La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- REVUE DE LA TEINTURE
- ET DES
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- 1891
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- OFFICE TECHNIQUE ET COMMERCIAL
- Nous avons toujours considéré qu’un journal industriel devait favoriser la réalisation pratique des procédés qu’il publie, en fournissant les
- moyens de les mettre en œuvre.
- Nons pensons aussi qu’il doit mettre à la disposition de ses abonnés, ses relations et la compétence spéciale de ses rédacteurs, pour la solution des questions techniques et pour l’acquisition des produits ou machines nécessaires à leur profession.
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- Toutes ces opérations exigent non senlem^n l’habitude de la procédure spéciale, mais f n. core une connaissance pratique des industries dans lesquelles se classent les br» v<-'s
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- CALVERT (D1'). — Traité de la teinture des tissus et de l’impression des calicots, traduit de l’anglais, 1 vol. grand in-8° de 500 p. avec échantillons ............................... 35 fr.
- GHEVREUL. — Des couleurs et de leurs applications aux arts industriels, à l’aide des Cercles chromahques, 1 vol. in-folio, avec 27 planches coloriées (1864), cartonné............. 40 fr
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- CHATEAU. — Couleurs d’aniline, d’acide phén>,que et de naphtaline, le premier ouvrage complet sur cette indusirie, et relatant les travaux initiaux, 2 vol. avec fig. (Collection Roret, 18o8).................................. 7 fr.
- DEPIERRE.— Traitédu fixage des couleurs par la vapeur, 1 vol. gr. in-8°avec 10 planch“ 10 fr.
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- — Traité de la Teinture et de l’Impression par les couleurs artificielles. — 2 forts vol. in-8° avec de nombreux échantillons, cartonnés, et se vendant séparément.
- l*r volume Anilines, (1890)....... 36 fr.
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- FOL. — Guide du teinturier, ou Manuel des connaissances chimiques indispensables à la dratique de la teinture, 1 vol. in-12 de 412 p., fivec 90 tig., cartonné................ 8 fr.
- GILLET. — Traité pratique de dégraissage et nu blanchiment des tissus, fils, et du détachage des vêtements et tentures, 1 vol. in-8° de 100^p. avec tig. (1883i............................ r.
- GIRARDIN. — Chimie élémentaire appliquée aux arts industriels, 5 vol. in-8°, avec nombreuses tig. (1880) ; complet.............. 50 fr.
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- GRISON. == Le teinturier au XIX° Siècle, en ce qui concerne Es tissus où la laine prédomine,
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- GUÉDRON (Maurice). — Manuel méthodique de l’art du Teinturier-Dègraisseur. — Installation des magasins et des ateliers ; matériel et produits ; Réception de l’ouvrage ; Nettoyages, teintures, apprêts ; Travaux accessoires du teinturier, etc. — 1 vol. in-12, de 650 p. avec 80 fig. (1892)............................... 7.50
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- KOEPPELIN. — Guide pratique de la fabrication des tissus imprimés, pour les étoffes de soie, 1 vol. in-18, 142 p., pl. et échantillons (1860)............................. 10 fr.
- — Blanchiment et blanchissage, apprêts, impression et teinture des tissus, 1 vol. de 164 p., 32 fig et il pl........................... 10 fr.
- LACOUTURE (Charles). — Répertoire chromatique. Solutionraisonnée et pratique des problèmes les plus usuels dans l’étude et l’emploi des couleurs. — Un volume in 4°, 144 p. de texte et 29 tableaux en chromo (1891). Broché, 25 fr.; relié, 30 fr.
- LEFEBVRE. — Teinture et apprêt des tissus de coton. (Extrait de l’Encyclopédie chimique Fremy) ; 1 vol. m-8°, de 262 pages, 58 figures et 10 pl. (1887)...................... 10 fr.
- MOYRET (Marius). — Traité de ta teinture des soies, précède de l’histoire chimique cle la soie et de la teinture. 1 vol. in-8»....... 20 fr.
- PERSOZ. — Conditionnement, titrage et décreusage de la soie, suivi de l’examen des autres textiles (laine, coton, lin, etc.), 1 vol. in-8°, avec 1 pl. et 75 g r. (1878)..................... 15 fr.
- PIÉQUET. — Chimie des Teinturiers. Nouveau traité théorique et pratique de l’art de la Teinture. — 1 vol. gr. in-8°, avec 120 échantillons (1889) relié.......................... 30 fr.
- RADDE. — Echelle des couleurs, 42 gammes avec 900 tons fixes en chromolithographie; noms en allemand et en anglais (d’après les travaux de M. Chevreuil) petit format...... 12 fr.
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- RENARD. — Traité des matières colorantes du blanchiment et de la teinture des cotons, suivi du dégommage et de la teinture du china-grass.
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- RIFFAUT, VERGNAUD, etc. — Le teinturier appréteur et dégraisseur, ou art de teindre la laine, la soie, le coton, le lin, le chanvre, ainsi que les tissus simples et mélangés, 2 vol. avec pl. (Roret).................... 7 fr.
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- ROOD. — Théorie scientifique des couleurs appliquées à l’art et à l’industrie, 1 vol. in-12 280 p. avec 130 fig. et une pl. en couleur (1881)................................. 6 fr.
- SANSONE. — L’impression des tissus de coton. Ouvrage traduit de l’anglais; 1 vol. in-8° de 500 p., et un atlas de 38 pl. suivi de 11 cartes d’échantillons (1889)................... 30 fr.
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- TSSART. — Les matières colorantes et ta chimie de la Teinture.— L’industrie de la Teinture (deux petits vol. résumant les procédés tinctoriaux et la chimie des couleurs) in-12 de 300 p. et fig., chacun séparément.............. 4 fr.
- THILLAYE et VERGNAUD. — Le fabricant d’indiennes et impression des laines, des châles et des soies, petit vol. compact, Contenant la quintessence du traité d’impression de Persoz, aujourd’hui épuisé, 1 vol. 430 p. avec pl. (1857 Roret............................... 3 fr. 50
- VILLON. — De l'emploi en teinture des couleurs artificielles (meilleures formules et procédés les plus nouveaux) ; 1 vol. 400 p. (Roret; 1890 3 f. 50
- — Traité pratique des matières colorantes déri-
- vées de la houille. Ouvrage le plus récent sur la fabrication de ces couleurs, 1 vol. in-8° avec figures (1890)...................... 20 fr.
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- 1" SÉRIE
- 1891
- 4e VOU ME
- LA
- ET DES
- REVUE DE LA TEINTURE
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- Blanchiment, Teinture, Epaillage, Apprêts des fils et tissus Impression des Etoffes et des Papiers Coloration de toutes matières. — Matériel et Produits tinctoriaux.
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- Amidon blanc surfin. — 40 )) 50 )>
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- Ammoniaque b'anc 22o . — 40 )> )) ))
- Benzine commerciale . — 70 » 80 ))
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- Bois de ca mpêche d’Espagne effilé 100 k. 36 )> » ))
- — d’Haïti effilé .... — 34 )) )) ))
- — de Femamhouc, no 1, effilé — 160 )) )) ))
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- — jaune effilé — 38 )) » ))
- — — fustet effilé . — 60 » )) ))
- — — de quereitron effilé. — 40 )) 45 »
- — de Santal moulu . — 35 )) 38 »
- Borax raffiné .... le k. 85 )) )) ))
- Cachou brun sur feuille. 100k. 110 )> 115 ))
- — jaune ou gambir. — 70 )) 80 »
- Carmin de cochenille. le k. 40 )) 50 »
- — a’indigo en pâte. — 4 )) 6 ))
- — — purifié . — 15 » 20 ))
- Chlorure de chaux .... 100 k. 30 »
- Ghromate jaune de potasse. . — 200 »
- — rouge(bi-chromate) . — 105 »
- Cochenille de Honduras. . . Je k. 4.50
- — zaccatile
- — en grabeaux .
- — ammoniacale .
- Colophane claire.............100 k.
- Couperose verte (s. de fer)
- — mixte.
- — bleue (suif, de cuivre). Chypre ....
- Cudbeard..................
- Crème de tartre ....
- Cristaux de soude . . .
- Curcuma bengale pulvérisé.
- Dextrine blanche no 1 .
- — jaune............
- Essence de térébenthine.
- — — dégraissée Extrait de campêchce sec .
- — jaune de Cuba, lre quai — Sainthe-Marthe. .
- — de châtaignier. .
- — de quercitron.
- — d’orseille ....
- Fécule sèche..............
- Galles le Smyrne, noires et verte
- — d’Alep.................
- Garance d’Alsace SSF .
- — — MF . .
- Garancine.................
- Gaude de Normandie. .
- le k.
- Gomme Sénégal menus Glycérine blanche . Indigo Bengale. . .
- — Java.
- — Madras. Laque-Dye D. T
- — autres marques
- — de cochenille
- — de Cuba .
- Muriate (oxyde) d’étain Orseille en pâte . .
- Panama (écorce). . Potasse d’Amérique
- — de Lille .
- — perlasse indigène. Prussiate jaune de potasse Pyrolignite de fer .
- — de plomb
- Rocou...............
- Rouille 45o Savon blanc de Marseille Safranum (carmin).
- Sel d étain
- — de soude 80o
- — d’oseille Soufre en canons.
- Sulfate d’alumine. .
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- Sulfite de soude sec .
- — — liquide
- Sumac Redon. . .
- Tannin industriel. . Tartre rouge
- — blanc
- 100 k. 145
- 90
- — 110 ),
- — 60 »
- — 70 »
- le k. 2.45
- la barrique 25 »
- 100 k. 90 >, le k. 3.50 10U k. 20 »
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- le lit. 28 » 100k. 190 »
- — 30 »
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- — 30 »
- — 20 >,
- — 2 i »
- — 32 »
- — 20 d
- — 28 »
- le k. 3.50
- 100 k. » „ (go
- — 215 , ‘J35
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- Gélatine pour apprêts
- Nota. — Les prix de l’acide acétique, de la benzine, de l’essence et autres substeesan soumises aux droits d’entrée doivent être augmentés du montant de ces droits lorsqu’elles sont destinées à Paris et autres villes imposées.
- Ces prix sont ceux des principaux droguistes de Paris, peur livraisons au comptai t avec 3 p. 0/o d’esoempte, à 30 jours avec 2 p. 0/0, ou à 90 jours sans escompte Four livraisons au détail, ces prix sont augmentés de 10 p. 0/q.
- MANUEL METHODIQUE
- DE L’ART DU
- TEINTURIER-DÉGRAISSEUiî
- Par Maurice GUÉDRON
- Installation des magasins et des ateliers. — Matériel et produits.
- Réception de l’ouvrage. — Tarif des travaux.
- Exécution du travail : Nettoyages, Teinture, Apprêts Travaux accessoires du teinturier
- Ce livre est le seul traité complet et spécial sur l’industrie du Teinturier-Dégraisseur. C’est la matière, revue et complétée, des « causeries confraternelles » publiées dans les quatre premières années de la tiecue de la Teinture, et qui ont trouvé auprès de nos lecteurs un si flatteur accueil.
- La Teinture manufacturière, elle-même, en a pu faire de très utiles applications.
- Volume in-12 de 650 pages, avec 80 figures dans le texte.
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- paraissant deux fois par an.
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- Tous autres fascicules.
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- LA
- IIe Année, l\os 1.
- OT1UM
- SCIENT»
- mm'â
- iXipCOE^]
- fcaKrar
- HCEEB
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- REVUE DE
- TEINTURE
- INDUSTRIELLES Janvier 1893
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- INTRODUCTION
- Eclose au milieu d’un scandale public, l’année nouvelle semble devoir s’agiter dans le gâchis, que les élections législatives ne seraient pas de nature à éclaircir.
- Cependant le monde industriel, celui qui travaille et produit, est si différent des tripoteurs d’affaires, genre Panama ou autres, et se trouve si rarement dans ses victimes, que ces événements l’affectent peu matériellement, ne lui laissant qu’une légitime et patriotique tristesse. Il ne faut pas cependant exagérer cette impression et confondre parmi quelques indignités, la masse du public honnête et laborieux.
- Nous venons de faire l’expérience de notre nouveau régime économique; il a donné lieu à quelques difficultés d’application, qu’aplanissent peu à peu les instructions de l’administration ; ses résultats sur nos échanges iuternationaux ne se sont encore traduits que par des déficits, légers d’ailleurs, mais une première année ne suffit pas pour en tirer une conclusion, et il convient, avant de se prononcer, de poursuivre encore l’expérience.
- La tendance de notre époque est à la protection, et toutes les nations industrielles, sauf l’Angleterre qui est dans des conditions particulières, s’orientent vers ce régime. Pour donner satisfaction à cette tendance, très vivace, surtout chez nos populations agricoles, la Chambre a repoussé le projet de traité franco-suisse, et nous avons, de ce fait, rendu fort difficiles nos relations commerciales avec la nation voisine et amie.
- L’Amérique, qui avait poussé à l’extrême le même esprit, paraff vouloir tempérer ce que le bill Mac-Kinley avait d’excessif. L’élection du président Cleveland est un fait caractéristique de réaction contre ce système, et selon toute probabilité, cette année en verra les premiers résultats.
- A l’intérieur, l’industrie s’est trouvée aux prises avec de nouvelles législations en faveur des ouvriers, et qui, avant que la pratique en soit devenue familière, lui ont causé quelques embarras.
- La loi sur les délais de prévenance, après une année d’application, est diversement interprétée par les intéressés et par les juridictions qui ont à en connaître.
- Celle sur le travail des femmes et des enfants, à peine en exercice, donne lieu déjà à de nombreuses difficultés, et même à des grèves, venant d’ouvrières, qui en subissant une réduction de temps du travail, ne veulent pas, comme conséquence, accepter de diminution sur le prix de la journée.
- Ce serait le cas d’appliquer une autre loi nouvelle : celle qui a trait à l’arbitrage et à la conciliation ; mais elle est appelée à rester saus portée pratique, comme toutes les lois sans caractère impératif.
- D’autres de même ordre sont dans un état d’élaboration plus ou moins avancée, telles que celles sur les Accidents du travail, sur les Règlements d’ateliers, sur les Entraves apportées à l’action syndicale.
- Toutes créent de nouvelles charges aux patrons, sans leur offrir de compensation. Le projet Bovier-Lapierre a notamment des côtés vexatoires, mais qui la font repousser ré-
- A L’ANNÉE 1893
- solument par le Sénat ; elle paraît devoir y succomber.
- L’année écoulée nous a apporté, par contre, quelques heureuses réformes administratives.
- Ce sont les réductions sur les tarifs de chemins de fer, des améliorations sur le régime des valeurs déclarées à la poste et la création du service des remboursements postaux.
- 11 serait injuste de méconnaître ces avantages, quelques restreints qu’ils soient dans certaines de leurs parties.
- L’Exposition de 1889 nous a jeté ses derniers échos par l’apparition des rapports du jury, dont quelques-uns sont des oeuvres importantes ; en même temps une autre exposition universelle a été décidée pour l’an 1900 Cette date était dans tous les esprits, mais l’Allemagne, en manifestant l’intention d’organiser une exposition à la même époque, nous a obligés à nous prononcer dès maintenant.
- Si la tour de 1889 a un pendant en 1900, il est probable que ce ne sera pas M. Eiffel qui la construira.
- Nos industries n’ont pas eu, en 1892, de faits bien saillants à enregistrer.
- Le blanchiment par le per-oxyde de sodium paraît intéressant, mais il n’est pas encore possible de préjuger son avenir. Le prix de l’eau oxygénée baisse sans cesse, et cette circonstance n’est pas de nature à laisser une place importante à un autre produit, qui n’est que son succédané.
- Quant aux procédés électrolytiques de blanchiment, ils ne donnent pas de résultats avantageux sur les fils et tissus. Le per-oxyde de sodium, qui s’obtient par l’électrolyse, amenait ce rapprochement.
- L’Impression a produit un certain nombre de travaux 1 mentionnés dans notre volume de 1892 ; les enlevages et réserves semblent prendre plus d’importance aux dépens des fonds imprimés.
- Son mécanisme s’est enrichi d’un nouveau moyen : l’im-primeuse circulant sur le tissu. 11 est enfin un autre genre qui pourra aussi avoir sa place et qui produit des articles à aspect particulier, rappelant l’enluminé glacé ; il est obtenu par l’application aux tissus, des procédés de la chromolithographie, et à l’aide d’une presse continue.
- Les couleurs artificielles se multiplient constamment, surtout dans la classe des azoïques ; celle des couleurs solides d’anthracène et similaires s’enrichit de plus en plus. Les colorants basiques nous ont offert des bleus pour coton, qui se rapprochent beaucoup de l’indigo comme teinte et solidité.
- Nous avons signalé ces divers produits dans le volume que nous venons de clore.
- L’histoire, la fabrication et la chimie de ces colorants en général ont été supérieurement exposées dans le livre de MM. Girard et Pobst : « Matières colorantes, série aromatique. » C’est l’ouvrage le plus considérable qui ait éié publié sur cette matière devenue si vaste.
- L’année 1892 a bien vu aussi quelques autres publications s’adressant à nos industries, mais celle-ci est la seule importante et suffit à lui faire honneur.
- F. Gouillon.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- MORDANT DE PLOMB
- Se fixant par simple lavage
- Par M. Bonnet
- M. Bonnet, directeur de l'école professionnelle de Montbéliard vient de faire breveterun procédé de fixation d’oxyde de plomb sur tissu, qui ?j ute un élément de plus à laclasse intéressante et encore restreinte des mordants alcalins.
- Ces mordants sont, jusqu’à présent, ceux d’alumine (aluminate de soude), de chrome et de fer; ce3 deux derniers consistent en oxydes qui malgré une forte addition d'alcali caustique, ne précipitent pas, giâce à la présence d’un corps qui les rend insensibles à la réaction d’agents, cependant si énergiques : ces corps sont la glycérine, la glucose, l'acide tar-trique.
- On ne connaît pas la théorie de cette suppression de l’activité chimique.
- Le mordant plombique alcalin de M. Bonnet fonctionne aussi suivantune cause mal définie, bien qu’elle ait déjà été observée dans des applications non similaires, mais de mêmeordre, nous voulons parler de la « cuve au plomba-te » indiquée par Persoz ; ncus la décrirons plus loin.
- Mordant
- Le mordant nouvellement breveté est un plombite de soude ou de potasse que M. Bonnet prépare ainsi :
- Dans une solution de soude ou de potasse caustique à 25° B., on ajoute un excès d’oxyde de plomb, soit de la lilharge en poudre fine, et on soumet le tout à une ébullition deplusieurs heures.
- Après ce temps, on ramène le liquide à son volume primitif; on a alors une dissolution à 30° B. ; elle est évidemment formée de ploru-bite de soude ou de potasse.
- Ce mordant est appliqué chaud ou froid, après l’avoir étendu d’eau, plus ou moins, suivant ses destinations.
- On l’additionne :
- Pour mordant faible, de -0 volumes d’eau.
- — moyende 10 —
- — fort, de.. 5 —
- Lorsqu’ils ont agi sur la fibre, on lave les
- fils ou tissus ; le plombite se dissout; l’aîca-îin est enlevé, et l’oxyde de plomb se fixe sur ïe textile.
- Applications
- Le brun sulfuré s’obtient en passant les matières ainsi mordancées dans un bain de sulfure alcalin à 5 grammes par litre.
- Les jaunes de chrome, en opérant de même dans des dissolutions chaudes ou froides de chromâtes alcalins.
- On produit un dépôt d'oxyde de fer, en baignant le tissu mordancé au plomb dans la dissolution d'un sel de fer.
- Par les mêmes moyens, on fixe les oxydes de cuivre et de manganèse , dans des bains de sels correspondants au maximum ou au minimum d’oxydation. 11 en est de même de la plupart des autres oxydes métalliques.
- Le pigment des bois est énergiquement attiré par le mordant plombique, en formant des laques très fixes. Le noir au campêche est particulièrement remarquable.
- Les cachous et autres tannins sont très vivement fixés.
- Les matières colorantes artificielles qui exigent l’intervention d’un mordant métallique, telles que les couleurs d'aUzarine ou le brun de naphtol, : ont également attirées par le tissu mordancé au plomb.
- L’auteur pense que son procédé pourraren-dre des services dans la fabrication du noir d'aniline, en facilitant la production d’un tissu chromaté, suivant la méthode de M. J. Persoz, ou en fournissant un moyen de charger la fibre d’oxydes oxydants (fer, cuivre, manganèse).
- Les teintes obtenues peuvent êtres rongées en impression, par les moyens usuels, appropriés.
- Cuveau plombate
- M. Bonnet est anssi l’auteur d’un procédé spécial de fixation d’oxyde de plomb sur tissus, qui lui est propre, et qu’il a eu le mérite d’imaginer, mais nous parlions au débu t de cet article, d’une « cuve au plombate » qui peut être utilisée dans les mêmes circonstances et dont nous donnons la composition comme complément d’informations.
- On emploie pour cela l’acétate de plomb ou le sulfate restant comme résidu de la fabrication de l’acétate d’alumine, dans le cas où l’on fabrique encore ce mordant par double décomposition entre l’alun et l’acétate de plomb.
- Dans ces deux cas, les proportions sont ;
- Eau............................. 1.000 litres.
- Chaux vive........................... 2 kil.
- Acétate ou sulfate de plomb. 1 —
- Eteindre la chaux, la délayer dans l’eau et ajouter le sel de plomb ; laisser clarifier par repos.
- La fixation du plomb est si facile dans cette cuve qu’en y trempant rapidement un tissu de coton, il a immédiatement saisi une quantité d’oxyde de plomb suffisante pour produire un jaune chromique bien marqué.
- Nous avons, d’ailleurs, donné des détails sur cette cuve et sur son emploi à la formation de différents jaunes de chrome, dans la Revue de la Teinture, 1888, p. 109.
- Nous ajouterons que les mordants alcalins, et ceux dont il vient d’être question, par conséquent, n’agissent q.ue sur de3 fibres végétales.
- F. G.
- TEINTURE ET IMPRESSION
- Au moyen des sels d’Or
- Par M. Edgard Odenrheimer
- Nous publions à titre de document, cette communication faite à la Société industrielle de Mulhouse et qui ajoute un chapitre à l’histoire des cor. leurs métalliques, mais l’or, si divisé qu’il eoit, n>0f. fre qu’un intérêt théorique dans les questions de teinture.
- 1. Couleurs grises
- Ces couleurs forment la base de la prépara-tion du pourpre d’or sur la fibre.
- On imprègne la fibre, ou l’on imprime les tissus avec une solution aqueuse étendue d’un sel d’or; on peut employer aussi avantageusement les sels doubles, par exemple le chlorure d’or et de sodium. On sèche et on passe dans un bain réducteur ; l’or forme instantanément sur la fibre un précipité d’un beau gris perle, tiès adhérent et inaltérable, sous l’influence des acides et des alcalis.
- On peut produire à volonlé un gris clair ou foncé, bleuâtre ou rougeâtre.
- La fibre elle-même, en vertu de son pouvoir réducteur, provoque déjà la séparation et la fixation de for. Cependant, la précipitation par les agents réducteurs est plus complète et plus sûre.
- La réaction s’accomplit à froid, mais elle est améliorée par l’action de la chaleur et de la lumière solaire.
- Le degré de concentration de la solution aurique, ou la durée du conîact du réducteur permet d’obtenir les nuances les plus variées.
- Le choix du réducteur n'est pas ind fièrent : l’acide pyrogallique et l’hydroquinone fournissent un gris plus bleuâtre, l’acide oxalique un ruuge-violacé.
- Parmi les réducteurs, on peut encore employer, entre autres, l'hydroxylamine, l’eau oxygénée et le sulfate ferreux.
- L’extrême état de division de l’or sur la fibre et son pouvoir colorant assez considérable permettent d’obtenir une belle nuaoce grise avec de très faibles quantités de sels d’or.
- On prend, par exemple, les proportions suivantes pour teindre 200 grammes de tissu mi-soie :
- 1 • Bain d'or : 0 gr 2 de chlorure d’or et de sodium dissous dans 500 gr. d’eau.
- 2- Bain réducteur : 0 gr. 5 d’acide oxalique pour 500 gr. d’eau.
- La soie se teint facilement à froid ; il vaut mieux chauffer pour la laine, le coton, le lin, etc.
- Le mordançage préalable de la fibre avec des sels métalliques produit des nuances modifiées. Par exemple, le sulfate de enivre donne des tons plus gris-verdâtres, les sels de l’étain des tons plus foncés, plus bruns.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- IL — Fixation du pourpre d’or, du rose d'or
- et de l'or à reflet métallique sur la fibre
- Impression au moyen de rouleaux chauffés.
- Quand on chauffe les tissus teints en gris, d’après le procédé décrit, en les repassant sous une certaine pression avec un fer chaud, il se forme à l’endroit du contact, un beau rouge à reflet métallique.
- Les teintures foncées passent à un rouge foncé, les nuances claires à un rose. En réglant la température et la pression exercée par le métal chauffé, on peut varier le résultat du rose d'or le plus tendre au pourpre d'or le plus foncé.
- On peut produire par cette méthode des tissus unis teints en rouge ou des dessins rouges sur fond gris.
- Pour produire des dessin s coloriés ou de l’or a reflet métallique sur fond blanc, on imprègne les tissus blancs de la solution aurique, ou on les imprime avec cette solution et on les sèche. En mettant les tissus ainsi préparés en contact avec un corps chauffé, l’or se précipite et se fixe aux endroits touchés en conservant son éclat métallique. Comme il est dit plus haut, la concentration du sel d’or et la température appliquée conduisent à un rouge foncé ou clair, de nuance bronzée ou doué de Y éclat métallique de l’or.
- Ces méthodes ont été découvertes en premier lieu. Mais on peut obtenir le pourpre d'or sur la fibre par d’autres moyens.
- On chauffe les tissus imprégnés de sel d’or avec une dissolution d’acide oxalique ou d’un oxalate. 11 se forme des couleurs rouge pourpre ou rouge violacé.
- On peut nuancer et renforcer les teintures en chauffant ou en mordançant au préalable avec des sels d’étain.
- Toutes ces couleurs, autant les grises que les rouges pourpre, une fois fixées, sont absolument solides à la lumière et au savon et ne s’altèrent ni parles acides, ni par les alcalis.
- BLANCHIMENT
- AU PEROXYDE DE SODIUM En comparaison avec l’eau oxygénée (1) par M. B. Martinon
- La maison E. de IUër, de List, près Hanovre vient de livrer à la consommation un nouveau produit destiné à remplaeerl’eau bioxy-génée dans ses applications au blanchiment. Ce produit est du bioxyde de sodium presque pur. On savait depuis longtemps que les bioxydes de sodium et de potassium existaient,
- (1) Nous avons, en son temps, fait connaître ce procédé par un extrait du brevet, et par une note com-
- plémentaire (Reçue de la Teinture, 1892, p. 114 et 128). L’article ci dessus extrait de « l’Industrie textile » donne plus de détails sur l’emploi du nouvel oxydan t dont on ne peut prévoir encore l'arenir, et qui sera toujours limité tant qu’il restera tributaire de brevets.
- ils avaient été étudiés par Gay-Lussac et Thénard, puis par Davy, et plus tard par Ver-non Harcourt qui leur avait assigné les formules Na‘1 202 et K 20*. Ces composés prennent naissance par l’action de l’oxygène sec sur les métaux potassium et sodium légèrement chauffés. Vernon Harcourt signale même l’action de l’air sur l’hydrate de potasse fondu comme produisant du peroxyde de potassium; l’ozone dans les mêmes conditions donnerait naissance au même composé.
- Le bioxyde de sodium commercial est une poudre jaunâtre, légère, très hygrométrique, fusible au rouge sombre en un liquide brnn qui par refroidissement se prend en une masse blanc jaunâtre. Projetée dans l’eau, cette poudre fait entendre un léger sifflement : il se produit au contact de l’eau une hydratation du peroxyde avec élévation de température ; il y a en même temps décomposition d'une petite quantité du peroxyde et dégagement d’oxygène -, la masse se dissout ensuite facilement dans l’eau.
- Si, au lieu de mettre le bioxyde dans beaucoup d’eau, on ajoutait l’eau en petite quantité sur le bioxyde même, l’él-vation de température serait plus considérable et la décomposition du peroxyde plus profonde Le bioxyde de sodium de de Haen contient de 18 à 20 0[0 d’oxygène actif, soit 125 à 140 litres d’oxygène par kilogramme de peroxyde. 1 kilogramme de ce produit au point de vue de la richesse en oxygène actif équivaut donc à environ 12 litres d’eau oxygénée commerciale à 10 volumes.
- Pour le blanchiment on ne peut employer le peroxyde de sodium seul ; en effet son alcalinité est grande et sa décomposition dans le bain produirait une quantité de soude caustique telle que les matières à blanchir pourraient en souffrir.
- Aussi la maison de Haen recommande-t-elle d’ajouter aux bains le blanchiment du sulfate de magnésie : il se forme du sulfate de soude et du bioxyde de magnésium Mg O2 dont la décomposition lente donne des bains d’une stabilité suffisante.
- La maison de H-en donne les recettes suivantes pour blanchir avec son produit.
- BLANCHIMENT DU TUSSAH
- Cuire comme d’ordinaire et bien écarter le savon par des lavages répétés à l’eau douce. Faire un bain de blanchiment contenant pour cent kil. de tussah :
- 2,500 eau.
- 90 kilogrammessulfatede magnésie exempte de chlore.
- Le tussah est manœuvrédansce bain chauffé à 30-35 degrés pendant environ une demi-heure, puis on ajoute en plusieurs fois en levant chaque fois le tussah, 20 à 30 kilogrammes de peroxyde de sodium. Aussitôt la dernière addition faite, on porte, en plusieurs fois le bain à 80-95 degrés. Le blanchiment dure d’une heure et demie à deux heures ; on
- lève alors la marchandise, puis on acidulé le bain avec la quantité nécessaire d’acide sulfurique pour le clarifier entièrement ; on manœuvre un quart d’heure et enfin on lave, essore et teint s’il y a lieu. Cette même méthode est employable pour l’ivoire, la plume, l’os, la soie de porc, etc.
- BLANCHIMENT DE LA LAINE
- Entrer la iaine bien dégraissée dans un bain à 30° centigrades contenant 30 0/0 du poids de la laine de sulfate de magnésie exempt de chlore. Après quelques lises lever la laine et ajouter 10 0/0 de peroxyde de sodium du poids de la laine à blanchir. La laine est bien remuée dans ce bain qui est peu à peu porté à 60-70° centigrades, on laisse blanchir pendant trois quarts d’heure à ure heure, puis on ajoute de l’acide sulfurique en quantité suffisante pour clarifier le bain, on lire un moment, essore et sèche.
- BLANCHIMENT DE LA ECHAPPE
- Cuire la schappe comme d’ordinaire ; puis, pour 100 kilogrammes faire un bain contenant :
- 2,500 eau.
- 36 kilogrammes de sulfate de magnésie exempt de chlore.
- Lise’ la matière pendant quelque temps, puis ajouter en plusieurs fois, en remuant à chaque addition, 12 kilogrammes de peroxyde de sodium -, chauffer peu à peu, de façon à mettre trois quarts d’heure pour arriver à 95° centigrades, liser continuellement, puis porter une ou deux fois au bouillant ; après une heure à une heure et demie, lever, ajouter la quantité d’acide sulfurique nécessaire pour clarifier le bain ; puis après avoir laissé traîner un moment, laver, essorer et sécher ou passer de suite à la teinture.
- BLANCHIMENT DU TISSU SOIE ET COTON OU SOIE ET LAINE
- Cuire : puis enlever toutes traces de savoa par des lavages répétés ; tombei le tissu sur un bain contenant de 30 à 36 0,0 du poids du tissu de sulfate de magnésie exempt de chlore. Le bain est d'abord chauffé à 30° centigrades, on donne quelques tours, puis on lève le tissu et l’on ajoute 10 à 12 0j0 de peroxyde de sodium; on agite et on chauffe progressivement jusqu’à 95° centigrades; pendant ce temps manœuvrer activement et enfin arriver à Pé-bu'lition. Après ce blanchimen’, aciduleravec la quantité necessaire d’acide sulfurique pour clarifier le bain, laver et sécher.
- Pour 100 mètres de tissu d’une largeur de 0 m. 60 pesant environ 5 kilog. employer 25# litres d’eau.
- ¥ *
- 11 était intéressant d’éfuiier comparativement à l’eau oxygénée ce nouveau produit Na2 O2 et de s’assurer, ce q ii était probable du reste, si à égalité de richesse en oxygène actif, un bain constitué avec du bioxyde de
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- sodium aurait un pouvoir bl; nchissant égal à celui constitué avec de l’eau oxygénée.
- On remarquera d’abord que dans l’emploi de l’eau oxygénée, il importe toujours de rendre les bains de blanchiment alcalins. On emploie, suivant les cas, de l’ammoniaque, de la soude caustique on du silicate de soude. Pour la plume et les cheveux, l’ammoniaque est préférable ; pour la laine et la soie, la soude caustique a l’avantage de donner untou-chetr plus doux. Dans l’emploi du bioxyde de sodium, il importe au contraire de rendre les bains beaucoup moins alcalins ; la quantité de soude caustique qui existe et qui augmente de plus en {.lus, par suite de la décoœposiiion du bioxyde deso liumen soude et oxygène actif, serait trop considérable et affaiblirait sérieusement les substances en traitement. On ajoutera donc au bain, comme le recommande la maison E. de Haën. du sulfate de magnésie; il se fera alors du sulfate de soude et du bioxyde de magnésium dont la décomposition subséquente donnera de la magnésie sans action nuisible sur les matières à blanchir. Une fois le blanchiment terminé, on ajoute au bain dé l’acide sulfurique en qua tité suffisante pour le rendre acide et dissoudre ainsi la totalité de la magnésie, qui pourrait rester partiellement fixée aux matières blanchies et leur communiquer des propriétés défavorables (mauvais toucher, etc.).
- Dans les essais comparatifs suivants, le mode opératoire indiqué par M. de fffën a été suivi pour l’emploi du bioxyde de sodium.
- A. Blanchiment du tissu soie et coton
- Eau oxygénée. — Le bain rendu alcalin par de la soude caustique contenait au début 310 centilitres cube oxygène actif par litre, le bain a été chauffé peu à peu à 80 degrés centigrades : après deux heures, on a retiré le tissu ; le bain contenait encore à ce moment 250 centilitres cubes oxygène actif par litre, soit une consommaticn de 60 centilitres cubes par litre et de 0 lit. 260 eau oxygénée à 10 volu- / mes par kilogramme de tissu, soit 2 lit. 600 d’oxygène actif.
- Bioxyde de sodium. — Le bain a d’abord été formé de 35 pour 100 du poid3 du tissu de sulfate de magnésie exempt de chlore: puis après avoir manœuvré le tissu pendant un quart d’heure, on a ajouté au bain 10, 5 pour 100 de bioxyde de sodium, piéalablement dissous dans l’eau et contenant 125 centimètres Gubes d’i xygè'e act f par gramme. On a obtenu de cetti façon, un bain ccn’enant 304 centimètres cubes oxygène pa r litre, on a élevé peu à peu la température jusqu’à 90 degrés centigrades. Après deux heures de contact avec le bain, le tissu a été levé, le b.-in a été additionné d acide sulfurique en quan* tité suffisante pour le rendre légèrement acide, on a donné quelques tours au tissu et on l’a enlevé. Après la sortie du tissu, le bain conte-
- nait encore 225 centimètres cubes d’oxygène par litre, soit une consommation d" 79 centimètres cubes par litre ou 3 lit. 390 oxygène actif par kilogramme de tissu.
- Dans les deux cas, ja quantité de tissu et le volume des bains étaient les mêmes. — Après blanchiment b s deux tissus étaient à peu près semblables à tous les points de vue, cependant celui blanchi au bioxyde de sodium était légèrement plus blanc, il faut remarquer que dans ce cas, la consommation de l’oxygène a été plus grande.
- B. SCHAPPE OU FANTAISIE
- Eau oxygénée. — Le bain de blanchiment a été fait à la toude caustiqne ; on a consommé par kilogramme de fantaisie 7 lit. 500 oxygène actif, le litre du bain est tombé de 650 centimètres cubes oxygène p3r litre à 300 centimètres cubes.
- Bioxyde de sodium. — On a constitué un bain avec 35 pour 100 desulfate de magnésie, on a mai œuvré la schappe dans ce bain, puis on y a ajouté 12 pour 100 du poids de la fibre de bioxyde de sodium préalablement dissous dans l’eau , le tiire du bain était alors de 700 centimètres cubes oxygène par litre. — En mar œuvrant la fantaisie dans ce bain, ori a porté peu à peu la température à 95 degrés centigrades ; au bout de deux heures, on lève la fibre, acidulé le bain, manœuvre un moment et enlève définitivement ; à ce moment lebain titre 380 centimètres cubes par litre, soit une dépense de 6 lit. 845 oxygène actif par kilogramme de fantaisie.
- Le brillant, le toucher et le bl nchiment de la fibre sont les mêmes dans les deux cas et cette fois, la dépense en oxygène a été un peu plus grande dans l’emploi de l’eau oxygénée que dans celui du bioxyde de sodium.
- C. Blanchiment du tussah
- Dans les essais conduits de la même façon, sur tussah, on a obtenu :
- Eau oxygénée. — Le bain a été rendu alcalin par addition de silicate de soude, on a chauffé peu à peu au bouillant. — Le tussah avait au préalab'e été bien décrassé.
- On a dépensé 6 lit. 500 oxygène actif par kilogramme de tussah.
- Bioxyde de sodium. — On a d’abord manœuvré le tussah sur le bain contenant seulement le sulfate de magnésie, puis le bioxyde de sodium a été ajouté en plusieurs fois -, on a ensuite monté lentement la température à 95 degrés centigrades, puis ajouté de l’acide pour aciduler le bain et dissoudre la ma enésie.
- On a consommé 11 Iities oxygène actif par kilogramme de tussah.
- Ici, le tussah blanchi avec l’eau oxygénée est sensiblement plus blanc que celui traité au bioxyde de sodium, le brillant et le toucher sont les mêmes.
- D. Blanchiment de la laine Eau oxygénée. — Le bain de blanchiment a été rendu alcalin par delà sonie caustique-on n’a pas dépassé 50 degrés de chaleur et on a laissé en c intact le bain et la mitiè'e à blanchir pendant huit heures.
- Bioxyde de sodium. — Gomme il est recommandé pour l’emploi du bioxyde de sodium, on a constitué un bain avec 30 p. loo de sulfate de magnésie, exempt de chlore. On a ajouté le bioxyde, puis chiuffé le bain pui à peu à 60-70 degrés ; on a laissé en contact pendant cinq heures, puis on s acidulé le bain comme d’ordinaire.
- Les deux laines sont également blanches; on a cor sommé, dans le cas de l’eau oxygénée, 9 1. 850 oxygène par kilogramme de laine -, dans celui du bioxyde de sodium, 11 lit, 450.
- Os, ivoire, ylumes et cheveux. — Mous avons, pour le blanchiment de ces matières, constaté des résultats semblables à ceux ci-dessus ; cependant, ponr ces substances, dans certains cas, il peut être pour l’emploi du bioxyde de sodium préférable de substituer, en tout ou partie, le sulfate d’ammoniaque au sulfate de magnésie.
- Il résulte de ces essais, qu’à peu de chose près le bioxyde de sodium peut remplacer l’eau oxygénée dans ses applications au blanchiment. Entre les deux produits, c’est une questim de prix de revient de l’oxygène actif. 11 n’est poS douteux que si l’on peut arriver, ce qui ne paraît pas impossible, à produire le bioxyde de sodium dans les 3 francs le kilogramme, ce produit se substitue en grande partie à l’eau oxygénée. Il a sur cette dernière l’avantage d’être d’un transport plus facile et il peut se conserver parfaitement à l’abri de l’air et au sec. Le bioxyde de sodium attire en effet rapidement l'humidité de l’air, s’hydrate et se décompose alors rapidement. 11 faut, bien entendu, tenir compte du coût du sulfate de magnésie employé, qui est de 3 à 4 centimes par kilogramme de matière à blanchir ; cependant, il est juste de faire remarquer que les bains de blanchiment de bioxyde de sodium peuvent se conserver, et de cette façon, on consommera une quantité beaucoup moindre de sulfate de magnésie.
- (.Industrie textile)
- ELECTRO-TEINTURE
- Les observations de M. Goppelsroeder sur la teinture électrolytique sont en partie connues des théoriciens de nos professsions; en attendant le traité de l’auteur (édition française), que nous avons depuis longtemps annoncé, nous reproduisons le résumé suivant de ses méthodes, publié par la « Revue de Chimie industrielle. »
- L’électro-teinture a été découverte et étudiée par le professeur Dr. Friedrich Goppels-rœder. Nous allons en résumer les principaux
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- traits, d’après les mémoires qu’il a publiés et auxquels nous renvoyons le lecteur pour de plus amples détails (1).
- 1‘ Fixation des couleurs sur les fibres. — En imbibant une étoffe d’une solution de chlorhydrate d’aniline, en plaçant celles-ci sur une plaque métallique reposant sur un disque isolant en caoutchouc ou en verre; en posant eusuite sur l’étoffe humide une seconde plaque métallique portant en relief le dessin ou l’inscription à reproduire, et en reliant les deux plaques métalliques, chacune à un pôle d’une dynamo, de façon à faire passer le courant, il se forme sur le tissu une copie noire du dessin. Quelques secondes (une minute au plus) suffisent pou** l’obtention d’un noir intense. Pour obtenir une reproduction parfaite, il faut donner une certaine pression à la plaque métallique supérieure, de façon que toutes les parties du dessin en relief soient en contact avec l’étoffe.
- Il se forme, dans ces conditions, du noir d’aniline inverdissable.
- On peut facilement, avec un crayon de métal non attaquable ou de charbon de cornue, formant l’une des électrodes, écrire sur un papier ou sur une étoffe imbibée d’une solution de chlorhydrate d’aniline et reposant sur une plaque métallique formant l’autre électrode. Le courant produit le trait noir en passant par les points où le crayon touche, soit l’étoffe, soit le papier, avec une légère pression. On peut ainsi écrire ou dessiner aussi vite que par le procédé ordinaire. Il se forme ainsi du noir d’aniline qui se dépose en naissant sur la fibre, s’y fixe chimiquement et d’une manière indélébile.
- Pour éviter les bavures et obtenir une écriture ou un dessin sans bavures, on épaissit la solution de chlorhydrate d’aniline avec de la gomme adragante, de la gélatine ou de la colle de poisson.
- Cette méthode électro-chimique pourrait s’appliquer à l'impression sur étoffes pour produire sur les pièces à traiter des dessins d’une franche couleur noire ou autre qui résisteraient certainement aux diverses opérations du blanchiment. On pourrait, de même, dans les établissements de douane, dans le* maisons de commerce, etc., produire très simplement des marques inaltérables.
- Pour faire servir aux expériences de reproduction une plaque de cuivre sur laquelle est gravé le dessin servant de modèle, Goppels-roeder recouvre d’un vernis isolant les parties non creusées de la plaque, puis il place sur cette plaque de cuivre l’étoffe imbibée de chlorhydrate d\ niline ; il pose alors par dessus
- (i) Centralblatt für Elecktrotechnik. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse. Far-belectrokemische Mitt/ieilunçjen. von prof. Dr. Goppelsroeder, Mulhouse 1889. Une édition française est en préparation chez M. Georges Carré.
- une seconde plaque de cuivre non gravée et pousse à l’aide d’un rouleau, dans des parties creuses, la solution du sel d’aniline suffisamment épaissie et enlève avec une râclette la couleur de la surface de la plaque. Les deux plaques sont reliées aux pôles d’une dynamo et on proeède comme ci-dessus.
- Pour teindre des écheveaux ou des étoffe1 en noir uni, il faut préalablement rendre conductrice la fibre, en déposant à sa surface une mince couche métallique ou un sulfure métallique et on la plonge dans une solution de chlorhydrate d’aniline, faisant fonction d’électrode positive.
- Enlevages. — On peut détruire les matières colorantes fixées sur les fibres et produii e ainsi des dessins blancs ou de couleur sur fond uni.
- Ainsi, pour détruire le rouge d’Andrinople, on trempe l’étoffe de couleur dans une dissolution de salpêtre, de sel de cuisine ou de chlorure d’alrminium, onia place entre deux plaques de cuivre, dont l’une est gravée, on fait passer le courant. 11 se forme, au pôle positif, dans le premier cas, de i’aci ’e nitrique, dans les deux autres cas, du chlore. L’un et l’autre attaquent la couleur et la blanchissent en la transformant en produits d’oxydation blancs. On obtient de la même façon des enlevages sur indigo.
- Si l’on choisit des sels dont l’électrolyse produit des bases qui jouent le rôle de mordants, on peut, au moyen d’un nouveau bain de couleur, faire apparaître d’autres colorations aux places sur lesquelles le mordant a agi. On peut produire des colorations au moyen d’oxydes provenant de sels et formés sous l’influence de l’oxygène électrolytique.
- On peut également précipiter sur les fibres, en même temps que les oxydes qui jouent le rôle de mordants, des matières colorantes qui forment des laques avec ces oxydes.
- M. Goppelsroeder a, en même temps, enlevé la couleur et produit une nouvelle coloration à la place de la couleur disparue. Une étoffe, teinte en rouge d’Andrinople ou en indigo, est imbibée de chlorhydrate d’aniline et soumise entre deux plaques de cuivre à l’action du courant : la couleur se ronge partout où le courant passe, et il se forme aussitôt, au même endroit, du noir d’aniline. On obtient ainsi des dessins noirs sur fond rouge ou bleu. A la place d’aniline, on peut employer d’autres bases qui produisent aussi facilement des couleurs variées.
- Cuves. — On peut produire, au moyen du courant électrique, des solutions de matières colorantes réduites et hydrogénées, appelées cuves. On se sert pour cela de l'hydrogène qui se dégage au pôle négatif et l’on réduit ainsi la matière colorante tout aussi bien qu’en employant des agents de réduction ordinaires, sulfate de fer, zinc, glucose, hydrosulfite de soude.
- Pour les cuves basiques, on emploie la soude et pour les cuves acides, l’acide sulfurique. On fait usage d’une cuve dans laquelle les dtux électrodes sont séparées par une cloison poreuse, la toile d’amiante par exemple.
- Pour monter la cuve d’indigo, on mettra dans le compartiment négatif ;
- Eau........................... 50 lit.
- Indigo......................... 5 kil.
- Soude à 38° B............... 2 lit.
- Lorsque la réduction est complète, on verse dans :
- E™........................... 450 lit.
- Soude à 38° B.............. 25 —
- On teint comme à l’ordinaire.
- De cette f-çon, on prépare la cuve à l’indo-phénol, la cuve mixte à l’indigo et à l’indophé-nol; les autres cuves, à la gallocyanine, à la nigrisine, à la céruleïue, au bleu d’alizarine.
- La cuve au noir d’aniline se faitavec un bain composé de :
- Eau.......................... 50 lit.
- Noir d’aniline en poudre... 5 kil.
- Acide sulfurique............. 1 —
- Après dissolution, on étend dans 200 litres d’eau et on teint. Pendant l’impression, pour empêcher l’oxydation, on fait passer un faible courant : l’hydrogène qui se dégage suffit pour maintenir le liquide des cuves dans son état normal de réduction.
- On a proposé de même d’empêcher l’oxydation, dans les baquets des couleurs pour l’impression, par l’hydrogène dégagé au pôle négatif.
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- DECREUSAGE et ASSOUPL1SSAGE
- De la Soie
- D’après le traité « la Soie » de tyl. A. Villon
- SOIES CUITES
- La cuite ou décreusage de la soie est une opération qui a pour but de priver la soie de la plus grande partie de son grès.
- La cuite pour blanc ou pour couleurs clai-rss s’elftctue en deux opérations, e dégommage et la cuite.
- La cuite pour couleurs foncées demande moins de soins et ne s’effectue qu’en une seule opération : un dégommage plus prolongé que pour la cuite en blanc.
- La cuite de la soie se fait presque exclusivement au savon. Le savon employé est du savon d’acide oléique, qui rince le mieux ; la marque Daumas est la plus est mée.
- Dégom7nage. — Dans l’opération du dédommage, on fait tomber la plus grande masse du grès de la soie. Les matteaux de soie sont mis sur des bâtons de bois dits bâtons de
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- lise de 1 mètre de longueur, à raison de deux par bâton. Ces deux bâtons reposent parleurs deuxextrémités sur les bords longitudinaux des barques renfermant le bain de savon. Les barques ontO m. 80 de largeur, 0 m. 80 de profondeur et 5 mètres de longueur; elles sont en bois doublé de cuivre et chauffées par un serpentin en cuivre dans lequel circule de la vapeur.
- I a dissolution de savon renferme 33 0/0 du poids de là soie de savon et est chauffé à 90° sans bouillir. Les soies sont dans ce bain pendant une heure et demie. Le lisage s’effectue en faisant tourner les matteaux sur des bâtons et en promenant ces derniers rapidement d'abord et lentement ensuite. Le lisage mécanique a, pendant longtemps, été reconnu comme irnpo sible, par la croyance, bien fondée, du reste, que la mécanique ne peut suffire aux p tits détails de la manipulation à la main. MM. Duchamp et Cieont imaginé un lisage mécanique imitant la main de l’homme et très ingénieusement compris. (Le traité de M. A. Villon donne le dessin et la description de cette machine).
- Les appareils de M. César Corron fonctionnent à peu près de même.
- Dans le bain de savon les soies gonflent, puis le grès tombe avec la couleur ; elles deviennent fines et soyeuses. Après le dégommage, les soies sont mi-cuites. Elles ont perdu 18 à 20 0/0.
- Cuite. — Pour cuire les soies, il faut les faire bouillir avec le bain de savon. Les soies destinées à être teintes en foncé sont cuites dans le même bain que le dégommage, soit que l’opération se fasse dans les poches ou dans les mêmes barques du dégommage. Dans ce cas, on ieponchonne le bain de 5 pour 100 de savon et on cuit deux heures. Si on continue en barques, on maintient à 100 degrés, faire bouillir, pour ne pas mêler les fils.
- Pour les soies blanches ou destinées a recevoir la teinture claire, la cuite se fait dans un bain de savon renfermant 20 pour 100 du poids de la soie. Les soies sont relevées du bain de dégommage avec les bâtons, les matteaux sont tordus à la main pour les égoutter, sont vo'tés, c’est-à-dire roulés sur eux-mêmes, et une série de matteaux sont reliés par une corde ou encordés. On les met dans un sac en toile claire ou en crin, dit poche, on coud l’ouverture et on jette cette poche dans le bain de savon bouillant contenu dans une chaudière. Cette chaudière a 2 mètres de profondeur, elle est conique et mesure 1 m. 80 à 2 mètres de diamètre à sa partie supérieure et 1 mètre de diamè re à la partie inférieure. Le bain de savon est maintenu à l’ébullition pendant deux heures au moyen d’un foyer chauffant directement la chaudière. On examine les soies, si elles présentent des plaques non cuites, dites biscuits, on leur donne une seconde cuite dans un bain de savon à 15 pour 100 pendant une heure environ.
- Le blanchiment est une seconde cuite à dix pour 100 de savon, à la température de 60° que l’on fait subir aux soies destinées à rester blanches.
- Les bains de savon provenant des cuites sont additionnés ou reponchés de 10 pour 100 de savon neuf et sont employés pour le dégommage.
- La soie cuite à fond perd 25 à 27 pour 100 de son poids
- On emploie encore un autre mode de cuite dite cuite au piano. Le piano se compose d’une caisse rectangulaire en tôle solidement construit0, dans laquelle se trouve un châssis portant des rouleaux en bois parallèles sur lesquels sont placés horizontalement les matteaux de soie. A chaque extrémité des rouleaux se trouve une roue dentée, engrenant avec les voisines. Le mouvement est donné au premier rouleau, qui le communique à tous les autres. Le châssis est mobile, on le sort du piano au moyen d’une poulie, pour le charger et le décharger. Les matteaux étant disposés sur les rouleaux, on ferme hermétiquement le piano, on met les rouleaux en mouvement et on fait arriver de la vapeur sous pression qui porte rapidement a l’ébullition le liquide savonneux. Les soies sont vite cuites. Ce système a été délaissé à la suite de quelques explosions qui se sont produites. Néanmoins, nous l’avons vu fonctionner dans plusieurs usines pour la cuite des soies fortement montées.
- Lavages. — Après la cuite, on lave la soie pour la débarrasser du savon et du grès qu’elle renferme encore en émulsion. Les lavages doivent se conduire avec beaucoup de précautions. On commence par un rinçage dans une eau alcalinisée par des cristaux, pour éviter la formation de grumeaux de savons gras acides. rinçage s’effectue dans des barques où on lise la soie ; on peut aussi employer la ma-
- I chine à User. On peut aprèslaver les matteaux à la rivière ou à l’aide de machines. Comme le§. machines à laver sont très usitées, nous allons en donner une rapide description.
- Le plus ancien système est celui de Ber-thaut, dont le principe consiste à faire tourner la soie dressée et tendue sur deux cylindres en fonte émaillée ou en porcelaine, à section polygonale, placés horizontalement au-dessous l’un de l’autre et tournant dans le même sens. Ces cylindres tournent autour d’un axe creux percé de petits trous par lesquels sort de l’eau sous pression dont les jets sont dirigés contre la soie. En 5 ou 10 minute le lavage est terminé.. Une machine est composée de 12 cylindres; 6 marchent et 6 sont arrêtés, alternativement. Pendant qu’on charge les cylindres immobiles, la soi se lave sur les 6 autres et vice versâ.
- Ce système a été simplifié dans les laveuses
- I parisiennes. Ces laveuses consistent en guindés cannelés, en porcelaine, placés horizon-
- talement et percés de pètits trous par 0ù jaillit 1’ eau qui arrive sous pression dans leur intérieur. Les matteaux de soie y sont peu-dus verticalement, par leur propre poids. Les guindres faisant 5 à 6 tours par minute, changent constamment la soie de place et en présentent toutes les parties à l’action des jets d’eau s’échappant des génératrices. Ce système donne d’excellents résultats.
- M. Henrich Berchtold, de Thahveil, a modifié cette machine en composant les guindres d’un cylindre extérieur formé par des baguettes, animé d’un mouvement de rotation entraînant les écheveaux développés pour présenter le plus de surface possible, et d’un cylindre intérieur fixe, ou manchon. Ce manchon est percé de deux rangs de trous un peu plus bas que (es génératrices du diamètre horizontal, par lequel l’eau s’échappe avec force, toujours dans le même sens et sans ê’re entraînée dans le mouvement comme dan* les machines dites prussiennes. Cette disposition offre de grands avantages au point de vue de la force de projection dans l’eau et de l’impossibilité de brousiller les écheveaux, ce qui a lieu dans le cas des prussiennes, lorsque le jet vient à s’accélérer à ja partie supérieure du cylindre. On met 10 à 12 guindres dans une grande cuve quadrangulaire en tôle ou en bois.
- Un autre genre de laveuses Lès employées est celui des machines à battre et à laver simultanément. Nous ne décrirons que la machine de MM. Boulieu et Charlieu. (L’auteur donne la figure et la description de cet appareil).
- Une autre laveuse à battre est composée d’un tambour prismatique, de 2 mètres de diamètre sur 1 mètre d’épaisseur, tournant avec rapidité sur son axe horizontal. Les écheveaux sont placés sur des barres disposées suivant les arêtes du prisme et percées de trous par lesquels l eau est dirigée contre h soie. A une certaine hauteur se trouve un p’ateau sur lequel viennent battre successivement les écheveaux. Le tout est renfermé dans une chambre pour éviter les projections d’eau. La soie cuite a un toucher doux et craquant qu’on a pris pour type sous le nom de toucher soyeux.
- Autres méthodes de décreusage. — Le dé-creusage de la soie peut se faire au moyen des alcalis caustiques faibles. Mais comme l’action prolongée de la potasse ou de la soude sur la sme la détériore, on ne l’emploie jamais pour les soies fines quoique la cuite soit plus rapide que celle au savon.
- On l’emploie pour les soies de fantaisies, et dans ce cas la cuite aux alcalis présente un avantage, celui de brûler le duvet. On lisse ces soies dans un ba n à 3 ou 4 pour 100 de potasse ou de soude caustique, maintenu à 60°. L’opération dure 30 minutes. On 'ave ensuite à la machine à battre pour bien dégorger.
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- La perte des soies de fantaisie est de 10 à 12
- p. 100.
- La cuite aux carbonates alcalins, proposée par Rigaut en 1762, se fait de même dans un bain à 10 pour 100 de carbonate de soude du poids de la soie, à la température de 80°, pendant une heure et demie. L’opération est terminée lorsque la soie fait entendre sous le frottement de l’orgie un petit cri. Les matteaux sont levés, rincés à l’eau tièie, essorés, puis lavés à la machine. Le procédé convient pour les soies fines et grosses, mais il est délaissé pour les soies fines.
- On a proposé de remplacer le carbonate de soude par le sulfure de sodium, le silicate de soude, le zincate de soude, l’aluminate de soude, etc., mais sans grand succès. De tous ces sels, le silicate donne les meilleurs résultats.
- La cuite aux acides étudiée en 1865 par MM. Lambert et Voyret n’a pas donné des résultats pratiques satisfaisants : les soies sont moins blanches et ne prennent pas autant la charge que les autres. La soie est dégommée en trois heures dans un bain à 5 pour 100 d’acide phosphorique ou arsénique maintenu à l’ébullition.
- SOIES SOUPLES
- Les soies souples sont des soies éerues auxquelles on donne les qualités de soies cuites sans leur enlever leur grès. L’avantage de ce genre est le rendement beaucoup plus considérable qne prend la soie à la charge. On es', d’ailleurs, arrivé à imiter les soies cuites avec les soies souples obtenues avec les procédés perfectionnés. La différence se fait principalement sentir après la teinture, les souples tendent toujours à se défiler et sont moins résistantes.
- L’obtention des soies souples comprend deux opérations : l’as^iiplissags et Ie chevillage.
- Assouplissage. — La soie est d’abord lisée dans une esu alcalire (0,5 à 1 pour 100) et tiède pour lui enlever les matières grasses qui l’imprègnent. On la soumet ensuite pendant deux ou trois heures à l’action de l’eau portée à la température de 90° et renfermant 0,73 pour 100 de crème de tartre. A la place de crème de tartre, on emploie aussi dans les ateliers de Veau de soufre, dissolution d’acide sulfureux obtenue en exposant des vases pleins d’eau dans la chambre à soufrer les soies. L’assouplissage demande une grande expérience de la part des ouvriers qui en sont chargés.
- A l’assouplissage, les soies perdent 5 p. 100. Elles ont un toucher doux et craquant approchant de celui des soies cuites, mais sans l’égaler.
- Chevillage. — Le chevillage est une opéra-
- 1 tion quia pour but de lustrer la soie en la tor-I dant. Depuis la fabrication des souples, on a reconnu qn’il complétait l’assouplissage.
- Le chevillage se fait à la main ou à la machine, mais depuis l’importance qu’ont pris les souples, il se fait uniquement à la machine.
- Le principe des machines est le suivant : La soie est maintenue très étendue, verticalement entre trois chevillons cylindriques, dont le supérieur fixé tourne sur lui-même autour de son axe et l’inférieur tourne également, mais sur un pivot perpendiculaire à l’axe, de manière à imiter l’action du chevillage à la cheville.
- Le cylindre inférieur, qui se relève facilement pour qu’on puisse garnir l’appareil, est soumis, dès qu’il est garni, à l’action du contre-poids, qui rend le matteau fortement tendu, 11 exécute une rotation complète sur son pivot, imitant l’action du cheviUon, puis revient à son état normal : à ce moment le chevillon supérieur exécute une demi-révolution sur son axe, qui change le matteau de place, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’ouvrier trouve les matteaux assez chevillés (1).
- Le chevillage des souples s’exécute toujours sur les soies sèches et la teinture finie.
- Les soies souples ne peuvent supporter les bains de savon au-delà de 50°, sans éprouver un commencement de cuite ; alors elles sont inemployables. Au contraire, elles peuvent supporter les bains acides chauds.
- IMPRIMEUSE SAMUEL
- Cheminant sur le Tissu
- Construite par MM. Buffaud et T. Robatel
- La Revue de la Teinture a fait connaître en son temps l’invention de MM. Samuel cousins, consistant en une machine à imprimer les étoffes, basée sur une idée entièrement nouvelle.
- Dans cette disposition, ce no sont plus les tissus qui voyagent autour des rouleaux gravés, mais tout le système imprimeur qui se déplace sur l’étoffe immobile, et qui n’a plus ainsi à supporter de tractions, si dangereuses pour les articles délicats. Les gravures sont en relief, ce qui favorise, mieux que la taille-douce, la pénétration des couleurs, et évite les réapplicages.
- La nouvelle imprimeuse construite par MM. Buffaud et Robatel consiste, ainsi que le montre la figure ci-contre, en un petit chariot
- (1) Voir dessin d’une machine à cheviller dans la Revue de la Teinture 1889, p. 4.
- disposé pour se déplacer régulièrement sur une longue table parfaitement dressée, sur laquelle est étendue sans pli la pièce o’étoffeà imprimer.
- Sur ce chariot sont disposés : le rouleau imprimeur que l’on voit à gauche de la figure, la bassine à couleur placée dans le b3s, le drap fournisseur passant entre les rouleaux pres-seurs que l’on voit dans le haut de la figure, et tout le mécanisme nécessaire. La nouve'le machine fonctionne avec des rouleaux gravés en relief, dont le diamètre peut varier depuis 80 jusqu’à 500 millimètres ; on peut donc imprimer des dessins depuis 250 millimètresjus-qu’à 1,500 millimètres de rapport en exerçant une très faible pression sur l’étoffe, ce qu permet de travailler avec la même machine sur des tissus de nature très différente tels que les soieries les plus légères, les lainages, les cotons les plus épais, les tissus mélangés, les velours, les tapis, etc.
- La table sur laquelle est étendue la pièce à imprimer est munie sur toute sa longueur d'une crémaillère exactement divisée qn’on aperçoit un peu à gauche de la figure. L’imprimeuse reçoit son mouvement soit d’une dynamo réceptrice absorbant 5 à 8 kilogrammes, soit, comme dans la figure, d'une simple manivelle mue à bras -, l’arbre moteur actionne simultanément deux arbres horizontaux, l’un en haut, l’autre en bas, par les engrenages que l’on voit à droite de la gravure. L'arbre du bas porte un pignon qui s’engrène dans la crémaillère dont nous venons de parler, c’est ce q i produit le mouvement de translation de l’imprimeuse tout le long de la pièce à imprimer ; pendant ce mouvement de translation, le rouleau imprimeur roule tout le long de la pièce en y imprimant son dessin. Tous glissements pouvant détruire la netteté de ce dessin sont absolument évités.
- L’arbre du haut porte un cylindre garni de picots qui entraîne le drap fournissant la couleur dont a besoin constamment le rouleau imprimeur, de façon que la vitesse de ce drap soit exactement la même que celle de la surface des reliefs du dessin. La couleur est donc fournie par une légère pression du drap qu’on peut régler à volonté sans le moindre glissement qui serait aussi nuisible à l’impression. Ce drap fournisseur, en sortant de la bassine de couleur, passe entre les rouleaux presseurs dont on règle la tension au moyen de' vis qui se voient au sommet de la figure ; l’excès de couleur retourne à la bassine et le rouleau imprimeur ne reçoit que la quantité de couleur qu’on v< ut exactement lui répartir.
- Tous les détails de cet'e machine, dont on compte actuellement une soixantaine d’applications industrielles , sont minutieusement établis pour qu’il n’y ait aucune perte de temps pour le départ de l’imprimeuse sur l’étoffe à travailler au point précis où doit commencer
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- son dessin, afin que les diverses parties du dessin en plusieurs couleurs données par autant de rouleaux gravés se combinent exactement sans aucun blanc et sans aucun décadrage, même si l'on juge utile pour obtenir plus foncé de passer deux ou trois ou quatre fois le même rouleau gravé, ce qui arrive souvent, pour les fonds par exemple.
- La même imprimeuse peut servir pour imprimer successivement sur la pièce à travailler autant de couleurs qu’on le veut, correspondant à autant de gravures; il suffit de changer chaque fois le rouleau gravé et la couleur, ce qui se fait vite et facüoment.
- Mais, en travail industriel , l’imprimeuse étant une machine peu coûteuse, il est infini-
- ment préférable d’employer autant d’impri-meuses que le dessin comporte de rouleaux gravés et de couleurs. On obtient ainsi, les imprimeuses se suivant immédiatement sur la même pièce, l’impression complète en quelques minutes des dessins les plus compliquas et les plus délicats.
- Soit comme prix de revient, soit comme finesse d’exécution , soit comme coloris, on obtient des résultats qu'à beaucoup près, ni les machines en usage ni la main n’avaient encore réalisés.
- Un des plus grands avantages de ces machines consiste à pouvoir, après impression, repasser une ou plusieurs fois une des couleurs ou toutes les couleurs, pour arriver à
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- Imprimeuse Samuel, construite par MM. JBufîaud et Robatel,
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- pénétrer dans l’épaisseur des tissus aussi profondément qu’on le veut et rendre au besoin l’envers presque aussi beau que l’endroit, si le tissu n’est pas trop épais. On peut aussi, de cette façon, avoir les fonds parfaitement unis, ce qui n’avait pas été possible jusqu’ici, et tout cela dans l’espace de quelques minutes.
- Enfin, il n’y a ni temps ni étoffe à perdre pour la mise en route, ce qui permet d’imprimer économiquement un très petit nombre de pièces à la fois.
- Ces machines sc cor,s ruisen! couramment
- avec tous leurs accessoires pour les trois largeurs d’étoffes ci-après :
- 1° Largeur jusqu’à 0m80 ;
- 2° Largeur jusqu’à lmlO ;
- 3° Largeur jusqu’à lm30.
- Ce qui est aussi à remarquer dans ce système d’impression, c’est l’absolue justesse des raccords, la rapidité de la mise en train, et l’absence de ces accidents si désagréables : les traits de râcle, inconnus ici, puisque la râcle ou « docteur » n’existe pas pour les gravures en relief.
- PROCEDES DIVERS
- JAUNE DE QUINOLÉINE
- ou Chinoline
- La consommation de cette couleur prend une extension toujours croissante, due à des qualités de résistance assez rares chez les pro. doits de même origine -, l’air lumineux ne lui cause aucune modification, et elle supporte sans altération, les actions alcalines, notam-ment le savon.
- Contrairement aux jaunes nitrés, qui bri]. nissent sous les influences alcalines, celui-ci s’éclaircit et s’avive dans les mêmes conditions.
- C’est le plus verdâtre des jaunes, en excep. tant l’acide picrique, dont il se rapproche comme teinte, mais en possédant beaucoup pius de fixité.
- Combiné avec un bleu ou un vert brillants (acides), il fournit des teintes d’une grande fraîcheur.
- Il teint la laine en bains neutres.
- U..e légère acidité favorise le tirage, maisle rougit faiblement; si on passe ensuite les laines teintes dans une eau un peu ammoniacale, ce reflet iougeâtre tombe, et la teinte gagne en uni.
- La soie se teint sur bain de savon coupé avec avivage acide.
- Les fabricants offrent le jaune de chinoline à l’état pur ou réduit, et dans ce dernier cas, à moitié prix; il est bien plus avantageux d’employer le produit pur désigné Extra; son rendement est proportionnellement supérieur à la sorte réduite.
- Gros violets Par mêla n g e s
- Il est maintenant d’un usage courant, défaire les gros bleus par mélanges de violets et de verts ; nous en avons maintes fois donné des formules, notamment dans notre précédente livraison (décembre 1892, p. 167.)
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- On fait, suivant le même principe, des violets foncés par mélanges de rouges et de verts, que l’on n'obtiendrait pas par les colorants directs, aussi pleins et aussi couverts que par cette méthode.
- 11 en est de même des gros verts obtenus par mélange d’un orangé et d’un bleu.
- Ce sont là des effets normaux, résultant de la présence des trois couleurs primitives, dont l’une fait la bruniture du mélange des deux autres. Mais ici, les résultats pratiques sont plus favorables que si l’on employait les trois couleurs en trois produits, et c’est aussi plus simple.
- L’échantillon ci-dessus a été teint avec, pour 1 kil de drap :
- Azo-fuchsine B....................... 15 gr.
- Vert pour laine S.................... 15 —
- Acide sulfurique..................... 30 —
- Sulfate de soude.................... 100 —
- On a donc ainsi une teinte de beaucoup de-fonds avec 3 0^0 de colorants.
- En réduisant à 5 grammes (112 p. 0|0), la dose de vert, on obtient un violet-evêque très beau et très pur, et que les violets directs ne donnent pas.
- Ces mélanges de deux colorants comprenant ensemble les trois couleurs primitives, sont la voie à suivre pour toutes couleurs rabattues.
- ROUGE SOLIDE DIAMINE F
- Nous avons fait usage de ce colorant pour obtenir un Havane et un Capucine, sur coton, présentés dans notre précédente livraison.
- Nous montrons ci-dessus un échantillon de sa teinte propre, mais en faisant remarquer qu’il convient bien mieux dans les mélanges, qu’employé isolément.
- Comme élément rouge dans les teintescom-posées, il se soutient très bien, s’allie aisément à la plupart des autres couleurs diamines, et unit bien, mais seul, il produit une nuance qui a peu de tranché ; il unit tout aussi bien, du reste,
- L’échantillon ci-joint est teint avec :
- Rouge solide diamine F.......... 2 P- 01°
- Cristaux de soude............... 5 —
- Sulfate de soude................ 15 —
- Entrer à tiède, porter graduellement au bouillon.
- La teinte humide a une grande intensité, et perd beaucoup en séchant.
- Sa bonne solidité et sa facilité de mélange rend ce rouge fort utile dans les teintes composées.
- Vert Jaunâtre sur coton
- Le vert diamine, dont nous avons présenté un échantillon dans notre livraison de novembre dernier (p. 148), a complété la série chromatique de cette classe de couleurs, où le vert manquait.
- C’est un vert à léger reflet bleuâtre. Pour le jaunir, on peut employer la thioflavine, qui donne une teinte très franche, ce jaune étant .ui-même verdâtre, ou bien le jaune d’or diamine, qui le rabat très légèrement, donnant, d’ailleurs, des nuances plus courantes pour le coton, et qui monte plus uniformément dans le bain mélangé.
- C’est le procédé que nous avons suivi pour l’échantillon ci-joint qui a été teint avec :
- Vert-diamine B................. 1 p. o^0
- Jaune d’or diamine............. 1 --
- Sulfate de soude............... 15 —
- Entrer à tiède, porter peu à peu au bouillon.
- Il faut se rappeler que le vert supporte mal les alcalins ; le jaune d’or pouvant s’en passer, nous n’avons donc pas ajouté de carbonate de soude au bain et les deux colorants ont monté avec assez d’ensemble.
- Le bain ne s’épuise pas, et tire néanmoins avec facilité.
- Les bleus, rouges, noirs, bruns et le bronze diamines se prêtent à tous autres mordançages avec ce vert, et nous en avons donné des formules dans notre livraison de novembre.
- Noir napiitol 12 B
- Cette nouvelle marque se distingue par son reflet verdâtre qu’elle conserve à la lumière, au lieu de l'œil bleu virant au brun le soir, qu’ont les autres noirs moins directs pour laine.
- Son mélange avec ces derniers (noirs brillants de naphlol, de naphtylamine, etc.) opère la correction mutuelle de ces reflets et donne un noir-noir, bien mieux qu’avec les additions jusqu’alors employées, de verts et de jaunes divers, aux noirs-bleus.
- Ses propriétés générales paraissent être semblahles à celles de ces derniers, mais son rendement est supérieur.
- A 2 0[0, on a déjà un noir bien nourri; à 4 0[0 on obtient le maximum-, 3 0[0 est donc une bonne moyenne.
- La laine se teint en bain acide comme pour les autres noirs directs, soit avec :
- Acide sulfurique.............. 3 p. 0[0
- Sulfate de soude.... ;........ 12 —
- La teinte monte facilement en une heure au plus.
- Ce colorant peut aussi s’appliquer à la soie en teignant également sur bains acides.
- Sulfone-Cyànine G
- La Farbenfabriken désigne ainsi un colorant qu’elle classe dans ses Sulfone-alizarines, et qu’elle offre pour produire des bleus clairs solides sur laine.
- Ces matières possèdent 1 s propriétés des couleurs d’alizarine.
- Le procède de teinture recommandé, consiste à monter le bain de :
- Acétate d’ammoniaque........... 2 à 5 0i0
- Colorant suivant nuance.
- On entre à 50° C. et l’on monte peu à peu jusqu’à 85 à 90°, température que l’on maintient jusqu’à nuance voulue, mais sans prolonger le travail plus de deux heures.
- 11 faut éviter le bouillon, qui affaiblirait la teinte.
- Acétate d’ammoniaque Comme auxiliaire des teintures
- Le procédé ci-dessus indique l’emploi de l’acétate d’ammoniaque.
- On l’emploie maintenant pour favoriser le tirage des couleurs d’alizarine, au lieu de l’acide acétique qui servait habituellement.
- C’est un produit liquide que Ton prépare en saturant de l’acide acétique par de l’ammoniaque. On ajoute peu à peu l’alcali, jusqu’à ce que le papier de tournesol, virant au violet, indique un liquide à peu près neutre.
- Les quantités à employer sont :
- Acide acétique à 8° ... i litre.
- Ammoniaque du commerce... ... Ii2 —
- Le mélange s’échauffe, il estbon de mainte-
- nir dans de l’eau fraîche le vase tient. Mode Vept clair Sur drap Pour une pièce de 30 à 40 kil. qui le con-
- Jaune solide (Badische) . 150 gram.
- Azocarmin 60 —
- Carmin d’indigo k 100
- Acide sulfurique 50 —
- Sulfate de soude 3 kil.
- Opérer comme d’usage, en duellement au bouillon* arrivant gra-
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- Meme teinte Pour foulon
- Pour 100 kil. soit de laine en vrac, soit de tissu à fouler :
- Bi-chromate de potasse ou de soude (> ) 3 kil.
- Aide sulfurique..................... 1 kil.
- Mordancer 1 heure 1|2 au‘bouillon et rincer sur une eau.
- (Le mordant sert pour 7 ou 8 autres passes successives, en le renforçant chaque fois d un tiers seulement, de bi chromate (soit un kil.) et moins encore d’acide sulfurique (par exemple 100 grj; cette règle est générale pour les mordançages aux chrômates).
- Teindre les laines mordancées avec :
- Eau........................... 2.000 litres
- Galloflavine.................. 2 kil.
- Brun d’anthracène W........... 1 —
- Céruléine S W (pâte).......... Il2 —
- Acide acétique 8°............. 2 lit.
- Entrer à froid, après une 1(2 heure, commencer à chauffer pour arriver au bouillon en 1|2 heure, continuer à cette température jusqu’à teinte voulue.
- Vieil Or
- Pour bonneterie de soie
- Pour 10 kil. fil ou tricots, en soie ou fantai-
- sie :
- 250 litres.
- Savon 500 gram.
- Azo-orseille .... 200 —
- Jaune Thiazol .... 100 —
- Vert-Malachite .... 15 —
- Teindre en ajoutant par parties dans le bain,
- au cours de la teinture :
- Acide acétique................... 250 gr.
- Aviver ensuite sur bain léger d’acide sulfurique.
- Rouge-Bordeaux Sur laines filées
- Pour 10 kil. laines :
- GrenatV (Poirrier).................. 200 gr.
- Rocceline — 150 —
- Acide sulfurique.................... 250 —
- Sulfate de soude...................... 2 kil.
- Opérer comme d’usage.
- JAUNE GADM1UM
- Sur lames filées
- Teindre comme ci-dessus, en bain acide, avec :
- Jaune M E (Poirrier)........ 2 à 4 p- cent
- (I) Dans tous les emplois des bi-chrômates en teinture, celui de soude est plus avantageux que le sel de potasse, d’abord comme prix, puis à poids égal, il renferme plus d’acide chromique, et enfin, il est bien plus facilement soluble (il faut même prendre quelques prcéautions contre sa déliquescence, c’est-à-dire le conserver en vases fermés).
- Préparation du fiel de bœuf Pour dégraissage
- Pour répondre à une demande, nous indiquons cette vieille préparation, dont on se sert encore, paraît-il.
- Un fiel de bœuf, contenant environ un demi litre de liquide est additionné d’un égal volume d’eau ; on fait bouillir ce mélange pour l’écumer, et on y ajoute 15 gr. d’alun.
- Cette préparation se garde dans une bouteille bouchée avec du papier seulement.
- On s’en sert dans cet état pour détacher partiellement, ou pour laver en plein les lainages, en versant la quantité ainsi obtenue dans 5 à 10 litres d’eau chaude.
- i e panama a remplacé cela.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- APPLICATION
- DU NOUVEAU RÉGIME DOUANIER Cas spéciaux (1)
- LAINES RENAISSANCE
- Aux termes de la lettre commune n° 1007 i u 14 mars 1892, les laines d’effilochage dites laines Renaissance, teintes ou susceptibles d’être employées sans recevoir une nouvelle teinture, doivent être taxées comme laines en masse teintes ou comme laines cardées teintes, selon qu’elles sont en masse ou qu’elles ont été cardées.
- L’application de ce régime ayant donné lieu à des difficultés, le Comité consultatif des arts et manufactures a été appelé à examiner la question.
- Par un avis du 24 novembre dernier, le Comité a fait connaître que le° laines provenant de l’effilochage des vieux tissus ont une valeur sensiblement inférieure à celle des laines neuves. 11 a, par suite, proposé d’assimiler ces laines, qu’elles aient été teintes ou non, aux Déchets de laine (n° 23, dernier paragraphe), à la condition qu’elles n’aient subi aucune opération de cardage. Les laines de l’espèce cardée, teintes ou non, seraient passibles des droits afférents aux laines peignées ou cardées (n° 23, Tarif général, 5° paragraphe).
- Ces conclusions ont été ratifiées par les départements ministériels compétents.
- La présente décision rapporte les dispositions de la lettre commune n° 1007 en ce qui concerne les laines Renaissance.
- REMBOURSEMENT A L’EXPORTATION SUR TISSUS DE COTON EN FILS TEINTS AVANT TISSAGE
- Le remboursement partiel des droits a été demandé, à l’exportation, pour des tissus de
- (9) V oir sous le même titre plusieurs communications du même genre, dans la Reçue de la Teinture, précédente année.
- coton pur, de coloration uniforme, et qui en juger par la bordure et le liseré des pièces semblaient avoir été entièrement fabriqués avec des fils teints avant tissage.
- Saisi de cette demande, le Comité consul, tatif des Arts et Mannfactures a déclaré, dans sa séance du 28 septembre dernier, que jes tissus de couleur uniforme sont, en effet, admissibles au béatfîce de l’article 10 de la l0j du 11 janvier 1892, lorsqu’ils sont exclusivement composés de fils teints avant tissage Pour établir d’une manière certaine cette fa. brication, ces tissus doivent, aux termes de l’avis du Comité, porter sur toute la Iongueur et de chaque côté de la pièce un liséré blanc ou de couleur claire et vive d’au moins cinq millimètres de largeur et commençant à deux millimètres du bord extrême du tissu.
- Par la netteté de la nuance et le bien tranché de ses bords, un liseré de cette importance permettra de s’assurer qu’il n’a pas été obtenu au moyen de fils préparés de manière que, pour le cas de teiuture après tissage, üs ne changent pas de couleur ou en prennent une distincte de celle du tissu. En cas de doute, le service se procurerait par effilochage des fils du liseré pour les soumettre à l’analyse.
- (Circulaire imprimée, n° 2224 du 22 novembre 1892).
- TISSUS MÉLANGÉS DE CAOUTCHOUC
- La question s’est élevée de savoir si lee bandes préparées pour bretelles, ceintures, jarretières, et dont la fabrication comprend des fils de coton teints, peuvent, lorsqu’elles sont mélangées de caoutchouc, bénéficier, à l’exportation, du remboursement partiel des j droits prévus par l’article 10 de la loi du 11 janvief' 1892.
- Appelé à examiner la question, le Comité ; consultatif des Arts et Manufactures s’est prononcé pour la négative. Par un avis du H septembre dernier, il a déclaré que seules les bandes de l’espèce non mélangées de caoutchouc ont droit, à la sortie, au remboursement à forfait, à la condition, bien entendu, de contenir, comme le veut la loi, 50 0/0 au moins de coton en poids.
- D’accord avec son collègue au département I du commerce, M. le ministre des finances a I ratifié ces conclusions.
- TOILES DE JUTE GOUDRONNÉES
- Antérieurement à la loi du 11 janvier 1892, t les toiles de jute goudronnées pour emballage suivaient le régime des toiles de lin ou de chanvres cirées et acquittaient, à ce titre, ï 15 francs par kilogramme, en tarif conven- j tionnel.
- La loi précitée ayant porté le droit des | toiles cirées de lin ou de chanvre à 25 francs \ (tarif minimum), les importateurs ont fait remarquer que le maintien de l’ancien classe-
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- ment aurait pour effet de grever les toiles de jute goudronnées pour emballage d’un droit hors de proportion avec leur valeur. Ils ont, en conséquence, demandé l’assimilation de ces articles aux Toiles de coton cirées pour emballages (n° 430), avec lesquelles ils présentent une complète analogie d’emploi.
- Saisi de la question, le Comité consultatif des Arts et Manufactures a, dans sa séance du 19 octobr e dernier, exprimé un avis favorable à cette demande, sous la réserve que le régime de faveur soit st'ictement limité aux toile de jute goudronnées pour emballage, à l’exclusion des toiles du même textile cirées et du linoléum sur jute, passibles des droits inscrits au n° 385 (Toiles de lin ou de chanvre cirées et linoléum).
- D’accord avec son collègue au département du commerce et de l’industrie, M. le ministre des finances a rendu, le 22 de ce mois, une décision dans le sens des conclusions du Comité.
- Aucune modification n’est apportée au régime des toiles de jute bitumées, dans lesquelles le bitume représente au moins les quatre cinquièmes du poids total. (Lettre commune n° 1007).
- (Circulaire imprimée n° 2228 du 28 novembre 1892).
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- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 14 décembre 1802
- M. O. Breuer a chargé M. Schaeffer de remettre au comité de chimie une application assez intéressante du mica. Ce sont des tapis de table à fond foncé avec impression d’aspect argenté obtenu au moyen d'un mastic recouvert de mica.
