propriétés remarquables et qm excelle pour le développement des cli-ch’ > instantanés. Voici sa composition, suivant M. l.esi œ ir :
- Sulfate de soude....... 130 gr.
- Potasse caustique...... 30 »>
- Cyanure jaune.............. 20 »
- Hydroquinone............... 20 »
- Eosine................ une petite
- quantité
- Eau................... assez pour faire
- un litre
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Aujourd'hui que tout le monde est photographe, cette formule, donnée par la Revue de chimie industrielle, est bonne à connaître.
- PRÉPARATION D’ÜN TOURNESOL RÉACTIF
- très sensible
- Par M. J. Lüttke
- 100 grammes de tournesol en pain sont broyés et épuisés trois ou quatre fois par de l’eau chaude. On filtre et on réduit la liqueur à 200 centimètres cubes. La solution acidulée par de l’acide chlorhydrique est dialysée à travers une membrane de papier parchemin, jusqu’à ce que tout l’acide chlorhydrique ait disparu.
- La matière colorante qui reste dans le dia-lyseur est d’une extrêmesensibilité. Une goutte d’une solution normale décime d’alcali, étendue de 100 centimètres cubes d’eau, la colore instantanément en bleu. L’addition d’une goutte de liqueur acide normale décime fait virer la solution bleue au rouge.
- Veut-on conserver la matière colorante, on traite la liqueur par de l’alcool concentré et on recueille le précipité qui se forme au bout de quelque temps. On peut aussi étendre la solution concentrée du produit sur des assiettes et dessécher dans une atmosphère exempte d’acide carbonique.
- Les lamelles qu’on obtient ainsi sont très solubles dans l’eau et permettent d’avoir constamment le corps indicateur à l'état frais.
- [Moniteur scientifique.)
- CHAMBRE SYNDICALE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du i l janvier 1892
- La séance est ouverte sous la présidence de M. Jolly, président.
- Allocution du nouveau president, M. Jolly
- (Extrait)
- Messieurs et chers collègues,
- Je ne veux pas prendre place au fauteuil présidentiel sans vous remercier encore une fois de l’honneur que vous m’avez fait en me chargeant de diriger vos débats, et de prendre en main les intérêts de notrè corporation.
- Je m’accuserais aussi d’ingratitude si mes premières paroles notaient pas consacrées à remercier notre président d’hier, M. Vinois, pour la façon toute ’onciliante dont il a contribué à former et a développer nos relations amicales entre confrères...
- A M. Mars et M. Fleury, ainsi qu’à tons les membres du Comité, je demanderai de ne pas
- me refuser leur appui dont j’ai le plus grand besoin ; je leur en conserverai personnellement la plus vive reconnaissance.
- Puis-je enfin, messieurs, avoir d’autre ambition que d’égaler en dévouement notre secrétaire, M. Babillon? L’élire par acclamation, n’était ce pas approuver l’éloge à lui adressé par notre spirituel vice-président ; une modestie qui a beaucoup de talent à son service, et j’ajouterai au service de ses amis ?
- Aujourd’hui, notre Chambre syndicale existe; grâce à vous, elle est bien vivante, et je n’ai pas besoin de vous énumérer tous les profits que nous pouvons tirer de notre union au point de vue de nos intérêts particuliers et généraux.
- Nous vivons dans un temps où de grandes luttes se préparent ; il faut que ceux qui bien des fois se sont privés du nécessaire pour arriver, en travaillant, à une aisance relative, ne se voient pas un jour dépouillés par les oisifs dangereux, qui, soucieux seulement de se faire près de l’ouvrier une réclame électorale, l’empêchent de s’entendre pacifiquement avec le patron. Un jour, nous aurons certainement des concessions à faire ; nous les ferons aux vrais travailleurs de nos ateliers qui s’uniront alors à nous pour dire à ces ambitieux orateurs de cabarets : « Vous n’êtes pas de la famille, moritrez-nous patte de couleur et l’on vous ouvrira. »
- Je fais encore appel, messieurs, aux bonnes volontés de tous les membres de notre Chambre.
- Que chacun de nous apporte ses idées personnelles, nous les discuterons avec impartialité, et je suis persuadé que de leur choc naîtront des avantages pour la corporation tout entière. A tous les chercheurs et à tous les inventeurs, ouvrons la porte de nos réunions.
- Votre jugement, votre clairvoyance sauront bien faire la part du vrai savoir et du charlatanisme.
- Mais gardons-nous surtout d’empêcher la science d’entrer dans nos ateliers et d’enrayer le progrès sous quelque forme qu’il se présente....
- 11 paraît cependant, mes chers collègues, que, lors de l’Exposition de 1889, nous avons été considérés par certains membres du jury de notre classe, et surtout par son président (d’un sénateur, cela, j’en suis sûr, doit vous étonner), nous avons, dis-je, été considérés comme une quantité négligeableet peu intéressante.
- Après les quelques lignes élogieuses que M. Persoz a bien voulu consacrer à notre partie dans son remarquable rapport, je ne vous ferai pas 1 injure d’entreprendre la réhabilitation de notre profession si rude et si méritante. Soyons bon3 apôtres, messieurs, et mettons-nous à l’œuvre sans rancune.
- Saint Maurice, pardonnez-leur, ils ne savent ce qu’ils font !
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 15
- L’assemblée s’associe par ses applaudissements aux paroles de son nouveau président.
- M. Collin, teinturier, rue Legendre, est admis comme membre adhérent.
- Démissionnaires : MM. Poulin et Sibille.
- M. le Secrétaire donne lecture d’une lettre de M. Cloutier, de Beaune, remerciant vivement « de l’accueil si cordial, si sympathique, que nos confrères parisiens ont bien voulu faire aux délégués lyonnais. »
- Communication des circulaires :
- 1° Du Syndicat général, demandant la nomination de délégués ;
- 2° De l’Alliance syndicale, sollicitant l’adhésion de notre Chambre à son groupe.
- M. Mars donne des renseignements sur le Syndicat général ; plusieurs membres rappellent les démêlés continuels entre les deux groupes qui se disputent la prépondérance dans l'Union.
- Le Comité décidé à rester en dehors de ces débats, passe à l’ordre du jour.
- M. le Président donne lecture d’un questionnaire adressé par M. le ministre du commerce, relatif aux bureaux déplacement.
- L’assemblée discute séance tenante les réponses, dont l'ensemble fait suite au présent cnmpte-rendu, et devra être transmis au ministre par les soins du secrétaire.
- M. Babillon rappelle les résultats donnés par le bureau de placement, où les teinturiers, non membres de la Chambre, ont offert beaucoup plus de places que les adhérents. L’idée principale de ce bureau étant d’être utile aux ouvriers, il pense que le Comité n'hésitera pas à étendre l’usage de cette institution à tous les teinturiers, sans distinction.
- L’assemblée adopte cette modification.
- M. le Président expose ensuite que l’administration, consultée, a promis d’envoyer régulièrement le journal à M. Cloutier, de Beaune, ainsi qu’au président de la Chambre syndicale de Lyon, ce dernier représentant en nom comme adhérent de l’Union nationale le groupe lyonnais.
- Le Comité décide, en outre, d’adresser le compte-rendu de la dernière assemblée générale aux collègues de Paris que l’on pourrait espérer voir se joindre à nous.
- M. Mars demande à entretenir l’assemblée -du fameux décret du 27 décembre 1890, relatif au délai-congé; il lit une résolution adoptée par le Syndicat général, engageant à faire toujours des contrats avec les ouvriers en prévoyant l’indemnité en cas de rupture.
- M. Petitdidier estime qu’il est illusoire de spécifier l’indemnité due par l’ouvrier qui, brusquement, quitte son poste, attendu que celui ci sera toujours à peu près certain que le patron ne prendra pas la peine de le poursuivre; pour lui-même, il trouve que la perte de temps ne serait pas compensée par l’indemnité, en supposant que l’ouvrier se laisse facilement retrouver et citer aux prud’hommes.
- La discussion continue ; pour la résumer et lui donner une sanction, M. le Président propose d’élaborer avec le secrétaire un projet de règlement d’ateliers, qui, dans ses lignes principales du moins, serait commun à toute la corporation delà teinture.
- L’assemblée procède ensuite au tirage au sort des commissions d’arbitrages, qui se trouvent composées comme suit :
- Pour janvier et février, ’MM. Vinois et Babillon.
- Mars et avril, MM. Turpinier et Bollet.
- Mai et juin, MM. Jolly et Tissier.
- Juillet et août, MM. L’Huillier et Mars.
- Septembre et octobre, MM. Fleury et Le-bailly.
- Novembre et décembre, MM. Piot et Orliac.
- 11 est entendu qu’un membre adhérent, à tour de rôle, dans l’ordre alphabétique, sera adjoint à chaque groupe, pour compléter la | commission arbitrale.
- M. le Secrétaire propose d’accompagner de la lettre ci-contre, dont il donne lecture, la notification aux juges de ces experts :
- Monsieur le juge de paix,
- Nous avons l’honneur de vous donner ci-joint les noms des arbitres désignés par notre Chambre syndicale pour l’année 1892.
- Sur 36 affaires soumises à nos arbitres, depuis la reconstitution encore touie récente de notre Syndicat, 27 ont été conciliées au gré des parties.
- Ce résultat nous est un titre pour vous recommander noire concours dans l’œuvre de justice et de conciliation confiée à votre haute impartialité.
- Veuillez bien nous permettre, en cette circonstance, une observation dont le but est uniquement de vous éclairer sur le choix des experts. Des teinturiers, sans aucun mandat, quelquefois même sans compétence, sollicitent des tribunaux le renvoi à leur arbitrage des affaires litigieuses, et ces experts bénévoles, mais non désintéressés, font payer des droits quelquefois bien élevés.
- 11 vous suffira de mettre en regard de cette manière de faire le désintéressement et la compétence d’arbitres choisis, en assemblée générale, par leur Synnicat : pour eux-mêmes, ils ne réclament rien, et le droit fixe de 6 fr. pour toute affaire, quel que soit le nombre des vacations, est destiné à la location de la salle où se font les expertises.
- Nous espérons, monsieur le juge de paix, que votre attention s'arrêtera sur cette observation toute désintéressée, et nous vous prions d’agréer l’assurance de notre considération très distinguée.
- Signé : Le Président.
- Jolly fils
- Le Comité approuve cet envoi et la séance est levée.
- I Réponses au questionnaire adressé par
- l'Office du Travail sur les bureaux de placement.
- 1° Combien votre corporation compte-t-elle de membres dans votre ville?
- Environ 10,000 ouvriers, ouvrières, employés de magasin.
- 2° Combien y en a-t-il, habituellement, en chômage ?
- De 1,500 à 2,000.
- 3° Quelles sont, le plus fréquemment, les causes du chômage?
- Les changements de saison, le printemps et l’automne, sont le signal de la reprise des affaires dans notre partie ; il s’ensuit que, pendant l’été,et surtout pendant l’hiver, le travail étant fort ralenti, il y a du chômage,
- h0 Quelle est, année moyenne, le nombre des memhres de votre corporation qui réussissent à se placer directement?
- La grande majorité se place directement.
- 5° Quelles sont, pour votre corporation, les institutions de placement existantes?
- Les bureaux de placement des Chambres syndicales patronale et ouvrière, et deux bureaux particuliers.
- 6° Quel est, chaque mois, dans votre ville, le nombre moyen d’offres et de demandes d’emploi, adressés par des membres de votre corporation à votre Chambre syndicale ?
- Le bureau de placement de notre Chambre syndicale, organisé depuis deux ans, était réservé aux seuls membres du Syndicat. Aussi les offres d’emploi n’ont-elles été que de 100 à 120 par an ; il en a été formé autant par des patrons n’appartenant pas à la Chambre. Les demandes d’emploi ont été de 250 à 300 par an.
- 7° Quel est chaque mois, le nombre moyen d’ouvriers de votre corporation placés par votre Chambre syndicale?
- Environ une centaine, chacune des deux années.
- 8° Quelles sont les conditions pécuniaires du placement parles bureaux autorisés ?
- Nous ne les connaissons pas ; notre bureau de placement est absolument gratuit.
- 9° Combien le bureau de placement coûte-t-il, année moyenne, à chaque ouvrier?
- Inconnu.
- 10° Quels sont les griefs de votre corporation contre les bureaux de placement autorisés ?
- Le placeur n’a qu’un but : faire beaucoup de placements ou, à la rigueur, placer souvent le même ouvrier. Notre grief est donc la mauvaise foi du placeur, qui ne vise pas à la stabilité de l’ouvrier, mais à son placement fréquemment répété,
- 11® Etes-vous partisans de la suppression de ces bureaux, de la modification de leur fonctionnement, notamment en ce qui concerne leurs tarifs, ou du libre exercice de la profession de placeur ?
- Nous sommes partisans de la suppression des bureaux de placement, dits autorisés.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 16
- 12° Comment les ouvriers de votre eorpo-poration seraient-ils placés si les bureaux de placement autorisés venaient à être supprimés ?
- Les ouvriers de notre corporation continueraient à se placer directement, comme aujourd’hui, en grande majorité, ou ils le seraient par le bureau gratuit de la Chambre syndicale.
- Le Secrétaire, Le Président,
- Babillon-Marchal Jolly
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- lies colis postaux. — Le service des colis postaux va subir des modifications importantes qui ne peuvent manquer d’être accueillies avec faveur.
- Aucun changement n’est apporté au régime des colis postaux de 0 à 3 kilog.; ils continueront à payer 60 centimes en gare et 85 à domicile.
- Mais il est créé des colis postaux de 3 à 5 kilos, qui paieront 80 centimes en gare et 1 fr. 05 à domicile, au lieu de 1 fr. 20 et 1 fr. A5, tarif actuel.
- Pour en faire profiter les communes éloignée? de voies ferrées, le service sera étendu à toutes les localités desservie? par les courriers postaux ou par les correspondants des Compagnies. Le factage à la gare, comme au lieu de destination, sera assuré moyennant 0 fr. 25 en sus du port ordinaire.
- On pourra désormais expédier des colis postaux avec valeur déclarée, jusqu’à 300 fr., moyennant une taxe supplémentaire qui sera de 0 fr. 10 par 300 fr. ou fraction de 300 fr.
- Les colis postaux pourront être envoyés contre remboursement jusqu’à 500 fr.(tandis qu’à l’heure actuelle le maximum de remboursement est de 100 fr.)
- 11 sera possible, moyennant une taxe supplémentaire de 0 fr. ou de 2 fr.. suivant le cas, de faire distribuer par un porteur spécial les colis postaux urgents.
- Le régime international des colis postaux est amélioré de la même manière, d’abord l’élévation du poids de 3 à 5 kilos, puis l’aug-memation des dimensions du colis, par l’envoi de colis avec valeur déclarée ou contre remboursement jusqu’à 500 fr.
- Tels sont les principaux avantages résultant de la nouvelle convention passée avec les Compagnies.
- Remboursements par la poste. —
- Le ministre du commerce prépare un autre projet de loi non moins important et dont l’objet est de permettre l’expédition, par la poste, d’objets à livrer contre remboursement.
- Des objets quelconques, à condition que leur poids ne dépasse pas 500 grammes ni leurs dimensions 30 centimètres sur toutes les faces, pourront être envoyés contre remboursement jusqu’à la valeur de 2,000 fr.
- La taxe à percevoir se composera d’un droit fixe de 0 fr. 50, plus un droit d’assurance de 0 fr. 10 par 300 fr. ou fraction de 300 fr., plus la taxe perçue en matière de recouvrement de traites.*
- —o—
- I^a réduetiondestarlfsde grande vlteese — C’est enfin le 1er avril prochain que seront inaugurés sur toutes les lignes de France les nouveaux tarifs réduits que les Compagnies ont établis.
- En vertu de ces tarifs, le prix des places de lre classe est abaissé de 10 0/0 et celui de 2e classe de 18 0/0. Pour la 3e classe, la diminution atteint 28 0/0. En outre, les billets d’aller et retour, qui déjà étaient réduits, jouiront de réductions analogues.
- Seront également réduits les tarifs apolica-bles aux marchandises de gran 1e vitesse.
- Dans toutes les Compagnies, on se dispose à faire face au grand mouvement de circulation que la nouvelle réforme ne peut manquer de produire.
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- Ecole de commerce du Word. —
- M Jules Roche étudie en ce moment un projet de création d une école supérieure de commerce dans le département du Nord.
- Le ministre du commerce vient d’inviter les Chambres de commerce intéressées à lui faire connaître leur avis eu ce qui concerne la ville où cette école devra être installée.
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- I,a crise Industrielle en Alsace.
- — La Petite Presse reçoit de son coriespon-dant de Mulhouse la dépêche suivante :
- La crise industrielle bat son pLin dans la Haute-Alsace, mais elle sévit d’une façon toute particulière sur les filaiures et les tissages desquels l’activité productrice va encore s'a moindrir. à la suite des traités de commerce que l’Allemagne a contractés avec certaines nations , traités qui leur sacrifient gravement l’industrie cotonnière de notre pays.
- Le chômage du samedi *t du lundi ou même de ces deux jours ensemble est à peu près général, cela sans préjudice d’un certain nombre d’ouvriers congédiés dans presque toutes les fabriques.
- On redoute que plus d’un établissement, hier encore relativement prospère, ne ferme sous peu et que l’on assiste à cette terrible crise qui sévit durant l’époque douloureuse de 1871 à 1873, où tant de fabriques restèrent fermées.
- Aussi beaucoup d’ouvriersne voient-ils d’autre issue à la situation actuelle que dans l’émigration. Depuis un mois, l’agence d’émigration de Bâle a reçu plus de cent demandes de passage à destination des Etats-Unis du Nord.
- D’autre part, des agents de gros industriels américains viennent opérer des embauchages de fileurs et de tisseurs mécaniques auxquels ils assurent la gratuite du passage et des avantages pour eux et pour leurs familles.
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- L’industrie cotonnière en Allemagne. — Nous rapprochons de cette information un avis d’Augs!>ourg, d’après lequel a eu lieu une réunion des filateurs de coton de l’Allemagne du Sud, où il a été décidé qu’à dater du 15 février, la production trimestrielle serait abaissée dans une proportion de 20 à 25 0/0. Les filateurs et associations de tisserands des autres régions de l’Allemagne ont éié invités à adhérer à cette résolution à laquelle se sont associés des délégués des fîla-teurs d’Alsace.
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- Livraison de secrets industriels.
- — Une affaire d’espionnage d’un caractère particulier vient d'être découverte à Saint-Etienne, où elle a provoqué une profonde émotion dans le monde des fabricants.
- 11 y a quelques jours, M. Colcombet, grand fabricant de rubans, recevait de Cover.try (Angleterre) une lettre indignée d’un négociant lui signalant des propositions qualifiées d'odieuses qu’il avait reçues d’un habitant de Saint-Etienne.
- Cet individu, très au courant des affaires de fabrique,offrait de lui vendre tous les produits nouveaux prê's à être lancés pour la prochaine saison parles rubaniers de Saint-Etienne, Selon Ips prix qui lui seraient attribués, l’individu proposait de livrer tout ce qui lui serait indiqué. II offrait même de se transporter sur le? lieux pour installer les métiers et fabriquer les modèles demandés. Ce propositions étaient relatées dans une circulaire qui accompagnait la lettre envoyée par le négociant de Co-ventry.
- La police se mit aussitôt en quête pour essayer de découvrir l’identité du personnage qui se livrait à de pareilles manœuvres. On lui fit expédier de Coventry, aux initiales qu’il avait indiquées, une lettre chargée dans laquelle on lui faisait des offres.
- Au moment où il vin; retirer cette lettre,on le fiia et on put établir son identité. C’est un nommé B..., commissionnaire très connu et relativement estimé sur la place. Il profitait de ses relations et de ses connaissances dans la fabrique pour essayer d’en livrer les secrets, moyennant de l’argent, aux fabricants étrangers.
- Une instruction est ouverte. On croit que d»s poursuites seront intentées en vertu de l’arii le A18 du Code pénal, relatif à la livraison de secrets industriels.
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- Annuaire de la bonneterie et du tricot. — On annonee la prochaine parution d'un Annuaire concernant les spécialités sus-décignées, et qui donnera la liste :
- 1° De tous les fabricants de bonneterie, classés par nature de produits par région, etc.
- 2° De tous les négociants en gros et en détail.
- 3° Dr tous les représentants et dépositaires.
- h° De tous les commissionnaires qui achètent la bonneterie.
- 5° De tous les constructeurs de machines employées dans le tricotage et dans ses apprêts.
- 6° Des filateurs de tous textiles utilisés dans cet'e industrie.
- 7° De tous les teinturiers, apprêteurs et autres industriels et négociants que peuvent intéresser la fabrication ou le commerce de la bonneterie.
- Ce sera, comme on le voit, un très utile document commercial.
- Le prix de l’ouvrage sera de 6 fr. (5 fr. aux souscripteurs avant parution).
- L’Annuaire reçoit des annonces qui seront nécessairement recherchées, vu la publicité large et directe qu’elles auront.
- Pour conditions de cette publicité et pour souscription au livre, s’adresser à l'Administration de l'Annuaire de la Bonneterie et du Tricot, 32, rue Etienne-Marcel, à Paris.
- Le Gérant : F. GoüILLOn. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charlevilie (Ardennes.
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- L
- TEINTURE
- S'Année, r 3 el 4. et DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES
- Mars 1892
- tÆ_l_9ÇI E NT I A JfT- NI E GOTI U M +v>
- SOMMAIRE
- Chronique. —• Progrès des Industries tinctoriales, de 1878 à 1890 : Rapport de M. Persoz. — Production sur coton de noirs bleus et bruns. —• Falsification de l'Extrait de campêche. — Apprêt du velours de jute. — Recherches sur l’altération du chlorure de chaux. — Application du nouveau régime douanier. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Nouveaux bleus-diamine; Noir et Brun-diamine remontés ; Rouges d’alizarine sur coton et sur laine; Teintes solides sur drap. Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur. — Nouvelle réaction distinctive des fibres. — Coloration des fleurs naturelles.
- Chronique industrielle. — Sur la charge des laines. — Société industrielle de Mulhouse. — Tarif général des douanes. — Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. — Le commerce de cotonnades. — Développement des industries textiles. — Ciment inaltérable. — Solubilisation et décoloration de la gomme de cerisier. — Dosage de l’indigo. — Désincrustant Aristol. — Bibliographie. — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Les chroniqueurs industriels n’osent en général, écrire des noms propres, à moins que ce soit pour les en : uirlan-der, et ne se prononcent pas sur des questions d’ordre économique ou autre, sur lesquelles ils prévoient que leurs lecteurs ne seront pas d’accord, car, disent-ils, il ne faut mécontenter personne et avoir des abonnés parto ut.
- IVous n’avons jamais pu, quant à nous, nous plier à cette politique timorée ; nous nous donnons le luxe d’avoir des opinions toujours inspirées (par le courant même dans lequel nous nous trouvons), des intérêts généraux de nos spécialités industrielles, mais nous souciant peu qu’elles ne heurtent, en passant, quelques susceptibilités,ne reculant pas devant les personnalités quand elles sont nécessaires à une démonstration d’ordre général.
- Mais, agissant sans parti pris, nous accueillons les explications, et reproduisons celles qui nous semblent fondées.
- C’est ainsi que les appréciations de notre dernière Chronique sur le cours de teinture de M. Bor à la société industrielle d’Amiens nous valent une réponse de M. Guichard, le successeur de ce professeur, elle est trop courtoise et inspirée de sentiments trop honorables pour que nous n’y donnions satisfaction.
- M. Guichard, notre ex-collègue (nous avons été collaborateurs dans une même administration), nous dit :
- « M. Bor faisait tout ce qui était possible, son cours était fait avec le plus grand soin et beaucoup de dévouement; s’il a attiré les élèves en pharmacie, c’est par suite de l’indifférence des teinturiers eux-mêmes et pour donner à ses élèves de cette profession un peu d’émulation.
- « Sans doute aussi, il s’était dit que la société industrielle n’était pas uniquement composée de teinturiers, et que les autres industries avaient également quelques droits à ses faveurs ; la pharmacie, spécialement, prenant une bonne part de ses travaux.
- « Le cours restait, d’ailleurs, tinctorial.
- « Il y avait, il est vrai, antagonisme entre les élèves teinturiers et les élèves pharmaciens ; cela tenait à ce que les concours étaient communs. On eût pu y remédier en faisant deux sections de récompenses, mais, en résumé, la présence des élèves pharmaciens n’avait pas d’autres inconvénients... »
- Cette communication confirme notre information, mais elle la présente sous un autre jour qui nous plaît mieux aussi et nous ne faisons aucune difficulté à l’admettre.
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- Nous avons aussi parlé de la « retraite » de M. l’abbé Vassart, directeur de l’école de teinture de Boubaix ; c’est démission qu’il aurait fallu dire, car le professeur ne se retire pas de l’enseignement, mais va reprendre ses cours à l’école des hautes études industrielles de Lille, où la plupart de ses meilleurs élèves le suivent. ,
- M. 1 abbé Vassart a fait connaître les motifs de sa démission dans une lettre adressée à M. le maire de Roubaix, vice-président du conseil supérieur de l’Ecole des arts industriels. Il faut être dans le même milieu pour en bien saisir le fond, mais cela ne présente qu’un intérêt local. Ce qui eût été regrettable au
- point de vue général, c’est qu’un professeur d’un tel mérite fût perdu pour l’enseignement tinctorial ; puisque cela n’est pas, c’est tout ce qui nous importe.
- Ajoutons, comme information, que le départ de M. Vassart a déterminé les démissions de MM. Carlos Delattre et Emile Roussel, membres du conseil supérieur de l’école, et de M. Victor Bantegny, professeur adjoint du même cours de teinture.
- Cette école de teinture était l’oeuvre personnelle de M. l’abbé Vassart; d’abord professeur de chimie au collège de Roubaix, il créait, il y a quelque vingt ans, des cours publics du soirpour la chimie industrielle, puis il organisait des cours réguliers de teinture qui amenèrent la fondation de l’école de teinture.
- L’exposition de 1889 a consacré la réputation de cette école ; celle de son directeur était déjà universelle.
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- Notre chronique restera, cette fois, dans l’enseignement des sciences tinctoriales, puisque nous nous sommes engagés dans cette voie.
- Nous ferons donc une revue des principaux établissements où ces sciences sont plus ou moins spécialement enseignées, en dehors de Roubaix, Lille, Amiens, déjà cités :
- En tête Mulhouse, que nous revendiquons toujours comme nôtre, dans ce mouvement scientifique professionnel.
- A Paris, Conservatoire des Arts et Métiers, hcoleCentrale des Arts et Manufactures, Ecole municipale de physique et de chimie, à Lyon, Ecole de la Martimère, Ecole Centrale lyonnaise, Ecole supérieure de chimie industrielle.
- La Société philomatique à Bordeaux, a créé des cours publics de chimie industrielle, mais très généraux.
- Il n’y en a encore qu’un embryon à Rouen, dans l’Ecole professionnelle municipale.
- A Reims, Ecole professionnelle, section industrielle.
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- Ecole industrielle des Vosges à Epi-nal (établissement ministériel).
- En Institut chimique qui aura un enseignement pratique très développé est en voie de formation à Nancy.
- A Fiers, école industrielle.
- Mentionnons encore à Montbéliard, l’Ecole pratique d’industrie, dirigée par un homme fort compétent dans les questions tinctoriales (1).
- Et nous voyons que ce ne sont pas les chaires qui manquent à nos industries, mais les élèves spéciaux ; les cours de teinture ne sont, en général, qu’une partie de la chimie industrielle, à laquelle les élèves ne se destinent pas plus qu’à une autre.
- Toutefois, ceux qui s’y adonnent plus tard ont reçu là une utile préparation, qu’il leur devient facile de développer.
- * *
- Nous donnons à nos Informations quelques renseignements sur les rapports des jurys de l’Exposition de 1889.
- Ces documents, si longtemps attendus, ne répondent pas, dans leur ensemble à ce que l’on en pouvait espérer, mais les rapports sur la Teinture et sur les produits chimiques sont en-tièrements satisfaisants, ils ont le caractère de traités ex professo, et sur plusieurs points donnent des indications encore inédites.
- 11 est regrettable que l’on ne puisse se procurer ces travaux que par les exemplaires (d’ailleurs intacts), vendus aux marchands de livres parles personnages officiels qui en ont été gratifiés.
- C’est néanmoins une source d’approvisionnement offerte aux amateurs.
- F. Gouillon
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de VExposition universelle de 1889
- Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des laines de Paris.
- — suite —
- Lorsqu’il s’agit de tissus blancs ou teints en nuances très solides, telles que bleu pur indigo, on peut se servir d’acide sulfurique
- (1) Noire dernier numéro contenait une communication de ce distingué professeur « sur un point de départ pour obtenir des effets dédoublés teintes, etc.... » mais il indiquait l’auteur, M. Bonnet comme étant de Montélimart; c’est de Montbéliard qu’il aurait dû être imprimé.
- étendu à 5 degrés Baumé. La pièce est immergée dans le réactif, que contient un réservoir doublé de plomb, et y circule pendant environ une demi-heure, entraînée par une paire de cylindres recouverts de caoutchouc ou d’un feutre en laine qui en expriment successivement toutes les parties. On l’essore ensuite à la machine, puis on lui fait traverser une étuve, dite carboniseuse, oh elle passe au large sur des roulettes placées alternativement en haut et en bas de l’appareil, de manière que l’air chaud pénètre régulièrement tout le tissu.
- I! est d’usage de diviser l’étuve en trois compartiments chauffés à des températures croissantes, le premier è 45 degrés, le deuxième à 75 degrés, eufin le troisième à 110 degrés. La vitesse du passage varie, avec l’epaisseur du tissu, de 3 à 6 mètres par minute. Au sortir de l’appareil, qui contient environ 125 mètres d’étoffes, toutes les matières végétales ont pris une teinte noirâtre et sont carbonisés au point de tomber en poussière par un simple battage.
- Pour débarrasser le tissu de l’acide qu’il renferme, on l’introduit dans une machine à dégorger contenant une solution faible de carbonate de soude. Au bout d’une heure, on fait écouler le liquide et on le remplace par un courant d’eau qui se renouvelle constamment pendant deux heurts. Les étoffes épaisses exigent un temps plus long. Souvent on se dispense de saturer l’acide par du carbonate de soude, en procédant à un lavage méthodique à l’eau seule.
- Tous les articles autres que les tissus blancs ou ceux teints en bleu par l’indigo, par exemple les draps nouveauté, généralement mu'ti-colores, et les draps lisses, ne s’épaillent que par le chlorhydrate d’alumine ou le chlorure de magnésium. La façon de procéder est semblable à celle que l’on suit dans le cas de l’acide sulfurique.
- On imprègne l’étoffe d’une solution du sel à 6 ou 7 degrés de l’aréomètre et, après essorage, on passe à l’étuve à roulettes à une température atteignant cette fois 120 et même 140 degrés. Les matières végétales, au lieu de devenir noires comme par l’acide sulfurique en se carbonisant, prennent une teinte peau de cigare. Le dégorgeage s’effectue dans de l’eau pure ne renfermant que de la terre à foulon, mais point de carbonate de soude. L’épaillage au chlorhydrate d’alumine n’altère en rien les couleurs même les plus délicates; aussi ce procédé a-t-il pris depuis quelques années une très grande extension (1).
- Appréciations spéciales des procédés de l'épaülage
- § 11. On a fait récemment de l’épaillage des applications fort ingénieuses. Par exemple, on tisse des étoffes laine et coton, ou soie et coton, on les dégorge et les teint, sans tenir compte
- (1) Voir, pour les procédés d’épaillage, la .Repue de la Teinture, 1889, p. 2 et 10, et 1891, p. 44.
- du coton, enfin on les épaille. Grâce à cette méthode, MM. Lepoutre-Pollet, de Roubaix, arrivent à produire des tissus de laine avec dessins à jour, qui n’auraient pu supporter autrement les traitements de dégorgeage et de teinture. MM. Guillaumet et Maës ont présenté au jury des articles de laine noirs très légers, obtenus dans les mêmes conditions.
- S 12. D'un autre côté, MM. Réquillard et Scrive, de Roubaix, ont eu l’idée d’imprimer un tissu de couleur laine et coton avec une réserve chimique convenablementchoisie, puis de plaquer en chlorure d’aluminium pour lui faire subir l’épaillage chimique. De cette façon, ils réalisent des dessins pleins sur fonds à jour, les parties imprimées ayant seules résisté complètement à l’action du réactif.
- MM. Réquillard et Scrive pratiquent aussi l’opération inverse, c’est-à-dire qu’ils impriment sur le tissu mélangé du chlorure d’aluminium épaissi, et, après dessiccation, passent la pièce à l’étuve. Los parties imprimées sont alors seules épailiées et deviennent beaucoup plus transparentes que le fond. Les fabricants réussissent à varier à l'infini les effets de Cs genre, en modifiant le tissage, souvent aussi en employant des fils mélangés laine et coton (1).
- § 13. Aujourd’hui on applique beaucoup l’épaillage chimique à des broderies en laine ou en soie réalisées au métier de Saint-Gall sur tissu de coton. L^s sujets sont disposés de façon 5. être tous reliés entre eux et à pouvoir se soutenir après que le fond végétal a disparu. Parce moyen, on arrive à produire des articles à jour d’un fort bel effet.
- Nous avons vu des spécimens du même genre tout-à-fait remarquables en coton.
- Dans ce cas on avait effectué la broderie avec du fil de coton sur un tissu de laine, puis détruit le textile animal par une lessive bouillante de soude caustique.
- g 14- On fait subir encore l’épaillage chimique à des articles tissés avec des fils mélangés, par exemple à des tricots de bourre de soie, laine et coton, et destinés à la confection de gilets à porter sous les vêtements. Ces tricots, une fois épaillés, ont beaucoup plus de douceur et de souplesse qu’auparavant, les mailles se trouvant moins serrées. Ce genre de fabrication donne lieu actuellement à d’assez graudes transactions.
- Analyse des mélmges de soie et de tussah.
- § 15. Nous avions observé, en 1862 (2), le chlorure de zinc neutre eonaentré dissout très rapidement à l’ébullition la soie du mûrier sans attaquer les autres fibres végétales ou animales, et nous en avons fait la base
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1890, p. 103, et 1891, p. 184.
- (2) Voir Compte rendu de l’Académie des sciences 1862, 2° semestre, p.810 et 818.
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- d’une mélhodede dosage qui est journellement employée pour l’analyse des tissus mélangés.
- D-tns ces dernières années, nous avons reconnu, tandis que le chlorure de zinc concentré à 60 degrés Baumé et aa-dessous dissout dans anesppce de temps très court toutes les soies, il ne dissout plus que celle du mûrier à un certain degré de dilution, à 45 degrés Baumé par exemple. De là encore un moyen de doser un mélange de soie du mûrier et de soie sauvage ou tussah (I.)
- Crêpage des soieries.
- Mais on a constaté que le chlorure de zinc pouvait produire scr la soie d’autres effets qu’une simple destruction. Dans un brevet pris au commencement de 1887, par Mlle Graissot, de Lyon, ce réactif est indiqué somme capable de rétrécir et de erêper les tissus desoie. Pour appliquer ce procédé on immerge le tissu à traiter, d’une demi-heure à trois heures, dans un bain de chlorure de zinc à une concentration variant de 20 à 40 degrés Baunaé. Ainsi chargée du réactif qu’elle a absorbé dans ses pores, la soie est es-orée, puis suspendue dans une étuve chauffée de 25 ou 30 degrés jusqu’à ce que l’effet voulu de rétrécissement ou de crêpage soit obtenu. On la laisse ensuite pendant un quart d’heure dans une solution froide de carbonate de potasse à 10 degrés Baumé, enfin on la lave et on la cuit au savon. On peut aussi cuire la soie au sortir de la chambre chaude, après un simple lavage et sans passer par le carbonate de potasse.
- Salon la contexture du tissu qui peut contenir de la laine ou du coton, on obtient des effets de crêpé, de bosselé et autres. On peut aussi gaufrer la soie après coup.
- La vitrine de MM. Gillet et fils, de Lyon, contenait une bande de tulle de soie noire qu’on avait soumise dans une certaine longueur à une action progressivement plus énergique du chlorure de zinc. Il était intéressant de comparer les mailles primitives de ce tissu avec celles de p us en plus réduites des parties traitées par le réactif.
- Action du chlorure de chaux sur la cellulose
- dans le blanchiment.
- § il. — Tra aux de Georges Witz.— Vers 1882, i’étude d’ un accident de fabrique a conduii Georges Witz, de Rouen, à examiner d’une manière plus minutieuse qu’on ne l’avait fait jusqu’alors l’action du chlorure de chaux et des autres agents oxydants sur la cellulose. Après avoir constaté que l’hypo-chlorite en poudre, mis en contact avec une étoffe de coton humide, détérioré celle-ci au point d’y produire des trous au bout d une heure, et qu’en soluti >n, à des deg'és de concentration divers, il l’altère d’une manière plus ou moins profond** surtout en pré- nce le l’a
- fl) Revue de la Teinture, 1888, p. 42.
- eide carbonique de l’air, il a découvert la formation d’une substance incolore qu’il a appelée oxycellulose, l’analyse y ayant fait reconnaîtra une proportion d’oxygène plus élevée que dans la cellulose. Cette matière diffère essentiellement de l’hydrocellulose, de M. Aimé Girard.
- L’oxycellulose a la faculté d’attirer à froid, à la façon d’un mordant, le violet de Paris, le bleu méthylène et en général toutes les matières artificielles de nature basique.
- Ces teintures, qui peuvent acquérir une grande intensité, réalisées dans des bain3 un peu concentrés, ne résistent pas à des traitements à l’eau bouillante et s’enlèvent même progressivement par des lavages prolongés à l’eau froide.
- Tandis que le coton *>xydé attire les couleurs basiques, il repousse, au contraire, celles de nature acide, telles que la c oehenille, l’alizarine, le ponceau de xylidine, l’éosine, etc., au point que ces couleurs n’y laissent aucune trace.
- Une fois engendré sur ie tissu, il y demeure en quelque sorte indélébile, résiste à tous les agents avec lesquels on essaye de l’enlever et conserve indéfiniment ses propriétés tinctoriales.
- Sous l’influence du vaporisage, l’oyxcellu-lose manifeste sa présence sur un tissu par l’apparition de taches d’une nuance fauve plus ou moins intense ; ce sont ces taches que les fabricants remarquent parfois sur les fonds lors du développement des couleurs vapeur et et dont on avait ignoré jusqu’alors la véritable cause.
- La découverte de l’oxycellulose peut être considérée Gomme capitale. Nou seulement, elle a jeté la lumière sur bien des faits jusque-là inexpliqués, mais elle a conduit, surtout en ce qui concerne le blanchiment, à des conclusions pratiques importantes.
- Par des expériences variées, G. Witz a montré que, si ie chlorure da chaux a une action directe sur le coton quand la solution est concentrée et le contact prolongé, il devient infiniment plus actif sur les fibres en présence de l’acide carbonique.
- Voici l’une de ces expériences : une bande de calicot est suspendue vertica ecneut au-dessus d’une solution de chlorure de chaux à 4 degrés Baumé. L’extrémité inférieure du tissu plonge de quelques centimètres dans le liquide tandis que les parties au-d sms se mouillent seulement par capillarité. Aubout d’un certain temps d’exposition, uue heure par exemple, on retire le tissu, on le lave et on le purifie, en le traitant par différents bains acides et réducteurs et en le rinçant à l’eau bouillante.
- Si l’on plonge ensuite ce tissu dans un bain monté à raison de 1 gramme de bleu méthylène par litre d’eau pure à 15 ou 20 degrés et qu’on le retire au bout d’environ vingt minutes, enfin qu’on le lave plusieurs fois à grande eau à froid et qu’on l’exprime entre des
- linges secs avant de le secher à l’air, on observe que la partie immergée s’e^t colorée d’une manière uniforme et relativement faible. Quant à la partie du calicot restée à l’air et qui a absorbé le chlorure par capillarité ur près de 0 m. 30 dehauteur, elle donne un beau fondu régulier dont le maximum d’intensiié commence nettement un peu au-dessus du niveau du liquide et se termine vers les deux tiers de la hauteur mouillée.
- Des bandes de coton oxydé ainsi préparées présentent cette propriété remarquable de décomposer directement toutes les solutions salines métalliques, à condition que ces solutions ne soient pas trop acides, et de fixer, par exemple, dans le cas des sels neutres d’alumine ou de fer, leur base ou uu sous-sel. Ces-substances peuvent servir ensuite de mordant et donner par teinture en alizarine, en campê-che, etc., des ombrés correspondant à ceux qu’on aurait obtenus par la teinture directe en une couleur artificielle basique.
- La puissance d’absorption par l’oxycellulose des oxydes métalli jues en dissolution même très étendue est si grande, d’après des expériences faites notamment avec un sel de vanadium dilué au trillionième que M. G Witz avait songé à rechercher par cette méthode les traces impondérables de certains métaux que contiennent les eaux minérales, ces éléments pouvant être absorbés et accumulés sur des tissus de «oton oxydé au moyen d’une circulation continue.
- Un autre résultat important au point de vue chimique est celui qu’on obtient en plongeant, pendant une seule minute, dans une solution de tartrate de cuivre fortement alcalinis^e et bouillante, une da ces bandes de coton oxydé. On voit se déposer immédiatement, et sur les parties oxydées seules, du protoxyde jaune hydraté qui devient d’un rouge orangé et résiste à tous les lavages, tandis que le bain ne se trouble pas. Ce fait indique l’existence t d’une minière cellulosique qui est voisine du 1 glucose mais complètement insoluble. G. Witz
- Il’a nommée celluloglucose.
- Le môme auteur a étudié, en ce qui concerne la génération de l’oxycellulose, l’action ; sur le coton des agents atmosphériques, des ! alca is bouillants en présence de l’air, de la rouille et du bistre au manganèse fixés sur ti>su, de l’eau oxygénée, enfin d’un grand nombre de réactifs oxydants. Le compte-rendu de ces expériences intéressantes ne saurait trouver place ici. Elles ont conduit G. Witz à proposer dilférents moyens de préparer de ! l’oxycellulose. L’un des plus simples, qui permet d’obtenir du tissu motdancé pour les essais, consiste à imprégner du calicot avec une solution de bichromate de potasse à 10 pour lüO, a l’exprimer fortement et à le sécher à l’abri de ia lumière, puis à y imprimer des bande» d’un empois tiède contenant 15 p. 100 d’acide oxalique. Après séchage, on passe le
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- tissu dans de l’eau à 80 degrés, on le bat et le purifie comme il a été dit plus haut.
- Quant aux conclusions pratiques à tirer de cette étude, c’est que l’emploi du chlorure de chaux dans le blanchi oent exige les plus grandes précautions ; qu’il est l’origine de beaucoup d’accidents dont on avait jusqu’à présent ignoré la cause. C’est à son action mal dirigée que sont dus, non pas seulement les trous que l’on a constatés dans le temps sur les tissus blanchis sans soins, mais aussi les piqûres qui apparaissent parfois sur le fond des pièces teintes, parce que Je coton oxydé en ce# points, a attiré avec plus d’énergie la matière colorante ou les mordants servant à la fixer. A la même origine sont dues, nous l'avons déjfc dit, les larges taches qui se manifestent sur les fonds blancs après vaporisage, avec une coloration dont l’intensité dépend du degré d’altération de la fibre.
- G. Witz attribue ces taches à une action local^ du chlorure de chaux, amenée par des bains trop forts ou trop prolongés, et surtout, en été, à l’influence simultanée de 1 air atmosphérique et de la lumière, qui augmentent beaucoup l’énergie des hypoclorites sur les plis du tissu inégalement imprégné de ces solutions.
- De là, ressort l’utilité, dans les opérations du blanchiment, de n’employer que des solutions de chlorure de chaux parfaitement limpides, de diminuer autant que possible la force de ces liquides et le nombre des chlorages, quitte à donner plus de lessivages. D’une manière générale, il faut éviter le grand air, l’arrivée de la lumière vive du soleil, le contact irrégulier ou prolongé des bains d’hy-pochlorite avec le tissu.
- G. Witz recommande de ne jamais employer sur coton des bains de chlorure de chaux dépassant le titre de 1/2 degré Baurné lorsqu’on opère, comme autrefois, par trempage en plein bain, ei d’immerger le tissu à 0 m. 25 au-dessous de la surface du liquide.
- Le lin, 1* chanvre, le jute sont modifiés de la même façon que le coton par l’acide hypochloreux. La ramie blanchie résiste beaucoup mieux aux actions oxydantes.
- Certaines substancps végétales organisées, telles que l’amidon de blé et mieux encore la fécule de pommes de terre, étant imprégnées d’hypochlorite de chaux et exposées à l’air, s’oxydent comme la cellulose. Une fois lavées, elles peuvent at'irer à froid diverses matières colorantes, fuchsine, safranine, bleu méthylène, etc., et fournissent ainsi des poudres magnifiques.
- Â celte occasion, nous avons rappelé le moyen employé autrefois par nous-même pour teindre la fécule ou l’amidon en bleu de Pru-se (1 ) Ces substances éiaient mordancées à l’aide d’un bain tiède contenant du chlorate de potasse < t du sulfate ferreux en quantités
- (D Voir Bulletin de la Société industrielle de Rouen année 1882.
- équivaléntes. Après lavage, on les teignait en prussiate jaune acidulé. La fixation du feravait lieu à la faveur de l’oxydation de la matière organique par le chlorage ferreux.
- Chlorage des tissus de laine à imprimer.
- § 17. Depuis quelques années, l’usage s’est répandu de chlorer les tissus destinés à l’impression, suivant une méthode introduite en Angleterre il y a plus d’un quart de siècle.
- En 1866, Ligfoot recommandait, pour tein dre ou imprimer des laines en noir d’aniline, de leur faire subir un traitement au chlorure de chaux additionné d’acide chlorhydrique.
- Aujourd hui, on chlore les tissus de laine pour les impressions en toutes couleurs, les nuances revenant par ce fait beaucoup plus unies et plus intenses.
- Le chlorage s’effectue par différents procédés. Par exemple, on passe les pièces en chlorure de soude à 1 degré Baumé, on les laisse en tas pendant une demi heure, puis on les foulardeen acide sulfurique à un degré 5. On les lave alors au trinquet, on les essore et les sèche à l’air.
- (A suivre).
- PRODUCTION SUR COTON
- DE NOIRS BLEUS ET BRUNS Par diazotage et dcvcloppemeut de couleurs artificielles et procédé de remontage au noir d’aniline.
- La Reçue de la Teinture (10 mai 1891, p. 66), a reproduit une méthode de diazotation sur libres, communiquée par la « Manufacture lyonnaise de matières colorantes »; la môme société nous adresse un supplément à cette méthode, que nous publions ci-dessous.
- Il comprend des améliorations aux procédés indiqués dans la première communication, et un moyen de remontage au noir d'aniline, des teintes diazotées.
- Voici ces nouvelles indications :
- L’application pratique de notre procédé de Diazotage ainsi que nos propres recherches pour perfectionner ce procédé ont donné lieu aux modifications et additions suivantes :
- Diazotage et développement en général.
- La façon d’opérer ainsi que les proportions indiquées dans la Revue de la Teinture du 10 mai ont partout été reconnues exactes, de sorte qu'il n’y a aucun changement à y apporter.
- Le fait s’est cependant présenté qu’il n’est pas possible de conserver le bain de développement. Dans ce cas les proportions sont à modifier en ce sens qu’on n’a qu’à supprimer l’addition unique par 100 litres de bain et qu’on n’ajoute que la quantité de développeur indiquée pour 10 kilos de coton, en l’augmentant cependant d’un quart à un tiers.
- Par exemple :
- Si l’on ne veut se servir d’un bain de B
- Napthol que pour une seule opération de développement, on ajoute pour 10 kilos de coton 1 litre et quart de solution d^ B Naphtol.
- Bleus.
- Eu dehors des deux développeurs livrés jusqu’ici pour les Bleus : ieNaphty amineéther en pâte et le B Naptol nous fabriquons maintenant deux autres développeurs :
- 1° Le Naphtylamineéther en poudre qui, tout en produisant les mêmes effets que Je Naphtylamimeéther en pâte, a l’avantage sur celui-ci de revenir meilleur marché. On l’emploie de la façon suivante :
- 2300 Grs. de Naphtylamineéther en poudre sont dissous au bouillon dans 100 litres d’eau centenan:
- 1150 Grs. u’acide muriatique.
- On ajoute de cette solution au bain de développement :
- 10 litres pour 100 litres de bain pour la première partie, et
- 5 litres par 10 kil. de coton pour chaque opération suivante sur le même bain
- Si l’on ne peut conserver le bain de développement on ajoute seulement
- 6 litres 1/2 par 10 kilos de coton à développer.
- 2° L’acide amidonaphtolsulfonique que nous I appelons pour plus de simplicité Développeur pour bleu AN. Ce nouveau développeur produit des bleus très solides et nourris qui tiennent le milieu comme nuance entre ceux produits par le Naphtylamineéther et le B Naphtol et qui sont particulièrement intéressants à cause de leur bonne solidité à 1 air.
- Le développeur pour Bleu AN est livré en poudre. On le dissout de la façon suivante :
- 2700 Grs. Développeur AN sont versés dans 20 litres d’eau froide.
- On laisse reposer pendant quelque temps, puis on fait bouillir.
- On ajoute de cette solution au bain de développement :
- a. s’il doit être conservé :
- 1 litre pour 100 litres de bain comme addition uni tue, plus
- 1 litre par 10 kilos de coton à développer.
- b. s’il ne doit pas être conservé, seulement
- 1 litre 1/3 par 10 kilos de coton à développer.
- Noirs
- Nous avons trouvé qu’il est avantageux d’ajouter au bain de développement en dehors de la Phénylènediamine
- 300 Grs. de Carbonate de Soude ou 1 kilo de cristaux de Soude par 10 kilos d coton à développer.
- A côté de la solution de Phénylftneiiamine, que nous appellerons à l’avenir pour plus de simplicité Diamine liquide, nous pouvons maintenant livrer la Toluylènediamine base en poudre, que nous appelons Diamine en poudre et qui, tout en revenant meilleur mar-
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- ché que la Diamine liquide, produit exactement les mêmes effets.
- La dissolution se fait de la façon suivante :
- 900 Grs. de Diamine en poudre, d’environ
- 93 0/0, sont dissous au bouillon dans
- 20 litres.
- On ajoute de cette solution en dehors de la quantité de Soude indiquée ci-dessus :
- a. si le bain doit être conservé :
- 2 litres par 100 litres de bain pour la première partie
- et 1 litre par 10 kilos de colon pour toute opération suivante sur le même bain.
- b. si le bain ne doit pas être conservé, seule-
- ment
- 1 litre 1/3 par 10 kilos de coton à développer.
- Noirs diazotés et dévelopvés remontes au noir d'aniline.
- Pour imiter u’une façon simple et économique les Noirs d’aniline par oxydation, il est avantageux et facile de remonter les Noirs diazotés et développés avec un léger Noir d’aniline par oxydation.
- Les Noirs obtenus de cette façon sont très solides au lavage et à la lumière et ils ne déchargent pas au frottement. Par suite de la petite quantité d’aniline employée, ils ont en outre le grand avantage sur les Noirs d’oxyda-tion de n’offiir aucune difficulté d’unisson et de ne point attaquer la fibre. De plus ces Noirs vernissent beaucoup moins et reviennent bien meilleur marché que les Noirs d’oxydation.
- Voici la façon de procéder :
- 1° Teindre de la façon connue avec 3 à 3 1/2 0/0 de Noir Diamine RO ou BO.
- 2° Diazoter et développer avec la Diamine liquide ou la Diamine en poudre d’après notre description détaillée, essorer sans laver et
- 3° Entrer en mordant d’aniline 2 1/2 à 3-Be composé de la façon suivante :
- I
- 900 Grs. de Chlorate de Potasse et
- 900 Grs. de Sel amoniac sont dissous au bouillon dans
- 20 litres d’eau. Puis on ajoute 5 litres solution de Gomme adragante (obtenue en dissolvant au bouillon 60 Cb’s. de gomme adragante par litre d’eau).
- II
- Mélanger
- 1600 Grs. d’Huile d’Aniline avec
- 1550 Grs. d’Acide muriatique 20* B®.
- (Ce mélange correspond exactement à 2400 Grs.de Chlorhydrate d’aniline)
- Ensuite on mélange I et II et après refroidissement on ajoute
- 60 Grs. de Sulfate de cuivre dissous dans 1 litre d’eau.
- Ce mordant titre environ 5* B°. On l’emploie d’un côté pour le porter avec de l’eau à 2 1/2
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ou 3’ B®, d’un autre côté on en conserve à 5-Be pour renforcer à 2 1/2 ou 3* Be le mordant en usage.
- Le mordant à 2 1/2* Be se conserve pendant un temps assez long dans un récipient couvert et dans un endroit frais.
- Il peut servir tant qu’il n’est pas oxydé, c’est-à-dire tant qu’il est incolore, respectivement gris.
- Le mordançage se fait dans un bain très court -, le liquide obtenu en tordant est recueilli et rajouté au mordant qui est renforcé pour chaque opération à 2 1/2-3’ B°. La consommation effective de mordant de 2 1/2-3’ B® ne doit en aucun cas dépasser trois quarts de litre par kdo de coton. Des mordants d’aniline de composition différent* et qui ont fait leurs preuves peuvent être employés aussi bien que celui décrit ci-dessus. Ils doivent naturellement être portés à 2 1/2-3’
- Le coton est manœuvré dans le mordant pendant unqnart d’heure, pu<s ou tord soigneusement et on laisse oxyder.
- L’oxydalio . se fait à environ 30’ C.-, elle es» terminée aussitôt que le coton montre une teinte vert foncé.
- Après l’oxydation on passe pendant quelques minutes dans un bain froid de Chrome, contenant
- 250 Grs. de Bichromate de Potasse,
- 250 Grs. d’Acide sulfuriqoe 66° B® dans
- 1 OU litres d eau.
- Puis on savonne ou encore ou supprime le bain de Chrome et on savonne directement après l’oxydation, en ajoutant au bain de savon un peu de Carbonate de soude.
- Pour des noirs bleus on développe le fond de N ir Diamh.e avec du B Naphtol à la place de la Diamine, ou pour d» s Noirs tout à fait bleus avec le développeur pour Bleu AN.
- On remonte ensuite de la façon que nous venons de décrire.
- Bruns.
- En développant avec la Chrysoïline, nous avons trouvé avantageux d’ajouter au lieu de la craie 1 kilo de Cristaux de soude ou 300 Grs. de Carbonate de Soude par 10 kilos de coton.
- On obtient des nuances très nourries en développant avec de la Diamine liquide ou en poudre au lieu de la Chrysoï line.
- Les additions de Diamine et de Soude se font exactement comme pour les N >irs.
- (Manufacture Lyonnaise de Matières Colorantes).
- FALSIFICATION
- de l’EJxtrait de Gampêche
- ET DES COLORANTS NATURELS
- Nous avons plusieurs fois signalé que les extraits de campêche sont presque tous plus ou moins mélangés d’extrait de châtaignier.
- Le commerce livre ce produit sous plusieurs
- 21
- marques ou numéros ; le n°l contient le moins de châtaignier, disions nous, mais il en contient néanmoins.
- Aussi conseillions-nous de n’employer les extraits que pour les noirs, et de se servir de décoctions de bois en nature pour les couleurs.
- Il est évident que les extraits de campêche aont nécessairement mélangés, puisqu’ils se vendent à un prix relatif moins élevé que le bois en nature.
- Remarquons, toutefois, que les extraits liquides (livres ordinairement à 30 degrés) sont plus purs, en général, que les extraits secs; ils sont, du reste, plus cners relativement.
- Un chimi-de, M. A. Raynaud, ayant eu à faire l’essai d’un extrait sec, signale comme une nouveauté intéressante d’y avoir découvert des violets d’aniline, et plus loin il parle de mélasse; on voit alors le motif de la présence du violet.
- Mais. d’ailleur3, la plupart des matières colorantes naturelles sont maintenant avivées, ou leurs falsifications couvertes par des couieurs d’aniline.
- C’est ainsi qu’on trouve fréquemment des violets et fuchsines dans l orseilie ou ses extraits; des jaunes alcalins dans le rocou -, des bleus dans les compositions d’indigo.
- Même dans les carmins non fraudés, il est rare que leur couleur ne soit pas avivée par du bleu d’aniline, et ceci n’est pa- une fais fi-cation, puisque le fabricant, dans ce dernier cas, s’impose un supplément de dépense, dans le seul but de donner une plus belle apparence à son produit. Il est vrai que, souvent, cela lui permet d’employer dans la fabrication de ea carmins des indigos Madras au lieu de Java !
- Quoi qu’il en soit, il est toujours blàmab e de modifier, même avec de bonnes intentions, les colorants naturels. Il en résulte des imprévus dans les opérations de teinture qui sont souvent fort désagréables.
- Revenant à l extrait de campêche, voici ce que dit M. Reynaud à propos de celui qu’il eut à analyser ;
- « L’extrait incriminé comoaré avec un ex-trait que nou* avons préparé, se différenciait de ce dernier en ce qu’il était mou, gluant au toucher, à cassure terne et indécise, au lieu o’etre nette et brillante Mis tous deux à l’é-iuv,e plusieurs heures, le premier se desséchait diffi ilement ; la périsphère seule perdait son humidité, formait une croûte, tandis que l’in-é'ieur restait mou ; l’extrait normal ne pré->entait pas ce phénomène.
- « Nous avons, dans ce cas, obtenu une bonne indication de l’observaiion de la coloration de la poudre qui variait de couleur d’une façon sensible avec l’extrait type.
- c< Les deux extraits lixivies par l’éther absolu ont fourni un liquide d’une égale richesse de teinte qui, comparée au colorimètre, présentait un écart de 75 0/0.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- « Nos conclusions étaient que l’extrait contenait 20 à 25 0/0 de campêche, le reste d’extrait étranger (châtaignier), de la mélasse, des matières terreuses et un sel d’aniline.
- « Des différents essais faits à ce moment sur les extraits de campêche pris chez les différents teinturiers de notre ville, nous pouvons conclure que la plupart sont falsifiés avec l’extrait de châtaignier, dans une proportion variant de 10 à 50 0/0.
- « L’addition d’aniline est également assez répandue. »
- Ici, la fraude était grossière et le produit d’une apparence non trompeuse; aussi cet extrait « mou, gluant, à cassure terne, etc. », devait avoir été acheté à bon prix à quelque mai-on borgne ou louche.
- Un extrait n° 1, payé son prix, encore que contenant du châtaignier, aurait été plus économique que ce produit au rabais, et aurait évité un procès. — F. G.
- APPRÊT DU VELOURS DE JUTE
- Un tissu qui commence à être assez répandu dans le commerce est désigné sous le nom de veluu’s de jute ; le tissu fondamental de cette étoffe est de coton, le poil est de jute.
- Le poil est préparé comme pour tousles autres velours, puis on le comprime à l’aide de plaques ou de cylindres chauffés qui portent à leur surface des dessins en relief. On obtit nt ainsi des figures brillantes comme le satin au milieu du poil non comprimé qui a conservé son aspect primitif. P^ur empêcher le poil aplati de se relever, on humecte l’envers de l’étoffe avec de l'eau de colle. Avant de passer à la presse, on enduit la toile qui forme le corps de l’étoffe d’une solution faible de gomme-laque et la gomme pénétrant dans le tissu fixe si bien le poil comprimé que l’humidité n’a plus aucune action sur lui.
- Ce nouvel article, dont le prix n’est réellement pas trop élevé, doit à sa belle apparence d’être employé pour les meubles, les portières les rideaux et les tapis.
- RECHERCHES sur l’ALTÉRATION
- du Chlorure de chaux
- Le Journal of Socie'y of Chemical Industry a donné le détail d’expériences faites par MM. A. Boyer et L. Durand, à l’effet de reconnaître les conditions qui influent le plus sur l’affaiblissement du chlorure de chaux.
- Nous nous bornons à reproduire les conclusions de ce travail, avec une observation pratique faite sur l’emploi de l’indigo comme indicateur du point de réduction dans les liqueurs chlorométriques.
- Les auteurs ont employé la solution arse-nieuse de Gay-Lussac, colorée par le sulfate d’indigo, et ils disent à ce propos :
- Nos essais du chlorure liquide portent sur des solutions à 10 0/0, ayant des titres différents.
- Nous avons exposé à la lumière, dans le laboratoire, une solution titrant 111°. Au bout de 24 heures, on remarque un fait qui paraît invraisemblable : cette solution, par le mode de titrage habituel, atteste une élévation de titre, ce qui, du reste, a été signalé. On Ta vu s’élever en quatre jours à 160°, en sept jours à 330°, en neuf jours à 400°, en douze jours à 500°, et, enfin, au bout de dix-sept jours, la solution ne titre plus que 43°4, et au bout de-vingt-quatre jours 18°.
- Cette élévation de titre prévue est due à la formation, sous l'influence de la lumière, de composés oxygénés du chlore (acide chloreux, chlorites) qui oxydent le sulfate d’indigo avant l’acide arsénieux et le décolorent.
- C’est pourquoi nous avons cher ché un autre J réactif indicateur, et après des tâtonnements,
- I nous avons pris îe bleu de méthylène qui,
- ' donnant les mêmes résultats que le sulfate d’indigo, avec les solutions fraîches, ne prête pas aux mêmes erreurs avec les solutions exposées à la lumière.
- HM. Boyer et Durand ont aussi expérimenté la liqueur réductrice à l’hyposulfite, et leurs essais comparatifs les amènent à conclure j comme suit :
- On voit que le procédé à l’hyposulfite de soude donne des résultats très inexacts et que les plus précis sont donnés par le deuxième mode de dosage : solution arsénieuse et bleu de méthylène.
- De ce que nous venons de dire on peut con dure :
- 1° Qu’un chlorure de chaux sec s’altère plus rapidement à l’air libre qu’à l’intérieur dune pièce environ deux fois plus vite ; à l’air libre, la perte de chlore serait beaucoup {Jus considérable par un grand vent et un temps sec. Ces cas étaient prévus.
- Dans les appartements, l’altération est légèrement plus prompte à la lumière qu’à 1 obscurité, un huitième de fois environ dans une salle renfermant des vapeurs d’acides sulfhydrique, carbonique, chlorhydrique, etc., environ trois fois et demie plus rapide que dans une autre pièce.
- 2° Qu’une solution de chlorure de chaux s’altère environ six fois plus vite à l’air libre que dans une pièce fermée.
- Que, pour les soluiions exposées à la lumière, on était obligé de substituer le bleu de méthylène au sulfate d indigo, à cause de l’altération que subit ce corps.
- Le bleu de méthylène nous a donné des rérésultats très exacts. En titrant une solution fraîche ou une solution exposée quelque temps à l’obscurité, même dans un flacon jaune, on obtenait des titres identiques avec le sulfate d’m ’igo et le bleu de méthylène ; tandis que des solutions exposées à la lumière accusaient des résultats tout-à-fait différents et invrai-
- semblables avec le sulfate d’indigo. Nous avons alors remarqué qu’une solution de chlorure de chaux s’altérait environ deux fois plus vite à la lumière qu’à l’obscurité.
- A la lumière, une fois et demie plus vite dans un cristallisoir en verre que dans un flacon débouché.
- Une solution, placée dans une pièce et ne recevant la lumière qu’après avoir traversé un rideau, accuse une altération aussi rapide qu’en pleine lumière ; mais on ne remarque pas la formation du compo-é chloré oxydant le sulfate d’indigo avant l’acide arsénieux.
- APPLICATION
- DU NOUVEAU RÉGIME DOUANIER Cas spéciaux
- Des droits sur les châles tartans
- Pour l’application du nouveau tarif, les châles genre tartans en laine ou vigogne rentrent dans la classe des « châles brochés ou façonnés autres que les cachemires de l’Inde et que les châles en bonneterie ». — Toutefois les châles de l’espèce à franges non rapportées et n’ayant ni brochés ni façonnés sont admissibles au régime des tissus de laine pure, ras, non foulés, lesquels sont taxés comme suit (tarif minimum) :
- Tissus de laine pure, pour habillement, ras non foulés, autres que la mousseline de laine imprimée pesant au mètre carré 250 gr. au plus, 140 fr. les 100 kilog. net; de 251 gr. à 400 gr., 220 ; de 401 gr. à 550 gr., 180 ; de 551 gr. à 700 gr., 140; plus de 700 gr., 110 fr.
- A ces droits viendrait s’ajouter la surtaxe de confection de 50 fr. par 100 kil., s’il s’agissait de châles à franges rapportées ou ourlées.
- (Lettre de l’administration du 22 février 1891)*
- Les droits sur les broderies de coton imitation guipure
- Broderies de coton imitant la « guipure dans lesquelles le tissu de fond a été détruit ?
- au moyen d’un procédé chimique ». Pour ces /
- articles, il n’y a pas à percevoir le droit du A
- tissu ayant servi à l’établissement de la bro- I
- derie puisque la matière imposable n’existe plus.
- La taxe de 800 fr. afférente à la broderie est, dès lors, seule exigible au tarif minimum.
- (Lettre du 24 février 1892 de M. le directeur général à M. le directeur à Nancy).
- s
- Le remboursement des droits sur les fils 1
- de coton p
- La loi du 11 janvier 1892, relative à Téta- I blissement du tarif des douanes, a autorisé le remboursement partiel des droits de douane perçus sur les fils de coton employés dans la :
- In
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 23-
- fabrication de certains tissus, mousselines brochées, tulles, dentelles, etc.
- Les Chambres n’ont admis pour les fils de coton ni le système de l’admission t* mpor ire ni celui du drawback tel qu’il a fonctionné autrefois, mais un système nouveau, consistant à évaluer empiriquement la proportion respective des fils de coton étrangers et français entrant dans notre production nationale (f'Oit 60 contre 40 0/0) et à payer aux exportateurs les droits afferents aux étoffes sortantes, sans vérification d’origine. Cette combinaison nouvelle équivaut, en fait, à 1 etablissement d’une prime de sortie, puisque les étoffes fabriquées en France avec des fils de coton français bénéficieront désormais d’une allocation ne représentant aucunement des droits perçus à l’entrée.
- Le Conseil d’Etat a élaboré le trè9 important règlement destiné à assurer l’application du régime nouveau.
- Un décret conforme vient d’étre publié par le Journal Officiel. Voici ses dispositions :
- « Art. l°r.— Les remboursements de droits autorisés par l’art. 10 de la loi du 11 janvier 1892 sont calculés sur la base du tarif minimum, d’après l’espèce, le numéro commercial français et le poids net des fils écrus, simples ou retors, qui ont été employés à la fabrication des tissus dénommés dans cet article.
- « Art. 2. — La proportion des fils de coton contenue dans les Ls-us mélangés de soie ei de coton est établi d’après Fêtai des tissus et des fils de coton au moment de l’exportation, et non pas d’après le poils de ces fils ramenés à l’etat écru.
- a Art. 3. — Sont considérés comme tissus de coton teints en fils les tissus qui présentent des dessins continus de couleurs, espacés de cinq centimètres au plus, et qui sont com posés entièrement de fi s de coton pur teinis ou blanchis avant le tisï-agj.
- « Art. 4. — Par guipures ayant druit au remboursemeri’. autori é par l'art. 10 de la lui du 11 janvier 1892, on doit entendre les guipures en bandes ou laizes, inscrites au numéro 420 du tableau A de la dite loi, ainsi que les guipures pour anm-ubleme t (ou tulbs-bubi-nuts) tarifées sous le numéro 415 de ce tableau.
- « Art. 5. — Lorsque, dans les tissus à chaîne et à trame, la chaîne on la trame est formée de fils de numéros différents, elle est Considérée comme appartenant au numéro le plu- bas, et le remboursement des droits est calcule en conséque ce.
- « Art 6. — L* s majorations de poids qui sont allouées aux dent lies, tulles et mousselines, en vertu du dernier afin a du premier paragraphe de l'article 10 précité, et dont le taux doit être fixé par le comité con*u tanf des ans et manufactures, sont calculées d’apres le pouls de ces tissus ramenés à l’état écru.
- « Art. 7. — L est établi pour les mousse-lit es brochées, pour les dentelles, les tulles et
- pour tous les autres articles ne se prêtant pas à l’effilochage, des types représentant la moyenne de l’espèce du numéro des fils employés à la fabrication.
- « Ces types sont préparés par les chambres de commerce ou les chambres consultatives des arts et manufactures, avec le concours du service des douanes, et sont définitivement arrêtés par le comité consultatif des arts et manufactures.
- « Ils peuvent être modifiés dans la forme, à la demande de l’administration des douanes ou des intéressés
- « Art. 8. — Tout exportateur qui réclame le bénéfice de l’article 10 de la loi du 11 janvier 1892 doit faire une déclaration à l’un des bureaux de douane désignés à cet effet par le ministre des finances, après avÎ9 du ministre du commerce, de l’industrie et des colonies.
- « Cette déclaration n’est reçue qu’autant que la somme à rembourser est de 10 fr. au moins.
- « Art. 9. — La déclaration doit indiquer, avec les marques, numéros, nature et poids brut des colis :
- « L’espèce du tissu, conformément aux classifications établies par la loi ;
- « Son poids net effectif, apprêt compris, et, s’il s’agit de tissus mélangés de soie, la proportion des fils de coton dans le mélange ;
- « Le poids net par espèce dans l’état où ils sont présentés, des fils de coton entrant dans les tissus ;
- « Le poids net, par espèce et par catégorie, de ces fils rame' és à l’état écru ;
- « Enfin, pour les dentelles, tulles et mousselines brochées, le type auquel ils correspondent et, s’il y a lieu, la majoration à laquelle ils ont droit.
- « La déclaration doit en outre indiquer:
- a La quotité et le montant du droit d’après le tarif minimum dont lesdits fils ramenés à l’état écru s< nt passibles à l’entrée et la .--omme à rembourser à raison de 60 p. 100 de ce droit.
- « Par catégorie, on entend les quatre catégories établies par l’article 10 de la loi du 11 janvier 1892.
- « Lorsque la déclaration comprend des tissus d’espèces différentes, chaque espèce donne lieu dans la déclaration à un article distinct.
- « Art. 10. — Il doit être joint à la déclaration :
- « 1° Une note indiquant, pour colis, son poids brut et son poids net, avec le nombre, les dimensions et la composition des pièces qu’il contient, soit pour une pièce seulement si ces pièces sont de composition identique, soit séparément par pièces ou par groupe de pièces lorsqu’elles sont de compositions diffé renies.
- « Par composition de la pièce, on entend
- son poids avec et sans apprêt, l’espèce du fil de coton, son poids dans l’état où il est présenté, son numéro et son poids à l’état cru et, en outre, le type auquel le tissu correspond et la majoration â laquelle il peut avoir droit s’il s’agit de dentelles, de tulles ou de mousselines brochées ;
- a 2° Une carte d’échantillons rej résentant les diverses espèces et qualités de tissus déclarés, avec l’indication du poids, d-s dimensions et de la composition des pièce-- sur lesquelles ils ont été prélevés.
- « Ces échantillons ne sont reçus qu’à titre de renseignement.
- « Ils doivent former un carré de 20 centimètres de côté.
- « Art 11. — La douane procède aux vérification s dans la forme et dans la mesure qu elle juge convenables. Toutefois, lorsque l’examen de la note de détail et de la carte d’échantilions ne lui laisse pas de doutes sur l’exactitude de la déclaration, elle peut ne procéder qu’à des vérifications par éprouvés.
- « Pour les tissus proprement dits (tissus à chaîne et à trame), le numéro des fils de coton et leur proportion dans les tissus mélangés peuvent être déterminés par l'effilochage, soit d une portion du tissu prélevée par le service, suit des échantillons fournis par le déclarant lorsqu’ils ont été reconnus conformes au tissu déclaré
- « Pour les tissus sans chaîne ni trame, la vérification s’effectue par la comparaison avec les types arrêtés par le comité consultatif des arts et manufactures.
- « Art. 12. — Lorsque à la suite des vérifications de la douane ou des commis-aires-t-x-perts, les fils de coton ont été desséchés à l’absolu, la reprise pour le retour à l’état normal d’humidité est calculée à rai oa de 8 0/0.
- « Art. 13. — Les différences en moins, reconnues par la douane sur les numéros des fils de <oton, ne donnent lieu à l’application d’une amende que lorsqu’elles dépasseï t la proportion 'e 5 0/0et qu’elles peuvent avoir pour résultat de faire rentrer les fils dans une cate-gerie inférieure à la catégorie déclarée; mais le remboursement doit s’opérer conformément a la vérification.
- « Art. 14. —Après l’accomplissement des formalités prescrites par les règlements de la comptabilité publique, les remboursements accordés aux tissus désignés par l’article 10 de la loi du 11 janvier 1892 sont effectués par les caisses de la douane, sur le vu de la liquidation approuvée p r le ministre des finances.
- « Art. 15. —Dans le cas de contraventions eon>tatées par le service des marchandises, peut s’- fluctuer après prélèvement, s'il y a lieu, des échantillons destinés à l’expertise légale, et à charge par le déclarant de fournir une caution agréée par le receveur, pour le paiement des amendes qui peuvent être encourues.
- « Art. 16. — Les dispositions du présent
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- règlement auront leur effet à dater du lor avril prochain.
- « Art. 17. — Le ministre du commerce, de l’industrie et des colonies et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui ie concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal Officiel et inséré au Bulletin des Lois.
- « Fait à Paris, le 5 mars 1892.
- « Carnot. »
- REVUE SOMMAIRE DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé perfectionné de teinture à l'indigo, par MM. Gutbier et Cie.
- Le procédé consiste dans l’addition de sels solubles, tels que ehlorures, sulfates, sulfures, carbonates, acétates, nitrates, ou phosphates alcalins, ou alcahro-ierreux dans le bain d’indigo blanc.
- On dissout, par exemple, dans le bain d’in iigo 5 0/0 de chlorure de sodium ou 10 0/0 de sulfate de magnésie et on teint à la maniéré ordinaire. Au fur et à mesure de l’absorption du sel par la fibre, il faut ajouter de nouvelles quantités de sel, de sorte que le poids spécifique du bain reste constant.
- -Cela paraît inspiré de la méthode de précipitation du carmin dans les solutions de sulfate d’indigo, et de l’emploi de sels neutres (sulfate de soude notamment) dans les bains de couleurs d’aniline, afin de favoriser leur séparation du b ain, pour se reporter plus facilement sur les textiles.
- Mais aider le tirage de l’indigo des cuves, est bien : cependant il faudrait aussi assurer sa fixation intime à la fibre, ce qui n’a pas lieu quand le dépôt est trop rapide.
- Blanchiment du liège eu poudre,
- Par la Société dite : La Subérine.
- On lave le liège très finement pulvérisé jusqu’à ce que les eaux de lavage soient complètement incolores ; puis, la poudre est plongée toute mouillée dans environ 16 fois son poids d une dissolution d’hypochlorite de chaüx à 12° Baumé, à une température de A0°.
- On agite constamment le mélange jusqu'à refroidissement complet et on filtre ; on re-commenoe deux autres fois la même opération, puis on lave la poudre blanchie, à grande eau jusqu’à complète disparition d’odeur ; on fait ensuite sécher à une température de 30° environ.
- Cette poudre est très utile dans l’industrie des fleurs artificielles; le liège blanchi prend parfaitement les teintes, même les plus rebelles, tandis que, à l’etat naturel, il les prend mal.
- — Quelle abondasce de chlore, et chaud encore !...
- Nouveau genre de lessive en briquettes comprimées,
- Par la Société anonyme des manufactures et
- PRODUITS CHIMIQUES DU NORD.
- La lessive se fabrique à froid et à basse température. On introduit en proportion convenable du borate de soude et des sulfites alcalins qui, tout en aidant puissamment au blanchiment des tis>us de nature animale, constituent des antiseptiques.
- On introduit à sec ou à l’état pâteux un savon quelconque complètement soluble, même dans l’eau froide, et on soumet le mélange, avant durcissement complet, à une pression de 10 à 15 kilos par centimètre carré ; on obtient ainsi des briques dures, inaccessibles à l’action de l’humidité de l’air, auxquelles on ajoute, pour donner au linge un éclat plus vif et lui laisser, après lessivage, une odeur agréable, du bleu d’outre-mer ainsi que des essences aromatiques.
- — C’est un produit de ménage, et non d’industrie.
- Application des couleurs d'aniline et des ex-t’aits de bois de teinture à la fabrication des papiers deints.
- Par MM. Desfossés et Karth.
- Nous prenons, disent les auteurs, nos produits d’aniline que nous dissolvons simplement à l’eau bouillante, ou nos extraits de buis, et nous les étendons de plus ou moins d’eau pour arriver à la force de ton que nous désirons, puis les couchons ou appliquons par les moyens ordinaires de notre indu-trie sur la totalité ou portion de notre papier naturel avant ou après les autres manutentions.
- Grâce à ces moyens, nous ne couvrons plus notre papier d’une couche de cou'eur opaque qui en effaçait jusqu’au grain, mais au contraire >us lui conservons tout son effet fibreux qui reparaît par transparence. Nous arrivons, par ce procédé, au résultat que nous poursuivons : l'obtention d’un papier teint.-En utilisant ces matières de teinture, nous arrivons à imiter beaucoup mieux que cela ne s’est fait jusqu’à présent les effets de certaines peintures sur pierre et sur matières terreuses; nous arrivons à reproduire dans des conditions nouvelles et avec des effets nouveaux, les peintures murales, les étoffes, les faïences, les cuirs véritables de couleurs employés pour l'ameublement, et auxquels on pejt donner un grain factice, par gaufrage.
- Ce procédé de teinture pourra se combiner avec les divers procédés de fabrication qui existent déjà dans l’industrie du papier peint.
- Teinture à l'indigo en atmosphère d'hydrogène Par M. Au cher
- Pour éviter 1 oxydation à l’air, l’auteur coiffe la cuve et son tourniquet d une cloche légère
- fermant par joint d’eau, puis il produit un dégagement d’hydrogène sous cette cloche, après y avoir fait un vide relatif par condensation de vapeur.
- Il teint ensuite dans cette atmosphère.
- Nous ne voyons pas ce qu’il y gagne.
- Procédé pour l'épuration des eaux savonneuses et récupétalion du savon qu elles renferment
- Par MM. Scott et Hennebutte Pour épurer les eaux savonneuses, on fait usage d’un débaurbeur établissant une circulation des liquides dans les lavoirs. Ce débour-beur communique avec des récipients dits caisses à réactifs, qni assurent le contact des eaux savonneuses et des réactif-, (chlorure de calcium, additionné d’un peu de chaux ou de dolomie calcinée) distribues par d’autres caisses à déplacement.
- Dès que ces réactions sont terminées, on fait passer le liquide à travers des filtres décan-teurs automatiques Les savons insolubles à base de chaux ne pouvant dom er lieu à la formation d’un cari onate insoluble, peuvent être ramenés directement à l’état primitif de savon soluble, si on les chauffe dans une solution de carbonate et de Licarboi ate de soude, sans qu’il soit nécessaire, au préalable, de faire intervenir un acide. Le carbonate alcalin agit par voie de double dé déposition ; le bicarbonate agit de même, tandis que le deuxième équivalent d’acide carbonique précipite la chaux en dissolution.
- La saponification étant ainsi obtenue, il ne reste plus qu’à séparer les impuretés, à l’aide du sel marin et à compléter la cuisson du savon dans une lessive neuve caustique.
- PROCEDES DIVERS
- Nouveaux bleus diamine
- La « Manufacture Lyonnaise de matières co orantes » annonce qu’elle remplace son Bleu diamine B, par une nouvf [le marque BX, qui offre plus de solidité aux levages e> à la lumière, et qui, comme ses marques 2 B et 3 B unit très facilement, et tse cuivre pas, même dans les teintes très foncées.
- Enfin un Bleu-diamine 3 B est a reflet verdâtre et ie plus par des bleus iirects.
- Bleu-diam:ne BX, à 2 0/0.
- Tous ces bleus s’emploient suivant le mode général d’application des couleurs azoïqaes.
- VOnMHi
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Coton
- Bleu diamine BX. — Teinture en une
- heure, au bouillon, avec :
- Sulfate de soude.............. 15 0/0
- Carbonate de soude............. 5 0/0
- Bleus 2 B et 3 B. — Même manipulation, avec :
- Sel marin..................... 30 0/0
- Carbonate de soude............. 5 0/0
- Ces derniers colorants ne rougissent pas sous l’action de la chaleur ou des acides forts.
- Laine et coton
- Employer de préférence la marque 2 B, et teindre avec sel marin comme ci-des us.
- Mélange coton-soie
- Teindre au bouillon, avec :
- S^l marin................... 20 0/0
- Carbonate de soude, ou savon 10 0/0
- Le* bleus 2 B et 3 B ne montent pas sur la partie soie, qui peut recevoir une autre teinture ; cette propriété est très marquée avec les dits colorants.
- Laine
- T- indre à chaud, avec :
- Bi-sulfate de soude......... 10 0/0
- 0'< peut nuancer avec tous les colorants teignant en bains acides.
- Les trois bleus donnent des teintes nourries résistant au soufrage, et supportant un demi-foulage.
- Pour plus de résistance au foulon, et obtenir en même temps des teintes plus vives, mordrtncer en chrome et tartre, ou au fluorure de ciirôme, et teindre sur bain additionné d’acide acétique.
- Soie
- Développement au Phénylènediamine.
- Ce qui produit un bistre foncé ; c’est cette teinte que nous avons remontée au noir d’aniline, à 2 0/0.
- Mais au 1 eu d’employer le procédé, assez long, par étendage, indiqué dans l’article de ce jour, nous avons fait le noir d’aniline en plein bain. Le défaut de ce procédé, qui est le dégorgeage, ri’exHe pas ici, vu la faible proportion de noir a fixer, et, de fait, notre échan tillon ne dégorge pas
- Nous ne considérons pas non plus comme bien nécessaire eu avantageux le diazotage et le développement sur noir-diamine, dès lors qu’il doit être recouvert en noir d’éméraidine solide, et s’il faut alors augmenter de 1 ou 2 0/0 l’aniline employée, C"la est encore moins coûteux que les opérations du diazotage et du développement.
- On emploie pour les noirs d’aniline en pleins bains, des quantités assez élevées de bt-chromâtes, qui figurent pour une forte proporion dans le prix de revient de noirs ; or, ces quantités ne doivent pas être diminuées lorsqu’un fait des noirs incomplets ou gri* ; l’économie de ces noirs faibles rie porte donc que sur la dépense en aniline, ce qui fait qu’elle n’est pas bien considérable entre un noir à 2 0/0 ou à 4 0/0.
- En résumé, il nous semble plus avantageux d’operer aussi :
- 1° Teinture en Noir diamine à 5 0/0 ou 4 0/0
- 2° Remontage en Noir d’aniline, à 3 0/0, (ou a 4 0/0, si le pied de diamine n’est lui-même qu’à 4 0/0.
- Brun-diamine V
- Les marques 2 B et 3 B sont spécialement applicables.
- Teindre sur bain de savon coupé.
- Les trois bleus résistent aux. lavages et a soufiages, et ne dégorgent pas.
- Sur gris de fer
- Noir-diamine
- diazoté, développé, et remonté au noir d'aniline.
- ibmme expérimentation des procédés de la-« Manufacture Lyonnaise » indiqués dans la première partie du journal, nous avons remonté avec un bam faible pour noir d anilir e un fn de coton (éch nlillon ci-dessus), pré-pa11 suivant les indications de même origine de nome numéro du 10 mai 1891 (p. 66], et dont les opérations comprennent :
- Teinture à 5 0/0 de Noir-diamine RO. Diazotage.
- Pendant que nous sommes aux diamines nous montrons un exemple d’une de ces couleurs teintes sur m pied de gris de fer, e pour faire suite à 1 article de notre précéden numéro (page 12). sur ce mode de piétage,
- Ln gris a été fait suivant les indications d( cet article, et la teinte montée avec :
- Bru -diamine V.................. 3 o/0
- Ce c lorant est direct pour coton, et n’au-rait besoin ni de piétage, ni de mordançage ce que nous voulons démontrer, c’est que Toi donne par un muy-n peu coûteux, beaucoui plus d'intensité à la teime, tout en la laissan à peu près dans sa gamme.
- Voir pour comparaison, l’échantillon di notre numéro du H) juin 1891 (p. 84). fai avec une égalé proportion du même colorant
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- 1° Huilage à 8 0/0. Sécher.
- 2° Mordançage a l’acétate d’alumine à 5° B. Sécher.
- Rouge ordinaire a l’alizarine Sur coton
- 3° Fixage en arséniate de soude à 2 0/0. Laver.
- 4° Teinture avec 8 o/0 Alizarine rouge, et 2 0/0 huile. (Bouillir dans le bain de teinture pour éviter le vaporisage).
- 5U Savonner une heure à 75°, avec 4 0/0 savon blanc. Laver et sécher.
- Rouge turc a l’alizarine
- Opérer comme ci-dessus (sur tissus le mordançage est donné au foulard).
- Le mordant est additionné de 1/2 0/0, de sel d’étain, et on vaporise après le premier huilage.
- Huilage après teinture, et nouveau vaporisage.
- Rouge d’alizarine Sur laine brute Mordancer au bouillon une heure et demie
- avec :
- Alun........................ 10 0/0
- Tartre....................... 3 __
- Acide oxalique............... 2 __
- Laver et teindre avec :
- Alizarine WB (Badische)... 150/0
- Acétate de chaux............. 3 —
- Entrer à froid, monter peu à peu au bouillon et y rester une demi-heure.
- Laver et sécher.
- On ajoute quelquefois 1 0/0 de savon et 1/2 0/0 de tannin au bain de teinture.
- Rouge d’alizarine Sur drap
- La teinture se fait comme sur laine brute, mais avec :
- Alizarine rouge S, en poudre.. 4 0/0
- Acétate de chaux............ 3 —
- Savon....................... 1 /2
- Tannin...................... 1/4 —
- Lorsque le bam est au bouillon, on lève la laine, on ajoute 3 litres d’acide acétique par 1000 litres de bain, et on reste encore une demi-heure.
- Grenat d’alizarine Sur laine brute
- Mordant :
- Bi-chrômate.............. 3 0/0
- Tartre................... 2 —
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- Teinture ;
- Alizarine WR (Badische)... 15 0/0
- Acide acétique.............. 1 —
- Opérer comme pour le rouge.
- Orange d’alizarine Sur laine brute
- Teindre comme le rouge, avec :
- Alizarine orange W (Badische) 20 0/0
- Bronze d’alizarine Sur drap
- Mordant comme au grenat.
- Teinture avec :
- Orange d’alizarine G...... 40 0/0
- Azo-Bordeaux et hzo-Cochtnille
- Sous ces titres la « Farbenfabriken » présente deux nouveaux colorants pour laine sur lesquels nous donnerons quelques détails dans notre prochaine livraison.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- ('Suite du no du 10 décembre 1891).
- Préparation des lainages pour la teinture
- Pour contenter ses clients et ne pas avoir de désagréments, il est urgent de bien recevoir au magasin les étoffes à teindre, c’est-à-dire de ne pas recevoir pour bleu, lilas, violet et en général toutes les étoffes qui craignent le fond (jaune) des étoffes qui, dans des couleurs laisseraient à désirer à cause de la teinte primitive.
- Si je fais cette remai que c’est que j’ai vu souvent recevoir pour b eu des lainages gris ; or, comment voulez-vous avoir un bleu vif avec cette couleur grise qui a du fond ? C’est impossible. Alors le client est mécontent et ne peut donner tort qu’au teinturier, qui aurait dû le prévenir.
- Toutes les matières grasses s’opposent à la prise de la matière colorante par l’étoffe ; il faut donc que cetie dernière soit bien dégraissée avant de la soumettre à la teinture et voici la manière d’arriver à ce résultat.
- L’étoffe doit être bien visitée sur une large table, et, toutes les taches de graisse marquées au savon blanc, en uite on dégorgé les taches en se sei vant à a t effet d’un bain d’eau tiède dans laquelle on fait dissoudre une poignée de carbonate oe soude.
- Quand tout est bien détaché, on commence par prendre les étoffes à teindre en couleurs claires et les fouler sur un bon bain de savon, puis en bain de ‘ou ie, et on termine sur un bain de rinçage cha id pour bien écarter le savon, et enfin a l’eau froide
- On continue par les couleurs foncées, en !
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ayan soin de changer le bain de savon quand il est mort, autrement on graisserait au lieu de dégraisser.
- Vnici un autre moyen, également très bon, et plus simple. Il s’agit démarquer les taches avec le savon vert et on ne dégorge rien; on foule ensuite sur un bon bain gras de savon vert, sur un bain de soude ensuite et rinçage à l’eau chaude, puis à l’eau froide -, le savon vert étant plus énergique que le savon blanc, les traces disparaissent par un bon foulage, et l'étoffe se dépouille plus facilement de sa couleur primitive.
- Pour bs étoffes à teindre en noir, un foulage à la soude est, à la rigueur souvent suffisant.
- Quand les foulages sont terminés et les tissus foules consciencieusement, on sépare les 'issus à faire en couleurs claires et qui ne demandent pas ou peu de fond, et on les pique à l’acide sulfurique bouillant dans la proportion de un verre d’acide par quinze ou vingt litres d’eau.
- Cette opération égalise la teinte et fait dis-naraitre les mauvaises taches qui pourraient rester.
- La majeure partie des couleurs foncées peuvent se faire en sortant du nettoyage, cependant, si on avait des étoffes à fleurs éclatantes ou à carreaux, des teintes qui pourraient empêcher de faire la nuance demandée, n piquerait alors à l’acide azotique (nitrique), également au bouillon, et assez fort pour qu’en versant à terre un peu du bain, celui-ci la dissolve et bouillonne sur la pierre.
- Ce piquage altère un peu l’étoffe; aussi, faut il le faire le plus vite possible et mettre immédiatement tremper dans l’eau pour éviter le contact ae l’air.
- S’il y a du bleu et qu’on veuille le faire disparaître on mettra tremper dans un bain chaud dans le juel on aura lâché un ppu de soude, s’il résiste encore, fai. e bouillir à l’eau avsc un casstn de gros son (je parle pour le bleu de carmin. Le bleus de France se dé-ti ignent aussi a la soude chaude ou en faisant bouillir avec tartre et sulfate de cuivre (vitriol b eu) Ceux d’aniline se démontent à l’aci le nitrique.
- Ceci pose, tout est parfaitement préparé pour subir la teinture, et alors rien ne doit gêner pour avoir un bon résultat.
- Quand on a di s draps, il vaut mieux les nettoyer à la brosse que de les fouler, car c’est volumineux et dur t our tenir à la m fin.
- Les ameublements doivent, toujours être trompés dans des bains d eaû pure av ut le îoulage pour enlever la poussière et ;a fumée, qui restent to jours noirâtres même après le savon sans cette précaution.
- [A suivre.)
- X...
- NOUVELLE
- RÉACTION DISTINCTIVE
- des fibres animales et des fibres végétales
- On sait que les différentes espèces de sucre "• sucre de canne, sucre de raisin, maltose, sucre de lait, sucre de fruits, présentent une réaction particulière et caractéristique avec le naphtol et le thymol en présence d’acide sulfurique. Quand on mélange, par exemple, 5 (cm)3 d’one dissolution de sucre avec deux gouttes d’une dissolu'ion alcoolique de naphtol à 20 p. c. et qu’on ajoute de l’acide sulfurique concentré en excès, on voit se former, quand on agite, une magnifique coloration violette. En étendant d’eau, on obtient un précipité bleu violet. Si l’on remplace le naphtol par le thymol, on obtient une coloration rouge rubis, carmin ou vermillon , après addition d’eau, le précipité qui se forme est rouge carmin, et cette réaction est des plus sensibles.
- En présence de l’eau et de l’acide sulfurique, la cellulose se transforme en sucre, et cest pourquoi les fibres végétales (coton, lin, chanvre, jute, etc.), donnent indirectement la réaction caractéristique du sucre. Les fibres d’origine animale ne contiennent ni sucre ni hydrocarbure, et, par conséquent, elles ne réagissent ni sur le naphtol ni sur le thymol. Cette méthode pprmet donc de reconnaître par une réaction simple et rapide, à quel genre de fibres on a affaire.
- Après de nombreuses expériences, on s’est arrêté au procédé suivant comme donnant les meilleurs résultats : on met dans une éprouvette 0,01 g. de fibres bien bouillies avec 1 centil. d’eau, puis on ajoute deux gouttes d’une solution alcoolique de naphtol à Î5 ou 20 p. c.; enfin on verse une quantité d’acide sulfurique concentré égale au reste du liquide. Le naphtol 6 ne donne pas cette réaction, bien qu’il soit isomère du naphtol a. Si l’on a affaire à une fibre végétale, le liquide prend, quand on l’agite, une teinte violet foncé, et la fibre se dissout complè'ement. Si la fibre est ii’originn animale, le liquide prend une teinte plus ou moins j une ou rouge brun. Quand on emploie (j'i thymol, on obtient une couleur vermillon ou carmin,cette dernière teinte seulement si l’on étend d'eau.
- On a répété ces expériences sur un grand nombre de fibres végétales : coton, lin, chan-vre, jute, china-grass, ramie, phormium, a'oè", fibre de coco, paille, et l’on a toujours obtenu le même résultat. Comme le bois et même le bouchon donnent cette réaciion, on peut en conclure que n’importe quelle parcelle végétale est caractérisée par la réaction sucrée avec le i aphtol et le thymol. Lrs fibres animales tel es que lame, alpaga, poil de cha-uem, fourrure, etc., ne contiennent aucun é émeut susceptible oe se transformer en sucre sous l’u fluence de l’acide sulfurique,
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 27
- et ne donnent, par conséquent, aucune réac tion. La soie se comporte comme la laine ; cependant, il est à remarquer que certaines espèces de soies pures, telles que celle qu’on appelle wi'd silk, donnent une réaction faible et passagère lors même qu’on a longuement fait bouillir les fibres, mais elle ne peut être confondue avec la réaction stable et bien marquée des matières végétales.
- Il est nécessaire de faire bouillir préalablement les fibres, parce que l’on emploie souvent dans l’apprêt de certains tissus d’origine animale, surtout pour la soie, de la gomme, de la graine de lin ou du sucre, afin de donner du brillant à l’étoffe; l’ébullition et le lavage éliminent ces différents corps.
- La méthode s’applique aussi bien aux fibres teintes qu’aux fibres brutes, car la coloration que les fibres animales et le liquide prennent dans l’essai au naphtol a diffère du violet, et lors même qu’elle se rapprocherait de cette nuance, la durée et l’intensité de cette coloration sont si faibles qn’il est impossible de confondre avec la couleur que donnent les fibres végétale*. Les couleurs dont sont imprégnées les fibres ne gênent ni ne masquent en rien la réaction-, il est donc indifférent que les fibres soient teintes ou non.
- A part l’essai de naphtol oc, le degré de solubilité des fibres indique si l’on a affaire à un tissu composé uniquement de fibres animales ou végétales, si c’est un mélange des deux, ou s’il n’est composé que de soie. Ainsi :
- 1er échantillon : l’essai en naphtol a ne donne que peu ou pas de coloration, ou une coloration faible et passagère ;
- 2e échantillon : l’essai donne une balle coloration.
- lor échantillon : le tissu se dissout complète -
- ment.................. Soie.
- 1er échantillon : le tissu
- ne se dissout pas......
- îer échantillon : le tisau se dissout en partie...
- Laine animale.
- 2e échantillon ; le tissu se dissout complètement ...................
- 2e échantillon : le tissu se dissout en pariie.
- Si l’on analyse séparément la chaîne et la trame dans un tissu au lieu de se borner à l’analyse d’un morceau d’étoffe, on pourra restreindre et préciser beaucoup les recherches.
- Laine et soie. Fibre végétale pure
- eu mêlée de soie. Fibre végétale et laine.
- (.Dingler’s Journal)
- COLORATION DES FLEURS
- NATURELLES
- Depuis quelque temps, on rencontre fréquemment chez les fleuristes des œillets, des narcisses aux couleurs originales, vertes, violettes ou roses inconnues jusqu’à ce jour. Ces
- fleurs, aux teintes si fraîches etsi vives, qu’on les croirait naturelles, sont colorées artificiellement par un procédé aussi simple qu’ingénieux, qui présente en outre l'avantage d’être à la portée de tout le monde.
- La coloration est obtenue avec le vert brillant par l’action de l’essence d’amandes amères sur la piéthylaniline.
- Pour le violet, on emploie le violet de méthyle.
- Pour le rose, lafuschine ou chlorhydrate de rosaniline.
- Ces matières colorantes sont dissoutes en quantité variable, selon la nuance que l’on veut obtenir, dans de l’eau filtrée seule ou légèrement additionnée d’alcool pour aider à la dissolution de la couleur.
- Pour teindre, il sulfii de tremper l’extrémité des tiges fraîchement coupées dans ces dissolutions. Par capillarité, l’eau monte dans la tige entraînant avec elle la matière colorante. Au bout de quelques heures, le bord extrême des pétales commence à se colorer légèrement puis, peu à peu, la coloration s’étend jusqu'à couvrir complètement les parties exposées à l’air.
- L’explication de ce phénomène est assez difficile à donner d’une façon exacte -, cependant les organes internes des plantes possèdent des propriétés réductrices, il est probable que la m.tière colorante se trouve d’abord réduite à l’état de leucodérivé incolore dans le trajet qu’elle est forcée d’effectuer à travers la tige, puis réoxyée par l’air en arrivant dans les pétales.
- L’absence de coloration que présentent les paities de la plante qui ne se trouvent pas en contact avec l’air tendrait à certifier cette opinion. La teinture ne se produitjamais en trempant entièrement la plante dans la liqueur, pas plus que par arrosage de la plante ; il est indispensable qu’il y ait blessure et absorption par capillarité par un phénomène analogue à celui qui se produit daus l’injection des bois et qn’on a appelé : aspiration vitale.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SUR LA CHARGE DES LAINES
- Les laines livrées par les marchands peuvent subir une exagération de poids, due le plus souvent à un excès d’humidité et plus rarement par charges de glycérine, de sucre, de sel, de sulfate de soude, de savon, de sels de chaux, etc.
- L’eau qui peut aller jusqu’à 25 p. 100 du poids de la laine sans que celle-ci paraisse humide à la main, est un moyen de fraude trop commun pour qu’on n’en fasse pas souvent usage, non dans les gros marchés, où le conditionnement ramène cett.e proportion d’humidité au taux normal, mais dans les pe-
- tites opérations avec les fabricants de campagne, qui ne font pas leurs achats sur conditionnement.
- Si l’on suppose que les laines ont été chargées, il faut avant tout leur faire subir des lavages qui enlèvent cette charge. L’eau suffit presque toujours, mais il est bon d’y ajouter un lavage en acide chlorhydrique.
- Lors donc qu’on veut traiter l’achat d’ua petit lot de laine (désuintée ou filée), on en prend 200 grammes peses bien exactement. On lave cette laine av^c soin dans de l’eau tiède, puis dans un autre bain contenant 15 grammes d’acide chlorhydrique par litre (à froid) et on rince à l’eau.
- La laine est ensuite étalée et mise au séchoir, soit à l’air libre, si la température est sèche et moyennement chaude, soit dans un séchoir ou une étuve modérément chauffée, c’est-à-dire de 25 à 30 degrés.
- Quand on juge que la dessication est achevée, on pèse la laine et la perte représente la charge et l’excès d’humidité.
- Cette perte multipliée par cinq donne la P°rte par kilog et il est facile alors de calculer celle du lot.
- Supposons, par exemple, que l’on traite l’achat d’un lot de 80 kil. de laine.
- L’essai sur 200 grammes a donné une perte de 12 grammes ; la perte par kil. est alors de 60 grammes et ce chiffre doit être multiplié par les 80 kil. du lot, ce qui fait h kil. 8ü0 gr. représentant la charge du lot.
- En retranchant cette quantité du poids brut on a : 80 kil. moins h k. 800 reste 75 k. 200 gr. comme laine normale et marchande.
- Cet essai, à la vérité, est peu précis, le degré desiccité des laines après l’opération n’est certainement pas au taux légal, mais il ne s’agit ici que d’une approximation très large et devant seulement donner une idée de l’état des laines mises en vente.
- Nous indiquons ce procédé à la demande de l’un de nos corresp mdants, nous disant qu’une communication de ce genre rendrait de grands services aux petits teinturiers de campagne.
- Mais pour un titrage exact, faisant foi au besoin devant un tribunal de commerce ; pour être soi-même mieux fixé dans une opération importante il faut faire opérer ce travail par une condition publique, établissements qui se trouvent dans la plupart des centres lai— niers. Le prix de l’opération comprenant le lavage suivi de la réduction de l’humidité au degré légal est coté 3 francs dans ces bureaux d’essais.
- Nous donnerons un résumé de leurs opérations, de leurs tarifs et de leurs procédés, d’après les usages de celui de Paris.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie Séance du 10 février 1802
- M. Brandt envoie une note sur des « Enlevages rouge et blanc sur bleu indigo cuvé au moyen du brome et de ses dérivés. »
- L’auteur a trouvé plusieurs procédés pour ronger l’indigo et fixer simultanément de l’alumine qui était tpinteensuite en alizarine.
- Le premier consiste à imprimer sur tissu teint en bleu foncé un mélange de chlorate d’alumine, de bromure de sodium et de bisulfite de soude, épaissi à l’amidon grillé et à vaporiser une minute et demie. 11 se base sur le fait que le chlorate d’alumine et le bromure de sodium sont sans action l’un sur l'autre, mais qu’ils se décomposent en présence de bisulfite de sodium, en donnant du brome qui ronge l’indigo et de l’alumine qui se fixe sur le tissu.
- Cette méthode avait un grave inconvénient : la couleur ne se conservait pas.
- D’apiès le second procédé, un mélange de chlorate d’alumine, de sulfure de cuivre et de bromure était imprimé et vaporisé une minute et demie au Mather etPlatt. En présence du sel de cuivre, le chlorate et le bromure réagissaient au vaporisage comme avec le bisulfite.
- Ici encore, la couleur, quoique plus stable que la première ne se conservait pas assez longtemps. En effet, le sulfure de cuivre s’oxydait peu à peu, et alors, en présence du sulfate de cuivre solubL, le dégagement de brome se produisait déjà dans la couleur, au lieu de ne s’effectuer qu’au vaporisage.
- M. Brandt eut alors l’idée ingénieuse d’ajouter àlaeouleurde l’iodure de potassium qui précipitait et rendait inoffensif le sel de cuivre soluble au fur et à mesure de sa formation.
- La formule définitive, établie en 1884 et conservée jusqu’à présent sans modification, consiste à épaissir du chlorate d’alumine à 15° avec de l’amidon grillé au bain-marie, à ajouter par litre 200 grammes de bromure de sodium, 25 grammes de sulfure de cuivre et 25 grammes d’iodure de potassium, imprimer, vaporiser une minute et demie.
- Pour obtenir un enlevage blanc à côté de l’enlevage rouge, on ajoute à la couleur ci-dessus de l’acide citrique et l'on a avantage à remplacer le bromure de sodium par le bromure d’ammonium.
- Le comité demande l’impression au Bulletin de cet intéressant mémoire et prie M. Brandt d’y joindre quelques échantillons.
- M. Schæffer lit son rapport sur les plis tachetés dpposés par M. Rosensthielsur des rouleaux d’impression en relief en caoutchouc, adjoints à une machine à douze couleurs. Le
- comité demande l’impression des plis en question et du rapport de M. Schæffer.
- M. C. Schœn rend compte de l’examen de l’échantillon de caséine en pâte envoyé par M. Bergel.
- D’après M. Bergel ce produit est le même que le produit liquide envoyé par M. Kral et étudié p écédemment.
- Il représente une caséine très pure. Cette Caséme se dissout facilement dansl’eauchaude et donne, coupée de son poids d’eau, un bon épaississant. Les couleurs préparées avec elle et vaporisées sont un peu plus brillantes que celles de la caséine ordinaire, mais ne résistent pas mieuxque celles-ci au lavage. L’emploi de la caséine en pâte pourra présenter des avantages où l’on n’aura pas à compter avec le port et les droits de douane.
- Le comité demande l’adjonction comme membres de M. Charles Weis, chimiste à Mulhouse et de M. Edouard Kopp, chimiste à Lœrrach.
- Un rapport de M. Albert Scheurer sur « un moyen proposé par M. Piequet pour obvier à l'affaibùssement du tissu par l’emevage blanc sur bleu cuvé » et des notes bibliographiques extraites du journal de Delametrie sont renvoyés à la prochaine séance eu égard à l’heure avancée.
- Arsénieux...................... Ex. Ex.
- Chlorhydrique, id.............. O 37(c)0 30(c)
- Citrique, liquide, jus de citron
- naturel ou concentré.......... Ex. Ex.
- Nitrique....................... 2 £0 Ex.
- Oxalique...................... 15 12 50
- Sulfurique................... Ex. Ex.
- Tannique ou tanin sous toutes
- ses formes.............5 0/0 de laval, (d) Ex.
- Tartrique...................... 12 10
- 238 bis Extrait de châtaignier et au-
- tres sucs tanins, liquides ou
- concrets, extraits des végétaux 5 3
- 239 bis Bioxyde de baryum.... 5 O/Ode sa y.(a) Ex.
- 240 Ammoniaque (Alcali volatil).... 3 2
- 211 Magnésie caloinée.................. 25 18 50
- 212 Potasse et carbonate de potasse. Ex. Ex.
- 243 Cendres végétales, vives ou les-
- sivées .......................... Ex. Ex.
- 244 Salin de betterave................. 0 13(b) 0 I3(l$)
- 245 Soude de varech.................... 0 19(n) O 1 9{iî(
- 246 Soude caustique.................... 8 (b) 6 50(nj
- Soude naturelle ou artificielle (carbonatede soude):
- 247 Brute, titrant au moins 30 de-
- Sr(5s...................... . 2 30 b) 1 90(ii)
- Raffinée, sel de soude titrant au
- moins 60 degrés................ 5 (b) 4 10(b)
- Id. Cristallisée (ciistaux de sou-de)............................ 2 30(b) 1 90(b)
- 248 Nation.......................... 2 301b) 1 90(b)
- 250 Sel» de soude non dénommés. 5 4 25
- 252 Chlorhydrate (sel ammoniac),
- brut............................ 10(B) 8(b)
- Id. raffiné......................... 15(n) 12(b)
- 255 Sels d’etain....................... 10(b) 10(b)
- TARIF GÉNÉRAL DLS DOUANES
- Promulgué le 11 janvier 1892
- (EXTRAIT) Droits d’entrée (décimes compris) pour 100 kil.
- sauf indications contraires.
- Sucs végétaux. Tarif gen. Tarif min.
- 113 Cire végétale de carnauba, de myrica et autres 12 8
- 114 Gommes d’Europe Ex. Ex.
- Id. exotiques Ex. Ex.
- Teintures et tanins. 150 Garance, soit en raoine, soit moulue ou en paille Ex Ex.
- 151 Curcuma en racine Ex. Ex.
- Id. en poudre Ex. Ex.
- 152 Quercitron Ex. Ex.
- 153 Lichens tinctoriaux propres à la fabrication de l’orseille Ex. Ex.
- 154 Ecorces à tan, moulues ou non. 1 50 1
- 155 Sumac, fustet et épine-Gnette (écorces, feuilles et brindilles, entières ou moulues) Ex. Ex.
- 156 Noix de galle et avellanèdes entières, concassées ou moulues. Ex. Ex.
- 157 Autres racines, herbes, feuilles, fïeurs, baies, graines et fruits propres à la teinture et au tai nage ,, . 1 50 1
- Produits chimiques. Acides : 238 Acétique contenant moins de 40 0/0 d acide oristallisable 10 5
- Id. contenant de 40 a 80 0/0 d’acide oristallisable 20 10
- Id. contenant plus de 80 0/0 d’acide oristallisable, id 30 15
- Acétates :
- 256 De fer, liquide............... Ex. Ex.
- Id. concentré................. jg 10
- De plomb...................... g 5 50
- 259 Alun d’ammoniaque ou de potasse ................................ 5 3 75
- 259 ter. Hydrate d’alumine........... 15 13 50
- 260 Arsema^es de potasse............. 10 8 75
- Id. de soude........................ 5 4 25
- 261 Borax brut, natif ou artificiel. Ex. Ex.
- Id mi raffiné ou raffiné........... 10 8
- 264 1 hlorates de potasse............... 38 32
- Id. de soude, de baryte et au-
- /res......................... 38(b) 32 (b)
- 265 Chlorures d’aluminium.......... 30 20
- Id. d’aluminium et de sodium. 25 18 50
- Id.de chaux................... 4 50(b)3 50(b)
- Id. de magnésium.............. 3 (B) g (B\
- 266 Chromâtes de plomb............. 22 16
- Id. de potasse et de soude.... 3 2
- 271 Oxalate de potasse.................. 15 12 50
- 271 bis Pyrolignite de plomb....... 7 3
- 272 Silicate de soude ou de potasse
- Vdrate....................... , 3^b) 2 10(b)
- Sulfates :
- 273 D’alumine........................... 5 3 75
- De cuivre............................ 4 o
- DefVr....................... 1 0 80
- Double de fer et de cuivre...... 0 60 0 50
- Cristallisé ou hydraté (sel de
- Glaubr)-...........*.........fl 50(b) 1 20(B)
- 275 Sulfites et bisulfites ae soude... 4 6‘>(b) 3 60(b) 2‘6 Hyposulfite de soude............. 4 60(b) 3 60(n'
- 278 Tarlre brut........................ Ex. Ex ‘
- Id. autres.......................... Ex. Ex.
- 279 Prussiate de potasse janue..... 25 20
- Id- rouSe........................... 36 30
- Produits chimiqnes dérivés du goudron de houille:
- 280 1° Produits obtenus directement
- par la distillation du goudron
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- de houille (huile de houille, essence de houille, benzol, toluène, xylène, huile lourde, naphtaline, anthracène, acide phénique, phénol, acide carbonique, etc.)................. Ex. Ex.
- 2* Produits chimiques dérivés des produits de la distillation de la houille (nitrobenzine, nitrotoluène, aniline, toluidine xylidine, naphtol, naphtylami-ne et leurs combinlisons acides, salines ou alcooliques.—
- L’acide sulfanilique, l’acide naphtionique, sulfalinate,naph-tionate, les sulfo conjugués du naphtol et autres. — Dyme-thyaniline, éthyl et diéthyl, dyphenylamine, acide phtalique, acide benzoïque, etc.) 20 15
- Produits chimiques non dénommés...................... 5 0/0 de la val.(f)
- Teintures préparées. 283 Cochenille Ex. Ex.
- 284 Kermès animal Ex. Ex.
- 285 Laque en teinture Ex. Ex.
- 286 Indigo Ex. Ex.
- 287 Indigo pastel, indigue, Inde- même régime
- plate et boules de bleu que 1’ indigo
- 288 Pâte de pastel grossière Ex. Ex.
- 289 Cachou en masse Ex. Ex.
- 290 Rocou préparé Ex. Ex.
- 291 Oseille préparée, humide, en pâte 6 5
- Id. sèche (Cudbéard ou extr.).. 12 10
- 292 Maurelle Ex. Ex.
- Extraits de bois de teinture et d’autres espèces tinctoriales : 293 Garancine et autres extraits de garance Ex. Ex.
- Id. autres, noirs et violets 20 15
- Id. rouges et j aunes 30 20
- Teintures dérivées du goudron de houille : 294 Acide picrique, les 100 kil 25 20
- Autres matières colorantes à l’état seo 130 100
- Id. en pâte, renfermant au moins 50 0/0 d’eau 70 56
- NOTES OU RENVOIS
- (A) Avec faculté de conversion pour le gouvernement en droits spécifiques.
- (b) Y compris la taxe de compensation des frais de surveillance des tabriques de soude.
- (c) Les droits ne comprennent pas la taxe intérieure de consommation.
- (d) Non compris les taxe» intérieures.
- (e) Non compris la taxe intérieure sur l’alcool.
- (f) Avec faculté de conversion en droits spécifiques équivalents.
- Textiles.
- Avant que la loi fût definitivement votée, nous avons cherché à apprécier les droits afférents à la teinture, en établissant les différences de droits entre les matières écru s et les mêmes blanchies, teintes ou imprimées.
- Cette comparaison établie dans nos numéros des 10 et 25 septembre 1891, reste toujours applicable; les rares modifications apportées en dernier lieu à la loi, n’ont rien changé de ce côté. Le régime des draps, no-
- tamment, a été modifié mais les droits sont les mêmes pour les tissus de laine écrus ou teints.
- Surtaxes applicables aux proauits d'origine extra-européenne importés d’un pays d’Europe.
- 676 Borax brut ou raffiné..................... 5 »
- 677 Cochenille............................... 12 »
- 678 Laque en teinture ou en trochisques... 6 »
- 678 Indigo et ses composés..................... 25 »
- 693 Toutes marchandises non désignées dans
- le tableau............................... 3 60
- Surtaxes applicables aux produits d’origine européenne importés d’ailleurs que des pays de production.
- 698 Cire brute................................. 2 »
- 710 Bois de teinture moulus.................... 3 »
- 714 Potasses................................. 2 40
- 715 Tartre brut................................ 2 40
- Admissions temporaires.
- Sont maintenues en vigueur les facultés actuellement concédées, en matière d’admission temporaire, pour les produits suivants:
- Crêpps de Chinp unis.
- Cylindres en cuivre pour la gravure. Essence de houille.
- Fils de schappe et soies moulinées.
- Garance (racine de).
- Tissus de bourre de soie.
- — de soie mélangée.
- — foulards écrus.
- — de laine.
- — de lin ou de chanvre.
- L'admission temporaire est également accordée aux produits suivants :
- Tissus de soie pure destinés à être teints, imprimés, apprêtés ou gaufrés.
- Pelleteries brutes à apprêter et à lustrer. Peaux de gants à teindre.
- Fils de poils de chèvre pour la fabrication des velours d’Utrecht ou pour la teinture. Cordonnets bourre de soie pour la teinture. Feutres de laine à teindre ou à imprimer. Cloches de feutre, pour chapeaux, à teindre.
- La nouvelle loi et le Tarif complet des douanes sont publiés en un volume du prix de 3 francs. Il comprend évidemment le nouveau régime des fils et tissus, avec tous\ ses détails.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 8 février 1892
- La séance est ouverte sous la présidence de M. Jolly.
- Démissionnaire : .VI. Goupil Laurent.
- M. G iltlet, de Samt-Germain-èn-Laye, est admis comme membre adhérent.
- M. le président donne communication de plusieurs lettres de la Chambre syndicale de Lyon; de M. Pérusset, le nouveau président, adressant les remerciements de la Chambre lyonnaise pour la réception faite à ses délégués; çl de M. Patin,secrétaire informant que la Chambre des teinturiers de Lyon, dans sa séance extraordinaire du 13 décembre, a nommé la Chambre syndicale de Paris membre actif, et l’invite officiellement à son assemblée générale et à son banquet annuel du mois de juin.
- Il est donné acte de ces communications, et M. le president rappélle en quelques mots les réponses qu’il a faites à ces lettres.
- L’ordre du jour appelant la discussion d’un projet de règlement commun pour les ateliers, M. Joly expose que le décret de décembre 1890 ayant introduit une certaine perturbation dans les habitudes des ateliers, il serait bon de se mettre d’accord sur les divertes questions soulevées par ce décret, et, pour le bien apprécier, il en lit le texte exact dans VOfficiel.
- Ce décret, visant certains articles du Gode pénal en dégage pourtant un point bien précis, les usages d’une corporation, d’une industrie, seront la règle pour la fixation des indemnités dont le décret établit l’obligation.
- Il semble donc que préciser les usages de l’industrie de la teinture, au besoin les discuter et les déterminer dans les cas où ils n’existent pas, serait non seulement se conformer au décret, mais faire acte de prévoyance.
- M. Vinois, qui, en sa qualité de Conseiller prud’homme, est bien à même de renseigner l’assemblée est comultépar M. le président.
- M Vinois donne de nombreux renseignements sur les habitudes du Conseil en ce qui touche notre corporation, desquels il ressort notamment que le Conseil reconnaît comme règle de donner en fait de délai-congé, huit jours aux ouvriers, ouvrières ou demoiselles de magasin, et un mois aux gérantes.
- M. le président estime que, pour arriver à une solution pratique et aussi rapide que possible, il serait bon de diviser l’étude de ce te question, et il en trace un plan complet et raisonné. D’abord, l’étude et la discussion des chiffres à fixer pour le delai-congé et pour les indemnités.
- Puis, après un accord général sur ces divers points, la mise en rapport d’une Commission patronale avec une Commission ouvrière pour l’adoption, par les ouvriers, du règlement, après discussion et modification, s’il y a lieu, par les deux Commissions.
- Enfin, élargissant le projet, proposition à la Chambre syndicale ouvrière, de créer, avec la Chambre patronale, une Commission mixte moitié patrons moitié ouvriers, qui constituerait le Conseil de famille de la teinture, ayant pour but de prévenir les conflits par des usages, acceptés en commun, de régler amiable-ment les différends entre patrons et ouvriers
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- m ieux encore que les conseils de prud’hommes, puisque, composé de g ms du métier, il serait tout à fait compétent pour apprécier le» différends provoqués par les difficultés du travail technique.
- Cet exposé de motifs, hautement approuvé par la réunion donne lieu à un long échange d’observations entre les membres présents, l’unanimité étant d’accord pour marcher dans les voies nouvelles que tracent l’humanité et le progrès.
- En conséquence, le Comité décide la nomination d’une Commission composée de MM. Jolly, Vinois et Mars, chargée tout d’abord d’établir ie projet de convention, ou règlement commun à toute la teinture.
- M. le président fait en dernier lieu un appel pressant à tous les membres pour apporter leurs idées à la discussion prochaine de ce règlement, insistant non-seulement sur l’importance de la quesiion, mais aussi sur l’avantage considérable qu’il y aurait à réunir l’approbation de tous les membres de la Chambre sur le texte qui pourra être adopté.
- Le COMMERCE des COTONNADES
- EN TUNISIE
- Il ressort d’un rapport du consul d’Angleterre à Tunis que les importations de tissus de coton ont considérablement augmenté en 1890; elles se sont élevées à 257,498 liv. st. contre 434 690 en 1889. Ces tissus représentent le principal article d’importation de la Régence; la Grande-Bretagne consf rve la tête avec ses cotonnadesde Manchester et de G'asgow. L’importation, par Malte, a été de 204,123 hv. st., et d’Angleterre, directement, de 8,105 liv. st., soit un total de 212,228 liv. st. Les autres cotonnades importées provenaient de France pour 33.840 liv. st., et pour 11,430 d’Italie, d’Autriche, de Turquie et d’Egypte.
- Les statistiques révèlent une augmentation remarquable qui peut être due, en partie, à une estimaiion plus exacte de la part revenant aux différentes nations exportatrices, mais il reste à savoir si le développement des affaires correspond à l’augmentation des chiffres alors qu’une diminutiun constante des bénéfices résulte de la spéculation et des longs crédits accordés sur l'initiative d’agents ardents et inexpérimentés. Les capitaux sont ainsi absorbés au détriment d’autres opérations commerciales et financières.
- Il y a eu un peu moins de faillites que pendant la saison précédent^, qui fut désastreuse pour plusieurs mai-ons anglaises ; il convient que les négociants agi-sent avec une extrême prudence et limitent les crédits ouverts à la solvabilité de leurs débiteurs. L’entrée en ligne d’une grande maison d’impression du Lan-cashire, qui a fait des affaires directes à Tunis, a créé une sérieuse concurrence aux foulards et mouchoirs imprimés à Glasgow.
- Les fabricants de tissus imprimés de cette ville s’en tiennent à la règle adoptée par les producteurs anglais de laisser le soin d’empor-ler leurs marchandises aux maisons anglaises d’exportation. Quoi qu’il en soit, on peut craindre que cette infraction au système ordinaire n’amène une concurrence excessive et ruineuse pour toutes les parties ea cause. Les cotonnades françaises sont représentées par quatre articles principaux ; les cretonnes d'ameublement, les foutahs, les haïks et les tur bans de couleur. Les cretonnes d’ameubLment sont dessinées avec grand soin et d’une qualité supérieure ; on les emploie pour la décoration.
- Les articles anglais du même genre ont lutté avec succès contre les produits français durant la saison dernière. Les foutahs sont imités des articles indigènes. Il est singulier que, malgré l’envoi d’une collection complète d’échantillons de ces articles indigènes, fait par ce consulat il y a quelques années, les manufacturiers du Lancasbire n’aient pas réussi à les imiter, tandis que les Français produisent un article similaire pour lequel ils trouvent un débouché courant.
- Les haïks sont faits d’un tissu de coton blanc croisé avec des parties tissées; les ma nufacturiers anglais n’en produisent pas jusqu’ici. Les turbans sont en étoffe de couleur, principalement a carreaux rouge vif et jaunes ; l’industrie rouennaise en fait des expéditions de plus en plus importantes, et les fabriques du Lanca-hire et d’Ecosse ont complètement échoué dans cette production.
- DÉVELOPPEMENT
- des Industries textiles AUX ETATS-UNIS
- L’industrie de la soie aux Etats-Unis a fait pendant ces dernières années des progrès considérables. On a beaucoup amélioré les mécanismes employés pour la production des qualités supérieures; de là, une plu*- grande diffusion de la marchandise et partant une diminution dans les soieries importées de l’étranger.
- L’année passée, la production de la soie a attein la valeur de 59 millions de dollars et l’importation de l’étranger la valeur de 50 millions.
- H y a dans le pays 700 ateliers pour le tissage de la sota, qui ne produisent pourtant que des qua ités inférieures, telles que du surah, du gios-grain, des brocards de peu de valeur, de la taille e< de la soie cirée, tandis que le velours en -oie et les brocards coûteux sont toujours importés.
- Quant aux cotons et aux laines, voici, d’après le Census Bureau des Etats Unis, les statistiques concernant ces industries :
- MANUFACTURES DE COTON
- 1890 1880
- Nombre d’établissements... 912
- *— d’ouvriers employés 222.982
- — de broches......... 14.168.941
- — de métiers............. 316.057
- Quantité de balles de coton
- consommées............ 2.240.510
- Valeur du produit... L. st. 51.553.000
- MANUFACTURES DE LAINE
- Nombre d’établissements... 2.963
- — de carderies...... 9.110
- — machines à peigner 866
- — broches............ 3.357.587
- — métiers.............. 73.660
- — machines à tricoter 39.130
- Valeur totale des laines manufacturées........L. st. 68.860.000
- 756
- 174.659
- 10.653.425
- 225.759
- 1.570.344
- 38.418.000
- 2.689 7 591 519 2.254.995 52.811 13.031
- 53.451.000
- Le Commercial Bulletin de New-York dunne 15,497,302 comme étant le chiffre réel du nombre des broches en 1890, et le Commercial and Financial Chronicle dit que la consommation du coton pour l’année 1890-91 a été de 2,530,916 balles au lieu de 2,240,510 balles.
- CIMENT INALTÉRABLE
- pour Réservoirs et Citernes.
- On forme un cimenthydrofuge avec 93 parties de brique pilée et d’argile bien cuite, 7 parties de htharge et d’huile de lin.
- On pulvérisé d’abord séparément et très finement la brique et la litharge, puis m les mêle en ajoutant ass^z d’huile de lin pour donner au mélange la consistance du plâtre gâché. On mouille avec une éponge la partie à induire et I on appliqu le mastic à la manière du plât»e. S’il se forme quelques gerçures sur les grandes surfaces, on les bouche avec la même préparation. Après 3 ou 4 jours l’enduit se solidifie.
- Ce mastic peut être employé avec succès pour couvrir les terras-e-, revêtir les bassins, souder la pierre, empêcher l’infiltration des eaux, etc. Il est si dur, après séchage complet, qu’il raie le fer.
- ...............
- SOLUBILISATION ET DÉCOLORATION
- De la gomme de cerisier
- Jusqu’ici, la gomme de cerisier a été peu employée à cause des difficultés que l’on éprouve pour la dissoudre. M F. Garros a trouvé que l’eau faiblement acidulée par de l’acide chlorhydrique dissout la gomme du cerisier et la décolore au bout de quelques heures.
- Une douce chaleur active cette dissolution et cette décoloration ; celle du soleil suffit pour amener rapidement ces deux actions simultanées. Le meilleur est de chauffer 25 minutes à l’étuve ou au bain-marie.
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- LÀ REVUE DE Là TEINTURE
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- La solution ainsi obtenue est très blanche et visqueuse.
- DOSAGE DE L'INDIGO
- Le Journ. of the an rhem. soc. indique le procédé suivant pour le dosage de l’indigotine dans l’indigo.
- On pulvérise grossièrement l’échantillon, et on en fait deux prises d’essai de 1 gr. chacune. La première sert au dosage de l’eau par dessiccation à 100°, puis à la détermination des cendres.
- La seconde prise d’essai est triturée à sec dans un mortier, puis avec un peu d’eau ; on décante, on ajoute une nouvelle quantité d’eau, on rince le pilon et enfin tout l’indigo se trouve en suspension. On ajoute 3 gr. de zinc en poudre et 60 cent. cub. dans un ballon jaugé. Après 2 heures, la réduction est terminée et le liquide est devenu jaune pâle.
- On prélève le quart du liquide, on ajoute 5 à 6 gouttes d’éther, puis on insuffle de l’air à travers la solution jusqu’à ce que le dépôt d’indigo bleu soit formé. 11 suffit ensuite d’aci-duler avec un peu d’acide chlorhydrique, de chauffer à l’ébullition, de recevoir le précipité sur un filtre taré, de le sécher à 100° et de le peser.
- DÉSINCRUSTANT ARISTOL
- Ce nom de fantaisie désigne un mélange désincrustant pour générateurs de vapeur, qui contient les éléments utiles pour la rectification des eaux, suivant les sels incrustants qu’elles contiennent le plus généralement.
- 11 est ainsi composé :
- Chlorure de baryum..... 100 kil.
- Carbonate de soude..... 120
- Extrait de châtaignier sec 50
- Extrait ue campêche sec. 20
- Quant aux quantités à employer, i! dépend toujours du degré de dureté des eaux,et un titrage préalable est indispensable.
- En moyenne, 50 grammes par mètre cube d'eau employée pour l’alimentation paraît convenable. Le mélange peut être introduit dans la chaudière, et par provision pour deux ou trois mois.
- BIBLIOGRAPHIE
- Application de Chimie organique, matières colorantes,, Série aromatique et ses applications industrielles, par MM, Girard et A. Pabst. — Tome X de Y Encyclopédie chimique, publiée sous la direction de M. Frêmy. — Librairie Veuve Dunod, Paris, prix 30 fr.
- En France, depuis près de vingt ans, rien
- n’a paru sur les matières colorantes et les ouvrages anciens de MM. Girard et de Laire et d’Emile Kopp (1), excellents en leur temps, sont devenus tout a fait surannés. Aucune industrie, en effet, n’avance avec une rapidité aussi vertigineuse que celle des colorants artificiels Les chimistes et teinturiers ont par conséquent salué avec joie, en 1890, l’apparition du Traité de M. Villon, qui a rendu de réels services à tous ceux qui tenaient à se mettre sommairement au courant de l’état actuel des matières colorantes. Ce livre, toutefois, n’est pas assez complet pour ceux qui ont l’intention de se vouer à une étude plus spéciale de ce chapitre et d’y faire à leur tour des recherches originales. Pour ceux-ci, en effet, une bibliographie complète des brevets était une condition essentielle et nous sommes heureux de la trouver dans le remarquable ouvrage dont MM. Girard et Pabst viennent de terminer le premier fascicule, un beau volume de 700 pages.
- MM. Girard et Pabst donnent d’abord un aperçu de la théorie atomique et de la théorie de la benzine de Kékulé, dont la connais sance est indispensable à tous ceux qui s’occupent de l’étude des matières colorantes. Ils traitent ensuite de la distillation des goudrons et de la séparation de- produits qui y sont contenus.
- Viennent alors des monographies complètes des hydrocarbures les plus importants et de leurs dérivés, benzine, toluène, xylène et homologues. Avec chaque hydrocarbure sont décrits ses produits de substitution, dérivés ha-logénés et nitrés, amines, phénols, aldéhydes acides.
- L’indigo et ses dérivés forment le sujet des chapitres suivants. Nous avons ensuite trois petits paragraphes sur le butyltoluène (même artificiel), le d phénylméthane et seshomolo-
- Igues. Les dérivés du triphénylméthane, dont l’indus trie fabrique un nombre considérable, remplissent plus de 170 pages. La bibliographie des brevets est ici, comme dans le chapitre suivant de la naphtaline, particulièrement importante et les auteurs ont bien mérité du public en reproduisant presque in extenso les brevets les plus importants et résumant d’une manière suffisante les autres.
- Après un court aperçu sur les dérivés du di-phényle encore peu nombreux vient le chapitre si important de la naphtaline. On sait que les acides sulfoconjugés des naphtylamines, des naphtols, desdioxynaphtalines et des amidonaphtols jouent dans l’histoire des matières colorantes azoïques un rôle de jour en jour plus important, et que l’isomérie de posi-
- (1) L’auteur oublie le traité de Würtz, publié en 1876, mais auquel la même critique peut évidemment s’adresser. Nous nous plaisons aussi à rappeler le Manuel des couleurs d’aniline, de Th. Chateau (1868), le premier ouvrage paru sur cette industrie, et qui avait rassemblé tous les matériaux alors connus.
- tion y a une influence extraordinaire sur les nuances obtenues. Aussi était-il essentiel de résumer d’une manière aussi complète que possible tout ce qui avait été publié à ce sujet et de soumettre à une critique sévère les indications souvent contradictoires. Les auteurs n’ont pas manqué à cette tâche, et leur chapitre représente bien l'état de nos connaissances vers septembre ou octobre 1891.
- Le livre se termine par une étude de l’an-thracène et de ses dérivés et une table chronologique des brevets cités, qui ne prend pas moins de 22 pages.
- Sur 14 planches se trouvent 67 figures représentant exactement les appareils employés dans l’industrie.
- Le second fascicule, qui a été publié il y a dix ans traitait des matières azoïques ; une troisième comprendra les azines, les dérivés des quinonimides, les indamines, etc. Le fascicule des matières azoïques sera naturellement aussi complété, car, depuis son apparition, le nombre des découvertes dans ce domaine a été très considérable.
- Nous sommes convaincu que l’ouvrage de MM. Girard et Pabst sera accueilli avec satisfaction par tous ceux qui s’intéressent à l’industrie des matières colorantes et qu’il leur rendra d’inappréciables services.
- (D’après une notice de M. Nœltrng, publiée dans le Moniteur universel).
- INFORMATIONS fl FAITS DIVERS
- lies timbres à quittances. — Une
- réclamation de l’administration de l’enregistrement provoque une vive émotion dans le commerce.
- Un grand nombre de négociants ont reçu avis qn ils étaient « redevables » d’uns somme de 62 fr. 60, savoir : droit de 0 fr. 10, amende, 62 fr. 50 pour oblitération irrégulière d’un timbre de 0 fr. 10 apposé sur des quittances délivrées par eux.
- L'administration exige, pour la régularité de l’oblitération, que le timbre porte intégralement la date de la quittance et la signature de celui qui donne quittance.
- Si la date et la signature ne figurent pas en entier sur le timbre, l’oblitération est considérée par l’administration comme irrégulière.
- Ce timbre est considéré par l’administration de l’enregistrement comme étant « oblitéré irrégulièremenl » ; la quittance est regardée comme timbrée, et bien que la bonne foi des commerçants ne soit pas douteuse, ils sont bel et bien condamnés à une amende de 62 fr. 50.
- Quand donc serons-nous délivrés de ce timbre, aussi énervant que coûteux !...
- —o—
- ]Lajournée de travail.— Le ministre du commerce et de l’industrie a reçu plusieurs délégations à propos de cette question, grosse de difficultés, de la limitation de la journée de travail.
- j MM. Diancourt et Maxime Lecomte, séna-
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- leurs, ont notamment présenté des délégués des industries du tissage et de la filature du coton, de la laine et de la soie. Ces délégués sont porteurs de nombreuses pétitions émanant de tisseurs et filateurs de tous les points de la France et protestant contre la proposition de loi qui tend à réduire de douze heures à onze heures la durée de la journée de travail. Ils vont porter ces pétitions au Sénat.
- Lcs pétitionnaires déclarent ne pouvoir supporter cette réduction sans diminuer les salaires.
- Douanes Suisse». — Les droits d’entrée en Suisse des tissus de laine cardée ou peignée, blanchis, teints, imprimés, sont les suivants :
- Pesant plus de 200 grammes par mètre carré, 55 fr. les 100 kil.
- Pesant 300 grammes, au moins, par mètre carré, 80 fr les 100 kil.
- Afin d’éviter toute erreur pour l’acquit des droitsd’entrée, les expélueurs sont invites à met tionner sur leurs déclarations de douane, 1 es ind cations suivantes :
- Tissus de laine pesant plus' de 300 grammes par mètre, D à 55 fr les 100 kil.
- Ou tissu de laine pesant 300 grammes ou moins par mètre, D à 80 fr. les 100 kil.
- —o—
- Incendies.—Un incendie s’est déclaré à l’usine P.mrjon, fabrique de toiles cirées 9i-tuee chemin des Pins, n° 91, à Monchat (près de Lyon).
- Le feu a pris dans le séchoir et, en un clin d’œil, l’usine et la maison d’habiiation ont été en flamme-*.
- Les bâtiments sont détruits. La perte est évaluée à 200,000 fr.
- On signale de Rouen qu’un autre incendie a écla'é dans l’établissement de M. Charles Delaporte, filateur à Maronne. Le feu a pris dans un métier, et s’est communiqué aussitôt à l’établissement. La filature a été détruite. On a pu sauver les deux machines à vapeur et le bâiiannt des batteurs.
- Les pertes, couvertes par des assurances, sont évaluées à 350,000 fr.
- M. Delaporte employait une centaine d’ouvriers.
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- Bureau d’importation des tissus. — En vertu d’un décret en date du 18 février, rendu sur la proposition du ministre du commerce, de l’industrie et des colonies, et du ministre des finances, le bureau de l’Admmisation des douanes de Lille est ajoutés aux bureaux précédemment désignés pour l’importation, sous le régime de l’admission temporaire, des tissus de soie mélangés ou d’autres matières destinés à être imprimés, teints ou apprêtés ; la réexportation des tissus après main-d’œuvre pourra également être effectuée parce bureau.
- —o—
- Rapports du Jury sur l’Exposition de 188» — Ces rapports sont maintenant à peu près complets, et il devient possible de se les procurer, bien qu’ils ne soient pas dans le commerce.
- Une sorte de grande introduction, est le Rapport vénérai de M. Alfred Picard; c’est un travail très étendu et fort intéressant au point de vue de l’histoire et de la philosophie des expositions ; il comprend aussi un coup
- d’œil d’ensemble sur les produits exposés, et examinés par classes.
- Cette partie forme sept forts volumes grand in - 8°, et est éditée par un libraire, qui la vend 100 francs.
- Les rapports des classes sont publiés par volumes comprenant chacun un groupe de plusieurs classes.
- Ils ont évidemment plus de détails sur la partie technique, mais sont loin d’offrir tous un égal intérêt.
- Le groupe V (2e partie), comprenant les Pro luits chimiques, la Teinture, les cuirs et peaux, est assurément le plus remarquable,
- . par la valeur de ses renseignements résultant de la haute compétence de ses principaux rapporteurs.
- C’est un volume grand in 8°, de 570 pages, et dont voici le contenu :
- Classe 45.
- Introduction sur l’ensemble des Produits chimiques, parM. A. Riche, membre de l'Académie de médecine.
- Produits chimiques de la grau de industrie, par M. E. Lequin, directeur des fabrications à St-Gobain. (Très bon travail, révélant l’habile praiicien).
- Savonnerie, par M. J. Roux, député et fabricant marseillais. (Rapport trop sommaire).
- Industrie stéwique, par M. Ed. Michaud, ingénieur. (Partie cunvf-nablemeut traitée).
- Pétrole et ses dérivés, par M. A. Riche, le rapporteur général d^s Produits chimiques. (Etude bien complète avec travaux inédits).
- Matières colorantes, par M. Schützenber ger, membre de l’Institut (Intéressante récapitulation de la constitution chimique des colorants).
- Encres et cirages, par M. Ch. Lorilleüx, fabricant. (Travail bien insuffisant).
- Caoutchouc et gutta percha, par M. Cha-pel, ancien manufacturier. (Mieux que le précédent, mais encore incomplet).
- Pro luits à l'usage des sciences, par M. E. Jungfleisch, professeur de plusieurs cours supérieurs. (Travail fort intéressant sur les paifums synthétiques, les alcaloïdes, etc.
- Préparations pharmaceutiques, par M. Amédée Vée, négociant-pharmacien. (Branche spéciale tort bien traitée).
- Classe 46.
- Blanchiment, teinture, impression et apprêt, par M. Jules Peiuoz. (C’est le travail que nous reproduisons, et qui est l’u > des plus remarquables rapports, par suite de ses vues d’ensemble et de sa suite méthodique, ne se limitant pas aux produits exposés).
- Classe 47.
- Cuirs et peaux, par M. Ch. Poullain, membre de la Cbambre de commerce de Paris. (Bon rapport, avec d’utiles renseignements techniques).
- Il est facile de voir que cela est un volume substantiel. (Oa se le procurerait au prix de 9 francs).
- Le groupe IV (tissus, vêtements et accessoires), forme un volumineux fascicule de 900 pages, mais n’a pas une égale valeur pratique.
- En voici un rapide sommaire :
- Classe 30.
- Fils et tissus de coton, par M. E. Wadding-iON, manufacturier. (Courtes considérations
- commerciales, et titres des titulaires des grands prix et ses médailles d’or).
- Classe 31.
- Fils et tissus de lin, de chanvre, etc., par M. Simonnot-Gobard, manufacturier. (Mieux déjà, que le précédant).
- Classe 32.
- Fils et tissus de laine peignée, par M. Eugène Jourdain, manufacturier. (Même appréciation que pour la classe 30, mais le rapport dit quelques mots de chaque récompense).
- Classe 33.
- Soies et tissus de soi' : le rapport n’a pas été fourni, et est remplacé par une fort bonne notice sur les soieries, dûe à M. Marius Morand, secrétaire de la Chambre de commerce de Lyon.
- Classe 34.
- Dentdles, tulles, broderies et passementeries, par M. Ernest Lefébure, fabricant. (Partie bien traitée).
- Clause 35.
- Industries et accessoires du vêtement, par MM. J Hayem ^t A. Mortier.
- Cette classe très variée comprend les divisions suivantes ; bonneterie, boutons, parapluies et cannes, corsets, éventails, ganterie, lingerie et cravates, tissus élastiques.
- Les rapporteurs ont traité à part chacune de ces branches; leur travail est surtout historique et anecdotique, avec une certaine allure littéraire et pittoresque -, il est très curieux, et occupe 250 pages du volume.
- Classe 36.
- * Habillements des deux sexes, par M. Albert Leduc.
- Les divisions de cette classe sont : confections pour femmes, confections pour hommes et enfants, costumes populaires, chaussures, chapellerie, modes et cheveux, fleurs et plumes.
- Le rapport, sérieusement fait, insiste principalement sur les questions ouvrières dans chaque spécialité. Le couturier pour dames est un chapitre original. Ce rapport a aussi 250 pages.
- Classe 37.
- Joaillerie et bijouterie.
- Classe 38.
- Armes portatives, chasse.
- Classe 39.
- Objets de voyage et de campement.
- Classe 40.
- Bimbelotterie.
- Ces quatre rapports ne sont pas sans valeur, mais intéressent peu nos spécialités.
- L’ensemble de ce volume montre des préoccupations économiques plutôt que techniques. Les classes des fils et tissus proprement dits sont rapportées d’une façon insuffisante. (Ce volume se trouve chez les revendeurs au prix de 12 francs).
- La mécanique tinctoriale peut donnner lieu à la même observation. Nous en reparlerons.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- Imprimerie C. COLIN, à Charlerille (Ardennes).
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- LA REVUE DE
- y Année, r s et 6. ET DES COLORATIONS
- lENTI/V- ET • NEGOTIUM
- MS
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES Mars 1812
- SOMMAIRE
- ClIR onique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. J. Persoz. — Note sur la nomenclature des couleurs. — Procédé du rouge turc — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Rouges azoïques sur laine; Erica ; Teinture sur lainages par mélanges; Id. sur draperie ; Blanc réserve sous noir d'aniline. — Découpage des broderies. — Les fils de tissus de laine (à suivre). — Conditionnement des textiles. — Les cotons teints.
- Ciionique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Lettre d’un teinturier-dégrais-seur. _ Préface du « Manuel du Teinturier. » — Chambre syndicale de la Teinture et du Nettoyage. — Application du nouveau régime douanier. — Brevets d’invention (catalogue). — Imformations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- L’enfantement est pénible, de la loi sur le travail des femmes et des enfants. Dans son jeu de navette entre la Chambre des députés et le Sénat, le projet est venu en dernier lieu devant cette haute Assemblée, où il a subi une importante modification.
- Après des efforts inutiles de M. Bérenger pour que les femmes fussent exclues de la loi, ainsi que le demandait l’amendement Milliard, le Sénat, sur la demande de M. Diancourt, et malgré l’opposition du ministre du commerce, a adopté la journée de onze heures.
- Voici donc une proposition obligéede revenir une nouvelle fois devant la Chambre.
- Un autre amendement de M. de la Berge a été adopté, tendant à autoriser le travail de quatre heures du matin à dix heures du soir entre deux équipes travaillant chacune neuf heures par jour, et le travail de chaque équipe étant coupé par une heure de repos.
- Le Sénat a enfin décidé que la loi n’aura d’effet qu’à partir du 1er janvier
- 1893. Au train où elle va, il n’est pas bien sûr qu’elle sera promulguée à cette époque.
- Une autre question industrielle a été l’objet de discussions plus vives dans plusieurs milieux législatifs.
- La commission des syndicats professionnels a décidé d’adopter les propositions suivantes :
- « Tous patrons, entrepreneurs d’ouvrages et contre-maîtres qui seront convaincus d’avoir, par menaces de perte d’emploi ou de privation de travail, refus motivé d’embauchage, renvoi d’ouvriers ou d’employés à raison de leur qualité de syndiqués , violences ou voies de fait, dons, offres ou promesses de travail, entravé ou troublé la création ou le libre fonctionnement des syndicats professionnels reconnus par la loi du 21 mars 1884, seront punis d’un emprisonnement de six jours à un mois et d’une amende de 100 à 200 francs ou de l’une de ces deux peines seulement.
- « Seront punis des mêmes peines, tous ouvriers ou employés qui, par les mêmes moyens et hors le cas de cassation concertée du travail, auront contraint un ou plusieurs ouvriers ou patrons à faire ou ne pas faire partie d’un syndicat auquel ils appartiennent. »
- Il y a dans les divers projets visant les patrons une contre-partie s’adressant aux ouvriers, mais pendant que les premiers sont toujours préhensibles, les ouvriers sont en général insaisissables, et le balancier légal tombe sans cesse du même côté.
- *
- * * *
- Des intérêts généraux de l’industrie, nous passons à la situation particulière des nôtres.
- Il y a en ce moment un mouvement très accentué de reprise dans les affaires de laines, provoqué par la fabrication elle-même, qui a pris une activité soudaine sur nos principales places à production.
- On constate une amélioration fort appréciable dans le ton général des affaires à Roubaix-Tourcoing.
- Roubaix, qui sait si merveilleusement se plier aux tendances de la consommation et aborder ainsi tous les genres en. faveur, ajoute une fabrication nouvelle à celle de ses nombreux articles : celle du velours de coton façon soie, qui était surtout article anglais et allemand.
- Il ne faut pas confondre ces tissus avec les velours d’Amiens, et nous ne connaissons, en France, qu’une seule maison (dans les Vosges), les fabriquant.
- L’usine en création occupera trois cents ouvriers, employés à la coupe, à la teinture et à l’apprêt ; la question du tissage est réservée.
- Nos dernières nouvelles de Reims indiquaient du calme, de la faiblesse dans toutes les branches de la production, mais les prochaines seront certainement modifiées dans le sens de la reprise que nous signalons.
- Celles d’Elbeuf annoncent, par contre, une grande activité. Les teintures et filatures de laine cardée sont pleinement occupées.
- La nouveauté a commencé l’exécution des commissions d’hiver ; le che-viot est toujours très demandé, mais les draps de dames faiblissent et le genre peigné reste délaissé.
- Dans la draperie, on cite comme nuances en faveur les teintes café au lait, rouge-Egypte, gris-vapeur, châtaigne.
- Les soieries sont‘moins favorisées; on se demandait à Lyon quelle réaction pourrait produire la moindre amélioration dans leur vente. Mais la voilà, si
- la bonne tenue des lainages s’accentue, elle amènera cette réaction favorable, caries prix haussant, on regarde moins à l’écart de celui des soieries.
- La soie artificielle, invention de M. de Chardonnet, entre dans la période de l’exploitation industrielle ; une usine pour la fabrication vient d’être installée à Besançon. Son avenir ne peut encore être préjugé.
- Il y a continuation d’animation à Rouen sur les cotonnades.
- Les genres les plus recherchés sont
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- toujours les écrus, les flanelles et le pilou ; pour ces trois genres, la vente se soutient très bien et il y a des commissions de données, mais principalement en tissus écrus.
- La position des indiennes est très satisfaisante. Le travail est assuré, grâce aux ordres qui ne font pas défaut.
- * *
- La tendance du marché des tissus s’est un peu améliorée à Mulhouse, quoique les transactions ne soient encore ni bien nombreuses ni bien importantes. Au contraire, les filés ont subi une baisse provoquée par les filatures allemandes.
- Une correspondance de Berlin dit, à propos de cet article :
- « La tendance meilleure des marchés de coton n’a pas exercé d’influence sur le commerce des fils et tissus de coton. »
- En Angleterre, l’industrie cotonnière subit une crise.
- Quelques tisseurs laissent chômer une partie de leurs métiers et sans la nouvelle baisse des fils, il est probable qu’il y aurait en ce moment un bien plus grand nombre inactifs^
- L’écart entre le prix des cotons bruts et celui des fils est tellement réduit et l’accumulation des stocks de certains genres prend des proportions telles que les filateurs parlent de réduire le nombre d’heures de travail par semaine. S’il ne survient pas une amélioration notable dans la situation, cette mesure s’imposera.
- Cette réduction a été décidée par les filateurs de laine peignée, en Allemagne.
- Dans une réunion tenue le 19 mars à Frar.cfort-sur-Mein, et à laquelle assistaient un grand nombre de filateurs en peigné, tant d’Allemagne que d’Autriche et de Suisse, qui ont pris la résolution de réduire le travail qui, déjà, n’était que de 54 heures par semaine, et de se communiquer leurs stocks ou leurs marchés pour baser leur production sur l’état de ces éléments. Ils ont reconnu l’impossibilité d’établir un prix minimum , vu la grande quantité de genres de fils qui sont produits.
- En tissus allemands, les fabricants pour confections de dames qui disposent de stocks considérables en étoffes d’hiver ont déj à fait arrêter une partie considérable de leurs métiers. En fan-
- taisie et bonneterie, les affaires ne sont pas meilleures ; la fabrication des tapis marche assez bien.
- A Bradford, il s’est produit sur les tissus une légère amélioration dans les affaires avec l’Amérique, la République Argentine et le Chili, mais le commerce du pays semble être encore plus calme.
- A. Leeds, les affaires avec l’étranger continuent d’être mauvaises. Les articles de printemps et d’été ne se vendent pas aussi facilement que d’habitude. Pour l’hiver, ou reçoit cependant des ordres assez importants. Les stocks des articles d’hiver sont très petits par suite de la longue période de froid que nous avons traversée.
- * *
- L’industrie du chiffonnage est en pleine saison ; l’ouvrage rentre abondamment à Paris, et il doit en être de même à peu près partout.
- Nous publions dans le corps du journal une lettre de notre collaborateur, M. Barbé, qui dépeint les difficultés que la nouvelle loi ouvrière apporte dans la gestion des ateliers ; la question qu’elle soulève est également étudiée à la Chambre syndicale parisienne: puisse-t-elle trouver une solution permettant au moins de vivre dans des conditions normales !...
- Nous signalons dans nos Chroniques les ouvrages nouveaux qui s’adressent à nos industries ; nous n’avons pas à faire d’exception pour les nôtres ; nous annoncerons donc la mise en vente du Manuel méthodique de l’art du Teinturier-Dégraisseur , de Maurice Gué-dron (1) ; ce livre est la matière, revue et complétée des « Causeries confraternelles » publiées dans les quatre premières années de la Revue delà Teinture, et sur lesquelles notre correspondance iournalière nous apportait de nombreux éloges.
- Souvent le nom de l’auteur nous a été demandé, car « Maurice Guédron » était visiblement un pseudonyme ; nous avons promis de dévoiler son véritable nom lorsque son travail serait terminé.
- Dans le présent numéro, nous reproduisons la préface du livre, qui remplit cette promesse. Nous souhaitons que l’auteur reste le confrère qui, derrière
- (1) Un vol. in-12, de 650 pages, avec 80 flg. dans le texte. Pix, 7.50, au bureau du journal [franco 8 fr.)
- le voile, avait reçu de si sympathiques encouragements.
- Il a, tout au moins, doté la teinture-nettoyage de son traité professionnel qu’elle chercherait en vain d’un autre côté.
- Il y a dix ou douze ans, fut publiée une petite plaquette de 70 pages, sous le titre : « Manuel du Teinturier-Dégraisseur à la portée de tous ». L’une de nos premières maisons de construction mécanique eut l’idée, fort légitime, d’en faire le cadre d’une description de ses machines : c’est tout ce que nous avions sur cette partie, et de l’avis général, c’était très insuffisant.
- C’est pourquoi le nouveau Manuel méthodique croit répondre à une nécessité.
- *
- * *
- Nous laissons maintenant la teinture, tout en restant dans les couleurs. Comme tous les chroniqueurs, en ce moment, nous dirons un mot du Salon de peinture.
- Le peintre des teinturiers, qui lui-même tient à la teinture par des liens étroits, M. //. Coëylas envoie cette année une toile qui sera fort remarquée :
- « Les ensacheurs »; ce sont des ouvriers mettant en sacs la farine dans une minoterie.
- Nous avons vu cette œuvre dans l’atelier de l’artiste, qui a résolu avec talent la difficulté de donner du relief et de la vigueur à un sujet noyé dans la tonalité blanchâtre et uniforme du milieu.
- Il excelle, d*ailleurs, dans ces études de types ouvriers : ses teinturiers, ses maroquiniers et ses trieuses de chiffons, nous l’ont avantageusement montré avec cete note bien personnelle aux précédents Salons.
- F. Gouillon
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- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de l'Exposition universelle de 1889
- Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des laines de Paris.
- — suite —
- Il est probable que les teinturiers adopteront à leur tour le chlorage des laines, au moins dans le cas où ils ont à traiter des ma-
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- tières de mauvaise qualité, ne prenant pas également la teinture.
- Travail de la ramie
- §48. D’importantes études sur les textiles végétaux ont été faites par MM. Cross et Be-van en Angleterre; elles intéressent surtout le blanchiment de ces matières.
- D’un autre côté, des tentatives sérieuses se poursuivent pour introduire la ramie dans la consommation européenne ; la question n’a pas fait, depuis 1878, les progrès qu’on eût pu attendre. Il n’appartient pas au rapporteur d’exposer ici son opinion personnelle, de très graves intérêts étant en jeu, mais il lui sera permis de dire qu’au poiut de vue de la teinture, la ramie n’est pas un textile agréable.
- Soie artificielle
- § 19. La même réserve lui est commandée au sujet d’un autre textile, la soie artificielle de M. le comte de Chardonnet. Cètte invention a provoqué une admiration unanime à cause de son ingéniosité, et une récompense de l’ordre le plus élevé lui a été attribuée à l’Exposition dans une autre classe ; mais l’a -venir seul prouvera ce qu’elle vaut.
- L’auteur commence par former, à l’aide du coton ou d’une pâte sulfureuse de bois tendre, une cellulose octonitrique pure, dont il dissout 6 5 parties dans un mélange de 32 parties d’éther et de 42 d’alcool. Ce collodion est introduit dans un réservoir en cuivre étamé, où une pompe à air entretient une pression de plusieurs atmosphères. Le réservoir se continue inférieurement par une rampe sur laquelle sont implantés des tubes de verre se terminant par une partie capillaire. D’autres tubes ouverts, enveloppant les premiers, sont maintenus à l’extrémité inférieure de ceux-ci par une garniture en caoutchouc et les dépassant d’une faible longueur. Ils reçoivent par une tubulure latérale un courant d’eau. Ce liquide, retenu en bas par le caoutchouc, déborde par le haut; il solidifie immédiatement à l’état de fil gélatineux le collodion qui arrive à son contact et l’entraîne au dehors. Un pince mue automatiquement prend ce fil et le porte sur des bobines ou des tavelles tournant au-dessus. Chaque bec est muni d’un obturateur destiné à régler la grosseur du brin. Les fil9 provenant de becs voisins peuvent être soudés ensemble pour constituer une sorte de grege, laquelle sert ensuite à fabriquer des ouvrai-sons, trames, organsins, etc. Ces produits rappellent la soie véritable par leur aspect et leur brillant. En teinture, ils se comportent comme elle, à condition qu’on ne les chauffe pas trop. Leur prix de revient est, dit-on, de 15 à 2CL francs le kilogramme.
- Pour enlever à ces matière^ leur caractère dangereux de combustibilité, M. de Chardonnet les soumet à une dénitration particulière qui ne leur fait perdre ni leur brillant ni leurs aptitudes tinctoriales. Reste à savoir si elles
- possèdent et peuvent conserver longtemps la ténacité et l’élasticité que réclament les opérations de la fabrique (1)
- Sur la composition du suint
- § 20. Avant de quitter la question des textiles, il nous reste à parler des travaux importants qui ont été publiés sur la composition des matières accompagnant la laine brute. Che-vreul avait poursuivi pendant quarante à cin* quante années l’étude du suint et avait retiré de ce mélange complexe environ 32 substances différentes. Ayant repris à leur tour ce sujet, en opérant sur des quantités d’eau de suint très considérables, MM. A. et P. Busine ont éc'airé la question d’un jour nouveau et obtenu de3 résultats tout à fait remarquables. Ils ont constaté, d’une manière générale, que le liquide sudorique du mouton renferme les principes que l’on rencontre normalement dans l’urine des herbivores, ou du moins leurs produits de décomposition, et, à l’état de sels de potasse, presque tous les acides de la série grasse, depuis les premiers, acides formique et acétique, jusqu’aux acides cireux.
- L’acide caprique ne se rencontre, il est vrai, qu’en faibles traces dans l’eau de suint fraîche, mais on en trouve jusqu’à 5 p. 100 dans le mélange complexe d’acides gras et de principes gras qui se sépare, lorsqu’on ajoute un léger excès d’acideà de l’eau de suint vieillie, c’est-à-dire ayant subi la fermentation. Cet acide a été considéré, jusqu’à présent, comme très rare, en voilà une source abondante.Dans les conditions indiquées, il se développerait à la faveur d’un microbe.
- MM. Buisine ont extrait de l’acide malique dans la proportion de 5 grammes par litre, d’une eau de suint très concentrée fournissant 200 grammes de résidu sec. Cet acide serait un proluit de sécrétion et non de décomposition. On obtient à peu près autant d’acide succiûique.
- II
- BLANCHIMENT
- Dans la dernière exposition de Paris, les méthodes de blanchiment ont fait de très grands progrès au point de vue des machines et de l’emploi des agents. Certaines innovations très importantes ont même été introduites qui ne rappellent que de loin les procédés antérieurs.
- Machines à laver
- § 21. Dans ce genre de traitement, les machines à laver jouent un rôle considérable ; il n’est donc pas déplacé d’en parler ici.
- On a perfectionné beaucoup de clapots. L’un des nouveaux appareils de ce genre qui paraît très pratique est celui de Tulpin; il ménage absolument le tissu, ne lui donnant pas de tension, mais le laissant à plis libres de 10
- (1) Voir Reçue de la Teinture 1890, p. 115, et 1891, p. 71.
- à 12 mètres. Cette machine consomme beaucoup d’eau, mais lave à la perfection, sans exposer à des déchirures -, elle permet de traiter 20 à 25 pièces par heure.
- Une machine à laver nu large qui commence à se répandre dans les fabriques est due à MM. Mather et Platt- elle sert surtout au savonnage des tissus imprimés et, comme telle, sera décrite plus loin.
- Une autre machine à laver au large, d’un fonctionnement tout spécial a été imaginée par M. Lalance, de Pfastadtt, près Mulhouse. Pour comprendre le principe de cet appareil, qu’on se représente le tissu bien tendu passant sur un cylindre horzontal creux, en bronze ou en laiton, à bases pleines et l’enveloppant presque complètement, de façon à n’en laisser à découvert qu’une bande longitudinale très étroite, résultat obtenu à l’aide de petits rouleaux voisins du cylindre et situés parallèlement à lui.
- Dans la paroi extérieure de celui-ci sont ménagées, suivant un grand nombre de génératrices, de légères excavations allongées, indépendantes les unes des autres, et percées chacune, en son milieu, d’un petit trou la mettant eu communication avec la capacité intérieure du cylindre. Supposons maintenant que ce cylindre, enveloppé comme il a été dit parle tissu à laver, tourne au milieu d’unbas-sin plein d’eau-, il est évident que si, par un moyen quelconque on fait le vide dans l’intérieur, le liquide du bain y pénétrera, en traversant l’étoffe, grâce à la succion produite dans chacune des petites cavités et nettoiera parfaitement les pores de la fibre.
- En pratique, le tissu à laver passe successivement sur plusieurs tissus semblables, placés en général dans des compartiments distincts.
- On a la faculté, si on veut économiser l’eau de disposer la machine de façon que le liquide qui a été aspiré d’un compartiment vienne alimenter le compartiment suivant, en sens inverse de la marche des pièces, le liquide nouveau rencontrant ainsi à son arrivée les parties du tissu les mieux nettoyéss. Pour activer les effets de l’opération, on peut se servir aussi d’eau chaude.
- Parmi les organes importants de l’appareil, il faut signaler des cadres ou châssis à roulettes, sur lesquels passe le tissu dans l'intervalle d’un cylindre à l’autre et qui impriment à la pièce de nombreuses secousses au sein de l’eau. Ces secousses facilitent, d’une façon remarquable, la départ des matières insolublos qui ne font point corps avec l’étoffe, substances minérales, matières amylacées, mordants, laques, etc.
- Nous avons vu également employer en Alsace, à une époque où l’on avait encore libre accès dans ce pays, une machine qui sert à laver les velours de coton à l’eau chaude et au large. Un injecteur Gifïard, agissant d’une manière continue, projette l’eau sur les piè~
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- ces qui avancent de front sur deux rang*. L’opération a lieu dans une caisse close, n’ayant d’autre ouverture qu’une fente étroite pour l’entrée et la sortie du tissu et un orifice pour l’écoulement de l’eau de rinçage. On dit ce système fort avantageux.
- Grillage et flambage des tissus
- | 22 En ce qui concerne le grillage des tissus on est revenu, dans ces derniers temps k l'appareil primitif, qu’on a d’ailleurs perfectionné. La plaque de bronze, en usage pendant si longtemps, a été remplacée par un cylindre creux en fonte qui est installé entre deux bâtis en maçonnerie perpendiculaires à son axe. Dans l’un de ces bâtis est établi un foyer chauffe à la houille, dont les flammes, attirées par une cheminée d’appel située dans Taure bâti, traversent le cylindre suivant toute sa longueur.
- Ce dernier, commandé par une roue d’engrenage, tourne sur lui-même pendant toute la durée du travail. D’un côté, il est maintenu entre trois galets en fonte ; de l’autre, il repose sur deux seulement. Le tissu est dirigé sur un premier cadre en fer qui le met en contact en des-ous avec le cylinpre rougi, puis il passe sur un autre cadre qui l’amène à un deuxième contact, cette fois en dessus, j Comme dans tous les appareils de ce genre, on peut régler l’étendue de la surface tangen-lielle.
- Une hotte d’aspiration enlève les produits du grillage. En avant est disposée une boîte à sapeur destinée à éteindre les étincelles du tissu à son retour du cylindre.
- Cet appareil fournit les résultats les plus satisfaisants. 11 pro ure l’avantage de griller Eétoffe deux fois au lieu d’une dans le même espacede ternos, de donner une température pks égale et une économie sérieuse de combustible, la surface métallique, en contact avec îe tissu, se renouvelant sans cesse, et par conséquent n’étant pas sujette à se refroidir comme dans le cas d'une plaque fixe.
- MM. Madier et Platt avaient présenté à l’exposition de Manchester un système nouveau de gril lage. L’ancienne plaque de bronze y était remplacée par une lame mince et recourbée en platine, dont la température était portée au rouge vif par un courant électrique.
- M. Dehaître, constructeur à Paris, a modifié ce système dans son organe principal. Cette lois, l’électricité chauffe non plus une plaque, mais un ou plusieurs tubes en platine d’un faible diamètre.
- L'emploi de ces dernières méthodes fort intéressantes ne semble pas s’être encore beaucoup généralisé sur le continent.
- g 23. Quant aux machines à flamber, elles ont été, de la part de M. Descat-Leleux, l’objet d’un perfectionnement important. L’appa-Teil inventé par ce manufacturier a pour organe principal une longue boîte métallique, à peu près en forme de prisme triangulaire, dans
- laquelle se rendent le gaz et l’air comprimé. Le mélange comburant s’échappe par une fente très fine pratiquée suivant l’une des arêtes du prisme qui constitue la rampe. Il n'y a donc plus ici qu’un seul bec qui occupe toute la largeur du tissu et rien que cette largeur, car des obturateurs à coulisse, placés vers les deux extrémités de la rampe, permettent de limiter l’ouverture de la fente à l’étendue strictement necessaire. Le principe du fonctionnement est le même que dans la machine Blanche, en ce sens que la flamme forme également chalumeau sous l’action d’un courant d’air à une pression de 0 m. 50 d eau environ. Cet appareil tend aujourd’hui à remplacer tous les précédents.
- S. 24. En étudiant les causes d’un accident survenu durant le blanchiment d’un tissu de coton, dit satinette, de fabrication étrangère, une commission composée de chimistes et d’ingénieurs d’Alsace, s’est trouvée conduite à préciser la température à laquelle sont exposés les tissus, lors de leur passage dansées machines à flamber, et les altérations qu’éprouve le coton, sous l’influence de la chaleur et dans des circonstances diverses, de la part de différents sels introduits dans l’encollage de la chaîne.
- Les expériences faites par M. Albert Scheu-rer avec des machines à flamber de différents systèmes, employées dans le blanchiment des tissus de coton, permettent d’affirmer qu’aucune de ces machines ne porte la fibre à 170 degrés, température de beaucoup inférieure à celle que le coton peut supporter sans affaiblissement, lorsque la durée de l’action n’est pas prolongée.
- La nature des sels restés à l’état libre dans l’encollage de la chaîne a une grande importance. Il peut arriver que, sans influence sur la fibre dans les conditions ordinaires, ils réagissent sur elle et l’abèrent plus ou moins profondément lors du flambage, de sorte qu’après le bain de chaux et à la fin du blanchiment, la chaîoe ait diminué de résistance d’une façon considérable. D’après ses essais, M. A. Scheu-rer arrive à conclure que, par le passage du tissu à la flambeuse, le chlorure de zinc a une action éminemment corrosive sur le coton, que les sulfates et chlorures de zinc et de magnésium devraient être proscrits de toutes les formules de parement, car leur présence entraîne inévitablement, pendant le passage du tissu à travers la flamme, un affaiblissement qui, pour échapper à l’observation, lorsqu’il reste au-dessous d’une certaine limite, n’en existe pas moins et constitue une tare cachée que l’usage ne tarde pas à mettre en évidence.
- Ces corps seraient remplacés avec avantage par du chlorure de calcium, qui donne à la fécule une consistance gommeuse des plus remarquables et qui est presque aussi déliquescent que le chlorure de zinc, dont il ne présente pas les inconvénients.
- Cuves à lessiver les toiles
- § 26. Le matériel des machines employées pour le blanchiment des tissus de coton a été sensiblement modifié depuis quinze ans. On a renoncé presque partout, du moins sur le continent, aux appareils de Pendlebury et deBar* low, pour adopter des systèmes beaucoup plus simples, qui dérivent de l’appareil inventé par M. Oscar Scheurer vers 1867. Ce sont des cuves indépendantes pouvant être chauffées à volonté à basse ou à haute pression. La circulation de la lessive s’y produit généralement au moyen d’une pompe rotative extérieure.
- La maison Schlumberger fils, de Mulhouse, opère depuis plusieurs années le lessivage des moleskines à l’aide d’une cuve spéciale fort ingénieuse où le tissu est traité en bobine.
- Opérations du blanchiment
- §26. Si l’on fait abstraction de certains procédés nouveaux décrits plus loin, les réactifs utilisés pour le blanchiment n’ont généralement guère changé. C’est toujours à des lessivages en chaux, en carbonate de soude et savon de résine, à des traitements aux acides, à des chlorages qu’on a recours. Les manufacturiers bien avisés s’efforcent, en augmentant, s’il est nécessaire, le nombre ou la durée des lessivages,de réduire, autant que possible, le chlorage, de n’employer que des proportions de chlore infinitésimales, strictement indispensables pour détruire les faibles traces de matière colorante inhérentes au coton. Les traitements à l’hypochlorite sont, en effet, toujours plus ou moins dangereux pour celte fibre, non pas tant au point de vue de son affaiblissement, quand le réactif est très dilué, qu’en raison des propriétés nouvelles qu’il lui communique et qui peuvent nuire à beaucoup d’opérations de teinture ou d’impression, comme il ressort des travaux déjà cités de Georges Witz.
- Autrefois, lorsqu’on voulait s’assurer qu’un blanchiment avait bien réussi, ou prélevait sur la mise cinq ou six pièces qu’on introduisait dans des bains de garance ou d’alizarine, quelquefois encore de campêche. Le résultat était considéré comme satisfaisant quand, par cette épreuve, le tissu ne prenait qu’une teinte très faible et bien uniforme. Or, on sait, aujourd’hui, que l’étoffe pourrai! contenir de l’oxycel-lulose, puisque cette substance n’attire point les principes colorants de la garance ou du campêche.
- Pour s’entourer de toutes garanties, on devra donc faire un essai complémentaire consistant soit en une immersion en bleu méthylène, soit en un vaporisage qui, le cas échéant, mettraient en évidence la présence du coton oxydé.
- Emploi de la soude caustique
- î 27. Un procédé de blanchiment fort ingénieux et très rapide a été introduit récemment dans l’industrie par M. Horace Kœchlin. 11 a
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- été appliqué sur une certaine échelle dans l’établissement de Lœrrach, puis abandonné pour une question de prix.
- On traite d’abord le tissu par un bain bouillant très légèrement aiguisé d’acide sulfurique, afin d’enlever l’encullage de la chaîne. Après lavage, on foularde dans une lessive de soude caustique à 1 2 degrés Baumé, additionnée d’un seizième de son volume de bisulfite de soude, pour prévenir l’oxydation ultérieure de la cellulose, puis on vaporise pendant deux heures sous pression. 11 se développe alors sur le coton une couleur brune qui disparaît par un simple lavage. On n’a plus qu’à chlorer et à passer en acide pour terminer entièrement le blanchiment qui s’effectue ainsi dans l’espace de quelques heures.
- Le procédé est surtout utile pour les tissus légers, comme le9 jaconas, qu’il faut ménager en opérant au large.
- De concert avec MM. Mather et Platt, l’auteur l’a modifié de façon à le rendre d'une application plus générale et plus pratique. D’après le nouveau système, on ne fait plus agir la lessive caustique dans une étuve à vaporiser ordinaire, mais dans un appareil spécial de l’invention des constructeurs anglais.
- Le traitement est le suivant pour 250 pièces de calicot de 100 mètres de longueur et 0 m. S5 de largeur. Oa passe les pièces à froid en acide sulfurique à 2 degrés Baumé et on les laisse en tas jusqu’au lendemain. On les lave ensuite à fond, puis on les imprègne de la solution alcaline ci-après, chauffée à 70°
- dans une cuve :
- Eau.................... 1,800 lit.
- Soude caustique fondue 25 kil. Bisulfite de soude à 40°
- Baumé.................... 5 lit.
- A leur sortie, ou les empile dans deux wagonnets dont le bas est percé de trous. Ces wagonnets sont introduits sur rails dans un grand cylindre horizontal en tôle, dit hier, reposant sur le sol et pouvant être hermétiquement clos, de façon à résister à une certaine pression. On ferme le kier et on y ajoute encore une solution formée de :
- Eau bouillante............ 2,000 lit.
- Soude caustique sèche.. 30 kil.
- Sel de soude......40 —
- Colophane.................... 20 —
- On fait alors fonctionner une pompe qui puise le liquide à la partie inférieure de l’appareil et le déverse sans cesse sur les pièces contenues dans les wagonnets. La pression maintenue dans le cylindre est de deux tiers d’atmosphère seulement et n’exige que peu de vapeur. Au bout de six heures de marche (neuf heures pour les tissus d’ameublement), on remplit aux trois quarts le kier d’eau froide et on continue pendant une heure. On vide alors l’appareil, on le remplit encore aux trois quarts d’eau froide, on marche une heure, on vide à nouveau, on rajoute une troisième
- fois de l’eau froide, on marche une demi-heure, enfin on vide pour sortir les pièces auxquelles on donne un chlorage et, en dernier lieu, un passage au clapot dans de l’acide sulfurique à 1 degré Baumé et froid, avant de les rincer. On considère le système Mather et Platt comme constituant un progrès considérable, surtout sous le rapport mécanique (1).
- Il est des manufacturiers qui combinent quelques-uns des traitements précédents avec les méthodes antérieures, et en obtiennent de très bons résultats.
- L’éc«nomie de ce procédé a été discutée par M. Camille Kœchlin, dans une note importante où se trouvent examinés les effets du vitrio-lage et la résistance du parement aux opérations de blanchiment (2).
- 11 est à remarquer que l’emploi du vitrio-lage tend à se répandre beaucoup aujourd’hui. Dans la Grande blanchisserie de Tiiaon, qui était représentée brillamment dans la classe 46, on a réussi, pour certains blancs, à remplacer avec avantage le lessivage en chaux par un passage en acidesulfurique à 10 grammes par litre bouillant, et par un traitement à la soude caustique. Ces blancs sont plus économiques que ceux de l’ancien système, mais ne peuvent être utilisés d’une façon générale.
- Autres modifications aux procédés de blanchiment
- § 28. Dans ces dernières années, M. Thompson, en Angleterre, a proposé un procédé de blanchiment dont les caractères principaux consistent dans un simple lessivage en bain de soude, dans l’absence de tout traitement par les acides sulfurique ou chlorhydrique, enfin dans le rôle important qu’y joue le chlorure de chaux, décomposé par l’acide carbonique. A ce dernier point de vue, la méthode est tout-à-fait contraire aux principes modernes énoncés par M. Kolb et aussi à la conclusion des travaux de Georges Witz, puisque, dans ce procédé, on fait un emploi exagéré du chlorure de chaux et qu’ensuite on ne blanchit point par l’oxygène contenu dans ce composé, mais par l’acide hypochloreux qu’on en fait dégager à l’aide de l’acide carbonique.
- Le système Thompson semblerait donc convenir mieux aux pièces qui doivent être vendues en blanc qu’à celles destinées à être teintes ou imprimées. L’expérience prouvera ce qu’il vaut.
- § 29. MM. Lebois, Piecni et C% de Saiut-Aubin-lès-Elbeuf, ont introduit dans l’industrie un procédé de blanchiment d’une grande simplicité qui a déjà donné, dans plusieurs établissements importants, d’intéressants résultats. Jusqu’à présent, il a été particulièrement appliqué à des matières textiles en mèches, à des filés fins, qui supportent difficilement le lissage, et à des rubans laminés ou peignés qui
- (1) Revue de la Teinture, 1888, p. 187.
- (2) Voir Revue de la Teinture, 1888, p. 67, 162 et 171.
- se prêtent fort bien aux dernières opérations d’étirage et de fiîature.
- En principe, le procédé se réduit à t* un lessivage très léger à froid ou même à un mouillage à l’eau pure; 2® à une décoloration par un hypochlorite de soude de préparation spéciale que les inventeurs ont fait breveter sous le nom de chlorogène.
- Ce produit s’obtient en broyant et délayant soigneusement du chlorure de chaux avec une quantité équivalente de lessive de soude caas-tique. Il y a séparation de la majeure partie de la chaux. Le liquide livré à la consommation titre de 30 à 32 degrés chlorométriques; on le dilue pour l’emploi à 6 ou 8 dixièmes de degré.
- Deux appareils de construction particulière sont consacrés aux traitements. Le premier sert à imbiber d’un liquide froid, eau ou lessiva, les matières à blanchir, sans les feutrer ni les emmêler. 11 se compose d’une cuve métallique à fermetures hermétiques, dans laquelle on introduit de longues caissettes en zinc perforé contenant les matières textiles. On fait le vide par le haut, de manière à faire monter, par un tuyau placé à la base, le liquide destiné à les mouiller. On renouvelle le vide à plu^eurs reprises, et après chaque fois on laisse rentrer de l’air par le bas, pour déterminer un mouvement dans toute l’épaisseur du bain. Cette opération exige au plus dix minutes.
- On retire alors de la cuve les caissettes pour les porter dans le second appareil où doits'ef-fectuer le blanchiment. C’est une grande roue avec des compartiments disposés pour les recevoir; elle repose sur un axe horizontal et pénètre jusqu’à une certaine profondeur dans une cuve hémicylindrique contenant la solution d’hypochlorite, indiquée plus haut, à la température ambiante, soit à 15 degrés environ. On fait tourner la roue pendant une heure et demie, puis on enlève les caissettes qu’oa abandonne à l’air, sans les ouvrir, durant vingt-quatre heures, afin de laisser se compléter le blanchiment.
- Ce qui caractérise le procédé, c’est l’absence de tout lessivage à chaud, de tout traitement acide et, sauf un léger lessivage à froid, encore facultatif, l’emploi, presque exclusif, d’un hypochlorite franchement alcalin.
- Au dire des inventeurs, il est tout-à-fait inoffensif pour le coton, lui conserve toute la résistance de l’écru et ne lui fait perdre en poids que de 1/2 à 11/2 p. 100 au plus.
- D’Sprès des essais comparatifs effectués à la condition de Paris, des fils de coton très fins, titrant 160,000 mètres environ au denr-kflo-gramme, blanchis par cette méthode, présentent une résistance un peu plus grande que les mêmes filés écrus. Des tableaux contenant ces résultats, accompagnés des échantillons de fils soumis aux essais, ont figuré dans les vitrines de quelques exposants, notamment dans celles de MM. Lecomtte et Cmesnais (classe 30), Tas-
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- sel ft Blay (classe 46), qui appliquent avec succès le procédé. On ne saurait songer à l’employer tel quel pour le blanchiment des tissus, vu les matières étrangères ajoutées aux fils pour le tissage. Des lessivages deviendraient donc ici nécessaires.
- Ajoutons, pour n’y plus revenir, que MM. Lebois, Piceni et Ce utilisent aussi leur roue pour la teinture des diverses matières textiles, végétales ou animales, en mèches, en rubans peignés ou en fils, avec l’avantage de les ménager beancoup mieux que par les méthodes jusqu’à présent usitées. Ainsi, les laines ne se feutrent nullement et les rubans ou les fils de coton les plus fins ne s’emmêlent ni ne se fatiguent. Le mélange, à la filature ou au retordage, de cotons teints par ce système avec des laines a donné lieu, récemment, à des applications nombreuses qui paraissent devoir prendre un grand développement.
- Blanchiment à l'eau oxygénée
- § 30. M. Horace Kœchlm a étudié le moyen de blanchir les tissus de coton par l’eau oxygénée, remplaçant les hypochlorites. Le procédé, très bon au point de vue du résultat obtenu, est trop dispendieux, quant à présent, eu égard au prix élevé du bioxyde de barium, pour entrer dans la pratique.
- Néanmoins, on peut y recourir avec avantage lorsqu’on est pressé de blanchir quelques pièces ou des échantillons. Voici comment on opère :
- Ou passe à froid les pièces en acide sulfurique à 2 degrés Baumé ; on les laisse en tas jusqu’au lendemain, on les lave et on les manœuvre pendant six heures, en montant au bouillon, dans une cuve ordinaire, telle qu’une cuve à teindre, contenant pour cinq pièces de
- 100 mètres :
- Eau.................... 1,000 lit.
- Soucie caustique sèche à
- 72 p. 100........... lOkil.
- Sivon..................... 30 —
- Eaux oxygénée à 12 vol. 50 lit.
- Magnésie calcinée..... 8 kil.
- On lave, passe en acide, lave à nouveau et sèche. Le blanc est plus pur que le blanc ordinaire, et le tissu n’est pas attaqué. De beaux échantillons de tissus blanchis par ce procédé figuraient dans la vitrine de la maison Koech-lin-Baumgartjner et Ce, de Luxeuil (1).
- NOTE SUR LA NOMENCLATURE
- Des couleurs
- Par M. Guichard, pharmacien, professeur à la Société industrielle d'Amiens.
- Donner aux couleurs un nom qui indique d’une façon précise leur composition optique, c’est-à-dire la quantité des couleurs simples qu’elles contiennent, tel est le problème que l’on se propose d’étudier.
- (1) Voir Reçue de la Teinture, 1889, p. 115 {échantillon), et 1890, p. 7.
- Chevreul a fait sur ce sujet des travaux remarquables poursuivis avec ténacité pendant toute sa longue carrière. Plusieurs auteurs s’en sont occupés depuis et l’on peut dire que théoriquement la question est résolue. 11 est possible de représenter par une formule la composition d’une couleur donnée. Toutefois, il faut reconnaître qu’au point de vue pratique, la question n’est guère avancée. Et pourtant, on ne peut nier que la solution pratique du problème aurait une grande portée.
- Depuis l’époque où Chevreul a commencé ses travaux, la chromo-lithographie a fait d’immenses progrès el on peut dire que I’exécu -tien matérielle des tableaux chromatiques ne présente plus une grande difficulté, quel que soit le procédé qu’on adopte pour leur représentation.
- Il n’en est pas de même pour la facilité d’emploi, par le fabricant de couleurs et par le teinturier.
- Chevreul avait adopté le procédé suivant.
- 11 partageait un cercle en 6 parties égales, qu’il marquait : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, violet. L’indigo supprimé se retrouve dans les nuances composées. Chacune des divisions était divisée en deux, ce qui donnait
- 12 parties de cercle qui étaient enfin partagées en 5 parties égales: chacune des divisions recevait des couleurs graduées intermédiaires entre celles déjà marquées. 'Il avait ainsi un cercle qui contenait toutes les nuances de couleurs franches qu’on pouvait former avec les couleurs simples. Il formait de même 9 autres tableaux contenant les mêmes couleurs additionnées de 1/10, 2/10, 3/10.... 9/10 de noir et 9 autres contenant les mêmes couleurs du premier tableau additionnées de 1/10, 2/10 3/10... 9/10 de blanc. Il avait ainsi ia gamme complète des couleurs franches, rabattues, ou dégradées. Chaque couleur était séparée de sa voisine par un filet blanc pour détruire les effets de contraste.
- Il suffisait de comparer une couleur donnée avec les différents tableaux pour détermi. ner rapidement sa nature. Mais le travail était long. 11 fallait consulter un grand nombre de tableaux et le prix de ces tableaux était élevé.
- D’autres auteurs ont indiqué d’autres combinaisons mais sans changer, en somme, les difficultés de l’opération : Volume cher, diffi culté à consulter, et couleurs d’une conservation difficile à cause de l’action de la lumière et des mains des opérateurs.
- Je pense avoir résolu cette partie du problème par la disposition suivante :
- Au lieu de laisser, dans le cercle de Chevreul, régner les couleurs depuis la circonférence jusqu’au centre, je réduis cette partie à une zône de 1/10 environ du rayon, puis je dégrade chacune des nuances jusqu’au centre ou à peu près de façon à former de nouvelles zones contenant 1/10, 2/10, 3/10... 9/10 de blanc. De même, je prolonge ces mêmes cou-
- ! leurs de la même quantité en dehors de la circonférence, et je les additionne d’une teinte noire dégradée de 1/10, 2/10 3/10... 9/10.
- J’ai donc ainsi, dans un seul tableau, résumé tous les tableaux chromatiques de Chevreul ; mais il faut encore éviter les effets de contraste et protéger les couleurs contre l’action de la lumière et des doigts des ouvriers. Un moyen m’a permis de résoudre d’un seul coupces deux problèmes. Il consiste à recouvrir le tableau d’un cercle en carton, mobile autour du centre du premier cercle. Ce cercle supérieur est percé d’une fenêtre étroite suivant un rayon. Cette fenêtre est fermée par un écran mobile.
- Il suffit alors, pour apprécier une couleur de faire tourner le cercle supérieur de façon que la fenêtre soit sur la région où se trouve la couleur cherchée, alors déplaçant l’écran, on peut comparer la couleur de l’échantillon et déterminer facilement sa valeur. Des graduations placées sur le cercle chromatique et le long de la fenêtre permettent d’apporter à cette détermination toute la rigueur voulue.
- Présenté à la Société industrielle d'Amiens, 30 mars 1892.
- PROCÈDE DE ROUGE TURC
- Sur tissus de coton
- Des fabriques de produits chimiques de Thann et de Mulhouse
- Le caton blanchi est foulardé en sulforici-nate, 7 à 10 pour 100 -, le sulforicinate est additionné d’un peu d’ammoniaque pour que le bain soit bien limpide, et on emploie de l'eau pure ou de l'eau corrigée. Il faut se servir de bacs en bois, sans aucune partie en cuivre.
- Après le mordançage, on sèche, de préférence à la hot-flue, avec un bon courant d’air. Puis on foulardé à froid en bisulfite d’alumine à 4 degrés Baumé, et on sèche à fond à la hot flue. On lave ensuite au large dans l’eau bouillante pendant une demi-heure, de préférence au gigger.
- On lave et on enroule.
- Le bain de teinture se garnit avec :
- Alizarine à 20 pour 100 7,2 0/0
- Sulforicinate.......... 1,2 •—
- Acide acétique......... 1 à 2 —
- Acétate de chaux à 18° B. 0,4 à 0,6 — Eau.................... 12,00 —
- On entre le tissu à 30 degrés centigrades, on monte en une heure à 60 degrés, en une demi-heure à 85 degrés, en une demi-heure au bouillon, et on termine en une demi-heure, de telle sorte que toute la teinture demande deux heures et demie.
- Après 13 teinture, on lave et on sèche; puis on vaporise à l’ordinaire.
- On obtient ainsi, en procédant à toutes les opérations successives avec le soin que demande toujours nne teinture en rouge turc, un rouge suffisamment vif pour les articles ordi-
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- naires. Pour avoir un rouge plus vif encore, on passera après vaporisage dans deux savons,
- le premier avec :
- Eau....................... 1,600
- Savon de Mareeille,,...... 6
- Sel d’étain............... 0,2 à 0,3
- le second avec :
- Eau......................... 1,000
- Savon de Marseille........ 6
- On manœuvre dans le premier à 70 degrés c. pendant une demi-heure à trois quarts d’heure, on lave, et on manœuvre dans le second à 80 degrés centigrades pendant une demi-heure.
- On lave et on sèche à l’étendoir.
- (Manuel d'impression de Lauber.)
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Noir indestructible sur coton brut et filé Par M. J. Leblanc
- M. Leblanc de Roubaix s’est fait breveter le 17 juin dernier, pour un noir qu’il qualifie d'indestructible, ce qui est loin d’être établi -, il emploie, en effet, un fonds solide de cachou de Laval, mais termine son noir en benzoa-zurine qui n’oppose qu’une résistance bien faible à la destruction.
- Le brevet donne la formule suivante, pour 100 kil. de coton :
- Cachou de Laval........... 20 kil.
- Benzoazurine (Bleu de benzidine) 500 gr.
- Savon de Marseille........ 1 kil.
- Sel de cuisine................ 4 «—
- Phosphate de soude........... 10 —
- La teinture se fait en un seul bain « avec ou sans ébullition », puis le coton froid est passé dans un bain contenant :
- Sulfate de fer................ 5 kil.
- et l’on rince.
- Le bain de teinture se conserve, et est renforcé pour les passes suivantes.
- Dans cette formule, le phosphate de soude augmente inutilement le prix de revient, et peut être supprimé en forçant la quantité de sel marin.
- Mais il est bien préférable encore de remplacer la benzoazurine parun bleu plus solide, soit par l’indoïne, suivant le procédé et échantillon que nous avons donnés dans notre numéro du 10 septembre 1891 (page 132) en nous servant également d’un pied de cachou de Laval.
- On obtient alors un véritable bon teint.
- Imperméabilisation du feutre
- Par MM. Lefebvre-Gabriel père et fils et Jacqueau
- Ce procédé d’imperméabilisation consiste à enduire d’une dissolution quelconque de caoutchouc la surface de deux plaques de
- feutre, à vulcaniser ensuite et à réunir les deux plaques afin qu’elles n’en forment qu’une, L’opération se complète par une application de la même solution sur la tranche du feutre, après découpage des deux semelles réunies.
- Cette manière de préparer les feutres empêche l’humidité du sol sans s’opposer à l’absorption de la transsudation.
- Blanchiment des lainages usagés sans soufrage,
- Par M. A. Lyon
- Le procédé de M. Lyon repose sur l’observation que l’acide chlorhydrique produit par lui seul un blanchiment partiel sur lainages blancs salis par l’usage, et qu’uni à l’acide sulfureux, l’action de ce dernier est exaltée, et produit son maximum d’effet en quelques minutes, au lieu de plusieurs heures qu’il exige par les procédés connus.
- Le bain de blanchiment est monté avec :
- Acide chlorhydrique.............. h lit.
- — sulfureux..................... 1 —
- Eau froide..................... 100 —
- Les flanelles, couvertures, tricots de laine ou de soie, étant bien dégraissés, sont entassés dans le bain, autant qu’il en peut contenir et en moins de dix minutes l’effet est produit. La coloration peut se suivre à l’œil.
- On rince à plusieurs eaux.
- Le blanc n’est pas aussi parfait que celui du neuf, mais il correspond aux reflets légèrement erêmés qu’on recherche aujourd’hui.
- Perfectionnements apportés aux calandres, Par les fils de Jean Kleinewefer
- Ces perfectionnements consistent dans la disposition du cylindre inférieur en fonte durcie et du cylindre inférieur en carton, et dans un disque tournant dans le bâti de la machine, mouvement qui change la position du cylindre de manière que la calandre travaille comme calandre à friction, ou à dépolir, suivant la position du disque, pendant qu’il se produit en même temps un changement dans la pression de la calandre, ce qui permet d’obtenir des effets divers.
- Quand la calandre travaille comme dépolissant, il convient tout particulièrement pour le traitement des tissus de soie qui doivent réunir ensemble, d’une part, un grand brillant à la surface exposée à la lumière, et, d’autre part, un effet mat, sans éclat, à l’envers de l’étoffe.
- Traitement industriel de la ramie et des plantes textiles en général, par M. Vial.
- Le dégommage de la ramie s’obtient en faisant macérer la matière brute, plus ou moins dépouillée du bois, dans des bassins ouverts, où la partie fibreuse est soumise successivement à l’action :
- l°D’un bain d’eau ordinaire (ou alcaliniséé) plus ou moins chaude qui dissout beaucoupde principes, mais dont la destination importante est surtout de remplir l’intérieur des fibres creuses, afin que ces dernières ne puissent être pénétrées par le liquide du bain suivant :
- 2° D’un bain de corps gras ou d’hydrocarbures liquides ou liquéfiés : pétrole, paraffine, essence de térébenthine employés à l’état de mélanges ou isolément. Les huiles grasses fluides, non siccatives (huiles de sésame, de colm, d'arachide ou autres), donnent aussi d’excellents résultats.
- 3° D’un bain alcalin très faible, contenant au maximum pour cent parties en poids d’eau, soit 2 0/0 de carbonate de soude anhydre, ou 5 0/0 environ de cristaux de soude, soit une proportion équivalente de tout autre alcali.
- M. Vial décrit ensuite la disposition des machines et l’aménagement d’une usine propre à traiter les plantes textiles.
- Procédé, pour imprégner, mordancer et teindre les plantes textiles, par MM. Havas et Hulten.
- La matière qui doit être traitée est placée dans un appareil centrifuge perforé, entouré d’une enveloppe protectrice. On met le récipient centrifuge en rotation et l’on y introduit par un tube débouchant dans sa partie centrale, le liquide destiné à imprégner, à mordancer ou teindre la matière en traitement.
- Ledit tube communique avec un réservoir disposé au-dessus du récipient centrifuge et contenant le liquide employé ; à l’intérieur du récipient, le tube a plusieurs] perforations qui servent à distribuer le liquide sortant.
- Par suite de la rotation du récipient centrifuge, le liquide entrant pénètre]avec force entre les diverses parties de lajnatière y contenue, laquelle en absorbe et retient une certaine quantité; le restant est lancé hors du récipient par ses parois perforées et recueilli par l’enveloppe protectrice.
- Si l’on veut utiliser encore une^fois le même liquide, on le réunit dans un récipient spécial d’où on le remonte au moyen d’une pompe dans le réservoir au-dessus de l’appareil centrifuge, pour passer de nouveau, par le tube d’alimentation, jusque dans l’appareil centrifuge.
- C’est, en un mot, l’emploi de l’essoreuse comme machine à teindre; nous conseillons de la construire, pour cela, à bien petite vitesse.
- Machine à teindre les écheveauxf de MM. Sykes et Heppenstall.
- Cet appareil rappelle la machine américaine Klander, qui a été fort remarquée à l’exposition de 1889, mais avec une particularité en ce qui concerne le mouvement du lissage à imprimer aux écheveaux.
- L’appareil Sykes est une machine rotative :
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- les écheveau* sont disposés sur des bâtons entre deux roues, deuxdisques qui viennentdans leur mouvement plonger dans le bain de teinture.
- En même temps que la machine tourne, les écheveaux reçoivent un mouvement de rotation sur eux-mêmes qui reproduit en partie celui du lissage à la main.
- Ce mouvement est ainsi obtenu :
- Les échevaux sont suspendus à des lisoirs placés sur deux disques tournants ; d’autres lisoirs les maintiennent tendus. Les lisoirs portent vers le milieu des disques pesants dont le centre ne coïncide pas avec l’axe des lisoirs, en sorte que ces disques pesants restent toujours sous l’action de la pesanteur et forcent ainsi les lisoirs à tourner sur eux-mêmes, tandis que la machine est animée de son mouvement général de translat’on.
- Cette machine est brevetée en Angleterre.
- PROCEDES DIVERS
- Rouges azoïques pour laine La fabrique Friedr. Bayer et Cie, présente «n ce moment deux nouveaux colorants qu’elle désigne :
- Azo-Bordeaux Azo- Cochenille
- et qui s’ajoutent à sa série d’azo-Fuchsine, d’azo-violet, destinés les uns et les autres à la teinture des laines.
- Toutes ces couleurs tirent facilement, unissent bien, et ont du tranché -, nous avons constaté ces qualités en teignant les échantillons ci-joints. Les auteurs ajoutent que leurs teintes sont d’une solidité absolue aux alcalis, et qu’elles résistent à l’acide sulfureux des soufrages, à l’air et à la lumière, mais elles ne foulent pas.
- Azo-Bordeaux à 5 0/0
- Ce nom : Bordeaux, désigne, surtout en Allemagne, une nuance rouge vin. Ici, toutefois, nous avons plutôt un rouge sang.
- La teinte propre de l’azo-Bordeaux est encore assez employée, mais par le fond soutenu \ qu’elle donne, elle se prête très bien aux mélanges pour couleurs foncées.
- On obtient notamment un violet bien plein et un mélange de 4 0/0 d’azo-Bordeaux et de 50 0/0 de violet solide à l’acide 10 B. liquide, de la même fabrique. On a un loutre corsé avec 2 0/0 azo-Berdeaux, 10 0/0 même violet, et 6 0/0 Jaune solide extra.
- Ces deux rouges s’unissent, du reste, à tous colorants teignant sur bains acides.
- Azo-Cochenille à 5 0/0
- L’Azo-Cochenille fournit des écarlates très vifs; c’est, suivant nos expériences, l’une des meilleures couleurs pour obtenir ces teintes sur lainages, et leurs dégradations.
- Elle monte bieD. unit facilement et les bains se tirent à fond.
- A 5 0/0 et même 4 0/0, elle donne la teinte de notre échantillon, intermédiaire entre l’écarlate et le ponceau : à 2 0/0 on a un corail et à 1 0/0 un saumon, toutes ces nuances, bien fraîches.
- En mélange avec le vert solide bleuâtre, et le jaune solide extra, on obtient des teintes mode très variées.
- Mode d'application
- Ces deux rouges teignent sur bains acides, qui peuvent être ainsi montés, pour 100 kil.
- de laine.
- Acide sulfurique........ 2 à o kil.
- Sulfate de soude........ 10 —
- Colorant................ 1 à 6 —
- On entre à chaleur moyenne et on pousse au bouillon.
- Un excès d’acide n’est pas nuisible. Nous nous sommes aussi assuré que le sulfate de soude nest pas indispensable.
- La pénétration de ces couleurs en permet l’emploi sur lainages épais.
- Elles ne conviennent pas pour textiles végétaux.
- Les sels de baryte les précipitent en laques insolubles.
- Erica
- La maison Ruch et fils, offre sous ce nom deux marques ; B et J, de colorants donnant directement sur coton des roses très frais, et que l’on peut utiliser notamment comme fonds pour impression.
- Erica B.
- BMMBÉ
- ,
- L’Erica B, produit un rose de safranum
- rappelant la teinte de la Rbodamine succini-que, mais paraissant posséder plus de solidité que cette dernière.
- On pourrait obtenir avec les deux marques d’Erica, des rouges plus nourris, aller jusqu’aux azalées, mais le prix et le rendement de ces couleurs ne les rendraient pas avantageuses pour ces teintes consommant beaucoup de colorant, alors que pour les roses clairs, ces questions sont bien moins importantes.
- Nous ne connaissons pas dans les rouges directs pour coton, de matières produisant des roses aussi frais.
- Erica J.
- La marque a un reflet moins violeté, et possède tout autant de vivacité que la précédente. Les mêmes observations, quant au reste s’y appliquent.
- Les Erica teignent sur bains alcalins; nous avons employé, par 100 lit. de bain.
- Cristaux de soude.......... 200 gr.
- La couleur, dissoute à part, est ajoutée au bain ; on teint entre 40 et 60 degrés, et l’on rince.
- On ne doit pas pousser au bouillon, ce qui pourrait affaiblir le ton, par suite d’un effet de réduction.
- La teinte monte assez facilement, cependant les bains ne tirent pas à fond, et doivent être utilisés pour plusieurs passes successives.
- Teinte Bordeaux Sur laine filée
- Cette teinte s’obtient par mélange avec les dosages suivants, dont les colorants sont des
- usines Poirrier et Chappat.
- Pour 100 kil de laine :
- Fuchsine acide.......... 1.500 gr.
- Jaune S...................... 750 —
- Substitut d’indigo G.... 200 —
- Sulfate de soude........ 15 kil.
- Acide sulfurique............... 4 —
- Entrer à 50 degrés, et monter au bouillon. Rincer.
- Teintes sur lainages Par mélanges d'anilines
- Si, en général, les couleurs de même réaction (basiques, acides, alcalines) se mélangent bien entre elles, elles montent néanmoins avec des rapidités variables, et cela complique l’échantillonnage. Il faut donc aussi préférer des couleurs ayant des relations d’origine
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- encore plus directes ; c’est-à-dire d’un même fabricant, et déjà expérimentées par lui.
- Tous sont à même de fournir des séries ainsi appropriées, et ce n’est pas à un point de vue exclusif que nous donnons ci-dessous comme exemple, des colorants de la fabrique Friedr.Bayer et Cie.
- Avec quatre produits de cette maison, on obtient des teintes très variées, et qui montent avec une grande uniformité dans tous leurs mélenges, de sorte qu’on peut entrer au bouillon pour la teinture de chacune d’elles.
- Ce sont les suivants :
- Azo-fuchsine G.
- Violet à l’acide 6 B.
- Vert solide bleuâtre.
- Jaune solide extra.
- Voici des dosages établis sur couleurs à l'état sec, et pour 100 kil. de lainages.
- Bain de teinture
- Dans toutes ces formules, le bain est uniformément monté avec :
- Sulfate de soude............... 10 kil.
- Acide sulfurique............... 2 —
- Matière colorante (proportions indiquées ci-dessous).
- Il faut, en général, une heure de bouillon pour tirer les bains et arriver aux nuances annoncées.
- Rouges-groseille
- S’obtiennent par Vazo-fuchsine G, seule, dans la proportion de 500 gr. à 4 kil., suivant l’intensité de la teinte désirée.
- Violets-bleus
- Mêmes proportions avec le Violet a l'acide 6 B.
- Verts un peu bleutés
- Teintes directes du Vert solide bleuâtre aux mêmes dosages.
- Jaunes genre bois de Cuba
- Avec le Jaune solide extia, mêmes dosages.
- Bleus-marine
- Azo-fuchsine............... 1 à 3 kil.
- Vert solide bleuâtre....... 1 à 3 —
- Rouges santal
- Azo-fuchsine G............. 1 à 3 kil.
- Jaune solide extra......... 1 à 3 —
- Violet rougeâtre et Prune
- Azo-fuchsine G.............. 1 à 3 kil.
- Violet à l’acide 6B........ 1 à 3 —
- Verts émeraude et épinard
- Vert solide bleuâtre....... 1 à 3 kil.
- Jaune solide extra.......... 1 à 3 —
- Gros bleus
- Vert solide bleuâtre....... 1 à 3 kil.
- Violet à l’acide 6B........ 1 à 3 —
- Loutres
- Azo-fuchsine G.............. 1 à 3 kil.
- Vert solide bleuâtre....... 1 à 3 —
- Jauno solide extra......... 1 à 3 —
- Grenats
- Azo-fuchsine G............... 1 à 3 kil.
- Vert solide bleuâtre......... 1 à 3 —
- Jaune solide extra........... 1 à 3 —
- Verts lusses
- Vert solide bleuâtre......... 1 à 3 kil.
- Jaune solide extra........... 1 à 3 —
- Violet à l’acide 6B.......... 4 à 3 —
- Gris, modes et nuances diverses
- En se servant des mêmes éléments, et faisant varier leurs proportions et leurs dosages, on arrive à obtenir à peu près toutes les nuances, des plus claires aux plus foncées, en exceptant toutefois les rouges et roses vifs, les bleus purs et les jaunes verdâtres qui n’existent pas dans les couleurs de bases, et que l’on obtient facilement par leurs colorants directs.
- Teintes sur coton
- Nous donnerons un même ensemble d’opérations pour le coton, en prenant comme types de colorants les Couleurs-diamine de la « Manufacture lyonnaise ».
- Teinte Buis
- Sur lainages ras et sur draperie
- Voici deux procédés, suivant que l’on veut une teinture de qualité courante, ou une teinte très solide.
- 1° Sur lainages ordinaires Pour 100 kil. de tissus :
- Jaune solide.................. 2 kil.
- Azocarmin..................... 2 —
- Carmin d’indigo............... 2 —
- Sulfate de soude............. 10 —
- Acide sulfurique.............. 3 —
- Entrer à 50 degrés et porter peu à peu au bouillon.
- Ce mélange monte avec assez d’ensemble.
- 2° Bon teint pour draperie Pour 100 kil.
- Bouillon d’une heure et demie, avec :
- Bi-chromate............... 3 kil.
- Cristaux de tartre........ 3 —
- Laisser reposer quelques heures, rincer et teindre avec :
- Galloflavine en pâte............ 2 kil.
- Orange d’alizarine pâte..... 1 —
- Acide acétique.................. 2 lit.
- Entrer à froid ; chauffer lentement, et terminer au bouillon en une heure à une heure et demie.
- Blanc réserve Sur noir d’aniline
- Ces moyens qui s’appliquent sur les noirs d’aniline par étendage, constituent des enlevages ou si l’on veut, des réserves, car ils s’emploient après imprégnation du mélange
- cclorable, mais avant son développement.
- Voici les formules indiquées par un journa allemand :
- I
- Eau de gomme à 50 0/0 .. 2.400 gr.
- Acétate de chaux à 20° B . 1.500 —
- Sulfocyanure de potassium 100 —
- II
- Eau de gomme................ 800 gr.
- Soude Solvay................ 400 —
- Puis, à froid :
- Bi-sulfite de soude à 38° B.. 70 gr.
- III
- Eau de gomme............ 1.800 gr.
- Acétate de soude........ 600 —
- Lessiva de soude à 38° B.. 25 —
- Les fils, tricots ou tissus de coton étant imprégnés du mélange producteur de noir ; on y imprime, avant l’étendage, l’un d*s mélanges ci-dessus, qui détruit la faculté d’oxydation du noir, et empêche alors son développement aux parties imprimées.
- DÉCOUPAGE DES BRODERIES
- Par les procédés de l’épaillage chimique
- Nous lisons dans uu journal de tissage :
- « On réalise aujourd’hui beaucoup de broderies en laine et en soie, fabriquées au métier de Saint-Gall sur tissu de coton, ou réciproquement des broderies de coton sur tissu de laine ou de soie. Les sujets sont tous reliés entre eux, et, après fabrication, on fait disparaître le fond par un réactif approprié.
- « Pour dissoudre un fond de coton pour broderie en laine, on peut faire agir l’acide sulfurique à 58 degrés pendant deux heures (V. Yillavecchia). Bien laver ensuite à ctiiud plusieurs fois. Pour dissoudre un fon! de laine, on emploie une solution de potasse caustique à 8 pour 100, en chauffant jusqu’à ce que la laine soit dissoute, mais il faut avoir soin de ne paâ monter jusqu’au bouillon. Pour un fond de soie, on peut employer le même procédé ou une solution bouillante de chlorure de zinc à 60 degrés Baumé. Le chlorure de zinc doit être le plus neutre possible. »
- Le degré indiqué de l’acide sulfurique pour la destruction du coton serait dangereux pour la laine, et même à cette concentration ne ferait que parcheminer le coton sans le dissoudre, si l’on ne fait intervenir la chaleur.
- 11 faut donc, suivant le procédé usuel, imprégner le tissus d’acide sulfurique à 5 degrés seulement, essorer, chauffer pour carboniser, faire tomber la poussière charbonneuse et rincer.
- Le premier alinéa de cet article est extrait du rapport Per-oz, mais la suite n’est pas du
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- même technicien, qui ne serait pas tombé dans Terreur signalée, même en se couvrant d’un nom d’auteur.
- CONDITIONNEMENT ma TEXTILES
- Sommaire des opérations et tarifs
- En usage à la Conditien publique de Paris (U
- Conditionnement
- Le conditionnement a pour but d’établir le poids loyal et marchand des diverses fibres textiles, par le dosage de l’humidité qu’elles renferment.
- Soie. — Pour conditionner une balle de soie, on commence par prendre son poids brut et son poids net, et au même moment en prélève. dans toutes les parties, des échantillons (d’environ 1 kilogramme ensemble) qu’on répartit en trois lots et qu’on pèse aussitôt au 1/2 décigramme près.
- Les deux premiers lots sont exposés, suspendus chacun au fléau d’une balance, dans des étuves à circulation d’air chauffées à 115° environ, jusqu’à ce qu’ils ne perdent plus d’humidité, c’est-à-dire aient atteint leur poids absolu. La moyenne des deux résultats peut servir légalement de base au calcul du poids absolu de la balle entière, quand leur différence est inférieure à 1/2 pour 100. Lorsqu’elle est supérieure, on dessèche de la même manière le troisième lot et on prend la moyenne des trois opérations.
- Le poids conditionné de la balle s’obtient en ajoutant à son poids absolu, établi d’après les résultats de l’expérience précédente, la proportion d’eau légale, soit à 100 parties de fibre sèche une reprise de 11 parties d’eau.
- La balle est rendue sous toile plombée.
- Tarif. — Les conditions de Paris et de Lyon font payer 2 fr. 60 pour le conditionnement de toute partie de soie inférieure à 20 k. Au-dessus de ce poids, le droit est calculé à raison de IA cent, par kilog.
- Laine. — Le conditionnement de la laine s’opère de la même façon, sauf que les étuves sont chauflées entre 105° et 110° seulement, et que le chiffre de reprise légal est de 17 au lieu de 11. (2)
- Tarif. — 1<> Laines peignées : 3 francs pour toute partie au-dessous de 100 kilogr., et 3 centimes pour chaque kilogramme au-dessus. 2° Laines filées : 5 francs pour toute
- (1) Pour plus de détails, voir le livre de M. Persoz, directeur de la Condition de Paris : Conditionnement, titrage, de’creusage de la soie, laine, coton, lin, etc., sur lequel ces résumés ont été faits.
- > (8) Le taux légal de reprise est 17 0/0, mais il n’est pas obligatoire, et le commerce a admis généralement celui de 18 1/4 p. 0/0. — Voir la Eeoue de la Teinture, de 1889, p. 92, pour des considérations relatives à l’établissement de ce taux, et de celui des autres textiles. Le même article donne quelques détails sur la pratique du conditionnement des laines.
- 1 partie inférieure à 100 kil., et 4 centimes pour chaque kilog. au-dessus.
- Titrage des fils
- Détermination du rapport de leur poids à leur longueur et appréciation de leur régularité.
- Soie. — On dévide 20 échevettes de 500 mètres qu’on pèse à la balance de précision. La moyenne de ces 20 pesées, exprimées en grammes et fraction de gramme, représente le titre légal. Dans le commerce on a conservé l’usage du titre ancien, poids moyen de l’échevette de 476 mètres (400 aunes) exprimé en deniers (le denier vaut 0 gr. 0531). La condition fournit cette conversion..
- Tarif : 2 francs.
- Pour les soies retorses, cordonnets, floches, etc., ainsi que pour les fantaisies et schappes, on évalue le titre d’après le nombre de mille mètres que les fils donnent au kilogramme (leur longueur au kilogramme). L’épreuve ne s’effectue que sur 10 échevettes.
- Tanf: 1 franc.
- Laines, cotons. — Le titre légal des laines est la longueur au kilogr.; celui des cotons, la longueur au 1/2 kilogramme.
- Décreusage officiel des soies
- On prélève une centaine de grammes de la soie à essayer. On détermine son poids absolu avant et après la cuite, et de ces données on déduit la perte pour 100.
- Le décreusage s’opère en traitant la soie par deux bains bouillants ds un quart d’heure, contenant chacun le quart du poids de la soie en savon blanc de Marseille, lro qualité, suivis d’un rinçage à l’eau chaude distillée ou corrigée.
- Prix : 3 fr.
- Lavage des laines
- On prélève un échantillon d'au moins 200 grammes, qu’on partage en deux lots à peu près égaux. Ces lots sont suspendus côte à côte dans une salle pendant quelques heures, puis pesés au même moment à la balance de précision.
- L’un est desséché dans une étuve, où l’on détermine son poids absolu, afin d’établir par le calcul celui de l’autre. Ce dernir subit les traitements suivants, à la température de 39 à 35° : rinçage à l’eau ; passage dans une eau légèrement aiguisée d’acide chlorhydrique; rinçage a l’eau ; passage en carbonate de sodium à 2°Baumé; rinçage à l’eau distillée ou corrigée ; passage dans une eau très légèrement aiguisée d’acide acétique ; dessiccation à l’air, puis à l’absolu dans une étuve.
- Prix de l’opération : 3 francs.
- Analyse des tissus mixtes
- 1° On pèse quatre échantillons égaux de
- 2 grammes environ : le 1er est séché à l’étude et pesé après reprise de l’humidité normale.
- 2° Les trois autres sont traités un quart
- d’heure par 200 cc. d’eau bouillante avec 3 pour 100 d’acide chlorhydrique, on fait bouillir en carbonate de soude à 1° Baumé; on renouvelle au besoin ce traitement, et on lave à l’eau acidulée, puis à l’eau ; on dessèche le 2e échantillon et on le pèse après reprise : la différence avec le 1er donne la charge, la teinture et l’apprêt. Pour les soies chargées en noir, ajouter un peu d’acide oxalique en baim acide.
- 3° Les deux morceaux restants sont essorés au papier buvard et plongés 1 minute dans du chlorure dé zinc bouillant (saturé avec de l’oxyde de zinc et concentré à 60® Baumé), puis lavés à l’eau aiguisée d’acide chlorhydrique, puis à l’eau pure ; un des morceaux est séché et pesé après reprise, et donnne, par différence avec le 2®, la soie.
- 4* Enfin le 4* morceau, essoré au papier, est bouilli un quart d’heure avec 100 cc. de soude caustique à 8’ Baumé, le résidu lavé à l’eau, séché et pesé après reprise ; son poids* avec 5 pour 100 pour les pertes, donne la fibre végétale, et la différence avec le 3* poids donne la laine.
- LES FILS ET TISSUS DE LAINE
- Extrait du rapport de Eug. Jourdain
- Sur la classe 32 de l’Exposition de 1889
- Les points caractéristiques à signaler depuis T’Exposition de 1878, en ce qui concerne l’industrie lainière, sont d’abord l’emploi de la laine peignée qui s’est substituée ou qui a été mélangée en grande proportion à la laine cardée pour les tissus de draperies d’hommes, et principalement dans les articles fantaisie pour pantalons et costumes complets.
- Cet emploi a permis d’obtenir des effets beaucoup plus fins et une apparence d’étoffe beaucoup plus riche, d’autant plus que nous voyons ajouter par presque tous les fabricants, au briliant naturel de la laine peignee, les effets de soie fine, d’organsins, etc., retordus avec la laine.
- Une innovation assez remarquable aussi est l’emploi généralisé de tous les déchets de la filature et de la fabrication. Il n’est plus un kilogramme de ces matières qui soit maintenant perdu. Tout est réemployé, grâce aux procédés améliorés de la carbonisation et de l’effilochage : déchets de filature, du retordage, du métier a tisser, de l’apprêt, jusqu’aux vieux tissus, tout a sa valeur, son emploi, ses débouchés à l’exportation même.
- Les fabricants de lainages pour robes ont réalisé, de leur côté, de véritables tours de force, au point de vue du bon marché de leurs produits. Les prix de vente des tissus de Reims, de Roubaix, de Pans même, malgré la haute nouveauté qui les distingue, se sont abaissés considérablement depuis 1878, . sans que la bonne qualité en ait été amoindrie.
- Une des principales innovations de la robe
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- est l’emploi du coton soit écru, soit teint de diverses couleurs et mélangé avec la laine peignée à la filature ou à l’ourdissage.
- Le tissu de fond, pure laine, prend à la teinture en pièces les nuances les plus variées, et la couleur grand teint du coton, gardant toute sa pureté, produit des effets de mélanges ou de dessins très variés et d’un bas prix.
- Nous devons signaler aussi l’introduction du tricot fin en laine peignée sous toutes les formes, soit pour remplacer la flanelle, soit pour vêtements dé dames ou d’hommes. Ces tissus présentent une grande variété, et sont très remarquables par leur qualité, leur finesse et la diversité des mélanges et du coloris obtenus. On est arrivé à fabriquer des étoffes absolument diverses, comme du tricot mousseline et du drap pour pantalons de troupe.
- FABRICATION FRANÇAISE
- Elbeuf, Louviers, Lisieux.— La régiond’El-beuf. malgré les changements apportés dans son ancienne fabrication par le courant de la mode, et malgré l’engouement pour l’article anglais, a su maintenir, à très peu de chose près, son chiffre d’affaires, et marcher résolument dans la voie du progrès.
- Elbeuf reste toujours en première ligne pour le drap fin cardé.Il traite avec une supériorité incontestable l’article cardé de même que le cardé mélangé de peigné, demi-saison, bas prix ; et quelques maisons se placent au premier rang de la fabrication pour le costume et le pantalon laine peignée. Nous les félicitons pour les résultats obtenus au point de vue du coloris, de la souplesse de l’étoffe et de l’apprêt.
- Sedan. — Malgré le trouble qu’a dû apporter dans sa fabrication la mode qui a délaissé le drap uni cardé pour adopter le peigné anglais et français en grains fins pour redingotes et pour habits, cette place a su maintenir un chiffre d’affaires sérieux, important, et surtout conserver une excellente fabrication, ce qui ne l’a pas empêché d’aborder quelques genres peignés et cardés, et même peignés purs, avec un certain succès.
- Le soin donné à la teinture et à l’apprêt de l’étoffe lui a amené un chiffre relativement élevé de manutention pour d’autres centres manufacturiers, comme Roubaix et Reims.
- Reims. — Les produits de Reims ont acquis une supériorité très grande.
- (A suivre.)
- LES COTONS TEINTS
- Extrait du rapport dr M. E. Waddington sur la classe 30 de l’Exposition de 1889.
- L’emploi considérable des fils de couleur devait forcément amener des progrès dans 1 a
- teinture des fils de coton. Ce n’est pas d’hier que des essais ont été faits et qu’on a réussi à teindre le coton en laine. Mais une fois teint, il était d’un emploi si difficile, qu’on avait à peu près renoncé à le filer teint en laine.
- Deux maisons ont présenté à l’Exposition et à la classe 30, des cotons filés en teint et en blanchi.
- Malheureusement, aucune de ces deux maisons, Leblois et Picini, d’Elbeuf, et Joly frères et Jourdain, de Saint-Quentin, ne pouvaient prétendre à une récompense ; la première n'erposait pas en son nom, et la seconde était hors concours.
- MM. Leblois et Picini teignent le coton à l’état de rubans cardés on peignés ; MM. Joly frères et Jourdain le travaillent à l’état brut, légèrement ouvert.
- Dans les deux procédés, le coton une fois séché est livré à la filature.
- Il est inexact de prétendre que le coton teint se travaille aussi facilement que le coton écru. La production est moindre et les machines doivent subir un réglage spécial. Mais il s’emploie avantageusement.
- Les deux maisons exposaient des échantillons de chaînes et trames blanchies et de toutes nuances, des jaspés et des mélangés.
- toutefois, dans l’exposition de MM. Joly frères et Jourdain, deux nuances manquaient : le rouge alizarine et le bleu indigo. MM. Leblois et Picini ne teignent pas non plus en rouge alizarine, mais avaient des échantillons de bleu indigo. Il faut dire que leur bleu est pâle, et qu’au lieu de donner un reflet vert, il donne un reflet légèrement violet. Toutes ces couleurs sont grand teint.
- Quoiqu’il s’agisse ici de teinture, je ne pouvais passer sous silence une industrie nouvelle qui tient à prendre une importance aussi considérable.
- En 1878. certains articles, dont quelques-uns, d’une consommation peu importante n’étaient pas fabriqués en France ; les Anglais avaient le monopole de ces fabrications. Cette lacune a disparu.
- Les velours lisses de coton, façon soie, dits velvets, et les velours de coton teints, pour meuble ou costume, c’est-à-dire les articles les plus chers, venaient presqu’exclusivement d’Angleterre.
- Les progrès accomplis par la teinture et l’apprêt placent maintenant en première ligne la fabrication française.
- Sections étrangères
- Belgique. — L’industrie cotonnière a une grande importance en Belgique. Aussi, comme la production est trop forte pour la consommation intérieure, les industriels belges sont obligés de consacrer à l’exportation une importante partie de leur fabrication.
- Ii en résulte un mélange d’articles très bons et très bien faits, et de ceux destinés à l’exportation, moins bons de qualité.
- Espagne. — En Espagne, l’industrie cotonnière est concentrée à Barcelone et aux environs.
- L’indiennerie a montré, à côté de jolis échantillons bien compris commearrangement et comme coloris, des dessins d’un goût douteux et des coloris affreusement durs et de tons criards qui sont, sans doute, d’un écoulement facile au delà des Pyrénées, mais qui obtiendraient peu de succès dans notre pays.
- Portugal. — Autrefois, pour la production des cotonnades, les fils étaient importés d’Angleterre. Il s’est monté, depuis quelques années, des usines mécaniques qui comprennent filature et tissage, ayant une fabrication assez soignée, mais le nettoyage et l’apprêt de la marchandise sont imparfaits.
- Etats-Unis. — Rien d’important n’est signalé.
- Grande-Bbetagne. — L’appfèt joua, dans la fabrication anglaise un rôle qui a paru exagéré à des fabricants français moins habitués à s’en servir, ou ne sachant pas en faire absorber autant à leur tissus.
- Russie. — L’industrie cotonnière a pris, en Russie, un très grand développement, et a réalisé des progrès considérables.
- Certains établissements occupent jusqu’à quatorze mille ouvriers -, on cite même une société dont les usines emploient trente-cinq mille personnes.
- A l’heure présente, on fabrique en Russie toutes les sortes de coton employées dans l’empire. La production suffit à la consommation et l’on n’importe plus que quelques tissus de luxe ou de très belles impressions de fan taisie qui viennent d’Alsace.
- La demande est très forte et l’industrie cotonnière prospère.
- Dans la section russe il y a surtout un article spécial, il est vra>, mais merveilleusement bien réussi : c’est l’article teint rouge Andri-nople, avec impression noire ou blanche, ou le rose sur rose, dit double rose, ou l’impression sur rouge cardinal. Tout est grand teint (1).
- Suisse. — Rien de spécial.
- Autriche-Hongrie. — Un seul exposant, ayant envoyé différentes cotonnades dont la teinture et les apprêts étaient soignés.
- Grèce. — Etoffes fabriquées à la main, sorte de gaze mélangée de fils d’or et d’argent, et comme fabrication industrielle, étoffes médiocres se vendant dans le pays.
- Japon. — Etoffes raides et sèches, fabriquées avec le coton du pays, â soie courte.
- Perse. — Impressions à la main sur étoffes légères d’importation. Ces impressions sont plutôt artistiques qu’industrielles, et imitent très bien, avec les dessins du goût persan, les
- (1) Voir des types rentrant dans ces genres, dans la e deR luvea Teinture2 année 1890, page 120.
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- anciennes impressions françaises, dites toiles deJouy.
- Mexique. — Les usines ne [paraissent pas très importantes, mais leur matière première est bonne et leur outillage suffisant pour leurs articles de consommation locale. Ce sont des cretonnes communes, presque toutes teintes, des couvertures et de nombreuses étoffes de couleur destinées à la confection bon marché.
- Brésil. — La marchandise a l’aspect de celle de l’Espagne et du Portugal. Elle est surtout mal nettoyée et mal apprêtée.
- Dans les étoffes de couleur, les teintes bleues diminuent.
- Salvador. — Ce pays avait une exposition de cotonnades teintes à l’indigo. La couleur est excellente. L’indigo de Salvador passe pour le meilleur après celui de l’Inde.
- Paraguay. — 11 se fabrique dans ce pays un très joli article : le Puncho.
- Les filés et les étoffes sont teints au Paraguay avec un indigo indigène, presque noir.
- CHKOMQIE 1MHSTRIEI.LH
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie Séance du 9 mars 1892
- Un pli cacheté de M. Binder, du 18 avril 1885, ouvert à la séance du 27 janvier et traitant des enlevages sur indigo par les dérivés du brome avec fixation simultanée d’alumine, est renvoyé à l’examen du comité. Le procédé de M. Binder repose sur une réaction analogue à celle communiquée à la dernière séance de M. Brandt. On imprime un mélange de bromure et de bromate ou de bromure et de chiorate, additionné de sulfo-glycérate, sulfate ou chlorure d’aluminium, et on passe au Mather et Platt.
- Le comité demande l'impression de ce pli, à la suite du mémoire de M. Brandt.
- M. Scheurer-Kestner présente une note sur un appareil mixte, fonte-platine, pour la concentration de l’acide sulfurique à 66°. La modification apportée aux appareils à concentration par l’auteur peut s’appliquer aussi bien à ceux de Kessler, qu’à ceux de Desmou-tis. Dans le premier, on remplace par une cuvette en fonte la seconde cuvette en platine, celle qui fournit l’acide plus concentré, et on diminue ainsi de moitié la quantité du platine immobilisé ; dans le second, on remplace l’alambic en platine par la fonte et ne conserve que le chapiteau.
- La théorie de ces appareils repose sur l’observation que les acides faibles n’attaquent que très peu le platine, et que de l’autre coté les acides forts sont presque sans action sur la fonte. Il convient donc de commencer la concentration dans le platine et de l’achever dans la fonte, soit d’employer d’abord les cuvettes
- Kessler en platine et ensuité nn appareil genre Desmoutis en fonte, surmonté d’un chapiteau en platine.
- Le comité demande l’impression de ce travail.
- M.de Niederhausern a fait paraître dans la Farber-Zeitung, un travail sur l’affaiblissement du tissu dans la fabrication blanc enlevage sur bleu cuvé, et dans lequel il conteste l’efficacité de la glycérine et infirme les résultat s obtenus par M. Albert Scheurer dans ses études sur la même question. (Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, septembre 1891.) Il résulte d’une nouvelle série d’expériences faites par M. Albert Scheurer, que les conclusions de M. de Niederhausern sont rigoureusement exactes en tant qu’elles s’appliquent à un enlevage obtenu au moyen d’un blanc de concentration faible, tel qu’on l’emploie pour l’impression d’une bande d’un centimètre de large. D autre part, de nouveaux essais faits dans lei conditions des premières expériences de M. Scheurer, c’est-à-dire par impression d’un filet fin qui exige une couleur deux fois plus concentrée, ont donné des résultats conformes aux premiers et démontrent que l’action protectrice de la glycérine peut atteindre 15 0/0.
- La question reste ouverte, car la différence des résultats que donne l’expérience, suivant les conditions dans lesquelles elle est faite n’est pas expliquée.
- M. A. Scheurer présente ensuite un rapport sur i.n moyen proposé par M. Piequet pour obvier à l’établissement du tissu dans l'enlevage blanc sur bleu cuvé. M. Piequet a trouvé avantageux d’ajouter à la couleur enlevage une certaine quantité d’amidot. cru, qui aurait la propriété de protéger la fibre en offrant une prise à l’acide chromique. M. Scheurer a pensé qu’il pouvait agir d’une autre manière, savoir : en maintenant la couleur a la surface du tissu et empêchant le traverse-ment.
- Les expériences confirment cette manière de voir. En effet, une couleur plus visqueuse, obtenue soit en prenant comme épaississant une solution de léiogomme plus forte, soit en y ajoutant de la terre de pipe ou de l’amidon crû attaque moins le tissu qu’une couleur plus mince. En pratique, il semble plusavan-tigeux d’employer une couleur bien épaisse au léiogomme que d’y ajouter de l’amidon.
- Le comité demande l’impression de ces deux notes.
- Un certain nombre de demandes de concours pour les prix des arts chimiques sont renvoyées à l’examen du comité qui les soumet à l’examen des membres suivants :
- Mémoire portant la devise : Grau ist die Theone, à MM. G. Schæffer ei Baumann ;
- Labor omnia vincit improbus, à M. Ch. Weiss -,
- Sine ira, à MM. Scheurer et Nœliiog.
- Urania Slellitana, à M. Verner;
- Excelsior à MM. Scheurer-Kestner et Binder Austria, à MM, Schæffer et A. Scheurer.
- La demande Tout ce qui reluit n'est pas or ne répond pas aux conditions du programme pour le prix XL1II. L’auteur envoie simplement un échantillon de poudre métallique tandis qu’on demande un nouveau procédé d’impression de ces poudres.
- M. Goppelsrœder, à propos d’articles tout récemment publiés par divers journaux sur la coloration des fleurs par capi llarité, au moyen des matières colorantes artificielles et naturelles, revendique la priorité de celte découverte.
- Il cite ses communications sur ce sujet, remontant à l’année 1888.
- M. Jicquet lit une note sur le réapplicage des couleurs lors du vaporisage et sur les moyens de l’éviter.
- D’après les essais de l’auteur, les réappli-Ciges des cou leurs d’alizarine-vapeur ont la cause suivante : malgré la racle, une très petite quantité de la couleur d’impression se fixe sur les blancs. Si, lors du vaparisage , un peu d’alizarine entraînée par la vapeur hors des endroits imprimés arrive en contact avec l’alumine qui se trouve aux endroits blancs, elle.i s’y fixe et occasionne le réa pplicage.
- On peut obvier absolument à cet inoonvé-nient en empêchant l’alumine de se combiner à l’alizarine. Pour cela, on ajoute au bain de sulfoléate, qui sert à préparer le tissu avant l’impression, une petite quantité d’acide citrique. Dans ce cas l’alumine ne se fixe pas sur les blancs et aucun réapplicage n’a lieu au vaporisage.
- Le comité demande l’impression de cette note.
- LETT IlES
- d’un
- TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- Ecs tracasseries ouvrières On croirait volontiers que, depuis si longtemps que je n’ai donné signe de vie au journal, je suis en grève comme les imprimeurs; il n’en est rien, et les lecteurs qui se sont adressés à moi à ce sujet verront que je suis toujours avec la Revue de la Teinture.
- Pour le moment, j’aborderai une question qui me paraît d’actualité et qui, du reste, a déjà été soulevée à la Chambre syndicale parisienne, il s’agit de la fameuse loi de fin décembre 1890, relative aux délais de congé des ouvriers.
- Au début, si le texte de cette loi avait été interprété strictement dans son vrai sens, et appliqué par des magistrats indépendants, les conséquences n’en eussent pas été énormes, mais simplifiée par les citoyens prud’hommes, ladite loi aura de la peine à être reconnue par ses auteurs.
- Éi
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- Encore quelques bouts de réglementations de cette nature, et le patron n’aura qu’à plier bagage, à moins qu’après de longues et pénibles années de labeur, il soit encore dans la nécessité de rester à son poste et de devenir le subordonné de ses ouvriers, avec cette différence que jusqu'alors ses ouvriers n’avaient qu’un seul chef el que maintenant il aura tous ses ouvriers pour patrons. Comme cela ira bien !...
- Avant l’apparition de cette loi, chaque chef d’établissement avait un règlement d’atelier. Quoi de plus logique? La plupart de ces règlements étaient d’ailleurs très courts : la clause principale était la suppression des huit jours, étant reconnu que les ouvriers ne les donnaient pas ; c’était donc très juste. On va bien objecter que maintenant ils seront également tenus de les donner, mais ils n’en feront ni plus ni moins, et le patron aura la ressource de Ls appeler aux prud’hommes.
- Mais où le trouver cet ouvrier ? En admettant même qu’on le trouve, quelles garanties aura-t-on dans des poursuites, maintenant que le livret est supprimé?... Et puis on rirait bien au conseil, d’un patron traduisant un ouvrier à la barre ; ce serait un fait aussi rare que nouveau !
- Enfin, un ouvrier pendant ces huit derniers jours de travail en prendra fort à son aise, et Ton aura souvent plus de profit de le laisser partir de suite. Et ainsi il vous tient de tous côtés.
- Nous y voilà donc avec ces revendications ouvrières, fomentées, entretenues par une poignée de paresseux et incapables, piliers de brasseries, ambitieux de parvenir à quelque fonction oisive, et cela, appuyés par une certaine presse pour laquelle tous les moyens d’écouler son papier noirci sont bons.
- Nous en sommes arrivés à ce que le premier malotru entré chez vous n’en sortira qu’en vous rançonnant. Si vous en voulez la preuve, allez donc un peu en amateur voir ce qui se passe dans Iss salles qui font face au Marché aux fleurs, et où siège l’illuste tribunal du travail, devant lequel le patron n’est pas un travailleur.
- Vous y verrez, comme à la foire au pain d’épices, le bonisseur qui fait voir l’enfer pour deux sous: Allons, à la chaudière!... Et à tout ce qui est patron, il dit : Payez, et à la chaudière... C’est vite fait, je vous en réponds, et ils vont bien les citoyens !
- Voyez, comme exemple, une petite affaire toute récente arrivée à l’un de nos confrères : il embauche une ouvrière sans place depuis un mois, se donnant comme très bonne déta-cheuse, et disant sortir des ateliers de M. Fleury où elle aurait travaillé deux années (en réalité elle y avait été quinze jours). Bref, notre confrère la prend à l’essai pour une semaine; or, comme elle ne savait pas travailler, le samedi, à la paye, suivant l’usage, elle est remerciée poliment, mais par trois
- fois de suite, et de façon à ce qu’il n’y ail aucune équivoque.
- Elle part en emportant sa paye de six jours.
- Il n en était plus question, lorsqu’après une semaine pleine, la particulière revient avec une lettre des prud’hommes, et réclamant une indemnité de 2A fr.
- Elle prétendait qu’elle n’avait pas été remerciée définitivement, mais seulement ajournée, et qu’elle a attendu ; sans quoi elle avait une place ailleurs.
- Pour appuyer cette fausseté, elle était allée chez le placeur solliciter une lettre de complaisance, mais celui-ci, M. Marmiesse (je me plais à le nommer), s’y est formellement refusé, et a mis l’intrigante à la porte.
- A l’audience, le patron donne la preuve indéniable, indiscutable, du renvoi, et signifié avant une période de huit jours de travail, et l’ouvrière n’avait pas l’ombre de preuve de ce qu’elle avançait. Comment admettre, d’ailleurs, que le patron n’aurait pas prononcé un renvoi définitif ; dans que) but aurait-il fait autrement?
- Malgré tout cela, et malgré le témoignage de la demoiselle de magasin qui avait assisté au congédiement, le patron n’en a pas moins été obligé de payer 10 fr. d’indemnité.
- Qu’aurait-ce donc été s’il n’avait pas eu cent et une fois raison !...
- Néanmoins, la salle était ahurie de voir un j patron qui n’était pas condamné à la totalité de la réclamation.
- Le même jour, un ouvrier avait cité son patron, en alléguant qu’il avait reçu un congé immédiat ; le patron soutenait qu’il l’avait prévenu huit jours avant, et il n’y avait de preuves ni pour l’un ni pour l’autre; mais, bien entendu, on en exigeait du patron, et de lui seulement.
- Faute d’en pouvoir fournir, il a fallu qu il paie une semaine d’indemnité. Encore un à la chaudière !
- En pareil cas, la preuve devient difficile : en gens de bonne compagnie, on donne discrètement les congés; cela se dit le samedi à la paye et en particulier.
- Puisqu’il existe une telle catégorie d’ouvriers, que je ne confonds pas avec les vrais et les honnêtes, qui sont nos collaborateurs et nos amis, et que l’on ne voit guère aux prud’hommes; pour les autres, dis-je, et seulement à cause d’eux, la prudence commande au patron de donner congé en plein atelier, devant témoins, en un mot ; autrement, c’est s’exposer à payer cher ses procédés de délicatesse.
- Il faudrait aussi une action commune de toutes les chambres patronales pour établir une digue contre le flot de cette gente parasite, exploitant des procédés chicaniers, et fermer la porte des ateliers à tous ces filous (je le répète : les vrais ouvriers ne sont pas en cause) ; il faudrait s’assurer de la moralité • des nouveaux venus avant de les admettre
- parmi les autres, attendu qu’une brebis galeuse peut infecter tout le troupeau.
- Un avis maintenant à nos confrères de province qui font venir des ouvriers de Paris : ils doivent bien établir leurs conditions par écrits. J’en connais qui, pour l’avoir négligé, savent ce qui leur en a coûté.
- Il faut bien considérer que les bons ouvriers, toujours sûrs de se placer à Paris, préfèrent y rester; la plupart de ceux qui se décident à aller en province n’ont pas, le plus souvent, la capacité de remplir les places; aussi les patrons ne peuvent les garder, et ils doivent alors payer les voyages aller et retour, sans compter les indemnités.
- A bons entendeurs, salut !....
- V. Barbé, Teinturier à Paris.
- PRÉFACE
- DU MANUEL MÉTHODIQUE
- DE L'ART
- DU TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- Ce livre aux allures modestes n’est cependant pas sans prétention ; il se considère comme le premier tableau fidèle d’une industrie devenue considérable, et par le nombre de ses établissements et par les progrès qu’elle a réalisés depuis trente ans quelle a cessé d’être un petit métier.
- L’auteur a entrepris de montrer ce qu’est la Teinture-Nettoyage, de rappeler les noms des hommes auxquels elle doit ses progrès, de guider le débutant dans cette profession, qui touche, pour ainsi dire, à tout, et exigerait, à la rigueur, un savoir universel.
- L’ouvrage, publié d’abord sous forme de « Causeries confraternelles » dans la R vue de la Teinture a fait entrevoir bientôt qu’il offrirait la matière d’un traité substantiel, et dès lors, l’auteur s’est appliqué à lui imprimer une marche méthodique, à en faire une œuvre d’ensemble.
- Sa personnalité, couverte d’un nom fictif, a queique peu piqué la curiosité de ses lecteurs, se demandant quel pouvait être ce confrère qui se faisait ainsi l’historiographe et le technicien de leur profession, avec une abondance de faits qu’on trouve difficilement chez les praticiens, plus spécialement adonnés au travail de l’atelier.
- Aujourd’hui que l’œuvre terminée peut affronter le jugement des hommes du métier, et que son caractère pratique ne saurait être contesté, je puis déclarer que Maurice Gué-dron n’est autre que l’auteur de ces lignes.
- Vingt-cinq années de fréquentation des ateliers et des usines, où maintes fois j'ai chaussé les sabots et retroussé mes manches, m’ont donné le droit de parler en confrère aux Teinturiers, et de les conseiller par le livre et par le journal, comme je l’ai fait si souvent devant leurs fouloirs et leurs chaudières.
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- J’ai eu aussi mes initiateurs, et parmi d’habiles praticiens, mes collaborateurs anciens et nouveaux, je citerai MM. Vincent, de Dole, Ach. Gillet, de Metz, A. Lyon, d’Alger, V. Barbé, de Paris, Ch. Drevet, de Sedan, Flamant père, d’Aigre, Majourau, de Limoges, etc., qui, plus ou moins, ont fourni des matériaux mis en œuvre dans ce travail.
- J’avais autrefois créé « Guédron » pour remplacer un chroniqueur aimé de nos lecteurs, et il fut assez heureux pour leur plaire à son tour. Je l’ai donc présenté à nouveau comme une ancienne connaissance, et puisqu’il a maintenant une individualité consacrée dans la Teinture, et que l’œuvre présente est déjà connue sous son nom, nous laisserons subsister la fiction : le livre restera de Maurice Guédron, et nous admettrons, si vous le voulez, lecteurs, que je n’en sois que le préfacier.
- La préface expose généralement le plan d’ensemhle du livre, mais celui-ci possède une bonne Table des matières, disposée pour donner de suite une idée exacte de la marche adoptée -, elle m’affranchit de la description traditionnelle.
- F. Gouillon.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- “TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 7 mars 1892
- M. le président communique la correspondance :
- Lettre de la Chambre de commerce, accusant réception de la notification du renouvellement du Comité, et donnant l’assurance qu’il nous sera fait toutes communications intéressant notre industrie.
- Lettre du minfslère du commerce, accusant réception de la même notification, et demandant si la dénomination de teinturiers-dégraisseurs remplace le titre de Chambre syndicale de Ja teinture et du nettoyage.
- Réponse a été faite, par M. le président, que le titre actuel est bien celui de : Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage.
- Lettre de M. Rouchon, membre adhérent de Bordeaux, relatant une difficulté qui vient de se produire entre lui et une Compagnie d’assurances de Paris, qui assure ses ouvriers en cas d’accidents. La Compagnie, se basant sur un des articles toujours un peu ambigus ou contradictoires des polices d’assurances, prétend que M. Rouchon l’a frustrée, depuis l’existence du contrat, en ne comprenant pas, dans le chiffre qui sert à l’établissement de la prime, les appointements du personnel employé dans les magasins. Cette prétention fait que la prime payée pour les ouvriers, qui seuls ont besoin d’être assurés, se trouve augmentée de la prime imposée pour les em-
- ployés de magasins qui n’ont pas besoin de l’être.
- La Compagnie d’assurances offrit délcate-ment le choix entre le paiement de l’arriéré calculé suivant ses prétentions, ce qui faisait une somme considérable, notre confrère ayant de nombreuses succursales, ou le renouvellement de polices fort onéreuses, que M. Rouchon allait précisément laisser expirer.
- La réunion adresse ses remerciements à M. Rouchon pour cette communication, qui peut intéresser beaucoup de nos collègues, en les mettant en garde contre de pareilles surprises,,
- M. le secrétaire donne lecture des procès-verbaux envoyés par la Chambre syndicale de Lyon, relatifs à ces trois dernières séances, dans lesquelles les délégués ont rendu compte de leur voyage à Paris, pour prendre part à l’assemblée générale et au banquet de la Chambre syndicale parisienne.
- M. Jolly a remercié le président lyonnais de cette communication, où la réception faite aux délégués est appréciée en termes flatteurs, ainsi que des votes par lesquels la Chambre syndicale de Lyon a admis comme membre adhérent la Chambre syndicale de Paris, et nommé vice-président d’honneur le président du Syndicat parisien.
- A son tour, sur la proposition de M. Jolly, la Chambre parisienne nomme par acclamation vice-président d’honneur, M. Perrusset, président des teinturiers lyonnais.
- Notification sera faite da C8 vote par les ; soins du président.
- M. Gouillon, directeur de la Revue de la Teinture, offre à la Chambre syndicale son Manuel du teinturier-dégraisseur -, M. le secrétaire est chargé de l’en remercier.
- L’ordre du jour appelle la discussion du projet de convention commune à tous les patrons avec leurs ouvriers.
- M. le président donne lecture des premiers paragraphes adoptés par la commission, et dont l’objet est de fixer les indemnités à payer, en cas de rupture de contrat, aux ouvriers ayant plusieurs années de service.
- Au cours de la discussion, M. Fleury fait part à la réunion d’un différend qu’il a en ce moment avec uti de ses ouvriers congédié après dix ans de service ; bien que résolu à transiger, il offre de suivre le procès si la Chambre syndicale consent à y prendre part.
- Ce serait, en effet, un moyen de faire établir un précédent par un jugement motivé, qui pourrait servir de base à la fixation des indemnités, objet de la discussion.
- L’assemblée accepte la proposition, et remet la discuss’on à la prochaine séance, où l’issue du procès devant les prud’hommes pourra être connue.
- Le Président, Le Secrétaire,
- Jolly Babillon - Marchal
- APPLICATION
- DU NOUVEAU REGIME DOUANIER Cas spéciaux
- Admission temporaire des tissus de soie Le Journal Officiel a publié un décret aux termes duquel les tissus de soie pure, destinés à être teints, imprimés, apprêtés ou gaufrés en France, pour être réexportés à l’étranger, pourront être admis temporairement en franchise de droits, sous les conditions déterminées par l’article 5 de la loi du 5 juillet 1836.
- L’importation des tissus et leur réexportation après main-d œuvre devront se faire par le même bureau de douane. Les bureaux de Lyon, Roubaix et Paris sont seuls ouverts aux opérations de l’espèce.
- Surtaxes d'entrepôt des déchets de soie
- La loi du 11 janvier dernier n’a pas eu pour effet de modifier les dispositions de la note 26 du tarif officiel concernant les déchets résultant du travail de la soie, qu’il s’agisse de l’étirage et du moulinage de la soie ou du car-dage, du peignage et de la filature de la bourre de soie, ou bien encore du tissage de la soie et de la bourre de soie. Les uns comme les autres doivent, comme par le passé, être exonérés de la surtaxe d’entrepôt toutes les fois qu’ils sont importés d’un pays d’Europe et déclarés comme originaires de ce pays.
- Mais ces dispositions no sont pas applicables aux produits de l’espèce qui, étant d’origine extra-européenne et déclarés comme tels, sont importés par la voie de l’Angleterre, de l’Italie ou de tout autre pays d’Europe, pas plus qu’aux déchets extra-européens simplement transbordés dans un pays tiers.
- Dans ces deux cas, la surtaxe de 3 fr. 60 inscrite au tableau C, de la loi du 11 janvier 1892 est exigible. Les capitons et les frisons sont considérés comms déchets de travail de la soie. Ils sont constitués par les fils que le ver produit lorsqu’il commence son travail. Ce sont des déchets que l’ouvrier enlève pour arriver aux fils proprement dits destinés à être étirés de dessus le cocon.
- Il n’en est pas de même des cocons percés qui ne sont que des déchets de magnanerie. Ceux-ci doivent être soumis au paiement delà surtaxe d’entrepôt toutes les fois qu’étant reconnus d’origine extra-européenne, ils sont importés par la voie des entrepôts, {lettre de M. le directeur général du i8 mars 1892 à M, le directeur à Marseille).
- Régime des déchets de laine et des renaissance
- D’après décisions de la Direction générale des douanes, doivent être tarifés:
- Les déchets de laine peignés et cardés, na£
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- turels et teints, aux régimes des laines peignées ou cardées, écruesou teintes.
- Les laines d'effi’ochage, dites Renaissance, en masse, non susceptibles d'être employées sans recevoir une nouvelle teinture, au régime des déchets de laine.
- Les mêmes teintes, ou susceptibles d'être employées sans teinture, au régime des laines en masses teintes.
- L es laines Renaissance, peignées ou cardées naturelles et teintes, régimes correspondants des laines peignées ou cardées, écrues ou teintes.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Ferdinand Mommer et Cie. — 215014, 25 juillet 1891. — Procédé et appareil pour trab ter des fibres textiles à l’état de bobines par un liquide.
- Parvillée frères et Cie. —* 215177, 29 juillet 1891. — Application d’émaux véritables sur étoffes.
- Olive frères. — 2i5246, 31 juillet 1891. — Procédé pour fixer, rendre insolubles et lavables les papiers peints ou autres surfaces peintes ou imprimées.
- Robertshaw. — 215366, 6 août 1891. — Perfectionnements dans les machines employées pour teindre, coller et sécher les écheveaux.
- Deiiaitre. — 215404, 8 août 1891. — Etablissement des essoreuses.
- De Salis. — 215401, 8 août 1891. — Procédé de mordançage et de teinture des tissus.
- Gay. — 215420, 10 août 1891. — Appareil brûleur, par un gaz ou fluide inflammable pur ou mélangé, pour machine à flamber les tissus.
- Gritghley, Singer et Dombrain. — 215554 11 août 1891. — Appareil servant à presser et finir les tissus.
- Haigii. — 215574, 18 août 1891. — Papier imperméable.
- Davis (les sieurs). — 215715, 25 août 1891. — Machine à laver la laine.
- Gessler. — 215763, 21 août 1891. — Nouveau procédé et appareills pour traiter des fibres textiles par les liquides et vapeurs.
- Laidlaw. — 215654, 21 août 1891. — Perfectionnements dans les méthodes et appareils destinés à la teinture et au dégraissage de fils et de fibres.
- P. Fieux et T. Kuenzi. — 215699, 24 août 1891. — Appareil pour l’élargissement des tissus pendant les opérations de teinture et d’apprêts dit : Tendeur à pivot.
- Walton. — 215774, 27 août 1891. — Perfectionnements dans les appareils servant à fabriquer des tissus genre mosaïque pour parquets.
- Frémont. — 216001, 8 septembre 1891. — Perfectionnements dans la fabrication des tissus en couleurs.
- Florin Leclercq. — 216354, 30 septembre 1891. — Nouvelle machine à chiner les rubans de peignés.
- Heywood et Holland. — 216006,8 septem-
- bre 1891. — Perfectionnements aux machines à lustrer dites : Peyging machines, employées dans le finissage des tissus à poils.
- ïnGham. — 216030, 10 septembre 1891. — Perfectionnements dans la teinture du coton.
- Nicklès. — 216072, 12 septembre 1891. — Disposition de teinture des cotons, eh rubans ou bobines de préparation.
- De la Lande. — 216073, 12 septembre 1891 — Perfectionnements à la fabrication des toiles cirées.
- Cucco. — 216271, 22 septembre 1891. — | Presse automatique à vapeur à plateaux ! pour apprêtage des tissus en pièces et en articles confectionnés.
- Dehaitre. — 216443, 29 septembre 1891.— Nouveau système de plaques à vapeur destinées au pressage des tissus.
- Les Fils de Jean Kleinewefer. — 216457, 30 septembre 1891. — Perfectionnements apportés aux calandres.
- Aucher. — 216505, 2 octobre 1891. — Procédé de teinture chinée des cotons filés en une ou plusieurs couleurs.
- Desfossé et Karth. — 216577, 7 octobre 1891. — Application des couleurs d’aniline et des extraits de bois de teinture à la fabrication des papiers peints.
- Dehaitre. — 216591, 7 octobre 1891. — Système d’appareil permettant de blanchir au large et en continu.
- Bantegny. — 216692, 16 octobre 1891. — Nouvelle machine à teindre les textiles en écheveaux.
- Louis Wallays et Louis Nisse. —216693, 16 octobre 1891. — Perfectionnements apportés au repérage des étoffes et papiers dans les machines rotatives continues à imprimer.
- Michalot-Sirot. — 216621, 16 octobre 1891 — Perfectionnements aux machines àlainer.
- I Godfrey, Leake et Lucas. — 216747, 15 octobre 1891. — Perfectionnements dans la fabrication de toiles de parquets.
- Chesnot et Duval. — 216756, 15 octobre 1871. — Perfectionnements aux machines à beetler ou maillocher les tissus.
- Hazel. — 216167, 16 septembre 1891. — Machine à mesurer à l’usage des drapiers.
- Fages. — 216484, 3 octobre 1891. — Perfectionnements aux banques pour métrer les étoffes.
- Schlundt. — 216844, 19 octobre 1891. — Nouvelle machine à teindre les textiles de toute nature.
- Wendell et Wiles. — 216869, 20 octobre 1891. — Perfectionnements aux calandres.
- Dejey. —216947, 26 octobre 1891. — Nouveau procédé pour l’établissement des rouleaux en ugage pour l’impression sur étoffes et sur papiers peints.
- Chevallot. — 217007, 26 octobre 1891. — Nouveaux moyens de rendre les tissus hy-drofuges et aérifères par l’application des stéarates métalliques.
- Hageiiann Dittler et Cie. — 217043, 27 octobre 1891. — Procédé et préparation de la cellulose et d’une nouvelle matière textile.
- Noguera. — 217095, 29 octobre 1891. — Machine à lainer.
- Hwass et Hulthen. — 217Q53, 27 octobre 1891. — Procédé pour imprégner, mordancer
- et teindre les matières textiles de toutes espèces, pouvant servir aussi pour charger la soie.
- Proust et Société Chambon et Blache. — 217132, 31 octobre 1891. — Machine à enduire les feuilles de papier, de carton, de tissu ou de toute autre matière.
- Renard.—217157, 2 novembre 1891. — Ornementation nouvelle sur les tissus.
- Wauquiez-Gœthals. — 217314, 10 novembre 1891. — Machine à décortiquer et épailler le lin, le chanvre, la ramie et les plantes textiles en général, ainsi qu’à épailler la laine.
- Laval et Deiiaitre. — 217250, 6 novembre 1891. — Rame fixeuse immergée verticale.
- Roussel. — 217288, 12 novembre 1891. — Nouveau genre de tissu.
- Goldschmidt. — 217392,12 novembre 1891. — Procédé et appareil pour teindre et tanner, pour mordancer ou imbiber des substances poreuses, telles que le cuir, les étoffes lai-nées, etc., avec de l’air comprimé.
- Pégoud. — 217403, 14 novembre 1891. — Nouveau système de dérompeuse.
- Certificats d’addition.
- Michaud. — 209139, 17 juillet 1891. — Brevet du 27 octobre 1890, pour perfectionnements à la fabrication de divers clichés pour les impressions en eouleurs.
- Société J. Moret et Asselin. — 186851, 3 août 1891. — Brevet du 8 novembre 1887, pour un produit solide principalement destiné au dégraissage et blanchiment de toutes matières textiles, chiffons, etc., ainsi qu’au dé-pilage des peaux.
- Gaumel. — 205515, 3 septembre 1891. — Brevetfdu 6 mai 1890 pour perfectionnements aux machines à répartir les enduits.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Les accidents du travail. — II
- vient d’être distribué le rapport de la commission du travail fait parM. Ricard, aujourd’hui garde des sceaux, sur les propositions concernant les responsabilités des accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail et l’organisation de l’assurance obligatoire.
- Après avoir examiné les projets et les propositions de M. Granger, de MM. Bicard et Guycisse, de Pierre Richard, Dron, Lecour et Vian, sur le même objet,la Commission, après un exposé de législation comparée où elle rappelle les systèmes en vigueur chez les nations étrangères soumet à la Chambre une proposition visant un quadruple objet. Elle détermine tout d’abord :
- 1° Les accidents de travail donnant lieu à des indemnités et fixe le montant des indemnités basées sur le salaire : ont droit à ces indemnités pour accidents survenus dans leur travail et à l’occasion de leur travail, les ouvriers et employés dans l’industrie du bâtiment, les usines, manufactures, chantiers, entreprises de transports déchargement, de déchargement, les magasins publics, mines, minières, carrières, et en outre dans toute exploitation dans laquelle sont fabriquées ou employées des matières explosibles ou dans laquelle il est fait usage d’une machine à va-
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- LA HEV UE UE LA TEINTURE
- peur ou de toute autre machine mue par une force élémentaire (vent, eau, vapeur, gaz, air chaud, électricité, etc.), ou par des animaux.)
- Cette disposition est applicable aux ouvriers et employés des entreprises et exploitations analogues de l’Etat, des départements, des communes et des établissements publics. Seulement les employés et ouvriers dont le salaire annuel dépasse 2,000 francs, ne bénéficieront que jusqu’à concurrence de cette somme, des dispositions de la loi.
- 3. Elle trace ensuite les régies de compétence, soit devant le juge de paix, soit devant le tribunal arbitral qu’elle constitue ; 3® Elle organise l’assurance obligatoire des chefs d’entreprise, soit par voie d’assurance mutuelle soit par voie d’assurance individuelle ou syndicale ; 4° Enfin, elle réglemente le paiement des rentes, pensions et indemnités dues aux victimes d’accidents ou à leurs ayants-droits.
- —o—
- lies conseils du travail. — M. Mesureur, député, a déposé un projet de loi de conseils du travail « pour prévenir, concilier ou arbitrer les différends entre patrons et ouvriers ou employés » et comme modification du projet de loi sur l’arbitrage déposé le 24 novembre par M. le ministre du commerce.
- Ce seraient surtout d’après l’auteur, des conseils de conciliation, et il expose ainsi ses vues :
- « La conciliation, qui est la préface de l’arbitrage, doit attirer toute notre attention si nous voulons faire quelque chose de durable et inscrire dans la loi autre chose que la reconnaissance platonique d’un droit que les ouvriers et les patrons possèdent en fait.
- « La conciliation réserve tous les droits des parties, elle fait la lumière sur le différend, soumet à l’épreuve d’une discussion contradictoire les arguments donnés de part et d’autre- si elle ne peut résoudre toutes les difficultés, elle en écarte un grand nombre, et quand même elle n’aboutirait pas, elle a simplifié le débat et a ce grand mérite de rendre à chacun sa liberté et ses moyens d’action, après avoir fait la lumière complète sur le conflit...
- « Le projet déposé p?r le gouvernement, en ne se préoccupant que de la conciliation et de l’arbitrage accidentels, ne nous paraît pas réi-udre la question ni donner aux travailleurs le moyen régulier et normal de recourir à une autorité capable de prévenir ou de dénouer un conflit... »
- Voici comment seraient organisés ces conseils d’après \i texte du projet :
- « Il est institué, pur décret, dans toute région industrielle où l’utilité en est constatée, un Conseil du travail, soit d’office, soit à la demande des intéressés patrons, ouvriers ou employés....
- « Chaque Conseil du travail se divise en autant de sections qu’il y a, dans son ressort, de professions ou métiers similaires assez importants pour être représentés.
- « Chaque section est composée en nombre égal de patrons et d’ouvriers ou employés -, ce nombre ne peut être inferieur à 6 ni supérieur à 12.
- « Les délégués ouvriers sont élus par les électeurs, ouvriers, ou employés, les délégués patrons par les électeurs patrons réunis dans deux assemblées distinctes présidées par le maire ou un adjoint.
- « Sont électeurs, tous les citoyens, appar-
- tenant à la profession, inscrits sur les listes électorales politiques. »
- Cela sent bien le prud’homme et le prud’homme ne sent pas toujours bon.
- —o—
- Institut chimique de Nancy. —
- Dans notre précédente « Chronique », nous parlions de cet Institut comme étant en voie de fondation ; or, il fonctionne actuellement.
- Il a été créé par la Faculté des Sciences de Nancy, et a pour but d’offrir àux jeunes gens qui veulent faire de la chimie une carrière, une instruction générale à la fois théorique et pratique.
- Des cours de chimie générale sont complétés par des leçons pratiques sur une série d’industries spéciales, comme la métallurgie, la céramique, la grande industrie chimique, les matières colorantes, la teinture et l’impression, la distillerie, etc.
- Les leçons sur les matières colorantes et la teinture sont professées par M. Haller, directeur de l’Institut.
- Des laboratoires sont consacrés aux élèves.
- Pour leur admission, les candidats doivent justifier d’études préparatoires suffisantes.
- La durée des éludes est de trois années, à la suite desquelles l'élève reçoit un diplôme, s’il satisfait aux examens de sortie.
- La rétribution annuelle est de 600 fr.; des bourses peuvent être concédées par l’Etat.
- les transports en petite vitesse.
- — Un membre de la Chambre syndicale des tissus et nouveautés, discutant la tarification des transports en petite vitesse, citait les faits suivants :
- Chez nous, disait il, nos puissantes compa-I gnies persistent dan* le vieux système, au j grand détriment de l’intérêt public d’abord et 1 du leur ensuite.
- On peut donc dire sans exagération que le service des marchandises, encore plus peut-être que celui des voyageurs.se fait en France d’une manière déplorable, et si ce mode de faire a pu être supporté impunément pendant longtemps, l’abaissement des recettes qui va crescendo depnis 1884, doit faire ouvrir les yeux, nous ne dirons pas aux directeurs de nos grandes compagnies, mais des hommes î chargés de défendre l’intérêt public, car il n’y a pas à se faire illusion, cet abaissement de recettes ne provient pas seulement de la crise économique, il provient surtout du mauvais système d’exploitation des grandes compagnies. Or, pour beaucoup d’industries et de commerces, le chiffre des transports représente une somme importante, qu’on en juge.
- Un grand industriel de l’Anjou, M. X..., achète des quantités considérables de chanvre en Italie et les fait venir habituellement par voie ferrée. De Bologne à Angers, par le Mont-Cenis, le prix de transport est de 180 fr. la tonne. Poussé par les exigences de la lutte économique actuelle, M. X... a cherché une voie de transport plus avantageuse, et à l’automne de 1885 il a fait venir son stock habituel par la voie de mer : coût de Bologue à Saint-Nazaire par Gênes, 55 fr. la tonne, et de Saint-Nazaire à Angers, par voie ferrée,
- 7 fr. 50, soit ensemble 62 fr. 30 la tonne au lieu de 180 fr. Cette différence a permis à M. X... de faire une économie de 130,000 fr. environ. Mais nos compagnies, grâce à cétte combinaison, ont perdu plus de 200,000 fr.; aussi celle d’Orléans, qui a un service de renseignements parfaitement organisé, s’est-
- t elle émue, elle a fait faire une enquête, mais trop tard.
- Nous connaissons de grands industriels de Bordeaux, de Toulouse, quiachetect des tissus de coton à Rouen, et qui, depuis quelques années, se les font toujours expédier par mer. Cependant les compagnies de l’Ouest et d’Orléans ont créé un tarif commun à 75 fr. la tonne de Rouen à Bordeaux, tandis que le transport par eau coûte 70 fr.; la différence est donc minime, mais l’habitude est prise et nos^ industriels continuent de se servir quand même de la voie de mer.
- —o—
- Syndicat des Teinturiers de plu-mes à parures. — Cette Chambre syndicale a des séances irrégulières qui dépendent de la santé de son président.
- Celles du 27 janvier et du 24 février, dont nous avons sous les yeux les procès-verbaux, u’offrent aucun fait intéressant à citer ; nous en parlons pour faire savoir que ce syndicat n’est pas encore tout-à fait mort.
- —o—
- Ravacliol. — C’est un hien triste sire que le compagnon Ravachol : voleur, assassin, violateur de sépulture et dynamitard. Tout le monde le désavoue, même le parti anarchiste dont il se réclame. L’industrie de la teinture pourrait en faire autant, car sa véritable profession était celle de bandit, et il n’était teinturier que dans les intermèdes de ses exploits.
- C’était néanmoins son métier avoué. Né à Saint-Chamond, ville essentiellement tinctoriale, il y avait travaillé, ainsi qu’a Saint-Etienne, comme teinturier, et à Paris, peu de temps avant ses derniers méfaits, il avait été occupé cinq jours dans l’une des premières maisons de chiffonnage.
- Il a un frère plus jeune, teinturier aussi, k l’usine de Civors (Rhône), mais qui est un brave garçon, paraît-il.
- La corporation de la Teinture n’est pas responsable d’un Ravachol et s’en lave les mains dans une eau fortement chlorée.
- Il n’éiait même pas Français par origine paternelle, et comme issu d’étranger n’avait pas fait de service mtl iaire. Cela vaut encore mieux !
- Son nom réel est Kœnigstein.
- C’était même un faux compagon, un traître à son parti.
- Ravachol a été un indicateur de la police d’abord en 1887, lorsque éclata, à St-Etienne,. une grève des ouvriers teinturiers.
- Il fut chargé par le service de la Sûreté de fournir des renseignements sur le mouvement gréviste; il s’acquitta si bien de sa mission que la grève ne fut que de courte durée.
- Ravachol avait été ensuite, à maintes reprises, misen rapport avec les agents spécianx de la Sûreté générale chargée du service politique à Saint-Etienne.
- Il est évident que ces services furent largement rétribués; on prétend même que les agents de police le laissèrent volontairement, échapper lorsqu’ils furent chargés de son arrestation comme auteur du meurtre de Termite de Chambles.
- Ce joli personnage, décidément, était complet.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CIIARLEVILLE (ARDENNES).
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- Mai 1892.
- LA REVUE DE
- s-Année, r 7 Cl 8. ET DES COLORATIONS
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- INDUSTRIELLES
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. Persoz. — Rame fixeuse immergée.— Notice sur quelques matières colorantes. w— Turbines ou moteurs hydrauliques.
- Procédés divers : Bleu métaphénylène ; Jaune d’or diamine ; Bleu indoïne ; Chlorage des lames.
- Chronique industrielle. — impression en couleurs. — Secrétage des peaux. — Effets du Bill Mac-Kinley. — La paille et la fabrication des chapeaux. — Dosage de l’amidon. — Réaction chimique de la ramie. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers.
- que, on aurait le droit de prétendre qu’il l’a fait en haine du syndicat, et pour peu que le même fait se soit déjà produit (ce qui ne serait pas rare parmi un nombreux personnel), la tendance sera établie et le délit caractérisé.
- Heureusement, nous l’espérons, le Sénat repoussera une telle loi, ou tout au moins la rétablira dans des conditions judicieuses, ou bien alors, c’en sera fait de notre industrie qui, n’ayant plus ni autorité ni direction, en sera réduite à fermer ses usines.
- qu’il peut chez soi, mais sans aller jusqu’aux moyens quasi prohibitifs des Etats-Unis et même de la Russie.
- Sans doute, ces nations sont dans leur droit, et vraisemblablement servent leurs intérêts en protégeant outre mesure leur industrie, mais nous devons aussi envisager les nôtres, et en commerçants bien ordonnés, ne pas nous livrer à des dépenses sans profit.
- *
- *
- Le Moniteur officiel du Commerce, en résumant les observations faites par les Chambres de commerce sur les effets du bill Mac-Kinley, confirme nos appréciations pessimistes :
- Si l’on envisage le résultat à un point de vue général, disait-il, il est évident que la mise en application du bill Mac-Kinley a fait subir un ralentissement très notable aux exportations françaises. Beaucoup de commerçants estiment que cette nouvelle législation est en vigueur depuis trop peu de temps pour que l’on puisse avoir une opinion certaine sur ces résultats ; malgré cela, ce n’est pas d’un œil rassuré qu’ils envisagent l’avenir, et plus d’un considère en voyant la baisse considérable des exportations pour certains produits, que dans un temps peut-être très rapproché, le marché américain nous sera tout-à-fait fermé.
- L’industrie de la laine est une des plus éprouvées par le bill, elle était d’ailleurs celle que visaient particulièrement les industriels américains. Si l’exportation des draps de qualité tout-à-fait supérieure el fine est encore possible au prix de gros sacrifices pour les négociants français, ils ne peuvent absolument plus faire rentrer en Amérique les draps de qualités inférieures ou moyennes.
- Certaines régions lainières, comme celles de Roubaix, d’Avesnes, de Four-mies et de Reims, traversent dans ce moment une crise aiguë, dans laquelle on peut affirmer que le bill Mac-Kinley joue un grand rôle. Il est incontestable
- CHRONIQUE
- La préoccupation actuelle des chefs d’industrie est le projet de loi Bovier-Lapierre sur les syndicats professionnels, adopté parla Chambre des députés et devant être soumis prochainement à l’approbation du Sénat.
- Nous avons reproduit sa disposition principale dans notre précédente Chronique ; l’esprit qui s’en dégage est nettement visible ; c’est une injonction aux patrons de se ranger docilement sous
- l’obédience des svndicats ouvriers : les
- %/
- subir ne suffit pas.
- Avant que ce projet fût définitivement formulé et aggravé, nous voyions dans son texte primitif une intention de réagir contre les persécutions systématiques des syndicats, et nous trouvions équitable que l’on cherchât à sauvegarder la liberté d’association des ouvriers, mais aujourd’hui il devient évident que la question a changé de face, et que c’est un asservissement du patronat que le projet voudrait établir..
- Et ce parti-pris est tellement peu dissimulé que, dans le texte du projet que nous avons reproduit, la commission de la Chambre a écarté depuis, le dernier alinéa qui visait les ouvriers voulant contraindre les patrons à n’embaucher que leurs camarades syndiqués.
- C’est un délit d’intention que veut créer la Chambre, car chaque fois qu’un patron congédierait un ouvrier syndi-
- * * *
- Comme compensation, le gouvernement l’invite à envoyer ses produits à l’Exposition de Chicago, et lui en facilite les moyens par des dégrèvements sur les frais de transport.
- Des crédits ont été votés, des commissions nommées ; la France, en un mot, prend part officiellement à cette Exposition.
- Nous ne sommes pas très convaincu que notre industrie y trouve un grand avantage. Les Etats-Unis s’isolent de plus en plus du commerce européen, et il nous semble que nos produits à Chicago leur serviront davantage de modèles que d’échantillons.
- Il faut bien se persuader que si nous avons conservé une partie de nos positions sur le marché américain, nous n’avons plus à en conquérir de nouvelles ; il nous faut vivre désormais sur les relations établies, avec les clients connaissant déjà nos produits, et ne trouvant pas les analogues dans la fabrication locale.
- A ceux-là l’Exposition n’apprendra rien de notre production ; elle ne nous amènera pas les autres et ne pourra que favoriser leur concurrence.
- Pour ces mêmes motifs, l’Exposition de Moscou n’a été d’aucun profit pour notre industrie, en dehors de quelques satisfactions morales qu’elle a pu lui donner.
- Tous nos efforts doivent donc se porter sur les pays ouverts ; à la vérité, chaçuu en ce moment s’enferme le plus
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- que nos exportations ont diminue beaucoup, notamment en ce qui regarde les articles unis et bon marche, comme les mérinos et les cachemires que les Américains fabriquent aujourd hui et fabriqueront de plus en plus.
- En Russie, c’est l’industrie du coton qui est spécialement protégée. Non-seulement elle suffit exclusivement à sa vaste consommation intérieure, mais elle vise maintenant le commerce d’exportation.
- Un ukase en date du 3/15 février accorde, à l’exportation des cotonnades de Russie, une prime sous forme de restitution des droits de donane perçus sur les matières premières employées pour la fabrication de ces tissus.
- Ces remboursements équivalent à 32 francs pour cent kil. de tissus écrus ou blanchis ; 37 fr. pour ceux teints en couleurs ordinaires et 45 francs pour les Andrinople.
- Ces primes sont encourageantes, et les cotonnades russes vont pouvoir se présenter sans désavantage sur le marché universel.
- * *
- L’Allemagne souffre plus que nous encore du nouveau régime américain.
- Les chiffres de ses exportations aux Etats-Unis pendant les trois premiers mois de cette année accusent une diminution persistante et importante pour le district consulaire de Berlin, cette diminution peut être évaluée à huit millions de marks.
- La ville de Berlin elle-même a perdu un million de marks; sur cette somme, 200,000 marks s’appliquent à la ganterie, un pareil chiffre aux étoffes pour vêtements, etleresteà des articles de mercerie, et lingerie, destinés aux Etats-Unis.
- On ne connaît pas encore les chiffres se rapportant à Chemnitz, mais on sait qu’ils sont inférieurs à ceux des années précédentes. La situation de Crefeld ne s’annonce pas comme plus favorable.
- 11 faut alors chercher à réagir : depuis quelque temps plusieurs comités se sont formés à Berlin pour provoquer l’organisation d’une exposition universelle dans la capitale de l’empire. Ces comités ont trouvé un certain écho en Prusse. Mais l’enthousiasme est loin d’être aussi vif dans les autres Etats de l’Empire et surtout en Bavière.
- D’ailleurs, le gouvernement ne pa-
- raît pas disposé à se laisser entraîner dans une aventure où de gros interets sont en jeu ; il craint un insuccès dont l’effet moral serait désastreux, et attend les résultats de l’exposition de Chicago, pour se prononcer sur l’opportunité de celle de Berlin.
- La grève des ouvriers cotonniers de San-Martin-de-Provensals, en Espagne, prend un caractère insurrectionnel de plus en plus accentué.
- Au Portugal, l’état général s’améliore, nous écrit un important industriel français de Lisbonne : avec les nouveaux droits protecteurs, dit-il, l’industrie travaille fort, et nous espérons pouvoir sortir de cette situation désastreuse où nous ont conduit les mauvaises opérations financières : situation que ce brave Portugal ne mérite pas.
- C’est en effet une nation bien sympathique : dans nos relations personnelles avec l’étranger, nous avons particulièrement remarqué le caractère loyal et courtois des portugais.
- * *
- Dans ces excursions hors frontière, notre chronique ne doit pas oublier nos propres affaires ; or, elles sont presque partout au grand calme.
- La réaction favorable qui s’était manifestée dans les lainages ne s’est pas maintenue : à Roubaix, à Fourmies, comme à Reims, les affaires sont à peu près nulles.
- Depuis quelques semaines, les manufactures de drap à Sedan ont ralenti leur production, qui avait été très intense avant la mise en vigueur des nouveaux tarifs douaniers. Les expéditions en draperie ont donné, en mars, une moins-value considérable, comparativement à l’année précédente.
- Il y a aussi du ralentissement à El-beuf.
- Les cotonnades sont également plus calmes, mais à Rouen, on ne s’en inquiète pas, car jusqu’à juin, c’est la morte-saison habituelle.
- A Mulhouse, il s’est fait quelques affaires en tissus de coton, notamment en marchandise apprêtée, mais l’ensemble manque de vigueur.
- La fabrique, à Lyon, reçoit des commissions ; c’est, du reste, pendant cette période de l’année que les affaires en soieries ont le plus de mouvement.
- C’est aussi l’époque des éducations. La récolte, un moment menacée par
- quelques jôurs froids, voit maintenant cette crainte dissipée avec le retour du beau temps.
- * *
- Parmi les teintes en faveur*, il faut surtout citer le beige, que l’on voit sur tous genres de tissus, lainages ou soieries, sur articles de modes et même en dentelles. Les teintes saumon, lilas, demi-claires, le brique, viennent ensuite.
- La draperie tourne toujours nécessairement ; dans le même cercle de colorations, la nouveauté réside dans les effets de tissage, et peu dans les couleurs ; cependant on parle d’une nuance « lie de vin », qui serait présentée comme nouvelle et patronnée par quelques fabricants.
- Les teintes les plus usuelles sont les gris, les bronzes, les gros bleus. Les fonds verts, plusieurs fois teintés, n’ont jamais eu de succès en draperie; c’est même une originalité d’en porter, c’est ainsi que M. Deroulède a toujours émergé des foules, grâce à son fameux paletot vert.
- F. Gouillon.
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de l’Exposition universelle de 1889
- Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des lames de Paris.
- — suite —
- Blanchiment par l'électricité
- § 31. — Le principe de cette méthode, proposée en Angleterre, par M. Hermite, consiste à faire agir sur les fibres une solution de chlorure de magnésium qui est soumise à l’élec-trolyse dans un appareil spécial. Le liquide ainsi chargé d’hypochlorite de magnésie, après avoir produit son action sur la matière à blan-
- Ichir, retourne à l’électrolyseur pour s’y régénérer, de sorte qu’il s’établit une circulation continue allant des électrodes à la fibre. Pour utiliser l’agent de blanchiment à l’état naissant, on a soin d’installer l’électrolyseur aussi près que possible de la cuve et d’assurer un mouvement du liquide extrêmement rapide. Cette disposition prévient aussi la formation du chlorate qui se produirait en pure perte.
- Le procédé de M. Hermite donne des résultats très satisfaisants dans le blanchiment de la pâte à papier, et, depuis janvier 1887, est utilisé pour cet objet aux Etats-Unis. A notre connaissance, il n’a pas encore été appliqué
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- aux tissus de coton, bien qu’on l’ait essayé avec succès sur différents textiles végétaux.
- Un appareil électrolyseur destiné à ce genre de traitement figurait à l’Exposition dans la galerie des machines, section française (1).
- Blanchiment des fils et tissus de lin
- § 32. L’industrie du blanchiment des fils et tissus de lin n’a pas éprouvé en général de grands changements. On a recours, aujourd’hui comme autrefois, à des traitements alternatifs souvent répétés consistant en lessivages, en crémages, en expositions sur pré. Cependant on a réussi à réduire le nombre de ces opérations, à se borner par exemple à deux lessives, de façon à terminer le blanchiment des fils en dix-huit ou vingt jours.
- Différents exposants de la classe 46 représentaient d’une manière fort distinguée cette importante industrie. Nous citerons notamment, en Belgique, M. Ch. Vandewynckèle, et MM. Alsberge et Vanoost ; en France, MM. Vandewynckèle père et fils et M. Ouvrard.
- Un exposant de la classe 44, dans la section belge, M. Julien Lefébure, de Bruxelles, a indiqué sommair ment uue méthode de travailler le lin, qui, selon lui, faciliterait beaucoup le blanchiment de ce textile. On dépouillerait la plante de sa chènevotte, immédiatement après la récolte, à l’état sec. La fibre serait ensuite débarrassée par des bains alcalins des matières gommeuses qui l’accompagnent, puis soumise à un teiilage final, d’ailleurs non indispensable pour le peignage et la filature. Les éléments nous manquent pour émettre une opinion sur la valeur de ce procédé déjà ancien, qui aurait l’avantage de supprimer le rouissage, cause reconnue d’insalubrité.
- Blanchiment du jute
- § 33. Des vues théoriques basées sur la nature chimique de la matière incrustante du jute, considérée comme appartenant à la série aromatique, ont conduit M. Cross, dans le Lancashire, à blanchir ce textile par un procédé nouveau. Ce chimiste supprime entièrement les traitements alcalins énergiques et leur substitue Faction de corps réducteurs. Pour prévenir les effets de chloruration, il remplace le chlorure de chaux par un chlorure de soude suffisamment alcalin pour empêcher la mise en liberté du ch ore. Enfin, pour éviter que la fibre ne brunisse au vaporisage, il termine les opérations par une immersion en sulfite de soude.
- Ce procédé est regardé comme réalisant un progrès important sur les anciennes méthodes. Le blanc qn’il donne est plus pur, la fibre plus brillante, le tissu moins affaibli.
- Dans une étude intéressante, M. Albert Scheurer a mis en évidence quelles quantités considérables de chlore la matière incrustante du jute est susceptible d’absorber. Suivant
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1890, p. 161.
- l’auteur, il est nécessaire de diminuer la force de l’hypochlorite à mesure que les opérations se succèdent et de maintenir un certain rapport entre la concentration de la liqueur oxydante et la quantité de matière incrustante qui reste à détruire.
- Blanchiment de la laine
- § 34. Jusque dans ces dernières années, on n’avait d’autre ressource pour blanchir les laines que de les soumettre à Faction prolongée ou plus ou moins répétée de l’acide sulfureux, employé généralement à l’état gazeux dans des sovfroirs, quelquefois aussi en solution aqueuse et obtenu alors par décomposition du sulfite ou du bisulfite de soude à l’aide de l'acide chlorhydrique. Or, ces méthodes ne donnent que des résultats tout-à-fait insuffisants. En effet, l’acide sulfureux ne blanchit la laine qu’à la condition de rester, pour ainsi dire, combiné avec sa matière colorante ; de telle sorte que si la fibre subit ensuile un traitement quelconque un peu énergique, capable de lui enlever l’acide sulfureux, par exemple par l’eau bouillante, les alcalis, les acides forts, elle risque de perdre tout ou partie de sa blancheur et de revenir à sa teinte naturelle.
- Le nouveau procédé de blanchiment ne donne pas lieu aux mêmes inconvénients. Les pièces, dégorgées par les moyens ordinaires ei bien rincées, sont introduites dans un bain d’eau oxygénée à 12 volumes, étendue de vingt fois son volume d’eau et additionnée de 5 à 10 p. 100 de silicate de soude à 20 degrés Baumé. On peut les laisser immergées au sein du liquide le temps nécessaire, soit de douze à vingt-quatre heures, mais il est plus avantageux, suivant Horace Kœchlin, de les imprégner, non dégorgées, d’un bain plus concen-
- tré, monté avec :
- Eau oxygénée à 12 volumes lût.
- Eau ordinaire.......... 2 lit.
- Silicate de soude à 20° B. 200 gr. puis de les enrouler et de les laisser dans cet état pendant vingt-quatre heures. On lave ensuite et on sèche. De cette façon, on évite le double inconvénient d’employer beaucoup de réactif et de grandes barques.
- Le même coloriste indique un autre moyen plus prompt, mais un peu plus coûteux, qui consiste à passer la laine, déjà dégorgée, dans
- un bain composé de :
- Eau oxygénée à 12 volumes 1 lit.
- Eau ordinaire............ 1 lit.
- Silicate de soude à 20° B. 50 gr.
- puis à la vaporiser pendant deux minutes.
- Le blanchiment s’effectue quelquefois aussi par immersion de la laine dans l’eau oxygénée additionnée d’ammoniaque.
- Le blanc obtenu par ces méthodes est supérieur au blanc sulfureux, non-seulement par sa nuance, mais par sa stabilité, car il ne disparaît pas comme celui-ci sous de faibles in-
- fluences. Tandis que par l’acide sulfureux la coloration jaune de la laine est simplement masquée, par l’eau oxygénée elle est détruite.
- Ce procédé a procuré de sérieux avantages aux teinturiers en tissus de laine et aux imprimeurs, en leur permettant de réaliser les blancs qui formaient jusqu’alors la spécialité d’un très petit nombre de manufacturiers. Le mystère dont les initiés s’entouraient avec un soin jaloux n’a plus aujourd’hui de raison d’être et personne ne songera plus à leur envier leurs secrets. Il adviendra pour cette fabrication ce qui est arrivé pour celle du rouge turc : cette dernière, au lieu de rester le domaine exclusif de quelques-uns, a pénétré dans tous les établissements d’imprsssion depuis la découverte des nouvelles méthodes (1).
- v III
- IMPRESSION SUR COTON Machines
- § 35. Le matériel des machines qui servent dans l’impression s’est accru sensiblement depuis 1878 et en général beaucoup perfectionné.
- Celles qui sont destinées à la préparation des pièces et qui comprennent les batteuses, brosseuses, tondeures, enrouleuses, ont été améliorées au point de vue de leur construction. Les sys'èmes de fonctionnement ont été souvent modifiés.
- Quant aux machines à imprimer au rouleau, elles sont plus soignées que par le passé et se prêtent à un travail plus facile et d’une plus grande précision. Toutes sont munies d’un moteur à vapeur indépendant, ce qui permet à l’ouvrier de chercher avec une marche très lente la mise au rapport des uifféremes parties du dessin, et, une fois qu’il l’a trouvée, de continuer l’impression d’une maniéré très rapide.
- Les racles habituelles en acier sont quelquefois remplacées par celles en bronze phos-phoré ; depuis quelque temps aussi, on lait entrer davantage le nickel dans la composition de ces lames.
- §36. Un perfectionnement intéressant apporté à la machine à imprimer a été l’introduction du nickelage des rouleaux ; ceux-ci acquièrent par ce traitemeet une surface plus unie et plus dure que celle du cuivre rouge ou du laiton et, par suite, résistent mieux à l’usure 5 ils résistent mieux aussi à Faction des acides.
- Le nickelage s’effectue également bien sur les rouleaux qui ont déjà servi à l’impression et sur ceux qui sortent de l’atelier de gravure; mais, en tout cas, il faut leur faire subir un nettoyage parfait et éviter le contact des mains.
- Le bain métalliseur, renfermé dans une auge en bois, est un sulfate double de nickel et d’ammoniaque additionné d’un peu de sel
- . (1) Voir Revue de la Teinture, 1889, p. 67.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- de cuisine, le tout maintenu très légèrement acide. On emploie comme anodes des plaques de nickel laminées suspendues parallèlement au rouleau à recouvrir et à égale distance de celui-ci.
- Le courant est fourni par une machine dynamo disposée pour donner une faible tension. Pendant toute la durée de l’opération, le rouleau est mis en mouvement, tandis qu’une brosse frotte la surface pour la maintenir propre et enlever les petites bulles d’hydrogène qui sont restées sur le métal.
- [A suivre.)
- RAME FIXEUSE IMMERGÉE
- Système de M. Ch. Laval.
- Les teinturiers apprêteurs cherchent la réalisation d’une bonne machine à fixer, basée sur l’emploi d’un procédé rationnel pour garder aux tissus une fois teints et apprêtés la largeur égale ou à très peu égale, à celle de ces tissus en écru.
- Le plus souvent, on commence le fixage avant teinture, cette opérat’on ayant seulement pour but d’assurer la position relative des fils de chaîne et de trame afin d’éviter les plis et cassures qui se produiraient infaillible * ment dans les opérations ultérieures sans qu’il soit possible de les faire disparaître complètement ensuite, mais les machines qui exécutent cette opération neconservent aucune laize à l’étoffe et c’est plus tard à l’apprêt que l’on essaye de retrouver un peu de largeur à l’aide de machines spéciales.
- Pour remédier à ces inconvénients, M. Laval Charles, a eu l’idée de fixer les tissus au large sur une rame d’une disposition spéciale, en opérant l’élargissement à droit fil lorsque le tissu passe dans l’eau chaude, en un double parcours, dans un bac contenant toute la longueur de la rame, ce qui a fait donner à cette machine le nom de rame fixeuse immergée.
- L’elargissement intime qui s’opère sur le tissu dans l’eau chaude le rend fixe et invariable par la suite et de plus, le tissu ne peut être aucunement fatigué par cette opération.
- Voici les résultats qui auraient été obtenus sur quelques ttssus :
- 1° Sur des mérinos et cachemire laine, on peut parfaitement donner en largeur 98/100 centimètres teints avec 104/106 en écru ou bien 118/120 teints avec 126/128 en écru, et 'dans ce cas il n’est plus nécessaire de tirer au large à l’apprêt.
- La largeur donnée est fixe et ne bouge plus en magasin, il n’y a pas de perte en longueur et ces tissus si délicats ne portent aucune trace d’énervement.
- 2° On obtient également sur les mérinos, cachemires et autres tissus avec la rame fixeuse immergée laize pour laize, de façon qu avec 100 centimètres de largeur en écru, on rend d’une manière stable 98/100 teints et avec du 120 en écru on rend 118/120 teints.
- UHenrietta et tissus mélangés similaires se traitent favorablement sur cette machine.
- 3° On évite entièrement le moirage dans les articles où ce défaut se produit presque infailliblement en employant les moyens ordinaires sur des tissus, tels que les biarritz, les reps, certaines armures.
- 4° Dans les armures à dessins en relief, les côtes de cheval, des dessins ressortent beaucoup mieux que par les moyens ordinaires, et jamais il n’y a de réappliquage à faire.
- Dans les dentelles ou articles similaires, les fils se fixent bien et ne bougent pas en teinture, donc, aucun effet de feutrage.
- 5° Pour la laine cardée on peut couvrir d’autant plus les tissus que, sans inconvénient on peut arriver au surfoulage, et, dans une la rge proportion, car Iesdits tissus étant passés ensuite à la rame fixeuse immergée, sont ramenés à la largeur demandée ; et non seulement on obtient un bon foulage et un bon toucher, mais la largeur obtenue résiste en-' suite aux effets du décatissage et il n’y a plus de retrait à craindre, ni en longueur ni en largeur.
- On pourrait ainsi augmenter les exemples de l’application de ce nouveau procédé sur une foule de tissus divers ; nous nous bornerons à signaler aux teinturiers*apprêteurs ce procédé de fixage à l’eau chaude par le traitement sur rame ; il y a là un principe nouveau exigeant, il est vrai, une machine fort coûteuse mais assez intéressante pour l’industrie des apprêts.
- IV OTICE
- SUR QUELQUES
- MATIÈRES COLORANTES
- Nous détachons les descriptions suivantes d’une Notice d’un fabricant; par cette origine même, elles ont un caractère pratique que l’on trouve moins dans les traités scientifiques.
- Indigos et ses dérivés
- Indigo
- Les quantités employées de préférence, pour la fabrication des produits ci-dessous, sont les sortes de Bengale et de Java.
- Composition d’indigo ou sulfate d’indigo
- Ce produit n’est autre chose que la dissolution de l’indigo dans l’acide sulfurique. Les proportions d’acide varient suivant le degré de l’acide, et le prix est proportionnel au rendement en couleur, c’est-à-dire à la dose d’indigo qui entre dans la dissolution et au prix de cet indigo. La beauté de la nuance varie du bleu pur au bleu noirâtre, suivant la qualité de l'indigo employé.
- La plupart des teinturiers, qui utilisent cet article, le préparent eux-mêmes, avec plus ou moins de soin, suivant les habitudes acquises. Il faut bien veiller à la qualité de l’acide et au
- titre aréométrique, quand on n’use pas d'acide de Nordhausen ; voir que l’indigo soit bien sec et moulu convenablement, et enfin choisir la qualité d’indigo la plus avantageuse pour l’usage que l’on doit en faire. La question de température est également importante et mérite une attention spéciale.
- La composition ou sulfate d’indigo n’est pas transportable à de grandes distances, à cause de son poids considérable, en raison de la densité très élevée de l’acide sulfurique, qui ferait que les frais de transport seraient très élevés, et, en second lieu, à cause des risques de casse pendant le transport, le produit ne pouvant pas voyager autrement qu’en emballages de grès, fragiles par conséquent malgré la double enveloppe dont on se sert. Les frais ; de transports sont également très élevés, précisément à cause du danger de casse et de la nature corrosive du mélange, qui l’a fait classer dans les tarifs supérieurs.
- Aussi le bleu d’indigo est-il beaucoup plus employé aux divers états de carmins, dont la description va suivre, et dont l’application est plus générale, pour les motifs qui précèdent, et aussi parce que la nature acide à l’excès de la composition, nuirait à la fibre à teindre, surtout lorsqu’il s'agit du coton qui demande des mordants qui seraient détruits ou par trop influencée par l’acide sulfurique.
- Composition neutre
- Ce produit est le sulfate ou composition d’indigo, neutralisé par la soude.
- Il renferme tout le bleu de l’indigo, à l’état de sulfo-indigotate de soude, mais ce bleu est sali par les impuretés de l’indigo et les résines rendues solubles par le traitement alcalin que l’on a fait subir au sulfate. Une partie de ces impuretés est bien écartée par le lavage que l’on fait en même temps que la neutralisation, mais il en reste toujours suffisamment pour ternir le bleu.
- Ce produit est surtout employé dans les impressions sur laine et feutre, pour les nuances de fonds, dans lesquelles il s’agit de couvrir le tissu, sans s’inquiéter de la beauté de la nuance.
- Carmin pour fonds ou indigo-extract,
- acide pour laine
- Ce produit n’est autre que le sulfate d’indigo, lavé et débarrassé des 9/10 de l’acide sulfurique, qui a servi à faire la dissolution de l’indigo. Il renferme la plus grande partie des impuretés de l’indigo, mais à l’état presque insoluble sur bain acide, lorsque la fabrication en est bien réussie. On peut donc l’employer dans tous les usages pour lesquels on emploie la composition d’indigo, et notamment dans les teintures pour fonds, sur laine.
- Il est acide à 10 0/0, et on peut l’assimiler au sulfate d’indigo rendu transportable par l’écart de l’acide.
- Carmin lavé acide pour laine et soie Cette sorte est la même que la précédente,
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- au point de vue de l’acidité, mais elle est exempte de toutes les impuretés ou résines insolubles, écartées à l’occasion du lavage considérable que l’on a fait subir au sulfate formé par la dissolution de l’indigo dans l’acide sulfurique.
- C’est la sorte la plus généralement employée dans la teinture en laine, lorsque celle-ci ne craint pas l’acide qui reste encore renfermé dans le carmin.
- Carmin lavé neutre pour soie, laine et coton Cette qualité provient de la précédente sorte de carmin lavé acide, à laquelle on fait subir un fort lavage, après avoir neutralisé l’acide. Ce lavage a pour but d'écarter les dernières impuretés qui ^étaient restées dans le carmin lavé acide, et, joint à la neutralisation, le rend apte à tous les emplois, même les plus délicats .
- La teinture du coton notamment ne peut pas employer d’autre carmin que celui-ci, par la raison que nous avons donnée plus haut, que les mordants employés pour cette teinture seraient neutralisés ou détruits par l’acide libre.
- Dans les teintures de laines fines, il convient aussi d’employer le carmin lavé neutre, pour ne pas toucher à la nature et à l’état de la laine, qui craintle feutrage et l’influence acide. Enfin, dans les nuances où l’on tient à la beauté du bleu, il convient d’employer le carmin lavé neutre, qui est d’un bleu plus pur et plus dépouillé que celui fourni par les autres sortes.
- Ôbsérvations génèrâîës sur les diverses sortes de carmins, au sujet des prix de ventes
- Tous les carmins, de quelque sorte qu’ils soient, sont susceptibles d’être préparés à tous les prix, et ces derniers sont proportionnels rigoureusement à la richesse en colorant. La pâte renferme plus ou moins d’eau, suivant le prix de vente -, c’est la seule différence qui existe entre les divers prix. Ainsi, un carmin de 3 fr. est aussi beau qu’un carmin de 6 fr., mais il renferme la moitié moins de couleur.
- 11 est à noter cependant que les qualités concentrées sont les plus avantageuses, parce que le fabricant, qui n'a pas à emballer et à transporter de l’eau d’un point à un auttè, fait profiter son acheteur de l’économie qu’il réalise. Cela est surtout Vrai, lorsqu’il s’agit de transporter à de grandes distances, et plus encore quand il y a des droits à payer, tant par 100 kil., sans souci de la valeur.
- Ce raisonnement s’applique à toutes les sortes de carmin, sans exception.
- Indigotine
- Ge produit correspond au carmin lavé neutre, lavé à fond, puis pressé de même, pour écairter les dernières impuretés, et enfin séché et réduit en poudre fine.
- Les prix, en général, varient de 30 à 50 fr. le kilo, suivant le degré de pureté du produit. 11 arrive même souvent de trouver, dans le
- commerce,de l’indigotine à des prix inférieurs à ceux-ci. L’explication en est des plus sim -pies : afin de réduire le prix de l’indigotine, on y ajoute un corps neutre soluble, qui est le plus souvent du sel marin, et dès lors, on comprend combien il est facile de faire de l’indigotine à tous les prix.
- Pensée laque
- Ce produit est simplement un sulfo-purpu-rate d’indigo, au lieu d’un sulfo-indigotate. 11 est avantageusement remplacé par le carmin pour fonds ou indigo-extract ; c’est un produit qui n’offre aucun intérêt, et la meilleure preuve, c'est qu’on ne voit aucune grande maison de teinture en employer. Ce qui ne serait pas le cas, si le produit était réellement bon.
- Carmin d'indigo surfin Ce produit qui avait un certain emploi autrefois, pour l’azurage des blancs, sur soies et laines, a été remplacé par les violets méthyl et les bleus rougeâtres. En impression sur laine, il avait un emploi considérable, à cause de sa grande solubilité à froid, mais il a été remplacé à peu près complètement par une sorte de carmin très lavé et très concentré, qui correspond au carmin lavé neutre, lavé une seconde fois et pressé à fond. On le vend généralement aux environs de 15 à 18 fr. le kilog.
- Orseille et êès dérivés La matière première est une sorte de lichen blanc grisâtre, qui pousse sur les rochers des côtes orientales de l’Afrique et occidentales de l’Amérique. Les prix des diverses sortes de lichens sont basés sur leur richesse respective en principes colorants.
- Les préparations, faites généralement et telles qu’on les livre au commerce, sont les suivantes :
- Orseille d'herbes
- Elle résulte de la production de la matière colorante des lichens, en présence du lichen lui-même.
- La fabrication consiste à faire cuire le lichen | dans une certaine quantité d’eau chargée d’une dose convenable de chaux.
- Le jus provenant de cette cuisson est exprimé et séparé du lichen, puis concentré dans des appareils spéciaux, suivant le degré de richesse que l’on veut obtenir pour la vente, c’est-à-dire suivant le prix que l’on a en vue.
- Le lichen, nuit et pressé, est ensuite découpé convenablement, à l’aide d’un ustensile spécial, et porté dans des barques ou récipients en bois, pouvant contenir 5 à 600 kil. d’or-seille finie.
- On y ajoute le jus réduit, puis l’ammoniaque, et le développement se fait au contact de l’air, par des brassages à la pelle, à main d’hommes. 11 faut trois mois environ pour faire de l’orseille prête pour la vente.
- Le traitement alcalin que l’on fait subir au
- lichen a pour but d’en extraire tout le principe colorant, lequel, étant à l’état d’acide, se combine avec l’alcali, pour former un sel soluble que l’on concentre plus ou moins, suivant la richesse de colorant que l’on veut obtenir, pour un poids donné de liquide. On conçoit dès lors que le lichen n’ayant plu& de valeur, après le traitement qui l’a épuisé de son colorant, on peut en rejeter au dehors une partie, et dès lors la partie conservée et préparée pour faire l’orseille d’herbe ou en pâte, s’enrichit du colorant de toute la pariie écartée, ce qui explique que l’on puisse faire de l’orseille d’herbe à tous les prix.
- (A suivre).
- TUBBINES OU MOTEURS
- HYDBAULIQUES De M. A. GANDILLON, à Sentis
- L’emploi si généralisé de la vapeur comme puissance motrice n’a pas fait, cependant, abandonner une autre force, précieuse à utiliser, quand on peut en disposer : celle des cours et chutes d’eau, qui a au moins l’avantage d’être gratuite.
- Les anciens ateliers E. Nion, de Senlis (Oise), actuellement dirigés par M. Gandillon, ingénieur de grand mérite, se sont depuis longtemps spécialisés dans la construction des turbines et autres moteurs hydrauliques, en. même temps que de pompes et de machines pour l’élévation des eaux.
- Ils viennent de créer une nouvelle turbine, avec servo-modérateur de vitesse, actionnant directement des dynamos-électriques.
- Aujourd’hui que l’éclairage voltaïque est devenu celui des ateliers de teinture (car c’est le seul pratique qui ne décompose pas les nuances), il sera intéressant pour nous de signaler et décrire sommairement cet appareil.
- Mais nous voulons d’abord reprendre de plus haut la description des turbines et en exposer plusieurs modèles, que nous trouverons, d'ailleurs, dans la construction, de M. Gandillon.
- Turbine Girard, à arbre vertical et à bâche, pour basses et moyennes chutes
- Ce type, représenté par lafig. 1, ci-contre, est construit sur les plans de Girard, l’ingénieur hydraulicien bien connu, ainsi que sur. ceux de Gallon, de L. Vigreux, de Debié, dont, les travaux sont aussi fort estimés.
- Ces turbines s’établissent suivant les circonstances de la chute, soit avec vannes circulaires dites à papillon, soit avec vannettes verticales, mais fonctionne, dans tous les cas,
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- Fig. 1. — Turbine Gérard.
- avec débit à pleins orifices, malgré les variations du volume d’eau dépensé, c'est-à-dire qu’il est construit dans les conditions les plus convenables pour assurer un excellent rendement, que contribue à obtenir l’acuité parfaite donnée aux arêtes supérieures des aubes.
- Des turbines de ce type sont appliquées avec succès pour actionner des appareils de natures très différentes.
- Plus de 600 sont sorties des ateliers de Senlis; nous en connaissons, spécialement, chez M. Paul Cartier, teinturier à Darnétal, près Rouen.
- Turbines à axe vertical. actionnant directement des pompes centrifuges et des essoreuses.
- Les anciens ateliers E. Nion ont fourni, au service des eaux de la ville de Paris, des turbines dont la vitesse a été calculée pour qu’elles puissent être disposées sur le même axe vertical que des pompes centrifuges de
- L. Dum >nt, comme l’indique la fig. 2. C’est là une application assez curieuse qui a été répétée depuis pour actionner les essoreuses des filatures d’une Compagnie (Brésil), en disposant les turbines sur le même arbre vertical et en-dessous du panier de l’essoreuse, et ces applications montrent bien que les turbines à grand rendement de M. Gandillon, peuvent, avec avantage, être combinées pour actionner directement les machines les plus diverses, quand on dispose de chutes d’eau ou de conduites de distribution d’eau sous pression.
- Les différentes sources de la Vanne, captées pour la ville de Paris dans les départements de l’Aube et de l’Yonne, sont à des altitudes différentes, et un aqueduc les amène toutes à Paris. Comme certaines des sources sont au-dessus du nouveau général de l’aqueduc et que d’autres sources sont en-dessous de ce niveau, l’eau de chaque source supérieure est amenée, par un tuyau, à une tur-
- bine qui donne le mouvement à la pompe centrifuge calée sur le même axe, et celle-ci élève l’eau de la source inférieure, laquelle s’écoule à l’aqueduc en même temps que l’eau motrice. Quatre de ces turbines-pompes fonctionnent d’une manière continue aux sources de la Vanne.
- Turbines à axe horizontal à grand rendement, avec aubes en bronze.
- La construction des turbines à aubes rigoureusement calibrées et polies a atteint au plus haut point de perfection dans les ateliers de M. Gandillon et ces turbines, d’un rendement minimum de 72 pour cent qui atteint souvent 82 pour cent sont employées en grand nombre par la ville de Paris, par le service des eaux de Versailles, Mari y, Meudon et St-Cloud, par la Compagnie des mines d’Arres et d’Anglas, par divers teinturiers et laveurs de laines de Verviers (Belgique), etc.
- X
- Fig, 2. — Turbine actionnant directement des machines.
- Fig. 3. — Turbine à grand rendement.
- Ces turbines sont munies de vannes permettant de régler la quantité d’eau à dépenser, d’après la puissance demandée aux turbines, tout en conservant à ces dernières un excellent rendement. Elles peuvent être employées comme moteurs dans toutes les villes pourvues d’une distribution d’eau, et elles conviennent pour fonctionner sous les hautes chutes. Le service des eaux de Versailles et de Marly, auquel trois de ces turbines ont été fournies, en a fait une application sous 180 mètres de pression d’eau.
- Voici maintenant l’appareil que nous annoncions au début de cet article :
- Turbines à axe horizontal avec servo-modé-raleur de vitesse, actionnant directement des dynamos-électr iques.
- Les progrès faits depuis quelques années par les applications électriques, ont donné aux hautes chutes, si nombreuses dans les pays de montagnes, en rendant ces chutes utilisables pour l’éclairage électrique et pour les I travaux industriels et agricoles une valeur qu’elles n’avaient jamais eue. C’est pour répondre spécialement aux besoins d’une trans- | formation du travail mécanique en électricité, g que M. Gandillon a créé une série de turbines 1 à axe horizontal, à aubes accouplées directe- I ment aux dynamo-électriques.
- Mais la commande de machines électriques I exige une grande régularité de vitesse de la I
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- Fig. 4. — Turbine avec servo-modérateur de vitesse,
- C" COMTIHEKTMEEOISOM PAR,S
- part de la turbine, et on n’avait pas réussi jusqu’à présent à obtenir pour ces moteurs un régulateur suffisamment énergique, car la vanne qui règle la quantité d’eau entrant dans un moteur hydraulique exige toujours, pour être manœuvrée, un effort considérable et de beaucoup supérieur à celui qu’opposent les appareils de détente d’une machine à vapeur, par exemple.