- Ces tapis de table sont très estimés aux Indes, vu qu’ils supportent beaucoup de fatigue. Pas un Européen ne rentre des Indes sans en rapporter.
- M. Breuer croit qu’on les fabrique en imprimant une couleur à l’huile quel’onsaupoudre, après l’impression, avec du mica broyé.
- M. Breuer désire que le comité de chimie, après l’avoir examiné, remette ce tapis àM. Schœnheupt pour le m^sée de dessin.
- M. Werner a répété et confirmé les expériences de M. Henri Schaeffer sur la préparation d’un oxyde de chrome d’un beau vert par l’action du bichromate de soude sur la glycérine.
- Le comité demande l’impression de la note de M. Schæffer et du rapport de M. Werner.
- M. le Dr Pfungsl, de Francfort, envoie deux exemplaires d’un appareil autoclave, à fermeture spéciale brevetée, destiné à remplacer dans les laboratoires les tubes de verre scellés, et demande à concourir pour un prix.
- L’examen de cette demande est renvoyé à MM. Nœlting et Frey, qui se chargeront d’expérimenter les appareils en question.
- Un certain nombre de plis cachetés ouverts aux séances générales du 26 octobre et du 30 novembre ont été renvoyés à l’examen du comité.
- Le pli n° 327, de M. Josué Heilmann, est déposé aux archives.
- N° 337, de M. Gustave Schœn, du 8 novembre 1881, traite de la préparation du chlorate de soude. Le comité en demande l’impression.
- N° 342, de M.Witt, est déposé aux'archivesj son contenu ayant été publié depuis ce temps par l’auteur.
- N° 339, de M. Albert Scheurer, déposé le 3 décembre 1881, traite de l’emploi de divers sulfoléates métalliques dans les couleurs vapeur.
- L’auteur a observé que le sulfoléate d’alumine précipité, bien neutre, mélangé à une matière colorante susceptible de donner avec l’alumine une laque, se combine avec elle et se fixe sur tissu par l’action du vaporisage. Il en est de même du sulfoléate de chrome.
- Le comité demande l’impression de ce pli.
- N° 340, de M. Albert Scheurer, traite d’un procédé de fabrication du rouge turc qui, sur la demande de l’auteur, est dépo.-é aux archives.
- N° 250, de M. Albert Scheurer, du 6 mai 1882, montre qu’un chauffage avec l’eau sous pression à 120° pendant 2 heures, suffit pour aviver les rouges turcs.
- N° 347, de M.Wilz, déposé le 25 avril 1882, décrit un noir d’aniline sur coton, n’attaquant ni le tissu, ni la râ:le, et se fixant immédiatement après l’impression par un passage au Mather et Platt, et traitement ultérieur en sel de soude.
- La couleur se fait comme suit :
- 60 litres d’eau,
- 8 kilos amidon,
- 6 kilos amidon grillé,
- 0k500 aniline,
- 4k300 chlorate de soude.
- Cuire et ajouter à froid :
- 9 kilos chlorhydrate d’aniline.
- Ajouter enfin, avant l’emploi, sur un litr
- de cette couleur :
- 0k25 chlorhydrate d’ammoniaque,
- Ok150 chromate de chrome.
- Pour préparer le chromate de chrome, on mélange les dissolutions bouillantes de 12k586 d’alun de chrome dans 70 litres d’eau et de I3k713 de chromaie jaune de p tasse (K2GrOi) dans 80 litres d’eau également. On laisse reposer jusqu'au lendemain; on lave trois fois à l’eau tiède et trois fois à l'eau froide. La pâte obtenue pèse 33 kilos.
- 11 est à noter que l’emploi du chromate de chrome avait été signalé par M. Alfred Paraf, en 1886. ’
- Deux plis cachetés, n° 639, du 27 décembre 1890, et n° 650, du 7 février 1891, ont été déposés par MM. Fourneaux et Nœlting. Les auteurs décrivent la préparation de la méta-zodiméthylaniline, ainsi que d’un certain nombre de matières colorantes dérivées de cette dernière.
- Le dérivé azoïque et la benzidine ont été, depuis ce temps, obtenus aussi par M. Ch. Laulh, qui a publié ses expériences dans le Bulletm de la Société chimique de Pans de 1802, tome VIII, page 479.
- MM. Fourneaux et Nœlting publieront prochainement leurs expériences in extenso, en tant que cette publication n’est pas devenue inutile par suite du travail de M. Lauth, et ils communiqueront aussi les résultats obtenus avec la parazo et la parazoxydimethylaniline, dérivés déjà connus, mais dont ils ont complété l’étude.
- M. F. Uizer adresse une note imprimée sur le dosage de l’indigotine dans l’indigo. Le comité lui en éxprime ses remerciements.
- M. Camille Schœn rend compte d’essais faits sur l’action du métatungstate de soude sur la laine.
- La laine traitée aubouillonpar le métatungstate n’attire en teinture plus que faiblement les matières colorantes acides, tandis qu’elle se teint avec les matières colorantes basiques en nuances bien plus foncées que la laine non traitée. 11 y a donc neutralisation des fonctions basiques de la laine et augmentation des fonctions acides.
- L’impression d’une réserve au métatungstate n’a pas réussi, peut-être par suite d’une polymérisation du composé de tungstène au vaporisage, analogue à celle observée par M. Vi-gnon avec l’acide stannique.
- La laine traitée au métatungstate et vaporisée conserve ses propriétés plus acides.
- Les autres sels acides et acides essayés dans les mêmes conditions n’ont pas donné de résultats.
- f 'action du métatungstate sur la soie est la même que sur la laine.
- M. Nœlting communique qu’en collaboration avec M. Michel, il a obtenu les azoïmides aromatiques nitrëes par l’action des dérivés nitro-diazoïques, soit sur l’hydrazine, soit sur l’acide azothydrique.
- Les réactions sont dans les deux cas extrêmement nettes.
- LA PROPOSITION DE LOI
- BOVIER - LAPIERRE
- EXTRAI'l du Rapport de M. Trarieux, au nom de la commission du Sénat.
- La Chambre des députés a voté, dans sa séance du 16 mai 1890, à une majorité de 344 voix contre 142, la proposition de loi ci-après, qui est désormais devenue inséparable du
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- nom de son auteur, l’honorable M. Bovier-Lapierre :
- « Article lor. — Quiconque, patron, contremaître, employé ou ouvrier, sera convaincu d’avoir, par menace de perte d’emploi ou de privation de travail, refus motivé d’embauchage, renvoi d’ouvriers ou employés à raison de leur qualité de syndiqués, violences ou voies de fait, dons, offres ou promesses de travail, entravé ou troublé la liberté des associations professionnelles, ou empêché l’exercice des droits déterminés par la loi du 21 mars 1884, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à trois mois et d’une amende de 100 à 2,000 fr.
- « Art. 2. — Les dispositions de l’article 463 du Code pénal pourront être appliquées aux pénalités édictées par l’article 1er de la présente loi.
- « Art. 3. — La présente loi est applicable à l’Algérie. Elle est également applicable aux colonies de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion. »
- Soumise aux délibérations du Sénat, cette proposition a été repoussée par lui, dans sa séance du 23 juin 1891, à la majorité de 184 voix contre 39.
- Ce résultat n’a pas découragé M. Bovier-Lapierre, qui s’est empressé de reproduire son même texte et en a, de nouveau, effectué le dépôt à la Chambre des députés.
- Pour la seconde fois, cette Assemblée s’y est montrée favorable ; mais, d’une part, elle en a modifié les termes en en aggravant les résultats, et, de l’autre, la disposition qu’elle a votée n’a plus recueilli qu’une majorité de 277 voix contre 215.
- Voici la nouvelle rédaction qui nous a été apportée et sur laquelle nous sommes encore appelés à émettre notre avis :
- « Article unique. — Tous patrons, entrepreneurs d’ouvrages et contremaîtres, qui seront convaincus d’avoir, par menaces de perte d’emploi ou de privation de travail, refus motivé d’embauchage, renvoi d’ouvriers ou employés à raison de leur qualité de syndiqués, violences ou voies de fait, dons, offres ou promesses de travail, contraint ou empêché de faire partie d’un syndicat et entravé ou troublé la création ou le fonctionnement des syndicats professionnels reconnus par la loi du 21 mars 1884, seront punis d’un emprisonnement de six jours à un mois et d’une amende de 100 francs à 2,000 francs, ou de l’une de ces deux pein s seulement. »
- Il n’existe, on le voit, entre la proposition primitive et ce texte amendé qu’une différence, c’est la suppression dans celui-ci des mots : « employé ou onvrier ».
- L’idée inspiratrice de cette modification a été nettement expliquée. La première formule de l’honorable M. Bovier-Lapierre pouvait laisser craindre une application des pénalités qu’elle édicte aux ouvriers aussi bien qu’aux
- patrons ; or, on a expressément voulu en limiter les effets à ces derniers.
- Il est certes très sage de ne pas vouloir indirectement rétablir contre les ouvriers les dispositions de l’ancien article 416 du Code pénal, abrogées par la loi sur les syndicats professionnels de 1884 ; mais, cependant, s’il était nécessaire d’organiser un système nouveau de répression contre les entraves apportées au libre fonctionnement des associations syndicales, il est manifeste que ces répressions ne pourraient être justes et acceptables qu’à la condition de viser l’ensemble des citoyens qui se rendraient coupables des faits à prévenir. Ce n’est pas la qualité de patron ou d’ouvrier qui peut donner ou enlever à une nature d’actes identiques le caractère délictueux. Si l’acte est en lui-même constitutif d’un délit, il est délit pour tous ceux qui le commettent, et en permettre l’accomplissement à telles personnes spécifiées pendant qu’on l’interdirait à d’autres ne serait autre chose que créer des privilèges d’impunité devant le droit criminel.
- En dehors de toutes les raisons de fond qui s’opposent à 1 idée de convertir en délits des faits ou licites en eux-mêmes, comme le refua d’embauchage par exemple, ou ne constituant que !'inexécution d’un contrat civil, comme la rupture arbitraire d’un contrat de louage d’industrie, il suffirait donc que la proposition qui nous est rapportée violât le principe fondamental de l’égalité devant la loi pour qu’il nous fût impossible d’y souscrire...
- L’un des faits prévus et punis par la nouvelle loi pénale qui nous est soumise, et sur lequel l’attention se trouve tout d’abord appelée, est relatif au refus motivé que pourrait opposer un patron aux offres de services d’un ouvrier. Nous verrions dans une telle disposition l’atteinte la plus arbitraire aux droits de la propriété et aux règles mêmes de la loi civile.
- Une des conditions essentielles à la formation des contrats, dit l’article 1103 du Code civil, est le consentement libre de la partie qui s’oblige. Or, on voudrait ici créer des conventions en se passant du consentement des intéressés. Le patron u’est plus maître chez lui ; il ne dirige plus son travail à sa guise; il est violenté dans la conduite de ses affaires; on lui impose, malgré lui, l’embauchage d’ouvriers qu’il croit contraire à ses intérêts d’employer. Voilà le résultat auquel on arrive. Sous un régime politique dont le collectivisme serait la base, cette contrainte pourrait encore se concevoir ; mais, dans une société qui repose sur le double principe de la liberté individuelle et de la propriété privée, elle est, on peut le dire, subversive du droit et de la logique. 11 n’y a plus ni liberté ni propriété pour celui dont on force la porte et auquel on enlève la faculté de gérer comme il l’entend ses biens...
- Pour nous, nous persistons à penser que,
- lorsqu’on est, en droit, libre d’accepter ou <je refuser une proposition qui vous est faite, ce n’est pas l’indication du mobile impulsif <je notre réponse qui peut être le point de départ de notre responsabilité, non pas seulement pénale, mais même simplement civile. Le mo-bile fût -il détestable, il n’appartenait qu>aiJ jugement de l’opinion.
- Une autre préoccupation du projet en dis-
- cussion serait de sévir correctionnellement contre l’industriel qui viendrait à congédier Un
- ouvrier par l’unique raison que cet ouvrier ferait partie d’un syndicat professionnel. En pareil cas, nous n’avons plus à défendre le droit d’un patron qui nous paraît, comme à M. Bovier-Lapierre, s’affranchir sans motif plausible de ses engagements contractuels-mais l’inexécution arbitraire de la convention dont il pouvait être tenu ne saurait avoir d’au, tre conséquence que celle inscrite dans la 10; générale pour tout inaccomplissement d’obligation, et ce n’egt que par voie de dommages-intérêts que doit ici se réparer le préjudice qui en est résulté pour les tiers. C’est l’hypothèse prévue par l’article 1184 du code civil, aux termes duquel « la condition résolutoire est toujours sous-entendue dans les contrats synallagmatiques, pour le cas où l’une des parties ne satisfera point à son engagement, j
- Sans doute, quand la violation de l’engagement est accompagnée d’une atteinte à la loi morale, elle peut, en même temps, devenir * un délit ou un crime, mais la loi morale n’est point blessée parce qu’on a eu le tort de ne pas comprendre le grand rôle secial attaché ; par le législateur à la loi sur les syndicats • professionnels. Elle le serait bien davantage dans le cas où le patron, méconnaissant ouvertement la liberté politique ou religieuse, renverrait un ouvrier uniquement à cause de ses opinions ou de sa foi, et cependant il , ne lui est point alors demandé pénalement compte d’une aussi blâmable intolérance. Or, les lois, surtout la loi criminelle, doivent, pour s’imposer au respect des hommes, procéder des principes de la raison et de la logique, et elles perdraient tout caractère de justice, ne seraient plus que des actes d’arbitraire et d’empirisme le jour où, ne mettant aucun discernement dans les faits, aucune proportion et aucune mesure dans les répressions, elles frapperaient, dans un même ordre d’idées, les actes de moindre importance, pour laisser impunis ceux qui auraient tout d’abord dû fapper l’attention par leur gravité. Que toute rupture illégitime de convention soit transformée en délit : soit, si on veut ressusciter le régime des mesures draconiennes. Mais, si on entend, au contraire, maintenir à notre droit pénal sa haute pensée de moralité, il est im- \ possible de confondre avec l’acte criminelle simple manquement à une obligation civile, et la sanction de toute inexécution de contrat doit rester l’action en dommages-intérêts.
- On s’est demandé, sans doute, si cette sanc- &
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- tion serait, dans tous les cas, efficace -, mais nous avons déjà eu l’occasion de montrer qu’elle ne paraît plus présenter aucune lacune depuis la modification apportée à l’article 1780 du code civil par la loi du 27 décembre 1890.
- Deux situations peuvent se produire : ou l’ouvrier congédié par le patron était engagé pour un travail ou pour un temps déterminé, alors pas de difficulté pour l’évaluation du contrat. Ce préjudice, c’est t ut l'avantage que l’entière exécution de la convention eût assuré.
- Ou au contraire, cet ouvrier avait loué son travail sans déteimination de durée, et, en ce cas, pour la fixation de l’indemnité à allouer, il faut se référer, d’après la loi nouvelle, « soit aux usages, soit à la nature des services engagés, soit au temps écoulé, soit aux retenues opérées en vue d’une pension de retraite soit, en général, à l’ensemble des circonstances qui peuvent justifier l’existencs et déterminer l’étendue du préjudice causé... »
- Ce qui se trouve, en outre, dans la proposition issue de l’initiative prise par Al.B ovier-Lapierre ne soulève pas la même nature d’objections, mais ne nous a pas paru plus fondé.
- Il s’agirait de défendre la liberté des syndicats professionnels contre les menaces, violences, voies de fait, manœuvres diverses, auxquelles les patrons pourraient recourir pour y porter entrave.
- Les faits dont il est ici question ne peuvent être que l’objet d’une réprobation générale, mais ils sont déjà prévus par la loi et devront tomber sous l’application de divers articles du' code pénal toutes les fois qu’ils seront assez graves pour constituer des délits. Il n’a donc pu que nous sembler inutile de rééditer des dispositions qui ne feraient qu’un double emploi.
- Ceux qui auraient voulu que cette partie du texte voté par la chambre s’appliquât aussi aux ouvriers ont fait, il est vrai, observer qu’il était devenu nécessaire, vis-à-vis de ces derniers, de réagir contre l’abus dépréssions et de me aces qui ne pourraient plus même être corrigées par l’action en dommages-intérêts depuis la consécration du droit de coalition et de grève ; mais, outre que la question ne nous est plus posée au regard des employés et ouvriers, nous pouvons affirmer que la préoccupation qui nous a été sur ce point signalée n’est que le résultat d’une erreur.
- C’est bien ce qu’avait, nous le reconnlisT-sons, jugé la cour de Grenoble, dans un arrêt intéressant un sieur Joost, où l’on faisait résulter de l’abrogation de l’ancien article M6 du code pénal le droit pour les syndicats ouvriers d’exiger, sous menace de grève, le renvoi par leurs patrons de camarades qui auraient refusé de faire partie de ces syndicats -, mais la cour de cassation vient, ces jours derniers, de se prononcer contre la fausseté de cet e doctrine, que nous avons été
- les premiers à condamner, et elle a décidé qu’en abolissant un texte de la loi criminelle, le législateur n’avait pu porter atteinte aux principes de la réparation civile, un fait qui cesse d’être délictueux pouvant encore constituer un quasi-délit (1).
- 11 ne serait donc pas plus utile à l’égard des ouvriers qu’à l’égard d°s patrons de revenir indirectement sur l’abrogation de l’articlé h 16. Si des pressions abusives se produisent, elles ont pour les uns ainsi que pour les autres, les dommages-intérêts comme correctif.
- Telles sont, messieurs, en résumé, les considérations à raison desquelles il ne nous a pas été permis de revenir sur nos conclusions antérieures, et nous ne pouvons que vous proposer le rejet d’une loi qui ne fait, au fond, qu’empirer celle contre laquelle vous vous êtes déjà si énergiquement élevés.
- Dans la pensée de ses honorables auteurs, c tte loi serait nécessaire pour assurer la conciliation des inté êts ci u capital industriel et ceux de la classe ouvrière ; dans la nôtre, au contraire, elle ne ferait qu’accentuer les divisions, troubler les conditions du travail et fausser le sentiment du droit et de la justice.
- ANALYSE DES FÉCULES
- Commerciales
- Far M. Albert Baudry, drecteur de la Station agronomique de Pliskow-Andruzowska (Russie) (2).
- Le principe de ce procédé repose sur les faits suivants :
- 1° Les acides salicylique et benzoïque solubilisent complètement à chaud l’amidon ;
- 2° L’amidon soluble possède la propriété de dévier à droite le plan de la lumière poka risée ;
- 3° La déviation est proportionnelle à la quantité d’amidon solubilisé, pour une même quantité de liquide observé.
- Le procédé, imaginé par M. Baudry, permet de déterminer, en moins d’une heure, la teneur exacte d’une fécule en amidon anhydre.
- Pour opérer, on pèse 3 gr. 321 de ta fécule à essayer qu’on introduit avec 80 ou -90 c. c. d’eau, dans un ballon pouvant contenir 200 c. c. On ajoute environ 0 gr. 50 d’acide salicylique, et on fait bouillir pendant 20 à 25 minutes, c’est-à-dire jusqu’à dissolution complète de l’amidon; on ajoute de l’eau froide, jusqu’au volume de 190 c. c. environ, et on fait refroidir le ballon. On ajoute ensuite 1 c.
- (1) Voir Reçue cle la Teinture, livraison de juillet, p. 92.
- (2) Extrait d’un travail publié sous ce titre : « La Pomme de terre industrielle; son avenir en France par la sélection chimique.
- c. d’ammoniaque (1), et on jauge 200 c. c. ; on agite; on filtre et on examine la liqueur filtrée au polarimètre.
- Le liquide, observé dans un tube de 400 mil. donne directement la teneur en amidon anhydre de réchantillonessayé, en employant un saccharimètre dont 100 divisions saccha-rimétriques correspondent à 10 gr.de saccharose (échelle Vivien).
- Si le saccharimètre employé est celui de Laurent, dont le poids normal de sucre cris-tallisable est de 16 gr. 19, on uq devra opérer que sur un poids de fécule de 2 gr. 688.
- Dans ce cas, le nombre de degrés ou de dixièmes de degré lu sur l’échelle, multiplié par 2, indique la richesse pour 100 de la fécule en amidon.
- Pour déterminer la quantité d’impuretés contenues dans une fécule, il suffit de filtrer la liquide renfermant l’amidon solubilisé sur deux filtres tarés de même poids, contenus l’un dans l’autre, et de laver le dépôt à l’eau bouillante, afin d’entraîner complètement l’acide salicylique, ce dont on s’assure au moyen du percblorure de fer. On sèche les deux filtres ; on les sépare et on pèse.
- On peut déterminer les impuretés minérales en incinérant le résidu resté sur le filtre.
- M. Baudry propose aux commerçants d’acheter la fécule à la quantité d’amidon solution aqueuse et bouillante d’acide salicylique
- NUANÇAGE
- de la Draperie nouveauté
- Depuis fort longtemps, le veston faisait partie intégrante du complet ; mais comme les confectionneurs le font ainsi et que tout le monde le porte, cet assemblage paraît commun pour les élégants qui, afin d’éviter l’imitation, adoptent la jaquette rajeunie de forme, à pans longs et arrondis.
- L’accueil fait aux complets ainsi composés se généralisera-t-il? Nul ne le sait.
- Cependant, cette application a déjà son contre-coup sur l’étofte. La jaquette s’accommode difficilement des dessins grands et apparents, les nombreuses coutures du vêtement dénaturent les dispositions et les rendent parfois ridicules. Cela est moins sensible avec le veston qui est souvent convenable, avec de grands carreaux, par exemple. Pour les raisons qni précèdent, les étoffes qui conviennent plus particulièrement au complet avec la jaquette sont les unis, les toutes petites dispositions et celles qui, plus grandes, ne sont presque pas apparentes.
- Nous parlions récemment du marengo, on lui trouve actuellement un grand mérite pour l’emploi que nous venons de citer. 11 en est de
- (1) L’ammoniaque a la propriété de colorer légèrement en jaune clair le l’quide, défavoriser sa polarisation et d’atténuer la teinte faiblement violacée que donne l’acide salicylique avec la moidre trace d’u» sel de fer.
- T^OTHin,
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- même pour les autres gris fonces demi-ton et clairs dans le même esprit, c’est-à-dire en mélanges de noir et de blanc.
- En peigné d’apprêt rasé, on fera encore pour complets, des dessins à carreaux, très ornés de filés fins retors ou des couleurs vives, tout laine.
- Dans ces mêmes marchandises, il faut aussi noter un réveil assez sérieux des pointillés de soie. Ces étoffes seront utilisées pour le complet ou seulement pour la jaquette à laquelle elles conviennent beaucoup. On aura, pensons-nous, une idée assez exacte de ce qui est recommandé si nous disons que ces jetés de soie sont obtenus avec de l'organsin pur, au titre de 200,000 mètres au kilogramme ou avec organsin de 500,000 à 700,000 mètres retordu avec du peigné de nuance foncée. Les couleurs de soie les plus employées sont : or, cerise, bleu, vert blanc.
- La soie est amenée le plus possible à 1 endroit par la croisure qui donne au dessin les formes variées telles que : uni ou à petits cordons couverts de fins pointillés, ou carreaux très discrètement dessinés et ornés de soie aussi bien dans le fond que dans les filets. Les diagonales pas bien grandes peuvent être couvertes de mouches moins confuses, mais plus grosses. En en mot, cela reste fin, d’aspect bien net, soigné comme le sont toujours d’ailleurs les beaux peignés rasés.
- Les couleurs que le fabricant doit employer pour sa fabrication sont toujours nombreuses dans chaque spécialité. En gammes très suivies pour pardessus, et moins graduées si elles sont pour pantalon et pour complet. Des teintes claires et très claires trouveront encore leur place, mais rarement seules c )mme fonds d’étoffes, contrairement à ce qui se fait pour l’été. Les demi-teintes pures ou résultant de mélanges, sont recommandées en très grande quantité.
- Le blanc qui a, sur beaucoup de nuances claires l’avantage de s’harmoniser facilement avec presque toutes les couleurs, est souvent employé dans les articles pour completel auss' pour pantalon. Le blanc pur admis en été n’est point convenable dans la mauvaise saison-, pour l’hiver, sa crudité est toujours atténuée par des nuances foncées sinon par le noir. Si la chaîne est toute claire, la trame est toute foncée. Si c’est un façonné, les couleurs claires et foncées sont combinées de telle façon que l’ensemble, vu à distance, donne toujours une impression demi-teinte.
- C’est là, d’ailleurs, une caractéristique de la période actuelle. Si nous exceptons, àcause de leur destination courante, les noirs bleus et autres couleurs foncées souvent employées seules dans des articles spéciaux, nous pouvons dire que les nuances mode pure et franches sont rarement admises par les négociants; c’est une tonalité vague qui domine, et des assortiments parfois nombreux restent dans ce cercle.
- Pour éviter toute équivoque, nou3 devons faire remarquer qu’il s’agit là des nuances en étoffe, car prises séparément, quelques-unes peuveut être franches, combinées avec d autres, elle perdent ce cachet qui, recherché beaucoup à de certaines époques, ne se rencontre actuellement que dans une partie des articles pour pardessus. Comme on le voit, par ce qui précède, la teinture n’est pas seule en cause pour produire ces teintes mortes, sans éclat. Le mélange des couleurs au tissage et les divers apprêts recherchés, brut, demi-brut drapé et velours mélangés, à la surface du tissu, les filaments des divsrses couleurs se brouillent et dénaturent chacune d elles en donnant une teinte mixte, quelquefois très différente de ce qui entre dans le mélange.
- Les mélanges beiges dans tous les tons clairs et foncés qui ont joui d’une grande vogue et qui, depuis, paraissaient avoir perdu de leur faveur, sont de nouveau recommandés, surtout dans les articles en cheviotte.
- Les gris à tous les tons, les mélanges de noir et blanc, et les teintes, de même catégorie ont aussi une bonne place dans l’estime des négociants,mais ils peuvent être essayés dans toutes les sortes de marchandises : che-viotte, cardé, ou peigné rasé et cela avec n’importe quel cachet.
- Les mélanges bleutés se font beaucoup moins; on ne les recommande guère.
- Journal « Les Tissus, » d'Elbeuf.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Assemblée générale annuelle du 5 décembre 1892
- L’assemblée générale est précédée d’une séance ordinaire pour l’expédition des affaires courantes, cù nous relevons notamment :
- Circulaire du ministre du commerce relative à l’Exposition de Chicago, section des Dames françaises, accompagnée d’un questionnaire sur les conditions du travail des femmes dans notre industrie, apprentissage, salaires, genres de travaux, hygiène, eic. M. le secrétaire est chargé de transmettre les réponses.
- Lettre de M. Muzet, président du Syndicat général, annonçant qu’il a remis au ministère, en sollicitant toute la bienveillance du gouvernement, la liste des récompenses demandées par la Chambre pour les anciens ouvriers et ouvrières.
- M. Fleury annonce la reprise des travaux de la commission nommée pour examiner les statuts de la Société d’assurances mutuelles contre les accidents,formée par l’Union nationale avec le concours des Chambres syndica-
- les. Le rapport sur cet important projet sera déposé incessamment.
- M. Rollet donne des renseignements sur un projet de loi, en préparation à la Chambre des députés, et dans lequel, sur l’initiative de notre Chambre syndicale, a été inséré un amendement fixant les délais au bout desquels les
- teinturiers-dégraisseurs et autres façonniers seraient autorisés à disposer des marchandises non réclamées par les clients.
- Comme les conditions dont le législateur entoure cette faculté sont très-compliquées et même onéreuses,M. Jolly préparera un rapport qui, sous forme de pétition, demandera une modification complète de cette partie du projet de loi, pour la rendre pratique et utile à notre industrie.
- Démission : M. Monnot.
- Admission comme membre adhérent : m, Grégoire, nettoyeur à sec.
- Assemblée générale
- Président : M. Jolly.
- Vice-présidents : MM. Mars et Fleury.
- Secrétaire : M. Babillon-Marchal.
- L’assemblée compte vingt-sept adhérents présents et deux membres correspondants.
- La délégation lyonnaise fait excuser son impossibilité d’assister à la séance ; son absence est vivement regrettée.
- M.le Président déclare ouverte l’assemblée générale ordinaire pour l’année 1893, et prononce l’allocution suivante :
- Messieurs,
- Nos travaux de l’année 1892 se terminent aujourd’hui. Je ne vous parlerai pas de ce que nous avons pu faire d’utile. Notre sympathique et très dévoué secrétaire vous le décrira avec sa clarté et sa compétence habituelles.
- Je demande seulement à vous dire quelques mots du côté agréable de nos réunions et à vous parler en égoïste de ce qui me concerne personnellement.
- La tâche que vous m’aviez confiée m’a été rendue chaque jour plus facile par l’accueil que vous m’avez fait, à moi qui, quoique déjà vieux teinturier, étais un nouveau venu dans vos réunions confraternelles.
- Dans ces conditions, le dévouement à la cause syndicale est tout naturel.
- Je n’ambitionne qu’une chose, c’est de pouvoir cimenter l’union entre les membres de notre Syndicat, et tout ce qu’il faudra faire pour atteindre ce but, je le ferai toujours avec le désintéressement le plus absolu.
- Permettez-moi maintenant ici et en votre nom de souhaiter la bienvenue aux vingt-six membres nouveaux dont nous vous apportons ce soir l’adhésion chaleureuse à -noire Syndicat.
- Nous n’avons eu qu’à faire appel à leur amour de la profession et à leurs cœurs de bons citoyens, pour qu’ils nous tendent la main sans hésitation et sans arrière-pensée, en demandant à partager nos travaux, et en
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- venant avec enthousiasme grossir les rangs de notre grande famille syndicale. ,
- Ces adhésions nouvelles doivent être pour nous un encouragement au travail et un stimulant pour continuer avec plus d’ardeur encore l’œuvre que nous n'avons fait qu’ébaucher, et qui réclame de plus en plus tous nos soins, toute notre assiduité et tout notre dévouement.
- Ces paroles sont couvertes de chaleureux applaudissements qui prouvent à notre président que non-seulement l’assemblée le remercie des preuves de dévouement déjà données et promises, mais encore que tous sont prêts à le suivre dans cette œuvre de concorde et de groupement fraternel.
- M. le président donne ensuite la parole à M. le secrétaire pour la lecture du compterendu des travaux du Comité pendant l’année 1892 (1).
- L’assemblée manifeste par ses applaudissements son approbation, et, sur la demande du président, vote l’adoption du compte-rendu.
- M. le Secrétaire explique la nécessité de créer plusieurs articles nouveaux pour régulariser l’existence des membres correspondants.
- Répondant aux questions de plusieurs membres, il fait connaître :
- 1° Que l’administration de 1 Union a été consultée sur les objections qu’elle aurait à faire à ce projet ; aucune difficulté ne s’élève de ce côté ;
- 2° Les teinturiers du département de la Seine ne pourront pas devenir membres correspondants, cela va de soi, et du reste c’est aussi le désir de l’administration;
- 3° 11 est bien entendu que cette organisation n’a pas pour but d’accroître l’influence de la Chambre syndicale parisienne. L'idéal serait que chaque grande ville créât une Chambre syndicale des teinturiers de sa région, et que tous ces groupes fussent mis en rapport entre eux, comme une fédération de tous les teinturiers de France, par un groupe central qui pourrait être le Syndicat parisien.
- C’est dans l’espoir de provoquer ce résultat que notre Chambre syndicale recueillerait d’abord toutes les bonnes volontés éparses en province, pour les engager peu à peu à former des groupes régionaux.
- Après ces explications, M. le président met aux voix le principe de la création des membres correspondants.
- Le principe est adopté à l’unanimité. L’assemblée adopte ensuite les quatre articles nouveaux destinés à organiser cette institution, et qui sont :
- 1° La Chambre syndicale admet des membres correspondants. Ces membres correspondants ne peuvent être que des teinturiers établis hors du département de la Seine.
- (I) Le procès-verbal nous parvenant alors que le ournal est entièrement composé, nous sommes obligés de renvoyer à un suivant ledit compte-rendu.
- 2» Les membres correspondants payent une cotisation annuelle de 6 fr., versée à la caisse de la Chambre.
- 3* Conditions d’admission : Les membres correspondants doivent être présentés par un membre de la Chambre, ou au moins adresser une demande écrite au président.
- h' Les membres correspondants ont droit : (a) h la réception des numéros du journal publiant les comptes-rendus des réunions de la Chambre; (b) à l’usage du bureau de placement et des renseignements confidentiels sur ouvriers et employés -, (c) ils peuvent assister aux séances du comité et aux assemblées générales, mais ils ne peuvent pas prendre part aux votes.
- 11 est donné communication des noms des teinturiers de province qui ont envoyé leur adhésion, en voici la liste :
- MM. Potier-Manceau, de Fougères ; Valet, de bouviers-, Labbé, successeur de Keller, de Montpellier -, Gautier, de Lunel ; Bertin, de Pé-rigueux ; Lignier, d’Abbeville ; Martinet, de Nîmes; Hulné, de Nancy; Lagarde, de Nancy; Barbe, de Toulouse; Vallet, de Rocbefort-, Hé-nault Morel, d’Alençon; Descotis, d’Angers; Letourneur, de Rouen ; Aubert, de Bernay ; Lardet et Lafflte, de Marseille ; Nefï, de Douai; Requiet), d’Avignon ; Lamprière de Lorient; Marchand, de Saintes ; Baudin, de Luzy ; Ber-gerat, du Havre ; Tournier, d’Arras; Benoit, de Laval ; Lorphelm, o’Alençon ; Seguin, de Bordeaux ; Balat, de Châteauroux ; Petitjean, d’Argenteuil.
- Les vifs applaudissements qui accueillent cette lecture sont en quelque sorte un salut de J bienvenue à ces nouveaux adhérents, et l’Assemblée leur envoie ainsi, jusqu’au foid de leurs provinces, l’assurance de son dévouement confraternel et de ses sympathies.
- 11 est ensuite procédé à l’élection des quatre membres du comité, qui forment le tiers sortant, composé de MM. Joly, Tupinier, Lebailly et Rollet.
- Sont nommés pour trois ans, sur 27 votants : MM. Jolly, 24 ; Rollet, 2h ; Tüpinier, 23 ; Barbin, 17,
- Viennent ensuite : M. Blondinat, 16 ; Bien-Aimé, 2.
- Vu l’augmentation de correspondances et de travaux occasionnée par l’institution des membres correspondants, il est créé un secrétaire-adjoint-, l’assemblée nomme M. Picot, à cette fonction.
- M. Barbin propose ensuite de ne pas voter pour l’élection du président, et, par acclamation, l’assemblée renomme M. Jolly, président de la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage.
- Le banquet a suivi l’assemblée générale ; la Revue de la Teinture en a donné un compterendu sommaire dans sa précédente livraison, et y reviendra pour publier le discours de M. Jolly.
- 1F0RMATI0BSIT FAITS DIVERS
- lia loi de onze Heures. — La nouvelle loi sur la journée de travail a provoqué certaines difficultés dans son application, du reste un peu hâtive, avant même que les règlements d’administration publique qui doivent les compléter soient élaborés.
- De graves conflits entre patrons et ouvriers, et plusieurs grèves ont surgi à ce propos, notamment dans le Nord.
- Les filateurs de cette région se sont entendus pour mettre en pratique le règlement suivant, qui semblait donner satisfaction aux ouvriers :
- « Article premier. —A partir du 1er janvier 1893, la journée de travail effectif sera réduite à onze heures.
- « Art 2. — Le travail de onze heures sera réglé de la façon suivante ;
- « A la mise en marche de la machine, les ouvrières devront être en tenue de travail à leurs métiers respectifs , ils ne devront quitter cette tenue de travail qu'après l’arrêt de la machine.
- « Art. 3. — Tout ouvrier qui se sera soumis exactement aux prescriptions qui précèdent et qui n’aura pas manqué à son travail dans le co rant de la quinzaine, recevra le même salaire journalier que pour 12 heures de travail.
- Art. k. — Tout ouvrier qui ne se sera pas conformé rigoureusement au présent règlement ou qui aura manqué à son travail dans le courant de la quinzaine, ne recevra qu’un salaire calculé sur onze heures de travail. » Cette condition, de ne s’habiller qu’en dehors du temps réglementaire du travail, a surtout trouvé de la résistance, mais, en général, les grèves qui ont éclaté à ce propos dans le Nord se sont assez vite conciliées.
- Dans d’autres centres, où l’équivalence des salaires n’a pu été accordée, les conflits sont plus persistants.
- A Nascy, une grève tumultueuse s’est produite chez M. Emmanuel Lang, filateur, où le travail à la pièce a été substitué à la journée, dans des conditions que les ouvriers n’estiment pas équivalentes.
- A l’usine de M. F. Hagimont, fabricant de velours, pour demander que le nombre de mètres donnant droit à une prime soit diminué en proportion de la réduction des heures de travail.
- Nous citons seulement celles-ci, qui ont un caractère particulier, mais d’autres grèves encore se sont produites pour diminution pure et simple du salaire, en proportion du temps de travail supprimé ; dans cette catégorie figurent plusieurs etablissements de soie et do soieries de l’Ardèche.
- Dans une récente réunion de la commission permanente de la commission supérieure du travail, M. Hector Dépassé a présentéquel-ques observations au sujet des grèves et des divers incidents qui ont marqué la première application de la loi relative aux heures de travail. Cette loi et celle du 17 décembre 1892 concernant la conciliation et l’arbitrage ne paraissent pas encore assez connues. Les i juges e paix ne semblent pas s’être préoccupés jusqu’à présent, de remplir les nouvelles attributions qui leur ont été conférées en cas de grève. Le ministre du commerce et le ministre de la justice ne jugeraient-ils pas à propos de f ire mieux connaître aux intéressés la législation nouvelle au moyen d’affichages et de circu!aires.
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- M. Many, chef de cabinet du ministre, du commerce croit pouvoir répondre, en l’absence du ministre, que des circulaires sont préparées et vont être expédiées prochainement aux préfets. Quant à l’affichage le ministre regrette de n’avoir pas de fonds pour cet emploi -, mais les municipalités des villes industrielles ne pourraient-elles passenchar-
- ger?... ,
- Nous venons de voir, cependant, dans une grève de métallurgistes de Rive-de-Gier, le juge de paix proposer l’arbitrage, conform.-ment à l’art. 10 de la nouvelle loi, mais les ouvriers ont refusé d’y avoir recours.
- A Reims, c’est le chef de ^'établissement M. Dauphinot, qui récuse l’arbitrage demandé par ses ouvriers tisseurs, en grève sur une question de tarif. . ,
- « Nous nous refusons à tout arbif rage, ecrit-il ; les ouvriers qui nous ont quittés, en rompant eux-mêmes leur contrat de travail, ne faisant plus partie, à aucun litre, du personnel de nos ateliers. » _
- Il en sera le plus souvent ainsi, dans 1 application de cette loi sur la conciliation, qui n’a et ne pouvait avoir, aucune sanction effective.
- —o—
- Les rriirvsaillea en Suisse. A la
- suite du rej^tpar la Chambre des députés, du projet de Convention franco-suisse, le Conseil fédéral a décidé de ne plus admettre les marchandises françaises aux droits les plus réduits du tarif des douanes fédérales.
- De plus, le gouvernement suisse a pris, on le sait, une décision aux termes de laquelle les voyageurs de commerce français auront à payer, à partir du 1er janvier, pour prendre des commandes en Suisse, les taxes prévues à l’article 3 de la loi fédérale du 2A juin 1892. . J . ,
- €es taxes varient, suivant le C3S, de 2 a 300 fr. par semestre et de 3 à 500 fr. par an. Une carte de légitimation est délivrée contre le paiement de ces taxes.
- En conséquence de ces décisions, le président de la République a rendu un décret, d’après lequel le bénéfice de notre tarif minimum est relire a x produits suisses à leur entrée en France, à partir du 1er janvier 1893.
- Voici en ce qui concerne les industries textiles quelques-uns des droits qui sont perçus actuellement en Suisse sur les objets importés de France :
- Tissus façonnés, écrus, blanchis, teints, imprimés, tulle, broché, 150 fr. au lieu de 38 et 60; couvertures blanchies, teintes, imprimées, 80 fr. au lieu de 40 , rubannerie, passementerie, 120 fr. au lieu de 70 ; broderies, dentelles, 300 fr. au lieu de 150-, filsdelin, lOOfr. au lieu de A0 ; tissus de lin écrus fins, 120 fr» au lieu de 60 ; broderie et dentelles de lin, 300 fr. au lieu de 150 ; bourre de soie, cordonnet, écrus. teints, 130 fr. au lieu de 60.
- Les mêmes, préparés pour la vente, 300 f.; tissus de soie ou de bourre de soie pure, écrue, blanche ou teinte, 400 fr. au lieu de AO ; tissus mi-soie, 250 au lieu de 100 ; châles, 300 fr. au lieu de 150; rubannerie et passementerie de soie, 300 fr. au lieu de 150 ; bi oderie, dentell-.s de soie, 400 au lieu de 180.
- Tissus de soi -, fils d’or, 500 fr. au lieu de 200 ; fils de laine écrue, 20 fr. au lieu de 7 ; fi s retors, 25 fr. au lieu de 8 ; fils blanchis et teints, A5 fr. au lieu de 15 ; fils retors, 60 fr. au lieu de 20 ; fils sur bobines, pelotes, éche-
- vettes, vente au détail, 120f.aulieu de AO; tissus de laine cardée, laîhepeignée, 250f. aulieu de 100 et 120 ; couvertures et tapis de laine, 80 fr.au lieu de A0; confectionnés, 140 au lieu de 70.
- Châles, rubans, passementeries, 200 au lieu de 125; broderies, 300 au lieu de 150; tissus de caoutchouc, 80 et 125 fr. au lieu de AO; confections de coton et de lin, 300 au lieu de 120; soie, mi-soie, 600 fr. au lieu de 300; laine, mi-laine, 350 fr. au lieu de 180; vêtements de dentelles, 600 fr. au lieu de 300; bonneterie, coton et lin, 200 fr. au lieu de 80; de soie, mi-soie, 500 fr. au lieu de 250; de laine, mi-laine, 250 fr. au lieu de 120.
- Léglon-d’Honneur. —Parmi les nouveaux légionnaires, nous remarquons MM.
- Jourdain (Eugène), fabricant de tissus de lai'>e, à Tourcoing, rapporteur de la classe 32, à l’Exposition de 1889.
- Manchon (Ernest), fabricant de tissus de laine et de coton, à Rouen.
- Trouillier (Je^n), négociant en tissus, à Paris, et chef de plusieurs usines. Membre du jury de !a classe 30, à l’Exposition de 1889.
- .... Et comme intéressant plus spécialement les industries tinctoria es ;
- M. Dehaitre (Fernand), constructeur-mécanicien à Paris, à qui l’on doit bien réellement des perfectionnements considérables et d’importantes nouveautés d ns la mécanique de nos industries. M. Dehaitre était rapporteur de la classe 58, de l’Exposition de 1889 (matériel de la papeterie, des teintures et des impressions) .
- La distinction dont M. Dehaitre est l’objet est des plus justifiées.
- marques de fabrique internationales. — Un décret, rendu sur la proposition du ministre du comm rce et de l’industrie, renferme les dispositions suivantes :
- Article premier.— Toute personne domiciliée en France, possesseur d’une marque de fabrique et de commerce déposée conformément aux dispositions des lois des 23 juin 1857 et 3 mai 1890 et du décret parlementaire du 26 février 1891, qui désirera s’assurer dans b s autres Etats la protection de cette marque par application de l’arrangement ci-dessus visé du IA avril 1892, devra verser au Trésor une somme de 25 francs, dont elle adressera le ré cépissé au ministre du commerce et de l’industrie avec les pièces suivantes :
- 1- Une requête en vue d’obtenir l’enregistrement de la dite marque au bureau international de la propriété industrielle à Berne;
- 2 Une demande en double exemplaire,' dressée sur les formules réglementaires qui lui seront délivrées par le ministère du commerce et de l’industrie.
- 3* Un cliché typographique de la marque.
- A' Un mandat postal de 100 francs, au nom du bureau interna'ional de la propriété industrielle de Berne ;
- 5- Une procuration spéciale dûment enregistrée si la demande d’enregistrement est faite par un fondé de pouvoirs.
- —o—
- Musées commerciaux «les colonies. — On sait que le soua-secreiaire d’Etat des colonies a prescrit récemment l’ouverture d’un musée commercial dans chacune de nos colonies.
- Justement préoccupé de placer ces établis, sements daus les conditions les plus favorables pour leur développement M. Jamais a sollicité des conditions de faveur en ce qui i0u. che le transport des colis destinés à ces sées coloniaux.
- Les compagnies de transports maritimes ont accordé la gratuité absolue et les Compa. gnies de chemins de fer une réduction de 50 pour cent.
- Incendies. — Depuis notre précédente livraison, le 30 décembre, un violent incendie s’est déclaré, en plein jour, dans la teinturerie de velours de coton de MM. Motte-Bossut fiis et Mengers, à Roubaix-, le feu a pris naissance dans un séchoir.
- La température du séchoir devait être entretenue constamment à une moyenne de 69 degrés. Le contre-maître chargé de la surveillance, venait de constater que cette moyenne n’était, pas dépassée, lorsque, dix minutes plu? tard, le feu se déclarait et embrasait toute la salle avec une violence véritablement effrayante.
- L aile de bâtiment, qui a été, en moins d'une heure la proie des flammes, mesurait trente mètres de long sur vingt de large. Toutes les installations en bois et trois cents pièces environ de velours de coton, en train de sécher sur des perches ont été consumées. Les magnifiques machines en fer ou en acier, toutes neuves encore, ont été complètement détériorées par le feu et par l’eau.
- L’établissement de MM. Motte-Bossut fils et Mengers, occupe une soixantaine d’ouvriers, qui sont menacés d’un chômage assez long, le séchoir détruit étant la construction la plus importante pour ce genre d'industrie.
- Les dégâts peuvent être évalués à une centaine de mille francs, dont trente mille pour les marchandises, et soixante-di:: mille pourle matériel et le bâtiment. Ils sont couverts par quatre compagnies d’assurances.
- MM. Motte-Bossut et Mengers exploitaient depuis quelques semaines seulement cette usine, qui était précédemment occupée par M. Gustave Browaeys.
- — Un autre sinistre s’est produit dans la filature de coton de M. Djvillier-Watine, à Tourcoing ; le feu a pris dans la salle des batteurs et a causé des dégâts assez considérables. La filature était assurée.
- — Un incendie s’est aussi déclaré dans la filature Georges Rœchlin.à Bflfort. Malgré des pertes très importantes, le travail n’est pas interrompu.
- Kotre procès-Granitz — Les poursuites de Grawitz contre la Revue de la Teinture n’ont pas encore de solution définitive; la Cour d’appei ayant, sur notre demande, renvoyé l’afiaire à quinzaine.
- A.VIS
- Les tables des matières de l’année 1892 seront jointes à la prochaine livraison.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CIIARLEVILLE (ARDENNES).
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- Février 1803
- SCIENT IA • ET - N EGOT1UM
- LA REVUE DE
- (i» Année, r 2. ET DES COLOR ATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINTUR
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des cotons bruts. — Matière colorante pour l’avenir. — Soldité des couleurs. — L’impression sur cuir. — Nuan-çage cle la draperie nouveauté.
- Procédés divers : Noir denaphtol nouveau ; Verts par mélanges ; Rouges et Violets d’alizarine.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. — Loi sur la conciliation et l’arbitrage. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Un nouveau régime des patentes vient d’être voté par la Chambre ; il ne peut être utilement apprécié que lorsque le Sénat l’aura confirmé.
- La réforme, quoi qu’il en soit, avait principalement pour but de frapper les grands magasins aux multiples spécialités et aux nombreux personnels.
- La première idée a quelque chose d’équitable ; la seconde, relative au personnel, est moins heureuse ; elle aura pour résultat de faire réduire le nombre des employés au strict indispensable, et de faire rechercher ceux qui pourront produire le plus de travail, aux dépens des faibles, des commençants, des moindres valeurs en général qui, payés en proportion de leurs services, pourraient encore trouver à s’occuper.
- Il y aura des victimes parmi cette intéressante catégorie.
- Un amendement a été adopté, qui a pour but d’imposer les succursales des établissements installés daus d’autres localités que la maison-mère, aux mêmes conditions que celles appliquées aux autres commerçants de cette localité.
- Cette disposition intéresse spécialement les teinturiers-dégraisseurs ; elle mettra fin aux interprétations diverses auxquelles donnait lieu le régime actuel, et qui faisaient quelquefois imposer la succursale sur les mêmes bases que la maison principale , la taxant même comme travaillant à la vapeur,
- alors qu’elle n’était qu’un simple dépôt. La nouvelle loi ne considère cette succursale que pour ce qu’elle est isolément.
- Il faut dire, toutefois, que l’incertitude peut subsister lorsque la succursale est dans la même ville que la maison-mère, mais encore l’analogie est facile à invoquer et pourra servir de base au règlement des contestations entre le fisc et les assujettis.
- * *
- L’administration de la Guerre va renouveler ses marchés pour l’importante fourniture des draps et des toiles à doublures, les adjudications devant avoir lieu en avril prochain.
- Celle de la draperie nous intéresse particulièrement, la teinture y jouant un grand rôle, et la fourniture pouvant aller jusqu’à 1,500,000 kil. de drap de soldat, et 120,000 kil. de drap de sous-officier, à livrer dans une période de 5 à 7 ans.
- Jusqu’à présent, les cahiers des charges spécifiaient très minutieusement les matières colorantes qui devaient être employées à la teinture de ces étoffes, et qui étaient toujours des colorants naturels : garance, indigo, gaude, cochenille.
- Cependant l’usage de l’alizarine artificielle était admis pour les rouges ton de garance.
- Les nouveaux cahiers reproduisent ces dispositions, mais laissent toutefois une porte ouverte à l’emploi plus étendu des couleurs artificielles.
- « L’administration, disent-ils, n’exclut pas l’emploi de matières tinctoriales nouvelles s’il est prouvé par l’expérience que ces substances donnent des couleurs aussi" solides que celles qui sont prescrites et actuellement en usage. »
- Cela n’est cependant qu’une concession de principe, et il ne faudrait pas se hasarder de substituer un colorant à celui nommément prescrit, sans entente préalable avec l’administration.
- C’est ainsi que les cahiers indiquent
- des moyens d’essais pour reconnaître, notamment, les écarlates teints autrement que par la cochenille, et spécifie que dans ce cas les draps doivent être rejetés.
- L’ecarlate de cochenille, si précieux pour les ameublements, est précisément l’une des plus mauvaises teintes pour être exposé aux intempéries du service militaire; il ternit rapidement et tourne au violacé. 11 existe des colorants artificiels donnant des teintes aussi vives et beaucoup plus stables, mais qui, d’après ce qui précède, ne pourraient être employés.
- Les bleus et noirs d’alizarine qui auraient aussi un emploi avantageux, au moins pour les draps de sous-officiers rengagés, se trouvent de même implicitement exclus.
- On voit donc que les « matières tinctoriales nouvelles » n’ont pas encore un accès bien, net dans ces fournitures militaires.
- * *
- Des réclamations ont été formulées par les producteurs de laines du midi de la France et de l’Algérie, contre la préférence qui aurait été donnée par l’administration militaire aux laines d’Australie et d’Amérique pour la confection des draps de l’armée.
- Une interpellation a même été discutée au Sénat sur ce sujet.
- Cependant, le nouveau projet continue à faire fabriquer exclusivement avec des laines indigènes ou d’Algérie, P les draps de soldats, et n’admet, comme par le passé, les laines plus fines de la République argentine, que dans les draps des sous-officiers.
- Ces réclamations n’ont donc pas de raisons d’être.
- Une autre était plus fondée et a obtenu satisfaction : c’était l’exclusion à concourir de tous les fabricants de draps et de toiles dont les usines sont situées près des frontières du Nord et de l’Est, à l’exception de busine de Pierrepont. Cela écartait Sedan pour la draperie, et
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- LA REVUE UE LA TEINTURE
- une partie du département du Nord pour les toiles.
- Cette interdiction vient d’être rapportée, et toutes les fabriques de France sont maintenant admises à concourir.
- Les industriels qui ont l’intention de soumissionner ces fournitures sont très au courant des conditions à remplir, nous n’avons donc pas à nous arrêter aux côtés commerciaux de l’adjudication, mais il intéressera les autres producteurs de connaître les prescriptions de l’administration touchant les procédés de fabrication de la draperie militaire; nous ferons connaître cette partie technique dont quelques indications pourront être utilisées par tous les fabricants ou teinturiers de draps pour administrations.
- *
- * *
- Si nous envisageons maintenant l’industrie des lainages à un point de vue plus général, nous voyons qu’elle a à lutter, en France, avec des difficultés de plusieurs natures.
- C’est ainsi que la Chambre de commerce de Reims caractérise par cette conclusion, la fin de l’année 1892 :
- « En somme, la situation de l’industrie lainière continue d’être déplorable. La rupture des relations commerciales avec la Suisse la prive d’une exportation qui pouvait se chiffrer, pour notre place, à deux millions.
- « 11 en est de même pour l’Espagne et le Portugal, avec lequel la place de Reims avait des relations suivies d’affaires qui sont interrompues par suite de la surélévation excessive des tarifs de douane de ces deux pays.
- « D’un autre côté, les lois restreignant la durée de la journée de travail des femmes et des filles mineures dans l’industrie ont amené une diminution équivalente de la journée des hommes, il en résulte une diminution de production, une augmentation de frais généraux et une augmentation du prix de revient. »
- Les hostilités de la Suisse s’accentuent : le Conseil fédéral vient de décider de demander des certificats d’origine pour toutes les marchandises françaises à partir du premier mars.
- Un accord commercial qui vient d’être conclu avec le Canada est une compensation insuffisante.
- La place d’Elbeuf est plus satisfaite, et ce sont toujours les mêmes articles
- qui sont en faveur : nouveauté, chëviot, drap de dames, avec courant régulier pour la draperie classique.
- A Reims, ce sont les flanelles unies, genres teints et à bas prix ; la flanelle à mélange de coton, la nouveauté pour robes en chaîne peignée et trame cardée, mais les articles spéciaux de la fabrication rémoise : les lainages ras et unis restent en très mauvaise situation.
- Les nouveautés d’hiver commencent à se montrer.
- Les affaires en cotonnades sont toujours satisfaisantes à Rouen; presque tons les genres donnent lieu à des affaires actives.
- * *
- Les soieries sont en faveur, sauf les rubans ; un rapport sur le marché des tissus à Zurich nous indique le sort des différents genres, et nous savons qu’il peut en général s’appliquer aux autres places à soieries : Lyon, Milan, Cré-feld, etc.
- D’après ce document, la consommation a donné la préférence aux articles de soie pure à bon marché et de prix moyen. Les ventes les plus fortes ont été faites en surah glacé et en taffetas glacé ; viennent ensuite les nouveautés, parmi lesquelles les imprimés et les rongeants occupent le premier rang.
- Les façonnés en noir, couleurs et changeants étaient également beaucoup demandés. Les armures , peu de soie et merveilleux se sont vendus en petites quantités, mais régulièrement.
- Les écossais ont eu des alternatives de vague et d’abandon.
- Les taffetas et failles noires et couleurs, ainsi que les taffetas glacés ont été régulièrement demandés pour les fonds de jupes; les étoffes noires ont été vendues en petite quantité, le stock en était, du reste, peu considérable.
- Les affaires en étoffes pour cache-nez et pour cravates n’ont pas été animées et elles n’ont repris un peu qu’en automne.
- Le gros des Indes et les taffetas glacés pour l’Orient ont suivi d’abord une marche régulière jusqu’à ce que ces marchés eussent été encombrés de manière à en souffrir aujourd’hui.
- Cette année encore, on n’a presque pas fabriqué d’articles pour parapluies et parasols, Vienne et l’Italie en pro-
- duisent des masses considérables de qualité de plus en plus inférieure.
- Les articles demi-soie tels que satin serge, rhadamès ont subi une réduction par rapport à 1891.
- La production des articles de soie pure a augmenté en 1892 de 1,500,000 fr. ; celle des articles en mi-soie a diminué d’environ un million de fr.
- A ces indications nous ajouterons qu’il existe des symptômes d’un réveil des soieries bon marché teintes en pièces, et que le velours a reconquis toutes les faveurs de la mode.
- Un mot personnel en terminant pour répondre aux questions sympathiques qui nous sont adressées à propos de notre procès Gravitz : nous informons donc nos bienveillants correspondants que nous avons laissé confirmer par défaut le jugement de première instance ; les intérêts de notre procédure consistant à gagner du temps pour faire intervenir de nouveaux éléments dans notre défense.
- F. Gouillon
- TEINTURE DES COTONS BRUTS
- Par M. Ç. L. Tassart (1).
- Le coton brut, destiné à être filé seul, notamment pour les articles bonneterie, doit être traité avec ménagement, afin d’éviter l’emmêlement (cordelage, cordage) qui, s’il étaittrop • prononcé, pourrait empêcher les cardes d’effectuer leur travail.
- Les matières colorantes dérivées de la ben-zidine et leurs analogues répondent parfaitement à cette nécessité, en ce sens que la teinture s’effectuant en un seul bain, sans débouillage préalable, et la matière colorante unissant facilement, on n’est pas obligé de faire subir au coton de nombreuses manipulations, en sorte qu’après traitement, celui-ci offre sensiblement le même aspect qu’avant teinture.
- Malheureusement, ces matières colorantes sont d’un prix élevé et r.e permettent pas d’obtenir toutes les nuances. (2).
- Pour le coton employéen draperie, mélangé à la laine, il est moins nécessaire de prendre
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- (1) Voir, du même auteur : Blanchimenl des cotons bruts dans la Reçue de la Teinture, année 1892, p. 162; ces deux articles sont extraits de son traité « l’Industrie de la Teinture. »
- (2) Il n’est guère de nuances qu’elles ne puissent fournir aujourd’hui. Leur plus grand défaut est un# insuffisance de solidité. Réd.
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- des précautions, car les machines robustes des filatures de laine trouvent toujours à tirer parti du coton brut, quel que soit son mode de teinture.
- La teinture se fait dans des barques en bois, en laissant flotter le coton dans le bain, ou dans des baquets en le comprimant dans des ' bains dont le volume est alors beaucoup plus faible.
- La teinture mécanique a été essayée et n’a donné, jusqu’ici, que des résuflats peu satisfaisants.
- Teinture au trempé
- Dans les petites teintureries, on fait le travail dans des appareils servant à la teinture des filés, mais dans des établissements mieux montés, des barques spéciales sont réservées à cet usage.
- Barques de teinture
- Elles sont constituées par des cuves paral-lélipipèdes en bois ; on leur donne une profondeur constante, un mè're environ, pour que l’on puisse facilement en atteindre le fond à l’aide des fourches qu’on emploie pour travailler le coton.
- Leur largeur, pour que l’ouvrier puisse travailler facilement le coton qui se trouve au bord opposé de la barque, ne doit pas dépasser 1 m. 50.
- Les dimensions courantes sont celles qui correspondent au traitement de 25, 100 et 200 kil.
- On compte 20 litres d’eau par kilogr. de coton et on laisse un espace libre égal à celui occupé par le bain de teinture, ce qui conduit aux dimensions suivantes, avec la profondeur uniforme de 1 mètre.
- Largeur. Longueur.
- 25 kilog............ 1 m. 1 m.
- 100 — 1 m. 50 2 m. 66
- 200 — 1 m. 50 3 m. 50
- Dansles barques de :
- 25 kilogr. on traite de 12 à 30 kilogr.
- 100 — — 50 à 150 —
- 200 — — 150 à 260 —
- 11 est inutile d’avoir des barques de dimensions plus considérables, 200 kilogr. étant une mesure déjà très élevée, car il deviendrait alors difficile de travailler également toute la masse.
- La hauteur de l’eau à mettre dans les barques pour y traiter une quantité déterminée de coton est indiquée par une échelle mobile affectée à chaque grandeur de barque.
- Afin d’éviter, lors du vidange, l’entraînement dans les caniveaux d’une quanlité trop notable de co'on, on place dans les angles où se trouvent les soupapes, des planches ou des plaques métalliques percées d’orifices de petites dimensions (passettes).
- On remplit les barques à l’aide de robinets placés au-dessus, et qui sont branchés sur une condui’e générale dont les différentes parties doivent avoir des dimensions suffisan-
- tes pour que l’emplissage ne demande pas un temps trop considérable.
- Le chauffage du bain se fait à l’aide d’un barbotteur constitué par un tuyau de cuivre perce de trous et régnant sur tout un côté de la barque vers le fond.
- Travail du coton brui
- Le coton brut sortant du batteur est amené devant les cuves d ms des sacs. Le bain devant servir au débrouillage ou contenant les substances nécessaires à la teinture (teinture au bois en un seul bain), est porté au bouillon. On y fait pénétrer le coton en l’enfonçant avec des fourches (entrer le coton).
- Ces fourches sont en fer et ont le plus souvent quatre dents -, on doit les prendre aussi légères que possible.
- Pour que le bain ait une action bien égale sur toutes les parties du coton, on donne un coup de crochet. L’opération désignée de cette façon consiste à tirer le coton sur le devant de la barque avec des crochets en fer et à l’empiler contre la face de la barque où se trouve l’ouvrier ; on le rejette ensuite dans les bains à l’aide des fourches.
- Quand le temps d’ébullition est jugé suffisant, on relève le coton en arrière, c’est-à-dire qu’on l’empile contre la face arrière de la barque, qui est souvent adossée au mur ; on dégage ensuite les passettes et les soupapes enlevées ; l’écoulement du bain se faitfa-cilemer.t. On laisse refroidir le coton, puis les ouvriers descendent dans la cuveetle placent dans des paniers.
- Le bain se trouve ainsi perdu, et, pour pouvoir le conserver lorsqu’il contient encore des parties utilisables, on place sur ia cuve une grande claie en bois sur laquelle on empile le coton, qui s’égoutte avant d’être enlevé.
- Les bains ainsi conservés peuvent servir à une nouvelle opération,après qu’on les a convenablement rechargés des ingrédients nécessaires.
- Lorsqu’on teint des nuances qu’on doit obtenir à l’aide des matières colorantes artificielles fixées sur mordant, on opère de la façon suivante :
- Le coton brut est débrouillé à l’eau pendant deux heures, puis passé dans un bain chauffé à 70- C, et contenant le tannin, puis dans un second contenant l’émétique et chauffé à la même température. On procède ensuite à la teinture.
- L’eau du bain étant chauffée à 80’ environ, on y verse une dissolution contenant à peu près un quart des quantités totales des matières jugées nécessa res pour amener à la nuance de l’échantillon ; on ne peut, en effet, mettre la totalité dans le bain, car on aurait des inégalités trop considérables de teintes dans les différentes parties de la masse, certaines portions pouvant même être complètement incolores.
- On entre les cotons dans le bain en vidant
- dans la cuve le3 paniers qui le contiennent, on le répartit aussi uniformément que possible à l’aide de fourches et on l’y laisse un quart d’heure. Au bout de ce temps, le bain est presquentièrement épuisé-, on relève le coton en avant, et dans la partie libre de h cuve, on verse une dissolution contenant lesecond quart des matières colorantes préalablement dissoutes ; on agite avec une palette afin d’uniformiser le bain (pallier), on rabat le cotcn dans le bain et on l’y laisse un nouveau quart n’heure. Oa relève en arrière et on continue ainsi jusqu’à ce qu’on soit arrivé: à la nuance désirée.
- L’échantillonnage du coton brut doit êire terminée en cinq passes au plu , afin de ne pas trop fatiguer la fibre par des manipulations nombreuses.
- Si, au bout de ce temps on n'était pas arrivé à la nuance, on ferait une seconde passe de nuance un peu différente, qui, par mélange avec la première, devrait reproduire la nuance de l’échanti Ion.
- Pour pouvoir tirer de la teinture du coton brut tous les avantages qu’eile peut donner, il faut, d’ailleurs, profiter de ce qu’on peut corriger les nuances par des mélanges f ils aux cardes et échantillonner sur la barque aussi rapidement que possible, quitte à ne pas être absolument à la nuance -, le coton est moins fatigué et se travaille mieux en filature.
- On pourrait même, étant donnés un certain nombre de types parfaitement établis et suffisamment nombreux, étudier les nuances que les combinaisons de ces types peuvent donner aux cardes et produire ainsi presque toutes les nuances demandées par le commerce, car on ne saurait croire jusqu’à quel point on peut mélanger des nuanc-s dissemblahles sans choquer l’œil outre mesure.
- En employant ce procédé et en teignant sans mordançage préalable, la fuchsine, le vert malachite, les violets, etc., pour le. articles mauvais teint, on arrive a un bon marche exiraor-dinaire.
- On reproche au procédé de teinture en cuve, pratique comme nous venons de le décrire, de donner un coton dur el assez difficile à travailler et cil leur préfère, pources raisons, le procédé de teinture par piétage.
- Teinture par piétage
- Le coton est foulé aux pieds dans des baquets, par couches successives et on verse sur chacune d’elles, la quantité du bain bouillant nécessaire pour 1 imbiber complètement. On procède ainsi jusqu’à ce que le baquetsoit plein.
- L ouvrier qui fait ce travail doit être muni de sabots très épais et doit opérer avec une certaine prudence pour éviter les brûlures.
- On emploie pour cette teinture des bains concentrés mais plus courts, et on fait au total une certaine économie de produit?. Mais il faut entre chaque bain, si la teinture en
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- compte plusieurs, passer le coton au loup afin d’ouvrir la masse fortement comprimée.
- Teinture en cuve d'indigo
- Les cotons bruts se teignent aussi en cuves d’indigo par les moyens usités pour les fils et tissus de coton.
- On met dans les cuves des paniers en tôle galvanisée, ne descendant pas jusqu’au dépôt de sulfate de chaux qui occupe toujours le fond des cuves à la couperose et on y place le coton ; entre chaque passage, le coton doit être ouvert à la main, ou pa-sé à l’essoreuse.
- Le coton brut ne peut être teint de cette façon que lorsqu’il est destiné à être filé avec la laine, les machines de filature de coton ne pouvant alors le traiter, tant il est devenu dur et cassant.
- UNE MATIÈRE COLORANTE POUR l’avenir
- ROUGE RUTHÈAE
- On sait que le ruthénium est un des métaux les plus rares, partant les plus chers ; c’est aussi de tous les éléments connus celui qui présente les propriétés les plus originales. M. Joly, professeur au laboratoire de chimie de l’Ecole noimale, avait déjà fait connaître des composés bien 'éfinis du ruthénium, principalement ceux résultant d’une association de cet élément avec le bioxyde d’azote, association qui, se comportant comme un véritable corps simple, s’unit au chlore, au brome, à l’iode et à l’oxygène.
- Poursuivant l’étnde de ce singulier métal, ce savant a soumis à l’examen de l’Académie des Sciences plusieurs échantillons d’une matière colorante rouge, résultant d’une combinaison non étudiée encore (oxychlorure de ruthène ammon.), donnant un pouvoir tinctorial comparable à celui des plus riches matières colorantes dérivées du goudron de houille, à celui de la fuschine, par exemple.
- Un cinq millionnième de cette substance est suffisant pour colorer l’eau ; elle teint la soie directement et la couleur ainsi obtenue est stable. Les réactions chimiques de cette nouvelle matière colorante sont également intéressantes.
- Les acides la font virer au jaune et les alcalins la ramènent au rouge.
- Malheureusement la rareté du métal qui entre dans la composition de cette substance s’oppose, pour le moment, à ce qu’elle soit employée industriellement. C’est, en résumé, une curiosité scientifique qui n’est pas sans présenter un grand intérêt, car on voit ici un métal jouer le rôle de carbone dans une substance complexe qui a toutes les propriétés d’une matière organique.
- SOLIDITÉ DES COULEURS
- d’après l’Industrie Textile
- La chaleur agit parfois dans le même sens que la lumière, mais avec beaucoup moins d’énergie.
- La classification suivante que nous donnons des différentes couleurs en couleurs solides, moyennes, fugaces, ou, si l’on veut, en couleurs de grand teint, de moyen teint ou de petit teint, suivant que leur résistance est grande, moyenne ou faible, cette classification n’est qu’approximative, mais elle présentera peut-être quelque intérêt à nos lecteurs. Elle ré-sulte d'expériences faites sur laine; les échantillons une fois teints sont exposés à la lumière pendant un, deux, quatre, huit et douze mois.
- COULEURS ROUGES
- Solides. — Alizarine (mordant d’alumine), Isopurpurine, Purpurine, Flavopurpurine, Ni-troalizarine (m. de cuivre), Garance.
- Moyennes. — Cochenille (m. d’alumine, d’étain), Ecarlate de Biebrich.
- Fugaces. — Un grand nombre de Rouges et d’Ecarlates azoïques, Magenta, Safranine, Aurine, Eosine. — Bois rouges : Peachwood (m. d’alumine et d’étain), Barwood (id), Santal (id.), Cochenille ammoniacale (m. d’étain).
- COULEURS JAUNES ET ORANGES
- Solides. — Oxyde de fer, Chromate jaune de plomb Canarine, Chrysamine sur coton, Nitroalizarine (m. d’alumine et d’étain), Alizarine (m. d’étain), Isopurpurine (id), Flavo-purpurine (id.).
- Moyennes. — Crocéine orange, Orange de diphénylamine, Orange de Béta Naphtol, Azo-flavine, Jaune brillant, Jaune solide, Guède (m. d’étain), Vieux Fustet (id.), Quercitron (id), Flavine (id.), Quercitron (id.), Flavine (id), Graines de Perse (id.).
- Fugaces. — Orange dM/p/m-Naphtol, Chry-soïdine, Phosphine, Fluorescéine, Curcuma, Annato, Jenne Fustet (m. d’étain).
- COULEURS VERTES ET OLIVES
- Solides. — Céruléine, Vert de Naphtol, Graines de Perse (m. de cuivre).
- COULEURS BLEUES
- Solides. — Bleu de cuve, d’alizarine, de Prusse.
- Moyennes. —Campêche (m. Je cuivre, de fer, de chrome), Indulines.
- Fugaces. — Bleus alcalins, Bleus solubles, Bleus à l’alcool, Carmin d’indigo, Bleu de méthylène, Campêche (m. d’alumine).
- COULEURS POURPRES
- Solides. — Alizarine (m. de fer, de Chrome), Isopurpurine (m. de fer), Galiéine (m. de chrome, de cuivre).
- Moyennes. — Galiéine (m. d’alumine, de fer), Cochenille (m. de chrome, de fer), QbI-locyanine.
- Fugaces. — Campêche (m. d’étain), c0. chenille ammoniacale (m.d’alumine), Orseille Bois de lima (m. de chrome, de fer), Violet méthyle, Violet Hofmsn, Violet Perkin, Violet de rosaniline.
- COULEURS BRUNES
- Solides. — Nitroalizarine (m. de chrome) Itopurpurine (id. et de cuivre), Flavopurpu. rine (id.et de fer), Prospurine(m. de chrome de fer et de cuivre), Garance (id.), Cochenille (m. de cuivre), Cachou.
- Moyennes. — Camwood (m. de cuivre).
- Fugaces. — Camwood (m. de chrome, de cuivre, d’alumine), Barwcod (m. de chrome et de cuivre), Santal (id.).Brun Bismarck, Bruns azoïques.
- Certaines matières colorantes, — l’alizarine
- — donnent des teintures solides avec tous les mordants. D’autres — le bois de Lima, le jeune Fustet, — ne semblent susceptibles que de donner des teintures très fugaces. D’autres enfin, — le campêche, — donnent des teintures solides ou fugaces, suivant que l’on emploie tel ou tel mordant. Le peu de solidité des teintures au campêche avec mordants d’étain ou d’alumine — comparé à la résistance moyenne des mêmes teintures avec mordants de cuivre, de chrome ou de fer, est un fait fort remarquable.
- Quelques couleurs présentent des propriétés anormales. La laine mordancéeà l’alumine ou à l’étain, puis teinte au Camwood, donne un brun roug*Aire, qui fonce tout d’abord à la lumière et ne s’affaiblit qu’après une exposition de deux à trois mois. A ce point de vue, le vert donné par les graines de Perse et le sulfate de cuivre est très-curieux, puisqu’il fonce et reste plus vert, même après une exposition de douze mois. De même, le jaune à l'acide picrique devient orange à la lumière et ne s’affaiblit qu’après douze mois.
- La façon de teindre exerce aussi une influence considérable sur la solidité de la teinture. Le Camwood et le Cachou donnent des couleurs plus solides avec le sulfate de cuivre, si l’on emploie ce composé comme agent de bruniture que comme mordant.
- Lorsqu’on étudie la résistance à la lumière des matières colorantes artificielles, on est frappé par le fait évident que ce.tte résistance est souvent en relation manifeste avec leur constitution chimique. Toutes celles dont la constitution se rapproche decelle du Magenta,
- — Violet méthyle, Vert de Benzaldéhyde, etc.,
- — ont également très peu de solidité; de même pour l’Aurine,la Safranine. Celles,au contraire, qui se rapprochent de l’Alizarine possèdent toutes une grande solidité. Cependant, il y a des cas oiï une petite différence dans la constitution amène cependant une
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- grande différence dans la résistance à la lu- i mière : on s’en convaincra en comparant la j Fluorescéine et la Galléine, le Carmin d’indigo et le Bleu de cuve.
- Doit-on poser en principe que toute couleur artificielle manque de solidité et qu’il n’y a de réeUement solides que les teintures fournies par les bois tinctoriaux ? Ce serait là une erreur colossale. L’origine d’une matière colorante n’a pas d’influence sur sa solidité : la valeur de l’alizarine artificielle le prouvebien. C’est la composition chimique et la constitution moléculaire.
- Des indications précédentes, dont le texte est emprunté à M. Hummel, sont données comme préambule â des tableaux extraits du Centralbl. f. Text-Ind., mais qui, peut-êsre mal interprétés, sont évidemment erronés; c’est ainsi que le noir au fer et au campêche est indiqué par un maximum de résistance, ainsi que le quercitron, alors que le noir d’a-lizarine et la cochenille sont au bas de l’échelle: nous ne reproduisons donc pas ces tableaux, sans valeur en l’état.
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- L’IMPRESSION SUR CUIR
- Par M. A.-M. VILLON
- L’impression sur cuir est une industrie toute nouvelle et très peu connue. Les résultats que l’on a déjà obtenus sont très encourageants et permettent d’espérer de nombreuses applications du cuir imprimé.
- Déjà l'ameublement,la carrosserie et la bou-rellerie ont fait des tentatives très heureuses pour appliquer le cuir imprimé en une ou plusieurs couleurs à leurs travaux, même les plus délicats.
- L’impression du cuir se fait à la planche ; il serait impossible de la faire à la machine à imprimer, car l’on n’opère que sur des surfaces très restreintes et très inégales.
- De tous les genres d’impression, c’est le procédé par réserve qui a donné les meilleurs résultats; car, comme chacun le sait, le cuir ne peut pas supporter la chaleur nécessaire pour obtenir les couleurs vapeur, ni résister à l’action des rongeants, alcalins ou acides, du procédé par enlevages.
- Cependant, grâce à l’emploi de la machine frigorifique, on peut obtenir des couleurs vapeur sur le cuir, sans lui faire subir aucune altération.
- 1° Impression par réserves
- Comme on le sait, les réservesont pour but de s’opposer, aux points qù elles sont appliquées, à la fixation des couleurs, sans altérer le tissu, sans influencer la matière colorante, et de laisser, après leur enlèvement, les parties qu’elles recouvraient dans l’état où elles étaient avant leur application.
- Voici la composition des réserves que l’on
- emploie pour le cuir :
- I
- Colophane.................... lx kil.
- Cire jaune.................. 800 gr.
- Blanc de Baleine......... 500 —
- Suif........................ 400 —
- Essence de térébenthine.. 8 lit.
- Alcool................... 1 —
- II
- Cire vierge................. 100 gr.
- Huile de ricin.............. 100 —
- Borax........................ 25 —
- Vernis copal................. 25 —
- 111
- Colophane................... 100 gr.
- Cire....................... 100 —
- Huile de ricin.............. 150 —
- Essence de téréb enthine.. 100 —
- Vernis copal................. 50 —
- La réserve est appliquée à la planche sur le cuir par les procédés connus et employés dans les fabriques d’indiennes ou de papiers peints. On fait ensuite sécher la réserve, en pendant les peaux au plafond de l’atelier.
- On procèle ensuite à la teinture. Celle-ci se fait avec des couleurs d’aniline qui donnent des nuances plus vives, plus nettes et plus chatoyantes. Elles sont d’un emploi facile et n’exigent aucun mordant.
- Aujourd’hui, le commerce livre des couleurs pour la teinture du cuir, dont les nuances sont les plus variées, et présentent, à peu près, toute la palette du teinturier. On ne doit faire usage que des couleurs solubles dans l’eau.
- Le bain colorant doit être monté avec 2 à 10 grammes de couleur par litre. Suivant les cas, on peut additionner le bain d’une petite quantité de borax, d’acide tartrique ou citrique, de crème de tartre, pour donner plus de vivacité à la couleur.
- En général, il faut monter un bain avec un seul principe colorant. Lorsque les nuances complexes, que l’on désire obtenir, comme les nuances modes, par exemple, exigent deux ou plus de matières colorantes, il est préférable de faire une solution de chaque matière séparément, et de les appliquer successivement sur la peau ou le cuir. Dans les cas où l’application successive des couleurs est impossible, on les mélange dans le même bain, mais en prenant la précaution, absolument indispensable, de ne mélanger que les couleurs acides ensemble, et les couleurs basiques ensemble et de ne jamais mélanger une couleur acide avec une couleur basique.
- La teinture s’effectue, le plus généralement, à l’auge, c est-à-dire par immersion des cuirs dans le bain colorant, maintenu à une température ne dépassant pas 35° C.O.i se sert quelquefois du foulon, tonneau dans lequel on met les peaux et le bain colorant, que l’on fait
- tourner autour de son axe, passant au milieu de ses deux fonds.
- La teinlure à la brosse est aussi assez usitée. Les peaux sont étendues sur une table, et on passe dessus une brosse à longs poils trempée dans le bain colorant.
- On se sert aussi d’un dispositif très simple et très ingénieux dont voici le principe. La peau à teindre est appliquée sur une table horizontale, animée d'un mouvement de rotation assez rapide. Au centre un tuyau amène le li-quide colorant, contenu dans un réservoir placé au-dessus ; le liquide est étalé sur la peau, en vertu de la force centrifuge, et s’écoule dans un bassin disposé pour cela. On laisse arriver le liquide tant que la peau n’a pas le teinte désirée.
- Le cuir se teint dans toutes les parties non réservées. Il suffît de démonter la réserve pour obtenir des dessins, représentés par la couleur primitive du cuir, sur un fond qui est la teinte obtenue par la teinture.
- Le démontage de la réserve se fait en frottant la peau avec un chiffon ou une brosse imbibés d’essence de térébenthine, de benzine ou d’éther de pétrole.
- On peut obtenir, de la sorte, des dessins da couleurs les plus variées, sur des fonds également très variés.
- Trois exemples, pris dans la pratique, feront bien comprendre tout le parti que l’on peut tirer de l’impression par réserves.
- lor Exemple. — Le premier exemple est le plus simple. Il s’agit d’obtenir des pois bleus sur fond noir. La peau est teinte en bleue avec du bleu au méthyle. On y imprime des réserves représentant des pois ronds, et on la teint en noir avec un bain au campêche et un sel de fer, ou avec du noir de naphtol, du noir diamant, ou tout autre noir artificiel ; on démonte la réserve et on obtient des pois bleus sur un fond noir.
- Exemple. — 11 s’agit d’obtenir des pois jaunes et verts, sur fond noir. La peau est teinte en jaune avec l’acide picrique, ou la tartrazine. On imprime les réserves qui devront être jaunes. On teint avec du bleu, de façon à avoir du vert avec le fond jaune ; on emploie pour cela le carmin d’indigo, ou le bleu de méthyle. On imprime les réserves vertes et on teint en noir. On démonte ensuite les réserves et on a le résultat voulu.
- 3e Exemple. — Pour obtenir des roses et des bluets, sur fond noir, on commence à donner un fond de bleu. On réserve le bleu destiné à former les bluets, puis on passe une solution de chlorure de chaux afin de démonter le bleu partout où il n’est pas réservé. On teint en rose, on réserve les parties roses et on démonte la rose par le chlorure de chaux. Qn teint ensuite un vert pour faire les feuilles, les tiges des fleurs, etc., on réserve le vert et on teint en noir. Finalement, on démonte les réserves.
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- Tel est le mode actuel d'impression par réserves du cuir. On peut obtenir des effets très-variés sur fonds de couleurs ; mais le coloris est bien limité, car les teintes s’ajoutant les unes aux autres, on ne peut guère obtenir que deux ou trois nuances claires sur un fond noir. Avec une ou deux couleurs, on peut très bien avoir des fonds à nuances.
- 2° Impression directe
- On a réalisé l'impression directe des couleurs d’aniline en imprimant ces couleurs préparées et épaissies, comme s’il s’agissait de l’impression sur laine ou sursoie. La peau,une fris imprimée, est placée sur un cylindre en cuivre, à double enveloppe, à l’intérieur de laquelle on fait circuler le liquide incongela-ble d’une machine frigorifique. Ce cylindre est placé dans une boîte métallique, pouvant être fermée hermétiquement ; on y fait arriver la vapeur à la température nécessaire pour fixer la couleur.
- Pendant tout le temps que dure le vaporisage, on fait circuler le liquide froid dans le cylindre. De cette façon, le cuir n’est nullement altéré, car il est maintenu à une température normale de 20° C., grâce à l’énergie de la réfrigération. 11 n’y a que la superficie qui subit l’influence du calorique. Pour éviter la détérioration de cette partie, on passe à la surface du cuir, avant le vaporisage, une éponge imbibée de g'ycérine.
- Ainsi a été résolue l’impression des couleurs vapeur, sur cuir, qui avaient été reconnues, jusqu’ici, comme inapplicables.
- Ou peut, de la même manière, teindre et imprimer le cuir en noir d’aniline.
- (Beime de Chimie Industrielle)
- NUANÇAGE
- de la Draperie nouveauté
- Indépendamment des unis en toutes nuances utilisées pour le complet, les carreaux et les damiers, y oint trop excentriques, restent toujours en plus grand nombre. C’est en variant les disposition?, les nuances et les filés qu’on les rajeunit.