- La connaissance approfondie qu’avaient MM. Gandillon et L. Vigreux (ne dernier, le regretté professeur de l’Ecole centrale de Paris) des beaux résultats obtenus par Farcot dans l’asservissement des moteurs à vapeur pour gouvernails (1) et des machines hydrauliques employées pour la manœuvre de la grosse artillerie des navires cuirassés, leur a permis d’étudier un servo-modérateur de vitesse (breveté), se composant essentiellement d’un cylindre hydraulique auxiliaire, qui est en communication avec la conduite d’amenée d’eau à la turbine; l’organe de distribution de l'eau dans le cylindre auxiliaire, est soumis à l’action du régulateur ordinaire, dont ce cylindre amplifie considérablement la puissance, et celui-ci manœuvre la vanne de la turbi avec toute l’énergie nécessaire.
- Une application de turbine-dynamo à servo-modérateur système Gandillon et Vigreux, représentée sur la figure 4, a été faite à l’automne dernier pour l’éclairage électrique du château de M. Théodore Haviland à Montméry (Haute-Vienne), et la marche de la turbine à servo-modérateur y a été d’une si grande régularité, malgré toutes les variations brusques qu’on apportait dans l’éclairage ou dans la chute, que la dynamo-Edison y a toujours donne une lumière d’une fixité parfaite.
- Pour rendre saisissant l’intérêt de cette machine, il suffit de faire remarquer quelle offre le moyen de tirer d’une chute d’eau, l’éclairage le plus intense et le mieux réglé, sans autre dépense que l’entretien du matériel.
- (1) Voir « Les machines à gouverner » publiées par A. Gandillon dans les bulletins de la Société des anciens élèves des Ecoles d’Arts-et-Métiers, de juin à août 1881.
- PROCEDES DIVERS
- Bleu Métaphénylène BB
- Nous avons déjà signalé plusieurs tentatives heureuses pour substituer à l’indigo de cuve, un bleu coton artificiel, d’une teinte semblable et d’une solidité s’en rapprochant.
- La « Manufacture Lyonnaise » présente une nouvelle couleur : le « Bleu Métaphénylène BB », possédant ces propriétés, et, de plus, une qualité que l’indigo de cuve lui-même n’a pas, celui de ne pas dégorger.
- Pour démontrer cet avantage, les fabricants ont fait tisser une étoffe de fils teints en cette couleur, avec des carreaux blancs, sur lesquels il est facile de voir que le bleu n’a pas dégorgé.
- Ce sont ces échantillons que nous présentons ci-dessous :
- Bleu Métaphénylène à 2 0/0
- Le fabricant avait fait sur le même type, des tissus en Bleu de cuve, afin de faire apprécier l’identité des nuances ; nos lecteurs connaissent assez les teintes de l’indigo pour n’avoir pas besoin de cej/e base comparaison.
- Procédé d'application.
- Le Bleu Métaphénylène se fixe sur mordant de tannin et d’émétique.
- Pour 100 kii. de coton débouilli, et suivant teintes désirées :
- Sumac de Sicile........ 20 à 40 kil.
- Acide acétique 7°........ 2 à 4 —
- Entrer à 50°; User 1/2 heure-, rester une nuit sur le bain en le laissant refroidir.
- Rincer à froid sur une eau, et fixer le tan-niu par le bain suivant :
- Emétique (ou autre sel d’antimoine)........... 5 à 10 kil.
- Liser une heure à 30°, tordre, et teindre avec :
- Bleu sus-indiqué....... 2 à 4 kil.
- Acide chlorhydrique.... 1 à 2 —
- On entre à tiède, et on monte lentement au bouillon. Le bain se tire à fond.
- Rincer et sécher.
- Les bains de sumac et d’émétique servent pour les passes suivantes, en les renforçant d’un tiers des quantités employées au début.
- La teinte résiste à l’air lumineux, aux alcalis et aux acides ; cependant on augmente encore sa solidité par un traitement de 20 à 30 minutes, sous pression, dans une faible dissolution de tannin, ou léger bain de sumac ou de galles.
- Jaune d’or Diamine
- La « Manufacture Lyonnaise » vient aussi d’ajouter à sa série de couleurs Diamine, un jaune d’or assez vif et qui peut être appliqué sur tous tissus, notamment le coton et la laine et sur les mélanges de ces deux textiles.
- Cette couleur est également donnée comme très solide, et pouvant produire depuis des crêmés clairs jusqu’aux mandarines.
- Cette dernière teinte s’obtient avec 2 0/0 de colorant-, à 1/10 p. 0/0, on a un jaune picri-que déjà caractéristique.
- Nous avons teint notre échantillon avec 1 0/0 de colorant, mais le bain ne s’étant pas épuisé, on peut admettre qu’il est à 0.75 0/0.
- Teinture du coton en fils ou tissus.
- Teindre au bouillon, avec addition de :
- Carbonate de soude........ 5 0/0
- Sel de cuisine............ 20 0/0
- Pour teintes très foncées, laisser le coton refroidir dans le bain, jusqu’à 50° C.
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- Foulardage et mattage.
- Le Jaune d’or Diamine peut s’appliquer par ces moyens, car il n’attaque pas le cuivre et supporte la chaleur et le vaporisage.
- Pour teinture au foulard, ajouter à 100 litres du bain ci-dessus :
- Dextrine........................ 1 kil.
- Phosphate de soude............ 500 gr.
- Pour le mattage, épaissir à la gomme adra-gante, avec addition de phosphate de soude.
- Teinture des lainages.
- Teindre au bouillon, avec Bi-sulfate de soude.............. 5 0/0
- Les teintes peuvent être soufrées et subir un léger foulage.
- Teinture du laine-coton.
- En une demi-heure, à 70° C., avec :
- Sulfate de soude............... 15 0/0
- Carbonate de soude......... 2,5 —
- Laisser refroidir dans le bain, jusqu’à 50°C.
- Teinture de la soie.
- S’obtient sur bain de savon coupé.
- Teinture des mélanges soie-coton.
- On monte le bain comme pour les laine-coton ; toutefois la partie coton tire un peu plus que la soie ; néanmoins l’ensemble donne de belles nuances.
- Impression sur laine.
- On obtient une belle impression sur laine, à l’aide de la formule suivante :
- Jaune d’or diamine........... 200 gr.
- Eau ........................ 3000 —
- Eau de gomme................ 1000 —
- Phosphate de soude........ 100 —
- Eau pour dissoudre ce sel.. 300 —
- British gum................. 2000 —
- Acide acétique à 7°.......... 350 —
- Imprimer sur tissu chloré ou préparé à l’étain ; vaporiser une demi-heure sans pression.
- Enlevage.
- Les tissus de coton foulardés ou mattés avec ce jaune peuvent subir l’impression-enlevage par les procédés connus des sels réducteurs d’étain.
- Bleu Indoïne BB sur coton en pièces.
- Cette couleur, fabriquée par la « Badische-Anilin », dont nous avons plusieurs fois parlé et donné des échantillons (1), est aussi un substitut de l’indigo, et possède des qualités de résistance fort appréciées.
- Nous en avons indiqué les procédés d’application, qui sont, du reste, par la méthode générale de mordançage au tannin et à l’émétique.
- Voici des exemples de son emploi sur tissus, donnés par les fabricants.
- (1) Reçue de la Teinture, année 1891, p. 124 et 132.
- Sur une pièce de Pilou double de 60 mètres, pesant environ 1 A kil.
- Mordançage.
- Sumac en feuilles.. 1 k. 500, soit 10 0/0
- Sel d’antimoine.... 0,1A0, soit 1 0/0
- Teinture.
- Indoïne BB en pâte . 1 k. 250, soit 9 0/0 Apprêt.
- Le mélange apprêteur est additionné de Violet Victoria RRRR.
- On obtient ainsi un bleu semblable au pur indigo.
- Une modification à ce procédé donne au tissu l’aspect du bleu de cuve remonté. Elle consiste en ceci.
- Pour une pièce semblable de Pilou :
- Mordançage.
- Comme ci-dessus, mais avec un fond de fer très léger : environ un dixième de litre de pyrolignite de fer par hectolitre d’eau.
- Teinture.
- Indoïne en pâle...... 2 kil., soit 1 A 0/0
- Jaune pour laine en pâte, 200 g., soit 11/2 0/° Apprêt.
- Comme plus haut.
- Ces moyens peuvent encore se modifier ; c’est ainsi que pour répondre aux teintes des indigos violets, le bain colorant peut être composé avec :
- Indoïne BB en pâte.......... 5 0/0
- Violet cristallisé (Badische)... 3 —
- Nous donnerons prochainement de nouvelles indications sur l’emploi de ce produit, appliqué aux cotons filés.
- Chlorage des laines
- Plusieurs fois, nos procédés de teinture ou d’impression prescrivaient d’opérer sur lainages chlorés.
- Voici comment se pratique ledit chlorage :
- Pour une pièce de 10 kii. :
- Eau.......................... 10 litres.
- Acide chlorhydrique....... 1 lit. 1/2
- Manœuvrer une heure, en ajoutant peu à peu :
- Eau de Javel à 1°............ 25 litres.
- Rincer, puis repasser dans un bain d’acide chlorhydrique monté comme le premier 5 et enfin rincer.
- Les lainages ainsi traités tirent avec facilité les couleurs en teinture et surtout en impression.
- Ce moyen est maintenant fort employé.
- IMPRESSION
- EN COULEURS D’ALIZARINE
- SUR TISSUS DE SOIE
- Par MM. Bonnet, Ramel, Savigny et Marnas
- Ce moyen d’impression breveté par les importants industriels sus-nommés doit, par le
- ' fait de cette origine, être pris en sérieuse considération.
- Il a pour but de produire des teintes solides en impression sur soieries pures ou mélangées, et les auteurs ajoutent qu’il donne des dessins absolument nets.
- Il consiste en les opérations suivantes :
- 1° Imprimer le dessin en réserve par un moyen quelconque (mastic, vernis, etc.);
- 2° Appliquer par foulardage, mattage ou en grand bain, une couleur d’alizarine, avec, préalablement ou simultanément, le mordant nécessaire pour la fixer ;
- 3° Faire disparaître la réserve au moyen d’un dissolvant approprié ;
- A0 Vaporiser pour développer la couleur d’alizarine.
- On peut encore faire ces opérations dans l’ordre ci-dessous :
- 1° Imprimer la réserve;
- 2° Mordancer ;
- 3° Dissoudre la réserve ;
- A0 Appliquer la couleur d’alizarine ;
- 5° Vaporiser.
- Le procédé rentre dans les moyens ordinaires de l’impression, mais les auteurs disent qu’il permet d’imprimer les couleurs d’alizarine sur soieries, ce qui n’a pas encore été fait, et qu’alors il y a nouveauté de résultats, avec qualités meilleures des impressions sur. ce genre de tissus.
- ----——
- SECRETAGE DES PEAUX
- Et nouveau procédé sans mercure (1)
- Par M. Courtonne
- Dans une communication que j’ai faite à fs* Société d’encouragement, j’ai fait connaître un» procédé inoffensif destiné à remplacer bientôt,
- | je l’espère du moins, le dangereux procédé au I nitrate de mercure qui fait de l’industrie du | secrétage une des plus insalubres qui soient.
- | Avant de faire connaître les avantages du nouveau procédé, qu’il me soit permis de rappeler, par une simple énumération, non pa& toutes les opérations que subit le poil avant sa transformation en feutrage, mais seulement celles qui sont exécutées dans l’atelier du secréteur.
- Les peaux de lièvre et de lapin, qui constituent la presque totalité des matières premières employées, sont d’abord nettoyées par peignage et battage, puis éjarrées, autrement dit débarrassées, au moyen d’un couteau, du long poil appelé jarre, impropre au feutrage.
- Les peaux éjarrées sont alors soumises au secrétage, opération sur laquelle je m’étendrai dans un instant. Puis vient le brossage qui a pour but, en désagglutinant les poils, de faciliter 1 opération suivante ; le coupage.
- (1) Breveté, no 212.706.
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- La machine qu’on emploie pour opérer le coupage fournit : d’une part, la peau, découpée en filaments longs et minces — d’où le nom de vermicelle — qui sert à la fabrication de la colle ; d’autre part, le poil qui, après un classement par qualité, peut dès lors être livré à l’industrie de la chapellerie.
- Dans certaines usines où l’on veut utiliser la peau entière, on sépare le poil de la peau par épilage, comme en tannerie, après un contact prolongé avec la chaux.
- Le secrétage proprement dit consiste à mouiller la peau du côté poil avec le secret, c’est-à-dire avec une dissolution plus ou moins acide, plus ou moins étendue, de nitrate de mercure.
- Pour faire cette opération, l’ouvrier secréteur trempe une brosse dans la dissolution mercurielle et frotte plusieurs fois la peau avec force à contre-sens et dans le sens du poil jusqu’à ce que celui-ci soit complètement imbibé.
- Cela fait, les peaux sont ensuite desséchées soit à l’air libre, soit plus souvent dans une étuve dont la température, obtenue par un feu de coke placé au milieu de l’éiuve jusqu’à 50, 60 et même jusqu’à 70-75° centigrades.
- Le secret est toujours composé de nitrate acide de mercure, mais les proportions relatives des éléments qui le constituent varient suivant les usines et aussi selon qu’il s’agit de préparer le secret, appelé secret pâle, ou le .secret appelé secret jaune.
- Le premier qui, par exemple, contient par litre 40 grammes de mercure et 125 grammes d’acide nitrique à 36°, est réservé au traitement des peaux blanches ou peu teintées, c’est-à-dire pour tous les cas où l’on cherche à éviter l’altération de la couleur naturelle du poil.
- Les peaux secrétées en pâle sont accolées deux à deux, poil contre poil, et suspendues à des crochets ou à des tringles dans l’étuve chauffée à petit feu, où elles séjournent plusieurs heures ; on dit que les peaux sont étu-vées à couvert.
- Le secret jaune, contenant par litre 25 grammes de mercure seulement et 125 grammes d’acide nitrique, soit une proportion d’acide libre beaucoup plus considérable, est employé pour le secrétage des peaux foncées en couleur et des peaux marbrées, c’est-à-dire dans tous les cas où l’on cherche à faire disparaître la diversité des teintes ou certaines teintes elles-mêmes.
- Leur dessiccation s’opère tout différemment: les peaux sont encore accolées deux à deux, mais cette fois cuir contre cuir, et l’étuve, dans laquelle elles ne restent qu’une heure à peine, est chauffée à grand feu : on dit que les peaux sont étuvées à découvert.
- Sous l’influence de la chaleur et grâce à la disposition des peaux, l’excès d’acide nitrique donne en peu de temps au poil une coloration
- jaune très intense, dont les tons varient nécessairement avec la couleur naturelle du poil, mais assez peu cependant pour permettre au secréteur de réunir en un seul lot des poils de couleur tout-à-fait dissemblables avant le secrétage.
- Pendant l’étuvage en pâle ou en jaune, le cuir est devenu dur et cassant ; daas cet état, il ne pourrait pas être séparé du poil. Pour lui rendre sa souplesse première, on arrose les peaux séchées avec une faible quantité d’eau et on les empile en tas qu’on abandonne pendant plusieurs heures, quelquefois pendant plusieurs jours, avant de procéder à l’opération du brossage dont j’ai parlé plus haut.
- Telles sont les opérations qu’on fait subir aux poils de lapin et de lièvre pour les rendre feutrables.
- Malheureusement, l’emploi du nitrate de mercure fait de l’usine du secréteur un foyer permanent d’insalubrité. Non-seulement les ouvriers secréteurs, qui sont naturellement les premières victimes et les plus gravement atteintes, mais aussi les éjarreurs, brosseurs, coupeurs, les ouvriers chapeliers eux-mêmes, tous, en un mot, sont condamnés, par une déplorable fatalité, aux redoutables maladies causées par l’intoxication nitreuse et surtout par l’intoxication mercurielle.
- Ces effets étant connus, on conçoit aisément que nombre de chercheurs aient essayé de Remplacer le nitrate de mercure par un produit moins dangereux. Je ne veux pas faire la critique des divers procédés imaginés ; toutefois, qu’il me soit permis de constater que partout, hier encore, le nitrate acide de mercure était employé exclusivement comme l’agent indispensable du secrétage.
- Aujourd’hui, en effet, on emploie, concurremment avec le procédé au nitrate de mercure, le procédé qu’il me reste à faire connaître.
- Ce procédé consiste essentiellement dans la substitution au nitrate de mercure des chlorures tels que : chlorures de zinc, d'étain, etc., dissous dans l’eau ou mieux dans les acides, par exemple dans l’acide chlorhydrique; substances qui ne peuvent altérer en rien la santé des ouvriers qui en font usage.
- Ce point est capital et est le plus intéressant pour les hygiénistes; mais il ne suffit pas que ce procédé soit absolument inoffensif pour être adopté par l’industrie, il faut qu’il soit d’une manipulation aussi facile que le procédé ordinaire, il faut encore qu’il fournisse des résultats identiques sinon supérieurs, il faut enfin qu’il nécessite une dépense tout au plus égale sinon inférieure.
- Si je m’en rapporte aux fabricants qui ont essayé le nouveau procédé, ce triple problème serait résolu aujourd’hui de la façon la plus complète.
- Au point de vue technique, on peut en donner une preuve des plus convaincantes : l’ouvrier le plus habile est dans l’impossibilité
- d’indiquer et même de soupçonner le mode de secrétage appliqué au poil qu’il a transformé en feutre ; quant à l’ouvrier secréteur le plus exercé, mis en présence de deux peaux étuvées qu’il a lui-même secrétées en jaune, l’une avec le nitrate de mercure, l’autre avec le produit nouveau, il est incapable de désigner celle qui a subi le traitement ancien.
- S’il s’agit de deux peaux blanches, par conséquent de peaux secrétées en pâle, une différence se manifeste à la sortie de l’étuve, mais elle est en faveur du nouveau procédé. En effet, avec le nitrate de mercure, quoi qu’on fasse et si bien accolées, poil contre poil, que soient les peaux dans l’étuve, il y a toujours des parties découvertes, conséquemment des parties colorées sous l’action de l’acide nitrique, d’où des déchets parfois considérables.
- Mais ce n’est pas tout : le poil secrété en pâle, qui sort blanc de l’étuve, acquiert rapidement une coloration rose qui ne fait que s’accroître et s’étendre avec le temps.
- Il ne se passe rien de semblable avec le nouveau secret : la peau sort de l’étuve aussi blanche qu’elle y est entrée et cet avantage est persistant.
- Au point de vue économique, les résultats incontestés sont tout aussi nets : le nouveau procédé permet de réaliser sur l’ancien une économie qui n’est pas inférieure à âO 0/0.
- Ceci résulte d’essais récemment exécutés, concurremment avec le procédé au nitrate de mercure.
- Les calculs ayant été établis sur de grandes quantités de matières mises en œuvre, les peaux étantde tailles très variables, la moyenne obtenue dans une usine de secrétage à Paris :
- Secrétage au mercure :
- Les 100 peaux coûtent......... 1 f. 29
- Secrétage au procédé Courtonne :
- Les 100 peaux coûtent.......... 0 f. 67
- Différence pour 100 peaux...... 0 f. 62
- (soit une économie de 48 0/0.)
- Tels sont les résultats fournis par l’expérience.
- (Mon. scientifique)
- EFFETS DU BILL MAC-KÎNLEY
- Sur le commerce des Tissus
- D'après une communication semi-officielle
- Presque toutes les chambres de commerce de France ont répondu à la circulaire du 14 décembre 1891, dans laquelle M. le ministre du commerce leur demandait de faire connaître les conséquences que le nouveau régime économique inauguré aux Etats-Unis, en vertu du bill Mac-Kinley, avait pu avoir sur notre commerce et sur notre industrie.
- Sur cent sept chambres de commerce établies en France, trente-deux, soit un tiers en-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- viron, pensent que le bill Mac-Kinley n’a exercé aucune influence sur le commerce de leur circonscription, soit parce que déjà avant l’application de ce nouveau tarif douanier les droits américains étaient déjà si élevés que les exportateurs français ne pouvaient envoyer leurs produits de l’autre côté de l’Atlantique, soit parce que certaines régions françaises ne se livrent à aucun commerce d’exportation, soit enfin parce que les produits dirigés sur les Etats Unis le sont par l’intermédiaire des commissionnaires de Paris, Bordeaux, de Marseille ou de Londres.
- Les chambres consultatives des arts et manufactures ont été aussi interrogées. Baaucoup ont répondu, et leurs observations intéressantes peuvent être utilement mêlées à celles des chambres de commerce...
- Si nous envisageons maintenant l’industrie des tissus en elle-même, on ne peut nier qu’elle ait subi des pertes considérables.
- La réclamation que l’on trouve le plus généralement formulée au milieu de toutes les plaintes adressées par les chambres de commerce est relative aux exigences imposées par la douane américaine. Dès maintenant, le commerce se plaint des conséquences des formalités que beaucoup de chambres de commerce avaient déjà signalées en 1890, des factures consulaires.
- Les exportateurs sont obligés d’annexer à leurs propres factures celles des fabricants. Si l’industriel est lui même exportateur, on exige, en outre, la justification de ses prix de revient, quelquefois même de ses prix de façon et de ses bénéfices.
- Les protestations sont unanimes contre la j disposition du bill Mac Kinley aux termes de laquelle les arbitres chargés de vider les différends, et qui autrefois étaient choisis conjointement, et par la douane et par les importateurs, sont aujourd’hui choisis exclusivement par la douane parmi ses propres fonctionnaires. En édictant ainsi l'impossibilité pour nos exportateurs d'opposer à ses réclamations les raisons les mieux fondées, la loi américaine devient pour ainsi dire juge et partie.
- Les décisions du tribunal spécial devant lequel toutes questions de douanes doivent d’abord être présentées, ne paraissent pas légalement sans appel, puisque la loi autorise à recourir à un second degré de juridiction et même à un troisième, devant la Cour suprême. Mais malheureusement la Cour suprême se trouve en présence d’un rôle extraordinairement chargé, et comme elle refuse même aux procès de naiure urgente un ordre de priorité, l’importateur qui aurait gagné son procès devant le Tribunal spécial, puis devant le Tribunal de circuit, aurait environ trois années à attendre avant de savoir si la Cour confirmera la décision des premiers juges. — L’ensemble de toutes ces exigences met nos exportateurs dans un état de continuelle perplexité.
- Mais si nos produits fabriqués rencontrent souvent des difficultés à leur arrivée en Amérique, il en est de même aussi à leur point de départ de France. L’exportateur pouvait antérieurement grouper et comprendre en une seule facture tous les colis voyageant sur le même navire, sans distinction du lieu d’origine de production ou d’achat. C’est là une facilité qui est refusée maintenant; les consuls américains en France exigent un échantillon de chacun des genres compris, et qui doit être, lorsque ce sont des étoffes, coupé et collé au dos d’une feuille spéciale, portant, en outre, une infinité de détails : p*r exemple, le numéro de la pièce sur laquelle l’échantillon a été coupé et le numéro de la caisse dans laquelle cetfe pièce est renfermée ; cette feuille doit être revêtue de la signature de l’un des chefs associés en nom collectif, en dehors de la signature de la raison sociale exigée sur chaque facture consulaire qui doit être faite en triple.
- Il est certain que des dispositions aussi anormales, aussi rigoureuses, ne peuvent avoir que des conséquences fâcheuses pour le développement des rapports commerciaux.
- L’industrie lainière est une des plus éprouvées par le bill ; elle était d’ailleurs celle que visaient particulièrement les industriels américains. Les chambres de commerce du nord et du midi sont unanimes à le constater, et les plaintes des industriels qui exportaient autrefois dans l’Amérique du Nord sont des plus vives en présence du nouveau tarif qui leur ferme aujourd’hui leur marché le plus important.
- Si l’on considère le résultat à un point de vue général, il est évident que la mise en application du bill Mac Kinley a fait subir un ralentissement très notable aux exportations françaises. Beaucoup de commerçants estiment que cette nouvelle législation est en vigueur depuis trop peu de temps pour que l’on puisse avoir une opinion certaine sur ses résultats-, malgré cela, ce n’est pas d’un œil rassuré qu’ils envisagent l’avenir, et plus d’un considère, en voyant la baisse considérable des exportations pour certains produits, que, dans un temps peut-être très rapproché, le marché américain nous sera tout-à-fait fermé.
- On peut dire, d’une manière générale, que par l’élévation des droits nouveaux, si l’exportation des draps de qualité tout-à-fait supérieure et fine est encore possible au prix de gros sacrifices pour les négociants français,ils ne peuvent absolument plus faire entrer en Amérique les draps de qualités inférieures ou moyennes. L’industrie de la laine peignée accuse, aux environs de Sedan, un affaissement considérable dans les cours, et certaines maisons ont été obligées de fermer soit en partie, soit complètement.
- Les producteurs de laines communes lavées ont aussi éprouvé une répercussion des consé-
- quences du nouveau tarif douanier américain en ce sens que cet article a eu depuis un placement des plus difficiles et, par suite, a subi une dépréciation de prix de 15 p. 100 environ.
- LA PAILLE
- Et la fabrication des chapeaux.
- La paille a eu, il y a quelque temps, les honneurs de l’Académie des sciences.
- Payen considérait la paille comme de la cellulose pure, celle-ci étant une combinaison d’hydrogène, d’oxygène et de carbone et l’élément constitutif du bois et des végétaux. D’après des analyses plus précises, faites par M. Herbert, la paille ne contiendrait que 0/0 de cellulose, 20 0/0 de vasculose, composé entrant également dans la composition chimique du bois. Le reste est une gomme, qui, sous l’action d’un acide, se transforme facilement en un corps voisin du sucre par sa composition, et que l’on appelle la xylose. Cette composition de la paille explique la possibilité' de son emploi dans la fabrication du papier et aussi la difficulté de sa mise en pâte, et la forte quantité de déchets qui résulte de cette transformation.
- Se basant sur les principes soumis à l’Académie des sciences, que nous ne faisons qu’énumérer, un Américain a rêvé, pour la paille, de plus hautes destinées.
- Un fabricant de New-York est parvenu à fabriquer des planches artificielles pour parquets et autres usages. Ces planches sont en paille comprimée, elles peuvent se raboter et retiennent les clous comme du véritable bo s*. Elles ont 1 avantage de n’avoir ni nœuds, ni contre-sens, ni fentes, ni gerçures. Elles ne sont pas sujettes à la pourriture sèche : elle*, ne jouent jamais, et leur résistance est plus grande que celle du bois.
- Il y a un demi-siècle encore que nous étions tributaires de l’étranger pour les chapeaux et les tresses de paille. Ces objets nous arrivaient de la Toscane, de l’Angleterre, de la Suisse, de la Belgique et, plus tard, de l’Amérique et des Indes.
- Mais, depuis quelques années, il s’est élevé en France, de colossales fabriques de chapeaux de paille, occupant plus de 500 ouvriers, dont, les principales se trouvent à Paris, Nancy, Belfort, Saint-Georges-d’Espérance, Lunéville,' Caussade, etc.
- On se fera une idée de l’importance du commerce de la paille pour chapeaux par le petit tableau suivant :
- Importation moyenne annuelle.
- Chapeaux de paille..........Fr. 9.000.000
- — d’écorce, etc............. 3.500 000
- Tresses pour chapeaux.......... 8.500.000
- Total.......Fr. 21.000.000
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- de maintenir le volume du liquide On y arrive le plus facilement en mettant le ballon en communication avec un réfrigérant à reflux
- On filtre le liquide après refroidissement. Il est toujours légèrement coloré en jaune. On l’examine au poiarimètre et on calcule facilement la quantité d’amidon correspondant au sucre trouvé : ce qui se fait simplement en multipliant le nombre de degrés et dixièmes par 21,6.
- (Société ind. d'Amiens, séance du 30 mars 1892.)
- Procédé de production du noir d’aniline sur la laine, les poils et autres fibres animales.
- Drèze. — 218035, 14 décembre 1891. — Perfectionnement aux cuves de teinture.
- Endruweit. — 218062, 15 décembre 1891. Procédé pour la fabrication en grand de papiers à couche métallique.
- Certificat d’addition
- Decock. — 208506, 30 novembre 1891. — Brevet du 2 octobre 1890, pour des perfectionnements apportés à la machine à teindre en écheveaux les matières textiles.
- Exportation moyenne annelle.
- Chapeaux de paille...........Fr. 10.000.000
- — d’écorce, etc............... 500.000
- Tresses pour chapeaux............ 400.000
- Total................ Fr. 10 900.000
- Ce qui nous représente un commerce annuel international de plus de trente millions de francs.
- L’industrie de la paille pour chapeaux n’occupe pas seulement les ouvriers de fabriques qui finissent le chapeau, mais encore une foule de laboureurs qui, l’iiiver, à temps perdu se livrent au tressage de la paille.
- Quiconque possède de la tresse, dans le Dauphiné notamment, est propriétaire d’une somme relative. L’ouvrier peut sans crainte, entrer dans un café, dans une épicerie, voire même chez un boulanger sans avoir un sou en poche. L’ouvrier solde ses achats avec de la tresse qui a toujours uue valeur intrinsèque. On peut appeler ce genre de monnaie : la monnaie de paille.
- A Java, la fabrication des chapeaux a pris une grande importance; les indigènes excellent dans le tressage et le dressage des chapeaux.
- Aux Philippines, on fabrique les chapeaux avec les feuilles du nipa, ainsi que des éventails, étuis à cigares, etc.
- Ailleurs, c’est le rotin, le palmier, la sparte etc., qui servent de matière première. Quelle que soit cette dernière, le chapeau est toujours dénommé chapeau de paille.
- REACTION CHIMIQUE
- De la ramie
- Par M. Güichafch pharmacien, professeur à la Société industrielle d’Amiens.
- Cette réaction, d’une exécution très simple, consiste à plonger un fil de la ramie dans l’acide sulfurique. Immédiatement, la ramie prend une coloration jaune serin extrêmement visible. Le lin, le chanvre, donne une coloration brun rougeâtre très différente. Le coton reste blanc.
- Cette coloration est appréciable même avec la ramie tout à fait blanchie. Elle ne persiste que quelques instants.
- (Société indust. d’Amiens 30 mars 1802.)
- ' • DOSAGE DE I/AM1ÜON
- &OÜVËAÜ UhOcÉDÊ
- Par M. Guichard.» professeur à la Société industrielle d’Amiens.
- Ce procédé consiste en principe à faire bouillir une heure la matière amylacée, (A gram -mes) finement moulue avec 100 centimètres cubes d’acide azotique à 10 0 /0, en ayant soin
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Hulme et Société Langworthy Brothers et Company Limited. — 217507, 17 novembre 1891. — Perfectionnements dans l’impression des calicots et autres tissus et dans les appareils y destinés.
- Francisque Voland et Cie. — 217523, 18 novembre 1891. — Nouveau tissus genre bouillonné et son mode de fabrication.
- Messmer et Schachtler. — 217583, 21 novembre 1891. — Procédé d’imperméabilisation des papiers, cartons, tissus sans préjudicier à leurs couleurs.
- Mathelin Floquet et Bonnet. — 217595, 21 novembre 4891. — Procédé de traitement des tissus pour les fixer ou les rendre irrétrécissables.
- Tiberghien. — 217669, 26 novembre 1891. — Machines à teindre et blanchir les tissus au large, travaillant à volonté, sans pression aucune sur le tissu ou avec pression variable.
- Peschard et Tardieu. — 217704, 27 novembre 1891. — Nouveau genre de tissu imperméabilisé, susceptible d’être employé dans la fabrication des matelas, coussins, revêtements, vêtements et autres usages.
- Piet et Cie. — 217806, 2 décembre 1891. — Système de machine sécheuse-repasseuse.
- Talon. — 217846, 5 décembre 1891. — Machine à teindre automatique, à cuve tournante.
- PicGouT. — 217873, 8 décembre 1891. — Perfectionnements aux baignages à la règle pour apprêts.
- Blancan. — 217939, 8 décembre 1891. — Système de plaques ou cylindres pour le filigranage, le gaufrage ou l’impression du papier et autres matières.
- Bonnet, Hamel, Savigny, Giraud et Marnas. — 217958, 12 décembre 1891. — Perfectionnements apportés dans l’impression des tissus tout soie ou mélangés.
- Preston. — 217976, 10 décembre 1891. — Perfectionnements dans les machines à feutrer et fouler les tissus de laine ou autres étoffes tissées ou feutrées.
- MAtHelin, Floquet et Bonnet. — 217978, 10 décembre 1891. — Procédé de fixage ou irrétrécissement sur tous fils laine ou mixtes destinés à la fabrication de tous tissus et bonneteries irrétrécissables.
- oiHLER, — 218013, 12 décembre 1891, —
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Extrait du procès-verbal de la séance du k avril 1892.
- La séance est ouverte sous la présidence de M. Jolly, président, avec l’dssistance de M. Fleury, vice-président, Babillon-Marchal, secrétaire, et cinq autres membres du comité.
- M. le Président rappelle que l’article 24 des Statuts a prévu une amende à imposer aux membres du Comité, qui, sans prévenir, n’assistent pas aux réunions.
- La nécessité d’étudier sérieusement les questions importantes qui viennent de plus en plus à l’ordre du jour, fait un devoir aux membres du Comité de ne pas manquer les séances.
- De plus, la Chambre syndicale qui a, en assemblée général , adepte les Statuts, aurait droit de trouver incorrect que ses élus ne se donnassent pas la peine de les appliquer, eu ce qui les concerne, et de plus qu»-% par leur absence, ils ne répondent, pas à la orifiance dont elle les a honorés et négligent l’étude de ses intérêts.
- M. le Président propose donc d’appliquer strictement l’article 24 à tout membre du Comité qui sera dans le cas prévu.
- L’assemblée, approuvant pleinement cette manière de voir, adopte la proposition.
- Il est donné communication du questionnaire adressé par l’inspection générale des écoles d’arts et métiers, relativement aux possibilités d’enseignement technique, aux connaissances spéciales, aux conditions d’établissement, en ce qui concerne notre industrie.
- M. le President, qui a reçu la visite de M. Jacquemart, l’inspecteur général, a pu lui faire reconnaître la véritable importance acquise aujourd’hui par l’industrie du teinturier-dégraisseur, et lui donner les indications qui la feront connaître dans son rôle véritable par l’article : Teinturier-nettoyeur-dégraisseur, qui doit paraître dans les livraisons hebdomadaires des professions et métiers, publiées sous les auspices du ministère du commerce.
- M. Jolly a de plus répondu au questionnaire dans des termes et des conditions qui font que Rassemblée lui vote des remerciements en même temps que son approbation. (1)
- (1) La Reçue de la Teinture publiera dans son prochain numéro ce remarquable travail, qui expose avec une grande précision, la situation matérielle et intellectuelle ie l’ouvrier teinturier, et ses possibilités d’établissement.
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- L’ordre du jour appelant l'étude de la convention commune à tous les patrons dans les rapports avec leurs ouvriers, M. le Président apprend à la réunion une démarche personnelle qu’il a faite dans le but d’arriver à une entente familiale.
- Après avoir demandé à la Chambre syndicale des ouvriers d’entrer en rapport avec la Chambre patronale, il a pris rendez-vous avec le secrétaire ouvrier, délégué par la Chambre pour cette entrevue. M. Jolly s’est rendu simplement au domicile du secrétaire, qui l’a d’ailleurs reçu avec une courtoisie sympathique, et pendant longtemps ils calèrent du projet de convention, qu’il serait bon, pour l’intérêt de tous, de voir étudier et adopter par les deux Chambres patronale et ouvrière.
- Le secrétaire ouvrier doit communiquer à sa Chambre syndicale le résultat de celte en-irevue avec le président de la Chambre patronale, et notamment les idées principales du projet de convention, fixation du délai congé et des indemnités, constitution d’un conseil de famille de la teinture, chargé de régler à l’amiable les différends entre patrons et ouvriers, idées que personnellement il approuve et qu’il soutiendra devant ses collègues.
- La réunion remercie le président de cette communication, en le félicitant de cette initiative, premier pas fait dans une voie de conciliation et de concorde, qui peut assurer la sécurité dans le travail et l’amélioration de la vie commune pour toute industrie de la teinture.
- ttotie*$e «les tissu». — M. Hennape, membre de la Chambre syndicale de la draperie, a exposé devant cette assemblée, un projet de fondation d’une Bourse des tissus dont voici le résumé :
- I. — Création d’une Bourse des tiscus par :
- 1° Contribution effective de l’Etat et de la
- ville de Paris;
- 2° Souscription à des obligations pour la dite fondation.
- II. —Affectation de locaux à la disposition des fabricants français et étrangers, moyennant une redevance journalière, hebdomadaire, mensuelle, etc., etc.
- —o—
- Un Musée commercial heige à Paris. — La Chambre de commerce belge de Paris va prochainement créer un Musée national belge de commerce et d’industrie ; le projet vient d’être confié à une commission spéciale d’étude.
- La Chambre a obtenu du ministre du commerce de Belgique la promesse d’un appui financier pour la réalisation de cette idée.
- —0—
- Ues nouveaiix cours «le teinture, «Finipress&on. etc., «le M. l’alihé Vassart. — L’Ecole des hautes études industrielles, annexée à l’Université catholique de Lille, a pris l’initiative de fonder en Janvier 1892 une Section de Technologie spéciale appliquée à la teinture, à l’impression et à la fabrication des matières colorantes.
- La compétence bien connue de M. l’abbé Vassart qui en a la direction et qui a organisé et dirigé depuis quinze ans les mêmes cours
- la itîmjÉ m tti fÊîtfnmfc
- dans l’Ecole de Teinture de Roubaix e6t une garantie des conditions pratiques de l’installation des laboratoires et de la marche des études dans la nouvelle fondation,
- La durée normale de cet enseignement est de deux années.
- La première est exclusivement consacrée à la teinture, avec leçons théoriques et travaux pratiques.
- En seconde année, tout en continuant la pratique de la teinture, les élèves étudient l’impression et la fabrication des matières colorantes.
- Les conférences sont données par l’abbé Vassart ; les exercices pratiques sont placés sous sa direction avec le concours de M. Victor Bantegny, ex-professeur de l’Ecole nationale de Roubaix.
- Chaque élève ayant son matériel particulier, avec prises d’eau, de gaz, de vapeur, s’applique à des travaux qui sont toujours individuels et qui peuvent être dirigés en vue des applications particulières à un genre de teinture ou de fabrication de colorants.
- Pour plus amples renseignements, s’adresser à M. le colonel Arnould, directeur de l’Ecole, à Lille, ou à M. l’abbé Vassart, directeur du cours spécial, à Roubaix.
- Explogions «le benzine. — Il ne s’agit plus ici d’attentats anarchistes, mais les conséquences n’en sont pas moins graves matériellement, et deux faits ayant une origine analogue viennent d’avoir lieu simultanément.
- A Puteaux, une explosion s’est produite à la fabrique de benzine Grégoire, ancienne usine Bontemps, avenue de la Défense.
- Une essoreuse à benzine lancée à toute vitesse s’enflamma et fit explosion, communiquant le feu aux essoreuses voisines. En un instant, les bâtiments et les ateliers furent envahis par les flammes, et les bonbonnes de benzme éclatèrent avec fracas.
- L’alarme fut aussitôt donnée-, après deux heures d’efforts, on parvint à se rendre maître du feu en étouffant les flammes sous de véritables montagnes de sable. 11 n’y avait pas eu, fort heureusement, d’accident de personne à déplorer. Les dégâts, qui ne sont pas encore évalués, sont considérables.
- A Tournai (Belgique), c’est un baril de benzoline qui a fait explosion chez un teinturier, et ses effets ont été épouvantables.
- L’intérieur du magasin a été complètement saccagé et la maison a pris feu.
- Le corps du teinturier, M. Sacbse, a été retiré des décombres après une heure de travail. Un ouvrier qu’on croyait mort au premier moment a été transporté mourant à l’hô-pital.
- Plusieurs personnes qui passaient dans la rue ont été grièvement blessées.
- Incendie. — Un immense incendie a détruit, à Amboise (Indre-et-Loire), la filature de laine et la fabrique de couvertures de M. Erice Pathault. Le feu a pris à quatre heures ; il a été éteint seulement à dix heures.
- Les pertes sont énormes. Cent cinquante ouvriers sont sans travail.
- L’Agnice à Paris de la « Badls-
- cl«c Anilin ». — Nous avons le regret ! u’enregi.-tror la mort de M. Everard Reiner, l’agent général à Paris de la « B • mcrn Atiiliu 1
- — et Soda Fabrik », qui avait su conquérir de véritables sympathies sur notre place.
- Son successeur, naturellement désigné, est M. Paul Driencourt, qui était depuis plusieurs années, son fondé de pouvoir, et que nous connaissons comme un homme aux vues larges, à l’esprit commercial, au caractère affable.
- MM. Eugène Lenfant et Adolphe Lutz, déjà employés de l’agence, lui continuent leur utile collaboration, avec procuration collective de la Société.
- —o—
- 12i8>llotfi*nj»Itic. — Nous signalons Y Annuaire cle la savonnerie et de la parfumerie, de M. Edouard Moride, qui sort de presse.
- S’il ne s’agissait que d’un simple recueil d’adresses et d’annonces, nous n’aurions guère à nous y arrêter, mais l’auteur, technicien estimé dans cette industrie, ne pouvait le concevoir à ce point de vue restreint, et il en a fait un complément commercial de son « Traité pratique de savonnerie», le seul ouvrage sérieux que nous connaissions sur ce sujet (1).
- Le nouvel annuaire contient aussi une foule de renseignements pratiques, qui éviteront aux fabricants des recherches et des calculs sur la thermométrie, l’aréométrie de ses opérations ; sur le titrage et l’analyse de ses produits -, sur tous ces détails dont il faut tenir compte à chaque instant dans le travail industriel.
- Des procédés nouveaux ou spéciaux d’analyse des corps gras, s’ajoutent à cette partie chimique.
- Le côté documentaire n’est pas moins intéressant : Nous y trouvons notamment une « Histoire de la Savonnerie et de ses matières premières », des « Documents relatifs à la Savonnerie Marseillaise », les <r Nouveaux tarifs de douane », et ce qu’apprécieront fort les innovateurs, le catalogue complet des « Brevets concernant la Savonnerie, délivrés en France depuis 1850 jusqu’à fin 1890 ».
- Enfin, la partie Annuaire dont rmilite commerciale ne saurait être contestée, eit fort complète, et comprend les adresses des savonniers du monde entier ; des fournisseurs du matériel et de matières premières : des parfumeurs français et de leurs fournisseurs.
- Cet ouvrage est donc, comme on le voit, une source de renseignements de tous ordres et d’une pratique journalière pour le savonnier fabric tnt et commerçant.
- L’usage considérable que font du savon les industries des laines et surtout des soies, a décidé un certain nombre de teinturiers et d’ap-prêteurs à fabriquer eux-mêmes ce produit ; ils y ont évidemment profit, mais plus qu’aux savonniers de profession, il leur faut un guide et un conseil ; ils les trouveront dans Jes deux livres de M. Moride.
- L’Annuaire de la Savonnerie est un volume grand in-8-, relié, du prix de 8 fr.
- Cet ouvrage doit paraître chaque année, en reproduisant les travaux importants qui auront été accomplis dans sa spécialité, pendant l’année écoulée.
- (1) Ce traité comprend ‘. Matières première. materiel, procédés de fabrication de savons de 1 toute nature; un vol. grand m-8°, avec nom- | breuses gravures : Prias ; .15 fr.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- imprimerie c. colin, a CUAUUEViLLE (ardennesA
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- INDUSTRIELLES
- Juia 1802
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. Persoz. — Notice sur quelques matières colorantes (fin). - Procédé de teinture en bleu indoïne. — Production du noir d’aniline inverdissable. — Tissus hydrofuges et aérifères. — Appareil à désinfecter.
- Procédés divers : Teintes pour lingerie; Rouge et violet d’alizarine sur soie ; Olive sur laine ; Matières colorantes nouvelles.
- Chronique industrielle. — Les fils et tissus de laine. — Calcul du prix de revient des lainages. — Les soies et soieries. — Situation de l’ouvrier dans l’industrie de la teinture. — Hygiène des ouvriers. — Préparation ou mégissage des peaux. — Perfectionnements au blanchiment par l’électricité. — Société industrielle de Mulhouse. — Brevets récents (catalogue). —Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Le régime oppressif de l’industrie rêvé par M. Bovier-Lapierre pourra encore être évité.
- La commission sénatoriale chargée de l’examen de la proposition de loi sur les syndicats professionnels a repoussé de nouveau et à l’unanimité, les dispositions votées par la Chambre des députés. Elle a chargé M. Trarieux de faire un rapport dans ce sens.
- C’est la troisième fois que le Sénat la rejette, et chaque fois elle lui revenait aggravée. Elle était réellement inacceptable, surtout telle qu’elle lui a été présentée en dernier lieu.
- Il est curieux de constater qu’en Suisse, le pays le plus démocratique de l’Europe, on pousse encore plus loin ces idées d’aliénation des libertés individuelles.
- Le Conseil des Etats de ce pays s’occupe en ce moment des syndicats obligatoires qui sont le début d’un ordre social fort étrange, fondé sur l’existence de corporations dont chaque citoyen ferait forcément partie. D’un bond on voudrait revenir à cet Etat des sociétés, discipliné à miracle et que l’on pouvait croire à jamais évanoui, où chacun vivait et mourait dans sa caste sans avoir le droit d’en sortir, où l’Etat providence veillait sur tout le monde.
- C’est en résumé l’idée qui paraît prévaloir en France.
- La loi sur le travail des femmes et des enfants, quoiqu’inspirée du même i esprit est, toutefois, étayée de motifs qui la font plus facilement admettre.
- La commission parlementaire du travail a adopté le rapport de M. Sibiile, concluant à l’adoption pure et simple du projet voté par le Sénat. Après douze ans de voyages successifs entre les deux Assemblées, celles-ci sont arrivées à se mettre d’accord sur un texte définitif.
- Le projet actuel limite à onze heures la journée des femmes, et leur interdit le travail de nuit, ainsi qu’aux enfants. Les enfants pourront être admis au travail industriel dès l’âge de treize ans, et même de douze ans pour ceux munis du certificat d’études primaires. La journée est limitée à dix heures pour les enfants de moins de seize ans ; ceux de seize à dix-huit ans ne devront pas être employés à un travail effectif de plus de soixante heures par semaine.
- D’après le projet de loi, tout travail entre neuf heures du soir et cinq heures du matin est considéré comme travail de nuit ; néanmoins le travail est autorisé de quatre heures du matin à dix heures quand il est réparti entre deux postes d’ouvriers ne travaillant pas plus de neuf heures chacun, et le travail de chaque équipe coupé par un repas d’une heure au moins.
- La loi serait applicable dès le 1er janvier 1893, et un service d’inspection serait créé pour assurer son exécution.
- Dans la pensée des législateurs le projet actuel serait un acheminement vers la journée uniforme de dix heures, et il amènerait même ce résultat par la nécessité pour les industriels d’adopter ce régime uniforme pour toutes les catégories d’ouvriers.
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- Une autre question ouvrière, celle des règlements d’ateliers a été discutée à la commission du travail.
- Contrairement aux propositions du
- rapporteur, la commission a décidé que les ouvriers ne participeraient pas à la confection des règlements d’ateliers, dont la responsabilité resterait entière aux patrons, et que les amendes seraient maintenues en ne dépassant pas le cinquième du salaire journalier.
- Le produit des amendes serait affecté à une institution de prévoyance.
- Un projet de loi dans ces termes serait évidemment accepté par les industriels.
- Mais ils sont peu intéressés à la révision de la loi sur les patentes, telle que l’a exposée le Gouvernement à la commission de la Chambre des députés, investie de la préparation de cette loi.
- 11 résulte de sa déclaration que le gouvernement étudie un système qui modifierait le régime appliqué aux magasins commerciaux; cette modification laisse en l’état les magasins occu-pantmoins de cent employés, et dégrève ceux qui en occupent de cent à mille.
- La commission voudrait réduire de moitié tous les droits fixes et compenser la perte qui en résulterait pour le Trésor par une augmentation du droit proportionnel pour la valeur locative.
- Elle propose aussi d’appliquer aux professions libérales un droit fixe, alors que cette catégorie ne paie actuellement qu’une taxe locative.
- Enfin, l’administration estime, comme la commission, qu’il y a lieu d’atteindre les sociétés coopératives de consommation et les économats.
- Sauf cette dernière disposition, le régime en vue ne nous paraît pas apporter d’améliorations réelles sur le système actuel. Il ne répond pas surtout, àla campagne depuis longtemps engagée contre les grands magasins qui étouffent le petit commerce ; ce sont eux seuls, au contraire, qui y trouveraient des avantages.
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- Nos relations économiques avec les pays étrangers commencent à se détendre ; nous avons spécialement avec
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- l’Espagne un accord provisoire qui rend possible la reprise de nos rapports commerciaux.
- En vertu d’un decret du Président de la République et de mesures analogues prises par le gouvernement espagnol,, les marchandises des deux pays vont jouir immédiatement des tarifs les plus réduits.
- Le tarif minimum français est donc actuellement appliqué aux marchandises espagnoles, tandis que les marchandises françaises jouissent du tarif conventionnel espagnol avec l’Angleterre et les autres pays en vigueur jusqu’au 30 juin.
- Le gouvernement français a déclaré toutefois que le tarif minimum espagnol, applicable après que le tarif conventionnel aura pris fin, ne saurait être maintenu tel qu’il est ec sans l’abaissement de certaines taxes qui frappent trop lourdement les marchandises françaises.
- En conséquence, des délégués espagnols vont être envoyés à Paris, à bref délai, pour étudier les moyens de donner satisfaction aux réclamations de notre commerce.
- Avec la Suisse, des négociations sont prêtes à aboutir ; elles portent sur le point de savoir si la France consentirait à abaisser les droits du tarif minimum en faveur de certains produits suisses, afin de conserver le bénéfice du traitement de la nation la plus favorisée, que la Suisse lui a provisoirement accordé depuis le 1er février dernier/
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- Puisqu’il est question de la Suisse, signalons que l’industrie de la broderie y paraît être dans une situation critique. Les producteurs du Vorarlberg se sont retirés du syndicat et menacent le reste des membres d’une active concurrence. L’on fait des efforts pour pousser les brodeurs suisses à émiger en France, aux Etats-Unis et ailleurs. Les représentants de l’industrie du Vorarlberg ont résolu, dans une réunion, de former une association coopérative purement locale pour diriger l’industrie indépendamment de la Suisse orientale, et ils y ont décidé de s’adresser à l’Etat pour une subvention destinée à soutenir l’industrie et demander en même temps l’entrée en franchise des tissus destinés à la broderie.
- En Espagne les grèves de Catalogne j
- sont à peu près terminées, mais le travail des industries textiles est peu actif et laisse du personnel inoccupé.
- Le tarif Mac-Kinley a eu bien certainement une influence fâcheuse sur le commerce Européen ; l’importation aux Etats-Unis des lainages, des cotonnades et du velours de toutes sortes a fortement diminué ; une nouvelle cause d’inquiétude pour les importateurs de lainages était la suppression projetée du droit sur les laines brutes, mais par compensation, la commission des voies et moyens est tombée d’accord pour dégrever en même temps les tissus de laine. Le droit maximum sera de 45 0[0 au lieu de 60 0[0 qu’il est actuellement.
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- En France, la fabrication de ces articles suit un courant régulier mais assez faible.
- A Elbeuf il reste assez satisfaisant, à Roubaix il laisse à désirer, à Reims il suit son cours habituel ; la nouveauté est alimentée par des ordres peu importants mais réguliers.
- Dans cet article, les tendances qui se manifestent pour la saison prochaine d’été, sont dans le sens de la fantaisie.
- En cotonnades, l’article pilou est plus que jamais en faveur, puis viennent les flanelles imprimées; ces genres, avec l’indienne, qui bénéficie du temps chaud dont nous jouissons (ou souffrons, suivant les opinions), entretiennent l’activité chez les indienneurs rouennais.
- A Mulhouse les commandes pour l’extérieur ont donné quelqu’animation à la fabrique ; plusieurs genres se raréfient sur place et leurs prix en profitent.
- La soierie est surtout en faveur, l’évolution de la mode fait de nouveaux progrès dans cette direction. Les écossais, les taffetas glacés ont principalement du succès.
- Dans les fantaisies en tricot, c’est aussi la soie qui triomphe, et dans les articles de consommation courante, la laine est de plus en plus employée.
- Nous voyons pénétrer dans la consommation française un article de bonneterie déjà connu à l’étranger ; c’est le gilet de santé en laine ou en coton, à grands réseaux, offert pour remplacer le gilet de flanelle.
- Mais nous n’avons pas encore vu chez nous le maillot de voyage usité en
- | Amérique : vêtement de dessous, unique et complet, à l’usage des deux sexes ; engainant l’individu des pieds à la tête, et fermé de toutes parts (se déboutonnant toutefois). 11 est peu probable qu’il pLiise à nos élégants, et les dames doivent le trouver bien incommode.
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- Une note du journal Le Tissus (lequel s’occupe spécialement des draperies nouveauté), définit les teintes de mode, pour étoffes à robes aussi bien que pour complet masculin.
- Aujourd’hui, dit-il, les nuances claires de beaucoup de nouveautés pour hommes sont similaires à celles des fantaisies féminines. Les couleurs vives, originales, teintes bois, amadou, lie-devin, violet, cardinal, rouge Eiffel, héliotrope, violet pâle, lilas, etc., sont passés depuis peu dans la draperie, après avoir figuré avec succès dans les lainages légers, et cela d’abord comme filet, puis comme mélange plus intime et quelquefois même comme fond dans des nouveautés de prix.
- C’est constater avec nous que nous tournons toujours, depuis quelques années, dans un cercle assez étroit de colorations.
- F. Gouillon.
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de l'Exposition universelle de 1889 Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des lame de Paris.
- — suite —
- Dans l’établissement de Pfastatt, près Mulhouse, où nous avons vu appliquer ce système, il y a peu d’années, on estime de 8 à 10 francs les frais de nickelage d’un rouleau; ils | sont largement compensés par la plus grande durée des gravures.
- § 37. Quelques maisons du continent, notamment cellede MM. Scheurer-Rott, à Thann, en Alsace ont adopté une grande cuve à vaporiser, déjà usitée en Angleterre etdont l’invention est due à M. Walter-Crum, de Gla-cow. Le tissu entre dans celte cuve d’une manière continue et en ressort de même, après y avoir un temps déterminé, variable à la volonté de l’opérateur. C’est un appareil nécessitant peu de main-d’œuvre pour un travail suivi et procurant une notable économie de combustible ! sur les autres systèmes ; mais il occasionne
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- de grands frais d’installauon,une cinquantaine de mille francs environ et, en raison du fort capital engagé, ne convient que pour une fabrication importante et ininteriompue. La cuve est en maçonnerie, d’environ 12 mètres de hauteur et 15 mètres de longueur ; sa largeur intérieure varie de 1 m. 30 à 1 m. 40, selon les pièces à traiter. Les murs ont généralement une épaisseur de 0 m. 60 dans le bas et de 0 m. 40 dans le haut.
- Deux chaînes sans fin, animées d’un mouvement lent, entraînent à des intervalles réguliers des roulettes portant le tissu en longs plis qui descendent jusqu’à un métré environ du sol. Tout l’appareil se remplit peu à peu, et, tandis que de nouvelles roulettes y pénètrent, d’autres en soitent en nombre égal. La quantité de tissu qui se trouve à la fois dans l’appareil est de trente à quarante pièces de 100 mètres. Cnaque partie de l’étoffe y séjourna de une heure et demie à deux heures, de sorte que l’on peut vaporiser de 300 à 400 pièces par jour, à supposer qu’on les fasse passer une seule fois-, mais il arrive qu’on fait passer deux fois de suite certains articles dont les couleurs se vaporisent difficilement.
- MM. Mather et Platt établissent aujourd’hui des appareils du même genre, avec des dispositions légèrement différentes. Nous en avons vu fonctionner un à Rouen, dans la mffion F. Keittinger et fils.
- §38. Les même.' constructeurs ont imaginé une petite cuve à vaporisage continu, qui se trouve maintenant chez tous les indienneurs et rend d’inappréciables services. C’est une chambre en fer et en maçonnerie, dont le plafond, à double enveloppe, est susceptible d’être chauffé à la vapeur. Ses dimensions sont d’environ deux mètres de hauteur et autant de longueur. L’intérieur est garni de roulettes -, à la base a lieu l’arrivée de vapeur par on tuyau percé de trous. La température est maintenue à 100 degrés environ. Les pièces entrent et sortent sans doublier par une fente unique ménagée à la partieantérieure de l’appareil; leur séjour est d’une demi-minute à deux minutes.
- Cette cuve sert non seulement pour le développement et la fixation rapide de diverses couleurs, telles que les impressions de noir d’aniline au chromate de plomb, de bleu d’indigo au glucose, les enlevages blancs et colorés sur fond bLtre, etc., mais elle est extrêmement utile pour le traitement des tissus imprimés qui doivent subir le vaporisage ordinaire. Ce petit vaporisage préliminaire suffit, en effet, pour expulser la majeure partie de l’acide acéti jue contenu dans les couleurs. L’impression prend tout de suite une certaine stabilité, devient mains sujette à couler et à rappliquer et ne nécessite plus, lors de son passage dans la grande cuve à vaporiser, l’emploi des doubliers (1).
- (1) Voir Reçue de lu Teinture, 1891, p. 140.
- Epaississants
- § 39. Les épaississants, qui jouent un rôle si important dans l’impression, ne sont pas restés en dehors des progrès accomplis déplais 1878. Un certain nombre de produits nouveaux trouvent aujourd’hui leur emploi.
- L’un d’eux, très en vogue et qui se rapproche des dérivés de la fécule et de l’amidon (dextrine, leiogomme, amidon grillé etc.), est le british gum, fabriqué en Angleterre et vendu à l’état de poudre impalpable, d’un brun plus ou moins clair. On le considère comme étant de l’amidon de maïs q li aurait été grillé à des températures variables dans des fours. Il est peu soluble dans l’eau et fournit un empois par la cuissan avec ce liquide.
- Il supporte, mieux que l'amidon le contact prolongé des acides ; par contre, il est d'un prix un peu plus élevé, d’uu pouvoir épaississant moindre et son empois a le défaut de devenir trè3 compact en se refroidissant. On l’associe souvent à l'amidon, particulièrement pour les couleurs alcalines.
- § 40. Les différents succédanés de la gomme, dextrine, gommeüne, british gum, etc., ont l’inconvénient de donner des solutions peu stables, c’est-à-dire qu’au bout de quelque temps et a-ss°z rapidement en hiver, ils changent de consistance, perdent leur viscosité, s’épaississent, et finalement se transforment en pâtes plus ou moins fermes, qui s’impriment d’une manière très imparfaite, surtout lorsqu’il s’agit de fonds. M. J aies Meyer, de Mulhouse, en assure la conservation pendant plusieurs semaines sans modifications sen i-bles, en fusant cuire ces gommes artificielles sous pression, en présence d’une certaine quantité de chaux caustique. Dans les conditions où il opère, et avec les proportions qu’il indique, la solution se colore et brunit sensiblement, mais elle n’ofïre pas de réaction alcaline au papier de tournesol.
- I 41. Vers la fin de 1888, M. Schuhmann, manufacturier en Alsace a fait connaître, par une série intéressante de nouveaux dérivés de l’amidon et de la fécule qui semblent, par suite de leurs qualités spéciales, devoir trouver dans l’épaississage des couleurs ou l’apprêt des tissus de nombreux emplois. Nous signalerons entre autres l'amidon soluble et la gomme universelle.
- Le premier de ces produits s’obtient en traitant l’amidon ou la fécule par l’acide sulfureux sous pression et à une haute température. Il est, suivant le degré de sa transformation, plus ou moins soluble dans l’eau froide, mais complètement dans l’eau chaude, et fournit une liqueur limpide qui se colore en bleu par l’iode.
- Un des produits appartenant à ce type, la tragantine, emp'oyée en solution à 15 ou 20 degrés Baumé, forme par la dessication un magnifique vernis, brillant et translucide. On l'utilise déjà beaucoup en Allemagne, dans les
- fabriques de pastilles, de dragées et autres articles de confiserie.
- Quant à la gomme universelle, qui est constituée de dextrine translucide, blanche ou blonde, elle offre tous les caractères physiques de la gomma arabique de première qualité et peut la re replacer dans la plupart de ses applications. Ou la prépare en faisant réagir un acide fixe sur de l’amidon. Après neutralisation, on soumet la matière, avec ou sans pression, à une température de 200 degrés environ, soit à l’état de bouillie, soit à l’état sec. Le produit obtenu, d’uue solubilité parfaite, e3t repris par l’eau, amené à l’état limpide, puis évaporé à siccité et conefissé.
- Pour ré ilis r ces différents dérivés de l’a-rniiouetde la fécule, il faut observer des conditions très précises de température et de durée, sous peine de faire varier sensiblement les résuhats.
- § 42. Avant de quitter les matières amylacées, i nous reste a parler d’un produit destiné surtout à l’apprêt des étoffes, mais qui convient, dans une certaine mesure à l’épais -sissage des coaleurs. Celte matière, appelée apparüine, s’obtient en traitant à froid ou à tiède de l’ami ton ou de la fécu'e, par une solution de soude CiU^tique. Sous l’influence du réactif, les cellules de la substance amylacée se gonflent, éclatent, et donnent lieu à un mucilage ou à un empois plus ou moins épais, et d’une transparence toute particulière.
- L’opération terminée, on neutralise l’empois pir un acide; cependant, il se prête même à l’état alcalin, à certaines applications. Le titulaire du brevet français, M. Gérard, recommandait la méthode suivante : dans 100 parties d’eau, on délaye 20 parties 'd’amidon ou de fécule et on ajoute peu à peu, en remuant, 8 parties de soude caustique à 25 degrés Baumé, puis on brasse énergiquement.
- L'appartine commence aujourd’hui à être fort employée comme apprêt ; elle communique en effet, aux tissus, une très grande rai-j deur qui diminue peu par le lavage (1).
- § 43. Le commerce offre, depuis quelques i années à la consommation des gommes de l’Inde qui étaient restées pendant longtemps sans emploi et ne servaient guère, en raison de leur bas prix, qu’à falsifier par mélange les bonnes gommes. Elles proviennent de Calcutta, de Bombay ou de Sidney et sont de diverses sortes, se présentant en morceaux transparents, de grosseur variable généralement peu colorés. Leur défaut très grave est de se gonfler dans l’eau sans se dissoudre, même après un contact de plusieurs jours, et de produire un mucilage gélatineux dépourvu de viscosité, comme narre gomme du pays ou gomme de cerisier.
- M. Jules Meyer a réussi à dis: ou ire parfaitement ces gommes et à les utiliser comme épaississants, en les chauffant avec de l’eau
- ^ (1) Voir Reçue de la Teinture 1889, p. 13.
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- pendant une demi-heure, sous la pression de une atmosphère, dans un appareil autoclave. Leur rendement comme épaississants est supérieur à celui de la gomme ordinaire du Sénégal, et près du double de celui de la gomme de Gésireh. Toutefois, la solution préparée comme il a été dit, étant évaporée dans une étuve chauffée à 45 ou 50 degrés reprend ses propriétés primitives.
- § 44 Sous les noms de colle du Japon, haï thao, gélose, ly-cho, etc., l’industrie des
- apprêts utilise, en assez grande quantité diverses matières qui avaient déjà été signalées dans le rapport de 1878 ; elles conviennent surtout pour les lissus de soie.
- Il semble ressortir de toutes les expériences faites que ces produits, sans être appelés à détrôner les anciennes gommes pour l’épaississage des couleurs, trouveraient cependant leur application à l'impression dans quelques cas spéciaux. Employé à raison de 80 grammes par litre, le ly-cho peut, ainsi que l’a reconnu M. Vaucher, remplacer la gomme adra-gante dans l’impression des couleurs d’aniline. .
- A l’Exposition internationale des inventions
- à Londres, en 1885, figurait, sousle nom d'al-gine, un produit nouveau extrait des algues rouges ou laminaires que le flot jette sur nos côtes de l’Océan. On soumet ces algues a l’ébullition dans une solution faible de carbonate de soude qui laisse la cellulose seule comme résidu. La liqueur est filtrée et additionnée d’acide sulfurique. Il se forme un précipité gélatineux, de nature azotée, qui constitue Yalgine. On la recueille, l’exprime et la laisse sécher à l’air. Quant à la liqueur, on la traite de façon à en retirer l’iode qu’elle contient en proportion très notable. Cette industrie a pris en Angleterre une assez grande ex1-tension.
- Suivant un rapport fait en ce pays, Yalgine a quatorze fois la viscosité de l’amidon et trente-sept fois celle de la gomme arabique -, elle forme des sels alcalins solubles, qui donnent lieu à des doubles décompositions avec la plupart des sels métalliques. La solution ne se coagule pas par la chaleur comme l’àlbu-mine ; elle ne se prend point en gelee par le refroidissement comme la gélose.
- L’algine communique aux tissus un toucher épais, moelleux et élastique et un apprêt transparent.
- Les alginates alcalins peuvent servir comme sels à bouser, c’est-a-direà fixer les mordants d’alumine et de fer sur tissus de coton , ils se prêtent aussi au rôle de tartrifuges, en précipitant rapidement la matière calcaire dans l’eau des chaudières.
- Tamisage
- l 45.Après qu’une couleur a été épaissie, il est important de la débarrasser des grumeaux qu’elle contient inévitablement. A cet effet, on la soumet an tamisage. Cette opération se pra-
- tiquait autrefois à la main par des méthodes diverses. Aujourd’hui, les imprimeurs ont recours à des moyens mécaniques. D’après l’un des systèmes, la couleur est versée dans une trémie avec tamis métallique, ajustée sur un réservoir dans lequel on fait le vide. Le tamisage a donc lieu par aspiration. L’appareil imaginé primitivement pour cet objet, par M. Rosenstiehl, en 1873, a été perfectionné successivement, surtout en ce qui concerne la manière de faire le vide, d’abord par MM. Georges Witz et Glanzmann, puis par M. Tul-pin de Rouen. On provoque l’aspiration, non plus par l’intermédiaire du condenseur de la machine à vapeur, ni par un réservoir spécial à condensation, mais par un simple tube de G [fard. Le fonctionnement instantané et continu de cet organe, au gré de l'opérateur, supprime le défaut d’intermittence que présentaient les appareils antérieurs.
- Cette méthode rend d’immenses services en fabrique, car elle permet d’opérer, en moins de cinq minutes et avec une dépense minime de vapeur la filtration parfaite d’une cinquantaine de litres de couleurs épaissies avec l’amidon, l’amidon grillé, la gomme adragante, la caséine.
- I 46. Un autre système tout à fait différent du précédent, et qui est fort en usage aussi dans les ateliers d’impression, consiste à effectuer à la machine le même travail que les ouvriers réalisaient autrefois à la main.
- La couleur est placée sur un tamis en toile métallique avec cuvette en cuivre, qui reçoit un mouvement de rotation lent et continu par l’intermédiaire d’engrenages; sur le fond, repose un pinceau animé d’un mouvement circulaire en sens opposé de celui de la bassine, de sorte que tous les points de la surface du tamis se trouvent successivement en contact avec le pinceau; celui-ci est articulé à l’extrémité d’un levier à contrepoids mobile qui permet de faire varier à volonté la pression exercée.
- Au-dessous de la bassine, on place un large tronc de cône en cuivre servant d’entonnoir, il assure l’introduction dans le récipient de la couleur qui a passé. L’appareil complet, tel qu’il a été construit par M. Charles Matler, à Mulhouse, porte deux tamis symétriquement placés et pouvant fonctionner d’une façoniso-lée. Au dire des praticiens, trois de ces appareils font le travail de dix hommes. La couleur finit par passer entièrement à travers la toile métallique à la faveur du pinceau, qui divise peu à peu tous les grumeaux. Il y a là un avantage sérieux, puisque les proportions des matières composant la couleur sont ainsi parfaitement conservées.
- L’exposition de M. Sciiultz, de Mulhouse, dans le palais des Machines, comprenait des appareils de ce genre fort bien établis. MM. Bourcart frères, de la même ville, en construisent portant cinq tamis avec brosses. Le fonctionnement est d’ailleurs toujours le même.
- Mordants
- § 47. Depuis 1878, le nombre des mordants s’est considérablement accru par suite des études nouvelles faites par les coloristes.
- En ce qui concerne les mordants d alumine, une préparation aujourd hui fort en usage et que Persoz avait recommandée autrefois est l’acétate, obtenu par la dissolution directe de l’hydrate d’alumine dans l’acide acétique ; il est surtout avantageux pour les couleurs vapeur qui jouent maintenant un rôle si important. On trouve dans le commerce de l’alumine qui convient fort bien pour cette préparation.
- Un au're mordant d’alumine, connu de longue date et très employé maintenant, est l’alun saturé par du carbonate de soude ; il abandonne facilement sur la fibre un sulfate tribasique, très favorable à la fixation de certaines classes de couleurs.
- Le mélange d’acétate et de chlorure d'aluminium donne d’excellents résultats pour l’obtention du rouge d’alizarine vapeur.
- On a utilisé beaucoup aussi pour réaliser cette impression 1 e, sulfocyanate d'aluminium, indiqué par MM. Stork et Lauber. Ce sel, qui peut être employé à l’état neutre, n’a pas comme les mordants acides, et notamment comme ceux â l’acide acétique, l’inconvénient d’attaquer les racles des rouleaux et, en faisant entrer de légères quantités de fer en dissolution, d’altérer la nuance du rouge.
- Les sulfocyanates, s’opposantau développement du noir d’aniline, peuvent servir comme réserves sous cette couleur ; mais, tandis que du sulfocyanate de potassium ne produirait qu’une réserve blanche, le sulfocyanate d’aluminium, fixant de l’alumine sur le tissu par vaporisage, permet d’obtenir, par une teinte ultérieure en alizarine, du rouge réserve sous fond noir d’aniline.
- Depuis quelques années, on emploie particulièrement, pour réaliser l’article rouge en-levage sur bleu cuvé, le chlorate d'alumine.
- On a perfectionné notablement la préparation des mordants alcalins dits à Yaluminate, en dissolvant directement l’hydrate d’alumine pur dans les alcalis.
- Une condition dont on devra toujours tenir compte, c’est que, pour que l’alumine, et en général un sesquioxyde quelconque attire et fixe les matières colorantes en teinture, il faut que cette base soit hydratée. D’après des expériences de M. Albert Scheurer, un tissu mordancé en alumine étant chauffé à 120 degrés centigrades, même en présence de l’eau sous pression ou de la vapeur, se déshydrate d’une manière définitive et perd la faculté d’attirer les couleurs.
- § 48. Parmi les nouveaux mordants de fer les plus intéressants, il faut citer particulièrement les préparations alcalines proposées par M. Horace Kœchlin et par M. Balanche. L’emploi de ces solutions doit être considéré comme
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- le moyen le plus pratique que l’on connaisse pour fixer uniformément le peroyde de fer sur tissu, et cela par simple contact.
- Le ferricyanure de potassium est souvent utilisé aujourd’hui comme mordant pour fixer des couleurs vapeur.
- Une amélioration importante a été apportée à la préparation des mordants mixtes d’alumine et de fer, dont il est difficile d’assurer toujours la fixation d’une manière régulière, sans recourir à l’acide arsénieux ou aux arsé-niates. Or, l’usage de ces substances éminem-mentstoxiqueest prohibé dans différents pays. M. Oscar Scheur- r a résolu la difficulté en ajoutant au mélange una faible proportiond’a eide phosphoreux et de sel de cuivre-
- S 49. La grande baisse des prix qu’aéprou-vée récemment le nickel a permis d’essayer comme mordants les sels formés par ce métal. On a reconnu que quelques-uns d’entre eux pouvaient être utilisés avec avantage, soit pour la teinture, soit pour l’impression, MM. Stamm et Eugène Dollfus avaient déjà fixé par ce moyen l’orange et le bleu d’alizarine MM. Liechti et Ulrich ont fait de cette question une étude plus complète. Suivant eux, le meilleur résultat en teinture s’obtient par un mordançage au chlorure double de nickel et d’ammonium. Les nuances obtenues ainsi à l’aide de Y orange et du bleu d’alizarine, de la céruléine, de la galloeyanine et de la galléine sont fort belles et remarquablement solides.
- Pour l’impression des couleurs vapeur, les sels de nickel qui conviennent le mieux sont l’acétate, le sulfoacétate et le nitroacétate (1).
- (A suivre).
- NOTICE
- SUR QUELQUES
- MATIÈRES COLORANTES
- Nous détachons les descriptions suivantes d’une Notice d’un fabricant ; par cette origine même, elles ont un caractère pratique que l’on trouve moins dans les traités scientifiques.
- Pour les distances un peu longues, les frais de transport étant très coûreux, on a substitué à l’orseille d’herbe l’orseille sèche ou Cud-beard.
- Cudbeard ou Persio
- C’est de l’orseilie d’herbe séchée et réduite en poudre plus ou moins fine. Suivant la qualité de l’orseille employée pour fabriquer le cudbeard, on a des sortes dont les prix de vente varient proportionnellement à. la richesse de colorant qu’elles représentent.
- Les prix de vente sont ordinairement de 2 à 3 fr. le kil. pour les bonnes qualités courantes.
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1888, p. 91, 98, 154.
- Extrait d’Orseille
- Ce produit est la matière colorante du lichen extraite par les traitements alcalins, dont il a déjà été question à propos de l’orseille d’herbe, et développée en dehors du contact du lichen épuisé, qui est rejeté au dehors.
- On conçoit que. suivant le degré de concentration de3 jus renfermant en dissolution le principe colorant, on peut préparer de l’extrait d’on-eille à tous les prix. Pour les expéditions lointaines, il y a tout avantage à s’en tenir aux qua'ités concentrées, afin d’économiser sur les frais de toutes sortes. Les prix généralement pratiqués pour l’Allemagne et la Russie varient de 3 à 4 fr. le kil., pour la France de 1 à 3 fr. le kil.
- L’extrait a cet avantage sur l’orseille d’herbe et sur le cudbeard ou persio, qu’il est exempt du brin d’herbe, qui vient toujours gêner dans les teintures et salir les fils et tissus, au point d’exiger des lavages et des traitements spéciaux qui augmentent considérablement les frais d’emploi.
- Il est en outre à remarquer que la quantité de couleur fournie par l’extrait d’orseille est plusconsidérable que celle de l’orseille d’herbe et du cudbeard, par suite du développement plus intégral de la matière colorante au cours de la fabrication, ce qui est démontré pur les résultats en teinture.
- Orcêine
- Ce produit n’est autre que la matière colo-ran’e de l’extrait d’orseille séchée et réduite en poudre-, son prix varie entre 10 et 25 fr. le kil., suivant le degré de pureté et la richesse en colorant.
- Cette sorte d’extrait est surtout intéressante pour les transports éloignés et les pays où les droits sont levés ; elle est appelée à prendre du développement au point de vue des avantages qu’elle présente dans ces cas. Ses propriétés et ses qualités sont les mêmes que celles de l’extrait d’orseille liquide ou en pâte.
- Produits d’origines diverses
- Cochenille préparée ou Cochenille ammoniacale
- C’est la dissolution de la matière colorante de la cochenille en grains dans l’ammoniaque liquide. La teinte est violette et sert dans les teintures grises,modes et autresnuancessimilaires, qui en nécessitent l’emploi.
- Le produit se vend en petites tablettes rectangulaires ou en poudre. Son prix varie, suivant le cours des cochenilles en grains et la qualité de ces dernières, que l’on a employées dans cette fabrication.
- (La cochenille ammoniacale est de moins en moins employée).
- Composition jaune solide pour laine
- Ce produit a pour base la graine de perse. C’est une préparation en pâte épaisse, dans laquelle reste le squelette de la graine, après le traitement qu’on lui a fait subir.
- On l’emploie pour les nuances jaunes sur laine, pour faire des verts avec le carmin d’indigo, et pour jaunir les ponceaux dans la teinture de la laine à la cochenille en grains, avec le sel d’étain et l’acide oxalique. Son prix varie de 1 fr. 50 à 3 fr. le kil., suivant la concentration.
- A uréine
- C’est la matière colorante pure du querci-tron, débarrassée du brun et du tannin, qui accompagnent ordinairement cette couleur. C’est une sorte de flavine épurée, dont le principal emploi est, pour la teinture en laine, dans les ponceaux à la cochenille, pour jaunir plus ou moins la nuance, et pour tous les emplois qui utilisent la flavine.
- Sur coton , l’auréine donne des nuances très pures, et on l’emploie notamment dans les articles mélangés laine et coton pour l’article dorure. En impression sur laine, on l’emploie également comme nuance de fonds et pour des tons variés.
- Chlorhydrate d Aniline
- C’est le sel d’aniline qui sertà la préparation du noir d’aniline pour coton ; nous le livrons à l’état de poudre neutre, anhydre. Les prix varient suivant le cours des benzols.
- Leucogène ou blanchiment pour laine
- C’est du bisulfite de soude liquide, titrant 25° Baumé.
- On l’emploie pour blanchir les laines en bourres et les tissus laine, molletons, flanelle, etc. Cet article intéresse surtout les fabricants de draps.
- Blanchiment pour soie
- C’est de l’acide ezoto-sulfurique, qui sertà enlever le grès jaune naturel de certaines soies, par la combustion de cette résine, qui est opérée par la présence, dans i’eau, de cet acide excessivement énergique.
- (Son emploi est de plus en plus abandonné -, on se sert de préférence de l’eau régale).
- PROCÉDÉ DE TEINTURE
- POUR
- Bleu indoïne sur iil de Colon
- Communiqué par la « Badiache anilin et Soda Fabrick »
- On donne au coton fraîchement débouilli 6 lisses dans une décoction bouillante et tamisée de sumac, ou met et laisse en bain pendant la nuit. Le lendemain, après avoir tordu et remis en bâtons, on donne 8 à 10 lisses sur un bain froid de sel d’antimoine ; on rince bien et tord.
- On remplit alors la barque avec la quantité d’eau froide nécessaire à la teinture, on y ajoute la quantité de sulfate d’alumine indiquée plus bas on entre le coton dans ce bain et l’y lisse quelques fois, après quoi on le lève sur les bâtons et ajoute au dit bain (en ayant
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- -soin de la passer au travers d’un tamis fin) environ 1/8 puis 1/4 et enfin le restant du colorant. Pour chaque addition de couleur, on aura soin de lever le coton et de donner 6 disses.
- Après la dernière addition de colorant les 6 lisses étant données on porte à 40° G. et puis à 70° G. environ. A chaque élévation de température on lève le coton sur les bâtons et on lui donne 6 lisses. Finalement on monte au bouillon, on teint 1/4 d’heure autant que possible à l’état voisin de l’ébullition, on lisse encore tout en laissant refroidir 1/4 à 1/2 heure, on rince une ou deux fois à l’eau froide ou tiède, essore et sèche.
- Si l’on a opéré correctement, le bain doit être complètement épuisé.
- La durée de la teinture (y compris le passage en antimoine et le rinçage) est d’environ deux heures et demie à 3 heures.
- Dissolution du colorant
- On verse sur la quantité de colorant à employer 60 à 80 litres d’eau bouillante, üon remue bien et après quelques minutes, la solution (d’ailleurs facile), est complète.
- Quantités de colorant etc. à employer sur 50
- livres anglaises 22 à 23 [kil. de coton filé.
- On emploiera pour nuances bleu clair :
- Environ0,500 — 1,000 kil de bleu indoïne teint sous addition de 1,000 — 0,500 kil. de sulfate d'alumine, cela sur un mordant de 2,000 kil. environ de Sumac en feuilles de -0,250 kil. de Sel d’antimoine.
- Pour nuances Bleu moyen nourri :
- Environ 2,000 kil. de bleu indoïne, teint sous addition de 0,350 kil. environ de Sulfate d’alumine, cela sur un mordant de 2,000 — 2,500 kil. environ de Sumac en feuilles et de -0,350 Kil. de sel d’antimoine.
- Pour nuances bleu foncé nourri : _ /-N
- Environ 4,000 kil. de bleu indoïne, teint sous addition de 0,100 — 0,200 kil. de sulfate d’alumine, sur un mordant de 4,500 kil; environ de sumac en feuilles et de 0,500 kil. environ de sel d’antimoine.
- Observations
- Un mordançage plus énergique que celui indiqué n’augmente pas sensiblement la solidité des teintures de bleu indoïne -, il ne fait que donner des nuances un peu plus verdâtres.
- Au lieu de sel d’antimoine on peut aussi employer la même quantité de tartre émétique -, mais avec ce dernier le prix de revient est plus élevé, sans que pour cela la teinture du ileu indoïne en soit améliorée. lien est de même en remplaçant le sumac en feuilles par l’extrait de sumac ou par le tannin.
- Si l’on veut obtenir des bleu3 bon marché mais plus ternes on peut aussi donner au lieu du bain de sel d’antimoine un bain de pyrolignite de fer. On emploie alors suivant l’intensité de la nuance à obtenir de 2 à 6 cc. de
- pyrolignite de fer à 15® Bé par litre d’eau, on opère en outre exactement de la manière indiquée plus haut. Les teintures de bleu indoïne faites sur fond de fer possèdent bien moins le grand avantage que présentent les teints obtenus sur mordant de sumac et antimoine : de conserver toujours leur belle nuance bleue, malgré les lavages chauds (savon et soude) réitérés qu’ils ont à subir à la longue. Le fond gris y apparaît après un temps plus ou moins long et ternit la nuance bleu indoïne. Vu ces propriétés., ces bleus serviront plutôtà remplacer avantageusement les nuances moins solides obtenues avec des couleurs d’aniline ou avec le campêche, qu’à substituer le bleu de cuve.
- Les quantités de sulfate d’alumine indiquées dans ce procédé peuvent aussi être remplacées par des quantités doubles d’alun. L’une comme l’autre de ces additions a pour but de ralentir la fixation du colorant, de manière à obtenir un unisson plus complet et un meilleur tranché. Pour les tons clairs on emploie proportionnellement plus de sulfate d’alumine que pour les to: s foncés.
- Si l'addition du sulfate est trop forte, le bain ne s’épuise plus complètement, on obtient par cela des nuances d’un plus beau bleu verdâtre mais un peu moins nourries.
- Nous recommandons d’employer pour la teinture du bleu indoïne de l’eau aussi dure que possible, par la raison qu’on en obtient des nuances plus foncées — ce qui constitue une économie de colorant.— Si le teinturier n’a sous la main que de l’eau douce il peut, sans inconvénient, l’employer telle, ou bien la corriger (jusqu’à un certain degré) par une faible addition d’une solution de sulfate de chaux ou d’acétate de chaux. (Une addiiioa d’eau de chaux est absolument à éviter).
- Si le bleu indoïne n’est pas teint à une température assez élevée, on en obtient des nuances plus rougeâtres qui paraissent par cela plus pleines; effes sont, il est vrai, par elles mêmes très solides, mais elles sont sensiblement surpassées par les nuances teintes à l’ébullition.
- Si après la teinture on passe le coton dans un bain tiède de sumac, contenant par litre d’eau 1 à 2 gr. de sumac en feuilles (on peut à cet effet employer le bain de sumac qui a servi au premier mordançage après l’avoir convenablement dilué), on obtient des nuances d’un ton plus verdâtre ; si elles paraissent un peu moins nourries, elles sont en revanche d’une solidité bien plus grande. (Le traitement indiqué au sumac est, d’après ce qui précède, aussi un expédient pour corriger des nuances trop rougeâtres et trop nourries.)
- Si, après avoir traité le coton au sumac après teinture, on tord légèrement les fils et les fait bouillir une demi heure sous unepres7 sion d’une atmosphère, l’intensité des nuances est un peu amoindrie par cela, mais elles deviennent beaucoup plus solides au lavage
- qu’auparavant. E i procédant à cette opération il est indispensable de veiller exactement au maintien du temps et de la pression indiquée et à ce que l’appareil soit entièrement exempt de rouille.
- En remplaçant le bouillissage des fils par un vaporisage à pression, la solidité des nuances en est aussi sensiblement augmentée, sans atteindre cependant le degré obtenu par la première méthode. Pour faire le vaporisage convenablement il faut traiter les fils — après les avoir rincés dans une eau contenant environ 1 gr. de décoction de sumac par litre d’eau et les avoir essorés légèrement — 3/4 à 1 heure à une pression de 1 atmosphère. Il faut se garder d’une pression trop forte, car sans cela un peu de colorant se décomposerait. On peut s’en rendre compte par le fait que la nuance des teintures devient plus rougeâtre et qu’elles lâchent un peu de couleur rouge en les traitant dans un bain de savon chaud.
- Les conditions de travail étant à chaque endroit un peu différentes, les chiffres et indications ci-dessus ne pourront servir de guidegé-néral que pour les essais que les intéressés voudraient bien faire.
- Les teintures de bleu indoïne peuvent être remontées sans inconvénient dans la cuve au sulfate de fer, elles n’exigent pour cela aucune précaution spéciale. Elles peuvent également, vu leur solidité à l’ac de, supporter le passage en acide ordinairement employé pour les teintures de bleu de cuve.
- Le bleu indoïne se laisse très facilement combiner et cela dans le même bain avec le bleu méthylène, le bleu marin, le violet au méthyle, la safranine, le vert diamant et toutes les autres couleurs basiques.
- ——«
- PRODUCTION
- DU
- NOIR D’ANILINE INVERDISSABLE
- sur laine et autres textiles d’origine animale.
- Brevet de M. Karl Œiiler.
- Ce procédé est une modification pratique de celui indiqué par Lighfoot dans son brevet (anglais) de 1865 ; il s’en distingue notamment par l’emploi du vaporisage comme moyen de fixation et de développement.
- On oxyde d’abord les lainages par un traitement de 1/2 heure à une heure, avec : Hypochlorite de chaux.... 6 à 10 0/0
- Acide chlorhydrique à 21°. 9 à 15 0/0
- La laine ainsi oxydée a peu jauni et n’est pas altérée. (1)
- Après cette oxydation, laver et sécher, puis foularder dans un mélange propre à produire du noir sur coton.
- On peut ensuite y faire des enlevages à
- (1) Cela nous paraît douteux, vu l’intensité dé ce chlorage.
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- l’aide du procédé Prudhomme, ou avec des rongeants colorés.
- Voici les formules à appliquer :
- Foülardage
- Chlorhydrate d’aniline.... 405 gr.
- Chlorate de soude____... 150 —
- Prussiate jaune de potasse.. 260 — Eau.,..................... 3.150 —
- La densité de ce mélange est — 1096.
- Il est avantageux d’y ajouter environ 200 gr. de glycérine, qui donne un plus beau noir„ et laisse à la laine toute sa souplesse.
- L’addition d’un peu d’acide tartrique est également favorable.
- Impression
- Eau de leïogomme à 50 0/0....... 800
- Chlorhydrate d’aniline_______,r.. 200
- Chlorate de soude............... 75
- Prussiate jaune................ 130
- Acide tartrique................. 40
- Eau.......................... 260
- u
- Enlevage
- Eau de leïogomme à 50 0/0..... 500
- Acétate de soude................ 200
- Sulfocyanate de potasse........ 200
- Dissolution à 1 0/0 de violet sul-fo-conjugué bleuâtre............ 16
- Couleur-Enlevage
- Eau........................... 250
- Vert-benzol ou autre couleur.... 50
- Glycérine........................ 50
- Leïogomme....................... 250
- Acétate de soude................ 400
- Après que le tissu a subi un ou plusieurs de ces traitements, on fixe par uns vaporisation unique, puis on savonne.
- Cette méthode aurait sur le procédé Lighfoot l’avantage de se fixer par vaporisation, au lieu de l’étendage ; de donner un noir directement inverdissable (sans avoir recours pour cela à une opération ultérieure) et de laisser des blancs assez peu attaqués ni colorés pour ne pas nécessiter de soufrage.
- C’est, en tous cas, ce que l’auteur annonce.
- TISSUS HYDROFUGES
- Et aérifères
- Préparés par application de stéarates métalliques neutres, brevet de M. Chevallot.
- Le procédé consiste à passer les tissus dans un bain chaud de stéarate neutre de soude ou de potasse, pris dans un second bain d’un sel soluble, à based’alumide, de baryte, de chaux, de cuivre, de fer, de manganèse, de strontiane
- ou de zinc -, ces sels étant des acétates, azotates, chlorures ou sulfates.
- Il se forme ainsi un stéarate métallique neutre, qui se fixe aux tissus à la manière d’un mordant.
- Ces stéarates se distinguent des oléo-mar-garates qui s’oxydent à l’air en perdant leurs propriétés hydrofuges et qui sont bi-basi-ques, alors que les stéarates sont mono-basiques.
- Pour l’application du procédé, il faut, faire un savon directement avec :
- Eau ------........... 100 litres
- Acide stéarique. ....... 500 gr. à 1 k.
- Soude caustique........... 75 à 150 gr.
- ou :
- Lessive de soude à 36° .. . 375 à 750 gr.
- On trempe les tissus dans ce savon, on les tord légèrement, et on les passe, à chaud également, dans une dissolution métallique, comme il est dit ci-dessus, à 40 ou 50 gr. de sel par litre.
- Les deux bains se donnent à une température de 60°.
- Pour l’application sur coton, il sera avantageux d’ajouter au bain de stéarate 500 gr. à 1 kil. de gélatine, ce qui a pour effet de fixer le mélange plus fortement aux fibres.
- Les sels de chrome peuvent servir à constituer le second bain, et on emploiera avantageusement :
- Alun de chrome................ 4 à 5 ki 1.
- Eau............. ........... 100litres.
- Enfin, pour l’emploi sur laine, on ajoutera de l’acide phénique à l’un des bains, afin de préserver la laine des vers et des mites.
- L’anteur établit une distinction, comme on l’a vu, entre son stéarate et les oléo-margara-tes, c’est-à dire les savons ordinaires.
- La Revue de la Teinture (1891, p. 37), a reproduit un procédé d’imperméabilisation, qui recommandait d’employer un savon bien au suif ; c’est que, conformément aux idées deM. Chevallot, c’était surtout un stéarate qui était en vue (la stéarine étant le principal élément du suif).
- Ce procédé de la Revue de la Teinture, contenant aussi de la gélatine et un sel métallique : l’alun avait, sur celui ci-dessus décrit, l’avantage de s’appliquer en un seul bain.
- Mais M. Chevallot a fait, plus tard, intervenir un sel de chrôme, et alors, il obtient une double action :
- 1° Formation d’un savon de chrôme *,
- 2° Insolubilisation de la gélatine par l’action des sels chrômiques, (sous l’influence de la lumière qui se produit sans qu’on s’en préoccupe).
- L’auteur ne dit pas qu’il ait songé à appliquer cette seconde propriété des sels de chrôme mais le résultat ne s’en produit pas moins, et il est d’uD effet très favorable au but visé.
- Un enduit de gélatine chromé seul rend le tissu sec et cassant, mais ici l’adjonction du. savon métallique l’assouplit, et le résultat final doit, en somme,, être satisfaisant.
- F. G.
- ---------@8©----------
- APPAREIL A DÉSINFECTER
- FAR LA TAPEUR De M. F. DEHAITRE
- La désinfection des vêtements et de la literie, après maladies contagieuses, est de plus en plus à l’ordre du jour -, nous rappelons ce que nous avons dit à ce propos, dans notre n° du 10 septembre 1891 (p. 133), où nous indiquions les moyens d’assainir les locauXj la lingerie et les lainages des malades morts ou guéris, ayant été atteints de choléra, de fièvre typhoïie, de diphtérie, de variole ou de-scarlatine.
- Nous recommandions comme procédé simple et efficace, pour la draperie, le vaporisage en vase clos, avec pression minimum de 2 kil.
- Un appareil autoclave d’un usage très commode est construit pour ce travail, par M. F. Dehaitre ; c’est, celui représenté par la figure ci-contre.
- Le corps de la machine est une chaudière à double enveloppe, c’est-à-dire formée de deux* viroles laissant entre elles un espace vide, lequel se chauffe par la vapeur.
- Un jet de vapeur est également disposé dans la capacité qui contient les vêtements à désinfecter .
- Une corbeille en treillis reçoit ces vêtements J; et s’introduit ainsi chargée dans l’appareil, et sort par l’autre extrémité lorsque la vapeur a suffisamment agi.
- Suivant les prescriptions des conseils d’hygiène, l’entrée des étoffes contaminées et leur sortie après épuration doivent s’opérer dans des pièces séparées; c’est ainsi que notre dessin fait voir une cloison qui isole les deux, ouvertures de la machine.
- Ces ouvertures sont fermées par des calottes articulées à charnières, et qui se fixent une fois rabattues par des verrous s’engageant dans les crampons du corps de chaudière. La. manette à volant figurée sur le dessin actionne-à la fois tous les verrous à la façon d’un mouvement de parapluie. Cette manœuvre est donc très rapide elle serrage énergique.
- Lorsque la machine est chargée et fermée, onia chauffe d’abord en faisant arriver de la* vapeur dans la double enveloppe, puis on injecte de la vapeur dans la chambre intérieure contenant les vêtements.
- Cette vapeur arrivant dans un espace déjà-chaud, ne se condense pas; elle produit ainsi son maximum d’effet, et les étoffes en sortent très peu humides.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Gomme on le voit, cet appareil simplifie considérablement le travail si utile de la désinfection des vêtements. C’est une entreprise qu’il appartient aux teinturiers de s’approprier, comme plusieurs l’ont déjà fait à Paris et dans quelques grandes villes, surtout avec l’appui et la clientèle des municipalités.
- -------------------
- PROCEDES DIVERS
- Teintes pour lingerie L’usage de la lingerie de couleur se répand de plus en plus, notamment en articles de bonneterie, en jupons, pantalons, corsages, et même en dentelles et rideaux.
- Pour la plupart, ce sont des teintes claires qui sont employées, et comme elles ne s’appliquent pas à la grosse lingerie, souvent savonnée, on ne s’attache pas spécialement aux grands teints. Ceux-ci vaudraient mieux certainement, mais en général, ils ne possèdent pas l'aspect élégant que la m )de recherche. Voici quelques-unes des teintes usitées :
- Beige.
- Le Beige est très en faveur sur toutes espèces de tissus, notamment en lainages et soieries. Ce n’est pas une teinte bien définie ; elle tire plus ou moins au rouge ou au vert suivant les goûts de chacun, et se fait, bien entendu, à plusieurs hauteurs de ton.
- Notre échantillon représente le type le plus courant; il a été teint comme suit :
- Pour 10 kil. de coton :
- Jaune d’or diamine............ 12 gr.
- Rouge solide diamine F...... 2 — 1/2
- Noir diamine RO................ 3 —
- Carbonate de soude............ 30 —
- Sulfate de soude............. 150 —
- Entrer à tiède et pousser au bouillon, en lissant constamment.
- La teinte monte d’abord en vert, puis peu à peu vire au rougeâtre ; on peut donc l’arrêter à une nuance plus ou moins voisine de ces reflets.
- Vert d'eau.
- Cette teinte très claire consomme à peine de colorants.
- Pour 10 kil., il faut :
- Thioflavine S.................. 6 gr.
- Noir Bleu diamine E............ 2 —
- Savon......................... 50 —
- 11 n’est pas nécessaire d’arriver jusqu'au bouillon pour tirer le bain.
- Les deux colorants montent ensemble assez régulièrement, et unissent bien.
- Bois de rose.
- 4
- Pour 10 kil. coton ;
- Jaune d’or diamine............. 8 gr.
- Violet diamine N............... 4 —
- Carbonate de soude............ 30 —
- Sulfate de soude............. 150 —
- On pousse peu à jie.u au bouillon.
- Ce mélange demàn le quelques soins pour bien unir; il faut travailler sans interruption les matières dans le bain, ou bien il y aurait à craindre des nuancés.
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- Gris-Bourgeon.
- • Pour 10 kil. :
- • Pour 10 kil. :
- Jaune d’or diamine............. 8 gr.
- Violet diamine N............... 3 —
- Noir diamine RO................ 2 —
- Garbonate de soude............ 30 —
- Sulfate de soude............. 150 —
- Comme pour la précédente, cette teinte demande quelques soins à l’unisson, et il faut chauffer bien doucement jusqu’au bouillon.
- Saumon.
- Nos dosages sont toujours pour 10 kil. de coton :
- Jaune d’or diamine........ 12 gr.
- Rouge solide diamine F.... 2 —
- Carbonate et sulfate de soude (comme ci-
- dessus) .
- Capucine.
- Jaune d’or diamine......... 5 gr.
- Rouge solide diamine F..... 2 —
- Carbonate et sulfate de soude.
- Lilas clair.
- Violet diamine N.............. 3 gr.
- Rouge diamine NO.............. 3 —
- Savon.......................... 50 —
- Sulfate de soude............. 100 —
- Havane.
- Jaune d’or diamine............ 10 gr.
- Brun diamine N.................. 5 —
- Carbonate et sulfate de soude.
- Bleu des nuages.
- Bleu-diamine 3 B............... 3 gr.
- Carbonate et sulfate de soude.
- Gris argent.
- Noir diamine................... 2 gr.
- Thioflavine S............... 1/10 —
- Savon et sulfate de soude.
- Ces exemples démontrent suffisamment la marche à suivre pour obtenir ce genre de teintes claires.
- Nous rappe’^ns que nous avons donné divers procédés avec échantillons pour produire des gris-jaunos a bases métalliques, applicables également à la lingerie et aux dentelles. (1)
- Rouge a l’alizarine sur soie.
- Pour 10 kil., soie cuite :
- Alun........................ 2 kil.
- Passer une nuit sur ce bain, à froid.
- Fixer l’alun par quelques PjtëtëN sur :
- Silicate de potasse à 1 litre.
- Eau froide.................. 50 —
- (1) Reçue de la Teinture, 1891, page 68.
- Rincer à fond.
- Teindre au bouillon, avec :
- Pâte d’alizarine.................. 1 kil.
- Bain de cuite.................... 20 —
- Eau.............................. 80 —
- Acide acétique................... 1/2 —
- Rincer, cheviller, lustrer, etc.
- Violet d’alizarine sur soie.
- Passer une heure en rouille, à 10® du pèse-sels.
- Rincer.
- Souder pour fixer l’oxyde de fer, en lissant les soies embâtonnées, environ une demi-heure, à 40-50 degrés, sur :
- Carbonate de soude............. 1 kil.
- Eau............................ 50 lit.
- Rincer à fond, tordre ou essorer.
- Teindre sur le bain d’alizarine indiqué pour le rouge.
- Pour un violet moyen, il faut cependant un peu plus de colorait, soit 15 0/0.
- Pour teintes foncées, il faut deux rouilles et deux soudages, avec 25 0/0 d’alizarine.
- Chaque rouille charge la soie de 7 à 8 0/0.
- Olive sur laine Bon teint.
- Pour 50 kil. de lainages : Bouillon d’une heure, avec ;
- Bi chrômate............... 1 kil. 500
- Crème de tartre........... 1 —
- Rinçage et teinture, sur :
- Extrait de Cuba............... 3 kil.
- Céruléine en pâte................. 2 —
- Brun d’alizarine................ 500 gr.
- Brunir, en passant à froid, sur :
- Sulfate de fer.................. 500 gr.
- Laisser remonter à l’air, et rincer.
- Teint pour nouveautés.
- Teinture directe en une heure, au bouillon, sur le bain suivant (pour 50 kil.) :
- Carmin d’indigo................. 3 kil.
- Orangé n° 4..................... 1 —
- Acide sulfurique................. 1 —
- Sulfate de soude................. 5 —
- Cette teinte est d’une qualité encore satisfaisante.
- Matières colorantes nouvelles.
- Plusieurs colorants nouveaux sont annoncés et offerts en vente, notamment :
- B enzo-Bleu-Marine B.
- Produit fabriqué par MM. Friedr. Bayer et Cie, et donnant sur coton, par teinture directe en bain alcalin, la teinte Bleue-Marine.
- Noir Ncphtylamine 4 B.
- Nouveau Noir de la Manufacture Lyonnaise, applicable à la soie et à la laine, ayant un reflet bleu ne se modifiant pas à la lumière artificielle.
- LES FJLS ET TISSUS DE LAINE
- Extrait du rapport de M. Eug Jourdain
- Sur la classe 32 de l’Exposition de 1889 — SUITE —
- Us comprennent,non-seulement le mérinos, le cachemire, la flanelle, les tissus blancs pour confections, qui sont les anciens articles de la région, mais aussi la draperie pour dames, la draperie laine peignée pour hommes, la nouveauté pour robes, l’écru teint en pièce, la fantaisie tissée teinte, le jacquart et une infinité d’articles très variés dont le goût ne laisse rien à désirer.
- Fourmies. — Centre des plus importants de peignages et de filatures, auquel s’est ajouté le tissage du lainage et de la robe, avec un chiffre de production vraiment étonnant.
- Paris. Les maisons de Paris ont presque toutes leurs fabriques en Picardie ou dans le Nord-, elles ont su se conserver le monopole de la grande nouveauté pour tissus riches en laine pure et en laine-et-soie.
- Vienne. — Ce centre de fabrication a pu garder, par un emploi intelligent des déchets et scus-produits de la laine, le monopole du tissus bas prix pour hommes, et malgré la concurrence étrangère, maintenir ses articles en France.
- Il fait des tissus de 1 fr. 85 le mètre en 1 m. 30, jusqu’à 8 fr.-, des tissus en déchets imprimés, des cheviottes, des draperies nouveautés façonnées.
- Mazamet. — Centre de production renommée de flanelles, molletons et cardés qui, progressant rapidement, aborda avec succès la fabrication de la draperie nouveauté. Depuis 1878, la production de Mazamet a fléchi, alors que le commerce des laines y fait des progrès marqués.
- Orléans.—Centre justement renommé pour la perfection de ses produits, e’est à-dire des couvertures de toutes qualités, allant de3fr.50 à 15 fr. le kilog.
- Roubaix et Tourcoing. — Ces places produisent toutes les variétés de tissus, depuis l’étoffe pour robes à 0 fr. 50 c. le mètre jusqu’aux tissus d’ameublement à 60 et 80 fr. le mètre, lainages, cachemires, draperies nour veauté pour robes, tissus pour ameublements, tapis, etc.
- La hardiesse de conception des fabricants leur a permis de suivre tous les changements de la mode, et il n’est aucun article que la nécessité ne leur ait fait tour à tour aborder.
- Disons que la division du travail et les divers établissements à façon, de peignage, de filature, de teinture et d’apprêt ont consi
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Atfrfn
- rtSSxa
- dérablement aidé ces fabricants dans la voie du progrès où ils sont entrés.
- CALCUL DU PRIX DE REVIENT
- Des Lainages
- LES SOIES ET SOIERIES
- EXTRAIT D’UNE NOTICE SUR L EXPOSITION DE 1889
- PRODUCTION ÉTRANGÈRE
- Belgique. — L’industrie lainière est une des plus anciennes de la Belgique ; d’abord renommée pour la fabrication de la laine cardée, elle s’est fait ensuite une place dans le tissu en laine peignée. Des établissements importants s’y sont créés : à Anvers, Bruxelles et Verviers.
- Les draps de Verviers sont partout recherchés pour leurs prix avantageux et leur qualité, et jusque dans les pays les plus éloignés des deux Amériques.
- Grande-Bretagne. — Ce pays, l’un des plus manufacturiers du monde, et qui s’est placé au premier rang dans les articles de laine : draperies cardées et peignées, flanelles, etc., était à peine représenté dans la classe 32, et c’a donné qu’une idée fort incomp'ète de sa grande industrie.
- Espagne. — Grands progrès dans la fabrication de la draperie, laine peignée et lair.e cardée.
- Nous trouvons chez les fabricants de Saba-dell, de la nouveauté, des coloris de la plus grande fraîcheur et du meilleur goût -, des articles en chaîne et trame laine cardée, d’une finesse et d’une nullité telles qu’ils sont absolument équivalents en beauté aux pantalons peignés les plus fins. Bref, un ensemble des plus remarquables.
- Portugal. — Quelques exposants de tissus de laine me permettent de constater d’énormes progrès en fabrication, et certains tissus qui ne dépareraient pB3 les vitrines de nos meilleurs faiseurs.
- Autriche-Hongrie. — Ce pays, qui compte parmi les premiers pour la fabrication de la draperie fine était insuffisamment représenté, et nous n’avons pu le juger dans son ensemble.
- Russie. — La fabrication russe a suivi les progrès faits par les principaux pays européens de production, et elle se tient en excellente situation, avec des articles de prix bien avantageux et d’exécution parfaite.
- Etats-Unis. — Plus encore que pour l’Angleterre, les exposants, trop peu nombreux ne donnent qu’une idée imparfaite des développements considérables de l’industrie de la laine dans ce pays.
- Mexique. — Les fils et étoffes de ce pays ne peuvent, en général, lutter contre les produits similaires des contrées européennes, mais on y constate un puissant effort industriel et un esprit d’initiative que le jury a cru devoir ré. Compenser.
- (Ce rapport est accompagné de données statistiques sur la production des principales places françaises et étrangères et d’appréciations sur le mérite de chaque exposant récompensé).
- Le correspondant roubaisien de Y Industrie texlile a communiqué à ce journal une étude intéressante sur l’établissement du prix de revient des tissus de laine, d’après les conditions de sa place.
- Après avoir signalé la diversité des genres, tant d'ameublement que de vêtements fabriqués à Roubaix, l’auteur prend comme exemples (non absolus pour ces étoffes même), en ce qui concerne les tissus en laine peignée, la classe des sergés qui entrent pour une très forte proportion dans la fabrication de Roubaix, et pour ceux en laine cardée les draps amazone qui se font également d’une façon suivie.
- Les sergés, dit-il, constituent la grande classe destissus croisésrenfermantune grande partie des étoffes pour robes, teintes en pièces, les prunelles, les cheviottes, etc. Ils se font en toutes largeurs de 0 m. 60 à 1 m. 30, et pèsent de 1 gramme à 2 gr. 25 le centimètre courant. Ces étoffes sont le plus souvent tissées en écru, teintes en pièces, et subissent généralement l’apprêt ordinaire non foulé. Elles peuvent aussi être foulées et perdent alors de 7 a 10 pour cent au foulage sur la longueur En 98-100 centimètres de largeur, ces tissus valent de 1 fr. 10 à 1 fr. 75 le mètre.
- Les draps amazone sont constitués par une chaîne en peigné et une trame en cardé, ils subissent après teinture en pièces le traitement foulé qui leur fait perdre 8 à 10 pour cent en surface. Ils valent en 98-100 centimètres de 1 fr. 45 à 2 fr. 25 ; en 120, de 2 à 4 fr. 50 ; en 130, de 3 fr. 50 à 7 fr.
- Il existe quelques tissages à façon dans notre ville, mais toujours à cause de la diversité des genres, aucun tarif n’est en usage pour les prix de cette façon. Suivant l’article qui lui est demandé, le tisseur à façon établit et débat son prix, de même que, chez le fabricant, tout article nouveau est l’objet d’un débat semblable pour le prix de la main-d’œuvre entre le patron et l’ouvrier tisserand. La base de ces débats, »en s’en tenant aux tissus simples, en écru, est le nombre de duites ou fils de trame au pouce de 25 millimètres.
- En sergé ordinaire, on peut évaluer le prix de la façon à 8 centimes par mille de duites, ce qui, pour un sergé de 60 duites au pouce,* ou 2,242 duites au mètre, représente 0 fr. 18 par mètre courant, y compris la préparation de la chaîne.
- Pour le drap amazone contenant deux tiers de cardé, le prix du tissage serait d’environ 9 centimes du mille de duites, ou d’environ 0 fr. 20 le mètre.
- Dans ces prix, la main-d’œuvre entre pour une moitié ; les frais généraux, amortissements, intérêt, bénéfice, pour l’autre.
- (A suivre).
- Par M. Marius Morand
- Secrétaire de la Chambre de Commerce de Lyon.
- Le rapport de la classe 33 n’a pu être présenté par le jury. Pour y suppléer,, M. Marius Morand a bien voulu rédiger une notice sur les soies et les soieries, qui vaut le meilleur rapport,, bien que l’auteur se soit plus particulièrement attaché à faire ressortir l’importance du groupe lyonnais dans ces industries.
- Son travail comprend ;
- Des considérations générales.
- La sériciculture.
- La filature.
- Le moulinage.
- La fabrique des soieries.
- Le marché des soies.
- La teinture et les apprêts n’ont été cités que par circonstance, leur appréciation appartenant d’ailleurs au rapporteur de la classe 46.
- Nous nous bornons donc à reproduire les courts passages suivants du remarquable travail de M. M. Morand :
- ......En dernier lieu, pour ne prendre que
- les grandes étapes de notre histoire industrielle au XIXe siècle, n’est-ce pas encore la fabrique lyonnaise qui, avec le concours inestimable de ses teinturiers, de ses imprimeurs, de ses apprêteurs, après avoir emprunté aux peuples de l’Orient la fabrication des foulards, applique, en les perfectionnant, les mêmes procédés aux tissus mélangés de coton, et invente, vers 1870, cette jeune et déjà si vivace et si florissante industrie des étoffes mélangées teintes en pièce, dont l’étranger
- s’efforce de s’emparer.....
- Il n’est pas de genre que la fabrique lyonnaise ne produise, depuis les tissus les plus simples jusqu’aux plus compliqués, depuis les étoffes les plus diaphanes, comme les crêpes, les gazes, les tulles, jusqu’aux plus lourdes et aux plus épaisses comme les étoffes pour ! voitures, pour tentures et pour ameublement, depuis les soies à coudre jusqu’aux passementeries.
- Par un des caprices dont elle est coutumière, la mode porte-t-elle ses engouements sur un tissu qui lui est resté étranger, comme elle l’a fait dans ces dernières années pour les velours et peluches coton et bourre de soie : fabricants, tisseurs, constructeurs de métiers, apprêteurs, teinturiers, rivalisent d’émulation pour en doter notre ville, et il y a peu d’exemples que de ce faisceau d’efforts ne résulte pas pour elle une acquisition qui viendra désormais accroître le fond commun de la collecti- I vité industrielle...
- Il y a quelque vingt ans, la fabrication des étoffes inférieures de soie mélangée de coton — presque complètement délaissée après avoir pris naissance à Lyon — représentait quelques millions de francs à peine. Aujourd’hui, ;j la fabrication de ces mêmes étoffes, à laquelle une industrie nouvelle, celle de la teinture en pièces, a imprimé un décisif essor, forme l’une des grandes assises de notre production. Elle a compté pour 150 millions de francs, c’est-à-dire pour près des deux cinquièmes dans l’ensemble des valeurs produites en 1889.
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- Nulle autre ville ne présente un tel corps de traditions lentement acquises par la suite des siècles, un trésor aussi inépuisable de connaissances accumulées, à commencer par le maniement du fil de soie, qui constitue, à Lyon comme une aptitude héréditaire, qu’il s’agisse de tissage, de teinture, d’apprêt ou de toute autre manipulation.
- La teinture n’a pas inventé depuis la dernière exposition, de nuances nouvelles (1); mais elle a progressé dans les machines employées à la préparation desshappes, des cotons, enfin, elle a découvert la teinture en pièce des étoffes mélangées.
- La science de l’apprêt et des industries annexes (impression, gaufrage, etc.), s’est exercée sur la plupart des étoffes tissées avant teinture et est parvenue à leur donner l’épaisseur, l'éclat et la souplesse des étoffes teintes en fil. L’impression produit des tissus qui rivalisent, comme aspect, avec les plus beaux brochés____
- Si, à tous ces titres, la fabrique lyonnaise est de toutes, la plus haute personnification de l’industrie de la soie en France, la fabrique de rubans de Saint-Etienne a conquis aussi une incontestable supériorité dans le tissage des rubans façonnés et de haute nouveauté, de tous articles enfin qui exigent le concours des fabricants, des dessinateurs, des teintu*
- riers et des ouvriers.
- Après Saint-Etienne, l’industrie du tissage de la soie est encore représentée à des degrés divers : à Saint-Chamond (tresses et lacets), à Calais, Candry (tulles et dentelles), à Roubaix, Bohain (tissus mélangés), à Tours (tissus d’ameublement), à Nîmes, à Troyes (bonneterie), à Paris (gazes et soies à coudre).
- Ces divers centres secondaires produisent ensemble annuellement, de 125 à 150 millions de francs, et si nous ajoutons cette somme à la fabrication lyonnaise et stéphanoise, nous verrons que cette industrie du tissage de la soie forme, comme valeur de produit, un total qui dépasse 600,000 millions de francs annuellement et occupe de 400,000 à 450,000 personnes.
- SITUATION DE L’OUVRIER
- DANS L’INDUSTRIE
- de la Teinture et Nettoyage
- Rapport de M. A. JüLlX au nom de la Chambre syndicale parisienne, en réponse au questionnaire adressé par ^Inspection générale des
- (1) 11 ne s’invente pas de nuances nouvelles, mais des matières colorantes pour les produire; or, depuis l’exposition de 1878, la teinture de la soie a pris une large parties découvertes importantes qui se sont faites dans cette voie. Le rapporteur a beaucoup insisté sur l’intérêt de la teinture en pièce des tissus soie et coton; c’est la nouvelle classe des azoïques qui a permis à cette industrie de se développer ainsi. F. G.
- Ecoles d’arts et métiers, sur les conditions d’apprentissage, de travail et d’établissement spèciales à 1‘industrie de la teinture.
- Questionnaire et Réponses
- 1° Quelle est la somme d'instruction nécessaire pour entrer en apprentissage ? Vers quelles études spéciales le futur apprenti doit-il être dirigé ?
- II n’est pas nécessaire de commencer de bonne heure l’apprentissage de teinturier-nettoyeur. L’enfant aura donc le temps de compléter ses études primaires pour devenir un bon ouvrier. Il devra suivre un cours de chimie élémentaire et se familiariser avec la nomenclature pour suivre, avec profit, dans les cours publics et les revues scientifiques, les progrès presque quotidiens de la chimie tinctoriale. La théorie a été jusqu’ici absolument inconnue de l’ouvrier; aussi avons-nous eu des praticiens de valeur, il est vrai, mais trop souvent incapables d’initiative.
- 2° A quel âge l'apprentissage doit-il commencer ? Quelle est sa durée et ses conditions ?
- L’apprenti entrera à l’atelier à quinze ans au moins. Avant cet âge, il ne profiterait de rien. Du reste, aucun patron à Paris, étant donnée la responsabilité qui lui incombe, ne voudra occuper un enfant qui ne fournira pas des garanties sérieuses d’assiduité et d’application.
- La durée de l’apprentissage n’est pas fixée, les conditions ne le sont pas non plus. Tout s’arrange de gré à gré.
- 8° Des aptitudes physiques sont-elles nécessaires ?
- L’apprenti devra avoir avant tout une très bonne vue, puis assez de santé et de force pour résister à un travail souvent fatigant sans être malsain.
- Je ne parle pas ici du nettoyage à sec (ben-zine), que tout le monde ne peut pas entreprendre, et qui agit beaucoup sur le système nerveux. Ce travail est rarement fait par des ouvriers de la partie, car il ne demande aucune étude, ni aucune aptitude spéciale.
- 4° Quand l'apprenti commence-t-il à gagner ?
- En général, l’apprenti gagne au bout de peu de temps, s’il sait se rendre utile. Cela dépend aussi du patron qui l’occupe ou des conventions du traité passé entre le patron et le tuteur de l’enfant.
- Q uels sont les différents grades des contre maîtres et ouvriers, et quels sont les salaires correspondant à chaque grade?
- Les grands ateliers ont un contre maître qui a la responsabilité de la direction générale du travail ; ce contre maître a sous ses ordres d’autres contre-maîtres représentant chaque spécialité :
- 1° Teinturier en soie (couleurs);
- 2° Teiturier en laine (couleurs)/
- 3° Teinturier en soie et coton, laine et coton, coton (couleurs);
- 4° Teinturier en soie (noirs);
- 5° Teinturier en laine, laine et coton, coton (noirs);
- 6° Nettoyeur (savonnier, flanellier);
- 7° Nettoyeur à sec (benzine);
- 8° Détacheur (chargé d’enlever partiellement les taches de vêtements,meubles, etc.);
- 9° Apprêteur (sur cylindre ou métier quelconque).
- Le reste du travail est exécuté par des femmes ou des jeunes filles (attachage, bâtissage, repassage, enveloppage). Les magasins de teinture sont tenus par des gérantes qui sont ordinairement logées et payées avec un fixe, plus un intérêt sur le chiffre d’affaires.
- Je fais remarquer, en passant, que quelques-patrons seulement laissent la direction du travail à leur contre-maître ; ces patrons, possesseurs de maisons importantes, ne sont pas teinturiers de leur état. La plus grande partie des usines, grandes ou petites, sont dirigées par des patrons qui connaissent à fond leur profession.
- Le salaire du personnel varie selon les maisons et l’importance des emplois. Les contremaîtres spécialistes gagnent de 35 fr. a 50 fr. par semaine. Les ouvriers gagnent de 6 fr. à 6 fr. 50 par jour. Les femmes gagnent de 2 fr. 50 à 5 fr. par jour, selon les emplois. II y a deux mortes saisons par an, deux mois et demi d’été et deux mois et demi d’hiver; c’est le moment du chômage.
- 6° Quelles chances d'établissement les ouvriers de la profession ont-ils? Faut-il des capitaux importants pour s’établir ?
- Les bonnes maisons de province ont été presque toutes fondées par des ouvriers de la partie qui, après avoir fait provision de savoir et d’expérience en passant par les teintureries spéciales de Paris, et après avoir réalisé quelques économies, ont porté notre industrie dans les villes les plus importantes et ont fait d’assez bonnes affaires pour so retirer avec une situation aisée et vendre avantageusement leur établissement.
- On peut fonder une teinturerie modeste avec un matériel de 3,000 fr. (sans vapeur), minimum,
- On peut fonder une teinturerie avec un matériel de 7,000 fr. (chauffage mixte); avec un matériel de 15,000 fr. (à vapeur).
- Le détail en est donné par M. Maurice Gué-dron dans son ouvrage sur la teinture (1892).
- La corporation occupe à Paris de 12,000 à 14,000 personnes des deux sexes.
- 7° La corporation possède-t-elle une Chambre syndicale de patrons ? Une Chambre syndicale d'ouvriers ?
- Quelle est l action de ces Chambres au point de vue de l'apprentissage, du placement des ouvriers et désintérêts généraux de la corpo. ration ?
- La corporation possède une Chambre syn-
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- dicale de patrons et une Chambre syndicale d’ouvriers.
- Ces Chambres placent les ouvriers, mais ne s’occupent pas des apprentis. La Chambre patronale a, depuis un an, mis un registre à la disposition des ouvriers pour leur permettre de faire gratuitement des demandes d’emploi sans passer par les bureaux de placement.
- Sur le même registre, les patrons inscrivent leurs offres d’emploi. Dans ce moment, la Chambre des patrons teinturiers est entrée en pourparlers avec la Chambre ouvrière pour agir de concert dans l’intérêt commun et s’occuper des intérêts généraux de la corporation. Nous espérons beaucoup de cette entente dont nous avons pris l’initiative et qui donnerait les meilleurs résultats.
- 8° Y a-t-il dans la corporation des sociétés coopératives de production et de consommation, et des sociétés de secours mutuels ?
- Il n’y a dans la corporation aucune société coopérative de production. Nous pensons qu’il y aurait à créer une société coopérative de consommation, mais ce projet demande à être étudié, car il offre de grandes difficultés pratiques.
- Il n’existe pas de société de secours mutuels. Une caisse d’assurances mutuelles (accidents du travail, des chevaux et voitures, responsabilité civile des patrons) vient de se fonder à l’Union nationale des Chambres syndicales. Cette société est de fondation trop récente pour en apprécier les résultats.
- 9° La corporation possède t-elle des cours pour les apprentis 1
- Nous n’avons pas, comme en Angleterre, de cours spéciaux pour les teinturiers. Il n’y a que le cours de chimie industrielle appliquée à la teinture, aux arts et métiers, cours absolument insuffisant pour la partie qui nous intéresse.
- i0° "Particularités de la profession qui n'ont pas été prévues dans le présent questionnaire.
- Notre profession qui n’avait que peu d’importance autrefois, et qui s’exerçait dans des ateliers placés derrière le magasin de réception en plein Paris, a pris dapuis quelque temps un développement considérable.
- Bapport de M. Jules PERSOZ (classe 46\ Exposition 1889.
- « Son matériel se perfectionne chaque jour. Elle est appelée à résoudre des problèmes très variés, souvent fort difficiles. L’exercice de cette industrie suppose la connaissance d’une infinité de tours de main, et il serait injuste de chercher à diminuer le mérite des praticiens qui les trouvent et les appliquent.
- Maurice GUÉDRON (Manuel méthodique de l'art du teinturier).
- « Une industrie devenue si considérable et par le nombre de ses établissements, et par les progrès qu’elle a réalisés depuis trente ans,
- qu’elle a cessé d’être un petit métier. C’est une profession qui touche pour ainsi dire, à tout, et exigerait, à la rigueur, un savoir universel. »
- Le rôle de l’apprenti comme de l’ouvrier ne peut plus être le même qu’autrefois -, il faut que l’apprenti surtout, ouvrier de l’avenir, se prépare, par son travail et sa conduite, une place sérieuse dans l’atelier. Il faut, avant tout qu’il se persuade bien que l’étude des sciences industrielles ne le dispensera pas du travail manuel.
- Dans notre profession, la théorie n’est pas toujours d’accord avec la pratique, et le théoricien échouerait souvent devant des obstacles insignifiants pour un praticien habitué à rencontrer et à vaincre des difficultés imprévues. Mais cependant, il ne sera plus le manœuvre qu’un autre manœuvre pourra remplacer. Il sera l’ouvrier laborieux et instruit qui s’imposera par son expérience et son habileté, et qui deviendra lentement, mais sûrement, le collaborateur indispensable et intéressé de son patron ; c’est l’homme en un mot, qui, par la force des choses et sans secousses, peut-être mortelles pour notre pays et pour notre société, avancera pacifiquement l’heure de son émancipation sociale par l’adjonction au patronat des véritables capacités.
- 11° Le travail du teinturier-nettoyeur ne ressemble en rien au travail du teinturier en fil ou en pièces : l’un traite des matières absolument neuves, des fils ou des tissus sortant du métier; l’autre traite des étoffes ayant servi à confectionner des vêtements ou des ameublements, fatiguées par l’usage, et n’ayant pas toujours subi victorieusement les attaques du temps et de l’atmosphère.
- L’un ayant toute facilité pour produire, sur des pièces blanchies et épurées, et des nuances fraîches et solides ; l’autre étant obligé de tirer parti de tissus jaunis et souillés pour obtenir des couleurs aussi franches et aussi résistantes que possible.
- L’un offrant aux clients les avantages que présente un article neuf et que l’on a choisi volontairement dans un magasin ; l’autre, après bien du travail et des efforts, recevant souvent des reproches immérités de sa clientèle, qui, ignorant les difficultés à vaincre, est presque toujours plus capricieuse chez son teinturier que chez son couturier ou son tailleur et demande que, par un miracle quelconque, on lui transforme son vieux tissu en un tissu neuf.
- Est-ce à dire, pour cela, que le teinturier-nettoyeur, devenu pessimiste, se plaint toujours des obstacles inhérents à sa profession ? Non pas. Notre petite armée s’honore de compter dans ses rangs une quantité relativement considérable d’artistes ouvriers, qui aiment leur profession comme le soldat aime son drapeau. Plus on a de difficultés à vaincre, de désillusions à éprouver, de défaites honorables à subir, plus on est attaché à ce travail incessant, pénible, ingrat, et à cette
- profession que l’on a d’autant plus glorieusement honorée, que le succès a coûté plus cher' à obtenir.
- Le Président : JOLLY.
- HYGIÈNE DES OUVRIERS
- Travaillant
- LA BENZINE ET L’ANILINE
- Par Monsieur le Docteur Alexandre Layet
- Nous avons publié du même auteur : L’Hygiène des professions tinctoriales (Voir Revue de la Teinture 1891, p. 151). L’article suivant complète cette communication ; il intéresse les ouvriers employés* dans la fabrication des couleurs, aussi bien que les teinturiers en noir d’aniline, exposés aux émanations de l’aniline, et les nettoyeurs à sec, travaillant en pleine benzine; ces derniers, du reste, avaient été visés plus directement dans la première communication.
- Voici les observations de M. le docteur Layet :
- Les accidents auxquels sont soumis les ouvriers dans la fabrication des couleurs d’aniline sont de trois sortes : les premiers surviennent pendant la préparation de la mtro-benzine et sont dus à l’action de la benzine et des vapeurs d’acide hyponzotique ou azoteux, qui se répandent autour des ouvriers pendant la combinaison de l’acide azotique avec la benzine.
- Les émanations de benzine ont pour résultat de produire une excitation des centres nerveux se manifestant au début par une sorte d’ébriété et occasionnant, à la longue, un état de malaise avec des sueurs abondantes, une lassitude extrême, qui ne cessent qu’au bout de quelques jours (A. Chevallier). Les vapeurs nitreuses agissent particulièrement sur les voies respiratoires -, elles provoquent une bronchite spasmodique avec toux opiniâtre et douloureuse, suivie parfois de crachements de sang. Quelques ouvriers sont pris de vomissements, auxquels succèdent de violentes coliques, et la plupart sont forcés de quitter l’atelier la poitrine oppressée, la respiration haletante, en proie à un commencement d’asphyxie.
- L’opération du décartage est celle qui, avec le lavage, présente le plus d’inconvénients à cause de la grande quantité de vapeurs rutilantes qui se dégage. Il faut noter, en outre, l’action corrosive sur les mains du mélange d’acide azotique et sulfurique, et les brûlures causées par l’inflammation des produits hydrocarbonés.
- La seconde espèce d’accidents qui doivent être attribués plus spécialement à l’absorption des vapeurs d’aniline, consiste en un empoisonnement qui peut revêtir la forme aiguë ou la forme chronique. Je ne saurais mieux faire que de transcrire ici le tableau des symptômes de cet empoisonnement tel qu’il nous est tracé par Jules Bergeron, dans son mémoire (1).
- (1) Ces observations sont applicables aux teinturiers en noir d'aniline à la terrine.
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- « Les ouvriers qui débutent dans la fabrication de la nitrobenzine et de l’aniline accusent dès le premier ou le deuxième jour, uni céphalalgie orbitaire gravative, migraine compliquée parfois de nausées et de vomissements.
- « Cet état de malaise, si pénible pour quelques-uns qu’ils abandonnent la fabrique, se dissipe, en général, après une ou deux semaines d’apprentissage, pour ne plus se reproduire qu’accidentellement, soit à l’occaHon d’un travail forcé, soit pendant les chaleurs de l’été. La plupart éprouvent aussi pendant leur noviciat des vertiges qui disparaissent facilement au grand air. Dans d’autres cas, au vertige succède la perte de connaissance, qui cède plus ou moins promptement à l’action de l’air frais et laisse quelquefois une espèce d'hébétude, laquelle se dissipe par degrés et laisse une grande pesanteur de la tête.
- « D’autres fois, l’ouvrier est pris d’un sentiment de torpeur, sa face se congestionne, il vacille, chancelle et tombe comme un homme ivre, dans un état semi-comateux ; ses yeux sont entr’ouverts ; il bégaye quelques paroles incohérentes et fait à peine quelques mouvements automatiques ; la respiration est pénible, irrégulière. Au bout d’une heure et quelquefois plus, l’intelligence se réveille, l’individu sort de cette crise, conservant seulement un sentiment de fatigue générale, avec un irrésistible besoin de sommeil.
- « Chez d’autres, il survient de véritables convulsions épileptiformes des membres, des spasmes tétaniques de la région cervicale postérieure, alternant avec des accès de délire et un tremblement général. Les mouvements respiratoires sont irréguliers, la peau est froide, insensible, le visage pâlit -, les lèvres, la langue, les extrémités prennent une teinte bleuâtre; les pupilles sont dilatées ; les battements de cœur fréquents et surtout d’une violence extrême, se ralentissent et deviennent irréguliers -, cet état alarmant peut durer plus d’une heure, et l’ouvrier en sort brisé de fa tigue et avec de violentes douleurs de tête....
- « Mais, à la longue, il finit par s’établir chez les ouvriers, en contact habituel avec les vapeurs d’aniline, une véritable chloro-anémie, avec diminution de globules et augmentation des leucocythes. 11 y a, le plus souvent, de l’embarras gastro-intestinal avec un état habituel de constipation. Il s’y ajoute un certain degré d’insensibilité aux membres supérieurs et de langueur des fonctions génitales. »
- Des accidents d’un autre ordre, et, chose remarquable, les premiers sur lesquels on ait appelé l’attention, peuvent se rencontrer chez les ouvriers employés à la préparation des couleurs d’aniline. Ils sont dus à l’action même des réactifs dont on se sert pour obtenir les dérivés colorés. La plupart de ces réactifs, en effet le bichlorure de zinc, le bichromate de potasse, les sels de cuivre, le brome, etc.,
- ont une action catherétique très marquée-, mais c’est surtout à l’acide arsénieux qui se dégage dans la préparation de la fuchsine que doivent être attribués les symptômes décrits par Charvet, en 1863, dans sa thèse inaugurale ; thèse qui devint le point de départ de recherches nombreuses sur la pathologie et l’hygiène de la profession.
- Les ouvriers qui préparent la fuchsine, et qui ont été traités dans les hôpitaux de Lyon, préséntaient les symptômes suivants : gonflement et pustules au scrotum s’étendant quelquefois aux jambes et aux avant-bras, crampes dans les membres avec tremblement musculaire, fourmillement dans les extrémités, affaiblissement plus ou moins marqué, commençant toujours par les extrémités des membres, paralysie arrivant parfois au point d’empêcher la station, la locomotion etla préhension des objets, insensibilité se manifestant aux extrémités, soif, constipation, vomissements, diarrhée.
- Ce sont là des signes évidents d’empoisonnement par l’arsenic. On a pu constater, en outre, des troubles de la vue, de véritables ophthalmies arsenicales et des éruptions diverses de forme papuleuse et vésiculeuse.
- Hygiène préservatrice
- Les principales mesures de précaution consistent avant tout dans l’isolement de différentes opérations les unes des autres, e t dans la substitution de vastes hangars aux ateliers clos. Les ouvriers qui s’occupent de la préparation de la benzine peuvent être soustraits à ces incommodités lorsqu’on les fait travailler dans des ateliers convenablement disposés et parfaitement aérés.
- La conservation de la benzine demande des précautions, C3r elle est susceptible de s’enflammer et de donner naissance à des incendies et des brûlures. On devra toujours avoir dans les ateliers du sable, qui peut servir avec plus d’avantage que l’eau, pour l’extinction des liquides hydrocarbonés qui entreraient en combustion.
- Pendant les opérations qui dégagent des vapeurs acides ou aniliques, on pratiquera une ventilation très énergique, et, en outre, lorsque les ouvriers procéderont au mélange des acides, au décantage et au lavage, ils devront mettre devant la bouche et les narines, une éponge imbibée d’une légère solution alcaline au travers de laquelle l’air puisse se dépouiller de l’acide dont il est chargé.
- Un excellent procédé pour éviter le dégagement du gaz acide hyposzotique durant la préparation de la nitrobenzine, est celui qu’emploient depuis longtemps, en France, MM. Devers et Piisson et qui consiite à faire passer les vapeurs hypoazotiques au travers du coke, remplissant des bonbonnes superposées, et sur lequel on fait couler un filet d’eau en laissant accès à l’air. Sous l’influence de l’eau et de l’oxygène de l’air, l’acide hypoazo-
- tique se change en acide azotique qui se condense facilement et s’écoule au bas de la colonne des bonbonnes superposées. On peut remplacer les bonbonnes par des tronçons de cylindres creux en lave et en grès, qui conviennent mieux pour une grande fabrication.
- S’il arrive quelques accidents aux ouvriers occupés à la fabrication de la nitrobenzine ou de l’aniline (1) il faudra leur faire cesser immédiatement tout travail, forcer l’ouvrier malade de se reposer, et ne lui laisser reprendre ses occupations que peu à peu en surveillant attentivement les effets qui peuvent se produire, et s’ils se renouvellent, faire changer les ouvriers de travail, et même les obliger à quitter l’atelier pour prendre une autre profession.
- En cas d’empoisonnement aigu et grave,on fera des affusions froides, et l’on administrera tous les quarts d’heure une dose d’eau-de-vie alternant avec une potion d'ammoniaque.
- On esl parvenu à rappeler à eux des hommes plongés dans la plus profonde cyanose, (teinte bleue de la peau), en pratiquant des frictions stimulantes énergiques, en couvrant la poitrine, les jambes, les cuisses, de sinapismes jusqu’au retour de la chaleur etla disparition de la lividité.
- Lorsque la chloro-anémie se montrera avec tous les symptômes de l’aglobulie (diminution des globules du sang et pâleur qui l’indique), le traitement le plus efficace consistera à faire respirer de l’oxygène pur, de l’air comprimé.
- Dans la préparation de la fuchsine, les ouvriers prendront toutes les précautions prescrites pour la préparation des substances arsenicales: lavages fréquents et vêtements appropriés, abstention de tous repas dans les ateliers, etc.
- PREPARATION OU MEGISSAGE
- DES PEAUX EN POILS
- Manière de dépouiller
- Pour que la peau soit belle, il ne faut pas pendre l’animal par les pattes, mais bien le coucher sur le dos étendu sur une planche ou une table.
- On dispose les quatre pattes en croix et on pratique la première incision en partant de l’anus et en suivant le milieu du ventre, de la poitrine et du cou jusqu’à la lèvre inférieure.
- La seconde incision, en partant du derrière d’une des pattes de derrière, passant sur la pointe du jarret et le derrière de la cuisse pour rejoindre la première incision à l’anus et ainsi pour l’autre patte de derrière. Comme la patte doit rester, on dépouille successivement toutes les phalanges en ne laissant que la dernière avec les ongles.
- Pour la conservation des poils, il faut toujours pratiquer l’incision en sens contraire de
- (1) Et aux teinturiers en noir.
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- leur direction et en dessous de la peau. Pour les pattes de devant, l’incision est la même prenant en arrière, se continuant on droite ligne sur !a pointe du coude, et traversant la première incision pour aller aboutir à l’autre patte. La tête doit être dépouillée avec grand soin pour conserver intactes les paupières, les lèvres et l’extrémité du nez.
- Bain de dégorgement
- Aussitôt la peau enlevée, on la plonge dans un vase rempli d’eau fraîche pour en opérer ce que les mégissiers appellent bain de dégorgement, c’est-à-dire que le sang, la lymphe, s’y dissolvent. Ce bain de dégorgement doit durer au moins vingt-quatre heures.
- Enlèvement des chairs ou dallage
- A la sortie du bain de dégorgement, on place la peau, la chair au-dessus, sur un bois bien rond et assez gros, et au moyen o’un instrument peu tranchant, on racle autant que possible les chairs en prenant bien garde de trouer la peau.
- Bain de mégissage
- Pour une peau de moyenne grandeur, il faut trois ou quatre litres d’eau que l’on fait chauffer dans un vase et dans laquelle eau on met 500 grammes d’alun et 250 gr. de sel de cuisine. On fait bouillir jusqu’à dissolution complète du sel et de l’alun. On relire le vase du feu, et quand le bain est refroidi au point qu’on peut y endurer la main, on y plonge la peau, puis on la pétrit dans le liquide au moins pendant dix minutes.
- La peau doit rester dans ce bain pendant deux fois vingt-qua're heures. Après ces deux jours, on la retire, on fait réchauffer le bain au même degré, on y plonge de nouveau la peau, la flétrissant encore pendant dix minutes et on l'abandonne pendant quarante-huit heures. Le mégissage est alors complet, mais la peau, pour devenir blanche, souple et belle, doit encore passer par les opérations suivantes.
- Séchage de la peau
- Lorsque la peau est retirée du bain salin, onia fait sécher en l’étendant, le poil en dessous. Il faut la faire sécher assez lentement et a l’ombre; mais comme par la dessiccation, la peau se retire, se rétrécit, il faut lui faire subir l’opération suivante au moins une fois par jour.
- Etendre et assouplir la peau
- A mesure que la peau sèche, elle devient blanche, mais elle formerait des plis et resterait dure si 1 on n^ pratiquait pas une ou deux fois par jour son assouplissement en l’étendant, la tirant dans tous les sens avec les mains. C’est en que'que sorte par ce moyen que l’on parvient à rendre la peau presque uniformément épaisse partout.
- Voilà tout le secret du mégisseur. Il reste cependant encore quelques opérations, mais
- moins importantes à faire subir à la peau avant d’être employée.
- Dégraissage des peaux
- La peau séchée et assouplie a besoin d’être dégraissée pour sa conservation. Pour cela, on l’étend sur une planche, cette fois, le poil au dessus. On la couvre de cendresdebois tamisées de manière à en remplir le poil et on abandonne ainsi pendant vingt-quatre heures. Les cendres de bois contiennent des sels de potasse et de soude, qui, en. se combinant avec la graisse qui imprègne les poils, forment un savon : en termes de mégisserie, la cendre boit la graisse. Pour n’être pas tout à fait scientifique, le terme n’en est pas moins très pratique et très expressif.
- Battage des peaux
- Après l’avo'r laissée pendant vingt-quatre heures sous la cendre, on retire la peau et on la bat avec une baguette pour faire sortir toute la poussière, puis on peigne le poil dans la direction naturelle, et la peau est prête à être employée.
- Dans la préparation des peaux par le procédé que nous venons de décrire, c’est l’alun qui agit comme substance tannante, comme agent de conservation, ainsi que la tannin dans le tannage ordinaire des peaux.
- Ce procédé peut s’appliquer aux peaux de moutons, de lapins, de chats, de chiens et autres, auxquelles on conserve le poil intact pour l’usage.
- PERFECTIONNEMENTS
- au blanchiment des matières textiles par l’électricite,
- De M. C. Kellner.
- Ces perfectionnements se rapportent aux modes de blanchiment, dans lesquels les matières employées à cet effet sont préparées par voie électrolytique ; ils ont pour but aussi bien d’obtenir une économie dans la force qui engendre le courant nécessaire, que pour les produits chimiques eux-mêmes.
- Dans le cas où l’on emploie l’électrolyse pour blanchir des matières fibreuses travaillées ou brutes, il était d’usage, jusqu’à présentée préparer les matières dans un vase séparé en les décomposant par l’action d’un courant électrique, puis à employer ces matières de la l même manière que celles qui étaient en usage jusqu’à présent et préparées autrement, c’est-à-dire sous forme de bains et dans des cylindres. ^
- Dans ccs perfectionnements qui s’écartent complètement de ces procédés, la décomposition électrolytique des substances qui doivent fournir les matières opérant le blanchiment se fait au contact même des matières textiles à blanchir, de telle sorte que les produits de la décomposition viennent agir à l’é.at naissant, ce qui a pour effet de relever
- notablement leur action et par conséquent de réduire en proportion la quantité de produits nécessaires pour obtenir le résultat voulu, ainsi que l’énergie, sous forme de force motrice, nécessaire pour la décomposition électrolytique.
- Dans ce but on imprègne d’abord la matière textile à blanchir avec la solution servant à la préparation par voie électrolytique des produits actifs. La matière textile, placée entre couches d’épaisseurs convenables, passe ensuite entre deux électrodes. De cette manière, les deux électrodes étant très rapprochées, il n’y a à vaincre qu’une résistance très faible et on n’aura besoin, par conséquent, que d’un courant d’une tension (force électromotrice) très basse. L’électrode positive ou anode devra être faite d’une matière non attaquée par les produits de la décomposition, par exemple, par le chlore elle devra donc être en charbon ou en platine.
- La meilleure forme à donner à ces électrodes est celle de cylindres tournants déplaçant en n.ême temps les couches de matières textiles pendant que le courant traverse ces cylindres. Une disposition avantageuse consiste à placer plusieurs paires de cylindres les unes derrière les autres, l’anode étant placée alternativement en haut et en bas, de telle sorte que le dégagement, par l’électrolyse, de la matière opérant le blanchiment se fasse alternativement de manière à venir d’abord en contact avec la face supérieure, puis avec la face inférieure de la couche de matières textiles.
- Dans quelques cas il est également avantageux d’introduire simultanément avec la matière à b'anchir une couche de feutre entre les électrodes, ou bien deux couches de matières, de façon à imprégner l’une des couches avec ia substance dégagée sur l’anode et l’autre avec celle dégagée sur la ca’hode.
- Pour empêcher le chlore, qui n’est pas fixé par ce blanchiment, de . e dégager, on ajoute aux électrolytes des substances fixant ce chlore, c’est-à-dire, de préférence, des alcalis, tels que la soude, l’ammoniaque, la chaux, la magnésie, etc. (Industrie textile).
- Neus nous bornons à indiquer le principe de ce procédé, car le blanchiment électrolytique en lui-même, est sans intérêt pour le travail des fils et tissus et n’a pas trouvé d’application pratique dans cette voie.
- Aussi l’auteur de la communication ci-dessus, dans la suite de son exposé, ne paraissait-il viser que les pâtes à papeterie.
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie Séance du 13 avril 1892
- M. Jaqnet demande qu’a ia suite de sa note
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- sur le réappliquage des couleurs d’alizarine, il soit ajouté la phrase suivante :
- « Comme corollaire à la note sur le réappli-« quage au vaporisage, il esta remarquer que « le procédé qui consiste b ajouter b la pré-« paralion de l’acide citrique a été employé « par M. Jaquet pendant une dizaine d’années « entre autres dans la maison Dolfus-Mieg, « où il a toujours donné d’excellents résultats. « Il se trouve que M. Jeanmaire a fait usage <c de la même préparation avec succès pen-« dant plusieurs années, vers la même épo-« que. »
- A la suûe de l’ouverture du pli cacheté de M, Binder à la dernière séance, M. Brandt demande l’ouveriure d’un pli déposé par lui le 19 février 18S5, et dans lequel il décrit déjà le rougeage de l'indigo au moyen du mélange de chlorate d’alumine, de bromure et de bisulfite de sodium. — Le comité demande l’impression de ce pli, à la suite de celui de' M. Binder.
- M. Jeanmaire appelle l’attention du comité sur les services que les dérivés du brome peuvent rendre encore à d’autres pointa de vue dans l’impression. Ainsi les noirs contenant du brombydrate à la place de chlorhydrate d’andine, affaiblissent moins le tissu. L’eau bromée est très pratique pour enlever des taches de couleurs produitessur les blancs ; elle détruit la couleur, mais sans jaunir ou attaquer le tissu, ce qu’on risque toujours avec Thypochlorile.
- M. Scheurer lit deux notes bibliographiques recueillies par M. Prud’homme dans le journal de J.-CL Delaméthrie de 1798 et 1800 ; l’une a trait à l’invention des cylindres à lustrer en papier, l’autre à un procédé de blanchiment proposé par Chaptal basé sur l’emploi de la soude caustique combiné avec le vaporisage. Le comité demande l'insertion au Bulletin de ces deux notes.
- Un mémoire sur le noir d’aniline, présenté par M. Eloy Noriega est déposé aux archives, vu qu’il ne contient aucun fait nouveau.
- Le comité propose enfin de demander à la .Société de décerner une médaille d’honneur, sa plus haute recompense, à M. René Bohn, •pour l’ensemble de ses remarquables découvertes, dans le domaine des matières colorantes artificielles, et de voter l’impression du rapport présenté à ce sujet par M. Albert .Scheurer.
- Les procès-verbaux du comité seront, à l’avenir, adressées aussi à M. Bonnet, professeur à Montbéliard.
- M. Werner présente une note sur l’application des acides oxy-oléiques de MM. Schmitz etTœngesà l’impression de l’alizariae. Ces produits lui ont donné de très bons résultats. L’impression de la note de M. Werner, est votée.
- Séance du / i mai 1892
- Le secrétaire lit un pli cacheté de MM. Storck et Pfeiffe, numéro 407, du 14 novembre 1884, ouvert sur la demande des auteurs à la séance générale du 27 avril 1892. Les auteurs y décrivent un procédé d’enlevage rouge sur bleu indigo, au moyen du bromure d’alu-, minium. Ce sel, imprimé sur indigo, ronge celui-ci parfaitement au vaporisage avec fixation simultanée d’alumine, sans attaquer le thsu. Le bromate d’aluminium se prépare aisément par double décomposition entre le sulfate d’aluminium et le bromate de baryum. Quant à ce derr ier, on l'obtient en dissolvant le brome dans la chaux caustique en excès, saturant par le chlore à chaud et précipitant enfin par le chlorure de baryum.
- Le comité demande l’insertion de ce pli au Bulletin.
- Le comité demande l’adjonction de M. Grand-mougin, qui lui a présenté plusieurs notes publiées au Bulletin.
- M. F. Binder présente quelques observations sur la décoloration partielle que subissent certains colorants azoiques rouges et orangés tous l’action du bisulfite desoude et de l’acide sulfureux au vaporisage. Lorsque la laine contient à la suite du blanchiment de l’acide sulfureux, celui forme avec les matières colorantes susdites des produits d’addition semblables à ceux qui ont été obtenus par M. Prud’homme et plus tard par M. Spiegel, en chauffant avec le bisulfite des composés azoï-ques insolubles, dans le but de les rendre so-lub'es. M. Binder démontre, par une série d’essais qu’il ne s’agit en réalité que d’un virage au jaune, et qu’on peut régénérer intégralement le colorant en traitant son dérivé bisuifilique par un oxydant. Cette opération peut s’exécuter d’une, manière très commode en revaporisant la laine sur laquelle se trouvent les colorants avariés dans un doublier humecté avec une dissolution de chlorate de soude additionnée d’ammoniaque. — Le comité prie M. Binder de rédiger une note qui devra paraître au Bulletin.
- M. Camille Schœn a fait des essais sur l’action du brome et de l’iode sur 1a laine. Ainsi que les expériences de MM. Knecht et Milnes l’ont déjà'démontré, la laine traitée par le brome acquiert une affinité pour les matières colorantes, comparable à celle obtenue par le chlore. Avec l’iode l’afflnité est encore marquée, mais bien plus faiblement.
- La laine jaunie par l iodage devient blanche au vaporisage ; elle est blanchie égalementpar un lavage prolongé à l’eau froide, tandis que, suspendue à l’air pendant un mois, elle ne perd presque ri~m de sa nuance. Il semble exister une combinaison peu stable qui se détruit par l’eau, car l’empois d’amidon imprimée sur la laine isolée ne bleuit qu’après quelque temps.
- La combinaison entre l’acide et la laine ne se fait bien qu’en solution acide, ce qui correspond à ce qu’on observe avec le chlore.
- Le comité propose de déposer à la bibliothèque le Ti aüê du Teinturier-dégraisseur, par M. F. Gouillon, et Der Indigo, par M. Geor-gievics, ouvrages qui ont été offerts à la Société par les auteurs.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Bastian. — 218142, 19 décembre 1891. — Nouveau dispositif ayant pour but de faire le fil flammé.
- Werner. — 218158, 19 décembre 1891. — Procédé de fabrication de la brocatelle.
- Lefèbvre et Aron. — 218225, 22 décembre 1891. — Nouveau procédé d’imperméabilisation des tissus mélangés ou non pour vêtements et autres destinations.
- Perret, Gros et Million. — 21829G, 28 décembre 1891. — Nouveau tulle perlé par application.
- Dehaitre. — 318312, 28 décembre 1891. — Appareil à oxyder et vaporiser les tissus.
- Mariluer et Robelet. — 218324, 28 décembre 1891. — Procédé pour augmenter le pouvoir colorant des extraits de bois de teinture et pour les clarifier.
- Dehaitre. — 218344,29 décembre 1891. — Nouveau système de machine à dérompre ou briser les apprêts.
- Barbay. — 218397, 28 décembre 1891. — Machine à chiner les cotons par un principe nouveau qui permet de les teindre de plusieurs couleurs à la fois.
- Young et Crippin. — 218421, 31 décembre 1891. — Perfectionnements dans les appareils servant à la teinture, au blanchissage et autres traitements du coton, de la laine, de la soie ou autres matières fibreuses, soit à l’état brut, soit partiellement ou entièrement travaillées.
- Riobé. — 218567, 9 janvier 1892.—Procédé d’imperméabilisation et de caoutchoutage d’espadrilles et de semelles d’espadrilles.
- Francisque Voland et Gie. — 218575, 12 janvier 1892. Production de dessins nacrés et moirés sur les failles et tissus analogues.
- Dupetit frères. — 218676, 14 janvier 1892. — Rouleuse à l’eau, brosseuse à l’eau, pei-gneuse à l’eau à énergie variable et simultanée.
- Certificats d'addition
- Matiielin, Floquet et Bonnet. — 217595, 10 décembre 1891. — Brevet du 21 novembre 1891, pour procédé de traitement des tissus pour les fixer ou les rendre irrétrécissables.
- Saint-Léger frères. — 213509,31 décembre 1891. — Brevet du 19 mai 1891, pour tonneau laveur.
- Dehaitre. — 216591, 28 décembre 1891. — Brevet du 7 octobre 1891, pour un système d’appareil permettant de blanchir au large et en continu.
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- Chevallot. — 217007, 8 janvier 1892. -Brevet du 26 octobre 1891, pour nouveau moyen de rendre les tissus hydrofuges et aérifères par l’application des stéarates métalliques neutres.
- INFORMATIONS 1T FAITS DIVERS
- I/lnstltut chimique de Sancy. —
- Nous publiions récemment une note sur l’organisation du nouvel « Institut chimique » de Nancy.
- Lors du voyf ge de M. Carnot, c’est dans cet établissement qu’a eu lieu la grande réception universitaire des fêtes nancéennes.
- Après les présentations et le défilé des étudiants français et étrangers, le président de la République a visité les différentes salles de l’Institut, puis a assisté à la pose d’une plaque rappelant sa visite.
- Et c’est ainsi que l’important établissement scientifique a été inauguré avec un éclat exceptionnel et imprévu lors de son ouverture.
- —o—
- Ecole de physlffue et de chimie industrielles.—Un concours aura lieu le 16 juillet prochain à l’Ecole municipale de physique et de chimie industrielles pour l’admission de trente nouveaux élèves titulaires et de trois élèves libres.
- Ce concours aura lieu à 8 heures du matin au siège de l’Ecole, 42, rue Lliomond, où l’on peut s’adresser pour tous renseignements.
- —o—
- Echanges commerciaux entre la Erance et ses colonies. — Le Ministre du commerce, dans le but d’aider au développement des relations commerciales entre les colonies et la métropole, a adressé récemment aux chambres de commerce une lettre-circulaire dans laquelle il indique comme moyen efficace l'envoi réciproque d’échantillons.
- « J’ai pensé, écrit-il, que ces échanges d’échantillons pourraient s’effectuer de la manière suivante : Vous acquerriez des produc-reurs de votre circonscription, dans la limite du crédit dont vous pourriez disposer, des échantillons de leurs produits et le paiement serait effectué par moitié en argent et par moitié au moyen de spécimens des articles concurrents étrangers vendus couramment dans les colonies qui vous seraient désignées par les fabricants. Les produits achetés par vos soins, et dont une partie, d’ailleurs, serait, sans doute, fournie uniquement contre la promesse d’envoi d’échantillons coloniaux, seraient expédiés par les soins de l’administration dans nos établissements d’outre-mer. Il va de soi que la même méthode serait suivie si l’industriel donateur désirait recevoir des spécimens de matières premières au lieu d’articles fabriqués. »
- Ees Expositions au Mexique —
- Le ministère du commerce a fait publier l’avis suivant :
- a Le plus grand soin doit être apporté à la rédaction des factures consulaires, en tri )le ou quadruple expédition, qui accompagnent les marchandises expédiées au Mexique. On
- ne saurait trop recommander aux négociants français l’observation la plus stricte des règles édictées par le tarif des douanes mexicaines. On peut d’ailleurs confier le soin de rédiger ces factures à des courtiers ou commissionnaires ayant la pratique des expéditions au Mexique. La moindre erreur ou omission, la moindre faute, même involontaire, toute classification défectueuse, une surcharge, une simple rature, sont susceptibles d’entraîner des amendes de cent piastres ou le payement double des droits d’importation.
- —o—
- Curieux Incident à 1» douane américaine. — La douane de New York a découvert ce qu’elle suppose être un essai très ingénieux de fraude fait contre les nouveaux tarifs.
- Il y a peu de temps, un petit lot de mérinos écru et non apprêté était importé pour Ja première fois en Amérique.
- Le prix sur la facture était trèv minime, mais n’ayant aucune notion de sa valeur, la douane accepta la facture sans l; discuter.
- Immédiatement après l’entrée de ce premier lot, de fortes commandes furent faites à MM. Stohr et Cr. de Plagwitz, en Allemagne, par les Botany Worsted mills, de Passaic, New-Jersey, cette dernière maison voulant teindre et apprêter elle-même ces étoffes.
- Jusqu’ici, tout était parfaitement normal; mais les autres fabricants américains, croyant qu’au fond il y avait autre chose, avertirent la douane de prendre des précautions pour découvrir la fraude, si fraude il y avait, au moment de l’arrivée du deuxième chargement. Celui- :i était d’environ 400,000 yards.
- La largeur de l’étoffe n'était en écru que de 0 m 96 et elle était facturée à la valeur qu’elle aurait une fois apprêtée de cette largeur.
- La douane en fit teindre et finir une pièce par une des fabriques qui l’avait avertie, et le cachemire avait alors 1 m. 14 de large.
- Le secret était découvert! En écru, l’étoffe, croit-on, était bouillie et rétrécie artificiellement en Allemagne, afin de lui donner l’apparence d’une étoffe de moindre valeur et aussi pour économiser une forte somme sur les droits d’entrée au yard carré.
- Aussi la douane vient-elle d’augmenter la valeur de la facture de 17 0/0. La facture portait le prix de 85 pfennigs le mètre.
- Cela équivaut à 50,000 francs d’augmentation environ, sans compter une amende réclamée par la loi des tarifs de 150,000 fr.
- Les importateurs en appellent devant le Board of Général Approisers.
- L’opinion générale est qu’ils perdront encore en appel.
- Leur défense est que le prix porté sur la facture est bien celui de la valeur de l’étoffe en l’état, mais la douane répond que, devant ces procédés, qui ne servent que pour éviter de justes droits, elle doit faire payer sur la largeur de l’étoffe une fois teinte et apprêtée.
- Les fabricants des Etats-Unis soutiennent la douane et ils déclarentque si des fabricants européens leur offraient des étoffes ainsi préparées, ils paieraient volontiers l’augmentation de 17 0/0 ajoutée au prix de facture.
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- Concours de la Société Industrielle du nord de la France. —
- Parmi les questions de concours pour l’attribution de ses prix, la Société industrielle propose les sujets suivants :
- Teinture. — Etude chimique sur une ou. sur plusieurs matières colorantes utilisées ou utilisables dans les teintureries du Nord de I3 France
- Recherches sur les meilleures méthodes propres à donner plus de solidité aux coulew s organiques artificielles employées en tein-
- Comparer les procédés de blanchiment, d'azurage et d'apprêt des fils et tissus de laine en France, en Alsace et en Angleterre; faire la critique raisonnée des différents modes de
- travail. .. ’.
- Etude sur la situation actuelle du blanchiment de la soie, de la laine, du coton et du lin par d’autres produits que les hypochlorites alcalins et l’acide sulfureux.
- Nécrologie. — Nou* avons le regret d’enregistrer la mort de M. Henri (Théodore), le sympathique confrère qui eut une maison de teinture très connue rue des Canettes, transférée en dernier lieu rue Delambre.
- 11 avait inventé le filtre à benzine, appareil apprécié de quelques nettoyeurs.
- M. Henri n’élait âgé que de 48 ans.
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- Mariages. — 11 nous est plus agréable d’avoir à annoncer deux mariages dans notre corporation.
- En premier lieu, de Mlle Alexandrine Barbé, la fille aînée de notre collaborateur, M. V. Barbé.
- Puis, de M Edmond Petitdidier, fils de notre sympathique confrère, dont le nom est assez connu pour n’avoir pas besoin d’autre désignation.
- Mlle Barbé épouse M. Jules Portet, et M. Pe-titdilier Mlle Cécile Gaillard.
- Nous adressons nos félicitations à nos confrères, et nos meilleurs vœux aux nouveaux époux.
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- Bibliographie. — Annuaire de la bonneterie et dn tricot. — Dans notre numéro du 20 juin, nous annoncions le projet de publication de cet annuaire.
- Aujourd’hui, le livre est paru. C’est un recueil fort utile des adresses concernant cette importante spécialité et présenté sous une disposition nouvelle.
- Les fabricants sont classés par régions, et par nature de produits, ce qui permet de faire un choix rapide, soit dans une région déterminée, soit parmi les nombreuses classes d’articles ressortant de l’industrie de la maille. L’annuaire a trouvé quarante-deux spécialités diverses à sérier dans cette industrie.
- Des listes de représentants, dépositaires, commissionnaires, constructeurs, filateurs et teinturiers complètent cette partie.
- Puis des renseignements d’un usage journalier sur le tarif des douanes, la jauge des métiers, le numérotage et le titrage des fils, ajoutent à l’utilité du livre pour les personnes en relations d’affaires avec le commerce de la bonneterie.
- L'Annuaire de la bonneterie et du tri-cot) se trouve au prix de 6 francs, chez ses auteurs, rue Etienne-Marcel, 32, à Paris.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CIIARLEVILLE (ARDENNES).
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- LA TEINTURE
- Juillet 1892
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. Persoz. — Teinture de la laine en noir d’aniline inverdissable. — Sur les lainages rajonnés et flammés, note de M. L. Christophe, de Sedan. — Teinture des tissus de laine — Revue sommaire des Brevets d’invention.
- Procédés divers : Jaune d’or diamine ; Benzo-Bleu-Marine B ; Noir Naphtylamine 4 B ; Bleu pur diamine ; Teinte Bordeaux ; Enlevage rouge azoïque.
- Chronique industrielle. — Coloration des fleurs naturelles. — Calcul du prix de revient des lainages (suite). — Sensibilité des papiers et des encres de couleur. — La soie artificielle. — L’importation et la fabrication des Tissus en Espagne. — Construction de réservoirs résistant aux acides — Hygiène des Blanchisseuses des blanchisseurs de tissus et des repasseuses. — Application du nouveau régime douanier, cas spéciaux. — Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. — Brevets récents intéressants les industries tinctoriales. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- La période expositionnelle est ouverte : sept années pleines sont données pour la préparation du scrutin industriel ; les candidats pourront de longue main se disposer à la lutte et, selon toute apparence, le suffrage véritablement universel viendra manifester son opinion avec aussi peu d’abstentions qu’en 1889.
- En termes moins métaphoriques, une Exposition universelle des oeuvres d’art et des produits industriels ou agricoles aura lieu à Paris en 1900.
- Suivant le rapport du ministre du commerce et de l’industrie, au président de la République :
- « La périodicité admise jusqu’ici ramène nécessairement la prochaine Exposition universelle de Paris à la date qui semblait, dès 1889, devoir s’imposer aux pouvoirs publics, à l’année 1900. Ce sera la fin d’un siècle de prodigieux essor scientifique etéconomique: ce sera aussi le seuil d’une ère dont les savants et les philosophes prophétisent la grandeur et dont les réalités dépasseront sans doute les rêves de nos imaginations....
- « L’Exposition de 1900 constituera la synthèse, déterminera la philosophie du dix-neuvième siècle.... »
- Nos lecteurs connaissent déjà la décision prise, et savent qu’il a fallu la hâter pour prendre les devants de pro-
- jets de concurrence manifestés chez nos j serverontle caractère pacifique qu’elles voisins d’outre-Rhin. j portent en elles-mêmes.
- 11 n’est pas dit pour cela que ces j projets soient abandonnés.
- La Gazette de Loss estime que la ques- . tion d’une exposition universelle à Ber- j lin, dans les conditions où elle se pose 1 aujourd’hui, ne peut être résolue que dans le sens affirmatif.
- Renoncer maintenant à l’exposition universelle, dit ce journal, ce serait rendre les armes pour éviter le combat. Et, au point de vue du prestige de l’Allemagne, ce serait pire qu’une bataille perdue.
- D’autre part, le journal anglais Daily News annonce que les cabinets de Vienne, Berlin, Rome et Bruxelles échangent des communications au sujet des deux expositions rivales, et qu’ils réuniraient leurs efforts pour appuyer celle de Berlin : attitude conforme à l’alliance politique des nations en cause.
- Nous savons, toutefois, que les gouvernements et les peuples n’ont pas les mêmes vues dans ces sortes de questions, et qu’en 1889, notamment, la mauvaise volonté des premiers a été surmontée par les gouvernés, qui nous ont apporté un brillant concours en dépit des résistances des gouvernants.
- L’Exposition de 1900 pourrait bien aussi déjouer les combinaisons des cabinets coalisés.
- L’Allemagne est certainement en mesure de faire réussir une exposition universelle et son importance industrielle et politique lui permettrait d’y donner un véritable éclat, mais pour cela il faut éviter une coïncidence de dates avec celle de Paris. Une lutte sur ce terrain est pour elle une défaite assurée, et plus funeste à son prestige qu’un combat évité, alors que la guerre n’est pas officiellement déclarée.
- Pouvait-on s’attendre à parler guerre et combats à propos d’expositions in- ! dustrielles*?.... Espérons qu’elles con-
- Pacifiques aussi ont été nos négociations avec la Suisse, qui viennent d’aboutir à un traité douanier provisoire, mais que le Parlement et le Conseil féééral ratifieront certainement.
- Cet arrangement commercial entrera
- j en vigueur le 1er janvier 1893 au plus
- j tard. 11 peut être dénoncé en tout temps j à une année de son échéance.
- | Le texte renferme entre autres, la clause de la nation la plus favorisée.
- La France consent à des abaissements à son tarif minimum sur une cinquantaine d’articles, parmi lesquels les tissus, et notamment les soieries. La Suisse fait également des concessions, mais sur des articles intéressant peu nos industries qui, en résumé, ne gagnent rien à cette convention.
- La législation douanière et aussi la réglementation du travail vont être l’objet de sérieuses études au Congrès international d’Anvers, qui siégera du 8 au 13 août prochain, et qui sera composé des notabilités de la politique, de la science et des affaires.
- Toutes les nations européennes et les Etats-Unis d’Amérique y seront représentés. Les décisions auront une grande autorité dans la direction commerciale et industrielle des gouvernements.
- * *
- Sans transition, nous donnerons un rapide coup-d’oeil sur les produits de nos industries qui paraissent jouir de quelque faveur en ce moment.
- Elbeuf signale du mouvement sur les draps nouveauté et les eheviots, alors que les draps de dame sont moins demandés.
- A Bradford, le cheviot se fabrique aussi assez couramment, mais avec de très bas prix qui semblent indiquer une tendance à la défaveur. Les cachemires sont, comme à Reims, absolument dé-
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- LA REVUE DE LA’ TEINTURE
- laissés. Certains articles fantaisie occupent activement leurs quelques fabricants spéciaux.
- Les cotonnades les plus recherchées à Rouen sont toujours les écrus, la belle flanelle et le pilou, auxquelles il faut ajouter la doublure et les tissus d’exportation. Les indienneurs sont également bien alimentés d’ordres ; par contre, la teinture en bleu de cuve, qui était autrefois une industrie florissante à Rouen, est en situation très défavorable par suite de la transformation du travail.
- La toilerie est en mauvaise position, vu la baisse de ses produits, causée par la concurrence des étoffes de coton ei aussi d’un tissu de fil et de coton, dit toile mixte, dont l’emploi devient considérable, grâce à son extrême bon marché.
- Le développement de la consommation de la soie se manifeste de toutes les manières, par la réduction extrême des stocks disponibles, par la hausse des façons de moulinage et de la plupart des façons de tissage, par le travail des ateliers de teintures autant que par les chiffres de condition.
- "Voici les totaux des cinq premiers mois de l’année, pour les 18 principales conditions d’Europe :
- 1890, 5,697,000 kil.; 1891, 6 millions 325,000 kil.; 1892, 7,063,000 kil.
- En bonneterie, on fait quelques tentatives de résurrection des bas imprimés, mais sur motifs nouveaux ; ce sont, en général, d’assez grands sujets espacés, tels qu’anneaux ou couronnes de fleurettes, bouquets Pompadour, etc. Les bas noirs semblent perdre du terrain ; par contre, on voit apparaître des chaussettes en cette couleur, mais l’article de luxe se fait en couleurs claires, notamment en vieil or, avec grands carrés foncés. Les caleçons et gilets ont des dessins noirs sur mêmes fonds.
- Dans les tissus pour robes, nous remarquons des verts pâles, dits verts-saule, des héliotropes très clairs, voires, bois de rose et toujours des beiges. En général, la mode est peu aux étoffes tout-à-fait unies ; elles sont ou rayées, ou à carreaux, ou coupées par de grandes fleurs à ramages. Il paraît que ces genres n’ont pas grande chance de durée.
- La teinture de la paille est en grande |
- faveur, car plus que jamais on fait les chapeaux de dames de la couleur des vêtements qu’ils accompagnent.
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- * *
- Nous signalerons, en terminant, que le calme s’est rétabli à Saint-André-de-Palamar (Espagne), quoique la dynamite vienne encore de parler dans une filature, mais cela est un fait isolé.
- Un conflit soulevé par les ouvriers imprimeurs sur tissus est terminé. Toutes les fabriques ont repris le travail*
- F. Gouillon.
- P.-S. — Etant sous presse, la nouvelle nous parvient d’un sinistre considérable : l’incendie de l’usine Frémont à Fiers. La teinturerie, les apprêts et uu tiers environ du tissage ont été détruits. Les pertes sont évaluées à plus d’un million de francs, et un nombreux personnel ouvrier est sans travail.
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de VExposition universelle de 1889 Par M. Jules PERSOZ
- D irecteur de la Condition des soies et des laine de Paris.
- — suite —
- Il est intéressant de remarquer que, tandis que le protoxyde de nickel (NiOj forme des laques avec un grand nombre de matières colorantes, on ne réussit pas à en produire avec le sesquioxyde (NkO3). Dans ces derniers temps, on a commencé à se servir, pour l’impression, des sels de cobalt.
- § 50. Les mordants de chrome ont pris depuis quelques années une très grande importance. Le plus employé aujourd’hui sur coton est Facétate, que l’on obtient soit par double décomposition, soit en saturant de l’acide acétique par de l’oxyde de chrome précipité.
- La solution, d’un vert pur, se trouble facilement par la chaleur en abandonnant de l’acide acétique ; elle convient bien pour l’impression des couleurs vapeur (alizarine, cam-pêche, etc.), et surtout de celles où entrent des principes colorants rendus solubles par le bisulfite de soude, tels que l’alizarine bleue et la céruléine.
- M. Blondel a utilisé l’action réductrice du bisulfite de soude pour amener à l’état d’oxyde de chrome le bichromate de potasse imprimé sur la fibre en mélange avec une matière colorante, telle que l’alizarine bleue, et obtenir ainsi par vaporisage la fixation de la couleur (1).
- (1) Voir Revue de la Teinture 1890, p. 166.
- De son côté, M. Albert Scheurer a montré qn’on pouvait introduire dans la fibre l’oxyde de chrome à l’état naissant, en partant d’un chromate alcalin additionné d’hyposulfite de soude. Lorsque à 50 parties du chromate neutre de potasse on ajoute 95 parties d’hyposulfite de soude et 755 parties d’épaississant, enfin la couleur à appliquer (alizarine, bleu d’anlhracène, extrait de graine de Perse, etc.), et qu’on vaporise, la couleur se fixe complètement.
- La maison Kœpp et C°, a introduitdans l’industrie un uouveau mordant, le fluorure de chrome, qui peut remplacer l’acétate de chrome dans la composition des couleurs vapeur (1).
- Enfin M Horace Kœchlin afa.it connaître des préparations de chrome alcalines analogues à celles de fer, qui fixent de l’oxyde sur le coton, par une simple immersion et un contact de courte durée. On foularde le tissu dans :
- Eau........................... 3 litres
- Acétate de chrome à 16 degrés.. 1 kilg.
- Soude eau tique à 38 degrés... 2
- Glycérine....................... 1/16 del.
- Cette méthode rend de grands services dans le mordançage des unis. On obtient facilement des enlevages blancs sur des fonds de ce genre, en imprimant du ferricyanure de potassium et passant en soude caustique. Dans ces conditions, l’oxyde de chrome se transforme en un chromate alcalin qui entre en dissolution.
- § 51. Les mordants d’étain sont toujours en usage. On en emploie quelques-uns de nouveaux, notamment Yoxalate et le sulfocya-nate, qui servent surtout à faire virer à une nuance jaunâtre les rouges d’alizarine vapeur.
- § 52. M. Horace Kœchlin a indiqué l’application que l’on peut faire des mordants métalliques composés à la fixation par la vapeur d’un grand nombre de matières colorantes artificielles. Les mordants doubles de chaux et de sesquioxydes ne possèdent pas seulement plus de solidité, mais ils fournissent des nuances différentes de celles qu’on obtient par les sesquioxydes employés seuls (2).
- Ce même chimiste a reconnu que les mordants, suivant leur nature, peuvent se combiner, se fixer les uns aux autres. Ainsi l’opération du stannatage peut servir à mordancer un tissu en alumine ou en un autre sesquioxyde. A son tour, ce mordant complexe pourra se charger d’un protoxyde.
- Les mordants composés possèdent une résistance beaucoup plus considérable vis-à-vis des acides et des alcalis et conviennent aux matières colorantes qui exercent l’une ou l’autre de ces fonctions. Dans la pratique, on utilise donc avantageusement les mordants doubles ou même triples.
- (1) Revue de la Teinture, 1889, p. 52.
- (2) Voir Revue de la Teinture 1891,p. 18.
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- l 53. Depuis quelques années, les sels d’antimoine, et en particulier Yémétique, sont journellement employés pour fixer diverses matières colorantes artificielles, concurremment avec le tanin, le contact des trois éléments donnant lieu à une combinaison insoluble ou laque.
- Suivant la méthode proposée par M. Th. Brookes, on se sert d’une dissolution d’émétique dans laquelle on passe les tissus, soit imprégnés de tanin seul., s’ils sont destinés à être teints ensuite, soit au contraire déjà imprimés en matière colorante et tanin et vaporisés. Pour cet usage, il est essentiel que l’émétique soit neutralisé ; on le sature par du carbonate de soude.
- Ces traitements ont pris une immense extension, soit dans la teinture des unis, soit dans l’impression.
- Par mesure d’économie, on remplace quelquefois l’émétique par un oxalate double d’antimoine et de potassium. Plus récemment, on a proposé diverses autres préparations d’antimoine, notamment, le fluorure double d'antimoine et de sodium etc. (1 ) Ces succédanés de l’émétique ne valent certainement pas ce dernier sel.
- Enfin on emploie avec succès pour fixer les couleurs au tanin Yacétate de zinc.
- Couleurs métalliques formées sur le tissu.
- § 54. Le nombre de ces couleurs est fort restreint; en général, elles s’obtiennent par les méthodes anciennes, sauf en ce qui concerne certains fonds unis.
- Ainsi que nous l’avons ditplushaut, en parlant des mordants, M. Horace Kœchlin a fait connaître un moyen très intéressant de fixer l’oxyde de fer sur tissu de coton, par macération dans une liqueur alcaline.
- Profitant de la propriété que possède la glycérine de masquer certains oxydes, il pré-
- pare la dissolution suivante :
- Nitrate ferrique à AO degrés........ 2 kil.
- Glycérine à 28 degrés............... l —
- Soude caustique à 38 degrés......... 2 —
- Le tissu estfoulardédans ce liquide et laissé enroulé. Au bout de quelques heures il est chargé d’une quantité abondante d’oxyde de fer.
- M. Balanche a indiqué une préparation analogue dans laquelle la soude est remplacée par de l'ammoniaque. Avec ce dernier système. les pièces imprégnées du liquide sont soumises à l’aérage.
- § 55. M. Endler a proposé de modifier le procédé habituellement en usage pour la production du bistre sur tissu. Après que l’étoffe a été imprégnée de chlorure de manganèse et séchée, il la fait passer dans un bain composé
- de :
- Ammoniaque..................... 7 litres.
- Eau........................... 25 litres.
- Bichromate de potasse....... 500 gr.
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1888, p. 28, 58, 7s> et 130. ’
- Elle en ressort d’un brun foncé, l’oxyde de ma nganèse se trouvant porté à un degré supérieur d’oxydation, au moment même de son déplacement. La nuance est bien unie et fort belle. On termine par un passage en hypochlo-rite de chaux (1).
- A une époque assez récente, le genre enlevage sur fond bistre a joui d’une grande vogue On a reconnu, en effet, qu’il s’agissait d’imprimer, en mélange avec du sel d’étain, diverses matières colorantes, surtout celles dérivées de l’aniline, pour les fixer sur l”étoffe en même temps qu’on détruirait le bistre ; on a pu réaliser ainsi une infinité de couleurs enlevage, se prêtant aux combinaisons les plus variées.
- On a modifié encore cette fabrication d’une façon extrêmement élégante, en transformant sprès coup le fond bistre lui-même, d’après le procédé de M. Lauth, soit en noir d’aniline, soit en puce de naphtylamine, par un simple passage du tissu dans des sels de l’une ou de l’autre de ces bases organiques.
- Teinture sur mordants métalliques
- § 56. La fabrication de ce genre a beaucoup diminué depuis quelques années, en ee qui concerne les articles imprimés, par suite de l’extension énorme donnée aux couleurs vapeur ; mais elle a conservé une très grande importance pour l’obtention des fonds couverts et surtout des unis.
- Dans les articles imprimés, elle est ordinairement limitée aujourd’hui à la fixation de l’alizarine pour rouge ou pour violet, de la garancine pour certains fonds puce, du cam-pêche pour articles de deuil, enfin de quelques matières colorantes spéciales, telles que le vertclerésorcine ou chlorine, Yazarine, etc.
- La teinture à l’aide de l’alizarine rouge s’effectue, en général, suivant les indications données par M. Rosenstiehl, c’est-à-dire en corrigeant l’eau du bain par un peu d’acide acétique et y ajoutant une certaine proportion d’acétate de chaux, cette base formant partie constituante, avec l’alumine ou l’oxyde de fer, de la laque colorée, ainsi qu’on le savait déjà depuis longtemps. Une ancienne pratique avait démontré la nécessité d’ajouter aux bains de teinture en garance une certaine quantité de craie, surtout lorsque les eaux n’étaient point naturellement calcaires.
- Dans une note récente M. Saget, chimiste de la maison de Thaon a fait connaître les effets de la substitution de différentes base s (baryte, strontiane, magnésie, etc.) à la chaux dans la laque rouge d’alizarine. 11 ressort de ces observations que la chaux seule donne le rouge-rouge.
- Le traitement des couleurs par teinture à l’alizarine artificielle n’est pas du tout le même
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1891, p. 13.
- que du temps de la garance. On n’a plus à purifier péniblement h laque, à y introduire, à l’aide de passages alternatifs en bain d’acides et de savon, le principe gras qui doit la compléter, ni enfin à lui donner sa solidité et son éclat par un avivage à la chaudière close. On ajoute dans le bain de teinture lui-même une certaine proportion d’acides sulfoléique ou sulforicinique, dits huile pour rouge. Après lavage, on sèche les pièces, on les imprègne au large d’huile pour rouge en solution ammoniacale et on les vaporise.
- Avant l’huilage, on n’avait qu’un rouge terne et brun; la couleur apparaît très vive apres cette opération et il suffit de deux bains de savon pour la purifier complètement et nettoyer le fond blanc du tissu. Il esté remarquer que par ce traitement on n’obtient plus que des rouges et roses grand teint, c'est-à-dire parfaitement solides.
- § 57. On comprend l'intérêt que présente dans cette fabrication l’emploi d’un savon de bonne qualité.
- Le savon d’oléine du commerce, qui a l’avantage d’être très économique, donne souvent des résultats défectueux, la combinaison de la soude et de l’acide oléique s’y trouvant mal accomplie.
- M. Oscar Scheurer a rendu un grand service aux indiennes en leur indiquant le moyen de préparer eux-mêmes ce savon ; il faut chauffer ensemble les éléments dans un vase autoclave, à enveloppe de vapeur, muni d’un agitateur. Les proportions recommandées sont les suivantes :
- Oléine du commerce.... 100parties.
- Soude caustique........ 46 —
- Eau.................... 200 —
- Cuire pendant deux heures à 1 atmosphère 1/2 de pression.
- § 58. Il existe dans le commerce une grande variété d’alizarines, et le fabricant a la faculté de produire à son gré tous les tons rouges, depuis les rouges violacés jusqu’à ceux qui se rapprochent de l’orange.
- On peut poser en principe que plus une alizarine commerciale donne des teintes bleuâtres, plus elle renferme d’alizarine proprement dite, et qu’au contraire plus la teinte obtenue tire sur l’orange, plus le produit renferme d’anthrapurpurine et de flavopurpu-rine (1).
- Pour la teinture des violets, il faut avoir recours à l’alizarine pure, dite pour violets et roses, type bleu, qui seule fournit des violets francs.
- De nos jours, la teinture des nuances puce se fait quelquefois encore à l’aide de la ga-
- 1) Il est fait ici abstraction, bien entendu, des teintures que fourniraient l’alizarine orange (ni-troalizarine), l’alizarine jaune, etc.
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- rar.cine mélangée avec du quercitron du lima., toutefois la gararcine est de plus en plus délaissée et remplacée par l’alizarine.
- Les teintures noires au campêche pour articles de deuil commuent à être l’objet d’une fabrication importante.
- 59. La teinture en rouge turc ou rouge d’Andrinople a fait encorede très grands progrès depuis 1878. Par les procédés anciens, qui ont été longtemps seuls en usage, il fallait pour réaliser ce rouge six semaines au moins d’un travail compliqué; l’opération s’effectue aujourd’hui en quelques heures à peine. Cette fabrication constituait autrefois une spécialité ; elle est maintenant à la portée de tous les manufacturiers.
- La méthode rapide a pris naissance vers 1867, c’est-à-dire à une époque où la garance s’employait encore, dans l établissement de M. A. Cordier, sénateur, alors manufacturier à Déville, près Rouen. Après la découverte de i’âJizarine artificielle, le procédé pouvait se résumer ainsi :
- 1° Foulardage en mordant d alumine avec fixation et nettoyage à la manière ordinaire;
- 2° Teinture en alizarine pour rouge, avec addition d’acétate de chaux ;
- 3° Foulardage en acide sulfoléique et séchage;
- 4° Vaporisage ;
- 5° Savonnage avec sel d’étain.
- On ne tarda pas à apporter à ce système des modifications diverses, soit en intervertissant l’ordre de certaines opérations, soit en pratiquant celles-ci d'une manière particulière, en sorte que l’on compte aujourd’hui au moins six procédés distincts pour la teinture en rouge turc à l’alizarine. et il est très intéressant de voir comment, par des moyens variés, on arrive à réaliser les mêmes effets. Ce n’est pas dans uu rapport d’exposition qu’on peut aborder l’examen détaillé de ces méthodes.
- Trois exposants de la classe 46, MM. Ch. Steiner, Kœchlin Baumgaitner et Ce, la maison de Thaon, opèrent, à notre connaissance, cette teinture par des procédés tout-à-fait différents, justifiant ainsi ce qui vient d'être dit.
- Les corps gras qu’on applique sur les tissus sont d’origines diverses. On se sert à volonté soit des produits résultant de factionde l’acide sulfurique concentré sur les huiles d’olive, de ricin, de coco, etc., soit même de certains savons rendus acides.
- Ces diverses préparations ont été de la part des chimistes l'objet d’études considérables et la question de la nature du corps gras, restée si obscure pendant près d’un siècle, alors qu’on employait l’huile d’olive elle-même, est aujourd’hui serrée de près et sera probablement élucidée bientôt d’une façon complète. Les travaux de MM. Benedikt et Ulster semblent autoriser à conclure que les huiles pour rouge turc dérivant des huiles d’olive ou de
- ricin sont des acides oxy et dioxysléari-ques (1).
- [A suivre.)
- TEINTURE DE LA LAINE
- en noir d’aniline inverdissable
- Procédé de M. BtDET
- M. Bidet a basé son procédé sur l’observation que les bi-chromates alcalins, sans action sur les solutions neutres d’aniline, forment au contraire des noirs dans les solutions acides, et d’autant plus intenses que l’acidité est plus forte.
- Ce qui revient à dire que les bi-chromates ne produisant pas une réaction apparente sur les sels d’aniline, l’acide chromique a, par contre, une action très prononcée.
- Dans la teinture du coton en noir d’aniline, ce fait est bien connu et largement utilisé.
- Si donc on plonge dans une solution aqueuse d’huile d’aniline et de bichromate de potasse ou d’un autre bichromate soluble une matière animale quelconque, la fibre se teint simplement en jaune clair, teinte provenant uniquement du bichromate et qui ne passera jamais au noir, quelle que soit la durée de l’immersion et le degré de saturation du bain.
- Une addition d’acide sulfurique, par exemple, donnera lieu immédiatement à la formation du noir qui, naturellement se développera au sein même de la fibre, puisqu’elle est imprégnée à cœur du bain de bichromate et d’huile d’aniline.
- Procédé de teinture.
- Le procédé pratique consiste donc à plonger à froid, pendant un temps variable, la laine prise sous une foi me quelconque, en vrac, filée, tissée, etc., dans un bain de trempage que l’auteur dénomme melanogène, qui peut être, par exemple, composé de la manière
- suivante ;
- Eau............................. 1.000
- Huile d’aniline.................... 30
- Bichromate de potasse....... 300
- La concentration du bain pouvant du reste varier sans inconvénient soit en plus, soit en moins.
- Le bain de trempage contenant encore la laine est ensuite additionné peu à peu d’acide sulfurique par exemple, ou d’un autre acide qui développera le noir.
- On mai œuvre à froi t, puis on monte lentement au bouillon.
- Si on jugeait que le noir n’est pas parfait, on pourrait, pour le développer complètement, ajouter un peu d’acide chromique pur ou celui
- (1) Depuis la rédaction de ce rapport, un savant mémoire de M. Juillard et un autre plus récent de M. Scheurer-Kestner, sénateur, sont venus jeter un nouveau jour sur la question. (Voir Revue de la Teinture, p. 18, 31, 67).
- qui est obtenu par la réaction ordinaire d’un excès d’acide sulfurique sur le bichromate de potasse.
- Les matières animales sortant de ce bair. sont teintes en noir d’aniline inverdissable.
- Mais si, par suite d’une différence de proportions des réactifs, le noir n’était pas parfaitement inverdissable, il suffirait de rincer la laine et de la porter au bouillon dans un bain d’huile tournante saponifiée ou de savon.
- Dans certains cas, on peut faciliter la teinture en noir d’aniline des matières animales en les trempant, avant toute opération de teinture, dans l’eau légèrement acidulée à 2 0/0 au maximum par de l’acide azotique, d’où la laine sort blanchie et non teinte eir jaune, comme cela a lieu généralement dans un bain plus concentré.
- Ce nouveau procédé pour obtenir le noir d’aniline sur tissus de laine supprime l’épail-lage chimique, parce que les matières végétales qu’ils renferment se teignent de la même nuance que la laine ; il permet également de supprimer l’époutillage inutile de Joly.
- Celte teinture en noir d’aniline sur laine supporte toutes espèces d’affleurage de toutes les matières tinctoriales végétales et de la houille, ce qui permet d’obteoîr toutes les nuances mode q le l’on désire.
- Melanogène sec.
- On peut évaporer le mélanogène liquide à une température convenable et arriver ainsi à obtenir un produit sac ayant les mêmes propriétés tinctoriales que le produit initial liquide.
- Ce mélange des différents sels pourra être employé industriellement sous le nom de mé-lanogène sec.
- On peut obtenir un produit analogue, et plus simplement, en mélangeant le chromate alcalin finement pulvérisé, avec la quantité nécessaire d’huile d’aniline, et pour solidifier ce mélange demi-liquide, l’additionner d’un corps inerte.
- Dissolutun préalable de la graisse naturelle des laines.
- L’auteur a reconnu que la laine, soit en vrac, filée ou sous toute autre forme, se teignait avec beaucoup plus de facilité si l’on a soin de la passer préalablement dans un liquide quelconque ; eau alcaline, sulfure de carbone, carbures, etc., dissolvant bien les graisses.
- C^tte opération sur l’utilité de laqtiel'e M. Bidet insiste, est indépendante du dégraissage des laines qui est de règle pour toute teinture, mais a pour but d’enlever la matière grasse naturelle des laines, qui fait obstacle à la pénétration de la dissolution tinctoriale dans la fibre même.
- La laine ainsi dégraissée absorbe beaucoup mieux la teinte en noir d’aniline, et devient alors, comme facilité d’assimilation, tout à fait comparable au coton.
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- Quant au procédé opératoire de ce dégraissage, il ne présente rien de spécial. Le lavage par l’eau alcaline se fait en cuve ouverte ; celui par les dissolvants volatils, en appareils clos.
- Détails pratiques
- Voici, à titre d’exemple, une marche d’opérations ayant donné d’excellents résultats :
- 1° La laine, dégraissée ou non, est passée en bain de bichromate. La liqueur est saturée à froid ou à chaud ; soit environ 10 0/0 pour le bichromate de potasse. La solution des autres bichromates peut être au même état de concentration.
- La durée du passage à froid en bichromate peut varier dans des limites assez étendues ; en moyenne il est de six heures ; naturellement la durée de cette immersion peut être abrégée si on élève la température du bain.
- 2° Lorsque la laine a séjourné un temps suffisant dans le bichromate, on l’essore de manière à y laisser de 5 à 7 0/0 de son poids de bichromate.
- 3° Le passage en bain d’aniline peut se faire de suite après essorage ; on peut également faire sécher la laine, les résultats sont exactement les mêmes.
- 4° Après séchage ou non, la laine est plongée à froid dans un bain de sel d’aniline organique ou minéral. La durée du trempage peut varier dans de3 limites assez étendues, comme il est dit ci-dessus, elle est de six à sept heures en moyenne. 11 se forme un bichromate d’aniline et un sel alcalin.
- 5° Le montage de la couleur se fait à froid au moyen d’un acide minéral quelconque, plus spécialement l’acide sulfurique. Lorsque le noir est formé, on le fixe, toujours à froid, par addition d'une solution d’acide chromique pur ou bien obtenu par réaction de l’acide sulfurique sur le bichromate.
- 6° On essore à nouveau, on passe dans un bain neuf d’eau pure que l’on porte au bouillon pendant un temps relativement court, de façon à activer le fixage de la teinture.
- Au moment où l’on sort la laine, après fixage, ce dernier bain a pris une teinte rouge très marquée, ce qui indique la fin de l’opération.
- L’ordre de ces opérations peut être renversé, sans que pour cela les résultats diffèrent. Ainsi on peut passer de nouveau en bichromate. Le montage et le fixage sont les mêmes.
- (D'après le brevet.)
- SUR LES LAINAGES
- RAYONNES ET FLAMMES
- Note de M. L. CHRISTOPHE, de Sedan, ex-fabricant de draperie
- Les rayonnages réguliers qui avarient parfois les draperies de Sedan, principalement les
- saitns et taupelines noires, proviennent de l’opération défectueuse du collage des chaînes : il est facile aux intéressés de s’assurer que ces rayures continues, par cordons ou portées, sont visibles en tissé; et ils peuvent apprécier logiquemsnt qu’elles ne peuvent provenir, ni de l’ourdissage, ni de la filature, soit par mauvais graissage, soit par différence de matières ou de taux.
- Le mauvais graissage (huiles siccatives, minérales, résineuses), se constate par une filature défectueuse et par des pièces ne s’épurant pas, décomposant le savon et s’usa t au foulage, ne se mouillant pas au lainage qui garnit peu ; apprêtées, elles sont carteuses, grasses, sentent mauvais, les défauts produits sont accentués sur toutes les pièces, donc causes et effets facilement appréciables et indiscutables.
- Les barres de trame provenant de la filature (graissage, mélange ou inégalités), de même ne se discutent pas, et on sait qu’en tissant à plusieurs navettes, elles fondent, s’effacent presque totalement, en tous cas, diminuent beaucoup en importance et en nombre.
- Mais comment expliquer des barres en chaine, ou rayures brillantes, d’un demi à un centimètre de large (dimension d’un cordon de chaîne), et des intervalles ternes et égaux, avec un ourdissage à 30 bobines équivalant à 30 navettes ?
- Cela est impossible, à moins d’avoir deux caneliers chargés chacun de 30 bobines différentes, et faisant alternativement une portée ; ou un seul canelier ayant constamment d’un côté, soit 15 mauvais fils, de l’autre soit 15 bons... ce qui certainement n’a pu se faire pour les articles avariés, qui représentent la moitié, le tiers, le quart environ, quelquefois une pièce ou deux seulement, de lots de 20 à 30 numéros et plus.
- Le collage est une opération délicate, qui exige des connaissances, des soins et des emplacements convenables; la colle est faite avec des produits plus ou moins purs, additionnés au besoin d’agents chimiques énergiques (alun principalement); elle est manipulée à différentes températures dans des ustensiles produisant des oxydes et des fermentations. Cette colle forcément acide, dans certaines conditions fatales, développe ses principes nuisibles pour la laine.
- La chaîne sortant de ce bain de colle acide, trop chaude, ensuite incomplètement frisée, refroidie, est soumise aux influences irrégulières de la chaleur solaire ou des séchoirs.
- C’est cette dernière opération qui altère la nature des fils et la nuance des petits teints, en concentrant à la surface des cordons exposés, le principe actif des acides, des oxydes, provenant de la colle, peut-être aussi de l’huile de la filature et des corps étrangers (suints, chaux, etc.), qui existent dans les tubes de la laine.
- De là ces rayures brillantes et ternes, régulières, continues et cette surface générale figurant exactement une chaîne au séchage.
- Un chimiste qui teindrait une chaîne s’exposerait-il sans précautions, sans manipulations, à un séchage aussi imparfait?... Une chose peut étonner, c’est qu’il n’y ait pas plus de pièces avariées à Sedan, où, au point de vue mécanique de l’ourdissage, de l’encollage, du séchage et du montage des chaînes, on est encore arriéré.
- Peut-on réparer ces avaries?
- Oui, dans presque t jus les c is, par un dégraissage du tissu avant foulage, au moyen d’un bain à température convenable composé d’agents chimiques (alcalins), neutralisant, détruisant ou égalisant les mauvais effets du collage.
- Quelquefois même, la tein’ure de la pièce agit naturellement dans un sens favorable, par suite du mordançage, de l’ébullition et du lavage, mais généralement l’avarie est irréparable après lainage, les rayures mates étant trop altérées.
- Je fais généreusement part de ce que je sais par expérience, basée sur mes observations, mes recherches et de3 renseignements que je me suis procurés; j’ai le désir que des personnes compétentes : chimistes, teinturiers, chefs d’industrie drapière, tous les intéressés etprin-cipalement la Chambre de commerce, prennent quelques aperçus de mon travail pour l’expérimenter et en modifier au besoin les détails ou les expressions, parce que je suis convaincu, qu’ils seront sur la bonne voie, pour remédier aux graves défectuosités de rayonnage et d’épuration des produits de Sedan. L’intérêt et l’avenir de Sodan y gagneront beaucoup.
- Preuves à l'appui de mon affirmation :
- Première qui m’a renseigné roirp’ètement : fabrication de 24 pièces taupelines, compte serré, une partie rayonne; recherches dans toutes les opérations qui m’amènent à voir le défaut en tissé, et qui me fait constater que toutes les chaînes d’un colleur sont rayonnées, toutes celles de l’autre intactes.
- Deuxième. — Un fabricant de Moskowa, bleu petit teint, a 20 pièces environ de rayon-nées, tout un lot-, expertise de trois sommités industrielles, condamnation du filateur qui s’applique les pièces -, même lot donné à un autre filateur prévenu du défaut, première pièce, même rayonnage ; mais je suis appelé à donner mon avis ; j’indique pour cause la colle et j’engage à faire dégraisser la pièce avant foulage, plus d’avaries.
- Troisième. — Un fabricant de tissus mastic a le même défaut; sur avis expérimenté, il, fait coller chaud, moitié d’une chaîne et tiède seulement liquide l’autre moitié.
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- Première partie rayonnée ; deuxième partie intacte.
- Quatrième. — Effet de la chaleur solaire sur la pièce ; l’ombre des poteaux de rames faisant barres dans des tissus robes nuances séchés au soleil.
- Cinquième. — Effet de la chaleur des car-boniseurs sur pièces épaillées : des robes nuances diverses, épaillées avant teinture, ayant des barres transversales, des taches flammées occasionnées par la concentration de l'acide devant la sécheuse carboniseuse, arrêtées momentanément.
- Sixième. — Effet de la lumière et de la chaleur sur des pièces épaillées : des étoffes blanches, désacidulées, convenablement endossées et pliées, conservées en magasin, mises tardivement en teinture -, les plis d’endos et de pliage ont pris une nuance différente. (11 faudrait pour certaines nuances donner aux pièces avant teinture un bain réparateur, épurateur, soit alcalin dans la plupart des cas).
- Septième. — Un lot graissé par erreur à l’oléonaphte (huile minérale), indégraissable complètement manqué, a été réparé suffisamment par un lavage à la panamine.
- (Echo des Ardennes.)
- TEINTURE DES TISSUS DE LAINE
- DE L’ÉCHANTILLONNAGE (1)
- L’échantillonnage en teinture est l’action qu’accomplit le teinturier ou le colorinte pour l’examen ü’un type qu’il do.t reproduire afin de se rendre compte du ou des colorants et de la quantité de chacun d’eux qu’il faut ajouier au bain de teinture pour se mettre dans le ton et se rapprocher le plus exactement possible de la nuance.
- Méthodes en usage
- Nous connaissons deux manières d’opérer qui rendent l’une et l’autre d'excellents résultats ; c’est l’échantillonnage au baquet ou à la pièce et celui fait au morceau.
- Le premier est bon à employer lorsqu’on a un grand jour dans l’atelier qui permet de bien voir la différence ou la conformité qui existent entre le drap teint et l’échantillon à reproduire. De plus il n’est pas toujours permis de tirer une bande dans le drap (à la queue) chose nécessaire pour opérer par la deuxième méthode.
- Par contre si une maison demande à son chef de teinture que l’échantillonnage soit fait au morceau on verra qu’il est aisé d’avoir ainsi une conformité des plus exactes.
- Pour bien en juger nous allons décrire les deux moyens.
- (1) L’auteur de cet article estun praticien expérimenté qui offre ses services comme chef dans une teinturerie de lainages.
- Echantillonnage au biquet
- Généralement après la première dose ou n’importe quel rajoulage précédent on marche 30 minutes (cela peut varier suivant les procédés et les produits employés.)
- « Marcher 30 minutes » consiste, après après avoir mis les colorants dans le baquet, à chauffer le bain soit au degré soit au bouillon, à prendre l’heure de cette arrivée, compter une demi-heure et inscrire celle du nouvel arrêt.
- « Chauffer au degré », c’est mettre le bain au degré de chauffe en se servant du thermomètre. I! doit autant que possible n’êlre ni en dessus ni en dessous.
- « Mettre au bouillon » c’est élever au moyen de la vapeur la température du bain jusqu’à l’ébullition ou mieux 100°.
- L’heure venue l’ouvrier chargé de la conduite du baquet l’arrête lorsque passe la couture de la pièce qui y est plongée, il tire à lui son drap de façon à avoir en mains les deux extrémités du tissu, le secoue pour ne pas se brûler,(puis il le repliesurle bord du baquet, le double de façon à avoir en mains une bonne poignée à rouler et serrer de toutes ses forces.
- Par la pression qu’il exerce sur le drap qu’il foule, qu’il comprime, le bain qui s’y trouve imprégné se retire complètement ou à peu près. L’étoffe est séchée, il l’ouvre, la secoue de manière à supprimer les plis que la pression des mains a faits et la présente à son chef pour que ce dernier examine la nuance.
- On sait qu’un tissu mouillé ne donne pas la nuance qu’il a lorsqu’il est séché, c’est la raison qui oblige à tordre les pièces pour en extraire le liquide du bain de teinture et rendre ainsi l’échantillonnage possible.
- On voit par l’exposé qui vient d’être donné la facilité avec laquelle on opère avec ce procédé. Il est simple et rapide à la condition toutefois que celui qui est chargé d’examiner le drap ne soit pas occupé ailleurs aux moments de ces examens et qu’il n’ait pas trop loin à se rendre pour prendre les colorants nécessaires aux ajourages qu’il juge bon de faire.
- Echantillonnage au morceau
- Ce procédé oblige à tirer ce que l’on appelle une bande.
- « Faire sa bande» est l’expression employée pour désigner l’action qu’accomplit un ouvrier lorsqu’il tire à la queue de la pièce, une bande d’environ 0m80 de longueur sur 0m05 à 0m07 de largeur en laissant en avant assez de place pour permettre de faire la couture qui réunira les deux extrémités de la pièce. Cette bande tirée laisse un vide qui ferait déchirer le drap dans toute sa largeur si on n’avait pas le soin de relier par une ficelle les deux bords déchirés.
- Cette couture est lâche, de façon à retenir les bords de la fenêtre ouverte dans la pièce,
- mais sans rapprocher ceux ci, ce qui ferait froncer l’étoffe.
- La bande est ensuite attachée à la pièce par un de ses bords, l’autre restant flottant, et dans le sens qu’elle occupait avant d’être tirée de manière que le bain l’unisse bien et que les morceaux qui seront présentés de demi-heure en demi-heure soient exactement conformes au reste du tissu.
- L’heure de l’échantillonnage arrivée, l’ouvrier arrête sa pièce à la bande, en coupe un morceau de 0m05 de large environ, le presse entre ses doigts pour en extraire la plus grande partie du liquide qu’il contient puis se servant d’un torchon en toile ou en coton il le place dedans, le serre le plus possible et le changeant de place, recommence une deuxième fois.
- Ceci fait, il le piend et efface de son mieux le mauvais pli que cette pression a pu imprimer à l’échantillon, le frotte avec le fond de la main ou avec une petite brosse de crin dans le sens de la laine de façon que les poils, les fibres du tissu soient bien lisses et non relevés.
- Ensuite il roule son échantillon avec le torchon comme font les fumeurs lorsqu’ils roulent des cigarettes et presse le tout entre ses mains en les faisant aller en sens opposé l’une à l’autre.
- Le morceau est retiré de dedans son enveloppe, il est complètement séché lorsque l’ouvrier a rempli les conditions énoncées, c’est alors qu’il le porte à la salle d’échantillonnage où il sera examiné.
- , Il ne faut pas se figurer par ces explications que cette façon d’agir soit bien difficile, c’est la chose la plus aisée, il suffit d’avoir vu l’opération se faire une ou deux fois pour bien la retenir.
- Salle d’échantillonnage
- Avant de pousser plus loin, donnons la description de l’ordre et de l’ameublement de cette salle. D’abord, nous la supposons bien aérée, par de larges et hautes fenêtres donnant en même temps un grand jour à l’appartement. Cette salle placée de préférence en hauteur au-dessus du corps de bâtiment de la teinture, afin que rien ne vienne fausser le jour ou fatiguer les yeux du coloriste.
- Comme ameublement une grande table avec étagère dessus, sur laquelle seront placés les bons de première dose de chaque baquet en marche sur couleur.
- Cette étagère nous l’avons divisée à l’avance en autant de carrés qu’il existe de baquets dans l’atelier et chaque carré occupe la place d’une cuve qu’un numéro d’ordre placé au-dessus exprime. Sur la table même sont des papiers ou bons sur lesquels féchantillonneur, après avoir examiné telle mise contre son type, écrira le numéro du baquet et en dessous les colorants qui devront y être ajoutés par le peseur, exemple :
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- N« 15
- 30 gr. carmin. 20 gr. substitut. 2 gr. orangé.
- 11 prendra également note sur une feuille à part du colorant ajouté, de manière qu’au nouvel échantillon il juge facilement ce qu’il doit mettre par ce qu’a produit le colorant ajoute au bain de teinture au précèdent rajout.
- Quant au reste de l’appartement après avoir réservé la place pour l’ascenseur des morceaux et le tuyau d’appel qui sert en même temps pour l’envoi des bons, on le meublera suivant les exigences du travail.
- Celui qui s’occupe des premières recettes qui donne à chaque baquet l’occupation qui lui est nécessaire, sera bien à sa place dans cette salle ou il sera prévenu directement par le coloriste que tel baquet finit sa mise, auquel il pourra en conséquence donner un autre travail.
- Il est avantageux d’installer un ascenseur dans cette salle, voyons son rôle -.
- Ascenseur
- L’ascenseur existe pour l’échantillonnage au morceau, lorsque la salle d’échantillonnage est située au-dessus de la teinture; il évite le va-et-vient d’un nombreux personnel qui apporterait les échantillons et fatiguerait ainsi celui chargé de les examiner, en même temps qu’il causerait des pas inutiles et un temps plus long d’absence des hommes au baquet.
- On a donc résolu une grande simplification par la création d’un ascenseur allant de la teinture à la salle dont nous avons parlé et y communiquant par un trou fait à même le plancher.
- La forme de l’ascenseur peut varier beaucoup, aussi nous contenterons-nous ici d’en parler à titre d’application.
- 11 doit autant que possible se trouver au centre de l’établissement pour éviter un trop grand dérangement., et la table de celui qui échantillonne doit être placée près de son point d’arrivée afin qu’il puisse sans dérangement prendre les morceaux qui y sont placés.
- Il en est de même d’un tuyau fait en bois, en zinc ou en tôle dans lequel seront expédiés les bons de rajoutage, etc.
- A ce propos, on a remarqué que l'humidité de la pièce de teinture, les rainures du tuyau, la légèreté du papier étaient autant de causes de l’arrêt, dans la conduite de quelques bons, aussi pour y remédier on a imaginé de fixer à chaque bon un petit plomb très mince et qui, doublé, a environ 1 cent, carré de surface. Le poids entraîne le bon et les plombs peuvent servir longtemps à la même opération.
- Avec ce procédé il est rare que les bons s’arrêtent ou se perdent dans le trajet.
- Nous avons examiné d’une part l’échan-
- tillonnage à la pièce, d’un autre côté nous savons en quoi consiste le deuxième procédé. Le premier est un peu plus rapide que le second, mais ce dernier, lorsque le directeur d’un établissement désire une grande conformité ou que l’atelier se trouve être mal éciairé, donne une conformité aussi exacte que possible en ce sens qu’il permet d’opérer sur des échantillons très secs et par un jour de premier ordre.
- Enfin, une nuance ou un ton sont jugés plus exactement par un œil qui n’a pas suivi leur montée dans le bain de teinture, et qui ainsi, les apprécie de première impression.
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Nouvelle machine à teindre les textiles de toute nature
- Par M. J.-B. Schlundt
- Cette machine est une combinaison de divers éléments permettant de réaliser un mouvement de rotation alternatif des flottes dans le bain, de produire un essorage desdites flottes à leur sortie du bain et, enfin, d’obtenir un mouvement de rotation des flottes teintes pendant leur séchage dans l’air.
- La machine comporte un bac qui contient les bains de teinture; ou y immerge une série de porte-flottes. Pendant qu’un ensemble de porte-flottes est soumis à l’immersion dans le bain, un second ensemble est en chargement et un autre peut être en aération.
- La manœuvre des porte-flottes se fait au moyen d’un chariot sur roues portant une série de crochets pour la suspension des porte-flottes ; ces crochets sont solidaires d’un mouvement permettant de prendre ou de lâcher à volonté, à des moments précis et tous ensemble, les divers porte-flottes.
- Enduit vert inaltérable pour bâches Par M. Chevalier
- Avec quelque raison, l’auteur reproche au procédé en usage pour l’imperméabilisation des toiles à bâches, de se décolorer rapidement, en perdant son imperméabilité -, ce moyen ha-
- I* bituel est celui basé sur la décomposition au sein des tissus, de dissolutions de sulfate de cuivre et de savon.
- | Son « enduit » est composé comme suit :
- Huile de lin de pays crue.. 750 gr.
- — — cuite. 250 -
- Vert de zinc en poudre... 200 —
- Cire végétale 50 —
- L’enduit s’applique tout formé sur les toiles, et réunit toutes le.s qualités désirables : inaltérabilité, stabilité de la couleur, souplesse, résistance, imperméabilité, etc.
- — Voilà une peinture grasse qui fait un heureux inventeur. Ne troublons pas sa joie !
- Procédé pour augmenter le pouvoir colorant
- et pour clarifier les extraits de bois de
- teinture
- Par M\l. Marillier et Robellet
- Le procédé consiste à ajouter à la décoction de bois, de l’hyperoxyde de manganèse, dans la proportion de 10 0/0 de la quantité correspondante d’extrait sec.
- Après la réaction, qui se produit aussitôt, filtrer pour séparer le précipité qui se forme, et employer le liquide colorant à ses usages habituels.
- Son pouvoir tinctorial est ainsi augmenté, dit le brevet, et le précipité entraînant les matières mucilagineuses, clarifie la dissolution.
- — On a plusieurs fois indiqué l’emploi des oxydants pour exalter le principe colorant du campêche (oxydation du campêche humide à l’air ; action du chlorure de chaux, etc.). Le procédé ci-dessus est un nouveau moyen dans le même sens.
- Mais, qu’est-ce que « l’hyperoxyde » de manganèse?... Cela ne peut être, selon nous, que le bi-oxyde servant à la fabrication du chlore.
- Traçage interrompu pour moirage Par MM. Ploton frères
- Le moirage des rubans s’obtient à l’aide de deux cylindres à cannelures fines, avec une ou plusieurs lames fixées au bâti sur lequel le ruban passe avant son entrée entre les cylindres; ces lames retardent sa marche et favorisent le moirage.
- Cependant l’action de ces lames se produisant sur toute la longueur du ruban, donne trop d’uniformité à la moire.
- MM. Ploton emploient un porte-lames monté sur disques rotatifs, sorte de guindre tournant sur son axe, et de façon à ce que l’action des lames se fasse sentir alternativement et successivement sur le ruban ou tissu à moirer.
- A l’aide de cette disposition, le traçage de la moire est plus varié : certaines parties du tissu étant moins étirées que d’autres pendant leur passage entre les cylindres, et cela à intervalles réguliers.
- Machines à fouler les tissus Par MM. Hart et Patin
- Les inventeurs modifient les machines fou-leuses à cylir.dres cannelés, avec rouleau central à mouvement rectiligne alternatif, par l’adaptation sur l’arrière des rouleaux d’appel, d’un chariot soumis à un mouvement de va-et-vient rapide, portant deux moulinets et un sabot de refoulement avec bec en bronze, destiné à produire un foulage en long, de l’étoffe qui circule entre les rouleaux d’appel et sur le moulinet.
- L’étoffe sortant de la barque subit faction de ces différents organes, à plusieurs reprises, avec mouillage entre chaque passage, et sort
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- de l’appareil entièrement et uniformément foulée.
- Machine à teindre, coller et sécher Par M. James Robertsuaw
- Cette machine consiste en une cuve de teinture disposée dans un châssis dans lequel sont pivotés et tournent un certain nombre d’abattants, engrenés ensemble par des pignons dont la chaîne est actionnée par un pignon calé sur un petit arbre qui porte aussi un pignon d’angle ; ce dernier engrenant avec les deux cônes qui, en s’embrayant alternativement à l’aide de l’accouplement dont est pourvu l’arbre principal, communiquent à ce petit arbre, et à tous les organes qui y sont montés, un mouvement de rotation dans un sens ou dans l’autre.
- L'accouplement est commandé automatiquement par un levier pivotant sur un petit arbre ; sur ce dernier tourne une grande roue munie d’une longue coupure dans laquelle glisse une tige saillante dont le but est de renverser le mouvement et de permettre la reprise de l’opération en sens inverse.
- Le châssis et les battants sont levés et baissés automatiquement.
- Imperméabilisation des tisius mélangés ou non
- Par MM. Lefebvre et Aron
- Le mélange imperméabilisateur est formé avec :
- Benzine ou sulfure de carbone. . . 987
- Caoutchouc. ........ 3
- Paraffine...........................10
- Les tissus sont imprégnés de ce liquide, essorés et séchés.
- Ils deviennent ainsi imperméables à l’eau, mais laissent pénétrer l’air et n’empêchent pas l’action de la transpiration.
- — Ce procédé n’a rien d’original ni d’intéressant.
- Procédé de décortication de la ramie Par M. Girard
- Le décorticage a lieu en faisant bouillir cent kilogrammes de tiges de ramie avec cent gr. de silicate de soude ou de potasse marquant quarante degrés Baumé dans cent cinquante litres d’eau. L’ébullition doit être maintenue une heure et demie afin de détruire le liber ; les mêmes résultats seraient obtenus par l’immersion dans la solution froide après un laps de temps plus long.
- Le dégommage se pratique ensuite comme il suit : les lanières obtenues sont traitêesdans un bain froid de siPcate de potasse ou de soude, voire même dans le premier bain additionné d’une quantité suffisante de silicate.
- Le bain doit être ainsi proportionné :
- Silicate alcalin à 40° Baumé. . A kilog Eau.................................150 litres
- Chauffer pendant une heure et demie à deux heures; après ce traitement, les lanières sont égouttées, séchées et passées à la batteuse ;
- ou bien, après avoir été lavées à fond, elles sont passées au bain d’hypochlorite, à raison de 2 litres à 31 degrés Baumé pour 200 litres d’eau.
- Ce traitement ainsi formulé a été l’objet de plusieurs essais sur la ramie Rhoea, contenant 50 pour cent de matières incrustantes et toujours l’inventeur dit avoir obtenu les meilleurs résultats.
- Procédé d'impression sur cuirs et peaux Par M. Guillaume Canton
- Au sortir du tannage l’application des couleurs sur les cuirs et peaux peut se faire de diverses maniérés. On la réalise d’abord soit en rongeant aux acides certaines parties delà couleur appliquée sur toute l’étendue de la peau, de manière à faire apparaître à ces endroits la couleur naturelle du cuir; soit en appliquant l’enduit combiné par l’inventeur et indiqué plus loin, pour faire des réserves sur le fond de couleur, la seconde couleur posée ne rec mvrant pas les parties réservées; après quoi l’enduit est enlevé ; soit encore en imprimant directement tous dessins multicolores, ce qui, avec des réserves faites, permet d’appliquer tous les fonds connus.
- La réserve employée pour réaliser ce procédé se compose de :
- Cire vierge......................100 gr.
- Huile de ricin..................100 —
- Borax...........................25 —
- Vernis copal...............25 —
- On mélange le tout et l’on fait chauffer à petit feu.
- Pour que l’impression réussisse, si les cuirs ou peaux ont été préparés au tannin, on devra préalablement les passer dans une préparation de sumac.
- — Cela est peut être nouveau dans l’industrie du cuir.
- PROCEDES DIVERS
- Jaune d’or diamine
- Nous avons déjà mentionné ce nouveau colorant dans notre numéro de mai (page 55), et nous avons alors donné ses procédés d’application.
- Nous y revenons cependant pour montrer ses résultats sur laine-coton; le produit monte sur les deux matières et permet ainsi de teindre les mélanges.
- Ce.' échantillons nous ont été fournis par la « Manufacture lyonnaise », fabriquant ledit produit.
- Teinture sur laine à 2 0/0.
- Nous rappelons que le jaune d’or diamine teint la laine en bain légèrement acidulé au bi sulfate de soude.
- On peut aussi monter le bain avec 5 0/0 d’acide acétique.
- Teinture sur laine-coton
- Pour cette teinture, le premier bain a été garni à 3 0/0 de colorant, mais comme il ne tire pas à fond, les passes suivantes ont été remontées à 2 0/0, ce qui est le dosage effectif de la couleur fixée.
- La teinture s’opère avec :
- Sulfate de soude............ 15 0/0
- Carbonate de soude........... 2,5 —
- Voir, du reste, notre artic e de mai pour les détails d’application de ce colorant, en teinture et en impression.
- Il est intéressant pour les laine-coton, en ce qu’il monte uniformément sur les deux textiles, en allant même jusqu’à la teinte assez corsée que nous présentons
- Impression sur velours de coton
- Voici un nouvel article introduit par MM. Lavallart et Cie, dans la fabrique d’Amiens.
- Ce sont des impressions sur velours de coton, donnant un aspect nouveau à ce genre de tissus, et élargissant ainsi ses débouchés. Elles sont ici à trois couleurs, en teintes solides, à sujets nécessairement simples, comme il convient pour les vêtements d'ouvriers auxquels ces étoffes sont destinées.
- C’est une installation considérable que celle de l’impression au rouleau, surtout dans un centre où ce travail n’est pas usité et où tout est à créer.
- MM. Lavallart et Cie ont donc doté leur villa d’une nouvelle industrie : ils auront sans doute des imitateurs, et le velours de coton imprimé deviendra article d’Amiens, comme à Vienne, la draperie imprimée a pris peu à peu une place qui ed devenue maintenant définitive.
- Benzo-Bleu -Marine B
- Nous revenons aux matières colorantes nouvelles.
- Celle-ci est de la fabrique Friedr. Bayer et Cie ; elle se classe avec le « Be.nzo-Bleu-Noir » et le « Bleu-Benzo-Indigo » de la même mai-
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- son, mais en donnant une teinte bleue-marine exempte de reflets rougeâtres et verdâtres.
- Le « Benzo-Bleu-Marine B » s’applique aux textiles végétaux, et est présenté comme possédant une grande so’idité.
- La teinture se fait au bouillon, en une heure
- avec :
- Colorant.................. 3 à 4 0/0
- Carbonate de potasse...... 5 —
- Savon..................... 2 —
- Avec 4 0/0 de colorant, on obtient une teinte bien pleine.
- Noir Naphtylamine 4 B
- La « Manufacture Lyonnaise » fabrique depuis quelques années un noir de Naphtylamine qui est surtout apprécié pour les soieries (même reteintes) mais qui a un reflet brunâtre.
- Le nouveau Noir 4 B a, au contraire, un reflet bleu, ne changeant pas à la lumière artificielle.
- Il convient également pour la teinture de la laine, de la soie, et conséquemment des mélanges laine-soie.
- Les procédés d’application recommandés sont les suivants :
- Sur laine en fils.
- Teindre avec :
- Sulfate de soude........... 10 0/0
- Acide sulfurique........... 1 —
- Entrer à tiède dans le bain ne contenant pas encore la couleur, porter au bouillon. Après une demi-heure, ajouter le colorant, et continuer la teinture au bouillon.
- Si au bout d’une heure le bain n’est pas tiré, ajouter du sulfate de soude et de l’acide : un quart environ des doses sus-indiquées.
- Sur tissus de laine.
- Même procédé que sur fils, mais en forçant un peu la quantité de sulfate de soude, et la portant à environ 15 0/0.
- Sur soie.
- Teindre au bouillon avec :
- Acide acétique................. 5 0/0
- Bi-sulfate de soude............ 5 —
- De plus il supporte le vaporisage, le séchage à haute température et la chîleur des appareils d’apprêt.
- Teinture du coton.
- Se fait au bouillon, en bains neutres salins, soit avec :
- Sulfate de soude ou sel marin. 20 0/0 Un pied de ce bleu, comme de toutes autres couleurs tétrazoïques, peut être remonté sans mordant aux couleurs basiques, notamment avec un Bleu méthylène très pur, qui ajoute encore à sa vivacité.
- Sur laine et sur soie.
- En bains légèrement acidulés.
- Sur mélanges laine et coton.
- Le « Bleu pur diamine » ne monte pas sur laine en bain alcalin, ce qui permet de teindre le coton seul d’un mélange.
- Pour unir sur les deux textiles, teindre avec un mélange de ce colorant et de bleu alcalin. Opérer au bouillon avec :
- Carbonate de soude.......... 2 0/0
- Sulfate de soude............ 20 —
- Rincer sur eau un peu acide.
- Mélanges soie et coton.
- De même que la laine, la soie ne se teint pas dans les dissolutions alcalines ou savonneuses de Bleu pur diamine. Restant entièrement blanche, on peut obtenir des effets de glacé en la teignant en bains acides d’orangés, d’éosine, etc , alors que la partie coton a tiré le bleu.
- Pour cela, on teint au bouillon avec :
- Savon....................... 10 0/0
- Sulfate de soude............ 15 —
- Les bleus unis sur les soie-coton se font comme pour les laine-coton, avec un mélange de Bleu pur diamine et de bleu alcalin.
- Impression-en levage.
- Un fond en Bleu pur diamine se ronge facilement en impression, avec les réducteurs, notamment avec ceux à l’étain.
- Nous avons dit qu’il supportait la vaporisation.
- Rincer.
- [bibliothèque);
- Bi-chrômate
- Enlevage rouge azoique sur fond bleu cuvé,
- Par le Dr Wilheim Elbers, à Hagen.
- Ce procédé consiste à imprimer sur fond de bleu de cuve modifié avec du (3-naphtol, un mélange du diazodérivé de l’amido-azobenzol et de chromâtes et à aviver ensuite avec l’acide oxalique ou l’acide sulfurique.
- Le tissu teint en bleu cuvé est imprégné avec une solution de R-naphtol ainsi compo-
- sée :
- B-naphtol.................... 40 gr.
- Eau....................... 200 —
- Soude caustique à 36° B .... 40 —
- à laquelle on ajoute à froid :
- Huile tournante........... 150 gr.
- Eau....................... 1200 —
- Après vingt-quatre heures, on peut impri-
- mer avec la composition :
- Epaississant chromé....... 200 gr.
- Diazodérivé de l’amidoazo-
- benzol................. 200 ___
- Nitrate de sodium.......... 10 ___
- Acétate de calcium à 11° B .. 10 ___
- Acétate d’alumine à 11° B... 5 ___
- Sel d’étain................ 5 ___
- L épaississant chromé qui figure dans cette recette est préparé de la manière suivante :
- On fait bouillir, jusqu’à ce qu’il cesse de se dégager de l’acide carbonique,
- Bichromate de potassium .. 1600 gr.
- Cristaux de soude.......... 1140 —
- Eau........................ 1250 —
- On verse la liqueur bouillante dans 4,220 grammes d’eau adragante (contenant 60 gr. de celte gomme pour 1 litre), et après refroidissement on ajoute 220 grammes d’ammoniaque à 20 degrés Baumé.
- Cette composition convient pour les enlevages sur des bleus cuvés moyennement noircis. Si le ton est très foncé, on augmente en proportion la quantité d’épaississant chromé.
- On donne, enfin, l’avivage acide.
- Sur toutes ces matières, 2 0/0 décolorant donnent un bleu très foncé, et 4 0/0 un noir complet.
- Bleu-pur diamine
- Les couleurs de cette classe sont généralement ternes et donnent des teintes de fonds qui ont leur utilité ; il est intéressant d’y joindre des colorants vifs et brillants, jouissant des mêmes facilités d’application sur fibres végétales.
- Le « Bleu pur diamine » nouveau produit de la « Manufacture lyonnaise » possède ces avantages et sa teinte bleue reste pure à la lumière; c’est donc un bleu-lumière.
- Teite Bordeaux *
- sur laine et colon.
- Pour 25 kil. de tissus :
- Engaller à tiède, deux heures, avec :
- Sumac 5 kil.
- Egoutter et teindre dans :
- Fuchsine 200 gr.
- Campêche 6 kil.
- Alun 2 —
- Opérer à tiède jusqu’à ce que le coton soit à peu près au ton, puis pousser au bouillon jusqu’à teinte unie sur les deux textiles.
- Lever et brunir par un passage d’une demi-heure, à tiède, dans ;
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- COLORATION
- DES FLEURS NATURELLES
- Par M. P. Guichard2 Professeur à la Société industrielle.
- Note présentée à la Société industrielle d’Amiens, le 29 juin 1892. (1)
- Le nombre des matières colorantes qui peu-
- (1) Voir aussi Revue de la Teinture, n° de mars, année courante, page 27.
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-
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-
- 86
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- s»
- vent grimper dans la tige des fleurs et colorer les pétales est peu considérable. Mes essais ont été faits sur des fleurs coupées au moment de l’expérience.
- J’ai opéré sur une centaine de matières colorantes commerciales. Un très petit nombre a été absorbé et a coloré les fleurs, les unes au bout de 10 minutes, les autres au bout de 3/4 d’heure ou même plus.
- Les rouges, les verts et les jaunes ont seul donné de la coloration. Aucun bleu commercial n’a pu pénétrer dans les pétales, à l’exception du bleu coton qui a donné des traces de coloration.
- La nature des fl urs et leur couleur n’a aucune influence sur le phénomène. Cependant le bleuet et le coquelicot n’ont pas pu être teints. Un petit coquelicot cependant a pu être légèrement coloré mais il a été plongé avec sa racine dans la solution.
- Les tiges doivent être coupées à un nœud ou à une bifurcation débranchés, cependant coupée n’importe où, elle se colore quand même; plus la tige est longue moins la coloration est rapide. Les racines favorisent également l’ascension de la couleur.
- Les matières colorantes rouges se distribuent sur les pétales en dessins linéaires en suivant les vaisseaux de la fleur, tantôt formant des lignes droites parallèles allant d’un bout à l’autre de la fleur comme la marguerite, tantôt formant des dessins capricieux comme dans les fleurs à pétales ronds. La coloration commence, en général, par le centre de la fleur.
- 11 en est de même des ve'ts mais le plus souvent la coloration commence par la périphérie de la fleur.
- Les jaunes, au contraire, partent du centre s’étalent en une nappe sur toute la largeur des pétales.
- On pourra utiliser cette propriété dans l’analyse des matières colorantes car elles restent séparées sur la fleur et, par suite, on pourra par l’emploi des réactifs déterminer la nature des matières colorantes qui ont grimpé. C’était le but de ce travail mais le petit nombre des matières qui grimpent diminue beaucoup l’emploi de ce procédé analytique.
- Liste des matières colorantes essayées Coloration rapide.
- Vert à l’acide GB, vert sulfo J, vert 4 JE, vert de méthylaniline, jaune solide extra, tar-trazine, coccéine 3 extra, éosine h l’iode, ponceau RR, ponceau R.
- Traces de colorations au bout de plusieurs heures.
- Phloxine B, érythrine, pourpre de Hesse, écarlate de crocéine, orange d’or, érythro-sine BE, nacarat Poirrier, rose Bengale, cé-
- " rusine, rouge solide D, fuchsine, violet N, violet à l’acide 6 B, bleu verdâtre extra fort, bleu coton, bleu lumière extra verdâtre, vert méthyle 1 bleuâtre, vert solide, jaune de quinoléine, jaune naphtol.
- N'ont pas coloré.
- Violet genliane, vert brillant extra crist., vert de Chine crist., azo-bleu, jaune brillant, jaune primuline, jaune nouveau extra, chryso-phanine, jaune indien, bleu rougeâtre extra fort GB, tropéoline OOO n° 2, Congo brillant R, mélhyléosine, chrysamine G, orangé 4, benzoazurine’ R, chrysoïne, cramoisine B, ve~ suvine 000 extra, vert émeraude crist., sa-franine T, violet nouveau GI, alizarine 3 R, jaune de Hesse, brun BRB, acide picrique, jaune d’or, brun BRB, brun Bismarck, vert acide JEE, bleu benzoindigo, orangé 3, vert acide JE, bleu Nicholson, bleu soluble à l’eau, brun GA, nigrosine R, auramine II, bleu Victoria B, violet de Hesse, cœruléine S, benzo bleu noir, bleu marine, Delta purpurine 7 B, azo-flavine, purpurine brillante R, jaune mé-tanil, Bordeaux BX, xanthine 2, Bordeaux extra, roccelline Poirrier, azo-éosine, vert brillant, brun de bronze à l’acide, fluorescéine, rosazurine G, coralline, écarlate de crocéine 5 B, écarlate de crocéine 1 BX, orangé de crocéine G, bleu de quinoléine, nouvel écarlate 3 G, écarlate de crocéine 1 B, bleu alcalin 3 B.
- CALCUL DU PRIX DE REVIENT
- Des Lainages
- — SUITE —
- La perte au tissage en écru, préparation comprise, peut être évaluée de 2 à 3 pour cent.
- Mais si l’on fait entrer en ligne de compte les fantaisies et tous les tissus plus ou moins riches, qui nécessitent l’emploi des métiers à armures, des jacquarts, etc., et demandent un soin et une habileté particulière, on voit la main-d’œuvre du tissage, qui descend dans certains cas à 0 fr. 10 par mètre, s’élever jusqu’à 1 franc.
- Une autre cause de différence est la longueur des pièces, qui, dans les articles courants, peuvent être tissées sur des chaînes de 400 et 500 mètres, tandis que les articles de fantaisie, tissés sur des chaînesde 100 mètres seulement, entraînent à des frais de préparation plus élevés.
- La largeur influe moins sur les frais du tissage. D ailleurs, à partir d’une qualité moyenne, les étoffes se tissent presque toujours en 140 centimètres pour avoir 130 centimètres sur la pièce finie.
- Ceci posé, je vais donner un exemple du prix de revient d’un tissu sergé. Soit un tissu sergé, pesant 110 grammes le mètre courant, ds 98 centimètres de largeur, en peigné, n° 40 pour la chaîne et n° 50 pour la trame, dans la proportion de deux cinquièmes de chaîne pour trois cinquièmes de trame. Ce tissu devant être tissé en écru et teint nuance en pièce, aura une largeur de 1 mètre avant de passer à la teinture.
- On peut considérer 5 pièces de 100 mètres ou 500 mètres, qui seraient tissées sur une chaîne de cette longueur, ce qui, comme je l’ai dit, diminue les frais de préparation sur le métier.
- Si l’on suppose une perte de 2 pour cent dans les opérations de teinture et d’apprêts, l’écru pesait 112 gr. 25 environ le mètre courant et le retrait de 2 pour cent s’étant produit également sur la longueur et sur la largeur les dimensions et le poids delà pièce étaient en écru :
- Largeur......................... 1 mètre
- Longueur....................... 518 m.
- Poids........................... 56 k. 125
- La teinture en nuance et l’apprêt de cette pièce auront coûté 14 centimes le mètre ou 71 fr. 40, et, avec 10 pour 100 d’escompte, 64 fr. 25, dont :
- Pour la main-d’œuvre............ 17 fr. 65
- Pour les frais généraux, intérêts, etc. 46 fr. 60
- D’autre part, le tissage pour ce métrage, correspondant à 5 pièces, sera de 21 francs par pièce ou 105 francs dont :
- Main-d’œuvre...................... 52 fr. 50
- Frais généraux, etc............. 52 fr. 50’
- Passant à la filature et supposant un déchet au tissage de 2 pour cent, on en déduit qu’il a fallu, pour tresser cés cinq pièces, 57 k. 25 de filé, dont :
- 2/5 en n° 40 pour la chaîne...... 22 k. 90
- 3/5 en n° 50 pour la trame....... 34 k. 35
- La filature, d’après ce que nous savons, aura coûté 59 fr. 25 savoir :
- Pour le n° 40.. 22 fr. 90 X 0 fr. 90 = 20 fr. 61
- Pour le n° 50.. 34 fr. 35 X 1 f. 125 = 38 fr. 64
- Somme dans laquelle la main-d’œuvre entre pour cinquante pour cent, soit 29 fr. 625, et les frais généraux, etc., pour autant.
- Si l’on suppose un déchet de filature de 5 pour cent, ces 57 k. 25 de filé proviennent de 60 kilogrammes de laine peignée : le peignage de cette quantité à 0 fr. 70 le kilogramme a coûté 42 francs, contre 15 francs pour la main-d’œuvre et 26 francs pour les frais divers.
- Pour extraire cette quantité de laines brutes de Buenos-Ayres, rendant 35 pour centau lavage à fond, dont 76 pour cent de cœur et 24 pour cent de blousse, il a fallu 221 kg. 70 de laine brute qui, à raison de 1 fr. 70, ont coûté 383 fr. 35.
- Mris ce peignage a produit en même temps 19 kilogrammes de blousse qui, estimée à 3 fr. 60 le kilogramme représentent 68 fr. 40,
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-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 87
- qu’il y a lieu de défalquer du prix d’achat de la matière première comme produit accessoire et qui le réduit à 383 fr. 35 — 68 fr. 40 ou 314 fr. 95.
- Résumant les résultats des calculs ci-ctes-sus, on obtient, décomposé en ses divers éléments, le prix total des 500 mètres de l’étoffe considérée (sergé de 0 m. 98 à 110 grammes, nos 40 et 50) à 585 fr. 45, soit 1 fr. 172 le mètre se décomposant comme suit :
- Matière première............... 53 pour 100
- Main-d’œuvre.................. 20 —
- Frais généraux, intérêt, amortissement, bénéfice............... 27 —
- Ce qui montre que le prix de la matière
- première entre pour plus de moitié dans ces articles.
- Voyons maintenant le prix de revient d’un tissu de drap amazone. Soit un tissu de ce genre de 0 m. 98 à 1 mètre de largeur foulé, teinte nuance pesant terminé 200 à 210 grammes le mètre carré, chaîne en peigné n° 3 2, pour un tiers du poids et trame en cardé de 20,000 mètres au kilogramme pour deux tiers.
- Ce tis su devant être tissé en écru et foulé a 1’apprêt avec un retrait de 9 à 10 pour 100, sur la longueur et la largeur, si l’on considère comme précédemment une pièce de 500 mètres, elle devra avoir avant la teinture 550 mètres de longueur et 1 m. 10 de largeur. Ajoutant le déchet à la teinture, on peut supposer un poids de 110 ki'ogrammes en écru. La tein ture en nuance et l’appret de ce tissu valent 0 fr. 24 le mètre, soit 132 francs et en déduisant 10 pour 100 d’escompte, 120 fr.
- dont :
- Pour la main-d’œuvre............ 33 francs
- Pour les frais généraux........ 88 —
- Le tissage pour ce métrage sera de 100 fr., dont 50 francs pour la main-d’œuvre.
- Si l’on suppose un déchet au tissage de 2 à -3 pour 100, le filé employé aura pesé 113 kil.
- dont :
- lq3 représentant le poids du peigné
- soit............................... 37 k. 5
- 2{3 représentant le poids du cardé, soit................................. 75 k. 5
- Or, 3? k. 5 de peigné à 0 fr. 2231e numéro vaudront 0 fr. 72 X 37 k. 5 = 27 fr., et 75 k. 5 cardé de 20,000 à 1 fr. 20 X 75 k. 5 = 90 fr. 60, soit pour la filature 117 fr. 50 dont moitié ou 58 fr. 80 pour la main-d’œuvre et autant pour les frais géuéraux.
- Supposant enfin un déchet de filature de 5 pour 100, les 37 k. 50 de laine peignée et filée proviennent de 38 k. 50 de peigné dont la façon, à raison de 0 fr. 70, représente 26 fr. 95, chiffre qui se partage en :
- Main-d’œuvre.................... 9 fr. 55
- Frais généraux.................. 17 fr. 30
- La blousse qui a fourni les 75 k. 50 nécessaires à la filature en cardé n’est pas comptée en façon de peignage.
- Passant enfin aux matières premières et
- sans descendre dans le détail jusqu’à la ma-t re bru te, on en évalue le prix comme suit :
- Blousse (compris déchet), 77 kilogr.
- à 3 fr. 60..............»........ 277 fr. 70
- Peigné : 38 kil. 50 à 5 francs, non compris le peignage compté plus haut.............................. 192 fr. 50
- Total pour la matière première..... 469 fr. 70
- On peut, comme pour l’autre exemple, résu mer les chiffres par un total de 834 fr. 25 pou r 500 mètres ou environ 1 fr. 67 le mè-
- tre, chiffre dans lequel entrent :
- La matière première pour....... 57 pour 100
- La main-d’œuvre................ 17 —
- Les frais généraux, etc. pour.... 26 —
- Les deux exemples, pris sur des tissusclas-siques, suffiront, pour donner line idée des calculs nécessaires pour établir le prix de revient des étoffes que nous sommes appelés à abriquer journellement.
- SENSIBILITÉ DES PAPIERS
- et des encres de couleur
- Influence de la lumière et de la composition de la pâte sur les matières colorantes des papiers et sur les encres de couleur. — On a tout intérêt à connaître l’influence des diverses pâtes à papier et de la lumière sur les matières coloranres. La question est sur-t ut importante pour les papiers couchés. M. Fritz, inspecteur à l’imprimerie impériale de Vienne a fait sur ce sujet une conférence dont nous extrayons ce qui suit :
- Les matières colorantes souî de quatre espèces : les ocres, 1rs couleurs à base de sels métalliques, les couleurs végétales et les couleurs dérivées du goudron de houille. Le degré de sensibilité d’une couleur à la lumière varie avec la qualité du papier et avec la proportion relative de la matière colorante; cette sensibilité est beaucoup plus grande daus les papiers que dans les tissus.
- M. Fritz considère trois groupes de pa piers : 1° les papiers de chiffons; 2° les papiers de pâte de bois mécanique ; 3° les papiers couchés. La plupart des couleurs s’altèrent dans le degré suivant : le plus rapidement à la lumière dans les papiers couchés ; moins vite dans les papiers à pâte de bois mécani que; le plus lentement dans les papiers de chiffons. Dans les papiers couchés, la conservation de la couleur dépend plus de la couche superficielle de baryte que de la pâte du papier. Les papiers à pâte de bois absorbent moins de matières colorantes que ceux de chiffons, mais leur pâte même s’altère à la lumière. Ce sont les papiers de chiffons qui conservent le mieux les belles couleurs d’impression. Le ton de ces papiers s’altère à peine après une longue exposition à la lumière-, les couleurs d’impression s’y fixent le mieux et même, sur les sortes très faib'ement calan-
- ' drées, l’encre peut être employée en excès, sans que l’impression paraisse surchargée.
- La présence de la pâte de bois dans un papier amène infailliblement l’altération de toutes les matières colorantes. Non seulement la lumière, mais toute lumière autre renfermant des rayons chimiquement actifs, agit sur ce papier. Tout papierblanc ne contenant que 20 pour cent de pâte de bois jaunit vite. A la lumière solaire directe, l’effet se produit en quelques jours ; à la lumière diffuse, il est aussi certain, mais plus lent ; même le blanc de plomb et le noir de fumée s’altèrent à la lumière sur le papier à pâte de bois.
- Les couleurs appliquées sur les papiers couchés pour chromos résistent moins bien à la lumière que celles sur papiers non couchés. Plus les couleurs sont foncées, moins elles sont sensibles à la lumière.
- Lorsqu’on mêle des matières colorantes, il aut avoir soin de choisir des couleurs de même sensibilité à la lumière, surtout avec les papiers à pâte de bois, sinon l’effet obtenu ne se maintiendra pas longtemps,
- (Bulletin des fabricants de papier).
- ------—
- LA SOIE ARTIFICIELLE
- Nous annoncions récemment la fondation à Besançon d’une usine pour la fabrication de la soie artificielle, d’après les brevets deM. de Chardonnet.
- Il paraît que cette usine serait pourvue de trente mille becs de filage, susceptibles de produire annuellement près de 500,000 kil. de la nouvelle soie.
- Ainsi que nous l’avons dit en son temps, et que cela est maintenant bien connu, c’est à l’aide d’une dissolution de nitro-eellulose ou collodion que M. de Chardonnet est parvenu à former les premiers fils de soie artificielle; il a pu, dit-on, surmonter une des plus grosses difficultés qui se présentaient, c’est-à-dire la grande inflammation de la nitro-cellulose. Aujourd’hui, il se croit sûr du succè s.
- La nouvelle fibre vise à remplacer la soie naturelle dans les usages qui ne réciamentpas des soins particulièrement tenaces.
- Elle a l’apparence de la soie cuite, mais sa nature chimique, sa combustibilité, sa résistance aux réactifs, sa densité la rapprochent des fibres végétales.
- Elle peut remplacer les trames de titre faible et même les organsins dans les tissus où la solidité ne joue pas le premier rôle ; elle trouvera enfin sa place pour les trames et les gros organsins employés dans les tissus très répandus, soie et coton (articles meubles, articles de Roubaix, etc.)
- Le nouveau textile est apte à la teinture, en employant les procédés en usage pour les fibres végétales. L’élément azotique de sa constitution ne paraît pas jouer un rôle actif dans la fixation des colorants.
- C’est sous toutes réserves que nous signa-
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- Ions ce fait que l’inventeur aurait supprimé la combustibilité de son produit, dont un autre défaut est un manque relatif de ténacité.
- Mais il peut lui rester encore assez de qualités pour qu’il prenne une place sérieuse dans l’industrie.
- L’IMPORTATION
- Et la Fabrication des Tissus en Espagne
- Au moment où nos relations commerciales reprennent avec l'Espagne, il n’est pas sans intérêt de jeter un rapide coup-d’œil sur la provenance des tissus préférés dans ce pays.
- La vente des tissus en Espagne est l’objet d’une concurrence sans limites entre les Catalans , les Allemands, les Français et les Anglais.
- Les indiennes ou coton imprimé genre Mulhouse sont exclusifs à la Catalogne, leur fabrication est parfaite ; les autres genres sont moins bien faits, surtout au point de vue de la teinture qui laisse à désirer.
- La Catalogne produit aussi des tissus de coton pour vêtements d’hommes.
- En tissus de laine pour robes, l’Allemagne tient la corde pour tous les genres bon marché -, une société belge a créé une usine en Catalogne, où elle fabrique les mérinos, les cachemires et les satins-laines; la France conserve le marché pour les beaux tissus de Reims et de Rethel et les nouveautés de Roubaix et de Tourcoing.
- La lutte est très vive aussi dans les tissus pour vêtements d’hommes, les genres anglais sont les plus en vogue; les draps français de Sedan pour les noirs, d’Elbeuf et de Rouen pour les nouveautés sont très appréciés : les Allemands imitent les uns et les autres, mais, si en apparence leurs produits peuvent se confondre avec les originaux, l’usage en démontre bientôt la différence de qualité. Les Catalans ont beaucoup amélioré leur fabrication qui reste cependant inférieure à celle de leurs concurrents.
- Les fabricants d’Alcoy et de Béjar continuent à produire des draps forts pour l’armée et des étoffes pour vêtements de campagnards.
- On n’entend plus parler des dr ps de Ver-viers qui cependant étaient presque seuls connus et employés il y a 25 ans.
- Les châles en mérinos noir et en cachemire imprimé sont toujours de très grande portée en été ; la France fournit les bonnes qualités, les Allemands les sortes ordinaires et imitations de cachemire français ; ils ont imité aussi le crêpe de Chine, appelé ici châle de Mani e, par un châle en soie ordinaire noire avec broderies en couleurs ressemblant aux mouchoirs brodés que portent encore quelques campagnardes du Brabant.
- Les tissus pour meubles et rideaux sont
- toujours en vogue ; la Catalogne fabrique des velours de coton de très bel effet.
- Toute l’industrie textile est, du reste, localisée dans cette province de Barcelone.
- On compte dans le pays environ 150 filatures qui élaborent ensemble une moyenne annuelle de 25,000 balles de co'on. C’est pourquoi l’introdu ction des filés étrangers est à peu près nulle.
- Il n’entre que 380 tonnes de tissus de coton (de Manchester, de Mulhouse, de Roubaix). Pour les filés de lin et de jute c’est la France, l’Allemagne et la Belgique qui tiennent le haut bout.
- Les toiles de lin sont tirées d’Irlande, Lille et Amiens vendent du linge damassé. La France livre aussi des tapis de jute et des tissus de jute et coton pour ameublement, en concurrence avec la Grande-Bretagne et la Belgique.
- 11 ne s’importe plus que quelques filés de laine d’Australie, d’Angleterre, de Buenos-Ayres et de Tourcoing pour ouvrages de crochet qui se confectionnent principalement à Baladona.
- Le tissage de la soie, autrefois florissant, a presque complètement cessé depuis les énormes réductions qu’a subies le tarif des douanes en 1877 et 1882. Les belles soies de Valence, Murcie, etc., dont la production a, d’ailleurs, considérablement diminué, s’exportent à Lyon, et les tissus indigènes sont fabriqués avec les soies et bourres de soie du Japon et de la Chine importées de France, c’est dire que la fabrication locale ne fournit plus que des articles de qualité médiocre et de moindre valeur.
- Sur le marché même de Barcelone (et non sur l’ensemble de l’Espagne), la France, suivie de près par l’Angleterre, tient la meilleure place pour les tissus de laine ; l’Allemagne n’y atteint même pas le quart de nos envois.
- CONSTRUCTION DE RÉSERVOIRS
- résistant aux acides.
- Le Chemical Trade Journal décrit un procédé pour faciliter le revêtement des chaudières ou des digesteurs devant résister aux acides. Il indique, principalement pour cet emploi, l’usage de blocs ou de carreaux, réunis avec un ciment de composition spéciale.
- La première couche consiste en un ciment formé d’argile fortement cuite (brique, tuile cassées), réduite en poudre et mélangée avec du silicate de soude pour former une pâte ; sur ce lit, qui forme pour ainsi dire la fondation, pendant que le ciment peut encore adhérer, on pose les carreaux qui sont composés de :
- 1 partie d’argile cuite, pulvérisée.
- 2 parties de verre pilé.
- 1 partie de ciment de Portland malaxé avec une solution de silicate desoude.
- Les joints que laissent les carreaux entre
- eux se remplissent avec un ciment de même composition que ci-dessus.
- HYGIÈNE DES BLANCHISSEUSES
- DES
- BLANCHISSEURS DE TISSUS
- ET DES
- REPASSEUSES (IJ
- Par M. le Docteur Alexandre Layet
- (1) Voir aussi du même auteur « Hygiène des professions tinctoriales. » Revue de la Teinture, 1891, p. 154, et numéro de juin année courante, p. 72.
- Blanchisseuses. —Le blanchissage du linge expose par excellence à tous les dangers de l’action continue de l’humidité sur l’organisme ; aussi rencontre-t-on chez les blanchisseuses un chiffre considérable de bronchites, d’angines, de laryngites et d’affections inflammatoires des organes thoraciques et abdominaux.
- La pneumonie catarrhale est souvent ici le point de départ de la phthisie pulmonaire. — Nous trouvons, en effet, dans le mémoire de Benoiston de Châteauneuf, un relevé de 45 phthisies sur 1,000 malades. — Trebuchet indique un chiffre annuel de 7 décès de phthisie par 1,000 blanchisseuses. Les relevés de Lombard, de Genève, ne donnent, au contraire, qu’une très faible proportion de phthisiques, et classent la profession de blanchisseuse parmi celles qui offrent une durée d’existence au-dessus de la moyenne. Il faut tenir compte ici du milieu dans lequel ce médecin a observé et reconnaître avec Beaugrand, que cela tient à ce qu’il n’y a souvent parmi elles que des femmes vigoureuses et bien constituées ; les chétives et les délicates étant loin d’embrasser une telle profession.
- Les affections gastro-intestinales se rencontrent assez souvent, la diarrhée catarrhale surtout.
- La néphrite albumineuse a été considérée par quelques-uns comme une maladie propre à la profession de blanchisseuse ; mais les auteurs s’accordent généralement à regarder comme excessivement fréquents les troubles de la menstruation. Malgré l’assertion contraire d’Espagne (de Montpellier), qui a observé dans un climat favorable, nous persistons à croire que l’immersion fréquente des pieds dans l’eau, pratiquée sans aucune précaution, avant comme après les repas, pendant comme après les règles est une action des plus imprudentes et la cause de maladies sérieuses de la matrice.
- L’acné sébacée atrophique (maladie de peau) serait aussi, d’après Chausit, une affection commune chez les blanchisseuses.
- La nature des eaux de lessive peut à son tour provoquer des inconvénients sérieux. L’action de la soude et de la potasse ramollit l’épiderme, favorise l’apparition de gerçures
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- •et de crevasses douloureuses au dos de la main et dans l’intervalle des doigts Suivant Rom-berg, cette action amènerait, à ia longue, une certaine insensibilité des avant-bras, accompagnée d’engourdissement ; Gamberini, cité par Beaugrand, parle aussi d’une névralgie rhumatismale des avant-bras, principalement chez les blanchisseuses qui sont livrées à ce travail depuis peu de temps, et que caractérisent des douleurs avec chaleur commençant par les doigts et s’étendant aux avant-bras jusqu’à qnelques pouces du pli du coude. Ces douleurs s’exaspèrent surtout pendant la nuit.
- Les émanations du chlore de l’eau de Javelle peuvent provoquer des irritations de la gorge et des yeux ; mais elles sont en général très faibles. Dans les lavoirs publics, la décomposition des eaux savonneuses stagnantes donne lieu à des odeurs nauséabondes et parfois très insalubres.
- Le défaut d’hygiène morale vient encore peser dans la balance pathologique de la profession. Les habitudes d’ivrognerie et les troubles alcooliques sont fréquents chez les blanchisseuses de gros ; chez les blanchisseuses de fin, les maladies vénériennes sont communes.
- Hygiène. — M. le docteur Layet recommande expressément d’éloigner de la profession de blanchisseuse les jeunes filles débiles et chlorotiques; d’éviter l’humidité permanente en faisant usage de tabliers en toile cirée, et en ne conservant pas sur soi des vêtements mouillés ; de se tenir les pieds chaude- ! ment dans des sabots; d’éviter le travail en rivière à l’époque des règles.
- Une ceinture de flanelle couvrant le bas-ventre sera une excellente précaution, dit-il, contre les maladies de matrice.
- Toute affection des voies respiratoires et digestives devra être soignée dès le principe. En présence de toute menace de phthisie, il faudra abandonner la profession.
- Il recommande la propreté rigoureuse des lavoirs et une grande attention à l’égard du linge présumé porter des virus contagieux, surtout pendant les épidémies de choléra.
- Blanchisseurs de tissus. — Le blanchiment des tissus expose à tous les inconvénients du blanchissage; mais, de plus que ce dernier, aux effets des émanations du chlore, de l’acide sulfureux, et de leur action sur les voies respiratoires et la surface cutanée. Suivant Ludw. Hirt (de Breslau), qui a fait des expériences sur les animaux, l’acide sulfureux absorbé exciterait, puis paralyserait les centres nerveux respiratoires. Il se produirait ainsi, suivant le degré de concentration des vapeurs sulfureuses dans le milieu professionnel, tantôt une toux spasmodique et douloureuse, tantôt comme un véritable arrêt de là respiration avec menaces d’asphyxie. Mais son action la plus constante sur les ouvriers consiste en une irritation lente et continue des muqueuses des voies absorbantes, entraînant à la suite l’inflammation chroniqne des organes. De
- là des cor jonctivites, desangines, des laryngi- I tes, des bronchites et des bronco-pneumonies I et des dyspepsies rebelles.
- Parmi les ouvriers les plus exposés à l’in-hala’ation des-vapeurs de soufre, il faut citer en premier lieu les blanchisseurs de chapeaux de paille. — La broncho-pneumonie chez eux est très fréquente.
- Les vapeurs du chlore ont une action plus marquée encore sur les ouvriers qui y sont exposés, principalement sur ceux qui blanchissent te coton et ceux qui blanchissent les chiffons. Elles provoquent de la toux, du coryza, souvent des hémoptysies et parfois un spasme delà glotte très intense. Les affections communes aux blanchisseurs de tissus sont l’eczéma chronique des avant-bras et des éruptions furonculeuses.
- En outre, la peau des mains est ramollie par le contact des liquides acides ; l’épiderme complètement blanchi, est ridé, soulevé et dé-druit par places. Cette disposition s’observe surtout chez les blanchisseurs d’étoffes.
- Hygiène. —L’auteur recommande simplement dléviter toutes ces causes de malaises par des précautions appropriées.
- Repasseuses. — S’il est une profession qui, embiassée de bonne heure expose les jeunes filles à l’anémie et à la chlorose, c’est bien celle de repasseuse. Le défaut d’exercice nécessaire, l’altitude fatiguante qu’elles conservent pendant de longues heures, mais bien plus encore la respiration d’un air vicié par les vapeurs du charbon : telles sont les causes des maladies et des accidents qui se présentent ch- z les femmes qui repassent le liuge.
- « Presque toutes les jeunes Hiles que jecon-nais et qui sont repasseuses, dit Guépin (de Nantes), sont chlorotiques; presque toutes souffrent de la vue; elles ont au fond de l’œil une congestion choioïdienne et unehypérémie de la papille du nerf optique. Elles ne peuvent lire quelque temps sans grande fatigue. Il en est un grand nombre, surtout dans les villes, chez lesquelles la chlorose est accompagnée de pertes blanches. Plusieurs fois des lingères m’ont consulté pour des pertes de connaissance arrivées sous l’influence de la combustion du charbon des fers à repasser. » Guépin cite, en outre un cas de cécité, résultant d’une congestion bulbaire. Chez presque toutes les perscnnes qui s’évanouissent, il a remarqué une faiblesse visuelle plus grande, et de la faiblesse dans l’exécution des mouvements locomoteurs.
- La diminution de l’activité ou du nombre des globules du sang tel est le résultat plus ou moins éloigné de la respiration d’un air insuffisamment oxygéné ; mais certains accidents sont, par le fait même de la rapidité et de la gravité de leur apparition, les symptômes d’un véritable empoisonnement. Or, l’agent toxique n’est point, ici, l’acide carbonique, qui n’a pas d’action chimique sur le sang, mais bien l’oyxde de carbone.
- C’est à la présence de ce gaz que sont dus le malaise général, les douleurs de tête persistantes que ressentent les repasseuses, quand l’aéraiion de la chambre est insuffisante.
- Guépin a pu observer que chez les repasseuses obligées de quitter la profession, il faut en général au moins une année pour restaurer en pareil cas la santé.
- Le laisser-aller des mœurs vient souvent s’ajouter aux causes précitées de maladies pour agir sur la santé générale ; la phthisie est très fréquenta chez les repasseuses et les lingères.
- Suivant Tardieu, l’habitude de presser avec les doigts sur les robes et sur les chemises amène parfois une cambrure remarquabledes trois premiers doigts de la main droite, et une facilité très grande de renversement des doigts de la main gauche sur le dos de la main. Ver-nois cite particulièrement la luxation habituelle en arrière du pouce gauche.
- Les brûlures au premier et au deuxième degré, auxquelles sont particulièrement exposés les doigts et la main, soHt le plus souvent le résultat de l’imprudence ou de la maladresse de l’ouvrière.
- Hygiène. — La plupart des accidents arrivent souvent par l’emploi des fers à repasser, dans l’intérieur desquels on met le charbon, Ce sont ceux dont on se sert généralement en Bretagne et qui ont donné lieu à des observations de Guépin (de Nantes). Les plaques que l’on met à chauffer sur un fourneau placé sous une cheminée ne sont point dangereuses à manier. Le plus souvent, malheureusement,
- 1 les fers sont exposés au contact du feu nu, soit dans un fourneau fixe ou mobile très imparfait, soit simplement dans un réchaud ouvert alimenté par de la braise ou du charbon et qui répand dans l’atelier des émanations insa-ubres et nuisibles. Si le local est peu spacieux Pâtissier a conseillé de repasser près d’une fenêtre ouverte ; outre les inconvénients et surtout l’impossibilité d’une telle mesure, elle est loin d’offrir un bénéfice réel. « J’en ai vu, dit Guépain qui se plaignaient et qui cependant travaillaient dans un courant d’air. En prenant leur place, j’ai remarqué que le courant d’air était brisé parle corps de l’ouvrière et que les vapeurs de la combustion lui montaient à la figure. »
- APPLICATION
- DU NOUVEAU RÉGIME DOUANIER Cas spéciaux (1)
- FILS
- Fils de lin, de chanvre et de ramie, simples écrus, sur fuseaux ou busettes, ou même en
- (I) Voir également Reçue delà Teinture, n° de mars, année courante, p. 46.
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- grosses bobines sur busettes, pour le tissage delà batiste. —Doivent être considérés comme a en écheveaux », pourvu qu’ils n’aient subi aucune autre espèce de transformation depuis le métier à filer.
- Il est bien entendu que les tubes ou busettes en carton doivent être taxés séparément aux droits inscrits sous le n° 464 bis du tarif.
- Fils de soie à coudre blanchis. — Même régime que les « fils de soie à coudre écrus » (n° 380).
- TISSUS ET TRICOTS
- Tissus (autre que la bonneterie) unis ou croisés, en fils de béraudine ou de coton teints, la béraudine dominant, présentant en chaîne et en trame, dans un carré de 5 centimètres de côté, jusqu’à 35 fils simples ou doubles, après division du total par 2. — Même régime que les « Tissus de jute pur unis ou croisés, teints selon la classe ».
- Mêmes tissus, présentant, en chaîne et en trame, dans un carré de 5 centimètres de côté, plus de 35 fils simples ou doubles après division du total par 2. — Régime des tissus de lin pur unis ou croisés, teints selon la classe.
- Pour la détermination de la catégorie des tissus de lin dans laquelle les tissus de béraudine doivent être classés, les fils retors sont comptés pour autant d’unités qu’ils renferment de fils simples.
- Tissus de laine pure, ras, non foulés (autres que la mousseline imprimée) avec application de motifs en poussière de soie collée imitant un brochage. — Régime des « Tissus de laine contenant en chaîne ou en traîne plus de 10 p. 100 de soie (n° 554, § 2), ou des « Tissus de laine pure, ras, non foulés, autres (nos 440 à 441), selon que les applications de soie représentent ou non plus de 10 p. 100 du poid s total du tissu.
- Peluches (autres que pour chapeaux dits de soie) en soie et coton, ces deux matières textiles représentant une proportion exactement égale. — Il y a lieu d’appliquer à ces articles le régime des « Peluches autres en soie et coton, coton dominant » (n° 432), par application de la règle relative aux produits mélangés.
- Châles tartans à franges non rapportées et n’ayant été ni brochés, ni façonnés en laine mélangée, chaîne coton, la laine dominant. — Assimilés aux « Tissus ras non foulés en laine mélangée, chaîne coton, laine dominant » (n° 454).
- Fichus, avec franges rapportées, en tissus de bonneterie. — Rentrent dans la catégorie « Tous autres objets, y compris les vêtements ajustés ou non ».
- Filet-canevas en lin blanchi, pour broderies à la main, importé en pièces. — Assimilé aux « Filets de pêche en lin » (n° 437).
- Il est bien entendu que cette assimilation ne s’applique pas aux résilles ou filets-résilles, lesquels restent classés dans la Bonneterie ».
- VELOURS DE COTON
- Le tarif impose différemment les velours de coton autres que ceux dits « façon soie », selon qu’ils présentent en chaîne 26 fils ou moins, ou plus de 26 fils, sur l’espace d’un centimètre.
- La question s’est élevée de savoir si, dans le comptage des fils, les fils retors doivent être comptés comme unités, sans égard au nombre des fils simples qui les composent, ou pour autant d’unités qu’ils renferment de fils simples.
- Consulté à ce sujet, le Comité consultatif des arts et manufactures, en date du 27 avril, a déclaré que le comptage des fils retors pour autant d’unités qu’ils contiennent de fils simples aboutirait au classement de la presque totalité des velours à côtes et moleskins dans la catégorie la plus fortement taxée. Il a, par suite, émis l’avis qu’il y avait lieu de ne compter chaque fil retors que comme unité, quel que soit le nombre des fils simples entrant dans sa composition.
- Ces conclusions ont reçu l’approbation des Départements ministériels compétents.
- (Circulaire imprimée du 19 mai 1892, n° 2159).
- Rubans de velours de coton, façon soie, teints. Régime des « Velours de coton, façon soie, teints, en pièces » (û° 449).
- ARTICLES AVEC FILS MÉTALLIQUES
- Fils de cuivre, non doré ni argenté, sur fils de coton, pour passementerie. — Régime des « Fils de coton retors fabriqués à simple torsion » (n° 369).
- Dans le calcul du nombre de fils simples entrant dans la composition des produits, le fil de cuivre compte pour un fil.
- Passementerie de coton avec or ou argent, fin ou faux. (Passementerie fabriquée avec des fils teints). — Assimilée à la « Passementerie de soie avec or ou argent fin ou faux », selon le cas (n<» 459).
- Broderies en métal blanc, sur fils de coton, dans lesquelles le tissu de fond a été enlevé par découpage et dont quelques parties sont reliées entre elles par un réseau de tulle. — Il n’y a pas à percevoir le droit du tissu supportant la broderie, ce tissu n’existant plus et le tulle ne pouvant être considéré ici comme en tenant lieu.
- La surtaxe de 1,600 fr. ou de 800 fr., selon le cas, est, dès lors, senle exigible.
- Les articles de l’espèce en argent ou en or fin rentreraient dans le n° 469, « Tissus de soie avec or ou argent fin ».
- Tissus de coton, en pièces, mélangés de % de cuivre doré ou argenté et fabriqués avec des fils teints ou blanchis. Régime des « Tissus de coton unis ou façonnés fabriqués avec des fils teints » (n° 411, g 1).
- Rubannerie et passementerie de coton e| * soie, mélangées ou non de fils de métal coin, mun, le coton dominant. — Régime de ij « Rubannerie ou de la Passementerie de soie et coton, coton dominant » (n° 434 ou 435), Ces articles ne sont pas passibles des sur taxes de blanchiment, de teinture ou de fa. brication avec des fils blanchis ou teints.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGl
- Séance du 2 mai
- Dépouillement de la correspondance et suitr donnée aux affaires courantes.
- L’ordre du jour appelle l’étude de la cou vention commune à tous les patrons avei leurs ouvriers.
- M. le Président communique un extrait di procès-verbal de l’assemblée trimestrielle des ouvriers teinturiers-dégraisseurs, assemblés quia nommé trois de ses membres qui devront entrer en rapports avec la Commissioi patronale.
- Après avoir échangé longuement leurs idées les membres de la Chambre décident de continuer ce rapprochement, qui profitera aux vriers comme aux patrons, et nomment une commission composée de MM. Jolly, Vinois et Orliac.
- Ces membres se rencontreront avec la commission ouvrière et feront leurs efforts j amener une entente familiale.
- Séance du 18 juin
- Sont admis comme membres adhérents : I
- MM. Auberlet, 13 rue Joseph-Dijon.
- Morel 12, rue Corvisart.
- La Chambre délègue son président, M.JoliiI i une réunion de toutes les chambres syndi-| ;ales ayant pour but d’appeler l’attention di ’arlement sur la gravité du projet de loi Bo ûer-Lapierre.
- Le comité décide de payer 24 francs, moi ant des frais incombant à la Chambre pou:
- ;a participation dans les élections au conseil les prud’hommes, avec diverses autres cham >res des produits chimiques.
- M. le Président donne lecture de la le® le la Chambre syndicale des maîtres-tein® iers de Lyon, invitant la Chambre à envoyer les délégués prendre part à son banquet an-îuel le 3 juillet prochain.
- Le comité délègue son président, M. Jollt,
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- et un vice-président, M. Mars, pour représenter la Chambre parisienne à cette fête de famille.
- M. Barbin se propose de les accompagner.
- M. Jolly rend compte de l’entrevue des 3 délégués patrons avec les trois délégués de la chambre syndicale ouvrière, entrevue cordiale où s’est établi un accord à peu près complet sur le projet à l’étude.
- Les délégués ouvriers ont fait des réserves sur les garanties demandées par les patrons envers les ouvriers qui quitteraient brusquement leur atelier. Mais comme le principe de la réciprocité est inscrit dans la loi, les délégués ouvriers ont admis ce principe et les délégués patrons les ont mis à l’aise en leur laissant le choix de ces garanties. Une autre réunion de délégués aura lieu pour arriver à une entente complète, qui est désirée par tous, du reste.
- Une loi sur les garanties des hôteliers-logeurs est à l’étude en ce moment.
- Un membre du comité, M. Rollet, a profité de ses relations avec un membre du Parlement pour lui parler d’un cas un peu analogue concernant notre industrie, nous voulons dire ; la responsabilité vis-à-vis du client pour les objets qui restent indéfiniment dans nos magasins.
- Cette perte sèche pour le teinturier, la crainte de voir ces objets s’abîmer dans ses armoires, le risque d’avoir affaire à un client qui attend deux ou trois ans pour venir réclamer un vêtement qu’il pense pouvoir être détérioré ou égaré, et à défaut le prix du vêtement, tout cela constitue un ensemble de motifs qui peuvent attirer et attireront, nous avons lieu de l’espérer, l’attention du législateur.
- Le Comité décide donc, après avoir délibéré, que le Président rédigera un amendement, accompagné des considérants voulus, demandant pour les teinturiers-dégraisseurs, détenteurs de marchandises confiées seulement pour subir une opération déterminée, le droit de disposer des articles non réclamés, au bout d’un délai à fixer, une année, par exemple.
- M. Jolly, président.
- M. Bobillon-Marchal, secrétaire.
- Rapport de M. A. Jolly, président de la chambre syndicale, sur le Manuel méthodique del'art du teinlurier-dégraisseur de M. Gué-dron (F. Gouillon).
- En réponse à l’envoi gracieux du Manuel du teinturier-dégraisseur, fait par M. Guillon, directeur de la Revue de la teinture, et sur la demande du Comité, M. Jolly a lu cet ouvrage, et en a fait l’analyse ci-contre à l’intention des membres de la Chambre syndicale :
- Le Manuel du teinturier-dégraisseur est le premier traité vraiment spécial, et à la portée de tous les praticiens, patrons ou ouvriers. L’auteur s'efforce de nous faire croire qu’il
- est surtout praticien. La chimie, avec son langage difficilement compréhensible même pour les initiés, il nous la supprime pour nous parler le plus pur patois de nos ateliers, et il nous indique seulement quels résultats les formule-notes ont donnés, et le parti que nous pourrons en tirer.
- L’outillage du teinturier, il en fait un résumé fort complet, mais il laisse peu voir ses préférences pour telle ou telle machine à laver, à teindre ou à apprêter. Il fait surtout preuve d’éclectisme professionnel, c’est peut-être penser sagement.
- A noter comme très utile à connaître pour tous les teinturiers ou aspirants teinturiers, les différents types d’installations de magasins ou d’usines, depuis les plus économiques jusqu’aux plus luxueuses.
- Le chapitre Réception de l'ouvrage est écrit de main de maître. En même temps que le cautionnement de rigueur pour l’admission d’une gérante, le patron exigera le récit mot à mot du petit traité de « diplomatie commerciale. »
- Ce sera désormais la théorie de la teinturière militante.
- La plus grande partie du traité est consacrée au travail pratique. Les modes d’emploi anciens et nouveaux sont scrupuleusement indiqués. Il n’y a pas un teinturier, si rompu qu’il soit au métier, qui n’y puisse trouver, avec de bons avis, quelques recettes excellentes. Ce livre sera toujours à consulter, et sa place est tout indiquée dans une bibliothèque de teinturier-dégraisseur.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Dehaitre. — 218726, 16 janvier 1892. — Système d’appareil guide-pièces automatique. Hannart frères. — 218747, 20 janvier 1892.
- — Machine à apprêter les tissus.
- Chevalier. — 218772, 18 janvier 1892. —
- Enduit vert inaltérable pour bâches.
- Ploton frères. — 218998, 29 janvier 1892.
- — Procédé du traçage interrompu pour le moirage des rubans et tissus.
- Rucosté. — 219029, 3 février 1892. — Appareil-alambic.
- Walker. — 219158, 4 février 1892. — Perfectionnements apportés aux machines ou appareils de lavage et de séchage de la laine ou autres matières fibreuses.
- Nyssenne. — 219170, 5 février 1892. — Perfectionnements apportés aux appareils à sécher.
- Smith. — 219201, 6 février 1892. — Perfectionnements dans les procédés d’imperméabilisation des matières textiles.
- Dupau. — 219231, 11 février 1892. — Moyen de faire disparaître les luisants qui se produisent sur certaines étoffes de soie et de j laine par 1 usage et le frottement.
- Montgomery. — 219298, 10 février 1892. — Perfectionnements apportés aux procédés et appareils de blanchiment par l’électrolyse.
- Janssen. — 219289,10 février 1892. — Tissu à mailles avec application d’ornementations plastiques et procédé pour l’obtention de ce tissu.
- Wiede frères. — 215585, 12 février 1892. — Nouveau procédé pour imprimer des chaînes.
- Certificat d'addition.
- Michaud. — 209139, 19 janvier 1892. — Brevet du 27 décembre 1890, pour perfectionnements apportés à la fabrication des divers clichés pour les impressions en couleurs.
- INFORlÂTIOliS ET FAITS DIVERS
- Réformes postales. — Nous notons pour mémoire les modifications apportées dans le régime postal des valeurs déclarées.
- Sur les lettres, le droit proportionnel est abaissé à 10 centimes par 500 francs, au lieu de 10 centimes par 100 francs qu’il était.
- Pour les boîtes contenant des valeurs, des changements avantageux pour le public ont été apportés au tarif, aux dimensions, au minimum de déclaration.
- Nous n’entrons pas dans le détail de ces modifications ; signalons cependant qne les dimensions des boîtes peuvent maintenant aller jusqu’à 30 centimètres en longueur et 10 centimètres en la-geur et en hauteur, et qu’il n’y a plus de limite de poids.
- Mais remarquons que ces améliorations ne concernent que les envois postaux a l'intérieur, et non le service international.
- Depuis le 1er juillet aussi est appliqué le nouveau régime des colis postaux.
- Sa disposition principale est la création de colis de 5 kil., tarifés 80 centimes en gare (et 25 centimes de factage pour livraison à domicile).
- Les colis de 3 kil. restent à leur tarif habituel.
- A noter aussi les « colis par exprès », c’est-à-dire distribuables à domicile par un porteur spécial dès leur arrivée à la gare de destination, moyennant un supplément de taxe de 50 centimes.
- Et enfin, les colis avec valeur déclarée jusqu’à 500 fr., moyennant un droit d’assurance uniforme de 10 centimes.
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- Règlements d’ateliers. — Voici les principes qui ressortent du rapport de M.Saint-Romme, député, sur la proposition de loi Ferroul :
- Trois points ont été examinés :
- 1° La loi doit-elle déterminer les règles générales auxquelles tout règlement d’atelier devra se conformer?
- 2° Par qui ces règlements d’atelier devront-ils être élaborés et homologués ?
- 3°Y a-t-il lieu de se préoccuperdes amendes?
- Sur le premier point, la réforme est affirmative ; c’est à la loi à édicter les conditions gé-r.érales des règlements d’ateliers.
- « Le règlement d’atelier, dit le rapport, ne doit prévoir que l’organisation de l’ordre intérieur dans l’usine, assurer son bon fonctionne
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- ment, mais ne saurait remplacer le contrat à intervenir entre le patron et, l’ouvrier, qui peut donner lieu à autant de dérogations qu’il y a d’individus. »
- Mais par qui doit être fait ce règlement ?
- «. Le patron fournit l’usine que l'ouvrier met en œuvre; c’est donc à lui à amener le bon fonctionnement et la sécurité. » Il faut cependant un contrôle, la consultation directe | de l’ouvrier étant « dangereuse » et « la plu- I part du temps illusoire », c’est au conseil de 1 prud’hommes qu’il doit appartenir d’b^molo-guer ces règlements.
- En ce qui concerne la sanction de ses prescriptions :
- La commission se montre peu partisan des amendes. Cependant quand les patrons croiront devoir recourir à ce moyen, ils seront tenus d’en consacrer le produit à l’alimentation de caisses de secours ou de prévoyance, condition exigée pour l’inscription des amendes dans un règlement d’atelier.
- La commission croit aussi qu’il y a lieu de fixer un maximum pour ces amendes ; elles ne peuvent en aucun cas dépasser le cinquième du salaire quotidien.
- S’il s’agit d’un préjudice causé au patron par la malfaçon de l’ouvrier, le conseil des prud’hommes jugera de la contestation. (A Paris, l’ouvrier est toujours déclaré irresponsable).
- Le rapport touche aussi à la question du délai de prévenance.
- 11 établit les délais de quinzaine ou de huitaine suivant les usages locaux ; il admet même que « lorsque le patron et l’ouvrier veulent se séparer d'un commun accord, ils en auront la faculté sans observer aucun délai. (Parbleu !) L’ouvrier travaillant aux pièces devra terminer l’ouvrage commencé, à moins d’incapacité notoire ou de violation grave du règlement.
- Enfin, la commission veut « qu’aucune retenue (souscriptions, cotisations, à-compte à des fournisseurs) ne puisse être faite qu’en vertu d’une convention écrite eDtre le patron et l’ouvrier.
- Telle est l’économie de cette loi sur les règlements d’ateliers actuellement soumise au Parlement.
- —o—
- Iiéglon-d’Honneur. — Dans les nominations de chevaliers faites à l’occasion du 14 juillet, nous remarquons les noms de MM. :
- Donnet, fabricant de tissus à Louviers ;
- Poncet, fabricant de soieries à Lyon.
- Warnery, peigneur de déchets de soie (Société industrielle de la Schappe) à Tenay.
- Nous remarquons avec regret que la teinture et les industries similaires ont été oubliées cette fois.
- Banquet des teinturiers lyonnais. — Le 3 juillet, la « Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon », a célébré son banquet an- i nuel avec un éclat dépassant encore celui des années précédentes.
- C’est qu’en effet, une délégation de la Chambre syndicale parisienne prenait part à cette fête, qui a scellé l’union entre les syndicats des deux premières villes de France, en attendant que d’autres centres en forment à leur tour, et tendent une main fraternelle au noyau professionnel déjà constitué.
- La délégation parisienne était composée de MM. Jolly, président; Mars, vice-président, et Barbin, membre de la Chambre.
- Beaune, Dijon, Chambéry, Vienne étaient également représentés et attestaient ainsi l’importance qu’a prise dans notre corporation le Syndicat lyonnais.
- —o—
- lies teinturiers de plumes. — Le
- Syndicat des teinturiers de plumes a tenté d’établir un tarif commun pour les travaux à façon. Le défaut d’entente a fait échouer son projet.
- Voici, néanmoins, les prix qu’il voudrait faire prévaloir :
- Autruche en vrac ou non façonnée : de 10 à 30 grammes 60 francs le kilo ; au-dessus de 30 à 50 grammes, 45 francs le kilo ; au-dessus de 50 à 150 grammes, 25 francs le kilo ; au-dessus de 150 à 500 grammes, 15 francs le kilo ; au-dessus de 500gr. à 1 kilo et au-dessus, 12 francs le kilo.
- Couleurs unies : de î à 12 plumes, 0 fr. 20 la plume ; au-dessus de 12 à 20 plumes, 0 fr.
- 1 5 la plume ; au-dessus de 20 à 100 plumes, 0 fr. 10 la plume.
- Couleurs ombrées : de 1 à 12 plumes, 0 fr. 40 la plume ; au-dessus de 12 à 30 plumes,
- 0 fr. 30 la plume ; au-dessus de 30 à 50 plumes, 0 fr. 25 la plume.
- Couleurs unies : de 1 à 12 amazones, 0 fr. 40 l’amaz. ; au-dessus de 12 à 30 amaz. ; 0 fr.
- 30 l’amaz. ; au-de^susde 30 à 50 emaz., 0 fr.
- 25 l’amaz.
- Couleurs ombré s : de 1 à 6 amaz , 0 fr. 75 l’amaz. ; au-dessus de 6 à 12 amaz., 0 fr.
- 60 l’amaz. ; au-dessus de 12 à 20 amaz., 0 fr.
- 50 l’amaz.
- Les autres désignations ont été considérées comme des façons méritant des plus-values laissées à l’appréciation des parties intéressées.
- Ce syndicat des teinturiers-façonniers souffre du caractère sec et cassant de son président : défaut que ce dernier a lui-même reconnu dans l’un de ses discours et qui nuit à l’extension du groupe et à ses relations extérieures.
- —o—
- Bibliographie. — La manufacture des Gobelins, par M. Gerspach, administrateur de l’établissement. — Delagravp, éditeur.
- M. Gerspach, l’écrivain d’art bien connu et administrateur de la manufacture des Gobelins, vient de publier un important travail sur cette antique et illustre maison.
- La Manufacture des Gobelins est l’histoire complète et intelligible pour tout le monde de notre célèbre manufacture de tapisserie.
- Par ses nombreux travaux sur les arts de la I décoration, ainsi que par sa position administrative^. Gerspach était qualifié pour traiter le sujet : il l’a fait à l’aide de documents officiels et avec une grande indépendance d’opinion.
- L’auteur passe successivement en revue tous les services de la manufacture depuis 1662 époque de sa fondation jusqu’à l’année présente : histoire et administration — fabrication, sujets, prix et marques des tapisseries. — Teinture. — Réparation des anciennes tapisseries et truquages. — Enseignement et apprentissage. — Musée et collections.
- Le volume renferme en outre un grand nombre de documents officiels : édits, règlements, listes nominatives du personnel supérieur et
- des chefs d’ateliers, états delà production, etc.
- ete.
- Ce livre trouvera sa place dans les bibliothèques publiques, chez les industriels, les amateurs et les artistes, et dans les écoles de tous les degrés.
- Jurisprudence. — Cour de ©ag„ station, (chambre civile) audience du 22 juin 1892.
- Atteinte â la liberté individuelle par le syndicat ouvrier des imprimeurs sur tissust ? de Bourgoin (Isère).
- Tout en reconnaissant que les menaces de grève et leur réalisation ne constituent pas [ des délits, il y a lieu d’accorder des répara- I tions civiles, lorsque ces faits ont volontaire-ment causé des dommages personnels en de- j hors de leurs conséquences naturelles. |
- Ainsi jugé sur le pourvoi de M. Joost par |j la cassation d'un arrêt de la cour de Greno- I ble en date du 28 octobre 1890 et dont voici I le texte.
- « La Cour,
- « Sur le moyen unique du pourvoi :
- « Vu les articles 7 de la loi du 21 mars 1884 T et 1382 du Code civil;
- « Attendu que l’article 7 sus-visé donne à f' tout membre d’un syndicat professionnel le droit absolu de se retirer de l’association ; quand bon lui semble;
- « Que si, depuis l’abrogation de l’article 416 du Code pénal, les menaces de grève adressées, sans violences ni manœ ivres frauduleuses par un syndicat à un patron, à la suite S d’un concert entre ses membres sont licites f quand elles ont pour objet la défense des in- 1 térêis professionnels, elles ne le sont pas, 1 lorsqu’elles ont pour bot d’imposer au patron | le renvoi d’un ouvrier, parce qu’il s’est retiré ;• de l’association et qu’il refuse d’y rentrer.
- « Que dans ce cas, il y a une atteinte au droit d’autrui, laquelle, si ces menaces sont j suivies d’effet, rend le syndicat passible de | dommages-intérêts envers l’ouvrier congédié; |
- « Attendu, en fait, que Joost a maintenu, i tant en appel qu’en première instance, qu'il | avait donné en mars 1889, sa démission de I membre du Syndicat des ouvriers imprimeurs sur étoffes de Jallieu-Bourgoin et que le syndicat l’avait refusée ;
- « Qu’il a également articulé, avec offre de preuve, qu’en exécution d’une délibération r prise en août suivant, par le même syndicat, dans une réunion où son exclusion avait été prononcée à la suite de son refus persistant de continuer de faire partie de l’association deux des défendeurs s’étaient rendus prè3 de 1 Brunet-Lecomte, dans les ateliers de qui travaillait, pour exiger son renvoi sous menace d’une grève immédiate, et que celui-ci avait cédé à cette menace ;
- « Attendu que, si l’arrêt attaqué a admis Joost à prouver les faits énoncés dans la première de ces articulations, il a refusé de l’appointer à faire preuve des autres ;
- « Qu’en statuant ainsi, il a dès lors violé les articles de loi ci-dessus visés ;
- « Par ces motifs,
- « Casse et annule avec les conséquences de droit, l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Grenoble, le 28 octobre 1890.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CITA RLE VILLE (ARDENNES,).
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- L1 REVUE DE
- 58 Année, r 13-44. ET DES COLORATIONS
- M&UOTHigy
- LA TEINTURE V
- INDUSTRIELLES
- Août 1892
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M.Persoz. — Enlevages et réserves-couleurs sur lainage. — Nouvelle machine à chiner. = Sur le mordançage de la laine. — Pompe à pistons plongeurs.
- Procédés divers : Finettes imprimées ; Noir au fluorure d’aniline ; Géramine ; Jaune-Chloramine ; Yert-diamine ; Bleu méthylène nouveau; Taches d’aniline.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Muihouse. — La teinture et les apprêts à Roubaix. — Nuanoage et apprêt de la draperie nouveauté. -- Programme des cours de teinture. — La lame renaissance et l’effilochage. — La densité des textiles. — L’industrie textile en Russie. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers
- CHRONIQUE
- L’Allemagne qui voulait nous subtiliser notre exposition vingtième siècle, a renoncé à son projet.
- L’empereur Guillaume, après avoir pris connaissance du rapport du chancelier de l’Empire, a décidé qu’il n’y avait pas lieu de mettre à l’étude le projet d’exposition universelle à Berlin.
- Le rapport du chancelier constate qu’une fraction assez restreinte de l’industrie nationale s’est prononcée en faveur de l’opportunité d’une exposition de ce genre.
- Les gouvernements confédérés ont, à une majorité écrasante, contesté l’utilité d’une pareille manifestation au point de vue économique.
- Le rapport ajoute que l’on ne peut pas songer à mener à bien l’entreprise proposée, si l’on n’est pas pénétré partout de la conviction de l’utilité qu'elle peut avoir pour l’industrie allemande.
- D’autre part, les intéressés n'étant pas disposés à faire les sacrifices nécessaires, le chancelier se voit dans l’obligation de déconseiller à l’Empire d’entrer dans l’examen du projet d’exposition.
- Voilà donc une question résolue, et dont nous n’avons plus à nous préoccuper, sauf à nous préparer pour 1,900.
- » *
- Le congrès international d’Anvers sur la législation douanière et la régle-
- mentation du travail, a donné lieu à bien des discussions intéressantes, sur des thèmes, il est vrai, bien connus.
- Les questions douanières ont beaucoup perdu maintenant de leur à-propos; celles du travailrestentà l’ordredu jour.
- Malgré que ce congrès ne fut pas un meeting populaire, il s’y est encore émis quelques théories fort empiriques. La note juste a été donnée par M. Corra, délégué de l’Office du travail de France, à propos de la journée de huit heures.
- Les promoteurs du mouvement prennent, dit- il, leurs aspirations pour celles du prolétariat tout entier. Dans un tableau de l’office du travail de Massachusetts sur les grèves d’une année, on voit que la moitié des ouvriers ont fait ces grèves pour obtenir la journée de huit heures et l’autre moitié pour protester contre l’établissement de la journée de travail. En France, la moitié des questionnaires adressés par l’office du travail à propos de la journée de travail sont restés sans réponse, — preuve de l’indifférence de beaucoup d’ouvriers à ce sujet. — Le meeting du premier Mai à Paris n’a pas réuni cette année 2,500 personnes. Jusqu’ici, c’est une petite minorité qui réclame la journée de travail.
- M. Corra reconnaît, d’ailleurs, que ce n’est pas une raison pour ne pas prêter attention aux revendications concernant la journée de 8 heures. Ce qui fait croire que ces revendications ont quelque chose de fondé, c’est que l’on constate une réduction successive de la durée du travail : les anciennes corporations ordonnaient le travail du lever au coucher du soleil, et depuis 50 ans même, la durée de la journée de travail a beaucoup diminué.
- Les socialistes ont le tort d’être impatients. Les plus grandes transformations qui se sont produites depuis dix-huit cents ans, comme la transformation de l’esclavage en servage et la | suppression du servage, se sort accomplies par une lente évolution dans
- les idées et les moeurs. Une révolution immédiate ne peut être une grande révolution; les révolutions immédiates sont des révolutions manquées.
- La solution de la question de la réglementation du travail ne sera pas obtenue efficacement par la loi ; elle sera obtenue par l’effort spontané, mais pacifique des ouvriers associés, avec l’intermédiaire des conseils de conciliation et des chambres d’explication. Selon la parole de Dante, c’est un rude chemin, mais il mène au but.
- Malheureusement, les conseils de conciliation n’ont guère de résultat, au milieu du parti-pris avengle des sectes ouvrières, qui prétendent donner le mouvement à la masse.
- Nous en avons un exemple parmi les teinturiers-dégraisseurs : la Chambre syndicale patronale de Paris, avec l’appui de celle de Lyon, et la chambre ouvrière avaient de part et d’autre nommé des délégués pour s’entendre sur les conditions du travail au mieux des intérêts de chacun.
- Des deux côtés, la discussion a été courtoise, des concessions mutuelles ont été consenties ; un accord complet existait entre les deux délégations, et l’on pouvait considérer que l’on était arrivé à une entente cordiale.
- Mais lorsque les délégués ouvriers ont voulu faire part à leurs camarades du résultat de ces négociations en réunion générale de leur chambre syndicale, ils n’ont même pas été écoutés, et le projet de convention a été repoussé sans être discuté.
- La corporation des ouvriers teinturiers regrettera bien amèrement d’être représentée par des hommes aussi intolérants et même haineux, car une situation définie leur donnant, d'ailleurs, toutes les satisfactions désirées, était bien préférable à l’état de lutte latente j dans lequel on veut les maintenir.
- | Comme on le voit, il y a encore du 1 chemin à faire pour arriver aux moyens
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- de conciliation rêvés par les véritables amis de la classe ouvrière.
- Nous reproduisons à nos Informations les communications de MM. le président et le secrétaire de la chambre syndicale parisienne, faisant connaître les circonstances du fâcheux insuccès de ces négociations.
- * *
- Nous dirons en terminant un mot des articles de fabrique donnant droit à quelques remarques.
- D’après le rapport commercial de la chambre de commerce de Reims :
- Les mérinos et cachemires d’Ecosse sont en défaveur. Les flanelles unies sont moins demandées ces derniers mois, surtout les couleurs de belles qualités, les genres à bas prix étant seuls recherchés ; en flanelle fantaisie, ce sont les bonnes qualités seules qui sont demandées ; les sortes basses sont remplacées par la flanelle de coton.
- La situation est à peu près semblable pour les molletons : les demandes ne portent que sur les sortes bonnes et supérieures, et les genres ordinaires sont délaissés pour le pilou imprimé. Les molletons nouveauté, dits peignoirs, les tartans, les irlandais pour doublure, les robes chaîne peignée et trame cardée, les lawtennis et autres genres ont fait l’objet de commissions aussi importantes que les autres années.
- La vente des articles nouveautés pour robes et draperie en laine peignée pure, s’est encore ralentie sensiblement, ces articles se trouvant en grande partie remplacés par des similaires en chaîne peigné et trame cardée qui continuent à être préférés par les acheteurs.
- En résumé, dit le rapport, la situation de l’industrie lainière a été mauvaise pendant ce semestre et l’exportation n’a pas retrouvé, son ancienne activité.
- A Elbeuf, Louviers et Sedan, on peut cependant noter des signes de reprise et l’article peigné semble reprendre faveur.
- Suivant une correspondance de Roubaix-Tourcoing, on ne peut guère s’attendre à un grand mouvement d’activité à cette époque de fêtes et de vacances. Aussi, les affaires sont généralement calmes. Il est à remarquer toutefois que les prix des peignés accusent une grande fermeté, non seulement sur
- le marché à terme, mais aussi sur le disponible.
- La mode est à la soierie et même à la soierie pure, aussi la fabrique lyonnaise a beaucoup plus de travail qu’elle n’en avait eu depuis longtemps, et le commerce des soies prévoit que le calme qui se produit habituellement dans le mois d’aout sera à peine marqué cette année.
- La vente des cotonnades ne se ralentit pas à Rouen ; il règne en ce moment une très grande animation chez tous les commissionnaires, et dans les maisons du dehors qui sont représentées sur la place.
- Dans ces conditions, tous les genres de fabrication, à quelques exceptions près, sont très recherchés et tous les tisseurs et imprimeurs sont très occupés
- Grâce à une saison des plus favorables, la vente de la robe va permettre aux indienneurs de prolonger cette fabrication.
- Restons, lecteurs, sur cette bonne impression : ce mot étant interprété dans ses deux sens.
- F. Gouillon.
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de l'Exposition universelle de 1889 Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des lame de Paris.
- — SUITE —
- Le corps gras peut être introduit au commencement, au milieu ou vers la fin des opérations. Il en est de même pour l’oxyde d’étain, qui contribue à communiquer à la laque la nuance feu requise.
- Le vaporisage pue dans cette fabrication un rôle particulièrement important. Par l’effet de ce traitement, qui dure une heure ou une heure et demie à une pression variable, mais que l’on peut élever avec avantage à 3 et 4 atmosphères, correspondant à une température de 130 à HO degrés centigrades, le rouge, qui était d’une nuance brunâtre au sortir de la teinture, se transforme complètement. 11 acquiert beaucoup d’éclat et en même temps de fixité.
- Pour satisfaire aux exigences de la fabrication, on ne se borne plus aujourd’hui à fabriquer un seul rouge, mais on en produit de différents tons qui varient depuis le rouge vif éclatant jusqu’au rouge grenat. Ces modifica-
- tions s’obtiennent soit par l’addition d’alizari-nes marron ou grenat, soit par des traces de mordants métalliques autres que ceux d’alumine.
- M. Ch. Sieiner est seul à continuer en France, à Belfort, la fabrication des magnifiques articles imprimés sur fonds rouges d’An-drinople, qui ont fait la réputation de sa maison de Ribeauvillé, en Alsace.
- Teintures sur mordants au tanin
- § 60. — L’application des astringents en teinture remonte à une époque très éloignée. Non seulement ils ont servi comme matières colorantes, soit avec leurs nuances propres, soit en combinaison avec les mordants de fer pour former des noirs et des gris, mais aussi comme agents pouvant donner plus de stabilité aux mordants métalliques sur coton.
- De nos jours, les astringents, et plus particulièrement l’acide gallotaimique, ont trouvé une application très importante dans la fixation d’un grand nombre de matières odorantes artificielles, vis-à-vis desquelles ils se comportent comme de véritables mordants. Toutefois il est d’usage, au lieu d’employer le tanin seul, de le faire entrer dans une combinaison métallique. Amené ainsi à l’état insoluble sur le tissu, il ne peut altérer les bains de teinture et conserve cependant ses propriétés attractives. Le coton prépare au tanin est introduit dans la solution d’un sel facilement décomposable et ne pouvant nuire à la pureté des couleurs a fixer plus tard, tel que de l’alun neutralisé, de l’acétate de zinc et des sels d’antimoine, particulièrement l’émétique, additionné d’un peu de carbonate de soude. Après un léger lavage, on peut procéder à la teinture. Cette méthode rend d’immenses services, car elle permet de faire bien adhérer au coton des madères colorantes qui n’ontpour cette fibre aucune affinité.
- La fixation des matières colorantes artificielles à l’aide du tanin a donné lieu, par sa combinaison avec la teinture aux anciennes couleurs sur mordants métalliques, à une fabrication spéciale que plusieurs maisons ont exploitée avec succès. A cet effet, on commence par appliquer sur le tissu un mordant d’alumine ou de fer, de force variable, on fixe à l’étendage, on dégomme, puis on teint dans un bain additionné d’astringent et contenant des matières telles que le campêche, le quer-citron, la garancine, l’alizarine, etc. Après lavage, on remonte ou vire ia nuance avec une couleur d’aniline convenablement choisie. On obtient facilement par cette méthode des nuances très nourries, olive, gros vert, bleu paon, bleu méthylène, bordeaux, prune, etc.
- Couleurs vapeur
- § 61. Dans ces dernières années, les coloristes se sont attachés à donner un développement considérable aux couleur vapeur, pour remplacer, autant que possible, celles par la
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- teinture. On comprendra l’importance de cette transformation, si l’on songe que par la pre~ mière de ces méthodes on peut imprimer et fixer simultanément toutes les couleurs d’un sujet, re qui simplifie la fabrication et procure une énorme économie de temps et de main-d’œuvre.
- Cette transformation présente encore d'autres avantages. Autrefois le dessinateur était limité dans ses compositions par des considérations multiples ; il devait éviter la juxtaposition de certaines couleurs d’un voisinage incompatible, à cause de leur action réciproque, proscrire telle nuance qui ne pouvait supporter les traitements nécessités par telle autre-Aujourd’hui, sans préoccupations de ce genre, il peut donner libre essor à son imagination, au grand profit du résultat artistique. D’ailleurs le coloriste dispose de ressources si variées, qu’il n’existe plus pour lui desujet inexécutable.
- Les dessinateurs français ont droit, comme toujours aux éloges les plus mérités. Les noms de MM. Arthur Martin, Libe t, Tétrel, Gatti-ker, Sins, Kreuscher et Engel, Mouton, etc., sont connus de tous les imprimeurs ou fabricants de tissus façonnés.
- L’un des derniers venus, M. Sins. a réussi, grâce à son talent et à son activité, à conquérir en peu d’années, parmi ses confrères, une des premières places, à occuper l’atelier le plus nombreux de Paris et à fournir, en dehors des indiennes de France et de l’étranger, plusieurs des fabricants lyonnais qui ont obtenu à l’Exposition les plus hautes récompenses. Cette circonstance témoigne suffisamment du goût apporté à ses compositions. Si le rapporteur a cru devoir insister sur ce point, c’est pour corriger l’effet fâcheux produit dans le public par la récompense infime attribuée à M. Sins dans une autre classe.
- § 62. Dans ces dernières années, on est arrivé â réaliser quelques nouvelles couleurs vapeur de nature minérale, le jaune de cadmium, le jaune de chroma, le brun au bismuth, le bistre au manganèse. (Voir Revue cle la Teinture, 1890, p. 151).
- Le nombre s’est beaucoup accru des couleurs vapeur formées par des principes colorants organiques fixés à i’aide de mordants métalliques. Dans cette catégorie, à laquelle appartenaient tous les extraits anciens de bois rouge, de bois jaune, de campêche, de graine de Perse, de cochenille, etc., sont venues se ranger quantité de matières colorantes artificielles, en général très solides, alizarines rouge, orange, jaune, bleue, verte, brune, noire, azarine, céruléine, galléine, gallocya-nine, galloflavine, phospbine, xanthaurine, jaune oriol, chiorine, etc. Pour la fixation de ces produits, on n’utilise qu’un petit nombre de mordants, mais surtout l’acétate d’alumine et celui de chrome.
- Afin d’augmenter la solidité des couleurs ^apeur et leur donner plus d’éclat, on prépare
- fréquemment le tissu à l’avance à l’aide de l’huile pour rouge turc.
- De toutes les couleurs vapeur, les plus nombreuses sont encore celles fixées au tanin, qui comprennent la plupart des matières colorantes dites d’aniline. Elles sont imprimées en mélange avec du tanin et une certaine proportion d’un acide organique quelquefois aussi de bisulfite de soude. Après vaporisage, le tissu est passé en bain d’émétique, ce qui leur fait acquérir une grande stabilité et leur permet de résister au savon. Malheureusement, elles n’en sont pas motns, selon leur nature altérables à la lumière solaire.
- Par cette méthode toute m oderne, se fixent quantité de substances roses, rouges violettes, bleues, vertes, jaunes, qu’il est inutile d’énumérer ici. Un bleu très singulier est celui que l’on obtient par un mélange de vert et de violet d’aniline.
- Certaines couleurs nouvelles peuvent adhérer au coton sans le secours d’aucun mordant métallique ni organique. A cette classe appar tiennent la chrysamine, le rouge Congo, la benzopurpine, la benziazurine, etc. On les emploie d’ailleurs fort peu en impression (1 ).
- Des couleurs vapeur très intéressantes sont celles que l’on fixe par oxydation sur le tissu; elles sont peu nombreuses mais très solides, puisqu’elles comptent le cachou, l’indigo, l’in-dophénol, le noir d’aniline, etc.
- Cuve à savonner
- § 63. On utilise aujourd’hui avec avantage, pour savonner au large les tissus imprimés et vaporisés, une cuve construite par MM. Ma-thar et Platt que nous avons vue fonctionner dans la maison Besselièvre, de Rouen.
- Celte cuve à roulettes, longue de 12 mètres, divisée en quatre compartiments successifs : le premier contient les bains servant ordinairement au dégommage des tissus de ce genre; le deuxième est rempli d’eau destinée au rinçage de la pièce dégommée ; le troisième, qui occupe la plus grande longueur de l’appareil, soit environ les deux tiers, renferme le bain de savon à la concentration et à la température exigées pour l’avivage des couleurs en traitement; enfin, le quatrième compartiment, établi comme le second, effectue un premier rinçage de la pièce savonnée. Des tuyaux percés de trous et disposés en haut des compartiments, parallèlement à la largeur de la pièce, injectent de l’eau sur le tissu durant son passage. Une disposition pareille existe dans le compartiment à savon, mais cette fois le bain est aspiré dans le fond par une pompe rotative et refoulé par elle dans les tuyaux injecteurs.
- Des batteurs, disposés dans chaque compartiment et marchant en sens inverse de la pièce, favorisent l’action du savonnage et du lavage. A la sortie du premier rinçage, la pièce passe dans une cuve où elle subit un rinçage parfait,
- (1) Revue de la Teinture, 1888, p. 114.
- grâce à une disposition spéciale. Le système est continu, les pièces, cousues bout à bout, passant sans interruption.
- Couleurs à l’albumine
- § 64. Ces couleurs sont beaucoup moins employées aujourd’hui qu’autrefois; elles ne servent plus guère que pour des enlevages colorés sur fonds bleu de cuve.
- Des travaux scientifiques et industriels très importants ont été entrepris sur l’albumine dans ces dernières années. On a réussi à décolorer le sérum du sang d’une manière assez parfaite pour pouvoir l’utiliser en place de l’albumine d’œufs dans la préparation de presque toutes les couleurs.
- D’autre part, M. Jean Wagner a découvert un procédé pratique pour régénérer l’albumine devenue insoluble par l’ancienneté et la ramener a l’état soluble. Sa méthode consiste en une véritable digestion artificielle de la matière, au contact de la membrane interne de l’estomac du veau. L’opération dure de vingt-quatre à trente-six heures a la température de 37°,5, au sein d’une eau légèrement aiguisée d’acide. G. Witz a proposé d’appliquer ce système au nettoyage des pièces manquées imprimées en couleurs à l’albumine, par exemple en vert Guignet. Ces découvertes, venues un peu tardivement, ne présentent pas aujourd’hui, au point de vue industriel, l’intérêt pratique qu’elles auraient eu à une autre époque.
- Les impressions à la caséine, au gluten, sont aussi passées de mode et ne s’appliquent plus que dans des cas exceptionnels.
- Indigo
- § 65. Il continue à être employé en grande quantité dans la teinture et dans l’impression.
- On aurait pu supposer que, une fois l’indd-gotine artificielle découverte, l’indigo perdrait beaucoup de son importance ou ne serait même plus exploité, comme il est arrive pour la garance, qu’a supplantée complètement l’alizarine artificielle. Mais ici, rien de semblable ne s’est produit, pour le moment du moins ; cela tient à ce qu’on n’a réussi jusqu’à ce moment à préparer l’indigotine artificielle qu’à un prix relativement très élevé (1).
- Cette dernière matière n’a donc trouvé que des applications fort restreintes et encore seulement dans l'impression des dessins déliés. On la forme sur le tissu même par une méthode synthétique des plus intéressantes découverte par M. Bayer, en partant de l’acide orthoniirophénylpi'opriolique, nommé par abréviation dans le commerce acide proprio-lique. L’indigotine artificielle en dérive par élimination d’oxygène et d’acide carbonique d’après l’équation ci-après :
- 2[C9H:i(N02)02] = ÜgH10iN202+02+CW
- acide propriolique. indigo
- Pour réaliser cet effet, il faut recourir à un
- (1) Voir Revue de la Teinture, 10 janvier, année courante, p. 6.
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- réducteur alcalin; le xanthate de soude sert le plus généralement.
- Lorsqu’on imprime un tissu avec un mé-léange convenablement épaissi d’acide propio-lique, de xanthate de soude et d’un autre sel alcalin tel que celui du borax, puis qu’on l’expose àl’étendage, on voit le bleu se développer progressivement et atteindre au bout de deux jours environ à froid, mais rapidement à chaud, toute son intensité.
- § 66. On a apporté dans ces dernières années aux moyens d’appliquer l’indigo, de très grands perfectionnements.
- Le système de montage des cuves à l’aide du zinc en poudre et de la chaux s’est beaucoup vulgarisé. L'avantage principal de cette méthoJe est qu’on peut teindre en cuve trouble sans produire de taches sur les pièces.
- Jusqu’à présent, la cuve à l’hydrrsulfite de soude de MM. Schutzenberger et de Lalande ne servait que dans la teinture des laines. On l’utilise assez souvent aujourd’hui, sur les indications de MM. Durand, Huguenin et Ce, dans la teinture du coton, en y ajoutant une certaine proportion d’indophénol, matière colorante très solide découverte par M. Horace Kœchlin (1).
- L’indophénol se réduit comme l’indigo et se réoxyde à l’air dans les mêmes conditions. La cuve aiusi montée, dite cuve mixte, donne, d’après les auteurs, des bleus plus solides que ceux à 1 indigo seul et en tous cas d’un aspect plus flatteur.
- § 67. On ne pratique plus guère le genre réserve sous bleu de cuve ; par contre, le genre enlevage a pris une très grande exten^ sion, et les méthodes opératoires se sont beaucoup simplifiées.
- Disons, à ce propos, que M. Albert Scheurer a fait une étude intéressante relative aux effets du chlore gazeux agissant sur un tissu bleu d’indigo imprimé en soude caustique. La destruction de la couleur est immédiate sur les parties imprimées, et l’action si énergique que le tissu lui-même se trouve d’ordinaire altéré. Néanmoins M. Scheurer est arrivé à régulariser suffisamment cette action pour la rendre utilisable industriellement. Le procédé comporte des applications variées, car, ainsi que l’avait reconnu Persoz, dans son Traité de l'impression, t. II, p.59, il permet de détruire toutes les matières colorantes organiques.