- Il y aura des dessins marqués ; mais, comme par le passé, beaucoup sont peu accentués, ou tout au moins ils sont combinés pour ne pas montrer leur grandeur au premier coup d'œil. Parmi ceux ci on fait des carreaux fondus dont le cachet est obtenu par des retors façonnés et des couleurs dont on avait délaissé l’emploi et qui donnent des acc.oup'ements de teintes vraiment originaux.
- Telle est la réunion d’un vert-b’eu, rappelant un peu le vert russe que chacun connaît et d'un mélange beige (sorte de teinte fauve, gris-roux de demi ton). Le résultat s'éloigne peu du courant anuel ; en outre, c’est un essai sur les verts, car on en fait à chaque saison.
- On combine aussi du bleu vif, un peu éclatant malgré qu’il est foncé, avec le mélange beige cité plus haut ou avec un brorze demi-ton. La combinaison du dessin atténue le trop vif éclat des couleurs en les fondant un peu sans les détruire complètement.
- Un point important pour ces articles destines au complet, est la laize que les tailleurs deæanden'; toujours très large parce qu’ils y tr uvent de sérieux avantages pour la coupe des vêtement?. La laize 14.5 est la plus souvent faite, cependant on va jusqu’à 150 dans certains articles de grande consommation.
- Il faut envisager les teintes selon qu’on les destine aux tissus unis ou aux dessins façonnés, l’harmonie des nuances à réunir devant être prévue dans ce dernier cas.
- Les beaux mélanges pour tissus unis sont nombreux et forment le tiers et même davantage, dans des séries allant jusqu’à vingt nuances et plus.
- Pour pardessus, là où les couleurs sont le plus souvent remarquées pour elles-mêmes, on rencontre fréquemment les marengo et autres mélanges en noir et blanc ; peu de bleus et de gris bleutés -, teintes nombreuses dans la famille des bronzes et mélanges de bronzes ou beiges.
- On doit signaler à part, dans les qualités fines, les ti-sus faits avec poil de chameau, teintes mélangées; ceux en laine noire parsemés de poils brillants en cheviotte blanche de choix, ou en laine et matière métallique scintillante. Ces mélanges sont présentés régulièrement à chaque campagne depuis quelques années.
- Les tissus darm lesquels les retors en clair et foncé forment le fond de l'étoffe conviennent pourdifférenti emplois et sont faits dans toutes les finesses. Le blanc joue un grand rôle, et dam chaque assortiment on trouve blanc et noir, blanc et bleu, blanc et marron, blanc et brorze, blanc et noisette, blanc et gris, etc. Pour pardessus, le dessin est uni, tout en retors, ou en cordons fins marqués d’une ligne foncée (Le sillon foncé est produit par la trame que la croisure laisse entrevoir). Pour pantalon et pour complet, les dessins sont obtenus par des filets plus accentués, d’une des couleurs du retors, ou par les deux employées pures et simultanément, l’effet en est toujours agréable.
- On ne rencontre les couleurs vives que semées avec discrétion. Elles sont peu variées, et les rouges y dominent : rouge sang, feu et groseille; orange, abricot et or; bois et acajou. Puis viennent les bleus, verts et violets, etc., beaucoup moins utilisés.
- 11 y a une remarque déjà faite sur laquelle nous devons insister : c’est le nombre des genres façonnés par des fils ou des retors fantaisie.
- Les tissus mouchetés par les fils ordinaires sont imités par le bon marché, ce qui leur ôte le cachet de nouveauté qu’ils avaient il y a
- quelques saisons. A présent, les retors fantaisie dont je vous parle plus haut sont appü. qués comme accessoires ; les tissus traités d’abord pour faire un dessin nouveau parles moyens ordinaires, croisures, nuances, sont de plus agrémentés, soit par un retors chaînette multicolore, ou un retors moucheté noit ou vif; soit par un retors à petites ou à grandes boucles semées de place en place ; soir même psr de grands flammés variés de couleurs ou de grosseurs, (te.
- Les complets sont faits surtout avec des dessins unis ou à carreaux. C’est dans ces articles et dans ceux pour pantalon que la fan-taisie se montre le plus. On y trouve la soie en filets apparents, les dessins très fleuris, les effets marqués, les tissus en laine douce et cheviotte longue ou en mohair, toutes combinaisons attirant le regard. Le nuançage lui. même est plus gai, formé de couleurs naturellement éclatantes.
- Les rayures sont toujours en très grand il nombre pour pantalon, petites et grandes ; on fait aussi des carreaux très larges et hauts. Egalement les effets twinés sont utilisés dans les mêmes articles.
- De même que dans les unis noirs, on met I des bandes dans les unis de couleurs. Quelque- I fois elles sont elles-mêmes unies, de nuances plus foncées que le fond ; souvent elles sont façonnées. Dans les marchandises fines, il y en a de très belles cbtenues par quelques filets en retors fantaisie, formant quatre, cinq ou six petites rayures dont l’ensemble atteint 1 cent. I ou 1 cent. 1/2. Comme il n’y a que cet ornement dans toute l’étoffe, inutile de dire que ces filés retors sont de très belle qualité, avec I soie ou matières de choix, et affectent les for- I
- j
- mes les plus variées : mousse, ondulé, chaî- I nette et autres.
- (D'après le journal Les Tissus, d’Elbeuf.) j
- PROCEDES DIVERS
- Nom de Nahhtol 12 B
- Nous montrons un échantill on de teinture par ce produit, dont nous avons parlé dans notre précédente livraison.
- Son caractère, avons-nous dit, est d’avoir un reflet verdâtre même à la lumière, contrairement à tous les autres noirs directs pour laine, qui sont toujours roussâtres à la luœiè'e artificielle.
- L’échantillon ci-dessus est à 3 0(0 de colorant; on teint dans un bain garni de sulfaiede
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- soude, avec une pointe d’acide sulfurique (2 à 3 0l0).
- La teinte monte en bleu et arrive très rapidement au noir : une demi-heure de bouillon suffît pour obtenir le noir complet.
- Nom PAR MÉLANGE DE NAPHTOLS
- Les noirs pour laine jusqu’à présent en usage,outre leurs teintes rousses à la lumière, ne présentent pas non plus dans le jour un véritable noir ; ils conservent toujours un reflet bleu que Tou corrige par addition d’un jaune ou d’un vert.
- Le mélange du « Naphtol 12 B », grâce à son œil vert, opère beaucoup plus avantageusement cette correction. Toutefois la teinte à la lumière reste encore légèrement brunâtre, à moins de faire dominer notablement le
- s 12 B ».
- L’échantillon ci-dessus est fait avec :
- Noir brillant B................. 2 0t0
- Noir naphtol 12 B............... 2 0(0
- Sulfate de soude............... 12 0(0
- Acide sulfurique................ 3 0[0
- 11 y a donc parties égales des deux noirs.
- Ces deux colorants montent ensemble avec assez d’uniformité, et la teinture se fait vite.
- On pourrait, pour simplifier, employer le « Noir 12 B » seul, dont la tein'e n’a besoin d’aucune correction, mais quoique d’un rendement supérieur au noir brillant, son prix relatif reste encore plus élevé. Le mélange est donc basé sur une raison économique.
- Vert Russe
- Suivafl^^^fflüTpjRTnïïîqué dans notre précédente livraison, pour les grosses couleun par mélanges, ce vert a été produit à l’aide d’un bleu et d’un jaune orangé, mais il ne faudrait pas un orangé trop rouge, qui porterait la teinte au gros bleu-violet, lia été employé pour cet échantillon :
- Bleu pour laine S............... 2 0(0
- Jaune d’or diamine........... 2 0|0
- Sulfate de soude............. 8 0|0
- Acide sulfurique............. 10(0
- Pour noir, il faut arriver lentement au bouillon, et avant même qu’on y soit, tout le bain
- est tiré. Les étoffes doivent être menées ac’i-vement, surtout au début.
- Cette teinte>&tvtm Ifte^foncé, à reflet vei-dâtre, que l’on obtient encore par des colorants qui, seuls, n’arriveraient pas, même en forçant les dosages, à produire dans leurs teintes propres une intensité correspondante. Leur mélange arriverait à fournir des noirs.
- L’échantillon a été teint avec :
- Bleu pour laine S............. 3 0(0
- Orangé n° 4................... 2 0,0
- Acide sulfurique.............. 2 010
- La teinte monte facilement sans sulfate de soude. Ce produit, du reste, est employé beaucoup plus souvent qu’il n’est utile-, il aide à tirer, mais non à unir; en général, il vaut mieux traîner un peu plus sur les bains et soigner surtout l’unisson.
- Verts-Jaunes
- pour lainages et petite draperie
- Voici d’autres mélanges pour verts à reflets jaunes, mais ayant néanmoins un fonds bien plein.
- D’abord, le suivant, qui est très vif, et ac-
- tuellement très en usage :
- Thiocarmin R.................. 2 0(0
- Jaune indien G............. 11(2 0[0
- Sulfate de soude.............. k 0(0
- Acide sulfurique.............. 2 0(0
- Entrer à tiède et pousser au bouillon, comme d’usage.
- La formule suivante est également employée et donne aussi un vert brillant, quoique légè-
- rement rabattu :
- Vert acide extra BB......... 2 0[0
- Jaune de naphtol S’......... 1[2 0[0
- Sulfate de soude................ 8 0[0
- Acide sulfurique................ 3 0(0
- Opérer comme ci-dessus.
- Rouge d’Andrinople à Valuminate de soude
- Le mordant alcalin d’alumine ou âluminate de soude est préféré, avec raison, à l’acétate d’alumine pour la fabrication des rouges turcs.
- Voici le procédé :
- Huilage
- Le coton déboui li et encore humide est manœuvré dans le bain suivant, de façon à l’imprégner d’huile bien uniformément.
- Pour 50 kil. de coton :
- Eau....................... 500 lit.
- Huile pour rouge........... 25 kil.
- Quand 50 kil. de coton ont été passés, on renforce le bain avec :
- Huile pour rouge................. 6 kil.
- Et le bain, ainsi renforcé après chaque passe de 50 kil., reste en permanence.
- Le coton est exprimé sur le bain, puis séché à une température n’excédant pas 40°.
- Mordançage
- L aluminate de soude se prépare ainsi :
- Sulfate d’alumine........ 40 kil.
- Soude Solvay à 90°....... 5
- On dissout chacun de ces sels à part dans 6 à 8 fois son poids d’eau chaude -, on verse la dissolution de soude peu à peu dans celle d’alumine, puis on ajoute de l’eau pour amener la liqueur à 6° B.
- On donne 8 à 10 tours dans cette dissolution au coton huilé sec, et lorsqu’on s’est assuré qu il est bien imprégné, on l’abandonne dans le bain pendant une nuit.
- Après ce temps,il est tordu ou essoré, et séché à une température de 40° au plus.
- Le bain sera ensuite ramené à 6° B par addition d aluminate concentré, et servira pour une nouvelle passe de 50 kil.
- Fixage du mordant
- Le coton mordancé et sec est passé un quart d’heure dans un bain dans lequel on a délayé :
- Craie (blanc de Meudon).. 4 à 5 kiL
- Puis on rince et on essore.
- C’est le premier rinçage, et jusqu’à présent on a opéré sur bains froids, ou dégourdis en hiver.
- Teinture
- Dans une barque en bois se chauffant par serpentin de vapeur (de préférence au barbot-tage), on monte le bain avec :
- Eau (un peu calcaire)...... 1000 lit.
- Alizarine pour rouge à 20 0[0 5 kil.
- Huile pour rouge........... 750 gr.
- On entre à froid; on chauffe lentement pour arriver en une heure à 70°, température à laquelle on se tient, si l’on doit vaporiser ensuite.
- Si l’on ne doit pas avoir recours au vaporisage, on pousse, vers la fin, la température du bain au bouillon ; on simplifie, il est vrai, l’opération, mais les rouges sont moins vifs.
- Dans 1 un et 1 autre cas, on essore sans rincer, et on sèche, sans dépasser 40° C.
- Vaporisage
- Le vaporisage,qui est une opération toujours avantageuse dans la teinture des filés de coton lorsque la teinte peut le supporter, se fait ici à basse pression, soit de 1/2 à 1 atmosphère, pendant 2 heures, sur le coton sec, et non rincé.
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- Avivage
- Il est bon de faire cet avivage sous pression modérée, comme ci-dessus, et l’on emploie pour les 50 kil. de coton :
- Savon..................... 3 kil.
- Huile pour rouge.......... 500 gr.
- On chauffe une heure ou deux à 110° C.
- Si l’on avive en vases ouverts, on fera bouillir 4 heures.
- Enfin., on rince et on sèche.
- Rouge ordinaire et couleurs d’alizarine sans huilage
- Ce rouge n’est ni aussi brillant, ni aussi solide que ceux obtenus par huilage, mais l’opération est un peu plus simple.
- On opère ainsi, pour oO kil. de coton :
- Engallage
- Eau....................... 1000 lit.
- Sumac..................... 12 kil.
- Faire bouillir, et quand le bain est redescendu à 50 degrés, y entrer le coton -, après quelques tours, laisser tremper 12 heures.
- Sécher sans laver.
- Mordançage
- Mordancer à l’aluminate de soude à 6° B, comme il a été dit pour le rouge d’Andri-nople.
- Teinture
- Le fixage à la craie n’est pas utile, mais l'eau du bain de teinture doit être fortement calcaire (à A0° hydrotimétriques au moins); si elle n’a pas ce degré de dureté, on devra ajouter dans le bain 1 à 2 kil. de craie.
- Le bain sera, d’ailleurs, monté comme pour les Andrinople, y compris une petite quantité d’huile.
- On entre à froid le coton essoré et non rincé et on arrive lentement au bouillon.
- Avivage
- Ces teintes ne sont pas ordinairement vaporisées, quoique celte opération ne puisse qu’être favorable.
- On avive dana le bain de savon, comme il a été dit ci-dessus, en 2 à 3 heures, en vase ouvert.
- On rince et en sèche.
- Les essorages ne se font pas nécessairement à l’hydro-extracteur ; la torsion peut suffire.
- Plusieurs couleurs d’alizarine se teignent par ce moyen : telles le rouge, l’orangé, le marron d’alizarine, le brun d’anthracène et la céruléine.
- Violet d’Alizarine sur coton
- Imprégner le coton de pyrolignite de fer, de 5 à 8° B, selon l’intensité de la nuance désirée.
- Sécher et oxyder à l’étuve A8 heures.
- Fixer dans un bain contenant 5 à 10 kil. de craie par 1,000 litres, et rincer.
- Teindre avec 6 à 10 0[0 d’alizarine pour violet, et un peu d’huile pour rouge, entrer à tiède, pousser lentement au bouillon, qu’on maintient une heure.
- Savonner et rincer.
- Uu huilage comme pour rouges d’Andrino-ple avant Je pyrolignite est avantageux.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 11 janvier 1893
- M. Baumann dépose son rapport sur la demande de concours pour le prix n° XXXll portant la devise: Grau ist nie die Théorie. Le gris décrit dans cette demande de prix est un produit tirant directement sur coton, ainsi que sur mordant de tannin, présentant des analogies avec la nigrisine. L’objet du prix est un gris tirant sur chrome, alumine ou autres oxydes métalliques.
- La demande ne répond donc pas aux conditions du programme. Une copie du rapport de M. Baumann sera communiquée à Fauteur. Comme le mémoire de l’auteur contient des détails intéressants, il lui sera demandé en même temps s’il consent à ce qu’un extrait de son travail soit publié au Bulletin.
- Les plis cachetés de la maison Frères Kœch-lin, ouverts h la dernière séance, seront, sur la demande des auteurs, déposés aux archives.
- M. Stœcklin entretient le comité , d’essais qu’il fait sur une méthode de dosage du tannin et de l’acide galliaue. Dans une prochaine séance, il présentera un mémoire complet.
- Un travail de M. Pokorny sur la production directe de colorants azoïques sur laine au moyen des naphtylamines est renvoyé à l’examen de Werner.
- M. Albert Scheurer lit la note suivante :
- Sulfoglycérate de chaux
- Son emploi comme sel de chaux dans le rouge alizarine vapeur
- On lit dans l’ouvrage de M. Dépierre sur la teinture et l’impression, l’application faite par M. Havraneck du sulfoglycérate de chaux en remplacement de l’acétate de chaux dans le rouge alizarine vapeur.
- Le sulfoglycérate de chaux est employé dans le même but dans la maison Scheurer-Rott et Ce depuis l’année 1879.
- La préparation de ce corps ayant offert quelques difficultés, j’eus recours, au hout d’un temps , à la glycérine concentrée, que l’on emploie pour fabriquer la dynamite.
- A l’appui de mon assertion, je mets sous les yeux du comité une facture de glycérine concentrée de la maison de Hæn à Hanovre, datée du 2 juillet 1879, et mon cahier d’essais, où l’on retrouve, antérieurement et postérieure-ment à cette date, de nombreux dosages, ainsi que le moyen d’éliminer le fer.
- D’après les renseignements que j’ai pu re_ cueillir, M. Havraneck n’a vendu ou communiqué son procédé qu’en 1880.
- Le comité demande à la Société de nommer membre correspondant, avec Bulletin, M. Vi. gnon, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Lyon.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE?
- Discours de M. Jolly, président, au banquet de 1892. — Extrait
- Messieurs,
- Pour la première fois, j’ai l’honneur de pré-sider votre banquet annuel. Je considère com-me un devoir de vous adresser, pour exorde quelques paroles de remerciements personnels pour la confiance que vous m’avez accordée pendant le cours de nos travaux et pour les preuves souvent renouvelées de bien sincère amitié que vous m’avez données en toutes circonstances. Je suis sûr d’être aussi votre interprète en remerciant notre confrère Maurice Guédron de la façon toute bienveillante dont, dans la Revue de la Teinture, il a soutenu nos efforts et approuvé nos aspirations au progrès.
- C’est grâce à vous, mes chers confrères, que notre syndicat a pris de par le monde une place de plus en plus importante-, c’est grâce à votre assiduité aux séances du Comité, que nous avons pu mettre à exécution certains projets intéressants qui sans votre concours précieui, n’auraient jamais vu le jour. Noire œuvre n’est encore que commencée -, demain nous reprendrons nos travaux avec un programme plus complet et avec des alliés fidèles, qui viendront chaque année, en plus grand nombre, affirmer que le pacte de solidarité signé entre tous les teinturiers de France est surtout un pacte de durée et de dévouements mutuels.
- Entre teinturiers, nous devrions parler teinture, cela semblerait naturel. Mais je n’oublierai pas que le côté technique n’aurait rien de bien attrayant pour nos aimables invités, dont je serais désole de provoquer les bâillements, aussi inévitables qu’involontaires. Je parlerai donc de notre Syndicat.
- J’espère que cette question, qui fait partie de notre vie à tous, les intéressera un peu plus, étant donnés les bons rapports que nous
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- entretenons et que nous chercherons toujours à conserver avec eux.
- Qu’ils nous permettent de causer de ce qui nous a le plus préoccupé cette année, c’est-à-dire la concentration des forces patronales dans un syndicat général de la teinturerie.
- Cette fédération nous permettra d’étudier et de décider avec autorité ce que deviendront dans l’avenir nos rapports avec les ouvriers de notre partie. En effet, nous avons pensé que, si l’avènement du quatrième E^at est un fait accompli, le tiers Etat doit avoir à cœur de prouver qu’il est encore de ce monde, et que, s’il a des devoirs à remplir, il a aussi des droits a faire respecter.
- Le Syndicat doit donc être, selon nous, le moyen de nous compter et de nous connaître ; il servira de digue à l’envahissement tumultueux, irrraisonné, mais fatal, du flot socialiste révolutionnaire.
- Quelques confrères, ils sont rares, il est vrai, en recevant nos circulaires et nos invitations se sont écriés : « Qu’est-ce qu’une Chambre syndicale? Quels avantages procure-t-elle ? Quelle est son utilité? Je désirerais,pour toute réponse, que ces confrères sceptiques honorassent de leur présence quelques-unes de nos séances mensuelles et prissent connaissance de ce qui s’y dit et de ce qu’on y pense -, je voudrais qu’ils assistasses à une de ces réceptions enthousiastes de nos amis lyonnais pour être édifiés et pour comprendre enfin que le devoir, le bonheur, l’intérêt même, si l’intérêt les touche plus, ne consistent pas à se cantonner sans utilité dans leurs sentiments de méfiance, de jalousie et d’égoïsme.
- Le temps, espérons-le, fera son œuvre.
- Qu’il me suffise de penser au résultat acquis pour vous faire constater, à vous les convertis de la veille, qu’aujourd’hui, entre tous nos confrères de France, l’union est presque faite.
- Nous pouvons affirmer en même temps que nous sommes arrivés à ce résultat immense de rendre entre nous la concurrence loyale et franche, malgré la lutte et les exigences de la vie commerciale.
- On ne se connaissait pas et l’on n’était pas loin de se détester, ou a appris à sa connaître et à se respecter, et derrière le concurrent, on retrouve à chaque instant le collègue, l’ami, qui, le plus souvent, annule les pensées mesquines du concurrent pour le grand profit de la corporation tout entière...
- Demain peut-être, aurons-nous besoin de compter les uns sur les autres et de laisser bravement de côté nos jalousies et nos petites ambitions pour lutter contre ceux qui ne veulent que le bouleversement en prêchant le mépris et l’anéantissement du travail.
- Dans notre petite sphère, nous avons essayé de faire échec à ces mauvais conseillers, qui se proclament serviteurs du peuple pour mieux s’en servir, et nous avons fait appel à la rai-
- son des ouvriers de notre partie. Cet appel, après les péripéties que vous connaissez, vient enfin d’être entendu.
- N’est-ce pas déjà une récompense de nos efforts et de notre sang-froid?
- A-t-on compris, d’autre part, le peu de distance qui, dans notre métier, sépare le patron de ses collaborateurs? Ne comptons-nous pas, à Paris comme en province, de nombreux ouvriers qui, par leur ordre, leur intelligence, leur bonne conduite, se sont élevés su patronat, à qui ils font le plus grand honneur.
- Ne sont-ils pas un exemple vivant de ce que l’on peut faire avec le travail ?
- Ne prouvent ils pas ênfin, d’une façon éclatante, aux déclassés comme aux désespérés, que le travail réhabilite toutes lee défaillances de même qu’il honore l’homme, qu’il l’ennoblit et l’élève?
- C’est cela qu’il faut démontrer à nos ouvriers. ...
- Nous allons certainement passer pour des utopistes, je crois même que notre distingué et éminent historiographe et ami M. Gouillon nous assimilera aux doux rêveurs dont il parlait de nièrement dans sa très intéressante revue.
- Nous acceptons la responsabilité de nos rêves et nous pensons que toutes les questions sociales ou internationales peuvent se terminer autrement que par le sang et la ruine, il s’agit de vouloir en masse ce qu’en particulier notre bon sens et notre conscience dictent à notre cœur, c’est pourquoi nous ne nous lasserons pas de répéter à tout les Jacques Bonhomme du monde :
- « Songez que les canons que vous payez si cher serviront un jour à couvrir, de leur voix formidable le dernier râle de vos fils expirant pour des querelles qui, par votre indifférence, n’auront jamais de fin »...
- Nous pensons que l’avenir appartiendra au plus sage, et nous voulons être des sages.
- Nous voulons que l’on sache que, si nous sommes d’accord pour atténuer et pour réparer de notre mieux les injustices sociales, nous sommes aussi d’accord pour défendre et taire respecter les droits glorieusement acquis par l’intelligence et le travail.
- Le rêve d’aujourd'hui, c’est la réalité de demain. Demandez aux chimistes des colossales fabriques qui nous livrent en boîtes les rayons du soleil, s’ils n’ont pas vu se réaliser d’une façon inespérée, les rêves du laboratoire ?
- Demandez à quelques-uns de nos charmants convives s’ils n’ont pas vu en songe, pareilles à des fées bienfaisantes, des milliers de petites fioles de couleurs basiques ou acides entourant et étourdissant dans une ronde infernale les géants Campêche et Indigo qu’elles terrassaient sans pitié ?
- Demandez enfin à beaucoup de nos vieux teinturiers combien de fois ils ont créé, dans
- leur imagination de praticiens et de coloristes, des teintures à chaud, à froid et à sec ?
- Tous ces rêves, cependant, se réalisent peu à peu.
- Qu’il me soit donc permis, messieurs, de vous dire en terminant que ce que nous rêvons avant tout, c’est la concorde sans laquelle nous resterions impuissants dans le présent comme dans l’avenir....
- Messieurs, avant de donner la parole à nos artistes qui nous montreront, comme toujours, qu’à notre banquet, l’harmonie ne règne pas seulement dans les cœurs, je porte un toast à nos amis absents, et je bois à nos aimables invités ainsi qu’à nos collègues de province qui sont venus fraterniser avec leurs confrères de Paris.
- Compte-rendu des travaux du Comité PENDANT L’ANNÉE 1892
- Par M. Babillon, secrétaire. — Extrait Messieurs,
- Voici la quatrième fois, depuis la reconstitution de notre Chambre syndicale, que votre Comité a l’honne rde vous rendre compte de ses travaux de l’année. Sans doute, il e3t encore trop tôt pour jeter un regard sur le chemin parcouru.
- Mais cependant, nous pouvons vous donner la satisfaction de dire que la Chambre syndicale de la teinture est maintenant bien posée, bien assise ; sa place est maintenant marquée dans le groupe si nombreux des chambres syndicales du département de la Seine.
- Nous devons, tout d’abord, donner des félicitations aux membres adhérents qui, cette année, en plus grand nombre, ont pris part à nos travaux, au lieu de sept ou huit qui, l’année dernière, nous assistaient, près d’une vingtaine sont venus nous apporter leurs idées et étudier avec nous les questions dont plusieurs, fort importantes, amenées par les événements. ...
- Nous remercions aussi particulièrement nos membres de province, qui s’arrangent à faire coïncider leurs voyages à Paris avec nos réunions, afin de pouvoir y assister.
- Vos experts n'ont eu à examiner cette année que onze affaires litigieuses, dont cinq envoyées par le Tribunal de commerce etsix par les juges de paix.
- Il reste toujours, dans l’esprit de MM. les juges de paix, une certaine antipathie pour les arbitrages confiés aux Chambres syndicales; c’est à nous de réagir contre ces préventions toutes les fois que l’occasion s’eu présente, en réclamant fermement d’être jugés par nos pairs, par des gens compétents.
- Sous ce rapport, toutefois, nous avons la consolation de dire que le Tribunal de commerce a reconnu l’autorité et la compétence de votre Comité.
- Le président lui-même a déclaré que tous les procès se rapportant à h teinture, et por-
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- tés devant le Tribunal de commerce, seraient soumis à l’arbitrage de notre Chambre syndicale....
- Cette autorité reconnue à votre Comités’est affirmée encore par les demandes de consultations, adressées de province à notre président. Plusieurs fois, dans le cours de l'année, des parties ont sollicité son intervention amiable pour les mettre d’accord, et c’est aussi sur sa réponse que, dernièrement, le Tribunal de commerce a fixé la juri- prudence, en jugeant que les livres commerciaux d’un magasin de teinture doivent être remis avec le fonds à l’acquéreur du magasin, sentence basée sur les usages de notre corporation, n’admettant que des ventes honnêtes et loyales.
- Dans sa première séance de l’année, votre Comité a décidé que le bureau de placement serait mis à la disposition de tous les patrons, même n’appartenant pas à la Chambre syndicale. Le résultat ne s’est pas fait attendre, les offres et demandes ont presque doublé.
- Aussi avons-ncus la satisfaction de déclarer que 184 personnes, soit 32 hommes et 152 dames, ont été placés par notre intermédiaire.
- C’est un nouveau motif pour vous d’approuver cette institution, comme aussi d’approuver nos remerciements au secrétariat de l’Union qui a si bien rempli cette tâche.
- De nombreux questionnaires nous ont encore été adressés par le ministère du commerce et l’O.'fice du travail ; nous signalerons ceux relatifs aux entreprises de bureaux de placement, dont nous avons réc’amé la suppression ; aux conditions d’apprentissage et aux chances d’établissement dans notre industrie ; aux salaires et à la durée du travail.
- Tous ces questionna res ont été sérieusement étudiés et discutés en séance, et votre Comité s’est attaché à baser ses réponses sur les usages et les intérêts de notre corporation, sans oublier ce qui est légitimement dû à nos collaborateurs.
- La préoccupation constante de votre Comité étant de rechercher avant tout l’intérêt de la Chambre, nous vous avions proposé jusqu’à ce jour de rester en dehors des deux syndicats généraux dont tous nous déplori ons la rivalité. Mais cette même préoccupation nous fit prendre part à un congrès des Chambres indépendantes du département de la Seine, espérant trouver là une concentration fructueuse des forces vives du commerce et de l’industrie.....
- Toutefois, ce congrès des chambres indépendantes ne put aboutir à la formation d’un groupement discipliné et vos délégués rapportèrent de ces diverses séances l’impression qu’il était nécessaire pour notre Chambre syndicale de ne plus rester isolée.
- Après délibération, votre Comité décida de nous rattacher au Syndicat, et cette décision fut immédiatement portée à la connaisance de son président.
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- La présence de nos délégués à ce congrès eut un autre résultat, dont nous devons nous réjouir.
- M. Jolly, notre président, ayant avec autant d’à-propos que d’énergie, revendiqué le droit pour les Chambres indépendantes d’étre représentées dans le Comité qui prépare les élections consulaires, M. Jolly, dis-je, fut élu membre de ce Comité, et secrétaire de son bureau. Cet honneur, dont nous devons le féliciter, profite à notre Chambre, qui se trouve ainsi représenter ces nombreuses Chambres indépendantes, dont l’ambition serait de voir les rivalités disparaître et faire place au groupement général de tou‘es les forces syndicales.
- Une question des plus sérieuses qui a été l’objet de notre attention, dans toutes nos réunions de l'année, est celle qui avait pour but nos rapports avec nos ouvriers.
- La loi de décembre 1890 a jeté une grande perturbation dans les ateliers, et donne naissance à des prétentions et des exigences que le Conseil des prud’hommes a encouragées plutôt qu’il ne les a modérées.
- Notre devoir était donc, d’une part, de chercher à fixer, d’accord avec les ouvriers, une règle, des usages en ce qui concerne le délai congé, et d’autre part d’améliorer le plus possible les rapports avec nos collaborateurs.
- Votre comité nomma donc, dans ce but, une Commission qui eut plusieurs conférences avec une Commission ouvrière, mais, en assemblée générale, la Chambre syndicale ouvrière refusa d’examiner les propositions déjà débattues.
- Nous n’insisterons pas sur cet insuccès par-ceque, reconnaissant nos bonnes intentions, la Chambre syndicale ouvrière nous a proposé de reprendre nos pourparlers.
- Deux nouvelles Commissions, patronale et ouvrière, ont eu de nouveau des conférences, et nous espérons bientôt vous en faire connaître le résultat.
- Mais, pour l’instant, nous n’entrerons pas dans le détail de ces pourparlers, estimant qu’il vaut mieux laisser liberté entière au bon sens des délégués ouvriers, auquel vos représentants sauront faire appel.
- A notre dernière assemblée générale, nous avons eu la satisfaction de posséder les délégués de la Chambre syndicale des teinturiers de Lyon, et nous avons fondé l’union des deux Syndicats.
- Nos rapports sont devenus plus intimes à chaque réunion, et notre Comité délégua, au mois de juillet dernier, M. Jolly et M. Mars, pour aller à Lyon assister à l’assemblée générale et au banquet de nos amis.
- La réception enthousiaste qui leur fut faite vous a été communiquée par les procès-verbaux, et nous pouvous augurer d’heureux résultats de cette union confraternelle.
- Vous avez pu lire aussi les renseignements utiles que, grâce à nos confrères lyonnais,
- vos délégués ont rapportés de leurs^visites dans les usines et fabriques spéciales de la capitale de la teinture (1).
- La perspective d’augmenter encore les résultats du groupement professionnel a poussé votre Comité à mettre en pratique l’idée de confédération émise l’an passé par M. Clou, tier, de Beaune, que nous regrettons vivement de ne pas voir au milieu de nous.
- Nous avons donc décidé de vous proposer la création en province de membres correspon. dants de la Chambre syndicale.
- Nos confrères de province sont isolés les uns des autres, sans rapports entre eux, sans aucun moyen de se concerter pour défendre leurs intérêts.
- La Chambre parisienne peut devenir le trait d’union, le centre où affluent déjà, et d’où seraient communiqués les renseignements de toute nature utiles à la corporation...
- Les démarches que nous avons faites, à titre d’essai, nous ont procuré déjà vingt-huit adhésions, et beaucoup de ces lettres font voir que votre Comité a pensé juste...
- Tous sont heureux d’envoyer leur adhésion et souhaitent vivement la réussite de cette fédération .
- Nous vous proposerons donc, tout à l’heure, de modifier les statuts de la Chambre, pour vous permettre de faire place à tous ces confrères, qui ne demandent qu’à s’unir à nous.
- Situation de la caisse
- Aucune demande de secours n’ayant été adressée à votre Comité, le solde appartenant à la caisse de secours est encore de 502 fr.
- Au 30 novembre 1891, le solde de la caisse spéciale était de 433 fr. 55.
- (Suit le détail des opérations de l’année).
- Reste en caisse au 30 novembre 1892 291 fr. 10 c.
- Tel est, messieurs, le bilan des travaux de votre Comité pendant l’année qui va finir. Nous espérons que vous voudrez bien luidon-ner votre approbation pour nous encourager à faire mieux encore si c’est possible.
- Mais permettez-moi une réflexion.
- L’axiome : « l’union fait la force « devient de plus en plus la base de la vie commerciale, il s’impose comme une nécessité à laquelle on ne peut se soustraire.
- Tous le sentent, à 1 yon comme à Paris, à Bordeaux, à Toulouse comme à Lille et à Reims. Eh bien ! il ne faut pas se contenter d’être membre adhérent, il faut prendre à cœur de grossir le faisceau de nos forces syndicales.
- Considérons tous comme un devoir de faire de la propagande en faveur de cette union.
- N’arriverions-nous qu’à recruter un adhérent chacun par année, voyez combien le résultat serait beau. Vous auriez la force par le nombre, le nombre intelligent et travailleur ; vous auriez l’union fructueuse, productive,
- (1) Voir Revue de la Teinture 1892, p. 149.
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- p?.r l’entente confraternelle, et la Chambre parisienne de la teinture et du nettoyoge pourrait avec raison inscrire sous son nom les mots de Paix, Travail, Solidarité.
- LOI SUR LA CONCILIATION ET L’ARBITRAGE
- Entre Patrons et Ouvriers
- Voici le texte de loi sur la conciliation et l’arbitrage facultatif en matière de différends collec'ifs entre patrons et ouvriers ou employés :
- « Art. 1er. — Les patrons, ouvriers ou employés entre lesquels s’est produit un différend d'ordre collectif portant sur les conditions du travail, peuvent soumettre les questions qui les divisent à un comité de conciliation et, à défaut d’entente dans ce comité, à un conseil d’arbitrage, lesquels seront constitués dans les formes suivantes :
- « Art. 2. — Les patrons, ouvriers ou employés adressent, soit ensemble, soit séparément, en personne ou par mandataires, au juge de piix du canton ou de l’un des cantons où existe le différend, une déclaration écrite contenant :
- « 1° Les noms, qualités et domiciles des demandeurs ou de ceux qui les représentent;
- « 2° L’objet du différend, avec l’exposé succinct des motifs allégués par la partie;
- « 3° Les noms, qualités et domiciles des personnes auxquelles la proposition de conciliation ou d’arbitrage doit être notifiée ;
- « 4° Les noms, qualités et domiciles des délégués choisis parmi les intéressés par les demandeurs pour les assister ou les représenter, sans que le nombre des personnes désignées puisse êtie supérieur à cinq.
- « Art. 3. — Le juge de paix délivre récépissé de cette déclaration, avec indication de la date et de l’heure du dépôt, et la notifie sans frais, dans les vingt-quatre heures, à la partie adverse ou à ses représentants, par lettre recommandée ou au besoin par affiches apposées aux portes de la justice de paix des cantons et à celles de la mairie des communes sur le territoire desquelles s’est produit le différend .
- « Art. A. — Au reçu de cette notification, et au plus tard dans les trois jours, les intéressés doivent faire parvenir leur réponse au juge de paix. Passé ce délai, leur tilence est tenu pour refus.
- « S’ils acceptent, ils désignent dans leur réponse les noms, qualités et domiciles des délégués choisis pour les assister ou les représenter, saus que le nombre des personnes désignées puisse être supérieur à cinq.
- « Si l’éloignement ou l’absence des personnes auxquelles la proposition est notifiée, ou la nécessité de consulter des mandants, des associés ou un conseil d’administration, ne permettent pas de donner une réponse dans les
- trois jours, les représentants desdites personnes doivent, dans ce délai de trois jours, déclarer quel est le délai nécessaire pour don-* ner cette réponse.
- « Cette déclaration est transmise par le juge de paix aux demandeurs dans les vingt-quatre heures.
- « Art. 5. — Si la proposition est acceptée, le juge de paix invite d’urgence les parties ou les délé ués désignés par elles b se réunir en comité de conciliation.
- « Les réunions ont lieu en présence du juge de paix, qui estàda disposition du comité pour diriger les débats.
- « Art. 6. — Si l’accord s’établitdans ce comité sur les conditions de la conciliation, ces conditions sont consignées dans un procès-verbal dressé par le juge de paix et signé par les parties ou leurs délégués.
- « Art. 7. — Si l’accord ne s’établit pas, le juge de paix invite les parties à désigner, soit chacune un ou plusieurs arbitres, soit un arbitre commun.
- « Si les arbitres ne s’entendent pas sur la solution à donner au différend, ils pourront choisir un nouvel arbitre pour les départager.
- « Art. 8. — Si les arbitres n’arrivent à s’entendre ni sur la solution à donner au différend ni sur le choix de l’arbitre départiteur, ils le déclareront sur le procès-verbal, et cet arbitre sera nommé par le président du tribunal civil, sur le vu du procès-verbal qui lui sera transmis d’urgence par le juge de paix.
- « Art. 9. — La décision sur le fond, prise, rédigée et signée par les arbitres, est remise au juge de paix.
- « Art. 10. — En cas de grève, à défaut d’initiative de la part des intéressés, le juge de paix invite d’office, et par les moyens indiqués à l’article 3, les patrons, ouvriers ou employés ou leurs représentants, à lui faire connaître dans les trois jours :
- « 1° L’objet du différend avec l’exposé suc-cii et des motifs allégués ;
- « 2° Leur acceptation ou refus de recourir à la conciliation et à l’arbitrage ;
- 3° Les noms, qualités et domiciles des délégués choisis, le cas échéant, par les parties, sans que le nombre des personnes désignées de chaque côté puisse être supérieur à cinq.
- « Le délai de trois jours pourra être augmenté pour les causes et dans les conditions indiquées à l’c.rt. A.
- « Si la proposition est acceptée, il sera procédé conformément aux art. 5 et suivants.
- «Art. 11. — Les procès-verbaux et décisions mentionnés aux articles 6, 8 et 9 ci-dessus sont conservés en minutes au greffe de la justice de paix, qui en délivre gratuitement une expédition à chacune des parties et en adresse une autre au ministre du commerce et de l’industrie, par l’entremise du préfet.
- « Art. 12. — La demande de conciliation et d’arbitrage, le refus ou l’absence de réponse de la partie adverse, la décision du comité de
- conciliation ou celle des arbitres, notifiées par le juge de paix au maire de chacune des communes où s’étendait le différend, sont, par chacun de ces maires, rendus publics par affichage à la place réservée aux publications officielles.
- « L’affichage de ces décisions pourra en outre se faire par les parties intéressées. Les affiches seront dispensées du timbre.
- « Art. 13. — Les locaux nécessaires à la tenue des comités de consultation et aux réunions des arbitres sont fournis, chauffés et éclairés par les communes où ils siègent.
- « Les frais qui en résultent sont compris dans les dépenses obligatoires des communes.
- « Les dépenses des comités de conciliation et d’arbitrage seront fixées par arrêté du préfet du département et portées au budget départemental comme dépei ses c bligatoires.
- « Art. 14. — Tous actes faits en exécution de la présente loi seront dispensés du timbre et enregistrés gratis.
- « Art. 15. — Les arbitres et les délégués nommés en exécution de la présente loi devront être citoyens français.
- « Dans les professions ou industries où les femmes sont employées, elles pourront être désignées comme déléguées, à la condition d’appartenir à la nationalité française. »
- BREVETS RÉCENTS
- intéressant les industries tinctoriales
- Cousin. — 223522, Il août 1892. — Nouveau procédé d’impression sur tissus ; soies, laines et cotons ou mélangés de ces matières.
- Renard. —223530, 8 août 1892. — Nouvelle réserve de teinture, machines, moyens et procédés permettant de l’obtenir.
- Société Skene et Devallée. — 223522, 11 août 1892. — Application d’un appareil plieur automatique aux gill-box spéciaux pour l’impression de la laine peignée.
- Dore, Tapley et Parr. — 223642, 12 août 1892. — Perfectionnements aux machines à essorer et à calendrer.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- La «louaue et les envols « chargés. » — La direction générale des douanee adresse aux Chambres de commerce une circulaire les informant que, depuis quelque temps, les négociants ou fa ricanls importateurs de matières premières reçoivent de l’étranger des boîtes chargées ou recommandées à la poste, et qui renferment des objets passibles des droits de douane.
- Ce mode d’envoi constituant un acte frauduleux puni d’une amende minima de 625 fr. les commerçants intéressés devront aviser leurs correspondants des formalités qui seront dorénavant strictement exigées.
- Elles consistent dans l’obligation de joindre à chaque envoi une déclaration très exacte déposée au bureau de poste en vue de la perception des droits d’entrée, et de diriger les envois sur l’un des huit bureaux de douane
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- chargés, suivant les pays, de centraliser les opérations à l’arrivée et au départ.
- Ces huit bureaux sont établis à Nancy, Besançon, Pontailier, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes et le Havre.
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- Lettres de voiture internationales. — Un projet de loi voté par la Chambre, assimile aux récépissés de chemins de fer les lettre de voiture internationales; il spécifie notamment :
- « Les lettres de voiture internationales, créée* en vertu de la Convention approuvée par la loi du 29 décembre 1891 et signée à Berne le 14 octobre 1890, entre la France, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Be'gique, l’Italie, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Russie et la Suisse, relativement au transport des marchandises par chemins de fer, sont assimilées, au point de vue du timbre,'aux récépissés d < chemins de fer et aux pièces en tenant lieu pour les expé itions venant des pays étrangers.
- « Pour les expéditions de l’étranger, les lettres de voiture internationales seront établies sur des formules timbrées que les compagnies de chemins de fer tiendront à la disposition des expéditeurs moyennant le remboursement des droits. »
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- Douanes russes, fils et tissus. —
- Par ukase du 21 décembre 1892, 2 janvier 1893, sur l’avis du Conseil de l’Empire, S. M. l’empereur a ordonné, savoir :
- 1. — Le droit d’entrée à percevoir sur les articles énumérés au paragraphe 179, premier alinéa, sous la lettre A, du tarif général des douanes du 11 juin 1891 (coton brut importé par mer), est élevé a 1 rouble A kopecks or par pound et celui frappant les articles énumérés au même alinéa sous la lettre B., du même paragraphe (coton importé par voie de terre) à 1 rouble 55 kopecks or par pound.
- IL La loi du 3 février 1891 (Bulletin n° 16 du Recueil des lois de 1892, art. 191), est modifiée dans le sens qu’il sera bonifié sur les cotonnades de production russe exportées par la frontière européenne ainsi que pour la Perse, la Chine et le territoire maritime, à titre de restitution de droits, savoir :
- A. sur les tissus et filés, écrus et blanchis,
- I rouble 50 kopecks or par pound;
- B. Sur les tissus et filés, teints et imprimés (excepté ceux qui sont teints en rouge d’Andrinople), 1 rouble 70 kopecks or par pound ;
- t C- Sur les tissus et filés teints en rouge d’Andrinople, 2 roubles or par pound.
- HL — La restitution de droits stipulés sub
- II sera opérée à partir du 1er juillet 1893 ; quant aux dispositions sub 1. elles entreront en vigueur dès le jour de la promulgation du présent décret. Recueil des lois.
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- Incendie. — Un violent incendie a détruit complètement l’importante filature de coton de Neufbourg, près Mortain, appartenant à MM. Duhamé et Leneveu, fabricants de coutils a Flers-de-l’Orne.
- Tout a été détruit, les pertes se chiffrent par plusieurs centaines de mille francs et sont couvertes par des assurances.
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- Ii’ailniinigtralion des Gobelins.
- r~ ^ vient d’être nommé et solennellement installé, un nouvel administrateur de la manufacture des Gobelins qui succède à M. Gers-pach.
- C’est M. J.~J. Guiffrey, archiviste aux Archives nationales depuis 1886.
- Parmi ses ouvrages figurent une biographie ‘ d-* Van Dyck et une de Caffieri, une Histoire de la Tapisserie, et divers autres travaux d’érudition. estimés, publiés dans des revues artistiques.
- M. J.-J. Guiffrey est né à Paris en 1840. 11 est chevalier de la Légion d’honneur.
- On sait que la teinture forme aux Gobelins une branche spéciale, qui, sans être indépendante de l'administrateur, possèie une certaine autonomie.
- Son personnel comprend principalement : M. Ch.-Er. Guionet, directeur des teintures (successeur de Che/reul).
- M. David, sous-directeur des teintures (qui fut longtemps préparateur de Chevreul et a remplacé M. Decaux dans sa fonction actuelle).
- M. Courtot, chef d’atelier de teinture (un ancien aussi de la maison, et l’un des plus habiles échantillonnées que nous connaissions).
- Avec ce personnel d élite, les teintures des Gobelins justifient plus que jamais leur ancienne renommée.
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- lies grèves. — Les 150 ouvriers de l’usine d’apprêt de l’Union industrielle de Tarare (Rhône) se mettaient en grève, et les ouvriers de diverses usines, au nombre de 650, ont fait cause commune avec leurs camarades et ont quitté le travail.
- Voici quelle a été l’origine de la grève :
- Le directeur de l’usine d’apprêt, M. Gour-diat,ayantremarquéquela brigade qui apprêtait les pièces noires ne fournissait pas. assez de travail, donna l’ordre à un contre-maître de surveiller étroitement cette brigade afin d’activer le travail.
- Les ouvriers trouvèrent cette mesure blessante et cessèrent le travail. Leurs camarades des autres brigades firent cause commune avec eux.
- Une réunion eut lieu aussitôt au syndicat, où l’on s’entendit sur les réclamations à porter devant le directeur, savoir:
- 1° Suppression d’un poste de contre-maître, sans demande de renvoi du titulaire actuel ;
- 2° Deux ramasseurs de pièces sèches au lieu d’un ;
- 3° Remise à leur place, pour aider à dérailler, des leveurs de pièces aux métiers de 65 mètres ;
- Zi° Légère augmentation pour les remplaçants et les balanceurs de grands métiers.
- Un délégué porta ces propositions au directeur qui dit qu’il répondrait quand chacun aurait repris le travail.
- Les ouvriers décidèrent alors, presque à l’unanimité, de continuer la grève.
- Le directeur de l’usine fit alors des démarches auprès de ses collègues de Tarare pour leur faire exécuter une partie de ses commandes.
- Les grévistes, informés de ces démarches, convoquèrent aussitôt une réunion au siège du syndicat, au cours de laquelle on décida de faire appel à la solidarité des ouvriers des autres usines. Cet appel fut entendu, et la erève devint générale dans plusieurs usines.
- — Les ratlacheurs de la fila’ure Vermesch, de Tourcoing, ont cessé le travail à la suite de J’affichage d’un règlement qui prescrit à chaque ouvrier d’arrêter son métier lorsqu’il s’absente pour quelques instants, afin d’éviter une perte de matières premières.
- — Les ouvriers de l’usine de tissage Wad-
- dington, de Saint-Lubin-des-Joncherets
- mis en grève, au nombre de 200 nar -nt disent les journaux locaux, d’une dimwte’ de 25 0/0 sur leurs salaires. njtion
- Si l’information est exacte, on conçoit la détermination des ouvriers est justifiée qUe
- — Une autre grève avait éclaté au tL Roy, du Petit-Quevilly (près Rouen) et ÿge heureusement terminée, grâce à lu mi« Gst mouvement de la nouvelle loi sur l’arbif6 Gn et la conciliation. Pour une fois que cett P-a un résultat favorable, nous ne voudrion-6 °* le passer sous silence us Pas
- [ es conditions auxquelles le travail repris sont celles que MM. Roy avaient nr<i sées au comité de conciliation présidé naM juge de paix : une bonification provisoire Je 25 centimes par jour est accordée au persfT nel tant qu’on n’arrivera pas à uns moyen déterminée dont les ouvriers ont déclaré qn’D se satisferaient. ‘ * 113
- MM. Roy frères ont versé 500 f . erUre i mains du maire de Petit-Quevilly pour indem niser le bureau de bienfaisance des secou qu’il a eu à distribuer pendant la période de|S grève.
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- Expositton «le Lyon en 4^94 _
- Une exposition universelle, internationale et coloniale s’ouvrira à Lyon le 26 avril 1891. elle sera installée dans le magnifique narorfÀ la Tête-d’Or.
- Les travaux de terrassements sont déjà corn mencés; Ja première pierre du palais principal pourra se faire en avril prochain. v
- Ce bâtiment, d’une grande hardiesse de construction, couvrira 50,000 mètres de sur. face en une salle unique surpassant en largeur et hauteur la grande galerie des machines en 1889, et d’une véritable élégance d’aspect.
- - Un Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon en est son organe, et donne d ns son n° 2 (du 3 février 1893), une très belle gravure représentant l’extérieur de ce remarquable monument, avec renseignements officiels et autres concernant le projet.
- Le siège de ce journal est rue Confort, 14, à Lyon.
- Le commissariat général de l’Exposition à Paris est installé 46, boulevard Haussmann. Le commissaire général est M. de Marçay.
- Dans ce centre classique de la Teinture,une telle exposition sera particulièrement intéressante pour nos lecteurs.
- Fête sympathique. — M. Fernand Debaître, dont nous avons annoncé la nomination au grade de chevalier de la Légion-d’Honneur, réunissait à cette occasion ses collaborateurs et quelques amis, le 5 février courant, au restaurant du Salon des Familles.
- Environ 280 convives prenaient part à cette fête du travail et de la science. La Revue de la Teinture n’a pu s’y faire représenter par suite d’une circonstance toute fortuite, mais n’en partage pas moins les sentiments de cordiale sympathie qui animaient tous les invités présents.
- Elle croit pouvoir affirmer à M. Dehaîtreque le personnel de nos industries approuve unanimement la distinct'on qui lui a été conférée.
- Le Gérant : F. GouillOx. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES).
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- LA REVUE DE
- 3e Année, Nos 3.
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- GOT
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- Mars 1893
- SOMMAIRE
- Chronique. — La teinture des tissus de laine et soie. — Impression avec rongeants. — Production sur fibres, do teintes solides. — Conditions de fabrication des draps de troupe. — Revue sommaire des Brevets d’invention.
- Procédés divers : Teintes d’été ; Teinture de l’étoffe Mérino ; Chlorage des laines.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. — Chambre syndicale de Lyon, et rapport sur le manuel Guédron. — Projet de loi sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs. — Jurisprudence. — Brevets récents (catalogue). — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Nous continuons à observer les résultats de notre nouveau régime économique, et nous constatons un fait que ses auteurs ont évidemment cherché et voulu ; c’est-à-dire une diminution considérable de l’importation qui, dans les deux premiers mois de l’année, a fléchi d’environ un tiers, comparativement à la même période de 1892, et portant principalement sur les objets d’alimentation ; les matières premières de l’industrie ont perdu à peu près un quart de leur importation.
- L’exportation a légèrement baissé : parmi ses divers chapitres, les objets fabriqués ont cependant gagné 16 millions 612,000 fr., ce qui représente une progression de 7 0/0 environ sur
- l’année précédente.
- Nous voyons ainsi que ce régime n’est pas, en se bornant à cette seule période, un obstacle à l’écoulement de nos produits industriels, alors que nous avons réduit de moitié l’importation des fabrications étrangères ; enfin l’alimentation et les matières premières d’industrie semblent porter davantage sur notre propre production, ce qui, en somme, est un résultat avantageux pour le pays, quoique certains commerces intermédiaires puissent en souffrir.
- Nous répétons, toutefois, que cette expérience n’a qu’une portée relative, car elle ne repose que sur une très courte période dont les fluctuations peuvent tenir aussi à d’autres causes que le régime économique.
- Si notre système compensateur ne réalise pas les prédictions pessimistes des libres-échangistes, la protection outrée qu’avaient adoptée les Etats-Unis d’Amérique, démontre que l’exagération d’un tel régime peut devenir funeste aux nations qui ne savent pas se tenir dans la juste mesure.
- Là, par un phénomène étrange, ce sont précisément les importations qui s’accroissent et dans des proportions considérables.
- D’après un journal de New-York, le mois de février n’a pas été très favorable pour le commerce extérieur des Etats-Unis. Déjà, en janvier de cette année, les importations ont dépassé les exportations de doll. 16,11,664; en y ajoutant l’excédent de février, on se trouve pour les deux premiers mois de 1893, en présence d’un total de doll. 35,802,926 d’excès des importations sur les exportations, alors que la période correspondante de 1892 avait donné, au contraire, un excédent des exportations sur les importations de dol. 58,673,653.
- Le tort fait par le bill Mac-Kinley au commerce extérieur des Etats-Unis se chiffre donc, rien qu’en janvier et en février de cette année, à 94,476,579 doll., ou à près de cent millions de dollars en chiffres ronds. Les six autres mois de l’exercice avaient déjà fourni de ce chef une perte del40,651,921 dol.; elle n’a donc fait que croître depuis le commencement de l’année, et cette situation défavorable ne s’est pas améliorée pendant le mois en cours (mars).
- On se souvient que pendant la campagne électorale qui a précédé sa nomination à la présidence des Etats-Unis, M. Cleveland avait formellement déclaré qu’un de ses premiers soucis, s’il arrivait au pouvoir, serait de provoquer la révision du bill Mac-Kinley.
- Afin d’arriver plus promptement à son but, le président a l’intention de convoquer le Parlement en une session
- extraordinaire, spécialement consacrée à la discussion des tarifs douaniers.
- M. Cleveland estime que la défaite des républicains en 1890, juste après le vote de la loi Mac-Kinley, a prouvé l’impraticabilité du nouveau tarif. Il serait donc sage de se réunir plus tôt que d’habitude.
- * *
- Si nous revenons en Europe, et nous limitant à nos industries, nous voyons la fin de la crise industrielle du Lan-cashire, assurée par un accord entre les patrons et les ouvriers, qui ont conclu un traité intéressant non-seulement le présent, mais encore déterminant leur mode de vie commune pour l’avenir et dans le cas où les conditions de leur industrie subiraient des modifications commerciales. Cet arrangement fait le plus grand honneur aux négociateurs des deux parties.
- En Belgique, les troubles politiques ont amené des crises ouvrières, dans lesquelles la draperie de Yerviers est fortement atteinte.
- Dans cette région de Verviers, Di-son, Ensival, des grèves se sont soudainement déclarées, et principalement dans les fabriques de drap.
- Nous avons aussi en France quelques grèves locales, mais sans caractère politique; celle d’Amiens doit le plus fixer notre attention, comme étant la plus importante, et s’étant produite particulièrement parmi les teinturiers ; nous en disons quelques mots à nos Faits-divers.
- Nous ajouterons qu’elle est devenue tumultueuse, et qu’elle a causé des collisions entre les grévistes et les gendarmes.
- Et cependant, l’accord paraissait s’établir, les patrons ayant cédé aux principales revendications des ouvriers, parmi lesquelles se trouvent les suivantes :
- Heures supplémentaires supprimées, excepté pour les turbineurs et les tondeurs ; salaire hebdomadaire adopté à partir du 1er mai; aucun ouvrier ne
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- sera renvoyé pour fait de grève ; les amendes sont, supprimées ; les patrons considèrent le 1er mai comme jour férié.
- Les ouvriers teinturiers devaient reprendre le travail, mais les négociants refusant d’accepter les conditions que les patrons ont faites à leurs ouvriers, tout se trouve remis en question, mais les événements marchent vite, et il se peut qu’au moment où paraîtront ces lignes, l’accord soit devenu général.
- Les teinturiers en peaux de ganterie à Paris sont en butte à deux sollicitations d’augmentations : d'abord de leurs ouvriers qui font grève, puis des palis-sonneurs qui leur proposent un nouveau tarif en hausse.
- L’opération du palisson consiste à ouvrir et assouplir les peaux après teinture ; elle se fait par des façonniers spéciaux, mais aux frais des teinturiers.
- * ¥
- Quant aux industries qui ne sont pas troublées dans leur production, nous voyons :
- Une certaine reprise à Roubaix, avec activité assez marquée sur les nouveautés. Les modes féminines vont adopter les jupes amples, ce qui augmentera nécessairement la consommation de l’étoffe ; dans les soieries, même, les confectionneurs demandent qu'on tisse sur plus grandes laizes pour répondre aux coupes nouvelles.
- A Reims, la demande en cachemires et mérinos est plus active et continue à porter surtout sur les basses croi-sures. Les nouveautés écrues en peigné prennent pied de plus en plus sur la place. Les commissions de la nouveauté de l’hiver se remettent dans les conditions normales ; les dernières livraisons d’été se font avec un retard préjudiciable.
- Il y a un léger ralentissement à El-beuf : les genres cheviot, toujours demandés, ont toutefois un peu moins d’activité ; les articles dames ont, au contraire, progressé sensiblement.
- La reprise des affaires s’accentue à Sedan.
- 11 existe à Rouen une grande activité chez tous les tisseurs, principalement pour la rouennerie mécanique ; il convient d’ajouter aussi la belle cretonne et les tissus pour l’impression qui sont toujours d’une vente courante.
- La vente de l’indienne ne se ralentit
- pas, mais il faut dire aussi qu’elle est entretenue par une saison tout-a-fait favorable.
- L’article pilou dont les dessins commencent à sortir a déjà donné lieu à des ordres d’une certaine importance.
- Pour les soieries, l’allure de la consommation paraît satisfaisante; la persistance du beau temps a donné à la vente au détail à Paris une impulsion inusitée : certains articles revoient un retour d’activité sur lequel on comptait peu; quelques débouchés restent cependant médiocrement satisfaits : la prolongation de l’abstention des Etats-Unis est très remarquée sur le marché de Milan.
- » *
- Depuis quelques mois, écrit-on de Calais, la situation de l’industrie s’est sensiblement améliorée, et les beaux jours qui ont précédé les fêtes de Pâques contribuent, pour leur part, à maintenir le courant d’activité qui s’était manifesté.
- Les dentelles de soie ont retrouvé de la faveur et la vente a été bonne. L’Amérique, dont les achats sont fort importants, a donné de belles commissions. C’est, en somme, un revirement et un bon.
- Mais si les dentelles et les tulles de soie font l’honneur de nos fabricants, il ne doit pas être permis de laisser de côté un revirement qui se produit, que déjà, d’ailleurs, nous avons signalé : le retour à la fabrication des tulles de cotons. Ceux qui l’ont abordée s’en sont trouvés bien, parait-il, et cette disjonction de l’industrie peut donner des bénéfices assurés.
- L’industrie de la bonneterie a commencé sa fabrication d’hiver, et elle portera largement sur cette étoffe désignée : mérino, et dont la consommation devient de plus en plus considérable ; elle convient au débitant par son apparence de lainage et son bas prix, et elle est, d’ailleurs, d’un bon usage pour le consommateur.
- A propos de sa teinture, nous rappelons dans notre chapitre « Procèdes divers », la constitution de ce tissu.
- Sous les noms de : Peau d’agneau, Toison, Tissu des Pyrénées, l’industrie du tricot a aussi donné le jour à un article ayant l’apparence d’une peau d’agneau à courte laine frisée, mais dont le prix élevé limite la consommation.
- Signalons, enfin, comme étoffes nouvelles ou originales, les tissus crêpés * on pourrait dire aussi : crispés, car leur bosselage est produit par des caustiques chimiques agissant localement-ce sont de très beaux articles, et fort estimés des gens de goût. Puis les velours arc-en-ciel, présentant dans le sens de la chaîne des bandes fondues de colorations diverses.
- L’amusement parisien à la mode a inspiré l’étoffe Confetti, où sur un fond uni on a brodé des pastilles de teintes tranchantes imitant le petit rond de papier dont on s’ést mutuellement ponctué pendant les journées du Carnaval.
- A remarquer enfin, dans un autre ordre d’idées, des tapis, foyers et chemins en velours de jute imprimé. L’effet en est encore médiocre, mais c’est une voie qui pourra être poursuivie et améliorée.
- * *
- Les échantillons insérés dans ce numéro montrent quelques genres de teintes qui seront en faveur cet été ; deux de ces types, surtout, auront une place dominante : ce sont les violets-rougeâ-tres et pâles, de la classe des lilas, et même plus rouges; puis les beiges inclinant au jaune.
- Dans les teintes foncées, on voit des verts de tous reflets et de tous genres.
- Mais tout le monde ne s’astreint pas à l’uniforme : pour ceux qui veulent élargir leur choix, l’actualité ou la fantaisie leur offre encore comme nouveautés :
- Le rose de Chine, le rose Dauphine, frais comme une chair d’enfant; des verts frais et tendres , baptisés Romaine ; d’autres, de couleur d’algue, s’appellent Dryade ; les verts Islam, les verts Cascade; des violets Anémone, très délicats; des violets Vatican, Prélatine, Bossuet ; des bleus Menton et Nice, l’Archipel plus gris, plus éteint et moins intense que le bleu Menton; des lilas de Perse, les Dahlias, le Mouflon, le Grenoble, le Saint-Benoît, couleur de bure ; le Parmentier, couleur de pomme de terre ; le Cimier, couleur de fer ; le Navaia, couleur d’acier; le Ma-tho et le Salambô ; l’Aiglon, couleur de plumes d’aigle ; les Feuilles mortes, et enfin les jaunes paille d’Italie.
- La Chambre syndicale de la passementerie , mercerie et boutons vient d’améliorer sa carte de nuances qu’elle
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- a nouvellement créée, en adaptant des noms à chaque échantillon, mais elle a peut-être le tort de faire ces échantillons en soie, plus avantageux à produire que la laine, mais aussi la distinguant insuf- ( fisamment de la carte des fleurs et plumes.
- Malgré cela, c’est celle qui se rapporte le plus aux tissus courants.
- F. Gouillon
- TEINTURE des TISSUS MÉLANGÉS
- Laine et Soie
- Communication de la « Manufacture Lyonnaise » (1)
- La teinture des tissus mélangés laine et soie a pris, depuis quelq .e temps, une entension considérable, et le teinturier doit suffire à des exigences de plus en plus grandes.
- On ne se contente plus d’exiger des teintes unies sur ces tissus mais on veut, tout en teignant en pièces, donner à la soie et à la laine des nuances diamétralement opposées. On obtient ainsi des effets nouveaux qu’on produisait autrefois par le tissage après teinture en flottes.
- Pour faciliter le choix des matières colorantes appropriées à cet emploi spécial, nous avons examiné nos produits à ce point de vue et I nous les avons classifiés en trois séries :
- A. — Ceux qui teignent en teinte uniforme la laine et la soie ;
- B. — Ceux qui ont plus d’affinité pour la laine que pour la soie, et, par conséquent, qui ne teignent presque pas la soie en présence de la laine ;
- C. — Ceux qui teignent la soie à froid sans teindre la laine.
- Nous donnons ci-après la liste des produits faisant partie de chacun de ces trois groupes et nous faisons suivre des indications pour la teinture de chaque classe. Nous donnons à la fin quelques échantillons avec l’indication détaillée des procédés employés.
- A. —Colorants teignant en nuance uniforme la laine et la soie
- Jaune Indien R.
- Jaune Indien G.
- Jaune d’or.
- Orangé EM.
- Orangé II.
- Orangé R.
- Azo Orseille.
- Crocéine brillante 3 B.
- Crocéine AZ.
- Rose Bengale extra N.
- Erythrosine D.
- ThiocarminR.
- Bleu solide R.
- (1) Voir sur le même sujet, la Revue de la Tein ture, 1892, p. 145 et 158.
- Bleu soluble pur.
- Violet Formyl S4B.
- Vert acide JJ extra concentré.
- Vert acide B extra concentré.
- Noir Naphtylamine AB.
- Noir Naphtylamine D.
- B. — Colorants ayant plus d'affinité pour la laine que pour la soie
- Chrysoïne.
- Jaune acide C.
- Jaune solide pur.
- Orangé GG.
- Ponceau S.
- Ponceau en cristaux 6 R.
- Rouge Azoïque A.
- Amarante.
- Eosine JJF.
- Ploxine.
- Thiocarmin R.
- Vert acide JJ extra concentré.
- Vert acide B extra concentré.
- Vert Naphtol B.
- Noir Naphtol 3 B.
- G. — Colorants teignant sur bain froid la soie plus que la lame
- Thioflavine T.
- Phosphine 1.
- Phosphinell.
- Safranine GGS.
- Safranine S 150.
- Safranine BS.
- Safranine RS.
- Rose Bengale extra N.
- Phloxine.
- Bleu soluble pur.
- Bleu Méthyl pour soie.
- Violet Formyl SAB.
- Violets Méthyl.
- Bleu Méthylène Nouveau N.
- Bleu solide R.
- Vert brillant cristaux extra.
- Vert solide cristaux O.
- Vert acide JJ extra concentré.
- Vert acide B extra concentré.
- Teinture de la laine et de la soie en teinte
- UNIFORME
- Colorants du groupe A
- On ajoute d’abord au bain de teinture la moitié de la solution de colorant et dix pour cent de Bisulfate de Soude — pour l’Erythro-sine et le Rose Bengale dix pour cent d’acide acétique ; — on monte lentement à l’ébullition et on arrête la vapeur. Aussitôt que la température est descendue à 60-50° C on ajoufe le restant de la solution de colorant et on teint sans chauffer davantage jusqu’à ce que la soie ait la teinte voulue.
- Pendant que le bain est très chaud, c’est surtout la laine qui absorbe la matière colorante tandis que la soie se teint surtout pendant le refroidissement du bain.
- Teinture de la laine et de la soie en nuances différentes
- (Colorants des groupes B et C).
- La teinture se fait sur deux bains. On teint d’abord la laine sur bain bouillant avec addi-tiou de dix pour cent de Bisulfate de Soude en se servant des colorants du groupe B, puis la soie sur bain froid avec addition de cinq pour cent d’acide acétique en se servant des colorants du groupe C.
- Pour obtenir des teintes franches sur la soie il est généralement indispensable d’enlever, par un nettoyage et après la teinture de la laine, la quantité plus ou moins grande de colorant qui, pendant cette opération, s’est fixée sur la soie. On peut procéder de différentes façons :
- 1° En faisant bouillir le tissu pendant un quart d’heure dans de l’eau, si possible de l’eau de condensation.
- 2° En faisant bouillir le tissu pendant un quart d’heure avec addition d’un litre et demi o’acétate d’ammoniaque par cent litres d’eau. On obtient l’acétate d'ammoniaque en mélangeant cinquante parties d’acide acétique 6° B. avec 32,5 parties d’ammoniaque du poids spécifique de 0,910.
- 3° En faisant bouillir le tissu dans un bain de savon très faible contenant environ A00 gr. de savon par 100 litres d’eau.
- Suivant le degré de blancheur de la soie exigé et suivant le colorant pour laine employé dans le premier bain, on emploie l’une ou l’autre de ces trois méthodes. Nous citons quelques exemples :
- Chrysoïne : On peut démonter la soie p3r l'eau bouillante seulement, soit avec addition d’acétate d’ammoniaque.
- Jaune acide C : laisse la soie presque intacte ; on peut la démonter complètement par le traitement à l’eau bouillante.
- Orangé GG : Idem.
- Jaune solide pur : On démonte la soie très facilement au moyen de l’acétate d’ammoniaque ou du savon.
- Ponceau S : Est particulièrement recommandable pour cet emploi. Le produit teint la laine en rouge écarlate vif et ne laisse sur la soie qu’une légère teinte rose qu’on peut enlever en faisant bouillir soit avec acétate d’ammoniaque, soit avec savon.
- Ponceau en cristaux 6 R. — On démonte la soie avec de l’eau bouillante.
- Rouge azoïque A : On démonte la soie avec l’acétate d’ammoniaque ou le savon.
- Amarante : L’eau bouillante est suffisante.
- Eosine JJF et Phloxine : L’acétate d’ammoniaque donne les meilleurs résultats.
- Thiocarmin R : On démonte la soie avec le savon.
- Vert naphtol B : Ne teint que très légèrement la soie, qu’on démonte, soit à l’eau bouillante seule, soit additionnée d’acétate d’ammoniaque.
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- Verts acides : Démonter à l’eau bouillante.
- Noir Naphtol 3 B : Pour démonter la soie, traiter le tissu, d’abord avec l’acétate d’ammoniaque, puis à l’eau bouillante. On peut aussi démonter au savon.
- IMPRESSION AVEC RONGEANTS
- sur laine
- Communication de la « Badische Anilin »
- 1° Les couleurs qui ne sont point ou guère changées en présence du sel détain et qui peuvent par conséquent être imprimées conjointement avec la pâte rongeante sont les suivantes :
- Violet acide A BN breveté, id. 6 BN breveté,
- id. 7 B.
- Bleu soluble, toutes les marques.
- Vert lumière SF jaunâtre et SF bleuâtre.
- Vert-bleu S.
- Jaune de Quinoléine breveté.
- Rhodamine B brevetée.
- Bleu solide, toutes les marques.
- 2. Des nuances oranges et écarlates se produisent par combinaison de Jaune de Quinoléine et Rhodamine B.
- 2- Les couleurs qui sont rongées en blanc ou en nuances suffisamment claires par le sel d’étain et qui peuvent servir pour la teinture des fonds, sont les suivantes :
- Jaune solide et Jaune solide extra.
- Jaune métanil et Jaune métanil extra.
- Orangés 11 et R.
- Rouges solides A, B, C, D, E et EB brevetés.
- Rouges palatin A et I.
- Rouge d’Orseille A.
- Ponceaux G, R, 2 R, 3 R.
- Ecarlates palatin A et 3 R.
- Les couleurs qui viennent d’être citées se laissent ronger en blanc pur, si l’application en a été faite correctement.
- Noir brillant B.
- Noir-bleu B.
- Ces noirs fournissent un fond couleur crème, qui est du reste suffisamment clair pour être surimprimé avec d’autres couleurs.
- 3. Les couleurs qui ne sont point ou guère altérées par la poudre de zinc et le bisulfite de soude à 38- B. et qui peuvent être imprimées conjointement avec la pâte rongeante sont les suivantes :
- Bleus méthylène B, BG, G, MD, BM, R, BRN.
- Bleu toluidine.
- Bleu marin S.
- Safranine T.
- Jaune de Quinoléine breveté.
- Azocarmins G et BX.
- Bleu solide toutesles marques.
- Induline NN.
- 4* Les couleurs qui se laissent ronger en blanc ou en nuances suffisamment claires par
- la poudre de zinc et le bisulfite de soudé â 38- B. et qui peuvent être employées pour la teinture des fonds sont les suivantes : Fuchsines S et SS brevetées.
- Bleus Victoria B et 4R brevetés.
- Jaune solide et Jaune solide extra.
- Jaune métanil.
- Tartrazine brevetée.
- Orangés R, II et G.
- Rouges solides A, B, C, D, E et EE.
- Rouges palatin A et 1.
- Rouge d’Orseille A.
- Ponceaux solides G. G G N et B.
- Ponceaux G. R. 2 R. 3 R.
- Ecarlates palatin A et 3 R.
- Rouge cochenille A.
- Ponceau cristallisé.
- Erythrine X.
- Toutes ces couleurs se laissent ronger en blanc pur si elles ont été appliquées correctement.
- Violet acide A B N breveté, do. 6 B N breveté, do. 7‘B.
- Bleu pour laine S.
- Violet au méthyle, toutes les marques.
- Bleu soluble, toutes les marques (le mieux approprié est le bleu soluble 1 N).
- Vert lumière S F bleuâtre.
- Vert-bleu S.
- Verts pour laine S et S X.
- Ces couleurs sont rongées en blanc pur, mais au contact de la lumière leur réapparition aux endroits rongés ne peut être entièrement évitée.
- Noir brillant B.
- Noir bleu B.
- Ces deux noirs fournissent un fond couleur crème.
- Si l’on veut faire des fonds mode, nous recommandons de choisir de préférence dans le groupe h les couleurs suivantes :
- Violet acide 6 B N breveté ou vert lumière S F bleuâtre.
- Tartrazine breveté ou jaune solide.
- Orangé G ou orengé H.
- Rouges solides E ou C.
- Composition typique de la pâte rongeante au sel d'étain
- 30 à 40 gr. de colorant.
- 300 » de British gum.
- 250 » de sel d’étain.
- 420 à 410 » d’eau.
- 1000 gr.
- Pour imprimer des nuances foncées, on diminue la quantité de sel d’étain.
- Vaporiser -. une demi-heure sous pression.
- Composition typique de la pâte rongeante a la poudre de zinc
- 10 à 20 gr. de colorant.
- 360 , » d’eau de gomme 1 : 1
- 460 » de poudre de zinc.
- 65 y> de bisulfite de soude à 38° &
- 105 à 95 » d’eau.
- 1000 gr.
- Vaporiser : une demi-heure avec Drp«c;„ d’une 1/2 — 1 atmosphère.
- PRODUCTION SUR FIBRES
- de Teintes solides
- Par les Farbenfabriken, vormals Fr. Bayer et O
- Pour obtenir dans l’impression des tissus des teintes solides résistant au lavage et au savonnage, on imprime ordinairement ]es matières colorantes en présence d’un mordant (tannin pour couleurs d’aniline, sels métalli. ques pour oxykétones), et l’on vaporise ; jise produit ainsi une laque solide. C’est là le pr0. cédé le plus général. Récemment, on s’est mis à former sur la fibre même des azo insolubles Pour cela, on foularde le tissu avec un phénol (ordinairement le b-naphto))-, puis on im. prime un diazo, délayé dans l’eau on mélangé avec un épaississant. Ce procédé ne donne que des rouges médiocres, car l’uni est difficile, la préparation des diazo est pénible et leur conservation impossible.
- Le procédé breveté par les Faibenfabriken d’Elberfeld dérive des de,.x précédents. Il consiste à fixer un azo tirant sur mordant métallique, mais contenant encore un groupe amido libre, qui peut être tranformé par l’acide nitreux en diazo sans que la laque métallique soit modifiée, ce diazo pouvant se co-puler avec des phénols et des amines.
- On imprime tout ensemble le mordant, l’épaississant et un amidoazo contenant d’une part un radical (CO H, OH), apte à fixer le mordant (oxyde de chrome, alumine)-, d’autre > part, un groupe amido libre. Puis on vaporise, on malte, on savonne et l’on entre en nitrite de soude faiblement acidulé et très étendu. Cette dernière condition est très importante à réaliser, si l’on veut que la laque métallique ne soit pas atteinte par l’action de l’acide. La diazotation est terminée en quinze à trente minutes; on le constate au virage de la couleur. On rince alors à l’eau froide, et l’on manipule en solution alcaline de phénol ou en solution neutre d’amine. Quand on ne constate plus d’accroissement d’intensité dans la i couleur, on lave et l’on savonne.
- En impression, l’oxyde de chrome se ronge à l’acide citrique.
- Pour la teinture, le mode opératoire est analogue.
- C’est en procédant ainsi qu’on peut obtenir I un rouge bordeaux avec l’acide 7u-amidoben- I zoylazasalicylique et le b naphtol, — un bleu | noir avec la rl-amidoaobenzoïque - azo-«* g naphtylamine et l’éthyl-b-naphtylamine, - ' un noir avec l’acide (/.-amidobenzoïque-azona' j
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- phtylamine sulfonique et la même éthyl-h-naphtylamine, etc.
- La Société revendique « le procédé pour la préparation de couleurs disazo et trisazo brunes, violettes, bleues et noires en traitant successivement par des solutions faiblement acides de nitrite de sodium et par des solutions alcalines ou acétiques de phénols, d’amines, d’amido-phénols et de leurs éthers ou de leurs acides carboxyliques ou sulfoniques les tissus ou filés imprimés avec des couleurs amidoazoïques teignant sur mordant et pouvant être rediazotées, ou ceux préalablement traités avec ces mordants métalliques et fou-lardés ou teints avec ces colorants amidoazoïques. »
- CONDITIONS DE FABRICATION
- DES DRAPS DE TROUPE
- D'après le cahier des charges pour la fourniture de ces tissus, à l'usage de l'armée de terre.
- Généralités concernant la fabrication des draps
- Le drap employé pour l’armée est un tissu à fils entrecroisés, fabriqué exclusivement avec de la laine cardée.
- Il se divise en trois catégories, savoir :
- Drap de sous-officier rengagé ;
- Drap de sous-officier ;
- Drap de soldat.
- Ces trois sortes diffèrent entre elles par la finesse de la laine, le poids au mètre carré, le nombre de fils et la résistance à la traction.
- Les différentes opérations de la fabrication du drap de troupe peuvent se résumer ainsi :
- 1° Préparation. — La laine-mère (1), convenablement choisie suivant le type et toujours de couleur blanche, est, après avoir subi le triage et l’épuration désirable, ouverte, tirée, lavée, essorée et dégraissée. On se sert, à cet effet, de loups, de laveuses, d’essoreuses, de cuves ou de léviathans. Elle est alors soumise à la teinture.
- 2° Teinture. — La teinture a pour but d’imprégner prof ndément la laine d’une substance
- (i) La laine-mère est oelle provenant de la tonte du mouton adulte vivant. Les laines pelades sont celles provenant des animaux abattus ou morts de maladie dont l’enlèvement a eu lieu après séjour de3 peaux dans l’eau de chaux ; elles sont énervées par l’action de la chaux et manquent de résistance. Les laines d’agneau sont trop courtes et trop molles. Les blousses sont les parties courtes et duveteuses provenant du peignage des laines, qui a séparé les brins longs et plus gros, c’est-à-d're le cœur de la laine, que l’on désigne sous le nom de « peigné ».
- La laine jarreuse est une laine contenant une forte
- proportion de poils jarreux, durs, cornés, sans propriété feutrante et réfractaires à la teinture.
- Les renaissances ou effilochages proviennent de la désagrégation d’étoffes en laine au moyen de loups et
- de cardes qui déchiquettent le tissu et le réduisent en
- une masse de brins très courts, agglomérés et sans
- ^résistance.
- colorante assez réfractaire aux agents extérieurs.
- La plupart des teintures, sauf l’indigo, nécessitent le secours d’un mordançage préalable pour bien se fixer sur la laine ; par suite, la teinture s’effectue de deux façons, soit en cuve, soit en chaudière.
- On remonte même souvent le teint de l’indigo au moyen de mordants végétaux, riches en tannin.
- Quelques teintures ne peuvent être appliquées que lorsque le drap a été fabriqué (jonquille, écarlate, marron foncé).
- Les laines teintes sont lavées, puis séchées, enfin débarrassées des corps étrangers adhérents qu’elles renferment par le battage, l’échardonnage et Dépaillage à la main ou par des procédés chimiques.
- 3° Cardage, filature, tissage. — Avant d’être soumises au cardage, les laines sont d’abord triées, répandues en conches, opération que l’on appelle mise en battue, de façon à les mélanger uniformément ou d’assurer la combinaison intime de diverses couleurs, puis en-simées, c’est-à-dire graissées mécaniquement au moyen de loups qui les peignent et les mélangent intimement. Les matières grasses employées sont l’huile d’olive ou l’oléine.
- Le cardage a pour but de démêler les fibres de la laine, de les disposer parallèlement entre elles de manière à former une sorte de matelas uniforme, qui est découpé en rubans roulés dits boudins de carde. L’arasement est la largeur du matelas ainsi obtenu. Trois cardes au moins, la briseuse, la repasseuse, la finisseuse, sont indispensables à cette opération. Le cardage est, en un mot, le premier degré de filage de la laine. Ces boudins de carde sont, à l’aide du métier à filer, transformés en fils possédant la solidité nécessaire pour le tissage ; enroulés sur un gros cylindre, ils sont tordus, puis étirés avec nouvelle torsion, enfin envidés sur les broches.
- On file ainsi séparément des fils pour la trame et des fils pour la chaîne. Ces derniers, d’abord bobinés, sont encollés, puis ourdis sur le gros cylindre appelé ensouple, qui alimente le métier à tisser.
- Le métier à tissser, par l’entrecroisement perpendiculaire et alternatif des fils de chaîne par le fil de trame ’âché par la navette, forme la toile du drap.
- Le drap est dit drap lisse, ou simplement droit, si l’entrecroisement des fils a lieu un à un ; il est dit croisé et prend les noms de castor, cuir-laine, satin, diagonal, sergé, etc., si plusieurs fils de chaîne sont laissés libres à la fois par le fil de trame, les fils de trame suivants intervertissant l’ordre d’entrecroisement autant de fois que le premier a sauté de fils de chaîne.
- Aussitôt que la toile a été enlevée du métier, on énope pour enlever les nœuds et les bouchons qui proviennent soit de l’inégalité de la filature, soit du rattachage des fils cassés pen-
- 3â
- dant le tissage ; on épincette pour enlever les pailles et impuretés qui ont pu échapper à toutes les opérations de nettoyage -, enfin, on rentraye pour réparer les défauts de tissage* c’est-à-dire on rapproche, au moyen de fils de soie d’une couleur assortie à celle de l’étoffe, les vides produits par le bris des fils ou l’extraction des corps étrangers. Ces trois opérations peuvent se renouveler après le foulage et même à la fin des apprêts.
- h° Foulage. — La toile du drap est alors foulée et dégraissée, ou réciproquement ; ie dégraissage en'ève la colle et l’huile végétale ou animale employée pour l’ensimage et l’encollage. On se sert, à cet effet, de carbonate de soude, d’argile sœeetique ou de savon.
- Le foulage a pour but de rapprocher les fils de chaîne et de trame et de transformer la toile de laine molle, lâche et peu serrée, en un tissu feutre qui a du corps, de la consistance et de la solidité. A cet effet, on comprime la toile en largeur et en longueur aussi vigoureusement que possible pendant plusieurs heures.