- Quant aux enlevages en couleurs diverses sur fond bleu d’indigo, on dispose aujourd’hui d’une méthode fort ingénieuse, due à M. Camille Kœchlin. Le principe est basé sur la réalisation simultanée de deux réactions anté-ieurement connues : 1° la destruction de l’indigo parles chromâtes sous l’influence de certains acides énergiques ; 2° la coagulation
- (1) Voir Reçue de la Teinture, 1889, p. 173 et 1890, p. 87 et 158.
- de l’albumine et sa fixation par l’effet desmêmes acides.
- L’économie du procédé est très simple. On imprime sur le tissu bleu une eau albumineuse tenant en dissolution une certaine quantité de chromate neutre ou légèrement alcalin et en suspension une poudre ou laque colorée, susceptible de résister aux acides. On sèche, puis on passe l’étoffe dans un bain contenant un mélange d’acides sulfurique et oxalique. Sans être très nombreuses, les poudres et laques colorées pouvant être appliquées par ce procédé présentent encore une certaine variété. Les plus usitées sont le vermillon, le bleu de Prusse, le vert Guignet, le jaune de chrome, la laque ponceau, de crocéine, etc. La méthode se prête à la réalisation des dessins les plus délicats et fournit des résultats charmants.
- On a perfectionné le genre enlevage rouge d’alizarine sur bleu cuve, par l’emploi du chlorate d’alumine. Le tissu est imprimé avec ce mordant, vaporisé pendant une minute et demie, dégommé en craie, lavé, puis teint en alizarine.
- 6 68. Les méthodes d’emploi de l’indigo en impression ont fait d’immenses progrès. M. Jeanmaire avait indiqué un nouveau procédé basé sur la propriété que possède i’acide tar-trique d’empêcher la précipitation des différents oxydes métalliques, notamment du fer et de l’étain par les alcalis. Il mettait en présence de l’indigo un mélange alcalin de sels réducteurs à base de fer et d’étain, qui amenait la matière à l’état de réduction et de dissolution nécessaires. La couleur imprimée était jaune et devenait verte par la dessication. Pour fixer le bleu, il suffisait de passer les pièces pendant quelques minutes dans de l’acide sulfurique simple.
- Différentes tentatives furent faites pour utiliser l’indigo comme couleur vapeur. Les essais entrepris dans ce sens par plusieurs expérimentateurs, MM. E. Schlumberger, Charles Zurcher, etc., avaient conduit à des résultats intéressants, mais peu pratiques. Modifiant les conditions du problème tel qu’on se l’était posé jusqu’alors, MM. Sctilieper et Baum, d’Elberfeld, eurent l’heureuse idée, au lieu de réunir dans la couleur d’impression tous les éléments nécessaires à la fixation de l’indigo d’en appliquer un à l’avance sur le tissu. Leur procédé est considéré comme l’un des grands perfectionnements modernes apportés à l’impression, mais il est d’une application délicate et il semble, au dire de certains coloristes, qu’on soit obligé de le modifier suivant le matériel et en général suivant les conditions du travail de chaque usine. De là vient que divers manufacturiers, qui avaient suivi à la lettre les indications fournies par les inventeurs ont pu éprouver d’abord des échecs.
- Ce procédé est basé sur les données suivantes : le tissu est préparé d’abord uniformément avec de la glucose et séché ; on y im-
- prime un mélange d’indigo et de soude causti" que et, après dessiccation, on le soumet à l’action de la vapeur à 100 degrés. Sous cette influence, la glucose réduit l’indigo comme dans certaines cuves de teinture, et l’indigo blanc, entrant en dissolution à la faveur de l’excès d’alcali, se fixe sur la fibre végétale qui l’absorbe dans cet état avec une affinité particulière. 11 ne reste plus qu’à enlever par un lavage les produits qui ont servi à la réaction ou ceux qui en résultent. On obtient ainsi les bleus les plus foncés comme les plus tendres, tandis que les anciens bleus d'application solides ne donnaient, quoi qu’on fît, que des couleurs claires.
- Ce genre d’impression permet de réaliser un grand nombre de fabrications des plus intéressantes, d’associer notamment le bleu d’indigo avec le rouge d’alizarine ou même de produire des enlevages bleus sur rouge turc.
- Noir d'aniline
- Cette remarquable matière colorante est aussi connue en France par les services qu’elle rend aux fabricants que par les procès retentissants auxquels elle a donné lieu dans ces quinze dernières années, procès dont le plus grand nombre sont encore pendants aujourd'hui.
- Le jury de 1889, comme d’ailleurs toutes les personnes qui ont suivi, dès l’origine, les progrès accomplis dans la production industrielle du noir d’aniline, ne reconnaît absolument pas comme légitimes les prétentions sur lesquelles on s’est appuyé pour persécuter depuis si longtemps nos manufacturiers.
- Différents perfectionnements ont été apportés aux méthodes d’impression en noir d’aniline -, ils reposent surtout sur l’adoption du vaporisage.
- En 1867, nous avions proposé, pour teindre le coton en cette couleur, de charger la fibre de chromaie de plomb, puis de la passer en sel d’aniline acidulé. Modifiant uu peu cette méthode, M. Schmidling l’a appliqué très utilement à l’impression.
- On compose la couleur d’un mélange de chromate de plomb, de chlorhydrate d’aniline neutre, de chlorate de soude et de sei ammoniac. La pièce étant imprimée et séchée, on la vaporise pendant une minute environ dans le petit appareil de MM Mather et Platt.
- Le noir se forme instantanément. Ce procédé, très répandu, rend de grands services pour l’impression des dessins légers. Voici la composition d’une couleur de ce genre ;
- Empois d'amidon à k. 200 par litre d’eau.......................... A0 litres
- Sel ammoniac cristallisé....... 6 kil.
- Chromate de plomb broyé à 50
- Pour 100............................. 6 kff.
- Chlorate de soude................. \ 50g
- Au moment de l’emploi, on ajoute : Chlorhydrate d’aniline......... 6 kil.
- $ 70 Une fabrication fort élégante, imaginée par M. Prud’homme et qui a donné de
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- charmants résultats est la réalisation de l’article fond noir d'anitine avec réserves colorées. On commence par foularder le tissu en un noir vapeur au ferricyanure, on sèche légèrement, puis on imprime des couleurs diverses, soit à l’albumine, soit d’une autre nature, mais toujours additionnées d’un acétate alcalin et on ne vaporise qu’ensuite. L’acétate prévenant partout le développement du noir les couleurs apparaissent sur le fond dans toute leur pureté.
- De son côté, M. Schmid a indiqué le moyen de produire le bleu propiolique (indigo artificiel) comme couleur réserve sous noir d’aniline.
- § 71. Quant à la teinture en ce noir, elle a fait peu de progrès ; encore les quelques améliorations introduites sont-elles restées des secrets de fabrication (1).
- Les noirs unis sur tissus s’obtiennent d’ordinaire par le mattage d’une couleur au chlorate préparée comme pour l’impression et légèrement épaissie. Le développement a lieu à l’étendage.
- Souvent aussi on réalise le noir par teinture en bain plein, à l’aide des chromâtes, comme sur écheveaux de fils. M. Descroix, manufacturier à Villefranche (Rhône), a utilisé pendant une année avec succès une méthode indiquée par Jules Persoz et consistant à foularder le tissu dans l’un des deux éléments de la couleur (sel d’aniline ou bichromate de potasse additionné d’acide), puis à appliquer l’autre élément aussitôt après par pulvérisation. Le r.oir se développe presque instantanément.
- Dans l’intérêt de la santé des ouvriers, incommodés par la dissémination des particules de sel d’aniline ou de bichromate dans l’atmosphère des ateliers, on a modifié le procédé en faisant passer simplement le tissu dans une petite rigole où se rendent les deux solutions qui se mélangent au moment de leur entrée.
- § 72. A titre de curiosité, nous rappellerons une expérience due à M. le docteur Gop-pelsrœder, qui permet d’obtenir le noir d’aniline par l’éleetrolyse sur tissu ou sur papier. On imprègne l’échantillon ou la feuille à traiter avec la solution aqueuse d’un sel d’aniline et on l’étend sur une plaque métallique non attaquable, en contact avec l’un des pôles d’une batterie galvanique ou d’une petite machine dynamo. On place par-dessus une seconde plaque métallique qui porte en relief le dessin à réaliser et qui est en relation avec l’autre pôle. En exerçant la pression nécessaire et faisant agir le courant, on obtient en noir tou? les détails du dessin.
- Au lieu de recouvrir le tissu avec la seconde plaque, on peut y former des traits à l’aide d’un crayon en métal non attaquable communiquant avec le deuxième pôle du courant, et
- (1) Voir divers procédés : Reçue de la Teinture, 1-90, p. 39, 57, 72, 122, 136, 166, et 1891, p. 12, 388, 106, 139, 180.
- écrire ou dessiner avec presque autant de rapidité que dans les conditions ordinaires. 11 y a développement du noir d’aniline partout où passe le crayon légèrement pressé.
- Nous n’avons rien à dire du puce de naph-tylamine qui semble à peu près abandonné.
- Canarine
- § 73. Une couleur d’oxydation découverte depuis la dernière Exposition est lejsuneda persulfocyanogène, connu sous le nom de canarine. On la produit en introduisant à froid dans une solution moyennement étendue d’acides sulfurique et chlorhydrique, et sans laisser la température monter au-delà de 60 degrés, un mélange intime de sulfocyanate et de chlorate de potassium.
- La canarine obtenue à l'état de précipité se dissout dans les alcaliscaustiques et peuttein dre ainsi le coton sans mordant.
- On peut la former directement sur le tissu de diverses manières, par exemple, en imprimant, comme l’a indiqué M. Schmid, un mélange de sulfocyanate et de chlorate d’aluminium avec des traces de chlorure de vanadium. On expose le tissu à la chambre d’oxydation pendant un jour, ou on le soumet au petit appareil à vaporiser de MM Mather et Platt. On dégomme en craie, lave et savonne.
- Couleurs diazoïques
- §7A. — Une fabrication très intéressante imaginée dans ces derniers temps est la pro-I duction directe sur les tissus de coton des matières colorantes dites diazoïques. Le peu de solidité à la lumière des nuances obtenu es ne permet malheureusement pas d’espérer que ce procédé soit appelé à un grand avenir. Abstraction faite de cet inconvénient très grave, les résultats qu’il fournit sont des plus séduisants.
- Le principe de la méthode est toujours le suivant : on matte le tissu avec une solution d’a ou de b naphtol dans la soude caustique et, après dessication, on imprime des chlorhydrates de différenses baôes de la série aromatique, additionnée de nitrite de soude. L’impression terminée, on abandonne le tissu à l’air libre pendant quelque temps, puis on lave, passe en soude faible et savonne.
- On peut également matter le tissu en nitrite de soude, imprimer le sel acide de la base organique et passer en solution alcaline d’a ou de b naphtol (1).
- Les différents genres d’impression sur coton étaient brillamment représentés «tans les vitrines de quelques exposants français de la classe A6, notamment dans celles de MM. Boe-ringer, Zurcher et Ce, d’Epinal, et Charles Steiner, de Belfort.
- IV
- IMPRESSION SUR LAINE ET SUR SOIE
- g 75. Ce genre de fabrication a profité dans une très large mesure des matières colorantes
- (1) Voir Reçue delà Teinture, 1890, p. 135.
- nouvellement découvertes. Les procédés d’application ont d’ailleurs peu varié ; on a presque toujours recours à des couleurs vapeur.
- Chlorage des laines
- L’usage s’est répandu, ainsi qu’il a été dit plus haut, de chlorer les tissus de laine. Cette pratique a pour but de faire perdre à la fibre ses propriétés réductrices qui nuisent en maintes circonstances au développement ou à la fixation des couleurs. L’aptitude de h laine à absorber les matières colorantes s’en trouve considérablement exaltée. Non-seulement les impressions obtenues sont, beaucoup plus unies et exemptes de ces petits filaments blancs qui donnent une apparence défectueuse à la marchandise, mais les nuances sont bien plus nourries et intense-, comme on en peut juger sur des livres de fabrique.
- Le chlorage des laines est considéré aujour-d hui par certains coloristes comme une pratique sinon indispensable, du moins extrêmement utile. Toutefois, c’est un- opération délicate et qui reclame beaucoup de prudence car le chlore risque de jaunir la fibre et de la durcir; elle jaunirait inévitablement plustard au vaporisage, si l’on ne prenait soin de la traiter par facile sulfureux, afin de combattre les effets de l’excédent de chlore.
- Epaississants
- § /6. M. Ottakar Breuer a proposé de remplacer la terre ne pipe par l’amidon cru dans les couleurs sur laine et sur soie. 11 suffit, suivant l'auteur, de délayer de l’amidon blanc de première qualité avec un peu d’eau, et d ajouter cette pâte à froid, soit aux couleurs toutes Lites, soit à l’épaississant déjà cuit qui sert à les couper.
- Appliquées a la planche", ces couleurs permettent de réaliser des camaïeux bien tranchés, employées au rouleau, elles ne détériorent pas les racles, ne rongent pas les cylindres, enfin donnent une impression nette et sans coulage, même dans les fonds foncés.
- § 77. Le même chimiste a proposé également dalcaliniser légèrement par l’ammoniaque les couleurs d’aniline vapeur sur laine et sursoie. Cette pratique offre diférents avantages, notamment celui d’éviter les barres qui se produisent au raccord des planches dans 1 impression a la main. M. Jules Meyer y avait eu recours antérieurement, mais sans la faire connaître.
- Taches cuivrantes
- §78. Parfois i\ arrive qu’après le vaporisage des tissus de laine imprimés, des taches brunâtres apparaissent sur les fonds blancs ou de nuance claire. Cet accident e>t dû à la présence de faibles traces de cuivre, provenant d’ordinaire du frottement ce 1 étoffe contre certains organes métalliques pendant les opé rations du blanchiment ou de la teinture, par exemple lors d’un passage à l’essoreuse ou à la machine à cylindrer. 11 est imposible à l’imprimeur à façon qui reçoit des tissus déjà
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- blanchis ou teints de prévoir ni de prévenir ces taches 5 elles ne se manifestent qu’au vaporisage par suite de l’action du cuivre sur le soufre de la laine et ont fait longtemps le désespoir des fabricants.
- Aujourd’hui, sur les indications de M. Camille Kœchlin, on les enlève parfaitement au pinceau, à l’aide de l’eau oxygénée étendue de deux ou trois fois son volume d’eau, sans que les couleurs en soient altérées. Le sulfure de cuivre se transforme en sulfate qui n’est pas apparent sur l’étoffe.
- V
- TEINTURE DES TISSUS DE COTON § 79. Il nous reste relativement peu de choses à dire de ce genre d’industrie, la plupart des fabrications importantes qu’elle comprend, par exemple les teintures en rouge d’aÜzarine et rouge turc, en indigo, etc., ayant déjà été examinées plus haut.
- On continue à se servir beaucoup des mor-pants d’alumine, de fer et de chrome pour la fixation d’un grand nombre de couleurs.
- (A suivre.)
- ENLEVAGES et RESERVES
- COULEURS SUR LAINAGES Notes de M. Ach Bulard, chimiste à Moscou
- Nous avons eu l'occasion d’échanger une correspondance avec M. Bulard à propos des réserves au zinc sous couleurs d'aniline; l’intérêt du sujet et la grande compétence de notre correspondant nous ont engagé à publier ces notes.
- Notre ami, M. Bulard, est un compatriote qui, comme tant d’autres, a mis son savoir au service de l’industrie russe, mais après en avoir donné la mesure dans une étude sur les produits des industries tinctoriales à l’exposition de 1867 : travail qui parut dans le Moniteur scientifique et fut alors très remarqué et très apprécié.
- En Russie, il acquit une réelle notoriété par les genres à succès qu’il créa dans la maison Gui-vartowski et qui devenaient des types copiés par des concurrents sans scrupules; ceux-ci. même, vantaient leurs produits, disant qu’ils étaient fabriqués suivant les procédés de « Achille, fils de Georges, » ainsi qu’on désigne M. Bulard à Moscou.
- Notre correspondant ne sera pas le moins surpris que nous connaissions ces derniers détails; qu’il cherche un chimiste, français comme lui, son collègue au Dividjipol, venu l’an dernier à Paris, et il saura de qui nous les tenons.
- M. Bulard est donc une autorité en ces matières; nous avons coordonné ses diverses communications et nous en avons fait l’article suivant, qu’il a bien voulu nous autoriser àpublier.
- F. G.
- La Russie est encore le pays où l’on fait le plus de châles de laines; il est d’une immense consommation locale ; c’est la coiffure de toutes les femmes : petit châle à fleurs, un plus grand va sur l’épaule ; quelqufois la même
- femme en porte trois à la fois, de grandeurs différentes.
- L’impression est la décoration habituelle de ces articles. Le genre comporte, par exemple, un dessin à fleur de 12 à 20 couleurs, parmi lesquelles la réserve forme de petits effets de finesse, dans le fonds ou dans le contre-fonds, et qu’il serait impossible de réaliser autrement, car alors il faudrait un contour, ce qui enlèverait la délicatesse et le fini du motif.
- Aussi, le genre réserve au zinc a été poussé très loin ici, en Russie ; c’est le développement de la méthode créée par Durand, et dont nous vîmes de magnifiques spécimens en soie chez Brunet-Lfcomte.
- L’Alsace, ou plutôt Loerrach a fabriqué le châtelaine d’après cette méthode ; enfin, à Lyon, on en fait de très jolis articles en foulards et même en pièces, maisjesuis persuadé que nulle part cette fabrication a pris autant d’importance qu’en Russie.
- Sur le châle laine, par suite aussi des exigences de l’encadrage, l’enlevage est souvent impossible à exécuter. On doit donc opérer par réserve. Cela complique la difficulté, car l’en’evage est toujours plus facile à réaliser que la réserve.
- J’ai fait un grand nombre d’essais dans cette direction, en soumettant la plupart des matières colorantes à une impression avec le zinc et les adjuvants, suivie de vaporisage.
- Cependant, je n’ai trouvé qu’un très petit nombre de matières colorantes qui résistent à cette réaction et colorent le tissu dans ces conditions. Il n’y en a même que trois avec lesquelles on puisse obtenir des résultats à peu près constants :
- La phosphine,
- Le jaune de ebinoline,
- Le bleu méthylène.
- La safranine, qui résiste aussi, colore en bleu foncé -, le violet de rosalane, qui marche encore à peu près sur soie, va mal sur laine.
- A part quelques essais en train, voilà à peu près toutes nos ressources.
- Dans un autre ordre d’idées, il a fallu rechercher les matières qui se laissent bien enlever ou réserver par le zinc pour les faire concourir à ce genre de fabrication, et écarter avec soin celles qui sont réfractaires.
- Le résultat de tous ces essais m’a mis en mains un nombre assez restreint de moyens, mais avec lesquels on peut encore obtenir quelques effets variés ;
- Par exemple : les couleurs de fond peuvent s’obtenir : le grenat ou noir, avec fuschine acide, amarante castella, jaune chinoline et vert malachite, le Bordeaux, avec le Bordeaux S, de la « Berliner anilin Gesellschaft, » additionné de jaune chinoline; quant aux violets, bleus, verts, ils se laissent, en général, bien réserver.
- Mais il manque à cette série un beau rouge, tant en fonds qu’en réserve, quoique l’azo-
- fuchsine de Fr. Bayer m’ait donné quelques bons résultats.
- Cette réserve est chose très délicate. J’ai fait de nombreux essais sur l’emploi de la poudre de zinc (gris de zinc), avec ou sans bisulfite ; avec la soude caustique qui creuse beaucoup ; avec l’hydrate stanneux, qui ne se conserve pas ; l’hydrate stannique, qui va assez bien; l’hydrate aluminiqup, la terre de pipe (matière surfaite), qui tiennent de la place sans réellement protéger les corps gras, etc.
- Voici la formule à laquelle je m’étais d’abord arrêté :
- Soit avec une couleur formée de 2 parties phosphine et une partie jaune de chinoline :
- Couleur ci-dessus 80 gr.
- Eau de gomme (force
- moyenne) 70 —
- Bisulfite de soude 35°.... 50 —
- Hydraîe stannique 80 —
- Poudre de zinc 400 —
- Bisulfite (2e fois) 50 —
- Eau 70 —
- Passer plusieurs fois au moulin broyenr.
- On remarquera la belle coloration qui se développe quand on ajoute le bisulfite.
- La même réserve sans les colorants donne le blanc ; avec un peu de bleu de méthylène, on a le bleu qui, additionné de jaune de chinoline, produit du vert, etc.
- Voilà le fond du procédé, mais quant au travail lui-même, il est très difficile et très méticuleux ; il se complique de questions d’impression, d’humidité ou de dessiccation, de vaporisage, de nature des couleurs sur imprimés qui, tantôt couvrent trop, d’autrefois s’extravasent, etc. Tout cela vient augmenter les difficultés et rendre les résultats souvent incertains pour qui n’a pas une grande expérience de ce travail.
- La composition même de mon réducteur n’était pas sans m’inspirer à moi-même des critiques.
- Par le procédé au zinc seul, tel que l’avait Lit connaître son auteur, M. Durand, la réaction était fort simple : le zinc décomposant l’eau à la température du vaporisage, il y avait, à ce moment seulement, réduction, et par conséquent décoloration. (Je connais des fabriques qui emploient encore le zinc seul et font de la réserve satisfaisante).
- Aujourd’hui, avec l’introduction du bi-sul-flte, la réaction est plus complexe. La majeure partie du zinc, qui est toujours en grand excès, doit évidemment fonctionner d’après l’ancien mode, mais au moment de l’addition du bisulfite, une autre partie du métal réagit sur ce composé en produisant de l’hydrosulfite de zinc , corps éminemment réducteur, il est vrai, mais qui a une action immédiate, alors qu’il n’y a rien à réduire et qui, de plus, étant très instable, se décompose rapidement dans la réserve et totalement au vaporisage, en produisant du sulfite de soude, de l’oxyde de
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- zinc, et même du sulfate de soude, corps inertes.
- Tout en ayant produit momentanément une grande réduction inutile, le bisulfite n’aurait eu pour efiet, en fin de compte, que de rendre sans utilisation une partie du zinc employé.
- Voilà bien ce qui découle d’une discussion rationnelle de ma formule, mais en fait j’ai remarqué pins de régularité dans les résultats en ajoutant au zinc du bisulfite, et je continue donc à employer ce composé.
- Cherchant à interpréter ces résultats, et poursuivant mes essais, je suis arrivé à cette opinion que pour produire le maximum d’effet, et l’obtenir d’une manière pratique et durable, il faut autant que possible s’arranger de manière à rester dans les conditions de la production de Thydrosulfite de soude saturé, avec plus ou moins de zinc en présence, qui agit par lui-même, ou qui agit de nouveau sur le bisulfite susceptible de se former par la décomposition de l’hydrosulfite.
- Voici, dans cet ordre d’idées, une nouvelle formule qui me réussit très bien, et qui est le résultat de ma deuxième phase d’expérimen-
- tations :
- Jaune chinoline, ou phos-phine, ou mélange des
- deux...................... 16 gr.
- Eau de gomme (ou autre
- épaisssissant)........... 100 —
- Bien délayer, et ajouter :
- Zinc en poudre............... 160 —
- Puis, après avoir mis le vase en eau froide : Bisulfite de soude........... 240 gr.
- Continuer à bien mélanger, de façon à faire une pâte homogène et sans la laisser s’échauffer. Laisser une demi-heure ou une heure,suivant la masse eu traitement. Alors ajouter:
- Soude Solvay............. 32 gr.
- (Il est essentiel que le mélange soit franchement alcalin, et un excèsdeSolvay ne nuit pas).
- On passe deux fois au moulin.
- On obtient ainsi une excellente réserve jaune ou orange applicable aux genres dont il est question.
- C’est même, si l’on veut, un enlevage.
- Réserve ou enlevage, cela dépend des couleurs de fond qu’on emploie et des conditions dans lesquelles on se trouve.
- En général, on peut dire qu’avec les matières très faciles à ronger, telles que le Bordeaux S, de la « BerlinerAn. Gesells. », il vaut mieux imprimer avant; pour d’autres, il vaut mieux faire l’inverse.
- L’épaississant de la couleur de fond joue aussi un rôle : s’il est massif, mal perméable (amidon et dérivés), il vaut mieux imprimer la réserve avant, pour assurer son contact avec la fibre; par contre, si l’on veut imprimer en enlevage, il faut que la couleur de
- fond soit épaissie avec des matières ne chargeant pas trop et se laissant facilement pénétrer au vaporisage (gommes Sénégal et adra-gante).
- La soude Solvay peut être remplacée par la soude caustique, mais avec une grande circonspection, car si l’on en met trop, on s’expose à des extravasements désastreux.
- Il y aurait encore à voir si l’on n’obtiendrait pas des résultats favorables en remplaçant le carbonate de soude par quelqu’oxyde plastique (réducteur ou non) : oxydes stanneux, stan-niqne, aluminique, etc... C’est ce qui va faire l’objet de nouveaux essais.
- Tout ceci donne une idée des complications de cette fabrication appliquée aux lainages, et des délicatesses de tours de main qu’elle exige. Ces difficultés se surmontent avec de la patience et des essais préalables répétés, mais la plus grande est déjà franchie quand on peut partir d’une formule industriellement éprouvée.
- NOUVELLE MACHINE
- A chiner les rubans de peignés
- Brevet de M. Jules Florin-Leclercq
- Cette machine a pour objet le chinage de rubans venant directement de bobine de peignés, sans passer par l’intermédiaire du grillage, appliqué aux autres machines.
- La machine se décritde la manière suivante : les rubans obtenus, par déroulement de bobines, viennent s’engager entre deux rouleaux d’apprêt, montés dans une même coulisse verticale avec réglage de jeu, et formant en même temps rouleaux presseurs et aplatisseurs dos dits rubans.
- De là ces derniers passent entre deux autres rouleaux (première série de rouleaux chineurs) guidés de même façon que le sont les presseurs-avertisseurs un troisième rouleau baignant dans un baquet inférieur rempli du colorant, dépose dan3 sa rotation sur la table de celui du bas, avec lequel il se trouve en contact constant, la couleur nécessaire au chinage ; le rouleau supérieur porte â sa périphérie, qui est dure, des cannelures hélicoïdales dont les saillies impriment des côtes de même configuration sur les rubans à leur passage et, à leur développement simultané sur le cylindre inférieur recouvert de caoutchouc, de gutta percha, de drap ou d’une autre matière compressible et convenable: ces mêmes çôtés reçoivent ensuite le colorant sans cesse étalé sur sa surface, tandis que les parties comprises entre elles, c’est-à-dire les parties qui correspondent aux vides du cannelé, restent en blanc ; une vis de rappel et un levier articulé règlent la pression de ces divers rouleaux.
- Mais le soufre divisé décompose l’eau où il se trouve quand onia fait bouillir pendant quelque temps.
- Dans ce cas, ce ne serait pas le soufre qui agirait directement sur le bichromate, mais le sulfure hydrique.
- Si c’est le sulfure hydrique qui exerce son action réductrice, il semble qu’il ne serait pas nécessaire de faire bouillir si longtemps la laine dans les chaudières pour fixer le chôme, puisque, pour déterminer la réduction, il suffirait d’immerger la laine dans une solution de bichromate de potasse, de l’essorer pour enlever l’excès de solution, puis de diriger sur la laine un courant de sulfure hydrique. La réduction s’opère avec un léger développe ment de chaleur et on peut suivre facilement pour observer la couleur vert-azur dont la laine se revêt lentement. La laine ainsi mor-dancée fixe les principes colorants au même degré que la précédente.
- Ces deux moyens, cependant, n’étant pas pratiques, M. Scurati a essayé d’autres dérivés du soufre, parmi lesquels le tri et le té-trationate de potasse, et le tritionate de soude ont donné les meilleurs résultats. Il semble que ces sels, qui se décomposent si vite à l’ébullition dans l’eau acquièrent une certaine stabilité dans les dissolutions de bichromate.
- Leur réduction n’est donc pas instantanée ; elle commence seulement après quelque temps d’ébullition, et elle permet ainsi le dépôt d’oxyde de chrôme sur la laine. La réduction finie, le liquide reste parfaitement limpide et incolore, et la laine se trouve d’une couleur vert azur clair.
- Opérant sur 100 gr. de laine avec gr. 2 o a'e bichromate de potasse et 8 gr.de tritionate de potasse dans 5 litres d’eau, l’opération est effectuée après une heure d’ébullition.
- En raison de la facile décomposition du tritionate de potasse à chaud, ce sel, pour être employé doit être dissous dans l’eau froide et sa solution versée dans celle du bichromate, qui n’aura pas encore atteint la température de 40°.
- SUR LE
- MORDANÇAGE DE LA LAINE
- Par le bichromate de potasse
- Dans des expériences faites au laboratoire de l’Ecole professionnelle de Biella, M. Scu-rati-Manzoni a voulu vérifier cette proposition, que dans le mordançage, la fixation des éléments utiles de bichromate doit être attribuée à une action réductrice exercée par la laine même sur le bichromate, la laine étant un corps organique qui renferme le soufre par ses éléments.
- Après avoir exposé ses expériences, il conclut ainsi ;
- Il ressort de là que fa réduction du bichro-
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- mate peut être attribuée avec raison, sinon entièrement, à l’action prédominante du soufre, parce qu’il est bien connu que ce corps à l’état libre agit sur le bichromate pour précipiter le chrome à l’état d'hydroxyde, en même temps qu’il se forme du sulfate potassique.
- Mais que ce soit ou non le soufre seul qui, parmi les éléments de la laine, agisse comme réducteur, certainement ce corps présenterait un grand avantage, si, à l’état libre, il réduisait le bichromate de la même manière qu’il se comporte quand il est contenu naturellement dans la laine.
- Pour vérifier ce fait, on précipite du soufre à l’état de grande division sur de la laine à carde au moyen de l’acide chlorhydrique et de l’hyposulfite de soude, et apiès le lavage, on immerge la laine dans une solution préparée avec la quantité ordinaire d’eau et de bichromate, puis on réchauffe jusqu’à l’ébullition. Il ne faut pas un bouillon bien prolongé pour démontrer que la laine, par le soufre déposé sur elle, a acquis une propriété énergiquement réductrice qu’elle ne possédait certainement pas auparavant, puisqu’au boutde30 minutes d’ébullition le liquide jaune est devenu parfaitement incolore et absolument dépouillé du bichromate employé. La laine, par cette opération, a pris la couleur vert azur parti-
- POMPES A PISTONS PLONGEURS
- A CLAPETS A RESSORTS Système GIRARD
- Ces pompes, du système de M. Girard, l’ingénieur hydraulicien si connu, conviennent
- Pompe Système GIRARD
- «BiiiH
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- r* 'ff.lmww : il fa
- sa
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- culière à l’hydroxyde de chrome et par cette fixation a acquis les qualités des laines mor-dancées dans les meilleures conditions.
- Dans cette première opération , effectuée avec le concours de roues dentées calées sur le bout des axes du rouleau, l’impression se fait en-dessous des rubans. Pour l’impression du dessus, c’est-à-dire pour l’impression inverse, les mêmes rubans s’engagent après dans la seconde série de rouleanx chineurs qui sont disposés de façon analogue à la première série (tant pour le troisième rouleau avec baquet de colorant que pour la vis de rappel et le levier articulé), avec cette différence pourtant qu’ici c’est le rouleau inférieur qui porte les cannelures et le rouleau supérieur qui imprime la couleur sur les rubans.
- A la sortie de cette dernière série de rouleaux chineurs, les rubans sont rassemblés pour être fixés en teint, lavés ensuite, séchés et rebobinés.
- La compression d’un rouleau cannelé dur sur un rouleau lisse recouvert d’une matière compressible donnerait plus de netteté dans l’application de la teinture, résultat non obtenu avec le procédé basé sur la compression de deux rouleaux à cannelures compressibles, qui produirait des empâtements, bavures, ombrages aux confins des parties teintes.
- pour élever économiquement les liquides dès que la hauteur d’élévation atteint une douzaine de mètres.
- Par suite de leur grand rendement en effet utile, qui peut atteindre 85 0/0, elles sont d’un usage avantageux pour l’alimentation des teinturiers, qui consomment de si grands vo-, lûmes d’eau.
- Contrairement aux pompes centrifuges et autres pompes rotatives dont le coëfficient de rendement diminue à mesure que la hauteur d’élévation s’accroît, l’effet utile des pompes du système Girard reste conslant, même pour
- des élévations dépassant 150 mètres de hauteur verticale.
- La disposition des clapets à garniture de cuir et à ressorts extérieurs, qui caractérise les pompes de ce système, leur assure un ren-
- dement en volume égal à la presque totalité du volume engendré par les plongeurs, car la descente de chacun des clapets sur son siège, a lieu sous la pression du ressort, au moment même où le plongeur est au point mort correspondant-, de plus, cette disposition donne un mouvement très doux et exempt de chocs.
- De l» ès grandes sections de passage ont été données aux clapets et tuyaux d’aspiration, afin que la vitesse imprimée à l’eau dans ces conduites, par l’excédent de la pression atmosphérique sur la hauteur d’aspiration, soit toujours suffisante pour que l’eau n’abandonne jamais les plongeurs pendant la période accélérée de leur translation dans les corps de pompe, et ne vienne pas ensuite les rattraper avec chocs. Pour atteindre le même but, les corps de pompe, de forme ovoïde, sont reliés aux boîtes à clapets par des orifices de très grande section.
- Ces pompes peuvent être construites pour des débits considérables, et avec une très grande force d’impulsion : celles de la machine de Marly, dont les pistons-plongeurs ont 0m38 de diamètre, lm60 de course, refoulent Peau dans les conduites avec une pression de 16 à 17 atmosphères, pour l’alimentation en eau des villes de Versailles, Marly, Meudon et Saint-Cloud.
- Les propriétés particulières et les établissements industriels en utilisent de moins puissantes, mais d’un emploi aussi favorable.
- PROCEDES DIVERS
- Finettes imprimées
- Voici l’époque où ces jolis articles de coton sont livrés au commerce. Nous montrons quelques dessins pris parmi les types qui nous semblent prévaloir.
- Les procédés d’impression n’ont rien de spéciaux et ce n’est pas à ce titre que nous produisons ces échantillons.
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- Notre rôle n’est pas de faire l’échantillonnage des genres ; des maisons spéciales s’en chargent et s’en acquittent fort bien ; nous citerons notamment MM. Claude frères et Balliman, de Paris.
- Néanmoins quand certains articles nous paraissent intéressants ou d’actualité, nous les soumettons à nos lecteurs.
- Noir au Fluorure d’Anuine Sur coton et soie-coton
- Nous avons donné la description d’une nouvelle formule de noir d’aniline, basée sur l’emploi de l’acide fluorhydrique (Revue de la Teinture, 1890, p. 83).
- La maison Friedr. Bayer et Cie, s’est rendue acquéreur du brevet, et offre pour l’application du procédé un fluorure d’aniline tout formé et qu’elle livre sous forme de pâte soluble à l’eau.
- Voici la formule qu’elle recommande pour l’emploi de ce produit :
- Pour 50 til. coton et mi-soie :
- A.
- Dans un tonneau en bois — des vases en métal ou en grès ne doivent pas être employés — on dissout en brassant avec un bâton en bois :
- 500 gr. de nitrate de cuivre et ensuite
- 6000 » de Fluorure d’Aniline dans 10 litres d’eau froide.
- B.
- 600 gr. d’amidon et
- 1200 » de chlorate de potasse sont dé-
- layés dans 25 litres d’eau, puis chauffés au bouillon et remués jusqu’à refroidissement.
- A et B sont mélangés ensemble et portés à 50 litres par de l’eau froide.
- Ainsi préparé, le bain est prêt pour l’emploi.
- Pour obtenir un Noir très bleuâtre il est à recommander d’ajouter au mélange jusqu’à 600 grammes de sel ammoniac et jusqu’à 100 grammes de nitrate de fer à 50° Bé.
- On imprègne la marchandise avec le liquide une ou plusieurs fois, selon qu’elle se mouille plus ou moins facilement, on sèche à 40—50° C. et on la transporte dans la chambre d’oxydation.
- A la température de 42° C. au thermomètre humide et à 50° C. au thermomètre sec, le noir se développe en 1/2 heure. L’oxydation terminée, on chrome, on lave et l’on savonne la marchandise comme d’habitude.
- Géranine G. et BB.
- La même fabrique (F. Bayer) vient de mettre dans le commerce des rouges directs pour coton, qu’elle désigne : Géranine.
- La marque G. est un poncf au ; le BB est plus bleu. Dans les demi-ieintes, ils donnent des roses correspondants.
- Ils montent directement sur coton, et sont applicables aussi aux autres textiles.
- En impression, ils peuvent être rongés à l’acétate d’étain.
- Voici les procédés de teinture communiqués par les fabricants :
- Coton
- Pendant 1 heure au bouillon avec 10 0/0 sulfate de soude ou sel marin. Rincer.
- Laine
- Pendant 1 heure au point d’ébullition avec 5 0/0 bisulfate de soude (substitut de tartre) ou avec 10 0/0 sulfate de soude et 1 1/2 0/0 acide sulfurique, ou avec 3 0/0 acide acétique.
- I.aine, teintes solides au foulon
- Mordancer pendant 1 1/2 heure au bouillon avec 3 0/0 bichromate de potasse et 1 0/0 acide oxalique ; rincer. Teindre sur bain frais avec la quantité nécessaire de matière colorante et 1—2 0/0 acide acétique. Entrer à 30—35° C., porter lentement au bouillon que l’on maintient pendant 1 heure environ. Rincer.
- Soie
- Au bain de savon coupé à 80 — 90° C. ou avec de l’acide sulfurique ou acétique. Rincer.
- Tissus mélangés coton et soie
- Une heure à une température un peu au dessous du bouillon avec 10 0/0 sulfate de soude et 5 0/0 savon.
- Rincer et aviver avec acide acétique. Il est indispensable de faire une addition de savon pour produire sur coton des nuances plus corsées que celles obtenues sur la soie.
- Foulardage coton avec Géranine G.
- Nous recommandons pour cette manipulation d'ajouter au bain de teinture 5 0/0 phosphate de soude.
- Pour obtenir au foulard les nuances rose-clair fort à la mode maintenant, 5 grammes de matière colorante suffiront par 100 litres d’eau.
- Les géranines donneraient aussi de bons résultats sur les cuirs et peaux.
- Jaune-Chloramine
- MM. Friedr. Bayer et Cie, viennent aussi de présenter un nouveau jaune dans la série des colorants directs pour coton.
- Sa teinte se rapproche du chamois, et son avantage le plus saillant est de résister au chlore.
- Voici le mode d’emploi du Jaune-Chloramine :
- Coton :
- Teindre pendant 1 heure au bouillon avec
- addition de 10 0/0 sel marin ou sulfate de soude. Rincer.
- Mi-soie :
- Teindre pendant 1 heure au bouillon avec 10 0/0 sulfate de soude et 5 0/0 savon.
- Foulardage des tissus de coton :
- Ajouter au colorant dissous 5 0/0 phosphate de soude. On obtient des nuances chamois-clair fort à la mode maintenant avec une solution de 5 gr. de matière colorante dans 100 litres d’eau.
- Pour obtenir des tons rougeâtres, on ajoutera de la Benzopurpurine 4 B ou de l’Alizarine rouge.
- Ce jaune n’est pas destiné à la laine, ni aux cuirs.
- Vert-Diamine B
- C’est le premier vert direct pour coton; il est présenté parla « Manufacture Lyonnaise ».
- Cette fabrique nous communique les indications suivantes :
- Le nouveau produit se dissout très facilement et unit extrêmement bien seul aussi bien qu’en mélange avec d’autres colorants directs. Ses qualités de solidité correspondent à peu près à celles des Bleus Diamine.
- Le Vert Diamine B s’applique sur coton, sur laine, mi-laine, soie et mi-soie.
- Coton.
- On teint au bouillon avec addition de 20 0/0 de sel marin ou Sulfate de Soude. En teignant en mélanges avec d’autres produits nécessitant une addition de Carbonate de Soude ou d’un autre alcali, cette addition doit être réduite autant que possible, car il est plus avantageux de teindre le Vert Diamine sur bain neutre ou très légèrement alcalin.
- Le Vert Diamine, en mélange avec le Noir Diamine RO, permet d’obtenir sur un seul bain un beau noir très solide. On peut ronger à blanc le Vert Diamine à l’aide de l’acétate d’étain.
- Lame.
- On teint sur bain très légèrement acidulé, par exemple avec 3 0/0 de Bisulfate de Soude ou autant d’acide acétique.
- Les teintes résistent à un foulon assez fort et elles sont solides au soufre.
- Laine-et-Coton.
- En teignant à environ 90° C avec addition de 30 0/0 de Sulfate de Soude, on obtient des teintes uniformes sur la laine et sur le coton.
- Soie.
- On teint sur bain légèrement acidulé avec 3 0/0 d’acide acétique.
- Soie-ei-coton,
- On teint avec addition de :
- 20 0/0 de Sulfate de Soude et 3 0/0 de Savon.
- Le produit teint la soie autant que le cotor*
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- Comme les autres Couleurs Diamine, le Vert Diamine sert de mordant aux colorants basiques. En remontant aux Verts solide et brillant, on obtient de beaux effets.
- Le Vert Diamine ne peut pas être diazoté sur la fibre, mais on peut s’en servir sans inconvénient en mélange avec des fonds de Noir Diamine, Brun Diamine, etc., destinés à être diazotés et développés.
- Bleu Méthylène nouveau, N La * Manufacture Lyonnaise » offre également une nouvelle marque de Bleu Méthylène, qui posséderait à un degré encore plus élevé lee qualités de vivacité et de rendement de ce groupe de bleu.
- L’application du produit est la même que celle du Bleu Méthylène. Il entre facilement en mélange avec d’autres colorants basiques ; on peut donc obtenir sans difficulté n’importe quelle teinte de Bleu marine. Ainsi on obtient la nuance du Bleu Méthylène BB en ajoutant :
- 5 parties de Vert solide cristaux O à 100 parties de Bleu Méthylène Nouveau N, mélange qui a un rendement de 30 0/0 supérieur à celui de la marque Bleu Méthylène BB.
- D’un autre côté on peut approximativement imiter la nuance du Bleu Méthylène Nouveau par un mélange de Bleu Méthylène BB avec du Violet Méthyl 6BO.
- Etant donné qu’une grande solidité à l’air, au savon, etc., est exigée partout où on emploie le Bleu Méthylène, et que, d’un autre côté, l’emploi du Violet Méthyl diminue cette solidité, il faut considérer comme un des principaux avantages du nouveau produit qu’il permet d’obtenir des Bleus marines rougeâtres avec une addition très réduite de Violet Méthyl. On obtient par exemple une nuance de Bleu marine très rougeâtre, par un mélange de
- 20 parties de Bleu MéthylèneBB avec 80 partiesde Violet Méthyl 6BO ou de 20 parties de Bleu Méthyl Nouveau N, avec seulement 35 partiesde VioletMéthylôBO.
- Le Bleu Méthylène Nouveau N est également appelé à remplacer le Bleu Méthylène dans l’impression du coton.
- Le nouveau produit forme moins facilement des laques tanniques que le Bleu Méthylène connu, ce qui permet de supprimer l’emploi de l’acide tartrique.
- Voici une formule pour impression :
- A.
- 220 Gr. Epaississant.
- 15 Gr. Bleu Méthylène Nouveau N.
- 130 Gr. Acide acétique 6° Bé.
- 20 Gr. Eau.
- B.
- 45 Gr. Tannin.
- 60 Gr. Acide acétique à 6° Bé.
- 20 Gr. Eau.
- Le Bleu Méthylène Nouveau est de même un
- substitut parfait du Bleu Méthylène comme couleur pour rongeant pour laine et coton, comme fond pour les Noirs sur soie, pour la teinture de la peau, des pâtes à papier, pour la fabrication des laques, etc., etc.
- M01rEN POUR ENLEVER LES TACHES DES COULEURS
- d’aniline
- M. Unna conseille, pour enlever les taches des couleurs d’aniline, de laver d’abord avec une solution d’acide chlorhydrique à 5 pour cent, ensuite avec de l’eau oxygénée et enfin à l’alcool.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie Séance du 13 Juillet 1802
- M. Jaquet présente son rapport sur une demande de concours pour le prix ne IX, encre à marquer les pièces, présentée par M. J. Doux, chimiste à Utica. L’encre proposée ne répond nullement aux conditions du programme.
- Une demande pour le même prix, portant la devise Autour d'un produit, est renvoyée à l’examen deM. Schæffer.
- M. Albert Scheurer présente quelques nouvelles observations sur l’affaiblissement du tissu dans la fabrication blanc enlevage sur bleu indigo cuvé. Il est arrivé à constater, comme M. de Niederbæusern, que l’addition de glycérine au bain d’acide oxalique et sulfurique n’a pas de raison d’être quand la couleur d’enlevage a juste la concentration nécessaire pour détruire le bleu. Elle n’est efficace que lorsque cet enlevage est trop fort. — Le comité demande l’impression de cette note au Bulletin.
- M. Werner présente un rapport sur une do-mande de concours pour le prix n° XXIX, portant la devise Urania stellitana. Ce travail ne répond pas aux conditions, bien qu’il contienne quelques observations intéressantes. — Le comité demande l’impression du rapport de M. Werner au Bulletin.
- M. Nœlting présente de la part de M. G. Lunge, professeur à Zurich un exemplaire du Vademecum du fabricant de produits chimiques. — Des remerciements sont adressés à l’auteur.
- Le secrétaire fait part au comité d’une statistique établie récemment en Alsace sur la quantité de pièces de cent mètres imprimées en noir d’aniline au sulfure de cuivre (procédé Lauth) depuis 1864, c’est-à-dire depuis l’origine de cette découverte qui compte parmi les plus importantes de celles qui ont enrichi, depuis un siècle, l’industrie de l’impression. Ce n’est, en effet, qu’à partir de ce mo-
- ment que le noir d’aniline destiné à se développer par aération est devenu une couleur pratique répondant à toutes les conditions exigées par les difficultés de l’impression.
- Le noir de Lightfooî, connu depuis 1863, s’imprimait pas et ne se conservait pas ; aussi la production du noir d’aniline ne prit son essor qu’immédiatement après l’application du sulfure de cuivre. Dès l’année 1865 c’est par milliers de pièces que chacun des établissements d’Alsace imprime le noir d’aniline.
- Le relevé de cette production faite depuis cette époque, en Alsace seulement, atteint le chiffre de 1,500,000 pièces de cent mètres.
- Une discussion s’élève au sujet de la quantité de pièces produites par le monde entier dans cet article. En admettant que la proportion de noir d’aniline entrant dans la production totale de l’impression alsacienne se trouve pour les autres pays dans le même rapport, on arriverait, pour la production totale du noir d’aniline au sulfure de cuivre, sur le monde entier, à un chiffre immense compris entre 80 et 150 millions de pièces, et qui semble plus rapproché de ce dernier.
- Le rapport entre la production totale des pièces imprimées en Alsace et la production du noir d’aniline dans le même pays, qui a servi de base à ces évaluations, semble précisément être plis faib’e en Alsace que dans le reste de l’Europe.
- Une seule maison d’Autriche a produit à elle seule 600,000 pièces de noir Lauth.
- Ces productions énormes s’expliquent lorsqu’on se représente la quantité de fabrications diverses auxquelles le noir d’aniline a pu être associé et les fabrications nouveilles multiples qu'il a permis de créer.
- Le secrétaire émet l’avis que le noir d’aniline ou sulfure de cuivre de M. Lauth, le procédé d’enlevage sur indigo au moyen de couleurs à l’albumine additionnée de chromâtes, inventé par Camille Kœchlin, sont les fabrications les plus saillantes qui aient enrichi depuis cinquante ans le domaine de l’impression.
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- LA TEINTURE ET LES APPRÊTS
- A ROUBAIX
- CONDITIONS COMMERCIALES
- Cette industrie, écrit le correspondant de Y Industrie textile, s’exercait à Roubaix au commencement de l’année 1889, dans quarante-huit établissements se décomposant comme suit :
- Teinturiers, chineurs, imprimeurs sur fil et tissus, 35 ; apprêteurs, 13 ; total 48.
- Les matières reçoivent chez nous la teinture aux différents degrés de leur fabrication ; c’est ainsi qu’on teint les peignés avant filature, les filés avant tissage et les tissus avant l’apprêt.
- Les fils teints, qu’ils aient passé par la tein-[ ture avant ou après la filature, servent à la fa-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- brication des tissus teints qui n’ont plus à recevoir que l’apprêt pour être livrés au commerce. Les tissus écrus reçoivent, de leur côté, la teinture en plein ou avec réserve des fils de soie ou coton teints avant tissage en noir ou couleur, et conservent leur ton primitif pour donner aux tissus l’aspect des tissés teints.
- Sous le nom de Primuline, ce genre de teinture avec réserve de fils de coton grand teinta été dans ces dernières années l’objet, d’une fabrication très importante à Roubaix, pour l’intérieur et pour l'exportation ; on évalue à plus de 400 millions le chiffre auquel elle s’est élevée, sans concurrence possible, jusqu’à ce que le bill Mac-Kinley lui ait fermé momentanément les portes de l’Amérique.
- La teinture des laines filées pour tissage, se compte au kilogramme d’écru, suivant un tarif qui varie peu et oscille autour des prix suivants :
- 1° Laims fines et croisées (cardées) : Teinture en noir (le kil.) 30 à 35 cent.; teintuie en nuances, 55 à 65 cent. — 2° Laines communes (15 centimes en moins). — 3° Laines filées pour haute fantaisie (peignées) : Teinture en noir (le kil.) 40 à 45 cent, en nuances, 60 à 66.
- Les prix sont rémunérateurs et subissent en pratique des escomptes, surtout pour les nuances, les noirs étant presque toujours sacrifiés en teinturerie.
- Les laines pour teinture en fils sont spéciales et d’une qualité plus nerveuse que les Buenos-Ayres qui conviennent mieux à la teinture en pièces.
- Les tarifs pour la teinture en pièces sont beaucoup moins simples ; ils comprennent toujours ceux des apprêts, et varientpour chaque nature d’étoffe, chaque largeur, chaque poids et chaque apprêt. Les serges se passent pour la teinture et l’apprêt en traitement ordinaire (sans foulage).
- Largeur en centimètres depuis 54/55 jusque 128/30.
- Poids du mètre en écru 50 gr. 275/300.
- Prix du mètre pour teinture et apprêts 7 centimes 26.
- Et les mêmes en traitement foulé de 8 à 28 centimes. Les draps amazones valent dans les mêmes conditions de poids et de largeur, de 12 à 33 centimes. Ces prix sont d’ailleurs soumis à des escomptes qui les réduisent suivant l’importance des commandes et les conventions particulières.
- Résumant ces chiffres, on peut dire que si on les rapporte au poids et si l’on prend une moyenne le prix global de la teinture et de l’apprêt serait de 1 fr. 25 le kilogramme jusqu’à 200 grammes au mètre carré, et de 10
- rancs le kilogramme au-delà. Pour les tissus "à fils réservés, ces prix descendent suivant la proportion des réserves à 10 ou 15 centimes. En Duances solides, il faut compter une augmentation d’un tiers.
- Le traitement foulé s’applique aussi aux tissus sur chaîne coton, mais alors le retrait ne se produit que sur la largeur, la chaîne ne se feutrant pas. Ainsi, les tissus dit melton en cardé laine renaissance sur chaine coton, ren-ferment environ 30 0/0 de ce dernier. Us se font à Roubaix en quantité considérable et sont d’un grand usage dans les campagnes pour l’habillement féminin. Ils pèsent environ 160 grammes par mètre carré et sont vendus au prix moyen de 10 francs le kilogramme. Cette tabrication est revenue à Roubaix depuis l’établissement de droits spécifiques à l’entrée des produits similaires anglais.
- Les produits tinctoriaux, employés le plus souvent aujourd'hui, ne chargent pas les tissus, et comme ceux-ci ont perdu au dégor-geage qui précédela teinture, les matières qui avaient servi à l’encollage des chaînes, il en résulte plutôt une légère perte de poids de 2 pour cent. Quant à la perle au métrage, elle est également de 1 à 2 pour cent en traitement ordinaire, sur la largeur et la longueur; mais elle peut s’élever de 7 à 10 pour cent pour le traitement foulé.
- Dans l’industrie des teintures et apprêts, le prix de revient peut su décomposer comme suit : Main d’œuvre 24 à 30 pour cent; matières colorantes, 2oà 30 pour cent ; charbon, 10 pour cent.
- Fiais généraux, matériel, réparations, amortissement ef bénéfices, 40 à 30 pour cent.
- Quant aux tissus en fils teints, qui n’ont à subir que l'apprêt on peut considérer comme leur étant applicables les prix suivants: 1, apprêt ordinaire, le mètre :• grande largeur jusque 1 m. 10, 6 cent.; petite largeur jusque 0 m. 60, 31/2.
- 2. Apprêt pure laine à fouler, grande largeur jusque 1 m. 10, 10 cent.; petite largeur jusque 0 m. 65, 5 c. 1|2.
- Dans ces diverses opérations la main-d’œuvre entre pour 40 pour cent ; le gommagepour 20 pour cent ; charbon, frais généraux et bénéfice, 40 pour cent; total 100 pour 100.
- L’industrie de la teinture et des apprêts, occupant le dernier rang dans l’ordre des opérations que subissent les textiles, et livrant les tissus directement à la consommation et au commerce, est en butted’un côté à toutes les exigences de la clientèle, tandis que de l’autre elle porte le poids des retards accumulés parfois parlesindustrielsqui la précèdent dans la série des opérations, retard qu’elle doit rattraper pour que les livraisons soint faites en temps voulu.
- C’est donc essentiellement une industrie à périodes inégales, à travail intense mais variable, suivant les saisons, et pour laquelle le temps a une valeur telle qu’une augmenta, tion de frais est parfois de peu d’importance en face de quelques années gagnées. C’est là une caractéristiqueindustrielle et commerciale sur laquelle je crois devoir insister.
- NUANÇAGE et APPRÊT
- de la Draperie Nouveauté
- Les fantaisies sont au premier rang de ce qui intéresse le fabricant de nouveautés. Cela se conçoit puisque ce sont elles qui se transforment le plus fréquemment et qu’il faut cependant connaître rapidement car souvent elles influent sur l’ensemble de la production.
- Il est inutile de répéter que certains dessins atteignent une étendue extraordinaire, que les retors fantaisie en tous genres jouent encore un grand rôle et que les croisures façonnées sont utilisées pour le jeu de nuances dans le cardé, etc.
- Les genres d’un caractère classique se modifient aussi pourtant, mais moins sensiblement que les autres, pour cela nous en parlons moins souvent puisqu'il y a moins à dire.
- Par exemple on fait toujours des tissus pour deuil formé de fond noir et de filets blancs dont les dessins petits et moyens ne varient guère. Seules les grandes dispositions changent un peu et le cachet des étoffes suit la vogue générale, c’est-à-dire que l’on fait du noir et du blanc en peigné rasé, en cardé retors rasé, de même qu’en drapé et en brut plus ou moins garnis.
- Régulièrement aussi on rencontre des dispositions sur fonds noirs et filets en gris foncé, gris demi-ton et gris cendré, ainsi que des séries de rayures sur tissu satin, le fond de l’étoffe eu retors noir laine et soie blanche ou perle, très fine, et les filets en noir, laine pure.
- C’est également devenu une habitude pour le drapier de présenter à chaque saison quelques séries établies dans le même esprit que celles citées plus haut (en variant les dispositions sans changer les couleurs) mais alors dans les teintes modes en vogue.
- En ce moment ce sont les fonds noisette, ou les mélanges loutre clair avec filets bruns en rapport, ou avec filets blancs si le fond va jusqu’à la demi-teinte.
- Avec deux nuances bien assorties, sur de tissus unis on peut faire de nombreuses rayures petites et grandes et des carreaux. Ces séries sont surtout faites en cardé, apprêts drapé et brut ainsi qu’en cheviotle d’apprêt brut.
- Les apprêts qui se rapprochent du brut sont relativement nombreux ; ils changent selon la nature et la fnesse de la matière, le degré de foulage de tissus, et suivant l’action du garnissage et du tondage si on utilise ces opérations.
- Les tissus faits avec des fils trop faibles et trop peu nombreux exigent un certain feutrage pour atteindre la force, la résistance indispensables. Dans quelques cas, la surface d’endroit est très brouillée et il faut alors la nettoyer du superflu du feutre qui la voile.
- Ce nettoyage, sommaire il est vrai, fait re-
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- venir le dessin, adoucit le toucher et donne à l’étoffe un cachet estimé.
- Cet apprêt est simple, prompt et peu coûteux. Une partie du feutre doit rester à la surface du tissu pour garder un peu le cachet brut ; pour ce motif, le garnissage est presque nul, souvent même il suffit de carder (lainer) à sec et de tondre pour que l’endroit soit réparé. Le pressage ne doit point donner le brillant glacé à l’étoffe.
- Pour l’été on fait aussi des draperies plus ou moins garnies. Là encore il y a des tissus qui n’obtiennent leur force que par un foulage prolongé qui les prive de souplesse, les rend raides, carteux, ou bien ils atteignent un poids exagéré, dépassant celui des marchandises courantes pour cette saison.
- Cependant la vogue des cardés et cheviottes a mis en évidence, pour la nouveauté, des articles mixtes, peigné et cardé, destinés à donner la légèreté ou la souplesse jointe à la finesse. Dans ce but, des fabricants essaient pour des bruts feutrés et des drapés garnis, des tissus diversement composés soit avec chaîne en peigné et tramé en cardé, soit par combinaisons de nuances ou d’ourdissages qui distribuent le cardé dans les deux sens. Cependant, à finesse égale, le peigné, offrant plus de résistance que le cardé, est préférablement mis en chaîne et le cardé en trame. Quelle que soit la combinaison adoptée, il n'entre jamais moins de 25 pour 100 de cardé dans l’étoffe.
- C'est un minimum indispensable pour obtenir à la surface le velu qui caractérise le brut brouillé ou le garni d’un drapé si peu couvert que soit celui-ci. D’un autre côté, si c’est le cardé qui domine, le peigné doit aussi être en assez grande quantité pour remplir son double rôle pour la légèreté et la solidité.
- (D'après « Les Tissus » d’Elbeuf)
- PROGRAMMES
- (les Cours de Teinture
- Nous donnons à titre d’exemples, et pour qui voudrait organiser le même enseignement, les programmes de leçons et manipulations de teinture ou d’impression, déjà éprouvés par une pratique heureuse.
- Ecole des hautes études industrielles de Lille Professeur du cours : M. l’abbé Vassart(I)
- COURS DE TEINTURE I. Théorie
- I. Introduction. — Des eaux (hydrotimé-trie, correction, épuration). — Des savons (matières premières, fabrication, emplois). —
- (1) Notre livraison de mai, p. 60, donnait quelques indications sur l’organisation matérielle de ce cours, la durée de l’enseignement, sa répartition, etc.
- Alcalis et alcalimétrie. — Acides et acidimétrie. — Chlore et chlorometrie. — Etude des fibres animales et végétales. — Blanchiment des fibres animales et végétales ; blanchiments classiques;blanchiments modernes : à l’ozone, à l’eau oxygénée, au chlorozone, au bioxyde de baryum, au permanganate de potasse, procédé Malher et Thompson, blanchiment de la soie tussah.
- IL — Teinture proprement dite. — Historique de la teinture. — Procédés généraux de teinture. —Matériel de teinture. — Mordants et mordançage. Des mordants en général ;des différents mordants d’alumine, d’antimoine, de chrome, de cuivre, d’étain, de fer, de manganèse, de nickel, de plomb, de zinc; mordants organiques; corps improprement appelés mordants. Recherche des mordants sur un échantillon de tissu.
- Etude complète des matières colorantes minérales et organiques intéressant la teinture.
- Applications sur fibres des matières colorantes minérales, organiques, naturelles et artificielles. — Teinture de la laine, delà soie, du coton, du chanvre, du lin, de la ramie, des plumes, des fleurs, des cuirs et des peaux. — Hygiène des teintureries.
- III. Questions spéciales. — Des couleurs : génération, classification, contrastes et harmonies.
- Teinture de la laine en bobines et du coton | en ruban de carde. — Du noir d’aniline. —
- | Des cuves à fermentation. — Du rouge de Rouen. — Genre des Gubelins. — Draperie militaire et draperie bourgeoise. Nouveautés, vigoureux et bonneterie. — Ameublement, tapis, moquettes. — Tissus chaîne coton. — Tissus laine et soie.
- De la charge sur soie, laine, coton. — Résistance des fibres avant et après teinture. — Solidité des différents genres de teinture aux agents physiques, chimiques et atraosphéri- j ques. — Accidents qui peuvent survenir dans la teinture et moyens d’y remédier.
- II. Pratique.
- Manipulations de teinture. — Exercices méthodiques de teinture sur laine, sur soie, sur coton, en nuances directes et en nuances composées, conformes à l’échantillon.
- Reproduction de gammes en coton, en laine de bonneterie.
- Gammes fondamentales desGobelins.
- Cercles chromatiques des Gobelins.
- Exécution de séries ombrées en berceaux.
- — Reproduction en nuances sur laine ou sur soie du spectre solaire. — Teintures conformes sur différentes fihres pour reproduction de carpettes et de tapis et de tentures.
- Préparation des tissus pour la teinture, exercices de teinture conformes à l’échantillon sur tissus de laine ou de coton ou de soie. -Teintures sur tissus de différentes fibres en uni ou en nuances différentes — Apprêts des mêmes tissus.
- L’enseignement de M. l’abbé Vassart comprend aussi un « Cours de fabrication des matières colorantes », qui en constitue une partie importante avec un programme fort bien développé.
- COURS D’IMPRESSION I. Théorie.
- Considérations générales sur l’impression. — Epaississants, minéraux, végétaux et animaux. — Colorants minéraux, organiques, naturels et artificiels.
- Matériel d’impression. — Procédés généraux d’impression sur tissus : genre direct d’application, genre vaporisage, genre par mordançage et teinture, genre réserve ou résiste, genre enlevage, genre conversion.
- Procédés spéciaux d’impression sur peigné (genr-- vigoureux) et sur filés (chinage). — Solidité aux agents physiques, chimiques et atmosphériques des différents genres d’impression.
- Résistance des fibres avant et après impression.
- Des apprêts.
- Hygiène des ateliers. — Historique.
- II. Pratique.
- Manipulations d’impression. — Impression sur peigné avec vaporisage, dégorgeage et passage aux gills pour vigoureux. — Impression sur fils, à la planche et à la machine, en nuances unicolores et multicolores, touchées et non touchées pour chinage en tous genres ; impression sur tissus; enlevage par rongeants sur teintures minérales, enlevage sur bleu de cuve, bleu de cuve avec résiste, impression avec indigo blanc et avec indigo bleu. —Des garancés. — Genre vapeur appliqué aux couleurs naturelles et aux couleurs artificielles. — Genre conversion.
- Société Industrielle d’Amiens COURS DE TEINTURE Professeur : M. P. Guichard I. COURS PRATIQUE ET MANIPULATIONS Tous les Dimanches à 8 h. 1/2 du matin
- lre PARTIE. — Conférence de 20 minutes environ sur le sujet de ia manipulation.
- 2e PARTIE. — Manipulation faite par les élèves.
- Première Année
- lre Question. — Analyses industrielles : hydrotimétrie, alcalimétrie, chlorométrie. — Colorimétrie.
- 2° Question. — Opérations préliminaires.
- Blanchiment des fibres végétales et animales. Essais des divers procédés.
- 3e Question. — Préparation des mordants.
- 4e Question. — Teinture par l’indigo : pré-paration d’une cuve.
- 5e Question. — Campêche et autres matières colorantes naturelles.
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- IA REVUE DE LA TEINTURE
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- 6e Question. — Préparation et emploi des principales matières colorantes minérales.
- Deuxième Année
- ir° Question. — Emploi des matières colorantes artificielles.
- Emploi des couleurs dérivées des composés cyaniques.
- 2e Question. — Emploi des couleurs dérivées du Phénol.
- 3e Question. — Emploi des couleurs dérivées de l’Aniline et de ses analogues.
- 4e Question. — Emploi des couleurs dérivées de l’Alizarine.
- 5e Question. — Emploi des couleurs dérivées des composés azoïques, etc.
- Troisième Année
- lro Question. — Essais îles procèdes nouvellement publies.
- 2e Question. — Essais des procèdes Indiqués par les patrons des élèves.
- II. COURS DE CHIMIE TINCTORIALE Tous les Jeudis à 8 h. du soir
- Première Année
- lre Question. — Propriétés générales des corps : Nomenclature, équivalents, notation chimique, envisagés au point de vue pratique.
- 2e Question. — métalloïdes : Oxygène, Ozone, Hydrogène, Eau, Eau oxygénée.
- V 3e Question. — Azote, Air. Composés oxygénés de l’azote. — Ammoniaque, Phosphore, Arsenic, Composés oxygénés.
- Ac Question. — Chlore, Brôme, Iode. Composés oxygénés du chlore. Composés hydrogénés.
- 5e Question. — Soufre. Composés oxygénés. — Acide sulfhydrique.
- 6° Question. — Carbone, Bore, Silicium. — Composés oxygénés.
- 7e Question. — métaux î Notions générales. Métaux alcalins. Sels de potasse, de soude et d’ammoniaque. — Caractères des sels.
- 8e Question. — Barium, Calcium, Magnésium, Zinc, Cobalt, Caractères des sels.
- 9e Question. — Aluminium, Manganèse, Fer, Chrome, Caractères des sels.
- 10° Question. — Etain, Plomb, Cuivre, Argent, Mercure. Caractères des sels.
- 11e Question. — Or, Platine. Caractères des sels.
- (Dans ces caractères on signalera surtout les réactions colorées des sels).
- 12e Question. — Matières colorantes minérales : leur emploi en teinture.
- Deuxième Année
- lrc Question. — Physique des couleurs. — Composition de la lumière, — Action de la lumière sur les couleurs. — Cercle chromatique de Chevreul. — Couleurs primitives. — Couleurs composées. — Couleurs franches. — Couleurs rabattues.
- 2e Question. — Cellulose. — Amidon. —
- Gommes. — Sucres. — Matières albuminoïdes.
- 3e Question. — Matières textiles naturelles et artificielles.
- 4e Question. — Blanchiment des matières animales et végétales : opérations préliminaires et divers procédés.
- 5° Question. — Carbures d’hydrogène. — Alcools. — Aldéhydes. — Acides. — Ethers. — Corps gras, savons. — Tannins.
- 6e Question. —Teinture avec les matières colorantes naturelles végétales et avec les matières animales. Opérations préliminaires.
- 7° Question. — Fixation des couleurs : mordants divers. — Teinture en flocons, en écheveaux. Teinture des tissus : laine, soie, coton.
- 8e Question. — Teinture avec l’indigo, le campêche, etc.
- 9° Question. —Apprêts, épaississants d’origine minérale, végétale, animale. — Différents genres d’apprêts.
- 10e Question. — Impressions des étoffes : rongeants, réserves. — Différents genres d’impressions.
- Troisième Année
- lra Question. — Carbures d’hydrogène. — Série aromatique : Benzine, aniline. Matières azotées.
- 2e Question. — Matières colorantes artificielle» : dérivés des composés Cyaniques.
- Dérivés du Phénol ; de l’Aniline et de ses analogues ; de l’Alizarine : Garance ; azoïques.
- 3e Question. — Emploi des matières colorantes artificielles.
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- LA LAINE « RENAISSANCE »
- ET L’EFFILOCHAGE
- 11 y a longtemps que l’industrie des vieux chiffons existe et que ses produits alimentent la fabrication du papier. Mais les chiffons que l’on emploie pour faire du papier ne doivent pas être en laine. Jusque vers 1840, les chif-fous de laine étaient soigneusement exclus au triage et ils n’avaient guère pour débouché que l’agriculture, qui les utilisait comme engrais et les achetait à des prix extrêmement minimes ; ils sont maintenant utilisés pour fabriquer la laine dite : renaissance.
- Au début de l’industrie de l’effilochage, l’état rudimentaire des machines ne permettait de travailler que certaines catégories de chiffons, telles que les tricots ; au fur et à mesure des perfectionnements, on effilocha les molletons, puis les Ilanehes vieilles, les mérinos; les progrès s’accentuant toujours, on traita les étoffes drapées, voire les feutres ; enfin le dernier mot fut dit, lorsqu’on effilocha les déchets de chiffons. Ces diverses sortes de produits ont donné lieu à la création de deux qualités bien distinctes : le Mungo et le Shoddy.
- Ces appellations d’origine anglaise nous
- amènent à dire que l’on est redevable à l’Angleterre, bien qu’arrivée la dernière, du véritable processus de l’industrie qui nous occupe, et dont le centre actuel est à Dewsbury, où pendant longtemps, avant la découverte de l’effilochage, il existait des machines qui déchiquetaient les couvertures de laine ; le produit, vendu aux tapissiers et aux selliers, servait à remplacer la laine dans les matelas ou des objets de harnachement. Lorsque l’inventeur de la première machine à effilocher, M. Parr, eut produit sa première balle de laine, il n’entrevit pas, tout d’abord, la possibilité de la vendre pour en faire du drap. On lui conseillait même de renoncer à faire marcher sa machine, ce à quoi il répondait dans le dialecte du Yorkshire : A mun go, ou en bon anglais, It must go (elie doit marcher). Le mot est resté ; en terme de métier, Mungo désigne tout ce qui se fait en draps foulés; quant au mot Shoddy, il s’applique à tout ce qui est effiloché en laine peignée, tricotée, couverture, tapis, molletons, etc.
- Maintenant, nous allons pénétrer dans un atelier d’effilochage; mais voyons d’abord le traitement que subit la matière première. A leur arrivée, les chiffons sont l’objet d’un battage mécanique destiné à éliminer les dernières traces de poussière que le triage a pu laisser ; on procède, après le battage, à un classement minutieux par nature (drap, fantaisie, mérinos, bas, tricot, etc.), auquel succède une classification par couleur et par nuances de couleurs (c’est ainsi que les bleus donnent dix nuances, les marrons quatre, les verts trois, etc.); ce tiiage terminé, chaque nuance est reprise et soumise à un examen attentif, au cours duquel toute trace de coton doit disparaître : fils, ourlets, couture, drogue t, c’est-à-dire les chiffons appelés « chaîne coton »; ceux-ci sont traités d’une façon spéciale appelée « carbonisation », dont nous parlons plus loin.
- Après ces différentes manutentions, on passe à Vensimage ou lubrification des chiffons, destinée à faciliter une partie des transformations mécaniques ultérieures; la matière grasse employée est l’huile d’olive ou l’acide oléique, C3 dernier de préférence, parce que le dégraissage se faitplus facilement et plus rapidement que si l’on employait un corps de nature végétale.
- L’opération de l’ensimage consiste à étendre les chiffons en couches peu épaisses, qu’on arrose d’oléine dans une proportion qui varie avec la nature et le poids des chiffons; dans cet état, ceux-ci sont prêts à l’effilochage, qui s’effectue avec des machines spéciales.
- L’organe principal de ces machines est un tambour d’un diamètre variant en 50 centimètres et 1 mètre, et garni, sur sa surface externe, de pointes en acier au nombre de 8,000 et 12,000. Les chiffons sont étalés par l’ouvrière sur une toile sans fin, et viennent s’engager entre deux cylindres cannelés appelés
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- LA HEV UE DE LA TEINTURE
- alimentaires, tournant avec une vitesse de 5 à 10 tours à la minute, suivant la plus ou moins grande dureté de la matière traitée. Les pointes d’acier passent à 1 ou 2 millimètres des alimentaires. On devine ce qui se passe : aussitôt que le chiffon se présente, il est en quelque sorte déchiqueté par les pointes d’acier du tambour qui tourne à raison de 800 à 1,000 tours.
- La laine effilochée reste sous forme de duvet entre les pointes et en est détachée et entraînée dans la caisse placée sous la machine par l’action énergique du courant d’air engendré par le rapide mouvement de rotation du système. Mais il arrive que des morceaux de chiffon sont arrachés sans être effilochés ; ils sont alors projetés tangentiellement au tambour, en vertu de leur poids et de la force centrifuge, contre les parois du chapiteau , ils tombent dans une sorte d auge placée à 1 ex -trémilé de chaque machine; là ils sont repris et remis sur'a toile sans fin.
- Toutes les machines sont recouvertes d’un chapiteau ou caisse en bois, afin d’éviter que les produits de l'un se mélangent avec ceux d’une autre dont la nuance n’est pas la même. Des contre-poids, placés à l’extrémité de bras de levier, agissent sur les alimentaires, augmentant ou diminuant la pression des cylindres, selon qu’on a affaire à du « Mungo » ou à du « Shoddy ».
- La laine effilochée en duvet est ensuite soumise à l’action d’une cardeuse à hérissons ; celle-ci la transforme en une nappe légère et continue, d’un mètre de large environ ; dans cet état la laine « laine renaissance » est prête pour la filature.
- L’art de l’effilocheur ne consiste pas seulement dans la conduite des opérations précitées, il lui faut résoudre certains problèmes qui nécessitent une connaissance approfondie de la combinaison des couleurs ; quand il effiloche des chiffons bleus, marrons ou blancs, il obtient de la laine renaissance bleue, marron ou blanche, cela va sans dire ; mais le filateur a souvent besoin de nuances intermédiaires, il envoie un échantillon à l’effilocheur, qui est obligé de livrer un produit semblable.
- Nous avons été à même de voir une nuance bleue obtenue en mélangeant à Yeffilochage des chiffons provenant de capotes de soldats, avec des ch'ffons fournis par les tuniques de facteurs : le résultat en laine renaissance était identique à l’échantillon. A côté de la question de couleur vient se placer celle non moin s difficile du prix. Pour y satisfaire, notre industriel a recours à des mélanges de différentes qualités -, des chiffons vieux et neufs, par exemple, et dame 1 il faut être du métier pour découvrir le stratagème qui est décelé par les connaisseurs, grâce à un phénomène de dichroïsme peu facile à percevoir. De son côté, le filateur fait des mélanges de laine mère et de laine renaissance qui lui sont dic-
- tés par le prix de vente. 11 s’ensuit que certaines étoffes sont fabriquées entièrement avec de la laine régénérée.
- Ce que nous venons de dire suffit amplement pour se faire une idée de l’énorme développement qu’a pris l’industrie de la laine renaissance, développement dont l’influence s’est fait sentir sur le prix des chiffons qu’on payait au début 3 et 4 fr. les 100 kilogrammes, et qui valent aujourd’hui 25 et 30 fr. la même quaniité-, les rognures de flanelle blanche valant 20 à 30 centimes, il y a quarante ans, coûtent actuellement 350 à 400 fr. les J 00 kilogrammes. Aussi ce commerce, ainsi que les industries s’y rattachant, représente un mouvement considérable , on peut admettre qu’annuellement chaque habitant, en France, met au rebut au moins 8 kilogrammes de diverses étoffés de laine, représentant, pour 36 millions d’individus, un chiffre de 288 millions de kilogrammes dont la valeur peut être évaluée à 150 millions de francs.
- D’un autre côté,en admettant qu’un mouton de petite taille donne 1 kil. 50 à 2 kil. 50 de laine et qu’un de grande taille fournit 5 à 8 kilogrammes, cela fait une moyenne de 4 kilogrammes par tête, sur lesquels il faut retrancher environ 40 pour 100 de perte ; après nettoyage, désuintage, désurgeage, etc , on a 2 kil. 40 de laine utilisable; un calcul très simple montrera qu’il faudrait plus de 100 millions de moulons pour remplacer la laine artificielle, quantité qui est loin d exister en France.
- Il nous reste quelques mots à dire sur le traitement des chiffons appelés « Chaîne Coton », dans lesquels la trame seule est en laine qu’il faut séparer. Ce traitement que l’on nomme carbonisation consiste a soumeltie, dans les chambres ou appareils ad hoc, les chiffons dont s’agit, à l’action d’un courant de gaz chlorhydrique ; celui-ci attaque la partie végétale de l’étoffe, qu’un simple battage et brossage suffit à éliminer laissant intacts les filaments de laine qui sont prêts ainsi à subir l’effilochage. Différents appareils rotatifs perfectionnés ont été imaginés, mais le principe reste le même -, c’est d’ailleurs celui qui est connu sous le nom d’épaillage dans 1 industrie du tissage.
- Pour compléter cet article extrait de La Nature, nous donnons ci-dessous les coursa Marseille des chiffons vieux pour l’effilochage, aux 100 kil.:
- Roubaix noir, brut les 100 kil.. 30 à 35
- Roubaix couleur 26 30
- Roubaix mêlés 30 35
- Mérinos mêlé 60 70
- Fantaisie claire 30 60
- Fantaisie foncée. 13 15
- Drap noir 18 20
- Drap marron 19 20
- Drap vert 19 50
- Fiauelle blanche 1.40 1.60
- Jerseys vieux mêlés 90 1...
- Mérinos incolore.................. 40 5g
- Mérinos noir beau................. 78 95
- Mérinos noir...................... 50 6Q
- Les prix des chiffons neufs sont ainsi établis;
- Roubaix noir, hiver......
- Capeline................
- Drap de dame, clair.....
- Cheviotte noire..........
- Matelassé, chaîne, coton.
- 1.70 à 1.80
- 1.15 1-35 1
- 1.10 1-40
- 1.50 1-85
- 90 1.05
- 90 LOS
- 70 85
- 1... 1-05 1
- 30 35 1
- 3... L.. 1
- l .10 1-25 I
- 2.40 2.80 |
- 1.20 1-40 ;
- 1.70 2.25 1
- -------sæs---------
- LA DENSITÉ DES TEXTILES
- Une intéressante discussion a eu lieu à l’Académie des Sciences, entre M. Léo Vignon, de Lyon, et M. de Chardonnet au sujet de la détermination du poids spécifique des textiles :
- Voici quelques chiffres, que M. Léo Vignon avait obtenus au moyen de la méthode de la balance hydrostatique, en opérant au sein de la benzine pure :
- Coton en bourre 1,50
- Coton en fils 1,51
- Laine peignée 1,30
- Laine en fils 1,30
- Soie de France, grège 1,33
- Trame grège 1,32
- Trame décreusée 1,34
- Soies simples :
- Type non chargé 1,33
- — chargé au tannin 1,37
- — chargé à l’étain 1.94
- — charge mixte 1,66
- Soies cuites :
- Type non chargé 1,34
- — chargé au tannin 1,37
- — chargé à l’étain 2,01
- — charge mixte 1,60
- M. de Chardonnet, en opérant par la méthode du flottement, a obtenu des chiffres supérieurs; à l’objeciion de M. de Chardonnet que dans ses expériences M. Vignon n’avait pas éliminé complètement l’air des textiles, M. Vignon a répondu que cette objection ne pouvait être admise, car la densité trouvée était demeurée la même après trois jours d’exposition au vide, que les écarts entre les solutions de M. de Chardonnet et les siennes! proviennent de ce que la soie absorbe les selsj métalliques en solution aqueuse.
- Il résulte de ces expériences qu’il y aurai sans doute lieu de réviser les chiffres qui figurent à l’Annuaire du bureau des longitudes.
- Voici le procédé employé par M. de Char-
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- LA BEVUE DE LÀ TEINTURE
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- donnet pour apprécier la densité de la soie :
- Une échevette du textile essayé est coupée en tronçons n’ayant pas plus de 1 millimètre de long, et cette poussière est mise en suspension sous forme d’un léger nuage, dans une solution étendue de borotungstate de cadmium ; la densité de cette solution doit être voisine de celle que l’on cherche. On place le tout dans le vide, on agite, on laisse rentrer l’air et on recommence successivement cette opération pendant plusieurs heures.
- Quand les fibrilles sont complètement pénétrées de liquide, ori ajoute de la solution concentrée de borotungstate de cadmium ou de l’eau, goutte à goutte, jusqu’à ce que les fibres flottent entre deux eaux. On laisse alors reposer, on corrige s’il y a lieu, la densité du liquide avec du borotungstate ou de l’eau, et on laisse reposer à nouveau.
- Quand le nuage a conservé la même densité partout pendant plusieurs heures, on filtre à l’abri de l’évaporation et on prend la densité du liquide par la méthode du flacon, densité évidemment égalé à celle du textile.
- La densité des échantillons essayés a été trouvée: pour la grège 1,66 et pour la soie cuite environ 1,43.
- L’INDUSTRIE TEXTILE
- EÀ RUSSIE
- Le consul chargé de la chancellerie de l’ambassade de France à Saint-Pétersbourg a dressé une longue et intéressante étude sur la situation de l’industrie textile en Russie.
- 11 constate d’abord les progrès réalisés. L’industrie manufacturière a fait, comme on le sait, de très grands progrès en Russie depuis un quart de siècle. Née après l’abolition du servage, la grande industrie s’est développée à tel point qu’elle peut fournir à tous les besoins du marché intérieur et que l’importation des articles manufacturiers s’est réduite d’année en année jusqu’à ses dernières limites. Mais ce sont les industries textiles qui, dans leur ensemble, ont le plus profité de ce mouvement, et grâce à la continuation constante de leur développement, elles sont devenues une des branches les plus importantes de l’activité manufacturière du pays.
- Le nombre des filatures et fabriques de tissus en tous genres, qui était déjà en 1885 de 2,726, s’élevait en 1889 à 2,970, tandis que la production, suivant le même mouvement, passait de 410,014,000 à 522,007,000.
- Parmi les genres d’industrie dont les progrès se sont le plus accentués, il faut citer :
- Celle du lavage et du peignage de la laine qui compte, en 1888, 100 établissements et une production de 8,472,000 r., contre 33 établissements en 1885 et une production de 5,329,000 roubles.
- Les filatures de laine : en 1885, 97 fabri-
- ques, production 14,264,000 r.; en 1889. 112 établissements, production 19,204,000 roubles.
- Les filatures de coton : en 1885. 92 établissements, production de 140,717,000 r.; en 1889, production de 192,641,000 et 100 établissements.
- La fabrication du feutre (voïlak) : en 1885, 31 établissements, production 248,000 r.; en 1889, 72 étabisssements, proludion 597,000 roubles. La fabrica'.ion des cotonnades en 1885, 336 établissements, production 54 millions 768,000 r.; en 1889,354 établissements, production 68,262.000 r. Celle dps soieries qui, de 181 établissements, 9,340,000 r., en 1885. pa=se en 1887 à 246 établissements et à une production de 12,201,000 r.
- L’industrie de la rubannerie : 16 établissements en 1885 produisant 853,000 r. et en 1889 25 établissements avec une production de 1,655,000 r.
- La teinture et l’impression : en 1885, 325 établissements, 59,424,000 r. de production; en 1879, 333 établissements produisant une valeur de 84,626,000 r.
- La corderie : 245 éiablissements en 1885 et 4,652,000 r. de production ; en 1889, 256 établissements 5,889,000 r.
- 11 en est également d’autres qui sans augmenter en nombre, aveo quelques fabriques en plus, ont cependant sensiblemeni accru ia valeur de leur production, ce sont :
- La fabrication des tapis qui, avec 8 établissements, compte en 1885 une production de 625,000 r., en 1889 de 1,053,000 r.
- Celle de la ouate : 61 établissements, produisant en 1885, 839,000 r., en 1889, 92 établissements et une production s’élevant à 4,559,000 r.
- La fabrication de la toile qui produisait en 1885, 11,247,000 r. avec 91 établissements et en 1889, 16,503,000 r. avec 74 étab'isse-ments seulement, celle des cordes.
- Parmi, enfin, celles qui sont restées stationnaires ou qui ont légèrement recule en 1889, se trouvent :
- La fabrication des lainages qui, en 1885, occupait 236 établissements produisant une valeur de 35,234,000 r. et en 1889, 205 établissements avec une production de 34,823,000 r., soit une diminution de 31 fabriques et de 411,000 r.
- Celle du drap dont la production était de 42,817,000 r. en 1885 et de 42,695,000 r. en 1889, tandis que le nombre des fabriques s’élevait de 518 à 542.
- La progression accusée par les chiffres ci-dessus dans le développement des industries textiles en Russie paraîtra enoore plus sensible si .l’on examine le mouvement général des affaires et le chiffre des bénéfices annuels qu’elles rapportent.
- L’augmentation constante et progressive des établissements industriels, soit qu’ils appartiennent à des particuliers, soit qu’ils soient
- répartis entre d?s sociétés anonymes, par commandite, en nom collectif ou en participation, n’a pas entraîné une diminution de leur chiffre d’affaires. C’est au contraire le taux élévé des bénéfices et des dividendes qui, à son tour, a suscité l’esprit d’entreprise, appelé le capital, et poussé à la création d’établissements nouveaux.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- Briggs. — 219584, 22 février 1892. — Etoffe imperméable perfectionnée.
- Maillard. — 219663, 25 février 1892. — Nouveau procédé d’impression des papiers peints, étoffes, cuirs, etc.
- Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas. — 219683, 26 février 1892. — Procédé de teinture ou impression superficielle sur tissus velours et similaires.
- Reddaway. — 219777, ler mars 1892. — Perfectionnements apportés à la fabrication des toiles cirées ou tissus analogues et autres tissus imperméables.
- Ward. — 219783, 1er mars 1892. — Perfectionnements apportés à la coloration du liège employés dans la fabrication des couvertures de parquets et aux appareils pour opérer cette coloration.
- Malleval. — 219796, 3 mars 1892. Perfectionnements dans la manutention des apprêts des tissus.
- Wever. — 219846, 4 mars 1892. — Appareil à sécher, à étirer et à, décatir ou à faire passer à la vapeur et à enrouler des tricots en formes de manches.
- Descoubet. — 219913, 9 mars 1892. — Machine dite : Décatissage indestructible continu, destiné à donner du brillant aux étoffes.
- Descoubet. — 219914, 9 mar-î 1892. — Machine servant à donner du brillant aux étoffes.
- Jagenburg. — 220031, 10 mars 1892. Procédé pour teindre le coton non filé, le fil de coton et les tissus avec un noir d’aniline ne déverdissant pas, ne se détachant pas et n’attaquant pas les filaments.
- Depoully (les sieurs). — 219898, 5 mars 1892. — Nouveau genre de tulle dit Tulle à double effet.
- Compagnie Parisienne de Couleurs d’aniline. — 219909, 5 mars 1892. — Procédé pour la production d’une couleur rouge- sur fibre textile.
- Perret-, Gros et Million. — 220113, 12 mars 1892. — Nouveau procédé d’apprêtage des tulles et dentelles.
- Dehaitre. — 220147, 15 mars 1892. — Nouveau dispositif d’essoreuse à commande électrique.
- Gastellani. — 220171, 15 mars 1892. — Préparation chimique servant dans le lavage, le dégraissage, le désuintage, le foulage, le blanchissage et la décoloration des matières textiles, etc.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- De Haen. — 220054, 11 mars 1892. — Nouveau procédé de blanchir les fibres textibles végétales ou animales ou autres substances organiques.
- Comte. — 220066, 11 mars 1892. — Système de machine laineuse à chardons métalliques pour le travail des tissus.
- Peltzer et fils. — 220205, 17 mars 1892. — Appareil à teindre les fibres textiles en bobines.
- C. et A. Côte-Rey. — 220249, 16 mars 1892. — Perfectionnements aux machines à raser les tissus.
- Brérand. — 220252, 17 mars 1892. — Teinture partieile directe, applicable sur tous tissus et fils.
- F. du Closet et Blanc. — 220253, 18 mars -1892. — Nouveau procédé > l’impression au rouleau.
- Grawitz. — 220270, 19 mars 1892. — Perfectionnements dans la teinture et l’impression avec les alcaloïde.'.
- Roche. — 220297, 21 mars 1892. — Procédés perfectionnés de traitement des tissus en vue de leur teinture, de leur apprêt et de leur imperméabilisation instantanés.
- Oetzmann etNarracott.—220322, 22 mars 1892. — Perfectionnements dans la fabrication des tapis pour planchers et autres surfaces et dans les appareils employés dans ce but.
- Certificat d'addition
- Thies et Herzig. — 207671, 22 février 1892. — Brevet du 16 août 1890, pour procédé de blanchiment.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINT0RE ET DD NETTOYAGE
- Les documents suivants ont été publiés au premier-Paris dans VUnion nationale, le journal des Chambres syndicales :
- A Monsieur Rousset, rédacteur en chef du journal l’Union nationale
- Paris, le 26 juillet 1892.
- Monsieur le rédacteur en chef,
- La chambre syndicale patronale de la teinture et du nettoyage avait pris l’initiative d’un rapprochement entre patrons et ouvriers pour traiter d’un commun accord les questions qui les intéressent.
- Une commission fut nommée par les patrons, une par les ouvriers. Une réunion eut lieu, dans laquelle la commission patronale demanda à la commission ouvrière d’étudier et de faire connaître ce qui lui paraissait devoir 1 être amélioré dans leur» rapports communs, de formuler ses desiderata, en un mot, de prévoir une solution équitable, à toutes les difficultés qui pourraient surgir pendant le travail.
- La commission ouvrière accueillit favorablement les propositions de la commission
- patronale et parut sincèrement désireuse d’arriver à une entente basée sur des concessions qu'elle-même proposa réciproques.
- Que se passa-t-il à la réunion générale de la Chambre syndicale ouvrière? A quels conseils passionnés et intéressés obéit la majorité?
- Nous ne le savons que trop.
- Bref, aucune suite ne fut donnée à nos propositions de conciliation et nos paroles de paix ne furent pas même écoutées. C’est à la suite de cette façon peu courtoise de briser des relations nouées de notre part avec tant de bonne volonté et de désintéressement, que nous avons adressé la lettre suivante à la chambre syndicale ouvrière des teinturieis.
- Nous vous prions, afin de vous éclairer sur notre situation présent^*, de vouloir bien en prendre connaissance, et nous espérons que vous voudrez bien l’insérer en bonne place dans l'Union, po ir servir de document à l’histoire des relations entre les Syndicats patronaux et ouvriers.
- Veuillez recevoir, Monsieur, avec mes remerciements, l’assurance de ma considération distinguée.
- Le P résident de la chambre syndicale,
- C. JOLLY.
- A Monsieur le Secrétaire de la Chambre syndicale et d'appui mutuel des ouvriers teinturiers-dégraisseurs.
- Paris, le juillet 1892.
- Monsieur le Secrétaire,
- Nous apprenons, par votre lettre, que les propositions faites à la chambre syndicale ouvrière par notre chambre n’ont pas été favorablement accueillies.
- Nous n’avons pas à réfuter ici les arguments de nos contradicteurs puisque, n’ayant formulé aucune proposition nous pensions, dans une seconde réunion prendre connaissance de vos idées et vous parler de nos projets. Peut-être vos collègues n’ont-ils pas compris qu’il s’agissait seulement d’un rapprochement que nous pourrions limiter d’un commun accord qui n’aurait compromis personne, et dont nous n’aurions pas eu, ni les uns ni les autres à nous repentir.
- Nous ne pouvions donc nous attendre à ce qu’on opposât la question préalable à nos désirs d’entente et de conciliation.
- Que chacun aujourd’hui conserve donc sa part de responsabilité; mais nous tenons à vous faire constater que s’il y a eu hésitation prolongée, duîs refus définitif de la part de la chambre syndicale ouvrière, il y a eu unanimité de la part de la Chambre patronale parisienne et de la chambre patronale lyonnaise pour approuver toute démarche' qui pourrait amener une amélioration quelconque dans nos rapports communs.
- Il nous reste, monsieur le secrétaire, h vous remercier ainsi que vos deux collègues, au nom de nos collègues de la commission, de la courtoisie et de la benne volonté que vous avez apportées dans l’accomplissement de votre tâche, et dans les trop courts instants qu’a duré l’unique réunion que les circonstances ont permise.
- Dites à vos collègues que nous sommes et resterons quand même les apôtres de la conciliation entre tous les travailleurs sans exception, et que nous espérons les voir revenir plus vite qu’ils ne le pensent eux-mêmes à des sentiments de justice et de concorde. ’
- Pour la Chambre syndicale:
- Le Président, Le Secrétaire,
- (Signé) : Jgliy. (Signé): Babilloiy-Marchal.
- Teintures des &oI>elins. __
- L'Evènement h publié l'entrefilet suivant :
- « Pourquoi la plus grande partie, sinon la totalité des teinturiers des Gobelins n’etn^. ploient-ils pour exercer leur industrie que des produits allemands ?
- « Cette anomalie pouvait à la rigueur avoir sa raison d’être il y a une dizaine d’années car k fabrication des matières tinctoriales était alors, il faut bien l’avouer, un peu négligée en France ; mais depuis cette époque, les choses ont bien changé 11 les teinturi rs assez dénués de patriotisme pour conserver leur clientèle anx induslriels d’outre-Rhin n’ont plus la moindre excuse à invoquer. »
- L’atelier de teinture des Gobelins emploie principalement l'in ligo, la garance, la gaude le ferro cyanure ; ces produits n’ont rien d’aR lemanr).
- Depuis quelque temps on expérimente les couleurs d’alizarine de la seule maison (aile, mande) qui les fabrique, en même temps qUe les orangés de Poirrier, mais toute l’industrie j en est là : on n’a pas le choix, et il est simp|e. 1 ment fâcheux que la fabrication des couleurs j artificielles ne se soit pas davantage développée en France, son berceau.
- Et qu’est-ce que « la to»alité des teintu- I riers des Gobelins » et « leur industrie ? » - I 11 y a aux Gobelins un atelier de teinture dé- | pendant de l’établissement, et appartenant S comme lui à l’Etat.
- L’auteur de cette note ne paraît guère au courant de ce qui s’y passe.
- —o—
- Les tissus imprimés eu Italie - j
- D’après une note consulaire, l’industrie des I cotonnades a pris un grand essor en Italie.
- Les produits nationaux refoulent de plus en I plus les étrangers et le temps n’est pas éloi- I gné où ils domineront le marché, à quelques I spécialités près. Parmi les articles de prove- I nance suisse qui trouvent un débouché, on ci- I tera les mouchoirs et les fichus de G'aris ira- I primés à la main et qui ne jouissent de cette I faveur que grâce à la richesse et à la nouveauté I des dessins.
- Les impressions au rouleau ne peuvent lut- ta ter contre les droits d’entrée et la concur- I rence industrielle de la Haute-Italie. C’est H uniquement à cause de la production cons- I tante de nouveautés et de la netteté de leur I exécution que les tissus de Glaris passent en- I core dan? les Alpes. Les fabricants cuisses I conserveront longtemps d’ailleurs cette situa- I tion s’ils savent se maintenir à la même hau- I teur.
- Annuaire de la teinture, de l’Iin- I pression, de l’apprêt et du blanchi- I ment. — Il vient de paraître un Annuaire 1 de ces industries et de leurs fournisseurs.
- C’est un recueil d’adresses et d’annomes: I il a sur l’Etranger des listes plus complètes 1 que dans les Annuaires commerciaux (Bottin ou autres) dont nous disposons habituellement; I il peut rendre des services pour la direction I d’une publicité dépassant nos frontières.
- L’Annuaire est un assez fort volume (6161 pages in-8°), cartonné. — Prix : 20 fr.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNESj.
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- WUOTHÈÇue
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- BÜiSTRIELLES
- Septembre 1802
- * • SCIENTI A • ET • W EGoTTÛ
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- F. GOUILLON, Directeur,
- cède au calme qui était attribué à l’é-
- SOM MAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. Persoz. — Impression sur laine.— Noir d’aniline, nouvelle formule Grawitz.— Action de la gelée sur les Tissus. — Errata.— Revue sommaire des Brevets d’invention. — Machine à laver.
- Procédés divers : Teintes mode ; Bruns sur coton ; Bleus façon indigo ; Procédé de moirage.
- — Causeries; confraternelles sur l’art du Teinturier-Dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Fabrication des extraits colorants. — L’Industrie des cotonnades russes. — Procédés de fabrication de l’oxygène
- — Les laines végétales. — Programmes de,prix pour 1893. — Application du nouveau régime douanier.— Brevets récents (catalogue).— Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- L’Industrie se préoccupe beaucoup du projet de convention franco-suisse, premier accroc dont est menacé notre nouveau régime douanier, et dont les eflets doivent principalement se faire sentir sur les fabiications textiles.
- Les réductions qui seraient consenties à la Suisse sur notre tarif minimum, peuvent s’apprécier par les chiffres suivants :
- Sur les fils de coton, la taxe serait abaissée de 17 O/O pour les fils teints ou chinés et de 44 O/O pour les glacés ; sur les fils de soie à coudre ou à broder, de 83 O/O pour les écrus et de 81 O/O pour les teints ; sur les tissus de coton écrus ou imprimés de 14 à 33 O/O ; sur les brillantés Je 20 0/0 ; sur les camisoles dites Suisses de 57 0/0 ; sur la rubannerie de coton de 19 0/0; sur les mousselines de 5 0/0 ; sur la rubannerie mélangée de soie, 19 0|0 : sur les camisoles Suisses en laine, de 33 0/0; sur les foulards et crêpes de soie pure, de 87 0/0; sur les camisoles Suisses en bourre de soie, de 50 0/0, en soie de 40 0/0 ; sur les fichus et écharpes avec franges de soie ou de bourre de soie, de 20 0/0 ; sur les broderies sur tissus de soie de 44 0/0.
- L’accord diplomatique existe, mais il doit être ratifié par les Parlements des deux pays. En France, il y aura une ! vive résistance , il n'est pas douteux «
- que le projet arrive néanmoins à être accepté.
- Des arrangements de commerce et de navigation ont aussi été conclus entre le gouvernement français et différents Etats du Centre-Amérique et de l’Amérique du Sud, c’est-à-dire la Colombie, l’Uraguay, le Paraguay, le Chili et la République Argentine ; mais ces traités n’inquiètent pas notre industrie et lui assurent, au contraire, un approvisionnement régulier de ses matières premières, et ne peuvent que faciliter le débouché de ses produits.
- Par la clause de la nation la plus favorisée que nous ont concédée ces Etats, nous n’avons plus à craindre la concurrence des Etats-Unis, qui avaient conclu avec ces Républiques voisines des traités fort avantageux pour ses productions.
- Depuis longtemps nous avons des conventions semblables avec le Mexique ; il en reste à conclure avec le Pérou, la Bolivie, mais d’autres Etats voisins nous échappent, s’étant inféodés aux Etats-Unis : ce sont le Brésil, le Nicaragua, le Yénézuéla, les Antilles.
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- ¥ *
- Voyons maintenant quelles sont, à l’intérieur, les tendances de nos fabriques :
- La situation à Roubaix-Tourcoing reste faible, avec apparence d’une reprise prochaine ; la fabrique reçoit quelques commissions, surtout en articles de laine douce, et les prévisions pour la saison prochaine sont qu’on passera à la laine fine pour la robe, et qu’on restera à la cheviote pour le drap.
- Ces places ont été attristées par la déconfiture d’un négociant en laines, très estimé, de Tourcoing, M. F. de la Carrette, qui laisse un déficit de plus de 800,000 fr., résultat de spéculations malheureuses; et par un autre sinistre: l’incendie des magasins de MM. Bossut père et fils, de Roubaix, où 800,000 fr. de tissus ont été détruits.
- A Reims, une meilleure tenue suc-
- poque des vacances ; on termine les expéditions pour l’hiver, en nouveautés, et on échantillonne pour l’été. Les lainages unis sont toujours sans mouvement, et les flanelles ont un courant assez actif.
- Les articles les plus demandés à El-beuf ont été les draps cheviot et les étoffes en peigné pour l’été, avec peu d’activité sur la nouveauté, ce qui est de règle à cette époque de l’année. La draperie unie et noire a un écoulement régulier.
- En soieries, les fabricants reçoivent leurs commissions de printemps ; ils sont très occupés et travaillent sur marchés, de sorte que les stocks ne se reconstituent pas. Il se fait très peu de tissage en grège.
- Il existe toujours une très grande activité à Rouen sur les écrus, les flanelles, les pilous et les imprimés. La saison a été des plus favorables à l’indienne, aussi bien pour la robe que pour le meuble.
- Les genres moins demandés sont les petites couleurs en rouennerie classique, les mouchoirs, et surtout la doublure.
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- La saison n’a pas été aussi favorable pour Mulhouse ; cependaut, dans le courant de ce mois, la demande pour tissus de coton s’est fortement relevée, et il s’est conclu de nombreuses ventes sur livraisons éloignées, à prix fermes.
- En Allemagne, l’industrie textile est dans un état de dépression générale,, surtout dans la branche des lainages.
- En présence de la crise qui frappe la filature des laines, les principaux intéressés provoquent une réduction du travail dans toutes les fabriques de l’empire, la réduction précédemment votée ayant cessé d’être appliquée depuis le 1er avril.
- Les fabricants de tissus de Berlin ont généralement arrêté leurs métiers pour les articles d’hiver; en ce qui con-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- cerne les articles d’été, on ne fabrique que des quantités insignifiantes.
- Les étoffes imperméables s’achètent très peu. I e commerce de draps et de cuirs de laine a été un peu plus animé, mais aussi à des prix en baisse. Les soieries sont calmes ; les qualités supérieures en peluche de soie ont été un peu recherchées.
- Enfin, les chiffons, comme les laines renaissance, ont leur commerce d’exportation momentanément supprimé, par suite des mesures sanitaires prises par différents Etats.
- Ces mesures se justifient envers l’Allemagne, qui recèle encore un foyer intense de choléra, mais elles prêtent à rire lorsqu’elles s’appliquent àlaFrance, avec ses quelques cas épars, et sans caractère d’épidémie envahissante ; or, certains pays refusent tous nos envois, même de produits chimiques, qui sont généralement anti-microbiques.
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- lnventera-t—on une nuance choléra, comme il y a deux ans, on fit la teinte influenza ? 11 vaut mieux assurément chercher des noms plus gais.
- Celui de Marengo est un peu vieillot: il revient sur l’eau, d’après le journal Les Tissus, qui dit à ce propos :
- « Nous avons maintes fois donné, dans nos gammes de nuances, des gris (mélangés noir et blanc) depuis le très foncé, le marengo, le demi-ton, jusqu’aux clairs : ces gris ne sont pas nouveaux ; accueillis comme nuances courantes, on les trouvait bons surtout pour les personnes âgées et on était loin de leur accorder une grande importance. Eh bien ! l’un de ces gris tant dédaignés s’est montré, le jour du Grand Prix de Paris, porté par la majorité des hommes de bon ton qui, jeunes comme vieux, ont consacré ce jour-là le marengo, couleur de bon goût. Nous voyons ici la bizarrerie des décisions de la Mode, car non-seulement cette couleur n’est point nouvelle, loin de là, mais de plus elle n’était pas oubliée, l’oubli donnant parfois l’impression de l’inédit... »
- La teinte dont parle notre confrère est un gris foncé ardoisé, mais dont l’usage ne paraît pas s’étendre dans la grande consommation.
- La draperie pour hommes, dans les teintes foncées, reste aux bleus et aux marrons avec de timides apparitions de
- genres verdâtres, tels que le bronze et le russe. Les marrons, ou bruns, prêtent à beaucoup de variétés, et à une litanie d’appellations pittoresques : Savoyard, tête de nègre, oreille d’ours, etc.
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- * *
- Les modes féminines savent trouver des désignations plus gracieuses; nous en voyons un exemple dans la carte des nuances que nous annonçons à l’entrée de chaque saison, et qui, véritablement, donne à chaque teinte des noms ingénieux, simples et élégants ; de plus, ils ne sont pas arbitraires et répondent toujours à un type naturel, ou à une idée que la nuance représente à l’esprit.
- La carte pour l’hiver prochain est parue récemment. Les rouges et roses y dominent : le gamme principale est une série de six tons à noms de fleurs ; celles-ci fournissent toujours un vocabulaire de teinte aussi varié que gracieux. Des vieux rouges sont dénommés : Escurial, Salammbô, Grenache, Trianon, Santal.
- Après les rouges, viennent comme importance les marrons et leurs dégradations modes-jaunes, telles que : Champagne, Madère, Frontignan, etc. Les bleus sont ou foncés ou ternes ; parmi ces derniers : Oriental, Islande. Peu de violets et en demi-teintes : Aïda, Eminence, etc. Les verts sont à reflets jaunes, tels qu’Angélique, Mûrier, Mascotte, Varech, ou rabattus, comme Aloës et Andorre.
- Castille est une teinte jonquille, Dia-volo, un rouge briqué^ etc.
- * *
- Mais cette carte, destinée aux soieries, rubans, fleurs et plumes, a toujours des teintes trop claires et trop brillantes pour s’adapter aux tissus courants. Les teinturiers en lainages et en cotonnades nous ont souvent manifesté le désir d’en posséder une à nuances moins vives.
- La Chambre syndicale de la mercerie et passementerie, sentant le même besoin pour ses articles qui doivent en général s’assortir aux teintes des robes ei autres vêtements qu’ils ont à garnir, a résolu de publier une autre carte à nuances de tissus et costumes, et elle vient de faire paraître la première, des-
- if nir—i — — ~ .... '
- tinée à l’hiver de 1892-93, qu’elle se propose de renouveler au début de chaque saison.
- Cette nouvelle carte contient environ 80 échantillons; ceux-ci sont numérotés et sans autres désignations;; La carte est façonnée avec plus de soins que celle des fleurs et plumes, et est reliée dans une percaline qui en fait un carnet fort présentable. Elle convient très bien aux teinturiers en pièces et en chiffonnage (1).
- Celle des fleurs et plumes sera son complément, mais pour nous ne vient plus qu’en seconde ligne.
- F. GOUILLON
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de VExposition universelle de 1889 Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des laines de Paris.
- — suite —
- Colorants
- Les roses d'alizarine grand teint se font généralement aujourd’hui à l’aluminate de soude. On ajoute à la solution de ce mordant de l’a-lizarine et de l’huile pour rouge, puis un peu de soude caustique pour dissoudre la matière colorante. C’est dans cette liqueur que l’on place les pièces. On les sèche ensuite. Pendant la dessication, la soude caustique se carbonate et laisse l’alumine en liberté. On vaporise alors, lave et savonne comme il le faut. Ce procédé extrêmement expéditif est bien plus avantageux que l’ancien.
- Quelques autres couleurs artificielles fournissent encore des nuances solides sur mordants d’alumine, par exemple : l’alizarine bleue, l’alizarine verte, la céruléine, qui donnent respectivement un bleu rougeâtre, un réséda bleuâtre, un vert bouteille. La matière nommée bleu (Tindigo d'alizarine, qui résulte de l’action prolongée de l’acide sulfurique concentrée sur l’alizarine bleue, teint l’alumine en une nuance se rapprochant de celle de l’indigo.
- Parmi les matières colorantes nouvelles, en dehors des diverses alizarines, on fixe quelquefois par teinture ïazarine \ elle fournit, avec les mordants d’alumine additionnée d’hydrate d’étain un ronge tirant sur le cramoisi et un rose bleuté très vif.
- (1) La nouvelle carte coûte 4 fr.; celle des Fleurs et Plumes, 3 fr.
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- La chlorine ou vert de résorcine produit avec le fer des verts que l’on peut pousser jusqu’au noir. Le pyrolignite de fer à 2 degrés Baumé conduit à un vert myrte et, concentré entre 6 et 7 degrés Baumé, à un noir verdâtre produisant de très jolis reflets.
- La teinture en chlorine se fait dans des cuves à garancine, avec une petite addition d’acide acétique ; le mordant ne se teint pas ^ froid, mais commence seulement à absorber la couleur vers 40 degrés. 4 partir de ce mo- j ment il faut chauffer tout doucement jusqu’à 70 degrés.
- A partir de ce moment, il faut chauffer tout doucement jusqu’à 70 degrés, sans dépasser cette température, sous peine de perdre du colorant par altération et de produire des taches sur le tissu.
- Les nuances obtenues sont très solides à la lumière et au savon, et supportent un vaporisage sans pression.
- On combine quelquefois la teinture en chlorine avec celle en campêche sur mordant de fer, pour obtenir des noirs Payant"pas la nuance roussâtre que donnerait cette dernière matière colorante seule. Du pyrolignite de fer à 5 degrés Baumé et un mélange de 10 p . 100 de campêche et 5 p. 100 de chlorine en pâte conduisent à un bon résultat. On n’ajoute pas cette fois d’acide acétique dans le bain de teinture.
- § 80. Le pyrolignite de fer s’emploie beaucoup pour précipiter sur le tissu les matières colorantes dont celle ci a été .mprégnée à l’avance. Ces matières sont principalement des astringents, tels que l’extrait de châtaignier, le cachou, le sumac, etc. On arrive, en les mélangeant entre elles et avec des bois, à une grande variété de nuances modes.
- Mordants
- § 81. Dans ces dernières années, ce sont les couleurs teintes sur mordant de chrome qui ont rendu les services les plus sérieux, en raison de leur grande solidité.
- Différents moyens sont suivis pour mordan-cer le tissa en chrome, particulièrement celui qui lui a été indiqué dans un chapitre précédent. Sur ce mordant, on fixe à volonté des alizarines rouge, jaune, verte, bleue, noire, la galléine,la céruléine, la gallo-flavine, etc.
- Voici un exemple de teinture de ce genre en violet solide, d’après un renseignement dû à M. Elouard Kopp. Le tissu est manoeuvré à froid pendant dix minutes dans le bain fui-vant :
- Acétate de chrome à 17 degrés... 0 1. 25
- Eau.............................. 1 litre.
- Soude caustique à 36 degrés...... 0 1. 25
- eusuite exposé à l’air pendant trois heures, puis lavé et teint dans un bain contenant par pièce de cent mètres (10 à 12 kilogrammes) :
- Violet solide BS................. 1 k. 500
- Extrait de quercitron à 20 degrés
- Baumé.......................... 1 k. 500
- Tanin....................... 100
- Bleu méthylène.............. 10
- On monte en une heure à 60 degrés, et on reste une heure entre 60 et 70 degrés.
- S 82. Les couleurs au tanin dont il a déjà été parlé s’appliquent sur une grande échelle dans la teinture des unis.
- On se sert généralement du tanin à l’alcool, surtout lorsqu’il s’agit d’obtenir des nuances claires et pures ; dans le cas des nuances foncées, on emploie par économie des extraits de châtaignier ou de sumac. Toutefois, le châtaignier donne des nuances plus ternes, et le sumac des nuances plus jaunâtres.
- On commence par foularder le tissu dans une solution de tanin dont la concentration varie de 10 à 40 grammes par litre, suivant l’intensité du ton à obtenir. A cet effet, on se sert d'une petite auge de 5 à 6 litres, qu’on alimente continuellement avec du bain frais pendant le travail. De cette manière, on évite l’épuisement du bain qui produirait des inégalités. Au sortir du foulard, les pièces sont séchées à la hoiflue, puis le tanin est fixé en émétique (de 5 à 15 grammes d’émétique par litre) dans une cuve à roulettes chauffée à 75 degrés centigrades. On lave et sèche à l’éten-dage.
- Les pièces ainsi mordancées sont teintes dans une cuve ordinaire avec la matière colorante voulue ; on entre à froid, monte en une heure à 65 degrés et reste encore une demi-heure à cette température.
- Toutes les matières colorantes basiques, telles que la fuchsine, la safranine, le violet de Paris, le bleu méthylène, le vert d’aniline, le brun Bismarck, etc., teignent le tannale d’antimoine. Les nuances obtenues résistent à l’eau et plus ou moins au savon ou à la lumière, suivant la nature des matières.
- Quelquefois on opère d’une autre façon, en plaquant sur le tissu la solution de tanin et de matière colorante légèrement aiguisée d’acide acétique, puis passant en solution d’émétique.
- Les deux procédés peuvent être utilisés indifféremment pour des nuances claires et moyennes ; mais, dans le cas des nuances foncées, la matière colorante n’est quelquefois pas assez soluble pour se prêter à l’application du second.
- Diverses préparations antimoniées sont employées comme substituts de l’émétique, à savoir l’oxalate d’antimoine et de potasse, le fluorure d’antimoine liquide, le fluorure double d’antimoine et de sodium, enfin une combinaison de sulfate d’ammoniaque et de fluorure d’antimoine vendue sous le nom de sel d'antimoine.
- Un grand nombre de sels métalliques peuvent d’ailleurs servir à la fixation du tanin. C’est ainsi que M. Schmid s’est servi de l’acétate de zinc. Le bain est monté à raison de 8 à 10 grammes environ de sulfate de zinc et de
- 4 à 5 grammes d’acétate de soude par litre d’eau. L’acétate de zinc fixe le tanin dans les mêmps conditions que le bain d’émétique, et fournit mêmp, suivant l’auteur, des nuances plus nourries.
- Les sels d’alumine et de fer sont employés également, ces derniers lorsqu’il s’agit de nuances foncées dont on n’a pas à craindre d’altérer la pureté. Souvent on commence par préparer le tissu au sulforicinate d’ammoniaque, le corps gras donnant plus de brillant et de solidité à la couleur.
- Dans cet ordre d’idées,MM. Lamy et E. Kopp ont indiqué un procédé pratique pour la teinture des tissus de coton en bleu méthylène clair et vif, à l’aide de l’alun, et un bleu méthylène très foncé et cuivré, à l’aide de l’acé-tonitrate de fer (1).
- §83. On a reconnu, avons-nous dit, que les tannates d’alumine et de fer, après qu’ils avaient servi à fixer des matières colorantes acides, telles que les alizarines, les principes tinctoriaux du campêche, des bois rouges, du bois jaune, etc., pouvaient attirer encore les couleurs d’aniline basiques.
- De là le moyen de remonter ou de faire virer après coup certaines nuances par des teintures subséquentes à l’aide de produits tels que la fuchsine, le violet de Paris, le bleu méthylène, le vert d’aniline, etc., et d’obtenir une variété infinie de tons, parfois d’un nourri et d’une richesse incomparables. Ces couleurs par virage, très faciles à réaliser, sont une ressource précieuse pour le teinturier en pièces.
- Couleurs directes
- § 84. On se sert beaucoup, à présent, pour la teinture des tissus et des fils de coton, d’une classe très nombreuse de matières colorantes, de découverte récente, dites couleurs diazoï-ques, ou encore couleurs substantives, qui ont pour type le rouge Congo, et dont les principales sont, après lui, la benzopurpurine, la benzoazurine, Yazobleu, la chrysamine, le jaune de Hesse, etc.
- Ces matières manquent en général de solidité à la lumière, mais possèdent pour le teinturier un caractère précieux, celui de teindre également, sans mordants, toutes les fibres végétales et animales et, une fois fixées, de servir elles-mêmes de mordants à l’égard d’u» grand nombre de couleurs d’aniline.
- On a vu plus haut qu’elles pouvaient être formées d’ensemble sur tissus. Préparées isolément, elles se prêtent à une purification parfaite et fournissent des nuances plus brillantes, très variées, comprenant le jaune, l’orangé, le rouge, le violet, le bleu, l’olive, le brun ; elles offrent à l’emploi de telles facilités que les praticiens se laissent aisément entraîner à e* faire un usage immodéré.
- La teinture â l’aide de ces matières s’opère
- (1) Soc. ind. de Rouen, 1880, p. 382.
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- toujours en présence d’alcali*, de savon, de sels alcalins ou au moins de sels à base alcaline.
- Voici, à titre d’exemple, comment ou peut obtenir un rouge uni sur une pièce de 200 mètres de long sur 1 m. 20 de large.
- Le tissu préalablement mouillé est teint sur
- jiggers dans le bain suivant :
- Eau bouillante................. 150 lit.
- Soude caustique à 36° Baumé 300 gr.
- Solution de sulforicinate de soude moyennement concentrée..........................1 lit.
- Silicate de soude à 45° Baumé 1,5
- Savon fondu (à 100 grammes par litre d’eau).............. 400 gr.
- Rouge Congo (dissous dans 5 litres d’eau)............... 300 gr.
- On donne quatre tours à l’ébullition, deux tours au foulard pour rincer, et on sèche à la course.
- Comme on le voit, rien n’est plus simple. Quelques manufacturiers se dispensent même de lessiver et blanchir les pièces à l’avance ; il passent le tissu écru au large dans un bain d’acide sulfurique à 1°5 Baumé, chauffé à 40 degrés, le laissant en tas pendant trois ou quatre heures, et le rincent pour procéder à la teinture comme ci-dessus.
- De toutes les couleurs appartenant à cette classe, la chrysamine est une des plus solides ; elle sert moins pour teindre des unis que pour colorer les fonds des articles imprimés, meubles et robes. Pour arriver à une nuance chamois, on passe les pièces terminées pendant deux à trois minutes dans une cuve à roulettes contenant le bain ci-après chauffé à 60 degrés centigrades :
- Eau ordinaire............... 100 litres.
- Cristaux de soude......... 200 grammes
- Savon de Marseille........ 200 —
- Chrysamine en pâte........ 100 —
- Couleurs pour transformateurs.
- Plusieurs de ces couleurs diazoïques, ainsi qu’il a été dit, peuvent être formées sur le tissu lui-même. Nous en donnerons comme exemple la production en uni d’un rouge vif, d’après une formule récente qu’a bien voulu nous communiquer M. Horace Kœchlin.
- On plaque les pièces avec la solution ci-après :
- 6 naphtol.................... 25 gr.
- Soude caustique à 38° Baumé. 25
- Eau............................ 1 litre.
- Le tissu est séché à la hot-flue à 40° au plus, puis passé pendant une minute environ dans un bain préparé comme suit :
- b naphtylamine............... 1 kilogr.
- Acide chlorhydrique.............. 2d, 5
- Eau.............................. 60 litres
- Glace............................ 10 kilogr.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- auquel on a ajouté lentement :
- Nitrite de soude............... 700 gr.
- Eau............................ 10 litres
- puis :
- Acétate de soude............... 10 kilogr.
- Eau............................ 20 litres.
- La formation de la couleur est instantanée, et le rouge de toute beauté. Il aurait supplanté le rouge turc, s’il résistait à la lumière.
- Dans des conditions similaires, l’a naphtylamine, remplaçant la B naphtylamine, donne des nuances bordeaux, mais également fugaces.
- Le tableau ci-après, dû à l’obligeance de M. Charles Zurcher, fait connaître les résultats par quelques-uns de ces produits :
- a naphtol. B naphtol.
- Aniline.......... cachou............... orange.;
- Paratoluidine. cachou............. orange rouge
- Métranitranilinc.. orange brun., orange vif.
- Paraoitraniline... orange brun., rouge safran.
- Kitroparatoluidiae. beau cachou., orange.
- a naphtylamine.. puce............... rouje bordeaux.
- B naphtylamine. puce............... rcuge turc.
- Amidoazobeuzol.. puce............... rouge.
- Orlhoamidoazotoluol puce............... puce.
- D’autres préparations conduisent à des nuances gros bleu, violet, bronze, etc. La ré-sorcine, employée en remplacement du B naphtol, donne des temtes plus jaunes.
- Un passage en sulfate de cuivre communique beaucoup plus de solidité à ces nuances, mais par contre un ton rabattu.
- I L’exposition de la maison Koechiin-Baum-gàrtner et Cie, de I uxeuil, contenait un assortiment remarquable des nuances unies obtenues d’après ces méthodes par les soins de son chimiste, M. Horace Kœchlin.
- § 85. Parmi les couleurs d’oxydation récemment découvertes, on se sert quelquefois de la canarine. Au lieu de la former sur le tissu lui-même, on peut la préparer à l’avance et l’appliquer à l’état de dissolution dans un mélange de potasse caustique et de savon. La teinture a lieu à froid. Cette matière colorante peut servir de mordant à l’égard du vert malachite, du bleu méthylène, du violet de Paris, etc.
- Gamme musicale des couleurs.
- § 86. Le vaste établissement de Thaon (Vosges), devenu si prospère sous l’habile direction de M. Lederlin, avait exposé, à côté de ses articles blancs et de ses impressions pour doublures, une grande variété de pièces de tissus de coton en nuances unies. A ce propos, on a remarqué avec intérêt, tapissant le , fond de la vitrine, un immense éventail formé de nombreuses gammes de couleurs. Ces gammes, imaginées et réalisées par l’un des chimistes de l’établissement, M. Saget, offrent cette particularité qu’elles ont été établies
- d'après des principes empruntés à la théorie musicale.
- ( A suivre).
- IMPRESSION SUR LAINE
- Virage des colorants azoïques sous l’action de l’acide sulfureux au vaporisage Par M. Félix Binder
- Il existe une série de colorants azoïques qui, après avoir été imprimés sur laine subissent spontanément une décoloration partielle au vaporisage.
- Cet accident est attribué généralement à une réduction par la laine elle-même ou par l’acide sulfureux qu’elle retient à la suite des opérations du blanchiment.
- Aujourd’hui, presque tous les imprimeurs chlorent la laine avant l’impression ; chacun de nous a pu apprécier la valeur de ce traitement, qui ne s’est généralisé que dans ces dernières années, quoique Mercer l’ait indiqué il y a fort lougtemps.
- Le chlore semble avoir pour la laine plus d’affinité qu’il n’en a pour l’acide sulfureux.
- Que le blanchiment soit fait au soufroir oupar les bisulfites, la fibre retient toujours, en dépit des opérations subséquentes, une quantité de gaz sulfureux assez appréciable. Si l’on veut le détruire complètement par l’effet du chlorage, on est obligé de pousser l’opération à un point où la qualité du blanc commence à souffrir. C’est au vaporisage surtout que la marchandise prend une coloration jaune très accentuée et désormais très stable.
- L’eau oxygénée est le meilleur destructeur de l’acide sulfureux, mois son emploi est onéreux. I
- La laine par elle-même est réductrice : elle 1 dégage au vaporisage de l’acide sulfhydrique et probablement des corps organiques sulfurés volatils. Ces vapeurs nesont généralement nuisibles que pour un petit nombrs de matiè- 1 res colorantes. C’est plutôt l’acide sulfureux qu’il faut craindre.
- J’ai vaporisé, il y a quelques mois, une série de pièces de laine imprégnées de gaz sul- 1 fureux sur lesquelles on avait imprégné des | mélanges contenant entre autres colorants, de l’écarlate 2R (Act.-Ges. Berlin).
- En sortant de la cuve, la marchandise avait pris un aspect inégal : l’élément rouge était visiblement éliminé en beaucoup d’endroits.
- J’ai mis en œuvre des procédés de toute sorte pour essayer de réparer l’accident ; un passage à la vapeur en présence de gaz ammoniac y a remédié en partie, mais d’une manière très insuffisante ; un autre vaporisage, la laine étant enveloppée dans des doubl ers humectés avec une dissolution ammoniacale de clo-rate de soude a régénéré le rouge danstoutesa vigueur, elle a (ait disparaître aussi complètement que possible toutes les inégalités
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- LA revue de la teinture
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- de nuance, mais sur des pièces qui avalent été lavées.
- J’ai cherché à éliminer le mécanisme de cette réaction.
- On sait que la réduction des colorants azoï-ques, prise au sens propre du mot, provoque en premier lieu la sci.-sion de la chaine — Az =TAz —, il y a addition d’hydrogène à l’azote et formation de deux amines. L’oyxdation par un chlorate ne permet pasde renouerla chaîne et de reformer le colorant primitif.
- Cette interprétation n’explique donc pas l’action de l’acide sulfureux dans l’accident sus-dit.
- Il m’a semblé plus rationnel d’admettre à prio ri que l’acide sulfureux s’additionnait à l’azote pour former une combinaison décolorée, dont on pourrait rétablir la nuance primitive en mettant l’acide sulfureux en liberté sous forme d’acide sulfurique par une action oxydante.
- Cette manière de voir m’a été suggérée par une réaction découverte, il y a douze ans par M. Prud’homme. Il a solubilisé une combinaison azoïque par le bisulfite de soude ; ce produit a été livré par MM. Durand et Huguenin sous le nom de narcéine.
- La réaction du bisulfite tomba dans l’oubli et fut découverte à nouveau, après plusieurs années, par M. Spiegel, qui s’en servit pour préparer l’azarine. La maison Meister, Lucius et Biüning prit des brevets pour la préparation d’une série de produits analogues obtenus en chauffant des colorants azoïques avec du bisulfite de soude.
- On a reconnu depuis que le bisulfite s’additionnait comme il le fait à l’égard du bleu d’anthracène, de lacéruléine, de la naphtaza-rine.
- Le bisulfite H Na So3 se scinde en présence de la chaîne — Az = Az —, et forme une combinaison du type
- — Az = Az —
- I I
- H S03Na
- La double liaison entre les deux atomes d’azote se résoud en une liaison simple.
- L’écarlate 2R, transformé par ce procédé, passe du rouge vif au jaune orange, et revient au rouge par oxydation. La ténacité avec laquelle la laine retient l’acide sulfureux explique pourquoi le retour au rouge n’a pas lieu dans ce cas au vaporisage. Cette opération provoque au contraire le virage au jaune.
- L’écarlate 4R (BASF), le ponceau K (Poir-rier), l’orangé II (Poirrier) et l’orangé G (BASF) subissent la transformation par le bisulfite à un degré très prononcé et passent au jaune franc.
- J’ai fait une série d’essais de virage dont j’ai tiré des conclusions certaines.
- La laine est blanchie au bisulfite ou à l’acide sulfureux, passée à l’eau oxygénée et chlorée.
- On imprime sur un échantillon tel quel et sur un autre préparé au bisulfite 1/16 une
- bande avec l’écarlate 2R, l’écarlate U R, le ponceau K, l’orangé II et l’orangé G. On vaporise.
- Les colorants conservent leurs nuances sur la laine exempte de soufre (S O1 2) et virent au jaune sur la laine sulfitée. Les couleurs virées résistent au lavage autant que celles qui sont restées indemnes. Quand on prépare les bandes jaunies avec du chlorate ammoniacal, il suffit de les vaporiser quelques minutes pour régénérer le rouge tout entier.
- D’autre part, on chauffe les dissolutions des rouges et des orangés susdits avec du bisulfite pour les faire virer, on épaissit et on imprime avec chacun une bande en coupure claire sur la laine débarrassée de l’acide suffureux.
- On vaporise une moitié de l’échantillon dans un doublier humecté d’eau, l’autre dans un doublier humecté d’une dissolution de chlorate et d'ammoniaque.
- En sortant du vaporisage, la première moitié des bandes est restée jaune, tandis que la seconde est redevenue rouge, à condition qu’il y ait eu dans le doublier assez de chlorate pour oxyder le bisulfite combiné à la couleur. Si le rouge n’est pas entièrement régénéré, il suffît de laver la laine et de la vaporiser en présence de l’oxydant. Pour les colorants cités, le remède est infaillible.
- Ces faits démontrent à l’évidence qu’il n’y a pas de réduction proprement dite. La prétendue destruction des rouges n’est qu’un virage qu’il est facile de prévenir.
- On peut encore réparer les accidents dus à l’acide sulfureux par un passage des pièces en eau froide alcalisée à l'ammoniaque, ou par un traitement à l’hypochlorite additionné d’acide.
- J’ai observé ces phénomènes de virage sur une série de colorants azoïques, rouges et orangés. 11 doit s’en trouver un grand nombre qui y sont sujets.
- I 11 existe cependant une classe de corps com-| plexes, renfermant plusieurs chaînes azoïques | sur lesquels l’acide sulfureux exerce une action réellement destructrice : le noir naphtol, par exemple, vire au grenat violacé et nere-j vient pas par le chlorate. C’est dans des cas | de ce genre qu’on recommande l’addition du chlorate à la couleur d’impression.
- Ce moyen est efficace quand on imprime les colorants en grandes masses, mais il est insuffisant pour préserver de petits objets ; si les surfaces évaporant de l’acide sulfureux sont assez grandes, elles peuvent fournir des quantités de gaz délétère qui épuiseront rapide-{ ment l’action du chlorate contenu danslespar-j ties imprimées.
- ! 11 est plus prudent alors de vaporiser dans
- des doubliers préparés au chlorate, dont on peut se servir à plusieurs reprises en les humectant chaque fois à l’eau alcaline. C’est le moyen -le plus sûr de détruire l’acide sulfureux partout où il se dégage.
- (Société Industrielle de Mulhouse.)
- NOIR D’ANILINE
- Nouvelle formule Grawitz
- M. Grawitz tâtonne et cherche une nouvelle mine à procès dans la voie que déjà il a su si bien exploiter, non industriellement, mais judiciairement.
- Ses fameux brevets étant expirés, il en prend de nouveaux sur des formules qu’il a pu voir appliquer avec succès, et vraisemblablement, lorsqu’il s’en sera réservé quelques-unes parmi les plus pratiques, il fera la loi aux industriels qui les employaient avant lui et qui n’avaient pas cru devoir breveter une simple formule.
- En mars 1891, Grawitz a fait breveter un procédé fonctionnant dans une maison belge ou il était passé quelques semaines avant (1), y apportant, seulement une modification de manipulation qui ôte précisément à ce procédé son principal avantage. 11 avait, enfin, édifié ce brevet sur une théorie vingt fois exposée : à savoir, que dans le mélange pour noir par aérage, il fallait éviter un excès d’acide minéral, cause de l’affaiblissement des fibres, mais qu’on pouvait employer un excès d’acide organique, ce qui, du reste, n’est vrai que relativement.
- Maintenant, un nouveau brevet (du 19 mars dernier) donne une nouvelle formule et ne fait plus de théorie. Cela constitue déjà pour Grawitz un fusil à deux coups, en attendant qu’il complète sa mitrailleuse, pointée sur les teinturiers.
- Le nouveau procédé est une combinaison des méthodes au vanadium et de celles aux ferro-cyanures.
- Voici un résumé du brevet :
- Les fibres teintes en noir d’aniline par aérage et séchage, perdent une grande partie de leur solidité sous l’action des chlorates.
- L’auteur du brevet a déjà indiqué un remède contre cette cause d’affaiblissement (2).
- Il revendique actuellement l’emploi des ferro et ferri-cyanures, conjointement avec les sels de vanadium, ou tous autres capables de déterminer la décomposition des chlorates, et leur réaction sur les sels d’aniline (3).
- Par exemple, pour 13 litres de mélange pour noir, on emploiera :
- (1) Voir ce brevet Reçue cle la Teinture, 1891, p. 122. Une instance en nullité de ce brevet est pendante devant les tribunaux belges.
- (2) S’il fait allusion à son précédent brevet, il 11e s’agissait pas alors de l’action destructive àes chlorates, mais de celle des acides minéraux, et son « remède » était dirigé contre cette action des acides libres. Ce fait n’a pas une grande importance, mais il démontre avec quelle désinvolture Grawitz invoque des précédents et cherche à couvrir le peu de suite qu’il a dans ses idées (ou celles des autres qu’il épouse).
- (3) Ainsi : « et tous autres capables, etc... » c’est du pur Grawitz : englober par avance ce qui pourra se faire plus tard !
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Sel d’aniline (chlorhydrate) 1,295 gr.
- Prussiate jaune............... 795 —
- Chlorate de soude............. 355 —
- Un tel mélange ne développe pas de noir par aérage, mais additionné de 2 à 5 grammes de vanadate d’ammoniaque, il se produit sur les fibres, par étendage ou par vaporisation directe après séchage, un noir magnifique, et les fibres sont entièrement préservées.
- Le noir est ensuite rendu inverdissable par les moyens usuels.
- On peut augmenter le dosage du chlorate, et aller jusqu’au double du poids indiqué.
- La proportion de prussiate est la meilleure, mais on peut la varier.
- 11 est bon d’ajouter le vanadate par fractions, et après chaque poignée de coton passée au bain.
- Les « revendications » terminent le mémoire descriptif, et s’appliquent à tous alcaloïdes donnant des colorations par l’action des chlorates et de l’aérage
- Ce procédé donne, en effet, un beau noir; mais c’est une illusion de croire qu’il n’affaiblit pas les fibres, quoique ce défaut soit peut-être atténué : il n’est aucun noir par étendage qui n’altère plus ou moins le coton.
- Sauf pour l’impression, l’étendage est absolument délaissé ; Grawitz qui veut nous y ramener, par ses deux derniers brevets, n’est plus à la hauteur du mouvement actuel, lui qui, cependant, avait tant vanté les avantages du plein bain.
- Plein bain et étendage, d’ailleurs, sont également démodés ; il y a un moyen terme qu’il n’a pas encore saisi et qui évite, en partie,les inconvénients des deux méthodes. Ce n’estpas encore le moment de le lui faire connaître.
- F. G.
- ACTION DE LA GELÉE
- Sur les Tissus
- {Note de M. C. F. Seymour Rotwel F. C. S.)
- Plusieurs fois déjà ce sujet a été traité dans différentes publications et, en général, la conclusion a toujours été que le coton surtout était influencé par la gelée. Hummel, dans son ouvrage sur le séchage des tissus, dit que: quoique l’évidence de ce fait soit un peu douteuse, il est tout à fait admissible que la cristallisation de l’eau agisse mécaniquement d’une façon désastreuse sur les fibres et que d’autre part, l’ozone atmosphérique puisse aussi exercer une action chimique destructive sur ces mêmes fibres. Nous dirons cependant que si Hummel est arrivé à ces conclusions, c’est que, jusqu’au moment de la publication de son livre on ne connaissait encore pas de machines à essayer la résistance des fils et tissus suffisamment perfectionnés.
- D’ailleurs, les expériences suivantes peuvent résoudre la question.
- o*»
- Deux pièces de drap, une de bonne qualité et l’autre très médiocre, furent placées dans l’eau pendant dix minutes, retirées et sans avoir été tordues, étendues de toute leur largeur, le thermomètre marquant k degrés au-dessous de zéro, le tissu devient raide en trois minutes et, quoique la température ne soitpas montée plus haut que moins 3 degrés, au bout de trois heures, la glace était complètement évaporée, laissant le drap à sec.
- La résistance du drap gelé fut mesurée à l’aide d’une machine à essayer du système Goodbrant et comparée à celle des draps de même qualité qui n’avaient pas été exposés à la gelée, et toujours le poids pour produire la rupture fut trouvé le même. Nous ajouterons que cette machine employée avec attention donne des résultats précis à deux pour cent près.
- Les essais que nous venons de dérire furent renouvelés, mais dans de nouvelles conditions.
- Lorsque la glace fut évaporée, ce qui prit généralement de trois à quatre heures, à moins 3 degrés centigrades, le drap fut encore plongé dans l’eau et exposé ensuite au fond et ainsi de suite à quatre reprises différentes, ce qui porta le temps total pendant lequel le drap resta gelé à seize heures. Cette fois encore la résistance du drap fut reconnue identique à celle qu’il avait auparavant.
- De toutes ces expériences, il ressort que la congélation de l’eau n’a aucune influence sur les tissus, dans tous les cas où ils sont étendus dans toute leur largeur. Si les fibres étaient repliées ou maintenues dans une position telle que leur longueur fût augmentée ou diminuée d’une certaine quantité comme par exemple par du drap en pièces, il est probable que la résistance des fibres en serait mécaniquement amoindrie; mais, quoique nous ayons fait souvent des essais dans ce sens, jamais nous n’avons pu trouver la preuve que dans des circonstances semblables, le drap ait subi une détérioration quelconque.]
- Ce qui fait que jusqu’alors cette conviction d’affaiblissement d’un tissu par le froid s’était établie, c’est sans nul doute parce qu’on avait remarqué la facilité avec laquelle les fibres se rompent étant gelées ; mais tout corps durcissant en séchant, tel que la gomme, par exemple, produit le même effet, et ceci n’a évidemment rien à faire avec la force même de la fibre. ‘
- (Industrie textile).
- ERRATA
- Notre précédente livraison (page 99) contenait deux articles :
- 1° Nouvelle machine à chiner j 2* Sur le mordançage de la laine sur lesquels il s’est produit à la mise en pages, une interpolation ; c’est-à-dire une interver-
- sion d’une partie de leurs textes.
- La fin du premier, à partir de : « mais le soufre divisé... » appartient au second (Mordançage de la laine), et dans celui-ci, la partie commençant à : « Dans cette première opération... », doit être reportée au premier (Machine à chiner).
- Nos lecteurs voudront bien, par un signe ou une note de renvoi, faire cette reconstitution.
- A propos de l’article du même numéro :
- Enlevages et réserves. — Couleurs sur lainages,
- M. Bulard nous adresse de Moscou, quelques rectifications.
- D’abord il nous dit que si dès l’origine, ses notes avaient été destinées à l’impression, il les aurait faites plus complètes et plus homogènes.
- Puis il signale quelques erreurs échappées à la correction :
- Page 98, 3e col., lre ligne, au lieu de : azo-fuschine, il faut lire : azo-cochenille.
- Même colonne, 10e ligne, lire: qui tient de la place... au lieu de : tiennent -, ce verbe ne s’appliquant qu’à la terre de pipe.
- M. Bulard nous adresse aussi une série très variée de couleurs enlevées ou réservées par le mode qu’il a indiqué. Nous regrettons que ces échantillons ne soient pas assez volumineux pour les insérer dans la Revue de la Teinture, et montrer ainsi tout le parti qu’on peut tirer de l’application du procédé.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Nouveau procédé de blanchiment Par M. de Haen
- Ce procédé est basé sur l’emploi du peroxyde de sodium, nouvel oxydant obtenu par l’élec-trolyse.
- Cet oyxde en solution avec un acide dilué donne naissance à du peroxyde d’hydrogène, c’est-à-dire de l’eau oxygénée, qui pourrait être utilisée direc tement au blanchiment mais il se forme alors de la soude caustique restant dans le bain, et dont la présence est nuisible.
- L’auteur tourne la difficulté en décomposant le peroxyde de sodium par un sel dont la base est précipitable par la soude ; les sels terreux remplissent celte condition, et notamment ceux de magnésie ; ce sont donc le chlo-rure ou le sulfate de magnésium qui sont employés.
- Les tissus, de quelque nature qu’ils soient, sont traités dans un bain monté d’après ces principes, et dont le brevet n’indique pas le dosage.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Après un traitement dû dix minutes, à une température de 50 degrés, on ajoute une nouvelle quantité d’agents décolorants et cela jusqu’à ce qu’on ait obtenu un blanc suffisant.
- Par cette méthode, l’auteur annonce avoir obtenu sur des soies Tussab, un blanc de toute beauté, en employant de 20 à 30 pour cent de peroxyde de sodium.
- Au prix actuel de ce produit, l’opération est encore avantageuse selon le brevet, mais elle le deviendra davantage encore, carie prix du peroxyde diminuera certainement.
- — Ce moyen comme on peutleremarquerest une variante du blanchiment à l’eau oxygénée ou plutôt de l’emploi direct du bi-oxyde de baryum.
- Nouveau procédé d'impression au rouleau, par MM. F. dü Clozel et Blanc.
- Les auteurs ont eu en vue d’appliquer l’impression au rouleau aux tissus délicats et de valeur, tels que ceux de soie, et qui, par le fait des précautions qu’ils exigent, n’admettent guère que l’impression à la planche, c’est-à-dire à la main.
- Leur procédé met ces tissus à l’abri des détériorations et produit des cotons frais et purs.
- 11 consiste à placer l’étoffe entre deux doubliez et à la faire passer ainsi enveloppée entre les rouleaux de la machine à imprimer.
- On comprend, à cette description que l’impression se communique à l’étoffe en traversant l’un des doubliez ; ceux-ci la préservent de toute dégradation en supportant directement les pressions et tractions de la machine.
- Au besoin, on peut employer un ou plusieurs rouleaux presseurs, afin de faire pénétrer la couleur jusqu’au tissu principal.
- Après l’impression, les doubliers sont lavés et servent à de nouvelles opérations.
- Le procédé breveté s’applique aux impressions à une ou plusieurs couleurs, à toute espèce de tissu et a tout genre de machine à imprimer.
- -— C’estuntourde main qui nous paraît heureux et dont on saisit à première vue les avantages quand il s’applique à des tissus de prix.
- Teinture, apprêt et imperméabilisation instantanés des tissus, notamment des bâches. par M. J.-E. Louis Roche
- L’auteur fait usage d’une cuve peu profonde (afin de limiter le volume du bain) et il y dispose une série de rouleaux alternatifs de bas en haut, donnant un trajet assez long des tissus dans le bain (C’est en un mot la cuve à roulettes, mais qui aurait pu être avantageusement remplacée par un double gigger).
- Le bain est monté avec 150 litres d’eau portée au bouillon, on y dissout la couleur voulue, soit 300 grammes de vert brillant.
- L’apprêt est donné par 2 kil. de gélatine dissoute dans le même bain et l’imperméabilisation par 3 kil. d’alun.
- On passe l’étoffe dans ce mélange, quand elle est sèche, on donne un bain bouillant contenant: 1 kil. de savon, exclusivement de soude (sauf les savons mous, ils sont toujours à base de soude), et 1 kil. d’une graisse animale quelconque.
- Pour les étoffes fines, le breveté se réserve d’employer de l’alcool (soit 30 litres), dans le premier bain, et dans ce cas, le bain savonneux peut être évité.
- — Dans ce procédé, le premier bain contient des matières qui se précipitent mutuellement, et qu’il vaudrait mieux décomposer au sein même du tissu.
- L’enduit gras qui ter mine aide à la fixation mais elle est toute mécanique. Quoiqu’il en soit, les bâches ainsi préparées peuvent être d’un bon usage.
- Procédé perfectionné de blanchiment du coton, Par MM. C. Delescluze et Ce
- Les auteurs, qui ont déjà fait breveter un procédé de blanchiment sans débouillissage préalable (1) continuent leurs travaux dans cette direction et un nouveau brevet indique la méthode suivante :
- Remplacer le débouillissage par l’adjonction au bain de chlorure décolorant, d’une solution acide diluée, rendue visqueuse par une matière agglutinante.
- Cette solution est ainsi préparée :
- Glucose ou gomme arabique (proportion
- non indiquée)...........
- Acide sulfurique du commerce .................... 10 p. 100
- étendu de vingt fois son poids d’eau.
- Dans 3,000 litres de bain de chlorure, on ajoute 100 litres du mélange ci-dessusi
- Le bain est ainsi employé dans les cuves contenant des bobines ou canettes de coton, ou le coton brut, ou le coton en rubans de carde.
- Le liquide est aspiré par le vide, ou refoulé par pression au travers ces matières non débouillies, ét ainsi non altérées par la potasse ou la soude.
- Et grâce à l’acide, on obtient un blanchiment parfait sans fatiguer ni énerver les fibres, en leur conservant leur duvet et leur toucher laineux.
- Le rôle de l’agglutinatif est de servir de véhicule aux agents chimiques et d’atténuer Faction corrosive du chlorure.
- Les auteurs paraissent viser principalement le blanchiment du coton sur canettes, et décrivent un dispositif mécanique qu’ils ont imaginé pour ce travail. Ses organes en contact avec les agents chimiques sont en celluloïd.
- (1) Reçue de la Teinture, 1891, p. 122.
- — Lors du précédent brevet de MM. Delescluze, nous avons émis des doutes sur l’efficacité d’un blanchiment sans débouillissage. Le nouveau procédé ne nous donne pas une meilleure confiance.
- Tenture dite : Tissu peint Par MM. Petitjean et A. Dreyfus
- Cette invention a pour objet l’application des procédés mécaniques du papier peint à un tissu de composition spéciale, de manière à obtenir un produit industriel nouveau caractérisé par des qualités propres et un faible prix de revient.
- Le tissu que les inventeurs emploient est fabriqué en entier chaîne et trame, avec la bourre de soie ; ils lui donnent beaucoup de résistance, en raison de sa destination particulière.
- Ce tissu, fabriqué en bande continue, est monté sur une machine à imprimer le papier peint, et reçoit l’impression de la manière usitée et avec les mêmes couleurs que pour le papier peint.
- Avant ou après l’impression, on peut le gaufrer si on le désire, de façon à lui donner l’aspect des différentes étoffes qui servent à la tenture.
- On ne lui fait subir aucun apprêt préalable, et il est employé tel que le livre la machine, sans avoir besoin d’un fixatif ou d’une préparation quelconque, jusqu’ici du moins.
- — Appliquer aux tissus les procédés du papier peint et leurs couleurs à la colle, ce n’est guère perfectionner la grande et belle industrie de l’indiennerie.
- Dénitratation des celluloses nitrés Par M. Turgard
- Pour dénitrater les celluloses et leurs composés, opération souvent nécessaire pour les rendre moins inflammables et moins explosibles, on peut opérer de la manière suivante :
- Pour préparer la solution de dénitratation, on dissout du sulfure d’argent récemment précipité et humide dans le sulfhydrate d’ammoniaque, à raison de deux grammes environ par litre.
- Cette solution étendue d’eau permet de dénitrater les fils ou plaques de celluloses ni-trées, ou de leurs composés, qu’on y plonge ; la seule précaution à prendre est de surveiller la température, de manière à ce qu’elle ne s’élève pas au-dessus de 20° C.
- Après ce traitement, si les corps qui l’ont subi présentent une teinte jaunâtre, on peut les blanchir avec un décolorant quelconque : l’eau oxygénée, par exemple.
- De celte façon, on peut toujours avoir des fibres incolores, ce qui n’a pas lieu avec tous les autres procédés antérieurs, qui laissent toujours des taches sur les fibres.
- — Ne parlons pas de sels d’argent dans la pratique sérieusement industrielle !
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- LÀ REVUE DE LÀ TEINTURE
- MACHINE A LAVER
- à changement de marche automatique
- Nous avons fait une étude des machines à laver en indiquant les particularités de ces appareils (1), mais il nous reste àparler d’une
- (1) Voir Reçue de la Teinture 1889, p. 95' et 104 et Manuel du Teinturier-DégraisseUr, p. 296.
- La boîte à laver peut être de forme quelconque, à simple ou à double enveloppe, assez étanche pour la benzine ou disposée seulement pour le savon. Nous remarquerons que celle de notre dessin est munie d’une porte hermétique serrée par des vis de pression, permettant d’éviter toute déperdition de la benzine ; elle possède sa planche ramasseuse à claire-voie, amenant après lavages les étoffes à la hauteur de la porte et les faisant égoutter. Une bonde de vidange sert à l’évacuation du liquide souillé. Gela est la disposition la plus habituelle de ce genre d’appareils.
- Mais la transmission du mouvement est le point que nous signalons le plus particulièrement.
- Ce mouvement est communiqué par une courroie embrayant à volonté sur deux poulies dont chacune imprime à la laveuse une rttation en sens contraire, une troisième est
- disposition mécanique spéciale, qui permet de renverser le sens du mouvement alternativement et automatiquement, après que la machine a accompli un certain nombre de tours.
- Plusieurs constructeurs ont adopté cette disposition ; nous en montrons un exemple par la fig. ci-jointe, représentant le type de MM. Delaroche et ses nevedx (ancienne maison J. Decoudun et Cie).
- alternatif automatique.
- folle et reçoit la courroie pendant les arrêts.
- La laveuse se continue par un. axe portant en son milieu quelques filets de vis sans fin, qui ont pour but de déplacer latéralement un balancier pesant, qui tombe à droite ou àgau-che, suivant le sens de la marche, dès qu’il estauboutde la course de la vis sans fin.
- Dans ce mouvement, il entraîne la courroie et la fait passer d’une poulie sur l’autre, et alors la rotation de l’appareil change de sens. L’effet opposé se reproduit par le même mécanisme, de sorte que la laveuse tourne alternativement de haut en bas et de bas en haut.
- Par ce moyen, les étoffes sont beaucoup mieux retournées; elles ne se pelotonnent pas et subissent daus toutes léurs parties faction du liquide dissolvant, en même temps que le battage et la friction qui résultent de leur propre déplacement.
- Ce mouvement alternatif est un perfectionnement important des machines à laver.
- PROCEDES DIVERS
- Teintes-Mode
- Nous présentons quelques nuances prises parmi celles que nous avons vu le plus fréquemment en fabrication pour l’hiver prochain et qui feront mode, par conséquent, pendant ladite saison, à côté des gris, des grenats, des marine, des bronzes, loutres, etc., qui sont de toutes les époques.
- Voici donc celles qui ont un certain caractère de nouveauté.
- Colombe.
- Cette teinte est de la classe des beiges, mais à reflet plus rosé que le beige proprement dit, lequel a plutôt un œil verdâtre.
- Pour la teinture on emploie un mélange de bleu, de rouge et de jaune; mais pratiquement la combinaison la plus avantageuse est dans le genre de la suivante :
- Azo-fuchsine............ î/2 p. 0/0
- Jaune bouton d’or...... 1/2 —
- Vert bleu acide......... 1/4 —
- On teint à chaleur modérée, dans un bain un peu acidifié par du bi-sulfate de soude, et on porte au bouillon à la fin, pour produire le tranché.
- Islande.
- Ceci est une teinte à peu près analogue à nos anciens bleus de France, et qui reparaît sous le titre sus-indiqué.