- Dans cette opération l’étoffe diminue de près de la moitié en largeur, et se rétrécit d’environ 1/5 en longueur. La réduction totale de surface varie de 30 à 50 p. 100.
- Cette réduction tient à la fois de la qualité de la laine, du nombre de fils au tissage, et du poids au mètre; aussi le foulage est-il, avec le filage, une des opérations les plus importantes et les plus délicates de la fabrication.
- 5e Apptêts. Au sortir du foulon, le drap est brut, il a 1 apparence d,un feutre carton-neux, bourru et irrégulier. Les apprêts ont pour but de modifier cette apparence en soulevant à la surface des brins de laine pour les coucher uniformément dans le sens de la chaîne, de donner au drap l’aspect lisse et soyeux qui le caractérise et de lui restituer le moelleux la souplesse et 1 élasticité qui lui ont été enlevés au foulage.
- La série des opérations constituant les apprêts se compose ;
- 1 Du garnissage ou lainage, précédé d’un mouillage et essorage du tissu ;
- 2° Du gîtage ;
- 3° Da ramage;
- h° Du brossage :
- 5° Du tondage.
- Dans le garnissage ou le lainage, on tire à la surface de l’étoffe les brins de laine. On se sert, à cet effet, des laineuses à chardons naturels ou métalliques; les brins sont ensuite rangés parallèlement, puis couchés par le gîtage avec la strickeuse de manière à former un duvet homogène qui recouvre le tissu; on essore alors le drap sur les rameuses, puis, avec la tondeuse, on coupe à une hauteur uniforme, appropriée à la nature et à la finesse du tissu, tous les filaments développés par le la(i) * * * * * 7nage; un brossage précède toujours le
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- tondage pour enlever les poussières de la surface.
- Cette période des apprêts, que Ton désigne sous le nom d’eau, parce qu’elle nécessite un mouillage de l’étoffe, se répète un nombre de fois plus ou moins grand, suivant la finesse et la qualité de l’étoffe. Le pliage, la mise en carte et le pressage terminent les apprêts en fabrique pour les apprêts de troupe. Ces dernières opérations ont pour but de plier et de comprimer énergiquement l’étoffe au moyen de la presse hydraulique afin d’en uniformiser sa surface et de la glacer, comme le ferait un fer chaud.
- Le décatissage a pour effet de faire disparaître le cati ou lustre dû au pressage,etd’em-pêcher l’eau de produire des taches à la surface du drap trop apprêté. Il atténue les défectuosités de l’essorage, fait mieux ressortir les tares et rend à la laine toute sa souplesse et son élasticité si l’on a soin de bien l’éventer ensuite. 11 permet enfin d’obtenir du drap tout le retrait dont il est susceptible. Toutes ces causes rendent indispensable, au moins pour la majorité des étoffes, l’exécution de cette opération dans les magasins administratifs.
- Les draps pour l’armée ne doivent être considérés comme finis que lorsqu’ils ont subi convenablement toutes les opérations résumées succinctement ci-dessus.
- Chaque pièce de drap est bordée par des bandes en laine tissées avec la pièce appelées lisières. Le commencement, ou tête de chaque pièce, est encadré par des bandes appelées liteaux et se désigne du nom de chef. Le premier liteau s'appelle liteau de tête.
- La pièce est terminée par un liteau appelé liteau de queue.
- Les lisières sont destinées à protéger le drap dans les diverses opérations qui suivent le lissage et dans celles exigées par le pliage sn magasin. Le chef porte les indications de catégorie et de fabrique; il recouvre la surface extérieure verticale de la pièce de drap en magasin.
- Qualités principales d'un bon drap. — En résumé, les draps doivent être conformes aux échantillons-types comme qualité de laine, fabrication et nuance.
- Ils doivent être régulièrement filés, teints, tissés, feutrés et garnis, bien dégorgés, épaillés et parfaitement dégraissés.
- Un bon drap doit offrir un tissu ayant de la main, c’est-è-dire à la fois souple, nerveux et élastique.
- Du côté de l’endroit, le poil doit être d’une égale hauteur, ni trop haut, ni trop ras, bien uniforme et bien fourni, régulièrement couché dans le sens de la chaîne -, du côté de l’envers, l’étoffe doit présenter une toile à fils serrés bien tordus et sans aspérités, bien uniforme et convenablement feutrée.
- Les lisières bien droites, serrées et convenablement garnies , ne doivent ni tirer ni flotter.
- Au toucher, la surface doit être douce et mollement élastique, Lien unie, sans laisser l’impression de corps gras. Le tissu ne doit dénoter aucune odeur de suint, d’huile ou de savon.
- On ne doit apercevoir, ni d’un côté ni de i’autre, des poils jarreux, débris de pailles ou de chardons, des défectuosités telles que gros fils, doubles duites, fausses renlrures, lardu-res, barres, rongeurs, trous ou traces, reprises, plis divers, taches et ribaudures, etc., qui puissent nuire à son aspect, à sa coupe comme à son usage.
- Vu par transparence, un drap bien fabriqué doit à peine laisser pointiller la lumière et ! présenter un ensemble bien condensé ne lais-| sant entrevoir ni clairières, ni parties plus sombres agglomérées.
- Vu de face, hors d’un faux jour, le tissu doit être régulièrement lustré, d’une couleur nette et franche, bien vive, ni chatoyante, ni jaspée, ne déchargeant pas au frottement ou dans l’eau, ne se fanant ni à la pluie, ni au soleil.
- Teintes et armures des draps de troupe
- Ces tissus comprennent les trois catégories désignées en tête de ce chapitre.
- Les teintes d’uniforme (de fonds des effets sont :
- 1° Pour le drap de sous-officier rengagé ;
- 2° Et pour celui de sous-off cier :
- Bleu de ciel,
- Bleu foncé,
- Gris de fer foncé,
- Rouge ton de garance.
- 3° Pour le drap de soldat :
- Beige bleu,
- Bleu de ciel,
- Bleu foncé,
- Gris beige, .
- Gris bleuté,
- Gris de fer foncé,
- Marron foncé,
- Rouge ton garance.
- Pour ces trois catégories, on ajoute un drap dit : de distinction, c’est-à-dire servant à confectionner les collets, parements, passepoils et bandes de pantalons qui caractérisent les différentes armes.
- 11 est aux teintes suivantes :
- Blanc blanchi,
- Ecarlate,
- Jonquille.
- Le drap de distinction de soldat est du drap de sous-officier.
- Le blanc blanchi n’est pas teint, mais décoloré.
- Le bleu foncé, le garance, l’écarlate, le jonquille et le marron foncé sont obtenus directement sans mélange de laines de diverses couleurs.
- Le beige bleu, le bleu de ciel, le gris de fer bleuté, le gris de fer foncé résultent d’un mé-
- lange avant cardage de laines bleues et blan ches naturelles en diverses proportions.
- Le gris beige est un mélange de noir et blanc naturel.
- Les draps de soldat et ceux de sous-ofticier sont des draps lisses, ainsi que les draps de distinction des sous-officiers rengagés.
- Les draps d’uniforme de sous-officier rengagé sont des draps croisés où chaque fil ^ trame passe sur un fil de chaîne et laisse libres les deux fils suivants (type Sergé 3 pas).
- Sur les conditions de la fabrication des draps
- Les draps devront réunir les conditions de fabrication suivantes :
- 1° Nature des laines. — Les laines employées sont exclusivement des laines-mères d’une finesse de qualité équivalente à celle des échantillons-types revêtus de l ’étiquette ministérielle , elles seront lavées à fond et soigneusement triées, dégraissées et épurées. ;
- L’emploi des laines d’agneau, des laines pelades, des laines jarreuses, des blousses pro-venant du peignage des laines, des renaissances provenant de l'effilochage d’étoffes, des tontisses, des laines artificielles, du coton et des déchets est rigoureusement interdit (])
- Les seuls déchets telérés sont ceux de filature ou de tissage provenant de fils de laine cassés et remplacés; ceux qui auront été encollés devront être préalablement lavés à l’eau tiède et séchés.
- L’épuration des laines pourra se faire au moyen de répaillage chimique ou par les anciens proéédés; mais, dans le premier cas, la force des bains d’épaillage ne devra pas atteindre cinq degrés d’acide, et les laines ou les draps devront être lavés immédiatement, au sortir du bain, dans une eau renfermant un léger excès d’alcali.
- 2° Teinture. — Les draps écarlate, jonquille et marron seront teints en pièce. Les draps blanc blanchi seront décolorés au moyen des bisulfites, de l’acide sulfureux ou de l’eau oxygénée.
- Tous les autres seront teints en laine:
- Les draps écarlate seront teints à la cochenille ou à la laque-dye ;
- Les draps jonquille, à la gaude;
- Les draps marron, au santal et à la garance.
- (1) Sera considére'e comme frauduleusement mélangée toute laine qui, soumise au peignage après passage aux cardes, donnera une proportion de déchets supérieurs à des taux déterminés.
- La vérification des laines sera opérée à Reims, en soumettant au peignage les produits en boudins de la carde finisseuse prélevés sur les bobines prêtes à être soumises à la filature.
- L’opération du peignage sera effectuée au moyen delà peigneuse Heilmann, réglée pour peigner une tète de 22mm de longueur, par les soins d’un peigneur assermenté désigné par le président du tribunal de commerce.
- Une dépêche spéciale fixera les taux des dcchets de peignage.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Les laines destinées à la fabrication des drap bleu de ciel, gris bleuté, gris de fer foncé, beige bleu et bleu foncé, seront teintes sur cuve à l’indigo.
- 11 est formellement interdit d’introduire dans les laines à teindre en bleu aucune espèce de laine fauve ou noir naturel.
- Les laines destinées à la fabrication des draps rouge ton garance serontteintes (1).
- Celles destinées au gris beige seront teintes en noir au moyen d’une matière tannante et d’un sel minéral.
- Toutes les matières tinctoriales seront employées pures et sans avivage ou remontage, à l’exception de celles destinées à la fabrication du drap bleu foncé pour sous-officier rengagé, qui seront légèrement remontées en laine au santal, à l’exclusion absolue du campêche.
- Le santal sera fixé au moyen d’une très faible proportion de sumac, employé comme adjuvant avec du sulfate de fer bien pur.
- L’emptoi du remontage est autorisé, non pour économiser l’indigo, qui doit être donné en quantité presque aussi considérable que s’il n’y avait pas de santal, mais seulement pour aider à la fixation de l’indigo et, en même temps, pour rehausser et uniformiser le tonde la couleur.
- Les laines destinées à la fabrication des draps bleu de ciel, gris bleuté, gris de fer foncé, beige bleu et gris beige, seront mélangées en chaîne comme en trame avant la filature, lors de l’ensimage.
- L’administration n’exclut pas l’emploi de matières tinctoriales nouvelles s’il est prouvé par l’expérience que ces substances donnent des couleurs aussi solides que celles qui sont prescrites et actuellement en usage.
- 3° Cardage, filature et tissage. — Les laines mises en filature après l’opération du lou-vetage devront être soumises au moins à trois degrés de cardage, et celles destinées au drap de sous-officier rengagé à quatre degrés d3 cardage-, les fils devront être bien ronds, bien unis, régulièrement tordus, mais sans chercher à compenser un défaut de propriété feutrante par un excès de torsion.
- Le tissage est exécuté sur des métiers mécaniques, à l’exclusion des métiers à la main.
- 4° Foulage, apprêts, décatissage. — Les draps seront dégraissés à fond avant ou après le foulage,suivant les substances employées à l'ensimage, et bien dégorgés.
- Les substances employées au foulage seront de bonne qualité et ne devront pas encrasser le tissu, quelle que soit leur nature.
- Les draps seront parfaitement foulés, c’est-à-dire bien feutrés ; ils auront le clos, le corps, la solidité et la souplesse des échantillons-types. Les reprises seront faites avec des fils de couleur tranchante.
- (1) Une dépêche ministérielle fera connaître la ou les matières tinctoriales à employer. (Actuellement on admet la garance naturelle et l’alizarine artificielle, au choix du fabricant).
- Ils seront bien apprêtés et ne devront être ni énervés, ni effondrés au lainage ; ils recevront la quantité d’eaux nécessaires pour égaler les types.
- Le poil sera régulièrement tiré et également tondu à l’endroit de l’étoffe, l’envers restera intact.
- Les draps ne devront recevoir aucune extension forcée ; ils ne seront soumis à l’action de la rame que pour obtenir un équarrissage convenable.
- Ils seront passés à froid ou à une chaleur modérée.
- Toute aspersion de glycérine, de colle ou de préparation mucilagineuse, ainsi que l’em-| ploi de procédés d’apprêt ayant pour but de dissimuler les défauts des draps, ou de leur donner un poids et une épaisseur factices, seront considérés comme des actes frauduleux.
- Les draps jonquille et écarlate seront livrés décatis, sous la condition que le décatissage en sera fait par l’exposition à la vapeur d’eau et qu’il ne sera fait emploi d’aucun procédé ayant pour objet de restreindre le retrait. Si ce décatissage ne s’opère pas d’une manière convenable dans les ateliers des fabricants l’administration peut exiger que les draps jonquille et écarlate lui soient livrés non décatis .
- Tous les autres draps sont toujours livrés non décatis.
- 5° Dimensions des pièces de drap, lisières , et chefs. — La longueur des pièces de drap après décatissage ne devra pas excéder 40 m., non compris le chef et les liteaux.
- Elle ne sera pas inférieure à 25 m.
- Leur largeur après décatissage sera de 140 centimètres avec une tolérance de 3 centimètres en plus ou en moins.
- Dans ,1e premier cas, le poids du drap devra être en rapport avec l’excédent de largeur, qui sera gratuitement acquis à l’Etat sans que l’entrepreneur puisse, en compensation, réclamer la bonification.
- L’insuffisance de largeur, au contraire, donnera lieu à une réduction proportionnelle sur la longueur, et le fabricant ne sera payé que du métrage résultant de cette réduction.
- Les lisières auront pour tous les draps 12 fils de chaîne formant après foulage une largeur de 18 à 24 millimètres.
- Elles seront formées de fils blancs, pour tous les draps teints en laine, et, pour ceux teints en pièces, de 3 fils noirs et 9 fils de la couleur du fond. Leur tissu ne devra pas être sensiblement plus épais que celui du drap.
- Chaque pièce aura un chef encadré de deux liteaux et un liteau de queue.
- Le chef avec ses deux liteaux mesurera au maximum 7 centimètres de haute ur et chacun des liteaux 1 centimètre.
- (Suit le détail des marques et inscriptions que devra porter ce chef).
- 6° Poids des draps, nombre de fils, résistance dynamométrique et allongement. —Les draps, après décatissage et au moment de leur, pesage ou de leur vérification, devront avoir les poids,nombre de fils,résistancedynamomé-.trique et allongement, indiqués au tableau ci-après.
- Le poids au mètre courant en 140 est donné à titre d’indication. C’est le poids au mètre carré qui doit servir de base. Ces poids ne comprennent pas les poids des lisières.
- Le poids normal vers lequel le fabricant doit tendre à se rapprocher est la moyenne des poids maxima et minima spécifiés ci-dessus;
- 11 a été indiqué en accolade au-dessous de ceux-ci. C'est le poids moyen réunissant les conditions normales desiccité à la température de 15» centigrades et lorsque l’état hygrométrique varie entre 60 et 80 p. 100. Ces poids correspondent à un conditionnement normal, c’est-à-dire à un taux normal d’humidité de
- 12 à 13 p. 100. Le taux moyen de 12,5 p. 100 servirait de base en cas d’expertise contradictoire au sujet de l’appréciation du poids des draps.
- 7e Surveillance des manufactures. — La surveillance exercée par les délégués du ministre, conformément à l’article 20 du cahier des charges, devant s’étendre à tous les détails de la fabrication, ceux-ci auront toute qualité non-seulement pour exercer leur contrôle sur la nature des laines, teintures, etc., employées à la fabrication, sur les procédés mis en usage et sur la puissance et le fonctionnement des appareils, mais encore pour procéder dans l’usine ijà tous les essais permettant de s’assurer que les prescriptions du cahier sont bien suivies.
- Poids normal des draps
- Sous-off. rengagé.. en 140 cm sans lisières 7i0 gr. au mètre carré sans lisières 515 gr.
- — distinction 475 — 340 —
- Sous-off. 735 — 525 —
- — distinction 675 — 480 —
- Soldat, moins le gris beige et le gris j bleuté 805 — 575 —
- Soldat beige et bleuté 855 — 610 —
- La tolérance admise, en plus ou en moins, est d’environ 5 0[0.
- Nombre de fils par centimètre
- Drap en toile
- Chaîne
- 10 à 11 10-11 10-11
- trame
- 20 à 21
- 21 -23
- 17-18
- Drap fin
- chaine trame
- 19 à 20 24 à 26 19 -20 26 - 26 19 - 20 21 - 22
- S.-off. reng.
- — dist .
- S.-off. et dist.
- Soldat....... 8- 9 13-14 15-16 16-17
- Minimum de résistance dynamométrique de\5 cm de long sur 5 cm de large
- en chaine en trame
- Sous-off. rengagé.. 30 kil. 28 kil.
- — distinction 22 — 22 —
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Sous-off.......... 30 28
- _ distinction 26 — 26 —
- Soldat (suivant sorte) 31 à 36 — 28 à 33 —
- L’allongement de rupture deî éprouvettes devra toujours dépasser A centimètres, soit un peu plus du quart.
- PROPORTIONS DES MÉLANGES
- DE LAINES DANS LES DRAPS DE TROUPES
- Les laines employées dans cette fabrication comprennent six groupes de provenances, savoir :
- Laines de France
- 1° Languedoc, Roussillon, Rouergue, Auvergne, Provence, Dauphiné, Gascogne, Guyenne, Sologne.
- 2° Poitou , Limousin , Allier , Nivernais ,
- Berry.
- 3° Touraine, Beauce, Normandie et Picardie. ii° Champagne, Brie et Gatinais, pays d’Arles.
- Laines étrangères
- 5° Maroc et Algéiie.
- 6° République Argentine.
- Drap de soldat
- Le drap de soldat, sauf le bleuté et le beige, est constitué par les mélanges suivants :
- î* Languedoc, etc. 2° Poitou, etc.... 3° Touraine, etc.. A® Champagne, etc. 5° Maroc et Algérie Le drap de solda de :
- 1° Languedoc, etc. 2<> Poitou, etc ... • 3° Touraine, etc.. 5° Maroc et Algérie
- Trame Chaine Lisière
- 20 0t0 AO 0[0 A0 0i0
- 30 — 20 — »
- 20 — 10 — »
- 10 — » »
- 20 — 30 — 60 -
- gris et bleuté est formé
- Trame Chaine Lisière
- 25 0y0 30 Ot0 30 010
- 25 - 10 — »
- 10 — » »
- A0 — » »
- rtes pour soldat, on em-
- 'étoffe à fouler :
- 62 kilÆ
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- 2 —
- Lisière
- DRAP DE SOUS-OFFICIER
- et de distinction
- Le mélange des laines est ainsi composé :
- Trame Chaine Lisière
- 1° Languedoc, etc. » » 60 0t0
- 2° Poitou, etc .... » 30 0i0 »
- 3° Touraine, etc.. 20 0L0 30 — »
- 5° Champagne, etc. 30 — 10 — »
- 5° Maroc, etc » » A0 —
- 6e Rép. Argentine. 50 — 30 — »
- DRAP DE SOUS-OFFICIER RENGAGÉ
- Trame Chaine Lisière
- i® Languedoc, etc. » » 60 0[0
- 3° Touraine, etc.. » 20 0t0 »
- A0 Champagne,etc. 23 0t0 20 — .»
- 5° Maroc, etc.... » » 40 —
- l°Rép. Argentine. 75 — 60 - »
- Ces derniers types pour sous-officier comprennent :
- Trame............. 63 kil.
- Chaîne............ 35 —
- Lisière........ 2 —
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Perfectionnements aux machines a imprimer au rouleau
- Par MM. Du Clozel et Blanc
- L’invention se rapporte aux machines à imprimer, à rouleaux gravés en relief, se substituant à ceux gravés en creux.
- La machine comprend un rouleau-presseur sur lequel circulent superposés :
- Un drap sans fin,
- Le doublier,
- L’étoffe à imprimer.
- Contre celte dernière s’appliquent les rouleaux gravés, imprimant chacun leur couleur, qu’ils reçoivent de fournisseurs, comme d'usage.
- Mais l’organe nouveau et intéressant du système est un rouleau à picots mordant sur l’étoffe imprimée, la tendant et l’appelant.
- L’impression fraîche n’étant en contact qu’avec les pointes de ce rouleau, n’est ni essuyée, ni réappliquée, quoique l’étoffe soit suffisamment étirée.
- Ces pointes sont constamment nettoyées par un autre rouleau en contact, garni de molleton mouillé, et par un second semblable mais sec.
- Cette simple modification des imprimeuses régularise le cheminement et l’extension du tissu, et permet ainsi de faire avec les rouleaux en relief des impressions très nettes et des rentrures exactes; elle perfectionne réellement ce genre de travail.
- Fabrication de tissus en couleurs Far M. H. Fréaiont
- L’invention consiste à supprimer la teinture en écheveau pour la trame et pour la chaîne, et à la remplacer, après le tissage et au moment de l’apprêt (ce dernier servant d’épais-sissant), par l’application aux textiles de toute nature des procédés d’impression et de mattage usités pour les tissus ordinaires. Ces textiles ne seront pas, comme dans l’impression actuelle, tissés en écru ; étant encore en écheveau, ils sont débouillis, blanchis et mordan-cés lorsque la nuance l’exigera, et encollés chaîne et trame, pour obtenir identiquement le même genre de tissus qu’on obtient avec des fils dont la teinture est faite en écheveau.
- —L’auteur pense ainsi qu’il est plus avantageux de débouillir et blanchir sur fils plutôt que sur tissus, alors qu’au contraire ces der-
- niers sont d’une manutention plus facR, se prêtent au travail continu. De plus ie t-sage réintroduit les matières du pareront' dans les matières blanchies et nécessiter un nouveau dégraissage.
- Application de la vapeur surchauffée au fixage du brillant sur les étoffes Par M. E. Bérenger
- On sait qu’il est fait usage de la vapeur pour le fixage du brillant, dit indestructible sur les étoffes -, ce brillant étant obtenu, soit par la presse hydraulique, soit par la presse à chaud continue, est fixé à l’aide de la vapeur Suivant les résultats que l’on a en vue, 0n emploie, pour fixer le brillant des draps, des machines très diverses qui, principalement sont : la table à décatir et les machines dites à décatir sans plis.
- La pression de la vapeur affectée au fixage du brillant, mesurée sur le générateur, ne dépasse en aucun cas 5 à 6 kil. et elle ne serait plus que de 3 à 4 kil. après son introduction dans l’intérieur des appareils.
- La présente invention a pour but d’employer de la vapeur dont la pression excède celle en usage actuellement pour le fixage du brillant dit indestructible, soit que cette vapeur soit fournie directement par le générateur, soit qu’elle soit prise du générateur et surchauffée par les moyens connus avant d’être affectée au fixage du brillant. L’emploi de la vapeur à cet état supprimerait les inconvénients du procédé, atiendu que cette vapeur, étant très sèche, ne mouillera pas l’étoffe soumise à son action et, de plus, il procurerait une économie de temps qui p;ut varier de 20 à 80 0/0 sur le système actuel, tout en donnant un brillant parfait.
- Teinture partielle directe Par M. C. Bréban
- Voici un nouveau mode de teinture des fils et tissus, consistant dans l’application directe à la surface du tissu et suivant des dessins déterminés d’une ou de plusieurs teintures liquides.
- La teinture ainsi appliquée occuperait toujours exactement l’emplacement désiré; de plus, étant liquide, pénétrerait le tissu tout entier et ressortirait à l’envers avec la même teinte qu’à l'endroit.
- Pour réaliser l’invention, le tissu étant tendu sur un cadre, on pourra appliquer la teinture au pinceau, à la plume ou avec tout autre instrument analogue ; l’inventeur préfère, toutefois, se servir dans ce but d’un petit récipient muni d’une pointe à ouverture capillaire, d’où la teinture s’échappe assez lentement pour qu’il soit possible de suivre convenablement les contours du dessin à teindre.
- — Décorer les tissus à l’aide du pinceau,delà
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- plume ou du vase à tube effilé en usage depuis des siècles chez les Indiens, cela est, en vérité, une heureuse trouvaille.
- Teinture des laines pour les matières colorantes d'alizarine
- Par la C° Parisienne des couleurs d’aniline
- Les matières colorantes d’alizarine se teignent sur laine mordancée avec des sels métalliques ; ou bien la couleur et le mordant se trouvant dans le même bain.
- Le procédé proposé par les inventeurs consiste à teindre d'abord avec la matière colorante en bain acide, et après que la couleur est fixée à la fibre,de faire intervenir les mordants métalliques (alun, chrôme, etc.), qui déterminent la formation d’une laque sur la fibre même.
- C’est donc l’inverse des procédés habituels -, la maison qui préconise cetîe méthode est assez sérieuse pour qu’on pense qu’elle ne l’a pas fait breveter à la légère.
- PROCEDES DIVERS
- TEINTES D’ÉTÉ
- Parmi les teintes claires de l’été, nous remarquons que les séries verts et violets ternes occupent une grande place ; pour les violets genre héliotrope, praline, c’est une vogue qui dure depuis plusieurs années et qui se maintient.
- Les variétés de beige conservent aussi leur faveur, et les vieux bleus ont gardé, sinon une vogue, du moins un certain courant, et se verront encore cet été parmi les teintes les plus portées.
- Nous donnons ci-dessous quelques exemples de ces types, pris parmi les nuances que nous avons le plus vues en fabrication dans les grandes teintureries de la banlieue parisienne, et que nous retrouvons dans la carte pour l’année 1893 adoptée par la Chambre syndicale de la passementerie, mercerie et boutons, qui règle sa collection sur celle des tissus.
- Nous lui empruntons ces désignations :
- Source
- C’est le n° 226 delà carte.
- On l’obtient directement au moyen du thio-
- carmin et comme suit :
- Thiocarmin R en pâte.............. 1x2 0^0
- Sulfate de soude..................... 10 —
- Acide sulfurique...................... 2 _
- Teindre au bouillon.
- On l’obtiendrait aussi avec le carmin d’in digo et une pointe de curcuma.
- \ GLYCINE-VIEUX VIOLET
- Cette teinte figure dans une gamme de divers tons sous le n° 205 de la carte.
- Un violet rouge un peu rabattu par du jaune donnera cette nuance. Voici, du reste, une
- formule :
- Azo-violet à l’acide 4 R........... 2 0/0
- Jaune solide extra................. 1/4 —
- Sulfate de soude................... 10 —
- Acide sulfurique................... 2 —
- C’est à peu près la teinte de l’orseille naturelle
- Ficelle
- La gamme des beiges n0, 20r à 212 de la carte contient cette nuance que nous retrouvons aussi au n° 294, sous la désignation : « Ficelle ».
- Un procédé pour l’obtenir est le suivant :
- Jaune solide extra.................... 1 010
- Vert solide bleuâtre en pâte........ 2 —
- Azo-cochenille.......................0,05 —
- Sulfate de soude et acide sulfurique comme ci-dessus et teinture au bouillon.
- Ce jaune brunâtre peut, d’ailleurs, se faire par de nombreux moyens et n’offre aucune difficulté.
- Horizon
- C’est aussi la nuance que l’on a baptisé électrique ou plus simplement vieux bleu ; elle figure sous le n3 269 de la carte ; celle des fleurs et plumes la dénomme bi sphore.
- On la reproduit comme suit :
- Vert solide bleuâtre................ l 0x0
- Azo-violet à l’acide 4 R........... 1/2 —
- Sulfate de soude et acide comme pour le violet plus haut, et teinture au bouillon.
- Tous mélanges de vert et de violet allant ensemble, avec prédominance du vert donnera le même résultat.
- Teinture de l’étoffe dite Mérino
- 11 s’agit de l’article pour bonneterie, fabriqué avec un fil mélangé de coton et de laine en proportions variables et sur la teinture duquel nous avons publié une note dans notre numéro de novembre 1892, p. 146.
- Nous engageons les intéressés à revoir cet article que nous complétons i :i :
- Il faut des couleurs solides, avons nous dit, et les choisir dans la classe des alizarines, que l’on teint sur mordant de chrôme.
- Or, le jaune est l’une des plus employées, et il importe de le choisir convenable au point de vue du résultat et de l'économie.
- La gallo-flivine est coûteuse et d’une teinte tirant à l’olive.
- Le Jaune pour laine de la Badische est d’un meilleur rendement, et nous savons l’une des premières teintureries de Troyes, l’employer exclusivement pour ce tissu.
- Cependant, le jaune de carbazole est, à notre connaissance, le produitleplûs avantageux pour cette destination.;
- Les teintes usitées pour le mérino peuvent toutes s obtenir par la combinaison des cinq colorants suivants :
- Jaune de carbazole W (poudre).
- Rouge d’alizarine WR (pâte;.
- Brun d’anthracène W (pâte).
- Bleu d’alizarine SW (pâte/.
- Noir d'alizarine SW (pâ*e).
- En voici des exemples :
- C’est la laine principalement qui doit se teindre, le coton du mélange se colorant à peine ; le dosage des mordants et des couleurs sera donc en rapport avec les proportions de laine du mélange -, ces proportions en usage sont de 25, de 33, de 45 et de 75 Ojo, sur le poids total de l’étoffe.
- Envisageons la proportion moyenne de 45 0[0.
- Mordançage.
- Bi-chromate de soude ou de potasse 2 0x0
- Acide sulfurique.................. \ [2 —
- Bouillon modéré de 1 h. 1[2.
- Le mordant ayant servi est renforcé avec un tiers seulement des dosages primitifs et est employé â une nouvelle passe, et cela sept ou fois de suite :
- Après le mordançage, les tissus sont rincés.
- Teinture
- Les couleurs sont dissoutes ou délayées dans une certaine quantité d’eau, et ajoutées au bain en les passant au tamis.
- Le bain doit être légèrement aiguisé à l’acide acétique; si l’eau est calcaire, on force la dose d’acide acétique, de façon à saturer tout le sel de chaux et conserver un petit excès d’acide.
- En ce moment, on recommande beaucoup l’acétate d’ammoniaque en remplacement de
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- l’acide acétique, mais le surcroît de dépense ne nous paraît pas compensé par des avantages suffisants.
- Nous supposons l’eau moyennement calcaire : de 25 à 30 degrés hydrotimétriques, et nous emploierons alors 2 litres d’acide acétique pour 1,000 litres d’eau, ce volume de bain convenant pour 40 à 50 kil. de tissus.
- On entre au bain de teinture à 40 degrés, on pousse au petit bouillon en 30 ou 45 minutes et l’on maintient ainsi la température une heure ou une heure et demie.
- Les colorants seront pour 100 kil. de tis-
- sus.
- Jaune moutarde
- Jaune de carbazole W............. 500 gr.
- Rouge d’alizarine W R............ 250 —
- Brun d’anthracène W.............. 250 —
- Brique
- Rouge d'alizarine WR................... 5 kil.
- Jaune de Carbazole W.................. 50 gr.
- Suède
- Rouge d’alizarine WR................... 5 kil.
- Brun d’anthracène W.................. 500 gr.
- Beige
- Brun d’anthracène W.............. 1 k. 500
- Jaunede carbazole W... ;......... 50 gr.
- Gris Marengo
- Bleu d’alizarine SW............... 5 kil.
- Brun d’anthracène W............... 1 kil.
- Bleu foncé '
- Bleu d’alizarine SW............... 6 kil.
- Noir d’alizarine SW............... 2 kil.
- Ces divers dosages sont augmentés d’un tiers pour le mérino à 75 pourcent de laine, et diminués d’autant pour ceux à 25 ou 33 pour cent.
- Le noir d’alizarine sera employé chaque fois qu’on voudra rabattre (brunir) une teinte.
- Chlorage des lainages destinés à l'impression.
- Cette préparation des tissus est également avantageuse pour la teinture unie.
- Pour 10 kil. de tissu il faut en moyenne :
- Bain de chlorage
- 150 litres d’eau.
- 2250 cc. d’acide chlorhydrique à 20® B. (15 cc. par litre d’eau).
- 40 litres d’hypochlorite de soude à 1- B. (4 litres par 1 kil. d’étoffe).
- Bain acide
- 150 litres d’eau.
- 2250 cc. d’acide chlorhydrique à 20° B.
- La manière de travailler est en général la suivante :
- On commence à imprégner bien h fond la marchandise dans la quantité indiquée d’eau ; on lève et ajoute 2250 cc. d’acide chlorhydrique. On passe ensuite la laine dans ce bain pendant 5 à 10 minutes, on lève de nouveau et y ajoute une quatrième partie de la solution de
- chlore, on y replonge alors la laine pendant 5 à 10 minutes, après quoi on additionne, comme il vient d’être indiqué, le deuxième quart de chlore et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le chlore soit employé. Ensuite on abandonne dans ce bain pendant trois quarts d’heure, on rince légèrement et porte, pour un quart d’heure sur un bain iroid contenant 15 cc. d’acide chlorhydrique à 20‘ B. par litre d’eau pour finir par un bon rinçage.
- Dans le bain de chlore, il faut veiller à ce que la marchandise y soit, autant que possible, entièrement plongée pour éviter que quelques endroits ne soient au contact de l’air.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 8 février 1893
- L’auteur du travail envoyé sous la devise Grau ist nie die Théorie, M. Max Petzold, de Chemnitz, consent à ce qu’un extrait de son mémoire soit publié au Bulletin. M. Bau-mann est prié de le rédiger.
- Le comité passe ensuite à l’étude de divers plis cachetés déposés par M. Goppelsrœder le 22 mars 1882 et ouverts à la séance du 8 octobre 1892, traitant de nouveaux procédés de décreusage et de nettoyage des cocons et de la schappe de soie.
- Suivant le désir de l’auteur, ces documents seront soumis à M. Jules Persoz, à Paris.
- M. Albert Scheurer lit une étude sur l’action du vaporisage sur la laine considérée au point
- de vue de l’affaiblissement de la fibre_Le
- comité demande l’impression de cette note.
- Il demande ensuite à la société de vouloir bien faire l’acquisition de l’ouvrage de M. Zune sur l’analyse des beurres.
- M. Nœlting, en commun avec M. L. Bau-mann, a étudié l’action de l’acide nitrique sur la métabromaniline en solution sulfurique concentrée. Gomme dans le cas de la métatolui-dine, il se forme un dérivé nitré en para vis-à-vis de l’amide.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- La séance du 6 février a donné lieu, notamment, auxt avaux suivants, sous la présidence de M. A. Jolly.
- Lecture est donnée de la correspondance. Admissions :
- M. Barbé, comme membre adhérent.
- M. Prévost (d’Orléans), comme memb correspondant.
- Un secours de 20 francs est voté en faveur de M. Louis Lehingue, ouvrier.
- Sur la proposition de M.Babillon, M. p»- . sident demande au comité s’il juge Oppor, de créer une commission chargée d’étudie tout ce qui a rapport à notre industrie au point de vue techrdque. Nos relations avec les nom breuses villes de province qui ont adhéré à notre syndicat, nous imposent des obligations nouvelles auxquelles nous n’avons pas le drojt de nous soustraire. Nous sommes à Paris p]a cés pour renseigner nos confrères dans la me. sure du possible sur tout ce qu’ils pourront nous demander et sur tout ce qu’ils voudront nous soumettre.
- M. Fleury craint que la Chambre entre dans une voie qui peut devenir dangeieuse p0lir I elle. L’appréciation de tel ou tel produit peilt j engager sa responsabilité plus qu’elle ne le pense,
- Il craint aussi un surcroit d’occupation pour \
- les collègues qui prendront cette charge, et I qui ne pourront suffire à répondre à leurs correspondants, qui deviendront de plus en pius j nombreux.
- M. Rollet, tout en étant partisan de la pro. j position, redoute aus=i des difficultés pour notre comité-, mais il pense que la question est ! ass z intéressante pour qu’on l’étudie.
- M. le président explique au comité qu’il ne s’agit pas ici de créer un laboratoire de chimie ni de pontifier sur des questions de théorie.
- Il faut simplement, comme notre devoir nous f" l’impose, faire acte de bonne confraternité, et s’il surgit dans la profession une nouveauté en mécanisme ou en chimie, un produit pou- j; vanl rendre service à ceux qui cherchent à I bien faire, et qui, éloignés des grands centres, [ ne sont pas aussi vite renseignés que nous, il faut les leur signaler puremeut et simplement.
- Notre profession ne peut qu’y gagner en général. Nous n’avons peut-être pas le droit de critiquer tel ou tel produit au point de vue de la qualité, du rendement ou du prix, mais il nous sera toujours permis de dire à nos confrères :
- <r Voilà ce que nous avons fait avectelle matière colorante, nous en sommes satisfaits, voyez si cela vous intéresse. » Nous supposons que la maison qui l’aura fabriquée ne s’en plaindra pas.
- Nous estimons enfin que nos confrères de province mettront assez de discrétion dans leurs demandes et ne nous. accableront pas mal à propos de lettres interminables. Ils savent que nous serons désireux de leur être agréables, mais ils savent aussi combien notre partie est ingrate, combien aussi celui qui s’occupe de sa maison a peu de loisir, et ils n’abuseront pas, nous en sommes convaincus,
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- de la complaisance de leurs confrères de Paris.
- Reste la question délicate et que notre collègue a soulevée, en souriant, il est vrai, la question vénale : le pot-de-vin.
- Nous espérons que la commission que vous choisirez sera à l’abri detoutsoupçon, et nous souhaiterions à notre pays d’être assuré d’avoir au service de ses intérêls, en tous lieux et en toutes circonstances, des commissions aussi dévouées et aussi incorruptibles.
- M. Barbin ajoute que rien n’empêcherait notre Chambre syndicale de demander aux droguistes et aux fabricants qu’ils nous fassent des offres en nous donnant des prix courants.
- Beaucoup d’affaires se feraient ainsi, créant entre nos fournisseurs une sorte d’émulation et de concurrence.
- Plusieurs membres du comité approuvent la proposition de M. Barbin et, après un échange d’observations diverses, relativement au projet en discussion, M. le président met aux voix l’opportunité de la création d’une commission technique.
- Ls proposition est adoptée par dix voix contre une.
- Le comité procède alors à la nomination de la commission, qui se compose de MM . Jolly, Rollet, L’Huillier.
- M. le président fait ensuite la communication suivante au comité :
- « En recevant les épreuves de Y Annuaire des chambres syndicales, nous nous sommes aperçus qu’une omission grave avait été faite au chapitre qui nous concerne. Notre président d’honneur et notre vice-président n’y figuraient pas.
- « M. Rigolot, ancien président de la Chambre de la teinture et du nettoyage, qü’un vote absolument justifié a fait président d’honneur, représente ici l’ancienne Chambre dont les membres ont laissé dans nos esprits les souvenirs les plus vifs et les plus chers...
- « Nos aînés, messieurs, ont péniblement tracé sur le sol ingrat de la routine et de l’indifférence le sillon où commence à lever le bon grain, espoir de nos récoltes futures.
- « A côté de notre président d’honneur, nous plaçons notre vice-président d’honneur que notre alliée et amie, la chambre syndicale lyonnaise nous désigne en composant son bureau en assemblée générale, et à qui nous réservons toujours et d’avance, notre accueil le plus sympathique.
- « Vous savez, messieurs, quels liens nous attachent à nos confrères de province, vous savez comment Lyon et Paris ont donné l’exemple de la solidarité la plus complète.
- a Vous n’ignorez pas non plus avec quel empressement trente autres villes de France sont venues se grouper autour de leurs sœurs aînées en syndicat.
- « Forts de ces approbations et des encouragements que nous recevons tons les jours,
- poursuivons notre tâche avec ardeur et avec confiance, et inspirons-nous de ces grands sentiments qui font la force des associations comme des particuliers.
- « Le respect de nos aînés, l’amour de l’humanité et du progrès. » [Vifs applaudissements).
- M. le président fait au Comité le compterendu de la fête donnée à l’Hôtel des chambres syndicales, le 20 janvier 1893, et duquel nous citons le passage suivant :
- « Pour la première fois cette année, la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage avait proposé desouvriers ou employés de la corporation pour les récompenses accordées par le gouvernement et par le syndicat général. Les trois collaborateurs proposés ont obtenu chacun une médaille du gouvernement et un diplôme du syndicat général.
- « Ce sont :
- « Mlle Louise Becquet, employée dans la maison Fleury depuis 36 ans.
- « Mlle Eugénie Becquet, employée dans la maison Fleury depuis 36 ans.
- a Mme Fournier, contremaîtresse dans la maison Babillon-Marchal, 32 ans de services....
- « La chambre syndicale de la teinture était représentée par six de ses membres, quiétaient heureux de venir applaudir les dévoués collaborateurs que le gouvernement a trouvé juste de récompenser, et féliciter, en même temps, leurs honorables confrères d’avoir prouvé une fois de plus, et en dépit de la médisance intéressée de certains politiciens de profession, qu’il y a beaucoup de bons patrons et beaucoup de bons ouvriers.... »
- M. le président communique une note de M. Babillon, proposant de choisir un ou deux membres du comité, qui seraient désignés au tribunal de commerce et surtout aux juges de pais comme experts attitrés du syndicat.
- Cette notification, près de MM. les juges de paix aurait pour but de les mettre à même de choisir, pour les expertises, entre l’arbitre non rétribué, mais compétent délégué par un Syndicat, auquel le président du tribunal de commerce lui-même a reconnu un grand esprit de conciliation et d’équité, et l’arbitre salarié, sans titre ni aptitude reconnue par ses pairs.
- Le comité approuve cette proposition, étant bien entendu que les affaires envoyées par les tribunaux, suivant la filière ordinaire, seraient soumises aux arbitres de service.
- Le Comité choisit M. Jolly comme expert officiel de la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage, et charge le secrétaire d’en aviser le président du tribunal de commerce et les juges de paix.
- En conformité de la décision ci-dessus relatée, la Chambre syndicale des Teinturiers-Dégraisseurs de Paris a institué une commission chargée d’examiner les
- produits nouveaux qui lui seront soumis pour les faire connaitre aux intéressés.
- De plus, cette commission recevra, pour les présenter à chaque réunion mensuelle, les prix-courants des principaux articles de droguerie.
- Adresser correspondance, circulaires et échantillons à 1’ « Hôtel de l’Union nationale», rue de Lancry, 10, à Paris.
- CHAMBRE SYNDICALE
- DES
- MITRES TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS
- DE LA VILLE DE LYON
- Dans son assemblée extraordinaire du 11 décembre 1892, la Chambre syndicale des maîtres leinturiers-dégraisseurs de la ville de Lyon a décidé que désormais, les membres honoraires actuels (teinturiers), prendraient le titrede membres actifs et jouiraient du droit de vote dans toutes les propositions et délibérations concernant le syndicat.
- La chambre syndicale sollicite l’adhésion de ses confrères de tous pays, qu’elle sera toujours heureuse, dit-elle, de posséder non seulement comme membres, mais comme amis dans la solidarité professionnelle.
- I es adhésions peuvent être adressées, soit :
- A M. J. Capillery, président, Grande rue de la Guillotière, 2A -, à M. F. M. Patin, secrétaire-syndic, Grande rue de la Guillotière, 12; à M. L. Abric, trésorier, place Saint-Jean, 6.
- Dans la même séance, il a été décidé que la cotisation annuelle serait portée à neuf francs.
- La chambre a, en outre, décidé de transférer son bureau de placement pour ouvriers et ouvrières à la Bouse du Travail située 39, cours Morand, 39.
- Le bureau de placement est gratuit (patrons ouvriers et ouvrières). Désormais, le siège de la société sera café Morel, 11, place Belle-cour.
- Réunion amicale des membres de la Société, tous les lundis, de A à 8 h. du soir, audit siège de la sociélé.
- MANUEL MÉTHODIQUE
- DE L’ART
- DU TEINTURIER-DEGRAISSEUR
- Par Maurice GUÉDRON
- RAPPORT de la Chambre syndicale des Maîtres Teinturiers-Dégraisseurs de la Ville de Lyon, en date du 19 janvier 1893.
- La Chambre syndicale a examiné avec le plus vif intérêt le Manuel méthodique de l'Art
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- du Teinturier - Dégraisseur, de Maurice Gué-dron, teinturier et rédacteur à la Revue de la Teinture.
- Elle a été heureuse de trouver enfin un livre consciencieux et compétent, traitant avec autant de savoir et d’expérience, des travaux de notre industrie, jusqu’à présent si négligés dans la littérature spéciale ; ses renseignements touchant à toutes les branches de nos travaux, à notre outillage, à l'installation de nos ateliers ; sa méthode simple et pratique, son style courant en feront un précieux auxiliaire des débutants, et un bon conseiller pour les vieux praticiens quelquefois embarrassés dans des cas imprévus.
- La Chambre syndicale adresse à l’auteur ses félicitations et son approbation pour ce travail intéressant, et des plus utiles à tous les travailleurs de la Teinture et du Nettoyage.
- Ont signé :
- MM. J. Capillery, président ; C. Conde-mine, vice-président ; F.-M. Patin, secrétaire-syndic; L. AbriC, trésorier.
- PROJET DE LOI
- Concernant l’hygiène et la sécurité des travailleurs
- EXTRAIT du rapport fait au nom de la Commission sénatoriale chargée d’examiner le projet de loi adopté par la Chambre des députés, parM. Morel, .sénateur.
- Au nombre des questions sociales dont l’étude s’impose au législateur, l’une des plus intéressantes e9t celle qui consiste à rendre inoffensifs, dans la mesure du possible, les travaux effectués par les machines et à assainir, par tous les moyens que la science met à notre disposition, les locaux et ateliers, le plus souvent insalubres, soit à cause de la nature du travail auquel on se livre, soit à cause de la grande agglomération d’ouvriers réunis dans un établissement insuffisant.
- Donner la sécurité à l’ouvrier, préserver sa santé contre les émanations, la poussière et les causes diverses d’insalubrité, mais en même temps ne pas imposer à l’industrie des charges qu’elle serait incapable de supporter, tel est l’important problème que soulève le projet de loi qui est soumis à vos délibérations .
- Jusqu’ici la loi française ne s’est occupée des dangers et de l’insalubrité des diverses industries qu’à deux points de vue : T en ce qui concerne les enfants (loi du 19 mai 1874), 2-en ce qui concerne la population avoisinante (décret-loi du 13 octobre 1810) qui ne parle que des dangers, des dommages ou de3 incommodités que les établissements industriels peuvent causer aux habitations et aux cultures.
- Mais depuis lougteœps déjà ces ques’ions sont à l’ordre du jour ; c’est ainsi que le 11 novembre 1882 et pour la seconde fois le 10
- décembre 1885, M. Félix Faure, député, déposait un projet de loi concernant l’hygiène et la sécurité du travail dans les manufactures, usines, mines, chantiers et ateliers. Ce projet, pris en considération n’a pas été rapporté. Il appliquait à tous les établissements industriels, de quelque nature qu’ils fussent, l’inspection des agents désignés par la loi.
- Une proposition de loi poursuivant le mê ne but était déposée par M. Rouvier, député, le 29 décembre 1885. Les pénalités qu’elle prévoyait étaient celles de la loi du 19 m i 1874 sur le travail des enfants et des filles mineures dans les établissements industriels. En plus du projet de M. Félix Faure, elle prévoyait des dispositions transitoires et fixait une période de tolérance pendant laquelle le ministre avait le droit d’accorder des sursis dont la durée serait variable selon les espèces.
- Le 13 janvier 1887, la Chambre était saisie d’un projet de loi relatif à la salubrité du travail et à la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels, présenté par M. Edouard Lockroy, ministre du commerce et de l’industrie, projet que son auteur déposait à nouveau, comme député, le 19 novembre 1889.
- Ce projet prévoyait minutieusement tous les points qui devaient faire l’objet du règlement à intervenir et l’article 3, qui en faisait l’énumération, ne contenait pas moins de dix-huit paragraphes. Quant aux pénalités, elles étaient plus élevées que dans les projets précédents. Ce projet, n’ayant pu venir en discussion, fut repris avec diverses modifications indiquées par le comité consultatif des arts et manufactures, et le 15 juin 1890, M. Jules Roche, mi-nis're du commerce et de l’industrie, le déposait de nouveau, au nom du Gouvernement, sur le bureau de la Chambre qui, après une courte discussion, votait le projet de loi dans sa séance du 8 juillet 1891.
- A côté de l’historique de la question au point de vue législatif, nous croyons utile de faire connaître les efforts individuels faits pour améliorer la situation des travailleurs.
- En 1867, la société industrielle de Mul- j house, sous l’inspiration d’un homme qui | s’est toujours dévoué et passionné pour la question ouvrière, M. Engel Dolfus, eut l’idée de créer une association composée des principaux industriels qui s’engagèrent à organiser une inspection pour rechercher les moyens de prévenir les accidents de fabrique. Cette œuvre devra fonctionner sous la garantie des premiers adhérents et a pris depuis un développement tel que, à tiès peu d’exceptions près, toutes les industries de l’Alsace y ont souscrit.
- A Rouen, après une première tentative en 1869, pour imiter les Alsaciens, l’association rouennaise s’est fondée en 1879 et, après quelques hésitations, s’est peu à peu développée. Aujourd’hui, les industriels reconnaissent que
- cette institution est indispensable et les 0u vriers l’acceptent avec reconnaissance et iu- I portent un grand intérêt.
- Enfin, en 1883, l’association des industriels de France se fondait à Paris sur le modèle de ses devancières et prenait elle-même un pPan.i développement. 6 aDd ,
- Si l’on réfléchit que les statistiques ont prouvé que, dans l’industrie, la moyenne des accidents est de 47 par 1,000 ouvriers, dont 4,40 sont mortels, et qu’on arrive à diminUer de moitié la proportion des accidents par les appareils préventifs ; si l’on ajoute que par des règlements bien observés, et en appeiant l’attent:on des ouvriers sur les dangers auxquels ils sont exposés, on peut encore réduira de moitié les accidents, on voit quelle importance a cette question et combien il est intéressant de lui donner une prompte solution.
- La plupart des autres pays nous ont devancés dans cette voie et ont cherché à résoudre ce problème. Il nous a paru utile de rappeler la législation étrangère, avant de vous appor. ter ici les résolutions apportées par votre commission.
- (Suit cette revue des pays étrangers).
- Projet de la commission
- L’article premier du projet voté par la Chambre des députés était ainsi conçu : «Sont soumis aux dispositions de la présente loi les manufactures, fabriques, usines, chantiers, atelier de tout genre et leurs dépendances.
- Sont seuls exceptés, les ateliers de famille où aucun ouvrier étranger n’est employé. »
- Ainsi qu’on le voit, cet article est une définition des établissements auxquels la loi devra s’appliquer.
- Votre commission vous propo e d’en adopter le premier paragraphe ; un membre s’était bien demandé s’il était nécessaire d’ajouter les mots « et leurs dépendances » à l’énumération qui était faite, et si l’inspection p évue ne pouvait pas donner lieu à des abus lorsqu’elle s’applique aux dépendances d’une usine ou d’une fabrique. Mais il a été répondu que cette inspection aurait souvent de très grands avantages. C’est ainsi que les inspecteurs, dans leurs rapports faits en exécution de la loi du 19 mai 1874 sur le travail des enfants et des fi les mineures, signalent qu’il est d’usage, dans certaines industries, de loger les ouvrières et que les dortoirs qui leur sont affectés ne présentent souvent aucune desconditions de salubrité nécessaires à la santé du personnel. (Moulinage de la soie).
- Quant au deuxième paragraphe, nous vous proposons de le modifier en adoptant le texte qui, pour une situation analogue, a déjà été voté par les deux Chambres lors de la discussion du projet de loi sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes. L’article premier de ce projet porte en effet : « Sont exemptés les travaux effectués dans les établissements c ù ne sont employés que les menu-
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- bres de la famille sous l’autorité soit du père, soit de la mère, soit du tuteur. Néanmoins, si le travail s’y fait à l’aide de chaudière ou de moteur mécanique, ou si l’industrie exercée est au nombre des établissements dangereux ou insalubres, l’inspecteur aura le droit de prescrire les mesures de sécurité et de salubrité à prendre, conformément aux dispositions de la présente loi. »
- C’est cette rédaction que nous vous proposons d’adopter....
- Ce texte a d’ailleurs le grand avantage d’avoir eu la sanction des deux Assemblées et d’établir ainsi une parfaite concordance avec la loi qui va être votée sur le travail des nrneurs et des femmes.
- L’article 2 du projet indique d’une manière générale que les établissements industriels doivent présenter les conditions d’hygiène et de salubrité nécessaires à la santé du personnel. Ces conditions seront prévues en détail dans le règlement prescrit par l’article 3. Quant aux mesures de sécurité, l’article 2 en énumère un certain nombre des plus nécessaires, laissant au règlement le soin de les compléter s’il y a lieu. Cette distinction nous a semblé nécessaire, ainsi que nous le verrons à l’article 6, car si les travaux à faire pour couvrir un appareil de transmission, fermer un puits ou une trappe sont souvent de peu d’importance, il n’en est pas de même de ceux que nécessitera la salubrité de l’atelier et qui entraîneront souvent des réfections considérables.
- L’article 3 s’occupe des règlements d’administration publique qui seront rendus pour l’exécution de la loi. Conformément au projet voté par la Chambre, votre commission vous propose de décider que ces règlements seront rendus après avis du comité consultatif des arts et manufactures.
- En ce qui concerne les mesures de salubrité que devra exiger le règlement prévu, nous nous sommes bornés à citer, dans une courte énumération, ce qui concerne l’éclairage, l’aération, la ventilation, les eaux potables,les fosses d’aisance, l’évacuation des poussières et vapeurs, les précautions à prendre contre les incendies, etc. Nous n’avons pas voulu entrer dans plus de détails, pensant que c’était au règlement prévu qu’incombait ce soin; nous avons voulu seulement, par cette courte énumération, indiquer à l’autorité chargée de faire ce règlement l’esprit dans lequel le législateur désirait de voir faire ce travail.
- Les rapports des inspecteurs constatent trop souvent que, bien que des progrès aient été réalisés depuis quelque temps, les aneiens établissements sont généralement trop bas et mal aérés, que l’on y occupe un trop grand nombre d’ouvriers dans un espace trop restreint. Il en résulte un dangerpermarent pour les travailleurs en même temps qu’une insalubrité pernicieuse. Les eaux potables reçoivent des infiltrations malsaines qui peuvent
- occasionner un dangerpermanent pour le personnel des établissements, et les cabinetsd’ai-aQce sont, dans la plupart des cas, dans un tel état, que les émanations peuvent être la cause de véritables épidémies. Enfin, de trop nombreux exemples récents ont démontré combien les précautions prises en cas d’incendie sont insuffisantes. Le nombre des sorties et des escaliers, beaucoup trop restreint, ne permet pas l’évacuation en cas de sinistre, et chaque année on peut enregistrer la mort de nombreux ouvriers victimes de cet état de choses.
- Par des mesures équitables, sachant concilier l’intérêt de l’industrie et la santé de l’ouvrier, le règlement prévu à l’art. 3 prescrira les mesures que commandent l’humanité etno-tre civilisation moderne.
- Le paragraphe 3 prévoit le cas où de nouveaux modes de travail viendraient à être employés ; de nouveaux règlements, au fur et à mesure des nécessités, prescriraient les mesures particulières à prendre.
- L’article 4 renferme les prescriptions comprises dans les articles 4 et 5 votés par le Chambre, qu’il modifie cependant sur deux points. D’abord, il renvoie à un article spécial le paragraphe de l’art. 4 qui déclare qu’il n’est rien innové quant à la surveillance des appareils à vapeur, ensuite, il supprime dans 1 article 6 les mots : « pendant la durée du travail. #
- Cette suppression a semblé à votre commission la conséquence naturelle de l’adoption des mots « et leurs dépendances » dans l’article premier. En effet, si l’inspecteur ne peut entrer que pendant la durée du travail dans l’établissement industriel, comment se rendrait-il compte des conditions dans lesquelles les ouvriers mangent et couchent dans ces établissements ?
- 11 est évident du reste que les inspecteurs useront avec discrétion de la faculté qui leur est donnée et ne feront en dehors des heures de travail que les visites nécessaires à l’inspection qui leur incombe.
- L”article 5 n’est que la reproduction de l’article 7 du projet de la Chambre et n’a pas donné lieu à discussion ; mais lorsque la contravention aura été constatée , quelle sera la sanction ? Sur ce point, votre commission n’a pu adopter la décision proposée par l’article 10 du projet de la Chambre des députés. Cet article déclarait que les chefs d’industrie, directeurs, gérants ou préposés qui auront contrevenu aux prescriptions de la présente loi et des règlements d’administration publique relatifs à son exécution seront poursuivis devant le tribunal correctionnel et punis d’une amende de 50 à 500 fr.
- Nous n’avons pu accepter que les industriels soient toujours ainsi sous le coup d’une poursuite correctionnelle et nous avons voulu leur donner des garanties telles que, s’ils sont sou-
- mis à celte poursuite, ce soit le fait d’une désobéissance voulue à la loi.
- Voici l’économie des articles 6, 7, 8 et 9 du projet.
- La contravention constatée, procès-verbal est dressé par l’inspecteur, et l’industriel est poursuivi devant le tribunal de simp’e police et puni d’une amende de 5 à 15 francs Le jugement fixe, en outre, le délai dans lequel les travaux exigés par la loi devront être exécutés. Toutefois, l’article 6 établit une exception lorsqu il s agit de l’application des règlements d’administration publique prévus à l’art. 3, c est-à-dire de l’aération, de l'éclairage, de l’évacuation des poussières, des eaux potables, des fosses d’aisance, des précautions contre l’incendie, etc. Cette application peut nécessiter des travaux considérables, entraîner en quelque sorte la réfection de l’etablissement ; on ne saurait donner trop de garanties à 1 industriel, tout en maintenant la stricte exécution de la loi. Nous vous proposons donc la procédure suivante : avant de dresser procès-verbal, les inspecteurs mettront les industriels en demeure de se conformer aux règlements. Cette mise en demeure sera faite par écrit, sur le registre de l’usine, elle sera datée et signée, indiquera les contraventions relevées et fixera un délai à l’expiration duquel ces contraventions devront avoir disparu. Cj délai ne sera jamais inférieur à un mois. Déplus, il est nécessaire que l’industriel ait un recours contre la décision de l’inspecteur.
- Si le délai est accordé, l’inspecteur en attend l’expiration pour constater si l’industriel a fait les travaux nécessaires; s’ils ne sont pas exécutés, il dresse procès-verbal et la poursuite a lieu devant le tribunal de simple police, comme il est dit plus haut.
- La condamnation de simple police a été prononcée, le délai accordé par le jugement pour l’exécution des travaux est terminé, mais l’industriel refuse de se conformer aux prescriptions exigées : l’inspecteur rédige un nouveau procès-verbal et l’affaire est portée devant le tribunal correctionnel qui peut, après une nouvelle mise en demeure, ordonner la fermeture de l’établissement.
- Ce jugement sera susceptible d’appel; la cour statuera d’urgence.
- La fermeture de l’usine est, certes, une mesure très grave et qui se produira rarement, mais elle nous a paru s’imposer dans le cas où l’industriel se refuse à faire les travaux que la loi lui impose, alors surtout que le recours au ministre lui est ouvert dans l’article précédent.
- Le projet de la Chambre des députés prévoit ensuite le cas de récidive. L’industriel a été frappé d’un procès-verbal constatant une contravention à la présente loi ou aux réglements d’administration publique et condamné devant le tribunal de simple police. Douze mois ne se sont pas écoulés, lorsqu’un nouveau procès-Yerbal est dressé contre lui pour
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- nouvelle infraction à cette même loi : c’est alors le tribunal correctionnel qui sera appelé à statuer et l’amende sera de 50 à 500 francs. Ainsi que devant le tribunal de simple police, l’amende sera appliquée autant de fois qu’il y aura de contraventions distinctes constatées par le procès-verbal, sans que la totalité des amendes puisse excéder 200 francs pour la première contravention et 1,000 francs en cas de récidive.
- L’article 10 est la reproduction de l’article 8 du projet voté par la Chambre et a pour but de faire conm ître les résultats obtenus par la ^ loi et les améliorations qu’il serait possible d’y apporter. A cet effet, les inspecteurs devront fournir chaque année des rapports circonstanciés sur l’application de la loi, mentionner les accidents et leurs causes, et faire les propositions qu’ils croiraient de nature à mieux assurer la sécurité du travail.
- Les inspecteurs du travail se plaignent que beaucoup d’accidents aient lieu dans les établissements industriels sans qu’ils en aient connaissance et demandent que la loi oblige les directeurs à déclarer les accidents sur e-nus dans leurs ateliers. C’est le but de 1 article 11 delà loi, qui n’est d’ailleurs que la reproduction de l’article 9 du projet de la Chambre et de l’article 15 de la loi sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes, article adopté par les deux Chambses. La déclaration d’accident sera faite dans les quarante-huit heures au maire de la commune et contiendra le nom et l’adresse des témoins, ainsi que le certificat du médecin indiquant l’état du blessé. Lemaire devra donner immédiatement avis de l’accident à l’inspecteur divisionnaire ou départemental.
- Une des graves objections faites à l’inspection des fabriques consiste dans la crainte que les procédés de fabrication, souvent spéciaux ou inconnnus des concurrents, ne se trouvent ainsi divulgués.
- Nous sommes absolument convaincus de la discrétion du corps de nos inspecteurs ; mais, afin de donner toute garantie aux industriels, l’art. 12 leur impose le secret sur tout ce qui se rapporte aux installations, aux procédés techniques et à la fabrication. Cette obligation est mentionnée dans la formule du serment que les inspecteurs doivent prêter devant le tribunal civil avant d’entrer en fonctions. Au cas où ils manqueraient à ce devoir professionnel, l’article 378 du code pénal leur sera applicable.
- Après avoir donné cette garantie aux industriels, il est nécessaire d’assurer aux inspecteurs la possibilité d’accomplir la mission qui leur est confiée en obligeant les chefs d’industrie à les laisser visiter les locaux soumis à l’inspection. L’article 13 punit d’une amende de 100 à 500 fr. et, en cas de récidive, d’une amende de 500 à 1,000 fr., tous ceux qui auront mis obstacle à l’accomplissement du devoir d’un inspecteur.
- Enfin, l’article 14 maintient la législation en vigueur pour la surveillance des appareils à vapeur, qui est une matière spéciale, ayant sa législation à part, et l’article 15 permet d’appliquer aux condamnations prononcées en vertu de la présente loi l’article 463 du code pénal.
- Tel est le projet. Nous nous sommes efforcés de concilier les intérêts de l’industrie nationale. si digne de toute votre sollicitude, avec ceux de la santé et de la sécurité de la classe laborieuse, de ces ouvriers qui, souvent insouciants de l’avenir, ou pressés par les nécessités de la vie, sont à la merci d accidents continuels ou gagnent dans des établissements insalubles les germes de maladies incurables.
- JURISPRUDENCE
- Cour d’Appel die Lyon
- Audience du 23 décembre 1892
- Mauvaise odeur de l’étoffe. — Responsabilité du teinturier
- L’extrait suivant de l’arrêt rendu par la Cour indique suffisamment les circonstances de l’affaire :
- Considérant que Jarrosson et Laval ont confié successivement è Guillon et Vignet, pour les teindre, 1,400 pièces d’étoffes dites Salam-bo, destinées à être vendues en Amérique; qu’ils soutiennent qu’à la suite de l’expédition un grand nombre (600 environ), furent refusées par les acheteurs au représentant de la maison à New-York, à raison de la mauvaise odeur qui s’en dégageait; que le représentant de Jarrosson et Laval dut alors réaliser la vente des marchandises à vil prix, ce qui aurait entraîné au préjudice des appelants une perte de 21,023 fr. 50 , que c'est à raison de ce préjudice qu’ils ont actionné Guignon et Vignet, et leur demandent le paiement de ladite somme, à titre de dommages-intérêts.
- Qu’il s’agit donc d’abord de rechercher si Guignon et Vignet sont les auteurs responsables de la faute qu’on leur reproche et de déterminer ensuite que'le sera l’étendue du préjudice causé.
- 1. —Sur la responsabilité des teinturiers :
- Considérant que le contrat intervenu entre Jarrosson, Laval, Guillon et Vignet teinturiers, avait pour objet la teinture des étoffes dites Salambo qui leur était confiée ; que cette opération comportait préalablement celles du nettoyage des matières grasses du tissu, dite « décreusage » ;
- Que ce contrat imposait manifestement aux teinturiers, l’obligation de livrer à leurs clients un travail loyal et marchand, conforme aux usages du commerce; que cette obligation
- était d’autant plus étroite pour Guillon et Vj, gnet, que leurs opérations roulaient sur des chiffres plus considérables, l’ensemble des sommes payées pour la manipulation despiè. ces Salambo s’étant élévé à 15,756 francs' que les frais de teinture pour les seules pj^ ces objet du litige, étaient de 5,113 francs' 3,600 pour la matière tinctoriale et 1,513 fr' pour l’opération du « décreusage » ;
- Considérant que l’obligation de fournir \ leurs clients un travail irréprochable a été re-connue par Guillon et Vignet eux«mêmes-qu’à deux reprises différentes, ils ont accepté de soumettre à une nouvelle manipulation di. verses pièces d’où émanait une mauvaise odeur ; que dans leur correspondance même tout en protestant le 5 avril 1891 contre là demande de Jarrosson-Laval, ils n’ont pas contesté en principe la responsabilité du teinturier, mais ils ont soutenu seulement que ia mauvaise odeur ne venait pas de leurmanipu. lation, mais bien des schappes employées dans le tissu ;
- Considérant, au surplus, que l’obligation ré-sultant du contrat a été nettement spécifiée par Jarrosson-Laval, dans l’avertissement qu’ils ont donné à Guillon et Vignet, par leur lettre écrite le 17 novembre 1860, où ils leur déclarent expressément « qu’ils les rendront responsables des conséquences que pourrait avoir la mauvaise odeur s’il s’en produisait »;
- Considérant que l’on ne saurait dénier la portée de cet avertissement, si l’on considère que les pièces, objet du litige, ont été toutes manipulées à une époque postérieure à ladite lettre, c’est-à-dire du 24 novembre 1890 au 12 février 1891....
- H. _ Sur la fin de non recevoir tirée de l’acceptation de la marchandise :
- Considérant que Guillon et Vignet ne sauraient prétendre qu’au cas où leur responsabilité serait engagée, ils en auraient été déchargés soit par la livraison de la marchandise, soit par le paiement de leur travail ;
- Que Jarrosson et Laval dénient formellement que l’acceptation et le paiement de la teinture aient été faits sans réserves, et qu’ils soutiennent en outre que le vice dont la marchandise aurait été infectée du fait des teinturiers n’ayant pu être découvert qu’après l’expédition des pièces et leur déballage en Amérique, la livraison à Lyon ne saurait dégager Guillon et Vignet de toute responsabilité ;
- Considérant, en droit, que soit que l’on accepte l’opinion examinée par le tribunal en appliquant à l’espèce les principes de la garantie inscrite dans l’article 1641 du code civil, au profit de l’acheteur vis-à-vis du vendeur, soit que l’on assimile le teinturier qui a fait la manipulation de l’étoffe et a fourni la matière tinctoriale à l’ouvrier chargé d’exécuter un ouvrage avec sa propre matière, dont les obligations sont les mêmes que celles du vendeur, la livraison de la marchandise ne
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- saurait dégager Guillon et Vignet de leur responsabilité à raison du vice caché qui l’aurait dépréciée ;
- Considérant que suivant la prétention des appelants, la dépréciation de la marchandise serait la suite de la manipulation défectueuse dont elle avait été l’objet ; qu’il y a donc lieu de rechercher si réellement la mauvaise odeur s’est produite par le fait de cette manipulation -, quels en sont aussi le caractère et la cause, soit qu’on doive l’attribuer à l’insuffisance du décreusage, soit qu’elle résulte, comme on l'a également prétendu, de l’emploi d’un mauvais savon dans cette opération.
- III. — Sur les dommages-intérêts :
- Considérant que l’évaluation des dommages-intérêts doit se régler, d’une part, sur la gravité de la faute commise, et d’autre part, sur l’étendue du préjudice causé;
- Considérant qu’en premier lieu, il appartient à la compétence seule des hommes de l’art de déterminer, d'après les échantillons et autres pièces justificatives qui seraient fournies, s’il s’est produit à la suite du travail de Guillon et Vignet, nne mauvaise odeur qui a déprécié les marchandises expédiées en Amérique ; et de dire dans ce cas quelles seraient la nature et la cause de cette mauvaise préparation ; qu’en second lieu, il paraît nécessaire de rechercher soit dans les livres, soit dnns la correspondance des parties, soit encore par tout autre mode de renseignements, quelle a été la quantité des marchandises expédiées, qui ont pu être refusées par les acheteurs du New-York et revendues à vil prix par le représentant de Jarrosson et Laval, à l’effet d’établir le montant des pertes que ceux-ci ont subies ;
- Qu’il convient donc de confier la première mission à des experts chimistes et la seconde à un expert comptable.......
- (En conséquence, la Cour a prononcé l’expertise, réservant ainsi son jugement définitif).
- BREVETS RÉCENTS
- intéressant les industries tinctoriales
- Frémont. — 223665, 13 août 1892. — Nouveau procédé de fabrication des tissus en couleurs.
- Obermayer. — 223737, 17 août 1892. — Procédé pour teindre les tissus de provenance animale, la corne, les plumes, le cuir, et toutes les matières albumineuses en général.
- Guesnon. — 223740, 20 août 1892. — Système de séchage des tissus, étoffes, linges et tous autres objets, à l’aide de l’air comprimé-
- Obermayer, 222776, 19 août 1892. — Procédé pour mordancer, teindre, laver, etc., les filés de tout genre, bobinés sur cannettes, b obines croisées, etc.
- Annison. - 223838, 30 août 1892. — Procédés et appareils pour la préparation des toiles ou autres tissus destinés à recevoir, soit de la publicité, soit des motifs décoratifs quelconques.
- Faussh. — 223899, 24 août, 18 août 1892. — Système d’impression par surface en relief et composition des couleurs, applicable à l’industrie du papier peint, à celle des affiches, éventails et produits similaires.
- Société dite : The Corticine Floor Cove-ring company limited. — 223927, 25 août 1892 Perfectionnements dans la fabrication de la toile à parquet et autre destination, et dans les machines y employées.
- Compagnie parisienne de Couleurs d’aniline. — 223935, 25 août 1892. — Procédé pour la teinture des laines avec des acides sulfo-niques, des matières colorantes d’ali zarine.
- L’Huillier. — 224008, 30 août 1892. — Teinture mécanique des fibres textiles, en tout état de préparation et spécialement relatif à la teinture du coton en ruban de carde.
- Certificat d'addition
- Thies et Cleff. — 220714, 22 août 1892. — Brevet du 12 janvier 1891, pour perfectionnement apporté au procédé de teinture ou d’impression en noir d’aniline.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Un essai de la journée de huit Heures. — MM. Mather and Platt, propriétaires de l’importante fabrique de machines pour l’impression des tissus de Salford Iron-w ks, située à Salford, ville annexe Manchester, ont réduit les heures de travail de leurs ouvriers de 53 à AO par semaine sans aucune réduction de salaires.
- La journée commencera à 8 heures et finira à 5 heures avec un arrêt d’une heure pour le dîner.
- L'essai durera un an, MM. Mather et Platt se réservant de mettre fin, au bout de ce temps, s’il en est résulté une trop grosse perte.
- Ils espèrent toutefois que, leurs ouvriers s’appliquant à éviter toute perte de temps et à donner à leur travail tout le soin possible, le résultat final de cet essai ne devra pas leur être onéreux.
- L’usine de Salford Ironworks emploie 850 ouvriers qui reçoivent en moyenne plus de 33 fr. 75 par semaine, la somme totale annuelle des salaires dépassant 1,500,000 fr.
- Le nombre d’heures de travail étant réduit de 10 0\0, il en résulterait une perte de 150,000 fr., si les ouvriers ne produisaient pas, avec la journée de huit heures, plus de travail effectif qu’avec celle de neuf heures.
- En retour de leur initiative, MM. Mather et Platt ont obtenu de l’Association ouvrière des ouvriers mécaniciens la promesse que pendant l’année d’essai elle ne suscitera aucune difficulté aux patrons de la région et que si les résultats n’ont pas été satisfaisants, il ne sera fait aucune opposition à la reprise de la semaine de 53 heures ou à l’adoption de toute autre combinaison.
- M. William Mather, l’un des associés de la maison Mather et Platt, représente à la Chambre des communes le dittrict de Gorton, centre industriel touchant au nord de la ville de Manchester.
- 11 est l’auteur d’un projet de loi aux termes duquel l’adoption de la journée légale de huit heures pour une industrie serait subordonnée au vote des intéressés de cette industrie.
- 11 est à peu près certain que ce projet ne pourra être discuté à ia session actuelle. Il est possible que le résultat de l’essai entrepris par
- MM. Mather et Platt fournisse des arguments aux partisans de la non intervention de l’Etat dans la réglementation du travail.
- Un tel essai peut réussir dans l’industrie mécanique, où la rapidité du travail dépend de l’habileté ou du bon vouloir de l’ouvrier, mais dans la fabrication des tissus, où les métiers doivent conserver une allure déterminée ; dans celles de la teinture, où la durée des opéia-tions ne peut être abrégée, une réduction des heures de travail ne trouverait aucune compensation.
- Le blanchiment au bioxyde de godiam. — L’Office des brevets allemands vient de rejeter la demande de la maison E. de Haën, à List, près Hanovre, tendant à obtenir un brevet pour un procédé de blanchiment au moyen du bioxyde de sodium avec addition de magnésie. Cet arrêt donne gain de cause à MM. Kœnigswarter et Ebeil, propriétaires de l’importante fabrique de produits chimiques à Linden, près Hanovre, qui avaient protesté contre cette demande, en leur qualité de dépositaires généraux en Europe de l’Aluminium Company à Londres.
- La décision susdite aura pour effet certain de frayer le chemin dans la pratique au mode de blanchiment par le bioxyde de sodium, procédé auquel on prédit depuis quelque temps, dans les milieux spéciaux, le plus grand avenir, mais que bon nombre de teinturiers ne pouvaient se décider à adopter qu’après l’issue de la procédure engagée entre les deux maisons que nous venons de citer.
- Il ne faut pas perdre de vue, toutefois, que le brevet français est toujours en vigueur, sa déchéance ne peut résulter que d’un jugement, si les intéressés intentent une action dans ce sens, et l’obtiennent en faisant valoir les arguments présentés à l’Office allemand.
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- Ua grève des teinturiers en peaux. — Une grève partielle s’est déclarée dans les ateliers de la grande teinturerie de peaux, boulevard Aargo, k Paris.
- Trente ouvriers ont refusé de reprendre le travail.
- Cette grève s’est bientôt généralisée, et voici dans quelles conditions elle s’est produite :
- La teinturerie des peaux pour ganterie comprend à Paris neuf maisons occupant 120 ouvriers, qui sont payés aux pièces. Les petites peaux leur sont payées 40 à 50 centimes la douzaine, les grandes 70 à 80 centimes, ce qui, d’après les ouvriers, leur fait un salaire moyen de 3 fr. 50 par jour.
- Devant les discussions journalières pour le classement dans l’une ou l’autre catégorie, des peaux moyennes, les ouvriers demandèrent un salaire uniforme de 50 centimes pour toutes-les grandeurs. Les patrons ayant refusé cette unification, la grève fut déclarée.
- Voici les explications données par le chef de la maison où les ouvriers ont d’abord cessé le travail :
- « Les ouvriers que nous nommons ouvreurs ont seuls provoqué la grève; leur départ entraîne celui de tous les autres teinturiers, dont l’ouvrage n’est plus préparé, mais qui ne demandent rien et qui ne sont nullement partisans de la grève.
- « La concurrence grenobloise ne nous permet pas de donner satisfaction aux ouvreurs. Le travail que nous faisons payer aux gantiers 3 fr. 25 est obtenu par eux au prix de 2 fr. des teinturiers de Grenoble. Nous teignons au
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- maximum 2,000 douzaines de peaux par semaine à Paris, alors que Grenoble en teint 3 a 400,000. Si nous acceptions l’augmentation, nous n’en teindrions plus que 1,000.
- « Quant aux salaires qu’indiquent les ouvriers, ils sont très diminués. Voici les bulletins de mes ouvreurs, qui constatent que leur gain hebdomadaire varie de 20 à 48 francs, soit environ 5 fr. 50 par jour comme salaire
- moyen. , .
- « L’unification des prix ne supporte pas le raisonnement. Nous teignons, par exemple, dans une semaine prise au hasard, 900 douzaines de petites peaux pour 50 douzaines de grandes. Nous ne pouvons donc accepter un tarif unique, qui porterait un gain de 36 à 48 fr.; j’aimerais mieux fermer mes ateliers que d’établir un semblable tarif. »
- Autres grève». — Les ouvriers et ouvrières des lissages de velours de coton des maisons Mouret et Hagimont, d Amiens, ail nombre de 300 environ, font grève à nouveau, ils avaient réclamé l’application de la loi fixant la journée de travail à onze heures et les nouveaux tarifs acceptés lors de la précédente grève, lesquels compensent l’heure de travail que les ouvriers ont en moins. MM. Mouret et Hagimont n’avaient voulu faire droit aux réclamations à eux présentées qu’autant que les patrons des autres tissages de velours, Coc-quel, Hubault et Cosserat, donneraient aussi à leurs ouvriers la même augmentation.
- La grève s’est propagée dans plusieurs autres établissements similaires d’Amiens, et le nombre des grévistes s'est élevé à 600.
- Cependant les patrons ont déclaré qu’ils accorderaient l’augmentation demandée si tous les fabricants de la place l’acceptaient comme eux , il est donc probable qu’à l’heuie où paraîtront ces lignes, le différend sera vidé.
- — A Saint-Quentin, une grève s’était dé-clarée parmi les brodeurs ; elle est aujourd’hui terminée. La reprise du travail a eu lieu dans toutes les urines.
- Les patrons accordent deux centimes d’augmentation sur les articles blancs, et font des concessions sur les raccommodages.
- La grève, qui a duré un mois, a été toujours calme et a donné lieu à plusieurs entrevues.
- La conciliation devant le juge de paix, conformément à la loi sur l’arbitrage, offerte par les ouvriers, avait été refusée par les patrons.
- Explosion à la fabrique de sole artificielle. — Le 18 mars, une explosion s’est produite à la soierie des Prés-de-Vaux, près Besançon, dans la salle des filtres, par suite de l’inflammation du collodion et des matières explosibles renfermées dans le malaxeur. Les extrémités en fonte de cet appareil ont été projetées à 200 mètres de la salle.
- Il n’y a eu aucun accident de personne à déplorer. Les ouvriers de la soierie n’étaient pas à leur travail.
- Les pert- s sont purement matérielles ; elles consistent dans le bris complet des vitres de la toiture du bâtiment, des murs lézardés et du bris de quelques parties de machine. Elles s’élèvent à 5,000 fr. environ.
- Un commencement d'incendie qui s était déclaré à la suite de l’explosion, a été aussitôt éteint par les ouvriers de l’usine.
- L’usine de Prés-de-Veaux est la seule fabrique de soie artificielle par le procédé Chardonnet.
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- importation des couleurs d*»*il“ line ea Serbie. — Par une circulaire au 29 décembre 1892, le gouvernement serbe rapportant, en ce qui concerne les couleurs d’aniline, l’assimilation qui en avait été faite jusqu’à ce jour aux matières vénéneuses, modifie le régime auquel étaient soumises, dans le royaume, l’importation et la vente de ces couleurs.
- Dorénavant, la tenue et la vente des couleurs d’aniline reconnues chimiquement pures seront laissées libres ; l’entrée en douane sera également laissée libre, même pour les personnes qui ne possèdent pas un permis des autorités compétentes les autorisant à servir et à vendre des matières vénéneuses pour les besoins industriels.
- Toutefois, pour qu’on n’importe pas dans le pays des couleurs d’alinine qui ne sont pas reconnues chimiquement pures de principes toxiques, chaque commerçant est tenu de présenter à la douane un certificat de la fabrique, légalisé par les autorités du lieu où se trouve la fabrique, attestant que ces couleurs sont chimiquement pures.
- Dans le cas contraire, ces couleurs, avant d’être remises au commerçant, seront officiellement analysées au laboratoire de l'Etat, aux frais de l’intéressé.
- Drapeaux fragiles. — 11 paraît qu’un certain nombre de drapeaux distribués à notre jeune armée, le 14 juillet 1880, sont arrivés d jà à un tel point d’usure qu’il serait urgent d’en renouve'er les parties flottantes.
- Le ministre de la guerre a même dù lancer une circulaire relative à ce sujet.
- Or, le service de l’artillerie, de qui relève la confection des drapeaux et étendards, se demande s’il n’y a pas eu tromperie sur la marchandise, et cependant en 1880, la soie artificielle n’était pas encore connue.
- Heureusement que notre armée est plus solide que ses drapeaux!
- Au Haroc. — Importation de cotonnades imprimées. — Le ministre de la République à Tanger a constaté la possibilité qu’il y aurait actuellement à introduire au Maroc des cotonnades françaises imprimées, à bon marché, et de faire ainsi concurrence aux marchandises similaires fabriquées à Manchester, qui alimentent presque exclusivement jusqu’ici les marchés du pays.
- Les chambres de commerce et syndicales, ainsi que tout industriel français désireux de placer des cotonnades de ce genre au Maroc peuvent s’adresser verbalement ou par lettre au ministère du commerce, de l’industrie et des Colonies, qui leur fournira l’indication d’un négociant des plus honorables établi à Tanger et avec lequel nos exportateurs pourraient établir des relations directes.
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- Un musée eommerelal franco-russe à Saint-Pétersbourg. — M.
- Léon Castillon de nationalité française, établi à Saint-Pétersbourg, a conçu le projet de fonder dans cette ville un musée commercial franco-russe destiné à favoriser le développement des échanges entre la France et la Russie.
- Quoique cette institution ait un caractère » tièrement privé, les industriels et négociant* français, désireux de se renseigner sur lenuT jet rédigé par M. Castillon, peuvent s’adressl* au ministère du commerce, de l’industrie7, des colonies (direction du commerce extérien — bureau du mouvement général du com merce et des renseignements commercial™
- 80, rue de Varenne. *6
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- Ecoles supérieures de couiner»
- — Le ministre du commerce vient de fixer a 9 octobre le concours d’entrée aux écoles su périeures de commerce ; les demandes d’ins. criptiors devront être déposées avant le n septembre. Le diplôme de sortie des écoles supérieures de commerce donne droit, on S sait, à la dispense de deux années de service militaire.
- Les écoles supérieures sont au nombre de huit ; E-’ole des hautes études commerciales à Paris ; Ecole supérieure de commerce à Paris « Institut commercial de Paris ; Ecoles supérieu' res de Bordeaux, Lille, Lyon, Le Havre et Marseille.
- Les demandes devront être adressées au? directeurs desdites Ecoles.
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- Lamentable accident. — Le I6mars au soir, vers dix heures,M. Paul Qainquarlet un des directeurs de l’importante usine de Mauchauffée de Troyes, était allé lui-même remplir trois réservoirs destinés au service dj la teinturerie. Ces réservoirs sont placés dans une cour, espacés entre eux et élevés d’environ deux mètres cinquante. Au dessusdecha-cun d’eux s’ouvre une porte vitrée qui permet d’en vérifier le contenu et aussi, d’allumerdes becs de gaz placés dans le urs intervalles.
- M. Quinquarlet, en se penchant sans doute pour allumer l’un de ces becs, a perdu l’équilibre et s’est abattu sur le pavé, se fendant le crâne.
- Ce douloureux événement a produit une profonde consternation dans toute la région. M. P. Quinquarlet était âgé de 41 ans; il laisse une veuve et quatre filles, qui n’étaient pas seules à l’aimer et à l’estimer -, il avait su conquérir l’amitié de tous: patrons et ouvriers.
- Son nom reste des plus honorablementportés dans la grande industrie troyenne, en la personne de M. Henri Quinquarlet, frbricant de bonneterie.
- Prime de la « Revue de la Teinture
- AVIS
- Notre volume prime : Médecine des Familles, a été envoyé à tous nos abonnés inscrits ou renouvelés du jor janvier. Une perte en cours de route étant toujours possible, si l’un d eux ne l’a pas reçu, il voudra bien nous le réclamer.
- Les abonnés dont la souscription échoit dans le coursde l’année peuvent, s’ils nous en font la demande, recevoir dès maintenant ledit volume.
- Le Gérant : F* Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CIIARLEVILLE (ARDENNES).
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- LA
- 5e Année, Nos 4.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- I
- Avril 1893
- 3, Rue du Trésor, PARIS
- SOMMAIRE
- Chronique. — Nouvelle méthode de teinture. — Teinture mécanique du coton en ruban de Carde. — Machine à teindre les textiles en é-eheveaux. — Nouvelle machine à chiner. — Nouveaux mordants d’aluminium. — Revue sommaire des Brevets d’invention.
- Procédés divers : Jaune de Carbazol ; Bleu Gendarme; Olive clair coton; Coton chiné ; Procédés de teinture brevetés. — Machines à repasser.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. — Application du nouveau régime douanier. — La participation aux bénéfices. — Les tissus importés en Chine. — Fabrication du parchemin végétal. — Liquide extincteur. — Les fils et tissus de soie aux Indes. — Brevets d’invention (catalogue). —Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- La température exceptionnelle dont nous sommes favorisés et qui n’a pas eu de défaillance, a hâté considérablement la vente des étoffes d’été : leur stock sera certainement épuisé avant la fin de la saison.
- Les soieries légères, les petits lainages, parmi lesquels il faut compter les cachemires à bas prix, tels que ceux des échantillons de notre précédent numéro ; les mousselines de laine imprimées, les indiennes et les cotonnades à sujets tissés, sont les articles les plus vendus.
- Tous les lainages côtelés se désignent maintenant dans le commerce de détail sous le titre Whip-cord : c’est le nom en faveur appliqué à des genres très différents, et qui ne signifie pas grand’chose, car en anglais cela veut dire : petite ficelle solide; appliqué aux tissus de laine, cela n’a qu’un sens purement imaginatif.
- Parmi toutes ces étoffes, on remarque une énorme quantité d’écossais ; ce genre a toujours eu sa place dans les lainages pour robes et pour doublures de vêtements d’hommes, avec des alternatives d’eugouement et de calme, ïnais nous le retrouvons actuellement sur les cotonnades dites Oxford, Vichy, etc., et tout autant, sinon plus, dans l’indiennerie ; jusqu’alors il n’en avait été fait dans cette fabrication qu’un emploi fort restreint.
- La consommation des écossais est telle, qu’à Roubaix, ce genre arrive à manquer complètement, tant en pure laine qu’en chaîne coton. Sur cette place, la fabrication d’hiver est commencée, et l’on a lieu de penser qu’elle aura un bon courant d’affaires ; en tissus fantaisies, les commissions abondent et les fabricants sont engagés jusqu’à fin août; il s’est aussi remis des ordres en articles confection, en foulés, apprêt sublime et chaîne coton.
- Le drap de dames trouve un écoulement, petit mais suivi, pour une confection que l’on nomme : Collet, fort en vogue en ce moment, et qui consiste en une courte pèlerine avec trois collets superposés suivant le système du car-rick. Ce vêtement se fait en toutes nuances.
- La nouveauté pour dames est aussi en bonne demande à Reims ; les flanelles ont également un bon courant ; les cachemires et mérinos de qualités moyennes et communes ont eu assez de mouvement, suivi maintenant d’une accalmie ; mais le molleton est momentanément délaissé.
- A Rouen, les articles en faveur sont la flanelle de coton, les écrus, la belle cretonne, le mouchoir.
- L’indiennerie est particulièrement favorisée : l’article robe notamment, profite grandement de la température actuelle : les tissus imprimés pour chemises sont dans la même situation. Les nouveaux dessins pour pilou et flanelles ont paru et attendent les étoffes que les tisseurs fabriquent avec activité.
- La marchandise est rare surplace, et les fabricants, notamment les indien-neurs, sont fort engagés. Pour la flanelle, ils sont encombrés d’ordres.
- Il nous arrive de Rouen la regrettable nouvelle d’un incendie qui a complètement détruit la teinturerie de M. Lan-celevée, à Darnétal.
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- La température, autant que la mode, favorisent également les soieries.
- Les métiers, dans la région lyonnaise, sont spécialement alimentés par les tissus unis teints en flotte, quoique le genre teint en pièce se fasse encore couramment.
- Le côtelé chaîne grège et trame coton donne lieu à de fortes affaires ; la polonaise également grège et coton, la doublure teinte en pièce, le satin grège, sont en voie d’accroissement.
- Le tissu chinois est fabriqué en grand à l’usage des imprimeurs ; il en vient aussi de fortes quantités des Etats-Unis pour être teints et imprimés à Lyon, puis réexpédiés en Amérique.
- Le satin duchesse tout soie est en grande vogue.
- Voici quelques autres articles dont la fabrication est aussi en bonne voie :
- Batavia ; satin duchesse tramé coton, teint en pièce : étoffes légères telles que china, florentine, marceline ; faille noire et couleur ; tramé laine ; cristalline, qui est un côtelé chaîne soie cuite, trame alternative de laine eu coton et de soie ; étoffe pour parapluies teinte en flotte, tandis que celle teinte en pièce termine sa saison.
- Mais le velours est surtout dans une phase des plus prospères ; en poil uni noir et couleur, les ordres sont considérables ; en poil schappe, ils sont tels que l’on craint de manquer de schappe.
- Les étoffes qui, au contraire, sont ou en décroissance ou en continuation de calme, sont :
- Le pongée uni chaîne grège tramé schappe : le pongée tout soie a encore quelques ordres; l’écharpe fond taffetas chaîne grège, trame schappe ou coton; le crêpe de Chine; les damas de tous genres, l’étoffe du Levant ; les articles à torsion, sauf la mousseline qui a quelques commandes ; la cache-mirienne façonnée, chaîne coton, trame soie ; satin rayé pour doublure, etc.
- Parmi les articles en faveur, et pour ceux qui s’y prêtent, les genres les plus demandés sont les écossais, les rayés pékin, les motifs à fleurettes, les effets de chiné et de moiré, le glacé (à dou-
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- lie teinte) ; mais tout cela vient après Juni, qui tient la première place.
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- En Allemage, la situation de l'industrie des soieries, qui a son centre à Crefeld, paraît aussi prospérer. Les fabricants d’étoffes sont très occupés : on fait d’importantes commandes de tissus m soie pure, comme merveilleux, damassé, armure et notamment glacés, unis ou à petits dessins. Les fabricants de tissus mélangés pour doublures et garnitures reçoivent aussi beaucoup ^ordres.
- Les fabriques d’étoffes pour cravates, parapluies et ombrelles sont également Men occupées. La fabrication du velours reçoit beaucoup d’ordres, surtout pour les meilleures sortes : les peluches sont un peu négligées.
- Les ordres reçusjusqu’à aujourd’hui pour les velours comme pour la soie assurent le travail aux fabricants et aux Masseurs à la main jusqu’à la fin de l’automne.
- Les teintureries sont très actives ; les établissements d’apprêt le sont moins æi ont dû, pour se maintenir, se syndiquer.
- On s’occupe actuellement d’un nouvel établissement pour le tissage de la soie avec 600 métiers mécaniques que la maison Krahnen et Gobbes, de Cre-Jeld, fait construire à Wassemberg lŒtégence d’Aix-la-Chapelle), et pour lequel cette commune a donné le terrain et accordé pour 15 ans l’exemption de taxes.
- Pour les tissus de laine en Allemagne, une correspondance de Berlin nous dit qu’il a de la reprise, le commercé et 3â confection commençant à s’alimenter pour l’hiver.
- « Ce sont particulièrement des étoffes unies de double et de cheviot qui sont achetées ; mais, néanmoins, les manufacturiers se plaignent beaucoup des prix baissés de manufacturés tout faits. Pans les manufactures de bonneterie, lo commerce est bien satisfaisant, tandis que celui des manufactures de tapis ®st devenu plus calme. »
- Yoici, enfin, d’après la Chambre de commerce de Verviers, les articles qui donnent lieu aussi sur cette place à une certaine amélioration dans l’industrie Irapière :
- Les genres peignés de couleur, tant
- en qualité ordinaire qu’en marchandise fine, sont toujours assez délaissés et la vogue reste aux articles cardés et surtout aux cheviots : quant aux articles noirs, tant en peignés purs qu’en peignés mixtes, la vente en est toujours courante et les demandes en sont assez suivies.
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- * *
- Notre Chronique s’est tenue cette fois à la revue des tendances de la consommation dans les industries que la teinture dessert et dont elle partage la bonne ou mauvaise fortune ; il est possible d’en tirer quelques prévisions utiles, principalement pour nos lecteurs éloignés des centres, et dans des contrées où les modes d’aujourd’hui chez nous sont celles de demain chez elles.
- En dehors de ces informations, le mois écoulé a été vide d’événements intéressant plus ou moins directement nos spécialités.
- F. Gouillon
- NOUVELLE
- METHODE DE TEINTURE
- Des fils et tissus de provenance animale, de la corne, des plumes, du cuir, et de toutes les matières albumineuses en général.
- Brevet de M. le Dr Fritz Obermayer
- On sait qu’on peut obtenir des couleurs très vives sur la laine et sur la soie, en traitant ces deux matières par une dissolution acidifiée de nitrite et par une combinaison des matières diazoïques développées avec une solution alcaline de phénols, comme le ; phénol simple, la résorcine, l’acide pyrogallique, l’alpha-naphtol et le béta-naphtol.
- Mais jusqu’à présent, ce fait n’aurait donné aucun résultat pratique, par la raison que les solutions de phénol qu’il faut employer, sont par trop alcalines et détériorent beaucoup les filaments de provenance animale.
- Le docteur Obermayer, étudiant depuis longtemps les matières albumineuses, a souvent répété la réaction précitée et reconnu de la sorte que non seulement les filaments déjà mentionnés, mais aussi toutes les matières albumineuses et leurs analogues, se laissent diazoter au moyen de l’acide nitreux, et peuvent être combinés avec les phénols et leurs acides sulfoniques et carboniques employés dans l’utilisation des matières azoïques ainsi qu’avec certaines amines aromatiques, sans que leur structure et leur aspect subisse une détérioration quelconque ; lesdites combinaisons produisant des colorants d’un grand
- éclat et de grand teint, qui, par suite de 1 facilité avec laquelle ils peuvent être manip/ lés et du bon marché des amines et des phé* nols employés, offrent de grands avantages dans diverses applications industrielles.
- Le procédé en question comprend, avec ia méthode d’emploi des matières colorantes (méthode décrite en détail ci-après), lesvfaits nouveaux reconnus par l’inventeur, savoir que les colorants obtenus par les amines se laissent à nouveau diazoter et combiner avec des amines, et qu’aux matières azoïques obtenues par ce procédé ou par celui qui précède, on seut donner des nuances différentes en les soumettant à l’action des solutions de sels métalliques.
- M. le docteur Obermayer décrira donc successivement :
- I. Le procédé qu’il a trouvé le meilleurpour diazoter, mais qui n’entre que partiellement dans la présente invention.
- II. La combinaison des matières diazoïques obtenues par ce procédé (1) avec les phénols et les amines ou avec leurs acides sulfoniques et carboniques.
- III. Le procédé pour produire des matières diazoïques à l’aide des matières amidoazoï-ques obtenues par les amines.
- IV. Le traitement des matières diazoïques obtenues soit des colorants azoïques, amido-azoïques et diazoïques par des sels métalliques pour en varier les nuances.
- En décrivant chacun de cas quatre procédés, l’inventeur exposera les opérations à effectuer avec les différentes matières albumineuses, accompagnant chaque exposé d’exemples qui le feront mieux comprendre.
- I. — Manière de diazoter
- Les divers essais faits par l’inventeur lui auraient démontré que, pour diazoter, il est très important que les solutions d’acide nitreux soient très diluées, contenant ljlO à 2 0|0 de soude nitreuse du commerce à 80 0[0 environ, acidifiée par une quantité équivalente d’acide chlorhydrique ou d’acide sulfurique, qu’il faut les employer à froid pendant 12 à 24 heures et jamais ne les exposer à la lumière. Ce n’est qu’en se conformant à ces prescriptions qu’on pourrait réaliser des teintes uniformes.
- 11 y a lieu de faire remarquer que l’agitation incessante de la matière traitée, pendant toute l’opération, joue un rôle important dans la réalisation de l’uniformité des teintes.
- La manière de diazoter est à peu près la même pour la soie, la laine, le cuir, les poils, les étoffes lainées, la corne et toutes les matières albumineuses en général.
- Les solutions diluées de l’acide nitreux donnent aux matières albumineuses une couleur jaune peu vive ; par contre, celte couleur jaune deviendrait très vive avec l’emploi des . solutions concentrées et il en serait de même pour les teintures produites par la combinaison avec des phénols et des amines.
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- Procédé pour diazoter la lame et la soie
- La laine bien dégraissée ou la soie cuite est mise dans la solution de nitrite préparée comme il a été expliqué ci-dessus, et on l’y laisse pendant 12 à 24 heures, en l’agitant constamment. Le rapport entre la quantité du liquide et celle de la marchandise doit être tel que la laine, ou la soie (qu’il ne faut pas réunir en masse serrée) se trouve juste couverte par le liquide.
- Userait essentiel de soustraire l’opération à l'influence de la lumière ; par conséquent, si le bain doit agir pendant 12 heures, il serait préférable de l’employer pendant la nuit. On retire alors la matière traitée et, après l’avoir lavée à fond dans l’eau claire, on procède immédiatement à la combinaison avec des amines ou des phénols.
- Les poils, les étoffeslainées, les plumes, la corne et le cuir sont traités de la même manière, avec cette seule différence que le bain doit durer 36 heures.
- Les matières diazoïques produites sont très sensibles à la lumière. Si on les traite par des solutions de differents sels métalliques ou d’agents d’oxydation, chlorure de cuivre, chlorure de fer, acétate de zinc-, chromate de zinc, chromate de soude, en solution tartrique à l’exception du chlorure d’étain, on obtiendrait des couleurs brunes ou rouges brunes, plus ou moins vives et également très sensibles à la lumière, ce qui empêche de les employer dans la teinturerie. Mais si l’on traite des matières diazoïques sus-nommées par une solution diluée de chlorure d’étain, chlorhydrique à environ 60* G., on obtiendrait avec une réduction apparente de la matière diazoï-que, en très peu de temps, pour toutes les matières albumineuses citées et leurs analogues, une couleur crème résistant à l’action de la lumière.
- //. Combinaison des matières albumineuses diazoïques avec des phénols et des amines ou avec leurs acides sulfoniques et carboniques.
- M. le docteur Obermayer aurait trouvé que les matières albumineuses diazoïques, comme la laine, la soie, le cuir, les plumes, la corne, les poils et les étoffes lainées diazolées, peuvent être combinés avec des phénols, de la manière la plus simple et sans éprouver la moindre détérioration, lorsqu’on emploie soit des solutions neutres et aqueuses de phénols, chauffées à 80* C., soit des solutions froides de phénolates alcalins ayant une faible teneur d’ammoniaque et aucun excès d’alcali fixe libre. 11 aurait trouvé, en outre, que les sels neutres des amines et la solution faiblement acétique des amines, soit chauffée à 80* C., soit froide, peuvent servir à des combinaisons produisant des colorants. Les solutions de phénols et d’amines employées à cet effet varieraient un peu sous le rapport de la concentration, qui influe sur l’éclat de la couleur fpro-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- duite. On pourrait dire qu’en général il suffît de prendre, pour chaque litre, de 1 à 10 gr. des phénols, des phénolates alcalins, des sels alcalins, des acides sulfoniques ou carboniques du phénol, des sels d’amine et des sels alcalins, des acides amidosulfoniques. Lorsqu’on teint à froid, il y aurait lieu d’ajouter à la solution des phénolates alcalins, environ 2[100[0 d’ammoniaque.
- Procédé pour teindre la laine ou la soie
- diazotée.
- 1er Exemple.
- La laine diazotée comme il a été dit dans le procédé 1 est mise dans une solution de béta-naphtol alcalin contenant 5 0[0 de béta-naphtol et 2il0 O^O d’ammoniaque, à la température ordinaire. Après avoir laissé la laine dans le bain pendant 12 heures, en ayant soin de l’y agiter fréquemment, on la retire et on la lave à froid. La belle teinte brune tirant sur le rouge que l’on obtient, résisterait même à des solutions saponacées chaudes. Les acides retiendraient la nuance plus claire.
- 2e Exemple
- La soie diazotée d’après le procédé 1 est mise dans une solution aqueuse chauffée à 80’ C. (solution à 12 0|0 d’alpha-naphtol), préparée en dissolvant l’alpha-naphtol dans un peu d’alcool ou d’esprit de bois, que l’on verse ensuite dans de l’eau chaude. Après avoir laissé la soie dans ce bain pendant 15 à 20 minutes en l’y agitant constamment, on l’en retire pour la laver à fond. La teinte rouge écarlate ainsi obtenue serait, comme toutes les teintes, produite avec des solutions neutres, presque complètement insensible à l’influence des acides et des alcalis.
- 3° Exemple
- La laine diazotée d’après le procédé 1 est mise dans une solution de scude naphtonique de 0,5 à 5 0[0, acidifiée par quelques gouttes d’acide acétique; on l’y laisse pendant vingt-quatre heures en l’agitant souvent, ou pendant 15 à 30 minutes en chauffant la solation à 80- C, ; passé ce temps, on retire la laine du bain et on la lave à fond. La teinte obtenue est rouge écarlate et très belle *, elle résisterait aux acides et brunirait sous l’action des alcalis. Les acides régénéreraient le rouge.
- 4e Exemple
- La soie diazotée d’après le procédé (1) est mise dans une solution de paraphénylènedia-mine chlorhydrique de 0,5 à 1 0]0, additionnée de la quantité équivalente d’acétate de soude, de préférence à froid. On laisse la soie dans ce bain pendant six jours, en l’agitant fréquemment. Après ce laps de temps, la soie qui alors a une teinte noire foncée, tirant sur le bleu, est retirée du bain et lavée à fond. Les alcalis produiraient des nuances tirant sur le brun, mais la teiDte résisterait complètement aux acides faibles.
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- L’inventeur cite comme exemple les teintes obtenues par les phénols et les amines dont le détail suit :
- Table A
- Les matières albumineuses donnent, si os combine :
- N° 1.—Avec du chlorhydrate d’aniline, um teinte rouge foncée.
- N° 2.— Avec du phénol, une teine jaune ua peu rougeâtre.
- N°3.— Avec de la résorcine, une teinte orange foncée.
- N° 5. — Avec du tannin, une teinte jaune foncé un peu rougeâtre.
- Na 5.-— Avec de l’alpha-naphtol, une teinte rouge écarlate.
- N°6.—Avec du béta-naphtol, une teinte ecarlate claire un peu jaunâtre.
- N°7. —Avec du chlorhydrate d’alpha-naph-tylamine, une teinte brune claire tirant sur te rouge.
- N0 8.— Avec du chlorhydrate de bétanaph-tylamine une teinte orange.
- Ne9.— Avec du chlorhydrate de méta~ phénylènediamine, une teinte rouge violette foncée.
- N° 10. — Avec de l’acétate de benzidine une teinte brune de bois, un peu rougeâtre.
- Toutes ces teintes sont obtenues avec des solutions neutres ; elles résisteraient au savon à l’exception de celles des numéros 5 et 6 qui* traitées par du savon, deviendraient un peu plus foncées. Toutes sont destinées à la laine.
- Il faut toujours prendre assez de liquide pour que la matière diazo-albumneuse en soit couverte. Les bains utilisés peuvent être employés à nouveau, en renforçant leur teneur en phénol ou amine.
- Les plumes, poils, étoffes lainées, la corne, le cuir, sont traités de la même manière. 11. faut observer cependant que c’est seulement dans l’eau froide ou tiède qu’on peut combiner les plumes et les cuirs avec des amines ou des phénols.
- Pour les procédés qui précèdent, on peut employer les phénols et les amines, et lec acides sulfoniques et carboniques suivants ;
- Phénol, o-nitrophénol, tiophénol, crésdL, thymol, cumol, pseudo-résorcire, acide pyrogallique (acide gallique), tannin, alpha-naph-tol, béta-naphtol, dinitro-béta-naphtol, dioxy-naphtaline, acide salycilique, aniline, o et p-toluidine, xylidine, cumidine, m-phénylène-diamine, p-phénylènediamine , oluylènedia-mine , alpha-naphlylamine , béta-naphtyte-mine, napbtylènediamine, benzidine, tolidine, dianisidine, soude béta-naphtylamine sulfoni-que 2.6 (Bronner), soude alpha-naphtylamine sulfonique 1.4.
- III. Procédé pour produire des teintes disr zoïques au moyen des teintes obtenues par des amines d’après Je procédé 11.
- Les teintures obtenues par les amines dte-près le procédé 11 doivent évidemment le^sr
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- pouvoir colorant aux matières amidoazoïques. En effet, en mettant ces colorants dans des solutions diluées d’acide nitreux de la même concentration que celle indiquée dans le procédé 1, on peut les diazoter à nouveau et les combiner avec des phénols et des amines, obtenant ainsi soit des couleurs plus vives, soit des variations dans les nuances.
- Le procédé, pour les différentes matières albumineuses (soie, laine, plume, cuir, poil, corne), ainsi que pour les opérations et les concentrations des solutions, est identiquement le même que celui indiqué en détail en 1 et 11. La table B donne le détail de quelques-unes des teintes obtenues par ce procédé.
- Table B
- N° 11. — En diazotant la matière amidoazoï-que l° 7 de la table A et en la combinant avec de la méta phénylènediamine, on obtient une teinte noir tirant ;sur le rouge.
- N° 12. — En combinant la même matière n° 7 avec de la benzidine, on obtient une couleur brune très foncée, tirant sur le rouge.
- N° 13.— En diazotant la matière amidoazoï-qne n° 8 de la table A et en la combinant avec de l’alpha-naphtylamine, on obtient une couleur brune tirant sur le rouge.
- N0 14. — Combinée avec de la benzidine, ladite matière n° 8 donne une couleur brune de bois foncée.
- N° 15. — En diazotant la matière amidoa-zoïque n° 9 de la table A et en la combinant avec de l’alpha-naphtol, on obtient une cou* | leur tirant sur le brun.
- No 16. — En combinant ladite matière n° 9 avec de la benzidine, on obtient une couleur brune de bois.
- Toutes les solutions sont neutres et les teintes résisteraient au savon ; elles sont destinées à la laine.
- Les colorants spécifiés dans le procédé 1), colorants obtenus par des amines, peuvent être combinés avec les phénols et les amines indiqués dans ledit procédé 11 et produisent alors des teintes très belles, quelquefois plus foncées que les autres.
- IV. — Traitement des colorants spécifiés en II et III par des solutions métalliques ou des agents d'oxydation pour varier les nuances.
- M. le Dr Obermayer aurait trouvé, en outre, que lorsqu'on traite les colorants obtenus d’après les procédés 11 et 111, par des solutions de différents sels métalliques chauffées à 80° C. ou par des agents d’oxydation comme le chlorure de fer, le chlorure de cuivre, l’acétate de zinc, le chromate de potasse et l’acide sulfurique, on obtient, après 20 ou 30 minutes, des colorants plus foncés ou d’autres nuancesd’un fort bel aspect. La table C qui suit donne quelques exemples et indique comment s’effectue la manipulation.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Table C
- Lorsqu’on traite, pendant trois minutes environ, dans une solution contenant 0,5 à 2 0/0 de chlorure de cuivre et 0,2 0/0 d’acide chlorhydrique, à une température de 50 à 80° C., les colorants indiqués dans la table A, on obtient les résultats suivants :
- Le n0 1 devient brun de bois très clair.
- Le n° 2 » brun de bois.
- Le n° 3 » brun clair tirant sur le rouge
- Le n° h » brun de bois clair.
- Le n° 5 » rouge foncé tirant sur le
- brun.
- Le n° 6 » violet foncé tirant sur le
- rouge.
- Le n0 7 » brun tirant sur le noir.
- Le n° 8 » brun havane.
- Le n° 10 » brun de bois foncé.
- Le no 11 (de la table B) devient brun foncé tirant sur le noir (fortement).
- Le no 12 devient brun très foncé.
- Le n0 13 » brun de bois foncé.
- Le n® 14 » brun de bois foncé.
- Le n° 15 » rouge foncé tirant sur le
- brun.
- Le n° 16 » brun de bois.
- Lorsque les colorants de la table A sont traités pendant 3 minutes environ dans une solution contenant 0,5 à 2 0/0 de chlorure de fer et
- quantité équivalente d’acide sulfurin..«
- j„ en» i on. « a une
- température de 50° à 80° G., on obtient 1 sultàts suivants :
- es ré-
- solution aquèuse neutre contenant 0,5 à 2 0/0 d’acétate de zinc à une température de 100° C. donne les résultats suivants :
- Le n° 1 devient jaune.
- Le n° 2 »» brun clair.
- Le n° 3 » brun clair tirant sur le
- et nuancé de rouge.
- Le n° 4 » havane clair.
- Le n° 5 » bordeaux foncé.
- Le n0 6 » bordeaux rouge.
- Le n° 7 » brun tirant sur rouge.
- Le n0 8 » orange foncé.
- Le n° 9 » bordeaux très foncé
- Le n0 10 » brun foncé.
- En traitant les colorants de la table A pendant 3 à 5 minutes dans une solution contenant 10/0 de bichromate de potasse ayec la
- 0,2 0/0 d’acide chlorhydrique à une tempéra- :
- ture de 50 à 80o G :
- Le n0 1 devient brun tirant sur le jaune un
- peu rougeâtre.
- Le n0 2 » brun clair nuancé de rouge.
- Le n° 3 » brun clair tirant sur le jaune.
- Le n° 4 » havane clair nuancé de rouge
- Le n° 5 » rouge un peu foncé tirantsur
- le brun.
- Le n° 6 » rouge très foncé.
- Le n° 7 » brun foncé.
- Le n° 8 » brun havane nuancé de
- rouge.
- Le n0 9 » bordeaux foncé.
- Le ne 10 » brun de bois foncé nuancé
- rouge.
- Un traitement subi par les colorants de la
- table A pendant 15 minutes environ dans une
- Le n° 1 devient jaune foncé tirant sur le vert. Le n0 2 » jau ne foncé tirantsur le vert.
- jaune tirant sur le brun, jaune foncé.
- brun très foncé tirant sur le rouge.
- brun tirant sur le rouge, brun de bois foncé, brun havane clair, brun c’air.
- noir tirant sur le brun.
- Le n° 11 (de la table B) brun foncé tirant sur le rouge.
- 12 devient noir.
- brun de bois très foncé, noir légèrement nuancé de rouge. 1
- brun très foncé, noir un peu rougeâtre.
- 2
- Le n0 3 Le n° 4 Le n° 5
- Le n0 6 Le n° 7 Le n° 8 Le n° 9 Le n° 10
- Le d Le no 13 Le n° 14
- Le n° 15 Le v0 16 Toutes savon,à
- le savon rendrait un peu plus foncés. Ces eo lorants sont destinés à la laine.
- ces teintes résisteraient à l’action du l’exception des numéros 5 et 6, que
- ___j__-----------i— ' n
- Observations générales et avantages
- Tous le3 filaments et tissus de provenance animale, ainsi que toutes les matières albumineuses qui ont subi le traitement décrit ci-dessus, seraient complètement pénétrés du colorant, ce dont on pourrait se convaincre par des sections microscopiques; le traitement donnerait donc non-seulement une durée exceptionnelle à la teinte, mais aussi un très bel aspect à la matière traitée. Les teintes obtenues ne noirciraient pas en vieillissant. Une grande série de ces teintes résisteraient aux alcalis, une autre série aussi grande résisterait aux acides. Le procédé ne nuirait pas aux filaments, et comme il n’exige que des éléments de colorants azoïques, il est très facile à appliquer et revient à très bon compte.
- Le procédé pourrait être avantageusement affecté à la teinture des tissus composés de filaments de provenance animale de différentes espèces, car les opérations sont les mêmes pour tous ces filaments. Avec la même concentration, la même température et la même durée dans l’opération, on serait toujours certain d’obtenir des teintes uniformes.
- TEINTURE MÉCANIQUE
- Du Coton en ruban de carde
- On se rappelle, dit M. l’abbé Vassart, dans YIndustrie textile, que des essais de teinture du coton en ruban de carde avaient été commencés dans la filature de Mme veuve Jac-quart, à Tourcoing, avec les appareils et les procédés L’Huillier , teinturier-chimiste de Paris.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Anthoni, de Remiremont, se croyant fort de son brevet du 19 mai 1882, était venu tout arrêter, au moment de la mise en marche, et avait intenté un procès.
- Cette affaire fut jugée par le tribunal civil de Lille, à la date du 24 janvier 1892 et le brevet Anthoni fut déclaré nul.
- La Cour d’appel de Douai, ayant à rendre un jugement sur la même question, confirma en tous points le jugement du tribunal de Lille (1).
- Les appareils L’Huillier ont donc été réinstallés chez Mme veuve Jacquart. Les essais recommencent et promettent des résultats très intéressants pour les filateurs et les teinturiers.
- Nous avons suivi la teinture d’une partie de coton en noir d’aniline par oxydation : et le bain d’aniline qui précède, comme aussi le bain de bichromate qui suit l’oxydation, se comportent de la manière la plus satisfaisante pour l’imprégnation des fibres. Le noir produit était inverdissable, le coton doux, sans queue de rat, sans boutons, ne nécessitant aucun nouveau cardage ?t n’offrant aucune difficulté pour les laminages et les opérations ultérieures de la filature. On sait qu’il en est autrement avec les procédés d’Anthoni.
- Nous continuerons à rendre compte des essais qui vont se poursuivre chez Mme veuve Jacquart, sur le coton, et chez un grand industriel de la région, sur le lin, au point de vue du blanchiment et des teintures en différents noirs et en couleurs, par les appareils et procédés L’Huillier.
- A propos de cette note, nous signaler ons l’une des dispositions de la machine L’Huillier, qui contribue le plus aux bons résultats ci-dessus annoncés.
- Voyons, d’abord, les imperfections qu’il fallait éviter :
- Si nous supposons le coïler, rempli avec son ruban enroulé en spires sinueuses et placé dans un récipient à vide, il ne pourrait fonctionner d’une manière satisfaisante : le vide aspirerait le coton par les trous de perforation du coïler et déterminerait la formation de queues de rat dans le ruban. La pression dans un autoclave, d’autre part, comme aussi l’arrivée du liquide dans un récipient à vide, provoquerait le tassement de la matière à teindre dans le coïler, ce qui ménagerait des voies de filtraticn et des irrégularités dans la teinture.
- C’est en vue d’obvier à ces inconvénients que M. L’Huillier a combiné quelques dispositifs qui, à la simplicité d’organes, unissent la rapidité de préparation et la sûreté d’exécution.
- Si l’on pose dans le coLer ordinaire, non perforé, une tige à coulisse ou sans coulisse, creuse de haut en bas ou pleine, portant à son extrémité inférieure une rondelle qui recouvre
- (1) Voir Revue de la Teinture, 1892, p. 156.
- le fond du coïler, on peut remplir celui-ci comme d’habitude et alors, adaptant à la partie supérieure de la tige une rondelle semblable à la première, mais mobile et pourvue d’une poignée, exercer une pression en même temps qu’on fait un quart de tour ayec la poignée.
- On peut ensuite retirer du coïler tout le ruban de carde qui est maintenant serré entre les deux rondelles et qui conserve sa disposition en anneaux 'superposés. Ces rubans, ainsi maintenus par une tige entre deux rondelles, sont placés dans des sacs ou dans des récipients perforés, qui peuvent être soumis alors dans des chaudières, autoclaves, cuves, appareils à vide, aux opérations de décreusage et de teinture.
- Lfs rubans de carde, disposés de la même n anière, sont dans les conditions favorables pour les rinçages et les essorages.
- Pour le séchage des mêmes rubans, il est avantageux d’enfiler une tringle de part en part, en lieu et place de la tige à coulisse ou sans coulisse, et toutes ces tringles ainsi gardées sont disposées dans les séchoirs.
- MACHINE A TEINDRE LES TÉXTILES EN ÉCHEVEAUX
- Par M. Victor Bantegny
- Voici les principales dispositions de cette machine :
- Un bac à fond circulaire reçoit sur deux côtés des bâtis avec palier au sommet et dans ces paliers se monte un tambour par les tourillons de son axe central. Ce tambour est formé de deux flisques calées sur son axe, presque tout contre le tourillon de ce dernier; ces flasques sont étoilées, c’est-à-dire qu’elles portent p’usieurs rayons dont les. extrémités plongeantes sont en bois et reliées par des planchettes, facilement démontables, qui vont d’une flasque à l’autre, en travers du bac ou cuve -, c’est sur ces- planchettes que l’on range les éch veaux à teindre ou à laver. La partie de l’axe de tambour comprise entre les deux flasques est protégée par un fourreau inattaquable par les acides, et le mouvement de rotation se donne au tambour, soit à la main, soit par poulie folle et fixe.
- Après teinture ou lavage, on relève le tambour pour dégager la cuve, et cet exhaussement s’opère à l’aide d’un dispositif de crémaillère mue par volant et engrenage coniques ou bien au moyen d’un treuil fonctionnant au-dessus du bac ; avec un treuil roulant, on peut même faire passer le même tambour à écheveaux dans une série de bains différents pour arriver à la nuance voulue.
- NOUVELLE MACHINE A CHINER
- De H. Talon
- Une machine à chiner les fils par impression a récemment été brevetée par M. Talon ; elle se distingue essentiellement des appareils jusqu’à présent employés, et qui, lorsqu’on procède par impression mécanique, sont ordinairement basés sur l’emploi de rouleaux cannelés; leurs cannelures saillantes sont les surfaces imprimantes.
- Il faut nécessairement autant de rouleaux ainsi gravés, que l’on veut de types de chinage, et ces machines ne se prêtent pas à une extension assez complète des écheveaux, de sorte que l’impresssion ne pénètre pas toujours jusqu’aux fils du milieu.
- La nouvelle chineuse de M. Talon imprime à plat -, les sujets sont des règles mobiles, que l’on peut assembler, espacer et varier autant qu’on le désire, en se servant toujours des mêmes éléments.
- Nous ne saurions mieux comparer l’assemblage imprimeur, qu’à une forme typographique, qui serait constituée de filets parallèles plus ou moins gras, plus ou moins rapprochés.
- Tout l’appareil, d’ailleurs, paraît être inspiré de la presse typographique, et cette adaptation est une excellente idée, car elle se base sur une méthode industrielle arrivée aujourd’hui à une grande perfection.
- Or donc, comme dans la presse typographique, la forme étant composée avec les réglettes imprimeuses, repose sur un chariot qui la transporte au-dessous de rouleaux encreurs, puis la ramène sous le cylindre presseur, après qu’un dispositif à peigne y a interposé l’écheveau de fils, convenablement étalé.
- Un aller et retour du chariot, et l’écheveau est rendu imprimé, en même temps qu’un autre s’engage dans l’appareil ; c’est très simple et très rapide.
- De même que dans les chineuses au rouleau, une seconde couleur exige un nouveau passage; le changement de couleur se fait avec une grande simplicité.
- Cette machine fait ainsi du chinage des fils un travail courant, usuel, qui ne nécessite plus des dépenses élevées de matériel, car il n’est plus nécessaire d’avoir une collection de cylindres gravés.
- Nous ajouterons que l’impression au rouleau, si favorable au travail continu des pièces d’étoffe se déroulant sans cesse, n’est pas aussi avantageuse que l’impression à plat, dans le travail nécessairement alternatif de fils en écheveaux.
- La machine de M. Talon est donc, selon nous, ce que nous avons de plus satisfaisant pour l’impression-chinage des fils en écheveaux.
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- nouveaux mordants
- D’ALUMINIUM
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- eaux, soit dans des poches de toile, soit sur le filtre-presse, de la mettre en suspension dans trois fois son poids d’eau et de saturer le
- au moyen de la soude ; le mordant à 20a B se prépare avec les proportions suivantes :
- Sulfocyanure d’aluminium. Le
- sulfocyanure d’aluminium est très employé pour l’impression des rouges-vapeur d aliza* rine ; il donne des nuances plus brillantes que les acétates d’alumine, parce qu’il n’est décomposé que par la vapeur et qu il ne se décompose pas avant l’impression ou le vaporisage.
- Depuis que l’on est parvenu à extraire pratiquement les sulfocyanures de potassium et d’ammonium des matières épuisées ayant servi à l’épuration du gaz de l’éclairage, l’emploi des sulfocyanures ou rhodanates s’est généralisé.
- Dans les ateliers d’impression, on obtient le sulfocyanure d’aluminium, sous forme de liquide marquant 19 à 20 degrés Baumé, en décomposant une solution de sulfocyanure de baryum par du sulfate d’alumine. Dans 100 litres d’eau bouillante, on fait dissoudre 65 kilogrammes de sulfate d’alumine; la solution est filtrée et envoyée dans une cuve en bois pourvue d’un agitateur. On ajoute ensuite, peu à peu, 85 kilogrammes de sulfocyanure de baryum en poudre ; on remue jusqu à ce que la double décomposition se soit effectuée, on passe au filtre-presse pour séparer le sulfate de baryte et le liquide clair est ramené à 20* Baumé, soit avec de l’eau ou mieux avec de l’eau de lavage du sulfate de baryte.
- J. Hauff est arrivé, en 1887, à préparer les rhodanates basiques d’aluminium inconnus jusqu’à ce jour, depuis le rhodanate tribasique jusqu’au rhodanate octobasique.
- Pour préparer les solutions polybasiques, Hauff dissout la quantité calculée d’hydrate d’alumine fraîchement précipité dans une solution de fhodanate neutre, dont il élève progressivement la température.
- On emploie couramment un rhodanate basique préparé avec :
- Rhodanate d’alumine ordinaire, à 18 degrés
- Baumé................. 20 lit,
- Alumine fraîchement précipitée ................. I kil.
- Sulfite d’aluminium. — Le sulfite
- d’aluminium a été proposé récemment pour le fixage de certaines couleurs alizanques.
- On l’obtient de deux manières différentes. La plus simple de toutes consiste à mêler deux dissolutions, l’une de sulfate d’alumine dans le double de son poids d’eau avec une solution concentrée de bisulfite de soude, dans les proportions suivantes :
- Solution de sulfate d’alumine 100 lit.
- Bisulfite de soude à 38° B... 50 —
- Quelquefois, on remplace le sulfate d’alumine par l’acétate, mais sans grand avantage.
- Il est préférable, selon nous, de précipiter l’alumine du sulfate d’alumine au moyen du carbonate de soude, de la laver à plusieurs
- liquide par un courant d’acide sulfureux jusqu’à dissolution complète. On laisse reposer, pendant vingt-quatre heures, et on obtient un sulfite neutre qui peut très bien remplacer l’acétate dans beaucoup de cas.
- En faisant digérer de l’alumine fraîchement précipitée avec la solution sulfite neutre, on obtient des sulfites basiques divers.
- L’acétosulfite d’aluminium n’est qu un mélange, en différentes proportions, d’acétate et de sulfite d’aluminium.
- Voici un exemple :
- Sulfite d’aluminium.......... 1° llL
- Acétate d’aluminium à 15° B. 8 —
- Citons encore la dissolution de sulfate basique d’alumine dans l’acide sulfureux. Elle se prépare delà manière suivante : Dans 200 li-litres d’eau bouillante, on fait dissoudre 80 kilogrammes de sulfate d’alumine ; la dissolution est filtrée sur une toile et envoyée dans une cuve. D’autre part, on fait dissoudre 70 kilogrammes de carbonate de soude cristallisé dans 200 litres d’eau bouillante. Lorsque les deux liqueurs sont froides, on verse le carbonate de soude dans l’alun, en remuant constamment ; on laisse en contact deux ou trois heures, on passe au filtre-presse, on lave à plusieurs eaux et, finalement, le précipité est mis en deux ou trois fois son poids d’eau, dans laquelle on fait passer de l’acide sulfureux jusqu’à dissolution complète.
- Nitrate d’alumine. — On l'obtient en dissolvant de l’alumine en pâte dans de 1 acide nitrique jusqu’à saturation ; la liqueur est étendue d’eau jusqu’à ce qu’elle marque 12° B. A ce degré, la dissolution renferme 2 à 2,5 p. 100 d’alumine.
- Les indienneurs préparent souvent le nitrate d’alumine par double décomposition de 1 azotate de plomb et du sulfate d’alumine et de l’alun. Dans 50 litres d’eau, on fait dissoudre 50 kilogrammes d’alun ; dans 50 autres litres d’eau bouillante, on fait dissoudre 50 kilogrammes de nitrate de plomb ; on mêle les deux solutions bouillantes ; il se forme un précipité de sulfate de plomb, tandis que le nitrate d’alumine reste dans le liquide. La liqueur filtrée marque 15° B.
- D’autres praticiens préparent ce composé par double décomposition du nitrate de baryte ou de chaux avec le sulfate d’alumine.
- Ce mordant est peu employé. Il est spécialement réservé pour la préparation des rouges-vapeur d’alizarine auxquels il communique des tons plus brillants et plus jaunes.
- Aluminate de soude. — L’aluminate de soude, connu sous le nom de mordant alcalin, se rencontre dans le commerce en dissolution marquant 20° B. On le prépare aisément en dissolvant l’alumine gélatineuse dans une solution de soude caustique. L’alumine est obtenue par précipitation du sulfate d’alumine
- Solution de soude caustique à 36 deer<s Baumé................... io nt
- Alumine en pâte......... 12àl4kil.
- Après 24 heures de contact, on filtre, 0n amène à 20° B. et on enferme la solution dans des bonbonnes bien bouchées, parce qUe l’acide carbonique de l’air le décompose, avec mise en liberté d’alumine.
- Divers — Les mordants, dont nous venons de donner la préparation, sont à peu près les seuls employés. 11 convient, toutefois de citer ceux qui ont été proposés, à diverses époques, par certains praticiens, comme pou. vant s’appliquer dans des cas spéciaux.
- En première ligne viennent les fluorures d’aluminium ainsique les fluorures doubles d’aluminium. Nous avons nous-mêmps essayé le fluosilicate d’alumine. Ces mordants ne présentent aucun avantage sur les mordants à base d’acétates ou de sulfites.
- L’hyposulfite d’alumine se prépare de toutes pièces en dissolvant 3 kilogrammes d’alun et 5 kilogrammes d’hyposulfite de soude dans 100 litres d’eau. Ce sel se décompose à 1009 en présence de l’eau, en soufre, acide sulfureux et alumine hydratée. Notre avis est qu’it est préférable d’employer le sulfite d’alumine, dont nous avons donné la préparation plus haut.
- Liechti et Suida ont recommandé l’emploi d’un chloroacétate d’aluminium pour la pré-paration des rouges-vapeurs d’alizarine. Ce sel donne d’excellents résultats. On obtient ce mordant soit en mêlant deux solutions alumineuses : l’une d’acétate et l’autre de chlorure, en différentes proportions, suivant le résultat à obtenir. On peut aussi le préparer en décomposant le sulfate d’alumine par un mélange d’acétate de plomb et de chlorure de baryum. On fera dissoudre, par exemple, 10 kilogr. de sulfate d’alumine dans 70 litres d’eau bouillante, et on mêlera à cette dissolution un liquide obtenu en faisant dissoudre 50 kilogr. d’acétate de plomb et 4 kilogrammes de chlorure de baryum. Après filtration, la dissolution de chloro-acétate d’aluminium est prête pour le mordançage.
- Nous recommandons également lechloro-sulfite d’aluminium, obtenu en mêlant deux dissolutions neutres de chlorure et de sulfite d’aluminium, par exemple :
- Sulfite d’aluminium à 15° B... 10 lit.
- Chlorure d’aluminium à 15° B. 8 —
- Citons un mordant chloro-sulfite d’aluminium, employé dans un cas spécial, composé de;
- Sulfite d’aluminium à 15° B... 10 lit.
- Chlorure d’aluminium à 15° B. 5 —
- Acétate d’alumine à 14° B. r. 5 —
- L’oxalate d’aluminium s’obtient en dissolvant simplement l’alumine en gelée dans une dissolution d’acide oxalique.
- (Revue de chimie industrielle)
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Produit pour le nettoyage des étoffes Par M. J. Chàmpagnat
- Ce produit, destiné au nettoyage des vêtements, est désigné sous le nom de « Pontié-rine Champagnat. ».
- 11 se compose des éléments suivants :
- Fiel de bœuf.............. 10 lit.
- Savon blanc desséché...... 5 kil.
- Alcool à 90°................. 20 lit.
- Eau.......................... 65 —
- — Ce mélange alcoolique n’est pas plus mau -vais que du savon simple ; il est seulement un peu plus coûteux.
- Pâle détersive pour détacher toute espèce de tissu
- Par M. Billault
- Cette préparation est encore destinée aux nettoyages, et est douée de propriétés naturellement merveilleuses.
- La formule donnée par l’auteur est assez ténébreuse; nous tâcherons de l’éclairoir en mettant entre parenthèses la traduction de ses désignations, en langage usuel.
- Voici texte et traduction :
- Huiles concrètes ou animales;(Huiles de palme,
- de coco, ou suifs) Sève du Pinus larix veneta en 334 kil.
- larmes (Sève du pin de Venise) Sels chimiques (ces sels ne peuvent être que de la soude on 225 —
- de la potasse) Huile essentielle du Pinus toeda 54 —
- (Essence de térébenthine).... Essence de quillaria du Pérou (Décoction d’écorce de pa- 50 —
- nama) 77 —
- Eau 260 —
- Malaxer le tout et macérer vingt quatre heures.
- Cuire et traiter en tous points comme la fabrication d’un savon.
- Le produit se livre en tablettes.
- Cela correspond, en résumé, à un savon ordinaire, additionné d’essence de térébenthine et d’extrait de panama.
- Dégraissage des laines en suint Par M. F. Grëgnet
- L’inventeur emploie la baryte comme agent lessiveur.
- Les laines tondues ou les peaux de mouton laineuses sont immergées dans un bain de 5 OjO de protoxyde de baryum (baryte), monté à l’eau froide ou à l’eau plus ou moins chaude.
- Le dégraissage s’opérerait en cinq minutes.
- Machine à teindre les écheveaux Par M. F. Dehaitre
- Les machines à teindre les écheveaux sont ordinairement formées d’un ensemble inséparable fixé à sa cuve au bac à teinture.
- L’invention consiste en un système de guin-dres indépendant d’un mécanisme fixe et pouvant s’adapter à toute barque de teinture et être enlevé à volonté, pour être porté sur une autre.
- Les guindres sont simplement montés sur un chariot ou châssis animé d’un mouvement de déplacement longitudinal, pendant que les guindres reçoivent eux-mêmes un mouvement de rotation. Le mouvement de va-et-vient du chariot a lieu par un système de bielles et de manivelles et produit le lissage des écheveaux dans le bain. Enfin, tout ce système peut recevoir un mouvement ascendant et descendant poui plonger et lever les écheveaux du hain.
- C’est, en un mot, le travail habituel des machines à teindre, mais avec un mécanisme pour ainsi dire portatif, et n’éiant plus immobilisé à une seule cuve à teinture. Le côté pratique de cette modification est incontestable.
- Velours brillante Par M. L. Giroud
- L’auteur annonce qu’il donne aux velours (soie, coton ou tramés) un aspect nouveau, par un tour de main spécial dans l’apprêt.
- La machine sur laquelle on donne cet apprêt spécial, est composée, en généra', d’une série de rouleaux,soit métalliques, soit en bois, soit recouverts d’étoffes, et destinés, ou bien à tenir le tissu en large, ou bien à l’attirer, c’est-à-dirê à la faire avancer dans la direction voulue, et animés d’nn mouvement de rotation en sens convenable.
- Le rouleau principal est creux et chauffé intérieurement ; il tourne en sens inverse de l'avancement du tissu et appuie sur l'endroit de celui-ci, au préalable étendu par un premier rouleau chauffé appuyant & l'envers.
- Des tendeurs permettent de faire presser plus ou moins le tissu contre le rouleau principal, c’est-à-dire contre celui dont l’action sur l’endroit de l’étoffe produit le brillantage du velours, et qui se caractérise par son mouvement en sens inverse de la marche du tissu.
- Le duvet ainsi couché doit, selon nous, donner un aspect satiné aux velours, susceptible de plaire.
- Procédé de teinture du velours en ombré et en uni
- Par M. Fayard
- Ce procédé consiste à projeter sur le velours de la teinture pulvérisée, de manière à ce que le liquide tombe en pluie sur le tissu. On peut ainsi obtenir à volonté une teinte unie en projetant la teinture pulvérisée au moyen de plusieurs pulvérisateurs contigus, mais on peut également obtenir sur velours des teintes fon-
- dues d’un effet nouveau et très agréable.
- Par suite de la projection de la teinture, celle-ci n’agit que sur les poils du velours, et le fonds reste avec sa coloration naturelle.
- Machine à laver les laines Par la Société alsacienne des constructions mécaniques
- Dans les appareils connus, dans lesquels le lavage de la laine est produit par des appareils mécaniques qui tiraillent et refoulent la laine pour en séparer, par le frottement contre l’eau les matières terreuses, etc., etc., il arrive souvent que la laine se carde dans une certaine mesure et que, par suite, la carde déchire les fibres à cause de leur enchevêtrement et la peigneuse fait plus de blousse pour cause d’augmentation dans le nombre des fibres courtes.
- Pour remédier à cet inconvénient, la Société alsacienne des constructions mécaniques a imaginé un dispositif où l’eau est le seul agent mécanique.
- Il comprend :
- 1° Un jet d’eau continu sortant d’un tuyau placé en-dessous de la toile sans fin d’entrée, et dont le but est de plonger la laine dans le liquide ;
- 2° Un courant d’eau continu comme moyen de transport ;
- 3° Un grand nombre de jets d’eau intermittents , venant d’un réservoir surélevé et qui tombent sur la laine au momenf où celle-ci se trouve dans un petit volume d’eau, produisant ainsi un frottement énergique contre la laine sans la feutrer ;
- 4° Isolement des matières terreuses à l’aide d’un double fond perforé dont les ouvertures peuvent être, à des moment s donnés, ouvertes ou fermées.
- Préservation au vaporisage des nuances des soies teintes
- Par M. E. B. Truman, de Nottingham
- L’auteur, dans son brevet (anglais;, signale qu’en ajoutant aux bains de teinture 2 grammes ou 1 gramme par litre de chlorure mer-curique (sublimé corrosif), on empêche les nuances obtenues de se dégrader et de se ternir au vaporisage à température élevée. La proportion de sel de mercure peut être augmentée ou diminuée suivant la nature des colorants ou de la fibre, et suivant la qualité de l’eau employée à la teinture.
- — Ce résultat, s'il se confirme, est fort intéressant, car si le sublimé est un préservateur des teintes pendant le vaporisage, il est probable qu’il le sera aussi dans les autres causes de leurs altérations : contre l’action de l’air lumineux, par exemple.
- Imperméabilisation des tissus par imprégnation de matières cireuses ou résineuses.
- Par MM. F. Doller et R. Wolfenstein.
- Les auteurs envisagent le cas d’imprégna-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- tion des tissus par de la paraffine, de la stéa-rine, de la cire, mélangées ou non avec des résines et gommes fusibles.
- Au lieu de plonger les tissus en plein bain de ces matières fondues, ils confectionnent un bloc du mélange, de la largeur de l’étoffe qui s’appuie, à l'aide de ressorts, contre un tambour chaud.
- Entre le bloc et le tembour circule l’étoffe a imperméabiliser, et qui s’imprègne du mélange fondu au contact du cylindre chaud. Aussitôt, elle passe sous une règle qui uniformise l’enduit, puis entre deux cylindres chauffés et à pression, qui font pénétrer cet enduit dans l’épaisseur de l’étoffe.
- Produit nouveau destiné æu blanchiment Par M. Brittingham
- Le procédé est basé sur l’emploi d’un tungstate, et destiné au blanchiment des tissus, du papier, etc.
- Pour cela, on prend un demi-litre d’eau, on y ajoute 15 0[0 de tungstate sodique ; dans cette solution on trempe les objets à blanchir. On les y laisse 5, 10 et 15 minutes ou plus longtemps, en ayant soin d’agiter pendant ce temps. On additionne alors d’une solution d’hypochlorite de soude faite avec 225 grammes d’hypochlorite pour 13 litres d’eau. On agite et le blanchiment est obtenu au bout de dix minutes à une heure.
- On peut chauffer au moment de l'addition d’hypochlorite. Quand on désire prolonger l’efficacité du procédé, on ajoute à la liqueur un mélange de 60 grammes de chlorure de sodium, 68 grammes d’acide sulfurique et 50 grammes d’eau. On chauffe jusqu’à dégagement d’acide chlorhydrique,on ajoute un quart d’eau. En prenant 15 grammes de ce mélange, on l’ajoute au précédent.
- Au lieu d’hypochlorite, on peut prendre le mélange suivant : carbonate de soude, 30 grammes ; acide chlorhydrique, 50 grammes ; eau, h litres et demi que l’on ajoute au tungstate de soude.
- Une autre variante consiste à additionner l’hypochlorite de 1 gr. 77 d’acide arsénieux et d’ajouter au tungstate.
- — Tout cela n’est ni bien clair ni bien rationnel. _____
- Procédé de décoloration des extraits de bois et de jus divers
- Par M. Trillat
- Les jus sont amenés à une température voisine de 30° et à un degré de concentration de 2°, 3°, 5° B. On ajoute d’abord une petite quantité d’aniline. Pour 10,000 litres de jus à 2» B., il suffit de 800 grammes d’aniline. Après une forte agitation, on ajoute environ la moitié, soit 400 grammes d’acétone ; le précipité commence à se former immédiatement au sein de la liqueur et entraîne les parties brunes.
- Après vingt-quatre heures, l’action est ter-
- minée -, on filtre et décante, puis on concentre selon les méthodes ordinaires.
- Procédé de clarification des extraits tanniques
- Par MM. Simon et Ce
- Procédé consistant à clarifier au moyen d’une solution de sang additionnée de carbonate de soude, les sucres tanniques marquant 20® à 30o B.
- Procédé de décoloration des extraits tanniques
- Par M. David
- Procédé de décoloration des jus tanniques consistant à faire bouillir ces jus avec des bases, puis à saturer les bases pour précipiter les résines et les tannins altérés.
- Nouvelle machine à calandrer Par M. Frank Ballwin
- Les modifications aux calandres apportées par l’inventeur consistent en une courroie sans fin qui se trouve constamment engagée en contact avec les faces convexes de fers espacés fins.
- Deux ou un plus grand nombre de fers de chauffe sont alignés en sens horizonlal, mais avec des intervalles libres. La vapeur, 1 air chaud ou tout autre agent de chauffage est introduit dans l’un des fers et s’échappe ou se décharge aux extrémités opposées. Toutes les surfaces inférieures ou convexes des fers, lorsque la machine à calandrer est au repos, demeurent engagées avec le brin supérieur d’une courroie sans fin qui se développe sur deux tambours ; une poulie de tension permet de tendre cette courroie sans fin ou de détendre à volonté.
- La calandre étant mise en marche, les arti-ticles à calandrer s’introduisent entre le brin supérieur de la courroie sans fin et la surface inférieure convexe du fer adjacent à la garde ; ils se sèchent partiel! ment sur ce premier fer et passent ensuite sur le second fer et ainsi de suite avec dessiccation progressive, tout en subissant les effets du calandrage ou cylindrage.
- — Si nous comprenons bien, cette courroie serait une sorte de feutre sans fin.
- Procédé de préparation d'une colle liquide Par le Dr Lüdw Spiegelberg, à Magdebourg
- On obtient des colles liquides en évaporant les solutions de gélatine, colle de peau, d’os, de poisson, etc., en présence d’eau oxygénée. Pour 1 partie de gélatine sèche, dissoute à chaud dans 2 parties d’eau, on emploie de 3 à U parties d’eau oxygénée et l’on évapore à sec, au bain-marie. Le résidu est redissous dans 2 parties d’eau, additionné 'encore de 1 partie d’eau oxygénée et raduit à consistance sirupeuse.
- La colle ainsi préparée contient 50-55 o/o de substance sèche (100° C).
- — Ce procédé, extrait d’un brevet allemand pourrait être utilisé dans la préparation des apprêts. L’emploi de l’eau oxygénée n’offre pas les inconvénients de l'acide nitrique, quj était jusqu’à présent en usage pour liquéfier les colles fortes.
- PROCEDES DIVERS
- Jaune de Carbazol
- Nous avons parlé, dans notre . .ate « vraison, de ce colorant qui, notamment sur mordant de chrome, fournit des nuances d’une grande solidité à l’air et aux lavages et convient aussi aux articles de bonneterie devant être souvent lavés, comme aux mélanges pour draperie nouveauté.
- Nous donnons ci-dessus un échantillon de sa nuance en teinture directe, c’est-à-dire sans être modifiée par le mordant. En cet état il peut être avantageusement appliqué à la
- laine à tapisserie et jouit encore d’une bonne
- solidité.
- La teinture ci-dessus a été obtenue avec :
- Jaune de Carbazol W............... 1 O[0
- Alun............................... 3 0[0
- Acide oxalique..................... 2 0[0
- Ce jaune monte aussi à l’acide sulfurique et sulfate de soude, mais il faut éviter un excès d’acide qui le fait virer-, un lavage, toutefois en eau savonneuse ou contenant un peu d’ammoniaque rétablit sa teinte.
- Vieil or sur soie
- Le jaune de carbazol W donne également de fort bonnes teintes « viel or », sur soies mordancées au chrome. Dans tous emplois, d’ailleurs, ce mordançage au chromate est son véritable moyen d’application.
- Bleu Gendarme
- Cette teinte s’obtient avanfl^usement
- avec
- le Vert pour laine S, dont nous avons montré un échantillon dans notre numéro de décembre 1892, p. 165, et avec addition d’un bleu rougeâtre; le reflet rouge uni au vert produit
- le rabat de la teinte.
- Pour l’échantillon ci-dessus, il a été employé :
- Vert pour laine S................. 1 W
- Bleu soluble TR.................... 1 ll2 0[0
- Sulfate da soude................... 5 0[0
- Acide sulfurique.................. 1
- La teinte monte avec ensemble et unit bien. On pousse au bouillon pour trancher.
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- Vert-Palmier-Olive clair sur coton
- Cette nuan<IB"“est très employée pour les rayures en bonneterie de coton et aussi en teintes pleines ; pour ces destinations, il faut de très bons teints.
- Nous conseillons, en conséquence, un fonds de cachou de Laval, nuancé eusuite par un jaune solide.
- Le cachou de Laval donne des teintes grises brûnâtres d’une solidité absolue, et laissant aux cotons toute leur douceur ; il s’unit particulièrement bien aux fils de lin si difficiles en général à bien imprégner des colorants. Un fil teint en cachou de Laval fonctionne comme étant mordancé dans les matières colorantes qui tirent sur mordant.
- L’échantillon ci-dessus a reçu un pied de 10 0[O de cachou de Laval.
- Ce colorant s’emploie en bains courts et concentrés : on teint sans mordant à une température de 60 degrés et en vingt minutes environ.
- On rince et on fixe la teinte sur un bain chaud de bichromate léger (1).
- Le pied ayant été ainsi obtenu, la teinte a été achevée dans un bain de Jaune Carba-zol W.
- La Primuline serait aussi un jaune très convenable pour cette destination, et plus solide encore que le carbazol.
- Chinage sur coton
- Nous montrons ici des fils chinés sur la nouvelle machine Talon : appareil auquel nous avons consacré un article spécial dans le corps du journal.
- La régularité du travail ne peut guère s’apprécier que sur une certaine masse de fils ; cet échantillon a principalement pour but de démontrer que ce nouveau mode de chinage donne des résultats pratiques, comparables en tous points à ceux que l’on n’obtient, jusqu’à présent, que par des moyens plus lents et plus compliqués.
- PROCÉDÉS DE TEINTURE Brevetés
- Les fabricants de matières colorantes font breveter certains procédés d’application de leurs produits, n’exigeant en général aucun droit de licence des teinturiers et imprimeurs
- (1) Le mode d’emploi détaillé de ce produit a été exposé dans la Revue de la Teinture., année 1890, Pi97.
- qui les emploient, à la seule condition, qu’ils fassent usage des produits fournis par les brevetés.
- Voici quelques-uns de cea procédés :
- Production sur fibres De couleurs rouges
- Ce procédé, breveté par MM. F. Bayer et Cie, est une transformation sur fibre de la Primuline en rouge-bordeaux solide.
- Pour 10 kil. de coton, on teint dans le bain suivant :
- Phosphate de soude........ 1 kil.
- Savon...................... 200 gr.
- Sel marin................... 500 —
- Primuline------------------- 500 —
- Eau......................... 300 lit.
- Maintenir au bouillon une heure. Rincer et travailler dix minutes dans un bain froid de :
- Nitrite de soude.......... 400 gr.
- Acide sulfurique à 66° B.. 200 —
- Eau froide................ 300 lit.
- Développer la nouvelle couleur dans un bain monté avec :
- Chlorhydrate d’éthyle &-naph-tylamine....................... 300 gr.
- Acide chlorhydrique ou acétique Q. S.
- La teinture est absolument solide au lavage.
- Teinture de la laine par les couleurs d'alizarine
- C’est le mode de teinture breveté par la maison Meister, Lucius et Bruning (Compagnie parisienne), dont nous parlions dans notre précédent n° (p. 37), et qui intervertit l’ordre des opérations habituelles pour la teinture en alizarine : le mordançage suit la teinture au lieu de la précéder, et devient ici un fixage dans le sens propre du mot.
- Nous rappelons, par circonstance, que MM. Lecomte et Duchemin ont fait breveter en 1890 une méthode semblable, qu’ils appliquaient au coton (1).
- Voici les procédés de la Compagnie parisienne :
- Rouge solide nourri sur drap
- Pour 100 kil.:
- Rouge d’alizarine I W.... 4 kil.
- Sulfate de soude............. 20 —
- On entre la partie au bouillon après lavage et mouillage préalable, on laisse trois quarts d’heure à l’ébullition, on ajoute :
- Acide sulfurique (étendu d’eau) 4 kil.
- On maintient encore l’ébullition pendant trois quarts d’heure. On ajoute alors au bain :
- Alun..................... 10 kil.
- La laqua aluminique est formée au bout de trois quarts d’heure ou une heure d’ébullition. Le drap est alors teint jusqu’au cœur et aussi également qu’avec les couleurs qui égalisent le mieux.
- Nuance Fraise mode sur cachemire Pour 100 kil.:
- Rouge d’alizarine W. S... 1 kil.
- Sulfate de soude........... 10 —
- Acide sulfurique........... 4 —
- On teint au bouillon, comme précédemment, puis on passe le tissu sans le rincer dans un autre bain bouillant contenant :
- Bichromate de potasse... 1 kil.
- Acide sulfurique 66° B... Zj33 gr.
- Les bains de couleur et de mordant peuvent être emp’oyés plusieurs fois.
- Production d’une couleur rouge sur fibres textiles
- Ce brevet est aussi de la Compagnie parisienne. Le procédé consiste à combiner sur la fibre l’orthonitroparaphénétidine avec le b-naphtol en une azocombinaison, avec ou sans emploi simultané d’huile tournante, d’alumi-nate de soude ou autre composé métallique similaire, comme le stannate de soude.
- Pour la préparation de la couleur d’impression 1° sur fond au naphtol on prend :
- 1°—4-naphtol.................
- Lessive de soude à 22 OiOB Huile tournante à 50 0|0.
- Aluminate de soude à 25
- p. 10Û d’alumine......
- pour 10 litres de solution.
- 2°—Solution diazoïque : Orthonitroparaphénétidine Solution double normale
- de nitrite............
- Eau.....................
- On réduit en pâte fine à environ 30„.
- On y introduit lentement un mélange de :
- Acide chlorhydrique à 22
- p. 100 B................... 20 cc.
- Eau filtrée.................. 80 —
- La dissolution est portée à 400 cc., on ajoute :
- Epaississement.............. 350 cc.
- Acétate de soude......... 50 —
- L’étoffe à fond de naphtol est imprimée après dessiccation à 100 0[0 c.
- Teintes noires sur laine par développement de rouges azoïques
- D’après ce brevet de la « Société pour l’Industrie chimique », les fibres teintes en rouges azoïques sont modifiées dans un bain dâcide chromique, jusqu’à virage au noir, avec ou sans addition d’autres colorants devant modifier le reflet du noir.
- Exemple :
- Pour 10 kilog. de laine, on montera le bain avec :
- Azorubine acide_________ 400 gr.
- Bi-sulfate de soude....., 1 kil.
- Qn entre la laine lentement vers 30 40a e
- 145 gr 250 cc. 300 gr
- 100 gr.
- 52 cc. 52 —
- (1) Voir Revue de la Teit*iur& 189Û, p. 32.
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- on porte peu à peu au bouillon jusqu’à épuisement du bain.
- On ajoute alors par petites portions, en maintenant l’ébullition encore pendant une demi-heure à trois quarts d’heure :
- . Bichromate de potasse
- (dissous).......... 200 à 400 gr.
- On rince et sèche.
- On peut aussi traiter par l’acide chromique dans un bain séparé monté avec :
- Acide chromique...... 200 à 300 gr.
- ou Bichromate de potasse 200 à 400 —
- et Acide sulfurique..... 100 —
- Autre exemple :
- Teindre 10 kilogr. de laine avec :
- Azoïque rouge (azorubine acide ou autre).......... 320 gr.
- Vert acide O (bleuté).... 80 —
- Bi-sulfate de soude...... 1 kil.
- Développer le noir comme précédemment avec :
- Bichromate de potasse.... 300 gr.
- Teinfure aux alizarines en bains clairs
- Un Américain s’est fait breveter en Allemagne pour un moyen de rendre les couleurs d’alizarine solubles et de pouvoir ainsi les faire servir à des teintures en bains clairs, ce qui évidemment en régularise l’emploi.
- Son moyen consiste à broyer ces couleurs sèches avec le double de leur poids de borax.
- Un tel mélange, dit-il, se dissout instantanément dans l’eau cha.de.
- MACHINES A REPASSER
- Modèles de MM. Piet et O
- Il y a actuellement deux genres de machines à repasser :
- 10 Celles à cuvette, dans lesquelles un cylindre recouvert de flanelle tourne et frotte sur un fer chauffé en forme de cuvette enveloppant en partie le cylindre ;
- 2° Celles à toile sans fin, dans lesquelles le linge entraîné par la toile frotte sur un ou plusieurs cylindres chauffés.
- Les fers, qu’ils soient en forme de cuvette ou en forme de cylindre, sont chauffés par le gaz, ou par la vapeur, ou par un foyer.
- Les teinturiers ont généralement adopté le deuxième système : celui à feutre sans fin ; il est très connu d’eux ; aussi nous bornerons-nous à décrire les appareils à cuvette, qui sont d’un très bon emploi pour le repassage du linge.
- Repasseuses a cuvette
- Ce genre de machine se compose essentiellement d’un cylindre recouvert de feutre et de flanelle et d’un fer en fonte polie en forme de cuvette, dont l’une représente le fer à repas- f ser et l’autre la table, le linge donne la repré- *
- sentation fidèle et parfaite du travail effectué par l’ouvrier, le fer à la main.
- Les inconvénients reconnus de ces machines résidaient, surtout, dans la difficulté de maintenir le cylindre recouvert de molleton, au diamètre primitif, qui lui assure son contact avec la cuvette close; enfin l’humidité, s’imprégnant dans cette enveloppe et s’y emmagasinant jusqu’à saturation, occasionne des taches et la détérioration du molleton.
- MM. Piet et Cie les ont améliorées sant, autant pour le séchage de l’énvelX que pour l’enlèvement de la buée, la ei°ppe extérieure de la cuvette servant de f0SUrface n’était point utilisée. er‘ îpi
- Les figures ci-après, ainsi que les iégenH qui les accompagnent, feront comprendre perfectionnements et le mode général de6 C6S ruction de ces machines. Cons”
- Repasseuse-sécheuse à cuvette chauffée au gaz. Cylindres de 1 mètre et de 1 m. 10.
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- £oupe schématique montrant le fonctionnement de la repasseuse chauffée au gaz.
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- Repasseuse-sécheuse à cuvette chauffée à la vapeur. Cylindres de 1 m. 10 et de 1 m 30 c/m.
- En se reportant à la figure schématique ci-dessus, on voit que la repasseuse à cuvette est principalement composée des organes suivants :
- b Fer creux en fonte polie sur sa partie concave, chauffé par la rampe à gaz c.
- c Rouleau entouré d’une couverture puis d’une flanelle ou d’un calicot. Ce rouleau peut en se déplaçant de haut en bas, permettre l’introduction de la pièce à repasser suivant la flèche 7, et ensuite exercer une pression sur la partie concave du fer réglée par des contrepoids.
- a Paroi en tôle enveloppant le cylindre. Il se produit entre le rouleau et cette paroi un vigoureux appel d’air occasionné par une partie des gaz chauds qui s’échappent par le tuyau T et le conduit d. Cette ventilation énergique achève de sécher le tissu en entraînant la huée qui s'en dégage à la sortie du fer.
- P Levier articulé autour de l’axe o pour re-
- lever le fer et l’arrêter dans sa position de travail.
- La manœuvre de ces repasseuses-sécheuses est simplifiée par la facilité du dégagement à l’entrée sous le fer, par la suppression des tables ou des pinces, par l’addition de la pédale, qui permet à une seule personne de faire le service ; ces divers agencements, ainsi que l’ouverture rapide du fer pour le nettoyage, facilitent le travail. L’enlèvement de la buée et le séchage sont assurés par le tirage produit dans la cheminée d’évacuation, au moyen de la chaleur développée par la partie extérieure du fer en cuvette, qui ne sert pas au repassage.
- Toutes ces machines sont sécheuses-repasseuses, c’est-à-dire acceptent le linge sortant de l’essoreuse, pourvu que la nature du tissu soit telle, que la quantité d’eau à évaporer ne soit pas supérieure à 40 pour cent du poids initial.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie Séance du 8 mars 1893.
- MM. Prud’homme et Rabot envoient une. note sur les formamides de l’alizarine. Les deux amidoalizarines se transforment en formamides sous l’action de l’acide formamique. Ces formamides sont des matières colorantes tirant sur coton mordancé. Les t intes fournies par le dérivé de l’a-amido-alizarine ressemblent beaucoup à celles de la substance-mère, tandis que celles du dérivé de la p-ami doalizarine s’en distinguent sensiblement et sont beaucoup plus rougeâtres. Le comité demande l’impression de cette note.
- Le secrétaire rappelle que M. Prud’homme, qui, pendant son séjour à Mulhouse a préfenté tant de beaux travaux au comité de chimie, a continué depuis son départ à s’intéresser vivement à ses travaux et n’a cessé de lui envoyer des communications toujours pleines d’intérêt. Il propose en conséquence que le comité demande à la société industrielle de nommer M. Prud’homme membre correspondant avec Bulletin. — Adopté par acclamation.
- M. Baumann lit le résumé de la note de M. Petzol sur le gris direct, que le comité lui avait demandé de faire. — On demande l’impression au Bulletin.
- M. Rosenstiehl envoie un mémoire étendu sur la constitution des sels de la rosaniline et de ses congénères.
- M. Albert Scheurer rappelle à ses collègues qu’une note déposée par lui en 1876 à la Société industrielle, accompagnée d’une caisse d’échantillons de drogues concernant le rouge ponceau employé par les Japonais, s’étant égurée, n’a pu être livrée à la publicité. Cette note consistait principalement dans une lettre de MM. Sieber et Brennwald à Yokohama, expliquant la préparation de la laque de safran telle qu’elle est pratiquée par les Japonais. M. Albert Scheurer a récemment retrouvé une copie de cette lettre et demande au comité d’en voter l’impression, bien que les procédés des Japonais, très peu connus en 1876, aient donné lieu, depuis cette époque, à quelques publications intéressant la même matière. Le comité vote l’impression de cette lettre.
- Séance du 12 avril 1893.
- Un auteur anonyme présente au comité une râcle confectionnée avec un alliage nouveau.
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- Cet envoi est accompagné d’une lettre munie de la devise : Nec aspera terrent, dans laquelle l’auteur se porte candidat pour concourir au prix n° XXII des Arts chimiques.
- Cette râcle, qui doit remplacer avantageusement les lames en acier et en composition, devra être mise à l’essai dans un certain nombre de fabriques, après quoi il sera constitué une commission qui statuera sur les suites à donner aux prétentions de l’auteur.
- M. Petzold, l’inventeur du gris dit « Direkt-Grau » mentionne quelques propriétés nouvelles de ce produit. M. Baumann, qui a déjà examiné un travail précédent du même auteur, sera prié de faire quelques essais dans la voie nouvelle indiquée par M. Petzold. Il s’agit de fixer le gris direct à l’alumine et au chrême.
- M. Albert Scheurer a étudié l’affaiblissement du coton par l’acide tartrique sous l’action du vaporisage et de la chaleur sèche. 11 a constaté que le séjour d’un échantillon pendant 15 minutes sur un tambour chauffé aux environs de 110° affaiblit la fibre à peu près autant qu’un vaporisage de 1 3;4 heures à 98-99 • De l’ensemble des faits cités, on peut induire que le coton chargé d’acide tartrique est très sensible aux moindres changements de l’état hygrométrique de la vapeur à 100°.
- M. Albert Scheurer a examiné l’affaiblissement des tissus de coton par les mordants de 1er destinés à la teinture. II résulte des essais que l’exposition à l’étendage à 36[â0° pendant 12 heures, affaiblit de 15 oi® et que le dégommage, quelle que soit sa composition, affaiblit en moyenne de 25 OiO.
- Le comité vote l’impression des deux notes qui précèdent.
- Un mémoire concourant au prix n° XXXI : Régulateur au'omatique de température et d’humidité pour fixages, est renvoyé à l’examen de M. Albert Scheurer.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Présidence de M. Jolly, assisté de MM. Mars et Fleüry, vice-présidents, et de M. Bàbillon, secrétaire.
- Avec les membres du comité, plusieurs adhérents sont présents.
- La correspondance comprend certaines pièces administratives sans grand intérêt. Quelques offres d’emplois, une proposition de cession d’établissement, etc., auxquelles il est donné la suite qu’elles comportent.
- bont admis comme membres correspondants :
- MM. Girard, à Troyes ; Jacquemin, à Nancy ; Maury, à Arles.
- Démission acceptée : M. Paillard, membre adhérent.
- M. Gouillon, directeur de la Revue de la Teinture, informe le comité qu’il se fera plaisir d’inscrire, dans chaque numéro, un avis aux fabricants et droguistes pour les engager à nous communiquer des séries de prix des articles les plus employés et des échantillons des produits nouveaux.
- M. le juge de paix de Vincennes renvoie officieusement, sans rendre de jugement, une affaire litigieuse devant M. le président de la Chambre choisi comme expert.
- Le comité exprime ses félicitations à ce magistrat pour son heureuse solution, qui évite une grande partie des frais, et souhaite que MM. les juges de paix adoptent celte méthode toute de conciliation et de pratique.
- M. Jolly prend la parole pour demander la permission de soumettre au comité des questions d’intérêt général; nos rapports assidus avec le syndicat général nous obligent à nous mêler aux discussions dont il prend si brillamment l’initiative.
- De même, dit-il, que nous désirons donner notr e avis sur les questions sociales que les circonstances mettent en lumière, de même, vos délégués auront à cœur de présenter au syndicat les idées que vous avez discutées et adoptées dans nos séances mensuelles.
- Tous, messieurs, vous avez pris, en entrant dans notre syndicat, la généreuse résolution de faire œuvre d’abnégation et de solidarité ; j’espère que vous persévérerez dans ces bons sentiments qui, peut-être critiqués par quelques-uns, recevront l’approbation du plus grand nombre.
- Soyez d’accord pour blâmer ces mesquines rivalités qui ne profitent à personne.
- Tout le monde a sa place au soleil.
- Dans notre partie surtout, l’homme intelligent et laborieux ne perdra jamais ses droits et ses qualités vis-à-vis d’une clientèle souvent difficile et marchandeuse, mais toujours capable d’apprécier la conscience et le talent du bon ouvrier.
- Depuis longtemps déjà, les petits ateliers auraient disparu dans notre corporation, s’il avait été possible d’étouffer le travailleur énergique et infatigable sous les tarifs ridicules et ruineux qui ont perdu notre métier, sans profit pour personne, même pour leurs auteurs, qui n’auront jamais la franchise de l’avouer.
- La concurrence stupide, la concurrence des bas prix, nous la blâmons, nous la dénonçons même comme une malhonnêteté ; d’abord parce qu’elle force le commerçant à mal servir ses clients et, par conséquent, à déconsidérer la profession; ensuite, parce qu’elle empêche le patron consciencieux de tirer le juste profit de son travail et ne luijpermet pas de venir en aide, comme il le doit et comme
- il le voudrait à ses collaborateurs et de réco penser largement leur mérite.
- Peut-être un jour (c’est un espoir que , bons esprits ne perdent pas), fera-t-on 68 la force majeure, ce que l’on n’ose tenter ] jourd’hui ; peut-être arrivera-t on à compren* dre que l’on déprécie, que l’on rabaisse u industrie si honorable en l’exerçant en m ^ diants et en contrebandiers.
- Nous ne craignons donc pas de le dire b' haut, pour que l’on sache que, si les bonne*1 traditions doivent se perdre à tout jamais * trouvera encore ses derniers défenseurs d°n votre Chambre syndicale.
- Le comité approuve pleinement les ses observations du président, et plusieurs me^S bres, en échangeant leurs observations, ne sent que le moment serait venu, pourlaCham' bre syndicale de prendre une initiative d i tenter un essai profitable à tous.
- Parmi les causes qui déprécient notre indus-trie il semble que la concurrence des bas prix' la concurrence des magasins tenus par des personnes ignorantes de notre métier serait celle que l’on dût tout d’abord essayer demo-dérer, sinon de réprimer. Serait-il possible1 de créer une entente sérieuse entre les teinturiers travaillant pour confrères ? Sur quels points chercherait-on à s’entendre pour obtenir un résultat appréciable?
- Ce n’est qu’en l’essayant qu’on en pourra juger, et qui sait même dans le cas où cette tentative échouerait tout d’abord, qui sait si j elle ne ferait pas naître une réaction lente mais continue dans le même sens.
- Le Comité décide donc que son bureau provoquera une réunion de tous les teinturiers travaillant pour confrères, pour arriver à une entente profitable aux intérêts de tous.
- La maison Rousseau (ancienne maison Ar-lot) a fait parvenir une liste de prix-courants établie d’une façon très pratique, pour les ; principaux articles de droguerie, prix pour le demi-gros, prix à débattre pour les grosses quantités.
- Cette liste, mise sous les yeux des membres présents, sera envoyée en copie à tout adhérent qui la demanderait.
- APPLICATION
- DU
- NOUVEAU RÉGIME DOUANIER
- Cas spéciaux (1)
- Gaze soie et coton
- Les tissus de coton mélangé de soie, genre gaze unie, avec rayures en fils retors, le coton dominant en poids, rentrent dans la classedes
- (1) Voir des communioations sur le même $"j4 numéro de janvier dernier, p, 10, et 1892, p. 22,46> 89, 123, 138.
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- * étoffes de soie et coton, coton dominant » (n°433, premier paragraphe).
- (Décision administrative du 2 février 1892)
- Déchets de coton en nappes
- On importe depuis quelque temps des déchets de coton en nappes, d’épaisseur irrégulière ayant l’apparence de feuilles cardées et renfermant une forte proportion ue poussières de coques.
- Appelé à déterminer le régime de ces déchets, le comité consultatif des Arts et Manufactures a déclaré, dans sa séance du 28 décembre dernier, qu’ils ne constituent à aucun titre des produits assimilables au « coton en feuilles cardées, » repris au dernier paragraphe du n°141. 11 a, par suite, émis l’avis qu’il y avait lieu de les admettre en franchise, par assimilation au « coton en laine. » Toutefois, pour assurer la régularité des opérations, le •Comité a proposé de subordonner l'application ue ce régime au dépôt préalable d’échantillons-types dans les principaux bureaux d’importation .