- On la reproduirait par le procédé classique au prussiate, mais qui est à peu près abandonné (1).
- Les bleus alcalins 2 B et 3 B peuvent la donner direçtement, ou bien le mélange :
- Vert solide bleuâtre...........3 0/0
- Violet à l’acide 6 B........... 3_____
- Pour les grands teints, on emploierait le bleu d’alizarine S W, avec une pointe (légère) de Galloflavine.
- (1) Voir ce procédé : Revue de la Teinture, 1890
- p. 115.
- 'CHASUES
- '/cONSTRUCTCUt
- pâtiie
- Laveuse à mouvement
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- Noisette.
- Voici une nuance qui s’est beaucoup faite en draperies mais que l’on a vue peu jusqu’à présent en lainages nouveauté. Elle rappelle la teinte de la rouille, mais avec un œil plus violet.
- Les mêmes couleurs que ci-dessus peuvent être employées, en variant les proportions comme suit :
- Azo-fuchsine.................. 2 0/0
- Vert-bleu .................... 1 —
- Jaune........................ 1/2 —
- En grand teint on emploierait un mélange de rouge d’alizarine, de galloflavine, avec une petite quantité de céruleine, sur le mordançage au chrome que nous avons plusieurs fois indiqué pour couleurs d’alizarine (1).
- Véronique.
- Sorte de violet dérivé des héliotropes, et que l’on obtiendrait avec :
- Violet bleu acide............ AO/O
- Vert bleuâtre acide.......... 2 —
- Azo-fuchsine................. 2 —
- Teindre avec bi-sulfate de soude, entrant à tiède, et portant assez rapidement au bouillon.
- Le bleu d’alizarine S W et le rouge W B, produiraient les grands teints.
- Marrons et Bruns sur coton
- Voici quelques exemples de teintes brunes sur coton, obtenues par les couleurs diamine, et qui peuvent servir de points de départ pour produire la plupart des variétés de ces nuan-
- ces.
- Marron-Fauve.
- Pour 10 kil. de coton :
- Brun pour coton N........ 100 gr.
- Noir diamine BO............ 2 —
- Jaune diamine N (poudre). 3 —
- Phosphate de soude...... 1500 —
- Savon.................... 300 —
- Havane.
- Brun N................... 100 gr.
- (1) Voir : Reçue de la Teinture, 1891, p. 77; 1890, p. 58 et 100, etc.
- Jaune diamine N............. 15 gr.
- Noir diamine B O............ 10 —
- Phosphate de soude...... 1 kil.
- Sulfate de soude............. 1 —
- L outre.
- Brun-coton N............... 200 gr.
- Brun-diamiee V............. 100 —
- Noir diamine B O............ 10 —
- Carbonate de soude...... 500 —
- Sulfate de soude........... 500 —
- Ces trois dosages sont pour 10 kil. de coton.
- Les bains tirent à peu près à fond : pour les passes suivantes, il faut renouveler le colorant, mais les mordants ont à peine besoin d’être renforcés.
- Bleus remplaçant l’indigo sur tous tissus.
- Ce procédé avait été déposé sous pli cacheté à la Société industrielle de Rouen, par M. C. Dupuy, il y a plusieurs années, et l’auteur a demandé récemment l’ouverture de ce pli.
- Nous le reproduisons, à titre de formules utilisables, au moins comme indications.
- Voici le résumé de cette communication :
- Le procédé est applicable au coton, laine et soie.
- 1° Mordancer les tissus en pyrolignite de fer à la concentration de 1 à 2°.
- 2° Plonger immédiatement dans le mélange :
- Eau...................... 50 litres.
- Silicate de soude........ 1 I. 1/2
- Ammoniaque............... 1. 1/4
- 3° Recommencer cette double opération, afin d’unir.
- 4° Bain de tannin, à 10 grammes par kil. de coton-, durée 1/4 d’heure, en entrant à froid, et montant à 50 degrés. — Laver.
- Teinture pour bleu moyen.
- Pour 1 kil. de coton, employer :
- Eau non calcaire......... 6 litres.
- Bleu méthylène........... 10 gr.
- Alizarinepr violet à 10 0/0 50 —
- Teindre en 1/2 heure à peine, en montant au bouillon.
- Bleu foncé.
- Même quantité de bleu méthylène, et doubler la proportion d’alizarine.
- Ces bleus d'une vivacité et d’une solidité exceptionnelles sont aussi plus résistants aux frottements que le bleu indigo cuve (d’après l’auteur.)
- Nouveau procédé de moirage
- Nous trouvons, sans indication d’origine, la note suivante, qui nous paraît être un résumé de brevet :
- La fabrication usuelle de la moire est, par le fait assez compliquée : le tissu doit être plié en deux, cordon sur cordon, puis baguette
- avec interposition de papier toile entre chaque pli, roulé dans le sens de la trame avant de passer sous la calandre. Et la série de ces opérations et manipulations se répète jusqu’à douze fois.
- Le nouveau procédé est tout autre : deux pièces sont doublées l’une sur l’autre, enroulées dans le sens de leur chaîne, sur un en-roulage ordinaire, avec une pièce de toile ou calicot sur toute leur largeur.
- Ce rouleau est ensuite placé sous la calandre une première fois et pendant dix ou vingt tours. L’étoffe est ensuite retirée sur un autre rouleau en même temps que la toile intermé-médiaire, de manière à ce que la partie intérieure devienne extérieure -, intervention après laquelle a lieu un nouveau calandrage, qui se continue jusqu’à l’obtention du brillant voulu.
- Au lieu de deux pièces superposées, le procédé peut être pratiqué également avec une pièce double tête-à-tête.
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- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- Bientôt la saison d’hiver va commencer et l’ouvrage ne tardera pas à rentrer. Actuellement c’est la morte-saison : pas partout, cependant, car dans les villes d’eaux, les lieux d’excursions et de vacances, le travail donne en plein ; ce sont des nettoyages qu’on y fait, et peu de teintures, mais qu’importe, cela chiffre comme le reste.
- Pour la généralité des teinturiers, c’est en octobre que commence véritablement la campagne d’hiver, et puisque nous avons encore un peu de loisir, voyons ce qu’il y a d’intéressant à signaler dans nos travaux.
- Bas reteints en noir
- Commençons par le bas :
- Ce vêtement des pieds et des jambes ne se voit plus en blanc : le noir est maintenant sa couleur préférée, qui commence même à s’appliquer aux chaussettes, mais nos clientes, qui en province surtout ont une belle provision de linge, ont encore plein leurs armoires des bas blancs, tels que le bon ton l’exigeait autrefois et qui, maintenant, sont rococos.
- Plusieurs teinturiers ont eu l’idée de les inviter, par circulaires, à faire reteindre en noir, et ces dames ont répondu à leur appel. Dans certaines villes, il leur est venu des quantités considérables de bas à reteindre, et comme ce n est que sur de belles qualités qu’on veut bien en faire les frais, ce travail a pu se faire payer convenablement, soit, en général, 50 centimes la paire. Les frais de teinture en très bon teint revenant de 6 à 8 centimes, le bénéfice, comme on le vo’t, n’est pas à dédaigner.
- Mais il faut un noir solide ; celui au cam-pêche ne vaut absolument rien, les noirs-dia-mine sont coûteux, maigres et bleuâtres et ne sont pas encore d’une solidité suffisante ;
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- en les diazotant et développant, on obtient des résultats satisfaisants ; mais cela est une méthode peut-être un peu compliquée et encore coûteuse.
- II ne reste donc que le procédé par formation de noir sur le tissu même, à peu près analogue à celui employé pour les fils de bonneterie avec lesquels on fabrique les bas neufs. Ce noir est d’une solidité à toute épreuve, et plus il est lavé, savonné et lessivé, plus il devient beau. On l’obtient aisément, et quoique son emploi n’^it guère pénétré encore chez les teinturiers-dégraisseurs, il est si simple qu’il s’y introduira facilement, et que ceux qui l’essaieront n’en voudront plus d’autres pour faire leurs cotons.
- C’est ce procédé qui est employé par les teinturiers qui ont entrepris la reteinte des bas.
- Sa base, dans la teinture manufacturière, est l’huile d’aniline, mais l’aniline seule donne des tons roux qu’il faut amener au noir par le vaporisage ou des avivages en soude bouillante. Un mélange d’aniline, xylidine et tolui-dine, dans lequel cette dernière domine est le plus favorable. Je désignerai ce mélange simplement sous le nom de Toluidine ; c’est aussi un liquide huileux.
- Supposons que nous ayons à teindre un kil. de matières, ce qui représente à peu près douze paires de bas ordinaires ou 15 paires de bas fins.
- Comme ces bas ont été portés et plusieurs fois lavés, ils n’ont pas besoin de débouillissage, il suffit qu’ils soient propres.
- Dans une bassine nous mettons :
- Eau froide.................. 8 à 10 litres.
- Acide chlorhydrique......... 250 gram.
- — sulfurique...,............ 35 —
- Toluidine................... 80 —
- La toluidine se mélange complètement dans le bain grâce aux acides qu’il contient. Ce bain n’a pas de couleur, il se transformera en noir par la suite.
- Dans un autre vase* faire dissoudre 150 grammes de bi-chromate dans 2 à 3 litres d’eau chaude.
- Ces deux dissolutions étant prêtes, verser dans la première (celle de la toluidine), le tiers à peu près de bi-chromate dissous, et aussitôt, y entrer les bas que l’on imprègne et manœuvre convenablement avec un lisoir.
- Le bain doit être seul ment tiède, mais il ne le faut pas froid : de 25 à 40 degrés est la chaleur convenable. Dans ces conditions, il ne tarde pas à se troubler, il devient verdâtre d’abord et tourne au noir • s’il restait clair et jaunâtre c’est qu’il serait trop froid, et alors, il n’y aurait qu’à le chauffer légèrement.
- Après une heure, ajouter un deuxième tiers de bi-chromate, et continuer à manœuvrer les bas. Une demi-heure après, y verser la fin du chrome. Pendant ce temps, le noir monte de plus en plus sur le textile.
- Enfin, une demi-heure après avoir ajouté le
- dernier chrome, porterie tout au bouillon que l’on maintient dix à quinze minutes et la teinture est terminée.
- Il faudra maintenant un très fort rinçage, car le bain est devenu bourbeux et les matières teintes dégorgent longtemps. Cela est l’inconvénient du procédé, mais, en somme, de bons rinçages ne sont pas une grande difficulté.
- Après le rinçage, bouillir 15 minutes avec :
- Savon........................... 60 gram.
- Cristaux desoude................ 15 —
- Et voilà tout le travail qui, en résumé est très simple. C’est par ce moyen que l’on obtient ces noirs grand teint, ne revenant pas à plus de 6 à 8 centimes la paire de bas.
- Tous les cotons peuvent se faire par le même procédé. Les laines-coton s’y teignent ! pour la partie coton; la laine devient grisâtre, mais elle est toute chrômatée pour être terminée sur campêche.
- A lambic-séchoir des nettoyages à sec et fumigateur désinfectant
- Il s’agit ici d’une disposition mécanique imaginée et brevetée par l’un de nos plus estimés confrères : M. Ducosté, de Bordeaux.
- Elle a pour but de dessécher rapidement et à fond les effets qui viennent d’être foulés en benzine, et de recueillir cette benzine par distillation-, elle permet aussi la désinfection des vêtements par imprégnation de vapeurs antiseptiques.
- L’appareil est un alambic assez grand pour recevoir dans son intérieur des étoffes nettoyées à la benzine et qui ont été simplement tordues ou essorées. Le corps (ou cucurbite) de cet alambic peut avoir 3 mètres de haut sur 1 m. 20 de diamètre ; il est muni d’une porte hermétique, à joints en feutre ou en caoutchouc, par laquelle un homme peut entrer pour y placer les effets.
- Dans l’intérieur existe un serpentin de chauffe et un autre tuyau à vapeur libre.
- Les vapeurs'se dégagent, comme dans tous les appareils distili'atorres, au travers un réfrigérant qui les condense, et elles aboutissent au séparateur d’eau et de benzine.
- Voici le fonctionnement de l’appareil:
- Une fois chargé des vêtements imprégnés de benzine, on y fait arriver de la vapeur libre, qui a pour but de chauffer l’ensemble et de mêler de la vapeur d’eau à la benzine ; cette injection de vapeur dure un quart-d’heure ; après quoi on supprime cette vapeur libre, et on chauffe à sec à l’aide du serpentin.
- Toute la benzine est alors enlevée des étoffes ; elle passe à la distillation et est recueillie au sortir de l’alambic.
- S’il s’agit d’articles délicats, craignant l’humidité, comme les fourrures, les velours, certaines soies, etc., on se borne à chauffer à sec par le serpentin.
- C’est aussi un appareil à désinfecter : en effet, il se prête à la désinfection par la va-
- peur seule, mais offre aussi un moyen beaucoup plus énergique : celui de faire passer la vapeur barbottante dans da la benzine ou autre liquide stérilisant.
- L’idée, évidemment, est originale et ingénieuse; on ne peut encore trop prévoir ses avantages pratiques, mais il est certain que des nettoyages à sec terminés par cette dessication à la vapeur sont épurés à fond et rapidement prêts.
- La benzine recueillie compense largement les frais de chauffage.
- Glacé-cirè des vieux habits
- Un brave homme, M. Dupau, à Toulouse —. il doit être tailleur — a trouvé un moyen de faire disparaître les luisants qui se produisent sur les étoffes, par l’usage et le frottement, notamment au contact des dossiers de chaises (surtout si l’on est bossu), et il a fait breveter sa trouvaille.
- Son moyen, applicable aux laines et aux soies, consiste à frotter ces étoffes avec un . papier de verre ou d’émeri, d’un n° correspondant à la finesse du tissu.
- On arrive facilement, dit-il, à déglacer les vêtements sans altérer le tissu ou la nuance : quelques teintes, au contraire, se trouvent avivées.
- Tout cela est fort possible et nous le croyons volontiers, mais ce n’était pas la peine, excellent M. Dupau, de dépenser cent francs pour votre brevet, attendu qu’il vous sera bien difficile de surveiller toutes les arrières-boutiques où l’on pourra dépolir des habits au papier de verre.
- Attendu, surtout, qu’un fer chaud avec un linge humide — un carreau et une pattemouille, si vous êtes tailleur — suffisent pour faire tomber le glacé-ciré des épaules de nos vieux bureaucrates ou autres sédentaires.
- Démiroitage des velours
- Puisque nous en sommes au grattage des étoffes, je signalerai l’emploi de la brosse-carde pour détruire le miroitage des velours, ou pour bien détacher le duvet après le platinage.
- Cet ustensile est formé d’un ruban de carde à fils d’acier, cloué sur un bois de brosse, mais il convient d’employer de la carde ayant déjà servi à la filature du coton, c’est-à-dire un peu émoussée, car la neuve serait trop aiguë et éraillerait le tissu.
- Après que le velours a été platiné, et même pour remplacer le platinage dans certains cas, on y passe ionc cette brosse, qui ouvre et I égalise le duvet, et termine fort convenablement les velours et les peluches.
- Malgré que l’auteur du Manuel du Teintu-rier-Dègraisseur se soit démasqué, il ne renonce pas pour cela au nom qui lui a valu quelques sympathies, et il signe encore :
- Maurice Guédron
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- FABRICATION DES EXTRAITS
- Colorants
- On a peu écrit sur l’industrie des extraits colorants ; les auteurs des traités de teinture ou de matières colorantes qui en parlent incidemment, n’en disent que des généralités, et il est visible qu’ils ne sont pas au courant des détails de cette fabrication, qui, d’ailleurs, est relativement nouvelle.
- Un seul document existe sur ce sujet, et est abondant, circonstancié, bien au fait des tours de main et autres tours en usage pour produire les extraits dans les conditions de prix et de qualités correspondantes auxquelles ils sont livrés au commerce ; c’est un mémoire de M. Mafat, ancien fabricant, présenté l’an dernier à la Société industrielle de Mulhouse et qui y fut primé, malgré la mauvaise humeur du rapporteur chargé d’examiner son travail et qui, fabricant lui-même, ne voyait pas sans déplaisir dévoiler les secrets de son industrie.
- Nous croyons savoir que M. Mafat prépare un traité encore plus détaillé et plus complet sur la fabrication des extraits colorants et tannants ; c’est un livre qui manque dans la série de publications professionnelles, alors que les industries qu’il doit décrire prennent de jour en jour une importance croissante.
- 11 est utile au teinturier de posséder quelques indications précises sur le mode de fabrication et la composition des extraits colorants. Sans reproduire entièrement le long et intéressant mémoire de M. Mafat, nous y puiserons les passages suivants qui satisfont suffisamment à Inutilité sus-indiquée.
- On remarquera notamment les moyens d’épuisement méthodique des bois dont on pourra s’inspirer pour les jus et décoctions que l’on prépare dans les teintureries et qui, dans de grands établissements ont souvent une installation très développée. •
- MARCHE DE LA FABRICATION
- La fabrication des extraits tinctoriaux, telle qu’elle existe de nos jours, est divisée en quatre opérations bien distinctes :
- 1° La réduction du bois pour les coupeuses. 2° La diffusion ou extraction de la matière colorante.
- 3° L’évaporation des jus.
- A0 La cuisson de l’extrait.
- première opération. — Les bois de cam-pêcbe, bois jaune, bois rouge, ou autres, er bûches, sont découpés perpendiculairement è leur axe (à contre-fil) et de bout en bout, à le machine-coupeuse.
- Bien des systèmes de machines-coupeuseï sont en présence pour arriver à la réductior des bois, soit sous forme de copeaux, de pa-pilîoltes, de monture longue, ronde ou effilée; et aux coupeuses de Ernest Kirchner, de Franc' fort-s/M., de Pierron et Dehaître, de Paris e d’autres, on préfère encore celles de E. Ricarc et Duchesne, constructeurs au Havre, qui ni nécessitent que deux ouvriers pour leur conduite et leur manœuvre, et produisent unr coupe dont la forme est particulièrement favorable à l’extraction.
- Au sortir des machines-coupeuses, les bois tombent à mesure dans les godets d’un élévateur, qui les déversent 5 l’étage supérieur;
- là, le bois de campêche est humecté et disposé en tas, tandis que le bois jaune est versé tel dans des cuves à diffusion.
- Deuxième opération. — Le bois de campêche, découpé et humecté d’eau, reste généralement en tas pendant 24 ou A8 heures, suivant le plus ou moins d’emplacement dont on dispose à l’étage de l’usine, puis il est versé dans les cuves des batteries, dont les orifices sont au niveau de ce premier étage.
- Pour le bois jaune de découpe fraîche, on doit lui éviter le séjour à l’air, et son déversement en cuve doit presque se faire à mesure de sa sortie des coupeuses.
- Les cuves ayant leur charge de bois, on introduit dans la cuve n° 1 de la batterie, et au moyen de la tuyauterie spéciale, l’eau en suffisante quantité, que l’on porte progressivement jusqu’à l’ébullition. Au bout d’uu temps déterminé, lesjus obtenus par diffusion des bois de cette cuve n° 1 passent sur la cuve n° 2, chargée de bois frais, alors que cette première cuve reçoit une charge nouvelle d’eau sur le bois qui a subi déjà une première diffusion. En supposant que la batterie entière soit de six cuves, la première eau circulera méthodiquement de la cuve n° 1 à la cuve n° 6, toujours en bouillant et en se chargeant de plus en plus de matière colorante. Au sortir de la sixième cuve, la première eau, ou communément la première tournée, aura une densité de 2 à 2 1/2 0 Be et passera comme jus fort dans les cuviers pour le service des éva-porateurs.
- Successivement, la cuve r.° 1 recevra trois eaux qui, de cuve en cuve atteindront la cuve n° 6 et de là les cuviers. Le troisième passage n’aura plus que 1° Be environ de densité. Enfin, toute la batterie de cuves essuiera un dernier passage qui, arrivé au n° 6, retournera àlacuven°l, rechargée de bois frais, où elle sera utilisée comme première eau de passage sur la batterie de cuves entièrement rechargée de bois tinctorial.
- « Les cuves à diffusion dont on se sert surtout en France, ont une forme conique etsont construites en bois de chêne ou en sapin rouge.
- « Voici leurs dimensions ordinaires :
- A mètres de hauteur.
- 1 mètre de diamètre à l’orifice.
- 1 m. 50 de diamètre à la base.
- 0 m. 065 épaisseur des douves.
- 0 m. 075 épaisseur du fond.
- « Ces cuves portent un double fond, en cuivre rouge, percé de trous de 0 m. 012 de diamètre, recouvert lui-même d’une toile métallique en fils de laiton protégée par un eaille-botis.
- « Le double fond repose à l’intérieur de la cuve, sur une couronne faisant saillie à 50 centimètres à la base de cette cuve.
- « Un trou l’homme, avec bouchon de fermeture existe dans la paroi de la cuve, au niveau du double fond métallique, et sert à
- l’évacuation des bois épuisés qui, de là, tombent dans des wagonnets.
- «; Le chauffage de chaque cuve s'effectue au moyen d’un tube longitudinal sur lequel sont branchés deux tuyaux, dits barbotteurs vapeur, disposés en couronnes, l’une dans le haut de la cuve à 0 m. 50 du bord, l’autre reposant sur le double fond.
- « Des tuyaux spéciaux, en cuivre, existent pour la circulation des jus, soit pour leur envoi aux cuviers sous forme de jus forts, soit pour leur retour dans les cuves mêmes à l’état d’égoûts ou de jus faibles. »
- Troisième opération.— Les jus forts (de 1 1/2 à 2 3/A B.) emmagasinés dans les cu-viérs sont absorbés par les évaporisateurs en marche, au fur et à mesure de leur production et transformés en extrait par rapprochement de la matière tinctoriale débarrassée de son véhicule, l’eau.
- La quantité de jus enlevée aux cuviers par les absorptions des appareils à évaporer est toujours clairement indiquée sur une échelle graduée, tracée sur la paroi visible de chacun des cuviers et réglée par un fil à plomb qui monte ou descend, au gré d’un flotteur qui surnage à la surface des jus qui s’y trouvent.
- Lesjurs fort évaporés jusqu’à 6° B., inclusivement, ne sont encore que des décoctions concentrées; ce n’est qu’à partir de 7° qu’ils deviennent en réalité des extraits.
- A la sortie de l’appareil à développer, l’extrait titrant 26° B. donne du 30° B. après refroidissement-, celui titrant 23° B., du 27° BJ et 6 1/2° B., du 10° B..
- Quatrième opération. — Lorsqu’on l’on poursuit l’opération jusqu’à la fabrication de l’extrait sec pur, on fait passer l’extrait déjà suffisamment rapproché de l’appareil à évaporer dans l’appareil à cuire dans le vide où sous la surveillance d’ouvriers vigilants, la cuite est poussée jusqu’à 45° B., qui est le degré de densité nécessaire à la production d’un bon extrait sec.
- La tombée de la cuite se fait alors avec célérité, avant que son abaissement de température n’y apporte des entraves; elle se fait dans des moules en bois ou métal inoxydable et sur papier, pour éviter l’adhérence.
- Description du système d’extractîon par diffusion GÉNÉRALEMENT ADOPTÉE DE NOS JOURS
- en Allemagne.
- Le système d’extraction par diffusion employé aujourd’hui en Allemagne, dans les fabriques d’extraits de bois tinctoriaux de création récente, repose en partie sur celui adopté vers 1880, par le docteur Otto Kolrausch, de Vienne (Autriche).
- Les premiers appareils, pour la mise en pratique du procédé breveté de diffusion Kohl-rausch, furent exécutés par le constructeur Krackhardt, de Brün, en Moravie, pour le compte de la maison Gerhardus, Flesch et Ce, tanneurs à Vienne, dont la manufacture avait
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- été édifiée d’après les plans du professeur J.
- Radinger. .
- Ces appareils consistaient dans une batterie de douze cuves légèrement coniques, construites, en bois et doublées de cuivre, de 2
- mètres de hauteur et de 1 m. 25 de diamètre au centre.
- Chaque cuve avait h sa partie supérieure un chapeau en cuivre rouge formant trou d homme, d’une ouverture facile et d’une fermeture absolument hermétique, il servait non seulement à l’introduction dans la cuve des matières premières, mais à celles de l’eau et de la
- vapeur. .
- Un autre trou d’homme existait dans le manteau de la cuve, à 0 m. 30 du fond réel et au niveau d’un double fond en cuivre rouge percé de trous de 7 millimètres de diamètre, légèrement incliné.
- Ce trou d’homme servait à l’évacuation des matières premières épuisées,
- I es douze cuves de cette batterie, reliées entr’elles, étaient en communication avec une chaudière à vapeur e> un réservoir d’eau.
- La construction solide de ces cuves leur permettait de résister à une pression de 1 1/2 à 2 atmosphères.
- Les douze cuves une fois chargées de matières premières et ensuite soigneusement refermées, l’eau arrivait, d’un réservoir placé en surélévation, dans la cuven° 1, la remplissait, et cette eau, au moyen de la vapeur, se trouvait rapidement atteindre 30, 60 et 70° centigrades.
- Après un temps déterminé, on envoyait, au moyen de la pression hydraulique, le contenu liquide de la cuve ne 1 dans la cuve n° 2 et l’on remplissait à nouveau la cuve u° 1 d’eau. Les cuves n0s 1 et 2 se trouvaient alors toutes les deux sous pression et également chauffées par la vapeur.
- Le contenu de la cuve n° 2 passait ensuite à la cuve n° 3, celui de la cuve n° 1 à la cuve n° 2, et la cuve n° 1 recevait une troisième eau. L’opération se poursuivait méthodiquement de cette façon jusqu’à la cuve n° 12, dernière de la batterie.
- Au sortir de la douzième cuve, les jus avaient acquis une densité appréciable qui facilitait d’autant leur transformation en extrait danB les appareils à évaporer.
- C’est en s’inspirant du système diffuseur de Kohlrausch que les constructeurs allemands, et notamment Volkmar, Honig et G®, de Dresden, ont créé les appareils à extraction actuellement en usage dans la plupart des fabriques de ce pays.
- La batterie de diffusion Volkmar, Honig et Ce, de Dresden, est régulièrement formée de dix chaudières ou cylindres verticaux en cuivre rouge, munis de deux trous d’hommes, l’un à la partie supérieure, l’autre à la partie latérale inférieure de chacun des cylindres. Le premier sert à l’introduction des bois découpés, le second à leur évacuation sous forme
- de bois épuisés. Ces deux ouvertures sont munies de bouchons de fermeture solides, manœuvrant commodément.
- Un tuyau longe horizontalement toute la batterie ; il est en communication directe avec le réservoir d’eau qui la domine et qui sert, au moyen d’une robinetterie spéciale, en bronze, à opérer la pression dans les cylindres.
- Sous les cylindres verticaux de la batterie se trouve un tuyau collecteur des jus, pouvant à volonté les mener aux cuviers sous forme de jus forts ou les retourner dans l’un ou l’autre cylindre de la batterie sous forme de jus faibles.
- De plus, tous les cylindres sont reliés entr’-eux au moyen d’un tuyau partant de l’axe extérieur du fond réel de chaque cylindre et remontant se souder au cylindre suivant aux 7/8 de sa hauteur. Ces tuyaux de circulation des jus sont munis de robinets d’ouverture et fermeture pour chaque cylindre.
- Ces tuyaux de communication assurent la régularité de la marche ou tournée de toute la batterie.
- L’eau amenée du réservoir dans le cylindre n° 1 sur le bois tinctorial frais passe dans le cylindre 2 à l’état de jus faibl-, puis de 2 en 3, de 3 en 4, et toujours sur des bois frais, jusqu’au cylindre 10, d’où, sous forme de jus fort, il passe aux cuviers pour l’alimentation des évaporateurs.
- Ainsi, au moment précis où, de cylindre en cylindre, la première eau du cylindre n° 1 aura, sous forme de jus forts, atteint le cylindre n° 10, le cylindre n° 1 sera évacué des bois épuisés par dix passages d’eau, rechargé de bois frais et d’eau et prendra le rang du dixième cylindre, tandis que le cylindre n° 2 I deviendra le n° 1, c’est-à-dire qu’une première opération est terminée et qu’une évolution s’est produite dans l’ordre initial des cylindres.
- Le dernier cylindre en rang de la batterie est également en communication avec le cylindre premier en rang par un tuyau partant de l’axe extérieur de son fond réel, longeant I horizontalement toute la batterie, et remontant faire sa jonction avec ce premier cylindre aux 7/8 de sa hauteur.
- Chacun des cylindres possède un double fond ou grille métallique reposant à 30 centimètres au-dessus du fond réel de l’appareil.
- Le trou d’homme inférieur est disposé au niveau de ce double-fond.
- Le trou d’homme supérieur est muni d’une soupape de sûreté et d’un robinet communiquant avec une pompe à air.
- L’eau du réservoir est chauffée à la vapeur jusqu’à 60-70° centigrades.
- Le tuyau inférieur de circulation des jus sert également pour la circulation de la vapeur 1 destinée à entrètenir dans les cylindres la température de 70° centigrades nécessaire.
- L’introduction de la vapeur dans les appa-
- reils se fait au moyen d’un petit tube branché sur le tuyau de circulation des jus, et accédant dans le cylindre par le fond.
- La pression réelle exercée sur chacun des cylindres atteignant de 1 1/2 à 2 atmosphères, leur construction est établie en conséquence.
- Chacun des dix cylindres diffuseurs de la batterie contient généralement 250 kilos de bois découpé , soit 2,500 kilos pour l’ensemble.
- La durée de la tournée ou opération étant de huit heures, il s’en suit que trois opérations pourront être menées à bonne fin eu vingt-quatre heures.
- Nous arrivons donc, avec une semblable batterie, à la diffusion de 7,500 kilos de bois par vingt-quatre heures, ou à la production de 1,875 kilos d’extrait de campêche pur, 30° Be (en calculant le rendement de ce bois à 25 0/0 en 30° Bé) par vingt-quatre heures de travail.
- Pour arriver à une production plus grande, on peut augmenter les dimensions des cylin— des diffuseurs, les doubler, afin de porter à 500 kilos leur chargement en bois de teinture découpé et avoir deux batteries de dix cylindres; dans ce cas, la production par vingt-quatre heures en extrait de campêche pur 30° B® serait de 7,500 kilos et .'nécessiterait la transformation de 30,000 kilos de bois.
- Les fabricants d’extraits de bois tinctoriaux d’Allemagne n’ont accordé la préférence à ce système de cuves fermées, opérant sous pression et alimentées d’eau n’atteignant jamais 90° centigrades, qu’après s’être rendu compte que la diffusion de la matière colorante du bois pratiquée dans des cuves ouvertes, au moyen de l’ébullition prolongée à haute température d’eau en excès, finit par altérer cette matière colorante en la ternissant, au détriment de sa fraîcheur originelle, ce qui, dans bien des cas, amène le rajet de l’emploi de l’extrait en teinture et surtout en impression»
- Avec le système, qu’ils préconisent, d’un ensemble de récipients diffuseurs formant une batterie, opérant sous une pression constante de 1 à 1 1/2 atmosphères et une égalité de température, la matière odorante abandonnerait plus facilement et plus rapidement ses cellules et se laisserait véhiculer dans l’eau, transformée par ce fait en jus, sans perdre quoi que ce soit de sa fraîcheur ou de son intensité.
- D’autres systèmes d’extraction ont été tour à tour proposés à l’industrie, mais tous s’écartent de l’extraction par diffusion obtenue au moyen de batteries, formées par la réunion d’un nombre déterminé d’appareils diffuseurs, et dont l’idée première émana, comme nous l’avons dit, du docteur Otto Kohlrausch, de Vienne.
- L’un des premiers systèmes essayés par les fabricants d’extraits fut construit sur les données d’Aimé Bohra ; il consistait en un appareil en cuivre rouge, affectant la forme d’une
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- poire, suspendu comme une cloche entre deux supports en fonte de fer et pouvant, en le basculant, se vider facilement (1).
- Cet appareil était muni d’un double fond en cuivre rouge, percé de trous-, il était coiffé d’un chapeau de même métal, parfaitement ajusté, et fixé à l’aide d’une vis de pression ; cette ouverture supérieure était ménagée pour l’introduction des bois découpés dans l'ap- , pareil.
- La tuyauterie pour la circulation de l’eau, de la vapeur et des jus était en cuivre et la robinetterie en bronze.
- On amenait tout d’abord l’eau sur le bois tinctorial, puis on le poussait à l’ébullition par la vapeur ; cette ébullition, faite sous pression, était maintenue pendant 3/4 d’heure, et les premiers jus ainsi obtenus, et qui titraient 2° à ’l’aéromètre de Baumé, étaient envoyés dans une cuve-réservoir voisine de l’appareil d’extraction; une seconde eau était introduite dans ce même appareil ; puis, après une même durée d’ébullition, ces seconds jus, qui ne titraient plus que l°Bé, allaient rejoindre dans le réservoir ceux qui déjà y séjournaient. Un troisième passage d’eau était effectué dans les mêmes conditions et produisait des jus ne titrant plus que 1/2° Bé.
- Après ce troisième renouvellement d’eau sur le même bois, l’appareil était basculé, vidé, redressé et rechargé de bois frais pour servir à une opération nouvelle pour laquelle on se servait souvent des jus à 1/2® Bé comme première eau.
- Les différents systèmes d’extraction créés par les constructeurs Wegelin et Hübner, de Halie-a Saale : W. Ax, à Siegen ; H. Knobel, à Leipzig; Heinrich Hirzel, à Plagwitz-Leipzig; Rosuock et Ce, à Leipzig, et F.-A.-VV. Bense, à Einbeck, près de Hanovre, se rattachent tous plus ou moins au système d’Aimé Bohra que nous venons succinctement de décrire.
- Th. Rooert et John Dale sont les seuls qui, s’écartant de ce système, se soient rapprochés du procédé rationnel d’extraction méthodique du Dr Kohlrausch, qui est aussi le système américain.
- En effet, le système Th. Robert et John Dale consistait en une batterie d’un nombre déterminé de cuves en bois, bien closes, dont la première en rang était remplie de bois de teinture découpé et d’eau chauffée par la vapeur.
- Après un temps donné d’ébullition, les jus ainsi produits allaient, au moyen d’un tuyau de décharge placé sous la cuve, tomber dans un réservoir disposé en contrebas de la batterie.
- Ces jus du réservoir étaient ensuite repris à , l’aide d’une pompe et déversés sur la seconde cuve chargée de bois de teinture frais.
- Cette opération se poursuivait méthodiquement jusqu’à la dernière cuve, d’où, à leur
- l (1) C’est la poire à cuire les bois, qui est encore
- employée dans un certain nombre de teintureries.
- sortie, les jus, ayant acquis déjà une certaine densité, étaient dirigés dans un évaporateur, où leur concentration se poursuivait et s’achevait dans le vide.
- (A suivre)
- —-------sæs----------
- l’industrie
- DES COTONNADES RUSSES
- Nous disions récemment que l’industrie des cotonnades en Russie suffisait non-seulement à son immense consommation intérieure, mais encore qu’elle pouvait affronter l’exportation.
- Une rela ion commerciale, dont nous extrayons les passages suivants, confirme cette opinion t
- L’industrie russe, dit ce document, écoulait autrefois en Perse des cotonnades à bon marché dont les couleurs déteignaient, paraît-il, sous l’action du soleil ardent de ce pays, et peu à peu des fabrications d’autre oiigine l’y avaient supplantée; depuis l’introduction de l’alizarine dans la teinture, les fabricants russes produisent des cotonnades qui, même dans les qualités de très-bas prix, sont de couleurs durables. Or, il est apparu aux transactions de l’an passé, que ces derniers sont non-seulement en train de reconquérir leurs affaires en cotonnades avec le nord de la Perse, mais qu’ils sont sur le point de réussir à disputer à l’Angleterre, sur les marchés du sud, la clientèle même de celle-ci.
- Les cotons asiatiques sont très appréciés de la filature et du tissage russes. Leur emploi dans les colonies ou pays voisins de l’empire, où le machinisme le plus nouveau s’est développé considérablement, a fait élever le prix de cette matière en la dernière foire de Nijni-Novogorod, au point que l’on a payé 9 roubles 35 copecks, un coton qu’en la précédente on n’avait payé que 9 roubles ou moins.
- Les Etats-Unis, qui fournissaient jadis du coton de ses côtés, ont, dans la production grandissante des cotons asiatiques, une concurrence égale à celle que les produits ouvrés de l’Angleterre trouvent en la manufacture russe.
- A propos de l’industrie cotonnière en Russie, nous ferons remarquer que s’il est vrai qu’elle possède des établissements considérables, il ne faut pas prendre à l’absolu les chiffres énormes d’ouvriers que l’on annonce parfois être attachés à quelques-unes de ces maisons, ainsi notammentque l’indique le rapport sur l’Exposition de M. E. Waddington, et d’après la note fournie par M. Sifferlin, membre du jury de la classe 30.
- Voici comment s’expliquent ces chiffres vertigineux :
- Des villages entiers font par exemple, du tissage pour l’une de ces fabriques; on compte les habitants comme ouvriers, mais en réalité ce sont des paysans travaillant leurs terres
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- et qui, dans leurs moments perdus, l’hiver notamment, font marcher un métier à tisser qu’ils ont dans leur « izba, » et sur lequel l’homme, la femme et les enfants travaillent à tour de rôle.
- L’établissement qui les emploie leur fournit toutes les matières premières ; c’est, en générai un pauvre travail n’ayant qu’un avantage, celui de coûter bon marche.
- Toutefois, dégagée des fantasmagories numériques, il est incontestable que l’industrie cotonnière en Russie a pris un très grand développement, les cotonnades étant, d’ailleurs, la matière à peu près unique du costume national.
- PROCÉDÉS DE FABRICATION
- De l’oxygène
- Nous réunissons ici les principes employés pour se procurer de l’oxygène, avec leur rendement.
- 1° Calcination du bioxyde de manganèse au rouge vif * 1 kilogde bioxyde de manganèse pur donne 88 litres d’oxygène-, 1 kilo de bioxyde de Romanèche, 34 litres ; d’Espagne, AO litres ; des Pyrénées, 41 litres ; de Giessen, 50 litres ; de Piémont, 60 litres. Le prix de revient du mètre cube d’oxygène ainsi préparé, revient à 4 fr. 87.
- 2° En chauffant au rouge sombre le chlorure de chaux : 1 kilo donne 40 à 50 litres d’oxygène.
- 3° Calcination au rouge vif du sulfate de zinc : 100 kilos donnent 6,8 mètres cubes d’oxygène.
- 4° Par l’air et la baryté (procédé Boussin-gault). On fait passer de l’air privé de COl 2 sur de la baryte chauffée au rouge sombre, BaO devient BaOs ; on chauffe au rouge vif. BaOa = BaO 4-0.100 kilos de baryte donnent à Cette opération 4 mètres cubes d’oxygène contenant 95 0/0 d’oxygènepur ; on peut faire 10 opérations par jour (24 litres), soit donc un rendement de 40 mètres cubes par 100 kilos et par jour. Le prix de revient est de 0 fr. 619 par mètre cube pour une production 300 me. par 24 heures (Brin frères, usine à Passy).
- 5° Décomposition de l’acide sulfurique au rouge : 1 kilogr. d’acide à 60° Baumé donne 140 litres d’oxygène (Deville et Debray).
- 6° Par chauffage au rouge sombre dans un courant d’air d’un mélange de soude et de bioxyde de manganèse ; puis, traitement par un courant de vapeur à 450° (Tessié du Motay et Maréchal). Le prix de revient est de 0 fr. 70 le mètre cube.
- 7° En chauffant du protochlorure de fer entre 100 et 200° au contact de l’air, en présence de la vapeur d’eau ; on chauffe ensuite à 400° et le chlorure dégage l’oxygène, absorbé. 1 kilo de protoclorure donne 28 à 30
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- litres de gaz, on perd un kilo de protochlorure de fer par 4 mètres cubes de gaz préparé (Mallet).
- 8e En chauffant du sous-chlorure de cuivre contenant 15 à 20 d’eau à 100° ; on porte la température à 400° pour dégager l’oxygène. i kilo de protochlorure dégage 30 litres de gaz (Mallet).
- 9° En chauffant du piombaie de calcium avec du carbonate de sodium. II se forme d’abord du carbonate de calcium et du peroxyde de plomb, à plus haute température, le peroxyde se décompose en protoxyde et oxygène qui se dégage. Le mélange d’oxyde de plomb et de carbonate de calcium résultant de cette décomposition se transforme de nouveau en plombate de calcium lorsqu’on le chauffe dans un courant d’air. — Le mètre cube de gaz revient environ à 1 fr. 25 (G. Kassner).
- 10° Une méthode très simple pour préparer l'oxygène à froid, consiste à mouiller un mélange à parties égales de permangante de potasse et de bioxyde de baryum. 1 kilogramme de ce mélange, donne 135litres de gaz (Zinno).
- 11° Le Bulletin de la Société iudustrielle du Nord a fait connaître récemment un procédé imaginé par M. Kartner pour préparer l’oxygène à froid en faisant réagir le ferri-cyanure de potassium sur le bioxyde de baryum.
- 12° On prépare facilement de l’oxygène en faisant bouillir une solution d’hypochlorite de calcium avec l’oxyde de cobalt ou de nickel.
- 13° La décomposition de l’eau par la pile est un procédé actuellement très pratique et qui permet d’obtenir l’oxygène à 0 fr. 80 le mètre cube.
- (Revue de chimie industrielle. )
- LES LAINES VEGETALES
- D’après M. F. von Hœhnel, l’un des savants les plus compétents sur tout ce qui touche les fibres textiles, les efforts faits à ce jour pour obtenir de bonnes fibres textiles au moyen des feuilles de sapins européens n’ont donné que des résultats à moitié satisfaisants.
- Les produits connus sous les noms de laine végétale, pinewool, waldwolle, ne consistent qu’en fibres dures, courtes, brunes, peu élastiques et malaisées à filer ou à blanchir. Si on examine au microscope les feuilles du Pinus Silvestris, on remarque que l'épiderme est deux fois aussi épais que les couches hypodermiques ; la plupart de ces feuilles n’ont d’ailleurs qu’une longueur de 4 à 7 centimètres : les fibres qu’on en retire ne peuvent donc convenir à la filature.
- Au contraire, dit YIndustrie textile, quelques espèces de sapins américains, particulièrement le Pinus Australis et le Pinus Taeda fournissent des fibres bien meilleures. Leurs ’
- fenilles atteignent de 16 à 35 cm d8 long, et l’examen microscopique montre que l’epi-derme est peu développé et que son épaisseur n’est que la moitié ou le tiers de celle des couches hypodermiques. Bien plus, ces dernières sont séparées de l’épiderme par une couche de cellules à parois épaisses, et les fibres sont plus longues et plus solides.
- La laine végétale fournie par ces feuilles se sépare donc assez facilement de l’épiderme et convient beaucoup moins aux applications de l’industrie téxtile.
- En fait, les tissus que l’on vend à Paris, comme laine végétale ou de pin sylvestre, sont simplement en laine ordinaire, enduite pour l’odeur d’huile de pin.
- Il est des maisons qui ont adopté cette spécialité et qui vantent par une large publicité les avantages hygiéniques de ces étoffes.
- Cela ne constitue qu’une impudente supercherie.
- PROGRAMME DES PRIX
- à décerner en 1893
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- (Section des arts chimiques)
- Les sujets suivants sont soumisau concours :
- 1. Théorie de la fabrication du rouge d’An-drinople.
- 2. Mémoire sur la composition des acides sulfoléiques.
- 3. Théorie de la fabrication des rouges à l’alizarine.
- 4. Succédané de l’albumine des œufs.
- 5. Albumine du sang.
- 6. Blanchiment de laine et de la soie.
- 7. Action du chlore sur la laine.
- 8. Emploi des résines dans le blanchiment du coton.
- 9. Encre indélébile pour tissus.
- 10. Blanchiment et coloration des diverses espèces de coton.
- 11. Blanchiment et coloration des diverses espèces de laine,
- 12. Blanchiment et coloration des diverses espèces de soie.
- 13. Bleu pour Pazurage des laines.
- 14. Carmin de cochenille.
- 15. Vert solide.
- 16. Indigotine artificielle.
- 17. Fixation des couleurs d’aniline.
- 18. Noir soluble et solide.
- 19. Noir d’aniline solide.
- 20. Enlevage sur bleu indigo.
- 21. Nouvelle couleur transparente.
- 22. Métal pour racles des rouleaux.
- 23. Perfectionnements dans la gravure des rouleaux.
- 24. Manuels pratiques sur la gravure et le ! blanchiment.
- 25. Table des dissolutions salines.
- 26. Décomposition des mordants.
- 27. Nouvelle machine à imprimer au rouleau.
- 28. Suppression des doubliers.
- 29. Nouveau mordant ou colorant.
- 30. Nouveau procédé utile en impression.
- 31. Régulateur automatique pour étendage.
- 32. Gris solide.
- 33. Synthèse de la cochenille.
- 34. Orseille artificielle.
- 35. Bleau analogue au bleu d’outre-mer.
- 36. Mémoire sur le vaporisage.
- 37. Synthèse de la pseudo-purpurine.
- 38. Synthèse d’un colorant naturel.
- 39. Application de l’électricité à l’impression.
- 40. Succédané du campêche.
- 41. Teinture ou mordançage par dissolution mécanique.
- 42. Impression de poudres métalliques.
- 43. Jaune franc solide.
- 44. Acides tartrique et citrique.
- 44. Constitution des matières colorantes.
- 46. Détermination de la valeur des indigos.
- 47. Succédané de la gomme du Sénégal.
- 48. Formation d’un produit organique.
- 49. Transformation du coton en oxycellulose.
- 50. Rouge ou rose à l’or. ^
- 51. Couleurs azoïques.
- 52. Composition des noirs d’aniline.
- 53. Préparation du coton à l’albumine.
- 54. Blanchiment à l’eau oxygénée.
- 55. Matière colorante du coton.
- 56. Vaporisage de la laine.
- 57. Pourpre bon teint.
- 58 Réserve pour laine.
- 59. Psychromètre pour cuves de vopori-sage.
- 60. Dosage de l’hématine du campêche.
- 61. Laque rouge.
- 62. Nouvelle brosse fournisseur pour rouleaux.
- Le programme détaillé des prix de la « Société industrielle de Mulhouse » est adressé gratuitement à toute personne qui en fait la demande, par lettre affranchie, au secrétariat de la Société.
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE D’AMIENS
- (Extrait du programme)
- Prix spéciaux aux ouvriers et contre-maîtres, ayant perfectionné une branche industrielle de la Somme :
- 1. Frein dynamométrique.
- 2. Dynamomètre mesurant le travail d’un j outil ou métier.
- 4. Humidification normale des locaux.
- 5. Appareil à épurer les eaux.
- 9. Parement pour tissage mécanique.
- 14. Amélioration importante au métier mé- i canique à tisser.
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- 15. Id. aux machines de filateurs et de retordage.
- 16. Id. aux accessoires du métier à tisser.
- 17. Id. aux métiers de bonneterie.
- 18. Id. à l’outillage de la coupe du velours de coton.
- 2h. Id. dans le blanchiment de la laine ou de la soie.
- 25. Etude sur le blanchiment du chanvre et des jutes.
- 26. Moyen d’augmenter la solidité des couleurs artificielles.
- 27. Mode de piétage et d’apprêt perfectionné pour velours d’Utrecht et de coton.
- 28. Encre résistante à marquer les pièces.
- Etc., etc.
- Questions laissées au choix des concurrents.
- — Correspondance et renseignements au président de la Société Industrielle, rue de Noyon, 29, à Amiens.
- APPLICATION
- DU NOUVEAU RÉGIME DOUANIER Cas spéciaux fl)
- Fils de coton assemblés en deux ou trois
- BOUTS POUR LE TISSAGE
- En conformité d’un avis du Comité consul- tatif des arts et manufactures du 20 septembre 1882, on traite comme fils retors les fils doublés ou assemblés par une faible torsion, sans égard à leur destination.
- Ce régime a donné lieu à des réclamations, notamment en ce qui concerne les fils de coton assemblés en deux ou trois bouts pour le tissage.
- : Appelé à examiner la question, le Comité consultatif des arts et manufactures a déclaré que toute réunion de fils simples par une torsion doit être considérée comme constituant un fil retors, quels que soient l’importance de la torsion et le procédé employé pour l’assemblage des fils. Il a, par suite, conclu au maintien de l’aesimi'atiori aux fils retors des fils doublés ou assemblés au moyen même d’une légère torsion.
- Cet avis a reçu l’adhésion des départements ministériels compétents.
- (Circulaire imprimée n° 2188 du 4 août).
- Mouchoirs en tissus brodés, ourlés par un
- POINT DE BRODERIE
- La question s’est élevée de savoir si la surtaxe de confection afférente aux « pièces de lingerie confectionnées » (n° A60) est applicable aux mouchoirs en tissu brodé, présentant des écailles eu dentelures, terminées par un point de broderie faisant office d’ourlet.
- Consulté à ce sujet, le comité consultatif
- j^kP-) Voir également Revue de la Teinture, année courante, n° de mars, p, 46, st n° de juillet, p. 89.
- des arts et manufactures a déclaré que les mouchoirs dont il s’agit ne constituent pas des articles confectionnés, attendu qu’ils ne présentent aucune couture. Il a, par suite, émis l’avis que ces articles doivent être soumis aux droits des « broderies sur tissu de toute nature », sans addition de la surtaxe de confection.
- MM. les ministres du commerce et des finances ont ratifié ces couclusions.
- (Circulaire imprimée n° 2186 du 1er août 1892).
- Serviettes- éponges en tissu de coton et ouate pour des usages intimes
- Il a été importé récemment des serviettes-éponges destinées à des usages intimes et formées d’une bande de tissu de coton uni, blanchi, cousue en forme de sachet et garnie intérieurement de ouate de coton.
- On a demandé si ces articles devaient être soumis, sur leur poids total, au droit du tissu employé à leur fabrication ou si, au contraire, il y avait lieu de taxer séparément chacune de leurs parties constitutives (tissu et ouate).
- Saisi de la question, le comité consultatif des arts et manufactures s’est prononcé pour ce dernier mode de perception.
- En ce qui concerne la surtaxe exigible en raison du travail de confection, le comité a proposé d’assimiler ces serviettes-éponges aux « Articles confectionnés autres » (surtaxe de confection de dix pour cent du droit du tissu).
- Ces conclusions ont été approuvées par les Départements ministériels compétents.
- (Moniteur officiel du commerce).
- BREVETS RÉCENTS
- intéressant les industries tinctoriales
- Greeven. — 220355, 23 mars 1892. — Procédé et appareil applicables à la saturation et au lavage du fil et autres matières fibreuses.
- Schnurch. — 220391, 25 mars 1892. — Procédé et appareils pour sécher et vaporiser (oxydation rapide) des fils de coton sous forme de canettes, de bobines, de fuseaux, de bobines à fil croisé, etc., qu’il s’agit de teindre au noir d’aniline fixe (noir diamant).
- Pravaz et Bouffier. - 220410, 24 mars 1892. — Machine à sécher le crêpe anglais.
- Fred. Bayer et O. — 220493, 29 mars 1892. — Procédé pour la produciion, sur la fibre, de teintes solides.
- Lecouflet. — 228597, 9 avril 1892. — Nouveau dégraisseur et laveur de laine.
- Talon. — 220597, lcr avril 1892. — Machine à teindre les écheveaux en plusieurs couleurs.
- Société G. Delescluse et Cie. — 220722, 6 avril 1892. — Procédé perfectionné de blanchiment du coton.
- Scott. — 220021, 14 avril 1892. — Appareil pour humidifier l’air.
- Hahn. — 220860, 12 avril 1892. — Machine à métrer et à couper les étoffes.
- Roussel. — 221115, 15 avril 1892. — Nouveau genre de tissus.
- Weiss. — 221142, 25 avril 1892. — Plaque de chauffage pour apprêts.
- Petersen. — 221201, 26 avril 1S92. — Fabrication pour frappage et coupage de tissus velours à dessins, partie en bouclé, partie en velours, imitant le velours d’Utrecht.
- Simonis. — 221274, 29 avril 1892. — Appareil pour teindre les matières textiles de toute espèce dans la cuve d’indigo, à l’abri de l’air.
- Ferrand. — 221432, 9 mai. — Application de la teinture à la décoration des tissus brochés.
- Mandleberg. — 221452, 7 mai 1892. — Perfectionnements apportés à la fabrication des tissus caoutchoutés imperméables, ornementés.
- Petitjean. — 221652, 16 mai 1892. — Perfectionnements dans la fabrication des papiers peints.
- Certificats d'addition
- Tachron, 195038, 15 avril 1892. — Brevet du 29 décembre 1888, pour appareil étendeur pour l’enroulage des tissus.
- Société R. Villain fils et Cie. — 194245, ler avril 1892. — Brevet du 21 novembre 1888, pour un métier à gazer les fils.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE de la
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 11 juillet 1892.
- Président, M. Jolly.
- Secrétaire, M. Babillon.
- MM. Joily et Mars, délégués au banquet annuel de la Chambre syndicale de Lyon, rendent compte de la réception enthousiaste qui leur a été faite.
- Au banquet, M. Perrusset, président de la Chambre syndicale de Lyon, dans un discours rempli d’une franche cordialité, a bu à la prospérité de la teinture, à l’union intime des Syndicats parisiens et lyonnais ; au nom de tous ses confrères, il a exprimé leurs sentiments de sympathie et de cordiale estime pour la Ch ambre parisienne, tendant à la remercier encore de l’accueil empressé fait l’an passé aux délégués de Lyon.
- M. Jolly a prononcé à son tour un discours où, avec les vœux de la Chambre parisienne, il apportait ses idées, ses projets, sur la concorde et l’union entre tous les travailleurs, entre patrons et ouvriers.
- Les délégnés parisiens rapportent de leur voyage une excellente impression de l’entente des deux Chambres, ainsi qu’un profond sou-
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- venir de l’accueil chaleureux de nos confrères lyonnais ; ils proposent â l’assemblée de leur voter des remerciements, et de leur envoyer l’assurance de notre cordial attachement : proposition votée d’acclamation.
- M. le Président rend compte ensuite du résultat des démarches faites par la commission de la Chambre pour établir un modus vivendi accepté par tous, entre les ouvriers et les patrons de la corporation; nos propositions ont été rejetées sans examen en assemblée générale.
- Sur la proposition de M. le président, approuvée par le comité, le procès-verbal de ces démarches et. du refus de les accueillir, sera établi par une lettre adressée à la Chambre syndicale ouvrière.
- De plus, cette lettre sera tirée à un certain nombre d’exemplaires et répandue dans les ateliers, pour montrer aux vrais travailleurs comment un groupe d’entre eux, poussé par des gens n’appartenant pas à la corporation, fait peu de cas de leurs intérêts, au point de ne pas même vouloir s’arrêter à l’idée d’une entente familiale avec les patrons.
- A propps du Congrès des Chambres syndicales de la Seine, tenu à l’hôtel Continental, il est bien convenu que le Comité se tiendra au courant des efforts qui seront faits pour réunir en un seul et unique groupe toutes les Chambres syndicales du département.
- M. le secréta;re informe les membres présents que la cotisation annuelle est en recouvrement.
- Aux cotisations recueillies, il est joint une somme de vingt francs, prix d’une expertise faite par M. Jolly, près de deux parties qui, à l’amiable, avaient tenu à recourir à son appréciation .
- Cette façon de faire peut être donnée comme règle aux membres de la Chambre qui, quelquefois, sont choisis comme experts par des juges de paix ne voulant à aucun prix s’adresser à la Chambre syndicale.
- lies envols contre remboursement. — La loi du 20 juillet 1892 sur le service des envois par la poste d’objets à livrer contre remboursement a laissé à des décrets le soin de déterminer les mesures d’exécution.
- Après avoir mis la question à l’étude, le ministre du commerce et de l’industrie a prescrit les dispositions suivantes ;
- Les objets confiés à la poste, pour être livrés contre remboursement, doivent porter, en tête de la suscription, la mention de la somme à payer par le destinataire, énoncée en toutes lettres en francs et en centimes.
- Ces objets ne doivent pas dépasser un poids maximum de 500 grammes. Ils ne peuvent avoir, sur aucune de leurs faces, une dimension supérieure à 30 centimètres.
- Ils sont insérés dans des boîtes, sacs, étuis* enveloppes de toiles ou fort papier, constituant un emballage clcs, suffisamment résistant pour les mettre à l’abri de toute perte ou détérioration. Ils sont scellés de cachets en cire unie de même couleur, avec empreinte portant un signe particulier à l’envoyeur.
- Il n’est pas admis d’envois dont le contenu serait de nature à salir ou maculer les correspondances ou à blesser les agents.
- L’expéditeur consigné sur la suscription de l’envoi la mention : « Envoi contre remboursement de... » (somme en toutes lettres); il remplit un bordereau qui lui estremis gratuitement et sur lequel il fait la description de
- l’objet et reproduit la somme à payer par le destinataire.
- Il est. délivré à l’expéditeur un récépissé de dépôt.
- Les autres articles déterminent les conditions dans lesquelles les envois pourront être refusés par les destinataires, et comment seront retournés à l’expéditeur ceux adressés à des personnes décédées, parties sans laisser leur adresse ou inconnue. On appliquera le système actuellement en vigueur pour les objets recommandés.
- Incendies. — Le 17 août, vers midi, un incendie considérable a éclaté dans le vaste établissement de filature de Jaillard, appartenant à M. Charles Huot, à Troyes.
- Ce n’est pas la première fois que l’usine Jaillard a été incendiée; en effet, le 16 août 1880, elle fut entièrement détruite, et à la même heure, il y a douze ans, presque jour pour jour.
- Les pertes s’élèvent à 127,000 fr. et sont couvertes par des assurances.
- La malveillance paraît devoir être écartée ; l’immedble où le feu a pris était chauffé à près de 100 degrés.
- Un autre incendie a délauit également les vastes magasins de MM. Bossut père et fils, négociants en tissus dans la Grande-Rue, à Roubaix.
- Le feu a pris naissance dans la salle réservée à l’emballage et a détruit une quantité considérable de tissus prêts à être expédiés à l’étranger.
- Les dégâts sont évalués à 800,000 fr.
- Musées commerciaux. — Des instructions sont adressées aux gouverneurs des colonies pour qu’ils envoient en France, en même temps que les produits de vente courante dans la colonie, tous les renseignements pouvant intéresser l’industrie et le commerce français : prix, modes et conditions de vente, chiffre moyen des affaires qui se traitent sur chaque article, époques les plus favorables pour les expéditions et les ventes, droits et règlements de port, de douane, d’octroi, etc.
- Les envois des gouverneurs et les renseignements, accompagnant chaque produit, seront exposés dans une salle publique de 1’ex-posïtion permanente des colonies au Palais de l’Industrie.
- On étudié, au sous-secrétariat d’Etat aux colonies, les moyens d’installer dans quelques grandes villes industrielles et commerciales une section de l’exposition permanente des colonies, où l’industrie et le commerce français trouveraient les mêmes renseignements qu’au Palais de l’Industrie.
- JEx|iosit!ons sgiéciales. — Nous avons en ce moment a Pans une Exposition des arts de la femme, installée au Palais de l’industrie.
- Tous les ans nous y voyons la même exposition sous des titres un peu différents ; cela est une habitude prise et sur laquelle compte maintenant le Parisien.
- Cette année elle n’est ni mieux ni plus mal que les précédentes ; nous remarquons les mêmes tapissiers et marchands de meubles et de bibelots, et pour justifier son titre, de nombreuses estampes représentant le costume féminin à toutes les époques.
- Le clou, pour les amateurs, est l’histoire de
- la coiffure, figurée par une collection de bustes coiffés suivant une succession de types remontant à deux ou trois siècles. Cette galerie est d’ailleurs, bien réussie.
- La partie industrielle proprement dite est nulle à cette exposition, et les comptoirs de dégustation si fréquentés aux piécédentes font défaut.
- Les machines et les débitants de boisson et comestibles se retrouvent à l'Exposition de l'alcool et des industries de la fermentation qui se tient dans la galerie des machines, au Champ-de-Mars.
- C’est une concurrence sérieuse entre Vénus eiBacchus, mais l’une n’admettant qu’un culte platonique, tandis que le dieu à la rouge trogne et à la couronne de pampres vous invite à une pratique active et effective.
- Cérès aussi s’en mêle, et à propos du Congrès commercial (organisé principalement par les négociants en grains et farines), les abords de la Bourse de Commerce ont été transformés en exploitation de machines à moudre bluter et panifier.
- Tout cela est bien spécial, et n’intéresse que peu nos industries-, aussi ne nous y arrêtons-nous pas davantage.
- Saint-Maurice. — C’était, le 23 de ce mois, Saint Maurice, patron des teinturiers eD même temps que des militaires.
- Qu il patronise les soldats, rien de plus naturel, lui qui étau un brillant guerrier, mais les teinturiers,nous ne savons trop pourquoi! Qu’importe, d’ailleurs, et acceptons la tradition.
- Autrefois, la Saint-Maurice était rigoureusement fêtée, et toujours des cérémonies religieuses la consacraient.
- Les maîtres teinturiers se rendaient au Sépulcre pour leurs dévotions, et les compagnons à Saint-Bon (une rue près la Tour Saint-Jacques porte encore ce nom). Les teinturiers en petit teint, qui formaient maîtrise à part, allaient aux Grands-Augustins.
- Les teinturiers des Gobelins, voulant toujours manifester leur suprématie, faisaient aussi bande à part ; ils allaient entendre messe et sermon dans leur quartier, à Saint-Hippolyte-Saint-Marcel, sur la Bièvre.
- La rue Saint-Hippolyte, dont il ne reste plus qu’un tronçon depuis le percement des boulevards Arago et de Port-Koyal, a porte aussi le nom de rue des Teinturiers.
- Dans ce même mois, plusieurs corporations, dont les spécialités se rapportent aux nôtres, célébraient également leurs fêtes. Le 9 septembre, jour de la Nativité, c’étaient les drapiers, qui s’assemblaient à la Jussienne, église située rue Montmartre (et dont une rue a conservé le nom); les rubanniers à Saint-Martin-des-Champs , les lingères à Saint-Eustache, en l’honneur de leur patronne, sainte Véronique.
- Saini Michel, dont la fête tombe le 29, patronnait les chapeliers, qui ae réunissaient au Sépulcre, les bonnetiers à Saint-Médard ; les tondeurs de laine à Saint-Hippolyte, etc.
- Toutes ces corporations devaient chômer le , jour de leur fête ; mais les cabarets ne chô- I niaient pas pour elles ; la Saint-Maurice y est I encore célébrée ; c’est tout ce qui reste de I nos anciennes coutumes.
- Le Gérant : F| Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CIIARLEVILLE (ARDENNES).
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- er*fia
- INDUSTRIELLES
- Octobre 1802
- F. GOUILLON, Directeur,
- 3, Rue du Trésor, PARIS
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. Persoz. — Blanchiment au bioxyde de sodium. — Moyens pour fixer les tissus de laine ; Teinture en bleu sans indigo. — Procédé de noir d’aniline. — Découpage des broderies. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Soie artificielle : Teintes sur laine et sur soie ; Chinage i Rouges et Andri-nople. — Causeriez confraternelles sur l'art du Teinturier-Dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Fabrication des extraits colorants (suite). — La fuchsine et l’hygiène. — Epuration des eaux industrielles. — Un pilou trop malin. — Application du nouveau régime douanier. — Société industrielle de Mulhouse. — Brevets récents (catalogue). — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- De doux rêveurs vantent l’arbitrage international qui, d’après leur crédule philanthrophie, éviterait les guerres ; d’autres ont pensé que tout au moins l’arbitrage pourrait concilier les grèves en tranchant les différends qui divisent patrons et ouvriers.
- La grève de Carmaux a fourni une occasion d’appliquer ce moyen de conciliation, et aussitôt, sans attendre même les résultats de cette première tentative, la Chambre des députés, en deux séances, a voté d’emballement une loi instituant l’arbitrage industriel.
- Le Sénat passera l’éponge sur cette erreur et tout reviendra comme devant.
- 11 n’y avait pas besoin de loi, d’abord, pour créer l’arbitrage facultatiftoutes personnes divisées par un litige ayant toujours eu le droit de porter leur différend devant un arbitre accepté des deux parties. On ne pouvait non plus le faire obligatoire, car c’était créer une nouvelle juridiction, et autant vaudrait renvoyer de suite les parties devant les tribunaux ordinaires.
- L’affaire de Carmaux a détruit toutes les illusions sur les bienfaits de cette innovation : les ouvrie rs n’ont pas accepté la sentence de l’arbitre, alors que l’acceptation de celui-ci par leurs délégués impliquait l’engagement de se soumettre, quel que soit le jugement.
- Cela revient à dire qu’un juge, bé-
- névole ou imposé, n’est obéi que par qui il donne gain de cause, et que la partie adverse ne se soumet que si elle y est contrainte par la force.
- Ainsi en serait-il de l’arbitrage international; continuons donc à perfectionner nos canons !
- A
- * *
- Une autre loi ayant l’intention d’être protectrice des ouvriers vient d’être adoptée par la Chambre après de nombreuses pérégrinations entre cette assemblée et le Sénat ; il s’agit de la loi sur le travail des femmes, des filles mineures et des enfants dans les établissements industriels. La Chambre l’a votée telle que le Sénat la lui avait modifiée et qui fixe à onze heures par jour la durée du travail normal pour les femmes.
- Nous avons toujours accepté la réglementation du travail des enfants, non des individus majeurs, maîtres de leurs actes ; en nous soumettant à cette nouvelle atteinte aux droits de la personne humaine, nous protestons encore contre ces tendances d’asservissement légal.
- *
- * *
- La chambre syndicale de la « Teinture, des apprêts et du blanchiment », avec les autres chambres parisiennes des « Tissus et matières textiles » du « commerce, delà nouveauté, » de la « confection et de la couture », des «dentelles et des broderies, » soit cinq groupes syndicaux, ont protesté à la Chambre par l’intermédiaire de M. Lockroy, une pétition ayant pour but d’obtenir du Parlement l’adoption delà convention commerciale franco-suisse qui « donne, dans son ensemble, satisfaction aux intérêts du commerce et de l’industrie des matières textiles. »
- Les pétitionnaires font observer que le commerce de la France avec la Suisse des matières et des produits textiles représente, importations et exportations réunies, un chiffre de 148 mi-lions, c’est-à-dire 42 OfO de la totalité de nos transactions avec la Suisse, et
- qu’en outre, nous exportons en Suisse 99 millions de matières et de produits textiles, tandis que nous recevons seulement de ce pays, 49 millions des mêmes produits, c’est-à-dire que nous exportons en Suisse à peu près le double de ce que nous en importons.
- Ils ajoutent que beaucoup de ces tissus suisses servent de matière première à l’industrie de la lingerie et de la confection pour femmes, que, grâce à eux, nos confectionneurs parviennent à fabriquer des articles de bas prix qui alimentent un commerce d’exportation important, ou qui conviennent aux consommateurs français peu fortunés.
- Lors de la discussion du projet de | loi douanier, nous avons trouvé mauvais que le tarif minimum ne fût pas la limite des concessions dans nos traités internationaux (l). Mais la Chambre ayant laissé dire au Gouvernement que, « quand il y aura lieu, il ne se croira pas lié par ce tarif et descendra au-dessous si l’intérêt national semble le lui commander », nous subissons en cette circonstance la situation acceptée par le Parlement.
- Plusieurs de nos lecteurs peuvent se demander quelle est cette Chambre syndicale de la teinture dont il est ici question ; nous devons donc leur faire savoir qu’il existe à Paris quatre syndicats représentant diverses branches tinctoriales :
- 1- La « Chambre syndicale de la Teinture, des apprêts et du blanchiment », celle en cause, et formée d’industriels travaillant sur tissus en pièces. Plusieurs fois, nous avons publié d’utiles communications émanées d’elle, et défendant avec autorité les intérêts de son industrie. Elle ne représente pas exclusivement la région parisienne, mais a aussi des membres à Reims, Cambrai, Roubaix.
- (1) Revue de la Teinture, du 25 mai 1891, « chronique, p. 73. »
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- 2’ La «Chambre syndicale des teinturiers en soie, laine, coton et tout textile en fils », elle s’est divisée en trois sections : soie, laine et coton, sous un bureau unique, et elle est formée entièrement d’éléments parisiens. Nous ne trouvons nulle part les échos de ses travaux
- 3* La « Chambre syndicale de la Teinture et du Nettoyage, la plus laborieuse de toutes, qui tend sans cesse à acquérir une légitime influence : elle possède plusieurs membres dans les départements. Elle est liée par un pacte d’amitié avec la « Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon », et ces deux groupes, tout en conservant leur autonomie, travaillent de concert à la propagation de l’idée syndicale en France, à la prospérité morale et matérielle de leur industrie.
- 4* Le « syndicat patronal autonome des Teinturiers-Appréteurs en couleurs et noirs et blanchisseurs à façon de plumes pour parures, » fondé depuis deux ans et demi, et représente une spécialité élégante toute parisienne. Avec une direction sympathique, ce syndicat rendrait d’importants services à sa corporation.
- * Y
- La prospérité de nos industries dépend encore, et en premier lieu meme, du savoir professionnel, non seulement pratique, mais surtout raisonné, que nous voudrions voir plus répandu chez nos ouvriers ; ils ont peu de facilités du reste pour l’acquérir ; aussi ne laissons-nous pas dans L’oubli les rares moyens dont ils disposent.
- Nous signalerons donc l’ouverture des « cours publics de sciences appliquées aux arts », du Conservatoire des Arts-et-Métiers, à Paris.
- Le cours de Teinture, Impression, Blanchiment et Apprêts, professé par M. V. de Luynes, ouvre le 3novembre pour se continuer tous les lundis et jeudis à sept heures trois quarts du soir.
- On sait que le professeur partage cet enseignement avec la Céramique et la Verrerie, en consacrant une session à chaque branche ; cette année, c’est la partie tinctoriale qui sera traitée et, comme toujours, avec un programme très substantiel, dont le professeur sait tirer le meilleur parti dans le peu de temps qu’il peut lui consacrer.
- Nous ne cesserons de réclamer une chaire spéciale et exclusive à nos industries ; elles sont assez importantes et assez complexes pour l’occuper entièrement.
- Dans ce même ordre d’idées, nous annonçons que M. Lagache, ex-professeur à la faculté des sciences de Lille, vient d’être nommé professeur du cours de Teinture à Roubaix, en remplacement de M. l’abbé Vassart qui, de son côté, est allé fonder un enseignement tinctorial à l’Ecole des hautes études industrielles de Lille.
- Que la semence scientifique vienne | de Paris, de Lille ou de Roubaix, elle produira partout d’heureux fruits.
- F. GOUILLON
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- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de l'Exposition universelle de 1889 Par M. Jules PERSOZ
- D irecteur de la Condition des soies et des laines de Paris.
- — suite —
- Prenant comme point de départ des bains de teinture d’une intensité donnée, montés avec une quantité de matière colorante connue, puis multipliant cette quantité par les rapports inverses des v!brations des notes de la gamme :
- do ré mi fa sol la si do
- 8 4 3 2 3 8 1
- 1 — — — —-------------------
- 9 5 4 3 8 15 2
- pour former les tons suivants, enfin teignant dans ces bains des surfaces égales d’un même tissu, l’auteur a obtenu ce qu’il a appelé une g amme musicale de couleurs, dont la dégradation était parfaite. Mais, comme les intervalles entre deux tons étaient trop rapprochés pour qu’il fût possible de réaliser en grand une pareille gamme, il s’est contenté de teindre seulement les échantillons correspondant à l’accord musical parfait en do majeur : do mi sol do
- Les gammes de l’éventail ne sont donc autres que la succession des intervalles musicaux formant l’accord parfaitd’unegamme majeure. L’auteur les a appelées gammes d'accords.
- L’éventail se composait de 40 gammes de 30 tons, soit d’une étendue de 7 octaveset demie, réalisées avec des matières colorantes diverses, seules ou mélangées, gaand teint ou faux teint.
- M. Saget a voulu montrer que le priu* cipe des accords musicaux s’appliquait éga-lement bien aux gammes de couleurs, quels qu’en fussent le ton et la nuance.
- Artictes spéciaux
- Un article nouveau, dont le traitement a pris une grande extension dans l’usine de Thaon, est le simili-cuir, tissu de coton fabriqué et apprêté de façon à pouvoir remplacer avec une économie d’environ 70 pcmr cent la peau qu’on emploie soit comme semelle intérieure des chaussures, soit pour d’autres destinations.
- De son côté, la Société de Saint-Julien, près Troyes, avait présenté des articles pour doublures, teints en uni et imprimés, d’une très bonne fabrication, et même des articles robes fort bien réussis.
- Enfin la maison David et C®, à Arcueil, près Paris, pratique avec succès, è côté de la teinture des écbeveaux, le blanchiment, la teinture et l’apprêt des tissus de coton, nansouks, cretonnes, étoffes pour la chapellerie et l’équipement militaire, doublures, etc. Par des perfectionnements apportés aux machines à tirer à poil, elle a donné un grand développement aux articles de coton imitant la laine.
- VI
- TEINTURE DES FILS DE COTON Machines
- § 87. Le matériel des machines utilisées dans ce genre d’industrie a reçu de nombreux perfectionnements. Parmi les appareils à laver les plus employés, nous en citerons un composé d’une série d’asples ou de bobines à claire-voie, larges d’environ 0 m. 30 st d’un diamètre de 0 m. 12 à 0 m. 25 ; elles sont animées d’un mouvement de rotation qui change alternativement de sens. L’axe sur lequel tourne chacune des bobines est creux et percé de petits trous ; il est en communication avec un réservoir placé à une certaine hauteur et fournissant de l’eau sous pression. Le liquide arrivant avec force traverse les écheveaux qui garnissent les bobines et les dégorge à fond. Des tuyaux extérieurs amènent d’autres jets sur la surface externe des écheveaux.
- Une autre bonne machine à. laver due à Tulpin frères, et construite aujourd’hui par la maison Tierce, de Rouen, consiste en une bassine circulaire à fond plat, coupée en unpoint par une cloison verticale. Des bobines reliées à un moyeu central, comme par les rayons d’une roue, tournent au-dessus de ce bassin. Un ouvrier fait le chargement des écheveaux successivement sur toutes les bobines au moment où elles passent à côté de la cloison. Le coton poursuit sa marche jusqu’à Fautive côté, où un deuxième ouvrier le retire. De l’eau fraîche arrive sans cesse à cette sortie et suit un courant contraire à la marche des écheveaux, de sorte que le coton, à mesure qu’il avance, rencontre une eau plus propre.
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- Tout le monde a pu voir fonctionner à l’Exposition, dans la galerie des machines, les appareils de M. César Corron pour effectuer d’une façon mécanique la teinture des éche-veaux de toute nature. Ces appareils réalisent un immense progrès sur ceux qu’avait présentés le même auteur en 1878.
- Placés sur des bâtons de forme aplatie, que commande un système ingénieusement combiné de crémaillères et de roues dentées, les flottes reçoivent à la volonté de l’opérateur tous les mouvements de transport, de lissage et autres que leur donne ordinairement à la main l’ouvrier teinturier. Ajoutons, ce qui est important, que la machine est solidement établie et peu sujette à se déranger-, elle conviendra surtout dans les pays ou la main-d’œuvre est élevée, et d’une manière générale partout où l’on aura à teindre à la fois de grandes parties d’une même couleur, puisqu’elle permet en ce cas de réduire notablement le nombre des ouvriers.
- Des machines ingénieuses reproduisent assez fidèlement le travail dit à la terrine et servent avantageusement, soit pour la teinture, soit pour le mordançage.
- Un appareil qui rend de grands services est le séchoir continu. Le coton essoré, suspendu sur des rouleaux, est introduit par deux chaînes sans fin dans un vaste coffre en bois, muni de tuyaux de vapeur et de ventilateurs-, il ressort à l’extrémité opposée, après un assez long parcours. Cette machine, eu égard à son prix et à son débit considérable, ne peut s’appliquer que dans des maisons opérant le blanchiment ou la teinture sur une grande échelle.
- Procédés opératoires
- § 88. La teinture des cotons a naturellement bénéficié des progrès réalisés par les indienneurs qui marchent toujou rs à la tête des industries de la coloration des textiles. Ainsi on effectue aujourd’hui sur écheveaux le rouge grand teint par les mêmes méthodes que sur tissus, en modifiant seulement la forme des appareils nécessités par cette fabrication; le vaporisage a lieu dans un cylindre horizontal où pénètre sur des rails un chariot portant les fils à traiter. Ce que nous disons du rouge s’applique à l’obtention de toutes les nuances grand teint et petit teint. Il n’y a d’exception que pour le noir d’aniline qui a donné tant de déboires aux teinturiers pour les motifs indiqués plus haut.
- . Beaucoup de manufacturiers ont renoncé à la teinture des écheveaux en grande barque et forment le n )ir dans.des terrines avec des bains concentrés de sel d’aniline et de bichromate qu’on renouvelle à chaque passe. Ce sont toujours des variantes du vieux procédé Bobœuf. D’autres sont revenus au noir par étendage.
- Chacun des deux systèmes présente ses avantages et ses inconvénients. Les noirs par étendage (au chlorate) sont fort beaux, ne
- déchargent pas par le frottement, mais brûlent facilement la fibre. Ceux par teinture proprement dite (au chromâte), ne brûlent pas la fibre et déchargent beaucoup par le frottement, défaut souvent fort préjudiciable lors du tissage et qu’on arrive cependant à corriger par des opérations complémentaires.
- A aucune époque, les industriels n’ont disposé d’une aussi grande variété de matières colorantes et parmi elles d’autant de produits réellement solides. Aussi devrait-on s’attendre à voir partout employer des couleurs résistantes. Il n’en est malheureusement rien et cela trop souvent par la faute du fabricant, qui met en concurrence de prix les teinturiers à façon, sans tenir compte de l’alternative difficile où il les place, les couleurs solides étant plus onéreuses que les autres.
- Les prix se trouvant abaissés d’une manière excessive, jusqu’à n’être plus rémunérateurs, les praticiens sont surtout préoccupés de faire vite et à bon marché.
- Différents exposants de la classe 46, entre autres MM. Paul Mipay, Daniel Fauquet, Lecomte et Duchemin, etc., avaient présenté des assortiments fort intéressants de couleurs solides obtenues à l’aide de la céruline, de la gallocyanine, du brun d’anthracène et desproduits bleu, jaune, vert, brun et noir dérivés de l’alizarine. Tous ces produits s’appliquent de la même façon et par conséquent peuvent être mélangés.
- D’après un renseignement que nous devons à l’obligeance de M. Ch. Duchemin fils, chimiste de la maison Lecomte et Duchemin père et fils, à Laval, un mordant avantageux à employer pour les fixer sur coton est un chro-mate de chrome préparé pour le commerce par MM. Durand, Huguenin et Cie, et auquel on attribua la formule : OO3, 2Gr203 -J-9HaO. C’est un liquide brun rouge à reflets verdâtres, pesant 18 à 19 degrés Baumé. Le coton, préalablement débouilli et tordu e st passé en terrine dans le chromate de chrome étendu à 7 ou 8 degrés Baumé. On tord légèrement les écheveaux et on les met en tas. Après douze à quinze heures de repos, on le s lave à l’eau pure et on les exprime pour les teindre dans un b3in monté comme suit :
- Eau......................... 700 litres.
- Alizarine bleue, verte, jaune, etc 5 kilos.
- On entre à froid, on monte en trois quarts d’heure jusqu’à 95° et l’on maintient la température entre 95 et 100 degrés pendant une demi-heure à trois quarts d’heure.
- Les nuances obtenues sont excessiveme nt solides. Un bain de savon bouillant demeu re sans effet sur elles, souvent même elle les avive.
- Par contre, les matières colorantes de la famille du rouge Congo, dont il a déjà été parlé sont en général fort altérables à la lumière, aussi doit-on regretter de les voir si fréquemment employées.
- A l’aide d’un mordançage en tanin et en
- émétique, on fixe sur les écheveaux de coton, comme sur les tissus, toutes les couleurs d’aniline de nature basique.
- Une des matières colorantes nouvelles, les plus curieuses est le jaune dit primuline ou polychromine qui, une fois fixé sur le coton (en bain bouillant additionné d’un sel à base alcaline), puissoumis à l’action de l’acide azoteux, peut être viré à volonté à l’orange, au rouge, au marron, au brun, au violet, par l’immersion de la fibre dans différents phénols rendus alcalins (acide phénique, résorcine a et & naphtols, etc.), ou dans des chlorhydrates acides de bases aromatiques, telles que les a et h naphtylamines. Les couleurs ainsi développées sont très solides au foulon, aux acides, aux alcalis et même à la lumière.
- M. Emile Roussel, de Roubaix, exposant de la classe 46, a été l’un des premiers à en tirer parti, pour faire fabriquer en France un genre de tissu nouveau, dont sa vitrine offrait de nombreux et intéressants spécimens. Le coton brut ou filé, teint comme il vient d’être dit, est introduit dans la composition de tissus de laine écrue. Ces tissus sont ensuite dégorgés et teints en pièces, sans que les nuances du coion, perdent rien de leur vivacité première.
- ^ Blanchiment sur ensouples et sur canettes
- Une innovation heureuse due à la maison Daniel Fauquet et Ce, est la teinture directe des chaînes ourdies sur ensouples de tissage. On économise ainsi le dévidage et le déchet du bobinage pour le coton teint, soit enviroa 0 fr. 20 par kilogramme pour du n° 20, tout en supprimant des manutentions qui fatiguent le fil.
- La maison Cartier-Bresson, de Paris, opère certaines teintures, des fils à coudre, d’une manière analogue.
- Depuis quelques années, certains ateliers effectuent le blanchiment des cotons sur canettes. Pour appliquer les divers traitements nécessaires, on a recours à des cuves rectangulaires en maçonnerie, pouvant se fermer hermétiquement et assez solides pour résister à la pression atmosphérique. Les canettes ou bobines, dont on a remplacé les cartons par de légères tiges de bois sont réparties dans de petites caisses ou corbeilles à claire-voie que l’on superpose dans les cuves. Ces caisses sont construites en bois ou en osier, quelquefois en celluloïd. Un jeu de robinets et de tuyaux permet de faire le vide dans la cuve, à l’aide d’une pompe pneumatique. On donne alors accès au liquide qui doit agir sur le fil. Après qu’il a produit son action, on l’enlève en faisant de nouveau le vide et on le produit par un autre. De cette façon, on fait agir successivement les lessives alcalines, des solutions d’hypochlorites, des liqueurs acides, alternant avec de l’eau destinée au rinçage.
- L’application de ce procédé que pratique avec succès la maison Lévy et Kiéner, de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Saint-Dié, exige beaucoup de soins et de régularité. Cette maison est arrivée à réaliser sur canettes, avec le même système d’appareils, la teinture de coion en quelques nuances, notamment en noir d’aniline, par le procédé au bichromate.
- Enfin, ainsi qu’il a été dit plus haut, à l’aide de l’appareil de MM. Leblois, Piceni et C®, d’Elbeuf, on blanchit et teint aisément le coton en rubans avant filature.
- Vil
- TEINTURE DES TISSUS DE LAINE Machines
- g 89. C’est surtout par l’application des matières colorantes nouvelles que cette industrie s’est transformée depuis 1878, mais le matériel en usage a é:é amélioré aussi d’une manière notable. Nous avons décrit déjà les systèmes appliqués au grillage ou au flambage et le procédé employé pour obtenir par l’eau oxygénée des blancs parfaits en partant des écrus-
- Depuis une époque assez récente, on a modifié avantageusement les opérations du dé-gorgeage. Les tissus de laine sont d’abord grillés, s’il y a lieu, puis dégommés et en même temps fixés dans un bain chauffé à 90 degrés, formé d’une légère lessive de carbonate de soude. La barque peu profonde est remplie jusqu’aux bords. Au-dessus sont installés six rouleaux retenus par des chevilles et mus par des poulies qui entraînent la pièce de l’un sur l’autre.
- L’étoffe, enveloppant le premier rouleau, passe sur le second qui tourne en sens inverse, puis sur le troisième et ainsi de suite jusqu’au sixième. En sortant de la barque, elle vient plonger dans un bac d’eau froide, est exprimée dans un foulard et pliée mécaniquement.
- Cet appareil à dégommer offre sur l’ancien l’avantage que les pièces, mises continuellement en mouvement par ces enroulages et déroulages successifs dans le bain, se débarrassent beaucoup mieux de la colle qu’elles contiennent. Après l’opération, elles sont visitées et détachées, si on doit les mettre en couleurs, puis dégorgées dans des foulards ou des foulons à la manière ordinaire.
- M. Dehaître a imaginé une disposition nouvelle. Sa machine se compose de deux bacs contigus renfermant chacun un appareil revolver de six rouleaux destinés à recevoir les pièces et d’un foulard exprimeur avec auge à rafraîchir.
- Le premier bac, plus particulièrement consacré au dégommage, contient un bain chauffé à kO ou 50 degrés seulement pour ramollir et dissoudre le parement. Quand chacun des six rouleaux est garni d’une pièce, on fait passer la première sur l’un des rouleaux du second bac, dont le bain est chauffé à 90 degrés environ et où s’effectue le fixage. La seconde pièce est mise à son tour sur un autre rouleau, et ainsi de suite. Tandis que l’on garnit le second
- revolver avec les pièces du premier, on recharge celui-ci avec de nouveaux tissus, en sorte que, quand une pièce commence à sortir en passant par les rouleaux exprimeurs du foulard, le travail est absolument continu. Le mouvement mécanique de la plieuse entraîr.e le tissu sur une table, d’où il est enlevé pour subir les opérations subséquentes.
- D’après le constructeur, un seul ouvrier peut conduire la machine et fixer de 100 à 120 pièces de 100 mètres par jour.
- Colorants et procédés
- § 90. Quant à la teinture elle-même, les matières colorantes artificielles ont supplanté peu à peu, dans le plus grand nombre de cas, les couleurs anciennes. Gela se conçoit aisément, puisqu’elles offrent aux teinturiers des nuances beaucoup plus vives, plus fraîches, d’une obtention plus facile et plus rapide et, ce qui n’est pas à dédaigner, bien plus économiques. Il n’en fallait pas tant pour décider le choix des praticiens.
- Malheureusement, nous l’avons déjà dit, quelques-unes des couleurs délaissées comptaient parmi les plus solides et les plus belles. 11 devient très rare aujourd’hui de rencontrer, en dehors des draps d’officiers, des ponceaux à la cochenille et on ne teint plus de bleus de France. Sans doute les contre-maîtres et ouvriers ne sont pas étrangers à cet abandon, car si une réduction dans l’emploi des drogues fournies par le patron les touche peu, ils ne restent pas insensibles à une économie de peine et de temps. Nous ne croyons pas nous tromper en avançant que, dans bien des ateliers, on ne saurait plus faire maintenant les bleus au cyanure.
- Les rouges, les roses, les bleus, les verts d’autrefois ne comptent plus. Si l’on se sert encore des anciens éléments, c’est pour réaliser des couleurs complexes ou modifier simple ment certaines nuances. Seuls, les procédés de noirs n’ont pas, jusqu’à présent, été atteints sérieusement, la production du noir d’aniline sur laine et les teintures au noir d’àlizarine ou au noir de naphtol étant en général beaucoup trop chères. L’emploi de ces matières serait cependant désirable.
- Les produits tinctoriaux livrés aujourd’hui à l’industrie sont préparés de telle sorte, qu’il suffit le plus souvent, pour en faire usage, de les dissoudre dans l’eau bouillante ; on verse ensuite plus ou moins de la solution dans le bain de teinture, selon l’intensité de la nuance à obtenir. Ces produits peuvent être associés entre eux, ou encore avec des couleurs anciennes.
- De cette extrême facilité d'emploi est résulté pour notre pays un fait important, c’est que l’industrie de la teinture des tissus de laine, localisée naguère aux environs de Paris, à Reims et dans quelques villes du Nord, a pris un essor considérable et s’est étendue à tous les centres de production de ces étoffes.
- Il n’est point question ici, bien entendu, des draps de troupe, dont les procédés de fabrication ne changent que peu ou point.
- Depuis 1878, la teinture des laines a trouvé des ressources précieuses dans les produits acides sulfoconjugués qu’on a réussi à obtenir à l'aide de diverses matières colorantes de nature basique, et qui présentent pour cette application des qualités plus avantageuses; tels sont le vert acide, la fuchsine acide, etc.
- Plusieurs maisons françaises, en tête desquelles il convient de citer : Les Fils de A. Guillaumet et G. Maës, Ghappat et O, Descat-Leleux fils, Motte et Meillassoux, représentaient brillamment ce genre d’industrie dans la classe A6. On ne saurait méconnaître que, pour la régularité et la pureté des nuances, le fini de l’exécution, la perfection de l’apprêt, notre pays a conservé dans cette spécialité une supériorité marquée et lutte avantageusement contre l’étranger.
- VIII
- TEINTURE DES FILS DE LAINE Teintes aux alizarines
- § 91. Dans la teinture des laines en bottes, on commence à employer sérieusement pour nuances solides ies diverses alizarines, noire, bleue, verte, marron, le brun d’anthracène.
- Il est nécessaire que la fibre soit bien dégraissée. Pour 100 kilogrammes de celle-ci, on se sert d’un bain contenant :
- Sel de Solvay............ 3 kil.
- Savon Payen.............. h —
- et on reste une demi-heure à 50 degrés, sans élever davantage la température, afin d’éviter le feutrage. On lave ensuite en eau ammoniacale, puis à l’eau pure. Le mordançage se fait
- au chrome avec :
- Bichromate de potasse......... 3 k. 000
- Tartre........................ 2 k. 500
- pendant deux heures, en montant à l’ébullition.
- (A suivre')
- —— ----------------------•
- BLANCHIMENT
- AU BIOXYDE DE SODIUM
- Nous avons donné un résumé du brevet concernant ce procédé, dans notre livraison de septembre, p. 114.
- La Revue de chimie industrielle nous fournit les détails suivants sur ledit procédé :
- Le bioxyde de sodium a été signalé, en 1810, par Gay-Lussac et Thénard et a été plus spécialement étudié par Vernon Harcourt, en 1862.
- Il vient d’être lancé industriellement par la maison de Haën, de Hanovre, sous le nom de Natrium-super oxyde.
- Cette poudre jaune se dissout dans l’eau avec production de chaleur et dégagement d’oxygène.
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- 11 contient 20 0/0 d’oxygène et correspond par conséquent à la formule Na202. II se dissout dans des acides étendus, et si la solution est étendue et froide, on peut obtenir de l’eau oxygénée.
- Comme le peroxyde de sodium est alcalin, on ne pourrait l’employer directement au blanchiment de fibres textiles animales ; aussi, le transforme-t-on en peroxyde de magnésie, par double décomposi ion avec le sulfate ; il faut 3 parties de sulfate de magnésie pour une partie de bioxyde de sodium.
- Blanchiment de la laine. — On plonge la laine dégraissée dans un bain à 30°, renfermant 30 kil. de sulfate de magnésie pour 100 kil. de laine. On lave la fibre et ajoute 10 kil. de bioxyde de sodium, on entre à nouveau la laine, on monte à 60-70°, on laisse une heure, on sort la marchandise que l’on passe dans de l’eau aiguisée d’acide sulfurique pour enlever la magnésie, on lave et on sèche.
- Blanchiment de la soie tussah. — La soie, cuite à la manière ordinaire, est plongée dans le bain suivant, composé pour 100 kil. de fibre :
- Eau.................... 2,500 lit.
- Sulfate de magnésie.... 90 kil.
- Après avoir donné deux ou trois passes, on ajoute, en deux ou trois fois, 30 kil. de bioxyde de sodium. On monte le bain à 80-90°, on laisse la fibre 4 heure 1/2 à 2 heures, on lave à l’acide sulfurique étendu, on lave, on essore et on passe en teinture.
- Blanchiment de la chappe. — Pour 100 kil. de fibre, on entre dans un bain contenant 2,500 litres d’eau et 36 kil. de sulfate de magnésie. On ajoute, en plusieurs lois, 12 kil. de bioxyde de sodium. On monte en 3/4 d’heure à 95°, on va une ou deux fois à l’ébullition, on sort après 1 heure 4/2, passe au bain acide, lave, essore, sèche et passe en teinture.
- Blanchiment du tissu mi-soie. — Pour 100 mètres de tissu de 0m60 de large, pesant 5 kil., on passe dans un bain composé de 250 litres d’eau, 1 kil. 700 de sulfate de magnésie et 600 gr. de bioxyde de sodium. On monte en 3/4 d’heure à 95°, on porte à l’ébullition et on lave en bain acide étendu.
- MOYENS EMPLOYÉS
- Pour fixer les tissus de laine cardée
- Le Moniteur Industriel a publié une étude fort oompétente sur les procédés de fixage des tissus de laine ; c’est-à-dire sur les moyens propres à empêcher le retrait de ces étoffes, après fabrication et apprêt.
- L’auteur anonyme a fait l’historique des procédés employés. Il est sans intérêt pratique de reprendre cette revue dès sou point de départ, et de signaler toutes les tentatives infructueuses qui furent faites. Mais nous reproduisons ce travail à partir de la période qui commença à donner des résultats à peu près acceptables et que l'auteur aborde ainsi :
- Cependant, l’usage du trempage et de l’immersion avait toujours ses partisans -, on y procédait de diverse! façons, et l’un des moyens le plus simple et le plus rationnel est parvenu jusqu’à nous etil est encore en usage. C’est le suivant : on enroule l’étoffe au large sur des cylindres creùx perforés servant à vaporiser, et on les plonge dans une cuve d’eau froide ou d’eau bouillante à diverses phases des apprêts, quelquefois après vaporisage. Ce mode d’immersion exige que l’étoffe reste longtemps dans l’eau, ce qui est facile et ne demande aucune main-d’œuvre. Une des plus importantes machines à fixer par immersion, due à l’invention de Hirst, n’est pasdans le même cas; toutefois, elle témoigne chez son auteur une certaine expérience, qui fait parfois défaut à d’autres inventeurs.
- Hirst savait que la laine est par sa nature même essentiellement réfractaire à l’eau et que mouiller une étoffe en cours d’apprêt, alors qu’elle a été pressée et vaporisée, est une opération qui demande beaucoup de temps pour être réussie. L’étoffe de laine feutrée, pressée et vaporisée, est, dans bien des cas, quasi imperméable, et on peut la tremper pendant des heures dans l’eau sans la mouiller partout. Hirst ne l’ignorait pas, et voici en quels termes il fait la description de la machine (voir Laboulaye, édition 1874, à Laines, ce n’est donc pas nouveau.)
- « On a cherché en Angleterre à substituer à l’action de la vapeur ou de l’eau bouillante, qu’on emploie ordinairement comme fixage, celle de l’eau chaude ou de l’eau froide avec ou sans pression, etc., etc. «
- Suivent quatre pages avectrois figures dans le texte. —En résumé, c’est un gros cylindre horizontal qui trempe dans une cuve presque jusqu’à son centre, l’étoffe est enroulée au large sur le cylindre-, la cuve est emplie d’eau chauffée à 100° degrés par un tuyau de vapeur; et le cylindre garni d’étoffe tourne lentement dans la cuve d’une façon continue.
- D’après l’inventeur, le passage à chaque tour du cylindre, alternativement dans l’eau bouillante et à l’air libre, s’effectuant pendant huit heures consécutives, exerce une action souveraine sur l’étoffe. L’opération est complétée de la manière suivante : l’eau bouillante est remplacée par de l’eau froide, et on recommence à faire tourner le cylindre pendant vingt-quatre heures, en faisant agir dessus un rouleau de pression comme dans un foulard. Après ce mouillage de trente-deux heures à chaud et à froid, l’étoffe était, dit-on, fixée et lustrée. et elle possédait un toucher doux et soyeux.
- 11 estdifficile d’imaginer un procédé de fixage par immersion, l’étoffe maintenue au large et sans plis, qui soit plus radical et plus complet ; et cependant, malgré les affirmations de l’auteur, qui en vantait tous les avantages, il est tombé dans l’oubli sans rien révolutionner. Ce sera le sort de tous les procédés de
- fixage qui nécessiteront un séchage ultérieur. On peut abuser d’une étoffe mouillée et chaude, et conséquemment très malléable -, mais elle se reprend si on la laisse sécher librement, et quand on la force en la séchant, on peut être certain qu’elle se déformera plus tard.
- Nous croyons avoir établi par ce qui précéda que le fixage des étoffes de laine cardée est depuis longtemps la constan-e préoccupation des fabricants, et nous pt nions avoir démontré que, sans y parvenir, ils ont employé tous les procédés tels que : trempage à l’eau froide, immersion à l’eau bouillante soit à l’état libre, soit l’étoffe au large sur des rouleaux perforés immobiles ou animés d’un mouvement de rotation, boîte à vapeur, bassine ou table à décatir, étendage sur le pré la nuit ou sur la rame à l’air libre, séjour prolongé dans des caves humides, décatissage indestructible sur rouleaux fixes ou bien sur rouleaux mobiles, voire même des tables spéciales sur lesquelles l’étoffe était enroulée, décatissage final, continu sans plis, l’étoffe libre, etc., etc. tous ces moyens étant tour à tour employés séparément ou combinés les uns avec les autres de la façon la plus capricieuse et la plus fantaisiste. Nous ne parlons pas de la fabrication avec des fils feutrés de Vouillon, faite dans le même but et qui n’a pas continué.
- Tel était l’état de la question quand il y a environ 25 ans, un apprêbmr eut une idée qui fit sa fortune, en exploitant son brevet et en concédant des licences; il créa le décatissage-rame à la vapeur. Jusqu’à ce moment, on s'était ingénié à chercher des appareils pour favoriser le retrait des étoffes de laine cardée eu cours de fabrication, afin d’éviter autant que possible que ce retrait se fit par un long séjour en magasin ou sur le dos des clients.
- L’originalité de l’idée nouvelle a été de faire absolument le contraire. Profitant que l’étoffe était chaude et imprégnée de vapeur saturée, mais sans être mouillée, on la maintenait par des lisières comme on le fait en séchant dans les rameuses continues, et on en régularisait ainsi la largeur. Au besoin, et suivant la nature des étoffes, on forçait cette largeur au-delà de la mesure demandée, afin de parer au retrait certain qui se faisait naturellement cLs que l’étoffe reprenait sa liberté. L’expérience est le seul guide possible, et en cas d’insuccès on peut recommencer l’opération.
- Ce procédé, malgré des apparences contraires, est assez rationnel; il peut faire perdre l’allongement produit par les apprêts, si on prend soin de favoriser le retrait sur la longueur de l’étoffe au profit de sa largeur. C’est aujourd’hui une manière d’opérer généralement répandue, et elle est bonne, si on veut s’en servir de la façon ci-dessus indiquée. Malheureusement, on abusa bientôt de la nouvelle machine pour élargir les étoffes fabriquées trop étroites, ou pour allonger celles dont on voulait faire baisser le prix de revient;
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- le plus souvent on agissait dans les deux sens à la fois.
- Cette manière péu scrupuleuse d’appliquer le décatissage-rame comme fixage fut assez longtemps inconnue des acheteurs, elle occasionna bien des mécomptes et des conflits, jeta la défaveur sur les tissus de laine cardée, i et fit disparaître la confiance réciproque. On | engloba dans une même suspicion les fabricants honnêtes et consciencieux qui n’avaient rien fait pour le mériter, et on exigea d’eux l’impossible.
- Sur ces entrefaites, et comme pour faire diversion, une grande révolution s’opéra dans la fabrication des étoffes de laine cardée, et la question de fixage changea de face et fut reléguée au second plan.
- L’épaillage chimique de la laine, pratiqué sur des étoffés neuves par Frezon, ouvrit des horizons nouveaux ; il permit l’emploi des blousses et déchets de peignage, jusqu’ici délaissés et sans valeur, à cause des matières végétales dont ils étaient chargés. L’épaillage chimique les faisant disparaître, on mélangea de faibles parties de blousses avec la laine mère, et, le résultat étant satisfaisant, on s'enhardit peu à peu à augmenter les proportions de la blousse, jusqu’au point d’éliminer complètement la laine et de fabriquer avec de la blonsse pure.
- Presque simultanément, on réalisa pratiquement l’effilochage des vieilles étoffes de laine, de bonneterie, de tissus cardés, et plus tard de tissus peignés purs ou mélangés de soie, de coton ou de laine cardée, dont jadis on ne faisait rien, et on en tira une nouvelle matière première appelée laine renaissance, que l’on mélangea également avec de la laine mère ou avec de la blousse, en plus ou moins grande proportion, jusqu’à l’employer seule dans bien des cas.
- L’apparition de ces deux nouvelles matières premières ouvrit l’ère de la marchandise apparente et à bon marché, tant recherchée des confectionneurs.
- Dans cette voie, qui règne depuis bien longtemps, on réalisa les combinaisons de matières premières les plus inattendues ; on mélangea le coton avec la laine neuve ou régénérée, et on cardait le tout ensemble de façon à tromper l’œil le plus exercé.
- La chaîne coton avec trame laine de nos pères était distancée -, et si on l’emploie encore dans la draperie, c’est pour faire des étoffes foulées avec de la bourre de tondeuse, que le consommateur est incapable d’apprécier à la simple inspection. Ce procédé de foulage à la bourre a été également employé dans bien d’autres cas, et la recherche constante du bon marché, sans autre souci, paraissait une excuse suffisante.
- On fabrique encore beaucoup d’étoffes en laine cardée, faites avec des laines neuves, mais les marchandises intermédiaires, faites avec des mélanges de bonnes matières en lai-
- nes, blousses, effilochages et coton, et surtout la fabrication des marchandises communes et à bon marché, dans lesquelles on met de tout, sauf de la laine neuve, ont pris une importance considérable dans la consommation, au grand préjudice des marchandises fines qui sont obligées de céder la place et sont presque délaissées.
- On conçoit que la fabrication actuelle doit avoir complètement changé la question du fixage, comme on l’entendait il y a vingt-cinq ans.
- Avec les matières premières dont on dispose aujourd’hui, on peut faire, au point de vue spécial qui nous occupe, à peu près ce que l’on veut.
- En mélangeant des matières qui ne foulent pas avec des matières qui ne foulent plus, parce qu’elles sont épuisées pour l’avoir fait déjà plusieurs fois, on n’est pas exposé à voir les tissus se resserrer à l’usage, au contraire. Pour fixer ces tissus, la question est absolument l’inverse de ce qu’elle était jadis. Ceux-à, on les encolle pour les empêcher de se relâcher.
- Si on emploie de la laine neuve, on peut, par des mélanges habilement faits, rendre l’étoffe à peu près fixe ; le fabricant peut procéder à la façon du peintre qui veut créer une couleur composée; au lieu de palette, il a toute une gamme de matières premières à sa disposition dont il connaît les propriétés feutrantes, et, en les associant les unes avec les autres, il obtiendra une quasi-fixité; c’est ainsi qu’on procède pour les flanelles fin de siècle, et pour beaucoup d’autres étoffes irrétrécissables.
- De tout ce qui précède, il faut conclure : que la question du fixage des étoffes de laine cardée est plus difficile à résoudre qu’elle ne le paraît à un examen superficiel, et que, peut-être plus qu’aucune autre, elle a été travaillée sous toutes ses faces. Sans affirmer qu’on peut présenter sur le même sujet un principe nouveau, ou une machine ayant un réel caractère d’originalité.
- Tour à tour, isolément ou combinés, on a employé l’eau froide, l’eau chaude, l’eau bouillante; l’humidité de l’air naturel et l’humidité des caves spéciales, la vapeur saturée d’eau et la vapeur sèche ; la chaleur au contact de cylindres sécheurs ou celle des machines à sécher les étoffes, par chauffage à vapeur ou au feu nu, etc., etc., sans parler des apprêts incorporés aux étoffes, préconisés pour cet usage.
- D’autre part, on a mis en œuvre tout un arsenal de procédés, d’appareils ou de machines. Malgré tout cela, la question n’est pas résolue et elle ne le sera jamais. Ce qui autorise à dire qu’il n’existe aucune machine à fixer, basée sur un procédé rationnel, pour garder aux tissus une largeur égale, et que les tentatives faites jusqu’ici n’ont donné que des résultats imparfaits ; il en sera peut-être
- toujours ainsi, malgré les affirmations coni traires.
- Avec les moyens connus, si on les applique judicieusement, on peut, dans la mesure du possible, fixer d’une manière satisfaisante les étoffes de laine cardée, et le résultat sera d’autant plus facile à obtenir que l’on traitera des étoffes bien fabriquées, auxquelles on ne demandera que ce qu’elles peuvent donner. Quoi qu’il en soit, quand les étoffes seront fabriquées avec des laines neuves, ayant par conséquent toutes leurs propriétés feutrantes naturelles, on peut dire que plus l'étoffe sera foulée, moins elle aura tendance à rétrécir à l’usage ; et réciproquement, si les étoffes sont peu foulées, comme les flanelles, par exemple, jamais on ne les lavera impunément.
- Quant aux tissus mélangés constitués avec de la laine cardée et de peigné, provenant de renaissances nouvelles ou dont on ne connaît pas l’origine, de blousses fines ou de blousses communes, de coton, de bourre de soie, etc., le tout combiné suivant la fantaisie ou les besoins du fabricant, on peut résumer la question de fixage de la manière suivante : plus on s’éloignera des tissus en laine cardée, fabriqués avec de la laine neuve et pure, plus le fixage sera facile à faire, l’étoffe n’ayant presque aucune des propriétés feutrantes de la laine; et réciproquement, plus on s’en rapprochera, plus le fixage sera difficile à réaliser.
- TEINTURE EN BLEU SANS INDIGO
- Sur fils do coton
- Procédé de MM. Abel Henry et Ce
- Nous citons ce procédé parcequ’il vient d’être donné par un journal de filature et de tissage consacrant un chapitre à la teinture, et qu’il a été reproduit par d’autres publications.
- Il semble avoir un certain caractère d’actualité, et nos lecteurs pourraient s’étonner que nous n’en fassions pas mention.
- Or, ce procédé a été publié mot pour mot dans la Revue de la Teinture, en 1888, p. 99 (il y a plus de 4 ans).
- Il est sans importance, d’ailleurs, et consiste à faire un noir d’aniline incomplet que l’on remonte au bleu d'alizarine.
- Le procédé de noir qui suit est extrait du même journal ; nous le reproduisons, par conséquent sous toutes réserves quant à sa nouveauté, et nous le trouvons, d’ailleurs, bien compliqué.
- Procédé pour teindre le coton en noir d’a-nilinc inaltérable, par M. Jugcinburgli
- Le procédé est relatif au coton non filé, au fil de coton et aux tissus de coton ; il donne-rait un noir d’aniline ne verdissant pas, ne se j
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- détachant pas et n’attaquant pas les filaments. 11 est caractérisé en ce qu’on forme sur la fibre un composé très difficilement soluble ou même insoluble avec de l’aniline et un sel métallique sans employer simultanément les moyens d’actions habituels : chlorates, chromâtes, permanganates, persels, etc. On fixe ensuite ce composé dans le filament, ou lui fait subir une oxydation partielle, et l’on sèche, puis on transforme la couleur obtenue en noir d’aniline.
- Le procédé comprend quatre opérations successives :
- 1. On imprègne le coton avec un bain clair d’un sel d’aniline (chlorhydrate, sulfate, nitrate ou oxalate), d’un sel métallique (fer, cuivre, manganèse, vanadium), et d’un acide libre destiné à dissoudre le composé insoluble formé par le sel métallique. A ce mélange on n’ajoute pas, comme c’est l’habitude, un chlorate qui, donnant du chlore, attaque les filaments et, en continuant l’oxydation, rend les bains inutilisables.
- Gomme exemple, on emploiera :1,750 grammes d’eau, 250 grammes sel d’aniline, 300 grammes acétate de cuivre à 12 B., 15 à 300 grammes acide acétique.
- Cette imprégnation se fera à la main ou à la machine. Comme le restant du bain demeure inaltéré pendant un temps très long, on le met de côté pour l’usage ultérieur.
- 2° La seconde opération consiste à sécher à 25 ou 30 degrés ce qui concentre les solutions, fait se volatiliser l’acide acétique et se former et fixer le composé métallique dont il a été parlé. Au moment où les filaments deviennent secs, ils se colorent en une teinte qui est un olive en supposant l’emploi de l’acétate de cuivre.
- 3° Suit une demi-oxydation sèche ; on étend ou on suspend le coton dans des salles ou des installations aérées et chauffées à 25 ou 30 degrés, pendant trois à quatre jours, jusqu’à ce que le coton ait pris une teinte vert d’herbe.
- 4° Vient ensuite la production du noir d’aniline par un bain d’oxydation comme à l’habitude, composé de chlorate ou de chromate et d’un sel de fer, à une température au-dessous de 40 degrés, pendant une à six heures, jusqu’à ce qu’il se soit développé un noir intense. On lave alors et on sèche.
- . Ce bain sera composé, par exemple, de : 1,500 grammes eau, 4 grammes bichromate de potasse, 4 grammes chlorate de potasse ; ou bien de : 1,500 grammes eau, 3 grammes bichromate de potasse, 5 grammes nitrate de fer.
- -------—scs-----------
- DECOUPAGE DES BRODERIES
- Par les procédés de l’épaillage chimique
- Le rapport deM. Jules Persoz, que nouspu-blions en ce moment et qui est si abondant et
- si au fait de nos industries, mentionne le tour de main suivant : (1)
- « Aujourd’hui, on applique beaucoup l’é-paillage chimique à des broderies en laine ou en soie réalisées au métier de Saint-Gall sur tissu de coton. Les sujets sont disposés de façon à être tous reliés entre eux et à pouvoir se soutenir après que le fond végétal a disparu. Par ce moyen, on arrive à produire des articles à jour d’un fort bel effet.
- « Nous avons vu des spécimens du même genre tout-à-fait remarquables en coton. Dans ce cas, on avait effectué la Broderie avec du fil de coton sur un tissu de laine, puis détruit le textile animal par une lessive bouillante de soude caustique. »
- En ce qui concerne les broderies de laine ou de soie sur fonds provisoire de coton, un perfectionnement s’est produit dans ce travail depuis le rapport Persoz. Au lieu d’imprégner le tissu brodé de l’agent destructeur du fonds végétal, puis de le passer à l’étuve à carboniser, le support en coton est, avant broderie, enduit de la dissolution rongeante, et, lorsque la broderie est faite, on le carbonise.
- De cette façon, la laine et la soie ne sont nullement influencées, et le travail lui-même est fort simplifié.
- On peut employer comme agent destructeur du coton, le chlorure d’aluminium, qui ne gêne en rien le travail de la broderie.
- Le plus souvent, les fabricants de tissus brodés ne connaissent pas le principe ni les procédés de l’épaillage chimique, la plupart envoyaient en Suisse leurs articles ainsi fabriqués, à découper. Le nouveau moyen dispen sant des bains acides et de l’essorage, ne leur laisse plus qu’une opération facile à conduire et ne nécessitant pas d’opération chimique proprement dite ; aussi, un certain nombre installent-ils des étuves à carboniser et peuvent maintenant réaliser ce travail chez eux, en se procurant le tissu de coton tout imprégné de chlorure d'aluminium, s’ils ne veulent l’enduire eux-mêmes.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Appareil pour teindre en cuve d'indigo, à l'abri de l'air
- Par M. Ivan Simonis
- 11 s’agit d’un appareil qui permet de teindre des matières textiles de toutes espèces dans la cuve d’indigo, à l'abri de l’air.
- Cet appareil consiste en un récipient à fond perforé, recevant les matières et qu’on introduit dans une cuve à fermeture étanche, dans laquelle on amène, à l’aide d’une pompe, le liquide tinctorial, de haut en bas et de manière à atteindre régulièrement toutes parties des matières textiles. Un tuyau adapté au fond
- (1) Revue de la Teinture, n° de mars, p. 18.
- de la cuve permet de faire retourner le liquide tinctorial à la pompe, ou bien de l’évacuer.
- C On peut modifier les récipients destinés à loger ces matières textiles, suivant que l’on a affaire à des textiles en vrac, en boudins, sur bobines, etc.
- — Ce qui reste à déterminer, c’est l’avantage de cette méthode ; nous ne le voyons pas bien, et il nous a toujours semblé qu’on ne teignait pas en cuve sans déverdir à l’air, même pour le procédé à l’hydrosulfite qui demande moins d’aérage.
- Nouveau genre de tissu, par envers imprimé
- Par M. E. Roussel
- L’inventeur applique les méthodes générales d’impression, notamment par rongeants, sur l’envers des tissus de laine et spécialement sur tissu envers castoré ou moutonné, ou sur cheviotte.
- Par exemple, une étoffe de ce genre étant teinte en noir naphtol, on imprime à l’envers un rongeant dans lequel on rentre une impression couleur, ou on imprime un rongeant coloré.
- De cette façon, on a sur l’envers un sujet ou dessin en couleurs, tandis que l’endroit reste noir.
- | Il en résulte un genre non encore présenté et par conséquent un tissu nouveau.
- — Cette fausse doublure fait un article inintéressant et dont les confectionneurs savent tirer un utile parti.
- Perfectionnements aux machines effilocheuses
- Par Mme ve Dauvergne et fils jeûné
- Les machines effilocheuses ordinaires ne comportent comme organes principaux qne le tambour effilocheur, les rouleaux alimentaires qui saisissent et lui présentent les déchets à effilocher, le tablier livreur horizontal sur lequel l’ouvrier conducteur dépose les déchets à effilocher, et qui, par une marche continue, sont livrés aux rouleaux alimentaires.
- Sous l’action du tambour effilocheur, les déchets sont effilochés, mais une partie notable non travaillée s’échappe des rouleaux alimentaires, pour retomber presque verticalement en-dessous, par suite de leur propre poids, et en avant de la plaque de séparation de la chambre des produits effilochés, ainsi que l’indiquait l’article : <c La Laine Renaissance », inséré dans la Revue de la Teinture, livraison d’août, p. 105.
- Les déchets uon effilochés sont repris à la main par l’ouvrier conducteur, pour être déposés à nouveau sur le tablier livreur. C’est ce que les inventeurs veulent éviter par l’application à ces mêmes machines de tabliers ramasseurs et élévateurs, et celui élévateur et presseur qui font automatiquement et d’une
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- façon continue le ramassage des déchets tombés et leur livraison nouvelle au tablier livreur.
- Appareil a teindre les fibres textiles en bobines
- Par MM. Peltzer et ses fils
- Cet appareil consiste en un réservoir à double-fond portant des ouvertures circulaires, munies de tubes perforés sur lesquels on enfile les bobines de laine peignée, en les glissant du tube en bois servant aux machines d’étirage. Ce double-fond se trouve à une distance telle qu’en arrêtant la pompe, le liquide tinctorial, se trouvant autour et au-dessus des bobines, se loge dans le compartiment formé au-dessous.
- Une cloison, établie sur un des côtés du réservoir, constitue un second compartiment, où se rend le liquide refoulé par une pompe aspirante et foulante, produisant la circulation du liquide tinctorial par aspiration dans le double fond et par refoulement dans le compartiment latéral précité.
- Des couvercles plats sont placés sur les bobines ; ils sont munis d’une nervure annulaire qui contourne le tune respectif ; ces anneaux servent à empêcher le liquide de trouver un passage plus facile qu’à travers la bobine.
- La pompe est disposée de façon à être toujours noyée lorsque le fond contient du liquide. Aussitôt qu’on arrête cette pompe, le liquide tombe dans la partie inférieure du réservoir ; alors, on ouvre un robinet fixé au-dessous du double-fond et qui laisse échapper l’air et la vapeur pouvant se trouver dans le compartiment du bas.
- Perfectionnements apportés au blanchiment des matières végétales
- Par MM. Meyrueis et Mongin
- L’iuvention a pour objet des perfectionnements apportés au blanchiment des matières végétales de toutes sortes et tout spécialement des tissus de chanvre, lin, jute, phormium, coton, ramie, sparte, etc,, ainsi que des pâtes à papier dérivées de ces tissus, des vieux papiers, etc.
- Ces procédés sont de trois sortes :
- Ie On peut soumettre les matières à un simple lessivage à froid et sans pression, puis les traiter ensuite par une dissolution d’hypochlo-rite de soude.
- 2° On peut lessiver ces matières à chaud, selcn les procédés usuels, mais les soumettre ensuite à l’action d’une dissolution spéciale d’hypochlorite de soude.
- 3° On peut enfin traiter ces matières par l’action simultanée de la soude et du chlore réagissant l’un sur l’autre, de manière à supprimer la lessive alcaline qui précède généra-
- lement le traitement par le chlorure décolorant.
- — La 3e méthode est vraisemblablement celle visée par le brevet ; c’est toujours l’idée de lessiver et blanchir en un seul bain, idée déjà bien travaillée et qui n’a toujours donné que des insuccès.
- Procédé de fixage
- Par MM. Mathelin, Feoquet et Bonnet
- Les inventeurs ont imaginé d’appliquer à tous tissus de laine et fils mixtes une manutention telle, qu’après être fabriqués avec ces fils, tous tissus et bonneteries sont complètement irrétrécissables.
- Voici comment ils opèrent : Us prennent les fils soit en écheveaux, soit autrement, les tendent d’une manière quelconque et dans cet état les soumettent à l’action de la vapeur (par exemple, en les faisant traverser par un ou plusieurs jets de vapeur ou autrement) ou encore ils les plongent dans un bain d’eau chaude.
- Les fils manutentionnés peuvent être ensuite refroidis à l’eau ordinaire.
- Les fils ainsi préparés sont susceptibles d’être employés pour la fabrication de tous tissus et bonneterie, et rendent ces derniers irrétrécissables, d’après le brevet.
- — Ce procédé de fixage se fait breveter de temps en temps, mais il s’en faut qu’il détruise l’aptitude au feutrage, et par conséquent, qu’il produise l’irrétrécissabilité des lainages.
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- PROCEDES DIVERS
- SOIE ARTIFICIELLE
- Nous avons plusieurs fois signalé que la soie artificielle entrait dans la période de l’exploitation industrielle ; une puissante compagnie la * Société anonyme pour la fabrication de la soie de Chardonnet », a fixé son siège, à Besançon, avec un capital de 6 millions de francs, etl’on parle d’un concours financier bien plus considérable encore qui lui serait prochainement apporté.
- La soie artificielle est donc un nouveau textile qui ne tardera pas à s’introduire dans la fabrication -, ses emplois principaux paraissent devoir être dans la draperie nouveauté, la passementerie, l’ameublement, les tissus de fantaisie à mélanges de fils, etc.
- Après avoir indiqué sa composition et son mode de préparation (1), il nous a paru intéressant d’en soumettre des échantillons à nos lecteurs, et la fabrique de Besançon a bien voulu mettre à notre disposition ceux que nous présentons ci-dessous :
- (1) Voir Revue cle la Teinture, 1891, p. 115. 1891, p. 71 et année courante n’ 5-6, p. 35
- Soie de Chardonnet écrue Le fil écru de cet échantillon est le produit tel qu’il sort des filières, et sans autre préparation; il est beaucoup plus blanc que celui que nous avons vu à l’origine de l’invention^ son aspect ressemble assez à celui de la trame
- ou à la
- .besoin
- Voie arUficielle-teih
- . ; ib i pour
- drnouveau
- décreusée.
- Comme la trame de soie naturelle, il peut passer directement à la fabricati teinture ; la nouvelle soie n’ d’ailleurs, de cuite ni de d
- Nous présentons ce démontrer l’aptitude à la teinture textile.
- Son mode de fabrication permet de le produire directement teinté, en colorant la dissolution cellulosique qui produit le fil par sa solidification, mais on ne peut ainsi donner que des nuances pâles et moins brillantes que celles obtenues par teinture ultérieuse, et telles que le vert ci-dessus.
- Nous aurons plus tard l’occasion d’étudier les moyens de teinture qui conviennent au nouveau textile. En principe, il faut appliquer les procédés pour coton, et n’opérer qu’à une température ne dépassant pas 40 degrés centigrades.
- Pour le moment, nous n’avons voulu que montrer un produit dont il est beaucoup parlé, mais que peu de personnes ont encore eu dans les mains.
- BEIGE BON TEINT
- sur laine
- Pour 100 kil. laine ou lainages. Bouillonne
- 1 heure avec :
- Bi-chromale....................... 2 kil.
- Sulfate de cuivre................. 1 —
- Acide sulfurique.................... 1 —
- Ce mordant doit être clair.
- Rincer et teindre au bouillon sur :
- Extrait de Cuba à 30°............... 5 kil.
- Céruléine (pâte à 20 0/0)........... 2 —
- Lever et rincer.
- MARRON BON TEINT
- sur laine
- Pour 100 kil.
- Mordancer une heure et demie tu bouillon aveê :
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- Bi-chromate........................ 3 kil. J
- Tartre................................ 3 —
- Teindre sur le bain suivant, en entrant à froid, et portant au bouillon en une demi-heure.
- Bleu d’alizarine WR................... A kil.
- Orange — W............................ 2 —
- Rouge d’alizarine WR.................. 1 —
- Acide acétique........................ 2 lit.
- Eau................................... 2 000
- Maintenir le bouillon deux heures, lever et rincer,
- MARRON RRILLANT
- sur soie
- Pour 10 kil. de soie :
- Eau.......................... 2.000 lij.
- Savon de cuite............... 20 —
- Rhodamine...................... 100 grain.
- Jaune de quinoléine............. 50 —
- Bleu de nuit.................... 50 —
- Acide acétique................. 1/2 litre.
- Teindre directement et arriver sur bain léger d’acide acétique (1 litre pour 100 litres d’eau).
- CHINAGE AU CACHOU DE LAVAL
- Le cachou de Laval se fixe directement aux tissus de coton par impression, et est surtout avantageux par les chinés.
- On peut employer la couleur suivante : Epaississant (gomme, dextrine ou ami-
- don).................... .......... 10 lit.
- Cachou de Laval (solution à 10 0/0) 5 —
- Bi-chrômate.... ................. 25 gr.
- Après dessication on lave, et on obtient une teinte mode fort solide.
- La vaporisation n’est pas nécessaire quoiqu’elle s >it avantageuse.
- ROUGE GENRE ANDRINOPLE
- sans huilage préalable
- Nous reproduisons, sans beaucoup de confiance , la note ci-dessous, que nous trouvons dans un journal allemand :
- Un beau rouge d’alizarine ne peut s'obtenir que par l’intervention d’alumine et d’un acide gras. Pour le rouge turc, le coton à teindre doit être successivement huilé, aluné et passé en alizarine.
- L’auteur a cherché à simplifier ce procédé en fixant simultanément deux des éléments nécessaires. Pour cela, il fixe d’abord le mordant d’alumine, puis le mélange d’alizarine et de matière grasse, en opérant comme il suit :
- Afin d’obtenir un bain contenant l’alizarine et l’acide gras dans un état de division suffisant, il dissout la quantité nécessaire d’alizarine et de savon, puis neutralise la solution par l’aciie sulfurique ; l’alizarine et l’acide gras se précipitent en flocons d’une grande ténuité qui se fixent très facilement sur le mor-
- dant pour donner des couleurs très vives et solides.
- ROUGE D’ANDRINOPLE MODIFIÉ
- Le procédé suivant nous paraît plus rationnel ; il emploie l’étain combiné au mordant gras :
- Sulforicinate d’étain à 60 gr. par kil. de coton.
- Sécher.
- Acétate d’alumine ou aluminate de soude.
- Fixage du mordant en craie.
- Alizarine : 7 à 8 pour cent. Teindre à froid et quand le bain est tiré, pousser au bouillon.
- Sulforicinate d’étain, à 30 gr. par kilo.
- Vaporiser, dans cette opération la couleur s’avive.
- Dégraisser au savon.
- Les teinturiers habitués au travail du rouge turc, n’ont pas besoin déplus de détail ; quant aux débutants, ce n’est pas parce procédé qu’ils doivent commencer, mais plutôt par ceux que nous avons indiqués, notamment année 1890, page 104, et 1891, page 4. Voir aussi l’article de la page 171 de 1891.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- DESINFECTION
- DES LOCAUX, DU LINGE ET DES VETEMENTS
- Après maladies infectieuses
- J’ai déjà consacré un chapitre à cette question (1) et je pourrais au besoin n’avoir rien à ajouter, mais le sujet est devenu d’actualité avec l’épidémie cholérique qui fut d’ailleurs très bénigne en France, grâce peut-etre aux mesures énergiques prises pour arrêter sa propagation.
- Les moyens que j’avais indiqués se résument ainsi :
- 1° Sulfate de cuivre à 12 grammes par litre, pour tremper les linges ayant été dans les chambres des malades, et à 50 grammes par litre pour ceux qui ont été en contact direct avec eux, ou qui sont souillés de leurs déjections ou émanations directes.
- Je recomman lais, cependant, de préférence l’emploi d’une Solution de sublimé corrosif à 3 grammes par litre.
- 2* Soufrage , ou mieux vaporisation à 2 kil. de pression, pour draperie, lainages, grands rideaux, tapis, etc.
- 3° Fumigation au soufre ou au bi-oxyde d’azote, et lavages au sublimé dans la chambre.
- J’ajoutais que ces fumigations sont souvent
- V. Revue de la Teinture 1891, p. 133, et Manuel du Teinturier-Dégraisseur, p. 622.
- supprimées et que, par conséquent, on s’en tient à l’emploi du sublimé.
- Je n’ai qu’à confirmer ces indications, mais en insistant toutefois sur ce que j’ai déclaré préférable.
- Moyens employés par la ville de Paris
- J’ai tenu à me rendre compte des procédés en usage par la Ville de Paris, et prescrits, par conséquent, par son conseil d’hygiène ; je me suis, à cet effet, rendu à l’étuve de la rue des Récollets, où j’ai recueilli quelques renseignements utiles, mais que je ne prendrais pas à la lettre pour mes conseils aux teinturiers qui voudraient organiser un service de même nature.
- Voici comment il fonctionne dans ces établissements municipaux.
- Aussitôt qu’un cholérique, un typhique, un diphtérique, un varioleux ou un scarlatineux a quitté sa chambre, soit pour l’hôpital, soit pour le cimetière, les agents de l’administration se présentent avec un appareil pulvérisateur et des dissolutions de sublimé à un gramme par litre et de sulfate de cuivre à 50 grammes.
- Ces hommes commencent par se faire remettre tout le linge du malade : ils ôtent les rideaux, les tentures, les tapis, les matelas; ceci fait, ils projettent avec le pulvérisateur, la solution de sublimé dans toutes les parties des murailles, du plafond et des murs. Les cabinets d’aisances sont largement et soigneusement lavés avec la dissolution de sulfate de cuivre.
- 11 est évident que les papiers et les peintures sont entièrement à refaire après leur visite, mais, aux grands maux les grands remèdes !....
- Le linge et les ameublements sont apportés à l’étuve, où ils subissent les opérations suivantes :
- Ceux qui sont souillés de déjections et d’expectorations sont lavés à l’eau, puis passés dans une faible dissolution de permanganate de potasse, et enfin à l’étuve à vapeur.
- Cet emploi du permanganate n’est pas tout à-fait exempt de critiques. Ses propriétés anti-microbiques sont loin d*être établies et, dans le cas où on lui en attribue, si la dissolution est à un dosage suffisant, les linges se teignent en marron, et il faudrait i» passage en acide sulfureux pour les décolorer ; en fait, la dissolution est très faible, au point de ne pas teinter sensiblement les tissus, e t alors elle est d’une efficacité fort douteuse. Le sublimé est, à tous égards, bien préférable.
- Mais heureusement, ces effets passent ensuite à l’étuve, et é’est là le moyen de désinfection par excellence, triomphant de tous les germes épidémiques.
- La lingerie, aussi bien que les effets d’habillement et les étoffes d’ameublement sont donc chauffés dans ces étuves, à peu près analogues à celles dont nous avons donné le des
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- sin dans notre livraison de juin dernier, page
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- Un chauffage d’un quart d’heure à une température de 115 degrés, correspondant à une pression de vapeur de 2 kil., assure une désinfection complète, mais il faut cette température, nécessaire pour tuer certains microbes, tels par exemple, que le bacillus subtilis, et même des parasites plus organisés : le vulgaire pou humain, sait s’arranger, se réfugier dans des coins d’étoffes où il résisterait à une chaleur môme de 100 degrés.
- Au sortir de l’étuve, les hardes sont rendues à leurs propriétaires, fripées et restées sales si elles l’étaient déjà ; celles qui on t subi l’essangeage n’ont pas pour cela été blanchies -, la vapeur a même fixé les taches , qui se sont « cuites », comme on dit dans les lavoirs, et qui sont alors devenues à peu près ineffaçables. On sait que la vaporisation est le moyen usité pour fixer l’impression sur le s tissus.
- La plupart des couleurs supportent bien cette vaporisation; quelques lainages noirs seulement tournent an roux verdâtre ; il est probable que ce sont des noirs de campêch e au chrome. Des draps de lit et des torchons s’y détériorent quelquefois-, cela paraît tenir à ce que la toile contient des fils de jute trè s susceptibles, comme on sait, à l’action de l’eau portée à haute température.
- Travail par les teinturiers Les teinturiers ne peuvent rendre un travail aussi incomplet ; ils sont plus que d es étuveurs, et lorsquon s’adresse à eux, c’est en même temps comme nettoyeurs et apprê-teurs.
- Rentrant dans le sens de ma première communication et ne faisant qu’en préciser les indications, voici ce que je conseille.
- Linge. — Celui qui est souillé de déjections, de suppurations, d’expectorations, sera trempé au moins six heures dans un baquet d’eau froide et retourné plusieurs fois avec des li-soirs, en évitant le plus possible d’y mettre les mains. Dans tous les cas, l’ouvrier devra, après ce travail, se laver les mains et les bras dans la dissolution de sublimé, puis à l’eau ordinaire.
- Si l’on en fait une entreprise spéciale, on emploiera avec avantage une laveuse mécanique ne servant pas à autre chose, même pou r blanchir ce même linge après désinfection.
- La laveuse sera de temps en temps purifiée en y faisant tourner une solution de sublimé.
- Après cet essangeage et l’égouttage, les linges seront baignés deux heures, en le3 re-tàurnant de temps à autre dans la dissolution de sublimé. (Se rappeler que ce sel est un poison).
- 11 ne faut pas craindre défaire la dissolution un peu corsée ; j’avais indiqué 3 grammes par litre; ce n’est pas trop, mettez 2 grammes si vous le voulez, mais ne tombez pas au- des-
- sous. Notez aussi que le sublimé corrosif (bi-chlorure de mercure), n’est soluble dans l’eau qu’à la faveur du sel ammoniac.
- Ainsi on emploiera :
- Sublimé corrosif... 100 à 150 grammes.
- Sel ammoniac....... 300 —>
- Eau................ 50 litres.
- Ce bain peut se donner froid (pas glacial), et plus avantageusement un peu chaud. Après qu’il a agi, les linges ne sont plus contagieux.
- Quand ce trempage est terminé la lingerie, sans rinçage, est piquée à l’acidechlorhydr i-que (1 litre d’acide pour cent litres d’eau), et cela afin de dissoudre la composition mercu-rique quf s’est formée au contact des taches, et qui en rendrait le nettoiement difficile.
- 11 ne reste enfin qu’à mettre le linge au lessivage et au blanchissage ordinaires et de l’apprêter par les moyens usuels.
- Le linge non souillé, mais ayant séjourné dans les chambres de m alades sera directement passé au sublimé, même dosage, rincé sans piquage et mis au blanchissage.
- Ainsi, nous laissons de côté le sulfate de cuivre, bon pour le public, à qui l’on ne veut pas laisser manier un poison tel que le sublimé, et nous n’emploierons pas le permanganate pour les motifs déjà donnés.
- Ii est absolument inutile de passer à l’etuve la lingerie ainsi stérilisée au sublimé.
- Lainages. — Tous les lainages, draperie, couvertures, rideaux, tapis, etc., sont désin -fectés à l’étuve ; il n’y a pas à chercher au tre chose, c’est le meilleur moyen.
- Toutefois, les flanelles, couvertures et autres lainages blancs peuvent, à défaut d’étuve , être traités par un bon soufrage aux vapeurs de soufre, suivant le procédé employé pour le blanchiment; le bain d’acide sulfureux liquide ne serait pas suffisant.
- La toile des matelas est traitée comme le linge et la laine passée à l’étuve.
- L étuve à désinfection peut être une simple marmite close, capable de supporter une pression double de celle que l’on a à lui demander, soit alors de à kil. J’ai déjà indiqué l’emploi de vieux corps de chaudière à vapeur, avec large trou d’homme pour le chargemen t.
- Les appareils spéciaux, tels que celui décrit dans notre livraison de juin sont préférables, assurément, pour quant à la commodité du travail. Le chargement se faisant par un côté, et le déchargement par l’autre, ces deux opérations peuvent avoir lieu dans des locaux séparés, et éviter le contact des effets désinfectés avec ceux qui ne le sont pas encore. La double enveloppe permet de chauffer d’abord les corps de l’appareil avant d’y injecter la vapeur, et d’éviter ainsi un excès d’eau condensée imprégnant les étoffes. 1 Quel que soit l’appareil employé, il faut et ' il suffit de maintenir pendant quinze à vingt minutes à une température de 115 degrés, soit une pression de 2 kil.
- 11 est rare que les lainages soient souillés de déjections ou expectorations ; lorsque cela aura lieu, ils seront d’abord lavés à pleine eau comme le linge, puis aussitôt étuvés.
- Au sortir des étuves, les lainages sont nettoyés, soit en plein, soit partiellement, suivant leur état, et apprêtés par les moyens ordinaires.
- Les noirs devenns pisseux seront passés au bain de campêche, le mordant subsiste et n’a pas besoin d’être renouvelé.
- Locaux. — Si le teinturier entreprend aussi l’assainissement des locaux, il n’aura qu’à suivre les procédés de la Ville de Paris, qui sont très satisfaisants.
- 11 faut employer un pulvérisateur puissant, et imprégner complètement toutes les parties du local et des meubles de sublimé corrosif.
- La solution à un gramme par litre peut suffire, mais le fin brouillard que produit le pulvérisateur dépose une couche très faible de liquide qui sèche rapidement, or, il est plus avantageux que son humidité persiste quelque temps.
- Dans ce but, il sera bon d’ajouter à la solution une substance qui retienne cette humidité, telle que la glycérine, ou plus simplement du chlorure de calcium : 25 grammes par litre de l’une ou de l’autre.
- Après vingt-quatre heures au moins, la pièce et les meubles devront être lavés à l’éponge, pour enlever tout ce sel mercurique, devenu alors plus dangereux qu’utile.
- Le lavage des latrines aura lieu si l’on veut, avec le sulfate de cuivre à 50 grammes par litre, mais je préfère encore le sublimé à 2 ou 3 grammes. Le sel de cuivre ne m’inspire pas une égale confiance.
- Les fumigations de soufre ou de bi-oxyde d’azote sont décidément abandonnées, par suite des inconvénients signalés dans mon premier article.
- Résumé. — Ces travaux se réduisent aux prescriptions suivantes :
- Pour le linge d’apparence propre, trempage en sublimé, et blanchissage.
- Le linge souillé sera essangé à l’eau froide, passé au sublimé, piqué à l’acide, puis lessivé et blanchi.
- Les lainages de toute nature, étuvés, les blancs et autres supportant le soufrage pourront être simplement soufrés.
- Pour les locaux, pulvérisations de sublimé ; lavage des cabinets au sulfate de cuivre ou au sublimé.
- Et c’est tout en somme ; nos confrères qui veulent entreprendre ce travail n’ont donc pas de grandes difficultés à surmonter ; il est cependant une recommandation importante qui peut en constituer une c’est, à moins d’impossibilité absolue, d’y consacrer un local spécial et séparé des autres ateliers.
- Maurice Guédron.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- FABRICATION DES EXTRAITS
- COLORANTS
- Extrait d’un mémoire de F. E. Mafat, couronné
- par la Société industrielle de Mulhouse (suite)
- DESCRIPTION D’UNE USINE HAVRA1SE
- L’usine dont il est question est outillée de façon à transformer aisément 35 tonnes de bois de teinture en extrait, par 24 heures. En supposant que cette quantité de bois soit du campêche la production atteindrait en moyenne 8,500 kilos d’extrait de campêche à 30° B., journellement.
- La dépense ordinaire, pendant ce temps, est de dix à douze tonnes de charbons anglais, Newcastle et fines de Cardiff .
- Détail dü matériel ,
- Machines à vapeur. — Cette fabrique possède trois machines; l’une de 60 chevaux pour les coupeuses, une autre de 25 chevaux et une troisième de 13 chevaux, pour l’épuisement, les pompes à air et les pompes à eau.
- En outre une petite machine du système Belleville est affectée spécialement à la mise en mouvement de quatre évaporateurs lenticulaires à ciel ouvert du système Chenaillier, de Paris, et fournit en même temps la vapeur surchauffée qui leur est nécessaire pour la régularité de leur marche.
- Générateurs. — Cinq générateurs formant une batterie et dont la force moyenne est de 300 chevaux.
- N° 1, de 100 mètres carrés de surfis de chauffe N° 2 — 85 — —
- N° 3 — 90 — —
- N0 4 — 90 — —
- N° 5 — 70 — —
- Les quatre premiè res chaudières générateurs ont une prise de 100 millimètres-, la cinquième de 80 millimètres.
- Le tuyau collecteur de distribution a 160 millimètres de diamètre.
- Les chaudières sont timbrées à 6 kil. 500, leur marche ordinaire est de 5 kilos.
- La pression descend quelquefois jusqu’à 3 kilos 1[2, sans variation brusque.
- Quatre chaudières-générateurs fonctionnent pendant que la cinquième est au nettoyage.
- Pompes à air. — Deux pompes à air, dont l’une activée directement par un cylindre moteur.
- Découpe des bois
- Machines coupeuses. — Trois machin es-coupeuses automatiques du système de M. E. Ricard et Duchesne, au Havre :
- Une grosse coupeuse no 3, une coupeuse moyenne n° 2, et une petite coupeuse n° 1.
- Ces coupeuses sont munies de leurs accessoires.
- Diffusion
- Batteries au campêche. —« Une batterie de six cuves au campêche, de 5,000 litres de contenance l’une.
- Une seconde batterie de trois cuves au campêche, de 3,000 litres de contenance chacune.
- Six cuviers-réservoirs des jus forts, de la contenance chacun de 3,000 litres pour le campêche.
- Batterie au bois jaune. — Une batterie de trois cuves, de la contenance de 3,000 litres l’une, pour les jus de bois jaune en diffusion.
- Trois cuviers-réservoirs des j us forts de ce bois, contenant chacun 2,000 litres.
- Ces diverses batteries sont complétées par leur tuyauterie spéciale en cuivre et bronze, bouchons de vidange, élévateurs et réchauffeurs des jus.
- Evaporation et cuite
- Evaporateurs. — Deux appareils à évaporer dans le vide (système Ricart et Duchesne), dont l’un à simple et l’autre à double effet.
- Ces appareils sont munis de leur robinetterie en bronze, de leur tuyauterie en cuivre rouge les reliant aux condenseurs et de tous leurs accessoires.
- « L’appareil à évaporer dans le vide à double effet est, en réalité, la réunion de deux appareils activés par un seul condenseur en communication avec une pompe à air.
- « Le vide est entretenu de 0 m. 600 à 0 m. 700, et la température de l’ébullition s’y entretient, par conséquent, très basse.
- « Il y a économie de combustibleà employer cet appareil à double effet ; les vapeurs qui ont été une première fois utilisées en donnant la force motrice aux machines à vapeur, pour les coupeuses, par exemple, sont amenées, pour produire un second effet, entre les tuyaux de chauffage du premier appareil; puis la vapeur produite elle-même dans ce premier appareil va opérer une nouvelle évaporation dans la seconde chaudière, ce qui constitue un troisième effet de la vapeur originaire.
- « Cette production successive de vapeur au moyen d’une seule dépense première est ce qui procure l’économie du combustible, sans compter que l’évaporation générale se fait plus rapidement d’où encore une économie de temps.
- « 11 est fait observer ici que les tubes des appareils doivent souvent être nettoyés, pour obvier aux engorgements qui s’y produisent par incrustation. »
- Evaporateurs â l’air libre du système Chenaillier. — Huit appareils lenticulaires à évaporer du système Chenaillier, de Paris, dont quatre affectés au resserrement des jus forts de campêche, et les quatre autres à ceux du bois jaune.
- a L’appareil à évaporer à ciel ouvert se compose d’une chaudière demi-cylindrique,
- à double fond, munie d’un tube abducteur de la vapeur et d’un retour d’eau.
- « L’agitateur mécanique est formé d’un axe cr eux passant dans des boîtes d’étoupe à cha-qu e bout, recevant le mouvement rotatif d’un jeu de poulies, et faisant en même temps circuler la vapeur dans une série de disques cr eux lenticulaires ; chaque disque porte] à sa circonférence quatre godets qui, successivement, puisent l’extrait dans la chaudière et le déversent à la surface des disques, à mesure que ceux-ci émergent du liquide.
- « Ces godets ne sont pas absolument indispensables ; les lentilles plongeant et émer-g eant ensuite de l’extrait en sont recouvertes en suffisante quantité pour que son évaporation se fasse d’une manière constante et sans intermittences.
- « Un large robinet de vidange, au bas du fond légèrement incliné, de la chaudière, laisse à volonté s’écouler rapidement la cuite dès qu’elle est arrivée à son terme. »
- Appareils à cuire ou à sécher les extraits. — Trois appareils à cuire dans le vide, dont un grand appareil et un moyen pour la cuisson de l’extrait de campêche, et un petit appareil pour la cuisson de l’extrait de bois jaune.
- Les dits appareils munis de tous leurs accessoires.
- Meule broyeuse pour la pulvérisation de l ’hématéine du commerce. — Un moulin broyeur actionné par la vapeur, muni de son blutoir.
- « 11 consiste en une grosse meule de fonte de fer de 1 m. 20 de diamètre et de 0 m. 40 d’épaisseur, roulant sur une plate-forme en tôle deO m. 01 1/2 d’épaisseur et dont le diamètre est de 2 mètres.
- « Cette plate-forme forme cuvette, à rebords de 0 m. 30 de hauteur.
- « La marche de la meule est réglée à 35 tours à la minute.
- « A son arrière se trouvent deux lames, mises en mouvement par l’arbre vertical qui actionne la meule ; les lames, disposées au raz de la plate-forme, ramènent sous l’axe d’écrasement, la poudre écartée.
- « La plate-forme horizontale est disposée s ur un bâti de briques de 0 m. 80 environ de hauteur.
- « L’arbre vertical de la meule va s’engrener avec un arbre horizontal, actionné à son tour par l’arbre de couche central de la manufacture. »
- Cuves à clarification. — Une batterie de 6 cuves destinées à la clarification des extraits 10° B. de bois de campêche.
- Leur contenance est de 6,000 litres chacune.
- Tuyauterie de cuivre les reliant aux appareils à évaporer ; robinetterie de bronze.
- Les voies, plaques tournantes, etc., du système Decauville, facilitent à l’intérieur de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- cette usine les déplacements constants des matières pour le service des coupeuses et l’alimentation en charbon et bois épuisés des grilles des générateurs. Des ateliers de menuiserie, ajustage, serrurerie, complètent le matériel de cette fabrique, réputée l’une des meilleures fabriques du Hâvre, et dont nous reparlerons plus loin, lors de la description des procédés de fabrication.
- Rendement des campéches
- Les bois de campêche Haïti (Fort-Liberté, Cap ou Aquin) contiennent, quand ils sont sains et de coupe soignée, 25 0|0 d’extrait titrant 30° B* ou 16 1[2 010 d’extrait sec.
- 400 kilos de bois de campêche sont donc nécessaires à la production de 100 kilos d’extrait 30° B. et 600 kilos de bois à celle de 100 kilos d’extrait sec.
- Dans la pratique, de nos jours, les rendements des bois, par suite de leurs qualités défectueuses, sont différents. Pour être dans le vrai, il faut plutôt compter sur une moyenne de 22 0[0 de rendement en extrait 30° B. par 100 kilos de bois et de 14,66 0^0 en extrait sec. 450 kilos de bois seraient donc réellement nécessaires à la production de 100 kilos d’extrait de campêche 30° B. et 680 kilos à celle de 100 kilos d’extrait sec.
- L’industriel qui le premier fabriqua des extraits de bois tinctoriaux, n’avait assurément pour objectif que de fournir an teinturie r-con-sommateur un produit qui, sous un petit volume, renfermait toute la matière colorante emmagasinée dans une quantité de bois de teinture relativement considérable, et d’épargner à ce consommateur une partie du temps affecté à de longues et imparfaites décoctions, en lui évitant, en outre, l’encombrement des résidus amoncelés sous forme de bois épuisés.
- De plus, le consommateur-teinturier pouvait dorénavant opérer ses dosages avec plus de sécurité, en ayant sous la main un extrait renfermant toujours la même quantité de matière colorante.
- L’idée conçue par ce novateur était assurément aussi ingénieuse qu’honnête, et les premiers extraits ne furent, en effet, que des décoctions de bois, concentrées et rapprochées jusqu’à l’état pâteux 30 et 35° B. ne renfermant que de la matière colorante pure et de l’eau en plus ou moins grande quantité.
- Voici, dans toute sa simpliciié, l’esquisse de la fabrication de l’extrait de campêche à son début :
- Les bûches de bois de campêche étaient dé- I chiquetees à contre-fibres au moyen de cou- j peuses-varlopes.
- Ce déchiquetage menu était versé dans des ! cuves où, au moyen de l’eau portée à l’ébul- I lition, la diffusion du bois s’opérait; cette eau était renouvelée jmqu’à décoloration à peu près complète du campêche.
- La réunion de ces eaux chargées de matière I
- colorante titrait environ 2° à l’aréomètre de Baumé et était introduite dans une chaudière ouverte et à double fond, où, par le moyen de la vapeur, la masse était évaporée jusqu’à 10° B. de densité.
- Cet extrait de campêche 10° était ensuite abandonné à lui-même pendant dix ou quinze jours, dans de hautes cuves ouvertes par le haut.
- Par le repos dans ces cuves, l’extrait se clarifiait en se dépouillant de toutes les matières en suspension, telles que, notamment, les poussières d’aubier, les bois pulvérulents et ténus, les molécules insolubles, qui, en se précipitant, allaient former cet amas de résidus désignés sous le nom de pied de campêche.
- L’extrait clarifié était repris, amené à nouveau dans la chaudière à évaporer et rapproché jusqu’à 26 et 30° B. qui, au refroidissement, produisaient des extraits pâteux, purs, 30 et 35° B. de bois de campêche.
- Pour en obtenir de l’extrait sec pur de campêche, il ne s’agissait que de pousser la cuite jusqu’à 45° B.
- Il n’en est malheureusement plus de même de nos jours; les manufactures d’extraits de bois tinctoriaux se sont multipliées en Europe I et en Amérique, et leur accroissement a en-| gendré la concurrence qui a modifié profon-! dément la fabrication de ces produits.
- 1 Et c’est avec regret qu’il faut avouer que cette fabrication, si simple en elle-même est devenue actuellement une industrie dont il faut connaître les tours de main avant que d’y engager sa fortune et son avenir.
- Afin de parvenirà l’amoindrissement duprix de revient des extraits, on ne trouve rien de mieux que de leur adjoindre des substances, d’origine minérale ou organique, d’une valeur commerciale moindre que celle de l’extrait.
- Le sirop de mélasse remplit un rôle prépondérant dans la fabrication des extraits de bois tinctoriaux et surtout dans celle du bois de campêche.
- A l’époque, déjà lointaine, où le teinturier ne faisait usage que du bois de campêche râpé, pulvérisé ou écrasé sons la meule, il ajoutait fréquemment à ses décoctions de la mélasse en petite quantité, afin d’atténuer l’oxydation de la matière colorante. Aujourd’hui, les extraits de campêche sont trop souvent saturés de mélasse, dont la présence se décèle par la proportion exagérée de glucose renfermée dans les extraits pâteux ou secs du campêche.
- Quoi qu’il en soit de l’affaiblissement tinctorial inévitable que la mélasse en plus ou moins grande quantité produit dans l’extrait, ce sirop pour le fabricant, est devenu un auxiliaire économique puissant, dont l’emploi s’est généralisé dans toutes les manufactures d’extraits de bois tinctoriaux.
- 11 n’en résulte pas moins que le consommateur, teinturier ou imprimeur sur étoffes, se j
- trouve presque toujours en présence d’un extrait non clarifié de campêche 20, 25, 30 ou 35°B. contenant :
- de la matière colorante à l’état d’héma-téine ;
- du sucre (mélasse) ;
- des résidus multiples (matières organiques poussière de bois entraînés, etc.) et de l’eau ;
- Ou d’un extrait de campêche sec, renfermant :
- de la matière colorante, hématéine ; du sucre (mélasse) ;
- du tannin (bois ou écorce de châtaignier, sumac ou autres) ;
- des résidus nombreux (poussiers de bois entraînés matières organiques, etc.) et de l’eau.