- (Circulaire imprimée n° 2264, du 27 février 1893).
- Cordes de bourrage
- (Fermetures pour conduites de vapeurs et chaudières).
- Cordages en fils retors de la catégorie la moins imposée (cordages de plus de 10 m[m écrus), 20 fr. les 100 kil. (n. 367 avant-dernier paragraphe).
- Cet article est applicable aux cardes de bourrage de compositions les plus usitées, en textiles divers imprégnés ou non de corps gras ou de poudres minérales, entourés ou non de fils de fer, etc.
- Dans la même série, mais avec un tarif différent, figurent aussi les cordes composées comme suit :
- Ouvrages en amiante, 50 fr. les 100 kil. (n° 620 bis). — En fils, tissus ou feutres d’amiante imprégnés de talc ou de paraffine, avec ou sans gaîne extérieure en coton lin ou chanvre.
- Tissus de coton unis les moins imposes 62 fr. (n* 404). — Formés d’un tissu de coton croisé revêtu d’un enduit à base d’huile et enroulé sur lui-même.
- (Décision administrative du 9 février 1893).
- Lieux de provenance Obligation du transport direct
- Aux termes de l’art. 23 de la loi du 16 mai 1863, dont les dispositions n’ont pas cessé d’être en vigueur, « les modérations de drors « établies en raison des lieux de provenance o ou d e production ne sont applicables que « lorsqu'il est justifié que les marchandises « ont été « importées en droiture », des pays
- « de provenance ou de production désignées « par la loi et qu’elles ont été prises à terre « dans lesdits pays. »
- L’application du tarif minimum aux marchandises originaires des pays ayant droit à ce tarif reste ainsi subordonnée en principe à la condition du transport direct. L’administration admet que les produits de cette origine importés par la voie d’un pays jouissent également du tarif minimum, conservent le bénéfice de leur origine, mais seulement lorsqu'il s’agit de produits autres que ceux énumérés au tableau D annexé à la loi du 11 janvier 1892, à l’égard desquels le transport direct du pays d’origine reste obligatoire.
- Lettre de l’administration du premier février 1893).
- Cet avis a été donné à propos de brais originaires de Suède, importés par la voie d’Angleterre : on conçoit qu’il s’applique à toutes autres marchandises se trouvant dans le même cas.
- LA
- PARTICIPATION AUX BENEFICES
- Est-elle possible ?
- Dans son journal, Y Economiste fiançais, M. Paul Leroy-Beaulieu examinait cette question à l’ordre du jour, de la Participation aux bénéfices, question sérieuse qu’on ne saurait trop approfondir, car si la théorie est séduisante, la mise en pratique rencontre trop souvent des difficultés presque insurmontables.
- 11 ne faudrait pas assimiler la participation aux bénéfices à certains procédés d’encouragement dans le genre des primes à la production (comme nos primes au numéro en filature), des primes sur la consommation des accessoires de l’industrie tels que charbon, huile, etc., ou enfin des remises sur le chiffre d’affa;res, tous moyens certainement recommandables, mais qui ne sont, à proprement parler, qu’une augmentation progressive des salaires.
- « Quant à la participation réelle, aioute M. Leroy-Beaulieu, celle qui s’exerce sur le bénéfice net, déduction faite des amortissements, et qui, pour n’être pas une simple «ratification arbitraire, doit supposer un contrôle chez le participant, ce qui conduit tout droit à une immixtion plus ou moins immédiate et plus ou moins influente dans la gestion, elle peut encore rendre des services dans quelques cas déterminés ; mais c’est folie que de croire qu'on puisse la rendre universelle ; c’est erreur, en outre, que de supposer qu’elle ne contienne pas dans son sein autant de germes de disputes et de discordes que de conciliation et de paix. »
- M. Leroy-Beaulieu résume dans celte phrase les objections les plus sérieuses qu’on puisse opposer à la véritable participation aux bénéfices.
- La formule de la participation ne peut d’ailleurs se faire d’une application universelle parce que bien des entreprises ne donnent pas de bénéfices ou n’en produisent que dans une proportion trop restreinte, et en second lieu parce que bien souvent les bénéfices doivent être attribués bien moins au « salarié » qu’à 1’ « entrepreneur » lui-même.
- Les entreprises agricoles, industrielles ou commerciales sont loin de rapporter toutes des bénéfices. Ainsi, sur 1,200 entreprises de mines concédées par l’Etat, 800 ont ruiné leurs actionnaires.
- Commentant une statistique assez récente sur les faillites et les liquidations judiciaires, M. Leroy-Beaulieu constate que :
- a Sur 1,600,000 patentables environ, il y en 225,000 qui sont réservés à la faillite ou à la liquidation judiciaire, 450,000 autres qui échangent leur fortune au lieu de l’accroître, soit 675,000 sur 1,600,000 ou 42 pour cent environ. Sur les 925,000 autres, il y en a un bon tiers qui ne font guère que vivre, gagnant seulement l’intérêt de leur fonds et quelque petite chose pour leur peine, un autre tiers qui réussit assez bien, et le dernier tiers de ces 925,000, soit 308,000 sur un ensemble de 1,600,000 patentés, ou guère plus du cinquième du total, qui obtient un vrai succès.
- 11 est impossible, dans ces conditions, de considérer la participation comme un régime normal.
- L’autre raison qui répugne à la formula d’application générale c’est que, dans bien des cas, les bénéfices industriels ne proviennent pas du personnel ouvrier, mais bien plutôt à la conception et à la direction de l’entreprise. Le choix d’un emplacement, l’intelligente appréciation des goûts et des besoins du public, l’adaptation de moyens ou procédés en rapport avec les progrès de la science ou de l’industrie sont tous éléments de succès qui dépendent non du personnel ouvrier, mais bien du chef même de l’entreprise ; « c'est la tête du patron qui crée les bénéfices, ce ne sont pas les mains de l’ouvrier. »
- « Ainsi conclut M. Leroy-Baaulieu, la participation aux bénéfices ne peut être universelle ; elle n’a pas de raison d’être dans l’analyse exacte des opérations industrielles ; autant les primes à la production, à l’épargne, des matières premières, des salaires progressifs, les pourcentages sur la vente sont logiques et efficaces, autant, c’est peu en soi, la participation réelle aux bénéfices -, aussi ne constitue-t-elle en général que des gratifications arbitraires qui peuvent être utiles et bien entendues, mais qui se couvrent d’un nom pompeuxne leur appartenant pas réellement. La participation réelle aux bénéfices, c’est de la fantaisie, tout aussi bien pour létaux même
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- du bénéfice qu’on allouera que pour la détermination exacte de ce bénéfice, avec toutes les complications que comportent les amortissements, les réserves et les fonds de prévoyance. »
- U y a des considérations qui méritent d’être sérieusement approfondies, c’est pourquoi nous avons cru devoir attirer l’attention de nos lecteurs sur l’article de M. Leroy-Beaulieu.
- Les TISSUS IMPORTÉS en CHINE
- Le Recueil consulaire allemand contient les indications suivantes sur le commerce d’importation des tissus en Chine :
- t Tandis que l’importation des lainages a un peu diminué, celle des cotonnades a sensiblement augmenté. C’est en particulier le cas des fils de cotons anglais et indiens : 102,647 piculs contre 66,946 piculs l’année dernière.
- a Les cotonnades imprimées viennent presque exclusivement de Manchester. L’importation de ces marchandises dans la Chine septentrionale est considérable et pourrait se développer encore. On a récemment commencé dans l’Inde, à Bombay surtout, à imiter l’article de Manchester, mais le tissage de ces imitations est si mauvais, l’impression si irrégulière, que le placement en est bien difficile et qu’elles font peu concurrence au véritable produit.
- « Les coutils et les shirtings anglais, dont les qualités inférieures sont expédiées en balles, les meilleures en caisses, les unes et les autres par 50 pièces, sont devenus des articles tout-à-fait courants. 11 en est de même des coutils et des shirtings américains.
- « L’importation des calicots anglais est également importante : ces tissus ont 30 pouces de large et 21 aunes de long, les envois se font généralement en caisses de 60 pièces. La demande porte aujourd’hui surtout sur les qualités bon teint, alors que l’importation consistait autrefois principalement en sortes inférieures à meilleur marché.
- « 11 est arrivé 113,379 pièces de lasting de coton, de 30 à 31 pouces de large, sur une longueur de 30 aunes. Un emballage solide et des pièces bien pliées avec de jolies étiquettes de couleurs voyantes sont nécessaires, car les marchands chinois tiennent beaucoup h cette présentation de la marchandise. La même observation s’applique aux autres cotonnades. Il vient aussi de9 lastings de couleur dont une partie bon teint. Les nuances doivent alors être régulières et claires. L’importation des lastings d’Italie s’est élevée à 19,684 pièces, généralement d’une longueur de 30 yards et d’une largeur de 32 pouces.
- « Les mousticaires, blancs et de couleur, bon teint et en couleurs moins durables, arrivent ainsi que les lenos qui sont aussi imprimées
- depuis quelque temps en assez fortes quantités et sont principalement, comme les autres cotonnades, d’origine anglaise.
- « Il a été importé 7,949 pièces de galons de laine d’Espagne ; il en vient aussi d’Allemagne. »
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- FABRICATION DU PARCHEMIN VÉGÉTAL
- Brevet de M. Robertson.
- Le papier est supporté, sous la forme d’un rouleau, au-dessus de l’extrémité du premier bain ou vaisseau, qui est partagé par une cloison en deux parties, dont la première contient l’acide sulfurique à un degré convenable et la seconde de l’eau. Le papier passe, en se déroulant, à travers le bain de vitriol, puis au-dessus de rouleux en verre et de racleurs, et enfin à travers de l’eau, d’où il est saisi par des rouleaux de pression qui l’acheminent vers les autres bains. Le papier passe ensuite à travers un ou plusieurs bains contenant de l’eau et munis chacun de rouleaux de pression, comme le premier bain, afin d’en exprimer toute l’humidité qu’ils peuvent.
- Après avoir enlevé toute trace d’acide, on fait passer le parchemin dans le dernier bain contenant de la glycérine de consistance convenable, puis de là sur un rouleau sur lequel il s’enroule pour passer ensuite par dessus une rangée de cylindres sécheurs d’où il se rend à la machine à couper, qui le découpe en feuilles de la dimension voulue.
- Au lieu de l’enrouler après son passag.? à travers le bain de glycérine, on peut le faire passer directement entre les cylindres sécheurs, mais la première méthode est préférable. Les rouleaux de pression sont en caoutchouc ou d’autre matière convenable et sont recouverts de feutre ; ils sont ajustés par des ressorts, des vis ou des leviers, suivant la pression dont a besoin. Le roulement sur lequel le parchemin est enroulé, après avoir passé à travers la glycérine, est actionné par une commande à frottement que l’on peut régler pour donner la tension nécessaire au papier et qui permettra d’augmenter l’épaisseur du rouleau au fur et à mesure qu’il s’enroule. On place des tiges-guides au-dessus et à l’intérieur des cuves ; elles se prolongent à travers et au-dessus de ces dernières et le papier est guidé sur elles. On emploie un certain nombre de tuyaux qui sont disposés de manière à envoyer un jet d’eau sur le papier, quaad il passe sur les tiges et rouleaux.
- LIQUIDE EXTINCTEUR
- Voici la formule donnée par le Journal de pharmacie et de chimie d’un liquide extincteur composé par M. Hunkel. II suffit d’arro-
- ser avec cette solution les substances enfl mées pour provoquer l’extinction du feu ^~ On prend :
- 1° Chlorure d’ammonium..
- Eau................
- 2° Alun calciné pulvérisé
- Eau.....................
- 3° Sulfate d’amm. pulvérisé
- Eau.....................
- 4° Chlorure de sodium....
- Eau.....................
- 5° Carbonate de soude....
- Eau.....................
- 6° Verre soluble liquide....
- 200 gr 20 li,. 350 gr.
- 10 lit’ 3 kil. 5 lit. 2 kil. 40 lit. 350 gr, 5 lit.’ 4k500
- On mélange les substances dissoutes séparé ment dans l’ordre indiqué, et quand le ijqui(J a une couleur jaune lactée, on ajoute enm 3 20 litres d’eau. 0
- C’est une formule Lien empirique et irra tionnelle, pour provenir d’un pharmacien • i( est évident, toutefois, qu’elle remplit le but
- mais elle pourrait être bien simplifiée. ’
- LES FILS ET TISSUS DE COTON
- Aux Indes
- ET LA TEINTURE EN ROUGE
- L’importation totale des fils de coton et co'. tonnades diverses subit aux Indes une diminution presque sur tous les genres, principalement sur les tissus de coton écrus et blanchis.
- Les fils de coton teints à l’alizarine et au rouge de Turquie sont moins demandés. L’Inde a, depuis peu, entrepris de teindre les fils de coton avec des principes colorants à base d’aniline, d’un prix de revient très minime. Le bon marché de la main-d’œuvre aidant, elle peut faire une concurrence redoutable au produit européen et arriver à en supprimer tout à fait l’importation. Ces fils de coton teints dans l’Inde sont, il est vrai, d’une qualité sensiblement inférieure à ceux qui proviennent d’Europe, mais répondant suffisamment à leur objet, ils sont recherchés pour leur bas prix.
- On pourrait supposer que cette nouvelle industrie a accru l’importation des fils écrus ; tel n’est point le cas, il faut donc en conclure que ces fils sont de fabrication indienne, c’est* à dire de Bombay.
- BREVETS RÉCENTS
- Intéressant les industries tinctoriales
- 224321. — Danois. — Papier de tenture peluché.
- 224324.—Baldwin. — Perfectionnements dans les machines à calandrer à vapeur.
- 224337. — Olive et Fausse. — Perfectionnements dans les procédés de gravure des papiers peints, affiches, tissus, etc.
- 224411.— Vert, — Nouvelle machine à glacer les fils.
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- 224426. — Spjvey. — Perfectionnement au procédé et appareils pour distribuer l’huile et autres liquides sur des fibres.
- 224136. — Allard et Huyet. — Application de gaufrage aux feutres et autres mérinos.
- 224488. — Marinier. — Procédé de teinture des papiers, étoffes, cuirs, etc., avec une couleur d’aniline décomposée ensuite par une réaction chimique afin de produire des dessins et des variations de tons.
- 224539. — Giroud. — Velours brillantê. 224624. — Kottgen. — Nouveau procédé d’assoupiissage des étoffes de soie pure ou mélangée à teindre en pièces.
- 224756. — Bouvier. — Perfectionnements aux garnitures dites chardon métallique des rouleaux travailleurs des machines à lainer les étoffes.
- 224774. — Herfurth. — Nouvelle méthode pour imprimer les chaînes destinées à la fabrication de la peluche.
- 224803. — Oger d’Elbosc. — Nouveau procédé de peintures sur tissus dites « Broderies artificielles ».
- 224829. — Hoffmann. — Procédé pour produire les impressions en plusieurs couleurs résistant à l’air et au lavage, au moyen de patrons en pierre ou en parchemin et aussi à l’aide de plaques en zinc ou en pierres préparées.
- 224837. — Planté. — Anti-ignifère Planté. 224875. — Société anonyme de la teinturerie Séphanoise. — Machine à teindre les matières filamenteuses mises en écheveaux avec porte-écheveaux tendeur produisant la submersion totale ou partielle des matières à teindre.
- 225036. — Reddaway. — Blanchet perfectionné pour l’impression.
- 225041. — Du Closel et Blanc. — Tissu mélangé double glacé.
- 225087. — Baugatz. — Procédés et moyens employés à régler l’élasticité des tissus, tricots, etc.
- 225139. — Eisenhardt. — Machine perfectionnée à imprimer sur toile cirée et autres tissus analogues.
- 225144. — Sulzer frères. — Machine à laver les fils.
- 225203. — Dawson. — Procédés et appareils permettant d’utiliser la chaleur des liquides employés dans les teintureries et autres manufactures.
- 225209. — Pervilhac. — Système de polissage lustrant et glaçant l’étoffe.
- 225210. — Nouin. — Nouveau système de tourniquet employé dans les teintures pour les tissus de toute nature.
- 225423. — Doller et Wolffenstein. •— Procédés et appareils pour rendre les tissus imperméables.
- 225445. — Vanhulle. — Nouvelle table à rouler les tissus.
- 225516. — Balatsch Bayer et Hèrold. — Procédé de nettoyage des laines souillées par le goudron ou des couleurs.
- 225560. — Pickles. — Perfectionnements apportés aux mordants destinés à la teinture et à l’impression des tissus et autres matières.
- 225626. — Champagnat. — Fabrication spéciale de la Pontiérine-Champagnat, produit destiné à l’industrie pour le nettoyage des étoffes.
- 225632. — Sarfert, — Appareil continu à décatir les tissus.
- 225678. — Oetzmann et Varracot. — Perfectionnements dans la fabrication des tapis pour planchers et autres surfaces et dans les appareils employés dans ce but.
- 225808. — Compagnie parisienne de couleurs d’aniline. — Procédé pour l’emploi dans l’impression des tissus des matières colorantes azoconjuguées insolubles dans l’eau non sulfo-conjuguées, comme couleurs courantes, en remplacement de couleurs minérales.
- 225849. — Grafton. — Procédé perfectionné pour la production et la fixation des couleurs conjointement avec le noir d’aniline sur les tissus.
- 225856. — Sniechowski. — Obtention, sur la fibre, de colorants azoïques teignant en nuances foncées brunes et noires.
- 225956. — Fried. Bayer et C°. — Procédé pour la préparation de matières colorantes sur la fibre.
- 225970. — Baudit. — Système de machine à dérompre et à polir les tissus, principalement les étoffes de soie.
- 226012. — Du Closel et Blanc. — Perfectionnements aux machines à imprimer sur J tissus dites machines à imprimer au rouleau.
- 226109. — Guesnon. — Machine à laver les tissus.
- 226119. — Dübosc. — Charge pour le vide des textiles en flotte, ruban de carde, can-nettes, tissus, etc.
- 226194. — Eisenhardt. — Perfectionnements apportés aux machines à imprimer les toiles cirées, etc.
- 226239. — Masurel. •— Perfectionnements aux appareils à teindre mécaniquement tous textiles de toutes nuances, par bain automatiquement réversible et dont le chauffage se produit hors du contact de la matière.
- Certificats d'addition
- 204850. — Gennari. — Brevet du 8 avril 1890, pour un nouvel apprêt dénommé Préservateur des tissus.
- 215246. — Clive frères. — Brevet du 31 juillet 1891, pour un procédé pour fixer, rendre insolubles et lavables, les papiers peints et autres surfaces peintes ou imprimées.
- 218035. — Drèze. — Brevet du 14 décembre 1891, pour un perfectionnement aux cuves de teinture.
- 216947. — Evesque et Cie. — Brevet du 26 octobre 1891, par le sieur Dejey et dont ladite Société est concessionnaire, pour un nouveau procédé pour l’établissement des rouleaux en usage pour l’impression sur étoffes et sur papiers peints.
- IIORMATIOIS ET FAITS DIVERS
- liai»oratoire à la disposition des eherelieurs. — L’Ecole municipale de
- physique et de chimie de la ville de Paris a ouvert depuis le lor avril 1893 un laboratoire de chimie de 4e année, où elle reçoit non-seulement les anciens élèves de l’Ecole désirant se perfectionner dans les manipulations, mais aussi les personnes étrangères à l’Ecole désirant faire des recherches originales dans un but scientifique ou industriel.
- —o——
- Les bourse» d’études commerciales. — Le ministre du commerce a décidé de mettre au concours des bourses commerciales de séjour à l’étranger, de deux catégories, fixées suivant l’âge des concurrents.
- Les bourses de première catégorie, 4,000fr. pour la première année, 3,000 fr. pour la seconde, sont réservées aux jeunes gens âgés de seize ans au moins et de dix-huit ans au plus.
- Les bourses de la seconde catégorie (variant de 2,500 à 4,000 fr. pour la première année et de 2,006 à 3,000 fr. pour la seconde) sont réservées aux jeunes gens âgés de vingt-et-un ans au moins et de vingt-six ans au plus.
- Les épreuves comprennent une composition de géographie commerciale, une de législation, une d’arithmétique commerciale et une de langues étrangères.
- Les concours auront lieu aux chefs-lieux de préfecture le 6 novembre 1893.
- Les demandes doivent être adressées à la préfecture du domicile du candidat du 1er au 31 juillet.
- Incendie de la grande blanchis» sérié et teinturerie de Tliaon. — Une
- des plus importantes fabriques de la région dé l’Est, la blanchisserie et teinturerie de Thaon-les-Vosges, occupant près de 1,800 ouvriers, vient d’être en partie détruite par un incendie qui a éclaté la nuit.
- Le feu s’est déclaré dans le bâtiment du petit étendage, où dix minutes auparavant les gardiens de nuit étaient passés sans rien apercevoir.
- Il s’est communiqué très promptement aux ateliers contigus de la teinturerie, des apprêts, du vaporisage et fabrique de noir, et avait commencé à prendre au blanchiment. Heureusement on a pu circonscrire le foyer, grâce au concours des pompiers de sept communes voisines, accourus dès que le tocsin sonna.
- A Epinal, le préfet avait fait commander an train spécial qui a emmené plusieurs pompes et 300 hommes d’infanterie.
- On évalue approximativement les dégâts à 2 millions.
- 600 ouvriers seront inoccupés pendant plusieurs mois à la teinturerie.
- Les dégâts sont couverts par des assurances à uue vingtaine de Compagnies.
- Grèves. — Une grève vient d’éclater à l’usine de teinturerie de peaux Combes et Au-riol, rue des Poissonniers, à Saint-Denis. Les ouvriers de cette usine avaient devant eux une ardoise sur laquelle ils étaient tenus de noter, heure par heure, leur travail de la journée ; ils ont demandé à leurs 'patrons de supprimer ce mode de contrôle auquel ils ne voulaient plus se soumettre.
- Leur requête ayant été accueillie par une fin de non-recevoir, ils se sont réunis au gymnase communal et ont décidé de ne retourner à l’atelier qu’après avoir obtenu satisfaction.
- Outre la suppression des ardoises, les ouvriers demandent la révision des prix ; ils ré-
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- clament ; lissage et piéçage, 2 fr 50 la douzaine de peaux; collage, 1 fr.ou 70 centimes de l’heur. -, ouvreur en noir, 80 cent.,formation d'une seule équipe ; ouvreur en blanc, 9 fr. les petites, 10 fr. les grandes par grosse; m^gissiers, 60 cent, de l’heure et un quart-d’heure de casse-croûte; mégissiers-machi-nistes, 65 cent, l’heure et la prime de 8 fr. par mois-, mouleurs, 50 cent, l’heure.
- La maison Combes etAuriol, qui fait spécialement le chevreau glacé, a des. marchandises en magasin pour plusieurs mois,* elle est résolue à ne pas céder.
- — A Roubaix, des ouvriers, au nombre de 700 à 800, appartenant à différents établissements de teinturerie, se sont mis en grève. Ils réclament la limitation de la durée du travail journalier à dix heures, avec le salaire de douze heures.
- Cependant la reprise du travail se fait peu à peu et à l’heure actuelle, plus de moitié des grévistes sont rentrés aux usines.
- Les établissements intéressés étaient ceux de MM. E. Roussel, Gombert, Degufïroy, Ber-naert, Dellour-Godard, Dehaës, Mullier-Mon-net, Liénart, Desplanques, Dhelin, Duforest, Hamez, Browaeys-Degeyler, Wibaux-Florin.
- — A Saint-Dié, les ouvriers teinturiers se sont mis en grève.
- Ils demandent la journée de travail à onze heures, la suppression des veillées, l’élévation à 20 fr. du salaire hebdomadaire qui n’est que de 16 fr. 50.
- — Les ouvriers apprêteurs en pelleterie, lustreurs et fourreurs, de Paris, ont mis à l’index plusieurs établissements et les ouvriers qui consentent d’y travailler, ces messieurs ayant refusé d’adhérer au tarif révisé de la Sauvagine.
- — D’après une relation de source ouvrière, une grève qui paraissait terminée à Armen-tières a repris force et vigueur, à la suite du refus par les patrons d’un établissement occupant 800 ouvriers, de tenir compte de l’arbitrage du juge de paix, qu’ils avaient cependant accepté.
- Si le fait est exact, les patrons donnent ainsi un fort mauvais exemple.
- La teinture et l’Impression aux Etats-Unis. — 11 y a actuellement aux Etats-Unis deux cent quarante-huit établissements de teinture et d’apprèt; le tiers de ces établissements se trouve dans l’Etat de Pennsylvanie (Philadelphie); mais ils ne représentent que le seizième du capital engagé dans ces industries ; trois dixièmes du capital se trouvent dans l’Etat de Massachusetts (Boston). Ces deux cent quarante-huit établissements sont des ateliers de teinture, de blanchiment et d’impression tout-à-fait indépendants de toute autre industrie textile. Ils ont absorbé en une année pour 8 millions et demi de dollars de produits chimiques et de matiè-tres colorantes.
- Les ateliers de blanchiment, de teinture et d’impression attachés à d’autres établissements de l’industrie textile en ont absorbé dans le même temps pour 11,300,000 dollars. La moitié des travaux effectués par les ateliers indépendants appartiennent è l'impression du coton et à la teinture du coton en pièces. L’impression se fait principalement dans les Etats de Massachusetts (Boston) et de Rhode-Island (Providence). Les Etats de Massachusetts et de Pensylvanie se partagent également la teinture du coton en pièces.
- Le blanchiment des tissus de coton se tait surtout dans l’Etat de Rhode-Island, et la teinture des filés de laine et de coton dans ceux de Pensylvanie (Philadelphie).
- Contrefaçons du dons». — M. Ch-
- Martius, inventeur du rouge Congo, fait saisir cette matière colorante non fabriquée par son concessionnaire, même lorsquelle n’est pas transitée en France ou autres pays soumis à ses brevets.
- Un procès avec un dépositaire à Valenciennes, M. Debiève, et des fabricants suisses ; MM. Kern et Sandoz, s’est terminé par une transaction.
- Dans un autre, une saisie ayant été opérée à Eellegarde (Ain), les produits ont été confisqués ale fabricant, M. C. Firmenich, de Genève, condamné à une amende et à des dommages-intérêts.
- Mais à propos du même produit, le tribunal civil de Lyon a décidé que le simple transit par la France, d’un produit expédié d’un pays où il n’est pas breveté dans un pays où il1 ne l’est pas davantage, ne saurait être considéré comme une introduction de ce pays en France et constitue, à ce titre, un acte de contrefaçon. 11 a débouté dans ces conditions Martius dans une demande que celui-ci avait formée contre la manufacture lyonnaise de matières colorantes.
- Il s’agissait, dans l’espèce, d’une expédition de 50 kil. de rouge congo saisis à la gare de Cerbère et qui, expédiés directement de Suisse en Espagne, ne devait que traverser la France sans s’y arrêter.
- La loi de 1844, dit le jugement, avoulu protéger les brevets, mais il ne saurait être question de contrefaçon, ni directement ni par complicité, sans une atteinte portée aux droits du breveté; or le simple transit pour aller d’un pays libre à un pays libre ne porte ni de près ni de loin aucune atteinte à ces droits.
- Société française <le secours mutuels «le Moscou. — La colonie française à Moscou est nombreuse et constituée d’éléments de valeur ; l’industrie de l'impression y a notamment amené toute une pléiade de directeurs et de chimistes co nus et estimés, qui à l’autorité de leur savoir joignent le prestige d’une situation matérielle fort enviable.
- Les industries de l’habillement et des modes y ont apporté les élégances parisiennes et leurs membres y ont trouvé la juste rémunération de leur talent.
- D’autres français, ouvriers, employés ou petits artisans font nombre parmi ces sommités et tous n’ont pas rencontré là comme ce serait ailleurs, les mêmes commodités d’existence.
- Il y a douze ans : c’était en 1881, les français de Moscou, réunis au consulat de France, dans le but de rechercher les moyens d’augmenter le bien-être de la colonie, décidèrent qu’il y avait lieu dé fonder à Moscou une « société française de secours mutuels. »
- Aujourd’hui, l’œuvre est dans son plein épanouissement, et nous voyons d’après le rapport de la dernière assemblée générale qui nous est communiqué, que ses résultats ont été des plus heureux et des plus efficaces.
- Pendant ses dix premières années, les cotisations des sociétaires ont atteint 121,400éfr., sur lesquels 86.000 francs ont été employés en secours et en quelques frais administratifs.
- Mais, aux cotisations des sociétaires se sont ajoutées celles des membres honoraires et do-
- nateurs, le produit de fêtes, etc rarw tant 135,800 francs, de sorte que K-611' de la société est de 175,200 fr. ncaisse
- Cela, certes, e3t un beau résultat snrt quand il est obtenu après avoir satWnw out indemnités de maladies, aux frais d’inlW* tions, à des rapatriements de sociétaire® ' pris part à quelques œuvres de bienfait étrangères. ,ance
- Le nombre des sociétaires est actuelinm, , de 378. ornent
- C’est avec un intérêt on pourrait dire affer> tueux, que de la métropole, nous suivons efforts de nos compatriotes qui, à l’étrantr S cherchent à refaire une image réduite de î Patrie en se groupant, s’unissant par les lie S de la solidarité et même de la prévoyance 608 qui devient vite de la fraternité, et donne îi? à des réunions où le mot : France est touioup» le premier et le dernier prononcé. urs Parmi les membres particulièrement actif de la société française de Moscou, nous cite rons son président, M. P. Lige, pun ^ plus puissants appuis, un homme de bien dans toute l’acception du mot. M. Ligé est le tailleur du high life de Moscou.
- Puis M\i. F. Neuville, A. Picard, a. etc Siou, A. Bulard... Nous regrettons de ne nas connaître le nom des vice-présidents pour leur rendre le même hommage, ainsi qu’à d’autres dévouements, non parvenus jusqu’à nous.
- Nous ne pouvons trouver de meilleure conclusion à cette communication, qu’en cita nt les passages suivants du rapport que nous résumons trop brièvement à notre gré :
- « Je vous ai énuméré plus haut, dit le rapporteur, les résultats matériels obtenus parla société depuis sa fondation. Au point de vue moral, son action n’a pas été moindre. Nous voyons aujourd’hui nos compatriotes bien plus unis qu’autrefois. Par le contact résultant de leur participation à une œuvre commune, ils ont appris à mieux se connaître; ils s’apprécient mutuellement davantage ; leurs relations sont devenues plus cordiales; l’esprit desolidarité s’est développé parmi nous et nous y avons gagné en homogénéité. L’amour de l’épargne a augmenté chez ceux qui sont venus à nous et à ce titre, on peut affirmer que notre société est un instrument de moralisation.
- « Certes, je n’ai pas la prétention d’attribuer le mérite de tout ce qui se fait de bien dans la colonie, à la société française de secours mutuels, mais je peux dire que son influence n’y est pas étrangère. C’est depuis la fondation de notre société que la colonie a pu mener à bonne fin l’œuvre des tombes militaires, en élevant, sur la place où reposent les restes de nos soldats, un monument digne de la France, qu’elle a institué pour célébrer notre fête nationale, ses banquets annuels que l’on termine généralement en venant au secours de quelque infortune ; qu’elle a, le 14 juillet, inauguré à notre église la célébration d’un service religieux avec Te Deum chanté à la gloire de la République française. Eh bien, Messieurs ! il me semble qufil est difficile de ne voir là qu’une simple coïncidence. »
- Non, tout cela n’est pas qu’une simple coïncidence ; c’est le résultat logique de l’esprit de fraternité et de patriotisme transporté hors des frontières et renforcé encore par l’éloignement de la Patrie.
- F. G.
- Le Gérant : F. GouILLOn. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES).
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- Mai 1893
- LA
- 5e Année, N° 5.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- lc<U>.
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- JUGEMENT
- Pvudience publique du Tribunal correctionnel de la Seine, 8* Chambre, du Jeudi 8 décembre 1892.
- Pour le sieur Grawitz, Samuel, ingénieur Civil, demeurant à Nogent-sur-Marne, demandeur.
- Contre le sieur Gouillon, Félix-Auguste, directeur du journal La Revue de la Teinture et des colorations industrielles, demeurant à Paris, défendeur :
- Le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi,
- Attendu que par exp’oit d’assignation en date du 29 novembre 1892, le sieur Grawitz a cité le sieur Gouillon devant le Tribunal de police correctionnel sous la prévention de diffamation à raison de la publication d’un article paru dans le journal « La Revue de la Teinture et des colorations industrielles » dont il est le gérant et aussi l’auteur dudit article.
- Attendu que le journal « La Revue de la Teinture et des colorations industrielles » a dans son numéro de septembre 1892, publié, distribué ou vendu à Paris au public, un article intitulé : Noir d'aniline, nouvelle formule Grawitz, commençant par ces mots : « M. Grawitz tâtonne et cherche une nouvelle mine à procès... », et finissant par ceux-ci : « ce n’est pas encore le moment de le lui faire connaître ».
- Attendu que cet article contient notamment les passages suivants : « Les fameux brevets Grawitz étant expirés, il en prend de nouveaux sur des formules qu’il a pu voir appliquer avec succès...
- En mars 1891, Grawitz a fait breveter un procédé fonctionnant dans une maison belge où il était passé quelques semaines avant (une instance en nullité de brevet est pendante $ devant les tribunaux belges), y apportant seulement quelques modifications qui ôtent précisément à ce procédé son plus grand avantage ».
- Attendu que l’article ci-dessus désigné contient à l’égard du plaignant l’imputation de faits déterminés de nature à nuire à la considération du plaignant et que Gouillon, son auteur s’est ainsi rendu coupable du délit de diffamation prévu et puni par les articles 23, 29, 32 de la loi du 29 juillet 1881.
- Faisant application de l’article précité, dont lecture a été donnée par M. le Président, et
- qui est ainsi conçu : « La diffamation envers les particuliers par l’un des moyens énoncés en l’article 23 et en l’article 29, sera punie d’un emprisonnement de 5 jours à 6 mois, et d’une amende de 25 à 2000 francs, ou de l’une de ces deux p-ines seulement.
- Condamne Gouillon à cent francs d’amende.
- Et attendu que par suite des faits ci-dessus relatés, Grawitz a éprouvé un préjudice dont il lui est dû réparation ; que le Tribunal possède les éléments nécessaires pour en déterminer l’importance.
- Condamne Gouillon par toutes voies de droit et même par corps à payer au sieur Gra-wit/. la somme de mille francs à titre de dommages-intérêts.
- Ordonne à titre de supplément de dommages-intérêts, l’insertion des motifs et dispositif du présent jugement, une fois qu’il sera devenu définitif, dans le journal « La Revue de la Teinture et des colorations industrielles », en première page et en caractères ordinaires.
- Condamne en outre Gouillon aux dépens. Fixe au minimum déterminé par la loi, la durée de la contrainte par corps, s’il y a lieu de l’exercer.
- ARRÊT
- Cour d'appel de Paris, Chambre des appels de police correctionnelle.
- L’affaire étant venue à l’audience publique de la Cour du 27 janvier 1893, le prévenu n’ayant pas comparu, la C)ur par arrêt par défaut rendu ledit jour et par les motifs y exprimés, a confirmé la sentence des premiers juges, et condamné Gouillon aux dépens liquidés audit arrêt.
- Gouillon ayant formé opposition à l’arrêt par défaut, l’affaire a de nouveau été portée à l’audience publique du 5 mai 1893, où l’arrêt suivant a été rendu :
- La Cour,
- En la forme, reçoit Gouillun opposant à l’exécution d’un arrêt rendu contre lui par défaut, le 27 janvier 1893.
- Et au fond, statuant sur ladite opposition : Persistant dans les motifs exprimés audit arrêt,
- Déboute Gouillon de son opposition, ordonne que ledit arrêt sera exécuté dans sa forme et teneur.
- Condamne Gouillon aux frais de son appel et de son opposition.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Matières colorantes nouvelles. — Sur la. teinture du coton en canettes. — Tissus de soie et mi-soie bosselés. — Préparation du coton hydrophile.
- Procédés divers : Bleus-Congo ; Faux rouge d’andrinople ; Bleus-Victoria ; Bleu-cyanol ; Noirs-diazoïques ; Gris directs : Enlevages-couleurs. — Ventilation et humidification des locaux.
- Chronique industrielle. — Epaillage chimique. — Sur la solidité des couleurs (à suivre). — Inflammation des chiffons gras. — Filature de la soie artificielle. — Les écoles pratiques de commerce et d'industrie. — Le travail des femmes et des enfants. — Brevets récents (catalogue). — Informations et faits divers.
- CHRONIQUE
- Le jugement qui précède nous condamne à l’insertion de,ses motifs et dispositif ; cela ne nous coûte nullement, et nous faisons tirer un nombre supplémentaire du présent numéro pour le répandre plus largement encore parmi nos lecteurs habituels.
- Nous voulons ainsi bien faire savoir que la Revue de la Teinture m'est pas un recueil de banalités anodines ; qu’elle sait parler haut et ferme quand elle le croit à propos, et nous ajouterons qu’en toutes circonstances, nul n’a pu suspecter son indépendance et son désintéressement.
- Si la condamnation qui nous frappe est sensible matériellement, elle ne nous affecte pas au moral. Elle n’est guère non plus un moyen de nous faire désarmer dans la lutte que nous avons engagée contre notre adversaire, dans l’intérêt du droit des teinturiers.
- La loi du 29 juillet 1881, visée dans lejugement, porte en son article 39 :
- « Il est interdit, de rendre compte des procès en diffamation où la preuve des faits diffamatoires n’est pas autorisée. y>
- C’est notre cas, et nous ne pouvons ainsi reproduire les débats de l’affaire, mais nos lecteurs savent fort bien ce qui peut se dire de part et d’autre en semblable circonstance.
- Ils savent aussi de quel côté porter leur sympathie. Nous remercions les notabilités de nos professions qui n’ont
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- pas hésité à nous la témoigner, en même temps que leur estime, par des attestations écrites destinées à être soumises à la cour d’appel.
- * *
- Laissons cela provisoirement et occupons-nous des intérêts généraux de nos industries.
- Le régime du travail les touche en premier lieu, et pendant le mois écoulé il a donné lieu à plusieurs dispositions législatives.
- Nous reproduisons plus loin un extrait du règlement d’administration publique qui devait compléter la loi du 2 novembre 1892 sur le travail des femmes et des enfants dans les manufactures.
- L’interdiction d’employer les enfants dans les travaux d’impression de tissus où l’on fait usage de produits vénéneux sera une entrave sérieuse à l’emploi des « tireurs » dans les quelques établissements où l’on imprime encore à la main.
- Une extension de cette loi est proposée en faveur des femmes, filles mineures et enfants employés dans les établissements commerciaax ; en un mot, la loi deviendrait applicable aux employés comme aux ouvriers.
- La commission dite du travail a déposé sur le bureau de la Chambre, un projet conforme, et ainsi les magasins généralement tenus par les femmes devront fermer à neuf heures du soir, et ne pas ouvrir le dimanche : cela sera bien difficile à faire accepter.
- Nous venons aussi de voir discuter à la Chambre la loi sur les accidents industriels et sur l’assurance obligatoire.
- Les journaux quotidiens nous ont suffisamment tenus au courant des débats parlementaires dont la conclusion a été le vote de la loi.
- Nous la considérions, quant à nous, comme bienfaisante, et pour l’ouvrier dont elle assure le sort, et pour le patron dont elle allège la responsabilité ; mais une étude qui a été faite en Allemagne sur les résultats d’une loi de même nature fonctionnant dans ce pays depuis plusieurs années ont singulièrement ébranlé notre opinion.
- D’après ce travail, les accidents augmentent sans cesse en nombre et en gravité depuis l’application de la loi, et en dépit des inspections minutieuses
- qui ont été imposées aux industriels en vue d’éviter les accidents.
- Ne semble-t-il pas, dit l’auteur, qu’il faille reconnaître que la loi d’assurance obligatoire, en atténuant la responsabilité du patron, et en mitigeant les conséquences de l’accident pour la victime, a ouvert la porte à un certain laisser-aller ?....
- Voilà un fait, mathématiquement constaté, qui devrait rendre perplexes les promoteurs de la loi votée par la Chambre.
- Mais elle n’est pas encore définitive, il lui faut subir l’épreuve du Sénat.
- Le Sénat, puisqu’il est question de lui, a adopté sans discussion le projet de loi concernant l’hygiène et la sécurité des travailleurs, et ajourné la proposition relative aux syndicats professionnels : cette proposition finira par connaître les ajournements.
- * *
- Nos Assemblées parlementaires ont eu aussi à s’occuper de faits touchant plus spécialement nos industries.
- Le ministre de la guerre a été interpellé au Sénat et à la Chambre sur les conditions dans lesquelles s’est opérée l’adjudication des draps de troupe.
- D’après le décret du 20 novembre 1821, le ministre de la guerre fixe, dans les adjudications de fournitures de l’Etat, un prix maximum. Dans l’adjudication du 25 mai, le ministre a, en outre, fixé un prix minimum. Quatorze soumissionnaires qui avaient offert des prix inférieurs au prix minimum ont été évincés.
- Aux explications demandées, le ministre de la guerre a répondu qu’il avait le droit de fixer un prix minimum ; que l’adjudication du 25 mai sera annulée en bloc et reportée à six mois ou un an ; enfin, que les soumissionnaires évincés seront désintéressés par de nouvelles fournitures, ou par la prorogation de marchés en cours.
- Le fait est fort désagréable pour les concurrents, car en se présentant à la nouvelle adjudication, ils se seront déjà mesurés, et leurs offres seront influencées par cette lutte à armes connues. Or, la soumission cachetée a précisément pour but d’éviter cette influence réciproque.
- Si le ministre avait le droit d’établir un minimum (et nous pensons même que
- cela est bon), au moins cette conditi
- devait-elle être explicitement posée °U
- L’article 20 du cahier des charges d cette fourniture spécifie bien, sej l’usage, qu’il y a le prix-limite ; ce « ie°U implique qu’il n’y en a pas deux, et alor! il ne s’agit que d’une limite supérieur» comme cela s’est toujours pratiqué *
- Cette fourniture éventuelle de dran de troupe donne lieu encore à un aut sujet de surprise.
- Actuellement, le drap ton de rance peut être teint soit à la garance naturelle, soit à l’alizarine artificiel} au choix des fabricants. '
- Le ministre de la guerre vient de dé cider que ces draps seront, à partir dû
- 1er janvier 1894, teints exclusivement à la garance végétale de provenance française.
- Si, toutefois, le prix de la garance arrivait à dépasser 60 fr. les 100 kil l’administration de la guerre autoriserait l’emploi d’un autre colorant.
- Quelqu’honorable que soit le mo^ qui a dicté cette décision, elle va à l’encontre des progrès de la science et semble commettre la même erreur que celle de Colbert prohibant l’emploi de l’indigo pour protéger le pastel national.
- Les garances sont condamnées à disparaître comme le pastel ; cette décision ne les sauvera pas.
- * +
- Nous ne devons pas clore cette Chronique sans mentionner l'heureuse initiative prise par la Chambre syndicale des teinturiers-dégraisseurs en vue d’arrêter l’abaissement des prix dans sa profession.
- Elle a pensé qu’il fallait d’abord s’adresser aux teinturiers pour confrères et les engager à adopter un tarif normal à l’égard des tenanciers de magasins étrangers au métier, et à ne pas favoriser ceux-ci de longs crédits ou d’autres avantages qui leur fournissent des moyens de trop facile concurrence contre les teinturiers faisant leur travail.
- Cet appel a été entendu, une assemblée spéciale a réuni quarante-cinq teinturiers pour confrères, avec six adhésions d’absents à ce qui pourra être décidé, et à l’unanimité il a été résolu que tous s’engageraient à ne taire aucun travail au-dessous d’un tarif minimum à établir.
- Une commission, composée de MM.
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- Mars, Fleury et Barriand, a été chargée d’élaborer ch tarif.
- M. Jolly, président de la Chambre, a été le principal artisan de cette convention, qui pourra arrêter l’émiettement de la profession et l’avilissement de ses prix, et permettre à l’homme du métier de gagner sa vie en livrant du bon travail.
- F. Gouillon
- MATIÈRES COLORANTES
- NOUVELLES
- et leurs applications à la Teinture
- Par M. Frédério Reverdin
- (Moniteur scientifique-Quesneville)
- Nous parlerons dans cette « Revue », des nouveautés introduites dans le domaine si intéressant et si vaste des matières coloi antes artificielles au point de vue de leurs applications à la teinture.
- Nous utiliserons pour cela les nombreux procédés de teinture et les renseignements fournis par les fabricants eux mêmes à leur clientèle en en faisant ressortir les parties essentielles. Quoique ces renseignements soient en général donnés « sans garantie » ils ont une importance réelle pour celui qui veut suivre les progrès de l’industrie des matières colorantes et ils peuvent, en tout cas, servir de base pour des essais d’application lorsqu il s’agit de produits nouveaux.
- Nous y ajouterons, lorsque la chose sera possible, quelques renseignements sur le mode de production des couleurs, dont nous parlerons, ainsi que quelques données sur leurs principales réactions.
- La société des matières colorantes de St.-Denis livre au commerce sous les noms de Gris direct (marques J et B en poudre, 4 B et R en pâte) et de Gris spécial R (en pâte) des azines obtenues par condensation de deux molécules d’amidoniméthylaniline.
- Ces matières colorantes brevetées se fixent sur coton non mordancé en nuances grises très solides à la lumière, au savon et aux acides.
- Pour teindre, on fait dissoudre le produit dans un peu d’eau chaude et on introduit cette solution dans un bain d’eau froide dans lequel on manœuvre le coton débouilli préalablement pendant 20 minutes -, on chauffe ensuite lentement jusqu’au bouillon en continuant à manœuvrer le coton ; la durée totale de l’opération dure de 1 heure à 1 heure 1/4.
- Il est recommandé de mettre la couleur en plusieurs fois ; on monte donc le bain de teinture avec la moitié du colorant; on introduit le Coton qu’on manœuvre pendant 20 minutes, on lève, puis on ajoute le reste du colorant, et on commence à chauffer, on fait bouillir ll4 d’heure, on lave, on tord et on fixe dans
- un bain de bichromate de soude à 5 pour 100 et à la température de 60’ pendant 1[4 d’heure on lave et on sèche.
- Ces gris peuvent être lessivés, en ne perdant que fort peu de de leur intensité, en faisant bouillir pendant 1 heure dans un bain renfermant, pour 10 kilogrammes de coton, 8 kilogrammes de soude Solvay et 4 kilogrammes de savon dans 400 litres d’eau.
- Les nuances obtenues avec le gris direct sont franchement grises, tandis que celles que fournit le gris spécial sont plus violacées ; la différence entre ces nuances est peu sensible à la lumière artificielle.
- L’emploi facile de ces matières colorantes et les nuances agréables qu’elles fournissent en recommandent l’emploi.
- La maison C. OEIer, à Offenbach fournit aussi, sous le nom de « Gris solide » (marques R et B) une nouvelle matière colorante basique en poudre, sous la forme d’un sel double de zinc, destinée plus spécialement à la teinture du coton mordancé à l’émétique, au tannin, ou de préférence au sumac ; les nuances obtenues sont très solides au savon et aux acides.
- On délaye le colorant avec son poids d’acide acétique ou la moitié de son poids d’acide chlorhydrique, puis on ajoute 50 parties d’eau bouillante. On introduit ce mélange dans le bain de teinture tiède, on entre le coton mordancé, en monte à 75° et on manœuvre le coton jusqu’à épuisement du bain.
- On peut nuancer avec d’autres colorants basiques, tels que le bleu éthylène, le bleu deto-luylène, les safranines, etc.
- Le gris solide teint également le colon non mordancé en présence d’acide acétique, mais le bain ne s’épuise pas complètement et doit être conservé pour une opération suivante ; le lin et la ramie se teignent comme le coton, tandis que pour le jute, la teinture directe suffit.
- La laine est teinte dans un bain additionné de 10 pour 100 de bisulfate de soude à une température voisine du bouillon. Les nuances ainsi obtenues ne sont pas solides au foulon, mais elles sont bien égalisées, surtout les nuances claires.
- Le gris solide fournit sur soie en bain de savon coupé une nuance gris d’acier et en bain de savon pur un gris d’argent. Il donne sur les fibres végétales des nuances plus claires que sur fibres animales, en sorte que, pour la teinture des tissus mélangés, on recommande de mordancer préalablement au tannin et a l’antimoine.
- Les nuances obtenues avec le gris solide diffèrent peu de celles que fournissent les gris direct et gris spécial dont nous avons parlé plus haut.
- Parmi les matières colorantes fournies par la même maison, nous trouvons un bleu-noir azoïque destiné à la teinture du coton non mordancé et qui fournit, avec 1[3 pour 100 de co-
- lorant un joli gris violacé et à 3 pour 100 un bleu noir.
- On teint avec ce produit de la manière suivante :
- Pour 100 kilogrammes de coton non mordancé on garnit le bain de teinture (2,500 litres d’eau) avec un kilogramme de savon de Marseille et l'on fait bouillir ; si l’eau est calcaire, il se produit à la surface une écume de savon calcaire qu’on enlève soigneusement ; on ajoute 5 kilogrammes de carbonate de soude, 20 kilogrammes de sel marin et la quantité nécessaire de matière colorante, on introduit le coton débouilli et on le manœuvre pendant une heure à une température voisine du bouillon ; le bain ne s’épuisant pas doit être conservé pour une opération suivante.
- Les nuances obtenues résistent assez bien au savon, aux alcalis et à la lumière, la résistance aux acides est insuffisante.
- Le bleu-noir azoïque tire aussi, quoique moins bien dans un bain contenant seulement du sel marin ou du sel de Glauber ; il peut donc être nuancé avec tous les autres colorants substantifs mployés, soit en bain alcalin, soit en bain neutre, mais ce sont surtout les orange et brun toluylène qui se prêtent le mieux à ces combinaisons à cause de leurs propriétés voisines de celles du blpu-noir.
- _ Les écheveaux teints avec cette couleur n’ont pas besoin d’être lavés s’ils sont destinés à des pièces unies, mais il est indispensable de bien laver après teinture n le coton est tissé avec du blanc. En faisant bouillir une demi-heure le coton teint dans un bain renfermant 5 pour 100 d’acétate de chrome à 16 * Baumé du poids du coton, on obtient une solidité à l’eau bien ulus grande.
- Le coton écru se teint mieux que le coton blanchi et les meilleurs résultats de teinture sont obtenus dans des barques de bois.
- On teint la la ne en nuances assez solides au foulon et à l’acide dans un bain bouillant additionné de 20 pour 100 de sel marin ou de sel de Glauber, et la soie en bain additionné de 1 pour 100 de savon, 10 pour 100 de phosphate de soude et 20 pour 100 de sel marin, ou dans un bain acidulé par l’acide acétique ou enfin en bain de savon coupé.
- Le bleu-noir azoïque ne se prête pas, par contre, à la teinture des tissus mélangés (mi-soie et mi-coton ou mi-laine et mi-coton).
- Azo-mauve (marques R et B).
- L’azo-mauve B s'emploie de la même manière pour coton non mordancé que le bleu-noir azoïque et fournit des nuances semblables.
- L’azo-mauve R, plus rouge, fournit une nuance plus vive et plus bleue lorsqu’on traite le coton teint, pendant une demi-heure, dans un bain bouillant renfermant 1 à 2 pour cent du poids du coton de fluorure de chrome -, il peut en outre être diazoté sur la fibre, puis combiné à la métatoluènediamine ; ou obtient ainsi un noir foncé résistant bien au savon-
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- nage et à la soude. Dans ce but, ou rince le coton teint avec l’azo-mauve et on le manœuvre pendant un quart d’heure dans ue bain renfermant pour cent kilogrammes de coton :
- 1,500 litres d’eau ;
- 2 k. 500 de nitrite de soude -,
- 8 kilogrammes d’acide chlorhydrique à 20’ Baumé,
- on passe à l’eau froide, on essore et on développe ensuite dans un nouveau bain froid renfermant :
- 1,500 litres d’eau;
- h kilogrammes de sulfate de métato-luylènediamine ;
- 10 à 12 kilogrammes de craie ;
- 0u 2 kil. 500 de soude Solvay.
- On manœuvre un quart d’heure, on rince, et on manœuvre encore pendant une demi-heure dans une solution à 1[2 pour cent de savon.
- Naphtazurine. — Cette matière colorante, destinée aussi à la teinture du coton non mordancé, s’emploie de la même manière que le bleu-noir-, elle fournit sur coton une jolie nuande bleue et le bain de teinture s’épuise plus à fond que celui des autres bleus substantifs.
- La laine se teint dans un bain bouillant additionné de 20 pour cent de sel marin ou de sel de Glauber. La teinture est assez solide au foulon et à l’acide-, elle vire un peu au bleu so s l’influence de la soude.
- Brun de toluylène (marques RR, RM, RB et RBB). — Cette matière colorante appartient à la série des combinaison' dans lesquelles le copulant est l’acide sulfanilique, l’acide ortho-toiuidine sulfoné, l’acide amidoazobenzène sulfoné, l’acide naphtioniqueou l’acide p-naph-tylamine sulfoné, et les bruns Bismarck sul-fonés.
- Elle s’emploie sur un coton non mordancé, en teignant en présence de sel marin, et, pour les mélanges avec d’autres colorants substantifs, en ajoutant de la soude ou de la potasse. Les bains ne s’épuisent pas à la teinture et les nuances obtenues varient suivant la marque du brun rouge au brun bistre.
- La laine se teint dans un bain contenant 20 pour cent de sel marin, et le brun obtenu résiste assez bien à l’acide et au foulon ; la laine destinée au foulon doit être bien rincée.
- Ce brun tirant aussi bien sur coton que sur laine dans un bain de teinture préparé de la même manière, offre un avantage spécial pour la teinture des tissus mi-laine.
- Le brun de toluylène G, est une couleur azoïque résultant de la combinaison d’une molécule d’acide toluylènediamine sulfoné et d’une molécule de métaphénylènediamine.
- 11 donne sur coton, laine et soie, un beau brun jaunâtre, et son mode d’emploi est le même que celui du brun précédent.
- On obtient en outre des bruns foncés très beaux, èt résistant bien au savonnage et à la
- j soude, en le diazotant sur la fibre même, puis \ en combinant avec la chrysoïdine, la p-naph-tylamine ou la métatoluyènediamine par le procédé que nous avons indiqué plus haut à l’occasion de l’azo-mauve R.
- La maison OElher a aussi introduit dans le commerce, sous le nom de Brun cuir R, une matière colorante brevetée, qui présente un certain intérêt pour la teinture du cuir.
- Ce produit de nature basique, s’obtient en faisant réagir deux molécules de para-amido-acétanilide diazotée sur une molécule de métaphénylènediamine en solution alcaline ; cette combinaison, difficilement soluble dans l’acide chlorhydrique étendu, est chauffée avec de l’acide chlorhydrique concentré à la température du bain-marie pour la désacétyler et la rendre soluble. Il est livré au commerce sous la forme de son sel double de zinc.
- La teinture du cuir au moyen de ce brun est des plus simples. On peut teindre, soit par immersion pendant 15 à 30 minutes, dans un bain renfermant la quantité nécessaire de matière colorante chauffée à 40° degrés environ, ou au moyen de la brosse.
- F. V. Callab, auquel nous empruntons ces renseignements recommande le premier procédé pour la teinture du cuir tanné au sumac, bien nettoyé, et le second pour la teinture du cuir tanné à l’écorce, et en particulier du cuir de bœuf.
- Les nuances obtenues sont foncées, bien égales et dépourvues de reflet bronzé ; elles résistent bien au frottement et conservent au cuir sa souplesse.
- Le brun cuir s’applique, par contre, moins | bien aux articles mégissés; les nuances obtenues sont plus rougeâtres, et il est difficile de teindre en brun foncé.
- Le jaune de crésotine (marques G et R), est une matière colorante azoïque dans laquelle les « copulants » sont la benzidine ou la tolui-dine et les « copulés » les acides méta ou or-thocrésotiniques.
- Pour teindre le coton non mordancé avec ce produit, on ajoute au bain (2.500 litres d’eau pour 100 kilogrammes de coton), 2 k. 1(2 de savon de Marseille et l’on fait bouillir; si l’eau est calcaire, il se forme à la surface une couche de savon calcaire qu’on enlève soigneusement, on ajoute 10 kilogrammes de phosphate de soude et la quantité voulue de colorant, on entre le coton et on manœuvre pendant une heure à une température voisine de l’ébullition. Le bain ne s’épuise pas; ce produit, livré comme les précédents par la maison OEhler, fournit, avec 1^3 pour cent de colorant du poids du coton, une fort jolie nuance jaune ; la marque R est légèrement plus rougeâtre.
- Les « Farbenfabricken vormals Bayer et C*» ont introduit dernièrement dans le commerce deux nouveaux bruns : le brun diazoïque Y et le brun au chrome R (en pâte).
- Le brun diazoïque V fournit directement sur
- coton des nuances brunes, mais il est surt destiné à être diazoté sur la fibre et °Ut soit avec le p-naphtol (développeur A) soitT'^ la phénylènediamine (développeurs (3 ou EU la première combinaison donne un brun \ ’ let foncé, la seconde un brun jaunâtre • V °'
- teintures résistent bien au lavage ain*;’ CGs
- l’action des acides et des alcalis et elles déchargent pas. ne
- On teint le coton en le manœuvrant ne dant une heure dans un bain additionné d > in pour cent de sel de Glauber ou sel marin n diazote et on copule par la méthode appiicab,” à toutes les couleurs diazotables sur la fh 6 que nous avons indiquée plus haut. re
- La laine se teint en bain légèrement acidulé par l’acide acétique ; les teintures rési^n» 6 foulon et aux acides. au
- Le brun diazoïque s’applique également soit directement, soit diazoté, b la teintur ' des tissus mi-soie: on teint pendant 6 heur î à l’ébullition, dan3 un bain additionné de 5 pour 100 de sel de Glauber et, si ron désire peu teindre la soie, on ajoute 5 pour loj de savon.
- Le brun au chrome R, destiné à l’impression du coton en présence d’acétate de chrome s’applique aussi à la teinture de laine chro raée.
- Pour teindre la laine, on mordancé pendant une heure au bouillon avec 3 à 4 pour iqo de bichromate de potasse et 1 à 1 1(2 pour 100 d’acide oxalique, on rince et on teint dans un second bain renfermant 15 à 20 pour 100 de matière colorante en entrant à 60-70° et en portant le bain en 15 à 20minutesau bouillon que l’on maintient pendant une heure.
- Les nuances obtenues possèdent une grande solidité au foulon et ne déchargent pas.
- Le brun au chrome est doué d’un grand pouvoir colorant et s’associe très bien aux autres matières colorantes qui se fixent sur chrome, telles que le jaune au chrome, l’ali-zarine-cyanine G et RRR, le rouge drap 3 G, le noir diamant, la céruléine, pour fournir les nuances modes les plus variées.
- Les Farbenfabriken vormals Bayer et C° ont aussi entrepris la fabrication de l’acétate d’ammoniaque (liquide), dont ils recommandent l'usage aux teinturiers lorsqu’il s’agit d’employer des matières colorantes qui n’égalisent pas bien et lorsqu’il faut éviter les acides énergiques ou la cuisson.
- La plupart des matières colorantes qui se fixent en bain acide ou neutre peuvent aussi être fixées au moyen de l’acétate d’ammoniaque, de sorte que l’emploi de cette substance permet de nuancer aussi bien qu’avec les autres produits.
- La maison J.-R. Geigy, à Bâle, fabrique depuis peu, sous le nom de Clématine, une sa-franine très bleuâtre qui possède la même solidité et, d’une manière générale, les caractères de la safranine.
- On teint avec ce produit le coton mordancé
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- au tannin ou à l’extrait de s^mac (en employant 5 à 10 kilogrammes de tannin pour 100 kilogrammes de coton) et au tartre émétique ; on entre à froid et l’on chauffe graduellement jusqu’à 70°.
- La clématine, qui est un colorant homogène, peut aussi être employée en mélange avec d’autres couleurs pour les nuances combinées.
- Avec 3i& pour 100 seulement de colorant du poids du coton, on obtient une nuance violet rouge fort jolie.
- La même maison a breveté un nouvel orange teignant directement le coton non mordancé : l’Orange de Chicago.
- Cet orange, qu’elle annonce comme étant le meilleur marché des colorants de même nuance, se distingue par une grande intensité ainsi que p r sa résistance à la lumière, au lavage et au chlore.
- On teint avec 1 à 2 pour 100 de colorant et
- 10 grammes de sel de cuisine par litre d’eau ; on entre à chaud et on manœuvre le coton pendant une demi-heure. Le bain à 1 p. 100 de colorant s’épuise bien.
- Celte nouvelle matière colorante s’obtient au moyen de la benzidine et de l’acide paranitro-toluène sulfoné.
- Parmi les nombreux échantillons de spécialités que la maison J.-R. Geigy et C° a mis obligeamment à notre disposition, nous remarquons une autre nouveauté, le Bleu Hel-vélie (breveté), au moyen duquel on obtient, sur soie en particulier, des nuances d’une pureté qui n’a pas été atteinte, croyons-nous, jusqu’ici.
- Ce bleu est un colora nt homogène et ciis-tallisé ; les fabricants recommandent de l’employer en dissolution étendue (1 à 200 300); les dissolutions concentrées ayant de la tendance à recristalliser en présence de l’acide,
- 11 pourrait en résulter des nuances cuivrées. 11 convient donc d’opérer de l’une des deux manières suivantes :
- Le colorant nécessaire pour la nuance voulue est introduit en dissolution dans le bain chaud de savon non coupé; on ajoute graduellement l’acide étendu et on manœuvre la soie jusqu’à épuisement complet, ou bien on prépare comme d’habitude le bain de savon coupé et l’on ajoute après chauffage, successivement et par petites doses, la dissolution étendue (1 à 300) du colorant.
- Le bleu Helvétie se fixe sur coton sans mordant pour donner une belle nuance bleu-ciel ; mais comme règle générale, il est indiqué de mordancer préalablement au tannin et de teindre en présence d’une très petite quantité d’acide acétique.
- La Manufacture Lyonnaise de matières colorantes nous a aussi envoyé une riche collection de ses spécialités, parmi lesquelles celles plus récemment introduites dans le commerce sont : le Noir diamine BH, le Bleu pur dia-mine, le Vert diamine B, le Bror ze diamine G,
- le Noir naphtol 12 B, le Bleu méthylène nouveau et le Jaune d’anlhracène C.
- Le Noir diamine BH se fixe sur coton non mordancé en présence de carbonate de soude et de sulfate de soude ou sel marin, ou pour les teintes foncées avec sulfate de soude et sel marin seuls. Avec lx pour 100 de colorant du poids de coton on obtient une nuance nourrie et bleuâtre; mais il est surtout destiné à être diazolé sur la fibre par la méthode habituelle et développé avec la phénylènediamine par exemple; on obtient ainsi un noir solide au foulon, à l’air et aux acides qui peut encore être remonté avec le bleu méthylène N pour donner un très beau noir.
- Il se prête également bien à la teinture des tissus mi-soie (coton et soie) et mi-laine (coton et laine).
- Le bleu pur diamine (1) se teint sur coton non mordancé, au bouillon, avec 20 pour 100 de sulfate de soude ou de sel marin -, en mélanges avec les couleurs « dianrne » demandant une addition de carbona'e de soude, on peut sans inconvénient teindre avec 20 p. 100 de sulfate de soude et 5 p. 100 de carbonate de soude.
- Avec 3 p. 100 de colorant du poids du coton on obtient une nuance bleu foncé fort belle comparativement à celle des bleus directs pour coton connus jusqu’ici ; elle est douée, en outre. de la propriété de rester bleu pur à la lumière artificielle au lieu de devenir grise, comme cela est fréquemment le cas.
- En teignant le satin mi-soie (coton et soie) avec le bleu diamine au bouillon en présence de 10 p. 100 de savon et 15 p. 100 de sulfate de soude, on obtient de fort jolis effets, car la soie reste complètement blanche ; si l’on veut teindre la soie en même temps, on peut le faire en y mélangeant du bleu alcalin et rinçant sur une eau légèrement acidulée ou en teignant d’abord le coton en bleu pur diamine et ensuite la soie sur un nouveau bain avec les colorants tels que les orangés, ponceaux, vert acide, éosines, etc., qui se fixent en bain acide.
- Four les tissus mi-laine, on obtient un bleu vif et uni en teignant avec un mélange de bleu diamine et de bleu alcalin au bouillon avec 2 p. 100 de carbonate de sjude et 20 p. 100 de sulfate de soude.
- Le vert diamine B (2) est intéressant en ce sens qu’il constitue le premier colorant direct pour co'on de nuance verte ; c’est un vert jau-râtre qui, à 3/4 pour 100 de colorant du poids du coton, fournit déjà une nuance assez foncée.
- Oa teint le coton par la même méthode qu’avec le bleu diamine ; pour les mélanges avec d’autres produits nécessitant une addition de carbonate de soude ou d’un alcali, cette addition doit être réduite autant que possible,
- (1) Voir Revue de la Teinture, année 1892, p. 85.
- (2; Voir échantillons dans la Revue de la Teinture, 1892, p. 148.
- car il est plus avantageux de teindre le vert diamine sur bain neutre ou très légèrement alcalin.
- Le vert diamine mélangé avec le noir diamine RO donne sur coton en un seul bain un beau noir solide.
- La laine se teint en bain renfermant 3 p. 100 de bisulfate de soude ou d’acide acétique, le tissu mi-laine à 90° avec 30 p. 100 de sulfate de soude et la soie sur bain légèrement acidulé par l’acide acétique.
- Le bronze diamine Ç (1) appartient à la même série de ma'dères colorantps, il est surtout destiné aux mélanges avec les autres couleurs diamines pour les nuances mode, les olives et surtout pour nuancer les bruns.
- On teint le coton au bouillon avec addition de ;
- 5 p. 100 de carbonate de soude et 15 p. 100 de sulfate de soude ou de sel marin;
- mais pour les mélanges avec d’autres produits ne demandant pas une addition de carbonate de soude, on peut sans inconvénient teindre seulement avec du sulfate de soude ou du sel marin.
- Ün obtient sur tissu mi-soie avec 1 1/2 p. lOOdecolorant du poids de coton, 10 p.100 de savon et 15 p. 100 de sulfate de soude, un fort joli bronze.
- Le noir naphtol 12 B (2) * stun colorant pour laine; avec 1 p. 100 de colorant, la nuance est bleu foucé ; avec 3 à A p. 100, elle est noire avec reflet bleuâtre.
- La teinture est solide à l’air, à la lumière et au lavage, elle résiste à un foulon ordinaire et aux acides.
- ^ Le noir naphtol 12 B conservant sa teinte bleu verdâtre a la lumière artificielle, peut corriger par mélange les noirs qui, au contraire, rougissent.
- On teint la laine en flottes avec addition de ;
- 10 p. 100 de bisulfate de soude, ou 10 p. 100 d’acide acétique, ou 10 p. 100 de sulfate de soude et 3 p. 100 d’acide sulfurique; on ajrute au bain de teinture d’abord l’acide, on entre la laine et on lisse pondant quelque temps, on introduit ensuite la solution colorante et on teint au bouillon jusqu’à épuisement du bain ; si au bout d'une heure le bain n’est pas épuisé, on ajoutera encore 2 à 5 0/0 de bisulfate de soude.
- Pour le tissu de laine, on fait bouillir pendant une heure avec :
- 10 p. 100 de sulfate de soude et 5 p. 100 de bisulfate de soude ; on laisse refroidir le bain à 60° et on teint une heure en montant au bouillon-, on ajoute pour
- (1) Voir échantillons dans la Revue de la Teinture, 1892, p. 148.
- (2) Voir échintillons dans lr Revue de la Teinturé, février 1893, p. 22.
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- épuiser le bain de nouveau 5 p. 100 de bisulfate de soude et on fait bouillir encore pendant une demi-heure.
- Le bleu méthylène nouveau (1) s’applique de la même manière que le bleu méthylène ordinaire sur coton mordancé au tannin et au tartre émétique.
- On commence à teindre a tiède et on monte jusqu’à 90° en ajoutant pour les nuances claires un peu de savon et pour les nuances foncées un peu d’acid: acétique.
- Les nuances obtenues sont vives et nourries; avec 1/20, 1/10 et 1/4 p. 100 de colorant, elles sont verdâtres, avec 1 à 1 1/2 p. 100, elles sont bleu violet.
- En teignant sur fond de sumac et fer, on obtient un bleu noir.
- La marque NGG donne des nuances beaucoup plus verdâtres.
- Le Jaune anthracèr.e C livré par la même maison est destiné à la teinture de la laine sur laquelle elle donne des nuances d’une grande solidité -, un des meilleurs procédés de teinture consiste à teindre sur bain acide avec addition de 3 à 5 p. 100 de bisulfate de soude en chauffant lentement au bouillon, puis à ajouter après épuisement du bain 3 p^ 100 de fluorure de chrome et à faire bouiliir encore pendant une demi-heure,
- On peut aussi teindre en ajoutant au bain de tein ure, outre la quantité nécessaire de colorant, 2 1/2 p. 100 de chromate et 1 p. 100 d’acide sulfurique en montant lentement jusqu’au bouil'on.
- Ce colorant est destiné à remplacer le bois jaune non seulement dans les cas où celui-ci i est employé en combinaison avec les couleurs dites d’alizarine, mais partout où il s’agit d’obtenir des teintes solides au foulon.
- Le jaune d’anthracène est plus solide à la lumière et à l’air que le bois jaune.
- La société pour l’industrie chimique, à Bâle, yient d’introduire dans le commerce sous le nom de Rhodamine 6 G un nouveau rose breveté qui est particulièrement destiné à la teinture du coton; elle se fixe sur coton mordancé au tannin et au tartre émétique en une belle muance rose, présentant plus de solidité à l’eau et à la lumière que les nuances analogues oblonues avec les matières colorantes connues. Elle peut en outre être combinée facilement avec d’autres colorants basiques, ce qui permet d’obtenir des nuances variées.
- Les nuances sur soie et laine sont également fort belles.
- SUR IA TEINTURE DU COTON
- En Canettes
- Les matières colorantes qui s’appliquent le mieux à la teinture du coton en canettes sont les couleurs de benzidine et les couleurs dia-
- (1) Voir Revue de lu Teinture, année 1892, p. 102. j
- mine. En efiet, elles se teignent sans mordant en un seul bain, mais malheureusement, elles ne sont pas solides, ni au lavage ni au foulage, et leur emploi ne peut être que bien restreint. Dans le cas où on les applique, il faut s’arranger de façon à ce que l’opération de teinture dure le moins possible, c’est-à-dire quelques minutes seulement, et se servir d’une solution concentrée : on peut d’ailleurs, pour arriver à la nuance demandée, faire deux ou trois opérations successives. La difficulté de reponchonner les bains et d’arriver au même degré de concentration, en ce qui regarde la matière colorante sera moindre, si l’on se sert d’un colorimètre. Enfin, le peu de résistance que ces matières colorantes ont au lavage exige que l’on ne teigne pas à une température trop élevée.
- On peut augmenter leur solidité, soit en les traitant par une dissolution de sulfate de soude ce qui altère la nuance, soit en les diazotant puis les combinant avec un phénol ou une amine par les procédés universellement connus. Mais cela complique terriblement la teinture en canettes, pusqu’au lieu d’une machine il en faudrait trois pour un même lot de coton.
- Les matières colorantes à mordants de caractère acide, par exemple les couleurs d’ali-zarine offrent de très grandes difficultés pour la teinture en canettes ; en effet, il importe avant tout que le mordançage soit bien égal, et pour cela, il faut que le bain de mordant reste tout à fait clair et qu’aucun dépôt ne se forme sur la partie extérieure des canettes qui viendrait mettre obstacle à la pénétration subséquente des liquides; de plus, la p upart des matières colorantes à mordant de nature acide sont insolubles dans l’eau, ce qui complique encore la question.
- Les mordants les plus aisés à appliquer sont ceux de chrome et principalement les chro-mites ou les sulfates basiques de chrome ou le chlorure chlorochromique.
- Les ma'ières co'orantes de nature basique qui se fixent sur coton sans mordant ne peuvent jamais fournir que des teintures peu solides : le mordançage en tannin, puis fixation en antimoine ou fer s’impose, si l’on veut avoir quelque solidité. L’acide tannique se fixe très rapidement sur les canettes, si l’on opère dans le vide, c’est le procédé que l’on doit suivre. On laisse ensuite les canettes reposer 5 à 10 heures, puis, sans les sécher, on les passe dans un bain de tartre émétique absolument limpide ; on ne peut pas se servir de fluorure d’antimoine dont l’acide exercerait des corrosions sur les parties métalliques de la machine, si l’on fixe le t.annin par un sel de fer, il faut éviter le plus possible qu’il acquière une réaction trop acide une fois le mordançage terminé, la teinture est très aisée, mais il faut toujours laver ensuite avec le plus grand soin pour éliminer toute trace de matière colorante non fixée.
- Ce même lavage très soigné se fera à y chaude, si l’on a teint les canettes avec couleurs par diazotant.
- On n’obtient que de mauvais résultats • l’on veut teindre le coton en canettes et* S1 chamois au fer, en jaune de chrome, etc • ? bleu de Prusse se forme plus aiséme m 6 les teintures minérales n’offrent que bien rj318 d’avenir pour cette industrie, à cause del difficulté d’obtenir l’unisson et de la nécessité de renouveler les bains à chaque opération cause des dépôts insolubles.
- Le même inconvénient existe pour la tein ture en indigo ; aussi ne peut-on employer nu' la cuve à l’hydrosulfite-, et si l’on veut ru nisson il est indispensable de faire circu'er le bain alternativement en sens contraire.
- Quant au noir d’aniline, il n’a pas été pro duit encore sur canettes d’une façon satisfais santé.
- (Industrie textile).
- TISSUS DE SOIE ET MI-SOIE
- Bosselés, Moutonnés et Crêpés
- Ce genre d’étoffes, qui donne lieu à très jolis effets, tend à se répandre dans la consommation.
- La Revue de lu Teinture a indiqué le prjtt. cipe de leur fabrication (année 1892, p. ioet 19) avec quelques détails d’opération, d’après le rapport de M. J. Persoz, sur l’Exposition de 1889.
- Nous venons de revoir le brevet pris par Mlle Graiseot pour ce genre de travail;il fournit quelques indications pratiques bonnes
- à reproduire.
- Pour opérer, dit le brevet, on prépare un bain froid formé de chlorure de zinc et d’eau variant de 20 à 40 degrés Baumé, suivant la nature des tissus que l’on veut traiter, les bains faibles convenant pour les tissus légers, et les forts pour les tissus réduits.
- On immerge les tissus dans ce bain et on renouvelle les surfaces de contact pendant une heure à une heure et demie pour les tissus réduits, et une demi-heure à trois quarts d’heure pour les tissus légers.
- On retire le tissu du bain, on l’essore, on le porte immédiatement dans une chambre tiède, vers 25 à 30 degrés centigrades, dans laquelle on le laisse pendant un temps variable quel’on détermine par l’observation à l’œil et au toucher des progrès du rétrécissement ou du crêpage, qui se produit peu à peu.
- Lorsque cet effet est obtenu au degré voulu, on retire aussitôt l’étoffe pour la manœuvrer sans retard dans une dissolution froide de carbonate de potasse à 10 degrés Baumé, pendant un quart-d’heure environ. On essore, on lave à grandes eaux, on essore encore et on cuit au savon.
- On peut aussi plus simplement cuire immédiatement au savon au sortir de la chambre
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- chaude, et supprimer ainsi le bain de carbonate de potasse.
- L’étoffe est ensuite soumise aux opérations habituelles de l’industrie.
- Par cette méthode, on obtient sur les étoffes de soie certains effets de rétrécissement et d’élasticité qui donnent à l’étoffe un aspect particulier, soit en forme unie, soit en bosselé, moutonné, maroquiné et crêpé, suivant la nature du tissu, suivant les variantes du procédé indiqué plus haut.
- Ce procédé s’applique à toutes les variétés de tissus de soie et notamment aux tissus destinés aux crêpes, imitation crêpe anglais, aux foulards, aux cache-nez, etc., et en particulier aux tissus destinés au gaufrage qui peut très bien succéoer aux opérations décrites ci-dessus.
- On peut faire l’application de ce procédé non-seulement aux étoffes pure soie, mais encore aux tissus mixtes, coton et soie, laine et soie, le coton et la laine n’étant pas touchés.
- Nous ajouterons que c’est même s. r les étoffes mélangées que ces effets de bosselage sont les plus prononcés, par suite de la différence d’action des réactifs sur les différentes fibres.
- 11 faut rapprocher du brevet Graissât, celui de MM. Depoully, résumé également dans le document plus haut cité.
- PRÉPARATION DU COTON
- HYDROPHILE
- Simple et médicamenteux (I)
- L’art chirurgical remplace maintenant dans ses pansements, la charpie et le vieux linge par des matières neuves, qui n’exposent plus à la transmission de germes infectieux : ces matières sont principalement le coton en bou< re et la tarlatane.
- Pour le dit usage, ces cotons doivent être « hydrophiles », c’est-à-dire décreusés bien à fond pour acquérir une spongiosité telle que, mis en contact avec des plaies séreuses ou purulentes, ils en absorbent les exsudations.
- Leur préparation est devenue une branche spéciale de l’industrie du blanchiment, et donne li ou à des affaires d’une certaine importance.
- Ce travail consiste en un blanchiment énergique, dans lequel le débouillissage à la soude et l’action du chlorure de chau< doivent être poussés jusqu'au point lù ils affaiblissent la fibre.
- Voici les moyens employés :
- Débouillissage
- Les cotons sont bouillis dix à douze heures dans une lessive contenant 5 kil. de soude caustique par 100 kil. de coton.
- (1) Voir aussi la méthode ordinaire de blanchiment, et dü travail des cotons bruts, dans la Revue de lot, Teinture, numéro de Décembre 1892, p. 162.
- Si l’on opère sous pression, le traitement sera de deux à trois heures, à trois atmos -phères.
- Le produit à employer est la soude caustique proprement dite, telle que la soude anglaise en cylindres, et non le sel de soude en partie seulement caustifié, et que le commerce désigne aussi sous le titre de soude caustique.
- Les fabricants pharmaciens font quelquefois usage de carbonate de potasse (sel de tartre, potasse perlasse), mais étant donné qu’il faut décreuser à froid et que l’altération de la fibre n’est pas un inconvénient, un agent plus énergique doit être préféré.
- Après le débouillissage, ou rince.
- Blanchiment
- Le blanchiment s’opère dans une solution claire de 6 kil. de chlorure de chaux par 100 kil. de coton, où celui-ci séjourne six heures.
- Au sortir du bain on donne, comme d’usage, un vitriolage d’une heure, dans une solution d’acide sulfurique à 2 degrés.
- Puis on rince.
- Anti-chlore
- Pour détruire les dernières traces de chlore, le coton est passé dans un bain chaud de savon de suif : 2 kiî. de savon ; température 50 à 60 degrés G. ; durée, 1 \2 heure.
- Le coton est égoutté puis, sans le rincer, on le passe dans un bain d’acide sulfurique à 1 degré au plus, et pendant seulement 10 à 15 minutes.
- On rince enfin à l’eau, on essore et on sèche.
- Le coton est ensuite soumis au cardage.
- Action de l'acide
- 11 ne faut pas perdre de vue que les textiles végétaux tirent les acides dans les bains même très dilués, et que les rinçages ont ensuite beaucoup de peine à les en débarrasser ; c’est pourquoi le dernier traitement à l’acide sulfurique ne doit pas être prolongé.
- Ce traitement a pour but de décomposer le savon retenu par le coton et de produire ainsi sur la fibre le dépôt d’une petite quantité d’acide stéarique finement divisé, lequel donne au coton du craquant lorsqu’on le presse dans les doigts, aussi faut-il, dans ce but, faire usage du savou de suif; ceux aux huiles ne fourniraient que des acides gras, mous, n’ayant pas cette propriété.
- Caractères du coton hydrophile
- Le craquant dont il vient d’être question est un des caractères adoptés de cette préparation textile.
- Déposé sur de l’eau, le coton hydrophile doit s’en imprégner immédiatement et s’y enfoncer de lui-même ; c’est là sa propriété principale et essentielle.
- Il doit être blanc, inodore, neutre au tournesol.
- Epuisé par l’eau distillée, celle-ci ne doit pas laisser de résidu à l’évaporation ; ne pas précipiter par le chlorure de baryum, l’oxalate d’ammoniaque, ni p r le nitrate d’argent.
- Sa densité est de 1,4 ; fine doit donner à l’incinération que 0,3 pour cent de cendres.
- Cotons médicamenteux
- Le coton hydrophile est souvent imprégné de dissolutions médicamenteuses qui, après dessication, le laissent enduit des principes qu’elles tiennent en dissolution, et suivant un dosage déterminé.
- Ce’a est un travail rentrant dans le monopole du pharmacien. Ne nous préoccupant pas des formules, nous nous bornerons donc à indiquer l’opération matérielle.
- Les produits médicamenteux devant imprégner un kilogr. de coton, sont dissous dans l’eau, l’alcool ou autre dissolvant volatil, de façon à faire deux litres à deux litres et demi de solution.
- Avec celle-ci, on arrose la masse du coton que l’on enferme, ensuite, dans un vase clos pendant six heures au moins, pour que l’im-bibation se répartisse uniformément.
- Après quoi, le coton est mis à sécher, puis ouvert à la main ou à la carde à main.
- Ou bien, on prend un excès de dissolution (4 à 5 litres), on en imprègne facilement 1 kil. de coton ; on soumet celui-ci à la presse jusqu’à ce que son poids soit amené à 3 kil. ; c’est ainsi deux kilo?, de liquide qu’il retient, et le dosage est alors obtenu, si deux kilogr. de liquide représentent les produits à incorporer dans un kil. de coton.
- Le liquide exprimé est supposé non modifié (ce qui n’est pas toujours exact) et sert pour de nouvelles opérations.
- Ce dernier moyen : imbibation par excès de iiqui.de et pressage est celui indi ;ué par les fabricants pharmaciens; cependantil estlemoins recommandable au point de vue de la sûreté des dosages.