- Avant d’en arriver à la description des procédés de fabrication, havrais et autres, nous allons sommairement indiquer les produits qui entrent dans les compositions de qualités diverses d’extraits de bois de campêche et de j bois jaune, sous la dénomination de Produits de mélange. Ces additions de produits étrangers n’ont d’autre but que d’arriver à une réduction de prix de revient de l’extrait fabriqué; en voici la nomenclature : sirop de mélasse 42° B. ; sirop de fécule ou glucose ; écorces dequercitron ; sumac en feuilles -, dividivi ; racines de curcuma ; extrait ou bois de châtaignier; léiocomme, etc.
- Du moment où, dans la fabrication des extraits de bois tinctoriaux, on en arrivait à employer comme mélange des produits sujets à la fermentation ou contenant des acides ou des alcalis, il fallait tenir compte des effets pouvant se produire par suite des contacts auxquels ils allaient être soumis, et combattre à l’avance ces agissements au moyen d’agents dits neutralisants, tels que le carbonate et le sulfate de soude, le sulfate de zinc, le gypse (craie de Meudon,carbonate de chaux).
- Quelques-uns de ces derniers produits servent en même temps à modifier les nuances de l’extrait, à les aviver, et d’autres, tels que le cyanure rouge de potassium (prussiate rouge, ferricyanure de potassium cr>stallisé) et l’alizarine jaune 20 0[0 (nitrc-3lizarine, pâle d'orange d’alizarinedu commerce 20 010), à donner aux extraits de bois de campêche et de bois jaune une couleur toute factice.
- (A suivre).
- LA FUCHSINE 'ET L’HYGIÈNE
- Un Peau-Rouge européen
- Pour faire suite à notre communication de juin (p. 72), sur « l’Hygiène des ouvriers travaillant la benzine et l’aniline », nous reproduisons l’article ci-dessous, résumé d’un travail de M. Cazeneuve, et extrait du Lyon-Médical.
- L’homme saturé de fuschine est notamment l’objet d’une observation intéressante.
- On aurait tort de penser que la fuchsine, envisagée au point de vue de la toxicologie et de l’hygiène alimentaire ou industrielle, a perdu tout intérêt d’actualité. Malgré l’essor considérable de la fabrication des colo-
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- rants artificiels, des azodérivés entre autres, la fuchsine est encore aujourd’hui l’objet d’une fabrication importante • une usine allemande en produit, à elle seule, 500 kilog. par jour environ.
- D’autre part, les physiologistes et les hygiénistes n’ont p'S toujours été d’accord entre eux sur la question de savoir si la fuchsine est susceptible de présenter quelques dangers.
- M. Cazeneuve croit pouvoir trancher cette question, grâce à deux cas qu’il a eu l’occasion d’observer.
- Le premier de ces cas est celui d’un homme dont M. le professeur Lacassagne avait fait l’autopsie après pendaison. A l’ouverture de l’estomac, on trouva dans cet organe des cristaux verdàlres, qui ont été reconnus, après analyse, comme constitués par du chlorhydrate de rosaniline (fuchsine ordinaire). Après enquête, on apprit que cet individu avait ingéré 5 à 6 grammes de fuchsine, dans le but de s’empoisonner, et que, la mort ne survenant pas au gré de ses désirs, il s’élait pendu pour en finir avec la vie.
- A la suite de cette constatation, M. Dupays, élève à la Faculté de Médecine de Lyon, se livra à des expériences ayant pour but de rechercher le degré de toxicité de la fuchsine ,et j il en injecta à des cobayes et à des lapins ; j ces essais lui ont permis de constater que les j sels de rosaniline (chlorhydrate, acétate ou azotate) ne sont pas toxiques et ne déterminent la mort qu’à doses élevées. M. Dupays estime qu’il faudrait injecter 5 grammes de fuchsine à un homme de 60 kilogrammes, pour produire un empoisonnement aigu, et 22 grammes (administrés par fractions pendant une dizaine de jours), pour produire un empoisonnement chronique.
- Tout en laissant à ces expériences leur caractère contingent et relatif, M. Cazeneuve conclut qu’on doit considérer la fuchsine comme n’étant ni toxique ni même dangereuse.
- L’observation des ouvriers dans les milieux industriels va fournir de nouveaux arguments à l’appui de cette opinion.
- Sans doute, dans les premières années qui suivirent la découverte de la fuchsine, des accidents, des cas de mort, des éruptions, des phénomènes intestinaux ont été observés chez les ouvriers employée à la fabrication de cette substance -, mais cela tient à ce que, à cette époque, on se servait de l’acide arsénique pour oxyder l’aniline;les accidents observés, qui étaient des accidents arsenicaux, ne se reproduisent plus depuis qu’on fabrique la fuchsine par le procédé Goupier.
- Si, à ce moment, des phénomènes d’empoisonnement ont été constatés chez des personnes ayant absorbé des substances alimentaires colorées avec la fuchsine, c’est que ce corps avait été mal purifié ou que les falsificateurs employaient des résidus de fabrication impurs.
- Le fait suivant prouve que l’industrie de la fabrication de la fuchsine ne présente actuellement aucun inconvénient pour les ouvriers.
- M. Cazeneuve a rencontré, dans une usine, un ouvrier, âgé de 61 ans, qui est employé depuis vingt-neuf ans à tamiser du chlorhydrate de rosalinine ou fuchsine ; or, pendant l’opération du tamisage, il se répand dans l’atmosphère des particules très ténues de fuchsine, que cet ouvrier absorbe et que M. Cazeneuve estime à 15 ou 20 centigrammes par jour.
- La langue de l’ouvrier en question est absolument rouge -, sa peau est rasée ; il prend un bain tous les trois ou quatre jours et se lave au savon ; ce lavage blanchit la peau, mais il déclare qup, peu de temps après le bain, la couleur ressort-, ce phénomène s’explique facilement : la fuchsine est décomposée par l’alcali du savon, et, plus tard, la sueur acide régénère le sel rouge de rosaniline, et la couleur rose qui tachait la peau reparaît. Les cheveux et la moustache, qui sont grisonnants, sont sensiblement teints par la fuchsine-, l’épiderme des mains et les ongles sont colorés malgré des lavages fréquents aux by-pochlorites alcalins. C’est la bouche qui se dépouille le plus facilement ; après un jour d’interruption de travail, les gencives, la langue, la paroi interne des joues ne portent plus trace de coloration.
- ; Cet ouvrier, au cours de vingt-neuf années | employées par lui à tamiser la fuchsine, a eu | l’occasion de pratiquer cette opération dans j des usines où 1 ’on se servait de l’acide arsé-; nique pour oxyder l’aniline, et jamais il n’a \ éprouvé le moindre accident d’intoxication | arsenicale, ce qui prouve que la fuchsine fa-j briquée actuellement par ce prodédé e t parfaitement purifiée avant l’opération du tamisage.
- Le seul phénomène que constate l’ouvrier ohservé par Ai. Cazeneuve, est la soif ; cette altération n’a rien d’extraordinaire, et on l’observe chez toutes les personnes qui travaillent dans les poussières.
- Son urine ne contient ni sucre, ni albumine; la quantité émise est normale. Sous l’influence de l’acide azotique ou de l’acide ebromique, il se développe une coloration rouge madère, indiquant que l’urine renferme vraisemblablement la leucobase de la rosaniline, par suite d’une réduction au sein de l’organisme. Ce qui est certain, c’est que la rosaniline ne préexiste pas dans l’urine, attendu que l’acide chlorhydrique et l’acide sulfurique ne produisent aucune coloration.
- L'observation de cet ouvrier a une portée considérable au point de vue de la toxicité de la fuchsine ; elle donne expérimentalement la preuve que, non-seulement la fuchsine est incapable de déterminer des phénomènes d’intoxication aignë, mais encore qu’elle n’est pas susceptible de produire un empoisonnement
- chronique, à la suite d’une ingestion prolongée et répétée.
- Sil’on réfléchit qu’ilsuffit d’un milligramme de fuchsine pour colorer en rosel kilogramme de sucre, l’hygiéniste peut donc, sans aucun scrupule, autoriser les confiseurs à se servir de cette matière colorante. Aussi, M. Cazeneuve approuve-t-il la mesure qui a été prise par la préfecture de police de Paris le 11 décembre 1890 et par laquelle l’emploi de la fuchsine a été autorisé pour colorer les pastilles, les bonbons, etc.
- Quant à la coloration des vins par la fuchsine, elle continue à être punissable, non parce qu’elle présente un danger pour les consommateurs, mais parce qu’elle constitue une falsification.
- ÉPURATION DES EAUX
- Industrielles
- La Revue générale des Sciences pures et appliquées vient de décrire un appareil assez simple et qui paraît pratique, pour l’épuration des eaux, notamment de celles destinées à l’alimentation des chaudières à vapeur.
- L’eau, traitée par une dissolution de chaux et de carbonate de soude, dépose ses boues à la partie inférieure du récipient, puis achève de s’épurer en traversant un filtre de paille de bois, situé à la partie moyenne ; elle en sort pour se rendre très pure au réservoir.
- M. Hirsch, l’éminent professeur de mécanique du Conservatoire national des Arts-et-Métiers, vient de présenter ce système à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale.
- « L’appareil, dit-il, est simple, pas trop volumineux et d’un prix abordable. La dépense en réactifs n’est pas très élevée : avec des eaux de Seine, marquant 19° et 21° à l’hydro-timètre et ramenées par l’opération à 4° ou 5°, il a suffit, par mètre cube d’eau, d’ajouter environ 180 grammes de chaux et 70 grammes de carbonate de soude; la dépense de purification s’est élevée à quelques centimes.
- « Quant à la manœuvre de l’appareil, elle est simple : avec des eaux ordinaires, on prépare chaque matin la solution de réactifs nécessaire à la consommation de la journée, en même temps qn’on évacue les boues décantées de la veille; l’opération dure quelques minutes et peut être faite par n’importe quel ouvrier convenablement guidé. Le remplacement de la matière filtrante est peu coûteux et se fait facilement »
- UN PILOU TROP MALIN
- Le pilou, étoffe de pur coton et sans prétention, passe auprès de savants naïfs pour être fabriqué avec du pyroxyle dissous et resolidifié, c’est-à-dire par les procédés de la soie artificielle.
- C’est ainsi qu’un journal scientifique, d’ail-
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- leurs très justement estimé, publie la curieuse note suivante :
- « Il se fait, en ce moment, un commerce assez étendu de tissus, épais et fort séduisants d’aspect, qu’on utilise à la confection de vêtements chauds et confortables. Ces étoffes se vendent sous la dénomination commune de pilou.
- & Malheureusement, elles présentent, les plus grands dangers, lesquels sont inhérents à la nature de l’élément qui les compose et qui n'est autre que le pyroxyle dénitrifié, fondu dans un solvant approprié, et manipulé de manière à fournir des fils d'une certaine épaisseur, avec lesquels on fabrique les tissus en question. Quelques personnes, assises dans le voisinage d’une cheminée où brûlait un grand feu, et revêtues de vêtements en pilou, ont vu ceux-ci flamber d'un seul jet, en nu laissant qu’un résidu insignifiant, à la manière caractéristique du fulmi-coton.
- « Bien qu’il n’y ait eu encore, à notre connaissance, aucun cas de brûlure grave à relever de ce fait, il n’en subsiste pas moins que l’emploi des vêtements en pyroxyle dénitrifié expose à toutes les chances d’incendie et commande par conséquent la plus grande réserve. »
- Voyez-vous cet humble tissu, valant 3 fr. le kil., être fabriqué par un truc si malin I Et qui flambe d’un seul jet comme dans une féerie !
- Oa a déjà signalé la facile combustibilité du pilou, due à sa contexture pelucheuse (1) ; mais il y a loin de là à cet éclair soudain qui supprimerait en un clin-d’œil le costume de la vieille sorcière des Pilules du Diable pour la transformer en sémillante amoureuse.
- Doux pilou, laisse dire, et vends-toi toujours par charretées !
- APPLICATION
- Du nouveau régime douanier Cas spéciaux (2)
- Tissus
- Tissus pour ameublement en chenille de coton pur, fabriqués avec des fils teints. — Régime des « Velours de coton, façon soie, teints » (N. 409, 2° paragraphe).
- Tissus pour ameublement en cheni lie de soie ou de bourre de soie et coton. — Régime des « EtofLs de soie et coton coton dominant » (N. 433, premier paragraphe), ou des « Tissus de soie ou de bourre de soie mélangés de coton, la soie ou la bourre dominant x> (N. 459, 7e paragraphe), suivant que la matière dominante en poids est le coton ou la soie.
- (1) Voir Revue de la Teinture 1890, p. 9.
- (2) Voir aussi les précédents numéros de la Revue de la Teinture,
- Mêmes tissus en bourrette de soie et coton, de plus de 250 grammes le mètre carré. — — Suivent le régime des « Tissus de bourrette, de plus de 250 grammes le mètre carré » (N° 459, 5e paragraphe), si la bourrette domine, et, dans le cas contraire, celui des « Etoffes autres, en coton mélangé, le cotondominant » (N° 433, 2* paragraphe).
- Velours, dit « du Nord * en soie et coton dominant. — Cet article constitue un tissu intermédiaire entre le velours et la peluche, ayant les poils moins longs que la peluche et plus longs que 1 e velours, maisoffrant la même contexture que ce dernier tissu. 11 y a lieu de l'admettre au régime des « Etoffes de soie et coton, coton dominant * (N° 433, 1er paragraphe).
- Draps de lit confectionnées. — Constituent des « Pièces de lingerie confectionnés » passibles de la surtaxe inscrite au n° 450.
- Petites serviettes à thé en tissu de lin, de moins de 25 kilogrammes les 100 mètrescar-rés, avec sortes d’entre-deux ou guipures, et ourlées à jour. — Droit des a Articles de fantaisie en coton, de moins de 25 kilogr., les 100 mètres carrés » augmenté de la surtaxe de confection afférente aux « Pièces de lingerie confectionnées » (N° 420 et 460 bis).
- Cordonnets formés d’une bande de toile d coton cirée, enroulée sur un faisceau de fils de coton. Régime de la « Passementerie de coton » selon l’espèce (N. 420 ter).
- Cordonnets formés de fils de soie sur bandelettes de toile cirée de coton. « Régime de la « Passementerie de coton, mélangée de soie, coton dominant » (N. 435 1er paragraphe) ou des « Tissus de soie mélangée d’autres textiles, la soie dominant » (N° 459, 7e paragraphe), selon que le coton ou la soie domine en poids.
- Dentelles de coton à la mécanique métallisées au moyen de bronze en poudre. — Régime des « Dentelles de coton à la mécanique, teintes » (N° 420 selon le poids).
- Bandes pour chapellerie en toile cirée de coton, doublées de papier, non ourlées. — Régime des « Toiles de coton cirées autres » (N» 431).
- Bandes pour chapelle rie en tissu de coton uni collé sur papier, non ourlées. — Droit des «Tissus de coton unis, selon l’espèce », sur le tissu : et du « Papier autre qua de fantaisie » ou « de fantaisie, » suivant le cas,sur le papier.
- Moufles et gants en tissu de laine grossière, fourrés à la manière des chaussous de Stra s-bourg. — Régime des « Chaussons de lisières et chaussons fourrés dits de Strasbourg. »
- (N° 432).
- Tissus dit crêpes de santé, ayant chaîne et trame, en laine mélangée, laine dominant, contenant en chaîne ou en trame plus de 10 pour cent de fils de soie ou de bourre de soie.
- -t- Régime des « Tissus de laine mélangée, contenant en chaîne ou en trame plus de dix
- pour cent de fils de soie ou débourré de soie la laine dominant en poids » (N° 454).
- Rubans de coton
- Des doutes se sont élevés au sujet de la tarification applicable aux rubans ou bandes de coton, recouverts au moyen d’un brochage mécanique en fils blancs ou de couleur, soit de lettres, soit d'indications de marques de fabrique, soit de fleurs ou autres ornements.
- Ces articles, désignés commercialement sous le nom « d’étiquettes tissées » ou « rubans brochés » étaient précédemment assimilés aux « Broderies de coton » en vertu d’une décision ministérielle du 5 mai 1855.
- La loi du 11 janvier 1892 ayant édicté une tarification spéciale pour la « rubannerie de coton façonnée » (n°421 K paragraphe) les importateurs ont réclamé l’admission des rubans brochés au bénéfice de ce dernier régime.
- Le comité consultatif des arts et manufactures a fait connaître, par avis du 13 juillet dernier, que ces articles diffèrent des « Ru- I bans façonnés » en ce que les dessins dont ils sont revêtus résultent de l’interposition d’un fil n’appartenant ni à la chaîne ni à la trame, et superposé, en quelque sorte, au tissu de fond. Dans les rubans façonnés, au contraire, . les motifs ou rubans sont produits par le simple jeu de la chaîne et de la trame et sans addition ou intervention d’un fil indépendant du tissu. Le Comité a conclu à l’assimilation des rubans brochés ou étiquettes tissées aux « Plu-metis de coton » (n°423) aveclesquels ils présentent une grande analogie au double point de vue de la valeur et du mode de fabrication.
- Je rappelle que les plumetis ne sont pas compris au nombre des tissus passibles des surtaxes du blanchiment, de teinture ou de fabrication avec des fils blanchis, teints ou glacés (Tableau des droits, n°4U, renvoi A). (Circulaire n° 2205, du 13septembre 1892).
- Exportation de tissus de coton avec remboursement à forfait
- Des doutes s’étant élevés au sujet de l’admissibilité au remboursement partiel des droits de tissus de coton genre mousseline déclarés pour l’exportation, le comité consultatif des arts et manufactures a été appelé à déterminer d’une manière précise les caractères que doivent présenter les tissus légers pour être traités comme mousselines, au point de vue de l’application du régime institué par l’article 10 de la loi du 11 janvier 1892.
- Par un avis du 27 juillet dernier, le Comité a déclaré qu’on doit considérer comme mousselines les tissus pesant moins de 4 kllog, aux 100 mètres carrés.
- Ces conclusions ont été approuvées par le département du commerce et M. le ministre des finances a rendu, le 10 de ce mois, une décision dans le même sens.
- (Circulaire n° 2200 du 23 septembre 1892.)
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- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 14 Septembre 1892
- M. Albert S iheurer, absent, adresse la lettre suivante au comité :
- a Des renseignements que je dois à M. Dépierre permettent d’établir un autre calcul de la production atteinte par l’article noir d’aniline au sulfure de cuivre, en prenant comme base le rapport entre le nombre de machines à imprimer existant en Alsace et celui du monde entier et en appliquant à ces dernières la proportion de noir d’aniline produites par les premières (1).
- « Il existait en 1890 environ 3,600 machines à imprimer, dont 120 en Alsace, soit 3 0/0 du total.
- a L’Alsace ayant produit 1,500,000 pièces de noir d’aniline au sulfure de cuivre, la production totale aurait atteint 50 millions de pièces. Dans ce calcul, il n’e3t pas tenu compte des faits suivants :
- «t La production alsacienne, par machine, est sensiblement inférieure à celle des autres pays.
- « L’Alsace possède une proportion plus forte de machines à grand nombre de couleurs sur lesquelles on n’imprime pas de noir d’aniline.
- « L’Alsace produit, proportionnellement à sa production totale, moins de noir d’aniline que les autres pays.
- « On peut donc considérer le nombre de 50 millions de pièces comme un minimum.
- « Il ne faut pas oublier que ces évaluations n’ont rien d’absolu et n’indiquent que des probabilités. »
- M. Henri Schæfïer, àLowell, demande l’ouverture d’un pli cacheté déposé par lui le 10 avril 1890 sous le na 613.
- Ce pli, contenant la description d’un nouveau procédé de préparation de l’oxyde de chrome, est renvoyé à l’examen de M. Werner.
- M. Léo Vignon, de Lyon, envoie un mémoire développé sur la théorie de la teinture, qu’il étudie depuis quelque temps.
- Le comité demande l’impression au Bulletin de cet intéressant travail, dont voici les points les plus saillants :
- En mettant en contact dans un colorimètre les fibres textiles avec les matières colorantes acides ou basiques, il y a teinture accompagnée de dégagement de chaleur dans le cas de la soie et de la laine, tandis que pour le coton ni l’un ni l’autre phénomène ne se manifeste.
- Lorsqu’en traitant le coton par l’ammoniaque, on lui communique des propriétés basiques, il acquiert de l’affinité pour les matières colorantes acides.
- (1) Cette communication se rapporte à celle faite sur le même sujet, dans la séance du 13 juillet : voir Revue de la Teinture, livraison d’août, p. 102.
- L’acide stannique se combine aux matières colorantes basiques, tandis que l’acide métas-tannique, qui n’a plus qu’une fonction acide insignifiante, ne le fait pas (1).
- Tous ces faits parlent, d après l’auteur, en faveur de la théoiie chimique de la teinture.
- M. Jules Garçon envoie son travail bibliographique, modifié conformément au désir du comité de chimie.
- L’impression de ce mémoire sera demandé à la Société, ainsi qu’une médaille pour l’auteur.
- BREVETS RÉCENTS
- intéressant les industries tinctoriales
- Hornung et Liébl. — 22786, 20 mai 1892.— Vêtements imperméables et procédé pour leur fabrication.
- Meyrueis et Mongin. — 221821, 23 mai 1892
- — Perfectionnements apportés au blanchiment des matières végétales, soit à l’état naturel, soit transformées en tissus ou en pâtes à papier.
- Blaschka. — 221837,23 mai 1892. — Perfectionnements aux machines à laver les tissus.
- Vedere et Bodéan. — 221843, 27 mai 1892. — Tissu-tricot foulonné, cardé des deux côtés.
- Grantil jeune et Cie. — 221844, 27 mai 1892. — Application du liège eu poudre dans l’industrie du papier peint.
- Stein junior. — 221903, 25 mai 1892. — Dispositif appliqué aux rouleaux ou pièces d’étoffes et indiquant directement la longueur de l’étoffe encore enroulée.
- Squadrilli. — 221929, 27 mai 1892. — Appareil à imprimer les rubans.
- Fajard. — 221950, 27 mai 1892. — Procédé de teinture du velours en ombré et en uni.
- Sïéphan. — 221994, 30 mai 1892. — Procédé et appareil pour mesurer et contrôler les toiles et autres tissus.
- Dehaitre. — 222180, 7 juin 1892. — Nouveau dispositif de batteurs, applicable aux machines à laver les tissus au large.
- C. Garnier et Cie. — 222195, 10 juin 1892.
- — Impression tinctoriale sur tissus à réseaux ou à jour.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- JURISPRUDENCE
- Cour d’Appel de Lyon
- (2e Chambre)
- Les deux affaires suivantes ont été jugées par la Cour de Lyon.
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1891, p. 74, une communication de l’auteur sur le même sujet, faite à l’Académie des Sciences.
- Rupture d’engagement d’un contre-maître d’impression
- Le tribunal de commerce de Lyon avait rendu, le 28 mars 1890, le jugement dont extrait ci-dessous :
- « Attendu que Romann a fait assigner Bonnet, Ramel, Savigny, etc., en paiement d’une somme de 10,000 fr. pour solde de son engagement de deux années et 10,000 fr.à titre de dommages-intérêts pour rupture des conventions signées entre les parties;
- « Attendu qu’à l’appui de sa demande Romann déclare qu’à la date du Ie3 juin 1888, il a contracté avec les défendeurs un engagement de deux années aux appointements de 12.000 fr.par an et avec part de 5 0/0 sur les bénéfices ;
- « Que, malgré les engagements qui les lient, les défendeurs l’ont renvoyé brusquement donnant pour prétexte les pertes de la première année ;
- « Attendu que Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud, Marnas et C°, repoussent les prétentions de Romann, en déclarant qu’ils ont contracté avec lui un engagement pour l’organisation et la direction de leur nouvelle usine d’impression ; que, du reste, la position pécuniaire si avantageuse qui était faite au requérant prouve bien de quelle importance étaient les services qu’il devait rendre;
- « Que Romann, après les avoir entraînés dans des frais importants, a dû reconnaître l’inanité de ses procédés et de ses connaissances ;
- « Que les requérants, pour ramener le travail et la confiance, ont dû adjoindre à Romann un ancien imprimeur ;
- « Que les défendeurs sont en droit de demander la dénonciation d’un contrat que Romann a été le premier à ne pas exécuter en n’apportant pas à la maison qui le payait si largement la direction et les résultats qu’il savait qne l’on attendait de lui ;
- « Qu’au contraire, les défendeurs concluent par demande reconventionnelle au paiement d’une somme de 40,000 fr. à titre de dommages-intérêts, pour préjudice causé par les frais d’installation, par les dépenses inutiles de drogues, par les rabais nombreux, toutes ces causes de perte ayant pour origine les tâtonnements et l’incapacité de Romann ;
- « Attendu qu’au moment où sont intervenues entre les parties les conventions dont s’agit au procès, Bonnet, Ramel, Savigny et Marnas savaient parfaitement que Romann ne s’était jamais occupé d’impressions sur tissus de soie et Rengageaient pour appliquer à l’impression de ces tissus les procédés employés pour le3 tissus de coton, mais cela sans aucun engagement de Romann, relatif à la réussite de ces procédés ;
- « Attendu qu’a cet effet, Romann a, du consentement de ses patrons, acheté un matériel important et fait venir d’Alsace des ouvriers habitués à ce genre de travail, mais que l’expérience a démontré l’impossibilité d’imprimer les tissus de soie par les mêmes procédés que les tissus de coton -,
- « Attendu que cet insuccès et par suite l’obligation d’adopter les procédés usités à Lyon et dont Romann, aussi bien quo les ouvriers engagés par lui, n’avait pas une expérience suffisante, ont accasionné à Bonnet, Ramel, Savigny et Marnas des pertes importantes, mais que ces derniers ne sauraient s’en prévaloir pour légitimer la résiliation de leurs conventions avec Romann, ni pour lui deman-
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- der des dommages et intérêts, Romann n’ayant pris d’autre engagement vis-à-vis d’eux que celui de consacrer à leur service tout son temps et toute son activité, engagement qui a été tenu ;
- « Attendu que le tribunal, tenant compte de toutes les circonstances de la cause, estime que le paiement d’une somme de 5,000 francs constitue pour Romann une réparation suffisante du préjudice à lui causé par le retrait de son emploi avant le terme convenu ;
- « Le tribunal, statuant en premier ressort,
- « Dit et prononce que les conventions verbales existant entre les parties sont résiliées aux torts et griefs de Bonnet, Ramel, Savigny et Marnas et les condamne à payer à Romann, avec les intérêts de droit, la somme de 5,000 fran :s à titre de dommages-intérêts ;
- « Rejette la demande reconventionnelle et le surplus des fins et conclusions des parties ;
- Sur l'appel de Romann :
- Attendu que c’est à juste titre que les premiers juges, ayant égard à ce que Romann ne s’était pas suflisamment préoccupé de la possibilité des résultats favorables avant de laisser ses patrons s’engager dans des dépenses de construction aussi importantes, ont réduit à 5,000 fr. sa créance;
- Adoptant les motifs des premiers juges ;
- Çonfirm e le jugement rendu par le tribunal de commerce de Lyon, le 28 mars 1890;
- (.Audience du 27 février 1892)
- Contrefaçon supposée «le matière colorante. — Arrêt de la Cour d’Appel.— Attendu que la Société Farben-Fabriken, propriétaire en France d’un brevet d’invention pour une matière colorante rouge dénommée Benzo-Purpurine, a fait procéder, le 21 janvier 1890, à une visite et description chez Poizat-Coquard, dans les termes de la loi de 1844;
- Attendu qu’il résulte du procès-verbal alors dressé qu’ancun produit contrefait, ni aucun tissu teint avec ce produit n’a été trouvé chez Poizat-Coquard ;
- Attendu que la Société Farben-Fabriken demande à être autorisée à prouver la contrefaçon dont elle se plaint, par une vérification par experts, notamment de la correspondance, des factures et des livrets qui sont entre les mains de la maison Poizat-Coquard.
- Attendu qu’une mesure semblable, certainement très gTave, ne devrait être ordonnée que s’il y avait au moins présomption de la contrefaçon et s’il était démontré que l’expertise pourrait amener des résultats utiles ;
- Attendu que Poizat-Coquard ont bien reconnu avoir acheté de la maison Frey des produits pouvant être utilisés pour la teinture en rouge, mais qu’ils n’ont jamais reconnu que ces produits, dont ils n’ont plus, soient identiques à ceux brevetés de la Société Faiben-Fabriken et surtout en soient la contrefaçon ;
- Qu’il existe de nombreuses matières colorantes rouges en dehors de celle pour laquelle la Société Farben-Fabriken a pris un brevet...
- Adoptant les motifs non contraires des premiers juges ;
- Sans s’arrêter à la demande subsidiaire de nullité des brevets pris par la Société Farben-Fabriken, demande qu’il devient inutile d’examiner non plus qu’à la demande d’expertise sollicitée par ia Société Farben-Fabriken, laquelle est rejetée ;
- Confirme dans le surplus de ses dispositions
- le jugement rendu parle tribunal civil de Vil-lefranche le 13 mars 1891.
- (Audience du 17 février 1892)
- —o—
- L’Impression et la tenture en Espagne. — L'industrie cotonnière, ainsi que celles de la soie, du lin, de la laine et du jute, se développent constamment en Espagne, et depuis que la politique coloniale espagnole protège par des tarifs élevés les possessions de Cuba et des Philippines contre l’introduction des articles étrangers, ces branches industrielles jouissent d’un débouché national considérable.
- C’est surtout en Catalogne que l’industrie cotonnière a pris de l’extension, notamment en ce qui concerne le tissage et l’impression. Bien que la fabrication locale ne puisse de longtemps rivaliser avec l’étranger pour la beauté de l’impression, de la teinture et de l’apprêt, elle a cependant fait de grands progrès. Ce sont surtout les cotonnades de qualité inférieure qui ont repoussé les produits étrangers.
- L’impression des cotonnades s’est tout particulièrement développée depuis quelques années.
- Elle est devenue beaucoup plus belle et mieux soignée -, les tissus ne sont pas composés ici, mais ils sont bien reproduits. Le satin, la percale, la batiste et la mousseline de laine imprimés qui, en dessins de nouveauté, représentaient récemment encore un article d’importation considérable en Espagne, ont été peu à peu remplacés en grande partie par les produits de la fabrication indigène.
- Les progrès de l’industrie locale sont considérables en ce qui concerne les tissus de soie
- A la place des vieux métiers mécaniques anglais, on emploie principalement, depuis quelque temps, des métiers suisses, il y a même des fabriques dont tout le matériel vient de Suisse.
- La Catalogne produit principalement des étoffes noires, telle que grenadine, surrah, satin de Lyon, merveilleux, radzimir, failles, persan, etc. ; elle ne produit pas, par contre, de soieries damassées.
- En article de couleur, on ne fabrique que quelques foulards de surrah à bon marché : le res'e vient de l’étranger, de Zurich, notamment.
- Certains fabricants n’utilisent point les teintureries locales et envoient leurs soieries en Suisse pour y être teintes. Aussi les teinturiers du pays ont-ils demandé au gouvernement d’élever des droits sur les soieries teintes ; quoi qu’il en soit, les fabricants auront toujours avantage à s’adresser au dehors pour cette opération.
- —o—
- L’exposition d’Anvers de 1894.
- — 11 était question d’une Exposition universelle qui devait avoir lieu à Bruxelles en 1895 Un député belge, M. Maurice I emonnier, en avait pris l’initiative, M. Bordiau, l’architecte du grand concours international de 1888, en avait préparé les plans, le projet financier en était arrêté.
- Mais Anvers a devancé Bruxelles. La métropole maritime de la Belgique prétendait avoir son Exposition universelle en 1894 et elle l’aura La chose est absolument décidée ; les études préliminaires sont terminées et, sauf modification de détails, le plan est arrêté. Le conseil communal a déjà reçu de nombreuses adhésions d’exposants.
- On parle de la reconstitution, très curieuse des coins si pittoresques du vieil Anvers, où l’on grouperait une foule d’attractions.
- Enfin, un groupe de personnes compétentes étudie le projet d’organiser au sein même de l’exposition une série de cortèges historiques du XVI® siècle dans le genre du Landju-wel, qui a attiré à Anvers la foule de monde que l’on sait au mois d’août dernier.
- Si comme c’est probable, ce dernier projet devient définitif, il n’est pas impossible que ce sera là le fameux clou de l’Exposition, sans lequel il paraît qu’il n’y a plus d’entreprise de ce genre réalisable.
- Ees ttesus de vente en Bulgarie.
- — Voici d’après le vice consul de France à Varna, la nomenclature dps principaux tissus français qui peuvent trouver un débouché satisfaisant sur le marché bulgare et soutenir aujourd’hui la concurrence contre les produits similaires étrangers. Ces marchandises sont :
- Cotonnades. — Madapolams, indiennes imprimées, satinettes à fleurs et dessins, calicots rouges, mouchoirs batiste et couleur, velours coton, lacets, tulles, bas, chaussettes, fils à coudre.
- Lainages. — Mérinos et cachemires couleur flanelles, fichus laine et barèges, draps et étoffes pour hommes et femmes, lacets laine couvertures.
- Soieries. — Failles, atlas (bon marché), satins, cravates, dentelles, gazes, rubans, cordonnets.
- —o—
- Bibliographie. — Notions générales sur les matières colorantes, organiques, artificielles par M, Jules Mamy, agrégé de l’Université, professeur au lycée de Poitiers.
- Bibliothèque des actualités industrielles. B. Tignol, éditeur, Paris. — Prix; 1 fr. 50.
- Ce petit volume est un résumé condensé de la constitution des colorants artificiels ; il indique en quelques mots leur point de départ et leur procédé de génération, avec formules géométriques indiquant leur mode d’atomicité suivent le système aujourd’hui suivi.
- L’auteur dit avec raison que la théorie de ces nouvelles couleurs a toujours été considérée comme une des parties les plus difficiles de la chimie organique, et que les ouvrages qui en traitent spécialement sont trep complets pour ceux qui désirent seulement avoir uDe notion théorique d’ensemble.
- Il a donevoulu présenter aux personnes qui s’y intéressent un résumé de l’étude théorique de ces colorants avec quelques indications sommaires sur leur préparation industrielle.
- Il étudie d’abord les relations entre la constitution des corps et leur pouvoir colorant, c’est-à-dire les fonctions qui relient entre eux les corps auxochromes et chromogènes puis il donne un aperçu très concis des groupes principaux des colorants.
- M. Mamy n’a pas prétendu faire la nomenclature de tous les corps colorants ; il a simplement voulu mettre en lumière les phénomènes qui se passent dans la constitution chimique des groupes des diverse» familles et peut-être ouvrir la voie de nouvelles découvertes dans cette direction aux chimistes qui ne la connaissent encore que vaguement.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- mprimeriec. colin,a charleyille (ardennes).
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- LA REVUE DE
- 8‘ Année, Nos 19-20. ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
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- N EGOTIUiyT"^)
- A TEINTURE
- INDUSTRIELLES Novembre J 802
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. Persoz. — Transformation du coton en oxycellulose. — Teinture du tissus mérino- — Passage en chaux des laines à teindre. — Les cours de teinture aux Arts-et-Métiers.
- Procédés divers : Bronze et vert-diamine ; Bleu dit breveté ; Alizarine-Bordeaux et Alizarine-Cyanine; Recettes.
- Chronique industrielle. — Projet de fédération des teinturiers. — Visites industrielles à Lyon. — La draperie nouveauté. — Fabrication des extraits colorants (suite). — Loi sur le travail des femmes et des enfants.— Société industrielle de Mulhouse. — Brevets récents (catalogue). — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La commission des douanes, sous la présidence de M. Méline, a discuté le projet de traité franco-suisse.
- Elle a repoussé les propositions du gouvernement pour les tissus de coton imprimés, pour les tissus de coton fabriqués avec des fils teints, blanchis ou glacés, pour les brillantés, façonnés écrus.
- En ce qui concerne les satins de coton ou satinette, la commission pense que si une concession était à faire pour ces tissus pesant plus de onze kilos, le droit pourrait être alors ramené de 131 à 125 fr.
- La commission a repoussé la réduction temporaire sur la rubannerie de coton, sur les mousselines brochées ou brodées et enfin sur les broderies.
- La diminution des droits proposée par le gouvernement sur les extraits de bois de teinture et d’autres espèces tinctoriales a été adoptée.
- Par contre, la commission, sur le rapport de M. Balsan, a refusé la diminution demandée sur les fils et tissus de soie et sur la bonneterie, parce qu’elle profiterait plus aux nationalités qui ont des industries similaires qu’à la Suisse.
- Nous voyons ainsi que les industries tinctoriales sont doublement favorisées au sein de la commission, d’abord par l’intention de défendre ses droits protecteurs, puis par l’acceptation de la réduction des droits sur les matières colorantes.
- Ces droits, réduits pour la Suisse, le seraient également pour l’Allemagne qui bénéficie du régime de la nation la plus favorisée. Ces deux pays sont les seuls qui nous intéressent sérieusement au point de vue de l’importation des produits colorants.
- * ¥
- Notre Chronique consacre ordinairement quelques lignes à l’aspect général des affaires dans les industries textiles, ou plutôt dans le commerce des tissus qui en représente les produits finaux. Cette physionomie ne s’est guère modifiée depuis nos précédents numéros ; nous remarquons seulement que les places Roubaix-Tourcoing reprennent de l'activité, et que les métiers y sont convenablement occupés, surtout pour les genres fantaisie.
- Ces articles amèneront l’emploi de la soie dans des proportions assez considérables.
- La consommation de ce textile deviendra très active, car, d’autre part, la vogue est toujours à l’article tout soie, ' principalement en qualités inférieures ; le « teint en pièces » tend à reprendre vie. La hausse des soies, en élevant le coût des tissus soie que le « teint en pièces » est susceptible de remplacer, favorise la reprise de ce dernier.
- Aussi signale»t-on un grand mouvement d’affaires sur le marché soyeux de Lyon.
- La douceur de la température n’a pas, d’ailleurs, favorisé la vente des lainages : Elbeuf, Louviers, Sedan, Reims se ressentent de cette situation. Les fabriques de Vienne sont généralement mieux occupées.
- A Rouen, la situation des cotonnades reste bonne, par suite des nombreux ordres qui sont encore entre les mains des tisseurs et imprimeurs ; quelques genres ont subi une certaine transformation, causée par le remplacement de quelques articles arrivés à fin de saison : quant à la belle cretonne, le pilou et les écrus, ces articles restent toujours en grande faveur et entretiennent
- une grande activité chez les principaux fabricants et aussi chez les indienneurs, car l’impression joue un très grand rôle dans la préparation de certains articles.
- La vente de la doublure continue d’une manière satisfaisante ; celle du mouchoir faiblit. Mais il reste encore en mains de nombreux ordres.
- * *
- C’est principalement sur la situation de l’Angleterre que nous voulons jeter un rapide coup-d’oeil.
- Il existe dans le Lancashire une crise réelle de l’industrie cotonnière, et elle paraît prendre un caractère aigu; les ouvriers, auxquels les fabricants demandaient un petit sacrifice comme condition de salut, refusent toute réduction de salaire. La grève est maintenant déclarée ; 30,000 ouvriers y prennent part. Les patrons sont décidés à la résistance.
- Au point de vue du commerce général, un économiste anglais, M. Georges Haig, jette un cri d’alarme dans le Manches ter-Guardian, et se livre à l’intéressante comparaison de chiffres suivante :
- « D’après un rapport parlementaire publié par le Broard of Trade, le 29 mai 1891, je trouve que le Royaume-Uni, en 1854, avait un commerce extérieur (importations et exportations comprises) de 268,210,000 livres sterling et qu’en 1889 il s’élevait à 742,344,000 livres.
- Mais dix nations européennes : la France, la Belgique, la Hollande, l’Autriche-Hongrie, le Danemark, la Suède, la Norvège, l’Espagne et le Portugal, avaient, en 1854, un commerce extérieur de 365,373,000 livres sterling, et, en 1889, le total de leur commerce extérieur s’élevait à 1,251,071,000 livres, nous trouvons donc que l’Angleterre a vu son commerce extérieur augmenter de 474,134,000 livres en trente-cinq ans, tandis que celui de ses rivaux augmentait de 885,598,000 livres durant la même période.
- « Mais ces chiffres ne donnent pas le gain total de nos rivaux, car l’Allema-
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- LA REVUE UE LA TEINTURE
- gne et l’Italie ont été laissés de côté, parce que les statistiques de ces deux grands pays n’ont pas été publiées pour 1854.»
- Dans son dernier rapport trimestriel, la Chambre de commerce de Verviers signale le mauvais état de ses affaires, en ajoutant que les manufacturiers étrangers ne sont pas mieux favorisés ; elle conclut philosophiquement que « le mal de l’un ne fait pas le bonheur de l’autre », contrairement à la pensée de Montaigne : oc Le proufit de l’un est dommage de l’aultre ».
- *
- * *
- Quant aux causes de la décadence du commerce anglais, cet économiste l’interprète comme suit :
- « hn 1851 , l’Angleterre était au sommet de l’arbre. Nous avions les plus belles machines du monde et, dans notre sotte imagination, nous avons appelé tout le monde à montrer leurs marchandises à côté des nôtres à la grande Exposition de 1851. Si nous avions seulement montré nos marchandises, nous ne nous serions fait aucun tort, mais nous avons aussi montré nos machines, et tous les secrets de notre commerce ont été divulgués à nos concurrents étrangers, hommes habiles qui prirent bien soin de ne nous découvrir aucun de leurs secrets. Qu’est-il alors arrivé ? Aujourd’hui, les nations étrangères sont à notre tète et nous ont complètement battus dans la lutte pour le commerce extérieur. »
- C’est se placer à un point de vue assez étroit, et nous croyons que la diffusion des procédés industriels ne dépend plus uniquement à notre époque des révélations d’une exposition.
- Laissant à cet argumeut sa valeur foute relative, nous croyons, cependant, que dans quelques cas spéciaux on peut en faire usage. C’est ainsi que nous avions conseillé de ne pas trop nous découvrir à l’Exposition de Chicago, alors que nous n’avions plus rien à gagner dans nos rapports commerciaux avec les Etats-Unis. Il s’agit ici d’un peuple qui s’isolait de la production européenne, et cherchait non sans raison à se suffire à lui-même. Ce n’était pas à nous, toutefois, de lui en faciliter les moyens, et notre intérêt était de retarder le plus possible le moment où il aurait pu se passer entièrement de notre industrie.
- ¥ *
- Les Etats-Unis ont senti, depuis, que l’isolement leur serait devenu funeste. L’élection du nouveau président Cleveland a eu surtout un caractère économique, et a été une réaction contre le régime prohibitif consacré par le bilt Mac-Kinley.
- Cette élection n’est pas, à la vérité, l’avènement du libre-échangisme, impossible eu Amérique, mais tout au moins c’est une politique économique apportant, dans ses rapports avec les nations civilisées, plus de largeur de vues, plus de netteté que la politique suivie par les républicains qui avaient élu Harrisson.
- M. Poirrier, consulté à titre de sénateur et d’industriel, disait à ce propos :
- « C’est une élection qui ne peut qu’être profitable à notre pays. Elle va être la cause d’une détente considérable dans la politique économique américaine au grand avantage des Américains eux-mêmes et de nos grands fabricants et industriels.
- « C’est un grand pays absolument fermé aux productions européennes qui va enfin ouvrir ses portes. »
- La révision du bill Mac-Kinley est déjà en question aux Etats-Unis ; mais d’après un récent avis de New-York, le monde des affaires est hostile à un changement brusque.
- On demande que la révision soit graduelle pour éviter une nouvelle crise qui serait inévitable avec un subit changement de tarifs.
- La solution à laquelle on s’arrêtera sera la nomination d’une commission spéciale chargée d’étudier toute la question et de proposer une réforme judicieuse des droits d’importation.
- En attendant, il paraît certain que le bill ne sera plus appliqué avec autant de rigueur, et que les transactions commerciales seront, dès maintenant, plus faciles avec l’Amérique.
- Et l’Exposition de Chicago ne nous cause plus d’ombrage.
- *
- Après ces considérations intéressant les deux mondes, nous rentrons dans un sujet beauconp plus petit, mais se rapprochant de plus près de notre monde spécial.
- La Société d’encouragement pour l’industrie nationale vient d’attribuer
- un prix de 2,500 fr., pour « publication utile à l’industrie », à M. J. Depierre, auteur de deux traités : l’un relatif aux « Apprêts des tissus de coton », l’autre à « la Teinture et l’Impression pour les matières colorantes artificielles ».
- Le rapporteur, M. Schutzenberger, a visé principalement ce dernier ouvrage, mais qui n'est pas terminé, puis-qn’il doit comprendre trois volumes, et que deux seulement sont actuellement parus. C’est tout au moins trop de précipitation.
- Nous reconnaissons que le travail de M. Depierre a une . réelle utilité ; que l’auteur y a rassemblé une quantité de documents (un peu confusément assemblés); -qu’il est édité avec luxe, et avec de beaux échantillons, mais nous n’y apercevons pas les travaux originaux de l’auteur, ni une caractéristique spéciale de l’œuvre. Ce ne sont pas des livres qui posent pour la première fois les bases d’une branche industrielle, avec ses principes, ses procédés opératoires, son ensemble, en un mot ; tel fut le « Traité de l’Impression » de Persoz, auquel le rapporteur ne craint pas de rapprocher ceux de M. Depierre.
- Le traité de Persoz est une œuvre monumentale qui, depuis sa publication, n’a rien vu qui puisse lui être comparé, même de loin. Malgré son demi-siècle, il est toujours vivant, toujours consulté avec profit, alors que de plus récents sont ensevelis sous la poussière de l’oubli.
- Que la société d’encouragement encourage les travailleurs, rien de mieux, mais nous protestons contre l’assimilation d’un travail sans originalité, à l’œuvre magistrale et puissante du fondateur de la technologie stamptoriale.
- * *
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- La Chambre vient d’adopter le projet de loi sur les règlements d’ateliers, qui sera prochainement soumise au Sé- j nat. D’après le projet, les amendes et ; retenues de salaire seraient absolument interdites ; le délai de prévenance en ; cas de renvoi ne pourrait être inférieur - à huit jours ; les ouvriers ne concou- *4 rent pas à la rédaction du règlement, qui devra être homologué par les conseils de prud’hommes, ou à défaut, par I les juges de paix.
- Signalons à ce propos que les ou- I vriers teinturiers-dégraisseurs de Paris I
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- reviennent à l’idée d’établir des rapports amicaux entre leur chambre syndicale et celle des patrons ; celle-ci, après quelques hésitations, a décidé de reprendre les négociations, qui avaient été brusquement interrompues.
- Nous appelons l’attention des teinturiers-dégraisseurs des départements sur l’appel que leur adresse la Chambre parisienne, dans le but de fonder une fédération des teinturiers de France.
- L’idée sera féconde en résultats, si les intéressés y répondent nombreux, et décidés à élever leur profession au rang qu’elle mérite dans notre organisation sociale.
- F. Gouillon.
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES |
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de l'Exposition universelle de 1889 Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des laines de Paris.
- — suite —
- On teint avec des proportions variables de matière colorante, suivant le ton que l’on désire obtenir. 11 faut ajouter au bain un peu j d’acide acétique, surtout si l’eau est calcaire. |
- Le noir d’alizarine est extrêmement solide ; | il supporte sans altération l’épaillage à l’a- j eide sulfurique.
- Une couleur nouvelle, qui rend de sérieux services est le noir de naphtol, qui teint la laine sans mordant, mais avec une simple addition de bisulfate de soude dans le bain. Il offre une grande résistance aux réactifs et remplit sur laine le même office que le noir d’aniline sur coton.
- On introduit souvent aujourd’hui dans des tissus de laine écrus, destinés à être dégorgés et teints en pièces, des fils déjà teints au noir de naphtol. Ce noir supporte impunément les divers traitements nécessaires et saris décharger nullement, à condition d’avoir été bien dégorgé dans un bain acide chaud. On fabrique ainsi un article pour robes à dispositions, avec sujets noirs se détachant sur fonds de couleurs.
- Teinture sur rubans de filature
- § 92. Diverses maisons opèrent la teinture des laines peignées en rubans avant filature. L’opération s’effectue à l’aide d’appareils variés sur la matière mise en bobines. D’après l’un des systèmes les plus usuels, chaque bobine est introduite verticalement dans un tambour en cuivre dont les bases sont percées de petits trous. La base supérieure s’adapte à un
- couvercle conique fixé sur un tuyau en relation avec une pompe. Le liquide, aspiré par la pompe dans le bain de teinture qu se trouve placé au-dessous des bohines, est refoulé sur la laine et ressort par la base inférieure du tambour. L’appareil comprend plusieurs éléments semblables disposés en batteries. Pour équilibrer les effets de la teinture, on détache de temps en temps les couvercles des tambours et, après avoir fait pivoter ceux-ci d’un demi-tour autour da leur axe de suspension, on les fixe sur la base opposée. Quand la pompe recommence à fonctionner, le liquide traverse les bobines dans un sens contraire au précédent. Un modèle de ce système figurait dens la galerie des machines à l’Exposition.
- Deux maisons importantes d’Elbeuf, MM. Tassel et Blay, Monpin et Saint-Remy avaient présenté de grosses bobines de laine fort bien teintes.
- IX
- TEINTURE DES SOIES
- § 93. Les perfectionnements apportés à cette industrie depuis 1878 sont assez nombreux et dignes d’attirer l’attention.
- Blanchiment à Veau oxygénée
- L’un des plus intéressants est relatif au blanchiment par l’eau oxygénée. Jusqu’en 1878, le bioxyde de barium était seul employé pour décolorer la soie sauvage ou tussah, mais cet agent avait l’inconvénient de durcir la fibre et d’altérer sa solidité. Son remplacement par l’eau oxygénée en présence des alcalis, et en particulier de l’ammoniaque, effectué d’abord par M. Lebouteux, teinturier à Paris, sur les indications de M. Ch. Girard, a été le point de départ de progrès sérieux. Les essais faits peu après à Lyon donnèrent également de bons résultats, et, si le réactif n’avait été réellement cher (1 fr. 50 le litre à 10 volumes), la vente en aurait pris aussitôt une grande extension. Plusieurs teinturiers, entre autres M. Hulot, à Puteaux, MM. Marnas, Bonnet et fils, à Lyon, en montèrent la préparation afin de se le procurer à des conditions plus réduites.
- La diminution de prix du bioxyde de barium, qui sert ici de matière première, et certaines améliorations réalisées dans les procédés de fabrication permirent d’abaisser le prix de revient de l’eau oxygénée à 0 fr. 50.
- Dans ces dernières années, le bioxyde de bonne qualité, c’est-à-dire à la teneur de 80 à 85 p. 100, se vendait de 2 fr. 15 à 2 fr. 25 le kilogramme. Les produits plus pauvres doivent être rejetés. On a reconnu, en effet, qu’il y avait avantage à obtenir l’eau oxygénée aussi pure que possibte, parce qu’elle se conservait beaucoup mieux et agissait avec plus d’énergie.
- 11 faut, au moment de l’employer, réduire le bioxyde en poudre fine, puis l’hydrater par un contact suffisant avec l’eau, afin de laver ' légèrement à l’eau froide.
- On peut avoir recours, pour le décomposer, à plusieurs acides, soit à l’acide carbonique, soit plutôt, dans une fabrication industrielle pour la vente, à l’acide fluorhydrique (1). L’ancien procédé de Thénard par l’acide chlorhydrique, suivi d’additions alternatives d’acide sulfurique et de bioxyde, ne convient que pour la préparation de quantités minimes d’eau oxygénée. Dans la maison Bonnet, Ra-mel, Savigny, Giraud et Marnas, de Lyon, cette fabrication a pris un grand essor 5 elle atteint par mois le chiffre de 4,000 à 5,000 litres de réactif à 10 volumes.
- L’addition aux bains de blanchiment de magnésie ou de silicate de soude, au lieu de soude caustique et d’ammoniaque, a permis de réduire la dépense d'eau oxygénée et d’obtenir de meilleurs résultats. Aujourd’hui, on arrive fort bien, avec 1 lit. 1/2 à 2 litres d’eau oxygénée à 10 volumes, à réaliser sur soie tussah des blancs parfaits, et avec 0 lit. 750 un blanc suffisant poun faire des nuancer très claires, tout en conservant à la fibre son brillant , sa solidité complète et un très bon toucher.
- Selon M. Horace Kœchliu, une méthode excellente consiste à laisser le tussah de deux à cinq heures dans un bain bouillant contenant de l’eau oxygénée, du savon et de la magnésie S calciné? (2).
- Malgré les essais répétés entrepris pour obtenir avec l’eau oxygénée, soit seule, soit concurremment avec l’acide sulfureux, des blancs plus purs sur la soie du mûrie?, on n’a pas encore signalé dans cette voie des résultats bien nets. Cependant, d’après M. Martinon, chimiste de la maison Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas, aux travaux duquel le rapporteur a emprunté diverses données intéressantes, cette maison emploie, d’une façon journalière, l’eau oxygénée au lieu et place des autres réactifs pour l’obtention des blancs qui doivent être entourés ou mélangés avec des fils d’or, d’argent et d’autres métaux. On évite ainsi les accidents qui pourraient se produire par l’action du soufre, à savoir : noir-cissage des fils métalliques par formation de sulfure, perte de brillant et d’éclat.
- Charge à l’étain
- § 94. La pratique de la charge des soies s’est développée depuis 1878, et même à certains égards perfectionnée, puisqu’on est arrivé à ménager mieux la fibre que par le passé. Déjà, dans le rapport de la dernière Exposition, nous avions signalé l’emploi encore peu répandu, mais très apprécié, du bichlorure d’étain. L’usage de ce produit a beaucoup augmenté-On a réussi à conserver à la soie, malgré la forte surcharge qu’on lui fait prendre, son brillant et sa solidité. On obtient même, par
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1888, p. 108.
- (2) Voir Revue de la Teinture, 1890, p. 7 et 47, et 1891, p. 27.
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- cetie opérati. n, un toucher particulier, plus craquant et plus ferme, très recherché pour certaines étoffes. L’application du composé métallique se fait toujours avant teinture, sur la soie crue, lorsqu’on doit la cuire, sur la soie assouplie, dans le cas contraire.
- De toutes façons, on trempe la fibre dans une solution froide de bichlorure d’etain marquant de 25 à 30 degrés Baume. On l’essore et la lave légèrement, puis on la passe dans un bain de carbonate de soude et de savon , elle gagne ainsi de 7 à 9 p. 100 de son poids. On renouvelle ces opérations jusqu’à ce que 1 on ait atteint la charge voulue (1).
- L’étain se trouve fixé à l’état d’oxyde hydraté (Sn02,H20), qui gonfle peu le brin soyeux. Ce résultat ne donnerait pas toute satisfaction aux teinturiers. Ils l’ont considérablement amélioré, du moins à leur point de vue, en faisant absorber à la fibre déjà chargée d’étain différents astringents : cachou, sumac, galle de Chine. Ces matières ont 1 avantage, tout en gonflant la soie, de la rendre beaucoup moins sujette à fuser, c’est-à-dire à perdre au bout de peu de temps, surtout par l’exposition au soleil, sa ténacité et son élasticité.
- La charge de l’étain ne change en rien l’opération de la teinture, à condition que l’on tienne compte du rôle que l’oxyde métallique peut jouer comme mordant à l’égard de certaines matières colorantes.
- Le produit qu’on vend comme bichlorure d’étain pour charger les soies se présente sous forme d’un liquide marquant généralement 50 degrés Baumé, et coûtant environ 70 francs les 100 kilogrammes. 11 contient de 21 à 22 p. 100 d’étain métallique. On en rencontre dans le commerce à des degrés de concentration plus élevés.
- Pour le préparer, on traite le protochlorure d’étain par uu mélange en proportions déterminées d’acide chlorhydrique et d’acide nitrique ou d’acide chlorhydrique et de chlorate de potasse. Le produit de la réaction se trouve contenir, dans le premier cas, plus ou moins de sel ammoniac, et dans le second, du chlorure’de potassium.
- Gomme le bichlorure d’étain s'emploie en bains concentrés et que le lavage en enlève beaucoup à la soie qui en a été imprégnée, il est tout naturel que les teinturiers aient cherché a récupérer l’étain contenu dans les premières eaux. A cet effet, on recueille celles-ci dans une grande fosse en bois ou en maçonnerie cimentée. Elles sont nécessairement très acides. On les sature avec un lait de chaux, en remuant bien le mélange à l’aide d’un râble.
- Une agitation par courant d’air donne également d’excellents résultats. La chaux est le meilleur réactif à employer.
- Si la saturation et l’agitation ont été bien
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1891, p. 4.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- faites, l’oxyde se dépose parfaitement au bout de quelques heures On enlève le liquide clair, le dépôt est amené par une pompe sur des bancs munis de filtres en toile. La filtration a lieu lentement et fournit des pâtes ne renfermant que 15 p. 400 d’oxyde d’étain. On peut transformer ce corps en bichlorure pour l’employer à nouveau, ou, après l'avoir desséché, de traiter par les procédés métallurgiques connus, afin d’enretirer l’étain. On peut transformer ce corps en bichlorure pour l’employer à nouveau ou, apres l’avoir desséché, le traiter par les procédés métallurgiques connus, afin d’en retirer l’étain. Les dépôts des bains de cachou et de sel d’étain qui sont d’un emploi journalier dans la teinture en noir peuvent être utilisés de même. Ce procédé, breveté par la maison Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas, et par lequel on retire environ 40 p. 100 de la quantité d’étain mise en œuvre, est appliqué aujourd’hui dans presque toutes les usines de Lyon, et permet d’y régénérer chaque année de 75,000 à 100,000 kilogrammes d’étain métallique.
- Charge des noirs
- § 95. Pour les noirs et quelques nuances foncées, on fixe sur la soie de l’oxyde de fer à l’état de sexquioxyde hydraté, en se servant surtout du mordant de rouille, au sujet duquel nous avions déjà donné certains détails dans le rapport de 4878. Le produit du commerce est un liquide rouge brun foncé, titrant de 45 à 50 degrés Baumé.
- Il est constitué d’un sous-sulfate ferrique dont la composition habituelle se rapproche, selon M. Martinon, de la formule 2Fe2, 03,3S03. Pour fournir de bons résultats, ce mordant ne doit pas renfermer de sulfate ferreux et surtout pas de chlorure. Trop acide, il abandonne relativement peu de fer à la soie ; trop basique, il se conserve difficilement, pénètre mal la fibre et, n’étant fixé que superficiellement, disparaît en partie par le savon bouillant ou par d’autres agents employés en teinture.
- La préparation du mordant de rouille se fait en traitant par l’acide nitrique un mélange de sulfate de fer et d’acide sulfurique. Les vapeurs nitreuses qui se dégagent en abondance sont utilisées en majeure partie pour régénérer l’acide nitrique consommé.
- Au moment de l’emploi, le bain de rouille est amené à 30 degrés Baumé pour les soies cuites, a 15 ou 16 degrés seulement pour les souples. Après un contact suffisant à froid, les soies sont essorées puis lavées à grande eau, de préférence avec de l’eau calcaire, qui laisse fixée une quantité d’oxyde de fer plus considérable. Parce lavage, le sous-sulfate ferrique constituant le mordant se scinde en sulfate plus basique insoluble, qui reste sur la fibre, et en sulfate acide, qui demeure en dissolution dans l’eau. On donne ensuite à la soie un traitement au carbonate de soude à tiède, puis un bain de savon bouillant. Le sulfate
- | basique ainsi décomposé abandonne sur la I fibre, qui a changé de nuance, un hydrate de t sesquioydrî de fer (Fe* O1 * 3, 3HO*).
- Ces passages en rouille, suivis de bains alcalins, peuvent être répétés cinq, six et même dix fois ; sur les premiers bains la soie prend 8 à 10 p. 1-00 de son poids, puis la quantité d’oxyde fixé va en décroissant à chaque passe, jusqu’à tomber à A ou 5 p. 100 vers le septième. (1).
- Les soies simples prennent, dans un bain de mordant étendu, autant que les soies cuites dans un bain deux fois plus f< rt. 11 faut l’attribuer à ce que la gélatine du grès contribue à la fixation de i’oxyde de fer par son affinité spéciale pour ce corps.
- Les soies, préparées comme il vient c être dit, sont destinées presque exclusivement à la teinture en noir ;on les bleute avec du ferro-cyanure de potassium, puis on les tient < n cachou et les soumet aux autres opérations habituelles .
- L’introduction de l’oxyde de fer dans le brin soyeux présente moins d’inconvénients que celle de l’oxyde d’étain. En effet, la fibre est loin de s’altérer aussi rapidement à l’air et à la lumière, mais elle peut devenir combustible comme de l’amadou. Du reste, ces dangers s’atténuent, quand on fait ensuite absorber à la soie des quantités notables de ta» nin, ce qui est le cas général.
- La charge de l’oxyde de fer sert à la fois à l’obtention de la couleur et à la fixation ultérieure des astringents qui, eux, gonflent le brin. Cette charge est donc bien mieux justifiée que celle à l’oxyde d’étain qui donne du poids sans gonfler le brin ni contribuer à la teinture.
- Charges pour couleurs
- | 96. Autrefois, les charges au tanin ne s’appliquaient guère que pour les noirs, mais on est arrivé, il y a quelques années, à décolorer plusieurs astringents, notamment le sumac et la galle de Chine,de façon à pouvoir les employer pour charger les nuances mémos très claires. Eu souple, on obtient des rendements qui s’élèvent jusqu’à 150 p. 100 du poids primitif de la soie. Cette fixation des tanins a lieu à l’aide de la gélatine convenablement modifiée -, elle laisse à la fibre tout son brillant, et, si l’opération a été bien faite, permet de fabriquer des étoffes aussi solides qu’avec la soie sans charge, mais ayant plus d’épaisseur et, au dire des intéressés, une apparence bien supérieure. Tel n’est point le cas pour les charges à l’étain, à moins qu'on n’y ajoute des tannins, ce qui en atténue les inconvénients.
- Colorants
- S 97. — 11 y a peu de choses à dire de
- (1) Voir différentes formules : Revue de la Tein-
- ture, 1888, p. 107, 115, 123, 130 et 1889, p. 151, 163
- 193.
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- l’emploi à la teinture des soies des nouvelles matières colorantes découvertes depuis 1878. Parmi les plus brillantes, signalons particulièrement la rhodamine, qui est plus solide que les autres roses, érythrosine, rose Bengale, etc., et le bleu Victoria. Le bleu de nuit est surtout apprécié comme supportant lu savon bouillant.
- L’industrie de la teinture des soies a fait récemment de grands progrès en appliquant des séries de couleurs très solides, telles que les diverses alizarines, la céruléine, la gal-léine, etc. Quelques-unes de ces matières s’emploient sur alun, mais la plupart sur mordant de chrome. On se sert, à cet effet, du chlorure de chrome à 20 degrés Baumé, dans lequel on laisse tremper les soies pendant une nuit. Le lendemain on les tord, les essore et les lave à grande eau. Ces teintures sont excellentes car elles résistent au savon bouillant et à la lumière. On les utilise surtout pour des fils destinés à produire des dessins brochés sur des tissus à teindre en pièces.
- Le noir d’aniline rend également des services dans ce genre de fabrication et on commence à l’employer en assez grande quantité. Les noirs par étendagf, aux chlorates ont le plus de brillant.
- L’exposition des teintures en soies a été très remarquable. 11 serait superflu de rappeler les mérites de maisons telles que celles de MM. Gillet et fils ; Renard, Villet et Bunand ; Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnans-, Corron et Baudoin, de Lyon, MM. Hulot et Colin-Chambaut, de Puteaux, avaient présenté des assortiments fort intéressants de nuances identiques obtenues sur les textiles les plus variés. On ne peut qu’admirer le goût avec lequel MM. Burel, BüRTiNet Déchandon, de St.-Etienne avaient présenté leur exposition. La même observation s’applique à la vitrine de M. Lyonnet, de Paris.
- X
- TEINTURE DES TISSUS DE SOIE PURE OU MÉLANGÉE Teinture en pièces
- § 98. Depuis un certain nombre d’années, on pratique à Lyon et dans la région environnante la teinture en pièces des tissus de soie. Dans le système ordinaire de fabrication, lorsqu’une commande est à exécuter, il faut choisir les fils de soie nécessaires pour la chaîne et pour la trame, les faire décreuser et teindre, mettre la chaîne sur rochets, la trame sur canette, opérations qui entraînent inévitablement un certain déchet, enfin envoyer ces matières premières au tisserand. Pendant le travail et jusqu’à son entier achèvement, l'étoffe est exposée à toutes sortes d’accidents, faisant ainsi courir de gros risques aux intéressés.
- Le délai prolongé qu’exige cette main-d’œuvre n’est guère moins dangereux pour le destinataire que pour le fabricant. 11 peut arriver,
- en effet, que, trompé dans ses prévisions» négociant se trouve obligé de conserver en magasin des tissus délaissés par la clientèle et sujets à subir des altérations de nuances.
- Le système de la teinture en pièces offre sur le précédent d’énormes avantages. Cette fois le fabricant peut tenir en réserve des étoffes écrues toutes prêtes, tissées beaucoup plus facilement et, pour ainsi dire, sans déchet. Dès qu’il reçoit un ordre, il peut mettre les articles voulus en teinture et recevoir sa marchandise terminée dans un délai très court,de quelques jours au plus.
- De son côté, le négociant n’a plus à faire à l’avance de grands approvisionnements, sûr qu’il est de pouvoir obtenir rapidement de la fabrique toutes les pièces dont il aura besoin, dans les nuances réclamées par sa clienièle.
- Jusqu’en 1870, on teignait en pièces presque exclusivement des foulards, des satins et des doublures dont la chaîne grège était tramée en schappeou en fantaisie, puis on aborda les crêpes de Chine et les foulards en soie pure, toutes étoffes dont la texture légère se prêtait aisément à la cuite et à la teinture au tourniquet.
- Aujourd’hui, on réussit à teindre en pièces des tissus beaucoup plus variés et d’un grain plus serré.
- Tissus mélanges
- § 99. Une teinture fort intéressante quia pris un grand développement est celle des tissus de soie mélangés de laine ou de coton. Cette question ofïrait de sérieuses difficultés, vu les propriétés différentes des textiles composants. Il n’est que juste de rappeler que la maison Grobon et C°, de Miribel (Ain), a été une des premières à produire avec succès ces articles et que, déjà à l’Exposition de 1878, elle en présentait de très remarquables.
- De nos jours on sait fort bien réaliser des nuances unies sur des tissus mélangés de laine et de soie, après avoir décreusé la seconde fibre sans altérer la première. Comme il n’existe qu’un petit nombre de matières colorantes teignant simultanément les deux textiles avec la même intensité, que d’ordinaire les unes ont plus d’affinité pour la laine, les autres pour la soie, il a fallu faire un classement méthodique de ces matières, recourir souvent à des mélanges bizarres ou à des tours de main particuliers révélés par la pratique.
- En général, quand on veut obtenir à l’aide d’un seul bain une teinture unie sur les deux fibres, on procède en deux temps. D’abord on chauffe le bain à l’ébullition, pour saturer rapidement la laine, puis on abat et on ne rentre qu’à une température tiède, pour saturer à son tour la soie.
- Quelquefois on procède dans un ordre inverse, c’est-à-dire qu’on chauffe d’abord le bain à une température modérée, suffisante pour faiie prendre la soie, et, quand celle-ci atteint la nuance voulue, on porte rapidement
- à l’ébullition pour teindre à son tour la laine. Cette méthode est moins bonne, car il peut arriver que lors de l’ébullition, la soie reperde une partie de son colorant.
- Quand, au lieu d’unis, on veut réaliser deb nuances différentes sur la laine et sur la soie, il faut faire choix de madères colorantes ayant des affinités opposées pour les deux fibres, tout en tenant compte, d’ailleurs, des effets de la température du bain. On obtiendra ainsi, par exemple, des nuances rouge et vert, jaune et violet, etc. (A suivre)
- SUR LA TRANSFORMATION
- Du coton en oxycellulose
- Par M. Al. Nastjukoff.
- Le « Bulletin des fabricants de papier » (novembre 1892, n°s 21 et 22), a publié une étude fort complète sur li formation et la nature des oxycelluloses, ces produits d’altération des textiles végétaux sur lesquels les beaux travaux de M. Witz ont appelé l’attention des industriels (1) en les éclairant sur les causes de destruction des tissus.
- Nous ne pouvons suivre M. Nastjukoff dans le détail des nombreuses expériences auxquelles il s’est livré pour appuyer sa thèse, mais nous reproduisons ci-dessous ses prémisses et ses conclusioss, qui sont les considérations pratiques de son travail.
- En 1882, M. G. Witz a publié ses observations sur le changement des propriétés de la cellulose (du coton, du lin), sous linfluence du chlorure de cbaux. Le dérivé obtenu, caractérisé par une somme de nouvelles propriétés, il l’a nommé « oxycellulose. »
- Pour la préparation de celle-ci, Witz se servait de la solution claire de chlorure de chaux à 2° ou plutôt 4° B. -, le contact de l’atmosphère, c’est-à-dire de son acide carbonique, ou l’élévation de Ja température, augmentait l’effet de l’action. Outre le chlorure de chaux, d’après les observations de M. Witz, ainsi que M. Schmid et Richard, bien d’autres oxydants produisent le même effet, tels sont : l’ozone, le peroxyde d’hydrogène, le chlorate d’alumine, les chromâtes insolubles l’cxyde de plomb, etc.
- L’oxycellulose est caractérisée par les propriétés suivantes : 1° Elle a le pouvoir d’être teinte sans mordant parles matières.colorantes d’aniline d’un caractère basique, comme le bleu de méthylène, etc. Lavé à l’eau chaude, le tissu teint perd beaucoup de sa vivacité ; les lessives détruisent la couleur entièrement; 2° Elle se décompose quand on la fait bouillir avec une solution aqueuse desoude caustique ou de carbonate de soude. Cependant, la solution devient jaune foncé; 3° Elle précipite, à chaud, l’oxydule de cuivre du réactif de Fehling; 4° E'.ie possède la faculté de fixer certains sels et oxydes, ainsi elle décompose les sels neutres d’oxyde de fer et d’alumine, en fixant leurs bases, etc.
- Aux propriétés précitées, Gros et Bevan en
- (1) Voir Revue déjà Teinture, n°* 3-4, année courante, p. 19.
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- ont ajouté une nouvelle : d’après ces auteurs, l’oxycellulose, chauffée avec la solation de chlorhydrate de phénylhydrazine, se colore en jaune clair (a seep yellow colouration).
- La seule nomenclature de toutes ces propriétés ne donnait pas, pourtant, de preuves suffisantes de l’individualité de l’oxycellulose comme espèce chimique. Or, l'hydrocellulose de M. Girard se dissout aussi dans la solution aqueuse de soude caustique, àchaud, avec une couleur jaune ; elle se comporte de la même manière que l’oxycellulose vis-à-vis des matières colorantes d’aniline. Une autre oxycel-lulose, celle de Cross et Bevan, substance de tormule CisHzeO'&et qui s’obtient de la cellulose par l’action de l’acide nitrique, à chaud, prend la même coloration jaune que l’oxycellulose de Witz, quand on la chauffe avec la solution aqueuse de chlorhydrate de phénylhydrazine. Pour ces raisons, Witz avait déjà indiqué lui-même : 1° que la cellulose fournit son oxycellulose, même sous l’influence des agents exclusivement oxydants, comme l’ozone ; 2° que son oxycellulose ne contient pas de chlore ; 3e que l’oxycellulose de Cross et Bevan est parfaitement soluble dans la solution étendue de soude caustique, à froid, tandis que l’oxycellulose décrite par lui conserve ses propriétés, après avoir été traitée de la sorte ; or, la première ne fixe point de sels.
- Nœlting et Rosenstiehl ont analysé deux sortes d’oxycellulose de Witz, dont la seconde, obtenue par l’action plus prolongée de l’acide carbonique de l’atmosphère se présentait sons forme d'une poudre blanche, semblable à celle d'amidon.
- Des chiffres qu’ils ont obtenus, on concluait que l’oxycellulose contient moins de carbone et l’on proposait même la formule (C24//40O21) ou (C6//io05)i+0.
- Schmid indiqua la possibilité de la formation simultanée, sous l’action du chlorure de chaux, de l’hydrocellulose de Girard, ainsi que de l’oxycellulose de Witz, proprement dite.
- Franchimont a préparé l’éther acétique de l’oxycellulose. Il croit pourtant qu’on ne peut pas en tirer de conclusion ; même, il doute que l’analyse élémentaire de l’oxycellulose puisse nous montrer les rapports chimiques de sa constitution vis-à-vis de celle de la cellulose.
- Ainsi, nous avons presque épuisé la littérature relative à la nature chimique de l’oxycel-lulose de Witz. Il ne reste qu’à faire mention de quelques indications mal fondées, qui confondent certainement l’oxycellulose de Witz avec celle de Cross et Bevan, comme c’est le cas dans les traités de MM Boley, Hertz -feld, etc.
- (Ici, l’auteur expose ses propres expériences, qui l’ont conduit aux propositions suivantes) •:
- En résumé, dans les conditions précitées, l’oxycellulose de Witz, dont il faut croire l’in-
- dividualité bien établie, ne se forme que si nous faisons réagir les solutions de chlorure de chaux à une concentration non inférieure à 2e B. 11 est possible, pourtant, que les solutions plus étendues puissent produire l’oxycellulose, mais localement, à l’aide de l’insolation, de l’élévation locale de la température, du lavage par l’acide chlorhydrique après le lavage insuffisant par l’eau, etc.
- Quant à la fixation du chlore ou de l'acide hypochloreux, il faut remarquer qu’elle ne peut être constatée qu’apiès un lavage insuffisant du papier à filtre transformé en oxycellulose. Cependant, il est possible qu’au commencement de la réaction, il se forme quelque composé instable, contenant du chlore et qui se décompose pendant des lavages par des acides, des lessives ou de l’eau.
- Maintenant, je vais indiquer quelques relations nouvelles de l’oxycellulose; il me semble qu’elles méritent d’être mentionnées.
- Elle se colore en brun par l’iode.
- Elle se dissout dans le réactif de Schweitzer et peut en être précipitée par des acides, etc. Il faut remarquer qne, d’après les observations de M. P; udhomme, ce réactif a le pouvoir de transformer la cellulose qu’on y dissout en oxycellulose.
- Elle se dissout aussi parfaitement dans le réactif de Cross et Bevan ; j’ai déjà obtenu la solution concentrée en dissolvant 1 gr. d’oxycellulose dans 100 (cm)3 de réactif. Quelques heures après la dissolution, la quantité de substance qu’on peut précipiter en ajoutant de l’eau est bien insignifiante. Après la précipitation complète de celle-ci, la liqueur qui reste réduit la solution alcaline de tartrate de cuivre (réactif de Fehling).
- (Et comme conclusion finale) :
- En résumé, de toutes nos expériences, il résulte que l’oxycellulose de Witz ne représente qu’un mélange de deux composés : le premier est la cellulose ordinaire et le second est son principe immédiat, qui possède toutes ses propriétés caractéristiques. Or, il faut admettre pour celui-ci, c’est-à-dire pour l’oxycellulose proprement dite,la formule OiïisOs. Cependant, on ne peut pas prétendre avoir prouvé son existence réelle. Isoler cette substance pour étudier ses propriétés et sa I constitution, tel doit être le problème des recherches ultérieures. Il nous semble que nous avons réussi à nous placer un peu plus près de ce but.
- TEINTURE
- DU TISSU DE BONNETERIE
- Dit MÉRINO
- Le « Mérino », qu’il ne faut pas confondre avec mérinos, est un tissu à mailles, d’origine anglaise, et dont on confectionne des bas, des chaussettes, des gilets genre flanelle, des pantalons-caleçons, etCv, en un mot, tous vête-
- ments s’appliquant directem°nt sur le corps.
- Le fil est un mélange en filature de laine et de coton, dans lequel la laine se trouve dans les proportions de 33, de 45 et de 75 0/0.
- Ces matières sont filées en écru, et l’étoffe confectionnée avec ces fils écrus; la teinture se fait donc sur ce tissu comprenant le mélange des deux textiles.
- Il semble alors que ce travail doive présenter une certaine difficulté, tant pour le débouillissage de la partie coton , que pour l’application de la couleur sur ces matières différentes, et attendu que la teintuie est produite par les couleurs d’alizarine, qui n’ont pas de procédés communs d’application pour la laine et le coton.
- Avec les anilines, il suffirait d’employer les azoïques, ou d’appliquer le mordant tannique et les couleurs basiques ; mais ces colorants n’ont pas assez de solidité pour supporter les savonnages répétés auxquels sont destinés ces articles. Il faut donc des colorants bon teint.
- Mais en examinant ce tissu, on s’aperçoit bientôt que la partie laine est seule teinte, et que le coton est tout au plus déblanchi. 11 en résulte donc un effet de chinage : qnelque chose dans le genre Vigoureux, qui donne, d’ailleurs, à l’article sa physionomie spéciale, et l’on remarque, comme confirmation, que plus le tissu est riche en laine, moins on voit de vides blancs.
- La question revient alors à teindre le « mérino », comme s’il s’agissait d’une étoffe de laine pure, et en employant les produits d’alizarine, mais en diminuant leurs dosages suivant la proportion de laine réelle contenue dans le mélange.
- Il n’y a pas besoin de débouillir puisque le coton ne se teint pas : la présence de la laine ne permettrait pas, d’ailleurs, cette opération.
- On opérera ainsi :
- 1° Dégraissage du tissu par 15 à 20 minutes de traitement, à une température de 35 à 50°
- C., dans :
- Eau........................... 150 lit.
- Savon blanc..................... 1 kil.
- Cristaux de soude............... 2 —
- 2° Après égouttage, et sans rincer, passer 10 minutes à 25 — 40° C., dans :
- Eau.......................... 150 lit.
- Cristaux de sonde.......... 1 kil.
- Ce deuxième bain a pour but de dépouiller le savon avant les rinçages à l’eau, et d’éviter ainsi de former du savon calcaire sur les fibres.
- 3® Rinçages.
- 4° Mordançage et teinture aux alizarines, d’après les procédés pour laine que la Revue de la Teinture a plusieurs fois décrits (1).
- (1) Nous rappelons Iss dates de ces indications dans la note de nos Procédés divers relative aux alizari-nes-cyanine, présente livraison.
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- Parmi ces couleurs, les plus appliquées à l’article qui nous intéresse sont :
- Le rouge d’alizarine W B.
- L’orangé d’alizarine W.
- Le mélange de 4 parties d’orangé W, et de 1 p. brun d’anthracène W.
- Le mélange de 6 p. de galloflavine W, et de 1 p. de brun d’anthracène W.
- Le bleu d’alizarine S W.
- L’alizarhe Bordeaux G.
- L’alizarine-cyanine R.
- Ce qui fournit des teintes rouges plus ou moins briquées, le jonquille dit moutarde, des cachous, des bleus -, ce sont à peu près les seules qu’on voit sur ces aticles.
- Les dosages moyens donnés dans nos procédés devront, ainsi que nous l’avons fait remarquer plus haut, être diminués de 60, de 50 ou de 20 p. 100, suivant qu’on teint des étoffes à 33, à 45 ou à 75 p. 100 de laine.
- Le feutrage n’a pas autant d’inconvénient que dans les laines pures ou dans les mélanges par tissage, car il ne rétrécit pas la pièce ; il est néanmoins à éviter, parcequ’il resserre la partie laine, creuse l’étoffe et détruit son toucher mcëlleux. 11 est vrai que son mélange intime au coton la dispose peu à se feutrer.
- Ces tissus reçoivent ensuite un apprêt léger à l’amidon de riz et à la gélatine puis séchés sur les cylindres chauds, à feutre autant que possible.
- Les fabricants de bonneterie disent n’avoir obtenu jusqu’à présent le traitement satisfaisant de cet article qu’en s’adressant aux teinturiers anglais ; les indications ci-dessus pourront les affranchir de cette dépendance.
- F. G.
- PASSAGE EN CHAUX
- des laines à teindre
- A la teinturerie des Gobelins on a conservé l’usage de tremper plusieurs heures dans de l’eau chaude les laines filées destinées à la teinture, préalablement à toute opération de mordançage ou de teinture, et après dégraissage.
- Cette pratique, introduite par Chevreul aux Gobelins, a pour résultats bien constatés, de donner beaucoup plus de tranché et d’uni aux teintes, quelles que soient les matières colorantes qu’on ait employées ; elle n’est donc pas spéciale à certains procédés et s’applique d’une manière générale.
- Quel est le mode d’action de la chaux ?
- Il ne s’agit pas d’un complément de dégraissage, i ar les laines ontété dégraissées à fond, et la chaux n’aurait cet effet que si l’on décomposait ensuite fenduit calcaire par un acide, avec nouveau traitement au savon ou an carbonate de soude, ce qui n’a pas lieu.
- On a parlé de désulfuration, mais outre que le soufre n’est généralement pas un obstacle à la teinture (le plus souvent même, il en est un auxiliaire), la laine a conservé sa propnéié
- de noircir dans les plombites alcalins, et l’eau de chaux du bain ne s’est pas sulfurée.
- A ce propos, il n’estpas sans intérêt de rappeler que dans des expériences signalées par Chevreul, de la laine a été soumise à 28 macérations de 48 heures dans l’eau de chaux, et 28 traitements par l’acide chlorhydrique sans être désulfurée à fond, mais non sans avoir été profondément altérée. Le soufre fait donc partie intime de sa constitution, et il faudrait la désorganiser entièrement pour l’en priver tout à fait.
- L’action de la chaux paraît être toute physique : peut-être gonfle-t-elle la laine, ouvre-t-elle ses pores, et la dispose-t-elle ainsi à mieux absorber les principes colorants (?..•)
- Le chlorage des laines à teindre ou à imprimer, qui est aujourd'hui si en faveur, doit peut-être ses bons effets autant à la chaux qu’à l’agent oxydant du chlorure de chaux.
- Quoi qu il en soit, il est pratiquement reconnu que ce chaulage est des plus favorables comme préparation des laines à la teinture.
- L’opération est, d’ailleurs, fort simple :
- De la chaux vive, grasse et bien blanche, soit 2 kil , est éteinte en l’arrosant avec 1 litre d’eau. La réaction opérée et la chaux étant refroidie, on délaie cette chaux éteinte dans 150 à 200 litres d’eau, et l’on dispose ce bain dans une barque en bois assez profonde pour que les mateaux de laine n’en touchent pas le fond.
- Quand le bain est à peu près éclairci, on y trempe les laines encore humides du dégraissage, après les avoir embâtonnées sur des li-soirs que l’on fait reposer sur les bords de la barque.
- Cette immersion (à froid) peut durer 6, 8, 12 heures, en retournant les mateaux de temps en temps ; puis on rince à l’eau simple.
- On met alors en teinture.
- Le même bain de chaux sert plusieurs mois, sans autres soins que remuer le fond quelquefois pour assurer la saturation du liquide. On peut même y remettre de l’eau plusieurs fois sans avoir à renforcer en chaux : le pied de cuve en fournit suffisamment.
- C’est peu compliqué, les résultats en sont excellents. p. G.
- LES COURS DE TEINTURE
- Au Conservatoire des Arts et Métiers
- Nouvelle voie de l’impression des tissus
- Nous avons annoncé l’ouverture des cours publics du Conservatoire des Arts-et-Métiers, et notamment celui de M. V. de Luynes, sur la « Chimie appliquée aux industries de la teinture, de l’impression, du blanchiment et des apprêts. »
- Rappelons tout d’abord que ces leçons se continueront tous les lundis et jeudis, à 7 h. 3/4 du soir.
- Nous avons tenu, dès sa première leçon, à saluer l’éminent professeur et, par cette cir-
- constance, entendre le programme qu’il se proposait de suivre pendant cette session.
- Officiellement, il est toujours annoncé à peu près dans les mêmes termes :
- « Matières colorantes naturelles et artificielles —• propriétés générales, préparation, synthèse. — Caractères distinctifs, classification. — Etude chimique des fibres végétales et animales. — Blanchiment. — Mordançage. — Teinture, impression, procédés mécanique. — Fabrication des papiers peints. »
- Le professeur, cependant, y apporte chaque fois quelques éléments nouveaux, et signale les progrès et les tendances des industries, dont il enseigne les principes.
- Dans la rapide énumération de ces nouveautés, M. de Luynes a appelé 1 attention de ses auditeurs sur le retour qui semble se produire aux procédés d’impression par enlevages et renîrures, alors que la méthode par ; application directe : fonds et sujets, avait pris j dans ces derniers temps, une place pres- qu’exclusive.
- Les machines à imprimer reviennent, de leur côté, à l’emploi des rouleaux gravés en relief, se substituant — en partie, bien entendu, — aux gravures en taille-douce.
- Cette substitution, toutefois, est dépendante d’une transformation complète de la machine elle-même.
- Ce n’est plus l’étoffe qui chemine entre les rouleaux imprimeurs et presseurs, mais les rouleaux gravés qui se meuvent sur le tissu posé à plat.
- Le tissu à imprimer est étalésur de longues tables pouvant avoir une longueur de 80 mètres 5 le rouleau gravé en relief, mû par un moteur électrique, parcourt tout ce trajet en déposant son impression sur le tissu ; pour cela, il porte avec lui son auge à couleur et son rouleau fournisseur.
- Aussitôt la première main donnée, on rentre un système semblable portant une autre couleur, puis une troisième, une quatrième et autant que le sujet l’exige.
- Les raccords se font avec une grande exactitude, le travail est suffisamment expéditif, et l’impression pénètre dans toute l’épaisseur de l’étoffe, grâce à la composition des reliefs de la gravure ; enfin le tissu n’est plus fatigué par des tractions.
- Ce système serait celui de M. Samuel Cousins, dont nous avons sommairement analysé le brevet dans notre numéro du 10 décembre 1890, p. 157, et sans y voir alors d’avantages importants. Inclinons-nous, puisque dans la pratique industrielle, on en trouve (1)
- La machine de M. James Farmer (Revuede la Teinture, 1891, p. 52), paraît être établie sur le même principe.
- M. de Luynes signale encore que d’importants perfectionnements ont été apportés dans
- [1 ) Nous croyons savoir que la machine Cousins fonctionne dans d’important3 établissements de Rouen et de Belfort.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- les procédés mécaniques de la teinture et des apprêts, et très vraisembablement, il exposera, dans la suite de son cours, ces améliorations.
- Comme on le voit, le professeur sait donner de l’attrait et de l’utiliié pratique à son cours, très suivi, mais qui mériterait de l’être plus encore. F. G.
- PROCEDES DIVERS
- Bronze-Diamine G.
- Cette nouvelle diamine est de la Manufacture lyonnaise, qui la présente comme l’une des solides de la série.
- Elle s’applique sur coton, directement, comme toutes les couleurs de cette classe.
- Dans les tons clairs à 1/4 0/0, elle donne un gris cendre, qui se prononce en marron bronzé dans les teintes foncées, à 3 et 4 0/0.
- Nous en présentons plus loin, un ton moyen.
- Ce colorant paraît surtout convenable pour mélanges avec d’autres diamines, afin de produire des nuances mode, des olives, ou pour nuancer les bruns.
- Application
- Coton. — On teint au bouillon, avec :
- Cristaux de soude......... 5 0/0
- Sulfate de soude ou sel marin...................... 15 0/0
- En mélange avec d’autres couleurs qui n’exigent pas d’alcalin, on peut supprimer le carbonate de soude.
- Laine-et-coton. — Ce tissu mélangé se teint avec addition de :
- Borax........................ 5 0/0
- Sulfate de soude............ 15 0/0
- Le Bronze-diamine G se prête à un grand nombre de mélanges colorants.
- Laine-et-soie. — Pour les tons clairs, additionner le bain de :
- Savon..................... 10 0/0
- Pour les foncés, ajouter en plus :
- Sulfate de soude.......... 15 0/0
- Le coton monte davantage que la soie, et l’on peut tirer certains effets de cette propriété.
- Impression. — Des enlevages blancs s’opèrent facilement sur fonds en Bronze-diamine, par les rongeants réducteurs, notamment ceux à l’étain.
- x-diamine sur coton
- Voici un exemple d’application sur coton : Cette teinte a consommé 2 0/0 de colorant, sur bain de carbonate et de sulfate de soude, comme il a été dit plus haut.
- Observer qu’à l’échantillonnage, la teinte paraît plus rouge, moins verte, que lorsque le coton est entièrement sec.
- Vert-Diamine B
- Nous avons déjà annoncé ce produit, et indiqué ses moyens d’application, dans notre livraison d’août, année courante, p. 101.
- C’est un des colorants qui s’unit le mieux avec le bronze dont il vient d’être question ; nous en profitons pour en montrer un échantillon.
- Vert-diamine sur coton
- Nous rappelons que cette couleur monte sur hain neutre, et que dans les mélanges avec les colorants qui nécessitent l’usage du carbonate de soude, il faut n’employer que le minimum indispensable de cet alcalin.
- La teinte ci-dessus a été obtenue avec :
- Colorant.................... 1 0/0
- Sulfate de soude............ 20 0/0
- Teinture au bouillon, en 40 minutes.
- Une addition de Thioflavine ou de Jaune d’or diamiue modifie ce vert suivant les besoins.
- Olive par mélange Sur coton
- Le Bronze et le Vert diamines donnent par leur mélange une teinte olive à reflet vert bien net, qui est celle des toiles et percalines à reliures.
- Bronze et vert diamines
- Nous avons dit plus haut que le Bronze G pouvait se passer de carbonate de soude lorsque la monte se fait sans le concours de l’alcalin ; dans le cas actuel, on utilisera cet avantage, puisque, d’ailleurs, le Vert B se trouve mieux de cette suppression.
- La teinte de l’échantillon a été produite par un bouillon d’une heure avec :
- Bronze-diamine G.......... 2 0/0
- Vert-diamine B............ 1/2 —
- Sulfate de soude........... 15 —
- Les deux couleurs montent assez uniformément, et unissent bien.
- Marrons au Bronze-Diamine
- Ce même Bronze G sert de base à des marrons variés sur coton, et pour lesquels voici
- quelques dosages :
- Mode-Jaune
- Bronze-diamine G........ 0,3 0/0
- Brun coton N............. 0,3 —
- Jaune d’or diamine...... 0,8 —
- L outre
- Bronze-diamine G........ 1,5 0/0
- Brun coton N............... 2 —
- Bistre
- Bronze-diamine G........... 2 0/0
- Brun coton N............... 3 —.
- Brun-diamine V........... 0,5 —
- Notons encore la teinte suivante, assez demandée en coton :
- Gris thé
- Bronze-diamine G.......... 10/0
- Brun coton N............... 0,1 —
- Jaune d’or diamine......... 0,2 —
- Pour ces quatre formules, on teint avec addition de :
- Cristaux de soude................ 5 010
- Sulfate de soude................. 15 Q[0
- Teinture au bouillon en laissant bien monter chaque colorant à sa valeur, surtout quand il y a le jaune d’or, qui est un peu lent â monter.
- I Les bassines de cuivre brunissent le Bronze-diamine, mais sans le décomposer.
- Bleu dit breveté pour laine
- Cette couleur, que nous avonssignalée en 1890, p. 177, s’est montrée dans la pratique d’un emploi commode et avantageux.
- Elle est de la « Farber fabriken », se présente en grains légers d’un pourpre bronzé, facilement solubles, et d’un bon rendement.
- On teintla laine avec du bi-sulfate de soude, ou ce qui est équivalent :
- Pour un bain de 100 litres :
- Acide sulfurique.................. 100 gr.
- Sulfate de soude.................. 500 gr.
- Colorant : suivant nuance (l'échantillon ci-dessus en a consommé 2 0[0.)
- On peut également teindre sur laine mor-dancée au chrome, lorsqu’on veut des tons sontenus.
- Soit employé seul, soit dans des mélanges, ce bleu remplace le carmin d’indigo avec plus d’économie et de solidité, mais il est un peu moins pur comme teinte.
- 11 tient bien, sous l’action des boues alcalines des villes : épreuve que l’on exige souvent des lissus pour robes.
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- Alizarine- Bordeaux B et G.
- Ces nouveaux dérivés de l’alizarine, offerts par la Farben Fabriken sont en pâte à 20 0[0; ils jouissent des propriétés générales des couleurs de cette base, et dont la plus importante est une solidité de premier ordre.
- La teinte « Bordeaux » est, comme l’on sait, un rouge-vin. Avec ces couleurs, on la produit sur mordant d’alumine.
- La marque B est à reflet bleuâtre.
- Le G est plus rouge, et donne les teintes qu’on obtiendrait avec le rouge d’alizarine sur mordant d’alumine et de fer. Avec les mordants de chrome, on produit des bleus-noirs foncés.
- Pour l’impression, à laquelle ces couleurs s’appliquent très bien, même sur soie, les fabricants préparent des pâtes BD et GD, à un état spécial d’homogénéité et de division.
- Sur coton, on peut, avec avantage, appliquer l'huilage, suivant le procédé du rouge turc.
- On teint sur laine avec le mordant général des alizarines (au bi-chromate et à l’acide oxalique), tel que nous l’avons indiqué pour l’alizarine-cyanine G, et le Bordeaux d’alizarine, en 1891, p. 118.
- Alizarines-cyanines
- A la marque G précitée, la même fabrique a joint une nouvelle série qu’elle désigne :
- Alizarine-cyanine RRR double.
- — RR
- — R
- — G extra.
- — GG en pâte,
- qui donnent avec les mordants de chrome une
- succession de nuances allant du bleu-violacé, bleu, au bleu-verdâtre.
- Ces produits jouissent des propriétés communes à toutes les couleurs d’alizarine ou de bases équivalentes.
- Nous avons plusieurs fois indiqué leurs procédés d’application en teinture (1) ; nous y joindrons prochainement une série de formules pour impression, proposées par la « Farben fabriken », pour l’emploi de ses alizarines-Bordeaux et alizarines-cyanines, et applicables, en principe, à toutes les couleurs de même classe.
- Mordant au fluorure de chrome,
- Dans une circulaire commerciale, et à propos des couleurs ci-dessus, la même fabrique recommande particulièrement le fluorure de chrome comme mordant, au lieu du bi chro-mate qui, évidemment, ne le vaut pas.
- Nous avons indiqué la composition de ce sel
- (1) Revue de la Teinture, 1891, p. 4, 77, 118,171, 1890, p. 32, 58, 102, 104 ; 1889, p. 18, 36, 153 ; 1888, p. 2, 76, 122, 154, 155, 163.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- et les avantages réels de son emploi (année 1889, p. 52).
- Ce composé cède la totalité de son oxyde de chrome sur la fibre et sans l’oxyder, contrairement au bi chromate. 11 permet de teindre avec les alizarines en un seul bain, c’est-à-dire sans mordançage à part.
- Recettes
- Plus ou moins utilisables
- Voici, pour terminer, quelques indications de bonnes femmes cueillies dans une chronique ménagère qui, sans être bien fortes, sont en général justes. On peut avoir l’occasion d’en tirer parti.
- L’eau bouillante enlève la plupart des taches de fruits; versez l’eau bouillante sur la tache, comme au travers d’une passoire, afin de ne pas mouiller plus d’étoffe qu’il est nécessaire.
- Une cuillerée d'essence de térébenthine, ajoutée à la lessive, aide puissamment à blanchir le linge.
- L’amidon bouilli est de beaucoup amélioré par l’addition d’un peu de gomme arabique ou de blanc de baleine.
- La cire jaune et le sel rendront propre et poli comme du verre le plus rouillé des fers à repasser. Enveloppez un morceau de cire dans un chiffon ; quand le fer sera chaud, frottez-ie d’abord avec cette espèce de tampon, puis avec un papier saupoudré de sel.
- Le pétrole assouplit le cuir des souliers et des chaussures durcies par l’humidité et le rend aussi flexible que lorsqu’il était neuf.
- Le pétrole fait briller comme de l’argentles ustensiles en étain ; il suffit d’en verser sur un chiffon de laine et de frotter le métal avec. Le pétrole enlève aussi les taches sur les meubles vernis.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- PROJET DE FÉDÉRATION
- Des Teinturiers-Dégraisseurs de France
- Nous appelons lu sé.-: use attention de nos lecteurs de la Teinture-Nettoyage, 6ur la circulaire suivante, qui vise à donner du corps et de la cohésion à leur importante corporation.
- Déjà des adhésions sont arrivées ; le projet est ainsi en bonne voie de réalisation, mais pour aboutir complètement, il faut la force et Tautorité que donne le nombre ; c’est doue aux intéressés à venir grossir les rangs qui leur sont grands ouverts, des régénérateurs de la profession.
- Chambres syndicales des teinturiers-dégraisseurs de Paris et de Lyon.
- Monsieur et cher confrère,
- Les chambres syndicales des teinturiers-dégraisseurs de Paris et de Lyon, désireuses de créer une fédération des teinturiers de France sollicitent votre concours pour cette œuvre d’union et de solidarité.
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- Vous comprenez certainement l’utilité d’entretenir entre confrères des relations suivies. La question sociale d’abord nous oblige plus que jamais, à nousentr’aide", à nous entendre sur tout ce qui concerne les rapports entre patrons et ouvriers.
- Ensuite, nous pourrons nous fournir réciproquement des renseignements sur la teinture, la droguerie, les placements d’ouvriers et gérantes, en un mot, sur tout ce qui intéresse notre industrie.
- Enfin, des relations suivies amèneront peu à peu, et sûrement, une confraternité profitable à tous.
- Tels sont les résultats qu’on peut espérer de notre syndicat fédératif, recueillant à toutes les sources possibles des renseignements utiles pour en faire profiter tous ses membres.
- Nous comptons déjà des adhérents à Bor» deaux, Marseille, Nantes, Reims, Angers, Beauvais, Dijon, Chambéry, etc.
- Nous espérons donc que pour vous mettre en rapport avec nous vous deviendrez un de nos membres correspondants.
- Vous recevrez chaque mois le journal VU-nion nationale, qui publie nos procès-verbaux, et connaîtrez ainsi tout ce qui se dit et se fait d’intéressant dans notre industrie.
- La cotisation annuelle est de 6 francs que vous voudrez bien faire parvenir avec votre adhésion, par la poste ou de toute autre manière qui vous conviendra.
- Si vous désiriez prendre part à nos travaux, et jouir des avantages offerts par l’adhésion complète à l’Union des Chambres syndicales, vous pourriez devenir membre adhérent de la Chambre parisienne, dont les statuts vous seront adressés.
- Pour tous les renseignements, s’adresser à M. Jolly, président, 134, avenue de Versailles, Paris, ou à M. Babillon, secrétaire, 51, boulevard deStrasbourg, Boulogne-sur-Seine.
- Veuillez recevoir, Monsieur et cher confrère, nos salutations empresssées.
- Pour les syndicats de Paris et de Lyon, A. Jolly
- Président de la Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage.
- VISITES INDUSTRIELLES
- A LYON
- Des délégués parisiens de la Chambre syndicale de la Teinture et du Nettoyage
- Rapport de M. JOLLY
- Si de notre voyagea Beaune et à Lyon nous gardons le souvenir impérissable de l’accueil le plus chaleureux et le plus flatteur fait à notre Chambre syndicale en la personne de ses délégués, nous sommes heureux aussi de vous rapporter quelques documents relatifs à
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- la teinture et que nous croyons intéressants pour tous nos confrères de Paris.
- Invités, pendant le s deux journées que nous avons à passer avec nos amis lyonnais, à visiter les principales usines de la ville, nous avons pu constater que, si les installations des teinturiers dégraisseurs ne sont pas aussi vastes que celles de nos industries similaires parisiennes, elles ne laissent rien à désirer au point de vue de l’outillage et des procédés comme nouveauté et comme perfection.
- Un de nos sympathiques confrères de Lyon, M. A bric, a trouvé le moyen de désoxyder le métal, or ou argent, des ornements d é-
- gl“e(l). . , .
- Nous avons pu voir chez lui, aux pieds de Fourvières, des échantillons de son intéres- j sant travail, et nous avons admiré de vieilles broderies et des attributs divers, absolument noircis et détériorés, qui, par une opération quasi-miraculeuse, avaient repris l’éclat et la fraîcheur du neuf. Et je vous assure que, mes collègues et moi, nous n’avions pas les yeux de la foi.
- Je dois vous dire incidemment que notre confrère se met à la disposition de notre Syn- I dicat, dans le cas où nous aurions des travaux J à lui confier.
- Nous devons signaler à nos collègues une table à repasser, mobile, que nous avons vue chez M. Guérin, de Saint-Etienne, à qui nous J renouvelons ici tous nos remerciements pour I la façon toute amicale dont il nous a reçus. Cette table, très simple de construction, et | très pratique dans le travail courant, et sur- j tout dans les moments de presse, est déjà j adoptée par deux membres de notre Syndicat.
- A Lyon, il y avait encore beaucoup à voir, paraît-il, et beaucoup à admirer. Forcés par le temps de choisir entre une usine consacrée aux anciens produits tinctoriaux et une fabrique de produits d’aniline, nous avons préféré, grâce à ce penchant naturel qui nous pousse, trop souvent peut-être, à faire de l’art au détriment du métier, grâce aussi à l’admiration que nous avons et que nous conserverons pour nos aînés qni aimaient à faire bon et beau, nous avons préféré, dis-je, voyager un peu dans le pays de la teinture idéale.
- Nous fûmes donc présentés à l’usine de MM. Blanchon et Allégret.
- M. Allégret, avec la meilleure grâce dn monde, se mit entièrement à notre disposition.
- Après nous avoir expliqué la fabrication de l’orseille depuis l’épluchage et la macération qui, grâce à ses vapeurs ammoniacales, nous émut aux larmes, jusqu’à la sortie des bacs à l’état d’extrait pur, il nous fît voir comment se traite l’indigo, oomme composition et comme carmin.
- Puis nous passâmes au laboratoire pour as* sister à des essais de cuves instantanées ou cuves nouvelles d’indigo à l’bydrosulfite de soude (1).
- Je dis nouvelles, parce que, dans notre profession, la cuve est aujourd’hui à peu près abandonnée et que nos ouvriers ignorent presque absolument le procédé de la teinture au bleu de cuve.
- Remarquez, messieurs, que nous ne nous plaçons pas ici au point de vue de la grande teinture, elle sait ce qu’elle a à faire, et nous prouve tous les jours qu’elle veut, avant tout, obéir au public qui ne court pas, lui, après notre idéal artistique, ce dont, dans son intérêt même, nous ne le félicitons pas.
- Nous tenons seulement à signaler ce fait, qu’il n'y a plus, à présent, de difficultés sérieuses à monter et à entretenir une cuve, même dans le plus petit atelier de teinture ; j il suffit d’avoir un peu de soin et de connaître un peu son métier.
- Le tour de main, car il y en aura toujours un, tous les ouvriers intelligents en feront leur affaire, et la profession, par cette nouvelle conquête , cessera d’être tributaire de certains façonniers peu complaisants, qui acceptent notre ouvrage et notre argent uniquement pour nous être agréables et quelquefois désagréables.
- Nous avons donc trouvé îà une occasion de signaler à nos confrères un progrès pour notre industrie, persuadés qu’ils seront tous satisfaits de pouvoir en profiter. Nous n’entrerons pas ici dans les détails techniques que vous pouvez facilement vous procurer à la fabrique; le résultat est dès maintenant acquis et la réussite, autant que nous pouvons le constater par une mise en pratique toute récente encore, est à peu près complète.
- Nous pouvons, pour terminer, signaler notre visite auxChapennes, où nous avons admiré l’usine de MM. Gillet, aménagée selon les règles les plus nouvelles de la science, et qui occupera, d’ici peu 1,200 à 1,500 ouvriers. Nous sommes sortis de ce palais de la teinture éblouis par le clinquant de cette science nouvelle qui s’efforce, comme dans les féeries, de charmer nos regards par les couleurs les plus vives et par les manœuvres les plus savantes, mais qui ne produit au fond que des tissus à 9 ou 12 pour 100 de soie, en leur donnant l’apparence des fameuses robes couleur de soleil dont nous pensions en lisant les contes de Perrault.
- Loin de ma pensée de diminuer le mérite de ces hommes remarquables qui travaillent avant tout pour satisfaire le goût de l’acheteur qui les fait vivre.
- Le temps n’est pas plus aux couleurs grand
- (1) Voir des procédé» indiqués pour le même travail, dans la Revue de la Teinture, 1891, p. 110, et Manuel du Teinturier-Dégraisseur, de M. Guêdron,
- p, 602. (N. D. Ii. R.)
- (1) Voir poux la fabrication de l’orseille et des compositions d’indigo, la Revue de la Teinture, n° 1-8 année courante, p. 52, et pour les cuves à l’hydrosul-fite, année 1891, p. 165, et 1890, p. 89. (h. d. l. r.)
- teint (le marchand ne paie pas assez le tei». turier) qu’aux hommes politiques honnêtes et désintéressés (les électeurs ne les paient qqe trop, hélas !)
- 11 y a encore des exemples des uns comme des autres, mais ils sont rares.
- Quand le bon public, voyant plus clair, aura assez des intermédiaires commerciaux ou politiques qui se font la part du lion, il les met-tra à la porte, et il y aura alors assez de braves gens r our applaudir.
- Admirons donc sans réserve les hommes éminents qui ont bâti cet édifice imposant et si éievé qu’il ressemble à l’antique Babel, surtout à cause de la confusion des langues chimiques ; admirons ces travailleurs de génie qui, péniblement, ont ravi au soleil les plus éclatants de ses rayons.
- Tant pis si le Dieu soleil, en reprenant son bien plus vite que nous le souhaiterions, démolit en souriant notre éblouissant éhàteau de cartes.
- Et maitenant, mes chers collègues, nous terminons en vous proposant de voter encore une fois des remerciements à nos amis de Lyon qui, dans leurs banquets, n’ont jamais parlé de Paris sans vous adresser leurs vœux d’union et de prospérité.
- LA DRAPERIE NOUVEAUTÉ
- Apprêts bruts et mousse
- Etoffes a pardessus
- Les pardessus d’hiver, dit le journal Les Tissus, doivent être en tissus chauds sansêtie bien lourds, d’autant plus que cette année, la mode fait ces vêtements longs.
- Parmi les étoffes épaisses et souples qui conviennent, sont des « bruts » et des « mousses » en laine douce ou en cheviotte.
- La souplesse de ces tissus bruis s’obtient par l’emploi de laines frisées dont on fait des fils relativement gros, s’allongeant sous la tension, par des croisures ouvertes (point beaucoup enlacées) et peu de feutrage. Ce dernier doit être suffisant pour dégager les filaments qui donnent un aspect rugueux à la surface, mais sans durcir le tissu qui doitcon-server une élasticité remarquable dans tous les sens. Pour cette dernière raison, on évite avec soin toutes les opérations finales, presse, lustre, apprêt mouillé spécial, etc., qui pourraient détruire ou altérer la souplesse acquise.
- Pour les tissus « mousse »,l’apprêt est plus important.
- La laine peut être longue et peu frisée. La croisure, bien que sans cachet spécial, doit donner une étoffe très épaisse et déjà moelleuse au toucher. Le foulage est un peu plus grand que ci-dessus, parce qu’une partie du feutre, sinon tout, disparaît pendant les opérations postérieures.
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- Après foulage et encore mouillée, l’étoffe est lainée (garnie) aux deux surfaces pour sortir de longs filaments qu’un battage redresse -, puis séchée, elle est ensuite soumise à un léger londage destiné à niveler seulement les trop longs poils de l’endroit, c’est-à-dire qu’il n’y a presque rien de coupé. Ainsi préparée, l’étoffe a un aspect floconneux et léger, bien que doux au toucher et très chaude.
- Etoffes a jaquettes
- La jaquette subitle sort commun des transformations de coupe plus ou moins anodines décrétées par la mode.
- Le changement qui intéresse le plus le fabricant, c’est la diminution de l’emploi du peigné pour confectionner ce vêtement. C’est cependant par lui que les tissus en peigné, jusque-là consacrés à l’usage de la femme, ont pris pied dans le costume masculin. Alors le peigné ne se travaillait qu’en blanc dans les fonds d’étoffes, et les gammes multiples qui ont, depuis, flatté les amateurs de beaux coloris, étant totalement ignorés dans cette matière.
- Grâce au progrès, nous avons assisté aux succès toujours plus grands de ces tissus en peigné, dont l’emploi paraissait devoir tenir désormais une grande place dans la consommation; il n’en est rien, car, dans ses caprices, la mode ne leur accorde pas une situation en rapport avec leurs mérites,on peut le dire, et la jaquette elle-même sera bientôt parcimonieuse à leur égard.
- Cela explique pourquoi les nouveautés en peigné uni foncé sont moins nombreuses et pourquoi les dispositions encore en usage sont petites le plus souvent et sans caractère marqué. Les amateurs de nouveautés n’étant plus portés pour cet article, on ne fait à peu près que des genres courants.
- La vogue revient cependant sur ce vêtement que l’on avait délaissé un peu pour le complet, mais il sera fait avec d’autres tissus.
- Parmi ces derniers, nous noterons les suivants :
- Cardé fin. Uni à grain fin, et damiers à relief accentué. Apprêt brut voilé ou demi-brut. Toucher très doux.
- Cheviotte fine. Effets de croisures, un peu accentués, tels que : grain suivi distribué en satin ; petites diagonales, joncs, carreaux très grands en natté gros opposé au natté fin, etc. Apprêt demi-brut.
- Cheviotte grosse. Dessins très accentués, plus marqués par le grain du tissu que par la grandeur de la figure, Aspect brut.
- Dans ces derniers, il y en a aussi quelques-uns avec retours finement bouclés, en rayures unis ou diagonales.
- Les couleurs restent à peu près sans changement. Au noir, au bleu foncé et au marron foncé classiques on ajoute quelquefois un mélange très foncé composé de noir avec seulement 2 ou 3 pour 100 de blanc....
- Comme le peigné était et est encore quelque peu estimé et recherché pour sa finesse, bien des personnes en se conformant au courant sur le cardé veulent cependant retrouver dans celui-ci un peu du cachet de celui-là. Aussi les cardés les plus fins relativement à la production de ces articles sont très recherchés. Par conséquent, dans tous les genres d’étoffes, il faut travailler les fils des numéros élevés et en obtenir des effets de grain réduit bien garni.
- FABRICATION DES EXTRAITS
- COLORANTS
- Extrait d’un mémoire de F. E. Mafat, couronné par la Société industrielle de Mulhouse (suite)
- Procédés de fabrication des extraits de bois tinctoriaux suivis au Havre et à Rouen.
- Deux systèmes de fabrication sont en présence au Havre : le premier consiste dans l’extraction pure et simple du bois par l’eau pure servant de véhicule à la matière colorante -, le second dans cette extraction par le moyen d’eau chargée de mélasse.
- Avec le premier de ces deux systèmes, l’extrait sert de base à la fabrication de toutes les qualités affaiblies par l’adjonction de mélanges.
- Avec le second système, les cuves à diffusion sont chargées, non-seulement avec le bois dont on veut obtenir l’extraction du colorant, mais encore avec les divers produits dits de « mélange » qui entrent dans la composition de la qualité que l’on veut produire.
- Indépendamment de la présence de la mélasse sur le bois dans les cuves à diffusion, le bois a déjà subi, au sortir des machines-cou-peuses et avant sa mise en tas, un premier contact avec de l’eau, saturée de mélasse, à raison d’un kilo de mélasse 42° par 10 kilos d’eau et pour 100 kilos de bois de campêche, soit 10/0.
- Toute cette manipulation de mélasse sur le bois dans ies cuves à diffusion, ne se fait pas toujours avec juste mesure ; certes, le fabricant d’extrait ne peut être lésé à la suite de répartitions manquant de justesse, parce que la mélasse se retrouvera toujours sous forme d’extrait ; mais ce manque de pondérance ferait de préférence adopter le premier système, qui semble être plus rationnel et offrir plus de sécurité au point de vue de la régularité des extraits produits.
- PREMIER SYSTÈME
- Nomenclature des extraits secs et liquides de bois de campêche fabriqués au Havre d'après ce système.
- 1. Extrait de campêche sec pur.
- 2. Hématéine en poudre.
- 1 3. Extrait de campêche sec prima supé-
- rieur.
- h. Extrait de campêche sec prima.
- 5. Extrait de campêche sec n° 1 (Vigie, Adler).
- 6. Extrait de campêche sec n* 2.
- 7. Extrait de campêche sec n° 3, façon Sanford.
- 8. Extrait de campêche sec n2 3 (Japon et pays chauds).
- 9. Extrait de campêche sec n0s 3A et3B.
- 10. Extrait de campêche liquide 30° K., pur.
- 11. Extrait de campêche liquide 30° B., n° 1.
- 12. Extrait de campêche liquide 30° B., n° 2.
- 13. Extrait de campêche liquide 30° B., n° 3.
- 14. Extrait de campêche liquide 30° B., n° h.
- Note. — Les extraits dont la nomenclature précède sont connus en Alsace, mais sous une marque différente, que je vais, pour l’intelligence de tous, mettre en vedette sous chacune des qualités indiquées ci-dessus :
- Extrait de campêche Prima supr Prima N° 1 N° 2 N° 3 N° 3a.
- Alsace sec pur A Extra B Supr C 1 D 2 E 3 F 3. G Extrait da campêche 30° B. n» 1 30 B. n° 2 30 B. n° 3 30 B. n° 4 30 B. pur — — _ _
- Alsace 30° pur T 30° extra 30° n» l 30° 1° QS 30» n° 2
- 1° Extrait de campêche sec pur. — Nous ferons tout d’abord observer que, pour l’uniformité des calculs, nous avons adopté pour le bois de campêche son rendement à 25 0/0 d’extrait pur, à la densité de 30° B.
- Pour arriver à la production facile de l’extrait de campêche sec pur, on s’est mis en marche avec une batterie de quatre cuves chargées chacune de 1,600 kilos de bois.
- La diffusion de ce bois étant opérée et le rapprochement des jus obtenus achevé dans l’appareil à évaporer jusqu’à 20° B. de densité, on fait passer cet extrait dans l’appareil à cuire, où il est poussé jusqu’à 45° aréomé-triques, terme assigné à sa fabrication.
- La tombée de cette cuite suit aussitôt et les formes de bois ou de métal inoxydable qui la contieunent sont mises sur des étages, où, par le refroidissement et un temps déterminé de repos, le durcissement s’en achève
- Le résultat de cette première opération est d’environ 1,050 kilos d’extrait de campêche pur, sec.
- « Il est rare que l’extrait de campêche, vendu comme extrait pur, le soit en réalité. Ordinairement il contient 3 0/0 d’extrait de châtaignier 30° B. et 5 0/0 de mélasse 42° ; la cuisson, dans ce cas, doit être bien serrée ».
- Hématéine en poudre. — L’hématéine en poudre du commerce est un produit industriel composé de 100 parties d’extrait de campêche pur 30° B. et de 3 parties d’extrait de châtaignier 30° B.
- La batterie de quatré cuves chargées cha-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- cune de 1,600 kilos de bois de campêche, soit ensemble 6,400 kilos, produira, après évaporation, 1,600 kilos d’extrait pur 30° B., étant donné le rendement du campêche à 25 0/0.
- Au cours du rapprochement des jus dans l’appareil évaporatoire, on introduira dans cet appareil 48 kilos d’extrait de châtaignier 30® B. ou 3 0/0 sur 1,600 ; le mélange du campêche et du châtaignier à l’état d’extrait 20° est envoyé ensuite dans l’appareil à cuire, où le séchage se poursuit un peu au-delà de 45° B., de manière à produire, à la tombée de cette cuite, un extrait serré ne contenant presque plus d’humidité.
- Les formes contenant cet extrait sont abandonnées pendant plusieursjours à elles mêmes sur les étagères du séchoir et jusqu’à ce que l’extrait qu’elles contiennent soit devenu cassant et pulvérulent sous les doigts.
- Dans cet état, il est passé sous la meule, broyé, bluté et logé en caissettes de 25 et 50 kilos, hermétiquement closes, abritant ainsi le produit dont le contact de l’air change l’aspect.
- Ce produit, fabriqué au Havre sous le nom à'hématéine en poudre pour le compte d’une maison lyonnaise, se présente sous l’aspect très séduisant d’une poudre d’un rouge légèrement orangé.
- La tombée de la cuite de notre opération sur 6,400 kilos de bois de campêche et 48 kilos d’extrait de châtaignier 20° B. aura produit environ 1,075 kilos d’hématéine en poudre de commerce.
- 11 est rare que l'extrait de campêche 30eB. soit vendu à l’état absolument pur, et quoique les ftqs portent sur les fonds la mention campêche pur, il ,st presque toujours ^mélangé à
- 10 ou 12 0/0 de mélasse 42° B. (14 à 17 0/0 en 30° B.).
- Indépendamment de cet affaiblissement de l’extrait de campêche 30° par de Ja mélasse,
- 11 faut aussi tenir compte de ce que cet extrait n’a pas été clarifié avant d’être évaporé jusqu’à la densité de 30° B., et qu’il renferme, de ce fait, des matières étrangères dépourvues de colorant, suspendues dans l’extrait par suite de son état pâteux, qui en empêche le précipité ou dépôt immédiat.
- (Les autres marques d’extraits contiennent des proportions souvent élevées, de produits de mélange.)
- SECOND SYSTÈME
- Nomenclature des extraits secs et liquides de campêche fabriqués au Havre d'après ce second système.
- 1. Hématéine en pains.
- 2. Extrait de campêche sec 45°, épuré.
- 3. Extrait de campêche sec prima, médailles.
- 4. Extrait de campêche sec no 2.
- 5. Extrait de campêche sec n° 3, façon Sanford.
- 6. Extrait de campêche sec n^.
- 7. Extrait de campêche liquide 30° B., fleur de campêche.
- 8. Ex'rait de campêche liquide 30° B., n° 1.
- 9. Extrait de campêche liquide 30° B., n° 2.
- 10. Extrait de campêche liquide 30° B., n° 3.
- Comme nous l’avons déjà dit précédemment, dans ce second système l’extrait de campêche pur n’est pas la base de la fabrication des extraits de qualités différentes ; ici toutes les matières autres que le bois de campêche et qui cependant vont concourir à la production d’extraits portant ce nom, sont ajoutées à ce bois dans les cuves à diffusion et, confondues dans un même jus, vont aux appareils à évaporer et à cuire constituer des extraits plus ou moins riches en matières vraiment tinctoriales.
- Dans le second système, nous ferons cependant remarquer que la mélasse, l’extrait de châtaignier, le sumac en feuilles, sont les seuls produits, indépendamment dubois de campêche, qui entrent dans les cuves à diffusion.
- Les résidus de la clarification de l’extrait de campêche destiné à l’impression des étoffes,le gypse pulvérisé, le ferricyanure de potassium, sont envoyés directement dans l’appareil à évaporer ou à cuire, où se trouvent déjà les jus provenant de l’extraction ou diffusion des cuves composées.
- [A suivre).
- LOI
- Sur le travail des femmes et des enfants dans les manufactures
- ET SUR L’HYGIÈNE ET LA SÉCURITÉ DES TRAVAILLEURS
- Cette loi a été promulguée le 2 novembre ot sera exécutoire à partir du 1er janvier 1893.
- Nous en reproduisons les parties essentielles ou applicables à nos industries :
- section lre. — Dispositions générales. — Age d'admission. — Durée du travail
- Art. 1er. — Le travail dos enfants, des filles mineures et des femmes dans les usines, manufactures , mines, minières et carrières, chantiers, ateliers et leurs dépendances, de quelque nature que ce soit, publics ou privés, laïques ou religieux,même lorsque ces établissements ont un caractère d’enseignement professionnel ou de bienfaisance, est soumis aux obligations déterminées par la présente loi.
- Toutes les dispositions de la présente loi s’appliquent aux étrangers travaillant dans les établissements ci-dessus désignés.
- Sont exceptés les travaux effectués dans les établissements où ne sont employés que • les membres de la famille sous l’autorité soit du père, soit de la mère, soit du tuteur.
- Néanmoins, si le travail s’y fait à l’aide de
- chaudière à vapeur ou de moteur mécanique, ou si l'industrie exercée est classée au nombre des établissements dangereux ou insalubres, l’inspecteur aura le droit de prescrire les mesures de sécurité et de salubrité à prendre, conformément aux articles 12,13 et 14.
- Art. 2. — Les enfants ue peuvent être employés par les patrons ni être admis dans les établissements énumérés dans l’art. 1er avant l’âge de treize ans révolus.
- Toutefois, les enfants munis du certificat d’études primaires institué par la loi du 28 mars 1882 peuvent être employés à partir de l’âge de douze ans.
- Aucun enfant âgé de moins de treize ans ne pourra être admis au travail dans les éta* blissements ci-dessus visés, s’il n’est muni d’un certificat d’aptitude physique délivré, à titre gratuit, par l’un des médecins chargés de la surveillance du premier âge ou l’un des médecins inspecteurs des écoles, ou tout autre médecin chargé d’un service public, désigné par le préfet. Cet examen sera contra -dictoire, si les parents le réclament.
- Les inspecteurs du travail pourront toujours requérir un examen médical de tous les enfants au-dessous de seize ans, déjà admis dans les établissements sus visés, à l’effet de constater si le travail dont ils sont chargés excède leurs forces.
- Dans ce cas, les inspecteurs auront le droit d’exiger leur renvoi de l’établissement sur l'avis conforme de l’un des médecins désignés au paragraphe 3 du présent article, et après examen contradictoire si les parents le réclament.
- Dans les orphelinats et institutions de bienfaisance visés à l’art. 1er, et dans lesquels l’instruction primaire est donnée, l’enseignement manuel ou professionnel, pour les enfants âgés de moins de treize ans, sauf pour les enfants âgés de douze ans munis du certificat d’études primaires, ne pourra pas dépasser trois heures par jour.
- Art. 3. — Les enfants de l’un et de l’autre sexe âgés de moins de seize ans ne peuvent être employés à un travail effectif de plus de dix heures par jour.
- Les jeunes ouvriers ou ouvrières de seize à dix-huit ans ne peuvent être employés à un travail effectif de plus de soixante heures par semaine, sans que le travail journalier puisse excéder onze heures.
- Les filles au-dessus de dix-huit ans et les femmes ne peuvent être employées à un travail effectif de plus de onze heures par jour.
- Les heures de travail ci-dessus indiquées seront coupées par un ou plusieurs [repos dont la durée totale ne|pourra être inférieure
- à une henre et pendant lesquels le travail sera interdit.
- Repos
- section il. — Travail de nuit.
- hebdomadaire
- Art. 4. — Les enfants âgés de moins de dix-huit ans, les filles mineures et les fem-mns ne peuvent être employées à aucun travail de nuit dans les établissements énumérés à l’art. 1er.
- Tout travail entre neuf heures du soir et
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- cinq heures du matin est considéré comme travail de nuit: toutefois, le travail sera autorisé de quatre heures du matin à dix heures du soir quand il sera réparti entre deux postes d’ouvriers ne travaillant pas plus de neuf heures chacun.
- Le travail de chaque équipe sera coupé par un repos d’une heure au moins.
- Il sera accordé, pour les femmes et les filles âgées de plus de dix-huit ans, à certaines industries qui seront déterminées par un règlement d’administ ation publique et dans les conditions d’application qui seront précisées dans ledit règlement, la faculté de prolonger le travail jusqu’à onze heures du soir, à certaines époques de l’année, pendant une durée totale qui ne dépassera pas soixante jours. En aucun cas, la journée de travail eb fectif ne pourra être prolongée au-delà de douze heures.
- Il sera accordé à certaines industries, déterminées par un règlement d’administration publique, l’autorisation de déroger d’une façon permanente aux dispositions des para, graphes 1 et 2 du présent article, mais sans que le travail puisse, en aucun cas, dépasser sept heures par vingt-quatre heures.
- Le même règlement pourra autoriser, pour certaines industries, une dérogation temporaire aux dispositions précitées.
- En outre, en cas de chômage résultant d’une interruption accidentelle ou de force majeure, l’interdiction ci-dessus peut, dans n’importe quelle industrie, être temporairement levée par l’inspecteur pour un délai déterminé.
- Art. 5. — Les enfants âgés de moins de dix-huit ans et les femmes de tout âge ne peuvent être employés dans les établissements énumérés à l’article ler plus de six jours par semaine, ni les jours de fêtes reconnus par la loi, même pour rangement d’atelier.
- Une affiche apposée dans les ateliers indiquera le jour adopté pour le repos hebdomadaire.
- Art. 6 —• (Usines à feu continu).
- Art. 7. — (Tempéraments à l’article 5, qui seront indiqués par le règlement d’administration publique).
- Art. 8. — (Figurants de théâtres).
- section ni; — Travaux souterrains
- Section IV. — Surveillance des enfants
- Art. 10. — Les maires sont tenus de délivrer gratuitement aux père, mère, tuteur ou patron, un livret sur lequel sont portés les noms et prénoms des enfants des deux sexes âgés de moins de 18 ans, la date, le lieu de leur naissance et de leur domicile.
- Si l’enfant a moins de 13 ans, le livret devra mentionner qu’il est muni du certificat d’études primaires iustitué par la loi du 28 mars 1882.
- Les chefs d ndustrie ou patrons inscriront sur le livret la date d’entrce dans l’atelier et celle de la sortie. Us devront également tenir un registre sur lequel seront mentionnés toutes les indications insérées au présent article.
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- Art. 11. — Les patrons ou chefs d’industries et loueurs de force motrice sont tenus de faire afficher dans chaque atelier les dispositions de la présente loi, les règlements d’administration publique relatifs à son exécution et concernant plus spécialement leur industrie, ainsi que les adresses et les noms des inspecteurs de la circonscription.
- Us afficheront également les heures auxquelles commencera et finira le travail, ainsi que les heures et la durée des repos. Un duplicata de cette affiche sera envoyé à l’inspecteur, un autre sera déposé à la mairie.
- L’organisation de relais, qui aura pour effet de prolonger au-delà de la visite légale la durée de la journée de travail, est interdite pour les personnes protégées par la présente loi.
- (Dispositions concernant les ouvroirs et autres ateliers dits de bienfaisance).
- Section V. — Hygiène et securité des travailleurs.
- Art. 12. — Les différents genres de travail présentant des causes de danger, ou excédant les forces, ou dangereux pour la moralité, qui seront interdits aux femmes, filles et enfants, seront déterminés par des règlements d’administration publique.
- Art. 13. — Les femmes, filles et enfants ne peuvent être employés daus des établissements insalubres ou dangereux, où l’ouvrier est exposé à des manipulations ou àdes émanations préjudiciables à sa santé, que sous les conditions spéciales déterminées par des règlements d’administration publique pour chacune de ces catégories de travailleurs.
- Art. 14. — Les établissements visés dans l’article premier et leurs dépendances doivent être tenus dans un état constant de propreté, convenablement éclairés et ventilés. Us doivent présenter toutes les conditions de sécurité et de salubrité nécessaires à la santé du personnel.
- Dans tout établissement contenant des appareils mécaniques, les roues, les courroies, les engrenages, ou tout autre organe pouvant offrir une cause de danger seront séparés des ouvriers de telle manière que l’approche n’en soit possible que pour les besoins du service.
- Les puits, trappes et ouvertures de descente doivent être clôturés.
- Art. 15. — Tout accident ayant occasionné une blessure à un ou plusieurs ouvriers, survenus dans un des établissements mentionnés à l’article premier, sera l’objet d’une déclaration par le chef de l’entreprise ou à son défaut et en son absence par son préposé.
- Cette déclaration contiendra le nom et l’adresse des témoins de l’accident, elle sera faite dans les 48 heures au maire de la commune qui en dressera procès-verbal dans la forme à déterminer par un règlement d’administration publique. A cette déclaration sera joint, produit par le patron, un certificat du médecin indiquant l’état du blessé, les suites probables de l’accident et l’époque à laquelle il sera possible d’en connaître le résultat définitif
- 153
- Récépissé de la déclaration et du certificat médical sera remis, séance tenante au déposant.
- Avis de l’accident est donné immédiatement par le maire à l’ins, lecteur divisionnaire ou départemental.
- Art. 16. — Les patrons ou chefs d’établissement doivent, en outre, veiller au maintien des bonnes moeurs et à l’observation de la décence publique.
- Section VI. — Inspection
- (Résumé : on inspectera.)
- Section VII. — Commissions supérieures et départementales
- (Sans intérêt pour l’industriel).
- Section VIII. — Pénalités
- Art. 26. Les manufacturiers, directeurs ou gérants d’établissements visés dans la présente loi, qui auront contrevenu aux prescriptions de ladite loi et des règlements d’administration publique relatifs à son exécution seront poursuivis devant le tribunal de simple police et passibles d’une amende de cinq à quinze francs.
- L’amende sera appliquée autant de fois qu’il y aura de personnes employées dans des conditions contraires à la présente loi.
- Toutefois, la peine ne sera pas applicable si 1 infraction à la loi a été le produit d'une erreur provenant de la production d’actes de naissance, livrets ou certificats contenant de fausses énonciations ou délivrés par une autre personne.
- Les chefs d’industrie seront civilement responsables des condamnations prononcées contre leurs directeurs ou gérants.
- Art. 27. — En cas de récidive, le contrevenant sera poursuivi devant le tribunal correctionnel et puni d’une amende de seize à 100 francs.
- U y a récidive lorsque, dans les douze mois antérieurs au fait poursuivi, le contrevènant a déjà subi une condamnation pour une contravention identique.
- En cas de pluralité de contravention entraînant ces peines de la récidive, l’amende sera appliquée autant de fois qu’il aura été relevé de nouvelles contraventions.
- Les tribunaux correctionnels pourront appliquer les dispositions de l’article 463 du code pénal sur les circonstances atténuantes, sans qu’en aucun cas l’amende, sur chaque contravention, puisse être inférieure à 50 francs.
- Art. 28. — L’affichage du jugement peut, suivant les circonstances et en cas de récidive seulement, être ordonné par le tribunal de police correctionnelle.
- Le tiibunal peut également ordonner, dans le même cas, l’insertion du jugement aux frais du contrevenant dans un ou plusieurs journaux du département.
- Art. 29. — Est puni d’une amende de 100 à 500 francs, quiconque aura mis un obstacle à l’accomplissement des devoirs d’un inspecteur.
- En cas de récidive, l’amende sera portée de 500 à 1,000 fr.
- L’article 463 du code pénal est applicable aux condamnations prononcées en vertu de cet article.
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- LÀ BEVUE DE LA TEINTURE
- 154___________________________________
- Section IX. — Dispositions générales.
- Art. 31. -- Les dispositions de la présente loi sont applicables aux enfants placés en apprentissage et employés dans un des établissements visés à l’article premier.
- Art. 32. — Les dispositions édictées par la présente loi ne seront applicables qu’à dater du 1er janvier 1893.
- --------SïSsS----------
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 12 Octobre 1892
- Depuis la découverte de la nigrisine faite en 1889 par M.Ehrmann, chimiste aux Fabriques de matières colorantes de Saint-Denis et Paris, un certain nombre de gris ont été livrés au commerce.
- A la demande du comité, M. Baumann a étudié ces divers produits au point de vue de leur solidité à la lumière et a constaté qu’aucun d’entre eux ne surpasse la nigrisine. Cette dernière est susceptible de rendre des services en teinture et en impression ; aussi le comité propose-t-il de demander à la Société industrielle de décerner à l’inventeur une médaille de bronze.
- 11 demande également une médaille d’argent pour M. Jules Garçon, en récompense de son travail bibliographique, dont il a été question à la dernière séance.
- M. Robert Weiss adresse au comité son rapport sur une demande de concours pour le prix N° XV, portant la devise : « Chrom-grün. »
- L’auteur de la demande envoie une matière colorante nouvelle se fixant sur coton au moyen des mordants de chrome. C’est un vert très beau et très vif, mais malheureusement il ne montre pas plus de solidité à la lumière que les colorants triphénylméthaniques, à la série desquels il paraît appartenir. Le prix N° XV, visant un vert aussi solide que la cé-ruléine, ne saurait donc s’appliquer à ce colorant.
- Le comité approuve les conclusions de ce rapport et demande l’adjonction de M. Weiss, ainsi que le dépôt de sa lettre aux archives.
- M. Albert Scheurer communique les premiers résultats d’une étude sur l’affaiblissement du coton au vaporisage, qu’il se propose de continuer.
- M. Emile Muller, chimiste à Mulhouse, présente un aspirateur pour amorcer les syphons, d’une construction très simple et pratique. Plusieurs membres du comité qui avaient déjà eu l’occasion de l’expérimenter, s’en sont trouvés satisfaits.
- Le comité demande que la description de cet appareil figure au Bulletin.
- M. Camille Schœn annonce qn’il a continué l’élude de la protection exercée par le cuivre sur les couleurs exposées à la lumière. 11 a
- été h même de constater que l’affaiblissement de la fibre signalé par lui ne se produit qu’en présence de sels ammoniacaux, en dehors desquels cette action n’aurait pas lieu. M. Schœn établit un rapprochement entre ce phénomène et ceux décrits récemment par M. Prud’homme concernant la transformation du coton en oxycellulose sous l’influence de i’ammoniure de cuivre.
- Séance du H novembre 1892
- M. Nœlting communique les premiers résultats des études qu’il a entreprises en commun avec M. Eug. Schell, sur la 1.8 ou péri-nitronaphtylamine.
- (Suit la notation indiquant la génération de ce corps). t
- M. Camille Sehœn lit la note qu’on l’avai ; prié de rédiger sur l'sction des sels de cuivre j sur la cellulose en présence de la lumière. — j Le comité demande l’impression de ce travail, j
- Projet d’une table des matières générales
- de la teinture et de l’impression des
- tissus.
- M. Albert Scheurer entretient le comité des pourparlers qu’il a engagés avec M. Jules Garçon, concernant un projet de table générale, raisonné, par noms d'auteurs et par matières, de tous les articles traitant de Pim-pression et de la teinture dés tissus et parus dans toutes les publications périodiques s’occupant de ces matières.
- Le comité de chimie a jugé cette œuvre assez importante pour mériter, lorsqu’elle sera terminée, une partie du prix Emile Dollfus. Mais pour rendre possible l’exécution ce ce projet, il serait indispensable de fournir à M. Garçon les moyens d’avoir reoours à une collaboration. C’est dansée but que le comité, attachant à la création de ce dictionnaire une importance de premier ordre, a jugé qu’il y aurait lieu de faire appel à la bonne volonté de tous ceux que la question intéresse, en ouvrant uue souscription destinée à réunir les fonds nécessaires.
- La somme recueillie sera déposée à la Société industrielle.
- Quatre mille francs seront versés en dix termes à l’auteur, au fur età mesure de l’avancement de son œuvre.
- L’excédent des fonds souscrits serait réservé pour couvrir une partie des frais considérables de la publication.
- Le secrétaire propose la nomination d’une commission de six membres, qui serait chargée de contrôler le travail, d’examiner toutes les questions qui pourront se présenter au cours de son exécution et de gérer les fonds de la souscription.
- Le comité désigne comme membres de cette commission :
- MM. Albert Scheurer, Jeanmaire, Jaquet, Stamm, Nœlting et Binder.
- NOTE ADDITIONNELLE
- Bibliographie de la technologie chimique des fibres textiles
- Par M. Jules Garçon
- Cette bibliographie, aussi complète qu’on peut le désirer, mentionne les titres de toutes les publications françaises et étrangères, ainsi que tous les ouvrages ayant paru, en Europe> depuis le siècle dernier, et dans lesquels ont été traitées des questions se rattachant au blanchiment, à la teinture, à 1 impression et à l’apprêt des tissus et des matières textiles en général.
- La Société industrielle de Mulhouse, quia réc®mpensé ce travail d’une médaille d’argent, est sur le point d’en faire la publication. L’ou-vrage paraîtra en librairie chez MM. Gauthier-Villars et fils, éditeurs à Paris. Pour avoir une donnée approximative du nombre auquel il faudra en porter le tirage, le comité de chimie prie les personnes qui désirent acquérir un ou plusieurs exemplaires de ce dictionnaire, de bien vouloir se faire inscrire, soit verbalement, soit par lettre, chez le secrétaire général de la Société industrielle de Mulhouse.
- Le prix de cet ouvrage sera d’environ 5fr. Les membres de la Société inâusirielle le recevront gratuitement, à condition de se faire inscrire chez le secrétaire général avant le 1er décembre prochain.
- BREVETS RÉCENTS
- intéressant les industries tinctoriales
- Surre. — 222222, 8 juin 1892. — Procédé d’ensimage des laines.
- Eyre. — 222284. — 11 juin 1892. — Perfectionnement aux appareils servant à nettoyer ou rincer la laine et autres matières, afin d’en extraire les corps gras ou autres et à d’autres opérations analogues de rinçage et de séparation.
- Juel. — 22200, 8 juin 1892. — Tissu apprêté en déchets de soie, tondu à ras et velouté et son mode de fabrication.
- T. Lye et fils. —222223, 8 juin4892. -Perfectionnements dans le blanchiment ou teinture de la paille de riz et des tresses de paille de riz, ainsique de la paille et des tresses de paille ordinaire.
- Coget et Lotar. — 222311,13 juin 1892. — Laineuse à chardons métalliques, à enroulement concentrique et à énergie régulatric6 variable.
- Travie. — 222493, 21 juin 1892. - Moyens destinés à nettoyer les fibres filées.
- Schreurs. —222450, 18 juin 1892. —Procédé et appareils nouveaux pour l’impression et la teinture des tissus par infiltration et ah* j sorption des liquides colorants.
- Wachter. — 222465, 20 juin 1892. — Pr0’, cédé pour produire une substance à blan* | chir.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Société Alsacienne de constructions mécaniques. — 222677, 29 juin 1896. — Nouvelle machine à laver les laines.
- Mitchell. — 222577, 24 juin 1892. — Appareils perfectionnés destinés à la fabrication du linoléum et autres couvertures de planchers.
- Glay. — 222724, 30 juin 1892. — Système de machine à préparer et teindre les tissus.
- Bonnet. — 222777, 5 juillet 1892. — Mordant à base de plomb ayant l’eau comme agent fixateur.
- Dehaitre. — 222809, 5 juillet 1892. — Nouvelle machine éteindre les écheveaux.
- Perrin et Bernard. — 222844, 8 juillet 1892. — Nouveau cylindre applicable aux machines à dérompre les tissus.
- Grcgnht. — 222879, 8 juillet 1892. — Dégraissage des laines en suint, soit qu’elles soient traitées à l’état de laines tondues ou qu’elles soient adhérentes aux peaux.
- Tausk. — 222902, 9 juillet 1892. — Procédé ayant pour but de donner à la fourrure de plume, l'aspect de la fourrure naturelle.
- HAUDECœUR. — 222912, 12 juillet 1892. — Moyen d’obtenir tout genre de dessin au moyen de la chaleur sur toute espèce d’étoffe.
- INFORMATIONS IT FAITS DIVERS
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 5 octobre^1892.
- La séance est présidée par M. Joli.y, président titulaire ; M. Babillon-Marchal est à son poste de secrétaire.
- Démission : M. Gdlliet (de Saint-Germain), qui a vendu son fends.
- Admissions : M. Grosso, à Passy.
- M. Cbadœuf, qui avait donné sa démission lorsqu’il se retirait en province, est réadmis comme membre de la Chambre.
- Un M. Girard s’adresse à la Chambre pour acquérir une maison de teinture. Le secrétaire lui répondra que la Chambre ne peut pas lui servir d’intermédiaire.
- Lettre du groupe indépendant des Chambres syndicales du département de la Seine, invitant notre Chambre à envoyer deux délégués pour prendre part à l’élection du Comité.
- Suivant la résolution prise dans la dernière assemblée d’adhérer au groupe indépendant, le Comité décide d’envoyer deux de ses membres à la réunion plénière, et délègue MM. Jolly et Fleury.
- M. le président expose l’idée de rechercher l’adhésion des teinturiers de province, en leur proposant de devenir membres correspondants de !a Chambre syndicale ; moyennant une cotisation annuelle de 6 francs, ils recevraient, par les soins du secrétaire, le journal l’Union nationale, toutes les fois qu’il contiendrait nos procès-verbaux, profiteraient de relations directes avec la Chambre syndicale pour les renseignements sur le personnel et les événements intéressant notre industrie.
- M. le secrétaire ajoute qu’on arriverait ainsi à créer des groupes régionaux qui pourraient constituer des Chambres syndicales et fonder
- plus tard la fédération de la teinturerie française; il donne lecture de la lettre de convocation.
- Le Comité adopte le projet et la lettre (dont on trouvera le texte dans le corps du journal).
- M. le président lit une lettre de M. Perrus-set, président de la Chambre syndicale des teinturiers de Lyon, donnant le récit des expériences faites par la manufacture lyonnaise, en présence de plusieurs teinturiers, sur un nouveau produit pour la teinture en noir du coton.
- Bien que ce procédé soit déjà connu d’un bon nombre de teinturiers parisiens, le Comité remercie M. Perrusset de sa communication (1).
- M. le président communique un nouveau questionnaire adressé par le ministre du commerce sur les salaires et la durée du travail.
- M. le secrétaire est chargé d’y répondre d’après les différents données déjà recueillies dans de précédé ites enquêtes.
- M. Jolly donne lecture de son Rapport sur les visites industrielles faites par les délégués parisiens à Lyon. (Voir ce Rapport dans le corps do journal ; il méritait a’étre placé en vedette dans un article a part).
- Le Comité remercie ses délégués des heureuses observations qu’ils ont rapportées de leur voyage, le rendant ainsi profitable à toute la Chambre syndicale.
- M. le secrétaire donne ensuite lecture du compte-rendu complet de l’assemblée générale et du banquet de la Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de Lyon, compte-rendu communiqué par les soins de M. Patin, le secrétaire lyonnais.
- Pour clore la séance, M. le président lit des extraits du remarquable rapport, fait p.pr M. Cloutier, à la Chambre de commerce de Beaune, sur la limitation des heures de travail.
- Séance du 7 novembre
- Démissions : M. Simon, remplacé par son suecesgeur, M. Morel, et M. Quillet.
- Radiation : M Guirbaldies, pour refus de la cotisation de 5 fr. (depuis trois ans).
- 11 est donné lecture des lettres de plusieurs teinturiers de province, envoyant leur adhésion à la Chambre syndicale comme membres correspondants.
- Les noms de ces confrères seront publiés à l’assemblée générale prochaine, qui aura tout d’abord à voter l’adoption de cette catégorie nouvelle de membres de la Chambre.
- M. Jolly fait ensuite l’exposé de deux affaires litigieuses dans lesquelles, en sa qualité de président de la Chambre, il a été choisi comme arbitre.
- Dans l’une, le Tribunal de commerce consultait notre président sur cette question : les livres commerciaux d’un fonds de teinture et nettoyage font-ils partie intégrante de ce fonds, autrement dit, doivent-ils être remis à l’acquéreur ?
- M Jolly a répondu affirmativement, se basant sur l’utilité spéciale de ces livres, qui sont presque les seuls moyens de connaître la clientèle, et de renseigner l’acquéreur sur les habitudes de cette clientèle et les prix ordinaires du travail de son magasin. Le Tribunal de commerce a rendu une décision conforme.
- (1) Il s’agit des noirs-diamine diazotés et développés, sur lesquels la Revue de la Teintures. publié plusieurs communications, avec échantillons, notamment année 1891, pages 66 et 92, et année courante, n° 3-4, p, 20,
- Le Comité donne son entière approbation à la réponse de son président.
- Dans l’autre affaire, un teinturier de Rouen et son client consultaient M. Jolly, amiable-ment, au sujet d’une robe de soie dont les lés étaient brûlés partiellement, tantôt le haut, tantôt le bas.
- Après un examen très minutieux du tissu, et une correspondance technique sur l'exécution du travail, M. Jolly conclut à la responsabilité de notre confrère.
- Le Comité arrive à la même conclusion, et approuve de nouveau son président.
- M. Fleury lit un rapport sur une affaire devant le Conseil des prud’hommes, suivi d’appel devant le Tribunal de commerce de la Seine.
- (La Revue de la Teinture repreduira in-extenso cette communication dans son prochain numéro).
- L’ordre du jour appelle la question de la révision des listes électorales pour les élections au Tribunal de commerce.
- La liste de tous les teinturiers du département est soumise à un pointage sérieux, destiné à rectifier les adresses, et à y faire porter es membres non inscrits.
- Le Comité engage énergiquement tous les confrères qui ne se sont pas encore fait inscrire à aller, sans retard, à la mairie de leur arrondissement, réclamer leur inscription sur les deux listes, pour le Tribunal de commerce et pour le Conseil des prud’hommes.
- M. Jolly rend compte des deux assemblées tenues par le Groupe, dit indépendant, des Chambres syndicales, auxquelles il a assisté suivant la décision du Comité.
- Il faut savoir qu’un grand nombre de Chambres syndicales s’unissent entre elles, par des délégués, pour former des sortes de fédérations afin d’agir collectivement dans les cas qui nécessitent une action commune.
- Elles forment deux groupes ennemis, se disputant la suprématie : 1° le Syudicat général , 2° l’Alliance des Chambres syndicales.
- Jusqu’à présent, la Chambre de la teinture-nettoyage n’avait voulu prendre parti ni pour l’un ni pour l’autre, et s’était rangé à un troisième groupe dit indépendant.
- Mais M. Jolly a constaté que ce groupe était sans vitalité, et par conséquent, saris autorité, et que la Chambre de la teinture resterait sans influence dans les actions collectives si elle ne se ralliait à l’un des deux groupes réellement actifs.
- Au moment de la répartition des places dans le Comité des élections consulaires, M. Jolly dut, presque isolé, réclamer quelques places pour les Chambres syndicales indépendantes qu’on avait sollicitées, et dont il n’était déjà plus question.
- A la suite de cette légitime revendication, M. Jolly fut élu membre du Comité préparatoire des élections consulaires et secrétaire du bureau de ce Comité. Mais cette élection, enlevée en quelque sorte à la force du poignet, prouve i’inanité du groupement des Chambres indépendantes, et par suite l’oubli volontaire dans lequel on les laisserait de nouveau dans l’avenir.
- Par différentes considérations, MM. Fleury et Vinois proposent de faire choix du Syndicat général.
- M. Babillon demande que, si le ralliement à un g *oupe est voté, il soit bien entendu que le bureau prendra une part active aux réunions du Syndicat général, et que deux mem-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- bres du bureau, à tour de rô'e, assisteront chaque mois * ces réunions.
- Sur la demande de M. le président, le Comité décide que îa Chambre syudicale de la teinture et ou nettoyage sera désormais rattachée au Syndicat général.
- Rappelant une proposition de M. Cloutier à l’assemblép générale de l’an passé, M. Babil-Ion demande si le Comité est toujours d’avis de publier à frais commnns avec la Chambre lyonnaise, en un petit opuscule, les comptes-rendus des assemblées générales et des banquets annuels des deux Chambres syndicales de Paris et de Lyon.
- Le Comité approuve le projet.
- Bapports entre patrons et ouvriers
- M. le président apprend à la réunion que la Chambre syndicale ouvrière, revenant sur le refus qu’elle avait opposé aux propositions d’entente familiales faites par notre Chambre, a décidé de reprendre les pourparlers.
- Dans ce but, elle a voté la résolution suivante dans son assemblée générale du Ie* octobre 1892.
- « La chambre syndicale des ouvriers teinturiers-dégraisseurs, sur la proposition du citoyen Poulachon, secrétaire, pour bien prouver qu’elle ne nourrit aucun sentiment d’antipathie envers la chambre syndicale patronale, et qu’elle est toute disposée à entretenir avec elle des relations amicales, tout en conservant son autonomie.
- « Demande qu’il soit nommé une commission ouvrière de trois membres, d’accord avec une même commission patronale, seréu-nissant tous les trois mois pour discuter les intérêts corporatifs en général et les intérêts des chambres syndicales en particulier, sans pour cela prendre aucune décision engageant les parties de chacune des Chambres syndicales.
- « Cette commission devra rendre compte de son entrevue avec la Commission patronale à chaque assemblée générale. »
- Celte proposition est adoptée à l’unanimité moins sept voix, en ajoutant deux membres de plus pour les commissions.
- Sont nommés membres de la commission : les citoyens Ribault, Durand, Cœuret, Deroir et Poulachon.
- Plusieurs membres échangent leurs observa tions sur le projei mis en avant après l’insuccès récent ; mais M. Fleury est d’avis que, vu l’ordre du jour très précis de la Chambre ouvrière, il est bon de répondre sans hésitation, comme sans rancune : Oui.