- La cellulose n’est pas une matière indifférente à l’égard des agents chimiques dont on l’imprègne et qui sont le plus habituellement le phénol, l’iodoforme, le chlorure mercun-que, le ehlorure ferrique, etc., elle ne s’imbibe pas matériellement seulement de leurs dissolutions, mais pour quelques uns, les acides et les sels métalliques notamment, elle a une affinité bien connue des chimistes teinturiers, et même des simples praticiens, de sorte qu’elle « tire » ces produits de leurs solutions, s’en charge d’une plus forte quantité que celle calculée, et rend à la presse un liquide appauvri.
- La première méthode assure un dosage plus rigoureux, et lorsque le volume de la dissolution resté dans les limites indiquées, l’im-bibition se fait avec une grande uniformité, à condition qu’elle ait lieu en vases fermés, à
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- l’abri d’évaporations partielles et pendant un temps sulfisant.
- Tarlatanes ou gazes hydrophiles
- Tout ce qui précède peut, en principe, s’appliquer à ces tissus; toutefois, leur résistance doit êbe mieux ménagée, et pour cela, il faut réduire d’un tiers la force du bain de chlorure.
- Une étoffe, quel que soit son usage, doit toujours offrir une certaine résistance, et pour les bandes à pansements, cela est une condition nécessaire, mais de plus, ces tarlatanes ont à subir un apprêt, et il n’y a guère que les rames qui puissent y être employées ; il faut donc qu'elles ne se déchirent pas à la moindre traction.
- F. G.
- PROCEDES DIVERS
- Eleus SOLIDES CONGO
- Brevetés
- Ces colorants, présentés par MM. Ruch et fils, produisent des bleus moyens et des déblanchis comparables comme aspect à ceux que l’on obtient sur la cuve à froid.
- Ce sont des couleurs directes pour coton, ne possédant pas assurément la solidité exceptionnelle des bleus de cuve, mais résistant convenablement aux savonnages, à l’eau de javelle, aux acides même assez concentrés, à la lumière, et ne dégorgeant pas au frottement.
- Elles se fabriquent sous deux marques, B. 363 et R. 364 -, la seconde est à reflet rougeâtre, le premier donne la teinte ci-dessous :
- La teinture s’opère en garnissant le bain
- avec :
- Bleu solide Congo................ 3 0/0
- Savon............................ 2 —
- Cristaux de soude................. 10 —
- O i entre à tiède, on pousse peu à peu au bouillon, que l’on maintient jusqu’au ton demandé.
- La teinte unit bien et monte assez vite jusqu’au demi-bleu de notre échantillon, ma’S on arrive difficilement aux tons nourris ; c’est donc principalement pour les gris bleus et bleus moyens qu’on l’utilisera avec avantage.
- Le bain ne s’épuise pas et se recharge de moitié pour les passes suivantes : notre échantillon représente ainsi 1 Ij2 p. 0[0 environ de colorant.
- Ces bleus peuvent se diazoter par les méthodes usuelles.
- Gris pour doublures
- Cette teinte a été obtenue par un déblanchi au bleu solide Congo R, 364, à 1|2 pour cent, suivant le procédé ci-dessus, mais en supprimant le savon qui n’est pas utile pour les teintes claires et n’es*, d’ailleurs, jamais indispensable.
- Puis brunie par un passage à froid assez rapide dans un bain de gris monté ainsi :
- Eau.............................. 100 litres
- Extrait de campêche............... 50 gr.
- Pyrolignite de fer............... 100 —
- Ce bain ne tourne pas et la bruniture ne se produit qu’à l’évent 5 ce n’est donc qu’en dehors du bain que la teinte se développe.
- On obtient de cette façon, un gris à reflet bleuâtre qui se teint beaucoup mieux que ceux au campêche seul, sous l’influence acide de la transpiration.
- Faux rouge d’Andrinople
- au Congo
- Nous voyons aux étalages parisiens des tissus annoncés comme « Andrinople » mais dont le feu est bien supérieur à celui des rouges d’aüzarine.
- Nous avons examiné cette cotonnade, dont échantillon ci-dessus, et nous avons constaté qu’elle est teinte au rouge Congo B ; c’est, en effet, un colorant qui, sans présenter la résistance des rouges d’alizarine peu*, dans beaucoup de cas leur être substitué sans de grands désavantages ; il perd peu au savon, résiste au chlore tel qu’on l’emploie dans le blanchi-sage mais il est d’une extrême sensibilité aux acides dont les plus faibles le virent au bleu ; ces tissus, toutefois, ne sont guère exposés à l’action des acides.
- L’air le ternit en le portant au brun, mais le moindre lavage au savon ou en bain légèrement alcalin le ramènent au rouge vif quand il a été modifié soit par l’air soit par les acides.
- Le Congo brillant R ne vire pas ainsi par les acides, mais sa solidité générale est moindre et il n’a pas la même vigueur.
- Nous rappelons, par circonstance, ces propriétés bien connues des rouges Congo, et nous en profitons aussi pour rappeler leur mode d’application.
- turc.
- Nous indiquerons d’ailleurs une méth
- ini0I0 nniir fuira naa {uOQ6
- rouge
- spéciale pour faire ces imitations da'J'UUQe
- Le procédé ordinaire consiste, comme avec toutes ces couleurs azoïques, à teindre 8Ur bain alcalin, comme il a été dit plus haut) le bleu Congo (1)
- : pour
- 0.1 obtient, dit-on, une nuance plus vive et plus solide en passant le coton dans un bain froid de 10 0/0 de cristaux de soude, tordant
- ou essorant et séchant sans rincer
- gnant dans une simple dissolution de
- Puis tei.
- rant.
- CQlo.
- L’échantillon ci-dessus, dont à l’incinération on reconnaît la présence de l’alumine et dont l’odeur révèle l’emploi de sulforicinates, pa. raît avoir été teint par la formule suivante quj est en usage et fournit des rouges bien pleins-
- Rouge Congo B...................... 4 tyo
- Aluminate de soude................. 2 _
- Savon.............................. 2 -
- Huile pour rouge................... 5 _
- Entrer à la température moyenne et pousser au bouillon.
- Les bains non épuisés se remon’ent avec 3 0|0 de colorant et 1 0^0 des autres éléments.
- On sait que les rouges Congo donnent aussi de bons résultats sur laine, sur soie et par conséquent sur mélanges.
- Lalaine se teint avec du phosphate de soude, ou simplement du sulfate ; la laine avec phosphate et savon.
- Rappelons encore qu’il existe un Congo-Corinthe, ayant des propriétés comparables et donnant une belle teinte Corin’he.
- Bled Victoria sur laine
- Cette couleur n’est pas non plus une nouveauté, mais on ne saurait trop appeler l’attention sur ses qualités, dont la principaleest une vigueur et une fraîcheur de teinte réellement remarquables, et gardant son éclat à la lumière.
- Son prix avantageux, son rendement, sa résistance au soufrage et sa solidité au foulage la rend également recommandable, mais résiste moins à l’air lumineux.
- Elle se trouve dans le commerce sous deux marques : B., et 4 R-
- L’échantillon ci-dessus est le Bleu Victoria B.
- L’emploi de ces bleus s’est fort répandu dans la teinture des laines où ils ont remplacé, dans un grand nombre de cas, les bleus alcalins.
- fl) Voir procédés et échantillons sur fils dans 1» Renue de'la Teinture, 1888, p. 117.
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- La soie en fait aussi un grand usage, où leur résistance au savon bouillant leur réserve des emplois spéciaux, tels que pour lisières.
- Sur coton, ils sont moins employés que les bleus de méthylène, mais toutefois ils donnent des nuances plus vives et moins chères, mai9 moins solides.
- Ils sont précieux pour l’impression tant sur laine que sur coto.i et sursoie, par suite de la facilité avec laquelle ils se laissent ronger par les réducteurs, et l’enlevage ne remontant pas sous d'autres influences.
- Le BleuB, uni au jaune de quinoléine, donne des verts magnifiques.
- Dissolution
- Il faut employer de l’eau de pluie, ou de l’eau de condensation des appareils à vapeur.
- Si l’on ne dispose que d’eau calcaire, on devra imbiber préalablement le colorant d’acide acétique et le laisser ainsi infuser au moins une heure.
- Dans les deux cas, on fait dissoudre à l’eau bouillante et on passe au tamis avant l’emploi.
- Teinture de la laine
- Le bain se monte avec :
- Alun......................... 5 0/0
- Acide acétique............... 5 —
- Bleu Victoria............... 1 —
- Il faut un bain assez large et peu chaud au début, si l’on veut obtenir un bon unisson ; on termine au bouillon.
- La proportion de 1 0/0 de colorant est celle de notre échantillon.
- Teintuie de la soie
- Teindre sur savon coupé, à bonne chaleur.
- Aviver ensuite, sur acide acétique ou sulfurique chauds.
- Teinture du coton
- On teint le coton sumaqué et émétiqué ; c’est le procédé qui donne les teintes les plus solides.
- Si l’on tient principalement à l’éclat, on teindra le coton non mordancé avec :
- Alun.................. 3 0/0
- Huile pour rouge...... 8 —
- Colorant.......... 1/2 à 2 0/0
- Entrer à tiède et monter peu à peu à 80-90 degrés.
- Bleu Cyanol
- Nous restons encore dans les bleus ; c’est, d’ailleurs, la classe de colorants la plus employée, et l’actualité nous en offre un nouveau relativement ; c’est le « Bleu Cyanol ».
- Sa nouveauté n’est que relative, car le dernier volume du Traité de Teinture, de M. J. Depierre, le mentionne.
- Le Bleu Cyanol serait un nouveau substitut du carmin d’indigo (nous en avons déjà plusieurs), mais il donne plus de fraîcheur encore
- que le carmin, et offrirait une résistance très supérieure à l’air et aux savonnages ; il peut, dit-on, supporter les soufrages, et ne dégorge pas.
- C'est un bleu-lumière.
- Teinture
- Ce bleu teint la laine et la soie en bains acides.
- Pour la laine, c’est toujours avec le bi sulfate de soude, ou, ce qui est équivalent, sulfate de soude et acide sulfurique.
- On gagne encore en solidité en teignant sur mordant de chrôme, mais la teinte perd beaucoup de sa fraîcheur.
- La soie monte sur bain de savon coupé avec emploi modéré d’acide sulfurique.
- Son emploi ne paraît pas avantageux pour le coton, qu’il teint cependant sur mordant de chrôme et de sel d’antimoine.
- Impression
- Les formules ordinaires des couleurs d’aniline s’appliquent aux couleurs d’impression à base de Bleu cyanol, qui doivent être aiguisées à l’acide acétique.
- La couleur peut être rongée par les enlevages réducteurs.
- La formule suivante est proposée par les fabricants :
- Enlevage
- Eau de gomme........... h lit. 1/2
- Glycérine.............. AOO gr.
- Poudre de zinc....... 1500 gr.
- Ajouter au moment de l’emploi :
- Bi-sulfite de soude à 32°... 4 lit.
- Ammoniaque................ 1/2 —
- Les rongeants à l’étain sont insuffisants.
- Noms DIAZOÏQUES
- La fabrique « Friedr. Bajer et Ce » offre de nouveaux noirs diazos, qu’elle désigne : Diazo-noir G.
- Diazo-noir B.
- Diazo-noir R.
- Diazo-noir-bleu.
- Ces couleurs sont destinées au diazotage et développement après teinture.
- Le développeurs sont :
- Le Beta-naphtol ;
- Le chlorhydrate de méta-phénylène-diamine.
- La resorcine.
- Par ces traitements, les teintes acquièrent une grande fixité sous tous les rapports.
- Nous compléterons ces indications.
- Gris directs sur coton
- Ces teintes s’obtiennent avec les « Gris directs » marques B, R et Y de la fabrique Poir-rier et Dalsace.
- On peut teindre en bain neutre avec 2 ou
- 3 0/0 de colorant ; ce moyen convient pour des gris un peu foncés.
- Pour les gris clairs, le bain est monté avec
- Colorant.............. 1/2 à 1 0/0
- Acide sulfurique...... 1 à 2 0/0
- L’acide retarde un peu la fixation de la couleur et aide ainsi à unir.
- Dans les deux cas, la teinture se fait à froid, d’abord, puis on élève la température jusqu’au bouillon.
- Il faut éviter les eaux calcaires. Le volume du bain esr, comme d’usage, de 20 litres par kil. de coton.
- Enlevages-couleurs sur tissus de laine et de soie
- M. Guillaume, de Saint Denis, est breveté pour un procédé sur ce système d’impression.
- Four fonds s’y prêtant, il emploie les colorants ci-dessous et leurs mélanges:
- Ponceau 4 R.
- Violet 6 B.
- Jaune de naphtol.
- On imprime, dit le brevet, avec les couleurs ordinaires d’impression pour laine et pour soie, auxquelles on ajoute par litre :
- Sel d’étain.............., 100 gr.
- Après impression, on vaporise une heure et on lave.
- VENTILATION
- j ET HUMIDIFICATION DES LOCAUX
- HYDRO VENT1IATEUR SYSTÈME DULAIT
- La ventilation des habitations, des édifices, des ateliers, etc.,intéresse au plus haut point l’hygiène, elle est utilisée dans les salles de filature, dans certains ateliers d’apprêt, etplus encore dans les séchoirs.
- Fig. 1. — Ventilateur à axe horizontal.
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- Il existe deux modes de ventilation : La ventilation naturelle et la ventilation artificielle.
- Dans le premier cas on n’utilise, pour le renouvellement d’air des locaux, que le changement d’équilibre des couches atmosphériques provoquées par les différences de températures qui peuvent exister entre l’atmosphère du local et l’air extérieur.
- Pour la ventilation artificielle, on a recours à différents appareils assurant l’aspira'ion de l'air vicié, ou bien la pulsion de l’air pur dans le local, ou enfin, la pulsion et l’aspiration combinées.
- En présence des formules et des règles indiquées par le calcul, il y aurait lieu de croire à la facilité des études de ventilation, mais les éléments qui entrent en jeu sont si divers, que le calcul est impuissant à résoudre les problèmes de ventilation naturelle. Du reste, il résulte de ses origines mêmes, que la ventilation naturelle présente de grandes inégalités dans les effets produits et par conséquent est sujette à se produire alternativement dans des sens contraires. A mesure que la différence des températures diminue, la circulation de l’air décroît, il s’ensuit que si en hiver la ventilation naturelle suffit, il n’en est plus de même au piintemps et en été, où elle devient tout à fait insuffisante ; il faut alors avoir recours à la ventilation artificielle, qui permet '•'assurer, dans une proportion régulière et continue, le renouvellement de l’air.
- Dans la ventilation artificielle, le calcul nous indiquera les chiffres d’une manière absolue.
- De quelque manière que se fasse la ventilation, jamais on ne doit sentir le courant d’air. Si elle se faisait avec trop d’énergie, il serait à craindre qu’il se produise un courant direct de l’orifice d’entrée à l’orifice de sortie et que la dilution de l’air ne s’effectue plus. Cet inconvénient sera évité si on se borne à renou-ler, de trois à cinq fois par heure, l’air de la salle à ventiler.
- 11 est souvent nécessaire d’avoir recours à la ventilation artificielle dans les habitations, à la condition toutefois qu’elle n’emprunte ses moyen* d’action qu’aux forces que l’on a sous la main.
- Fig. 2. — Coupe en profil du ventilateur.
- Dans ce cas, les appareils réellement pratiques et économiques sont ceux qui font usage de l’eau comme agent moteur.
- L’eau sous pression se distribue facilement et économiquement ; elle peut activer des appareils de toutes puissances avec une grande constance de débft ; dans bien des cas, l’eau ayant servi peut être réemployée et utilisée pour les rinçages et autres opérations industrielles.
- Ces appareils ont un rendement plus grand que les ventilateurs à insufflation d’air par injection d’eau sous pression, qui n’utilisent pas aussi bien la force vive de l’eau.
- Rien n’est plus facil î que d’installer ces ventilateurs, il suffit pour cela de les raccorder par un tuyau à la distribution d’eau.
- Les hydro-ventilateurs, système Dulait, ou ventilateur à moteur hydraulique, se composent de deux parties : l’une destinée à engendrer le volume d’air, par le déplacement que sa rotation détermine dans le milieu où elle est plongée, et l’autre, qui est un moteur hydraulique, engendrant cette rotation.
- Un moyeu M, portant une ou plusieurs ailettes ployées, a, a, a, qui ont pour forme superficielle, celle d’hélices, dont les pas et les diamètres dépendent de la réaction à produire et de la vitesse disponible à leur donner, constitue la partie engendrant le volume d’air par la rotation, ainsi que le font en général les ventilateurs à réaction oblique.
- Sur l’axe x qui porte ce moyeu et ces ailettes, est fixé le moteur hydraulique M. La rotation du moteur entraînant celle de l’hélice, détermine dans l’atmosphère un déplacement d’air d’un côté du ventilateur à l'autre, dontla direction dépend du sens de rotation de la turbine pour une inclinaison déterminée de l’ailette de l’hélice.
- Par suite, ces aspirants peuvent être aspirants ou soufflants. Un unique appareil pourra remplir ces deux fonctions, en plaçant dans la même caisse du moteur deux récepteurs de fonctionnement inverse.
- Pour les variations de quantité d’air, celles-ci étant dépendantes de la vitesse du moteur, on emploie un régulateur de consommation d’eau, dont le but est de régler cette consommation proportionnellement au travail à produire, sans se servir de robinets d’admission.
- Fig. 3. — Ventilateur à axe vertical.
- ÏETE*
- Ces ventilateurs peuvent se placer dansT^ tes les positions. °u'
- L’axe du ventilateur est vertical lorsque ventilation se fait par la paroi supérieur ou plafond
- Pour donner à l’eau toute facilité d’écoul ment, le ventilateur est alors placé com l’indique la figure 3*
- L’axe de rotation est horizontal lorsque le ventilateurs sont placés dans les parois verfi8 cales des locaux à ventiler (fig. 2).
- Les arbres x à longues fusées sont mainte-nus dans une position invariable suivant leur axe, par une petite vis d’acier faisant contre, pointe à chaque extrémité de l’arbre et vissée dans la douille-coussinets.
- L’enveloppe A réunit toutes les parties du ventilateur qui y sont fixées du côté du mo. teur par trois tubes T 1, T 2, T 3.
- Le Tube T 1 amène l’eau au régulateur : [\ est relié aux tuyaux d’amenée d’eau par*un tuyau placé sur le côté ou. en toute autre place de la caisse qui conviendrait mieux.
- Lorsque les ventilateurs sont placés verticalement, l’écoulement de l’eau motrice après son action se fait par T 2 (fig. 2).
- Lorsqu’ils sont horizontaux, l’écoulement se fait par T 2 et T 3 (fig. 3).
- Les eaux réunies dans la caisse A, s’écoulent par une tubulure placée au point le pius bas de celle-ci, se i accordant aux canaux d’évacuation d’eau.
- Lorsque l’air à insuffler doit être chargé ou imprégné de vapeurs d’un liquide volatil ! telles qu’en fournissent les essences en général ou l’acide phénique, par exemple, dans les cas de désinfection ou d’assainissement, l’appareil est modifié comme suit :
- La caisse A e t divisée en deux parties :1a partie supérieure reçoit, par un bouchon fileté, le liquide volatil ; il s’écoule par un tube dont on règle le débit par un petit robinet placé à l’intérieur du moyeu conique et entre ses palettes. K
- Le cône N est aimé d’une série de palettes, d’autant moins nombreuses que la vitesse de régime est plus grande. La rotation du cône détermine celle des palettes. V
- Les gouttelettes. amenées par le tube sont rencontrées par les palettes du cône N qui les entraînent. g
- Le mouvement giratoire se joignant à 11 force centrifuge augmentée et dirigée par la cônicité de la paroi du cône, les gouttelettes sont violemment projetées dans les recoins déterminés par les palettes et cette même paroi conique.
- Le liquide trouve là de nouvelles petites issues, au travers desquelles il est de nouveau lancé avec force et pulvérisé en même temps que les gouttelettes produites conservent un mouvement rayonnant et de translation circulaire.
- La vitesse acquise cette fois par les gouttes
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- du liquide est suffisante pour les faire résister à l’entraîaement de l’air et leur permettre d’attêindre le grand cône d’enveloppe.
- La même réaction se produit encore ici, suivant la pente de cette enveloppé et sa vitesse circonférencielle est telle, que les gouttelettes la suivent en la rencontrant, et viennent se précipiter par une fente circulaire ménagée dans l’enveloppe totale qui les recueille et d’où il peut être repris.
- Par suite de la rapidité avec laquelle le travail décrit détermine la volatilisation des liquides, il n’est plus nécessaire d’en employer que de très faibles quantités.
- Lorsque l’air, avant son injection, doit être purifié, débarrassé des miasmes ou des microbes qu’il peut tenir en suspension, le ventilateur est précédé de caisses à chicanes, à l’intérieur desquelles les matières, sels propres à cet effet, sont exposés de façon à présenter à l’air le plus de points de contact possible.
- Fig. 4. — Insuffiateur d’air humide.
- Une série de panneaux superposés et forés de nombreux trous par lesquels l'air doit nécessairement passer et sur lesquels sont déposés les sels réduits en morceaux de petites dimensions atteignent ce but.
- L’aspiration venant du ventilateur par le dessous de l’appareil, l’air traverse les couches de sels en morceaux et se rend au ventilateur d’où il est insufflé dans le local.
- Lorsque la matière réagissante est liquide, on en imbibe des éponges , onia fait couler en cascades en sens inverse de la marche de l’air, et l’on fait en même temps tomber une pluie de ce liquide très divisé, toujours à l’encontre de la marche de l’air.
- Un tube différentiel en syphon empêche l’appel d’air par toute autre partie que celles ménagée à cet effet.
- Lorsque l’air qu’insuffle le ventilateur doit être chargé d’humidité, il est construit d’une façon spéciale (fig. A).
- La caisse S du moteur s'élargit dans le sens de son axe, et vient s’engager dans la base d’un cône N N formant le moyeu de l’hélice ventilateur ; sur son périmètre et intérieurement au cône, la caisse est percée d’une série de petits trous i i i, qui peuvent être ouverts de quantités variables.
- LA REVUE DE LA TEINTURE 'Il
- La rotation du moteur projette avec violence l’eau motrice contre les parois de la caisse S et l’eau tendant à s’échapper par les orifices dont elle est percée est recueillie par le cône.
- Les gouttelettes d’eau projetées radialement par les orifices sont rencontrées pa: les palettes p qui les entraînent. L’eau suit dès lors la même marche que dans l’appareil décrit ci-dessus.
- L’air en contact avec le liquide en quantité voulue et à un état de division extrême, peut donc le dissoudre à saturation ou en partie, sans le transporter et sans qu’il puisse y avoir projection à l’extérieur de l’appareil.
- Ces diverses dispositions peuvent être utilisées dans les étendages où l’on voudrait soumettre des fils ou des tissus à l’action de certains agents chimiques, oxydants ou autres, mélangés à l’air.
- D autres modèles de ventilateurs ont encore été créés, nous donnerons la description succincte d’un des derniers types construits.
- Lorsque l’on a fait la ventilation par des appareils placés dans les salles mêmes à ventiler, il arrive fréquemment que le résultat obtenu n’est pas satisfsisant par suite de la mauvaise répartition de l’air humidifié ou chargé d’antiseptiques. — Les appareils actuels envoi nt cet air par des ouvertures placées au-dessus des ventilateurs qui le dirige alors en faisceaux divergents. Les parties comprises entre ces faisceaux ne reçoivent donc pas l’air directement, mais l’humidification se fait par contact, et imparfaitement.
- Pour remédier à ce grave inconvénient, les constructeurs en ont adopté le dispositif suivant :
- Le ventilateur employé est le ventilateur à moteur hydraulique déjà décrit et placé dans un long cylindre en tô’e. Au-dessus de ce cylindre et sur le même arbre que le moteur, est placé un second ventilateur, mais à palettes verticales.Par son fonctionnement, ce ventilateur, au lieu d’opposer une ré:ûstance à l’air, » ne fait que faciliter sa sortie de l’appareil, et, de plus, cet air est répandu dans l’atmosphère en nappes continues, formant des zones concentriques parfaitement humidifiées et d’une homogénéité absolue.
- Les ventilateurs à air sec se construisent aussi à commande par courroie, refoulant ou aspirant de grandes quantités d’air sous faible pression, et fonctionnant sans bruit.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- ÉPAILLAGE CHIMIQUE
- A l’aide des Chlorures d’aluminium et de magnésium
- Les chlorures de magnésium et d’aluminium ont le grand avantage, dans l’épaillage de la laine, tout en détruisant complètement la substance végétale, de n’exercer qu’une action
- relativement faible sur les teintures. Comment ces sels agissent-ils dans l’épaillage ? Est-ce par l’acide c lorhydrique mis en liberté en chauffant (Frank)? Est-ce par la cristallisation du sel dans la fibre végétale (Delong)? Par l’action caustique du chlorure d’aluminium lui-même (Jolly)? MM. E. Breinl et C. Ha-nofsky, de Vienne, ont fait récemment des recherches sur ses composés, et ils ont étudié leur action sur du calicot blanchi, sur du cachemire de laine pure et sur un tissu mélangé formé de 60 p. 100 de coton et AO p. 100 de laine.
- Voici les résultats de leurs recherches :
- Le chlorure de magnésium en solution marquant 9 degrés Baumé détruit complètement toutes les matières végétales qui se trouvent dans la laine ; une température de 120 degrés suffit pour cela ; une température plus élevée altérerait les couleurs et attaquerait la laine : celle-ci doit être séchée à une température assez basse pour éviter que le chlorure de magnésium ne se décompose et pour éviter aussi qu’il ne se produise de la vapeur dans la chambre d’épaillage, car les gouttes de condensation de cette vapeur altèrent les couleurs.
- Le chlorure d’aluminium en solution marquant 7 degrés Baumé élimine complètement la matière végétale ; cette destruction se fait lentement à 100 degrés ; il faut dépasser cette température aussi peu que possible pour éviter de jaunir la laine ; la chambre de carbonisation doit être ventilée avec soin pour enlever toute vapeur ; et après l’épaillage, on lavera la laine, pour la débarrasser de toute trace d’acide, en grande eau, mais sans ajouter d’alcali.
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- SUR LA SOLIDITÉ DES COULEURS
- par M. le professeur Hummel
- Notes extraites d’un mémoire publié par le Moniteur° scientifique.
- Jusqu’à l’année 1856, les matières colorantes naturelles étaient pour ainsi dire seules employées par les teinturiers ; mais au courant de cette année un savant étonna le monde scientifique et industriel par la découverte de sa « mauvéine », première matière colorante du goudron de houille. A partir de ce moment, un nombre toujours croissant de couleurs a paru sur le marché, provenant toutes delà même source.
- 11 y a donc à noter la découverte de l’aliza-rine artificielle en 1868, par Graebe et Lie-bermann, et celle de l’indigotine, en 1878, par Adolphe Bayer, toutes les deux identiques avec les matières colorantes retirées de plantes.
- En face de cette grande série de couleurs artificielles et de leur emploi universel, menaçant même l’emploi de matières co orantes
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- bien connues d’origine végétale, il est de la plus haute importance de comparer et d’étudier très consciencieusement ces deux genres par rapport à la solidité.
- Les termes de « solide » et « fugace » n’ont pas de signification bien définie. Les couleurs teintes sont exposées aux influences les plus diverses, suivant l’état des fibres et suivant l’emploi auquel on destine les fibres teintes.
- Le terme de « couleur solide » est donc à envisager à plusieurs points de vue. L’un demandera à une couleur solide qu’elle ne passe ni à la lumière ni aux influences atmosphériques, un autre qu’elle ne se dégrade pas par le lavage ou le savonnage, un troisième, qu’elle résiste à certaines opérations comme le frottement, le foulon, le vaporisage, etc., un quatrième peut aller jusqu’à exiger qu’elle réponde à toutes ces conditions réunies.
- Nous pouvons dire, dès à présent, qu’aucune couleur teinte n’est absolument solide. Il y en a beaucoup qui sont solides au savon et au foulon et très fugaces à la lumière ; d’autres sont solides à la lumière, mais ne résistent par au foulon ; d’autres encore peuvent être soumises à ces deux influences sans subir d’altération. Bref, chaque couleur a ses propriétés carac éristiques.
- Mais il n’est pas du tout nécessaire de demander une solidité absolue pour n’impoile quelle couleur. Une couleur qui décharge beaucoup au foulon peut néanmoins être excellente pour l’article rideaux, grâce à sa solidité à la lumière.
- De même des couleurs donnant des nuances très rich°s et tendres peuvent sans inconvénient être employées dans la teinture des soies et satins destinés aux robes dé bal et de soirées.
- Les couleurs des tapis, rideaux et papiers peints doivent être solides à la lumière, mais personne ne pense à les soumettre à un lessivage énergique ; de même nous n’exposons pas des fhnelles et des bas à la lumière pour en déterminer la solidité, mais nous demandons que les couleurs ne tombent pas au lavage.
- Une couleur est donc solide dans le c.s où elle résiste aux influence’, auxquelles elle est soumise par suite de son emploi.
- Tout ce que j i viens de dire au sujet du terme a solide » peut s’appliquer au terme « fugace ».
- La question la plus importante à traiter est la suivante :
- Action de la lumière sur les couleurs teintes Les anciens connurent déjà la propriété qu’a la lumière d’occasionner des transformations chez beaucoup de substances. Son action destructive sur Ie3 peintures et le fait que le vermillon noircit sous son influence sont mentionnés il y a déjà 2,000 ans. Depuis lors, il a été établi par de nombreuses expériences que la lumière a la propriété d’exercer des ac-
- tions chimiques, de causer, par exemple, la combinaison ou la décomposition de beaucoup de substances.
- L’expérience a montré que les rayons les plus actifs p; r leur effet chimique sont les rayons bleus et, quoique tous les rayons absorbés par un corpscoloré sensible provoquent son altération, ce sont surtout, comme l’expérience le prouve, les rayons bleus qui sont les principales causes de la dégradation des couleurs.
- Mais l’action chimique des rayons solaires n’est pas la seule cause de la dégradation des couleurs, ii y en a encore d’autres qui s’y ajoutent et toutes aussi importantes que la lumière elle-même.
- Chevrcul a montré, il y a une cinquantaine d’années, quelles sont ces autres causes en exposant à 1a lumière, sous différentes conditions, un certain nombre de couleurs teintes, dans le vide, dans l’hydrogène sec et humide, dans l’air sec et humide, dans la vapeur d’eau et dans l’atmosphère ordinaire. 11 trouva que des couleurs fugaces, telles que l’orseille, le safran et le carmin d’indigo passent très vite à l’air humide, moins vite à l’air sec et qu’elles n’éprouvent pas ou peu de changements dans une atmosphère d’hydrogène ou dans le vide. On peut donc en conclure que la lumière seule, sans l’intervention de l’air et de l’humidité, exerce une faible influence. 11 fut en ou-ire démontré que l’air et l’humidité, sans l’aide de la lumière, influent peu sur les couleurs teintes.
- Ces conclusions concordent exactement avec nos connaissances sur l’ancien procédé de blanchiment du coton et du lin, d'après lequel le tissu mouillé est exposé sur l’herbe à la lumière, en ayant soin de l’arroser fréquemment. Le résultat du blanchiment est nul ou minime si, par l’absence de rosée ou de pluie ou à défaut o’arrosage, le tissu devient sec.
- Chevreul a trouvé que le bleu de Prusse était la seule couleur se comportant d’une manière anormale. Cette couleur passe, en effet, dans le vide, et ce qui est curieux, c’est qu’en la conservant à l’obscurité et à l’air, la couleur revient. Il fut démontré que, durant l’exposition, la couleur perd du cyanogène ou de l’acide cyanhydrique et, qu’à l’obscurité et à l’air, l’oxygèie est absorbé. Chevreul en conclut que la dégradation du bleu de Prusse est due à une réduction.
- L’opiniun générale est que ce fait que les couleurs passent est dû à une oxydation par l’ozone ou l’eau oxygénée qui se forment pendant l’évaporation de l’eau, et ces deux substances sont des agents de blanchiment très énergiques. \
- Il serait très commode d’avoir une méthode permettant de déterminer rapidement la solidité à la lumière des couleurs et je crois qu'en effet quelques réacti's sont employés dans ce but.
- D’après mes propres recherches je " rivé à la conclusion que, pour je 1S ar'
- nous n’avons pas le réactif pouvant rem°Tnt’ la lumière solaire ; en outre, je crois 2 v tion de la lumière varie avec les diffé a°’ matières colorantes suivant leur ret!tes
- tion chimique et suivmt la fibre à iaanpif^ les a appliquées. 4 8 °n
- Quant à ce dernier point, Chevreul at en effet que les couleurs sont plus sol'd°UVé la lumière sur certains fibres que sur h-, 68 a
- \ i i i \ ^ ^ °U Ppq
- Comme règle générale, nous pouvons h que les matières colorantes sont le pjUs lf0 lides sur laine, le moins sur coton • la <jS0
- tient une position intermédiaire. Il v 1 , °le , ,, . j a néan.
- moins beaucoup d exceptions à cette ib\
- surtout quant à la laine et à la soie. 6 6’
- Depuis Chevreul, l’action de la lumière • pas été sérieusement étudiée.
- J'espère donner quelques résultats obtenu
- pendant les années précédentes dans la gec
- tion de teinture du « Yorkshire College » " nous avions l’habitude d’exposer à la lumière et à d’autres influences les échantillons teints par nos étudiants. En outre, je soumets à l’a pui des échantillons de coton, laine et soie exrosés pendant 3i jours et autant de nuits au bord de la mer, près Bombay, durant les mois de février et mars de cette année. Je fais remarquer que cet essai peut être regardé comme concluant, car il équivaut bien à une exposition d’une année entière dans nos contrées. Pendant toute cette période, le soleil n’était jamais caché par les nuages, il n’y avait pas de pluie, et chaque soir il y avait une abondante rosée.
- J’appellerai d’abord votre attention sur la série contenant les échantillons des matières colorantes naturelles, c’est-à-dire des matières colorantes connues avant 1856. Ces colorants sont de deux sortes : ceux qui teignent les fibres textiles directement et ceux qui ne les teignent que par l’intervention de certains sels métalliques appelés « mordants ». Ces derniers sont beaucoup plus nombreux; mais dans les deux classes nous rencontrons des solides et des fugaces.
- Parmi les colorants ne tirant que sur mordants, il y en a quelques-uns qui donnent des couleurs solides avec tous les mordants usuels, comme la garance, la cochenille, le kermès, c’est-à-dire des rouges avec l’étain et l’alumine, des bruns avec le cuivre et le chrome, des violets avec le fer.
- (A suivre).
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- INFLAMMATION SPONTANÉE
- des chiffons gras Par M. L. Vuaflart
- Les dangers d’incendie résultant de l'inflammation spontanée des chiffons gras sont bien connus, et l’on admet généralement que, dans ce cas, l'inflammation spontanée est causée par l’oxydation de la matière grasse. D’après cela, l'inflammation spontanée des chiffons imprégnés de matières grasses inoxydables, telles que les huiles minérales, ne serait pas admissible ou devrait, tout au moins, être attribuée à une autre cause que l’oxydation. Mais que se passe-t-il dans le cas des mélanges d’huile minérale avec des huiles végétales ou animales? Un auteur anglais, M. Vivian B. Lewes s’est occupé de la question pour les huiles de houille. « Des expériences précises « ont établi, dit-il, que les huiles de houille « sont au contraire des agents préservatifs, à « cause de leur peu de tendance à l’oxyda-« tion. Des chiffons imbibés d’une huile vé-« gétale contenant seulement 20 pour 100 « d’huile de houille ne s’enflamment plus à « l’air. » Il faudrait donc admettre que les huiles de houille et, par analogie, probablement aussi les huiles minérales empêchent les huiles végétales de s’oxyder. I es expé-riences que je vais rapporter ont eu pour but d’élucider cette question.
- 11 s’agissait de l’inflammation spontanée ou prétendue telle d’un amas de déchets de filature de lin. J’ai reconnu que ces étoupes renfermaient bien une matière grasse dans des pr( portions très variables fde 4 à 24 pour 100); mais cette matière grasse étant constituée en majeure partie par de l’huile minérale avec une proportion assez faible (de 5 à 28 pour 100) d’huile saponifiable. C’est dans ces conditions que j’ai été amené à rechercher l’influence sur l’oxydation des huiles végétales de la présence d’une huile non oxydable.
- J’ai opéré comparativement sur l’huile de lin, sur une huile minérale (D — 0,915) sur une huile de houille moyenne (D — 0 890) et sur des mélanges d’huile de lin avec 20, 50 et 75 pour 100 d’huile minérale, 25 et 50 pour 100 d’huile de houille. Ces diverses matières grasses étaient introduites en quantités égales dans des éprouvettes graduées de même diamètre contenant des volumes égaux d’oxygène et reposant toutes sur la même cuve à mercure. L’ensemble était maintenu jour et nuit à la température de 35-38°.
- L’huile minérale et l’huile de houille n’ont pas absorbé d’oxygène dans l’espace de 25 jours. Avec toutes les autres huiles, il y a eu absorpti n énergique.
- Avec l’huile de lin pure, le phénomène est assez long à se déclarer : l’absorption ne devient un peu énergique qu’a partir du huitième jour, mais une fois commencée, elle se
- continue très rapidement. Pour les mélanges avec l huile minérale, la marche générale du phénomène est la même, le départ est un peu retardé et il l’est d’autant plus que la proportion d’huile minérale est plus forte ; l’absorption une fois commencée, est aussi moins énergique qu’avec l’huile de lin pure et, là encore, cette diminution éaergique est d’autant plus marquée que la proportion de l’huile minérale dans le mélange est plus élevée. Avec 25 pour cent d’huile de houille, l’absorption est un peu plus lente, seulement qu’avec l’huile de lin pure, avec 50 0/0, l’absorption assez lente jusqu’au dixième jour devient ensuite très énergique, plus énergique même qu’avec l’huile de lin pure.
- Le point important qui me paraît ressortir de ces expériences est que la présence d’une quantité même considérable d’huile minérale ou d’huile de houille, n’empêche pas les huiles végétales de s’oxyder, le départ du phénomène est retardé, so < intensité est diminuée par les huiles minérales, elle paraît augmentée par les huiles de houille, mais l’absorption d’oxygène est toujours tiès sensible, Ce résultat ne me paraît pas autrement surprenant : additionner une huile oxydable d’une huile qui ne l’est pas, c’est simplement l’étendre et la dilution diminue l’énergie des réactions, mais ne détruit pas les affinités.
- 11 semble donc que si l’on admet que l’oxydation est la cause de l’inflammation spontanée des amas de chiffons et substances analogues imprégnées de matières grasses, ces inflammations spontanées sont encore admissibles lorsque la matière grasse est un mélange d’huile végétale et d’huile minérale ou d’huile de houille, même lorsque ces dernières dominent dans le mélange.
- (Mercure scientifique).
- FILATURE
- DE LA SOIE ARTIFICIELLE
- Le principal rédacteur du Petit Journalsi’est rendu à Besançon pour visiter l’établissement qui produit la soie artificielle, et en a fait un premier-Paris pompeux qui a bien l’air d’être la préparation d’une affaire financière.
- Nous ne suivrons pas le chroniqueur dans ses appréciations ni dans l’exposé, nécessairement insuffisant du principe de l’invention ; nos lecteurs le connaissent beaucoup mieux, mais il explique le fonctionnement des fileuses qu’il a vu travailler, et cette partie, jusqu’alors inédite, vaut la reproduction.
- Voici cette description ;
- Le collodion, matière gluante et visqueuse, est enfermé dans un récipient solide, muni d’un filtre à sa partie inférieure. Une pompe à air envoie de l’air comprimé dans le récipient et, sous la pression, le collodion passe à travers le filtre, ce qui le purifie complètement,
- puis toujours chassé par l’air comDrimé à 10 ou 12 atmosphères, il s’engage dans un tuyau.
- Ce tuyau, placé horizontalement, est garni de plus de 300 petits robinets dont le bec est en verre, ledit bec étant percé d’un trou dont le diamètre est égal à celui du fil au moment où il sort de la bouche du ver à soie. Les becs de verre sont donc autant de bouches de ver à soie.
- L’ouvrière fileuse tourne la clef du robinet et alors le collodion sort par le bec en verre, aussi mince qu’un fil de coton.
- Il faut six de ces fils reunis et tordus pour constituer le fil servant à tisser. Les choses se passent, on le voit, comme dans la nature lorsqu’on dévide des cocons.
- Cependant, si l’on enroulait autour d’une bobine le fil ainsi obtenu, il n’aurait pas la solidité voulue, il serait gluant comme la matière avec laquelle on l’a formé. On aurait du collodion, non de la soie.
- Avant de l’enrouler sur la bobine, il s’agit, par conséquent, de transformer le liquide en solide.
- Et c’est à ce point que l’inventeur a réalisé une très originale conception.
- Le petit tube de verre dont il est question est entouré d’un manchon également en verre, une sorte de godet contenant de l’eau incessamment renouvelée.
- Lorsque le fil apparaît, sortant du bec de verre, il se trouve en contact avec l’eau et traverse une petite couche de ce liquide. L’eau s’empare de l’alcool et de l’éther -, le petit fil de collodion, par cette simple opération, devient solide, c’est-à-dire qu’il se trouve transformé en un fil élastique, résistant, brillant, qui a, chimiquement, la plus grande analogie avec un fil de soie.
- Au moment où le fil est apparu, la fileuse l’a saisi avec un petit crochet de fer, l’a tiré et l’a conduit jusqu’à la bobine. Celle-ci étant animée d’un vif mouvement de rotation, le fil s’enroule et l’ouvrière n’a plus qu’à surveiller les tubes de verres qu’on lui a confiés pour le cas où un fil viendra t à se rompre, ce qui l’oblige simplement à repêcher le fil et à le replacer sur la bobine.
- Ai-je tout dit ? Non, encore un détail important :
- Etant données les matières employées à la fabrication de la soie ; bois nitré, éther, alcool, on conçoit que l’étoffe qui serait tissée avec les fils présenterait certains dangers d’inflammabilité.
- Il s’agit de les supprimer, et voici comment on procède :
- Lorsque la soie est en écbeveaux, on la plonge dans une solution à base d’ammoniaque, c’est ce qu’on appelle la dénitration. A partir de ce moment, elle n’est pas plus inflammable qu’un tissu quelconque et peut être livrée au teinturier, ou moulineur, puis au fabricant de tissus.
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- Ainsi parle Thomas Grimm, mais il est dans l’erreur quant à ce dernier point.
- 11 ajoute que la soie de Chardonnet, se vendant 25 francs environ, ne fera pas de iort à notre sériciculture, qui ne produit que des soies exceptionnelles qu’elle ne peut remplacer et ne pourra ruiner que les producteurs chinois et japonais, dont les soies valent ici 40 à 50 francs le kil. ; mais il ne dit pas que la soie artificielle pèse le double de la soie naturelle et que, pour une même surface ou un même volume de tissu, il faut ainsi deux fois plus de la première.
- LES ÉCOLES PRATIQUES
- De commerce et d’industrie
- Un article de la loi de finances du 26 janvier 1892, a baptisé à nouveau les écoles primaires supérieures professionnelles qui prendront le nom d'écoles pratiques de commerce et d’industrie, et relèveront dorénavant du ministre du commerce.
- Elle remet à un règlement d'administration publique le soin de déterminer les conditions de recrutement et d’avancement du personnel, le mode d’établissement des programmes, d’attribution des bourses et subventions, etc.
- Ce reglement est venu en discussion dans les dernières séances d’assemblée générale du Conseil d’Etat. Vu sa longueur, nous nous bornons à en indiquer les lignes essentielles.
- Les écoles pratiques pourront être fondées par les départements ou les communes, soit isolément soit syndiqués ; le conseil général ou municipal prendra une délibération fixant les dépenses à sa charge et les ressources qu’il entend y affecter ; il devra s’engager pour cinq ans au moins à subvenir aux dépenses de l’école, dont la création sera autorisée par arrêté ministériel, ainsi que les projets de construction, acquisition ou appropriation de I’im-meubie, des subventions, du quart au plus de la dépensé totale d’installation pourront être inscrites au budget du commerce.
- Le personnel pourra comprendre : un directeur, des professeurs, des chefs de travaux pratiques, des chefs d’atelier, des maîtres auxiliaires et adjoints, des préposés à l’apprentissage. Les cadres, sauf pour ces derniers, seront fixés par le ministre. La nationalité française et l’âge de 25 ans pour les directeurs, de 20 ans pour les autres, sont exigés ; il faut y joindre, pour les directeurs, la production d’un certificat d’aptitude à la direction, ou du diplôme d’une école technique reconnu équivalent par le ministre, après avis du conseil supérieur du commerce, accompagné du brevet supérieur de l’enseignement primaire, d’un diplôme de bachelier ou du diplôme de fin d’études secondaires selon les cas-, pour les professeurs, il suffit d’un certificat d’aptitude au professorat, pour les chefs
- de travaux pratiques ou d’atelier, ce certificat peut être remplacé par le diplôme d’une école technique.
- Le .personnel enseignant est nommé, sur avis du conseil de perfectionnement, par le ministre, à l’exception des préposés à l’apprentissage, qui sont à la nomination préfectorale ou municipale et n’acquièrent pas droit à la pension de l’Etat. L’engagement décennal contracté au titre de l’instruction publique peut être réalisé dans les écoles pratiques, pourvu que la mutation ait été autorisée par deux ministres intéressés.
- L’enseignement est gratuit, l’âge minimum d’admission est fixé à douze ans, le candidat doit produire le certificat d’études primaires ou, à son défaut, justifier de l’accomplissement de l’obligation scolaire et subir un examen d’entrée. Aucun internat ne sera annexé aux écoles qu’en vertu d’une autorisation ministérielle, qui en réglera les conditions de fonctionnement.
- L’Etat peut fonder des bourses d’internat qui sont attribuées par voie de concours. Les programmes d’enseignement comprennent d’une part, l’enseignement commercial ou industriel, théorique et pratique, de l’autre l’enseignement primaire complémentaire ; ils sont élaborés, pour chaque école, par le conseil d’enseignement et arrêtés par le ministre. Un certificat d’études est délivré à la suite d’examens de sortie.
- Le décret règle ensuite la composition des conseils de perfectionnement et le mode d’inspection des écoles.
- LE TRAVAIL DES FEMMES
- et des Enfants
- Réglement complémentaire de la loi du 2 Novembre 1892
- Le Journal Officiel a publié le réglement d’administration publique qui devait compléter la loi du 2 novembre 1892 (1). Nous en extrayons les passages suivants :
- Art. len. — Il est interdit d’employer des enfants au-dessous de 18 ans, les filles mineures et les femmes au graissage, au nettoyage, à la visite ou à la réparation des machines ou mécanismes en marche.
- Art. 2. — Il est interdit d’employer les enfants au-dessous de dix-huit ans, les filles mineures et les femmes dans les ateliers où se trouvent des machines actionnées à la main ou par un moteur mécanique dont les parties dangereuses ne sontpas couvertes de couvre-engrenages, garde-mains et autres organes protecteur.
- Art. 11. — Les jeunes ouvriers ou ouvrières
- (1) Voir cette loi : Revue de la Teinture, numé-
- ro £e novembre 1892, p. 152.
- au-dessous de dix-huit ans employés d l’industrie ne peuvent porter, tant à l’intéri308 qu’a l’extérieur des manufactures, Usi6Ur ateliers et chantiers, des fardeaux d’un supérieur aux suivants : poi(ls
- Garçons au-dessous de 14 ans ... -jq kjl
- Garçons de 14 à 18 ans........... 1 * °6*
- Ouvrières au dessous de 16 ans... 5 Ouvrières de 16 à 18 ans......... jq
- Il est interdit de faire trainer ou pou^ par lesdits jeunes ouvriers et ouvrières à l’intérieur des établissements industriels (T sur la voie publique, des charges corrpSPoUe dant à des efforts plus grands que ceux dessus indiqués.
- Les conditions d’équivalence des d genres de travail seront déterminées par ^ rêté ministériel.
- Art. 12. — Il est interdit d’empl0yer ^ filles au-dessous de seize ans au travail des machines à coudre mues par des pédale*
- Le travail des; enfants, filles mineures et femmes n’est autorisé dans les ateliers dé nommés ci-après que sous les conditions spé. cifiées à un tableau annexé au décret citép]Us
- haut, et dont nous nous bornons à extraireie8
- parties concernant notre industrie :
- Blanchiment (toile, paille, papier). — Les enfants au -dessous de dix-huit ans, les filles mineures et les femmes ne seront pas em-ployés dans les ateliers où se dégagent le chlore et l’acide sulfureux. (Vapeurs nuisibles).
- Teintureries. — Les enfants au-dessous de dix-huit ans, les filles mineures et les femmes ne seront pas employés dans les ateliers où l’on emploie des matières toxiques. (Danger d’empoisonnement).
- Fabrique de toiles peintes. — Les enfants au-dessous de dix-huit ans, les filles mineures et les femmes ne seront pas employés dans les ateliers où l’on emploie des matières toxiques. (Danger d’empoisonnement). ‘
- Grillage et gaz des tissus. —• Les enfants au-dessous de dix-huit ans, les filles mineures et les femmes ne seront pas employés lorsque les produits de combustion se dégageront librement dans les ateliers. (Emanationsnuisibles )
- Dégraissage des peaux, étoffes et déchets de laine par les huiles de pétrole et autres hydrocarbures. — Les enfants au-dessous de dix huit ans ne seront pas employés dans les ateliers où l’on traite par les dissolvants, où l’on trie, coupe et manipule les déchets. (Danger d’incendie. Poussières nuisibles).
- Traitement des chiffons par la vapeur de l'acide chlorhydrique. — Les enfants au-dessous de dix-huit ans, filles mineures et femmes ne seront pas emp'oyés dans les ateliers où se dégagent les acides. (Vapeurs nuisibles).
- Blanchisserie des déchets de cotons et co.
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- tons gras. — Les enfants au-dessous de dix-huit ans et les femmes ne seront pas employés dans les ateliers où l’on manipule le sulfure de carbone. (Vapeurs nuisibles).
- Epaillage des laines et draps par la voie humide. — Les enfants au-dessous de dix-huit an«, filles mineures et femmes ne seront pas employés dans les ateliers où se dégagent des vapeurs acides. (Emanations nuisibles).
- BREVETS RÉCENTS
- intéressant les industries tinctoriales
- 226327. — Billault. — Pâte triple déter-sive inaltérable pour faire disparaître instantanément toute espèce de tache sur n’importe quel tissu, soie, laine ou coton, sans altérer les couleurs.
- 226454. — Matter et C°. — Perfectionnements aux machines à lainer les étoffes.
- 226482. — Mme Vve Just. — Procédé d’ornementation en creux pour peluches et velours.
- 226553. — Hill, Maconachie et Roper. — Perfectionnements dans les compositions pour nettoyer et remettre à neuf les étoffes, cuirs, etc.
- 226587. — Edmondson. — Procédé d’impression sur tissus de dessins ou sujets en deux ou plusieurs couleurs.
- 226628. — Mathehn, Floquet et Bonnet. — Procédé pour éviter d’une manière complète toutes poussières malsaines et incommodes lors du broyage des tissus en épaillage par acides ou autrement.
- 226716. — Monforts. — Système de machine pour assouplir et nettoyer les tissus.
- 226738. — Buzzi et Roagna. — Procédé de carbonisation des chiffons par l’acide chlorhydrique pour séparer la laine des fibres végétales.
- 226740. — Piaton. — Appareil à flammer les fils de laine ou autres.
- 226745. — Ronze. — Perfectionnements dans la fabrication de velours façonnés.
- 226756. — Dehaitre. — Système déchaîné pour rame, machines à élargir et autres machines d’apprêts quelconques.
- 225788. — Lavessière etCHAMONT. — Procédé de réserve de tous dessins sur tissus soumis à l’action du garnissage dit : lainage.
- 226829. — Stückdale. — Procédé pour produire des dessins sur peluches et velours. Certificats d'addüion
- 194033. — Teinturerie Stéphanoise. — Brevet du 6 novembre 1888, pour une machine à teindre.
- 223371. — Cornet. — Brevet du 30 juillet 1892, pour perfectionnements apportés aux machines à titrer la soie.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Enregistrement International <les marques de fabrique et de
- commerce. —Un décret du 25 avril 1893 stipule :
- Vu l’article 8 de l’arrangement concernant l’enregistremnnt international des marques de fabrique et de commerce, conclu entre la Belgique, l’Espagne, la Suisse, la Tunisie et la France, et signé à Madrid le 14 avril 1891, Toute personne domiciliée en France, propriétaire d’une marque de fabrique et de commerce déposée conformément aux dispositions des lois du 23 juin 1857 et 3 mai 1890 et du décret réglementaire du 27 février 1891, qui désirera s’assurer dans les autres Etats la protection de cette marque par application de l’arrangement ci-dessus visé du 14 avril 1891, devra verser à Paris, à la caisse du receveur central de la Seine et, dans les départements, aux caisses des trésoriers-payeurs généraux ou des receveurs particuliers des finances, une somme de 25 fr. dont elle adressera le récépissé au ministre du commerce, de l’industrie et des colonies, avec les pièces suivantes :
- 1° Une requête en vue d’obtenir l’enregistrement de ladite marque au bureau international de la propriété industrielle à Berne ;
- 2° Trois exemplaires de la marque conformes au modèle déposé conformément à l’article 3 du décret du 27 février 1891 ;
- 3° Un cliché typographique de la marque;
- 4° Un mandat postal de 100 fr. au nom du bureau international de la propriété industrielle à Berne;
- 5° Une procuration spéciale dûment enregistrée, si la demande d’enregistrement est faite par un fondé de pouvoirs.
- —o—
- S.es garnitures pour ehapeauxet la douane aux Etats-Unis. — Pour la troisième fois, la Cour suprême des Etats Unis vient de donner gain de cause aux importateurs d'articles de soie mélangés ou non de coton destinés aux garnitures de chapeaux (Hat Irimmings) que pendant sept années (de 1883 à 1889) la douane américaine a indûment taxps à 50 0[0, alors qu’ils ne devaient payer que 20 0|0 ad valorem.
- La Cour suprême des Etats-Unis vient encore de confirmer ses deux précédentes décisions, en cassant les jugpments rendus par la Cour du district de Philadelphie et par la Cour du district de Chicago. Elle a décidé que diverses étoffes et rubans destinés à la garni-t ire des chapeaux d hommes et de femmes avaient été indûment taxés à 50 0^0 et ne de-vaien1 payer que 20 0[0, condamnant le Trésor américain à rembourser aux intéressés le trop-perçu.
- C’est à la suite de refus de remboursements que MM. John Wanamakee et d’autres importateurs, d’une part, et MM. James Walker et Ce, d’autre part, ont introduit devant les Cours de circuit de Philadelphie et de Chicago des procès en restitution et ont obtenu satisfaction devant la Cour suprême, contre les collecteurs de douane de ces deux villes. 11 s’agissait dans l’espèce de rubans de marceline et de china, de doublures pour chapeaux et de quelques tulles. La dernière décision de la Cour suprême élargit encore le nombre des articles appelés a bénéficier des restitutions douanières.
- Aussi, le Trésor américain n’estime-t-il pas à moins de 30 millions de dollars (150 millions de francs) les remboursements pour trop perçus de 1883 à 1890 qu’il serait obligé de verser aux importateurs ; cette évaluation faite pour les besoins de la cause, afin, semble t-il,
- de peser sur le jugement de la Cour suprême, est considérée comme très exagérée, et les journaux américains les plus compétents réduisent à 8 millions de dollars,dont 2 millions déjà remboursés en 1891, le montant des restitutions exigibles : 40 millions de francs seraient toutefois encore une bonne aubaine pour les importateurs.
- L’erreur de la douane consistait à assimiler ces articles aux soieries.
- —o—
- Grève de §ureines, — Une grève de teinturiers, actuellement terminée, s’était produite dans les maisons Meunier et Ce et Guil-laumet fils, à Suresnes, près Paris*
- A titre anecdotique, nous rapportons les circonstances de ce mouvement.
- Les 350 ouvriers de MM. Meunier et C* ayant réclamé le repos du dimanche et la réduction de la journée de travail à douze heures maximum, les patrons accordèrent ces deux revendications et, suivant le désir des ouvriers, en prirent l’engagement par écrit. C’est par une lettre portant l’en-tête de leur maison qu’ils informèrent leurs ouvriers qu’ils leur donnaient satisfaction. Mais les ouvriers ont décidé de n’accepter les concessions que si elles étaient écrites sur du papier à en-tête du syndicat des ouvriers teinturiers.
- MM. Meunier ayant refusé de faire droit à cette nouvelle exigence, les ouvriers, très calmes jusqu’alors, se sont mis en grève.
- A l’usine Guillaumet, qui occupe également 350 ouvriers environ, les motifs de la grève étaient semblables. Toutefois, les ouvriers demandaient, en outre, que le directeur de cette usine, M. Bernadotte, ne soit pas autorisé à entrer dans les ateliers.
- Le9 ouvriers, de leur côté, exposaient comme suit leurs griefs :
- « MM. Guillaumet et MM. Meunier ont accepté les réclamations des grévistes, en partie seulement, en les restreignant pour certains ateliers. Les ouvriers ont persisté dans leurs revendications en demandant l’application à tous les ouvriers et à tous les ateliers.
- « Nous savons par expérience, que cela est absolument praticable. Devant la persistance des ouvriers de ces deux maisons, les patrons ont retiré leurs concessions et disent que les ouvriers ne reprendront le travail qu’aux an-! ciennes conditions, soit des journées de 14, 15 et même 16 heures.
- « C’est dans ces conditions que les ouvriers ont engagé la lutte, et ils laissent à l’opinion publique le soin d’apprécier si leur attitude n’a pas été correcte, et si leur cause n’est pas juste. »
- Un autre teinturier de Suresnes, M. Dessus, qui occupe une centaine d’ouvriers, a consenti à signer sur papier du syndicat les promesses qu’il a faites à ses ouvriers.
- Plus tard, M. Dessus a repris sa parole, disant qu'on l’avait fait signer par surprise, et pour prouver la vérité de ce qu’il avançait, il a mis à la porte de ses ateliers trois ouvriers appartenant au syndicat: ceux-là même qui lui avaient fait signer re fameux engagement.
- Les ouvriers ont refusé de quitter les ateliers, et M. Dessus a réquisitionné des agents pour les faire sortir.
- Traduit par ces derniers devant le conseil des prud’hommes, il a été condamné à verser une indemnité de 80 fr. aux deux premiers. Le troisième lui réclame 500 fr., comme ayant un séjour de 13 ans chez lui.
- D’autre parties délégués du syndicat ouvrier se sont présentés à l’usine Raguet, rue Collin,
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- à Puteaux. Ils ont demandé à M. Raguet de signer sur papier du syndicat l’acceptation de la journée de douze heures avec repos du dimanche.
- M. Raguet s’y est refusé.
- Une trentaine de ses ouvriers ont adhéré à la grève et ont quitté le travail. On s’attendait à un mouvement très accenté de toute la population tinctoriale du groupe Suresnes-?u-teaux, et qui aurait pu même gagner Clichy, car les ouvriers de Suresnes supposaient que les usines de MM. Cbappat et de M Maës, de Clichy, feraient le travail qu’ils abandonnaient, et ils sont allés engager leurs camarades de Clichy de refuser d’exécuter ce travail.
- Cependant le différend a fini par être concilié devant le juge de paix de Suresnes, aux conditions suivante? :
- La journée maximum de douze heures, terminée à sept heures du soir; toute heure supplémentaire payée 50 0/0 en plus du salaire ordinaire ; repos ahsolu le dimanche.
- Les questions de détail ont été également arrangées.
- Tout est bien qui finit bien !
- —o—
- Nouvelle usine cotonnière et «l'Impression aux Etats-Unis. — On
- vient d’inaugurer la grande fabrique de tissus de coton de Rio-Blanco, Tenango (canton d’Orizaba, Etat de Vera-Cruz), propriété de la Compagnie Industrielle d’Oriza, qui se compose en grande partie de commerçants français établis à Mexico. Cette fabrique, la plus importante du Mexique, possède 35,000 broches, 900 métiers à tisser (avec espace pour 100 autres métiers) et 6 machines pour l’impression des tissus. La force motrice est fournie par 5 turbines de 1,585 chevaux. Quand l’installation sera complète, l’usine occupera 1,500 personnes. Le matériel le plus perfec’ionné connu jusqu’à ce jour est de provenance anglaise.
- Les cotonnades imprimées, dont la consommation est si grande au Mexique, sont l’objet de l’attention spéciale de la Compagnie Industrielle d’Orizaba.
- Courroie» en poil «le chameau. —
- M. Drevdal, dépositaire pour la France des articles Reddaway, nous communique deux Décisions de la Haute-Cour de justice anglaise, relatives aux courroies « Poil de chameau ».
- Ces deux décisions, passées en force de chose jugée ont été rendues au profit de la maison F. Reddaway et Ce Limited contre deux maisons anglaises qui faisaient usage de la marque de fabrique de la maison Reddaway, et plus spécialement, de la désignation « Ca-melbair-Beltaing » (courroie en poil de chameau).
- D’une façon générale ces décisions, qui équivalent à ce’lles de notre cour de cassation, interdisent toute mise en vmte ou annonce sous la dénomination de « Camel-Hair » (poil de chameau) ou toute autre désignation renfermant le mot « camel >» (chameau), de courroies ne provenant pas de la maison Reddaway.
- Ces jugements ont été appuyés de sanctions pénales ou réparatrices.
- Nous croyons ces renseignements utiles à reproduire pour prévenir les industriels contre l’emploi involontaire des produits contrefaits.
- Les salariés à Tourcoing. — D’a-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- près une enquête administrative voici les sa laires actuellement en cours dans les diverses branches de l’industrie textile à Tourcoing.
- Filatures de laines : les hommes gagnent de
- 6.50 à 3 fr. ; les femmes 3,50 à 2,50-, enfants
- 1.50 à 1,70. — Filatures de coton : hommes
- 5.50 à 3 fr. ; femmes 3,50 à 1,50 ; enfants 2 à 1,75. — Filature de lin : hommes 5,50 à 3 fr. femmes 3,50 à 1,50 ; enfants 1,70 à 0,75; — Tissages : hommes 5 à 3,50 ; femmes 3,25 à 2,25 ; enfants 2,50 à 1,50. — Peignage : hommes 4,50 à 3 fr. ; femmes 3 50 à 2,50 ; enfants 2 à 1,25. — Tapis: hommes 4,50 à
- 3.50 ; enfants 1,50 à 1 fr. — Teintureries et apprêts : hommes 5 à 2,50; enfants 1,75 à
- 1.50 — Retorderies : hommes 5 à 2,50; femmes 3,25 à 2,25 ; enfants 1.75 à 1 fr. - Triages de laines : hommes 6,50 à 3,50.
- —o—
- Bibliographie. — Le Traité de la teinture et de l'impression par les couleurs artificielles de M. J. Depierre, vient de se compléter par la parution du troisième vo lume qui traite des noirs d'aniline et des indigos, ainsi que des substituts de l'indigo.
- Le prix de ce volume est de 34 fr. ce qui, en comprenant :
- Le 1er volume {anilines), 36 fr.
- Le 2e volume (alizarines), 40 fr. met l’ouvrage complet au prix total de llOfr.
- Ce livre est évidemment le formulaire le plus important qui ait été publié depuis longtemps sur nos industries, et en ce qui concerne l’emploi des nouveaux colorants.
- La teinture au Salon. — Le salon du Palais de l’industrie contient un tableau désigné sur le catalogue (n° 935) : « Une teinturerie. »
- L’artiste, M. Jack, d’origine anglaise, a en effet représenté un petit atelier de teinture de soies, d’aspect assez primitif, mais te) qu’on en trouve encore.
- Sur un sol en pavés délabrés sont trois bassines à feu nu, chacune sur leur fourneau grossièrement maçonné, puis un cassin verdegrisé, et au premier "plan, quelques cristaux de sulfate de fer.
- Des ouvriers sont occupés au chevillage, dans des attitudes bien étudiées par l’artiste, mais dont le public ne comprend pas le genre de travail auquel ils se livrent.
- Une jarre à eau de forme particulière nous montre que celte vue a été prise dans la région lyonnaise, car nous reconnaissons la poterie de ces pays.
- C’est un tableau de genre, une étude intéressante, bien vue et bien rendue, et le peintre a évidemment cherché le pittoresque en prenant son modèle dans un atelier assez pauvre, au matériel presque rustique, plutôt que dans une grande usine dont la correction et la symétrie ne prêtent pas à l’originalité.
- En somme, bonne peinture, mais qui ne peut être appréciée que des initiés de la teinture.
- Adjudications «le draps et de toiles pour l’armée. — Les adjudications des draps de troupe, prononcées le 25 ü mai, ont été annulées pour les motifs que nous indiquons dans notre chronique.
- Nous croyons intéressant de faire connaître les noms des adjudicat ires et leurs prix ; cela pourra servir de pronostic pour les résultats probables de l’adjudication définitive.
- De
- Fourniture des draps de troupe nécessair
- l'armée de terre 6s a
- lo 20 lots draps de sous-officiers. Adjudicataires :
- MM. Blin et Blin, b Elbeuf, 3 lots à 35 31 -7
- — De Boisset-Aynard et fils, à Montluel A s
- 1 lot à 37,440, 1 lot à 37,860, 1 loU 3,'»S'
- — Demachy et Seillière, à Pierrepont im0, the-et-Moselle), 1 lot à 35,895, Ilot àjfe’
- 2 lots à 38,219 50. — Donnadille à ra^* rieux (Hérault), 1 lot à 37,230, 1 lotà 39 o,T
- — Fraenkel-BIin, à Elbeuf (S.-Inf ) i ) , •
- 36,767,50. — Maistre à Villeneuvette (m rault), 1 lot à 36,510. — Soudan frères Vr dève (Hérault), 2 lots à 38,865 30. — Teis rencq-Vissecq frères, à Lodève, h 1J7: 35,883. 018 a
- 2° Draps de soldats, 89 lots.
- Adjudicataires :
- MM. Blin et Blin, 1 lot à 59,772 20. ^ n Boisset-Aynard, 1 lot à 59,261, 1 lot à 61 itl
- 1 lo» à 60,441 50, 1 lotà 60,540 50, 1 62,175 50. — Delpon, Beuguière et Boissièr^ à Lodève, 6 lots à 60,153. — Demachv et^i’ lière, 12 lots à 61,357 40.—Donnadille à r/ darieux, 1 lot à 60,880. — Fabrique de Bé h rieux, 6 lots à 59,590. — Veuve Labranchp j Ladève, 1 otà 61.969. — Lagare à Lodèw
- 2 lots à 59 861, 2 lots à 61,147. - Mai8t;J 2 lots à 57,357, 2 lots à 60,731. — Nivert et Boulet, à Elbeuf, 2 lots à 58.305. — Normand 57, rue de Rivoli, 3 lots b 59,165 90 3 \0tsà 59.795 60, 2 ots à 60,380, 2 lots à 61,845 30
- — Reynès, Michel et Bruguièt e, à Clermont^ l’Hérault, 3 lots à 59,907 20,1 lot à 61,855 70 -— De la Selle et CJ, 3 lots à 62,182. 50. J Solanet, 3 lots à 59,252 50. — Teisserencq-Vissecq, 4 lots à 59,416, 3 lots à 61,428 50,
- — Vitalis etC°, à Lodève, 11 lots à 57,612 5o!
- — Zentz, 2 lots à 62,265 50.
- Fourniture des toiles à doublures necessaires au service de l'habillement des troupes.
- Cette adjudication, du 27 mai, est mainte-nue, mais n’a pas donné de résultats complets.
- Voici ceux acquis :
- Toile à doublure en lin, 12 lots.
- MM. Magnier, Duplay, Fleury et C#, 9, rue d’Uzès, à Paris, adj. 1 lot à 0 62 de rabais.
- Les autres lots ne sont pas adjugés.
- Toiles de coton, 20 lots.
- Adjudicataires :
- M. Motte-Bossut, à Roubaix (Nord) : 1 lotà 11,43; 1 à 18 ; 1 à 8,58 ; 1 à 7.15-, 1 à5,74; à 4,29.
- M. Waddington, àSt.-Rémy (Eure-et-Loir),
- 2 lots à 9,28 ; 1 à 8,56 ; 1 à 7,85 ; 2 à 7,14.
- MM. Gaillard et G0. 24, rue Thévenot,à Paris : 6 lots à 7,15.
- Deux lots non adjugés.
- Puisque nous sommes sur ce sujet, notons encore une adjudication du 18 mai, pour la marine, à Cherbourg, où ur.e fourniture de couvertures et couvre-pieds en laine a été adjugée à MM. Vincent Vitalis, de Lodève, à 57,015 fr.
- Et à Rochefort même date, 12,000 chemises en flanelle de colon, adjugées à M. Merzeau, de Rochefort, à 2,48 l’une.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CIIARLEVILLE (ARDENNES)
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- LA
- 5e Année, W 6.
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- NT I A • ET • N EGO-ffÛM'."8^
- ira
- sMBawpa
- LA TEINTURE
- 003 *
- INDUSTRIELLES Juin 1893
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Sur la solidité des couleurs (suite). — Note sur les sulfoléates métalliques.
- — Fabrication du bi-oxyde de sodium. — Utilisation et transformation chimique de la ramie. — Couleur d’alizarine sur soie. — Blanchiment et teinture des tresses de paille. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Teintes diazotèes et développées ; Bleus de Métaphénylène ; Marrons sur lainages; Violet et bleus solides sur soie; Gris directs ; Blanchiment au peroxyde de sodium. — Appareil d’extraction méthodique des matières colorantes.
- Chronique industrielle. — Lettres d’un Teinturier-Dégraisseur. — Chambre syndicale des Teinturiers-Dégraisseurs. — Drap nouveauté pour pantalons. — L’Ensimage des laines. —• Préparation de l’alumine. — Le Chlore liquide, — Commerce des Tissus avec la Perse.
- — Caractères analytique des gommes. — Jurisprudence. — Brevets récents (catalogue). — Informations et faits divers.
- en exécution d’une disposition spéciale de la loi, varient naturellement suivant les industries visées: c’est ainsi que, pour l’ameublement, l’interdiction du travail du soir est levée en décembre et janvier, pour les modes en février et mars, pour les confections pour dames et enfants en décembre et avril, etc., etc.
- Ce règlement aura aussi d’autres dispositions en faveur d’un certain nombre d’industries spéciales, mais qui n’intéressent pas les nôtres, et dont nous pouvons ainsi ne pas nous préoccuper.
- * * *
- tes variétés. Les unis, les rayés, les brocades, les grenadines et les gazes, les armures deux tons, les failles et les surahs, tout cela dans les dernières couleurs est en vogue ; il faudrait tout citer, gardons-nous d’oublier les gracieux Dresde si populaires, fonds noir avec de petites fleurettes semées en blanc ou en fleurs.
- « Parmi les couleurs les plus recherchées citons les pourpres, les violets et les verts dans toutes leurs teintes, lézard, Nil, bronze et sibérien, réséda, mousse et les deux teintes sombres dénommées ophélia. Une des dernières nouveautés comme teinte est celle appelée « punch ». c’est un violet pâle avec des reflets [a suggestion) d’or. »
- Si nous rapprochons ces informations de celles que nous donnions dans notre (( chronique » d’avril sur la fabrication de la région lyonnaise, nous y trouverons une concordance presque complète, démontrant que les modes ont vite fait de s’uniformiser sur les deux continents.
- Il faut considérer, d’ailleurs, que la fabrique lyonnaise alimentant les marchés i américains, il n’est pas étonnant que la consommation de là-bas concorde avec la fabrication d’ici.
- * ♦
- Créfeld n’est pas autant favorisé que Lyon, toutefois, il y a encore là un bon mouvement, et nous y voyons en faveur à peu près les mêmes genres.
- L’intérêt se porte sur les commandes de la saison d’automne, dit une correspondance de cette place. Les mé -* langes pour doublures, pour manteaux, les satins merveilleux teints en flottes ont fourni de grosses commissions ; mais les affaires principales ont été faites avec les articles couleurs, glacés et rayés-ombrés. Les matelassés sont actuellement en bonne demande comme étoffe de dessus.
- En étoffes pour jupons, il se produit quelques fantaisies; les satins à points et autres petits dessins, les petits façonnés, les laffetas glacés à effets sont recherchés.
- En ce qui concerne les rubans, il s’est
- CHRONIQUE
- Le Conseil d’Etat vient de mettre la dernière main à un important règlement d’administration publique sur le travail de nuit, le repos hebdomadaire et la durée du travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels, conformément à la mission qui lui était dévolue par les dispositions de la loi du 2 novembre 1892.
- Le règlement distingue avant tout les veillées, c’est-à-dire le travail qui dure jusqu’à onze heures du soir, du travail de nuit proprement dit.
- En ce qui concerne les veillées, il a énuméré un certain nombre d’industries, où les femmes et les filles âgées de plus de dix-huit ans pourront être employées jusqu’à onze heures du soir sans qu’en aucun cas, la durée du travail effectif puisse dépasser douze heures. Dans cette énumération sont rangées les in- j > dustries dites « de saison » dont les employés sont astreints à un effort spécial à certaines époques de l’année. Parmi elles figurent l’ameublement, la bijouterie, les modes, la confection, les fleurs artificielles, da reliure, le tissage des étoffes de nouveauté destinées à l’habillement, etc.
- Pour chacune de ces industries, le texte prévoit les périodes où l’interdiction est levée. Ces époques, dont la durée est uniformément de soixante jours,
- Nous reporterons donc notre attention sur la marche de nos fabrications.
- Nous voyons s’affirmer de plus en plus la bonne situation des soieries ; aussi bien de l’étranger que de l’intérieur, les nouvelles concordent à montrer leur consommation croissante, et de tous côtés les mêmes genres sont préférés, ce qui démontre que les tendances de la mode obéissent partout à une même impulsion.
- Voici, par exemple, les appréciations d’un journal spécial des Etats-Unis :
- « Les faits qui ressortent d’un examen sérieux de la situation à l’heure présente, c’est que l’article ruban est de plusenplus en faveur,et qu’aujourd’hui, il n’y a plus à craindre de défaillance pour l’industrie de la soierie ; au contraire, de quelque côté que l’on promène son regard, on la voit se développer chaque jour et prospérer davantage.
- « Toutes les branches de l’industrie de la soierie fonctionnent à plein ; teinturiers, imprimeurs, apprêteurs ont plus de travail qu’ils n’en peuvent faire. Il est si rare de voir l’activité générale comme à présent, qu’on en tire d’excellents présages pour l’avenir.
- « Comme remarque générale, on peut dire que tous les genres d’articles marchent bien pour le moment. Le lea-ding article est le satin duchesse en noir, blanc et couleurs ; puis, après lui, mais presque de front, les façonnés glacés, les bengalines et toutes leurs ravissan-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- déjà lait d’excellentes affaires pour l'automne, et il y a eu notamment de gros ordres en articles à bon marché.
- Les tissus pour cravates laissent à désirer, il en est de même des étoffes pour parapluies. La fabrique de velours est très occupée et elle a peine à satisfaire toutes ses commissions.
- A Lyon, la fabrication des tissus de soie pure est toujours très animée, mais sur commissions anciennes, et la demande en ce moment semble chercher à s’orienter. Les façonnés et l’étoffe unie teinte en pièce reprennent du mouvement.
- Les maisons de gros de Paris ont donné de beaux ordres en satin duchesse tout soie, en velours, en moires antique et française, et font tisser de nombreux essais en façonnés.
- ¥ ¥
- Ce n’est pas seulement l’exportation qui alimente la fabrique lyonnaise ; l’essor de la fabrication des soieries en France est surtout le fait de l’accroissement de notre consommation nationale. Les exportations se sont faiblement accrues, et ce que nous avons gagné du côté de l’Angleterre, de l’Allemagne et des Etats-Unis, nous l’avons presque complètement perdu du côté de la Suisse, de l’Italie, de l’Espagne et des autres pays.
- Les résultats de la rupture économique avec la Suisse et l’Espagne se sont fait sentir principalement sur nos tissus qui trouvaient dans ces deux pays un débouché considérable.
- D’après l’expérience des quatre premiers mois, nous perdons cette année à l’exportation 27 OpO en Suisse et 29 0[0 en Espagne : il faut ajouter cependant que les ventes de la Suisse à la France ont décru de 46 OpO et celles de l’Espagne de 42 0[0.
- Par contre, notre importation décroît et notre exportation augmente avec l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les Etats-Unis, de sorte que, comme résultat final, pendant les quatre premiers mois de l’année, notre importation a diminué de 440 millions et nous avons exporté pour 30 millions de plus de marchandises que durant la période correspondante de 1892.
- *
- ¥ ¥
- Dans les lainages, on peut constater,
- en général, une bonne alimentation des fabriques.
- A Roubaix-Tourcoing, on continue à travailler activement sur les commissions d’hiver.
- L’article cheviot semble prendre une place notable dans la consommation. Ce tissu doit sa vogue actuelle à une fort jolie application de broderies en soie qui le rend très seyant. Ces applications se font aussi sur les serges qui obtiendront également du succès à la vente.
- Les fabricants de ces placés se préoccupent de chercher les nouveaux genres à produire pour l’été 1894 ; le lainage sera, paraît-il, travaillé d’une manière particulière. Le crépon, qui se prête à une infinité de combinaisons, et le voile, qui nécessitera l’emploi de laines fines d’Australie, semblent devoir obtenir les faveurs de la mode pour cette saison estivale de 1894.
- 11 se prépare aussi des imitations de draperie en tout coton et en laine-coton, qui seront d’un bel effet, quoique constituant des étoffes un peu lourdes.
- A Elbeuf, comme à Sedan, on produit un peu plus que les années passées, et il y a lieu de croire que ce mouvement va continuer au moins pendant quelques saisons.
- A Reims, les fabricants en nouveautés sont très occupés et n’acceptent plus que des délais de livraison éloignés qui entravent la remise de nouveaux ordres. En flanelles, les affaires restent sans activité. Le cachemire est plus délaissé que le mérinos.
- * *
- Le Bulletin du Musée commercial de Bruxelles, dans une étude sur la fabrication de Roubaix, donne les indications suivantes :
- Depuis quelques années, la draperie en matières communes, dites « cheviot », est l’objet d’une production importante ; mais par suite d’une diminution constante des prix de vente, on en est arrivé à employer des laines peignées communes, donnant un toucher trop sec et trop dur. Certaines mesures viennent d’être prises pour éviter cet inconvénient, et ce qui se prépare en cheviot est d’un toucher plus doux, c’est-à-dire que les fils employés pour ces tissus sont composés de laines peignées de croisés Buenos-Ayres et de croisés Australie en qualités plus fines. Le cardé, dont l’emploi augmente cha-
- que année, fournit aussi des laiiiao. très doux. ^es
- En mélangés, les coloris clairs marengos et en beiges, sont encore très échantillonnés; il se fait aussi d très jolies collections avec des mouillé 6 c’est-à-dire deux fils de nuances difff5 rentes réunis en un seul par le retor ' dage.
- Les nuances pures sont toujours f0Pt employées, notamment des gris doise.
- Tout ce qui se fait depuis quelqU€ saisons comme dessins, se reproduit avec diverses modifications ; les disp^ sitions les plus fouillées sont celles du matelassé et les petites rayures p0Ur tous les articles, y compris les écrus à teindre en pièces, genre qui se fait tou. jours beaucoup au tissage mécanique Dans les fantaisies, c’est-à-dire tissus faits avec les matières teintes avant tissage, il y a de petites rayures en laine ou en soie en nuances vives.
- Les Chambres syndicales qui pU_ blient des cartes de nuances ont pu échantillonner sur les fabrications pour l’hiver prochain, et ont fait paraître leurs cartes pour ladite saison; on peut considérer celles-ci comme des documents exacts sur les teintes que nous verrons les plus portées dès la fin de cet été.
- La carte des boutons et passementerie est toujours celle que nous recommandons comme se rapportant le mieux aux étoffes courantes, puisqu’elle s’y assortir.
- Celle des fleurs et plumes est utile comme guide pour les fournitures de modiste et autres articles de haute mode.
- F. GOU1LLON
- SUR LA SOLIDITE DES COULEURS
- par M. le professeur Hummel
- Notes extraites d’un mémoire publié par le Molli- | teur scientifique.
- D’autres matières colorantes, comme le camwood, le bois du Brésil, et de même le fustel, donnent des nuances fugaces avec n’iraporte quel mordant ; d’autres encore, comme la gaude, le quercitron, la fiavine et les graines de Perse donnent des nuances solides avec certains mordants et des nuances fugaces avec d’autres mordants ; avec le chrome, le cuivre et le fer, on obtient par exemple
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- des olives solides, tandis qu’avec l’alumine et l’étain on obtient des jaunes très faux teint. Un autre exemple est le campêche, qui donne un noir bleuâtre solide avec le cuivre, tandis qu’avec l’alumine et l’étain il donne des nuances peu solides ; d’autres expériences ont montré que les noirs au chrome et au fer occupent un rang intermédiaire. Le camwood (santal) et les matières colorantes semblables ont des propriétés anormales, en ce que les nuances obtenues avec l’alumine et l’étain deviennent d’abord plus foncées et ne changent que plus tard d’une manière normale.
- En examinant les échantillons de soie, nous trouvons que pour les matières colorantes naturelles, la solidité est à peu près la même que celle des nuances sur laine ; en quelques cas, les nuances semblent même être plus solides, comme par exemple le brun au cachou et les nuances au bois de Brésil avec mordant de fer.
- Quanbaux échantillons de coton, nous sommes frappés de constater le caractère fugace de presque toutes les matières colorantes naturelles. Il j a toutefois une exception à faire pour les couleurs à la garance, surtout quand elles sont fixées sur du coton préparé en huile pour rouge, comme c’est le cas pour le rouge turc ; de même il y a une exception à faire pour les noirs au fer. 11 y a encore quelques couleurs minérales qu’il faut classer parmi les solides, c'est le chamois au fer, le bistre de manganèse, l’orange au chromate de plomb et le bleu de Prusse. La cochenille et ses congénères, qui sont d’excellentes couleurs pour la laine et pour la soie, ne donnent que des nuances fugaces sur coton. Ce qui est très re marquable, c’est l’absence totale d’une couleur végétale jaune vraiment solide, et c’est probablement pour cette raison que, dans le temps, le fil d’or entrait fréquemment dans la composition des fibres textiles. Les nuances que donne l’indigo sur coton et sur soie ne sont pas absolument solides en les comparant aux nuances extrêmement solides qu’on obtient avec a même couleur sur laine.