- Après les réflexions de quelques membres qui hésitent, M. Jolly met aux voix la nomination d’une commission de cinq membjes, élue avec le but et les pouvoirs fixés par la chambre syndicale ouvrière.
- Le comité adopte le projet à l’unanimité et nomme membres de la Commission : MM. Jolly, Vinois, Orliac, Tupinieret l’Huillier.
- Sur la demande de plusieurs membres, la date de l’assemblée générale et du banquet est fixée au lundi 5 décembre.
- Création à Roanne d’un bureau pour la vérification des tissus exportés. — Une décision ministérielle du 20 octobre, autorise la création à Roanne (Loire), d’un bureau spécialement chargé de recevoir , les déclarations et de procéder aux vérifications concernant les tissus de coton exportés dans les conditions prévues par l’artic!e 10 de la loi du 11 janvier dernier. Le nouveau bureau, qui fonctionne à dater du 1er novembre est rattaché à la direction de Lyon.
- —o—
- Société industrielle et commerciale de Roubaix — Cette société a été constituée à Roubaix le 17 octobre dernier, par l’assemblée générale de l’industrie et du commerce, dans le but de continuer et de développer l’œuvre de l'ancien comité lai-nier.
- Elle a constitué comme suit son bureau :
- Président: M. Louis Cordonnier.
- Vice-présidents : MM. Henri Ternynck, Jean Bossu-Plichon.
- Trésorier : M. Florin-Chopart.
- Secréiaire : M. Eugène Motte.
- D’après ses statuts, la Société est administrée par un conseil composé de membres qui ont été élus, en réunion spéciale, par chacun des groupes auxquels ils appartiennent, ce sont :
- Négoce en matières premières. MM Fio-rin-Chopart (président du groupe), Emile Ma-surel, Gustave Wattinne fils.
- Négoce en tissus, MM. J. Fort (président), Voldemar Lestienne, Leburgue.
- Peignage, MM. Eugène Motte, Achille Rousseau.
- Filature de laine, MM. Charles Pollet, Edouard Motte.
- Filature de coton, MM. Georges Motte, Blanchot.
- Tissage, MM. Louis Cordonnier, Henri Ternynck, Florent Carissimo, Ferdinand Le-borgne, Adolphe Prouvost, François R >ussel fils.
- Teinture et apprêt, MM. A. Moullé, François Ernoult-Taffin.
- Industries et commerces annexes, M. Jean Bossut-Plichon.
- —o—
- Chemises et cbaussettss des soldats.— Nous avons annoncé (année 1891, p. 120), que le ministre de ia guerre avait prescrit des essais dans les corps de toutes armes, de chemises en îianelle de coton.
- Tous les rapports parvenus au ministère étant unanifnes à affirmer la supériorité de ce vêtement sur la chemise de cretonne écrue, au point de vue de l’hygiène et de la solidité, M. de Freycinet a pris une décision autorisant lesconseilsd’administration régimentaires à faire dès à présent l'achat de chemises en flanelle pour le service courant, mais d’abord, dans la limite du quart de leurs besoins.
- Le ministre va, d’autre part, solliciter du Parlement les crédits nécessaires afin de reconstituer l’approvisionnement de reserve en chemises du nouveau type.
- A i-on tour, le ministre delà marine vient de décider l’adoption de chaussettes en laine peignée, sans couture, pour tous les marins de la flotte, en remplacement des demi-bas en usage et d’un entretien coûteux.
- —o—
- Congrès ouvrier à Znrleli. — Un
- congrès international des ouvriers de l’industrie textile aura lieu en 1893 à Zurich.
- Les ouvriers allemands et d’Autriche aont déjà prêts à envoyer des délégués à ce congrès.
- —o—
- JURISPRUDENCE
- Cour d’appel de Douai
- Machine a teindre la laine en rubans d© carde. — Action en nullité de brevet
- M. L’huillier, inventeur d’une machine pour teindre la laine en rubans avait instal’é
- cet appareil chez Mme veuve Jacquard, lorsque M. Anthoni intervint, alléguant que la machine constituait la contrefaçon d’une invention brevetée à son profit.
- Mme Jacquard demandait à sortir dégagée de toute responsabilité dans le procès. M. L’huillier repoussait l’accusation de contrefaçon et demandait que le brevet Anthoni fut déclaré nul.
- Le tribunal civil de Lille avait, le 24 janvier 1892, débouté M. Anthoni de ses demandes, avait déclaré la nullité du brevet d’An-thoni et condamné celui-ci à payer 500 fr. de dommages-intérêts à chacun des défendeurs : veuve Jacquard et L’Huillier.
- L’affaire est reveuue en appel devant la cour de Douai, le 18 juillet 1892 ; M. Anthoni était assisté de Me Pouillet qui, malgré son talent et toutes ses ressources des mises en scène d’audienee, n’a pas réussi à faire triompher son client.
- La cour a confirmé le jugement de première instance, déclarant non valable le brevet d’Anthoni.
- Le eouge'dienient des ouvriers.
- — Le tribunal de commerce de Lyon, statuant sur l’oppel d une décision du conseil des prud’hommes, a jugé un cas spécial de congédiement :
- « Attendu, dit le Tribunal, que si l’ouvrier payé soit à la quinzaine, soit à la semaine, a droit à une indemnité de renvoi, il n’en est pas de même de l’ouvrier travaillant aux pièces, qu’une fois sa tâche remplie, il peut quitter celui qui l’a occupé, de même que celui-ci peut le remercier, et cela sans indemnité de renvoi ; qu’en tout cas, il doit y avoir de part et d’autre réciprocité, et qu’il est établi, par l’aveu même de M..., que pour entrer au service de V. et Cie, il n’avait pas lui-même donné de Huitaine au patron qui l’occupait auparavant et cela conformément aux usages ;
- « Que, sur ce point toutefois, V. et Cie auraient dû avertir M..., qu’ils ne pouvaient plus l’occuper, le samedi, alors qu’il avait fini son travail et non pas le lundi matin, alors qu’il venait le reprendre -, qu’ils lui doivent, de ce chef le montant d’une journée de son travail, soit 6 fr. »
- Cette jurisprudence nous paraît applicable aux ouvriers travaillant à la journée.
- Nécrologie. — L’un des précurseurs de l’industrie des anilines : M. John Castiielaz, fabricant de produits chimiques, à Paris, vient de s’éteindre à l’age de 63 ans.
- Le premier en France, nous croyons, il entreprit la fabrication de nouveaux colorants organiques ; acide picrique et violet-Perkin (alors associé avec M. Laurent), et il poursuivit plusieurs années cette voie, avec la collaboration de M. Depouilly.
- C’était un esprit novateur, un industriel estimé, et un homme d’aimables et intéressantes relations. Il ne laisse r ue de sympathiques regrets.
- Personnellement, nous saluons sa mémoire, avec le souvenir de vingt-cinq années d’amicaux rapports et avec le respect dû à une carrière aussi laborieusement et aussi utilement remplie. F. G.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A. CIIARLEVILLE (ARDENNES).
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- LA
- Se Année, Nos 21-22
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- NTI A • ET - N EGOTIUM
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- P v-
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- Décembre 1802
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Progrès des industries tinctoriales, rapport de M. Persoz. — Enlevage sur bleu indigo. — Sur les propriétés de la fibroïne. — Blanchiment des cotons bruts. — Taches sur tissus de coton. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Vert pour laine ; gros b'eu ; havane et capucine coton; procédés d’impression aux alizarines.
- Chronique industrielle. — Questions ouvrières. — Etat des industries textiles en France. — Séparation de la soie des tissus mélangés. — Les réglements d’atelier. — Fabrication des extraits colorants (suite). — Brevets récents (catalogue). — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La crise ministérielle et les événements bien tristes qui ont amené les révélations sur les affaires du Panama, ont détourné l’attention du Parlement de tous autres sujets.
- Cependant, il y avait urgence à résoudre la question du traité Franco-Suisse, et la Chambre des députés l’a tranchée avant de prendre ses vacances. Elle a repoussé en bloc le projet de convention sans avoir voulu passer à la discussion des articles.
- La Suisse, maintenant, prépare ses représailles ; le Conseil fédéral doit s’occuper de relèvements sur son tarif général visant les produits français. On croit que ces relèvements seront très étendus et porteront sur 150 à 200 articles. Des ordres auraient déjà été donnés aux postes douaniers pour que les taxes nouvelles fussent appliquées dès le Ier janvier.
- Cependant, le Journal de Genève reste dans des termes sympathiques envers nous ; il exprime la confiance que la suspension de nos rapports commerciaux sera de courte durée, et sera sans influence fâcheuse sur les anciennes et cordiales relations des deux pays.
- * *
- Diverses questions ouvrières ont été examinées par le Sénat.
- Le projet de loi relatif à la conciliation et à l’arbitrage facultatif entre patrons et ouvriers a été adopté. C’est une
- loi de plus dont nous nous encombrons et dont les résultats seront absolument nuis. C’est ce que l’expérience nous démontrera sûrement.
- M. Morel, sénateur, a déposé son rapport, au nom de la commission, sur le projet de loi adopté par la Chambre des députés, concernant l’hygiène et la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels.
- Le rapporteur a proposé quelques modifications sans importance au projet voté par la Chambre, et qui ne sontpas de nature à causer des conflits.
- Mais le projet Bovier-Lapierre n’est pas en aussi bonne posture dans la même assemblée ; le rapporteur, M. Trarieux, conclut à son rejet
- 11 s’agit, comme on le sait, de réprimer les entraves qui pourraient être apportées à l’action syndicale. Déjà renvoyé une première fois à la Chambre, le projet est revenu au Sénat aggravé par le fait que la réciprocité de responsabilité des ouvriers admise dans le premier texte avait été supprimée. La commission du Sénat a donc estimé qu’il lui revenait ainsi encore moins ac-cepable et s’est prononcé pour le rejet de son ensemble.
- La loi du 14 novembre sur le travail des femmes et des filles mineures sera exécutoire à partir du premier janvier; elle doit être complétée par des règlements portant exceptions pour certaines industries qui ont des saisons.
- La Chambre de commerce d’Elbeuf demande qu’on y comprenne les épin-ceteuses, les rentrayeuses, et autres ouvrières de certains apprêts ; celle de Mazamet, les femmes employées aux machines à carder, et pour les ouvriers du drap et du molleton, la faculté de prolonger le travail des hommes jusqu’à onze heures du soir, à certaines époques de l’année où le travail afflue.
- Les « usines à feu continu », sont rigoureusement limitées aux quatre catégories d’établissements suivants : les papeteries, les verreries, les usines métallurgiques et les sucreries. Les dispositions de cet article ne peuvent donc
- être réclamées par aucune branche des industries textiles.
- *
- * +
- Les fins d’années ne sont pas des époques où la situation des affaires ait beaucoup de signification ; il y a toujours du ralentissement à ce moment.
- C’est ce que l’on constate à Roubaix ; toutefois, on espère que le froid qui commence à se faire sentir pourrait exercer une heureuse influence, notamment sur l’écoulement des articles de bonneterie, mais les froids tardifs compromettent toujours une saison d’hiver dans tous produits, vêtements ou meubles qui lui sont consacrés.
- La place d’Elbeuf ne s’est pas ressentie de ce retard de l’hiver ; elle a eu un bon courant d’affaires dans tous ses genres de fabrication, surtout pour les cheviottes et les articles d’été en peigné.
- Les cachemires et mérinos ont eu un moment de reprise assez sérieux à Roubaix, mais ces beaux tissus ne maintiennent pas leur position devant les sergés décidément préférés depuis quelques années. Les nouveautés se vendent bien, ainsi que les flanelles.
- L'indiennerie continue à jouir d’une bonne activité à Rouen ; de nouveaux genres en pilou sont présentés et contribuent au succès toujours croissant de ce tissu. La doublure a aussi nn bon courant.
- La mode se maintient aux tissus de soie de tous genres, et l’activité de leur fabrication s’étend à toutes les nations productives. Les affaires portent principalement sur les armures légères, les impressions, les velours unis, rayés et quadrillés, mais la demande des écossais faiblit.
- En même temps, la fabrique de St.-Etienne voit baisser la vogue du ruban, quoique l’Amérique lui conserve assez sa faveur, et alimente encore quelques métiers.
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- Les nouvelles de Berlin annoncent
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- du calme dans le commerce des tissus en général, cependant il se produit un certain mouvement sur les étoffes pour confection d’hommes pour le printemps.
- A Bra ;ford,Huddersfield, I.eeds et autres places anglaises, il y a amélioration manifeste en articles d’hiver, avec bonne demande pour les Etats-Unis, l’Amérique du Sud et la Chine.
- Le Brésil développe sa propre industrie. L'abolition du tarif spécial des douanes dans cet Etat, l’augmentation de tous les droits et la chute considérable du change, qui paraît devoir durer, ont été très favorables à toutes les branches de la fabrication locale au détriment du commerce étranger. 11 faut dire que par ses traités de commerce, le Brésil n ouvre plus guère ses frontières qu’aux Etats-Unis.
- Une correspondance particulière d’Australie nous montre comme fort précaire la situation de l’immense Etat de Victoria ; cette communication directe, qui n’a pas subi les lenteurs de la filière administrative, est donc toute actuelle et donne un conseil qu’il nous paraît utile de publier ; elle est d’un homme autorisé et consciencieux, placé pour bien juger.
- c( Ici, dit notre correspondant, tout dégringole ! Assise sur une assiette factice, la prospérité de Victoria croule sans presque rien laisser debout. Chaque jour ce sont de nouveaux cas de malversations, vols, abus de confiance, par les personnages les plus haut placés, et de nouveaux désastres financiers. Nous n’avons pas encore vu la fin de cette débâcle, où tout semble devoir être perdu, même l’honneur !
- « Que le commerce français y prenne garde et qu’il use de toutes les précautions possibles dans ses transactions avec l’Australie an général, et Victoria en particulier.... »
- Nous avons le courage, en France, de dénoncer la prévarication et la corruption. Le vieux et le nouveau mondes en cachent bien d’autres que les raisons d’État couvrent d’un silence prudent.
- *
- * *
- Nous terminons notre Chronique par un fait personnel, qui se. rattache, toutefois, par quelques côtés, aux intérêts généraux de nos professions.
- La Revue de la Teinture a aussi son procès Grawitz : à qui celui-ci n’en fait-il pas, puisqu’il en menaçait même le président du tribunal de Lille, qui n’avait pas mené une procédure à son gré, dans laquelle il était débouté de ses prétentions ?
- 11 nous poursuit pour notre article du n° de septembre dernier : « Noir d’aniline, nouvelle formule Grawitz ». Il a déjà obtenu une condamnation contre nous en première instance ; l’affaire est en appel, et lorsque nous aurons un arrêt définitif, nous en donnerons les détails.
- Comme toujours, notre adversaire en fait une question d’argent, et demande avant tout une indemnité pécuniaire.
- S’il est encore victorieux en appel, notre condamnation nous pèsera peu sur la conscience, et ce sera un titre de plus à la sympathie de nos lecteurs, pour les intérêts desquels nous nous serons exposé à cette mésaventure.
- C’était, en effet, notre seule préoccupation ; nous n’avons jamais rien demandé à Grawitz, ni publicité, ni quoi que ce soit, aussi ne peut-il prétendre que nous ayons agi par dépit ou par vengeance.
- * *
- A propos.de « publicité » , il est peut-être utile de déclarer que lorsque nous donnons des détails sur les nouveaux
- colorants, avec indication de leurs fabricants, et quelquefois des échantillons, nous considérons cela comme des informations rentrant dans le but spécial de notre publication, mais qu’elles sont entièrement désintéressées, et sans que les fabricants aient à en supporter les moindres frais.
- La Revue de la Teintwe est écrite avec bonne foi, indépendance et peut-être trop de désintéressement ; elle y gagne une grande liberté d’allures, et, ce qui vaut mieux encore, la considération de ses lecteurs, dont nous possédons de précieux témoignages.
- A côté de cela, qu’importe un horion reçu au poste de combat !
- F. GOUILLON
- PROGRÈS
- DES INDUSTRIES TINCTORIALES
- Réalisés de 1878 à 1890
- Rapport officiel sur la classe 46 de l'Exposition universelle de 1889 Par M. Jules PERSOZ
- Directeur de la Condition des soies et des laines de Paris.
- — suite —
- Le tableau suivant, dressé par le rapporteur avec l’obligeant concours de M. Arthur Guill iumct, fournit quelques indications relatives à ces affinités. On a supposé le bain de teinture chauffé aux environs de 100 degrés :
- MATIERES COLORANTES
- teignant avec la même intensité la soie et la laine ayant plus d’affinité pour la soie ayant plus d’affinité pour la laine ne teignant à l’ébullition que la laine
- Orseille. Fuehsin* ordinaire. Eosine. Carmin d’indigo.
- Curcuma. Rosenaphtaline. Érythrosine. Cochenille.
- Safrauine. Rubis. Roccelline. Fuchsine acide.
- Rhodamine. Rosalane. Ponceau de xvlidine. Ponceau de r aphtol.
- Auramine. Violet de Paris. Orangés 1, II, III, IV. Acide picrique.
- Jaune de quinoline. Bleu d’anilineà l’alcool Jaune solide. Jaune de naphtol.
- Azoflavioe. Bleu d’aniline soluble. Crysoïne. Tartrazine.
- Bleu alcalin. Bleu méthylène. G-enat.
- Bleu de diphénylarr ine Vert à l’iode. Bordeaux,
- Bleu Victoria. Vert malachite. Vort sulfoconjugué.
- Brun Bismark. Nigrosine. Noir de haphlol.
- § 100. Dans le cas des ttssus soie et coton, les conditions du problème sont encore différentes. Ce genre de teinture a fait de très grands progrès et a pris dans la région lyonnaise beaucoup de développement, aussi a-t-on cherché à le réaliser surtout par des moyens mécaniques.
- En ce qui concerne la cuite de ces tissus, destinée à opérer le décreusage de la soie qu’ils renferment, la maison Bonnet, Ramai, Savigny, Giraud et Marnas a fait breveter une machine à changement de marche automatique qui fonctionne fort bien. L’appareil se compose de deux cylindres en cuivre q’un assez
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- grand diamètre, sur l’un desquels est enroulé le tissu. Par suite du mouvement imprimé à ces cylindres à l'aide d’une chaîne Vaucanson, la pièce, après avoir passé sur un petit rouleau conducteur, s’enroule complètement sur le second cylindre, puis revient sur ie premier par l’effet d’un changement de sens produit dans la rotation. Le tissu passe donc alternativement de l’un à l’autre cylindre et, comme tout l’appareil est placé dans une cuve de savon bouillant, la cuite se fait d’une façon uniforme et sans cassure pour l’étoffe.
- La teinture peut s’effectuer mécaniquement, mais souvent on est géné par la petite quantité de tissu à teindre dans une nuance donnée. Quoi qu’il en soit, dp notables perfectionnements ont été réalisés dans cet ordre d’idées.
- A part le rocou, le curcuma, le cartham et les composés azoïques de la famille du rouge Congo, on ne trouve guère de pigments teignant simultanément la soie et le coton sans l’intervention d’un mordant. On a donc recours, en général, pour fixer sur les deux fibres les matières colorantes dérivées de la houdle, â un tour demain fort ingénieux.
- D’ordmaire, on opère en deux iemps. On teint d’abord la soie, comme si le tissu étai Composé de cette matière seule, en s’arrêtant to itpf ois, à un ton un peu plus clair que celui à réaliser, ensuite, on le manœuvre dans un bain de tanin froid à 10 p 100 environ du poids de la pièce. I e séjour ians ce bain peut durer jusqu’à douze heure-..
- A sa sortie, l’étoffe est séché» sans être lavée. On la passe alors pendant une demi-heure à trois quarts d’h« ire à froid dans un bain d’êménque à 1 50 grammes par pièce On rince et procède à une teinture rapiie du coton, à froid, à l’aide d’un bain assez chargé de matière colorante et légèrement aiguisé d’acide acétique. On peut fixer ainsi sur coton la tuchsine, la safrariine, le violet de Paris, le vert méthyle, le bleu méthylène, le brun de Manchester, la chrysoïdine. la phos-phine, etc.
- Il est à remarquer que dans ces conditions la soie a perdu de son pouvoir absorbant et ne se colore que fort peu ou point par ce second bain, ses potes étant sans doute obstrués par la laque tanmque.
- On utilise cette propriété pour former sur un même tissu des camaïe x ou des nuances differentes en apportant quelques modifica tions au traitement indique plus haut, de façon à réaliser les tissus 1 a plus varies.
- L’introduction des madères colorantes du genre Congo a apporté à la teinture en uni de ces tissus, des facilités considérables.
- Ces produits qui s’appliquent, on l’a vu, sur bains alcalins, sans aucun mordant, se fixent simultanément sur coton et sur soie, et beaucoup plus sur la première de ces fibres. Il y a là un avantage, puisque pour l’article
- satin on demande toujours que la nuance du coton soit plus foncée que celle de la soi*.
- A l’aide de ces éléments, aujourd’hui très nombreux, le teinturier a la faculté d’obtenir d’une manière directe une grande partie des nuances désirées. En outre, il peut profiter de l’apti'ude qu’ont ces couleurs à se comporter comme mordants vis à vis d'autres, pour modifier ou aviver les teintes à l’aide de produits colorants de na'ure basique, safranine, violet de Paris, brun Bi-mark, etc.
- Les noirs s’obtiennent sur tissus parapluie, soit avec ie noir d’aniline seul, soit avec un fond de cette couleur qu’on recouvre d’une légère teinture au campêche sur bruniture à la couperose.
- Le blanchiment des tissus mélangés soie et laine, s’affectue très bien à l’eau oxygénée.
- MM. Grobon et C° ont présenté une exposition remarquable de ces diverses étoffes, soit en nuances unies, soit en deux nuances distinctes. Ajoutons incidemment qu’ils le gnent et apprêtent d’une manière parfaite les peluches de soie ou de soie tussah pour le traitement desquelles les Anglais ont eu sur nous pendant quelques années une réelle supériorité.
- Parmi les exposant» de la classe £6, la maison Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas pratiq >e également sur une grande échelle, à côté de la teinture des soies, laines et cotons en éoheveaux, celle des tissus rie soie pure ou desoie et coton. D’autre6 maisons, notamment celles de MM. Guillaumet et Maës, Chappat et C*, font aussi la teinture des ûssus mélang s, mais ce n’est là pour elles qu’une fabrication accessoire.
- Dans un établissement rie moindre impor tance, M. Hart, d’ivry, s’occupe spécialement et avec succès de ce genre ^'articles.
- XI
- APPRÊTS
- § 101. Comme toutes les industries précédentes, celle des apprêts a fait depuis 1878 de grands progrès, soit comme machines, soit comme procédés. Sans ]u’il y paraisse au premier abord, elle nécessite un travail des plus variés, un matériel très compliqué, enfin, de la part de l’opérateur, une appréciation judicieuse, une sorte de tact particulier, qui rend l’exercice de la profession d’apprênmr singu fièrement délicat et. difficile.
- L’apprêt comprend d’une manière générale l’ensemble des opérations qui donnent à un tissu l’aspect et le toucher les mieux appropriés à son usage; il est donc le complément de la fab rication des étoffes, complément quelquefois si important que, mal exécuté, il donne lieu à une mésestimation sérieuse de la marchandise.
- Parfois même, il rend celle-ci invendable, en ne lui permettant pas de concourir avec les produits de même valeur, mais mieux pré-
- sentés • c est ce que l’on voit notamment pour
- des velours, des peluches etc., où l'apprêt, di ficile à donner, joue un rôle prépondéra t.
- Les qualités que l’on demande à l’aporêt sont très diverses ; elles varient avec la nature des articles ; c’est, suivant les cas, de la snu-pmsse, du moelleux de la main, de la ferme é, du lustre, du glacé, etc., ou plusieurs de ces qualités réunies. Chacun rie ces effets née s-sitedes traitements différents, souvent l’adjonction de produits spéciaux, la mise eu oe i-vre de machines fort dispendieuses, de manutentions répétées.
- A l’apprêt se rattachent les opérations qui consistent à élargir ou à allonger les tis>us. à les fouler, les gaufrer, les tirer à poils, les imperméabiliser, etc.
- D ordinaire, les grands établissements d’i i-pre.-sion et de teinture possèdent de* ateli rs d’apprêt montés en vue du parachèvemem de leurs articles habiiuels; mais il exi-te aus-i, dans différents een.re* manufacturiers, des ateiters où ce travail s’exécute à façon dans des conditions quelquefois plus avantageuses, ou plus commodes, le matériel y étant p us varié et pouvant répondre à toutes les exigences.
- § 102. La section française de la classe 46 comptait plusieurs apprèteurs à façon. Nous avons cité, au commencement de ce rapport, la Société Gantillon et Ce, de Lyon, qui résulte delà fusion, accomplie en 1885, de quatorze ateliers d’apprêts distincts, parmi lesquels les maisons Vignet frères, G million, Garnier, etc., de réputation ancienne et magnifiquement installées. L’organisation de c^tte société offre certaines particularités qu’il nous semble intéressant de relater ici. Chaque usinier conserve sa personna ité, la direction et l’administration économique de son usine, dans des limites prescrites par les statuts; il lui est alloué chaque année une somme basée sur sa production moyenne, pour faire face à ses frais généraux. Malgré cette indépendance relative, la réunion d un si grand nombre d’usines constitue, non pas un simple syndicat, mais i ne véritable association.
- La direction de la société est confiée à > n comité de cinq membres qui est chargé de toutes les questions d’administration générale* Cha jue mois il règle la main-d’œuvre, fournit les matières premières necessaires à l’industriel, colles, gommes, etc., solde les approvisionnements de charbon, en un mot, contrôle, approuve et fait régier toutes les aép uses nécessitées par l’exploitation proprement dite. La société cornp e un personnel de 1,500 ouvriers -, sa production annuelle est d’environ 90 millions de mètres de tissus de tous genres, soit une moyenne journalière de 300,000 mètres.
- Quelques étoffes subissent de quinze à huit opérations successives, ce qui r raître surprenant eu égard aux •-
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- dont l’échelle varie de 0 fr. 15 à 0 fr. 30 seulement le mètre.
- Les traitements donnés dans ces ateliers s’appliquent plus particulièrement aux articles fabri ués dans la région lyonnaise, comprenant surtout des tissus de soie pure ou mélangée.
- M. Luthringer, de Lyon, s’occupe avec succès de l’apprêt des crêpes lisses 11 aussi des impressions sur crêpes lisses, grenadines crêpes français et anglais.
- Polissage des soieries
- § 103. Une industrie assez singulière est celle du polissage des étoffés que pratique M. H. Pervilhac, de la même ville, sur tissus pour parapluies et ombrelles.
- Le polissage est une opération que subissent la plupart des étoffes de soie ou de soie tramée coton; elle a pour but, par le frottement d’une lame d’acieragissant de champ, de désagréger les fils de chaLe d’avec ceux de trame, d’effacer les rayures produites par les dents du peigne, de dissocier les brins composants des deux sortes de fils encore agg'uti-nés, et, en conséquence, d’enlever au tissu l’aspect quadrillé ou grillagé, visible surtout par transparence. Le polissage communique donc aux étoffes de nouvelles qualités, plus d’épaisseur, plus de main, et aussi bien plus d’opacité, par ce fait qu’il détermine le gonflement des fibres delà soie. Le parapluie doit en effet empêcher complètement le passage de l’eau et l’ombrelle, celui des rayons du soleil .
- De tout temps, les étoffes ont été polies sur le métier. L’ouvrier, après en avoir tissé une j longueur d’environ Om. 50, y promenait avec force en tous sens unéracie en corne pour obtenir le résultat voulu.
- Quand on adopta le métier mécanique, il fallut remplacer le polissage à la main par le polissage à l’aidede machines. Or,celles qu’on inventa pour cet objet réussissaient bien avec certains tissus pour robes, mais ne convenaient point pour d’autres et notamment pour ceux destinés à recouvrir les parapluies ou leurs ombrelles, parce qu’elles ne leur donnaient pas le fondu, l’opacité nécessaires dans une étoffe d’abri. M. Pervilhac a heureusement résolu le problème en soutenant le tissu par un tampon placé en dessous, an moment où il subit l’action des racles d’acier.
- Ce tampon, ou point d’appui, en caoutchouc ou autre matière élastique, est, selon l’expression de l’inventeur, assez souple et obéissant pour faire la vague et reproduire les moindres ondulations provoquées par les lames raclantes. Ainsi se trouve réalisé le cas d’un morceau d’étoffe qui serait écrasé entre l’index et l’ongle du pouce. Comme l’étoffe se polit non tendue, elle conserve son toucher naturel et nerveux, exigé pour la vente. L’expérience a montré qu’un polissage aller et retour valait mieux qu’un polissage répété deux fois dans le même sens.
- La classe 46 comptait également quelques apprêteurs de la région parisienne : MM.Agnel-let frères, Coget et Lacour, Aubert, Monnot.
- MM Agnellet frères, dont la maison est depuis longtemps connue, ont fait leur spécialité du traitement des articles destinés à la confection des chapeaux de dames.
- MM. Coget et Lacour s'occupent particulièrement de l’apprêt des étoffes pour robes, m-mteaux, ameublements, velours et peluches frappés, etc., en général, des tissus de laine et de soi^ de toutes sortes. Leurs opérations comprenn mt non-seuieme it l’apprêt simple, mais encore le foulage, le découpage, le gaufrage , le moirage, le tirage à poils, le frappé, etc.
- Gaufrage des étoffes
- §104- Dans les ateliers de M. Aubert, successeur de M. Rupp, se font, d’une manière très soignée, tous les apprêts sur étoffes légères ou fortes en matières diverses, laine, soie et colon, seules ou mélangées, telles que gazes, grenadines, foulards, satins, popelines, mérinos, cachemires, draps, velours de laine ou de soie, rideaux, guipures, mousselines,etc. M. Aubert avait appelé l’attention du jury sur un article dit gaufré inaltérable, obtenu sur un tissu de laine ou de laine et soie. La laine, étant une fibre très hygrométrique, est exposée, dans les conditions ordinaires, à perdre complètement, sous l’influence de l’air humide ou de la pluie, le gaufrage qu’on lui a donné.
- Pour parer à cet inconvénient, M. Aubert, avant de faire passer le tissu entre le* rouleaux gravés pour le gaufrer, le rend hydro-fuge en l’imprégnant u’une solution d’acétate d’alumine. Le résultat obtenu présente un réel intérêt pour les étoffes destinées à la confection des robes et des chapeaux, et il a permis d’établir, entre autres articles, le crêpe français inaltérable, imitant sur un tissu de laine les crêpes anglais et pouvant acquérir une grande importance.
- Par des moyens differents, visant le même but, MM. Garnier et Voland avaient obtenu antérieurement ce qu’ils appellent le gaufrage permanent, d’après un procédé dû à M. De-pouilly. La méthode consiste, à apprêter d’abord le tissu à Ja gomme laque, à le gaufrer ensuite, enfin à l'immerger dans une solution résineuse, pour compléter l’apprêt donné par la gomme laque. Ainsi, tandis que dans le système précédent on imperméabilise le tissu avant de le gaufrer, et cela avec un sel métallique, l’acétate d’alumine, ici on protège les reliefs après gaufrage, et on ne fait usage que de produits résineux ou gras.
- § 106. Il y a une dizaine d’années, le gaufrage a reçu de la part de M. Francisque Voland, de Lyon, une extension toute nouvelle. Jusqu’alors cette façon ne s’appliquait qu’à quelques tissus légers et pour des usages restreints. la grande mode et la confection ne l’employaient pas.
- En 1880, la fabrique lyonnaise, transformant de fond en comble sa production, créa ne nouveaux articles. Le ràtin, teint en pièces, était à son début ; sur cette étoffe, M. Francisque Voland s’attacha à reproduire pour chaque saison les genres façonnés réclamés par la mode.
- Encouragé par de rapides succès, il aborda peu après l’imitation du broché, genre classique d’un coût élevé et par cela même inaccessible à la grande consommation. U a réussi dans cette voie d’une manière fort heureuse, en complétant le gaufrage par une impression. L’application des couleurs se fait sur les parties en relief, à l’aide de planches gravées qui se rapportent exactement au dessin indiqué sur le tissu. Ce nouvel article a pris le nom de gaufré imprimé.
- Une des branches les plus importantes de cette industrie est Le gaufrage pour la fa irica-tion des rubans. A cet effet, on grave sur les cylindres le même motif autant de fois que le comporte la largeur du tissu à employer. Une fois le gaufrage effectué, le tissu est découpé par des machines spéciales fort ingénieuses de l’invention de M. F. Voland, puis roulé sur tambours et encartonné.
- En définitive, le satin, livié en pièces unies et avec sa largeur ordinaire, est vendu à la clientèl en rubans découpés, gaufrés, souvent imprimés genre broché et rappelant les articles classiques de Bâle et de Saint-Etienne. Ce travail à façon, qui date à peine de quatre ans, a pris rapidement un développement considérable, point que l’usine de M. F. Voland occupe deux cents personnes rien qu’aux manipulations du ruban et livre quotidiennement à la consommation 7,000 à 8,000 pièces de cet article. De ce chef, la fabrique lyonnaise est assurée d'un écoulement de 6,000 à 7,000 mètres de satin par jour, qui passent surtout à l’exportation.
- Impression broderie
- Ce n’est guère changer de sujet que de parler ici de l’industrie de MM. Legrand frères, de Paris ; ces manufacturiers effectuent, à côté des impressions ordinaires sur draps, feutres, etc., des impressions en relief, soit en couleurs, soit en poudres métalliques, pour imiter la broderie, et où le gaufrage joue un rôle important.
- Les plaques employées à cet effet doivent : être gravées, modelées et surtout ciselées j avec le plus grand soin, afin que les bronzes j en poudre qu’on fait pénétrer dans leurs ca- \ vités, à l’aide de puissantes machines hy- } drautiques en épousant les plus petits dé- j tails et les reproduisent fidèlement sur l’é- I toffi pressée. Oa fabrique saiiout ainsi des I tapis de tenture et des tapis de table. Un trai- ; tement spécial que MM. Legrand donnent aux velours d’Utrecht a particulièrement attiré | l’attention dans ces dernières années. Il con- é siste dans la combinaison de l’ancien gau- j-
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- frage avec un procédé nouveau. Les plaques dont on se sert sont à la fois gravées et découpées ; le poil du velours debout passant dans les parties découpées conserve toute sa hauteur et se trouve serti par la couleur déposée dans les parties gravées. Le matériel réalisant simultanément l’impr ssion et le gaufrage, par des méthodes différentes de celles qu’avait employées autrefois Bonvalet d’Amiens, a figuré dans la classe 58, tandis que les tissus étaient exposés dans la classe 46.
- Imperméabilisation
- § 7 06. Dans les apprêts rentrent encore les procédés d’imperméabilisation des tissus qui se pratiquent assez fréquemment aujourd’hui, soit à l’aide de solutions hydrocarburées de caoutchouc, de paraffine, de blanc de baleine, etc., soit par des savons d’alumine qu’on obtient par double décomposition dans les pores mêmes de la fibre.
- La maison Monnot, de Paris, avait une exposition spéciale d’étoffes de laine pour chasseurs fort bien imperméabilisées, c’est-à-dire ne laissant pas tra erser l’eau, mais permettant libre passage à l’air et à la transpiration.
- Quant à l’apprêt des tissus de coton, il est presque toujours effectué par le3 blanchisseurs, teinturiers et imprimeurs même de ces articles. Le rapport de M. Schutzenberger, en 1878, ayant traité le sujet avec beaucoup de détails, nous n’y reviendrons pas.
- XII
- TEINTURE EN CHIFFONS
- §107. — La teinture en chiffons acquiert, aussi bien en France qu’à l’étranger, une importance croissante. Elle occupe en Angleterre et en Allemagne quelques usines de tout premier ordre. Son matériel spécial se perfectionne chaque jour. Sans doute, elle a recours aux mêmes méthodes que la teinture des articles neufs, mais elle est appelée en outre à résoudre des problèmes très variés, souvent fort difficiles.
- L’exercice de cette industrie suppose la connaissance d’une infinité de tours de main et il serait injuste de chercher à diminuer le mérite des praticiens qui les trouvent et les appliquent.
- Plusieurs maisons s’occupent également du neuf : ainsi M. Petit-Didier, de Saint-Denis, avait'exposé des pièces de soieries légères, teintes et apprêtées pour l’exportation, et la maison veuve Thuillier et Virard, deDarnetal, près Rouen, des pièces de coton et de laine imprimées.
- De leur côté, MM, Joly fils et Sauvage teignent et impriment des tentures murales décoratives en toile d’emballage, destinées à remplacer, avec une grande économie, soit les papiers peints, soit même les peintures. Ces articles, qui peuvent être livrés à un fr. le mètre carré, sont pour la plupart décorés
- au pochoir à l’aide de couleurs à l’alizarine au lavage et à l’air. C’est peut-être la première fois que l’on applique sur jute des couleurs aussi solides.
- Enfin MM. Montenot père et fils, de Paris, ont adjoint a leur industrie un service de désinfection à domicile à l’aide d’appareils à vapeur, service qui a pris rapidement une sérieuse extension, au grand avantage de l’hygiène publique.
- J. PERSOZ.
- NOTE DU JOURNAL
- Ainsi se termine le remarquable rapport de M. Jules Persoz ; nous n’hésitons pas à dire que c’est le travail le plus complet et le mieux synthétisé qui ait été fait par les jurys sur les industries représentées à l’Exposition.
- Nous sommes l’écho de nos lecteurs en adressant à l’auteur nos chaleureux compliments.
- Si tous les rapports de classes avaient la même valeur, leur ensemble formerait un monument incomparable de l’histoire actuelle de l’industrie.
- F. G.
- ENLEVAGE ROUGE ET BLANC
- sur bleu indigo cuvé ou moyen du brome ou de ses dérivés oxygénés.
- Communication de M. C.-F. Brandt à la Société industrielle de Mulhouse
- Messieurs,
- Dans la séance de votre comité de chimie du 8 octobre 1883, M. Albert Scheurer vous a rendus attentifs à l’action décolorante que les hypobromites alcalins exercent sur le bleu indigo. Cette communication a fait naître aussitôt l’idée d’appliquer ce fait à notre industrie, pour obtenir des enlevages rouges bon teint sur bleu cuvé. Cette question était alors à l’ordre du jour. Les procédés usités étaient tous imparfaits et la plupart d’entre eux avaient le défaut d’attaquer fortement le tissu.
- La question se posait donc ainsi : trouver à associer à un sel d’alumine les agents nécessaires pour produirs sur le tissu un dégagement de brome on d’acide hypobromeux.
- J’avais observé que, quand on mélange une solution de chlorate d’alumine à une solution de bromure de sodium ou d’ammonium, il ne se produit aucune réaction ; mais si à ce mélange on ajoute du bisulfite de soude, il se produit au bout de quelque temps à froid un dégagement de brome ; si on chauffe, la réaction est instantanée et bien plus énergique.
- Tel a été le point de départ de la méthode à laquelle je me suis arrêté. J’imprimais sur du tissu teint en indigo foncé un mélange de chlorate d’alumine, de bromure de sodium et
- de bisulfite de soude, le tout épaissi à l’amidon grillé. Avant l’impression, je soumettais les pièces pendant une minute et demie à l'action de la vapeur d’eau, et la décoloration se produisait instantanément, tandis que le chlorate d’alumine, en se décomposant, fixait sur le tissu une quantité d’alumine suffisante pour pouvoir se teindre en rouge alisarine.
- Cette manière de faire présentait cependant des inconvénients assez graves, qui nécessitèrent une nouvelle étude.
- Par exemple, la couleur ne se conservait pas; au bout de quelques heures déj , il s’y produisait un dégagement de brome, ce qui la mettait bientôt hors d’état de servir. Le dégagement de brome ne doit se produire que sur le tissu, et toute réaction avant l’impression est dangereuse pour la réussite. 11 fallait donc trouver moyen d’empêcher cela, et le point de départ de la nouvelle méthode fut la suppression du bisulfite de soude.
- En raisonnant par analogie, j’eus l’idée d’essayer l’action du cuivre, comme dans le noir d’aniline, et je constatai en effet qu’en présence d’un sel de cuivre, le chlorate d’alumine réagissait sur les bromures et donnait un dégagement de brome, sans qu’on eût besoin d’une addition de bisulfite de soude.
- J imprimai donc ensuite un mélange de chlorate d’alumine épaissi à l’amidon grillé de bromure de sodium et de sulfure de cuivre.
- Le résultat fut excellent. L’enlevage se fit très bien, par un passage en vapeur d’une minute et demie (dans l’appareil Mather et Platt), sans aucune altération du tissu. Le point essontiel dans tous ces enlevages ayant I besoin d’uu passage en vapeur, c’est que le passage en vapeur soit très court, car l’alumine qui se fixe sur le tissu et qui doit donner ensuite du rouge par teinture en alizarine ne supporte pas un vaporisage prolongé ; la nuance du rouge est toujours moins belle si on vaporise trop longtemps.
- Cependant il se produisit un nouvel inconvénient. La couleur au sulfure de cuivre, tout en se conservant beaucoup mieux que celle au bisulfite, ne tenait pas assez longtemps pour les besoins du service. Ce1 a était dû à ce qu’une partie du sulfure de cuivre se convertissait par oxydation en sel soluble (sulfate de cuivre), et dès qu’une certaine quantité de ce sel était formée, la décomposition faisait dê rapides progrès.
- Je pensai d’abord remédier facilement à cet état de choses en remplaçant le cuivre par le vanadium, mais cette fois mes prévisions ne se réalisèrent point : le vanadium ne produisit aucun effet : le cuivre était indispensable. Il fallait donc empêcher lecuivre de se convertir en sel soluble. C est l’iodure de potassium qui m a tiré d affaire. Ce corps, analogue au bromure, précipite à l’état insoluble les sels de cuivre solubles à mesure qu’ils se forment.
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- L’iodure de cuivre est en effet insoluble et l’iodure de potassium ne nuit en rien à la réaction; il se forme un petit dégagement d’iode qui aide à décolorer l’indigo.
- La question du rouge enlevage bon teint au moyen du brome était complètement et pratiquement résolue. J’ai employé ce procédé depuis 1884 jusqu’aujourd’hui, sans avoir été obligé d’y apporter aucune modifi ation.
- On imprimait du chlorate d’alumine 15 degrés Baumé, épaissi à l’amidon grillé, au bain-marie. On y ajoutait 200 grammes par litre de bromure de sodium, 25 grammes d’io-dure de potassium et 25 grammes de sulfure de cuivre.
- Pour produire un enlevage sur bleu clair, ou coupait le rouge ci-dessus avec un peu de chlorure d’aluminium épaissi, pour diminuer la teneur en chlorate et bromure, sans diminuer la quantité d’alumine.
- Dès le début, j’ai cherché aussi à produire un enlevage blanc qui pût s’imprimer en même temps que l’enlevage rouge et qui pût aussi se faire par un passage en vapeur d’une ou d-ux minutes. A 'priori, on aurait cru qu’il faudrait avoir recours à un autre chio-rate que celui d’alumine. Parmi les chlorates les plus facilement décomposables, j’ai choisi pour mes essais le chlorate d’ammoniaque. Mais je n’ai obtenu que des résultats insuffisants ; l’enlevage ne se produisait que partiel- j iement. J’ai essayé ensuite presque tous les chlorates connus, sans arriver à un résultat convenable.
- SUR LES
- PROPRIÉTÉS DE LA FIBROINE
- Note de M. Léo VIGNON
- brillante, souple, tenace et élastique : cette madère doit être envisagée comme la fibroïne.
- La densité est très voisine de 1,34. Sa composition ce tésimale moyenne est :
- C.................... 48,3
- H............... 6,5
- Az................... 19,2
- 0............... 26
- 100,0
- La fibroïne est beaucoup moins riche en matières minérales que la soie. Les cendres de la soie étant 0,80 0/0 environ, la fibroïne n’en contient que 0,01 0/0 en moyenne.
- Dissoute dans l’acide chlorhydrique concentré, la fibroïne agit sur la lumière polarisée et se montre fortement lévogyre.
- L’action de l’acide chlorhydrique à 22° sur la fi roïne est particulièrement remarquable : si, à une certaine quantité d’acide chlorhydrique on ajoute de la fibroïne, on constate d’abord qu’il y a dissolution rapide à froid; puis, si l’on augmente peu à peu la quantité de fi-broïfie,on obient une masse visqueuse, transparente, tout-à-fait semblable à la soie dans la glande du ver ; la fibroïne a subi une véritable décoagulation.
- Par l’action de l’alcool à 95°, la fibroïne est précipitée de ses solutions chlorhydriques ; elle prend l’état coasulé. Elle se présente alors sous la forme de grumeaux semblables à la silice gélatineuse prenant, par la dessica tion à la température ordinaire, l’aspect de l'albumine sèche. En cet état, elle a perdu son éclat, mais en conservant sa composition, sa densité, son action sur la lumière polarisée et son pouvoir absorbant pour les matières colorantes.
- Mülder a dénommé fibroïne la soie dépouillée de son grès par l’action de l’acide acétique bouillant; cette matière a été préparée de différentes manières. Voici celle que propose M. Vignon :
- On prend un écheveau de soie grège blanche, pesant environ 10 gr.; on le traite à l’ébullition, en ayant soin de lisser fréqemment, pendant SG minutes, par un bain formé de 150 gr. de savon blanc neutre et 1,500 cc. d’eau distillée. La soie est ensuite tordue, rincée à l’eau distillée chaude, puis tiède, pour éliminer le savon.
- Apiès essorage, on la soumet à l’action du deuxième bain de savon, composé comme le premier, et agissant à l’ébullition, pendant 20 minutes. Fuis, la soie est soigneusement essorée ; on la rince successivement dans 1 litre d’eau distillée bouillante, 1 litre d’eau distillée liède, 1 litre d’eau distillée froide, renfermant 10 cc. d’acide chlorhydrique pur à 22°. ^Finalement, en rince à l’eau distillée et l’on termine par deux lavages au moyen de l’alcool à 92°. On obtient, dans ces conditions, en moyenne, 75 0/0 de soie très blanche, très
- BLANCHIMENT DES COTONS BRUTS
- Par M. C.-L. TASSART
- Le traité de « L’Industrie de ta Teinture », de M. Tassart, contient des indications très pratiques sur le travail des cotons bruts, et que nous trouvons intéressantes à reproduire comme complément du rapport de M. Waddington sur la classe 30 de l’Exposition de 1889, signalant l’avantage eu fabrique des cotons blanchis ou teints avant filature (1).
- On peut avoir à blanchir le coton brut, soit pour le filer en blanc et le livrer tel à la consommation, soit pour le teindre en nuances claires dont la pureté pourrait se trouver altérée par la coloration naturellement jaunâtre du coton écru.
- Le coton doit d’abord être passé à l’ouvreuse pour quo les bains puissent le pénétrer uniformément. Il ne faut pas se borner à un battage sommaire, bien que l’on s’en contente dans la plupart des cas, et que le coton doive avant fiiature être battu à nouveau, car on
- (1) Revue de la Teinture, livraison de mars 1892 p. 43.
- j s’expose ainsi à des inconvénients dont le 1 moindre serait d’employer une plus grande portion d’ingrédients, afin d’agir sur les matières premières qu’on n’a nul besoin de transformer et qu’il sera ensuite beaucoup pius
- difficile d’éliminer. On se trouve de plus entraîné à blanchir plus énergiquement les cotons sales afin de leur donner un aspect satisfaisant ; et cela au préjudice de la fibre, dont on altère la solidité.
- Après battage, le coton doit subir les opérations suivantes :
- Débouillage en solution alcaline,
- Chlorage,
- Acidulage.
- I. — Ttaitement a la barque
- On prépare un bain de sel de soude de concentration variable (1/2° à 1° 1/2 B.), suivant l’état de la fibre à traiter (1). On y plonge le coton et on le laisse bouillir deux heures en donnant un coup de crochet au bout de la première heure. On relève ensuite le coton contre l’un des côtés de la barque, et on lâche le bain. Le coton est ensuite lavé, soit dans la barque même, ce qui permet un travail plus rapide, soit à la laveuse.
- Ce lavage porte le nom de d^rouqissage.
- Pour le chlorage, on monte un nouveau bain avec trois touries de chlorure liquide à 6° B. (9° chlorométriques), ou deux touries à 9° B (15° chlorométriques), pour 150 kil.de coton.
- La concentration du bain ne devant pas, dans tous les cas, dépasser 1° 1/2 B., et ne pouvant aller au-dessous de 1/2° B, à moins que les cotons à traiter ne soient parfaitement propres.
- Le coton doit rester douze heures dans le bain de chlorage, et être ensuite rincé.
- Pour débarrasser complètement le coton de toute tr ne d’hypochlorite qui pourrait l’altérer à la longue, ou a recours à”divers agents chimiques, tels que l’acide sulfurique, l’acide chlorhydrique, le bisulfite de soude, l’ammoniaque. *
- Les acides, en agissant sur les hypochlo-rites, mettent l’acide hypochloreux en liberté et ce dernier se décompose immédiatement en achevant la destruction des matières colorantes, et terminant le blanchiment. On remarque, en effet, que le coton, qui au sortir des bains de chlorage peut encore avoir une teinte jaunâtre, devient d’un blanc presqne parfait après les bains acides.
- On emploie des bains marquant 1 /2° a 1°B. (acide sulfurique ou préférablement acide chlorhydrique); il vaut mieux n’employer que des bains aussi peu concentrés que possible,
- (1) Les quantités d’eau qu’on emploie pour les différents bains dans le traitement des cotons bruts, varient de 10 à 30 litres par kil. de coton. La moyenne, 20 litres, est employée le plus fréquemment, et, sauf indications contraires, c’est toujours avec cette quantité d’sau que les bains doivent être faits.
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- et l’on fera bien de se rapprocher de la limite inférieure.
- On lave ensuite énergiquement.
- Au lieu de bains acides, on emploie quelquefois des bains de bisulfite ou d’hyposulfite de soude, et même d’ammoniaque, mais alors le coton reste tel que le bain de chlorage l’a laissé.
- On termine enfin par un azurage destiné a masquer la teinte légèrement jaune que conserve le coton malgré les traitements les plus énergiques. On emploie à cet effet le bleu d'outremer ou les bleus d'anitine : le premier a l’avantage de résister à l’action de la lumière beaucoup mieux que les bleus d’aniline, mais ceux-ci donnent un azurage plus vif.
- Lps bleus d’aniline qu’on emploie sont les bleus-coton, surtout les marques rouges, et les bleus solubles (1).
- L’azurage se fait en passant simplement le Coton dans un bain d’eau froide contenant une faible proportion de l’un quelconque de ces bleus.
- On essore ensuite et on sèche à aussi basse température que possible, à l’air libre si le temps le permet, afin d'éviter la production d’une teinte aune que le séchage à chaud fait souvent apparaître et qui semble due à ’’ac-tion de l’acide incomplètement éliminé par les lavages.
- On évite même, en séchant à basse température, de brûler le coton, si les lavages à l’eau après les bains acides ont été trop sommaires (transformation en hydrocellulose).
- Le travail à la barque donne un coton difficile à traiter en filature ; il est même souvent cordé, ce qui gène et qui rend quelquefois im-ppssible le passage aux cardes.
- On a donc songé à employer les mêmes moyens que pour le coton filé, mais ces procédés sont encore peu répandus, l’industrie de la teinture et du blanchiment du coton brut étant de création relativement récente.
- Dans le blanchiment à la barque, pour que l’action des bains de chlorage soit à peu piès uniforme, on remue le coton au sein du liquide à l’aide de crochets et de fourches. Dans les appareils dont nous allons parler, la fibre reste fixée et le bain est mis en mouvement par des engins appropriés, de façon à parcourir toutes les parties de la cuve.
- II. — Traitement a la cuve
- Cuve a débouillir. — Pour le coton brut, les cuves que l’on emploie sont à basse pression.
- La cuve cylindrique en bois peut contenir 250 à 1.000 kil. de coton, elle est munie d’un double-fond percé de trous. Au centre, ou sur
- \1) Nous pensons que le violet de Lauth(de la série du bleu méthylène) donnerait de bons résultats, vu sa grande résistance aux agents atmosphériques, bien bu’aucun essai, à notre connaissance, n’ait été fait dans ce sens.
- l’un des côtés s’élève un tuyau prenant le liquide dans le faux-fond et venant le déverser à la partie supérieure. Le mouvement est déterminé par un injecteur à vapeur placé vers le bas du tuyau ; la vapeur, tout en produisant le mouvement de circulation du bain, en effectue le chauffage.
- Le coton placé sur le faux-fond est maintenu immergé par un couvercle mobile percé de trous qu’on maintient à l’aide de madriers fixés aux parois de la cuve à l’aide de dispositifs variés.
- Lorsque le bain est chaud et la circulation parfaitement établie, on verse dans la cuve la quantité de sel de soude (en solution), nécessaire au débouillage et on laisse marcher l’appareil de six à douze heures; on lâche ensuite le bain et on lave le coton dans la cuve, en y faisant affluer l’eau en grande quantité (dérouger). On enlève ensuite le coton pour le mettre dans la cuve à chlorer.
- Cuve à chlorer. — Le coton, après débouillissage, se trouve dans la cuve en masse compacte, qu’il faut diviser avant de le mettre dans la cuve à chlorer. Cette opération se fait souvent à la main : il faut alors deux gamins pour ouvrir, en douze heures de travail, 250 kil. de coton ; on aurait tout avantage à employer un ouvrier spécial.
- La cuve à chlorer généralement en bois, est quelquefois re\êtue de plomb, «lie est munie d’un faux-fond perforé ou d’une couchede siiex en faisant fonction ; au centre se trouve une pompe en plomb placée verticalement, puisant le bain à la partie inférieure pour le déverser par quatre orifices sur le coton disposé dans la cuve.
- Partant du centre de la cuve au-dessous du double-fond, un tuyau en plomb vient déboucher à l’extérieur vers le milieu de la hauteur, et peut être bouché à l’aide d’un tampon. Ce tuyau est dit ; tube de graduation. On remplit la cuve d’eau après y avoir mis le coton ; on place un baquet sous l’orifice ouvert du tube de graduation, et on fait fonctionner la pompe.
- Le baquet étant à peu près rempli par l’eau qui coule de l’orifice du tube de graduation, on y met une portion du chlorure à employer, et un ouvrier, à l’aide d’un cassin, verse le contenu du baquet au-dessus de la cuve, et l’hypochlorite ainsi dilué entre dans la circulation.
- On ajoute ainsi tout le chlorure par portions successives -, on met le tampon destiné à obtenir le tube de graduation et on laisse marcher la cuve de six à douze heures. Au bout de ce temps, on lave à grande eau dans la cuve même et sans sortir le coton-, on procède à l’acidulage de la même façon.
- 11 ne reste plus alors qu’à effectuer le lavage et l’acidulage par les moyens ordinaires.
- Comme il devient facile dans cette méthode de traitement, en plaçant deux cuves
- l’une à côté del’autredefaire reservir lebain plusieurs fois, on arrive à faire le blanchiment à un prix excessivement bas.
- TACHES D’HUILE ET DE FER
- Sur tissus de coton
- Par M. C. Weber
- Les taches d’huile que les tissus de coton présentent trop souvent s’enlèvent la plupart du temps au lessivage» C’est le cas lorsque les taches sont dues à des huiles ou à des graisses d’origine animale ou végétale, car il s’opère alors une saponification complète de ces taches et par suite leur enlèvement. 11 n’en est plus de même lorsqu’elles ont été causées par des huiles minérales. En effet, les huiles minérales sont incapables de se saponifier -, cependant les dissolutions de savons et avant tout celles des savons alcalins, dissolvent de grandes quantités d’huiles minérales, et le savon de résine employé au lessivage peut très bien enlever les taches d’huile minérale à la condition qu’elles soient récentes. Mais si les tache- ont subi une longue exposition à l’air, ét par suite une oxydation, elles ne disparaissent pas par un lessivage à basse pression; un lessivage à haute pression, avec un excès de savon de résine seul les fait dispa-traître pratiquement.
- Les taches de fer sont plus rares que celles d’huile ; elles s’enlèvent généralement avec facilité. Si elles sont en petit nombre, on ies traitera une par une avec de l’acide oxalique bien étendu et on lave ensuite soigneusement-Si elles sont nombreuses, on foularde le tissu en bain d’acide oxalique à trois degrés et demi Baumé ou de bisulfite de soude à cinq degrés Baumé.
- Lorsqu’une pièce présente en même temps des taches d’huile et de fer, le plus souvent, il devient très difficile de les enlever, car l’huile oxydée fixe le fer et le soustrait à l’action même de solutions concentrées soit d’acide sulfureux, et même d’une dissolution d’oxalate d’étain dans l’acide chlorhydrique, qui est le meilleur agent connu pour détruire les taches de fer ; je ne sais à quelle cause attribuer celles que l’on trouve sur le tissu écru ou qui se produisent au cours du blanchiment. Mais si l'on teint sur mordant de fer un tissu ayant des taches d’kuile, les taches complexes d’huile et de fer se forment inévitablement. Elles ne céderont qu’à un traitement qui agira en même temps sur le fer et sur l’huile. Après un grand nombre d’expériences, j’ai trouvé qu’en foulardant les pièces tachées dans une partie de savon mou, une de glycérine et trois d’eau, faisant passer entre des rouleaux comprimeurs, laissant en repos 2A heures et lavant, on les enlève. On comprendra aisément la raison de ce procédé, si l’on se souvient de la grande facilité avec laquelle toutes les huiles sê dissolvent dans un mé-
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- 164
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- lange de savon et de glycérine, et du pouvoir qu’ont les solutions alcalines de glycérine de dissoudre de grandes quantités d’oxyde ferrique. Le prix du procédé est d’environ 8 fr. 25 c. les 100 kil., les pièces de tissu de coton pesant de 12 à 36 kil.
- Journ. of. soc. of chem. indtrad. indust. textile.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé de blanchiment Par MM. Meyrueis et Mongin
- Ce procédé est applicable à tous textiles végétaux et aux pâtes à papier.
- 11 y a plusieurs variantes :
- 1° Lavage à froid et sans pression, puis, traitement par l’hypochlorite de soude mélangé ou non'de chlore gazeux ;
- 2° Ou lessivage à chaud comme dans les procédés usuels, suivi des mêmes composés chlorés ;
- 3° On peut encore blanchir par l’action simultanée de la soude et du chlcre, en supprimant le lessivage préalable.
- Dans ces trois cas, le procédé consiste à faire filtrer le chlorure décolorant à travers la masse à blanchir ;
- k° Si l*on opère à chaud, on emploie alors spécialement l’hypochlorite de soude et le gaz chlore. Par ce moyen, on obtient des résultats supérieurs. (Nous voulons bien le croire, mais faire chauffer du chlore gazeux (I) nous paraît dangereux).
- Dans le cas de ce traitement à chaud, on supprime (es lessivages et lavages qui précèdent ordinairement l’action du chlore -,
- 5° Le livret indique encore que les matières, après avoir été, ou non, traitées en bains acides ou dans un courant de gaz chlore, sont soumises à une dissolution de soude caustique, traversée par un dégagement de chlore gazeux, de façon que le chlorure décolorant se produise au contact des matières à blanchir.
- 6° Enfin, pour offrir un choix encore plus varié de méthodes, les auteurs donnent la description et le dessin d’un appareil électro-dia-lyseur permettant la décomposition électroly-tiqae du chlorure de sodium en chlore et de l’appPquer au blanchiment.
- Nous avons numéroté ces différentes indications qui, d’après la lecture du brevet, nous ont paru autant de procédés indépendants les uns des autres.
- Filés multicolores d'un nouveau genre Par M. Pinel.
- Les filés multicolores appartiennent généralement aux deux genres suivants: ou bien ce sont des fils moulinés ou retordus, et le nom même indique la préparation ; ou bien ce sont
- des fils jaspés et pour ces derniers on fait concourir à la formation d’un même fil deux ou plusieurs mèches de préparation de filature, les unes écrues, les autres teintes ou blanchies.
- M. Pinel a pris récemment un brevet pour des filés multicolores à effet varié et irrégulier. Pour les obtenir, on emploie simultanément sur les machines de préparation ou de filage des rubans, mèches ou fils non terminés, préalablement imprimés ou chinés. Les fils sont composés de couleurs non continues sur le fil fait, mais ces couleurs ne décrivent pas de spirales et ne se décrivent pas non plus à des intervalles réguliers sur la longueur, comme c’est le cas pour les fils jaspés ; elles se reproduisent à des intervalles différents.
- Impression superficielle des velours Par MM. Bonnet, Ramel, etc.
- Ce procédé a pour but d’éviter l’écrasement du duvet des velours, dans les machines à imprimer.
- Chaque élément imprimeur, dans ces machines, est formé d’un rouleau encreur, d’un rouleau gravé et d’un rouleau presseur.
- Le dernier est garni, à ses deux extrémités, de saillies faites par des bandes de fine toile, et qui, s’appuyant sur le cylindre gravé (aux extrémités), laissent un léger espace dans lequel le tissu velouté chemine.
- En réglant l’épaisseur de ces saillies, la pression sur le velours est limitée à la quantité nécessaire pour agir sur la partie duveteuse d’une façon suffisante, mais sans l’écraser.
- Ces garnitures partielles du rouleau presseur constituent, en résumé, des cales limitant la pression.
- Préparation chimique pour dégraissage des textiles
- Par M. C. Castellani
- Cette « préparation chimique » n’est, en résumé, qu’une soude caustifiée, que l’auteur prépare comme suit, en insistant sur le mode d’extinction de la chaux :
- La chaux doit être très blanche et très pure sans être excessivement grasse; elle doit être réduite en petits morceaux, en laissant de côté les parties colorées. Ces morceaux sont plongés dans de l’eau pour une durée n’excédant pas deux secondes ou même moins, de façon qu’après l’extinction, la chaux se présente sous la forme d’une poudre absolument fine et impalpable.
- L’eau que l’on emploie pour éteindre la chaux doit être additionnée préalablement de 5 parties de carbonate de soude pour 100 parties d’eau en poids, s’il s’agit d’eau contenant de la chaux ou de la potasse ; si, au contraire, l’eau contenait des silicates, du fer ou d’autres substances, il faudrait augmenter la
- proportion de carbonate de soude et la porter
- 10 p. 100.
- Une fois que la chatjx a été éteinte connue il vient d’être indiqué, on la mélange avec du carbonate de soude et de l’eau, ] 00 parties de chaux, 150 parties de carbonate de soude et 800 parties d’eau. On lisse digérer le mè. lange jusqu’à ce que le liquide soit tout-à-fajt limpide et on l’agite de temps en temps. p0ur obtenir ce t effet, il faut de six heures à deux jours, suivant l’état atmosphérique, la qualité de la chaux et la température ambiante.
- Quant au mode d’emploi de cette prépara-tion, il n’en est pas question.
- Vêlements imperméables Par MM. Hornüng et Liebl
- Lee auteurs sont d es Autrichiens, qui viennent jusqu’en France faire breveter des vêtements en papier imperméabilisé, qu’ils disent préférables à ceux en tissus caoutchouqués, parce qu’ils sont moins loards, moins coûteux, etc.
- Ils appliquent sur des bandes de papier des couches successives d’enduits, soit :
- De colle forte et de glycérine ;
- Colle forte et vernis.
- Ou bien, pâte consistante de vernis à l’huile de lin ou au caoutchouc.
- Avec coloration au noir de fumée, ou autres poudres teintées.
- On confectionne des vêtements par couture ou collage de ce papier imperméable.
- Cela ne peut guère convenir qu’au troisième habit de Cadet-Rousselle.
- Machine servant à donner du luisant aux draps de laine
- Par M. Jules Descoubet, d’Elbeuf
- Cette invention a pour but de compléter une précédente du même inventeur se rapportant à la machine dite « Décatissage indestructible contiuu », et s’en distingue parles points suivants :
- Au lieu d’envelopper le cylindre avec adhérence sur tout son pourtour, le feutre sans fia passe sur trois rouleaux et sur la moitié supérieure de la surface du cylindre, ce dernier étant fixe.
- L’auge est supprimée, et c’est la moitié supérieure du cylindre qui est percée diagona-lement de petits trous et qui tamise la vapeur destinée au chauffage et à la pénétration du •
- drap en traitement.
- —
- Lampe à soufrer pour le blanchiment des textiles,
- Par MM. Bronnen et Gamgée.
- Les auteurs présentent comme un perfec- ! tionnement sérieux dans le blanchiment des | laines l’emploi du sulfure de carbone pour produire l’acide sulfureux. MM. Bronnen et Gamgée ont inventé une lampe alimentée au .
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- sulfure de carbone et dont par suite la combustion produit de l’acide sulfureux.
- Nous ne voyons là qu’une complication du procédé par combustion directe du soufre, qu est déjà assez défectueux pour ne pas augmenter ses dangers d’incendie et d’asphyxie, ainsi que son prix de revient. La compensation nous échappe.
- PROCEDES DIVERS
- Vert pour laine S
- Ceci est un nouveau colorant présenté par la « Badische Anilin » et la « Société pour l’industrie chimique » qui l’exploitent collaté-ralement, suivant convention entre ces deux sociétés.
- Ses qualités seraient d’unir facilement, de bien se prêter aux mélanges, et surtout de résister à l’épreuve des boues alcalines.
- Il teint la laine et la soie.
- 11 est réductible par la poudre de zinc, pour les impressions-enlevage.
- La teinture de la laine se fait avec addition d’acide sulfurique et de sulfate de soude, suivant le procédé habituel des couleurs acides.
- Les bains ne tirent pas 5 fond.
- L’échantillon ci-dessus représente 2 0/0 de colorant.
- Gros bleu Par mélange
- Ainsi que nous l’avons plusieurs fois indiqué, les bleus foncés, allant même jusqu’aux bleus marine, s’obtiennent avantageusement par le mélange d’un vert et d’un violet dans des proportions convenables. On n’arriverait
- Ainsi que nous l’avons plusieurs fois indiqué, les bleus foncés, allant même jusqu’aux bleus marine, s’obtiennent avantageusement par le mélange d’un vert et d’un violet dans des proportions convenables. On n’arriverait
- pas à faire des bleus aussi corsés, à moins d’employer les indulines r.ui donnent des teintes violacées.
- L’échantillon ci-dessus a été obtenu avec :
- Vert pour laine S.................... 3 0/0
- Violet à l’acide 7B.................. 11/2 —
- On teint sur bain acide.
- Ces deux colorants montent bien ensemble.
- Havane coton
- Cette teinte, assez employée en doublure, a
- été obtenue avec :
- Jaune d’or diamine............. 20/0
- Bronze-diamine G................. 1/2 —
- Rouge solide diamine F........... 1/2 —
- Cristaux de soude.................. 5 —
- Sulfate de soude.................. 15 —
- On entre à tiède, et on pousse au bouillon.
- L’unisson se fait bien, quoique le jaune soit un peu plus long à tirer que les 2 autres colorants.
- Capucine-coton
- La nuance capucine de l’échantillon a été J faite par le mélange suivant :
- Jaune d'or diamine.......... 2 0/0
- Rouge solide diamineF......... 1/2 —
- Cristaux de soude, et sulfate comme ci-dessus.
- Le rouge tranche beaucoup dans le bain, et sur le tissu humide, mais en séchant il tombe proportionnellement plus que le jaune, aussi faut-il échantillonner plus rouge que la teinte qu’on désire sur tissu sec.
- Autres colorants pour coton
- La « Société pour l’industrie chimique » présente quelques nouveaux colorants pour coton, qu’elle désigne :
- Bleu direct B Gris directs R et B Brun direct J
- Ils s’ajoutent à la série nombreuse des couleurs azoïques, dans laquelle on trouve déjà des similaires. Cependant le Brun J est un marron doré assez brillant, que l’on y voit moins.
- Recettes générales d’impression
- par les Alizarine-Bordeaux, Alizarines-Cyanine et Noir d’Alizarine-Cyanine G
- Communiquées par MM. Friedb. Bayeb et C°, fabricants de ces produits
- C®T©N
- Alizarine-Bordeaux GD et BD
- Bordeaux-vapeur
- Mélanger :
- 630 grs. épaississant R
- 150 » Alizarine-Bordeaux GD on 1
- pâte-r20 0/0.
- 100 » rhodanate d’alumine à 12° B.
- 75 » acétate de|chaux à 15° B.
- 30 » huile d’olive et
- 15 :» oxalate d’étain.
- 1000 grs.
- Imprimer sur tissu non huilé, vaporiser à 1/2 atmosphère, passer dans un bain de craie, malter et savonner à 73° C.
- Par des coupures de 1:1, ou de 1:4, ou de 1:8, en obtient de jolies nuances claires.
- Au lieu de 100 grs. de rhodanate d’alumine à 12° B., on peut employer la même quantité de tartrate d’alumine à 12° B., et au lieu de 75 grs. d’acétate de chaux à 15° B. de Sulfo-Cyanure de calcium ou Rhodanate de calcium à 15° B.
- Réserve sous Alizarine-Bordeaux
- Mélanger :
- 45 grs. acide citrique cristallisé dissous dans
- 95 » eau, ajouter peu à peu à 860 » épaississant F
- 1000 grs.
- Imprimer la réserve sur tissu non huilé, puis imprimer par dessus l’Alizarine - Bordeaux BD, vaporiser 1 heure sans pression et continuer le même traitement employé pour l’Alizarine-Bordeaux.
- Couleur au foulard (au mordant d’alumine)
- Mélanger »
- 1000 grs. Bordeaux-vapeur avec
- 3000 » eau de mucilage de gomme adra-gante mince.
- Le traitement est celui du Bordeaux-vapeur.
- Bleu-noir-vapeur
- Mélanger ;
- 460 grs. épaississant S.
- 190 »> Alizarine-Bordeaux BD en pâte 20
- p. 100.
- 50 » huile d’olive.
- 100 » acide acétique à 6° B. (30 0/0) et
- 200 » acétate de chrome à 20 0[0 B.
- 1000 grs.
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-
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- IA REVUE DE LA TEINTURE
- Imprimer sur tissu non huilé, vaporiser 1 heure à 1|2 atmosphère, passer dons un bain de craie, malter, et savonner à 75° G.
- Par le passage au chlore, le bleu-noir perd sa nuance bleutée en virant en un noir charbon. Les nuances claires ne doivent pas être chlorées de crainte de devenir trop grisâtres ; le savonnage suffit. L’addition de Jaune-Diamant porte également au noir foncé.
- Couleur au foulard (au mordant de chrome)
- Couper :
- 1000 grs. Bleu-noir-vapeur avec 1000 » eau de mucilage de gomme adra_ gaute miocei
- Alizarine-Cyanine R
- Bleu-vapeur
- (rougeâtre)
- Mélanger :
- 550 grs. épaississant F.
- 250 » Alizarine-Cyanine R, en pâte.
- 40 » acétate de chaux à 15® B.
- 85 » acétate de chrome à 20° B, et 75 » acide acétique à 6° B. (30 0[0).
- 1000 gr.
- Bleu-vapeur
- (verdâtre)
- Mélanger :
- 550 grs. épaississant F.
- 250 » Alizarine-Cyanure R, en pâte.
- 85 » acétate de chrome à 20° B.
- 75 » acide acétique à 6° B. (30 0[0) et 40 » eau.
- Il
- 1000 grs.
- Imprimer sur tissu huilé et procéder comme pour I’alizarine-Bordeaux. Pour obtenir un blanc franc, mieux vaudra l’emploi du savon que du chlore.
- P.-S. — Pour notre compte, nous donnerions la préférence au procédé bleu-vapeur-rougeâtre.
- Couleur au faulard
- Couper :
- 1000 grs. Bleu-vapeur avec 2000 » eau de mucilage de gomme adra-gante mince.
- Violet-vapeur
- Mélanger :
- 540 grs. épaississant R.
- 240 » Alizarine-Cyanine R, en pâte.
- 170 » acétate d’alumine de 12° B.
- 50 » acide acétique de 6° B. (20 0[0).
- 1000 grs.
- Imprimer sur tissu huilé. Le procédé est celui du bleu-vapeur ; cependant il est préférable de ne savonner qu’à 50° C.
- Couleur au foulard
- Couper :
- 1000 grs. Violet-vapeur avec 2000 » eau de mucilage de gomme adra-gante mince.
- Alizarine-Cyanine G extra B leu-vert-vapeur.
- Mélanger .'
- 510 grs. épaississant R 250 » Alizarine Cyanine G extra en pâte. 170 » acétate de chrome à 20° B. et 70 » acide acétique à 6° B. (30 0/0).
- 1000 grs.
- Procéder comme pour l’Alizarine-Cyanine
- Mélanger :
- 475 grs. épaississant S.
- 235 » Alizarine-Cyanine G extra en pâte. 240 » acétate d’alumine à 12° B. et 50 » acide acétique à 6° B. (30 0[O).
- 1000 grs.
- Imprimer sur tissu huilé, vaporiser 1 heure à 1|2 atmosphère, passer dane un bain de craie, malter et savonner 20 minutes à 30°C.
- 145 » mucilage dégommé adragante,65
- grs. par litre.
- 500 » eau.
- LAINE
- Alicarine-Bordeaux
- Bordeaux-vapeur Mélanger à froidî
- 640 grs. épaississant R.
- 50 » glycérine à 28° Bé.
- | 20 » acide oxalique dissous dans
- 1 50 » eau.
- ( 40 » sulfate d’alumine dissous dans
- ) 100 » eau.
- 100 » Alizarine-Bordeaux BD, en pâte
- 20 0/0.
- 1000 grs.
- Imprimer sur laine chlorée.
- Noir d’Alizarine-Cyanine G.
- Mélanger ;
- 530 grs. épaississant F.
- 300 » Noir d’Alizarine-Cyanine G en pâte.
- 100 » eau.
- 50 » acétatate de chrome à 20‘ Bé.
- 20 » acétate de chaux « 15° Bé.
- 1000 grs.
- Manipuler comme pour le susdit Bleu-vapeur Cyanine G extra.
- En nuances claires, le Noir d’Alizarine-Cyanine G donne une belle couleur grise.
- ,, Epaississants
- Epaississant R.
- Cuire ensemble :
- 120 grs. amidon blanc.
- 90 » acide acétique à 6° Bé. (30 oiO) .
- 40 > huile d’olive.
- 150 » mucilage dégommé adragante, 65
- gr3. par litre.
- 600 » eau.
- Epaississant F
- Cuire ensemble :
- 145 grs. amidon blanc.
- 20 » amidon gjillé.
- 105 » mucilage de gomme adragante, 65 grs. parlitre.
- 105 > acide acétique à 61 Bé. (30 0^0). 25 » huile d’olive 600 » eau
- 1000 grs.
- Epaississant S
- Cuire ensemble :
- 175 grs. amidon blanc.
- 25 » amidon grillé.
- 125 » acide acétique à 6° Bé. (30 0[0). 30 » huile d’olive et
- Alizarine- Cyanine
- Violet-vapeur
- Mélanger à froid :
- 600 grs. épaississant R.
- 40 » glycérine à 28° Bé.
- | 20 » acide oxalique dissous dans
- < 50 » eau.
- 40 » sulfate d’alumine dissous dans 100 » eau.
- 150 » Alizarine-Cyanine R, en pâte. 1000 grs.
- Imprimer sur laine chlorée.
- Bleu-vapeur
- Cuire ensemble :
- 75 grs. Alizarine-Cyanine RRR double.
- 270 » eau.
- 500 » eau de british gum 1 : 2, ajoutera |
- froid
- 80 » acétate de chrome à 20° Bé, ou la j
- même quantité de fluorure de chrome.
- 25 «eide oxalique.
- 50 » eau.
- 1000 grs.
- Bleu-vapeur
- Cuire ensemble :
- Î 150 grs. Alizarine-Cyanine GG ou G extra, ou R ou RR.
- 200 » eau.
- 500 » eau de british gum.
- 30 » alun de chrome, ou la même
- quantité de fluorure de chrome.
- 60 » eau.
- ( 10 » acide oxalique.
- ( 50 » eau.
- 1000 grs.
- Toutes les Alizarines-Bordeaux et Cyanine s’emploient également pour l’impression de la laine peignée (système Vigoureux), moyennant l’alun de chrome, flnorure de chrome et -acide oxalique.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- SOIE
- Poui la soie, l’on se sert des mêmes procédés que pour l'impression sur laine.
- Sans garantie Errata
- Dans un certain nombre d’exemplaires de notre dernière livraison (novembre), deux échantillons ont été intervertis.
- Ce sont ceux du vert diamine B, et de l’O-live par mélange ; il suffit de les détacher avec précaution et de les recoller à leur place.
- Dans l’article « Passage en chaux, » p. 147, à la 3® ligne, remplacer « Eau chaude » par eau de chaux.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- QUESTIONS OUVRIÈRES
- Communication de M. Fleury à, la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage
- ün ouvrier qui travaillait depuis onze ans dans la même maison fut congédié subitement sans préavis. Pour ce fait, il réclamait devant le Conseil 30 francs de salaires dus, et 180 fr. d’indemnité de congé, soit un mois de salaires, alléguant que son patron avait l’habitude de payer un mois de traitement aux ouvriers au mois congédiés par lui.
- Le patron répondait qu’en effet, il donnait habituellement un mois de salaires à titre gracieux aux vieux ouvriers de la maison qui se retiraient, mais qu’un tribunal ne pouvait arguer de cette habitude de pure gracieuseté pour le forcer par jugement à semblable largesse envers tous, surtout envers un homme dont il avait à se plaindre, qui avait manqué à son travail et était venu un jour à l’atelier en état d’ivresse.
- Le bureau des prud’hommes a trouvé qu’il n’y avait pas là de motifs suffisants pour légitimer un brusque congé, et a soutenu que, du moment que le patron avait l’habitude de donner un mois de congé, il devait l’accorder au réclamant.
- Sur le refus du patron de payer de suite cette indemnité, le président du conseil prononça un jugement basé sur les mêmes considérations, à savoir que, du moment que le patron avait l’habitude de payer un mois d’indemnité aux ouvriers congédiés, rien ne l’autorisait à ne pas te faire pour 1 réclamant, et le condamnait à payer 30 francs de salai res, une indemnité de 150 francs et les frais.
- D’une exception gracieuse et bénévole, le Conseil faisait une règle qu'il imposait au patron.
- Celui-ci interjeta appel, en lisant avec sur-
- drise un jugement, revu et corrigé, contenant une série de considérants tout autres que ceux qu’il avait entendus à l'audience.
- Ce jugement disait notamment :
- « Attendu qu’il est établi et reconnu que le sieur V... a travaillé pendant onze ans dans les ateliers de teinture du sieur X..., qu’il a été subitement congédié au méptis de l usage qui prescrit un avertissement préalable en cas de renvoi non motivé-,
- o Attendu que X... n’invoque pa« de motifs pouvant l’excuser du préavis en usage dans son indu trie ; qn’il se borne à prétendre qu il a agi suivant la pratique de sa maison ;
- « Attendu en outre que, si aux termes de la loi du 27 décembre 1890, le louage de service faitsans dét. rmination de durée peut toujours cesser par la volonté d’une des parties contractantes, la résiliation du contrat par la volonté d’un seul des contractants peut donner lieu à des dommages-intérêts; que, pour l’allocation de l’indemnité à allouer le cas échéant il est ten u compte des usages, de la nature •es services engagés, du temps écoulé, et en général de toutes les circonstances qui peuvent justifier l’existence et déterminer l’étendue du préjudice causé ;
- « Attendu que les usages d'un établissement ne peuvent pallier ceux existant dans l'industrie qui y est exercée et encore moins y être substitués.
- « Attendu que X.., en congédiant sans préavis son ouvrier occupé depuis onze ans dans sa maison, lui a causé un préjudice qu’il doit réparer -,
- « Attendu qu’en tenant compte de toutes les considérations qui précèdent, le Conseil possède les éléments d’appréciation suffisants pour fixer le préjudice causé à 150 fr.;
- « Condamne, etc. »
- Ces considérants nouveaux étaient aussi modérés comme forme, aussi sensés comme raisonnement que ceux de l’audience l’étaient peu, et, chose plus étrange, ils étaient orientés dans une direction absolument opposée, bien que les conclusions fussent les mêmes.
- Devant le juge des délibérés, le patron expliqua son désir d’être fixé sur la jurisprudence que les juges consulaires supérieurs comptaient adopter à l’égard de la loi de décembre 1890, et remit un petit travail de M. Jouanny, fixant les indemnités à al ouer aux ouvriers congédiés brusquement, suivant leur ancienneté dans la maison, et le montant de leurs salaires. .
- Mais le jugement du Tribnnal ne trancha aucune de ces questions intéressantes et, sans même viser la loi de décembre 1890, ne fit que confirmer la sentence des premiers juges, en ces termes :
- « Attendu que la sentence précitée condamne X... à payer, savoir : 30 francs pour salaires, 150 francs à titre de dommages-intérêts ;
- * Attendu qu’aux termes des conclusions de son appel, X... fait offre d’effectuer le paiement de ladite somme de 30 francs, qu’aucune contestaiton D’existe donc entre les parties en ce qui concerne cet élément du litige; qu’il y a lieu de maintenir à cet égard la décision rendue par les juges de premier ressort ;
- « Attendu qu’il est acquis au débat que V... travaillait depuis onze ans pour X... comme ouvrier teinturier, et qu’il recevait comme salaires la s>mme de 180 'francs par mois; qu’il appert des faits de la cause que V... a été congédié brusquement par X..., sans que ce dernier justifie d’aucun motif de nature à légitimer cette mesure ; qu’il est constant que V... a, par ce fait, éprouvé un préjudice dontX... lui doit réparation, ei dont le Tribunal fixe l’importance, à l’aide des éléments qu’il possède, à la somme de 150 fr.
- « Par ces motifs, etc. »
- Quelle conclusion faut-il tirer de cette affaire au point de vue du résultat que nous cherchions, c’est-à-dire l’interprétation à donner à la loi de décembre 1890 ?
- Un seul point ressort de ces débats, c’est que le Conseil des prud’hommes et le Tribunal de commerce jugent d’accord entre eux qu’un ouvrier qui est payé 180 fr. par mois, a droit, au bout de onze ans, en cas de brusque renvoi, sans motifs graves, à une indemnité de 150 fr.
- Quoi qu’il eût été à souhaiter que les jugements, surtout celui du Tribuual, eussent été plus explicites, c’est là uq point acquis qui peut servir de jalon â l’appréciation de l'indemnité due en cas de brusque congé pour un temps différent de services.
- ÉTAT DES INDUSTRIES TEXTILES
- EN FRANCE
- Chaque année la commission permanente des valeurs de douane établit une série de rapports du plus haut intérêt sur les différentes industries du pays.
- Nous avons sous les yeux le mémoire dressé au nom de la 4° section, celle relative aux tex^ tiles, par M. Gaston Grandgeorge. Nommer le rapporteur, c’est dire avec quelle incontestable compétence a été faite l’étude d’une des branches les plus actives du travail national.
- Nous aurons l’occasion de puiser bien des renseignements dans ce travail des plus documentés sur la marche de nos industries textiles en 1891, mais nous voulons, dès à présent, attirer l’attention toute particulière de nos lecteurs sur les conclusions de l’ouvrage. M. Grandgeorge insiste, à bon droit, sur la nécessité d’assurer à nos produits manufacturés des débouchés qui leur sont absolument indispensables.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Au surplus, voici comment s’exprime le distingué rapporteur de la 4e section ;
- « Nous avons vu l’industrie de la soie active et avisée, souple d’allures, moins alourdie qu’aucune autre par une organisation manufacturière coûteuse, compliquée, transformer sa fabrication selon les besoins nouveaux de la consommation, manifester plus que jamais les qualités d’initiative , d’intelligence commerciale, d’habileté technique, de goût et d'invention qui l’ont distinguée de tout temps et qui lui assurent une place à part dsns 1 industrie irançaise.
- L’industrie lainière représente chez nous un des types les plus parfaits de l’organisation manufacturière moderne. Elle possède un outillage énorme perfectionné à l’aide duquel elle esten mesure de produire deux fois plus de peignes, de fils et de tissus que la France n’en peut consommer.
- Cette puissance de production qui fait sa force lorsqu’elle est soutenue par un commerce d’exportation actif et progressif, devient pour notre industrie une cause de faiblesse quand nos débouchés extérieurs se resserrent comme en ce moment. De là cette sorte d’atonie et de langueur qui se manifeste par la difficulté d’alimenter lee broches de filature et les métiers à tisser, par des chômages partiels, et par une baisse générale de la valeur des produits de nos manufactures.
- L’industrie du coton, aussi bien outillée que celle de la laine, est organisée seulement en vue de suffire aux besoins du marché français, dont elle est depuis plusieurs années déjà presque absolument maîtresse. On peut dire que la production de la filature et du tissage est actuellement en harmonie avec la consommation qu’elle a à satisfaire. C est une situation saine, qui s’est traduite cette année par une activité commerciale et industrielle très vive, et par une fermeté relative des fils et des tissus.
- La baisse extraordinaire du coton a fait, il est vrai, baisser tous les prix, mais les produits de la filature et du tissage sont loin d’avoir fléchi dans la même proportion que la matière première. C’est-à-dire que le travail de nos manufactures a été rémunéré.
- L’industrie linière, longtemps accablée par la concurrence des tissus, semble être revenue à une situation normale. Elle aussi est parvenue malheureusement, après une période de souffrance aiguë, à mettre en harmonie sa production et la consommation qui lui est restée fidèle.
- Elle a travaillé cette année avec régularité et en général avec profit.
- Quant aux industries diverses qui se rattachent à la confection des vêtements, elles ont conservé leur puissance de production, amélioré leur outillage, perfectionné leurs procédés de trav il. Elles continuent à mettre en relief l’intelligence de leurs chefs d’industrie et l’habileté de leurs ouvrières, et à se distin-
- guer par les qualités de notre race française . le goût, la vivacité d’allure, l’inépuisable imagination.
- Voilà, en prenant l’ensemble des choses, l'état dans lequel se trouvent nos industries textiles au moment où cesse le régime qui leur a permis d’atteindre ce degré de développement, et où s’ouvre, pour le commerce international une ère nouvelle.
- Quel que soit l’effet produit par le nouveau système économique mis en œuvre, il faut reconnaître que toutes les souffrances qui affectent aujourd’hui les industries textiles peuvent se ramener à un phénomène unique : 1 excès de la production.
- Excès de la production agricole, cause de la baisse extraordinaire du coton et du lin.
- Excès d’importation des soies orientales, cause de la baisse sans précédent des soies de toutes provenances.
- Excès de la production manufacturière, cause de la baisse extrême des fils et des tissus de laine, des articles de bonneterie de laine et de coton, des tulles et des dentelles de coton, et à vrai dire de tous les produits de nos industries.
- L’exces de la production manufacturière doit seul nous occuper ici. C’est un fait général indéniable et incontesté. Qu’elle en est la cause ? Est-ce à dire que la consommation générale ait diminué dans le monde ou bien l’industrie française aurait-elle pris depuis quelques années un développement anormal ? Nullement.
- La consommation générale s’est accrue, mais en même temps elle s’est en partie déplacée. La fabrique française n’a pas augmenté sa production de façon excessive, mais elle ?e trouve en face de concurrences nouvelles. Jusqu’à ces derniers temps, la fabrication des fils et des tissus avait été concentrée dans quatre ou ciuq pays d’Europe; en Grande-Bretagne et en France d’abord, puis en Belgique, en Allemagne et en Prusse.
- Ces pays manufacturiers fournissaient le monde entier de leurs cotonnades, de leurs soieries, de leurs lainages. Depuis une quinzaine d’années, un mouvement de réaction contre cet état de choses s’est produit. De grandes contrées comme la Russie et les Etats-Unis d’Amérique, les divers pays d’Europe, jusque-là réfractaires au mouvement industriel moderne, ont voulu créer à leur tour des manufactures et produire les tissus nécessaires à leur propre consommation.
- Pour atteindre ce but, on a relevé partout les tarifs de douane, et chaque Etat a cherché à s’en faire une barrière infranchissable destinée à éloigner de son marché les produits étrangers de nature à faire concurrence aux produits de l’industrie nationale.
- Au début, et pendant la période d’essai, ce mouvement n a pas produit à notre égard d’effets bien sensibles.
- Nos fabriques ont trouvé dans le progrès
- naturel et intéressant de la consommation française une compensation aux pertes qu’elles ont faites au dehors. Il n’en est plus de même aujourd’hui. Grâce au système protectionniste applique presque partout avec une rigueur qui équivaut parfois à la prohibition, notre commerce d’exportation en 1891 vient à s’accroître, bon nombre de nos industries textiles sont en péril.
- En face d’une telle situation il semble d’abord qu’il n’y ait rien à faire et que nous devions nous résigner au cours des choses. Nous croyons, en effet, que tout effort direct pour arrêter le mouvement actuel serait vain et que du temps nous devons attendre quelque f© oirs Cependant, il ne faut pas nous abandoone-nous-anêmes et nous devons au moins agir en vue de nous ménager l’avenir.
- Nous entrons vraisemblablement dans une période troublée pendant laquelle beaucoup d’intérêts seront lésés au profit d’intérêts différents ; il y aura des déplacements de for tune, de clientèle, d’influence financière et commerciale. Mais il faut prévoir que tous les essais tentés ne seront pas heureux, qu’après avoir éprouvé des pertes sensibles certains pays étrangers renonceront à une lutte difficile, en somme, avec les vielles nations manufacturâtes plus riches et plus expérimentées.
- Qtn sait si dans un temps plus ou moins prochain une réaction de l’opinion publique contre les tendances dominantes aujourd’hui, ne rendra pas à nos industries textiles sur le marché international, la situation favorable qu’elles y occupent encore, mais qu’elles sont menacées de perdre.
- Notre devoir est d’agir en vue de ces éventualités.
- Nons devons, au lieu de rompre les derniers liens qui nous unissent encore au point de vue commercial avec les autres peuples, chercher par tous les moyens en notre pouvoir, même au prix de sacrifices, à conserver nos anciennes relations internationales, à en créer de nouvelles et à nous assurer, sur tous les marchés du monde, une situation meilleure, s’il est possible, que celles de nos rivaux, mais à tout le moins égale à celle qu’ils y occupent.
- Cette politique est d’un intérêt vital pour la plus grande majorité de nos industries textiles et quand on considère l’importance du rôle que ces industries remplissent dans la production de la richesse, dans la distribution du travail, dans l’activité générale de la nation, on peut ajouter hardiment que cette politique est d’un intérêt vital pour la France.
- SÉPARATION DE LA SOIE
- Dos tissus mélangés
- Pour séparer la soie des mélanges de tissus mélangés contenant du coton, de la laine et du coton on opère ainsi ;
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- La revue de la teinture
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- l°On commence nar carboniser la fibre végétale en immergeant le tissu dans de l’acide sulfurique étendu, ou une solution de chlorure d’aluminium, puis on le sèche à l’étuve -, par l’action de batteuses, la fibre végétale se sépare à l’état de poussière carbonisée.
- 2‘ On soumet ensuite le mélange de laine et de soie à l’action de l'eau sous pression, à 130° C. La laine seule se désagrégé et il reRe la soie.
- (Revue de ckim. iniustr.)
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- LES RÈGLEMENTS D’ATELIER
- Projet de toi
- Voici le texte du projet de loi sur les règlements d’ateliers que la Chambre a adopté et qui sera prochainement soumis au Sénat :
- Article premier. — Tout patron pourra établir un règlement d’atelier sur l’organisation du travail, sur la police de la fabrique, du magasin ou du chantier, sur les conditions d’admission ou de sortie, sur le paiement d i salaire, en se conformant aux prescriptions suivantes ,
- Art. 2. — Sont interdits d’une façon absolue tous articles de règlement instituant des retenues de salaire, soit sous le nom d’amende, soit sous toute autre appellation.
- Art. 3. — Les déductions de solde pour le travail défectueux dit malfaçon ou détérioration de matières premières, ne doivent pas être considérées comme des amendes, mais comme des dommages-intérêts, et sont, en contestation, portées devant le Conseil des prud’hommes ou, à son défaut, devant le juge de paix.
- Art. 4. — Les règlements d’atelier et les modifications qu’on pourrait y apporter doivent être soumis à l’homologation des Conseils de prud’hommes ou, à leur défaut, au juge de paix du canton, et resteront déposés au secrétariat du Conseil ou au greffe de la justice de paix, où ils auront été homologués. Ce règlemeut, une fois homologué lie le patron et l’ouvrier.
- II doit être imprimé en gros caractères et affiché à un endroit de la fabrique où il soit en vue ; il doit être en outre déposé au greffe de la justice de paix et remis à tout ouvrier qui en fera la demande.
- L’homologation ne deviendra définitive qu’un mois après l’affichage dans l’usine.
- Tous les règlements actuellement en vigueur devront être soumis aux mêmes formalités dans le délai d’un mois à partir de la promulgation de la présente loi.
- Art. 5. — Le contrat intervenu entre le patron et l’ouvrier ne peut prendre fin qu’après 1 expiration d un délai, dit de prévenance, dont la durée sera conforme aux usages locaux, mais ne pourra être inférieure à une semaine
- Cette disposition du délaide congé ne s’applique pas aux travaux temporaires, dont la durée est déterminée au moment de l’embauchage.
- L’ouvrier qui travaille aux pièces doit, en tout cas, terminer la pièce commencée. Le congé ne peut être donné avant ce terme par le patron que si l’ouvrier s’est montré incapable de terminer le travail ou s’est rendu coupable d’une violation très grave du règlement de la fabrique. Il ne peut être donné par l’ouvrier que si le patron ne remplit pas ses obligations envers lui, s’il le traite d’une manière contraire à la loi ou au contrat., ou s’il tolère de la part de quelque autre un traitement de ce genre.
- Le tout sans préjudice de l’art. 1780 du code civil.
- Art. 6. — Les patrons sont tenus de régler leurs ouvriers au moins toutes les quinzaines, au comptant, en monnaie ayant cours légal, et dans la fabrique ou le chantier. Lorsqu’il n’y aura pas de règlement d’atelier ou lorsqu’il sera muet sur Ge point, le paiement devra avoir lieu toutes les semaines.
- Pour le travail aux pièces, les conditions de paiement, jusqu'il l'achèvement de l’ouvrage, seront fixées de gré à gré par les inté ressés.
- En cas de mise à pied d’une durée supérieure à trois jours, les salaires dus à l’ouvrier devront être réglés immédiatement.
- Il est interdit de faire sur le salaire des ouvriers une retenue quelconque, si cette retenue ne résulte pas d’une convention écrite entre l’ouvrier et le patron, sauf dans les cas prévus par l’article 3 de la présente loi. Le tout sans préjudice du droit des tiers.
- Art. 7. — Les contestations qui pourraient s’élever soit au sujet de l’applieation des règlements d’atelier, soit au sujet de la résiliation réciproque du contrat ou de tous autres points de ce contrat lorsqu’il n’existera pas de règlement d’atelier, seront tranchés par le Conseil des prud’hommes, ou, s’il n’en existe pas, par le juge de paix, dans sa plus prochaine audience.
- Art. 8. — Sans préjudice de la responsabilité civile, toute contravention aux prescriptions de la présente loi sera portée devant le juge de paix jugeant en simple police et sera passible d’une amende de 15 fr. L’article 433 du Code pénal sera applicable.
- Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux cas prévus à l’art. 5.
- Art. 9. — La présente loi est applicable aux colonies de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion.
- FABRICATION DES EXTRAITS
- COLORANT S
- Extrait d’un mémoire de F. E. Mafat, couronné par la Société industrielle de Mulhouse (suite)
- Nomenclature des extraits de bois de campé-die et de bois jaune de fabrication rouen-naise ; leurs compositions.]
- 1. Extrait sec de bois de campêche ou hé_ mâtine n° 1, garantie pure.
- 2. Extrait sec de bois de campêche ou hé-
- mâtine n° 2, extra épurée.
- 3. Extrait sec de bois de campêche prima supérieur.
- h. Extrait sec de bois de campêche prima B D.
- 5. Extrait sec de bois de campêche n° 1 B D.
- 6. Extrait sec de bois de campêche n° 2.
- 7. Extrait sec de bois de campêche n° 3.
- 8. Extrait sec de bois de campêche façon Sanford, qualité A.
- 9. Extrait sec de bois de campêche façon Sanford, qualité B.
- 10. Extrait liquide de bois de campêche extra, hématine pure, 30» B.
- 11. Extrait liquide de bois de campêche extra, hématine épurée, 30° B.
- 12. Extrait liquide de bois de campêche pr ima supérieur, 30* B.
- 13. Extrait liquide de bois de campêche prima, 30° B.
- 14. Extrait liquide de bois de campêche n° 1, 30° B.
- 15. Extrait liquide de bois de campêche n° 2, 30° B. .
- 16. Extrait liquide de bois de campêche n* 3, 30 B.
- 17. Extrait sec de bois jaune Cuba, prima supérieur.
- 18. Extrait sec de bois jaune Cuba, n° 2.
- 19. Extrait sec de bois jaune Cuba, n* 3.
- 20. Extrait pâteux de bois supérieur, 30° B.
- 21. Extrait pâteux de bois n° 2, 30° B.
- 22. Extrait pâteux de bois n° 3, 30° B.
- (Sauf la première sorte et la dixième, toutes
- contiennent des proportions de mélanges qui vont de 6 à 64 0/0 du produit commercial. L’auteur a dressé des tableaux où il détermine les quantités exactes de chacun des produits concourant au mélange).
- L'extrait de campêche clarifié pour impression sur étoffes.
- La fabrication de l’extrait de campêche clarifié, en tant qu extrait pur, est uniforme dans tiutes les usines.
- Elle consiste dans le repos, pendant 20 à 25 jours, d’un extrait de campêche ne titrant que 10° B., dans le soutirage de cet extrait cl irifié, et enfin dans sa condensation, à 15, 20, 25 ou 30° B., dans les appareils à évaporer.
- Les cuves qui servent h la clarification sont coniques et peuvent emmagasiner de 4 à 6,000 litres d extrait, elles reposent sur un bâîi et sont munies de deux robinets en bronze, dont le premier sort de la cuve à 50 centimètres au-deesus du fond • il sert à l’écoulement de la partie clarifiée de l’extrait. Le second de ces robinets, d’un diamètre plus large, sert de fuite aux résidus de campêche qui se sont amoncelées sur le fond sous forme de dépôt.
- L’extrait clarifié n’est pas toujours de l’extrait de campêche pur, et voici la composition
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- d’un extrait de campêche clarifié 30 B. pour impression, fréquemment fabriqué :
- 3,000 kilos extrait de campêche 10° B.
- 630 » mélasse 30°.
- 5 » cristaux de soude.
- Résultat en 30° B., environ 4,600 kilos.
- L’EXTRAIT DE lOIS JAUNE
- Le morin et l’acide morintannique
- Chevreul isola, le premier, les matières colorantes du bois jaune en leur donnant le nom de morin blanc et de morin jaune.
- Wagner, en 1861, les distingua en acide morique et morintannique ; ce dernier ne serait que du morin impur mélangé à de la matière colorante et correspondant au morin jaune de Chevreul tandis que l’acide morique serait du morin blanc ; ce dernier cristallise en aiguilles incolores, insolubles dans l’eau, tandis que l’acide morintannique, dont les cristaux sont d’un jaune pâle, est soluble dans l’eau, l’alcool et l'éther.
- Les bois jaunes, traités par l’eau et soumis à l’influence de l’air, se dénaturent, p"rceque la combinaiso de ces deux éléments y développe, aux dépens du colorant jaune constitué par les ac des morique et morintannique, des principes rouges et bruns dont il est peu ai^é de se débarrasser.
- Au moyen du bisulfite de soude 25® B. on parvient à p écipit r ces principes ro uges et bruns, mais il est plus économique et p us pratique d’en éviter la naissance en employant le bois jaune et en le soumettant à l’action de la diffusion dès sa sortie des godets des machines co'peuses.
- L extrait de bois jaune, de même que le bois de campêche, est rarement livré à la consommation à l’état pur *, à peu d’exceptions près, l’extrait jaune, pâteux ou ser, est toujours affaibli par l’adjonction, dans sa <a-bri ation, de matières étrangères, dans le but d’en diminuer le prix de revient.
- Du reste, le seul examen du prix de vente de l'extrait jaune sec supérieur, qui varie entre 145 fr. et 155 francs les 100 kilos, p‘is au Havre, 30 jours et 3 0[O d’escompte, démontre jusqu’à l’évidence l’impossibilité matérielle de vendre dans ces conditions un produit pur, sec, fabriqué en Europe.
- En effet, si l’on ajoute au prix moyen du bois jaune Corinto (13 fr. les 100 kilos) les frais < ccasionnés à son arrivée au port, les frais de fabrication et dVmballage, la part de frais généraux, l’escompte et le crédit accordés, l’écart entre le prix -te revient et le prix de vente se réduirait à trop peu de chose pour constituer uu bénéfice sur un produit fabriqué.
- Le bénéfice réel ne peut donc découlerque de a diminution de ce prix de revient, et cette diminution ne peut être cherchée et trouvée que dans une combinaison de mélanges, dont l’ensemble à poids égal d’extrait en déri-
- vant, coûte moins cher que l’extrait jaune pur.
- Le bois jaune, de bonne qualité Corinto. Cuba ou Tuspan, rend en moyenne de 11 à 12 pourcent, en extrait jaune sec ou de 16 à 18 pour cent en extrait jaune pâteux 30° B. c’est-à-dire que 1,000 kilos de bois jaune fournissent 160ou 180 kilos d’extrait, jaune 30® B. pâteux, ou 110 à 120 kilos d’extrait jaune sec pur.
- Dans ces conditions, ou retrouverait dans une bonne demi-caisse d’extrait de boisjaune pur, sec, la valeur en colorant représentée par 1,000 kilos de bois Corinto, Cuba, Tuspan ou autres qualités recherchée.
- Dans la production industrielle de l’extrait jaune il entre, comme « produits de mélange, » de la méiasse, du sirop de fécule ou glu cose, du léiocomme ou de la dextrine, qui sont dilués ou étendus de jus jaunes faibles et envoyés sous forme fluide dans des appareils à évaporer ou à cuire.
- Des ecorces de quercitron, du sumac en feuilies, deo racines de curcuma en poudre fine, du dividivi, qui prennent, avec le bois jaune découpé, leur place dans des cuves à diffusion.
- Et enfin des produits chimiques, sulfate de soude et de zinc, alizarine orange, dont le rôle est surtout de faire virer les nuances ou de vivifier les couleurs.
- Nomenclature des extraits secs et pâteux de bois jaunes fabriqués au Havre.
- 1. Extrait sec de bois jaune, qualité pure.
- 2. Extrait sec de bois jaune, qualité prima.
- 3. Extrait sec de bois jaune, qualité n® 2.
- k. Extrait sec de bois jaune, qualité n° 3.
- 5 Extrait pâteux 20° B qua ité pure.
- 6. Extrait pâteux 30° B. qualité jaune JJ.
- 7. Extrait pâteux 30® B., qualité jaune moyen JM1.
- 8. Extrait pâteux 30° B., qualité jaune orangé JO11.
- 9. Extrait pâteux 30° B., qualité jaune orangé JO111.
- L’auteur montre la quantité de bois jaune employée, la quantité d’extrait pur obtenue de ce bois, à raison de la moyenne de 17 pour cent en 30® B. les désignations et quantités des produits dits « de mélange » entrant dans la composition de chacune des qualités et le ré sultat définitif en extrait.
- l’extrait de sumac.
- Les acides tannique et gallique
- Les sumacs d’Italie, du Tyrol, de l’Illyrie, de la Dalmatie, même ceux de France, Mon-tauban et Donzere ne conviennent pas autant que le sumac de Sicile alcamo dans la (abri-cation de l’ertraiî de sum c.
- Cependant, beaucoup d’extraits sont fabriqués avec les provenances ne Dalmatie et de l’Illyrie, parce que ces sortes de sumacs coû tent moins que la qualité alcamo de Sicile.
- L’extrait de sumac se mélange, en outre avec de la mélasse et du bois ou extrait de châtaignier.
- Une opération de fabrication d’extrait de sumac doit être continue, c’est-à-dire qu’une fois la diffusion obtenue, il ne faut pas abandonner les jus dans les cuviers et attendre une diffusion nouvelle, ajournée, pour évaporer e semble les deux opérations, car lorsque des jus, n’ayant en somme qu’une densité minime sont ainsi restés exposés à l’action directe de 1’ ir, ils se dénaturent, et l’acide tannique du sumac se transforme en acidè gallique.
- Une opération commencée dans les cuves à diffusion doit se poursuivre dans les appareils évaporatoires, jusqu'à ce que l’extrait soit fait, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il ait atteint 20° B. de densité.
- L’extrait de sumac, qu’il ait 20, 25 ou 30° B. de densité, doit, immédiatement aprèssa fa-brication être logé en fûts.
- La fabrication de l'extrait de sumac, en tant qu’extrait pur, est des plus simples- elle exige cependant, pendant l’opération de la diffusion, beaucoup d’aitention de la part de l’ouviier conducteur des cuves, la température de l’eau devant toujours être la même ; c’est à l’ai Je du thermomètre qu’il doit en surveil-1er la marche et l’arrêter en temps opportun, avec l’aréomètre de Baumé pour guide.
- Voici une opération chiffrée de fabrication d’extrait de sumac pur, 30° B.
- Nous opérons sur une double batterie de 3 cuves chacune, soit un ensemble de six cuves, que nous chargerons de 500 kilos de sumac en feuilies de Sicile Alcamo, l’une, soit 3,000 k. sumac en feuilles X 75 kilos rendement eu 30° d’un bon sumac cr Résultat : 2250 kiios extrait de sumac 30® B.
- Si l’on veut continuer jusqu’à la production de l’extrait sec, il ne s’agira que de déplacer le sumac en cours d’évaporation, en le faisant passer de l’appareil à évaporer dans l’appareil ‘ à cuire où le rapprochement se fera complètement, a cuite en étant poussée jusqu’à 45° B., et l’on obtiendra de cette cuite 1500 k. extrait de sumac pur sec.
- Il est fabriqué, au Havre et ailleurs, un extrait de sumac qualité no 2, dont voici les compositions et rendements chiffrés ;
- Deux batteries de trois cuves ou six cuves chargées chacune de 500 k. sumac en feuilles d’Ulyrie, !-oit 3,000 k., au rendement de 65
- 0/o en 30° B................ 1.950 k. 30°
- 25 0/0 bois de châtaignier, dans les cuv* s à 16 0/0. Soit 750 k. X 16 0/0 en 30° B... 120 k. 30°
- 5 0/0 de mélasse 42° sur les cuves à 140 0/0 ou 450 k.
- 42* X 140 0/0 en 30° B...... 210 k. 30*
- Résultat de l’évaporation en 30° B....................... 2.280 k.
- Soit en extrait de sumac sec : 4,520 k.
- « 11 est fait observer ici, pour ordre, que
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- « pour obtenir un extrait liquide titrant àfrcid « 30-31 1/2° B, il faut le soutirer alors qu’il a « atteint 25 1/2-26° dans l’appareil à évaporer
- « Pour obtenir un extrait à 28° B. froid, ce # qui est souvent demandé par les négo-« ciants-revendeurs, on soutire à 23 1/2-24°
- « B.
- « Et enfla, pour avoir de l’extrait à 10» B.
- « on soutire à 6 6 1/2° B., chaud. *
- Les cuves qui servent à la diffusion du sumac sont généralement plus basses que celles qui servent à l’extraction du campêche ; par contre, le diamètre des premières est plus grand. Quant à leur distribution intérieure, elle est semblable.
- Dès que les feuilles de sumac sont introduites dans les cuves et détrempées par Peau, elles se tassent en se collant les unes aux autres, et cette adhérence rend la diffusion fort difficile ; il a donc fallu chercher un moyen pour amener la désagrégation des feuilles, et, pour y arriver, on a proposé le système suivant, qui a été adopté là où il a été mis à l’essai :
- Deux tubes à vapeur indépendants l’un de l’autre, entrent dans les cuves à diffusion par le haut, et descendent, en décrivant une courbe l’un à droite, l’autre à gauche de la cuve, en suivant ses parois jusque sur le double-fond, où chacun décrit un demi-cercle horizontal, dont la réunion forme couronne.
- Aux 7|8 de la hauteur de la cuve, deux tubes sont branchés horizontalem nt ; l’nn sur le tube descendant en courbe légère à droite, l’autre sur celui descendant à gauche ; la réunion de ces deux tubes, formant chacun un df mi-cercle, figure également une couronne.
- Le tube ver’ieal descendant vers la droite de la cuve est muni de petites tubulures espacées de 10 en 10 centimètres, dirigeant la vapeur qu s'en échappe vers le haut de la cuve muni de semblables tubulures, projette de même la vapeur vers le fond.
- La couronne supérieure, percée de trous dis-tants de 10 centimètres l’un de l’autre, lanc6 la vapeur de haut en bas, tandis que la cou-ronoe-barbotteur inférieure la projette de bas en haut.
- Le but de ces directions de vapeur se contrariant, s’entrecoisant, est de leur imprimer un mouvement dans tous les sens qui, forcément, contrarie la tendance qu’a la feuille de sumac à se tasser, à former par agrégation une masse compacte que l’eau, même en ébullition, ne peut pénétrer, ce qui, logiquement, empêche la diffusion d’être complète et, conséquemment, produit des rendements inférieurs à ceux que l’on était en droit d’espérer.
- La diffusion, faite dans de bonnes conditions, et en opérant avec du sumac de Sicile, doit donner à peu près 75 0[0 d’extrait à 30® B. ; les provenances de Dalmatie, lllyrie et autres, de 65 à 70 0/0.
- LES RÉSIDUS LE FABRICATION
- Après des essais tentés par la Société Ha-vraise de carbonisation (1881), essais mal-h ureux, ies bois épuisé* provenant de l’extraction n’ont plus eu d’autres destinations que les foyers des chaudières, ou ils concourent la production générale de vapeur nécessaire à la marche des usines.
- Quant aux pied* provenant de la clarification des extraits 10° IL, et notamment de l’extrait de campêche, ils servent surtout nans la fabrication des extraits secs de campêche de basses qualités, où ils sont incorporés comme produits dits « de mélange » au cours de la cuite.
- 100 kilos de résidus de campêche séchés au four contiennent encore :
- Zi8 0|0 d’extrait colorant et 52 0|0 de matière* incolores, résines, etc.
- La quantité de dépôt de résidus, de campêche fournie par ! eutrait 30* B. peut être évaluée à7 Ij2 p. 100.
- Il s’en suivrait qu’une cuve à clarification chargée de 6,000 k. d’extrait 10° B. fournirai; 150 k. de résidus.
- FIN
- --- ---—- -*aggÿfr»”------
- BREVETS RÉCENTS
- intéressant les industries tinctoriales
- Société Farbenfabriken vorm, F. Bayer, et G-. — 222921, 11 juillet 1892. — Procédé pour teindre et imprimer avec des matières
- colorantes azoïques.
- Nkwsum. —223091, 19 juillet 1892.— Perfectionnements dans les appareils pour appliquer la poudre de bronze et autres poudres sur du papier et autres matières analogues.
- Graemiger (les sieurs). — 223123, 20 juillet 1S92. — Perfectionnements aux machines à teindre, à dégraisser, à blanchir et à soumettre à d’autres traitements analogues des fils mis en bobines ou sous une autre forme compacte.
- Herse. — 223121, 20 juillet 1892. — Plateau avec tiroirs à échantillons, pour le pliage des étoffes.
- Cornel. — 223371, 30 juillet 1892. — Perfectionnements aux machines à titrer la soie.
- Escoubouè. 223270, 27 juillet 1892,— Peinture broderie en relief appliquée aux ornements servant aux cultes et aux sociétés.
- Béranger. — 223 279,27 juillet 1892. Application de la vapeur surchauffée au fixage du,brillant sur les étoffes.
- Castner. — 223,291, 28 juillet 1892. —Composé perfectionné de blanchiment.
- Saltzkorn et Nicolaï. — 223326, 29 juillet 1892. — Dispositif pour appliquer les matières collantes sur des bandes continues.
- Gadd. — 223267, 27 juillet 1892. — Perfectionnements anx machines employées pour couper le poil des tissus à poils par lat rame, ou autres machines employées dans le finissage des tissus.
- Rimoneaü. — 223400, 1er août 1892. — Nouveau tissu applicable aux arts décoratifs.
- Certificat d‘addition
- Leblois, Piceni et Ce. — 492196, 12 juillet 1892. — Brevet du 2 août 1888, pour un système perfectionné de blanchiment ou teinture, sans détérioration ni feutrage, de toutes matières textiles en général.
- INFORMATIONS IT FAITS DIVERS
- BANQUET
- de la Ghambre syndicale parisienne de la Teinture et du Nettoyage
- Cette fête professionnelle a été des mieux réussies, et elle a inauguré, par la présence de plusieurs confrères des dépcrtements, le nouveau régime de la Chambre syndicale, qui offre aux teinturiers de province, le ti re de membres honoraires, afin de jeter les bases d’une fédéra ion de la teinture, dont les syndicats de Paris et de Lyon seraiant les premiers noyaux, en attendant qu’il s’en forme de nouveaux dans d’autres centres importants.
- La Chambre parisienne ne cherche donc qu’à donner une impulsion dans cette direction, et non à faire une absorption à son seul profit.
- L’idee est assez large et trop bien inspirée des intérêts élevés de la profession , pour qu’elle laisse indifférents les confrères de province. dont beaucoup sentent aussi que la cohésion est une condition de force et de considération pour leur industrie.
- Le repas a été très confortablement servi par Noua, chez lequel il a eu lieu le 5 décembre courant.
- Le même jour, la Chambre syndicale avait eu son assemblée générale.
- Environ 80 convives ont pris part au banquet, et l’ont animé de leur entrain et de leur bonne humeur.
- Au champagne, le président, M. Jolly, a porté un toast aux invités, aux confrères de province présents, et à l’union de la teinture française.
- Puis, dans un discours, qun, sans banalité, on peut qualifier d’éloquent, M. Jolly a démontré comment les préjugés qui tenaient autrefois les teinturiers éloignés et défiants les uns des autres, ont fa t place à de* sentiments de bonne confraternité, à des relations pratiquement utiles, grâce au groupement syndical, et il a manifesté son espoir que ces résultats heureux ne se limiteront pas à une ville, à une région, mais pourront peu à peu détendre à tous les teinturiers de France.
- 11 espère aussi que les questions du travail arriveront à se concilier, et qu’avec de la bienveillance et de la justice réciproques, les patrons et ouvriers sauront s’entendre au mieux des intérêts de tous
- M. Jolly s’est montré, enfin, fort aimable envers la Revue de la Teinture, représentée par son directeur au banquet, et a adressé des compliments à laurice Guédron, le chroniqueur des teinturiers-dégraisseurs.
- Comme les années précédentes, la soirée s’est terminée par un concert d’amateurs, où chansonnettes, scènes comiques, instrumeats
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- i!2
- se som produits, quelquefois avec talent, et
- toujours Vavec esprit et gaieté.
- Deux pochades spéciales au métier, et faites pour la circonstance, ont été chantées et ont eu l'avantage,de plaire à !a société: l’une, le Teinturier fin de siècle, personnage qui pré tend'éclipser tous les gros bonnets de la teinture et f ut des rimes sur l«urs noms, puis coaamer.’te les faits d’acuialiié qu’inconsidéré en teinturier, et enfin chante « l’Union de Paris et Lyon et, d’tous teinturiers de France».
- La seconde, le Teinturier vieux type, est \ reproduite ci-aessous, à la demande de plusieurs convives, qui désiraient retrouver ces deux fantaisies dans leur journal.
- Nous ne pouvons leur donner satisfaction que pour l’une d’elles, et la plus courte, ce genre de littérature ne devant pas envahit ni s colonnes.
- Voici donc ce morceau :
- Le Teinturier vieux type
- Air de : Gastibelza, le fou de Tolède
- Le teinturier disait, d’vant sa bassine :
- Ci ne mont’ pas;
- J’ai pourtant mis de la bonne fuchsine De chez Chappat/
- Voilà c’pendant qu# la teinte un peu gagne, Grâce au cachou.
- Et faut aller livrer à la campagne ;
- C'est à rendr’ fou,
- Oui,
- A rendre fou !
- Si j’ajoutais une pointe d’orseille,
- J’aurais le ton.
- Comment unir une étoffe pareille .
- Y’ a irop d’coton ! t,
- J aurais dû teindr’ sur mordant d emétique, Et non du coup.
- Je vois d’ici la têt’ de ma pratique :
- J’en deviens fou,
- Oui,
- J’en deviens fou !
- Je n’ai vraiment qu’un pitovable rouge .
- Ma foi, tant pis 1 . ,
- Pourvu maintenant qu’à l’apprêt rien ne bouge. Faudrait l'tapis !
- Un bon coup d’fer remplacera la presse,
- Et ce s’ra tout.
- Je n’ai pas l’temps : moa client qui me presse, Me rendra fou,
- Oui,
- Me rendra feu !
- Malheur! malheur!... Voilà la repasseuse Qu’a tout brûlé !...
- Ça d’vient pour moi une affair’ désastreuse; Je suis coulé !
- J’en ai assez : le métier d’la teinture N’vaut pas un clou.
- Il n’ fallait plus qu’une telle aventure Pour me rendr’ fou,
- Oui,
- Me rendre fou !
- La fête s’est terminée à une heure avancée et que personne ne soupçonnait, tellement le temps a passé vi e et bien.
- —o—
- Chambre syndicale #*«*» maîtres teliilui'iMé-tlégraiciHrui'B «le la ville de l,yo«i. Réunion extraordinaire du 11 décembre 1892. — La stance, tenue sous la présidence de M. Perrusset , réunissait 17 adhérents.
- Les procès-verbaux de précédentes réu-; nions, et le compte-rendu de la caisse sont adoptés. Des félicitations sont votées au secré-’ tîirr-syr.die et au trésorier.
- | Puis il est décidé, par 15 voix rur les 17 j votants, de reconstituer la Chambre syndicale s ?'>r de nouvelles bases. A cet effet, le bureau } démissionne d’office, et l’assemblée proclame ji président provisoire, comme doyen d’âge,
- IM. Capillery.
- 11 est alors procédé au vote pour la forma-tion du nouveau bureau et du comité de li " Chambre pour 1893-J Sont nommés, MM. :
- » Président. Capillery. à l'unanimité me ins j une voix (16 suffrages).
- | Vice-president, C. Condemine, par 11 voix, il Trésorier, L. Abric, par 1 lx voix, jj Secrétaire-syndic, F.-M. Patin, par 16 voix (unanimité moins une).
- Secrétaire adjoint. Durand Pierre.
- Membres de la commision : MM. Perris-set, Clair, Berruyer, Martinière.
- Sont maintenus dans leurs titres à l’unanimité : MM. :
- Ch. Cloutier, de Beaune, président d’honneur :
- A. Jolly, de Paris, vice-président d’honneur ;
- F. Gouillon, de Paris, membre d’honni ur correspondant.
- A la suite du vote, M. Capillery prend la parole, et en termes émus remercie l’assemblée de* marques d’estime et de confiance qu’elle lui prodigue et qu’il s’efforcera de mériter.
- Puis est mis en discussion le montant de la cotisation pour 1893 ; à une voix de majorité, ce prix est fixé à 9 fr.
- L’Assemblée décide de transférer l’office du placement des ouvriers et ouvrières à la Bourse du travail, cours Morand, 39, MM. Condemine et Berruyer, sont chargés de faim le nécessaire.
- Désormais, le siège de la chambre syndicale sera au café Morel, 11, place Bellecour, où se tiendra aussi une réunion ami :ale des adhérents, tous les lundis,de 4 à 8 heures.
- La Revue de la Teinture est toujours heureuse de se faire l’écho de l’activité de nos amis de Lyon, et de l’heureux mouvement corporatif qu’ils ont créé dans leur regio . et même au-delà; il est à encourager par nos confrères et toutes personne? en rapports avec la teinture, qui sont particulièrement en relation avec le centre lyonnais ; il leur est toujours offert le litre de membres honoraires.
- Grèves. — Quelques grèves ouvrières, localisées généralement dans un seul établissement, viennent de se produire.
- A Lagny (Seine-et-Marne), où existent plusieurs etablissements importants de teinture sur peaux, les ouvriers lisseurs de la maison Dussourd-Barrande ont cessé le travail pour une modification dans la base du paiement : le règlement à l’heure au lieu de la pièce.
- A St,-Quentin, il y a eu grève au tissage Le-bée ; on craignait qu’elle s’étende aux autres
- établissements de la ville, mais elle paraît s’être circonscrite à celui-là.
- —o—
- Pr«cl«is»»fîow (les pHx dn !s*80 cl^lc Industrielle (l’Amiens.____________
- Société a récemment décerné les prix qu* n3 attribue aux é èves de ses cours industriels8
- Le président, M. Fayette, disait dans son discours à cette solennité :
- « On a beaucoup combattu pour acclimater l’enseignement te hnique dans nos écoles. Ce
- stra l'honneur de la Société industrielle miens d’avoir devancé le mouvement, d’a'
- i voir cré^ des cours de tissage, de chimie tinc-
- torinle et d’y avoir enfin ajouté notre école professionnelle pour le travail du fer et du bois, grâce aux libéralités du ministère du commerce et de la ville d’Amiens.... »
- M. Rousseau, en indiquant les résultats spéciaux des diffi rents cours, ajoutait : p ’
- « Nos cours de teinture et de tissage ont fait leurs preuves depuis longtemps Un gran(j nombre dp nos lauréats sont, ou patrons ou employés supérieurs dans des usines. » ’
- C’est l’enseignement spécial de la teinture qui nous intéresse particulièrement, Le rapporteur, M. Schmidt, s’exprimait ainsi : v
- Chimie tinctoriale et manipulations de teinture
- « Malgré les sacrifices qu’il impose à la Société, ce cours, qui paraît répondre aux besoins de notre ville, est peu fréquenté. Sur les 19 élèves inscrits â ce cours, 2 seulement se sont présentés aux examens de fin d’année: ils ont d’ailleurs été jugés dignes de récon*peo'=e>? par une Commission composée rtp MM. Lamy, président, Batifolier, Bor et Quennahem.
- « Comme pour le cours de mécanique, le manque d’ins'ruction première des élèves est un écueil sérieux pour cet enseignement.Tout réoemment, plusieurs teinturiers de notre vide nous ont promis leur concours pour les manipulations, pour les visiies d’usines et I pour l’envoi d’ouvriers à notre cours. Il y a I donc lieu d’espérer qu’il reprendra b en'ôtson I ancien éclat. »
- Les lauréats de ce cours ont été :
- l*r prix, médaille d’argent moyeu module, I offerte par la société des produits chimiques I du Nord à M. Joyené.
- 2° prix, médaille d’argent petit module of- I ferte par M A. Bor à M. Duriez.
- Ajoutons que ce cours est professé par M. I Guichard, que nous connaissons pour son sa- I voir et sa bienveillance, et qui est le plus ï I même de rendre à son cours « son ancien I écht.
- FIN DE LA CINQUIÈME ANNÉE
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES).
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- 5e VOLUME
- LA REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur
- m
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- ANNEE 1892
- 3, rue du Trésor, PARIS
- TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- A Pages.
- Accidents du travail (projet de loi).......................... 47
- Action du chlorure sur la cellulose dans le blanchiment....... 19
- Action de la gelée sur les tissus............................. 114
- Admission temporaire des tissus de soie....................... 46
- Alambic-séchoir des nettoyages à sec.......................... 118
- Alizarines-Bordeaux et alizarines-cyanines, procédés de teinture et d’impression...................................... 149, 165
- Amarante sur laine.......... ..................................... 13
- Analyse des tissus mixtes......................................... 42
- Annuaire de la teinture ......................................... 106
- — de la savonnerie....................................... 60
- — de la bonneterie....................................... 76
- Appareils (voir aussi : Machines).
- Appareils à teindre sur bobines.................................. 132
- — à désinfecter par la vapeur............................ 67
- Apprêt du velours de jute..................................... 22
- Apprêts (les) à l’Exposition de 1889.......................... 159
- Arbitrage et conciliation (loi)........................... 48, 125
- Auréine Je quercitron............................................ 65
- Azo-Bordeaux et azo-cochenille, application sur laine......... 40
- B
- Banquet des teinturiers lyonnais.................................. 92
- — parisiens............................... 164
- Bas reteints en noir............................................. 117
- Beige sur fils de coton........................................... 63
- — bon teint sur laine....................................... 132
- Benzo-bleu marine, application.................................... 84
- Bibliographie........................... 31, 60, 76, 92, 140, 142, 154
- Bill Mac-Kinley, ses effets....................... 49, 57, 62, 76, 142
- Bistre sur coton................................................. 148
- Blanchiment, revue générale................................... 35, 50
- — à l’eau oxygénée........................... 38, 51, 143
- — par l’électricité............................. 50,74
- — des fils et tissus de lin.......................... 51
- — du jute............................................ 51
- — delà laine....................................... 51
- — pour soie (acide pour)............................. 65
- — au per-oxyde de sodium..................... 114, 128
- — du coton (perfectionnements).......... 115, 132, 164
- — des cotons bruts................................ 162
- — sur ensouples et sur canettes..................... 127
- — des lainages usagés sans soufrage.................. 39
- — du liège en poudre................................. 24
- Bleus de cuve, modifications.................................. 3, 131
- — coton sur gris de fer.................................. 13
- — diazotés sur coton........................................ 20
- — diamine nouveaux, application............................. 24
- — (gros), sur laine............................ ........ 41, 165
- — métaphénylène, application............................* 55
- — indoïne sur coton................................... 56,65
- — de nuages (teinte).................................... 69
- — pour diamine, application sur tous textiles........... 85
- — méthylène nouveau, application........................... 102
- — remplaçant l’indigo sur tous tissus................... 117
- — dit breveté, sur laine................................ 148
- — vapeur divers, en impression sur coton et sur laine. 165, 166
- Bois de rose, teinte sur coton................................ 68
- Bordeaux, teinte, sur laine....................................... 40
- — sur laine-coton.................................... 85
- — vapeur, en impression sur coton et sur laine... 165, 166
- Bourse des tissus................................................ 60
- Brevets d’invention (revue sommaire),... 3, 24, 39, 83, 114, 131, 164
- — (catalogue) 7, 47, 59, 75, 91, 107, 123, 138,154, 171
- Broderie de coton, régime douanier.............:.............. 22
- — Suisse, situation de cette industrie................... 62
- Brême, son emploi dans l’impression (voir aussi: Enlevages).. 75
- Bronze d’alfearine sur drap..................................... 26
- — diamine, application en teinture et en impression...... 148
- Brosse-carde pour velours........................................ 118
- Bruns (voir aussi : Marrons).
- Pages.
- Bruns foncé solide sur laine..................................... 13
- — diazotés sur coton...................................... 21
- — diamine sur gris de fer................................. 25
- Bureaux d’importaiion et d’exportation des tissus......... 32, 156
- C
- Calandres, perfectionnement...................................... 39
- Canarine, en impression.......................................... 97
- ( apucine sur coton....................................... 69, 165
- Carmins d’indigo, préparation.................................... 52
- Cartes de nuances............................................... 110
- Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur. 26, 44,
- 117, 133
- Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. 14, 29
- 46, 59, 71, 90, 108, 133, 149, 155, 167, 171 Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de la
- ville de Lyon.......................................... 5, 92, 172
- Chambres syndicales diverses de teinturiers..................... 125
- Châles tartans, régime douanier.................................. 22
- Charge à l’étain pour soies ................................... 143
- — des noirs.............................................. 144
- — pour couleurs.......................................... 144
- — des laines (essai).................................. 27, 42
- Chemises et chaussettes des soldats............................. 156
- Chinage au cachou de Laval........... ....................... 133
- Chlorage des tissus de laine à teindre ou à imprimer...... 20, 66, 97
- Chloramine : jaune direct....................................... 101
- Ciment inaltérable pour réservoirs............................... 30
- Cochenille ammoniacale.......................................’.. 65
- Colombe, teinte sur laine....................................... 116
- Colorants nouveaux pour coton................................... 165
- Colis postaux, régime nouveau.................................... 16
- Commerce des cotonnades en Tunisie............................... 30
- — des tissus en Espagne................................ 88
- — entre la France et les colonies...................... 76
- — de l’Angleterre, situation générale................. 141
- Composition jaune à la graine de Perse....................... 65
- Conditionnement des textiles, procédés et usages............. 42
- Conseil du travail (projet de loi)........................... 48
- Coton brut, blanchiment...................................... 3, 37
- — teints, rapport sur l’Exposition.......................... 43
- Cotonnades russes............................................... 121
- Couleurs métalliques formées sur tissu........................... 79
- — vapeur en impression...........: ................... 94
- — à l’albumine............................................ 95
- — directes sur coton..................................... 111
- — par transformation sur coton............................ H2
- — diazoïques en impression................................ 97
- Cours de teinture du conservatoire des Arts-et-Métiers....... 147
- Crêpage des soieries........................................... 19
- Crise industrielle eu Alsace..................................... 16
- Cuve à lessiver les toiles..................................... 36
- — à savonner............................................... 95
- — d’indigo teignant à l’abri de l’air.................... 131
- — à débouillir et àchlorer le coton brut................. 163
- Cyanines {voir : Alizarines).
- D «***
- Déchets de laine, régime douanier................................ 46
- — de soie, surtaxe d’entrepôt............................. 46
- Découpage des broderies par les procédés de Dépaillage ... 41,131
- Décreusage officiel des soies.................................... 42
- Démiroitage des velours......................................... 118
- Dénitratation des celluloses nitrêes............................ 115
- Densité des textiles........................................... 106
- Désincrustant.................................................... 31
- Désinfection des locaux et des effets après maladies infectieuses 133
- Diazotage et développement des teintes diamine............... 14, 20
- Douanes {voir : Régime douanier).
- — Suisses, tissus de laine................................... 32
- Dosage de l’indigo........................................... 31
- — de l’amidon (nouvelle méthode).......................... 59
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- E
- Pages.
- Eaux savonneuses, épuration et récupération du savon........ ^
- — industrielles, épuration................................
- Ecole de commerce du Nord.............y T-.................. «o
- Echantillonnage en teinture des tissus de laine ............
- Effets spéciaux des acides et des alcalis sur les textiles.. “
- Effilochage, son industrie..................................
- Enduit vert pour bâches.........• ......;.........• • • • * V *Qk inS
- Enlevages rouges et blancs sur bleu cuve....... 24, 44, 7o, su, iu-
- détail du procédé.....................•••• •••............ pi
- Bnlevages blancs et colorés sur noire d aniline laine.......• J '
- —. et iéserves-couleurs sur lainages.................
- Enseignement tinctorial................. 60, 104, 126, 147, 172
- Envois contre remboursement.................................
- Epaillage par vapeurs acides................................ 6
- — " chimique de laines brutes......................... “
- — — des déchets..............................
- — — des étoffes.............................. 'J*
- Epaississants pour l’impression............................. °3, y7
- Erica, rouges pour coton.......................•••;•,....... .fi
- Etat des industries textiles en France : rapport officiel... loi
- Expéditions au Mexique, formalités..........................
- Explosions de benzine........................................... bU
- Exposition de 1889 (voir : Rapport,).
- de Chicago........................................ 4Vaa
- — de Paris en 1900..............................
- —• d’Anvers en 1894....................................
- — spéciales.....................................
- Extraits de campêche, falsification ......................... -1
- —, de bois, modification de fabrication................... 83
- — colorants, leur fabrication : campêche, bois jaune,
- sumac.............................................. 119,135, 151
- F
- Fédération des teinturiers-dégraisseurs............
- Fibres textiles, étude chimique....................
- Fibroïne, ses propriétés...........................
- Filés multicolores, nouveau genre.....................
- Fils sur fuseaux, régime douanier..................
- — métalliques et leurs articles, régime douanier ..
- — doublés ou triplés, régime douanier.........
- — de f-oton, remboursement des droits à la douane
- Finettes imprimées.................................
- Fixage des tissus de laine.........................
- Fleurs naturelles, coloration......................
- Fuchsine, sa toxicité........................ • ...
- ..... 149
- ..... 10
- ..... 162
- ..... 164
- .... 89
- ..... 90
- ..... 123
- ..... 22
- ..... 100
- 52, 129, 132 ... 27, 85
- ..... 136
- G
- Gamme musicale des couleurs............................. 112, 126
- Gaufrage des étoffes........................................... 160
- Géramine, application sur tous tissus.......................... 101
- Glacé ciré des vieux habits................................. 118
- Grenats sur lainage............................................. 41
- — d’alizarine sur laine brute.............................. 25
- Grève ouvrière............................................... 172
- Grillage et flambage des tissus............................. 36
- Gris bleu solide, laine......................................... 14
- — et modes divers sur laine............................. 41
- — bourgeon sur fils de coton............................ 69
- — argent sur fils de coton.............................. 69
- — tbé sur coton............................................ 148
- Gros bleu par mélange sur laine.......................... 165
- H
- Havane sur coton..................................... 69, 117, 165
- — des blanchisseurs de tissus, des blanchisseuses et des repasseuses............................................ 88
- I
- Imperméabilisation du feutre...................................... 39
- — des tissus.................. 67, 84, 115, 160, 164
- Imprégnation et teinture des plantes textiles..................... 39
- Impression : {Voir aussi Enlevages).
- — sur coton....................................... 51
- — et enlevage au jaune-diamine,....................... 56
- — en couleurs d’alizarine, sur soie.... .............. 56
- — sur cu»rs et peaux.................................. 84
- — sur velours de coton.............................. 84
- — à l’indigo......................................... 96
- — sur laine et sur soie.............................. 97
- — âu rouleau des tissus délicats..................... 115
- — -broderie....................................... ... 160
- —. superficielle des velours.......................... 164
- — par des alizarines spéciales (recettes générales). 165
- — (1’) et la Teinture en Espagne.................... 140
- Pages.
- Incendies................................................ 60, 124
- Incident curieux à la douane américaine........................ 7g
- Indiennerie (V) et les Cotonnades au Mexique................ 7
- Indigo et ses dérivés, préparation.............................. 52
- — synthétique.............................................. 95
- — en impression............................................ gg
- Indigotine, nouvelle synthèse.................................... g
- Indoïne (bleu) sur coton........................................ 65
- Industre (1’) cotonnière en Alsace.......................... 8, 16
- ___ — en Allemagne.............................. ig
- —. textile en Russie............................... 107,121
- — — aux Etats-Unis............................ 30
- Institut chimique de Nancy.................................. 48, 76
- Islande, teinte sur laine..................................... 116
- Jaune sur laine................................................. 41
- — — solide............................................. 13
- — d’or diamine........................................ 55, 84
- — chloramine : application sur tous tissus............ loi
- Jurisprudence : Retenue sur salaire............................ §
- — Journée de travail..................: ..... 31, 93
- — Abus d’un syndicat ouvrier...................... 93
- — Rupture d’engagement d’un contre-maître ... 139
- — Contrefaçon de matière colorante............... 149
- — Congé des ouvriers....................... 156, 167
- Lainages rayonnés et flammés................................... 81
- — et Laine ; Rapport sur l’Exposition................... 42, 69
- Laines végétales............................................. 122
- — renaissance et effilochage............................. 105
- Lavage des laines au conditionnement....................... 27, 42
- Légion d’Honneur : nominations.............................. 8, 92
- Lessive en briquettes......................................... 24
- Lettres d’un teinturier-dégraisseur............................ 44
- Leucogêne pour blanchiment..................................... 65
- Lilas clair sur fils de coton............................... 69
- Loutre sur laine.............................................. 41
- — sur coton......................................... 117,148
- M
- Machines (Voir aussi : Appareils).
- — apprêteuse à double feutre.......................
- — à laver..........................................
- — à teindre les écheveaux..........................
- — pour impression sur coton........................
- à ramer, immergée................................
- — à teindre les textiles...........................
- — à coller et sécher...............................
- — à fouler.........................................
- ....................... 4
- ...................... 35
- ...........'...... 39
- ..................... .51
- ...................... 52
- ...................... 83
- .................... 84
- ...................... 83
- — à chiner les rubans de peigné.................... 99,114
- — à laver à la benzine, à changement de marche..... 116
- — effilocheuses, perfectionnement..................... 131
- — à imprimer, cheminant sur le tissu.................. 147
- Manuel du teinturier-dégraisseur............................ 45,91
- Manufacture des Gobelins (Bibliographie)........................ 92
- Marrons et bruns sur coton............................... 117,148
- — bon teint sur laine................................ 132
- —• brillant sur soie....................................... 133
- — et modes au bronze diamine.......................... 148
- Matières colorantes, série aromatique (bibliographie)........... 31
- Mégissage des peaux en poils................................... 73
- Mélanogène : mélange pour noir d’aniline.............,...... 80
- Mercerisage des tissus à gaufrer.............................. 10
- Mode-jaune sur coton........................................... 148
- Moirage à traçage interrompu................................... 83
- — nouveau procédé..................................... 117
- Mordançage (Sur le) au bi-chrômate....................... 99,114
- Mordants nouveaux.................................... 64, 78,111
- au fluorure de chrême............................... 149
- Mouchoirs festonnés, régime douanier........................... 123
- Moyens employés pour fixer les tissus de laine................. 129
- N
- Nécrologie.................................................. 76,156
- Noirs dîazotés sur coton...................................... 21
- — — remontés à l’aniline...................... 21,25
- — indestructible sur coton................................. 39
- — de naphtylamine sur laine et soie........................ 85
- — d’aniline inverdissable sur laine.................... 66,80
- — — au fluorure................................ 101
- — — nouvelle formüle Grawiti.................... 113
- — — inaltérable................................... 130
- — — réserve-impression........................... 41
- — — Statistique de sa fabrication........... 102,138
- — d’alizarine-cyanine en impression..................... 166
- p.174 - vue 181/183
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 175
- Pages.
- Noisette, teinte sur laine.................................. 117
- Nomenclature des couleurs : nouvelle méthode.,................. 38
- Notions générales sur le blanchiment, la teinture, l’impression
- et les apprêts des tissus de coton........................ 2
- Notice sur quelques colorants............................... 52, 65
- Notions sur les matières colorantes artificielles (bibliographie) 140
- Nuançage et Apprêt de la draperie-nouveauté.............. 103, 150
- Nouvelle voie de l’impression des tissus.................... 147
- O
- Olive par mélange sur coton.................................... 148
- — bon teint et ordinaire sur laine.................~...... 69
- Opérations du blanchiment.................................... 36
- Orange d*alizarine sur laine brute............................ 26
- ürseiïle et ses dérivés, préparation........................ 53, 64
- Oxycellulose, formation.................................. 19, 145
- Oxygène, divers moyens de production....................... 121
- P
- Paille et fabrication des chapeaux............................. 58
- Papier peint par teinture.................................... 24
- — de couleurs, altération............................. 87
- Passage en chaux des laines à teindre........................ 147
- Peaux, secrétage sans mercure.................................... 56
- — en poils, préparation................................... 73
- Perfectionnement aux procédés d’épaillaga.................... 3
- Pied pour bleu de cuve sur coton. ............................. 3
- Pilou prétendu au pyroxyle................................... 137
- Point de départ pour obtenir des doubles teintes sur tissus
- mixtes........................................................ 12
- Polissage des soieries.......................................... 160
- Pompes à pistons plongeurs.................................... 100
- Préparation des lainages pour la teinture (chiffonnage)...... 26
- — pour dégraissage des textiles......................... 164
- Presses hydrauliques et presses à paquets......................... 2
- Prix de revient (calcul) des lainages........................ 70, 86
- — de la Société industrielle du Nord......................... 76
- — — de Mulhouse........... ......... 122
- — — d’Amiens.................... 122, 172
- Procédé pour recueillir l’indigo non fixé en cuve................. 3
- — pour teindre et blanchir le coton avant cardage..... 3
- — de décoration du papier et du carton.................... 3
- Production des couleurs diazo'ées sur coton............... - 20
- Produit pour nettoyage et reteinte des effets et des galons or
- et argent...................................................... 3
- Programme des cours de teinture................................. 104
- Progrès des industries tinctoriales de 1878 à 1890 (voir : rapport officiel sur la section de teinture, etc).
- Prune solide sur laine........................................... 13
- Q
- Questionraire sur les conditions de l’ouvrier teinturier-dégraisseur et ses moyens de placement. Réponses de la chambre syndicale..................................... 15 71
- R
- Rame fixeuse immergée......................................... 52
- Ramie, son travail ........................................ 35* 39 84
- — réaction chimique........................................[ ’ 59
- Rapport officiel sur la section de teinture à l’exposition univer-
- Rapport sur.les cotons. .................................... ’ 43
- — sur les laines........................................ 42 69
- — sur les soies....................................... ’ 79
- Rapports entre patrons et ouvriers teinturiers-dégraisseurs... 156
- Réaction distinctive (nouvelle) des fibres animales.......... 26
- Reapplicage au vaporisage des couleurs imprimées............. 44, 74
- Recettes pour divers nettoyages................................ 149
- Réduction des tarifs de grande vitesse....................... 16
- Réformes postales................................. !.!!!!..! 91
- Régime douanier ; application à des cas spéciaux. 22, 46* 89, 123,138
- Réglements d’ateliers............................. 61, 91, 142 169
- Remboursement! par la poste............................' 16
- — des droits sur tissus de coton exportés........... 138
- Réserve blanche sous noir d’aniline............................. 41
- — couleurs sur lainages................................... 98
- — sous alizarines........................................ 165
- Réservoirs résistant aux acides...........................* 88
- Retraites ouvrières.......................................* ], # g
- Révélateur cristallos............................... !!.!.'!. 14
- Rouge ordinaire à l’alizarine, coton........................ 25
- — turc................................................ 25
- — — procédé de Mulhouse................................... 38
- — à l’alizarine sur laine brute....................... 25
- — — sur drap............................25
- Pages.
- — — sur soie....................................... 69
- — genre andrinople ............ .. ..................... 133
- — azoïques sur coton.................................... 40
- — groseille, laine.......................................... 41
- — santal laine............................................ 41
- Rubans de coton, régime douanier................................. 138
- S
- Saint-Maurice.................................................... 424
- Saponification par l’acide sulfureux.............................. 44
- Saumon, teinte sur fils de coton................................ 69
- Secrétage des peaux sans mercure.................................. 56
- Secrets industriels, divulgation.... ............................. 46
- Sens bdité du papier et des encres de couleur................. 87
- Serviettes-éponges, régime douanier.............................. 423
- Situation de l’ouvrier teinturier-dégraisseur : rapport de la
- chambre syndicale........................................... 45 74
- Société industrielle de Mulhouse : travaux du comité de chi-
- Société industrielle et commerciale de Roubaix................ 156
- Soie nitrée....................................................... 43
- -- artificielle......................................... 35, 87,132
- — et tussah, analyse différentielle....................... 18
- — conditionnement et décreusage officiels..................... 42
- — séparation dans les tissus mélangés..................... 168
- — et soieries, notice sur l’Exposition de 1889............ 70
- Soude caustique dans le blanchiment............................... 37
- Suint, sa composition ............................................ 35
- Syndicat des teinturiers de plumes............................ 48, 92
- — professionnels (projet de loi)........................ 49, 61
- T
- Tables générales (projet) des matières premières publiées sur
- la teinture et l’impression................................... 154
- Taches cuivrantes sur laine imprimée............................ 97
- — de couleurs d’aniline.................................. 402
- — d’huile et de fer sur tissus de coton.................. 163
- Tamisage des couleurs d’impression................................ 64
- Tarif général des douanes : drogues et teintures.............. 28
- — proposé de la teinture des plumes....................... 92
- Teintes sur tainages, par mélanges d’anilines................. 40
- — buis sur lainages et draperie........................... 41
- — mode pour lingerie...................................... 68
- — — sur lainages.......................................... H6
- Teinture du coton avant cardage.................................... 3
- — à l’indigo, perfectionnement. ..................... 24
- — — en atmosphère d’hydrogène.................... 24
- — sur mordants métalliques................................ 79
- —• — au tannin.................................... 94
- — des fils de coton.................................. 426
- — des tissus de coton................................ 98, 110
- — et apprêts à Roubaix : conditions commerciales...... 102
- —• et imperméabilisation des bâches...................... 115
- — des fils et des tissus de laine........................ 128
- — sur rubans de filature................................. 143
- — des soies............................................ 143
- — des soieries en pièces................................. 145
- — des tissus mélangés............................... 445, 158
- — du tissu dit : mérino..........,.................... ’ 146
- — en chiffons à l’Exposition de 1889..................... 161
- — et impression par les matières colorantes artificielles
- (bibliographie)............................................... 142
- Teinturiers des Gobelins.................................... 108
- Teinturier (le) vieux type (chanson,/.......................... 172
- Tenture dite : tissu peint....................................... 115
- Théorie de la teinture............................................ 10
- Timbres à quittances, oblitérations irrégulières.................. 31
- Tissus bosselés................................................... 10
- — hydrofuges............................................. 67
- — et tricots, régime douanier........................ 90, 138
- — (les) imprimés en Italie................................. ’ 108
- — à envers imprimé..................................... 131
- Titrage des fils au conditionnement............................... 42
- Tournesol-réactif très sensible................................... 14
- Traité Franco-Suisse et autres...............•.........’ 109 141
- Traitement industriel de la ramie............................. ’ 39
- Transformation du coton en oxcycellulose.................. 19, 145
- Travail des femmes et des enfants (loi)................. 33 61, 1521 157
- Turbines ou moteurs hydrauliques.................................. 53
- V
- Velours de jute, apprêt .................:.................... 22
- — de coton, régime douanier...........'.*. . .'. . . 90
- Véronique, teinte sur laine..................................... 117
- Vert solide laine............................................... 13
- — olives........................... 41
- — d’eau sur fibres de coton.......*.’ .* .*..'..'.' .' 1 ’ ’.’. 1.... 68
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-
- 176
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Pages.
- Vert diamine, application sur tous tissus............ 101,148
- — pour laine.................................................... 165
- Vêtements imperméables......................................... 164
- Violets bleus et rouges sur laine.............................. 41
- — d’alizarine sur soie...................................... 69
- Violets vapeur, impression laine. ..........................
- Virage des colorants azoïques sous l’action de l’acide sulfureux, au vaporisage...........................................
- Visites industrielles à Lyon, des délégués de la chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage...........
- ÉCHANTILLONS INSÉRÉS DANS LE VOLUME
- Bleu coton sur gris de fer..................................
- Amarante sur laine..........................................
- Bleu-diamine B X sur coton..................................
- Noir-diamine diazoté, développé et remonté au noir d’aniline .
- Brun-diamine sur gris de fer................................
- Rouge ordinaire à l’alizarine, sur coton....................
- Azo-cochenille sur laine....................................
- Azo-Bordeaux — .....................................
- Erica B, coton..............................................
- Erica J, — .................................................
- Bleu méfaphénylène à 2 0/0, coton...........................
- — à 4 0/0, — .............................
- Jaune d’or diamine, coton...................................
- Beige, teinte pour lingerie.................................
- Vert d’eau, — ..................................
- Bois de rose, — ..................................
- Gris-bourgeon, — ..................................
- Jaune d’or diamine laine....................................
- — laine et coton...........................
- Pages
- 12
- 12
- 24
- 25 25 25 40 40 40 40 55 55 55 68 68 68 69 84 84
- Impression sur velours de coton Finettes imprimées, 1er type....
- Colombe, teinte sur laine...................................
- Islande — ....................................
- Noisette — ....................................
- Véronique — ....................................
- Soie artificielle écrue.....................................
- — teinte........................................
- Bronze-diamine, coton.......................................
- Vert-diamine, coton.........................................
- Olive par mélange, coton....................................
- Bleu dit : breveté laine....................................
- Vert pour laine S...........................................
- Gros bleu par mélange, laine................................
- Havane coton................................................
- Capucine coton..............................................
- GRAVURES INTERCALÉES DANS LE TEXTE
- Machine apprêteuse à double feutre, de Charpentier........................................
- Turbine à arbre vertical, et à bâche, pour basses et moyennes chûtes......................
- — à axe vertical, actionnant directement des machines...............................
- — à axe horizontal, à grand rendement...............................................
- — avec servo-modérateur de vitesse, actionnant directement des dynamos-électriques
- Appareil à désinfecter par la vapeur......................................................
- Pompe à pistons plongeurs, à clapets à ressorts...........................................
- Laveuse à mouvement alternatif automatique .... ..........................................
- F. GOUILLON. Directeur
- 3, Rue du Trésor, 3 (Rue Vieille-du-Temple)
- PARIS
- TT
- Pages.
- 166
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- Pages
- 4
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- 54
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- 55 68
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- Imprimerie C. COLIN, à Charleville (Ardennes)
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