- Passons maintenant aux matières colorantes artificielles, dérivées à peu d’exceptions près des produits de distillation du goudron de bouille. Nous les partageons aussi en couleurs tirant sur mordants et en couleurs tirant directement sans l’intervention d’aucun fixateur. Les deux classes sont très nombreuses.
- Examinons d’abord les échantillons de laine, teints avec des couleurs teignant sur mordant.
- Nous y trouvons quelques couleurs jaunes égalant en solidité celles d’origine naturelle, les surpassant même, comme les jaunes aliza-rineRetGGW. Ces deux colorants ne sont pas de vraies couleurs alizarines, et ils ne ressemblent en rien aux matières colorantes naturelles, car ils ne teignent pas sur mordant de fer ; la galloflavine, par contre, et les jaunes alizarine A et C se rapprochent plus des
- couleurs naturelles et ont à peu près leur solidité.
- Parmi les couleurs rouges, nous avons l’a-lizarine et ses nombreux congénères : ils correspondent à la garance et ont presque entièrement remplacé cette dernière. Cette classe importante s’est enrichie récemment de quelques nouveaux représentants, ce sont les diverses alizarines Bordeaux de Bayer. Les seuls d’une moindre solidité sont la purpurine et l’alizarine marron.
- Nous avons à noter encore de3 bleus et des verts solides, pour lesquels nous n’avons pas de représentants parmi les couleurs naturelles. Ce sont le bleu d’alizarine, l’alizarine cyanine, l’alizarine indigo, le vert d’alizarine et la céruléine.
- En outre, il y a un excellent groupe de colorants donnant des bruns et des verts solides avec le cuivre et le fer ; ce groupe se compose du vert naphtol, du vert résorcine, de la gambine et de la dioxine.
- Les seules couleurs fugaces de cette classe de colorants tirant sur mordants, sont quelques jaunes, le bleu gallamine et la gallo-cyanine.
- En examinant sur soie ces mêmes colorants tirant sur mordants, nous y trouvons un bon nombre de solides ; et, comme pour le coton, il y en a un grand nombre bon teint pour lesquels nous n’avons pas de représentants parmi les couleurs naturelles.
- Autrefois, on croyait que le seul but des mordants était de mieux fixer les couleurs sur la fibre; mais nous savons à présent, et cela est pleinement démontré par l’expérience, que cette manière de voir est erronée, car le mordant ne fixe pas seulement la couleur, mais il la développe encore ; le mordant et le colorant se combinent chimiquement pour donner la laque colorée.
- Si une matière colorante se combine avec plusieurs mordants, les couleurs ainsi obtenues représentent des produits chimiques distincts, et il est naturel, par conséquent, qu’elles diffèrent quant à la nuance et quant à leur solidité à la lumière.
- Il est donc du devoir du teinturier d’essayer chaque matière colorante de cette classe avec les différents mordants, et de cbsisir la combinaison qui lui donne la nuance et la solidité voulues. Pour les nuances complexes, le teinturier a généralemeut recours à un seul mordant qu’il teint avec un mélange approprié de matières colorantes; il y a plus de difficulté à faire l’inverse, c’est-à-cire à teindre avec une seule matière colorante un mélange de mordants.
- Le bichromate de potasse, qu’on emploie sur une grande échelle pour la teinture de la laine, est un excellent mordant; il est bon marché, facile à appliquer et sans danger pour la fibre. C’est le désir du teinturier sur laine d'avoir une série de couleurs rouges, jaunes, bleues, etc., donnant des nuances solides avec
- ce mordant, et c’est donc à l'industrie des matières colorantes artificielles que le problème se pose d’en livrer le plus possible. Avec la série des couleurs d’alizarine, le teinturier a été doté d’un grand nombre de colorants répondant à ses besoins, et la plupart d’entre elles ne donnent pas seulement des nuances solides avec le bichromate de potasse, mais encore avec d'autres mordants et sur d’autres fibres que la laine.
- En examinant les échantillons exposés des Colorants dont nous avons parlé jusqu’à présent, nous n’hésitons pas à condamner l’opinion très répandus que toutes les couleurs du goudron de houille sont fugaces, tandis que les couleurs naturelles seules sont solides. C’est en effet l’inverse qui est démontré. Pour ma part, je suis persuadé qu’à présent, le teinturier a à sa disposition un plus grand nombre de couleurs solides provenant du goudron de houille que de n'importe quelle autre source, et je crois qu’i serait possible de faire avec ces seules couleurs, si c'était nécessaire, des tapis, meubles ou autres articles pouvant con courir avec succès, à tous les points de vue, avec les meilleurs produits de l’Orient.
- Mais comment se fait-il alors que ces matières colorantes aient été si longtemps et avec tant de persistance condamnés par le public? A part le fait que l’opinion publique se basait sur une connaissance imparfaite de la question, n us en avons l’explication en examinant les échantillons des colorants tirant sans l’intervention de mordant. Je les ai. partagés, suivant leur mode d’emploi, en trois groupes, à savoir : les colorants basiques, acides et les colorants se rattachant au rouge Congo. Un quatrième groupe, ne comprenant que peu de représentants, se compose des matières colorantes produites sur la fibre même.
- Le type des colorants basiques est la fus-chine. On les fixe généralement sur laine et soie en bain neutre ou légèrement alcalin • sur coton, on les fixe au moyen de tannate ou d’étain. Les colorants acides ne sont employés que sur laine et soie ; on les fixe en bain acide. Comme type, nous pouvons prendre n’importe lequel de ces nombreux ponceaux azoïques qui, dans ces dernières années ont acquis une gmdeimportance commesubs-tituts de la cochenille. Le rouge congo et ses congénères sont relativement nouveaux ; on les fixe généralement sur laine, soie et coton en bain neutre ou légèrement alcalin. Parmi les matières colorantes produites sur la fibre même, nous avons en premier lieu le noir aniline et ensuite, comme autres types, les couleurs de la primuline de Green.
- Nous r< marquons, à première vue, que ces colorants tirant sans l’intervention de mordants sont beaucoup plus nombreux et beaucoup plus vifs que ceux ne tirait que sur mordants, mais nous constatons en même temps qu’ils sont pour la plupart beaucoup plus fu-
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- gaces. Il n’y en a que quelques-uns qui fassent exception et qui donnent sur les différentes fibres des nuances égalant en solidité celles fournies par lescolorants tirant sur mordants.
- Parmi les colorants basiques nous cherchons en vain pour en trouver un vraiment solide sur n’importe quelle fibre. Le rouge Magdala, sur soie, paraît êtru plus solide que les autres et dans la série des bleus et des verts, nous trouvons quelques bleus ternes sur coton, qui sont assez solides et qui ont été recommandés comme substituts de l’indigo : ce sont le bleu de paraphénylène, la cimé-réine. le bleu de Meldona, etc. Les verts azi-nes aussi paraissent être moyennement solides sur coton et sur soie.
- Mais, par contre, dans les colorants acides,
- nous trouvons un certain nombre d’écarlates, de rouges cramoisis et de bordeaux possédant une solidité considérable sur laine tout aussi bien que sur soie. 11 y en a quelques-uns qui sont presque aussi solides que les écarlates à la cochenille : tels l’écarlate de Biebrich, la crocéine brillante, etc.
- (A suivre).
- L’alizarine nitrée donne de très bons résultats avec le suifoléate d’alumine et la couieur semble se conserver.
- La graine de Perse, le quercitron, la gaude et toutes les matières colorantes que l’on fixe à l’acétate d’alumine, donnent avec le suifoléate d’alumine un bon résultat.
- En substituant dans ces emplois le suifoléate de chrome à celui d’alumine, on obtient les laques que fournit l’acétate de chrome; elles ont généralement une grande transparence, mais sont claires.
- La céruléine donne par ce procédé une nuance très pure.
- Le suifoléate de fer est également em-ployable, mais pas pour des nuances foncées ; les claires sont très belles et donnent de très beaux unis.
- Le suifoléate d’étain fixe toutes les matières colorantes citées plus haut, mais la plupart des laques ainsi obtenues ne tiennent pas au
- savon.
- La maison Zurcher, à Cernay, a employé le suifoléate de magnésie comme addition aux
- rouges vapeur.
- [(Soc. Industr. de Mulhouse)
- UTILISATION
- ET
- IVOTE
- Sur les sulfoléates métalliques et leur emploi comme mordants dans les couleurs -vapeur
- Le suifoléate d’alumine à l’état précipité, bien lavé et neutre, mélangé à une matière colorante susceptible de donner avec l’alumine une laque, se combine avec elle et se fixe sur le tissu par l’action du vaporisage.
- Dans ces conditions, l’a izarine et ses congénères donnent une couleur qui, après uo simple levage, atteint son maximum de vivacité si l’impression a été faite sur un tissu de coton mord3n:é en suifoléate de soude ou d’AzH3.
- On obtient au moyen du suifoléate d’alumine, par son mélange avec l’aiizarine pour rose et l’eau de gomme, une couleur absolument neutre et au sein de laquelle la combinaison des éléments ne se produit qu’à la température du vaporisage.
- Avec une alizarine pour rouge et un dosage plus fort on peut arriver à un rouge.
- La maison Scheurer-Rott et G® emploie ces couleurs depuis le mois de juillet 1881.
- Une addition de suifoléate d’étain (stanni-que) dans le rouge précédent lui donne un feu considérable. La nuance est développée et déjà à son maximum d’éclat après le vaporisage.
- Par le mélange en proportions variables du suifoléate d’alumine et d’étain, on obtient toute une gamme de rouges et de roses, du bleuté au jaunâtre. Ces couleurs sont d’une Grande fraîcheur.
- FABRICATION
- Du bi-oxyde de sodium
- Le bi-oxyde de sodium, nouvel agent de blanchiment, sur lequel nous avons déjà publié plusieurs communications (1), était fabriqué par voie électrolytique.
- Le procédé de M. Castner, directeur de The Aluminium Company, est exclusivement chimique.
- On obtient ce selen oxydant le sodium dans uu courant d’air sec. L’appareil se compose d'une grande cornue cylindrique en fer, placée horizontalement dans un four et chauffée à la température de 300* G. Le sodium est chargé dans de petits wagonnets en aluminium et ceux-ci sont introduits dans la cornue dont on ferme hermétiquement les deux extrémités. A l’une d’elle débouche un tuyau amenant de l’air sec et débarrassé de son acide carbonique, en le faisant passer dans des caisses contenant de la chaux et de la soude caustique.
- L’oxydation se fait méthodiquement, c’est-à-dire que l’on place du côté de l’arrivée de l’air les wagonnets renfermant du sodium partiellement oxydé, tandis que près de la sortie de l’air pauvre en oxygène se trouvent des wagonnets contenant le sodium non encore oxydé.
- Le bi-oxyde de sodium renferme vingtpour cent d’oxygène disponible, tandis que le bioxy-gène de baryum n’en renferme que huit pour cent et l’eau oxygénée 1,5 0(0.
- 11 est très hygrométrique et doit être conservé à l’abri de l’humidité.
- (1) Voir notamment la Reçue de la Teinture :
- TRANSFORMATION CHIMIQUE
- DE LA RAMIE
- Nous reproduisons les notes suivantes que la pi des journaux industriels ont publiées, mais Rn„Upatt vre nos confrères dans leurs appréciations hyp ques sur les qualités de la ramie. C’est un textile • laisse encore à désirer comme finesse, élasticité ^ tance aux agents de blanchiment, et facilité À A'*'
- ture. 6 te'n‘
- Voici, néanmoins, ce qu’on en dit, moins renti ï siasme un peu prématuré, que nous atténuons :
- La Banque de France va mettre en circula lion les billets imprimés sur du papier de ra* mie. Ce papier, qui a de sérieux avantageas^ celai dont on se servait précédemment, ren-dra l’imitation plus difficile encore que par ie" passé.
- L’occasion est donc favorable peur signaler aux industriels les avantages qui devront ré-sulter de la manutention de la ramie.
- Les machines à décortiquer qui fonction-nent à Gennevilliers donnent des résultats suffisants pour la séparation de la matière H. gneuse de la matière fibreuse. Elles éliminent le bois, sans briser ni altérer la fibre.
- Mais la fibre de la ramie, après le travail mécanique, reste enveloppée d’une pellicule gommeuse, dont le moindre inconvénient serait le rapide et perpétuel encrassement des cardeuses et la souillure constante du produit manufacturé , dout la valeur se trouverait ainsi considérablement diminuée.
- La machine à décortiquer n’aurait donc pu atteindre absolument son but, si la chimie | n’était venue achever l’œuvre de la force mé-| canique.
- Une société technique exploite un procédé de dégommage qui permet d’utiliser le travail des décortiqueuses et qui amène la fibre à l’état voulu de sécheresse et de blancheur sans en altérer la solidité. Les lanières sortant de la machine sont soumises à un traitement de silicate de soude et de soude caustique mélangés, après lequel la fibre, entièrement dégommée se prête très bien au peignage et au filage.
- Des savants se sont livrés â des expériences fort curieuses qui ont donné des résultats inattendus et qui ouvrent un champ tout nouveau à l’industrie de la ramie.
- En soumettant la ramie au même traitement que le coton, on obtient de la ramie ni* trée qui a exactement les mêmes propriétés explosives et chimiques que le fulmi-co on. Seulement la ramie-poudre, si l’on peut ainsi dire, a un grand avantage sur le coton-poudre.
- La ténacité de sa fibre, à l’état naturel, est telle qu’elle résiste à l’action du mélange d’acide sulfurique et nitrique nécessaire pour la transformer en ramie nitrée. Aucun autre textile connu ne présente cette propriété de pré* senter encore, après le nitrage, une solidité
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- De même que la banque de France a adopté le papier de ramie pour la confection de ses billets, de même il n’est pas douteux que le génie militaire saura tirer l’usage convenable de la ramie nitrée, encore textile après avoir été nitrée.
- Les inventeurs' ont poussé plus loin leurs recherches. Une fois parvenus à la découverte de la ramie nitrée, ils ont songé à lui faire subir la dernière transformation, celle qui, en la débarrassant de l’oxygène, ne lui laisse que l’azote, de manière à la rendre semblable à la fibre animalisée qui est la soie. C’est ainsi qu’ils sont arrivés à tirer de la ramie nitrée une soie artificielle supérieure, dit-on, aux autres soies chimiques.
- Le procédé de M. de Chardonnet pour la confection des soies artificielles est aussi applicable à la ramie nitrée.
- Mais cette ténacité de la fibre ramique, que nous avons signalée, lui permet de n sister, non-seulement à l’action des acides destinés à la nitrer, mais aussi à celle des corps réducteurs destinés à la désoxygéner. il arrive ainsi que le fil de ramie se transforme directement en soie artificielle, sans passer par la dissolution. Après ces traitements divers, il présente encore le maximum de la résistance connue, et, contrairement aux soies artificielles obtenues avec d’autres produits, il est capable de supporter la charge comme la soie naturelle.
- COULEURS D’ALIZARINE
- sur Soie
- Par M. H. SILBERMANN
- L’auteur a fait une étude sommaire des différents colorants applicables à la soie : un certain nombre de ces matières n’offrent plus d’intérêt ; il n’en est pas de même des couleurs d’alizarine, qui permettent d’obtenir des grands teints ; nous reproduisons donc cette partie dudit travail.
- M. Silbermann fait observer que les soieries réclament pour diverses destinations des teintes absolument solides.
- Certains ariicles, dit-il, par exemple les parapluies, les articles de confection, etc., exigent un tel degré de solidité au lavage, qu’on ne peut employer, pour les teindre, que des procédés spéciaux, qui sont souvent le secret des teinturiers. D’autres articles en soie réclament encore une plus grande solidité. Sans parler des étoffes d’ameublement, nous n’avons qu’à citer dans ce genre les tissus de laine avec bordure à dessins de soie. La scie est teinte à part, et on la tisse ensuite avec la laine ; on traite les pièces comme d’habitude au foulon; si la laine est blanche, on la passe après un fort savonnage dans le soufroir. Pour ces articles, il est évident que les teintures de la soie doivent être grand teint.
- Or, des matières avantageuses pour produire les grands teints, ce sont les couleurs d’alizarine.
- On remplace aujourd’hui la cochenille par l'alizarine artificielle rouge ; on emploie suivant la nuance les marques bleuâtres ou jaunâtres.
- Le mordançage se fait avec 6 kilogrammes d’alun pur et 600 grammes de cristaux de soude par 100 litres d’eau ; on fait bouillir ensemble et on laisse refroidir. On lisse les soies dans ce bain un quart-d’heure, et on laisse une nuit dans la barque.
- Le lendemain on essore fortement ou on lave, et on passe, pour fixer l’alumine, en bain de silicate de soude à 1 degré Baumé à peu près un quart-d’heure à froid, après quoi on lave à fond.
- Le bain de teinture se garnit avec du savon frais ou du savon de cuite à raison de 20 à 30 litres de savon de cuite pour 100 litres d’eau ; en ajoute à celle-ci de l’acide acétique du commerce, 100 à 200 centimètres cubes, suivant la nature des eaux et la teinte à obtenir.
- La quantité de savon frais varie de même suivant la nature de l’eau et la marque de la matière colorante employées ; on en met jusqu’à ce que le bain montre une écume assez forte et persistante- On ne s’accorde pas s’il est plus avantageux de prendre le savon frais ou le savon de cuite ; en tous cas, les couleurs d’alizarine sont plus brillantes avec la cuite, mais plus égales et plus unies avec le savon frais. On n’emploie le savon frais, que lorsqu’on teint à la continue, car il se perd une certaine proportion de matière colorante, qui reste dans le bain.
- Le bain de teinture est remué très soigneusement. La quantité de matière colorante employée (pâte commerciale) varie suivant la nuance de 5 à 10 pour 100 pour les tons clairs et de 40 à 50 pour 100 pour les tons foncés. On recommande d’ajouter d’avance la matière colorante et ensuite la quantité nécessaire d’acide acétique.
- On entre la soie à froid, on lisse un quart-d’heure, on chauffe un peu, on lisse encore un quart-d’heure, et ainsi de suite en ayant soin de ne pas élever la température, après quoi on chauffe en lissant en trois quarts d’heure à peu près jusqu’au bouillon et on teint trente à quarante minutes à 98, à 99 de > grés. Dans ces conditions, on n’a pas à craindre les inégalités de teinture.
- Après la teinture, on lave et on savonne dans un bain gras et bouillant; la durée varie avec la marque et l’intensité de la nuance. Pour le rouge, on donne plusieurs savons successifs; pour les nuances claires, un seul suffit d’un quart-d’heure; pour les nuances foncées, on le fait durer une demi-heure à trois quarts d’heure.
- Les teintures à l’alizarine gagnent par le savonnage en brillant et en solidité, mais en
- même temps elles deviennent plus claires qu’elles ne le sont dans la barque de teinture : c’est ce dont il faut tenir compte pour l’échantillonnage. On avive avec deux ou trois litres d’acide acétique pour 100 litres d’eau tiède.
- Les teintures à l’alizarine sur la soie, aussi bien dans les nuances moyennes et claires que dans les foncées, se distinguent par leur solidité presque absolue au foulonnage et aux agents atmosphériques, quoique les nuances claires de quelques coloran's tirant sur mordant, comme les laques d’alumine du jaune d’alizarine, de la galléine ou de la céruléine soient moins solides à la lumière.
- Quand même l’obtention de couleurs données avec les couleurs d’alizarine, comme du rouge, du jaune, du bleu ne présenterait pas de grandes difficultés, l’échantillonnage reste toujours sous la dépendance de l’expérience acquise.
- Un autre inconvénient, c’est que les teintures sont aisément rayees et striées, surtout dans les nuançages. L’addition de colorant pour nuancer doit se faire avec le plus grand soin et en abaissant la température du bain jusqu’à 60-70 degrés.
- BLANCHIMENT ET TEINTURE
- des Tresses de paille Par MM. Ch. LYE et fils
- Ces auteurs ont fait breveter la méthode qu’ils exposent ci-dessouce sont des industriels importants dans la spécialité des pailles; leurs procédés sont exposés avec des détails pratiques ur. peu confus, mais néanmoins intéressants, et que voici ;
- Le procédé de blanchiment de la paille de riz consiste à la nettoyer d’abord et à la plonger ensuite dans un bain d’eau oxygénée, de sulfate de soude et de sel de tartre (avec une petite quantité de sucrate de chaux si cela est nécessaire), à les rincer, à les sécher et à les traiter ensuite par un bain de bisulfite, puis par une solution d’acide oxalique, à laver, sécher à nouveau, et après un temps suffisant à les traiter à nouveau par de l’eau oxygénée, du sulfate de soude et du sel de tartre (avec addition, si cela est nécessaire, de sucrate de plomb) et du bisulfite de soude ; à laver et sécher les fibres finalement.
- Voici le détail de ces opérations :
- Pour blanchir la paille de riz, on commence par l’ouvrir suffisamment, puis on la lave dans une solution de savon, celui de Marseille est le meilleur pour cel?. Lorsque la paille doit être teinte, un lavage à l’eau suffît.
- Puis on la soumet à l’action de l’eau oxygénée dans laquelle est dissous du sulfate de soude, de l’ammoniaque avec addition de sucrate de plomb. On laisse immerger pendant six heures, on agite toutes les deux heures,
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- puis on retire la paille, on la rince, et on l’expose pendant une heure à l’action d’une solution de bisulfite de soude (au bout de la première demi-heure, on agite), puis on rince et on passe dans une solution d’acide oxalique pendant deux demi-heures, comme ci-dessus, et on rince de.nouveau et retire l’eau à l’by-dro-extracteur pour sécher. Au bout d’un jour, on recommence l’opération.
- Dans quelques cas, après avoir nettoyé les fibres, on laisse passer dans un bain de silicate de sodium pendant une heure, on rince à force, puis on soumet à faction de l’eau oxygénée, puis on traite par le bisulfite de magnésium au lieu de celui de sodium ; on peut négliger l’emploi de l’acide oxalique et se contenter d’un simple traitement au bisulfite.
- Pour les fibres à colorer, après lavage à l’eau chaude, on traite par l’eau de Javel pendant une neure, on rince à fond et soumet à l’action des autres réac ifs : eau oxygénée et bisulfite. 11 n’est pas nécessaire, la plupart du temps, de répéter ce traitement.
- Ainsi, par exemple, pour 4kil. 536 de paille de riz à blanchir, on prend :
- Eau oxygénée............ 11 lit. 400
- Sulfate de soude....... 1 kil. 815
- Sel de tartre............ 1 — 300
- On additionne d’ammoniaque liquide ou de sucrale de plomb 0 lit. 142 pour 400 litres de bain.
- On obtient aussi de bons résultats avec la solution suivante :
- Eau oxygénée............. 11 lit. 400
- Sulfate de soude....... 1 kil. 815
- Solution ammoniacale
- faible................. 0 lit. 416
- Pour la teinture, la quantité d’eau est diminuée d’un tiers dans les deux cas. Pour un bain de 136 litres de bisulfite, on emploie 11 lit. 4 de bisulfite ou 2 kil. 722 d’acide oxalique au d^gré ordinaire de concentration ou la moitié d’acide oxalique double. La solution de silicate peut avoir une concentration quelconque, mais en évitant un excédant pour ne pas agir comme destructeur. Le bisulfite de magnésium peut être employé dans les mêmes proportions que celui de sodium.
- Pour la teinture, les solutions sont ordinairement plus faibles.
- Comme variante, on peut, après avoir lavé au savon de Marseille, employer le chlorure de chaux additionné de sel de tartre ou l’eau de Javel. A ce bain chloruré on peut ajouter de l’eau oxygénée. Le bain dans ces conditions peut être constitué par :
- Sel de tartre................ 0,170
- Chlorure de chaux........... 0,170
- On peut remplacer par 200 grammes d’eau de Javel et eau 12 litres.
- Si on ajoute de l’eau oxygénée, la quantité eut être de 35 grammes à 70 grammes; la ncentration du bisulfite doit être de 750 à ' grammes pour 9 litres.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- A ppareil à teindre mécaniquement tous textiles
- Par M. Edmond Masurel L’appareil à teindre mécaniquement dont il est question est susceptible de variantes dans son mode de construction, mais repose, dit le brevet, sur un principe constant.
- Ce principe consiste notamment à faire circuler automatiquement un bain de teinture entre deux ou plusieurs bacs, montés ou non en série, de manière à ce que cette circulation se produise tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, pendant que le chauffage s’effectue en dehors des bacs contenant la matière textile — comme il consiste aussi à faire traverser cette dernière méthodiquement par le bain, résultat obtenu à l’aide de tuyaux coniques perforés qui divisent et répartissent ledit bain en r.appes de forme convenable.
- L’uniformité de la teinture est enfin garantie par la réversibilité du sens de la circulation. Cette reveiibilité, qui s’effectue automatiquement, au moyen d’un appareil breveté, à des périodes régulières, dispense de toute surveillance pendant la durée de l’opération, et donne une économie sérieuse de main-d’œuvre.
- Nouveau procédé de blanchiment Par MM. Siemens et Halske Ce procédé repose sur l’emploi d’ozone et de dissolutions faibles des sels de chlore. 11 consiste à traiter les fils, après qu’ils ont été préparés à la manière ordinaire par une cuisson à la lessive, par des dissolutions de chlorure de chaux et de l’ozone artificiel alternativement. Les agents blanchisseurs sont dilués à tel point et employés pendant un temps tel que, séparément, ils ne produiraient pas un blanchiment complet, de façon à ne pas altérer la solidité des fibres.
- - On sait, dit en substance l’exposé du brevet, que l’ozone est l’agent efficace du blanchiment au pré. Nous avons constaté que si l’on fait agir de l’ozone artificiel sur la matière à blanchir, après une certaine durée de cette action, la matière devient réfractaire à la subir. Mais on peut lui rendre son aptitude à être blanchie par l’ozone en la plongeant quelque temps dans des dissolutions diluées de chlorures décolorants. Cette découverte est le principe du procédé.
- Un certificat d’addition revendique, avant le blanchiment, la saturation des fils avec les corps suivants : l’ammoniaque, les émulsions d’ammoniaque et de térébenthine, la térébenthine, les savons de résine à l’ammoniaque, l’indigo ammoniacal, dans le but d’augmenter l’action bienfaisante primaire de l’ozone.
- Les matières sant soumises à cette action dans une chambre spéciale, dite chambre à ozone. Celui-ci est extrait de l’air. Le brevet
- est muet sur la façon dont on l’extrait • [\ T raît résulter de la description qu’il agit ^ son absorption au moyen des produits de ^ rébenthine ou autres matières très oxydabl ^ désignées. es>
- — Cela est encore un procédé long etdéf ; qui n’améliorera pas beaucoup les méthod actuelles de blanchiment.
- Réducteur pour cuve d'indigo dit a Indoreduct »
- Par MM. Flick frères
- Les auteurs reprochent à la cuve d’hydr J sulfite-indigo un trop grand excès d’alcafiei la nécessité de chauffer pour produire une ré duction active de l’indigo. L’alcalinité, notant ment, fait perdre à la soie son lustre et sa sou' plesse.
- Le procédé de MM. Flick pour produire 1 liqueur de réduction consiste simplement i ajouter de la glucose ou autre produit analoJ gue, à une solution d’hydrosulfite dontaupréa'. labié on a précipité le zinc à l’aide du carbo" nate de soude. Grâce à l’action combinée de ces deux réactifs, on obtient la nouvelle H queur de réduction, qui agit également à froid se conserve bien et qui permet de réaliser d’importantes économies à l’endroit de l’hy. drate d’alcali, dit le brevet.
- Préparation d'une colle animale irifermen-tescible et s ans odeur
- Par M. Ericii Brand, à Rostock
- L’addition de borax et de potasse (carbonate de potasse) aux solutions boui lantes de gélatine, donne des produits qui se conservent longtemps sans putréfaction. Nous appliquons cette propriété à la fabrication des colles de peaux ou d’os, en ajoutant une solution bouillante dans 100 litres d’eau, de :
- Borax........................... 60 kilogr.
- Potasse calcinée................ 4 —
- à 1,450 kilogr. de colle également bouillante marquant 12<> à l’aréomètre.
- — Les apprêteurs pourront sans douteutili- i ser ce procédé.
- Machine à préparer et teindre les tissus au I moyen du vide Par M. Arthur-Travis Clay
- La machine comprend une boîte munie d’un ; couvercle pouvant s’ouvrir sur des charniè- j reset qui, en raison de son poids relative- I ment considérable se soulève par un mécanisme d’arbre, de chaînes et de poulies, d’engrenage et de vis sans fin, et se tient en équilibre dans cette position par l’effet d’un contrepoids avec chaîne et galet. Lorsque ce couvercle est rabattu, on le serre sur sa boîte à l’aide de vis et d’écrous, pour obtenir l’étan- . chéité parfaite.
- Le tissu que l’on doit traiter s’enroule sur un cylindre perforé dont un des tourillons est creux et s’introduit dans un arbre tubulaire.
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- Pour le fonctionnement de l’appareil, l’arbre creux se met en communication avec une pompe aspirante qui produit le vide dans la boîte. Ce vide réalisé, on introduit dans la boîte, à l’aide d’un tuyau perforé qui règne dans le bas, sur une grande partie de sa longueur, et cette vapeur ou toute condensation en résultant est aspirée par la pompe à travers le tissu et s’échappe par le tourillon du cylindre et l’arbre creux.
- Le cylindre perforé continue de tourner pendant que s’opère la vaporisation et le temps qu’exige ce traitement dépend de la qualité du tissu.
- Pour la teinture, on introduit dans la boîte les matières tinctoriales et on les retire comme on le ferait pour de l’eau froide ou de l’eau chaude, dans le cas où le traitement du tissu l’exigerait. . • • . •
- Appareil centrifuge pour teindre et blanchir les matières textiles
- Par M. Léopold Ettl
- Cet appareil centrifuge se compose principalement d’un panier constitué d’essoreuse et par une cuve extérieure à paroi pleine, le tout recouvert d’un couvercle hermétique.
- La matière à teindre, à blanchir, etc., s’introduit dans le panier sur lequel on replace le couverc’e bien hermétiquement, et on fait le vide ; puis on laisse pénétrer, sous pression ou non, le bain colorant ou autre liquide correspondant au traitement en vue et on fait tourner ensuite le panier à la vitesse déterminée.
- Grâce à la force centrifuge développée par ce mouvement, le bain ou autre liquide se répartit à travers la matière contenue dans le panier, s’échappe du panier, remonte ensuite dans l’intervalle compris entre le panier et la Cuve et s’engage sous le couvercle qui le distribue à nouveau dans l’intérieur du panier, pour lui permettre de reprendre le même circuit.
- Le couvercle du panier est muni au-dessous d’une roue en forme de turbine, qui ramène le liquide vers’ le centre du panier et lui imprime ainsi le même parcours que celui qu’il vient d’accomplir.
- Nouveau procédé de polissage ou glaçage des étoffes
- Par M. H. Pervilhac
- Celte méthode dépolissage s’applique à tous tissus en général, mais plus spécialement aux articles soieries tramées coton, tels que le sa-hn de Chine pour parapluies.
- Cette méthode consiste à faire passer le 1lssu entre deux séries de barreaux chauffés ou non chauffés* placés transversalement au hssu et animés en commun d’un mouvement de va-et-vient dans le sens longitudinal.
- Le tissu se déroule d’un rouleau ensouple
- pour s’enrouler plus loin sur un autre avec une vitesse qui dépend du plus eu moins d’action à exercer. Il passe sur deux extenseurs, qui doivent le maintenir en largeur durant sa course ; la tension en longueur, par contre, s’obtient par un embarrage.
- Nouvelle forme de mordant Par M. R.-H. Pickles
- L’auteur a trouvé avantageux d’employer les mordants d’aluminium, de fer ou de chrome, à l’état de saccbarate ou de glucate.
- Pour réaliser cela, on produit le sucrate, saccharate ou le glucate du métal adopté, en ajoutant le sulfate de ce métal à une solution de sucrate de chaux, de strontiane ou de baryte, et de préférence à ceux de chaux. )
- Par double décomposition, il se forme du sulfate de chaux qu’on sépare, et il reste le sucrate du métal qui a formé la base du sulfate employé.
- Pour obtenir le sucrate de chaux, on se sert du sucre, de la mélasse, du glucose, etc., et, pour chaque partie en poids de ces matiè'es, on emploie un tiers de chaux sèche et bien cuite.
- Procédé de purification des extraits tannifères et tinctoriaux Par M. Edouard Roy
- Le procédé est basé sur cette idée quelesim-puretés qui colorent les extraits tannifères ou tinctoriaux étant dues à des oxydes de fer, de manganèse ou même de cuivre, il faut les éliminer ; le corps précipitant employé est le ferrocyanure de potassium.
- Le jus provenant d’une tonne de bois épuisé est additionné d’environ 200 à 600 grammes de ferrocyanure. Le titre du jus peut être quelconque, de préférence h à 5° B. froid ou chaud. Le réactif décolorant est employé soit en solution, soit en poudre, on agite fortement, puis on laisse déposer et décan'e, filtre et évapore, s’il y a lieu.
- Sechage de tissus, étoffes et fils à l'aide de l'air comprimé Par M. Yves Guesnon
- Le but que s’est proposé M. Guesnon dans son invention est de faire traverser les objets à sécher par un courant d’air rapide, dont le frottement le long des fibres enlève l’eau et les liquides à la surface, pendant que s’opère l’évaporation énergique provoquée par l’air comprimé lui-même.
- La machine se compose, comme parties principales, de un ou de plusieurs cylindres, ayant dans une partie de leur longueur un orifice très étroit, établi pour laisser échapper l’air qui a été refoulé et comprimé dans les-dits cylindres et qui s’échappe avec assez de force pour vaincre les obstacles que pourraient opposer à son passage les objets à sécher ; — de deux toiles sans fin avec rouleaux-entraîneurs, pour la translation des objets à sécher;
- — de cylindres à disques ou tous autres engins supportant l’efiort de la pression exercée sur les objets à sécher par l’air de compression, la résistance opposée par les cylindres ou autres engins étant réglée par des contrepoids.
- Tissu mélangé double glacé Par MM. F. du Closel et Blanc
- Le produit nouveau, objet de la présente invention, est essentiellement un tissu mélangé soie et laine, ou soie et coton, qui n’a pas encore été réalisé jusqu’à ce jour. Son aspect est caractéristique ; il présente, en effet, un dessin glacé quelconque, de couleurs claires ou foncées, sur un fond également glacé, de couleurs claires et foncées, quelles que soient du reste, les nuances adoptées pour réaliser ces glacés.
- Ce produit nouveau est obtenu par l’application sur le tissu mélangé écru, sans aucune préparation préalable et spéciale du fil, de moyens connus d’impression ou de teinture en pièces.
- Les inventeurs ne revendiquent pas les moyens d’obtention, qui sont du domaine public, mais le produit lui-même, vu sa nouveauté.
- PROCEDES DIVERS
- Teintes diazotées et développées
- Les procédés de teinture par diazotage et développement des couleurs azoïques fixées sur coton prennent une certaine importance dans la pratique. Plusieurs fois nous avons exposé ces méthodes ; aussi, pour le moment, nous nous bornerons à montrer quelques résultats de ce genre de teinture.
- Les teintes ainsi obtenues gagnent en solidité sur celles de tons équivalents, produites par fixation pure et simple du colorant de base; elles augmentent aussi en intensité (des bleus foncés arrivent au noir), de sorte que la dépense d’agents développeurs est en fait un achat de colorants.
- Mais cette méthode ne permet pas d’échantillonner juste, à un ton déterminé, puisque la teinte n’est définitive qu’en se modifiant dans les bains de diazotage et de développement et alors que les résultats de ces deux opérations sont invariables. 11 faut dire, toutefois, qu’avec l’habitude de travailler suivant ces procédés, on arrive bientôt à saisir le point où il faut arrêter la teinture en premier bain, pour arriver, finalement, à la nuance demandée.
- Quoi qu’il en soit, citte méthode de teinture convient principalement aux fabricants, tels que ceux* de bonneterie, qui font d’une façon continue un certain nombre de nuances pour leur usage, ou aux teinturiers qui ont un travail suivi du même genre.. },
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- Voici la marche générale de ces procédés de teinture :
- Teinture
- La teinture se fait avec les colorants de base, dans des proportions variables, et suivant la méthode ordinaire des azoïques, c’est-à-dire en bains alcalins.
- C’est la force de ce pied qui détermine l’intensité définitive de la teinte.
- Diazotage
- Pour 10 kil. de coton on emploie :
- Nitrite de soude.................. 300 gr.
- Acide chlorhydrique............... 800 —
- L’acide est allongé de deux litres d’eau, puis ajouté à la dissolution de nitrite.
- Les cotons sont passés cinq minutes dans ce bain froid (aussi froid que possible), puis rincés.
- Ces dosages restent les mêmes pour toutes teintes, et il n’y aurait que désavantage à les augmenter, ne serait-ce qu’à cause de l’odeur nitreuse que les cotons conserveraient.
- Développement
- Aussitôt rincés du diazotage, les cotons sont lissés quelques instants sur le bain de développement, également â froid.
- Lorsque l’on voit que la teinte ne monte plus (ce qui se voit très rapidement), on lève et on rince.
- Exemples d'application
- I
- ClUlUlC» - En noir-diamine R O, à 4 OiO.
- Diazotage. — Comme il est dit ci-dessus.
- Développement. — On emploie pour 10 kil. de coton :
- Développeur pour bleu AN........ 200 gr.
- (Cette désignation commerciale se rapporte à l’acideamidonaphtolsulfonique).
- La dissolution de ce produit s’opère à l’ébullition dans 2 litres d’eau, mais on la laisse refroidir pour l’emploi.
- 11 est avantageux d’en faire dissoudre plusieurs doses à la fois, qui sont ainsi prêtes pour l’usage.
- III
- Teinture. — En noir-diamine BO, à h 0^. Diazotage. — Comme ci-dessus. Développement. — Faire dissoudre au bouillon pour 10 kil. de coton :
- B.-Naphtol..................... 100 gr.
- Soude caustique, liq. à 36°.... 90 —
- Ajouter cette dissolution dans un bain d’eau simple et développer à froid, comme toujours.
- IV
- Teinture. — En noir-diamine BO, à 2 1|2 pour cent.
- Diazotage. — Comme ci-dessus.
- Développement. — Dissoudre à l’ébullition.
- Naphtylamine-éther (poudre).... 150 gr.
- Acide chlorhydrique............ 75 —
- Développer à froid, comme plus haut, ces dosages étant aussi pour 10 kil. de coton.
- Le naphtylamine-éther doit être employé quand on veut conserver aux bleus de la vivacité, mais avec moins de solidité que les développeurs précédtens.
- V
- On arrive aussi à produire des noirs en teignant sur fonds de no^rs-diamine RO ou BO, et développant, après diazotage, à l’aide de développeurs dits: diamine et phénylène-dia-mine ou avec de la résorcine.
- Ces noirs, cependant, sont généralement maigres, et ont besoin d’être remontés aux noirs d’aniline ; il y a peut-être alors plus de simplicité à faire directement un noir d’aniline par les procédés usuels de formation sur fibres.
- Si, toutefois, on trouve un avantage au point de vue de l’indégorgeabilité ou de la douceur des cotons, à remonter en noir d’aniline une teinte diazotée et développée, on peut aussi bien partir des types I, II, III 'ci-dessùs, que d’autres plus voisins du noir et faites spécialement pour cela.
- Les premiers étaient désignés : BB.
- La nouvelle marque est : R.
- Toutes deux teignent sur tannin (sumac ou galles) et émétique.
- Ainsi, suivant les tons désirés, on mordan-cera 100 kil. de coton avec *•
- Tannin................ 3 à 5 kil.
- ou Sumac de Sicile........ 15 à 25____
- ou ExtraitdeSumacà 30°B 16 à 28 —
- ou Extr. de Galles à 25» B 11 à 18___
- Avec, dans chaque cas :
- Acide sulfurique........ 1/2 à 1 kil.
- Après un séjour d’environ douze heures (soit une nuit) dans ce bain, entrant à 50 degrés et laissant refroidir, les cotons tordus sont ij’gg une demi-heure dans une dissolution froide de :
- Emétique................ 1 à 3 kil.
- On donne un rinçage, que l'on peut^ à ]a rigueur, remplacer par un essorage, puis i’0fl teint avec :
- Bleu demétaphénylène.. 2 à h kil.
- Alun.................... 2 à A kil.
- Il est bon d’ajouter le colorant par fraction et dissous à l’avance avec son propre poids d’acide acétique et vingt fois son poids d’eaa bouillante.
- En moins d’une heure de chaleur graduelle le bain est tiré à fond.
- A A 0t0 le bleu R donne une teinte foncée d’indigo cuivré.
- Les deux marques ont surtout la qualité de ne point dégorger sur les fils blancs avec lesquels les cotons teints sont tissés.
- Marrons sur lainages
- Pour 100 kil.:
- 1
- Substitut d’orseille en pâte, N 1 k. 250
- ThiocarminR................ 1 k.
- Tartrazine ................... 500 gr. ;
- Sulfate de soude.............. 15 kil.
- Acide sulfurique.............. 2 —
- U
- Carmin d’indigo.............. 1 k. 500
- Azocarmin.................... 1 k.
- Jaune solide................. 800 gr.
- Sulfate de soude............. 8 kil.
- Acide sulfurique............. k kil.
- II
- Teinture. —'En noir-diamine E, à 3 0^0.
- Diazotage. — Comme ci-dessus.
- Développement- — Au développeur AN, comme dans le procédé précédent.
- Ici, il a été employé comme base un noir diamine plus bleu, et la teinte finale est éga-ment plus bleue.
- Bleus de métaphénylène
- Nous avons produit des échantillons d’un bleu ainsi désigné (année 1892, p. 55), ce produit étant indiqué comme pouvant se substituer, dans bien des cas, à l’indigo de cuve pour les cotons.
- Les fabricants en présentent une nouvelle marque plus rougeâtre et aussi d’un plus grand rendement, destinée à la teinture des nuances foncées et bronzées, et possédant aussi une solidité de teinte qui rapproche ces bleus des indigos de cuve.
- III
- Orangé G.................... 500 gr.
- Bleu cyanine................ 250 —
- Chromotrope 2 R.............. 60 —
- Sulfate de soude............. 10 —
- Acide sulfurique.............. 2 —
- IV
- Mordancer au chrome et teindre avec:
- Brun d’anthracène W........ 1 k. 500
- Bleu d’alizarine SW........ 750 gr.
- Jaune de carbazol.......... 250 —
- Acide acétique............. 2 lit.
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- Comme d’usage, pour ces quatre formules, on entre à tièle et l’on pousse au bouillon.
- Violet et Bleu brillants et solides sur soie
- Teindre sur bain de savon coupé et additionné d’acide sulfurique, avec :
- Violet Formyl S4B............ 3 0t0
- Laver et aviver à l’acide.
- Entrer ensuite dans un bain bouillant de galles de Chine, à 5° B, et contenant par 100 litres de bain 200 grammes d’acide sulfurique. Donner quelques lisses, laisser refroidir une nuit et rincer à fond.
- Puis, baigner deux heures à froid dans la dissolution suivante :
- Eau....................... 100 lit.
- Emétique.................. 200 gr.
- On obtient ainsi le violet.
- Pour produire le bleu, le colorant sera l’in-dazine M, employée dans les mêmes proportions que le violet Formyl, et suivant le même procédé.
- Gris directs pourcoton
- MM. J. Ruch et fils présentent une nouvelle série de couleurs directes, c’est-à-dire teignant le coton sur bains alcalins, sans mordant, et qu’ils désignent :
- Gris-noir Congo B — — B N
- _ — W
- Bleu-noir Congo B
- Brun Congo G V
- Nous reparlerons de ces colorants, et aussi de deux autres de la même maison, qui verront prochainement le jour sous les titres de :
- Bleu Chicago B — — R
- Ils sont tous de la classe des couleurs dites : diamine ou benzo.
- /
- Blanchiment au peroxyde de sodium
- M. H. Castner s’est fait breveter pour une
- | préparation à base de peroxyde de sodium, j avec mélange de sels neutres, tels que le sulfate de soude ou de magnésie, préparation qu’il désigne « soda-bleach ».
- Ce mélange contient 7,5 0^0 d’oxygène libérable, soit dix fois plus que l’eau oxygénée à dix volumes.
- Il s’applique au blanchiment de tous textiles, suivant les procédés que nous avons publiés pour l’emploi du peroxyde dans notre livraison de janvier, année courante, p. 3.
- APPAREILS D’EXTRACTION
- MÉTHODIQUE
- des principes tinctoriaux ou tannants des bois
- De MM. Heftler et Bénard
- Un brevet d’invention a été récemment pris par M. Heftler, teinturier en peaux, en collaboration de M. Bénard, ingénieur, pour un appareil d’extraction de matières colorantes et tannantes, que nous estimons être imaginé
- Appareil d’extraction des jus de bois, de MM. HEFTLER et BÉNARD
- d’une façon très pratique et très rationnelle, et dont aussi la description intéresse particulièrement les industries tinctoriales, et aussi les tanneurs qui travaillent aux extraits.
- Une de ces machines fonctionnant dans l’usine de M. Heftler, nous avons pu nous rendre compte de son fonctionnement et ajouter ainsi au brevet, les éléments d’une description détaillée.
- M. Heftler s’est très obligeamment mis à notre disposition pour nous montrer l’appareil
- en fonctionnement et nous donner quelques renseignements sur l’invention en question. Nous lui laissons la parole pour un instant.
- « L’extraction de la couleur des bois, nous dit-il, se fait exactement comme elle se faisait il y a un siècle. Aucun au presque aucun progrès n’a été fait dans cette branche d’industrie, et cependant la couleur de campêche, Haïti, etc., joue un rôle considérable dans la teinture de la soie, de la laine, du coton, de la toile, des étoffes, des peaux, etc.
- « La cuisson de ces bois s’opère de deux façons, à l’air libre ou en autoclaves.
- « La cuisson à air libre se fait soit dans des marmites entourées de maçonnerie, au-dessous desquelles est pratiqué un foyer pour le combustible, soit dans des vases avec barbot-] teur à vapeur. La cuisson en autoclaves, et c’est la plus récente manière, se fait dans des espèces de poires dans lesquelles la vapeur est introduite directement par une de ses extrémités.
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- a Les trois manières de cuisson sont également défectueuses et surtout très onéreuses, car le bois, que l’on considère comme épuisé, contient encore 40 à 50 pour cent de matières colorantes.
- « Pour les marmites à feu nu, aussi bien que pour les vases à barbotteur de vapeur, la cuisson se fait en introduisant dans les récipients une certaine quantité de bois effilé ou varloppé et de l’eau. Au bout de trois à quatre heures de cuisson, on retire le liquide qui, refroidi, pèse 7[10 à 8[10° au pèse-tannin. On laisse dans les récipients le bois qui a déjà cuit une fois, on remet de l’eau et on fait de nouveau bouillir pendant trois heures . le second liquide que l’on tire en quantité égale à la première cuisson ne pèse plus que 2ii0°. Mélangés, ces deux liquides pèsent 5[10°. Il est évident que l’on peut augmenter la densité de la couleur en mettant une plus forte quantité de bois. _
- « Par la cuisson dans les poires autoclaves, on obtient un résultat encore moindre, car la vapeur agissant directement sur le bois ne permet, la plupart du temps, que de cuire une seule fois.
- « Dans lf=s trois cas, le résultat est le même en ce qui concerne la qualité de la couleur extraite. Si l’on se sert de la couleur provenant de la première cuisson, le prix en est très élevé et l’on n’est pas sûr d’avoir toujours le môme degré de densité, et si l’on mélange les deux cuissons, la couleur ainsi produite est insuffisante pour teindre certaines matières qui nécessitent autant de colorant que de tannant.
- « Dans aucun de ces cas, le bois n’est épuisé. En admettant que parla premièrecuis-son l’eau se sature d’autant de colorant qu’elle en laisse dans le bois, elle n’est toujours saturée que de 40 OiO environ;elle ne peut, par la seconde cuisson dans les mêmes conditions, prendre que 20 0[0; par conséquent, le bois garde encore au moins 40 Ot0 de matières tinctoriales. Ce calcul n’est qu’approximatif et l’expérience nous a démontré que le bois cuit deux fois avec de l’eau, contient encore 50 0t0 de colorant.
- « Notre appareil, je puis l’affirmer, épuise complètement le bois sans en retirer la matière résineuse qu’il contient.
- « Il est formé de la réunion en batterie de six ou plusieurs vases autoclaves d’une contenance variable. La décoction s’opère par le moyen d’un serpentin adapté aux parois de chaque élément dans sa partie inférieure, de sorte que la vapeur n’a aucun point de contact direct avec l’eau ou avec le bois. La vapeur introduite daus le serpentin n’y séjourne pas ; elle le parcourt en amenant l’ébullition de l’eau ou des jus, et elle en sort par un tuyau de dégagement qui permet de l’utiliser au chauffage d’une étuve ou de réservoirs d’eau.
- Sauf pour la première mise en marche de l’appareil, le bois n’est jamais décocté.avec de
- l’eau pure, mais Lien avec des jus bouillants, ce qui est la conséquence du méthodisme de l’opération. En effet, la batterie étant composée de six éléments chargés chacun d’une quantité déterminée de bois, l’élément n° 1 reçoit une première quantité d’eau pure qui s’empare d’une notable partie des principes colorants ou tannants renfermés dans le bois ; ces jus bouillants passent ensuite dans le 2e vase alors que le 1er reçoit sur le bois, partiellement épuisé déjà, une seconde quantité d’eau pure, et ainsi de suite jusqu’à ce que ce premier élément ait reçu son sixième et dernier chargement d’eau semblable. A ce moment précis où les jus faibles du sixième épuisement du bois du 1er vase passent dans le second, lesjusjorts du sixième ont été soutirés delà batterie, et le \^r vase rechargé de bois frais devient le 6e de la nouvelle tournée, l’ordre premier de la batterie étant interverti. Les opérations étant continues, elles s’effectueront désormais avec de; jus bouillants. »
- Les avantages de cet appareil d'extraction sont évidents : épuisement complet des bois sans en retirer ni même atteindre les matières résineuses ; dépense insignifiante de vapeur, attendu que les décoctions se font avec des jus encore bouillants permettant d’arriver rapidement à la température de 100° G.; main-d’œuvre à peu près nulle, toutes les opérations se faisant automatiquement et un seul homme pouvant conduire facilement une batterie produisant journellement de 2,000 à 25,000 litres de jus denses.
- Si l’on compare enfin les résultats obtenus par la cuisson des bois à l’air lihre et à feu nu dans des chaudières entourées de maçonnerie, ou dans des cuves avec barbotteurs à vapeur projetée, avec ceux que donnent les décoctions en autoclaves à vapeur maintenue, on trouvera que ce dernier système, qui est celui de MM. Heftler et Bénard, n’abandonne que des bois totalement épuisés alors que les deux autres modes d’extraciion délaissent des bois encore largement saturés de principes tinctoriaux ou tannants.
- Cet appareil, construit pour fonctionner en autoclave, ne reste en réalité tel que jusqu’à ce que le liquide ait atteint la température de 100o C.
- Les inventeurs ont pensé, à juste titre, que i e faisant jamais cuire leurs bois à une température plus élevée, ils ne couraient aucun risque d’en atteindre la matière résineuse. Ils ont, en conséquence, ménagé un vase d’expansion au-dessus de chaque élément, et cela dans le double but : 1° de permettre à l’ébullition de se continuer sans dépasser 100° C, et 2° de se mettre à l’abri de tout accident.
- L’appareil ne présente donc pas plus de danger qu’une simple marmite, car aussitôt que la température a atteint 100° C., la communication s’établit avec le vase d’expansion et la pression, au lieu de monter, ne fait plus que décroître.
- Ces appareils nous ont paru intéressants \ signaler aux teinturiers qui ont conservé pex cellente habitude de préparer eux-mêmes leurs jus colorants; le complet épuisement des bois obtenu ainsi d’une façon fort économique an ’ porte de nouveaux et sérieux avantages ' l’emploi direct des bois. Nous ne pouvons don que féliciter MM. Heftler et Bénard de leur ingénieuse invention, et la recommander avec conviction à tous les industriels soucieux de leurs intérêts.
- F. Gouillon
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LETTRES
- d’un
- TEINTURIÈR-DÉGRAISSEUR
- Sur la Régénération de la profession
- Il y a bien longtemps que je n’ai donné signe de vie, quoique toujours de ce monde et bien disposé à défendre les intérêts de notre pro. fessicn. Autrefois, nous disions notre art, mais hélas ! cet art est tombé de plus en plus en désuétude. Passons donc.
- Rentré dans la famille syndicale, je veux encore essayer d’enfoncer le clou et sonner la
- diane. Ce qui m’encourage, c’est l’ardeur de notre honorable et zélé président, essayant de relever notre art ou plus modestement noire profession.
- Toutes les idées que j’ai émises dans la Revue de la Teinture des années 1888-1889-, 1890, etc., tendaient à relever noire industrie et à lui faire reprendre le rang qu’elle n’eût jamais dû perdre.
- Dans des convocations récentes, notre président a réuni, non-seulement les membres de la Chambre syndicale, mais aussi tous les teinturiers parisiens et de la banlieue travaillant pour confrères. Un grand nombre ont répondu à cet appel confraternel.
- Dans un langage clair et serré, notre président a abordé les causes de la déchéance progressive de la profession, proposant un accord pour 1 établissement d’une série de prix minimum, accord qui fut finalement voté en ce sens.
- J’avais fait cette proposition dans le journal la Revue de la Teinture, n° du 25 mars 1889. Quoique venant quatre ans plus tard, ma proposition n’en était pas moins bonne puisqu’elle vient d’être adoptée ; reste à savoir si elle sera appliquée et si on lui prêtera main-forte. Il est permis d’en douter lorsque l’on considère l’innombrable armée de teinturiers d’occasion; néanmoins, si MM. les collègues travaillant pour confrères tenaient bon (ils y ont grand intérêt), force serait aux boutiquières de main-tenir de meilleurs prix. Somme toute, la question est là !
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- Malgré cela, ma conviction est que ce ne serait qu’un palliatif et qu’il faut de grandes mesures quant il y a péril en la demeure.
- Ce qui porte atteinte au métier, c’est le travail de confrères à confrères ; c’est donc le teinturier qui est son propre concurrent, et que vous le vouliez ou non, je vais vous le démontrer.
- S’il n’y avait pas de tunturiers travaillant pour toutes les boutiques d’occasion, celles-ci n’existeraient pas ou cessant de les servir elles tomberaient comme par enchantement. Nous sommes syndiqués, te nturiers, faisons donc nos travaux par nous-mêmes et non de confrères à confrères. Vous voyez comme c’est anormal puisqu’en réalité une partie de ces mêmes collègues fait la concurrence aux autres. En voulez-vous une preuve ?...
- Une nouvelle maison de teinture vient s’ouvrir dans le voisinage d’un teinturier ne faisant que son travail, immédiatement intervien- . nent le collègue à conlrore et le benzinier qui font le travail de la nouvelle maison. Us deviennent donc, en réalité, de vrais concurrents -, il n’y a pas à le contester, il en est ainsi !
- Tant que l’on n'aura pas mis de côté le système de confrère à confrère, il n’y aura rien de fait, car il faut aux grands maux les grands remèdes.
- Mais, me dira-t-on, c’est chose facile adiré en théorie -, que deviendraient les ateliers pour confrères ? Mais, mon Dieu, ils travailleraient pour eux-mêmes. Voilà, par exemple, telle maison travaillant pour 200 ou 300 boutiques, cette même maison aurait le choix de traiter dans d’excelUntes conditions la reprise d’une vingtaire de maisons (c’est déjà joli). Comme il faut qua le travail se fasse, chaque maison ferait un chiffre respectable d’affaires sans cette avalanche de boîtes (le mot n’est pas de trop); les maisons faisant de 20, 30 et 50,000 fr. d’affaires ne seraient pas rares, au lieu de celte nuée de bicoques variant de 3, 6,
- 8 et 10,000 fr. d’affaires que les frais généraux absorbent au grand dommage de tous. Voilà la vérité, qu’on le veuille ou non.
- Si des collègues entêtés ne veulent pas se rendre compte de cela, la force des choses les y obligera dans l’avenir ; la concurrence deviendra telle qu’il n’y aura plus moyen de marcher.
- 11 peut même arriver que nos collaborateurs, MM. les ouvriers, se rebutent à un moment donné et s’aperçoivent qu’en réalité ils travaillent sans espoir de pouvoir devenir patrons et ne font tout juste que le honheur des autres.
- Je livre à notre Chambre syndicale ces réflexions à méditer et à étudier ; quant à moi, je ne cesserai de le dire : le salut de la corporation est dans l’élévation des prix et l’abolition des fausses teintureries et du chinage -, le trop grand nombre de boutiques divisant
- les affaires, il en résulte des frais généraux relativement considérables qui absorbent tout.
- La bonne confraternité !... C’est d’une vraie et bonne confraternité que nous pourrions attendre de bons résultats. Il faut que tous les teinturiers sachent la comprendre, la mettre en pratique, comme le fait tant d’autres corps de métiers. Pour n’en citer qu’un exemple tout-à-fait d’actualité : voyez les bouchers.
- Tout le monde sait que par suite de cette longue sécheresse, l’agriculture souffrant énormément, que le bétail subissant une baisse de 40 et même 50 0/0, nous serions en droit de demander à nos fournisseurs une baisse proportionnée; mais MM. les bouchers ne sont pas si b.... naïfs, ils maintiennent leurs prix et par suite leurs bénéfices sont plus élevés.
- Voyez aussi tous les industriels avec lesquels vous êtes en rapport, soit chaudronniers, mécaniciens ou autres. Avez vous une réparation d’outillage à faire? Voulez-vous établir un prix convenu avec l’industriel, comme on le fait avec nous pour un chiffon à reteindre ?
- Pas du tout. On vous répondra après le travail fait; vous insisterez inutilement, on vous laissera aller ailleurs où on vous répondra la même chose; tandis que dans nos magasins vous voyez journellement des marchandeuses liarder des heures entières pour retaper une vieille robe ou un vieux paletot pour une affaire de cent sous comme s’il s’agissait de mille francs.
- Donc, pas de marchandage ; maintenons nos prix et travaillons a prix fixe ; si au contraire vous cédez, votre confrère voisin se verra obligé de faire comme vous et tous deux en souffrirez.
- Encore une fois, pas de gâcheurs.
- V. Barbé,
- Teinturier à Paris
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DES
- TEINTUR1ERS-DÉGRA1SSEURS
- REUNION DES TEINTURIERS CONFRÈRES
- La Revue de la Teinture a précédemment signalé ces réunions où d’importantes résolutions ont été prises ; nous publions ci-dessous quelques détails sur ces séances, d’après les procès-verbaux établis par M. Babillon-Marchal.
- Séance du 24 avril 1893
- A l’appel du comité de la Chambre syndicale une vingtaine de teinturiers pour confrères se sont réunis rue de Lancry, assistés de plusieurs autres teinturiers, membres de la Chambre.
- Sur la demande d’un grand nombre d’assistants, M. Jolly prend la présidence ou, pour mieux dire, la direction des débats, l’assemblée trouvant inutile de nommer un bureau^
- M. Jolly expose d’où est venue l’idée de cette réunion et quel est son but.
- En sa qualité de président de la chambre syndicale assistant non seulement à toutes les réunions du comité, mais aussi presque à toutes les expertises, M. Jolly est à même de voir souvent quelques-uns de nos confrères, tantôt les uns, tantôt les autres, et comme sondé-vouement à la corporation est toujours en éveil, il ne néglige aucune occasion de faire causer les confrères pour connaître ce que chacun dé.1 ire, ce dont chacun peut avoir à se plaindre.
- Le comité de la Chambre, mis au courant de ces observatio.is recueillies avec soin, put à son tour examiner la situation, que tous reconnaissent difficile, tout au moins en voie de devenir mauvaise. D’une façon générale, il sembla que le danger venait des grandes facilités données à toutes les petites maisons tenues par des personnes ignorantes du métier, soit par des prix d’un bon marché exagéré, soit par des délais prolongés pour les paiements.
- Toutefois, le comité décida que son rôle devait se borner à faire naître une réaction profitable à tous, à provoquer une réunion où les teinturiers pour confrères discuteraient entre eux leurs véritables intérêts.
- Après cet exposé, M. Jolly demande à la réunion si elle est d’avis qu’il y a utilité à faire un essai, une tentative d’entente dans le sens indiqué.
- La réunion est unanime pour approuver les idées de M. Jolly, et des observations de plusieurs assistants, il ressort une résolution d’établir un tarif minimum.
- M. Hallu fait remarquer que, en dehors des teinturiers pour confrères, il y a le flanellier, le nettoyeur à sec, le gantier, etc.
- M. Jolly répond que bien souvent le flanellier fait aussi les nettoyages ordinaires et des apprêts, qu’il peut donc être compris parmi les teinturiers pour confrères.
- M. Mars et M. Fleury sont d’avis de laisser de côté la question du nettoyage à sec, parce que ce travail est fait différemment, nettoyage et visitage, ou nettoyage seul, et aussi parce qu’il est concentré entre un petit nombre de spécialistes qui, on peut l’espérer, suivront l’impulsion donnée dans leur propre intérêt.
- L’avis général étant de laisser de côté pour l’instant du moins, le nettoyage à sec, M. Jolly demande si l’on doit établir un tarif restreint, comprenant une vingtaine des articles les plus courants, ou si le tarif minimum sera aussi complet que possible.
- L’assemblée consultée décide à la presque unanimité qu'on établira un tarif complet.
- M. Jolly signale, en dehors de la question
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- du tarif, plusieurs détails intéressants dans les rapports entre les teinturiers pour confrères et leurs clients, notamment l’escompte et les délais accordés pour les paiements.
- M. Fleury fait observer que l’escompte doit être absolument supprimé, interdit, autrement le tarif ne signifie plus rien, puisque l’escompte plus ou moins fort le diminue au gré du fournisseur.
- Quant aux paiements, Userait à désirer que l’on prît, dans la teinture, les habitudes commerciales qui fixent des époques aux paiements, ou du moins en déterminent les délais.
- M. Jolly propose de nommer une commission, qui étudierait le tarif minimum, et le présenterait à une prochaine réunion, en proposant en plus les mesures qui sembleraient les plus efficaces pour améliorer la situation de notre industrie.
- Après un échange d’observations, l’on procède au vote de la commission qui se compose de : MM. Mars, Fleury et Barriand.
- MM. les confrères sont priés d’envoyer leur tarif à M. Mars, rue St.-Charles, 9A.
- M. Jolly précise la façon pratique dont les mesures à prendre pourront produire tout leur effet utile. Quand l’assemblée aura adopté un tarif minimum, et pris à l’unanimité ses décisions, tous les teinturiers devront s’engager par écrit, sur l'honneur, à s’y conformer, et afin que, en dehors de la sanction morale qui serait, en face de tous, d’avoir forfait à l’honneur, il y ait aussi une sanc'ion palpable, matérielle, l’engagement comprendrait le paiement d’une somme à fixer à titre d’amende par tout contrevenant.
- M. Fleury ajoute qu’il est indispensable, pour ne pas faire un marché de dupes, que la grande majorité, sinon la généralité des teinturiers pour confrères, prennent cet engagement, et, par suite, il est nécessaire de les convoquer tous.
- 11 est donc décidé que tous les teinturiers seront convoqués en une assemblée plénière, qui aura lieu le lundi 8 mai, à huit heures du soir, rue de Lancry.
- Deuxième assemblée des teinturiers pour confrères
- A cette seconde réunion prennent part quarante-cinq teinturiers, ei M. Jolly, qui préside l’assemblée, donne lecture des lettres de onze confrères qui s’excusent de ne pouvoir y assister.
- M. Jolly félicite tout d’abord les teinturiers présents d’être venus en aussi grand nombre, cet empressement prouve évidemment que tous sentent le besoin de faire quelque chose pour relever notre industrie; cela est dans l’air par raison autant que par nécessité.
- La concurrence a été quelquefois si aveugle, exagérée souvent par des personnes inexpé rimentées, que les vrais travailleurs sérieux, désireux à la fois de bien faire et de voir leur
- peine honorablement rétribuée, sentent qu’une réaction s’impose, et que, pour la provoquer, il faut s’unir tous, se tendre les mains d’un atelier à l’autre sans exception.
- Celte concorde, cette union, est une garantie de succès, et plus elle sera complète, générale, plus les résultats seront satisfaisants.
- La première réunion a été unanime à reconnaître l’utilité de réagir contre l’avilissement des prix et de faire les efforts possibles pour gagner à cette idée tous les teinturiers qui travaillent, qui font eux-mêmes tout ou partie de leur ouvrage.
- L’examen des moyens pratiques pour obte nir un résultat sérieux amenait naturellement une série de questions à résoudre.
- Peut-on remédier au mal en élevant les prix ?
- Oui, évidemment; si les teinturiers pour confrères imposent à leurs clients un tarif plus élevé pour la généralité des articles, les teinturiers qui travaillent pour eux-mêmes pourront faire de même vis-à-vis de leur clientèle, ainsi tous y trouveraient leur compte.
- L’établissement d’un tarif minimum devenait nécessaire, et la précédente assemblée nomma de suite trois de ses membres pour faire ce travail important. Ce tarif, une fois établi, il faudra que tous les teinturiers s’engagent à l’appliquer, autrement il deviendrait une chaîne pour ceux, qui l’auraient accepté, laissant toute liberté à ceux qui seraient restés en dehors.
- De là, une convention qui lierait toutes les parties et devrait prévoir les pénalités nécessaires pour la faire respecter ; de là aussi, la nomination d’une commission de plusieurs contractants chargée d’examiner les infractions et de prononcer les pénalités selon l’importance de ces infractions.
- M. Jolly prie donc les assistants de donner leur avis sur ces diverses résolutions à prendre.
- MM. Fleury, Baudreux, Giraudon, Monnot et plusieurs autres prennent successivement la parole, et tous sont d'accord pour soutenir ce projet de convention, indispensable pour l’application du tarif minimum.
- M. Fleury insiste, ainsi que plusieurs assistants l’ont fait observer, sur la nécessité de faire admettre la convention et le tarif par tous les teinturiers, si c’est possible, et par suite la nécessité de connaître ceux qui refuseraient de l’adopter.
- Pour avoir de suite une base sérieuse avant d’aller plus loin, M. Jolly propose de rechercher par un vote spécial l’opinion personnelle de tous les assistants sur les principes d’une convention.
- L’assemblée approuvant cette proposition, il est procédé au vote par appel nominal et les h5 assistants répondent oui à la question.
- M. Jolly prie le secrétaire de conserver aux archives la feuille du vote, après y avoir mentionné l’adhésion des six teinturiers absents
- qui, par lettre, ont d’avance accepté les décisions de la réunion.
- M. Jolly revient de nouveau sur la nécessité de connaître l’opinion et d’obtenir l’adhésion de tous les teinturiers ; il faut donc en établir la liste aussi complète que possible, de façon à pouvoir connaître, si le projet échoue, les noms de ceux qui, pour des raisons personnel les, auront empêché la réalisation des mesu' res dont le but était le relèvement de notre industrie, l’amélioration des intérêts de toute la corporation, sans en excepter les ouvriers et ouvrières.
- En effet, les mesures proposées ont une portée plus étendue qu’elles ne paraissent et il est de notoriété que nos collaborateurs les dési rent autant que nous.
- 11 faut donner au secrétaire tous les noms des teinturiers et des spécialistes se rattachant à notre métier pour, au moment donné, pou. voir faire une consultation plénière de toute la corporation.
- Des démarches seront faites près des absents pour obtenir leur vote pour ou contre et la plus grande publicité sera donnée à ces résultats dans le domaine de notr^ industrie
- Pour compléter ce vote, M. Jolly propose de nommer une commission de trois membres dont le rôle serait de rédiger les termes de la convention à intervenir entre tous les teinturiers.
- Cette commission qui, sur la proposition de M. Babillon pourra travailler en commun avec celle du tarif, est composée de MM. Alavoine Monnot et Morel.
- - eKXSXJo-.-
- LE DRAP NOUVEAUTÉ
- pour pantalons
- Pour orner le pantalon, les bandes ne reviennent que très lentement. On en met dans dans les étoffes cependant, mais comme une partie seulement des consommateurs en fait usage, elles se présentent souvent sous un aspect modeste, étroites, unies de nuance, ou de façonné peu apparent.
- Le fabricant doit quand même mettre des bandes dans la plupart des articles pour pantalon, le tailleur étant toujours libre de les utiliser ou de les supprimer suivant le goût du consommateur.
- On porte des pantalons de ville en noir uni, et afin de les différencier du pantalon de cérémonie, on leur applique des bandes. Alors celles-ci sont faites avec des fils de demi-teintes, des retors de fils fins, noir et blanc, noir et gris demi-ton, etc.
- Les grands dessins qui atteignent jusqu’à 12 centimètres et plus, en effets adoucis il est vrai et applicables au pantalon, ne sont cependant recherchés que par un petit nombre de consommateurs. Le goût qui s’est élevé successivement jusque-là ne peut dépasser ces limites sans atteindre l’excentricité, et il tend
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- à revenir vers les dispositions petites, minuscules.
- On était porté depuis quelque temps, â donner une place importante au carreau. Pour les études actuelles on doit, au contraire, en diminuer le nombre, le petit façonné étant en augmentation, et, d’autre part, la rayure étant très recommandée pour l’avenir par les grandes maisons de vente qui espèrent un très bon accueil pour les façonnés longitudinaux.
- Les articles en peigné reprennent un peu. La finesse et la beauté de ces produits ne pouvant aisément se remplacer, bien des commerçants qui les négligeaient ont dû y revenir.
- En peigné, les petits genres pour complet dont nous parlions plus haut seront nuancés sans grande variété. On peut même dire qu’il y aura des séries ternes, monotones.
- Quelques explications vont le montrer. Dans bien des séries on emploiera un fond invariablement noir. Pour la seconde nuance on prendra des gris à tous les tons, notamment des plombs, des bleutés, des ardoises, des gris mélangés, des retors noir et perle en fils très fins et autres dans le même esprit. Les gris roux, les bronzes seront à peu près délaissés pour cet emploi.
- La finesse des fils, l’emploi uniforme du noir, la grande ressemblance entre les diverses teintes utilisées comme seconde nuance, la petitesse des dessins, tout contribuera à donner aux séries ainsi composées un aspect indécis, sans éclat. Si, pir hasard, on ajoute ça et là un filet vif, il sera peu, très peu apparent.
- (Journal des Tissus).
- L’ENSIMAGE DE LA LAINE
- Par M. l’abbé Vassart
- L’ensimage (du mot allemand Seim qui veut dire graisseux) se prend le plus souvent dans le sens de graissage des fibres textiles.
- Dans son acception plus générale, comme nous l’entendons dans cet article, il indique une opération qui consiste à lubrifier les fibres textiles pour leur permettre de glisser faci'e-iflent les unes sur les autres avec le moins ae déchets possible.
- Ainsi compris, cet ensimage peut être fait avec des préparations très différentes et sans avoir recours à l’emploi d’aucun corps gras ni acide, ni neutre, ni saponifié, ni émulsionné. Il faut, en effet, et il suffit que le produit d’ensimage soit onctueux, ce qui facilitera la parallélisation des fibres et fixera le duvet ou les filaments courts, réduisant ainsi la proportion de blousses et de déchets.
- Il est bien entendu, nous voulons le dire en commençant, que l’ensimage ne peut pas être pour nous une question de charge. Loin de nous de pousser quelque industriel dans cette "voie.
- Nous voudrions même voir les industriels réagir résolument contre cette tendance à la désapprobation publique plutôt que de se résigner à la suivre.
- Nous avons eu, dans plusieurs circonstances, à constater sur des fils étrangers des charges qui rendaient la concurrence impossible à nos filateurs. Nous pensons que les chambres de commerce, les sociétés industrielles, les conditions publiques sont ou peuvent être facilement pourvues de tous les moyens pour découvrir ces fraudes, de toutes les armes pour les repousser.
- On a bien pu, par le conditionnement hygrométrique, se mettre en garde contre une charge par l’eau -, on peut faire un pas de plus pour déjouer les autres tentatives de charges et chaque centre industriel est armé pour se défendre.
- A cette première rés.rve sur la loyauté des transactions, nous en ajouterons une autre, concernant les inconvénients au point de vue technique. Celles qui reposent sur l’emploi des corps gras, soit neutres comme les huiles, soit acides comme l’oléine, ou mieux l’acide oléique du commerce, soit saponifiés, soit émulsionnés, donnent souvent lieu à la formation Ce composés insolubles qui occasionnent des ennuis dans les opérations ultérieures.
- Ce corps gras, ce savon, cette émulsion étant mis en présence d’un sel déjà fixé sur la fibre, ou d’un sel que tel encollage vient y apporter, le composé insoluble se forme et le fabricant passe au teinturier ou à l’apprêteur cette difficulté qu’un peu de connaissances chimiques ou un peu d’entente entre les différentes branches de l’industrie textile pouvait et devait éviter.
- Ces quelques explications sont une réponse à plusieurs consultations qui nous ont été adressées par des teinturiers qui ne parvenaient pas à dégraisser convenablement des fibres plus ou moins chargées de ces savons insolubles.
- Ceci posé, nous voulons, nous voulons le dire clairement, l’ensimage non seulement sur les laines cardées, mais encore sur les laines, peignées et autres fibres peut être une opération rationnelle, pour traiter la fibre avec plus de ménagement ; c’est un pas de fa t dans le perfectionnement du travail.
- Aussi nous comprenons que des peigneurs ou des filateurs héistent à reconnaître qu’ils ont pratiqué l’ensimage. Un industriel peut être loyal et ensimer sans avoir à s’en cacher, pourvu qu’il dise s’il a ensimé à 2 ou 3 pour cent son peigné, à 15 ou 20 pour cent son cardé, si la fibre qu’il remet a été déchargée ou reste chargée de ce produit d’ensimage.
- Il y a dans ces indications toutes les conditions voulues par la justice et les avertissements nécessaires pour les opérations ultérieures.
- Nous irons plus loin, et nous dirons que l’ensimage est une opération qui doit se faire le plus économiquement possible.
- En effet, les produits employés doivent faciliter le glissement des fibres et assurer un bon rendement*, mais, après avoir rempli ce rôle, ils doivent être éliminés, et rien ne reste pour donner une plus-value à la fibre textile.
- Aussi ces produits viennent grever chaque kilogramme de matière de plusieurs centimes, dépense supplémentaire qu’il faut tendre à diminuer. Sur ce point, nous sommes dans le même courant d’idée que bon nombre d’industriels, mais nous ne pouvons omettre de faire quelques réflexions pratiques sur les conditions auxquelles doit satisfaire un produit d’ensimage.
- 11 doit être le plus soluble possible, afin de pouvoir être facilement enlevé par les lavages à l’eau ou au moins par un léger dégraissage.
- S’il contient un corps gras, soit saponifié soit émulsionné, il ne doit pas contenir en même temps un corps avec lequel il puisse former un savon insoluble, et cette remarque s’applique encore avec la même évidence à la présence de tout sel déjà fixé sur la fibre préalablement à l’ensimage ou devant être apporté sur la fibre avant la séparation du produit d’ensimage, quand ce sel peut donner lieu à un composé insoluble.
- Telle est l’origine de tant de difficultés qui ont surgi pour le teinturier qui doit d’abord faire un dégraissage dans les conditions les plus défavorables ; telle est l’origine de difficultés plus grandes encore pour l’apprêteur, qui doit traiter énergiquement le tissu en vue d'un bon apprêt et qui ne le peut, ayant à ménager le blanc, le teint ouïe vigoureux. Les principes sont clairs, mais comme on peut le comprendre, la question des conséquences de l’ensimage est bien plus complexe pour les tissus en laine peignée que pour les tissus en laine cardée.
- Le produit di it être neutre ; acide, il attaquerait les parties métalliques des machines ; alcalin ou basique, il démonterait les nuances du peigné teint ou les rendrait moins vives pour la plupart.
- Le produit ne peut contenir de l’eau que dans les proportions déterminées et très variables selon les cas : s’il s’agit d’un ensimage pour peignages, ce qu’il faut éviter avec le plus grand soin, c’est laformation de la rouille sur les aiguilles des cardes, et dans ce cas, il y aura toujours incomparablement moins d’économies à réaliser que dans l’ensimage pour filature.
- Dans ces explications, je n’ai voulu que faire la lumière au point de vue commercial pour la r loyauté des transactions sur les peignées et les filées, et au point de vue chimique pour le choix et l’emploi intelligents des produits d’ensimage et la réparation la plus régulière possible du produit d’ensimage. En principe,
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- on ensime d’autant plus que les filaments sont plus courts, plus gros et plus jarreux.
- C’est pourquoi les laines cardées sont ensi-
- mées à environ 15-20 pour 100. Le mode d’ensimage est des plus simples. Le produit, acide oléique ou oléine du commerce, huiles d’olives, mélanges d’huile et de savon, etc., est réparti avec une sorte d’arrosoir sur les différentes couches de laines qui se superposent et, après avoir ainsi arrosé tas par tas. on remue à la fourche en prenant la laine par couches verticales ; on la passe ensuite au loup, et l’ensimage paraît suffisamment régularisé.
- Mais s’il s’agit de laines peignées, alors que l’ensimage n’a de raison que dans la proportion de quelques pour cent, il faut procéder tout autrement et on a recours à des appareils
- qui sont des ensimeuses.
- (Bulletin des laines).
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- PRÉPARATION DE L’ALUMINE
- dans l’Industrie Par M. A. DITTE
- l es phénomènes que j’ai étudiés relativement à la décomposition des aluminates a câlins tant par l’alumine que par l’acide carbonique, conduisent à se rendre un compte exact de ce qui se passe dans la pratique de l’un des procédés que l’industrie met en œuvre pour la fabrication de l’alumine.
- Le minerai alumineux (bauxite), est traité par de la soude caustique, puis l’aluminate obtenu est mélangé avec une petite quantité d’alumine cristallisée, telle que celle qui se produit lorsqu’on traite à froid la solution d’aluminate par un courant d’acide carbonique ; on agite le mélange : une réaction se produit à la température ordinaire , elle donne lieu à la précipitation d’hydrate d’alumine facile à laver, et au bout de quelques heures il ne reste qu’une faible proportion d’alumine dissoute dans le liquide; celui-ci rentre dans la fabrication, et l’opération ne nécessite d’autre appareil qu’un agitateur.
- Or, j’ ai montré que les aluminates alcalins sont des sels que l’eau décompose et que, même en présence d’un excès d’alcali, l’introduction de quelques cristaux d’alumine hydratée dans leur dissolution suffît pour empêcher l’établissement d’un équilibre et pour entraîner la décomposition de l’aluminate, avec une rapidité d’autant plus grande que le mélange est mieux agité. Dans l’opération industrielle, ces cristaux, nécessaires à la réaction, sont apportés précisément par l’addition à l’aluminate d’un peu du dépôt que l’on obtient en le traitant à froid par un courant d’acide carbonique, dépôt qui, nous l’avons établi, est constitué en totalité ou en partie par de l’hydrate alumineux cristallisé. On comprend bien, une fois connu le mécanisme
- de la décomposition de l’aluminate alcalin, que rien ne puisse remplacer ces cristaux qui la provoquent, et qu’en particuler l’alumine gélatineuse n’ait aucun effet, incapable qu’elle est de déterminer la cristallisation de l’alumine simplement dissoute dans la solution alcaline et, par suite, de rompre continuellement l’équilibre qui tend à s’établir dans la liqueur; lorsqu’on se borne à faire traverser l’aluminate par un courant d’air, c’est seulement quand l’acide carbonique que cet air renferme a précipité un peu d’alumine cristallisée, que la réaction qui donne lieu à la décomposition progressive de l’aluminate alcalin s’accomplit régulièrement.
- La manière dont se forme ce précipité d’alumine explique bien qu’elle soit très pure ; en effet, les substances telles que la silice, l’acide phosphorique, etc., que la bauxite renferme et qui ont été dissoutes par l’alcali employé à l’attaque de ce minerai, n’éprouvent aucun effet de la part de l’alumine cristallisée et restent dans les eaux mères après la précipitation de celle-ci ; il n’en est plus de même lorsque, comme dans l’ancien procédé, on décompose l’aluminate par un courant d’acide carbonique capable de détruire également les silicates et certains phosphates dissociés : les matières étrangères précipitées en même temps que l’alumine restent avec elles; il ne saurait en être ainsi, comme on vient de l’expliquer, dans le dépôt qui provient de la destruction des aluminates alcalins sous l’influence de l’hydrate d’alumine cristallisé.
- (Bull, des fabr. de papier).
- LE CHLORE LIQUIDE
- Le chlore liquide vient de faire son entrée officielle dans l’industrie chimique. Cette nouvelle forme transportable du chlore, cet agent d’une importance industrielle aussi grande va faire une concurrence sérieuse au chlorure de chaux, à l’eau de Javel, etc.
- La liquéfaction du chlore est obtenue par une pompe à piston liquide. Ce piston liquide est formé d’acide sulfurique concentré, lequel est sans action sur le chlore.
- La pompe est formée par un tube en forme d’U cylindrique, en fonte et doublé, intérieurement, de plomb. Dans l’une des branches, il y a de l’acide sulfurique, dans l’autre du pétrole. Une pompe aspirante et foulante comprime le pétrole, lequel communique son mouvement à l’acide. Le chlore est comprimé dans un serpentin refroidi. La pression à obtenir est de 6 kih à la température de 15° C.
- Le chlore liquide est emmagasiné dans des récipients en tôle de fer soudée ou en acier, qui peuvent en contenir 50 kilog. Le chlore liquide n’atîaque pas, à froid, ni le fer ni le cuivre.
- Le chlore liquide a une densité 1,33 à 1,46. 1 kilogr. de chlore liquide représente 300 li-
- tres de chlore g?zeux et correspond à 3 kil0g de chlorure de chaux.
- Le maniement des bouteilles de chlore \[ quide est très facile. Ces bouteilles sont dis^ posées pour donner du chlore gazeux ou d chlore liquide.
- Le chlore liquide rendra de grands service dans les laboratoires, où il est très ennuve * de préparer ce corps pour les usages cou rants.
- [Revue de chimie industrielle).
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- LE COMMERCE DES TISSUS
- avec la Perse, par Constantinople
- Une grande partie du commerce des tissu» avec la Perse ne s